Froid Industriel Machines Frigorifiques
Préparé par : prof Mme MEDIOUNI Mr. KHERBECHE
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Introduction • Le froid trouve de nombreuses applications dans des domaines très variées (industries agro-alimentaires, médecine, confort thermique, pétroléochimie…) et c’est dans le domaine alimentaire que le froid occupe une place prépondérante car il permet de limiter les gaspillages (pertes après récolte…) et de prolonger la durée de conservation des produits ce qui permet un élargissement des échanges. • EX : On a pu estimer que dans certaines régions du monde, 50% des denrées alimentaires disponibles se perdent entre la période qui s’écoule entre le moment de la production et celui de la consommation. L’objectif du froid • Dans le domaine alimentaire • Le froid permet de maintenir la qualité originale des produit en limitant (ou en supprimant) les altérations liées au développement des microorganismes, altérations très rapides dans les pays chauds à cause des conditions climatiques (température, humidité relative) qui sont favorables à la prolifération des bactéries, levures et moisissures. • En industrie agroalimentaire (lait, fromage…) le froid permet d’améliorer leur qualité en favorisant la maîtrise des conditions de fabrication par une optimisation des paramètres climatiques influençant le comportement des microorganismes. • Le froid permet aussi l’augmentation du volume de production agricole par la modification du cycle végétatif des plantes améliorant ainsi leur rendement (printanisation des céréales…). Pendant les mois de repos les germinations, sous l'action du froid, subissent une série de transformations internes qui les rend aptes à monter en fleur au printemps suivant. Sans cette action, le blé d'hiver donnerait très peu ou pas d'épis • En production animale Le froid permet la conservation longue durée du sperme destiné à l’insémination artificielle ou encore la conservation des sérums et des vaccins destinés à enrayer les épidémies frappant les animaux. • Il permet d’augmenter la durée de conservation de certains fruits et légumes, de même l’utilisation d’adjuvants permet de renforcer l’action du froid mais leur utilisation doit être conforme à la législation nationale relative à la protection des aliments. Machine frigorifique • La production de froid pour les besoins domestiques, commerciaux et industriels nécessitent l’utilisation d’un dispositif capable d’extraire de la chaleur dans le milieu à refroidir pour la rejeter dans un milieu dit extérieur, ce dispositif qui obéit nécessairement au second principe de la thermodynamique est appelé « machine frigorifique ». • La conception, la réalisation et l’exploitation et/ou le suivi d’une telle machine nécessitent de bonnes connaissances en thermodynamique, en mécanique des fluides, en transfert thermique et en électrotechnique. Le froid peut être produite directement ou indirectement. • On parle de refroidissement direct lorsque la substance à refroidir (par exemple l’air) est en contact avec le fluide circulant en circuit fermé dans la machine (par l’intermédiaire de l’échangeur).
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Le refroidissement est dit indirect lorsqu’on utilise un fluide intermédiaire (par exemple l’eau) entre la subsistance à refroidir (l’air) et le fluide circulant en circuit fermé dans la machine. Le fluide intermédiaire est appelé fluide frigoporteur.
Types de machines frigorifiques • On distingue plusieurs sortes de machines frigorifiques : - Machines à compression - Machines à éjection - Machines à absorption - Machines à adsorption - Machines à réaction chimique
LES MACHINES FRIGORIFIQUES A COMPRESSION SIMPLE • Ces machines frigorifiques n’utilisent qu’une compression simple (c.à.d pas de compresseurs en étage ). Le compresseur est soit un compresseur à pistons, soit un compresseur à membrane ou un compresseur à vis. Principe de fonctionnement de la machine frigorifique • Une machine frigo (MF) comprend principalement quatre éléments principaux et divers accessoires • Les éléments principaux sont : • le compresseur K • le détendeur D • deux échangeurs de chaleur : le condenseur C et l’évaporateur E Les accessoires les plus courants sont : • un déshydrateur DH • un voyant liquide V • deux manomètres HP (M2) et BP (M1)
