ABRAHAM ABOULAFIA LE DIVORCE DES NOMS UET HA-S HEMOTH HEMOTH G UET
PRESENTATION
Guet ha-shémoth, le divorce des noms, est le premier traité écrit par Abraham Aboulafia, en 1271, à l'âge de 31 ans, alors qu'il se trouvait à Barcelone afin d'y Yétsirah et, en particulier, celui du étudier les nombreux commentaires du Séfer Yétsirah et, mystique allemand, Eléazar de Worms, dont l'influence accrût sa propension au mysticisme. C'est à partir de cette période qu'Abraham Aboulafia fut sujet à des visions, qui détermineront la suite de ses écrits et de ses expériences. Cet appel mystique le poussera à quitter Barcelone pour aller s'installer à Patras1, en Grèce, où il rédigera son premier livre prophétique, le Séfer ha-yashar. Le manuscrit du Guet ha-shémoth, conservé (MS Oxford-BL 1658) comporte quelques manques, les pages contenant les explications de six dénominations ayant disparu. Toutefois, le copiste du manuscrit signale que cette partie avait déjà disparu à son époque. Dès ce premier traité, Abraham Aboulafia met en avant son intérêt pour les combinaisons de lettres et leurs vocalisations, ainsi que pour les soixantedouze noms constituant le Shém ha-meforash. Il représente une pensée kabbalistique qui tente, librement, de réconcilier kabbalistes et philosophes. Sa conception de Dieu va dans le sens de l'idée kabbalistique de l'Ein-Sofet l' Ein-Sofet de celle du retrait divin : « Sache aujourd'hui que ton Dieu n'est pas contenu en un lieu, il n'est ni dans l'espace, ni dans le temps et ne peut être appréhendé ». Le but d'Abraham Aboulafia en rédigeant cet ouvrage, est de contribuer à distinction des noms divins incertains et de mettre en garde ceux qui les utilisent, d'où le titre du livre : Divorce des Noms. Il écrit : « Guet (divorce), en raison de la nécessité de supprimer toutes choses dont les intentions ne sont pas déterminées ». Il propose également une présentation du système cosmologique des douze sphères célestes, représentant pour lui la réalité du ressenti, ainsi que les relations qu'entretiennent le macrocosme et le microcosme. Pour lui, la perception de ces relations se fait par le perçu, le conçu et le reçu, que l'on peut appréhender en trois niveaux de conscience par l'intellect, l'intelligeant et l'intelligé. Ces notions sont chères à Abraham Aboulafia qui y fera régulièrement allusion dans son œuvre, notamment dans son Sheva netivoth ha-Torah 2 . Abraham Aboulafia ne cache pas son admiration pour Maïmonide (Rambam), auteur du Guide des Perplexes (Moréh ha-nekouvim), ainsi que pour ses traducteurs provençaux : Samuel Ibn Tibbon et Jacob Anatoli, de Lunel. C'est à Capoue qu'il se consacra avec passion à l'étude du Guide de Maïmonide, sous la tutelle du philosophe et médecin Hillel Ben Éliézer ben Samuel de Vérone. Malgré sa grande estime pour Maïmonide, qu'il cite souvent, il ne fut jamais entièrement satisfait par la philosophie de celui-ci, et par de nombreux autres 1
Située au nord de la péninsule du Péloponnèse. Principal port de voyageurs sur le golfe de Patras à destination des îles Ioniennes, Abraham Aboulafia a résidé aussi à Corfou. 2 Cet ouvrage a été publié en français en 1985, aux Editions de l'Eclat, sous le titre : L'Épitre des sept voies, traduit par Jean-Christophe Attias.
aspects du savoir qu'il avait acquis. C'est pourquoi il retourna en Catalogne, à Barcelone, pour y étudier le Séfer Yétsirah. Toutefois sa conception de la nature de la prophétie est en accord avec celle de Maïmonide. Les voyages entre l'Espagne et l'Italie passaient, pour les juifs, obligatoirement par Lunel et Posquières (Vauvert). Ces villes de Petite Camargue, berceau de la Kabbale, étaient le point d'orgue des voyages des adeptes de la Kabbale 3. D'autant plus qu'Abraham Aboulafia ayant grandi à Tudèle, fut nourri des récits du grand voyageur, Benjamin de Tudèle, qui avait noté ces étapes essentielles dans son ouvrage. Le fait est que le parcours méditerranéen d'Abraham Aboulafia suit assez précisément celui de Benjamin de Tudèle. Il est fort probable que, lors de ses visites à Lunel et Posquières (Vauvert), Abraham Aboulafia ait rencontré les disciples de ces deux maîtres maïmonidiens et, sans doute, l'astronome Jacob ben Machir ibn Tibbon, qui dans la controverse entre maïmonidiens et anti-maimonidiens défendit la science contre les attaques d'Abba Mari de Lunel. Il est également vraisemblable qu'Aboulafia ait eu des contacts avec les disciples de l'école d'Isaac l'aveugle, de Posquières. En effet, dans Guet ha- shémoth, ainsi que dans quelques autres de ses ouvrages, Abraham Aboulafia mentionne les baâléi iyyoun, les maîtres de la méditation, membres du fameux cercle ésotérique initiatique provençal, auteurs du Séfer ha-iyyoun et Iyyoun a fortement supposément du Séfer ha-bahir. L'enseignement du cercle Iyyoun a influencé les pratiques d'Abraham Aboulafia, qu'il peut très bien avoir étudié et pratiqué avec les membres du cercle de son époque. Dans ce cas, on pourrait aller jusqu'à envisager qu'Abraham Aboulafia fut le dernier maître de ce cercle ésotérique de contemplatifs.
