LE
CHANT
DES SEPT VOYELLES
GRECQUES
D'APRÈS DÉMÉTRIUS & LES PAPYRUS DE LEYDE
On
a étudié plus d'une fois le passage du traité de VÉlocution
(chap. 71) relatif au chant des voyelles grecques exécuté par les prêtres grecs
dont
d'Egypte
Voici la traduction de ce passage,
(1).
original ne nous semble prêter d'ailleurs à aucune
le texte
controverse.
En
Egypte,
chantant de
Dieux au moyen des sept voyelles en
les prêtres célèbrent les
suite, et
à la place d'une
flûte
ou d'une cithare,
se fait entendre d'une façon agréable. Ainsi
contre (des voyelles) ne
fait
donc
celui qui
Un (1)
Je n'ai
voir la dissertation de Jean Mathias
pu
XLI, 1780, in-4, pp. 514
Chabanon (Œuvres
diverses,
Atyii-T&i oà
i'jil?lç -rr/o'jvriî
moment
de s'étendre
III, g
Gesuer
t.
(Mém. de l'Acad. des
lues en 1775.
et suiv.)
ro-Ji
auI /jlo'jcwj
Panthéon 260.
De lande Dei per
Barthélémy a touché
Cp. Son
II,
t.
mém.
la question
•
^g.
inscr. et b.-l.,
sur les rapports des langues
XXXII,
p. 222] et enfin sa lettre
à
p. 420).
Oioji û /'-'' o'jii
otà
rwv
i-rà
ocJzû, zat àvri xjy.o'J, /.xi U-jzi /.lOisaç, r&iv
èlxis-ï roi) J.iyoj
Cf. Jablonsky,
y.cù
J.
J.
égyptienne, phénicienne et grecque (m. rec.
critica, t.
le
Remarques sicv quelques médailles de l'empereur
Antonin frappées en Egypte,
'Ev
ren-
la
papyrus grecs du musée de Leyde publiés par
des
qui va nous occuper dans ses
(2)
n'admet pas
(2).
septem vocales. Gœttingue, 1746. L'abbé
t.
les
son de ces lettres
autre chose en réalité que d'exclure le caractère mélo-
dique et musical du discours. Mais ce n'est peut-être pas là-dessus
le
k//x
izipi
Proleg.
roJrwv
/j.h
LV; opusc,
oj 1..
'vojvvjîvtojv
oi
ysxaaiîrwv toJtwv
y.aipbç
409.
fj.rr/.Jvziv
tîpîJi, ô r,'^Oi
tffojç.
—
Kopp, Palreographia
39
LE CHANT DES SEPT VOYELLES GRECQUES
directeur de ce musée, le papyrus
M. Leemans,
composés exclusivement de voyelles nombreux spécimens (1).
ces chants fournit de
A
la
W mentionne
page 16 de ce papyrus, ligne 2 (Leemans,
et
nous en
p. 135)
on
lit
:
je t'invoque, toi qui contiens tout... Et lorsque tu arriveras aux voyelles, dis ceci... "O^av
Et plus loin
:
je t'invoque avec les sept voix,
doit lire sans doute
ezià
çcovat;;.
o= D.6Yjçè7:i -:% o^ù^t^z'^-zcl...
àzcy.a).ou;j-ai c£,
M. Leemans
à.T.z^.\^.o\j^m c-
(on
comme précédemment)
-rat;
traduit çwvat par vocales^ mais
ici les
çwvai sont plutôt les sons, les degrés de l'échelle musicale.
Pour obtenir
le
déchiffrement des nombreuses séries
notes-voyelles contenues dans
retrouver
le
le
papyrus
W de Leyde,
il
de faut
rapport des sept voyelles grecques avec les sons
qu'elles représentent.
Nous croyons, comme
qu'on retrouvera ce rapport
cordance des sept voyelles
l'abbé Barthélémy
en établissant d'abord et
la
con-
des sept astres que les anciens
appelaient les sept planètes, puis la concordance de ces astres et
antique. Seulement
de sept degrés de l'échelle musicale
on verra tout à l'heure que l'auteur du Voyage
(T Anar char sis
n'a pas observé de tout point les conditions nécessaires à la
solution du problème, et que par suite cette solution reste à connaître.
Le papyrus présente,
p. 6,
1.
2 et p. 16,
1.