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Schéma d’une machine frigo (masse de 1kg de fluide) Cycle de la machine MF :
Les Rôles des différents organes de la machine MF : Rôle du compresseur K : • il met en route la circulation du fluide (pompe aspirante et refoulante) • il comprime le gaz (1-2) de la pression p0 (~2bar) à pc (~8bar) pour le fréon F22 en absorbant un travail W • * on distingue entre compresseurs frigorifiques ouverts, semi-hermétiques et hermétiques (Fig)
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Types des compresseurs : • •
il refroidit la vapeur surchauffée (désurchauffe 2-2’) il y a condensation de la vapeur V => L (2’-3) en libérant les calories qc (source chaude) à pression et température constantes (pc = cte et tc = cte) on dimensionne le condenseur C de sorte que la condensation soit totale à la sortie
• • Rôle de l’évaporateur E : • il vaporise le fluide (L =>V) en absorbant les calories q0 à la source froide, à pression et température constantes (p0 = cte et t0 = cte)
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Rôle du détendeur D : • il réduit fortement la pression HP par perte de charge D p à travers un tube capillaire ou un robinet à pointeau • cette détente entraîne une vaporisation partielle du liquide et un refroidissement du fluide • Rôle du Voyant V : • il permet de contrôler la charge en fréon de la machine lors du remplissage et en cours de fonctionnement • il signale la présence d’humidité (vapeur d’eau) dans le fluide grâce à une pastille verte qui vire au jaune • Rôle du déshydrateur DH : • il filtre le fluide qui le traverse (copeaux métalliques, trace de soudure) et élimine la vapeur d’eau avec du silicagel • Rôle des manomètres HP et BP : • ils contrôlent la pression dans le condenseur (HP) et l’évaporateur (BP) et le bon fonctionnement de l’installation • ils sont gradués par rapport à la pression atmosphérique et indiquent donc une pression relative (pabs = pr + 1 bar) • ils mesurent aussi les températures tc et t0 dans le condenseur et l’évaporateur, du fait de la relation univoque p= f(t) lors d’un changement d’état
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Autres organes • Ces différents éléments ou organes de la machine frigo sont illustrés dans les Fig. 9 avec d’autres accessoires telles les vannes simples ou électromagnétiques, la vanne à inversion de cycle (à quatre voies), le détendeur thermodynamique... • A côté des organes déjà mentionnés, on utilise encore d’autres accessoires pour : • commander ou réguler la machine MF (pressostat HP-BP, thermostats de réglage, pressostats à eau,...) • pour mesurer et contrôler des grandeurs (manomètres, thermomètres, wattmètre, débimètres...)
Fluide frigorigène : • Le fluide frigorigène permet les échanges de chaleur dans un système frigorifique par ses changements d’état que sont l’évaporation et la condensation. • Il peut se définir comme une substance chimique dont la température d’évaporation à la pression atmosphérique est inférieure à la température ambiante, autrement dit le fluide frigorigène doit être liquide à cette ambiance. • Par température ambiante, il faut comprendre l’ambiance ou le milieu à refroidir.
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Températures d’ébullition de quelques fluides à la pression atmosphérique • •
Il est important pour un fluide frigorigène (réfrigérant) d’avoir une température d’évaporation peu élevée pour que le changement d’état (passage de la phase liquide à la phase vapeur) soit réalisable. Le changement d’état s’effectue à température et pression constantes (stabilisation de l’effet de réfrigérant à une température donnée) et c’est durant cette phase que la quantité de chaleur absorbée (ou rejetée) est la plus importante.
