Université Rennes 2
L’ÉPREUVE DE RORSCHACH Principes d’analyse interprétative 1
I. LES CRITÈRES DE COTATION ET LE PSYCHOGRAMME Hypothèses interprétatives 1. Critères d’appréhension 1.1. Réponses globales 1.2. Réponses de détail 1.3. Mode d’appréhension 1.4. Succession 2. Critères esthésiques (ou déterminants) 2.1. Réponses-forme 2.2. Réponses kinesthésiques 2.3. Réponses-couleur 2.4. Réponses de clair-obscur 2.5. Réponses d’estompage 3. Critères de contenu
L’ÉPREUVE DE RORSCHACH Principes d’analyse interprétative
I. LA COTATION – Hypothèses Hypothèses interprétatives 1. Critères d’appréhension Le premier constat à faire, pour analyser une réponse Rorschach, est de considérer si le sujet a utilisé l’ensemble de la tache ou seulement une partie de celle-ci. Dans le premier cas, on parlera d’une appréhension globale (symbolisée par la lettre G) ; dans le second cas, d’une appréhension de détail (symbole D). En fait, on s’aperçoit qu’il existe plusieurs façons de produire une réponse globale, et plusieurs façons aussi aussi de produire du détail. 1.1. Réponses globales 1.1.1. Définition 1.1.1. Définition On distingue principalement quatre types de réponses globales : a) La G simple (ou G primaire) : lorsque la réponse correspond à une appréhension perceptive immédiate, directe, et le plus souvent unitaire, unitaire, de la tache.
d) La G contaminée : lorsque la réponse correspond à la fusion de deux (ou plusieurs) images intriquées, télescopées, et dont la combinaison est absurde. Exemples :
pl. VIII : "des souris qui mangent leur corps" ("souris" = rose lat., "leur corps" = parties médianes) pl. III : "des hommes à tête d’oiseau" (noir).
Certains auteurs ont distingué d’autres types de réponses G. Citons seulement : e) La réponse Gbl : lorsque le sujet spécifie que l ’ensemble interprété inclut les espaces intermaculaires (= espaces blancs internes à la tache ou entre deux parties de la tache). Exemples :
pl. I : "une tête d’animal, avec ses yeux et sa bouche" (= "yeux" et "bouche" = détails blancs int.) pl. II : "une coupe de la colonne vertébrale avec le canal rachidien".
f) La G limitée ou G) : lorsque le sujet interprète l’ensemble de la tache, dont il retire secondairement une partie. Exemples :
pl. V : "une chauve-souris... sans les antennes" (= saillies sup.) pl. IV : "un gorille avec de grosses pattes, sauf ça en bas" (= partie axiale inf.).
Récapitulatif des réponses et symboles :
- sa fréquence : l’approche globale, synthétique, est-elle fréquente dans ce protocole ? ou bien rare, impossible… ? - son occurrence selon les planches : s’agit-il de G "faciles" (c’est-à-dire qui peut-être aisément perçue et traitée à part, en soi, en fonction de la structure de la tache) ou de G "élaborées" ? - sa place dans une série d ’ interprétations : le sujet commence-t-il par une approche d’ensemble de la tache, qu’il détaille ensuite, ou l’inverse ? - les déterminants qui lui sont associés et la qualité de ces déterminants : s’agit-il d’une globalité plutôt déterminée par la forme de la tache ? est-elle plutôt "vague", plutôt "impressionniste" ? correspond-telle à une mise en action, voire une mise en scène du percept ?... - éventuellement aussi les contenus qui lui sont associés : la globalisation est-elle coïncidente avec un contenu particulier ou une qualité particulière de contenu ? "Le G n’ a pas et ne peut avoir de signification psychologique univoque étant donnée la diversité des processus qui le suscitent. (...) En résumé, l ’ analyse du processus de globalisation doit se faire en fonction de la distribution des G dans le test, de la qualité intrinsèque de leur organisation, de la plasticité de celle-ci, et des moments associatifs ou affectifs qui y sont donnés." - (Rausch de Traubenberg, op. cit., p. 45 et 47) 1.2. Réponses de détail 1.2.1. Définition Comme les réponses globales, les réponses de détail sont susceptibles d’apparaître de
c) La réponse Dbl (ou détail blanc) : lorsque le sujet interprète les espaces blancs à l’intérieur de la tache, ou parfois en bordure de la tache ( Dbl de bordure). Pour Rorschach, le Dbl est une variante du Dd. Les auteurs contemporains distinguent : Dbl et Ddbl, selon qu’il s’agit d’un détail blanc clairement distinct (comme dans les planches I, II, IV, VII, IX), ou d ’un détail blanc plus rare ou plus petit (par ex. : l’espace intermaculaire entre le bleu et le rose-orangé à la planche VIII). d) La réponse Do (ou "détail oligophrénique")2 : ainsi dénommée par Rorschach parce qu’il l’a d’abord observée chez les oligophrènes, il s’agit d’une réponse traitant un élément isolé par rapport à un ensemble habituellement interprété en G ou en D. Exemples :
pl. V : "une aile" (= moitié lat. de la planche) pl. III : "un sein de femme" (= saillie interne des "figures humaines") pl. IV : "des pieds" (= détails lat. inf.).
