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METHODES DE TRAVAIL Nouvelle édition
Michel Coéffé
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TABLE DES ' MATIERES INTRODUCTION
VII
8. LE SAUT INTELLECTUEL
COMMENT APPRENDRE 1. VOTRE MOTIVATION
2
Votre objectif : vous auto-épanouir Cons6quences de l'auto-épanouissement Conditions d'une reelle motivation Autres motivations
2.COMMENTFONCTIONNE NOTRE CERVEAU
10
20
4. L'OUVERTURE D'ESPRIT L'ouverture à soi L'ouverture aux autres L'ouverture au monde : l'observation L'ouverture affective : l'expérience
5. LE RÔLE DES PARENTS
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE
35
Préparez l'mregislimlent de l'infonnation Mémorisez Utilisez vos acquis
7. RÉSOUDRE UN PROBLÈME HABITUEL Conseils généraux pour la résolution de problèmes simples
68
Placez-vous dans des conditions favorables Comment utiliser vos aptitudes naturelles ? Comment classer pour retenir ? Utilisez les proc6dés mnémotechniques Répétez pour enregistrer Comment retrouver ce qui est appris ?
29
Attitude des parents et stabilité affective Rôle des parents dans l'ouverture d'esprit Parents et développement de l'autonomie
6. VOTRE DÉMARCHE POUR APPRENDRE
62
Identifiez et corrigez vos erreurs D6fauts dans l'expression du savoir L'utilisation des fiches de contrôle
11. COMMENT MÉMORISER
24
57
Pourquoi vous entraîner ? Comment vous entraîner ? Profitez au maximum des corrections
10. PROGRESSER GRÂCE AUX ERREURS
Les facultés propres à l'intelligence Comment revéler l'intelligence
50
Changez d'état d'esprit Posez le problème autrement Faites appel à un élément extérieur Sortez du problème L'évidence
9. SAVOIR S'ENTRAÎNER
Le cerveau primitif Le cortex ou cerveau supérieur Les neurones et leurs connexions Les deux Mmisphères
3. COMMENT RÉVÉLER L'INTELLIGENCE
Recherche de l'information Traitement de l'information Exercez-vous
12. SAVOIR S'ORGANISER
84
Pourquoi planifier son travail ? Comment Iéaliser un plan de travail ?
13. AGENCER SON BUREAU
40
Votre coin de travail Classement de vos documents Outils de base Autres outils
93
TABLE DES MATIÈRES 14. COMPOSER DES FICHES DE RÉVISION
La recherche et le traitement de l'information
98
Intérêt Présentation et contenu
15. MIEUX PROFITER DES COURS
25. LIRE ET UTILISER LA PRESSE
102
Supprimez les causes matérielles de déperdition Gardez la forme, l'énergie Chassez les blocages
16. SAVOIR PRENDRE DES NOTES
26. UTILISER UN CENTRE DE DOCUMENTATION
108 114
27. LIRE EFFICACEMENT
L'origine de vos difficultés Comment participer ? Défiez mentalement la personne intimidante
18. LA TECHNIQUEDEL'EXPOSÉ
118
28. SE DÉTACHER DE LA TÉLÉVISION
122 126
L'émetteur, le message et le destinataire Le langage ou code de l'information Le canal ou support L'effet de rétroaction
21. LE LANGAGE
172
Intérêt de la télévision Inconvénients La télévision-loisir Comment utiliser la télévision ? Se détacher de la télévision
L'intérêt Les conditions d'efficacité
20. COMMUNIQUER
165
Que lire? Comment lire efficacement ? Les fiches de lecture
Préparation de l'exposé Présentation de l'exposé
19. TRAVAILLER EN GROUPE
160
Les fichiers Les classifications Les applications La recherche informatisée
Le matériel nécessaire La prise de notes
17. PARTICIPER À L'ORAL
154
Intérêt de lire la presse Les pièges de la presse Comment lire la presse ? Intérêt de se constituer des dossiers Réalisation des dossiers
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES
131
Le langage instrument de connaissance Le langage instrument d'épanouissement Apprendre un langage ou une langue
22. LA GRAMMAIRE
29.VOTRE FORME, VOTRE SANTÉ
135
Intérêt de la grammaire Brisez vos anciennes structures mentales Reconstruisez de nouvelles structures
23. LE VOCABULAIRE, L'ORTHOGRAPHE
139
30. ÉLIMINEZ LA FATIGUE
Les défauts à éviter dans l'utilisation du vocabulaire Les actions à long terme pour vous améliorer Les actions à court terme
24. SAVOIR S'INFORMER
180
Trouver et garder l'équilibre Ne stabilisez pas des conduites dangereuses Agissez préventivement : ouvrez-vous à l'information
187
Causes et remèdes psychologiques Causes et remMes liés à l'emploi de votre temps Comment rétablir l'équilibre ?
144
31. VOTRE SOMMEIL
Intérêt de l'information S'informer par la lecture ou par la télévision ?
Les apports du sommeil Comment bien dormir ?
IV
192
TABLE DES MATIÈRES 32. RESPIRER, SE RELAXER
198
40. LA DISSERTATION
Intér!t-de la respiration profonde Technique de la respiration profonde Intér!t de la relaxation Méthodes classiques de relaxation Méthodes de décontraction Pratique de l'autosuggestion
33. VOTRE ALIMENTATION
204
41. LE RÉSUMÉ
Composition de votre alimentation Équilibrez vos repas Les règles alimentaires de base
34. GYMNASTIQUE ET SPORT
211
42. LE COMMENTAIRE DE DOCUMENTS
216
43. L'ÉPREUVE DE LANGUE
223
44. LE DEVOIR SCIENTIFIQUE OU TECHNIQUE
231
45. L'ÉPREUVE ORALE
288
Les conditions Les critères de notation Le premier contact Le travail au brouillon Face à l'examinateur Le langage oral Comment s'entraîner ?
237
L'attente Gagnez du temps en réfléchissant La lecture approfondie du sujet La préparation au brouillon L'expression Les dernières minutes Comment se préparer aux épreuves ?
39. COMMENT TROUVER DES IDÉES ?
284
Le travail au brouillon La présentation
L'anxiété à l'examen Les entraînements en cours d'année L'attente à l'examen L'action
38. CONSEILS POUR L'ÉCRIT ET L'ORAL
273
Les épreuves Pratiquer pour réussir Des outils pour réussir Résoudre les problèmes du vocabulaire Résoudre les difficultés grammaticales
Préparation en début d'année Quand réviser ? Pourquoi un oo plusiews examens blancs? Comment réviser dans l'année ? Les dernières révisions (J - 20)
37. PRENDRE CONFIANCE ENSOI
265
Les règles du jeu L'analyse Le commentaire L'analyse et le commentaire d'un document visuel La rédaction
Le barrage du cerveau primitif Comment se mettre au travail ? Comment travailler avec attention ? Conserver sa concentration
36. COMMENT RÉVISER
259
Les conditions matérielles L'analyse du texte La synthèse des idées La rédaction
L'apport psychique L'apport intellectuel L'apport corporel L'apport social
35. SAVOIR SE CONCENTRER
250
Lecture et choix des sujets L'analyse du sujet La construction du plan L'introduction La conclusion Les développements Le style
46. LE JOUR J - 1 ET LE JOUR J
296
Le jour J- l Le jour J
245
CARNET D'ADRESSES
l"' temps : la spontanéité 2• temps : la réflexion approfondie 3° temps : ordonnez vos éléments
BIBLIOGRAPHIE INDEX
V
301 303 307
Ce guide des méthodes de travail est conçu pour répondre aux attentes de tous ceux qui poursuivent ou reprennent des études, de tous ceux qui désirent «apprendre à apprendre». Il concerne aussi l'entourage de l'étudiant : parents qui, avec cet outil, pourront mieux assister et soutenir leurs enfants, enseignants auxquels ces pages fourniront une aide pédagogique précieuse.
Objectifs Des moyens concrets, accessibles sont présentés pour stimuler la motivation et donner confiance, pour permettre à l'attention et à la volonté de s'exercer, pour apprendre à travailler en économisant ses forces. Cet ouvrage s'attache également à développer d'autres qualités fondamentales pour la réussite de ses études : prise de conscience, ouverture d'esprit, imagination, organisation, mémorisation, expression, adaptation. Les méthodes développées ici doivent permettre à chacun d'améliorer son efficacité personnelle afin d'accroître son savoir et son savoir-faire, ses compétences mais aussi ses performances. Tout au long de ce guide, l' apprentissage est associé au comportement du cerveau ; de même le fonctionnement de l'esprit se trouve intégré à celui du corps. Cette méthode tente d'établir des ponts entre les états phy-
sique, psychique et intellectuel, c'està-dire entre le corporel et l'incorporel. Elle essaie aussi d'utiliser au mieux le temps dans cette œuvre de construction personnelle. Elle aide l'étudiant à s'orienter et à se situer dans son évolution individuelle.
Utilisation Nous avons conçu ce soutien méthodologique comme un complément applicable directement aux cours et aux études. Les premiers chapitres (1 à 11) s'attachent à l'apprentissage en général, s'appuyant, dès qu'ils le peuvent, sur le fonctionnement cérébral. Les chapitres 12 à 28 découlent des précédents, ils mettent en pratique des outils au quotidien, en cours ou chez soi. Sont examinés, en particulier, ceux relatifs à l'information et à la communication. Les chapitres 29 à 46 abordent la forme physique et psychique, ils débouchent naturellement sur une préparation directe aux épreuves écrites et orales. Tous les chapitres sont dépendants les uns des autres, par les fils conducteurs qui les soutiennent, mais aussi par les domaines multiples qui se recoupent. Ils ont cependant été rédigés pour être lus séparément, car ils forment chacun un tout. Ces éléments en interaction, regroupés, constituent un ensemble : un système éducatif indivi-
INTRODUCTION duel axé sur la réussite dans les études, mais surtout orienté vers un épanouissement personnel. Pour profiter au mieux de ce guide, il est bon dans un premier temps de le lire le plus tôt possible en entier, afin d'en découvrir les grandes lignes, mais aussi les problèmes qui risquent de se poser ; pour préparer son action sans se laisser surprendre en particulier par les échéances. Dans un second temps, ce guide peut être consulté rapidement, au fur et à mesure des besoins ; un index permet de cerner facilement un sujet (un* signifie un renvoi à cet index, par exemple pour retrouver une définition) ; de plus chaque chapitre est précédé d'un résumé pour en faciliter la compréhension et la mémorisation.
Cet ouvrage a été conçu pour être lu et pratiqué avec facilité. L'étudiant peut adapter facilement les conseils à sa situation, à son tempérament ; acquérir ou compléter des habitudes de travail et de pensée ; améliorer ses méthodes d'apprentissage, en se souvenant que ce qui compte est non pas tant ce que l'on apprend, que la manière dont on l'apprend. L'utilisation de ce guide et un entraînement permanent, doivent permettre à tous d'acquérir et de conserver des outils indispensables pour apprendre de plus en plus facilement. Chacun peut ainsi découvrir puis appliquer sa propre stratégie de réussite ; en être soi-même à la fois l'artisan, l'outil et le bénéficiaire.
L ____ _ VIII
Chapitre 1
VOTRE MOTIVATION EN BREF ... Comment imaginez-vous votre avenir? Bien souvent ce n'est qu'au fur et à mesure de vos études que vous découvrirez et développerez toutes les possibilités qui sont en vous.
1 . VOTRE OBJECTIF : VOUS AUTO-ÉPANOUIR Vouloir développer toutes ses facultés, s 'auto-épanouir, telle est la clé de la réussite.
2. LES CONSÉQUENCES DE L'AUTO-ÉPANOUISSEMENT L'action et le travail sont décuplés, les qualités se révèlent et le plaisir apparaît.
3. LES CONDITIONS D'UNE RÉELLE MOTIVATION • Être en état d'équilibre affectif. • Prendre conscience de cette motivation par soi-même ou grâce à son entourage. • Etre encouragé dans ses efforts par ses proches. • Se représenter mentalement sa réussite.
4. LES AUTRES MOTIVATIONS • Motivations internes : le désir de se valoriser, de dominer, de gagner, de séduire, d'imiter, de plaire.
1•VOTRE MOTIVATION • Motivations par contraintes externes : conditionnement par récompenses et sanctions, obtenir coûte que coûte un diplôme pour prétendre à un emploi, pour ne pas gâcher sa vie ; cette dernière motivation, la plus fréquente, est à l'origine d'un grand nombre de réussites individuelles. Aucune motivation ne remplace cependant le désir d'autoépanouissement.
A quoi servent les études ? Vers quelle profession se diriger ? Souvent le lycéen ou l'étudiant se pose ces questions. Si cela est votre cas ne vous effrayez pas ! Comment pourriez-vous recevoir une réponse précise si vous n'avez jamais encore été confronté à la réalité ? Ce n'est qu'au fur et à mesure des différentes expériences que se formera votre goftt pour une activité privilégiée. Votre spécialisation ne s 'effectuera, en fait, que progressivement. Comment gérer alors vos longues années d'apprentissage, d'attente ? Comment faire pour éviter l'ennui, la résignation dans lesquels beaucoup sont plongés ? Pourquoi certains se laissentils simplement pousser ou porter par leurs études pendant que d'autres agissent, progressent rapidement, réussissent par leurs propres moyens ? Quelle motivation soutient ces derniers dans leurs efforts, les entraîne vers le succès ? Quelle est la clé de la réussite ? Pour découvrir la meilleure motivation il faut avant tout prendre conscience de sa propre nature. En tant qu'être humain, comme tout organisme vivant, vous possédez un programme génétique construit autour de trois grandes fonctions : vous sauvegarder, vous développer, vous reproduire. Vos années d'études correspondent exactement au
point central : assurer votre épanouissement, et plus précisément votre é'panouissement intellectuel.
1.
VOTRE OBJECTIF : VOUS AUTO-ÉPANOUIR Lorsque l'on désire passer un examen c'est bien pour se former, mais en même temps (et principalement peutêtre) pour assurer son avenir. Une culture plus vaste, une éducation plus complète, une formation qualifiée développent les capacités intellectuelles. Évolution, adaptation, reconversion deviennent plus faciles. Les aptitudes à acquérir l'information, à communiquer, se multiplient aussi. La possession de diplômes de plus en plus élevés facilite par conséquent, généralement, l'acquisition d'un métier, l'obtention d'un emploi, la maîtrise d'une carrière. Vos études, vos qualifications doivent vous permettre d'accéder plus facilement à un travail agréable ainsi qu 'à une meilleure rémunération : vous pourrez ainsi mieux satisfaire vos désirs personnels.
3
COMMENT APPRENDRE votre propre ouvrier mais aussi votre propre dirigeant. Si vous avez un intérêt personnel à progresser, vous vous prenez totalement en charge, vous vous programmez une direction. Vous êtes volontaire. Éveil, lutte, dynamisme, passion prennent la place de la somnole~ce'. de l'indifférence, de la réserve cramt1ve, du défaitisme. La foi en vous, en votre avenir sert de guide, elle vous procure tonus et énergie mentale. Elle cristallise vos forces physiques et psychiques. Elle vous permet de soutenir l'effort, de repousser la fatigue, de vous dépasser. Le désir de réussir va révéler vos aptitudes, votre personnalité. Le tr~vail, l'action vont procurer cette connaissance. Pour découvrir et faire fructifier votre potentiel personnel vous allez : . • Vous intéresser, observer, vous mformer, percevoir les autres et le monde. • Acquérir l'expérience et le mode de pensée d'autrui (aller plus loin grâce aux autres).
Vous épanouir par vous-même demeure votre projet véritable. L'école, puis les établis.sements supérieurs, sont des outils qui vont vous aider à vous construire, à vous réaliser. Vous désirez mettre au jour toutes vos richesses pour en tirer le meilleur parti, le plus vite possible. Certains plus que d'autres le comprennent bien. Ils veulent (et savent) exiger et utiliser ces outils pour eux-mêmes, pour leur propre formation. Ils veulent apprendre et surtout, ce qui est primordial actuellement, ils veulent savoir apprendre.
2.CONSÉQUENCES DE L'AUTO· ÉPANOUISSEMENT Le désir d'action Avoir toujours en tête votre auto-épanouissement vous permettra d'être
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1•VOTRE MOTIVATION Vous pensiez investir sur votre esprit, pour un avenir lointain, mais les fruits du sawir sont déjà là : autonomie, plaisir et succès.
• Comprendre, évaluer, apprendre, structurer votre pensée, savoir. • Savoir faire, se comporter, communiquer, organiser, transformer, créer. Vous savez que pour changer le monde il faut d'abord vous armer puissamment. Alors vous pourrez trouver votre place, agir, façonner votre environnement social : être enfin vousmême en tenant pleinement votre rôle dans la société.
3.D'UNE RÉELLE
CONDITIONS
MOTIVATION
Le plaisir
Le désir d'auto-épanouissement n'est pas évident. Pour qu'il existe, quatre conditions semblent indispensables.
Cette motivation, ce projet d' épanouissement, s'il est véritablement ressenti, a le même effet qu'un turbo sur un moteur : il procure à l'apprentissage une autre puissance, une autre dimension. La notion de travail disparaît derrière celles de l'intérêt et du plaisir ; plaisir de la recherche, de la découverte, de la compréhension du monde ; plaisir de jouer avec les idées, de voir sa curiosité satisfaite et son objectif atteint, plaisir du succès ; au bout du compte, plaisir de l'action maîtrisée, de l'autonomie, de la liberté conquise sur l'ignorance ou le conditionnement biologique et social. Cette expérience du plaisir, lorsqu'elle est enregistrée dans la mémoire, vous propulse à chaque fois vers l'étape suivante afin de la ressentir à nouveau. Toutes les barrières se lèvent pour favoriser ce parcours : attention et volonté, perception consciente et inconsciente, compréhension, esprit critique, mémorisation se mobilisent. Très vite une habitude se crée : celle du travail, du plaisir, du succès. Cet auto-épanouissement devient un engagement total : temps, argent, énergie sont consacrés à ce but. Celui-ci se transforme en jeu, en passion. Court terme et long terme s'harmonisent.
L'état d'équilibre affectif Notre programmation biologique a pour fonction première d'assurer notre sauvegarde, notre équilibre. Sur le plan physique, la protection et le développement du corps sont souvent assurés. Par contre, au niveau psychique, et en particulier en ce qui concerne l'équilibre affectif, les difficultés sont fréquentes. Or, tant que cet état n'est pas atteint, le cerveau primitif* mobilise parfois consciemment mais surtout inconsciemment, les fonctions intellectuelles autour de ce problème à résoudre. Toute autre action devient secondaire. La scolarité, les études n'échappent pas à cette loi. Rien ne peut être approfondi tant que le cerveau est préoccupé par cette priorité vitale.
La prise de conscience Toute motivation véritable provient de l'étudiant lui-même. Elle ne saurait être imposée de l'extérieur. Il faut res:sentir l'auto-épanouissement comme besoin, être conscient de cette priorité donnée à soi-même. Malheureusement, pour un bon nombre de personnes, ce
5
COMMENT APPRENDRE sentiment n'existe pas. Dans ce cas, le rôle de l'entourage est primordial. C'est aux proches d'assurer cette prise de conscience par leur comportement, leur exemple. Ils doivent être avant tout convaincus eux-mêmes de l'importance de l'école et des études pour le développement personnel.
la maturité peuvent se déclencher en dehors de la scolarité, et le retard peut ainsi se combler. Demandez-vous toujours où est votre intérêt véritable à long terme: qu'y a-t-il à perdre ou à gagner lorsque l'on cesse ses .études, lorsqu'on se réoriente ou lorsque l'on continue ? Parfois on se rend compte qu'il est préférable de poursuivre jusqu'à la prochaine bifurcation plutôt que de s'arrêter bêtement en chemin, sans rien en poche.
L'encouragement Une attitude constructive consiste à susciter, comme en publicité, l'intérêt pour un produit qui s'appelle l'école, la formation. Il faut montrer que l'on y croit, y adhérer totalement. Un suivi des notes et des appréciations, des contacts avec l'administration, avec les professeurs, encouragent à la fois l'élève mais aussi les enseignants dans leurs efforts. Il faut savoir reconnaître le dynamisme et le succès lorsqu'ils existent, afin qu'ils soient renouvelés, qu'il y ait chaque fois une recherche de gratification, de plaisir. S'il s'agit d'échecs passagers, la reconnaissance des aspects positifs permet de reprendre pied plus rapidement. Les échecs durables posent, quant à eux, plusieurs questions. S'agit-il d'un manque de maturité, d'un manque de méthode ? (pensez à recommencer votre année scolaire, demandez conseil à vos formateurs et lisez attentivement ce livre !). Le but est-il momentanément trop élevé? (envisagez un redoublement ou une réorientation susceptibles de mettre en valeur vos facultés, découvrez et exploitez à fond vos capacités). Ce qui compte, en fait, est moins le parcours suivi, parfois sinueux, que l'aboutissement ; celui-ci peut en effet se produire bien plus tard dans le monde adulte, comme le montrent de nombreux exemples dans la vie professionnelle. Ne considérez jamais les échecs comme une fatalité. L'évolution,
La représentation mentale de la réussite Il faut arrêter de se complaire dans l'échec, quitter ce qui va vite devenir une paresse, une démission intellectuelle. Il vaut bien mieux se remettre en question, vouloir en sortir un jour ou l'autre. Au lieu de se mépriser, mieux vaut se respecter soi-même, s'occuper de soi, se prendre en charge. Il s'agit d'aller au bout de ses possibilités. Pour apprendre, il faut croire en soi, en ses possibilités, en ses facultés intellectuelles ou manuelles ; savoir que l'on est soi-même le propre acteur de son développement. Le cerveau ne se construit que s'il le désire et comme il l'entend. Pour s'auto-épanouir, il faut vouloir apprendre à apprendre davantage. Chacun, dès sa naissance, est devant une échelle à laquelle il doit grimper pour assurer son développement : certains en franchissent tous les barreaux ; mais d'autres ignorent jusqu'à l'existence de cette échelle. Ayez confiance dans vos propres capacités, découvrez-les pour mieux les connai"tre et les exploiter.
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1• VOTRE MOTIVATION
Commencez par recenser sur un papier vos désirs profonds, puis ensuite notez les voies que vous souhaitez suivre pour les réaliser. Fixez des objectifs clairs, réalisables, ponctués d'échéances précises ; déterminez les moyens concrets que vous allez mettre en œuvre. Gardez constamment cet écrit sous les yeux et considérez-le comme un contrat avec vous-même, ainsi vous ne pourrez plus y échapper et mettrez tout en œuvre pour aboutir. Cette conduite active débouche alors sur des réalisations positives. A chaque succès cette attitude se renforce, un plaisir en découle, l'ennui n'existe plus, l'enthousiasme apparaît. Afin de renforcer votre intérêt pratiquez bien chaque jour la représentation mentale (voir chapitre 32). Ces quelques instants quotidiens de réflexion sont les meilleures motivations pour vous mettre au travail. Ainsi se crée, se renforce une manière de penser, une structure* mentale positive qui de-
vient alors un véritable besoin. Vous cherchez constamment à le satisfaire, à réduire l'écart entre la réalité et ce besoin : grâce à cette énergie mentale vous progressez.
4
.AUTRES MOTIVATIONS L'auto-épanouissement n'est pas la seule stimulation possible pour mener et réussir ses études. Il y en a d'autres, parfois moins riches, mais qui ont le mérite d'exister.
Motivations internes Posséder un ou plusieurs diplômes permet de se valoriser, de faire reconnaître officiellement par la société ses qualités, son rang intellectuel. Il s'agit dans ce cas de satisfaire un besoin d' estime, de considération.
7
COMMENT APPRENDRE Pour quelques-uns, briller pendant les études autorise des pulsions d' agressivité. Devoirs, examens, deviennent des compétitions, des défis. Leur but : rivaliser, se placer en leader. Nous ne sommes pas loin non plus de la notion de jeu et de gain pour le plaisir de gagner. Chacun pourrait utiliser cette motivation pour les disciplines qui lui paraissent les plus difficiles. D'autres encore, et peut-être les mêmes, obéissent, consciemment ou inconsciemment, à des conduites de séduction, des conduites sexuelles ; briller intellectuellement pour plaire, attirer un partenaire, n'est pas rare. Certains enfin poursuivent leurs études pour des motivations affectives, souvent sans le savoir. Soit ils s'identifient à des modèles, soit ils ne veulent pas déplaire à leurs parents, leurs professeurs, etc. afin de conserver leur affection. Inconsciemment existe en eux une peur du déséquilibre affectif. Ces situations idylliques restent toujours fragiles, leur rupture entraîne aussi celle des études. L'entourage doit s'intéresser à l'élève ou à l'étudiant mais mieux vaut éviter que cela devienne une pression morale.
tonomie. Ce genre de motivation fondée sur la contrainte possède des vertus bénéfiques pour les esprits faibles, en friché. Il est bon cependant de l'associer rapidement à une prise de conscience de l'intérêt des études afin de ne pas échouer dans l'enseignement supérieur. Autres motivations externes, celles qui conduisent l'élève à poursuivre coftte que coftte des études pour lesquelles il est indifférent ou qu'il déteste. Ces motivations sont fréquentes, par exemple: • Etudier une discipline obligatoire pour passer un examen. • Obtenir un diplôme pour entreprendre autre chose ou tout simplement pour sortir honorablement, au plus tôt, de l'école. • Poursuivre des études pour dépasser la condition de ses parents, ou parce que c'est la seule manière d'obtenir un emploi, de ne pas gâcher sa vie. Ce type de contrainte s'apparente à une nécessité impérieuse. Il s'agit en fait plus d'un pari sur l'avenir ou d'un investissement que d'un libre choix du présent; il faut sortir au plus vite d'une situation donnée pour se diriger vers un futur meilleur.
Motivations par contraintes externes
Ce désir de faire quelque chose, sans savoir quoi précisément au départ, plutôt que de s'arrêter en chemin, est à l'origine d'un grand nombre de réussites individuelles. C'est à travers l'action que se révéleront les potentialités. Le temps* et la volonté* deviennent dans ces situations les alliés les plus précieux.
Ce type de motivation existe encore dans les études secondaires. Surveiller, récompenser, et sanctionner par des notes permet de créer des conduites imposées, des actes répétés, un conditionnement. Habitudes et motivations se confondent alors. La peur guide l'action. Nous sommes loin de l'auto-épanouissement et d'une formation à l'au-
8
1• VOTRE MOTIVATION • Les motivations secondaires ne sont pas négligeables. Elles peuvent donner une signification provisoire ou définitive aux études. Chacun peut y trouver la ou les justifications à ses efforts. Elles évitent surtout la principale cause d'échec dans l'apprentissage : l'absence de désir, l'absence de motivation. En fait plus le niveau d'intérêt est élevé plus le succès est probable. • Rien ne remplace le moteur de toute réussite : la soif d'auto-épanouis-
sement. Les examens ne sont plus une fin en soi mais l'occasion de se réaliser. Apprendre devient source de plaisir. Cette motivation demeure stable puisqu'elle vise le long terme. Profonde, elle s'appuie sur l'intérêt individuel. Totale, elle mobilise l'être tout entier. Noble et supérieure, elle se fonde sur la conscience en découverte d'elle-même, sur un cerveau en autoformation. Fondée sur la connaissance, elle ~n est aussi la source.
N'OUBLIEZ PAS •Chacun est seul pour réussir sa vie, il est utopique de compter sur les autres à long terme. Plus tôt vous en aure:::: conscience, plus votre niveau d'intérêt pour vous-même sera élevé : plus vite vous progresserez.
9
Chapitre 2
EN BREF ... L'homme, grâce à son cerveau supérieur, peut échapper à ses conditionnements et progresser vers la connaissance.
1 • LE CERVEAU PRIMITIF Il transmet à la conscience les informations provenant des sens, de la réalité et les déforme en fonction des instincts ou du vécu. Il motive ou démotive l'individu pour retrouver le plaisir ou éviter le déplaisir. En fait, il reproduit toujours les mêmes schémas de fonctionnement. Tous nos comportements et tous nos raisonnements dépendent au départ de ce cerveau primitif.
2. LE CORTEX OU CERVEAU SUPÉRIEUR Celui-ci corrige les excès du cerveau primitif. Il permet de contrôler dans l'apprentissage certaines de nos émotions par la raison. Il essaie de percevoir au mieux le monde et de communiquer avec lui. Sa force par rapport au cerveau primitif est sa possibilité d'ouverture. Il peut donc, par des échanges constants, acquérir de nouveaux processus de fonctionnement, les mettre en pratique et de ce fait les mémoriser : il se perfectionne lui-même.
2• COMMENT FONCTIONNE NOTRE CERVEAU URS CO
10
s
Les neurones permettent, grâce à leurs interconnexions, de traiter les données. Lorsque l'information suit plusieurs fois un même trajet, une structure apparaît, un apprentissage se réalise. C'est un phénomène cumulatif, exponentiel : plus l'homme apprend, plus il a envie d'apprendre, plus il en a les moyens, plus il apprend vite.
E
D
Le cerveau est divisé en deux hémisphères aux rôles complémentaires dans l'apprentissage. • L'hémisphère gauche se caractérise par ses capacités d'analyse, de logique et sa prédominance pour le langage. Il permet la mémorisation grâce au sens auditif. • L'hémisphère droit favorise la compréhension globale, l'intuition, le domaine visuel. La mémorisation s'effectue grâce à la vue. Chacun doit utiliser et développer les capacités de ses deux hémisphères.
Pourquoi, lorsque nous projetons à des enfants, parmi des diapositives, une photo de cochons bleus, affirment-ils, tous, ensuite, avoir bien vu des cochons roses ? Impossible de s'intéresser à l'apprentissage sans connaître le fonctionnement du cerveau. En l'observant nous découvrons à la fois un partenaire et un adversaire. Tentons de le connaître pour mieux le contrôler, pour mieux l'utiliser. Découvrons cet outil fabuleux, capable de se penser lui-même, de se détruire ou de se développer jusqu'à des limites insoupçonnées. Trois cerveaux sont apparus succes-
sivement au cours de l'évolution de l'espèce humaine ; les deux premiers que nous possédons toujours - constituent notre cerveau primitif, le troisième porte le nom de cerveau supérieur ou cortex. Nous examinerons donc brièvement le fonctionnement de notre cerveau à travers les quatre sous-systèmes suivants : •Le cerveau primitif (cerveau reptilien (A)+ système limbique (B)). •Le cortex ou cerveau supérieur (C). • Les neurones et leurs connexions. • Les deux hémisphères : cerveau gauche (D) et cerveau droit (E).
11
COMMENT APPRENDRE E
0
B
A
1. PRIMITIF
LE CERVEAU
Lorsque nous croyons reconnaître quelqu'un de loin, nous pouvons être trompés par certaines informations : la taille, la carrure ... Une allure générale peut nous rappeler une personne, sans que cela corresponde à la réalité. En effet une partie de notre cerveau primitif, appelée système limbique, interroge en permanence notre mémoire et compare le contenu de celle-ci avec les informations reçues par nos sens. Un ou plusieurs détails suffisent à nous orienter vers des schémas de fonctionnement, des structures* précédemment tracées. Ce cerveau primitif, celui de l'émotion, croit reconnaître une situation. Il fonctionne sans approfondir, afin de nous avertir au plus vite pour que nous réagissions rapidement. Les structures que nous avons déjà en tête (produites par des expériences favorables ou défavorables), orientent nos perceptions : nos souvenirs personnels déforment souvent la réalité. Ainsi toutes les informations que nous recevons peuvent être source d'erreurs. En fait le système limbique sélectionne l'information afin de protéger l'intégrité de notre organisme physique, mais
aussi psychique, en particulier pour éviter tout déséquilibre. C'est pourquoi il rejette l'inconnu, les idées nouvelles, les éléments étrangers. Il n'accepte pas non plus de reconnaître nos faiblesses, ni celles de nos proches ; il s'oppose aussi aux expériences déplaisantes, même pcr sitives (s'éloigner momentanément des siens par exemple). Ce système limbique bloque tout changement, les structures mentales restent les mêmes, à l'encontre parfois de notre intérêt véritable. En fait, la tâche essentielle du système limbique est de reproduire constamment les expériences favorables, sous forme de séquences comportementales. Plus la mémoire est imprégnée, de manière innée ou par apprentissage, plus la réponse conditionnée l'emporte alors sur la réponse raisonnée. Notre cerveau primitif peut cependant innover lorsque, à la suite d'une action, le résultat obtenu ne correspond pas au résultat espéré, lorsqu'il y a du déplaisir, car dans ce cas, la structure n'est plus favorable à notre organisme ; alors le programme initial peut, à la longue, être supprimé et remplacé par un autre plus adapté qui restera en mémoire. L'attention et la motivation sont mobilisées lorsque l'information perçue évoque du plaisir ou du déplaisir. Si l'impression est neutre rien ne se passe. Cette mobilisation s'effectue dès l'entrée de l'information dans
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2• COMMENT FONCTIONNE NOTRE CERVEAU notre cerveau, au niveau du cerveau reptilien (A), plus précisément dans la formation réticulée. Ces comportements standards, ces préjugés, s'ils ont parfois leur raison d'être, sont cependant généralement très limités et insuffisants. Notre cerveau supérieur, le cortex (C), doit en permanence se mobiliser et lutter, pour échapper à ces structures répétitives, pour mieux adapter la réponse comportementale à chaque situation, pour s'approprier de nouveaux schémas et des informations différentes, de sorte que nous puissions nous perfectionner par de nouveaux apprentissages.
2.
LE CORTEX OU CERVEAU SUPÉRIEUR
Aussi bien par son volume que par sa fonction, c'est le sous-système le plus important. Notre cortex doit résoudre les problèmes les plus complexes posés à la fois par la nature et par les hommes, mais surtout il peut agir sur sa propre évolution. Intéressons-nous à ce dernier point : l'auto-apprentissage, l'auto-évolution. Pour cela mentionnons brièvement les relations qu 'implique la pensée.
forme d'abstractions ou de symboles, c'est-à-dire de mots (si l'on me parle de démocratie, des mots me viendront à l'esprit qui préciseront cette notion). Notre cortex est capable à partir d'une information, d'un seul indice*, d'un seul signal, de reconstituer des impressions (images, discours, sensations tactiles, gestuelles, etc.). Des reproductions mentales, des structures entières apparaissent, qui représentent la réalité. Cependant cette représentation ne correspond pas exactement à la réalité. L'impression que j'ai en tête du tableau de la Joconde est différente du véritable tableau. De même mon discours sur la démocratie n'est pas la démocratie, mais seulement l'idée que j'ai de la démocratie. Nos représentations de la réalité sont toujours celles du moment, influencées autant par notre état affectif que par 1' état des sciences ou de la société à un stade donné (pour nous, le soleil ne tourne plus autour de la terre). Notre cortex se doit donc d'être vigilant. Il lui faut remettre en question ce qu'il perçoit, ce qu'il tient pour acquis. Ainsi faut-il, comme Copernic ou Einstein par exemple, s'ouvrir humblement à la réalité, s'interroger sans cesse, interroger le monde, échanger avec lui, rompre parfois nos structures mentales existantes.
Se représenter le monde Communiquer
Pour comprendre le monde, notre cortex analyse, compare les éléments, réalise des synthèses. Cette représentation du monde s'effectue sous forme d'évocations mentales (lorsque je pense au feu, je peux faire réapparaître dans mon esprit une image, mais parfois aussi évoquer une brulure). Cette représentation peut avoir lieu aussi sous
Le fonctionnement de notre cerveau supérieur repose sur la communication. Le cortex reçoit l'information par l'intermédiaire des sens et du cerveau primitif ; il la traduit, puis l'utilise en émettant à son tour, par le cotps ou par le langage, d'autres informations. Communiquer consiste essentiellement, pour
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COMMENT APPRENDRE notre cerveau supérieur, à agir et réagir face à toutes sortes de problèmes, simples ou complexes. Il doit faire preuve de stratégie, de programmation, de décision, que ce soit par logique ou par intuition. Il doit se projeter dans le futur, anticiper.
cerveau comme une empreinte ; elle réapparaît alors entièrement. C'est ainsi que les cochons bleus, perçus hâtivement, deviennent roses : l'image du ~t dispanu"t, au profit de celle du passé. Toute perception, si elle n'est pas approfondie, n'est reçue que comme une approximation, elle est ramenée à ce qui existe déjà en mémoire. Une attention particulière va affiner cette perception et apporter de nouvelles données, lesquelles seront aussitôt stockées dans la mémoire : la réalité devient alors plus riche tant pour le présent, que pour le futur, lorsqu'il s'agira de retrouver ces structures.
Notre cortex mesure l'écart entre ses prévisions et le résultat réel de son action ; ensuite en retour il corrige ses erreurs afin de s'adapter, de progresser. Il montre ainsi son aptitude à apprendre, à mémoriser ses perfectionnements, à évoluer.
3.LES NEURONES ET LEURS CONNEXIONS Un large pan des capacités de notre cerveau repose sur son aptitude à traiter l'information, la combiner, la comparer à d'autres données déjà enregistrées. Cette combinaison s'effectue au moyen d'un type particulier de cellules, les neurones.
Fonctionnement et rôle des neurones Examinons comment fonctionne notre cerveau lorsque nous voyons, par exemple, un animal. Comme toute perception, celle-ci est composée de milliers d'informations. Chacune de ces informations active un neurone précis, lequel est interconnecté avec d'autres neurones. L'image perçue excite ainsi un circuit déterminé, une structure complète. Généralement cette structure a déjà été sollicitée, elle existe dans le
Une autoformation accélérée Lors de l'apprentissage d'un geste ou d'une opération mentale, l'information suit un certain trajet à travers les connexions neuronales, chemin toujours identique. Ce trajet subit une empreinte, il se stabilise, se consolide. Apparaît alors ce que nous avons appelé une structure. Cette voie neuronale résulte la plupart du temps d'une pratique répétée (parfois aussi d'une très forte impression, en quelque sorte un orage cérébral). Les voies de communication à l'échelle d'un pays ou à l'échelle mondiale reflètent le développement des structures du cerveau, du réseau neuronal. Celles qui sont le plus empruntées se renforcent, se modernisent, de ce fait elles attirent plus encore de véhicules ; à l'opposé celles qui restent peu fréquentées ne sont plus entretenues, elles deviennent inadaptées, elles sont peu à peu désertées et abandonnées.
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2• COMMENT FONCTIONNE NOTRE CERVEAU
La répétition, la consolidation, l' apprentissage, évitent la dissipation d'une structure neuronale. Par contre, si certaines structures ne sont pas ou ne sont plus empruntées, elles s'effacent définitivement. En l'absence de sollicitation, le potentiel de chacun s'évapore. Le cerveau se construit par l'usage. Il fonctionne selon un programme génétique inné, mais à condition qu'il soit sollicité. Nous nous comportons comme si nous dessinions et agencions nousmêmes, progressivement, autour d'un schéma de base, nos réseaux neuronaux. Au départ, plus les sollicitations sont nombreuses, plus le programme initial peut se dérouler rapidement, d'ou l'importaI).ce des premiers apprentissages, en particulier celui du langage. A un certain stade, ensuite, le cerveau devient suffisamment compétent pour améliorer, enrichir certaines parties de ce programme, et donc se perfectionner lui-même ; ainsi le cerveau parvient à s 'autodévelopper. D'autres connexions, d'autres structures apparaissent au fur et à mesure des informations reçues. Les données récentes viennent enrichir les anciennes, des combinaisons se forment. Celles-ci
aboutissent à une demande d'informations nouvelles, lesquelles révèlent à leur tour d'autres structures ... L'apprentissage au sens large est enclenché. Notre cerveau, grâce au nombre phénoménal de ses neurones, réagit ainsi : plus il prend l'information et apprend, plus il sait prendre et apprendre, plus il veut prendre et apprendre, plus il se développe. Le phénomène est cumulatif, exponentiel (il faut de moins en moins de temps pour apprendre à nouveau). De par sa construction, le cerveau supérieur, lorsqu'il a été stimulé au départ, lorsqu'il a pris conscience de ses possibilités, tend à connaître de plus en plus. Il tend vers la connaissance.
4.
LES DEUX HÉMISPHÈRES
Outre la division précédente entre cerveau primitif et cerveau supérieur, nous pouvons évoquer une autre distinction utile pour l'apprentissage, celle
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COMMENT APPRENDRE entre l'hémisphère droit et l'hémisphère gauche. De nombreuses recherches montrent la spécificité de chacun de ces hémisphères. Tous les chercheurs ne sont pas d'accord pour conclure que nous avons une prédominance de l'un sur l'autre. En revanche, tous affirment les rôles importants de chaque hémisphère dans la compréhension et dans la mémorisation. Pour faciliter l'apprentissage il est utile de connaître ces rôles.
le territoire des mathématiques, de l'abstraction. • Le langage est une autre prédominance de l'hémisphère gauche. Il s 'épanouit dans ce qui est oral, verbal. • Le temps enfin est une composante importante pour l'hémisphère gauche. Pour lui l'action demande toujours des délais de réflexion, et l'entraînement nécessite la durée. Grâce à cet hémisphère gauche chacun comprend plus facilement et mémorise davantage les explications lorsqu'elles sont données oralement. Tout commence par une écoute attentive. L'ancrage, puis le rappel des informations ont lieu en évoquant mentalement la voix de celui qui les a prononcées.
L'hémisphère gauche • Les capacités d'analyse sont plus importantes dans cet hémisphère. Celui-ci examine les informations une par une pour les comprendre. Le travail s'effectue pas à pas, par séquences successives, ordonnées dans le temps. • La logique l'emporte, accompagnée de chiffres et de calculs. C'est
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2• COMMENT FONCTIONNE NOTRE CERVEAU L'hémisphère droit
Test : suïet visuel, sujet auditif ?
• La compréhension globale se réalise dans cet hémisphère. Les informations sont intégrées dans un ensemble, les parties dans un tout. Cet hémisphère privilégie les relations, les associations, les analogies, le traitement imagé, les structures, les concepts.
Malgré les remarques précédentes, vous aimeriez savoir si l'un de vos hémisphères est prédominant ? À titre de divertissement, essayez le test suivant : •1er temps Faites-vous lire, et répétez vousmême à haute voix, une liste de vingt noms d'objets ; écrivez ensuite ceûx dont vous vous souvenez.
• Intuition, imagination, émotionnel prédominent : c'est le cerveau .des artistes.
• 2e temps Faites-vous présenter vingt autres noms d'objets écrits lisiblement sur une feuille. Donnez-vous le même temps que lors de la première phase, pour les mémoriser par votre vision uniquement. Écrivez ceux que vous retrouvez ainsi. Comparez vos deux listes avec les noms originaux. Vous saurez, par ce test, quel hémisphère prédomine : premier cas, cerveau gauche auditif ; deuxième cas, cerveau droit visuel. Recommencez éventuellement le test avec d'autres noms en cas d'incertitude, ou pour confirmer votre découverte.
• La pensée s'intériorise au lieu de s'exprimer oralement. Le rappel des noms d'objets et de personnes est parfois difficile. L'hémisphère droit concerne en fait le domaine visuel, celui des images, de l'espace, des formes, du concret. • Le cerveau droit ne s'accorde pas bien avec la logique et ce qui est auditif. Il travaille rapidement et doit souvent être tempéré par la réflexion.
Grâce à cet hémisphère droit chacun peut, pour mémoriser plus facilement, utiliser au maximum couleurs, images, dessins, cartes, diagrammes, tableaux, schémas ; bien observer ce qu'ils ont sous les yeux ; utiliser aussi des métaphores : par exemple comparer le réseau nerveux à un réseau électrique. Pour ancrer et restituer les informations, il faut évoquer dans sa tête ces images, revoir toujours mentalement ce qui a été écrit au tableau, sur les feuilles, dans un livre. Quand cela s'y prête revivre par des images, les scènes réelles, en s'identifiant aux personnages.
En conclusion Nos deux hémisphères ont des fonctions différentes, mais ils travaillent en même temps, en parallèle : pendant que l'un analyse, l'autre synthétise. A eux deux ils s'entraident pour reconstituer le monde. Nous devons bien sûr connaître et utiliser au mieux nos capacités dominantes, par exemple dans le choix d'un métier. Mais nous ne devons pas négliger nos autres facultés, notre hémisphère le plus discret. Au contraire nous devons les épanouir davantage ; ainsi nous pourrons découvrir et exploiter, en nous, de nouvelles ressources, en particulier pour l'apprentissage.
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OMMENT APPRENDRE Notre cerveau forme un tout, cette présentation en plusieurs éléments n'est qu'une approche pour mieux en comprendre le fonctionnement. Chaque activité mentale mobilise l'ensemble du cerveau, en particulier la mémoire dont la localisation exacte est encore ignorée.
sur le cerveau primitif, la raison sur l'émotion. Il s'agit bien de contrôle et non d'effacement. Il serait en effet vain et néfaste de nier nos émotions et nos instincts. Il faut simplement prendre conscience de certaines situations, dans lesquelles les états affectifs ne doivent plus avoir de place prépondérante, puis agir pour corriger ou utiliser l'action du cerveau primitif sur le cerveau supérieur.
Remarque: Nous avons insisté sur le contrôle que doit exercer le cortex
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2• COMMENT FONCTIONNE NOTRE CERVEAU N'OUBLIEZ PAS • Chacun doit savoir qu'il peut échapper en partie au déterminisme naturel des gènes. ainsi qu'au déterminisme social. Chaque étudiant doit d'abord en prendre conscience pour m·oir confiance en lui-même ; savoir que le cerveau supérieur peut, grâce à ses facultés d'ouverture, de communication et de réflexion. décourrir constamment de nourelles strucwres. les mémoriser et ain i se pe1fectio111ze1: évoluer par lui-même, s' autopeifectionne1: • Le cortex autorise w1 progrès permane/lf, une complexification. une amnce de/' homme vers la connaissance.
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Chapitre 3
COMMENT REVELER. L'INTELLIGENCE /
/
EN BREF ... Connaître son intelligence c'est savoir comment elle procède pour résoudre un problème nouveau.
1 • UNE RÉSOLUTION INTELLIGENTE IMPLIQUE LES QUALITÉS SUIVANTES • Garder en tête le but à atteindre et, en fonction des données présentes, trouver les meilleurs moyens pour y accéder. • Utiliser au mieux ces moyens en mettant en œuvre ses facultés d'analyse et de synthèse. • Présenter et faire admettre sa réponse.
2. QU'ELLE SOIT INNÉE OU... AÇQUISE, L'INTELLIGENCE SE REVELE Pour ce~a il faut accepter de franchir quatre étapes successives : 1. Vouloir connaître : avoir un esprit ouvert. 2. Vouloir régulièrement se perfectionner en se confrontant à des problèmes nouveaux : provoquer des sauts qualitatifs dans sa pensée. 3. Vouloir renforcer ces nouvelles qualités, les mémoriser : se structurer. 4. Vouloir s'exprimer pour les utiliser.
3• COMMENT RÉVÉLER L'INTELLIGENCE Pour profiter de l'intelligence il faut la faire apparaître, la révéler. En aucun cas elle n'est disponible instantanément. Demandons-nous alors simplement comment mettre au jour les richesses différentes que nous possédons tous, comment révéler les facettes de chaque intelligence ? Commençons par la définir. En pratique, l'intelligence se vérifie dans la manière dont nous agissons pour arriver rapidement à une solution face à un problème complexe.
1.
LES FACULTÉS PROPRES À L'INTELLIGENCE
Nous découvrons les facultés de l'intelligence à travers les trois phases successives de la résolution d'un problème.
Trouver les informations utiles à la résolution C'est la phase la plus importante, qui conditionne les deux autres étapes. Il faut d'abord anticiper, penser au but que nous poursuivons: que doit-on résoudre? Comparer constamment à ce but les informations récoltées, en déterminer la pertinence pour mieux en ajuster larecherche. Trouver les informations suppose, soit un savoir (informations que l'on possède grâce à sa mémoire), soit des portes d'accès aux connaissances (informations extérieures); dans ce dernier cas intervient en particulier l' observation. Plus les informations sont nombreuses et pertinentes, plus il existe de possibilités de résolution des problèmes.
Traiter ces informations A ce stade sont déterminantes les capacités d'analyse et de synthèse, parfois même l'utilisation de détours, de ruses, de voies indirectes pour arriver à la solution. Nous sommes dans le domaine propre au cerveau supérieur. Ces facultés se révèlent souvent par l'expérience et l'apprentissage.
Présenter une réponse Il s'agit de s'exprimer, que ce soit à l'écrit, à l'oral ou par gestes, pour faire connaître ou appliquer sa solution. Il est même souvent nécessaire de convaincre les autres pour la leur imposer. L'intelligence est multiple. Cette somme de facultés se réduit difficilement à un chiffre donné par un test, et cela d'autant moins qu'une mesure ne représente qu'un état à un moment donné. Le vécu révèle en effet des qualités insoupçonnées, l'intelligence découvre alors sa diversité, elle évolue avec le temps.
2.COMMENT RÉVÉLER L'INTELLIGENCE Révéler l'intelligence consiste à faire · en sorte de devenir de plus en plus efficace dans l'action, à résoudre plus facilement des problèmes nouveaux et variés. Quatre stades fondamentaux sont à franchir.
Ouvrir son esprit en permanence pour rechercher l'information Cet esprit de curiosité, cet intérêt intellectuel pour les autres et pour le monde doit être votre attitude de départ.
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COMMENT APPRENDRE Cela suppose d'abord de votre part une motivation*. Non seulement vous êtes réceptif à ce qui est dit, à ce qui est fait ou à ce qui se passe, mais de plus, vous recherchez activement l'information, en particulier par la lecture : vous développez votre culture. Votre intelligence se révèle ainsi en s'appuyant sur celle des autres. Vous refusez de vous figer dans votre conditionnement actuel, vous luttez contre le barrage du cerveau primitif*. Vous voulez progresser, connaitre. C'est ainsi que vous découvrez les qualités propres de votre intelligence ; les connaissant, vous pourrez mieux les utiliser.
en œuvre vos qualités d'anticipation, de raisonnement, d'imagination, de ruse au sens large. Elle vous permet de révéler des facettes de vous-même que vous ignoriez jusque-là. La pensée doit s'emparer régulièrement de données de plus en plus complexes et apprendre ainsi de nouvelles procédures de traitement. A chaque fois des associations, des connections neuronales, des structures* différentes de fonctionnement se révèlent. Le cortex, alors, franchit un palier dans son savoirfaire, mais surtout dans son savoir-apprendre: il effectue un saut. Chaque saut constitue une étape supplémentaire dans le développement de l'intelligence.
Prov~uer des sauts qualitatifs dans sa pensée
Stabiliser, conserver ces nouveaux états : structurer
Il s'agit de confronter votre intelligence à des problèmes nouveaux, chaque fois plus difficiles : l'école, les études, les examens de niveau de plus en plus élevé. Mais la vie aussi, dans sa diversité, peut vous apporter mille occasions de mettre
La structure mentale une fois acquise, il s'agit de l'intégrer aux précédentes et de la conserver. Interviennent alors la pratique répétée, l' apprentissage par entraînement, par imitation,
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3• COMMENT RÉVÉLER LINTELLIGENCE 1
par essais et erreurs, par expérience*, par mémorisation*. Le temps et la durée sont des facteurs déterminants dans la stabilisation des structures. Cette étape ingrate est indispensable pour conserver les progrès révélés de l'intelligence.
L'école et les études vous forment en général à l'écrit et à l'oral ; cherchez alors à l'extérieur d'autres types d'expression afin de trouver ce qui vous convient le mieux. • Dans un deuxième temps saisissez, provoquez même, toutes les occasions pour expérimenter et perfectionner ces langages.
S'exprimer Il s'agit de ne pas rester dans sa tour d'ivoire intellectuelle. En communiquant, vous partagez votre savoir mais aussi vous le renforcez par les compléments, corrections cm confirmations que vous y apportez : la mémoire enregistre cette expérience affective nouvelle; pour elle c'est un apprentissage supplémentaire, le meilleur. Tous les types d'expression sont possibles : écrite, orale, manuelle, gestuelle (l'acteur), vocale (le chanteur), etc. • Dans un premier temps, il faut
Votre expression conduit au dialogue, à l'échange et pour finir à l'ouverture sur le monde, seuil d'une nouvelle étape dans la révélation de votre intelligence. Vous vous rendez compte alors que votre cerveau apprend et travaille de mieux en mieux, de plus en plus vite. Son évolution se calque sur le monde qui l'entoure ; l'un et l'autre mutuellement progressent de manière exponentielle vers la connaissance.
acquérir les langages appropriés.
N'OUBLIEZ PAS • L'intelligence n'est pas une donnée figée : chacun de nous possède des outils pour/' afji'iter. et/' usage est le meilleur d'entre eux.
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Chapitre 4
[7 L'OUVERTURE ~\~ D'ESPRIT EN BREF ... Progresser permet de se libérer des contraintes de notre état de naissance ; pour y parvenir il faut savoir quitter ses anciennes structures, petit à petit ou par rupture brutale.
1. L'OUVERTURE À SOI : VOULOIR APPRENDRE À APPRENDRE Vous êtes vous-même l'outil principal de votre formation. Plus vous apprenez, plus vous savez apprendre seul, et cet effet va en s, amplifiant. Le plus difficile est de commencer, de se motiver, de comprendre que c, est pour soi que l'on apprend véritablement, pour son propre intérêt. 'OUVERTURE AUX AUTRES C, est au travers des contradictions et confrontations que s, enrichit la personnalité. Pour cela, confiance en soi, réceptivité et volonté de communiquer sont indispensables. 3. L'OUVERTURE AU MONDE : L'OBSERVATION Pour connaître il faut dans un premier temps observer objectivement, puis analyser ensuite ce que vous découvrez. 4. L'OUVERTURE AFFECTIVE : L'EXPÉRIENCE Tout apprentissage nécessite d'expérimenter par soi-même, de s'impliquer de manière à laisser des traces dans sa mémoire affective.
4• L'OUVERTURE D'ESPRIT Nous savons comment notre cerveau primitif* filtre toute information nouvelle pour maintenir une certaine cohérence dans nos structures mentales. Sont ainsi conservés des modèles de comportement si possible simples et peu nombreux, déjà souvent utilisés ; ils constituent en fait notre personnalité. Ce conservatisme biologique pose un problème: celui de l'évolution individuelle. Comment poursuivre nos apprentissages ? Comment rompre nos habitudes pour nous ouvrir au monde et progresser ? Ce qui est nouveau, étranger est a priori suspect pour le cerveau primitif. Qui veut progresser, apprendre, doit vaincre en priorité le refus de ce dernier. C'est alors au cerveau supérieur* d'intervenir pour dominer cet automatisme. Deux conditions sont indispensables pour y parvenir : prendre conscience de la nécessité d'une telle ouverture, rompre progressivement ou brusquement avec ses anciennes structures. Rupture et ouverture vont de pair, car elles s'entraînent mutuellement. Examinons quatre situations d'ouverture, quatre voies pour progresser, pour rompre avec ses anciennes structures.
1.
Très vite vous vous rendrez compte que plus vous apprenez par vous-même, plus vous savez apprendre, plus cela devient facile et rapide, ce phénomène va en s'accélérant. Plus la mémoire possède d'informations, plus elle peut en intégrer, en accrochant les nouvelles connaissances au savoir antérieur. Chacun peut le vérifier dans le domaine auquel il s'intéresse. Par exemple un passionné de football n'aura aucun mal à retenir, pour un grand nombre d'équipes, et sur plusieurs années, le nom des joueurs et leurs performances. De même, plus on lit, plus la lecture est facile et passionnante. Plus on prend la parole, plus il est aisé de parler. Plus on s'ouvre à l'observation, moins il y a de barrage. Plus dense est le réseau neuronal dans un domaine, mieux il traite l'information: il devient plus efficace.
2.
L'OUVERTURE AUX AUTRES
Comme la cellule dans l'organisme coopère avec les autres cellules, l'homme dans la société échange avec les autres hommes. L'enfant se forme à travers la communication avec ses parents, ses maîtres, ou ses camarades. Son évolution est fonction de ce qu'il reçoit, mais aussi de ce qu'il donne aux autres. Sa personnalité se forge, s'enrichit à travers confrontations et contradictions avec les tiers, les étrangers. Considérez que tout échange avec les autres est un transfert d'expériences et de savoirs entre eux et vous. Vous ver-
L'OUVERTURE ÀSOI
Voulez-vous progresser, mieux comprendre, mieux apprendre ? Prenez alors simplement conscience que vous êtes votre outil principal de formation. Vous êtes alors déjà en train d'apprendre à apprendre.
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COMMENT APPRENDRE orientant les informations nouvelles vers celles qu'il connaît déjà ou tout simplement en les refusant. Pour connaître véritablement, et non pas reconnaître, il faut, après avoir pris conscience de l'action de ce cerveau primitif, en réduire les déformations à l'aide de la raison. Il s'agit de créer un état de réceptivité maximum, d'hyperéveil. L'attente de l'information doit s'effectuer sans blocage, sans idée préconçue, sans fausse imagination, sans volonté de la classer immédiatement dans une catégorie, de la juger.
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• 1er temps Placez entre parenthèses toutes vos réactions affectives. Sachez vous oublier; mettez-vous à la place de ce qui est en face de vous pour mieux l' appréhender, mieux le comprendre. Essayez d'éveiller tous vos sens pour saisir les informations dans leur multiplicité et leur richesse.
rez plus loin, en particulier sur les épaules de vos prédécesseurs, qu'ils s'appellent Platon, Pascal, Voltaire, Einstein, ou qu'il soit votre professeur. De même le dialogue avec les proches, avec un bon partenaire de travail par exemple, permet de faire apparaître de nouvelles structures de pensée, de les compléter, de les affiner. Deux qualités sont essentielles pour satisfaire votre désir d'ouverture aux autres et votre volonté de communiquer : la confiance* en soi (le courage) pour pouvoir saisir toutes les occasions d'échange avec autrui, ainsi que la réceptivité pour pouvoir capter la nouveauté et un maximum d'informations sans les déformer.
• 2e temps Analysez les nouvelles données. Votre cortex* doit saisir les différentes logiques existantes ; gardez la vôtre, mais tenez compte aussi de celle qui est en face ; ayez une logique multivalente*. Cette façon d'observer, de percevoir le monde, ce type d'ouverture intellectuelle exigent au début un effort. Mais très vite la pratique répétée crée une habitude de pensée enrichissante ; plus on perçoit toutes les facettes d'une information, plus le cerveau peut effectuer des rapprochements avec d'autres données. Plus le cortex réalise des traitements, plus il se développe. Ainsi l'observation, génératrice d 'informations, devient-elle pour le cerveau source de son savoir, mais aussi source de son expansion.
3 .AUL'OUVERTURE MONDE Cette réceptivité n'est pas une qualité naturelle. Notre cerveau primitif, nous l'avons vu, nous en empêche, il nous joue même de mauvais tours en
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4• L0UVERTURE DESPRIT 1
1
êtres avec échecs et succès, plaisirs et déplaisirs, et non pas des mots et des classifications théoriques, ou une simulation dépourvue d'éléments affectifs. Cela se vérifie autant dans les disciplines littéraires que dans les disciplines scientifiques.
4 AFFECTIVE: .L'OUVERTURE L'EXPÉRIENCE Après avoir observé, il s'agit ensuite d'expérimenter. Dans l'apprentissage, ces deux démarches, fondamentalement différentes, sont complémentaires. Autant vous devez être neutre dans l'observation, autant vous devez au contraire vous impliquer dans l 'expérimentation. Il vous faut cette fois prendre en charge l'information, pour l'intégrer et la restituer. Ainsi vous vous mobiliserez totalement lors de la rédaction d'une dissertation, ou lors d'un entraînement en maths, ou tout simplement lorsque vous discuterez avec un camarade : vous vous impliquerez. Ce passage par vous-même laisse des traces : la mémoire se souvient du geste, de la phrase prononcée, de l 'erreur, de l'échec ou de la réussite. Votre cerveau primitif ne manque pas d 'enregistrer toute cette charge affective, il garde dans sa mémoire ces moments de plaisir ou de déplaisir pour reproduire les premiers et éviter les seconds. Une seule expérience suffisamment forte au niveau émotif suffit à faire émerger une structure mentale durable : ainsi se révèlent, s'apprennent l'amour ou la brûlure. De l'action naît la pensée, laquelle retourne ensuite à l'action. Tout apprentissage réel implique ce passage par l'action. Le jeune enfant, pour se faire comprendre, utilise le langage et l'enrichit spontanément. De même le bon apprentissage d'une langue étrangère exige une pratique, une action réelle sur l'environnement : une expérience sur les choses et les
Ce sont les expérimentations, les vérifications, les manipulations, les exercices d'applications, les pratiques plus ou moins répétées qui permettent l'assimilation, qui constituent l'apprentissage en profondeur des règles, lois et théories. Cette appropriation provient de votre vécu, de ce que vous éprouvez lors des questionnements, des hésitations, des essais et des erreurs, du dialogue : de l'existence affective. Lors d'une expérience personnelle, le cerveau primitif* sait que vous êtes réellement concerné, il lève ainsi tous
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COMMENT APPRENDRE les rappelle au cortex. Vos expériences antérieures interviennent dans vos actes ou dans vos raisonnements chaque fois qu'un indice* permet d'effectuer le rapprochement. Une fois encore, comme dans tout apprentissage, plus l' expérience se reproduit, plus les structures s'enrichissent, s'affinent et se renforcent, et plus on devient compétent et efficace. Cela jusqu'à ce qu'il soit nécessaire de passer à un stade supérieur par une nouvelle ouverture.
les barrages, votre attention se mobilise automatiquement. Les structures neuronales se mettent en place plus rapidement, plus facilement, pour résoudre le problème auquel vous êtes vous-même confronté : votre cortex fonctionne dans ce cas avec toutes ses possibilités. Si l'expérience se renouvelle de manière plus ou moins identique, le cerveau primitif, grâce à cette charge affective enregistrée précédemment, la reconnaît ; il réactive ses structures et
N' OUBLIEZ PAS • Toute ouvertltre réslllte d' llne démarche rolontwùte. Pour progresser. vous dere: accepter de rompre arec \'OS habitudes et lutter contre les te11da11ces de votre cerreau primitif à reprodllire u11iqlleme11t ce qll' il co1111aît. • C'est dans Lm second temps seuleme11t qll· interriendra rotre cerreau primitif polir e11registrer ces expériences 11ollrelles ; compte: alors sur \'Otre mémoire affectire pour les retenil:
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Chapitre 5
LE RÔLE DES PARENTS EN BREF ... Favoriser l'auto-épanouissement, tel est l'objectif de toute éducation. Il s'agit pour l'adolescent d'atteindre une autonomie physique, matérielle et intellectuelle.
1 . ATTITUDE DES PARENTS ET STABILITÉ AFFECTIVE • Créer une stabilité affective chez le lycéen ou l'étudiant est une nécessité ; l'attention et l'harmonie familiales y contribuent. • De même, l'écoute et la disponibilité d'esprit procurent un soutien moral. • L'équilibre émotif doit être recherché en évitant, non pas les chocs émotifs, mais la répétition de ces chocs ; il ne s'agit pas d'accabler l'élève de reproches mais plutôt de voir où se trouvent en lui les meilleurs atouts à développer. L'autorité doit alors aider à renforcer les structures mentales positives.
2. RÔLE DES PARENTS DANS L'OUVERTURE D'ESPRIT La véritable motivation est suscitée généralement par l'entourage de l'étudiant. C'est en montrant les profits escomptés, en favorisant l'optimisme, en encourageant les contacts avec d'autres milieux, que naît le désir de s'épanouir véritablement. Le rôle de l'imitation n'est pas non plus à négliger.
COMMENT APPRENDRE 3. PARENTS ET DÉVELOPPEMENT DE L'AUTONOMIE Prendre progressivement des responsabilités crée l'ouverture d'esprit et la confiance en soi nécessaires à l'autonomie.
Aider l'adolescent à trouver ses motivations profondes, à évoluer jusqu'à ce qu'il atteigne une autonomie physique, matérielle, psychique et intellectuelle : le faire parvenir à son auto-épan oui s s emen t, lui faire prendre conscience que son actkm, si modeste soit-elle, peut concourir à l'évolution du monde, tel est le rôle des parents, des enseignants, de l'éducation. Connaissant ces objectifs, il reste à mettre en œuvre une stratégie pour les atteindre et à choisir des moyens pour y parvenir. Tout auto-épanouissement suppose des conditions précises qui découlent du fonctionnement même du cerveau. Nous le savons, toute phase d'expansion s'appuie, d'une part sur une phase de stabilité, d'autre part sur la réception de données nouvelles.
disputes fréquentes, une séparation, voire un déménagement ou un changement de rythme de vie peuvent déséquilibrer l'individu et donc remettre en question l'apprentissage. Les conduites d'échec deviennent alors, inconsciemment, des appels au secours, des moyens d'attirer l'attention, d'indiquer que l'on existe aussi. Seul le regard des autres, des proches en particulier, renforce le sentiment d'identité. Tant que cette attention ne se manifeste pas, l'équilibre nécessaire à l'épanouissement n'existe pas. Conscience de soi, confiance en soi, volonté, intérêt, désir d'apprendre découlent d'une reconnaissance, d'une approbation, d'une disponibilité des parents, en particulier du père.
Un soutien moral Sachant qu'on lui prête attention, l'adolescent s'intéresse à son interlocuteur, et ne le rejette pas. Alors seulement des conseils peuvent être donné ; ils seront au moins examinés. S'ils sont eux-mêmes mis en application par ceux qui les formulent, ils ont des chances d'être suivis par effet d'imitation.
1.
ATTITUDE DES PARENTS ET STABILITÉ AFFECTIVE L'attention, la chaleur, l'harmonie, l'amour de l'entourage sont les premiers égards à accorder à celui qui apprend (se méfier aussi de l'excès inverse, qu'il n'y ait pas étouffemen !). Beaucoup d'échecs soudains ou passagers s'expliquent au départ par une absence ou une rupture de ce précaire équilibre affectif. Le cerveau fonctionne à partir de structures* stables. Des
Les deux parents renforceront ce soutien en adoptant la même attitude, en suggérant ensemble une même direction, en général celle de l'effort, afin de faire acquérir les bonnes habitudes de travail ; c'est là est une des clés de la réussite.
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5• LE RÔLE DES PARENTS
Transmettre la confiance en soi Ce ne sont pas les chocs émotifs qui sont à rejeter, mais leur répétition. Les parents ont raison de s'étonner par exemple de mauvais résultats et d'en demander l'explication. Il n'est pas question d'éviter les conflits : au contraire ils sont souvent l'occasion d'une prise de conscience et d'un redressement spectaculaire. Mais autant ils peuvent être bénéfiques lorsqu'ils sont exceptionnels, autant ils sont néfastes lorsqu'ils se répètent continuellement. Nous savons combien le cerveau promitif* aime reproduire ce qu'il connaît déjà, il fonctionne toujours sur des schémas préalablement tracés. Indiquer constamment à quelqu'un qu '«il est nul», c'est lui procurer cette structure, le persuader qu'il l'est véritablement. Le lycéen dans son fonctionnement mental reproduira alors ce schéma. Il est donc, dans tous les cas, inutile d'accabler quelqu'un en lui répétant sans cesse ses défauts, inutile aussi de manifester une agressivité ou une hostilité
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continues ; il ne sert à rien de remuer le passé : seul compte l'avenir fondé sur l'action présente. Il faut alors essayer dans un premier temps de retourner complètement la situation, reconstruire de nouvelles structures mentales positives. Il devient nécessaire de s'appuyer sur tous les aspects profitables existants : l'intérêt pour un domaine, les progrès réalisés, la volonté de réussir ... Souvent malheureusement, les résultats ne seront pas dans un premier temps à la hauteur des efforts, l'écart entre le niveau atteint et le niveau requis étant trop important. Dans le domaine scolaire, s 'offrent alors deux solutions : ou redoubler si l'espoir de retrouver un niveau satisfaisant est permis, ou envisager une réorientation vers des domaines plus adaptés. Il faut se méfier des désirs obstinés de poursuivre dans une autre voie que la sienne, même si socialement elle semble plus noble. Ne perdez pas de vue l'auto-épanouissement ; chacun de nous, de par l'agencement de ses gènes, de ses structures préexistantes, de ses diverses expériences (son passé) possède des facultés propres, et inversement
COMMENT APPRENDRE manque aussi de certaines compétences. Il faut connaître et savoir reconnaître où se trouvent nos meilleurs atouts. Ensuite, la confiance peut revenir, le défaitisme s'éloigner. La force de se battre naît de pensées positives, d'encouragements. Il faut avoir confiance dans l'avenir, traiter l'adolescent comme s'il allait réussir. Ne prêtez pas qu'aux riches; le lycéen, l'étudiant auront confiance si vous leur donnez confiance, si vous les rassurez raisonnablement.
Maitriser les émotions Que chacun veille à ne pas communiquer non plus ses dérèglements émotifs. Que l'angoisse des parents, ou de l'entourage en général, ne rejaillisse pas sur l'étudiant. Chassez par exemple l'obsession de l'examen, créez pendant cette période une atmosphère de détente pour éviter l'isolement dans le trac. Qu 'une faiblesse émotive ne se transmette pas non plus à travers une autorité mal placée, abusive. Essayez de ne pas figer celle-ci, de la rendre stimulante. Il s'agit de faire reconnaître la justesse de ses propos, de déclencher ainsi une prise de conscience et non pas de dramatiser inconsidérément en risquant de provoquer un blocage. L'autorité doit être manifestation du cortex*, calcul au service des objectifs recherchés et non pas action impulsive provoquée par le cerveau primitif. Elle sert de guide au renforcement des structures mentales de l'adolescent.
La discipline de travail, l'ordre dans les idées, les méthodes doivent s'affirmer grâce à la présence et la sécurité émotive des parents et des enseignants.
2.RÔLE DES PARENTS DANS L'OUVERTURE D'ESPRIT Susciter la motivation Il s'agit certainement de l'un des points les plus délicats, mais aussi l'un des plus importants de l'éducation. Chaque parent et chaque enseignant se posent cette question : pourquoi certains ont-ils envie d'apprendre, de se développer intellectuellement alors que d'autres ne ressentent pas ce besoin? Outre ce que nous avons déjà mentionné dans le premier chapitre, précisons que les réactions de l'élève dépendent souvent de la famille. C'est elle qui inculquera ou non le désir de réussir. C'est à l'entourage de montrer le plaisir et le profit escomptés. • Profit à court terme par les félicitations ou les encouragements reçus au vu des bonnes performances ; chaque lycéen ou étudiant, même sans le formuler, les espère et, nous venons de l'indiquer, en a besoin. • Profit à long terme en favorisant la connaissance de professions satisfaisantes quant à leur exercice, mais aussi quant aux contacts avec les autres ou aux gains procurés. ' Provoquer le désir, susciter l' optimisme, 1' ambition, peut entraîner le lycéen sur la voie de la réussite. Des familles qui ne sont pas rares, pèchent parfoi~ par excès de modestie ; elles ne doivent pas s'étonner alors de reproduire ce schéma chez leurs enfants. Ouvrir les yeux sur un autre avenir c'est favoriser les fréquentations, les re~ lations, l'expérience dans des domaines différents des siens : les activités so-
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5• LE RÔLE DES PARENTS ciales ou sportives, les voyages, les échanges permettent, au prix de certains sacrifices parfois, de créer ces contacts, de susciter l'intérêt pour d'autres mondes, d'autres milieux sociaux ou culturels, de faire prendre conscience de leur existence, de leur réalité possible. Il ne s'agit pas de rêver, comme devant la télévision, mais de côtoyer véritablement une réalité multiple, de commencer à la vivre sans complexe.
contact physique, donnent envie au départ de les parcourir puis d'acquérir l'habitude de les lire. Il en est de même du langage, de l'expression écrite ou orale. Ne pas adresser par exemple la parole à ses enfants pour leur demander de raconter, ne serait-ce que leur journée, c'est encourager leur mutisme en classe. Il ne faut pas bien sûr tomber dans l'excès inverse et transformer le salon familial en salle d'examen oral si l'on ne veut pas susciter de blocage. Là encore l'équilibre est la règle ; il s'agit d'éveiller la curiosité, l'intérêt pour certains sujets en discutant simplement d'un film, d'un article, d'un événement. Le comportement des parents et l'effet d'imitation concernent tous les domaines, spirituels, manuels, culturels, sportifs... ·
Compter sur l'imitation Le besoin de modèles chez l' adolescent est fondamental ; les comportements ne s'inventent pas, généralement ils se copient. Les parents sont les premiers imités ; la ressemblance intellectuelle existe autant que la ressemblance physique. La plupart des structures mentales proviennent, au départ, des parents (avant qu'elles ne soient parfois, si l'assimilation est mauvaise, brutalement rejetées). On ne peut pas demander, par exemple, à ses enfants d'aimer lire si on ne lit pas soi-même, si l'on passe 1000 heures par an (40 jours de 24 heures !) devant la télévision comme le font la moyenne des familles françaises. Seule la présence, la familiarité d'un livre, d'un journal, leur
3.
PARENTS ET DÉVELOPPEMENT DE L'AUTONOMIE Le deuxième volet de l'éducation après l'auto-épanouissement concerne l'autonomie ; les deux en fait ne font .
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COMMENT APPRENDRE qu'un : ils sont nécessairement liés. A la fin de ses études secondaires, le lycéen doit être capable de se guider seul ; il doit avoir acquis son autonomie, au moins du point de vue moral et intellectuel. Livré à lui-même au cours des études supérieures, il doit pouvoir se prendre en charge, discerner son intérêt à long terme ; certains échecs de bons élèves dans la poursuite de leurs études après le lycée, s'expliquent par ce manque de maturité face à la liberté dont ils bénéficient soudain. La prise en charge personnelle s' apprend par des responsabilités accordées, par des pratiques successives. Responsabilités dans des clubs ou au lycée comme délégué par exemple ; mais aussi en famille, en confiant à l' adolescent des tâches, un budget, en acceptant et en favorisant des séparations provisoires (week-ends, vacances, voyages), en évitant toute assistance excessive. Ainsi se forme la confiance en soi, se
multiplient les aptitudes à la communication, le sens de l'analyse d'une situation, l'apprentissage du choix, de l'action : l'autonomie. Veillez à éviter toute surprotection néfaste, tout étouffement. Favorisez au contraire le contact avec la vie active, les échanges, l'action sur l'environnement. L'entraînement à l'ouverture est une pratique de cette ouverture ; à un moment donné, il devient nécessaire de sortir de son milieu pour se développer véritablement, pour s'épanouir totalement. Une fois encore, l'équilibre doit être la règle; il n'est pas question, bien sûr, que l'activité scolaire souffre de cet apprentissage de l'action, au contraire elle doit en bénéficier; selon les individus il faudra stimuler l'une ou l'autre pour parvenir à l'harmonie entre elles.
N'OUBLIEZ PAS •Les meilleurs apprentissages s'effectuent dans /'harmonie : dans un équilibre physique et matériel (repas. sommeil. ambiance de travail. horaires réguliers .. .). mais aussi et surtout dans un équilibre affectif. De même. les valeurs de la famille et celles de/' école doivent-el/es poul'oir s'accorda • Encourager le goût de/' effort,/' attention. crée une force de caractère, suscite des habitudes de travail. Celles-ci sont déjà, en elles-mêmes, des motivations. Ces actes répétés. alliés à une solide culture générale. à un intérêt pour ce qui nous entoure, permettent à /'adolescent de trourer sa voie. des' adapter. de prendre sa place, de se préparer à agir sur le monde.
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Chapitre 6
,,VOTRE DEMARCHE POUR APPRENDRE EN BREF ... Savoir apprendre c'est savoir, à propos de nouvelles connaissances, bien franchir les étapes suivantes :
1 . PRÉPAREZ L'ENREGISTREMENT DE L'INFORMATION • Retrouvez votre motivation. • Prenez conscience de l'objectif à atteindre. • Prenez conscience aussi de votre stratégie en matière de transfert de connaissances : imiter mais aussi essayer par soi-même, seul. • Sachez observer. • Comprenez ce que vous désirez enregistrer.
2. MÉMORISEZ C'est la base de l'apprentissage. Différentes méthodes peuvent vous aider.
3. UTILISEZ VOS ACQUIS • Revivez la démarche avant de pratiquer.
COMMENT APPRENDRE • Utilisez-la de manière variée (exercices appliquant les automatismes, et exercices de réflexion pour adapter vos connaissances à des situations particulières). • Vérifiez votre apprentissage; afin d'en corriger les défauts éventuels, réactivez-le régulièrement.
discernez-en l'utilité, répondez à propos de chaque leçon nouvelle aux questions suivantes: pourquoi l'étudier, quels moyens antérieurs utiliser, quand l' appliquer, quels résultats en attendre ?
