> Un État et un espace
en recomposition : la Russie Cette séquence est destinée aux séries L, ES. ES.
Séquence 4-HG00
99
Chapitre 1 > Le pays le plus vaste et le plus septentrional du monde
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B C D
Chapitre 2 > Vers une économie capitaliste ? B C
Chapitre 3 > Une nouvelle société russe ? B C
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Chapitre 4 > Construction d’un croquis de synthèse : « La maîtrise du territoire russe »
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119
Préparer le travail Compléter le fond de carte Réaliser le croquis de synthèse
A B C
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Une société en déclin démographique Une société plus inégalitaire La société russe face aux problèmes environnementaux
A
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Les hydrocarbures et l’économie de rente Les mutations agricoles et industrielles Les transports : un révélateur des problèmes russes
A
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Les contraintes : distances, relief et froid Un peuplement commandé par les contraintes ? Les ressources naturelles Comment gérer un aussi grand territoire ?
A
Conclusion
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123
Se reporter à la carte n°6 de l’annexe l’annexe..
Sommaire séquence 4-HG00
101
Le pays le plus vaste et le plus septentrional du monde A
Les contraintes : distances, relief et froid ᕡ
Les distances sont l’élément essentiel pour l’étude géographique de ce pays
Observez les cartes et surtout l’échelle. D’est en ouest, la Russie s’étire sur 9 000 km ! Il faut 10 heures d’avion pour aller de Saint-Petersbourg, sur la Baltique, à Vladivostok, sur la côte pacifique. Le même trajet en train prend 5 jours ; et il est très difficilement réalisable en voiture… On le voit sur les cartes, l’étirement nord-sud est moins important (3 000 km quand même). Du coup, la Russie est le plus vaste pays du monde avec 17 millions de km² (la France = 550 000 0 00 km²). km²) . La distance est une contrainte pour l’État russe : comment organiser un système de santé ou de scolarité équitable entre tous les citoyens avec de telles distances ? Mais nous verrons également que cela peut être un atout (invasions lors des guerres, repli sur soi lors de la période soviétique, et aujourd’hui nombreuses ressources naturelles…). ᕢ
Le relief
Le relief de la Russie O C E A N
A L A R C T I G L A C I A I Q U U E
Norvège Suède
Mer de Béring
Mer de Barents
t
Mer Baltique Finlande
n e
i
r
O
3 2 1
5
-
e
m
ê
r
4 Ukraine
Mer Noire C
D o
n
8
O
a l g V o
a Elbrouz 5633 u c a 6 9 s e Mer
7
Plaine de Sibérie occidentale b
I é
d
L é n a
Plaine de Russie d'Europe l r a u O
t x E '
Plateau de Sibérie centrale
t
e
e l a t
n i s
Caspienne
Kazakhstan
b
i S
Pays voisins : 1 Estonie ; 2 Lettonie ; 3 Lituanie 4 Biélorussie; Biélorussie ; 5 Pologne ; 6 Géorgie ; 7 Arménie ; 8 Azerbaïdjan ; 9 Turquie.
d e
s e
Saïan Altaï 4 506 m Chine
i r o
e
i r é
Angara
I r t y c h
E
U
e
s e i
m
Kamtchatka
n
n
g t a o n
Lac Baïkal M
A m
F I C S A P a k N h E A a C O l i n e
Mer d'Okhotsk
o u
r
Japon Mongolie
Chine 0
Altitudes en mètres 0
200
500
1000
Q I
700 km
2000
Avec cette carte du relief de la Russie Russie,, on voit tout de suite que les montagnes sont en position périphérique : Caucase au sud, puis Altaï et Saïan à la frontière avec la Chine et la Mongolie Mongolie,, et enfin les montagnes de Sibérie orientale et d’Extrême-Orient. Une seule montagne se trouve en position centrale : l’Oural, mais comme c’est une moyenne montagne (inférieure à 2000 m d’altitude) ce n’est pas véritablement une barrière entre l’ouest et l’est.
̈
̈
L’ensemble du pays est donc constitué de plaines plaine s ou de plateaux. plateaux . A l’ouest : la plaine de Russie d’Europe, qui est dans le prolongement de la plaine germano-polonaise, puis, en allant vers l’est, la plaine humide et marécageuse de Sibérie occidentale, le plateau de Sibérie centrale. Les paysages sont très monotones, même platitude platitude pendant des centaines de kilomètres… Séquence 4-HG00
103
̈
Le Nord
Façade sur l’océan glacial arctique ; la mer est souvent gelée et la banquise est présente plus de 6 mois par an (cf. carte sur les contraintes climatiques)
Le fond du golfe de Finlande
Dans la mer Baltique, qui permet une ouverture vers l’Europe, l’Europ e, en passant entre la Suède et e t le Danemark. La ville de Saint-Pétersbou Saint-Pétersbourg rg est au fond du golfe.
La mer de Barents
Qui reçoit l’influence bienfaisante des derniers effets du Gulf Stream et qui donc n’est pas gelée toute l’année, notamment notamment le port de Mourmansk.
La mer Noire
La très courte façade sur la mer Noire, Noire, qui permet ensuite un accès en e n Méditerranée, où se développe aujourd’hui le plus grand port russe : Novorossiisk.
Le littoral pacifique
Face au Japon, avec le développement du port de Vladivostok, longtemps port militaire (et donc interdit au commerce) qui se reconvertit aujourd’hui en port commercial.
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Sur cette carte, on s’aperçoit tout de suite également de l’importance des façades littorales de ce pays, mais ces façades sont de plusieurs types :
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̈
̈
En dépit de vastes façades littorales, la Russie est plutôt un État continental peu ouvert sur l’extérieur.
Observons ce phénomène en repérant les frontières : - frontières montagneuses : Caucase, Altaï, Saïan… - frontières gelées : banquise ; - frontière avec le Kazakhstan : vastes étendues semi-désertiques difficilement franchissables ; - frontière avec la Chine à l’Extrême-Orient : fleuve Amour : large fleuve difficile à traverser ; - frontière avec l’Europe : seule véritable frontière ouverte sur des centaines de kilomètres kilomètres,, sans obstacle de relief, de climat ou de position. Toute une grande partie du pays (l’Est) est donc repliée sur elle-même avec les distances et le relief, repli que vient encore accentuer le climat. ᕣ
Le climat
Les contraines climatiques de la Russie - 20°C
Norvège - 30°C
Suède
- 30°C
- 20°C
-51
Finlande 5
3
2
1
- 10°C -38
0°C
-
l a u r O
n o D
Plaine de Sibérie occidentale O b
a l g V o
I é n is
Plateau de Sibérie centrale
- 10°C
-49
Séquence 4-HG00
r
E '
e e l a t
n
S
Lac Baïkal
Saïan Altaï
-50
- 20°C
Chine
Kamtchatka
d
t
i e r o e i r é b i
Mongolie
Température Temp érature moyenne (rapportée au niveau de la mer) mois de janvier Minimum absolu de janvier en °C
ê
t
x
s e i
I r t y c h
8
-38
m
-71
L é n a
Angara
Kazakhstan Pays voisins : 1 Estonie ; 2 Lettonie ; 3 Lituanie 4 Biélorussie ; 5 Pologne ; 6 Géorgie ; 7 Arménie ; 8 Azerbaïdjan ; 9 Turquie.