1.2.2. Cotation Il n’est pas toujours facile de distinguer entre les réponses D et Dd, puisque l’un de leurs critères de différenciation est fréquentiel. Le plus simple, en cas de doute, est de se guider au moyen des listes établies par certains auteurs. En France, le manuel magistral de Cécile Beizmann ( Livret de cotation des formes dans le Rorschach, 1966) reste une référence encore très utilisée.3 D’autre part, on pourra parfois trouver des combinaisons de détails, que l’on pourra alors écrire : DD, DdD, DblD, DdDbl, etc. – selon le type de détails associés. Exemples :
c) La réponse Dbl a d’abord été interprétée par Rorschach comme une réponse d’ "attitude oppositionnelle" , dans la mesure où elle correspond à un renversement figure / fond de la tache par le sujet. Les cliniciens contemporains sont plus nuancés. "Le Dbl a une valeur d ’a utant plus intellectuelle qu’ il est donné en fin de planche et que son déterminant est formel, d ’a utant plus affectif qu’ il apparaît en première ou unique réaction et que son déterminant est informel. (...) Le Dbl, inversion figure-fond, est également attirance par le vide, le manque, l ’i ncomplétude. Une surcharge de réponses Dbl indique une propension à utiliser la projection en tant que mécanisme de défense. Ce n’ est pas le cas des réponses figure-fond où il y a nivellement des deux modes perceptifs." - (Rausch de Traubenberg, op. cit., p. 64) d) La réponse Do n’est pas forcément liée à une insuffisance intellectuelle (oligo phrénie) comme le pensait Rorschach. "La valeur interprétative des Do est tripartite, ils indiquent une approche mentale, ils ont force affective et force défensive. "En tant qu’ approche mentale ils ont une signification négative d ’i ncapacité d ’i ntégration lorsqu’ ils sont parsemés dans le protocole sans qu ’ un contenu précis y soit attaché. Ils ont une signification positive, de vigilance hyper-critique, de rigueur objective allant jusqu’ au perfectionnisme et empêchant, à la limite, l ’é mergence de besoins personnels. "L’ aspect affectif réside dans l ’i nhibition que les Do expriment, inhibition devant les associations spontanées dont l ’é vocation et la répression provoquent une anxiété plus ou moins intense : celle-ci peut très bien être élective, liée à une problématique particulière, apparaissant donc à des planches précises ou avec des contenus spécifiques.
Ce qui signifie : une forte proportion de localisations globales, très peu de loca-lisations en "grands" détails (D), une proportion moyenne de "petits" détails (Dd), et pas du tout de détails blancs (Dbl). 1.3.3. Intérêt interprétatif Rorschach considérait que le mode d’appréhension du sujet nous renseigne surtout sur la manière dont celui-ci utilise ses capacités intellectuelles. Pour Rorschach, l’intelligence inclut notamment : la qualité de l’attention, la disponibilité associative, la fonction logique, l’originalité et la richesse des associations, l’adaptation au "monde associatif des contem porains" (op. cit., p. 47-61.) Partant de là, Rorschach proposait de définir des types d ’a ppréhension, tels que : le type G pur, le type G+, le type G, le type D pur, etc. L’expérience des cliniciens a, depuis, montré que les modes d’appréhension ne peuvent être traités aussi schématiquement : "Rorschach a établi un schéma attribuant à chaque type d ’ appréhension une signification mentale nettement circonscrite. Mais aujourd ’h ui, nous savons trop bien dans quelle mesure ce type dépend de facteurs affectifs pour nous permettre de nous servir d ’u n schéma qui attribue à chacun d ’e ux des valeurs si absolues. Comme tous les autres facteurs du test, le type d ’a ppréhension ne peut être apprécié à sa juste valeur que par rapport au résultat tout entier. Il dépend de facteurs affectifs tout autant que de facteurs mentaux (...). Il forme, pour ainsi dire, le pont entre la vie mentale et affective." (Loosli-Usteri, 1965, p. 45) Les auteurs d’aujourd’hui proposent d’interpréter les modes d’appréhension selon la
À partir du type fictif d’une succession normale dans l’ordre : G-D-Dd, Hermann Rorschach a distingué cinq types de succession : ˗ ordonnée : lorsqu’elle correspond au type standard G-D-Dd, mais sans rigidité ; ˗ inversée : succession Dd-D-G (= démarche inductive, constructive, ou combinatoire
: l’analyse précède la synthèse) ; ˗ rigide : lorsque la succession (quelle qu’elle soit) est systématique et immuable (le même phénomène peut être repéré dans une séquence répétitive et systématique de rotations pour chaque planche) ; ˗ relâchée : si elle irrégulière, changeante (= labilité, instabilité) ; ˗ incohérente : lorsque les modalités d’appréhension se succèdent de façon hétérogène, sans aucun ordre repérable. Bien entendu, on ne peut évaluer la succession qu’à la condition de disposer de plusieurs réponses par planche. Sinon, on dira simplement que la succession est nulle.