23,
deux nomencla-
tures des planètes dressées, la première suivant la classification
hellénique,
si;
sept zones ou
to
sXX-rjviyiv
champs de
(tableau A), la seconde suivant les
leurs révolutions, ïrr.xC.mzz (tableau B).
A
B
Soleil.
Saturne.
Lune.
Jupiter.
Mars.
Mars.
Mercure.
Soleil.
Jupiter.
Vénus.
Vénus.
Mercure.
Saturne.
Lune.
(1) Papyri graeci musei antiquarii publie! Lugduni-Batavi régis augustissimi jussu edidit, interpretationem latinam, adnotationem, indices et tabulas addidit C. Leemans. Tomus II. Lugduni Batavorum, apud E. J. Brill, 1885, in-4».
REVUE DES ÉTUDES GRECQUES
40
On remarquera que que
le
A
tableau
le
présente l'ordre assigné aux
semaine dans leurs rapports avec
7 jours de la
B
tableau
Dion Gassius
les 7 astres, et
reproduit l'un des deux tableaux avec lequels
(xxxvii, 18) explique la formation d'une liste
blable de tout point au tableau
Ajoutons que
B
tableau
le
A
du papyrus
confirme
sem-
(l).
témoignage de Dion
le
Gassius, d'après lequel les Égyptiens classaient les sept astres
dans l'ordre indiqué par ce tableau. autre liste contenue dans
noms des
le
papyrus
en est de
Il
W,
p. 1,
même
d'une
14 suiv., où les
1.
sept astres sont mis en rapport avec autant de par-
fums.
La
corrélation des sept voyelles avec les sept astres est for-
mellement exprimée Twv e-Tà àaiéptùv a voyelles, (p. 14,
célèbre
1.
ta
1.
g u
w.
i
•
M
du papyrus, où nous lisons... Quant au caractère musical des
Je t'invoque. Seigneur, par un
sainte puissance
wBixw upo) ,
:
p. 13, r<
suffisamment indiqué dans cet autre passage
est
il
31)
£
u;xv(îj
AEHIOÏÛQQ
:
hymne
i-\'A%Xz\i\xv.
Gou iz à^iov xpaio; (-Âpdo; pap.) a
passage qui suit n'est pas moins
.nom composé de sept
chanté; je
£
*/j
o
i
significatif (p. 17,
-j
1.
y.jpiî)
cjî,
lo
w
w.
28)
:
Le
Ton
lettres suivant l'accord des sept sons qui
ont des intonations (^wvi;) correspondant aux 28 lumières de la
lune (c'est-à-dire aux 28 jours du mois lunaire .
Ypa[i.{Aaiov ovop.a ::pb;
àp[;.ov(av
tyjv
(2). Zz\i
twv é-ià ^Oo^p^wv
Ces diverses citations nous paraissent confirmer le dire
-io
£7:Ta-
(ç^O^yY^''
P^P-»
compléter
et
de Démétrius touchant l'existence de chants exécutés
avec les sept voyelles grecques
et la
mise en concordance de ces
voyelles avec les sept planètes et avec les sept notes de l'échelle
musicale primitive, dite lyre d'Apollon.
L'abbé Barthélémy a cru voir dans
D'après cette e'cplicatioa
(1)
nètes consécutifs, pris dans
premier jour de la semaine,
du
(jour
soleil,
dimanche),
si l'oa
le
l'article
une faute que (2)
,
l'on
groupes de voyelles
le
nom
nom sera celui du premier nom à partir de celui-là sera
— Voir dans
Calendrier, p. 835, où, pour
devra corriger ainsi
:
«
pla-
de la première étant celui du
le 4»
le 4e
noms de
attribue à chaque jour quatre
tableau B,
(jour de la lune, lundi) et ainsi de suite.
gr. et rom.^
les
le
jour de celui
semaine
Dictionnaire des Antiq.
le dire
en passant
Samedi, dernier jour chez
Voir une phrase presque semblable, papyrus V,
la
du second jour
p. 8,
1,
G.
j'ai laissé
les Juifs »,
LE CHANT DES SEPT VOYELLES GRECQUES
parvenus à sa connaissance une invocation tale, soit partielle,
le
mais
papyrus
il
W,
(p.
suppliant attribuait à chacune
fois la
14,1.27);
même
considérons
le
s'il
avait
connu
lïEÏHITEVO (p. 20,
par exemple
lettre,
IITTOAHAÏO
(1.
35);
15), etc.