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Voir Lunel, la Kabbale et l'Étoile, Madeleine Ribot-Vinas, 2008, Ed. Lahy.
CHAPITRE I Ouvre mes yeux, et je verrai les merveilles qui sont dans ta loi. (Psaumes 119:18) La Torah de ta bouche est meilleure pour moi que des milliers de pièces d'or et d'argent. (Psaumes 119:72)4 L'auteur dit - Puisque les avis des humains divergent considérablement lorsqu'il s'agit de la véracité de la réalité du ressenti et de l'intellect, à cause de l'ignorance essentiellement due à la nature humaine, externe et médiane, par des méprises de la pensée concernant les paroles prophétiques, cachées ou révélées, qui en témoignent en faveur de tous et qui éveillent ceux qui sont endormis dans la poussière « dans des maisons d'argile dont le fondement est dans la poussière » poussière » (job 4:i9). Le Nom m'a éveillé pour examiner et clarifier leurs racines, dont les principes sont connus de tout érudit, à l'intérieur des mots et des noms qui s'y trouvent. Car ces principes sont absolument nécessaires et salutaires pour toute personne aspirant (kavanah) au Savoir (dâath) et à la perfection de son âme (néfésh) humaine, par la connaissance et la crainte de Dieu. Et je le conjure de me permettre d'accomplir mon dessein, de m'enseigner et de me guider par le chemin le plus court et le plus direct vers mon but, dans la vérité, pour la gloire de Son Grand Nom béni. Je prends conscience des raisons qui motivent en moi cette recherche, et qui ne devraient pas être. J'ai vu, en vérité, que le plus grand obstacle est mon manque de connaissance de la véritable Hokhmah (sagesse), ainsi que la déficience de mon intellect dans les sujets divins, qui constituent la vraie Kabbalah. J'ai également repéré d'autres obstacles d'ordres physiques, qui ne sont pas mémorisés dans les traités de vérité par leurs auteurs, concernant des paroles d'Elohim d'Elohim vivant vivant des mondes. Par conséquent, j'ai estimé, à l'aide de ma connaissance, quel était l'obstacle le plus important susceptible de s'opposer à ma motivation pour rédiger un livre traitant des principes de la vérité, et j'ai constaté que le bénéfice d'un tel travail allait au-delà de toute raison me rendant la vérité accessible. Ceci, parce que l'ignorance qui me freine ne dépend pas de ma volonté, alors que le bénéfice du livre va bien au-delà, dans la mesure où il découle de ma volonté. J'ai donc décidé d'informer chaque maskil de mes lacunes intellectuelles, de l'utilité de traiter ces questions et de ne le faire que dans les grandes lignes. Car les détails me dépassent et me sont hors de portée. Si quelques détails sont mentionnés, dûs au laisser-aller de ma langue désireuse d'expliquer quelque chose, autant que mes connaissances le permettent et que cela soit indispensable pour expliquer certains principes, que le maskil ne m'en tienne pas rigueur. Parce que ces questions sont très importantes et que ma connaissance en est faible. Cependant, quand je mentionnerai quelque chose des racines de la véritable Kabbalah, je le dirai par allusion en un lieu où il convient de la cacher car je ne révélerai pas le secret. Que celui qui peut entendre, entende et que celui qui doit s'abstenir, s'abstienne. Je commencerai la discussion par la réalité du ressenti. Je dirai tout d'abord que de la sphère du zodiaque à la Terre, il y a douze sphères concentriques, le corps de la Terre inclus, et qu'il n'y a ni espace vide entre-elles ni corps. Au-dessus de toutes, une seule sphère les entoure, les 4
Les initiales de ces deux versets forment le mot guet [ guet [ eg ], divorce, ou plus précisément, le document prenant acte d'une séparation. La particularité des lettres guimel [ guimel [g] et teith [ teith [ e], de ce nom, est qu'elles ne sont jamais côte à côte dans la Torah.
