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Séquence – l’autobiographie
1. Pourquoi écrire sur soi ? Les caractéristiques de l’autobiographie et du pacte autobiographique
TEXTE 1 Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi. Moi seul. Je sens mon coeur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien fait ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu. Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions (1782-1789)
TEXTE 2 Chronique: partie d'un journal consacrée à un sujet particulier. Apologétiques : qui veulent justifier ou défendre une personne. Polémiques : qui supposent une attitude critique.
Cette chronique1 d'une aventure qui m'est arrivée à Gêne dans les derniers temps de la domination nazie-fasciste n'a pas de prétention littéraire, ni d'intentions apologétiques2 ou polémiques3. Elle n'est donc pas une défense du suicide, ni un acte d'accusation contre l'ennemi et encore moins la valorisation de mon propre comportement, mais un simple exposé des faits et un éclaircissement des circonstances... La seule valeur de cette histoire est donc l'authenticité absolue de ce qu'elle rapporte. Luciano Bolis, Mon grain de sable (1946), C La Fosse aux ours, 1997
TEXTE 3 Je demande pardon à mes lecteurs si je les entretiens aujourd'hui de moi ; ce n'est ni par amour-propre, ni fatuité1, mais simple désir de mieux servir la chose publique2. Comment me faire un crime de me montrer tel que je suis, lorsque les ennemis de la liberté ne cessent de me dénigrer. Jean-Paul Marat, Journal de la République française, 14 janvier 1793
Fatuité : autosatisfaction, vanité. La chose publique : l’Etat.
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Séquence – l’autobiographie
TEXTE 4
Fin: visée. Domestique : familiale. Dessein : intention. Commodité : confort, agrément. Aucun trait : quelques traits. Empruntées : d'emprunt. Révérence publique : respect public.
C’est ici un livre de bonne foi, lecteur. Il t'avertit dès l'entrée, que je ne m'y suis proposé aucune fin1, que domestiquez2 et privée : je n'y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire : mes forces ne sont pas capables d'un tel dessein3. Je l'ai voué à la commodité4 particulière de mes parents et amis : à ce que m'ayant perdu (ce qu'ils ont à faire bien tôt) ils y puissent retrouver aucun trait5 de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen il ils nourrissent plus entière et plus vive, la connaissance qu'ils ont eue de moi. Si c'eût été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse paré de beautés empruntées6. Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans étude et artifice : car c'est moi que je peins. Mes défauts s'y liront au vif, mes imperfections et ma forme naïve, autant que la révérence publique7 me l'a permis. Michel de Montaigne, Essais (1580)
TEXTE 5 C’est un gosse qui parle. Il a entre six et seize ans, ça dépend des fois. Pas moins de six, pas plus de seize. Des fois il parle au présent, et des fois au passé. Des fois il commence au présent et il finit au passé, et des fois l'inverse. C'est comme ça, la mémoire, ça va ça vient. Ça rend pas la chose compliquée à lire, pas du tout, mais j'ai pensé qu'il valait mieux vous dire avant. C'est rien que du vrai. Je veux dire, il n'y a rien d'inventé. Ce gosse, c'est moi quand j'étais gosse, avec mes exacts sentiments de ce temps-là. Enfin, je crois. Disons que c'est le gosse de ce temps-là revécu par ce qu'il est aujourd'hui, et qui ressent tellement fort l'instant qu'il revit qu'il ne peut pas imaginer l'avoir vécu autrement. François Cavanna, Les Ritals (1978), Belfond
Etudier les textes 1. Dans chaque texte, qui est l’auteur ? le narrateur ? le personnage ? par quel pronom sont-ils désignés ? 2. Quel est le temps dominant ? Quelle est sa valeur ? 3. Quel est le sujet de chaque livre ? Justifiez votre réponse en citant les textes. 4. A qui ces auteurs s’adressent-ils ? Pour quelles raisons ? 5. Les auteurs s’engagent-ils à dire la vérité ? Quelles précautions prennent-ils ? 6. Qu’est-ce qui caractérise une autobiographie ? 7. D’après vos réponses, quels sont les éléments du pacte conclu avec le lecteur ?