En simplifiant, apprendre consiste à acquérir un savoir-faire. Pour cela il faut franchir trois grandes étapes : préparer l'enregistrement de l'information, puis la mémoriser, enfin l'utiliser. Pour vous, apprendre consiste généralement à mémoriser ; en fait cette phase n'est qu'une partie d'un processus plus important, car ce qui la précède et ce qui la suit est tout aussi indispensable.
Prenez conscience de l'objectif à atteindre Contrairement à ce que pensent certains, l'objectif d'un apprentissage n'est pas d'obtenir une bonne réponse à un exercice, mais bien plus de comprendre et retrouver très rapidement les mécanismes qui mènent à cette réponse : connaître un processus, une manière d'opérer qui puisse ensuite s'appliquer à · toute une série de problèmes. Prenez bien conscience de cela, ne vous trompez pas.
1.
PRÉPAREZ L'ENREGISTREMENT DE L'INFORMATION Retrouvez votre motivation Votre apprentissage dépend, vous le savez, pour une grande part de votre motivation* initiale. En effet le cerveau primitif* intervient dans l'enregistrement; s'il n'y trouve pas intérêt ou plaisir, il risque d'effectuer un blocage, car cela est conforme à son fonctionnement ; par contre si ce barrage est levé, il va mobiliser toute votre attention et votre vigilance, pour recevoir et accepter l'information; vous ne risquez plus d'oublier. Vous devez savoir à quoi vous serviront ces nouvelles connaissances, pourquoi les apprendre, quel en est le but. Reliez ces connaissances aux précédentes (voir 3 chapitre 11), considérezles comme une brique dans un édifice,
Ainsi, lorsque vous apprenez à résoudre une question, n'essayez pas d'arriver au résultat le plus vite possible par tâtonnements ou sans comprendre la démarche ; au contraire analysez les étapes de votre travail, afin de suivre une progression vers la solution. Ne perdez pas la cible de vue : acquérir, intégrer des mécanismes et des opérations à mettre en jeu, afin d'être ensuite autonome et de savoir effectuer soi-même. Il faut bien vous mettre en tête au départ que vous devrez reproduire seul toute la démarche, et que pour cela vous ne possédez que vos propres
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6• VOTRE DÉMARCHE POUR APPRENDRE / . , c f l.,.E. .. P"\fTHOOE
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( VoU".5> AMU5€~A ... CHAQUE 1'1AT1tJ, \JOUô E._,Rt:GIS112EZ LA, U'5Te DE'!? U2AVAUX: œ LA JO(J(<..,f:E ...VOU5 SUIVEZ LA. e.i\tJ0€ R:>llR 'NE 1<1t'N OU01..1f'l2.. . PAS HAL, HMM? Ht-'lt-1? EU'-1 •.. MAM,81~
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de votre hémisphère droit, visuel, pour ce qui est écrit au tableau ou sur votre cahier : plans, mots-clés, schémas. Utilisez ces compétences en parallèle, privilégiez celles qui sont dominantes, sans négliger les autres. Servez-vous aussi du geste à travers l'écriture. Répétez mentalement ce que vous avez découvert, revivez-le pour le graver en mémoire*. En fait, cette phase d'observation, que l'on pourrait croire passive, mobilise tous vos sens. Soyez donc en pleine forme physique* pour garder votre attention* en éveil.
moyens. Cette anticipation, cette prise de conscience de l'écart entre la situation initiale, où tout est à apprendre, et la situation d'arrivée, où vous devrez savoir faire, crée en vous une tension, une certaine anxiété : une nouvelle motivation. Cette tension est nécessaire ; apprendre consiste à la réduire en s' approchant pour cela progressivement du but recherché.
Prenez conscience de votre stratégie dans le transfert des connaissances Deux types d'apprentissage sont possibles : soit profiter, quand on le peut, des progrès des autres par imitation, soit chercher par soi-même, en tâtonnant, par essais successifs, en corrigeant au fur et à mesure ses erreurs. Prenez conscience de ces deux stratégies et essayez de les combiner avec un maximum d'efficacité.
Comprenez ce que vous désirez enregistrer Observer le professeur n'est pas suffisant, il s'agit surtout de le c.omprendre: comprendre son langage (vocabulaire technique, signes, symboles) mais aussi la signification d'ensemble de la leçon. Pour cela effectuez toujours des relations avec vos apprentissages parallèles ou antérieurs. Si des éléments vous échappent, demandez immédiatement des compléments d'explication. N'oubliez pas que vous aurez à refaire par vous-même, seul, l'ensemble de la démarche. Une fois les informations comprises, vous les
Sachez observer L'observation, fondement de l 'imitation, s'appuie sur les sens. Les informations arrivent, sachez les capter. Faites intervenir les capacités de votre hémisphère* gauche pour les paroles prononcées, le langage ; et les facultés
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COMMENT APPRENDRE degré». Attention, méfiez-vous des confusions dans ces signaux de départ, qui entraînent fréquemment des erreurs*, des échecs dans l'apprentissage. Ce signal une fois reconnu, il s'agit d'évoquer immédiatement la procédure à suivre avant de l'appliquer. Cette évocation sera sommaire (souvent la meilleure évocation est visuelle : effectuer un schéma, un plan, etc.). Cela permet d'être cohérent, de ne pas attendre le milieu de la procédure pour se rendre compte que l'on fait fausse route: ainsi vous éviterez de perdre du temps.
mémoriserez pour les faire vôtres, et ensuite les restituer.
Remarque : Si la démarche est longue ou complexe, il faut alors la séparer en étapes successives, réalisables les unes après les autres. Lorsque la difficulté est trop grande, la meilleure méthode, pour ne pas se désespérer et abandonner l'apprentissage, est de décomposer la difficulté principale en une suite de difficultés accessibles.
Demandez-vous successivement : • Quel est le but de votre démarche? • Comment vous y prendre? quelle est la succession des opérations à mener? • Quels sont les conseils particuliers à suivre, entre autres pour gagner du temps, pour éviter des erreurs fréquentes? • Enfin, quel est le critère de réussite dans cet apprentissage ? (Par exemple, pensez à vérifier que les solutions trouvées conviennent).
2. MÉMORISEZ Ici se trouve le cœur de l'apprentissage. Différentes techniques peuvent être utilisées, elles sont regroupées dans une méthode complète de mémorisation au chapitre 11 : Comment mémoriser.
3. UTILISEZ VOS ACQUIS
Utilisez vos ac9uis de manière var1ee
Tout apprentissage nécessite une utilisation des acquisitions pour renforcer, par l'expérience, votre nouvelle structure* mentale. Avant de vous lancer dans l'action vous devez cependant vous demander comment vous allez procéder.
Revivez la démarche avant de pratiquer Votre démarche va se déclencher à la suite d'un signal*, c'est-à-dire généralement d'un mot-clé* ; sachez le reconnaître. Exemple, lorsqu' apparaît dans un exercice «résoudre une équation du second degré», le mot clé est «second
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Sauf de très rares exceptions, il n'y a pas d'apprentissage sans répétition ou usage (ne serait-elle qu'unique pour vérifier l'exactitude de la mise en mémoire). Le rôle de cette répétition, des essais et des erreurs, est de tracer la structure mentale, de confirmer, par plusieurs passages successifs, le chemin neuronal*. La performance s'améliore progressivement lorsqu'on repasse sur les bonnes empreintes. Ce renforcement s'effectue par la résolution de plusieurs exercices sur un même type de problèmes ou encore par de nombreuses relectures pour mémoriser une leçon.
6• VOTRE DÉMARCHE POUR APPRENDRE même catégorie (pour cet exemple : conduire n'importe où un véhicule).
Il s'agit bien d'un même type de problème. Il ne s'agit pas de recommencer exactement le même exercice mais de reprendre la démarche à suivre, pour une même catégorie. Le chemin neuronal tracé est celui de la démarche. Le cerveau garde une souplesse de fonctionnement, une très grande adaptabilité. Le bon apprentissage permet d'être opérationnel, efficace, quelles que soient les variations d'un même type de situations. Exemple : Apprendre à conduire ne consiste pas à pouvoir atteindre tel point précis de la ville, ni de savoir suivre automatiquement tel itinéraire ; mais, bien au contraire, il s'agit de pouvoir se déplacer en toutes circonstances, changer de véhicule, de chemin, s 'adapter aux divers flux de circulation ... Des mécanismes fondamentaux sont indispensables, qui deviennent des automatismes, des réflexes : démarrer, freiner ... ; ils sont acquis par répétition, par mémorisation. D'autres mécanismes sont laissés à l'appréciation du conducteur, de son cortex*: quand doubler, où stationner, etc. Ces mécanismes-réflexes, pris en charge par la mémoire, et ces mécanismes rationnels se complètent. Associés, ils permettent de faire face à toutes les situations, à tous les problèmes d'une
--Le but véritable d'un apprentissage est d'acquérir et de mémoriser des automatismes à reproduire tels quels dans les situations simples, mais aussi de développer les facultés de réflexion et d'adaptation de ces automatismes, dans des cas plus complexes. Votre critère de réussite est votre capacité d'adaptation à l'intérieur de la catégorie de problèmes concernés.
Vérifiez L'évaluation de vos performances doit être systématique. Soyez certain de vos bases pour construire d'autres éléments. La confrontation avec la réalité, avec tous les cas de figure, vous permet de vous rendre compte de la solidité de votre nouveau savoir. Il faut être capable de dégager l'écart avec l'objectif fixé pour le réduire éventuellement. Il faut savoir porter sur soi-même un diagnostic et remédier aux défauts éventuels. Il s'agit de s'auto-évaluer, puis de s' auto-corriger, pour atteindre le but fixé.
N'OUBLIEZ PAS •La mémorisation est le cœur de tout apprentissage, mais elle n'en est qu'une partie. Ce qui compte véritablement, après avoir appris, c'est de pouvoir utiliser ce savoir nouveau dans des situations variées, c'est de pouvoir progresser avec ce nouvel outil. La pratique, par la réactivation de vos connaissances, vous permettra de les améliorer, de les affine1~ de les rendre plus efficaces : elle assurera votre progression.
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Chapitre 7 /
RESOUDRE ' UN 'PROBLEME HABITUEL ~
EN BREF ... Résoudre des problèmes de tous ordres, scientifiques, littéraires ou quotidiens devient simple si l'on sait suivre des étapes bien définies.
1 . SUIVEZ CONSTAMMENT CES CONSEILS La raison doit guider vos émotions. • Ayez confiance en vous. • Réfléchissez avant d'agir. • Le plus souvent, préférez la solution la plus simple. • Persévérez dans la recherche.
• • • • •
•
2. RECHERCHEZ L'INFORMATION Doutez systématiquement des informations reçues, méfiezvous en particulier des termes utilisés. Avant de répondre, lisez l'ensemble des questions pour trouver le sens général. Trouvez ensuite, une à une, les solutions à ces questions. Démarrez grâce aux indices fournis. Raisonnez en confrontant les données externes, d'une part, à vos informations en mémoire, et d'autre part, à votre processus de résolution. Utilisez éventuellement un schéma pour clarifier votre démarche. Débloquez d'abord les situations les plus simples.
7• RÉSOUDRE UN PROBLÈME HABITUEL 3. TRAITEZ L'INFORMATION Utilisez différents types de raisonnement (déductif, inductif, analogique), l'analyse, la synthèse ; maniez la logique multivalente.
4. EXERCEZ-VOUS Pour assimiler une démarche, répétez-la par de nombreux exercices.
Ces problèmes peuvent être de tous ordres, scientifiques ou littéraires, ils peuvent aussi, bien sûr, concerner la vie quotidienne. De manière générale, toute résolution passe par les deux étapes suivante : 1) la compréhension du problème et la recherche de l'information; 2) son traitement; en ayant en tête un certain nombre de remarques préalables.
Face à un problème donné, pour le comprendre et le résoudre, quatre types de réponses sont possibles ;
• Niveau 1 : la réponse instinctive ; par exemple, courir en cas de danger.
• Niveau 2 : la réponse apprise, conditionnée ; par exemple, effectuer un calcul arithmétique.
• Niveau 3 : la réponse logique, simple ; par exemple, résoudre un exercice analogue à un autre déjà réalisé.
• Niveau 4 : la réponse créatrice ;
1.
par exemple, résoudre un problème de type nouveau ou encore comprendre une notion ou une théorie que vous n'avez jamais rencontrées. Ces niveaux de compréhension ou de réponse varient donc essentiellement selon la force d'implantation de la structure* dans votre cerveau : depuis la structure présente dans vos gènes, acquise par des centaines de générations (niveau 1) jusqu'à la structure jamais apparue dans votre esprit (niveau 4). Le niveau 1 (réponse instinctive) a été examiné dans le chapitre 2 concernant le cerveau. Le niveau 2 relatif à l'apprentissage concerne le chapitre 6. Le niveau 4, résolution de nouveaux types de problèmes, est l'objet du chapitre 8. Dans ce chapitre, examinons uniquement la résolution de problèmes habituels (niveau 3).
CONSEILS GÉNÉRAUX POUR LA RÉSOLUTION DE PROBLÈMES SIMPLES Ayez confiance en vous Soyez convaincu de la possibilité pour vous d'arriver à la solution. Ne vous sous-estimez pas. Évitez simplement de franchir trop vite les paliers dans la progression des difficultés. Prenez garde d'entamer un processus d'échec. Vous savez que le cerveau primitif* renforce toute structure : l'échec entraîne l'échec, mais aussi le succès appelle le succès. Si vous n'arrivez pas à résoudre les problèmes actuels, recommencez des exercices plus simples,
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COMMENT APPRENDRE réalisables par vous : vous enclencherez ainsi la confiance.
Réfléchissez avant d'agir Sachez perdre un peu de temps au départ pour réfléchir, afin d'en gagner ensuite beaucoup dans l'action. Vous devez acquérir cette habitude de travail. Procédez systématiquement de cette manière.
Épargnez vos forces Évitez de dépenser toute votre énergie dans des démonstrations compliquées quand il existe des solutions simples. Si vous hésitez entre deux méthodes, choisissez toujours la plus facile, celle qui engage le moins de temps et d'énergie ou celle qui offre, dans la chaîne de raisonnements, le moins de risques.
Ne traitez qu'une question
à la fois
Ne vous dispersez pas non plus en voulant essayer de penser à tout, avancez systématiquement par petits pas,
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mais progressez. Attaquez-vous à une seule chose à la fois et terminez votre action.
Persévérez suffisamment N'abandonnez pas trop tôt. Revenez sur le problème en changeant d'angle, en vous posant d'autres questions. Exploitez autrement les données. Que votre cortex* stimule votre cerveau primitif, qu'il le domine, qu'il le force à se pencher sur la nouveauté, sur les difficultés. Ne vous laissez pas abuser par ce cerveau primitif qui vous indique fatigue et envie d'abandon. Dites-vous que tout se trouve, soit dans le texte (prenez soin de suivre l'information dans les documents, de lire ces derniers en entier recto-verso), soit dans votre mémoire (théorèmes, cours, etc.), soit dans les réponses déjà rédigées. Tous ces principes sont fondés sur la raison. N'oubliez pas, celle-ci doit, à chaque étape, à chaque instant, dominer vos émotions.
7• RÉSOUDRE UN PROBLÈME HABITUEL la plage», examinez bien tout ce que cela implique : 1) Il fait beau donc je vais à la plage. 2) Il ne fait pas beau mais rien ne m'interdit d'aller à la plage (ce n'est pas écrit dans le texte). 3) Je vais à la plage donc il fait beau ou il ne fait pas beau. 4) Je ne vais pas à la plage donc il ne fait pas beau (sinon j'irais à la plage, conformément au texte). Le terme important dans la proposition est alors, il n'induit qu'une implication (1) et sa réciproque (4). Gardez toujours un esprit ouvert, découvrez toute la richesse d'un texte. Méfiez-vous d'un détail, d'un mot, d'un signe, d'une fraction. Ce détail peut tout changer. Chaque terme a une signification précise ; exemple : le terme et ne signifie pas ou. Respectez exactement l'énoncé. Suivez de très près les documents: ayez l'esprit critique.
2L'INFORMATION .
RECHERCHE DE
La recherche de l'information doit s'effectuer méthodiquement. Ne comptez pas sur le hasard pour vous montrer ce qui est utilisable ou non. Avant d'examiner les étapes de cette méthode, arrêtons-nous sur deux conseils fondamentaux.
Doutez systématiquement des informations reçues • Cherchez sans idées préconçues N'acceptez rien comme évident: ni les données (découvrez éventuellement les pièges de langage, les sous-entendus), ni la démarche (il est peut-être nécessaire d'adapter celle apprise en cours). Ayez l'esprit neuf.
Doutez des informations fournies par votre cerveau primitif; s'il ne re-
Méfiez-vous du langage
jette pas toujours celles du texte, il a la fâcheuse tendance à les rapprocher de celles qu'il possède déjà. A la suite d'un indice, par exemple, il risque d'assimiler ce problème à un autre, traité précédemment en cours ; les deux peuvent se ressembler tout en étant très différents. Ne vous réjouissez pas d'un problème apparemment simple ; inversement ne vous découragez pas face à un exercice selon vous inabordable. Attaquezv ou s aux faits et raisonnez. Par exemple, si vous voyez une «valeur absolue» dans un problème, n'abandonnez pas la question systématiquement : lisez entièrement la phrase, vous aurez peut-être tout ce qu'il faut pour effectuer la résolution.
Le problème du langage est délicat. De nombreuses confusions et erreurs en découlent. •Normalement vous ne devez pas interpréter le texte. Les ambiguïtés proviennent généralement de vous parce que votre vocabulaire est trop limité ou votre lecture trop rapide ; situez davantage les termes dans le contexte, relisez éventuellement tout le paragraphe. Toute équivoque doit être levée immédiatement. • Cherchez des précisions supplémentaires dans le texte. Attachez-vous à la réalité des mots, uniquement à ce qui est écrit. Retrouvez-en la signification grâce à la syntaxe (mots, phrases qui entourent le terme litigieux), au style (ponctuation, tournures de phrases).
• Approfondissez l'information Exemple : Supposez la proposition suivante: «S'il fait beau, alors je vais à
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COMMENT APPRENDRE • Cherchez l'étymologie ; retrouvez la racine, les mots de la même famille. Reformulez la phrase en utilisant un synonyme. • Faites appel à votre mémoire, votre expérience. Où avez-vous déjà rencontré ce terme, dans quel exercice ? Quel était le contexte de cet exercice ? Que signifie précisément tel terme technique utilisé? Ayant en tête les deux conseils fondamentaux ci-dessus, vous pouvez aborder les différentes étapes présentées dans la recherche de l'information.
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schéma, un axe des temps, un tableau pour comprendre ce qui se passe et retrouver les différentes étapes du problème; cela permet d'éviter les fausses pistes, les opérations, calculs et pertes de temps inutiles. Sachez, là encore, perdre un peu de temps pour en gagner beaucoup. Complétez ces représentations au fur et à mesure par les données que vous découvrez.
22 . 2e LECTURE : RÉSOLVEZ LES QUESTIONS UNEÀUNE
1e LECTURE: CHERCHEZ LE SENS GÉNÉRAL Tout raisonnement commence par une recherche de l'information. Avant de vous attaquer au détail des éléments, examinez le problème dans son ensemble pour en dégager le sens. Quel est le fil conducteur, le but à atteindre ? Quel est véritablement le problème posé, dans quel contexte, quels sont les domaines concernés ? Pour cela, il faut, lorsque vous le pouvez, lire une première fois l'ensemble des questions. Par la suite, la relecture du texte complet sera dynamique, elle s'effectuera suivant des pistes de recherche ; votre mémoire sera déjà connectée sur la structure de résolution. Bien poser l'ensemble du problème permet de retrouver quel est le chemin à suivre pour le résoudre ; quels sont la stratégie, le plan de travail, les transformations successives nécessaires ? Retrouvez alors mentalement la partie de cours concernée par ce problème. Évoquez-la visuellement ou oralement. En cas de difficulté n'hésitez pas à concevoir rapidement au brouillon un
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Sachant maintenant quelle direction est imposée, vous pouvez prendre la route : relisez d'abord la première question, puis toutes les données la concernant, cela crayon en main, très attentivement, membre de phrase par membre de phrase. Cette relecture des données s 'effectue avec toujours en tête l'objectif à atteindre. Comparez ce but à l'information que vous possédez (renseignements du texte plus informations en mémoire). Mesurez l'écart entre ce but et les données de départ ; tentez de le réduire par différentes étapes de résolution (vous les avez en tête, revivez-les mentalement, souvenez-vous des gestes, des images, des phrases prononcées, etc.). Ne perdez jamais de vue la question précise posée. A question et contexte spécifiques, réponse spécifique. Sachez reprendre de temps en temps une vue d'ensemble, quittez les détails. Vérifiez systématiquement l'adéquation entre la question posée et la procédure suivie : ne partez pas sur de fausses pistes. Évitez une fois encore toute précipitation, méfiez-vous systématiquement de vos automatismes.
7• RÉSOUDRE UN PROBLÈME HABITUEL
23 •
D'une part, les données du texte et le processus de résolution choisi. D'autre part, entre ce processus et les informations complémentaires au texte, celles que vous avez en mémoire (lois, théorèmes, axiomes, etc.). Pour trouver une solution il est donc indispensable, outre une bonne lecture des données, de posséder en mémoire à la fois les processus et un certain nombre de règles, lois, théorèmes, qui complètent les données du texte.
AVANT D'EXPLOITER LES DONNÉES
•Notez progressivement les données selon les besoins, clairement, au brouillon, et cochez-les sur le texte. • Convertissez-les éventuellement en signes, symboles, équations, égalités ... • Regroupez entre elles ces équations, égalités, etc.
24 .
26.
DÉMARREZ AVEC LES INDICES
COMMENT TROUVER D'AUTRES DONNÉES?
Dans les lectures successives, pour dégager l'essentiel ou le détail, vous devez reconnaître en priorité les indices qui vous mettent sur la bonne piste. Ce sont des mots-clés, des chiffres-clés. Ce sont de véritables clés de contact qui déclenchent les structures mentales. Exemple : Dans un exercice, si un quadrilatère est un «parallélogramme», ce dernier terme est un indice, aussitôt il vous permet de vous souvenir de ses propriétés (ses diagonales se coupent en leur milieu). Dès la perception de ces indices la mémoire doit faire apparaître des éléments de procédure, de résolution. Ces indices ont l'avantage de pouvoir assurer le démarrage du problème. Vous devrez poursuivre ensuite la démarche à l'aide des autres données ; éventuellement vous devez modifier votre procédure si de nouvelles informations contredisent votre premier indice.
• Revenir de temps en temps en arrière, relire le texte en partie ou en entier, ne pas oublier les annexes. •Trouver éventuellement ce qui n'est pas dit mais sous-entendu ; pour cela se poser des questions, par exemple à partir des indices. • Utiliser les réponses aux questions précédentes du problème : se demander si l'on peut utiliser ce que l'on vient de résoudre, et comment ? • Les questions, leur progression, les titres, les sous-titres peuvent parfois aussi donner quelques indices supplémentaires. • Pensez à utiliser des données dont vous ne vous servez pas encore; songez aussi aux acquisitions récentes. • Dans l'incertitude, demandez-vous comment cela se passe dans la réalité et restez logique.
2s .COMMENT CONDUIRE SA PENSÉE?
21. COMMENT UTILISER LES DONNÉES ?
Résoudre un problème consiste à effectuer constamment des allers-retours entre:
• Après un temps de recherche, si vous ne trouvez pas, et si les questions sont indépendantes, laissez un
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COMMENT APPRENDRE
blanc et passez à une autre question. Résolvez toujours en premier ce que vous savez faire. Vous y gagnerez au niveau du moral, de l'énervement et des points. Vous aurez l'esprit plus dégagé lorsque vous reviendrez sur cette question. • En reprenant cette difficulté considérez que c'est un défi à surmonter. Mobilisez-vous complètement et pensez au plaisir que vous éprouverez à trouver. • Repérez à partir de quel point survient le blocage, à partir de quelle étape. Décomposez si possible cette difficulté en tranches, en éléments connus. • Recherchez d'autres informations dans le texte et dans votre mémoire. • Vérifiez la méthode employée. Les conditions sont-elles les mêmes que lorsque vous l'avez apprise? (visualisez les conditions précises où vous l'avez déjà utilisée). Comparez les données du texte et les connaissances que vous utilisez (lois, théorèmes, etc.). Arrêtezvous sur les ordres de grandeur, la logique, ou le détail des calculs. • Éventuellement changez de procédure, de méthode.
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Ce n'est qu'après ce travail de recherche de l'information que vous pouvez songer à la traiter véritablement pour résoudre votre problème.
3. TRAITEMENT DE L'INFORMATION Traiter l'information consiste à mettre de l'ordre dans les données. Vous choisirez alors un type de raisonnement adapté aux éléments en présence et au but recherché.
31.
LES TYPES DE RAISONNEMENT Pour trouver une solution, soyez logique, rationnel ; vous serez plus performant que par tâtonnement ou que par intuition. Utilisez autant la réflexion que votre démarche déjà apprise, ainsi vous ne serez pas surpris par les diffi-
7• RÉSOUDRE UN PROBLÈME HABITUEL cultés. Trois catégories de raisonnements peuvent vous être utiles.
démonstration, mais une découverte. Ce type de raisonnement s'utilise dans les sciences de l'observation: physique, chimie, sciences naturelles.
Le raisonnement déductif Il s'agit de partir d'un principe général pour en dégager des applications particulières. Le raisonnement déductif découle d'une suite de questions et de comparaisons. Exemple: M. C., homme, est-il mortel? L'information de notre mémoire nous indique que tous les hommes sont mortels. Nous en déduisons donc que M. C. est mortel. Principe général : tous les hommes sont mortels. Application particulière : M. C. est mortel. Du raisonnement, on déduit une autre information; ce n'est pas exactement une découverte, l'information était connue. C'est plutôt une démonstration. Dans un raisonnement déductif, on applique un phénomène général à un cas particulier. Le raisonnement déductif est couramment appliqué en mathématiques, dans les démonstrations.
Le raisonnement inductif Il consiste à tirer une conclusion générale de nombreux cas particuliers. Contrairement au raisonnement déductif on passe du particulier au général. Exemple : Par expérience nous constatons que M. D., M. E., M.F. ... sont à la fois hommes et mortels. Nous en induisons alors que tous ces hommes sont mortels. Le raisonnement inductif, à partir d'observations, de constatations invente des lois. Ces lois sont des hypothèses vérifiées ensuite ; elles doivent s 'appliquer à tous les phénomènes en question, se vérifier plus tard par déduction. Le raisonnement inductif n'est pas une
Le raisonnement analogique Il repose sur des similitudes existantes entre les choses ou les événements. Il s'agit d'effectuer des rapprochements dans des domaines variés grâce à des ressemblances, des caractéristiques communes. Exemple : Il est fréquent de comparer par analogie le cerveau à un ordinateur, ou le réseau sanguin à des voies de circulation. Ce genre de raisonnement s'appuie sur des structures mentales qui fonctionnent de manières identiques. Entre ces structures peuvent s'effectuer des rapprochements à la suite d'indices communs. L'analogie est un type de raisonnement qui facilite la compréhension : on explique l'abstrait par le concret. Ainsi le cerveau primitif accepte mieux l'information nouvelle lorsque celle-ci est liée à une autre déjà en mémoire. On utilise pour cela des images, des symboles, des métaphores. On peut construire des modèles, des graphiques en les rapprochant d'autres déjà existants. Dans la réalité, les raisonnements déductif, inductif et analogique forment une suite. L'analogie suggère une hypothèse, cette hypothèse par induction donne des lois, ces lois sont enfin vérifiées par déduction.
32. PENSER AVEC LOGIQUE Les trois démarches logiques précédentes consistent à comparer des informations données avec celles existant en
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COMMENT APPRENDRE mémoire. Dégager des ressemblances en est le but. Ces démarches s' appuient, semble-t-il, sur un fonctionnement neuronal de base qui est de rapprocher les informations et de les comparer. En fait ce fonctionnement s'effectue en deux temps.
veaux. Elle approfondit le niveau physique (par la transmission de ses gènes M. C. se perpétue physiquement dans le temps); elle situe même l'homme au plan spirituel (M. C., pour de nombreuses religions, est d'une certaine manière immortel).
Pour rapprocher les informations, il faut d'abord les décomposer en éléments simples, les analyser (les identifier, les sélectionner, les compléter); le travail de comparaison, de rapprochement ne s'effectue qu'ensuite dans la phase de synthèse, pour donner un sens nouveau à l'ensemble. En fait plus on s'habitue à effectuer des rapprochements entre éléments, entre classes, entre situations, plus il est facile de résoudre les problèmes, et plus l'intelligence se développe.
La logique multivalente combine toutes les données entre elles. Elle essaie d'éviter d'être réductrice comme la logique bivalente. Elle dépasse les contradictions apparentes. Sont associés, dans chaque catégorie ou dans chaque système, les rapports qui existent entre les uns et les autres. Le terme et prend la place du mot ou. Ainsi M. C. est-il mortel, et immortel.
4.
EXERCEZ-VOUS
3MULTIVALENTE 3 • LA LOGIQUE
Après avoir résolu un problème habituel, compris une démonstration, il f~ut assimiler cette démarche, continuer de la reproduire pour que cette structure mentale reste imprimée par des répétitions, par des exercices, des travaux pratiques, des expériences, des évocations orales (réexplications à soi-même ou à d'autres). Vous n'avez pas compris un problème? N'en soyez pas complexé : faitesvous le expliquer ou réexpliquer différemment. Peut-être s'agit-il cependant d'un développement ou d'un exercice beaucoup plus complexe (niveau 4), appliquez alors la stratégie indiquée dans le chapitre suivant.
Les démarches logiques précédentes sont fondées uniquement sur les ressemblances ou différences (et contradictions) entre éléments. Il s'agit là de logiques bivalentes. Une autre logique existe dont la base est la pluralité des situations possibles entre éléments : la logique multivalente. Cette dernière met en relation toutes les composantes d'un terme avec toutes celles d'un autre terme. Exemple : Lorsque la logique bivalente indique que M. C., homme, est mortel, elle se place à un niveau physique uniquement. La logique multivalente se situe au contraire à tous les ni-
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7• RÉSOUDRE UN PROBLÈME HABITUEL
N'OUBLIEZ PAS •Résoudre un problème habituel consiste à traiter/' information en associant celle qui \'ous est donnée à celle en mémoire. le plus difficile est de combiner les bons élémellts entre eux; pour cela prene::. soin de bien chercher toutes les donn~es qui rous sollt nécessaires. •lorsque le processus est complexe. abstrait ou rerbal. n'hésite::. pas à le transformer en images concrètes. rirantes; effectue::. un schéma au brouillon, pour le décomposer étape par étape. Dès que rous le poure::.. risualise::. 1·os informations ou rerire::. des situations les impliquant. • Habituez-\'ous à synthétiser les données. rous dél'eloppere::. ainsi rapidement vosfacultés intellectuel/es. • Utiliser la logique mu/tira/ente permet à 1·otre ce/l'eau de fonctionner à wz nil'eau supériew: lui donner cette habitude. c'est prolonger rotre réflexion et ainsi mus enrichir.
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Chapitre 8
LE SAUT INTELLECTUEL EN BREF ... Pour comprendre ou résoudre un nouveau type de problèmes, vous devez acquérir une nouvelle manière de penser. Pour cela rompez avec vos anciens schémas et ouvrez-vous à de nouvelles informations, aux éléments étrangers.
1 • CHANGEZ D'ÉTAT D'ESPRIT • Soyez optimiste. • Sortez de vos raisonnements traditionnels. Ne vous censurez pas, imaginez et essayez toutes les possibilités.
2. POSEZ LE PROBLÈME AUTREMENT • Présentez les questions différemment, réorganisez-les. • Ayez une vue globale; supposez le problème résolu avec toutes ses implications • Simplifiez les données, reposez l'ensemble des questions, la totalité du problème.
3. FAITES APPEL À UN ÉLÉMENT EXTÉRIEUR • Recherchez plus de documentation. • Demandez de l'aide à un professeur, à des camarades.
8• LE SAUT INTELLECTUEL 4. SORTEZ DU PROBLÈME • Changez de domaine, des analogies s'effectueront peut-être. • Relaxez-vous. Laissez passer une nuit ou deux, les éléments se décanteront.
5. L'ÉVIDENCE Après avoir découvert brusquement cette nouvelle manière de voir les choses, après avoir effectué un «saut intellectuel», renforcez et stabilisez cette structure par la pratique.
Il vous est arrivé plus ou moins régulièrement d'être confronté à une question complexe. Cela peut se présenter, soit lors d'une explication donnée en cours (en mathématiques, en philosophie, etc.), soit pour résoudre vousmême une partie d'un problème. Malgré vos efforts, vous ne comprenez toujours pas les développements du professeur ou bien vous n'arrivez pas à avancer dans l'exercice qui vous est soumis : les méthodes de réflexion habituelles ne donnent rien. En fait il s'agit pour vous de franchir une nouvelle étape, un nouveau palier : assimiler une procédure récente, une théorie jamais rencontrée, un autre savoir. Votre cerveau doit maintenant fonctionner avec des schémas différents, il doit faire apparaître une nouvelle structure*. Essayez de résoudre le problème ciaprès, et notez parallèlement sur une feuille la démarche que vous suivez, ainsi que toutes les remarques qui vous viennent à l'esprit. Ensuite confrontez votre attitude à la méthode de ce chapitre (à la fin de celui-ci se trouve la solution du test). Exemple : Reliez les neufs points de la figure ci-contre par quatre lignes
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droites uniquement, sans lever le crayon du papier X
X
X
X
X
X
X
X
X
Pour trouver la solution il vous faut rompre avec vos schémas habituels de pensée, effectuer un saut intellectuel. Une ouverture d'esprit est nécessaire, afin de découvrir en vous ou à l 'extérieur l'information manquante.
1.CHANGEZ D'ÉTAT D'ESPRIT Soyez optimiste Les périodes qui précèdent la compréhension sont souvent pénibles. Malheureusement, il ne peut pas en être autrement. Le cortex se forme en se confrontant à des difficultés, des expériences, des représentations successives du monde. Vous savez que le déplaisir actuel n'est que provisoire, le
COMMENT APPRENDRE plaisir de la compréhension, de la découverte, doit bientôt suivre. Votre première réaction de rejet n'est qu'épidermique. Ressaisissez-vous rapidement, ne vous abandonnez pas à votre cerveau primitif*, ne vous acceptez pas dans cet état négatif. Évitez, par exemple, de dire que vous êtes nul en mathématiques, vous ne devez pas mépriser votre esprit. Votre pensée devra être au contraire positive. Cette attitude stimulera toutes vos fonctions, elle entraînera motivation, attention, mémoire, réflexion (toute votre énergie mentale). Vous avez confiance en l'outil que vous apprenez à forger, votre cerveau supérieur. Comme chacun, vous pouvez comprendre et résoudre tout problème logique. Observez-vous en train de réfléchir, ouvrez-vous d'abord sur vous-même. C'est vous que vous désirez former. C'est vous qui êtes en question et non pas le problème. Vous avez tout ce qu'il faut pour le résoudre ; pourquoi n' effectuez-vous pas le saut ? Remettez-vous en cause.
Rompez avec vos anciennes structures mentales En fait, vous le saviez déjà, votre cerveau primitif continue de vous jouer des mauvais tours. Comme toujours, il vous oriente vers ce qu'il a en mémoire, vers les structures anciennes, c'est tellement plus simple! Vous pensiez vraiment réfléchir? Votre cortex ne reproduit pour le moment que ce qu'il connru"t, il fonctionne selon des automatismes, il tourne en rond. Prenez conscience de l'insuffisance de vos anciennes structures : oubliez-les, rompez avec elles. Vous avez raison de dire : «le problème est impossible à ré-
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soudre»; c'est en effet impossible avec vos méthodes traditionnelles. Ne persévérez pas dans cette voie. Ne vous accrochez pas à votre savoir actuel limité, à vos idées ponctuelles. Vous retombez toujours sur vos pas, sur les mêmes empreintes mentales, affectives : vous renforcez le cercle vicieux. Arrêtez tout et, avant de reprendre, reposez-vous un peu. Il vous faut maintenant construire du neuf. Vous vous placez dans de nouvelles dispositions mentales. Vous avez tiré un trait sur vos anciens schémas, vous êtes devenu étranger à vousmême. Vous êtes novice, mentalement et affectivement, votre cortex peut alors imaginer, bâtir avec le minimum d'influences parasites. Vous êtes seul, personne ne s'occupe de vous ; vous pouvez donc énoncer en toute tranquillité d'esprit les hypothèses qui vous passent par la tête. N'hésitez pas, ne vous censurez pas. Aucune idée n'est stupide; acceptez l'inattendu. Au lieu d'avoir un a priori et de bloquer les idées en cours, jetez-les sur le papier, vous les vérifierez ensuite. Vous devez
8•LE SAUT INTELLECTUEL imaginer quelque chose auquel vous refusez inconsciemment de penser. Jetezvous à l'eau. Prenez le risque, faites le saut. Ainsi l'enfant qui apprend à rouler en vélo ne se pose pas de question, il essaie. Au début, peut-être échoue-t-il, mais jamais il ne pense qu'il est impossible de tenir en équilibre. Il pratique sans a priori, et il réussit.
2.
POSEZ LE PROBLÈME AUTREMENT Il vous faut produire l'étincelle qui fera brusquement jaillir de votre esprit un nouveau schéma, par la liaison de circuits neuronaux* très proches. Ces circuits sont suffisamment denses pour qu'une seule idée déclenche une mise en résonance de l'ensemble, une réaction en chaîne. Toutes les connections s'établiront par une seule information. Vous découvrirez la situation sous un angle totalement différent. Pour entrer en possession de cette information, de cette idée, vous devez à travers les démarches suivantes, paradoxalement, à la fois rechercher et à la fois laisser venir ces données.
Réorganisez les questions Vous aviez commencé par décomposer le problème et analyser minutieusement les questions, essayé des réponses traditionnelles, sans résultat. Revoyez ces questions, ce sont elles, souvent, qui vous bloquent : vos solutions ne s'appliquent pas au problème actuel, celui-ci est différent de ce que vous connaissez. Revoyez le découpage de ces questions. Pourriez-vous les présenter autrement : les rapprocher, les éloigner, les
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regrouper différemment ? En les assemblant sous une autre forme, vous combinez ainsi d'une autre manière vos idées. Posez le problème sous un nouvel éclairage, pour mieux saisir tous les éléments.
Globalisez Passez maintenant à un autre niveau. Globalisez, glissez sur les détails. Ayez une vue d'ensemble de ce que vous cherchez. Prenez du recul, à quoi veuton aboutir? Quel est le sens général du problème? Imaginez le résultat, l'exercice résolu, les conséquences, la forme globale de la réponse. Pour fixer votre attention et susciter de nouvelles idées, visualisez* matériellement ou mentalement ces résultats globaux. Prononcez aussi à voix haute ou à voix basse ce que vous êtes en train de penser. A partir de cette forme générale, revenez vers le début ; redescendez successivement par paliers, par décomposition progressive vers le détail, vers votre point de départ.
Remettez tout en cause Aucune piste? Remettez tout en cause. Les questions ne sont pas celles que vous croyez lire, le problème n'est pas celui que vous pensez traiter. Changez tous les termes : utilisez votre vocabulaire, adoptez des synonymes, des mots concrets, reconstruisez les phrases, commencez-les, par exemple, par : «Comment faire pour». Démontez tout le problème et reconstruisez-le. Imaginez des questions plus larges, plus faciles. Réduisez ensuite vos possibilités jusqu'à la vraie question. Ainsi pour le test des neuf points, au début de ce chapitre, élargissez le problème en reformulant de la manière suivante : «Comment faire, par où passer, dans
COMMENT APPRENDRE tout l'espace de la feuille, pour relier les neuf points de la figure». Ne réduisez qu'ensuite «quatre lignes droites uniquement, sans lever le crayon». Procédez de la même manière en ce qui concerne les données. Imaginez-les plus souples, supprimez celles qui sont, soit secondaires, soit restrictives. Revenez ensuite progressivement au vrai problème.
3.
FAITES APPEL ÀUN ÉLÉMENT EXTÉRIEUR
Cherchez d'autres informations Enfin si rien ne s'est encore produit, sortez totalement de votre sphère, cherchez l'information à l'extérieur. Si vous le pouvez, utilisez toutes les possibilités qui peuvent se présenter pour compléter vos données initiales. Collectez une documentation plus claire, plus détaillée. Plus vos informations seront riches, plus les connections s'établiront, et plus le problème sera accessible.
Faites-vous aider Dans cette optique, demandez à quelqu'un de vous aider: sollicitez un camarade (personne étrangère à la question, qui aura l' œil neuf) ou un professeur (spécialiste compétent). Ils peuvent vous fournir des informations pertinentes pour résoudre votre problème ou, s'il s'agit de vous réexpliquer une démarche, ils pourront reprendre différemment les développements (deux explications successives identiques sont inutiles). Posez des questions sans les trier ; la manière dont vous les poserez permettra de mieux faire comprendre vos
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blocages. Plus vos questions seront spontanées, naïves même, plus vous serez proche du nœud de votre problème, et plus il sera facile pour votre interlocuteur de le saisir précisément, et de le dénouer. Tentez aussi vous-même d'expliquer à quelqu'un ce que vous comprenez, jusqu'à votre blocage; ceci peut vous en faire prendre conscience. Posez ensuite des questions, utilisez un schéma, un graphique. Créez en fait deux va-et-vient, l'un entre votre cerveau et les données, l'autre entre vous et le partenaire qui vous aide. N'hésitez pas à remettre en question, à critiquer ce qui vous est dit ; là encore celui qui est en face de vous verra votre point de blocage. Soyez toujours actif, prenez en charge ce que l'on vous explique.
4.SORTEZ DU PROBLÈME Changez de domaine Demandez-vous si vous ne pouvez pas comparer ce problème insoluble à un autre déjà résolu. N'y aurait-il pas une analogie avec une question identique, dans une situation ou un domaine différent? Situez votre problème dans d'autres ensembles plus vastes. Tracez un schéma pour comparer, construisez des métaphores. Utilisez éventuellement l'humour; forcez un peu les traits, les caractéristiques. L'outrance peut déclencher brusquement l'étincelle. N'hésitez pas à effectuer un détour, éloignez-vous apparemment du problème, passez à un autre domaine (gardez le premier en tête cependant). Des liens s'établiront peut-être, des analogies, qui permettront la résolution.
8• LE SAUT INTELLECTUEL N'y pensez plus
traite, les analyse, les combine, les intègre ou non ; les expériences, les préoccupations sont reprises en charge. Finalement, le terrain une fois préparé, une association peut jaillir brusquement et apparaître aussi bien le jour que la nuit. Vous serez doublement surpris, d'abord par ce phénomène, mais aussi et surtout par l'évidence de votre idée. Une maturation se sera produite ; le temps, comme souvent dans l'apprentissage, sera devenu votre allié.
Toujours aucune solution ? N'y pensez plus. Relaxez-vous. Écoutez de la musique. Laissez passer une, deux ou plusieurs nuits, mais revenez de temps en temps sur le problème. Il n'est pas rare que la solution arrive brusquement
~
IL, VA
r:>U VErq;LAS.
5.
L'ÉVIDENCE
Ce qui vous semblait compliqué devient soudain simple. Vous vous demandez maintenant pourquoi vous ne trouviez pas, tellement la solution vous semble évidente. Vous venez en fait de franchir un palier. Le terrain était prêt dans votre cerveau mais il manquait une petite connexion pour que la nouvelle structure soit parcourue d'un bout à l'autre. Une information, un catalyseur a provoqué la réaction en chaîne. Vous n'êtes plus sur la même longueur d'onde que précédemment, vous passez à un autre état intellectuel, comme la glace lorsqu'elle se transforme en eau. Le réseau de votre cerveau prend une autre dimension. La nouvelle efficacité de votre cortex, si l'émotion est suffisamment forte, peut rester acquise définitivement. Vous êtes capable de résoudre tous les types de problèmes semblables. Vous pouvez utiliser désormais un nouveau schéma de fonctionnement, même sans en avoir conscience. Il faut cependant par la pratique, par la répétition, par la résolution d'autres problèmes, l'affiner, le renforcer et le stabiliser.
sans que l'on s'y attende. Pendant les périodes de repos, particulièrement pendant le sommeil paradoxal*, le cortex fonctionne toujours; il remet en ordre les informations de la journée, il les
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COMMENT APPRENDRE
N'OUBLIEZ PAS •La création de nouvelles structures mentales. le saut intellectuel ne peui·ent s'effectuer qu'en rompant ai·ec ros anciens schémas de pensée. Il s'agit de i·ous ouvrir pour troui·er entre vous et le problème un élément étranger, une information précipitatrice d'une réaction neuronale en chame. Utilise: dans ros études mais aussi dans rotre vie quotidienne, cette démarche pour résoudre les questions difficiles.
Solution au problème des 9 points
2~4
3~1 Cette solution panu"t évidente si vous ne limitez pas, de vous-même, la question ou les données (rien ne vous obligeait à rester dans le carré).
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Chapitre 9
SAVOIR S'ENTRAINER A
EN BREF ... Ne redoutez pas les contrôles mais profitez-en pour évaluer et améliorer vos performances.
1 . POURQUOI VOUS ENTRAÎNER ? • Pour apprendre : cela vous oblige à réviser vos connaissances, mais aussi à connaître les procédures et les savoir-faire. • Pour vérifier votre apprentissage et, à travers vos résultats, vous améliorer. La note vous indique votre niveau. Dans tous les cas, elle doit vous stimuler. Oubliez les mauvaises performances, car elles ne sont que des étapes vers la réussite.
2. COMMENT VOUS ENTRAÎNER? A l'aide des devoirs donnés à faire chez soi ou en cours.
3. PROFITEZ AU MAXIMUM DES CORRECTIONS Ce sont les points forts du cours. Attachez-vous à la démarche et non au résultat. Demandez-vous où sont vos failles dans la procédure. Notez et classez soigneusement toutes les remarques formulées pour les utiliser à nouveau.
COMMENT APPRENDRE Apprendre, s'auto-perfectionner, tel est le but de l'entraînement. Comme en sport il s'agit de suivre un plan d'action, puis de dégager des leçons de son action.
tion, des répétitions. Toutes les disciplines se prêtent à un tel entraînement, y compris les disciplines d'oral, aux mécanismes spécifiques. Aucune matière ne doit être négligée. Ni celle dans laquelle on réussit brillamment (un manque de pratique diminue les performances), ni celle dans laquelle on s'estime très mauvais. N'ayez pas honte de scores déplorables ; exigez alors davantage de l'école, des enseignants. Ils sont à votre service et doivent vous faire progresser. Dites-vous que tout progrès est possible par une pratique réfléchie ; mais qu'inversement, aucune amélioration ne peut s'effectuer sans confrontation avec la réalité, c'est-à-dire avec les épreuves. Vous devez appliquer, expérimenter* pour être compétent dans une discipline.
1.
POURQUOI VOUS ENTRAINER ? S'entraîner est indispensable, d'abord pour apprendre, ensuite pour vérifier votre apprentissage.
11.
ENTRAÎNEZ-VOUS POUR APPRENDRE
Pour assimiler des données
1.
Les entraînements tels que les exercices, devoirs, contrôles en classe, obligent à réviser régulièrement les connaissances acquises, qu'elles soient récentes ou anciennes. Ces préparations sont des stimulants pour mémoriser* et réactiver cette mémorisation. Comme les rappels doivent être réguliers, découpez votre programme en tranches et prévoyez, dans votre plan de travail*, la révision* de ces parties tout au long de l'année. N'attendez pas passivement les devoirs, les épreuves ! Construisez, dès le début de l'année, votre propre plan d'entraînement. Vous risquez, sinon, d'être surpris par le manque de temps.
ENTRAÎNEZ-VOUS POUR VÉRIFIER ET AMÉLIORER
Pour vérifier votre apprentissage Un contrôle permet de se rendre compte de l'état de son savoir, du degré d'assimilation des connaissances, du niveau de performance atteint. Cette fonction n'est pas à négliger; les résultats sont indiqués parfois dans le livret scolaire destiné à l'examen, ainsi que dans les dossiers de candidature pour être admis dans certains établissements.
Pour assimiler des procédures
Pour vous améliorer
Se placer dans les conditions d 'examen permet d'apprendre aussi les procédures et le savoir-faire. Choisir un sujet, travailler sans aide extérieure, dans un temps limité, sans s'affoler, ne s'improvise pas: il faut une prépara-
Cependant la fonction principale, à long terme, d'une interrogation, n'est pas de sanctionner un état du savoir en le figeant, mais plutôt de dynamiser ce savoir, de l'améliorer. Ce contrôle est un outil pour votre auto-épanouisse-
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9• SAVOIR SENTRAÎNER 1
Face à toute expérience similaire, il se ferme pour vous éviter un nouvel électrochoc. Son rôle est bien de vous protéger contre toute atteinte physique ou psychique. Cet ange gardien vous décourage donc, vous dégoûte de la discipline en question, pour que vous n'ayez plus à vous y frotter, pour que vous ne ressentie~ plus ce type de désagrément. Malheureusement, en ce qui vous concerne, vous ne pouvez pas abandonner. Dans cette dernière hypothèse vous devez faire taire le cerveau primitif, l'émotion, et assurer la prise en charge de votre comportement par le cerveau supérieur, la raison. Vous avez conscience d'une faille dans vos aptitudes. Vous vous prenez en mains pour vous améliorer. Le contrôle, pour vous, devient stimulant et non décourageant, c'est un défi à surmonter. Vous vous donnez les moyens de modifier vos structures.Vous connaissez vos erreurs, vous savez comment les corriger et les éviter (voir
ment. Les résultats servent d 'indicateurs d'adaptation au but : clignotants d'alerte lorsque l'on s'en éloigne, ou feux verts lorsque l'on s'en approche. Il faut avant tout reconnaître, accepter ces signaux, ne pas les perturber en trichant avec eux, ne pas se voiler la face en cherchant de mauvaises excuses à ses défaillances. Pour s'améliorer il faut connaître systématiquement ses résultats, et mesurer l'écart qui existe par rapport aux buts à atteindre. Selon cet écart, vous réagissez différemment : • Si la performance est bonne votre cerveau primitif* ne manque pas de vous gratifier : le plaisir en découle. Cela vous encourage à reprendre, dans une expérience ultérieure, la même structure pour exprimer votre savoir ou pour résoudre une question. S'il s'agit bien du même type de problème vous avez confiance, et vous savez utiliser vos points forts. Vous renouvelez alors votre performance. • Si la performance est mauvaise, votre cerveau primitif en garde la trace.
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COMMENT APPRENDRE chapitre suivant). Vous et votre professeur débloquez la situation. Comme tout le monde, vous êtes tombé en apprenant à marcher, mais pourtant vous n'êtes jamais resté définitivement à terre. Un mauvais devoir ou une série de mauvaises notes doivent être pour vous un coup d'aiguillon, qui vous projette en avant. Ils ne deviennent jamais un but en soi, tout au plus des étapes vite oubliées, des paliers vers l'examen et surtout vers l' auto-épanouissement.
Les contrôles donnés en cours Ils sont généralement effectués dans les conditions de l'examen. En plus du temps limité, ils vous entraînent aux contraintes réelles que vous devrez alors supporter : l'exiguïté des tables, les bruits de la salle (chaises, règles qui tombent, sorties ... ), de l'extérieur (portes qui claquent, voitures ... ), la chaleur, le soleil ... Ainsi le jour de l'épreuve il n'y aura ni surprise, ni énervement.
Votre propre plan d'entrainement
2.
COMMENT VOUS ENTRAÎNER?
Les devoirs à effectuer chez soi Prévoyez pour eux un temps suffisant pour la recherche de la documentation et pour laisser mûrir vos idées. Décomposez les étapes sur votre plan de travail. Commencez par revoir le cours avant de vous lancer dans le devoir.
Vous complétez les préparations aux épreuves effectuées en cours par celles réalisées de votre côté. Seul ou avec un ou plusieurs camarades vous pouvez tester le niveau de votre savoir. Aidezvous d'annales corrigées, à condition de jouer véritablement le jeu, c'est-à-dire en ne regardant la correction qu'à la fin de l'exercice, sinon vous ne pourrez pas connaître vos erreurs et vos réactions pendant l'épreuve véritable. Pour construire votre plan d'entraînement, voir le chapitre 12 Savoirs' organiser.
9• SAVOIR S'ENTRAÎNER démarche suivie pendant le corrigé, bien plus qu'aux résultats bruts. Apprenez comment parvenir à une solution, et non pas quelle est la réponse. Examinez attentivement les changements d'étape, les passages-clés, pourquoi, comment, et où les effectuer. Interrogez-vous sur ce qui, dans votre raisonnement, vous a empêché de prendre la même voie. Essayez de lire à l'intérieur de vous-même, de déchiffrer vos structures mentales. Quel est le chemin suivi par votre pensée ? Décomposez-le pour en trouver les failles. Ce n'est qu'en connaissant vos défauts que vous pourrez vous corriger, reconstruire vos structures (voir le chapitre suivant). Demandez-vous toujours sur quels points précis vous devez agir pour améliorer vos résultats. Quelques jours après la correction, vérifiez que vous l'avez bien assimilée en refaisant, seul, tous les passages délicats. Ces corrigés et vos travaux personnels sont classés dans des chemises, par discipline, selon lordre du programme, ou par ordre chronologique. Chaque chemise commence par une ou plusieurs fiches de contrôle* récapitulant vos erreurs et leur correction.
3. AU MAXIMUM
PROFITEZ
DES CORRECTIONS Les moments de corrections d'entraînements ou de contrôles sont de loin les plus importants de l'année. Soyez impérativement attentif pendant ces instants. Seul en effet le professeur, à la fois spécialiste et regard étranger sur vos travaux, est capable de faire le point sur votre niveau, et surtout de déchiffrer vos structures mentales, avec leurs défauts éventuels. Considérez-le comme le conseiller technique de votre déve1oppemen t, comme une sorte de «consultant» qui vous permettra de réaliser vos buts. Prenez la correction sur des feuilles indépendantes. Qu'elle soit sans erreur, claire, très lisible : vous vous en resservirez. Indiquez, par des signes, les passages les plus importants. Comme toujours attachez-vous à la
N'OUBLIEZ PAS • Vous seul pou\'e: vous prendre l'éritahlement en charge et mettre en œuvre les moyens pour rnusfaire progresse1: Fotre cer\'eau est son propre outil de formation ; engage: -le résolument \'ers/' autoconstruction.
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Chapitre 10
PROS}RESSER GRACE AUX ERREURS EN BREF ... Vos erreurs font partie du processus normal d'apprentissage, elles doivent vous permettre de progresser.
1 . TYPES D'ERREURS • Réception du savoir : erreurs de transcription et de . compréhension. • Rappel du savoir : erreurs concernant la signification de la demande, ou celles relatives à la phase de remémorisation (cela en particulier à cause de la confusion procurée par un indice). • Raisonnement : soit les principes de départ sont faux, soit il n'existe pas de relation entre les éléments. • Créativité : difficulté à trouver des idées.
2. ÉLIMINEZ LES DÉFAUTS D'EXPRESSION DU SAVOIR • • • •
Le savoir-faire. La lisibilité. L'orthographe, le vocabulaire. L'étourderie.
10 • PROGRESSER GRÂCE AUX ERREURS 3. UTILISEZ DES FICHES DE CONTRÔLE POUR VOUS CORRIGER • Recensez vos erreurs sur des fiches (une par discipline). • Analysez-les en cherchant où sont vos failles; rapprochez les devoirs et les corrigés. • Pour vérifier si les erreurs existent encore, refaites d'autres exercices. • Relisez vos fiches de contrôle avant chaque épreuve.
Les erreurs proviennent de la procédure suivie, elles reflètent la structure* mentale de la personne qui les commet. Si le fonctionnement de ces structures n'est pas adapté à la réalité, les erreurs permettent d'en prendre conscience et donc de les modifier afin d'être plus efficace. Elles sont en ce sens positives. C'est un tort de se sentir coupable de
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les avoir commises, car elles font partie intégrante du progrès ; sans elles, en effet, les qualités intellectuelles ne peuvent s'épanouir. Devraient se culpabiliser plutôt ceux qui, par amour-propre mal placé, ne veulent pas les reconnaître, ou pire, ceux qui préfèrent rester sur place, plutôt que de risquer d'en commettre en avançant.
COMMENT APPRENDRE d'agir! Posez-vous des questions sur ce que l'on attend de vous (voir chapitre 23: Le vocabulaire, et chapitre 38: Conseils pour/' écrit et/' oral).
1.
IDENTIFIEZ ET CORRIGEZ VOS ERREURS
Erreurs dues à la mémoire
Les erreurs qui concernent le savoir portent essentiellement sur sa réception, son rappel et sa transmission.
11.DULA SAVOIR RÉCEPTION
Ce sont des informations oubliées, imprécises ou. fausses. La mémoire est un outil dont il faut savoir se servir. Le rappel des éléments est la phase la plus délicate (voir chapitre Il : Comment mémoriser; chapitre 39 : Comment trouver des idées).
Erreurs dues à l'indice de rappel
Erreurs de codage Ce sont les prises de notes défaillantes (confuses, incomplètes), les idées et mots-clés absents, mal interprétés, embrouillés. - Revoyez le chapitre 16 (Savoir prendre des notes), et prenez soin de relire vos notes le soir.
Erreurs de compréhension Elles peuvent être conscientes (on sait que l'on n'a pas compris). N'attendez pas que ce handicap s'amplifie ! Résolvez le problème rapidement (revoir chapitres 7 et 8). Certaines erreurs peuvent aussi être inconscientes (on croit avoir compris). Effectuez régulièrement des exercices et des devoirs pour vérifier votre savoir.
1.DULESAVOIR RAPPEL Erreurs concernant la demande L'objectif, l'énoncé, le sujet sont mal lus ou mal compris. Vous êtes horssujet, ou celui-ci n'est pas traité complètement. Certains mots-clés ont été mal saisis. Réfléchissez toujours avant
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Un mot ou un groupe de mots qui orientent sur une idée, une procédure, s'appelle un indice. Cet indice peut entraîner une réponse fausse parce que : • Cette réponse ressemble à la bonne réponse. Exemple : après un indice féminin, accorder l'adverbe tout, invariable comme les autres adverbes (sauf s'il se rapporte à un adjectif commençant par une consonne ou un h aspiré) ; il faut écrire «la maison tout entière», et non pas «la maison toute entière». • Cet indice ressemble à un autre. Exemple : certains confondent systématiquement commentez et analysez. Ces erreurs très fréquentes se maintiennent durablement en raison d'une confusion entre deux structures qui se ressemblent; le problème est de prendre au départ celle qui est bonne, et non pas celle qui présente une analogie avec la bonne et se trouve être fausse. Il convient dans ce cas de recommencer totalement l'apprentissage. Il faut savoir revenir en arrière avant de poursuivre. Pour cela vous devez : •Prendre conscience d'abord de l'origine précise de la confusion (il s' agit souvent d'une confusion de langage).
10 • PROGRESSER GRÂCE AUX ERREURS • Démonter les deux structures en question, placer sous vos yeux leurs représentations à l'aide d'exemples, mettre en évidence la confusion possible, visualiser puis relire à haute voix plusieurs fois. • Les reconstruire en refaisant des exercices ou des problèmes susceptibles d'entraîner cette confusion (procéder par ordre de difficulté croissante).
13 .
LES ERREURS DE RAISONNEMENT
14DE.CRÉATIVITÉ LE MANQUE Il est fréquent de manquer d'idées dans un devoir et de se répéter. Il peut s'agir, dès le départ, d'une lacune dans les informations ou, bien plus fréquemment, d'un problème de rappel (voir chapitre 8 : Le saut intellectuel ; 11 : Comment mémoriser ; 24 : Savoir s'informer; 39 : Comment trouver des idées ).
2.
DÉFAUTS DANS L'EXPRESSION DU SAVOIR
Les principes de départ sont faux Cela provient souvent d'erreurs de compréhension, concernant soit les connaissances elles-mêmes, soit le sujet. (Dans ces deux cas voir les conseils cidessus, en 11).
Défauts de savoir-faire La démarche, le savoir-faire sont mal assimilés, ou mal utilisés. Les étapes ne sont pas respectées (oublis, désordre) ou ne sont pas adaptées au problème posé (ce n'est pas la bonne stratégie) ou encore ne sont pas franchies complètement (on a été pris par le temps). Connaître la procédure n'est pas suffisant, il faut surtout la pratiquer. Approfondissez davantage l'apprentissage. Intéressez-vous plus à la démarche · qu'au résultat brut (arrêtez-vous davantage sur les points de blocage). Répétez suffisamment pour ancrer la structure. Donnez-vous le temps de la maturation (revoir chapitre 6 : Votre démarche pour apprendre, et chapitre 9 : Savoir s'entraîner).
Manque de relation entre les éléments du raisonnement • A cause d'une confusion entre les catégories, les classes. •A cause d'un rapprochement trop hâtif, par manque de réflexion. • A cause d'une subjectivité excessive (imagination, croyance affective, jugement sur des apparences, trop petit nombre d'expériences). Une fois encore, prenez le temps de réfléchir avant d'affirmer ou d'utiliser une idée. Doutez systématiquement. Se souvenir que ce qui est perçu ou nommé n'est qu'une apparence et ne recouvre pas toute la richesse de la réalité. Se méfier constamment de son cerveau primitif* (revoir chapitre 2 : Comment fonctionne notre cerveau ; chapitre 4 : L'ouverture d'esprit).
Problèmes de lisibilité Votre savoir est incompréhensible pour l'interlocuteur. • Quant au fond : les idées sont trop nombreuses, mal ordonnées, confuses, incohérentes.
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•Quant à la forme: l'écriture est illisible, la présentation incompréhensible, la panique vous empêche d'être clair.
(pour ne pas oublier une partie du travail demandé). Vérifiez la cohérence, les ordres de grandeur des opérations ainsi que les unités. Gardez du temps pour relire.
Pour éliminer ce défaut majeur, imprégnez-vous de l'idée que votre interlocuteur est dans sa propre sphère mentale. C'est à vous de vous diriger vers lui, et non l'inverse.
3.
L'UTILISATION DES FICHES DE CONTRÔLE
C'est vous qui êtes en situation de demandeur, la présentation de votre travail ne doit en rien heurter le destinataire. Il s'agit alors de sortir de soi, de ne plus se considérer comme le centre du monde. Une fois encore, votre cortex doit commander votre cerveau primitif. Aucune rencontre n'est possible si cette première étape n'est pas franchie. Il doit être évident à vos yeux que votre savoir est totalement inutile s'il n'est pas perçu et retenu par autrui. Soyez clair avant tout : construisez un plan, et rendez ce plan lisible, visuellement ou oralement (voir chapitre 38: Conseils pour l'écrit et l'oral).
Sachez profiter pleinement de vos erreurs. Ce sont les vôtres ! Elles vous appartiennent ! Rentabilisez-les, et pour cela faites-en d'abord l'inventaire.
31VOS.RECENSEZ ERREURS • Classez sur une fiche, pour chaque discipline, les erreurs commises, cela à partir des entraînements, des contrôles donnés par le professeur, des remarques écrites et orales. Mettez-les bien en évidence (en soulignant par exemple où vous achoppez). • Cochez-les chaque fois qu'elles se renouvellent. • Lorsque vous ne commettez plus ces erreurs, placez-les entre parenthèses, mais gardez-les cependant sous les yeux. Chaque nouveau contrôle devrait ainsi, à la fois enrichir cette fiche (par les nouvelles erreurs notées), et surtout la soulager (par les progrès réalisés).
Défauts d'orthographe, de vocabulaire Il s'agit là d'une carence dans le savoir mais surtout d'un défaut de lisibilité, qui freine la compréhension de l'ensemble.Gardez-vous toujours du temps pour relire (voir chapitre 22 : La grammaire et 23 Le vocabulaire, l' orthographe).
Défauts d'étourderie Comme précédemment, ces défectuosités freinent la lisibilité de l'ensemble, et peuvent même en changer le sens ; cela se produit par exemple dans le cas d'une erreur de calcul. Cochez systématiquement sur les documents, sur le brouillon, ce qui est utilisé ou recopié
3 2 • TIREZ PARTI DE VOS ERREURS Étudiez d'abord vos erreurs les plus fréquentes, vos véritables points faibles.
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10 • PROGRESSER GRÂCE AUX ERREURS des années. La règle a été apprise plusieurs fois sans jamais avoir été comprise véritablement. Il faut donc se la faire réexpliquer, de préférence d'une autre manière, pour qu'une nouvelle structure cohérente se mette en place et se substitue à la précédente ou au manque de structure. Corriger son erreur, c'est modifier sa structure mentale. (Revoir 12 dans ce chapitre).
3 VÉRIFIEZ VOTRE NOUVEL APPRENTISSAGE 3•
Démontez-les en commençant par les plus simples. Notez sur la fiche, en face de chaque erreur, la ou les causes que vous lui trouvez ainsi que la correction qui permet de la traiter.
Recherchez la cause immédiate Aidez-vous des corrigés, comparezles à vos devoirs; par exemple, d'après les corrections, quelles étapes faut-il suivre pour repérer la structure d'un texte à résumer (recherche des termes de li~son, des reprises de mots, indicateurs temporels ... ).
Confrontez votre nouveau savoir à d'autres exercices. Ces mêmes erreurs existent-elles encore ? Si oui recommencez l'analyse, approfondissez davantage, demandez des informations, des explications supplémentaires à un camarade ou à un professeur ; puis vérifiez à nouveau. C'est par des allers-retours successifs que vous réussirez. Lorsque le but est atteint n'oubliez pas de renforcer régulièrement vos acquis par des applications.
34 .
RELISEZ VOS FICHES DE CONTRÔLE AVANT CHAQUE ÉPREUVE
Découvrez surtout la cause lointaine, fondamentale
Vous aurez ainsi en tête vos erreurs, ce qui vous évitera de les renouveler. Vous posséderez aussi parallèlement la solution pour les éviter. Visualisez bien, répétez verbalement.
Prenons, en orthographe, l'exemple d'une erreur d'accord ... le fameux participe passé ! On doit pouvoir se demander pourquoi on la reproduit depuis
N'OUBLIEZ PAS • Vos erreurs proviennent généralement de mauvaises habitudes. i'otre raison doit les détecter et se corriger elle-même, ou corriger les structures néfastes de votre cen•eau primitif
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Chapitre 11
COMMENT MEMORISER /
EN BREF ... La mémoire aussi se travaille. Avec une bonne méthode et un entraînement approprié, vous pouvez la développer considérablement.
1 . PLACEZ-VOUS DANS DES CONDITIONS FAVORABLES • ·• • •
Connaissez votre motivation. Partez gagnant. Imaginez l'interrogation. Favorisez la concentration: soyez en forme physique, activez tous vos sens, chronométrez-vous. • Impliquez-vous, vivez ce que vous apprenez.
2. UTILISEZ VOS APTITUDES NATURELLES Combinez entre elles : • Mémoire visuelle : soyez attentif à ce qui est écrit au tableau, au décor où vous apprenez ; clarifiez vos cours, vos fiches. • Mémoire auditive : prononcez, expliquez. • Mémoire du mouvement : écrivez.
3. CLASSEZ POUR RETENIR • Comprenez et nommez ce que vous apprenez. • Dégagez les idées principales.
11 • COMMENT MÉMORISER • • • •
Rapprochez des notions antérieures. Ordonnez ce que vous apprenez. Construisez des schémas et tableaux de synthèse. Mémorisez par bloc de cinq éléments, sept au maximum.
4. UTILISEZ ÉVENTUELLEMENT DES PROCÉDÉS MNÉMOTECHNIQUES •Trouvez des images fortes, associez-les entre elles.
5. RÉPÉTEZ POUR ENREGISTRER • Construisez des fiches de révision. Répétez plusieurs fois pour apprendre, et laissez des intervalles de temps de plus en plus importants entre les répétitions. Utilisez, dès que vous le pouvez, vos connaissances.
6. SACHEZ RETROUVER CE QUI EST APPRIS • Impliquez-vous. • Revivez mentalement les conditions de l'apprentissage.
Pourquoi avons-nous tous des problèmes avec notre mémoire ? Tout simplement parce que l'oubli est naturel, indispensable ; nous ne pourrions pas vivre en conservant constamment à l'esprit toutes les informations ou sensations vécues. Pour en retrouver quelques-unes, nous devons effectuer un acte volontaire. Plus ces éléments sont utiles et mieux nous les rappelons ; plus, en principe, ils sont mémorisés ; ceux qui ne nous touchent pas particulièrement, ou ne servent pas, sont vite oubliés. La question est de savoir comment procéder pour inscrire en mémoire et retrouver l'information, le corn-
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portement, ou l'expérience dont nous avons besoin, sans pour autant dépenser trop d'énergie. Développons tous les éléments relatifs à la mémorisation à long terme (celle qui vous intéresse).
1.
PLACEZ-VOUS DANS DES CONDITIONS FAVORABLES Voici les dispositions initiales que vous devez prendre pour mieux mémoriser.
COMMENT APPRENDRE Créez au départ de bonnes dispositions mentales et physiques • Connaissez votre motivation. Grâce à elle vous devez franchir le barrage naturel de l'attention; c'est au cerveau primitif*, notre cerveau affectif, de lever ces barrières. Celui-ci, en effet, désire sentir une implication face à toute information nouvelle. Être concerné, telle est la première clé pour soulager le travail de mémorisation. • Vous devez être optimiste quant aux résultats attendus. Évitez toute idée négative. Ce sont les idées positives, sources de plaisir immédiat ou futur, qui ouvrent les portes de l'attention. • Créez un climat stimulant. Les visuels auront sous les yeux une image qui les encouragera au travail (par exemple une photo de quelqu'un qu'ils admirent) et permettra, par association, de retrouver ce qui est enregistré (voir un peu plus loin, dans ce chapitre, la mémoire visuelle). Les auditifs peuvent procéder de la même manière avec une musique qu'ils aiment, tout au moins juste avant et juste après la leçon à apprendre (ne vous laissez pas bien sûr distraire par cette musique ou par l'image ... ). • Placez-vous en situation physique agréable. Pour apprendre, vous sere_z assis confortablement dans un endroit qui vous plaît : chez vous ou en bibliothèque par exemple. Évitez cependant trop de confort pour ne pas vous endormir, ou trop de distraction pour ne pas vous laisser perturber.
«Mon cerveau doit aujourd'hui retenir telle leçon.» •Placez-vous en état d'éveil. Prenez conscience de l'espace et du temps où · vous êtes, mais aussi de l'avenir. • Vous devez reproduire seul ce que vous apprenez. Demandez-vous quand cela vous servira, d'abord à court terme (quand allez-vous vérifier vousmême ce que vous avez appris ?), mais aussi à long terme (quand risquez-vous d'être interrogé lors d'un devoir ou d'un examen? Quand serviront ces connaissances dans la vie active?). • Imaginez les conditions de l'interrogation. Représentez-vous le lieu, le sujet posé, l'examinateur. Vous êtes un acteur dans cette pièce. Connaissezvous parfaitement votre rôle? Pensez aux questions précises que l'on peut vous poser sur la leçon, à partir des éléments qui, que, quoi, où, pourquoi, quand, comment? Évoquez votre réponse: que direz-vous, et comment vous exprimerez-vous, à l'écrit ou à l'oral? Ayez le réflexe, avant chaque leçon à apprendre, de vous placer dans cette situation mentale. Projetezvous dans le futur. Vous vous sentirez ainsi concerné personnellement : le cerveau primitif lèvera le barrage ·de l'attention.
Anticipez • En vous asseyant pour étudier, pensez à ce que vous allez accomplir ; prenez toujours cette habitude. Avant de mémoriser, dites-vous par exemple :
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Favorisez la concentration • L'acte mental de mémorisation est l'un des plus fatigants. Vous ne pouvez mobiliser votre attention que si vous êtes en possession de tous vos moyens physiques, que si vous êtes en pleine forme. Évitez donc soigneusement, en particulier, les repas lourds ou indigestes lorsque vous devez ensuite apprendre une leçon. Si votre organisme travaille trop ou est fatigué, la mémorisation devient pénible, voire impossible ; alors vous vous découragez.
11 • COMMENT MÉMORISER • Évitez aussi tout ce qui peut vous déconcentrer : visites, téléphone, bruit,
riez-vous procédé vous-même? Voyagez mentalement dans l'espace et dans le temps. Comme dans un jeu de rôle, prenez la place des personnages évoqués, mettez-vous dans leur peau. Réagissez à ce que vous apprenez pour vous l'approprier véritablement.
famille, télévision, walkman, etc. Apprenez à dire non aux sollicitations diverses. Soyez présent uniquement pour votre travail. Travaillez dans le silence; le cerveau traite difficilement deux informations à la fois; évitez toute interférence. • Lisez à voix basse, et écrivez sur votre fiche de révision*; cela vous oblige à fixer votre esprit. • Estimez aussi le temps nécessaire à l'étude de telle partie, et contrôlezvous. Ayez constamment conscience de la durée écoulée. Apprenez toujours en limitant votre temps.
En cours participez autant que vous le pouvez, cela permet à votre cerveau primitif de se sentir concerné et l'attention sera maximale ; ainsi une grande partie de la mémorisation a déjà lieu. Ce point est très important, beaucoup de ceux qui réussissent procèdent ainsi.
• Choisissez de préférence les périodes d'étude favorables dans la journée, dans la semaine (voir chapitre 12: Savoirs' organiser). • Gardez la même matière pendant 1 h à 1 h 30, puis passez à une autre;
Quelle que soit la discipline, expérimentez, reproduisez les démarches dans des exercices, par exemple.
choisissez alors un type de travail différent (évitez de mémoriser une seconde fois); laissez décanter ce que vous venez d'assimiler. •Si vous n'anivez pas à vous concentrer, arrêtez-vous. Plus rien ne rentre, vous vous épuisez. Sortez, rechargezvous en énergie (grignotez une barre de céréales ou un fruit, buvez de l'eau). Apprenez à travailler avec votre organisme. Respectez-le (sans l'avachir), ne le fatiguez pas inutilement. • Lancez-vous un défi lorsque la leçon est difficile. Octroyez-vous une récompense au bout si vous réussissez. Ayez l'esprit de compétition avec vous-même.
2.COMMENT UTILISER VOS APTITUDES NATURELLES Commençons la première phase de la mémorisation, l'enregistrement de l'information, par la sélection des données. Au départ vous devez savoir précisément ce qu'il faut mémoriser. Travaillez en fonction de ce qui vous est utile sans plus, épargnez votre énergie ; une fois encore, réfléchissez avant d'agir: souvent, par exemple, les démonstrations mathématiques ne sont pas à retenir en détail, la démarche suffit. N'hésitez pas à interroger votre professeur, au départ, pour savoir ce qui est à retenir ; rapidement vous devrez ensuite le discerner vous-même. Demandons-nous maintenant quels sont les meilleurs canaux, et comment
Impliquez-vous Vivez les situations du texte que vous lisez. Mettez-vous à la place de l'auteur. Qu'a-t-il voulu dire, quelles sont les étapes de sa pensée, les caractéristiques de son style? Comment au-
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COMMENT APPRENDRE (le professeur insiste généralement sur ces points déterminants), ce sont eux qui déclenchent en vous le rappel de plusieurs idées.
s'en servir pour retenir l'information utile. Vous le savez déjà, nous avons tous plusieurs canaux pour l'entrée de l'information (voir chapitre 2). Pour vous faciliter la tâche de mémorisation, utilisez en parallèle les entrées visuelles, auditives et celles qui concernent le mouvement. N'en négligez aucune ; plus vous les combinerez entre elles, plus elles renforceront votre mémorisation.
• L'environnement de l'apprentissage Soyez conscient du décor dans lequel vous apprenez une leçon : votre chambre, votre table de travail. Ceux qui possèdent une très forte mémoire visuelle peuvent garder sous les yeux une photo, un poster, une carte postale. Enregistrez l'image et la leçon. La restitution sera plus facile lorsque vous commencerez par évoquer le décor et cette image (éventuellement changez cette photo chaque mois, pour mieux différencier les chapitres, les relier entre eux dans le temps).