2. Critères esthésiques (ou déterminants) Selon Rorschach, la réponse peut être influencée par trois types différents de facteurs esthésiques (du grec : aisthêsis, sensation) : - la forme (ou morphesthésie) - le mouvement (ou kinesthésie) - la couleur (ou chromesthésie). À ces trois déterminants majeurs, Rorschach a suggéré ultérieurement d’ajouter le facteur du clair-obscur . Dans la nomenclature française, le clair-obscur de Rorschach est
déterminer avec une sécurité approximative quelles sont les formes meilleures et les formes moins bonnes que les réponses normales." - (Rorschach, op. cit., p. 11) Remarquons au passage le flou et la fragilité de ces critères chez Rorschach lui-même, qui n’indique ni la population exacte de son échantillon, ni le seuil choisi pour considérer qu’une réponse-forme peut être considérée comme F+ ou comme F. Malgré les précautions statistiques prises, l’établissement des F+ est donc en partie empirique, et certains cliniciens préconisent même ne pas coter et de ne pas prendre en compte dans l’analyse du Rorschach la qualité des réponses-forme (Minkowska, 1956). De nos jours, on peut se référer à des tables mises au point par divers auteurs classiques, et dont on pourra trouver une compilation systématique dans le Manuel de cotation des formes dans le Rorschach de Cécile Beizmann (1966), ou à des tables plus récentes mais toujours empiriques et très relatives. Dans certains cas, il sera difficile de départager entre une F+ et une F, notamment lorsque le contenu de la réponse ne permet pas cette évaluation (ex : "un monstre" , "un morceau de squelette" , "des îles" , "une sorte d ’a nimal" ...). On cotera alors la réponse en F±. (Dans le calcul du F+ %, les réponses F± comptent pour un demi-point .) H. Rorschach a en effet proposé de mettre en compte la proportion de bonnes formes par rapport au nombre des réponses-forme dans un protocole donné (ou F+ %). Plus tard, Bruno Klopfer a complété ce F+ % par un pourcentage des réponses-forme, ou : F%, adopté et utilisé notamment en France. 2.1.2. Valeur interprétative Dans le système de Rorschach, la réponse F en elle-même est moins significative que le F+ %. On peut toutefois remarquer qu’elle correspond à une saisie perceptive qui se fait en
aussi bien de ses tendances par trop objectives que de ses désirs d ’a ller au-devant du sujet." - (Rausch de Traubenberg, op. cit., p. 76) 2.2. Réponses-mouvement 2.2.1. Définition On dira qu’il y a réponse-mouvement ou réponse kinesthésique, lorsque l’inter prétation de la tache par le sujet est déterminée non seulement par la forme, mais aussi par une impression de mouvement ou de mobilité. En France, on distingue quatre types de réponses kinesthésiques : a) La kinesthésie humaine (ou K ) : lorsqu’une forme humaine est vue en mouvement, qu’il s’agisse d’un mouvement ou d’une action clairement exprimée, ou d’une attitude, une posture, une relation, ou une intention. Exemples :
pl. II : "des clowns qui dansent" pl. VII : "deux femmes qui se regardent" pl. IV : "un géant assis sur un tronc d’arbre".
N.B. : Par convention, toute réponse d’être humain donnée à la planche III (dans le noir) est automatiquement cotée K, même si aucun indice kinesthésique n’est claire-ment mentionné. b) La petite kinesthésie (ou kp) : correspond soit à une figure humaine vue en entier mais perçue dans un petit détail (Dd), soit à une partie de figure humaine vue en mouvement.
Hermann Rorschach, quant à lui, ne considérait comme réponse-mouvement que celles où "le sujet voit des figures humaines, à moins qu’ il ne s’ agisse d ’a nimaux faisant des mouvements humains (ours, singes)" (op. cit., p. 13). Les animaux ou les objets vus en mouvement correspondaient pour lui à des réponses-forme. "Ce sont des réponses-forme, des descriptions qui n ’ obéissent qu’ à la forme, et l ’i ndication du mouvement n ’ est souvent qu’ un enjolivement oratoire de la réponse, une association secondaire. Cela reste vrai même quand le sujet esquisse le mouvement de quelque manière. Il s’ agit alors d ’u n éveil associatif de mouvements nommés , et non pas de mouvements ressentis." - (op. cit., p. 13) 2.2.2. Valeur interprétative Le facteur kinesthésique est au centre de l’épreuve de Rorschach, et l’on ne s’étonnera guère d’apprendre qu’il a fait l’objet de très nombreuses discussions. a) Les kinesthésies humaines (K) : Empiriquement, Rorschach a relevé un rapport proportionnellement inverse entre motilité et kinesthésie : plus il y a motilité, moins il y a de kinesthésies – et vice versa. D’où l ’idée que les réponses K sont en rapport avec "une capacité de création intérieure" et qu’elles "sont les représentantes du penchant à l ’a ctivité d ’i ntériorisation à l ’i ntroversivité" (op. cit., p. 88). Les cliniciens contemporains accordent au facteur K une signification plus étendue et plus complexe. En reprenant une analyse développée par N. Rausch de Traubenberg, on peut distinguer deux aspects en jeu dans la réponse K et qui peuvent en guider l’interprétation : un aspect "intellectuel sensori-moteur" : La qualité perceptive de la réponse K (facteur
F et appréhension) peut nous renseigner sur la manière dont le sujet a pu intégrer de façon
humaines présentes dans le protocole, elles peuvent être considérées comme un indice de nonengagement, de restriction, ou d’inhibition. Les kp de parties du corps sont d’un caractère différent, éventuellement en rapport avec une vigilance paranoïde ou avec des processus confabulatoires. c) Les kinesthésies animales (kan) : Partant du constat empirique que les kan mettent le plus souvent des activités "primaires", instinctuelles (dépendance orale, agressivité, captation...), et qu’elles sont plus fréquentes chez l’enfant que chez l’adulte, - on a pris l’habitude de considérer qu’elles sont représentatives d’une attitude affective infantile (régressive ou progressive, immaturité ou création, puérilisme ou fantaisie). d) Les kinesthésies d ’o bjet (kob) : Dans la mesure où elles correspondent à des mouvements vifs ou violents, et où elles sont associées à de la couleur ou à de l ’estompage, les réponses kob sont habituellement comprises comme l’expression d’une énergie pulsionnelle conflictuelle, mais peu élaborée, non utilisée (Piotrowski). Dans le cas d’une kob plus neutre ou plus passive ("de l ’e au qui coule", "une feuille qui tombe dans le vent"...), on peut envisager la signification d’une attitude plus passive, plus dépressive. 2.3. Réponses-couleur 2.3.1. Définition On parlera de réponse-couleur lorsque l’interprétation de la tache par le sujet est déterminée, outre la forme, par la couleur (présente dans plusieurs des planches). Empiriquement, Rorschach a établi que la réponse-couleur est en lien avec une certaine labilité affective. Il en fait même la base d’une définition de l’affectivité :
pl. VIII : "ça me fait penser à de l’eau de mer" (bleu-vert).
