> L’espace mondialisé
Séquence 1-HG00
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> Un espace mondialisé Cette séquence est destinée aux séries L, ES et S.
Séquence 1-HG00
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Chapitre 1
Chapitre 2
Conclusion
>
Mondialisation et espace mondialisé
A
Qu’est-ce que la mondialisation ?
B
Facteurs Fac teurs et acteurs de la mondialisation
C
Les lieux de la mondialisation
>
La mondialisation, un phénomène en question
A
La contestation de la mondialisation
B
Les États et les continents face à la mondialisation
C
Un monde pluriel
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Se reporter aux cartes n°1 et 2 de l’annexe.
Sommaire séquence 1-HG00
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Mondialisation et espace mondialisé A
Qu’est-ce que la mondialisation ? ᕡ
La définition géographique
« Mondialisation » est un terme aujourd’hui utilisé par de nombreuses personnes : historiens, historiens, économistes, journalistes... Il importe de définir ce mot pour la géographie La première page d’une bande dessinée va nous y aider.
Il faut tuer José Bové par JUL. @ Éditions Glénat/Drugstore - 2005. http://www.glenatbd.com Séquence 1-HG00
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Dans la première vignette (celle du haut), on voit un des premiers lieux de la mondialisation avec un centre d’affaires (Central Business District-CBD-en anglais) qui concentre plusieurs sièges sociaux d’entreprises. Ensuite, dans les 2 vignettes suivantes, suivantes , nous découvrons un patron d’une de ces entreprises, qui qui téléphone avec un chef d’entreprise chinois. chinois. Le deuxième lieu de la mondialisation est donc la Chine qui est présente dans la dernière vignette. Voici les deux premiers lieux de la mondialisation : un lieu de commandement (le CBD), un lieu de fabrication (la Chine). Lors de la Révolution industrielle en Europe, au XIX e les deux lieux (commandement et production) étaient très souvent proches. Aujourd’hui Aujourd’hui,, ils peuvent être très éloignés éloignés.. Comment est-ce possible ? Grâce au téléphone (ici dans la BD) mais on pourrait également penser à Internet. Quels sont les avantages de cette distance entre commandement et production ? L’auteur donne un début de réponse dans la dernière vignette, vignette, les travailleurs sont des prisonniers d’un camp de travail, ils ont un boulet aux pieds et des gardes armés les surveillent aux quatre coins de la pièce. On imagine facilement que ces travailleurs sous- payés, payés, ce qui permettra au patron de de la grande firme de faire des bénéfices importants. importants. Il s’agit bien sûr d’une BD humoristique : tous les Chinois ne vivent pas dans des camps de travail, mais néanmoins leurs salaires sont moins importants que les salaires américains ou européens. Grâce à ce document, nous pouvons proposer une définition géographique de la mondialisation : Selon Jacques Lévy (Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés , 2003),la mondialisatio mondialisationn est « l’émergence du Monde comme espace, et les processus par lesquels l’étendue planétaire planét aire devient un espace », Si on reprend notre exemple de la BD, on comprend bien que pour un industriel américain ou européen le Monde soit son espace : il fait dessiner son produit à Chicago par exemple, le fait fabriquer en Chine et le vend aux USA mais également en Europe. Cette partition du travail travail en plusieurs lieux est possible grâce à la révolution des transports (ex (e x : porte- conteneurs). Il y a des chances donc que l’atelier chinois ne soit pas très loin d’un grand port (Shanghai, Ningbo ou Guangzhou…). Mais si le monde devient un espace pour les industriels industriels,, il l’est aussi pour les ouvriers qui voient leur travail partir en Chine, par exemple…
ᕢ Il
existe d’autres définitions
a. Une définition économique
Attention BAC ES Donc attention (notamment pour ceux qui passent un BAC ES) de ne pas mélanger les définitions le jour du BAC BAC..
C’est le processus d’extension progressive du système capitaliste dans l’espace géographique mondial. La « victoire » du capitalisme sur le bloc de l’URSS (à partir des années 1991) renforce cette idée d’extension d’ex tension spatiale du capitalisme. Certains parlent alors d’« économie-monde » avec un marché qui serait planétaire et uniformisé et qui, par conséquent, négligerait les spécificités des sociétés. Certains produits emblématiques comme Coca Cola ou Mc Donald répondent bien à cette définition, mais est-ce le cas pour tous les produits ?
b. Une définition historique L’historien Fernand Braudel a montré que « les économies-monde » fonctionnent comme des systèmes où un centre autonome, stable et hégémonique, organise organise une portion de l’espace planétaire à son profit, en intégrant une périphérie et des marges plus ou moins lointaines. lointaines. Ces économies-monde ont pu prendre la forme d’empire, comme l’Empire romain dans l’Antiquité l’Antiquité.. Mais on comprend bien en observant l’Empire romain que cet empire ne maîtrise que le territoire autour de la Méditerranée. En revanche, à partir de la fin du XV e siècle, les choses changent : - du XVe au XIXe : grandes découvertes et victoire progressive de l’économie-monde européenne sur les autres économies-monde (Amérique latine, Afrique, Asie…) - au XIXe et jusqu’en 1918 : hégémonie européenne (puis américaine : USA) grâce à la Révolution industrielle (suprématie économique, matérielle, technologique, militaire …) - de 1918 à 1960/70 : phase de doute car face au modèle capitaliste triomphant du XIX e siècle se met
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Séquence 1-HG00
en place un contre- modèle (système soviétique étatique) qui émerge politiquement (rôle dans le tiersmonde). Dans le même temps, le capitalisme capitalisme subit la pire crise de son histoire (crise de 1929/30) - Après l’effondrement de l’URSS (1991) va-t-on vers une seule économie-monde ? On voit à travers cette approche que la mondialisatio mondialisationn est un phénomène historique. historique.
Attention Dans un devoir de géographie, il faut partir de la définition géographique et non pas de la définition historique.
Votre définition peut donc intégrer une approche économiste : diffusion du capitalisme, et une approche historique, depuis le XV e siècle, avec la victoire du système européen. Dans cette « société-monde » où le capitalisme semble victorieux, la géographie établit des différences à l’intérieur même des sociétés, entre : - les « connectés » : les patrons et cadres des entreprises transnationales, certains certains artistes, étudiants, migrants, touristes…
- les « retranchés » ou les « enclavés » : ceux qui vivent loin d’un port ou d’un aéroport, n’ont pas le téléphone, téléphon e, pas d’accès d’accè s à Internet, ne possèdent pas de voiture, vo iture, et sont donc isolés par rapport au reste du monde. Ou ceux qui luttent contre cette « société-monde » et leurs employeurs (ex : les salariés à statut, du Nord, c’est-à-dire c’est-à-dire les salariés plus ou moins protégés des pays développés). Toutes ces définitions nous permettent de dégager enfin une problématique : quel poids les « retranchés » ou les « connectés » ont-ils dans l’orientation des sociétés dans lesquelles ils vivent ?
ᕣ Un
exemple à différentes échelles : le cacao
L’étude de cas ci-dessous a pour objet de comprendre ce que la géographie appelle « l’emboîtement d’échelle » ou l’approche multiscalaire.
Questions
̈
À partir des trois cartes de production, d’exportation et d’importation du cacao à l’échelle planétaire , répondez aux questions suivantes :
a. Où le cacao est-il produit en 2005 ? Quels pays, quelle zone ? b. Qui sont les pays exportateurs en 2005 ? c. Quels sont les pays importateurs en 2005 ? d. Essayez de dégager une typologie. typologie. Exemple : un un pays producteur et exportateur ou un autre pays producteur mais pas exportateur. e. Imaginez des flux (flèches) (f lèches) entre les pays pays,, que l’on pourrait dessiner sur une carte.