TEXTE 6
Ce livre n'est pas une impassible1 photographie de mon existence ; c'en est une partie composante. Dans ces pages, je poursuis la lutte à laquelle toute ma vie est consacrée. [ ... ] Je veux noter maintenant que j'ai coutume de faire confiance à ma mémoire. [ ... ] Inutile de dire que j'ai contrôlé sans cesse mes souvenirs au moyen de ma documentation. [ ... ] Je ne puis nier que ma vie n'a pas été des plus ordinaires. Mais il faut en chercher les causes plutôt dans les circonstances de l'époque qu'en moimême. Léon Trotsky, Ma Vie (1929), (D Éditions Gallimard, 1953
Impassible : froide.
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Séquence – l’autobiographie
Deux Jeunes Filles Le narrateur, pilote d'avion, a atterri un soir dans un champ en Argentine. Il est recueilli dans une maison où il remarque deux jeunes filles qui aiment beaucoup les animaux. Voici venu le moment du repas.
Antoine de SaintExupéry, né en 1900, a disparu en 1944 mer en pendant une mission aérienne. Il a participé comme pilote à la mise en place des premières lignes aériennes entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique du Sud. Son expérience de pilote a nourri ses réflexions sur le sens de la vie : Vol de nuit (1931), Terre des hommes (1939), Pilote de guerre (1942).
leur vis-à-vis masculin : l'homme qui était en face d'elles. une pierre de touche: ce qui sert à reconnaître la valeur d'une personne ou d'une chose.
Je m'attendais bien à voir deux jeunes filles si vives mettre tout leur esprit critique, toute leur finesse, à porter sur leur vis-à-vis masculin1, un jugement rapide, secret et définitif. Dans mon enfance, mes sœurs attribuaient ainsi des notes aux invités qui, pour la première fois, honoraient notre table. Et, lorsque la conversation tombait, on entendait soudain, dans le silence, retentir un « Onze ! » dont personne, sauf mes sœurs et moi, ne goûtait le charme. [ ... ] J'aimais ces yeux si aiguisés et ces petites âmes si droites, mais j'aurais tellement préféré qu'elles changeassent de jeu. Bassement pourtant et par peur du « onze » je leur tendais le sel, je leur versais le vin, mais je retrouvais, en levant les yeux, leur douce gravité de juges que l'on n'achète pas. La flatterie même eût été vaine : elles ignoraient la vanité. La vanité, mais non le bel orgueil, et pensaient d'elles, sans mon aide, plus de bien que je n'en aurais osé dire. Je ne songeais même pas à tirer prestige de mon métier, car il est autrement audacieux de se hisser jusqu'aux dernières branches d'un platane et cela, simplement, pour contrôler si la nichée d'oiseaux prend bien ses plumes, pour dire bonjour aux amis. Et mes deux fées silencieuses surveillaient toujours si bien mon repas, je rencontrais si souvent leur regard furtif, que j'en cessai de parler. Il se fit un silence et pendant ce silence quelque chose siffla légèrement sur le parquet, bruissa sous la table, puis se tut. Je levai des yeux intrigués. Alors, sans doute satisfaite de son examen, mais usant de la dernière pierre de touche2 et mordant dans son pain de ses jeunes dents sauvages, la cadette m'expliqua simplement, avec une candeur dont elle espérait bien, d'ailleurs, stupéfier le barbare, si toutefois j'en étais un — C'est les vipères. Et se tut, satisfaite, comme si l'explication eût dû suffire à quiconque n'était pas trop sot. Sa sœur glissa un coup d'oeil en éclair pour juger mon premier mouvement, et toutes deux penchèrent vers leur assiette le visage le plus doux et le plus ingénu du monde. — Ah!... C'est les vipères... Naturellement ces mots m'échappèrent. Ça avait glissé dans mes jambes, ça avait frôlé mes mollets, et c'étaient des vipères... Heureusement pour moi je souris. Et sans contrainte : elles l'eussent senti. Je souris parce que j'étais joyeux, parce que cette maison, décidément, à chaque minute me plaisait plus; et parce que aussi j'éprouvais le désir d'en savoir plus long sur les vipères. L'aînée me vint en aide : — Elles ont leur nid dans un trou, sous la table. — Vers dix heures du soir elles rentrent, ajouta la sœur. Le jour, elles chassent. A mon tour, à la dérobée, je regardai ces jeunes filles. Leur finesse, leur rire silencieux derrière le paisible visage. Et j’admirais cette royauté qu’elles exerçaient. Antoine de SAINT-EXUPERY, Terre des hommes, Gallimard, 1939
Etudier le texte 1. Qui est l’auteur ? Qui est le narrateur ? Qui est le personnage principal ? L’auteur pourrait-il aussi être le narrateur ? Justifiez votre réponse. 2. Que raconte le narrateur ? Que décritil ? Quelle explication donne-t-il à la réaction qu’il a eue, à son sourire ? Quelle image le narrateur donnet-il de lui-même en combinant ainsi les formes de discours ?