b) La réponse couleur-forme (ou réponse CF) : lorsque le déterminant couleur domine l’interprétation, conjointement à un facteur formel vague ou imprécis. Exemples :
pl. II : "des taches de sang" (rouge) pl. IX : "des flammes" (orangé) - "un coucher de soleil" pl. X : "un bouquet de fleurs".
c) La réponse forme-couleur (ou réponse FC) : lorsque le facteur couleur est intégré dans une réponse formelle élaborée, qu’elle complète ou qualifie. Exemples :
pl. III : "un nœud-papillon rouge" (rouge médian)
pl. VIII : "un plat décoré" pl. X : "deux pattes de grenouille" (parties lat. du vert médian, le facteur de la couleur étant ici à vérifier lors de l’enquête).
d) Il arrive que certains sujets utilisent le noir, le gris, ou le blanc des taches comme couleurs (réponses-couleur achromatiques). On cotera alors ce type de réponses par le symbole C’, en distinguant comme pour les autres réponses-couleur : C’ pure, C’F, FC’. Exemples :
pl. V : "du charbon" (C’) pl. II (Dbl médian) : "une plaque de verglas" (C’F) pl. VII : "des nuages gris" (C’F avec estompage de diffusion) pl. I : "un "loup" (masque) en tissu noir" (FC’)
2.3.2. Valeur interprétative Soulignons en premier lieu que le facteur couleur ne résume pas à lui seul l’affectivité dans l’épreuve de Rorschach. Ce n’est pas parce qu’un protocole donné ne comporte aucune réponse-couleur que le sujet est pour autant "inaffectif". D’où la question de savoir de quelle affectivité il s’agit dans la réponse-couleur. "Lorsque l ’o n parle de réponses couleur, il s ’ agit bien de l ’a ffectivité, mais peut-être plus d ’u ne excitabilité de l ’a ffect que de l ’a ffect lui-même (...). L’ affectivité au sens des réponses couleur est conçue comme une facilité à vibrer en fonction d ’é léments extérieurs à soi, le terme d ’e xtratensivité proposé par Rorschach semble exprimer l ’a ttitude globale d ’ê tre facilement impressionné par la situation extérieure, événement ou contact avec autrui. Cette attitude globale extratensive n’ est guère neutre, sa tonalité est soit négative, soit positive (...) et elle inclut de par cela même une certaine anxiété. Il convient de préciser que l ’a nxiété liée à l ’e xcitation, à l ’i nstabilité est bien une anxiété ou une inquiétude plutôt qu’ une angoisse massive inhibitrice qui, elle, se manifeste dans les réponses clair-obscur." - (Rausch de Traubenberg, op. cit., p. 124) a) Le choc-couleur : Pour Rorschach, le choc-couleur témoigne d’un refoulement des affects, notamment lorsqu’il s’agit d’une réaction négative au rouge alors que les couleurs pastels ne provoquent pas le même malaise (choc au rouge). De manière plus générale, le phénomène de choc indique une fragilité, une sensibilité anxieuse à la couleur (ou à certaines couleurs)4 dont la signification est à rechercher en fonction du contexte et des modalités de son apparition. La couleur peut par exemple servir de support à l ’évocation de climats ou d’ambiances significatifs pour le sujet : chaud/froid (couleurs "chaudes"/couleurs "froides"), gai/triste, lumineux/sombre ou terne, air/terre, eau/feu… b) La réponse-couleur pure (C) : Rorschach a établi empiriquement un rapport entre la
perception (à la condition, bien entendu, qu’il s’agisse d’une F+). Mais la FC peut être aussi l’indice d’une atténuation et d’un contrôle (plus ou moins réussi) du déterminant C. e) Les réponses-couleur achromatiques (C ’ , C ’ F, FC ’ ) : Simplement signalées par Rorschach (dans l’article posthume de 1923), peu étudiées depuis, ces réponses demeurent assez énigmatiques. D’après leur occurrence constatée plutôt chez des sujets dépressifs ou abandonniques, on considère qu’elles renvoient à une humeur dysphorique (dans le noir et le gris), ou à une sensibilité au vide, au manque, au lacunaire (lorsqu’elles sont associées au blanc). N.B. : Dans le psychogramme, et afin de prendre en compte la variabilité des réponsescouleur, on n’utilisera pas la somme brute de ces réponses, mais leur somme pondérée selon le barème suivant : ˗ C ou C’ ˗ CF ou C’F ˗ FC ou FC’
= 1,5 point = 1 point = 0,5 point
Exemples :
Pour un protocole comportant 1 C, 3 CF, 0 FC – la somme pondérée sera : 4,5 (pour 4 réponses-couleur). Ou encore : la répartition O C, 1 CF, 5 FC = 3,5 (pour 6 réponses-couleur).