La mémoire visuelle La vue est le sens généralement le plus utilisé pour l'apprentissage: la plupart des informations passent par cette voie. Pour l'entrée et la restitution des données la mémorisation préfère souvent ce canal. Tenez-en compte dans les points suivants.
• Les supports de l'information
•Le cours
Outre vos manuels et annales, les supports de l'information seront essentiellement vos feuilles de cours et vos fiches de révision. Il vous faut impérativement tout distinguer du premier coup d'œil, tout visualiser et donc mémoriser très vite l'essentiel.
Soyez attentif à ce qui figure au tableau : plan, mots-clés, formules, schémas, corrigés ... Entraînez-vous à observer au maximum ce qui se passe devant vous. Repérez bien les indices*
La présentation de tous vos documents doit être effectuée en fonction de cette visualisation. Vous devez pouvoir, en les disposant côte à côte (écrits côté recto uniquement), découvrir toute l'architecture d'un chapitre : parties, sous-parties, mots-clés. Chaque chapitre commence sur une nouvelle feuille. Espacez bien les différentes parties, sous-parties. Soulignez les titres, les sous-titres. Pour les motsclés utilisez le surligneur (sans en abuser sinon vous noyez l'essentiel). Vous devez aussi repérer visuellement, photographier les schémas, les figures, les
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11 • COMMENT MÉMORISER formules, les tableaux, le nouveau vocabulaire, les difficultés orthographiques. Comme nous l'avons indiqué précédemment, représentez-vous aussi ce que vous apprenez. Revivez, par images mentales, la littérature, l 'histoire, la géographie, etc. Plus vous visualisez, meilleure est votre structuration mentale, moins vous fournissez d'effort pour retenir.
La mémoire auditive Dans ce cas, l'entrée de l'information est facilitée d'abord par l'écoute de la voix du professeur, puis par la lecture que vous faites de la leçon. Lisez à voix haute ou à voix basse d'abord l'essen- · tiel, les mots-clés, regroupés par blocs, avec un maximum de sept éléments (voir plus loin dans ce chapitre) pour mieux mémoriser. Évitez une lecture neutre : variez vos intonations, scandez si vous le pouvez. Enregistrez-vous éventuellement sur cassette pour réécouter plusieurs fois la leçon. N'hésitez pas : exposez, expliquez ce que vous apprenez, discutez-en. En utilisant fréquemment votre propre langage vous retiendrez mieux.
sations fournies par les mouvements que nous procure notre corps. Le fait d'écrire, de schématiser, de dessiner des tableaux ... renforce l'entrée et la conservation de l'information dans le cerveau. Vous utiliserez particulièrement ce type de mémorisation en recopiant des plans, des mots-clés, des formules, des noms propres, des courbes, des termes à l'orthographe difficile. Lorsqu'il faudra reproduire ces informations vous retrouverez plus facilement le geste d'origine. Profitez au mieux des différents types d'entrée et de restitution de votre mémoire. Transformez les idées et les objets en images mentales, ainsi qu'en mots à formuler et en sonorités; n'oubliez pas non plus le geste. Cultivez toutes les voies d'accès ; les canaux renforcent entre eux les structures et donc votre mémorisation. Augmentez le nombre des sensations en associant plusieurs actions, par exemple écrire et prononcer, ou encore expliquer à un camarade par la parole, par un schéma, etc.
3.COMMENT CLASSER POUR RETENIR ?
Parlez. Expliquez-vous, à voix basse ou à voix haute, les notions complexes. Récitez oralement. Cette méthode auditive est particulièrement adaptée à l' apprentissage des langues. Elle peut être, bien sûr, utilisée dans toutes les disciplines.
Restons toujours dans la première phase, l'enregistrement de l'information. Après la sélection des données nous abordons maintenant la codification. Il s'agit, grâce à un code, de diriger l'information au bon endroit dans votre mémoire. Il faut savoir d'abord que ce ne sont pas les mots qui sont retenus mais les significations, les idées ;
La mémoire du mouvement La mémoire du mouvement, ou mémoire kinesthésique, concerne les sen-
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COMMENT APPRENDRE ce sont elles qui sont à classer. Elles doivent être intégrées aux précédentes, celles qui appartiennent au même domaine; pour cela il faut les relier, les enchaîner par affinités.
d'en dégager l'architecture, le plan. Simplifiez vos informations, passez sur les détails.
Rapprochez des notions antérieures Pour chmer les nouvelles connaissances,
Comprenez et nommez Apprendre c'est conserver pour soi. Avant de diriger les données dans les cases appropriées de votre mémoire, comme dans une consigne automatique, vous devez les étiqueter. Après avoir compris les notions ou les démarches à mémoriser, nommez-les (comment s'appellent-elles, quelles sont leurs caractéristiques?), cela avec votre vocabulaire. En fait, réexpliquez, décrivez par vous-même. Vous pouvez effectuer ce travail, soit oralement avec un camarade, soit seul au brouillon.
Dégapezlesidées principales N'encombrez pas votre mémoire! Ne stockez que les idées principales, les idées-clés, en laissant les idées secondaires : celles-ci viendront éventuellement dans un deuxième temps. Voici comment procéder: • Dans une première lecture, dégagez le fil conducteur de ce que vous avez à stocker, si possible le soir même de la leçon. Mettez en évidence le sens global, la cohérence : ayez une vision d'ensemble. Déchiffrez à l'aide du dictionnaire, du manuel les passages difficiles du cours. Posez-vous des questions. En fait comprenez ce que vous apprenez, sinon, à long terme, vous ne pourrez plus le retrouver. • Dégagez ensuite, dans une deuxième lecture, les idées-clés, celles dont découlent d'autres idées. Ces idées-clés ont pour support des mots-clés*, surlignez-les. Il s'agit là d'effectuer, grâce à votre analyse, un résumé de l'ensemble,
pour les mettre en mémoire, il faut passer par l'intermédiaire du cerveau primitif. Celui-ci rejette tout ce qui est nouveau, c'est son rôle, afin de protéger l'équilibre de l'organisme; il est nécessaire alors de lui montrer en quoi il est concerné, quels éléments de l'information il possède déjà. Indiquez dans quels prolongements se situent ces connaissances, à quoi elles se rattachent dans ce que votre cerveau primitif a mémorisé précédemment. Situez, par exemple, la nouvelle leçon par rapport à l'ensemble du programme et surtout par rapport à la leçon précédente ; en quoi ces nouvelles informations la prolongent-elles, quels sont les liens avec elles ? (Visualisez ce qui précède et que vous connaissez, revoyez le professeur effectuer le cours antérieur au tableau, ainsi que les pages correspondantes du livre.) Ayez une vue synthétique, reclassez dans les grandes catégories. S'il s'agit d'une nouvelle classification, rattachez-la aux précédentes. Demandezvous aussi quelles sont les relations avec les acquisitions des années antérieures, les autres disciplines, avec ce que vous connaissez de l'actualité, ce que vous avez vu ou entendu à la télévision ou à la radio. Plus vous vous poserez de questions, plus rapidement les liaisons neuronales* et les relations s'effectueront. Ainsi l'information nouvelle s'accroche mieux à la mémoire précédente, à des circuits qui fonctionnent déjà. Demandez-vous entre quelle et quelle case si. tuer la notion (méfiez-vous cependant
74
11 • COMMENT MÉMORISER des faux rapprochements, des fausses analogies ; attention au mélange des notions dans les classes, aux interférences inopportunes : vérifiez l'exactitude de vos comparaisons).
plus que sept éléments à la fois, par exemple sept mots-clés. Ceci semble être un fondement essentiel du fonctionnement de notre mémoire et peutêtre de notre cerveau.
Remarque : Utilisez en particulier des métaphores (par exemple comparez la mémoire à une consigne) ; celles-ci permettront d'établir des rapports simples, de trouver de nombreuses associations d'idées, de rattacher à ce qui existe déjà en mémoire. Essayez encore, si possible, de rapprocher les nouvelles données de souvenirs agréables ; votre cerveau primitif ainsi ne s' opposera pas à l'information, au contraire il la recherchera.
En conséquence, organisez toutes vos informations avec cinq éléments à retenir, sept au maximum. Si les éléments sont plus nombreux, constituez plusieurs blocs juxtaposés et équilibrés.
Tous les blocs s'enchaînent les uns aux autres facilement si le dernier élément d'un bloc devient le premier élément du bloc suivant (ceci est facile pour retenir des mots-clés, mais est moins évident pour les chiffres à cause des risques d'une utilisation double du septième chiffre). Exemple : Pour retenir la liste suivante (les présidents de la Troisième République): Thiers, MacMahon, Jules Grévy, Sadi Carnot, Casimir Périer, Félix Faure, Emile Loubet, Armand Fallières, Raymond Poincaré, mémorisez d'abord: Thiers, Mac-Mahon Jules Grévy, Sadi Carnot, Casimir Périer; puis dans un second temps Casimir Périer, Félix Faure, Emile Loubet, Armand Fallières, Raymond Poincaré.
Classez ce que vous apprenez Reconstituez ensuite les éléments dans un ordre logique. Classez ce que vous apprenez selon vos propres critères. Hiérarchisez bien, posez des jalons régulièrement pour pouvoir passer facilement d'une idée à une autre. Que les enchaînements soient naturels, qu'il y ait des rapports entre les parties et les sous-parties. Les mots-clés, s'ils sont dans un ordre cohérent, sont des indices de récupération faciles à utiliser (voir chapitre 14: Composer des fiches de révision). Utilisez aussi le plus possible les tableaux de synthèse ou les schémas pour classer vos informations ; grâce à notre mémoire visuelle, nous les retenons bien mieux qu'un texte.
Pour mémoriser un chapitre
Procédez ainsi successivement (après avoir constitué un plan sur votre fiche de révision ou au brouillon) : •1er temps Mémorisez les mots-clés des difféRegroupez sept éléments rents titres. au maximum • 2e temps Mémorisez le mot-clé d'un titre, plus Des expériences nombreuses indiles éléments importants rattachés à ce quent, sans pouvoir encore l'expliquer, que nous ne retenons généralement au · titre (ce sont les sous-titres), pour for-
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COMMENT APPRENDRE mer un bloc A (de sept éléments au maximum). • 3e temps S'il reste d'autres sous-titres dans cette partie, mémorisez-les dans un bloc B, rattaché au bloc A comme dans l'exemple précédent. Continuez ainsi, d'abord parallèlement pour toutes les parties, puis ensuite en approfondissant, en détaillant à l'intérieur de chaque sous-partie ...
Exemple : Soit les éléments importants de ce chapitre à mémoriser :
Visualisez toujours les classifications ; rattachez-les bien entre elles. Apprenez sur vos fiches les motsclés exactement dans leur ordre logique. Au moment de la restitution ils reviendront précisément dans cet ordre. Chaque mot-clé vous donnera ensuite une série d'idées; en fait vous retrouverez, grâce à eux, toute la leçon.
4.
•1er temps
UTILISEZ LES PROCÉDÉS MNÉMOTECHNIQUES
Les mots ou expressions clés des titres sont : conditions, aptitudes, classez, procédés mnémotechniques, répétez, retrouvez. • 2e temps Pour le premier titre il faudrait retenir : conditions, dispositions mentales, physiques, anticipez, favorisez la concentration, impliquez-vous.
Restons dans la phase de codification et utilisons une méthode particulière pour les cas difficiles. Vous connaissez ces associations effectuées dans le but de retenir plusieurs éléments (une des
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11 • COMMENT MÉMORISER plus célèbres étant «Mais où est donc Ornicar», pour mémoriser les conjonctions de coordination). Ce procédé, si vous devez l'inventer vous-même, prend du temps et de l'énergie ; dans ce cas préférez la méthode traditionnelle, n'utilisez ces procédés que pour les mémorisations vraiment compliquées.
La construction d'un procédé mnémotechnique Elle doit obéir aux principes de fonctionnement du cerveau : • Utilisez les sens, c'est-à-dire transformez ce qui est abstrait en images concrètes précises, en consonances ou en rythmes. • Mettez en jeu votre affectif: les images doivent être, si possible, fortes pour être retenues (grotesques, exagérées, humoristiques, triviales éventuellement), les consonances ou les rythmes doivent être agréables. • Composez par associations. • Chaînez les éléments dans une limite de sept maximum, sinon construisez plusieurs blocs.
Exemples de construction Voici, à titre d'exemples, quelques procédés mnémotechniques : • Par rapprochement selon les lettres de l'alphabet. Exemple : «stalactite, tombe ; stalagmite, monte» • Par groupement des éléments dans une phrase. Exemple : «La Corneille Boileau de la Fontaine Molière.»
• Par construction d'une phrase avec la première lettre ou syllabe de chaque élément à retenir. 1er exemple : En publicité il faut toujours se souvenir de AIDA, c'est-àdire : susciter l 'Attention puis l 'Intérêt ; provoquer le Désir puis l 'Achat.
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2e exemple : Pour retenir le code bancaire 4671, mémorisez la phrase suivante: car (4) si (6) c'est (7) un (1) homme, il a des moustaches ... • Par visualisation des lieux, procédé décrit par le poète grec Simônide de Céos. Ce procédé est facile d'utilisation, et efficace. Exemple: Imaginez le trajet familier de votre chambre à votre établissement : lre étape ; la porte de votre chambre, 2e, la porte de la maison, 3e, le premier feu de circulation, etc. Déposez un élément de ce que vous devez retenir (objets, personnages, chiffres) à chaque étape. Pour restituer, refaites ce trajet, parcourez mentalement ces étapes familières et reprenez les objets placés à chacune d'elles.
• Par association d'images fortes à des chiffres. Exemple : 0, ciseaux ; 1, main ; 2, yeux ; 3, bois ; 4, pâtes ; 5, sein ; 6, scie ; 7, machette; 8, nuit ; 9, œuf. Retenez à la place des chiffres des images évoquées par ces mots, ou encore construisez une phrase avec ces mots. Ainsi pour retenir l'année de la mort de Napoléon, 1821, imaginez !'Empereur gisant, la nuit (8), tenant ses yeux (2) dans sa main (1). Votre cerveau primitif se sent concerné, il mobilise votre attention, vous n'oublierez plus cette image de mauvais goût; vous pourrez ainsi toujours retrouver cette date. Soyez cependant très attentif à l'ordre des éléments dans l'image pour ne pas mélanger les chiffres (12 à la place de 21 par exemple). Dans ces procédés mnémotechniques il faut bien vivre ce qui se passe, se projeter mentalement une scène vivante, forte, de manière à toucher votre cerveau primitif, à alerter l'attention. Inspirez-vous éventuellement de ces mé-
COMMENT APPRENDRE thodes pour glisser, à l'intérieur de vos leçons quelques-uns de ces procédés ; ils peuvent soulager votre travail.
5.
RÉPÉTEZ POUR ENREGISTRER Abordons maintenant la deuxième phase de la mémorisation, le stockage de l'information. La mémoire est exigeante ; si vous ne vous occupez pas de vos données enregistrées, elle les laisse disparaître. Seul l'usage stabilise ce qui est mémorisé. Le chemin neuronal se consolide par passages successifs. La répétition, les révisions sont ainsi une forme d'usage accéléré. Effectuées dans de bonnes conditions, elles affermissent efficacement la structure mentale. Parmi ces modalités le temps est un facteur essentiel: il est nécessaire de laisser des intervalles déterminés entre ces répétitions afin que, pendant ces temps morts, le subconscient travaille sans qu'il y ait d'effort à fournir. Donc pour mémoriser, établissez un plan de répétitions, d'apprentissage. Voici par exemple comment peuvent être étudiés un cours, un chapitre.
sommeil). Durée : environ 15 minutes. Il s'agit d'ordonner, de clarifier, d'éclairer le cours, de se poser des questions pour être certain de l'avoir compris. Mettez en évidence l'essentiel, soulignez le plan et les mots-clés. Effectuez une lecture à voix haute ou à voix basse, puis une deuxième mentalement. Résolvez les difficultés de vocabulaire, d'orthographe ou les difficultés techniques, par l'emploi de dictionnaires, manuels, leçons précédentes, etc. Reprenez les raisonnements, refaites rapidement les exercices. • 3e temps Une semaine plus tard, essayez de restituer au brouillon ce que vous avez retenu, puis contrôlez-le avec le cours. Constituez la fiche de révision en effectuant une synthèse entre le cours et le manuel (voir chapitre 14). Apprenez sur cette fiche dans l'ordre, en les prononçant et en les visualisant bien : les mots-clés du plan et des développements, ainsi que les informations fondamentales (définitions, schémas, tableaux, noms, chiffres, dates ou exemples significatifs uniquement). Vérifiez au brouillon. Recommencez autant de fois que nécessaire. Durée environ 30 minutes.
•1er temps Si vous le pouvez, juste à la fin du cours, dégagez, revivez brièvement (durée: 5 à 10 minutes) les points essentiels développés par le professeur.
• 4e temps : révisions À l'occasion des devoirs, des interrogations, des exercices, essayez de vous tester, de restituer l'essentiel. Entraînez-vous d'abord à partir de la fiche de révision, 5 à 10 minutes par leçon.
• 2e temps (le plus important) Revoyez la leçon le soir même lorsqu'elle est encore en mémoire, de préférence avant de vous coucher (votre cerveau travaille pour vous pendant le
Soit au total dans l'année environ 1 h par chapitre. Il est nettement préférable de procéder selon ce découpage, plutôt que d'y consacrer par exemple deux fois 30 minutes la veille des devoirs.
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11 • COMMENT MÉMORISER • Les efforts à petite dose sont moins pénibles et surtout la rentabilité est plus grande. Le subconscient digère, classe, renforce chaque fois les éléments rappelés, en particulier pendant le sommeil, période de rangement de l'information. • Dans les deux premiers temps, vous préparez aussi le cours suivant, vous aurez ainsi moins d'attention à fournir ; compréhension et mémorisation de ce nouveau chapitre seront facilitées. • Vous évitez surtout la source principale d'oubli: le temps écoulé entre l'acquisition et l'usage de l'information. Les trois premières répétitions sont les plus importantes. Ce sont elles qui exigent le plus d'effort, de prise de conscience. Elles doivent être effectuées avec soin. Notons l'espacement progressif des réactivations : peu de temps entre elles au début, beaucoup à la fin. Au départ, la mémoire est fragile, d'où une consolidation rapprochée ; ensuite, plus l'empreinte s'approfondit, moins elle est effaçable, et moins il y a de rappels. Vous arrivez ainsi aux révisions finales sans bachotage véritable; de brèves révisions suffisent pour les leçons déjà apprises.
N'oubliez pas, enfin, entre chaque répétition, d'appliquer, d'utiliser, dès que vous le pouvez, vos connaissances. Il n'y a rien de tel que de les prendre en charge à travers son expérience pour les mémoriser ; les notions se renforcent par la pratique.
&.COMMENT RETROUVER CE QUI EST APPRIS Abordons maintenant la troisième et dernière phase de la mémorisation : le rappel de l'information. Dans les 3e et 4e temps de l'enregistrement précédent, commence à intervenir la restitution. C'est un test pour savoir où vous en êtes, mais aussi pour faire travailler vos neurones. Vérifiez l'écart entre la fiche et ce que vous avez essayé de retrouver et noté au brouillon (plans, schémas, mots clés uniquement). Complétez par écrit ce qui manque, ou corrigez ce qui est faux. Recommencez éventuellement le test à la fin de chaque séance. Pour restituer l'information, soit en révision soit en interrogation, suivez exactement le même chemin que pour son entrée. Vous vous conformerez à votre fonctionnement mental, fondé sur l'association d'idées.
Au niveau affectif Replacez-vous dans les mêmes conditions. Vous êtes en hyper-éveil, concentré sans être angoissé. Vous vous impliquez totalement ; vous aimez ce genre de défi ; vous voulez réussir. En cas d'anxiété, utilisez la respiration profonde*.
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COMMENT APPRENDRE Au niveau sensitif Revivez mentalement, d'abord le cours (le tableau, la voix du professeur), puis votre apprentissage. Éventuellement visualisez la photo de votre bureau. Imaginez vos supports (feuilles, manuels, fiches). Évoquez la rédaction de votre fiche de révision. Souvenezvous de tout ce qui concerne le sujet: devoirs, corrigés, annales, schémas, exercices, etc. Rappelez-vous les phrases prononcées par vous-même ou par un camarade, souvenez-vous éventuellement de votre musique préférée. Les indices (plans, titres, blocs, sousblocs, mots-clés) doivent apparaître sous forme d'images, de sons, de gestes automatiques quand vous les écrivez à nouveau. Restituez dans l'ordre où vous avez appris, surtout ne changez pas cet ordre pour ne pas tout mélanger. Allez du général au particulier, de l'ensemble au détail.
En cas de blocage Respirez profondément, pensez à autre chose, puis revenez à votre problème en posant autrement la question, par exemple en utilisant vos propres termes. Enfin si vous avez vraiment oublié essayez de déterminer pourquoi ; manque de motivation, d'où attention insuffisante ; mauvaise sélection de l'information (interférence des éléments
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entre eux) ; difficulté d ' encodage (prises de notes brouillonnes par exemple) ; stockage inachevé à cause de rappels insuffisants, d'où disparition des éléments ; mauvaise procédure de rappel (vous n'avez pas de bons indices pour retrouver les informations).
. Remarque : Pour terminer, indiquons sunplement qu'un médicament miracle pour résoudre les problèmes de mémoire n'existe pas. Certains préconisent cep~ndant, spécialement pendant les pén odes de révisions finales, des composés à base de phosphore ou de cortico-surrénales, ou d'acide glutaminique; ou encore de vitamines B6. D'autres préfèrent, en homéopathie, les préparations à base de phosphoric acid composé. Demandez à votre médecin de famille ce qu'il pense de cette panoplie; il saura éventuellement déterminer la posologie qui vous convient. De toutes façons, faites un essai avant les dernières préparations aux épreuves ; n'attendez pas le dernier moment pour constater éventuellement, sur vous, des effets négatifs. En fait, comptez plutôt sur un entraînement méthodique et régulier. La mémoire est complexe, elle fait appel à un grand nombre de parties et de fonctions du cerveau, seule une pratique longue et consciente permet d'accéder véritablement à toutes ses capacités.
11 • COMMENT MÉMORISER N'OUBLIEZ PAS •Votre cerveau primitif commande la mémorisation, implique:-le au maximum. La boucle suirante est essentielle : au moment de rapprentissage pense: et rire: rinterrogation future au moment de r interrogation pense: et rei·ive: r apprentissage passé. • N'apprene: pas tout. Mémorise: les plans. les grandes classificatio11s, puis les mots-clés et les données importa11tes uniquement. •Prononce:, risualise:, écril'e:. l'érijïe: au brouillo11 ce que vous apprene:. • La mémorisation est le cœur de /'apprentissage. elle doit être d'abord préparée, puis e11suite 1·érifiée régulièrement. se prolo11ger par une utilisation mriée, pour être pleinement efficace (revoir le chapitre 6 : Votre démarche pour apprendre). t
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Chapitre 12
SAVOIR S'ORGANISER EN BREF ... Votre temps est votre bien le plus précieux ! Transformez-le donc en outil et non en piège.
1 . POURQUOI PLANIFIER ? • Vous gagnerez beaucoup de temps en regroupant les tâches mais surtout en limitant leur durée. • Vous éviterez la fatigue en équilibrant vos travaux et vous diminuerez le bachotage. • Vous gagnerez en efficacité en vous fixant des priorités, et en contrôlant le respect de celles-ci. • Vous développerez votre esprit de synthèse. • Vous vous libérerez des aléas dus aux contraintes matérielles.
2. COMMENT RÉALISER UN PLAN DE TRAVAIL • Planifiez dès le début de l' anné ; déterminez vos priorité ; travaillez régulièrement: • Détaillez votre but en objectifs réalisables l'un après l'autre. Fixez-vous des plans annuels puis mensuels et hebdomadaires pour y parvenir. • Chaque semaine, détaillez, contrôlez vos réalisations, incluez des périodes de détente. • Chaque jour, commencez par visualiser l'ensemble de votre journée ; répartissez alors vos tâches en fonction des heures disponibles, éliminez rapidement les petits soucis. Sachez varier vos travaux ; récapitulez en fin de journée l'état d' avancement. Sachez vous appuyer sur de bonnes habitudes.
12 •SAVOIR S'ORGANISER Le temps, limité, dont chacun de nous dispose, est un de nos biens les plus rares et donc les plus précieux. Il prend encore plus de valeur pour l 'étudiant car l'apprentissage nécessite toujours une certaine durée. Toute structuration, tout renforcement, toute maturation, tout auto-épanouissement s'appuie sur le temps ; le cerveau doit savoir se l'approprier, le transformer en allié et non en ennemi. Quelques-uns se réveillent en cours d' année, trop tard pour redresser une situation mal engagée, alors que d'autres ont pu, pendant ce temps révéler leurs potentialités grâce à la répétition d'habitudes favorables. Chacun doit s'adapter au rythme de progression imposé, tout en gardant des forces pour le sprint final. Les habitudes de travail se prennent rapidement. Bonnes ou mauvaises elles conditionnent le cerveau; celui-ci les reproduit sans cesse. Sachez précisément comment se déroulent vos journées, quels sont vos temps morts, vos périodes les plus efficaces, vos rythmes de travail. Demandez-vous toujours comment éviter les
interruptions intempestives et les gaspillages de temps. Donnez-vous des outils qui vous aident efficacement.
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POURQUOI PLANIFIER SON TRAVAIL? Un plan de travail devient vite une très bonne habitude. Quelques minutes de réflexion par jour procurent de nombreux avantages.
Gagner beaucoup de temps En rationalisant votre emploi du temps vous pouvez d'abord simplifier votre travail, en regroupant les tâches et en supprimant des étapes inutiles (en réfléchissant, vous pouvez par exemple réduire vos déplacements). Surtout, en fixant des limites précises à chaque travail, vous créez, pour votre cerveau, des bornes qu'il essaiera de respecter. Il ne connaît pas naturellement le temps, si vous ne lui apprenez pas le contraire, 2 ou 6 heures consacrées à un devoir se-
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE ront pour lui identiques, structurez-le aussi dans ce sens. L'on travaille toujours plus efficacement lorsque le temps est limité.
Se libérer Planifier c'est d'abord choisir volontairement ses actes, les accepter. La notion d'effort disparaît derrière celle d'objectifs à atteindre; considérez ce plan comme un contrat avec vousmême. Planifier c'est aussi se dégager des contraintes en modifiant ses projets lorsque les circonstances l'exigent ; c'est, de plus, profiter davantage de ses loisirs, de la vie, se donner les moyens de se réaliser. Il s'agit d'autonomie véritable, la prise en charge n'étant effectuée par nul autre que soi-même.
Éviter la fatigue • En évitant de travailler par à-coups vous pouvez y parvenir. Le forcing, le bachotage disparaissent si l' apprentissage est étalé sur une longue période, par exemple en recourant à des fiches de révision*. Le travail semble moins difficile lorsque l'on sait où l'on va, la motivation le simplifie. • En équilibrant les périodes d'étude et de loisirs dans la journée ou dans la semaine, en variant les types de travaux, les disciplines. • En dégageant l'esprit de tous les soucis liés aux retards, aux oublis, aux problèmes accumulés. Un plan de travail soulage la mémoire.
2.COMMENT RÉALISER UN PLAN DE TRAVAIL? Dès le début de l'année, planifiez vos tâches. N'attendez pas février ou Pâques pour songer à un examen ou au passage dans une autre classe. Comblez vos retards dès les premières semaines, alors que le rythme n'est pas encore trop soutenu ; ne comptez pas. sur le beau temps du mois de juin pour vous stimuler.
Être efficace Un planning donne envie de terminer ce qui est commencé et de manière générale envie de travailler ; il indique les priorités, évite de prendre les tâches dans le désordre; il permet d'agir positivement, de contrôler son action, évite de rêver : vous maîtrisez vos choix. Le recul procure une plus grande objectivité sur soi-même, une meilleure critique de ses actes, permet de mieux se connaître, de s 'autodévelopper. On peut gérer son énergie, son rythme ; on travaille toujours avec ses possibilités optimales.
Prenez l'habitude d'un travail régulier et organisez-le grâce à un plan dans lequel vous définirez vos priorités. Une fois encore, perdez régulièrement un peu de temps pour en gagner ensuite beaucoup.
Favoriser l'esprit de synthèse
Connaissez parfaitement les modalités de l'examen. Sachez ce qu'on attend de vous; demandez-vous où vous allez avant de vous lancer dans l'action.
Un plan de travail indique globalement le chemin à suivre. L'habitude de s 'organiser structure, elle aussi, l'esprit.
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12 •SAVOIR S0RGANISER Quels sont les programmes? (portentils sur les années précédentes?), en quoi consistent les épreuves ? (quelles compétences exige-t-on du candidat?); quels en sont les coefficients, la durée, les outils autorisés. . . Pour l'oral, quels sont les temps de préparation accordés? Dans le choix des disciplines, limitez vos options, travaillez plutôt les matières obligatoires, pour éviter de perdre des points. Pour certains examens n 'hésitez pas à repasser une épreuve, lorsque cela est possible, si vous pensez améliorer, même légèrement, votre score (il vous faut suivre pour cela les cours pendant l'année ... ). Pour l'oral préparez toutes les disciplines, car même si vous ne brillez pas dans une matière, vous devrez peut-être la reprendre, il est plus facile de grimper de 6 à 9 en anglais que de 14 à 17 en mathématiques). Repassez aussi toujours à l'oral les matières pour lesquelles sera gardée la meilleure note entre les deux types d'épreuves (écrit et oral) : vous n'aurez rien à perdre. Bien sO.r, ne misez pas tout sur une ou deux disciplines uniquement ! Vous risquez d'une part, de connaître de désagréables surprises ... mais aussi vous handicapez la suite de vos études (vos dossiers de candidature ne doivent pas révéler de points faibles ; la sélection s'effectue généralement non pas sur une seule matière mais sur toutes). Pensez aussi au livret scolaire présenté parfois à l'examen : votre profil doit vous permettre éventuellement d'être racheté si vous frôlez la barre à l'écrit ou à l'oral, et ce n'est jamais le cas pour un candidat qui fonde son année sur le pari de réussir avec une ou deux matières. Évitez tous les ragots qui circulent ! Vous obtiendrez des réponses précises à
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toutes les questions ci-dessus dans les programmes officiels (demandez à votre professeur ou à votre formateur où vous les procurer). Vous avez ainsi sous les yeux la totalité du travail à répartir. Vous saurez toujours où vous en êtes dans vos progressions, vous pourrez restituer chaque élément d'apprentissage dans un ensemble ; vous connaîtrez enfin les points principaux sur lesquels vous devez vous documenter. Demandez bien sO.r toute précision complémentaire à vos enseignants, qui eux-mêmes ont analysé ces documents. Les progressions des différentes matières sont fixées par les professeurs ; vous ne pouvez donc les planifier. Ce qui vous intéresse en fait, ce sont vos lacunes personnelles à combler et les progrès que vous devez réaliser. Votre plan de travail portera donc sur ce qui est effectué en classe, mais aussi sur vos priorités personnelles.
21.
BUT, OBJECTIFS ET PLAN DE TRAVAIL
ANNUELS Un but Bien sO.r, en début d'année, vous vous êtes fixé un but à atteindre : passage en classe supérieure, obtention d'un examen, entrée dans telle classe préparatoire ou telle filière de l'enseignement supérieur ou de la formation continue.
Des objectifs Définissez alors des objectifs précis ; par exemple, obtenir la moyenne dans toutes les disciplines, améliorer un groupe ou une matière particulière en fonction des études souhaitées, combler
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE une ou plusieurs lacunes (anglais, expression écrite ... ). Sachez bien discerner vos priorités, ceci est évidemment fondamental, distinguez en particulier le long terme et le court terme. Attention cependant de ne pas trop privilégier certaines disciplines au détriment des autres.
Ces objectifs devront être toujours réalisables, sinon ils seront probablement rejetés par l'inconscient. Ils doivent être chiffrés (quelles moyennes se fixer successivement) et datés (quelle vitesse de progression). Ils ne sont plus alors considérés comme des contraintes, puisque vous les avez choisis. Hiérarchisez ces objectifs entre les diverses disciplines mais aussi à l'intérieur de chacune d'elles. Vous porterez vos efforts sur les objectifs prioritaires, travaillez d'abord l'essentiel, ensuite, si vous avez le temps, l'accessoire. Notez les actions que vous comptez réaliser pour les atteindre. Évaluez, enfin, le temps que nécessite chaque tâche (en semaines, mois, trimestres).
Un plan de travail Recensez les moyens dont vous disposez: votre disponibilité en temps (vacances, plages libres dans la semaine), vos points forts (dans quelle discipline vous travaillez le plus vite), vos outils (livres, notes de cours), vos soutiens (professeurs, leçons particulières, camarades), tenez compte aussi de vos points faibles. En fonction de vos objectifs et de ces moyens, vous allez dégager un plan général de travail pour l'année que vous tracerez au crayon à papier. Sur des feuilles horizontales mises bout à bout, construisez d'abord en haut un axe des temps, puis placez les disciplines les unes en dessous des autres, en ordonnées.
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Des moyens de contrôle Tous vos objectifs doivent se traduire par des résultats identifiables, par des critères de réussite. Vous devez suivre au fur et à mesure vos progrès, soit à l'aide des notes, soit à travers les appréciations de vos professeurs. Nous l'avons déjà dit, chiffrez ce que vous devez atteindre, et datez pour contrôler le bon déroulement de votre plan. •En début d'année, décomposez vos objectifs et vos moyens en tranches trimestrielles, ne détaillez rien. Par exemple : «En anglais pour atteindre la moyenne je dois revoir, sur le manuel de l'année précédente, au premier trimestre, toute la grammaire.» • Ensuite au début de chaque trimestre découpez l'ensemble des travaux de ce trimestre en travaux mensuels, exemple : «Le mois d'octobre sera consacré à telle partie de la grammaire non maîtrisée.» • Puis décomposez au début de chaque mois l'ensemble des travaux de ce mois en travaux hebdomadaires. • Enfin en début de semaine découpez l'ensemble du travail hebdomadaire en travaux journaliers ; reportez ces travaux sur. voire cahier de textes. Comme pour les objectifs, les activités que vous vous fixez journellement devront toujours être réalisables, datées (tel jour, telle heure pour telle discipline), chiffrées (tel chapitre, tel exercice). Ainsi vous saurez toujours où vous en êtes dans votre progression. Prévoyez une marge d'une semaine ou deux, à la fin de chaque trimestre, pour rattraper un retard en cas d'imprévu (ne surchargez pas trop les mois de février et de mars à cause des maladies d'hiver ainsi que les mois de mai et de juin ensoleillés ... ). Vous n'oublierez pas de prévoir des vacances dans chaque trimestre. Attention ! Sachez qu'à partir de
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12. SAVOIR S0RGANISER vous vous améliorer ? Corrigez au fur et à mesure vos nouvelles défaillances, n'attendez pas qu'elles s'accentuent. Réajustez votre plan d'action le plus tôt possible, si nécessaire en fonction des circonstances : repensez-le. Sachez que le lundi (selon les chronobiologistes) est un jour peu favorable pour le travail. Samedi et dimanche sont des jours d'instabilité et de faibles performances ; cela est surtout vrai pourlesjeuneslycéens. Incluez des périodes de détente dans votre semaine : loisirs, activités corporelles (les week-ends doivent être compris dans les plans) ; elles sont aussi impératives que les périodes de travail pour votre équilibre physique et psychique. En début de semaine consultez le programme de télévision. Ne retenez que ce qui vous intéresse véritablement ; planifiez en fonction de votre temps disponible (et non selon le programme T.V.). En procédant ainsi vous vous obligerez à ne pas rester rivé à votre poste. Prévoyez aussi des plages entièrement disponibles, d'abord par souci de
février commenceront, pour ceux qui passent un examen ou un concours, les révisions de l'année écoulée ; placer donc d'abord ces révisions et ensuite le reste, si le temps est suffisant.
Remarque : Notez bien, en début d'année, les différentes dates d'inscription ou de pré-inscription aux examens et concours, ainsi que celles relatives aux dossiers divers à constituer pour poursuivre vos études.
22.
PLANIFICATION HEBDOMADAIRE
Vous devez chaque début de semaine planifier votre travail jour après jour. Ce quart d'heure de préparation pendant le week-end servira aussi à contrôler les réalisations de la semaine précédente. Pensez toujours à vos buts et à votre stratégie globale d'apprentissage : faites le point, interrogez-vous sur votre efficacité au travail ; comment pourriez-
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE liberté, mais aussi pour avoir, là encore, une marge de sécurité. Évitez cependant en cours de semaine les coupures importantes (soirées chez des amis ... ) ; la reprise est souvent trop difficile.
23JOURNALIÈRE .PLANIFICATION En début de journée, visualisez Le matin, commencez par anticiper ce que vous allez faire ce jour-là. Réfléchissez de nouveau à la manière d 'effectuer les tâches, et dans quel ordre. Réservez les meilleurs moments pour les travaux les plus difficiles. Faites bien la différence entre ce qui est important ou même essentiel, et ce qui est accessoire : pensez au long terme ! Travaillez désormais en fonction de vos préoccupations, de vos besoins, et non de votre humeur ou de vos anciennes habitudes.
les plus difficiles. Les recherches des chronobiologistes permettent de décomposer ainsi une journée idéale : • De 9 h à 12 h bonne période de travail, avec performance la meilleure vers 10 h (profitez-en pour effectuer des travaux de réflexion, de création : résolution de problèmes, dissertation ... ). Pour éviter le coup de pompe de 11 h ne pas entreprendre ce type de tâche avant 9 h. •Le début d'après-midi est une mauvaise période pour le travail intellectuel ; placez-y d'autres activités si vous le pouvez. Par contre de 14 h 30-15 h à 18 h (meilleure heure 17 h), la période est favorable à la mémorisation à long terme (l'apprentissage des leçons, des révisions). Ces données représentent des moyennes statistiques. Les rythmes individuels peuvent différer selon l'âge, le tempérament (selon qu'on est un lève-tôt ou un lève-tard), et selon les habitudes familiales. C'est à chacun de repérer ses temps forts et ses temps faibles, et de les utiliser au mieux.
Comment être efficace dans la journée ? • Gardez l'esprit libre ! Aucun de
Lorsque vous organisez et visualisez votre journée, votre cerveau se prépare, fonctionne déjà pour les tâches suivantes; en particulier, s'installe en lui une sorte de chronomètre biologique qui rythme la durée : les travaux sont ainsi réalisés plus rapidement et de manière plus efficace, mais aussi de manière bien plus gratifiante, car vous savez où vous allez, ce qui renforce votre confiance en vous.
nous ne peut travailler intellectuellement en pensant à autre chose. Débarrassez-vous immédiatement des servitudes matérielles que vous pouvez régler facilement (coup de téléphone, rendez-vous à prendre, etc.). Lorsque des idées vous viennent à l'esprit, notez-les systématiquement sur un petit carnet qui ne vous quitte pas. C'est d'une part, un moyen de ne pas les oublier, et d'autre part, une façon de ne pas s'encombrer l'esprit ou la mémoire. • Prévoyez le temps nécessaire. Consacrez le temps minimum à ce qui est facile, réservez plus de temps pour ce qui est difficile ou pour ce qui vous
Les meilleures heures de la journée Certaines tranches horaires sont plus favorables que d'autres au travail intellectuel ; réservez-les pour les travaux
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12 • SAVOIR S0RGANISER 1
votre tâche ; soulagez votre esprit pour qu'il reparte dispos mais aussi pour qu'il structure vos connaissance nouvelles (il les réorganise à votre insu, le travail de construction s'effectue tout seul). Profitez-en pour vous aérer (et aérer votre bureau) ; pratiquez éventuellement la relaxation*.
ennuie. Commencez votre journée d'abord par les travaux les plus ardus ou les plus importants, ce seront des soucis en moins. De même évitez si possible de quitter votre tâche avant de la terminer, car ce qui souvent fatigue c'est ce qu'on n'a pas fait. • Variez les tâches. Dans une même journée, alternez les disciplines ; cela vous évite la fatigue, et de plus, ces travaux divers peuvent se compléter les uns les autres. Variez aussi les types d'activité, par exemple les séances de mémorisation puis les exercices. Lorsqu'une tâche est terminée, avant d'effectuer une coupure, préparez immédiatement la suivante en recherchant les documents nécessaires. Ainsi lorsque vous vous remettrez au travail votre esprit reposé s'attaque directement à l'essentiel.
En fin de journée, récapitulez Chaque soir, préparez rapidement les cours du lendemain, par une révision du chapitre précédent et un survol du chapitre suivant (relire le chapitre 11 : Comment mémoriser). Réalisez un rapide pointage de ce que vous avez effectué ce jour-là, quantifiez vos travaux et résultats (nombre de pages, etc.). Cocher ses réalisations est stimulant et rassurant. Préparez enfin votre journée du lendemain pour ne pas perdre la précieuse période matinale, qui est réservée à l'apprentissage, votre inconscient sera ainsi mis en condition pour les tâches futures, il les acceptera, elles paraîtront moins dures. En prévoyant votre travail vous ne serez pas non plus pris au dépourvu. Interrogez-vous sur la manière dont vous pouvez gagner du temps (pensez à la documentation, au travail en groupe, etc.). Adaptez votre plan de travail si les circonstances l'exigent.
• Prévoyez des moments de détente. Effectuez des pauses de 10 mn, toutes les heures et demie au maximum. Mieux vaut pour la détente plusieurs pauses courtes qu'une seule pause plus longue. Prenez une ou deux fois dans la matinée et dans l'après-midi de quoi recharger votre énergie sans vous alourdir l'estomac (songez en particulier aux barres de céréales et aux fruits). Buvez aussi de l'eau, plutôt qu'un excitant comme le thé ou le café. Pendant les moments de détente ne pensez plus à
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE N'OUBLIEZ PAS • Inutile de travailler si vous n'avez pas un projet cohérent, si ce travail n'entre pas dans un plan d'ensemble. • Certains subissent le temps comme une menace suspendue sur leur tête ; d'autres le prennent en main et le gèrent efficacement. Considérez qu'en ce qui vous concerne vous en êtes le maître dans la seule limite de vos propres choix: le plan doit vous permettre de vous rendre autonome. • Comme un champion de haut niveau rythmez vos journées ; de bonnes habitudes d'organisation vous permettront de rééquilibrer vos efforts sans surcharges ponctuelles ; ainsi vous progresserez efficacement sans gaspiller d'énergie mentale. • Un des secrets de la réussite tient à/' organisation méthodique aussi bien en cours que che: soi ; il faut être à la fois méticuleux et ordonné, mais aussi savoir quel temps de réalisation prendra telle action, savoir enfin toujours anticiper: être efficace.
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Chapitre 13
AGENCER SON BUREAU EN BREF ... Donnez-vous les meilleures conditions de travail possibles en agençant votre bureau et en choisissant vos outils.
1. VOTRE COIN TRAVAIL En l'organisant ne songez qu'à vous simplifier la tâche.
2. LE CLASSEMENT DE VOS DOCUMENTS Soyez rationnel pour retrouver toujours rapidement vos documents.
3. LES OUTILS DE BASE Choisissez vos outils dans le but de vous épargner les efforts inutiles et les pertes de temps : • Plan de travail pour les grandes lignes d'action, agenda pour la mise en œuvre. • Livres de cours, dictionnaires, grammaires pour les langues. L'ensemble est conservé si possible jusqu'à la fin des études. • Un trieur à soufflets pour les feuilles de cours et un petit carnet pour noter les idées.
4. AUTRES OUTILS • Pour réviser, utilisez annales ou recueils d'exercices ; évitez les guides tout faits, préférez-leur vos fiches de révisjon. Affichez au mur les points importants, utilisez le baladeur. • N'hésitez pas à téléphoner, à vous servir du minitel. • Pour les petites fournitures, ayez-les en double, cela vous facilitera la vie.
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE Remettez en question votre coin de travail et vos outils. Demandez-vous s'ils sont adaptés, s'il n'existe pas à chaque fois quelque chose de plus efficace. Choisissez toujours, à valeur pédagogique égale, ce qui vous épargne l'effort et le temps. Eventuellement effectuez plusieurs essais. Voici quelques idées.
1.DEVOTRE COIN TRAVAIL Les conditions matérielles d'organisation influent sur notre manière de travailler ; en réalité elles reflètent souvent nos structures mentales et, réciproquement, les modèlent. Le premier impératif est de travailler dans le calme. Réservez-vous une pièce indépendante ; à défaut, exigez que l'on respecte impérativement vos heures de travail. Si vous devez changer la tapisserie de cette pièce, choisissez-la plutôt neutre, pour éviter qu'elle ne soit source de distraction ou d'agression visuelle ; pas de
motifs entêtants ou de couleurs criardes ; de préférence, du blanc, du jaune ou de l'orange pâles. Votre table doit être suffisamment grande pour recevoir les documents de travail et vous permettre d'écrire. Elle sera placée le plus près possible de la lumière du jour, et sera très bien éclairée le soir pour éviter toute fatigue supplémentaire. Pensez à un bon abat-jour ou à une lampe d'architecte et même à un variateur de lumière; l'éclairage sera toujours à votre gauche si vous êtes droitier pour éviter l'ombre portée de votre main quand vous écrivez. Des étagères suffisamment nombreuses, éventuellement une seconde table seront disposées autour de vous; ayez toujours les documents à la portée de la main. Votre chaise sera assez confortable pour que vous puissiez y être assis plusieurs heures par jour, sans pour autant qu'elle vous incite au sommeil. Éloignez, de préférence, de ce coin bureau tout ce qui peut vous distraire, en particulier tout matériel audiovisuel ou revues. Séparez bien votre coin de travail de celui de vos loisirs, matériellement, mais aussi dans votre tête.
13 •AGENCER SON BUREAU forme de grandes feuilles horizontales où seront enregistrées, discipline par discipline, les tâches personn~lle~ à accomplir pour atteindre vos objectifs. • L'agenda, quant à lui, reprend les grandes lignes indiquées. dans le pl~ de travai13; il les détaille Jour après JOUr. Vous y noterez aussi, bien sOr, les travaux donnés en cours. Considérez-le comme votre premier outil. Il rythme votre vie et ne vous quitte pas. Reportez-y toutes les informations permanentes dont vous avez besoin (numéros de téléphone, heures d'ouverture des lieux que vous fréquentez ... ). • Le livre de cours vous est généralement imposé par le professeur. Si tel n'est pas le cas, comparez soigneusement tous les manuels; feuilletez-les au centre de documentation ou dans les librairies. Choisissez le plus clair, le plus visuel ; vérifiez que le contenu répond précisément au programme. Re.tenez toujours l'édition la plus récente s1 vous l'achetez d'occasion. Il est préférable de ne posséder qu'un livre par discipline, et de bien le connaître, plutôt que de se disperser sur plusieurs (rien ne vous empêche d'emprunter occasionnellement d'autres manuels). Dans la mesure du possible conservez ce liv~e ~usq~'à votre examen, même si celu1-c1 a heu deux ans plus tard. Pour de nombreuses épreuves, les contrôles portent sur pl~ sieurs années d'enseignement (renseignez-vous à ce sujet). Ainsi, vous P?urrez toujours reprendre des pomts obscurs. N'ayez pas de faux respect: le manuel est un outil et non une œuvre d'art; l'annoter peut faire gagner du temps et faciliter votre travail de synthèse. • Que ce soit pour le français ou pour les langues, vous posséderez un bon dictionnaire, une grammaire simple et complète (là encore demandez conseil à
2.
CLASSEMENT DE VOS DOCUMENTS Regroupez au même endroit (un tiroir, une étagère ... ) tout ce qui conce~ ne une discipline donnée ; c'est là le cntère de base de votre classement. N'ayez aussi qu'une matière à chaque place. Réservez une couleur de classe~ ment pour chacune d'elles, couleur qm figurera sur tout ce qui s'y rapporte (classeurs, annales ... ). Évitez l'empilement des documents, qui en rend l'accès difficile. Rang~z-~es verticalement, comme dans une bibliothèque ou mieux encore si vous le pouvez da'.ns des dossiers suspendus. N'hé' . sitez pas à diviser ces dossiers en chemises afin d'accéder plus facilement à vos informations. Spécifiez toujours de manière très lisible le titre de ces chemises ou pochettes. Si votre documentation est importante, classez-la selon votre propre critère, par exemple par auteur, ou bien par thèm~, par p~ riodes ... (voir chapitre 25: Lire et utiliser la presse). Vous devez toujours pouvoir connai"tre et utiliser facilement votre classement (pensez à son évolution). Ainsi vous pourrez ranger et retrouver instantanément tout document. Vous le savez par expérience, rien n'est plus énervant que de chercher quelque chose, ou pire, de se rendre compte qu'on l'a perdu définitivement.
3.
OUTILS DE BASE
• Le plan de travail* vous indique les actions à réaliser. Il se présente sous
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE vos professeurs); vous tiendrez aussi à jour un carnet-répertoire pour le vocabulaire et l'orthographe. Ce matériel, pour les langues en particulier, vous suivra d'une classe à l'autre. • Pour ranger les feuilles que vous devez apporter en cours, un trieur à soumets est une bonne solution : ainsi, vos disciplines ne seront jamais mélangées et vous n'en oublierez aucune à la maison. Choisissez-le solide, sinon les nombreuses manipulations auxquelles vous le soumettrez auront vite fait de le déchirer. • Ayez toujours sur vous un petit carnet et un stylo pour y noter idées et informations ; de cette manière vous soulagerez votre esprit et votre mémoire sans risquer d'oubli.
4
.AUTRES OUTILS
• Pour préparer les épreuves, effectuer des révisions, vous entraîner, utilisez en plus du manuel des annales ou des recueils d'exercices. Là encore, prenez soin de bien les choisir (demandez conseil à votre professeur). Retenez, là encore, la dernière édition. Cependant, sachez que les livres avec corrigés posent toujours un problème d'utilisation: serez-vous assez patient pour ne pas tricher avec vous-même, terminer une épreuve sans les regarder ? Méfiez-vous aussi des erreurs dans les corrigés, car elles ne sont pas rares ... • A la place des guides, qui offrent des résumés de cours, utilisez de préfé-
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rence vos fiches de révision* ; vous les comprenez, elles sont plus complètes, elles vous aident mieux à mémoriser dans la mesure où vous les composez vous-même. Éventuellement, pour certaines disciplines, complétez vos fiches par un ou plusieurs autres carnets-répertoires où vous aurez classé le vocabulaire technique. • Une plaque plastifiée, ou un autre support, sera disponible sur un mur de votre bureau pour afficher des points essentiels à retenir ou des idées stimulantes. Vous pouvez aussi disposer, où vous le désirez, ces pense-bêtes, grâce aux adhésifs détachables qui, quel que soit le support, ne laissent aucune trace. • Utilisez votre baladeur pour enregistrer vous-même des leçons à réviser ; vous pourrez ainsi les écouter n'importe où pendant vos temps morts. • N'hésitez pas à téléphoner quand vous êtes bloqué sur un problème ou lorsqu'une difficulté n'est pas résolue. Plutôt que de rester «sec», demandez un renseignement à un camarade ; ainsi vous ferez l'économie parfois d'un après-midi ou d'une soirée de recherche (que cela ne vous dispense pas, bien sOr, du travail personnel). Sachez aussi utiliser judicieusement le minitel : ses services peuvent vous faire gagner du temps, particulièrement en période d'examen. • Les petites fournitures (feuilles de classeur, brouillons, stylos, crayons, surligneur, effaceur ... ) devront toujours être en bon état et disponibles en quantité suffisante. Pourquoi ne pas les avoir en double, un jeu chez vous en permanence sous la main, un jeu pour les cours?
13 •AGENCER SON BUREAU N'OUBLIEZ PAS • Soye: plus que jamais rationnel. vous gagnere: un temps précieux et vous vous épargnere: fatigue et énervement. • Demande:-vous systématiquement ce qui peut vous simplifier la vie. N'hésite: pas à investir pour économiser du temps et de/' énergie.
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Chapitre 14
. COMPOSER DES FICHES DE REVISION /
EN BREF ... Composer des fiches de révision demeure un des meilleurs investissements possibles en temps et en énergie.
1. INTÉRÊT • Ces fiches permettent de fixer l'attention, de comprendre et de structurer sa pensée, mais surtout de mieux mémoriser. • Les révisions sont très rapides et peuvent s'effectuer n'importe quand et n'importe où.
2. PRÉSENTATION ET CONTENU • Prévoyez le même format pour tous vos bristols, par exemple 21 x 15. N'écrivez qu'au recto. • Vous y reporterez une synthèse condensée du cours et du manuel. Plans, phrases clés, mots clés, définitions, schémas, tableaux y figurent lisiblement. Ne rédigez jamais sans comprendre .
14 • COMPOSER DES FICHES DE RÉVISION vous épargnerez beaucoup d'énervement. Votre esprit ne se consacrera qu'à la mémorisation (revoir chapitre 11). Le fait d'aligner quelques fiches côte à côte permet de synthétiser aussi un ensemble de chapitres. Vous effectuerez plus facilement entre les éléments des relations, des rapprochements, des oppositions : les informations s 'enrichissent mutuellement. Vous vous constituez ainsi une véritable banque de données rapidement utilisable. Les fiches peuvent être consultées, transportées n'importe où, soit pour préparer un devoir, soit pour réviser avant les contrôles ou les examens. Vous ne manquerez pas de garder toutes ces fiches, car elles vous serviront tout au long de vos études et même dans votre vie active. Votre formation achevée, vous pourrez disposer ainsi d'une synthèse de votre savoir.
La composition régulière de fiches de révision a toujours été un des meilleurs investissements en temps et en énergie. En début d'année, quand les épreuves sont encore loin, vous aurez peut-être l'impression de travailler inutilement mais, dès les premiers contrôles, vous en tirerez immédiatement les bénéfices. Les fiches de révision sont, avec vos notes de cours, les deux outils principaux de votre réussite.
1.
INTÉRÊT
Lors de l'apprentissage de la leçon Rédiger vous permet de fixer votre attention car vous êtes actif. Constituer régulièrement des fiches vous oblige à comprendre la leçon, à mieux saisir les points importants : à structurer votre pensée. Traiter l'information, la reformuler permet déjà en partie de la mémoriser*. Avec votre propre plan sous les yeux, votre mémoire visuelle va aussi travailler, de même que celle relative au geste. Réussir à clarifier et voir le résultat de son travail procure enfin un certain plaisir. Pour toutes ces raisons préférez toujours, nous l'avons dit, vos fiches aux mémentos.
2.
PRÉSENTATION ET CONTENU
Présentation Choisissez le même format pour toutes vos fiches de bristol (le plus utilisé est le 21 x 15, c'est-à-dire une demi-feuille standard). Le blanc ou une couleur pâle sont conseillés, afin de faciliter la lecture. Pensez aux perforations pour regrouper vos fiches dans des classeurs et ainsi mieux les manipuler; n'oubliez pas de les numéroter. Comme pour les feuilles de cours, vous veillerez à n'y écrire que verticalement et d'un seul côté, de manière à pouvoir aligner ces fiches et à synthétiser l'ensemble de leur contenu.
Lors des révisions Grâce à vos fiches,. avant les devoirs ou les examens, vous n'aurez plus, à chaque fois, à dégager à nouveau l'essentiel. Quelques minutes suffiront pour tout réviser ; vous gagnerez ainsi une énergie et un temps précieux ; vous
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE
Contenu Ces fiches contiennent un condensé des informations reçues. Elles portent, soit sur les cours, soit sur des émissions de télévision, des conférences, etc. (Pour les fiches de lecture voir chapitre 27: Lire efficacement). S'il s'agit d'un cours, chaque chapitre tiendra sur une ou plusieurs fiches pour réaliser ainsi une synthèse entre le cours et le manuel. Les informations vont habituellement du général au particulier, de l'essentiel au détail. Prenez bien soin de ne pas déformer les données en les abrégeant. •Faites figurer d'abord le plan complet (parties, sous-parties ... ), puis à l'intérieur de chaque division, des phrases-clés écrites éventuellement en abrégé. Evitez les adjectifs inutiles, les articles, les prépositions ; conservez plutôt ce qui donne l'information essentielle : noms, verbes, chiffres ... • Vos phrases abrégées véhiculent les idées-clés; celles-ci peuvent même figurer uniquement par des mots-clés*
(ces derniers permettent de retrouver lorsqu'on les relit, plusieurs idées évoquées dans le cours ou le texte ; ils les résument). • Vos fiches contiendront aussi, en dehors de ces phrases ou de ces idéesclés, tout ce qui est essentiel, c'est-àdire : définitions, schémas, tableaux facilitant la compréhension ou la comparaison; en mathématiques ou en sciences : théorèmes, formules, lois, ainsi que les étapes d'une démonstration; en langues : vocabulaire, tournures utilisées, règles de grammaire. Vous faites figurer tout ce qui doit être mémorisé. Les fiches vont vous permettre d' apprendre ; leur présentation doit donc faciliter votre travail. Visuellement vous devez vous y retrouver instantanément; n'hésitez pas à espacer les blocs d'informations. N'oubliez pas de limiter ces données : sept éléments maximum dans chaque subdivision (revoir chapitre 11). Présentation et contenu doivent toujours être très clairs.
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14 • COMPOSER DES FICHES DE RÉVISION N'OUBLIEZ PAS •Pour rédiger ces fiches, ne copie: pas sans comprendre ; à moins qu'il ne s'agisse d'un vocabulaire technique, utilisez plutôt vos propres termes, car cela vous forcera à synthétisa De plus, le caractère personnel de votre travail facilitera votre mémorisation.
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Chapitre 15
MIEUX PROFITER DES COURS EN BREF ... Donnez-vous les moyens d'être plus performant en cours.
1. SUPPRIMEZ LES CAUSES MATÉRIELLES DE DÉPERDITION Éloignement, distraction, absence d'outils adaptés vous font perdre le bénéfice du cours.
2. GARDEZ LA FORME, L'ÉNERGIE Travaillez sans énervement. Rechargez votre énergie pendant les pauses, détendez-vous.
3. CHASSEZ LES BLOCAGES PSYCHIQUES • Ne pensez à rien d'autre qu'à votre cours. Mémorisez en vivant et revivant les images mentales et les sons. • Si vous n'avez pas compris quelque chose, faites-le vous réexpliquer immédiatement ; participez ; ainsi le professeur soutiendra vos efforts. • Faites confiance à vos enseignants. Dialoguez avec eux en toute sympathie. Profitez au maximum des compétences de ces spécialistes mis à votre disposition.
15 •MIEUX PROFITER DES COURS En pénétrant dans l'établissement où se déroulent vos cours, ayez à chaque fois votre but en tête : vous épanouir, mettre au jour toutes vos richesses pour en tirer le meilleur parti, le plus vite possible. Ayez conscience de votre valeur potentielle. Les efforts quotidiens, les sacrifices que vous consentez doivent aboutir. Vous ne pouvez envisager que l'investissement que vous réalisez sur vous-même échoue. Vous êtes responsable maintenant de vous-même, de ce que vous avez choisi d'être. Entre les enseignants et vous existe un contrat d'éducation, de formation. Vous êtes venu acquérir votre autonomie, apprendre à découvrir et à maîtriser des faits, des processus, des idées, apprendre à connaître et à faire connaître, mais surtout apprendre à apprendre. Demandez-vous ce qui reste d'une heure de cours le soir même : plan, idées-clés, exemples, termes nouveaux, démonstrations ... D'où viennent les déperditions, comment pouvez-vous les réduire ? Comment, en ce qui vous concerne, éviter de gâcher cette masse de temps passé en cours ?
1.
SUPPRIMEZ LES CAUSES MATÉRIELLES DE DÉPERDITION • Plus vous êtes loin du professeur moins l'information vous parvient. Vous risquez des confusions visuelles et auditives. D'autre part des parasites peuvent se glisser entre les données et vous (bavardages intempestifs, sources de distraction).
• Si vous le pouvez, soyez de préférence dans l'axe du tableau. Vous éviterez ainsi parfois les faux jours, en particulier lors de l'utilisation du rétroprojecteur. • Que vos voisins vous aident à comprendre ou à résoudre les difficultés, qu'ils participent au cours et ainsi vous stimulent. Évitez donc de vous installer trop près de ceux qui, par leur mutisme complet, vous paralysent ; fuyez aussi les agités continuels qui vous démobiliseront en permanence. • Ayez vos outils et en particulier vos manuels. Utilisez un véritable cahier de brouillon (et non des feuilles volantes) ; ainsi vous pourrez toujours, le cas échéant, retrouver sur ce cahier une démonstration effectuée précédemment ou d'autres informations, gardez toutes les traces de votre travail, votre professeur ou vous-même pourrez mieux découvrir l'origine de vos erreurs de raisonnement, de calcul ou de méthode, et savoir comment y remédier. • Ayez à portée de main le carnet de vocabulaire relatif à la discipline, afin d'y noter ce qui est nouveau, ou de retrouver un terme ambigu. • Dans votre trieur à soufflets vous aurez préparé pour chaque discipline les derniers chapitres, avec leurs fiches de révision*, ainsi que des feuilles et des fiches vierges prêtes à être utilisées. • Évidemment votre matériel sera toujours en bon état. Prévoyez le nécessaire en matière de cartouches d'encre ou de piles de calculatrice. Ces dispositions, en fait, reflètent votre état d'esprit. Voulez-vous ou non être actif, acteur en classe, avoir prise sur les connaissances qui vous sont proposées ? Vous éviterez ainsi l'ennui et vous vous donnerez toutes les chances de comprendre les cours.
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE
2.GARDEZ LA FORME, L'ÉNERGIE En cours, la plupart du temps, vous travaillerez seul ; vous savez en effet que c'est vous seul qui aurez à mettre en pratique, dans la vie professionnelle, les acquis de cet enseignement. Cette implication constante, cette tension nerveuse créent de la fatigue. Or il faut que vous soyez toujours au maximum de votre forme : elle doit se maintenir jusqu'à la fin de l'heure, moment où sont résumés les points importants de la leçon et évidemment jusqu'à la fin de la journée. Pour cela :
provision d'énergie. Outre le sommeil*, veillez à votre alimentation*. Prenez éventuellement en milieu de matinée (et d'après-midi) une petite recharge énergétique (barre de céréales, fruits, etc.). Entre chaque cours, profitez d'une détente physique et psychique ; changez d'air et changez d'idées, brisez la tension. Évitez de laisser s'instaurer dans votre esprit une continuité directe entre les disciplines. • Supprimez les déperditions d'énergie (veilles prolongées le soir, pratique abusive du sport ... ). Évitez aussi de travailler avec énervement, aussi bien chez vous qu'en cours.
3.CHASSEZ LES BLOCAGES Vous êtes souvent vous-même la cause d'un mauvais rendement du travail en classe.
Si vous pensez à autre chose Considérez, en franchissant la porte du lycée, que seul compte .votre avenir. Laissez, en particulier, à la grille d'entrée, votre passé et les souvenirs d'échecs éventuels ... Soyez constructif!
Si vous n'avez pas compris •Vous savez que vous n'avez pas compris Demandez immédiatement des explications à votre professeur ou à votre formateur. Précisez-lui le point sur lequel vous bloquez, revenez sur le schéma ou le tableau mal interprété. N'attendez pas qu'il progresse davantage dans sa leçon, car ce serait encore plus compliqué de revenir en arrière. Si
104
15 •MIEUX PROFITER DES COURS vous avez peur de paraître ridicule en lui posant des questions, dites-vous que vous n'êtes sftrement pas le seul à bloquer sur ce point et qu'au fond, les autres seraient bien contents de votre geste. Participez, aussi bien pour répondre aux questions que pour en poser. Cela rend la classe vivante. L'enseignant n'a pas l'impression de parler dans le vide, il se rend compte des effets produits, il va, selon vos réactions, s'adapter. Si les leçons risquent d'être particulièrement difficiles, préparez-les d'avance à l'aide de votre manuel. Soyez d'abord exigeant envers vousmême. Votre professeur remarquera votre intérêt, il vous soutiendra toujours dans vos efforts. • Vous pensiez avoir compris Vous vous rendez compte plus tard, au moment de refaire un exercice ou de réexpliquer un raisonnement, que vous ne retrouvez plus la démarche à suivre. Revoyez alors le travail de mémorisation*, en particulier, les indices* de rappel. Si vous n'avez pas compris du tout un ou des passages essentiels de la leçon, faites-les vous réexpliquer de manière différente, soit par le professeur, soit par un camarade ; reprenez alors toutes les connaissances liées à cette leçon. Vérifiez bien cette fois votre nouveau savoir (revoir chapitre 8 : Le saut intellectuel).
Soyez éveillé ; de manière consciente enregistrez et repassez dans votre tête, juste avant de sortir du cours, les images et les sons des idées principales ou des différentes étapes à suivre. Le soir même revivez le cours en reprenant vos notes.
Si VOU!J rejetez, consciemment ou non, le professeur Vous n'avez pas confiance en lui, vous pensez que son discours est incomplet, ou peu intéressant. Ne perdez pas pour autant votre temps. Saisissez tout ce qui est dit et complétez la leçon, soit sur place, soit plus tard chez vous. Dites-vous bien que vous devez tirer parti au maximum des possibilités qui vous sont offertes à un moment donné, que la personnalité de votre professeur vous convienne ou pas. De manière générale, faites cependant confiance à vos enseignants. Accueillez leurs connaissances, leurs idées, sans a priori, sans blocage. Curiosité intellectuelle, écoute, ouverture d'esprit favorisent votre progression. Questionnez votre professeur, dialoguez avec lui de manière construc- . tive : communiquez ! La compréhension, l'intérêt, la sympathie créent des liens : la notion de travail ingrat et contraignant s'efface ainsi petit à petit.
Si vou• ne retenez pas le cours Interrogez-vous sur votre comporte-ment mental en classe. Vous devez déjà bien avancer votre travail de mémorisation. Pour cela impliquez-vous, ditesvous que tout ce qui est dit vous sera à nouveau demandé. Faites travailler alors votre mémoire visuelle et auditive.
Faites confiance au professeur Soyez conscient de tout ce que le professeur ou le formateur vous apporte personnellement. Vous avez sous la main un professionnel, un spécialiste est à votre disposition. Profitez des domaines de compétence de ce guide ou de ce consultant qui :
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE
• Connaît les parties les plus importantes du programme et vous en indique les articulations et les nuances. • Vous conseille sur le choix des ouvrages, en corrige les erreurs, les complète, les actualise. • Adapte et découpe le travail à faire, en fonction de vos besoins, et ménage pour vous une progression. • Décompose les connaissances en éléments plus assimilables, les analyse, les explique selon vos capacités natu-
relles, visuelles ou auditives : il vous simplifie la tâche. Il sait comment vous aider à comprendre et à apprendre. • Effectue les synthèses et les rapprochements nécessaires entre connaissances diverses ; il vous montre comment appliquer ensuite ces connaissances. • Vérifie vos acquisitions, vous corrige, vous soutient; il vous stimule dans l'effort pour parvenir à votre épanouissement.
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15 •MIEUX PROFITER DES COURS
Remarques: Différentes raisons peuvent justifier le recours à un enseignement par correspondance ou à des leçons particulières : faiblesse trop grande dans une discipline, rythme personnel trop lent, maladie. . . Les cours peuvent être onéreux, mais raisonnez toujours en terme d'investissement, ils peuvent sauver une année, particulièrement une année-charnière. N'attendez pas qu'une situation se dégrade de manière catastrophique. Vous pouvez travailler en collaboration avec votre professeur habituel. Il vous donnera des conseils de progression pour combler votre retard, vous conseillera un manuel, des séries d'exercices, les leçons
importantes à revoir, etc. Renseignezvous sur l'expérience de la personne qui se propose de vous donner les cours. Arrêtez avec lui un programme précis comprenant des échéances. Profitez au maximum de la présence de votre professeur particulier, expliquez ce que vous comprenez, posez-lui des questions sur ce qui pose problème : dialoguez. Entre chaque leçon appliquez ses conseils, entraînez-vous, puis faites vérifier votre travail : soyez, là encore, actif. Pour les classes particulières où les élèves sont peu nombreux, c'est-àdire pour les «petits cours», suivez les conseils précédents, renseignez-vous en particulier sur le sérieux de cette aide.
N'OUBLIEZ PAS •Prépare: le cours par un surrn/ rapide du manuel, cela afin de vous sensibiliser. Comprene: toujours ce que l'OUS écrire: et soye::. rif(oureux dans l'Otre prise de notes. •Prête: une attention particulière au début du cours, qui annonce les grandes lignes. et à la fin, qui les résume. •Faites travailler votre mémoire risuelle et auditii·e. Assimile2 le maximum pendant les cours en repérant la trame, les points essentiels ou utiles ainsi que les passages difficiles ; revoye: brièrement les idées principales à la fin del' heure, cela vous fera autant de travail en moins elle: rous. Ceci est fondamental pour réussir. •Brise::. la monotonie, soye: bien sûr attentif mais surtout actif Ne «séchez» jamais un cours, suire::.-le toujours arec intérêt. vous aure: à vous en sen'Îr. •A la fin du cours relaxe:-l'Ous. effectue: une pose mentale pour structurer ce que vous vene::. d'apprendre.
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Chapitre 16
SAVOIR PRENDRE DES NOTES EN BREF ... La prise de notes nécessite et développe attention et esprit de synthèse. Elle doit être effectuée avec soin pour préparer la mémorisation.
1. LE MATÉRIEL NÉCESSAIRE Utilisez des feuilles perforées 21x29,7 sur lesquelles vous n'écrirez qu'au recto.
2. LA PRISE DE NOTES • La trame du cours sera toujours mise en évidence, de la manière la plus visuelle possible. • L'essentiel (c'est-à-dire les idées clés) sera dégagé et noté. • Utilisez le style télégraphique et les abréviations.
La prise de notes réclame une grande participation, car elle exige et développe d'importantes qualités intellectuelles. Interviennent simultanément : l'attention*, la concentration même, pour ne pas perdre de vue le but et 1' essentiel de la leçon, la compréhension, le raisonnement et l'esprit de synthèse afin de ne sélectionner que les idées principales. Cette compréhension du cours, associée à la clarté de la présen. tation, permet à la mémoire de commencer son assimilation. Normale-
ment, en sortant du cours, vous devez avoir en tête l'essentiel de la leçon. La technique de la prise de notes forge toutes ses capacités et, surtout grâce à l'information captée, vous enrichit, augmente vos performances ; plus vos données sont exactes et nombreuses, plus vous êtes à même de répondre aux questions, de résoudre les problèmes posés. Savoir prendre des notes demeure une nécessité, non seulement au cours des études, mais aussi dans la vie professionnelle.
16 • SAVOIR PRENDRE DES NOTES
1.NÉCESSAIRE LE MATÉRIEL Faciliter la mémorisation ultérieure et l'efficacité de la prise de notes : tel est le critère retenu pour choisir le matériel utilisé en cours. Toutes les leçons seront prises sur le même type de support : des feuilles au format standard 21 x 29,7 (plus petites, elles ne contiennent pas assez d'informations à visualiser). Choisissez-les blanches (de préférence) ou de couleur très pâle, afin que l'écriture s'en détache bien ; préférez les feuilles quadrillées, car il est plus facile d'y ordonner les éléments. Ces feuilles seront perforées de façon à pouvoir être glissées dans un classeur. Vous pourrez intercaler à volonté polycopiés, notes ou cours supplémentaires, exercices d'entraînement, devoirs, corrigés ... Elles pourront également être facilement transportées dans un classeur à soufflets. Une fois ces pages numérotées et classées, vous retrouverez tous les avantages d'un cahier.
Vous n'écrirez que d'un seul côté: au recto (perforations à gauche). Ainsi, au moment d'apprendre votre leçon, vous pourrez avoir sous les yeux deux ou trois feuilles disposées 1'une à côté de l'autre et visualiser d'un seul coup d'œil toute la structure du cours. Faites 1' expérience un trimestre, vous constaterez que vous aurez moins d'efforts à fournir pour mémoriser*. Au verso de la feuille, c'est-à-dire sur la page de gauche du classeur, vous pourrez porter des annotations personnelles, des précisions données plus tard, des abréviations ou mots nouveaux, des exercices supplémentaires ... L'inconvénient de cette méthode est d'ordre financier, puisque vous doublez
vos dépenses de papier. Considérez cependant la rentabilité de cet investissement : il vous épargne vos biens les plus précieux: l'énergie (vous vous évitez une fatigue inutile), et le temps (puisque vous mémorisez plus vite). Le fait, en écrivant d'un seul côté, de pouvoir étaler sous vos yeux les éléments à retenir, développe aussi votre esprit de synthèse, qualité précieuse pour l' apprentissage, pour la préparation aux examens et pour toute votre vie active. Cette habitude de travail facilite votre structuration mentale. Choisissez une encre de couleur foncée, bleue, ou mieux encore noire (évitez les encres vives, qui fatiguent la vue). De préférence au stylo-bille, choisissez le stylo-plume qui permet une écriture plus nette et plus lisible; n' oubliez pas cependant que vous devez écrire rapidement ; choisissez cet outil avec soin, pour qu'il vous facilite la tâche. Munissez-vous également d'un effaceur qui vous fera gagner du temps, tout en contribuant à une présentation plus claire de vos notes. Tout votre matériel devra être prêt avant que ne soit prononcé le premier mot ; prévoyez suffisamment de feuilles et d'encre pour ne jamais perdre le fil du cours (évitez les bouts de crayon, règle cassée et autres détritus). N'oubliez pas : l'efficacité dans l'action commence par le choix des outils.
2.
LA PRISE DE NOTES
L'objectif est de conserver, pour vous en servir, toutes les informations importantes ainsi que celles qui les étayent. Votre prise de notes doit satisfaire aux deux exigences suivantes : 1) la lisibili-
109
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE té, votre meilleur atout pour la mémorisation ; 2) la fidélité à ce qui est dit, en évitant de laisser se glisser des erreurs, en particulier de transcription numérique. Vous devez d'une part pouvoir dégager l'essentiel d'un discours, et d'autre part être capable de le noter en style télégraphique (bien sftr, vos notes sont définitives, et vous ne les recopiez pas chez vous).
Exemple:
1° Partie ... ch. 1... 1... 11... 111... 112 .. . 12 .. . 2 .. . Évitez les décalages visuels difficiles à mettre en page efficacement; alignez plutôt tous les numéros sur la marge de gauche. Cette marge, peu importante, permettra le cas échéant de placer des repères (flèches, points d 'interrogation ... ) qui signaleront ce qui est important ou ce qui n'a pas été compris.
Ne perdez jamais de vue l'utilisation future de vos notes : faciliter la compréhension et la mémorisation. Préparez-la bien par la visualisation. Vous devez découvrir sur vos feuilles, d'un seul coup d'œil, la trame d'une leçon et pouvoir de cette manière la mémoriser rapidement
21. LA TRAME D'UN COURS La trame du cours est généralement donnée au tableau, mais dans le cas contraire vous devez la retrouver. Suivez le plan du professeur, sinon adoptez la numérotation décimale suivante qui présente l'avantage d'être logique; ainsi vous n'aurez jamais à vous poser de questions pour savoir où s'insère tel ou tel paragraphe.
• Chaque chapitre débutera sur une nouvelle feuille; ainsi vous ne les confondrez pas mentalement. • Aérez suffisamment la structure visuelle de vos notes en sautant un nombre variable de lignes entre les divers éléments, selon leur hiérarchie logique. • Ménagez des paragraphes nombreux, ce qui évite de garder trop d'informations à mémoriser. • Favorisez la visualisation à l'aide de signes, points, virgules, tirets, accolades, le long de la marge de gauche. • Chez vous, soulignez tous les titres du plan ; surlignez les mots-clés, entourez les formules. • Soignez particulièrement les schémas, tableaux, et tout ce qui synthétise les idées. N'hésitez pas pour cela à
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16 • SAVOIR PRENDRE DES NOTES prendre la place nécessaire, évitez les microschémas. • Numérotez au fur et à mesure vos pages en haut à droite. Utilisez les bis, ter, quater pour les pages supplémentaires.
au vol sur un petit carnet ou sur les pages vides de gauche.
Votre présentation et votre hiérarchisation des notes devront toujours rester rationnelles, simples, directes ; inspirezvous des meilleurs manuels. Évitez de souligner ou d'encadrer pendant les cours, cela pour ne pas perdre le fil du discours ; vous le ferez chez vous. Normalement le plan est déjà apparent sur votre feuille. Profitez des temps morts pour prendre régulièrement du recul, pour savoir où vous en êtes précisément dans la leçon et quels en sont les fils conducteurs. En suivant constamment la structure, vous la mémorisez déjà.
