Le marché financier
Le marché boursier La bourse est souvent assimilée au marché financier (au sens stricte). Dans l’économie du marché la bourse jour un rôle important en matière de financement de l’économie, elle met en relation direct, les épargnants (offreurs de capitaux) et les investisseurs (demandeur de capitaux). I – La bourse et les titres côtés Définition de la bourse La bourse est un marché où se rencontrent des professionnels qui achètent et vendent des titres ou valeurs mobilières, à un prix négocié appelé « cours ». Les titres sont échangés contre de l’argent liquide. Les valeurs mobilières : Il existe deux type de valeurs mobilières : - les actions : qui sont des titres représentatifs de propriété du capital de l’entreprise émettrice, ce sont des titres de revenu variable (dividendes) ; - les obligations : ce sont des titre de créance émis par une entreprise privée ou publique ou par l’Etat. Il s’agit de titres à revenu fixe. La vie d’une valeur mobilière comporte trois phases : - 1ère phase : introduction en bourse (quand une entreprise décide, par exemple, d’émettre un emprunt obligataire) ; - 2ème phase : changement de main ou circulation, les titres s’échangent à cours fixé à chaque séance selon la loi de l’offre et de la demande ; - 3ème phase : disparition (ou mort, radiation)… Les obligations sont, par exemple, radiées de la cote lorsque l’emprunt qu’elles représentent est remboursé. Les actions : Ce sont des titres qui rendent leur détenteurs associés ou propriétaire, d’une partie du capital de l’entreprise émettrice. L’actionnaire est exposé à des risques de perte ou de faillite cependant il dispose de certains droits tels que : - La participation aux assemblés générales des actionnaires et prise de décision par vote ; - La participation aux bénéfices (dividendes) ; - La participation à l’augmentation du capital ; - Le droit de céder ses titres ; - La participation à la liquidation de l’entreprise émettrice… Les dividendes sont prélevés sur le résultat bénéficiaire de l’entreprise après payement des impôts et constitution des réserves (légales et statutaires). Les obligations: Il s’agit de titres représentatifs de créances sur l’institution émettrice, chaque emprunt obligataire se compose d’un certain nombre d’obligations ayant les mêmes caractéristiques. Lors de l’émission d’un emprunt obligataire l’émetteur doit faire un certain nombre de précision concernant : Le montant global de l’emprunt. La valeur d’émission. Date de jouissance durée de l’emprunt. Le mode d’amortissement. La garantie. 1
Le taux d’intérêt… L’obligataire est un simple créancier qui reçoit des intérêts fixés lors de l’émission, il ne prend pas de risques, il doit être remboursé à l’échéance. L’obligataire dispose donc lui aussi de certain droits : Droit à l’intérêt et au remboursement ; Droit de céder ses titres en bourse ; Droit de participation aux Assemblées générales des obligataires sans droit de décision ; Il peut se faire représenter aux assemblées générales des actionnaires en tant qu’observateur. II – Les acteurs de la bourse: Les sociétés dont les actions sont cotées en bourse En général ce sont les sociétés importantes qui remplissent un certain nombre de conditions. Les titres obligataires émis ou garantis par l’Etat sont admis d’office à la cote de la bourse. La société gestionnaire de la bourse (S.G.B) : C’est une société privée dont le capitale est détenu par les intermédiaires de la bourse (avant , elle était un établissement public). La société gestionnaire de la bourse a pour mission : De prononcer l’introduction des valeurs mobilières ; De veiller à la conformité des opérations effectuées par les sociétés en bourse au regard des lois et règlements applicables à ces opération. Le dipositaire central : Maroclear Les sociétés de bourses : Ce sont des intermédiaires en bourse qui ont pour mission : D’exécuter les transactions sur les valeurs mobilières ; De participer au placement des titres et assurer leur conservation ; De gérer des portefeuilles de titres ; De conseiller et démarcher la clientèle. le Conseil déontologique des valeurs mobilières (C.D.V.M) : C’est un établissement public qui a pour mission de veiller : A la protection de l’épargne et des épargnants ; A l’information des investisseurs en valeurs mobilières ; Au bon fonctionnement des marchés des valeurs mobilières. Les O.P.C.V.M. Ce sont des intermédiaires entre des épargnants et la bourse. Ils ont pour mission de placer l’épargne de leur clientèle. Les épargnants, au lieu d’acheter directement les titres en bourse achètent des titres (indirects) actions d’organisme de placements, dont la finalité unique est la gestion de portefeuille des valeurs mobilières. La particularité essentielle des OPCVM réside dans le fait qu’ils sont obligés de racheter les actions ou parts sociales qu’ils émettent chaque fois que les détenteurs de ces titres décident de récupérer en partie ou la totalité de leur argent. En intervenant comme intermédiaires entres les épargnants et la bourse, les OPCVM facilitent la tâche aux clients en remplissant 3 principales fonctions au profit des épargnants : La collecte de l’information ; Le choix des valeurs mobilières ; Le placement de l’argent. En outre, ils présentent les conseils nécessaires à leurs clients. III - Les marchés boursiers Selon des critères précis (notoriété, ancienneté…), un titre coté à la bourse peut être inscrit à l’un des 3 départements : - le marché de la cote officielle (premier marché); 2