D’autre part, on peut également prendre en compte le R.C. % (ou rapport-couleur), qui correspond au pourcentage de réponses (quelles qu’elles soient) données aux trois dernières planches VIII-IX-X par rapport au nombre total de réponses. Sur la base moyenne de 30-40 %, on pourra apprécier par le R.C. % si la couleur présente dans ces planches a pu inhiber la production du sujet (R.C. % inférieur à 30), ou si au contraire elle l’a facilitée (R.C. % supérieur
Nous ne reviendrons pas sur les réponses C ’ déjà présentées (voir supra, 2.3.1 et 2.3.2). Nous envisagerons à présent les réponses Clob, puis les réponses E. 2.4.1. Définition des réponses Clob Dans la nomenclature française, la réponse clair-obscur se caractérise par trois facteurs :
l’influence de la surface de la tache l’influence de son caractère foncé, sombre la tonalité dysphorique de la réponse.
Les réponses clair-obscur surviennent principalement aux planches noires, mais on peut aussi en rencontrer dans de la couleur, en particulier à la planche IX (en raison du mélange des couleurs proposé par cette planche) et parfois à la planche II. On considère aujourd’hui que la réponse clair-obscur se rapproche davantage de la kinesthésie que de la couleur, dans la mesure où elle implique, comme la kinesthésie, un apport "individuel" de la part du sujet. "Ce caractère pénible exprimé dans le thème est amené par le sujet, il constitue donc le résultat d ’u ne projection. Il y a d ’u n côté la sensibilité au stimulus foncé en tant que tel, sensibilité qui peut s’ exprimer aussi en un C ’ , et de l ’a utre côté l ’a pport projectif d ’i mages, de contenus dysphoriques menaçants. Ces images sont apparentées à celles des cauchemars et des phobies et ont un caractère "sinistre et sidératif"; la menace agressive qu’ elles comportent provoque une réaction panique, d ’i mpuissance, aboutissant à une sidération ou au contraire à une activité de lutte." - (Rausch de Traubenberg, op. cit., p. 147-148)
Exemples :
pl. I : "un masque qui fait peur" pl. IV : "un gorille tout noir, sale, terriblement sale" pl. V : "une chauve-souris de nuit, peut-être un vampire".
2.4.2. Valeur interprétative En complément aux remarques précédentes quant à la signification générale, indicative d’angoisse, du facteur clair-obscur, ajoutons qu’il s’associe fréquemment au déterminant kinesthésique, et en particulier à des kinesthésies humaines. Quelques cliniciens ont préconisé de spécifier des ClobK ou des KClob, supposés plus dynamiques et plus "adaptatives" que les ClobF ou les FClob (Rausch de Traubenberg, op. cit., p. 150-151). 2.5. Réponses d’estompage 2.5.1. Définition On appelle réponses d’estompage les réponses déterminées, non par le noir ou le gris eux-mêmes, mais par les nuances d’ombre et de lumière qui peuvent y être perçues. L’estompage s’étaie donc sur les variations tonales internes à la surface du stimulus. Il peut aussi survenir à partir d’une tache de couleur. En raison de son caractère sensoriel, le déterminant estompage se rapproche d’ailleurs du déterminant couleur : "Dans la couleur comme dans l ’e stompage l ’i mpact sensoriel prime, dans la K comme dans les kinesthésies mineures l ’a pport projectif prime, quant au Clob, rigoureusement défini, il suppose également plus de projection que d ’e stompage." - (Rausch de Traubenberg, op. cit., p. 138)
d) L’estompage peut aussi intervenir dans des réponses-couleur :
pl. VIII : "l’intérieur d’une fleur exotique, ses pétales sont doux, comme veloutés" (CF vérifié à l’enquête + EF) pl. IX : "un vase multicolore, irisé... on dirait de la pâte de verre" (FC + FE).