Propriétés d’un fluide frigorigène : Le fluide frigorigène étant un medium qui sert à évacuer de la chaleur possède des caractéristiques propres (physiques, thermodynamiques et chimiques). Il doit posséder les propriétés requises d’un bon fluide frigorigène que sont : - ne pas détruire la couche d’ozone - avoir un faible potentiel d’effet de serre - avoir une grande chaleur latente de vaporisation - avoir un point d’ébullition sous la pression atmosphérique suffisamment bas compte tenu des conditions de fonctionnement désirées (de sorte que la température d’évaporation soit toujours à un niveau plus élevé que la température correspondant à la pression atmosphérique) - avoir une température critique élevée (de sorte que la température de condensation dans les conditions d’utilisation soient bien inférieure à cette température critique) - avoir un faible rapport de compression, c’est à dire faible rapport entre les pressions de refoulement et d’aspiration - avoir un faible volume massique de la vapeur saturée rendant possible l’utilisation d’un compresseur et de tuyauteries de dimensions réduites 8
- ne pas voir d’action sur le lubrifiant (huile) employé conjointement - être non toxique et sans effet sur la santé du personnel - être non inflammable et non explosif en mélange avec l’air, - être non corrosif, pas d’action sur les métaux constituants le circuit, pas d’action sur les joints - sans odeur ou n’ayant qu’une odeur non désagréable - sans action sur les denrées à conserver - être d’un coût peu élevé et d’un approvisionnement facile - fuites faciles à détecter et à localiser par méthode visuelle Courbe de saturation :
Diagramme enthalpique du R22 La figure suivante représente le diagramme enthalpique pour le fluide frigorigène R22 CLASSIFICATION des fluides frigorigènes Les fluides frigorigènes obéissent à une classification qui permet une désignation précise de chaque fluide. Cette classification est effectuée sur la base de critères différents suivant la famille ou la sous famille de fluides considérés. • Les composés inorganiques Les fluides de cette famille sont les ceux de la série 700. Le fluide le plus utilisé de cette famille est l’ammoniac (NH3) et il est désigné par R717 - R désigne Réfrigérant - Le 7 des centaines désigne la série 700 - Le 17 représentant les deux derniers chiffres désigne la masse molaire du corps (14 pour l’azote « N » et 3 pour l’hydrogène « H » • Autres exemples de composés inorganiques : - l’eau (H20) : R718 - le dioxyde de carbone (CO2) : R744
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• Les composés organiques Les composés organiques sont des dérivés du méthane (CH4) et de l’éthane (C2H6). Ils se divisent en trois sous familles : - les corps purs - les mélanges (de corps purs) - les hydrocarbures • Les corps purs Les corps purs se regroupent en trois sous groupes suivant leur composition chimique : les CFC (chlorofluorocarbone) – exemple le R12 les HCFC (hydrochlorofluorocarbone) – exemple le R22 les HFC (hydrofluorocarbone) – exemple le R134a La caractéristique principale d’un corps pur est qu’il se condense et s’évapore à température et pression constante. Les molécules des CFC sont complètement halogénées. Ceux des HFC ne contiennent aucun atome de chlore. • Désignation des HCFC Quant aux molécules des HCFC, ils contiennent du chlore non complètement halogéné; autrement dit certains atomes de chlore ont été remplacés par des atomes d’hydrogène. Leur désignation est basée sur la règle suivante : - R : Réfrigérant - Chiffre des unités « u » : nombre d’atomes de fluor - Chiffre des dizaines « d » : nombre d’atomes d’hydrogène + 1 - Chiffre des unités « c » : nombre d’atomes de carbones – 1 - La valence du carbone étant de 4, la molécule sera complétée par des atomes de chlore si nécessaire. - Les lettres minuscules en fin de numérotation désigne une asymétrie plus (b) ou moins (a) de la molécule.
Tableau 2.4 : Exemples de désignation des corps purs R12 – R22 – R134a. - A partir de la formule chimique des fluides frigorigènes ci-dessus, les dénominations de ces fluides sont les suivantes : - le Dichlorodifluorométhane (CCl2F2) pour le R12 11