Ce sont les idées émises qui comptent pour vous, et non le mot à mot. Inutile donc de recopier tout ce qui est dit. Ecrivez exclusivement dans votre propre langage, de façon télégraphique.
22.
COMMENT DÉGAGER L'ESSENTIEL D'UN COURS Dégager les éléments principaux d'une leçon suppose d'abord que l'on comprenne ce qui y est dit. Formez, si vous le pouvez, des représentations mentales, revivez dans votre tête ce qui est dit (demandez des explications à votre professeur en cas de difficultés). Il vous faut une grande qualité d'écoute, un éveil, une attention*; le problème est souvent de réussir à comprendre tout en prenant des notes. Vous devez pouvoir suivre d'un bout à l'autre le cours, en gardant un certain recul pour en dégager les grandes lignes. Les détails ne sont pas à négliger pour autant car ils ont souvent un rôle d'illustration. Pour chasser les idées parasites de votre esprit, notez-les
Notes, idées clés et mots clés
Divers indices vous indiqueront ce qui est important: l'intonation du professeur, la répétition de certaines formules, le fait qu'il écrive au tableau, l'emploi d'exemples pour insister, expliquer. Un mot clé, une idée clé doivent vous permettre de vous souvenir de plusieurs autres idées qui les développent. Vous les retrouvez en général résumées à la fin de la leçon. Ce sont ces clés que vous devrez mémoriser. Exemple : Les deux paragraphes précédents pris en notes donneraient : Noter idées, pas mot à mot. Propre langage, télégraphique. Suivre indices (intonation, répétitions, tableau ... ). Mots clés sont nouvelles idées et souvent fin leçon, doivent être mémorisées.
Notez systématiquement • En plus des mots clés et des idées clés, gardez toute idée abstraite nouvelle, par exemple le jugement porté par l'auteur sur ... • Toute démonstration ou raisonnement nouveau. • Toutes les causes, conséquences, buts, similitudes, oppositions. • Toutes les définitions, théorèmes, formules, énumérations, nombres clés, graphiques, schémas, tableaux.
111
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE • Tous les mots porteurs d'information : noms, verbes, chiffres, etc. • Tous les termes nouveaux : termes teçhniques, noms propres, orthographe ... • Les résumés, conclusions et références.
ficatifs essentiels. Préférez toujours, aux longs développements, les représentations visuelles (schémas, croquis, tableaux, axe des temps ... ).
Évitez de noter ce qu'il n'est pas utile de mémonser
Ils sont généralement issus des mathématiques, ce sont par exemple : + plus, - moins > supérieur à ± plus ou moins < inférieur à = égal ~jusqu'à, entl'IJÎlle, clone, c'est pourquoi ..;. différent L au total _ àpeuprès, V quel que soit environ
Omettez ce qui ne se rapporte pas au sujet, les exemples qui se recoupent, les détails non significatifs, les répétitions, les adjectifs inutiles, les articles, les prépositions. Ne négligez pas cependant certaines idées secondaires qui sont de précieuses explications ou arguments utilisables. Quelques cours doivent même être notés pratiquement dans leur intégralité, à cause de leur richesse non réductible4: par exemple, certains cours scientifiques ou techniques.
Si vous ne suivez plus Passez quelques lignes et rebranchezvous plus loin. N'essayez pas de reprendre dans l'instant ce qui a été dit en interrompant le professeur, car cela risque de vous déstabiliser pour les phrases suivantes et de perturber le cours. Attendez un changement de paragraphe. Cependant si votre enseignant va vraiment trop vite, n'hésitez pas à le lui signaler, vous rendrez ainsi service à tout le monde.
23
•LE STYLE TÉLÉGRAPIDQUE, LES ABRÉVIATIONS Pour pouvoir noter l'essentiel du message, vous devez écrire des phrases courtes en utilisant symboles et abréviations. Supprimez les liaisons entre les mots, ne gardez que les verbes ou quali-
Les symboles
Les abréviations Sont abrégés les mots qui reviennent le plus souvent. Généralement on garde la première et la dernière lettre, quelquefois la lettre du milieu ; on supprime les voyelles, les dernières syllabes, certains suffixes; par exemple : toujours tjs, que.lquefois qqf. L'essentiel pour vous est de pouvoir retrouver immédiatement vos abréviations, qu'il n'y ait ni confusion, ni gêne visuelle dans la relecture de votre cours. Attention, les mots présentant une difficulté orthographique ne seront pas abrégés, ou uniquement à la condition de conserver ce qui pose problème; par exemple développement deviendra dvppt et non dvpt. Beaucoup de lycéens et d'étudiants en effet, perdent, à l 'occasion d'une prise de notes mal conçue, une partie de leurs réflexes orthographiques pourtant si durement acquis. , Soyez vigilants ! Exemple : Le paragraphe pris en notes en 22 donnerait en style télégraphique: Noter idées, ps mot à mot. Propre langage, télégraph. Svre indices (inton., répét., tab .... ). Mots clés st nvlles idées et svt fin leç., dvt être mém.
112
16 •SAVOIR PRENDRE DES NOTES
Voici quelques abréviations courantes : avt: avant
bp : beaucoup c :comme cad : c'est-à-dire chgt : changement cf : confer, voir à cmmt: comment (deux m) conc : conclusion csq : conséquence cpt : cependant cqfd : ce qu'il fallait démontrer de: donc ds: dans dv: devoir dvppt : développement (deuxp) dvt: devant ex: exemple ext : extérieur f: femme gal : en général
gd: grand gvt : gouvernement h: heure hab : habitant hm:homme ht: haut int : intérieur id: idem jr :jour km : kilomètre 1: largeur ls :les ltps : longtemps L: longueur m: mètre m: même rnn : minute moy :moyen ms: mais nb: nombre nbx : nombreux ns: nous
pb : problème pr: pour pt : point ou petit pv: pouvoir px: prix q: question qd: quand qq: quelque qqf : quelquefois r: résumé rv: revoir s: seconde sf: sauf ss : sans ou sous st: sont ste : société svt : souvent ou suivant tjs : toujours tps: temps ts: tous tt: tout vs: vous
N'OUBLIEZ PAS • Implique::.-vous lors de la prise de notes; en recueillant des informations et en les reformulant, vous vous forme: ; c'est là /'occasion d'un véritable entraînement mental. •Pensez toujours que le futur utilisateur de ces notes, c'est vous ; en cours, rende: votre efficacité maximale pour gagner du temps clze::: vous (c'est une des clés de ceux qui réussissent).
113
Chapitre 17
'
PARTICIPER A L'ORAL EN BREF ... Vous désirez vous prendre en charge, vous former pour agir dans notre société de communication.
1 . L'ORIGINE DE VOS DIFFICULTÉS Vos difficultés à participer (symptômes physiologiques ou psychologiques) proviennent de votre cerveau primitif enclin à reproduire toujours la même structure riéfaste. Seul votre cerveau supérieur créera la rupture nécessaire pour vous améliorer.
2. COMMENT PARTICIPER? • Lancez-vous progressivement ; entraînez-vous par une pratique régulière. • Perfectionnez ensuite votre diction et votre expression.
3. DÉFIEZ LA PERSONNE QUI VOUS IMPRESSIONNE • Vous devez anéantir le pouvoir symbolique de cette personne sur vous. • Regardez-la en haut du nez, juste entre les deux yeux. • Imaginez-la dans une situation inconfortable. Participez oralement au cours, mais aussi à la vie de votre établissement. -
_
__J
17 • PARTICIPER ÀL0RAL 1
En participant vous vous sentirez libre intérieurement : vous serez sur la voie de l'autonomie. Vous devez vous structurer pour fonctionn~r désormais mentalement de cette manière. Comme ce dynamisme global est reconnu par les enseignants, les examinateurs, la société, le plaisir que vous en tirerez renforcera cette attitude positive : vous progresserez continuellement et vous vous auto-épanouirez. Ce que vous dites est parfois maladroit, n'intéresse peut-être pas toujours vos professeurs ou vos camarades, mais au moins vous participez. Vous connaissez la règle du jeu : apprendre à s'exprimer. Vous essayez de dire ce que vous pensez ou ressentez. En écoutant et en regardant les médias, vous avez déjà remarqué que ce ne sont malheureusement pas les idées en elles-mêmes qui séduisent, mais bien plus la manière de prendre la parole et de s'en servir. La façon de présenter les choses, la forme, compte souvent autant ou plus que le fond. Notre société est une société de communication ; vous l'avez compris et vous souhaitez avoir prise sur elle. Vous désirez exercer ce pouvoir de la parole, du verbe. Vous voulez apprendre à communiquer.
1.
L'ORIGINE DE VOS DIFFICULTÉS Vous savez que vous devez vous exprimer et communiquer, mais vous n'avez pas confiance en vous. Chaque fois que vous essayez d'intervenir, les mêmes symptômes paralysants se déclenchent : physiologiques (palpitations, difficultés de respiration, rou-
geurs, transpiration), psychologiques (panique, impossibilité de retrouver vos idées, de répondre avec cohérence à des questions). Votre cerveau primitif* refuse tout risque de déplaisir. Peut-être, au départ, une mauvaise expérience vous a-t-elle bloqué d'une façon que vous avez crue définitive ? Ou bien désirez-vous inconsciemment continuer à être pris en charge comme au temps de votre enfance? Des structures néfastes sont créées et vous conduisent à reprod uire des comportements dommageables. Vous n'êtes plus libre de vos actes, vous êtes conditionné négativement. Heureusement votre cerveau supérieur* est là pour briser ce cercle vicieux de l'échec, vous allez prendre la parole et gagner ce défi (lisez bien le chapitre 37: Prendre confiance en soi, il complète celui-ci).
2.COMMENT PARTICIPER ? Se lancer Soyez prudent dans votre démarche, de peur que ne se reproduisent d'autres mauvaises expériences. Prenez la parole progressivement, en allant du plus simple au plus difficile. Par exemple, fixez-vous pour le premier mois, une prise de parole par semaine, là où vous le souhaitez. Choisissez le professeur avec qui vous vous sentez le plus en confiance, ou bien la discipline où vous réussissez le mieux, ou encore le moment où vous êtes en demi-groupe. Augmentez progressivement la fréquence de vos interventions. Enfin, au fur et à mesure que vous progressez, intervenez plus longuement et sur des sujets plus difficiles.
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE à l'oral, procédez de manière identique, conversez, tout simplement.
L'assurance ne vient que par la pratique. Grâce à elle, vous acquerrez confiance, vous développerez, petit à petit, maîtrise de l' expression et capacité d'improvisation.
Se perfectionner
Au départ, vous aurez du mal. Ne cherchez aucune excuse pour justifier votre refus de parler, au contraire, forcez les événements : réfléchissez quelques instants puis levez la main immédiatement. L'action une fois engagée, est beaucoup plus facile. Vous êtes aussi à l'aise qu'avec un camarade ; d'ailleurs c'est à lui que vous parlez. Au début votre parole sera sans doute saccadée. Pour commencer, redites à haute voix l'amorce de phrase que vous avez construite dans votre tête ; ensuite tout sera aisé et vous discuterez tout simplement. Après tout, dans une conversation, vous ne réfléchissez pas continuellement à tout ce que vous allez dire, et les idées vous viennent au fur et à mesure qu'elle se déroule. En classe,
Quand vous aurez acquis davantage d'assurance, vous préparerez vos arguments par écrit en jetant quelques notes ordonnées sur un papier, ce qui vous permettra de multiplier votre pouvoir de persuasion. N'oubliez pas de répondre précisément aux questions posées. Dans tous les cas, votre élocution doit être assez forte pour vous permettre d'être entendu de tous, et assez lente, de sorte que chacun ait le temps d'assimiler votre message. Au fur et à mesure, lorsque vous maîtriserez les bases de la communication orale, vous pourrez progressivement affiner votre expression en variant le vocabulaire et en soignant la syntaxe. Ne mettez pas la charrue avant les bœufs : l'essentiel est de manifester par des actes son désir de communiquer, et il est tout à fait normal, au début, de se sentir emprunté et malhabile.
116
17 • PARTICIPER ÀL0RAL 1
3.
DÉFIEZ MENTALEMENT LA PERSONNE INTIMIDANTE Lorsqu'une personne vous impressionne, considérez cela comme un défi supplémentaire à gagner. Prenez-le pour un jeu ou pour un duel ; vous devez anéantir le pouvoir tout symbolique que vous prêtez à cette personne; il faut vous en libérer. Regardez votre interlocuteur non pas dans les yeux mais dans le haut du nez, juste entre les deux yeux, ainsi vous ne serez pas gêné par son regard. Pensez-y bien chaque fois que vous craignez de perdre contenance. Représentez-vous votre interlocuteur mal rasé, mal coiffé, en pyjama ou en bigoudis, dépouillé de son personnage social, symbole du pouvoir qui vous impressionne tant. Ainsi
vous gagnerez progressivement votre pari avec vous-même. Vos professeurs apprécieront votre participation réfléchie ; vous ayant remarqué, ils seront plus attentifs à vos progrès et, nous l'avons dit, chercheront à vous aider davantage. Peut-être vos camarades vous envieront-ils secrètement. Le cours présentera pour vous un intérêt supplémentaire parce que vous vous y impliquerez complètement. Vous verrez alors vos capacités de mémorisation accrues par cette prise en charge, cette expérience personnelle. De cette façon vous préparerez doublement votre examen; votre participation remarquée sera signalée sur le document récapitulatif de vos performances, et vous perfectionnerez votre entraînement oral. Surtout vous vous donnez ainsi des armes pour agir plus tard, pour défendre vos idées, vos intérêts. Vous saurez prendre la parole et vous en servir professionnellement.
N'OUBLIEZ PAS • En participant. vous implique: votre cerveau primitif. celui de/' émotion, toutes les portes de/' attention sont ouvertes, la mémorisation est à son maximum : cela explique en partie pourquoi ceux qui réussissent interviennent généralement beaucoup en cours. •La parole accorde le pouvoir à celui qui la maîtrise. apprenez à vous en serviJ: Participe::: aussi azLt activités de votre établissement, prene: des responsabilités. Ces actions bien menées forment votre personnalité et vous arment puissamment.
117
Chapitre 18
LA TECHNIQlJE DE L'EXPOSE EN BREF ... Cet entraînement à la communication orale révèle et développe de nombreux savoir-faire; il facilite également la mémorisation des informations présentées.
1 . LA PRÉPARATION • Pour rechercher l'information : à partir de mots-clés vous consulterez les fichiers du centre de documentation ou de la bibliothèque, et vous dégagerez ensuite les idées essentielles formulées dans les documents de base. • Ordonnez l'ensemble dans un plan logique. • Ne rédigez pas l'exposé.
2. LA PRÉSENTATION Présentez votre plan. Soyez clair dans la démarche comme dans l'expression et le contenu ; soyez vivant et restez naturel. i.__
L'exposé présente de nombreux intérêts. Cet exercice difficile permet d •abord de s •entraîner à l'oral. Il révèle et développe aussi diverses capacités : capacité d'analyse de l'information, pour rechercher et ne retenir que celles qui s •avèrent pertinentes, mais aussi capacité de synthèse, pour présenter de manière claire un développement en réponse aux problèmes posés.
L'exposé assure, de plus, la mémorisation des informations présentées. A cause de la forte valeur émotive attachée à cet exercice, le cerveau primitif* ouvre toutes grandes les barrières de l'attention*. L'implication personnelle est totale : vous savez que vous aurez à rendre compte de vos connaissances devant tout un auditoire.
18 • LA TECHNIQUE DE LEXPOSÉ 1
tent. Utilisez des anecdotes, des photos, des documents ... Réservez pour le début de votre exposé un point fort, susceptible d'éveiller l'intérêt ou même la curiosité de votre public.
1.
PRÉPARATION DE L'EXPOSÉ
La construction du plan
La recherche de l'information Choisissez de préférence un sujet en fonction de l'intérêt que vous lui portez; assurez-vous cependant que vous pourrez disposer d 'un fonds de documentation qui vous permettra de le traiter. Définissez-le bien au départ. Ne perdez pas de temps avant de vous mettre à l'ouvrage, car il vous faudra ensuite le laisser décanter au moins une semaine. Commencez par vous poser des questions sur le thème retenu, recherchez les mots-clés et leurs synonymes, puis, à partir de ces indices, retrouvez la documentation en utilisant ce que vous possédez mais surtout en vous servant des fichiers des centres de documentation et des bibliothèques (voir chapitre 26). N'oubliez pas non plus les encyclopédies. Si vous travaillez à plusieurs, répartissez-vous la tâche de manière rationnelle (ne soyez pas deux à travailler la même question). Une fois les documents trouvés, survolez-les (voir chapitre 27 : Lire efficacement) pour noter uniquement les idées-clés qui vous intéressent. Inutile de tout recopier mot à mot. Reportez les éléments intéressants sur des feuilles et reclassez celles-ci dans des chemises différentes en fonction de la question traitée. Sélectionnez vos informations selon leur cohérence et leur utilité pour le sujet. Repérez les exemples, les illustrations marquantes ; relevez les références bibliographiques. Demandez-vous comment intéresser particulièrement ceux qui vous écou-
Inspirez-vous des conseils donnés pour la construction d'une dissertation (voir chapitre 40). Choisissez toujours le plan le plus logique, le moins artificiel; chacun pourra ainsi suivre l'enchaînement de vos développements.
La rédaction de l'exposé Mise à part éventuellement l'intro- duction, ne rédigez pas ce que vous traiterez. Notez simplement sur votre papier le plan bien en évidence et, à l'intérieur de ce cadre, toutes les idées clés sous forme de jalons. Ne gardez en fait sous les yeux que l'architecture et un résumé consistant. Ne construisez pas de phrase, pour ne pas être tenté de tout lire mot à mot, l'effet en serait catastrophique (si vous vous sentez vraiment anxieux, rédigez succinctement quelques points délicats ; mais laissez ce travail à côté de vous, car il ne doit vous servir que de «roue de secours» en cas de blocage). Entraînez-vous en petit comité pour présenter la question à partir de vos notes d'exposé, mais sans 1' apprendre par cœur. Chronométrez-vous; clarifiez éventuellement ces notes, utilisez de la couleur, des traits épais pour mieux distinguer les différentes parties. Placez dans les ouvrages que vous êtes susceptible de devoir citer, des repères de papier, éventuellement numérotés. Enfin, prévoyez un temps suffisant pour répondre aux questions, ou bien, si vous en avez la possibilité, pour lancer un débat.
119
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE
2.
PRÉSENTATION DE L'EXPOSÉ
• Disposez bien vos notes, les ouvrages dont vous avez besoin, ainsi qu'une montre pour surveiller l'heure. • Dans la mesure où vous le pouvez, distribuez un polycopié où sont mentionnés le plan et toutes les indications complémentaires utiles : une carte, des définitions, une bibliographie ... Avant de présenter votre exposé, indiquez ce plan au tableau, il doit être clair et lisible par tous. Attendez que chacun soit prêt avant de commencer. Au départ présentez précisément le sujet, indiquez pourquoi vous l'avez choisi, et annoncez les différentes parties (vous pouvez lire quelques phrases déjà rédigées pour vous lancer). • Regardez ensuite l'assistance, mais sans fixer quelqu'un de particulier ; balayez plutôt des yeux le fond de la salle, d'un côté à l'autre; oubliez le profes-
seur, vous parlez pour votre public. Votre plan vous guide ; vous avez bien assimilé les idées et votre pensée se déroule normalement. Soyez naturel, décontracté, souriez de temps en temps, restez vous-même. Adoptez simplement un rythme de parole plus lent que la normale ; articulez et parlez assez fort afin d'être bien compris et que vos interlocuteurs aient le temps de prendre des notes. Prenez aussi le temps de respirer profondément, cela vous décontractera. Suivez bien le public des yeux et adaptez-vous à son rythme. • Choisissez un style plus proche du style parlé que du style écrit, mais sans céder à la vulgarité. Vos phrases seront courtes, votre vocabulaire courant sans être trivial. Évitez les tics, les silences trop appuyés. Soyez très clair dans la forme et dans le fond. Restez constamment vivant, dynamique, convaincant et chaleureux. Variez vos intonations, utilisez des pauses ou des anecdotes pour briser la monotonie. • Rappelez régulièrement où vous en êtes dans votre plan (indiquez chaque
120
18 • LA TECHNIQUE DE L'EXPOSÉ changement de partie, éventuellement d'un simple geste au tableau). Résumez ce que vous venez d'évoquer avant d'aborder le point suivant, présentez ce qui va suivre. N'hésitez pas à vous répéter en variant les termes. N'oubliez pas qu'une idée importante doit toujours être reprise trois fois : une première fois en indiquant que vous allez l'évoquer, une deuxième en la développant, une troisième en la résumant. Chacun, ainsi, peut la saisir. • Utilisez le tableau pour y noter les
noms propres, les termes techniques ou les chiffres-clés ; attention à ces derniers, l'ennui vient vite! (A la place des données brutes ou des nombres utilisez plutôt des comparaisons parlantes). • Votre conclusion sera brève et dynamique: elle ramasse l'ensemble des développements en quelques phrases importantes. Partagez avec le public votre intérêt pour le sujet, et laissez-le sur une forte impression. Votre dernière phrase pourra être une question susceptible de lancer un débat.
N'OUBLIEZ PAS •Ne craigne:: pas /'exposé ; vous en sere: toujours le principal bénéficiaire. D'une part, le sujet que vous aure:: choisi restera définitivement gravé dans votre mémoire, d'autre part, et surtout, vous découvrirez peut-être vos talents d'expression, de communication ; parler en public deviendra alors un véritable plaisir. ·
121
Chapitre 19
TRAVAILLER EN GROUPE EN BREF ... Conjuguer nos talents avec ceux des autres peut nous permettre de progresser plus vite et plus agréablement.
1 . L'INTÉRÊT Le travail en groupe : • permet de s'entraîner à la communication; • facilite la compréhension et la mémorisation; • multiplie la productivité individuelle ; • enfin, d'un point de vue affectif, débloque certaines situations d'échec ou de dévalorisation personnelle.
2. LES CONDITIONS D'EFFICACITÉ • Choisir son partenaire en fonction de ce qu'il peut apporter. • Préparer les réunions nécessaires. • Se montrer actif et respectueux du plan de travail défini. De manière générale, le travail en groupe est surtout un complément au travail personnel.
19 •TRAVAILLER EN GROUPE Le travail en groupe (c'est-à-dire à deux ou plus) peut être utile s'il est bien préparé; en aucun cas il ne s'improvise.
1.
L'INTÉRÊT
Le travail en groupe se révèle profitable pour de nombreuses raisons. •Pour sortir d'un blocage. L'information extérieure fournie par les autres membres du groupe permet généralement de compléter des données insuffisantes, ou de relancer une démarche mal engagée. C'est une source de stimulation. En période de découragement, pour retrouver le moral, le fait de s'attaquer avec d'autres à la même tâche permet de prendre du recul par rapport à ses problèmes, et incite à se remettre au travail. • Le travail en groupe doit assurer un effet de synergie. En se regroupant, l'on produit proportionnellement davantage. Des informations échangées de-
viennent complémentaires, les questions complexes sont résolues plus facilement. • Il facilite la compréhension. Le fait d'expliquer quelque chose à quelqu'un oblige à clarifier sa propre démarche intellectuelle, à découvrir et corriger ses erreurs, à préciser sa pensée. • Il permet une meilleure mémorisation*. Le contact avec autrui produit une implication affective; la mémoire garde une trace de cette expérience et enregistre plus aisément les reformulations effectuées par chacun dans son propre langage. • C'est un bon entraînement à la communication*. L'échange, même avec un ami, est un moyen de se préparer aussi bien à l'écrit qu'à l'oral: schématiser et structurer ses idées pour se faire comprendre nécessite un effort d'adaptation, une ouverture d'esprit, une remise en question de sa propre manière de penser. Pour toutes ces raisons le travail à deux ou à plusieurs se révèle être un bon outil pour progresser, à condition qu'il soit bien conduit.
123
1
LES OUTILS DE LAPPRENTISSAGE rencontres dégénéreront en séances de bavardage futile.
2.
LES CONDITIONS D'EFFICACITÉ
• Préparez cette séquence chacun de votre côté, par exemple en vous ré-
Pour préparer un exposé, éclaircir des notions du cours, vérifier leur assimilation, résoudre des exercices, effectuer des révisions avant des devoirs ou avant l'examen on peut travailler à plusieurs. Il faut cependant se montrer vigilant et respecter quelques points essentiels pour que la séance soit profitable.
• Le choix du ou des partenaires doit s'effectuer en fonction de plusieurs éléments dont le premier est la bonne entente, afin de pouvoir communiquer facilement, de manière décontractée. Ne vous arrêtez pas cependant à cette seule condition ! Essayez de trouver un coéquipier qui vous complète, qui puisse vous apporter quelque chose. Chacun doit s'enrichir par cet échange. Que votre interlocuteur soit suffisamment motivé pour être actif, mais veillez à ce que son rythme ne vous dépasse pas trop non plus ; dans les deux cas ne perdez pas votre temps. Seule la pratique vous permettra de savoir ce qu'il en est.
•Ne décidez d'une réunion que si elle est réellement nécessaire : par exemple, s'entraîner dans une optique précise, ou bien résoudre des questions particulières ; dans le cas contraire, vos
partissant la documentation à collecter, en commençant déjà les exercices, en rédigeant certaines parties de l 'exposé ... Vous devez savoir, en arrivant, où se trouvent précisément les difficultés. • Soyez actif. Pendant cette séance, chacun doit pouvoir s'exprimer: posezvous des questions, échangez vos fiches de révision ...
• Respectez un plan de travail et un horaire précis, suivez l'avancement de vos travaux, tirez des conclusions de ceux déjà réalisés ; sinon vous risquez de vous disperser et d'être obligé de fixer une autre réunion ...
• Gardez pour vous le travail d'expression écrite ; la rédaction des devoirs ne peut pas se concevoir autrement. • Généralement il n'est pas utile d'être à plus de deux pour travailler; vous pouvez cependant vous regrouper à trois pour des exposés ou lorsque les questions à résoudre sont vraiment complexes. Évitez d'aller au-delà: sinon la dispersion vous guette, et très vite les inconvénients l'emportent sur les avantages. Méfiez-vous, dans tous les cas, des effets de structure : un groupe trop important passe plus de temps à définir comment il doit travailler qu'à travailler réellement ...
124
19 •TRAVAILLER EN GROUPE N'OUBLIEZ PAS • Le travail individuel est toujours préférable pour découvrir soi-même une nouvelle leçon et les difficultés qu'elle révèle, pour assimiler et pour mémoriser. Qu.and vous save;; exactement ce qui vous pose problème, ayez recours au travail en groupe, mais uniquement comme complément du travail personnel.
125
Chapitre 20
COMMUNIQUER EN BREF ... Communiquer, c'est-à-dire recevoir et émettre, comprendre et se faire comprendre, permet de s'adapter à la réalité ou d'agir sur elle.
1 • L'ÉMETTEUR, LE MESSAGE, LE DESTINATAIRE Sachez toujours ce que l'on attend de vous; ajustez exactement votre réponse, votre message au destinataire.
2. LE LANGAGE OU CODE DE L'INFORMATION Vous devez savoir utiliser le langage particulier de chaque discipline.
3. LE CANAL OU SUPPORT Évitez tout parasite dans votre expression écrite ou orale ; il vous faut être clair et compréhensible.
4. L'EFFET DE RÉTROACTION Tenez toujours compte des jugements portés sur votre action avant de vous lancer dans la suivante ; ams1, vous progresserez.
P!e~ère
20 • COMMUNIQUER Imaginez que vous venez de rédiger un devoir. Deux attitudes sont alors possibles : ou vous considérez que vous avez terminé votre travail (vous n'attendez que la note, prêt éventuellement à la contester si elle est mauvaise), ou bien vous vous dites que la correction fait également partie intégrante de votre entraînement, de votre apprentissage. En fait, les différentes informations reçues, lors cette correction, vont vous permettre de prendre conscience de vos erreurs, de les rectifier, et ainsi de progresser. De son côté votre professeur tiendra compte lui aussi, à la vue de ce devoir, de vos problèmes d'acquisition, et il adaptera ses cours à vos besoins et à ceux du groupe. La communication ouvre à la réalité, aide à la connaître, à s'y adapter, et même à la transformer. Comprendre et se faire comprendre : toutes vos études reposent sur cette double formation. Recevoir et émettre, telle est, en fait, la communication.
S'intéresser à celle-ci c'est s'interroger successivement sur l'émetteur (vousmême), sur le ou les destinataires (vos professeurs), sur votre message (le contenu de votre réponse ou de votre demande), sur le langage ou code (c'est-à-dire votre expression); enfin, c'est se poser des questions sur le support ou canal de l'information (votre devoir ou votre intervention orale).
1.
L'ÉMETTEUR, LE MESSAGE ET LE DESTINATAIRE L'initiative de la communication est prise en général par votre professeur. Par exemple, il vous demande de résumer en quinze lignes maximum un article de presse. Commencez avant tout par relire la demande ; pour être certain
127
..................
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE de bien y répondre : le terme «résumer>> n'a pas la même signification que «commenter» ; ne vous trompez pas sur la tâche eXigée et, ce qui est moins évident, ne dépassez pas les quinze lignes. Votre message doit s'ajuster toujours précisément à la consigne qui, dans l'exemple proposé, est double (résumer en quinze lignes). Ainsi le contenu de votre devoir sera exactement adapté aux exigences et aux limites définies par le destinataire. Peut-être votre cerveau a-t-il envie de répondre selon son habitude, de reproduire les comportements antérieurs (par exemple commenter l'article). Pour éviter cette erreur, il vous faut à chaque fois avoir en tête l'objet de votre message (donc lire et relire le sujet posé). Sinon vous risquez le défaut le plus grave, celui qui consiste à ne pas répondre à la demande (le hors-sujet). Exemple : Imaginons que vous achetiez une cassette. Vous n'admettriez pas que l'on vous vende sous une certaine étiquette un enregistrement à la place de celui que vous attendez ! Yvette Homer au lieu de Michael Jackson ! Vous vous précipiteriez au magasin pour restituer votre achat. La réaction du professeur ou du correcteur face à un hors-sujet est identique : il ne peut que vous retourner votre message sans s'y intéresser. Que ce soit dans les situations d'apprentissage ou dans celles de la vie quotidienne, sachez d'abord ce que l'on attend de vous. Adaptez exactement votre réponse aux exigences et aux limites définies par le demandeur. Mettez-vous à la place du destinataire. Que veut-il ? Quel contenu faut-il lui présenter, et sous quelle forme?
Pour cela abandonnez votre subjectivité et ayez l'esprit le plus ouvert possible.
2.
LE LANGAGE OU CODE DE L'INFORMATION Chaque destinataire (en l'occurrence chaque professeur ou correcteur) pratique le langage spécifique de sa discipline, et il essaie de vous l'enseigner. Il s'attend à ce que vous vous exprimiez en recourant au langage en question. Par exemple, s'il vous forme aux mathématiques, il exige de vous l'utilisation de symboles, de théorèmes, de techniques de démonstration déterminées. Les contrôles portent sur ce qu'il vous a appris, sur ce langage en particulier. Vous ne pouvez vous permettre d'en utiliser un autre, même si vous en précisez le sens. Ainsi, dans un devoir, n'employez pas la langue orale familière, car ce n'est pas celle que votre professeur vous a enseignée.
3.
LE CANAL OU SUPPORT
Imaginez que vous veniez d'acheter encore une nouvelle cassette de variétés. Surprise ! en l'écoutant, vous vous apercevez qu'elle présente un certain nombre de défauts techniques qui la rendent inaudible ! (il s'agit en fait d'une cassette pirate aux qualités plus que douteuses). Demandez-vous de même si votre expression n'est pas parasitée par des problèmes spécifiques :
128
20 • COMMUNIQUER • A l'écrit : écriture illisible, orthographe exotique, vocabulaire et style inadaptés, digressions inutiles ... • A l'oral : silences, hésitations, trous, coq-à-l'âne, précipitations, tics de langage( ... euh, ben ! et alors ... ) etc .. Soyez constamment clair et logique ; en un mot, compréhensible, de sorte que votre destinataire vous reçoive toujours parfaitement et qu'il apprécie pleinement votre maîtrise du sujet.
plus tard, vous rédigerez un autre devoir, un autre message. Votre seconde action (3) est modifiée par le retour (2) donné à la première (1). Vous effectuez une auto-correction. Ce processus fondé sur le retour de l'information, s'appelle rétroaction ifeedback). Tous vos progrès s'appuient sur ce fonctionnement en boucle. A chaque tour, vous vous améliorez et vous devenez de plus en plus performant. Recherchez les occasions de communication et de contrôle, et soyez très attentif aux messages en retour. Évaluez constamment votre action pour l'améliorer (voir chapitre 10 :
4.
L'EFFET DE RÉTROACTION
Progresser grâce aux e"eurs). Pour vérifier la qualité de la réception et l'exactitude de votre message, tenez bien compte du retour de l'information, c'est-à-dire de la correction de votre travail. Vous vous appuierez sur le corrigé fourni par le professeur lorsque,
C'est à travers ce triple mouvement, émission du message, réception d'une réponse, puis nouvelle émission, que se construisent et se consolident vos structures mentales.
1. premier message (un devoir, etc.) 1
1
émetteur · 1 (vous-même) 1
-
1
3 - deuxième travail
L'effet de rétroaction
129
'
destinataire (le professeur)
2 - correction
~
+
1
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE N'OUBLIEZ PAS • La commwzication, une fois maîtrisée, révèle vos qualités d'analyse. de compréhension de la réalité, et votre aptitude à agir sur cette réalité. • Communiquer c'est sortir de soi. Ne soye:: pas obnubilé par vous-même; ourre:-rous au destinataire; ne réagisse: qu'en fonction de lui. •Réciproquement. plus votre interlocuteur reçoit. de votre part, des informations compréhensibles. plus il comprend et est capable de répondre à vos besoi11s ; plus il peut partager son savoir. Ainsi la communication este/le une source de constante évolutio11 rers la con11aissance.
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Chapitre 21
EN BREF ... Le langage est non seulement un mode de reconnaissance et un moyen de transmission des idées mais aussi un instrument pour structurer votre pensée.
1 . LE LANGAGE INSTRUMENT DE CONNAISSANCE Le langage vous permet d'accéder aux richesses d'une discipline ; grâce à lui, vous pouvez agir de manière autonome et révéler de nouvelles capacités mentales.
2. LE LANGAGE INSTRUMENT D'ÉPANOUISSEMENT Par le langage, les idées naissent et s'ordonnent. Plus le langage est complexe, plus le cerveau se développe.
3. COMMENT APPRENDRE AU MIEUX UN LANGAGE, UNE LANGUE Utilisez concrètement symboles et règles; exprimez-vous et agissez en vous servant de ce code.
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE Entre amis, entre camarades, vous vous rassemblez généralement par affinités ; pour communiquer entre vous, vous utilisez le même code : mots d'argot, manière de se comporter, vêtements sont identiques. Ce code facilite la compréhension mutuelle. Il témoigne aussi de votre adhésion au groupe et ceux qui ne le possèdent pas ne se mêlent pas à vous. Souvent les problèmes entre institutions scolaires et lycéens ou étudiants proviennent de ce code, du moyen de communication, c'est-à-dire du langage. Même si en famille, avec des camarades, et plus généralement pendant vos loisirs, vous utilisez un langage familier, en cours vous devez l'abandonner et le remplacer par un ou plusieurs codes différents : • Codes graphiques : ensembles de symboles, de signes et de règles associant différents éléments. Exemple : l'écriture de l'alphabet, du vocabulaire et de la grammaire. • Codes phonétiques : ensembles de prononciations. Exemples : prononcer phonétiquement en anglais «lèsen» pour Lesson, en mathématiques «deux puissance trois» pour 23 ...
1.
LE LANGAGE INSTRUMENT DE CONNAISSANCE Chaque domaine de connaissance a son langage propre ; ainsi en physique, on utilise des symboles pour représenter les forces, le travail, l'énergie ... Développer ses notions et ses aptitudes dans un domaine suppose une mai"trise de son code, de son langage. Lorsque vous connaissez les règles et les symboles vous pouvez découvrir
toutes les richesses de l'univers de l'algèbre, du solfège ou de la programmation. Un pan entier de connaissances s'ouvre à vous. En les utilisant vous pouvez aussi étendre votre action. Maîtrisant les représentations du monde, vous avez la possibilité de mieux agir sur lui. Ainsi, grâce à la compréhension d'un schéma électrique, vous dépannez votre moto ; ou bien, dans un autre domaine, vous analysez une offre de crédit ou un contrat d'embauche. Le langage vous procure l'autonomie. Lorsque vous possédez les règles et les mots, vous pouvez communiquer sans être assisté. Descriptions, explications, dialogues deviennent possibles avec le spécialiste ou le groupe qui utilise ce langage. Apprendre c'est d'abord assimiler les codes qui permettent de comprendre les connaissances et les hommes qui les utilisent (mathématiques et mathématiciens par exemple).
2.
LE LANGAGE INSTRUMENT D'ÉPANOUISSEMENT Ces apprentissages de langages sont eux-mêmes formateurs ; en effet, ils développent les structures* mentales adéquates grâce auxquelles vous pouvez dévoiler vos possibilités.
Naissance des idées Les idées prennent forme et se développent lorsqu'on les exprime. C'est souvent en défendant son point de vue face à des arguments sérieux que l'on trouve de nouvelles idées ou qu'elles s'affirment.
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21 • LE LANGAGE •
L'effet multiplicateur joue pleineDes moyens limités au départ aboutissent à un univers illimité. Les langages structurent l'homme et le monde. Leur développement est parallèle à celui de l'individu et de l'évolution humaine. C'est à chacun de prendre conscience du niveau où il se trouve, afin d'accélérer son expansion à travers la maitrise de son ou ses langages.
~·ment.
'I)
3.APPRENDRE UN LANGAGE OU UNE LANGUE Mise en ordre des idées Tout langage véritable exige une mise en ordre, une classification des idées, une élaboration de la pensée. Il faut analyser, synthétiser afin d'ordonner et clarifier ses idées. Chacun sait qu'on ne peut mener une conversation ou rédiger un devoir sans un minimum de logique.
Structuration de la pensée Plus le langage est complexe, plus est riche l'organisation du cerveau (les structures mentales). • Plus le langage est développé, plus les échanges sont possibles, plus il est facile de communiquer son savoir, son expérience, sa pensée (on peut par exemple trouver de nouvelles manières de les présenter pour se faire comprendre) ; plus il est facile aussi, nous le savons, de recevoir et d' acquérir des connaissances (donc de perfectionner son langage). • Enfin, plus le langage est riche, plus il est facile de résoudre des problèmes, d'abstraire sa représentation du monde, de développer au maximum les capacités de son esprit.
L'apprentissage d'un langage, d'une langue suppose l'assimilation de ses symboles (par exemple les lettres et les mots), et de ses règles (comme la construction des phrases). • La première étape repose sur l'apprentissage des définitions et des catégories c'est-à-dire sur la mémorisation du code. Ainsi retient-on des règles de grammaire, des définitions, des classes mathématiques ... • La deuxième étape consiste à utiliser ce code, soit lors de certaines applications, soit au cours de situations concrètes : par exemple en rédigeant une dissertation, en résolvant un problème algébrique... sans oublier de se corriger ensuite. Quelle place donner à chacune de ces étapes? Comment, grâce à elles, apprendre au mieux un langage, une langue? Pour certains, ces deux phases sont indispensables ; pour d'autres la seconde étape génère automatiquement la première; par exemple un enfant peut apprendre du seul fait de son environnement, en quelques semaines, une langue étrangère lorsqu'il est transposé dans un autre pays.
133
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE
La situation vécue est toujours préférable à 1'application artificielle ; elle provoque une réelle prise en charge du langage, de la langue. Nous l'avons vu (chapitre 6: Votre démarche pour apprendre), le fait d'avoir à résoudre des problèmes concrets, de devoir expérimenter par soi-même, ouvre les portes de l' attention. Le cerveau primitif appelle l'information lorsqu'il sait que l'organisme est personnellement impliqué : la motivation est totale. De plus, toute expérience* véritablement éprouvée rencontre, soit une approbation qui la renforce, soit une contradiction qui l'élimine. Un langage, une langue se
forment par les essais et les erreurs successifs, par la pratique. Il faut donc provoquer les situations d'utilisation personnelle pour ancrer l'acquisition de ces codes récemment acquis. • Pour les langues étrangères : lectures, visionnements de films en version originale, discussions avec des autochtones, stages ... (voir chapitre 43). • Pour sa langue nationale : lecture de la presse, de textes anciens ou modernes qui plaisent; rédaction de correspondances diverses, d'articles dans des journaux d'établissements ; prise de parole en cours, en groupe, en public. • Pour les mathématiques : utilisation de règles dans des applications quotidiennes ou scientifiques.
N'OUBLIEZ PAS • Tout apprentissage d'un langage, d'une langue. d'un code passe par son usage ! Lui seul permet d'en vérifier /'assimilation. En fait le but 11' est pas de connaÎtre le fonctionnement d'un code, mais bien plus de /'appliquer. de résoudre des problèmes, d'agir grâce à lui sur la réalité.
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Chapitre 22
LA GRAMMAIRE EN BREF ... Avoir des problèmes avec la grammaire est loin d'être irrémédiable. Là aussi vous pouvez progresser.
1 . INTÉRÊT DE LA GRAMMAIRE Être bon en grammaire permet d'abord de mieux se faire comprendre ; c'est aussi une nécessité pour poursuivre ses études ou faire carrière.
2. BRISEZ VOS ANCIENNES STRUCTURES MENTALES Avec patience et méthode vous pouvez vous corriger.
3. RECONSTRUISEZ DE NOUVELLES STRUCTURES • Déculpabilisez-vous. • Soyez logique et aidez-vous de votre manuel. • Oubliez parfois votre bon sens lorsqu'il existe des justifications historiques. • Mémorisez. Relisez systématiquement vos écrits.
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE Chaque langue possède son code, contenu dans une grammaire. Celle-ci s'applique à l'écrit ou à l'oral, et se décompose en trois parties : • Le vocabulaire, c'est-à-dire l'ensemble des mots qui appartiennent à la langue (l'orthographe étant la manière de les écrire correctement). • La morphologie ou la nature et la forme des mots, elle permet par exemple de reconnaître que tel verbe est à la deuxième personne du pluriel. • La syntaxe, c'est-à-dire la relation des mots entre eux: ainsi l'accord de certains termes entre eux.
ture*, toute tentative de compréhension, de peur d'un nouvel échec. Il se limite à vous indiquer votre manque de capacité, en vous laissant croire qu'il n'y a rien à faire. Cela n'est pas vrai. Brisez d'abord cette structure mentale avant de vous corriger. Chacun, avec un peu de patience et de méthode, peut s'enorgueillir d'une orthographe correcte. Décidez une fois pour toutes de ne plus traîner ce fardeau. Refusez ce déterminisme; prenez-vous en charge: réagissez.
3.
RECONSTRUISEZ DE NOUVELLES STRUCTURES
1.
INTÉRÊT · DE LA GRAMMAIRE Accepté par tous pour communiquer, ce code s'impose à chacun d'entre nous. Ne pas le respecter, éloigne du groupe des utilisateurs et entraîne de nombreux désavantages : des négligences peuvent entraîner des confusions ou des contresens ; votre destinataire se heurte également aux fautes et ne suit plus vos idées (de plus il en vient à douter de vos capacités).
Déculpabilisez-vous Oubliez maintenant les mauvais souvenirs. Vous commettiez des erreurs et
2.
BRISEZ VOS ANCIENNES STRUCTURES MENTALES Avec le temps, de mauvaises structures* mentales se sont créées en vous. Devant des échecs successifs, un blocage ou un rejet inconscient de la grammaire, de l'orthographe, se perpétue. Le cerveau primitif* refuse toute ouver-
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22 • LA GRAMMAIRE non pas des fautes (pourquoi parle-t-on de fautes d'orthographe et non de fautes en mathématiques ? Pourquoi mêler la morale à cette affaire ?). Les règles de grammaire et l'orthographe évoluent d'ailleurs, comme toute structure vivante.
Armez-vous Soyez en possession d'un bon dictionnaire et d'une très bonne grammaire, vous les sélectionnerez en fonction du contenu, mais aussi à partir de la clarté du texte et de la mise en page. Demandez conseil à votre professeur ou à votre formateur. Ces outils seront toujours à votre portée. Vous y ferez appel régulièrement; vous les utiliserez et les conserverez toute votre vie. Pour corriger votre orthographe il faut que vous ayez en tête les règles fondamentales suivantes.
Tenez compte de la place qu'occupent ces termes dans la phrase Lorsque vous appliquerez les règles de grammaire, vous éviterez ainsi : • Les erreurs liées au verbe : emploi des modes et des temps (indicatif, conditionnel, impératif, subjonctif); conjugaison des verbes réguliers et irréguliers. Exemple : dans une lettre vous n'écrirez pas; «Soyer assuré». • Les erreurs d'accords: singulier, pluriel ; masculin, féminin ; verbe et sujet; adjectif et nom ; participes passés. Exemple: vous éviterez d'écrire: «les journaux et les revues dépouillées». • Les erreurs de construction : formes interrogatives, négatives, emplacement des subordonnées. Exemple : ne dites plus : «il ne le souhaite pas, ni moi aussi».
32 .
31 .SOYEZ LOGIQUE
TOURNEZ-VOUS VERS L'HISTOIRE
Répertoriez bien les termes En fonction de leur nature, de la catégorie à laquelle appartiennent ces termes - noms, adjectifs, articles, pronoms, verbes, adverbes, prépositions ou propositions - , vous appliquerez des règles différentes. Ainsi vous pourrez supprimer: • Les erreurs d'homonymie : ce, se ; c'est, s'est; quant, quand; ceux, ce; on, ont ; sans, s'en ; ou, où ; à, a,. .. • Les erreurs relatives à l'emploi des prépositions : à, de, en, sur, dans, par. Exemple : vous ne direz plus : «aller au coiffeur», «le vélo à ma sœur». •Les erreurs dans l'identification des natures : articles, adjectifs possessifs, pronoms personnels. Exemple : vous n'écrivez plus : «il les voient».
La plupart des règles nous semblent illogiques. En fait, il faut se plonger dans ! 'Histoire pour connaître leur sens véritable, la raison de leur existence. Notre langue a accumulé un nombre considérable d'accidents au cours des âges, bien souvent elle les a conservés, ne s'est pas adaptée aux changements (cela en partie pour assurer le pouvoir des lettrés sur les autres). Nous croulons aujourd'hui sous les scories du passé. Mieux connaître ces aberrations permet de mieux les mémoriser et ainsi de les repérer plus facilement. Citons : • Les termes passés à l'étranger et revenus transformés, par exemple : estiquet (te) qui devient ticket. • Les erreurs des copistes ; par pédanterie ils ont compliqué l'ortho-
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE graphe, parfois de manière erronée ; c'est ainsi que poi est devenu poids. • Les transpositions graphiques incorrectes, exemple : la finale us transformée en x, ainsi chevaus devint chevax, puis chevaux (et même chevaulx !).
• Les difficultés de transposition écrite. Exemple: L'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct si celui-ci est placé avant le verbe tout simplement parce que les copistes, pour gagner du temps, accordaient les verbes uniquement en fonction des mots écrits précédemment. Ainsi, quand on leur dictait: «j 'ai donné ... (des livres)», au moment d'écrire le participe «donné» ils ne pouvaient savoir ce qui était donné; et quand le complément d'objet direct leur était dicté, pris par le temps, ils ne pouvaient plus revenir en arrière pour effectuer l'accord. Avant d'apprendre les règles de grammaire ou l'orthographe, il est donc souhaitable d'en comprendre, si possible, la signification et l'histoire. Votre
professeur doit pouvoir vous aider, sinon armez-vous d'un très bon dictionnaire qui vous donnera l'étymologie, l'origine des termes. N'obéissez pas toujours à votre logique actuelle, mais essayez de chercher le pourquoi d'une orthographe dans ! 'Histoire. Cette étude est passionnante, vous ferez des découvertes, v_ous y éprouverez du plaisir et donc vous retiendrez mieux.
33 .
MÉMORISEZ
Dans un certain nombre de cas, vous n'avez pas d'explication à telle ou telle graphie. Une seule solution : mémoriser (voir chapitre 11). Pour cela prenez soin, en particulier, après chaque apprentissage de nouvelles règles, d'effectuer des exercices d'application, sinon, vous le savez, vous ne retiendrez pas. Comme pour tout apprentissage, pratiquez ; ne fuyez plus, recherchez toutes les occasions d'écrire, d'utiliser quotidiennement vos acquisitions.
N'OUBLIEZ PAS • Dans un devoir, en cas de difficulté grammaticale insoluble, transforme: votre phrase pour contourner le problème. • Corrige: systématiquement les erreurs d'étourderie ou de nér?ligence en prenant le temps de relire ce que rous are: écrit ; procéde: mentalement ou à voix basse. i'ous améliorere: ainsi la ponctuation. les accents, les apostrophes, les majuscules, /'orthographe des noms propres. et au passage, les erreurs de rocabulaire ou les répétitions. Reforme: les lettres illisibles. • Fixe2-vous un plan* de tramil. avec des échéances pour assimiler les points essentiels, et suive:-le impérativement.
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Chapitre 23
LE VOCABULAIRE, L'ORTHOGRAPHE EN BREF ... Multipliez et approfondissez votre vocabulaire, votre communication en sera facilitée ainsi que votre pouvoir.
1 . LES DÉFAUTS À ÉVITER DANS L'UTILISATION DU VOCABULAIRE Essayez de supprimer les contresens, inexactitudes et imprécisions. Ne réagissez pas affectivement face à certains mots.
2. LES ACTIONS À LONG TERME POUR VOUS AMÉLIORER Enrichis~ez
votre vocabulaire, utilisez-le judicieusement, commuruquez.
3. LES ACTIONS À COURT TERME Face à un nouveau terme ou à une difficulté orthographique : • Cherchez seul grâce au contexte, à votre mémoire, à la racine étymologique. • Vérifiez dans le dictionnaire et notez sur votre carnetrépertoire. • Mémorisez en visualisant, en réécrivant. --- ---
1
LES OUTILS DE LAPPRENTISSAGE La langue, code de communication, s'appuie principalement sur le vocabulaire. Celui-ci sert à définir la réalité, à désigner les êtres et les choses. La manière d'écrire les mots correctement constitue l'orthographe. Objectivement, l'orthographe reste toujours un outil de sélection à tous les niveaux : pour obtenir des diplômes, pour réussir aux concours, trouver un emploi, poursuivre une carrière. Chez certains, les difficultés d'orthographe sont un véritable handicap. Pour y remédier il faut évidemment refuser tout sentiment d'irréversibilité, qui consiste à croire que l'on est nul et qu'il n'y a rien à y faire, attitude qui n'est qu'une solution de facilité, une forme de paresse intellectuelle. Plus riche est votre vocabulaire, meilleure est la communication entre vous et le monde, et plus vous pouvez traduire avec subtilité votre pensée ; plus il vous est facile de recevoir des informations variées et d'augmenter votre savoir. Chacun des mots que vous employez évoque un vécu, une représentation personnelle du monde. Ensemble ils sont votre richesse. Chaque terme acquis fait apparaître une nouvelle structure* mentale. Des possibilités différentes s'ouvrent à l'esprit. Chaque épreuve (communication écrite ou orale) vérifie, en fait,votre savoir et votre pouvoir d'évocation. Ma.i"triser les mots c'est aussi s'assurer, plus tard dans la vie active, un certain pouvoir, soit pour se protéger en cachant sa pensée (songez aux réponses que font parfois des hommes politiques face aux journalistes), soit pour se défendre en argumentant (c'est le but d'une plaidoirie), soit enfin pour conquérir par un écrit ou un discours convaincant (pour vendre une marchandise ou demander un emploi).
1.
LES DÉFAUTS A ÉVITER DANS L'UTILISATION DU VOCABULAIRE • Utiliser des termes sans en connaître véritablement le sens ; vous vous abstiendrez de prendre par exemple le cursus pour une maladie ou Watergate pour un président. • Effectuer des contresens ; en se trompant sur la signification d'une expression, ou en mélangeant les idées ou les significations lorsque le mot en recouvre plusieurs; ainsi, n'employez pas illégal à la place d'illégitime et inversement.
• Ne pas utiliser le terme exact; exemple: hauteur, grandeur, taille, altitude ne s'emploient pas dans les mêmes contextes.
• Évoquer des banalités ou des impressions, et, de ce fait, rester partiellement incompris ou ne pas pouvoir affiner sa pensée, exemple : «Depuis un certain temps, le progrès technique se manifeste.» • Manquer de vocabulaire pour se faire comprendre, pour éviter les répétitions, les circonlocutions et périphrases inutiles.
• Ne pas pouvoir saisir toutes les nuances d'une information. C'est ainsi que la phrase «Il n'est pas venu à la réunion sous prétexte qu'il était malade» ·sous-entend qu'il a menti ou exagéré son malaise.
• Commettre des erreurs de langage : barbarismes (mots que vous construisez mais qui constituent une faute grossière de langage), tels que «communicabilité» ; impropriétés (termes qui ne conviennent pas), exemple «exercer un théorème»; ex-
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23 • LE VOCABULAIRE, L'ORTHOGRAPHE pressions du langage parlé, exemple : «on dit que ... ».
• Réagir affectivement face à certains mots. Exemple : le terme «contrôle» est souvent mal ressenti par vous, peut-être pourrait-on utiliser à la place «test pour progresser» ? Définissez les mots chargés de sens, exemple : le capitalisme, le socialisme. N'accordez pas à ces termes plus d'importance qu'ils n'en possèdent. Évitez vous-même de provoquer, sans le vouloir, par le vocabulaire que vous employez, des réactions affectives.
2.
LES ACTIONS À LONG TERME POUR VOUS AMÉLIORER
Enrichissez votre vocabulaire Utilisez un plus grand nombre de termes. Ne vous contentez pas, comme beaucoup, d'un millier de mots sur les
312 000 que comporte notre langue. Assimilez aussi les multiples significations, ainsi que les nuances auxquelles ils sont attachés. Approfondissez-les. Par exemple, lorsque l'on parle de socialisation, cela peut s'appliquer à un enfant mais aussi à une doctrine économique. Servez-vous, lorsque cela est possible, du vocabulaire technique.
Communiquez Si le vocabulaire ne vient pas à vous, allez à sa rencontre. Fréquentez assidftment les kiosques à journaux, les bibliothèques. Participez aux discussions, prenez la parole. Suivez les émissions culturelles à la radio (ne comptez pas trop sur la télévision, la règle pour ce média est de se faire comprendre par tous, d'éviter précisément les termes présentant des difficultés). Rédigez autant que vous le pouvez.
Utilisez les nouvelles acquisitions Employez les termes nouveaux au cours d'écrits ou de discussions. L'ex-
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE périence, l'usage, confirment, nous le savons, toute nouvelle structure.
Surveillez votre vocabulaire • Commencez par remplacer systématiquement les termes : être, avoir, faire, mettre, il y a. • Utilisez un vocabulaire juste, précis, nuancé, varié. • Définissez toujours les termes abstraits ou complexes.
termes de la même famille. Exemple : hiérarchie, du grec hiéros, sacré et arkhein, commander.
• Décomposez-le pour en trouver le sens grâce au préfixe, exemple : ambidextre (double); ou au suffixe, exemple: névrose (maladie).
• Utilisez éventuellement des synonymes (mots qui ont à peu près le même sens), exemple: nourriture et alimentation.
• Méfiez-vous des homonymes
3. LES ACTIONS À COURT TERME Assimilez de manière active. Vous devez manipuler constamment, au début, votre dictionnaire et votre carnet-répertoire. Prenez soin de les avoir auprès de vous, sinon vous n'aurez pas le courage d'aller les chercher lorsque vous en aurez besoin. Voici la procédure à suivre face à un terme nouveau.
• 1er temps : cherchez seul •Ne vous arrêtez pas à ce mot, terminez attentivement l'écoute ou la lecture de la phrase. Découvrez-en alors le sens grâce au contexte. Situez-le bien dans la phrase entière ou le paragraphe. Examinez tout ce qui est en relation avec ce terme. Recherchez la pensée de l'auteur. Donnez le sens exact qu'il a dans le texte (évitez l'erreur d'une définition qui contient ellemême le terme, par exemple : «marché immobilier = marché de biens immeubles».
• Recherchez dans votre mémoire les différents sens possibles (souvenez-vous du cours et des termes avec lesquels ce mot était associé).
• Retrouvez mentalement la racine grecque ou latine, ainsi que d'autres
(mots de même prononciation mais d'orthographe et de sens différents), exemple : fond et fonds. Ne vous laissez pas tromper non plus par les paronymes (mot proche d'un autre par sa forme, son orthographe, sa sonorité), exemple : suggestion et sujétion.
• Développez votre pensée à l'aide d'un exemple. • Vérifiez enfin l'exactitude de vos affirmations à chaque rencontre du terme nouveau dans le texte. Vous pouvez considérer cette recherche active comme un jeu, destiné à tester vos aptitudes mentales. Pour une difficulté orthographique, effectuez le même type de démarche. • 2e temps : vérifiez • Pour étayer votre vérification, utilisez un dictionnaire, spécialisé éventuellement, par exemple un dictionnaire philosophique ou une bonne encyclopédie ; ne restez jamais sur une hypothèse ou sur une incertitude.
• Recopiez ce terme sur votre carnet-répertoire en soulignant la difficulté orthographique (rémunérer et non pas rénumérer, bouleverser et non pas boulverser). Indiquez bien son origine, sa formation (étymologie), le sens principal, les sens dérivés. Recopiez éventuellement la phrase où vous l'avez découvert. Notez, si vous le désirez, les mots appartenant à la même famille, les
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23 • LE VOCABULAIRE, L'ORTHOGRAPHE synonymes et les termes contraires (antonymes). • 3e temps : mémorisez Pour mémoriser, revoyez mentalement la page de votre carnet, visualisez les mots un par un; récrivez le terme au brouillon, soulignez l'erreur à éviter, épelez, si possible à voix basse. Vérifiez sur votre carnet. Renouvelez l' opération deux ou trois fois.
Remarque : Pour vérifier une graphie douteuse, essayez de réécrire le terme au brouillon selon plusieurs formes ; celle qui vous paraît naturelle correspond généralement à ce qui est correct. En cas de difficulté réelle, trouvez un synonyme ou transformez votre phrase.
N'OUBLIEZ PAS •Pour acquérir vocabulaire et orthographe, outre les répétitions d'exercices. il faut une démarche active ; curiosité, désir, volonté. attention doivent créer /'ouverture d'esprit nécessaire. •Pour bien retenir ce qui est nouveau ou difficile : - regarde: attentivement le mot, écrive:-le, prononce::-/e; - contrôle: son assimilation en le rerornnt dans votre tête · - utilise:-le le plus souvent possible. · '
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Chapitre 24
SAVOIR S'INFORMER EN BREF ... Considérons comme information tout matériau susceptible d'alimenter la pensée.
1 . INTÉRÊT DE L'INFORMATION Plus un cerveau est riche en données, plus il peut résoudre facilement un problème, plus il devient compétent, plus il révèle ses capacités.
2. S'INFORMER PAR LA LECTURE OU PAR LA TÉLÉVISION La lecture est, de très loin, préférable à la télévision pour recevoir des informations. Les raisons en sont : une meilleure disponibilité, un choix plus grand, une rapidité de dépouillement plus importante, un traitement des données mieux assuré, ainsi qu'un apport nettement supérieur au niveau du fonctionnement mental et de l'apprentissage.
3. LA RECHERCHE ET LE TRAITEMENT DE L'INFORMATION • Ouvrez-vous de manière permanente à ce qui est en rapport avec vos études, car vous renforcerez ainsi vos aptitudes dans ce domaine. • Suivez l'actualité, consultez les bibliothèques, tournez-vous vers les autres.
1
24 • SAVOIR SINFORMER • Prévoyez des délais suffisants pour collecter l'information. • Méfiez-vous de vos habitudes lors de sa réception; n'interprétez rien; soyez vigilant. • Triez et complétez ce que vous recevez. Que vos données soient fiables et cohérentes. • Présentez-les clairement, classez-les pour vous ou pour le destinataire.
Pourquoi plus de 70 % des enfants d'enseignants réussissent-t-ils le baccalauréat alors que les fils d'ouvriers ne sont que 25 % ? Une des raisons majeures tient à la qualité des informations reçues de leurs parents. Ils savent, d'une part, quelle filière leur est préférable, et d'autre part ce que l'école attend d'eux. Ce sont eux qui s'adaptent le mieux au moule, aux exigences imposées par le système scolaire. L'information est vitale pour orienter votre action. Elle alimente votre esprit au même titre que la nourriture approvisionne en énergie votre corps. Nous appelons alors information, tout matériau susceptible d'alimenter la pensée : renseignements, faits, messages, expériences des autres, lectures, etc ..
1.
L'INTÉRÊT DE L'INFORMATION Résumons ce que nous avons découvert dans les premiers chapitres et examinons le rôle joué par l'information dans l'élaboration de nos structures* mentales, de notre intelligence.
•le phase Uesprit s'ouvre au monde extérieur. Il accepte l'information, c'est-à-dire, en fait, ce qui lui est étranger (données, expériences, etc.).
• 2e phase Une rupture se produit alors avec les anciens schémas de fonctionnement du cerveau; il s'agit d'un saut
intellectuel, un brusque changement qualitatif qui entraîne une progression des capacités, grâce à la révélation d'un nouveau circuit neuronal*.
• 3e phase L'information, c'est-à-dire le nouveau savoir-faire, est assimilée avec le temps; c'est une période de stabilisa-
tion du circuit. • 4e phase Cette maturation s'accélère
grâce à la restitution, la communication renforce le circuit neuronal jusqu'à ce qu'une nouvelle ouverture se produise. Comme nous le constatons, l'information occupe, tout au long du développement individuel, un rôle fondamental. Ainsi l'enfant n'apprend pas à marcher tout seul; il copie ce qu'il voit ou ce qu'on lui montre; sinon il continue à ramper à quatre pattes. Le cerveau ne résoud un problème qu'en fonction des informations dont il dispose dans ce domaine. Plus son alimentation intellectuelle est riche, plus il a de possibilités. Supposons que vous connaissiez le sujet d'un devoir surveillé. Comment agiriez-vous? Votre cerveau informé est
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE stimulé ; il va compléter ses données, apprendre mieux, réfléchir à ce qu'il assimile. Les éléments confidentiels dont vous disposez au départ vous incitent à mieux préparer et penser l'action, vous n'apprenez plus par réflexe mais avec réflexion. Grâce à l'information vous n'êtes plus désorienté, stressé. Vous comprenez mieux ce qui se passe, vous apprenez même sans vous en apercevoir. L'adaptation à l'environnement, au changement est possible. Vos structures mentales évoluent plus vite ; vous révélez vos capacités, vous restez dans la course, vous arrivez en tête. De meilleures données vous permettent de mieux agir, de garder un pouvoir vis-àvis de ceux qui ne les possèdent pas. Tout cela vous paraît évident ! Mais alors pourquoi agir généralement en sens inverse? Vous informez-vous sur votre orientation? Lisez-vous régulièrement un quotidien, des revues en rapport avec votre formation? Quels types d'émissions télé ou radio suivez-vous? Quelles sont vos informations ? Quelle alimentation intellectuelle, quelle matière première choisissez-vous pour
révéler votre intelligence, construire et faire fonctionner votre cerveau ?
2.
S'INFORMER PAR LA LECTURE OU PAR LA TÉLÉVISION ? Comparons la lecture* et la télévision* uniquement au niveau de leurs apports en informations.
La disponibilité Les supports écrits vous permettent de disposer rapidement des données dont vous avez besoin pour comprendre une question, préparer un devoir, faire aboutir un projet précis. Vous travaillez quand et où vous voulez, avec qui vous voulez.Votre liberté est totale. Rien à voir avec le conditionnement auquel vous soumet la télévision !
Le choix Par le livre, vous sélectionnez le domaine qui vous intéresse et étendez
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24 • SAVOIR S'INFORMER ainsi par vous-même vos possibilités. Vous vous libérez, vous choisissez seul. À partir d'écrits vous pouvez approfondir un sujet, le maîtriser. Au contraire les priorités accordées, les choix pratiqués dans l'information télévisée (souvent en fonction du type d'images disponibles) peuvent ne pas vous convenir.
La rapidité Faites le test suivant : regardez un soir les informations à la télévision puis, le lendemain, examinez un quotidien pendant la même durée. Un lecteur tout à fait ordinaire acquiert au moins trois fois plus d'informations par la voie écrite que par la voie orale. Peut-être même dépasserez-vous ces résultats. Pourquoi cette rentabilité de l'écrit? Il s'agit d'un phénomène purement mécanique ; on passe tout simplement beaucoup plus de temps à dire quelque chose qu'à le lire : la vitesse maximale d'élocution est de 12000 mots/heure (c'est d'ailleurs également la limite de la compréhension verbale) tandis qu'un lecteur moyen double facilement cette vitesse, et un excellent lecteur la quadruple.
Le traitement de l'information Sur le petit écran, le temps est limité pour développer un sujet; c'est pourquoi les reportages en profondeur sont rares et souvent tronqués. Les thèmes ou les faits se succèdent: on passe rapidement d'un contenu à un autre et la hiérarchie des niveaux d'importance n'est pas alors perçue ; l'abondance et la vitesse de traitement entraînent chez l'auditeur une confusion mentale et finalement provoquent une apathie pleine d'indifférence. À la télévision, les commentaires, en comparaison avec la presse écrite, sont quasi inexistants. Les faits sont pré-
sentés souvent sans analyse, avec platitude. Le petit écran s'adresse à l'ensemble de la population ; il n'est pas forcément adapté à votre niveau d'exigence ou à vos besoins comme peut l'être le support écrit, librement choisi.
La lecture et le développement personnel Ce qui est le plus sollicité chez vous quand vous regardez la télévision, c'est votre personnalité affective, votre cerveau primitif*, à cause de la puissance émotionnelle des images. Votre cerveau supérieur* n'intervient que dans un second temps, à la condition que d'autres visions, d'autres émotions ne se succèdent pas. Nous n'y pouvons rien, nous sommes construits de telle sorte (revoir chapitre 2) que l'émotion précède toujours la réflexion. Cette dernière est, par nature, seconde dans le temps. Le danger de la télévision est, non pas de créer cette émotion mais, à cause d'une sollicitation constante de celle-ci, de ne pas laisser de temps pour la réflexion. L'émotion existe aussi lors d'une lecture ; des images mentales se forment à travers les mots. L'on peut cependant toujours effectuer une pause, réfléchir, reprendre un passage ou continuer le texte. Des micro-coupures ou des interruptions plus importantes sont l'occasion de faire fonctionner le cerveau supérieur. Ainsi les données acquises sont-elles retravaillées, reprises en charge par le cortex* avant d'être mémorisées et classées, ce qui permet de corriger les déformations introduites par le cerveau primitif. En fonctionnant ainsi, une fois de plus en profondeur et non pas en surface, le cerveau se perfectionne sans cesse, se structure davantage. Votre réflexion personnelle se développe grâce à la lecture. Vous
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE franchissez des niveaux de compréhension de plus en plus élevés. Vous évoluez, vous vous épanouissez par vos propres moyens. Plus vous assimilez, plus cela est facile pour vous. Plus vous lisez, plus vous en retirez du plaisir. En sélectionnant l'information vous pouvez rapidement vous spécialiser dans un domaine où il est possible de devenir un expert. Vous trouvez des réponses aux questions posées, vous les intégrez, les assimilez. Vous développez constamment votre savoir. En suivant vos préférences vous découvrez quels sont vos désirs et, progressivement, trouvez ainsi votre future profession.
posez des questions, vous allez chercher l'information, vous en ressentez le besoin. Vous progressez alors rapidement. Ouverture à la nouveauté, rupture avec les habitudes stériles, démarche active pour rechercher des données tels sont les premiers réflexes à acquérir pour être informé.
31 .QUELLE INFORMATION RECHERCHER? Deux types de démarches sont possibles.
3.
La recherche sélective
LA RECHERCHE ET LE TRAITEMENT DE L'INFORMATION
Votre but maintenant est de savoir saisir, traiter, utiliser l'information.
Lorsque vous préparez un exposé, par exemple, vous connaissez le thème de vos recherches, votre projet vous guide. À partir des mots clés vous dépouillez les fichiers du centre de documentation*, des bibliothèques.
Exemple : Vous êtes en perte de vitesse ce trimestre à cause d'un voisin de cours@~ perturbateur. Comment réagissez-vous ? ,~, ï'"OIJ )
J6
r----:
•le temps: fta.4<1 eo .' ll!r '71• 2e temps : ~ .. - rl~!il Vous rompez avec votre voisin et décidez de vous installer un peu plus loin. Cette coupure est un acte conscient, vous la provoquez délibérément (ces ruptures avec des situations antérieures sont souvent décidées à la suite d'échecs). • 3e temps: Le cours vous parvient maintenant normalement. Vous devenez actif, vous
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1
24 • SAVOIR SINFORMER La recherche exhaustive Lorsque vous vous intéressez au sport, votre démarche est différente : toute information dans ce domaine vous concerne, vous suivez toute l'actualité sportive. Pour les disciplines que vous étudiez, suivez plutôt cette seconde attitude. Intéressez-vous y de manière permanente et non pas épisodique; recherchez et lisez régulièrement des articles en rapport avec vos études ou avec ce que vous aimez. Soyez dans un bain d'informations. Profitez de revues très intéressantes comme Phosphore, L' Étudiant, Science et Vie, etc .. En tant que lycéen ou étudiant,vous pouvez obtenir des tarifs d'abonnement préférentiels ; adressez-vous pour cela, par exemple, à l 'OFUP (Office Universitaire de Presse), 12, rue Jules-César, 75012 Paris, tél. : (1) 43.42.04.44. Ces informations diversifiées vous permettent d'acquérir les langages spécialisés, de comprendre les faits et les théories, de trouver des idées et de former vos propres opinions. Toute démarche volontariste développe une réflexion originale, personnelle. Chaque lecture nouvelle renforce, de plus, votre intérêt pour le sujet (au passage constituez des dossiers* pour garder l'information sous la main).
32L'INFORMATION .OÙ TROUVER? Accordez-vous autant d'importance à votre cerveau qu'à votre corps ? Au moins chaque semaine, vous ou vos parents, vous avez le réflexe «caddie» et vous sacrifiez au rite du supermarché ; vous ne vous posez pas de question : vous vous y rendez pour acheter votre
alimentation. Possédez-vous le même réflexe pour votre nourriture intellectuelle? Allez-vous consulter les hebdomadaires parus ? Vous approvisionnezvous systématiquement lorsgue vous n'avez plus de livre à lire? Etes-vous fidèle à une bibliothèque ou à une librairie où l'on peut vous conseiller? Se nourrir intellectuellement suppose lecture, écoute, vision régulières : une volonté de se cultiver.
Lire Prenez l'habitude de suivre l' actualité dans la presse écrite, dans un quotidien ou au moins dans un hebdomadaire. Essayez de lire les textes fondamentaux de notre culture, anciens ou modernes, et bien sftr ceux que vous aimez. Vos dépenses peuvent être, dans ce domaine, réduites car les grands auteurs sont édités en format de poche. Consultez systématiquement les bibliothèques, y compris pour la presse. N'oubliez pas d'ouvrir les encyclopédies, atlas, dictionnaires spécialisés (bilingues, techniques). Vous avez à votre disposition des trésors d'informations.
Regarder Regarder est aussi, à l'inverse de voir, une démarche active. S'affaler devant la télévision n'est pas la regarder. Il faut une orientation vers le monde, une manifestation qui part de soi, volontaire et critique. Vous ne subissez pas le spectacle, vous le prenez en charge, l'intégrez à votre mémoire. Le passionné de football ne voit pas un match à la télévision, il le regarde, il participe ... En dépouillant une revue qui vous intéresse, ayez la même attitude, prenez-la totalement en charge jusqu'à en découper les articles qui vous semblent importants.
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE Écouter Pour votre orientation ou pour tout autre problème spécifique, consultez les organismes spécialisés : Chambres de Commerce, musées , administrations, offices du tourisme, les Centres d'Information et d'Orientation (CIO), les Centres d'Information et de Documentation Jeunesse (CIDJ) (voir les coordonnées de ces derniers en fin de chapitre). Ecoutez vos professeurs ; ce sont aussi de véritables bibliothèques. Connaissant vos besoins, ils savent vous adresser l'information qui vous est nécessaire. Participez aux conversations autour de vous, recherchez-les. La multiplicité de vos fréquentations, de vos informations vous ouvre des mondes nouveaux ; vous avez ainsi, par exemple, plus d'idées pour votre orientation. En fréquentant plusieurs milieux vous pourrez mieux vous situer et choisir le vôtre ; ne vous figez pas dans l'univers où vous êtes né par hasard, prenez ainsi votre destin en main.
33
•QUAND ET COMMENT
CHERCHER L'INFORMATION?
Pour utiliser les sources d'information il faut d'abord bien connaître leur fonc-
tionnement. hnpossible, par exemple, de visiter un musée national le mardi. Inutile aussi de se lancer, au hasard, à l'assaut de rayonnages contenant cinquante mille volumes. Si vous avez une dissertation à rédiger, commencez immédiatement par rechercher l'information. Les livres ont été peut-être empruntés ou la bibliothèque fermée pendant les vacances. En anticipant,vous
réduisez les aléas et vous vous donnez des solutions de rechange pour vous informer. La documentation, la recherche de l'information demandent du temps, soyez-en conscient, prévoyez cette composante dans vos plans d'action.
3
4 • LA RÉCEPTION
DE L'INFORMATION
hnaginons que vous passiez un examen; et voici que, parmi les nouvelles, la télévision indique un allégement des programmes. Aussitôt vous cherchez à en savoir davantage. Vous en discutez avec vos camarades, vos professeurs, vous achetez le journal : vous réagissez. De la masse d'informations de la soirée, vous n'avez retenu que celle-là. Vous l'avez filtrée. Votre cerveau primitif vous a guidé. Vous savez (revoir chapitre 2 ) comment il sélectionne et interprète l'information (souvenez-vous des cochons bleus). Il laisse passer ou non les messages transmis par vos sens, en fonction de ce qu'il connaît déjà, de vos centres d'intérêt (vos expériences passées, votre environnement, vos préoccupations actuelles : vos habitudes, vos classifications, vos préjugés). Vous savez que ce ne sont pas nos sens qui nous trahissent mais nos habitudes, nos structures préexistantes qui se sont précédemment mises en place dans notre cerveau. Nos informations internes acceptent difficilement d'être remises en question par des informations externes. Soyez-en conscient, réagissez en conséquence.
Dans un premier temps : ouvrez-vous objectivement aux données nouvelles Pour éliminer cette sélection du cerveau, sachez attendre l'information (ne
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24 • SAVOIR SINFORMER la devancez pas mentalement). Soyez à l'écoute de ce qui est dit ou écrit. Faites répéter lorsque vous le pouvez (par exemple lisez deux fois un passage, une question dans un devoir). Restituez cette information dans le contexte pour préciser les mots ou idées-clés.
Soyez toujours éveillé, vigilant, prenez du recul particulièrement face au défilement des images du petit écran. Restez mentalement actif.
Soyez éveillé, faites travailler votre cortex. Ne sélectionnez plus inconsciemment, ne survalorisez plus l'information. N'interprétez pas ce qui est dit ou écrit. Essayez de garder chaque fois un maximum d'objectivité.
«Quels sont les problèmes des jeunes ?» hnaginez ce thème dans une dissertation. Vous risquez d'être débordé par le nombre d'informations à donner. Vous commencez par effectuer une très longue liste mais très vite vous ne pouvez plus rien maîtriser. La surabondance, en effet, peut être aussi néfaste que le manque d'information. Vos données doivent pouvoir être utilisables à tout moment. Ce qui compte pour vous, ce n'est pas de les posséder ou de les étaler de manière désordonnée mais bien de vous en servir à bon escient, avec pertinence, de manière judicieuse.
Dans un deuxième temps : sachez critiquer l'information Réagissez avec votre cerveau supérieur. Ayez l'esprit libre pour examiner ce que vous recevez. Relativisez l'information donnée, rapprochez-la des autres informations. Évaluez, jugez, critiquez, commentez en vous-même.
