GEORGES POLITZER
CRITIQUE DES FONDEMENTS DE LA PSYCHOLOGIE LA PSYCHOLOGIE ET LA PSYCHANAL PSYCHANALYSE YSE
1928 Édition numérique hors-commerce Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
A PIERREMORHANGE
acebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
A PIERREMORHANGE
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Notes sur la présent présente e édition
Cette édition numérique hors-commerce de la Critiquedesfondementsdelapsychologiede Georges Politzer Politzer a été conçue non pas pour concurrencer une quelconque édition du mme li!re" mais pour assurer la disponi#ilité d$un te%te qui" au&ourd$hui" malgré les rééditions successi!es" reste soit épuisé" soit onéreu%' (e lecteur qui" pour son loisir loisir"" sa curiosité" ou ses recherches" souhaite a!oir ce te%te ) sa disposition personnelle peut ainsi com#ler ce manque par la présente édition' (es notes de Politzer ont toutes été conser!ées' *ous a!ons cependant" par souci de d e clari+ier le te%te original" ra#attu toutes les ré+ér ré+érences ences ancrées dans le te%te principal parmi les notes de #as de page' ,n somme" so mme" nous n$a!ons ra&outé aucune note" simplement épuré le te%te de ses nom#reuses ré+érences ré+érences notamment ) la raumdeutung de .reud/'
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AVANT-PROPOS
Cetra!ailn"estpasuntra!aildepr#sentation$Ilnes"agitpasd"e%poserd"unefa&on dogmatiquelapsychanalysetellequ"elleestdansl"ensem'leoudansunedesesparties(mais deré+léchir sur elleaupointde!ueauquelnousnouspla&ons$Notretra!ailsupposantdoncla connaissancedelapsychanalyse(nousa!onsn#glig#toutcequin"estqu"articulationtechnique oupurequestiondefait(lorsquenousn"ya!ons!uriendesignificatif)notrepointde!ue$ C"estcequie%pliquequecertainsaspectsdelapsychanalysequi(commelase%ualit#(doi!ent figurerdanslese%pos#sdogmatiquesaupremierplan(n"apparaissentpasdutoutdansce tra!ail$ Nousnesommespas(d"autrepart(partisansdecettem#thodequiconsiste)!ouloir*ustifier les+mais,etles+si,pardescitationsappropri#es$Etsinousa!onscit#moinsqu"onn"ena l"ha'itudedansdesou!ragescommelen-tre(c"estparcequel"e%actitudedenotre interpr#tationnepeut.tre!#rifi#equeparuner#fle%ionpersonnelle$Nousa!onsrenonc#dela m.memani/re)cetteconceptionquiinspirelaplupartdesou!ragesphilosophiquesfran&ais( etquiconsiste)supposerunlecteura'solumentpassif(pournepasdirestupide(auquel(pour ledispenserdetouteffortder#fle%ionpersonnelle(ilfautpr#senterdeschosestoutesm0ch#es$ Cettem#thodeestsuperficielleetnedonnequelafausseclart#$1ifficult#eto'scurit#(clart# etfacilit#nesontpassynonyme$2apr#cisiondel"id#ede!antsesuffire)elle3m.me(les d#!eloppementsquinesontdestin#squ")#pargneraulecteurdeseffortssontcompl/tement inutiles(d"autantplusqu"ilssonta'solumentd#pour!usd"int#r.tpourl"auteurlui3m.me$ 4oil)pourquoinousa!onsomis)peutr/stoutcequin"estpaslapositionetle d#!eloppementdesid#eselles3m.mes$Apr/sa!oirditunefoisaussiclairementquepossi'leen quelsensnousreprochionsau%psychologuesclassiquesd"a!oirprislesfaitspsychologiques pourdes+choses,(nousa!onsomisdecomparertoutaulonglasignificationquecereproche apournous()cellequ"ilache56ergson$Noussa!onsaussiquenoussommestr/sloind".tre seul)employerleterme+concret,(maislesensqu"iladansnotrete%tedoitpr#!enirtoute confusion('ienquenousn"ayonspaspass#enre!uetoutessessignifications$1elam.me mani/re(nousn"a!onspasprisune)unelesdi!ersesd#finitionsdufaitpsychologiqueetles critiquesclassiquesdel"introspectionpourmontrerquelespremi/resimpliquenttoutes l"a'stractionetquelesderni/resontou'li#l"essentiel$Etdem.mequenousnenoussommes pas#ternis#ssurl"id#edudrameenelle3m.me(nousn"a!onspasmontr#dechacunedes constructionsth#oriquesde7reudlamani/redontl"a'stractionpermetdelesengendrer) partird"unfaitconcretetlamani/redontcefaitconcretpeut.treretrou!#enrefaisantensens in!erselechemindel"a'straction$Etnouspourrionsciterencore'eaucoupd"endroitso8nous a!ons#!it#lesd#!eloppements$ ouscesd#!eloppementsn"auraientpas#t#inutiles$Maislelecteurquiconsentira)faire l"effortn#cessairesauralesretrou!erparlui3m.me(tandisqu")ceu%quiserefusent)tout effortdecegenretouslesd#!eloppementsdumondenepourraient*amaissuffire$ Nousne!oulonscependantpascou!rir()l"aidedecetteconsid#ration(cequ"ilyad"impr#cis
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etdepro!isoiredanscette#tude$Notretra!ailestunpointded#part(d"a'ordparcequ"iln"est queletome des3atériau% (etensuiteparcequ"ilfaitpr#cis#mentpartied"unes#ried"#crits pr#liminaires$9inousn"a!onspas(pare%emple(d#!elopp#l"id#edesignificationetl"id#ede drame*usqu"aupointo8leurdualit#(unpeug.nantedansl"#critpr#sent(auraitc#d#laplace) uneconceptionclairedeleursrapports(c"estparcequeles#l#mentsdeced#!eloppement appartiennentd#*)automedes3atériau% (quitraiteradelaGestalttheorie$C"estpourla m.meraisonencorequetoutennousser!antquelquefoisdel"id#edeforme(nousnel"a!ons pasapprofondie$1"autrespoints(comme(pare%emple(l"analysedelanotiondeconscienceou l"#tudesyst#matiquedetoutescesd#marchesclassiquesquenousa!onsmisesau*ourchemin faisant(nepeu!ent.tred#!elopp#squedansl" ,ssaiquisui!rales3atériau%$ 9inousa!onslachancederencontrerdescritiquesasse5#clair#spournepasnousresser!ir( souspr#te%tequenousenfon&onsdesportesou!ertes(cepr#cis#mentsurquoinous!oulons engagerladiscussion(ons"aperce!rapeut3.trequenousnepou!ionspas(enfaisantcetra!ail( trou!er'eaucoupdepointsd"appui:dumoinsdanslalitt#raturepsychologiquefran&aise$On pourraaccepteralorscetteid#efacilequenous!oulons(ensomme(lapsychanalysee%pos#een termesdeGestalt etde#eha!ior$Maisqu"onn"ou'liepasalorsquenotreposition!is3)3!isdela Gestalttheorieetdu'eha!iorismenepourra.trepr#cis#equedansles#tudesquenousa!ons l"intentiondeleurconsacrer$ 1"unefa&ong#n#rale(laquestiondesa!oirdansquellemesurelesr#fle%ionscontenuesdans ce!olumeoudanslessui!antssont+originales,nenousint#ressepas(etsinouslasoule!ons( c"estuniquementpourpou!oir#claircirunpointdeplus$1esrapprochementsquel"onfera( certainsserontl#gitimes(maisqu"onn"ou'liepasceci;ils"agitpournousessentiellementde poserlespro'l/mesdetellemani/requeladiscussion(sanspou!oir*amaisre!enir!erscette psychologiequinedoitpluse%isterquepourl"historien(puisserepartird"une'asenou!elleet sepoursui!reensuitesurunnou!eauplan$
G' P'
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INTRODCTION
' 5i personne ne songe ) protester contre l$a++irmation générale que les théories sont mortelles et que la science ne peut a!ancer que sur ses propres ruines" il n$est gu6re possi#le de +aire constater ) ses représentants la mort d$une théorie présente' (a ma&orité des sa!ants est composée de chercheurs qui" n$a7ant ni le sens de la !ie" ni celui de la !érité" ne peu!ent tra!ailler qu$) l$a#ri de principes reconnus o++iciellement on ne peut pas leur demander d e reconnatre une é!idence qui n$est pas donn#e" mais qui est ) créer' Car leur r:le historique est autre il consiste dans le tra!ail d$appro+ondissement et d$e%ploitation; c$est par leur intermédiaire que les < principes = dépensent leur énergie !itale ; instruments respecta#les de la science" ils sont incapa#les de se renou!eler et de la renou!eler' ,t ainsi ils reconnaissent la mortalité de toutes les théories" mme des leurs" mais seulement dans l$a#strait que le moment de la mort soit dé&) arri!é leur parait tou&ours in!raisem#la#le' 2' > C$est ainsi que les ps7chologues sont scandalisés quand on leur parle de la mort de la ps7chologie o++icielle" de cette ps7chologie qui se propose d$étudier les < processus ps7chologiques =" soit en !oulant les saisir en eu%-mmes" soit dans leurs concomitants ou déterminants ph7siologiques" soit en+in par des méthodes < panachées =' Ce n$est pas que la ps7chologie soit en possession de résultats +éconds et positi+s que l$on ne pourrait mettre en doute qu$en niant l$esprit scienti+ique lui-mme on sait qu$il n$e%iste pour le moment que des recherches < perdues =" d$une part" et" d$autre part" des promesses" et que tout est encore ) attendre d$un m7stérieu% per+ectionnement que l$a!enir doit nous apporter généreusement' Ce n$est pas non plus qu$il 7 ait" du moins au su&et de ce qui a été dé&) +ait" un accord unanime entre les ps7chologues" accord qui peut décourager d$a!ance les < énergum6nes = on sait que l$histoire de la ps7chologie depuis cinquante ans n$est qu$une épopée de désillusions et que" au&ourd$hui encore" de nou!eau% programmes sont lancés chaque &our pour +i%er les espoirs rede!enus disponi#les' 5i les ps7chologues protestent" et s$ils peu!ent protester a!ec une certaine apparence de #onne +oi" c$est parce qu$ils ont réussi ) se retrancher dans une position commode' (eurs #esoins scienti+iques étant satis+aits par le maniement mme stérile des appareils" et par l$o#tention de quelques mo7ennes de statistique qui n$ont gu6re l$ha#itude de sur!i!re ) leur pu#lication" ils proclament que la science est +aite de patience" et ils re&ettent tout contr:le et toute critique sous préte%te que la
Cette histoire de cinquante ans" dont les ps7chologues sont si +iers" n$est que l$histoire d$une mare au% grenouilles' (es ps7chologues" incapa#les de décou!rir la !érité" l$attendent chaque &our" de n$importe qui et de n$importe o?" mais comme ils n$ont aucune idée de la !érité" ils ne sa!ent ni la reconnatre ni la capter ils la !oient alors dans n$importe qu oi et de!iennent !ictimes de toutes les illusions' @undt surgit d$a#ord pour préconiser la ps7chologie < sans me =" et commence la migration des appareils des la#oratoires de ph7siologie dans ceu% des ps7chologues' Buelle +ierté et quelle &oie (es ps7chologues ont des la#oratoires et ils pu#lient des monographies'''
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Plus de disputes !er#ales calculemus D En tire les logarithmes par les che!eu%" et Fi#ot calcule le nom#re des cellules céré#rales pour sa!oir si elles peu!ent loger toutes les idées' (a ps7chologie scienti+ique est née' 3ais en +ait" quelle mis6re c$est le +ormalisme le plus insipide qui l$emporte ) la +a!eur d$une complaisance uni!erselle et au% applaudissements de tous ceu% qui de la science ne connaissent que les lieu% communs de la méthodologie' Certes" en apparence" les ps7chologues en question ont rendu ser!ice ) la ps7chologie en com#attant les !ieilleries éloquentes de la Ainsi l$a!6nement de la ps7chologie < e%périmentale =" loin de représenter un nou!eau triomphe de l$esprit scienti+ique" n$en était qu$une humiliation' Car" au lieu de se laisser renou!eler par lui" et le ser!ir" il s$agissait" en +ait" de lui emprunter de la !ie pour des !ieilles traditions qui n$en a!aient plus" et pour qui cette opération était la derni6re chance de sur !ie' C$est cela qui e%plique le +ait reconnu au&ourd$hui" ) sa!oir que toutes les ps7chologies < scienti+iques = qui se sont succédé depuis @undt ne sont que les déguisements de la ps7chologie classique' (a di!ersité des tendances mme ne représente que les renaissances successi!es de cette illusion qui consiste ) croire que la science peut sau!er la scolastique' Car" dans tous les +aits" ph7siologiques ou #iologiques" dont ils se sont emparés" les ps7chologues n$ont cherché que cela' ,t c$est ce qui e%plique aussi l$impuissance de la méthode scienti+ique entre les mains des ps7chologues' 4' > (es sa!ants +orment" au point de !ue du sérieu% a!ec lequel la méthode scienti+ique est conçue par eu%" une !érita#le hiérarchie' (e monde de la quantité étant le monde propre des mathématiciens" ils s$7 meu!ent a!ec une aisance naturelle" et ils sont seuls ) ne pas trans+ormer leur rigueur en parade' ($emploi que les ph7siciens +ont des mathématiques se ressent dé&) quelque+ois du +ait qu$elles ne représentent pour eu% qu$un ha#it de location ; la pure en!ergure des mathématiciens peut leur rester inaccessi#le et ils sont sou!ent 'orn#s$ 3ais tout cela n$est rien en comparaison de ce qui se passe ) l$étage au-dessous' (es ph7siologistes donnent dé&) terri#lement dans la magie des chi++res" et l$enthousiasme pour la +orme quantitati!e des lois n$est sou!ent" chez eu%" que l$adoration du +étiche' Cette gaucherie" cependant" ne peut pas +aire ou#lier le sérieu% +ondamental qu$elle recou!re' Buant au% ps7chologues" c$est de troisi6me main qu$ils reçoi!ent les mathématiques ils les reçoi!ent des ph7siologistes" qui les ont reçues des ph7siciens" qui" eu% seuls" les tiennent des mathématiciens mmes' Er" ) chaque étape" le ni!eau de l$esprit scienti+ique su#it une chute" et quand" ) la +in" les mathématiques arri!ent au% ps7chologues" c$est < un peu de cui!re et de !erre = que ceu%-ci prennent < pour de l$or et du diamant =' ,t il en est de mme pour la méthode e%périmentale' C$est le ph7sicien qui en a la !ision sérieuse; lui seul ne &oue pas a!ec elle" c$est entre ses mains uniquement qu$elle reste tou&ours une technique rationnelle sans &amais dégénérer en magie' (e ph7siologiste a dé&) une +orte tendance ) la magie chez lui la méthode e%périmentale dégén6re sou!ent en pompee%périmentale' 3ais que dire du
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ps7chologue J Chez lui tout n$est que pompe$,n dépit de toutes ses protestations contre la philosophie" il ne !oit la science qu$) tra!ers les lieu% communs qu$elle lui a appris ) son su&et' ,t comme on lui a dit que la science est +aite de patience" que c$est sur des recherches de détail que se sont édi+iées les grandes h7poth6ses" il croit que la patience est une méthode en elle-mme" et qu$il su++it de chercher des détails a!euglément pour attirer le 3essie s7nthétique' l patauge alors au milieu des appareils" se &ette tant:t dans la ph7siologie" tant:t dans la chimie" la #iologie; il amoncelle les mo7ennes de statistique" et est con!aincu que" pour acquérir la science" tout comme pour acquérir la +oi" ilfauts"a'.tir$ l +aut qu$on comprenne lespsychologuessontscientifiquescommelessau!ages #!ang#lis#ssontchr#tiens$
' > (a négation radicale de la ps7chologie classique" introspectionniste ou e%périmentale" qui se trou!e dans le #eha!iorisme de @atson" est une décou!erte importante' ,lle signi+ie précisément la condamnation de cet état d$esprit qui consiste ) croire ) la magie de la +orme sans comprendre que la méthode scienti+ique e%ige une radicale < ré+orme de l$entendement =' En ne peut" en e++et" quelle que soit la sincérité de l$intention et la !olonté de la précision" trans+ormer la ph7sique d$Aristote en ph7sique e%périmentale' C$est sa nature qui s$7 re+use" et il serait tout ) +ait illégitime de +aire con+iance" au su&et d$une tentati!e de ce genre" dans les per+ectionnements de l$a!enir' I' > ($histoire de la ps7chologie dans les cinquante derni6res années n$est donc pas" comme on aime ) l$a++irmer au dé#ut des manuels de ps7chologie" l$histoire d$une organisation(mais celle d$une dissolution$,t dans cinquante ans la ps7chologie authentiquement o++icielle d$au&ourd$hui apparatra comme nous apparaissent maintenant l$alchimie et les +a#ulations !er#ales de la ph7sique péripatéticienne' En s$amusera encore des +ormules retentissantes par lesquelles ont dé#uté les ps7chologues < scienti+iques =" et des théories péni#les au%quelles ils ont a#outi ; des schémas statiques et des schémas d7namiques" et la théologie du cer!eau constituera une étude ré&ouissante" comme la théorie antique des tempéraments > mais ensuite tout sera relégué dans l$histoire des doctrines incompréhensi#les" et on s$étonnera" comme on le +ait au&ourd$hui au su&et de la scolastique" de leur persistance' En comprendra alors ce qui parat maintenant in!raisem#la#le" ) sa!oir que le mou!ement ps7chologique contemporain n$est que la dissolutiondumythedelanaturedou'lede l"homme$
($éta#lissement de la ps7chologie scienti+ique suppose précisément cette dissolution' Koutes les articulations qu$une éla#oration notionnelle a introduites dans cette cro7ance primiti!e doi!ent s$e++acer une ) une" et la dissolution doit procéder par étapes mais au&ourd$hui elle de!rait dé&) tre terminée' 5eulement sa durée +ut considéra#lement prolongée par la possi#ilité qui s$était o++erte au% th6ses mortes de renatre ) la +a!eur du respect qui entoure les méthodes scienti+iques' 8' > 3ais en+in le moment de la liquidation dé+initi!e de toute cette m7thologie est luimme arri!é' (a dissolution ne peut plus a++ecter au&ourd$hui la +orme de la !ie et on peut maintenant reconnatre a!ec certitude la +in dans la +in' (a ps7chologie est actuellement" en e++et" dans l$état o? se trou!ait la philosophie au moment de l$éla#oration de la Critiquedela raisonpure' 5a stérilité est mani+este" ses démarches constituti!es sont mises ) nu" et tandis que les uns se con+inent dans une scolastique impressionnante par sa mise en sc6ne" mais qui n$a!ance pas du tout" les autres se &ettent dans des solutions désespérées' n sou++le nou!eau se +ait sentir aussi on !oudrait dé&) a!oir !écu toute cette période de l$histoire de la ps7chologie" mais on retom#e constamment dans les +antaisies scolastiques' l manque donc quelque chose lareconnaissanceclairedufaitquelapsychologieclassiquen"estriend"autre
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quel"#la'orationnotionnelled"unmythe$
9' > Cette reconnaissance ne doit pas tre une critique dans le genre de celles dont pullule la littérature ps7chologique" et qui montrent tant:t la +aillite de la ps7chologie su#&ecti!e" tant:t celle de la ps7chologie o#&ecti!e et qui préconisent périodiquement le retour de la th6se ) l$antith6se et de l$antith6se ) la th6se' l ne +aut pas" par conséquent" instituer une dispute qui puisse" de nou!eau" rester int#rieure ) la ps7chologie classique" et dont tout le #éné+ice est de +aire tourner la ps7chologie sur elle-mme' C$est une critique réno!atrice qu$il +aut" une critique qui" en +aisant dépasser" par la liquidation claire de ce qui a été" le point mort o? se trou!e la ps7chologie" crée cette grande é!idence qu$il s$agit de communiquer' 1L' > Contrairement ) tout espoir" ce n$est pas de l$e%ercice de la méthode o#&ecti!e que !ient cette !ision de la ps7chologie nou!elle que suppose la critique en question' 2er#sultatde cete%erciceestenti/rementn#gatif il a a#outi" en e++et" au #eha!iorisme' @atson a reconnu précisément que la ps7chologie o#&ecti!e classique n$est pas o#&ecti!e au !rai sens du mot" puisqu$il a a++irmé" apr6s cinquante ans de ps7chologie scienti+ique" qu$il était temps pour la ps7chologie de de!enir une science positi!e' Er" le #eha!iorisme piétine sur place" ou plut:t il lui est arri!é un malheur #eaucoup plus grand' (es #eha!ioristes" charmés d$a#ord de la notion de 'eha!ior " ont +ini par décou!rir que le #eha!iorisme conséquent celui de @atson" est sans issue" et" regrettant les marmites de la ps7chologie introspecti!e" ils re!iennent" sous préte%te de < #eha!iorisme non ph7siologique =" ) des notions +ranchement introspecti!es" ou encore se #ornent simplement ) traduire en termes de #eha!ior les notions de la ps7chologie classique' on a alors le regret de constater que" chez certains du moins" le #eha!iorisme n$a ser!i qu$) donner une nou!elle +orme ) l$illusion de l$o#&ecti!ité1' (e #eha!iorisme présente alors le parado%e sui!ant pour l$a++irmer sinc6rement" il +aut renoncer ) le dé!elopper" et pour pou!oir le dé!elopper" il +aut renoncer a son a++irmation sinc6re ; ce qui lui enl6!e alors toute raison d$tre' Kout cela n$est d$ailleurs pas étonnant' (a !érité du #eha!iorisme est constituée par la reconnaissance du caract6re m7thologique de la ps7chologie classique et la notion de 'eha!ior n$est !ala#le qu$en tant qu$on le consid6re dans son schéma général" antérieurement ) l$interprétation que lui donnent les Matsoniens et les autres' Cinquante ans de ps7chologie scienti+ique n$ont donc pu a#outir qu$) l$a++irmation que la ps7chologie scienti+ique !a seulement commencer' 11' > (a ps7chologie o#&ecti!e classique ne pou!ait a#outir ) un autre résultat' ,lle n$a &amais été autre chose que l$impossi#le !olonté de la ps7chologie introspecti!e de de!enir une science de la nature" et elle ne représente que l$hommage de cette derni6re au goNt de l$époque' l 7 eut un moment o? la philosophie elle-mme" !oire la métaph7sique" !oulurent de!enir < e%périmentales =" mais on n$a gu6re pris la chose au sérieu%' (a ps7chologie" elle" a réussi ) donner le change' ,n +ait" il n$7 a &amais eu de ps7chologie o#&ecti!e di++érente de cette ps7chologie qu$on +aisait sem#lant de nier' (es ps7chologues e%périmentau% n$ont &amais eu des idées par eu%mmes" ils ont tou&ours utilisé le !ieu% stocO de la ps7chologie < su#&ecti!e =' ,t chaque +ois qu$on a décou!ert qu$une certaine tendance a été !ictime de cette illusion" on a recommencé dans une autre direction en cro7ant qu$on pou!ait +aire mieu% tout en partant des mmes principes' oil) pourquoi ces chercheurs" au%quels la méthode scienti+ique de!ait donner des ailes" se sont tou&ours trou!és en retard sur les ps7chologues introspectionnistes" car cependant que les premiers étaient occupés ) traduire en +ormules < scienti+iques = les idées de ces derniers" ceu%-ci n$a!aient rien d$autre ) +aire que de reconnatre leurs illusions' ,t 1 Le manuel de Warren est tout à fait significatif à cet égard
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maintenant la ps7chologie e%périmentale arri!e seulement ) reconnatre son propre néant" et la ps7chologie introspectionniste en est tou&ours ) ses mer!eilleuses et émou!antes promesses" alors que chez des ps7chologues qui se désintéressent ) la +ois de la ph7siologie des sensations" des la#oratoires classiques et du < de!enir mou!ant = de la conscience apparat a!ec une claire !ision des erreurs l$indication d$une direction réellement +éconde' 12' > C$est ) la lumi6re des tendances qui essaient de se soustraire ) l$in+luence des pro#l6mes et des traditions de la ps7chologie su#&ecti!e" comme o#&ecti!e" que doi!ent se préciser et l$aspect positi+ et l$aspect négati+ de la critique que nous entreprenons' Car s$il est entendu que cette critique ne doit pas tre le résultat d$un tra!ail purement notionnel" il n$est pas requis non plus" pour qu$elle soit !ala#le" de la commencer < par en #as =' Car c$est au tronc qu$elle doit s$attaquer" ) l$id#ologiecentraledelapsychologieclassique' l ne s$agit pas d$éplucher des #ranches" mais d$a#attre un ar#re' ne s$agit pas non plus de condamner tout en #loc il 7 a des +aits qui sur!i!ront ) la mort de la ps7chologie classique" mais c$est seulement la ps7chologie nou!elle qui pourra leur donner leur !raie signi+ication' 10' > Ce qu$il 7 a de plus remarqua#le dans toute l$histoire de la ps7chologie" ce n$est ni cette oscillation autour des deu% p:les de l$o#&ecti!ité et de la su#&ecti!ité" ni le manque de génie qui caractérise la mani6re dont les ps7chologues se ser!ent de la méthode scienti+ique" mais le +ait que la ps7chologie classique ne représente mme pas la +orme +ausse d$une science !raie" car c$est la science elle-mme qui est +ausse" radicalement et toute question de méthode ) part' (a comparaison de la ps7chologie a!ec la ph7sique d$Aristote n$est pas tout ) +ait e%acte" car ce n$est mme pas de cette mani6re que la ps7chologie est +ausse" mais elle est +ausse" comme le sont les sciences occultes le spiritisme et la théosophie" qui" elles aussi" a++ectent une +orme scienti+ique' (es sciences de la nature qui s$occupent de l$homme n$épuisent certainement pas tout ce qu$on peut apprendre au su&et de ce dernier' (e terme < !ie = désigne un +ait < #iologique =" en mme temps que la !ie proprement humaine" la!iedramatique= del"homme' Cette !ie dramatique présente tous les caract6res qui' rendent suscepti#le un domaine d$tre étudié scienti+iquement' ,t alors mme que la ps7chologie n$e%iste'' rait pas" c$est au nom de cette possi#ilité qu$il +audrait l$in!enter' Er" les ré+le%ions sur cette !ie dramatique n$ont réussi ) trou!er leur place que dans la littérature et le thétre" et #ien que la ps7chologie classique a++irme la nécessité d$étudier les < documents littéraires =" il n$7 a &amais eu" en +ait0" utilisation !érita#le" indépendante des #uts a#straits de la ps7chologie' ,t ainsi" au lieu de pou!oir transmettre ) la ps7chologie le th6me concret qui s$était ré+ugié chez elle" c$est la littérature" au contraire" qui a +ini par su#ir l$in+luence de la ps7chologie +ausse les littérateurs se sont crus o#ligés" dans leur naQ!eté et leur ignorance" de prendre au sérieu% la < science = de l$me' Buoi qu$il en soit" la ps7chologie o++icielle doit sa naissance ) des inspirations radicalement opposées ) celles qui peu!ent seules &usti+ier son e%istence" et ce qui est encore plus gra!e" c$est e%clusi!ement de ces inspirations qu$elle se nourrit' ,lle ne représente" en e++et" pour le dire en termes crus" qu$une éla#oration notionnelle de la cro7ance générale dans les démons" c$est-)-dire de la m7thologie de l$me" d$une part" et" d$autre part" du pro#l6me de la perception tel qu$il se pose de!ant la philosophie antique' (orsque les #eha!ioristes a++irment que l$h7poth6se de la !ie intérieure représente un reste d$animisme" ils de!inent par+aitement 2 Qu'il soit entendu une fois pour toutes que nous voulons désigner par le terme « drame » un fait et que nous faisons totalement abstraction des résonances romantiques de ce mot. ous prions donc le lecteur de s'!abituer à cette acception simple du terme et d'oublier sa signification « émouvante ». " La ps#c!anal#se mise à part.
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le !rai caract6re d$une des tendances dont la +usion a donné naissance ) la ps7chologie actuelle' l 7 a l) toute une histoire tr6s instructi!e" mais dont le récit dépasse les cadres de la présente étude' ,n gros" l$attitude m7stique et < pédagogique = en +ace de l$me" les m7thes eschatologiques" incorporés dans le Christianisme" ont" ) un moment donné" su#i une chute et se sont trou!és su#itement a#aissés au ni!eau d$une étude dogmatique inspirée par un réalisme #ar#are" rencontrant ainsi l$inspiration du traité aristotélicien de l$me' ,t cependant que cette étude de!ait ser!ir d$un c:té la théologie" elle a essa7é" de l$autre" de se constituer un contenu" en puisant indistinctement dans la théorie de la connaissance" dans la logique et dans la m7thologie' l s$est +ormé ainsi un tissu de th6mes et de pro#l6mes assez délimités pour +ormer une partie dénomma#le de la philosophie' En peut dire que" d6s sa +ormation" l$ensem#le était complet" et" en tout cas" on n$a +ait &usqu$) nos &ours aucune décou!erte ps7chologique digne de ce nom le tra!ail ps7chologique depuis GocOlen" ou" si l$on aime mieu%" depuis Christian @ol++" n$a &amais été que notionnel " tra!ail d$éla#oration" d$articulation" en un mot" la rationalisation d$un m7the" et +inalement sa critique' 1' > (a critique Oantienne de la < ps7chologie rationnelle = aurait dN dé&) ruiner dé+initi!ement la ps7chologie' ,lle aurait pu immédiatement déterminer une orientation !ers le concret" !ers la !raie ps7chologie qui" sous la +orme humiliante de la littérature" +ut e%clue de la < science =' 3ais la Critique n$a pas e%ercé cet e++et' ,lle a" certes" éliminé la notion d$me" mais la ré+utation de la ps7chologie rationnelle n$7 étant qu$une application de la critique générale des choses en soi" il sem#le en résulter pour la ps7chologie un < réalisme empirique =" parall6le ) celui qui s$impose dans la science apr6s la ruine de la chose en soi' ,t comme l$interprétation courante laisse tom#er cette idée e%traordinairement +éconde qu$est l$antériorité de l$e%périence e%terne ) l$e%périence interne" pour ne retenir que le parallélisme" la Critiquedelaraisonpure sem#le consacrer l$h7poth6se de la !ie intérieure' (e !ieu% stocO de la ps7chologie a pu sur!i!re" et c$est sur lui que se sont a#attues les e%igences ) la mode au RRe si6cle e%périence et calcul' C$est alors que commence l$histoire lamenta#le" le Carmen Misera'ile' 14' > (e culte de l$me est essentiel pour le Christianisme' (e th6me antique de la perception n$aurait &amais su++i pour engendrer la ps7chologie c$est de la religion que !ient la +orce de cette derni6re' (a théologie de l$me" une +ois constituée en tradition" a sur!écu au Christianisme" et continue ) !i!re maintenant des nourritures ordinaires de toutes les scolastiques' (e respect dont elle a réussi ) s$entourer grce au déguisement scienti+ique lui a permis de !égéter encore un peu" et elle a réussi ) sur!i!re ) elle-mme grce ) cet arti+ice' l serait cependant +au% de dire que la ps7chologie classique ne se nourrit que du passé' ,lle a réussi" au contraire" ) re&oindre certaines e%igences modernes la !ie intérieure" au sens < phénoméniste = du mot" a réussi" en e++et" ) de!enir une < !aleur =' ($idéologie de la #ourgeoisie n$aurait pas été compl6te si elle n$a!ait pas trou!é sa m7stique' Apr6s plusieurs ttonnements elle sem#le l$a!oir trou!ée maintenant dans la !ie intérieure de la ps7chologie' (a !ie intérieure con!ient par+aitement ) cette destination' 5on essence est celle mme de notre ci!ilisation" ) sa!oir l"a'straction;elle n$implique que la !ie en général et l$homme en général" et les < sages = d$au&ourd$hui sont heureu% d$hériter de cette conception aristocratique de l$homme a!ec un +aisceau de pro#l6mes de haut lu%e' (a religion de la !ie intérieure sem#le" de plus" tre le meilleur mo7en de dé+ense contre les dangers d$une réno!ation !érita#le' Comme elle n$implique l$attachement ) aucune !érité déterminée" mais simplement un &eu désintéressé a!ec les +ormes et les qualités" elle donne l$illusion de la !ie et du progr6s < spirituel=" alors que l$a#straction" qui en est l$essence" arrte toute !ie !érita#le; et comme elle ne s$émeut que de sa propre pro+ondeur" elle n$est qu$un
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éternel préte%te pour ignorer la !érité' oil) pourquoi la !ie intérieure est prchée par tous ceu% qui !eulent capter les !olontés de réno!ation a!ant qu$elles aient pu s$attacher ) leur o#&et !érita#le" a+in que la gourmandise des qualités remplace la compréhension de la !érité' oil) aussi la raison pour laquelle tous ceu% qui sont trop +ai#les pour se montrer < di++iciles= saisissent la perche tendue cette o++re de +aire son salut en contemplant son nom#ril sem#le !raiment irrésisti#le''' 1' > (a ps7chologie classique est donc dou#lement +ausse +ausse de!ant la science et +ausse de!ant l$esprit' Com#ien ne se serait-on pas ré&oui de nous !oir rester seuls a!ec notre condamnation de la !ie intérieure D ,t a!ec quel plaisir ne nous aurait-on pas montré les < #ases scienti+iques = de la +ausse sagesse D Koutes ces < philosophies de la conscience = qui &onglent a!ec les notions empruntées ) la ps7chologie" toutes ces sagesses qui in!itent l$homme ) s$appro+ondir" alors qu$il s$agit précisément de l$o#liger ) sortir de sa +orme actuelle" auraient pu continuer ) !oir a!ec une grande satis+action l$a++irmation de la légitimité de leur démarche +ondamentale dans la ps7chologie' Er" en +ait" les deu% condamnations se re&oignent' (a +ausse sagesse sui!ra dans sa tom#e la +ausse science leurs destinées sont liées et elles mourront ensem#le" parce que l"a'straction meurt$C$est la !ision de l$homme concret qui la chasse des deu% domaines' 1I' > Cet accord ne doit cependant pas tre une raison pour con+ondre les deu% condamnations' l est #eaucoup plus e++icace de les séparer et de dégager d$a#ord la condamnation de l$a#straction par la ps7chologie elle-mme' Er" cette condamnation apparat dans la ps7chologie la plus technique" et elle est prononcée par des auteurs qui ignorent tout de nos e%igences' 5eulement cette rencontre" pour tre heureuse" n$a rien de +ortuit la !érité tra!aille ) la +ois tous les domaines et ses di++érentes +ulgurations +inissent par s$unir en une !érité unique' Puisque nous !oulons séparer les deu% condamnations en question" en principe" il +aut les séparer aussi matériellement' oil) pourquoi il +aut commencer par +i%er le sens de la dissolution de la ps7chologie classique" en nous attachant ) l$étude des tendances qui" tout en ache!ant la dissolution" annoncent la ps7chologie nou!elle' 18' > Krois tendances peu!ent compter ) cet égard la ps7chanal7se" le #eha!iorisme et la Gestalttheorie$(a !aleur de la Gestalttheorieest grande" surtout au point de !ue critique elle implique la négation de cette démarche +ondamentale de la ps7chologie classique qui consiste ) rompre la +orme des actions humaines pour essa7er ensuite de reconstituer la totalité qui est senset forme()partir d$éléments sans signi+ication et amorphes' (e #eha!iorisme conséquent" celui de @atson" reconnat la +aillite de la ps7chologie o#&ecti!e classique" et apporte" a!ec l$idée de 'eha!ior(quelle que soit +inalement son interprétation" une dé+inition concr6te du +ait ps7chologique' 3ais la plus importante des trois tendances" c$est incontesta#lement la ps7chanal7se' C$est elle qui nous donne la !ision !raiment claire des erreurs de la ps7chologie classique" et nous montre d6s maintenant la ps7chologie nou!elle en !ie et en action' 3ais en mme temps que la !érité" ces trois tendances ren+erment encore l$erreur sous trois aspects di++érents et engagent par l) mme leurs disciples dans des !oies qui éloignent de nou!eau la ps7chologie de sa direction !érita#le' (a Gestalttheorie(au sens large du mot en 7 comprenant 5pranger/" se li!re" d$une part" comme 5pranger" ) des constructions théoriques" et ne sem#le pas" d$autre part" pou!oir se li#érer des préoccupations de la ps7chologie classique' (e #eha!iorisme est stérile" ou retom#e dans la ph7siologie" la #iologie" !oire mme l$introspection plus ou moins déguisée" au lieu d$ou#lier réellement tout pour n$attendre que $ %f. Lebensformen, &e éd. (alle 1)2&.
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les surprises de l$e%périence' Buant ) la ps7chanal7se" elle s$est trou!ée tellement dé#ordée par l$e%périence qui" consultée en+in" ne demandait qu$) parler" qu$elle n$a pas eu le temps de s$aperce!oir qu$elle cache dans son sein la !ieille ps7chologie qu$elle a précisément pour mission de supprimer" et" d$un autre c:té" elle nourrit de sa +orce un romantisme sans intért et des spéculations qui ne résol!ent que des pro#l6mes désuets' S$autre part" et" d$une +açon générale" c$est soit d$une mani6re implicite" soit a!ec une certaine timidité seulement" que la plupart des auteurs osent prononcer la condamnation de la ps7chologie classique' ls sem#lent !ouloir préparer le tra!ail de ceu% qui !oient le salut dans la conciliation des contraires" en ne s$aperce!ant pas qu$il n$7 a l) de nou!eau qu$une illusion" puisque &u%taposer des tendances dont chacune soul6!e au su&et de l$autre" ou des autres" la question préala#le est impossi#le4' Buant ) ceu% qui" comme @atson et ses disciples" osent prononcer la condamnation +ranche" leurs a++irmations concernant la +ausseté de la ps7chologie classique et les raisons de cette +ausseté sont si peu articulées qu$elles n$ont pu empcher mme pas leurs propres auteurs de retom#er dans les attitudes condamnées" et ainsi leurs déclarations sont ) une !raie critique des +ondements de la ps7chologie ce que les ré+le%ions générales sur +ai#lesse de < l$entendement humain = sont ) la Critiquedelaraison pure$
19' > (a critique de la ps7chologie" pour tre e++icace" doit tre sans ménagements" et elle ne de!ra respecter que ce qui est !raiment respecta#le des +au% ménagements" la crainte de se tromper en disant toute sa pensée ou tout ce que sa pensée implique" ne +ont qu$allonger le chemin sans autre #éné+ice que la con+usion' Cette timidité en question s$e%plique #ien" il est !rai" par le +ait qu$il est réellement di++icile de s$arracher ) cette ps7chologie qui nous a tenus prisonniers si longtemps' (es schémas qu$elle nous +ournit ne nous sem#lent pas seulement indispensa#les au point de !ue pratique; ils sont" de plus" si pro+ondément ancrés en nous qu$ils reparaissent au milieu des e++orts les plus sinc6res que nous +aisons pour nous en li#érer" et alors on peut +acilement prendre cette ténacité a!ec laquelle ils nous poursui!ent pour une é!idence insurmonta#le' C$est ainsi" par e%emple" que l$a++irmation selon laquelle la !ie intérieure n$e%iste pas plus que les esprits animau%" et que les notions qui sont empruntées ) la !ie intérieure e%istent si peu qu$il est mme compl6tement inutile de les traduire en termes de 'eha!ior(nous sem#le d$a#ord impossi#le ) conce!oir' 3ais que l$on 7 prenne garde il n$7 a l) que la tentation propre au% !ieilles é!idences' (a critique consiste précisément ) les démonter pi6ce par pi6ce pour mettre ) nu les démarches qui les constituent et les postulats implicites qu$elles recou!rent' oil) pourquoi elle ne doit pas" sous peine de rester ine++icace" s$arrter ) des a++irmations générales qui condamnent seulement sans e%écuter la critique doit aller &usqu$) l$e%écution' Cela encore ne !a pas sans di++icultés' En se demandera ) chaque pas si l$on a le droit de se dé#arrasser de telle é!idence ou de tel pro#l6me' 3ais il ne +aut &amais ou#lier que" pour le moment" notre < sensi#ilité = est +aussée" et que c$est précisément en continuant que nous pourrons acquérir une !ision &uste qui nous permettra de reconnatre ce qui doit tre sau!é" et nous !errons alors com#ien les é!idences qui" de pr6s" sem#lent insurmonta#les le sont peu d$un peu plus loin' 2L' > Hre+" pour re!enir au% tendances dont nous !enons de parler" l$enseignement qu$elles comportent pour la ps7chologie risque !raiment de som#rer ) cause de la nostalgie qui appelle & *reud par e+emple se c!arge lui,m-me de ramener comme on le verra plus loin la ps#c!anal#se à la ps#c!ologie classique.
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leurs partisans au retour" et parce qu$une liquidation radicale de la ps7chologie classique ne leur permet pas de s$en déli!rer pour tou&ours' oil) pourquoi" a+in de dégager l$enseignement dans toute sa portée et toute sa rigueur" nous allons consacrer une étude ) chacune des tendances que nous a!ons mentionnées' Ce seront l) des études préliminaires qui doi!ent préparer la critique elle-mme en l$éclairant sur le plan de ses articulations et en lui apportant mme les pi6ces constituti!es; elles +ormeront les Mat#riau%pourlacritiquedesfondementsdelapsychologie>' (a critique elle-mme" o? le pro#l6me que nous !enons de poser sera traité en lui-mme et s7stématiquement" doit tre contenue dans l"Essaicritiquesurlesfondementsdelapsychologiequi sui!ra les Mat#riau%$Ce caract/repr#paratoireet(parcons#quent(pro!isoire(des3atériau% nedoit*amais.treou'li#? ils ne contiennent pas encore la critique" ils représentent seulement les premiers outils encore grossiers ) l$aide desquels de!ront tre +orgés les instruments eu%-mmes' 21' > Cette recherche que nous entreprenons dans les Mat#riau%ne peut tre" #ien entendu" elle non plus" +aite dans le !ide' *ous n$a!ons nullement la prétention d$e%aminer les tendances en question sans idées préconçues" < naQ!ement =' Ses a++irmations de ce genre peu!ent tre sinc6res" mais &amais !raies" car il n$7 a pas de critique !érita#le sans le pressentiment de la !érité' Koute la question est de sa!oir quelle est la source de ce pressentiment' ,n ce qui nous concerne" c$est en ré+léchissant sur la ps7chanal7se que nous a!ons aperçu la !raie ps7chologie' Cela aurait pu tre un hasard" mais ce n$en est pas un" car mme en droit" la ps7chanal7se seule peut donner au&ourd$hui la !ision de la !raie ps7chologie" parce qu$elle seule en est dé&) une incarnation' (es Mat#riau%doi!ent donc commencer par l$e%amen de la ps7chanal7se il s$agira" en cherchant l$enseignement que la ps7chanal7se comporte pour la ps7chologie" d$o#tenir des précisions qui nous permettront de ne pas ou#lier l$essentiel dans l$e%amen des autres tendances' 22' > (a premi6re !ague de protestation que l$apparition de la ps7chanal7se a déclenchée sem#le maintenant aplanie" #ien qu$on l$ait !ue encore derni6rement en .rance re#ondir a!ec +ureur" et la situation est maintenant moins tendue entre la ps7chologie classique et la ps7chanal7se' Ce changement d$attitude" que l$on peut interpréter comme une !ictoire de la ps7chanal7se" ne représente chez les ps7chologues qu$un changement de tactique' En s$est rendu e++ecti!ement compte que la premi6re mani6re de com#attre la ps7chanal7se" au nom de la morale et au nom des con!enances" équi!alait ) li!rer le terrain sans com#at au% ps7chanal7stes" et qu$il est #eaucoup plus élégant" et aussi #eaucoup plus e++icace" de s$acquérir par une preu!e de li#éralité > qui consiste ) assigner ) .reud sa place en ps7chologie" au chapitre de l$inconscient > le droit de +aire au su&et de la ps7chanal7se les réser!es que commande la < science =" l s$agit donc" grce ) un certain nom#re d$assimilations" de +aire retom#er sur .reud tout le mépris que l$on a actuellement pour certaines tendances" et l$on a++irme alors que la ps7chanal7se n$est qu$une renaissance de la !ieille ps7chologie associationniste ; qu$elle est #asée tout enti6re sur la ps7chologie de la 4orstellung( etc' 20' > ,n ce qui concerne d$autre part ses partisans" ils ne !oient gu6re dans la ps7chanal7se que li#ido et inconscient' ,n e++et" .reud est pour eu% le Copernic de la ps7chologie" parce qu$il est le Christophe Colom# de l$inconscient" et la ps7chanal7se" d$apr6s eu%" loin de +aire re!i!re la ps7chologie intellectualiste" se rattache" au contraire" ) ce grand mou!ement qui se dessine ) partir du RRe si6cle et qui souligne l$importance de la !ie a++ecti!e; la ps7chanal7se est mme" Les Matériaux doivent comporter trois volumes. /pr0s le volume présent viendra un volume sur la Gestalttheorie, avec un c!apitre sur la p!énoménologie le troisi0me traitera du be!aviorisme et de ses différentes formes avec un c!apitre sur la ps#c!ologie appliquée.
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a!ec la théorie de la li#ido" a!ec la primauté du désir sur la pensée intellectuelle" #re+" a!ec la théorie de l$inconscient a++ecti+" le couronnement de tout ce mou!ement' 2' > l n$est pas di++icile de s$aperce!oir que cette image" de!enue classique" que donnent de la ps7chanal7se ses partisans" !a tout ) +ait dans le sens des désirs de la ps7chologie classique en l$aidant ) réta#lir son équili#re apr6s l$é#ranlement reçu de la ps7chanal7se' Car en n$attri#uant ) .reud que les mérites classiques de Colom# et de Copernic" la ps7chanal7se de!ient simplement un progr6s réalisé ) l$intérieur de la ps7chologie classique; un simple ren!ersement des !aleurs de l$ancienne ps7chologie" mais un ren!ersement du seul ordre hiérarchique de ses !aleurs; un ensem#le de décou!ertes que les catégories de la ps7chologie o++icielle peu!ent" ) condition de se dilater un peu pour loger tant de mati6re" par+aitement rece!oir' ,n e++et" ce que la discussion ainsi orientée remet en question" ce sont des théories et des attitudes" et non pas l"e%istencem.mede la ps7chologie classique' Er" en +ait ce n$est pas #!olutionqu$il 7 a" mais ré!olution" seulement une ré!olution un peu plus < copernicienne = qu$on ne croit la ps7chanal7se" loin d$tre un enrichissementde la ps7chologie classique" est précisément la démonstration de sa d#faite$,lle constitue la premi6re phase de la rupture a!ec l$idéal traditionnel de la ps7chologie" a!ec ses occupations et ses +orces inspiratrices; la premi6re é!asion du champ d$in+luence qui la tient prisonni6re depuis des si6cles" de mme que le #eha!iorisme est le pressentiment de la rupture prochaine a!ec ses notions et conceptions +ondamentales' 24' > 5i les ps7chanal7stes colla#orent ainsi a!ec leurs ad!ersaires ) la canalisation de la ré!olution ps7chanal7tique" c$est qu$ils ont gardé" au +ond d$eu%-mmes" une < +i%ation = ) l$idéal" au% catégories et ) la terminologie de la ps7chologie classique' l est" de plus" incontesta#le que la charpente théorique de la ps7chanal7se soit remplie d$éléments empruntés ) la !ieille ps7chologie de la 4orstellung$ ,t cependant les partisans de la ps7chologie classique auraient mieu% +ait de ne pas e%ploiter cet argument' Car en !oulant con+ondre l$intérieur a!ec la +açade" ils ne +ont qu$attirer l$attention sur l$incompati#ilité" dans la ps7chanal7se" entre l$inspiration +ondamentale et les théories dans lesquelles elle s$incarne" et creusent par l) mme leur propre tom#e' ,n e++et" ) la lumi6re de cette inspiration +ondamentale éclate l$a#straction de la ps7chologie classique" et apparat alors l$incompati#ilité !érita#le qui n$est pas celle de la ps7chanal7se et d"unecertaine formede la ps7chologie classique" mais de la ps7chanal7se et de la ps7chologie classique en g#n#ral$Se plus" grce ) la nature mme de cette incompati#ilité" chaque pas que l$on +ait en a!ant dans la compréhension de l$orientation concr6te de la ps7chanal7se a pour contrepartie la ré!élation d$une démarche constituti!e de la ps7chologie classique" et" par l) mme" la mani6re dont .reud e%prime ses décou!ertes dans le langage et les schémas traditionnels n$est qu$un cas pri!ilégié qui nous permet d$o#ser!er comment la ps7chologie +a#rique ses +aits et ses théories' Buoi qu$il en soit" il ne su++it pas de +aire ) .reud un !ague reproche d$intellectualisme ou d$associationnisme il +aut pou!oir dégager a!ec précision les démarches qui &usti+ient ce reproche' 5eulement" on sera +orcé de reconnatre alors ) la lumi6re du !rai sens de la ps7chanal7se que ces démarches" dont on a célé#ré a!ec tant d$orgueil la +ausseté" ne sont" en réalité" que les démarches constituti!es de la ps7chologie elle-mme" et le reproche en question se ré!élera comme un cas particulier de cette illusion qui ne cesse de persécuter les ps7chologues" et qui consiste ) croire qu$on a changé d$essence" alors qu$on n$a +ait que changer de ro#e''' 2' > *ous !oulons chercher l$enseignement que la ps7chanal7se comporte pour la ps7chologie en démontrant les a++irmations précédentes' l s$agira donc" d$une part" de dégager
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la ps7chanal7se des pré&ugés dont l$en!eloppent partisans et ad!ersaires en recherchant son inspiration!#rita'le(et en opposant constamment celle-ci au% démarches constituti!es de la ps7chologie classique dont elle implique la négation" et" d$autre part" de &uger les constructions théoriques de .reud au nom de cette inspiration" ce qui nous permettra" en mme temps" de saisir sur le !i+ les démarches classiques' *ous o#tiendrons ainsi non seulement une !ision nette de cette incompati#ilité dont nous !enons de parler" mais encore des indications importantes sur la ps7chologie ) !enir' 3ais comme l$anal7se doit tre précise" et comme elle doit saisir la mani6re mme dont s$éla#ore et se construit la ps7chanal7se" nous a!ons pensé que le mieu% serait d$étudier la théorie du r!e' Car .reud dit lui-mme < (a ps7chanal7se repose sur la théorie du r!e; la théorie ps7chanal7tique du r!e représente la partie la plus ache!ée de cette &eune science =I' S$autre part" c$est dans la raumdeutungqu$apparat le mieu% le sens de la ps7chanal7se et que sont mises ) nu a!ec un soin et une clarté e%traordinaires ses démarches constituti!es'
3inige 4emer5ungen 6ber den 4egriff des 7nbe8ussten in der 9s#c!oanal#se in Kleine Schriften zur Neurosenlehre, :; *olge p. 1& ;ienne 1)22.
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CHAPITRE PRE!IER Les dé"ou#ertes ps$"%olo&i'ues dans la ps$"%anal$se et l(orientation #ers le "on"ret
Ce qui caractérise une science" c$est une certaine sagesse concernant un domaine déterminé" et" grce ) cette sagesse" un certain pou!oir sur les choses appartenant ) ce domaine' l n$7 a pas de science +éconde l) o? ne se retrou!ent pas ces deu% caract6res de sagesse et d$e++icacité' Prenez un ph7sicien il connat des m7st6res étonnants et il +era surgir de!ant !ous des miracles qui dépassent tout ce que le plus hardi des magiciens aurait pu s$imaginer' Parlez a!ec un chimiste il !ous apprendra des choses qui !ous stupé+ieront" et regardez-le agir ; l$occultiste le plus +ameu% !ous apparatra pau!re en courage et pau!re en imagination' ,t mme si la nature ne !ous intéresse que médiocrement" la sagesse et le pou!oir de ces hommes !ous étonneront' Prenez maintenant un ps7chologue' l !ous entretiendra des prétentions de la ps7chologie' l !ous racontera la péni#le histoire de sa science' ous apprendrez qu$on est arri!é ) éliminer la notion d$me" la théorie des +acultés' 5i !ous lui demandez de quoi il s$occupe" il !ous parlera de la !ie intérieure' 5i !ous insistez encore" !ous apprendrez l$e%istence des sensations" des images" des sou!enirs" de l$association des idées" de la !olonté" de la conscience" des émotions et de la personnalité et d$autres notions de ce genre' l !ous e%pliquera que les images ne sont pas des atomes ps7chiques" mais des états plut:t < +luides =; que l$association des idées" loin d$e%pliquer tout" n$est qu$un état de #asse tension" que !ous ne pleurez pas parce que !ous tes triste" mais que !ous tes triste parce que !ous pleurez' ,t si !ous a!ez #ien écouté" il !ous apprendra que !otre personnalité est une s7nth6se' ous serez" certes" enrichi d$un certain nom#re de mo7ens d$e%pression" mais gardez-!ous #ien d$e%primer le désir de < pénétrer plus en a!ant dans la connaissance de l$homme =" car pour !ous guérir de pareils espoirs romantiques" on !ous en!erra dans un la#oratoire de ps7chologie e%périmentale pour !ous 7 +aire une idée de la science < telle qu$elle doit tre =' () encore" !ous apprendrez des choses sensationnelles' En ne !ous +era gu6re d$o#&ections concernant !otre réser!e sur l$intért proprement ps7chologique de la ph7siologie des sensations' 3ais on !ous apprendra" par contre" que !ous associez plus ou moins !ite" qu$il 7 a un sport qui consiste ) retenir des chi++res sans suite et ) se ser!ir du pneumographe pour préparer le dipl:me d$études supérieures' ,t si !ous demandez de nou!eau ) tre initié da!antage dans la connaissance de l$homme" on !ous répondra saintement que la science est +aite de patience" qu$a!ec les progr6s de la technique e%périmentale et un génie s7nthétique dans le genre de *eMton''' ous a!ez raison le ps7chologue ne sait rien et ne peut rien' l est le parent pau!re dans la grande +amille des ser!iteurs de la science' l ne se nourrit que d$espoirs et d$illusions ) d$autres la mati6re" il se contente" lui" de la +orme" car par-dessus toutes ses mis6res" il est
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encore esth6te' Pourquoi de +au% ménagements J (es ps7chologues n$ont rien +ait" sinon remplacer une sorte de +a#ulation par une +a#ulation di++érente" un schéma par un autre" et c$est tout" ma is réellement tout' (a connaissance de l$homme J 3ais tout cela est relégué" ou #ien dans le domaine des +au% pro#l6mes" ou #ien dans celui des espoirs lointains' Te ne crois pas que l$on puisse porter ) l$édi+ice central de la ps7chologie un autre intért que celui qui anime généralement ces études o? l$intért tient simplement au +ait qu$a!ançant en érudition" on suit a!ec s7mpathie le sort d$une idée ou d$une notion' S$ailleurs" on peut s$en rendre compte par l$histoire de la ps7chologie' ,lle ne nous relate aucune décou!erte elle est enti6rement constituée par les +luctuations d$un tra!ail notionnel appliqué ) un tissu identique de pro#l6mes" et c$est l) un tr6s mau!ais signe pour une discipline a7ant des prétentions scienti+iques' En n$a !u changer au cours de l$histoire de la ps7chologie que le langage emplo7é" et le déplacement de l$accent mis sur les di++érentes questions' 3ais le ps7chologue se comporte aussi #tement de!ant un homme que le dernier des ignorants et" chose curieuse" sa science ne lui sert pas quand il se trou!e a!ec l$o#&et de sa science" mais e%clusi!ement quand il se trou!e a!ec des < con+r6res =' l est donc e%actement dans le mme cas que le ph7sicien scolastique sa science n$est qu$une science de discussion" une éristique' (a premi6re chose qui +rappe dans la ps7chanal7se" c$est que le ps7chologue peut acquérir par elle une sagesse réelle' Eh D &e ne parle que de sa!oir pro+essionnel" mais &$emploie le terme sagesse pour souligner que c$est pour la premi6re +ois que la ps7chologie dépasse le plan du langage pour saisir quelque chose du m7st6re que ren+erme l$o#&et de son étude' C$est pour la premi6re +ois que le ps7chologue sait(c$est pour la premi6re +ois qu$il apparat" &$ose risquer le terme" puisqu$il signi+ie quelque chose d$essentielle-ment < positi+=" comme un magicien' (e ph7sicien a du prestige de!ant le pu#lic" car son sa!oir e++icace le +ait apparatre comme le légitime successeur du magicien" qui n$apparat d$ailleurs aupr6s de lui que comme un précurseur timide' ,t le ps7chanal7ste s$acquiert du prestige aupr6s du pu#lic pour des raisons analogues' Car il apparat comme le successeur légitime des oneiromantes" des liseurs de pensées et des p7thonisses" qui" tous" aupr6s de lui" ne sont que des comédiens' ,t la possi#ilité de les mettre ainsi en parall6le" tous les deu%" le ph7sicien et le ps7chanal7ste" ) cause des raisons sur lesquelles repose leur prestige" marque" dans l$histoire de la ps7chologie" une étape autrement < positi!e = que l$emploi de tous les appareils qui ont émigré des la#oratoires de ph7siologie pour peupler ceu% des ps7chologues' Car" de mme que dans le cas du ph7sicien" l$e++icacité pratique du sa!oirdu ps7chanal7ste est ré!élatrice du +ait que nous sommes en présence de d#cou!ertes!#rita'les$ (a décou!erte du sens du r!e en est une" &e !eu% dire" la décou!erte du sens concret et indi!iduel du r!e' (a décou!erte du comple%e dUVdipe" tant décrié par les ad!ersaires de .reud" en est une autre' Con+rontez la ps7chologie de l$amour telle qu$elle résulte du +reudisme ) tout ce que la ps7chologie classique" 7 compris 5tendhal" peut !ous apprendre sur ce su&et; +aites cette comparaison du point de !ue de la possi#ilité que l$une et l$autre !ous donnent pour comprendre un cas concret et !ous serez stupé+ait de la di++érence' ,t &e ne parle pas" ) dessein" de la !aleur thérapeutique" tant discutée" du traitement ps7chanal7tique' Te ne me place qu$au point de !ue du sa!oir que la ps7chanal7se peut apporter ) la ps7chologie' Certes" les décou!ertes de la ps7chanal7se ne +ont que traduire en +ormules scienti+iques un certain nom#re d$o#ser!ations que l$on peut retrou!er chez les littérateurs de toute esp6ce et de tous les temps' 3ais c$est parce que la ps7chologie o++icielle" hériti6re de la théologie de l$me d$une part" de certaines théories antiques concernant la perception" d$autre part" et plus
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tard de la ps7chologie philosophique" issue des deu% ) la +ois" +ut tout enti6re a#sor#ée par des tra!au% purement notionnels' ,t la ps7chologie !raie s$est ré+ugiée dans la littérature et dans le drame; elle a dN !i!re en marge de la ps7chologie o++icielle" mme en dehors d$elle" de mme que la ph7sique e%périmentale a dN !i!re d$a#ord en marge de la ph7sique spéculati!e" o++icielle' Cela s$e%plique aussi; il a +allu que se ré!6le le caract6re illusoire des tra!au% purement notionnels poursui!is sur le !ieu% th6me de l$me et de la perception ; il a +allu ensuite que se dissol!e l$espoir de trou!er la pierre philosophale par la chimie moderne" c$est)-dire de trans+ormer" par l$application des méthodes scienti+iques" la !ieille ps7chologie ou ses trans+a#ulations en science positi!e" et il a +allu en+in l$usure de certaines !aleurs dans leurs di++érentes incarnations pour que le concret puisse en+in parler'
I
l n$7 a pas l) de simples &ugements de !aleur en anal7sant le contraste que nous !enons de signaler" nous pourrons décou!rir dans la ps7chologie classique la nécessité de l$ignorance" comme la nécessité du sa!oir dans la ps7chanal7se' C$est ce que nous allons montrer sur l$e%emple du r!e' .reud s$est o++ert le lu%e de consacrer le premier chapitre de la raumdeutung)l$historique du pro#l6me du r!e' l accompagne l$e%posé des remarques critiques qui doi!ent &usti+ier son inter!ention dans la question" et il est di++icile de ne pas reconnatre dans ce chapitre le !o7age d$un homme qui !oit au pa7s de ceu% qui n$ont rien !u' .reud donne d$ailleurs ) ses critiques une allure modeste tout ce qu$il !eut" c$est +aire sentir qu$il 7 a encore" apr6s tout ce qu$on en a dit" des choses ) dire sur le r!e" ou plut:t que l$essentiel n$a pas été dit" car la question a été traitée &usqu$ici a!ec trop de lég6reté' ,n comparant d$autre part les di++érents tra!au%" il o#tient le ta#leau des di++icultés qu$une théorie des r!es doit résoudre' (a théorie que .reud consid6re comme la plus caractéristique" parce qu$elle e%prime l$opinion la plus répandue" c$est la théorie du ré!eil partiel" d$apr6s laquelle le r!e est" comme dit Wer#art cité par .reud/ 8" < une !eille partielle nuancée et en mme temps tr6s anormale =' *ous trou!ons chez Hinz la traduction ph7siologique de cette conception < Cet état de rigidité" Erstarrung@sedissipe peu ) peu !ers le matin' (es produits de +atigue accumulés dans les cellules céré#rales sont décomposés ou entranés par le courant circulatoire' ci et l) quelques amas cellulaires s$é!eillent" cependant qu$autour tout est +igé encore' ,t le tra!ail isol#decesgroupesapparat alors au sein de notre conscience sans que puisse le compléter l$e++ort des parties du cer!eau qui groupent et qui associent' C$est pourquoi les images apparues sont étranges" réunies au hasard' ,lles sont d$ailleurs liées ) des impressions d$un passé récent' A mesure que le nom#re des cellules é!eillées croit' la déraison du r!e diminue Hinz" cité par .reud/9' < En peut retrou!er" a&oute .reud" la théorie du r!e incomplet" ou du moins des traces de cette conception" chez tous les ph7siologistes ou philosophes modernes' = < *=37> L'Interprétation des rêes trad. ?. :. ?3@3=AB 9aris /lcan 1)2 p. C. ) Ibid! p. 1.
