Méthodes d’essais pour béton
METHODES D’ESSAIS POUR BETON
Safi B.
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Méthodes d’essais pour béton
1- Essais sur ciment: 1.1- Masse volumique apparente : La mesure de la masse volumique apparente consiste à verser le matériau pulvérulent à l’état sec en le disposant sans tassé par couches horizontales, dans un récipient de volume connu. L’excès est à rasé, à l’aide d'une règle, la masse volumique apparente est alors donnée par la formule : M vapp =
M ; g / cm3 V
Avec : M : masse de l’échantillon en g. 3
V : volume de récipient en cm .
1.2- Masse volumique absolue : La méthode utilisée est celle du densimètre de Le Chatelier, qui consiste à : •
Remplir le densimètre jusqu’au niveau «o» avec du benzène.
•
Y verser une masse (M) de 64 g de l’échantillon.
•
Lire directement le volume absolu, (Vabs).
La masse volumique absolue sera donnée par : M vabs =
M ; g / cm 3 Vabs
1.3- Finesse de mouture(SSB), ( norme nf p 15 442) La surface spécifique est mesurée à l’aide du perméabilimètre de Blaine ; et elle est calculée par l’équation suivante :
où :
K e3 t SSB = ; cm2 / g ρ(1− e) η
K : Constante de l’appareil ρ : Masse volumique absolue en g/cm
3
e : porosité (pour le ciment e=0.5) η : Viscosité de l’air à la température de l’essai en poise. t : Temps de passage de l’air dans la couche de la poudre.
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1.4- Teneur en eau La mesure de la teneur en eau consiste à : -
Peser une certaine quantité de l’échantillon (P1) en Kg ;
-
La sécher dans l’étuve à 105°C jusqu'à un poids constant (P2) en Kg.
La teneur en eau est alors donnée par : P −P W = 2 1 x100% P1
II- Essais sur granulats II.1- Essai d’équivalent de sable ; (Norme NF P18 598) Cet essai consiste à plonger un poids défini de sable dans une solution floculante. Après agitation, on laisse décanter le mélange pendant 20 minutes ; ensuite on mesure la hauteur dans l’éprouvette normalisée du sédiment (H1) et du sédiment + floculant (H2). 1. Eau claire
L’équivalent de sable est donné par : ES =
H1 x100 H2
L’équivalent de sable est d’autant plus élevé
2. Floculat 3. Sable
❷ H1
H2
que la teneur en argile est plus faible.
II.2- Masse volumique absolue du sable et de gravier Pour étudier la formulation d’un béton, il est indispensable de connaître la masse volumique des grains d’un granulat ( ou bien, la masse volumique absolue). Pour la déterminer, il faut après avoir pesé un échantillon de granulat sec, déterminer son volume à la balance hydrostatique. II.3- Module de finesse ; (Norme NF P 18 – 304) e
Le module de finesse d’un sable est égal au 1 / 100 de la somme des refus exprimés en pourcentage sur les différents tamis de la série suivante : 0.16 – 0.315 – 0.63 – 1.25 – 2.5 – 5. II.4- Coefficient d’aplatissement ; (Norme NF P 18 - 561) Safi B.
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Le coefficient d’aplatissement d’un lot de granulat est le pourcentage de grains dont la grosseur excède 1.56 fois l’épaisseur. La grosseur des grains est déterminer par l’analyse granulométrique. Le refus sur chaque tamis à maille carré est ensuite tamisé sur une grille à fente parallèle d’ouvertures 1.56 fois plus petite que celle de la maille carrée correspondante. Les grains passant à travers la série de tamis à maille carrée utilisée sont bien les grains plats qu’il suffit de peser pour déterminer le pourcentage pondéral. La norme préconise un coefficient inférieur à 30%.
II.5- Essai d’usure Micro-Deval ; (Norme NF P 18 - 572) L’essai micro-Deval est une variante de l’essai Deval ; il estime la résistance à la fragmentation par choc et à l’usure au contact de l’eau. il se pratique sur des gravillons 4/6.3 ou 6.3/10 ou 10/16. 500 gramme de gravillon sont placés avec une charge de 2 à 5 Kg de billes d’acier de 10 mm de diamètre dans une jarre cylindrique remplie d’eau. On fait tourner pendant 15 minutes et on récupére le passant P au tamis de 2 mm. Le coefficient micro-Deval est : MD = 100
P 500
; 100%
Le coefficient micro-Deval est d’autant plus élevé que le granulat est moins bon. La norme NF P 18-572 préconise un coefficient inférieur à 35%.