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La production de cacao dans le monde en 2005
En milliers de tonnes 1 300
650 130
Les exportations de cacao dans le monde en 2005
En milliers de tonnes 1 400
700 140
Les importations de cacao dans le monde en 2005
En milliers de tonnes 1 300
650 130
Réalisation: Loïc Rivault
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Séquence 1-HG00
Réponses aux questions
a. Le cacao est produit dans la zone chaude (température moyenne mensuelle toujours supérieure à 15° C), c’est-à-dire dans la zone intertropicale (entre les deux tropiques). Le premier pays producteur est la Côte d’Ivoire avec 1286 milliers de tonnes (1300 sur la carte), viennent ensuite l’Indonésie (610), le Ghana, voisin de la Côte d’Ivoire (600) puis le Nigeria, le Brésil, le Cameroun… La première zone de production à l’échelle du monde est donc une partie de l’Afrique : les pays riverains du golfe de Guinée. b. Dans les pays exportateurs nous retrouvons les mêmes que précédemment, ce qui indique que ces pays (Côte d’Ivoire, Ghana, Indonésie, Brésil….) vendent leurs matières première s sans la transformer sur place. La Côte d’Ivoire est toujours en tête avec 1351 milliers de tonnes. Ce pays exporte plus que sa production (stocks). Mais ce sont les Pays Bas qui sont le deuxième exportateur au monde alors qu’ils ne produisent pas de cacao (996 milliers de tonnes), ce qui est aussi le cas pour la Belgique, l’Allemagne, la France ou les États-Unis….Les fèves de cacao ivoiriennes arrivent arrive nt en France et peuvent ensuite être réexportées vers un autre pays (USA, Belgique….) c. Parmi les pays importateurs, nous retrouvons les pays riches du Nord, avec comme premier importateur les États-Unis avec 1275 milliers de tonnes d’importées (1300 sur la carte). Viennent Viennent ensuite des pays d’Europe : Pays Bas (900), Allemagne Allemagne : (574), France (516)…Il s’agit essentiellement des pays riches : Amérique du Nord, Europe, Japon, Australie et Chine, nouvellement arrivée… d. Dégager une typologie - Pays producteurs et exportateurs : Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Cameroun, Indonésie, Equateur… - Pays importateurs et exportateurs : USA, Europe… - Pays importateurs : Australie, Japon… - Pays producteurs, exportateurs, importateurs : Brésil, Malaisie… e. Les flux : on imagine assez bien un bateau chargé de fèves de cacao ivoiriennes allant jusqu’au port port de Rotterdam, ou vers les ports du sud des USA. Des flèches partant du Brésil se dirigent vers les États-Unis ou l’ Europe. On pourrait pourrait faire partir des flèches d’Indonésie vers le Japon, et la Chine et l’Australie.
Questions
̈
Un travail semblable au précédent vous est proposé ci-dessous à l’échelle du pays qui produit le plus de cacao : la Côte d’Ivoire. À partir d’une carte des principales cultures d’exportation d’exportation en Côte d’Ivoire, vous répondrez aux questions suivantes :
a. Quelles sont les principales cultures ? Où sont-elles produites à l’échelle de la Côte d’Ivoire ? Pourquoi uoi sont- elles cultivées dans cette région ? b. Pourq c. Quels sont les pays qui vont importer ces produits ? Par quels moyens de transport le trajet s’effectue-t-il ? d. Qu’est-ce qu’un « front pionnier » ?
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MALI
BURKINA FASO
Korhogo GUINEE
M a ra h o u
é
C a m o é
Bouaké Man N z
o
S a
s s a
n d r a
Yamoussoukro GHANA
S a s s
LIBERIA
a n d r a
ABIDJAN
Grand Lahou 0
San Pedro
100
200 km
Tabou 1. le milieu naturel parc naturel
Réponses aux questions
2. les cultures commerciales zone de production de café et de cacao
limite forêt (sud) et savane
Ananas
les migrations (fronts pionniers)
Bananes
Palmiers à huile Hévéas
Canne à sucre Coton
Mangues
T L U A V I R n n a Y t e c ï o L : n o i t a s i l a é r
a. La Côte d’ivoire s’est s’es t spécialisée dans de nombreux nombre ux produits tropicaux (cacao, (cac ao, café, ananas, bananes, mangues, huile de palme…). L’essentiel de la production est localisée dans le sud du pays café, cacao) et même, de façon encore plus précise, en arrière du littoral. On peut réellement parler ici d’agriculture littorale littorale.. b. Cette agriculture littorale, très dynamique, est située près des ports (Abidjan, San Pedro) et près des aéroports (Abidjan). c. L’essentiel de ces produits va se retrouver en Europe (France), ils vont arriver par bateau (bananes, café, cacao…) ou par avion (ananas, mangue…)
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Séquence 1-HG00
d. Un « front pionnier » est la mise en culture, par défrichement, d’une partie de la forêt (ici forêt tropicale). Ce sont souvent des populations d’origines diverses qui viennent défricher : par exemple des Baoulés (du centre du pays), des Dioulas (du Nord) ou encore des Burkinabés venant du Burkina Faso, pays voisin. A l’échelle du pays, on voit donc que la mondialisation ne concerne pas toute l’étendue spatiale du pays mais plutôt le ud et encore, de façon plus étroite, le littoral.
Questions
̈
Quels sont maintenant les aspects de cette mondialisation et ses répercussions à à l’échelle l’échelle locale d’un campement (l’équivalent d’une commune) de Côte d’Ivoire.
a. Comment les défrichements s’opèrent-ils s’opèrent-ils et qui les fait ? b. D’après vous, que vont planter les agriculteurs ?
T. Kolfikro Kolfikr o
défrichement fin années 70 par des Baoulés défrichement années 80 par des Dioulas défrichement années 90 par des Burnikabés village route chemins
0
400 m Réalisation: Loïc Rivault (d'après JC Chaléard)
Réponses aux questions
a. Les défrichements se font d’abord autour du campement (cases rudimentair rudimentaires) es) ensuite ils s’éloignent progressivement vers la périphérie. Ce sont souvent de jeunes hommes venant du centre, du Nord ou des pays voisins (Burkina Faso ou Mali) qui défrichent la forêt. b. Sous les grands arbres, ils vont planter cacaoyer et caféier et vont également planter ou semer du maïs, des bananes, du manioc… pour leur nourriture (agriculture vivrière). Cet afflux local de population se passe plus ou moins bien tant que le cours du cacao est élevé (jusqu’au milieu des années 80 : 2214 livres sterling en février 1985) ; en revanche, quand ce cours plonge (exemple : 886 £ en décembre 2006) les tensions apparaissent dans cette région, et les différentes ethnies (Baoulé, Dioulas, Burkinabés, Malinkés…) s’affrontent pour la possession des terres. En effet, si le cours plonge, il faut une surface plus importante pour arriver au même résultat que précédemment donc la concurrence devient de plus en plus forte et ce d’autant plus que la forêt est fortement défrichée. Face aux tensions (guerre civile en Côte d’ivoire), le cours du cacao remonte fortement (2022 £ la tonne en janvier 2009). Séquence 1-HG00
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Bilan Le monde est un espace es pace : le cacao produit à T. T. Kolfikro se retrouve dans nos tablettes ta blettes de chocolat achea chetées dans n’importe quel supermarché. Les fèves de cacao arrivent par bateau et sont transformées en France, en Belgique ou en Suisse. A travers cet exemple, nous voyons qu’il y a plusieurs lieux de la mondialisation : les ports, les lieux de production peu éloignés de ceux-ci, les chocolateries, certainement pas très loin des ports européens (ou en lien avec eux : autoroutes)… Il faudrait également rajouter la bourse de Londres qui fixe le prix de la tonne de fève de cacao.
ᕤ Quelques
mondialisations
a. La première mondialisation est celle des échanges En 2007, les exportations e xportations mondiales mondiales ont atteint un montant de 13 619 milliards de dollars. Le chiffre est bien sûr impressionnant et en plus il est en augmentation constante d’année en année, comme l’indique le tableau ci-dessous : ̈
Exportations mondiales de marchandises par région de 1948 à 2007 (en milliards de dollars et en pourcentage) 1948
1963
1983
2003
2007
59
157
1 838
7 375
13 619
Amérique du Nord
28,1 %
19,9 %
16,8 %
15,8 %
13,6 %
Am du Sud et centrale
11,3 %
6,4 %
4,4 %
3,0 %
3,7 %
Europe
35,1 %
47,8 %
43,5 %
45,9 %
42,4 %
?
?
?
2,6 %
3,7 %
Afrique
7,3 %
5,7 %
4,5 %
2,4 %
3,1 %
Moyen-Orient
2,0 %
3,2 %
6,8 %
4,1 %
5,6 %
Asie
14,0 %
12,5 %
19,1 %
26,2 %
27,9 %
MONDE
CEI (Russie + voisins)
b. La mondialisation est aussi économique et financière De nombreuses entreprises ne réfléchissent plus à l’échelle nationale mais à l’échelle de la planète. On parle alors de firmes multinationales (firmes possédant des établissements dans plusieurs pays), voire de firmes transnation transnationales. ales. ̈
Principales destinations destinations des d’IDE (investissements directs directs à l’étranger) 2000
2002
2007
1 393
651
1 538
États-Unis
314
30
193
Chine
41
53
67
Royaume Uni
130
25
171
France
43
52
123
Allemagne
203
38
45
AFRIQUE
8
11
36
MONDE
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Séquence 1-HG00
La baisse entre 2000 et 2002 doit être remarquée : elle est due à l’éclatement « de la bulle Internet » (forte baisse des valeurs de haute technologie). On peut donc s’attendre à une baisse en 2008 et 2009 2 009 des flux d’IDE qui sont très sensibles aux crises cycliques de l’économie mondiale. Les banques sont parmi les entreprises les plus mondialisées : elles n’hésitent pas à placer leur argent dans différents pays ainsi que dans des « paradis fiscaux » qui accueilleraient 25 % des dépôts bancaires.
