INTRODUCTION…………………………………..
2
CHAPITRE
3
I:
POINTS
PREALABLES……..
……….
4 5
I- LA NOTION DE VALEUR……………………………………………. 5 II- L’HORIZON DE LA PRÉVISION…………………………………... III- QUEL TAUX D’ACTUALISATION RETENIR ?............................
CHAPITRE I : LES MODELES D’EVALUATION PAR FLUX FNANCIERS…………………………..
7
7 11
I- LA FORMULE FONDAMENTALE D’IRVING-FISHER.................
15
II- LE MODÈLE DE GORDON-SHAPIRO…………………………… IV- LE MODÈLE DE BATES……………………………………………
20
V- LA SYNTHÈSE ENTRE LES MODÈLES DE GORDON-SHAPIRO ET DE BATES………………………………………………...
CONCLUSION…………...…………………………
23 25
BIBLIOGRAPHIE………………….………………
1
L’approche actuarielle, basée sur l’actualisation des flux futurs, estime la valeur de l’entreprise à partir de sa capacité à générer des flux de trésorerie disponibles, qui seront actualisés à un taux (le taux d’actualisation) qui tient compte du risque de l’actif économique. En effet, cette approche est basée sur le fait que ce ne sont pas les flux passés qu’achète l’investisseur, mais les flux futurs. Ces flux futurs, qui vont servir de base aux calculs d’actualisation, peuvent correspondre aux revenus retirés par les actionnaires, c’est à dire aux dividendes majorés de la valeur de revente future du titre, aux résultats dégagés par la société, ou bien encore à ses cash flows. Tout dépend de ce que l’investisseur considère comme étant la véritable richesse dégagée par l’entreprise. Certains investisseurs vont en effet considérer que cette richesse est représentée par les dividendes perçus augmentée de la valeur de revente des titres, alors que, pour d’autres, ce sont plutôt les bénéfices, ou bien encore les cash flows dégagés par l’entreprise, qui, en étant réinvestis dans l’activité économique, vont permettre de dégager dans le futur de la richesse pour les actionnaires. Le présent rapport a pour objet de développer les méthodes des flux financiers en se basant sur l’actualisation des dividendes à travers 3 modèles à savoir le modèle de Irving Fisher, le modèle Gordon.-chapiro et le modèle de Bates.
2
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Méthode des flux financiers
CHAPITRE I : POINTS PRÉALABLES Avant d’aborder plus en détails le concept l’évaluation, il convient d’apporter quelques précisions sur la notion de valeur. En effet, l’entreprise, par le biais de son capital coté en bourse, est un bien qui se vend et s’achète mais dont la valeur est difficile à déterminer. C’est pourquoi, les méthodes d’évaluation d’entreprises sont nombreuses et la diversité des valeurs obtenues fragilise la notion de valeur objective de l’entreprise. De ce fait, le processus d’évaluation est plus important que la valeur finale à laquelle il permet d’aboutir.
Ainsi,
c’est
en effectuant consciencieusement l’évaluation
que
l’analyste comprendra comment se forme la valeur de l’entreprise, quels sont ses
éléments
clés
de
performance,
ses
points
faibles
et
ses
atouts
concurrentiels. Par ailleurs, notons que la valeur d’une entreprise n’est pas figée, celle-ci dépend d’un certain nombre d’informations qui lui sont propres et d’informations sur son environnement. Le moindre changement affectant sa profitabilité future par exemple, ou les conditions économiques générales (taux d’intérêts…) se traduira inévitablement par des modifications dans la valeur de l’entreprise..
