N° 2961 — 16 JUILLET 2010 — RIVAROL
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LS sont furibards les écologistes, floués sur tous les fronts par la farce du Grenelle, le fiasco de Copenhague, la mystification du Réchauffement Climatique assise sur les bobards du GIEC. En même temps qu’ils entretiennent l’illusion d’économies alternatives industrielles aussi peu écologiques que l’éolien, le solaire, les agro-carburants ou la biomasse. Dupés autant par les velléités environnementales pré-électorales de Sarkozy que par celles de Cohn-Bendit et de sa clique “verte”, obsédés par les phénomènes socio-urbains, indifférents aux ravages de l’immigration et de la surpopulation, ignorant tout de l’agriculture traditionnelle et violemment hostiles à la ruralité. De sorte que, loin de pousser l’UE vers une agriculture naturelle, à laquelle au fond ils ne comprennent rien, et le retour d’une alimentation saine, ils la laissent légiférer dans le sens d’un laxisme des cahiers des charges favorisant les productions “bio-industrielles” exigées par la grande distribution et les multinationales de l’agro-chimie. L’économie consumériste, soutenue par une croissance extravagante, heureusement tempérée par la crise, et par un progressisme aveugle qui a bouleversé les sociétés humaines dans le sens désiré par la ploutocratie, s’est imposée depuis des décennies contre l’ordre naturel du monde. Rejetant, avec l’appui des Verts, tout ce qui tentait de maintenir en place les dernières communautés de tradition et de culture.
LA TOXICITÉ DE L’ŒUF INDUSTRIEL 1 000 milliards milliards d’œufs par an sont sont produits dans le monde. monde. Dont 46 % en Chine. Dans l’UE 68 % des poules sont en cages. cages. 12 % au sol. 17% 17% dites en plein plein air — label rouge rouge —. Et 2 % bio. Reste Restent nt 1 % seuleseulement en liberté. Celles-là, qui sont fécondées et leurs œufs brossés, font l’objet de toutes les attaques. Etant tenues pour responsables des pandémies et de la transmission de la salmonellose, alors que c’est tout le contraire. Aliment riche et équilibré, le blanc de l’œuf recèle près de 10 grammes de protéines, de grandes quantités de riboflavine, du magnésium, du potassium, du fer et 25 % de la dose nécessaire quotidienne quotidienne de sélénium. Le jaune qui, avec le blanc, produit de grandes quantités de béta-carotène riche en anti-oxydants, est un des rares produits naturels qui contienne de la vitamine D. Ainsi Ainsi que 26 % de lécithine, lécithine, composant essentiel du foie et du cerveau, et de la choline à laquelle on attribue la synthèse de la lécithine. Laquelle, avec la vitamine B12 et l’acide folique, joue un rôle important dans la prévention des maladies cardio-vasculaires. Bien qu’il ait fallu attendre attendre des études toutes récentes — notamment parues dans l’ Inter nation al Journa l of Cardi ology — pour qu’il soit reconnu que sa consommation quotidienne n’augmente en rien le taux de cholestérol. Et pourtant on ne rappellera jamais assez les dangers représentés par l’œuf industriel et on va voir que l’œuf “bio” est loin d’être inoffensif. Certes une étude de la revue américaine Mother Earth News parue en octobre 2007 montre que les œufs pondus par des poules en liberté contiennent 1/3 de moins de cho-
lestérol que ceux récoltés dans les élevages industriels en cages. Un quart de moins de graisses saturées. 2/3 de plus de vitamine A. Deux fois plus d’omégas 3. Trois fois plus de vitamine E. Sept fois plus de béta-carotène. Encore faut-il ajouter que les omégas 3 des œufs industriels ajoutés à la nourriture sont (Dessins de CHARD.) en général de mauvaise qualité et s’oxydent rapidement de sorte qu’il est déconseillé d’en consommer. De surcroît, la plupart des élevages industriels aviaires sont nourris en partie avec du soja OGM importé. Outre le stress que ces poules endurent, le peu d’espace dont elles disposent, l’impossibilité qu’elles ont de gratter le sol, de se nourrir d’insectes et de végétaux, de se rouler dans la poussière et c… influent sur la qualité de leurs œufs déjà mise en cause par l’absorption massive d’anti-biotiques, de traitements chimiques et d’aliments industriels qui font de ces œufs, certes bon marché, un aliment peu recommandable.