104
O e
Plaine de Russie d'Europe
-33
- 10°C
e
-43
C a u c a s 6 9 e
7
n
r
-54
4 Ukraine
t
i
d e A m e n o u g s
a n t
M o
S a k h a l i n e
r
- 30°C - 30°C
Japon
- 20°C
Chine
- 10°C
Limite du pergélisol
extension maximale de la banquise arctique en hiver
0
700 km
L’hiver russe est connu pour sa durée et sa rigueur (défaite napoléonienne en 1812 ; victoires, occupation et défaite nazies en 1941-44). Sur la carte « Les contraintes climatiques climatiques », on voit qu’en janvier il fait en moyenne moins de de 0°C sur tout le territoire russe, russe, à part le littoral de de la mer Noire. Plus des deux tiers du territoire ont des températures inférieures à – 20°C. Plus on va vers l’est et plus il fait froid : le record est à Oïmiakon avec – 71°C en janvier ! Une limite apparaît en plus sur cette carte c’est la limite du pergélisol . Au nord de la ligne en pointillé sur la carte, le sol gelé en profondeur empêche toute agriculture. agriculture . Au sud de cette ligne il existe bien un été et des températures plus élevées, permettent permettent un dégel du sol, et donc les cultures (au moins 120 jours sans gel) .
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̈ ̈
̈
Hiver
Printemps
Été ̈ Automne ̈
Les saisons russes :
froid à très froid ; fleuves gelés (transformés parfois en routes) ; routes gelées donc dures (il est assez facile d’y circuler)… La neige peu épaisse é paisse ne fond pas. bref et rapide, c’est la période de la « raspoutitsa », fonte brutale des neiges et des glaces, ce qui entraîne la crue des fleuves mais surtout l’apparition de la boue ; les déplacements deviennent alors très compliqués car souvent les routes ne sont pas goudronnées. chaud (17°C de moyenne à Moscou) et souvent pluvieux avec de grosses averses et des orages rapide,, le froid revient très vite (3°C rapide (3 °C de moyenne à Moscou en octobre) ; il neige peu car dès qu’il fait très froid il n’y a plus de précipitations précipitations.. C’est donc un climat continental, très froid quand on va vers l’est et accentué par le relief en amphithéâtre ou en position périphérique qui « bloque » le froid dans cette région de Sibérie. Il faudrait y ajouter également la nuit polaire qui plonge le territoire russe dans la nuit très tôt l’hiver. A Moscou ,il fait nuit dès 15/16 heures (heure locale) en janvier. Ces trois facteurs : distances, relief, climat, apparaissent donc dans un premier temps comme des contraintes très fortes ; mais la population s’adapte à ces contraintes.
B
Un peuplement commandé par les contraintes ? ᕡ
Géographie du peuplement
La densité en Russie en 2002
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
nombre d'habitants d'habitants par km² 7 781 - 10 359 (2) 144 - 7 781 (2) 40 - 144 (21) 10 - 40 (33) 0,023 - 10 (31)
Questions
0
600
1200 km
a. Décrivez cette carte des densités en utilisant les termes : plaine de Russie d’Europe, Sibérie…. Sibérie…. b. Faites le lien avec le relief et le climat. c. Nuancez ce lien, dans un deuxième temps. Séquence 4-HG00
105
a. On voit tout de suite que la Sibérie et le Nord ont des densités très faibles souvent inférieures à 10 habitants au km². A l’inverse, c’est dans la plaine de Russie d’Europe et dans les grandes villes (Moscou et Saint-Pétersbourg) que l’on retrouve les plus fortes densités. 80 % de la population vit à l’ouest de l’Oural sur à peine 25 % du territoire. Une grande partie du territoire est donc vide d’hommes. d’hommes. Mais si on enlève les 4 régions les plus denses (qui correspondent à 4 grandes villes) les densités de la partie ouest ne sont pas si élevées : 21 régions ont entre 40 et 144 hab/km2, et 33 régions entre 10 et 40. Une bande de moyenne densité apparaît en Sibérie méridionale.. On peut donc parler de Russie peuplée, ou « utile », qui forme un triangle allant méridionale de Saint Pétersbourg au Caucase et se prolonge en pointillé vers le lac Baïkal. b. Le lien avec le relief et le climat est net : il y a peu d’habitants dans les montagnes et là où il fait froid. On retrouve pratiquement la limite du pergélisol, limite de l’agriculture qui a été une des contraintes essentielles dans l’histoire longue du pays (dès le Moyen-Âge). c. On peut nuancer ce déterminisme entre climat et peuplement. Le déterminisme est le lien entre l’environnement et les hommes hommes,, l’environnement (ici, le froid) déterminerait ou commanderait le peuplement. On voit apparaître un peuplement dans le sud de la Sibérie, alors qu’il fait très froid, c’est en lien avec un des aménagements remarquables de l’URSS-Russie qu’est le Transsibérien. Cette ligne de chemin de fer relie Moscou à Vladivostok, ce qui a entraîné un peuplement le long de cet axe, malgré les hivers très rudes.
Réponses aux questions
ᕢ
On retrouve le même lien avec les villes, comme le montre la carte suivante :
Les villes de la Russie
Norvège Suède Finlande 3 2 1 Saint-Petersbourg
5 4 Ukraine Rostov
Moscou n o D a l g V o
Nijni-Novgorod Perm Ekaterinbourg Kazan O
Samara
Volgograd 96 7
L é n a I é n i s
b
Oufa
s e i
Tcheliabinsk Omsk I r t y c h
Angara
Novosibirsk
A m o u
8
Kazakhstan Pays voisins : 1 Estonie ; 2 Lettonie ; 3 Lituanie 4 Biélorussie ; 5 Pologne ; 6 Géorgie ; 7 Arménie ; 8 Azerbaïdj Azerbaïdjan an ; 9 Turquie. Populationn des villes au recensement de 2002 Populatio 10,4 millions
4,7 millions
r
Chine
Mongolie
Japon
Chine 0
de 1 à 1,5 millions
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
700 km
de 500 000 à 1 million
Les villes de plus de 500 000 habitants se trouvent dans ce triangle décrit ci-dessus ci-dessus avec en plus deux villes en Extrême-Orient (Khabarovsk et Vladivostok). C’est Moscou qui domine la hiérarchie urbaine, avec plus de 10 millions d’habitants. Un Russe sur 14 habite donc dans la capitale. Vient ensuite d’habitants.. Et la Russie compte 11 villes millionnaires. La troisième Saint-Pétersbourg avec 4,7 millions d’habitants ville du pays est Novosibirsk (1,4 million d’habitants) mais elle souffre de l’éloignement avec Moscou.