I- LA NOTION DE VALEUR
L’évaluation d’une action consiste à établir une valeur pour une part de capital d’une société. La notion de valeur est subjective et relative ; elle suppose la comparaison à une échelle de valeurs qui varie suivant que l’on est acquéreur,
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vendeur ou utilisateur d’un bien. Elle suppose également la comparaison avec l’utilité qui lui est attribuée et d’autres biens des finalités différentes (rendement, placement à moyen ou long terme etc…). La valeur et le prix sont deux notions différentes. La première s’attache à l’utilité intrinsèque que l’on attribue au bien ; alors que le prix, est un montant d’argent que l’acheteur accepte de payer pour l’obtenir et celui que le vendeur accepte de recevoir pour le céder. Pour une action, le prix correspond à son cours de bourse. L’évaluation d’une action consistera donc à déterminer si le cours de bourse est conforme ou non à l’idée que l’on peut se faire de la valeur du titre, ou inversement si cette valeur apparaît supérieure ou inférieure au cours. On dira alors qu’en bourse le titre est sous-évalué ou sur-évalué. L’évaluation d’un bien, ou ici d’une fraction du capital d’une entreprise, dépend du point de vue où se place le candidat acheteur. Une action peut ainsi avoir : - Une valeur de placement, pour un porteur individuel ou un portefeuille collectif, pour lesquels il n’existe pas d’intention de prise de contrôle de la société concernée ;
-
une valeur d’utilisation, ou de fonctionnement, pour l’acquéreur désirant prendre le contrôle de la société et tirer profit de son activité ; c’ est ainsi la valeur de rendement ou de rentabilité ;
-
une valeur d’actif ou valeur patrimoniale, pour l’acquéreur désirant se rendre maître de l’entreprise pour en vendre les divers actifs qu’elle détient. Les deux dernières approches se combinent souvent, lorsque la prise de contrôle est suivie d’une vente de quelques composantes de l’entreprise avant un nouveau départ des activités restantes.
C‘est la première approche qui sera retenue ici, celle de l’investisseur individuel ou collectif qui s’intéresse à la valeur de placement.
II- L’HORIZON DE LA PRÉVISION.
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L’évaluation de toute société nécessite à la fois des données passées, traduites au travers des bilans, mais également de données prévisionnelles qui servent à entrevoir le futur de la société. Bien qu’un horizon à moyen terme, trois ou quatre ans, soit ce qu’il y a de plus acceptable, bien souvent les flux obtenus par le biais des prévisions sont extrapolés sur des périodes beaucoup plus longues. L’étendue de ces périodes longues sera fonction de la nature des biens, de l’entreprise considérée et de sa durée de vie probable. III- QUEL TAUX D’ACTUALISATION RETENIR ? Les différents résultats d’une société sont souvent utilisés pour en déterminer la valeur. Comme il existe différents niveaux de résultats, la question est de savoir, lequel prendre en compte. Le choix du résultat à actualiser ou à capitaliser conduit à la question de la détermination du taux d’actualisation le plus adapté. Ainsi, les deux principaux problèmes soulevés lors de l’évaluation d’une entreprise à partir de ses résultats sont : le choix du flux et la détermination du taux d’actualisation. 1- Définition d’un taux d’actualisation. L‘actualisation d’un montant revient à chercher la valeur d’aujourd’hui d’une somme future, en fonction du délai de sa mise à disposition et d’un aléa éventuel sur sa perception. Actualiser, c’est déprécier le futur, c’est être plus exigeant vis-à-vis des flux futurs que vis-à-vis des flux actuels parce que les flux futurs ne peuvent pas être consommés ou investis immédiatement, contrairement à des flux actuels. L’actualisation comporte deux paramètres essentiels : d’une part, la durée temporelle retenue, d’autre part le taux d’intérêt pris en compte pour mesurer l‘amoindrissement de valeur dû à la non disponibilité. 2- Actualisation et taux d’intérêt. Le taux d’intérêt utilisé dans l’évaluation d’entreprise regroupe en fait les trois éléments suivants :
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Le taux d’intérêt proprement dit est défini par le coût de détention de l’argent, souvent basé lors de l’évaluation d’entreprise sur les taux d’emprunts d’Etat à 10 ans. Le taux d’inflation tient compte de la hausse générale des prix. La prime de risque Tous les actifs financiers ou réels ont un avenir aléatoire. Leur rendement n’est jamais assuré au taux constaté dans le présent. Une décote sur les rendements futurs est alors appliquée dans les calculs prévisionnels d’évaluations. Cette décote est appelée « prime de risque ». Le montant de cette prime de risque varie suivant l’entreprise concernée et l’environnement dans lequel elle évolue. Le niveau de la prime sera d’autant plus élevé que l’entreprise est exposée à des risque technologiques s’exerçant dans un marché peu connu et mal maîtrisé.