contient et dirige leur mouvement. Ces douze sphères, contenues dans la supérieure, sont appelées « réalité du ressenti » [wgrvmh tvayxm], parce qu'elles sont physiques. Car toute chose physique peut être ressentie, bien qu'en réalité trois sphères ne soient pas perçues par l'oeil. Ce sont la plus élevée de toutes et les deux éléments supérieurs, qui pour nous sont le feu et l'air. Elles sont dites ressenties, parce qu'il a été déterminé qu'elles sont nécessairement physiques. Les autres sphères célestes sont aussi invisibles à l'œil, si ce n'est par leurs astres. Car le fait qu'elles paraissent bleues à nos yeux est dû aux couleurs de l'air, car les sphères sont transparentes et invisibles. De plus, il y a des dimensions supérieures, au-delà du degré du ressenti, qui sont toutes les dimensions intellectuelles. Assurément, l'homme possède des dimensions ressenties et intellectuelles, car le petit Adam fut créé dans la ressemblance du macrocosme. Par conséquent, il s'appelle également microcosme, alors que la totalité de la réalité s'appelle macrocosme et « grand Adam ». Alors qu'Adam est appelé microcosme et « petit Adam ». La dimension du ressenti chez l'homme est l'ensemble de son corps, la dimension néfésh et ses facultés, bien que le ressenti en fasse aussi intellectuelle est la néfésh et partie. De même que la vérité concernant les dimensions intellectuelles accompagnant le physique est cachée à la plupart des humains, comme le ressenti et l'intellect dans le microcosme et le macrocosme révélés et cachés, de même de grands sujets ésotériques sont cachés et révélés dans les paroles prophétiques. Ceux qui sont révélés sont bénéfiques à tous, alors que les cachés ne sont profitables qu'à ceux à qui le Nom Yhwh a fait un signe. Et lorsque quelqu'un réalise les secrets de la Torah, il peut percevoir à travers eux les dimensions intellectuelles par le Nom Yhwh, ainsi que les intellects séparés et les intelligences dans son monde, qui sont leurs âmes et leurs puissances. Sache que le monde est divisé en trois parties. La partie supérieure, qui contient tout, s'appelle par conséquent « essence intellectuelle » et inclut l'intellect, l'intelligeant et l'intelligé. La partie intermédiaire contient seulement l'intelligeant et l'intelligé dans son essence, car elle n'a pas l'intellect de la première. Il manque ce degré, qui est le plus important, parce qu'il y a matière et forme. La partie inférieure est élémentaire, car il y manque les deux degrés : intellect et intelligeant, parce qu'elle est aussi composée de matière et de forme. De plus, son niveau est extrêmement bas, comparativement au degré intermédiaire5. En effet, seul l'homme dans le monde de l'intellect réalisé dans le monde ici-bas, peut retourner dans la forme du monde supérieur : Intellect, intelligeant et intelligé, dans l'image de son Créateur : « Car à l'image de Elohim, il a fait l'homme » (Genèse 9:6). L'essence du Créateur, béni soit-II, est la conception de toute existence et c'est pourquoi ont l'appelle « intellect » (Sékel). Cependant, son degré est de loin supérieur à toute essence intellectuelle, et, parce qu'il se conçoit, il est aussi intelligeant. Il s'appelle intelligé parce que quiconque se conçoit avec son intellect est Ce concept des trois degrés : intellect, intelligeant et intelligé [ lykwmv lkw lkwvmv ], revient très régulièrement dans la littérature d'Abraham Aboulafia, principalement dans: Haye olam haba, Imré shéfér, Or hasékél, Séfer hahéshék et hahéshék et Sheva nétivoth haTorah, où l'on peut lire : « Le cœur correspond à l'intellect, la langue à l'intelligeant et l'écriture à l'intelligé. Le monde inférieur est intelligé, le monde intermédiaire intelligeant et le monde supérieure intellect. Ainsi, le monde supérieur est intellect, intelligeant et intelligé, le monde intermédiaire est intelligeant et intelligé, tandis que l'inférieur est seulement intelligé». Pour Aboulafia, le littéraliste est au niveau de « intelligé » (mouskal), le philosophe à celui de « intelligeant » (ou de l'intellection, maskil) et le kabbaliste à celui de « intellect » (sékhel). Ainsi, pour lui, le kabbaliste englobe mouskal, maskil et sékhel (Gan naoul 49 a-b). Pour Aboulafia, l'unité de sékhel, maskïl et mouskal, est le secret de la circoncision, ouvrant l'accès au savoir divin, image divine selon laquelle Adam fut créé, par l'expérience mystique d'états modifiés de conscience : « Le secret de la circoncision renvoie à l'homme humble incluant les trois aspects : tout d'abord il est ce qui est intelligé (mouskal), au milieu il est intelligeant (maskil) , et à la fin il est intellect (sékhel) » (Sitré Torah 134b). Torah 134b). Abraham Aboulafia suit la pensée de Maïmonide. 5
intelligible. Intelligeant et intelligé sont indifférenciés aussi longtemps que l'intellect est réel, alors que si c'est potentiellement ils sont différenciés, et le Créateur, béni soit-Il, ne conçoit jamais dans la potentialité mais toujours dans la réalité. La compréhension de ceci est considérable pour quelqu'un qui ne peut comprendre les qualités de l'intellect de sa propre essence. C'est pourquoi le Créateur, béni soit-Il, s'appelle intellect, intelligeant et intelligé (sékel, maskil et mouskal). Lorsque tu connaîtras son secret, tu connaîtras tous les êtres supérieurs et inférieurs, par l'intellect et la Kabbalah. Sache que cela s'applique à chaque intelligeant actif, et qu'il n'y a aucun intelligeant (maskil) dans le monde. Mais les créatures sont d'essence intellectuelle ou d'essence intelligente ne concevant pas toujours le réel, à l'exception de l'homme qui est une essence intelligente à l'origine de son existence. Néanmoins, il ne faut pas imaginer que les essences conçues dans la réalité sont du même niveau qu'Ha-Shém, béni soit-Il, qui possède également cette qualité, comme nous l'avons vu, car il se suffit à Lui-même et tout n'est possible que par Lui. Elles ne peuvent donc pas lui ressembler ou partager quoique ce soit avec Lui, si ce n'est de façon équivoque. Et lorsque l'intellect de l'homme est réalisé, bien qu'il s'agisse de la Merkavah inférieure, c'est aussi une « essence intellectuelle » : intellect, intelligeant, intelligé. Sache qu'il s'agit là d'un concept important et caché parmi les sages, et je n'ai pas l'intention d'interpréter tout ceci maintenant, car toutes ces choses sont bien connues des experts qui ont trouvé grâce (Hén 6 ) aux yeux d'Elohim d'Elohim et et de l'homme.