3. Pourquoi le narrateur parle-t-il si longuement des jeunes filles avant d’en arriver à la principale péripétie ? 4. Quelles ont les qualités des jeunes filles ? Expliquez le mot « royauté qui apparait dans la dernière phrase. 5. Le narrateur se trouve-il dans une situation dangereuse ? Présente-t-il la situation de manière sérieuse ou amusante ? Pourquoi ce choix du narrateur ? 6. Comparez la présentation que le narrateur fait de lui-même et celle qu’il fait des jeunes filles : quel est l’effet obtenu ? 7. Pourquoi peut-on dire que le narrateur a passé un examen ? L’a-til réussi ? Justifiez. 8. Pourquoi ce texte ressemble-t-il à une page d’autobiographie ?
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Séquence – l’autobiographie
Faire le point L’autobiographie Le terme autobiographie vient des mots grecs autos : soi-même, bios : la vie, graphein raphein : écrire 1.
2. L’autobiographie et les genres proches
Les caractéristiques du genre autobiographique
Au XVIIIe siècle, certains écrivains avaient parlé d’eux-mêmes dans leurs ouvrages, mais ce sont Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau (1782) qui font de l’autobiographie un genre littéraire de premier plan. Au XIXe siècle, de nombreux écrivains et hommes politiques entreprennent de raconter leur vie. Le genre continue à être florissant au XXe siècle : il est pratiqué par toutes sortes de gens, célèbres ou non, qui ne sont pas toujours des écrivains. Le récit et le roman autobiographique sont des genres proches de l’autobiographie : l’écrivain construit un roman en y mêlant des éléments de sa propre vie. Il existe aussi des autobiographies fictives : un personnage de fiction raconte sa propre vie. L’expression de soi peut prendre des formes variées :
L’autobiographie est un récit rétrospectif dans lequel l’auteur raconte sa propre vie Ce récit est rédigé, la plupart du temps, à la première personne. Ainsi : Personnage principal
= Narrateur = Au cours du récit, on distingue le moment où l’auteur écrit, le « je » correspond au moment de l’écriture (« je » de l’auteur adulte) et l’époque où se déroulent les évènements raconté (« je » de l’auteur au moment où il vit les évènements). Auteur
Dans un récit autobiographique, les différentes formes de discours se combinent, notamment dans un but argumentatif : l’auteur cherche à convaincre le lecteur que sa vie a un intérêt, qu’il a eu raison d’agir comme il l’a fait, etc. … L’auteur établit un pacte avec le lecteur : il s’engage à être sincère dans son récit.
-
L’autobiographie Les mémoires Le journal intime La lettre La bande dessinée L’autoportrait (peinture, photographie) Le blog.
3. Le problèmes et enjeux de l’autobiographie L’autobiographie permet de reconstruire le passé de l’auteur grâce à ses souvenirs, et parfois, des documents. Or la mémoire ne retient pas tout, et elle grossit certains évènements et en minimise d’autres. De plus, l’auteur ne peut pas tout raconter et se doit de choisir. Le problème de l’exactitude se pose donc : on peut toujours s’interroger sur la sincérité et la véracité de l’œuvre autobiographique. L’organisation du récit pose également un problème : les auteurs peuvent suivre l’ordre chronologique mais certains préfèrent chercher une logique dans leur vie et pour cela procéder à des ellipses narratives et des retours en arrière, de manière à rapprocher dans le récit les évènements qui étaient éloignés dans le temps. L’auteur d’une biographie souhaite laisser une trace pour les générations futures : c’est une lutte contre l’oubli, un défi lancé au temps. Diverse motivations entrainent les auteurs à raconter leur passer : Le désir de faire revivre des êtres et des moments perdus, trouver un sens à sa vie (qu’a-t-il fait et pourquoi), le besoin de se justifier, la nécessité de témoigner, etc.