L’EXTERMINATION L’EXTERMINATION DES COQS Or, industriels ou “bio”, les œufs ne sauraient posséder la qualité des œufs de ferme dont les pondeuses courent librement en compagnie de leur coq. Et la législation, en UE comme en France, interdit dans le commerce la vente d’œufs fécondés ou lavés. L’agro-industrie L’agro-industrie aviaire est parvenue, pour de pures raisons de rentabilité, à
Un œuf fécondé, au-delà de toute autre considération, est obligatoirement issu d’un petit élevage familial de proximité, il a par conséquent été pondu par une poule vivant en liberté et, fatalement, est de meilleure qualité. Certes peu d’études ont été faites sur les avantages respectifs des œufs fertilisés ou non. Néanmoins, deux recherches effectuées en 1996 et en 1997 par les Universités de l’Etat de Washington et d’Oklahoma montrent que la testostérone, différentes pro-hormones et l’hormone de croissance IGF-1 que l’on trouve dans l’œuf fertilisé et non dans le stérile, affectent le taux de croissance et le niveau d’agressivité des poussins. D’autres études mettent en valeur le contenu stéroïdien des œufs fertilisés, c’est-à-dire des composants aidant à la croissance, par la semence du coq. Bien qu’elles ne traitent pas spécialement des œufs de poules, de nombreuses études comparatives ont été faites sur des oiseaux en cages et en liberté. Elles ont abouti à la même conclusion conclusion : une alimentation et un environnement environnement naturels entraînent la formation de plus grandes quantités de stéroïdes ainsi que d’amino-acides et de graisses de meilleure qualité, et facilitent la naissance d’oiseaux plus vigoureux. En 1999, l’Université californienne de Loma Linda démontra que les animaux les plus performants dans la lutte et dans les vols à longue distance synthétisaient le mieux les graisses. Une partie de la recherche porta sur la synthétisation de la lécithine dans le jaune d’œuf de la poul e, c’est-à- dire dans la partie de l’œuf où se concentre l’essentiel du contenu nutritionnel. Et on a peine à croire qu’il n’existerait pas de différence entre une poule stérile encagée et une poule fertilisée vivant en plein air. De nombreux spécialistes ont observé que la chute de la fertilité est la première conséquence
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supprimer les coqs des élevages. Et le “bio” a fait la même chose. Les consommateurs ont été persuadés que le germe des œufs serait une aberration au point de faire disparaître les œufs fécondés, même des petits marchés. L’industrie aviaire a imposé un véritable message de sidération selon lequel « les œufs fécondés ne sont pas plus nutritifs que les œufs non fécond és, il s se c onserv ent mo ins bi en et coûtent plus cher à produire ». Pourtant Pourtant la durée de conservation dans une société de proximité à consommation immédiate importe peu. Ajoutant, ce qui est faux, « que le petit apport d’hormones dues au coq n’offre aucun avantage connu ». Si, en effet, peu peu d’études existent existent — voir cidessous — démontrant l’intérêt des œufs de basse-cour fécondés, on sait en revanche, parce que cela ne répond pas à la même stratégie, que la fécondation des œufs d’oiseaux est extrêmement bénéfique. Sous prétexte de protéger l’œuf de la salmonellose, qui se disperse rarement dans le blanc d’œuf, de nombreux pays, dont la France, interdisent le lavage avant commercialisation. La coquille, poreuse afin de laisser passer les gaz nécessaires à la respiration de l’oisillon, est en effet revêtue d’une enveloppe protéinique, la cuticule, qui a la même fonction que notre peau . Une fois l’œuf éjecté, elle sèche et rend celuici imperméable aux microbes extérieurs. Le moindre lavage dégrade cette protection et laisse pénétrer ce que l’eau charrie d’éléments nocifs, solvants, chlore, métaux lourds, antibiotiques, bactéries etc, compromettant la qualité de l’œuf. Il existe une législation différente selon les pays. Aux Etats-Unis où le nettoyage des œufs est autorisé, l’industrie remplace de plus en plus la cuticule par une huile minérale dérivée du pétrole. Ce
chez la poule en mauvais état sanitaire ou dans un mauvais environnement. D’ailleurs, il est reconnu que les œufs de poules en batterie contiennent peu d’omégas 3 et sont victimes de déséquilibres hormonaux importants qui, bien entendu, sont répercutés directement sur la qualité des œufs. Au moins l’œuf fécondé signifiet-il que la poule se sent bien, ce qu’observent d’ailleurs de nombreux utilisateurs qui lui trouvent bien meilleur goût.