c. La mondialisation culturelle est une réalité tangible Cette mondialisation est surtout vue comme une diffusion du mode de vie américain (american way of life) à travers l’industrie du cinéma (Pensez à Pirates des Caraïbes ou à Star Wars ).). Mais cette mondialidestin d’Amélie Poulain ). sation du cinéma peut également profiter au cinéma français (ex : Le fabuleux destin d’Amélie ). On peut penser également aux produits américain comme Nike, Coca-Cola, Mc Donald’s….
d. La mondialisation sportive est massive On a compté plus de 35 3 5 milliards de téléspectateurs en audience cumulée pour la Coupe du monde de football. Un autre autre temps fort sont les jeux Olympiques d’été… Voyez ci-dessous ci-dessous la carte qui montre que le supporter de football football a également changé avec la mondialisation. Le Le monde est devenu un espace et les supporters du Real Madrid habitent l’ensemble de la planète, bien sûr en Espagne et en Europe, mais également en Amérique latine, en Afrique et jusqu’au Japon….(les pena japonais comptent plus de 5000 membres qui ont du mal à aller au stade tous les samedis soirs par contre, mais qui, par contre, peuvent peuvent acheter le maillot de leur joueur préféré…).
Les 1831 clubs de supporters du Real Madrid Club de Futbol en 2006. 1 777 Pena madridista en Espagne
Nombre de pena 10 5 1 Réalisation : Loïc Rivault
Bilan On pourrait multiplier les exemples pour montrer que le monde est devenu un espace mondialisé.
Regardez les produits dans votre cuisine, les jeux de votre ordinateur ou de votre console, la marque de votre véhicule (vélo, scooter, voiture…)….
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B
Facteurss et acteurs de la mondialisation Facteur ᕡ
L’accessibilité
Les distances sont toujours les mêmes à l’échelle humaine. En revanche, depuis le milieu du XIX e siècle, on assiste à une contraction de l’espace temps (temps nécessaire pour parcourir une distance) grâce à des innovations techniques (motorisation, téléphone, radio, ordinateur personnel, télévision, Internet …). Dans les années 1999-2000 on parlait des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC). Vu leur développement de plus en plus rapide, on parle maintenant des TIC, ou du « numérique », pour toutes les nouvelles applications technologiques. Certains parlent de « cyberespace » pour décrire ce nouveau phénomène où une information partant d’Europe met quelques secondes pour arriver en Chine, par exemple. ᕢ
La maritimisation
On peut parler de maritimisation car l’essentiel des échanges se fait par voie maritime (75 % en poids et 60 % en valeur). Cette victoire du transport maritime sur les autres modes est due à son coût très faible grâce aux conteneurs qui permettent l’inter modalité (passage direct d’un mode de transport à un autre ; exemple : du bateau au train de marchandises puis au camion). Les grands ports jouent donc un rôle essentiel dans cette maritimisatio maritimisation. n. ̈
Questions
Observez la carte des 50 premiers ports dans le monde. Le premier port en tonnage est Shanghai avec 566 millions de tonnes en 2007.
a. À l’aide de vos connaissances et de la carte, analysez les façades maritimes (lieu où se concentrent les grands ports). b. Dessinez les routes maritimes (toujours utiles dans un croquis de synthèse). Pensez Pensez aux détroits et canaux (Canal de Suez, de Panama…)
Les 50 premiers ports du monde en 2007
Trafic portuaire en millions de tonnes 566 Mt 200 Mt 70 Mt
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Séquence 1-HG00
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
Réponses aux questions
a. Les principales façades maritimes sont : la façade asiatique (Chine, Japon, Corée du Sud, Taïwan) ; la façade européenne (Rotterdam, Anvers, Le Havre….) ; la façade américaine (Louisiane, Mississippi…) ; la façade autour de Singapour ; le début d’une constitution de façade au Brésil et en Australie. b. Il est tentant de faire des flèches entre ces principaux ports : exemple de la façade asiatique vers les USA à travers le Pacifique et par le canal de Panama. Idem vers l’Europe en passant par Singapour (détroit de Malacca) puis le canal de Suez. Evitez de faire des flèches dans l’Océan glacial arctique car,, même si avec cette projection polaire la Chine semble proche des USA par le pôle, la liaison est car impossible pour l’instant à cause de la banquise. ̈
Questions
Effectuez le même travail pour les 30 plus grands aéroports. C’est Atlanta (USA) qui arrive en tête avec 89,4 millions de passagers en 2007.
a. Quels sont les lieux connectés facilement et régulièrement au reste du monde ? b. Comparez avec la carte des grands ports : les espaces concernés sont-ils les mêmes ?
Les 30 premiers aéroports du monde en 2007
Nombre de passagers
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
89 millions 33 millions
Réponses aux questions
a. Les lieux facilement accessibles sur la planète : USA, Europe, Japon, Chine, Singapour et Bangkok, plus un aéroport isolé : Dubaï. b. La carte des premiers aéroports du monde est plus concentrée dans quelques pays : rien en Afrique, Afrique, Amérique latine, Australie Australie,, et prédominance des aéroports des USA. En effet les américains utilisent énormément les lignes aériennes dans leurs déplacements déplaceme nts intérieurs (entre grandes villes des USA). Si vous dessinez ici les trajets entre ces grands aéroports, vous arriverez à dessiner un anneau mettant en relation ces villes mondiales. ᕣ
La mutation du capitalisme : les firmes multinationales
Les firmes multinationales sont des entreprises dont le chiffre d’affaires, d’au moins 500 millions de dollars,, est réalisé pour au moins 25 % par des filiales implantées dans au moins 6 pays différents. Sur dollars la planète il y aurait ainsi 65 000 firmes multinationales multinationales et elles mobiliseraient plus de 75 millions de salariés. ̈
En prenant un exemple, e xemple, une entreprise française devenue une multinationale, on comprend comment le monde est devenu son espace. Il s’agit de Renault Renault.. Séquence 1-HG00
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̈
Chronologie de la croissance du groupe :
1899 : entreprise Renault créée à Par Paris is 1945 : nationalisatio nationalisationn de Renault 1990 : échec de la fusion avec Volvo 1996 : Privatisatio Privatisationn de Renault 1999 : Alliance Renault Nissan (Japon) et Dacia (Roumanie) 2000 : Rachat de Samsung motors (Corée) 2004 : Renault Lance la Logan (voiture à 5 000 €) : 1 million de Logan vendues en 2008 2007 : Renault prend 25 % du capital d’Avtovaz d’Avtovaz (Russie) : Marque : Lada Lada Statistiques de ventes de véhicules d’un groupe devenu mondial : Renault est présent dans 118 pays ; il a vendu 2 382 230 véhicules vé hicules en 2008 (6 090 304 avec Nissan).
Carte des lieux de production de Renault et Nissan en 2009 La mondialisation d’une entreprise française en 2009 : Renault
NISSAN
NISSAN
NISSAN
NISSAN NISSAN NISSAN
NISSAN
NISSAN
NISSAN NISSAN
NISSAN
NISSAN NISSAN
NISSAN
NISSAN NISSAN NISSAN
1. RENAULT NISSAN
13 usines 1 usine usine en construction
NISSAN
2. NISSAN NISSAN
NISSAN
NISSAN
13 usines 1 usine
NISSAN
usine en construction
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
La carte montre que Renault s’est d’abord développé en France (13 usines) avant de se développer en Espagne, Portugal, Slovénie…. C’est donc un groupe très présent en Europe qui s’est également développé en Amérique Latine. Grâce à son alliance avec Nissan (Renault possède 44 % de Nissan) et son rachat de Samsung, Renault s’implante s’implante en Asie, et peut enfin voir s’ouvrir le marché américain, africain et celui du Moyen-Orient. On voit que Renault et Nissan sont, du coup, présents dans tous les pays importants du monde (pays développés) et pays très peuplés (Brésil, Chine, Inde, Iran, Turquie…) mais dont le pouvoir d’achat est encore faible. C’est dans ces pays que la Logan est très vendue. Pour autant l’entreprise Renault est-elle devenue une « World Company » ? C’est-à-dire une compagnie qui envisagerait son activité de manière totalement mondialisée. Les ventes du groupe à l’international augmentent chaque année (37 % des ventes hors Europe en 2008) mais Renault vend encore plus d’un quart de sa production en France (27 %) e t possède plus de 10 usines en France.. Néanmoins on voit apparaître un début de logique spatiale avec de plus en plus d’entreprises France 22
Séquence 1-HG00
Renault-Nissan en position littorale (ex : Curitiba au Brésil, Casablanca au Maroc, Chennaï en Inde ou Busan en Corée du Sud…) : cela pourrait faciliter les échanges à l’intérieur du groupe. ᕤ
Le « village planétaire » : touristes et migrants
Le monde est devenu un espace, et certains certains pensent même que nous vivons sur « un village planétaire » : Herbert Marshall Mac Luhan, professeur canadien, invente cette expression en 1971 (« Global Village » en anglais) pour exprimer le raccourcissement des distances dû au développement des communications.
a. Les touristes Un touriste est une personne en déplacement hors de son environnement habituel pour une durée d’au moins une nuitée et d’un an au plus, pour des motifs non liés à une activité rémunérée dans le lieu visité. Il y aurait eu ainsi 842 millions de touristes dans le monde en 2006 (802 millions en 2005) La carte ci-dessous montre que c’est l’Europe qui accueille le plus de touristes, avec 456,9 millions en 2006, et le premier pays est la France avec 79,1 millions. Donc la France est l’un des rares pays du monde à accueillir plus de touristes que son nombre d’habitants !
