5 -SOURATE DE LA TABLE 120 versets Révélée à Médine après la sourate de la victoire, sauf le quatrième ver set révélé à Arafat à l’occasion du pèlerinage d ’adieu - L’imam Ahmed rapporte que Asma* Bent Yazid a dit: «En tenant la bride de «AI-‘Adba‘» - la chamelle de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- la sourate de la Table lui fut révélée tout entière. Elle a été si lourde qu’elle faillit abattre la chamelle». - At-Trimidhi rapporte qu’Abdullah Ben Amr a dit: «Les deux der nières sourates qui furent révélées sont: la Table et la victoire».
- Joubaïr Ben Noufaïr raconte: «Mon pèlerinage accompli, j ’entrai chez Aicha qui me demanda: «O Joubaïr, lis-tu souvent la sourate de la Table?» En répondant par l ’affirmative, elle répliqua: «Elle est la dernière sourate à être révélée. Ce que vous y trouvez des choses licites, faites-les et abstenez-vous de l ’illicite qui y est mentionné »(Rapporté par A l-Hakem)(1>.
(1) ŸîoîUJI
li
cJlîi ¿ f* I f e i
:Jlï ij-X ji j**L i
t c J j j * jy *
.(^TUJ! J jj)
227
^
:o JL îi
j f\j>. ja
tcJL ô i
Bîsmi-L-Lâhi-r-Rahmâni-r-Rahîm yâ’yyuhâ-l-ladînâ ’âAmanû ’iîfû bi-l-‘uqûdi ’uhillat lakum bahîmatu-1’an'âm i ’ilia mâ yutlâ ‘alaykum gayra m uhilli-s-saydi wa ’antum hurum un ’inna-L-Lâha yahkum u mâ y u rîd u (l) yâ yyuhâ-l-ladîna ’âmanû lâ tuhillû sa‘â’ira-L-Lâhi walâ-s-sahra-1- harâma walâ-l-hadya walâ-l-qala ’ida walâ ’îf mmîna-l-bayta-l-harâma yabtagûna fadlam-mirrabbihim wa ridwânan wa ’idâ h alai t um fastâdû walâ yajrimannakum sana’ânu qawmin ’an saddukum ‘ani-l-masjidi-l-harâmi ’an ta'tadû wa
228
ta‘âwanû ‘alâ-1 birri wa-t-taqwâ walâ ta'âwanû ‘alâ-1-’it mi wa-l-‘udwâni wa-t-taqû-L-Lâha ’inna-L-Lâha sadîdu-l-‘iqâbi (2). Au nom de Dieu le Miséricordieux le Très Miséricordieux. O croyants, respectez vos engagements. Il vous est permis de vous nourrir de la chair de votre bétail à l’exception de ce qui vous sera dit plus loin. Il vous est interdit de chasser sur le territoire sacré, car Allah commande ce qui lui plait. (1) Croyants, ne profanez pas ce qu’Allah a ren du sacré, le mois saint, les offrandes, les ornements suspendus au cou des victimes, les pèlerins à la recherche de la grâce et des faveurs d’Allah. Quand vous aurez quitté le territoire sacré, vous pourrez chasser. Que la haine que vous éprouvez pour ceux qui vous ont empêché l’abord de l’ora toire sacré ne vous rende pas criminels. Aidez-vous les uns les autres pour accéder à la vertu et à la crainte d’Allah et non pour commettre le mal et l’injustice. Craignez Allah, son châtiment est terrible. (2). Ibn Abi Hatem rapporte d’après Ma‘n et ‘Aouf -ou l’un deux- qu’un homme vint trouver Abdullah Ben Mass'oud et lui dit: «Quel engage ment puis-je te donner?» Il lui répondit: «Lorsque tu entends ces mots: «O croyants» écoute les attentivement car ils seront suivis ou par un acte de bien à accomplir ou par un mal à s’en abstenir». L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait chargé Amr Ben Hazm de se diriger à Yemen afin d’apprendre à ses habitants la religion islamique, la sunna, et de collecter les biens de la zakat. Puis il lui envoya une lettre qui contenait ce qui suit: Au nom de Dieu le Misécorideux le Très Miséricodieux. C’est une lettre adressée de Dieu et de Son Envoyé: «O croyants, respectez vos engagements» C’est un engagement de Mouhammad VEnvoyé de Dieu à Amr Ben Hazm. crains Dieu en remplissant ta mission car Dieu est avec ceux qui Le craignent et qui font le bien» (Rapporté par Ibn Abi Hatem)(1).