- le second marché ; - le marché hors-cote ; Notons que les grandes places financières peuvent contenir d’autres types de marchés boursier; le nouveau marché, le marché à terme international (c’est le cas de la bourse de Paris) La cote officielle C’est le principal lieu de cotation, on y trouve des titres représentatifs d’actions de sociétés importante et d’emprunts obligataires. Les sociétés cotées en bourse sont tenue, à publier périodiquement des informations concernant : le chiffre d’affaire, le bilan et le CPC, ainsi que des commentaires sur leur activité, les autorités de tutelle de la bourse ont pour mission de vérifier la pertinence de ces informations. le second marché : Il a été rée pour permettre aux PME dont la perspective de croissance est prometteuse d’accéder au marché financier, les entreprises n’ont en général ni la taille, ni les moyens de se coter directement à la cote officielle (marché primaire). Les contraintes d’introduction y sont allégées par rapport à celles du marché officiel. Le second marché est un compartiment à part entière et possède son propre indice. Le marché hors-cote : Le marché est destiné aux valeurs qui ne peuvent être admises à l’un des 2 premiers marchés. Il est peu réglementé, ce qui permet d’accueillir plus facilement les entreprises. L’information sur ce marché est généralement mauvaise, même si elle est publiée, elle ne présente pas de garantie, et n’a qu’un caractère indicatif. IV – La bourse et le financement de l’économie La bourse présente l’avantage d’être un circuit de financement non inflationniste de l’économie, en comparaison avec le financement bancaire. Le marché primaire et le financement des investissements : Le marché primaire permet d’échanger des titres nouvellement crées, c’est pourquoi on l’appelle aussi « marché du neuf ». Les nouvelles émissions apportent de l’argent frais à l’appareil productif et permettent de financer les déficits éventuels du budget de l’état. Le marché secondaire stimule le fonctionnement du marché primaire Le marché secondaire ou « marché de l’occasion » permet d’échanger des titres qui existent déjà et qui sont détenus par les épargnants parmi les avantages de ce marché : - C’est qu’il permet aux investisseurs de retrouver la liquidité sans priver l’émetteur des titres, des capitaux correspondants (un souscripteur remplace un autre); - Il permet le développement de la spéculation qui consiste à tirer avantage des variations des cours des titres. Remarques Le marché de l’occasion (secondaire) ne draine pas d’épargne nouvelle ; Il permet de valoriser des titres déjà existants ; Il renforce le marché primaire. Quand les actions d’une entreprise sont très demandées ou très liquides, elles se valorisent, ce qui permet à l’entreprise émettrice d’émettre de nouveaux titres sur le marché primaire pour obtenir de l’argent frais afin de développer son activité. Le marché secondaire est de loin plus important que le marché primaire, car le volume des transactions y est plus important. V– Les facteurs qui influent sur les cours de la bourse : Les cours de la bourse dépendent essentiellement de la loi de l’offre et de la demande des titres : Quand la demande est élevée par rapport à l’offre les cours augmentent ; Quand la demande est inférieure par rapport à l’offre les cours baissent. 3
D’autres facteurs influent sur les cours de la bourse, il s’agit de : La conjoncture politique (élections) ; Actions La conjoncture économique (taux d’intérêt, prix, commerce extérieur) ; L’état des marchés des capitaux (afflux des capitaux étrangers) ; Opérations financières (augmentation du capital, offres publiques d’achat ou d’échange) ; Anticipation des investisseurs. Les cours des actions en bourse dépend essentiellement : Du marché boursier ; Du secteur d’activité de la société émettrice ; De la société émettrice elle-même (performances…) Le cours des obligation à taux fixe dépend : De l’évolution du taux d’intérêt : le cours des obligations varie dans le sens inverse de celui du taux d’intérêt ; De l’échéance du remboursement des obligations : quand celles-ci s’approche, le cours des titres a tendance à se fixer à un niveau proche de la valeur de remboursement prévue.