Arrivées de touristes internationaux par pays de destination en 2006
Nomb re de touristes touristes 80 000 40 000 8 000 Réalisation: Loïc Rivault
Grâce notamment au transport aérien, tous les lieux touristiques de la planète sont accessibles souvent en moins de 24 heures. Sur cette carte à l’échelle mondiale, on distingue assez mal les petites îles tropicales qui reçoivent reçoivent un nombre important important de touristes, touristes, vu leur taille et population. population. Exemples Exemples : île Maurice : 788 000 en 2006 ; République République dominicaine dominicaine 4 millions en 2006 ; Martinique : 502 000…. Ce sont souvent des personnes des pays riches qui voyagent vers ces territoires qui deviennent ainsi dépendants des premiers. Le Le tourisme rapporte un milliard de dollars aux entrepreneurs de ce secteur à Maurice (3,7 milliards en République dominicaine).
b. Les migrants Le deuxième grand brassage de population concerne les migrants. Ce sont des personnes qui, cette fois, font des déplacements sur une plus longue période et ne reviennent pas tout de suite dans leur première résidence. Ils seraient environ 195 millions en 2005. Ces migrants sont en augmentation sur notre planète (75 millions en 1965) ; ils représentent 3 % de la population mondiale. mondiale. Cela semble très peu mais ces 3% génèrent 317 milliards de dollars de flux financiers financiers,, car souvent ces migrants transfèrent une partie de l’argent gagné à leurs familles restées au pays. pays.
Séquence 1-HG00
23
Grâce à ces trois graphiques nous allons essayer de comprendre les migrations sur notre planète.
Pays recevant le plus d’immigrants en 2005 45 40
38,5
35 s n o i l l i m n e
30 25 20 15
12,1
10
10,1 6,8
5 0
6,5
6,4
6,1
5,7
5,4
4,8
4,1
3,3
3,2
2,7
2,5
2,5
2,4
2,2
2
2
i n e l l l A i e n e i n e c e i t e d a d e n i s a i e t a n n ë i e t a n i r e n i e o n r a n U n a a a n g r d o U S u s s a g a s s a I r t U a s i e s p a s t a h ' I v r d J a p I k e s I I k k r F r a o u C a n R e m U m u d a b l S z t e J o l a u E A P r a a e A y i K b C ô s A R o a t r A i r a m E m
Effectifs d’émigrés par pays en 2005 14 12
11,5 11,5 10
10 s n o i l l i m n e
8
7,3 6,1
6
4,9
4
4,4
4,2
4,1
3,7
3,6
3,5
3,4
2,7
2
2,4
2,3
2,3
2,3
2,2
2
0
i n e a n e s l e s e n c t e n e r o S A m a n h u i e d e i n e i n e e s i e U n u p o g é g U N a i s t t i n I t a i i s t a a r o y q s n g a s i h q I d a u r r p h i p g l C k l a T u m e m k n k k M e x R E a i e t b é l U n g e z a h P o n t é i P u l M V l z a o y A K a P B a M O u R o e i b r S e
Les principaux couloirs migratoires en 2005 12 10 s n o i l l i m n e
10,3
8 6 4,8
4
3,6
3,5 2,7
2 0
2,6
2,2
2,8
1,6
1,6
- i e - a n i s i e d e - n h - n d e u n e t a n - s s i e - a i e - g i e - a n n e s - U S A t a n I i n e i n e s s s u e S A s s r s e I U q n s t i a u u r a s s i q I U R u k d i u h s p p r R r m k s h R a n k u R e l e x U i k i T l a b U l e z a h M a n g z a P h l r g A a a f a A K B K A t s a r i E m 24
Séquence 1-HG00
.
Questions
a. Définissez : immigrants, émigrants et couloirs migratoires b. Dessinez sur une carte (ou un atlas avec vos doigts) les flux principaux de migration dans le monde.
Réponses aux questions
a. Immigrant : personne arrivant dans un pays en provenance de l’étranger Émigrant : personne quittant son pays pour aller vivre dans un autre (plus d’un an) migrants.. Couloir migratoire : lieu de passage des migrants b. On peut reprendre les principaux couloirs migratoires migratoires du troisième graphique et dessiner une grosse flèche entre Mexique et USA, ou une double flèche entre Russie et Kazakhstan….Mais on peut également dessiner une flèche entre le Maroc et la France. ᕥ
Les organismes mondiaux
Les grandes organisations internationales internationales sont également des acteurs de la mondialisatio mondialisation. n. ̈
L’ONU
L’Organisation des nations unies a surtout un rôle politique mais l’ONU a développé plusieurs agences (UNESCO, OMS, FAO, CNUCED…) qui ont un rôle dans le domaine de la santé, de l’alimentation…. Il existe également des organisations internationales interna tionales à vocation économique, financière et commerciale. Les plus connus sont l’OMC et le FMI :
̈
L’OMC
l’Organisation mondiale mondiale du commerce (qui a succédé au GATT accord général sur les tarifs douaniers et le commerce en 1995) a comme but de libéraliser les échanges entre les pays, en diminuant notamment notamment les barrières douanières (taxes, aides….)
L’FMI
Fonds monétaire international : créé en 1944 avec la Banque mondiale : ces deux organismes accordent des prêts aux pays du tiers-monde en fonction de certains critères critère s (ouverture à l’extérieur, l’exté rieur, privatisations, réduction des budgets sociaux, diminution des fonctionnaires…)
̈
C
Les lieux de la mondialisation ᕡ
La triade
Les États de la triade (Europe occidentale, Amérique du Nord et Japon) représentent 20 % de la population mondiale mais ces États accumulent sur leur territoire 80 % du PNB et de la consommation. Ils concentrent également 86 % de la capitalisation boursière, boursière, 95 % du marché de la dette, 72 % de l’industrie, 75 % du commerce, 80 % des services de transport et des investissements directs à l’étranger (IDE) mondiaux mais également 75 % de la recherche et 80 % de l’enseignement supérieur. Ces États de la triade sont donc en position de domination donnant des ordres aux autres pays. Pour reprendre l’exemple de Renault, les décisions de créer de nouveaux modèles se prennent à Paris, Paris, mais la fabrication peut avoir lieu au Brésil, en Inde… On peut donc parler de centre pour les États de la triade (centre : territoire commandant économiquement, culturellement…les autres territoires que l’on peut qualifier de périphéries car elles sont dépendantes des ordres du Nord) ᕢ
Les bourses et les paradis fiscaux
Même si les bourses ont fortement chuté fin 2008 et début 2009, New York (NYSE : New York Stock Exchange et Nasdaq) concentre toujours l’essentiel des capitaux mondiaux, comme le montre la carte ci-après : Séquence 1-HG00
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capitalisation boursière en milliards de dollars 8 800 t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
4 400 880 paradis fiscal (liste du G20 avril 2009)
Sur cette carte, on retrouve les trois pôles de la triade USA-Canada, Europe occidentale, et JaponCorée du Sud-Chine. Ces trois pôles sont en constante relation grâce aux réseaux téléphoniques et informatiques. On voit apparaître des petits pôles au Brésil, en Inde, en Afrique du Sud, en Australie. Mais le plus intéressant est de voir la localisation des « paradis fiscaux ». Un paradis fiscal est un pays qui ne s’est pas engagé dans le respect des standards internatio naux des marchés financiers (exemple (exem ple : secret bancaire, facilité de dépôt de l’argent liquide…). Ces paradis fiscaux sont souvent placés à proximité des pôles de la triade , au sud des USA, dans les Caraïbes (Ba hamas, Bermudes, Grenade…) Grenade…),, en Europe (Gibraltar, Monaco, San Marin…) ou au sud du Japon, dans le Pacifique (Vanuatu, Samoa, Nauru…)
ᕣ
L’archipel mégalopolitain mégalopolit ain mondial (AMM)
L’acronyme « AMM » montre que les villes mondiales sont en lien entres elles et font partie d’un système. système. Un homme d’affaires parisien, va plus souvent à Londres que dans une région française, par exemple. ̈
Mégalopole Mégapole ̈ Métropole ̈
̈
Très grande ville
Il faut prendre garde aux définitions : immense nébuleuse urbaine de plusieurs centaines de kilomètres de long et qui comprend plusieurs agglomérations millionnaires. (en nombre d’habitants) ; agglomération de plus de 8 millions d’habitants ; ville au moins millionnaire (449 en 2008) qui dispose d’une forte capacité de polarisation à l’échelle d’une région du monde, voire du monde ; une agglomération de plus de 2 millions d’habitants (225 en 2008). ̈