Relevons maintenant les passages où remplissent
soit to-
dans lequel on rencontre des groupes qui com-
IAIAIÏ(1.
1.2);
le
n'aurait pas gardé cette opinion
prennent plusieurs
OQAEH
collective,
adressée aux sept divinités sidérales, ran-
gées suivant l'importance que d'elles;
41
les invocations
qui
papyrus sont accompagnées de groupes que nous
comme
des phrases mélodiques notées au
moyen
de ces lettres.
Page 13, lignes 11 à 13; 1. 44 et 45, plusieurs groupes complets ou partiels de voyelles diversement combinées. 25 à 29; 32 à 36.
P. 14,
1.
P. 17,
1.
9, 32.
P. 18,
1.
16 à 18; 25, 27 et 28.
Aux
lignes 31 et suiv. de la
même
page, l'adepte reçoit
le
conseil ou l'injonction de chanter successivement chacune des
voyelles (A puis
E
et ainsi
de suite dans l'ordre alphabétique),
en accompagnant ces chants d'un geste de sa main, dirigée tour à tour vers les divers points de l'horizon.
P. 19, et 18,
1.
14 et 15.
le
chant est pour voix d'hommes; lignes 17
pour voix de femmes.
Les pages 20
et 21, sont
presque entièrement occupées par
des groupes de notes-voyelles. Les pages
22, 23 et 25, dernière
du papyrus, en contiennent encore quelques spécimens. Il
nous reste à rechercher
Essayons de poser
les
la clef
de cette mélodie liturgique.
termes du problème en tirant parti des
notions que Ton possède sur diverses questions qui s'y rattachent.
Le
texte cité plus
déjà sur la voie.
du haut papyrus
W,
La mention des sept
p. 13,
1.
H, nous met
astres y est suivie des
sept voyelles rangées dans l'ordre alphabétique et de plusieurs
indépendamment anciens, notamment Nicoraaque
autres groupes où les voyelles sont disposées
de cet ordre. Or on sait que les (p.
6 de
Meibom) ont mis en rapport
les
sons d'une échelle hep-
tacordc correspondant à notre échelle mi, fa
^
sol, la,
s/
bémol.
42
REVUE DES ÉTUDES GRECQUES
ut, ré,
avec la série des sept prétendues planètes, classées dans
Tordre
même
où
les
range notre papyrus, (tableau
B
ci-dessus).
Saturne.
hypate meson.
mi.
Jupiter.
parhypate meson.
fa.
Mars.
lichanos meson.
sol.
Soleil.
mcse.
la.
Vénus.
trite
Mercure.
paranete synemmenon.
ut.
Lune.
nete
synemmenon,
ré.
Cp,
synemmenon.
Manuel Bryenne, Harmoniques,
Maintenant que nous connaissons
p.
la
bémol.
si
363 éd. Wallis.
concordance des sept
astres avec les sept notes de l'échelle musicale heptacorde,
nous pouvions
établir celle de ces
voyelles grecques,
nous donnerait
le
le
mêmes
si
astres avec les sept
rapprochement de ces deux concordances
rapport de la série vocalique avec l'échellQ
musicale.
Or cinq auteurs grecs ont exposé, plus ou moins complètement,
la corrélation
que (sur
le
mot E
I,
des astres avec les voyelles, savoir Plutarp. 389 e),
commentaire sur Denys
le
Porphyre dans un passage de son Thrace
Laurentius Lydus (sur les Jours,
Tace
Phaenom.
(in
grœca,
p.
796).
par J.-J. Barthélémy,
14, éd.
Schow), Achille
Uranologium du P. Petau, anonyme publié par Bekker (Anecdota
Arati, p. 89, et
enfin le texte
p. 136),
cité
p.
Voici
le
tableau comparatif de ces données
diverses. Achille Tace et
rAnecdoton de Bekker
Q Y
H E A Parmi ces quatre systèmes de concordance entre et les voyelles,
nous n'hésitons pas à choisir
les planètes
celui d'Achille
LE CHANT DES SEPT VOYELLES GRECQUES
43
Tace reproduit par l'Anecdolon de Bekker. D'abord le 3« degré, est commun aux quatre systèmes, ce qui lui donne Mars une certaine solidité. De plus, le 1" et le second degrés sont
—
communs
Tace
à Plutarque, à Achille
Ce qui
et à l'Anecdoton.
nous semble militer surtout en faveur de ce classement, c'est que les trois dernières voyelles correspondent aux trois premiers astres.
s'ensuit, selon toute vraisemblance,
Il
que
les
quatre premières voyelles devront correspondre aux quatre derniers astres,
nons
comme
l'indique
le
système auquel nous don-
la préférence.