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Séquence – l’autobiographie
Faire le point L’autobiographie Le terme autobiographie vient des mots grecs autos : soi-même, bios : la vie, graphein raphein : écrire 2.
3. L’autobiographie et les genres proches
Les caractéristiques du genre autobiographique
Au XVIIIe siècle, certains écrivains avaient parlé d’eux-mêmes dans leurs ouvrages, mais ce sont Les Confessions de _______________ (1782)qui font de l’autobiographie un genre littéraire de premier plan. Au XIXe siècle, de nombreux écrivains et hommes politiques entreprennent de raconter leur vie. Le genre continue à être florissant au XXe siècle : il est pratiqué par toutes sortes de gens, célèbres ou non, qui ne sont pas toujours des_______________. Le récit et le roman autobiographique sont des genres proches de l’autobiographie : l’écrivain construit un roman en y mêlant des éléments de sa propre _______. Il existe aussi des autobiographies ____________ : un personnage de fiction raconte sa propre vie. L’expression de soi peut prendre des formes variées :
L’autobiographie est un récit rétrospectif dans lequel l’auteur raconte _______________ Ce récit est rédigé, la plupart du temps, à la _____________ personne. Ainsi : Personnage principal
= Narrateur = Au cours du récit, on distingue le moment où l’auteur écrit, le « je » correspond au moment de l’________ (« je » de l’auteur adulte) et l’époque où se déroulent les ___________ raconté (« je » de l’auteur au moment où il vit les évènements). Auteur
Dans un récit autobiographique, les différentes formes de discours se combinent, notamment dans un but _______________ : l’auteur cherche à convaincre le lecteur que sa vie a un intérêt, qu’il a eu raison d’agir comme il l’a fait, etc. … L’auteur établit un pacte avec le lecteur : il s’engage à être ___________ dans son récit.
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L’autobiographie, les mémoires, le journal intime La lettre , le blog La bande dessinée, l’autoportrait (peinture, photographie)
4. Le problèmes et enjeux de l’autobiographie L’autobiographie permet de reconstruire le passé de l’auteur grâce à ses __________, et parfois, des documents. Or la mémoire ne retient pas tout, et elle grossit certains évènements et en minimise d’autres. De plus, l’auteur ne peut pas tout raconter et se doit de __________. Le problème de l’exactitude se pose donc : on peut toujours s’interroger sur la sincérité et la véracité de l’œuvre autobiographique. L’organisation du récit pose également un problème : les auteurs peuvent suivre l’ordre _______________ mais certains préfèrent chercher une logique dans leur vie et pour cela procéder à des ellipses narratives et des ______________, de manière à rapprocher dans le récit les évènements qui étaient éloignés dans le temps. L’auteur d’une biographie souhaite laisser une trace pour les générations futures : c’est une lutte contre l’oubli, un défi lancé au temps. Diverse motivations entrainent les auteurs à raconter leur passer : le désir de faire revivre des êtres et des moments perdus, trouver un sens à sa vie (qu’a-t-il fait et pourquoi), le besoin de se justifier, la nécessité de témoigner, etc.
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Séquence – l’autobiographie
2. Se raconter … Raconter une expérience personnelle.
Texte Je ne garde pas le souvenir d’une enfance triste parce que, en Tunisie, la pauvreté baigne dans la lumière, dans le soleil. La chaleur et la mer étaient toujours mêlées à mes jeux. Je nageais avec les garçons, là om passaient les bateaux, entre les blocs de la jetée. Il fallait bien nager, être hardi. Il fallait même être un peu « voyou » comme disait mon père. Et puis, je jouais au football, encore un sport des pays sous-développés. Toutes distractions qui n’ont besoin ni d’équipement, ni d’investissements, ni d’enseignement. On nage tout nu, on joue au football nu-pieds. Et dès la plus tendre enfance. Jusqu’à un certain âge, je jouais avec mon frère aîné et avec ses amis. J’étais la seule fille et cela inquiétait vaguement mes parents. Mais ils ne disaient rien parce que j’allais avec mon frère, gardien de l’honneur de la famille, suivant l’une des règles sacro-saintes de notre milieu. Gisèle HALIMI, La Cause des femmes, Grasset, 1977
Etudier le texte 1. 2. 3. 4.