CHAPITRE I : LES MODELES D’EVALUATION PAR FLUX FNANCIERS I- LA FORMULE FONDAMENTALE D’IRVING-FISHER La justification économique de l’investissement la plus communément partagée repose sur l’appréciation de la rentabilité. Concrètement, cette mesure se détermine par la comparaison entre la somme du profit futur et celle de la dépense initiale. Chacun des termes de cette comparaison peut se développer sur plusieurs années, tant pour les dépenses engagées que pour les revenus futurs. Dans ces conditions, il est nécessaire de prendre en compte « la valeur du temps » en actualisant les dépenses et les revenus correspondant à chaque exercice. Cette réalité, parfaitement applicable à l’investissement boursier, est décrite par Irving-Fischer qui présente « la valeur de tout capital comme la somme actuel de son rendement futur ». Cette réflexion est matérialisée, dans le cadre d’un investissement en bourse, par la formule suivante :
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Avec : - Vo la valorisation actuelle ; - Di le dividende perçu pour i, de 1 à n ; - Vn le prix de revente de l’action à l’année n ; - t le taux d’actualisation.
Cette
équation
fondamentale,
solide
sur
le
plan
conceptuel,
reste
malheureusement d’un emploi délicat sitôt que l’année n s’éloigne de l’année 0. Il est en effet difficile de prétendre construire une valorisation fiable si l’appréciation de la série de dividendes versés sur la longue période, et si l’appréciation de V(n), restent peu ou pas réalistes. Ces réserves sont d’autant plus importantes dans l’application de cette formule que la valeur V(n)/(1+t)
n
reste significative, dans la
détermination de Vo, à partir du moment où n se met à dépasser l’horizon de prévisions des analystes.
II- DÉTERMINATION DES PARAMÈTRES : Sous une certaine simplicité apparente, la formule d’Irving Fisher, qui est à la base de toutes les méthodes d’évaluation actuarielles, n’en est pas moins difficile à utiliser en pratique, étant donné qu’il est nécessaire de déterminer au préalable le taux d’actualisation à appliquer, les dividendes futurs (fonction des résultats futurs et de la politique de distribution des dividendes retenue par les dirigeants) et le prix auquel les investisseurs pourront revendre l’action dans n années. Quatre paramètres donc, sont à définir pour pouvoir calculer la valeur d’une entreprise : Les dividendes : Dj La durée de visibilité : n
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Le taux d’actualisation : t La valeur de revente : Vn
1- Les dividendes : Ils sot fonction de : - la politique de distribution ; - L’évolution de l’entreprise ; - Les prévisions des résultats ; - Le taux de distribution ; - La fiscalité ; - etc,…
2- La durée n La durée de détention de l’action dépend du choix de l’investisseur. Pour Fisher la durée minimum est de 5 ans et la plus adaptée varie de 10 à 15 ans.