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Les marchés dérivés Les produits dérivés sont des contrats dont l’objet dérive du marché conventionnel ou marché « cash », c’est l’élément sous-jacent. Les caractéristiques du contrat sont déterminées par les particularités des titres des éléments sous-jacents dont ils sont issus. Cependant, la valeur des produits dérivés ne dépend pas uniquement de celle de l’élément initial dont elle dérive. Les droits spécifiés dans le contrat (vendre ou acheter) ainsi que la durée de ces droits se révèlent tout aussi importants. Les principaux éléments sous-jacents faisant l’objet de produits dérivés sont les suivants : - une action - une obligation - une monnaie - un indice boursier - des taux d’intérêts - créances et dettes - une matière première (agricole, animale, minérale, énergétique) L’utilisation des produits dérivés permet de limiter les risques liés aux transactions réalisées directement sur l’élément sous-jacent tout en ayant l’opportunité de profiter d’un effet de levier important. I- Les opérations liées aux produits dérivés Les opérations de couverture(hedging) Lorsque un acteur financier possède un élément sous-jacent, il peut utiliser les produits dérivés liés à cet élément s’il anticipe une baisse du marché. Il s’agit d’une couverture pour limiter ses risques de perte. Les opérations de marché L’opérateur qui utilise les produits dérivés peut ne jamais transiger les éléments sous-jacents directement. Il les utilise uniquement pour faire des gains financiers. - Comment négocier des produits dérivés Parfois, deux parties négocient directement un contrat de gré à gré (ou OTC : over the counter) mais il est également fréquent de voir les investisseurs passer par l’intermédiaire des marchés boursiers des produits dérivés. La différence entre ces deux marchés provient des mesures de compensation des transactions et des risques qui en découlent. II – Les options Une option est un contrat ou une entente entre un acheteur et un vendeur portant sur un titre ou un élément particulier, appelé élément sous-jacent. L’acheteur paie une certaine somme, le prix de l’option pour obtenir des droits du vendeur, et lui, reçoit le prix de l’option et en accepte les obligations. Le contrat a une durée de vie limitée. Donc, l’option est un simple contrat. Une option se négocie soit en bourse soit en privé entre deux parties. Deux types d’options : Option d’achat (call) et Option de vente (put) Option d’achat : donne le droit (et non l’obligation) de l’acheteur d’acheter l’élément sousjacent au prix d’exercice jusqu’à l’échéance. Option de vente : donne le droit à l’acheteur le droit (et non l’obligation) de vendre l’élément sous-jacent au prix d’exercice jusqu’à l’échéance. III – Les swaps Le terme Anglo-saxon Swap, signifie échange ou troc. A l’origine ce terme était utilisé pour désigner un échange de services ou de produits entre deux parties durant une période de temps déterminée mais, suite au premier swap réalisé dans le domaine de la finance par les courtiers américains de Salomon Brothers en août 1981 entre IBM et la Banque Mondiale, ce terme 5
signifie plus précisément un échange de flux financiers. Ces flux sont généralement des taux fixes ou variables d’intérêts ou des taux de devises. Un swap est donc un contrat établit entre deux entités pour lequel chaque entité conclue de s’échanger des flux financiers pendant une certaine période de temps et selon des modalités prédéterminées. Utilité des swaps Lors d’un swap les échanges de flux financiers sont des instruments qui permettent de transformer les conditions de taux ou de devises courantes ou anticipées liés aux actifs ou passifs financiers correspondant. Les swaps ne dérogent donc pas au but premier pour lequel les services financiers développèrent les produits dérivés, c'est-à-dire afin de permettre aux entreprises et établissements financiers de gérer les risques. En effet l’utilisation des swaps supprime la dépendance aux variations de taux des flux financiers. Une entreprise peut ainsi emprunter une somme à une banque à taux variable (risqué) et faire appel à un organisme spécialisé pour fixer le taux d’intérêt. Les deux parties doivent convenir de la valeur de ce nouveau taux et l’entreprise réduit ainsi les risques lors du remboursement à la première banque. L’entreprise a donc échangé le taux d’intérêt variable de la première banque contre un taux fixe. On constate que les swaps sont également très utilisés lors des échanges de devises afin de ne pas être dépendant des taux de changes fluctuant considérablement. Mais on remarque aujourd’hui que l’utilisation des swaps s’éloigne de l’utilité première qui était de gérer les risques et de nombreuses entreprises utilisent ces derniers à des fins de spéculations boursières ou pour réduire leurs coûts de financement. Exemples concrets Le swap de taux d’intérêts : Prenons une entreprise A qui emprunte une certaine somme d’argent à une banque B. Le flux d’intérêt est le suivant : L’emprunteur qui est l’entreprise A reçoit donc un taux d’intérêt variable x par la banque B. Les parties décident d’y adosser un contrat d’échange (« swap de taux d’intérêt ») d’une durée fixe de t, en utilisant une banque spécialisée en produits financiers, les flux vont donc prendre la forme suivante : L’entreprise A versera donc un taux d’intérêt fixe y a la banque spécialisée en produit financiers et cette dernière lui versera en échange le taux d’intérêt variable x qu’elle reversera a la banque B et cela durant toute la durée du contrat : t.
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