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Cette théorie représente l$antith6se de la conception +reudienne' ,lle +ait du r!e quelque chose de purement organique" et" en tout cas" un phénom6ne purement négati+" un dé+aut < qui est mme sou!ent =" comme dit Hinz" < un processus pathologique =' Pour .reud" au contraire"
Cette !ision de l$insu++isance des théories organiques est partout présente dans la raumdeutung( et il est partout !isi#le que .reud !eut com#ler précisément ce dé+aut des théories classiques en cherchant ) montrer que le r!e est un phénom6ne positif(une +ormation ps7chologique réguli6re" parce que" loin de de!oir son e%istence ) une dé#andade des +onctions ps7chiques" il ne s$e%plique que par un ensem#le de processus réguliers et comple%es' En peut donc penser" et les +ormules de la raumdeutungnous 7 in!itent sou!ent" que c$est simplement la dignité de +ait ps7chologique ausensclassiquedutermeque .reud réclame pour le r!e" et que lorsqu$il nous dit que le r!e est un +ait ps7chologique au sens plein du mot" le r!e est intégré ) la ps7chologie sans que cela comporte des conséquences pour la dé+inition mme du +ait ps7chologique' ,n +ait" il n$en est pas ainsi" et il ne peut en tre ainsi' Cette !olonté de re+user au r!e la dignité de +ait ps7chologique" et surtout la mani6re dont le +ait la théorie du ré!eil partiel" n$est ni une simple maladresse" ni une conséquence naturelle de la dialectique de la ps7chologie physiologique$Car la ps7chologie ph7siologique tra!aille a!ec les notions et les démarches de la ps7chologie introspecti!e classique" et si le pro#l6me du r!e est e%pédié par elle d$une +açon aussi simpliste" c$est parce que" dans le domaine du r!e" les catégories de cette derni6re de!iennent inutilisa#les" et la théorie critiquée par .reud n$est" dans le +ond" que latraduction enlangagedogmatiquedel"impossi'ilit#d"a'orderlepro'l/medur.!ea!eclepointde!ueet lesnotionsdelapsychologieclassique$(a théorie de Hinz nous ré!6le en somme le +ait que si
l$on dé+init le +ait ps7chologique ) la mani6re de la ps7chologie classique" et si l$on se sert des notions dont celle-ci se sert" on ne peut pas !oir dans le r!e un +ait ps7chologique" au sens !érita#le du terme' l serait alors étonnant que .reud puisse dire" d$une part" que le r!e est un +ait ps7chologique dans toute l$acception du terme" parce que sa +ormation" loin de s$e%pliquer par une dé#andade des +onctions ps7chiques" est due ) un ensem#le de processus réguliers et comple%es" et assimila#les ) cause de cela au% processus de la pensée de la !eille" et que"
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d$autre part" l$e%pression de < +ait ps7chologique = puisse garder sa signi+ication ancienne' ,n +ait" c$est le contraire qui arri!e' .reud ne réclame" en e++et" la dignité de +ait ps7chologique pour le r!e que parce qu$il réussit ) montrer ) la #ase de ce dernier des processus originau%" mais réguliers' Er" il ne trou!e ces processus que parce qu$il part de l$h7poth6se d$apr6s laquelle le r!e a un sens$C$est donc grce ) cette h7poth6se que le r!e pourra tre réintégré dans sa qualité de +ait ps7chologique' 5eulement" cette h7poth6se constitue dé&) une rupture a!ec le point de !ue de la ps7chologie classique" car celle-ci se place ) un point de !ue +ormel et se désintéresse du sens' (e pro#l6me du r!e ne pou!ait tre résolu par la ps7chologie classique" parce qu$il ne peut l$tre qu$en acceptant l$h7poth6se du sens' .reud part précisément de cette h7poth6se et décou!re que le r!e est un +ait ps7chologique" parce qu$il a un m#canismepropre$3ais il est sorti" par son h7poth6se initiale" de la ps7chologie classique; et comme cette rupture est grosse de conséquences" la +ormule que nous a!ons dé&) si sou!ent citée" et qui !eut représenter" en quelque sorte" la rentrée de .reud au sein de la ps7chologie classique" consacre en +ait la rupture a!ec la dé+inition classique du +ait ps7chologique' Hre+" nous assistons ) un phénom6ne #ien connu dans l$histoire des sciences un schéma d$interprétation classique se heurte ) une < anomalie = qui se ré!6le +inalement comme un < +erment dialectique = tr6s puissant" et +init par #riser le schéma classique" pour de!enir le point de départ d$une !ision nou!elle le r!e a opposé ) la ps7chologie classique la mme résistance que l$électricité au mécanisme des ph7siciens du RRe si6cle et il !a constituer" comme l$a +ait l$e%périence de 3ichelson pour les théories de la relati!ité" le point de départ d$une !ision nou!elle de l$uni!ers de la ps7chologie' Buoi qu$il en soit" il est !isi#le" d6s cette critique des théories organiques" que nous de!ons trou!er dans la raumdeutung une dé+inition nou!elle du +ait ps7chologique" irréducti#le ) celle ) laquelle la théorie classique nous a!ait ha#itué'
II
Cette dé+inition nou!elle peut tre dégagée en comparant la mani6re dont le pro#l6me du r!e est a#ordé" d$une part par la théorie organique et" d$autre part" par .reud' (a théorie du ré!eil partiel consid6re les éléments du r!e ) un point de !ue a#strait et +ormel' Au point de !ue +ormel" parce que l$on ne prte aucune attention ) l$indi!idualité du r!e qui est donnée par le sens" et que l$on ne consid6re ses éléments qu$en tant qu$ils réalisent les notions de classe a!ec lesquelles tra!aillent les ps7chologues' En ne tirera donc du r!e que des enseignements concernant ces classes" et on parlera des images dans le r!e" des états a++ecti+s" etc'" en se plaçant tou&ours au point de !ue de la classe" et si le contenu inter!ient" cen"estquepour.treclass#eng#n#ral$En dira" par e%emple" que le r!e est riche en sou!enirs d$en+ance" mais les ps7chologues" qui a!aient pourtant constaté ce +ait" ont cru pou!oir l$e%pédier en parlant de l$ < h7permnésie = du r!e' ,t au point de !ue a#strait" parce que le r!e et ses éléments sont considérés eneu%3m.mes(c$est-)-dire comme si le r!e était simplement un ensem#le d$images pro&etées sur un écran' l est !rai qu$on +ait l$h7poth6se d$un
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écran spécial la conscience ou la !ie intérieure" et d$un appareil spécial le cer!eau" mais la démarche e%plicati!e a e%actement la mme structure que s$il s$agissait d$e%pliquer ce qui se passe sur un écran cinématographique il s$agit d$e%pliquer un ensem#le de processus qui" tels qu$ils se produisent" représentent leph#nom/necomplet(et il s$agit de les e%pliquer simplement en tant que processus" en supposant des causes mécaniques' C$est l$ensem#le de cette démarche que nous appelons a'straction$,lle commence par détacher le r!e du su&et dont il est le r!e" et le consid6re non pas comme faitpar le su&et" mais comme produitpar des causes impersonnelles elle consiste ) appliquer au% +aits ps7chologiques l$attitude que nous adoptons pour l$e%plication des +aits o#&ecti+s en général" c$est-)-dire la méthode de la troisi/mepersonne$Hre+" l$a#straction élimine le su&et et assimile les +aits ps7chologiques au% +aits o#&ecti+s" c$est-)-dire au% +aits en troisi6me personne' (e r!e de!ient ainsi une collection d"#tatsensoi(un ensem#le d$états en troisi6me personne' 5ans relation a!ec le su&et concret qui le r!e" le r!e est pour ainsi dire suspendu dans le !ide; il est une résonance qui nat par hasard et meurt quand son énergie est épuisée' ($e%plication ne peut plus tre proprement ps7chologique" et on essaiera d$en !enir ) #out a!ec des schémas qui ne rappellent en rien l$acte du su&et" de la premi6re personne; d$o? toutes les comparaisons a!ec le Oaléidoscope" d$o? la métaphore du cla!ier touché au hasard' Ce qui caractérise" au contraire" la mani6re dont .reud a#orde le pro#l6me du r!e" c$est qu$il n$accomplit pas l$a#straction' l ne !eut pas détacher le r!e du su&et qui le r!e; il ne !eut pas le conce!oir comme un état en troisi6me personne" il ne !eut pas le situer dans un !ide sans su&et' C$est en le rattachant au su&et dont il est le r!e qu$il !eut lui rendre son caract6re de +ait ps7chologique' (e postulat de toute la raumdeutung()sa!oir que le r!e est la réalisation d$un désir1L" la technique d$interprétation qui est précisément l$art de rattacher le r!e au su&et qui l$a r!é11" toute la raumdeutung en+in qui est le dé!eloppement" l$articulation" la démonstration et la s7stématisation de la th6se +ondamentale" nous montrent que .reud consid6re comme insépara#le du < &e = le r!e qui" étant par essence une < modulation = de ce *e(s"yrattache intimement et l$e%prime12' (a démarche que nous a!ons trou!ée ) la #ase de la théorie organique ne lui est pas particuli6re on la retrou!e également dans les théories dites ps7chologiques du r!e' Cela est naturel" puisque la ps7chologie ph7siologique ne +ait que transposer la ps7chologie introspecti!e classique' (orsque Sugas" par e%emple" dit que < le r!e c$est l$anarchie ps7chologique" a++ecti!e et mentale" c$est le &eu des +onctions li!rées ) elles-mmes et s$e%erçant sans contr:le et sans #ut; dans le r!e" l$esprit est un automate spirituel = cité par .reud/10" nous retrou!ons l) le point de !ue a#strait qui consiste ) conce!oir les +aits ps7chologiques comme des entités en soi" au sens propre du mot; ) les réaliser en dehors de la personne dont ils sont les mani+estations' 5e plaçant ainsi en dehors de l$acti!ité de la premi6re personne" il est naturel que Sugas ne trou!e plus qu$automatisme +onctionnel' Cette théorie" qui rappelle de tr6s pr6s la théorie du ré!eil partiel" est la plus a#straite des théories ps7chologiques du r!e" mais l$a#straction se retrou!e dans toutes" ) des degrés di++érents" mais nettement percepti#le' S$ailleurs non seulement l$a#straction se retrou!e dans toutes les théories" mme ps7chologiques" du r!e" mais elle constitue la démarche +ondamentale de toute la ps7chologie 1C %f. plus loin p. & sqq. 11 %f. c!ap. ::. 12 ous prenons à partir d'ici le terme "e pour désigner la premi0re personne et non pas dans le sens tec!nique qu'il a c!eD *reud. %f. #as Ich und das $s, ;ienne 1)2". 1" *=37> L'Interprétation des rêes, p. &1.
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classique' Celle-ci recherche" en e++et" des processus pour ainsi dire < autonomes =" parce qu$ils sont décrits" non pas en termes d$actions de la premi6re personne" mais en termes de mécanisme; elle tra!aille a!ec des notions qui correspondent au% +aits ps7chologiques considérés en dehors de leur relation constituti!e a!ec la premi6re personne et qui ser!ent ensuite de point de départ au% tentati!es d$e%plications mécaniques" o? l$on n$emploie que des schémas en troisi6me personne et o? la premi6re personne ne réapparat plus &amais' (a théorie la plus représentati!e de cette a#straction c$est é!idemment la théorie des +acultés de l$me' (a premi6re personne est morcelée en +acultés" les +aits ps7chologiques ne sont plus les mani+estations du *e;ils pro!iennent de +acultés indépendantes qui ne sont et qui ne peu!ent tre que des entités en troisi6me personne' 3ais la ps7chologie moderne" qui a++irme a!oir surmonté la théorie des +acultés de l$me" est e%actement dans le mme cas' (es cadres que la théorie des +acultés nous a légués ont été soigneusement conser!és sau+ qu$au lieu de +acultés on parle de < +onctions =/ et a!ec eu% la démarche +ondamentale qui est ) leur #ase' (es notions actuellement ) la mode conscience" tendances" s7nth6se" < attitudes =" etc'" sont des notions qui rompent la continuité du *etout autant que les +acultés de l$me" et donnent lieu de la mme mani6re ) l$emploi des schémas en troisi6me personne' Kout au plus peut-on dire que certains ps7chologues ont eu le sentiment de la nécessité de re!enir au < &e = et au% schémas en premi6re personne" mais ils se sont arrtés ) ce < sentiment = et se sont laissés happer par des in+luences classiques' S$autre part" cette !olonté de rattacher le r!e au *en$est pas particuli6re" dans la ps7chanal7se" ) la théorie du r!e' ,lle est partout présente" dans tous les domaines o? la ps7chanal7se a été appliquée" comme dans la théorie des né!roses et celle des actes manqués" pour laisser de c:té les applications e%tra-médicales' Ce que la ps7chanal7se cherche partout" c$est la compréhension des +aits ps7chologiques en +onction du su&et' l est donc légitime de !oir l) l$inspiration +ondamentale de la ps7chanal7se'
III
3ais quel est le sens précis de cette inspiration J (e caract6re le plus é!ident des +aits ps7chologiques" c$est celui d$tre < en premi6re personne =' (a lampe qui éclaire mon #ureau est un +ait < o#&ecti+ =" précisément parce qu$elle est< en troisi6me personne=" parce qu$elle n$est pas < &e =" mais < elle =' S$autre part" dans la mesure o? c$est moi qui en sous-tend l$tre" la lampe est un +ait ps7chologique' Sonc" sui!ant la nature de l$acte qui la pose" la lampe est ou #ien un +ait ph7sique" ou #ien un +ait ps7chologique; elle peut donc tre le point de départ de deu% ordres de recherches essentiellement di++érents" la ph7sique d$une part" la ps7chologie d$autre part' ,n elle-mme si cela pou!ait a!oir un sens/" elle n$appartient ni ) l$une ni ) l$autre' S$autre part" l$appartenance ) l$une ou ) l$autre ne peut tre rendue effecti!epar une simple affirmation!er'ale(car c$est cette appartenance qui doit inspirer la mani6re dont la lampe est conçue" elle doit créer précisément la +orme spéciale requise par la dialectique o? elle doit entrer' C$est ainsi que la lampe sera pour la ph7sique ou plut:t pour la mécanique/ un < s7st6me matériel =" et
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précisément l$étude proprement mécanique de la lampe n$est possi#le que sous cette +orme' l en est de mme pour la ps7chologie' (a lampe ne sera un +ait ps7chologique que dans la mesure o? c$est son appartenance au < &e = qui inspirera la +orme qui lui sera donnée" et il +aut qu$elle ait une +orme spéciale en tant que +ait ps7chologique" de mme qu$elle en a une en tant que +ait ph7sique' Kout comme la ph7sique" la ps7chologie doit +aire su#ir au% +aits qu$elle étudie une trans+ormation con!ena#le" con+orme ) son < point de !ue =' C$est cette trans+ormation seule qui peut douer les +aits de cette originalité sans laquelle une science sp#cialen$a aucune raison d$inter!enir' Cette < trans+ormation = a pour #ase" en ph7sique" la position des +aits en tant que < troisi6me personne =" c$est-)-dire comme un ensem#le de relations de termes ) termes et compl6tement déterminantes les unes des autres la recherche !a < de la chose ) la chose =" et c$est tout' ne e%plication mécaniste" par e%emple" est compl6tement immanente au plan mme du processus considéré" une chose détermine sans résidu une autre" celle-ci la sui!ante et ainsi de suite nous ne quittons &amais ce plan et tout se résout dans les relations en troisi6me personne' (a < trans+ormation = propre ) la ps7chologie serait précisément celle qui considérerait tous les +aits dont cette science peut s$occuper en < premi6re personne =" mais de telle mani6re que pour tout l$tre et pour toute la signi+ication de ces +aits" l$h7poth6se d$une premi6re personne soit constammentindispensa#le' Car c$est l$e%istence de la premi6re personne seule qui e%plique logiquement la nécessité d$intercaler dans la série des sciences une science < ps7chologique =" et si celle-ci peut" comme toutes les autres" a#andonner" au cours de son é!olution" les moti+s temporels qui lui ont donné naissance" elle ne peut pas a#andonner cette relation ) la premi6re personne qui seule donne au% +aits l$originalité dont elle a #esoin' ,ntre la ph7sique" < science de la troisi6me personne =" et la ps7chologie" < science de la premi6re personne =" il n$7 a pas de place pour une < troisi6me science = qui étudierait les +aits de la premi6re personne en troisi6me personne" qui" en les dépouillant de leur originalité" !oudrait cependant demeurer la science spéciale que seule la relation qu$elle re&ette précisément peut &usti+ier' Er" la ps7chologie !oudrait tre précisément cette troisi6me science =' ,lle !eut considérer les +aits ps7chologiques en troisi6me personne et elle prétend cependant tre une science tout ) +ait originale' C$est son r#alismequi lui permet d$accomplir ce miracle' (a ps7chologie ordinaire s$inspire #eaucoup plus qu$on ne pourrait le croire" !u la terminologie ) la mode" du !ieu% spiritualisme pour qui l$originalité de l$esprit est" en quelque sorte" chimique(en ce sens que l$esprit" tout en n$étant pas" comme chez les matérialistes" une +orme de la mati6re" est posé par un acte dont la +orme est la mme que celle de l$acte qui pose la mati6re" et l$esprit se comporte alors comme un autre genre de mati6re tous les deu% sont en troisi6me personne' 5eul ce réalisme peut +aire comprendre que les théoriciens des localisations aient négligé les o#&ections les plus immédiates et connues depuis longtemps' l est impossi#le de comprendre autrement le parallélisme ps7choph7siologique et la mani6re dont on s$en est ser!i" et" en général" tous les r!es de la ps7chologie ph7siologique' ,n+in" c$est encore ce réalisme qui e%plique la +acilité a!ec laquelle les ps7chologues ont ou#lié la relation constituti!e des +aits ps7chologiques' Car si l$esprit est" con+ormément au réalisme" un genre original de mati6re" alors la ps7chologie pourra tre une sorte de < paraph7sique=" décri!ant un monde spécial" dit spirituel" mais parall6le au monde ph7sique et ne requérant pas de démarches spéciales' 5a spéci+icité sera due ) l"originalit#delaperceptionque ce réalisme e%ige" et on pourra traiter les +aits ps7chologiques comme les +aits ph7siques" car l$originalité de la perception sera
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l$a++irmation +ondamentale qui de!ra légitimer toutes les démarches qui" considérées en ellesmmes" sont a#surdes' 5eulement une pareille méthode n$a aucune sta#ilité scienti+ique" car l$a++irmation initiale" concernant l$originalité de la < perception ps7chologique =" li#6re les ps7chologues de toute inquiétude" la relation constituti!e n$apparat plus du tout dans le tra!ail concret; on crée et on décrit" con+ormément ) la méthode de la troisi6me personne" des réalités et des processus" et alors mme qu$on ne +ait plus qu$éla#orer des m7thes" l$a++irmation initiale de la perception suigenerisrassure tou&ours' ,t tout de!ant passer par la < perception =" la ps7chologie et la ph7sique se rencontrent dans le mme o#&et' (a ps7chologie classique s$ingénie alors pour pou!oir considérer la mme chose deu% +ois en t roisi6me personne elle pro&ette l$e%térieur dans l$intérieur" d$o? elle essaie ensuite" mais en !ain" de la +aire sortir ; elle dédou#le le monde pour en +aire d$a#ord une illusion et essa7er ensuite de +aire de cette illusion une réalité" elle se lasse +inalement de cette < alchimie =" déclare qu$il n$7 a l) que des +au% pro#l6mes" se tait chastement ou se re&ette sur les nuances qualitati!es et les < actes de !ie =" et" tout en pro+essant un pro+ond dégoNt pour la métaph7sique" elle ne +ait depuis cinquante ans que courir d$une métaph7sique ) l$autre" car elle ne peut toucher" telle qu$elle est" ) une question" sans qu$un pro#l6me métaph7sique ne &aillisse immédiatement' Buoi qu$il en soit" < on ne se #aigne pas deu% +ois dans le mme +leu!e =" et il est impossi#le d$appliquer deu% +ois au% mmes choses la méthode de la troisi6me personne" tout en !oulant o#tenir chaque +ois un ordre de réalité di++érent' Eu #ien il +aut renoncer ) la ps7chologie" ou #ien il +aut a#andonner la méthode de la troisi6me personne lorsqu$on étudie des +aits ps7chologiques' Car ces derniers ne peu!ent supporter l$application des schémas qui +ont disparatre la premi6re personne et ne peu!ent entrer dans aucun processus impersonnel" parce qu$enle!er au +ait ps7chologique son su&et qui le sous-tend" c$est l$anéantir en tant que psychologique?et le conce!oir de telle sorte que le schéma de la conception implique une rupture dans la continuité du *ene peut conduire qu$) une m7thologie' (a ps7chologie classique ignore ces e%igences" et les ps7chologues ne se sont pas aperçus qu$:ter le *eau% +aits ps7chologiques" c$est les anéantir; que" par conséquent" toute théorie +ondée sur cette démarche ne peut tre qu$une +a#ulation pure et simple' En nous o#&ectera peut-tre que nous en+onçons des portes ou!ertes" puisque la ps7chologie consid6re les +aits ps7chologiques précisément comme les mani+estations d$une conscience indi!iduelle' ,t il 7 a de la !raisem#lance dans cette o#&ection" car ceu%-l) mmes qui critiquent la ps7chologie classique d$une mani6re résolue et rigoureuse lui reprochent précisément de s$en+ermer dans les +aits de la conscience indi!iduelle' < Certains auteurs" dit 5pranger1" limitent la ps7chologie rigoureusement au su&et" c$est-)-dire au% états et au% processus appartenant ) un moi indi!iduel''' = et il reproche ensuite ) la ps7chologie de maintenir le su&et dans cet isolement au lieu dele rattacher < au% +ormes du plan historique et socialde l$esprit =14' 3ais il +aut s$entendre' 5pranger a par+aitement raison de +aire ce reproche ) la ps7chologie' 3ais c$est parce qu$il se place ) un point de !ue tr6s di++érent du notre' ll préconise" lui" une ps7chologie qui étudiera les di++érentes mani6res dont l$homme s$engage dans les réseau% multiples des < !aleurs =" ou" si l$on !eut" les montages qui en résultent pour l$homme' Ce que nous a!ons appelé a#straction apparatra alors ) 5pranger sous un aspect spécial' Comme l$a#straction consiste ) considérer les +aits ps7chologiques comme des états ensoi(et comme 5pranger se place au point de !ue des < +ormes !itales =" il remarquera essentiellement l$isolement !is-)-!is des +ormes o#&ecti!es" et il !erra dans cet isolement une conséquence de 1$ Lebensformen, p. & &e éd. (alle ieme#er 1)2&. 1& Lebensformen p. & &e éd. (alle ieme#er 1)2&.
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la limitation de la ps7chologie ) l$indi!idu' l ne s$est pas d$ailleurs aperçu que la limitation de la ps7chologie ) l$étude des +aits purement indi!iduels n$est que !er'ale$ ,n +ait" une +ois que la ps7chologie a a++irmé que son domaine est constitué par les é!énements du moi" elle ne sait plus quoi +aire de ce moi et" en réalité" elle n$en +ait rien' Car de!enue phénoméniste ) la suite de la ruine de la ps7chologie rationnelle" elle n$étudie plus que la multiplicité des < phénom6nes =' Wume a été au moins +ranc il a dit nettement que le moi n$est que cette multiplicité' 3ais les ps7chologues modernes ne peu!ent pas se résoudre ) énoncer clairement les conséquences +ondamentales de leur attitude" et ils !oudraient #ien donner un sens au moi' l e%iste" ) cet égard" plusieurs th6mes' En peut a!oir recours" par e%emple" au schéma de la ré+le%ion' (e moi est alors la cause des +aits de conscience" en mme temps que le su&et de l$introspection ce qui regarde et ce qui est regardé' (e plus sou!ent d$ailleurs" le moi est simplement le lieu des +aits ps7chologiques au dé#ut et leur s7nth6se ) la +in' Buoi qu$il en soit" le moi reste tou&ours a#strait' l est une simple cause" un pur centrefonctionnel(d$une part" et un Vil" d$autre part" dans le schéma de la ré+le%ion; il n$est qu$un mot pour déguiser le réalisme naQ+ dans la seconde et un +aisceau de +onctions a#straites dans la troisi6me h7poth6se' (a ps7chologie classique parle donc du moi" mais elle parle du moi d"unepartet des +aits ps7chologiques d"autrepart$,n e++et" tant qu$elle étudie les +aits ps7chologiques" elle les traite comme s$ils étaient en troisi6me personne" et c$est ensuite qu$elle s$impose l$o#ligation de les rattacher ) un su&et' 3ais elle est incapa#le de trou!er une relation qui puisse accomplir ce miracle' ,lle se ré+ugie alors dans la qualité et ne conser!e plus l$indi!idualité que sur le plan qualitati+ l$appartenance ) l$indi!idu des +aits ps7chologiques ne se mani+este plus alors que dans l$irréducti#ilité qualitati!e de l$acte dans lequel ils sont !écus' A part ce soulignement par la qualité" les +aits ps7chologiques sont traités comme s$ils étaient des +aits en troisi6me personne' ls ne le seraient pas si leur appartenance au su&et était ) la #ase de la +orme dans laquelle on les conçoit' ,t cela ne pourrait tre que s$ils n$étaient pas considérés en eu%-mmes" ) part le su&et" mais comme les éléments d$un tout qui ne puisse se conce!oir sans le su&et" c$est-)dire comme les di++érents aspects de l$acte du < &e =' ci on peut nous o#&ecter que la ps7chologie connat notre e%igence et qu$elle a++irme clairement qu$il n$est question d$images" d$émotion" de mémoire" et" en général" de +onctions que pro!isoirement; qu$on ne pratique ces morcellements que pour les #esoins de l$anal7se" car" en réalité" il s$agit des parties d$un tout" etc' 5eulement" il 7 a" entre l$a++irmation d$une th6se et la réalisation de l$attitude qui lui correspond" un a#me' (a pro+ession de +oi en question signi+ie seulement que les ps7chologues ne croient pas que les +onctions qu$ils décri!ent puissent se réaliser une ) une" isolées les unes des autres" mais non pas que l$anal7se d$un +ait ps7chologique du point de !ue du +ormalisme +onctionnel ne soit pas une anal7se ps7chologique !érita#le' Er" ici" il s$agit précisément de cela' (a totalité que les ps7chologues !eulent #ien admettre dans l$homme n$est qu$une totalité < +onctionnelle =" un enche!trement de notions de classe' Er un pareil enche!trement" quel que soit le degré de sa comple%ité" n$est pas un acte(et ne suppose pas un su*et(mais un simple centrefonctionnel(car on ne peut pas" a!ec des éléments impersonnels" constituer un +ait personnel comme l$acte" et la ps7chologie demeure" a!ec sa +ausse totalité" sur le plan de l$a#straction' Bue l$on ne dise pas" d$ailleurs" qu$il 7 a l) des morcellements pour les #esoins de l$anal7se" car la ps7chologie emprunte ses notions de classe" elle ne sait trop o?" et ne donne ces e%plications &usti+icati!es que parce que le concret commence ) l$inquiéter" 3ais de toute
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+açon" ce n$est pas de la simple analyse(mais de l"a'stractionet du formalismeque résultent les notions +ondamentales de la ps7chologie classique' Hre+" les notions de la ps7chologie ne peu!ent pas tre considérées comme les aspects d$un acte indi!iduel" parce qu$elles n$appartiennent pas au mme plan que le < &e =' En ne +era apparatre l$appartenance des +aits ps7chologiques au *equ$en demeurant sur ce plan lesfaits psychologiquesdoi!ent.trehomog/nesau+*e,(ils ne peu!ent tre que les incarnations de la mme +orme du < &e ='
IV
l est d$ailleurs immédiatement !isi#le que ces considérations ne nous mettent pas encore en possession de la < +ormule = de la ps7chologie' (es e%igences que nous !enons de dé!elopper sont" en e++et" communes ) la ps7chologie et ) la théorie de la connaissance" et" en général" ) toute anal7se de l$esprit' Car la connaissance" elle non plus" ne peut tre e%pliquée par des schémas en troisi6me personne' C$est ainsi que Xant ne pou!ait pas accepter l$association de Wume' Car l$association de Wume" conçue ) l$image de l$attraction uni!erselle de *eMton" est quelque chose d$a!eugle" allant < de la chose ) la chose =" et n$implique pas un su&et' Xant" au contraire" a!ec sa théorie de la s7nth6se satis+ait par+aitement ) l$e%igence de la premi6re personne et de l$homogénéité' Car la s7nth6se" telle qu$il l$entend" est un acte en premi6re personne" et les catégories ne sont" en derni6re anal7se" que les spéci+ications de l$aperception transcendantale qui est la +orme pure de l$acte du *e$ 5eulement" le *ede Xant" tout en étant un < su&et =" est le su&et de la pensée o#&ecti!e" donc uni!erselle; sa décou!erte et son étude" non seulement ne requi6rent pas l$e%périence concr6te" mais encore l$e%cluent" car nous sommes et nous de!ons rester sur le plan de la logique transcendantale' Er" la ps7chologie" si elle a une raison d$tre" ne peut e%ister qu$en tant que science < empirique =' ,lle doit donc interpréter l$e%igence de la premi6re personne et de l$homogénéité d$une +açon appropriée ) son plan' Se!ant tre empirique(le *ede la ps7chologie ne peut tre que l"indi!iduparticulier$S$autre part" ce *ene peut pas tre le su&et d$un acte transcendantal" comme l$aperception" car il +aut une notion qui soit sur le mme plan que l$indi!idu concret et qui soit simplement l$acte du *ede la ps7chologie' Er" l$acte de l$indi!idu concret" c$est la !ie( mais la !ie singuli6re de l$indi!idu singulier" #re+" la!ie(ausensdramatiquedumot$ Cette singularité doit tre dé+inie" elle aussi" d$une +açon concr6te" et non pas au point de !ue +ormel' ($indi!idu est singulier" parce que sa !ie est singuli6re" et cette !ie" ) son tour" n$est singuli6re que par son contenu sa singularité n$est donc pas qualitati!e(mais dramatique$ ($e%igence de l$homogénéité et de la premi6re personne sera respectée si les notions de la ps7chologie restent sur le plan de ce < drame = les +aits ps7chologiques de!ront tre les segmentsdela!iedel"indi!iduparticulier$ 9egmentsde la !ie de l$indi!idu particulier" pour e%primer que ce qui est au-dessus ou au-
dessous du drame n$est plus un +ait ps7chologique < au sens plein du mot =' ($ampoule est" certes" quelque chose de la lampe" mais elle n$est pas la lampe elle-mme" et la lampe étant le centre de mon intért" l$endroit o? elle se trou!e" mon #ureau" est aussi quelque chose de la
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lampe' 3ais l$ampoule est < au-dessous = et le #ureau < au-dessus = de la lampe" et si c$est la lampe qui m$intéresse" il m$est dé+endu de rompre l$unité de l$o#&et < lampe =; il +aut" au contraire" rapporter tout ) cette unité" en ne quittant &amais son plan' l en est de mme pour la ps7chologie' Ce sont des #!#nementsque le su&et !it" et le terme < é!énement= e%prime qu$il s$agit du su&et tout entier' 3on +ils pleure parce qu$on !a le coucher' oil) l$é!énement' 3ais il n$7 a l) pour la ps7chologie classique que s#cr#tionlacrymalecons#cuti!e)une repr#sentationcontrariantunetendanceprofonde$C$est tout ce qui est arri!é' En a donc quitté le plan du < drame humain = dont l$auteur est l$indi!idu concret" et on l$a remplacé par un drame a#strait' Sans le premier cas" l$indi!idu est quelque chose d$essentiel" dans le second" les !rais +igurants sont impersonnels et l$indi!idu &oue tout au plus le r:le d$imprésario' C$est l) le sens !érita#le de l$a#straction la ps7chologie classique cherche ) remplacer le drame personnel par un drame impersonnel" le drame dont l$acteur est l$indi!idu concret quiestune r#alit#(par un drame dont les +igurants sont des cr#aturesmythologiques l$a#straction consiste" en derni6re anal7se" ) admettre l"#qui!alencedecesdeu%drames() a++irmer que le drame impersonnel" le < !rai =" e%plique le drame personnel qui n$est qu$ < apparent =' ($idéal de la ps7chologie classique consiste dans la recherche de drames purement < notionnels =' Au contraire" la ps7chologie" qui accepte la dé+inition que nous !enons d$énoncer" n$admet pas la su#stitution du drame impersonnel au drame personnel' ($é!énement" ou l$acte1" comme on !oudra" représente pour elle le termede l$anal7se" et c$est par le personnel qu$elle cherche ) e%pliquer le personnel' (e ps7chologue aura alors quelque chose du critique dramatique un acte lui apparatra tou&ours comme un segment du drame qui n$a d$e%istence que dans et par le drame' 5a méthode ne sera donc pas une méthode d"o'ser!ationpure et simple" mais une méthode d"interpr#tation$ l n$est pas di++icile de de!iner que c$est précisément dans cette direction que s$oriente la ps7chanal7se' C$est le sensdu r!e que cherche .reud' l ne se contente donc pas de l$étude a#straite et +ormelle de ses éléments' l ne cherche pas un scénario a#strait et impersonnel dont les +igurants sont des e%citations ph7siologiques" et dont l$intrigue est constituée par leur promenade dans les cellules céré#rales' ,t ce qu$il !eut atteindre par l$interprétation" ce n$est pas le moi a#strait de la ps7chologie" mais le su&et de la !ie indi!iduelle" c$est-)-dire le support d$un ensem#le d$é!énements uniques" l$acteur" si l$on !eut" de la !ie dramatique et non le su&et de l$introspection; en un mot" lemoidela!iequotidienne$,t ce moi n$inter!ient pas comme < propriétaire de ses états = ou comme la cause d$une +onction générale" mais comme l$agent d$un acte considéré dans sa détermination singuli6re' 5urtout" on ne se ré+6re pas ) une cause !ide de sens et de contenu; mais ) un su&et quali+ié précisément par les é!énements" et qui est tout entier dans chacun de ces é!énements' (e r!e est ainsi un segment de la !ie de l$indi!idu particulier on ne peut donc l$e%pliquer qu$en le rapportant au *e(mais rapporter au *ele r!e signi+ie alors la détermination de son sens en tant que moment dans le déroulement d$un ensem#le d$é!énements dont nous appelons la totalité une !ie" la !ie de l$indi!idu particulier'
V
1 %f. plus loin et surtout p. 2".
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(a ps7chanal7se ren+erme donc une dé+inition nou!elle du +ait ps7chologique' Cette dé+inition" nous l$a!ons amenée d$une +açon quelque peu arti+icielle" en commençant par l$énoncer sous sa +orme la plus générale et la plus a#straite' l était nécessaire de commencer par l)" d$une part" pour +aire apparatre" en distinguant les deu% étapes dans la marche !ers le concret" toute la précision et toute la portée de la dé+inition en question" et" d$autre part" pour montrer qu$il est possi#le de mettre en relie+ la +ausseté de cette démarche +ondamentale de la ps7chologie classique qu$est l$a#straction" ind#pendammentdetoutequestiondedoctrine$ .reud proc6de d$une mani6re plus empirique et moins consciente' l n$entreprend pas" et cela est naturel" une anal7se générale des démarches de la ps7chologie classique" il se #orne ) signaler l$erreur des th6ses qui en découlent sur les points précis o? il les rencontre' ,t de la mme mani6re" il ne dégage pas les conséquences de son attitude et n$arri!e mme pas ) +ormuler en termes li#res l$inspiration +ondamentale de sa propre doctrine' C$est ainsi qu$il se comporte comme s$il a!ait dé+ini le +ait ps7chologique comme nous !enons de le +aire il ne s$intéresse au% +aits ps7chologiques que dans la mesure o? ils sont des actes indi!iduels" et cependant il reste con!aincu que la ps7chanal7se n$est ré!olutionnaire qu$en tant que contri'ution$Au lieu de prolonger le point de !ue de l$interprétation &usqu$au moment o? une dé+inition nou!elle du +ait ps7chologique peut en &aillir" il le consid6re dans la raumdeutung comme un point de !ue ) part" qui n$est pas lepoint de !ue ps7chologique" et essaie ensuite" dans le chapitre intitulé < (a ps7chologie des processus du r!e =" de traduire" en se plaçant au point de !ue < ps7chologique =" les +aits ps7chanal7tiques dans le langage de la ps7chologie classique1I' 3ais comme on peut &uger que la mani6re dont nous a!ons caractérisé l$inspiration +ondamentale de la ps7chanal7se n$est pas assez persuasi!e" nous allons essa7er de !éri+ier notre interprétation en montrant sur un e%emple concret que l$attitude de .reud correspond par+aitement au signalement que nous en a!ons donné" et ensuite que notre interprétation permet de comprendre la ténacité a!ec laquelle .reud a++irme dans la raumdeutungque < le r!e est la réalisation d$un désir =' 1' > ,n parlant du cauchemar" .reud éta#lit lui-mme un parall6le entre la méthode des e%plications classiques et la sienne propre' < n e%emple +rappant" dit .reud18" montrera ) quel point les Vill6res de la m7thologie médicale empchent les médecins de !oir les +aits' l s$agit d$une o#ser!ation rapportée par Se#acOer dans sa th6se sur 2eshallucinationsetlesterreursnocturnesche5lesenfantsetles adolescents,B' .reud cite l$o#ser!ation" mais il nous su++ira de comparer les deu% e%plications' oici l$e%plication de Se#acOer < Cette o#ser!ation est remarqua#le ) un grand nom#re de points de !ue" et son anal7se +ait ressortir les +aits sui!ants < 1Y Bue le tra!ail ph7siologique de la pu#erté chez un &eune garçon ) santé dé#ile am6ne un état d$a++ai#lissement tr6s grand et que l$anémie céré#rale peut tre considéra#le; < 2Y Cette anémie céré#rale conduit ) un changement de caract6re" ) des hallucinations démonomaniaques et ) des terreurs nocturnes" peut-tre diurnes tr6s intenses; < 0Y Cette démonomanie et ces scrupules religieu% tiennent é!idemment au milieu religieu% dans lequel s$est passée la &eunesse de l$en+ant; < Y Kous les phénom6nes ont disparu par un sé&our prolongé ) la campagne" l$e%ercice et le recou!rement des +orces apr6s la pu#erté; < 4Y Peut-on attri#uer ) l$hérédité et ) l$ancienne s7philis du p6re une prédisposition ) l$état 1 %f. début du c!ap. :: et notre c!ap. ;. 1< *=37> L'interprétation des rêes, p. &&. 1) 1<<1 p. .
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céré#ral J l sera intéressant de le !oir dans l$a!enir' = .reud attire l$attention sur la remarque terminale de ce tra!ail <*ous a!ons +ait entrer cette o#ser!ation dans le cadre des délires ap7rétiques d$inanition" car c$est ) l$ischémie céré#rale que nous rattachons cet état particulier = 2L' ($e%plication de .reud est tout autre < l n$est pas di++icile de de!iner" dit-il21 1Y que l$en+ant se mastur#ait quand il était petit" qu$il ne !oulait pas l$a!ouer et qu$il a!ait été menacé de punitions sé!6res son a!eu < &e ne le +erai plus =; ses dénégations < Al#ert n$a &amais +ait cela =/; 2Y que sous la poussée de la pu#erté la tentation de se mastur#er a reparu; 0Y qu$elle a pro!oqué un re+oulement et une lutte o? la li#ido s$est trans+ormée en angoisse ; cette angoisse a pris secondairement la +orme des chtiments dont il a!ait été autre+ois menacé' = Buoi qu$on pense de cette derni6re e%plication" ce qui est +rappant" c$est que le médecin cité par .reud n$a recours qu$) des causes générales" comme anémie céré#rale" inanition; que pour lui la formeparticuli/redud#lire(les sc6nes dans lesquelles l$en+ant dramatisait sa +ra7eur" n$a aucune importance; qu$il n$e%plique du scénario du dia#le que le sch#mag#n#ralet qu$il le +ait par une cause générale" le milieu religieu%; que &amais" par conséquent" il ne descend sur le plan indi!iduel pour comprendre les +aits dans leur particularité concr6te; que" en+in" pour dire tout #ri6!ement" il ne laisse aucune place au% < causes secondes =' .reud" au contraire" ne quitte pas la +orme concr6te et indi!iduelle du s7mpt:me en question" a!ec tous ses détails particuliers" et il ne +ait inter!enir dans l$e%plication que des +aits indi!iduels" empruntés ) l$e%périence du su&et en question' l ne quitte donc &amais le plan de l$indi!idu singulier' 2' > Bue l$esprit de la doctrine de .reud soit #ien celui que nous a!ons indiqué" cela est démontré par l$a++irmation la plus +ondamentale de la théorie du r!e" ) sa!oir que< le r!e est la réalisation d$un désir=' A++irmation étonnante" certes" car elle apparat au dé#ut du li!re" au moment o? le lecteur" sous l$in+luence du chapitre consacré ) l$historique du pro#l6me du r!e" d$une part" et du parall6le que .reud éta#lit lui-mme entre les oneiromantes antiques et la ps7chanal7se" d$autre part" ne consid6re .reud que comme celui qui soutient < en général = que le r!e a un sens' ,n +ait la décou!erte de .reud a une signi+ication tout autre et autrement importante' l n$est pas le premier ) a!oir a++irmé que le r!e a un sens' l parle lui-mme de la tentati!e +aite par 5cherner pour appro+ondir le pro#l6me du r!e dans cette direction22' < 5cherner a +ait" en 181" la tentati!e la plus originale et la plus pénétrante pour e%pliquer le r!e par une acti!ité particuli6re qui ne pourrait se déplo7er que pendant le sommeil =20' Cette < acti!ité particuli6re = est due ) l"imaginationqui" pendant le r!e" < se li#6re de l$intelligence et domine enti6rement = 2$ ($imagination" pour +a#riquer le r!e" tire < ses matériau% de la mémoire de la !eille" mais l$édi+ice qu$elle construit est enti6rement di++érent des productions de la !eille = 24$ ,lle < ne dispose pas dans le r!e de la langue des concepts; il +aut qu$elle montre plastiquement ce qu$elle !eut dire =2$+,lle donne au% +aits de notre !ie intérieure une +orme e%térieure plastique = 2I$Cette acti!ité plastique de l$imagination ne consiste pas seulement ) remplacer un o#&et par son image' ,lle dramatise la pensée en en 2C *=37> L'interprétation des rêes, p. &&,& inclus. 21 Ibid! p. &. 22 Ibid . p. sqq. 2" Ibid . p. 2$ Ibid! p. 2& Ibid . p. 2 Ibid!, p. 2 Ibid!, p.
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esquissant la silhouette28' < 5cherner croit que les éléments dont se sert l$acti!ité artistique du r!e sont surtout les e%citations organiques si o#scures durant le &our =29$($imagination du r!e &oue a!ec les e%citations organiques < un &eu agaçant''' représente les organes d$o? l$e%citation pro!ient par des +ormes s7m#oliques =0L$ ($organisme entier" par e%emple" est représenté par une maison' 3ais < elle ne s$en tient pas l); elle peut" au contraire" représenter par des séries de maisons un seul organe" par e%emple de longues rues +igureront l$e%citation intestinale' S$autres +ois" des parties de maison représenteront réellement des parties du corps' Par e%emple" dans un r!e de migraine" le pla+ond d$une cham#re que l$on !oit cou!ert d$igno#les araignées" pareilles ) des crapauds/ représentera la tte = 01' Se!ant ces te%tes" et surtout en lisant les commentaires d$un disciple de 5cherner" olOelt" le philosophe allemand #ien connu02" o? apparat un s7m#olisme aussi poussé que celui de .reud" on peut penser que l$on se trou!e en +ace de quelqu$un auquel .reud a #eaucoup emprunté' Er" toute la pensée de 5cherner se trou!e +ondamentalement +aussée par l$a#straction' (e r!e a un sens" certes' En peut mme !oir chez 5cherner aussi" #ien que d$une +açon implicite seulement" la distinction du contenu mani+este et du contenu latent" l$un constitué par le récit non déchi++ré" l$autre par le récit déchi++ré' 3ais le sens que le r!e a pour 5cherner est un sens général; le déchi++rement" donc" étant donné la s7m#olique de 5cherner" donne un contenu latent g#n#ral(et l$interprétation rattache le r!e ) des e%citations organiques qui sont impersonnelles' Er" pour .reud" c$est notre personnalité qui apparat dans chacun de nos r!es =00' C$est précisément ) cette personnalité concr6te que l$interprétation +reudienne rattache le r!e' .reud ne peut pas accepter l$e%plication de 5cherner" qui montre < comment la puissance de centralisation" l$énergie spontanée du moi sont éner!ées dans le r!e ; comment" ) cause de cette décentralisation" la connaissance" la sensi#ilité" la !olonté" la puissance de représentation" sont changées''' = puisque 5cherner ne +ait dans cette e%plication qu$a++irmer la th6se de l$a#straction' .reud ne sait donc quoi +aire de cette théorie et de la s7m#olique qui en déri!e' 5cherner et .reud a++irment tous les deu% que le r!e a une signi+ication" mais l$un est ps7chologue au sens classique du mot" et a hte de re!enir ) l$a#strait apr6s a!oir e++leuré le concret" tandis que l$autre inaugure le retour conscient et décisi+ au concret' Pour résumer l$essence du r!e il +aut donc ) .reud une +ormule qui e%prime précisément le caract6re concret du r!e" et c$est ce que .reud pense atteindre par cette a++irmation que < le r!e est la réalisation d$un désir =' Cette +ormule a plusieurs aspects" mais tous ses aspects se résument en ceci elle rattache le r!e ) l$e%périence indi!iduelle concr6te' Kout d$a#ord" grce ) cette +ormule" le r!e n$est pas rattaché ) une +onction générale" ou plut:t" l$allusion ) cette +onction générale ne donne pas une e%plication e%hausti!e du r!e' Sire que le r!e pro!ient d$un détournement du réel" par e%emple" n$est" pour .reud" qu$une e%plication super+icielle au sens ét7mologique du mot; une des e%plications entachées de cette erreur de la ps7chologie qui consiste ) ne pas !ouloir remonter" comme .reud aime ) le répéter" au-del) du contenu mani+este du r!e" c$est-)-dire au-del) de la signi+ication
2< Ibid!, p. << 2) Ibid!, p. << "C Ibid!, p. << "1 Ibid!, p. <,) "2 Ibid!, p. ) E 2 "" Ibid!, p. 2<)
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con!entionnelle0' ,t" en mme temps" s$il est !rai que 5cherner remonte au-del) du contenu mani+este" mais pour ne !oir dans le contenu latent que l$e%ercice d$une +onction générale" le &eu pour ainsi dire désintéressé d$une +onction comme l$imagination" il est !rai aussi qu$une pareille théorie ne peut su++ire ) .reud' Ce qu$il dit" lui" c$est que le r!e est la réalisation d$un désir' () encore" il aurait pu tom#er dans l$a#straction' Te !ois tr6s #ien une théorie romantique du désir' En pourrait personni+ier le désir et en +aire le Sésir" comme 5cherner personni+ie la chute des concepts dans la représentation plastique" pour en +aire l$magination' En o#tiendrait alors une théorie générale et a#straite du r!e désir' En pousserait un peu l$imagination de 5cherner du c:té du désir et l$on dirait alors que l$imagination transpose la pensée en un scénario du désir" mais dans le scénario de n$importe quel désir" pour!u que c$en soit un" car" a&outerait-on ) titre d$a%iome" le1#sircherche)ser#aliser$$$En pourrait alors éla#orer un s7m#olisme du désir con+orme ) cette conception générale et a#straite" s7m#olisme o? l$imagination saisirait les pensées au point de !ue du désir possi'le$ 3ais .reud n$est pas tom#é dans cette a#straction' (a théorie que &e !iens d$imaginer ne saurait tre celle de .reud" car" dans cette théorie" le désir qui se réalisera serait" comme l$image du r!e chez 5cherner" lUVu!re d$un li#re &eu de l$magination au ser!ice du Sésir et" de nou!eau" les désirs tels qu$ils seraient réalisés dans le r!e ne pourraient tre rattachés ) l$indi!idu concret" n$étant déterminés que par le +ait qu$une +onction générale est tou&ours tendue !ers la réalisation d$une autre +onction générale' C$est pourquoi la pensée de .reud est tout autre' l ne s$agit pas de dire que le r!e est la réalisation du Sésir en général" mais la réalisation d$un désir particulier" déterminé dans sa +orme par l$e%périence particuli6re d$un indi!idu particulier' 5i l$en+ant dont parle .reud a r!é qu$il a mangé toutes les cerises" ce n$est pas parce que l$magination" tra!aillant sur les matériau% mnémoniques de la !eille" a retrou!é les < cerises = et a cherché" au nom du < Sésir =" le désir possi'le(mais parce que l$en+ant particulier dont il est question a!ait effecti!ement désiré les cerises" ce qui est tr6s di++érent' ,t cela nous ré!6le" en mme temps" un autre aspect de la +ormule de .reud' 5$il a!ait pu se contenter de cet amendement de la théorie de 5cherner que nous a!ons imaginé" .reud serait encore resté dans l$a#straction pour une deu%i6me raison' l n$aurait pas atteint le concret" parce que le désir n$aurait pas été un souhait indi!iduel" &ailli e++ecti!ement de l$indi!idu; il aurait été un désir possi'le(!u les matériau% plastiques de l$imagination" et il aurait manqué ce désir d$tre ps7chologiquement réel" puisqu$il n$aurait pas été soutenu par la premi6re personne' 3ais précisément" pour .reud" la pensée du r!e est un désir concret" non seulement par son contenu indi!iduel" mais encore par le +ait que c$est un désir psychologiquementr#el(et par l)" le < *e,resteconstammentpr#sentdansler.!e$ (a théorie de 5cherner dépasse les théories ou!ertement a#straites du r!e et approche le concret" en donnant au r!e un sens" en 7 !o7ant donc la ré!élation de quelque chose' 3ais cette ré!élation ne nous conduit que dans l$intimité d$une !iepsychologiqueeng#n#ral$5i .reud s$était arrté ) l$idée d$une détermination du contenu du désir par les matériau% mnémoniques" sa théorie ne nous aurait conduit que dans le domaine des !irtualités de l$e%périence indi!iduelle" et nous aurions été dans l$a#strait" puisque nous n$aurions pas dépassé le plan des possi#ilités' 3ais .reud postule un désir e++ecti+" la détermination par un moti+ réel ; il saisit alors !érita#lement le concret ps7chologique" puisqu$il nous conduit au cVur mme de l$e%périence indi!iduelle' 3ais que signi+ie le terme < désir = J .reud e%plique le mécanisme du désir 04 plut:t qu$il ne "$ ;oir plus loin notre c!ap. ::. "& Ibid!, cf. p. e+. && sq. et en général toute la section ::: du c!ap. ;::
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répond ) cette question" et encore n$7 consacre-t-il un dé!eloppement e%pr6s qu$) la +in de l$ou!rage' Apr6s a!oir e%pliqué dans le chapitre la technique qu$il emploie pour l$interprétation des r!es" il anal7se dans le mme chapitre le < F!e de l$in&ection +aite ) rma = 0' (e contenu mani+este est décomposé en ses éléments" et .reud note les pensées é!eillées respecti!ement par chacun d$entre eu%' Au +ur et ) mesure du récit s$é!eillent des pensées éclairant la signi+ication des éléments du contenu mani+este" de telle sorte que si l$on con+ronte ces pensées a!ec le contenu mani+este" celui-ci est ) celles-l) comme une pi6ce de thétre ) son th6me" en ce sens précis que les premi6res e%priment l$idée du souhait et le second la sc6ne o? celui-ci s$accomplit' ,t" au contraire" chaque +ois qu$au cours des < associations = apparat l$idée d$une situation péni#le" c$est la situation contraire qui est réalisée dans le r!e' < &e reproche ) rma de n$a!oir pas encore accepté ma solution; &e lui dis si tu as encore des douleurs" c$est de ta +aute''' (a phrase que &e dis ) rma me donne l$impression que &e ne !eu% surtout pas tre responsa#le des douleurs qu$elle a encore si c$est la +aute d$rma" ce ne peut tre la mienne' .aut-il chercher dans cette direction la +inalité interne du r!e''' *em"effraie) l"id#eque*"aipun#gligeruneaffectionorganique$Cette crainte est aisée ) comprendre chez un spécialiste qui a a++aire uniquement ) des ner!eu%" et qui est amené ) mettre sur le compte de l$h7stérie une +oule de s7mpt:mes que d$autres médecins traitent comme des a++ections organiques' Cependant il me !ient" &e ne sais pourquoi" un doute concernant la sincérité de mon e++roi' 5i les douleurs d$rma ont une origine organique" leur guérison n$est plus d e mon ressort mon traitement ne s$applique qu$au% douleurs h7stériques' 5ouhaiterais-&e une erreur de diagnostic pour n$tre pas responsa#le de l$insucc6s J=0I' ($anal7se ache!ée" .reud est ) mme de présenter le récit du contenu latent' < oil) donc l$anal7se de ce r!e ache!ée 08' Pendant le tra!ail &e me suis dé+endu autant que &$ai pu contre toutes les idées a!ec les pensées inconscientes qu$il en!eloppait' T$ai marqué une intention que le r!e réalise et qui en a été le moti+' (e r!e réalise quelques désirs qui ont été é!eillés en moi par les é!énements de la soirée les nou!elles apportées par Etto ; la rédaction de l$histoire de la maladie/ 09" la conclusion du r!e est que &e ne suis pas responsa#le de la persistance de l$a++ection d$rma ; le r!e me !enge il ren!oie le reproche' l m$enl6!e la responsa#ilité de la maladie d$rma qu$il rapporte ) d$autres causes Zénoncées en détail[ =L' ,n un mot" le contenu mani+este" con+ronté a!ec les matériau% +ournis par l$anal7se" apparat comme une pi6ce qui < +init #ien =' < (e r!e" dit .reud ) la +in du passage que &e !iens de citer" e%pose les +aits tels que &$aurais souhaité qu$ils se +ussent passés; son contenu est la réalisation d$un désir" son moti+ un désir' = l est donc clair que le terme < désir = est suggéré ) .reud par le +ait que le contenu latent décou!ert par lui a la signi+ication d$un accomplissement et" comme" par l$anal7se" on retrou!e précisément" d$une part" des pensées qui pré+orment cet accomplissement" d$autre part" des sentiments qui l$appellent" soit directement" soit en repoussant l$accomplissement contraire" .reud croit pou!oir a++irmer que le désir est ) la +ois le contenu et le moti+ du r!e' ,n ce qui concerne maintenant la généralisation de cette a++irmation" .reud se rend tr6s #ien compte des di++icultés qu$elle présente' < 5i &$a++irme ainsi que tout r!e est désir réalisé et qu$il n$est pas d$autres r!es que des r!es de désir" &e sais que &e me heurterai ) une opposition irréducti#le' En m$o#&ectera le +ait " Ibid!, p. )<,1C) " Ibid!, p. 1Co sq. de "< Bn imagine bien que Fe n'ai pas communiqué tout ce qui m'est venu à l'esprit pendant le travail d'interprétation. Note G %reud!H ") %f. récit préliminaire Gp. )H $C Ibid!, p. 11C
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qu$il 7 a des r!es que l$on doit interpréter comme des !Vu% accomplis n$est pas nou!eau''' 3ais dire qu$il n$7 a que des r!es de désir est une généralisation in&usti+iée que l$on peut ré+uter sans peine =1' ,t non seulement .reud re!ient plusieurs +ois sur cette o#&ection générale" mais c$est précisément cette o#&ection qui constitue le < +erment dialectique = qui" ) partir du chapitre " lui permet de dé!elopper sa théorie' ,n e++et" l$o#&ection la plus courante contre la théorie du r!e accomplissement de désir consiste ) dire que < le désagréa#le et la douleur sont plus +réquents dans le r!e que l$agréa#le et le plaisir = 2' ,n dehors des r!es < qui contiennent" pendant le sommeil" les états a++ecti+s péni#les de la !eille" il 7 a encore les cauchemars" les r!es d$angoisse" o? ce sentiment" le plus a++reu% de tous" nous secoue &usqu$) ce que nous nous ré!eillions' ,t c$est précisément chez les en+ants" chez qui nous a!ons trou!é les r!es de désir les plus nets" que ces cauchemars sont les plus +réquents =0' 3ais .reud élimine ces o#&ections en montrant qu$elles se +ondent sur le contenu mani+este" alors que" lui" il parle du contenu latent' < l est !rai qu$il e%iste des r!es dont le contenu mani+este est péni#le" mais a-t-on &amais essa7é d$anal7ser ses r!es" de décou!rir leur contenu latent J 5inon" toutes les o#&ections tom#ent" car n$est-il pas possi#le que tous les r!es péni#les et tous les cauchemars se ré!6lent" en +ait" comme des r!es de désirs J =$,t c$est précisément pour répondre positi!ement ) toutes ces questions que .reud !a introduire la notion de transposition et toutes les autres notions qui constituent les articulations de sa théorie' ($argument de .reud est tout d$a#ord purement logique; il commence par alléguer la possi'ilit#(et il sem#le que le dernier mot soit laissé ) l$induction' < Apr6s que l$anal7se nous eut appris que derri6re le r!e se cache un sens et une !aleur ps7chologique" nous ne nous attendions pas ) !oir ce sens interprété d$une +açon unilatérale =4' ,t l$on pense qu$on !a se #orner ) des pro#a#ilités' ,n +ait" il n$en est rien' (a marche de la pensée +reudienne est plus hardie' ($idée que le r!e pou!ait tre une réalisation de désir s$est ré!élée ) .reud ) la suite de ses anal7ses' ,lle s$est montrée tout de suite une mer!eilleuse h7poth6se de tra!ail" car c$est grce ) cette h7poth6se que l$on peut a#order l$étude du r!e con+ormément ) l$esprit de la ps7chologie concr6te' .reud a alors l$idée de donner une #ase solide ) la ps7chanal7se en érigeant en principe son h7poth6se de tra!ail' l ne se sent pas en sécurité ) l$om#re de l$induction; il lui +aut la certitude de la possi#ilité de généralisation" et c$est dans cet esprit qu$il a#orde la question ) la +in de l$ou!rage' l ne s$agit plus de donner des preu!es < anal7tiques =" mais de démontrer que le r!e ne peuttre qu$accomplissement de désir' (e dernier mot de .reud dans la discussion est que < le r!e est tou&ours accomplissement de désir" parce qu$il pro!ient du s7st6me inconscient qui n$a d$autre #ut que l$accomplissement du désir" et qui n$a d$autre +orce que celle du désir=I' *ous a#outissons +inalement ) l$inconscient' Hien que ce soit l) le +ond de la pensée de .reud sur la possi#ilité de généraliser son a++irmation +ondamentale" il ne +audrait pas croire qu$il a réussi ) ériger !érita#lement en théorie les !rais moti+s de cette généralisation' *ous !errons" dans le chapitre o? il sera question de l$inconscient chez .reud" que des théories dans le genre de celles que &e !iens de $1 Ibid!, p. 12$ $2 Ibid!, p. 12& $" Ibid!, p. 12& $$ Ibid!, p. 12& $& Ibid!, p. &$$ $ %f. Ibid!, p. &C $ :l subsiste d'ailleurs c!eD *reud un flottement sur la question I des e+ceptions ont été admises. ?ais le sens de la préférence de *reud est tr0s net.