3- La valeur de revente finale Vn La valeur de revente finale est calculée à partir de certaines méthodes d’évaluation, à savoir : - L’actif net corrigé : ANC(n) = ANC(o) + ∑ β j - ∑Dj
avec (j=1 à n)
- Goodwill ; - PER;
4- Le taux d’actualisation t Le taux d’actualisation est composé d’un taux sans risque et d’une prime de risque qui est fonction du : - prime de risque marché financier ; - prime de risque du secteur de l’entreprise ; - prime de risque de l’entreprise elle même ; - prime de risque liée au rendement espéré par l’investisseur
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Le taux d’actualisation peut être calculé par le Modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF). Ce modèle permet d’évaluer la rentabilité exigée d’un investissement risqué :
La rentabilité exigée par les actionnaires est égale à la rentabilité de l’actif sans risque augmentée d’une prime de risque égale à β fois la prime de risque du marché. La formule du MEDAF est la suivante :
tX = i + β[tm - i] tX i
Taux d’actualisation exigée Le taux sans risque (un actif sans risque est un actif dont la rentabilité est
tm
certaine sur la période considérée. Ex : bons de trésor, emprunts d’Etat…etc.) Taux de rendement du marché (il est calculé à partir d’un panier d’actions les
[tm - i] β (bêta)
plus échangées dans une place boursière) Prime de risque du marché Coefficient de sensibilité au risque β > 1 : Investissement risqué. Risque plus élevé par rapport au marché. β<1 : Investissement moins risqué. Risque inférieur à celui du marché.
Le taux peut être calculé aussi par un autre modèle à savoir le modèle de prix par arbitrage (MPA). En définitive, on se rend compte que la contribution concrète de cette approche reste limitée. En effet, ce modèle fondamental, s’il présente l’avantage de la simplicité, repose malgré tout sur un certain nombre d’hypothèses fortes qui doivent préalablement être justifiées. Par contre, d’importants efforts de simplification ont permis ensuite de développer d’autres modèles (le modèle de Gordon-Shapiro, le modèle de Bates,…), plus accessibles et plus satisfaisants. Ce sont ces modèles, que nous allons à présent développer, qui vont être utilisées par les spécialistes de l’évaluation financière pour valoriser les sociétés cotées en bourse.
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III- LE MODÈLE DE GORDON-SHAPIRO Les travaux de Gordon-Shapiro, que nous allons présenter maintenant, se distinguent entre une première formule qualifiée de simplifiée et une seconde dite développée. Comme sa définition le laisse entendre, la première formule recouvre des hypothèses très réductrices de l’équation d’Irving-Fischer : - hypothèse n°1 : la croissance des dividendes est réputée constante à un taux g avec un pay-out (taux de distribution des dividendes) stable ; - hypothèse n°2 : la période considérée n tend vers l’infini. Le pay-out lié à l’exercice en cours correspond à :
La prise en compte de l’hypothèse de croissance du dividende au taux g permet d’exprimer :
Soit :
On peut ensuite mettre D1 en facteur dans l’équation fondamentale d’IrvingFischer :
Soit :
Ainsi, pour n tendant vers l’infini, on va avoir :
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Soit ainsi : Avec : - D1 le dividende versé au titre de l’année en cours et encaissé à l’année 1 ; - t le taux de rentabilité exigé par les actionnaires ; - g le taux de croissance du dividende à l’infini. Si ce modèle est séduisant, par le fait qu’il est possible de déterminer la valeur d’une action à partir de son dividende attendu et d’un taux de croissance constant des
dividendes
futurs,
il
souffre
d’hypothèses
peu
réalistes
car
trop
simplificatrices : - Ainsi, l’hypothèse d’un taux de croissance g constant des dividendes à perpétuité est peu vraisemblable. - Et l’hypothèse que le taux de rentabilité exigée par les actionnaires soit supérieur au taux de croissance des dividendes (r > g) n’est pas forcément le cas dans la réalité. Par ailleurs, dans un environnement économique en perpétuel évolution, le dividende par action varie régulièrement (effet dilutif d’une augmentation de capital par exemple) et le pay-out ratio est également rarement identique (après une phase durable de croissance, une entreprise distribue généralement
plus
de
dividendes
qu’après
une
année
de
ralentissement
économique). De plus, cette valorisation s’entend le lendemain du paiement de Do, et à la condition que t soit notablement supérieur à g. L’extrême sensibilité de cette valorisation à la différence t-g du dénominateur limite donc considérablement la crédibilité de cette formule simplifiée. Pour répondre à ces limites, la formule développée de Gordon-Shapiro a tenté d’aménager les hypothèses, ou plutôt de les décaler dans le temps :