Voici les 25 plus grandes villes et agglomérations du monde( attention aux données, tous les auteurs ne sont pas d’accord sur les chiffres de population car parfois il est difficile de délimiter la ville) : Rang 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
26
Séquence 1-HG00
Ville Tokyo New York Mexico Séoul Mumbai (Bombay) Sao Paulo Manille Djakarta Los Angeles Delhi Osaka Kyoto Kobé Shanghai Le Caire
Nombre d’habitants 37 203 000 25 933 000 22 968 000 22 596 000 20 427 000 20 219 000 19 589 000 18 589 000 18 584 159 18 031 488 17 414 008 16 970 000 16 245 000
Pays Japon USA Mexique Corée du Sud Inde Brésil Philippines Indonésie USA Inde Japon Chine Egypte
14 15 16 17 21 25
Kolkata (Calcutta) Moscou Buenos Aires Dacca Londres Paris
14 744 000 14 744 000 14 235 000 13 241 000 12 448 000 11 818 000
Inde Russie Argentine Bangladesh Royaume Uni France
Apprenez cette liste, regardez regardez un atlas et sachez placer ces villes (cela ( cela peut être utile sur une carte de synthèse). synthèse). Après Dacca viennent : Téhéran, Lagos,Karachi, Beijing… ̈
Observons maintenant les trois grandes mégalopoles mondiales : Mégalopole américaine : « Mégalopolis »
Mégalopole japonaise : « Tokaido »
Mégalopole européenne : « Euromégapole »
Dimensions
750 km de long, 100 à 200 km de large
1 200 km de long ruban de moins de 100 km de large
1 500 km de long sur 100 à 200 km de large
Configuration spatiale
Nébuleuse littorale du Nord-Est des USA
Ruban littoral du sud de Honshu et extension vers Shikoku et Kyushu
De Londres à Milan en « traversant » les Alpes et la mer du Nord
Population
50 millions
110 millions
75 millions
Principales agglomérations en 2008
New-York (25,9) New-York (25 ,9) Washington-Baltimore (8,3) Philadelphie (6,4) Boston (7,5)
Tokyo (37,2) Osaka Kyoto (17,4) Kobé Nagoya (8,8)
Londres (12,5) Ruhr (11,3) Milan (7) Francfort (3,1) Sttutgart (2,3) Paris ? (11,8)
}
Présence de marchés financiers
oui
oui
oui
Présence de sièges sociaux de firmes multinationales
oui
oui
oui
Façade ma maritime
Oui, port de de Ne New-York/ New-Jersey
Oui : ports de Nagoya, Chiba, Yokohama, Kitakyushu, Osaka, Kobé, Tokyo
Oui : ports de Rotterdam, Anvers, Amsterdam…
Aéroports
Oui : New-York, 47,7 millions de passagers en 2007
Oui : Tokyo, 66,8 millions de passagers en 2007
Oui : Londres, 68 millions de passagers en 2007
Sièges d’organismes mondiaux
ONU : New-York FMI BM: Washington
Aucun
OMC : Genève FAO : Rome UNESCO : Paris
Intégration dans un regroupement économique régional
Oui, ALENA
Non
Oui, regroupement le plus abouti : l’Union européenne
Paris n’est pas considéré comme faisant partie de l’Euromégapole.
A l’intérieur de ces trois mégalopoles certains lieux sont encore plus emblématiques de la mondialisation, ce sont les CBD (Central business district) ou quartier des affaires. Ces quartiers accueillent les sièges sociaux des grandes entreprises, entrepri ses, les bourses, bourses, les grandes banques…Ils sont facilement repérables repérabl es car,, dans ces trois mégalopoles, car mégalopoles, ils ont la même unité architecturale (verticalité des gratte-ciel).
Séquence 1-HG00
27
ᕤ
Les littoraux
Les littoraux sont les grands vainqueurs actuels de la mondialisatio mondialisationn car les échanges entre pays sont plus faciles à organiser pour des villes portuaires portuaires.. C’est pourquoi on voit aujourd’hui un fort contraste entre la Chine intérieure et e t la Chine littorale. C’est dans la Chine littorale que les villes-ports connaissent la plus forte croissance : Shanghai, Ningbo, Guangzhou, Tianji, Hong Kong, Quingdao…. ᕥ
Et les oubliés ?
Il existe, à l’inverse, des États « enclavés », » , c’est-à-dire éloignés des littoraux, donc à l’écart de la mondialisation. Ces États sont qualifiés d’ « oubliés de la mondialisation ». » . C’est le cas, par exemple, de la République centrafricaine ou du Tchad, en Afrique, mais également de la Bolivie, en Amérique du Sud. Ces pays peuvent s’intégrer partiellement à la mondialisation quand on trouve des ressources naturelles dans leur sous-sol (gaz en Bolivie et pétrole au Tchad). Mais si on prend l’exemple du Tchad, l’oléoduc ne relie que le sud du pays au Cameroun, le nord du pays reste enclavé et très éloigné des routes mondiales. ᕦ
Carte de synthèse
On peut dégager une typologie pour observer des différences entre les États en termes de domination/ dépendance selon le modèle centre / périphérie : Les États hégémoniques de la triade
Nous les avons déjà rencontrés mais ici ce qui est important est le mot « hégémonique », car ces États de la triade associent à leur fonctionnement des périphéries qui sont de différents types, comme on peut le voir sur la carte.
Les États intégrés autonomes
Puissances qui commencent à avoir un rôle régional dans leur continent respectif (Brésil, Inde, Chine, Chine, Russie).
Les États intégrés dominés
On trouve dans cette catégorie ca tégorie trois types de pays. Les pays ateliers qui valorisent le faible coût de leur main d’œuvre pour se spécialiser dans la production de produits industriels industriels grand public (jouets, électronique bon marché….) marché…. ) exemple : Vietnam, Thaïlande, Thaïlande, Malaisie…. Le deuxième type de pays concerne conc erne les pays exportateurs de matières premières qui sont également dominés car très dépendants des pays de la triade qui importent ces matières premières. Il suffit que ces pays consomment moins de pétrole, par exemple pour qu’ils se retrouvent en situation situa tion délicate : Arabie Saoudite, Libye, Venezuela…. Le dernier groupe concerne les pays opportunistes qui se spécialisent dans un secteur aux limites du droit : paradis fiscaux ou États proposant des pavillons de complaisance (Libéria, Panama…)
Les États oubliés de la mondialisation ̈ Les États exclus de la mondialisation
Ce sont souvent les pays les plus pauvres de la planète (PMA : Pays les moins avancés), Ils sont en Afrique subsaharienne, subsaharienne, Asie centrale et du Sud, et les États Andins d’Amérique latine. latine. Les PMA représentent 620 millions d’habitants. d’habitants.
̈
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̈
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28
Séquence 1-HG00
Ce sont des pays déchirés par des guerres civiles ou de graves crises. Pour un Etat oublié, il est très facile de glisser dans cette catégorie (exemple : la Côte d’Ivoire). Dans cette catégorie, on peut également classer quelques pays dans la catégorie des États « voyous » ( rogue states ).). Ce sont les USA qui ont mis Cuba, la Libye, le Soudan, la Somalie, la Syrie, l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord dans cette catégorie. Les USA imposent souvent un embargo qui a de fortes conséquences sur l’environnement économique de ces pays.
Une typologie des États dans la mondialisation
1. Les Etats hégémoniques de la triade USA, Canada, Europe occidentale et Japon
2. Les Etats intégrés autonomes
4. Les oubliés de la mondialisation Pays marginalisés ou très fragiles
5. Les exclus de la mondialisation
Les puissances régionales en devenir Brésil, Inde, Chine, Russie....
Les états déchirés par les crises et les guerres
Les dragons asiatiques (Singapour, Corée du Sud et Taïwan) + Israël
Les états dits "voyous"
T L U A V I R c ï o L : n o i t a s i l a é R
3. Les Etats intégrés dominés Les pays ateliers, les pays fournisseurs de matières premières (ex: hydocarbures) et les paradis fiscaux (Caraïbes)
Attention Cette typologie étant basée sur une logique étatique, ce n’est pas forcément la meilleure lors d’une carte de synthèse dans un devoir. Pour les très grands États comme le Brésil, la Chine, la Russie ou l’Australie, il existe des différences entre littoraux et intérieur. intérieur.