Précisez les divers sens du mot expérience à l’aide d’un dictionnaire. La narratrice raconte-t-elle un moment exceptionnel ou des activités familières ? Que devine-t-on au sujet de la place accordée aux filles dans cette famille ? Relevez une explication donnée par la narratrice pour mieux faire comprendre quelle est cette place. 5. Relevez un verbe qui correspond au moment où l’auteur écrit. A quel temps est-il ? 6. Quelle est l’expérience racontée dans cet extrait ?
Exercices 1. Enquêtez sur votre nom et votre prénom.
Quelle est l’histoire de votre nom de famille ? Qui a choisi votre prénom ? Pourquoi a-t-il été choisi ? Quels autres prénoms étaient prévus ? Avez-vous des surnoms ? Comment s’expliquent-ils ? Aimez-vous votre nom, votre prénom et votre surnom ? Rédigez et justifiez vos réponses.
2. Recherchez des souvenirs.
Lisez le texte suivant puis imitez-le (dix souvenirs environ). Vous pouvez préciser : je me souviens et je me souviendrai toujours…
46 – je me souviens de l’époque où la mode était aux chemises noires. 48 - Je me souviens que j’avais commencé une collection de boites d’allumettes et de paquets de cigarettes. 144 – je me souviens que je n’aimais pas la choucroute. 153 – je me souviens qu’en troisième j’ai passé plus de quinze jours à faire un grand plan de la Rome antique. 285 - Je me souviens que tous les nombres dont les chiffres donnent un total de neuf sont divisibles par neuf (parfois je passais des après-midi à le vérifier) Je me souviens qu’un des trois petits cochons s’appelle Naf-Naf, mais les autres ? Georges Perec, Je me souviens, Hachette, 1978
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Séquence – l’autobiographie
3. Racontez un moment exceptionnel. Lisez le texte puis répondez aux questions. L’auteur raconte ses souvenirs de captivités pendant la Seconde Guerre mondiale. Le lendemain, la porte s’ouvre et avec stupeur je vois entrer Anna. Elle a un bon sourire et dépose sur ma paillasse un petit carton. « Ce sont vos amies qui vous l’envoient pour Noël. Je n’ai pu l’apporter plus tôt, car nous avons été très surveillées. Maintenant les SS dorment tous après leur nuit de saoulerie et de débauche. J’ai pu prendre la clef. Sortez tout ce qu’il y a dans le carton, je viendrai le rechercher tout à l’heure. » Oh ! merveille … il y a une petite branche de sapin, puis un chant français de Noël, quatre biscuits en forme d’étoile, une pomme rouge et brillante, un minuscule morceau de lard, deux sucres. Et puis une poupée, une marquise avec une jupe rose et un fichu de dentelle, des cheveux blancs bouclés. Sous les jupons un J et un A sont brodés : Jacqueline d’Alincourt, bien sûr, c’est ma sœur de captivité qui m’envoie ce cadeau. Et le chant de Noël Entre le bœuf et l’âne gris, c’est Anicka aidée par Vlasta. Leur amitié a réalisé ce prodige de m’atteindre dans ma solitude et mon désespoir. Enfin, tout au fond du carton, est pliée une sorte d’étole beige en laine légère dont je m’entoure aussitôt comme de leur douce et chaude tendresse. Geneviève de GAULLE-ANTHONIOZ, La Traversée de la nuit, Editions du Seuil, 1998
a) Pourquoi ce moment simple est-il exceptionnel ? Justifiez. b) Pourquoi la description de tels cadeaux constituent-ils des prodiges ? c) A votre tour, racontez un moment qui a eu pour vous une grande importance : un cadeau inattendu, un moment d’amitié, une « première fois », … pensez à soigner les descriptions et à donner les explications nécessaires.
4. Observez ces débuts (ou incipits) d’autobiographies.
Répondez ensuite aux
questions. J’entreprends d’écrire l’histoire de ma vie jour par jour. Je ne sais si j’aurai la force de remplir ce projet, déjà commencé à Paris. Voilà déjà une faute de français ; il y en aura beaucoup parce que je prends pour principe de ne pas me gêner et de n’effacer jamais.