Actuellement les villes en plus forte croissance sont Rostov , véritable capitale de la Russie du sud et Ekaterinbourg qui devient la vraie porte d’entrée de l’Oural (liaison aérienne avec Londres, Paris, Francfort et Munich). 106
Séquence 4-HG00
En Sibérie, il y a des villes mais elles sont plus petites et perdent des habitants : Norilsk dans le Grand Nord, Magadan et Petropavlovsk dans la péninsule du Kamtchatka. On retrouve également un semis de villes petites et moyennes tout au long du Transsibérien, dans le sud de la Sibérie.
C
Les ressour ressources ces naturelles ᕡ
Des productions et… des réserves considérables
Plus vaste pays du monde, la Russie est aussi aujourd’hui un producteur important de charbon, de pétrole et de gaz naturel. Les réserves sont considérables. La Russie extrait 309 millions de tonnes de charbon en 2006, et le pays se situe au cinquième rang mondial des producteurs de charbon. charbon. Elle produit 480 millions de tonnes de pétrole en 2006, ce qui lui donne le rang de second producteur mondial après l’Arabie Saoudite. Sa oudite. La Russie obtient le premier rang mondial dans la production de gaz naturel (641 milliards de mètres cubes en 2006). En plus d’une production importante, les réserves seraient énormes : plus de 200 milliards de tonnes de charbon, 19,5 milliards de tonnes de pétrole et 48 trillions de mètres cubes de gaz naturel, soit 26 % des réserves du monde pour le gaz, 7% des réserves pour le pétrole et 17 % pour le charbon. charbon. ᕢ
La répartition des ressour ressources ces sur le territoire est très inégale
Les ressources naturelles de la Russie Norvège
O C E A N
Suède
Mer de Béring
Mer de Barents
Finlande
Mer Baltique
Grand Nord
3 2 1
5
A L A R C T I G L A C I A I Q U U E
4 Vorkouta Ukraine
n o D l g V o
Mer Noire
96 7
a
L é n a
Plaine de l'Ob
Bassin de la Volga
O b
I é n i s
Mer d'Okhotsk
s e i
S a k h a l i n e
Angara
Mer Caspienne
8 Bakou
I r t y c h
Kazakhstan Pays voisins : 1 Estonie ; 2 Lettonie ; 3 Lituanie 4 Biélorussie ; 5 Pologne ; 6 Géorgie ; 7 Arménie ; 8 Azerbaïdjan ; 9 Turquie. 1. les gisements en exploitation
de charbon
Kouzbass
KanskAtchinsk
Lac Baïkal
A m o u
N
A
E O C
r
E
U Q I F I C A P
Japon Chine
Mongolie 2. les nouveaux gisements
Chine 0
700 km
de gaz et de pétrole
de pétrole de gaz naturel
Séquence 4-HG00
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
107
L’essentiel des gisements se situe en Sibérie, c’est-à-dire loin de la Russie utile ou la plus peuplée : Le charbon
Le Kouzbass produit 55 % du charbon russe et les gisements de Kansk-Atchinsk 16 % ; les autres gisements de charbon sont en Sibérie orientale. Il n’y a que deux petits gisements en Russie d’Europe, le Donbass qui est en grande partie en Ukraine et celui près de Verkouta, Verkouta, dans le Grand Nord, difficile d’exploitation à cause du climat rigoureux. La Sibérie représente 90 % de la production, ce qui ensuite pose le problème du transport du charbon, ou de l’électricité produite grâce au charbon.
Le pétrole
Les premiers gisements de pétrole exploités en Russie le furent à Bakou, sur la mer Caspienne, en Azerbaïdjan aujourd’hui. Le deuxième gisement, au nord de la mer Caspienne, se situe dans la vallée de la Volga. Ce gisement est en perte de vitesse (21% de la production nationale) et il est relayé par le gisement de la plaine de l’Ob (70 % de la production). production) . Ce nouveau gisement se trouve dans la plaine de Sibérie centrale, centrale, entre l’Ob et l’Irtych. Il est donc relativement éloigné de Moscou : les Russes devront développer les infrastructures de transport pour acheminer le pétrole vers la Russie d’Europe (oléoducs).
Le gaz naturel
Il a une géographie proche du pétrole, le gisement de Sibérie centrale produisant 91% de la production nationale.
Les nouveaux gisements
Dont l’exploitation commence sont eux aussi souvent situés loin du centre peuplé de la Russie : ce sont les gisements du Grand Nord dans la mer de Barents, où il est difficile d’installer des plates-formes pétrolières à cause du froid, de la banquise et des vagues vagues.. Il y a également de nouveaux gisements en Sibérie, plus à l’est , ce qui pose problème lors de l’exploitation avec le froid (pergélisol). Enfin, tout un ensemble de gisements, dont l’exploitation commence, se situe à Sakhaline Sakhaline,, sur la côte Pacifique.
̈
̈
̈
̈
D
Comment gérer un aussi grand territoire ? Il est difficile de gérer un si grand territoire. ᕡ
Du territoire soviétique au territoire russe
Au temps de l’URSS l’URSS,, il y avait 15 républiques différente,s dont la plus grande était la Russie. Mais les liens entre ces républiques étaient forts. En 1991, avec la fin de l’URSS, la Russie s’est retrouvée isolée au milieu de nouveaux voisins plus ou moins hostiles (exemple : les Etats baltes : Estonie, Lettonie, Lituanie). Mais la nouvelle Russie découvre que son territoire n’est pas homogène : elle est une fédération regroupant des territoires très inégaux quant à leur superficie, leur statut, leur population… Les gouverneurs locaux des territoires s’éloignent plus ou moins des décisions de Moscou (cf : introduction et Tchétchénie), Tchétchénie), et résistent aux ordres venant de la capitale. ᕢ
Chacun des territoires forme, selon l’expression officielle, « un sujet » de la fédération
Actuellement la fédération de Russie compte 85 sujets. sujets.
108
Séquence 4-HG00
Les 85 sujets de la structure administrative de la Russie
SAINT PETERSBOURG
MOSCOU
55 Oblast (régions) et Kraï (T (Territoires) erritoires) 1 Oblast autonome 6 “districts” autonomes 21 Républiques autonomes
0
600
1200 km
2 villes à statut fédéral
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
Les 55 régions ou territoires en blanc sur la carte sont les territoires peuplés par les Russes. Les Républiques autonomes, les régions et les districts autonomes sont dans des espaces périphériques, souvent peu peuplés et où les Russes ne sont pas majoritaires : il existe en Russie aujourd’hui une centaine de « peuples » non russes, comme les Tatars Tatars (5,5 millions d’habitants). ᕣ
La mise en place de « la verticale du pouvoir » par Vladimir Poutine
Vladimir Poutine Poutine rétablit le pouvoir de Moscou progressivement progressivement entre 2000 et 2004 sur ces régions. régions. En 2004, le président fait adopter une loi rétablissant la nomination des chefs d’administration. Les gouverneurs sont donc nommés par le « centre » (cf : Kadyrov en Tchétchénie). Depuis, Vladimir Poutine se lance dans une réorganisation territoriale : souhaitant des régions plus homogènes en nombre d’habitants, d’habita nts, il favorise les fusions fusio ns entre les régions. La fédération comptait 89 sujets en 1991, 1991, elle n’en compte plus que 85 aujourd’hui car plusieurs régions ont fusionné. L’exemple le plus visible sur la carte est le Kraï de Krasnoïarsk qui s’étend du nord au sud en plein centre de la Russie (avant la fusion, il y avait trois territoires avec des statuts différents). Par ses décisions, Vladimir Poutine exprime expr ime le souhait de mieux contrôler les ressources de son pays, car ces ressources sont essentielles e ssentielles actuellement pour transformer l’économie l’économie..