BOOM SUR L’ŒUF INDUSTRIEL De plus en plus en France la restauration, ne se contentant plus des œufs industriels issus des élevages en batterie, utilise les œufs “liquides” et les “ovoproduits”, c’està-dire de la poudre d’œuf souvent pasteurisée. Etant lavés et aussitôt cassés au moyen de machines spécialement fabriquées pour qu’il n’y ait pas de contact entre la coquille et son contenu, on est certain de respecter les législations sanitaires française et européenne. Et tant pis pour la gastronomie. La production mondiale d’œufs atteignait, en 2008, 2008, 67 millions de de tonnes dont dont 10 % d’ovoproduits d’ovoproduits en pleine croissance. En France les ovoproduits sont estimés à 319 000 tonnes d’équivalent d’équivalent coquille, soit 34 % de la production production nationale d’oeufs.
LA BONNE BOUFFE DE LA GRANDE DISTRIBUTION Ne nous laissons surtout pas prendre au piège des « œufs fermiers fermiers », tels qu’inscrit sur les boîtes d’emballage industrielles de la grande distribution. Qui n’ont stricte-
qui n’est rien moins qu’un conservateur chimique. Les produits utilisés lors de l’opération ne sont pas sans conséquences : chlorine, réputée cancérogène et mutagène, hydroxyde de potasse ou de soude, carbonate de sodium, ozone, peroxyde d’hydrogène, acide péracétique. Mais il suffit d’observer l’extrême propreté des œufs de supermarché, y compris les œufs “bio”, pour douter qu’ils ne soient pas lavés. D’autant qu’il existe sur le marché des laveuses industrielles à eau chaude pour œufs. On recommande parfois de laver les œufs souillés avec une solution vinaigrée ou au jet d’eau, mais cela n’en détériore pas moins l’enveloppe. Reste la plus recommandée des techniques, le brossage à sec, pour les œufs de fermes consommés rapidement. En somme, un aliment aussi important que l’œuf a été transformé et dégradé par le consumérisme industriel. Y compris le “bio”. Au point que les plus naturels d’entre eux se retrouvent définis comme toxiques. Il est vrai que l’agriculture fermière est en voie de disparition intégrale. Petrus AGRICOLA.
ment rien de fer mier. mier. S’ils l’étaient, de toute façon, si ces poules couraient, comme on le raconte, avec le coq au milieu, leur vente serait interdite par la loi. Il s’agit donc d’une pure mystification commerciale. commerciale. Il n’y a pas en effet de coqs dans ces lieux. Lorsque même les poussins éclosent, qu’on a besoin des seules femelles pour pondre et parce que leur sélection n’a pu être faite dans l’œuf, on effectue ce qu’on appelle le “sexage”. Une opération réalisée par un sexeur, qui est en général, même au fin fond de la Gascogne, un Japonais parce que, paraîtil, les Nippons possèdent un don spécial pour effectuer le travail en une fraction de seconde. Selon les circonstances, il se débarrasse du poussin mâle entassé et asphyxié dans un sac en plastique ou dans un broyeur. A l’inverse, dans les usines à chapon, en juillet, ce sont les femelles, dont on n’a pas besoin, qui passent au broyeur. Il faut qu’on le sache quand on mange un œuf ou un chapon !
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