- le Monochlorodifluorométhane (CHClF2) pour le R22 - le Tétrafluoroéthane (CH2FCF3) pour le R134a Les mélanges Les mélanges de corps purs se regroupent en deux sous groupes que sont : les mélanges azéotopriques qui se comportent comme des corps purs les mélanges zéotropiques qui ne sont pas des corps purs Les mélanges azéotropiques sont les fluides frigorigènes de la série 500. Les deux derniers chiffres indiquent le numéro d’ordre d’apparition du fluide considéré. *Exemple : le R502 (mélange de 48.8% de R22 et de 51.2% de R115) Les mélanges zéotropiques sont les fluides frigorigènes de la série 400. Les deux derniers chiffres indiquent le numéro d’ordre d’apparition du fluide considéré. *Exemple : le R404A (mélange de 52% de R143a, de 44% de R125 et de 4% de R134a) Dans le cas de mélanges de corps purs identiques mais dans des proportions différentes (isotopes), on associe une lettre majuscule (A,B,C) en fin de numérotation dans l’ordre chronologique d’apparition. *Exemple : R407A, R407B, R407C R407A (mélange de 20% de R32, de 40% de R125 et de 40% de R134a) R407B (mélange de 10% de R32, de 70% de R125 et de 20% de R134a) R407C (mélange de 23% de R32, de 25% de R125 et de 52% de R134a) Les mélanges zéotropiques se vaporisent et se condensent non pas à une température constante mais sur une plage de températures (glissement dans les zones de changement d’état). Les hydrocarbures • Les fluides frigorigènes du type hydrocarbure proviennent essentiellement du raffinage du pétrole mais également du dégazolinage (récupération des hydrocarbures liquides) du gaz naturel. • Ce sont essentiellement le R600 (butane), le R600a (isobutane) et le R290 (propane) qui est le plus utilisé. • Contrairement aux autres fluides frigorigènes, les hydrocarbures sont hautement inflammables. • Dans certaines classifications, les fluides frigorigènes du type HC (hydrocarbures) sont regroupés avec les fluides de la série 700 comme le R717 (ammoniac), le R718 (eau) ou le R744 (dioxyde de carbone) sous la famille des fluides dits « naturels », les autres fluides étant regroupés dans la famille des fluides dits «de synthèse». Le Cycle théorique de Mollier de la machine MF • Afin de pouvoir exploiter et contrôler une machine frigo, on utilise un cycle théorique d’une machine idéale en admettant les hypothèses simplificatrices suivantes : • Hypothèses : • la compression du fluide 1-2 est isentropique (pas de perte de chaleur) • il n’y a pas de perte de charge dans la tuyauterie et les échangeurs (les paliers de condensation et d’évaporation sont à p = cte, c.à.d des isobares) • la détente 4-5 est isenthalpe (H = cte) avec H = mh • On représente alors ce cycle idéalisé dans un diagramme (logP,h) appelé diagramme de Mollier (voir Fig. • Diagramme de Mollier :
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Caractéristiques du cycle : • la compression 1-2 est isentopique avec apport de travail wth de l’extérieur • la vapeur surchaufée à la sortie du compresseur se désurchauffe de 2-2’, dans la tuyauterie et au contact de l’eau dans le condenseur • à partir du point 2’, la vapeur se condense progressivement dans le condenseur © de 2’-3 (mélange L+V), et au point 3(4) on n’a plus que du liquide (titre x = 0) • ensuite, le liquide se détend à enthalpie constante de 4-5 • la vapeur humide (mélange L+V) s’évapore progressivement dans l’évaporateur (E) de 5-1 • la portion 1’-1 correspond à une surchauffe de la vapeur dans l’évaporateur • Le diagramme de Mollier est rapporté à une masse de fluide frigorigène Bilan d’énergie de la machine MF D’après le premier principe de la thermodynamique, il y a Conservation de l’énergie : c.à.d que la quantité de chaleur rejetée au condenseur (qc) doit être égale à la chaleur extraite à l’évaporateur (q0) et plus le travail (wth) consommé pour faire tourner le compresseur. • d’où l’équation, qc = q0 + wth • cette équation traduit donc le bilan d’énergie de la machine frigo idéalisée •
• • • •
Le choix d’échelle en abscisse (enthalpie h en kJ/kg) est très pratique pour l’exploitation quantitative du cycle de Mollier, car il permet de lire directement les énergies hi aux différents points i (1,2,3,4) du cycle de la machine (voir diagrammes en annexe). On vérifie ainsi le premier principe sur l’échelle en abscisse, car on constate que : la quantité de chaleur dégagée au condenseur : qc = h2 - h4 la quantité de froid produite à l’évaporateur : q0 = h1- h5 le travail dépensé au compresseur : wth = h2- h1 13
• •
et par conséquent, on vérifie bien la relation 9.1, car : h2 - h4 = (h1 - h5) + (h2 - h1) = h2 - h4 (car h4 = h5)
Coefficient de performance COP • Dans les machines DT (MF et PAC), on remplace le terme de rendement de la machine par son coefficient de performance (COP) ηF , car le rendement serait > 1 (paradoxe de Kelvin). Le COP de la machine frigo est défini par la relation 9.2 :