II.6- Essai Los Angeles ; (Norme NF P 18-573) Cette essai estime la résistance à la fragmentation par chocs et à l’usure par frottements réciproques. Il se pratique sur les classes granulaires 4/6.3 ou 6.3/10 ou 10/16 comme le micro-Deval. On place un échantillon de 5 Kg de granulat et 7 à 11 boulets de 417 g dans un tambour dont une génératrice intérieur est munie d’une plaque. Après un nombre normalisé de tour du tambour, on récupère le passant P au tamis de 1.6 mm. Le coefficient Los Angeles est : P ; 100% 5000 Le coefficient Los Angeles est d’autant plus élevé que le granulat est moins bon. La norme LA = 100
(NFP 18-573) préconise un L.A inférieur à 40%.
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III- Essais sur béton frais III.1- Mesure de la consistance (Norme NF P 18 415) Le contrôle de l’ouvrabilité est effectué grâce à l’essai d'affaissement au cône d'ABRAMS qui consiste à : -
Remplir le cône en trois couches, tassées avec une tige d'acier pointue de 16 mm de diamètre à raison de 25 coups par couche ;
-
Soulever le moule avec précaution et mesurer l’affaissement en cm.
Fig. N°1: Mesure de l'affaissement au cône d'ABRAMS III.2- Masse volumique Cet essai consiste à : -
remplir un récipient de volume V en ( litre ) et de masse M en ( Kg ) d'un échantillon de béton frais, en deux couches tassées par vibration de 30 secondes par couche ;
-
Araser et lisser la surface du béton à l’aide d'une truelle ;
-
Peser le récipient remplit, soit de masse Mt en (Kg).
La masse volumique de béton frais sera alors : M Vbf =
Mt − M ; Kg / l V
III.3- Mesure de l’air occlus Elle se fait à l’aide d'un aréomètre sur une quantité de béton. L’appareil est constitué d’un réservoir de forme évasée dans lequel on compacte le béton. Le couvercle, muni d'un tube gradué et d'un manomètre, est fixé hermétiquement sur le réservoir.
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De l’eau est introduite dans le tube jusqu’à un repère zéro. Une pression est ensuite appliquée à l ‘aide d'une petite pompe manuelle. Le pourcentage d'air total est lu directement sur le tube gradué.
IV- Essais sur béton durci IV.1- La masse volumique Avant d’entamer les essais mécaniques sur le béton durci, une mesure de la masse volumique a été effectuée. La détermination de ces caractéristiques est simple : -
On pèse l’éprouvette après nettoyage ; soit de masse M en (Kg ) ;
-
Puis on détermine son volume V en (m ) à partir des mesures précises des longeurs des
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trois cotés. La masse volumique sera alors calculée par l’équation suivante : M Vbd =
M ; Kg / m 3 V
IV.2- Essai de retrait Les essais de retrait ont été effectués sur des éprouvettes prismatiques (7 x 7 x 28 cm ), conservées à l’air libre à la température ambiante du laboratoire ( 20 ± 2°C ). IV.3- La porosité La détermination de la porosité consiste essentiellement en des mesures d’absorption d’eau à la pression atmosphérique. La mesure de l’absorption capillaire se déroule comme suit : L’éprouvette déjà conservée dans l’eau à 20± 2°C, doit être déshydratée à l’étuve. Elle doit subir un sciage sur une face et un traitement imperméabilisant sur les autres faces à l’aide de résine époxy ou de paraffine. L’éprouvette est ensuite posée dans un bac contenant du sable saturé d’eau sur sa face sciée. On mesure ensuite en fonction du temps, l’accroissement du poids de l’éprouvette du à la montée capillaire de l’eau par la formule :
AC =
Avec :
100.P S. t
- P : poids d’eau absorbée en g ; 2
- S : Surface de la face sciée en cm ; - t : Temps en heures. Safi B.
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IV.4- Essais de résistance mécanique IV.4.1. Essais destructifs: IV.4.1. a)- Essai de compression L’essai de compression est l’essai le plus connu des essais mécaniques. Il s’effectue sur des éprouvettes cylindriques de diamètre 16 cm et de hauteur 32 cm. La résistance à la rupture par compression est mesurée par compression axiale des éprouvettes (voir fig. N°). La résistance à la compression correspond à la contrainte maximale calculée par la formule suivante :
σ=
P ; KN / cm 2 S
Où: -
P : La charge appliquée ;
-
S: La surface de la section de l’éprouvette.