Séquence 4-HG00
109
Vers V ers une économi économie e capitalis capitaliste te ? L’économie russe a traversé de grandes tempêtes entre 1991 et 2008 changeant complètement chute son système de production : de 1989 à 1998, les productions ont chuté de façon ininterrompue, chute accompagnée de forte inflation, de déficits budgétaires et d’une dette en augmentation consta nte. La crise de 1998 fut particulièrement dure pour les Russes avec une forte dévaluation de la monnaie qui montre que la Russie est en train de devenir un pays capitaliste. Aujourd’hui, de nombreux d u monde,mais certains analystes signaux permettent de classer la Russie parmi les 8 plus grands pays du observent toujours des fragilités structurelles, notamment notamment dans le secteur des hydrocarbures.
A
Les hydrocarbures et l’économie de rente ᕡ
La Russie exporte pour financer la modernisation de son économie
La Russie souhaite de plus en plus s’insérer dans la mondialisation, mais comme l’URSS a vécu en grande partie repliée sur elle-même, elle se voit contrainte d’exporter ses ressources naturelles, naturelles, dans l’idée d’obtenir des devises pour ensuite moderniser son économie : un pays qui vit grâce à ses exportations de matières premières développe ce que l’on appelle une économie de rente La Russie est exportatrice de charbon (70 millions de tonnes), de pétrole (en gros 250 millions de tonnes) et de gaz (200 milliards de mètres cubes). Les exportations de charbon, de pétrole et de gaz rapportent 75 milliards de $ en 2003 à la Russie. C’est le premier poste d’exportation devant les métaux pierres précieuses (22 milliards de $) et les machines et équipements, essentiellement l’armement (12 milliards de $). ᕢ
L’exemple de Sakhaline Mer d’Okhotsk
RUSSIE
Dekastri
Sakhaline
gisements de pétrole gisements de gaz Oléoduc Gazoduc exportations
Korsakov
Usine de liquéfaction du gaz
Archipel des Kouriles
Hokkaïdo (JAPON)
0
110
Séquence 4-HG00
100
200 km
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
Les gisements pétroliers et gaziers de l’île ont été longtemps ignorés par le pouvoir soviétique, car l’île était trop éloignée de Moscou. En 1993-94, l’île est divisée en différents secteurs et la prospection confiée à des groupes occidentaux : Exxon-Mobil et Shell-Mitsui-Mitsubishi. La proximité du Japon, dans un climat d’ouverture vers la mondialisation, permet l’exploitation et ensuite l’exportation vers les USA et le Japon. Japon. Ce territoire en position périphérique de la Russie, un peu à l’écart, se retrouve donc de plus en plus intégré à l’espace japonais et chinois, ce qui est intéressant financièrement financièrement pour la Russie mais également inquiétant au niveau du contrôle de son territoire territoire.. ᕣ
Les dangers de l’économie de rente
L’argent du pétrole ou du gaz arrive régulièrement. Ces énormes masses masse s d’argent attisent les convoitises, convoi tises, il faut alors organiser des opérations opératio ns de sécurité ; organiser le transport du pétrole, creuser de nouveaux puits…et l’essentiel des investissements va dans ce secteur aux retombées immédiatement positives. Au bout de quelques années, le pays est devenu très dépendant de l’argent du pétrole et son développement n’est pas assuré. D’autant plus que très souvent cette rente est accaparée par des hommes d’affaires très riches, riches, l’exemple le plus connu est Roman Abramovitch qui a fait fortune dans le pétrole avant d’acheter le club anglais de football de Chelsea.
B
Les mutations agricoles et industrielles ᕡ ̈
Les mutations agricoles
Le collectivisme est totalement révolu : la loi de juillet 2002 autorise enfin la propriété privée des terres agricoles en Russie Russie.. Il aura fallu plus de 10 ans à la Russie pour en arriver là. C’est un bouleversement considérable car avant les terres étaient collectivisées depuis les années 30 (kolkhozes et sovkhozes). Ce sont souvent les autorités locales, les anciens directeurs de kolkhozes, qui se sont approprié les terres et qui se sont constitué de grandes exploitations privées, en profitant de la crise et des difficultés financières des petits agriculteurs.
La situation de l’agriculture russe est aujourd’hui paradoxale. paradoxale . Deux secteurs très différents s’y côtoient. D’un côté, des grandes exploitations qui se modernisent (tracteurs, engrais, nouvelles semences arrivent d’Europe ou des USA) et qui produisent de plus en plus, permettant à la Russie d’être à nouveau exportatrice de céréales depuis 2003-04. Et de l’autre, la coexistence d’une petite agriculture traditionnelle sur les lopins de terre accordés par Staline lors de la collectivisation.. Sur des parcelles de moins de un hectare, les agriculteurs améliorent leurs sols de façon visation traditionnelle et vendent leurs excédents au marché agricole de la grande ville la plus proche. En 2006, la moitié de la production agricole du pays (viande, pommes de terre, légumes…) vient de ses lopins familiaux. C’est un secteur qui peut encore évoluer car si elle est redevenue dernièrement exportatrice de céréales, la Russie reste importatrice de produits agroalimentaires (plus de 10 milliards de $ en 2003), ayant beaucoup de retard dans les produits finis (ex : yaourt, sodas…) ̈
ᕢ
Le défi industriel
Le principal défi pour l’industrie russe est de passer d’une industrie planifiée (industrie dont les acteurs étaient guidés par les instructions de la planification censée connaître les différents besoins de la société) à une industrie capitaliste dont les acteurs sont autonomes et guidés par les prix, la monnaie et les profits. Les régions industrielles sont en général en lien avec les grandes villes et les grands fleuves comme la Volga. On retrouve donc Saint-Pétersbourg, Saint-Pétersbourg, Moscou ,Samara, le sud de l’Oural avec les villes de Perm et de Ekaterinenbourg, Novossibirsk Novossibirsk ou, plus à l’est de la ville d’Irkoutsk. Séquence 4-HG00
111
Des changements profonds dans les secteurs industriels sont en cours. On peut prendre quelques exemples : ̈
L’industrie textile
qui était protégée du temps de l’URSS, se retrouve en concurrence avec des ateliers chinois très modernes et avec des ouvriers très peu payés. L’activité L’activité plonge alors et tous les ateliers ferment les uns après les autres dans les années 1991-2000. L’adaptation à la mondialisation s’avère ici brutale.