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citer ne peu!ent pas tre rattachées ) l$inspiration !érita#le de la ps7chanal7se" et si .reud le +ait" c$est parce qu$il s$e%prime en un langage qui +ausse sa !ision' C$est ainsi que la phrase citée n$est qu$une r!erie &usti+icati!e dans le goNt d$une ps7chologie dont .reud est le premier ) re&eter les conséquences' (es !érita#les moti+s de cette généralisation" dé+endue par .reud a!ec tant de ténacité en dépit de toutes les o#&ections" résident dans la mani6re dont la +ormule +ondamentale de la théorie +reudienne du r!e se mod6le sur les e%igences de la ps7chologie concr6te' (e +ait ps7chologique étant un segment de la !ie de l$indi!idu particulier" il est insépara#le de cet indi!idu' 3ais il en est insépara#le actuellement(sans cela la continuité du *eest rompue et il n$7 a plus de +ait ps7chologique' Er" le désir ne rattache pas le r!e ) l$indi!idu au point de !ue du contenu" mais parce qu$il assure au r!e précisément cette continuité du *e(sans laquelle le +ait ps7chologique n$est qu$une création m7thologique' 5i le r!e est l$accomplissement d$un désir" il n$est qu$une modulation du < &e = qui le +ait et qui" par conséquent" 7 est constamment présent' (e désir assure au r!e précisément la continuité de cette présence du *e$,n un mot(parlath#oriedur.!e3d#sir(ler.!ede!ientun+acte,$ *ous retrou!ons l) l$incompati#ilité de la ps7chologie concr6te a!ec les notions de la ps7chologie o++icielle' (e +ait ps7chologique doit tre personnel et actuellement personnel" ce sont l) ses conditions d$e%istence' l s$ensuit que la notion +ondamentale de cette ps7chologie ne peut tre que la notion d$acte' ($acte est la seule notion qui soit insépara#le du &e dans sa totalité" seul de toutes les notions" il ne se conçoit que comme l"incarnationactuelledu *e$,t précisément pour cela la ps7chologie concr6te ne peut reconnatre comme +ait ps7chologique r#elque l$acte' ($idée" l$émotion" la !olonté" etc'" ne peu!ent pas tre reconnues par la ps7chologie concr6te comme a7ant une actualité ps7chologique" par conséquent comme a7ant de la réalité concr6te' .reud tient précisément ) la théorie du r!e-accomplissement" parce que cette théorie +ait du r!e un acte" un acte du su&et particulier dont il est le r!e" et parce qu$il ne !oit pas d$autre mo7en pour o#tenir le mme résultat" pour assurer au r!e ) la +ois la continuité et la présence actuelle du *e$Ilest é!ident que .reud ne peut pas s$e%primer e%actement dans ces termes' l appartient ) une autre génération" ses é!idences sont di++érentes des n:tres" il pense les choses sous d$autres +ormes" et par la mme il su#it des attractions dialectiques qui l$entranent hors du champ de sa pensée !érita#le' 3ais quelle que soit la dialectique qu$il soit o#ligé de +aire sienne" sesd#cou!ertessontl)et peu!ent indiquer ce qui a échappé" pour des raisons qui n$ont rien de déshonorant" ) .reud lui-mme'
VI *ous saisissons donc dans la raumdeutung l$antagonisme entre deu% tendances en ps7chologie l$antagonisme" d$une part" de la ps7chologie o++icielle dont la démarche +ondamentale est l$a#straction" et" d$autre part" de la tendance +reudienne qui est une orientation !ers le concret" mais !ers le concret interprété cette +ois d$une +açon claire" sinc6re et utile ) la ps7chologie'
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C$est cet antagonisme qui e%plique le contraste entre le sa!oir de la ps7chanal7se et l$ignorance de la ps7chologie classique' 5i l$on commence par détacher les +aits ps7chologiques de l$indi!idu singulier" on se situe" d$em#lée" sur un plan a#strait" sur le plan des généralités a!ec lesquelles tra!aillent les ps7chologues' En se mou!ra donc au milieu des considérations qui resteront au-dessous ou au-dessus de l$indi!idu particulier" et comme celui-ci seul peut introduire dans la théorie la di!ersité concr6te qui la rend applica#le au% cas particuliers" l$a#straction a#outit +orcément ) la tautologie" et c$est le hasard qui de!ra remplir le !ide créé par l$élimination du concret indi!iduel' ($e%périence ne nous présente" en e++et" que des +aits indi!iduels" mais comme on s$est condamné par l$a#straction ) ne pou!oir in!oquer que des généralités" on sera +orcé" ) propos de chaque cas indi!iduel" de répéter des généralités" et l$e%plication sera incapa#le de se modeler sur le +ait ) e%pliquer' C$est ainsi qu$apr6s a!oir dit que le r!e s$e%plique par la promenade a!entureuse d$une e%citation sur les cellules céré#rales" on ne peut plus que répéter ) propos de chaque r!e la mme chose" et on s$est condamné" non seulement ) cette répétition +atigante et ridicule" mais encore ) ne pas pou!oir utiliser le riche matériel que nous +ournissent les r!es' ($utilisation réelle de ce matériel se trou!e" en e++et" pour la premi6re +ois chez .reud' S$une +açon générale" quand on a dit que tout état ps7chologique traduit un état du s7st6me ner!eu% ou lui est parall6le" on s$est interdit la porte de tout sa!oir concret pour ou!rir les écluses de la Gehirnmythologie$ 5i l$on commence par départiculariser le +ait" la conclusion sera nécessairement a#straite et ne ser!ira ) rien pour la compréhension du +ait concret' C$est ainsi que le ps7chologue ne saura rien' l sera tou&ours o#ligé de répéter au su&et de chaque +ait particulier les mmes conclusions générales il ne sera donc &amais en possession d$une science !érita#le; &amais il ne pourra dépasser le plan du langage" et &amais il ne pourra +aire rien d$autre que de constater que ce qui est arri!é est arri!é la tautologie sera tou&ours le +ruit de l$a#straction' (e ps7chanal7ste" au contraire" parce qu$il ne quitte &amais le plan de l$indi!idu particulier" parce que pour lui le +ait ps7chologique est un segment de la !ie de l$indi!idu particulier" o#tiendra des conclusions concr6tes qui atteindront les +aits dans leur particularité" et" par conséquent" les indi!idus dans leur !ie concr6te' *$a7ant pas commis la +aute de l$a#straction" le ps7chanal7ste pourra acquérir un sa!oir !érita#le qui" s$il est encore impar+ait" en impose dé&) ) cause de sa pénétration dans les cas concrets et les situations particuli6res' ($ignorance o? se trou!e la ps7chologie actuelle n$est donc pas une maladie in+antile" et aucune amélioration n$est ) espérer ) cet égard d$un < génie s7nthétique = ou de l$a!enir en général' Car ce caract6re n$est pas dN ) l$imper+ection de méthodes" e++icaces en principe" mais au% démarches constituti!es elles-mmes' n sa!oir < empirique =" quel qu$il soit" ne peut se constituer qu$a posteriori(en e%tra7ant des +aits l$enseignement qu$ils ren+erment' C$est l)" en gros" le sens du terme < induction =' Er" pour +aire des inductions f#condes(il +aut pou!oir utiliser l$e%périence" il ne +aut pas s$en pri!er d$a!ance; il +aut" d$une +açon générale" un domaine empirique adéquat ) la science en question' 5ans cela l$induction reste stérile''' et &amais elle n$a#outira ) un sa!oir e%plicati+' Précisément" la ps7chologie classique ne connat que les inductions stériles' ,lle !eut e%pliquer la !ie ps7chologique il +audrait donc qu$elle parte du plan mme de cette !ie" c$est)-dire de l$indi!idu concret et de ses actes" car c$est la seule mani6re d$a#outir ) un sa!oir qui pourra re!enir au% indi!idus" donc ) un sa!oir e%plicati+' 3ais au lieu de cela" la ps7chologie classique commence par se mettre des Vill6res' ,lle découpe dans l$e%périence ps7chologique un domaine +ormel et +onctionnel" et comme ce point de !ue n$en représente que l$aspect le plus +ormel et le plus super+iciel" le sa!oir ainsi o#tenu n$est d$aucune utilité pour la
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compréhension d$un cas concret' ,n e++et" si l$induction est emplo7ée dans la ps7chologie introspecti!e" c$est uniquement pour éta#lir par son mo7en la mani6re dont" dans la généralité des cas" le < processus mental = se déroule' En peut prendre comme e%emple l$introspection e%périmentale de l$école de @\rz#ourg' ()" on peut" ) la rigueur" parler d$induction8' 3ais de quoi s$agit-il J l s$agit de sa!oir quels sont les caract6res de l$image" comment elle est pensée" quel est son r:le !érita#le dans la pensée' ($e++ort de l$école de @\rz#ourg représente certainement un progr6s' (es théoriciens classiques de l$image" comme Kaine par e%emple" con+ondaient ) chaque instant introspection et +a#ulation' ls in!entaient les caract6res de l$image con+ormément au% e%igences de la doctrine associationniste et sensualiste' ($école de @\rz#ourg a cherché ) o#tenir la réponse en consultant les +aits' C$est un progr6s' 3ais la réponse apportée par l$e%périence ne constitue pas un sa!oir concret$En +inira par sa!oir que l$image est tou&ours !ague" que les images ) la Kaine sont e%cessi!ement rares" n$e%istent peut-tre &amais ; qu$en tout cas" la pensée dé#orde largement l$image" qu$elle peut mme" dans certains cas" se dérouler sans images' ($e%périence a répondu9 ) la question" mais comme la question était a#straite" la réponse l$est également' l s$agissait de se documenter sur la formed$un acte ps7chologique et la réponse ) la question ne +ait +aire ) la ps7chologie aucun progr6s réel" car en quoi le +ait de sa!oir que la pensée ne ressem#le pas ) un +ilm constitue-t-il une < connaissance de l$homme = J 9"ilyaeuprogr/s(c"estsimplementparcequ"unensem'lede phrasesnepourrontplus.treditesparlespsychologues$*ous n$a!ons pas acquis un sa!oir que nous pourrons utiliser pour la compréhension d$un cas concret' C$est un sa!oir sans application possi#le" parce que la seule application dont le sa!oir ps7chologique soit suscepti#le" c$est l$application ) la réalité constituée par l$indi!idu concret et singulier' Er" ne l$a7ant pas +ait inter!enir dans les e%périences de @\rz#ourg" on ne peut pas l$en +aire sortir' Pour des raisons identiques" les résultats de la ps7chologie a#straite constituent tou&ours un sa!oir sans application possi#le' Kout autre est l$induction chez .reud' Kout d$a#ord" on part du !rai +ait ps7chologique' Bue l$on ou!re un ou!rage quelconque de .reud l$e%posé est tou&ours #asé sur des +aits indi!iduels4L" et ce qu$il 7 a d$essentiel" c$est que le caract6re indi!iduel" loin de disparatre au cours de l$e%plication" demeure tou&ours le point central' (a ps7chologie du r!e est #asée sur l$anal7se des r!es considérés comme a7ant un sens indi!iduel" !u les indi!idus concrets dont ils sont les r!es' (a théorie des actes manqués est #asée sur la considération des actes manqués" en tant que les actes d$un indi!idu singulier' ($étude des né!roses n$est pas" chez .reud" comme dans la ps7chiatrie classique" une étude des n#!rosesensoi(de ces mer!eilleuses entités nosologiques que les indi!idus ne +ont qu$incarner et pour l$étude desquelles cette incarnation n$a aucune importance" mais au contraire" chaque né!rose est comme un acte indi!iduel qu$il +aut e%pliquer en tant qu$indi!iduel' l est naturel que dans ces conditions on a#outisse ) la constitution d$un ensem#le de +aits particuliers ) partir desquels la généralisation de!ient possi#le" mais une généralisation qui" une +ois +aite" de!ient applica#le ) une multitude de cas particuliers" mettant ainsi la ps7chanal7se en possession d$un sa!oir !érita#le' En peut citer comme e%emples classiques des inductions +reudiennes la mani6re dont s$est constituée la s7m#olique des r!es" s7m#olique tant décriée' C$est l$anal7se d$une tr6s grande $< « / la rigueur » car dans la plupart des cas il n'# a que fabulation pure et simple. %f. notre c!ap. :: I « L'introspection et la mét!ode ps#c!anal#tique. » $) ous admettons pour simplifier la discussion que c'est réellement l'e+périence qui a répondu à la question. %f. c!ap. ::. &C Aauf dans des écrits « dogmatiques » comme &enseits des Lustprincips ou #as Ich und das $s, et en général les écrits de « métaps#c!ologie » mais là encore les faits anal#tiques interviennent largement.
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quantité de r!es qui a permis ) .reud de constituer cette s7m#olique qui n$a pas une !aleur uni!erselle" mais qui s$applique cependant ) la mo7enne des indi!idus" et mme ) tout le monde pour certains r!es' C$est ainsi que .reud est arri!é ) interpréter sans anal7se des r!es qui re!iennent chez tous d$une +açon presque identique et que .reud appelle les r!es t7piques41' (a se%ualité in+antile" le comple%e d$ ]dipe" la notion de trans+ert" de résistance" etc'" +urent décou!erts de la mme mani6re' ,t c$est parce que l$on part de l$indi!iduel concret que l$induction de!ient possi#le ; c$est pour la mme raison que l$on peut retourner ) l$indi!iduel concret" donc posséder un sa!oir ps7chologique applica'le$ Kel est donc" d$une part" l$antagonisme !érita#le entre la ps7chologie et la ps7chanal7se" et telle est" d$autre part" l$inspiration !érita#le de la doctrine +reudienne' *ous allons maintenant poursui!re notre tra!ail dans deu% directions' l s$agit d$a#ord de préciser les a++irmations qui préc6dent en montrant les articulations de la théorie telles qu$elles sont données dans la raumdeutung =' 3ais si ces dé!eloppements !ont con+irmer l$idée que nous nous sommes +aite de l$inspiration +ondamentale de la ps7chanal7se" ils mettront aussi en é!idence que .reud n$7 est pas tou&ours resté +id6le' l retom#e" en e++et" dans ses notations et ses spéculations théoriques" dans la ps7chologie classique'
&1 :l # a d'ailleurs toute une « ps#c!anal#se obFective » qui interpr0te les autobiograp!ies les Fournau+ intimes etc. &2 3n établissant notamment un parall0le entre la mét!ode ps#c!anal#tique et l'introspection.
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CHAPITRE II L(introspe"tion "lassi'ue et la )ét%ode ps$"%anal$ti'ue
(e chapitre de la raumdeutung est consacré ) la < 3éthode d$interprétation des r!es =' En sait que cette méthode consiste essentiellement en ceci 1Y En décompose le r!e en parties; 2Y (e su&et doit raconter sans critique et sans réticence tout ce qui lui !ient ) l$esprit au su&et de chacun des éléments du r!e' En peut tre surpris" et on l$a été réellement" de !oir .reud appliquer une pareille méthode' ,n e++et" puisque .reud ne se sent pas la moindre en!ie d$étudier les r!es d$apr6s les méthodes ph7siologiques" puisqu$il a++irme clairement qu$il !eut emplo7er des méthodes ps7chologiques" on pou!ait s$attendre ) le !oir se ser!ir de l$introspection' Er" ce n$est pas l$introspection que .reud emploie" mais une méthode que l$on ne peut appeler introspecti!e qu$en tirant les choses par les che!eu%" et qui" d$apr6s lui" n$est qu$une !ariante de la méthode de déchi++rage40' En n$a pas manqué d$o#&ecter ) .reud le caract6re ar#itraire de sa méthode' ($essence de cette méthode consiste" en e++et" ) +aire dire au su&et toutcequiluipasseparlat.te$S$autre part" l$o#&ection que les ps7chanal7stes +ont couramment ) l$introspection" c$est que l$introspection" mme la plus ra++inée" n$arri!e pas ) éliminer la censure" et comme le #ut consiste précisément ) l$éliminer" il est mani+este que l$on doit remplacer l$introspection par une autre méthode o? la pensée soit moins +aussée par la censure que dans l$état de !eille' (a méthode résidera alors essentiellement dans la création d$un < état ps7chique qui présente une certaine analogie a!ec l$état intermédiaire entre la !eille et le sommeil et aussi sans doute a!ec l$état h7pnotique''' =4" et ceci parce que au moment o? l$on s$endort les représentations in!olontaires apparaissent ) la sur+ace" parce que l$action de la !olonté et de la critique est relchée =44' ,n +ait" .reud écarte l$introspection" parce qu$elle ne saurait tre la méthode d$une ps7chologie concr6te" et l$opposition entre l$introspection et la méthode ps7chanal7tique n$est de nou!eau qu$un cas particulier de l$antagonisme entre la ps7chologie a#straite et la ps7chologie concr6te'
&" %f. Ibid!, p. )& &$ Ibid!, p. )" && Ibid!, p. )$
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I .aisons a#straction de tous les arguments classiques contre l$introspection et supposons-la par+aite reste que l$introspection ne peut nous renseigner que sur la formeet le contenude l$acte que nous introspectons' T$ai ou#lié un nom que &e connais pourtant #ien; si &e m$introspecte &e dirai que &$éprou!e une certaine sensation de gne" en mme temps qu$une +orte tension intérieure" le sentiment du sa!oir sans +ormule !er#ale et sans image; des noms me !iennent ) l$esprit" mais &e les écarte a!ec une certitude pleine de dépit" et la conscience de cette certitude" en mme temps que celle de mon ignorance" me rendent perple%e &usqu$au moment o? su#itement" sans que &e puisse sa!oir pourquoi" &$ai une sensation de détente comme si une résistance !enait de céder tout ) coup et le mot cherché apparat en+in" accompagné d$un sentiment de soulagement et de déli!rance' oil) ce que l$introspection peut m$apprendre' 3ais cela ne su++it é!idemment qu$) une ps7chologie a#straite' Cette ps7chologie qui met tant de soins ) décrire a!ec e%actitude les moindres nuances de tous les états que &$ai éprou!és ) partir du moment o? &$a!ais constaté l$ou#li surprenant" &usqu$) celui o? apparat en+in le mot cherché" néglige totalement l"e%plicationdufaitlui3m.medanssa particularit#(et attri#ue sans autre inquiétude ce +ait au hasard' < 5i l$on demandait ) un ps7chologue classique d$e%pliquer comment il se +ait qu$on se trou!e si sou!ent dans l$impossi#ilité de se rappeler un nom qu$on croit cependant connatre" &e pense qu$il se contenterait de répondre que les noms propres tom#ent plus +acilement dans l$ou#li que les autres contenus de la mémoire' l citerait des raisons plus ou moins plausi#les qui" ) son a!is" e%pliqueraient cette propriété des noms propres" sans se douter que ce processus puisse tre soumis ) d$autres conditions d$ordre plus général =4' Ce qui !eut dire que le ps7chologue attri#uerait l$ou#li ) des causesg#n#ralesqui" quoi qu$on +asse" ne peu!ent tre !ala#les que d$une g#n#ralit#(mais non pas du faitpr#cisdont il s$agit précisément' ,t si .reud parle lui-mme de conditions < plus générales = au%quelles ces processus peu!ent tre soumis" il ne +aut pas que ce langage +asse illusion" car .reud pense seulement ) des +acteurs générau%" comme censure" re+oulement" etc'" mais l$e%plication qu$il donnera de chaque cas aura précisément la prétention d$épouser le +ait ) e%pliquer danssa particularit#$(e postulat +ondamental de .reud" d$apr6s lequel tous les +aits ps7chologiques sont rigoureusement déterminés" a e%actement la mme signi+ication' l est naturel que celui qui recherche des e%plications de ce genre ne puisse se contenter de l$introspection' ,n e++et" qu$ai-&e +ait dans mon e%emple d$introspection J T$ai considéré le +ait de l$ou#li pour ainsi dire ) un point de !ue formel(comme si c$était l$ou#li de n$importe quoi" et" de plus" comme si c$était l$ou#li de n$importe qui' Te n$ai tenu aucun compte du +ait que c$était pr#cis#menttelmotque &$a!ais ou#lié" et que c$était pr#cis#mentmoiqui l$a!ais ou#lié' 3es constatations restent générales et ne m$apprennent rien" en ce sens que &e ne sais pas pourquoi &$ai ou#lié" précisément ce mot" et précisément au moment o? &e l$ai ou#lié' 3ais telle est la nature de l$introspection' ,lle ne saurait donc répondre au% questions de la ps7chologie concr6te" car pour cela il +aut considérer les circonstances particuli6res de l$ou#li" ce que le mot ou#lié signi+ie pour moi; il +audrait" en un mot" considérer cet ou#li comme un segment de mon acti!ité particuli6re" comme un acte qui" issu de moi" me caractérise; il +audrait" en un mot" pénétrer le sensde cet ou#li' 3ais on n$arri!era ) pénétrer le sens de l$ou#li que si l$on poss6de les matériau% nécessaires pour l$éclairer' Ces matériau%" de!ant indiquer la signi+ication que cet ou#li a pour moi" ne & *=37> La pschopatholo(ie de la ie )uotidienne, trad. fr. p. ".
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peu!ent tre é!idemment +ournis que par moi' Er" cela ne peut se +aire ) l$aide de l$introspection" mais e%clusi!ement ) l$aide d$un r#cit$ .reud doit donc remplacer l$introspection par le récit' (e +ait ps7chologique étant un segment de la !ie d$un indi!idu singulier" ce n$est pas la mati6re et la +orme d$un acte ps7chologique qui sont intéressantes" mais le sens de cet acte" et cela ne peut tre éclairé que par les matériau% que +ournit par un récit le su&et lui-mme' l +aut remarquer que cette mani6re dont .reud remplace l$introspection par le récit n$est pas simplement la su#stitution du point de !ue concret au point de !ue a#strait" mais aussi celle du point de !ue o#&ecti+ au point de !ue su#&ecti+" pour emplo7er cette antith6se classique" et pour parler un langage plus moderne par l$emploi de la méthode du récit" .reud su#stitue le point de !ue du < comportement = ) celui de l$ < intuition =' ,n e++et" si l$on remplace l$introspection par le récit" le tra!ail ps7chologique portera sur des données < o#&ecti!es =' (e récit constitue un matériel o#&ecti+ que l$on peut étudier du dehors4I' 3ais on peut dire qu$il n$7 a l) qu$une o#&ecti!ité #anale' (e !érita#le aspect de cette o#&ecti!ité n$est donné" en e++et" que par le +ait que le ps7chologue et son su&et n$ont plus du tout" comme c$est le cas dans l$introspection" la mme +onction' (e su&et qui su#it la ps7chanal7se ignore l$interprétation" et il parle d$a#ord sans se douter du sens que le ps7chanal7ste dégagera des matériau% qui lui sont +ournis' (e ps7chologue introspecti+" au contraire" attend de son su&et une étude dé&) ps7chologique" et il est tou&ours o#ligé de supposer un ps7chologue dans son su&et' C$est l)" on le sait" une di++érence +rappante a!ec ce qui se passe dans les autres sciences car le mathématicien ne demande pas ) une +onction d$tre < mathématicien =" mais d$tre simplement +onction" et le ph7sicien ne cherche pas dans la #o#ine de FuhmOor++ un autre ph7sicien" mais simplement une #o#ine d$induction' (e ps7chanal7ste précisément ne demande pas ) son su&et de changer" pour ainsi dire" de mani6re d$tre il lui demande simplement de < se laisser aller= et de parler' (e su&et n$a pas ) s$occuper d$autre chose le tra!ail ps7chologique est réser!é au ps7chologue" dont" par ailleurs" le su&et nepeutpasaccomplir le tra!ail' ,n+in" la méthode du récit est o#&ecti!e > et cet aspect est encore plus important que le précédent > parce que le ps7chologue est li#éré de ce < mimétisme = que lui imposent les r6gles de l$introspection' (e < !rai ps7chologue = doit" en e++et" < re!i!re s7mpathiquement les états d$me de son su&et =" sans cela l$introspection n$a pas de sens" car elle porte sur des +aits qui ne peu!ent tre saisis que du dedans' l ne reste plus aucune trace de cette e%igence que dans la méthode ps7chanal7tique' Car celle-ci !eut interpr#ter(déterminer le sens du r!e" par e%emple" ) l$aide des matériau% qui sont +ournis par le su&et' ,t de mme que le ph7sicien n$a pas #esoin de se trans+ormer en #o#ine pour étudier l$induction" de mme le ps7chanal7ste n$a pas #esoin d$a!oir des < comple%es = pour retrou!er les comple%es des autres" et il lui est mme rigoureusement dé+endu d$en a!oir" car on ne de!ient ps7chanal7ste qu$apr6s a!oir su#i soi-mme une anal7se compl6te' ,t ce qu$il 7 a de remarqua#le" c$est que" parce qu$il ne cherche que l$interprétation" le ps7chanal7ste atteint l$o#&ecti!ité" sans tre o#ligé de recourir ) des < schémas spatiau%=D 3ais la méthode du récit ne s$oppose pas seulement au caract6re a#strait et su#&ecti+ de & :l # a dans la ps#c!ologie classique une mét!ode que l'on peut -tre tenté de comparer avec la mét!ode freudienne I c'est la mét!ode des questionnaires. %ette mét!ode peut donner effectivement des résultats obFectifs. ?ais ce qui manque à ceu+ qui l'emploient c'est précisément une notion concr0te de la ps #c!ologie I les questions posées étant abstraites les réponses le sont également. 3t la mét!ode n'a pu donner quelques résultats valables que dans la mesure oJ ceu+ qui s'en sont servi ont été concrets malgré eu+.
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l$introspection ; elle représente encore l$antith6se du r#alismede cette derni6re' ($introspection ne pou!ant donner que la +orme et le contenu d$un acte ps7chologique" elle n$a de sens que dans l$h7poth6se réaliste et" en e++et" la ps7chologie classique consid6re l$introspection essentiellement comme une +orme de la perception' ,lle +ait donc correspondre ) ses données une r#alit#suigeneris(la réalité spirituelle ou la !ie intérieure" et l$introspection doit nous +aire pénétrer dans cette < seconde = nature et nous renseigner sur ses états' (es données de l$introspection" qui sont celles d$une réalité" sugg6rent ensuite des h7poth6ses sur la structure de cette réalité et ces h7poth6ses sont" elles aussi" naturellement" réalistes' *ous apprenons ainsi par l$introspection ce qui est et ce qui se passe dans le monde spirituel' Er" il est mani+este que la !ie ps7chologique d$un autre indi!idu ne nous est tou&ours donnée que sous la +orme d$un < récit = ou sous celle d$une < !ision =' Fécit" lorsqu$il s$agit d$e%pression au mo7en du langage dans tous les sens du mot/ ; < !ision = lorsqu$il s$agit de gestes ou" en général" d$action' Te suis en train d$écrire il 7 a l) récit" en mme temps que !ision' T$e%prime" ) l$aide de l$écriture" mes < états d$me = dont un certain nom#re peu!ent tre de!inés par la !ision de ce que &e +ais par l$attitude que &e prends en écri!ant" le &eu de ma ph7sionomie" etc' ,t le récit et la !ision ont une +onction pratique et sociale" leur < structure = est" ) cause de cela" < +inaliste = le langage correspond chez moi ) une < intention signi+icati!e =" et les actions ) une < intention acti!e =' C$est d$a#ord sous cette +orme < intentionnelle = que le récit et la !ision s$ins6rent dans la !ie quotidienne' (e récit proprement dit est pris pour ce qu$il est; ) l$intention signi+icati!e chez moi correspond" chez les autres" une < intention compréhensi!e =" et quant ) la !ision" la !ie courante respecte également son plan' Te parle" et la !ie courante ne !oit que l$intention signi+icati!e' T$étends la main pour saisir la cara+e d$eau" on me la tend' Sans le premier cas" &e suis compris; dans le second" une < réaction sociale= répond ) mon < action = et c$est tout' Hre+" on ne sort pas" dans les relations quotidiennes" de < la téléologie du langage = et on reste sur le plan des signi+ications" compréhensions et actions réciproques48' (a ps7chologie classique" elle" commence précisément par quitter ce plan < téléologique = et +aire a#straction de l$intention signi+icati!e' Ce qui l$intéresse ce n$est pas ce que le su&et raconte" mais ce qui s$est passé dans son esprit pendant qu$il parlait; il lui +aut donc une certaine correspondance entre le récit et des processussuigeneris$Pour trou!er ces processus" elle ne dispose" #ien entendu" de rien d$autre que du récit" mais elle surmonte la di++iculté" en le d#dou'lant$*ous aurons alors" d$une part" l"e%pressionet" d$autre part" l"e%prim#(mais aussi deu% ordres d$e%istence" car l$ e%primé a une mani6re d$tre suigeneris;il est spirituel" c$est la pensée49' Er" il est !isi#le que cette < pensée = n$apporte" aupointde!uedelasignification(rien de nou!eau la signi+ication de l$idée et la signi+ication du mot" c$est e%actement la mme chose' 5eulement" lorsqu$on parle de la signi+ication du mot" on n$a pas encore quitté la téléologie du langage" alors que le terme idée marque précisément la trans+ormation du point de !ue téléologique en point de !ue réaliste' (a ps7chologie classique dédou#le la signi+ication pour passer du plan des signi+ications au plan des < processus mentau% =' ,lle sort donc de la dialectique de la !ie courante et elle +ait des entités réelles de ce qui n$est" au point d e !ue de cette dialectique" qu$instrument simple' &< ous ne parlerons dans la suite que de la mani0re dont la ps#c!ologie classique traite le « récit ». ?ais on verra aisément que tout ce que nous en disons s'applique également à la « vision ». &) Bn sait qu'on allait autrefois beaucoup plus loin et on avait admis un parallélisme complet entre le langage et la pensée. ?ais quels que soient les raffinements des t!éories plus récentes on # retrouvera touFours le sc!éma de la démarc!e que nous décrivons.
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En nous o#&ectera que l$introduction de l"id#eapporte quelque chose de nou!eau" car précisément le mot n$est qu$un instrument de signi+ication" et cette signi+ication en elle-mme a #esoin d$tre pensée dans une conscience indi!iduelle" a!ant de pou!oir tre e%primée' ($idée représente donc quelque chose de nou!eau un acte ps7chologique qui doit tre décrit et étudié' 3ais cette o#&ection n$est rien d$autre que la description de la démarche que la ps7chologie classique accomplit" le dédou#lement de la signi+ication une +ois réalisée' Apr6s le dédou#lement" en e++et" la ps7chologie +ait a#straction de l$intention signi+icati!e et se place au point de !ue du formalismefonctionnelpour décrire le mode de production de ce qui est e%primé" la mani6re dont il est !écu; la signi+ication en tant que signi+ication n$a plus aucune importance; quelle que soit la chose pensée" la < pensée = seule intéresse le ps7chologue'
II S$apr6s nous donc" le ps7chologue classique proc6de de la mani6re sui!ante il dédou#le le récit signi+icati+ et +ait de son dou#le une réalité < interne =' Au lieu de garder l$attitude ordinaire qui con!ient ) la téléologie des relations sociales" il 7 renonce su#itement et cherche dans le récit l$image de &e ne sais quelle réalité < interne =' Kelle est son attitude lorsqu$il se trou!e en +ace du récit d$un autre' 3ais il la reprend ensuite en +ace de son propre récit' Kout le changement sera alors représenté par le +ait que ce n$est pas ) l$intention < compréhensi!e =" mais ) l$intention < signi+icati!e= et< acti!e=" qu$il de!ra renoncer" et au lieu d$e++ectuer le dédou#lement pour un autre" il le +era pour lui-mme' ,t le dédou#lement une +ois e++ectué" il cherchera ) décrire la réalité interne au point de !ue du +ormalisme +onctionnel' l dira alors qu$il s"introspecte$ ($introspection ou la ré+le%ion n$est donc rien d$autre que l$a#andon de l$intention signi+icati!e et acti!e au pro+it du +ormalisme +onctionnel" et ) ce changement de point d e !ue correspond un second récit" dont le point de départ est constitué par le récit signi+icati+" en!isagé au point de !ue réaliste et +ormel' E#&ecti!ement donc" l"introspectionn"estrien d"autrequ"un< secondr#cit,(r#sultantdel"applicationdupoint de!ueduformalismefonctionnelaur#citsignificatifet ce que la ps7chologie cherche" c$est précisément la su#stitution au premier récit" purement signi+icati+" d$un second récit qui n$a plus rien ) !oir a!ec la téléologie des relations humaines" qui" ) ce point de !ue donc" est purement < désintéressé = et doit constituer la description d$une réalité suigeneris$ l +aut" en somme" choisir entre deu% h7poth6ses' En peut dire tout d$a#ord que ce qui est primiti+ c$est l$introspection" car ce sont mes états ps7chiques que &e connais d$a#ord et &e ne suppose des états ps7chiques dans mes sem#la#les que grce ) ma propre e%périence interne' 5i cela est !rai" il est arti+iciel de dire que &e dédou#le le récit" car &e ne +ais que douer mes sem#la#les de ces états qui" chez moi" constituent r#ellementle dou#le du récit' (a démarche +ondamentale de la ps7chologie introspecti!e ne serait donc pas le d#dou'lementdur#cit(mais un raisonnementanalogique$ (a seconde h7poth6se consiste ) admettre que ce qui est primiti+" c$est" au contraire" la réalisation du récit au mo7en du dédou#lement et non pas l$introspection; celle-ci" loin de
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représenter une attitude spontanée" ne serait alors que l$application ) soi-mme d$une attitude prise en +ace du récit signi+icati+ par le < sens commun =' ,t dans ce cas ce n$est pas le raisonnement analogique" mais le dédou#lement qui caractérise la ps7chologie' 5eulement" ce dédou#lement peut aller" ou #ien !ers les autres" ou #ien !ers soi-mme" et c$est ce second cas que nous appelons introspection =' En sait que c$est la premi6re h7poth6se que la ps7chologie +ait sienne' C$est encore cette h7poth6se qui inspire les attaques dirigées contre elle c$est précisément le raisonnement analogique que les #eha!ioristes reprochent ) la ps7chologie classique' Er" plusieurs considérations nous orientent !ers la seconde h7poth6se' Kout d$a#ord" il +aut distinguer l$introspection telle qu$elle est enprincipeet l$introspection telle qu$elle est enfait(car ilnefautpasconfondrea!eclesprofessionsdefoiconcernant l"introspectionlam#thodeintrospecti!etellequ"elles"e%ercemaintenantettellequ"elles"est e%erc#edanslepass#$Er" c$est l$introspection telle qu$elle est et telle qu$elle a été que nous a!ons en !ue et non pas les di++érentes promessesd$introspection'
,t" d$autre part" il +aut distinguer les < perceptions internes = simples" comme celle de la douleur organique" des #esoins organiques" telles qu$elles se produisent danslacontinuit#de la!iequotidienne(de l"introspectionsyst#matique(telle qu$elle est emplo7ée en ps7chologie' Cette distinction est nécessaire" d$a#ord parce que la < sou++rance = rel6!e de la < !ie =" tandis que l$introspection rel6!e de la connaissance L" mais surtout parce que l$introspection" méthode ps7chologique" dé#orde in+iniment les cadres de la simple perception ordinaire de nos états < internes =' Car le +ait mme de parler de la < perception de mes états internes = implique dé&) l$a#straction' Ce qui est immédiat" c$est la sou++rance" mais telle qu$elle se produit dans l$enchanement des é!énements de ma !ie quotidienne' 5i nous considérons la question ainsi délimitée" nous remarquerons peut-tre que l$introspection ne proc6de pas de l$intérieur d$une +açon aussi spontanée et aussi sinc6re que les ps7chologues ont l$ha#itude de le dire' Car il est mani+este que les ps7chologues de la génération précédente" lorsqu$ils nous resser!ent le s7llogisme dans le chapitre intitulé < Ps7chologie du raisonnement =" ne nous ré!6lent rien de !raiment interne =" puisque c$est la logique" la logique d$Aristote" dont la méthode n$a rien d$introspecti+" qui nous a appris l$e%istence du s7llogisme' l est !isi#le alors que si les ps7chologues en question croient a!oir +ait la ps7chologie du raisonnement" c$est uniquement parce qu$ils ont d#dou'l#le récit' ,t comme il est a#surde d$a++irmer que le s7llogisme soit une < donnée immédiate de la conscience =" il est mani+este que" dans ce cas au moins" l$introspection est !enue" pour a insi dire" du dehors" et que le second récit s$est constitué par le dédou#lement pur et simple du premier' En sait d$ailleurs que les ps7chologues en question con+ondaient ) chaque instant introspection et +a#ulation" qu$ils calquaient leurs réalités ps7chologiques sur le lan gage la démonstration de tous ces points ne +orme-t-elle pas une partie intégrante de la doctrine de Hergson J 5eulement on pense" et Hergson le premier" qu$il 7 a l) une +aute dans la mani/redont on s$est ser!i de l$introspection" mais que l$introspection !raie est autre chose' Er" ce n$est l) qu$une hypoth/se)laquelle nous sommes entranés par le caract6re naQ+ du réalisme ps7chologique1' 3ais rien ne condamne" et c$est le moins qu$on en puisse dire" l$idée d$apr6s laquelle ce qu$on appelle des +autes commises dans l$usage de l$introspection n$est que C %f. plus loin c!ap. :; E :K p. 2C sq. 1 %f. plus loin p. 1CC.
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la ré!élation de son essence !érita#le" laquelle apparat d$autant mieu% que ceu% qui l$emploient sont plus simplistes' Ce ne serait d$ailleurs pas pour la premi6re +ois que le !rai caract6re d$une démarche scienti+ique apparatrait a!ec clarté précisément dans une théorie dé&) condamnée' S$autre part" Hergson a montré que l$introspection de ses prédécesseurs n$était pas sinc6re" que leurs récits introspecti+s se nourrissaient de la réalisation d$e%igences théoriques' 5eulement" il n$7 a !u qu$une fauteé!ita#le et" !u le caract6re de son entreprise" il ne pou!ait pas 7 !oir autre chose' 3ais" en somme" la critique #ergsonienne pourrait tr6s #ien signi+ier que le caract6re < e%og6ne = de l$introspection a dé&) été démontré pour uncertaingenrede < second récit =" celui qui +ait inter!enir dans son scénario les personnages < statiques =' Er" Hergson ne +ait en !érité qu$inaugurer un nou!eaugenredesecondr#cit(une nou!elle technique d$éla#orer des drames impersonnels il tra!aille a!ec des personnages < d7namiques = et qualitati+s =" les th6mes que son+ormalisme dé!eloppe et le langage dans lequel sonréalisme s$e%prime sont di++érents" mais il 7 a !raiment ignoratioelenchi)supposer que cette sorte de second récit échappe ) la critique qui a ruiné la premi6re" car précisément l$introspection #ergsonienne n$a &amais été soumise ) un e%amen analogue ) celui auquel il a!ait soumis l$introspection de ses prédécesseurs' 3ais ce qui compromet le plus la !raisem#lance de l$opinion classique" c$est laprimaut#de l"attitudet#l#ologique$Car c$est la compréhension et l$interprétation qui !iennent en premier lieu" la ps7chologie ne !ient qu$ensuite' Er" l$e%pression et la compréhension n$impliquent ni une e%périence interne suigenerisde la part de celui qui s$e%prime" ni la pro&ection des données de cette e%périence dans la conscience de celui qui est compris' ne pareille interprétation de l$e%pression et de la compréhension implique non seulement le réalisme" mais encore toutes les démarches de la ps7chologie classique' C$est sur l$attitude téléologique que le réalisme !ient se gre++er' ,t encore s$e%erce-t-il d$a#ord eng#n#ral;l$introspection ne !ient qu$en troisi6me lieu" elle représente l$application ) soi du réalisme qui" en principe" s$e%erce d$a#ord ) l$égard des autres' ,t qu$on songe maintenant au +ait qu$historiquement mme" la notion d$introspection n$apparat que relati!ement tard" alors notre h7poth6se n$apparatra peut-tre pas tellement a#surde > ou du moins on s$aperce!ra que le pro#l6me qui se pose n$est pas celui de la ps7chologie par l$introspection" mais la ps7chologie del$introspection' Buoi qu$il en soit" ces dé!eloppements dépassent les cadres de la présente étude2' Ce qui nous importe ici" c$est le contenu de l$introspection" la comparaison du contenu du < second récit = de la ps7chologie classique a!ec celui que +ournit la ps7chanal7se' Er" quel que soit le dernier mot au su&et du mécanisme !érita#le de l$introspection" il reste tou&ours qu$elle est indissolu#lement unie ) l$a#straction et au +ormalisme' ,t cela su++it pour la discréditer de!ant une ps7chologie qui !eut tre concr6te et +éconde'
2 %'est dans l' $ssai qu'ils doivent -tre repris s#stématiquement.
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III Ce qui caractérise" au contraire" la méthode emplo7ée par les ps7chanal7stes" c$est qu$elle ne comporte pas la démarche réaliste que nous a!ons essa7é de décrire' (e ps7chanal7ste ne quitte pas le plan téléologique des signi+ications" il n$in!ente donc pas une attitude nou !elle et parado%ale" comme la" ré+le%ion' 5on #ut est autre il !eut prolonger l$attitude de la !ie courante" &usqu$au moment o? elle atteint la ps7chologie concr6te; il cherche non pas ) trans+ormer en < réalités = le plan de la signi+ication" mais ) l$appro+ondir pour retrou!er" au +ond des significationscollecti!escon!entionnelles(les sisignificationsqui n$entrent plus dans la téléologie ordinaire des relations sociales" mais sont ré!élatrices de la ps7chologie indi!iduelle' (e ps7chanal7ste aura donc" lui aussi" un < second récit = ) opposer au récit purement signi+icati+' 5eulement son second récit ne résultera pas de la désarticulation du premier" et n$en représentera que l$appro+ondissement' () encore" on ne considérera" en principe" que l$intention signi+icati!e" mais une intention signi+icati!e telle qu$elle ne nous am6ne pas dans la région des interactions sociales" mais dans la ps7chologie de l$indi!idu concret' Hre+" le second récit de la ps7chologie classique nous m6ne !ers les r#alisations(tandis que celui de la ps7chanal7se" simplement !ers l"interpr#tation$ < (es théories scienti+iques du r!e ne laissent nulle part au pro#l6me de l$interprétation" puisque" pour elles" le r!e n$est point un acte ps7chique" mais un phénom6ne organique ré!élé seulement par certains signes ps7chiques = 0' Pour la théorie scienti+ique qui est a#straite" et pour qui les représentations ont une e%istence en elles-mmes" le pro#l6me de l$interprétation ne peut pas se poser' Car interpréter ne signi+ie pas autre chose que rattacher le +ait ps7chologique ) la !ie concr6te de l$indi!idu' Pour .reud" au contraire" le pro#l6me de l$interprétation ne peut pas ne pas se poser" puisqu$il re!ient précisément ) une conception concr6te de la ps7chologie' Parce que la théorie < scienti+ique = consid6re a#straitement le r!e" pour elle tout ce que le r!e est" est contenu dans les +ormules !er#ales qui constituent le récit du r!e' Par conséquent" cette théorie ne pourra compléter que par un récit con+orme au point de !ue +ormel le récit +ait par le su&et' ,lle n$aura aucun #esoin de +aire inter!enir l$h7poth6se d$un contenu mani+este et d$un contenu latent' .reud" au contraire" consid6re le r!e comme un < +ait ps7chologique" au sens plein du mot =" comme un segment de la !ie concr6te indi!iduelle; il doit donc admettre que les +ormules !er#ales n$e%priment pas dans le récit ce qu$elles e%primeraient détachées du su&et" mais précisément quelque chose du su&et; il sera o#ligé de remonter au-del) de la signi+ication con!entionnelle des +ormules dont se sert le r!e" précisément pour retrou!er la !ie indi!iduelle concr6te' l aura donc ) opposer au récit en termes con!entionnels un récit +ait en termes d$e%périence indi!iduelle; au récit super+iciel" un récit pro+ond il sera o#ligé de +aire inter!enir la distinction de ce que le r!e paraDte%primer et de ce qu$il signi+ie r#ellement$ (e récit con!entionnel" .reud l$appelle contenu mani+este" la traduction de ce récit en termes d$e%périence indi!iduelle" contenu latent $ l est nécessaire d$appro+ondir cette distinction" si l$on !eut comprendre la ps7chanal7se dans toute sa particularité' l ne su++it pas ) cet e++et de dire que son caract6re concret consiste essentiellement dans l$adoption du point de !ue de la signi+ication' Car ce point de !ue en lui" *=37> L'interprétation des rêes, p. <<. $ %f. Ibid!, c!ap. :: p. ) à 1C$ et passim.
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mme est riche en applications qui peu!ent aller" comme chez 5pranger" dans une direction tr6s di++érente de celle que nous !oudrions indiquer ici4' .reud aime ) répéter que la mani6re dont la ps7chologie classique a l$ha#itude de caractériser le r!e" en disant qu$il est incohérent" +antaisiste" illogique" en un mot dépour!u de sens" pro!ient du +ait qu$on n$a!ait l$ha#itude de considérer que le contenu mani+este du r!e' ,t" en e++et" apr6s a!oir distri#ué au r!e quelques quali+icati+s peu +latteurs" la ps7chologie classique passe immédiatement au% constatations +ormelles et +onctionnelles' ,lle le +ait" certes" con+ormément ) ces démarches a#straites que nous a!ons essa7é de décrire' Sans la théorie du r!e cependant" les théories classiques ne +ont pas totalement a#straction de la signi+ication" car c$est au contraire la constatation de l$impossi#ilité qu$il 7 a de donner un sens ) une construction aussi +olle que le r!e qui a déterminé le schéma des théories comme celle de Hinz et celle de Sugas' Er" il 7 a" ) la #ase de cette attitude" un postulat implicite =" ) sa!oir que les termes du récit que le su&et +ait de son r!e ont leur contenu ordinaire; que lorsque" par e%emple" le mot cle+ 7 +igure" sa signi+ication coQncide a!ec celles qu$indiquent les dictionnaires' ,t" d$une +açon générale" les +aits ps7chologiques" alors mme qu$ils sont actuellement < ps7chologiques =" n$ont tou&ours que leur signi+ication con!entionnelle" leur signi+ication" pour ainsi dire < pu#lique =' Te cause a!ec une dame" et su#itement &e m$essuie les l6!res ce geste n$a aucune autre signi+ication que celle du < geste-en-général-de-s$essu7er-les-l6!res =" et tout ce que l$e%plication ps7chologique pourra +aire sera un compte rendu con+orme au point de !ue du +ormalisme +onctionnel' C$est encore ce postulat qui est ) la #ase de tous les &ugements portés sur les +aits ps7chologiques qui sem#lent a!oir raté leur signi+ication con!entionnelle' (e r!e est incommensura#le a!ec les catégories des signi+ications con!entionnelles" donc il n$a pas de sens' T$ai ou#lié un nom propre que &e connais +ort #ien la ps7chologie classique ne !oit l) qu$un rappel raté" donc quelque chose de purement négati+' *ous sommes donc de!ant un !érita#le postulat général de la ps7chologie classique" le postulatdelacon!entionnalit#delasignification$C$est l$inter!ention de ce postulat que .reud !eut marquer en disant que la ps7chologie classique ne !eut considérer que le contenu mani+este' Ce postulat est intimement lié au réalisme et ) l$a#straction' l trace la !oie au réalisme et ou!re la porte ) l$a#straction et au +ormalisme' l trace la !oie ) l$a#straction" parce que ce sont les signi+ications con!entionnelles qui sont réalisées" étant donné que le réalisme proc6de par dédou#lements et que ce qui est dédou#lé" c$est la signi+ication con!entionnelle' Te dis < car =' l 7 a l) pour les ps7chologues un < sentiment de relation =' S$autre part" la signi+ication con!entionnelle une +ois réalisée" c$est l$a#straction et le +ormalisme +onctionnel qui entrent en &eu' ($a#straction" parce que la réalisation dans une conscience indi!iduelle déterminée ne change rien ) cette signi+ication mme" et le +ait pour elle de se trou!er dans cetteconscience précisément maintenantn$a pour la ps7chologie classique aucune importance; qu$il s$agisse de moi ou de quelqu$un d$autre" la ps7chologie !a se li!rer ) des constatations identiques' Ces constatations sont +aites dans l$esprit du +ormalisme +onctionnel' l s$agira de rattacher la signi+ication réalisée ) sa < classe = on rattachera < car = ) la classe des < sentiments de relation =" et on décrira ensuite les circonstances générales de la production et la mani6re dont ce sentiment de relation est < !écu =' En sait que certains ps7chologues ont déplo7é #eaucoup de su#tilité dans ce genre d$e%ercice' & e n'insiste pas davantage sur ce probl0me car le tome :: des Matériaux pour la criti)ue des fondements de la pscholo(ie doit porter précisément sur Apranger et en général sur la Gestalttheorie.