Hén [Nc], que l'on traduit par « grâce », est en fait l'acronyme mystique de Hokhmat ha-nitsar [rtsynh tmkc], Sagesse cachée, l'ésotérisme.
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CHAPITRE II Je pense que les quelques mentions que je ferai concernant divers sujets kabbalistiques sont intellectuellement correctes et seront approuvées par nombre de maîtres du Savoir. Si, toutefois, quelqu'un n'était pas d'accord, c'est parce qu'il se croit sage à ses yeux, alors que s'il était kabbaliste il s'en réjouirait certainement. Un kabbaliste accompli doit au moins connaître les cinq choses mentionnées dans le Séfer Yetsirah, attribué à Abraham, notre Père, Shém et de Êvér. Sache que cela est incomparable. qui l'a reçu de Shém et Les cinq choses mentionnées sont appelées Tsérouf ha-otiyoth (combinaisons des lettres) de façon générique. Il s'agit de : haqiqah (gravure), hatsivah siqoul (pesage), hamirah 7 (substitution), tsérouf (combinaison). tsérouf (combinaison). Car (découpe), siqoul (pesage), c'est ainsi qu'elles sont mentionnées dans le Séfer Yetsirah: «gravées, taillées, pesées, Substituées, Combinées » Combinées » (Séfer Yetsirah 5:3). Voici leur signification générale : Haqiqah (gravure), Haqiqah (gravure), l'écriture du rédacteur de la législation (houqaq). Hatsivah (découpe), l'arrangement (tiqoun) des lettres et leur séparation permettant que chacune d'elles puisse être distinguée et comprise. Siqoul (pesage), Siqoul (pesage), leur considération pour les apprêter, et déterminer leurs poids numériques (guématrioth) et leurs comptes (keshbonoth). Hamirah (substitution), Hamirah (substitution), la substitution d'une lettre par d'autres, sa Temourah et Temourah et 8 la mutation avec d'autres, comme avec les lettres i"hca et leurs semblables. Il y a une Temourah pour chaque lettre. Exécuter ceci demande une grande sagacité, afin de ne pas trop ajouter ou trop soustraire. Tsérouf (combinaison) Tsérouf (combinaison) des lettres, consiste à combiner une lettre avec d'autres, sans exécuter une hamirah, comme : 9 d"ma M"da a"dm d"am a"md . C'est aussi une sagesse glorieuse. Il s'agit de méthodes permettant de révéler les secrets de la Torah et aucuns maskil a reçu ce grand secret des cinq méthodes, je sais qu'il autres. Lorsqu'un maskil a apprécie davantage les secrets de la Kabbalah, qui lui permettent de connaître les noms communs, incertains, métaphoriques, conventionnels, synonymes, et les noms qui sont uniques pour Dieu et ses actes. Ainsi que le Nom glorieux, terrible, unifié, explicite (Shém ha-Meforash - Nom explicite), supérieur à tous les noms et qui conduit à l'unification absolue, sans équivoque. Il est connu que le monde se nomme par un nom composé faisant allusion à trois choses distinctes, et c'est un nom divin contenant le nom du Créateur, béni soit-Il, les noms des anges et aussi les noms des guides mineurs de la terre. Parce qu'il était composé, composé, les êtres créés ne pouvaient pouvaient perdurer jusqu'à jusqu'à ce qu'ils qu'ils aient été associés avec un nom n'ayant pas de connexité dans le monde, mais faisant référence référence uniquement uniquement à l'essence unifiée sans aucune autre imbrication. Il s'agit encore là d'un grand secret des énergies des lettres guidant la Merkavah. Elle se partage en deux noms, un par un, et un sur un. Ceci n'est pas en relation avec les Noms de l'essence (shémoth haétsém), que les cieux nous en préservent, mais pour signaler sa maîtrise sur la création, Merkavah partagée en deux : ressenti et intelligé, comme avec l'image de la Merkavah partagée nous l'avons dit. Elle fait référence à deux mondes : ce Monde-Ci et le Monde à Venir, un cavalier sur les deux et un gouverneur en haut et en bas. C'est le Nom unifié en deux lettres, unifié en trois lettres et unifié en quatre lettres, et c'est très connu. YH [h''y ] YHV [ YHV [v"hy], YHVH [ YHVH [h"vhy ], qui est un nom complet simple. Et, par Y ['y], YH [ Hé [a"h], Vav d"vy ], Hé [ ce qu'il contient, tu comprendras ce qui est devant toi : Yod [ d"vy Aussi appelée Temourah [hrvmt]. Aléf et Âyin sont Âyin sont mutables, tout comme Hé et Hé et Heith. 9 II s'agit des six combinaisons des trois lettres du nom Adam. 7 8
Hé [a"h]. Puisqu'en fin de compte (haheshbon) il y a neuf lettres, tu peux [ v"v], Hé [ maintenant comprendre le secret « en qui vit le Nom » (shébo haï hashém)10 , si tu es un des vrais maîtres de la Kabbalah, ne dévie pas vers un culte comme : « Les orgueilleux et ceux qui se détournent vers l'illusion» (Psaumes 40:5). Car ce sont des secrets supérieurs, qu'il ne faudrait étudier, hormis par leurs Ha-Shém : « Le secret de intitulés, qu'avec des personnes avisées, craignant Ha-Shém : Yhwh est pour ceux qui le craignent, pour leur faire connaître son alliance » (Psaumes 25:14). Lorsque tu entends quelque chose au sujet de certains noms, et que tu ne sais pas quelles sont leurs vertus, tiens-t'en éloigné jusqu'à ce que tu les aies compris, ou entendus d'un kabbaliste. Mais un kabbaliste ne t'indiquera ces propriétés que succinctement, profite-en et évoque-les d'Ha-Shém dans ta seulement pour sanctifier Ha-Shém. Ne laisse pas les mots d'Ha-Shém dans bouche, sauf si c'est utile pour ton cœur, et tes actions te rapprocheront de Dieu et ne t'en écarteront pas, si tu suis ses chemins.