3s. LE TRI DE L'INFORMATION
• Ne gardez que les informations utiles à votre objectif, à votre démonstration par exemple. Éliminez celles qui sont secondaires afin de clarifier votre pensée. Choisissez ce premier critère pour trier les données. Inversement, sachez repartir à la collecte des éléments manquants indispensables. • Pour la dissertation ci-dessus, vous avez peut-être trouvé des statistiques sur cette question. Demandez-vous alors de quand elles datent. Vous n'utiliserez pas
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE persiste, vérifiez vos données, elles doivent toujours être exactes et précises. • Enfin prenez du recul ; laissez les éléments décanter quelques jours si possible, vous les découvrirez ensuite avec un œil neuf.
3DE L'INFORMATION LE TRAITEMENT 6•
Confrontez vos nouvelles informations aux données que vous possédez déjà; associez-les entre elles, enrichissez-les, transformez-les; élaborez de nouvelles idées, puis classez-les (voir chapitres 7 et 8).
31.L'INFORMATION METIEZENFORME Adaptez votre Information
à l'utilisation prévue
ou au destinataire
S'il s'agit de votre dissertation, rédigez-la dans une langue correcte; mais pour constituer des fiches, abrégez votre expression. Pour être perçue, cette mise en forme doit être la plus claire possible, et néanmoins riche, afin d'être utile et profitable. Mettez en évidence certains rapports complexes ainsi que les informations les plus importantes (utilisez parties, sous-parties, paragraphes ; selon les cas, titrez, soulignez, surlignez, etc.). Indiquez éventuellement vos sources.
Classez, indexez Sur votre dissertation, indiquez le sujet choisi, paginez vos feuilles. Toutes vos prises de notes, fiches, dossiers seront systématiquement classés et ce, le plus rapidement possible, pour rendre utilisables toutes vos informations (n'attendez pas la fin d'un trimestre pour commencer à dépouiller une pile de journaux par exemple).
Remarque : Pour vous aider à résoudre les problèmes pratiques, il existe près de chez vous un Centre d 'Information et de Documentation Jeunesse (CIDJ). Des centaines de brochures et de documents mis à jour y sont disponibles dans les rubriques suivantes : enseignement, secteurs d'activités (formations, métiers ... ), emploi, formation permanente, société et vie pratique, loisirs, vacances en France et à !'Étranger, Étranger et DOM-TOM, sports. Pour connaître le centre le plus proche de chez vous, écrivez ou téléphonez. au CIDJ (voir le carnet d'adresses en fin d'ouvrage). De même, pour tout ce qui concerne votre enseignement et votre orientation, adressezvous aux Centres d'information et d'Orientation (CIO); demandez celui qui est à proximité de votre domicile auprès de votre établissement d'enseignement, de votre mairie ou de votre inspection académique.
24 • SAVOIRS'INFORMER N'OUBLIEZ PAS • La richesse de 1·otre pensée tient en grande partie à /'information qlli /'alimente. Les mots. les idées que vous exprime:::. en décolllent. Plutôt qlle la télél'ision. choisisse:::. /'écrit. • Comme un enfant qui se développe, soye: curieux de tout. De5 rapprochements s'effectueront dans rotre esprit, ainsi jaillirom de noul'eazu éléments : l'OllS étendre:::. 1·otre samil: Ensuite û rotre tour rous émettre:::. de /'information : mus pourre::. agir plus efficacement.
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Chapitre 25
LIRE ET UTILISER LA PRESSE EN BREF ... Si vous prenez l'habitude de lire régulièrement la presse, vous vous apercevrez que c'est une source de plaisir en même temps que d'informations.
1 . INTÉRÊT DE LIRE LA PRESSE La presse permet de se distraire, de s'ouvrir au monde, de développer son imagination ; mais son rôle est aussi d'informer le public et indirectement de l'éduquer.
2. LES PIÈGES DE LA PRESSE • Méfiez-vous des appels à l'émotion et des traitements superficiels de l'information. • Restez ouvert : variez vos supports et utilisez les médias les moins marqués idéologiquement.
3 . COMMENT LIRE LA PRESSE? Fixez-vous des limites de temps. • Sélectionnez ce qui vous intéresse d'après le sommaire ou les titres. • Avant d'approfondir votre lecture, prenez connaissance de l'article (lisez le chapeau). • Lisez de manière efficace.
25 •LIRE ET UTILISER LA PRESSE 4. INTÉRÊT DES DOSSIERS Les .dossiers vous sont utiles pour mettre à jour vos connaissances, les approfondir et les personnaliser.
5. CONSTITUER DES DOSSIERS Lisez les articles avant de les classer, collez-les sur des feuilles et soulignez les mots-clés. Éliminez les coupures qui ne présentent plus d'intérêt. Soye~ rigoureux dans votre classement.
Pour beaucoup, la journée commence par la lecture de la presse. Pourquoi ce moment procure-t-il souvent un véritable plaisir? Pourquoi, lorsque l'habitude est prise, est-il si difficile de s'en dégager? A travers la lecture de la presse, vous pouvez développer vos capacités, tout en vous distrayant. De plus, en composant des dossiers, vous vous constituez une banque de données utiles pour vos études mais aussi pour votre vie professionnelle.
1.
L'INTÉRÊT DE LIRE LA PRESSE La presse Uournaux et revues), comme la télévision, est avant tout une fenêtre ouverte sur le monde. Sa lecture demeure un bon moyen de se divertir tout en se formant et en se cultivant.
Distraction La presse vous offre une image de la réalité ; cette actualité dépasse d'ailleurs
souvent la fiction. Des histoires vécues, des faits surprenants se déroulent dans tous les domaines ; le quotidien rivalise très souvent avec les livres et les films. Cette fonction de la presse n'est pas négligeable. A dose raisonnable elle débloque l'imaginaire ; elle permet de sortir de soi-même.
Information, éducation Grâce aux articles, aux illustrations, les études prennent corps, deviennent vivantes. Toutes les disciplines peuvent être concernées, il suffit de bien choisir son support. Panni les nombreux avantages procurés par la lecture de la presse (voir chapitre 24 : Savoir s'informer), notons, si vous savez choisir vos titres, l'acquisition de la langue et de l'orthographe. L'écriture journalistique diffère de celle exigée au lycée (en particulier dans les titres qui comportent de nombreux jeux de mots) mais sa fréquentation est très bénéfique néanmoins pour l'expression écrite et orale, qui souvent y gagne en clarté et efficacité.
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE
2.
LES PIÈGES DE LA PRESSE
Malgré tous les mérites de la presse, n'ignorez pas cependant les défauts de certains supports, évitez les pièges fréquemment tendus au lecteur.
lus du plus grand nombre. Une fois encore, préférez le traitement en profondeur (par exemple, le commentaire au fait brut). Sélectionnez journaux ou revues en fonction de leur contenu. Ne soyez pas découragé par des articles parfois difficiles, préférez une lecture d'un niveau légèrement supérieur au vôtre, votre compréhension se développera parallèlement à votre culture.
Influencer
Se vendre L'appel à l'émotion, au sensationnel, la dramatisation d'un fait permettent d'attirer un type de clientèle. Rapidement vous vous rendez compte qu'il n'y a rien derrière ces titres. La mise en valeur du sang, du sexe, de l'argent, du pouvoir, flatte le cerveau primitif*, les émotions : elle influence l'achat.
Se faire lire La simplification, le traitement superficiel de l'information est un choix délibéré de certains supports, afin d'être
La presse d'opinion existe, heu- reusement. Ne croyez pas trop en l 'objectivité (ne serait-ce que dans la sélection des informations présentées). Demandez-vous simplement quel type d'opinion représente tel support (ce n'est pas toujours facile, il s'agit parfois de nuances peu perceptibles). Pour changer de système d'idées, pour développer votre ouverture d'esprit, variez de temps en temps votre support d'information. Sachez reconnaître et utiliser les médias les moins marqués idéologiquement.
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25 • LIRE ET UTILISER LA PRESSE
3.cOMMENT LIRE LA PRESSE ? D'abord, pour être efficace, fixez des limites de temps à la lecture des journaux ou des revues. Votre but est double : vous recherchez d'une part, des informations nouvelles et d'autre part, vous désirez approfondir des sujets déjà abordés (en particulier ceux de vos programmes d'étude). Il vous faut détecter, dans la masse des données, celles qui vous intéressent et que vous utiliserez, et cela sans perdre trop de temps à lire les autres. Pratiquez alors une lecture* active, consciente, méthodique. Utilisez la technique de l'écrémage*.
temps dont vous disposez. Lisez-le de manière efficace (voir chapitre 27: Lire efficacement). Ayez toujours le «réflexe-dictionnaire» pour éclairer les mots nouveaux, en particulier le vocabulaire spécialisé. Après chaque lecture, interrogez-vous rapidement sur les causes et les conséquences de ce que vous avez lu. N'oubliez pas de compléter vos dossiers. Vous pouvez lire la presse avec quelques jours de retard, ainsi l'information se décante. Vous risquez cependant de ne plus avoir envie de la traiter ; d'autre part, vous vous déconnectez de votre environnement (vous pouvez manquer, par exemple, un spectacle . intéressant).
4.
Sélectionnez Commencez par regarder avant de lire. Au départ prenez du recul, sélectionnez. Lorsqu'un sommaire existe, parcourez-le et dirigez-vous directement vers vos centres d'intérêt. Autre possibilité : feuilletez les pages au fur et à mesure, en repérant en haut de page les titres des rubriques (politique, sport ... ). À l'intérieur de chaque rubrique examinez les titres principaux ; même s'ils ne vous intéressent pas directement, lisez-les; vous aurez une idée des problèmes du moment. Remarquez au passage l'importance que prend chaque article dans la page.
Approfondissez Si un mot, un indice* retient votre attention dans le titre, lisez le chapeau, c'est-à-dire les premières lignes en caractères gras ; vous obtiendrez ainsi l'essentiel de l'information. Poursuivez ou non la lecture de l'article selon l'intérêt que vous lui trouvez et le
INTÉRÊT DE SE CONSTITUER DES DOSSIERS
Vous pouvez, en peu de temps, améliorer nettement vos dissertations et vos exposés. Il suffit, lorsque vous dépouillez votre journal ou une revue, de découper les articles qui vous intéressent. Vous ajouterez dans ces dossiers les fiches* de lecture déjà constituées. Ainsi, vous mettez facilement à jour vos connaissances, mais aussi vous les approfondissez et les personnalisez. Chaque dossier peut servir à plusieurs disciplines à la fois, français et histoire par exemple, ou histoire et économie. Vous devez donc trouver un critère de classement rigoureux et extensible : auteurs, familles de pensée, découpage du programme, thèmes ... Inspirez-vous de ceux déjà existants, par exemple la Classification Décimale Universelle (voir chapitre 26).
157
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE vous permettra de retrouver au premier coup d' œil le contenu de l'article. Pour être efficace :
5.
RÉALISATION DES DOSSIERS
• Ne classez rien sans l'avoir lu,
L'article intéressant est découpé, vous y inscrivez la date et le nom du journal en abrégé. Attendez une quinzaine de jours avant de le classer, un autre article sur la question pouvant venir le remplacer. Collez un ou deux articles du même sujet sur une feuille standard (21 x 29,7). Gardez une place pour ajouter quelques commentaires personnels. Surlignez ou soulignez mots clés et phrases clés. Vous pouvez classer, par exemple, un article dans un dossier «Condition féminine». Si vous avez ouvert un autre dossier concerné par cet article, par exemple, «Scolarité», placez-y une fiche de report sur laquelle vous indiquez : «Voir Condition féminine», nom du journal, date et titre de l'article. Cela
sinon vous risquez de ne jamais le lire, et vous ne saurez pas ce que contient votre documentation.
• Variez vos sources d'information (revues et journaux différents).
• Éliminez systématiquement les données périmées ; certains documents chiffrés vieillissent très vite. L'abondance d'informations tue l'efficacité ; sélectionnez-les.
• Utilisez la couleur pour visualiser (pastilles, chemises ... ). Si vos documents sont peu nombreux, stockez-les dans des cahiers constitués de chemises transparentes.
• Votre classement doit toujours être facilement accessible grâce à un index : vous devez pouvoir retrouver rapidement n'importe quel document (vous gagnerez en temps, en énervement et vous ne les égarerez pas).
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25 •LIRE ET UTILISER LA PRESSE N'OUBLIEZ PAS •Compare: télérision et presse écrite. A l'intérieur de la presse écrite. compare: les différents supports entre eux. choisisse: celui qui conrient le mieux à i·otre nireau et à votre formation. Biellfôt rous attendre: arec impatience i·otre quotidien. \'Otre re\'lte : rous rous rnltirere:, rous rous formere: à trai·ers le plaisir de la lecture de la presse. •En constituant des dossiers pense: constamment efficacité. utilisation. Choisisse::. bien rotre critère de classement : il doit être rigoureux et facile à retenir.
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Chapitre 26
UTILISER UN CENTRE DE DOCUMENTATION EN BREF ... Commencez vos recherches par le centre de documentation de votre établissement en utilisant d'abord les fichiers.
1. LES FICHIERS Utilisez les fichiers sujets ou matières, les fichiers auteurs, les fichiers titres. 2. LES CLASSIFICATIONS Chaque ouvrage comporte une cote en fonction de la classification. L'ouvrage que vous cherchez est classé dans les rayonnages selon cette cote. 3. LES APPLICATIONS Sélectionnez bien vos mots clés pour guider votre recherche. 4. LA RECHERCHE INFORMATISÉE Il existe généralement un centre de documentation dans chaque établissement d'enseignement (par exemple pour les lycées : le Centre de Documentation et d'information, CDI). Commencez toutes vos recherches documentaires par ce centre ; vous pourrez ensuite vous orienter vers d'autres bibliothèques.
Dans ces centres vous trouverez différents documents : livres bien sûr, revues (qui peuvent d'ailleurs utilement les compléter en fournissant des informations plus récentes), mais aussi, bien souvent, des dossiers classés par thèmes, des filins, des diapositives, des bandes magnétiques, des cassettesvidéo, etc.
26 • UTILISER UN CENTRE DE DOCUMENTATION Utilisez au départ les fichiers. Ils comportent les références de documents qui sont soit en rayons, soit archivés, soit empruntés. Vous devez apprendre à vous en servir seul, sans faire appel chaque fois au documentaliste (il saura, cependant, vous conseiller dans vos recherches délicates, si vous n'arrivez pas à bien cerner votre sujet par exemple).
1.
LES FICHIERS
Chaque document, pour le représenter, possède une ou plusieurs fiches dans chaque fichier.
Le fichier auteurs Le nom de l'auteur est classé comme mot-clé. Le classement est, là encore, alphabétique. Les particules de et d' ne sont pas prises en compte, contrairement à Le et La, exemple: cherchez Joël de Rosnay à Rosnay, de La Fontaine à La Fontaine.
Le fichier titres En règle générale, seuls les titres de romans sont classés par ordre alphabétique. Attention, dans votre recherche ne tenez pas compte de l'article s'il se trouve au début du titre, exemple : pour Les Raisins de la colère, cherchez à Raisins.
Le fichier sujets Il est aussi appelé fichier matières ou thématique ou index alphabétique.
Ce fichier contient différentes fiches rangées par sujets déterminés; toutes celles concernant l 'Économie, par exemple, sont regroupées derrière ce mot. Les thèmes se suivent par ordre alphabétique.
2.LES CLASSIFICATIONS Chaque fiche comporte une cote composée d'un nombre variable de chiffres suivi de trois lettres, les premières du nom de l'auteur. Les chiffres
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE sont ceux de la classification retenue par le centre de documentation. Dans les établissements scolaires la plus utilisée reste la Classification Décimale Universelle (CDU). Dans celle-ci, chaque classe est divisée en dix parties puis à nouveau en dix autres, etc. Chaque chiffre sur la droite ajoute en précision. Exemple : 3 représente les sciences sociales ; 31, statistiques ; 312, démographie et statistiques de la population ; 312.1, natalité, naissances, etc .. Voici les grandes lignes de la classification C.D.U. 000 OUVRAGES GÉNÉRAUX 030 Encyclopédies, dictionnaires 100 PHILOSOPl:IlE, MORALE 150 Psychologie 200 RELIGION 300 SCIENCES SOCIALES, DROIT 310 Statistiques, démographie 320 Sciences politiques 330 Économie 340 Droit 370 Enseignement 380 Commerce 390 Coutumes 500 SCIENCES PURES, NATURELLES 510 Mathématiques 520 Astronomie 530 Physique 540Chimie 550 Géologie 580 Botanique 590 Zoologie 600 SCIENCES APPLIQUÉES, TECHNOLOGIE 610 Médecine 620 Art de l'ingénieur, mécanique 630 Agriculture 650 Communications, transports 690 Bâtiment, construction 700 BEAUX-ARTS 720 Architecture 730 Sculpture 750 Peinture 780 Musique 790 Sports, jeux 800 LINGUISTIQUE ET LITTÉRATURE 900 GÉOGRAPHIE, 'fllSTOIRE 910 Géographie, voyages 930 à 990 Histoire
Les bibliothèques municipales utilisent souvent une autre classification, la classification Dewey (la CDU est une amélioration de celle-ci). A votre niveau d'utilisation, il n'existe pas de différence fondamentale sauf pour la classe 4 ; en classification Dewey elle est réservée à la linguistique (400 et 410, linguistique générale; 420 à 499, les langues du monde) et sauf aussi pour la classe 8 utilisée uniquement pour la littérature générale. Les bibliothèques municipales cornmencent aussi à classer les livres par centres d'intérêt, par exemple elles regroupent au même endroit tous les ouvrages concernant «la Nature et la terre» ou encore «l'Homme au travail», «1' Art et les artistes», etc. Cela facilite votre recherche. De manière générale, pour retrouver un livre, il suffit de vous diriger vers le rayon correspondant à la cote (les romans sont classés généralement en fonction du nom de l'auteur). Si vous ne savez pas où se trouve ce rayon, relevez simplement dans le fichier la cote du livre (le numéro en haut à gauche) et présentez-la au bibliothécaire, il pourra ainsi vous aider facilement.
3.LES APPLICATIONS
31 D'UN .LA RECHERCHE ROMAN Exemple : Vous désirez emprunter un roman de John Steinbeck intitulé Les Raisins de la colère. • Pour cela, vous pouvez vous rendre directement dans les rayonnages où se trou V ent les romans et chercher aux
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1
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26 • UTILISER UN CENTRE DE DOCUMENTATION premières lettres du nom de l'auteur STE, puisque les romans sont généralement classés par ordre alphabétique du nom de !'écrivain. Plusieurs livres portent la même cote R STE, R comme roman, STE comme Steinbeck ou Stendhal, Stevenson, etc. Il vous faut ensuite lire les titres de chaque ouvrage de l'auteur portant cette cote pour trouver celui qui vous intéresse (si, après avoir bien regardé, vous ne le trouvez pas, ne soyez pas surpris, il est peut-être déjà sorti). • Si vous connaissez le titre, sans connai"tre le nom de l'auteur, consultez le fichier titres, nous l'avons dit, à Raisins. Vous y trouverez la fiche suivante : R STE
États-Unis, sud (19291945), thème, roman. Steinbeck (John). Les Raisins de la colère.
• Dans le fichier auteurs, vous découvrirez à Steinbeck tous les ouvrages que la bibliothèque possède sur cet écrivain. La fiche suivante concerne le livre que vous recherchez, vous y trouvez en dernière ligne le lieu d'édition, le nom de l'éditeur et l'année d'édition. R STE
LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Supposons que vous ayez une recherche à effectuer sur l'évolution de l'industrie japonaise. Pour un tel ouvrage, il n'y a pas de fiche correspondant au titre, celle-ci n'existe en général que pour les romans.
• Dans le fichier sujets ou matières Vous rechercherez d'abord dans la rubrique Économie un ouvrage sur ce sujet. Vous pourrez trouver par exemple la fiche suivante. 338 (52)
Les Raisins de la colère par Steinbeck (John)
• Si vous ne connaissez ni le titre ni le nom de l'auteur, mais savez cependant que l'action se déroule aux ÉtatsU nis, feuilletez le fichier sujets ou matières à «États-Unis». A l'intérieur de cette rubrique vous trouverez parfois, dans certaines bibliothèques, une sous-division romans. Figurent alors des fiches avec, en haut de chacune, des indices sur l'ouvrage (ici lieu et période de l'action), ces indications vous aideront dans votre recherche. Vous lirez ainsi sur l'une d'elles : R STE
32.
STEINBECK (John) Les Raisins de la colère Paris, Gallimard, 1947
338 (52) GIR
-n-,-0 _In_v_._ ,
4296
GIRAUD (Pierre-Noël) Radioscopie du Japon/ Pierre-Noël Giraud, Michel Godet - Paris : Economica 1987 -160 p.; 24 cm - (Bibl.) ISBN: 2-7178-1287-3
Vous auriez pu également découvrir ce livre sur une autre fiche dans la rubrique Japon.
• Dans le fichier auteurs Vous pouvez trouver dans ce fichier les coordonnées de ce document si vous savez que tel auteur a écrit un ouvrage sur le sujet recherché.
Remarque: La rubrique Économie, si elle est très développée, peut ne contenir que les ouvrages traitant de généralités sur ce sujet Pour trouver les autres volumes il faut se diriger alors directement vers le thème abordé par le livre (dans l'exemple ci-dessus aller à la sous-rubrique Japon dans la rubrique Économie ou à la sousrubrique Économie dans la rubrique Japon).
163
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE pouvez accéder à la liste de tous les mots clés contenus dans l'ordinateur, cette liste est appelée le Thésaurus.
4.
LA RECHERCHE INFORMATISÉE
Si votre bibliothèque possède des ordinateurs pour la recherche de documents, commencez par sélectionner à l'écran la rubrique souhaitée ou son numéro, par exemple : Sujet, Titre ou Auteur. • Lorsque vous voulez savoir si un titre est disponible dans la bibliothèque, tapez ce titre au clavier en le faisant bien suivre de la touche "Entrée''. • Si vous souhaitez des écrits d'un auteur donné, tapez au clavier son nom et son prénom, la liste de tous les ouvrages disponibles apparaîtra à l'écran. Si vous ignorez le prénom de l'auteur, tapez uniquement son nom suivi du signe plus (vous effectuez ainsi une troncature). • Si vous recherchez des .documents concernant un sujet ou une personne, après avoir choisi la rubrique Sujet (ou rubrique Descripteur), tapez au clavier le mot clé de ce sujet, par exemple statistique (ou le nom de la personne). Si cela est possible, précisez votre demande pour gagner du temps, par exemple: statistique démographique. Grâce à une touche spécifique, vous
Remarque : Différentes possibilités s'offrent à vous lorsque vous souhaitez effectuer des recherches sur plusieurs mots clés, - Si vous souhaitez associer deux motsclés pour rechercher les documents com~uns à ces deux domaines, par exemple Economie et Japon, tapez au clavier le terme ET entre les deux mots clés (Économie ET Japon). Vous verrez appanu"t:re ainsi tout ce qui concerne l'économie japonaise et tout ce qui est relatif à l'influence du Japon sur l'économie. - Vous pouvez aussi rechercher tout ce qui concerne l'Asie sauf ce qui touche au Japon, tapez alors entre ces deux mots clés le terme SAUF. - Si vous désirez connai"t:re enfin tout ce qui est disponible concernant d'une part le Japon et d'autre part la Chine, tapez le terme OU (et non pas le terme "et"). Ainsi vous trouverez tout ce qui concerne le Japon mais aussi tous les documents relatifs à la Chine, sans qu'il y ait forcément de rapport entre les deux pays.
N'OUBLIEZ PAS • Avant de vous lancer dans une recherche documentaire commence: par penser aiu mots clés qui peuvent vous guide1: Selon le nombre et la justesse de ces indices, vous découvrire: plus ou moins d'informations. • En cas de difficulté, n'hésite: pas à demander au documentaliste de vous aida Formulez clairement votre question et soye::. le plus précis possible; si vous devez par exemple effectuer une étude sur Les Fleurs du mal. ne vous contente: pas de demander ce qui existe sur la littérature du X/Xe siècle. Annonce: franchement le sujet que vous deve::: traiter, vous aure::. ainsi le maximum de données.
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Chapitre 27
LIRE EFFICACEMENT EN BREF ... Pour utiliser au mieux le temps limité dont vous disposez il importe d'adopter une méthode de lecture efficace.
1. QUE LIRE? Organisez un plan de lecture comprenant, outre la presse : • Les livres qui vous plaisent: fiez-vous à votre goût mais pensez aussi aux classiques. • Les livres imposés : soyez alors en état d'attention soutenue comme pour composer un devoir.
2. COMMENT LIRE EFFICACEMENT UN TEXTE OU UN LIVRE De manière générale, limitez votre temps ; pour lire rapidement parcourez des yeux uniquement, évitez d'articuler même inconsciemment. Attention ! ne projetez pas au départ vos idées sur le texte. Votre lecture doit être toujours orientée vers les idées principales et les réponses aux questions posées. Pour prendre des notes utilisez de préférence vos propres termes. Suivez 4 étapes : • Ayez une vue synthétique en lisant uniquement ce qui entoure le texte. • Dégagez l'essentiel à travers les conclusions et introductions des différentes parties ou chapitres. Cherchez les premiers mots clés et la logique de l'ensemble.
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE • Lisez le texte entier, entrez dans les détails, trouvez d'autres idées-clés et des relations entre elles, répondez aux questions que vous vous posiez au départ. Résumez sur une fiche de lecture. • Survolez l'ensemble à nouveau pour vérifier l'exactitude de ce que vous avez retenu.
3. LA FICHE DE LECTURE Elle constitue un auxiliaire pour votre mémoire et un outil de formation intellectuelle. • Indiquez en haut de la fiche toutes les coordonnées. • Dans la partie principale, mentionnez les éléments importants du texte. • Dans le bas de la fiche, reportez votre analyse.
Les intérêts de la lecture sont multiples (revoir les chapitres 4 et 24). Rappelons qu'outre le plaisir procuré, la lecture permet de connaître ou donne envie de connaître. L'ouverture sur le monde qu'elle provoque fait progresser les capacités intellectuelles, elle débloque l'imagination et suscite le désir d'agir à son tour. Votre temps de lecture est cependant forcément limité; il est donc impératif pour vous de lire mieux et de sélectionner vos livres. Ensuite, grâce à vos fiches de lecture, vous pourrez rentabiliser le temps passé à lire, en garder une trace utilisable dans l'avenir.
1.
QUE LIRE?
Comme toujours, organisez-vous; vos lectures doivent s'intégrer dans un plan* d'ensemble. Celui-ci comprendra
les livres qui vous plaisent ainsi que les ouvrages imposés, sans oublier la lecture de la presse*.
Votre lecture-plaisir Fiez-vous à votre goût d'abord, choisissez ce que vous aimez et négligez au départ ce qui vous déplaît. Essayez cependant, de temps en temps, de vous ouvrir à d'autres domaines; demandez conseil éventuellement aux libraires , aux bibliothécaires, aux parents, aux camarades, aux professeurs. N'hésitez pas non plus à aborder, parfois, des ouvrages légèrement audessus de vos possibilités actuelles de compréhension. Dans tous les cas, votre démarche doit rester naturelle et surtout ne doit pas vous dégoûter de la lecture. Revenez à des textes simples si les difficultés sont trop grandes. Ne vous laissez pas prendre par les ouvrages à la mode. Pensez aux classiques, ils ont fait leurs
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27 • LIRE EFFICACEMENT
preuves, et sauront vous séduire et vous enrichir en même temps. Pour garder des traces de vos lectures, procédez comme pour les lectures imposées.
œuvre d'art. Rédigez ensuite, à partir de ces marques, vos fiches de lecture.
2.
Leslecturesin1posées On vous a donné une liste d'ouvrages ou de textes à lire pendant l'année. Ceux-ci ne vous passionnent pas forcément mais vous devez les connaitre. Dans ce cas, agissez comme pour un devoir à rédiger. Placez-vous dans des conditions favorables à la concentration : retirez-vous dans un endroit où vous ne serez pas gêné. Soyez détendu, bien assis, prêt à établir vos fiches de lecture. Votre activité demande un état d'attention, d'éveil, identique à la prise de notes. Profitez des périodes où vous êtes en pleine forme : ne pensez à rien d'autre. Vous travaillez avec un dictionnaire, un carnet-répertoire pour le vocabulaire et une montre pour éviter de vous endormir sur vos lectures. Si l'ouvrage vous appartient, surlignez-le éventuellement, annotez en marge directement sur les pages ; le livre est un outil et non une
COMMENT LIRE EFFICACEMENT
La méthode décrite ci-dessous préfigure une méthode de lecture rapide. Il s'agit pour vous de traiter plus efficacement l'information: de dégager rapidement d'un texte les éléments essentiels ou ceux qui vous intéressent, de les comprendre et de les mémoriser.
De n1anière générale Pour rester actif, donnez-vous des impératifs horaires, limitez vous-même votre temps de lecture ; vous irez ainsi beaucoup plus vite sachant que vous devez terminer dans un certain délai. Variez la rapidité de votre lecture en fonction de la difficulté abordée et de l'intérêt que vous y trouvez. Pour gagner du temps et mieux lire, adoptez une lecture mentale : parcourez des
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE yeux, ne prononcez rien même inconsciemment, gardez les lèvres et la langue immobiles. Vous ne regardez pas mot à mot, ni même ligne à ligne si le contenu est facile, mais parcourez plutôt des blocs entiers de mots.
Imaginez toujours que vous ayez à résumer le texte ou le livre, par exemple à un ami Vous devez en dégager les grandes idées. Sachez, aussi, pourquoi vous lisez. Quelles sont les questions qui vous sont posées ? Que recherchez-vous? Toute votre lecture est orientée par ces indices*. Votre démarche reste, par conséquent, constamment active. Soyez éveillé, cela vous permet à la fois de révéler le sens du texte, les réponses que vous cherchez, et de mémoriser l'ensemble. Pour bien saisir et ne garder que ce qui vous intéresse, vous devez effectuer votre lecture en plusieurs étapes : le principe étant de ne retenir que l' essentiel au départ (écrémage) ; vous approfondirez ensuite à chaque lecture supplémentaire. La le phase vous permet donc de découvrir l'ensemble du document, et vous fait gagner du temps sur les suivantes. Les 2e et 3e phases sont de véritables lectures pour comprendre le texte, réagir devant lui et l'assimiler. • le temps : découvrez D'un coup d'œil parcourez entière-ment le texte ou le livre : vous devez obtenir une vue synthétique. Intéressezvous à tout sauf à la rédaction proprement dite. Consultez la table des matières pour connaître le plan, le contenu ; en fonction de votre objectif, de vos indices, vous ne lirez que ce qui vous intéresse. Si un index existe examinez-le, car il précisera un peu plus les questions abordées dans l'ouvrage.
Regardez le nombre de pages, la date de parution (les idées sont peut-être dépassées). Grâce à la typographie, aux titres, sous-titres, illustrations et graphiques, dégagez les éléments importants. Lisez également la quatrième de couverture (le dos du livre), et, si elles existent, l'introduction, la préface. Après cette première étape vous devez avoir quelques idées sur l'auteur et sur sa démarche. N'hésitez pas à écarter, soit une partie du texte ou du livre, soit l'ensemble s'il ne correspond pas à vos besoins ; ne lisez que ce qui vous intéresse vraiment. • 2e temps: sélectionnez l'essentiel Il vous faut acquérir l'essentiel. Pour cela lisez d'abord attentivement, surligneur en main, la fin du document ou du chapitre. Vous découvrez ainsi les idées principales résumées, les conclusions. En prenant connaissance ensuite de l'introduction, vous retrouvez l'annonce éventuelle de ces idées, la présentation du problème. Surlignez les idées principales, les mots clés ; séparez-les, numérotez-les. Les mots clés sont les termes les plus importants du texte ; ce sont les piliers qw donnent les idées principales et les résument ; généralement ils se répètent. Vous les trouvez souvent dans les titres ainsi qu'en début ou en fin de paragraphe. Pour les mettre en évidence, éliminez tous les termes imprécis et les expressions destinées uniquement à articuler le texte. Après ces premiers mots clés dégagez aussi les liens entre ces idées principales, cherchez la logique de l'ensemble. Vous devez maintenant avoir une compréhension totale du document, vous en connaissez le sens et pouvez repérer la pensée de l'auteur. Avez-vous les réponses aux questions que vous vous posiez au départ? Avant de pour-
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27 • LIRE EFFICACEMENT suivre notez au brouillon les éléments obtenus.
• 3e temps : approfondissez Après ces deux phases de préparation, vous pouvez commencer la lecture du document ou du livre, et cela uniquement pour les passages qui vous concernent (dans le doute lisez-les). Cette lecture continue d'être active afin d'en saisir et d'en conserver la richesse ; vous rédigez éventuellement les réponses ou votre fiche de lecture. Ayez toujours en tête les questions posées (attention ! une fois de plus ne projetez pas vos idées dans le texte, restez objectif). Intéressez-vous au vocabulaire, à l'orthographe, aux illustrations, graphiques, photos (cellesci condensent souvent les idées). Parcourez les phrases ou lisez par groupes de mots, plus ou moins rapidement selon le temps dont vous disposez. En ce qui concerne les difficultés ne vous arrêtez pas, ne revenez pas en arrière. Placez plutôt un point d'interrogation dans la marge face aux phrases difficiles : ne les relisez que plus tard ; en effet, le sens se dégagera peut-être en lisant la suite du texte, car souvent, un auteur développe les notions complexes plusieurs fois de suite, sous des formes différentes. Soulignez les nouvelles idées. Repérez leurs relations. Relisez aussi introduction et conclusion pour confirmer ce que vous avez déjà découvert. Commentez éventuellement en marge ce qui est contestable. Utilisez les points d'exclamation, les abréviations, etc. Que votre lecture soit vivante ! A la fin de chaque partie du texte ou de chaque chapitre répondez aux points d'interrogation laissés en marge. Résumez ensuite l'essentiel avec vos propres termes ou élaborez un schéma synthétique, un tableau, soit au brouillon,
soit sur vos fiches. Travaillez à partir de ce qui est souligné. Quels sont le thème du texte, la pensée de l'auteur ? Quel est votre point de vue sur le problème? Le style offre-t-il un intérêt? Répondez à toutes les questions que vous vous posiez au départ et illustrez-les par des exemples. Rapprochez de ce que vous connaissez déjà: pensez à la vie de l'auteur, n'oubliez pas d'autres lectures traitant de ce thème, faites appel éventuellement à l'actualité ... (ayez une pensée multivalente*). • 4e temps : vérifiez Aussitôt après la rédaction de la fiche resurvolez la partie ou le chapitre que vous venez de lire, puis évoquez mentalement les idées principales. Confrontez-les avec ce que vous avez écrit. Il ne doit pas y avoir de décalage. Dans le doute, revenez en arrière immédiatement, approfondissez, resituez le mot, la phrase dans leur contexte. Évitez l'erreur la plus grave : le contresens. Vérifiez la clarté et le bon enregistrement de tout ce qui est important.
3.
LES FICHES DE LECTURE
Les fiches ou les notes prises sur des carnets ou des cahiers peuvent être rédigées aussi à l'occasion de n'importe quel événement que vous désirez retenir : émission de télévision, conférence, visite ... Il s'agit pour vous de constituer une documentation à partir de ce que vous vivez. Plus tard, en exerçant votre profession, vous pourrez recourir à cette habitude. Ces fiches deviendront un auxiliaire précieux pour votre mémoire et vous pourrez souvent y faire appel pour la préparation de votre action.
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE En haut de votre fiche Indiquez les coordonnées du document: nom de l'auteur, titre de l'ouvrage, date de parution, éditeur, thèmes abordés sous forme de mots-clés*, date de votre lecture. Pensez à la facilité d'utilisation de cette fiche et à son classement dans vos dossiers ; pour cela, placez un repère en fonction de la classification de votre documentation (revoir chapitre 25).
Dans la partie principale Faites figurer tous les éléments importants concernant le texte luimême:
• Date de rédaction, circonstances, événements liés à l'écriture. • La structure du texte ou, pour un roman, le résumé, le nom des personnages principaux, les thèmes ... •Les idées importantes émises.
Le bas de la fiche Il contient votre analyse : commentaires sur les idées, sur le style. Quels rapprochements pouvez-vous effectuer? Relevez éventuellement pour terminer quelques éléments bibliographiques. Votre fiche est toujours rédigée en abrégé avec vos propres termes ; ce travail de transposition personnelle vous oblige à comprendre et vous permet de mieux assimiler. De plus cette écriture est un entraînement supplémentaire à la dissertation ; votre cerveau bénéficie de cette véritable élaboration mentale, ce qui n'est pas le cas lors d'un simple recopiage.
Remarque : Les photocopies ne sont utiles que pour conserver l'intégralité d'un texte. S'il s'agit de retenir uniquement des idées, autant les transcrire immédiatement sur une fiche plutôt que de devoir plus tard relire à nouveau entièrement la photocopie.
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27 • LIRE EFFICACEMENT N'OUBLIEZ PAS • En lisant, \'ous dere:: répondre à ros questions et dégager les problèmes posés dans le texte ou dans le lirre. \~ms dia/of?ue:: actiremellf arec le dornmellf : rous trie: et note: tollt ce qui rol/S iméresse grâce aux motsc/és. •La fiche de lecture est un outil de formation intellectuelle. le fait de la rédiger arec ros propres termes déreloppe ros capacités. en particulier d'attellfion. de compréhension et de symhèse.
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Chapitre 28 /
SE DETACHER DELA TELEVISION /
/
EN BREF ... La télévision peut être une source irremplaçable d'informations si vous savez ne pas rester passif face à elle.
1 . INTÉRÊT DE LA TÉLÉVISION Elle permet l'ouverture sur le monde et théoriquement la multiplication de l'information.
• •
•
•
2. INCONVÉNIENTS La qualité du langage est faible et le vocabulaire limité : contrairement à la lecture, la télévision montre mais n'explique pas ; elle est loin des exigences de l'école. Quant à l'apprentissage, il est impossible de suivre un modèle, comme dans un écrit, pour revenir en arrière, répéter ... De plus, le manque d'implication personnelle entraîne une trop grande passivité. Le manque de liberté se manifeste par des contraintes matérielles (horaires ... ) et un choix restreint du sujet. Souvent la platitude domine : peu d'analyse, de réflexion, ronron général.
3. LA TÉLÉVISION COMME LOISIR Ne regardez rien sans l'avoir choisi et pratiquez d'autres loisirs.
28 •SE DÉTACHER DE LA TÉLÉVISION 4. COMMENT UTILISER LA TÉLÉVISION Repérez sur un programme critique les bonnes émissions et, si vous le pouvez, regardez-les au magnétoscope.
5. SE DÉTACHER DE LA TÉLÉVISION • Choisissez uniquement ce qui vous intéresse et fixez-vous un nombre d'heures maximum par semaine. • Remplacez la télévision dans un premier temps par la radio. Prévoyez une occupation pour chaque soir. Soyez acteur et non plus spectateur. Préférez la raison à l'émotion.
Alors que la plupart des Français passent entre vingt et trente heures par semaine à regarder la télévision, il est toujours surprenant d'apprendre que certaines familles ne possèdent pas encore de poste. Il est plus étonnant encore de constater que ces ménages sont généralement aisés : professions libérales, cadres supérieurs... Il s'agit en fait pour eux d'un choix, d'une volonté réelle. Comment peuvent-ils vivre sans la télévision ? Que refusentils ainsi? Pourquoi se privent-ils de tous ces bienfaits cathodiques ?
votre culture générale s'élargit, vous côtoyez même d'autres cultures. Les connaissances deviennent enfin vivantes, concrètes et, parce que visuelles, faciles à mémoriser. Une multitude de maîtres sont là pour vous les présenter. Ils savent éveiller en vous les appétits de savoir; par exemple, après une émission scientifique ou littéraire, vous avez envie d'approfondir le sujet ou de lire le livre présenté.
2.
INCONVÉNIENTS
1.
21. POUR LES ÉTUDES
INTÉRÊT DE LA TÉLÉVISION La télévision demeure une irrempla-
çable fenêtre ouverte sur le monde. Grâce à elle, vous pouvez théoriquement démultiplier vos informations. Confortablement assis chez vous tous les événements, tous les problèmes sont abordés ; presque toutes les disciplines sont ainsi concernées. A son contact,
Les problèmes essentiels sont ceux du langage et de l'apprentissage.
Le langage • En ce qui concerne le vocabulaire, la télévision, dans le but d'être accessible à tous, limite volontairement la complexité des termes utilisés. De plus, en cas de difficulté, il est impossible de
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1
LES OUTILS DE LAPPRENTISSAGE revenir en arrière pour resituer le mot dans le contexte afin de mieux le comprendre. • Pour la grammaire et l'orthographe, la télévision est bien sûr impuissante, l'écrit est indispensable pour découvrir et mémoriser par visualisation. • Quant à l'expression des idées, la télévision montre généralement ce qui se passe; elle ne décrit pas, elle n'explique pas. Au contraire, l'école se sert constamment d'autres langages, de codes écrits ou oraux pour désigner et faire comprendre le fonctionnement du monde. Ainsi s'opposent la télévision, avec les images et les sons (les idées sont captées en second) et l'école avec le vocabulaire, les phrases, la grammaire, les idées. Le monde scolaire ou universitaire garde encore ses références traditionnelles, son langage ; il exige descriptions, explications, raisonnements.
Les trente heures, ou plus, que certains passent chaque semaine devant la télévision deviennent alors un sérieux handicap, car elles apportent peu et dévorent tout le temps de lecture ou d'étude. L'écart se creuse entre ceux qui ne regardent pas le petit écran et ceux qui le contemplent. Pendant que les premiers développent leurs aptitudes, les seconds acquièrent et renforcent les habitudes rejetées par l'école : passivité ou réactions émotionnelles ; en fait, fonctionnement du cerveau primitif* au lieu du cerveau supérieur*. Les bons compromis sont encore malheureusement rares entre la télévision et le système éducatif, entre l'émotion et la réflexion.
22 .
L'apprentissage Mieux que n'importe quel support, la télévision permet une première ouverture et une sensibilisation aux phénomènes, au monde; mais sur quoi débouchent ces qualités s'il n'y a pas ensuite d'idées suffisantes ou de mise en ordre de celles-ci par vous-même ? s'il n'y a pas de réflexion ? Comment découvrir la complexité, s'exercer à synthétiser si tout est déjà réduit uniformément? Tout apprentissage nécessite aussi des retours en arrière, des répétitions, des entraînements successifs avec un modèle sous les yeux. Cet échange entre vous et ce modèle, mené à un rythme adéquat, est nécessaire. Face à la passivité devant le flot des images, comment vous prendre en charge3? Où se matérialise votre volonté de progresser, de réussir ; où se trouvent la tension et l'implication personnelle?
DANS LA VIE QUOTIDIENNE
Le traitement superficiel de l'information Nous avons déjà abordé la comparaison entre la presse et la télévision en ce qui concerne le traitement de l'information (revoir chapitre 24 : Savoir s' informer). Parmi les désavantages de la télévision précédemment mentionnés, citons ce manque d'approfondissement de l'information. Vous avez souvent envie d'en connaître davantage à propos des problèmes présentés. Si vous êtes déjà un peu sensibilisé au thème abordé, vous avez l'impression de ne rien avoir appris de fondamental. Les idées sont illustrées mais elles ne sont pas nouvelles. Vous vous rendez compte de l' agressivité des images, des tensions provo-
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28 • SE DÉTACHER DE LA TÉLÉVISION
quées artificiellement, vous n'en êtes pas dupe. Vous souhaiteriez à la place plus de débats d'idées. Vous aimeriez apprendre, comprendre davantage le fonctionnement du monde et des hommes qui vous entourent plutôt que de n'apercevoir que des faits. Vous souhaiteriez plus d'analyses que de données.
Le manque de liberté Les contraintes de la télévision sont parfois difficiles à supporter (emploi du temps, impossibilité de s'arrêter, de revenir en arrière, de pouvoir garder des éléments). Les sujets imposés ne vous plaisent pas non plus forcément : vous aimeriez ainsi pouvoir choisir d'autres émissions que des séries toutes construites sur les mêmes schémas (pouvoir, amour, violence, argent). Peut-être souhaiteriez-vous des sujets scientifiques par exemple ? Peut-être, également, que ces modèles, ce mode de vie banalisé, ce système de valeurs ne sont pas les vôtres.
La platitude Lorsque le soir vous éteignez votre téléviseur, vous avez l'impression de vous être laissé guider. Votre pensée a défilé aussi vite que les images. Vous souhaiteriez avoir le temps de réfléchir davantage, de suivre à votre rythme. Vous trouvez que le système télévisuel ne remet rien en cause. On montre, on répète toujours la même chose avec les mêmes mots, les mêmes phrases. Vous avez souvent l'impression que l'on ne veut pas choquer le téléspectateur, ni même le déranger. Tout semble naturel, personne n'élève le ton, ne se passionne, ne porte de jugement approfondi sur les faits ou sur les hommes : le ronron général endort votre réflexion. Les illustrations défilent mais il n'y a souvent, ni sur l'écran, ni chez vous, de raisonnement. Personne n'analyse, ne tire de conclusion des faits présentés. Il n'y a ni jugement ni personnalisation : tout est terne et plat. Vous ne savez que penser. Tout ou presque vous paraît simple, facile à comprendre.
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LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE A la fin de la soirée cependant, lorsque vous éteignez le récepteur, les im~ges surabondantes se mélangent ; vous ne savez plus trop à quoi, à qui elles se rapportent. Les coupures publicitaires elles-mêmes viennent ajouter à la dispersion, à la confusion dans votre tête. Vous en ressortez fatigué alors que paradoxalement vous n'avez fourni aucun effort, pris aucune initiative sinon de garder les yeux ouverts. Demain sera identique, vous aurez déjà oublié les images de ce soir. Où sont vos capacités intellectuelles ?
3.LA
TÉLÉVISION-LOISIR Puisque la télévision apporte si peu aux études, quelle place peut-elle avoir dans les loisirs ? Rien de tel le soir pour se changer les idées que de tourner le bouton. Le monde entier défile sous vos yeux pour vous distraire. Mais est-ce vraiment ces images que vous souhaitez? N'avez-vous pas un penchant pour un sujet particulièrement intéressant? Ne regardez rien sans l'avoir réellement choisi. Il existe des journaux ou des revues qui, par leurs critiques, vous aident dans votre sélection. Si vous n'avez rien retenu ne vous laissez pas tenter par la facilité : pourquoi ne pas emprunter ou acheter un livre? Pourquoi ne pas bricoler, créer, vous exercer dans un sport, développer vos qualités artistiques, etc.? Tout cela ne serait-il pas plus satisfaisant, plus épanouissant? Et si la fatigue est vraiment trop forte pour commencer une activité, pourquoi ne pas se reposer véritablement afin d'être en forme les jours suivants?
4.cOMMENT UTILISER LA TÉLÉVISION Certaines émissions sont particulièrement intéressantes, soit par le sujet, soit par la façon dont il est traité. Repérez-les sur le programme dès qu'il paraît. Si cela vous est possible, enregistrez au magnétoscope l'émission que vous avez sélectionnée et regardez-la un soir où vous avez envie de vous détendre. Si le sujet vous ennuie ou s'il y a des longueurs, accélérez le défilement des images, mais revenez en arrière pour les passages difficiles. Utilisez à fond les possibilités de votre magnétoscope. Après avoir fait défiler l'image, recopiez éventuellement le son sur une cassette audio. Souvent les émissions les plus intéressantes (pour leurs idées) peuvent s'écouter facilement. Vous p0urrez ainsi les suivre n'importe où avec votre baladeur. N'oubliez pas cependant que vous retenez mieux ce que vous voyez. Vous voulez suivre uniquement le début d'une émission? Mettez alors en chantier une autre occupation. Fixez-vous aussi un temps limité et ne vous installez pas confortablement dans un fauteuil sinon vous succomberez facilement. Surtout, portez toujours une appréciation critique sur ce que vous regardez et discutez des émissions intéressantes avec votre entourage ; vous pourrez ainsi les approfondir, les clarifier.
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28 • SE DÉTACHER DE LA TÉLÉVISION
5.
SE DÉTACHER DE LA TÉLÉVISION
• A partir du programme de la semaine, nous l'avons dit, choisissez ce qui vous intéresse, ou sinon accordez-vous un certain nombre d'heures à ne pas dépasser; limitez ainsi votre dépendance; décidez d'être libre dans vos loisirs. • Au début de cette période de détachement, remplacez le geste automa- . tique de mise en marche du téléviseur par un autre, branchez-vous éventuellement sur la radio (informations, musique ... ce qui vous plaît). Vous y trouverez une plus grande liberté et pourrez commencer ainsi plus facilement une occupation. Face à la télévision, pensez à vous continuellement. Demandez-vous si elle vous sert, si elle développe votre potentiel. Ne restez pas fasciné par le petit écran, quittez le domaine des émotions archaïques.
Calculez le nombre d'heures par semaine que vous passez devant l'écran. Au cours des jours écoulés, qu'avez-vous retenu de vraiment intéressant? Qu'auriez-vous réellement manqué en ne regardant pas ? N'auriezvous pas voulu réaliser plutôt autre chose? Prenez bien conscience, éventuellement, de votre dépendance. Comme pour une drogue, vous pouvez être soumis à vos habitudes. Vous répétez chaque jour les mêmes gestes, votre cerveau primitif guide vos actes. Il est attiré par ce qu'il conmu"'t bien: les émotions fortes, plaisantes (rarement déplaisantes) sont au rendez-vous. Il se précipite pour les renouveler. Votre cerveau supérieur (votre volonté) ne fait / · ,_ plus le poids, il devient asservi. 1N erES PA$ · · Pour vous détacher de la télév1s1on, SIEN 5rrut. tCI , surtout ne l'allumez plus sans un but GTAVË!'J précis; procédez alors en deux temps: ~Uft LA TÉl.e
,,,
LES OUTILS DE L'APPRENTISSAGE N'OUBLIEZ PAS • Prémye: chaque soir une activité pour remplacer rotre drof?ue téléri.melle. Soye: acteur et non plus spectatew: \'ous existe::. vire:: les e.\périences par rous-même. Réagisse:, agisse:: pour réaliser \'OS rêres. Cro_ve:: en \'ous-même. en rotre force intérieure. en rotre épanouissement. hors de la télévision
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Chapitre 29
VOTRE FORM~, VOTRE SANTE EN BREF ... Une harmonie doit exister entre le corps, l'esprit et l'environnement.
1 • TROUVEZ ET GARDEZ L'ÉQUILIBRE • Trouvez votre équilibre énergétique grâce à l'alimentation et la respiration; ménagez-vous d~s pauses pendant le travail ; veillez à votre sommeil. Evitez de perdre vos forces inutilement : éliminez les toxines, fuyez les énervements. Autorégularisez-vous. • Assurez votre équilibre psychologique : acceptez-vous ; restez optimiste; confiez-vous aux autres en cas de problème.
2. NE STABILISEZ PAS DES CONDUITES DANGEREUSES • Tabac, alcool, stupéfiants ont des effets défavorables semblable : dépendance, état de manque, tolérance, action néfaste sur le cerveau. • Pour éviter ces conduites, il faut : prendre conscience du rôle du cerveau primitif pour ne plus agir sous son influence ; trouver une possibilité de dialogue ; supprimer les conditionnements, en particulier grâce à l'autosuggestion ; quitter le groupe négatif dans lequel on se trouve.
29 • VOTRE FORME, VOTRE SANTÉ Une fois encore, ne laissez pas votre cerveau primitif vous conditionner, gardez le contrôle grâce à votre cerveau supérieur. • Méfiez-vous des médicaments. Ne forcez pas artificiellement les capacités de votre corps y compris de votre cerveau; reposez-vous quand cela est nécessaire.
3. AGISSEZ PRÉVENTIVEMENT : OUVREZ-VOUS À L'INFORMATION Faites le point au besoin avec votre médecin de famille. Pensez toujours aux conséquences de vos actes pour votre santé ; fuyez tout abus.
Vouloir distinguer le fonctionnement de l'esprit de celui du corps serait artificiel. Nous constatons tous, en effet, l'influence de notre forme physique, de notre énergie, sur nos capacités intellectuelles. Une fatigue* rejaillit automatiquement sur notre façon de voir les choses, sur nos capacités à raisonner objectivement, sur notre conscience, notre lucidité, notre maîtrise de nous-mêmes, mais aussi tout simplement sur notre difficulté à nous mettre au travail.
1.
TROUVER ET GARDER L'ÉQUILIBRE
Il faut considérer le corps et l'esprit comme une unité dont les deux parties réagissent l'une sur l'autre, en particulier par un échange mutuel d'énergie. Une harmonie doit se réaliser entre corps, esprit et environnement. Lorsque cette harmonie est brisée,
lorsque se crée une instabilité apparaissent alors les problèmes de santé. Garder la forme, c'est maintenir les équilibres fondamentaux.
11. ÉQUILIBRE ÉNERGÉTIQUE Pour posséder et maintenir un bon équilibre énergétique il est nécessaire de : •S'alimenter* intelligemment, sainement, avec diversité, sans carence ni excès. • Respirer* profondément de temps en temps grâce au sport*, à la marche à pied, ou à des exercices de respiration. • Savoir capter régulièrement un peu plus d'énergie solaire, par quelques bains de soleil modérés (éviter les expositions prolongées, les excès dangereux pour la peau). • Savoir récupérer grâce à des pauses* dans la journée et à un sommeil":' réparateur. • Éviter les dépenses d'énergie inutiles. Pour prévenir certaines maladies,
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES
éliminez les toxines en buvant quotidiennement un litre et demi d'eau pendant et en dehors des repas, favorisez le transit intestinal, respectez les règles d'hygiène. Pour éviter l'énervement, fixez-vous des plans* d'action, suivez-les et ne vous laissez pas prendre de court; fuyez aussi les personnes stressantes. Autorégularisez-vous : adaptez-vous aux changements éventuels pour retrouver votre équilibre. Ainsi, si vous empiétez sur votre sommeil, passez une bonne nuit le lendemain ; vous éviterez d'accumuler la fatigue, mais sachez que le sommeil perdu ne se rattrape pas. Si vous avalez un repas sur le pouce, compensez votre alimentation au repas suivant.
Pour posséder un bon équilibre, pour être bien dans votre peau, commencez par vous connaître vous-même, repérez votre état de meilleure forme, vos propres rythmes*, vos capacités, vos limites ; n'allez pas à l'encontre de votre nature ; acceptez-vous ; de l'adolescence au troisième âge, acceptez aussi, sans complexe, votre évolution, votre propre transformation physique. Restez optimiste, plein de confiance* ; essayez de distinguer toujours le côté positif de la situation, même dans les périodes difficiles; pensez en priorité à votre auto-épanouissement.
Retrouvez toujours votre potentiel énergétique, ne laissez jamais vos batteries se décharger totalement, car lorsqu'on s'aperçoit que 1' on est au bout de ses forces il est souvent trop tard, l'énergie manque alors pour réagir efficacement.
Sachez vous ouvrir* aussi aux autres, d'abord pour progresser, mais aussi en cas de problème ; ne restez surtout pas enfermé dans le même schéma de fonctionnement mental négatif.
lPSYCHOLOGIQUE ÉQUILIBRE 2•
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29 • VOTRE FORME, VOTRE SANTÉ
2.
NE STABILISEZ PAS DES CONDUITES DANGEREUSES
21 .LESDEEFFETS DU TABAC, L'ALCOOL ET DES STUPÉFIANTS Tabac, alcool, stupéfiants sont comparables dans certains de leurs effets. • Ces produits agissent en premier lieu sur les centres du plaisir situés dans le cerveau primitif*. Ce dernier va essayer de renouveler constamment cette sensation immédiate agréable. Nous savons qu'il recherche et répète les expériences qu'il connaît, d' autant plus qu'elles lui plaisent et ce, même si la volonté s'y oppose. Toute drogue est qualifiée ainsi, parce que justement elle entraîne le cerveau primitif dans cette répétition d'un geste ou d'un comportement. Elle tisse donc une relation de dépendance au produit que l'on s'administre soimême : nicotine, alcool, stupéfiants mais aussi café. • Comme cerveau primitif et substances toxiques sont liés l'un à l'autre, il est extrêmement difficile par la suite, quand ce lien est renforcé, de le couper. La nature est ainsi faite que ce qui procure satisfaction au départ devient vite réflexe, automatisme indispensable. La privation est le plus souvent douloureuse. L'abstinence produit un état de manque dans l'organisme. Le drogué est donc doublement tenté de continuer : pour le plaisir procuré, mais aussi pour éviter la souffrance provoquée par cet état de manque.
• On constate d'autre part la nécessité d'accroître le dosage initial pour conserver le même plaisir sans trouble immédiat ; c'est ce que l'on nomme le problème de la tolérance. • Enfin une propriété particulièrement néfaste de l'ensemble de ces drogues est le préjudice temporaire causé au fonctionnement du cerveau. C'est vrai pour l'alcool et les stupéfiants, mais c'est aussi le cas, dans une bien moindre mesure bien sûr, pour le tabac ; d'une part la nicotine se fixe avec prédilection dans le système nerveux, d' autre part l ' oxyde de carbone dégagé par la combustion empêche une bonne oxygénation du cerveau et de ce fait amoindrit ses possibilités, en particulier au niveau de la mémoire des mots.
22.
COMMENT ÉVITER CES CONDUITES NÉFASTES • Il s'agit d'abord de prendre conscience des besoins du cerveau primitif pour pouvoir y répondre : briser l'ancienne structure négative pour en créer une nouvelle plus favorable. Il faut avant tout désirer ne pas ou ne plus fonctionner sous l'influence du système limbique*; éviter ce comportement régressif; adopter une autre attitude : contrôlez votre nature, vos réactions, développez toutes les capacités de votre cerveau supérieur*. • Écoute, dialogue sont toujours des qualités primordiales. Elles permettent d'abord de ne pas entrer dans cette structure mentale néfaste, fermée sur elle-même, mais aussi, si cela se produit, d'en prendre conscience et d'en sortir : échange et communication* créent l'ouverture nécessaire.
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES • Après cette prise de conscience et ce désir d'arrêter une conduite négative, il faut arriver à supprimer le processus réflexe dans lequel on peut se trouver engagé. La volonté ou la raison (le cerveau supérieur) sont souvent impuissants ; seul commande le cerveau primitif, et c'est lui qu'il faut reconditionner. S'adresser à ce dernier n'est pas chose aisée mais c'est cependant possible. En suivant son fonctionnement de base, la répétition, on peut l'influencer. Pour l'atteindre, déconnectez d'abord le cerveau supérieur grâce à la relaxation*. Répétez ensuite vousmême (ou faites-vous répéter ou écoutez un enregistrement) la phrase positive que vous désirez ancrer, par exemple : «j'ai choisi d'arrêter de fumer, je me sens bien maintenant». Prononcez-la une douzaine de fois sous forme de litanie, recommencez régulièrement (voir chapitre 32: Respirer, se relaxer). Faites-vous accompagner médicalement bien sûr pendant votre période de sevrage. • Parallèlement, il faut veiller à l'influence qu'exerce sur vous votre entourage, ne pas hésiter à se séparer d'un groupe négatif et se tourner plutôt vers une structure plus favorable psychologiquement: association humanitaire, clubs sportifs ou culturels Ueux de rôle, théâtre, etc.). Luttez contre la sensation de vide intérieur en accomplissant une action auto-épanouissante. Accepter le monde tel qu'il est ou s'y opposer est un choix toujours possible ; non pas en régressant, mais au contraire en progressant, en dépassant faiblesses ou bassesses provoquées chez la plupart des hommes par ce cerveau primitif.
23 .
MÉFIEZ-VOUS DES MÉDICAMENTS
Dans tous les cas, n'entamez aucun traitement sans suivi médical. N'abusez pas des médicaments, ce sont des produits actifs, leur absorption n'est pas toujours sans danger. N'en prolongez pas leur utilisation inutilement, ils peuvent vous fatiguer. Suivez les prescriptions de votre médecin (si vous passez un examen ou un concours indiquez-le lui, afin qu'il connaisse parfaitement votre situation). Effectuez toujours quelques prises d'essai avant les épreuves pour connaître vos réactions et vos dosages ; sinon vous vous exposez à une catastrophe le jour fatidique. Surtout, ne prenez aucun médicament sur les «conseils» d'amis bien intentionnés, tout particulièrement si ces produits sont en vente libre. Vous risquez, en cas d'abus ou d'inadaptation, non seulement l'échec scolaire, mais aussi votre intégrité physique et mentale. Les traitements homéopathiques ou phytothérapiques (soin par les plantes) n'échappent pas aux remarques précédentes. Assurez-vous toujours suffisamment tôt de leur efficacité.
Les tranquillisants Somnifères, calmants, antidépresseurs ne suppriment pas le problème ! Ils en soignent uniquement les manifestations. Vous risquez une baisse de vigilance pendant votre travail, une diminution de la mémoire et, ce qui est tout aussi grave, une dépendance : de manière générale, ils troublent le fonctionnement du cerveau. Soyez très prudent sur ce point, n'en prolongez pas l'utilisation (pour les somnifères voir chapitre 31: Votre sommeil).
184
29 • VOTRE FORME, VOTRE SANTÉ Les produits psycho-stimulants Asparates et glutamates, produits à base d'acides aminés, peuvent être des calmants ou des excitants selon votre nature, évitez les prescriptions de longue durée.
Amphétamines et bêtabloquants Éliminez les amphétamines à cause des difficultés de concentration qu'elles provoquent. Ne dépassez pas artificiellement vos forces, le cerveau a besoin de repos pour fonctionner correctement. Des problèmes dépressifs graves peuvent survenir à l'arrêt du traitement. Elles sont à déconseiller aussi, à cause des sérieux ennuis cardiaques qu'elles peuvent entraîner. En ce qui concerne les bêta-bloquants, les avis divergent: demandez conseil à votre médecin.
Les laxatifs S'ils font partie parfois de la vie quotidienne, ils n'en sont pas moins des médicaments, et à ce titre doivent n'être utilisés, comme tous les médicaments, qu'à bon escient.
3.
AGISSEZ PRÉVENTIVEMENT : .. OUVREZ-VOUS A L'INFORMATION A la fin des vacances, préoccupezvous de votre santé à titre préventif. Si vous voulez pratiquer un sport, vous devrez rencontrer votre médecin traitant pour obtenir un certificat d'aptitude, c'est l'occasion d'effectuer un rapide
bilan : tension, taille, poids, capacité pulmonaire, dépistage de scoliose; faites aussi le point sur votre vue, votre ouïe, et votre dentition ; pensez également à un contrôle gynécologique. Si vous passez un examen ou un concours, vous pouvez demander dans la deuxième quinzaine d'octobre de vous faire vacciner contre la grippe ; cette vaccination vous évitera de perdre une semaine de cours et de rester affaibli un bon mois. De manière générale, n'allez pas au devant des problèmes; pensez aux conséquences de vos actes (par exemple, pour éviter le Sida et les maladies sexuellement transmissibles, utilisez les préservatifs). Pour tout conseil ou examen, choisissez de préférence votre médecin de famille : il vous connaît mieux, il suit votre évolution et il saura effectuer des suggestions en fonction de vos antécédents et de vos besoins actuels.
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES N'OUBLIEZ PAS • Si \'Otre cerreau agit sur rotre corps./' inrerse est aussi \Tai: c'est à travers tout rotre 01~r:w1isme que s·équilihre \'Otre état mental. • Vous de\•e:: hien connaitre 1·otre physique et rotre psychique afin de détecter 1·os propres sif?1wu.r d'alarme. et ainsi répondre rapidement à toute instahilité dam:ereuse. • N'attende:: jamais qu'une situation se dégrade pour la rétablir. car la pente est sourellt plus dijjïcile à remonter par la suite. • Él'ite:: hien des prohlèmes en gardant une rie saine et régulière : fuye: tout ahus.
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Chapitre 30 ~
ELIMINEZ LA FATIGUE EN BREF ... Il faut considérer la fatigue comme un avertissement du corps qui indique un déséquilibre.
1 . CAUSES ET REMÈDES PSYCHOLOGIQUES • Résolvez les conflits dûs à une double tension provoquée par un désir et un interdit. • Evitez les émotions négatives ; orientez votre pensée vers l'avenir. • Détendez-vous en quittant votre cadre habituel.
2. VOTRE RYTHME DE VIE • Suscitez des pauses dans vos activités. • Travaillez intelligemment; organisez-vous. • Evitez les actions épuisantes et les pièges à énergie.
3. COMMENT RÉTABLIR L'ÉQUILIBRE Dans l'immédiat: • Prenez conscience de votre situation. • Arrêtez à temps toute activité (momentanément). • Retrouvez votre sommeil naturel. • Consultez votre médecin traitant. Chaque jour : • Relaxez-vous. • Pensez aux besoins de votre corps, en particulier aux besoins énergétiques.
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES La fatigue est un phénomène naturel auquel nous sommes tous confrontés. Elle revient périodiquement. Il faut distinguer la fatigue physique de la fatigue nerveuse, elles n'ont ni les mêmes causes, ni les mêmes remèdes. Ses manifestations sont nombreuses et diverses : réveil pénible, manque de tonus dans la journée avec coups de pompe, somnolence, absence de concentration et instabilité émotionnelle, difficulté pour mémoriser ou pour rassembler ses idées, découragement dans l'effort, énervement, agressivité envers tout le monde, sensibilité particulière au bruit et au stress, angoisses fréquentes, manque de confiance, déprime en fin de journée. Parfois cette fatigue reflète ou annonce la maladie, avec l'arrivée des troubles physiques : perte d'appétit prolongée, migraines, problèmes liés à la vision ou à la digestion, sommeil irrégulier avec manque d'envie de dormir. La fatigue est normale après une période d'effort physique ou intellectuel; mais lorsqu'elle dure, c'est un signe, un avertissement du corps pour indiquer un dépassement de la mesure, un état de déséquilibre grave. Il ne faut pas la négliger ni la masquer par des excitants tels que : café, alcool, tabac, médicaments ; au contraire il faut en rechercher les origines et agir sur celles-ci avant que ne survienne la maladie physique ou un état dépressif. Il est des causes sur lesquelles on ne peut agir individuellement : rythmes scolaires, programmes et surcharges de travail, environnement urbain, climat ... Examinons alors uniquement les origines fréquentes que l'on peut supprimer. Elles tiennent souvent à des déséquilibres* fondamentaux comme nous l'avons déjà indiqué (voir 1 chapitre 29 : Votre forme, votre santé).
1.
CAUSES ET REMÈDES PSYCHOLOGIQUES L'anxiété*, souvent, est due à un conflit entre un désir et un interdit (exemple: avoir envie régulièrement de sortir alors que l'on a du travail). La source de l'angoisse peut résider aussi dans l'appréhension d'un événement futur que l'on pense être défavorable (examen entre autres). Dans tous ces cas, on a envie de réaliser l'action, mais en même temps on craint de l'accomplir parce qu'on veut en éviter les résultats qui semblent désavantageux ; on est en proie à une double tension contradictoire : une force nous pousse à avancer mais une autre nous cloue sur place. Ce type d'épuisement inutile est plus fréquent qu'on ne le croit. • Commencez par rechercher ces causes psychologiques profondes, ces contradictions épuisantes et stériles ; notez-les. Les connaissant, vous pourrez les résoudre ; si vous avez envie de sortir, évadez-vous une bonne fois pour toutes, défoulez-vous sans regret, et revenez ensuite au travail ; si vous craignez l'examen, entraînez-vous au maximum avec des camarades et ensuite présentez-vous confiant aux épreuves : vous n'aurez rien à perdre. Résolvez tous vos problèmes qui ont une origine conflictuelle. Lorsqu'ils sont complexes, réduisez-les à des problèmes simples, précis, concrets pour trouver plus facilement des solutions. • Évitez de préférence les sources d'épuisement mental provoquées par le cerveau primitif*: émotions sentimentales négatives, doutes prolongés, peurs, remords, regrets, mécontente-
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30 • ÉLIMINEZ LA FATIGUE ment de soi. Votre pensée doit être positive, tournée vers l'avenir, vers votre réussite personnelle. Vivez positivement chaque événement. Prenez bien conscience de cet état d'esprit, de cette motivation*. Vous dédramatiserez ainsi, aussi bien les problèmes familiaux et scolaires que les conflits sentimentaux. Soyez résolument optimiste, il y a toujours un aspect utile à retirer de ce qui semble être un échec ou une impasse. • Ne prenez pas les autres en charge si vous risquez ainsi de perturber votre équilibre; sauvegardez-vous d'abord. Que votre caractère, votre action servent d'exemple à ceux qui sont dans le doute. Entraînez-les dans votre sillage, ne vous laissez surtout pas au contraire couler, avec ou à cause d'eux : tout le monde serait perdant. • Détendez-vous, enfin, en vous changeant les idées, en particulier grâce à la musique ; mais attention ! Évitez, comme pour la télévision, l'abrutissement; ces détentes ne sont que des parenthèses et non l'essentiel. De préférence, quittez votre cadre habituel : allez
en balade seul ou avec des amis (le contact avec la nature peut vous aider). Rencontrez d'autres personnes à l'esprit positif et fréquentez-les de préférence aux autres. Saisissez les occasions de rire et de vous faire plaisir. Ne négligez pas non plus, tout simplement, le petit coup de fil qui remonte le moral.
2.CAUSES ET REMÈDES LIÉS À L'EMPLOI DE VOTRE TEMPS •Votre corps a des limites qu'il vous signale. A vous d'en tenir compte. Peut-être dépassez-vous vos possibilités physiques ? Demandez-vous si vous n'entreprenez pas trop d'actions à la fois, si vous ne vous dispersez pas excessivement (activités trop nombreuses, trop de sport ... ). Revoyez votre rythme de vie. Chacun a besoin de pauses pour s'équilibrer. Remettez en question votre emploi du temps et
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES glissez-y des périodes de détente ; permettez à votre corps comme à votre esprit de se reposer régulièrement. • Ne travaillez pas pendant les périodes de fatigue intense, ce serait l'aggraver; arrêtez-vous plutôt. Décompressez et prenez le temps de vous recharger en énergie. Si cela se produit le soir, allez vous coucher, sinon faites autre chose (souvent c'est en changeant d'occupation que l'on se détend le mieux). Vous repartirez ensuite d' un bon pied. N'hésitez pas, de temps en temps à vous laisser aller, et même à dormir vingt-quatre heures d'affilée. • Pour prévenir la fatigue, sachez aussi travailler intelligemment : organisez*-vous, gagnez du temps. Évitez la démesure ; répartissez vos efforts pour ne pas être débordé. Préservez-vous de toutes les petites actions épuisantes (recherche de vos affaires, déplacements multiples pour des achats ... ). En période de tension nerveuse fuyez toute initiative inutile ou inopportune, épargnez vos forces (ne préparez pas, par exemple, vos vacances pendant vos révisions). De manière générale n'effectuez qu'une chose importante à la fois. • Méfiez-vous enfin des pièges à énergie, les soirées prolongées au travail ou en sorties, les week-ends fatigants qui parfois s'accumulent.
• Prévoir un repos immédiat de vingt-quatre ou quarante-huit heures selon les besoins, envisager aussi de prochaines vraies vacances. • Rééquilibrer immédiatement son sommeil. • Consulter suffisamment tôt son médecin; n'attendez pas que la situation se détériore.
Chaque jour • Effectuer des exercices respiratoires, éliminer les toxines par cet apport supplémentaire d'oxygène (voir chapitre 32). • Relâcher ses tensions, pratiquer la relaxation* mentale et physique. • Se défatiguer par une douche tonique, mais éviter les bains, ils produisent l'effet inverse. • Pratiquer régulièrement un sport*, modérément, simplement pour se détendre. • Surveiller le fonctionnement du foie, des intestins, des reins et drainer les surcharges en toxines. Se méfier aussi des déséquilibres hormonaux. • Penser, bien sOr, aussi à son alimentation*. Se demander si les repas sont équilibrés, les sources d'énergie suffisantes ; l'absence de phosphore, calcium, fer ou de vitamine B peut provoquer la fatigue.
3.COMMENT RÉTABLIR L'ÉQUILIBRE Dans l'immédiat • Bien prendre conscience du danger de son déséquilibre.
190
30 • ÉLIMINEZ lA FATIGUE N'OUBUEZPAS • Sachez retrouver des périodes de calme après les périodes d'agitation. • Un abus de médicaments peut être aussi une source de fatigue ; évitez de toutes façons les psychotropes, sédatifs, toniques ... Recherchez plutôt la ou les causes profondes de vos problèmes. •Résolvez vos problèmes par votre état d'esprit positif, demande:-vous toujours où se trouve votre intérêt à long terme ; essayez, là encore, de raisonner, ne vous laissez pas dominer par vos émotions.
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Chapitre 31
VOTRE SOMMEIL EN BREF ... Le rôle du sommeil est déterminant dans l'équilibre physique et psychique, ainsi que dans l'épanouissement intellectuel.
1 . LES APPORTS DU SOMMEIL • Sur le plan physique : il joue un rôle dans le développement corporel et dans la récupération de fatigue. • Sur le plan cérébral, le sommeil semble remplir deux fonctions : d'une part, effectuer la mémorisation à long terme, d'autre part, vérifier les programmations du cerveau pour qu'il soit opérationnel dans la journée. Il participe au maintien de la personnalité et à l'auto-épanouissement.
2. COMMENT BIEN DORMIR
1
Reposez-vous selon vos rythmes propres; ne les déréglez pas. • Evitez, avant le sommeil, tout ce qui peut exciter le cerveau; oxygénez-le; dormez confortablement, sans chaleur excessive. • En cas de difficultés répétées, buvez un verre de lait chaud ou de la tisane avant de vous coucher. Relaxez-vous; prenez un bain chaud. • Si vous ne dormez pas allez grignoter et aérez-vous; méfiez-vous des barbituriques. • Réveillez-vous en douceur. • Pratiquez éventuellement la sieste.
L _________
_ _ _ _J
31 • VOTRE SOMMEIL Le sommeil peut se décomposer en une succession de cycles, chacun d'environ quatre-vingt-dix minutes. Un cycle comprend deux phases principales : la première est celle du sommeil profond ; la seconde est celle du rêve ou sommeil paradoxal.
1.
LES APPORTS DU SOMMEIL
Il ne faut surtout pas croire que le sommeil représente du temps perdu. Son rôle est déterminant pour l'équilibre physique et psychologique ainsi que pour le développement intellectuel. App~rts
sur le plan physique
C'est pendant le sommeil profond que l'hormone de croissance est sécrétée en grande quantité; elle est importante pour le développement corporel, particulièrement au cours de l' adolescence. Lors de cette phase intervient aussi la restauration des molécules détériorées durant la journée; cela permet, en particulier, de récupérer des fatigues musculaires ; c'est une sorte de recharge en énergie.
Apports sur le plan cérébral Nous commençons à découvrir l'importance du sommeil dans l'édification du système nerveux, dans la consoli dation de l'apprentissage et dans l'acquisition de la pensée abstraite. • Pendant la phase de sommeil paradoxal, le cerveau effectue à la fois un travail de mise en forme, de classement et d'assimilation des connaissances acquises pendant la journée ; il mémo-
rise à long terme ce qui a été retenu à court terme ; il consolide les informations obtenues et les structures* mises en place. Tout se passe comme si le cerveau reprenait alors toutes les données d'une journée pour trouver dans quelles cases les placer afin de les stocker définitivement. Cet acte de prise en charge, de recherche d'éléments similaires pour associer les nouveaux aux anciens, est la véritable mémorisation, celle qui permet de conserver l'information et, si le chemin est parcouru plusieurs fois, de la retrouver. D'où l'intérêt d'apprendre avant de se coucher, car c'est par le sommeil que se fixe cet apprentissage. • Au vu de certaines expériences, une autre fonction du sommeil paradoxal semble être établie. A l'état de veille, le cerveau n'effectue pas toutes les opérations dont il est capable. Pour ne pas oublier les possibilités qui existent en lui, il les répète alors durant le sommeil comme l'élève répète sa leçon ; les images se télescopent, ce sont les rêves. De cette manière tout le programme génétique enregistré en mémoire peut régulièrement s'exprimer, le chemin neuronal parcouru maintient la stabilité du circuit et l'enregistrement durable de ce programme. Le cerveau, pendant le sommeil, se reprogramme, s'autovérifie. Il se maintient ainsi prêt à assurer les séquences demandées à l'état de veille. Ce fonctionnement explique les difficultés constatées chez l'étudiant après un manque de sommeil : pertes de mémoire, anomalies dans la vigilance, dans la reproduction de séquences d'actions (par exemple difficultés de communication), instabilité, inattention pendant les cours, besoin de rêverie (les informations données par le professeur ne sont pas enregistrées). Il faut ajouter
193
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES
21 .