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En comprend ainsi que la ps7chologie classique se re&ette sur la qualité" et qu$elle ne puisse chercher l$indi!idualité des +aits ps7chologiques que dans l$irréducti#ilité qualitati!e de l$acte dans lequel ils sont !écus' ,t ainsi tout se passe pour elle comme si toutes les consciences indi!iduelles a!aient e%actement le mme contenu de signi+ications" comme si chaque conscience indi!iduelle n$était que l$intuition de signi+ications tou&ours les mmes et pour tout le monde; signi+ications que l$intuition saisirait seulement sans ychanger quoi que ce soit' l est é!ident qu$il n$7 a" dans ces conditions" que < contenu mani+este =" c$est-)-dire de signi+ications con!entionnelles" et tout le tra!ail e++ecti+ reste réser!é au +ormalisme +onctionnel comment e%pliquer" s$il n$en était pas ainsi" que les ps7chologues se désintéressent du < sens = et qu$ils se re&ettent uniquement sur l$étude a#straite et +ormelle de la signi+ication réalisée J Car le point de !ue du sens est trop gros de conséquences" et il aurait purement et simplement entrané la ps7chologie ) des décou!ertes ps7chanal7tiques' Buoi qu$il en soit" ce n$est pas une grce particuli6re qui a agi en .reud lorsqu$il a décou!ert la ps7chanal7se il s$agissait simplement = de s$aperce!oir que la méthode classique de la ps7chologie se #risait sur certains cas pri!ilégiés qui imposaient un point de !ue concret" et ce point de !ue aurait conduit n$importe qui au% mmes décou!ertes' Bu$on ne !ienne donc pas dire que la ps7chologie classique" elle aussi" a connu le point de !ue en question' *os a++irmations précédentes sont par+aitement &usti+iées' l est !raiment trop +acile de montrer" une +ois qu$une décou!erte est +aite" qu$elle n$est pas tom#ée du ciel comme un météore" mais qu$elle était annoncée' 3ais pourquoi alors a-t-on attendu la décou!erte pour s$aperce!oir des < annonciations = J l est cependant !rai que la réalisation une +ois accomplie" le point de !ue du sens inter!ient dans la ps7chologie classique' 3ais il n$7 inter!ient que commandé par l$a#straction et le postulat de la signi+ication con!entionnelle' Commandé par l$a#straction" lorsqu$il s$agit de préparer les matériau% de l$étude ps7chologique' (a réalisation une +ois accomplie" on proc6de ) une premi6re trans+ormation sui!ant leurs signi+ications" on ram6ne les termes du récit ) des notions de classe' Te !iens de m$écrier < ^ut" encore une allumette qui ne prend pasD = > < ^ut = signi+ie < état a++ecti+=" < encore = < sentiment de relation =" < allumette =" < image =" < ne prend pas = < perception =' (e tout est un < &ugement =' En s$ingéniera alors ) sa!oir s$il 7 a anal7se ou s7nth6se; s7nth6se précédée d$une anal7se ou anal7se de la s7nth6se primiti!e de la perception" mais de toute +açon la signi+ication aura dé&) disparu' Te sais que la ps7chologie < moderne = n$en est plus l); &e sais que &$ai morcelé" que &$ai donné trop d$importance au% éléments solides" mais que l$on dise; qu$il 7 a l) simplement mise en +ormule !er#ale d$une attitude unique et indi!isi#le" ou autre chose de etgenre" il reste que l$attention quitte le sens et s$en !a !ers l$étude +ormelle des +onctions ou des attitudes lelangageseulestautre(lad#marcheestlam.me$ (a ps7chologie classique connat aussi des signi+ications indi!iduelles' 3ais celles-ci ont trait seulement ) la mani6re dont le +ait ps7chologique est !écu par l$indi!idu" ) son < unicité = qualitati!e' Er" cet < ine++a#le = qui de!rait représenter le summumdu concret rel6!e du +ormalisme +onctionnel et ne contient en +ait aucune détermination proprement indi!iduelle le concret qu$il représente n$est qu$un concret en général' 3ais le !érita#le r:le que le < sens = &oue dans la ps7chologie classique n$apparat que si nous poussons plus loin l$anal7se du postulat de la signi+ication con!entionnelle' *ous !enons de montrer la mani6re dont ce postulat est lié au% démarches +ondamentales de la ps7chologie classique' 3ais on peut se demander quelle est l$origine de ce postulat' (e réalisme consiste dans le dédou#lement de la signi+ication con!entionnelle" c$est-)-dire dans sa pro&ection ) l$intérieur' (e pro#l6me du sens est ainsi éliminé une +ois pour toutes" parce que c$est précisément ) la signi+ication con!entionnelle que la réalité ps7chologique
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appartient" puisque c$est elle qui est pro&etée sur l$écran de la !ie intérieure' 3ais" d$autre part" pourquoi est-ce précisément la signi+ication con!entionnelle qui est réalisée J Ce qui est primiti+ en principe" c$est" comme nous l$a!ons dit" la téléologie des relations humaines' 3ais le < sens commun = adopte !is-)-!is de cette téléologie le mme réalisme naQ+ que !is-)-!is des < données de la perception =' (a di++érence ne !ient que du +ait que la perception est dédou#lée !ers le < dehors =" tandis que la signi+ication con!entionnelle l$est !ers le < dedans =" mais il 7 a < h7postase = dans les deu% cas" et au réalisme naQ+ de la métaph7sique correspond le réalisme naQ+ de la ps7chologie' l est !isi#le que l$essence de ce réalisme est constituée par l$< anthropomorphisme social =' Car c$est la !aleur collecti!e du langage et des actes qui est réalisée comme +ait spirituel' ,t ce réalisme est naQ+" parce que précisément le passage du point de !ue de la +inalité sociale ) la réalité actuelle est e++ectué sans aucune &usti+ication" et a!ec une certaine spontanéité' S$ailleurs" il n$7 a gu6re" en +ait" de < passage = c$est la < &alousie de la 5ociété = que ce réalisme e%prime l$indi!idu n$est que l$accomplissement des e%igences sociales" en d$autres termes" la catégorie de < Féalité = ne s$ou!re d$a#ord" tout naturellement" qu$) l$aspect social des choses' (a ps7chologie classique" par l$emploi du postulat de la signi+ication con!entionnelle" ne +ait que prolonger l$attitude de ce réalisme naQ+' l aurait pu se trou!er que cette attitude con!nt ) la science' 3ais" en +ait" il n$en est pas ainsi et toutes les sciences s$en sont dé#arrassées' (a ps7chologie seule l$a conser!ée' ,lle se li#6re d$ailleurs tr6s di++icilement des e%igences sociales" et le postulat en question n$est pas le seul e%emple de la trans+ormation en réalités de ces e%igences' 5i .reud a eu toutes les peines du monde ) +aire admettre la se%ualité in+antile" c$est précisément parce que médecins et ps7chologues n$ont !oulu !oir dans l$en+ant que ce qu$il doit.tred$apr6s certaines représentations collecti!es #ien connues' Buoi qu$il en soit" la conser!ation d$une attitude condamnée par tous les sa!ants montre #ien que l$esprit des ps7chologues n$est pas encore su++isamment < st7lé = pour le t ra!ail !érita#lement scienti+ique' 3ale#ranche disait < *otre raison est peut-tre chrétienne" mais notre cVur est paQen' = l en est de mme pour les ps7chologues ils parlent de la science" ils la copient" mais ilsnel"aimentpas$
IV (e postulat de la con!entionnalité de la signi+ication n$a d$ailleurs pas le moindre rapport a!ec l$e%périence' (es di++érentes < dialectiques = dont un mot peut tre le porteur nous sont données par le langage" d$une part" et" d$autre part" par l$état des sciences; elles peu!ent tre cataloguées ) toute époque' l est é!ident que pour constituer ce catalogue aucune étude proprement ps7chologique n$est nécessaire" puisque tout est donné par des documents o#&ecti+s au sens le plus simple du mot' Er" a!ec le postulat de la con!entionnalité de la signi+ication" la ps7chologie suppose précisément que ces dialectiques" dont on peut éta#lir la liste sans aucune consultation des données réellement su#&ecti!es" sont les seules qui e%istent' C$est donc a!ec raison que nous parlons de< postulat=" puisque la cro7ance en question n$a pas pu tre suggérée par l$e%périence" attendu que" ) cause de l$a#straction" la question n$a mme
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pas pu lui tre posée' Par conséquent" l$idée qu$il pou!ait 7 a!oir une dialectique purement indi!iduelle" ) laquelle les actes indi!iduels empruntent une signi+ication purement indi!iduelle" est totalement étrang6re ) la ps7chologie classique elle ne conçoit pas que le mot par e%emple" engagé dans le réseau de signi+ications d$un conte%te indi!iduel" puisse acquérir une +onction signi+icati!e originale" de mme que pris dans un réseau de signi+ications con!entionnelles" il acquiert une signi+ication con!entionnelle' (es signi+ications con!entionnelles ne sont pas" #ien entendu" situées toutes sur le mme plan' ,lles constituent" au contraire" des couches superposées qui !ont des signi+ications a#solument con!entionnelles !ers des signi+ications qui le sont de moins en moins et supposent de plus en plus une e%périence indi!iduelle' En pourrait mme constituer pour chaque terme ce qu$on pourrait appeler la < p7ramide des sens =" une p7ramide ren!ersée" dont la #ase serait représentée par le sens que le terme a pour tout le monde et le sommet par celui qu$il ne peut a!oir que grce ) l$e%périence d$un seul indi!idu' ,ntre le sommet et la #ase !iennent se situer les sens qui" tout en n$étant pas déterminés par l$e%périence d$un seul indi!idu" n$appartiennent pas ) tout le monde' < Chapeau =" par e%emple" signi+ie < cou!reche+= pour tout le monde; < cadeau = seulement pour quelques-uns et < parties se%uelles du mari = e%clusi!ement pour la dame dont .reud a anal7sé le r!e dans la raumdeutung$ *ous sommes +orcés d$interpréter dans la !ie pratique' 5ans cela l$adaptation réciproque que les relations humaines supposent est impossi#le' Koutes les signi+ications" sau+ la si la signi+ication proprement indi!iduelle" nous sont données par l$e%périence collecti!e' *ous apprenons que le chapeau est un cou!re-che+ et qu$on peut en +aire cadeau ) quelqu$un il 7 a l) des inductions qui nous +ournissent les matériau% de nos interprétations quotidiennes' 3ais ces interprétations ne dépassent les signi+ications con!entionnelles qu$e%ceptionnellement" car elles reposent sur des inductions spontanées qui ne nous ré!6lent que ce qui peut se reproduire d$une +açon mani+este clans la !ie sociale' (a < ps7chologie scienti+ique= elle-mme ne !a pas plus loin' ,lle s$arrte au% inductions spontanées qui nous li!rent les signi+ications con!entionnelles et ne cherche pas autre chose !oil) pourquoi elle est si peu pro+onde' (a ps7chanal7se" au contraire" ne s$en contente pas c$est précisément la signi+ication indi!iduelle que son interprétation recherche' 5a méthode a #eau paratre +antaisiste et ar#itraire elle ne +ait" en réalité" que prolonger ces interprétations que nous pratiquons tous les &ours" mais au lieu de s$en+ermer dans les limites tracées par la téléologie des relations humaines et les inductions spontanées qui ne peu!ent +ournir des matériau% que pour trou!er la signi+ication con!entionnelle(le ps7chanal7ste organise une enqute pour o#tenir les matériau% nécessaires ) la constitution de la signi+ication indi!iduelle$(a méthode ps7chanal7tique n$est d$autre qu$un technique permettant d$appro+ondir" con+ormément au% e%igences de la ps7chologie concr6te" les signi+ications' C$est ) ce point de !ue-l) que doi!ent tre e%pliquées les di++érentes démarches qui la constituent'
V Puisque c$est la signi+ication indi!iduelle des termes du récit qui nous intéresse" il +aut a#order le r!e comme un te%te ) déchi++rer' (a structure de la signi+ication intime est" en e++et"
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dans la mesure o? elle est signi+ication" e%actement la mme que celle de la signi+ication con!entionnelle" et lorsque nous !oulons trou!er la premi6re nous n$a!ons pas ) procéder autrement que lorsque nous cherchons ) éta#lir une signi+ication quelconque' l nous +aut donc des éléments et des points de rep6re; #re+" un conte%te' S$autre part" s$il 7 a des signi+ications intimes" c$est parce que l$indi!idu poss6de" pour ainsi dire" une e%p#rience secr/te$l +aut donc que nous puissions pénétrer dans cette e%périence secr6te" et nous n$7 pénétrerons é!idemment que dans la mesure o? le su&et nous +ournira les matériau% dont elle est constituée' S$o? la nécessité de la démarche +ondamentale de la méthode de .reud les associations li#res' Ce terme < association = peut créer un malentendu" ou" plut:t" une illusion' ($illusion e%iste chez .reud" et ce +ait a été e%ploité par ceu% qui" pénétrés du mo#ilisme moderne =" sursautent ) la simple !ue du mot < association =' ,n +ait" il 7 a pas mal de mesquinerie dans cette mani6re de s$éterniser sur la supériorité du < +luide = sur le < solide =" et il serait !érita#lement prudent de s$attaquer maintenant ) des pro#l6mes plus importants" d$autant plus qu$il n$7 a l) que deu% !ersions de la mme m7thologie' Buoi qu$il en soit" il n$7 a" dans les < associations li#res =" ni associations" ni li#erté' (a ps7chologie a pris l$ha#itude de parler d$association partout o? il n$7 a pas une intention signi+icati!e consciemment a!ouée et o? le su&et ne s$inspire e%pressément d$aucune dialectique' Te suis en train d$écrire &e suis conscient d$une intention signi+icati!e et &e suis en quelque sorte porté par une dialectique qui est celle de mes idées sur la question que &e traite' 3ais supposons que &e m$arrte su#itement et que &e renonce ) la +ois ) mon intention signi+icati!e et ) ma dialectique' 3a < conscience= ne se !idera pas pour cela" des idées se succéderont" &$aurai peut-tre mme une grande quantité d$idées" mais &e n$ai plus rien < ) dire =" et mes idées ne sont plus organisées par une de ses lois qui donnent ha#ituellement ) nos pensées leur < structure =" c$est-)-dire" &e n$ai plus aucune intention signi+icati!e" et la suite de mes pensées n$est plus con+orme ) aucune des dialectiques < classiques =" c$est-)-dire con!entionnelles' En dira alors que &$ai des associations(et on s$imagine que les idées se sui!ent con+ormément ) certaines a++inités" d$ailleurs purement mécaniques' l est donc tr6s net qu$on ne parlera" dans cet e%emple" d$association que parce qu$on n$a pu reconnatre aucune des dialectiques classiques" donc en !ertu du postulat de la con!entionnalité de la signi+ication' ($idée que" si nous ignorions la dialectique con!entionnelle" ce que nous a!ons l$ha#itude de considérer comme une suite rationnelle nous apparatrait de la mme mani6re une < poussi6re mentale = comme" par e%emple" lorsque des ignorants quali+ient de < chara#ia = les écrits des philosophes di++iciles/ et que" par conséquent" si nous parlons d$association et de poussi6re mentale" c$est peut-tre parce que nous ignorons quelle est cette dialectique qui agit lorsque nous a!ons renoncé ) toute dialectique intentionnelle" est étrang6re ) la ps7chologie classique' Er" il résulte des < e%périences d$association = que &amais les < séries associati!es = ne s$en !ont ) la déri!e" mais que le su&et tourne tou&ours autour de certains th6mes intimes' < ''' l est tout ) +ait ine%act de prétendre" dit .reud" que nous laissons nos représentations aller ) la déri!e quand" lors du tra!ail d$interprétation" nous méditons et laissons apparatre en nous les images in!olontaires' En peut montrer que nous ne renonçons alors qu$au% représentations de #ut que nous connaissons et que" celles-ci arrtées" d$autres" inconnues" ou" selon l$e%pression moins précise" inconscientes" mani+estent leur +orce et déterminent le Ibid! p. &2" %f. p. &21 E " à &2$ E 2.
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cours des images in!olontaires' *otre in+luence personnelle sur notre !ie ps7chique ne permet pas d$imaginer une pensée dépour!ue de #ut" &$ignore l$état d$é#ranlement ps7chique qui pourrait le permettre' = l est donc !isi#le que .reud !a opter pour l$h7poth6se contraire ) celle de la ps7chologie classique il suppose précisément qu$alors mme que nous a!ons renoncé ) toute intention signi+icati!e et ) toute dialectique con!entionnelle" notre pensée continuera ) tre régie par une dialectique et ) traduire une intention signi+icati!e" mais cette dialectique et cette intention sont originales" elles ne sont plus con!entionnelles" mais intimes' (a pensée continue donc ) a!oir une signi+ication alors mme que" con!entionnellement" elle ne !eut en a!oir aucune' ,lle a donc une structure" alors mme qu$elle sem#le a!oir renoncé ) toute structure" et" par l) mme" elle est aussi riche d$enseignements que lorsqu$elle +onctionne con+ormément au% dialectiques con!entionnelles' l n$7 a donc aucune nécessité de parler d$association" et il n$est mme pas logique d$en parler' ,t cependant .reud le +ait aussi #ien que les ps7chologues traditionnels' ,n ce qui concerne les ps7chologues" on connat maintenant la démarche qui produit leur illusion' En prend les termes du récit et on en pro&ette le contenu dans la < !ie intérieure = pour l$7 réaliser et pour en +aire l$idée' En ren!erse ensuite l$ordre des é!énements" et on s$imagine que les +aits ont sui!i un chemin in!erse ) celui de l$anal7se la parole e%prime l$idée" et si les paroles se sont enchanées" c$est que les idées dont elles sont les !éhicules s$étaient d$a#ord associées =' ,t quant ) .reud" il parle d$association tout d$a#ord en !ertu de cette démarche" et" d$autre part" parce que" con+ormément au% e%igences de la ps7chologie classique" il !oudrait traduire" comme le te%te que nous !enons de citer le montre tr6s nettement" en langage associationniste la supposition" ou plut:t le +ait +ondamental sur lequel sa méthode s$appuie' Er" en accomplissant la démarche associationniste" .reud a#andonne l$inspiration de sa propre méthode' l ne peut s$intéresser" lui" qu$au% signi+ications des +ormules !er#ales qui constituent le récit' l ne doit donc pas quitter le plan téléologique pour tom#er dans le réalisme il doit se #orner ) l$interprétation ordinaire du langage" mais non pas dépasser le sens pour pénétrer dans la !ie intérieure' (orsque le ps7chanal7ste demande donc au su&et de dire tout ce qui lui passe par la tte" sans critique et sans réticence" il ne lui demande rien d$autre que d$a#andonner tous les montages con!entionnels" de dépouiller toute technique et tout art" pour se laisser inspirer par sa dialectique secr6te' ,n ce qui concerne maintenant le r!e" celui-ci représente précisément une création de cette dialectique personnelle; !oil) pourquoi il était un m7st6re pour la ps7chologie classique" qui !oulait l$a#order a!ec le postulat de la con!entionnalité de la signi+ication' ,t" puisqu$il en est ainsi" l$anal7se du r!e ne peut utiliser que des états qui ont une origine sem#la#le" c$est-)dire o? l$on retrou!e de nou!eau la dialectique personnelle' ,t le récit partant des é!énements du r!e doit nous montrer précisément la mani6re dont ceu%-ci s$ins6rent dans l$e%périence secr6te de l$indi!idu' n enseignement essentiel se dégage de cette comparaison de l$introspection a!ec la méthode ps7chanal7tique' l 7 a deu% mani6res d$utiliser le < récit = du su&et' En peut le désarticuler par l$a#straction et le +ormalisme pour le pro&eter d$une mani6re ou d$une autre dans la !ie intérieure' C$est l$attitude de la ps7chologie classique' Eu #ien on peut utiliser les données ps7chologiques simplement comme le conte%te d$un
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sens que nous cherchons on reconnat l) l$attitude de la ps7chanal7se' l résulte de l) une conséquence tr6s importante pour l$attitude du ps7chanal7ste lui-mme les h7poth6ses de structure lui sont dé+endues' l n$a pas le droit" lui" !u le !érita#le caract6re de son attitude" de chercher des mécanismes" car quel que soit en ce moment le parado%e de cette a++irmation" c$est !ers une ps7chologie sans !ie intérieure que nous oriente la ps7chanal7se' 5eulement" on !erra plus tard" comme on a pu le !oir au su&et de la représentation que .reud se +ait du mécanisme du récit" qu$il n$a pas aperçu cette conséquence de son attitude'
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CHAPITRE III La "%arpente t%éori'ue de la ps$"%anal$se et les sur#i#an"es de l(a*stra"tion
,n e%aminant dans les premiers chapitres de la raumdeutungla mani6re dont la ps7chanal7se a#orde les +aits et l$esprit dans lequel elle conçoit leur étude" nous a!ons décou!ert" entre l$attitude de .reud et celle des ps7chologues classiques" un antagonisme radical qui oppose l$une ) l$autre deu% +ormes irréducti#les de la ps7chologie" la ps7chologie concr6te et la ps7chologie a#straite' Car la mani6re mme dont le pro#l6me du r!e est posé implique une dé+inition du +ait ps7chologique qui déplace l$intért des entités spirituelles ) la !ie dramatique de l$indi!idu" et la méthode telle qu$elle est conçue par .reud se détourne de l$in!estigation de la réalité intérieure pour ne s$occuper que de l$anal7se du drame =' Grce ) cette attitude concr6te" .reud est amené ) +aire un certain nom#re de décou!ertes d$autant plus étonnantes qu$elles sont restées inaccessi#les ) la ps7chologie classique ces décou!ertes réclament impérieusement une e%plication' En s$attendrait alors ) trou!er chez .reud des e%plications adaptées ) cette ps7chologie concr6te dont il aura été le +ondateur; ) retrou!er" en somme" dans les e%plications" l$attitude concr6te qui a présidé au% décou!ertes' Cette attente" d$ailleurs" est d$autant plus légitime qu$on ne !oit pas comment les notions de la ps7chologie a#straite pourraient con!enir ) des +aits dont la décou!erte seule suppose dé&) la négation de l$esprit dans lequel ces notions ont été éla#orées' Er" les spéculations ps7chanal7tiques déçoi!ent cette attente' ,n e++et" tout se passe comme si .reud !oulait" par ses e%plications" re+aire en sens in!erse le chemin que l$inspiration concr6te de la ps7chanal7se lui a +ait parcourir" et il !eut" en quelque sorte" se +aire pardonner ses décou!ertes concr6tes en en donnant une e%plication dans le goNt de la ps7chologie classique' ($antagonisme +ondamental entre les deu% +ormes de la ps7chologie se retrou!e alors au sein de la ps7chanal7se elle-mme" qui apparat ainsi comme déchirée entre la ps7chologie ancienne et la ps7chologie nou!elle' En conçoit +acilement qu$il est essentiel" en cherchant l$enseignement ps7chologique que comporte la ps7chanal7se" d$insister sur ce point' l ne su++it pas" en e++et" de constater la présence dans la ps7chanal7se d$une inspiration concr6te; il +aut encore montrer &usqu$o? elle !a" comment et pourquoi son in+luence cesse quand on a#orde les e%plications' Cela est nécessaire" non seulement pour montrer que la !raie critique de la ps7chanal7se consiste ) la &uger au nom de cette ps7chologie concr6te qu$elle inaugure et non pas ) tra!ers telle ou telle tendance actuellement ) la mode de la ps7chologie o++icielle" mais encore parce que ce con+lit aigu entre l$attitude concr6te et l$attitude a#straite ) l$intérieur de la ps7chanal7se nous
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permettra de préciser et de pousser plus loin les a++irmations des chapitres précédents'
I (e r!e est l$accomplissement d$un désir' (a +ormule est encore générale et .reud ne s$arrte pas ) cet énoncé' l ne nous laissera pas croire qu$il s$agit de n$importe quel désir; il !a" au contraire" essa7er de montrer que la ma&orité des désirs qui s$accomplissent dans le r!e ont quelque chose de commun ce sont des désirs in+antiles' < ''' *ous a!ons la surprise de trou!er dansler.!el"enfantquisur!ita!ecsesimpulsions,> ' 3ais" cette +ois-ci" il sem#le #ien que si .reud ne laisse pas le terme désir indéterminé" s$il lui donne précisément la détermination qu$on !ient de !oir" il sem#le" dis-&e" que le < +erment dialectique = ne soit plus simplement dans les e%igences de la ps7chologie concr6te" puisque sa premi6re +ormule est satis+aisante ) cet égard" mais dans des nécessités < inducti!es =' (e désir que le récit permet de reconstituer est lié ) un sou!enir in+antile ou ) une impulsion in+antile cela sem#le résulter purement et simplement de l$anal7se' Ce n$est plus une question de principe" mais une question de +ait' C$est pourquoi" lorsque .reud nous dit < *ous a!ons la surprise de trou!er =" il n$7 a pas lieu de penser que c$est l) une simple mani6re de parler" on doit croire" au contraire" qu$il est par+aitement sinc6re' Concr6tement" la question se présente de la mani6re sui!ante la distinction du contenu mani+este et du contenu latent !a permettre ) .reud d$e%aminer les particularités de la mémoire du r!e" particularités < sou!ent remarquées" &amais e%pliquées =8' Ces particularités sont 1Y (a pré+érence accordée par le r!e au récent et ) l$indi++érent; 2Y ($inter!ention +réquente dans le r!e de sou!enirs in+antiles dont on ne dispose pas pendant la !eille9' Er" l$inter!ention du récent" c$est-)-dire la présence dans le r!e d$é!énements de la !eille en apparence indi++érents" est un +ait ) e%pliquer" et non pas" comme le croient #eaucoup" l$e%plication mme du r!e' ,n e++et" e%pliquer le r!e par la +orce de persistance des sou!enirs récents ne nous donne pas la raison du scénario précis qui est réalisé dans le r!e et ne nous apprend rien de la !ie indi!iduelle du su&et dont nous !oulons e%pliquer le r!e' (a particularité en question" .reud !a l$e%pliquer par le d#placement$ (e contenu mani+este ne +ait que représenter le contenu latent" et < le processus ps7chologique grce auquel un incident insigni+iant arri!e ) se su#stituer ) des +aits importants peut paratre singulier et contesta#le' *ous e%pliquerons" dans un chapitre ultérieur" les particularités de cette opération incorrecte en apparence' Bu$il nous su++ise ici d$en e%aminer les résultats; d$innom#ra#les e%périences d$anal7ses des r!es nous ont contraints ) les admettre' l sem#le" ) !oir ce processus" que tout se passe comme s$il 7 a!ait un d#placement( disons de l$accent ps7chique''' (a charge ps7chique passe des représentations dont le potentiel initial est éle!é" ) d$autres dont la tension est +ai#le' Celles-ci peu!ent ainsi +ranchir le seuil de Ibid! p. 1 < Ibid! p. 1&1 ) %f. Ibid! p. 1&1,1&2
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la conscience =IL' 3ais le déplacement n$est qu$un instrument dans la transposition du r!e' < (e +ait que notre r!e" ainsi suscité par des é!énements importants" soit tissé d$impressions du &our indi++érentes s$e%plique ici encore par la transposition =I1' l en est de mme pour la condensation que .reud dé+init un peu plus loinI2' 3ais comme nous l$a!ons dit tout ) l$heure" nous sommes maintenant dans le domaine de l$induction' *ous a!ons +ait connaissance a!ec le schéma général de la théorie" il ne s$agit plus que de la nuancer et de l$articuler de!ant les nécessités empiriques' (a remarque que nous a!ons +aite au su&et du chapitre s$appliquera aussi ) tous les chapitres" &usqu$) la < Ps7chologie des processus du r!e =' l s$agira doréna!ant d$e%pliquer tous les +aits con+ormément au% conceptions que nous +ont connatre les quatre premiers chapitres" en modelant con!ena#lement les idées sur les +aits' Er" si la mani6re dont .reud !a articuler sa pensée est dictée par des nécessités < inducti!es =" ces derni6res ne peu!ent tou&ours donner que le moti+" maisn"e%pliquentpaslaforme pr#cisedesnotionsque7reudfaitinter!enir(ces notions s$e%pliquent au contraire par la conception que .reud se +ait des rapports du contenu mani+este et du contenu latent et de la +orme d$e%istence ps7chologique qui con!ient ) ce dernier ce sont ces idées qui !ont constituer ) partir de maintenant la cle+ de !oNte de la raumdeutung$5i les quatre premiers chapitres ne peu!ent tre compris sans la reconnaissance des e%igences de la ps7chologie concr6te" la suite de la raumdeutung ne se comprend qu$) tra!ers les idées que .reud se +ait sur le contenu latent et la mani6re dont il +aut interpréter son e%istence' C$est donc sur ce dernier point que nous de!ons insister' *ous !errons alors que .reud n$a pas su se dégager des démarches constituti!es de la ps7chologie classique' 5eulement" comme ces démarches se trou!ent en opposition mani+este a!ec l$inspiration concr6te de la ps7chanal7se" cette opposition permet précisément de les reconnatre et d$en +aire le tour' (a ps7chanal7se nous apportera alors un enseignement qui" pour tre négati+" n$en est pas moins précieu% nous apprendrons ) reconnatre l$essence a#straite de certaines notions qui apparaissent tout d$a#ord comme découlant essentiellement de l$e%périence elle-mme' .reud +ait remarquer qu$il n$est pas nécessaire que l$anal7se soit intégralement une reconstitution' < Ce qu$il +aut retenir" dit-ilI0" des o#&ections qui nous ont été +aites" c$est qu$il n$est pas nécessaire d$attri#uer ) l$éla#oration nocturne toutes les idées qui surgissent au cours du tra!ail d$interprétation' A ce moment" nous re+aisons le chemin qui m6ne des éléments du r!e au% pensées du r!e' (e tra!ail du r!e l$a +ait en sens in!erse et il n$est pas du tout !raisem#la#le que le chemin puisse tre sui!i dans les deu% sens' l sem#le #ien plut:t que" pendant le &our" nous pratiquions par nos nou!elles associations des esp6ces de sondages qui touchent les pensées intermédiaires et les pensées du r!e et tant:t ici" tant:t l)' = Buelque chose du < matériel associati+ = a cependant été pensé e++ecti!ement" mais quoi J et de quelle +açon J oil) le pro#l6me' .reud répond l$acte qui consiste ) penser le contenu latent est un acte ps7chologique; mais cet acte ps7chologique est sans conscienceI' (a distinction du contenu latent et du contenu mani+este nous m6ne ) l$h7poth6se de l$inconscient' oici ) peu pr6s le schéma de la réponse +reudienne' (es < associations li#res = o u le r#cit donnent un matériel remarqua#le ) deu% égards' Ce matériel est d$a#ord disproportionn# C Ibid! p. 1" 1 Ibid! p. 11 2 Ibid! p. 1& " Ibid! p. &2 $ 3tant donné l'orientation de nos développements nous répondons ici e+plicitement à la seconde question.
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relati!ement au contenu mani+este; d$autre part" il est r#!#lateur;il permet d$apprendre au su&et des choses qu$il ignore lui-mme et qui appartiennent cependant ) sa !ie intime' Comme c$est le su&et qui donne le contenu latent" riche en détails et inattendu dans sa signi+ication" il +aut pour ainsi dire le lui rendre' .reud ren!erse alors l$ordre temporel du récit qui résulte de l$anal7se" il +ait la pensée du r!e et conçoit ensuite celle-ci comme antérieure au contenu mani+este" au r!e lui-mme' ,t précisément parce que les pensées du r!e n$appartiennent pas au% pens#esdisponi'lesdu su&et" elles n$ont pas une e%istence analogue ) la mani6re d$tre des pensées disponi'les(mais une mani6re d$tre di++érente la +orme de leur e%istence est inconsciente' C$est ainsi qu$apparat dans la raumdeutung la notion théorique +ondamentale de la ps7chanal7se" la notion d$inconscient' < Ce qui est étou++é persiste et su#siste chez l$homme normal et reste capa#le de rendement ps7chique=I4 et < le r!e en est une mani+estation" il l$est théoriquement tou&ours" il l$est pratiquement dans le plus grand nom#re des cas =I$ S$une +açon générale" 7lecteresinequeo superos(acherontamo!e'o$2"interpr#tationestla!oieroyalequim/ne)laconnaissancede l"inconscientdansla!iepsychiqueF$
C$est cette conception réaliste qui est ) la #ase de toutes les spéculations de .reud' C$est elle qui nécessite tout d$a#ord l$introduction de la notion de transposition' ,n e++et" si le contenu latent représente une réalité ps7chologique antérieure au contenu mani+este" antérieure en droit et en +ait" seul un tra!ail de transposition peut e%pliquer l$écart qui e%iste entre les deu% contenus' 3ais une +ois qu$on a admis la transposition pour e%pliquer l$écart" il +aut appro+ondir la question et e%pliquer l$allure précise de cet écart' Er" il 7 a un premier +ait" ) sa!oir que l$écart porte d$a#ord sur la !aleur ps7chique des éléments' n élément dont la signi+ication con!entionnelle est tr6s petite peut représenter dans le r!e une signi+ication ps7chologique d$une intensité tr6s grande' C$est un +ait" et nous a!ons !u que .reud introduit la notion de d#placement$S$autre part" l$écart est aussi quantitati+ en mme temps que qualitati+ le matériel associati+ est e%trmement considéra#le" alors que le récit du contenu mani+este est tr6s court' Cela signi+ie que le r!e < condense =' 3ais le r!e condense encore en un autre sens < l 7 a dans l$éla#oration du r!e une sorte de contrainte qui unit les moti+s en un tout''' ,lle Zcette contrainte[ se présente comme une partie d$un autre processus primaire la condensation =I9' S$une +açon générale" on n$aura tou&ours qu$) ériger en principe les di++érents aspects de cet écart pour a#outir ) des notions nou!elles" et c$est ce que +ait .reud' 3ais la distinction du contenu mani+este et du contenu latent et la mani6re dont .reud la conçoit nécessitent encore des spéculations dans une autre direction la cause de la transposition' l s$agit de sa!oir quelle est la cause du < déguisement dans le r!e = > < pourquoi des r!es indi++érents" qui ) l$anal7se se sont ré!élés comme des r!es de désirs" n$e%primaient-ils pas ces désirs clairement J (e r!e de l$in&ection +aite ) rma" que nous a!ons longuement e%posé" n$a!ait rien de péni#le" il nous est apparu ) l$anal7se comme la réalisation tr6s nette d$un désir' 3ais pourquoi une anal7se était-elle nécessaire" pourquoi le r!e ne décou!re-t-il pas aussit:t son sens J Se +ait" le r!e de l$in&ection +aite ) rma ne donnait pas au premier a#ord l$impression d$e%aucer un souhait du r!eur' (e lecteur l$aura constaté" &e ne le sa!ais pas moi-mme a!ant d$en +aire l$anal7se' 5i nous nommons ce +ait la transposition dans le r!e" une seconde question se posera aussit:t d$o? pro!ient cette transposition J =8L' & Ibid! p. &) Ibid! p. &) 3n italiques c!eD *reud. < Ibid! p. &) ) Ibid! p. 1&
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A la !érité" la position mme de cette question ne nous oriente pas nécessairement !ers la ps7chologie concr6te" puisque" comme le +ait remarquer .reud" une réponse a#straite est également possi#le < En pourrait" dit-il" ) premi6re !ue imaginer di!erses réponses' Celle-ci" par e%emple il serait impossi#le" durant le sommeil" de trou!er l$e%pression qui correspondrait au% idées du r!e =81' Ce qui e%pliquerait le scénario du r!e" ce serait cette impuissance" le r!e serait alors une sorte de #égaiement' .reud +ait appel" contre cette théorie" ) l$e%périence < 3ais" continue-t-il" l$anal7se de certains r!es nous o#lige ) donner d e cette transposition une autre e%plication' = (e < r!e de l$oncle = !a montrer" en e++et" que la transposition !eut déguiser des pensées péni#les' ,n +ait" si .reud com#at la théorie qu$il signale" ce n$est pas e%clusi!ement pour des raisons < e%périmentales =' (e +ait mme que" sans s$arrter ) la théorie signalée" il demande au% +aits une autre e%plication montre #ien qu$il sent l$a#straction de la théorie en question' 5i nous adoptions cette théorie" le r!e de!iendrait de nou!eau quelque chose de général" et l$e%plication ne pourra pas atteindre le r!e précisément dont il est question" et l$indi!idu particulier dont c$est le r!e' (a mani6re dont .reud !a répondre ) la question permettra" au contraire" sinon de satis+aire au% e%igences de la ps7chologie concr6te" du moins de les approcher' S$autre part" la théorie que re&ette .reud est st#rile;elle arrte immédiatement la recherche' ne +ois qu$on aurait dit le r!e est un #égaiement" on ne pourrait plus" ) propos le chaque r!e et ) propos de chaque élément du r!e" que répéter cette a++irmation générale et s$étonner tout au plus des !ariétés et des caprices de ce #égaiement' (a mani6re dont .reud répond ) la question nécessite de nou!elles manVu!res d$interprétation et l$o#ligera ) éla#orer des h7poth6ses concernant la structure de < l$appareil ps7chique =' oil) pourquoi il peut dire < *ous a!ons ici le sentiment que l$interprétation des r!es pourrait nous donner" sur la structure de l$esprit" des notions que &usqu$) présent nous a!ons !ainement attendues de la philosophie =82' .reud !a donc entreprendre des tra!au% notionnels qui !ont se poursui!re parall6lement au% manVu!res < inducti!es = que nous a!ons signalées" pour tre reprises ensuite d$une +açon s7stématique dans la Psychologiedesprocessusdur.!e$
II 3ais d6s l$articulation de la réponse au pro#l6me de la transposition" nous de!rons constater chez .reud un certain retour ) la ps7chologie a#straite' < ''' la transposition est !oulue" elle est un procédé de dissimulation80 =' n ensem#le de pensées !eulent s$e%primer dans le r!e" mais au lieu d$apparatre telles quelles" elles sont déguisées' En constate en mme temps que la pensée du r!e est péni#le au su&et" que celuici a tendance ) se déro#er ) la responsa#ilité qui lui incom#e du +ait mme d$a!oir r!é' C$est cette derni6re constatation qui !a permettre ) .reud d$e%pliquer la transposition' Puisque le contenu latent est réel" et comme" d$autre part" ce qui est conscient n$est plus <1 Ibid! p. 12 <2 Ibid! p. 1"$ <" Ibid! p. 1"1
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que le contenu latent déguisé" il est nécessaire d$admettre que la +orme d$e%istence du contenu latent est < inconsciente" et que la conscience n$est accordée au% représentations que sous certaines conditions' Pour +i%er les idées" .reud !a introduire une notation empruntée ) la !ie politique une censure!eille ) l$entrée de la conscience' .reud saisit tr6s #ien la dialectique de son attitude le contenu latent étant ps7chologiquement réel sans tre conscient" non seulement on ne pourra plus dé+inir les +aits ps7chologiques par la conscience" mais encore" étant donné le +ait de la censure" la conscience ne saisira le +ait ps7chologique que d$une +açon dé+ormée et l$assimilation de la conscience ) un organe de sens de!iendra possi'lea!ec toutes les conséquences d$une pareille assimilation' < (e +ait de de!enir conscient" dit .reud" est pour moi un acte ps7chique particulier" distinct et indépendant de l$apparition d$une pensée et d$une représentation' (a conscience m$apparat comme un organe de sens qui perçoit le contenu d$un autre domaine =8' .reud a++irme plus loin tr6s nettement la relati!ité de la perception par la conscience' < ($inconscient est le ps7chique lui-mme et son essentielle réalité' 9anaturenousestaussiinconnuequelar#alit#dumondee%t#rieur(etlaconscience nousrenseignesurluid"unemani/reaussiincompl/tequenosorganesdesenssurlemonde e%t#rieur,F' ,n un mot" la conscience poss6de comme une énergie spéci+ique' Cette énergie
spéci+ique n$est rien d$autre que la censure' (orsqu$on parle de la relati!ité de la connaissance sensi#le" on !eut souligner deu% choses tout d$a#ord le +ait que" !u le nom#re et le choi% des organes sensoriels" notre connaissance du monde e%térieur est essentiellement sélecti!e et" par l) mme" incompl6te; d$autre part" !u l$ < énergie spéci+ique = des ner+s" la sensation +ait su#ir au% données de l$e%périence une dé+ormation qualitati!e8' l est de premi6re importance de +aire remarquer que" par son point de départ" l$a++irmation de la relati!ité de la perception par la conscience a" chez .reud" une orientation tr6s particuli6re' l 7 a des philosophes qui a++irment la relati!ité de l$e%périence interne les idées de Xant sur la question sont #ien connues' 3ais" a!ec Xant" nous sommes dans la théorie de la connaissance' Er" la cause de la relati!ité a" chez .reud" tout d$a#ord quelque chose de moral et mme de sociologique' 5i nous prenons la pensée de .reud sur la question ) son point de départ" nous trou!ons que consciencesignifieresponsa'ilit#$(e su&et se sent responsa#le du contenu de sa conscience tout +ait ps7chologique conscient est un acte dont le su&et doit accepter la responsa#ilité' C$est ce qui e%plique la censure et le re+oulement" et !oil) tout d$a#ord la cause de la relati!ité de la conscience' l 7 a" en e++et" des pensées qui sont péni#les au su&et il les re+oule" c$est-)-dire il ne !eut pas en prendre conscience' Er" ce n$est pas l$acte de penser qui est péni#le en lui-mme ; une pensée re+oulée n$est pas péni#le dans la simple e%écution mme de l$acte qui consiste ) la produire" car une pensée re+oulée peut tou&ours tre pensée en elle-mme" ) condition que le su&et ne soit pas o#ligé de la rapporter ) lui-mme" et elle ne de!ient péni#le que si le su&et est o#ligé de la rapporter ) lui" si elle apparat comme l$e%pression d$une mani6re d$tre qui implique pour lui l$indignité" la déchéance" parce que" par e%emple" elle est contraire ) < l$idéal du moi=' l est incontesta#le que nous trou!ons l) le germe d$une conception concr6te du re+oulement et de toutes les attitudes qu$il implique" ou" du moins" nous restons sur un plan o? le re+oulement peut a!oir un sens concret$,n s$e%primant de la mani6re dont nous !enons de <$ Ibid! p. 1"" <& Ibid! p. CC < %omme *reud compare la conscience à un organe sensoriel nous n'avons pas à approfondir davantage la question de la relativité.
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le +aire" nos a++irmations" quelle que soit leur imprécision" sont relati!es au% actes d$un su&et particulier et nous sommes en présence" non pas de simples représentations" mais des +ormes mmes dans lesquelles le su&et !oudrait s$insérer; en présence d$un con+lit" non pas entre représentations" mais entre les mani6res d$tre" dont les unes sont réelles" mais condamnées" les autres désirées" mais irréalisa#les' (a < conscience =" telle que nous la considérons maintenant" est tout autre chose qu$une +orme de l$e%périence" elle est essentiellement un acte de reconnaissance" de responsa#ilité" !oire d$identi+ication > #re+" cet aspect des actions indi!iduelles par lequel leur rattachement au < &e = de!ient mani+este et leur reconnaissance e++ecti!e' 5i .reud a!ait orienté ses dé!eloppements dans cette direction" il se serait aperçu que toute cette+dynamique,desrepr#sentationsquesupposentcensure(refoulementetr#sistancese rapporte)laconnaissancem.mequelesu*etpeuta!oirdesesproprescomportements(et
ainsi la limitation de la conscience n$aurait signi+ié que la négation de l$omniscience du su&et !is-)-!is de lui-mme" négation qu$implique dé&) la méthode ps7chanal7tique 8I' Sans ces conditions" .reud n$aurait pas eu #esoin de conce!oir" d$une part" un monde d$entités ps7chiques inconscientes et de +aire" d$autre part" de la conscience un organe de perception' Er" .reud ne s$est pas arrté ) ces possi#ilités concr6tes" et il applique immédiatement ) la conscience le schéma classique de la relati!ité de la perception' ,t nous !errons qu$au moment o? il étudiera le pro#l6me s7stématiquement" nous ne trou!erons plus que le déroulement a#strait de ce schéma88' l +aut a&outer ) cela que .reud s$e%prime en termes de < représentations =" d$ < états e++ecti+s =" etc'" et ce langage l$entrane alors tout ) +ait dans le champ d$in+luence de la ps7chologie classique' Cela est particuli6rement !isi#le dans la Psychologiedesprocessusdur.!e$($anal7se de ce chapitre o? nous !errons .reud comme déchiré entre la ps7chologie a#straite et la ps7chologie concr6te sera pour nous instructi!e au plus haut point'
III C$est par la section 89 que nous de!ons commencer' (a section " o? .reud étudie l$ou#li des r!es9L" a un tr6s grand intért technique" mais nous ne pourrions gu6re que répéter ce que nous a!ons dé&) dit du caract6re concret de l$inspiration de la ps7chanal7se" et dénoncer" comme nous l$a!ons +ait plus haut" son illusion concernant le mécanisme du récit' A!ec la section " nous pénétrons au cVur mme de la spéculation +reudienne' C$est d$ailleurs seulement ici que le pro#l6me est posé a!ec toute la netteté nécessaire' < Féunissons les principau% résultats o#tenus &usqu$ici' (e r!e est un acte ps7chique complet ; son ressort est un désir ) accomplir; la méconnaissance de ce +ait" les #izarreries du r!e et ses a#surdités multiples pro!iennent de la censure qu$il a su#ie lors de sa +ormation < %f. plus loin c!ap. :; E ; sqq. << :l est vrai que dans le développement récent de ses t!éories *reud est revenu sur le probl0me du refoulement et nous trouvons alors des développements qui se rapproc!ent des e+igences que nous venons d'e+primer. ?ais ces développements ne font qu'accentuer le conflit entre l'abstraction et l e concret. %f. c!ap. ; E ::: p. 2" sq. <) Ibid! p. &2,&$" )C Ibid! p. &C),&2
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l$o#ligation de condenser le matériel ps7chique" la nécessité de le représenter par des images sensorielles" et #ien qu$irréguli6rement" la préoccupation de donner ) cet ensem#le un aspect rationnel et intelligi#le' Chacun de ces principes m6ne ) des postulats et ) des con&ectures de caract6re ps7chologique; il +aut e%aminer quelles sont les relations du désir et des quatre conditions du r!e" ainsi que les relations que celles-ci ont entre elles; il +aut insérer le r!e dans l$enchanement de la !ie ps7chique' = oil) le pro#l6me et le plan du chapitre' .reud commence par l$anal7se de cette particularité du r!e qui consiste ) dramatiser la pensée' < Sans le r!e une < pensée =" le plus sou!ent un désir" est o#&ecti!ée" mise en sc6ne" !écue =91' < Comment e%pliquer cette particularité de l$éla#oration du r!e" ou tout au moins comment la +aire rentrer dans l$enchanement des processus ps7chiques = 92$ A!ant mme de répondre ) la question" et précisément pour 7 répondre" .reud e%prime le +ait dans le langage de la ps7chologie classique' < 5i l$on serre l$anal7se de plus pr6s" on reconnatra dans les mani+estations du r!e deu% caract6res presque indépendants l$un de l$autre' ($un est la +iguration comme actuelle et ne laissant place ) aucun doute; l$autre la trans+ormation de la pensée en images !isuelles et en discours =90$(e second caract6re" qui n$apparat que dans les r!es" signi+ie pour .reud que < ''' le contenu représentati+ n$est pas pensé" mais est trans+ormé en images sensi#les =9' Sonc" e%pliquer la dramatisation dans le r!e !a consister ) décrire le mécanisme de cette trans+ormation' En peut pré!oir assez +acilement la teneur générale de cette e%plication' l est é!ident que" !u la mani6re dont .reud +ormule le +ait" le schéma de la tradition sensualiste est en &eu' C$est donc ce schéma classique du tra!ail ps7chologique allant de la sensation ) la pensée qui est présent dans l$esprit de .reud' l 7 a" d$autre part" la conception réaliste du contenu latent qui nous montre le tra!ail du r!e allant de la pensée du r!e au% images du contenu mani+este' l est donc naturel que le r!e apparaisse ) .reud comme une r#gression$Ilne reste plus qu$) articuler la conception de l$appareil ps7chique de +açon ) rendre < progression = et < régression = possi#les' Pour cela" il +aut ) .reud une représentation topique(quitte ) +aire" plus tard" des réser!es sur le degré de réalité qui con!ient ) une pareille représentation' < (e grand G'-Kh' .echner" dans sa Psychophysique(émet" apr6s quelques considérations" l$h7poth6se que lasc/neo8ler.!esemeutestpeut3.tre'ienautrequecelledes repr#sentationsdela!eille$$$($idée qui nous est ainsi o++erte est celle d$un lieupsychique,B' < Feprésentons-nous donc l$appareil ps7chique comme un instrument dont nous appellerons les parties composantes instances" ou" pour plus de clarté" s7st6mes' maginons ensuite''' qu$une succession constante soit éta#lie" grce au +ait que les s7st6mes sont parcourus par l$e%citation dans un certain ordre temporel'''=9' Comme on le pré!oit" le schéma du ré+le%e !a inter!enir pour préciser la pensée' .reud le dit tr6s clairement < Koute notre acti!ité ps7chique part d$e%citations e%ternes ou internes/ et a#outit ) des inner!ations' ($appareil aura donc une e%trémité sensiti!e et une e%trémité motrice''' (e processus ps7chique !a" en général" de l$e%trémité percepti!e ) l$e%trémité motrice''' 3ais c$est l) seulement la réalisation d$une e%igence dés longtemps connue" selon laquelle l$appareil ps7chique serait construit comme l$appareil ré+le%e' (e ré+le%e serait le mod6le de toute production ps7chique =9I' (es résultats des anal7ses !ont o#liger maintenant .reud d$introduire de nou!elles )1 Ibid! p. &2< )2 Ibid! p. &2< )" Ibid! p. &2< )$ Ibid! p. &2) )& Ibid! p. &"C ) Ibid! p. &"C sq. ) Ibid! p. &"1
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di++érenciations dans l$ < appareil ps7chique =' < Sans ce que nous a!ons dit &usqu$ici au su&et de la composition de l$appareil ps7chique ) son e%trémité sensorielle" nous n$a!ons +ait inter!enir ni le r!e" ni les e%plications ps7chologiques qu$on peut en déduire' 3ais pour la connaissance d$une autre partie de l$appareil" le r!e nous de!ient une source d$argument =98' Cette autre partie" c$est l$e%trémité motrice' C$est la notion de censure qui !a +orcer .reud ) introduire une nou!elle di++érenciation le pr#conscient$,n e++et" < ainsi que nous l$a!ons !u" l$instance qui critique est en relation plus étroite que l$instance critiquée a!ec la conscience' ,lle se dresse comme un écran entre celle-ci et la conscience =' ,t .reud !a maintenant situer pour des raisons classiques conscient et préconscient ) l$e%trémité motrice' < *ous a!ons trou!é quelques points de rep6re nous permettant d$identi+ier l$instance qui critique a!ec le principe directeur de notre !ie é!eillée" le mme qui décide de nos actions !olontaires et conscientes' 5i nous remplaçons ces instances par des s7st6mes dans le sens de nos h7poth6ses" le s7st6me chargé de la critique se trou!e amené ) la suite de ce que nous a!ons !u ) l$e%trémité motrice''' *ous appellerons pr#conscientle premier des s7st6mes ) l$e%trémité motrice" pour indiquer que de l) les phénom6nes d$e%citation peu!ent par!enir ) la conscience''' =99' < ''' C$est en mme temps le s7st6me qui contient les cle+s de la motilité !olontaire''' *ous donnerons le nom d"inconscientau s7st6me placé plus en arri6re; il ne saurait accéder ) la conscience sicen"esten$Passantparlepr#conscientet" durant ce passage" l$e%citation de!ra se plier ) certaines modi+ications =1LL' (a marche de la pensée de .reud est claire' l introduit dans l$appareil ps7chique la notion d$inconscient pour 7 situer la pensée et l$inspiration du r!e" et la notion de préconscient pour en +aire le lieu de l$acti!ité de la censure transposition et éla#oration du r!e' *ous n$en sommes pas encore ) l$e%plication de la régression" et cependant le caract6re a#strait des h7poth6ses +reudiennes est dé&) par+aitement !isi#le non seulement dans le schéma +ondamental" mais encore dans la mani6re dont celui-ci est articulé par .reud' 5i .reud place la censure pr6s de la conscience" c$est d$a#ord parce que" comme nous l$a!ons indiqué plus haut" conscience signi+ie tout d$a#ord responsa#ilité' En ne comprend pas sans cela la nécessité d$admettre ) l$entrée de la conscience une censure qui n$est pas une simple condition rele!ant de la théorie de la connaissance" mais essentiellement une sélection e++ectuée non pas a!ec des lois qui énoncent l$allure d$un processus automatique" mais con+ormément ) des principesqui e%aminent les +ormes au point de !ue de leur signi+ication' S$autre part" si .reud place la conscience elle-mme ) l$e%trémité motrice" ce n$est pas e%clusi!ement en !ertu du schéma qu$il emploie" mais essentiellement parce que < e%trémité motrice = signi+ie action et c$est la conscience qui en prend la responsa#ilité' Se telle sorte que la construction +reudienne signi+ie au +ond l$action n$est possi#le pour le su&et que sous une +orme a!oua'le$Sans le préconscient" la responsa#ilité se trou!e au% prises a!ec les +ormes" c$est-)-dire a!ec les sens des actions naissantes' (e terme action est pris" #ien entendu" au sens le plus large du mot; il signi+ie alors un < +ait = du su&et" quel qu$il soit' ,n considérant les choses ) ce point de !ue" nous sommes" ) larigueur(sur le plan de la ps7chologie concr6te' ,n réalité" .reud s$e%prime dans un langage qui +ait disparatre le concret' Kout d$a#ord" ) peine a-t-il prononcé" pour les moti+s que nous !enons d$indiquer" la +ormule < e%trémité motrice =" que tout de suite et dé+initi!ement elle ne !a signi+ier pour lui que < motilité =; il n$est plus question de l$action humaine" indi!iduelle; le mot acte a précisément perdu son sens dramatique et humain" et mme tout sens en général il n$est plus pour .reud que ce qu$il est pour le ph7siologiste" un mou!ement" ou plut:t du mou!ement en général" une +orme )< Ibid! p. &"" )) Ibid! p. &"$ 1CC Ibid! p. &"$ sq.