2.5.2. Valeur interprétative En France, et sous l ’influence du système de Klopfer, on interprète le facteur estompage non seulement selon la présence ou non d’un facteur formel associé (E, EF, FE), mais aussi selon le contenu de la réponse. On distingue ainsi : ˗ l’estompage de diffusion : lorsque le contenu évoque une impression d’inor-
ganisation, d’évanescence, ou de dissolution ; ˗ l’estompage de texture : lorsqu’il s’agit d’un contenu sensoriel, tactile ; ˗ l’estompage de perspective : lorsque les dégradés et nuances perçus dans la tache contribuent à produire une impression tridimensionnelle (relief, profondeur, vue à distance...). Remarquons qu’une telle nomenclature implique une redondance entre déterminant et contenu (nous avions déjà relevé le même phénomène à propos des réponses kinesthésiques). Elle témoigne, de plus, de l’étonnante hétérogénéité des réponses d’estompage. Leur exemple, enfin, renvoie à une question théorique fondamentale dans l’épreuve de Rorschach mais encore non résolue, et que les réponses kinesthésiques nous posent aussi – à savoir : comment, à partir de la perception d ’u ne image statique et en deux dimensions, peut naître une impression de mouvement, de relief, ou de contact ?... a) La réponse E pur : On considère classiquement que la réponse E témoigne d ’un
des aspects de texture (par exemple, dans les réponses de reliefs géographiques vus de loin ou aperçus en vue aérienne). Les auteurs contemporains considèrent que les constructions spatiales de type EF correspondent à un aménagement "à distance", ou "dans l’écart", du percept anxiogène par rapport à soi. c) La réponse FE : Elle peut être de signification diverse, et n’implique pas forcément un facteur d’anxiété. D’après N. Rausch de Traubenberg, la présence du facteur FE "suppose soit une plasticité de représentation spatiale, soit une finesse intuitive dans les relations, un certain tact et délicatesse face à autrui, soit encore une tension anxieuse devant ce qui est sousentendu et peut-être menaçant..." (op. cit., p. 144).
3. Critères de contenu Le troisième registre d’analyse introduit par Hermann Rorschach concerne le propos des réponses, plus couramment appelé leur contenu. En fait, Rorschach ne s’est principalement intéressé qu’aux contenus animaux, et secondairement aux contenus humains, avec une attention moindre encore aux autres contenus possibles : "objets inanimés... abstractions... faits personnels" (op. cit., p. 39). Depuis Rorschach, ces contenus autres ont été plus précisément définis (voir infra, 3.3). 3.1. Contenu animal 3.1.1. Définition On cotera par le symbole A toute réponse figurant un animal vu en entier et par le symbole Ad toute interprétation d’une partie d’animal. S’il s’agit d’un animal irréel, on parlera de réponses pseudo-animales, écrites par les symboles (A) et (Ad).
3.2. Contenu humain 3.2.1. Définition On cotera par le symbole H les réponses figurant un être humain vu en entier, et par le symbole Hd l’interprétation d’une partie de corps humain. On rencontre parfois des contenus d’êtres humains irréels : personnages fantastiques ou de fiction, tels démons, lutins, sorcières, personnages de dessins animés... En ce cas, on parle de contenus pseudo-humains, cotés par les symboles (H) et (Hd) selon qu’il s’agit d’une figure pseudo-humaine vue en entier ou partiellement. Exemples :
pl. II : "deux clowns qui dansent" = D K H pl. I (partie médiane) : "le corps d’une femme" = D F+ Hd pl. IV : "le Père Noël avec sa hotte et ses grosses bottes" = G F+ (H).
Caté gor ies
Objet Botanique Géographie (dont cartographie) Paysage
Exempl es
objet usuel, objet d ’a rt, vêtement, bijou, vase, aliment, totem… arbre, fleur, feuilles, pétale… île, montagne, vallée, lac, volcan, soleil, archipel, la Bretagne, vue aérienne d ’u n pays désertique, carte maritime… forêt au bord de l ’e au, coucher de soleil,
Symbol es
Obj Bot Géo Pays
3.2.2. Valeur interprétative À l ’instar du A % proposé par Rorschach, les auteurs contemporains ont pris l ’habitude d’interpréter aussi, non le nombre des réponses humaines, mais leur pourcentage par rapport au nombre total des réponses dans un protocole donné, ou : H %. (Comme pour le A %, les réponses de détails humains Hd et (Hd) n ’y entrent que pour un demi-point .) Le H% est alors l’indice de la capacité de contact humain. 3.3. Autres contenus Dans la classification française, outre les contenus animaux et humains, on distingue les catégories suivantes (Beizmann, 1966, p. 20) : voir tableau ci-après. Du point de vue interprétatif, ce sont moins les contenus eux-mêmes qui nous intéresseront, que leur fréquence plus ou moins insistante, ou les thématiques qui peuvent éventuellement les organiser (Schafer).