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- hypothèse n°1 : les prévisions sur les dividendes portent sur Di , avec i de 1 à n; - hypothèse n°2 : à partir de l’année n, on considère l’existence d’une croissance à l’infini du dividende à un taux g constant avec un P/O stable. Dans ces conditions, la formule d’Irving-Fischer :
où D1…..D n sont des estimations d’analystes devient, pour V n , selon l’approche simplifiée de Gordon-Shapiro que nous venons de présenter :
Ainsi :
Soit encore :
Cette formule souffre des mêmes contraintes arithmétiques que la précédente sur t-g De plus, elle s’avère plus lourde à calculer. Toutefois, et c’est ce qui explique son utilisation dans la pratique des marchés, son approche reste facilement accessible par la programmation d’une machine à calculer. De façon plus globale, l’approche de Gordon-Shapiro présente un certain nombre d’avantages. En effet, elle s’appuie sur des flux réels (les dividendes versés aux
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actionnaires) et répond sur ce point à la préoccupation de l’investisseur en quête d’une mesure concrète de retour sur son placement. Cette approche intègre également dans son actualisation une des composantes de la valorisation des marchés actions avec le choix d’un taux t de rentabilité spécifique des actions risqué. Par contre, cette approche reste éloignée de toute référence au prix de marché. De plus, la formule, sous sa forme développée, est fortement dépendante, à l’issue de la période de prévision des analystes, de la contribution prépondérante de Vn /(1+t) n dans la détermination de Vo. En définitive, si le modèle de Gordon-Shapiro offre l’avantage de la simplicité, il reste difficile à mettre en oeuvre dans la mesure où les dividendes futurs et le taux d’actualisation sont concrètement des éléments délicats à déterminer.
IV- LE MODÈLE DE BATES Le modèle de Bates prolonge l’approche développée par Gordon-Shapiro. Il reprend la même hypothèse d’une croissance constante du dividende, à un taux g, et donc d’une même stabilité du P/O. Par contre, la période n devient une probabilité définie par un nombre d’années déterminé. Ce modèle d’actualisation va permettre de calculer la valeur actuelle d’une société en tenant compte des bénéfices et du taux de distribution des dividendes, au lieu du seul dividende. La valorisation de Bates se construit sur une logique comparative. En effet, elle va s’exprimer en fonction d’une réalité constatée sur le marché et en référence directe avec le prix actuel du marché. Cette logique comparative se développe en trois temps : - (1) l’entreprise concernée appartient à un secteur ou à un échantillon de référence, dont les caractéristiques de marché sont connues. Ces caractéristiques sectorielles recouvrent le PEo (price earning ratio de l’année de référence), le payout, le taux g de croissance du bénéfice pendant n années, le taux t de rendement exigé sur le marché (taux de rentabilité spécifique du marché actions). Ces
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données réelles vont permettre d’exprimer le PE n , price earning ratio théorique du secteur en n ; - (2) au-delà de l’année n, limite de l’horizon de prévisions des analystes sur la société, il est posé par hypothèse que les prévisions de croissance de résultat et de pay-out de la société ne peuvent se distinguer de celles du secteur. Dans ces conditions, les prévisions du secteur et les prévisions de la société se confondent. Cette affirmation essentielle de l’approche de Bates permet de considérer que la valorisation théorique du secteur et de la société sont identiques à l’année n, soit : PE n secteur = PE n société ; - (3) avec cette valorisation théorique de la société à l’année n, et avec les prévisions spécifiques des analystes de 0 à n sur la croissance des résultats et sur le pay-out, il est possible de déterminer le PEo, valorisation théorique actuelle de la société. Ces trois hypothèses nous permettent de construire la relation suivante :
L’originalité de la méthode de Bates est de ne pas développer d’hypothèses simplificatrices sur la formule d’Irving-Fischer. Elle recouvre plutôt un important travail de mise en forme, tout particulièrement lié à un souci de résolution rapide à l’aide de tables (les tables de Bates). L’approche de Bates commence à partir de la formule suivante de distribution des dividendes : P/Oo = D1 /Eo Avec : - P/Oo le pay-out de l’année en cours ; - D1 le dividende encaissé à l’année1 ; - Eo le résultat de l’année 0. Pour faciliter cette présentation, il est retenu un taux de croissance g du bénéfice et un P/O constants. Dans le cadre d’une utilisation concrète, la variation de ces deux paramètres justifie le développement d’un calcul basé sur plusieurs séquences successives.