On constate alors, que le COP ηF > 1 (car Tc > T0) et dans la pratique, ηF = 3 à 5 Grandeurs caractéristiques de la machine MF • Une machine ou installation frigo est d’abord caractérisé par : • son régime nominal de fonctionnement défini par (tc ,t0 , tSR), c.à.d par le choix des températures de ses paliers de condensation (tc) , d’évaporation (t0) et de sa température de sous-refroidissement (tSR = t4) • sa puissance frigorifique F0 donnée en fg/h ou kJ/kg avec (1 fg/h = 1 kcal/h) • On définit en plus un certain nombre de grandeurs caractéristiques de la MF( voir le Tableau des valeurs), ces grandeurs sont rapportées : • soit, à l’évaporateur (production frigo massique q0 , production frigo par m3 aspiré q0 , débit massique qm , débit volumique aspiré Va ou balayé Vb, puissance frigo...) • soit, au condenseur (quantité de chaleur à évacuer qc , puissance calorifique Pc... ) • soit, au compresseur (travail théorique wth ou réel wr , puissance théorique Pth et réelle Pr , puissance absorbée par rapport à la puissance frigo N(kW)...) • L’évaluation de ces diverses grandeurs à partir du diagramme de Mollier ou d’un logiciel dédié, permet de caractériser et contrôler la machine MF. • Le relevé des pressions et températures en divers points du circuits et le tracé du cycle de Mollier permet de contrôler le bon fonctionnement de la machine automatisé ou non. • Le technicien ou l’ingénieur sont confrontés à deux types de problèmes : • la détermination des caractéristiques géométriques du compresseur (puissance développée, course, alésage, nombre de pistons et d’étages...) et des échangeurs (dimensions et types...), connaissant la puissance frigo souhaité par le client • le contrôle et la maintenance de l’installation frigo en fonction du régime nominal défini et de la puissance frigo imposée en relevant périodiquement les paramètres mesurables (t, p, débit, puissance...) 1- Efficacité • On compare également l’efficacité de la machine frigo, définit comme le rapport du COP cycle de Mollier par le cycle de Carnot inverse, soit :
•
avec,
0<ε <1
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Modification du cycle fonctionnel de la machine MF : • Le but d’une machine frigo est de produire du froid (c.à.d. des frigories) par extraction de calories à la source froide, en évaporant un fluide frigorigène et d’abaisser la température de cette source de + 5°C à - 30°C selon l’usage (frigo ou congélateur, chambre froide). • En terme d’économie d’énergie et de rentabilité, on cherche donc à optimiser la production de froid q0 avec une dépense de travail wth consommé minimum, soit donc à avoir un COP élevé. • D’après la définition du COP de la machine frigo h F , il faut donc augmenter la production frigo massique q0m = h1 - h5 , représentée par le segment [h5h1] sur la Fig..
Fig.: Cycle de Mollier de la machine MF - on cherche donc à augmenter q0m , c.à.d la longueur du segment (h1 - h5) - on a donc intérêt à utiliser au maximum la chaleur latente d’évaporation (h7 - h6) L’augmentation de la quantité de froid produite q0m est alors obtenue (voir Fig.) : en déplaçant le point 1 vers la droite, grâce à une surchauffe du fluide en déplaçant le point 5 vers la gauche, grâce à un sous-refroidissement du fluide Sous-Refroidissement du liquide • Le fluide frigorigène à l’état liquide à la sortie du condenseur (point 3) est sousrefroidi (c.à.d on abaisse sa température en déplaçant le point 3 vers la gauche), ceci est réalisé : • soit, dans le condenseur lui-même en augmentant ses dimensions (c.à.d sa surface d’échange) • soit, dans une bouteille d’accumulation (BA) placée à la sortie du condenseur • soit, dans un échangeur interne situé entre le condenseur et l’évaporateur • On peut procéder soit à un seul sous-refroidissement (de 3-4) ou à deux sousrefroidissements successifs (de 3-4 et ensuite de 4-4’), voir la Fig. : en déplaçant le point 3 vers la gauche, on déplace automatiquement le point 5 vers la gauche et on augmente ainsi la partie de la chaleur latente non exploitée.
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Sous-refroidissement du liquide Surchauffe de la vapeur : • Le fluide frigorigène à l’état de vapeur humide est surchauffé (c.à.d on élève sa température en déplaçant le point 1 vers la droite), ceci est réalisé (voir Fig. 9.6) : • soit, dans l’évaporateur lui-même en augmentant ses dimensions • soit, dans une bouteille anti-coups liquide (BACL) placée à la sortie de l’évaporateur • soit, dans un échangeur interne situé entre les deux échangeurs
Fig. : Surchauffe de la vapeur Modification du cycle fonctionnel de la machine MF : • En procédant à des sous-refroidissements et à des surchauffes dans les installations frigorifiques, on augmente donc le froid produit dans l’évaporateur et le segment q0m s’approche de la chaleur latente d’évaporation : on extrait alors plus de calories à la source froide en exploitant au maximum la chaleur libérée par l’évaporation du fluide. • Une telle installation frigo avec deux sous-refroidissements (de 3-3’ et de 3-4) et une surchauffe (de 1-1’) est représentée dans la Fig.