à cela le manque de dynamisme et de tonus, la réparation musculaire étant incomplète.
LES CONDffiONS
Préparer sa chambre Le sommeil structure* les connaissances ; considérez-le comme fondamental pour l 'apprentissage et, parallèlement, pour la construction et le maintien de votre personnalité, pour votre auto-épanouissement.
2.COMMENT BIEN DORMIR Le sommeil doit être suffisant en quantité. Celle-ci varie, selon chacun, en fonction de son âge et de sa nature ; huit à neuf heures par nuit est la moyenne constatée pour des adolescents alors qu'elle est de sept à huit heures pour des adultes (il est recommandé toutefois de ne pas descendre en-dessous de six à sept heures, particulièrement en période de préparation d'examen). Il faut, en fait, respecter son rythme propre ; en effet, dans une même famille, on constate des lève-tôt et des lève-tard (pour connaître votre rythme, observez votre comportement naturel pendant les vacances). Vous devez éviter de dérégler votre horloge interne. Gardez vos propres habitudes ; ne brisez pas votre équilibre entre veille et sommeil ; assurez-vous une période de repos suffisante et trouvez votre harmonie en fonction des contraintes existantes : ainsi, ne réglez pas votre coucher selon les programmes de télévision mais plutôt en fonction de votre heure de lever le lendemain matin.
La qualité du sommeil doit être protégée afin de fournir les périodes de rêve nécessaires ; cela implique : • Un décor choisi dans une couleur propre à favoriser l'endormissement, le bleu est connu pour avoir cette propriété. • Une absence de perturbation auditive, c'est-à-dire non pas un silence absolu, mais une suppression des bruits irréguliers ou brusques ; utilisez rideaux et moquettes épaisses pour atténuer les sons. • Un confort suffisant : couvertures chaudes mais légères. Une température de dix-huit degrés maximum; évitez les excès de chauffage (l'hiver, placez un humidificateur sur les radiateurs). • Une aération suffisante de la chambre pour oxygéner la pièce. •Une literie suffisamment dure, pour éviter toute déformation du corps.
Préparer son sommeil Les dérèglements du sommeil peuvent se manifester soit par des difficultés pour s'endormir, soit par des réveils au cours de la nuit, soit par des fins de sommeil précoces le matin. L'approche des examens augmente ces problèmes. Pour les éviter préparez d'abord votre sommeil. • Abstenez-vous de tout excitant après 17 h : tabac, café, thé, alcool mais aussi vitamine C (orange) ou même boisson à la menthe. • Supprimez au dîner les plats lourds et indigestes. • Fuyez, avant le coucher, tout ce qui peut stimuler l'esprit : conversations passionnées, lectures ou travaux trop prenants. Évitez de donner à votre
194
31 •VOTRE SOMMEIL cerveau des problèmes sur lesquels il va continuer de tourner, en parcourant les mêmes circuits. Brisez plutôt ce fonctionnement répétitif auto-entretenu en lisant par exemple un livre sans rapport avec vos préoccupations ; évitez les ouvrages trop passionnants; choisissez un sujet de pure distraction ou éventuellement peu attrayant. • Si cela est nécessaire avant de vous endormir, aérez-vous; ne revenez pas à vos problèmes ; commencez votre rêverie accoudé à la fenêtre.
22.
ENCAS DE DIFFICULTÉS RÉPÉTÉES POUR S'ENDORMIR •Ayez d'abord des rythmes réguliers de coucher et de lever ; le soir, ne laissez pas passer votre heure habituelle d'endormissement. • Buvez éventuellement un verre de lait chaud avec du miel ou une tisane à base de fleurs d'oranger, de tilleul, d'aubépine ou de verveine (demandez conseil à votre pharmacien). • Effectuez devant la fenêtre ouverte quelques exercices de relaxation.
• Prenez éventuellement un bain chaud, pour son effet calmant.
23.
SI L'ON NE DORT PAS
• Pour chasser les idées fixes trop prenantes qui vous empêchent de dormir, essayez paradoxalement de garder les yeux ouverts, de fixer le plafond et de compter, en suivant le rythme de votre respiration. Regardez bien et concentrez-vous sur les chiffres qui défilent : cette méthode est souvent efficace. • Si l'effet est nul, inutile de rester au lit à vous énerver ! Levez-vous pour grignoter quelque chose (une pomme en particulier) ou boire un verre de lait. Effectuez des exercices respiratoires
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES devant la fenêtre ou marchez un peu à l'extérieur: aérez-vous suffisamment.
Remarque : Si vous utilisez un médicament pour favoriser le sommeil (hypnotique), soyez vigilant. Excluez les barbituriques et évitez les dérivés de benzodiazépine. Ces hypnotiques traditionnels diminuent la part du sommeil paradoxal, alors que celui-ci est indispensable pour la structuration de l'information lors de l'apprentissage ; cela entraîne, en particulier, un déficit de la mémoire. Un phénomène de dépendance* se produit aussi ; pendant la période de sevrage une insomnie se manifeste à nouveau. Comme pour tout problème de santé consultez votre médecin pour trouver avec lui une solution qui vous convienne.
24 .LE RÉVEIL Pour bien commencer votre journée, · effectuez un réveil en douceur ; utilisez par exemple un réveille-matin à sonnerie intermittente. Laissez passer cinq minutes au moins entre le réveil et
le lever, pour permettre au corps et à l'esprit de reprendre le rythme de la veille ; évitez de sauter brusquement du lit, ce qui impose au cœur un effort violent et inutile.
2s .LA SIESTE La sieste semble être naturelle chez l'animal et chez l'homme. Si vous en avez la possibilité, vous pouvez la pratiquer à condition qu'elle soit brève (de vingt à trente minutes maximum) ; un simple endormissement sur le lit est suffisant ; à défaut, pratiquez un repos, une détente. Cette pause sera une nouvelle occasion pour votre cerveau de réorganiser vos connaissances, de les structurer. Abstenez-vous en cependant si vous avez des problèmes de sommeil la nuit ; en effet, vous seriez en trop bonne forme le soir, et le fait de récupérer dans la journée entretiendrait vos insomnies. De toute façon, si vous le pouvez, évitez de travailler de manière soutenue juste après le déjeuner car cela vous demanderait beaucoup d'énergie pour des résultats peu probants.
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31 •VOTRE SOMMEIL N'OUBLIEZ PAS • Vos journées se préparent la nuit. • Faites respecter votre sommeil autant que votre travail. • Pour bien dormir. ne trouble: pas \'OS 1ytlm1es personnels et laisse::. à la porte de votre chambre \'OS préoccupations ; entre: dans le monde du rêve. déconnecte::. enfin \'Otre raison. •Sache: aussi que le sommeil perdu ne se rattrape pas.
197
Chapitre 32
RESPIRER, SE RELAXER EN BREF ... Pour vous aider à vous sentir en forme et à aborder sans crainte les moments difficiles, il existe plusieurs techniques.
1 . LA RESPIRATION PROFONDE Elle aide à réparer la fatigue et stimule votre cerveau. La respiration est nasale, rythmée et profonde. Suivez bien les cinq temps indiqués.
2. INTÉRÊT DE LA RELAXATION Il est parfois nécessaire de ralentir son fonctionnement mental pour supprimer les tensions et la fatigue, ainsi que pour structurer ses connaissances.
3. MÉTHODES CLASSIQUES DE RELAXATION Isolez vos sens. Détendez les paupières et le front; ne pensez qu'à votre respiration ; sentez vos membres s'alourdir.
4. MÉTHODES DE DÉCONTRACTION Pratiquez les massages de la tête et du cou par des mouvements répétés. Utilisez les douches chaudes, adoptez la gymnastique douce et la natation.
32 • RESPIRER, SE RELAXER 5. L'AUTOSUGGESTION Déposez dans votre cerveau primitif une idée positive ; ainsi, il ne fera plus barrage à votre action ; vous pourrez aussi mieux commander votre corps. Pour cela, répétez une phrase positive lorsque vous êtes en état de relaxation, ou encore représentez-vous mentalement, plusieurs fois par jour, ce que vous désirez atteindre.
Vie mentale et respiration sont liées. Habituez-vous à pratiquer la respiration profonde. Utilisez, de même, la relaxation pour ralentir votre fonctionnement mental, pour supprimer les tensions et la fatigue. Ces deux techniques acquises, vous pourrez alors, éventuellement, pratiquer l'autosuggestion pour mieux dominer votre cerveau primitif*.
1.
INTÉRÊT DE LA RESPIRATION PROFONDE La respiration, phénomène chimique, permet au sang d'échanger, à l'intérieur des poumons, des déchets toxiques contre de l'oxygène. Elle élimine les toxines dues à la fatigue, débarrasse le sang, donc les muscles et les neurones*, du gaz carbonique. La respiration profonde accélère ce phénomène d'épuration; elle développe la capacité d'oxygénation de l'organisme en lui apportant un maximum de combustible. Un des principaux bénéficiaires en est le cerveau qui se trouve ainsi fortement irrigué ; ses besoins sont en effet très importants : il consomme 20 % de l'oxygène utilisé par l'organisme alors que son poids ne
représente que 2 % de ce dernier. Toute l'énergie psychique se trouve dopée par la respiration profonde : mémorisation, capacité d'attention, travail intellectuel sont facilités. Grâce à elle, vous bénéficiez aussi d'une plus grande maîtrise de la pensée et de vousmême; elle permet également de combattre le manque d'assurance*, la timidité ou le trac. Utilisez-la, enfin, pour réparer la fatigue mais aussi, si besoin est, avant le coucher, pour éviter l'insomnie.
2.
TECHNIQUE DE LA RESPIRATION PROFONDE La respiration profonde se pratique de préférence le matin et le soir ; ou après un travail intellectuel intensif lorsque les idées s'embrouillent, que la tête s'alourdit: lorsque se fait sentir un manque d'énergie. On peut effectuer cet exercice respiratoire en marchant et en le synchronisant avec le pas (une seconde, un pas) ou chez soi, fenêtre ouverte, si l'air n'est pas trop pollué. Dans ce dernier cas, restez debout en position de garde à vous (talons joints, tête droite) mais détendu; ou bien
199
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES allongez-vous sur le dos, mains décontractées le long du corps. Les points suivants doivent être respectés : la respiration est nasale, rythmée et profonde. Procédez comme suit dans l'ordre : • Expirez l'air déjà dans les poumons, en creusant le ventre au niveau de l'estomac. • Puis, aspirez lentement par le nez en remplissant d'abord le bas de l' abdomen; vous faites légèrement le gros ventre et le diaphragme s'abaisse. • Sans vous arrêter, continuez à en gardant ce gros ventre mais en remplissant plus haut à l'intérieur (au niveau des côtes). • Continuez encore en gonflant maintenant la partie supérieure de la poitrine. • Expirez par le nez en relâchant lentement dans le même ordre, le ventre (rentrez-le), puis les côtes, puis la partie supérieure de la poitrine. L'expiration s'effectue comme l'inspiration, par le nez, de bas en haut, mais elle est plus rapide.
Recommencer le cycle dix à quinze fois (durée totale: de trois à huit minutes). Arrêtez si vous sentez votre cœur battre anormalement ou si vous êtes pris de vertige. Ces mouvements doivent être effectués avec aisance, sans aller tout à fait à fond, et sans hâte. Pensez simplement à ce que vous faites, inspirez et expirez. Gardez toujours le corps droit et détendu. Dans la journée, chaque fois que vous y pensez, transformez votre respiration inconsciente en respiration consciente, particulièrement si vous êtes en plein air.
3. INTÉRÊT DE LA RELAXATION Se relaxer consiste à diminuer l'emprise de son état mental sur son organisme. Les tensions sont annihilées : vous ressentez un apaisement physique. Les contractions musculaires sont soulagées, en particulier au niveau
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32 • RESPIRER, SE RELAXER de la nuque, des épaules et du dos : un état de détente apparaît. Grâce à cette harmonie entre le mental et le corps, il vous est possible d'éviter le stress* ou de lutter contre la fatigue* sans utiliser de dopants (tabac, café, alcool); vous pouvez mieux contrôler le fonctionnement de votre corps. La relaxation peut être aussi bien utilisée pour structurer* son apprentissage entre deux activités, que pour recharger son énergie; elle est utile également avant les contrôles, les épreuves d'examen, spécialement à l'oral. Pour en retirer tous les bienfaits, pratiquezla régulièrement, si possible une fois par jour, en particulier lorsque vous vous sentez fatigué.
• Fermez alors les yeux sans contracter les paupières, détendez le front. Respirez doucement selon la méthode préconisée dans le chapitre précédent, ne pensez à rien sinon à l'air qui circule à l'intérieur de votre corps. • Relâchez les muscles un à un, percevez progressivement vos membres s'alourdir les uns après les autres : décontractez bien le bras droit, puis le bras gauche, la jambe droite, la jambe gauche, enfin les muscles abdominaux. Vous vous trouvez alors en état de somnolence : vous sentez la lourdeur de vos membres, mais mentalement vous vous sentez soulagé, détendu. Selon vos possibilités et vos besoins, restez ainsi de cinq à quinze minutes ; puis revenez progressivement à la réalité.
5.
MÉTHODES DE DÉCONTRACTION
4.
MÉTHODES CLASSIQUES DE RELAXATION • Retirez-vous dans une pièce silencieuse, ou placez-vous des tampons, contre le bruit, dans les oreilles; réduisez la lumière ou mettez-vous un cache sur les yeux : isolez vos sens. • Adoptez une des deux positions suivantes: - installez-vous, bien assis, dans une chaise ou dans un fauteuil ; dos en appui décontracté ; jambes décroisées et si possible surélevées; mains relâchées posées sur les cuisses ou sur les bras du fauteuil ; - ou placez-vous allongé sur le dos, mains souples le long du corps, tous les muscles détendus, les jambes de même, si possible surélevées.
Pendant votre travail, assis à votre table, vous pouvez pratiquer une simple décontraction. Laissez tomber votre tête vers l'avant, penchez-la sur la droite; continuez par un mouvement circulaire en arrière, puis repartez vers la gauche ; recommencez en sens inverse. Vous pouvez aussi incliner votre tête d'une épaule à une autre ou encore d'avant en arrière. Tous les mouvements s'effectuent lentement et en souplesse. En cas de 'douleur, arrêtez. Une douche très chaude peut aussi entraîner une décontraction musculaire ; faites couler l'eau le long de la colonne vertébrale et sur les reins pour décontracter les nerfs. Gymnastique douce et natation favorisent, de même, une certaine détente.
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES
6.
PRATIQUE DE L'AUTOSUGGESTION
61. PRINCIPE On peut profiter de la relaxation profonde pour reconditionner son cerveau primitif lorsqu'il est à l'origine de problèmes de dépendance (voir chapitre 29: Votre forme , votre santé), de blocages inconscients dans une discipline scolaire, ou de toute difficulté ayant pour origine une défaillance de la volonté (voir chapitre 35 : Savoir se concentrer). Il s'agit de déposer, dans ce centre nerveux, de nouveaux réflexes ou des pensées positives. Il les assimilera au bout de nombreuses répétitions (conformément à son mode de fonctionnement) puis il les mettra automatiquement en œuvre sans que vous en ayez conscience. Ainsi aurez-vous transformé en outil à votre service ce cerveau primitif qui vous semblait au départ un handicap. Une fois que vous aurez déconnecté votre cerveau supérieur* grâce à la relaxation, prononcez simplement, sans réfléchir, comme une longue énumération, une phrase positive dans laquelle se trouve votre objectif (un seul à la fois), par exemple: «Je deviens bon en mathématiques ... mes capacités se développent, se développent. .. je m'améliore beaucoup en mathématiques, je suis bon, je suis excellent.» Vous pouvez aussi écouter un enregistrement répétitif de ces termes. Prononcez, à haute voix ou mentalement, une telle phrase positive une douzaine de fois au moins chaque jour, de préférence le matin au réveil et le soir avant le sommeil. Répétez votre auto-
suggestion régulièrement, persévérez. Votre cerveau primitif fonctionnera avec cette idée, il ne fera plus barrage comme il le faisait par exemple devant un devoir ; au contraire, il ouvrira à la compréhension et à l'apprentissage toutes vos perceptions. De même, ce centre nerveux pourra commander votre corps dans le sens voulu, pour vaincre le trac par exemple ; ou pour vous aider à mettre fin à un phénomène de dépendance. Le docteur Coué avait bien compris l'insuffisance de la volonté pour sortir, parfois, d'une situation, et la nécessité de déposer d'autres idées dans le cerveau par autosuggestion. Ce procédé répétitif a fait ses preuves. Aujourd'hui encore, notre société, par l 'intermédiaire de la publicité entre autres, repose en partie sur ce phénomène de répétition et sur ce mode de fonctionnement de notre mental.
62 .
PROCÉDÉS COMPLÉMENTAIRES Messages écrits L'autosuggestion peut être renforcée si vous fixez, en divers endroits, des papiers sur lesquels vous aurez recopié en grands caractères la phrase positive, de façon à la rencontrer constamment ; elle vous pénétrera ainsi inconsciemment, ce qui est le but recherché (c'est ce qui se passe avec l'affichage ou avec la publicité à la télévision).
Représentations mentales Il est important d'utiliser une méthode de suggestion active, en parallèle aux techniques précédentes, régulièrement dans la journée.
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32 • RESPIRER! SE RElAXER • Imaginez-vous en situation. Représentez-vous vos buts successifs. Chiffrez précisément ce que vous désirez atteindre (attention ! restez réaliste). Visualisez ainsi votre copie avec la note que vous souhaitez, votre bonne intervention orale, évidemment votre nom sur la liste des admis à l'examen. Imaginez-vous en train d'exercer la profession qui vous plaît ; visualisez votre nouvelle situation matérielle, votre cadre de vie, etc.
• Éventuellement, quand vous êtes seul, prononcez à voix haute vos objectifs. • Associez aussi, si vous le désirez, ces images mentales à l'écoute d'une musique que vous aimez et qui vous stimule lorsque cela est nécessaire.
• Pensez aussi aux dates et aux moyens mis en œuvre ; représentezvous vos plans* d' action (et vos buts), ayez-les en tête et sous les yeux constamment!
Par ces représentations dans votre esprit, faites vivre constamment votre futur, ainsi vous ne douterez plus de vos possibilités (cette technique est utilisée, entre autres, dans les entraînements sportifs de haut niveau).
N'OUBLIEZ PAS •Pour vous défatiguer. relâche: régulièrement les tensions de \'Otre corps mais aussi de \'otre esprit. •Si/' on en croit les nourel/es théories mathématiques sur la complexité et le chaos. un simple détail infinitésimal peut être à r origine de houlerersemellts considéra hles : cette constatations' applique aussi au fonctionnement du cerreau. Une seule idée profitable peut mus elltraÎner vers de larr:es hori:ons : n' lzésite: pas à rous conditionner. cette fois positirement. par la répétition. par/' autosuggestion : vos représentations mentales se traduirom en actes. •Agisse:. ensuite. toujours comme si \'Ous allie: réussir, ne doute: plus de rous, prene: des en~agemems qui vous obligent à aboutir: rous dere: \'ous placer en situation impérieuse de succès.
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Chapitre 33
VOTRE ALIMENTATION EN BREF ... L'alimentation conditionne en partie vos capacités et votre état mental.
1 . DIVERSIFIEZ VOTRE ALIMENTATION Pour garder votre équilibre : • Modérez-vous et variez votre alimentation pour obtenir glucides, protides et lipides en proportions adéquates. • Buvez un litre et demi d'eau par jour. • Recherchez les produits aux vitamines A, B, C, D, PP, ainsi que ceux contenant du calcium, du phosphore, du fer, du magnésium, du cuivre.
2. ÉQUILIBREZ VOS REPAS • • • •
Prenez le temps de composer un véritable petit déjeuner. Si vous déjeunez à l'extérieur, surveillez bien vos choix. Ne négligez pas le goûter. Au amer, complétez les éléments essentiels qui ont fait défaut au cours des autres repas de la journée.
3. RÈGLES ALIMENTAIRES DE BASE • • • •
Diversifiez votre alimentation·. Réduisez sucres, graisses. Mastiquez, ne mangez pas machinalement. Ne grignotez pas entre les repas.
33 •VOTRE ALIMENTATION Pour bien fonctionner, le cerveau exige, outre une quantité importante d'oxygène*, des substances nutritives d'une qualité déterminée. Pour apprendre, pour éviter la fatigue intellectuelle, pour garder le moral, il faut savoir se recharger en énergie. C'est principalement dans la nourriture que vous puiserez vos forces et les éléments indispensables à votre épanouissement. L'alimentation, intermédiaire entre l'énergie et la pensée, conditionne en partie vos capacités intellectuelles et votre état mental; sachez maximiser son apport.
1.
COMPOSITION DE VOTRE ALIMENTATION
Viandes, poissons, œufs, abats, volailles Ils fournissent les matériaux de construction et de réparation de l 'organisme (muscles et tissus); quantité à prévoir chaque jour: 100 g de viande ; ils peuvent être remplacés par 1OO g de poisson, de volaille, d'abats, ou par deux amfs. N'abusez pas des œufs (six maximum par semaine).
Lait, yaourts, fromages Ils apportent le calcium nécessaire à la croissance et à l'entretien des os et des dents. Les prévoir à chacun des quatre repas sous forme de lait, de yaourts, de fromage frais ou cuit et à l'intérieur de diverses préparations. Les adolescents ont des besoins particuliers à cet égard (un demi à trois quarts de litre de lait par jour).
Légumes et fruits cnas L'équilibre est, une fois de plus, la règle principale à suivre, équilibre nutritionnel, c'est-à-dire diversité et modération dans la composition de votre alimentation.
Ils fournissent la vitamine C, anti-infectieuse et anti-fatigue. Ils doivent figurer matin, midi et soir sous forme de légumes crus, de fruits crus ou de jus de fruits frais.
Légumes et fnaits cuits
11.DESLAALIMENTS DIVERSITÉ Les besoins en glucides, protides, lipides, sels minéraux, vitamines, oligoéléments sont difficiles à doser; pour être certain de les trouver, il faut les prendre un peu partout. C'est pourquoi il faut se nourrir de manière variée, mais cependant en quantité raisonnable. Pour cela, il suffit de manger chaque jour un élément au moins de chacun des groupes d'aliments suivants.
Ils apportent la cellulose nécessaire au bon fonctionnement de l'intestin. Sans eux, la constipation est inévitable. Ils peuvent être consommés à volonté et au moins une fois par jour, en plat principal (déjeuner ou dîner), en alternance avec les féculents.
Les matières grasses Elles apportent les lipides nécessaires à la production d'énergie, ainsi que des acides gras essentiels. Il faut bien les choisir (utiliser de préférence des graisses d'origine végétale), en respecter les utilisations et en limiter la
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES augmentent également considérablement le risque de carie dentaire. La consommation quotidienne ne doit pas excéder l'équivalent de six morceaux de sucre par jour (un morceau de sucre = une cuillerée à café de sucre ou de confiture =un carré de chocolat ... ). Attention aux sucres cachés des entremets, des glaces, des boissons sucrées (limonades, sirops, sodas apportent trois morceaux de sucre par verre).
12. LA BOISSON quantité (sinon, les risques cardiovasculaires augmentent). Attention aux fritures, n ' en consommez pas plus d'une fois par semaine.
Les féculents Importants pour le travail intellectuel, ils apportent les glucides pour l'énergie ainsi que les vitamines du groupe B. • Le pain doit figurer sur la table à chacun de vos repas (particulièrement au petit déjeuner). • Les pommes de terre, les pâtes, le riz, les légumes secs sont à consommer une fois par jour, en alternance avec les légumes verts cuits.
Les produits sucrés Ils apportent des glucides, trop rapidement absorbés, qui provoquent des variations très brusques de la glycémie (taux du sucre dans le sang). Consommés en grande quantité, ils peuvent favoriser l'apparition du diabète. Ils
Il est indispensable de boire au total (boisson du petit déjeuner et potage compris) un litre et demi de liquide par jour, car il faut renouveler l'eau continuellement perdue par évaporation ou élimination. Ce liquide favorise le transport des éléments nutritifs et l'élimination des déchets organiques. Évitez les boissons sucrées dont un litre équivaut au minimum à vingt morceaux de sucre. Bien sûr, ne buvez pas d'alcool qui (comme le thé et le café) éprouve le système nerveux et de plus détruit, entre autres, une vitamine essentielle, la vitamine B 1 (le tabac, quant à lui détruit la vitamine C). Buvez beaucoup entre les repas.
13. LES VITAMINES Signalons les vitamines particulièrement utiles en cas d'effort intellectuel soutenu. • La vitamine A pour la vue, le sommeil, la croissance. Elle se trouve dans le foie, le beurre, les légumes verts et les fruits (les plus colorés sont les plus riches en vitamine A).
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33 •VOTRE ALIMENTATION • Le groupe des vitamines B. Elles permettent de lutter contre la fatigue, le surmenage intellectuel et les troubles de la mémoire ; elles assurent l'équilibre nerveux. Vous les trouverez dans les légumes secs, les amandes, les noix, les noisettes, les abats, les huîtres, les oranges, la levure de bière, les céréales complètes (riz, blé ... ). • La vitamine C. Elle est aussi très utile pour lutter contre le surmenage intellectuel ; elle est particulièrement recommandée à l'approche des examens. Elle permet, entre autres, de combattre l'infection. Cette vitamine se rencontre dans les fruits, (oranges, citrons, pamplemousses) le persil et la salade. Une bonne orange par jour suffit à couvrir les besoins. Attention, son effet stimulant peut nuire au sommeil si on la prend en fin d'_après-midi ! • La vitamine D : elle est nécessaire pour assurer la croissance et utile contre la fatigue intellectuelle. Elle se trouve en faible quantité dans les aliments : beurre, œufs, chocolats, huîtres, poissons gras (thon, maquereau, sardine); comptez surtout sur les rayons du soleil pour vous la procurer. • La vitamine PP, utile elle aussi pour le travail intellectuel, se trouve dans le blé, la carotte, la pomme de terre, le riz et le poisson de mer.
• Le phosphore : dans le lait, les poissons, les œufs, la viande, les noix, les noisettes, le germe de blé. Il faut associer phosphore et calcium d'où l'intérêt de consommer des produits laitiers qui contiennent les deux. Voici aussi trois des plus importants oligo-éléments (substances nécessaires en très petite quantité). • Le fer : se trouve dans les lentilles, les haricots, les légumes, les huîtres, les poissons, le jaune d'œuf, la viande (particulièrement dans le foie). • Le magnésium : se rencontre dans le pain complet, le germe de blé, le sel marin, le chocolat, les fruits secs, les légumes verts et secs. • Le cuivre procuré par le foie, le jaune d'œuf, les épinards, les lentilles, les pois, la levure de bière. Préférez les vitamines et les sels minéraux présents dans les produits naturels plutôt que sous conditionnement pharmaceutique.
14 •LES MINÉRAUX
Vous devez le considérer comme un repas à part entière. Il est en effet très important car notre corps est à jeun depuis la veille et doit reprendre des forces. De plus votre organisme, reposé, assimilera mieux l'alimentation.
N'oubliez pas d'ajouter à ces vitamines les minéraux recommandés pour la croissance physique et le travail intellectuel : • Le calcium : il se trouve dans le beurre, le lait et les produits laitiers, dans les huîtres, les œufs, le germe de blé, les fruits et les légumes.
2.
ÉQUILIBREZ VOS REPAS
21. LEPEffi-DÉJEUNER
Pour vous permettre de passer une bonne matinée sans fatigue (ni creux à
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES 11 h) le petit déjeuner doit fournir de 20 à 25 % des calories quotidiennes (un adolescent actif a besoin d'environ 3000 calories par jour) ; une répartition équilibrée de ces calories permet de maintenir constantes l'attention et l'efficacité tout au long de la journée. Un petit déjeuner copieux permet également de prendre un repas moins lourd à midi et ainsi de réduire la somnolence du début d'après-midi. Les aliments suivants sont essentiels : • Un laitage ou un fromage. Ils favorisent la conduction nerveuse et donc le travail intellectuel. (Contrairement aux idées reçues le lait n'est pas indigeste sauf parfois si vous l'associez au café). • Un autre liquide si vous ne prenez pas de laitage, afin de réhydrater le corps pour le début de la journée. • Du pain ou des céréales, ils fournissent de l'énergie répartie lentement dans l'organisme. • Complétez par un peu de sucre ou de miel ajouté à votre lait et un peu de beurre ou de confiture sur votre pain. Vous pouvez commencer ce petit déjeuner par un fruit, en particulier par une orange en saison, ou sinon par un verre de jus d'orange (le plus naturel possible et sans sucre) pour nettoyer l'organisme et apporter de la vitamine C, qui est un bon stimulant. Prenez le temps de bien préparer ce petit déjeuner et de bien l'assimiler, quitte à vous lever un quart d'heure plus tôt. Ne le négligez pas, particulièrement si vous prenez votre déjeuner à l'extérieur de la maison.
22 •
LE DÉJEUNER
• Crudités : légumes ou fruits, éventuellement les deux.
• Plat de viande ou de poisson ou d'œufs. • Légumes verts cuits ou féculents : en alternance avec le dîner. • Produit laitier : lait, yaourt, fromage nature ou dans des préparations ; ajoutez un fruit si vous n'avez pas déjà mangé des crudités.
23 .
LE GOÛTER
Il est recommandé de goftter, afin d'équilibrer la journée et d'effectuer une coupure après les cours. Utilisez les mêmes ingrédients que pour le petit déjeuner. Conservez un produit laitier.
24
•LE DÎNER
• Potage maison. • Poisson frais ou un œuf, légumes verts ou plat de céréales, de pâtes ou de pommes de terre. Tout ceci en alternance avec le déjeuner. Évitez une deuxième ration de viande ; tolérez-en éventuellement une petite quantité dans un plat de pâtes ou dans une pizza par exemple. • En dessert, on peut choisir un produit laitier ou un fruit frais (sauf les oranges). Éventuellement vous pouvez prendre un verre de lait avant le coucher. • Gardez au cours de ce repas comme pour les autres un produit laitier. Le dîner doit vous permettre de rééquilibrer votre ration journalière en fournissant l'élément de base qui a éventuellement fait défaut aux autres repas de la journée, en particulier les légumes verts pour ceux qui déjeunent en restauration rapide.
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3.
LES RÈGLES ALIMENTAIRES DE BASE
..
• En résumé, recherchez particulièrement pour leur richesse : les légumes et fruits frais ou secs le plus souvent possible, en particulier : carottes, persil, citron, amandes, noix, figues, dattes ; les céréales complètes et germes de blé; les laitages, yaourts, fromage à pâte dure ; les poissons de mer, œufs, levure de bière, cacao non sucré (pour le magnésium). •Dispensez-vous de grignoter entre les repas, spécialement les en-cas sucrés, salés ou chocolatés ; ne buvez pas non plus de boissons sucrées. • Évitez de manière générale les sucres à assimilation rapide : sucre raffiné ou en poudre, sodas, glaces, confiseries ... Ils favorisent la transformation de lipides en graisse et entraînent des coups de pompe dans la matinée, ils coupent aussi l'appétit pour les repas suivants. Préférez les sucres
complexes à assimilation lente contenus dans le pain, les pâtes, le riz, la pomme de terre; le cerveau y trouvera une source d'énergie pour fonctionner (à lui seul il consomme 20 % du glucose de l'organisme). • Réduisez les graisses apparentes ou cachées: (charcuterie, viandes grasses, beurre, fritures, chips) trop lourdes à digérer. N'abusez pas du sel. •Ne supprimez ni ne bâclez aucun repas, en particulier le petit déjeuner. En sens inverse, ne faites pas de repas trop copieux, spécialement le soir pour échapper à la somnolence après dîner et au réveil en cours de nuit. • Diversifiez votre alimentation; vous n'aurez pas ainsi à calculer chaque jour ce qui vous est nécessaire ; vous éviterez également carences ou excès de tel ou tel élément.
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES • Variez la présentation des repas pour vous donner de l'appétit. • Sachez enfin que la façon de manger compte autant que ce que l'on mange. Prenez soin de bien mastiquer pour saliver et faciliter votre digestion.
• Ne mangez pas machinalement devant la télévision ou en lisant. Ne méprisez pas vos aliments au point de vous en désintéresser ainsi; ne dédaignez pas plus votre famille. Le repas est
une double ouverture : vous vous enrichissez par ce que vous ingérez mais aussi par les échanges autour de la table familiale. Pour cette raison, un repas demande un certain temps : trente à quarante cinq minutes est une durée raisonnable. • Détendez-vous après les repas; vous savez que cette période n'est pas bénéfique au travail intellectuel (voir La sieste en 25, chapitre 31 : Votre sommeil).
N'OUBLIEZ PAS •En cas de coup de pompe, ne néglige: pas, pendant les périodes de travail intensif, un apport en éne1:~ie supplémentaire (fruits frais.fruits secs, barres de céréales peu sucrées, \'erre de lait ... ) Cela i·ous permet de ne pas gâcher vos fins de matinées ou ros fins d'après-midi. Pense: à boire de!' eau . • Avec le sommeil. r alimentation est llll pilier de \'Otre équilibre ; prene:-la sérieusement en mains. Érite: les excès, toujours néfastes (sel. sucre ... ) dans les anciennes habitudes alimentaires ou dans les nouvelles (fast-food). Sache:::. concilier plaisir immédiat et intérêt véritable. • Enfin ne modifie: rien juste avant/' examen ; cela vous perturberait trop (il faut procéder dans ce domaine par petits pas). Vise:::., comme souvent, !'équilibre à long terme.
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Chapitre 34
GYMNASTIQUE ET SPORT EN BREF ... Les bénéfices de la pratique régulière d'un sport et de l'éducation physique sont multiples.
1 . APPORT PSYCHIQUE Ils procurent : plaisir, jeu et détente psychique. Ils forment aussi le caractère et la personnalité.
2.APPORTINTELLECTUEL Le processus de mémorisation intervient pour l'apprentissage d'une habileté motrice comme pour toute autre discipline. Après avoir enregistré un geste ou un enchaînement, il faut répéter suffisamment pour pouvoir rappeler automatiquement une performance au moment voulu. Des facettes importantes de l'intelligence se révèlent au cours de ces étapes.
3.APPORTCORPOREL Éducation physique et sport permettent un défoulement nerveux, une désintoxication de l'organisme, en particulier du cerveau, une résistance musculaire et une plus grande vitalité.
4. APPORT SOCIAL Sport et éducation physique doivent aider à vous sentir bien dans votre peau. Ils permettent aussi l'apprentissage social. L --
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES La pratique régulière d'un sport et les cours de gymnastique vous permettent d'éveiller en vous un certain nombre de facultés physiques et intellectuelles. En ce sens ils participent à votre auto-épanouissement.
du risque, confiance en soi, esprit de réalisation, de défi, de dépassement de soi : en fait la formation du caractère et de la personnalité.
2.
L'APPORT INTELLECTUEL
1.
L'APPORT PSYCHIQUE
La part de liberté contenue dans toute activité sportive est pour vous motivante, elle accroît les notions de plaisir, de jeu et de détente psychique. Ces fonctions peuvent aider puissamment à votre équilibre ou rééquilibre mental, ainsi qu'à la structuration de vos connaissances antérieures. Les autres apports au niveau psychique procurés par le sport mais aussi par les cours d'éducation physique, ne sont pas négligeables. En effet, sont développés habileté, précision, patience, attention, endurance, volonté, domination des émotions, appréciation
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Se former à la pratique d'un sport peut développer en vous des aptitudes intellectuelles participant à l'ensemble de votre formation. L'apprentissage d'une habileté motrice met en jeu les mêmes activités mentales. Réaliser une performance (c'est-à-dire exécuter une action pour obtenir un résultat donné) n'est pas un but en soi; cette performance doit être en fait reproductible dans des conditions variées, d'où l'existence d'un processus de mémorisation* et la mise en œuvre d'une réflexion approfondie.
34 • GYMNASTIQUE ET SPORT Arriver à reproduire une série de gestes précis, coordonnés, rapides, suppose un entraînement, une répétition, un travail d'endurance. Comme pour tout apprentissage intellectuel ou plus exactement toute mémorisation, il faut franchir différentes étapes, transformer un état limité au départ en une conduite déterminée par différents critères, comme par exemple la vitesse ou la précision.
• le phase : enregistrer l'information Pour cela, d'abord être motivé, trouver un intérêt à ce que l'on désire reproduire, se fixer un défi, savoir aussi que l'on sera jugé sur ses résultats : le cerveau primitif ouvrira alors toutes les portes de l'attention. • Sélectionner l'information : il faut connaître quels gestes, attitudes ou enchaînements doivent être reproduits ; prendre conscience du but à atteindre et des différents objectifs intermédiaires pour le réaliser (par exemple gagner un match de volley) et pour cela apprendre à effectuer un service efficace. En fait, déterminer avec l'entraîneur une stratégie pour parvenir à ce but. Toutes les facultés d'observation sont ensuite requises pour être attentif au modèle à suivre, pour comprendre et ne retenir que ce qui est utile. • Coder ces informations : les faire siennes en reproduisant soi-même immédiatement ces gestes isolés ou ces enchaînements. L'information externe s'intègre ainsi au niveau psychique. • 2e phase: stocker l'information Pour mémoriser les gestes, il est nécessaire d'essayer de les reproduire, de répéter les mouvements en les améliorant au fur et à mesure grâce aux conseils de l'entraîneur. Il faut penser à la procédure à suivre. Contrôler tou-
jours les résultats grâce à des indicateurs, des critères de réussite ou de performance; analyser l'écart (effet de rétroaction*); recommencer l'action en corrigeant sa procédure, son style, sa préparation : trouver éventuellement sa propre démarche après avoir imité celle des autres. Être capable d'aboutir à l'habileté souhaitée mais aussi comprendre ce qui se passe sur le terrain, anticiper et s'adapter aux situations évolutives. Ces répétitions incessantes sont indispensables, elles permettent de supprimer les conduites inadéquates, de créer, stabiliser, renforcer, affiner certains circuits neuronaux*, de les connecter entre eux. Le temps, la durée, devient un facteur déterminant dans le déroulement de cette phase. Soyez bien conscient du rôle important joué par votre professeur à ce stade ; lui seul peut vous guider, vous indiquer, en fonction de votre passé, de votre morphologie, quelle performance est souhaitable pour vous précisément, quels progrès sont possibles : ainsi, il maintiendra constante votre motivation. • 3e phase: rappeler l'information Tout l'apprentissage précédent est destiné à reproduire presque automatiquement une habileté motrice, une performance. Ce qui a été précédemment enregistré est reproduit, soit de façon identique (comme les enchaînements de gymnastique), soit en tenant compte des variables propres à l'environnement, entre autres, l'attitude des partenaires ou des adversaires. Il faudra vérifier cet apprentissage à travers des situations variées, se confronter aux autres au cours de compétitions ou de matchs par exemple ; ce sera chaque fois l'occasion d'augmenter ses performances. Tout apprentissage , toute performance, tout acte fait appel au processus
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES de mémorisation décrit précédemment. En éducation physique ou en sport, chaque action nouvelle devrait ainsi profiter aux muscles concernés mais aussi aux structures mentales. Si vous prenez conscience pendant les activités corporelles des étapes de réflexion décrites précédemment vous utiliserez dans tous les domaines de votre vie cette faculté de traiter l'information, ce type de fonctionnement intellectuel, ces structures mentales. Nous sommes bien loin d'un «monsieur muscle» à la tête vide. Il n'est pas rare au contraire de constater que des hommes aux responsabilités importantes ont été aussi des sportifs de haut niveau. A travers cette gestion de l'action corporelle, se développent des qualités d'analyse des données, de prévision, de patience, d'endurance, d'auto-évaluation, d'adaptation, d'efficacité : des facettes importantes de l'intelligence peuvent se révéler.
natation, le jogging, le vélo) à un sport de résistance (courte durée, forte capacité, comme l'haltérophilie); cela pour mieux développer les qualités précédemment énumérées, en particulier l'oxygénation du cerveau. Pratiquez de préférence aussi un sport de plein air, ajoutez si vous le souhaitez un sport d'intérieur. Travaillez, enfin, plutôt en douceur que de façon brutale. Ayez un suivi médical; fuyez tous les dopants mais buvez beaucoup d'eau pour récupérer celle qui est éliminée. Évitez toute dépense d'énergie excessive, toute fatigue ou surmenage néfastes à l'effort intellectuel ; quatre heures par semaine, en tout avec l' éducation physique, semblent raisonnables. Surveillez l'évolution de vos notes et celles de vos performances sportives ... Sachez éventuellement choisir à temps, entre compétition et études, entre satisfaction à court terme et investissement à long terme. Pratiquez régulièrement le sport mais de manière modérée.
3.
4.
L'APPORT CORPOREL
L'APPORT SOCIAL
Les bienfaits de la pratique d'un sport et de l'éducation physique pour le corps sont réels : défoulement nerveux, désintoxication de l'organisme par oxygénation, en particulier du cerveau, résistance cardiaque et en général musculaire, amélioration du tonus, de la vitalité. C'est aussi une possibilité de mieux prendre conscience de son corps, d'en connaître les capacités et les limites, de suivre son évolution. Préférez plutôt une activité d 'endurance (effort prolongé comme dans la
D'un point de vue social, oser manifester son corps devant les autres, même lorsque les performances ne sont pas bonnes, c'est apprendre à s'accepter tel que l'on est, à vaincre ses complexes, à se sentir à l'aise dans sa peau devant des regards étrangers. Les jeux en groupe, l'esprit d'équipe ou de compétition, l'entraînement à plusieurs, sont aussi une des rares occasions pour vous d'appréhender les comportements sociaux.
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34 • GYMNASTIQUE ET SPORT N'OUBLIEZ PAS • L'apprentissage d'u11e actirité sportire. comme tous les autres.s'appuie sur trois éléments : rous-même, i·otre entraû1eur. et i·otre pe1formance à réalise1: Sache: harmoniser au mieux ces trois éléments. • Considére: le sport et/' éducation physique comme des momellls privilégiés da11s rotre apprelltissage, dans rotre déreloppement i11tellectuel. dans i·otre auto-épanouissemellf ; nulle part ailleurs vous n'a ure: /'occasion de révéler ainsi certaines de i·os qualités ; surtout ne \'Oll5 prirez pas de cette discipline fondamentale. En abordallf /' éducatio11 physique et le .\port sous cet angle. vous développere: toutes rosfacultés pour apprendre et parallèlement en éprourere: du plaish:
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Chapitre 35
SAVOIR SE CONCENTRER EN BREF ... La volonté et l'attention permettent la concentration qui est à l'origine de nombreuses capacités nécessaires à l' apprentissage : au niveau de la réception de l'information, de sa compréhension, de sa mémorisation et de sa restitution.
1 • LE BARRAGE DU CERVEAU PRIMITIF Le cerveau primitif bloque l'information si celle-ci n'évoque pas un souvenir plaisant. Il est alors préférable d'effectuer une association entre une idée positive et l'action demandée.
2. COMMENT SE METTRE AU TRAVAIL • • • •
Gardez le but en tête. Créez des pensées positives. Chassez toute idée négative. Agissez immédiatement.
3. COMMENT TRAVAILLER AVEC ATTENTION • Concentrez-vous sur une seule tâche; évitez tout ce qui peut vous distraire. • Soyez en état d'hyper-éveil. • Exercez régulièrement votre attention.
35 • SAVOIR SE CONCENTRER 4. CONSERVER SA VOLONTÉ ET SON ATTENTION • Sachez effectuer des pauses. • En cas de fatigue prolongée, prenez immédiatement les mesures qui s'imposent pour retrouver votre équilibre le plus vite possible.
La volonté et l'attention favorisent la concentration, point de départ de nombreuses aptitudes nécessaires à l'apprentissage : • Celles mises en œuvre dans la réception ou la saisie de l'information: écoute, prise de notes, lecture de textes, de tableaux ... Toutes les capacités de perception, tous les sens doivent être éveillés ; les données apparaissent rapidement, elles sont alors plus complètes et plus variées. • La compréhension : analyse, synthèse, clarté intellectuelle. • La faculté d'assimilation, de mémorisation. • La faculté de restitution de l'information au cours du dialogue : l'action est plus rapide, plus efficace. En un mot, il existe un rapport étroit entre les capacités intellectuelles d'une personne et son énergie mentale, ses facultés de concentration. De trop nombreux échecs scolaires ont pour origine une défaillance en ce domaine.
de marcher sur une poutre placée à quatre mètres de hauteur, malgré toute votre volonté, vous n'y parvenez pas d'emblée; cependant, vous ne connaissez aucun problème lorsque cette poutre se trouve à même le sol. Pour expliquer cet échec de la volonté reprenons brièvement le fonctionnement de notre cerveau (chapitre 2). • Le cerveau primitif fait barrage, de manière générale, à toutes les informations, sauf celles qu'il connaît déjà; il essaie de retrouver ce qu'il a en mémoire. Si ce souvenir est plaisant, il recherche l'information, sinon il la rejette. • Le cerveau supérieur (la volonté) peut, de son côté, demander certaines informations, mais il doit passer par ce cerveau primitif: si l'expérience est désagréable, ce dernier refuse, là encore, la demande. Ainsi s'explique l'impossibilité de marcher sur la poutre placée en hauteur, par crainte de tomber et de se blesser (expérience antérieure désagréable).
1.
LE BARRAGE DU CERVEAU PRIMITIF
Nous pouvons penser que la volonté détermine l'attention et l'action; ce n'est vrai qu'en partie. Ainsi, essayez
217
Notre problème est donc d'associer dans la mémoire de ce cerveau primitif, aux informations que l'on désire y faire entrer, des idées positives, plaisantes, afin qu'il lève tous les blocages ; en fait, pour qu'il crée la motivation et l'attention nécessaires à 1' action.
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES Dans cette situation, la volonté n'a même plus à intervenir, car le cerveau primitif la relaie, et c'est lui qui commandera l'attention. Cette volonté n'est ni tension, ni effort, elle est maîtrise; la concentration est moins nécessaire, car ce cerveau primitif sélectionne alors, de lui-même, les informations, en ne gardant uniquement que celles qui l 'intéressent et en rejetant toutes celles qui peuvent le perturber. Ainsi l'individu qui a maîtrisé son cerveau primitif agit sans forcer, sans fatigue, avec plaisir; d'où, pour lui, une impression de plénitude, d'autonomie, de liberté créatrice. Il réussit ce qu'il entreprend, et de ce fait renforce ce sentiment positif; il peut ainsi améliorer sans cesse ses capacités. À l'inverse, une volonté due uniquement à la raison, au cerveau supérieur, se heurte au système limbique. Naissent alors des conflits, des tensions mentales, d'où frustration, refoulement, fatigue physique et intellectuelle. En découlent stress, échec et renforcement du sentiment d'impuissance.
21. GARDEZ VOTRE BUT EN TÊTE Chacune de vos actions devra s'insérer dans un plan* d'ensemble accessible, réalisable. Vous saurez où vous allez, ce que vous avez choisi d' effectuer pour atteindre vos objectifs ; votre but sera défini de façon précise ; des dates déterminées jalonneront le parcours qui permettra de l'atteindre. Vous aurez constamment ce plan en tête, ce qui vous permettra de vous représenter continuellement des images de l'avenir. Cette motivation vous placera véritablement sous tension. Vous serez totalement imprégné de ce but. Cet intérêt vous donnera confiance en vous, vous soutiendra et vous procurera le tonus et l'énergie nécessaires. Ainsi vous aimerez ce que vous faites et l'accomplirez sans effort.
22. STIMULEZ-VOUS AVANT L'ACTION
2.COMMENT SE METTRE
AU TRAVAIL Dites-vous bien que dans une tâche à accomplir, le plus difficile est généralement de la commencer. Il faut vaincre son ine;:tie, repousser les doutes éventuels touchant à ses capacités ou à la réussite de l'action. Lorsque celle-ci est lancée elle s'achève ensuite dans la foulée. Ne soyez pas effrayé par ces difficultés de départ.
• Principalement, par autosuggestion* en répétant des phrases positives adaptées à votre but. • Par des représentations mentales : pensez à telle personne que vous admirez et que vous désirez imiter, imaginez l'avenir tel que vous le souhaitez et que vous le construisez. • Lisez quelques lignes stimulantes, écoutez les premières notes d'un morceau de musique qui vous donne du tonus; fabriquez-vous une sorte de «spot publicitaire» pour vous lancer dans l'action. • Placez-vous en état de tension, de compétition, comme pour le sport.
218
35 •SAVOIR SE CONCENTRER
23
•CHASSEZ TOUTE IDÉE NÉGATIVE Ne provoquez surtout pas des blocages par votre cerveau primitif. Vous avez, une bonne fois pour toutes, analysé avec vos professeurs v9s faiblesses ; maintenant n'y pensez plus ! Vous êtes dans le présent, vous renforcez vos points forts, vous combattez vos points faibles, vous préparez l'avenir. Ne revenez plus sur le passé. N'hésitez pas à vous lancer, n'attendez pas, soyez fermé aux nombreux prétextes qui pourraient vous retenir (reporter au lendemain, faire autre chose de plus urgent, avoir peur du résultat, imaginer les difficultés ... ). Osez affronter votre travail. N'ayez en tête que le côté positif de votre action : le résultat à obtenir.
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24 IMMÉDIATEMENT •AGISSEZ
Le démarrage est difficile ! Donnezvous une récompense symbolique après cette tâche. Installez-vous immédiatement derrière votre bureau, crayon en main ; commencez à lire ce que vous avez à effectuer. N'attendez pas, car plus vous attendez, plus le démarrage est pénible. Agissez comme si vous alliez travailler. Commencez par une action modeste, simple mais précise, réalisable en un temps court et déterminé, exemple : résoudre telle question
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES facile de tel exercice en un quart d'heure. Chronométrez-vous ; embrayez ensuite sur ce qui est plus difficile, toujours avec une contrainte de temps. Avancez ainsi progressivement, en vous donnant à chaque fois une étape supplémentaire à franchir. Constatez vous-même vos progrès, le parcours effectué. Il arrive un moment où vous vous sentez obligé de continuer parce que vous approchez de la fin ; vous voulez terminer. N'abandonnez pas en cours de route (réservez ce qui vous paraît vraiment insurmontable pour des périodes plus favorables).
3.COMMENT TRAVAILLER AVEC ATTENTION
31 . LES CONDffiONS POUR AGIR EFFICACEMENT Évitez de gaspiller votre énergie, allez à l'essentiel, concentrez-vous sur une seule tâche, et ne la quittez pas avant de l'avoir totalement terminée. Ne vous compliquez pas l'existence par des activités multiples, ne pensez qu'à une chose à la fois. Éliminez tout ce qui peut vous distraire (voir chapitre 13: Agencer son bureau). Ne supportez pas d'être dérangé (voisin bavard en classe, famille ou téléphone à la maison). Évitez ceux qui s'agitent inutilement ou qui parlent sans agir. Ne pensez qu'à vous-même, mais fuyez aussi vos propres pièges. Isolez-vous physiquement ou mentalement et faites respecter ce choix.
3
2 • SOYEZ CONSCIENT DECE QUE VOUS EFFECTUEZ
Le meilleur apprentissage se réalise en état d'éveil total ; plus qu'en situation active, vous devez être en hyperéveil. Vous êtes d'abord conscient de vous-même, puis de votre environnement. Vous écoutez au lieu d'entendre, vous regardez au lieu de voir. Votre attitude est critique, comparative, interrogative vis-à-vis des idées proposées. Votre esprit est analytique ou synthétique selon la situation ; vous comparez les idées entre elles. Vous observez tous les détails, les mots-clés, les grands axes. Vous vivez chaque élément sous forme de représentations mentales. Votre pensée doit être concentrée précisément sur votre tâche ; une seule chose vous intéresse, celle qui vous occupe en ce moment (si d'autres idées traversent votre esprit, notez-les sur une feuille à part, et n'y pensez plus). Travaillez d'une écriture soignée, traitez les données avec méthode, exprimezvous avec clarté. Vous serez contrôlé, vous le savez. Dites-vous que vos résultats sont vérifiables, quantifiables, maintenant ou plus tard. Rien de tel pour vous éviter de somnoler sur votre travail.
33 •
EXERCICES D'ATTENTION
Prenez les cours et vos séances de travail personnel comme des jeux : effectuez des exercices d'observation pour contrôler votre pouvoir d'attention. Ainsi :
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35 •SAVOIR SE CONCENTRER • Lorsque vous avez une leçon à apprendre, repérez bien sur votre cahier sa structure (titres, sous-titres ... ); visualisez-la. Essayez ensuite de la reproduire au brouillon. Contrôlez l'écart entre les deux. Vous devez pouvoir retenir de plus en plus d'éléments. · Au fur et à mesure de vos progrès, éloignez la vérification dans le temps pour vous souvenir de plus en plus longuement. Procédez toujours raisonnablement, n'augmentez la difficulté que progressivement. • Pratiquez de même pour les tableaux, les graphiques ... • En cours, essayez de repérer les grandes articulations de la leçon pendant son déroulement même. • Vous pouvez vous amuser à vous exercer à partir des visages de vos camarades, de leurs vêtements ... Entraînez-vous cependant de préférence sur ce qui vous est utile au niveau scolaire, car cela vous sera doublement profitable. Plus vous exercerez par jeu, par plaisir, votre attention et vos capacités de perception, plus ces capacités se développeront.
4.
CONSERVER SA CONCENTRATION
41. LORS D'UNE FATIGUE PASSAGÈRE La fatigue commence à se faire sentir? N'insistez pas, accordez-vous une pause (cinq à dix minutes toutes les heures ou toutes les heures et demie
selon votre forme). Aérez-vous, relaxez-vous, changez momentanément d'activité, alternez-les ; préparez, par exemple, les prochaines tâches ou celles du lendemain. N'oubliez pas non plus, si vous avez atteint votre objectif, la récompense que vous vous êtes éventuellement fixée au départ. Pensez à aérer votre pièce de travail. Il faut savoir déconnecter en temps voulu, pour ne pas provoquer de fatigue inutile. Les détentes physiques, émotives, intellectuelles complètes sont indispensables pour récupérer l'attention. Les temps de remise en route ne doivent pas cependant être trop longs ; ne cassez pas votre rythme.
42 .
LORS D'UNE FATIGUE PROLONGÉE
Malgré votre désir et plusieurs tentatives, vous n'arrivez pas, ou vous n'arrivez plus à mobiliser votre volonté, vous vous sentez lassé aussi au réveil ; vous avez peut-être dépassé un certain seuil de fatigue, tenez compte de ce signal (revoir chapitre 30: Eliminez la fatigue). Traitez votre cerveau comme n'importe quel organisme, n'en abusez pas. Réagissez rapidement, n'attendez pas que tout aille plus mal, ne gaspillez pas le peu d'énergie qui vous reste. Vous risquez, ou peut-être avez-vous déjà, un problème de santé (troubles digestifs ou de croissance, infection, dépression ... ). Repensez votre équilibre (alimentation*, sommeil*, pensées positives*). Prenez du repos, pratiquez la relaxation*. Consultez, bien sûr, votre médecin de famille. Repartez ensuite, le plus vite possible, sur de bonnes bases.
221
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES N'OUBLIEZ PAS • De bonnes motivatio11s. u11 esprit positif. i·ous permettent de passer à l'action facilement. d'agir rapidement, sans effort, arec aisance. • Appuye:-vous, dans tous les cas, sur de bonnes habitudes de travail : conditionne:-vous. La répétition régulière de!' effort peut, elle aussi, soulager votre volonté, favoriser rotre concentration.
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Chapitre 36
COMMENT REVISER ~
EN BREF ... Les épreuves se préparent à long terme.
1 . EN DÉBUT D'ANNÉE Identifiez précisément vos objectifs. Dans votre travail quotidien pensez à vos révisions. Planifiez (à long et à court terme) les aspects intellectuels, physiques et psychiques exigés par l'épreuve.
2. QUAND RÉVISER ? Apprenez au fur et à mesure, et à l'occasion de chaque contrôle. Révisez aux vacances de février et Pâques, puis en continu à partir, selon le cas, de l'une ou l'autre de ces dates ; les trois dernières semaines seront consacrées à des révisions intensives.
3. POURQUOI UN OU PLUSIEURS EXAMENS BLANCS ? Pour s'entraîner à effectuer des révisions, pour savoir affronter les conditions de l'examen, enfin pour faire le point sur ses acquis et ses lacunes.
4. COMMENT RÉVISER ? • Vous pouvez travailler à deux pour vous entraîner à l'oral ou pour contrôler vos progrès. • Travaillez selon votre propre rythme, à condition de boucler toutes vos révisions.
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES • • • •
• • • • •
Révisez sur vos fiches ; n'entrez pas dans les détails. Vérifiez votre assimilation. Alternez les disciplines. Ayez toujours un moral de vainqueur.
5. LES DERNIÈRES RÉVISIONS Préparez à l'avance vos révisions. Ne manquez pas les dernières heures de cours. Sur votre planning de révisions, ne laissez aucun chapitre de côté. Travaillez de manière intensive une dizaine d'heures par jour. Il est impératif que vous vous concentriez sur votre tâche. Préoccupez-vous particulièrement de votre forme physique et psychique.
Comme pour une épreuve sportive, préparez-vous longtemps à l'avance, sur le plan intellectuel bien sftr, mais aussi physique et psychique. Réglez toutes vos difficultés en cours d'année, sans accumuler les problèmes. Pour vos révisions, procédez de la même manière que pour vos acquisitions : bâtissez des plans de travail à long et à court terme (revoir le chapitre 12: Savoir s'organiser). Recensez tout ce que vous avez à revoir, découpez des tranches de travaux que vous placerez dans votre temps disponible. Pour commencer, n'indiquez que les grandes lignes, vous ne détaillerez qu'au fur et à mesure de vos besoins.
1. PRÉPARATION EN DÉBUT D'ANNÉE Vous voulez vraiment réussir votre examen ou concours ? Prévoyez vos révisions dès le début· de l'année : les
rappels ultérieurs peuvent vous épargner beaucoup d'efforts inutiles. • Sachez quelles sont les qualités souhaitées dans chaque discipline, quels sont exactement les programmes, sur combien d'années portent les épreuves ... Préparez-vous précisément à ce qui vous sera demandé. • Ayez des outils fiables, faciles à manier et qui vous feront gagner du temps (revoir chapitre 13). • Pensez à vos révisions dans votre travail journalier : vos prises de notes, vos fiches, vos exercices, vos devoirs doivent être les plus clairs possible, lisibles évidemment, mis à jour, classés au fur et à mesure. Apprenez vos cours sur les documents que vous utiliserez pendant vos révisions, c'est-à-dire sur vos notes, vos fiches, vos manuels éventuellement; évitez de changer d'outils en cours d'année, cela compliquerait le travail de votre mémoire. • Sachez vous organiser*. Sans organisation, vos révisions seront bâclées ou deviendront un calvaire. Surtout, n'imaginez pas pouvoir effec-
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36 • COMMENT RÉVISER tuer votre travail dans les dernières semaines avant l'examen, d'une part, parce que c'est matériellement impossible, d'autre part, parce que vous serez sans doute déjà fatigué par votre année ; un forcing vous épuiserait davantage, d'autant plus que les professeurs à cette époque accélèrent pour terminer leur programme. N'oubliez pas que les derniers contrôles auront lieu aussi à un rythme soutenu. Enfin en mai et juin, il commence à faire beau, et la tentation sera grande pour vous de quitter votre bureau. Les redoublants n'échappent pas à ces règles ; eux aussi doivent prévoir leurs révisions dès le début de l'année.
2.QUAND RÉVISER? Pour éviter la panique de fin d'année, apprenez au fur et à mesure, puis à l'occasion de chaque contrôle revoyez ce qui a déjà été appris. Ce sont ces révisions cumulatives fréquentes qui vous permettront d'ancrer progressivement les connaissances en mémoire, et de ne pas être saisi à la gorge par le temps. Vous vous assurez ainsi contre l'imprévu, ce qui sera votre meilleur remède contre le stress.
Si vous passez un examen La période des examens se situe en règle générale avant l'été pour les cycles de formation qui débutent en septembre. Vous ne pourrez commencer vos révisions que lorsque vous aurez suffisamment d'éléments, c'est-à-dire
un peu aux congés de Noël, mais surtout aux vacances de février Uour J 120 environ). Vous réviserez ensuite complètement une nouvelle fois aux vacances de .Pâques (environ J - 60) ; des examens blancs se dérouleront probablement à la rentrée de l'une ou l'autre de ces vacances. Enfin vous effectuerez vos ultimes révisions trois semaines avant l'examen (c'est-à-dire à J - 20). Réalisez trois sérieuses révisions ; la dernière, celle de l'examen, sera ainsi nettement moins importante et beaucoup plus efficace. • Grâce aux révisions de février, améliorez vos notes du second trimestre, les dernières qui figurent généralement dans votre dossier de candidature aux établissements où vous souhaitez poursuivre vos études. • Les révisions des vacances de Pâques permettent de faire le point sur les connaissances acquises au cours des deux premiers trimestres. • Vous profiterez ensuite des nombreux ponts du mois de mai pour assimiler et consolider les acquisitions du troisième trimestre. Ainsi vous serez prêt pour aborder les dernières révisions (J - 20) sans stress, en pleine forme intellectuelle, physique et psychique. Vos premières révisions complètes doivent donc avoir lieu aux vacances de février. Commencez par fixer vos besoins en jours de révisions, répartissez-les sur ces congés éventuellement par demi-journées de travail ; consacrez le reste à la détente, obéissez à vos propres rythmes pour vous reposer (dormez le matin ou le soir selon vos préférences). À Pâques, une seconde série dé révisions vous demandera plus de temps ; procédez de la même manière en plaçant vos jours de détente au début et à la fin des vacances, les autres journées
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES devant être occupées par votre travail. À partir de Pâques, vous devez entrer en révisions continues, parallèlement à l'apprentissage des cours nouveaux ; sachez bien utiliser vos week-ends à cet effet. Les trois dernières semaines seront consacrées à des révisions intensives (voir 5 dans ce chapitre).
S'il s'agit d'un concours La concurrence est vive! Vous devrez travailler sur une plus longue période pour faire la différence avec les autres. Procédez de la même manière que précédemment mais en avançant vos dates: premières révisions à Noël, révisions continues à partir des vacances de février ; après une dernière détente, Pâques est consacré entièrement aux révisions (vos week-ends à partir de février ne seront pas de trop pour mener à bien votre tâche).
Ensuite, il faut affronter les conditions de l'examen, c'est-à-dire tenir la distance tout au long des épreuves, garder sa concentration, maîtriser sa fatigue, sa panique éventuelle : apprendre à conserver une excellente forme physique et psychique. C'est une bonne occasion pour tester à nouveau les repas · pour la période d'examen, les conseils pour dormir, les tisanes et les médica- . ments éventuels (vous les aurez essayés cependant une première fois dans des circonstances où vous n'êtes pas sanctionné).
3.
POURQUOI UN OU PLUSIEURS EXAMENS BLANCS ? Il s'agit d'abord de vous entraîner à effectuer des révisions. Vous aurez pendant ces épreuves toutes les disciplines à passer les unes après les autres ; vous devrez, comme à l'examen, les revoir toutes ensemble et non pas au fur et à mesure des devoirs. Il vous faudra donc garder un rythme de travail soutenu, d'où généralement un certain désappointement pour ceux qui ne s'y sont pas préparés. C'est bien souvent l'occasion d'une prise de conscience de tout le travail qui reste à effectuer ; heureusement, à cette époque, il n'est pas trop tard pour changer ses habitudes.
Enfin, les examens blancs sont un moyen, à travers les sujets donnés, de découvrir le niveau réel d'exigence et de s'évaluer ; de faire le point sur ses acquis et ses lacunes, de revoir son plan de travail en fonction de l'écart constaté entre les objectifs et les résultats. Si ces
226
36 • COMMENT RÉVISER derniers sont mauvais, il ne s'agit pas de se démoraliser mais plutôt d'adopter l'attitude positive qùi convient, c'est-àdire de rechercher les causes profondes de vos difficultés ; de les éliminer ou de tenter de les éliminer progressivement en les intégrant dans son plan d'action. Il est toujours possible de retourner une situation, la première condition est d'y croire ; une fois encore, seule la victoire finale compte, elle effacera tous les échecs passagers. Pour toutes ces raisons, profitez de cet examen blanc, et, s'il n'existe pas dans votre établissement, réclamez-le par l'intermédiaire de vos délégués.
Processus à suivre pour réviser •Relisez d'abord les chapitres spécifiques: 1, 11, 12, 13 et 35. Composez votre planning en divisant, pour chaque discipline, le nombre de pages à réviser par le nombre d'heures disponibles. • Il ne s'agit plus d'apprendre, vous le savez, mais de revoir le travail déjà effectué. Pour cela, utilisez votre esprit de synthèse, discernez l'ensemble d'une question sans entrer dans les détails. Revoyez les démarches, les processus fondamentaux. En fait, vérifiez la
mémorisation de ce qui existe sur vos fiches, car ce sont vos outils de base ; par exemple en mathématiques : les formules, les théorèmes, les lois, les étapes d'une démonstration.
4.COMMENT RÉVISER DANS L'ANNÉE?
• Connaissez le sens exact des termes utilisés, mais n'apprenez pas de phrases par cœur (sauf exception comme les définitions fondamentales).
• Dégagez les relations entre les questions et parfois entre les disci-
Travailler seul ou à deux ?
plines.
Il est vrai que l'on comprend et que l'on apprend mieux en expliquant à autrui. Si donc certaines données sont particulièrement difficiles, n'hésitez pas à travailler à deux. Avec un camarade, entraînez-vous, en particulier à l'oral (c'est là probablement votre seule possibilité de vous préparer à ce type d'épreuves). Révisez vos cours, mais préparez aussi chacun de votre côté des questions, car cela vous fera prendre conscience de certaines difficultés. Pour le travail de révision proprement dit, vous ne pouvez évidemment mémoriser que lorsque vo.us êtes seul. Rencontrez éventuellement des camarades pour contrôler vos progrès, mais décidez de ce que vous voulez vérifier, et tenezvous à ce programme (revoir chapitre 19: Travailler en groupe).
• Contrôlez systématiquement vos acquisitions en effectuant des exercices ou en traitant des sujets d'examen tirés des annales. N'entrez pas dans les détails si vous n'avez pas le temps, assurez-vous de vos connaissances et de votre démarche. Réduisez alors l'écart entre ce que vous devez connaître et ce ·que vous connaissez réellement: comptez sur ces derniers entraînements pour progresser. Ayez conscience de vos points forts et de vos points faibles, mais aussi des progrès réalisés et de l'avancement de vos révisions, cela vous encouragera.
• Évitez la fatigue en alternant les disciplines ou en passant d'un sujet pratique à un sujet théorique ; glissez régulièrement des pauses dans votre plan de travail ; rechargez-vous en éner-
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES gie par le repos* ou par la nourriture*, avant d'être épuisé. • Chaque soir, faites le point sur votre planning.
•Enfin, et c'est un des points les plus importants, gardez dans ces révisions constamment un moral de vainqueur. Ne pensez qu' au but: ayez en tête votre réussite et tout ce qui en découlera. Imaginez en permanence votre succès (utilisez les conseils du chapitre 32). Cet état d'esprit soutiendra vos efforts et vous aidera puissamment.
pris soin, nous l' avons dit, de régler auparavant ou de mettre entre parenthèses vos problèmes physiques ou psychiques (pas de rendez-vous chez le dentiste pendant cette période par exemple).
Comment effectuer les dernières révisions Travaillez seul ; votre rendement doit être intensif ; vous devez tout revoir en un minimum de temps, pour que cela soit encore frais dans la mémoire. À quelques jour de l'examen évitez aussi l'énervement, écartez toute sortie. Vous ne quitterez votre bureau que pour prendre l'air et vous détendre, afin de mieux retravailler ensuite.
En fait, il est fondamental, arrivé à cette ultime étape, d'assurer une puissance de travail et une concentration importantes : de suivre un rythme soutenu. Votre esprit doit se mobiliser totalement sur son but. Mettez le monde extérieur entre parenthèses, isolez-vous (faites prendre par quelqu'un les communications téléphoniques). Plus rien ne doit exister autour de vous, ni souci matériel, ni souci affectif ou problème psychologique.
5.
LES DERNIÈRES RÉVISIONS (J - 20)
L'idéal serait d'effectuer deux révisions générales, l'une pendant quinze jours en parallèle avec le cours, et l'autre, la dernière, durant la semaine précédant les épreuves. Mais ne manquez surtout pas les dernières heures de cours ; vous y trouverez les points importants du programme qui n'ont pas encore été traités, une révision des principales difficultés, et enfin les derniers conseils utiles avant les épreuves.
Votre plan de révisions Votre plan de révisions aura été préparé d'avance, avec une marge de sécurité d'une demi-journée, déduisez aussi le jour «J - 1» pendant lequel vous vous détendrez. Tenez compte du temps disponible entre l'écrit et l'oral pour les matières d'oral. Vous aurez
Transmettez la consigne à vos proches, exigez qu'ils la respectent. Vos heures de travail doivent être efficaces à 100 %. C'est en vous concentrant ainsi, que votre rentabilité est la meilleure ; vous serez vous-même surpris des résultats obtenus. Votre horaire s'adaptera à votre rythme propre; il peut être , par exemple, pour la dernière semaine : 8 h 30-10 h, 10 h 15-12 h 30,
228
36 • COMMENT RÉVISER
puis, après éventuellement une courte sieste pour récupérer un peu : 14 h 30-16 h 15/16 h 30-19 h, enfin: 20 h 15-22 h 15, ce qui donne au total 10 h de révisions efficaces. Essayez de ne pas dépasser ce nombre d'heures pour être en pleine forme physique le jour des épreuves. Placez, si cela est nécessaire, quelques moments supplémentaires de détente dans certaines demi-journées.
Que réviser ? Une fois encore, ne laissez de côté aucun chapitre : toutes les questions peuvent être posées, y compris parfois celles concernant les programmes des années précédentes; de même, ne privilégiez pas trop certaines disciplines au détriment des autres. Si vous n'avez pas le temps, détaillez un peu moins quelques chapitres secondaires, mais regardez-les quand même; vous ne pouvez pas mettre en jeu une année sur un pari. Relisez les conseils donnés pour les révisions précédentes ; suivez-les, sachez en particulier aller à l'essentiel des connaissances, n'approfondissez plus, il est trop tard pour cela. N'oubliez pas de revoir la liste de vos défauts à corri-
ger dans chaque discipline; ou si vous ne l'avez pas rédigée, relisez les annotations portées par vos professeurs sur vos devoirs. Vous vous attacherez aux connaissances fondamentales et vous n'entrerez dans les détails qu'en fonction des besoins et du temps dont vous disposez. Lorsque vous connaissez bien les sujets avancez rapidement; approfondissez plutôt les points difficiles. Dans ce cas, reprenez le cours, ne traitez pas à nouveau complètement les exercices ni les sujets de devoirs mais retrouvez uniquement la démarche suivie ou les grandes idées d'un plan. Revoyez de cette manière les annales ; ne regardez pas évidemment le corrigé avant d'avoir cherché ; confrontez ensuite et revoyez ce qui s'avère inexact. Au départ, révisez ce que vous connaissez le mieux ou qui n'est pas trop important, car l'examen est encore loin. Ne gardez cependant pas ce qui est fondamental pour le dernier jour, vous devez avoir l'esprit très clair pour aborder ces parties, prévoyez aussi une marge de sécurité, gardez donc plutôt pour la fin des éléments moins essentiels. Mais, encore une fois, ne laissez rien de côté, vous risqueriez d'avoir des surprises désagréables après avoir tant investi, ce serait navrant.
Gardez la forme Pour éviter la fatigue, mais uniquement quand vous en ressentez le besoin, alternez les disciplines ou les genres de travaux, théoriques et pratiques (vous n'avez plus essentiellement que des travaux théoriques). Effectuez aussi des pauses simplement lorsque cela est nécessaire. Vous devez être particulièrement attentif à votre forme physique. Surveillez bien votre sommeil* et votre ali-
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES mentation*. Avant de dormir, prenez l'air et gardez votre nombre habituel d'heures de repos. Ayez une alimentation variée, riche et très digeste pour ne jamais en souffrir dans votre travail, particulièrement le soir. Ne bouleversez pas cependant vos habitudes fondamentales pour ne pas dérouter votre corps. (N'oubliez pas de relire les chapitres 29 à 35 consacrés à la santé). Certains préconisent, pour garder la forme pendant ces révisions, le Coccu-
lus 5 CH (homéopathie). Demandez à votre médecin ou à votre pharmacien ce qu'il en pense. Évitez tout médicament si vous ne l'avez pas testé précédemment ; des intolérances ou des effets secondaires pourraient être fatals pour votre dernier travail de l'année et pour l'examen. Terminez vos révisions par les conseils donnés en cours et dans cette méthode pour les épreuves écrites et orales (voir chapitres 38 à 46).
N'OUBLIEZ PAS • \'<>tre entrainement est comparable à celui d'un sportif de Izaut niveau. 11 'attende: pas le dernier mois pour chausser ros ten11is. • \'
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Chapitre 37
PRENDRE CONFIANCE ENSOI EN BREF ... Vaincre l'anxiété est possible et plus facile que vous le croyez.
1 . CAUSES ET MANIFESTATIONS DE L'ANXIÉTÉ À L'EXAMEN Le cerveau primitif considère qu'il y a menace. Il mobilise alors l'organisme pour lui permettre de fuir ou de se battre.
2. LES ENTRAÎNEMENTS DANS L'ANNÉE • Imaginez-vous dans les conditions de l'examen. • Organisez votre plan de travail pour obtenir progressivement de meilleures performances. • Entraînez-vous, particulièrement à l'oral. • Utilisez l'autosuggestion. • Exprimez votre peur.
3. L'ATTENTE À L'EXAMEN • Pratiquez la respiration profonde. • Oubliez vos échecs, ne pensez qu'aux côtés positifs. • Là encore, sachez utiliser l'autosuggestion. 4. L'ACTION • Entrez dans la peau du vainqueur. • Le trac disparaît avec l'action.
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES C'est généralement juste avant de passer à l'action que survient, selon l'intensité de l'émotion, tout un éventail de troubles : le doute, le manque de confiance, l'anxiété, la peur, l'angoisse, parfois la panique totale. Pour certains, l'émotivité est une véritable menace psychologique, d'abord pendant les démarches d' apprentissage (douter de ses possibilités c'est déjà les atrophier, au niveau de la compréhension et de la mémorisation en particulier); mais surtout au moment de passer l'examen, de viser la cible.
1.À L'EXAMEN L'ANXIÉTÉ Causes de l'anxiété
tion générale pour adopter l'un des deux comportements suivants : lutte ou fuite. Le cerveau primitif réagit ainsi lors d'une épreuve d'examen, il considère en effet qu'il y a menace pour les raisons suivantes : • Parce que la situation pendant
l'attente reste encore inconnue; aucune information n'indique si elle est favorable. Dans ce type de situation le cerveau primitif, à la suite d'un apprentissage très précoce, se méfie (on a éduqué pendant des générations le jeune enfant à ne pas aller vers ce qui est nouveau, étranger ou inconnu). • Parce qu'il existe un risque de dévalorisation auprès des autres, en cas d'échec aux épreuves : c'est une menace psychologique. • Des expériences antérieures de communication, sur le plan verbal en particulier, ont peut-être été décevantes.
Manifestations de l'anxiété La mobilisation générale de l'organisme se déclenche avec des modifications des rythmes cardiaque (palpitations, rougeurs) et respiratoire
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37 • PRENDRE CONFIANCE EN SOI loureuse, constriction de la gorge) ; des réactions musculaires (crispations, tremblements); des modifications endocriniennes (transpiration). Toutes ces manifestations archaïques, en fait, préparent le corps à réagir rapidement, comme aux premiers âges de l'humanité, lorsqu'il fallait se battre contre d'autres hommes ou contre des animaux sauvages. Le cerveau primitif se trompe, en la circonstance, en mobilisant tout le corps face à un danger psychologique hypothétique. Comment échapper alors à ces comportements instinctifs ?
tirez-en les conclusions ; accusez le coup rapidement, et ne passez plus votre temps à y penser.