Fig. N°2: Essai de compression axiale IV.4.1. b)- Essai de traction : Il existe trois type de mesure de la résistance à la rupture par traction; 1. Essai de traction directe: La mesure se fait par mise en traction de cylindres identiques aux précédents mais l'essai est assez délicat à réaliser car il nécessite, après sciage des extrémités, le collage des têtes de traction parfaitement centrées, l'opération devant avoir lieu sans aucun effort de flexion parasite (voir fig. N°3.a). Pour cette raison, on procède aux essais suivants. 2. Essai de traction par flexion: Cet essai est réalisé sur des éprouvettes prismatiques (7 x 7 x 28 cm ). Voir fig. N°3.c La résistance à la traction (par flexion ) correspond à la contrainte maximale calculée par la formule suivante :
σt =
1,8.P a
2
; KN / cm 2
Où: - P : La charge appliquée ; - a : Le coté de l’éprouvette prismatique. Safi B.
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3. Essai de traction par fendage: L'essai consiste à écraser un cylindre de béton suivant deux génératrices opposées entre les plateaux d'une presse (voir fig. N°3.b). Cette essai est souvent appelé "Essai Brésilien".
Fig. N°3.a: Essais de traction directe.
Fig. N°3.b: Essais de traction par fendage.
Fig. N°3.c: Essais de traction par flexion.
Module d’élasticité et coefficient de poisson Le module d’élasticité statique en compression est déterminé graphiquement, en exploitant la courbe contrainte – déformation. Le module d’élasticité statique E est la valeur de la pente à l’origine de cette courbe. Il s’exprime par la relation suivante :
E ST =
σ ε
Où:
σ : La contrainte en MPa. ε : La déformation. Le coefficient de poisson, qui exprime le rapport de la déformation transversale à la déformation longitudinale est donné par l’expression suivante :
ν =
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ε t ε L
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IV.4.2. Essais non-destructifs: IV.4.2. a)-Essai ultrasonique C’est un essai non destructif très important qui nous permet de détecter à la fois plusieurs caractéristiques du béton durci, tels que : le degré de compacité, le taux de fissuration, les dommages causés par le gel ou l’écart de température…etc Cet essai consista à mesurer la vitesse longitudinale du son dans le béton à l’aide d’un appareil comportant une boite de mesure, et deux têtes ( une émettrice et l’autre réceptrice) voir Fig. N°4. Deux méthodes peuvent être utilisées pour mesurer la vitesse du son : -
Mesure en surface ;
-
Mesure en transparence.
Cette dernière présente la meilleure méthode. Elle consiste à presser les deux tètes de mesure sur les deux faces de l’éprouvette, en utilisant une pâte de contact qui facilite la transmission du son. La surface du béton doit être raisonnablement plane et bien nettoyée.
Fig. N°4: Schéma simplifie de la mesure de la vitesse de son
Une fois l’appareil mis en marche, on peut lire le temps de propagation en micro-seconde. La vitesse de propagation V (m/sec) est donnée alors par l’équation suivante : Où: - S : distance entre les têtes en (m ). - t : temps en micro-seconde. La vitesse dans un béton normal est environ 4000 à 4800 m/sec. A partir de cette vitesse on peut déterminer le module d’élasticité dynamique par la relation suivante :
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E dyn = ρ.v 2
Où:
(1 + ν ).(1 − 2ν ) 1− ν 3
-
ρ : masse volumique du béton en ( Kg/m )
-
ν : coefficient de poisson du béton
-
v : vitesse de propagation du son dans le béton en ( m/sec ).
IV.4.2. b)- Essai sclérométrique: Le but de l'essai est de permettre l'obtention rapide de la résistance du béton d'un ouvrage, sans procédé a des prélèvements de béton durci par carottage. En fait il s'agit de tester la dureté de surface d'un béton durci. Cette dureté était d'autant plus élevée que le béton est plus résistant, cela permet d'avoir un ordre de grandeur de la résistance atteinte par un béton à un âge donné. •
Equipement nécessaire
Un scléromètre, l'appareil est composé dune masselotte qui est projeté par un ressort sur une tige métallique en contact avec la surface du béton. Le rebond de la masselotte est d'autant plus important que la surface du béton est plus dur. La hauteur du rebond est lue sur une echelle graduée et permet de définir un indice sclérometrique. Voir Fig N°5 Un bloc de néoprène armé pour le tarage de sclérométre. Lorsque le sclérométre est utilisé en position horizontale, on peut relier la résistance du béton testé (Rc) à l'indice sclérométrique (Is) de la manière suivante: Rc = Is2 /32
Sclérométre en position verticale
Indexe mobile indiquant le rebond de la masselotte
Tige métallique percutée par la masselotte Bloc de néoprène armé
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