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Fig. : Installation frigorifique avec sous-refroidissement et surchauffe Régimes de fonctionnement • - Une machine frigorifique peut fonctionner selon deux types de régimes, à savoir : • le régime humide utilisé dans les premières machines MF • le régime sec conseillé et utilisé actuellement • Ces régimes de fonctionnement sont illustrés dans les Figures : 1- Régime humide : - dans ce régime, la compression 1-2 se termine juste à l’état sec (point 2) - ce régime présente des risques pour le compresseur K (coups de bélier), du fait d’une présence possible d’un résidu liquide en fin de compression (déplacement du point de 1 à 1’) - ce régime réduit la production frigo q0m
Fig. 9.8 : Fonctionnement en régime humide 2- Régime sec : Pour éviter ces risques de coups de bélier en fin de compression (dommageable au compresseur), on préfère donc travailler en régime sec, en déplaçant le point 1 vers la droite grâce à une surchauffe dans l’évaporateur ou une bouteille BACL. On déplace alors le point du régime de vapeur humide (mélange L+V) vers le régime de vapeur sèche ou surchauffée.
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Si la surchauffe est réalisée dans l’évaporateur lui-même, alors l’augmentation du froid produit augmente les performances de la machine MF. En cas d’inversion du sens de circulation du fluide frigorigène par une vanne d’inversion à quatre voies, une BACL s’impose pour éviter d’aspirer du liquide dans le compresseur.
La machine frigorifique à ab/adsorption
Principe de la machine à ab/adsorption Fonctionnement Analogie avec la machine frigorifique traditionnelle L'efficacité énergétique ou COP-froid Quelle sources de chaleur ?
I-Principe de la machine à ab/adsorption Le principe consiste à pulvériser de l'eau en fines gouttelettes dans un récipient sous vide. Du fait de la basse pression, l'eau s'évapore. Pour cela elle a besoin d'une certaine quantité de chaleur qui est extraite de l'eau à rafraîchir, circulant dans un circuit à travers le récipient.
Mais ce système ne peut fonctionner très longtemps : rapidement, le récipient sous vide sera saturé de vapeur d'eau, et l'eau dispersée ne s'évaporera plus. Il faut donc un moyen pour maintenir ou recréer le vide dans le récipient !
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C'est là qu'intervient le sorbant. C'est soit un liquide, on parle alors d'absorbant, ou un solide poreux, on parle alors d'adsorbant. Il "boit" la vapeur d'eau contenue dans l'ambiance, et la retient. Au fur et à mesure qu'il ab/adsorbe de la vapeur, sa capacité d'ab/adsorption diminue jusqu'à être nulle, à saturation. Le sorbant est alors chauffé à une certaine température et "rend" la vapeur d'eau. Il récupère alors toute ses propriété d'ab/adsorption. Exemple d'absorbant. Dans les machines frigorifiques à absorption utilisées en climatisation, la substance absorbante est généralement le bromure de lithium (LiBr), le fluide réfrigérant, de l'eau. Ce type de machine permet de refroidir de l'eau jusque environ 5°C. La température de l'eau utilisée pour la régénération de l'absorbant doit être comprise entre 80 et 120°C. Exemple d'adsorbant. Le gel de silicium couplé avec de l'eau comme fluide réfrigérant. La température de l'eau utilisée pour la régénération de l'adsorbant doit être comprise entre 65 à 80 °C. Cette température plus basse est un avantage par rapport à la machine à absorption.
Fonctionnement La machine à absorption : La machine frigorifique à absorption se divise en quatre composants principaux : 1. l'évaporateur, 2. l'absorbeur, 3. le concentrateur, le condenseur.
1. Dans l'évaporateur, le réfrigérant (ici de l'eau) est pulvérisé dans une ambiance à très faible pression. L'évaporateur est parcouru par un circuit à eau. En s'évaporant, le réfrigérant soustrait sa chaleur à cette eau qui est ainsi refroidie. Une partie du réfrigérant pulvérisé ne s'évapore pas et tombe dans le fond de l'évaporateur où elle est pompée pour être à nouveau pulvérisée. 2. La vapeur d'eau crée dans l'évaporateur est amenée à l'absorbeur. Il contient la solution absorbante (LiBr) qui est continuellement pompée dans le fond du récipient pour y être pulvérisée. Le
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LiBr absorbe la vapeur d'eau hors de l'évaporateur et y maintient ainsi la basse pression nécessaire à a vaporisation du réfrigérant.
