Dossier
Pourquoi la C « Quand la Chine Chine s’éveil s’éveillera, lera, la la terre terre tremblera tremblera », lança Napolé Napoléon. on. Depuis, Depuis, l’Empir l’Empiree du Milieu, ses mandarins impénétrables et son immense peuple alimentent les fantasmes. Et voici que les protestations d’intrépides Tibétains et une flamme olympique vacillante réveillent révei llent les les pires pires craintes craintes.. Sont-elles Sont-elles fondées fondées ? « Le Nouvel Nouvel Obs » fait le point point sur le le nouvel essor chinois et ouvre le débat avec deux éminents sinologues. Pour ne plus confondre les méfaits d’un régime autoritaire avec le sort d’une population injustement stigmatisée
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LE NO UVEL OBSERVATEUR
hine fait peur J
usqu’à il y a quelques semaines encore, aux yeux des Européens, le pays le plus menaçant pour la stabilité mondiale était les Etats-Unis. Depuis les émeutes de Lhassa et les vicissitudes de la flamme olympique, les perceptions ont changé. Selon un sondage Harris effectué entre le 28 mars et le 8 avril, le danger public numéro un, c’est désormais la Chine. La Chine qui occupe le Tibet, qui exploite ses millions de travailleurs dépourvus de droits, qui emprisonne les défenseurs les plus faibles, qui écoule ses produits toxiques ou défectueux et qui, à l’approche des JO, prétend promener sa flamme olympique sous les applaudissements du monde entier. Comme si de rien n’était. Pour les Français, qui adorent pourtant détester les EtatsUnis, la parade manquée de la torche dans les rues de Paris a marqué un tournant. Il y aura désormais un avant et un après le 7 avril. Hier encore, la Chine apparaissait comme une formidable success-story, une locomotive providentielle pour la
croissance mondiale, un modèle d’ultramoderni d’ultramodernité té audacieuse. Médusée par la mutation du dinosaure communiste en superpuissance du XXIe siècle, on pariait sur ses atouts sans tout à fait oublier ses défauts. Sans être fana de la Chine, on était fasciné par le spectacle inouï de sa transformation, et de plus en plus séduit par les lanternes rouges d’« Epouses et concubines concu bines », les bosquet bosquetss de bambous élastiq élastiques ues de « Tigre & Dragon Dragon » ou les mirobolantes tours de de Shanghai Shanghai dans « Mission : impossible »... Il a suffi d’une journée pour que la magie s’évanouisse d’un coup. Une escouade de types athlétiques en survêt bleu et lunettes noires sur des visages fermés : c’est c’est l’image glaçante qui surgit désormais désormais quand on évoque l’empire rouge. Et c’est David Douillet qui exprime tout haut le sentim sen timent ent géné général ral : « S’ils se conduisent comme ça à Paris, on se demande comment ils se conduiront chez eux. » Côté chinois, avec un décalage dû au durcissement du contrôle sur l’information, la déconvenue a été aussi brutale. L’opinion chinoise découvrait, abasourdie, l’hostilité sans fard d’un peuple – les le s Français – avec lequel elle se sentait pourtant le plus d’affinités. De cette douche froide va émerger la première héroïne des JO 2008. Les photos de la relayeuse Jin Jing, une athlète handicapée aux prises avec les manifestants protibétains qui tentent, sans succès, de lui ravir la torche, font pleurer les foules fauteuil roulant roulant » est devenue l’emblème d’un peuchinoises. « L’ange en fauteuil ple courageux et blessé, abandonné de tous, férocement attaqué par des ennemis sans cœur. Aujourd’hui, la colère et le ressentiment s’épanchent sur les forums, surtout ceux des enfants enfants gâtés gâtés du miracle chinois, chinois, ces ces « petits empereurs empereurs » qui croient que tout leur est dû. Un nationalisme délirant, dél irant, démentiel, ahurissant, s’exhale sans retenue. Il faut absolument faire payer à ces sales Parisiens leur crime de lèse-majesté. La vindicte populaire se concentre désormais sur les 122 hypermarchés Carrefour Carrefour de Chine, au motif que beaucoup d’argent d’argent à la clique l’un des actionnaires du groupe aurait « donné beaucoup du dalaïdalaï-lama lama »... Bernard Arnault – il s’agit de lui – a démenti, mais les manifestations continuent. Dans les couches modestes, on gesticule peuple voient dans les JO une moins,, mais moins mais on est est très très peiné peiné : « Les gens du peuple occasion exceptionnelle exceptionnelle de faire la fête après trente ans de labeur ininterrompu, explique le grand romancier Yu Hua. Personne ne comprend pourquoi le monde veut nous gâcher notre plaisir. plaisir. » Quant aux mandarins de Pékin, tout porte à croire qu’ils manipulent la cuisante déception collective, tout en cherchant à la contrôler afin d’éviter les débordements. En 2005, une flambée antijaponaise s’était rapidement retournée contre le gouvernement. Mais les occasions de recueillir l’assentiment général sont si rares, cela vaut la peine d’attiser en sous-main la sainte colère colère du peuple ! Il suffit de rappeler le passé passé récent, quand la Chine était la proie des appétits de tous les impérialismes. De faire allusion allusion aux « guerres de l’opium l’opium ». Elles sont gravées gravées au fer e rouge, ces guerres iniques, livrées au milieu du XIX siècle par une Angleterre qui voulait ouvrir la Chine au commerce de l’opium. Résultatt : la population Résulta population tout entière entière rendue sciemment sciemment opiomane, le pays mis en coupe réglée par des puissances se taillant des concessions à leur botte, l’explosion de l’unité nationale au profit des seigneurs de la guerre... Et en point d’orgue, l’invasion japonaise en 1931 et son cortège d’atrocités. Ces ravages sont enseignés aux enfants, rebattus par les médias, ☛ 24-30 AVRIL 20078● 9
Dossier exaltés dans les séries télévisées. Ils expliquent la susceptibilité à fleur de peau et les brusques flambées nationalistes. Mais très peu de Chinois savent que l’histoire des manuels scolaires et des talk-shows est tronquée. Ils ignorent par exemple que les mouvements lancés par Mao après la fondation de la Chine populaire ont coûté beaucoup plus de morts à leur pays que quinze ans d’occupation militaire japonaise. Ils ignorent plus encore le coût humain terrible de l’arrimage manu militari de la Mongolie, du Tibet et du Xinjiang à la « patrie socialiste ». Ils savent savent confusément que leur histoire a été dévoreuse de vies humaines, ils ne savent pas combien les errements de leurs dirigeants y ont contribué. Tous ceux qui ont tenté d’y remédier l’ont chèrement payé. Le célèbre rédacteur en chef Li Datong a été limogé en 2005 parce qu’il publiait des articles contestant l’histoire officielle. Et au Tibet le professeur d’histoire d’ histoire Dolma Kyab a été condamné à dix ans de prison.. Son prison Son crime : avoir avoir osé rédiger (il s’agit d’un manuscrit jamais publié) une histoire du Tibet non conforme à la vérité d’Etat. Quand la contestation gagne les foules à Paris ou à Londres, les chefs de Pékin répondent par les mêmes accents autoritaristes, le même discours truffé de propagande, propagand e, le même mépris pour la vérité. « La vérité, c’est c’est que les leaders chinois chinois ne savent pas comment se conduire face à des nonHans (ethnie majoritaire de Chine), qu’ils soient tibétains ou européens, explique Francesco Sisci, correspondant à Pékin de “la Stampa” et fin analyste des arcanes pékinoises. Ils ne comprennent pas pourquoi on leur crache à la figure à Lhassa malgré les milliards investis, ni pourquoi le monde les montre du doigt alors qu’ils ont tout fait pour s’intégrer au concert concert des nations. nations. » N’ont-ils pas conscience d’inquiéter par leur intransigeance, leur autisme, leur leur langue de bois bois ? « Pas du tout. Ils se sentent au contraire agressés, et injustement. injustement. » Comment expliquer cette inadéquation inadéquation des perceptions perceptions ? Pour Sisci, le minimum de connaissance du monde fait défaut aux décideurs chinois – et foules réciproquement. « Au fond, malgré les foules d’experts formés dans les meilleures universités universités à l’étranger, ils ne comprennent toujours pas le fonctionnement du monde. mond e. Ils ne sont pas mûrs, psychologiquement et culturellement, pour assumer le statut de première puissance qu’ils pensent mériter mériter.. » Vieille nation colonisatrice, nous n’aimions pas la domination américaine, sans doute aurons-nous du mal à applaudir la naissance d’un nouveau géant. URSULA GAUTHIER