̈
L’industrie lourde
(électricité, sidérurgie, sidérurgie, combustible et métallurgie non ferreuse) plonge dans un premier temps dans les années 1991-1999. Les ateliers anciens ferment. Mais, dès 2000, la production redémarre, redémarre, profitant des abondantes ressources naturelles ainsi que du savoir-faire des ouvriers. L’exemple de la sidérurgie est frappant : en 1990, la Russie produit 90 millions de tonnes d’acier. En 1998, la production chute à seulement 43 millions de tonnes, pour repartir à la hausse. En 2005, la production est de 66 millions de tonnes. On voit à travers cet exemple que la production de 2005 n’est pas revenue au niveau de celle de 1998. Par contre la géographie de la production n’a pas changé, l’essentiel se fait dans de grands combinats près des gisements de fer f er (Oural) ou de charbon (Kouzbass). L’industrie russe, qui s’adapte dans la douleur et la rapidité à son nouvel environnement, a plusieurs défis à relever en dehors de celui de la mondialisation : le renouvellement des équipements, la passivité des mentalités, les problèmes de pollution….
C
Les transports : un révélateur des problèmes russes Les dimensions de la Russie, la répartition des ressources et des activités et la forme du peuplement impliquent des flux volumineux sur de longues distances. distances . C’est le chemin de fer qui a longtemps été privilégié comme mode de transport par le régime soviétique. Aujourd’hui, il existe encore un véritable réseau ferroviaire notamment vers l’est du pays, mais le réseau routier est en pleine renaissance ainsi que les réseaux de transports propres au pétrole et au gaz (oléoduc et gazoduc) ᕡ
Le plus long réseau ferré du monde
La Russie, avec 86 000 km de lignes, dispose du plus long réseau ferré du monde. La plupart des grands axes sont aujourd’hui électrifiés électrifiés.. Le réseau ferré de la Russie NORVÈGE SUÈDE FINLANDE 5
3
2
1
4 UKRAINE T r a n s s i b é r i e n
9 6 7
8
KAZAKHSTAN
Pays voisins : 1 Estonie ; 2 : Lettonie Lett onie ; 3 : Lituani Lituaniee 4 : Biélorus Biélorussie sie ; 5 : Pologne ; 6: Géorgie ; 7 : Arménie ; 8 : Azerbaïdj Azerbaïdjan an ; 9 : Turquie.
Voie principale 112
Séquence 4-HG00
BAM
Vladivostok CHINE
MONGOLIE
JAPON
CHINE
0
700 km
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
Comme on peut le voir sur cette carte, le réseau est très déséquilibré déséquilibré.. Dans la partie européenne jusqu’à l’Oural, les principales villes sont reliées entre elles . Les lignes ont une configuration en étoile au départ de Moscou et un peu également autour de Saint-Pétersbourg. A l’est de l’Oural et dans le nord, le réseau se résume à des axes plus ou moins isolés comme le Transsibérien ou la ligne vers Vorkouta dans le nord. Ce réseau est majoritairement à voie unique (57%) ce qui complique l’organisation des circulations (croisements (croisement s et attentes). Un des grands chantiers ferroviaires a été le doublement, vers le nord, du Transsibérien (achevé en 1916) par le BAM : Baïkal Amour Magistral. Magistral . Cette ligne longue de 4 200 km n’a été achevée qu’en 1984. Le dernier problème de ces trains russes est leur vitesse . La moyenne des trains de voyageurs est de seulement 56 km/h. Une première ligne à grande vitesse est apparue en 2006 entre Moscou et Saint Pétersbourg : le « Sokol » roule à 250 km/h. L’extension du réseau à grande vitesse devrait se déployer dans un premier temps entre les grandes villes de la partie européenne. européenne . ᕢ
Les transports maritimes et fluviaux
La Russie a « perdu » des grands ports (Odessa, Riga, Ventspils, Tallinn…) lors de l’éclatement de l’URSS. Ces ports sont devenus ukrainien, lituanien, lettonien… La Russie a alors dû développer de nouveaux ports pour ne pas dépendre de ces ce s ports devenus étrangers. C’est ce que nous voyons sur la carte ci-dessous. Les ports de la Russie Kaliningrad
OCÉAN GLACIAL ARCTIQUE
Mer Baltique
Primorsk
Saint Petersbourg
Arkhangelsk
OCÉAN Doudinka
Mer Noire Taganrog V o l g g a n
l a r u O
D o
Novorossiisk Astrakhan Touaspe Mer Caspienne
Mer de Béring
Mer de Barents Mourmansk
I r t y c h
O b
L é n a
Magadan Mer d'Okhotsk
L é n i s s e i
Lac Baïkal
r Amour Amou
Kholmsk
Vanino Vostochny Nakhodka Vladivostok
1. Volume Volume du trafic portuaire annuel 2. Les routes fluviales et maritimes
De 10 à 15 millions de tonnes
le système des cinq mers
De 3 à 5 millions de tonnes
Route martime du Nord
̈
PACIFIQUE
S a k h a l i n e
Angara
KAZAKHSTAN
Plus de 50 millions de tonnes
Petropavlovsk kamtchatski
0
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
700 km
Trois façades portuaires se dégagent :
La façade nord-ouest
avec Saint-Pétersbourg et Primorsk, qui représente 45 % du trafic. Saint-Pétersbourg étant difficile d’accès pour les pétroliers, les Russes ont aménagé le port de Primorsk, à 130 km au nord-ouest, qui est ainsi le premier port pétrolier de la fédération.
La façade sud sur la mer Noire
les Russes ont développé le port de Novorossiisk Novorossiisk,, port pétrolier qui est en train de devenir le plus grand port russe.
̈
̈
Séquence 4-HG00
113
̈
La façade pacifique
les ports de cette ce tte façade ont été pendant longtemps des ports militaires (Vladivostok), aujourd’hui, ils ils s’ouvrent vers le Japon et la Chine. ̈
Entre ces trois façades, il existe deux routes les mettant en liaison :
Le système des cinq mers
c’est un ensemble de canaux et e t de fleuves navigables, aménagé pendant la période soviétique et qui relie la mer Noire et e t d’Azov à la mer Caspienne Caspienne,, puis la mer Baltique et la mer Blanche au Nord.
La route maritime du Nord ou Sevmorput
elle ne peut fonctionner qu’avec des brise-glaces, les navires de commerce empruntant en convoi le chenal créé par ceux-la.
̈
̈
ᕣ
Les transports routiers
La route est le mode de transport le plus utilisé sur les courtes distances . Les conditions de circulation en hiver et pendant le dégel sont pénalisantes. Mais le parc automobile progresse fortement ces dernières années : 9 millions de voitures particulières en 1990 ; 20 millions en 2000, 25 millions en 2005, ce qui contraint les autorités à revoir le réseau et à interconnecter les grandes villes. ᕤ
Aujourd’hui ce sont les tubes (oléoducs et gazoducs) Aujourd’hui qui transportent le plus de marchandises en tonnes par kilomètre
Le réseau est de plus en plus vaste car les gisements sont de plus en plus à l’est et les consommateurs de plus en plus à l’ouest (villes russes + acheteurs européens). La Russie construit actuellement tout un ensemble de nouveaux tubes qui évitent l’Ukraine en passant à travers la mer Noire (Blue Stream) ou à travers la mer Baltique (Nord Stream) pour éviter les pays Baltes. Ces nouveaux tubes doivent relier directement les gisements russes aux consommateurs européens,, ce qui permettrait aux entreprises russes d’augmenter leurs bénéfices. Des projets exiseuropéens tent également vers la Chine et le Japon, Japon , nouveaux marchés très prometteurs pour l’exportation du gaz et du pétrole russes.