(1) (ÂÜLJt
[»ij
*juu
^ ( J « X »
£-*
.- .i> : £j
Cs?" ‘fj*" (
6 i
a
Îja\
^
< tJ »y \ j (l-L ÿf-j IjIsS” *5 ^
¿1 (JjÂJJ 0Jj>\
229
L jjI Lj^>
*iju ùl>
*UJ^ ¿j**
Cf.
1Jüb
ibn Abbas a interprété le mot «engagements» et dit qu’il s’agit des pactes que concluaient les hommes entre eux. Et suivant une autre in terprétation; ils sont le licite, l’illicite et toutes les peines prescrites ci tées dans le Coran, dont les hommes sont tenus de respecter sans les trahir. Car Dieu, dans un autre verset a aggravé la peine à ceux qui trahissent les engagements en disant: «Ceux qui trangressent les pro
fesses qu’ils ont faites à Allah, qui brisent les liens noués par Allah, qui commettent le mal sur la terre, à ceux-là la malédiction et la souffrance pour l’éternité» [Coran XIII, 25]. D’après Ad-Dahak, les engagements sont tout ce que Dieu a per mis et interdit, le pacte que les hommes avaient conclu avec Dieu de croire au Prophète, au Livre, et d’observer toutes les prescriptions im posées. Quant à Zaid Ben Aslam, il a dit que les engagements sont au nombre de six: les promesses faites à Dieu, le pacte de l’alliance, le contrat de société, le contrat de la vente, le contrat de mariage et le serment. Certains des ulémas ont jugé que lorsqu’une vente est conclue en tre un vendeur qui livre la marchandise à un acheteur qui paye le prix comptant, il n’y a plus besoin d’un contrat de vente, ce qui n’implique pas l’application de ce verset: «Respectez vos engagements». Telle était l’opinion de Malek et Abou Hanifa, à l’inverse de celle de Chafé'i, Ah med et la majorité des ulémas qui se sont référés au hadith rapporté par Ibn Omar dans lequel l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «L’acheteur et le vendeur ont le droit de l’option tant qu’ils ne se sont pas séparés». (Rapporté par Boukhari et Mouslim)(1). D’après eux ceci n’exempte pas la vente du contrat mais plutôt il constitue lé galement l’un de ses principes.
«Il vous est permis de vous nourrir de la chair de votre bétail». Ce bétail, d’après les dires de Qatada, Ibn Jarir et autre englobe les chameaux, les bovins et les ovins. Quant à Ibn Omar et Ibn Abbas, ¿*1 é\jj)
(1)
.«tt* ^ U jUJU ÙL4JI» -JS^ ¿I J J U
230
:Jtt ^
y
^ ^
¿¿Al!
j ¿4
ils ont jugé que le petit qui se trouve dans le ventre de sa mère égor gée est licite même s’il est mort. Cette opinion est appuyée par ce hadith rapporté par Abou Sa'id qui a dit: «Nous dîmes: «O Envoyé de Dieu, on égorge parfois’ une chamelle, une vache ou une brebis et on trouve le petit dans son ventre, devrons-nous le jeter ou le manger?» Il répondit: «Mangez-le si vous voulez car l’égorgement de sa mère tient lieu
de son égorgement»(IK «à l’exception de ce qui vous sera dit plus loin» il s’agit, d’après Ibn Abbas, de la chair de la bête morte, du sang et de la viande du porc. Quant à Qatada, il a dit ce sont la bête morte et tout animal égorgé sans mentionner le nom de Dieu, en tirant argument de ce verset: «Il
vous est interdit de consommer les bêtes mortes, le sang, la viande du porc, les bêtes égorgées autrement qu’au nom d’Allah, les bêtes étranglées, as sommées, mortes des suites d’une chute ou d’un coup de corne, les bêtes mi ses en pièces par un carnassier à moins qu’elles n’aient été saignées à temps, enfin les bêtes immolées sur les autels des idolâtres» [Coran V, 3] car ces bêtes, même si elles sont des troupeaux, elles sont interdites suivant les circonstances de leur mort. C’est pourquoi Dieu a dit: «à moins qu’elles n’aient été saignées à temps» qui signifie en d’autres ter mes: si vous n’avez pas eu le temps de les égorger. Nous allons le dé tailler plus loin en commentant le troisième verset de cette sourate. Le bétail renferme toutes les races domestiques parmi les camelines, bovins et ovins, et œ qui leur est similaire parmi les bêtes non do mestiques telles que les gazelles par exemple. Il n’a été fait exception que des bêtes domestiques mortes dans les circonstances citées aupa ravant, et des autres non domestiques chassées à l’état de sacralisa tion. Suivant une autre interprétation, on a dit que toutes les bêtes des troupeaux sont permises sauf celles qui sont chassées à l’état de sa cralisation en se référant à ce verset: «Mais pour quiconque serait
contraint d’en manger sans pour cela être rebelle ni transgresseur, Dieu est celui qui pardonne, n est miséricordieux» [Coran XVI, 115], (1)
iïLÜt j l SjjîJI
ÂïUt
.*4*l îlS"i
231
Uiî :Jli .u*»*
OÜ
ùi
:jUi
¿p
Cela signifie que comme on a permis au contraint de consommer la chair de ces bêtes, par nécessité et non par esprit de rebellion et de malveillance, ainsi nous avons permis la chair des bêtes des troupeaux en toutes circonstances sauf à l’état de sacralisation. Ceci émane des décisions de Dieu qui ordonne ce qu’il veut.