Atteignez le niveau requis Revoyez vos plans* de travail, organisez-vous bien, ne négligez rien. Vous vous êtes donné un but et des objectifs réalistes. Votre entraînement fait partie de vos atouts. Sachant qu'avec le temps, vous progresserez, vous réalisez des performances de plus en plus difficiles ; ces réussites successives vous donnent confiance, elles vous conduisent jusqu'au niveau de l'examen.
Entrainez-vous particulièrement à l'oral
2.LES ENTRAÎNEMENTS EN COURS D'ANNÉE Sachez ce qui vous attend Ne restez pas dans l'ignorance! Renseignez-vous auprès de vos professeurs, de manière à connaître le déroulement des épreuves (temps de préparation, temps d'exposition pour l'oral, documents autorisés, etc.). Projetez-vous dans l'avenir, imaginez-vous dans les conditions de l'examen. Si vous avez un jour échoué, revivez l'épreuve en la dédramatisant: détendez-vous, revoyez mentalement le déroulement des événements en question. Si cela est trop pénible, arrêtezvous, et recommencez un peu plus tard, en tâchant d'aller plus loin. Demandezvous réellement pourquoi vous avez échoué ; si vous avez fourni de mauvaises réponses, imaginez-vous en train de donner les bonnes ; revivez cette action en la réussissant. Maintenant que vous savez d'où vient votre échec,
Fixez-vous des objectifs de participation en classe ; ce Seront des défis, des contrats passés avec vous-même : par exemple, celui d'intervenir une fois sur deux en cours, avec tel professeur. Ne fuyez pas les contacts, recherchez les expériences qui vous paraissent intéressantes, même si au départ elles ne sont pas gratifiantes, de manière à toujours progresser. Sachez, enfin, vous ouvrir aux autres, vous libérer de vousmême, dépassez-vous et tant pis si cela est parfois douloureux.
Pratiquez l'autosuggestion* Au cours de l'année, vivez positivement en imagination les devoirs et interrogations orales. Prononcez aussi, chez vous, à voix haute ou basse, des phrases stimulantes pour votre cerveau primitif, c'est lui que vous devez imprégner, exemple : «Ce devoir me plaît, je montre ma valeur, il me fait progresser.» Considérez toujours les épreuves comme une source de développement. Évitez, à leur égard, toute idée négative.
233
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES vous plutôt à quelqu'un, soit dans la classe, soit à l'extérieur (dans un groupe, un club, etc.) : choisissez-vous un «confesseur». Le fait d'évoquer vos appréhensions vous libérera en grande partie de celles-ci ; vous vous délivrerez ainsi de cette tension provoquée par le fait de ne pouvoir exprimer spontanément votre crainte, et vous travaillerez l'esprit libre et détendu.
Si votre pensée est positive, vos réactions le seront aussi au moment des examens ; vous trouverez, en vous, paix intérieure et assurance : hésitation et peur auront disparu. Vos émotions iront dans le même sens que votre raison; hannonies psychique et physique s'accorderont. Cette confiance retrouvée élimine le trac, elle renforce, décuple votre motivation; la volonté et l'attention suivront automatiquement.
3.À
L'ATTENTE L'EXAMEN
Exprimez votre peur Si vraiment vous avez peur de ces épreuves, exprimez vos appréhensions autant de fois que nécessaire (particulièrement avant les examens). Faites-en part à quelqu'un qui vous écoutera sans vous juger. Evitez les personnes auprès desquelles vous n'aimeriez pas être dévalorisé et aussi celles auxquelles vous êtes lié affectivement. Confiez-
C'est pendant les périodes d'attente des épreuves que se produisent les plus fortes mobilisations de votre organisme, le trac est à son point culminant. Il importe donc pour vous, de pouvoir lever, à ce moment précis, tous les blocages. Commencez par éviter l'excitation ambiante. Essayez de vous isoler, ne restez pas à attendre dans les cou-
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37 • PRENDRE CONFIANCE EN SOI loirs, prenez l'air à côté. Attention ! Ne soyez pas tenté de fuir, ne trouvez aucune raison de vous échapper, n'y songez même pas. Comme tout le monde, vous avez le trac, vous connaissez la manière d'y faire face, au pire vous savez que cela passera dès le début de l'action.
31.RELAXATION RESPIRATION, Si vous avez conscience que votre état est néfaste à votre réussite, essayez de revenir à votre équilibre antérieur par la respiration profonde*. Deux solutions sont possibles : • soit marcher en respirant consciemment, de manière profonde, ample, calme et contrôlée, en poussant de longs soupirs; ainsi vous oxygénez votre cerveau et vous vous détendez. • soit pratiquer la respiration profonde, debout ou assis, les yeux fermés de préférence. Progressivement vos rythmes corporels se ralentiront, et la relaxation physique s'installera. Vous sentirez alors en vous une énergie, une force, une puissance psychique qui vous permettront de faire face au défi : vous serez bien dans· votre peau.
32
.DÉBLOCAGE PSYCHOLOGIQUE
passé, mais agissez comme si cette faibles se n'existait pas. Oubliez les défaites passées, imaginez la victoire finale : ayez un moral de vainqueur, et vous mettrez le maximum de chances de votre côté.
De manière générale Chassez de votre esprit toute idée négative. Soyez optimiste, ne pensez qu ' aux côtés positifs, qu'à vos atouts pour réussir : • Vous connaissez l'épreuve, vous vous y êtes préparé méthodiquement, il n'y aura donc pas de surprise à craindre. • Les examinateurs ne sont pas des bourreaux; ils sauront apprécier et reconnaître vos qualités. • Si vous êtes faible dans une matière, vous pouvez vous rattraper dans les autres, éventuellement par le jeu des coefficients.
Retrouvez la force qui vous pousse à agir Quels sont les avantages que vous escomptez, quelles sont vos motivations ? Replacez l'événement actuel dans votre plan à long terme; vous devez atteindre votre but. Vous avez investi sur vous-même, et vous devez réussir cet investissement; accordez-vous la place que vous vous êtes fixée. Ditesv o us que vos proches vous font confiance, cela vous donnera de l' assurance. Croyez fermement en vous, en vos possibilités : vous allez montrer toute votre valeur.
Si vous pensez connaitre l'échec
Pratiquez l'autosuggestion
Vous avez déjà analysé probablement les raisons de cette crainte, alors n'y revenez plus. Maintenant, juste avant l'épreuve, il est trop tard pour y remédier; ne vous tournez plus vers le
Pendant cette attente, comme pendant toute l'année, retrouvez les phrases positives que vous vous adressiez avant les devoirs, et répétez-les mentalement.
235
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES
4.
L'ACTION
Peut-être n'êtes-vous pas convaincu par ce qui vient d'être énoncé ? ditesvous alors que, de toute façon, ces épreuves peuvent être assimilées à un jeu social, un jeu de rôle : entrez dans la peau du vainqueur et battez-vous alors pour gagner. Pensez à ceux que vous aimez imiter, aux obstacles qu'ils ont dû, eux aussi, surmonter. Fredonnez l'air qui vous procure d'habitude de l'énergie, du tonus. Dites-vous que vous avez la fougue et la conviction nécessaires, que vous possédez une agressivité positive ; c'est cette force intérieure qui vous fera gagner votre défi. Enfin, vous pouvez agir. Le plus difficile est passé, l'action est engagée, vous êtes complètement mobilisé sur votre travail, le trac a disparu.
Remarque : Si certains vous parlent de médicaments-miracles contre le trac (les bêta-bloquants), sachez qu'ils sont à utiliser sous prescription médicale à cause d'un certain nombre de contreindications (asthme, problèmes cardiaques, ulcères). S'ils présentent moins d'inconvénients que les tranquillisants* classiques, leurs effets secondaires, néfastes à l'apprentissage, ne sont pas cependant à négliger (diminution des capacités de concentration, fatigue, insomnies). En aucun cas ils ne seront pris pour la première fois la veille des épreuves, sous peine de provoquer des catastrophes. Surveillez bien vos réactions en début d'utilisation, et cela, même si votre médecin de famille n'y voit pas de contre-indication.
N'OUBLIEZ PAS • Toutes vos limites, tous vos blocages proviennent de votre esprit. Visualise::. toujours rotre réussite ou ce que vous désire::. vous pourre:: beaucoup mieux le réaliser. • Votre puissance réside en votre confiance en vous-même. en la foi en votre avenù:
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Chapitre 38
CONSEILS POUR L'ECRIT ET L'ORAL /
EN BREF ... Ayez confiance en vous : vous désirez vous exprimer pour que soit reconnue votre valeur. Mobilisez-vous totalement.
1 • EN ATTENDANT LE SUJET Soyez actif. Remplissez les en-têtes de copie, préparez votre matériel ... 2. GAGNEZ DU TEMPS Visualisez l'ensemble de votre démarche. 3. LES LECTURES APPROFONDIES DU SUJET Dégagez les problèmes posés. Attention au hors-sujet, au contresens. Commencez par les questions les plus faciles, et répartissez bien votre temps. 4. LA PRÉPARATION AU BROUILLON Votre préparation doit être claire. Si vous bloquez, passez à une autre question ; sachez prendre du recul.
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES 5. L'EXPRESSION Vous devez impérativement être compris par le destinataire. Soyez clair et cohérent dans votre démonstration, votre expression et votre présentation.
6. GARDEZ LE TEMPS NÉCESSAIRE POUR VOUS RELIRE Terminez à l'heure mais ne sortez pas non plus avant la fin.
7. ENTRAÎNEZ-VOUS AUX ÉPREUVES En mémorisant des connaissances mais aussi par la lecture, la rédaction de devoirs, et la préparation d'exposés.
Ayez d'abord confiance en vous. Ne craignez pas l'épreuve ; vous connaissez très précisément les règles du jeu (vous avez lu les instructions officielles en début d'année). Vous n'ignorez pas ce qui vous attend, vous savez que les sujets sont choisis en rapport avec le programme. Vous avez le trac* mais il va disparaître; vous pouvez l'éliminer grâce à la respiration* profonde (revoyez bien les chapitres 32 : Respirer, se relaxer; 37 : Prendre confiance en soi).
qu'individu; il vous lit ou vous écoute: il vous apprécie et réagit positivement. Vous savez lever tous les barrages à la communication*. Tout au long de l'examen placezvous en condition de réflexion intensive, car il s'agit d'épreuves au sens propre. Vous devez vaincre intellectuellement, et pour cela mobilisez-vous
Montrez-vous actif plutôt que passif lors de l'épreuve. Ayez le désir de manifester toutes vos qualités personnelles. Vous voulez intéresser celui qui est en face : le lecteur ou l ' auditeur; faites-lui découvrir votre véritable valeur. Il s'agit de vous exprimer et non pas d'exprimer des notions apprises par cœur ou des banalités. Ainsi, vous avez conscience de tous vos moyens. Vous possédez lucidité et aisance. Vous exploitez vos connaissances, vous les maîtrisez, vous atteignez enfin le but que vous vous étiez fixé. Alors le desti-"'---na taire s'intéresse à vous en tanfC;__._•P-=~
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38 • CONSEILS POUR LÉCRIT ET L0RAL 1
totalement, combattez de toutes vos forces comme si votre vie en dépendait. Rien ne doit vous distraire, ni les voisins, ni les professeurs, ni le soleil dehors ; le seul élément qui vous rattache à la réalité est votre montre (car souvent, répondre en un temps limité est la grande difficulté).
1.
temps limité ; ce n'est pas forcément une course contre la montre, mais tout ce qui peut vous faire gagner quelques minutes est bienvenu. Le principe est de toujours réfléchir avant d'agir (qu'il s'agisse d'écrire ou de parler). Avant de vous engager sur une voie, vous devez savoir précisément quelles étapes vous suivrez; visualisez l'ensemble de votre démarche. Vous évitez ainsi les fausses routes, les pertes de temps, d'énergie et de moral. Agissez avec réflexion et non par réflexe.
L'ATTENTE
Une fois installé à votre place, préparez sur un coin de la table votre convocation et votre carte d'identité. Disposez devant vous tous vos outils (en particulier un effaceur pour les corrections et votre montre que vous devez consulter régulièrement). En attendant la distribution des sujets, gagnez du temps en remplissant immédiatement les en-têtes de copie ; cela vous évite, de plus, l'angoisse de l'attente. Une fois les feuilles distribuées, ne les mélangez pas. Séparez textes et brouillons (généralement ces derniers vous sont donnés); placez votre copie et éventuellement les imprimés à remplir sur le côté de la table pour ne pas les abîmer. Ne vous démoralisez pas en découvrant le sujet, et toutes les difficultés à résoudre, et ne vous occupez pas non plus de la tête de vos voisins ...
2.GAGNEZ DU TEMPS EN RÉFLÉCHISSANT Dans les étapes suivantes, gardez bien en tête cette règle fondamentale ; toutes les épreuves se déroulent en
1
3.
LA LECTURE APPROFONDIE DU SUJET
Comprenez le texte, découvrez-en le sens, dégagez le ou les problèmes posés, analysez, raisonnez, classez vos idées. Plusieurs lectures du sujet sont nécessaires: elles s'effectuent crayon en main. Lisez généralement d'abord les questions, avant le texte. Soulignez mots et chiffres-clés (uniquement ce qui vous semble essentiel). Lisez attentivement, membre de phrase par membre de phrase, éventuellement tout le texte. Vous y découvrirez, si l'énoncé est complexe, des détails qui l'éclaireront; cela fera disparaître votre angoisse de départ. En commençant, demandez-vous quel est exactement le problème posé. Envisagez tous les points de vue ; pesez chaque terme. Que faut-il vraiment aborder? Qu'attend précisément l'examinateur? Une fois encore, attention à
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES ne pas tomber dans l'erreur majeure du hors-sujet. Ne partez pas sur une fausse piste, sur des a priori provenant de votre cerveau primitif. En général, les sujets sont clairs, sans ambiguïté. Dans le doute, expliquez bien votre choix dès l'introduction. Délimitez précisément votre sujet pour éviter en particulier de perdre du temps: en français, par exemple, n'abordez pas la biographie de l'auteur si cela n'apporte rien à votre raisonnement : n'essayez pas de dire tout ce que vous connaissez, d'exposer tout votre savoir uniquement pour en faire l'étalage, vous devez être certain de ne pas travailler inutilement. Traitez toute la question, mais rien que la question. Sachez lire les documents, collez de près au texte, aux termes précis ; à ce stade voici les principaux défauts à éviter, ce sont les plus graves, pour un devoir comme pour un oral : • Sachez bien distinguer les divers problèmes posés, sans les confondre entre eux. • N'oubliez pas de traiter un problème, si le sujet le mentionne. • Méfiez-vous de certains mots-clés qui changent toute la signification d'un passage: et, ou ... • Attention aux contresens : par exemple : les causes ne sont pas les modalités, le rôle ne veut pas dire les moyens ; de même, effets est différent de buts. •N'inventez rien, n'imaginez pas ce qui n'est pas dans le texte. • Ne cherchez pas, enfin, des difficultés qui n'existent pas ; ne travaillez pas plus qu'il ne faut. Demandez-vous par quelle question commencer. Si elles sont indépendantes, traitez d'abord les plus faciles, votre moral en sera meilleur, et vous vous assurerez des points. Pour le reste,
travaillez en fonction du barème si vous le possédez. Répartissez bien votre temps : saucissonnez votre horaire de telle sorte que toutes les questions puissent être traitées. De toute façon adoptez dès le début un rythme soutenu en gardant cependant le temps nécessaire à la réflexion.
4.LA PRÉPARATION AU BROUILLON Afin de trouver un maximum d'idées et de les mettre en ordre, préparez toujours votre travail au brouillon, sauf pour les questions très faciles. N' écrivez que d'un côté de ces feuilles de préparation, cela vous évitera des manipulations et des oublis : pour cette raison n'inscrivez rien sur les documents imprimés. Voyez grand, utilisez plusieurs pages. Soyez toujours très clair dans votre travail préparatoire, pour savoir constamment où vous en êtes (numérotez par exemple vos réponses). Notez bien les données avant de rechercher la solution (pour trouver des idées au brouillon, souvenez-vous de la phase de rappel dans la mémorisation, voir chapitre li ; utilisez aussi la technique indiquée dans le chapitre 38). Si vraiment vous ne savez pas traiter une question, ne gaspillez pas tout votre temps à cause d'elle. Passez à laquestion suivante pour ne pas perdre les autres points (revoir : la résolution de problèmes, chapitres 7 et 8). En cas de panique sortez et marchez un peu en pratiquant la relaxation ; ne restez pas sur votre chaise à vous énerver. À l'écrit, dès qu'une question est résolue au brouillon, reportez la
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38 • CONSEILS POUR L'ÉCRIT ET L'ORAL réponse sur votre copie. Ne commettez pas d'erreur (oubli d'un terme, changement d'un signe ... ). Barrez systématiquement ce qui a déjà été recopié. Soulignez les éléments que vous avez utilisés dans le texte du sujet (chiffres et mots clés) pour vérifier que vous n'avez rien oublié. Sachez, cependant, que vous pouvez aussi utiliser ces éléments une seconde fois. Procédez de même pour chaque élément de la question traitée (il n'est pas rare en effet de voir des parties de question oubliées). Sachez de temps en temps prendre du recul pour voir où vous en êtes par rapport au temps dont vous disposez. Ne vous laissez jamais distraire, mais si l'épreuve est longue sachez faire une pause brève, en restant ou non dans la salle d'examen ; croquez une barre de céréales, un fruit, du sucre, pour vous donner du tonus (il vous faut un apport d'énergie toutes les heures et demie environ), éventuellement réhydratezvous.
5.
L'EXPRESSION
Être compris par le destinataire, tel est le premier but à atteindre dans toute expression écrite ou orale. Inutile de posséder des connaissances ou des réflexions personnelles judicieuses si elles ne sont pas perçues par autrui (voir chapitre 20 : Communiquer). Facilitez le travail du correcteur : en général il a peu de temps à consacrer à chaque copie. Il ne pourra et ne voudra pas forcément vous relire plusieurs fois.
Vous devez posséder des qualités d'expression, il ne manquera pas de vous juger sur ce point, particulièrement s'il trébuche sur votre travail. Il est plus judicieux, en tant que demandeur d'une note, de faire vous-même l'effort de clarté dans l'expression et dans la présentation, plutôt que de l'imposer à votre examinateur; vous y gagnerez certainement des points ; clarté et cohérence doivent rester tout au long des épreuves écrites ou orales vos deux impératifs.
Clarté et cohérence de la démonstration Souvenez-vous de la règle du jeu. Dans tout devoir ou exposé, faites comme si vous aviez à vous faire comprendre par quelqu'un qui ne connaît pas la question. Les idées ou les résultats ne sont jamais suffisants en soi, ils doivent s'intégrer dans des explications : vous devez rendre intelligible votre démarche. Travaillez, une fois encore, en fonction de celui qui est en face de vous: sera-t-il capable de saisir votre réflexion? Comment va-t-il réagir? Mettez-vous à la place de l'étranger qui lit votre travail. Vos informations doivent être cohérentes (s'intégrer dans une logique). Elles doivent être aussi complètes, exactes et utiles que possible. Partez d'une hypothèse pour arriver à une conclusion et non l'inverse. Démontrez avant d'affirmer. Les différents éléments de votre réflexion devront être ordonnés logiquement, sans contradiction, sans retour en arrière ni répétition. Ne mélangez pas vos idées, le correcteur doit toujours trouver une progression dans votre démarche. Évitez de sortir du sujet, même pour un bref instant. Demandez-vous constamment si vous répondez toujours à la question posée. Vos idées et vos
241
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES exemples seront utilisés uniquement pour y répondre. Choisissez de préférence des illustrations ou des arguments précis et personnels ; vous vous démarquerez ainsi des autres candidats. Le professeur vous sera reconnaissant de briser la monotonie de la correction, mais surtout de faire preuve de véritable réflexion. Évitez cependant les affirmations gratuites, n'inventez rien ! Ne confondez pas force de conviction et esbrouffe, car le correcteur n'est pas né de la dernière pluie.
Clarté et cohérence de l'expression Votre vocabulaire devra toujours être précis, exact, technique. Vos phrases seront simples, sauf éventuellement en devoir d'expression française ; elles resteront, si vous avez des difficultés, courtes et directes. Indiquez, de préférence dès le début, l'essentiel de votre idée. Des mots de transition permettront de relier ces phrases entre elles (revoir aussi chapitres 22 : La grammaire et 23: Le vocabulaire, l'orthographe).
Clarté et cohérence de la présentation N'importe qui doit être capable de suivre votre travail et de pouvoir se situer dans votre devoir. Dans votre intérêt évitez tout ce qui peut couper le fil de la compréhension : • La structure générale se découvre visuellement grâce aux espaces entre les parties et sous-parties, grâce à l'emploi de paragraphes. Aérez raisonnablement. • Numérotez éventuellement les parties, les questions (renseignez-vous bien auparavant pour savoir si vous pouvez procédez ainsi dans toutes les épreuves; ce n'est pas le cas par exemple en dissertation française). • De préférence présentez les réponses dans l'ordre du sujet (laissez éventuellement des blancs). Rappelez toujours les questions, soit en les recopiant si elles sont courtes, soit par quelques mots qui les résument. • Soignez l'écriture, formez bien vos lettres et vos chiffres (si vous devez raturer, faites-le proprement, à la règle, préférez cependant un effaceur).
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38 • CONSEILS POUR L'ÉCRIT ET L'ORAL •Surveillez l'orthographe, la ponctuation, les majuscules ; évitez les abréviations. • Ayez un vocabulaire correct et des phrases compréhensibles. En bref, une fois de plus, travaillez toujours pour celui qui va vous lire et non pour vous faire plaisir. Placez-le dans des dispositions favorables, sinon il vous retirera volontairement ou involontairement des points.
6.
LES DERNIÈRES MINUTES
Gardez le temps nécessaire pour vous relire au moins une fois. Faites le vide auparavant dans votre esprit pendant quelques secondes, de manière à prendre du recul. Vérifiez, par pointage, que les différentes parties des questions sont toutes traitées, que tous les tableaux ou imprimés à remplir sont dans la copie, complets, légendés. Récrivez lettres et chiffres mal formés. Vérifiez l'ordre de grandeur des réponses, placez les unités, soulignez vos résultats, corrigez l'orthographe. Vérifiez les en-têtes de copie et numérotez bien toutes vos feuilles : ainsi, si vous en rendez trois, la deuxième portera le repère 2/3. Vous devez terminer à l'heure. En principe, ce qui est écrit au crayon à papier ou ce qui est au brouillon n'est pas accepté ; cependant, si vous n'avez pas eu le temps de recopier, glissez votre brouillon dans votre copie (on ne sait jamais), ne mettez surtout pas votre nom dessus. Enfin ne sortez pas avant l'heure; une découverte de dernière minute peut vous rapporter des points ! Vous jouez peut-être votre année sur ces quelques instants; méfiez-vous tou-
tefois de ne pas barrer de bonnes réponses sous l'emprise de la panique comme on le voit souvent.
7.COMMENT SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES Outre le fait de posséder les connaissances suffisantes (voir chapitre 11 : Comment mémoriser), arriver à communiquer aisément par écrit ou par oral demande une préparation à long terme ; pour cela, il faut.
Lire Pour se cultiver d'abord: le contact avec les textes, avec la presse vous apporte des idées sur les auteurs, ou les thèmes de réflexion marquants de votre époque. Pour écrire ou parler : la fréquentation de ce qui est imprimé développe le vocabulaire et la syntaxe, et suscite l'envie de s'exprimer à son tour.
Écrire Entraînez-vous régulièrement à l'écriture ou à la résolution de problèmes en composant soigneusement vos devoirs dans le temps qui vous sera imparti de l'examen. Retravaillez à partir des corrigés pour découvrir vos points forts et vos points faibles (voir chapitres 9 et 10) : tout apprentissage s'appuie sur la répétition, source de progrès.
Exposer Pour préparer les épreuves orales, prenez l'habitude de discuter d'un événement, d'un filin ou d'un livre avec un camarade ou devant toute la classe.
243
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES Entraînez-vous à l'utilisation du vocabulaire adéquat, à la construction d'un exposé. Enregistrez-vous si possible. L'habitude de ces préparations crée
dans le cerveau des structures de fonctionnement qui vous sont indispensables. Pour les applications pratiques voir chapitres 39 à 46.
N' OUBLIEZ PAS • Crée: d'abord les conditions farnrables d'un échange entre vous et le correctew: Pense: à lui, car c'est pour lùi aussi que vous traraille:; aye: de la sympathie pour/' examinateur et il en aura pour rous. Farorise: ainsi la communication entre rous. crée: un courant positif • Ne fo nctionne: pas sur le mode-réflexe mais sur la réflexion . Sache: rous adapter au sujet précis. domine:-le. montre: rotre intelligence.
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Chapitre 39
COMMENT TROUVER DES IDEES ./
EN BREF ... Pour trouver des idées procédez par association et respectez les étapes suivantes.
1 . PHASE DE SPONTANÉITÉ • Laissez venir sans restriction toutes les évocations mentales, notez-les au brouillon. • Souvenez-vous de tout ce que vous avez lu, vu, entendu : personnalisez votre réflexion par vos expériences.
2. PHASE D'APPROFONDISSEMENT • Posez les questions traditionnelles : qui fait quoi, où et quand,pourquoietcomment? • Associez les idées par croisement, ressemblance, opposition, classification ; établissez des tableaux. Suivez une procédure logique. • Raisonnez (découvrez, définissez, expliquez, analysez, déduisez, appliquez).
3. ORDONNEZ VOS IDÉES Souvenez-vous: tout le sujet, rien que le sujet. L
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES Que ce soit à l'écrit ou à l'oral, toute épreuve nécessite une recherche d'idées; c'est souvent là le point faible du travail : «trop bref», «trop sec», «manque d'idées», telles sont alors les appréciations des professeurs. Les données personnelles conditionnent souvent la richesse d'un devoir. Pour les trouver, voici quelques techniques, elles s'appuient toutes sur le fonctionnement normal du cerveau, c'est-à-dire sur une pensée essentiellement associative. Une fois le sujet choisi et compris procédez comme suit, dans l'ordre : dans un premier temps laissez travailler plutôt votre cerveau primitif; dans un deuxième temps approfondissez grâce à votre raison; dans un troisième temps ordonnez l'ensemble de vos éléments.
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1.
1er TEMPS: LA SPONTANÉITÉ
11. VOTRE ÉTAT D'ESPRIT Ayez confiance en vous. Cette attitude mentale est importante, car elle favorise l'arrivée spontanée de vos idées. De manière générale, évitez tout blocage ; il vous faut trouver un maximum d'éléments. Déconditionnez-vous, n'ayez aucun préjugé, travaillez naïvement, sans ordre préconçu, notez même les idées farfelues, car le brouillon est votre domaine personnel ; vous sélectionnerez ensuite. Ne vous concentrez pas, laissez-vous aller; faites travailler votre inconscient. Que votre cerveau fonctionne comme dans un rêve, réagissez impulsivement, émotionnellement
39 • COMMENT TROUVER DES IDÉES dans un premier temps : plus tard viendra la partie rationnelle.
À la lecture du sujet des évocations visuelles et auditives surgiront, laissez-les venir, recherchezles ; elles sont votre richesse. Vivez, revivez mentalement les situations, les contradictions du problème posé.
lon, uniquement sur le recto, pour faciliter la recherche. Voyez large, aérez au maximum votre travail. Chaque page reçoit une même famille d'idées. Deux possibilités s'offrent alors à vous.
Si vous connaissez les thèmes centraux
Si la mise en route est difficile, créez, au départ, le vide mental pendant quelques secondes, ne pensez qu'à votre respiration profonde*, cela vous décontractera et débloquera votre esprit.
12.DE LES DOMAINES RECHERCHE N'hésitez pas à relire d'abord plusieurs fois le sujet. Essayez de trouver tout ce que vous savez (voir 6 dans le chapitre 11). Souvenez-vous des fiches de révisions, des cours, des manuels. Allez plus loin, dépassez les connaissances scolaires, retrouvez des informations (faits, circonstances), des souvenirs d'émissions, de lectures, de voyages, d'exposés, ou de discussions. Évoquez votre expérience ou celle des autres, l'actualité, la vie quotidienne ou les événements exceptionnels. Décrivez, précisez, personnalisez ainsi vos connaissances ; apportez si cela vous est demandé, après réflexion, votre point de vue. Pour les rendre concrètes et vivantes, illustrez vos idées par des références, des citations, des exemples personnels ; évitez les clichés et les lieux communs. Travaillez au crayon à papier, sur plusieurs feuilles de brouil-
Si vous avez bien en tête les idées principales notez chacune d'elles au centre de chaque feuille ; par exemple, pour un sujet dont l'intitulé est la crise de 1929, vous placerez le mot causes sur une feuille, sur une autre, conséquences, sur une troisième, remèdes. N'hésitez pas à reformuler le sujet, à utiliser votre propre vocabulaire, vous débloquerez mieux votre pensée. Notez ensuite toutes vos idées sur ces feuilles sous forme de mots clés. Disposez-les tout autour des éléments centraux en les regroupant par affinités sur les mêmes branches ou sur des branches dérivées, chaque branche étant à l'origine d'autres branches. Les idées voisines se trouvent sur des branches voisines.
Si vous ne connaissez pas les thèmes centraux Jetez alors en vrac vos idées, placez celles qui sont voisines les unes à côté des autres. Regroupez-les au fur et à mesure par affinités; les idées principales se dégageront ensuite.
2.
28TEMPS: LA RÉFLEXION APPROFONDIE
Il s'agit, cette fois, d'exploiter au maximum vos possibilités. Après le stade réflexe, faites intervenir maintenant en plus la réflexion.
247
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES Au bout d'un certain temps, après avoir une fois encore bien relu le sujet, vérifiez que vos idées répondent précisément à la question, barrez ce qui est en trop. Sur chaque feuille reclassez bien vos idées autour des thèmes centraux ; la visualisation des mots doit provoquer dans votre esprit des associations d'idées; lisez éventuellement ces termes à voix basse, cela peut aussi être un facteur déclenchant.
Posez-vous des questions
à partir de vos idées
• Qui fait quoi : de qui, par qui, à qui, avec qui? • Où et quand ? • Pourquoi et comment : au nom de quoi, par quoi, à quelles conditions, avec quels moyens, quelle fonction ? •Combien? • Avec quelles conséquences ?
Associez les idées Le fait d'avoir sous les yeux des idées peut déjà, par association, vous en faire venir d'autres. En croisant vos connaissances vous pouvez trouver des idées transversales ; dans l'exemple précédent concernant la crise de 1929, si la demande de crédit augmente, le crédit est plus cher, d'où une baisse des achats, etc. D'une idée découlent plusieurs idées. Explorez branche par branche votre arbre, procédez par : • Ressemblance : trouvez des analogies dans d'autres domaines, effectuez des rapprochements, des parallélismes entre idées ou entre disciplines, utilisez les synonymes ... • Opposition : examinez l'idée contraire, les différences, les contradictions. Exemple : théorie, pratique; temps, espace; thèse, antithèse; général, particulier ...
• Classification : situez un terme dans sa classification, recherchez aussi tous les domaines qui le concernent, toutes les catégories, tous les types, toutes les classifications. Exemple : causes démographiques, sociales, économiques, politiques ... • Effectuez éventuellement un schéma ou un tableau ; suivez un canevas, une démarche type, une procédure apprise ; complétez au fur et à mesure les éléments manquants.
Raisonnez à partir d'un texte ou de vos connaissances • Observez, constatez, présentez, décrivez. • Définissez les termes-clés, les idées générales, les mots difficiles, flous, surprenants dans le contexte. • Détaillez, précisez, clarifiez, expliquez, développez. • Analysez, distinguez, séparez, synthétisez, regroupez, comparez. • Déduisez, évaluez, discutez, argumentez, réfutez, jugez. • Imaginez, suggérez, appliquez, vérifiez.
248
39 • COMMENT TROUVER DES IDÉES Si vous travaillez à partir d'un texte, examinez le titre, les sous-titres, la construction, le plan, les transitions. Comment s'articulent les différentes parties, les éléments entre eux, dans quel but ? Quelle est l'idée générale à démontrer ? Parlez de l ' auteur, du contexte (lieu, époque, entourage); mettez-vous à sa place. Là encore vivez mentalement la situation, le problème. Pensez toujours à votre destinataire, aux questions embarrassantes qu'il pourrait poser (contradictions, imprécisions ... ).
Regroupez ensuite vos idées en les entourant par grandes zones d'affinités, en les fléchant, en utilisant la couleur ... Ordonnez-les enfin logiquement dans un plan* (voir chapitre 40). Remarque : Si cela vous est possible laissez reposer vos idées et reprenez-les le lendemain ou quelques jours plus tard. Des éléments nouveaux viendront enrichir votre réflexion ; en effet sans que vous en ayez conscience, votre cerveau aura continué à travailler le sujet, en particulier durant votre sommeil.
3.
3e TEMPS : ORDONNEZ VOS ÉLÉMENTS Après vous être demandé si chaque idée répond au sujet, interrogez-vous une dernière fois pour savoir si d'autres données essentielles ne peuvent pas y figurer. Souvenez-vous: «tout le sujet rien que le sujet».
N'OUBLIEZ PAS •Faites inten·enir à fond toutes ros capacités cérébrales. \live:, rerive: les situations par érocations visuelles ou auditfres ; comhi11e: recherche ration11elle et 11011-rationnelle. • Une seule idée doit pouvoir en emraîner beaucoup d. autres. Ceci est conforme à votre fonctio11nement céréhral.fondé sur/' association.
249
Chapitre 40
EN BREF ... Sachez d'abord gérer votre temps.
1 . LECTURE ET CHOIX DES SUJETS Ne décidez pas de choisir a priori un sujet. Ne vous précipitez pas car vous ne devez pas revenir sur votre décision. Choisissez celui que vous comprenez bien et pour lequel vos connaissances semblent être les plus nombreuses.
2. L'ANALYSE DU SUJET Lisez et relisez le sujet. Délimitez-le bien.
3. LA CONSTRUCTION DU PLAN • Le plan doit se découvrir immédiatement sur votre copie. Vous le dégagerez à partir des idées principales du brouillon. Hiérarchisez-les. • Il peut être progressif, comparatif, dialectique ou sous forme d'inventaire. Créez une dynamique interne.
4. L'INTRODUCTION Elle éveille la curiosité du lecteur. Le premier paragraphe annonce le sujet, le second le présente, le troisième donne le fil conducteur du devoir.
40 • LA DISSERTATION 5. LA CONCLUSION Composez-la aussitôt après l'introduction. Le premier paragraphe effectue une synthèse des développements, le deuxième élargit le problème.
6. LES DÉVELOPPEMENTS Rédigez-les directement sur la copie. Ils suivent un fil conducteur, et parallèlement une progression.
7. LE STYLE • Soyez cohérent grâce aux enchaînements. • Soyez direct par votre concision et votre précision. 1 L__ _ _ _
-
Commencez par gérer intelligemment le temps dont vous disposez. Sachez respecter les limites imparties, ne vous laissez pas surprendre. Prévoyez un découpage précis. Pour une épreuve de quatre heures cela donne : • Choix du sujet: 15 minutes; analyse de celui-ci : 25 minutes. • Recherche des idées : 40 minutes ; construction du plan : 20 minutes. •Rédaction de l'introduction et de la . conclusion : 30 minutes. • Mise en forme : 1 h 40 ; relecture : 10 minutes. Vous devez vous être entraîné tout au long de l'année à traiter le sujet dans le temps requis, en vous habituant au découpage ci-dessus. · Les premières étapes sont les plus importantes, elles conditionnent l'ensemble du devoir. N'oubliez pas de relire le chapitre 38 : Conseils pour l'écrit et l'oral. Les développements suivants le prolongent.
1.
LECTURE ET CHOIX DES SUJETS • Approfondissez votre réflexion au départ; consacrez-y bien le temps nécessaire, afin de ne pas avoir à revenir sur votre décision. Après avoir lu très attentivement tous les sujets en soulignant les mots clés, vous vous demanderez lequel est le plus adapté à vos connaissances et à vos capacités. • Ne partez pas sur un a priori, en choisissant systématiquement un type de sujet plutôt qu'un autre - le commentaire de texte plutôt que le résumé par exemple. En effet vous pourriez tomber, le jour de l'épreuve, sur un thème particulièrement difficile. De même, n'éliminez pas systématiquement un sujet parce que vous le trouvez trop long ou parce que vous ne saisissez pas tout à la première lecture.
251
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES • Ne vous précipitez pas non plus sur une question, sous prétexte que vous croyez avoir déjà traité ce sujet ou ce thème dans un devoir précédent ; il y a rarement deux formulations équivalentes ; un simple mot change parfois le sens de l'ensemble, et vous risquez de ne pas répondre précisément au problème posé. • Soyez méfiant si le sujet vous fait plaisir ou s'il vous semble simple. Correspond-il exactement à ce que vous souhaitez exposer ? Est-ce bien la question demandée ? N'oubliez pas : vous ne travaillez pas pour vous faire plaisir, mais en fonction de l'attente précise du correcteur ; vous devez vous adapter à sa demande. Le cerveau primitif* fonctionne sur des habitudes, des structures préétablies. Méfiezvous ; ne restez pas en pilotage automatique, enclenchez la réflexion et travaillez ainsi tout au long du devoir. Vous serez apprécié, d'une part pour votre aptitude à réfléchir, et d'autre part pour vos qualités de communication*, plus que pour vos connaissances et votre mémoire. Cela suppose que vous sortiez de vous-même, que vous vous ouvriez au sujet et au correcteur, car vous devez travailler uniquement en fonction d'eux. • Choisissez donc d'abord le sujet que vous comprenez bien, pour lequel vos connaissances et idées personnelles semblent être les plus nombreuses (elles viendront en cherchant, au brouillon). Dans l'incertitude, retenez celui en général qui vous donne les meilleures notes de cours. Éliminez ceux qui ne vous inspirent pas trop ou ceux pour lesquels vos connaissances sont limitées. Une fois engagé dans la recherche des idées, il est en général trop tard pour changer de sujet, et il faut s'en tenir à son premier choix.
2.
L'ANALYSE DU SUJET
Cette étape, comme la phase précédente, est décisive pour le devoir ; il s'agit en effet d'éviter le pire des défauts, le hors-sujet (d'où parfois de désagréables surprises, votre travail pouvant être très intéressant, mais la note, elle, sera catastrophique si vous ne répondez pas exactement à la question posée). Lisez et relisez le sujet choisi, en prenant tout votre temps. Séparez éventuellement les différentes parties. Arrêtez-vous sur chacun des éléments, soulignez les mots-clés. Au brouillon réexpliquez certains termes ou expressions en les remplaçant par des synonymes ou par la définition personnelle que vous en donnez. Examinez tous les sens possibles, et ne gardez que celui qui correspond au contexte. Attention aussi à la construction des phrases ; un mot (une négation, une conjonction) peut changer toute la signification. Vous pouvez également tomber hors-sujet à cause d'un terme lu trop rapidement ; par exemple, ce serait une grossière erreur de faire de Victor Hugo le prototype du doux rêveur sentimental sous prétexte qu'il était «romantique»! Veillez constamment à ne pas commettre de contresens. Posez-vous toujours les questions suivantes : quel est, ou quels sont les problèmes précis à résoudre ? Qu'attend le correcteur, quel type de réponses ? Recomposez vous-même l'énoncé du sujet, avec vos propres
252
40 • LA DISSERTATION termes; ainsi vous découvrirez que «montrer>> n'est pas «commenter>>, que «pourquoi» ne signifie pas «comment». Imaginez-vous posant ces questions à quelqu'un d'autre, et confrontez cette reformulation avec l'énoncé du texte. Si un mot-clé vous crée vraiment un problème, si vous ne découvrez pas, après réflexion, sa véritable signification, dites-vous alors qu'il y a danger. Il est préférable, dans ce cas uniquement, de changer de sujet plutôt que de risquer d'être hors-sujet.
3.
LA CONSTRUCTION DU PLAN Procédure Après avoir délimité le sujet et recherché au brouillon vos idées (voir chapitre 39), il s'agit de les communiquer. Cette phase est aussi importante que la précédente, car de bonnes idées peuvent ne pas être perçues par le destinataire et donc ne servir à rien. Chacune d'elles doit être suffisamment claire et développée pour être mémorisée par votre interlocuteur. Nous le répétons, vous travaillez pour un destinataire précis, le correcteur ; n'écrivez pas uniquement pour vous faire plaisir mais pour faire passer un contenu, délivrer un message. Vous devez vous faire comprendre immédiatement, c'est la première règle du jeu. Ne laissez pas au lecteur le soin de déchiffrer ou de reclasser ce que vous lui écrivez; présentez-lui un travail fini, compréhensible dans sa structure, agréable à recevoir. Facilitez au maximum la tâche du correcteur, n'oubliez pas qu'il a plusieurs dizaines de copies à relire.
Le plan doit se découvrir au premier coup d 'œil. Ce plan est, en quelque sorte, le squelette de votre devoir. Il doit présenter une grande cohérence, et chacun doit pouvoir en apercevoir le fil conducteur, la logique. Pour cela les parties doivent être à leur place, sans omission, ni délayage ou répétitions. Bien sûr, vous effectuez cette construction après avoir noté toutes vos idées au brouillon et non pas avant (pour éviter de vous bloquer immédiatement sur des pistes de recherche trop limitées). Procédez comme suit : • Commencez sur votre brouillon par relier entre elles les idées qui vont ensemble: numérotez-les, entourezles ; si de nouvelles idées apparaissent à ce stade, notez-les. • Dégagez ensuite, dans chaque groupe, l'idée principale. • Examinez les éléments fondamentaux ; à quelle conclusion aboutissezvous ? Ordonnez vos idées au brouillon de telle sorte qu'elles forment une démonstration logique ; leur progression doit conduire naturellement à cette conclusion. •Après avoir classé vos idées importantes, procédez de la même manière pour celles qui sont secondaires. Gardez uniquement celles qui correspondent exactement au sujet. Ne retenez que les plus intéressantes, les plus utiles à votre démonstration; évitez l'étalage de connaissances. • Hiérarchisez vos idées ; vous pouvez, par exemple, exposer d'abord les thèses adverses puis vos propres idées ; aller des arguments les plus faibles aux arguments les plus forts, du concret à l'abstrait, du particulier au général.
253
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES Vous pouvez choisir une autre logique : en fait chaque étape doit dynamiser votre construction par les éléments nouveaux qu'elle apporte. Mettez en œuvre une véritable stratégie pour convaincre de plus en plus votre destinataire, sans pour autant vous répéter. • Ne vous contentez pas de reproduire les éléments du cours. Prévoyez toujours des exemples personnels et des citations pour illustrer vos propos, mais à bon escient. • Articulez les idées entre elles grâce à des transitions, ainsi votre plan semble toujours logique, naturel, compréhensible.
Exemples de plans types •Plan progressif Utilisez-le pour : expliquer, discuter, illustrer, justifier, commenter (ce terme commenter signifie dans l'ordre : expliquer, illustrer puis discuter). Vous pouvez choisir les parties suivantes : problèmes, causes, conséquences, solution ; ou encore : avant, maintenant, après. Exemple: Un sujet s'intitulant «La toxicomanie» comprendra : définition (ampleur du phénomène) - causes conséquences - moyens de lutte. • Plan comparatif Afin de comparer, distinguer. Adoptez par exemple la construction suivante: ressemblances, divergences, conclusion (gardez avant la conclusion la partie la plus forte, selon les cas, soit ressemblances, soit divergences). Exemple : «L'économie des pays sous-développés est-elle une économie de type artisanal ?» Pour répondre vous prendrez des pays précis et suivrez les deux parties principales énumérées précédemment.
• Plan inventaire Pour décrire, définir, développer, exposer, énumérer. Trouvez alors une progression, une démonstration, un fil conducteur; évitez les successions banales qui transforment un devoir en catalogue toujours très mal jugé. Exemple : «Les problèmes humains dans l'entreprise». Vous pourrez regrouper ces problèmes autour de deux grandes catégories : ceux ayant une cause matérielle d'une part, et ceux ayant une origine psychologique d'autre part. Ensuite, à l'intérieur de chaque classification, vous trouverez d'autres regroupements. • Plan dialectique Dans le but de discuter, d'apprécier, d'évaluer, de démontrer. Selon les sujets construisez votre plan autour de thèse, antithèse, synthèse (dans cette dernière partie vous dépasserez les contradictions, soit par des concessions, soit par des solutions nouvelles). Commencez par définir et indiquer l'évolution de la notion. Exemple : «Les politiques de lutte contre la toxicomanie». Ce sujet pourrait comprendre : les politiques répressives - les ·politiques «libérales» prise de position personnelle, synthèse. Progressivement vous pourrez construire des plans plus personnels, ils feront appel à votre esprit d'analyse, de comparaison, et de synthèse. Leur originalité, à la condition que vous restiez logique, en fera la richesse. Comme vous le constatez souvent, un même sujet peut entraîner la construction de plusieurs types de plan, il n'existe pas de plan absolu pour un devoir donné. C'est à chacun de découvrir, en fonction des idées figurant au brouillon, celui qui lui semble le mieux adapté au destinataire. Dans le doute choisissez le plus simple.
254
40 • LA DISSERTATION Vous avez donc sous les yeux : un plan comprenant une introduction, deux, trois ou quatre parties maximum, plus une conclusion. A l'intérieur de chaque partie, ménagez quelques sousparties, lesquelles comprennent plusieurs paragraphes (un paragraphe par idée importante). Il reste à rédiger l'ensemble.
4.
L'INTRODUCTION
Votre introduction éveille la curiosité du lecteur, elle le place dans de bonnes dispositions pour recevoir votre travail. Vous ne construisez cette introduction qu'une fois trouvé toutes les idées et votre plan (vous ne pouvez pas en effet prétendre présenter votre devoir avant de savoir ce qu'il contient). Cette introduction est rédigée complètement au brouillon, cela afin de vous «roder» la main pour l'écriture ; ensuite vous pourrez composer directement sur votre copie les développements. Cette introduction, toujours par souci de clarté, est construite en trois parties, elles formeront un ou deux paragraphes selon les disciplines.
• La première partie annonce le sujet Annoncer le sujet consiste à introduire la question posée auprès de quelqu'un qui ne la connaît pas (c'est la règle du jeu). Servez-vous d'une idée pour situer le problème dans son contexte (dans le temps et dans l'espace). Évitez les idées trop générales ou banales («de tout temps on a constaté», «les gens pensent généralement que» ... Utilisez plutôt un fait précis tiré de l'actualité. Accrochez votre
lecteur par une infor.mation qu'il connaît déjà, ainsi son cerveau primitif s'ouvre, il ne rejette pas inconsciemment votre message. Il est, au contraire, prêt à la recevoir. Proposez cependant cette donnée sous un angle nouveau, en posant par exemple un problème : la curiosité, le désir de lire la ou les solutions que vous proposez pour le résoudre maintiendront alors son attention en éveil.
• La deuxième partie présente le sujet Présenter le sujet brièvement consiste à poser le problème à résoudre, le définir, le cerner. Reprenez dans ce cas l'idée principale du texte, la citation proposée, ou des extraits de celle-ci, si elle est trop longue. Définissez éventuellement le ou les mots clés s'ils prêtent à confusion. • La troisième partie donne le fil conducteur du devoir Annoncez les grandes lignes directrices que vous allez suivre, mais sans dévoiler votre position. Utilisez par exemple une phrase synthétique ou une question; en tout état de cause bannissez : «Dans un premier temps nous examinerons ... ». Surtout n'anticipez pas la conclusion ! Faites nru."tre l'intérêt, ménagez l'effet de surprise pour votre lecteur, maintenez encore une fois sa curiosité en éveil. L'introduction n'est pas le développement (n'abordez pas la discussion des problèmes, ne donnez pas votre avis). Si elle doit être, comme l'ensemble de votre travail, claire et logique, elle doit avant être plus brève (un dixième du devoir au maximum). Annoncez uniquement ce que vous aborderez par la suite. Attaquez par une première phrase dynamique, dévoilez ainsi votre style.
255
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES abrégez plutôt vos développements si vous êtes pris par le temps. Utilisez votre esprit de synthèse, votre vivacité, pour emporter l'adhésion finale de votre interlocuteur.
5.LA
CONCLUSION Rédigez-la aussitôt après l'introduction, il s'agit en effet de la réponse à celle-ci. N'attendez pas la précipitation de la fin du devoir pour l'écrire complètement. Vous pouvez, puisque vous connaissez votre plan, la composer au brouillon avant de passer à vos développements (vous la relirez cependant avant de la recopier et pourrez l'ajuster en fonction des changements ou des oublis intervenus dans votre devoir.) Cette conclusion, de même longueur que l'introduction, peut comporter deux parties. • Première partie : synthèse des développements Il ne s'agit pas de résumer uniquement vos différentes parties mais plutôt de dresser un bilan. Répondez logiquement aux questions posées dans l'introduction, conformément à vos développements, à votre démonstration. Vous prendrez éventuellement position, mais avec des nuances. • Deuxième partie : élargissement du problème Suggérez des actions, des pistes différentes à l'analyse, au débat, soit en posant une autre question, soit en affirmant, par une phrase, une idée nouvelle susceptible d'être discutée. Cette construction classique peut être remplacée par une autre plus personnelle, mais sachez bien que votre interlocuteur reste sur cette dernière impression avant de porter sa note; vous devez donc soigner particulièrement cette conclusion : ne la bâclez jamais,
&.LES DÉVELOPPEMENTS Après avoir composé au brouillon l'introduction et la conclusion pour vous faire la main, passez directement à votre copie pour rédiger les développements. Vous n'avez pas le temps d'effectuer une rédaction d'essai, sauf pour retravailler certaines phrases importantes ou délicates. Cette écriture semble pénible et lente au début mais avec un bon entraînement vous prendrez rapidement le rythme adéquat. Comme nous l'avons déjà indiqué dans le chapitre 38 (Conseils pour l'écrit et l'oral), logique et clarté restent vos deux soucis permanents, pensez toujours à votre destinataire. Insistons particulièrement sur la nécessité d'être logique dans une dissertation. Votre devoir est une démonstration, il s'organise autour d'un fil conducteur. Vérifiez au fur et à mesure la progression de votre plan. Barrez les idées utilisées pour qu'il n'y ait ni oubli, ni répétition. Équilibrez votre devoir, ne soyez pas trop bref par manque d'idées, ni trop long par délayage. Respectez une harmonie générale. Suivez, montre sous les yeux, la progression de votre travail, ne soyez surtout pas contraint par le temps de supprimer ou de résumer une partie ou la conclusion (l'effet est catastrophique), éliminez plutôt des idées secondaires dans chaque partie.
256
40 • LA DISSERTATION
7.
LE STYLE
L'harmonie, l'élégance, l'habillage de votre devoir sont donnés par le style. A défaut d'originalité, retranchez-vous une fois encore derrière la cohérence et la clarté pour permettre au lecteur au moins de vous comprendre.
sition : bien que, mais, cependant, toutefois, au contraire, en revanche ... ; quelques-uns, l'énumération : tout d'abord, d'une part, en premier lieu, par ailleurs, de plus ... Ces termes vous évitent la sécheresse d'une suite d'idées, ou celle du style télégraphique. N'en abusez pas cependant, car votre travail deviendrait vite indigeste. Enchaînez enfin chaque partie ou sous-partie par des phrases complètes de transition (elles résument ce qui précède et présentent ce qui suit). Celles-ci facilitent aussi le travail de mémorisation de votre lecteur. Évitez les constructions plus lourdes (exemple : «nous allons examiner maintenant»), elles agacent certains correcteurs.
Précision, concision, clarté ·
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La cohérence La cohérence de votre devoir dépend de sa construction. Chaque paragraphe comportera une idée illustrée par quelques arguments ou par quelques exemples ; ces paragraphes doivent être regroupés dans des sous-parties. Les enchaînements servent d'articulation au corps du devoir ; ils lui donnent toute la souplesse nécessaire à son fonctionnement. Des termes, des expressions permettent de passer naturellement d'une idée à une autre, sans qu'il y ait rupture dans le raisonnement. Certains marquent la continuité : par conséquent, ainsi, finalement, pour toutes ces raisons, donc, de ce fait, afin de ... ; d'autres, la restriction ou l'oppo-
Donnez à vos idées toute leur force. Recherchez la concision, évitez de préférence les longues chaînes de raisonnement, sélectionnez les idées et les mots, évitez l~ ·verbiagAe. En cas de difficulté, constrmsez plutot des phrases courtes, complètes, toujours compréhensibles, facilement mémorisables pour le lecteur. Bannissez les termes inutiles. Ainsi aurez-vous une expression rapide et efficace. D'autres éléments peuvent aider à la lisibilité. • Évitez les périphrases, les adverbes, les qualificatifs en trop grand nombre, les propositions subordonnées, les abus de relatifs, les participes, les voies passives ou négatives trop fréquentes. Bannissez cependant les constructions simplistes (sujet, verbe, complément), enrichissez vos phrases. • Utilisez de préférence un vocabulaire actif, précis, concret, utile, non répétitif et si possible imagé. • Appliquez une orthographe rigoureuse, une cohérence dans le choix des temps des verbes.
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES • Évitez surtout les accumulations d'éléments tirés du texte, les mots mis bout à bout sans les comprendre, n'utilisez pas de termes techniques inadaptés. • Fuyez aussi les imprécisions, par exemple : «il y a plusieurs années» ; les banalités : «l'homme a un corps mais aussi une tête» ; le langage parlé : «les gens pensent que ... » • Supprimez les verbes passe-partout : mettre, faire, il y a ... Inversement, fuyez le style grandiloquent; ayez le sens de la mesure. • Pour éviter toute monotonie, n'hésitez pas à modifier régulièrement l'ordre de construction, à alterner phrase à fort contenu, puis à faible signification, phrase courte et phrase plus longue. Placez les mots essentiels au début pour accrocher.
• Variez la ponctuation et la forme, par exemple, après quelques affirmations, posez une question. Insistez à l'aide de reprises ou d'exemples judicieux lorsque l'idée est importante: elle ne doit pas échapper au correcteur. • Enfin évitez aussi l'excès dans vos idées. La tolérance est une autre règle du jeu, elle impose discrétion dans les opinions (inutile de provoquer le lecteur), elle bannit la personnalisation dans les devoirs (évitez le «je» et le <
N'OUBLIEZ PAS • N' aye::: pas d'apriori avant de choisir un sujet ; évalue::: 1·os capacités de réussite dans les divers thèmes qui vous sont proposés ; demande:::-vous sincèrement lequel sera le meilleur pour révéler au correcteur vos qualités personnelles. •Soyez le plus communicatif possible, mais reste::: avant tout rigoureu.r, la raison de votre correcteur ne pourra que s'identifier et se rendre à vos arguments.
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Chapitre 41
EN BREF ... Résumer consiste à présenter brièvement un texte donné, sans déformer la pensée de l'auteur, ni la structure de ce texte. Les intérêts d'un tel savoir-faire sont nombreux.
1 . LES CONDITIONS MATÉRIELLES Pour les épreuves : établissez votre planning et surveillez votre montre. Numérotez les lignes du texte. Travaillez sur deux brouillons différents, l'un pour l'analyse, l'autre pour la synthèse.
2. L'ANALYSE DU TEXTE • Dans une première lecture situez le texte et dégagez le thème abordé. • Dans une seconde lecture faites apparaître les grandes lignes du texte grâce aux différentes articulations logiques. • Dans une troisième lecture dégagez entre les articulations logiques les idées importantes en les reformulant avec vos propres termes.
3. LA SYNTHÈSE DES IDÉES Pour dégager la logique du texte supprimez sur votre brouillon ce qui est en double ou secondaire et regroupez vos idées. Confrontez votre résultat avec le texte d'origine.
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES 4. LA RÉDACTION Votre résumé doit rester fidèle au texte sans être une paraphrase. Choisissez des termes synthétiques pour ne pas dépasser le nombre de mots exigés. Favorisez la lecture grâce à votre style.
Quotidiennement, nous devons restituer sous forme condensée le contenu d'une situation de communication, par exemple lors d'une discussion pour raconter un film ou un spectacle qui nous ont plu. Nous avons à le faire non seulement pour communiquer avec les autres, mais aussi pour soi, pour clarifier ses propres idées et ses propres décisions. Dans le domaine scolaire toutes les disciplines et tous les types d' exercices, aussi bien à l'écrit qu'à l'oral, exigent un esprit entraîné à la compréhension rapide d'un document et à son traitement synthétique. Ce savoir-faire est d'ailleurs testé lors de nombreux examens et concours, concours d'entrée aux grandes écoles et concours administratifs en particulier. Enfin cette aptitude à la synthèse et au repérage de l'essentiel est fondamentale dans la vie professionnelle, chaque fois qu'il s'agit de prendre des décisions à partir d 'informations trop nombreuses ou confuses. Nous suivrons dans ces développements les exigences scolaires ; par la suite, vous pourrez appliquer ces conseils, de manière plus souple, chaque fois que vous aurez à réduire le volume d'une information.
1.
LES CONDITIONS MATÉRIELLES
En pratique, pour mieux vous organiser, vous travaillerez sur deux brouillons différents (comme toujours, seulement au recto des feuilles) : - l'un pour l'analyse de la structure (ne le faites pas directement sur le texte de départ qui deviendrait illisible); - l'autre pour vos essais de rédaction (vous pourrez travailler au crayon à papier et à la gomme ; sautez des lignes et soignez la lisibilité). N'oubliez pas de numéroter les lignes du texte de 5 lignes en 5 lignes, si ce n'est pas déjà fait. Ainsi vous pourrez facilement noter sur votre brouillon les références d'un passage. Si ce travail doit être effectué en un temps limité, comme c'est le cas pour l'épreuve de français, établissez votre planning et surveillez votre montre. Exemple: dans le cas d'une épreuve de français (durée 1 heure 30), lecture du texte 10 minutes, analyse détaillée de la structure 25 minutes, rédaction du résumé 45 minutes, recopie, relecture et correction de l'orthographe 10 minutes. Face au texte que vous avez à réduire, avant de rédiger vous procéderez en deux temps : l'analyse pour
260
41 • LE RÉSUMÉ comprendre et dégager les idées principales du texte, puis la synthèse pour construire votre résumé à partir de ces idées.
2.
L'ANALYSE DU TEXTE
Au stade de l'analyse il s'agit de découvrir les divers éléments de la pensée de l'auteur, de percevoir les enchaînements entre ses idées. Cette analyse s'effectue par lectures successives. Lecture après lecture, la pensée de l'auteur s'éclaircira et vous en saisirez progressivement toutes les nuances. Après plusieurs passages vous pourrez appréhender toute la cohérence du texte et les relations subtiles entre les mots.
Première lecture : l'impression générale La première lecture sera «naïve». Sans chercher à écrire, prenez le temps de lire l'ensemble du document unique-
ment pour le découvrir, sans idée préconçue. Commencez par lire le titre, puis sautez immédiatement à la fin du texte pour identifier l'auteur, l'origine du texte, la date de parution. Une fois le texte situé, lisez-le à votre vitesse habituelle. Cela fait, comme pour tout texte lu, définissez rapidement de quoi il parle, et de quel type de texte il s'agit. Si c'est un texte argumentatif, définissez sa problématique, c'est-à-dire le problème qu'il pose, la thèse que défend l'auteur.
Deuxième lecture : le repérage des articulations logiques Après avoir pris connaissance du document vous devez faire apparaître les grandes lignes de ce texte : il vous faut mettre en évidence les principaux changements d'idées, habituellement matérialisés par les changements de paragraphes (passages à la ligne). Méfiez-vous cependant : parfois l'auteur ne respecte pas ce code typographique et multiplie les paragraphes.
261
SE PRÉ~ RER AUX ÉPREU ES Si c'est le cas, essayez de reconstituer des ensembles logiques qui ont le même thème. En fait, il vous faut repérer les changements d'idées et les rapports entre ces idées, ce que l'on appelle les articulations logiques.
Nous obtenons alors un premier schéma du texte, sous forme d'une liste des idées, réduites à leur constituants essentiels, et précédées des mots de liaison qui les introduisent.
Les articulations principales peuvent être repérées par :
Remarque: dans le cadre d'un résumé que l'on fait à son usage personnel (analyse d'un document, lecture d'un livre ... ), cette reformulation des idées se fait au crayon gris dans la marge, et constitue la dernière étape du résumé.
• les caractéristiques typographiques : titres, interlignes, caractères gras, passage à la ligne ... ; • les mots ou expressions de liaison tels que : enfin, donc, en conséquence, en effet, ensuite, d'abord, de plus, à cause de, malgré cela, cependant, d'une part, mais, pourtant, or. .. ; •certaines phrases de liaison (transitions), qui insistent sur ces changements d'idées: «Ces difficultés s'expliquent par ... »; «Toutes ces caractéristiques s'opposent à... »
Troisième lecture : le repérage des grandes Idées Les articulations précédentes vont vous permettre de mettre en évidence les idées principales. Entre chaque mot de liaison, vous devez trouver une idée importante. Essayez de retrouver les mots clés qui contiennent l'essentiel de son sens : il est souvent en position de sujet grammatical du verbe de la phrase, que vous pouvez réduire à son noyau élémentaire. Mieux encore résumez l'idée
importante en la reformulant avec vos propres termes. Faites-le en marge du texte ou sur votre premier brouillon. Le fait d'utiliser vos propres termes vous oblige à bien comprendre le texte, vous gagnerez aussi du temps car il vous faudra de toute façon utiliser votre vocabulaire au moment de rédiger.
3.
LA SYNTHÈSE DES IDÉES
Il vous reste maintenant à retrouver quel est le rôle exact de chacune de ces idées dans la structure du texte; il s'agit, en fait, de dégager la logique du texte.
• Vérifiez sur votre premier brouillon que la même idée n'est pas reprise deux fois à la suite l'une de l'autre; barrez la répétition. Supprimez aussi ce qui est secondaire : exemples répétitifs, énumérations, anecdotes, descriptions, adjectifs non signifiants. • Regroupez ces idées en les recopiant de manière ordonnée, au crayon à papier, sur une deuxième feuille de brouillon. Demandez-vous quelles sont celles qui sont voisines, celles qui se complètent ; elles formeront un groupe d'idées. Entourez alors chaque groupe d'idées et reformulez son contenu sous la forme d'un titre. Numérotez ce qui est devenu maintenant un plan. • Comparez ce plan avec le texte de départ, et vérifiez soigneusement qu'il
262
41 • LE RÉSUMÉ lui correspond bien, qu'il n'y a ni distorsion ni oubli grave. Les groupes doivent se suivre selon une logique et une cohérence qui sont en fait celles du texte.
Remarque: attachez-vous particulièrement aux idées contenues dans l'introduction, dans les débuts de paragraphes et dans la conclusion, elles résument souvent les idées principales.
4.
LA RÉDACTION
La première rédaction du résumé s'effectuera au brouillon, sur une troisième feuille, toujours au crayon à papier. Vous travaillerez essentiellement à partir de votre plan, sur lequel se trouvent classées les idées de l'auteur; le recours au texte ne se fera que pour lever les doutes. La rédaction du résumé, lors de l'épreuve de français, obéit à certaines règles qu'il faut absolument respecter.
c
avec une marge de 10 % en plus ou en moins). Dans ce décompte deux termes séparés par un trait d'union ou une apostrophe (par exemple main-d' œuvre, l'Afrique) , comptent pour deux mots. Vous devez indiquer vous-même à la fin de votre copie le nombre de mots de votre résumé (bien entendu il n'est pas question de tricher, ce qui est toujours sévèrement sanctionné). • Votre résumé doit refléter fidèlement la pensée de l'auteur. Cela implique que ne doivent figurer ni critique ni commentaire de votre part. Vous devez reprendre les idées de l'auteur ainsi que le raisonnement suivi, la place et l'importance des idées principales entre elles : tout cela doit apparaître clairement et de manière cohérente sur votre copie. En revanche, ne mettez pas de titre ou sous-titre pour matérialiser la structure du texte. • Votre travail cependant n'est pas une paraphrase : il ne cite pas le texte, il n'en reprend pas les phrases ou expressions, sauf pour certains termes qui ne peuvent être remplacés. Vous utiliserez donc votre propre vocabulaire. • Vous choisirez ensuite des termes équivalents, synthétiques et personnels ou des expressions capables de résumer plusieurs mots du texte d'origine. Vous
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES devez posséder un vocabulaire suffisamment riche pour remplacer les termes d'origine par vos propres synonymes. • Votre résumé doit être autonome : vous ne rédigerez ni introduction, ni conclusion extérieures au résumé. • La fluidité de votre style doit permettre de rendre votre résumé compréhensible par un lecteur qui ne connaît pas le texte d'origine et qui n'aurait même aucune idée sur le sujet. Pour clarifier, servez-vous des paragraphes, des termes de liaison entre les phrases, gardez la même personne que celle utilisée par l'auteur. N'utilisez pas de style télégraphique, et n'abusez pas des parenthèses. • Lorsque le texte insiste sur certains points, essayez de l'indiquer par des expressions plus fortes de votre part ; essayez de traduire le texte jusque dans
ses nuances comme le ferait un traducteur étranger. Une fois un paragraphe achevé, comptez le nombre de mots qui s'y trouvent, et notez-le en marge. En cas de modification mineure, corrigez ce décompte, sans recompter la totalité des mots du paragraphe. Votre ébauche étant achevée au brouillon, relisez-la à voix basse, vous vous rendrez mieux compte de la justesse de vos expressions et de la fluidité de votre style; n'hésitez pas à retravaillez votre expression pour mieux communiquer. Enfin prenez bien soin en recopiant d'éviter les fautes d'orthographe; évidemment vous veillerez à soigner votre écriture, sinon votre correcteur, ou vous-même s'il s'agit de fiches de lectures, ne pourrez pas vous relire.
N'OUBLIEZ PAS • Parmi la masse d' i11formatio11s qui 11ous entoure. mus dere: appre11dre à distinguer/' important de /'accessoire, à dégager/' essentiel dans un résumé. • 01i 11' assimile et on ne retient hie11 que ce sur quoi 011 a perso1111ellement travaillé. Résumer, c'est aussi mémoriseJ:
264
Chapitre 42
LE
COMMENTAIRE DE DOCUMENTS EN BREF ... Le commentaire de document s'applique aussi bien aux textes qu'aux documents visuels (photos, croquis, graphiques, tableaux numériques ... ) .
1 . LES RÈGLES DU JEU Vous devez faire découvrir l'essentiel du document; cela suppose d'abord que vous l'analysiez, puis que vous y apportiez un commentaire personnel, en suivant un plan structuré.
2. L'ANALYSE • L'analyse d'un texte s'effectue en le relisant pour en dégager successivement (au brouillon): le thème traité, les informations importantes et les nuances qu'il contient. • L'analyse d'un texte littéraire présentera en parallèle l'étude des thèmes et celle de la forme utilisée par l'auteur, et cela sans les dissocier. • L'analyse d'un ensemble de documents s'appuiera sur les relations qui existent entre eux.
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES 3. LE COMMEN
~IRE
Après avoir classé les problèmes ou les phénomènes constatés, vous devez, toujours au brouillon, les expliquer en vous servant de vos connaissances.
4. L'ANALYSE ET LE COMMENTAIRE D'UN DOCUMENT VISUEL • L'analyse d'un tableau ou d'un graphique, outre les remarques précédentes, est complétée par des regroupements de données chiffrées, éventuellement recalculées. • Le commentaire d'une photographie, d'un dessin, etc. portera plus particulièrement sur la description de la scène représentée. • L'analyse d'une image à dimension esthétique s'appuiera essentiellement sur tous les procédés techniques utilisés (cadrage, lignes de force ... ) ainsi que sur sa dimension symbolique et sa signification sociale ou idéologique.
5. LA RÉDA TION Au brouillon vous regroupez vos idées dans un plan, et vous rédigez introduction et conclusion, sans oublier de rappeler l'intérêt du document.
L
Commenter un document consiste à présenter au lecteur, de manière objective et construite, les constatations tirées d'un ou plusieurs textes ou supports visuels. Le commentaire de documents reste une épreuve écrite essentielle, aussi bien au lycée que dans les études supérieures. Nous la rencontrons, en ce qui concerne les textes ou les photos à commenter, dans les disciplines littéraires (français, histoire et géographie, économie, langues), ainsi que dans les disciplines scientifiques, lorsqu'il s'agit de
commenter des croquis, des graphiques ou des tableaux numériques.
1.
LES RÈGLES DU JEU
Le but du commentaire est de faire découvrir au lecteur les centres d'intérêt et les points originaux du ou des documents. Quelle que soit la discipline, ce
266
42 • LE COMMENTAIRE DE DOCUMENTS
sont toujours les mêmes qualités que l'on attend de vous. • L'essentiel de l'information doit être évoqué sous forme d'une problématique, sans commettre bien sûr de contresens. • Toute paraphrase est exclue ; votre développement ne devra jamais se présenter comme une simple juxtaposition des éléments tirés du document. • Le commentaire cependant n'est pas une dissertation; les connaissances que vous évoquerez dans votre devoir devront toujours se rattacher précisément au(x) document(s) analysé(s). Ces connaissances sont toujours précises, aussi bien au niveau du vocabulaire employé que des informations apportées. •Enfin, pour donner plus d'impact à votre communication, veillez à ordonner votre travail autour des idées principales découvertes dans ces documents. On attend de vous un devoir «composé» ; les centres d'intérêt seront donc toujours ordonnés selon un plan cohé· rent.
Votre travail se décompose en deux temps successifs: l'analyse, c'est-à-dire l'observation et la description du contenu du document, puis le commentaire des informations dégagées. Ces étapes s'effectuent au brouillon. Pour ne rien oublier et pour bien ordonner votre travail, organisez méthodiquement votre brouillon préparatoire. Tracez-y deux colonnes: à gauche, indiquez toutes les informations qui vous sont données (ce que l'auteur a voulu dire ou représenter); à droite, en face des éléments repérés, écrivez vos commentaires. C'est seulement une fois ce travail achevé que vous pourrez rédiger votre commentaire définitif.
2 .L'ANALYSE L'analyse d'un document écrit Il vous faut parcourir plusieurs fois le texte pour en apprécier toute sa ri-
267
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES chesse, comme une ville que vous désirez découvrir.
•le lecture Contentez-vous de situer le texte (type de document, auteur, date). Dégagez aussi l'idée générale abordée, en la rattachant à son contexte. S'il s'agit par exemple d'un discours historique, vous devez savoir quel est son thème et dans quelles circonstances il a été prononcé. Souvent le texte aborde ou pose un problème, et l'auteur y défend une thèse ; c'est au cours de cette première lecture que vous devez dégager cette problématique. • 2e lecture Cette lecture est plus minutieuse; essayez de repérer toutes les informations importantes: idées, faits, exemples. Attachez-vous uniquement aux mots ou expressions clés. Pour l'instant laissez de côté les détails, vous y reviendrez plus tard, si nécessaire. Pour renforcer vos pistes de recherche, mettez en rapport ces éléments fondamentaux.
Numérotez les lignes du texte de 5 en 5, afin de faciliter pour vous-même et pour le correcteur le repérage des informations que vous reprenez. Vous pouvez éventuellement surligner dans le texte les idées importantes (une couleur par thème), à condition de les ordonner ensuite au brouillon. Les questions posées à la suite du texte peuvent vous aider. Dans tous les cas demandez-vous ce qu'a voulu dire l'auteur: que montre-t-il? À quoi fait-il allusion? Comment s'y prend-t-il pour cela (quels sont les éléments de son argumentation) ? . . . À la fin de cette deuxième lecture, la problématique du texte devra être clairement dégagée.
• 3e lecture Ce passage supplémentaire vous permet d'approfondir vos découvertes initiales, de les nuancer. Vous pouvez regrouper par affinités les premiers éléments, selon des critères pertinents et logiques. Votre plan apparaît ainsi progressivement sur votre brouillon. Ce n'est qu'à la suite de ce travail d'analyse que pourra s'effectuer le commentaire, en regroupant autour de thèmes principaux les éléments repérés.
L'analyse d'un texte littéraire L'analyse d'un texte littéraire s'attache aussi bien au fond qu'à la forme. Après avoir dégagé, au cours de vos différentes lectures, les thèmes principaux, demandez-vous quels sont les procédés utilisés par l'auteur pour les rendre sensibles au lecteur. • Les thèmes peuvent porter sur les éléments du cadre, les personnages, l'action, ou encore l'évolution de l'un ou l'autre de ces éléments. •L'analyse des procédés porte sur la composition du texte, sa tonalité, la tournure des phrases, les effets de style ainsi que sur le choix des termes et les images qu'ils évoquent (dimension symbolique). Les impressions ressenties au cours de la première lecture peuvent ainsi être expliquées et validées. Veillez à clarifier les sous-entendus et à expliciter les connotations des termes employés, c'est-à-dire les significations autres que celles provoquées directement par les mots eux-mêmes. Face au terme «drapeau», par exemple, ne vous contentez pas d'imaginer simplement une pièce de tissu flottant au vent; ce mot doit vous faire penser aussi au peuple se levant pour défendre
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42 • LE COMMENTAIRE DE DOCUMENTS sa patrie, ou au tableau de Delacroix «La Liberté conduisant le peuple», à Gavroche sur les barricades, à ce que vous savez de l'engagement politique de certains écrivains. La plupart des textes littéraires font appel à ces éléments connotatifs ; vous pourrez les aborder d'autant plus facilement que votre culture sera riche. Veillez cependant à ne pas vous éloigner du texte. Vos propos doivent faire continuellement référence au document (en plaçant toute citation entre guillemets). En fait votre analyse doit refléter vos connaissances mais aussi votre sensibilité ; préférez pour cette raison les opinions nuancées plutôt que tranchées, en les exprimant de manière retenue et élégante. Pour analyser un ensemble de documents Lorsque l'on vous demande de commenter un ensemble de documents, vous ne devez en aucun cas vous contenter de les analyser isolément ; ce que l'on attend de vous, c'est que vous les mettiez en relation. Cette démarche suivra point par point celle qui vient d'être présentée, mais à une autre échelle : en fait, l'ensemble du dossier peut être considéré comme un document unique. Ce sont les relations (idées semblables ou opposées) entre chacun des éléments du dossier que vous devez identifier et commenter dans votre devoir.
«commentaire» ne serait qu'un relevé purement descriptif, un simple inventaire qui ne déboucherait que sur une paraphrase du document. Il vous reste à formuler des hypothèses qui expliqueront les problèmes ou les phénomènes constatés et qui mettront en valeur leurs implications. Pour cela, vous devez mettre les éléments découverts en relation avec vos connaissances. Reprenez sur votre brouillon chaque information dégagée précédemment et placez en face d'elle votre commentaire personnel. Si des questions précises sont posées dans le sujet, relisez-les, car elles orienteront votre commentaire. Pour assurer une cohérence à votre travail respectez les étapes suivantes. • Classez par ordre d'importance les constatations relevées, en les numérotant. • Retrouvez, à propos du phénomène le plus important, toutes les connaissances acquises qui peuvent l'expliquer. Appuyez-vous sur la définition des termes techniques utilisés dans le document. • Vérifiez ces premières hypothèses en les confrontant aux autres phénomènes repérés. • Reproduisez cette démarche pour chacun des phénomènes constatés, jusqu'à ce que vous trouviez un ensemble d'explications cohérentes.
4.
ANALYSER ET COMMENTER UN DOCUMENT VISUEL
3.LE COMMENTAIRE Vous venez d'extraire du document les informations qu'il contient. Vous ne pouvez en rester à cette étape : votre
Les documents visuels permettent de synthétiser l'information. Leur analyse
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES et leur commentaire nécessitent de ce fait quelques adaptations.
Analyser et commenter un tableau, un graphique... Pour analyser un tableau, un graphique, un schéma ou une carte, il vous faut savoir, comme pour un écrit, de quoi parle ce document; extrayez ensuite les informations essentielles qu'il contient. • Pour définir de quoi parle le document, lisez attentivement le titre ou la légende, la source, la date à laquelle les informations ont été collectées. Mettez ce document en relation avec les textes qui éventuellement l'accompagnent. • Pour extraire les informations essentielles d'un document: dégagez l'allure générale du document (courbes ascendantes, dissymétrie d'une pyramide des âges ... ); repérez les «ruptures» (changements d'orientation dans une courbe par exemple) ; définissez les unités utilisées et identifiez les variables (pour cela, lisez attentivement la légende, en vous demandant par exemple s'il s'agit de valeurs absolues ou de valeurs relatives). Effectuez ensuite les calculs nécessaires à la synthèse des données : cumulez les chiffres, calculez les taux de variation, les écarts ; convertissez-les le cas échéant en pourcentages. Une fois ces données dégagées, relisez éventuellement le texte qui accompagne le document, de manière à confirmer ce que vous avez découvert.