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Retrouvez le blog « Avant les JO » 10 ● LE NOUV EL OBSER OBSERV VATEUR
CHI HINO NOIS IS
DE
FRANCE
Un sentiment d’exclusion
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Manifestation à l’Hôtel de Ville de Paris
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l est 10 heures, quelques clients sont déjà attablés devant des bols de soupe de nouilles fumants. Nous sommes à Belleville, l’autre Chinatown de Paris, dans le restaurant d’Alexandre, un Français d’origine chinoise, qui habite là depuis vingt ans. Comme beaucoup, il se ferme quand on évoque les mots tabous : Tibet, JO. Il n’aime pas pas trop parler de politique, Alexandre. Evidemment, comme tout le monde ici, il a vu à la télé le fiasco du passage de la flamme à Paris. Il a été « ch cho oqué ». Triste aussi que la « fê fête te so soit gâché gâchéee ». Il n’est pas le seul. Contrairement à Alexandre, qui comme 80% des Chinois de Belleville vient de Wenzhou, une province de Chine populaire, Cheng Chi est une Chinoise de Taïwan. Elle « déte tesste » le gouvernement de Pékin et n’a pas peur de le dire. Ce qui ne l’empêche pas de se sentir ulcérée par la campagne de boycott des JO. « C’es C’estt à la Chine de de bala balayer yer toute seule devant sa porte ! La Fra France nce se mêle mê le de ce qui qui ne la regarde pas. » Cheng Chi est très remontée contre « ce Ro Rob bert Ménard qui fait le guignol pour faire parler de lui lui » et tous les politiques qui « don- nent des des leço leçons ns de mo morale rale » . « Bea Beauco ucoup up de de mes amis chinois se sont sentis agressés », résume Donatien Schramm, pilier du quartier et fondateur de l’association Chinois de France-Français de Chine. Un sentiment sentiment antichinois antichinois ? Avec Avec l’immigration plus récente, celle des Wenzhou dans les années 1980-1990, plus pauvres, moins éduqués, ne parlant pas le français, l’intégration a été plus
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difficile. Et si les boat people des années 1970 inspiraient la compassion, les derniers arrivés inspirent, eux, des sentiments plus mitigés à leurs voisins « françai françaiss », exaspérés de voir voir leur leur poispoissonnerie ou leur boucher remplacés par des magasins de textile chinois. Du coup, la parole se lâche. « Regardez les banderoles qu’avait faites Georges Sarre (ndlr, ancien maire du 11e arrondissement) contre les Chinois. Chinois. Ja J amai maiss personne personne n’oserait parler ainsi des Arabes ou des Noirs. Quand il s’agit des Chinois, on peut tout se se permettre permettre ! ! »» s’agace Linh, SinoVietnamienne. « On parle souvent de nous en mal, regrette Alexandre. La dernière fois, c’était tous ces reportages sur les “ap- partements ravioli”. Les clients ont déserté les trai traiteurs teurs et on on a eu des des faillites faill ites en en séri série. e. » Sans parler de la psychose du sras et de la grippe aviaire, quand Chinatown était devenue zone sinistrée… Dans la communauté, une rumeur plane, tenace. Des gangs de cambrioleurs cibleraient volontairement des appartements de Chi hino noiis : « Ils croient que que les Chinois sont sont riches ri ches et ont ont bea beauco ucoup up de liquide chez chez eux », s’inquiète Huynh, Huynh, 60 ans. Huynh Huynh n’est pas chinoise, mais d’origine vietnamienne, établie en France depuis les années 1960. Elle se sent pourtant, une fois n’est pas coutume, solidaire de la communauté chinoise dans l’affront fait aux JO. « La Franc Fra ncee est est un peu peu mal mal placée pour donner des leçons à la Chine sur ce plan-là pla n-là.. Après Après tout, qui qui ava a vait it des colonies colonies en en Indochine Indo chine,, il n’y a pas si longte longtemp mpss ? » ■ Doan Bui
Dossier Bientôt Bien tôt la surpu surpuissan issance ce ?