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nou!elle de l$e%citation' *ous sommes maintenant sur le plan du < +ormalisme +onctionnel = le terme e%citation re!iendra sans arrt dans sa signi+ication ph7siologique" et sans la moindre trace d$humanité' .reud" ou#liant de plus en plus que sa théorie n$est !raie que dans la mesure o? elle participe au concret" dans la mesure o? elle ne reconnat comme +ait ps7chologique que ce qui est un acte e++ecti+ de l$indi!idu singulier" !a s$e++orcer de plus en plus d$e%pliquer les choses par une mécanique qui de!rait tre ps7chologique" mais qui" en +ait" comme toutes les mécaniques ps7chologiques" +onctionne ) !ide" < *ous appellerons pr#conscientle dernier des s7st6mes ) l$e%trémité motrice" pour indiquer que de l) les phénom6nes d$e%citation peu!ent par!enir ) la conscience sans autre délai" si certaines autres conditions sont remplies" par e%emple un certain degré d$intensité" une certaine distri#ution de la +onction que nous appelons attention =1L1' ,t c$est le moment o? il !a +aire disparatre aussi le caract6re concret de sa théorie de la relati!ité de la conscience pour en donner une !ersion purement mécaniste' < *ous donnerons le nom d"inconscientau s7st6me placé plus en arri6re" il ne saurait accéder ) la conscience" sicen"estenpassantparlepr#conscient(et durant ce passage l$e%citation de!ra se plier ) certaines modi+ications =1L2' C$est dans ce langage que .reud +ormule alors une derni6re +ois le pro#l6me a!ant de le résoudre < *ous ne pou!ons décrire la marche du r!e hallucinatoire autrement qu$en disant l$e%citation suit une !oie rétrograde' Au lieu de se transmettre !ers l$e%trémité motrice de l$appareil" elle se transmet !ers son e%trémité sensorielle et elle arri!e +inalement au s7st6me des perceptions =1L0' 3ais comment e%pliquer ce +ait J ,n !érité" .reud ne l$e%plique pas' < *ous n$a!ons +ait" dit-il" que donner un nom ) un phénom6ne ine%plica#le' = Ce qu$il nous donne" ce sont des aperçus" tr6s intéressants d$ailleurs en ce qui concerne l$orientation de sa pensée' Kout d$a#ord" .reud !errait !olontiers l$e%plication du < caract6re hallucinatoire = dans un +ait purement mécanique" en apparence du moins" ) sa!oir dans le d#placementdesintensit#s psychiques$5on idée +rise alors la th6se d$apr6s laquelle toute la di++érence entre l$actuel" d$une part" et le sou!enir" d$autre part" tient ) une di++érence d$intensité > l$anal7se nous montre que les intensités ps7chiques se < déplacent =' l su++irait alors que l$intensité ps7chique se déplace d$une représentation ) une image sensorielle pour que cette derni6re de!ienne hallucinatoire' < Buand nous a!ons parlé" dit .reud" du tra!ail de condensation dans le r!e" nous n$a!ons pu nous déro#er ) l$h7poth6se qu$au cours de l$éla#oration les intensités inhérentes au% représentations sont enti6rement trans+érées de l$une ) l$autre' Pro#a#lement" c$est cette modi+ication du processus ps7chique ha#ituelle qui permet d$occuper le s7st6me de la perception &usqu$) la pleine !i!acité sensorielle" en sui!ant une marche in!erse" ) partir des pensées' = l n$7 a pas l)" ) proprement parler" une identi+ication pure et simple entre l$actualité et l$intensité' (a théorie +reudienne" n$a7ant pas pour origine le pro#l6me classique de la di++érence entre la sensation et l$image" n$implique pas" en principe" cette th6se" condamnée mme par les ps7chologues a#straits" d$apr6s laquelle l$image n$est qu$une perception +ai#le et la perception une image +orte' .reud emprunte le schéma de sa théorie ) cette constatation !ulgaire" ) sa!oir que les pensées" pour +i%er notre attention" doi!ent tre d$un certain < intért =" qu$elles doi!ent posséder" pour nous ser!ir de son e%pression pré+érée" une certaine < énergie d$occupation =' En parlera alors du < ni!eau = ps7chique que les e%citations doi!ent atteindre ou d$un < seuil = que leur intensité" également < ps7chique =" doit dépasser" mais il 1C1 Ibid! p. &"$ 1C2 Ibid! p. &"& 1C" Ibid! p. &"&
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reste entendu que cette intensité psychiquen$est pas ) con+ondre a!ec l$intensité physiologique$
5eulement" .reud" en se plaçant précisément au point de !ue +ormel" a#outit +inalement ) la th6se en question' Con+ormément ) l$a#straction" il commence d$a#ord par a#andonner le senspour ne conser!er que la représentation' A partir de ce moment" l$intensité de!ient elle-mme quelque chose de +ormel elle de!ient une < quantité = attachée ) une représentation et" étant par l) mme autre chose que la représentation < nue =" elle de!ient mo'ile$C$est précisément cette mo#ilité qui e%plique le d#placement;l$intensité ps7chique peut < passer = d$une représentation ) une autre pour lui donner une < énergie d$occupation = pou!ant aller < &usqu$) la pleine !i!acité sensorielle =' Buoi qu$il en soit du pro#l6me consistant ) sa!oir si oui ou non .reud est retom#é dans la th6se en question" il reste > et c$est #eaucoup plus important > que .reud su#stitue" lui aussi" un drame impersonnel au drame concret" et qu$il n$est plus question" dans la théorie du déplacement" de l$indi!idu concret" mais seulement des é!olutions" pour ainsi dire autonomes" de cette propriété que la ps7chologie reconnat au% représentations" ) sa!oir l$intensité' .reud +init dUailleurs par donner au terme < régression = son sens complet" mais complet au point de !ue sensualiste' (e r!e re+ait le chemin de la connaissance qui !a des sensations au% pensées' < ($assem#lage des pensées du r!e se trou!e désagrégé au cours de la régression et ramené ) sa mati6re premi6re' = ($identi+ication de la régression a!ec le processus in!erse de celui qui" d$apr6s les sensualistes" +ait sortir la pensée des sensations !ient ainsi #oucler le circuit de l$a#straction il n$7 a plus" dans cette th6se" aucune trace de la dé+inition concr6te du +ait ps7chologique et de la nécessité de rattacher le r!e ) la !ie de l$indi!idu en particulier' ne simple désagrégation de la pensée n$est plus" en e++et" qu$un processus a!eugle(purement mécanique" o? l$on ne !oit plus nullement la participation du < &e =; #re+" le processus en question ne peut plus tre un acte de l$indi!idu particulier' (a dialectique associationniste a entrané .reud #eaucoup trop loin aufonddur.!eapparaDtunprocessuseng#n#ral$ .reud aime ) répéter" ) la mani6re des ph7siciens" que ses théories ne représentent que des mani6res de parler commodes" et qu$il est prt ) les a#andonner pour une représentation plus commode' l pourrait" certes" dire la mme chose des théories précédentes' Er" les théories en question ne sont < commodes = que précisément si l$on tra!aille a!ec les é!idences de la ps7chologie classique et en tout cas aucune e%pression qui oriente !ers des !oies sans issues ne peut tre < commode =' Er" c$est #ien le cas des e%pressions en question' Car" étant a#straites" elles in!itent seulement ) édi+ier des mécanismes < ps7chiques = qui" pour tre réalistes" n$en sont pas moins irréels' ,n e++et" aucune r#alit#psychologiquene peut tre reconnue au < déplacement des intensités ps7chiques ou ) la < désagrégation de la pensée =" car les processus en question sont des processusentroisi/mepersonne l$e%plication !a < de la chose ) la chose =" elle implique l$action de la représentation" !oire l$action de son intensité" ce qui implique ) son tour la position de la représentation ou de son intensité pourelle3m.me(et comme seule l$action du su&et peut-tre r#elle(les théories en question sont ps7chologiquement impossi#les' .reud commet donc #ien la +aute classique il décompose l$acte du su&et en éléments qui" tous" sont au-dessous du ni!eau du &e = et !eut ensuite reconstituer le personnel a!ec l$impersonnel > ou" si l$on aime mieu%" il +ait des h7poth6ses de structure" alors que les h7poth6ses de structure lui sont dé+endues" et il les construit
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con+ormément au schéma réaliste" c$est-)-dire enpro*etantdansla+r#alit#interne,(soussa formeg#n#rale(cequinepeutentrerenlignedecornuequepour#clairerl"actedusu*et$
.reud pourrait #ien dire que ses dé!eloppements en question ne +ont nullement du r!e < quelque chose en général =" car ils ne +ont qu$e%pliciter les < implications = du r!e" et cela sans pré&udice aucun concernant l$attitude concr6te de l$interprétation elle-mme' Cela est par+aitement !rai' ,n +ait" la possi#ilité de l$interprétation n$implique nullement une anal7se de la régression' En peut interpréter le r!e sans +aire aucune h7poth6se sur la régression le r!e est un acte du su&et et il s$agit simplement de sa!oir ce qu$il signi+ie' 5eulement" la position seule du pro#l6me de la régression implique dé&) l$a#straction" puisque le pro#l6me ne peut tre posé que si l$on e%amine le r!e ) tra!ers les notions de classe de la ps7chologie classique" par conséquent si l$on se place au point de !ue du +ormalisme +onctionnel c$est alors seulement que l$illusion de la réalité dans le r!e apparat comme une < régression de la représentation au% images sensorielles =' (a pensée de .reud est mue non par des nécessités inhérentes ) sa doctrine" mais par des contingences purement temporelles' l +aut qu$il com#atte la théorie qui +ait du r!e une anomalie en montrant ) sa #ase des processus réguliers qui en +ont < un +ait ps7chologique au sens plein du mot =" mais le malheur est qu$il se croit o#ligé de montrer que ces processus s$e%pliquent par < les lois ordinaires de la ps7chologie =" c$est-)-dire par des drames impersonnels' l se crée ainsi un a#me entre l$attitude pratique et l$attitude théorique du ps7chanal7ste' (e ps7chanal7ste +onde" en e++et" des démarches !raies sur des principes +au% en traduisant ses décou!ertes +écondes dans des schémas par+aitement stériles' C$est ce qui e%plique que la distance entre les +aits et les e%plications soit si grande" et qu$elle ne puisse tre com#lée que par une tr6s grande ingéniosité' En introduit ainsi au sein de la ps7chanal7se une contradiction interne qui éclate ) chaque instant'
IV Ces remarques peu!ent tre tr6s #ien illustrées par l$anal7se des e%plications complémentaires que .reud donne de la régression' l n$7 a pas de régression pendant le &our' Alors < quel changement !a permettre la régression impossi#le pendant le &our J ci nous nous en tiendrons ) des h7poth6ses =1L' 3ais ces h7poth6ses sont par+aite'' ment a#straites' < l doit s$agir pro#a#lement de changements dans la répartition de l$énergie ) l$intérieur des di++érents s7st6mes qui de!iennent alors plus ou moins pratica#les pour la marche de l$e%citation' C$est assez énigmatique" mais nous ne !errons rien de plus clair &usqu$) la +in du paragraphe' .reud le sent et il le +ait remarquer' < Cette premi6re partie de notre utilisation ps7chologique du r!e ne parait peut-tre pas enti6rement satis+aisante' Consolons-nous en pensant que nous sommes o#ligés de poser dans les tén6#res les +ondements de notre édi+ice' 5i nous ne nous sommes pas égarés compl6tement" nous pourrons" en partant d$un nou!eau point de !ue" a#outir ) des résultats analogues qui" cette +ois" paratront plus clairs =1L4' Cependant" la ps7chanal7se transparat mme dans ce paragraphe" mais ce n$est que pour 1C$ Ibid! p. &" 1C& Ibid! p. &$"
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aller s$a#mer dans l$a#straction' 5cherner a!ait remarqué lui aussi < dans les r!es une !i!acité ou une richesse particuli6re des éléments !isuels = 1L' 3ais pour l$e%pliquer" < il admet un état d$e%citation interne de l$appareil !isuel =' .reud ne peut tout de mme pas aller si loin" du moins pas sans e%plication' Car quelle que soit sa dé+érence +inale pour l$a#straction" il lui demande en tout cas de se modeler sur les résultats de ses anal7ses' Er il résulte de ces derni6res que la régression n$est pas une simple désagrégation < quelconque =" comme on pourrait le croire d$apr6s les précédentes +ormules de .reud" mais qu$elle a une orientation déterminée; qu$elle n$est pas une simple < dégradation de la pensée =" due ) la dissolution de ses +ormes supérieures" mais que cette dégradation elle-mme est pour ainsi dire in+ormée par un < sens= qui a une direction déterminée' ,n e++et" < on peut distinguer trois sortes de régression a@ne régression topique dans le sens du s7st6me _ e%posé ici; '@ne régression temporelle" quand il s$agit de la reprise d$anciennes +ormations ps7chiques; c@ne régression +ormelle" quand les modes primiti+s d$e%pression et de +iguration remplacent les modes ha#ituels =1LI' Er" < si l$on se sou!ient du r:le qui re!ient au% é!énements de l$en+ance ou au% r!eries +ondées sur ces é!énements dans le r!e; si l$on se rappelle com#ien de +ois les +ragments de ces +aits surgissent ) nou!eau dans le contenu du r!e; que de +ois les souhaits des r!es eu%mmes en sont déri!és''' =1L8 et surtout si l$on se rappelle que dansler.!ec"estl"enfantqui sur!ita!ecsesimpulsionsB (alors < le r!e apparat" en somme" comme un retour au plus ancien passé du r!eur" comme une re!i!iscence de son en+ance" des tendances et instincts qui ont dominé celle-ci" des modes d$e%pression dont elle a disposé = 4'2/' () on éprou!e comme un soulagement le terme régression est pris en un sens !i!ant?ce qui est constaté ici dé#orde les cadres du petit &eu hallucinatoire' ci" il n$est plus question du passage d e l$idée ) l$image" et du sou!enir ) la perception hallucinatoire" mais de la renaissance d$une +orme antérieure de la !ie de l$indi!idu" a!ec tout ce que la mani6re d$tre et de !i!re d$une certaine +açon implique" en dé#ordant idées" images et perception' l ne s$agit plus de morceler l$attitude des éléments qui sont au-dessous du ni!eau du < &e =" et par conséquent impersonnels" mais du retour du < &e = tout entier ) une +orme plus ancienne" Eu plut:t la reprise par lui de cette +orme' En ne +ait pas sauter la +orme pour douer les éléments d$une !ie indépendante dont ils sont incapa#les" mais la +orme reste au premier plan" et les éléments ne +ont que &ouer leur r:le d$éléments dans la mise en sc6ne de l$attitude" et leur r:le d$ < éclaireurs= dans l$anal7se' 3alheureusement" l$a#straction reprenant le dessus" le +ait que la régression est surtout la renaissance de l$en+ant sera utilisé simplement pour articuler la théorie mécaniste' ,t comme il cherche de nou!eau une h7poth6se de structure" .reud insistera sur le +ait que les sou!enirs !isuels cherchent ) renatre et e%ercent une sorte d$attraction sélecti!e sur la pensée du r!e' Er" les sou!enirs d$en+ance sont des impressions !i!es" et parce que !i!es elles gardent tou&ours une !i!acité sensorielle' < C$est un +ait connu que chez des personnes qui" par ailleurs" n$ont pas des sou!enirs !isuels" les premi6res impressions d$en+ance conser!ent" &usqu$) un ge a!ancé" le caract6re de !i!acité sensorielle = 11L' (es sou!enirs d$en+ance qui intéressent le ps7chanal7ste sont ceu% qui sont re+oulés' Er" l$entrée de la conscience est également interdite au% pensées qui 7 sont liées' Alors < ce sou!enir entrane" pour ainsi dire" la pensée ) laquelle il est lié et qui a été entra!ée dans son 1C Ibid! p. &$C 1C Ibid! p. &$2 1C< Ibid! p. &$C 1C) Ibid! p. 1 11C Ibid! p. &")
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e%pression par la censure" dans le passé o? lui-mme se trou!e =111' Se cette +açon" la régression est" < partout o? elle se mani+este" un e++et de la résistance qui empche la pensée d$accéder ) la conscience par la !oie normale" en mme temps que de l$attraction qu$e%ercent sur elle des sou!enirs qui ont gardé une grande !i!acité sensorielle =' (a régression n$est alors qu$une simple < dé!iation =' l ne s$agit plus de dire que le su&et a pour ainsi dire re!écu selon une ancienne +orme certains é!énements' Ce n$est pas le su&et qui agit" c$est la représentation qui s$est creusé un nou!eau chemin !ers la conscience' l n$est pas étonnant alors qu$apr6s a!oir indiqué la théorie de 5cherner .reud a&oute < *ous n$a!ons pas ) nous éle!er contre cette h7poth6se; nous nous contenterons d$admettre un tel état d$e%citation 112 uniquement pour le s7st6me ps7chique de la perception !isuelle; mais nous montrerons que cet état d$e%citation est un produit du sou!enir" la réapparition d$une e%citation !isuelle qui +ut actuelle en son temps =110' .inalement" tout espoir de !oir reparatre le sens pro+ond de la régression disparat; c$est la mécanique qui de!ra tout e%pliquer' < Ces trois sortes de régression n$en +ont pourtant qu$une au +ond" et se re&oignent dans la plupart des cas" car ce qui est plus ancien dans le temps est aussi primiti+ au point de !ue +ormel et est situé dans la topique ps7chique le plus pr6s de l$e%trémité de la perception = 11' Ce qui am6ne .reud ) ses idées malheureuses sur le passé ph7logénétique' Puisque" comme il !ient de le dire" < ce qui est plus ancien dans le temps est aussi primiti+ au point de !ue +ormel =" .reud ne peut pas s$empcher de nous montrer la < régression hallucinatoire = ) l$origine de la !ie ps7chologique' ($appareil ps7chique n$a pu atteindre ) sa per+ection actuelle qu$au #out d$un long dé!eloppement' ,ssa7ons de le ramener ) un stade antérieur =114' (a premi6re structure de cet appareil est celle d$un appareil ré+le%e" < il pou!ait ainsi aiguiller aussit:t sur la !oie motrice toute sensation' 3ais la !ie trou#le cette +onction simple; elle donne l$impulsion qui m6ne ) une structure plus comple%e' (es grands #esoins du corps apparaissent' ($e%citation pro!oquée par le #esoin interne cherche une issue dans la motilité' ($en+ant qui a +aim criera désespérément ou #ien s$agitera' 3ais la situation demeurera la mme''' l ne peut 7 a!oir changement que quand" d$une +açon ou d$une autre''' l$on acquiert l$e%périence de la sorte d$apaisement qui met +in ) l$e%citation interne' n élément essentiel de cette e%périence" c$est l$apparition d$une certaine perception l$aliment dans l$e%emple choisi/ dont l$image restera associée dans la mémoire au sou!enir de l$e%citation du #esoin' S6s que le #esoin se représentera" il 7 aura" grce ) la relation éta#lie" déclenchement d$un mou!ement ps7chique qui occupera ) nou!eau l$image de cette perception dans la mémoire et pro!oquera ) nou!eau la perception elle-mme" c$est-)-dire reconstituera la situation du premier apaisement' C$est ce mou!ement que nous appelons désir; la réapparition de la perception" c$est la satis+action du désir''' =11' Er" le chemin le plus court !ers l$accomplissement du désir" c$est précisément cette é!ocation hallucinatoire mécanique" lors de lUapparition du désir" de l$image de la perception satis+aisante' < Fien ne nous empche d$admettre un état primiti+ de l$appareil ps7chique o? ce chemin est réellement parcouru et o? le désir" par conséquent" < a#outit ) une hallucination = ' ,t on aperçoit comment < l$adaptation ) la !ie = !a nécessiter des trans+ormations en ré!élant le caract6re transitoire de la satis+action hallucinatoire' l +audra" d6s lors" #arrer la 111 Ibid! p. &") 112 *f! plus haut, p! +-, la théorie de Scherner! 11" Ibid! p. &$C 11$ Ibid! p. &$2 11& Ibid! p. &&1 11 Ibid! p. &" 11 Ibid! p. &"
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route ) l$hallucination et o#tenir" pour +aire dé!ier l$e%citation" < un meilleur emploi des +orces ps7chiques =" c$est-)-dire le maintien du dehors de l$e%citation satis+aisante' 3ais" alors" < toute cette acti!ité compliquée qui !a de l$image sou!enir &usqu$au réta#lissement de l$identité de perception par les o#&ets du monde e%térieur n$est qu$un détour rendu nécessaire par l$e%périence pour réaliser un désir =' ($orientation #iologique du schéma +reudien apparat tr6s nettement au commencement +ut le désir qui nat du #esoin organique' n principe classique" qu$on l$appelle principe d$économie" ou principe de plaisir" inter!ient aussit:t le désir cherche par l$hallucination sa réalisation immédiate' ,t c$est ainsi qu$au commencement +urent le désir et l$hallucination' < (a !ie nocturne a recueilli ce qui +ut autre+ois notre !ie é!eillée" notre !ie ps7chique &eune et inha#ile" un peu comme nos en+ants perpétuent les armes au&ourd$hui périmées de l$humanité primiti!e" l$arc et les +l6ches' 2er.!eestunfragmentdel"enfancedela!iepsychique( au*ourd"huid#pass#e,F' Hien que ces derni6res +ormules soient analogues ) celles o?" tout ) l$heure" nous a!ons dN reconnatre l$inspiration de la ps7chologie concr6te" il ne +audrait pas croire qu$elles signi+ient la mme chose > car tout le dé!eloppement qui préc6de n$est destiné qu$) leur donner une signi+ication a#straite' (a re!i!iscence de l$en+ance signi+iait tout ) l$heure la re!i!iscence de certaines attitudes déterminées qui caractérisent l$en+ance > la re!i!iscence d$une attitude < ) +orme humaine = que l$indi!idu a!ait eue effecti!ementdans son en+ance et qui reparat dans ses r!es a!ec une mise en sc6ne empruntée ) sa !ie présente' 3ais maintenant que .reud nous a +ait connatre les dé#uts de < l$appareil ps7chique =" la mme +ormule signi+ie la renaissance d$un m#canismequi n$a plus du tout < +orme humaine =" la renaissance d$un < processus = qui n$intéresse plus le su&et" mais seulement la marche des représentations et des e%citations' l est ) peine #esoin d$a&outer qu$au point de !ue de la ps7chologie concr6te les aperçus de .reud puisqu$il ne !eut pas qu$on les prenne pour une e%plication/ sont de nou!eau inintelligi#les" du moins si on les prend au pied de la lettre et si l$on réalise" si peu que cela soit" les mécanismes qu$il introduit' Bue peut signi+ier tout d$a#ord cette attraction des sou!enirs d$en+ance J l est !raiment commode de dire tou&ours les h7poth6ses ne sont que des mani6res de parler" ou < hypothesesnonfingo,et" tout en soutenant contre la critique ce point de !ue" agir et écrire comme si l$on prenait au sérieu% ses h7poth6ses' Kout cela ne représente d$ailleurs que des précautions oratoires' 5i l$on n$a!ait pas l$intention de prendre au sérieu% ses h7poth6ses" on n$en +erait pas du tout' Comme on ne peut pas douer les +aits ps7chologiques d$une e++icacité autre que celle qui leur !ient du su&et" il +aut qu$ils puissent apparatre comme les +ormes de l$action du su&et' 3ais on cherchera !ainement un acte indi!iduel qui puisse correspondre ) cette attraction dont nous parle .reud; il est impossi#le de la +ormuler en premi6re personne' Kout comme la description du mécanisme de la régression" elle ne laisse ) aucun moment place ) l$inter!ention du < &e= le mécanisme +onctionne donc ) !ide' S$ailleurs" toute une série de +ormations" que .reud admet dans sese%plications concernant l$éla#oration du r!e" présentent cet incon!énient d$tre ps7chologiquement !ides' Ce sont les constellations préliminaires ) la +ormation du r!e119' Puisque .reud part d$une conception réaliste du contenu latent" il est naturel de le !oir a++irmer que les acti!ités depens#elespluscompliqu#espeu!entseproduiresansquela 11< Ibid! p. &"< sq. 11) %f. Ibid!, surtout p. &<2,&<$
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conscienceyprennepart = et que" < du +ait que notre &ugement a repoussé des pensées parce
qu$elles lui paraissent ine%actes ou inutiles pour un momentanément poursui!i" peut résulter un processus(ignor#par la conscience et qui se continuera &usqu$au sommeil''' Sisons que nous appelons ce processus préconscient =121' *ous a!ons ainsi dans le préconscient < une sph6re de pensée laissée ) elle-mme = 122" puisque" non seulement elle n$est pas occupée par le conscient" mais elle est" de plus" a#andonnée par l$occupation préconsciente' l est !rai que les désirs inconscients peu!ent s$emparer de ces pensées mais la question est de sa!oir comment elles peu!ent tre ps7chologiquement réelles" alors que cette occupation par les désirs inconscients n$a pas encore eu lieu' .reud répond simplement que conscience et +ait ps7chologique ne sont pas s7non7mes" et il a&oute" de plus" que le !ieu% postulat de l$unité de l$me ou de la conscience est démenti par +aits' 3ais la question n$est pas l)' l +aut nous dire si ces pensées a#andonnées ) elles-mmes sont encore les actes du < &e = J Er" cela est impossi#le' (a continuité du < &e = est ici particuli6rement rompue" car ces constellations préliminaires ne sont que des pensées +lottantes et on n$a qu$) o#ser!er le langage de .reud pour !oir qu$elles sont douées d$une sorte d$autonomie' 3ais" dans ce cas" elles ne peu!ent tre psychologiquementréelles'
V ($histoire de la di++érenciation successi!e de l$appareil ps7chique et le postulat d$apr6s lequel < au commencement +ut le désir= nous sugg6rent les mmes remarques' 5i l$e++icacité ne passe pas intégralement ) des notions en troisi6me personne" il est cependant !rai que nous sommes dans une région par+aitement a#straite' (e processus qui +inalement e%plique le r!e n$est plus suscepti#le d$tre indi!iduellement quali+ié" de telle sorte que .reud mérite l) un reproche" e%actement le mme que celui qu$il a l$ha#itude d$adresser au% autres' (e terme de l$e%plication est représenté par des notions générales" comme les #esoins #iologiques de l$organisme" l$adaptation ) la !ie' ,n un mot" la théorie n$est pas d$inspiration ps7chanal7tique" puisque" au lieu de nous +aire a!ancer dans la connaissance de l$indi!idu concret" elle nous ram6ne ) la #iologie" par e%emple' Se plus" nous nous mou!ons de plus en plus dans un domaine o? des représentations" des e%citations" des énergies é!oluent a!ec une sorte de sou!eraineté" comme si le tout ne de!ait pas tre une action indi!iduelle' ,n un mot" nous pénétrons de plus en plus dans la !ie intérieure" la #iologie" !oire la ph7siologie" mais par l) mme dans une région ps7chologiquement a!eugle' C$est alors que nous trou!ons ces +ormules malheureuses qui ne s$e%pliquent que par la +ai#lesse en!ers le #esoin d$e%plication" et par le +ait que" l) o? l$e%plication n$est nullement indiquée par les +aits" on +ait inter!enir des notions dans lesquelles" comme dans un m7the héroQque" on a mis tout son enthousiasme' < ''' *otre plus grand intért théorique" dit .reud" !a au% r!es capa#les de nous é!eiller''' Semandons-nous d$o? !ient que le r!e" désir inconscient" puisse trou#ler le sommeil" accomplissement du désir préconscient J Ilfautqu"ily aitl)desrelationsd"#nergiequinous#chappent$9inouslesconnaissions(nous!errionssans 12C Ibid! p. &<2 121 Ibid! p. &<" 122 Ibid! p. &<$
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doutequelaisserfaireler.!eetneluiaccorderqu"uneattentiond#tach#ee%igemoins d"#nergieque'riderl"inconscient(commependantla!eille,='
< (a prise de conscience dépend de l$orientation l$o rientation d$une certaine +onction ps7chique" ps7chique" l$attention qui" sem#le-t-il" ne peut tre dispensée qu$en certaines quantités' = < *ous cro7ons qu$une certaine quantité d$e%citation" que nous appelons énergie d$occupation" part d$une représentation de #ut et suit les !oies associati!es que celle-ci a choisies' Cette occupation n$a &amais été octro7ée au% pensées a#andonnées" négligées; elle a été retirée des pensées étou++ées" re&etées; les unes et les autres a utres sont a#andonnées ) leurs 12 propres e%citations = ' Certes" toutes ces +ormules signi+ient quelque chose" puisque .reud manVu!re con+ormément au% données qui lui ont été +ournies par l$anal7se' En pourrait mme traduire une grande partie de ces a++irmations en un langage plus concret' 3ais quoi qu$il en soit" nous no us sommes loin" en é!oluant au milieu de ces notions" et du < sens = et du +ait ps7chologique < segment de la !ie indi!iduelle concr6te ='
VI ($e%plication +reudienne du re+oulement nous +era assister ) la mani6re dont .reud . reud appro+ondit ses constructions théoriques' Se mme que la régression" le re+oulement re+oulement est un processus primiti+ de l$appareil ps7chique" et s$e%plique" en dernier lieu" par le grand principe de la recherche du plaisir et de la +uite du désagréa#le' Au dé#ut" le re+oulement n$a rien d$intentionnel et n$a rien ) +aire a!ec la responsa#ilité c$est le +onctionnement d$une simple mécanique #iologique' < (es processus du s7st6me _" 7 compris ceu% du préconscient" manquent de qualités ps7chiques; c$est pourquoi ils ne peu!ent apparatre comme un o#&et ) la conscience que dans la mesure o? ils s$o++rent ) sa perception de l$agréa#le et du désagréa#le' l nous +audra nous résoudre ) admettre que cesd#chargesd"agr#a'leetded#sagr#a'ler/glent automatiquementlamarchedesprocessusd"occupation,=' < *ous a!ons écrit" a&oute .reud plus loin" que" seul" le désir pou!ait po u!ait mettre notre appareil en mou!ement et que le cours de l$e%citation l$e%cita tion 7 était automatiquement réglé par la perception de l$agréa#le et du désagréa#le 12 = ' Er"" dans le moment que nous Er nou s considérons" la régression hallucinatoire est le chemin naturel immédiat' 3ais comme la régression est stérile" < un second s7s s7st6me t6me = doit inter!enir pour trans+ormer l$énergie hallucinatoire stérile en énergie utile" c$est-)-dire productrice p roductrice d$apaisement' En peut +aire ici" si l$on !eut" un rapprochement a!ec a!ec Hergson' l 7 a dans l$homme une tendance ) s$a#mer dans le r!e; la nécessité de l$adaptation ) la !ie l$7 arrache' Ceci est une idée commune ) Hergson et ) .reud; maisaussi)touteune#poque$5eulement" 12" Ibid! p. &. Les italiques sont de nous. 12$ Ibid! p. &"< 12& Ibid! p. && 12 Ibid! p. &<<
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.reud +ait de la nécessité en question un < s7s s7st6me t6me de l$appareil ps7chique = pour pou!oir l$utiliser ensuite dans l$e%plication du re+ouleme re+oulement' nt' Cet arrt par le préconscient des e%citations" !enues de l$inconscient" en !ue de d e l$adaptation" n$est d$ailleurs pas l$image du !érita#le re+oulement' re+oulement' Sans la simple +uite de!ant le sou!enir" sou!enir" la cause du re+oulement réside dans le désagréa#le dont l$e%périence charge un sou!enir sou!enir'' Alors plus de désir' désir' C$est pourquoi la +uite + uite de!ant le sou!enir n$est pas le re+oulement !rai' (e !érita#le re+oulement" re+oulement" c$est celui o? il e%iste une < trans+ormation a++ecti!e a++ecti!e =" car #ien que primiti!ement la satis+action d$un désir pro!oque le plaisir"" il en e%iste maintenant dont la satis+action ne peut tre que désagréa#le' 5eulement" la plaisir cause de ce re+oulement n$est plus simplement le désagréa#le en tant que tel" mais un désagréa#le d$un ni!eau plus éle!é' l dépend" en e++et" d$un &ugement du préconscient12I' < Se quelle mani6re et sous l$in+luence de quelle impulsion cette trans+ormation peut-elle se produire J C$est l) le pro#l6me du re+oulemen re+oulementt qu$il su++it d$indiquer ici' 3aintenons que cette trans+ormation a++ecti!e a++ecti!e se produit au cours du dé!eloppement que l$on songe ) l$apparition du dégoNt qui" primiti!ement" n$e%iste pas chez l$en+ant/ et qu$elle est liée ) l$acti!ité du s7st6me s7st6 me secondaire =128' Cette e%plication nous montre que .reud s$est tourné" cette +ois-ci encore" !ers les schémas en troisi6me personne' ,t il est !isi#le que l$e%plication idéale dont il !eut se rapprocher consisterait ) e%pliquer tout ) la mani6re < énergétiste=" par des déplacements d$intensités" d $intensités" des trans+ormations d$énergies" des élé!ations et des chutes de ni!eau" des charges et des décharges d$occupation" par les di++érents réglages des di++érents courants d$e%citation' ,n +in de compte" .reud a réussi" a!ec #eaucoup d$ingéniosité" cela est certain" ) re+aire en sens in!erse le chemin qu$il a sui!i dans les chapitres précédents de la raumdeutung$ Ce n$est pas simplement une métaphore' Con+ormément au% traditions au%quelles il se rattache" le r!e de la s7nth6se est nettement présent chez .reud' l 7 +ait des allusions de temps en temps" en disant que l$anal7se du r!e de!rait tre accompagnée de sa s7nth6se' Ce serait" en e++et" la grande !éri+ication' En sent" de mme" dans le chapitre sur la Psychologiedesprocessusdu r.!e(qu$il ne !a au% h7poth6ses que dans dan s l$espoir de retrou!er retrou!er"" en partant d$elles" les +aits dont il est parti' 3alheureusement" il ne touche qu$en passant ) la ps7chologie < déducti!e =' 5$il a!ait tenté sérieusement la < dialectique descendante =" il aurait !u que &amais on ne pourrait tirer de ses h7poth6ses les +aits sur lesquels elles sont #asées" car les mécanismes qu$il nous décrit ont les dé+auts des mécanismes de la ps7chologie classique ils ne sont pas suscepti#les de déterminer l$indi!iduel" mais seulement le général' Buoi qu$il en soit" la Psychologiedesprocessusdur.!eache!ée" tout est rentré dans le < ps7chique =" tout est de!enu &eu d$e%cita d$e%citation tion et de représent représentation ation .reud a réussi ) construire un édi+ice dans le goNt de la ps7chologie classique' l n$est certes pas d$accord sur tous les points a!ec cette ps7chologie' Car" Car" a7ant +ait des décou!ertes" +orce lui est d$élargir les cadres classiques' C$est ainsi qu$il a été o#ligé de supposer sup poser un ensem#le de processus ) la #ase du r!e" qu$il n$est pas possi#le po ssi#le d$attri#uer ) la conscience' Er" Er" en les attri#uant ) d$autres instances" les +ormations ps7chologiques se trou!ent ache!ées a!ant qu$on ait inter!enir la conscience' Alors" que reste-t-il pour elle J A7ant tout e%pliqué par ces processus o?" ) aucun moment" on n$a été o#ligé de +aire inter!enir la conscience" le +ait de de!enir conscient ne peut plus tre pour .reud qu$une simple qualit#$ < Buel r:le garde donc" dans notre conception" la conscience &adis toute-puissante et qui 12 Ibid! p. &)2 sq. 12< Ibid! p. &)"
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recou!rait et cachait tous les autres phénom6nes J ,lle n$est plus qu$un organe des sens qui permet de perce!oir les qualités ps7chiques = 129' ($analogie est poussée &usqu$au #out' < *ous !o7ons que la perception par nos n os organes des sens a pour conséquence de diriger une occupation d$attention !ers les !oies o? se propage l$e%citation l$e%cita tion sensorielle; l$e%citation qualitati!e du s7st6 s7st6me me percepti+ sert ) régulariser le dé#it de la quantité mo#ile dans l$appareil ps7chique' *ous pou!ons attri#uer la mme +onction ) l$organe sensoriel supérieur de la conscience' ,n perce!ant de nou!elles qualités" il dirige et répartit les quantités mo#iles d$occupation =10L'
VII l se dégage de ces e%plications un monde nou!eau l$uni!ers du < ps7chique =' l a" certes" une +orme d$e%istence autre que celle qui est propre au monde e%térieur" e%térieur" mais il est cependant réel et e%térieur ) la conscience' Se mme que la perception sensi#le nous ré!6le le monde e%térieur de la mati6re" de mme la perception supérieure de la conscience nous ré!6le le monde e%térieur du ps7chique' 3ais de mme que les sens sont en nom#re limité" de mme la conscience ne dispose que de peu de < récepteurs =' Car < les processus des s7st6mes" 7 compris ceu% du préconscient" p réconscient" manquent de qualités ps7chiques" c$est pourquoi ils ne peu!ent apparatre comme un o#&et ) la conscience que dans la mesure o? ils s$o++rent ) sa perception de l$agréa#le ou du désagréa#le = 101' 3ais ceci n$est !ala#le que pour la pensée" car la conscience a tout ce qu$il +aut pour rece!oir les sensations' < 3ais au cours de l$é!olution" pour o#tenir des acti!ités plus délicates" il a été nécessaire de rendre la marche des représentations plus indépendante des signes du désagréa#le' l +allait pour cela que le s7st6me préconscient préconscient eNt des qualités propres qui pussent attirer la conscience; il les acquit pro#a#lement en rattachant ses processus au s7st6me des sou!enirs des signes du langage qui était" pour lui" pour!u de qualités' Grce au% qualités q ualités de ce s7st6me" la conscience" qui n$a!ait &usque-l) que l$organe de sens des perceptions" de!int aussi l$o rgane de sens d$une partie de nos n os processus de pensée' ,lle a!ait d6s lors" en quelque sorte" deu% sur+aces sensorielles" l$une tournée !ers la perception" l$autre !ers les processus de pensée inconscients =102' oil) comment il e%iste tout un monde ps7chique a!ec un de!enir" de!enir" des < processus = sui generis(dont la conscience ne perçoit que peu de chose' cho se' ,t !oil) pourquoi" pour .reud" la ps7chologie nous m6ne ) une métaps7ch métaps7chologie" ologie" de mme que l$appro+ondissement du pro#l6me de la perception dans une certaine direction m6ne ) la métaph7sique' ,t !oil) aussi l$appareil ps7chique" ingénieu% et étonnant' 3ais il a un dé+aut d é+aut il est condamné ) l$inertie' *ous a!ons de!ant nous une succession de s7st6mes ou une succession de processus p rocessus impersonnels(de processus en troisi6me personne désirs inconscients" éla#orations préconscientes" perception sélecti!e par la conscience; déplacements d$intensité et 12) Ibid! p. C2 1"C Ibid! p. C" 1"1 Ibid! p. && 1"2 Ibid! p. &&. %f. aussi I #as Ich und das $s, p. 1) sqq.
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changements d$occupation''' Ce serait #ien si le s7st6me pou!ait +onctionner' Er" il ne le pourrait que s$il 7 a!ait l)" pour prendre un terme de comparaison cher ) .reud" un microscope' (a lumi6re mettrait en marche les di++érents s7st6mes' C$est le désir qui doit &ouer ce r:le dans l$appareil ps7chique' Er" l$appareil ps7chique n$est pas un s7st6me matériel; s$il est appareil" il est précisément appareil ps7chique' Pour qu$il puisse +onctionner" il lui +aut l$acte du < &e =" mais cet acte est précisément e%clu du s7st6me +reudien' ,n e++et" les désirs inconscients naissent et se dé!eloppent" ils s$attachent au% +ormations préconscientes" la conscience les perçoit" mais ) aucun moment une acti!ité en premi6re personne" un acte a7ant une +orme humaine et impliquant le < &e = n$inter!ient' En pourrait dire que l$acte du < &e = est donné précisément par le désir' 3ais il reste que ce désir est soumis ) des trans+ormations qui ne sont plus des actes du `&e`' Se toutes +açon" les s7st6mes trop autonomes rompent la continuité du < &e =" et l$automatisme des processus de trans+ormation et d$éla#oration e%clut son acti!ité' ,t cependant" malgré ces critiques qui rendent les constructions +reudiennes irrece!a#les pour la ps7chologie concr6te" le chapitre sur la Psychologiedesprocessusdur.!econtient quelque chose de tr6s signi+icati+' *ous ne +aisons pas allusion ) ces modi+ications que .reud +ait su#ir au% notions classiques qu$il +ait inter!enir dans ses constructions' 3ais il +aut remarquer que .reud dépasse de #eaucoup" quel que soit son langage" la ps7chologie classique' Celle-ci" lorsqu$il s$agit des < processus mentau% =" ne connat que l$association des idées et sa critique" d$une part" et" d$autre part" ce que la logique nous apprend sur les +onctions intellectuelles' 5i l$on a&oute ) cela les schémas < +luides =" ) la mode en ce moment" on aura +ait l$in!entaire de tous les < processus mentau% = que la ps7chologie reconnat' C$est .reud qui" pour la premi6re +ois" a essa7é d$introduire quelque chose de nou!eau et de précis dans ce domaine' décou!re un certain nom#re de processus nou!eau% qui" quel que soit le langage dans lequel on s$e%prime" ont une signi+ication réelle" et a!ec la régression" le déplacement" la condensation" la ps7chologie sort au moins" pour la premi6re +ois" des lieu% communs de l$associationnisme" de la logique et des pro+essions de +oi d7namistes' 3ais apr6s a!oir rendu cette &ustice ) .reud il n$7 a aucune raison de se cacher que ses constructions théoriques' telles qu$elles sont au&ourd$hui" sont incompati#les précisément a!ec cetteps7chologie concr6te dont il aura été le +ondateur' 5eulement" la démonstration de ce con+lit perpétuel entre l$inspiration +ondamentale et la superstructure théorique qui caractérise la ps7chanal7se d$au&ourd$hui est tout autre chose que le !ulgaire reproche d$intellectualisme' Car le pro#l6me que posent les erreurs de .reud dépasse les querelles domestiques de la ps7chologie classique" et les démarches qui sont ) la #ase des théories +reudiennes ne sont pas simplement des démarches intellectualistes elles sont communes ) toute une orientation de la ps7chologie ) laquelle appartiennent et les intellectualistes et leurs ad!ersaires' oil) pourquoi il ne +aut pas !oir" dans les anal7ses qui préc6dent" le dénom#rement des erreurs personnelles de .reud' Ce serait limiter ar#itrairement la portée de nos conclusions et perdre le #éné+ice de l$enseignement qui se dégage précisément des spéculations +reudiennes que nous quali+ions d$erronées' Car les erreurs en question découlent d$une nécessité qui dépasse l$ordre de grandeur des dé+iciences indi!iduelles' (a tentati!e théorique de .reud était iné!ita#le" elle était la premi6re qui s$imposait apr6s la décou!erte du point de !ue concret' ,t" d$autre part" il était nécessaire" pour la compréhension mme de l$essence de la ps7chologie classique" que les démarches de cette derni6re +ussent appliquées ) des +aits qui" issus d$une attitude diamétralement opposée" ne leur o++rent plus aucune prise' Car la réduction des +aits concrets au% théories a#straites étant purement !er#ale" on ne peut qu$énumérer les schémas
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et les e%igences classiques dont on li!re ainsi la liste ) la critique' En peut &uger cependant que nous enterrons trop t:t les théories ps7chanal7tiques en n$7 cherchant plus qu$un enseignement purement négati+" et que" ) ce point de !ue-l)" nos a++irmations ne sont pas su++isamment soutenues par le chapitre qui préc6de' Car tout ce que nous a!ons montré &usqu$ici" c$est le contraste entre le concret et l$a#strait dans les théories que nous a!ons e%aminées" mais" quoi qu$il en soit de cette opposition" il est incontesta#le que les +aits décou!erts par .reud e%igent une e%plication ps7chologique' Er" si nous nous plaçons ) ce point de !ue-l)" nous ne pou!ons pas nous dissimuler que tous ces +aits nous orientent !ers l"inconscient$Alors c$est l$un des deu% ou #ien on s$incline de!ant les +aits pour admettre l$inconscient" et les critiques précédentes ne concernent plus que les +ormules et non pas les théories" et n$étant alors relati!es qu$au < st7le = elles perdent tout leur intért; ou #ien on prétend que les critiques en question touchent le +ond mme" et non pas simplement la +orme" et alors il +aut aller &usqu$au #out et nier l$inconscient" mais a!ec lui les +aits ps7chanal7tiques qui le prou!ent ce qui nous enl6!erait le #éné+ice de tout ce que nous a!ons dit de la ps7chologie concr6te et" par conséquent" le droit ) toute critique' l 7 a l)" en somme" un dilemme dont la cle+ est donnée par l$idée que l$on se +ait des rapports entre l$inconscient et la ps7chanal7se" et qui e%prime l$inquiétude créée par nos remarques' Cette inquiétude ne résiste pas ) une lecture attenti!e de ce chapitre mme et le dilemme se montre essentiellement +ragile" mais la gra!ité du pro#l6me e%ige une e%plication +ranche'
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CHAPITRE IV L(%$pot%+se de l(in"ons"ient et la ps$"%olo&ie "on"r+te
*ous a!ons montré dans le chapitre qui préc6de la mani6re dont .reud est amené ) introduire dans la théorie du r!e l$h7poth6se de l$inconscient" et nous a!ons immédiatement indiqué que cette introduction résulte de la persistance" ) l$intérieur de la théorie +reudienne" des e%igences et des démarches +ondamentales de la ps7chologie a#straite' Ces indications pourraient su++ire pour +aire comprendre que l$h7poth6se de l$inconscient ne signi+ie pas pour la ps7chologie cette grande conqute que l$on 7 !oit ha#ituellement" et que" d$autre part" la nou!eauté et l$originalité de la ps7chanal7se ne peu!ent pas résider dans la décou!erte et dans l$e%ploration de l$inconscient" puisqu$en un sens l$inconscient ne représente dans la ps7chanal7se que la mesuredel"a'stractionquisur!it)l"int#rieurdelapsychologieconcr/te$ 3ais il su++it d$énoncer ces idées pour qu$elles pro-!aquent immédiatement chez les ps7chologues une contradiction au moins aussi !iolente que celles qu$a!ait autre+ois pro!oquées l$introduction de l$inconscient' Car depuis la +in du RRY si6cle" les ps7chologues ont pris l$ha#itude de considérer le droit de cité accordé ) l$inconscient comme une des !ictoires les plus importantes de la ps7chologie nou!elle" et il sem#le maintenant" ) la +a!eur de cette con!iction" qu$on ne saurait a#andonner cette notion sans re!enir au% !ieilleries de la ps7chologie intellectualiste' Pour détruire des idées aussi pro+ondément ancrées dans l$esprit des ps7chologues" les remarques du chapitre précédent ne su++isent é!idemment pas" attendu qu$elles constituent plut:t des notes marginales sur les te%tes de .reud" qu$une anal7se s7stématique du pro#l6me' l est donc nécessaire de reprendre la question pour montrer d$une +açon méthodique" et indépendamment de la marche des idées de .reud" la liaison essentielle entre l$inconscient et les démarches +ondamentales de la ps7chologie a#straite' 3ais il est é!ident d$apr6s ce que nous !enons de dire qu$une pareille démonstration ne peut produire la con!iction que si elle réussit ) montrer" en mme temps" que la condamnation de l$inconscient ne signi+ie pas le retour ) l$a++irmation de l$e%clusi!ité de la conscience' 5ans cela la menace du retour ) cette th6se dont les ps7chologues ont gardé un tr6s mau!ais sou!enir permettra tou&ours de soule!er contre toute critique de l$inconscient la question préala#le' (a premi6re partie de la démonstration doit donc se compléter par une seconde a7ant pour #ut de montrer que lapsychologien"estnullementenferm#eentrelesdeu% possi'ilit#sclassiquesetque(parcons#quent(lacondamnationdel"inconscientnesignifie nullementleretour)laconscience$
,n !érité" il n$7 a l) qu$une démonstration unique" car il su++it de montrer que l$inconscient implique l$a#straction pour qu$il en résulte immédiatement que la ps7chologie concr6te se trou!e placée" précisément par son orientation concr6te" sur un plan o? l$opposition classique n$a plus aucun intért'
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oil) le th6me du présent chapitre' l ne s$agit donc pas d$entreprendre un e%amen complet du pro#l6me de l$inconscient; un pareil e%amen" qui am6ne nécessairement le pro#l6me de la conscience" dépasserait les cadres de la présente étude100' C$est pourquoi nous n$a#ordons ici le pro#l6me que sous cet aspect particulier que nous !enons de présenter' S$autre part" tout en étant o#ligés de constater que notre critique de l$inconscient soul6!e des pro#l6mes tr6s importants pour la ps7chanal7se" nous sommes +orcés de résister ) la tentation de leur donner ici mme une solution' ($a#andon de l$inconscient pose le pro#l6me de la ré!ision des notions +ondamentales de la ps7chanal7se > mais le +ait que nous sommes +orcés de remettre en question la +orme actuelle de notions classiques comme censure et re+oulement n$implique point pour nous l$o#ligation de donner une solution nou!elle' Celle-ci est l$a++aire des techniciens" et eu% seuls peu!ent sa!oir ce que les +aits connus par eu% peu!ent apprendre si l$on consent ) les considérer au point de !ue concret' (e critique ne peut et ne doit pas dépasser la démonstration de la nécessité de cette orientation nou!elle'
I A la +a!eur du prestige dont &ouit l$inconscient" les ps7chologues croient !olontiers que" dans les +aits qui sont cités ha#ituellement comme les preu!es de l$inconscient" ce dernier apparat d$une +açon si directe et si immédiate qu$il est mme plus indiqué de parler de constatation que d"hypoth/se$5$il en était ainsi" si l$inconscient était réellement une constatation" ou au moins une h7poth6se écrite dans les +aits eu%-mmes et par conséquent irrésisti#le" nous n$aurions é!idemment rien ) dire' ,t in!ersement" tant que cette cro7ance su#siste" on peut se mé+ier a!ec raison de toute critique de l$inconscient' oil) pourquoi il est indispensa#le de montrer par une re!ue aussi générale que possi#le qu$il 7 a entre les +aits d$une part" et la notion d$inconscient d$autre part" une distance assez grande pour qu$il soit possi#le de parler de d#formationet de poser ensuite lepro'l/medelal#gitimit#decettederni/re$,n d$autres termes" il +aut commencer par montrer rapidement que les +aits cités comme preu!es de l$inconscient ne le de!iennent que grce ) un certain nom#re de démarches et d$e%igences qui se trou!ent tre précisément celles qui constituent l$a#straction' (e point de départ de l$h7poth6se de l$inconscient est donné par le +ait que le compte rendu que le su&et peut donner de sa pensée" d$une part" et sa pensée compl6te aum.memoment( d$autre part" ne sont pas" dans certains cas" #qui!alents?en d$autres termes" le su&et pense plus qu$il ne croit penser" et son sa!oir a!oué ne représente qu$un +ragment de son sa!oir !érita#le' C$est ) ce schéma général que se réduisent les cas ) propos desquels on +ait !aloir la nécessité d$introduire l$h7poth6se de l$inconscient " et lorsque .reud nous parle de l$inconscient )" propos du r!e" il sem#le seulement mettre en é!idence cette adéquation' (e su&et sait plus qu$il ne croit sa!oir; il déclare d$a#ord ne pas connatre le sens du r!e" alors qu$au cours de l$anal7se c$est lui qui +ournit tous les éléments qui sont nécessaires ) sa compréhension" et 1"" Les anal#ses de ce c!apitre seront poursuivies dans les tomes :: et ::: des Matériaux et reprises d'une faMon s#stématique dans l' $ssai.
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ainsi il 7 a l) un écart entre son sa!oirapparentet son sa!oirr#el?et comme ce sa!oir réel est une pensée au mme titre que le sa!oir apparent" #ien qu$il reste < caché = au su&et" il sem#le légitime d$admettre a!ec .reud une < modi+ication de la terminologie =" et de dire < au lieu de caché" inaccessi#le'''" en donnant la description e%acte de la chose" inaccessi#le ) la conscience du r!eur" ou inconscient =10' Ainsi donc" l$inconscient sem#le n$tre clans le cas du r!e qu$une mani6re légitime d$e%primer un +ait incontesta#le' (e +ait est le contraste chez le r!eur entre l$ignorance apparente et le sa!oir < latent = concernant le sens de son r!e' 3ais quelle est la mani6re e%acte dont on est par!enu ) la constatation de ce +ait J l s$agit tout d$a#ord de décrire l$attitude du su&et en +ace de son r!e' (e r!eur commence par donner un r#citdescriptifdu r!e; il raconte ce qu$il a r!é' l peut ensuite déclarer le r!e a#surde ou ré!oltant" ou le trou!er < &oli =" mais il est !isi#le que le sens du r!e lui échappe' 5eulement" l$ignorance que l$on !eut constater ici n$est pas une ignorance !ague" comme celle que &e puis a!oir de!ant un te%te écrit en une langue qui m$est totalement inconnue" mais une ignorance d#termin#e(l$ignorance de quelque chose que &e pourrais et que &e de!rais sa!oir" #re+" l"ignoranceducontenulatent$ ,t" en e++et" l$ignorance du sens du r!e par le r!eur n$acquiert sa signi+ication qu$apr6s l$anal7se; sa constatation ne résulte que de la comparaison de deu% récits" ) sa!oir le récit du contenu mani+este et celui du contenu latent' (e contenu mani+este me montre ce qu$il 7 a!ait dans la conscience" et le contenu latent ce qu$il 7 a!ait en réalité dans le r!e; en d$autres termes" le premier me montre lapens#e conscientedu su&et" alors que le second me montre toutesapens#e$(a proposition que le su&et ignore le sens du r!e signi+ie donc que le su&et ignore une pensée qui est !érita#lement ) lui et qui est en lui actuellement(et alors cette ignorance prou!e précisément que toute la pensée n$est pas consciente' 3ais on !oit en mme temps que l$ignorance du sens du r!e par le r!eur ne prou!e l$e%istence de l$inconscient que si c$est la pensée actuellementr#ellequi dé#orde la pensée actuellementconsciente$Er" l$e%istence de cette pensée qui dé#orde le contenu mani+este du r!e ne nous est ré!élée que par le contenu latent et celui-ci ne nous ré!6le une < pensée = que dans la mesure o? on le réalise' Par conséquent" l"ignorancen"estunepreu!edel"inconscientqueconsid#r#e)tra!ersle r#alisme(c$est-)-dire uniquement parce qu$on ne la consid6re pas comme une pri!ation pure et simple > car dans ce cas elle ne saurait prou!er aucune présence sous quelque +orme que cela soit > mais comme relati!e ) une a#sence qui n$intéresse pas tout le ps7chique" mais seulement le ps7chique conscient' l doit tre sous-entendu que ce qui est ignoré e%iste réellement lui aussi" mais comme il n$est pas conscient" il doit tre inconscient' Ainsi l$ignorance du sens du r!e par le r!eur n$est pas" considérée en elle-mme" une preu!e de l$inconscient" elle ne de!ient < preu!e = qu$indirectement et grce ) l$e%igence réaliste' l en est de mme pour toutes les preu!es de l$inconscient latent que cite .reud pour les sou!enirs inconscients et pour l$inconscience du sa!oir des h7pnotisés' < ($e%périence nous montre'''" dit .reud" qu$un élément ps7chique" c$est-)-dire une représentation" n$est pas d$ordinaire conscient d$une +açon dura#le' Ce qui est plut:t caractéristique" c$est la disparition rapide de la conscience; la représentation consciente actuellement ne l$est plus l$instant d$apr6s" mais elle peut le de!enir de nou!eau dans certaines conditions +acilement réalisa#les' ,ntre-temps elle a cependant été" on ne sait quoi; nous pou!ons dire qu$elle était latente(en !oulant dire par l) qu$elle était ) chaque instant 1"$ .orlesun(en /ber den 0raum, ;ienne 1)22 p. 11
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suscepti'ledede!enirconsciente$Pareillement" en disant qu$elle était inconsciente(nous
donnons une description e%acte du +ait =104' Er" il est clair que la disponi#ilité du sou!enir ne prou!e un inconscient latent que si le sou!enir est réel a!ant sa réalisation consciente" c$est-)-dire entre le moment de sa disparition et celui o? il réapparat' Ainsi sa disponi#ilité ne prou!e pas sa < latence = imm#diatement(elle ne la prou!e qu$) tra!ers le réalisme" car il +aut que les sou!enirs sur!i!ent ) leur disparition pour pou!oir dire ensuite que leur réapparition n$est qu$une actualisation; #re+ la disponi#ilité des sou!enirs n$est pas" elle non plus" lapreu!eimm#diated$un inconscient latent" puisqu$elle n$impose cette h7poth6se que grce ) l$e%igence réaliste' ,n ce qui concerne maintenant l$inconscience chez l$h7pnotisé" !oil) ce que .reud en dit < ,n assistant" dans l$année 1889" ) *anc7" au% démonstrations singuli6rement impressionnantes de (ié#ault et de Hernheim" &e +us aussi témoin de l$e%périence sui!ante un homme qu$on a!ait plongé dans l$état somnam#ulique" et auquel on +it éprou!er d$une +açon hallucinatoire tout ce qui est possi#le" parut" une +ois ré!eillé" ignorer tout des é!énements de son sommeil h7pnotique' Hernheim lui intima alors l$ordre de raconter ce qui lui était arri!é pendant l$h7pnose' (e su&et a++irma ne pas s$en sou!enir' Er Hernheim insista" il pressa l$homme" lui assura qu$il de!ait s$en sou!enir" et !oil) que l$homme de!int hésitant" commença ) se ressaisir" se sou!int d$a#ord o#scurément d$une des impressions qui lui a!aient été suggérées" ensuite d$une autre > le sou!enir de!int tou&ours plus net et tou&ours plus complet" et +ut +inalement mis au &our sans lacunes' 3ais comme ce sa!oir ne lui apparut que postérieurement" et comme il ne put entre-temps l$apprendre d$aucune source e%térieure" il est légitime de conclure qu$il a!ait connaissance antérieurement de ces sou!enirs' 5eulement" ils lui étaient inaccessi#les" il ne sa!ait pas qu$il les connaissait et cro7ait ne pas les connatre' (a situation est donc e%actement la mme que celle que nous supposons dans le cas du r!eur =10' l 7 a" en d$autres termes" écart entre deu% attitudes successi!es du su&et" qui déclare d$a#ord ne pas connatre ce ) la connaissance de quoi il par!ient plus tard de lui-mme" et il est ainsi mani+este que le su&et n$est pas pri!é du sou!enir en question" puisqu$il est capa#le de se le rappeler et qu$il n$ignore en +ait que l$étendue de son sa!oir alorssonignorance compar#e)saconnaissanceprou!el"e%istencedel"inconscient$
3ais de nou!eau l$ignorance en question n$est une preu!e de l$inconscient que si le sa!oir" dont le su&et ne dispose que dans la seconde attitude" était dé&) r#eldans la premi6re; alors l$ignorance ne ré!6le pas une a#sence pure et simple" mais une a#sence relati!e" a#sence de la conscience et présence dans l$inconscient" et c$est de nou!eau ) tra!ers le réalisme que l$ignorance de l$h7pnotisé de!ient une preu!e de l$inconscient ler#citdonn#danslaseconde attitudea*ou#icilem.mer-lequedanslecasdur.!elecontenulatent$
($ignorance du sens du r!e par le r!eur" la disponi#ilité des sou!enirs" la disproportion entre l$étendue apparente et l$étendue réelle de la mémoire posth7pnotique ne sont donc pas des preu!es proprement dites de l$inconscient; elles n$imposent pas l$inconscient directement et ne rendent légitime son introduction que grce au réalisme' ($inconscient ici ne nous est donc pas donn#par les +aits purs et simples" mais par les +aits d#form#sdans le sens d$une des démarches constituti!es de la ps7chologie classique' 3ais les ps7chanal7stes nous diront quoi qu$il en soit pour l"inconscientlatent(cela n$a aucune importance" car si .reud en parle" c$est pour montrer que l$introduction de la notion 1"& #as Ich und das $s, ;ienne 1)2" p. 1C 1" .orlesun( /ber den 0raum, pp. 1C$,1C&.