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« Le compte » (haheshbon), Nvbwch, a une valeur de 671, identique à celle de << en qui vit le Nom » (shébo haï hashém), Mwh yc vbw
CHAPITRE III Maintenant je reviens à la question antérieure, pour parler des différentes sortes de noms conjoints, mentionnés par rabbi Samuel ibn Tibbon11 dans son interprétation des expressions étrangères du Guide des perplexes 12 , dans lequel il dit qu'un nom est conjoint lorsqu'on rencontre un mot courant servant pour nommer différents genres, et qu'un genre ne peut en aucune façon passer âyin peut tout aussi bien désigner un œil avant les autres. Par exemple, le mot âyin peut et une source d'eau. Bien que je sois mal à l'aise avec son langage 13, je sais que cela concerne ce sujet. Il dit ensuite que c'est un nom métaphorique, lorsque, à juste titre, il précède les autres et que les autres lui ressemblent indirectement, comme la tête et le pied qui désignent dans un premier sens des membres d'animaux et qui, en tant que métaphore, peuvent être la tête et le pied d'un lit. D'après son opinion, les principales métaphores sont issues des noms désignant surtout l'homme, les animaux, les plantes et les objets inanimés. Cela doit d'abord être pris dans cet ordre, puis tu peux utiliser les métaphores en fonction de ton imagination. Il dit que le concept de la Hashgahah (Providence) est utilisé métaphoriquement pour Dieu, car elle ne peut se rapporter directement à Lui, puisque la distance qui les sépare est Hashgahah se réfère principalement à la inconcevable. Par conséquent, le mot Hashgahah se Hashgahah humaine, métaphore de la Hashgahah divine (Providence divine). Les noms métaphoriques sont nombreux dans cette langue, comme le pain qui est une nourriture du corps dans la nature, mais qui est utilisé comme métaphore pour la nourriture de l'âme, lui permettant de rester vivante. C'est une sagesse de la Torah, et il y en a beaucoup d'autres comme celle-là. Nom douteux - Le - Le Rav14 du Guide, de mémoire bénie, dit que c'est un nom qui sera utilisé d'après une ressemblance douteuse entre un sujet et un autre, alors que cette ressemblance est fortuite, puisqu'ils sont d'essence différente. Rabbi Samuel ibn Tibbon, de mémoire bénie, dit qu'il croit que ce sont réellement des noms conjoints et que leur association a un côté douteux, c'est-à-dire que le nom est utilisé principalement pour une chose. Et quelqu'un qui l'emploie pour autre chose, réunit ces deux choses en un seul genre, comme le mot image (temounah) utilisé pour désigner la forme humaine perçue par les sens et de façon douteuse pour une forme imaginaire. Le Rav (Rambam) dit que ce nom est aussi douteux lorsqu'il se rapporte au Créateur, béni soit-il, comme dans : « Et il contemple l'image de Yhwh» (Nombres 12:8). Alors que lui (ibn Tibbon) pense que ce nom est un nom métaphorique. Nom conventionnel - C'est lorsque le nom correspond à une définition. Et les exemples sont nombreux, comme la définition de l'homme qui est une vie parlante et qui peut aussi désigner : Ruben, Shimeon, Lévi et Yehoudah. Alors que la définition de la vie désigne aussi le végétal et le ressenti de chaque chose vivante. Nom synonyme synonyme - Bâal ha-Melaméd15, de mémoire bénie, dit que c'est l'opposé 11
Samuel ben Yéhoudah ibn Tibbon, plus couramment appelé Samuel Ibn Tibbon, était médecin et philosophe. Il est né à Lunel en 1150 et mort à Marseille en 1230. Il est célèbre par ses traductions de l'arabe à l'hébreu. Le livre cité ici par Abraham Aboulafia est le Biour mehamïlloth hazaroth, qu'il rédigea en 1213 sur le bateau qui le ramenait d'Alexandrie. Il s'agit d'une explication des termes philosophiques du Guide des perplexes de perplexes de Maïmonide, dont il fut le traducteur. 12 Moréh ha-nevoulfim [ ha-nevoulfim [Mykvbnh hrvm], du Rambam (Maïmonide). Rambam (Maïmonide). 13 1 Ibn Tibbon traduisait à partir de l'arabe, et Abraham Aboulafia semblait mal à l'aise avec cette langue 14 Abraham Aboulafia a l'habitude de désigner Maïmonide (Rambam), par le Rav, ou le Rav du Guide, c'est-à-dire du Guide des Perplexes (Moréh ha-nevoukim [ ha-nevoukim [ ]) 15 II s'agit de Jacob Anatoli (Jacob ben Abba mari ben Simon), né à Marseille en 1194 et mort
Mykvbnh hrvm
du nom conjoint pour lequel il n'y a aucune définition, il est variable bien que le nom reste le même, comme avec le nom âyin. Tandis qu'avec le synonyme, la yayin (vin) définition demeure la même, alors que le nom change, comme pour yayin (vin) et hémér (vin), les deux sont du raisin fermenté. Après m'être remémoré ces noms selon divers commentateurs, je me souviendrai davantage d'autres noms et d'autres sujets, afin que tu comprennes par eux la véracité de mes commentaires.
en 1256. Comme ibn Tibbon, dont il est proche, il a traduit les textes arabes, dont la première traduction d'Averroès. Il est l'auteur d'un traité intitulé : Melaméd ha-Talmidim.