114
Séquence 4-HG00
Une nouvelle société russe ? A
Une société en déclin démographique Avec ces quatre documents, documents, observons si la population de la Russie est en déclin ou non. non.
n
Tableau n°1
Composantes de l’évolution de la population de la Russie entre 1989 et 2002 (en mil- lions) ; source : Rosstat de la fédération de Russie
- Population Population en janvier 1989 : 147,0 - Naissances (période 1989 – 2002) : 20,5 - Décès (période 1989-2002) : 27,9 - Déficit naturel : - 7,4 - Immigrations (période 1989 – 2002) : 11,0 - Emigrations (période 1989 – 2002) : 5,4 - Solde migratoire (période 1989 – 2002) : 5,6 - Evolution totale : -1,8 - Population en octobre 2002 : 145,2 n
n
Tableau n°2
Tableau n°3
Indicateurs démographiqu démographiques es
Taux de natalité
Taux de mortalité
Taux d’accroissement naturel
Taux de mortalité infantile
1926
43,4
20,7
+ 2,27 %
1940
33,0
20,6
+ 1,24 %
1950
26,9
10,1
+ 1,68 %
1960
23,2
7,4
+ 1,58 %
36,6
1970
14,6
8,7
+ 0,59 %
23,0
1980
15,9
11,0
+ 0,49 %
22,1
1990
13,4
11,2
+ 0,22 %
17,4
2000
8,7
15,4
- 0,67 %
15,3
2005
10,2
16,1
- 0,59 %
12,5
Répartition de la population par groupes d’âge
1959
1989
2002
2006
Moins de 15 ans
29,8
24,5
18,2
16,3
Hommes 15-59, Femmes 15-54
58,4
57,0
61,3
63,3
Hommes 60 et plus ; Femmes 55 et plus
11,8
18,5
20,5
20,4
Séquence 4-HG00
115
n
Tableau n°4
Les hommes russes sont décimés par l’alcool et le « zapoï «. Le Monde, 22 juillet 2005 ; Natalie Nougayrède « Zapoï », l’accès d’ivrognerie, est un terme qui, en Russie, suscite souvent des sourires ou des airs entendus : il sert d’excuse commode pour les absences au travail, de code d’amitié entre hommes, de rituel de fête, et traduit aussi cet indicible spleen de l’âme russe. Mais il serait aussi, à en juger par des études récentes, un danger national. A cause du « zapoï », l’espérance de vie de l’homme russe a brutalement chuté, atteignant des niveaux comparables à celui des Soudanais. Un homme russe vit en moyenne 59 ans et 11 mois, soit moins que l’âge de la retraite (une femme vit 73 ans). C’est le plus bas niveau parmi tous les pays industrialisés. (…) Le « zapoï », technique spécifiquement russe qui consiste non pas à boire de façon étalée, mais à s’assommer violemment jusqu’à en tomber par terre, ne serait pas étranger à la forte incidence de maladies cardio-vasculaires chez les hommes. Au Au moins un Russe sur cinq, selon des études, souffrirait d’une addiction au « zapoï ».
Questions
Réponses aux questions
a. Observez l’évolution de la natalité et de la mortalité en Russie (documents n°1 et n°2) b. Essayez de trouver des explications (grâce notamment au document n°4) c. En vous aidant du document n°1 (+ réponses a et b) et du document n°3, essayez de définir le déclin démographiquee et de voir comment il s’organise en Russie. démographiqu d. Les migrations compensentcompensent- elles ce déclin ? (document n° 1) e. Réalisez une synthèse reprenant les différents éléments é léments et essayant de répondre à cette question : la population russe va-t-elle vers le déclin ? a. De 1926 à 2000, la natalité plonge, passant de 43,4 pour mille à moins de 10 pour mille. La La mortalité diminue également de 1926 à 1960. C’est le signe que la Russie a achevé sa transition démographique. A ce moment-là, la population russe augmente faiblement car la natalité basse est légèrement supérieure à la mortalité (Taux (Taux d’accroissement naturel de 1970 : + 0,59 % par an). Puis la mortalité réaugmente faiblement dans un premier temps, cela est dû au vieillissement de la population.. Ensuite la mortalité augmente plus fortement et depuis le début des années 90, elle population est supérieure à la natalité. Nous sommes dans une situation de déficit naturel (-7,4 millions d’habitants entre 1989 et 2002) inquiétante pour le pays qui perd donc des habitants. b. Si la mortalité augmente si fortement à partir des années 2000, on peut mettre cela sur le compte de l’alcool, et notamment de la consommation d’alcool des hommes (le zapoï) qui a fait fortement baisser leur espérance de vie (moins de 60 ans). La natalité faible est peut-être à mettre en relation avec les problèmes économiques du pays lors de la transition entre régime capitaliste et soviétique, avec crise du pouvoir d’achat pour de nombreuses populations. c. Le déclin démographique peut se mesurer de deux façons : d’abord le vieillissement de la population, c’est ce que l’on voit avec le document N°3 : les jeunes sont de moins en moins nombreux car les naissances se font rares, et l’augmentation des personnes âgées (tassement en 2005 dû certainement à la surmortalité masculine). La deuxième façon de mesurer le déclin est de regarder simplement l’évolution totale de la population. population. On voit que la Russie est moins peuplée en 2002 qu’en 1989. Ce mouvement continue car on estime la population de la Russie, en 2008, à 142 millions d’habitants seulement. d. Les migrations compensent en partie cette perte d’habitants car grâce au document n° 1, nous voyons que les arrivées (immigrations) sont plus importantes que les départs (émigrations). Mais cette compensation n’est que partielle, donc donc la Russie perd des habitants. e. Si on regarde simplement le nombre d’habitants de la Russie entre 1989 et 2002 (1 989 : 147 millions d’habitants et 2002 : 145,2 millions), on constate une baisse qui permet de parler de déclin car c’est un des rares pays de la planète qui se trouve dans cette situation, la grande majorité des pays voyant leur population augmenter. La population de la Russie diminue car la mortalité est supérieure à la natalité depuis plus de 10 ans. La mortalité a fortement augmenté en Russie ces dernières années, et notamment la mortalité masculine en raison d’une consommation d’alcool très importante (zapoï). La Russie a ainsi « perdu » 7,4 millions d’habitants entre 1989 et 2002. Les migrations ne compensent que partiellement ce manque, grâce à l’arrivée de migrants (Russes d’Ukraine ou des autres ex républiques de l’URSS et de travailleurs immigrés : Chinois, Kazakhs…). Le vieillissement de la population accentue ce déclin. Si les jeunes sont de moins en moins nombreux, il est difficile d’imaginer un changement. Pourtant, en 2005, on observe une légère reprise de la natalité (10,2 pour mille). Est-ce la fin du déclin ?