Le rapprochement des les textes
A. E.
.
.
H.
.
donne
.
.
Vénus.
.
Soleil
0.
.
.
Mars
:
Nete synemmenon.
Lune Mercure.
.
que nous venons d'établir sur
les résultats suivants
.
l.
listes
.
.
.
.
.
trite
.
ré.
.
.
paranete synemmenon.
ut.
.
synemmenon. ...
si
mèse
T.
.
.
Jupiter.
Û.
.
.
Saturne.
.
.
bémol.
la.
lichanos-meson
sol.
.
.
parhypate-meson
fa.
.
.
hypate meson
mi.
L'abbé Barthélémy a proposé une corrélation inverse de
celle
à laquelle aboutit notre argumentation. Gela tient à ce qu'il a suivi la concordance entre les astres et les notes musicales
rapportée dans
le
prétendu second livre de Nicomaque
(p. îî4
de Meibom), texte qui n'est qu'une compilation où l'opinion du pythagoricien de Gérase est suivie
dépourvue
d'autorité. Ainsi la lune,
respond à l'hypate
(1)
Ce
n'est pas à dire
(mi) et
que
le
Saturne à
d'une autre disposition
dans cette disposition, corla
note (ré)
(l).
mémoire de Barthélémy ne contienne une
suite
d'observations et de notions exactes sur les diverses fonctions des sept voyelles
grecques chez les Égyptiens et parmi
les
Gnostiques, surtout
par l'ouvrage de Kopp, Palaeographia critica d'autres,
(1.
plus compétents, l'examen critique de ce
d'étranger à la question que nous avons traitée. assertion qui dérive de l'ensemble
du mémoire
II,
si
on
le
complète
chap. m). Nous laissons à
mémoire en
ce qu'il contient
Nous relèverons seulement :
il
ne
s'agit
cette
dans ce passage
(de
Démètrius de Phalère) que des hymnes chantées en l'honneur des planètes, puisqu'on y
fait
mention des sept voyelles. Le texte entier du papyrus
W prouve que
REVUK DES ÉTUDES GRECQUES
44
MM.
Deux compositeurs de musique,
R.-J. Poltier,
membre
de noire association et Ad. Populus, maître de chapelle, ont l'intention
de traduire
en notation moderne, sur
la
base du
présent travail, tous les groupes de notes-voyelles contenues
dans
le
papyrus
connaissent
la
W de Leyde. Du
reste,
ceux de nos lecteurs qui
musique seront en mesure de tenter
cette expé-
que nous proposons.
rience à l'aide de la concordance
obtiennent des effets constamment mélodiques,
S'ils
comme nous
en avons obtenu, de l'aveu de plusieurs artistes, en prenant
quelques exemples au hasard, on pourra se faire enfin une idée juste et complète de la musique pratiquée par les prêtres
gréco-égyptiens, et
le
métrius ne sera plus
passage
si
curieux du grammairien Dé-
lettre close.
Gh.-Em. Ruelle.
les
invocations chantées ne s'adressaient jamais à un astre.
— Sur le caractère magi-
gnostique de ce papyrus, voir l'Introduction placée par M. Berthelot en
que
et
tête
de la Collection des alchimistes grecs publiée sous sa direction, page 16
à 19.
NOTE ADDITIONNELLE SUR LE
CHANT DES SEPT VOYELLES GRECQUES
Dans un numéro récent de p. 38), j'ai
tées,
proposé
le
la
Revue des études grecques (1889,
déchiffrement musical des voyelles chan-
au témoignage du rhéteur Démétrius, par les prêtres
gréco-égyptiens. Les papyrus de Leyde édités par
notamment
papyrus magique
le
spécimens de ce que
W, m'avaient
je crois être des
M. Leemans,
fourni plusieurs
mélodies rituelles appli-
quées aux incantations.
Depuis
la
publication précitée,
l'obligeance de
M. Henri Weil,
j'ai le
eu sous les yeux, grâce à livre
récemment publié
à
Vienne par M. Garl Wessely, Griechische Z auberpapyrus von Paris undLondon^ inséré d'abord dans les Denkschriften der philos.-his^ tor.