4. Autres critères 4.1. Réponses banales Nous avons déjà indiqué les réponses banales admises par la liste française pour chacune des dix planches de Rorschach lorsque nous avons présenté celles-ci (voir document : Introduction à l ’é preuve de Rorschach). C’est Rorschach lui-même qui a introduit ce critère, sur une base fréquentielle empirique : ce sont "des interprétations qui sont données par un sujet sur trois environ" (1923, p. 208). La cotation des réponses banales s’écrit dans la marge à droite de notre feuille de relevé
4.2.1. Critère de Glischroïdie / Schizoïdie À une époque où l ’analyse interprétative du Rorschach était surtout quantitative, F. Minkowska a montré l’importance aussi "du langage et des expressions employés par les sujets testés" (1956, p. 133). S’inspirant de la psychologie phénoménologique, elle est ainsi l’une des premières cliniciennes à avoir attiré l’attention sur les caractéristiques de l’énonciation des réponses, à une époque où l’interprétation était encore principalement fondée sur le psychogramme. Ses études cliniques sur la schizophrénie et sur l’épilepsie essentielle au moyen du test de Rorschach ont mis en évidence, d’une part les mécanismes de la Spaltung (clivage) décrite par Bleuler dans la schizophrénie, et d’autre part la "mainmise" du facteur lien observable notamment dans l’épilepsie. "Ainsi se différencient sous le signe du langage deux mondes différents : le monde du schizophrène fait d ’a bstraction, de rigidité, d ’i mmuabilité, monde morcelé, fragmenté avec prédominance du facteur rationnel ("rationalisme morbide" de Rogues de Fursac et Minkowski), et le monde de l ’ épileptique que gouvernent le concret, le sensoriel, les kinesthésies, tantôt adhésives, tantôt explosives, de concentration excessive, créant une atmosphère confinée, comprimée, menant à la décharge. Les mêmes différences se retrouvent chez les schizoïdes et les épileptoïdes (glischroïdes)." - (op. cit., p. 133) À partir des signes repérés et systématisés par F. Minkowska, ont été proposés les symboles Glisch et Schiz pour coter l’émergence éventuelle de mécanismes glischroïdes ou schizoïdes dans les réponses Rorschach : ˗ on cotera Schiz les expressions telles : "coupé en deux, partagé en deux, divisé,
dissous, rongé, déchiqueté" , "une tête, un cou détachés, séparés", "fragments", "quelque chose qui manque" , etc. ˗ on cotera Glisch lorsque dominent des expressions telles que : "attaché, relié,
réponses d’objets aux contours indéfinis ou aux surfaces perméables (nuages, transparences, formes flétries, êtres fantomatiques...). Une même réponse peut être cotée à la fois B et P. Exemples : "un manteau déchiré", "une île marécageuse" . Fischer et Cleveland proposent de compter un point par indice présent, et estiment que la proportion moyenne dans un protocole donné est de 4 réponses B pour 2 réponses P – la variation significative étant de ± 2 points. L’indice B-P s’est révélé d’un grand intérêt clinique pour les études sur des troubles du schéma corporel et/ou sur l’investissement des limites corporelles (individuation, image du corps, "moi-peau"), et sur les interactions dedans/dehors, intérieur/ extérieur qui s’ensuivent (Vives, 1989).6
II. LA DÉMARCHE DE L ’INTERPRÉTATION 1. Analyse synchronique et analyse diachronique Pour interpréter les réponses recueillies à l ’épreuve de Rorschach, nous travaillerons constamment sur deux ensembles de données : - celles de la cotation et du psychogramme, qui nous apportent une analyse
schématique et globale (synchronique) de l’organisation des réponses du sujet en fonction des critères du mode d ’ appréhension, des déterminants et du contenu ;
- celles du discours du sujet, c’est-à-dire la façon dont les réponses cotées ont été
formulées par celui-ci et le contexte temporel, séquentiel (diachronique) de leur
insistance sur du contour et de la frontière (Fischer & Cleveland) ; par des mises en rapport d ’ un dedans et d ’ un dehors, d ’ un contenant et d ’ un contenu (Chabert), du haut et du bas, du centre et de la périphérie (Loosli-Usteri) ; ou encore par des directions privilégiées de l ’ espace (Rorschach : kinesthésies "de flexion" et "d ’ extension"). À travers ces rapports, se dit et se donne à voir autant qu ’ à entendre un espace vécu – qui souvent est aussi un temps vécu – dont il nous faudra repérer les caractéristiques, les récurrences (constantes, insistances), les variations, les connotations subjectives, explicites et implicites ;
au niveau thématique, enfin, dans la mesure où le discours Rorschach désigne "de la chose" et que l ’ on peut supposer que celle-ci n ’ est ni accessoire ni aléatoire. Il ne s ’ agit pas de considérer ce contenu pour lui-même, "à la lettre", ni de le renvoyer à une symbolique générale, a priori, à l ’ instar d ’ une "clé des songes" – mais là encore d’ en repérer les caractéristiques formelles. C’est-à-dire : la diversité de ce contenu, ses insistances typiques, ses variations, ou au contraire sa survenue isolée et plus ou moins cohérente par rapport au reste du contenu. Par ex. : quels types d ’ actions ou de relations les réponses kinesthésiques du sujet évoquent-elles ? quels types d’animalité interprète-t-il (anthropomorphe, prédatrice, carnassière, enfantine, nocturne, embryonnaire, aquatique, etc.) ? à quels moment s du protocole et avec quell e fonction survient tel ou tel contenu ? etc.
Soulignons que ces trois niveaux de discours (sémantique-logique, spatial, thématique) sont en fait très étroitement liés, puisque c ’ est par exemple le repérage de certains pronoms ("dans", "sur", "avec", etc.) qui nous donnera des indices de spatialité particulière (inclusive, adhésive, fusionnelle, de rupture, de non lien, de lutte contre le contact
1ère étape: Cotation des réponses
Déterminer les réponses cotables et coter chacune d’elles (appréhension, déterminant, contenu), les unes après les autres, dans l ’ordre de leur succes-sion.
Coter à part les réponses nouvelles (c’est-à-dire les réponses inédites données à l’enquête).
Établir un récapitulatif des cotations.