Je suis né dans la ville d’Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres au temps des derniers chevriers. Garlaban, c’est une énorme tour de roches bleues, plantées au bord du Plan de l’Aigle, cet immense plateau rocheux qui domine la verte vallée de l’Huveaune.
STENDHAL (1783-1842) Œuvres Intimes, Gallimard
M. PAGNOL (1895-1974) La Gloire de mon père, 1957
Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail. Sur les photos de famille prises l’été suivant, on voit de jeunes dames en robes longues, aux chapeaux empanachés de plumes d’autruche, des messieurs coiffés de canotiers et de panamas qui sourient à un bébé : ce sont mes parents, mon grand-père, des oncles, des tantes, et c’est moi. Mon père avait trente ans, ma mère vingt et un, et j’étais leur premier enfant. Je tourne une page de l’album ; maman tient dans ses bras un bébé qui n’est pas moi ; je porte une jupe plissée, un béret, j’ai deux ans et demi, et ma sœur vient de naître. J’en fus, parait-il, jalouse, mais pendant peu de temps. S ; de BEAUVOIR Mémoires d’une jeune fille rangée, Gallimard, 1958
L’être que j’appelle moi vint au monde un certain 8 juin 1903, vers les 8 heures du matin, à Bruxelles, et naissait d’un Français appartenant à une vieille famille du Nord et d’une Belge dont les ascendants avaient été durant quelques siècles établis à Liège, puis s’étaient fixés dans le Hainaut. La maison où se passait cet événement, puisque toute naissance en est un pour le père et la mère et quelques personnes qui leur tiennent de près, se trouvait située au numéro 193 de l’avenue Louise, et a disparu il y a une quinzaine d’années, dévorée par un building.
a) Dites quels auteurs ont choisi : -
De préciser d’abord ce qui va être raconté, D’indiquer la façon dont ce sera raconté, D’accorder une grande place à la description, De faire coïncider le début du récit avec le début de la vie du personnage.
b) Précisez l’intérêt de chaque procédé, et l’effet qu’il produit sur le lecteur.
M. YOURCENAR, Souvenirs pieux, Gallimard, 1974
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Séquence – l’autobiographie
5. Lisez ces extraits d’autobiographies fictives. Répondez ensuite aux questions.
Un jour que je me trouvais assise près d’un lac où les enfants venaient habituellement se baigner, l’été, je le vis vi passer … a) Quels verbes plantent le cadre de l’action ? b) Quel verbe exprime l’action principale ? c) A quels temps sont-ils ?
Elle avait pris place près du lac. Quand j’approchai approchai, approchai je la vis et je su aussitôt que c’était elle que j’aimerais. a) Associez chaque vignette aux formes verbales qui leur correspondent dans ces deux phrases. b) Remettez les vignettes dans l’ordre chronologique.
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Séquence – l’autobiographie
Travail écrit numéro 1 Vous avez cent ans. Vous racontez à vos petits enfants une bêtise ou une bonne action que vous avez faite il y a très longtemps quand vous étiez à l’école. Pensez à raconter, décrire, expliquer, éventuellement rapporter des paroles. Le récit aura un but argumentatif : montrer que vous avez bien (ou mal) fait d’agir ainsi.
Grille d’évaluation à recopier sur la première face de la feuille de farde :
Critères d’évaluation
Points Barèmes
Respect de la situation de communication Respect de l’intention : se justifier Respect des caractéristiques du genre - Récit rédigé au passé - Récit rédigé à la première personne - Présence d’une partie narrative - Présence d’une partie descriptive - Présence d’une partie explicative - le narrateur est bien le personnage principal Respect de la concordance des temps au passé Orthographe, syntaxe, vocabulaire TOTAL
/3 /2 /15 /2 /2 /3 /3 /3 /2 /5 /5 /30
Reportez-vous à la fiche-outil n°1 dans votre partie « lecture-écriture » pour présenter correctement votre travail. Réalisez un brouillon et demandez à votre professeur de le corriger avant de mettre votre écrit au propre. N’attendez pas la dernière minute pour rédiger … Demandez conseil à votre professeur si vous éprouvez des difficultés à réaliser l’exercice.