L'analyse d'une photographie, d'un dessin ... Contrairement aux documents examinés plus haut, les images fixes (photos, peintures, dessins, caricatures,
publicités) sont des documents bruts. On n'y trouve aucun symbole tel que hachures ou code de couleurs ... C'est à vous de repérer et d'identifier les éléments représentés. Seuls le titre et éventuellement le(s) texte(s) accompagnant l'image peuvent vous aider à le faire. N'oubliez pas de les lire attentivement. Comme précédemment, ce travail de repérage, puis d'analyse, s'effectue au brouillon. Pour commenter une image, abordez successivement les étapes suivantes, en vous appuyant sur les conseils donnés plus haut.
• La description Précisez le type de document dont il est question (photo, dessin, BD ... ), identifiez l'auteur ou la source, donnez un titre à la scène représentée (aidezvous pour cela de tous les indices fournis par le contexte : la légende, la date de réalisation, l'origine du document. .. ). Décrivez la scène représentée (type, lieu, époque; les personnages; l'action représentée : les rapports entre les éléments ou leur disposition). Reformulez dans votre propre langage ce que vous voyez. Restez cependant prudent, et n'avancez rien dont vous ne soyez pas absolument sûr. Vous devez toujours rester objectif. • Le commentaire proprement dit Relisez attentivement les questions posées dans le sujet. Mettez en relation les éléments visuels déjà repérés : s'opposent-ils, se ressemblent-ils? L'un est-il la cause ou la conséquence de l'autre? Retrouvez ensuite, à propos des phénomènes constatés, toutes vos connaissances ; retenez celles qui peuvent expliquer les phénomènes en question.
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42 • LE COMMENTAIRE DE DOCUMENTS Vérifiez ces premières hypothèses en les confrontant aux indications données par le titre et les éventuels textes complémentaires. Ainsi, vous limiterez les risques de contresens. La suite du travail (conception du plan, rédaction) ne diffère en rien de ce que nous avons vu précédemment.
L'analyse d'une image à dimension esthétique Le commentaire d'une photographie ou d'une peinture suppose la maîtrise d'un vocabulaire minimal d'analyse de l'image; il est aussi souhaitable, pour l'épreuve de langue, de connaître leur traduction. Après avoir détaillé tous les éléments d'identification de l'œuvre, repérez les caractéristiques de l'image ou du tableau, en insistant sur les procédés
techniques utilisés par l'auteur : la composition (format, lignes directrices, perspectives, volumes, plans), le mouvement ou l'équilibre (courbes, axes, disposition des centres d'intérêt, répétitions, oppositions), la lumière et les ombres, les couleurs et leur harmonie, la matière et son rendu, le trait et sa précision. Dégagez la dimension symbolique de l' œuvre, les allusions à des mythes universels; analysez les métaphores (comparaisons sous-entendues). Rapprochez l' œuvre de celles d'autres artistes contemporains ; par exemple, de quel système esthétique fait-elle partie ? En quoi cette œuvre est-elle représentative de son époque ? Essayez de faire des rapprochements avec les événements politiques, sociaux et économiques de l'époque.
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES
5.LA RÉDACTION Il vous est possible maintenant de reprendre les différents éléments notés sur votre brouillon (analyse et commentaires) pour élaborer votre plan, et cela sur un second brouillon. Vous pouvez trouver ce plan en lisant attentivement le document mais aussi les consignes qui s'y rattachent. Souvent en effet les questions posées suivent une progression, laquelle permet généralement d'esquisser un plan adapté au sujet. C'est une aide que vous fournit l'auteur du sujet. Que vous suiviez ce plan suggéré ou votre propre plan, votre devoir doit bien évidemment traiter toutes les questions posées. Regroupez alors vos idées et complétez votre plan, qui sera soit thématique (vous irez par exemple du thème le plus apparent au thème le plus abstrait ou le plus élaboré), soit analytique (mise en évidence des phénomènes, des causes et des conséquences immédiates et lointaines). Ce plan vous permettra de faire le tour des questions proposées, tout en évitant les répétitions. N'oubliez pas que votre devoir est une démonstration dont la cohérence doit être apparente pour tous.
Une fois le plan conçu de manière détaillée, rédigez au brouillon votre introduction et votre conclusion. • L'introduction présente le document, éventuellement son auteur, sa source, la date et le contexte de sa création. Pensez à formuler de manière claire et directe la ou les questions posées. Veillez également à annoncer la structure de votre devoir (les grandes rubriques du plan), de manière claire mais élégante. • La conclusion contient une appréciation globale, résume l'intérêt et la portée de ce que vous avez constaté, puis élargit la question. • Le développement, quant à lui, sera rédigé directement sur votre feuille de devoir. Cette étape de la réalisation du commentaire ne diffère en rien de celle d'une dissertation, qui a été analysée dans le chapitre 40. Soignez en particulier votre style pour mieux vous faire comprendre : phrases courtes, mots d'articulation pour relier les phrases, style objectif qui évite l'emploi de la première personne du singulier (ou du pluriel, passée de mode et peu naturelle). La règle du jeu, comme toujours dans un devoir écrit, est d'expliquer de manière simple ce que vous constatez, à quelqu'un qui ne connaît pas le document.
N'OUBLIEZ PAS • Obserre: sans a priori. puis recherche: des e.\plications cohérentes. • Reste: centré sur le document. • Commente: en dégageant d'abord/' essemiel. • Un esprit clairs' exprime clairement.
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Chapitre 43 ~
L'EPREUVE DE
LANGUE EN BREF ... De bonnes bases et un travail régulier doivent vous permettre de réussir les épreuves de langue.
1 . LES ÉPREUVES • Pour le commentaire, ordonnez vos idées au brouillon : la richesse de votre vocabulaire et de votre expression confirmera votre compétence. • La version se prépare aussi au brouillon. Une fois rédigée, elle doit présenter une grande cohérence, dans le fond et dans la forme. • À l'oral, ne vous précipitez pas ; reformulez les questions et répondez par des phrases courtes, en surveillant votre prononciation.
• • • •
2. PRATIQUER POUR RÉUSSIR Lisez d'abord ce qui vous fait plaisir, relisez pour comprendre. Pour écrire, commencez par imiter la construction des phrases. Pour mémoriser une langue, prononcez-la le plus possible. Un séjour dans le pays permet de mieux s'imprégner de sa langue.
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES 3. DES OUTILS POUR RÉUSSIR Imitez ce que vous lisez et entendez dans les cours, le manuel et les supports audiovisuels, car l'apprentissage résulte de leur fréquentation active.
4. RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE VOCABULAIRE Notez sur des feuilles de vocabulaire les termes nouveaux ainsi que leur prononciation et leur construction ; tenez également à jour un lexique par thème.
S. RÉSOUDRE LES DIFFICULTÉS GRAMMATICALES Pour mémoriser les tournures grammaticales qui vous posent problème, utilisez-les. --------
À l'heure de l'intégration économique européenne et du «village planétaire», l'intérêt des langues n'est plus à démontrer. Qu'elle soit relative au travail ou aux loisirs, la libre circulation des hommes entraîne pour nous tous une multitude de relations avec les pays qui nous entourent. L'apprentissage d'autres langues est devenu un objectif fondamental de toute formation. Cet apprentissage peut être comparable à la construction d'une maison. Pour que l'édifice soit solide, il faut avant tout assurer les bases ; le reste se fera ensuite sans problème, à la simple condition que vous fournissiez un travail régulier. Les professeurs de langues sont unanimes pour reconnaître qu'une personne sans aptitude particulière peut très bien réussir les épreuves de langue, si elle se conforme à cette démarche. Si l'apprentissage pose véritablement des problèmes, assurez-vous auprès d'un
spécialiste qu'il n'existe pas de trouble auditif, car c'est une source de difficulté que souvent on néglige de contrôler.
1.
LES ÉPREUVES
Diverses épreuves sanctionnent la maîtrise d'une langue; quels que soient l'examen ou le concours, ces épreuves présentent des caractéristiques communes, toutes elles sanctionnent l'expression écrite et l'expression orale. • L'expression écrite est testée à partir de thèmes (traduction de la langue maternelle en langue étrangère), de versions (traduction d'une langue étrangère en langue maternelle), de commentaires. Pour vérifier sur un texte inconnu la
274
43 • LÉPREUVE DE LANGUE 1
compréhension, l'expression grammaticale et le vocabulaire employés, les examinateurs disposent d'exercices de compréhension guidée ou semi-guidée: exercices lacunaires (il faut compléter des blancs) ou exercices de reforrnulation. Ils peuvent aussi poser des questions traditionnelles ou des questions à choix multiple. • L'expression orale est testée à partir d'un commentaire, d'un texte, d'un document iconographique ou sonore déjà étudié ou à découvrir, suivi d'une conversation. Pour réussir ces épreuves, il importe d'abord de savoir très tôt, avec précision, ce qui vous sera demandé : vous ne pourrez répondre à l'attente des examinateurs qu'en connaissant précisément les programmes, les types d'épreuves et les directives officielles. Examinez-les, relevez ce qui est exigé : savoir-faire, niveaux de vocabulaire et de grammaire ... Ne perdez jamais de vue ces informations, ainsi vous ne serez pas surpris par les épreuves et, ayant assimilé la technique, vous bénéficierez d'une partie des points.
Le commentaire Dans ce type d'épreuve on vous demande de rédiger en langue étrangère un texte dans lequel vous devez décrire une situation ou donner votre opinion; on peut aussi exiger de vous que vous produisiez quelques paragraphes en rapport avec un texte précédemment étudié. Le danger majeur de cette épreuve est la paraphrase, la copie de certains extraits de ce texte d'origine. Pour ne pas tomber dans ce travers, il faut avoir, bien sûr, quelque chose à dire, mais aussi préparer rationnellement son travail au brouillon. Après avoir bien analysé le texte, vous devez successivement :
• vous arrêter aux consignes puis réfléchir à la question précise posée en dégageant et en examinant les mots clés de cette question ; • collecter et sélectionner uniquement quelques idées principales, en sachant que vous n'aurez ni le temps ni la place pour développer les idées secondaires ou inutiles ; si vous suivez régulièrement l'actualité et constituez des dossiers, vous posséderez toutes les idées nécessaires et ne serez pas surpris par les thèmes abordés ; • ordonner ces idées dans un plan, de sorte que la logique soit apparente et qu'il n'y ait pas de répétition; • à partir de ces idées rédiger au brouillon des phrases complètes, directement dans la langue étrangère. Chaque paragraphe doit illustrer une idée directrice à l'aide d'arguments ou d'exemples ; • composer ensuite, toujours au brouillon, une brève introduction pour présenter la question abordée et une courte conclusion de manière à reformuler l'idée principale ou donner votre avis; • après avoir recopié vous ne manquerez pas de relire votre travail pour compléter la ponctuation ou corriger l'orthographe. Votre expression, quoique simple, n'en sera pas pauvre pour autant: vous savez que vous devez montrer toutes vos compétences linguistiques. Ne vous risquez pas dans des tournures grammaticales incorrectes. Faites particulièrem~nt attention aux temps utilisés, aux accords du verbe avec son sujet. Vos phrases devront posséder une construction suffisamment riche pour être appréciées (par exemple, vous devez être capable d'établir facilement des comparaisons ou des oppositions).
275
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES Lorsqu'il s'agit de réponses à des questions portant sur un texte, reformulez vos phrases en reprenant les questions posées et faites référence à ce texte. Votre vocabulaire sera précis et, lorsque vos idées l'imposent, nuancé par des adjectifs ou des adverbes adéquats. Il sera varié, par exemple dans le choix des verbes ; évitez les répétitions des auxiliaires être et avoir. Ce vocabulaire doit toujours être le plus riche possible (pensez à utiliser celui qui a été appris en cours). Ce sont des expressions idiomatiques que l'on attend de vous. Ce n'est qu'en cas de blocage q,ue vous utiliserez des synonymes. Evidemment, jamais vous n'inventerez de mots: n'employez que ceux dont vous êtes sftr. Comme en français, servez-vous de la ponctuation pour clarifier vos phrases : ainsi, par des pauses, vous structurez votre pensée. N'oubliez pas non plus les mots de liaison : adverbes d'opinion, termes de coordination, conjonctions de but, de cause, de conséquence ... À l'oral, vous n'aurez pas le temps de rédiger votre commentaire ; de plus vous devrez éviter de lire vos notes. La recherche d'un plan au brouillon est donc indispensable à la mise au clair de vos idées.
La version C'est avant tout une épreuve de compréhension ; pour transposer un texte d'une langue étrangère en langue française vous devez, crayon en main, le lire plusieurs fois. Une première fois pour prendre connaissance du texte et comprendre ses idées principales. Les autres lectures vous permettront de vous arrêter à la signification de chaque paragraphe et de comprendre en détail les idées développées.
Après cette phase de compréhension, il s'agit de traduire le texte. Cette traduction s'effectuera au brouillon, avec soin. Pour corriger facilement votre travail, laissez un double interligne et soulignez les mots qui seront à revoir lorsque vous n'êtes pas sûr de leur sens ; vous les reprendrez après avoir examiné le contexte. Réfléchissez bien avant de rédiger : votre traduction doit toujours présenter une grande cohérence. Face à un mot dont vous ignorez la signification, demandez-vous ce qui est le plus sensé; en cas de doute posez-vous les questions traditionnelles : qui parle ? Que pense-t-il ? Où ? Quand? Comment ? Pourquoi ? Aidez-vous aussi des mots de liaison. Attention parfois aux contresens provoqués par des faux amis, nombreux dans la langue anglaise, ou par le ton du texte ; ne prenez pas à la lettre ce qui n'est parfois qu 'ironie ou caricature ... Le plus difficile dans une version est de réussir à prendre de la distance par rapport à chaque terme, à transposer le texte en gardant toute sa richesse. Une traduction mot à mot serait catastrophique, vous ne rendriez qu'une pâle transposition du contenu et de la forme; il ne faut pas pour autant s'éloigner du texte lui-même, car vous risqueriez de le défigurer. Vous devez pouvoir trouver les termes équivalents dans votre langue, ou, en dernier recours, construire de courtes périphrases. Cela suppose une richesse de vocabulaire acquise par la lecture. Votre style aussi doit correspondre le plus possible à celui du texte d'origine; il doit s'en rapprocher par le ton, les temps utilisés, les personnes qui parlent. Tout cela demande évidemment une bonne maîtrise de la langue française ...
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Votre traduction enfin doit être sinon agréable, tout au moins fac ile à lire. Comme toujours, vos phrases seront reliées entre elles par des mots de liaison et votre ponctuation favorise la lecture ; évidemment ni la grammaire française (en particulier l'emploi des temps), ni l'orthographe ne viennent perturber cette harmonie ... Comme pour les épreuves de français, vous prendrez soin de vous relire plusieurs fois : une première fois pour les idées et ensuite, selon le temps dont vous disposez, une ou plusieurs autres fois pour corriger chaque difficulté orthographique qui vous pose problème.
(photos, dessins, caricatures, cartes ... ), documents sonores. S'il s'agit de lire le texte, ne vous précipitez pas : montrez à travers votre ton que vous le comprenez, par exemple veillez à bien poser l'accent tonique. S'il s'agit de commenter le document ou de répondre à des questions, inutile d'essayer de reproduire tout ce qui a été dit en cours, ou de rester collé au document : pour une épreuve orale contentez-vous des idées principales, car il vous faut aller à l'essentiel. Votre démarche doit être cohérente : elle obéira à un plan rigoureux. Suivez celui donné dans le chapitre 42 (Le commentaire de documents).
L'épreuve orale À l'oral, vous devez vous exprimer à partir de documents connus ou inconnus. Tous les documents peuvent être utilisés : textes, documents visuels
Pour répondre clairement aux questions de l'examinateur • Ne vous précipitez pas, pensez brièvement à ce que vous allez dire
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES (notez si vous le pouvez vos idées au brouillon). • En introduction, reformulez la question, ou présentez le problème posé. • Répondez par une phrase courte mais cependant construite. • Prononcez distinctement. • Surveillez les intonations, les accentuations, les formes contractées, les marques du pluriel, etc. Vous comprendrez mieux l'examinateur si vous vous laissez guider par ses expressions, ses intonations. Pensez aussi à rapprocher ses questions du document étudié. Pour répondre correctement il vous faut posséder dans la langue les termes ou les expressions adaptés aux différents documents, par exemple ceux nécessaires au commentaire d'une photographie. Pour y arriver, une seule solution : dressez la liste de ces expressions, apprenez-les par cœur et utilisezles. Le comportement à l'oral de langue est identique à celui que vous devez observer dans les autres oraux, lisez pour cela le chapitre 45 (l'épreuve orale). Veillez en particulier à ne pas vous précipiter et à ne pas lire vos notes. Souvent l'examinateur jugera votre capacité à vous exprimer lors d'une situation délicate. Prenez alors le temps de réfléchir pour vous exprimez clairement : restez toujours compréhensible.
2.
PRATIQUER POUR RÉUSSIR
Pour vous motiver et donner un sens à vos entraînements, définissez à chaque étape un objectif précis à
atteindre dans un délai donné; par exemple, être capable de rédiger un rapport à la fin de ses études, de se rendre seul à Londres dans douze mois ... Le seul entraînement véritable est celui qui vous implique personnellement. dans un projet, avec la volonté de le réussir. La pratique doit être pour vous source de plaisir, celui de comprendre et d'être compris dans une langue autre que la vôtre. Toutes les occasions sont alors bonnes pour pratiquer cette langue.
Lire Entraînez-vous très régulièrement (plusieurs fois par semaine) à l'aide de textes susceptibles d'éveiller votre intérêt. Cela peut être de l'informatique, de la science-fiction, de la littérature policière, cela peut être aussi un auteur que vous aimez particulièrement ; tout ce qui vous passionne sera le bienvenu. Abonnez-vous éventuellement à un journal ou à une revue. Joignez l'agréable à l'utile: l'affectif décuplera alors votre motivation et donc vos facultés de mémorisation. Au début, pour ne pas vous décourager, choisissez des textes adaptés à votre niveau, simples ou courts, par exemple une nouvelle, un roman bilingue ... N'essayez pas de tout comprendre. Comme en français pour un te.?Cte difficile, dégagez d'abord le sens général, les idées «pivots», les mots clés. Vous relirez ensuite et soulignerez les termes ou expressions que vous ne comprenez pas. Vous reviendrez une troisième fois sur ces termes pour tenter de les comprendre en vous aidant du contexte. N'hésitez pas à annoter ces lectures en marge, dans la langue étudiée ; ainsi elles vous impliqueront davantage, et vous retrouverez ensuite plus facile-
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43 • L'ÉPREUVE DE lANGUE ment les informations qui vous intéressent particulièrement.
Écrire À part la rédaction de quelques travaux demandés par vos professeurs, les occasions d'écrire sont limitées. Pour cette raison (entre autres), il est absolument indispensable d'être en relation avec un correspondant étranger. Grâce à lui vous pourrez communiquer, d'abord par écnt puis oralement. Pour trouver un correspondant, profitez d'un jumelage de votre ville, lisez les petites annonces ou renseignez-vous sur les nombreux séjours linguistiques existants (vos professeurs peuvent vous conseiller). Pour vous faciliter la tâche d'écriture, contentez-vous dans un premier temps d'imiter des modèles; reproduisez plusieurs fois des phrases types et mémorisez-les. Ensuite rédigez vousmême des phrases simples. Progressivement vous les enrichirez et vous éviterez les constructions trop courtes ou trop simplistes. Organisez évidemment vos textes dans un plan, de la même manière que ceux de votre langue maternelle. Une fois votre écrit rédigé lisez-le à voix haute ; vous aurez ainsi un aperçu de sa sonorité et de sa justesse.
Parler Prononcer la langue étudiée est indispensable pour la comprendre mais aussi pour la mémoriser. Le fait de faire travailler différents muscles et d'entrer les mots par le canal auditif favorise cette mémorisation : votre corps s'implique et se familiarise avec la langue, ses habitudes deviennent pour lui une seconde nature. Les cours, le laboratoire de langues sont des occasions que vous devez sai-
sir pour vous exprimer oralement. Bannissez surtout tout préjugé et toute fausse pudeur ; ne soyez pas bloqué par la peur de parler devant les autres : c'est le moment de mettre en jeu ce que nous avons dit sur l'ouverture d'esprit*. Efforcez-vous de prendre la parole une fois au moins à chaque heure de cours. Lorsque vous voyagez, évitez de rester avec des compatriotes, cela vous forcera à vous exprimer. Vous devez toujours savoir où placer l'accent dans une phrase ; prenez bien soin d'articuler; décomposez les différentes syllabes et intonations. N'hésitez pas à exagérer, cela vous aidera à mieux retenir. Pour résoudre une partie de vos difficultés de prononciation, apprenez une bonne fois pour toutes la phonétique internationale.
Se plonger dans la culture du pays Connaître la culture véhiculée par une langue est indispensable pour maîtriser véritablement cette langue. Parler une langue, c'est s'adapter à la manière de penser de ceux qui l'utilisent, à leurs habitudes, à leurs coutumes. Ainsi vous pourrez mieux vous faire comprendre, mieux transmettre vos opinions. La musique, le cinéma, la télévision, la littérature, au même titre que la nourriture du pays, ne doivent pas avoir de secret pour vous. Vous devez connru."tre aussi, bien sûr, son histoire, sa géographie, ses institutions ... Outre les films en salle (en version originale), vous pouvez visionner des cassettes vidéo en suivant des spectacles à la télévision dans la langue étudiée. De bonnes adresses pour les rencontres, quelques bons livres et quelques fiches récapitulatives vous aideront aussi à vous familiariser avec
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES cette culture. Mais là encore rien ne vaut un séjour dans le pays. En restant ouvert, en évitant de critiquer ou de comparer, vous vous imprégnerez du pays, vous le comprendrez et vous l'aimerez.
3.
DES OUTILS POUR RÉUSSIR
Les cours Nous le savons, la pratique est le fondement de l'apprentissage, celui d'une langue en particulier. Concevez alors les cours comme une occasion d'entraînement unique, et tirez-en le meilleur parti possible. Pendant ces moments privilégiés, pensez constamment dans la langue que vous apprenez. Écoutez attentivement la prononciation et les tournures de phrases, répondez par des réponses développées aux questions posées. Pensez au vocabulaire et aux structures grammaticales utilisées. Dès qu'une structure ou une expression est assimilée, testez-en une autre. Repérez ce que vous ne comprenez pas et signalez vos difficultés : vous devez les combler au fur et à mesure. Votre professeur est là pour corriger votre entraînement. Relevez ses corrections sur des fiches et tenez-en compte : relisez-les avant chaque nouveau devoir. Le soir même, revoyez bien vos notes et votre manuel : composez des fiches où figureront le vocabulaire et les structures grammati~ales nouvelles. Les manuels Ils sont généralement construits pour stimuler votre progression ; annotez-les,
car ce sont des outils que vous devrez conserver. Pour renforcer cette mémorisation des structures de la langue, refaites les exercices plusieurs fois en prononçant ce que vous écrivez. Relisez aussi vos textes et vos réponses aux questions ; ce faisant, attardez-vous une fois encore sur les structures grammaticales que vous utilisez. C'est en gardant vos travaux écrits que vous pouvez suivre vos progrès. Pour vérifier votre niveau utilisez les annales.
Le magnétophone Écoutez des textes enregistrés (chaque texte doit être réécouté plusieurs fois pour que vous puissiez en repérer les détails). Faites appel aussi aux émissions de radio, celles de la BBC par exemple, ou aux cours sous forme de livrets et cassettes ; il existe de bonnes méthodes qui ont fait leurs preuves. Enregistrez-vous pour vous réécouter, et recommencez tant que votre prononciation reste défaillante. Attention, pour garder une concentration suffisante, ne dépassez pas trente minutes d'entraînement à chaque fois : préférez plusieurs séances courtes à une leçon prolongée ; de plus l'effet de répétition jouera pleinement pour la mémorisation.
4.RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE VOCABULAIRE La richesse de votre vocabulaire conditionne la richesse de vos réponses ; il ne sert à rien d'avoir beaucoup d'idées ou d'arguments si vous ne pouvez pas les exprimer. Inversement vous
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43 • L1ÉPREUVE DE lANGUE ne saisirez pas toutes les données d'une conversation ou d'une lecture sans un minimum de vocabulaire, en particulier les termes abstraits. Posséder les 2 000 ou 2 500 mots nécessaires est, là encore, affaire de méthode.
que vous avez trouvé, ainsi vous le repérerez à nouveau facilement, il sera mieux mémorisé. Lorsqu'il s'agit de transposer un terme du français en langue étrangère, assurez-vous déjà de sa bonne compréhension dans votre propre langue.
Le vocabulaire
Le dictionnaire C'est votre professeur qui vous indiquera quel dictionnaire vous convient le mieux, il vous conseillera en fonction de votre niveau. Avant de vous lancer dans la recherche d'un terme étranger, essayez d'abord de trouver sa signification d'après son contexte ; votre implication affective sera meilleure (vous mettez en jeux vos compétences), et vous favoriserez ainsi la mémorisation de ce terme. Si cette tentative échoue, vérifiez dans le dictionnaire la signification de ce terme dans les deux langues, d'une part en français et d'autre part dans l'autre langue, cela vous évitera de vous tromper. Surlignez aussi chaque terme
Le vocabulaire que vous devez apprendre doit être indexé. Préférez alors le classeur au petit carnet. En effet il est modulable et surtout vous aurez la place pour noter, pour chaque terme, tout ce qu'il est indispensable de reteni : sa prononciation phonétique, sa nature, sa construction, ses particularités grammaticales (pluriel, préposition, conjugaison) ses différents sens ou mieux ses définitions dans sa langue. Pour bien mémoriser ce terme vous noterez aussi son contexte d'utilisation, c'est-à-dire la phrase ou l'extrait de phrase dont il est issu (vous retiendrez alors la manière dont l'ensemble sonne à l'oreille). L'idéal serait de tenir deux lexiques : un lexique alphabétique détaillé et un autre lexique (le mot et sa traduction uniquement) par thèmes. Par exemple : le corps, les sens, les sentiments, les jugements, la croyance, la communication, les médias, la maison, les vêtements, le sport, la géographie, l'histoire, les sciences, les arts, la technique, l'économie, l'éducation ... (il existe d'excellents livres de vocabulaire par thèmes). Réservez aussi des pages pour les mots de transition (ceux qui introduisent, qui limitent, etc.). Vous développerez ces rubriques en fonction de vos centres d'intérêt et de l'utilité qu'elles présentent pour vous (par exemple vous aurez une fiche complète pour parler sous différentes formes du
281
SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES
5.
travail d'un auteur: «le passage évoque ... », «à mon point de vue ... »,
RÉSOUDRE LES DIFFICULTÉS GRAMMATICALES
etc.).
Ceux qui possèdent un micro-ordinateur pourront facilement tenir les deux index grâce à un petit logiciel de base de données. Tenir ces répertoires n'est pas évidemment un but en soi ; vous devez mémoriser leur contenu, être capable de réciter dans les deux langues vos listes de termes ou d'expressions. Revoyez les conseils donnés dans le chapitre 11 «Comment mémoriser» en veillant particulièrement à grouper vos termes par affinités sans jamais dépasser sept mots à la suite ; prenez soin de les prononcer en les visualisant puis en les écrivant. C'est à vous seul de revoir le vocabulaire qui vous fait défaut, car personne ne peut le faire à votre place.
La grammaire la mieux adaptée à votre niveau vous sera indiquée, là encore, par votre professeur. Pour assurer vos bases, n'hésitez pas à utiliser une grammaire simple, car elle ne vous découragera pas ; partez de cet ouvrage pour reprendre les règles non assimilées. La lecture d'une grammaire ou la pratique des exercices (même si elles sont utiles pour comprendre) ne suffisent pas. Elles ne permettent pas aux structures grammaticales de s'ancrer dans la mémoire aussi facilement qu'une implication personnelle, affective. Les seules acquisitions durables
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43 • L'ÉPREUVE DE LANGUE que vous pourrez effectuer le seront par la pratique, au cours d'utilisations concrètes, conversations ou écrits personnels par exemple. Apprenez par cœur quelques phrases dans lesquelles se trouvent les structures grammaticales que vous souhaitez retenir ou les particularités grammaticales qui vous posent problème : les formes passives ou interrogatives, les différents temps des verbes, l'emploi du gérondif, de l'infinitif, des prépositions, l'utilisation d'un style direct ou indirect ... Utilisez-les ensuite le plus souvent possible pour que ces particularités s'ancrent, par ces passages successifs, dans votre cerveau. Ne vous contentez
pas de structures simplistes, enrichissez votre pratique continuellement. Pour mieux mémoriser, n'hésitez pas à regrouper dans des tableaux synoptiques les règles grammaticales complexes ou à les décomposer en schémas visuels. Construisez aussi vous-même vos propres fiches de grammaire car en comprenant les règles vous les mémoriserez mieux. Comme dans tout apprentissage, votre cerveau ne mettra en place les nouvelles structures, les nouveaux schémas de pensée que s'il est sollicité régulièrement; l'apprentissage d'une langue résulte d'une pratique régulière et non pas d'un travail par à-coups.
N'OUBLIEZ PAS • Plus i·otre c01ps est familiarisé (par les muscles et par /es sens) al'ec la langue, mieux mus/' assimilere:. •Imite: et imite: encore pour apprendre. • Pratiquer régulièrement est la meilleure méthode pour réussir en langue.
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Chapitre 44
LE DEVOIR SCIENTIFIQUE OU TECHNIQUE EN BREF ... Le traitement de ce type de sujet répond à des exigences spécifiques.
1 • LE TRAVAIL AU BROUILLON • Sachez perdre un peu de temps au brouillon pour en gagner beaucoup. • N'allez pas trop vite, posez ce que vous calculez et vérifiez.
2. LA PRÉSENTATION • Visualisez au maximum votre travail : aérez, soulignez, alignez, regroupez. • Clarifiez votre expression, rédigez vos explications. • Respectez la normalisation dans l'écriture des nombres, des grandeurs, des unités et des symboles. • Soyez cohérent dans vos résultats.
44 • LE DEVOIR SCIENTIFIQUE OU TECHNIQUE Outre ce que vous connaissez sur la résolution des problèmes (chapitres 7 et 8) et les conseils généraux (chapitre 38) voici quelques recommandations particulières, applicables aux devoirs non littéraires.
1.
LE TRAVAIL AU BROUILLON
• Respectez les unités proposées et les règles d'arrondi. • Si vous ne comprenez pas, décomposez le problème; visualisez-le (revoir chapitres 7 et 8). • Vous devez vous retrouver dans votre brouillon, en particulier au moment de recopier; ne confondez pas un tiret et un signe moins, n'oubliez aucune réponse, barrez ce qui est reporté.
2.LA
Sachez, là encore, perdre un peu de temps pour en gagner beaucoup ; réfléchissez bien à ce que vous allez démontrer ou calculer avant de vous lancer. Examinez ce qui est demandé et les étapes à suivre.
PRÉSENTATION Aux conseils généraux donnés dans le chapitre 38 ajoutez ceux qui suivent.
Visualisez au maximum votre travail Agissez, à nouveau, plus avec réflexion que par réflexe : cela vous évitera par exemple d'être désorienté par la manière dont un sujet est posé.
• Commencez par écrire l'énoncé des théorèmes ou des définitions ; décomposez ensuite ces données, et appliquez de manière logique vos capacités de réflexion. Sachez aussi utiliser les résultats des questions précédentes. • N'allez pas trop vite pour ne pas fournir de travail inutile ou pour ne pas avoir à recommencer; par exemple ne vous lancez pas dans le tracé d'un graphique sans savoir quelle forme générale il aura; concevez-le d ' abord au brouillon. • Posez par écrit, sur votre copie ou au brouillon, ce que vous voulez calculer avant de vous servir de votre calculatrice. • Vérifiez vos calculs, au fur et à mesure, et au moins leur ordre de grandeur, pour ne pas avoir à les refaire.
• Aérez vos réponses en construisant des blocs distincts ; utilisez les traits, les points à la ligne. • Laissez des blancs suffisants pour reprendre une question inachevée. • Mettez en évidence vos réponses ; soulignez-les; n'oubliez pas les unités.
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES Ces réponses seront très précises et comporteront le nombre de chiffres requis après la virgule. • Respectez éventuellement les alignements verticaux pour faciliter la lecture, et la comparaison des chiffres ; ou bien placez le texte à gauche et les éléments chiffrés à droite. • Pour faciliter la comparaison des éléments entre eux, structurez vos réponses; regroupez-les dans des schémas, tableaux, graphiques, courbes, cartes. Ces tableaux seront tracés à la règle, titrés et légendés complètement. Souvenez-vous que cette disposition peut être verticale ou horizontale.
Reseectez la normalisation en vigueur Pour l'écriture des nombres, des ordres de grandeur, des unités et des symboles: • Séparez vos nombres par un espace, en tranches de trois chiffres à partir de la virgule ; exemple : écrire 4 271413,12 et non pas 4271413,12. • Pour multiplier deux facteurs littéraux représentatifs d'une grandeur, évitez d'utiliser le signe «X», préférez les parenthèses, exemple : (a+ 2b)(4c + 1 ). • Pour les divisions, employez une barre soit horizontale, soit oblique plutôt que le signe <<:>>, par exemple, 1.fou 25/3, et non 25 : 3. • Pour les racines, il est possible d'utiliser des exposants fractionnaires ainsi n..;a + b peut s'écrire (a+ b)lfn • Opérations combinées : lorsque des expressions mathématiques comprennent deux ou plusieurs opérations, il est nécessaire de préciser l'ordre dans lequel les opérations sont à effectuer. Pour cela, on se sert d'abord de la parenthèse ; c'est un indicateur de priorité : il faut en premier calculer le
contenu de la parenthèse. Lorsqu'il y a plusieurs parenthèses, il faut commencer par calculer le contenu des parenthèses les plus à l'intérieur. Utilisez plutôt des crochets ou des accolades à la place de plusieurs parenthèses; n'oubliez pas de les fermer. • Attention aux priorités en écriture linéaire. Lorsque des additions et des soustractions se succèdent, il faut effectuer les opérations de gauche à droite. Exemple : x - y - z équivaut à (x - y) - z. Ajoutez tout de suite des parenthèses en cas de risque d'erreur. • Les unités s'écrivent en minuscule et sans point final : kg et non Kg., km et non Km. N'utilisez pas vos propres abréviations ; écrivez plutôt le terme en entier dans ce cas. N'employez pas non plus un symbole d'unité après avoir écrit ce nombre en toutes lettres, par exemple n'écrivez pas «deux millions de F.», mais «deux millions de francs». • Placez les symboles à droite du nombre complet, exemple : écrivez 76,5 m, et non pas 76 m 5, sauf si les unités sont à division non décimale, par exemple : 8 heures 20 minutes.
Clarifiez votre expression Votre travail scientifique ou technique doit comporter une démonstration, des explications rédigées dans un français correct; ce n'est pas uniquement un ensemble de signes, de symboles et de résultats. Toutes vos solutions doivent pouvoir être expliquées et être accessibles à un lecteur supposé être moyennement intelligent, c'est la règle du jeu. • Décomposez-lui votre travail. • Commencez et terminez vos réponses par des phrases. • Évitez d'être trop bref, mais évitez aussi les délayages inutiles (le correcteur connaît la discipline).
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44 • LE DEVOIR SCIENTIFIQUE OU TECHNIQUE • Vos phrases sont courtes, précises, techniques ; ne placez, dans chacune d'elles, qu'une seule idée. Respectez la syntaxe (utilisez toujours un sujet et un verbe). Limitez les abréviations. Évitez la première personne du singulier. • Employez des mots de liaison pour passer d'une phrase à une autre ; par exemple : soit, donc, d'où, on obtient, puisque, par conséquent, etc.
Gardez une cohérence dans vos résultats Exemple : Dans une étude de fonction nous avons des étapes à suivre : a) domaine de définition b) calcul des limites c) sens de variation avec l'étude du signe de la dérivée d) tableau de variation ; il représente la synthèse des trois premières étapes et doit permettre de vérifier la cohérence des résultats, d'en faire la critique.
Si vous avez trouvé lim f (x) =+ oo quand x - + oo lim f (x) =+ oo quand x - - oo et si votre tableau vous donne : X -OO à +oo f (x)
f(x)
+
0
+oo _..A"~ +oo
Pouvez-vous laisser ce tableau ainsi ? Non, vous devrez chercher d'où vient votre erreur et non pas vous rassurer en effaçant le signe + pour le remplacer par le signe -. Par autocorrection, vous devez aboutir à une cohérence dans vos résultats. Évitez toute malhonnêteté avec le correcteur, il en a horreur. Si vous ne trouvez pas votre erreur, indiquez sur votre copie qu'il existe une contradiction dans les résultats, il se rendra compte que vous en êtes conscient et cela peut vous être favorable.
N'OUBLIEZ PAS • La rigueur de votre pensée se manifeste au cours de la préparation du devoir par le recours à w1 brouillon. ainsi que sur votre copie par la structuration et la présentation de i·otre travail.
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Chapitre 45 .
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L'EPREUVE ORALE EN BREF ... Ayez un moral de vainqueur : ne vous surestimez pas mais ne vous sous-estimez pas non plus.
1 • LES CONDITIONS Si cela vous est autorisé, repassez les disciplines où il vous manque le plus de points. Soyez de préférence parmi les premiers à vous présenter. 2. LES CRITÈRES DE NOTATION Vous êtes jugé sur vos connaissances, votre culture, votre réflexion et votre expression. 3. LE PREMIER CONTACT Restez naturel. 4. LE TRAVAIL AU BROUILLON • Mobilisez-vous totalement. • Ordonnez vos idées dans un plan, mais ne rédigez pas. 5. FACE À L'EXAMINATEUR • Répondez exactement à sa demande, ne donnez jamais une mauvaise image de vous. • Annoncez les différentes parties, justifiez vos idées, concluez. • Adaptez-vous au correcteur, insistez sur vos points forts.
45 • LÉPREUVE ORALE 1
6. LE LANGAGE ORAL Composez des phrases courtes, soyez direct et précis, vivant et convaincant. 7. COMMENT S'ENTRAÎNER Participez en classe, préparez des exposés, entraînez-vous avec des camarades.
Gardez un moral de vainqueur pour aller à l'oral. Ayez foi en vous-même, ne vous surestimez pas, mais ne vous sous-estimez pas non plus ; vous pourrez montrer, une fois de plus, vos qualités personnelles. (Pour garder toute votre assurance et votre confiance en vous, revoyez impérativement le chapitre 37: Prendre confiance en soi). Outre les conseils généraux, (revoir le chapitre 38) voici quelques remarques propres à l'oral.
1.
panique. Ne comptez pas trop, en particulier, tirer une ques~on déjà sortie, car l'examinateur, en principe, ne la repose pas dans la journée, ni le lendemain ; il peut, cependant, poser une autre question portant sur le même sujet. Lorsque vous en avez la possibilité, commencez par être extrêmement prudent dans le choix des disciplines d'oral. Dans lesquelles · avez-vous le plus de chances d'augmenter vos points ? Si vous avez déjà 14 en mathématiques n'espérez pas en gagner beaucoup plus, choisissez plutôt la matière où vous avez un retard à combler : vous passerez plus facilement de 9 à 12 en anglais que de 14 à 17 en mathématiques; dans ce cas, évitez cette dernière discipline, même si vous la préférez à l'anglais. Si cela vous est autorisé, reprenez aussi les matières où l'on retient la meilleure note entre l'écrit et l'oral, vous ne risquez rien, sinon de gagner des points. Soyez bien au courant des règles de 1'examen.
LES CONDITIONS
Votre tenue le jour de l'oral est évidemment correcte; elle n'est ni négligée, ni spécialement recherchée pour autant. Restez naturel. Attention ! N'oubliez pas votre convocation et votre carte d'identité. Soyez de préférence volontaire pour passer le plus tôt possible; au début l'examinateur n'est pas encore fatigué d'entendre des réponses identiques, et vous-même n'êtes pas trop énervé. N'attendez pas les coups de pompe. Inutile, cependant, de venir en avance, ce serait attendre pour rien. Surtout ne vous souciez pas des bruits de couloir : ils ne peuvent qu? augmenter votre
Vous devez être en forme toute la durée de l'oral. Entre les épreuves croquez quelque chose (sucre, barres de céréales, fruits, etc.) pour vous recharger en énergie et vous donner un
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES petit coup de fouet (évitez cependant tout excitant). Si vous avez l'habitude de fumer, n'arrêtez pas spécialement ce jour-là, cela vous rendrait encore plus nerveux.
2.
LES CRITÈRES DE NOTATION
Selon les épreuves, l'examinateur vous juge sur l'une ou plusieurs des qualités suivantes : • Vos connaissances et votre culture. • Vos capacités de réflexion : compréhension d'un sujet, observation et analyse des données, raisonnement et réso1u tion de la question, aptitudes à l'application et à la vérification, esprit de synthèse dans votre conclusion. • Vos qualités d'expression orale, votre maîtrise de la langue : lecture éventuelle d'un texte, clarté dans la présentation et dans la résolution orale d'une question, richesse et correction du vocabulaire technique et de la syntaxe.
gramme, font néanmoins partie des qualités d'expression et de communication. Lorsque vous recevez la question à traiter, ne montrez aucun signe particulier de satisfaction ou de déception, ne conditionnez pas inconsciemment le correcteur dans un sens ou dans un autre. Remerciez-le simplement. Au moment ou vous prenez connaissance de cette question, essayez de bien la comprendre, d'en voir les limites. En cas de doute, faites-la préciser par le correcteur, cela vous évitera de partir sur de fausses pistes. Si vous n'avez vraiment rien à dire, demandez une autre question immédiatement, en vous excusant. Sachez cependant que l'examinateur n'est pas obligé d'accepter votre demande et que, dans ce cas, la note est généralement divisée par deux. Évitez donc de vous trouver dans cette fâcheuse situation. Il se peut que l'on vous demande de choisir vous-même la question. Dans ce dernier cas retenez évidemment celle que vous connaissez le mieux et non pas, comme certains le font, celle qui risque d'impressionner le plus le
3.
LE PREMIER CONTACT
En vous présentant à l'examinateur, restez naturel. Ne soyez ni fataliste, ni trop décontracté. Si votre émotion transparaît, ne vous inquiétez pas, l'examinateur en a l'habitude et il la comprendra. En cas de problème, pensez à ce que vous avez lu dans le chapitre 32 (Respirer, se relaxer). Respirez profondément ; normalement votre émotion passera pendant la préparation. Ne négligez pas la politesse. Un bonjour ou un merci, s'ils ne sont pas au pro-
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45 • LtPREUVE ORALE correcteur. Ayez dans cette éventualité, pour chaque discipline d'oral, une question plus particulièrement préparée.
• Pour les disciplines scientifiques ou techniques, notez la démarche suivie pour résoudre vos exercices. • Surveillez constamment votre montre pour respecter les délais.
La mise en forme
. LE TRAVAIL AU BROUILLON La recherche des idées Comme nous l'avons déjà indiqué, mobilisez-vous totalement pendant ces quelques minutes pour trouver l' essentiel des idées (renseignez-vous sur la durée accordée, variable selon les épreuves.). Vous n'avez pas beaucoup de temps. Souvenez-vous alors de l'essentiel du chapitre 39 (Comment trouver des idées), c'est-à-dire: • Jetez très rapidement, de manière abrégée mais lisible cependant, un maximum d'idées au brouillon. Suivez les conseils donnés dans le chapitre 11 pour retrouver ce qui a été appris. • Visualisez vos idées. Construisez des schémas, des tableaux de comparaisons rapides, ils peuvent vous aider à retrouver plus vite les éléments. • Répondez aux questions fondamentales, qui, comment, pourquoi ? • Définissez les termes difficiles ou obscurs et les mots-clés. • Décrivez, expliquez, analysez, donnez votre avis éventuellement, justifiez toujours ce que vous affirmez. • Trouvez des exemples personnels, des comparaisons, des citations adaptées au sujet. • Soyez toujours précis, évitez le superficiel ou le flou, utilisez les termes techniques adéquats. • Citez régulièrement le texte pour appuyer vos analyses, et non pour paraphraser.
Gardez du temps pour construire impérativement un plan démonstratif. Clarté et logique seront, là encore, vos qualités majeures. Ordonnez, classez, enchaînez vos idées. Adaptez un plan simple, clair, identifiable immédiatement à l'oral, par exemple : plan chronologique* ou plan dialectique*. Gardez un fil conducteur, une logique, une cohérence. Construisez une démonstration convaincante. Ne rédigez pas complètement, notez simplement vos idées en abrégé ; supprimez celles qui sont secondaires si vous manquez de temps. Tenez-vous en à l'essentiel. Montrez votre esprit de synthèse. Pour clarifier votre message, soyez concret : utilisez des termes imagés, des exemples, visualisez par des croquis, des tableaux, lisibles par le correcteur : facilitez la compréhension et la mémorisation de ce que vous lui dites. Vous n'avez pas non plus le temps de rédiger complètement votre introduction. Contentez-vous d'une phrase de départ. Commencez toujours par bien présenter le sujet : quel est le problème précis posé ? Imaginez que vous exposez la question à un camarade qui ne l'a pas lue. Essayez éventuellement d'éveiller l'intérêt du correcteur par une interrogation bien choisie. Indiquez les points que vous allez successivement aborder. Mettez, en fait, l'examinateur dans de bonnes dispositions d'écoute. En attendant votre tour, relisez calmement votre plan.
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES
5. FACE À L'EXAMINATEUR Votre attitude Identifiez-vous à un vendeur: ce que vous proposez doit satisfaire l'examinateur. Mettez vous à sa place. Que désire-t-il ? Répondez exactement à sa demande. Votre comportement doit entraîner une réaction positive. Montrez-vous vivant, chaleureux, convaincant ; vous sortirez du ronron des autres candidats. Impliquez-vous totalement. ·Vos réponses seront personnelles et non pas simplement des connaissances apprises par cœur. Utilisez vos exemples, démontrez, expliquez avec conviction. Appuyez-vous sur les textes, sur des schémas, des graphiques, des tableaux. Justifiez toujours vos jugements. Dites-vous que vous devez convaincre quelqu'un qui ne connaît pas la question. Ainsi affirmerez-vous votre maîtrise, votre personnalité. Vous favorisez la communication, le dialogue. Faites en sorte que le correcteur soit intéressé par votre intervention. Évitez tout ce qui peut entraîner une réaction négative. Votre comportement général doit rester naturel et non balbutiant (n'affichez pas vos faiblesses). Ne soyez pas non plus arrogant ou «bluffeur», n'inventez rien, ne trompez pas le correcteur ; il s'en apercevra et la communication sera bloquée. Évidemment, ne soyez pas agressif ou provocateur, voire hostile. Ne délivrez jamais une mauvaise image de vous, ne transmettez pas vos sentiments négatifs : ne donnez pas l'impression de partir battu d'avance, ayez au moins l'air d'y croire, montrez de préférence votre conviction, votre dynamisme. Cepen-
dant soyez prudent, nuancez vos jugements, ne braquez pas votre interlocuteur en lui tenant tête après une remarque ou, au contraire, en jouant la familiarité ou la séduction lourdement appuyée. Enfin ne critiquez pas le programme, ni votre professeur. Calmez votre nervosité en gardant en main un stylo, évitez de gesticuler ou de rester figé, soyez naturel, sans pour autant mâcher du chewing-gum pendant l'exposé.
Votre exposé Vous avez sous les yeux votre préparation. Commencez par rappeler la question; présentez votre phrase d'introduction, situez le sujet, le texte, l'auteur, posez le problème, annoncez votre plan. Dans vos développements, signalez les différents points que vous abordez. Respectez leur ordre; n'inversez rien ; n'oubliez rien non plus, et pour cela, barrez au fur et à mesure sur votre brouillon ce que vous énoncez. Appuyez-vous sur les textes. Expliquez les étapes de votre raisonnement, précisez ce que vous utilisez (théorèmes, définitions, etc.). Pour faciliter le passage d'une idée à une autre, enchaînez-les comme à l'écrit: utilisez les mots de liaison (par conséquent, en second lieu, etc.). Votre raisonnement doit être limpide pour celui qui vous écoute, sa mémorisation en sera meilleure. Éventuellement, répétez-vous (annoncez ce que vous allez dire, puis dites-le, résumez enfin ce que vous avez déjà dit) ; par ce biais vous évitez les déperditions dues à la communication orale (l ' examinateur
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45 • L'ÉPREUVE ORALE n'a pas la possibilité de relire votre raisonnement). Pour cette raison n'hésitez pas non plus à étaler sous vos yeux votre plan et, si l'examinateur vous le demande, à le lui communiquer. Soyez, une fois encore, le plus clair possible dans votre plan et vos idées. N'oubliez pas la conclusion. C'est sur cette impression que le correcteur restera juste avant qu'il ne mette sa note. Montrez vos qualités de synthèse. Terminez en rappelant les idées-clés, prenez éventuellement position. Restez dynamique, l'impression sera favorable.
Les '-uestions posées par 1examinateur De préférence, gardez la parole, n'attendez pas les questions ; ne développez pas cependant ce que vous ne connaissez pas bien, car vous vous attireriez éventuellement, dans ces domaines, des questions gênantes ; insistez plutôt sur vos points forts. Sachez bien écouter lorsque l 'examinateur prend la parole. En général, il désire vous entraîner sur une voie donnée, soit parce que vous l'aviez oubliée, soit parce qu'il souhaite vous tester. Soyez très attentif. Essayez de découvrir et d'aller là où il veut vous conduire. Suivez toujours ses réactions, adaptez-vous. Pensez à ce qu'il dit, et non pas à vous ou à votre trac. Réfléchissez avant de répondre, mais évitez dans tous les cas, les longs silences. Argumentez toujours vos réponses, ne vous contentez pas d'un oui ou d'un non. Sachez en cas d'erreur, la reconnaître. Si vous ne comprenez pas la question, demandez des précisions supplémentaires. Si l'examinateur désire parler, laissez-le développer. Approuvez ce qui vous semble exact ; il aura peut-être l'impression que vous participez. S'il
reste indifférent, continuez à parler ; jouez davantage la conviction si vous êtes sûr de vos idées. Si vous doutez vraiment et que cela se voit, faites-en part au correcteur, il vous remettra peutêtre sur la voie ; surtout n'inventez pas, l'effet est toujours désastreux car le correcteur pense que l'on se moque de lui.
6.LE LANGAGE ORAL Ne copiez ni le langage écrit, ni le langage populaire; calquez plutôt votre façon de vous exprimer sur celle des présentateurs de la radio ou de la télévision. La clarté est, là encore, la règle. Utilisez des phrases courtes, construites simplement. Ne les laissez pas inachevées, évitez aussi les lourdeurs. Recherchez systématiquement le vocabulaire technique ; vous éviterez ainsi toute imprécision ou périphrase, mots creux ou verbiage. De manière générale, bannissez les platitudes, par exemple : «de tout temps» ; les expressions populaires dictées : «la pluie et le beau temps» ; les tics verbaux : «tout à fait» ; les onomatopées : «euh !» ; les expressions ou le vocabulaire familier : «ça, il n'y a qu'à»; et bien sûr toute vulgarité. Vous connaissez votre sujet : soyez alors direct, affirmatif, précis dans les noms, les dates ... ; par exemple, à la place de «il», nommez l'individu en question. Ne laissez pas une phrase en suspens ; finissez votre idée ou enchaînez sur une idée voisine. La clarté de votre pensée entraîne rapidement le ton juste. Le ronron de l'exposé n'existe plus : vous êtes vivant, convaincu et convaincant, ému même
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES par les textes littéraires. Changez de rythme grâce aux exemples, citations, explications ... N'hésitez pas à créer de courtes pauses pour souligner les idéesclés ... et reprendre votre respiration. Ne parlez pas trop rapidement afin que le professeur ait le temps de s'imprégner de votre pensée. Prenez soin d'articuler, d'effectuer les liaisons ; d'avoir une diction nette. En fait, exprimez-vous simplement, mais correctement cependant. N'oubliez pas: la communication passe aussi par le regard quand il s'agit de convaincre. Soyez à l'aise, regardez votre examinateur à la racine du nez entre les deux yeux. Face à un jury, balayez régulièrement du regard l'ensemble des membres. Pensez aussi à utiliser le geste pour appuyer une idée ou ponctuer votre plan.
camarades, discutez des livres, des films, des émissions qui vous ont intéressé. Expliquez le cours à d'autres ; habituez-vous ainsi à répondre aux questions, à clarifier votre pensée, à improviser. Vous aurez alors une expérience* de l'expression orale. Si vous avez l'occasion de passer un examen blanc, profitez-en; soignez particulièrement cette répétition et tirez-en toutes les leçons.
ÇA,C'e5T tNVOfé C'e'rrE FOIS· Cl,
J€ cgo1s Qu6' ~OU5 LUI é~
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7.COMMENT S'ENTRAÎNER Toutes les épreuves orales exigent un entraînement ; léger pour les épreuves scientifiques, plus important pour les disciplines littéraires. Suivre l'enseignement du professeur, prendre des notes correctes n'assurent pas directement la préparation à une épreuve orale. En fait, vous n'avez que peu d'occasions de vous placer dans les conditions de l'épreuve. Seule la participation en cours peut vous aider, particulièrement en langue et dans les matières littéraires. Pour vous familiariser à cette technique de l'oral, cherchez toutes les occasions de prendre la parole : répondez aux questions, suscitez des remarques, préparez des exposés. Échangez aussi vos idées avec des
Entraînez-vous aussi avec un camarade : l'un prend la place du professeur et l'autre celui de l'élève, et vice versa. Chacun peut ainsi prendre conscience des difficultés propres à l'épreuve orale : préparer en temps limité, savoir suivre un plan dans l'exposé, écouter les questions, répondre rapidement. Travaillez ces points importants, vous les assimilerez mieux. Vous pouvez, enfin, utiliser un magnétophone pour corriger vos défauts principaux, en particulier pour amé-
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45 • LÉPREUVE ORALE 1
liorer votre accent en langues étrangères. Sachez aussi vous cultiver par la lecture d'un quotidien, en particulier pour posséder des informations, des exemples personnels. Pour les épreuves de langue ayez des connaissances sur le pays, la culture. Enfin, travaillez régulièrement ; pour certains examens, n'oubliez pas le rôle joué par le livret scolaire (l'examinateur pendant ou après votre exposé
regardera vos notes et les appréciations) pour ceux qui frôlent la moyenne, le livret peut permettre d'être racheté par le jury. Les révisions d'oral seront effectuées à partir de vos fiches* et éven- . tuellement du cours complété par les corrigés d'exercices. Ne vous permettez aucune impasse! Si vous êtes pris par le temps, approfondissez moins les leçons plutôt que de courir un risque énorme.
N'OUBLIEZ PAS •Soye: aussi rigoureux à /'oral qu'à /'écrit :·ainsi, pendant rotre préparation et pendant votre exposé. vous ne pensere: pas à rotre trac. • Prene: plaisir à communiquer ce que rous connaisse:: soye:. là encore. ouvert à votre interlocuteur, a_ve: une certaine sympathie pour lui ; alors naÎtront un courant positif et un échange favorable.
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Chapitre 46
LEJOURJ-1 · · ETLEJOURJ . EN BREF ... Votre préparation est terminée. Suivez bien ces derniers conseils.
1 . LE JOUR J - 1 • Vous devez avoir tout révisé ; laissez décanter. • Préparez vos affaires, aérez-vous; vous semblez avoir tout oublié, ne vous en inquiétez pas. • Prenez un repas digeste le soir.
2. LE JOUR J • Préparez un petit déjeuner consistant. • Prévoyez une marge de sécurité pour vous rendre au lieu de l'examen. • Avant l'épreuve, mobilisez-vous mentalement. • Votre émotion va disparaître dans l'action, entrez dans la salle avec satisfaction. • Après les épreuves du premier groupe, reposez-vous une journée et reprenez éventuellement pour le deuxième tour les révisions au même rythme que précédemment.
46 • LE JOUR J- 1ET LE JOUR J Vous devez, à la veille de l'examen, parvenir à un état de soulagement, de détente. Vous avez accompli l'essentiel : vous former. Les épreuves ne sont là que pour confirmer votre niveau, considérez-les comme une procédure normale. En attendant, profitez enfin de votre premier jour de repos.
1.
LE JOUR J - 1
Vos révisions sont terminées. Vous devez les laisser décanter pendant toute cette journée: reposez-vous l'esprit. Par contre, ne reposez pas trop votre corps ; il faudra dormir le soir normalement, et donc ne vous levez pas trop tard le matin; évitez aussi, ce jour-là, de faire la sieste. Dans le même but, imposez-vous une bonne balade en plein air, l'après-midi, pour vous oxygéner et favoriser votre sommeil.
Le matin Préparez toutes vos affaires pour le lendemain: • Convocation, pièce d'identité, montre, calculatrice avec piles de rechange, stylos en double exemplaire, recharges d'encre, règle, gomme, effaceur, colle, ciseaux (pour replacer éventuellement une partie bonne sur une partie fausse sans avoir à refaire toute la copie). Ajoutez le matériel spécifique autorisé (plan comptable, etc.). Vérifiez que tout fonctionne bien. Emportez livret scolaire et listes de textes si cela vous est demandé. • N'oubliez pas de quoi recharger vos batteries toutes les heures et demie en cours d'épreuve : sucre en morceaux, barres de céréales, fruits, boissons sucrées pour les épreuves longues.
• Prévoyez des vêtements dans lesquels vous êtes à l'aise, en particulier un pull qui puisse vous tenir chaud le matin et être enlevé en cours d'épreuve si votre salle est au soleil. Emportez quelques mouchoirs en papier. Prenez soin de calculer le temps nécessaire au trajet jusqu'au lieu d'examen, éventuellement parcourez-le une fois. Sachez que l'on ne tolère aucun retard (cela entraîne des drames à chaque examen). Prenez donc toutes vos précautions pour être présent à l'heure.
L'après-midi Aérez-vous; allez dans la nature ; ne vous épuisez pas cependant. Détendezvous simplement, rechargez-vous en énergie au grand air, profitez enfin du soleil. Évitez évidemment tout contact avec d'autres candidats ou avec des personnes stressantes ; si possible ne vous mêlez pas à la foule des grands magasins, recherchez plutôt le calme, détendez-vous, laissez vos idées en l'état où elles sont, n'y ajoutez rien d'autre, en particulier aucun souci. Vous aurez alors peut être l'impression d'avoir tout oublié, de ne plus rien savoir, de tout mélanger ? Votre réaction est normale : vous êtes en état d'attente ; vous ne pouvez pas donner de réponse puisque vous ne connaissez pas encore les questions précises; une fois de plus, votre cerveau primitif* aimerait être rassuré; il panique naturellement devant l'inconnu. Surtout ne vous affolez pas, tout le monde passe par là. Si vous êtes vraiment tourmenté, consultez exceptionnellement pendant de brèves minutes quelques fiches, apaisez vos doutes, cela vous rassurera. Éventuellement, feuilletez quelques journaux, revues,
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SE PREPARER AUX ÉPREUVES bandes dessinées pour vous changer un peu les idées. Pratiquez bien sftr la relaxation* et l'autosuggestion*.
Repas et sommeil De manière générale, ne changez pas brusquement vos habitudes, continuez éventuellement de prendre café et tabac car votre organisme ne doit pas être perturbé par une cause supplémentaire. N'augmentez pas cependant les doses. Les repas de la journée doivent être très appétissants ... ; celui du soir cependant ne doit pas comporter d'excitants ni être trop lourd, afin de ménager votre sommeil; pour ces raisons, évitez la viande, le riz, les féculents, les fruits qui contiennent de la vitamine C. Ne changez pas vos rythmes de sommeil : en particulier ne vous couchez pas trop tôt (revoir chapitre 31 : Votre sommeil). Enfin, pensez à utiliser deux réveils, l'un auprès de vous, et l'autre auprès d'une personne qui viendra éventuellement vous réveiller. Prévoyez, sur l'horaire que vous avez calculé, une petite marge de sécurité d'un quart d'heure à une demi-heure sans plus,
pour n'avoir pas à attendre en s 'énervant inutilement. Certains préconisent, pour vaincre le trac, de prendre la veille de l'examen uniquement, en homéopathie, du Gelsemium 9 CH, ou encore dans un autre domaine, un mélange tout préparé de plantes calmantes. Une fois de plus, demandez conseil à votre médecin de famille et testez-en auparavant les effets, sinon vous risquez la catastrophe (troubles de la mémoire, endormissement le matin, etc.).
2. LE JOUR J Avant l'épreuve Prenez une douche rapide pour vous réveiller et vous tonifier. Soignez votre petit déjeuner pour qu'il vous procure toute l'énergie nécessaire dans la matinée, par exemple : lait avec céréales sucrées, pain, beurre et une bonne confiture qui vous mette en appétit; ajoutez éventuellement un jus de fruit naturel. Si vous en avez l'habitude, pre-
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46 • LE JOUR J- 1ET LE JOUR J nez aussi un œuf accommodé à votre convenance. Ne partez surtout pas à l'examen le ventre vide, vous connaiùiez en fin de matinée une baisse de forme néfaste pour votre concentration. Avant de sortir de chez vous, vérifiez que vous avez bien pris tout ce qui était préparé la veille, n'oubliez surtout pas votre montre; écoutez encore votre morceau de musique préféré pour vous stimuler. Arrivez sur place un petit quart d'heure en avance, par mesure de sécurité. Parlez d'autre chose que de l'épreuve avec les camarades, ou de préférence éloignez-vous d'eux. Prenez du recul sur votre situation, regardez les autres attendre. Remobilisez-vous ensuite totalement. Ressentez la force intérieure qui vous habite. Vous ne vous souciez pas de l'émotion présente, vous savez qu'elle va disparaître avec l'arrivée de 1' action, vous êtes confiant. Vous entrez dans la salle d'examen avec satisfaction : vous allez pouvoir libérer toute la pression positive qui est en vous. Enfin vous pourrez, l'esprit lucide pour résoudre les difficultés, montrer vos capacités et affronter véritablement du concret.
Après la première épreuve Allez d'abord vous détendre, aérezvous. Ne restez pas discuter, fuyez les
ragots et les candidats agités qui ne peuvent que vous énerver. Éventuellement, entre les épreuves écrites, reprenez quelques fiches si des points particuliers vous tracassent. Ne pensez plus à ce que vous venez de passer, tournez-vous uniquement vers l'avenir. Sitôt l'écrit terminé accordez-vous un jour de détente complet, dormez profondément. Pour avoir une idée de vos notes, consultez, si vous le pouvez, les corrigés, sur minitel par · exemple : plusieurs organismes offrent ce service. Selon les modalités de l'examen que vous passez et si vous n'êtes pas certain d'excellentes réponses de votre part à l'écrit, préparez-vous intensément à l'oral. En fait, vous approchez du but, restez toujours mobilisé, ne décrochez pas tant que vous n'avez pas vu votre nom sur la liste des admis. Votre programme de révision est déjà préparé; suivez-le dans les mêmes conditions qu'à l'écrit, gardez en particulier un rythme de travail identique. Si le premier groupe d'épreuves n'a pas été satisfaisant, ne vous découragez pas, l'on voit chaque année des remontées de notes spectaculaires. Tenez compte des lacunes ou des erreurs des premières épreuves .pour ne pas les commettre de nouveau. (N'oubliez pas de revoir le chapitre 42: L'épreuve orale).
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SE PRÉPARER AUX ÉPREUVES N'OUBLIEZ PAS • Une fois les révisions terminées, parte: à/' examen /'esprit confiant mais cependant lucide. Vous êtes dans la peau d'un gagneur, mobilise:-vous totalement dans ce sens. Cette rolonté de vous battre assure en même temps votre maitrise ; rous êtes sur la \'Oie de la réussite. • Enfin, sache: qu'un examen réussi ou raté 11' est pas tout ; la rie offre d'autres buts et bien sûr d'autres épreuves. Puisse ce livre rous être encore utile. cet outil rous donner confiance en rous et mus aider sourent. à trarers les ajjimztements. à décourrir et utiliser toutes \'OS capacités : à \'Oils épanouù:
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CARNET D'ADRESSES AFLS (Agence française de lutte contre le sida) 'Il' (1) 05 36 66 36 Allô parents-adolescents ,, (1) 39 49 40 OO
CIEE (Council on International Educational Exchange) 49, rue Pierre Charron 75008 Paris ,, (1) 43 59 23 69 ou 3615 COUNCIL
Américan Center 51 rue Bercy 75012 Paris 'Il' (1) 44 73 77 77
CNED (Centre national d'enseignement à distance) 209, rue de Bercy, tour Paris Lyon 75585 Paris Cedex 12 ,, 49 49 94 94 ou 3614 CNED
Association Aides 247, rue de Belleville 75019 Paris ,, (1) 44 52 OO OO
CNOUS, programme Erasmus, (bourses pour étudier en Europe) 6 rue Jean Calvin 75005 Paris 'Il' (1) 39 58 49 11
Association française de sauvegarde de l'enfant et de l'adolescent 28, place Saint-Georges 75009 Paris 'Il' (1) 48 78 13 73 Centre DIDRO (Centre d'étude et d'action pour la prévention de la drogue) 9, rue Pauly 75014Paris ,, (1) 45 42 75 OO CFES (Comité français d'éducation pour la santé) 2, rue Auguste Comte 92170 Vanves ,, (1) 46 45 45 OO CIDJ (Centre d'information documentation de la Jeunesse) 101, quai Branly 75015 Paris Cedex 15 ,, (1) 44 49 12 OO ou 36 16 CIDJ
et
de
Comité national contre le tabagisme 66, rue Binelle 92310 Sèvres 'Il' (1) 46 23 15 15 Commission franco-américaine d'échanges universitaires et culturels 9, rue Chardin 75016 Paris 'Il' (1) 45 20 46 54 Croix-Rouge écoute l, place Henri Dunant 75008 Paris 'Il' 05 21 48 88 appel gratuit, ne pas composer le 16 Dialogue suicide 'Il' (1) 46 66 66 66 FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves des écoles publiques), 108, avenue Ledru Rollin 75011 Paris 'Il' (1) 43 57 16 16
CARNET D'ADRESSES FFOSC (Fédération française des organismes de séjours culturels et linguistiques) 7, rue Beccaria 75012 Paris 11' (1) 43 44 01 81
S.O.S. adolescents (1) 42.46.48.48.
11'
S.O.S. amitiés 11' (1) 42 93 31 31 ou (1) 42 96 26 26 S.O.S. dépression Tél. (1) 43 54 41 42
Goethe Institut (Centre culturel allemand) 17, avenue d'Iéna 75016 Paris 11' (1) 47 20 12 84
Sauvegarde de l'adolescence à Paris 3, rue du Coq-Héron 75001 Paris 11' (1) 42 21 01 21
Institut culturel italien 50, rue de Varenne 75007 Paris 11' (1) 44 39 49 39
Sida info service 204, rue de Belleville 75020Paris 11' 05 36 66 36 appel gratuit. ne pas composer le 16
Librairie Attica (spécialisée en langues) 64, rue de la Folie Méricourt 75011 Paris 11' (1) 48 06 49 80
The British Council (Centre culturel britannique) 9-11, rue Constantine 75007 Paris ,,. (1) 49 55 73 OO
Librairie Galignani (spécialisée en langues) 224 rue de Rivoli 75001 Paris 11' (1) 42 60 76 07 Ligue française de l'enseignement 7, boulevard St Denis 75003 Paris ,,. (1) 43 58 98 OO
UNAPEL (Union nationale des associations de parents d'élèves de l'enseignement libre) 277, rue Saint-Jacques 75005 Paris ,,. (1) 46 33 62 89 ou 36 15 UNAPEL
MFPF (Mouvement français pour le planning familial) 4, square St-Irénée 75011 Paris 11' (1) 48 07 29 10 ou 36 14 code MFPF
UNOSEL (Union nationale des organisations de séjours linguistiques) 293, rue de Vaugirard 75015 Paris 11' (1) 42 50 44 99
Office allemand d'échanges universitaires 15, rue de Verneuil 75007 Paris 11' (1) 42 61 03 40
Informations sur les études et la vie étudiante 36 15 LETUDIANT
ONISEP (Office National d'information sur les Enseignements et les Professions) 50, rue Albert 75013 Paris ,,. (1) 40 77 60 OO ou 36 15 code ONISEP
Organismes de formation continue 3614FORPRO
Étudier en Europe 3614ENSUP
PEEP (Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public) 91, boulevard Berthier 75017 Paris 11' (1) 44 15 18 18 ou 36 15 PEEP
Répertoire sur les établissements, les formations et les diplômes 3614EDUTEL Diplômes et débouchés 3615 ETUD Catalogue des livres disponibles en France 36 17 ELECTRE
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Pour effectuer des recherches par sujets, titres ou auteurs, vous pouvez consulter en bibliothèques "Les ouvrages disponibles'', édités par Le Cercle de la librairie.
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INDEX
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A-B Abréviations 112 Action 4, 27, 236, 239 Agenda95 Alcool 183 Alimentation 204 Amphétamines 185 Analyse267 Annales 96 Anxiété 232 Apprentissage 6, 15, 27, 35, 58, 67, 99, 174, 212 Aptitudes 16, 71 Articulations logiques 261 Attente 234, 239 Attention 12, 220 Auditif 16, 70, 73 Auto-épanouisssement 3 Autonomie 33 Autosuggestion 202, 233 Baccalauréat 86, 225 Barbituriques 196 Bêta-bloquants 185 Bibliothèque 160 Blocage (sur des problèmes) 123 Blocages psychiques 80, 104, 235 Brouillon 240, 285, 291 Bureau 93
c Carte 270
C. D. 1. 160 C. 1. D. J. 152
c. 1. o. 152 Café 183 Cerveau primitif 12, 217
Cerveau reptilien 11 Cerveau supérieur 13, 193 Chapitre 75, 78 Chiffres 286 Chronobiologie 90 Classer 73, 95 Classification 161 Codes 128 Coefficients 87 Commentaire 265, 267 Communiquer 13, 126 Comprendre 37, 50, 64, 74 Concentration 70, 216 Concours 86, 226 Confiance en soi 31, 41, 115, 231, 238 Connaissances 21, 37, 132 Contrôles 60, 66 Corrections 61 Cortex 13 Cours 78, 102, 110 Cow·s par correspondance 107 Cours particuliers 107
D Décontraction 201 Démonstration 241 Déprime 188 Détente psychique 91, 212 Devoirs 60 Devoirs littéraires 250, 259, 265 Devoirs·scientifiques 284 Devoirs techniques 284 Disciplines (choix des) 87 Dissertation 250 Document (analyse) 265 · Documentation (centre de) 160 Dossiers 157, 269 Drogue 183
INDEX E Echec 63 Ecrit (conseils pour l') 237 Education physique 211 Efficacité 86, 90, 124, 165 Emploi du temps 85, 189 Encouragements 6 Energie 104, 181, 190, 199 Entraînements 48, 57, 233, 294 Epreuves d'examen 237, 274 Equilibre affectif 5, 30, 188 Equilibre émotif 32 Equilibre énergétique 181, 190 Equilibre psychologique 182 Erreurs 62 Essais et erreurs 27, 37 Etourderies 66 Examen blanc 226 Examens 86, 225 Examinateur 292 Expérience 27, 247, 278 Exposé 118 Expression 23, 65, 128, 241, 286
Information (stockage) 213 Information (traitement) 46, 147, 174 Information (tri) 151 Inscriptions 89 Intelligence 20
J- L- M Jour J 298 Jour J - 1 297 Jour J - 20 228 Langage 43, 128, 131, 173, 293 Langue vivante 27, 133, 273 Leçons 75, 78 Lecture 146, 154, 278 Lecture efficace 165 Logique 47, 137 Mathématiques 40, 50, 284 Médicaments 80, 184 Mémoriser 25, 68 Mnémotechniques (procédés) 76 Motivation 2, 12, 32, 36 Mots-clés 74, 111, 262 Multivalente (logique) 48
F-G-H
N-0
Fatigue 86 Fatigue (éliminer) 187, 221 Fiches de contrôle 66 Fiches de lecture 169 Fiches de révision 98 Fichiers 161 Formel04,180,229 Grammaire 135, 283 Gymnastique 211 Graphique 270 Hémisphères 15
Neurones 14 Normalisation 286 Notes 290 Notes (prendre des) 108 O. F. U. P. 149 O. N. I. S.E. P. 152 Objectifs 36, 87, 218 Observation 26, 37 Options 87 Oral (conseils pour l') 237, 277, 288 Oral en cours 114 Organiser (s') 84 Orientation 38 Orthographe 139 Outils 95 Ouverture d'esprit 21, 24, 32
Idées 132, 245, 291 Idées-clés 74, 111, 262 Imitation 33 Impasses 229 Indice 45, 64 Information 21, 144, 174, 213 Information (enregistrement) 36 Information (rappel) 64, 79, 213 Information (réception) 150 Information (recherche) 43, 119, 148, 163, 247
p Parents 29 Participation 115, 279 Pensée 13, 133 Pensées positives 202, 218, 235 Peur 232
308
INDEX
s
Photographie 270 Plaisir 5 Planifier son travail 60, 85, 228 Plans (dissertations) 253 Plans (résumés) 262 Préparation aux épreuves 243 Présentation des devoirs 242, 256, 285 Presse 146, 154 Prise de conscience 5, 37, 220 Problèmes habituels 40 Problèmes nouveaux 50 Professeur 105 Progrès7,25,28,39,58,62 Psycho-stimulants 185
Santé 180 Saut intellectuel 22, 50 Savoir (le) 21, 64 Savoir-faire 65 Sept éléments 75 Sieste 196 Sommeil 192 Sport 21l Stratégie 37 Stress 190, 199 Structure (mentale) 14, 52, 136, 145 Structurer (apprentissage) 22 Style 257, 264 Sujet (lecture) 239, 251 Sujets (choix) 252 Système limbique 12
R Raisonnement 46, 65 Rédiger 263, 272 Réflexe 39 Réflexion approfondie 50, 247 Relaxation 200, 235 Repas 207 Répétition 38, 78 Représentations mentales 6, 13, 38, 70, 80, 90, 202 Résoudre 40, 50 Respiration profonde 199, 235 Résumé ll l, 259 Rétroacrion(effetde) 129 Réussite 6, 30, 32, 39 Révisions 99, 223 Rupture25
T-V Tabac 183 Tableau 270 Télévision 146, 172 Temps 78, 85, 189, 239 Texte (analyse) 265 Timidité l15 Trac 232 Tranquillisants 184 Travail 85, 218, 227 Travail en groupe 122 Vérifier 39, 67 Version 276 Visuel 17, 70, 72 Vocabulaire 139, 281 Volonté 217
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Aubin Imprimeur LIGUGt, POlTIERS
Dépôt légal : mai 1997 Dépôt légal de la 1" édition : 3' trimestre 1990 N' d'impression : P 53808 lmpriml t11 Franct
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DE TRAVAIL Lycéen, étudiant, adulte en formation, quel que soit notre niveau d'études, nous nous posons tàus les mêmes questions: comment faire face à notre travail quotidien? Comment mieux exploiter nos capacités et être plus performant? Comment se préparer efficacement à réussir un examen ou un concours ? Ce guide vous propose de mettre en œuvre des méthodes concrètes et dynamiques, applicables quotidiennement. Pour en faciliter l'usage, elles sont regroupées en frais grands thèmes. Apprendre à apprendre se motiver, suivre une démarche, résoudre une difficulté, savoir tirer profit de ses erreurs, ' . .. s'entrainer, memonser. /\
Maîtriser les outil de !'apprentis age s'organiser, planifier son travail, prendre des notes, lire efficacement, communiquer... Se préparer aux épreuve s'alimenter, être en forme, se concentrer, avoir confiance, savoir réviser et passer avec succès chaque épreuve écrite et orale... .
Le Guide des méthodes de travail deviendra très vite votre plus précieux auxiliaire pour réussir vos études. Il améliorera votre efficacité et accroîtra vos chances de succès en vous permettant de développer vos qualités personnelles et intellectuelles.
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ISBN 210 00 1607 5 Code 041607
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