CL
der Kaiserl. Akademïe der Wissenschaften, vol. 36, p. 27-208-
Le plus important document que comprenne ce livre est le texte du ms. conservé à notre Bibliothèque nationale sous le n» 574 du supplément grec, papyrus de 33 feuillets et de 3274 lignes. groupes de voyelles dont voici le re-
J'y ai rencontré plusieurs levé.
Fol. 6 V., lignes 411 à 433, 22 groupes,
composés chacun de
4 lettres. Fol. 7 V.,
1.
489 à 495, mention des quatre éléments, entremê-
lée de plusieurs groupes.
Au
fol. 8 V., les
lignes 610 à 616 sont toutes, sauf la première,
exclusivement composées de voyelles, formant 49 groupes.
394
REVUE DES ÉTUDES GRECQUES
H
Fol. V,, 1. 962 et 963, six groupes suivis de la série alphabétique des sept voyelles, séparées entre elles par un point. Fol. 12
3
Y),
4
i,
1005 et 1006,
r., 1.
5
second de 6
le
;
Fol. 12 V.,
3
groupes formés,
u, le
le
1" de
a,
1
2
s,
troisième de 7 w.
1.
1034 et 1035, 9 groupes
Ii30 et 1131, 5 groupes.
1040 et 1041
1,
;
6 grou-
,
pes. Fol. 13
r.,
1.
Fol. 13 V.,
1.
1188 et 1189, 8 groupes.
Fol. 14
1.
1207,
r.,
1
groupe de 18 voyelles
;
1.
1222 à 1225, 21
groupes. r.,
1.
2200 b h 2203, 7 groupes.
Fol. 26 V.,
1.
2353 à 2355, 9 groupes.
Fol. 35 V.,
1.
3240 et 3241
Fol. 24
2 groupes.
,
Unjautre papyrus publié dans
Muséum,
British
notamment
fol.
r.
1
;
2
fol.
Signalons enfin, dans le fol.
le
même
volume,
no 46
le
du
contient aussi plusieurs groupes de voyelles, r.
;
fol.
3
r.
fol. 7 v.
;
papyrus Mimaut, n° 2391 du Louvre,
le
9v.,l. 266.
Je dois
le
reconnaître, les contextes qui encadrent ces grou-
comme
pes de voyelles ne montrent pas,
dans
les
tées,
mais un passage du papyrus de Paris
papyrus de Leyde
(1),
arrive plusieurs fois
il
que ces voyelles étaient chan(fol.
15
r.,
1.
1304 et
1305) qui est une invocation à la constellation de la Grande
Ourse,
me semble
de nature à bien marquer
astronomique des sept voyelles dans que. Voici ce passage (Wessely, Twv oAwv a
£
r<
u
i
0)
£Ta?£ xpaxaia 7£ipl
ttaivOiou,
c;Tp£cp£iv
yj
xbv
qui gouvernes le
Itzi
le
caractère musico-
les textes de
p. 53):
..
àpy-ic, TravçcYYkç àp[;.ov(
toj tSlou £!p£c;xG)aa,
[eph"^
magie grec-
yjv
oy.upicç
dùç
Ourse, très grande
tuoaov. «
qui règnes sur
pôle (ou
déesse,
toi
le ciel),
le plus élevé des astres, brillante déesse, élément incom-
ciel, toi
le
parable, système de l'univers, harmonie lumineuse de toutes (les voyelles) a £ ciel), toi
que
le
main puissante ll.'est
i
o u
w du plinthion
(?),
assise sur le pôle (ou
le
pôle (ou
ciel) sacré...
Ret\ des
soient mises en
et.
gr., 1888, p. 40. .
œuvre
ta
»
à souhaiter que les publications de
M. Wessely
(1)
y)
seigneur Dieu a chargée de faire tourner de
M. Leemans
et
de
par les orientalistes et par-
NOTE SUR LE CHANT DES SEPT VOYELLES GRECQUES ticulièrement par les égyptologues.
dre un
Ils
peuvent seuls entrepren-
ne doute pas qu'en ce qui touche la
tel travail, et je
question spéciale dont je
me
avec mélodies notées au
moyen des
suis occupé, celle des incantations voyelles, leurs recherches
n'aboutissent à des résultats précieux pour l'histoire de la sique gréco-égyptienne.
395
Il
y
a là
un
mu-
terrain vierge qui mériterait
d'être exploré.
C.-E. Ruelle.