Les dix menaces du nouvel empire En pleine expansion, la République populaire s’empare de marchés entiers, amasse d’énormes réserves financières et augmente augmente ses dépenses dépenses militaires. militaires. A quelle quelle fin ? 1 - Le piège des délocalisations C’est devenu l’usine du monde. Avec des villes dédiées entièrement à une seule activité – la chaussette, la cravate, cravate, le tee-shirt, les jouets… Grâce à son inépuisable réservoir de main-d’œuvre à bas prix, la Chine est bel et bien la terre promise des délocalisations. De quoi en faire le bouc émissaire idéal. La Chine, responsable de la désindustrialisamouvement en France était amorcé tion ti on ? « Le mouvement depuis bien plus longtemps longtemps », rappelle Françoise Lemoine, économiste au Centre
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d’Etudes prospectives et d’Informations internationales (Cepii), spécialisée sur la Chine. « Dans le textile, par exemple, les emplois étaient déjà partis vers des pays frontaliers, au Maghreb ou en Turquie. » Bref, ce sont ces derniers qui ont pris de plein fouet la concurrence chinoise avec la fin des quotas. Contrairement à la France, réorientée vers le haut de gamme, qui restait préservée. Pour combien de temps ? La Chine reste pour l’instant cantonnée dans la production de masse à faible valeur ajoutée. Et elle est elle-même concurrencée par des pays qui deviennent plus compétitifs en matière de salaires : selon une une récente étude du du cabinet OBSERV VATEUR 12 ● LE NOUV EL OBSER
que les consommateurs chinois commencent à se rebiffer, au vu des innombrables scandales qui ont émaillé ces derniers mois. Les Les mesures ? Elles ont été drastiques. drastiques. 80 usines douteuses ont été fermées. fermées. Et les têtes têtes sont tombée tombéess : le direct directeur eur de la Sécurité alimentaire a carrément été exécuté cet été… D. B.
3 - Les damnés de l’usine oubliés du miracle miracle chiOn les appelle « les oubliés nois no is » : 200 millions de mingong, jeunes travailleurs migrants corvéables à merci, venus des campagnes surpeuplées, triment dans les usines de l’eldorado chinois ou au fond des Ilss mines les plus dangereuses du monde. « Il sont toujours présentés comme les laissés-pou laissés-pourrcompte de la croissance, mais leur exploitation
Booz Allen Hamilton, 20% des entreprises songeraient à des relocalisations dans des pays encore moins chers, comme le Vietnam. Résultat Résu ltat : la Chine Chine cherche cherche à monter monter en gamme. Mais elle devra affronter la concurrence d’un autre géant, l’Inde, le plus gros pourvoyeur d’ingénieurs bon marché. D. B.
2 - Des produits dangereux C’était cet été. 20 millions de jouets Fisher Price (groupe Mattel) rappelés en catastrophe : des Polly Pocket Pocket avec avec des aimants aimants que risquaient d’ingérer les enfants, des jouets Dora recouverts de peinture toxique au plomb, des trains en bois défectueux... Les 60 millions de cannettes cannettes de nourriture nourriture pour chiens et chats contaminées. Les dentifrices empoisonnés qui contenaient de l’antigel. 2007 aura été l’année de tous les scandales pour le made in China, de quoi sérieusement entamer la confiance des consommateurs. Aux Etats-Unis, la psychose est telle qu’une marque agroalimentaire a même décidé de lancer un label label « Chi China na Free Free » pour rassurer ses clients. « Il y a eu eu des décès aux Etats-Unis. Pas en Europe,, heure Europe heureuseme usement nt : nous avons mis en place un système d’alerte pour produits dangereux, et les produits chinois sont particulièrement sujets à vigilan vigi lance ce », dit Meglena Kuneva, à la Commission européenne. En témoigne le nombre de notifications de produits dangereux passé de 468 en 2004 à… 1 605 en 2007, dont 60% émanaient émanaient de Chine ! Le gouvernement gouvernement à Pékin a compris qu’il y avait péril en la demeure. D’autant
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constitue en réalité le socle même de cette croissance san ce », affirme Luc Richard dans son essai « Pékin 2008 2008 » (Ed. Mille Mille et Une Une Nuits). Nuits). C’est en effet la « sue des minsueur ur bon bon marc marché hé » gong qui permet aux articles à bas prix made in China de déferler sur tous les marchés du monde. Des ouvrières encore adolescentes, appréciées pour leur docilité et leur endurance, sont payées 30 30 à 50 euros par mois pour travailler douze heures par jour, sans protection contre les produits chimiques qu’elles manipulent, ni contre les abus qu’elles subissent. La signature d’un contrat de travail est obligatoire depuis... le 1er janvier 2008 ! Mais l’adoption l’adoption de cette législation n’a guère fait avancer ava ncer les choses choses : 80% 80% des travailleurs n’ont jamais signé de contrat, et la loi du plus fort est toujours de mise. Les employeurs licencient à volonté, ne paient pratiquement jamais les heures supplémentaires, ni les frais médicaux en cas profitent souvent souvent d’accident. « Ils profitent de la vulnérabilité des migrants pour retenir des milliards de yuans (des millions d’euros) de salaires im payés pa yés », précise Benoît Vermander dans son livre liv re « Chi Chine ne brune brune ou Chin Chinee verte verte ? » (Presses de Sciences-Po). L’été dernier, l’extension effrayante de cette exploitation a été révélée par la dé- ☛ a n i h c e n i g a
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Dossier couverte de centaines d’enfants-esclaves travaillantt dans des briqueteries appartenant à vaillan des responsables locaux du PC. Au même moment, une ONG révélait que des entreprises fabriquant des gadgets pour les JO recouraient au travail forcé des enfants. U. G.