Séquence 1-HG00
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La mondialisation, un phénomène en question A
La contestation de la mondialisation Partons à nouveau de la BD « Il faut tuer José Bové » de JUL. Ici c’est une partie du dessin de la page de couverture. Dans le dessin on retrouve trois PDG (plus un vigile, à gauche) devant le centre d’affaires (CBD) avec le M de Mac Donald. Le slogan « un autre monde ça va pas être possible » caricature le slogan des altermondialistes, « un autre monde, est possible », lancé à Seattle, en 1999 (lieu de la première grande manifestation contre la mondialisatio mondialisation). n).
Il faut tuer José Bové par JUL. © Éditions Glénat/Drugstore - 2005. http://www.glenatbd.com
ᕡ
La régulation de la mondialisation
Depuis l’effondrement de l’URSS (1991), l’hyper-puissance l’hyper-puissance américaine profite d’une conjoncture favorable à l’affirmation de son hégémonie : le monde serait devenu un monde unipolaire. unipolaire. Les USA ne représentent que 4,5 % de la population mondiale mais ils représentent 31 % de l’économie mondiale, 40 % de la recherche-innova recherche-innovation….Ils tion….Ils tiennent la première place financière (New York) York) et sont le premier centre de création culturelle et audiovisuelle audiovisuelle.. Dans ce contexte, les USA construiraient une mondialisation « made in USA » au service de leurs intérêts et entreprises entreprises.. Cette « vision » du monde n’est pas partagée par tous les habitants de la planète et de plus en plus d’associations luttent contre cette mondialisatio mondialisationn américaine. Ce sont souvent des ONG (organisations non gouvernementales) qui regroupent de simples citoyens et qui vont se mettre au service de pays assez 30
Séquence 1-HG00
pauvres (exemples (exe mples : Croix Rouge, OXFAM, OXFAM, Greenpeace, Médecins du Monde, Amnesty International...). Internationa l...). Il y en aurait ainsi plus de 50 000 dans le monde qui veulent une autre mondialisation basée sur l’aide (aide à la santé, aide à l’éducation, aide à l’agriculture...). Ces ONG sont à l’origine du mouvement altermondialiste. altermondialiste. C’est un mouvement international qui conteste l’orientation libérale de la mondialisation et la prééminence des logiques financières sur les préoccupationss sociales, environnementales et de développement. Ces altermondialis préoccupation altermondialistes tes ne sont pas contre la mondialisation, mais ils sont contre la mondialisation américaine, leur slogan, « un autre monde est possible », renvoie bien à cette idée. ̈
Chronologie de l’altermondialisme :
- novembre 1999 : sommet OMC à Seattle ; manifestation de 50 000 personnes - janvier 2001 : Porto Alegre (Brésil) Premier Forum Social Mondial - juillet 2001 : sommet du G8 à Gênes (Italie), 300 000 manifestants, 600 blessés et un mort - août 2003 : 200 000 à 300 000 personnes sur le plateau du Larzac (France) - 2005 : le Manifeste de Porto Alegre Alegre (Brésil) est une proposition pour un changement de société. Écrit au Forum Social Mondial, il est sous-titré « Douze propositions pour un autre monde possible ». - mars 2009 : 35 000 manifestants à Londres avant le G20 - avril 2009 : entre 20 000 et 30 000 manifestants à Strasbourg contre le sommet de l’OTAN l’OTAN (On notera l’importance du nombre des manifestants ; les affrontements entre forces de l’ordre et éléments incontrôlés peuvent prendre une tournure tragique, comme à Gênes, en 2001). La régulation de la mondialisation est donc jugée insuffisante insuffisante.. Néanmoins elle pourrait exister dans le G5, groupe constitué, depuis 1975, des cinq pays les plus industrialisés du monde, auxquels ont été associés le Canada et l’Italie (G7) puis la Russie à partir de 1997 (G8) (G8).. Le G8 comprend donc les USA, le Japon, l’Allemagne, la France, le Royaume Uni, le Canada, l’Italie et la Russie. Il représente 13 % de la population mondiale mondiale mais 58 % du PIB (en 2007) ; il traite des questions économiques et financières de façon informelle. Autrement Autrement dit, le G8 n’a pas de structure particulière ; il ne répond pas à un protocole ou à une organisation ; il s’agit d’une réunion de dirigeants, dans une « ambiance déc ontractée... pour pour discuter des affaires du monde ». Le bilan des réunions est donc souvent décevant… Une autre réunion à l’assise plus large, est également régulièrement convoquée : le G20. G20. C’est un forum économique créé en 1999, qui vise à favoriser la concertation entre plusieurs pays : Allemagne, Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume Uni, Russie, Turquie et Union européenne. L’ensemble de ces pays représente 65,1% de la population mondiale et 77,3 % du PIB mondial. Depuis 2008 (crise économique oblige), ce sont les chefs d’États ou de gouvernements qui se réunissent, et pas seulement les ministres des finances . Les médias ont beaucoup parlé du G20 de Londres (avril 2009) qui a tenté un début de régulation (mise en place de règles organisant la concurrence entre banques, entreprises). Il s’agissait, après la crise financière de 2008-2009, d’assainir les pratiques du monde de la finance. Une liste noire des paradis fiscaux a ainsi été établie (cf : carte du premier chapitre) : «Le temps du secret bancaire est révolu», s’est félicité Nicolas Sarkozy lors de sa conférence de presse à l’issue du sommet. Par Par ailleurs, les pays du G20 se sont mis d’accord pour mettre en oeuvre de «nouvelles règles» sur les salaires et les bonus des dirigeants d’entreprises au niveau mondial. L’idée L’idée est donc de mieux contrôler les banques et qu’elles soient plus transparentes. Mais toutes ces réunions où les décisions sont difficiles à prendre (à 8 ou à 20) ne permettent pas d’avancer très vite, et c’est le cas des pays se sentent exclus : les Pays les moins avancés (PMA) qui sont au nombre de 49 actuellement (Soudan, Sénégal, Samoa….) et pour qui la question du développement est essentielle. ᕢ
La question du développement
La mondialisation s’accompagne s’accompagne d’un accroissement des inégalités entre les pays les plus riches et les plus pauvres, comme on peut le voir sur ces deux cartes, sur des thèmes différents. Séquence 1-HG00
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Indice synthétique de fécondité en 2008
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
Nombre d'enfants par femm femm e 5,87 - 7,16 7,16 3,70 - 5,87 5,87 2,45 - 3,70 3,70 1,72 - 2,45 2,45 0,96 - 1,72 1,72
(15) (30) (42) (62) (40)
Le PNB en 2008
PNB par habitant
PNB en milliards de dollars
Questions
1000
500
10
15 500 - 41 300 (31) 6 200 - 15 500 (27) 2 800 - 6 200 (39) 400 - 2 800 (53) données manquantes
t l u a v i R c ï o l : n o i t a s i l a é R
a. Décrivez ces deux cartes, en isolant plus spécialement les pays « pauvres » (Sud) b. Délimitez ces deux ensembles (Nord et Sud) et voyez où les contrastes sont les plus forts ?
Réponses aux questions
a. L’indice synthétique de fécondité (ISF) est le nombre moyen d’enfants par femme. La carte montre très bien l’opposition entre un Sud où l’ISF est très fort (Afghanistan 7,03 ; Guinée Bissau 7,04, Niger 7,16) et un Nord où les taux peuvent être très faibles (Hong Kong 0,96, Ukraine, Biélorussie, Corée du Sud, Taïwan ou Pologne avec 1,2). Mais tous les pays du Sud n’ont pas une fécondité forte (Chine : 1,73 ; Brésil : 2,23 ; Iran : 1,98) Le PNB mesure l’ensemble des valeurs ajoutées créées sur le territoire national . On voit tout de suite le poids des USA, du Japon et de l’Europe (cercles) mais on voit également le poids du PNB par habitant (USA : 31 910 $ par habitant, Japon : 25 170, France : 23 020….). Par contre l’Afrique est très peu présente sur la carte : petits cercles et couleurs claires qui indiquent donc une richesse totale et par habitant très peu importante (Ethiopie 620 $ par habitant). b. Il est facile de dessiner une ligne entre Nord et Sud. Sud. Commencez par la frontière entre USA et Mexique et poursuivez cette ligne vers l’Europe à travers la Méditerranée, du Sud Europe au Nord
32
Séquence 1-HG00
Afrique. La Turquie serait plutôt dans le bloc du Sud et la Russie dans celui du Nord ainsi que Japon, Corée du Sud, Taïwan et Singapour. Il faudrait y ajouter Australie et Nouvelle Zélande. Voici ce que cela donne :
Le PNB en 2008
PNB par habitant PNB en milliards de dollars
1000
500
10
15 500 - 41 300 (31) 6 200 200 - 15 500 (27) 2 800 - 6 200 (39) 400 - 2 800 (53) données manquantes
Limite Nord/Sud
t l u a v i R c ï o l : n o i t a s i l a é R
Les contrastes sont très forts entre le Nord et Sud dans certains espaces : - Frontière USA / Mexique ; - Interface Union européenne avec Afrique ; - Frontière entre Corée du Nord et Corée du Sud (difficile à voir sur cette carte) ; - Interface Australie Nouvelle-Zélande / Indonésie Indonésie.. ̈
Interface : zone de contact entre deux ensembles géographiqu géographiques es différents.