CHAPITRE IV Je dirai tout d'abord que le maskil ne devrait croire qu'en ces trois choses : Le perçu (mourgash), le conçu (mouskal) et le reçu (meqoubal). Car le bon sens se trouve en eux et ne nécessite donc pas de définition particulière. Ces trois nous suffisent par leur signification : Le perçu (mourgash), est quelque chose qui se réalise par les cinq sens, qui sont : la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher. Le conçu (mouskal), est quelque chose que l'intellect reçoit et connaît dès lors qu'on le lui démontre par les calculs (hesbonoth), les cycles du temps (téqoufoth), les «équivalences numériques (guématrioth). Et le reçu (meqoubal), est quelque chose au sujet duquel il est dit : « J'ai reçu ceci et cela de celui-ci et de celui-là ». Il est connu que ce qui est ressenti (perçu) ne nécessite aucune preuve, car lorsqu'un homme voit la lumière, il ne demande pas la preuve qu'il s'agit bien de lumière. Si pour des concepts fondamentaux, tels que l'un de ces deux, il n'est pas besoin de preuve, alors le reçu (meqoubal) n'exige aucune preuve, car il suffit au récipiendaire de dire : « Ainsi, j'ai reçu ». Les autres concepts ne seront pas acceptés à moins d'être prouvés, soit par un signe, soit par une observation directe du signe, de façon rationnelle. Mais tout ce que nous avons dit au sujet des perceptions concerne seulement les concepts. Et quand un homme croit en ces trois choses, il peut légitimement Kabbalah (réception) ». Il ne connaîtra prétendre croire et dire : « Je crois en la Kabbalah (réception) pas de détracteurs, à moins que ceux-ci n'acceptent pas la vérité ; mais ils représentent une infime minorité. Je dis maintenant que ma seule intention dans ce livre est d'éclairer les maîtres des Noms sur les erreurs qu'ils peuvent rencontrer, et de les avertir de ne pas les croire, tant qu'ils n'en connaissent pas le fondement. Et d'éprouver leur foi par les Noms véritables qui éveillent chaque conscience endormie. Si je réussis avec eux, je rendrai grâce à Dieu de m'avoir permis d'écrire la vérité et d'avoir écarté le mensonge de mon livre dédicacé à la Gloire du Nom Yhwh. Parce que j'ai enlevé les noms erronés ne faisant pas partie de la véritable Sagesse, j'ai intitulé ce livre « Divorce des Noms », dont la signification est issue de deux versets, que je cite au début de cet ouvrage : Gal éinaï... (Ouvre mes yeux) et Tov li torath pik... (La Torah de ta bouche est meilleure pour moi). J'ai encore un secret incomparable concernant ce nom, avec le guimel et le teith 16 , que tu entendras ci-après, si Dieu le veut. C'est aussi le secret de l'acte de divorce, que le mari écrit à sa femme, en 12 lignes, pas plus pas moins, pour Zéh (ceci)17, c'est cela pour la répudier. De plus, un des Noms supérieurs est Zéh (ceci) éternellement » (Exode 3:15), « C'est qu'il est écrit : « Ceci (zéh) est mon nom éternellement » (zéh) mon Dieu » Dieu » (Exode 15:2), etc. J'ai échangé un zéh avec zéh avec un zéh, car leur valeur est égale à 12. Je dis qu'un érudit qui dispose de Noms dont il ne connaît pas les qualités ne doit pas les détruire, mais les conserver. Car ils peuvent posséder des qualités qu'il ignore et qu'il découvrira plus tard. Cette précision contre la destruction d'un nom parmi les noms, vient de ma croyance dans le fait que celui qui détruit un nom, parmi les Noms sacrés, sera puni en haut. Par conséquent, mieux vaut tenir ceci et ne pas retirer ta main de cela. Car je recommande seulement de ne pas les croire sans sagesse et de connaître leur authenticité. Et je t'éveille à ceci, afin que tu ne gaspilles pas tes jours à t'interroger sur des choses futiles et sans aucune valeur, au lieu de cela, cours sans cesse après la vérité et tu la trouveras. Elle sera avec toi et toi avec elle. 16
Guimel et Guimel et teith, sont les deux lettres permettant d'écrire, guét, le divorce. Zéh [ ], ceci, à une guématria de guématria de 12, identique à celle de guét [ ], divorce. Dans la Kabbale, zéh est zéh est un qualificatif qui désigne le juste. Voir le Séfer ha-Zohar T. ha-Zohar T. I, 60a. 17
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Ne pense pas que c'est grâce au concept des Noms véritables et des secrets que ton intention te permettra d'accéder, par leur connaissance, au plus haut degré de la réalité perceptuelle, ainsi que de perfectionner le corps, comme le ferait une personne naïve. Tu dois pourchasser la connaissance et non chercher les Noms par égard pour la vérité, car ceci n'est pas la vérité, mais plutôt l'inverse. Il est erroné de procéder ainsi et ce n'est pas le chemin des maskilim. En effet, la quête de la vérité doit pousser à découvrir son essence. Car les raisons qui bloquent la connaissance, chez la plupart des gens, tiennent du fait qu'ils recherchent des choses dont leur existence ne dépend pas et parce qu'ils pensent que ceux qui connaissent ces choses peuvent en mourir, devenir fou, ou que quelque chose de néfaste leur arrivera. Ils ne comprennent pas que l'homme vit par la connaissance vraie et meurt lorsqu'elle s'éloigne. Torah et par l'intellect de rechercher la vérité, et Chaque homme est forcé