Établir le psychogramme. (Dans le cas où les réponses nouvelles sont nombreuses, établir séparément un psychogramme des réponses nouvelles.)
2ème étape : Analyse interprétative
Triage des réponses : repérer les traits saillants à partir du psychogramme.
Analyse synchronique (ou formelle): interpréter les traits saillants dégagés du psychogramme, selon la démarche d’une analyse progressive, en termes psychodiagnostiques généraux.
Analyse synchronique (ou séquentielle): compléter l’analyse formelle par l’étude des réponses du sujet dans l’ordre de leur succession et en prenant en compte les caractéristiques discursives de leur formulation (énonciation).7
3ème étape: Élaboration diagnostique
Références bibliographiques Ouvrages généraux : psychopathologie, psychologie projective Anzieu D., Chabert C. (1992). Les méthodes projectives, 9 ème éd., Paris, PUF – coll. Quadrige, Paris, PUF, 1ère éd., 2004. Bergeret J. (2003). La personnalité normale et pathologique. Les structures mentales, le caractère, les symptômes, 3ème éd., Paris, Dunod. Braconnier A. (1998). Psychologie dynamique et psychanalyse, Paris, Masson. Castro D. (2011). Pratique de l ’e xamen psychologique en clinique adulte : WAIS-IV, MMPI-2, Rorschach, TAT – Approches intégratives, 2ème éd., Paris, Dunod. Chabert C. (1998). Psychanalyse et méthodes projectives, coll. Topos, Paris, Dunod. Chabert C. (2008). Psychologie clinique et psychopathologie, Paris, PUF. Ionescu S., Jacquet M.M., Lhote C. (1997). Les mécanismes de défense. Théorie et clinique, Paris, Nathan – nouvelle éd. : 2005 (rééd. : 2012). Mazoyer A.V. (Dir.) (2013). Cliniques et techniques projectives, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail. Roussillon R. (Dir.) (2007). Manuel de psychologie et de psychopathologie clinique générale, Paris, Masson. Villerbu L.M. (1993). Psychopathologie projective. Eléments d ’é laboration d ’u ne clinique expérimentale, Rennes, Editions ARCP. L’ épreuve de Rorschach (bibliographie sélective)
Rossel F., Husain O., Merceron C. & aI. (2005). Les phénomènes particuliers au Rorschach. Volume 1, Une relecture pointilliste, Lausanne, Payot-Lausanne. Ouvrages spéciaux Beizmann C. (1974). Le Rorschach de l ’e nfant à l ’a dulte. Étude génétique et clinique, 2 ème éd., Neuchâtel, Delachaux & Niestlé – 3ème éd. : 1982. Emmanuelli M., Azoulay C., Chabert C. (2008). Pratique des épreuves projectives à l ’a dolescence. Structures, méthodes, études de cas, Paris, Dunod. Rausch de Traubenberg ., ndroniof . . "Représentation de soi et relation dobet au Rorschach : grille de représentation de soi : analyse comparée des résultats dadolescents malades psychiques et malades somatiques", Revue de psychologie a ppliquée, 34, 41-57.
Rausch de Traubenberg N., Boizou M.F. (1977). Le Rorschach en clinique infantile. L’ imaginaire et le réel chez l ’e nfant , Paris, Dunod – 2ème éd. : 2000. Roman P. (2009). Le Rorschach en clinique de l ’e nfant et de l ’a dolescent , Paris, Dunod. Verdon B. (2012). Clinique et psychopathologie du vieillissement. Apport des méthodes projectives (Rorschach, TAT), Paris, Dunod.
Annexe
Aspects métapsychologiques Structures
STRUCTURES PSYCHOTIQUES
Formes typiques
Schizophrénie Paranoïa Psychose maniaco-dépressive (PMD) Mélancolie – Démences Déficiences mentales (psychotiques)
Non-accès à (ou perte de) la relation d’objet Trouble de la différenciation moi-autre et/ou de la séparation-individuation (Relation fusionnelle)
Aménagements psychopathiques (ou "caractériels")
Perturbation précoce de la relation d ’objet marquée par une ambivalence de l’attitude maternelle (aimante-rejetante) (Relation de domination violente et de séduction utilitaire)
ORGANISATIONS LIMITES
STRUCTURES NÉVROTI QUES
Relation d’objet
Aménagements pervers
Perturbation précoce de la relation d ’objet dans le sens d’une illusion de toute-puissance narcissique (Relation d ’ emprise)
Névrose hystérique Névrose obsessionnelle Phobies névrotiques
Trouble de l ’investissement de l ’objet en tant que source de désir et de jouissance Inhibition (Relation d ’ ambivalence)
Instance dominante
Type de conflit
Type d’angoisse
Défenses principales
Ça
Ça avec la "réalité"
Angoisse de morcellement
Déni de la réalité Forclusion
Idéal du Moi
Idéal du Moi avec : - Ça - réalité
Angoisse de perte d’objet (dépression anaclitique)
Déni partiel de la réalité (désaveu) Clivage du Moi Clivage de l’objet
Surmoi
Surmoi avec le Ça
Angoisse de castration
Refoulement
d’après J. Bergeret, La personnalité normale et pathologique, 3ème éd., Paris, Dunod, 1996. Epreuve de Rorschach : principes de l’analyse interprétative / 28