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Ces hypothèses de présentation sur g et P/O permettent de considérer que :
Ainsi, en utilisant la formule d’Irving-Fischer :
où, pour mémoire, l’indice o caractérise l’année présente (celle où l’on fait l’évaluation). En mettant D1 /(1+g) en facteur, on obtient :
Comme :
Et que :
l’équation précédente devient :
Avec PEo = Vo / Eo ; et PE n = V n /E n ; L’équation précédente devient :
Soit aussi :
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Pour reprendre la présentation originale de Bates, posons : M = PE n ; m = PEo ; et Puis,
les deux paramètres propres aux tables de Bates :
Nous obtenons ainsi l’équation originale de la formule de Bates : M = m A - (d) B Soit, d’une façon plus explicite :
ou encore :
Les tables de Bates apportent une résolution rapide de cette équation par une lecture immédiate des valorisations des paramètres de calcul A et B en fonction de n, t et g. Il est également important de souligner que l’utilisation d’une machine à calculer programmable permet aujourd’hui de déterminer directement le résultat. En effet, la généralisation de l’usage de ces machines à calculer
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explique pour une large part la grande fréquence d’emploi de cette méthode d’évaluation. Par cette facilité d’emploi et son fondement théorique, le modèle de Bates s’est imposé comme une méthode usuelle d’évaluation. Ainsi, on peut souligner son utilisation quasi-systématique pour justifier la valorisation des titres lors des introductions en bourse sur le Second Marché. Il faut simplement rappeler que le véritable enjeu de la formule de Bates porte sur la pertinence de la détermination de l’échantillon de référence. Le PE(n) de la société est déterminé théoriquement par projection dans le futur de données réelles et des hypothèses des analystes. La méthode de Bates s’appuie pour l’investisseur sur des flux théoriques : les résultats, ce qui est une faiblesse dans la mesure concrète du retour sur investissement.
Par
contre,
cette
méthode
intègre
deux composantes
de
valorisation du marché : le taux de capitalisation actuel des bénéfices (PEo du secteur), et le taux de rentabilité spécifique des actions (le taux d’actualisation t).
IV- LA SYNTHÈSE ENTRE LES MODÈLES DE GORDON-SHAPIRO ET DE BATES La préoccupation légitime de l’investisseur de mesurer la performance de son placement ne trouve pas de réponse directe dans les deux grandes méthodes d’évaluation financière que nous venons de développer : le modèle de GordonShapiro et le modèle de Bates. En effet, malgré leurs supports théoriques, ces deux approches supportent chacune des réserves dans leur appréciation. L’atout développé par l’approche de Gordon-Shapiro, les flux réels, souffre dans la détermination de Vo, à la fois dans la contribution prépondérante et souvent aléatoire de Vn , et aussi de sa grande indépendance d’une référence avec la valorisation de marché. L’approche de Bates, pour sa part, se développe dans un univers de flux (les bénéfices) qui reste théorique dans la mesure du rendement du placement pour l’investisseur.