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d$inconscient s$impose dé&) ) l$e%amen des +aits indépendants de la ps7chanal7se' l s$agit ainsi" d$une part" de préparer l$esprit du lecteur ) l$usage large que la ps7chanal7se +ait de cette notion" et d$empcher" d$autre part" qu$on puisse s$en ser!ir pour soule!er" une +ois de plus" la question préala#le contre les +aits ps7chanal7tiques' S$ailleurs .reud a#andonne e%pressément l$inconscient latent au% discussions des < philosophes =' mmédiatement apr6s le te%te concernant la disponi#ilité des sou!enirs" il dit" en e++et < (es philosophes nous o#&ecteront sans doute non" le terme inconscient n$a ici aucune signi+ication; tant que la représentation s$est trou!ée dans l$état de latence" elle n$était a#solument rien de ps7chique' 5i nous !oulions les contredire dé&) sur ce point" nous entrerions dans une querelle !er#ale ) laquelle nous n$aurions rien ) gagner =10I' ,t le +ait est que l$inconscient latent importe peu au ps7chanal7ste < ''' C$est par une autre !oie" dit .reud" tou&ours au mme endroit" que nous sommes par!enus ) la notion d$inconscient" ) sa!oir par l$éla#oration de +aits o? &oue la dynamiqueps7chique''' =108'
II < ($e%périence nous a ré!élé" dit .reud109" c$est-)-dire que nous a!ons été +orcés de supposer l$e%istence de processus ps7chologiques ou de représentations tr6s intenses''' qui peu!ent e%ercer sur la !ie mentale tous les e++ets des représentations ordinaires et mme des e++ets pou!ant ) leur tour de!enir conscients sous +orme de représentation" mais qui restent eu%mmes inconscients''' C$est l) qu$inter!ient la théorie ps7chanal7tique pour a++irmer que des représentations de ce genre ne peu!ent pas tre conscientes" parce qu$une certaine +orce s$7 oppose" que sans cela elles pourraient de!enir conscientes et qu$on pourrait !oir alors com#ien elles di++6rent peu d$autres éléments ps7chiques" reconnus comme tels' Cette théorie de!ient irré+uta#le par le +ait mme que la technique ps7chanal7tique nous a li!ré les mo7ens de !aincre la +orce de résistance et de rendre les représentations en question conscientes' *ous appelons l$état o? se trou!ent les représentations a!ant qu$elles soient rendues conscientes refoulement(et la +orce qui a produit le re+oulement et qui l$a!ait maintenu se présente ) nous pendant le tra!ail anal7tique comme r#sistance$ < *otre conception de l$inconscient déri!e donc de la théorie du re+oulement' C$est le re+oulé qui est pour nous le mod6le de l$inconscient' = ($inconscient proprement ps7chanal7tique" c$est donc" non pas cet inconscient qui n$est qu$une om#re" c$est-)-dire l$inconscient < latent =" mais l$inconscient !i!ant" agissant" en un mot" l$inconscient < d7namique = que nous sommes +orcés d$admettre" !u le +ait de la r#sistanceet du refoulement$ oici d$ailleurs la mani6re dont l$argument est articulé d$ha#itude (e point de départ est donné par la résistance' Pendant l$anal7se le su&et r#siste)certaines pensées' l se dé+end d$a!oir des désirs homose%uels ou incestueu% alors que la présence de ces derniers résulte du r!e' l +aut remarquer tout de suite qu$il ne s$agit pas simplement 1" #as Ich und das $s, pp. 1C,11 1"< 1p! cit!, p. 11. 1") #as Ich und das $s, pp. 11,12
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d"#!iterlaconfessionpu'liqued"unechosequ"onsait(car la !raie résistance est antérieure au sa!oir lesu*etr#sistepr#cis#menta!antlesa!oirm.me(il +ait tout pour que l$anal7se ne l$7
achemine pas il commence par déclarer que rien ne lui !ient ) l$esprit" +ait ensuite des o#&ections contre la méthode ps7chanal7tique" la déclare +antaisiste" etc'" mais comme tout cela a lieu précisément a!ant l$apparition d$une pensée ou d$un sou!enir péni#le" il est légitime d$7 !oir précisément la résistance' outsepassealors(< dit = .reud" commesilesu*et!oulait fermerl"entr#edelaconscience)unerepr#sentationcondamn#e$(a résistance pendant l$anal7se ré!6le donc l$e%istence d$une +orce qui re+use l$entrée de la conscience ) certains états ps7chiques' 3ais il n$7 a aucune raison de supposer que la résistance est quelque chose d$impro!isé" puisque la condamnation de l$état ps7chique auquel on résiste est antérieure ) l$anal7se" attendu qu$elle résulte soit d$un &ugement de !aleur d$origine sociale" soit d$é!énements indi!iduels #ien antérieurs ) l$anal7se' Sans ces conditions" la résistance pendant l$anal7se n$est que la mani+estation d$une résistance qui s$e%erce dans toute la !ie d$une +açon continue"qui" en un mot" est une forceconstante$ Er" les représentations au%quelles on résiste sont réelles alors mme que la résistance les empche d$accéder ) la conscience' (a premi6re preu!e c$est que < nous a!ons trou!é dans la technique ps7chanal7tique les mo7ens de !aincre la +orce de résistance et de rendre les représentations en question conscientes =1L' .reud dit mme que c$est par l) que la théorie qui a++irme l$e%istence de ces représentations" pour ainsi dire de l$autre c:té de la résistance" de!ient < irré+uta#le =11$3ais il est !isi#le que s$il n$7 a!ait que cela nous serions simplement ramenés ) une dé+ormation analogue ) celle qui am6ne l$inconscient latent' ,n +ait" la preu!e la plus sérieuse" c$est que de l$autre c:té mme de la résistance" et antérieurement ) la le!ée de celle-ci" l"e%istencedesrepr#sentationsenquestionser#!/le)nousparleuraction$ (a !érita#le preu!e de l$inconscient réside donc dans le +ait que des états ps7chologiques qui ne sont pas conscients ont des e++ets conscients" alors l$e++et réel requiert une cause réelle" et c$est ainsi qu$il de!ient nécessaire d$introduire la notion d$inconscient' Buoi qu$il en soit" l$inconscient qui peut tre prou!é < e%périmentalement =" c$est l$inconscient d7namique' ($inconscient latent pourra ensuite pro+iter de la !érité de l$inconscient d7namique" mais il est !rai qu$on ne ren!erse cet ordre !érita#le que pour des raisons < pédagogiques =' Cette +ois-ci donc nous nous trou!erions en +ace d$un +ait ou d$un groupe de +aits dont la constatation elle-mme est indépendante de l$h7poth6se que l$on !eut prou!er par eu%" et nous assisterions ) la gen6se empirique de la notion d$inconscient nos a++irmations précédentes !ala#les pour l$inconscient latentne le seraient plus en ce qui concerne l$inconscient dynamique$ Er" il n$en est rien' (e +ait cité comme preu!e de l$inconscient d7namique se comporte comme les preu!es de l$inconscient latent il ne prou!e l$inconscient que grce ) l$e%igence réaliste' ,n e++et" que signi+ie tout d$a#ord la proposition d$apr6s laquelle une représentation en ellemme inconsciente peut a!oir des e++ets conscients J Prenons un e%emple concret' Sans le r!e de l$in&ection +aite ) rma" < rma a mal ) la gorge = signi+ie < &e souhaite une erreur de diagnostic =' Er" il n$7 a tout d$a#ord < e%plication = que sur le plan des signi+ications" puisque nous sommes de!ant une e%plication de te%te ou plut:t de!ant l$anal7se d$une sc6ne dramatique' (e désir de l$erreur de diagnostic e%plique alors le mal de gorge" comme le terme 1$C #as Ich und das $s, p. 11 1$1 Ibid!
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latin < pater,e%pliquele terme +rançais< p6re =" ou plut:t comme la &alousie e%plique le geste d$Ethello' Pour que la traduction puisse de!enir une relation de cause ) e++et" il +aut r#aliserles deu% contenus' Alors < mal de gorge = de!iendra < image = et < erreur de diagnostic = représentation" et le +ait que c$est le sensde la < représentation = qui commande la présence de $ < image = sera traduit sur le plan < ontologique = en +aisant de la premi6re la causeet de la seconde l"effet$ Ainsi donc la preu!e de l$inconscient d7namique résulte essentiellement de la comparaison du contenu mani+este et du contenu latent' Ce qu$on constate positi!ement" c$est qu$une intention signi+icati!e s$est +ait représenter par un signe impré!u et que son signe adéquat est d$une tout autre nature' Kant qu$on reste sur le plan de la signi+ication" cette constatation ne prou!e pas l$inconscient' Par conséquent" l$a++irmation qu$une représentation en elle-mme inconsciente a des e++ets conscients n$est que la transposition en termes < ontologiques = du +ait que le second récit donne < représentation = pour le signe adéquat du sens d$un ou plusieurs éléments du r!e' C"estunefoisqu"ilestentenduquelarelation+linguistique,ou+sc#nique,doitse transformerimm#diatementenrelationcausale(etlecontenulatente%isteraussiactuellement quelecontenumanifeste(quel"inad#quationdes#l#mentsdur.!eau%intentionssignificati!es decedernierde!iendrauner#!#lationdel"e%istencedansl"au3del)psychiqued"une repr#sentation$ ,n général donc" ce n$est que l"e%igencer#alistequi trans+orme les +aits en preu!e de
l$inconscient" qu$il soit question de la mémoire" de l$h7pnose" ou des +aits ps7chanal7tiques' Au réalisme il +aut cependant a&outer le +ormalisme +onctionnel12' Car si l$e%igence réaliste peut sem#ler naturelle au point qu$on a l$impression de ne +aire" en introduisant la notion d$inconscient" qu$o#éir au% +aits" c$est que ces derniers sont dé&) présentés de telle mani6re qu$) partir de cette présentation la démarche réaliste et" par conséquent" l$h7poth6se de l$inconscient sem#lent iné!ita#les' C$est ainsi que" si la notion de censure nous sem#le si plausi#le" c$est parce qu$on présente immédiatement le +ait de la résistance entermesdesecondr#cit$(e su&et +ait énormément de di++icultés ) a#order certains th6mes qui se ré!6lent ensuite comme essentiellement signi+icati+s' Apr6s a!oir +ait quelques < associations =" il commence par dire qu$il ne lui !ient rien ) l$esprit" que maintenant il n$a !raiment plus rien ) dire' 5i l$on insiste" il dira qu$il !ient d$a!oir quelques idées" mais qu$elles n$ont !raiment aucune importance' 5i l$on insiste encore" il engage a!ec un sourire hautain une discussion sur la ps7chanal7se' l essaie de désarmer l$anal7ste en disant par e%emple qu$on lui dira é!idemment que tout cela est de la résistance" mais que ce ne sont que des a++irmations ar#itraires" etc' 5i on réussit ) le décider de rechercher ensem#le a!ec l$anal7ste si tout cela est !raiment de la résistance et de continuer dans ce #ut ses associations" on !erra +inalement apparatre une idée que le su&et a!oue !raiment a!ec #eaucoup de peine" que" par e%emple" il a un désir incestueu%" tr6s nettement caractérisé" etc' oil) le +ait de la résistance' Ce qui est donné l) est un récit contenant des matériau% qui permettent d$éclairer l$attitude du su&et' ,n disant cela on n$a pas encore quitté le plan des signi+ications et on n$a +ait aucune h7poth6se' 5eulement" au lieu de s$en tenir ) la signification(le réalisme cherche une entit#psychique)r#aliser?on dit alors que le su&et a résisté ) l$idée d$inceste" et le second récit donne immédiatement résistance ) une 1$2 :ndiquer le rNle du formalisme fonctionnel dans la déformation des faits qui deviennent ainsi des preuves de l'inconscient n'est plus apr0s ce que nous en avons dit dans le c!apitre ::: qu'un Feu. ous ne développons ce point que pour plus de clarté.
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repr#sentation$C$est du +ait ainsi présenté que partiront ensuite toutes les spéculations
ps7chologiques' (e +ormalisme remplace donc immédiatement le drame personnel par un drame en troisi6me personne o? les acteurs sont les #l#ments?tout le drame s$a#aisse alors au ni!eau de ces derniers" et le +ait est +inalement énoncé de la mani6re sui!ante l$ entr#edelaconscience estrefus#e)unerepr#sentation$
Comme" d$autre part" c$est précisément au% représentations qui e%pliquent le sens du r!e que le su&et résiste" on pourra dire que la sc6ne qui s$est &ouée pendant la constitution du r!e est e%actement la mme" que l) aussi les représentations se sont présentées ) la porte de la conscience" mais que l$entrée leur +ut re+usée" et on se trou!e ainsi amené par le simple déroulement du +ormalisme ) la notion de censure et" a!ec elle" ) toute la m7thologie +reudienne des processus et des instances' l est donc clair que pour la présenter sous la +orme d$une r#sistance)unerepr#sentationil +aut donner de la résistance" telle qu$elle peut tre décrite sur le plan des constatations quotidiennes" une description +ormelle" et con!ertir ) l$aide de cette description les significationsen entit#spsychiques(et trans+ormer les matériau% qui éclairent l$attitude du su&et en un petit drame ) schéma mécanique' Er" cette mani6re de conce!oir la résistance désa%e en quelque sorte le +ait lui-mme' Car le réalisme associé au +ormalisme +orce .reud ) mettre l$accent sur les termesdu récit au lieu de sa signi+ication et ) !oir en eu% le +acteur !raiment < d7namique =" alors qu$en réalité ce +acteur d7namique se trou!e ailleurs' ,t ainsi ladescriptionfreudiennedelar#sistancen"estpasuneconstatation(maisd#*)une hypoth/se(et comme telle elle peut et doit tre critiquée' ,n e++et" dire que le su&et a +ait des di++icultés ) a!ouer qu$il a!ait des pensées incestueuses" et dire qu$il a résisté ) l$idée d$inceste" n$est pas du tout la mme chose" car il s$agit dans le premier cas d$une simple constatation humaine =" et dans le second d$une description psychologiqueimpliquant le réalisme et le point de !ue +ormel'
III *ous a!ons !oulu montrer par cette re!ue générale des +aits cités par .reud comme preu!es de l$inconscient que si les +aits en question am6nent l$inconscient" ce n$est que grce ) une dé+ormation due ) l$association du réalisme et du +ormalisme' l s$ensuit immédiatement que ce ne sont pas les +aits eu%-mmes" tels qu$ils peu!ent tre constatés < humainement =" qui engendrent l$h7poth6se de l$inconscient" mais une interpr#tationde ces +aits con+orme au point de !ue de l$a#straction' Cette constatation qui pose la légitimité d$une critique de l$inconscient ne nous donne encore aucun renseignement sur sa gen/se$Er" le dé!eloppement de l$a#straction n$a#outit ) l$inconscient que dans certains cas #ien déterminés' l est donc nécessaire de montrer la mani6re précise dont le réalisme arri!e ) engendrer l$h7poth6se de l$inconscient' *ous a!ons !u que le premier acte du réalisme c$est la trans+ormation du récit signi+icati+ en un ensem#le de réalités ps7chologiques' Cette réalisation accomplie" le récit est < immo#ilisé
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=" en ce sens que sa signi+icati!e n$est plus en &eu et qu$il de!ient ment le point de départ d$un second récit +ait l$esprit du +ormalisme +onctionnel' l 7 a l)" comme &e l$ai e%pliqué plus haut" un d#dou'lementdur#citsignificatif;on sous-tend le plan des signi+ications par un autre plan qui est celui dei entités ps7chiques' *ous a!ons indiqué en mme temps que le dédou#lement n$apportait rien de nou!eau' Bue le récit soit encore signi+icati+" ou qu$il soit dé&) immo#ilisé ou dédou#lé" la seule donnée positi!e n$est tou&ours que la signi+ication l$illusion que le dédou#lement donne quelque chose de nou!eau !ient e%clusi!ement du +ait que" ce dernier une +ois accompli" les termes du récit signi+icati+ de!iennent les th6mes d$un récit nou!eau qui est lesecondr#cit$ Er" précisément parce qu$en dépit du dédou#lement la seule donnée réelle est constituée par le récit signi+icati+ lui-mme" et parce qu$on ne +ait que tourner autour de ces termes" rien n$empche de re!enirdesentit#sau%significations(c$est-)-dire d$a#andonner la dialectique du second récit pour reprendre celle du récit signi+icati+' En a ainsi l$impression de décrire des réalités qui demeurent constamment pr#sentespendant l$anal7se et dont on peut" pour ainsi dire" +aire le tour' En e%prime ce +ait en disant que les entités ps7chologiques en question sont conscientes$
,t ainsi" comme nous sommes en présence d$un dédou#lement pur et simple" l"affirmation queteloutelfaitpsychologiqueest+conscient,signifieuniquementqueler#alismeatra!aill# surunr#citeffecti!ementdonn#parlesu*et$ ,n d$autres termes" dire qu$un +ait ps7chologique est < conscient = n"estquelatraduction r#alistedufaitquelesu*etaeffecti!ementfaitunr#citd#termin#aumomento8lar#alisation aeulieu$
5i le réalisme pou!ait se contenter" d$une part" de ne réaliser que le récit e++ecti!ement donné par le su&et" et d$accomplir" d$autre part" la réalisation comme nous !enons de l$indiquer" le pro#l6me de l$inconscient ne pourrait &amais se poser' 3ais il arri!e précisément que" dans certains cas" le réalisme est o#ligé de dissocierlecoupleconstitu#parler#citsignificatifetson dou'le+ontologique,et" dans d$autres" de postulerunr#citquin"apas#t#donn# effecti!ementparlesu*et$
(e premier cas est donné lorsque le dou#le < ontologique = doit tre réalisé non seulement ) part" mais encore antérieurement au récit lui-mme' C$est ce qui arri!e pour l$inconscient latent' (es sou!enirs qui constituent les matériau% du récit que &e +ais actuellement ne sont pas les seuls dont &e dispose' Te peu% su#itement m$arrter et penser au !o7age que &e !iens de +aire' S$autres sou!enirs apparatront alors' Se la mme mani6re" &e peu% prendre d$autres attitudes" impliquant des sou!enirs qui constituent la mati6re de récits tr6s di++érents' 3ais pour le moment &e ne réalise pas tous ces récits; autrement dit" un seul groupe de sou!enirs est actuel" les autres ne sont que disponi'les$(a ps7chologie classique +ait appel ) la notion de latence précisément pour e%pliquer cette disponi#ilité' 3ais comme nous sommes sur le plan des conceptions réalistes" il +aut réaliser les sou!enirs en question" tout comme si les récits étaient actuels" mais comme ils ne le sont pas" on sera o#ligé de poser le dou#le ontologique du récit ) part le récit lui-mme' l sera alors" #ien entendu" impossi#le de réaliser ce mou!ement de !a-et-!ient entre les signi+ications et les entités qui est rendu possi#le lorsque le réalisme tra!aille sur un récit e++ecti!ement donné; il sera impossi#le de reprendre ) !olonté la dialectique du récit lui-mme; #re+" le résultat de la réalisation sera donné" mais l$aspect !érita#lement réel du +ait ps7chologique manquera" puisqu$il n$7 a pas eu de récit' C"estcefait( )sa!oirquedansl"a'sencedur#citonacependant#t#o'lig#deler#aliser(quel"ontraduitpar lanotiond"inconscientlatent$
Ceci peut tre illustré par d$autres e%emples que la latence des sou!enirs' Sans la mémoire
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posth7pnotique aussi" il s$agit de réaliser un récit ) un moment o? il n$est pas encore e++ecti+' (e su&et est d$a#ord incapa#le de rendre compte de ce qui s$est passé pendant l$h7pnose; il arri!e cependant sur les in&onctions pressantes de l$h7pnotiseur ) se remémorer l$essentiel' En conclut de l) qu$il a su au moment mme o? il a a++irmé ne rien sa!oir" d$o? la nécessité de réaliser le récit antérieurement ) sa réalité" et on a#outit ainsi ) l$h7poth6se du sa!oir inconscient$
Ainsi" donc le réalisme se trou!e amené dans le cas de l$inconscient latent ) ne poser" des deu% termes qu$il pose lorsqu$il tra!aille sur un récit e++ecti+" que le second" celui qui résulte du dédou#lement' 3ais comme le réalisme est une démarche ar#itraire' les entités ps7chologiques qui doi!ent représenter les dou#les < ontologiques= des signi+ications sont enti6rement ficti!es$Ce caract6re +icti+ du plan ontologique ne peut pas apparatre lorsque les deu% plans coe%istent" car c$est précisément la présence e++ecti!e de la signi+ication qui est interprétée comme la présence d$entités ps7chologiques' 3ais lorsqu$on est amené" pour e%pliquer la disponi#ilité des sou!enirs par e%emple" ) poser ) part le terme +icti+" le réalisme empche les ps7chologues de s$aperce!oir de la +iction et celle-ci transposée con+ormément au réalisme apparat comme < inconscience =' 6ref(letermeinconscientn"estquelatraductiondu faitqu"ils"agitd"entit#spsychologiquespurementficti!es$
l en est de mme pour l$inconscient d7namique' #ien que le +onctionnement du réalisme soit" en ce cas" di++érent de ce que nous !enons de !oir' ,n e++et" l$inconscient n$est pas amené ici par lan#cessit#der#aliserledou'leontologique dur#cita!antler#citlui3m.me(mais par le +ait que l$on est amené ) postulerun r#citquin"a pas#t#effecti!ementdonn#parlesu*et$
Prenons l$e%emple du r!e' (e r!e a deu% contenus un contenu mani+este et un contenu latent' A parler plus e%actement" le r!e n$a qu$un seul contenu car il résulte précisément de l$anal7se que les termes du récit du r!e n$ont pas leurs signi+ications con!entionnelles" mais une autre signi+ication qui" elle" ne peut tre déterminée que par l$anal7se" et l$impression que le r!e a deu% contenus résulte uniquement du +ait que l$on peut essa7er en +ace du r!e la dialectique con!entionnelle" qui est" comme on le sait" ine++icace dans la plupart des cas' Buoi qu$il en soit" il résulte de l$anal7se que le r!e constitue un récit qui n$est pa s celui qu$il aurait dN tre silesintentionssignificati!ess"#taientser!iesdeleurssignesad#quats$Ilen résulte que le récit du r!e tel qu$il est donné par le su&et" et o? les intentions signi+icati!es sont déguisées" doit tre remplacé par un autre o? ces derni6res apparaissent a!ec leurs signes ad#quats$
Au point de !ue du réalisme" la question se pose alors de la mani6re sui!ante' l est incontesta#le d$a#ord que le récit mani+este du r!e doit tre réalisé puisque le r!e a eu e++ecti!ement lieu' 3ais ensuite" il +aut réaliser aussi le contenu latent" puisqu$il donne la !érita#le pensée du r!e' ,t en+in ces deu% réalisations doi!ent a!oir lieu en un sens simultanément" puisque le r!e" alors mme que le su&et ne connat que le contenu mani+este" a dé&) la signi+ication que l$anal7se ne +era plus tard que mettre au &our' On setrou!eainsi dans l$o#ligation der#aliserunr#cit quin"estpaseffectifaumomento8ildoit.trer#alis#$,t nous retrou!ons alors le schéma que nous connaissons dé&) étant donné qu$il manque précisément ce qui peut garantir la réalité du dou#le ontologique et qui peut donner l$illusion de se mou!oir au milieu de +aits ps7chologiques !érita#lement e%istants" ) sa!oir le récit e++ecti+" on sera o#ligé de nou!eau de parler de ph#nom/nesinconscients$ Hre+" l$introduction de l$inconscient dans la théorie du r!e résulte du +ait qu$) c:té du récit
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e++ecti+" on se croit o'lig#de réaliser un autre récit qui n$est pas e++ecti+" mais que l$on postule au nom de cette constatation que la pensée !érita#le du r!e e%ige un récit di++érent du récit mani+este' ,t comme il arri!e sou!ent que rien ne correspond dans le récit mani+este au récit latent" les entités qui résulteront du dédou#lement de ce dernier ne peu!ent é!idemment qu$tre inconscientes$C$est ainsi" par e%emple" qu"Irmaamal)lagorgesigni+ie dans le < r!e de l$n&ection +aite ) rma = *esouhaiteuneerreurdediagnostic$Ce désir lui-mme n$est pas nomm#dans le r!e; donc" s$il est réalisé" il ne pourra l$tre que sous la +orme d$un désir inconscient'
IV Bue l$inconscient latent" de mme que l$inconscient d7namique" résulte de la réalisation de récits" ceci ne peut +aire" &e pense" aucun doute' Car" d$une part" les sou!enirs qui sont réellement disponi#les ne peu!ent nous tre ré!élés que par les récits qui ont eu e++ecti!ement lieu" et c$est de ces récits qu$on remonte ensuite" par une +iction dont le mécanisme est clair" ) un moment o? on les suppose ine%istants pour a++irmer apr/scoupleur latence$(e sens du r!e" d$autre part" ne peut tre connu que lorsque l$anal7se a permis de donner le récit du contenu latent' ,t non seulement l) encore onre!ientenarri/repour réaliser le récit" mais encore on en repart pour e%pliquer ) partir de lui la gen6se du r!e' Er" dans cette e%plication la #ase de ré+érence reste tou&ours le récit du contenu latent" et tous les pro#l6mes que se pose .reud dans la raumdeutung au su&et de l$éla#oration du r!e résultent d$une simple comparaison entre le te%tedu contenu latent et celui du contenu mani+este' C$est ainsi que la dualité mme du récit ré!6le d$a#ord le d#guisementet la censure?qu$une premi6re comparaison +aite au point de !ue de la présentation des moti+s montre la condensation?et que la mme comparaison" mais +aite au point de !ue +ormel" pose le pro#l6me de la régression" etc' l est donc clair aussi pour l$inconscient d7namique qu$il résulte de la réalisation d$un récit postulé' ,t le !érita#le pro#l6me ne consiste pas alors ) sa!oir s$il 7 a eu" oui ou non" réalisation de récit" mais ) sa!oir si cette réalisation est &usti+iée' 5i l$on 7 regarde de pr6s" le contenu latent n$est rien d$autre que le r!e tel qu$il aurait été si" au lieu d$tre r!é" il a!ait été simplement < pensé =' ,n e++et" le contenu mani+este est sym'olique(les intentions signi+icati!es n$7 apparaissent pas a!ec leurs signes adéquats" tandis que le contenu latent est le mme te%te" mais déchi++ré" c$est-)-dire donnant les mmes intentions signi+icati!es" mais a!ec leurs signes adéquats' Er" le #ut de l$anal7se" d$apr6s .reud" c$est de refaireensensin!erseletra!aildur.!e(c"est3)3direderemonterducontenumanifeste aucontenulatent$l est clair" par conséquent" que cette conception de l$anal7se re!ient ) poser antérieurement au r!e une pensée con!entionnelle e%primant le sens du r!e en donnant au% intentions signi+icati!es leurs signes adéquats" et ) partir de laquelle la pensée s$est dé+ormée pour des raisons que .reud cherche ) indiquer a!ec #eaucoup d$ingéniosité' ,t ainsi nous sommes l) en présence d$un !érita#le postulat" le postulatdeant#riorit#delapens#e
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con!entionnelle$
C$est ce postulat seul qui e%plique pourquoi .reud se sent o#ligé de réaliser" antérieurement au récit mani+este" la signi+ication déchi++rée d$un de ses termes" et qui +ait qu$il est o#ligé précisément de postuler un récit qui n$a!ait pas eu e++ecti!ement lieu; et comme sans cette nécessité on n$a#outit pas ) l$inconscient d7namique" nous retrou!ons ) la #ase de cette notion le postulat de l$antériorité de la pensée con!entionnelle qui constitue en quelque sorte la +orce motrice du réalisme lorsqu$il a#outit ) l$inconscient' (e grand pro#l6me est donc celui qui consiste ) sa!oir si le postulat en question est légitime ou non' (es +reudiens peu!ent alléguer essentiellement deu% sortes de preu!es' En peut dire tout d$a#ord que la di++érence essentielle entre la pensée de la !eille et le r!e" c$est que le r!e est s7m#olique" tandis que la pensée du r!e ne l$est pas' l +aut donc e%pliquer ce changement d$attitude' ,t on peut" ensuite" purement et simplement" mettre en doute que ce qu$on réalise soit précisément le récit con!entionnel de la pensée du r!e" et dire qu$on ne +ait que réaliser les +acteurs < d7namiques =" qui agissent dans le r!e sans 7 apparatre" comme" par e%emple" les sou!enirs d$en+ance dont le su&et s$est ser!i dans le r!e et qu$il ignore cependant' ,n ce qui concerne le premier argument" il énonce e++ecti!ement ce qui +rappe au premier a#ord dans le r!e' S$o? !ient" en e++et" que de!ant une +ormation ps7chologique il +aille su#itement recourir ) l$anal7se au lieu de pou!oir garder l$attitude que nous prenons d$ha#itude en +ace des récits J Pourquoi les désirs qu$e%prime le r!e ne se nomment-ils pas comme ils le +ont d$ha#itude" ou pourquoi une anal7se est-elle nécessaire pour les comprendre J *$est-ce pas précisément la preu!e du +ait que la pensée ordinaire s$est d#guis#e,t alors" +orce nous est de supposer au +ond du s7m#ole sa signi+ication !érita#le et de remonter ainsi au te%te primiti+' l +aut a&outer ) cela que le su&et lui-mme ignore cette signi+ication !érita#le" qu$il n$7 par!ient que lorsque la résistance est !aincue et le re+oulement enra7é" et on sera +orcé de reconnatre lan#cessit#deposerl"inconscientdynamique$ l est !isi#le que le no7au de cet argument est constitué par le schéma de la traduction' (e r!e est le te%te original qui" !u la censure et le re+oulement" ne peut apparatre qu$) la +a!eur d$une traduction s7m#olique' 3ais on ou#lie une chose c$est qu$il n$est pas a#solument nécessaire de conce!oir tout s7m#olisme con+ormément au schéma de la traduction' l est peut-tre légitime de conce!oir sous la +orme de la traduction" sous la +orme du déguisement" le sym'olisme!olontaireetraisonn#$C$est ainsi que l$on peut !ouloir +igurer par la peinture ou par la musique des < idées ou des < sentiments =' ()" on !a e++ecti!ement du signe adéquat au s7m#ole' 3ais dire que le r!e proc6de e%actement de la mme mani6re" ) cela pr6s que le signe adéquat est inconscient" c$est peut-tre une a++irmation un peu hti!e' Car quoi qu$il en soit de l$inconscient" ce qui est certain" c$est que le r!e ne résulte pas d$un s7m#olisme !oulu et raisonné' (a preu!e en est que le su&et ignore non seulement la signi+ication des s7m#oles du r!e" mais en mme temps qu$il 7 a s7m#ole en général" et cela" les ps7chologues eu%mmes l$a!aient ignoré &usqu$) l$a!6nement de la ps7chanal7se' l n$est peut-tre pas impossi#le que la s7m#olique du r!e soit" dans ces conditions" d$une nature tout ) +ait di++érente' 5i nous considérons" en e++et" le r!e comme la réalisation d$un désir" il nous apparat essentiellement comme un sc#nario$(e scénario a pour formeprécisément le désir en question; le r!e suit pour ainsi dire la dialectique de ce désir' l en est de mme si nous considérons que le r!e reproduit a!ec des matériau% récents des montages in+antiles' Er" pour
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que l$arrangement d$un certain nom#re d$éléments" con+ormément au scénario d$un désir" ou ) un montage in+antile" puisse a!oir lieu" il n$est point nécessaire que le désir ou le montage en question soit" antérieurement au r!e lui-mme" l$o#&et d$une représentation distincte pour le su&et" de mme qu$il n$est pas nécessaire de penser que pendant une partie de tennis les r6gles du &eu agissent < inconsciemment =' l est inutile" de la mme mani6re" d$attri#uer au désir ou au montage une e%istencepsychologiquedistincte$Car ce désir et ce montage sont dégagés de l$anal7se mme du récit et représentent des résultats d$a#stractions' Ce qui est !érita#lement réel" c$est la significationdu récit lui-mme" et si l$on s$en tient ) cette signi+ication" on n$aura aucune raison pour réaliser ) part et dans l$inconscient ce qui est impliqu#comme dialectique dans le montage du r!e' Sans ces conditions la s7m#olique du r!e n$est pas précisément < le déguisement d$un te%te primiti+=' (e +ait est que ses éléments sont pris dans une dialectique impré!ue" une dialectique indi!iduelle qu$il s$agit précisément d$anal7ser" et l$anal7se doit nous montrer quelle est cette dialectique et quelle est la +orme ou le montage qui e%plique le r!e" mais non pas chercher ) remonter ) &e ne sais quel < te%te original =' ,n somme" nous sommes en présence de deu% h7poth6ses' ($une" l$h7poth6se +reudienne" conçoit le r!e comme une transposition !érita#le partant d$un te%te original que le tra!ail du r!e dé+orme; pour l$autre" au contraire" le r!e est le résultat du +onctionnement d$une dialectique indi!iduelle' (a di++érence essentielle entre ces deu% conceptions réside dans le +ait que dans la premi6re le r!e est quelque chose de déri!é" tandis que dans la seconde" il est le phénom6ne premier et il se su++it ) lui-mme' Sans ces conditions le r!e n$a pas" ) proprement parler" deu% contenus un contenu latent et un contenu mani+este' l ne peut a!oir" en e++et" un contenu mani+este que si l$on essaie de l$interpréter sur le plan des dialectiques con!entionnelles' Er" précisément" ces dialectiques sont ine++icaces dans le cas du r!e le r!e n$est pas leur Vu!re" puisqu$il ne s$e%plique que par une dialectique personnelle' (e r!e n$a donc qu$un seul contenu" celui que .reud appelle le contenu latent' 3ais ce contenu" le r!e l$a immédiatement" et non pas post#rieurement)und#guisement$(e s7m#olisme n$apparat un déguisement que sil"onremplaceladialectiquequie%pliqueler.!eparsonr#citet sil"on r#alisecer#citant#rieurementaur.!elui3m.me$Par conséquent" pour que la nécessité de la réalisation du contenu latent antérieurement au contenu mani+este soit é!idente" il +aut donner une interprétation statique de la formedu r!e" c$est-)-dire a'andonnerlasignification et r#aliserler#cit$C$est ainsi" par e%emple" que les r!es s$e%pliquent sou!ent par un sou!enir d$en+ance' 3ais au lieu de conce!oir ce sou!enir d$en+ance ) un point de !ue !raiment d7namique" c$est-)-dire comme le signe d$un montage ou d$un comportement" on le consid6re ) un point de !ue statique" en en +aisant précisément le sou!enir qu$on réalise comme une chose et auquel on sera +orcé ensuite de prter des propriétés et des e++ets mécaniques' C$est ainsi que s$e%plique +inalement la nécessité d$introduire l$inconscient' 5i l$on interpr6te le sou!enir d$en+ance au point de !ue d7namique comme signi+iant un comportement ou un montage" on ne peut pas dire qu$il soit a#sent du r!e il 7 est présent comme les r6gles du &eu sont présentes dans une partie de tennis' 3ais si on l$interpr6te au point de !ue statique" en tant que sou!enir-représentation ou sou!enir-image" donc comme une entité ps7chologique" il lui +aut alors une place séparée" et comme il n$est pas statiquement présent dans le r!e" on sera +orcé de le pro&eter dans l$inconscient' Se cette +açon" les +aits sur lesquels repose l$argument que nous considérons ne peu!ent pas prou!er la légitimité du postulat de l$antériorité de la pensée con!entionnelle" parce que" en réalité" ce postulat est antérieur ) ces +aits' (e s7m#olisme du r!e ne prou!e ce postulat que si" précisément" on conçoit ce s7m#olisme comme un déguisement" comme une transposition"
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mais cela suppose une conception de l$éla#oration du r!e qui prend comme #ase de ré+érence le récit réalisé du contenu latent" ce qui implique précisément le postulat en question' l en est de mme pour le second groupe d$arguments' *ous a!ons !u plus haut que .reud insiste sur le +ait que l$inconscient ps7chanal7tique" c$est l$inconscient d7namique qui ré!6le son e%istence par une action réelle sur la conscience" et que la théorie de!ient irré+uta#le par l) mme que" la résistance une +ois le!ée" les éléments inconscients de!iennent conscients' ,n ce qui concerne la premi6re partie de l$argument" le +ait +ondamental sur lequel il repose" c$est essentiellement l$action des sou!enirs d$en+ance' Er" il est +acile de montrer" d$apr6s ce que nous !enons de dire" que c$est grce ) un arti+ice ou plut:t ) une illusion qu$on peut déclarer que" lorsqu$on a trou!é l$e%plication d$un r!e dans un sou!enir d$en+ance" on a' réellement trou!é un < +acteur inconscient produisant des e++ets conscients =' ,n e++et" que !eut-on dire e%actement lorsqu$on a++irme que tel sou!enir d$en+ance e%plique tel r!e J l s$agit essentiellement de montrer qu$) la #ase du r!e en question se retrou!e un montage qui constitue la signi+ication d$un sou!enir d$en+ance' 3ais il résulte de cette constatation mme que le montage qui est ) la #ase du sou!enir d$en+ance est pr#sentdans le r!e" par conséquent l$apparition du sou!enir n$apporte pas la r#!#lationd"uner#alit# psychologiquedistinctedur.!elui3m.me(mais permet simplement l"identificationdumontage actuellementpr#sentdansler.!etelqu"ilest$,n d$autres termes" en entrant en possession du sou!enir en question" nous n$a!ons pas arraché le !oile qui recou!rait une entité" mais nous a!ons o#tenu une lumi6re nou!elle" une précision décisi!e sur le pro#l6me qui nous occupe' Ce n$est pas notre !ision qui s$est déplacée d"uner#alit#)une autrer#alit#(mais nous a!ons appro+ondi notre compréhension ) l$aide d$une nou!elle relation' 5i l$on se transporte sur le plan de l$a#straction" on commence par réaliser le r!e mani+este; on réalisera ensuite le sou!enir d$en+ance apparu" et on en +era une chose" de telle sorte que le sou!enir qui n$était tout ) l$heure qu$un instrumentdereconnaissancede!iendra maintenant lar#!#lationd"une chose(et il +audra alors" d$une part" in!enter un schéma mécanique pour e%pliquer son action et" d$autre part" parler du retour ) la conscience d$un +acteur qui a!ait agi inconsciemment' En ne peut donc pas interpréter les +aits de ce genre comme la ré!élation d$un inconscient réellement agissant' ,t de nou!eau le postulat" intimement lié au réalisme" est antérieur au% +aits qui doi!ent le &usti+ier' ($e%amen des preu!es du postulat de l$antériorité de la pensée con!entionnelle nous conduit donc ) une conclusion analogue ) celle que nous a!ons o#tenue par l$e%amen des preu!es de l$inconscient' 2esfaitsqu"oncitecommepreu!esdecepostulatnesontpr#cis#mentquelesfaitsd#form#s conform#ment)cedernier$
(a premi6re dé+ormation des +aits est constituée par la mani6re mme dont on conçoit le r:le de l$anal7se' Sans l$esprit de .reud et des +reudiens" l$anal7se est essentiellement une reconstitution" #ien que .reud reconnaisse lui-mme que tous les moments de l$anal7se n$ont pas une !aleur historique' Er" le +ait" tel qu$il est constaté" c$est que l$anal7se apprend au su&et ce qu$il ignorait aupara!ant" par e%emple le sens du r!e' 5eulement" dira-t-on" c$est le su&et qui a r!é et c$est lui qui a +ourni les éléments nécessaires ) l$interprétation; donc il sait(et comme ce sa!oir n$est mani+estement pas disponi#le" il sait" mais d$une +açon inconsciente' Er" il n$7 a l) qu$une autre dé+ormation qu$on +ait su#ir au +ait' (e su&et a++irme ne pas connatre le sens du r!e' En ne !eut pas accepter cette a++irmation" et on dit que le su&et sait' ,t on ne peut" en e++et" croire que le su&et ne sait pas" parcequ"onsupposepr#cis#mentler#citducontenulatent
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r#alis#(et de nou!eau ce ne sont pas les +aits qui prou!ent ce postulat" mais c$est au nom au
postulat que l$on dé+orme les +aits' Cette constatation n$a d$ailleurs a#solument rien de surprenant' ne +ois qu$il est éta#li que le postulat en question est intimement uni au réalisme et ) l$a#straction en général" il est naturel qu$on reconnaisse en lui" non pas une constatation empirique" mais un principe a priori$,t il aurait été mme a#solument inutile d$insister sur ce point si les ps7chanal7stes n$a!aient pas pris l$ha#itude de présenter l$inconscient comme une h7poth6se que les +aits nous imposent imm#diatement$
V Buoi qu$il en soit" il con!ient" maintenant qu$il sem#le #ien éta#li que nous nous trou!ons en +ace d$un postulat au sens plein du mot" d$e%aminer" a!ec un peu plus de précision que nous ne l$a!ons +ait &usqu$ici" la nature de ce postulat' l est é!ident que si le r!e" et en général les s7mpt:mes né!rotiques" ont un sens" ils ont ce sens au moment o? ils se produisent; et si le r!e en particulier est la satis+action d$un désir" il est cette satis+action au moment o? il est r!é' A ce point de !ue donc" l$anal7se ne +ait qu$e%pliciter ce que le r!e estet ce que les s7mpt:mes né!rotiques sont(et comme cette e%plication a lieu essentiellement sur le plan du récit" on peut dire qu$en ce sens déterminé l"analysefaitpassersurleplandur#citl".treenpremi/repersonne(etqu")ce point de !ue-l) lecontenulatentd$un r!e ou d$un s7mpt:me né!rotique n$est rien d$autre qu$une description( c"est -)-dire unr#citcon!entionneldontleth/meestpr#cis#mentuneattitude!#cue$5i l$anal7se est nécessaire" c$est que précisément le récit du r!e tel qu$il est +ait par le su&et n$est pas un compte rendu e%hausti+ de ce qui a été !écu" et si nous 7 regardons de pr6s" le contenu mani+este du r!e ne contient que le montage < scénique = de l$attitude réellement !écue; le m7st6re du r!e est mme constitué en grande partie par cette inadéquation du récit au contenu !érita#le de l$attitude qui le constitue ;l".treenpremi/repersonnecontientplusque ler#citdisponi'le$Or(lepostulat de l$antériorité de la pensée con!entionnelle" en posant la réalité du contenu latent" ne +ait que corriger cet état de choses" de telle sorte que disparaisse l$écart entre l$tre en premi6re personne et le récit' Car le contenu latent n$est pas autre chose que le récit adéquat de l$attitude !écue" et en le réalisant pour en +aire le point de départ de l$e%plication de la gen6se et du tra!ail du r!e" on ne +ait que poser en principe qu$il doit tou&ours 7 a!oir un récit adéquat ) l$tre en premi6re personne' C$est l) le sens !érita#le du postulat que nous e%aminons' l signi+ie essentiellement qu$on pose en principe que l$on ne peut pas !i!re plus qu$on ne pense" qu$en d$autres termes" tout comportement suppose un récit adéquat d$o? il proc6de' oil) pourquoi quanduncomportementestplusqueler#citqui l"accompagnenel"indique(onpro*etteradansl"inconscientcequimanqueaur#citpour.tre ad#quat$($essence de ce postulat est donc de poser que le +ait ps7chologique ne peut e%ister
que sous une +orme récitati!e" et en disant que le postulat de la signi+ication con!entionnelle n$est" en réalité" que le postulatdelapens#er#citati!e(nousn$a!ons +ait qu$énoncer son essence !érita#le' l n$est pas di++icile de retrou!er" d$apr6s les remarques qui préc6dent" le schéma
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intellectualiste ) la #ase du postulat que nous e%aminons' Car cette idée que tout comportement suppose un récit adéquat d$o? il proc6de a++irme précisément la primauté sur l".tredelarepr#sentation(et celle de l$attitude r#fle%i!e(c$est-)-dire descripti!e(surla !ie$ 3ais" en réalité" il n$7 a l) qu$une conséquence de ce +ait que le réalisme tra!aille tou&ours" en dépit de ses protestations et ses tentati!es de +inesse" sur des r#cits$(e postulat lui-mme ne représente rien d$autre que la généralisation" et" en quelque sorte" la position a#solue de ce qu$on constate dans les récits ordinaires' C"estparcequelesr#citsordinairessont effecti!ementdescriptifs(etc"estparcequec"est)l"aideder#citsdescriptifsquelapsychologie effectuesespremi/resr#alisationsetfa'riquesesentit#sfondamentales(quel"on#rigeensuite cetypedefaitspsychologiquesentypeuni!ersel(etqu"onpostule(l)m.meo8ler#citad#quat manque(unr#citad#quatinconscient$
C$est ainsi que s$éclaire la !raie +onction de l$inconscient' Comme il est précisément le lieu des récits postulés au nom de l$e%igence que nous !enons de décrire" sa +onction est essentiellement d$assurer ) cette e%igence sa !aleur permanente' ,n e++et" on parlera d$inconscient l) précisément o? le +ait tel qu$il est constaté met en dé+aut le postulat' Se telle sorte que ce qui manque au +ait pour que le postulat se trou!e !ala#le étant tou&ours apporté par l$inconscient" le postulat de!ient irré+uta#le" et" par l$e++et d$un ricochet" l$inconscient luimme de!ient également irré+uta#le; #re+" l$inconscient rend irré+uta#le le postulat" et le postulat rend irré+uta#le l$inconscient'
VI (a premi6re conclusion importante de cette anal7se c$est que les ps7chanal7stes ont !raiment tort de croire que ps7chanal7se et inconscient sont insépara#les' l ne peut en tre ainsi" car l$inspiration +ondamentale de la ps7chanal7se est précisément l$orientation !ers le concret" alors que l$inconscient est insépara#le des démarches constituti!es de la ps7chologie a#straite' Ce qui a pu créer et maintenir l$illusion des ps7chanal7stes sur ce point" c$est que la ps7chanal7se était o#ligée" et est encore o#ligée" de se ser!ir de l$inconscient" plus que toute autre doctrine' C$est un +ait incontesta#le" mais il n$est pas certain que l$e%plication soit celle que donnent .reud et les +reudiens" ) sa!oir que ce sont les +aits eu%-mmes qui' imposent l$inconscient' Comme l$inconscient mesure essentiellement l$écart entre les +aits et le postulat de la pensée récitati!e" on sera o#ligé d$7 a!oir recours" d$autant plus que le point de !ue auquel on se place s$éloignera da!antage de l$équation classique entre les +aits ps7chologiques et la pensée récitati!e' Er" c$est précisément le cas de la ps7chanal7se' 5e placer au point de !ue concret pour n$accepter comme +aits ps7chologiques que les segments de la !ie de l$indi!idu particulier" assigner ) l$anal7se ps7chologique comme #ut essentiel l$éta#lissement de la signi+ication du +ait ps7chologique dans l$ensem#le de la !ie du *esingulier" implique ) chaque instant le dépassement des récits immédiats" et la nécessité de les éclairer par les données de l$anal7se" pour déterminer la signi+ication précise de l$acte du *e$2aps7chanal7se est donc orientée par son inspiration +ondamentale !ers l$inadéquation entre la pensée récitati!e immédiate et la signi+ication réelle de l$acte !écu par le su&et' Er" si l$on n$a#andonne pas
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l$e%igence réaliste et" en général" les démarches de la ps7chologie a#straite" on sera amené nécessairement" par les !oies que nous a!ons essa7é de décrire" ) la notion d$inconscient' Ainsi donc" l$inconscient apparat nécessairement dans la ps7chanal7se" mais cette nécessité n$est pas une nécessité empirique" mais une nécessité aprioriet due au +ait que les ps7chanal7stes se ser!ent dans l$éla#oration des +aits de la ps7chologie classique' *ous assistons alors ) ce +ait curieu%" sinon parado%al" que l$inspiration !érita#le de la ps7chanal7se n$agit qu$au départ et dans la décou!erte des +aits pour cesser immédiatement au moment de l$interprétation théorique' ,t c$est parce qu$au moment de l$interprétation des +aits l$action de l$orientation concr6te cesse pour céder la place au% démarches classiques" qu$apparat l$inconscient' ,n un mot" l$inconscient apparat précisément au moment o? de!raient apparatre les h7poth6ses adéquates ) la ps7chologie concr6te" et il s$ensuit que l$inconscient mme d7namique" loin d$tre une décou!erte !raiment intéressante de la ps7chanal7se" ne +ait en réalité qu$indiquer son impuissance théorique' l est !rai que .reud a pensé pou!oir échapper ) #eaucoup d$o#&ections et créer mme une théorie +ort moderne en émettant l$h7poth6se de l$inconscient d7namique' Ce n$est" en +ait" qu$une équi!oque de plus ) dissiper" car il est !isi#le ) premi6re !ue que l$inconscient des ps7chanal7stes n$a de d7namique que le nom" ou plut:t que le d7namisme de cet inconscient ne peut a!oir aucune signi+ication ps7chologique' .reud ne s$arrte pas ) ce qu$il 7 a de !raiment d7namique dans les +aits qu$il consid6re" c$est-)-dire les actes(les comportementset la forme(ou la loi de ces derniers' l cherche au contraire des éléments < statiques = qu$il puisse réaliser' C$est ainsi qu$il se comporte en +ace des sou!enirs d$en+ance dont il est si sou!ent question dans la ps7chanal7se' Certes" le c:té d7namique de ces sou!enirs" c$est-)-dire le montage dont ils sont les signes" n$est pas ou#lié nous l$a!ons montré dans le chapitre précédent" et il +aut mme a&outer que dans la récente é!olution de la ps7chanal7se" comme on le !erra tout ) l$heure" le !rai d7namisme &oue un r:le de plus en plus grand' 3ais en ce qui concerne les réalisations +ondamentales qui a#outissent ) l$inconscient" tout se passe comme si l$on ne !oulait retenir que l$aspect statique" et c$est ainsi que ce qui est réalisé" c$est le sou!enir-image ou le sou!enir-représentation" donc une entité et non pas un montage ou une +orme' A partir de ce moment le d7namisme n$est conçu que dans la relation causale et dans l$a++ecti!ité" et on ne cherche plus alors qu$un petit schéma mécanique o? le sou!enir-élément réalisé" et ren+orcé par les +orces a++ecti!es" agit ) la mani6re d$une chose' En a#outit ainsi ) un d7namisme qui est copié purement et simplement sur le d7namisme ph7sique' Er" un pareil d7namisme ne peut a!oir aucune signi+ication ps7chologique' Car le seul d7namisme qui puisse tre ps7chologiquement conçu" c$est le d7namisme du *e(c$est-)-dire un d7namisme en premi6re personne" et toute conception qui !oudrait douer de d7namisme des éléments soi-disant ps7chologiques est nécessairement m7thologique' l en est ainsi de l$action d7namique des sou!enirs d$en+ance" de leur < attraction =" et" en général" de toutes les actions qu$ils e%ercent d$apr6s .reud" précisément parce qu$ils ne peu!ent a!oir les propriétés qui leur sont attri#uées que s$ils sont conçus comme des choses; mais alors" passes sur le plan de la troisi6me personne" ils ont cesse d$tre ps7chologiques' En ne change rien ) cette situation en a++irmant que l$essence de l$inconscient d7namique réside dans l$a++ecti!ité' Car les +acteurs a++ecti+s dont les +reudiens peuplent l$inconscient résultent' eu% aussi" des réalisations partant des récits signi+icati+s apparus au cours de l$anal7se" ou donnés comme contenus latents; ils doi!ent donc" eu% aussi' leur naissance au% démarches classiques' ,t' d$autre part' pour en +aire l$essence de la !ie inconsciente" il +aut les douer d$une acti!ité propre et indépendante" mais de cette mani6re" en les +aisant passer sur
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le plan de la troisi6me personne" on ne peut de nou!eau qu$a#outir ) une !aste m7thologie'
VII (es anal7ses et les ré+le%ions qui préc6dent ne constituent" certes" pas une r#futationde l$h7poth6se de l$inconscient' ,lles ont un tout autre #ut' l s$agissait" en e++et" de démontrer essentiellement deu% points" ) sa!oir que l"inconscientestins#para'ledesd#marches fondamentalesdelapsychologiea'straiteet que" d$autre part" loindeconstituerdansla psychanalyseunprogr/s(ilindiquepr#cis#mentuner#gression;l"a'andondel"inspiration concr/teetleretourau%d#marchesclassiques$
Ce caract6re de l$inconscient ressort dé&) a!ec une netteté su++isante de ce qui préc6de; il n$est cependant pas inutile de le souligner par quelques remarques supplémentaires' ($usage de l$h7poth6se de l$inconscient représente si peu un progr6s que .reud retom#e par l) dans les dé+auts qu$il stigmatise le plus chez ses ad!ersaires' En sait que le reproche +ondamental que .reud +ait au% théoriciens classiques du r!e" c$est qu$ils ont considéré le r!e comme un phénom6ne négati+" comme un ensem#le d$opérations ratées et +aussées' Certes" .reud est tr6s loin de partager cette opinion" et nous a!ons montré nous-mme comment il a réussi ) la dépasser' 3ais ) c:té de cet aspect de la théorie +reudienne o? le r!e se ré!6le essentiellement comme un +ait ps7chologique au sens complet du mot =" il est impossi#le de ne pas reconnatre une certaine inter!ention de la conception classique" amenée précisément par l$usage de la notion d$inconscient' ,n e++et" cette notion implique" comme nous l$a!ons montré" le postulat de l$antériorité de la pensée con!entionnelle' ,n !ertu de ce postulat" toute pensée due ) une dialectique indi!iduelle apparatra nécessairement comme d#ri!#e(comme de!ant tre e%pliquée ) partir d$une pensée qui e%prime lem.meth/med$une +açon con!entionnelle(en un mot comme une pens#econ!entionnelled#form#eetfoul#e$,t !oil) pourquoi deu% pro#l6mes de!ront tou&ours se poser un premier pro#l6me concernant le sens(mais aussi un second concernant lacauseet lem#canismedecetted#formation(et l$on sait a!ec quel soin et quelle précision .reud a cherché ) les résoudre' Buoi qu$il en soit" le r!e est de nou!eau en un sens quelque chose de raté" donc de négati+" #ien que les causes de ce ratage se trou!ent tre" chez .reud" positi!es' (e r!e ne peut" certes" se su++ire et aucun +ait ps7chologique ne se su++it ) lui-mme" attendu que ce qui importe ) la ps7chologie" c$est sa signi+ication en tant que segment de la !ie indi!iduelle" et que cette signi+ication ne peut tre déterminée que grce ) une documentation +ournie par le su&et' 5eulement" en a++irmant l$insu++isance du r!e tel qu$il est donné" en se #asant sur cette considération" on ne retom#erait pas encore dans le dé+aut classique' 3ais on 7 retom#e précisément en considérant l$insu++isance du r!e" non pas seulement au point de !ue de ce qui est nécessaire pour en comprendre le sens complet" mais relati!ement )une autrer#alit#psychologiquequi contient les #l#ments!#rita'lementimportantset sur laquelle se trou!e transporté +inalement tout l$intért' (e point de !ue concret aurait permis de rapporter tout e%clusi!ement au r!e" sans le considérer comme quelque chose quin"aurait pasdN normalement.trecequ"ilest$3ais .reud n$a pas su utiliser pour l$interprétation mme
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des +aits l$inspiration concr6te de sa doctrine" et a été o#ligé" grce au postulat de l$antériorité de la pensée con!entionnelle" de +aire inter!enir dans sa théorie le schéma du pré&ugé classique qui lui déplat le plus' (e second reproche +ondamental que .reud adresse ) ses prédécesseurs" c$est de s$en tre tenus" dans l$étude du r!e" uniquement au contenu mani+este" ou" comme nous l$a!ons dit" au postulat de la signi+ication con!entionnelle' Er" nous sa!ons dé&) que dans la premi6re phase de sa pensée" dans cette phase o? il suit l$inspiration concr6te de la ps7chanal7se" .reud a dépassé ce point de !ue et a a#outi ) la décou!erte des dialectiques indi!iduelles" décou!erte qui est ) la #ase mme de la ps7chologie concr6te' 3ais si nous e%aminons ses constructions théoriques" nous serons +orcés de reconnatre que .reud n$a pas a#andonné aussi radicalement le point de !ue du contenu mani+este que ses déclarations pourraient le +aire croire' ,n e++et" l$h7poth6se de l$inconscient implique" comme nous l$a!ons montré" le postulat de la pensée récitati!e' Par conséquent" l$inconscient n$est introduit que grce au +ait que le r!e déçoit l$e%igence e%primée par le postulat en question; en d$autres termes" on n$est o#ligé d$introduire l$inconscient que parce qu$on s$attendait ) trou!er toutdans le contenu mani+este" et comme tout n$7 est pas" on se sent o#ligé de pro*eterlecompl#mentdansl"inconscient$Se cette mani6re donc" onn"apasr#ellementa'andonn#lecontenumanifestepuisquecelui3ci continue)demeurerla'aseder#f#rencepoursituerlesfaitspsychologiques$
En a#outit de cette +açon ) une sorte de < parado%e épistémologique = ici encore l$e%plication consiste dans l$élimination de ce qui est ) e%pliquer' ,n e++et" le r!e a eu lieu une dialectique indi!iduelle a +onctionné" des liens impré!us et impré!isi#les ont été éta#lis entre des intentions signi+icati!es et des signes des pensées" au lieu de prendre leurs +ormes ha#ituelles" ont pris des +ormes qui" ordinairement" sont réser!ées ) d$autres pensées' Er" l$e%plication" en introduisant l$inconscient et en 7 étalant le récit con!entionnel postulé pour l$e%plication du r!e" faitdisparaDtreladialectiqueindi!iduelle(et le +ait le plus intéressant se trou!e de cette +açon éliminé ; c$est une dialectique con!entionnelle qui a e%isté et qui e%iste encore" mais elle se trou!e précisément dans l$inconscient' ,t ainsi nous sommes ramenés +inalement au postulat de la signi+ication con!entionnelle' Car précisément la structure de la pensée qui est pro&etée dans l$inconscient est telle que les signi+ications sont attachées l) ) leurs signes adéquats" et c$est mme pour retrou!er cette adéquation que le r!e ne respecte pas" qu$on introduit l$inconscient" précisément pour réaliser les signes de ses signi+ications qui" tout en étant présentes dans le r!e" s$7 +ont représenter par d$autres signes' *ous pou!ons arri!er ) des conclusions analogues en e%aminant de la mme mani6re le troisi6me des grands reproches que les ps7chanal7stes +ont ) la ps7chologie classique' (e mod6le de toute pensée" d$apr6s celle-ci" c$est la pensée consciente' .reud a++irme" au contraire" a!oir déplacé l$accent du conscient ) l$inconscient' 5i nous considérons les constructions théoriques de .reud" nous de!ons cependant reconnatre que .reud est tom#é" par un c:té" e%actement dans le mme dé+aut' Car chez .reud aussi" et cela est é!ident d$apr6s ce que nous !enons de dire au su&et du contenu mani+este" c$est la conscience qui demeure malgré tout la #ase de ré+érence qui permet de situer les +aits ps7chologiques' Car si on ne s$attendait pas ) ce que toute la signi+ication d$un comportement soit +ormulée en récit" c$est-)-dire soit consciente" on ne pourrait pas considérer comme une décou!erte e%traordinaire le +ait qu$il n$en est pas tou&ours ainsi' C$est grce ) cette e%igence déçue que les +reudiens peu!ent admirer leur décou!erte de l$inconscient' Se telle sorte que les constructions théoriques de .reud" loin de destituer
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réellement la conscience" représentent précisément une !ision relati!e ) la conscience' 3ais la conscience n$inter!ient pas seulement dans la ps7chanal7se comme 'asede r#f#rence(elle constitue encore le mod6le d$apr6s lequel est constitué l$inconscient' ,n e++et" la structure du complément qu$on pro&ette dans l$inconscient est calquée e%actement sur la pensée consciente" et c$est d$ailleurs uniquement parce qu$on cherche" ) c:té de l$acte" un récit dont la structure soit la mme que celle des récits qui accompagnent d$ordinaire les actions" qu$on est o#ligé de postuler l$inconscient' Bue l$on nous parle ensuite des processus originau% de l$inconscient" de ses états que nous ne connatrons peut-tre &amais e%actement" cela ne change rien ) la !érité de notre a++irmation" puisqu$il n$7 a l) que les ra++inements progressi+s que .reud a apportés ) un édi+ice dont les sou#assements ont été éla#orés con+ormément ) la pensée consciente'
VIII l sem#le donc hors de doute que l$inconscient soit lié indissolu#lement au% démarches +ondamentales de la ps7chologie a#straite" au point qu$il ram6ne .reud au% pré&ugés que celuici prétend précisément com#attre' Par l) mme la +ausseté de cette h7poth6se se trou!e indirectement démontrée' Car liée au% démarches classiques" elle repose comme ces derni6res sur le point de !ue de la troisi6me personne' En pourrait arrter l) l$e%amen du pro#l6me de l$inconscient" puisqu$il su++it de montrer d$une démarche ou d$une notion qu$elle implique l$a#straction pour qu$il ne puisse plus en tre question dans la ps7chologie concr6te' 3ais les démarches classiques sont tellement enracinées en nous que l$h7poth6se de l$inconscient nous sem#le tre une h7poth6se +acile et commode" irrésisti#le mme" et nous ne nous aperce!ons pas que cette +acilité et cette commodité !iennent e%clusi!ement du +ait que nous ou#lions l$a#surdité +ondamentale' l n$est donc plus inutile" dans ces conditions" d$aller &usqu$) la démonstration directe de cette a#surdité" #ien que cette démonstration ne puisse apporter dans le dé#at aucun élément !raiment essentiel" étant donné que l$h7poth6se de l$inconscient ne se trou!era éliminée que par l$orientation nou!elle de la ps7chologie' 3ais précisément pour cette raison nous nous contenterons d$une démonstration rapide' Buoi qu$on +asse" les données ps7chologiques ne peu!ent &amais tre connues que par le récit' Bue certains récits apparaissent au% ps7chologues comme la description de réalités sui generis(ce n$est plus une donn#eimm#diate(mais une interpr#tation(et la donnée immédiate ne peut tou&ours tre que la signification?tout le reste n$est qu$h7poth6se quelles que soient les protestations des ps7chologues introspectionnistes" il ne +ont" eu% aussi" que +iltrer ) tra!ers un appareil compliqué d$h7poth6ses et de postulats les données des récits signi+icati+s10' Er" si l$on a#outit ) l$inconscient" c$est parce que ne pou!ant pas se contenter du récit e++ecti+" on esto#ligé de postuler des récits qui n$ont pas leu au moment o? ils sont réalisés" et sont in!entés con+ormément ) un ensem#le de principes qui sont loin d$tre des résumés d$e%périence' En se su#stitue donc en quelque sorte au su&et pour +aire" con+ormément ) certaines e%igences" un récit que le su&et n$a pas +ait" et c$est pour pou!oir lui prter ces récits 1$" ous rappelons que le fait que le récit soit fait « intérieurement » ou « publiquement » n'a aucune importance.