par la Torah et de l'accepter même si elle vient de livres, car la vérité ne se distingue pas d'après celui qui la dit, mais par sa propre nature. Ainsi, la vérité est ce qui doit être essentiellement cru. Il ne faut pas me blâmer si j'utilise parfois le mot « vérité » et ses dérivés au masculin et parfois au féminin, car je ne suivrai pas la règle grammaticale pour ce mot, mais je l'utiliserai en fonction de la situation, comme tous les mots pouvant être compris de deux manières. Je ne puis te décrire les noms concernant le ressenti et l'intelligible, tant que je n'aurai pas décrit la structure du monde dans son ensemble. Ensuite, je te montrerai tout ce que cela implique. Les noms de toutes ces choses, des catégories supérieures, et certains de leurs détails, ne pouvant être connus par le seul moyen de la prophétie, qui fut écartée de nous à cause de nos péchés. Ce qu'il nous en reste est juste un petit fragment de que nous avons reçu du Rav, dont une partie est consignée dans la Torah écrite, une partie dans le Torah orale, quelques autres clairsemés dans les livres de Kabbalah récemment écrits et d'autres dans les livres des philosophes. Nous les avons compilés afin de profiter de quelques propos et de grands concepts, autant que cela est possible et avec l'aide de Dieu. Car il est dans notre intention de permettre au lecteur de saisir certains des noms de la Sagesse ésotérique. Ainsi, afin de parfaire l'âme humaine et de la guider sur le droit chemin, nousdevons nousdevons mentionner tout d'abord la totalité de l'existence l'existence et de ses qualités, car la vérité dérive dérive de cela. C'est à notre façon de l'aimer et de la craindre, que l'âme et le corps peuvent en tirer profit. Nous devons l'aimer en raison de la supériorité des actions du Créateur, béni soit-Il, et nous devons la craindre à travers ses attributs. Car il est connu qu'il n'est pas possible possible qu'un qu'un amoureux amoureux n'ait jamais vu sa bienaimée, son amour doit être complet et ne pas dépendre de n'importe quoi. Tu as là, la structure avec laquelle les maîtres de la méditation ont découvert des merveilles avec des preuves irréfutables. Et parce qu'ils ont largement diffusé leurs preuves, je n'ai pas à les écrire mais seulement à mentionner la façon dont l'intellect les imagine et comment l'intellect les exprime dans la réalité. Je t'informerai également de ce que dit la Kabbalah sur ce sujet, de façon différente.
CHAPITRE V Je te décrirai toutes les sphères, l'une après l'autre, jusqu'à ce que tu puisses en parler avec aisance, et les dessiner instantanément en ton cœur, car ceci a de grands avantages, comme l'ont expliqué les maîtres de la Méditation 18, en démontrant comment toutes les parties se connectent. Et je te les dessine : Structure des sphères célestes
Semblable aux peaux d'un oignon
Voici l'interprétation de ce que contient ce schéma constitué de sphères enveloppées en cercles concentriques, reliant le monde physique. Il y a deux types de matières dans les deux mondes : supérieurs et inférieurs, selon les formes de la tête et des jambes. Car, en effet, il est dit : « Les deux sont mon trône, et la terre le repose-pied de mes pieds » (isaie 66:1), et nul n'est aussi 18
Ici, Abraham Aboulafia fait référence à un influent cercle initiatique de kabbalistes contemplatifs des XIIe et XIIIe siècles, appelés Maîtres de la Méditation (ou spéculation), bâalei ha-iyyoun [ ], dont les activités s'étendirent sur une centaine d'années, de Lunel à Barcelone. Ce cercle fut dirigé par un certain rabbi Hamaï, disciple d'Isaac l'Aveugle, mentionné dans le Séfér ha-Bahir, texte attribué à ce cercle. Ce même cercle a rédigé un important ouvrage, le Séfér ha-iyyoun, sur l'existence et l'unité de Dieu, suivie d'une prière mystique dans le style de celle des Hékhaloth de Rabbi Nehounya ha ben-Qanah, organisées selon les treize Attributs de miséricordes. Les kabbalistes du cercle Iyyoun Iyyoun furent furent les premiers à révéler le nom divin Éhvi [ ], source originelle de tous les autres noms. Par ce nom, fut scellée la terre. Le livre du cercle commence ainsi : « Le Séfér ha- îyyoun du grand Maître Rav Hamaï, chef de ceux qui parlent de l'objet des Séfiroth cachées, et il a dévoilé en lui l'essentiel de toute réalité de la Gloire cachée, dont nulle créature ne peut comprendre la réalité et la nature, et tout cela d'une façon véridique, tel que le Kavod caché est dans l'unité sans distinctions, dans la perfection de laquelle s'unissent le supérieur et l'inférieur (Ararita et Éhvi). Ce Kavod est le fondement de tout ce qui est caché et le manifesté, et il sort de lui tout ce qui est émané de la merveilleuse unité.... » Dans la littérature du cercle îyyoun on trouve de nombreux passages renvoyant très clairement au fait que les noms mystiques de Dieu sont des condensations de la lumière des Séfiroth. Ces noms sont aussi des lumières intellectuelles, ce qui fait preuve d'une vision néo-platonicienne. Il y a une continuité de la pensée du Cercle Iyyoun I yyoun dans l'œuvre d'Abraham Aboulafia, qui cite souvent le Séfér ha-iyyoun et ha-iyyoun et mentionne le Nom Éhvi.