116
Séquence 4-HG00
B
Une société plus inégalitaire ᕡ
Depuis 1991, les inégalités de revenus sont de plus en plus frappantes
En 1992, les revenus des 10 % les plus riches étaient huit fois supérieurs à ceux des 10 % les plus pauvres. Ces écarts sont passés à quatorze en 2002. Et en 2002, les 10 % les plus riches concentrent 30 % des revenus totaux, les 10 % les plus pauvres n’en reçoivent que 2 %. C’est un changement radical avec la période soviétique qui nivelait par le bas les revenus, pour des raisons idéologiques : les écarts entre salaires étaient étaie nt faibles et une grande partie des besoins (éducation, santé, logement social, vacances…) vacances…) étaient pris en charge par l’Etat. Aujourd’hui, l’opposition des modes de vie entre les nouveaux riches et les nouveaux pauvres est radicale. ᕢ
« Les nouveaux riches »
Les « oligarques » sont le symbole de ces nouveaux riches (Oleg Deripaska, Roman Abramovitch, Vladimir Potamine…). Ils doivent souvent leur fortune à des ententes entre le gouvernement et le monde des affaires, autour des années 1992-96. Ces hommes d’affaires ont su prêter de l’argent au gouvernement russe contre des entreprises e ntreprises ou des actions. Ce sont donc les premiers bénéficiaires de la privatisation. Mais cette petite minorité de milliardaires n’est pas seule, en effet autour de ce noyau gravite toute une nouvelle bourgeoisie très riche qui vit dans des résidences protégées (ex : « les gated communities » : lotissements fermés et protégés) en périphérie des grandes villes (Moscou, Saint-Pétersbourg, Nijni Novgorod…). Leurs enfants vont dans des écoles privées, ou dans les meilleurs lycées européens ou américains. Nous les retrouvons dans les stations les plus huppées de la Côte d’Azur (Cannes) ou des Alpes (Courchevel, Val d’Isère, Saint-Moritz…). Saint-Moritz…). ᕣ
« Les nouveaux pauvres »
La situation s’est dégradée pour toute une série de couches sociales. C’est le désengagement de l’Etat pensions qui est le premier responsable. responsable. La réduction ou le non versement des pensions (retraites, pensions civiles et militaires) a engendré e ngendré pour les retraités, mais aussi pour les militaires et les familles nombreuses, des conditions de vie précaires. Le pouvoir d’achat de ces populations a véritablement fondu, fondu , les obligeant à reprendre un travail pour les retraités ou à cumuler deux emplois pour les autres. ᕤ
La consolidation d’une classe moyenne
Néanmoins apparaît depuis une dizaine d’années une classe moyenne qui se développe. Cette classe moyenne est bien sûr présente à Moscou mais également dans les grandes villes et souvent dans des villes moyennes qui ont un statut de capitales provinciales. Ses représentants sont souvent issus des activités de services (commerces, banques) banques) et des milieux d’affaires. Cette classe moyenne dispose de revenus lui permettant d’accéder aux nouveaux services des grandes grandes villes : lieux de consommation comme les hypermarchés (Carrefour ou Ikéa), de loisirs (Aqualand ou nouvelles patinoires…), se rapprochant rapprochant de plus en plus du modèle américain ( « american way of life » ).
Bilan Vers une société à deux vitesses ? L’enseignement L’enseignement et la santé montrent mont rent bien ce problème. La Russie a affirmé vouloir garder un enseignement enseigne ment public ainsi qu’un service de santé public mais ces deux services souffrent du manque de moyens et les plus riches vont se faire soigner dans des cliniques privées, quant aux plus pauvres ils se retrouvent souvent sans soins, ce qui peut en partie expliquer l’actuel fort taux de mortalité en Russie.
Séquence 4-HG00
117
C
La société russe face aux problèmes environnementaux La Russie possède un territoire immense qu’il faut aménager, c’est-à-dire c’est-à-dire organiser et pour lequel il faut prévoir les futures activités. L’URSS L’URSS essayait de maîtriser cet espace immense en envoyant des hommes (prisonniers, ou volontaires mieux payés) dans les espaces vierges. La Russie n’a plus les moyens de cette politique, donc le reflux d’hommes est très important notamment dans le front pionnier de la Sibérie orientale. On assiste même à l’abandon complet de certains lieux habités par les hommes dans les décennies précédentes. Des villes ou villages fantômes apparaissent ainsi dans l’est de la Sibérie (exemple : Kolyma). Kolyma). Le peuplement se concentre ou se reconcentre en fonction f onction des ressources du soussol. Certains géographes parlent de « géographie de l’Archipel ». » . En effet ces petits peuplements de Sibérie orientale fonctionnent comme des îles au milieu d’un océan, avec les mêmes difficultés d’accès (seulement par hélicoptères…). Par contre, la Sibérie occidentale, avec ses nombreux gisements pétroliers ou gaziers, fait encore figure de front pionnier actif. L’URSS a souvent gaspillé ses ressources naturelles et son territoire, pensant que l’immensité la protégerait. La pollution aujourd’hui aujourd’hui est très forte dans certains domaines. domaines. Le secteur le plus opaque est bien sûr la filière nucléaire, avec des accidents majeurs (Kychtym en 1957 et Tchernobyl en 1986), des mauvaises gestions des déchets radioactifs (jetés en mer de Barents dans des fûts plus ou moins étanches), des abandons de sous-marins nucléaires dans les ports (Mourmansk et Vladivostok), des explosions nucléaires civiles ou militaires sur l’île de la Nouvelle Zemble dans la mer de Barents… Mais il existe également d’autres pollutions : pluies acides, cours d’eau et lacs pollués, salinisation des sols, tempêtes de poussière… Les pollutions en Russie OCÉAN GLACIAL ARCTIQUE
NORVÈGE SUÈDE Mer Baltique
FINLANDE
Mourmansk
3 2 1
5
Nouvelle
4
UKRAINE
g a V o l g
L é n a
l a r u O
Kychtym
O b
I r t y c h
Mer D o n Noire
8
OCÉAN
Zemble
Tchernobyl
9 6 7
Mer de Béring
Mer de Barents
Mer Caspienne
PACIFIQUE
L é n i s s e i
Mer d'Okhotsk
Lac Baïkal
KAZAKHSTAN
Pays voisins : 1 Estonie; 2 Lettonie; 3 Lituanie; 4 Biélorussie ; 5 Pologne; 6 Géorgie ; 7 Arménie; 8 Azerbaïdjan; 9 Turquie.
our Amo Am
Vladivostok CHINE
Accident nucléaire majeur Stockage des sous marins nucléaires immersion des déchets nucléaires essais nucléaires
S a k h a l i n e
ngara An A
MONGOLIE
JAPON
CHINE
0
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
700 km
zone de pollution importante (sols, air, eau...)