qui accepten acceptentt son partenariat partenariat : le Soudan, Soudan, malgré le génocide au Darfour, le Zimbabwé de Mugabe – ainsi que le régime des généraux birmans – sont les grands gagnants d’une politique chinoise mercantile qui ne s’embarrasse pas de scrupules U. G humanitaires.
4 - Un nouveau nouveau colonialism colonialisme e?
(1) Michel Beuret et Serge Michel, mai 2008.
7 - La tactique du yuan
Après avoir longtemps été une voisine menaçante, prompte à contester ses frontières (avec la Russie ou l’Inde), à disputer des archipels et des zones maritimes gigantesques à tous les Etats riverains (du Japon au Vietnam en passant par les Philippines et la Malaisie), la Chine semble avoir changé de style. A l’exception de la question taïwanaise, qui peut susciter de redoutables gesticulations militaires, elle s’est dans l’ensemble convertie à la logique du soft power. Les mandarins rouges ne parlent plus que de commerce, d’investissement, 5 - Un régime trop brutal d’import-exp d’imp ort-export, ort, d’échanges d’échanges « gagna gagnantntgagnant ». La Chine n’a-t-elle n’a-t-elle pas besoin de Qu’est-ce que la Chine hypercapitaliste matières premières premières comme comme de débouchés ? doit au grand despote despote qui fonda le régime ? Ne peut-elle réaliser des infrastructures « Le Parti, et le principe selon lequel le Parti rapidement et pour pas cher, grâce à ses peut se tromper, mais seul le Parti peut rectifier ses erreur erreurss », répond Federico Rampini (« l’Om l’Ombre bre de Mao », Robert-L Robert-Laffont affont,, 2008).. Conséquence 2008) Conséquence : toutes toutes les libertés libertés (religieuses, civiles, de pensée, d’expression, d’association, etc.) sont toujours réversibles. Dès qu’ils sont confrontés à une opposition organisée, les mandarins rouges font comme Mao : ils ils sévissent sévissent.. En 2007, 2007, 470 exécu exécu-tions capitales documentées ont eu lieu, selon Amnesty. Le nombre réel s’élèverait à 7 000 ou 8 000 selon le sinologue Jean-Luc Jean-Luc U. G. Domenach (lire notre débat p. 18).
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armées d’ouvriers, de techniciens et d’ingénieurs durs à la la tâche et économes économes ? Elle a tout à offrir – et à gagner – aux petits Etats dans sa région et au-delà. La formule rencontre un franc succès, à commencer par son voisinage immédiat. Les commerçants chinois ont déjà largement investi les espaces sous-peuplés d’Asie – Sibérie, républiques d’Asie centrale... Ils sont devenus des partenaires incontournables en Indochine. Depuis quelques années, la machine économique céleste s’est lancée à la conquête de l’Afrique. En 2007, la Chine a supplanté la France comme second plus gros partenaire commercial du continent noir. noir. Pour Pour les auteurs de « la Chinafrique » à paraître chez Grasset (1), (1), la « pax sini sinica ca » et le « gra grand nd bond bond chichinois en Afrique Afrique » sont d’ores d’ores et déjà à l’œuvre, avec des résultats plutôt bénéfiques. Mais cette irruption chinoise n’a pas rompu avec les dérives dérives de la Françafrique Françafrique : soutien aux régimes despotiques, vente d’armes, corruption, etc. Plus inquiétant, le soutien sans faille que Pékin offre à ceux OBSERV VATEUR 14 ● LE NOUV EL OBSER
6 - Des minorités laminées La tragédie tibétaine, celle des Ouïgours du Xinjiang, celle – désormais irréversible – des Mongols montrent le visage « co colo loni nial al » du régime chinois. Mao avait pourtant promis aux minorités la création d’un Etat fédéral sur le modèle des républiques soviétiques. Mais en prenant le pouvoir en 1949, il annexe purement et simplement leurs territoires – plus vastes que l’ensemble des régions de peuplement « han » (l’ethnie dominante). Condamnées à devenir minoritaires dans leur propre pays, les minorités n’ont d’autre choix que U. G. la radicalisation.