Dans l’exemple Europe / Afrique, c’est toute la Méditerranée qui peut être considérée comme une zone de frontière, mais il est plus judicieux d’utiliser le terme d’interface. En revanche, les contrastes semblent moins forts dans certains espaces : - Union européenne, Turquie - Russie Kazakhstan et Russie Chine Que font les pays développés pour atténuer ces inégalités ? Nous sommes tentés de répondre rapidement : pas grand-chose… et pourtant…. Régulièrement le G8 promet de supprimer la dette ou les intérêts de la dette….Le dernier exemple est hélas implacable… Le G8 de 2005 qui s’était tenu au Royaume-Uni, à Gleneagles, s’était conclu sur l’engagement de procurer à l’Afrique l’Afrique une aide au développement supplémentaire supplémentaire de 25 milliards de dollars. Le suivi de cette volonté est assuré par l’Africa Progress Report, présidé par Kofi Annan. En juin 2008, cet organe constate,, par voie de rapport, l’absence de la tenue de l’engagement pris en 2 005. constate Les inégalités persistent donc et semblent difficile à dépasser. Pourtant quelques pays y sont arrivés (dragons asiatiques asiati ques : Taïwan, Corée du Sud, Singapour) et cela ce la semble être le chemin ch emin pris par la Chine. Mais pour essayer de rattraper les membres de la triade, ces pays négligent souvent leur environnement. ᕣ
Les enjeux environnementaux
Notre planète fonctionne comme un système. système . Comme le montre le graphique de notre planète (ultra simplifié), tous les éléments (roches, eau, végétation, climat et sol) fonctionnent en interdépendance interdépendance.. Quand un des éléments est modifié, les répercussions se font sentir sur les autres éléments. Exemple : si les pluies sont moins importantes, la végétation peut mourir, le sol s’assécher et disparaître avec le vent etc. Séquence 1-HG00
33
Le géosystème et ses éléments Energie solaire Atmosphère Climat
Hydrosphère Eau
Sociétés Aménagement de l'espace
Biosphère Végétation
Lithosphère Roches Pédosphère Sol Energie de la planète
Les sociétés humaines sont au cœur de ce système et jouent un rôle de plus en plus important. En effet, il faut rajouter tout un ensemble de flèches qui jouent également en interaction avec les différents éléments. Or actuellement les sociétés humaines sont, de par leurs activités, en train de modifier le climat de notre planète, planète, ce qui aura pour conséquence de modifier la végétation, l’eau, le sol, les roches et donc l’aménagement de l’espace. Les sociétés devront s’adapter à cette nouvelle donne du réchauffement climatique. Les scientifiques ont clairement démontré, ces dernières années le rôle de la production des gaz à effet de serre émis par les activités humaines et particulièrement le transport automobile. L’ONU organise alors des conférences mondiales pour la mise en place d’une politique mondiale : - 1968 : conférence sur la Biosphère - 1972 : conférence de Stockholm sur l’environnement - 1972 : création du PNUE : Programme des Nations unies pour l’environnement - 1983 : la Commission des Nations unies pour l’environnement et le développement (CNUE), présidée par Gro Harlem Bruntland, introduit introduit la notion de développement durable : c’est « Un dévelop- pement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. »
- 1992 : le Sommet de la Terre, à Rio, réunit 175 chefs d’États et de gouvernements. Les principaux objectifs : définir un programme d’action pour les dix ans à venir (« Agenda 21 ») en matière de protection de l’environnement, la réduction réduction des gaz à effet de serre.
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- 1997 : lors de la conférence de Kyoto : les pays signataires du protocole de Kyoto s’engagent à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport au niveau de 1990. -2002 : lors de la conférence de Johannesb Johannesburg urg,, plus de cent chefs d’États ratifient un traité prenant position sur la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité. - 2009 : Une convention-cadre des Nations Unies, sur les changements climatiques, est l’objet de la conférence de Copenhague . C’est la première tentative d’accord mondial (192 pays) visant à limiter et réduire les émissions é missions de gaz à effet de serre. Cet objectif objectif n’est, pour l’instant, pas contraignant pour les pays (cf. les positions défendues par les États-Unis et la Chine, lors de la conférence).
Bilan Une prise de conscience planétaire commence à apparaître. Rares sont les scientifiques qui prédisent un refroidissement de notre planète ou un statu-quo statu-quo.. Cela n’a pas empêché, dans le passé, les États-Unis de G.W. Bush de ne pas signer le protocole de Kyoto. Or les États-Unis sont pour l’instant le plus gros pollueur de la planète (25 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone), même si certains états des États-Unis se lancent dans une réduction des GES (gaz à effet de serre), comme la Californie. Les espoirs de voir tous les pays de la planète ê tre concernés par le protocole de Kyoto se tournent désormais vers Barack Obama, l’actuel président des États-Unis États-Unis..
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Les États et les continents face à la mondialisation ᕡ
Les États
L’émergence des organisations mondiales (ONU, OMC, FMI…) et des conférences mondiales (CNUE…) a diminué la souveraineté des de s États dans les domaines économique, social, environnemental… Néanmoins mondialisationn : on peut penser à la France et à son exception e xception cultules États résistent face à cette mondialisatio relle (langue, cinéma, nourriture, gastronomie, musique…) et ce sont les États les plus puissants qui imposent leurs directives dans les grandes organisations. organisations . Les États-Unis ont une voix prépondérante au FMI et à la Banque mondiale. Et quand les États-Unis et l’Union européenne s’allient à l’OMC, les autres pays (et notamment les pays en développement) doivent suivre les décisions prises par les deux géants ; quand les États-Unis et la Chine estiment leurs intérêts menacés, la conférence de Copenhague se solde par un demi-échec… ᕢ
Les frontières
L’ouverture des frontières fronti ères est un des éléments clés de la mondialisation mondiali sation qui facilite les échanges commerciaux, financiers, financiers, mais également la circulation des hommes hommes.. Les frontières vont-elles alors disparaître ? Certains États mettent en place des frontières de plus en plus difficiles à franchir : les États-Unis construisent un mur tout le long de leur frontière avec le Mexique ; Israël fait de même avec le territoire palestinien, et l’Union européenne fait patrouiller de plus en plus de bateaux en Méditerranée pour arrêter les clandestins venant d’Afrique.
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Les blocs économiques
Certains pays se sont alors regroupés dans des organisations économiques régionales régionales.. Ces regroupements d’États se conçoivent souvent comme des remparts de protection d’un marché élargi face aux dangers d’une mondialisati mondialisation on sans barrière. Cette « régionalisation » constitue une solution intermédiaire entre la fragmentation du monde en 200 États (192 à l’ONU en 2009) et la mondialisation (un seul espace). Ces blocs sont plus ou moins intégrés : certains, comme le Mercosur Merco sur,, sont des unions douanières entre les pays composant le bloc ; l’Union européenne combine la libre circulation des marchandises marchandises,, des capitaux et des hommes avec la mise en place de politiques économiques et monétaires (Euro) communes.