Ces pollutions sont présentes dans la zone peuplée de la Russie Russie,, et notamment dans les régions industrielles de l’Oural et de la Volga, mais également en Sibérie, souvent le long des grands fleuves.
118
Séquence 4-HG00
Construction d’une carte de synthèse : « La maîtrise du territoire russe » Dans les trois chapitres précédents, il y a 10 cartes thématiques. Dans un devoir sur la Russie, on ne vous demandera pas une carte thématique mais une carte de synthèse. Il faut donc revoir les cartes, relire les explications et faire des choix : que garder ? quelles superpositions éviter ? C’est la situation actuelle qu’il faut cartographier et non pas l’URSS et ses héritages.
A
Préparer le travail ᕡ
Les cartes et croquis de la séquence :
On interroge les informations de chacun des 10 croquis croquis ou cartes : - n°1 : Relief : garder les sommets ? un seul ? plusieurs ? - n°2 : Contraintes climatiques : limite du pergélisol, de la banquise ? - n°3 : Les densités en Russie : garder les régions où la densité est supérieure à 40 ou à 10 habitants au km² ? - n°4 : Les villes de la Russie : garder Moscou, Saint-Pétersbourg, Saint-Pétersbourg, Novossibirsk et d’autres villes en fonction de la place. - n° 5 : Les ressources naturelles de la Russie : ne garder les grands gisements : Kouzbass pour le charbon, plaine de l’Ob pour pétrole et gaz, et futur gisement de la mer de Barents et de Sakhaline. - n°6 : Les 85 sujets de la structure administrative : RIEN - n°7 : L’exploitation des hydrocarbures à Sakhaline : l’idée des oléoducs. - n°8 : Le réseau ferré de la Russie : le Transsibérien, le BAM ? et la route maritime du nord. - n°9 : Les ports de la Russie : garder ceux qui ont un trafic important (Saint-Pétersbourg, Primorsk, Primorsk, Novorossiisk), et les ports de la façade pacifique. - n°10 : Les pollutions en Russie : pollutions pollutions nucléaires ? en mer de Barents ? ᕢ
Les informations (autres que les cartes et croquis) tirées de la séquence
. Migrations des hommes de la Sibérie orientale vers Moscou et la Sibérie occidentale (Plaine de l’Ob) : déprise et villes fantômes fantômes.. . Nouveaux oléoducs traversant la Baltique et la mer Noire. . Régions industrielles: Saint-Pétersbourg, Saint-Pétersbourg, Moscou à Samara, le sud de l’Oural avec les ville de Perm et de Ekaterinbourg, Novossibirsk ou, plus à l’est, la ville d’Irkoutsk. ᕣ
Choix des symboles et des couleurs
Voyez l’annexe. Exemple : la densité > 40 habitants au km² : vous pouvez mettre un aplat de couleur mais attention si vous voulez mettre les villes par-dessus, il faut un aplat très clair.
Séquence 4-HG00
119
B
Fond de carte à compléter
Norvège Suède Finlande 3 2 1
5 4
L é n a
Ukraine D o
n
l g V o
O
a
b
I é
n i s
s e i
Angara
96 7
I r t y c h
8
A m
o u
r
Kazakhstan
Pays voisins : 1 Estonie ; 2 Lettonie ; 3 Lituanie 4 Biélorussie ; 5 Pologne ; 6 Géorgie ; 7 Arménie ; 8 Azerbaïdjan ; 9 Turquie.
Japon Chine
Mongolie
Chine 0
120
Séquence 4-HG00
700 km
C
Réaliser le croquis de synthèse
Norvège Suède Finlande 3 2 1
5 4 Ukraine
Rostov
Saint-Petersbourg Moscou n o D
Nijni-Novgorod Kazan a l g V o
Volgograd 96 7
L é n a
Oufa
Ekaterinbourg Tcheliabinsk I r t y c h
8 Bakou
I é n i s
O b
s e i
Angara A m o u
Novosibirsk
Kazakhstan Pays voisins : 1 Estonie ; 2 Lettonie; Lettonie ; 3 Lituanie 4 Biélorussie ; 5 Pologne ; 6 Géorgie ; 7 Arménie ; 8 Azerbaïdjan ; 9 Turquie.
r
Japon Chine
1. Les contraintes naturelles
Mongolie
Chine
Vladivostok
4. Les infrastructures de transports
limite du pergélisol
voie principale chemin de fer
extension maximale de la banquise arctique en hiver
route martime du Nord principaux oléoducs
principaux sommets
Volume du trafic portuaire annuel
2. La population face aux contraintes plus de 50 millions de tonnes densité > 40 hab/km² de 10 à 15 millions de tonnes Population des villes au recensement de 2002 de 3 à 5 millions de tonnes 10,4 millions d'habitants
5. Les dynamiques actuelles 4,7 millions de 1 à 1,5 millions de 500 000 à 1 million
front pionnier
3. Ressources et pollutions
front pionnier en retrait avec perte de population
gisements de pétrole, gaz et charbon
t l u a v i R c ï o L : n o i t a s i l a é R
les nouveaux gisements (pétrole + gaz) 0
700 km
les pollutions nucléaires
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Grâce à cette carte nous voyons à nouveau que les grandes dimensions de la Russie, sa situation septentrionale et la faible densité de son peuplement constituent autant de limites à la maîtrise de son territoire.. La Russie est ainsi en limite de l’espace habité. territoire Le peuplement devient de plus en plus discontinu vers le nord et vers l’est. Les disparités liées à la distance influencent l’organisation territoriale. Ainsi on peut dégager plusieurs types de régions : ̈ Les régions privilégiées, avec une armature urbaine dense : c’est le cas autour de Moscou ou de la région de la Volga et de l’Oural qui est une véritable vé ritable extension du peuplement européen. ̈ À l’inverse, au fur et à mesure que l’on va vers l’est, le réseau urbain est plus lâche (les distances entre les villes sont plus importantes : ce qui ne se voit que très peu à l’échelle de la carte) et les villes alors ne maîtrisent pas tout le territoire.
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onclusion La nouvelle Russie, issue de l’éclatement de l’URSS, se trouve ainsi tiraillée entre deux aires d’influence. Le dynamisme de l’Union européenne arrive à ses portes : la Russie est frontalière avec plusieurs pays de l’Union (Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne). La Russie oeuvre pour que la Biélorussie et surtout l’Ukraine restent reste nt dans sa zone d’influence et ne convergent converge nt pas vers l’Union européenne. Mais du point de vue de l’Union européenne, et surtout de ses capitales (Bruxelles, Luxembourg, Strasbourg), la Russie est une périphérie. La Russie est également une périphérie vue du Japon et de la Chine, espaces surpeuplés qui convoitent fortement les terres vides en hommes de la Sibérie méridionale méridionale.. Entre ces deux aires d’influences, la Russie peut être vue comme un « espace en creux » qui n’éclate pas pour l’instant car tenu par un régime politique autoritaire. L’URSS était une superpuissance tout en étant une dictature, la Russie prend le même chemin de puissance sans démocratie… ■
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