Au fur et à mesure qu'elle absorbe la vapeur d'eau, la solution absorbante est de plus en plus diluée. Elle finirait par être saturée et ne plus rien pouvoir absorber. 3. La solution est donc régénérée dans le concentrateur. Elle est réchauffée, par une batterie à eau chaude (environ 85°C) et une partie de l'eau s'évapore. La solution régénérée retourne à l'absorbeur.
Enfin, la vapeur d'eau extraite du concentrateur est amenée dans le condenseur, où elle est refroidie par une circulation d'eau froide. L'eau condensée retourne à l'évaporateur. 21
Deux compléments au système augmentent son efficacité :
Une circulation d'eau froide dans l'absorbeur. Le phénomène d'absorption génère de la chaleur. La circulation d'eau froide dans le fluide absorbant évite sa montée en température, ce qui diminuerait son efficacité. Remarque : l'eau de refroidissement de l'absorbeur peut ensuite passer dans la batterie de refroidissement du condenseur. Un échangeur de chaleur sur le circuit du fluide absorbant. Le fluide chaud sortant du concentrateur qui retourne à l'absorbeur préchauffe le fluide qui va vers le concentrateur, économisant ainsi une partie de l'énergie nécessaire pour chauffer le fluide à régénérer.
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La machine à adsorption L'adsorbant étant solide, il est impossible de l'amener au fur et à mesure vers la source de chaleur pour être régénéré. La machine fonctionne donc de manière cyclique. Deux récipients servent, tour à tour, d'adsorbeur et de désorbeur. Dans la première période, le premier adsorbant est utilisé pour la production de froid, tandis que l'autre est parcouru par l'eau chaude, et ainsi régénéré. Dans la seconde période, lorsque le premier adsorbant est saturé, il est remplacé par le second pour la production de froid, et est alors lui-même régénéré.
Analogie avec la machine frigorifique traditionnelle Bien que la machine à sorption semble assez différente de la machine frigorifique traditionnelle, le principe de base de fonctionnement reste le même : circulation d'un fluide réfrigérant, évaporation du fluide avec production de froid, compression du fluide demandant un apport d'énergie, condensation du fluide avec production de chaleur. La différence réside dans : Le moyen de comprimer le fluide, o mécanique dans le cas d'une machine traditionnelle, o thermochimique dans le cas de la machine à sorption.
Le type d'énergie nécessaire à cette compression o o
électrique dans le cas d'une machine traditionnelle, calorifique dans le cas de la machine à sorption.
Machine frigo traditionnelle.
Machine frigo à absorption.
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L'efficacité énergétique ou COP-froid Une machine frigorifique est énergétiquement efficace si elle demande peu d'énergie pour fournir une puissance frigorifique donnée.
On évalue son efficacité par le calcul du COP (coefficient de performance) : rapport entre la puissance frigorifique produite et la puissance fournie au compresseur.
Dans le cas d'une machine frigorifique traditionnelle, la puissance fournie est électrique. Le COP d'une telle machine peut atteindre la valeur de 3, voire plus.
Dans le cas d'une machine frigorifique à absortion, le COP réel tourne autour de 0.7; celui d'une machine à adsorption varie entre 0.5 et 0.6.
Quel est alors l'intérêt d'une telle machine ? Un premier avantage réside dans l'absence de compresseur mécanique, donc de vibrations et de bruits. D'où le fait que ces machines demandent un entretien limité et présentent une grande longévité. Le second avantage vient de la possibilité de valoriser une énergie calorifique disponible et d'éviter ainsi la consommation électrique d'un compresseur.
Quelles sources de chaleur ? La machine à sorption "fait du froid avec du chaud" ! Voici de quoi éveiller notre désir d'utiliser de la chaleur "gratuite" ! Ce n'est pas pour rien que ce type de machine est surtout répandu dans le secteur industriel parce que certains process libèrent une chaleur importante dont il est possible de tirer une puissance frigorifique utile par ailleurs. Dans le secteur du bâtiment, on peut imaginer deux possibilités :
la chaleur issue d'un cogénérateur la chaleur solaire
Trigénération La cogénération permet de produire simultanément de l'énergie électrique et de la chaleur. La trigénération consiste à utiliser la chaleur disponible pour produire du froid lorsque la chaleur ne peut être valorisée pour le chauffage du bâtiment. Les machines frigorifiques à absorption sont alors utilisées. 24