L’émergence de blocs économiques régionaux
1 les zones de libre échange peu dynamiques
2. Un ensemble en construction ALCA : Accord de libre échange des Amériques (1990)
CEI (1991) Communauté d’Etats Indépendants ASEAN (1991) Association des Nations du Sud-Est Asiatique
ALENA (1994) Accord de libre échange américain MERCOSUR (1995) Marché commun du cône Sud
CEDEAO (1975) Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
Communauté Andine (1969)
CEMAC (1999) Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale
MCCA (1960) Marché commun centraméricain
COMESA (1994) Marché commun de l’Afrique Orientale et Australe Union du Maghreb arabe (1989)
CARICOM (1973) Communauté caribéenne
3. L’espace le plus abouti : EEE (Espace Economique Européen 1993)
Conseil de coopération du Golfe (1981) Union européenne (1993) CEE en 1957 SADC (1992) Communauté de Déve loppement d’Afrique Australe APEC (1989) Coopération économique pour l’Asie-Pacifique
EEE = UE + Suisse + Islande + Norvège
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Ces regroupements économiques régionaux favorisent d’abord les échanges internes, c’est-à-dire les échanges entre pays faisant partie de ces blocs, notamment en Union européenne et dans le Mercosur. Quelques pays ne se sont pas lancés dans ces coopérations étatiques : Chine et Inde qui ont chacune un marché de plus d’un milliard de consommateurs. En revanche, le Japon est isolé sur cette carte et aimerait rejoindre l’ASEAN. Face à ces regroupements économiques, on a pu parler de continentalisation de l’espace économique mondial : les États de l’Union européenne commercent plus entre eux qu’avec le reste du monde ! 36
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Un monde pluriel La mondialisation semble s’accompagner d’une convergence universelle universelle des modes de vie et de valeurs. Pourtant l’uniformisation l’ uniformisation n’est pas totale. ᕡ
Les langues demeurent un vecteur de différenciation
En fonction de leur extension à l’échelle mondiale mondiale,, les langues se divisent en trois grands groupes : - Les langues impériales : langues plus ou moins répandues dans des pays autres que leurs pays d’origine ; - les langues nationales (parlées dans un seul pays) ; - les langues régionales (parlées dans une région : basque, breton…). Les langues impériales sont des facteurs de mondialisation. mondialisation . On en compte six sur la planète (anglais, espagnol, français, arabe, russe et portugais). Ces 6 langues permettent aux hommes de pays différents de communiquer entre eux. Il y a un net avantage pour l’anglais (on dit aussi : anglo-américain), car c’est la langue de la première puissance mondiale, la langue des organismes internationaux, la langue des affaires, la langue la plus utilisée par les scientifiques, la langue la plus utilisée sur Internet….
Les langues impériales dans le monde
Français
Anglais
Espagnol
Portugais
Arabe
Russe Langues nationales dominantes (Chinois, Japonais, Perse...)
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Sur cette carte, l’extension des 6 langues impériales est liée à l’histoire : conquête religieuse pour l’Arabe ; colonisation pour l’anglais ou le français ; conquête maritime pour l’espagnol et le Portugais ; conquête terrestre pour le russe. Mais on remarque assez rapidement la résistance des langues nationales comme le chinois, le japonais, japonais, le perse… et également le français au Québec face à la domination de l’anglais. Sur cette carte à l’échelle mondiale, on ne peut faire figurer les langues régionales mais pensez aux écoliers Diwan en Bretagne qui apprennent le français, l’anglais et le breton. Cet exemple existe dans de nombreuses régions européennes à forte identité culturelle (Pays basque, Catalogne, Ecosse, Pays de Galles…). La langue n’est pas le seul facteur identitaire, on trouve également la religion. Séquence 1-HG00
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Les religions
Les croyances et religions peuvent également être une résistance à la mondialisation. Lors de l’effondrement de l’URSS, à partir des années 1990-91, l’église l’église orthodoxe a récupéré un nombre important de fidèles qui trouvaient dans cette religion traditionnelle un repli identitaire face à la mondialisation américaine. La religion est donc inscrite dans une histoire souvent ancienne, comme le montre la carte ci-dessous :
Les religions dans le monde
Catholiscisme dominant
Catholiques Orthodoxes
Bouddhisme et Shintoïsme
Protestantisme dominant
Islam
Judaïsme
Catholiscisme et protestantisme mêlés
Hindouisme
Animisme, fétichisme, religions tribales
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Le catholicisme et le protestantisme se sont étendus dans les régions de conquêtes européennes (Amérique, Afrique, Océanie, Philippines….) Philippines….).. La religion orthodoxe est présent de la Grèce Grè ce à la Russie, et forme donc un bloc terrestre important. L’islam est présent en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Moyen -Orient. La religion musulmane est aujourd’hui en progression territoriale territo riale : vers le sud de l’Afrique, l’Af rique, vers l’Inde, vers les Philippines, Philipp ines, vers la Chine… et au contact d’une religion peu développée territorialement (Israël) : la religion juive (mais il existe une diaspora notable).
Les deux pays les plus peuplés du monde (Inde, Chine) sont tournés vers des religions différentes : hindouisme, bouddhisme, shintoïsme. En combinant les deux cartes, langues et religions, on voit des similitudes territoriales. L’islam va souvent de pair avec l’arabe, le christianisme (catholique et protestant) avec l’anglais, le français, le portugais et l’espagnol. Mais il existe des différences e ntre les deux cartes : l’Indonésie ne parle pas arabe mais la religion musulmane musulmane est pratiquée par la quasi-totalité de la population (estimation 2009 : 240 millions d’habitants) , ce qui en fait le premier pays à majorité musulmane du monde. Combiner langues et religion mène au concept de civilisation. ᕣ ̈
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Les civilisations
L’historien français Fernand Braudel décrit dans son livre La grammaire des civilisations (1987) les mentalités,, les identités et les particularités spécifiques de chaque civilisation dans le monde (civilimentalités sation arabo-islamique, chinoise, mongole, indienne, africaine, européenne...). Dans sa définition, on devine la place importante de la langue, de la religion mais également de certains aspects culturels (pensez à l’alimentation différente suivant les civilisations : place du riz en Asie et du maïs en Amérique latine…) et également de l’Histoire (regardez un atlas historique pour retrouver les grands empires en lien avec les aires des langues, des religions et donc des civilisations…) En 1996, un chercheur américain, Samuel P. Huntington, publie un livre au retentissement mondial : Le cherch e à démontrer qu’à l’ordre bipolaire de la guerre choc des civilisatio civilisations ns . Dans cet ouvrage Huntington cherche froide s’est substitué un ordre ordr e multipolaire basé sur les civilisations. civili sations. Il distingue huit civilisations civil isations basées sur des communautés de pensées et non sur l’apparence l’appar ence (couleur de la peau, par exemple). Ensuite il complète cette première division : voici la carte des neuf civilisations qui divisent, selon lui, notre planète. planète.
La répartition des civilisations selon Huntington
Judéo-chrétienne
Musulmane
Chinoise
Amérique Latine
Africaine
Bouddhiste
Orthodoxe
Hindouiste
Japonaise
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Ce livre fait débat pour plusieurs raisons. raisons. La base du travail de Huntington est le fait religieux, ce qui est assez logique pour un Américain, mais l’est nettement moins pour un Européen. On estime en effet e ffet que plus de 30 % des européens sont « détachés » d’une religion, donc mettre toute l’Europe occidentale dans la civilisation judéo-chrétienne est très discutable ! Enfin, c’est la dernière partie du livre qui est la plus commentée. Huntington y analyse les conflits entre civilisations. civilisations. Pour lui, l’adversaire principal de l’Occident, donc les menaces, viennent des civilisations musulmane musulmane et chinoise. Sa thèse revient sur le devant de la scène en 2001, avec les attentats du 11 septembre. Certains Américains voient dans ces attentats de 2001 la début de la guerre entre les deux civilisations (poursuivie depuis en Afghanistan et Irak…). ̈
Les géographes français ont également réagi rapidement aux cartes de Huntington car les données civilisationnelles ne constituent pas les seuls facteurs géopolitiques. géopolitiques. Ainsi, André Gamblin, en 1997, propose une autre carte du monde, basée sur huit ensembles régionaux. Ces huit ensembles sont des ensembles macrorégionaux, des collections d’États ayant des caractéristiques communes (langues, (langues, religion, commerce, histoire…) :
Les huit ensembles régionaux d’André Gamblin
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Alena
Maghreb Moyen Orient
Pacifique Occidental
Afrique
Asie du Sud
Amérique centrale et du Sud
Europe Orientale ex-URSS
Europe Occidentale
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Les études d’Hungtinton, de Gamblin, de Lacoste… sont intéressantes, inté ressantes, notamment en ce qui concerne les zones périphériques des grandes civilisations. civilisations. C’est dans ces périphéries que se trouvent les zones de tensions et de guerre. guerre . Le Pakistan Pakistan en est un exemple exe mple . C’est dans ce pays actuellement que se produisent le plus d’affrontements entre les civilisations musulmane musulmane (vallée de Swat avec les talibans qui viennent d’Afghanistan), occidentale (le pays est allié aux USA), et e t hindouiste (problème du Cachemire).
onclusion La mondialisation ne touche donc pas de manière identique tous les lieux de la planète et tous les hommes. On parle alors de la fragmentati fragmentation on qui l’emporterait sur l’uniformisation. l’uniformi sation. Ce n’est pas encore demain qu’une société mondiale va naître, qui garantirait à tous les hommes les mêmes droits : nourriture, paix, environnement, droits de l’homme, santé… Mais l’uniformisation fait peur à tous ceux qui veulent le respect des cultures locales…Entre fragmentation et uniformisation, les débats sur la mondialisation ont encore de beaux jours devant eux et pourront alimenter les articles des journalistes… et votre réflexion. n
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