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in!entés simplement au nom d$e%igences purement théoriques qu$on introduit l$inconscient' ,t ainsi on peut dire sans aucun parado%e que l$inconscient étant le lieu des récits postulés" mais ine%istants" les phénom6nes inconscients représentent des +aits ps7chologiques in!entés de toutes pi6ces < pour les #esoins de la cause =' (a +ausseté de l$inconscient est mise en é!idence précisément par le +ait que les phénom6nes prétendus inconscients sont enti6rement en l"air$Car s$il est !rai qu$il n$e%iste aucune donnée ps7chologique !érita#le autre que le récit e++ecti+" l$inconscient qui résulte de la réalisation de récits qui n$ont pas eu lieu ne peut correspondre ) aucune réalité; c$est l) pour l$h7poth6se de l$inconscient une impasse d$o? il lui est impossi#le de sortir'
I, Cette conclusion des anal7ses qui préc6dent" ) sa!oir que l$inconscient n$est ni imposé par les +aits eu%-mmes" ni soutena#le de!ant une ré+le%ion su++isamment éclairée sur la nature des +aits ps7chologiques" ne signi+ie nullement qu$il +aille re!enir ) l$e%clusi!ité de la conscience" et l$a++irmation que la ps7chologie concr6te doit se détourner de l$h7poth6se de l$inconscient ne !eut pas tre l$annonce du retour de l$antith6se ) la th6se' (oin de l)" il su++it de considérer cette relation1 intime entre la notion de conscience" d$une part" et l$attitude réaliste" d$autre part" pour comprendre qu$au point de !ue d$une ps7chologie qui se détourne des r#alit#spour n$étudier que les signi+icationsdramatiques(le pro#l6me classique de la conscience est un pro#l6me in+iniment lointain" et que la !raie solution n e peut tre représentée ni par l$une" ni par l$autre des deu% th6ses classiques" car elle se trou!e sur un plan o? l$antith6se classique n$a aucun intért" ni mme aucune signi+ication' Cependant" la démonstration compl6te de l$incompati#ilité entre la ps7chologie concr6te et la th6se de l$e%clusi!ité de la conscience dépasserait de #eaucoup les cadres de la présente étude' Car une inspection mme super+icielle des implications de ce pro#l6me montre clairement qu$une pareille démonstration suppose un e%amen général de la notion de conscience' Er" il serait assez imprudent de compromettre la portée d$un certain nom#re d$idées" en elles-mmes !ala#les" par un dé!eloppement qui ne peut +igurer dans cette étude qu$au second plan' S$ailleurs" ce n$est pas ) cette démonstration générale que le mou!ement naturel de nos anal7ses nous am6ne' Ce que nous a!ons montré" en e++et" c$est que seules les démarches de l$a#straction permettent d$a++irmer l$inconscient au su&et des +aits ps7chanal7tiques' Sans ces conditions" pour écarter le reproche de < réaction = de notre critique" il su++ira de montrer que nier l$inconscient au su&et de ces +aits ne signi+ie nullement qu$il +aut trou!er la mani6re dont le contenu de l$inconscient +reudien puisse tre conçu comme conscient' ,n e++et" lan#gationducaract/reinconscientd"unfaitpsychologiquen"impliquerait l"affirmationdesoncaract/reconscientques"il#taita'solumentn#cessairedeconce!oird"une fa&onoud"uneautrelar#alit#dufaitenquestion$C$est ainsi" par e%emple" que la négation du
caract6re inconscient du contenu latent du r!e n$impliquerait sa position dans la conscience que si le contenu latent de!ait tre a#solument conçu comme ps7chologiquement réel au 1$$ Que nous avons effleurée en passant p. 1$ sq.
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moment o? le r!e s$éla#ore et se déroule' l est incontesta#le que le sentiment de cette nécessité e%iste chez les ps7chologues' ls sont con!aincus" en e++et" que si la représentation génératrice du r!e n$est pas inconsciente" elle doit tre consciente d$une +açon ou d$une autre' C$est ) ce sentiment que correspond" par e%emple"" la th6se d$apr6s laquelle les +aits que .reud appelle inconscients participent eu% aussi e%emple ) la conscience" #ien que d$une mani6re plus +ai#le que les +aits de la conscience claire" th6se que cite et ré+ute .reud au dé#ut de son récent ou!rage" 1asIchunddasEsJ' 5eulement il est é!ident aussi que ce sentiment n$est !ala#le que s$il est éta#li qu$il +aut précisément conce!oir comme ps7chologiquement ps7chologiquement réels les +aits en question' *ous sa!ons dé&) que le contenu de l$inconscient résulte de la réalisation du contenu latent' Ce dernier n$est que le récit e%plicite du sens du r!e" qui est postulé pour le su&et précisément en tant que contenu latent inconscient' Er" la négation de l$inconscient ne peut amener l$a++irmation de la conscience du contenu latent que si nous continuons ) postuler la réalité du contenu latent" c$est-)-dire si nous continuons ) e%iger du su&et" en mme temps que le r!e" le récit e%plicite du sens du d u r!e" c$est-)-dire le r!e en mme temps que laconnaissancedu sensdur.!e$*ous trou!ons ainsi ) la #ase de cette nécessité" qui apparat si impérieuse" le postulatdelapens#er#citati!e(c$est-)-dire la mme con+usion entre < l$tre et le connatre = que nous a!ons dé&) enregistrée au su&et de l$inconscient' Sans ces conditions" la condamnation de l$inconscient ne pose l$o#ligation de loger d$une +açon ou d$une autre dans la conscience les +aits qu$on se re+use de considérer comme inconscients" que si la négation porte uniquement sur le caract/reou la mani/red".tred$un certain nom#re de +aits dont on reconnat par ailleurs la réalité' C$est ce qui caractérise précisément la position de la th6se que nous !enons de citer citer'' Er"" notre critique est d$une tout autre Er a utre nature' Nousfaisonsporterlan#gationsurlar#alit# m.medesfaitspr#tendusinconscients$,n e++et" ces +aits nous apparaissent appa raissent comme +a#riqués de toutes pi6ces" con+ormément ) des e%igences qui sont non seulement incompati#les a!ec l$orientation de la ps7chologie concr6te" mais encore a!ec les +aits eu%-mmes" attendu qu$elles comportent une continuelle dé+ormation de ces derniers' l ne nous sem#le pas" en e++et" légitime d$e%iger d$e%iger du su&et autre chose que l$accomplissement mme de l$acte' (a signi+ication de l$acte peut lui tre connue" mais le r!e et les +aits de la pathologie mentale nous montrent su++isamment qu$il peut aussi l$ignorer l$ignorer'' Er" Er" o#sédés par l$idée que l$essence de la !ie ps7chologique" c$est le +ait d$tre < pour soi =" = " les ps7chologues se re+usent ) reconnatre cette ignorance ignorance ; ils !eulent" coNte que coNte" sau!er le < pour soi =" ce sau!etage dNt-il tre" en certains cas" équi!alent ) un meurtre' C$est ainsi que nat l$h7poth6se de l$inconscient' Er"" en niant Er n iant l$inconscient" nous ne +aisons que renoncer ) cette e%igence a#surde qui demande ) l$o#&et d$une science d$tre" en mme temps" le constructeur de cette science' ,t c$est parce que nous renonçons ainsi ) tout l$appareil d$a#straction qui garantit la réalité des +aits inconscients que nous n$a!ons pas ) nous demander de quelle mani6re il +aut conce!oir" conce!oir" apr6s la négation de l$inconscient" son contenu' Cecontenun"e%istepas$(e su&et a r!é c$est tout ce qu$il a!ait ) +aire' l ne connat pas le sens du r!e; il n$a pas ) le connatre en tant que su&et pur et simple" car cette connaissance regarde le ps7chologue; #re+" #re+" le contenu latent" c$est-)-dire la connaissance du sens du r!e" ne peut tre a!antl"analyseni conscient" ni inconscient il n$e%iste pas" parce pa rce que la science ne résulte pas de lUVu!re du sa!ant' Kant que le +ait ps7chologique est dé+ini comme une simple réalité interne" le caract6re parado%al de l$e%igence de l$omniscience du su&et concernant sa !ie intérieure ne peut pas 1$& 3n note p. 1" sqq.
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éclater" car la science de soi étant relati!e simplement ) une réalité" on peut non seulement éclater" postuler"" mais encore constater" postuler constater" grce ) des démarches que nous n$a!ons pas ) appro+ondir ici" l$e%istence d$une intuition suigenerisqui saisit immédiatement les +ormes de la < si%i6me essence =' 3ais lorsqu$il ne s$agit plus de saisirdesentit#soudesqualit#s(mais de comprendre lesensd"uncomportement?lorsqu$il s$agit non pas d$ < assister au déroulement d$une !ie donnée immédiatement pour soi =" mais d$anal7ser le drame concret de la !ie indi!iduelle" alors on ne peut plus demander d emander au su&et d$tre acteur en mme temps que spectateur intelligent qu$en e%igeant de lui l$accomplissement d$une Vu!re de connaissance qui ne peut résulter que d$un procédé aussi comple%e que précisément l$anal7se +reudienne' l est donc !rai de dire que conscient et inconscient sont en!eloppés dans la mme condamnation la pierre d$achoppement des deu% th6ses t h6ses est constituée par le +ait qu$elles se +ondent" toutes les deu%" sur le postulat de la < pensée pour soi = ou de la pensée récitati!e' ,t c$est pour cela que la négation de l$inconscient ne nous am6ne pas ) l$a++irmation de l$e%clusi!ité de la conscience" et que la négation de cette e%clusi!ité n$implique pas l$introduction de l$inconscient la con+usion qu$engendre le postulat en question est incompati#le a!ec la ps7chologie concr6te' Car le +ait ps7chologique originel" c$est la !ie dramatique de l$homme" et la ps7chologie concr6te qui !eut la connatre n$attend du su&et que précisément cette !ie dramatique' (a ps7chologie classique" au contraire contraire"" demande plus elle lui demande aussi uneKu!redeconnaissanceet" ce qui est plus" !eut mme +aire de cette e%igence la constatation +ondamentale de d e la ps7chologie' Er" Er" !ieetconnaissancenesontpas synonymes le su&et qui a la !ie ! ie ps7chologique n$est pas +orcé d$a!oir en mme temps la connaissance ps7chologique" sinon la ps7chologie est inutile' (e ( e parado%e de la ps7chologie classique est précisément de se supprimer en tant que science d6s la position de son premier principe' Comment quali+ier" quali+ier" en e++et" de science ce qui n$est que le récit d$une !ision J (a ps7chologie concr6te" au contraire" supprime ce parado%e parado%e"" car ellener#clamepourla connaissancepsychologiqueaucunestructurepri!il#gi#e(et ne demandant pas au su&et d$tre ps7chologue" elle trou!e naturel qu$il ne le soit pas; et c$est précisément parce qu$elle ne consid6re pas que l$ignorance du su&et concernant son propre tre ps7chologique soit un +ait particuli6rement remarqua#le remarqua#le qu$elle n$a aucun #esoin de la notion d$inconscient' *otre critique de l$inconscient a#outit donc ) une u ne conclusion enti6rement négati!e l$inconscient n$est qu$une apparence dont il est possi#le de démontrer la +ausseté" et la tentati!e de .reud" qui consiste ) !ouloir +aire de la notion d$inconscient une notion positi!e dont l$a++irmation puisse a!oir une !aleur ps7chologique !érita#le" étant relati!e non pas ) de de simples a'sencesou latences" mais ) des pr#sencese++ec e++ecti!es" ti!es" a compl6tement échoué' En se tromperait +ort cependant en !oulant conclure de l) ) l$inutilité de tout ce qui a été +ait pour l$inconscient par les prédécesseurs de .reud et par .reud lui-mme' Car une +ois qu$il est #ien entendu que l$inconscient ne représente pas" au point de !ue dogmatique(un progr6s" parce qu$il n$est qu$une mani6re de sau!er le < pour soi = a!ec toute la ps7chologie classique" et qu$il n$est pas insépara#le de la ps7chanal7se" parce qu$il est incompati#le a!ec la ps7chologie concr6te; concr6te; en un mot" une +ois qu$il est entendu que les théories utilisant l$inconscient ne peu!ent pas prétendre" telles qu$elles sont actuellement" ) représenter la !érité" les constructions +reudiennes et" en général" tout le mou!ement qui a orienté les ps7chologues de plus en plus !ers la notion d$inconscient" nous apparaissent app araissent de nou!eau singuli6rement intéressants' *ous a!ons !u" en e++et" que l$inconscient est +a#riqué con+ormément ) la conception
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classique de la !ie ps7chologique et ) l$image des +aits qui sont so nt donnés pour soi' 3ais" 3a is" d$autre part" quelle que soit la +ausseté ps7chologique ps7chologique de l$inconscient" il reste que les +aits de l$inconscient ne sont plus donnés immédiatement" mais sont construits comme ceu% des sciences ordinaires' Alors le +ait que les ps7chologues se sont +inalement décidés ) accepter cette notion nous ré!6le #ien l$a++ai#lissement et l$usure de l$idéal classique' ,n d$autres termes" le mou!ement !ers l$inconscient appartient ) un moment décisi+ de la dissolution de la ps7chologie classique" ) un moment o?" tout en !oulant sau!er encore l$a#straction" la ps7chologie commençait ) s$en détacher'
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CHAPITRE V La dualité de l(a*strait et du "on"ret dans la ps$"%anal$se et le pro*l+)e de la ps$"%olo&ie "on"r+te
l est donc #ien !rai que la ps7chanal7se présente une dualité essentielle' ,lle annonce" par les pro#l6mes qu$elle se pose et la mani6re dont elle oriente ses in!estigations" la ps7chologie concr6te" mais elle la dément ensuite par le caract6re a#strait des notions qu$elle emploie" ou qu$elle crée" et les schémas dont elle se sert' ,t on peut dire sans parado%e que .reud est aussi étonnamment a#strait dans ses théories qu$il est concret dans ses décou!ertes' oil) le résultat des anal7ses qui préc6dent' Er" il serait trop simple" nous l$a!ons dit" d$e%pliquer ce contraste par le manque de clarté ou le manque de conséquence de la pensée de .reud' (es erreurs de ce genre correspondent tou&ours ) des nécessités historiques et dépassent la puissance de la logique indi!iduelle' 3ais précisément parce qu$il en est ainsi" il ne peut 7 a!oir une solution de continuité !érita#le entre les erreurs et la !érité elle-mme apr6s a!oir condamné" pour des nécessités méthodologiques" l$attitude a#straite" la critique doit montrer" a+in qu$il ne su#siste" aucun m7st6re" que l$attitude de .reud représente" dans l$é!olution qui a#outit ) la mise en é!idence de l$attitude concr6te" une étape nécessaire' 3ais on peut nous dire que nous +aisons l$ou!rage !raiment trop +acile' *ous n$a!ons pas l$air" en e++et" de nous aperce!oir que le +ait mme de la dualité en question risque #ien de compromettre toute notre entreprise" du moins en tant que nous !oulons présenter" non pas une ps7chologie concr6te que nous aurions imaginée apriori(mais précisément celle que nous apporte la ps7chanal7se' ,n e++et" la mani6re dont nous interprétons la dualité en question n$est peut-tre pas la seule qui soit possi#le' Car cette dualité peut !enir aussi du +ait que nous interprétons la ps7chanal7se d$une mani6re qui n$est e%acte que &usqu$) une certaine limite" et la dualité serait alors relati!e ) une interprétation qui" n$étant pas !ala#le de toute la ps7chanal7se" la scinde nécessairement en deu% parties" la seconde mesurant précisément l$ine%actitude de la conception que nous nous +aisons de la ps7chanal7se' (es interpr6tes des grandes doctrines philosophiques" par e%emple" n$a!aient-ils pas sou!ent admis des dualités de ce genre" uniquement grce ) des idées préconçues et des compréhensions unilatérales J ,t n$est-il pas !rai" d$autre part" que nous a!ons dN" pour mettre en é!idence ce que nous appelons l$inspiration concr6te de la ps7chanal7se" dé+ormer continuellement les +ormules de .reud lui-mme J Er" ces dé+ormations sont possi#les et peu!ent paratre légitimes &usqu$) une certaine limite" mais t:t ou tard le caract6re arti+iciel d$une méthode pareille éclate nécessairement' ,t c$est alors que doit apparatre l$illusion de la dualité' l ne su++it pas de montrer" dans ces conditions" la nécessité historique de ce que nous appelons les erreurs de .reud' Car cette démonstration encore peut n$tre qu$une paraphrase de notre illusion' l +aut aller plus loin il +aut montrer" et sanstouchercettefoisau%formules
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m.mesde7reud(qu$en dépit de leur +orme technique qui est tournée tout enti6re !ers
l$a#straction" les spéculations +reudiennes impliquent" elles aussi" une attitude qui n$a plus qu$ ) tre reconnue et dégagée dans sa pureté pour tre celle de la ps7chologie concr6te' Cette démonstration est possi#le' 3ais sa possi#ilité ne +ait qu$augmenter le danger qui résulte pour nous de cette dualité que nous a!ons dN reconnatre ) l$intérieur de la ps7chanal7se' Car si" d$une part" les spéculations théoriques de .reud ne représentent qu$une attitude dé&) concr6te" mais déguisée dans une +orme technique qui est a#straite" et si" d$autre part" ce déguisement est nécessaire" ce n$est plus l$e%actitude de notre interprétation qui est remise en question" mais la su++isance de la conception que nous nous +aisons de la ps7chologie concr6te' En peut nous dire" en e++et" que la ps7chologie concr6te" telle que nous prétendons la !oir ) la #ase de la ps7chanal7se" est #ien capa#le de nous ré!éler des choses qui sont restées inaccessi#les ) la ps7chologie classique" mais celle-ci" par contre" prend sa re!anche d6s qu$il s$agit de l$éla#oration théorique" de telle sorte que le prétendu retour ) l$a#straction peut n$tre que lar#!#lationdel"impuissanceth#oriquedenotrepsychologie concr/te$Alors l$un des deu% ou #ien nous a!ons réellement de!iné l$essence de la ps7chologie concr6te" mais alors la dualité que nous a!ons constatée nous montre précisément que cette ps7chologie a #esoin d$a!oir recours ) l$appareil théorique de la ps7chologie classique qui" loin d$tre condamnée" reçoit ainsi une !italité nou!elle" et l$opposition entre les deu% +ormes de la ps7chologie cessant d$tre irréducti#le" notre th6se +ondamentale s$écroule; ou #ien" si nous tenons a#solument ) la mort de la ps7chologie classique" c$est notre conception de la ps7chologie concr6te qui perd tout intért" car elle se montre précisément incapa#le de comprendre le drame qu$elle prétend étudier' Se plus" si la ps7chanal7se annonce réellement cette ps7chologie concr6te que nous a!ons dé+inie" elle se montre" ) la lumi6re mme de notre interprétation" assez dépour!ue d$intért" puisqu$elle se présente précisément comme une tentati!e a!ortée de plus' Hre+" de quelque c:té que l$on se tourne" cette dualité dont la constatation pou!ait nous apparatre tout d$a#ord comme une !ictoire de notre méthode n$en représente en réalité que la dé+aite' l est !isi#le que ces arguments ne !alent que si la dualité en question est !raiment a#solue" c$est-)-dire si nous ne sommes pas capa#les de montrer la ps7chologie concr6te" telle que nous l$a!ons dé+inie" !érita#lement ) lUVu!re" non pas simplement lorsqu$il s$agit de la dé+inition du +ait et de la conception de la méthode" mais de la compréhension mme du drame humain' 3ais ils doi!ent tom#er si nous pou!ons montrer que" loin de sou++rir d$une impuissance théorique" elle a dé&) commencé ) éla#orer ses notions +ondamentales'
I (e contraste entre la conception concr6te du +ait et de la méthode" d$une part" et l$allure a#straite des e%plications" d$autre part" s$e%plique chez .reud tout d$a#ord par la mani6re dont il conçoit lui-mme les rapports entre la ps7chologie et la ps7chanal7se' .reud part" en e++et" de cette idée que la ps7chanal7se est un procédé particulier qui" tout en permettant de trou!er des résultats nou!eau% au%quels les méthodes de la ps7chologie classique n$auraient &amais pu conduire" n$a#outit pas ) la < ps7chologie = mme des +aits en question' 5on idée
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+ondamentale" c$est que la ps7chanal7se et la ps7chologie sont sur deu% plans di++érents l$attitude ps7chanal7tique est autre chose que la recherche de la ps7chologie mme des +aits et" d$autre part" la recherche de l$e%plication ps7chologique implique l$a#andon de l$attitude proprement ps7chanal7tique' Cette attitude se traduit tr6s #ien dans la raumdeutung;apr6s a!oir décrit les +aits que la ps7chanal7se permet de décou!rir" .reud recherche dans une section ) part leur e%plication" précisément dans la section intitulée < Ps7chologie des processus du r!e =' l s$agissait &usquel) d$interpréter et d$anal7ser le r!e" il s$agit maintenant de l"e%pliquer$+ *ous nous sommes occupés &usqu$ici essentiellement de rechercher quel est le sens caché des r!es" quel est le chemin qui permet de le retrou!er" et quels sont les mo7ens que le tra!ail du r!e a mis en Vu!re pour le !oiler' Ce sont les e%igences de l$interprétation des r!es qui étaient &usqu$ici au centre de notre intért =1' l s$agit maintenant de s$engager < dans une !oie nou!elle = comprendre le r!e en tant que phénom6ne ps7chologique' Er" e%pliquer un +ait ps7chologique signi+ie pour .reud leramener)desloisconnuesdela psychologie$l nous dit" en e++et" ) propos de la régression < *ous n$a!ons pas" comme on pourrait le croire" e%pliqué ce caract6re du r!e" nous ne l$a!ons pas ramené ) des lois connues de la ps7chologie = 1I' Par conséquent" la partie théorique de l$entreprise de .reud s$annonce immédiatement comme une tentati!e de ramener les +aits ps7chanal7tiques ) la ps7chologie classique" et ce qui nous a apparu comme un changement d$orientation a#solument radical se présente chez .reud de la +açon la plus naturelle par le simple +ait que l$on cherche l$e%plication" on se trou!e ramené ) la ps7chologie classique' Sans ces conditions" l$originalité de la ps7chanal7se ne pourra plus se traduire sur le plan de l$e%plication que par le +ait qu$il n$7 a" dans la ps7chologie classique" rien de prt pour rece!oir les +aits nou!eau% décou!erts par .reud' < l nous est impossi#le" dit-il" d$e%pliquer le r!e en tant que phénom6ne ps7chologique" car e%pliquer signi+ie ramener ) ce qui est dé&) connu or" il n$e%iste &usqu$) présent aucune notion ps7chologique ) laquelle nous puissions rattacher les éléments au%quels a#outit notre anal7se =18' 5eulement" cette insu++isance n$est pas constituti!e(elle ne ré!6le pas une impuissance originelle et dé+initi!e" mais simplement une imperfectionmomentan#e)laquelle on pourra remédier' 3ais quelles que soient l$étendue et la nou!eauté du tra!ail d$élargissement qui s$impose" celui-ci laissera intacts les +ondements mmes de la ps7chologie classique' Kout ce qui résulte donc de la nou!eauté des décou!ertes ps7chanal7tiques" c$est l$o#ligation de < +aire de nou!elles h7poth6ses sur la structure de l$appareil ps7chique et le &eu de ses +orces =' l su++it de &eter ensuite un coup dUVil sur les < implications = que .reud dé!eloppe et les h7poth6ses qu$il +ait" pour !oir qu$il s$agit pour lui e%clusi!ement de +aire une construction con+orme ) l$idéal scienti+ique des ps7chologues de la +in du RRe si6cle' Cet idéal scienti+ique" on le connat #ien des r!eries ph7siologiques" énergétiques et quantitati!es en constituent les traits principau%' Ce qu$on cherche" c$est une mécanique ps7chique rappelant les schémas dont la ph7sique se sert dans ses e%plications" ) cela pr6s qu$) la suite du mou!ement énergétiste en ph7sique" les ps7chologues ont a#andonné eu% aussi les mod6les mécaniques pour s$orienter da!antage !ers les schémas énergétistes' .reud e%prime quelque+ois cet idéal classique de la +açon la plus naQ!e < (i#ido" dit-il dans Psychologie collecti!eetanalyseduMoi JB est un terme emprunté ) la théorie de l$a++ecti!ité' *ous désignons ainsi l$énergie considérée comme une grandeur quantitati!e non encore 1$ $e éd. allem. p. $C$. 1$ *=37> L'interprétation des rêes p. &$1 1$< Ibid! p. &C< 1$) trad. franM. 1)2$ p. ".
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mesura#le/ des tendances se rattachant ) ce que nous résumons sous le terme amour' = ,t les dé!eloppements de notre chapitre montrent su++isamment a!ec quelle ingéniosité .reud essaie de réaliser l$idéal en question' l est donc clair que .reud lui-mme n$a &amais mis en doute l$édi+ice central de la ps7chologie classique' (es méthodes de cette derni6re peu!ent tre impar+aites" les ps7chologues classiques ont pu se montrer remplis de pré&ugés et #ornés sur certaines questions" mais tout cela ne remet en question que lesth/seset non pas lesfondements la ps7chologie classique doit" certes" tre soumise ) un tra!ail" mais seulement ) un tra!ail de ré!ision et d$élargissement' Er" une +ois qu$on a pris cette attitude" il est impossi#le de s$arrter" et &amais ) aucun moment l$incompati#ilité des +aits nou!eau% a!ec la ps7chologie ancienne ne pourra éclater" car il sera tou&ours possi#le de pousser de plus en plus loin l$articulation et l$élargissement de ses h7poth6ses et de ses notions' oil) pourquoi .reud ne peut précisément que +aire le tra!ail spéculati+ tel qu$il l$a annoncé" sans &amais pou!oir se rendre compte qu$il re+ait en sens in!erse le chemin de ses propres décou!ertes' ,t si en e%écutant ce tra!ail purement +ormel" qui n$est que le déroulement mécanique de quelques schémas" on peut !raiment penser qu$on a e%pliqu#(c$est grce au +ait qu$on est < +i%é = précisément ) l$idéal scienti+ique de la ps7chologie classique' ($entreprise de .reud" considérée dans sa phase théorique" représente donc l$antipode de la n:tre' l s$agissait pour nous de dé!elopper la ps7chologie qui est contenue dans les +aits et la méthode ps7chanal7tiques" tandis que" pour .reud" c$est le pro#l6me in!erse qui se pose quelle est la ps7chologie classique dont les +aits ps7chanal7tiques peu!ent se déduire et" comme elle n$e%iste pas" il +aut l$in!enter' Er" il est é!ident" ) premi6re !ue" que l$attitude de .reud est la premi6re qui s$impose et qu$elle s$impose mme de la +açon la plus naturelle' En décou!re ) l$aide de la ps7chanal7se un certain nom#re de +aits ils sont considérés imm#diatementcomme des +aits de la !ie intérieure' Cette idée est tellement naturelle qu$il 7 a des te%tes o? .reud consid6re l$association li#re elle-mme comme une +orme de la ré+le%ion ou de l$introspection' l est entendu" dans ces conditions" que tout ce que la ps7chanal7se nous apporte" ce sont des renseignements sur cette réalité intérieure dont la ps7chologie classique se propose l$étude tout progr6s dans les décou!ertes ps7chanal7tiques de!ient alors nécessairement un moti+ pour pousser plus loin le dé!eloppement de nos idées sur < l$appareil ps7chique =' Étant donné cette < +i%ation = ) l$idéal de la ps7chologie classique qui est générale ) son époque" .reud est nécessairement amené ) prendre l$attitude que nous !enons de décrire' (a seule chose qui aurait pu l$en empcher aurait été de se détacher précisément de cet idéal' Er" cela lui +ut impossi#le" étant donné que par sa position mme il pose ) la ps7chologie classique un pro#l6me purement +ormel que non seulement celle-ci" mais encore n"importequel ensem'leth#orique(!raioufau%(peut +acilement résoudre' ,n e++et" .reud !ient ) la ps7chologie en partant de la ps7chanal7se' Er" ) ce moment-l)" ses décou!ertes sont dé&) +aites et son attitude n$est plus cr#atrice(mais purement désintéressée il n$attend pas de la ps7chologie l$accomplissement d$une Vu!re !raiment +éconde et !raiment producti!e" mais seulement l$insertion dans un réseau de notions et d$h7poth6ses des décou!ertes dé&) +aites' ,t ainsi .reud ne peut pas constater la stérilité +ondamentale de la ps7chologie" parce qu$il lui pose un pro#l6me dont la solution n$implique pour elle qu$une < dilatation =' ($attitude de .reud était donc iné!ita#le pour deu% raisons' S$a#ord parce que" !u les idées
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+ondamentales de l$époque" les décou!ertes ps7chanal7tiques apparaissent immédiatement comme des +aits ps7chologiques au sens classique du mot" et ensuite parce que" a#ordant la ps7chologie une +ois que lUVu!re !érita#lement créatrice est dé&) terminée" l$impuissance de la ps7chologie ne peut pas éclater' ,n d$autres termes" un ps7chanal7ste pur dont l$occupation essentielle est la pratique mme de la méthode ps7chanal7tique de!ait nécessairement a#outir ) cette contradiction que nous a!ons signalée dans lUVu!re de .reud' l en est autrement pour quelqu$un qui !a" non pas de la ps7chanal7se ) la ps7chologie" mais de la ps7chologie ) la ps7chanal7se' Car l$accent étant mis sur la ps7chologie elle-mme" on ne l$a#orde pas une +ois que lUVu!re de création est terminée" pour se contenter de cette opération trompeuse qui consiste ) éla#orer apr/scoupdes h7poth6ses a+in d$e%pliquer des +aits décou!erts précisément sans que celles-ci +ussent inter!enues" mais c$est de la ps7chologie elle-mme qu$on attend la puissance et la +écondité' ($histoire de la ps7chologie et ses occupations actuelles sont alors l) pour montrer que &amais la conception classique du +ait et de la méthode n$aurait permis de poser les pro#l6mes de cette mani6re qui a amené les ps7chanal7stes ) des décou!ertes l) précisément o? les méthodes classiques a!aient échoué' l est é!ident" dans ces conditions" que les décou!ertes de la ps7chanal7se supposent une conception de la ps7chologie qui ne peut pas coQncider a!ec la ps7chologie classique et qu$elles posent un nou!eau pro#l6me" celui qui consiste ) sa!oir non pas ) l$aide de quelles spéculations complémentaires on peut réduire les +aits nou!eau% au% schémas anciens" mais quelle est précisément cette ps7chologie nou!elle qui a rendu les décou!ertes possi#les' Kelle est précisément l$attitude que nous a!ons adoptée dans le présent ou!rage' 5eulement" cette attitude suppose celle de .reud et ne pou!ait !enir qu$apr6s elle' Car" tout d$a#ord" ce sont les ps7chanal7stes qui ont +ait ces décou!ertes dont l$anal7se a#outit ) la ps7chologie concr6te et ils de!aient commencer par essa7er de donner eu%-mmes une e%plication' Er" celle-ci ne pou!ait pas ne pas a#outir' pour les raisons qu$on !ient de !oir" ) la dualité entre l$inspiration +ondamentale et l$appareil théorique' 3ais" d$autre part" cette dualité était elle-mme nécessaire pour qu$une entreprise comme la n:tre puisse natre' Se!ant le spectacle de la richesse des décou!ertes ps7chanal7tiques et de la pau!reté de la ps7chologie classique" les spéculations a#straites de la ps7chanal7se présentent un parado%e qui appelle impérieusement la critique'
II Étant donné la mani6re dont le pro#l6me de l$e%plication est posé par .reud" l$originalité de la ps7chanal7se ne peut se ré!éler" nous l$a!ons dit tout ) l$heure" que par la nécessité d$élargir les notions de la ps7chologie classique" et d$7 introduire des h7poth6ses nou!elles" mais con+ormes au% démarches +ondamentales de cette derni6re' (es tra!au% notionnels de!ant se mouler cependant précisément sur les +aits nou!eau% apportés par la ps7chanal7se" il serait étonnant qu$en dépit de leur allure a#straite" ils ne gardent pas quelque chose de cette inspiration concr6te qui a +ait natre les décou!ertes' ($inconscient nous est apparu &usqu$ici comme le com#le de l$a#straction' Cela est
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par+aitement !rai il doit ses origines ) ces démarches que nous appelons a#straites; ce sont elles qui l$engendrent et sans elles il ne peut a!oir aucun sens' Er" il 7 a ) la #ase de toute théorie et située plus pro+ondément que les démarches qui lui donnent sa +orme technique" une attitude générale par laquelle la théorie en question peut dépasser sa propre signi+ication dogmatique' Kel est précisément le cas de l$h7poth6se de l$inconscient quelle que soit l$incompati#ilité de son aspect technique a!ec la ps7chologie concr6te" son acceptation implique une attitude qui est tout ) +ait contraire ) l$idéal de la ps7chologie classique' Ce qui caractérise essentiellement l$inconscient en général et indépendamment mme de la théorie +reudienne" c$est qu$il se rapporte ) des +aits ps7chologiques dont le su&et n$a pas une connaissance directe" ou qui ne lui sont pas donnés dans une intuition immédiate' Par conséquent" l$introduction de l$inconscient signi+iera la +in de l$hégémonie de l$introspection" puisque" précisément" les +aits inconscients" tout en étant ps7chologiques" échappent ) la conscience et" par l) mme" ) l$introspection quelle qu$elle soit" et on admet ainsi tout un ensem#le de +aits ps7chologiques qui ne sont pas donnés < pour soi =" et pour la constatation et l$étude desquels il +aut recourir ) d$autres méthodes' Ce qu$il 7 a de remarqua#le dans cette conséquence de l$introduction de l$inconscient" ce n$est pas précisément le +ait qu$on est +orcé de renoncer ) l$introspection' (es ps7chologues classiques ne +ont pas de di++icultés ) le +aire et ils a#andonnent sou!ent l$introspection pour des méthodes < o#&ecti!es =" ph7siologiques" #iologiques ou autres' 3ais il +aut remarquer qu$il s$agit dans ces cas" et de l$a!eu mme des ps7chologues au%quels nous +aisons allusion" d$a#andonner aussi le domaine du ps7chique lui-mme' Car lorsqu$on a#andonne ainsi l$introspection pour une quelconque des méthodes < o#&ecti!es =" c$est tou&ours en !ertu d$une dé+inition ou d$une h7poth6se qui permet de donner au% e%citations et réactions ph7siologiques" ou ) l$aspect purement moteur des comportements" une place" !oire toute la place" en ps7chologie' ,t alors on n$a#andonne pas l$introspection pour étudier par des méthodes o#&ecti!es lesfaitspsychologiqueseu%3m.mes(mais seulement des +aits o#&ecti+s qu$on a pu mettre en rapport a!ec les premiers' ,t cela est d$autant plus !rai que chaque +ois qu$il s$agit du < ps7chique = lui-mme" on est +orcé" #on gré mal gré et sous un préte%te ou sous un autre" de re!enir ) l$introspection' ($h7poth6se de l$inconscient" au contraire" signi+ie que l"introspectionestde!enue insuffisantepourl"e%plorationdupsychiquelui3m.me$Car pour tous ceu% qui ont admis l$inconscient psychologique(celui-ci signi+ie un ensem#le de +aits qui sont aussi réellement et aussi actuellement psychologiquesque les +aits conscients" < ) cela pr6s =" comme dit .reud" < que la conscience leur manque =' l ne s$agit pas alors de renoncer ) l$introspection parce qu$on !eut donner ) des +aits o#&ecti+s une signi+ication ps7chologique" mais parce que c$est le ps7chique lui-mme qui dépasse le < pour soi =' C$est par l) précisément que l$inconscient annonce dé&) en un sens la ps7chologie concr6te' Kout d$a#ord une ps7chologie qui se sert de la notion d$inconscient de!ra renoncer ) l$a++irmation intégrale de la nature pri!ilégiée de la connaissance ps7chologique' En ne pourra plus a++irmer" en e++et" qu$elle est unique en son genre parce qu$elle saisit immédiatement son o#&et" !u que c$est précisément dans ce < saisissement = que réside l$tre propre du +ait ps7chologique" car il e%iste précisément des +aits qui tout en étant ps7chologiques sont en dehors du < pour soi =' l ne peu!ent donc tre connus que d$une +açon m#diate(soit grce ) l$inter!ention d$un o#ser!ateur e%térieur" soit grce ) des procédés de raisonnement analogues ) ceu% dont se ser!ent les autres sciences' Autrement dit" #ien que l$inconscient paraisse" en un sens" plus m7stérieu% que le conscient" en un autre sens il représente cependant le premier pas dans la destruction du m7st6re
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ps7chologique' Car pour certains phénom6nes ps7chiques au moins le su&et de la connaissance n$est pas dans une situation plus pri!ilégiée que lorsqu$il se trou!e en +ace de n$importe quel o#&et' Par l) mme les ps7chologues partisans de la notion d$inconscient perdent nécessairement l$ha#itude de considérer tous les +aits ps7chologiques comme les données simples d$une perception suigeneris(attendu que les +aits inconscients doi!ent tre construits" ou du moins reconstruits' En a#outit ainsi ) l$intérieur de la ps7chologie classique ) une dualité qui constitue un +erment dialectique tr6s puissant' Apr6s l$introduction de l$inconscient" on ne peut plus" en e++et" dé+inir le +ait ps7chologique par le < pour soi = la dé+inition classique du +ait ps7chologique est remise en question pr#cis#mentsurleplanm.medupsychique$En se trou!e alors en +ace de deu% sortes de < ps7chique = l$un dont la connaissance est une < perception =" mais aussi un autre qui n$est plus qu$une construction" l$un que l$on continue ) dé+inir par le < pour soi =" l$autre qu$il est impossi#le de dé+inir de cette mani6re' Er" il est é!ident que les +aits ps7chologiques" qu$ils soient conscients ou inconscients" participent ) la mme essence" et cette essence est située plus pro+ondément que la conscience" puisque les +aits conscients peu!ent" sans perdre leur essence ps7chologique" de!enir inconscients' ,n poursui!ant les recherches dans cette direction" on se trou!e nécessairement amené ) dé+inir les +aits ps7chologiques indépendamment du < pour soi =" c$est-)-dire indépendamment d$une perceptionsuigeneris(et le pro#l6me qui se pose alors est le pro#l6me mme de la ps7chologie concr6te d#finirlepsychiqueentantquepsychique(c"est3)3direen#!itanttoute confusiona!eclaphysiologie(la'iologieoutouteautresciencedelanatureoudel"hommeen tantquenature(toutenfaisanta'stractiondel"hypoth/sed"apr/slaquellelepsychiquenous estdonn#dansuneperceptionsuigeneris$,n d$autres termes" admettre simultan#mentun
ps7chique qui est donné et un autre qui est construit est impossi#le" et l$idée qu$il e%iste un psychiqueconstruitin!ite ) la généralisation" et on est amené alors nécessairement ) chercher l$originalité du ps7chique ailleurs que dans cette originalité pour ainsi dire chimiquequi est ) la #ase de la dé+inition classique' Hre+" l"attitudefondamentalequiest)la'asedel"hypoth/sede l"inconscientcontientd#*)lan#gationdur#alismepsychologique(etled#!eloppement cons#quentdecettehypoth/seauraitconduit)larecherched"uned#finitiondufait psychologiquequie%clutler#alisme$
5eulement" la ps7chologie classique n$est &amais arri!ée ni ) la reconnaissance du !rai sens de l$h7poth6se de l$inconscient" ni au dé!eloppement s7stématique de ses conséquences" et apr6s a!oir posé la dualité en question" elle l$a maintenue purement et simplement' u" en e++et" le caract6re +onci6rement a#strait de la ps7chologie classique" le réalisme a pu inter!enir pour enra7er le mou!ement qui aurait a#outi précisément ) sa destruction' Apr6s a!oir posé" en e++et" l$inconscient ) c:té du conscient" on a tourné la di++iculté en +aisant de la conscience une < qualité = pou!ant s$a&outer ou ne pas s$a&outer au < ps7chique =" et alors la dualité est résolue en dé+inissant le +ait ps7chologique" con+ormément au réalisme" tout simplement par le ps7chologique < pur =" mais dont l$originalité reste" #ien entendu" < chimique =' .reud est amené" pour les raisons que nous a!ons e%posées plus haut14L" ) donner ) l$inconscient un r:le et une place #eaucoup plus importants que ne l$a!aient +ait les ps7chologues classiques' Par conséquent" nous trou!erons chez .reud" d$une part" un dé!eloppement plus rigoureu% des implications purement techniques de l$h7poth6se" et" 1&C %!ap. :; E ;:.
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d$autre part" une appro%imation encore plus grande de la ps7chologie concr6te" dans le sens mme que nous a!ons indiqué tout ) l$heure' (a théorie +reudienne am6ne" au point de !ue technique" deu% a++irmations 1Y (a conscience n$est qu$un organe supérieur de perception; 2Y ($inconscient est transcendant relati!ement ) la conscience' ne partie au moins de la premi6re a++irmation est impliquée dé&) dans la notion d$inconscient elle-mme' ,n e++et" le seul +ait d$introduire l$inconscient implique l$élargissement de la dé+inition du +ait ps7chologique" et celui-ci sera dé+ini" en !ertu du réalisme" comme le psychiqueeng#n#ral dont l$e%istence ne requiert pas nécessairement la conscience' ($acquisition du caract6re conscient pour le < ps7chique = peut alors tre +acilement assimilée ) une perception" précisément parce que l".tremme du ps7chique étant indépendant de la conscience" le schéma de la perception se trou!e applica#le' Cependant" l$a++irmation que la conscience est uniquementun organe de perception implique dé&) la ps7chanal7se' Car dans la ps7chologie classique l$inconscient ne &oue pas un r:le su++isamment important pour que l$on ne puisse pas a++irmer qu$) c:té des +aits pour lesquels la conscience n$est qu$un organe de perception" il en e%iste d$autres dont elle constitue l$tre mme' 3ais l$attitude de .reud doit tre #eaucoup plus radicale' (a ps7chanal7se" en e++et" a été o#ligée de situer dans l$inconscient tous les processus importants et !raiment déterminants" de telle sorte que le r!e" par e%emple" s$e%pliquant dans tous ses détails par des acti!ités préconscientes ou inconscientes" il ne reste pour la conscience que précisément la perception pure et simple du ps7chique' (a seconde a++irmation est +ondée sur des considérations ps7chanal7tiques' l résulte" en e++et" des anal7ses de .reud que le ps7chique n$est admis ) la perception de la conscience que sous certaines conditions' Par conséquent" la perception du ps7chique étant nécessairement relati!e ) ces conditions" l$inconscient en lui-mme est un inconnaissa'le=' Ces deu% a++irmations +ondamentales de la théorie +reudienne de l$inconscient ne +ont qu$accentuer le progr6s de la ps7chologie a#straite !ers la ps7chologie concr6te" et par l) mme cette attitude que nous a!ons trou!ée ) la #ase de l$h7poth6se de l$inconscient se trou!e presque enti6rement mise en é!idence' l ne s$agit plus de dire qu$) c:té des phénom6nes conscients il +aut aussi considérer les phénom6nes inconscients' l résulte" au contraire" des anal7ses de .reud que la conscience ne peut nous apprendre rien de ce qui nous intéresse !érita#lement" car tout ce qu$il importe de connatre pour l$e%plication appartient soit au préconscient" soit ) l$inconscient' ,t loin de pou!oir s$arrter ) la conscience" le ps7chanal7ste doit commencer précisément par le dépasser si l$on !eut comprendre le r!e" il +aut a#andonner le contenu mani+este et aller !ers le contenu latent' En ne peut plus dire" dans ces conditions" que l$introduction de l$inconscient rompt sur un point particulier l$hégémonie de l$introspection' Étant donné le r:le de l$inconscient dans la ps7chanal7se" l$introspection n$est plusdutoutune méthode scienti+ique au sens propre du mot" car ce qui peut tre connu par l$introspection n"estpasencoreune connaissance ps7chologique le ps7chanal7ste ne s$arrte pas ) < l$introspection = du contenu mani+este' Ainsi le ps7chologue ne se trou!e plus en +ace de deu% catégories de +aits" les uns connus immédiatement et les autres connus médiatement" car tous les +aits qui sont 1&1 %f. les te+tes que nous avons cités p. 121 1&2 %f. pour les te+tes plus !aut c!ap. i:i E 2 débt p. 1C&,1C E " 11& et en général la derni0re section de la 0raumdeutun( .
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!érita#lement efficacesse trou!ent dans l$inconscient' Par l) mme le ps7chologue n$aura plus a++aire qu$) des connaissances m#diates;le m7st6re de la connaissance ps7chologique a enti6rement disparu et le ps7chanal7ste de!ra in!enter une méthode qui" tout en n$étant ni ph7siologique ni #iologique" qui" en un mot" tout en étant e%clusi!ement psychologique(soit cependant tout autre chose que l$introspection' Cette méthode" c$est la technique ps7chanal7tique qui est précisément < la !oie ro7ale qui m6ne ) la connaissance de l$inconscient =' Ainsi donc il 7 a #ien eu ré!olution < copernicienne= tout l$intért des ps7chologues s$est déplacé des données de la perception ps7chologique immédiate !ers les données qui' ne peu!ent plus du tout tre considérées comme telles" mais qui sont construites(et par l) mme toute l$idéologie de la ps7chologie classique se trou!e remise en question' 5eulement" une +ois de plus" ou plut:t une derni6re +ois" le réalisme inter!ient pour empcher sa propre destruction' En continuera ) interpréter les données m#dialesdont les ps7chologues s$occupent comme se rapportant ) une réalité et en choisissant la derni6re possi#ilité qui reste pour sau!er le réalisme" on a++irme que la réalité en question est transcendanteet que nous ne la saisissons que dans ses < phénom6nes =' ,t e++ecti!ement" .reud e%plique le r!e et les ps7choné!roses" et en général tout par des acti!ités < nouménales =' Er" une pareille attitude ne peut a!oir aucune sta#ilité' Car l$a++irmation qu$une certaine réalité ne nous est connue que dans ses phénom6nes met tou&ours en danger la réalité en question" et on sera" t:t ou tard" +orcé de #orner la connaissance uniquement au% phénom6nes' 5eulement" ce < phénoménisme = doit tre tout autre que celui des ps7chologues de la < ps7chologie sans me =" puisque la réalité ) laquelle on remonte n$est pas simplement l$me su#stance" mais le ps7chique en tant que réalité" #re+ la!ieint#rieure$ .reud lui-mme reste < dogmatique =' A l$aide de la démarche réaliste" précisément" il dépasse les phénom6nes' 3ais il le +ait si ostensi#lement" la démarche est articulée a!ec tant de netteté que son dogmatisme prépare la critique qui lui correspond et annonce précisément une ps7chologie < critique = qui méritera ce nom" non pas parce qu$elle sera une ps7chologie sans0me(mais parce qu$elle sera une ps7chologie sans!ieint#rieure(et malgré cela sansla moindretracedephysiologienim.mede'iologie$
En peut donc montrer que la dualité ) l$intérieur de la ps7chanal7se entre l$a#strait et le concret n$est pas simplement une illusion d$optique" mais qu$elle traduit la nature particuli6re de l$attitude +reudienne' Car non seulement le retour ) l$a#strait de!ait se produire nécessairement dans la ps7chanal7se" mais encore les théories qui en résultent impliquent telles qu$elles sont" et en dépit de leur +orme technique a#straite" l$attitude mme qui est ) la #ase de la ps7chologie concr6te' Hre+" ce n$est pas chez nous" mais chez .reud lui-mme" que l$on peut constater une < illusion d$optique =' 5i la position de .reud est" de cette mani6re" déterminée a!ec une précision su++isante" ce qui ne sem#le pas l$tre" c$est précisément la ps7chologie concr6te elle-mme' Car tout ce que nous en sa!ons positi!ement &usqu$ici" c$est la mani6re dont elle dé+init le +ait ps7chologique comme étant un segment de ce < drame = que constitue la !ie de l$indi!idu particulier et la méthode qu$elle prétend emplo7er pour l$étudier' 3ais nous n$a!ons pas encore !u la mani6re dont elle r#aliseses promesses; en d$autres termes nous n$a!ons pas encore !u la ps7chologie concr6te ) lUVu!re dans l$anal7se du < drame =" a!ec des notions appropriées ) son plan et ) son inspiration' ,t a+in que le caract6re a#strait des spéculations +reudiennes ne puisse tre
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considéré comme la ré!élation de l$impuissance théorique de la ps7chologie concr6te telle que nous la conce!ons" il +aut montrer qu$au milieu de toutes les notions et h7poth6ses que .reud +ut amené ) construire il s$en trou!e qui" tout en étant placées sur le mme plan que les autres" sont dé&) celles de la ps7chologie concr6te'
III Pour montrer la ps7chologie concr6te ) lUVu!re" nous de!ons mettre en é!idence le caract6re !érita#le d$un certain nom#re de notions nou!elles que .reud +ut amené ) introduire ) la suite de l$anal7se des r!es et des né!roses" et qui &ouent dans les e%plications techniques un r:le prépondérant' *ous en considérerons essentiellement deu% l$identi+ication et le comple%e dUVdipe140' 2"identificationconsiste dans le +ait que < le moi a#sor#e" pour ainsi dire" les propriétés de l$o#&et =14' n en+ant < a7ant eu le malheur de perdre un petit chat déclara tout ) coup qu$il était lui-mme ce petit chat" se mit ) marcher ) quatre pattes" ne !oulait plus manger ) ta#le" etc' =144' l ne +audrait pas con+ondre l"identification+reudienne a!ec l"imitationde la ps7chologie classique" < le passage immédiat d$une perception" dans la plupart des cas !isuelle" ) un mou!ement qui reproduit la cause de la perception =' Hien qu$on puisse discuter notre dé+inition pour remplacer les termes < statiques = par des termes < d7namiques =" ce qui est net" c$est qu$une pareille dé+inition +aisant a#straction du sensmme de l$acte en question" est enti6rement +ormelle on ne s$arrte qu$au mécanisme général de l$acte' (e +ait que ce mécanisme soit décrit en termes d$éléments ou en termes d$attitudes ne change rien ) son caract6re +ormel' Se plus" le su&et est éliminé non seulement parce que dans la plupart des cas on +era de l$imitation un petit drame en troisi6me personne dont les acteurs sont les #l#ments( mais encore parce que" étant donné précisément le +ormalisme" il n$est nullement question de considérer l$imitation comme étant dans sa teneur mme quelque chose de la !ie de l$indi!idu particulier' (oin de nous orienter !ers cette !ie" l$imitation nous en éloigne au contraire elle apparat comme une +onction générale" comme l$ha#itude" par e%emple" ou la mémoire" et tout ce que la ps7chologie classique est capa#le de +aire" c$est d$en chercher le mécanisme g#n#ral(de décrire son dé!eloppement g#n#ral(#re+ de l"#tudierensoi$ ($identi+ication est" au contraire" essentiellement un acte qui a un sens;il s$agit précisément" pour le su&et" d".trequelqu$un d$autre ou quelque chose d$autre que lui-mme" il s$agit de se con+ormer ) un mod6le en en adoptant pour ainsi dire toute la dialectique' < (a gen6se de l$homose%ualité masculine" dit .reud14" est" le plus sou!ent" la sui!ante le &eune homme est resté tr6s longtemps et d$une mani6re intense +i%é ) sa m6re" au sens du comple%edLKdipe (a pu#erté une +ois atteinte" le moment arri!e o? le &eune homme doit échanger sa m6re contre 1&" :l ne s'agit donc pas de donner la liste de toutes les notions et e+plications concr0tes qui se trouvent c!eD *reud mais des e+emples ou plutNt des mod2les pouvant faire voir que des noti ons et e+plications concr0tes e+istent effectivement dans la ps#c!anal#se. ;oilà pourquoi nous ne parlons ni du « transfert ni de l' « introFection » ni du « comple+e d'infériorité » d'/. /dler etc. 1&$ 3scholo(ie collectie et analse du moi trad. fr. p. C. 1&& Ibid! p. " 1& op! cit!, p. 2.