Et si la « monnaie du peuple peuple » était la la botte secrète de la Chine ? Non convertible, convertible, le yuan, tout droit issu de l’économie communiste administrée, permet aux autorités chinoises d’ajuster la valeur de leur monnaie pour inonder la planète de marchandises made in China déjà avantagées par de faibles coûts de main-d’œuvre. Imparable. Grâce à cette stratégie stratégie du « yuan bas », les excédents excédents du commerce extérieur chinois ont atteint 1 680 milliards de dollars. dollars. Une manne manne que la banque centrale chinoise s’efforce, selon le jargo jargon n de la finan finance, ce, de « stéri stérilise liserr » : les colossaux avoirs en dollars encaissés par l’entreprise Chine ne sont pas convertis en yuans mais en obligations auxquelles les banques locales sont invitées à souscrire. Cela pour éviter d’augmenter trop brutalement la masse monétaire et d’alimenter l’inflation qui a tendance à s’emballer. Les principales principa les « victim victimes es » de cette cette politique politique monétaire très restrictive sont bien sûr les principaux partenaires commerciaux de la Chine qui aimeraient tant voir s’apprécier le yuan pour rééquilibrer leurs échanges avec le nouveau géant. Ainsi les Etats-Unis et le G7 ne manquent-ils jamais une occasion d’exhorter Pékin à réévaluer sa monnaie. Depuis quelques semaines, face aux désordres financiers mondiaux, le gouvernement neme nt de Hu Jintao Jintao a cédé : désorma désormais is un dollar vaut 7 yuans, un niveau niveau qualifié B. B. d’historique.
8 - Des fonds voraces La Chine fait des emplettes. Après avoir raflé 1,3% de Total, amassé discrètement depuis novembre, un nouveau fonds de l’Etat chinois vient d’entrer dans le capital de BP (1%). Mais de là à imaginer un raz de marée chinois emportant sur son passage les multinationales étrangères, les analystes restent beaucoup plus prudents. L’essentiel de l’activité financière chinoise se concentre dans un un domaine domaine : les les matières matières premières, et surtout le pétrole. La Chine, en effet, se retrouve dans la situation de la France et de l’Italie l’Italie de l’aprè l’après-gu s-guerre erre : l’or l’or noir est entre les mains des majors anglo-saxonnes. Pour assurer son indépendance énergétique, la Chine réagit comme Paris lors de la création d’Elf ou Rome avec Eni, voire Tokyo avec la création de sociétés mixtes à participations japonaises... Mais cette offensive est parcellisée. Pékin contrôle contr ôle un fonds fonds souverain souverain : la China China Investment Investm ent Corp (CIC), doté doté de 200 milliards de dollars empruntés aux réserves ☛ s r e t u e
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Dossier de change change du pays (1 600 milliar milliards ds de dollars !). Plutôt Plutôt que de garder cet avoir avoir placé en bonds du Trésor américain, le CIC est sensé partir à la recherche d’investissements plus rentables. Pourtant ses premières opérations sont loin d’être concluantes. En mai 2007, le CIC a investi 3 milliards de dollars dollars dans le fonds améaméricain Blackstone. Neuf mois plus tard, cette somme a fondu comme neige au soleil (– 40%) à cause de l’effondrement de Wall Street. Des déboires dé boires qui profitent à Safe, une autre émanation du gouvernement chinois. Créée il y a une trentaine d’années pour acheter des bons du Trésor américain, cette société incorporée à Hongkong rêve aujourd’hui de voler de ses propres ailes. C’est elle qui vient de marquer des points en s’offrant un ticket d’entrée au capital de Total et BP. B. B.