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Or, il est possible de retenir une combinaison de ces deux approches basée sur : - les flux réels de dividendes, liés aux prévisions des analystes, pour permettre, le cas échéant, de considérer les augmentations de capital futures de l’entreprise ; - un taux t correspondant au taux de rentabilité exigé sur les marché actions avec la prise en compte d’une prime de risque supplémentaire ; - une valeur terminale V n qui ne soit plus l’actualisation d’une croissance à l’infini (approche de Gordon-Shapiro), mais l’expression d’un PE n théorique déterminé en fonction des références actuelles du secteur (Bates). En tenant compte de ces remarques, l’équation fondamentale d’Irving-Fischer :
devient simplement, avec E n le bénéfice de l’année n :
Cette méthode est souvent utilisée dans la pratique des marchés financiers. En effet, le dernier terme, qui pose souvent des problèmes lors de l’utilisation des modèles d’évaluation actuariels, est, cette fois ci calculé à partir des prévisions des analystes financiers. Toutefois, cette équation reste d’un usage limité car ces paramètres sont très difficiles à évaluer : taux d’actualisation à appliquer évaluation des dividendes (fonction des résultats futurs et de la politique de distribution des dividendes retenue par les dirigeants). Par contre, d’importants efforts de simplification ont permis ensuite d’affiner ce modèle pour le rendre plus accessible et satisfaisant. Ce sont ces modèles, que
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nous allons à présent développer, qui sont utilisés par les spécialistes de l’évaluation financière pour valoriser les sociétés cotées en bourse.
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Que
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conclure de l’ensemble des méthodes d’évaluation exposées ?
Premièrement, il faut souligner qu’aucune méthode ne fournit une évaluation exacte et indiscutable. La modélisation théorique est certes nécessaire pour répondre aux besoins des parties impliquées dans la transaction ; néanmoins, elle a peu d’intérêt sans la nécessaire adaptation aux réalités du marché et de la négociation. En effet, les rapports de force entre cédants et cessionnaires interviennent dans la fixation du prix de la transaction et peuvent modifier considérablement la valeur de l’entreprise déterminée au préalable par les experts. Il convient donc de ne pas dissocier l’évaluation de son contexte : la transaction. C’est dans cet esprit que l’on tiendra compte, lors du choix de la méthode d’évaluation, de paramètres tels que la nature de l’acquéreur potentiel ou du vendeur (financier, industriel,) et ses motivations (continuité des activités de l’entreprise, liquidation de l’entreprise, synergies éventuelles, introduction en bourse,...). Parmi l’ensemble des méthodes actuarielles, les professionnels des marchés financiers ne choisiront que très rarement les méthodes basées sur l’actualisation des dividendes (mis à part pour les valeurs de rendement).
En effet, le dividende ne permet pas, dans une optique boursière notamment, de tenir compte de la richesse dégagée sur une longue durée par une entreprise. Tout au plus le modèle de Bates sera-t-il retenu pour évaluer certaines valeurs traditionnelles du Second Marché.
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Ainsi, les professionnels de la finance de marché (analystes financiers et banquiers d’évaluation
d’affaires) basée
vont
sur
quasiment
l’actualisation
exclusivement des free
cash
utiliser flows
la
méthode
(excédents
de
disponibilité dégagés chaque année), tout en l’adaptant à leurs besoins. Les méthodes basées sur l’actualisation des free cash flows ne sont pourtant pas différentes dans leur nature des méthodes basées sur l’actualisation des dividendes ou des bénéfices. En effet, elles consistent de façon générale à actualiser l’ensemble des sommes qui peuvent être libérées pour être investies dans une autre activité. Il ne s’agit donc plus seulement d’un dividende, mais également d’une partie des amortissements que l’on ne peut réinvestir dans l’activité normale de l’entreprise. Les techniques d’évaluation d’entreprises visent à déterminer une approche rationnelle permettant d'apprécier la valeur d’une entreprise. Le choix de la «meilleure » méthode, ou plutôt la confrontation de plusieurs méthodes, est un enjeu décisif pour les décideurs économiques.
Ouvrages de références : « EXPERTISE COMPTABLE : DECF », édition Litec 1993, Gérard CHARREAUX « FINANCE Dalioz, 2002
D’ENTREPRISE »,
P.
Vernimmen,
5ième
édition,
Ingénierie financière
Sites internet : http://pages.stern.nyu.edu/~adamodar/ http://www.entrepriseevaluation.com http://www.ibr-ire.be/fra/doc_opinie.aspx www.vernimmen.net
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