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un autre o#&et se%uel' l se produit un changement d$orientation su#it au lieu de renoncer ) sa m6re" il s$identi+ie a!ec elle" se trans+orme en elle et recherche des o#&ets suscepti#les de remplacer son propre moiet qu$il puisse aimer et soigner comme il a été aimé et soigné par sa m6re' C$est l) un processus dont on peut constater la réalité aussi sou!ent qu$on le !oudra et qui est" naturellement" tout ) +ait indépendant de l$h7poth6se qu$on pourrait +ormuler concernant les raisons et les moti+s de cette su#ite trans+ormation' Ce qui +rappe dans cette identi+ication" c$est son ampleur; sous un rapport plus important" au point de !ue du caract6re notamment" l$indi!idu su#it une trans+ormation d$apr6s le mod6le de la personne qui lui a!ait ser!i &usqu$alors d$o#&et li#idineu%' = Sans ces conditions" loin d$en tre éliminé" le su&et est impliqué intégralement dans l$identi+ication qui de!ient" non seulement une partie e++ecti!e de sa !ie" mais encore la cle+ de toute une série d$attitudes qui ne se comprennent que par elle' Par l) mme" l$identi+ication nous ram6ne tou&ours ) la !ie de l$indi!idu particulier" car c$est cette derni6re seule qui pourra nous permettre de reconstituer sa signification$($identi+ication est donc #ien une notion concr6te elle est taillée dans le drame humain lui-mme; en d$autres termes" elle est un segmentdela!iedel"indi!iduparticulier$
(e comple%e dUVdipe est une notion #ien connue et nous pou!ons nous contenter d$une simple allusion' (e petit garçon a pour sa m6re un attachement a++ecti+ de nature érotique" au sens tr6s large d$ailleurs que ceterme a pour les ps7chanal7stes' ,nsuite" < le petit s$aperçoit que le p6re lui #arre le chemin !ers la m6re; son identi+ication a!ec le p6re prend de ce+ait une teinte hostile et +init par se con+ondre a!ec ledésir de remplacer le p6re aupr6s de la m6re = 14I' Certes" le terme mme de comple%e déc6le la ps7chologie de la 4orstellung( puisque le comple%e pour .reud est une représentation chargée d$une grande intensité a++ecti!e' 3ais il n$7 a plus l)" et il sera cette +ois inutile de le démontrer148" qu$une question de st7le' ,n +ait" le comple%e d$]dipe n$est ni un < processus =" et encore moins un < état =" mais un sch#ma dramatique(ou" si l$on aime mieu%" un comportementhumain$ *ous trou!ons donc dans la notion d$identi+ication et dans le comple%e d$ ]dipe deu% notions qui satis+ont ) la condition essentielle que doi!ent remplir les notions de la ps7chologie concr6te elles restent sur le plan du *e(et sont taillées dans la mati6re mme du drame humain' Par l) mme elles ne gardent plus aucune trace du réalisme de la ps7chologie classique' ,n e++et" ni l$identi+ication ni le comple%e d$]dipe ne représentent des données d$une perception originale et elles ne se rapportent pas ) une réalité en quelque sorte chimique$
(a réalité ) laquelle elles se rapportent n$est" en e++et" que la réalité du drame humain" celle de la significationqui +ait d$un ensem'ledemou!ementsune sc/nehumaine$ *i l$identi+ication" ni le comple%e d$]dipe ne sont #asés sur la considération d$un ensem#le d$états internes ou de mécanismes ps7cho-ph7siologiques" ce ne sont mme pas des < attitudes mentales =" puisqu$ils représentent des d#marchesint#graleset e%priment la +orme humaine d$une sc/ne(et rien d$autre' Hre+" ces notions n$ont de !aleur que sur le plan des actions dramatiques de l$homme" et elles sont incompati#les a!ec le réalisme de la < si%i6me essence =' ($identi+ication et le comple%e dUVdipe ne sont" d$autre part" comple%es qu$au point de !ue 1& op! cit!, p. &< 1&< %f. cependant plus loin p. 2"
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de l$acte qui les constitue' ,n tant que notions e%plicati!es elles sont" au contraire" primiti!es$ (a ps7chologie introspecti!e décrirait les états internes qui dou#lent l$identi+ication; les représentations" les sentiments" ou" si l$on aime mieu%" les attitudes mentales et les qualités qu$implique le +ait de !i!re la +orme d$un autre' En a#outirait ainsi au% anal7ses touchantes de la s7mpathie' (a ps7chologie < e%périmentale = s$attaquerait au c:té positi+ de l$identi+ication' En étudierait les mécanismes sensori-moteurs et idéo-moteurs pour éla#orer des m7thes ph7siologiques' En a#outirait alors ) l$imitation' 3ais" de toute +açon" l$e%plication dépasserait l$identi+ication elle-mme pour chercher ) la reconstituer ) l$aide d$éléments qui sont au-dessus ou au-dessous d$elle" c$est-)-dire ) l$aide d$éléments soit ps7chologiques" soit ph7siologiques' Pour .reud" au contraire" l"identificationet lecomple%edLKdipesontdesnotions#l#mentairesquidoi!entser!irpr#cis#ment)l"analyseet )lareconstitutiondudramehumain$
,n e++et" l$identi+ication et le comple%e dUVdipe ne sont pas seulement les segments de la !ie d$un indi!idu particulier" mais encore des grands schémas dramatiques a7ant" pour ainsi dire" leur dialectique propre" pou!ant" par conséquent" donner la cle+ de toute une série d$attitudes' l n$est mme pas nécessaire de considérer l$anal7se des r!es et des ps7choné!roses la simple o#ser!ation de la !ie quotidienne montre l$immense importance des attitudes e%primées par ces notions' l su++it de regarder autour de soi pour !oir que toute la !ie de l$homme en est tra!ersée et que ce sont elles qui le dirigent le plus sou!ent dans les actions qui auront sur toute sa destinée une in+luence déterminante' Au point de !ue technique" l$identi+ication a e%pliqué tout ) l$heure la gen6se de l$homose%ualité chez l$homme' ,lle inter!ient encore dans la théorie +reudienne de l$h7stérie 149" de l$amour1L" dans l$e%plication qu$il a tentée de l$h7pnose11" du caract6re12" etc' ,n ce qui concerne le comple%e dUVdipe" on sait quel r:le important .reud lui +ait &ouer dans ses e%plications' Ce qu$il 7 a de remarqua#le" c$est que l$identi+ication et le comple%e dUVdipe soient précisément des notions e%plicati!es' Car" par l) mme" .reud satis+ait ) cette autre e%igence de la ps7chologie concr6te" d$apr6s laquelle lesnotionslesplus#l#mentairesdoi!entencore .tredesactes(desactesdu+*e,et dessegmentsdela!iedramatique>$ Car au lieu de les considérer comme le point de départ d$une anal7se au sens de la ps7chologie classique" il en +ait précisément des notions élémentaires ) l$aide desquelles on reconstituera des comportements aussi comple%es que l$amour" par e%emple' Er" l$identi+ication et le comple%e d$ ]dipe sont précisément les actes du < &e = et des segments de la !ie de l$indi!idu particulier' ,t par l) mme la ps7chologie concr6te peut anal7ser le drame" tout en ne le trans+ormant pas en drame impersonnel les < éléments = dont elle se sert sont précisément des schémas en premi6re personne' l est !rai que les notions que nous !enons de considérer ne sont pas conçues par .reud con+ormément ) leur essence !érita#le' ,lles sont mises sur le mme plan que d$autres qui sont d$origine par+aitement a#straite' Se plus" l$anal7se élémentaire" au sens de la ps7chologie classique" n$est pas elle-mme compl6tement a#sente l$e%pression comple%e d$]dipe" d$une part" et la dé+inition +reudienne du terme < comple%e =" d$autre part" le prou!ent 1&) %f. par e+emple 0raumdeutun(, $e éd. allem. p. 11$ sq. 1C 4ur $ileitun( des Narzismus, et 3scholo(ie collectie et analse du moi! 11 3scholo(ie collectie et analse du moi c!ap. ;:::. 12 #as Ich und das $s, c!ap. ::: surtout p. "2 sqq. 1" %f. plus !aut c!ap. :er E$ p. &2 sqq.
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su++isamment' ,t #ien que .reud +Nt amené" dans ses derniers ou!rages" comme par e%emple Psychologiecollecti!eetanalysedumoi(et 1asIchunddorsEs()+onder ses e%plications de plus en plus sur ses notions" sans s$arrter trop sur l$anal7se élémentaire" celle-ci est loin d$tre a#sente" et la dualité su#siste tou&ours' 5eulement" cette dualité est" pour ainsi dire" #eaucoup plus é!oluée que celle que nous a!ons constatée" en anal7sant la théorie de l$inconscient' ()" en e++et" l$attitude +ondamentale qui déc6le dé&) l$inspiration de la ps7chologie concr6te est encore enti6rement recou!erte par la +orme technique qui est engendrée e%clusi!ement par l$a#strait' ci" au contraire" il s$agit de notions qui sont concr6tes dansleurformetechniquem.meet sur lesquelles !ient se gre++er" en dépit du +ait que par ailleurs elles sont utilisées de la mani6re qui leur con!ient" l$attitude a#straite' 5eulement" ces notions n$o++rent plus aucune prise ) celle-ci" et #ien qu$elles soient mlées indistinctement dans l$e%posé mme" l$attitude a#straite" d$une part" et l$attitude concr6te" d$autre part" se cristallisent" pour ainsi dire" séparément' Car il ne +aut pas" en !érité" #eaucoup de perspicacité pour s$aperce!oir que l$anal7se élémentaire appliquée ) des notions comme l$identi+ication et le comple%e d$]dipe se détache d$elle-mme de ces notions et que ce sont elles et la mani6re dont elles nous permettent l$anal7se du drame qui" seules" retiennent l$attention' Bue ces notions soient dé+initi!es ou non" qu$elles aient précisément l$importance que leur attri#ue .reud" cela n$a" au point de !ue de la !italité mme de la ps7chologie concr6te" aucune importance' ($essentiel c$est qu$elles peu!ent nous montrer que la ps7chologie concr6te n$est pas seulement capa#le de +ormuler des e%igences qu$elle ne peut pas remplir et de conce!oir une méthode qu$elle est la premi6re ) ne pas pou!oir appliquer" mais qu$elle est apte précisément ) anal7ser" et" con+ormément ) ses propres e%igences" le drame humain dont elle +ait le domaine par e%cellence de la ps7chologie' Ces notions et la mani6re dont .reud s$en sert dans ses e%plications nous montrent qu$une ps7chologie qui ne s$occupe que du drame humain" qui ne +ait inter!enir" dans ses e%plications" que des notions qui" alors mme qu$elles sont < élémentaires =" représentent dé&) des actes humains" que" en un mot" unepsychologiequinequitte*amaisnidanslarecherchedesfaits(ni dansleur#la'orationth#orique(ce plan" est par+aitement !ia#le" puisque précisément elle est dé&) en !ie' (a question de principe étant ainsi résolue" tout le reste n$est plus que question technique'
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CONCLSIONS Les #ertus de la ps$"%olo&ie "on"r+te et les pro*l+)es 'u(elle pose
1' > *ous a!ons étudié dans la raumdeutung la ps7chanal7se pour tirer de cette étude un enseignement pour la ps7chologie' *ous a!ons trou!é dans le +reudisme une inspiration nou!elle" contraire ) celle de la ps7chologie classique" et nous a!ons montré alors que la !raie opposition entre la ps7chanal7se et la ps7chologie o++icielle est celle de deu% +ormes irréducti#les de la ps7chologie la ps7chologie a#straite et la ps7chologie concr6te' C$est en appro+ondissant la mani6re dont .reud pose les pro#l6mes et conçoit sa méthode que nous sommes arri!és ) dégager les principales caractéristiques de la ps7chologie concr6te" et une +ois en possession de ses e%igences" elles nous ont permis de décou!rir les démarches +ondamentales de la ps7chologie classique" comme le r#alisme(le formalismeet l"a'straction$ 2' > (es précisions que nous a!ons pu o#tenir" ) l$aide de la ps7chanal7se" sur les e%igences de la ps7chologie concr6te" se sont ré!élées comme un instrument de critique e++icace dans l$e%amen de la ps7chologie a#straite' l se trou!e cependant que cette ps7chologie concr6te" issue de la ps7chanal7se" doit commencer par se retourner contre cette derni6re et ser!ir de principe ) une critique interne nous a!ons dN" en e++et" constater chez .reud" surtout au moment de l$éla#oration théorique des +aits" un +ranc retour ) l$a#straction' Ce retour est tr6s net et nous en a!ons éta#li l$e%istence" non seulement par nos remarques +aites sur les notions que .reud introduit dans la raumdeutung( mais surtout en montrant que les démarches classiques seules permettent de donner un sens ) l$h7poth6se de l$inconscient' *ous a!ons retrou!é ainsi ) l$intérieur mme de la ps7chanal7se l$opposition entre la ps7chologie concr6te et la ps7chologie a#straite' 0' > A+in que la constatation de cette dualité ne se retourne pas contre notre entreprise" nous a!ons montré" non seulement que les < erreurs +reudiennes = représentent une étape nécessaire dans le dé!eloppement de la ps7chologie concr6te" mais encore que la ps7chologie concr6te telle qu$elle résulte de la ps7chanal7se peut +aire #eaucoup plus que conce!oir un idéal scienti+ique et +ormuler des e%igences" attendu qu$elle est dé&) actuellement !i!ante" parce qu$il e%iste dans la ps7chanal7se mme un certain nom#re de notions et d$e%plications qui" étant intégralement con+ormes au% e%igences de la ps7chologie concr6te" prou!ent par l) mme sa !italité' ' > *ous a!ons e%primé" chemin +aisant" cette opinion d$apr6s laquelle la ps7chologie concr6te telle que nous la conce!ons est précisément celle qui est appelée ) réaliser le r!e dé&) ancien d$une ps7chologie positi!e" car elle seule a accompli cette ré+orme radicale de l$entendement qu$implique l$attitude !raiment scienti+ique et dont les ps7chologues classiques ont !oulu +aire l$économie en lui su#stituant une imitation purement e%térieure des méthodes
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scienti+iques' Cette < ré+orme de l$entendement = dont nous parlons consiste essentiellement dans le +ait qu$en +ormulant les e%igences de la ps7chologie scienti+ique" il +aut aller &usqu$au #out" sans réser!es et sans pitié' Car il ne su++it pas de +ormuler des e%igences' Ses e%igences au%quelles aucune réalité ne correspond ne représentent rien" et ce n$est que plus tard" une +ois qu$elles seront réalisées" que ceu% qui les a!aient +ormulées acquerront le mérite d$a!oir r!é la !érité' (es ps7chologues classiques con+ondent précisément ) chaque instant les e%igences et leur réalisation' Er" Er" en +ait" leur ps7chologie n$a &amais pu remplir les e%igences d$une ps7chologie positi!e telles qu$elles ont été +ormulées lors de la naissance de la ps7chologie moderne' oil) pourquoi la ps7chologie positi!e n$e%iste dans la ps7chologie o++icielle d$au&ourd$hui que comme un r!e' 4' > l su++irait" pour démontrer ce point" de +aire allusion ) ceu% de nos dé!eloppements précédents ) l$aide desquels nous a!ons éta#li que les démarches de la ps7chologie classique ne peu!ent a!oir aucun sens psychologique$Car Car"" en e++et" comment pourrait-on quali+ier de science ps7chologique un ensem#le théorique auquel auqu el aucune réalité ps7chologique ne correspond J Cette démonstration sera e%cellente e%cellente quand on se sera rendu compte de la !érité de la ps7chologie concr6te' 3ais" pour le moment" comme on en est #ien loin" on peut lui reprocher d$tre purement +ormelle puisque nous entendons par ps7chologie le contraire de la ps7chologie classique" il est naturel" en e++e e++et" t" que les démarches de cette derni6re ne puissent a!oir aucun sens < ps7chologique =' oil) pourquoi il +aut montrer" montrer" ici" autre chose il +aut montrer précisément que la ps7chologie concr6te est la premi6re ps7chologie positi!e" parce que c$est elle qui est arri!ée ) résoudre le pro#l6me posé" mais en dépit du nom#re et de la di!ergence des tentati!es" &amais résolu par la ps7chologie classique satisfaireau% conditionsd"e%istenced"unepsychologiepositi!e$
' > Ces conditions d$e%istence sont au nom#re de trois 1 1Y 2apsychologiedoit.treunesciencea posteriori" c"est3)3direl"#tudead#quated"ungroupe defaits? 2Y Elledoit.treoriginale(c"est3)3dire#tudierdesfaitsirr#ducti'lesau%o'*etsdesautres sciences? 0Y Elledoit.treo'*ecti!e(elledoit(end"autrestermes(d#finirlefaitetlam#thode psychologiquesdetellesortequ"ilssoientendroituni!ersellementaccessi'leset!#rifia'les$
Er" il su++it de &eter un coup dU Er" dUVil Vil sur l$histoire de la ps7chologie dans les cinquante derni6res années et se rappeler les critiques ) l$aide desquelles les tendances antagonistes se sont détruites" pour !oir immédiatement qu$il n$a &amais été énoncé &usqu$ici un programme ps7chologique pou!ant satis+aire satis+aire ) ces trois conditions ) la +ois' (oin de l)" on a généralement cherché ) résoudre le pro#l6me en sacri+iant soit la condition 2" soit la condition 0' (a démonstration précise de ce point ne serait qu$un &eu d$érudition' En sait" en e++et" que les ps7chologues introspectionnistes introspectionnistes ont sacri+ié la condition 0" et les o#&ecti!istes la condition 2" c$est-)-dire que dans la mesure o? les uns ont réussi ) sau!egarder le caract6re purement purement ps7chologique de l$o#&et de la ps7chologie" ils lui ont enle!é toute réalité scienti+ique et que les autres n$ont réussi ) mettre ) la #ase de la ps7chologie des +aits réels qu$en sacri+iant précisément le proprede la ps7chologie' En a#outit ainsi ) des ps7chologies qui" ne possédant" pour ainsi dire" que la moitié mo itié de leur essence" sont incapa#les de satis+aire ) la premi6re condition elles ne peu!ent pas tre a posteriori(car elles sont o#ligées précisément p récisément de remplacer" remplacer" comme les partisans p artisans de la ps7chologie ph7siologique" par des mythescette sciencequ$ils r!ent" mais qu$ils ne peu!ent pas réaliser' Par l) mme les ps7chologies en question doi!ent se ré!éler" tour ) tour"
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insu++isantes" mais comme l$impossi#ilité de satis+aire ) la +ois au% deu% conditions en question persiste tou&ours" on essaie de résoudre le pro#l6me p ro#l6me en in!entant" soit des introspections" soit des o#&ecti!ités inédites' oil) pourquoi la ps7chologie montre cette oscillation désespérante entre l$introspection et l$o#&ecti!ité qui caractérise son histoire depuis cinquante ans' I' > 5i nous cherchons maintenant l$e%plication de cette impuissance +ondamentale" nous retrou!ons l$in+luence du réalisme ps7chologique' Pour la ps7chologie introspectionniste classique" issue directement du réalisme" le +ait ps7chologique est une donn#esimple(se rapportant)uner#alit#percepti'leet que l$on appelle précisément psychique$(e propredes +aits ps7chologiques est alors donné précisément par la participation ) cette réalité qui constitue un monde ou une !ie dans le mme sens que la nature" mais qui &ouit de propriétés opposées' (es ps7chologues o#&ecti!istes" s$ils ont protesté contre le réalisme ps7chologique ps7chologique lui-mme" n$ont cherché ) se li#érer que de la +orme technique du réalisme" mais non pas de l$attitude +ondamentale qui l$engendre ils ont cherché" eu% aussi" ) dé+inir d é+inir le +ait ps7chologique comme une donn#esimpleserapportant)uner#alit#percepti'le(et allant &usqu$) accepter l$alternati!e classique de l$esprit et de la mati6re" ils se sont trou!és de!ant l$e%igence de chercherlefaitpsychologiquedanslesdonn#esdelaperceptione%terne$
8' > l +aut" d$ailleurs" a&outer que les ps7chologues qui a!aient préconisé les premiers la ps7chologie o#&ecti!e n$ont mme pas réussi ) éliminer la +orme technique du réalisme' ls ont cru" en e++et" qu$il su++irait d$éta#lir une relation de correspondance quelconque entre les +aits ps7chologiques" d$une part" et les +aits e%térieurs" d$autre part" pour que le pro#l6me de l$o#&ecti!ité soit résolu' ls ne se sont pas aperçus qu$une tentati!e de ce genre ne pou!ait tre qu$une !aste ignoratioelenchi(et une p#titiondeprincipe$Ignoratioelenchiparce qu$il ne s$agit pas de sa!oir quelle est lafaceo'*ecti!edesfaitsdelapsychologieclassique(mais quel est le résultat que l"#tudeo'*ecti!edupsychiquelui3m.mepeut donner ; et p#titiondeprincipeparce qu$a!ant de chercher ) étudier la +ace o#&ecti!e des +aits ps7chologiques au sens classique du mot" il s$agit de sa!oir si précisément l$étude o#&ecti!e des +aits ps7chologiques n$a#outira pas ) un tout autre résultat' ,n cherchant ) étudier < du dehors = les +aits ps7chologiques" les ps7chologues en question ont accepté tellesquellesles données de la ps7chologie classique" alors que la ps7chologie nou!elle de!ait précisément les remettre en question' ,n +ait" il n$7 a eu qu$une qu$un e seule tentati!e sinc6re de ps7chologie ps7chologie o#&ecti!e le #eha!iorisme" tel qu$il résulte des idées +ondamentales de @atson' l a +allu cinquante ans et les échecs successi+s de @undt" Hechthere! et d$autres" la ré!élation du caract6re m7thologique de la ps7chologie ph7siologique ph7siologique d6s qu$elle dépasse la ph7siologie des sensations" pour que de l$étude du comportement animal &aillisse en+in une conception positi!e au sens rigoureu% du terme' (e grand mérite de @atson" et nous l$a!ons dit d6s le dé#ut" c$est d$a!oir en+in compris que l$idéal de la ps7chologie" science de la nature" impliquait un renoncement" a#solu et sans conditions" ) la !ie intérieure' Tusque-l)" les ps7chologies o#&ecti!es ne l$étaient que dans les pré+aces et elles a!aient l$ha#itude de réintroduire dans le te%te" a!ec plus ou moins de de naQ!eté" les notions introspecti!es' @atson a compris que l$attitude sinc6rement scienti+ique e%igeait que l$on +t ta#le rase de tout ce qui est introspection et spiritualité" et il a réussi ce qui a!ait échappé au% plus grands champions de la ps7chologie o#&ecti!e penser*usqu"au'out l"e%igencedel"o'*ecti!it#enpsychologie$Par l) mme le #eha!iorisme apporte une ré!élation de !aleur dé+initi!e" ) sa!oir que ses prédécesseurs en ps7chologie o#&ecti!e" les @undt" les Hechthere! et les autres sont compara#les ) des péripatéticiens qui !oudraient peser le diaphane et étudier par la stro#oscopie le passage de la puissance ) l$acte' 3ais #ien qu$elle arri!e ) présenter une conception de la ps7chologie en+in con+orme )
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l$idéal de l$o#&ecti!ité" la tentati!e de @atson est +rappée de la mme insu++isance que les précédentes elle sau!e l$o#&ecti!ité" mais perd la ps7chologie' (a preu!e" c$est qu$) peine @atson a-t-il commencé ) tirer les conséquences de sa décou!erte que" tout de suite" les ps7chologues américains se sont mis ) la recherche d$un < #eha!iorisme non ph7siologique =' ,n e++et" seul le comportement et son mécanisme o#ser!é du dehors peu!ent intéresser un #éha!ioriste au sens propre du mot' 3ais alors" la ps7chologie est tellement o#&ecti!e qu$elle se noie" pour ainsi dire" dans l$o#&ecti!ité" et tout ce que le #eha!iorisme pourrait nous enseigner serait de l$ordre de la mécanique animale' l 7 a l) une u ne solution désespérée; le #eha!iorisme supprime l$énigme de l$homme et ne peut mettre" lui aussi" précisément parce qu$il a éliminé le propre du +ait ps7chologique" que des promesses) la place' S$o?" d$une part" l$impuissance du #eha!iorisme en tant que ps7chologie et le pro#l6me du #eha!iorisme non ph7siologique' 9' > ci encore l$impuissance est due au +ait que" dans d ans la position mme du pro#l6me" c$est l$attitude motrice du réalisme classique qui a agi' Comprenant cette +ois-ci a!ec précision que la !ie intérieure était incompati#le a!ec l$o#&ecti!ité" @atson s$est tourné simplement !ers la perception e%terne' Certes" comme nous allons le !oir tout ) l$heure" sa donnée o#&ecti!e est moins simpliste que celle de ses prédécesseurs" mais il reste qu$il a accepté" lui aussi" l$alternati!e < dedans ou dehors =" toute la di++érence résidant dans le +ait que le < dehors = se trou!e tre" cette +ois" plus #iologique que ph7siologique' 1L' > Ce qui +ait donc que qu e la ps7chologie ne peut pas se constituer en science positi!e" c$est que" ne pou!ant satis+aire que partiellement ) ses conditions d$e%istence" elle est en+ermée dans l$antith6se de l$o#&ecti!ité et de la su#&ecti!ité' su #&ecti!ité' Pour en sortir" sortir" il +audrait autre chose que cet éclectisme !ulgaire qui caractérise au&ourd$hui le ps7chologue mo7en; il +audrait une synth/seau sens propre du terme' ,t si la ps7chologie classique est incapa#le de réaliser cette s7nth6se" c$est parce qu$elle croit que le +ait ps7chologique doit tre une donn#epercepti!e$En ne peut alors que choisir entre l$alternati!e classique de la perception interne ou de la perception e%terne" ou #ien recourir au% deu% ) la +ois" ce qui implique mani+estement mani+estement l$ignorance du su&et' Pour surmonter l$antith6se classique" il aurait au rait +allu renoncer ) !oir le +ait ps7chologique dans une perceptionquelconque et consentir ) mettre ) la #ase de la science ps7chologique un acte deconnaissanced"unestructureplus#le!#equelasimpleperception$C$était le seul mo7en de satis+aire ) la +ois au% conditions de l$originalité et de l$o#&ecti!ité" c$est-)-dire de trou!er un domaine original et o#&ecti+" sans que cette originalité soit celle d$une < mati6re = nou!elle et sans que cette o#&ecti!ité soit celle de la mati6re ph7sique" #re+ ) échapper ) l$alternati!e du < dedans = et du < dehors =' 11' > (a ps7chologie concr6te" concr6te" a7ant a#andonné le réalisme a!ec l$attitude +ondamentale qu$il implique" a trou!é dans le dramehumainun groupe de +aits qui satis+ont au% conditions que nous !enons d$énoncer; elle se présente p résente par l) mme comme une!raiesynth/sedela psychologiesu'*ecti!eetdelapsychologieo'*ecti!e$
,n choisissant pour champ d$étude ledrame(ce n$est plus une perceptionquelconquequi est l$acte constituti+ de la science ps7chologique' Ce n$est pas la perception e%terne(parce que ses données nesontpasencoredes +aits ps7chologiques" et ce n$est pas la perception interne( parce que ses données nesontplusdes +aits ps7chologiques' ,n e++et" un geste que &e +ais est un +ait ps7chologique" parce qu$il est un u n segment du drame que représente ma !ie' (a mani6re dont il s$ins6re dans ce drame est donnée au ps7chologue par le récit que &e peu% +aire au su&et de ce geste' 3ais c$est legeste#clair#parler#citqui est le +ait ps7chologique et non le geste ) part" ni le contenu réalisé du récit' (e geste a" certes" un
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mécanisme ph7siologique" mais ce mécanisme n$a encore rien d$humain; il ne peut donc intéresser le ps7chologue" il n$est pas encore ps7chologique' S$autre part" le contenu du récit que &e peu% +aire au su&et de mon geste implique" !u ) tra!ers la ps7chologie classique" des descriptions statiques ou d7namiques" mais ces descriptions ne m$intéressent pas non plus' ,lles impliquent" en e++et" l$a#andon du sensau pro+it du +ormalisme et des autres démarches que nous a!ons décrites" et si la considération du mécanisme purement ph7siologique de mon geste est ende&)du point de !ue ps7chologique" les descriptions introspecti!es sont au-del) lepointde!uedupsychologueestceluiquiconcidea!ecledrame$
12' > S$une +açon générale" la perception e%terne ne peut nous donner que la charpente purement matérielle du drame" et encore +aut-il" pour qu$il en soit ainsi" que la donnée e%térieure soit dé+inie ) la mani6re de @atson" c$est-)-dire par le comportement' Er" le +ait ps7chologique n$est pas le comportementsimple(mais précisément le comportementhumain( c$est-)-dire lecomportemententantqu"ilserapporte(d"unepart(au%#!#nementsaumilieu desquelssed#roulela!iehumaine(et(d"autrepart()l"indi!idu(entantqu"ilestlesu*etde cette!ie$Hre+" le +ait ps7chologique c$est le comportement qui a unsenshumain$5eulement"
pour constituer ce sens" on a #esoin de données qui nous sont +ournies par le su&et et qui nous par!iennent par l$intermédiaire du récit le comportement simplement moteur ne de!ient donc +ait ps7chologique qu$apr6s a!oir été éclairé par le récit' Se telle sorte que la constatation du comportement humain résulte" pour le ps7chologue" non pas d$une simple perception(mais de la perception compliquée d$une compr#hension(par conséquent le +ait ps7chologique n$est pas une donnée simple;en tant qu$o#&et de connaissance" il est essentiellement construit$ $:En ne peut pas dire" d$autre part" que le < sens du drame = ne nous soit donné que par l"e%p#rienceinterneque le su&et a de ses comportements" et que" par conséquent" si nous pou!ons dépasser la simple perception e%térieure du comportement moteur pour atteindre le comportement humain" c$est parce que" pour ainsi dire" de l$autre c:té" lafaceinternedu comportementnousestr#!#l#e$l est !isi#le qu$on +ait l) allusion au récit que peut nous donner l$indi!idu au su&et de son comportement' Er" le récit en question est essentiellement un récit significatif(et la ps7chologie ne s$en occupe que précisément dans la mesure o? il éclaire le drame' Pour !oir dans le récit autre chose que des matériau% destinés ) éclairer le drame' il +audrait accomplir l$a#straction" réaliser le sens et étudier au point de !ue +ormel le sens ainsi réalisé' Er" ce qui caractérise la ps7chologie concr6te" c$est qu$elle n$accomplit pas ces démarches elle ne quitte pas le plan du drame et consid6re le récit comme un simple conte%te qui ne nous +ait pas pénétrer dans la !ie intérieure" mais qui nous +ait comprendre un drame qui se passe de!ant nous' Hre+" le +ait ps7chologique ne peut pas résulter non plus de la perceptioninterne(puisque celle-ci implique dé&) l$a#andon du point de !ue proprement ps7chologique" et c$est le moins qu$on en puisse dire" !u qu$au terme de l$anal7se elle se ré!6le comme une pure illusion' 1' > (e +ait ps7chologique n$étant pas une donnée percepti!e" mais le résultat d$une construction" il est +acile de montrer qu$il est original et proprement ps7chologique sans tre intérieur" et qu$il est o#&ecti+ sans tre de la mati6re ou du mou!ement' (e drame est original$,n e++et" il n$a rien ) +aire a!ec la mati6re ou le mou!ement purs et simples' ($étendue" le mou!ement ou mme l$énergie" a!ec tous leurs états et tous leurs processus ne su++isent pas pour constituer le drame' Car le drame implique l"hommepris dans sa totalité et considéré comme le centre d$un certain nom#re d$é!énements qui" précisément parce qu$ils se rapportent ) une premi6re personne" ont un sens$ C$est le sensrapporté ) une premi6re personne qui distingue radicalement le +ait
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ps7chologique de tous les +aits de la nature' Hre+" l"originalit#dufaitpsychologiqueestdonn#e parl"e%istencem.med"unplanproprementhumainetdela!iedramatiquedel"indi!iduquis"y d#roule$
5eulement" le drame n$est nullement < intérieur =' (e drame" en e++et" dans la mesure o? il requiert un lieu(se déroule dans l$espace comme le mou!ement ordinaire" comme" en général" tous les phénom6nes de la nature' Car l$endroit o? &e suis actuellement n$est pas simplement le lieu de ma !ie ph7siologique et de ma !ie #iologique" c$est aussi le lieu de ma !ie dramatique" et" de plus" les actions" les crimes" les +olies" ont lieu dans l$espace" tout comme la respiration et les sécrétions internes' l est !rai" d$autre part" que l$espace ne peut contenir que la charpentedu drame l$élément proprement dramatique n$est plus spatial' 5eulement" il n$est pas da!antage int#rieur(puisqu$il n$est rien d$autre que la signification$Er" celle-ci n$a et ne peut a!oir lieu nulle part elle n$est ni intérieure" ni e%térieure" elle est au-del) ou plut:t en dehors de ces possi#ilités" sans que cela compromette le moins du monde sa réalité' 14' > 5i le drame n$est ni e%térieur" ni intérieur au sens spatial du terme" il est cependant < e%térieur = au sens logique' Car c$est du dehors que le ps7chologue a#orde le drame et qu$il essaie d$en comprendre le sens et le mécanisme; le drame se dresse de!ant lui comme n$importe quelle réalité; il doit l$e%plorer comme on e%plore la nature' Par l) mme" le +ait ps7chologique est o'*ectif( #ien que cette o#&ecti!ité ne soit pas celle de la perception e%térieure' ,n e++et" si le +ait ps7chologique est o#&ecti+" ce n$est pas parce qu$il est étendu ou parce qu$il est mesura#le" mais parce que sur le plan du réalisme empirique de la science il est e%térieur ) l$acte de connaissance qui l$a#orde; il lui est mme" ) ce point de !ue" transcendant ; il a sa dialectique propre et ne peut tre connu que d$une +açon médiate ) l$aide des données du récit' ,n d$autres termes" le +ait ps7chologique est o#&ecti+" non pas parce qu$il se con+ond a!ec l$o#&et des sciences de la nature et estce qu$ils sont" mais parce qu$il se comportede la mme mani6re de!ant la connaissance' Par l) mme les données de la ps7chologie concr6te" sans tre e%périmentales au sens !ulgaire du mot" sont" en droit" uni!ersellement accessi#les et !éri+ia#les' *$importe qui peut" en e++et" entreprendre" ) l$aide de la méthode du récit" la description et l$anal7se du drame' 1' > C$est donc a!ec raison que nous a!ons a++irmé que la ps7chologie concr6te représente la !érita#le s7nth6se entre la ps7chologie o#&ecti!e et la ps7chologie su#&ecti!e' ,lle donne raison ) l$une de n$a!oir pas !oulu d$une ps7chologie qui ne +Nt pas o#&ecti!e et ) l$autre d$a!oir !oulu conser!er le caract6re propre de la ps7chologie" mais elle condamne les deu% ) la +ois pour a!oir tout sacri+ié ) ce qui ne représente que l$une des conditions d$e%istence de la ps7chologie positi!e' ,lle réalise en mme temps ce qu$aucune d$elles n$a pu +aire une psychologieo'*ecti!e(enm.metempsqueproprementpsychologique$
(a réalité du +ait ps7chologique tel qu$il est dé+ini par la ps7chologie concr6te est dégagée de tout halo métaph7sique' 5on a++irmation n$implique pas l$e%istence d$une essence nou!elle au sens réaliste du terme" mais simplement celle d$un groupe de +aits qui ne nous ram6nent plus aucunement ) l$antith6se classique de l$esprit et de la mati6re la ps7chologie ne connat ni l$un" ni l$autre" elle ne connat que le drame' (es +aits ps7chologiques nous mettent donc #ien en présence d$un monde nou!eau" mais c$est un monde de connaissanceset non pas un monde d"entit#set de processussuigeneris?la ps7chologie ne nous ou!re pas l$acc6s d$une réalité qui puisse tre opposée ou &u%taposée ) la nature' Pour tout dire" lapsychologie concr/teneconnaDtpaslamati/repsychiqueet" ce qui est in+iniment plus important" elle ne se contente pas de la négation purement +ormelle de la th6se" mais élimine toutes les démarches qui l$engendrent ou qui en déri!ent' Parl)m.me(lapsychologiecessed".trelasciencedela
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!ieint#rieure$ $:(e +ait que la ps7chologie concr6te est une s7nth6se entre la ps7chologie o#&ecti!e et
la ps7chologie su#&ecti!e est une constatation importante lorsqu$il s$agit de montrer a!ec précision son orientation parmi les tendances de la ps7chologie contemporaine' 3ais par l) mme" ce n$est" pour ainsi dire" qu$une !ertu classique' (a constatation de #eaucoup la plus importante" parce qu$elle n$intéresse pas seulement les conditions de sa naissance" mais la mani6re dont" une +ois née" elle doit s$orienter" c$est que la ps7chologie concr6te est une psychologiesans!ieint#rieure$C$est l) la !ertu !raiment +ondamentale de la ps7chologie concr6te; car celle-ci est essentiellement une ps7chologie renonçant ) toutes les démarches ) l$aide desquelles le drame humain peut tre trans+ormé en < !ie intérieure=' C$est ) ce +ait qu$elle doit sa +écondité actuelle et tout son a!enir dépend de la conséquence et de la !igueur a!ec laquelle elle pourra demeurer dans cette !oie' Car il n$est pas di++icile de distinguer le comportement humain du comportement simplement ph7siologique ou #iologique' Ce qui est in+iniment di++icile et ce qui le sera &usqu$) la disparition de cette génération éle!ée dans l$idéologie de la ps7chologie a#straite" c$est de ne pas con+ondre le drame a!ec la !ie intérieure" ou plut:t de ne pas répondre ) toutes les questions que le drame nous pose et qui nous am6nent nécessairement ) la !ie intérieure' 18' > Pour connatre le sens du drame" il +aut a!oir recours au récit du su&et' (e contenu du récit" !u ) tra!ers la ps7chologie classique" implique les notions cél6#res d$images" de perception" de mémoire" de !olonté" d$émotion" etc'" dont la recherche est" mme pour un ps7chologue qui conçoit la nécessité de la ps7chologie concr6te" une dangereuse tentation' Te +erme les 7eu% et &e !ois la place de la Concorde a!ec l$E#élisque au milieu' (a tentation de décrire cette !ision et d$en +aire un o#&et de recherche est irrésisti#le' ,t c$est la mme tentation qui apparat au su&et de toutes les < implications = du récit' Er" c$est ) ce moment qu$il +audra +aire attention" car il s$agit de se retenir précisément sur la pente de ces implications' ,n e++et" quelles que soient les questions qui se posent au su&et du récit" le ps7chologue doit commencer par ne s$intéresser qu$) son contenu(c$est-)-dire ) sa signi+ication' (a signi+ication des comportements humains ne peut tre connue que parce que l$homme s$e%prime par la parole" ou si l$on !eut parce qu$il pense' 3ais ce qui intéresse le ps7chologue" ce n$est plus la pensée en elle-mme" ce n$est pas elle qu$il doit chercher ) saisir ) tra!ers ses incarnations il ne doit pas" pour e++ectuer cette recherche" +aire a#straction de la signification(car c$est précisément celle-ci qui importe ) la ps7chologie' 19' > S$une +açon générale donc" les +ormes de la pensée" les états de conscience" #re+" le monde o? se meut la ps7chologie introspecti!e" constituent un domaine qui est situé au-del) du drame' l +aut donc que le ps7chologue s$en mé+ie' Car le domaine en question" précisément parce qu$il est au-del) du drame" constitue" parrapport)lapsychologieconcr/te(une m#tapsychologieo? le ps7chologue" au sens positi+ du mot" ne doit pas se laisser entraner' oici un geste que &e +ais' Te comprends +acilement que son mécanisme ph7siologique n$a rien ) +aire a!ec la ps7chologie' 3ais" tout en accomplissant ce geste" &$ai des pensées qui constituent comme la dou#lure spirituelle de ce geste" et la tentation est grande de s$en+oncer dans l$étude < désintéressée = de la < dou#lure =' C$est alors qu$il +audra comprendre que &e suis psychologueet non pas m#tapsychologue$(es pensées enelles3m.mesne peu!ent donc pas m$intéresser' Par contre" &e peu% +aire" au su&et de ce geste" un r#citqui me li!re le sens du geste" sa teneur humaine et indi!iduelle !oil) ce qui intéresse le ps7chologue' (e premier de!oir du ps7chologue concret" c$est donc l$acquisition de la retenue ) l$égard de la m#tapsychologie$Er" le point de !ue de la ps7chologie introspecti!e est si pro+ondément
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ancré en nous que nous doutons mme de la légitimité de l$e++ort nécessaire pour le dépasser et pour 7 résister' l +aut alors sa!oir deu% choses' S$a#ord que les sciences qui sont réputées positi!es au&ourd$hui n$ont pu le de!enir qu$en sacri+iant un certain nom#re de grandes é!idences' C$est ainsi que la ph7sique moderne a!ait ) surmonter les é!idences de la ! ision aristotélicienne du monde" et c$est grce ) un entranement qui a duré des si6cles que le ph7sicien a pu s$ha#ituer ) la !ision quantitati!e de la nature' l en est de mme en ps7chologie' (a !ictoire sur la métaps7chologie de l$me-su#stance n$était rien" ou" si l$on aime mieu%" ce n$était qu$un commencement' Ce qu$il +aut" c$est la !ictoire sur la métaps7chologie de la !ie intérieure' ,t il +aut" deu%i6mement" sa!oir qu$en sacri+iant les é!idences en question" on ne sacri+ie que des +au% pro#l6mes' Car une partie des é!idences ) sacri+ier se ré!6le" et nous a!ons essa7é de le montrer au cours du présent ou!rage" comme nous continuerons ) le montrer dans ceu% qui !ont sui!re" comme l$e++et d$une < illusion transcendantale =' Certes" il en e%iste aussi qui pourront tre reprises" car elles sem#lent liées ) des +aits réels' C$est ainsi" par e%emple" que le < récit = implique la < mémoire = et il nous sem#le impossi#le de ne pas étudier celle-ci' 3ais il +aut sa!oir que ce n$est pas la m#moirequi intéresse le ps7chologue concret" mais le sou!eniren tant qu$il éclaire le drame" et celui-ci étant l$o#&et premierde la ps7chologie" la mémoire elle-mme n$apparat plus que comme une supposition lointaine' Buoi qu$il en soit" il +aut d$a#ord adopter résolument l$attitude de la ps7chologie concr6te a!ec toutes ses conséquences et a#order seulement ensuite certaines parties de la ps7chologie a#straite actuelle dont le sacri+ice apparat au&ourd$hui comme ar#itraire' Ce n$est qu$alors qu$on pourra !oir si les pro#l6mes en question peu!ent ou non a!oir une signi+ication concr6te' Hre+" pour la génération de!ant laquelle s$accomplit un progr6s scienti+ique" la !ictoire sur les é!idences classiques sem#le impossi#le" et ceu% qui en préconisent la nécessité sont destinés eu%-mmes ) 7 retom#er de temps en temps' C$est que la trans+ormation des é!idences s$op6re peu ) peu" mais elle s$op6re sNrement et" pour la génération sui!ante" le pro#l6me se pose ) peine" et tout lui apparat dans une lumi6re nou!elle' 2L' > Ce que la recherche présente nous apprend sur la ps7chologie concr6te ne concerne encore que sa nécessité et sa !italité" mais l$idée que nous nous en sommes +aite &usqu$ici doit tre appro+ondie' Cet appro+ondissement ne doit tre ni apriori(ni laissé au hasard' l doit se +aire" d$une part" en e%aminant" ) l$aide de ce +il conducteur que constitue notre conception présente de la ps7chologie concr6te" celles des tendances de la ps7chologie contemporaine qui dénotent dé&) une orientation concr6te; et" d$autre part" en adoptant le plan qui nous est donné par les pro#l6mes qui découlent de la ps7chologie concr6te telle que nous l$a!ons posée ici' 21' > (a ps7chologie concr6te nous oriente tout d$a#ord !ers le #eha!iorisme' *ous nous sommes ser!is couramment dans cet ou!rage du terme < comportement = et nous l$a!ons trou!é tout ) +ait ) notre goNt' Se plus" on a !u" d6s notre introduction" que nous attri#uons ) la tentati!e de @atson une importance capitale' (a raison en est que le #eha!iorisme doit" lui aussi" son e%istence ) une inspiration concr6te' Eu#lions" en e++et" le c:té sensationnel et l$aspect scandaleu% du #eha!iorisme" c$est-)-dire la négation radicale et !érita#lement sans pitié de la conscience" de l$introspection et de toutes les notions introspecti!es" pour nous arrter ) cette proposition +ondamentale < (e +ait ps7chologique" c$est le comportement' = 5i nous +aisons ensuite a#straction de l$interprétation de @atson qui s$en+erme enti6rement dans la conception purement ph7siologique du couple < stimulusresponse =" nous trou!ons que le comportement est #ien un segment de la !ie de l$indi!idu particulier'
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A++irmer" en e++et" que le +ait ps7chologique c$est le comportement" c$est renoncer ) reconstituer l$homme par la com#inaison d$un ensem#le de concepts d$origine plus ou moins suspecte" comme sensation" mémoire" !olonté" caract6re" etc'" c$est a++irmer la nécessité de partir de ce qui est !#rita'lementr#el(puisque le comportement n$est rien d$autre qu$une coupuredans le déroulement continu de la !ie de l$homme' Hre+" @atson !eut partir lui aussi du toutet reconstituer le concret a!ec le concret" et non pas ) l$aide de l$a#strait' Ce n$est pas l) une interprétation ar#itraire du Matsonisme' @atson lui-mme se rend par+aitement compte du caract6re concret de la notion de 'eha!ior$En sait com#ien il insiste sur la nécessité de considérer l$organisme asaholeet de renoncer au% coupures traditionnelles de la ps7chologie et de la ph7siologie' Er" considérer l$homme asahole( l$étudier dans ses é!olutions concr6tes" c$est-)-dire dans ses comportements" appliquer ce point de !ue sans dé+aillance" implique" quelle que soit l$interprétation +inale du terme 'eha!ior(une ré+orme compl6te de l$o#&et et des notions de la ps7chologie classique' 22' > C$est ainsi que se &usti+ie le rapprochement inattendu que nous +aisons entre le #eha!iorisme et la ps7chanal7se' ls correspondent tous les deu% ) une ré!olte contre l$a#straction qui est le caract6re +ondamental de la ps7chologie classique ce sont deu% tentati!es pour introduire l$anal7se concr6te dans une discipline qui n$a connu &usque-l) que les r!eries a#straites' Au-del) de la #iologie" d$une part" et au-del) de la ps7chiatrie" d$autre part" la ps7chanal7se et le #eha!iorisme se re&oignent donc dans l$a!ersion pour l$a#strait et dans l$e++ort de repartir de ce qui" sur le plan particulier ) chacun" leur apparat comme la !ie concr6te de l$homme' Certes" le comportement humain dépasse de #eaucoup la notion Matsonienne de 'eha!ior$ *on seulement parce que celui-ci n$est pas encore le drame" et n$en peut tre que la charpente" mais encore parce que la mani6re dont le drame est < charpenté = comporte tous les degrés" allant d$une mise en sc6ne enti6rement < réaliste = &usqu$) une relation tellement éloignée qu$elle n$a plus aucun intért' Buoi qu$il en soit" il 7 a l) un pro#l6me important qui se pose appro+ondir la notion de comportement humain en en +i%ant a!ec précision le contenu et les limites' Er" ceci ne pourra se +aire qu$en étudiant" au point de !ue de la ps7chologie concr6te" le #eha!iorisme et ses di++érentes +ormes' Cette étude nous montrera" d$autre part" dans quelle mesure ce qui ne se rapporte pas immédiatement au drame peut cependant tre étudié au point de !ue de la ps7chologie concr6te' Car il se trou!e certainement dans la ps7chologie contemporaine" mme o++icielle" des résultats qui dépassent le réalisme et l$a#straction > ne serait-ce que dans la ps7chologie appliquée' 3ais pour les reconnatre d$une +açon précise" il +audrait reprendre tout le contenu de la ps7chologie actuelle et l$e%aminer ) un point de !ue nou!eau' C$est précisément pour cette recherche que l$e%amen de ce qu$il 7 a de !i!ant et de mort dans le #eha!iorisme sera d$une importance capitale' C$est elle qui nous montrera s$il 7 a lieu" et en quel sens" de constituer une psychologie g#n#rale(en mme temps que les cadres et les notions que l$orientation concr6te de cette derni6re suppose' 20' > Se mme que nos anal7ses nous ont amené ) nous ser!ir de la notion de comportement" de mme la notion de significationet mme celle de formeont &oué" dans nos démonstrations" un r:le +ondamental' C$est le drame" en e++et" que nous a!ons donné pour o#&et ) la ps7chologie concr6te' Er" le drame comporte essentiellement les notions de signi+ication et mme celle de +orme' Par l) mme notre recherche s$oriente" d$une part" !ers la tentati!e de 5pranger et" d$autre part" !ers la Gestalttheorieen général' () encore" nous nous trou!ons en +ace d$une tendance dont l$inspiration est nettement concr6te" ne serait-ce que
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par l$introduction du point de !ue du sens et par l$a#andon de l$anal7se élémentaire' 5eulement" la signi+ication et la +orme" telles qu$elles inter!iennent dans la ps7chologie concr6te" n$ont pas du tout le mme sens que chez 5pranger et chez les partisans de la Gestalttheorie(et" d$autre part" il +aut aller plus loin que l$a#andon pur et simple de l$anal7se élémentaire" car il +aut que cet a#andon soit en mme temps le renoncement ) la métaps7chologie' Hre+" nous n$a!ons appro+ondi ici ni l$idée de signi+ication" ni celle de drame" nous n$a!ons mme pas déterminé a!ec précision leurs rapports' Er" ce sont l) les notions +ondamentales de la ps7chologie concr6te' Pour les préciser" il +audra donc étudier la Gestalttheorie$ 2' > (es études en question de!ront nous apporter" en mme temps" un autre résultat qui n$intéresse pas directement l$a!enir de la ps7chologie concr6te" mais la critique mme de la ps7chologie classique' ($étude de la ps7chanal7se nous a permis d$isoler un certain nom#re de démarches +ondamentales de la ps7chologie classique' Er" a+in que la critique puisse +aire" au su&et de cette derni6re" toute la lumi6re" il est indispensa#le d$éta#lir la listecompl/teet l$anal7se < ache!ée = de ses démarches' A ce point de !ue-l) encore l$étude des deu% tendances dont nous !enons de parler est intéressante au plus haut degré' Car si chacune d$elle participe" dans une certaine mesure" au concret" celui-ci s$7 ré!6le sous d$autres aspects que dans la ps7chanal7se' *ous pou!ons donc" ou #ien décou!rir des démarches classiques que l$étude de la ps7chanal7se ne nous a pas ré!élées" ou #ien appro+ondir ) un nou!eau point de !ue les démarches que nous connaissons dé&)' ,t cette attente est d$autant plus légitime que la Gestalttheorie(par e%emple" est #asée précisément sur la critique de cette démarche classique qu$est l$anal7se élémentaire' l s$agira alors de sa!oir quelle est la place e%acte de cette démarche dans la hiérarchie des démarches classiques et si sa négation su++it ) la constitution d$une ps7chologie !raiment +éconde > ce qui nous donnera en mme temps un instrument critique de premier ordre pour &uger certaines tendances de la Gestalttheorie$ =$:Ainsi donc la recherche présente pose des pro#l6mes qui ne pourront tre résolus que dans les études ultérieures que nous a!ons annoncées dans notre introduction' ne chose est cependant certaine d6s maintenant a!ec la ps7chologie concr6te" la ps7chologie entre dans une !oie nou!elle l"#tudedel"hommeconcret$5eulement" cette orientation n$est nou!elle que par rapport au% préoccupations des ps7chologues o++iciels; elle ne représente" en réalité" que le retour de la ps7chologie ) ce désir qui est la source premi6re de la con+iance dont la ps7chologie o++icielle elle-mme a !écu &usqu$ici' Ce désir est celui de connatre l$homme' ,n consentant ) +aire de ce désir un programme scienti+ique" la ps7chologie concr6te s7stématise la grande tradition concr6te qui a tou&ours nourri la littérature" l$art dramatique et la science des sages au sens pratique du mot' 5eulement" la ps7chologie concr6te" tout en a7ant le mme o#&et" o++re plus que le thétre et la littérature elle o++re la science$,t c$est ainsi qu$on a#outira ) une ps7chologie qui n$est pas" comme la ps7chologie classique" moins( mais qui est plusque les enseignements de l$o#ser!ation !ulgaire de l$homme' 2' > (e dé!eloppement de la ps7chologie nous réser!e certainement de grandes surprises" car l$histoire d$une science ne se de!ine pas apriori$(a ps7chanal7se est un commencement" elle n$est précisément qu$un commencement" et il +aut" maintenant que la lumi6re est +aite au su&et de son essence !érita#le" poursui!re les recherches en se plaçant ) un point de !ue nou!eau' S$autre part" le #eha!iorisme et la Gestalttheoriede!ant" eu% aussi" se re+ormer presque enti6rement" on peut dire qu$au point de !ue technique tout est ) +aire' > (es progr6s techniques re&ailliront certainement sur la mani6re dont il +audra conce!oir les +ondements' 3ais ce qui est certain" c$est que tout retour est impossi#le' (a ps7chologie ne
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pourra &amais re!enir au réalisme et ) l$a#straction le pro#l6me est maintenant posé sur un terrain tout ) +ait nou!eau' ,t &amais elle ne pourra re!enir" ni ) la ps7chologie ph7siologique" ni ) la ps7chologie introspecti!e; deu% o#stacles lui #arrent le chemin le #eha!iorisme et la ps7chanal7se' ,n un mot" et quelles que soient l$imprécision de nos +ormules techniques et la résonance désagréa#le des +ormules de ce genre la m#tapsychologiea !écu et l$histoire de la psychologiecommence'
Ta*le des )ati+res A!ant-Propos b'''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''' ntroduction''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''' Chapitre ' 2esd#cou!ertespsychologiquesdanslapsychanalyseetl"orientation!ersleconcret ''''''''''''''''1I
Chapitre ' 2"introspectionclassiqueetlam#thodepsychanalytique ''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''09
Chapitre ' 2acharpenteth#oriquedelapsychanalyseetlessur!i!ancesdel"a'straction ''''''''''''''''''''''''''''4
Chapitre ' 2"hypoth/sedel"inconscientetlapsychologieconcr/te ''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''I4
Chapitre ' 2adualit#del"a'straitetduconcretdanslapsychanalyseetlepro'l/medelapsychologie concr/te''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''99
Conclusions' 2es!ertusdelapsychologieconcr/teetlespro'l/mesqu"ellepose '''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''112
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