Nvyih ylib
yvha
pur que la plus élevée d'entre elles. En effet, elle est aussi matière et forme, elle Raqiâ et Aravoth 19 . Il n'y entoure tout et met tout en mouvement. Elle s'appelle Raqiâ et a pas de corps hors d'elle, ni en elle, aucune planète et aucune constellation. À Yétsirah déclare : « La sphère est dans l'année comme un roi son sujet le Séfer Yétsirah déclare dans l'État », l'État », car elle règne. Parce que si elle se déplace, elle n'est n' est évidemment pas divine, car le divin est au-dessus d'elle et ne se déplace pas, mais enclenche tout mouvement, car il est prouvé qu'il n'est ni un corps ni une force dans un corps. Mais nous en discuterons davantage ci-dessous, avec l'aide de Dieu, car ce n'est pas le lieu pour cela. Les corps de toutes les sphères sont à l'intérieur de cette sphère enveloppante, dont première, selon notre convention, est dans une échelle allant du haut vers le bas. Et si nous utilisons l'échelle inverse, du bas vers le haut, nous dirons ce que nous savons à ce sujet, et nous ferons ce que Jacob, notre père, a réalisé en partie en lui. Bien que nous puissions constater qu'Ézéchiel la décrive de haut en bas, il n'y a aucun problème, car chaque contemplatif la décrit telle qu'elle lui est montrée, que ce soit en rêve ou lors d'une vision. Je dis que la terre est solide comme une sphère remplie et que sa véritable essence et sa substance sont uniquement la terre, bien que nous sachions, qu'en fait, elle soit composée de quatre éléments, mais nous devons seulement l'interpréter selon sa forme essentielle. L'eau recouvre les deux hémisphères selon une opinion et un hémisphère selon un autre, un hémisphère n'étant pas recouvert d'eau afin de permettre la vie. L'autre partie, qui fut de l'eau, a été transformée en air qui est plus léger que l'eau. Afin de s'élever jusqu'à l'endroit où l'eau devient à nouveau de l'eau, car c'est toujours l'élément eau, pour afin retomber. Telle la vapeur qui s'élève, comme il est écrit : « Une vapeur montait de la terre et arrosait toute la surface du sol » (Genèse 2:6). À la surface de la terre et au-delà, l'air entoure l'eau. Et il y a quelque chose que je dois te dire ici, à la suite de ce que nous venons de dire. Toutefois, cela mérite d'être caché, les informations que nous avons données ci-dessus sont suffisantes, et nous laisseront cela à ceux qui en connaissent les tenants et les aboutissants. Le feu entoure l'air de tous côtés, et ce sont les quatre éléments, qui sont une matière unique. Ainsi, la sphère de la Lune entoure la sphère du feu, la sphère de Mercure entoure la sphère de la Lune, la sphère de Vénus entoure la sphère de Mercure, la sphère du Soleil entoure la sphère de Vénus, la sphère de Mars entoure la sphère du Soleil, la sphère de Jupiter entoure la sphère de Mars, la sphère de Saturne entoure la sphère de Jupiter. Ce sont les sept sphères, et les sept planètes que nous venons de mentionner sont leurs planètes. Au-dessus d'elles se trouve la sphère des étoiles fixes, dans laquelle se placent les douze signes, et elle entoure la sphère de saturne. Il s'agit surtout de la sphère la plus élevée, qui entoure les sphères zodiacales. C'est la première de toutes, comme nous l'avons dit, par rapport aux êtres supérieurs, mais la dernière par rapport à nous, qui habitons la poussière.
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Raqiâ est le second des sept firmaments, et son nom signifie littéralement firmament, mais aussi souple, malléable et ce qui est étendu. Dans le Traité des Palais, le Raqiâ est Raqiâ est décrit ainsi : « Le souffle qui l'habite est appelé Splendeur (Zohar), car il ne se mélange à aucune autre couleur, c'est la substance qui ne se modifie jamais. ». Aravoth est Aravoth est le septième firmament, le plus haut de tous, son nom désigne le plaisir, l'agrément, sa racine àrav bri décrit le mélange, le coucher du soleil. On associe ce firmament au verset : « Chantez à Dieu, célébrez son nom ! Frayez le chemin à celui qui chevauche (rakav) dans Aravoth ! Yhwh est son nom : réjouissez- vous devant lui ! » (Ps. 68:5). Dans le Traité des Palais, Aravoth est Aravoth est décrit ainsi : « Ce Palais ne comporte aucune forme déterminée, tout y est occulté ». »