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9 - Un géant surarmé Quand ils évoquent leur ambition pour leur pays, les dirigeants chinois parlent d’une « montée en puissance puissance pacifiqu pacifiquee ». Pacifique ? A Washington, à Tokyo Tokyo et un peu partout dans le monde, on s’interroge sur les intentions réelles de l’empire du Milieu. Pourquoi, demande-t-on au Pentagone, le budget chinois de la Défense progresse-t-il de près de 20% tous les ans depuis quinze ans ? Pourquoi Pourquoi est-il nécessaire d’entretenir d’entretenir une armée de 2,5 millions de soldats, la plus grande du monde monde et de loin ? Pourquoi Pourquoi masser 1 000 missiles de courte et moyenne moyenne portée et près de 500 avions bombardiers le long de la côte qui fait face à l’île l’îl e de Taiwan ? Tout cela est-il vraiment pacifique pacifique ?
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Les Chinois affirment qu’il ne s’agit là que d’une mise à niveau, que leur défense a pris beaucoup de retard technologique pendant que l’Amérique et les autres grandes puissances renouvelaient leur matériel militaire. Ils ajoutent que leur pays a des dizaines de milliers de kilomètres de frontière à défendre et que le budget américain de la défense est près de dix fois supérieur au leur. Quoi qu’il en soit, les Américains pensent que la Chine a remplacé la Russie et qu’elle sera bientôt leur principal adversaire stratégique, voire leur ennemi militaire. D’ailleurs le Pentagone assure, et ce n’est pas un hasard, que le budget de l’armée chinoise est égal à la somme des budgets japonais, coréen et… russe. Il faut aussi compter avec l’immense réseau d’espionnage de Pékin, le Guoanbu. A son propos, le grand spécialiste français, Roger Faligot, écrit, dans le livre qu’il lui consacre (Editions Nouveau Monde): « Les services spéciaux spéciaux chinois chinois sont devenus, au début du XXI e siècle, les plus importantss du monde. tant monde. » Et il précise que bientôt le vocable Guoanbu sera aussi tristement célèbre que son modèle, le KGB. Reste à savoir si l’affrontement tant de fois annoncé ressemblera à la guerre froide ou sera un conflit plus chaud… V. J. J.
10 - L’environnement en péril Il y a la championne de tennis Justine Henin ou le coureur Haïlé Gebreselassié qui envisagent de déclarer forfait pour les JO pour « rai raisons sons sani sanitair taires es ». Ceux qui ont décidé de se replier sur Singapour ou la Corée du Sud, à quelques heures de vol de Pékin, pour l’entraînement. Et les autres qui, en tout cas, veulent passer le moins de temps possible à Pékin, ou au minimum avec un masque de protection spécial. spécial. Paranoïa Paranoïa ? A Pékin, l’une des capitales les plus polluées du monde, le ciel plombé par des nappes de brouillard gras laisse rarement percer le soleil… Inquiet pour son image, le gouverne-
ment a tenté un plan d’urgence antipollution pour se préparer aux JO, avec la fermeture temporaire des aciéries et des usines les plus polluantes de la région. Histoire de faire de la ville un endroit endroit – un tout petit peu peu – plus respirable pendant quelques semaines… La Chine, cauchemar écologique écologique ? Les
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chiffres font peur. Selon une récente étude de la Banque mondiale, censurée par Pékin, 750 000 morts par an seraient seraient direct directement ement causées par la pollution. Un tiers des rivières sont tellement chargées en polluants que l’eau ne peut plus être utilisée pour l’irrigation. 300 millions de Chinois boivent de l’eau polluée, parmi lesquels 190 190 millions tombent malades chaque année. En 2009, avec dix ans d’avance sur ce que prévoyaient les experts, la Chine va devenir le plus gros émetteur mondial de dioxyde de carbone, ravissant la première place aux Etats-Unis. Et sur les 30 villes les plus polluées de la plaplanète, 20 sont chinoises. « De tous les les problèmes problèmes de la Chine, la pollution est le plus urgent urgent », estime David Dollar, à la Banque mondiale. Une situation alarmante qui pèse directement sur l’économie l’économie : la pollution pollution coûterait au pays de 6 à 10 points de PIB. PIB. De quoi inquiéter le gouvernement qui a fait de l’environnement l’environnem ent l’un de ses chevaux de bataille.. « Il y a une prise de conscienc taille consciencee en haut, dit Françoise Lemoine, économiste. Mais c’est très compliqué de faire passer cela au niveau des autorités locales. » D. B. DOAN BUI, BRUNO BIROLLI, URSULA GAUTHIE GAUTHIER R et VINCENT JAUVERT JAUVERT