«Croyants, ne profanez pas ce qu’Allah a rendu sacré» Ces choses sacrées d’après Ibn Abbas sont les rites du pèrlennage, et selon Qatada: As-Safa, Al-Marwa et les offrandes. Comme on a dit aussi qu’elles sont Ses interdictions, et c’est pourquoi II dit ensuite: «le mois saint» en respectant son caractère sacré et s’abstenant de s’y combattre comme le montre ce verset: «Ils t’interrogent sur le mois sacré, je veux dire sur la guerre au cours d’un mois pareil. Dis leur: «La guerre dans ce mois est un sacrilège» [Coran II, 217] Car Dieu a dit: «Allah a divisé l’année en douze mois» [Coran IX, 36]. Et dans le Sahih Boukhari il est cité qu’Abou Bakra a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit lors du pèlerinage de l’adieu: «Le temps a accompli un cy
cle complet comme au jour où Dieu a créé les deux et la terre. L ’année comporte douze mois, quatre d’entre eux sont sacrés dont trois succèdent et qui sont Zoul-Ka'da, Zoul-Hijja et Mouharram, et Rajab de Moudar qui se situe entre Joumada et Cha'ban» (Rapportépar Boukhari)(I) . Ceci mon tre que ces mois revêtent toujours le caractère sacré jusqu’à la fin des temps. Pour ce qui est du combat dans le mois sacré, nombre des ulé mas ont jugé que cette interdiction fut abrogée, tirant argument de ce verset: «A l’expiration des quatre mois sacrés, combattez les idolâtres par tout où vous les trouverez» [Coran IX, 5] sans qu’il y ait une distinction entre les mois, d’ailleurs, ce qui a porté l’imam Abou Ja'far à dire qu’il y a une unanimité que Dieu a permis le combat des polvthéistes à n’importe quel mois de l’année.
«les offrandes, les ornements suspendus au cou des victimes» c’est à dire ne négligez pas les offrandes qu’on doit amener pour être immo
(1) Jj ùbjJI ¿i»
Jli
«ftl J ù l
.|ùL
O*
(^*
j j j ï«UJî)l j'i roLJ!ÿA
232
lées dans le lieu qui leur est destiné et ceci en respectant les choses sacrées de Dieu. Ainsi n’oubliez pas de marquer ces offrandes en met tant les guirlandes au cou pour être destinguées des autres bêtes du troupeau, afin que personne ne leur cause du mal. En d’autre part, ces bêtes marquées et distinées à être immolées pour l’amour de Dieu pourraient iniciter d’autres hommes à faire de même car il a été dit, d’après la tradition: «Celui qui invite les autres à suivre une voie droite aura une récompense autant que ceux qui la suivront sans que leur contingent diminue». On a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue- a fait le pèlerinage, il passa la nuit à Zoul-Houlaifa. Au matin, il fré quenta ses neuf épouses, fit une lotion, se parfuma et fit une prière surérogatoire de deux rak’ats. Puis il marqua ses offrandes, mit les guirlandes autour du cou et fit la taibia pour un pèlerinage et une visite pieuse réunis. Ses offrandes étaient formées de plus de soixantes cha meaux de la meilleure qualité, en se conformant aux paroles divines:
«Quiconque respecte les choses sacrées de Dieu sait que leur observance procède de la crainte révérencielle de Dieu» [Coran XXII, 32]. A ces fins, on choisissait les meilleures parmi les bêtes et les plus grasses; et Afi Ben Abi Taleb d’ajouter: «L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- nous a ordonné de choisir minutieusement ces bêtes en exami nant les oreilles et les yeux». Quant aux ornements, Mouqatel Ben Hayan rapporte que du temps de la Jahilia, les hommes en quittant le pays, portaient des vête ments faits en laine et poil pour être distingués. Mais les polythéistes à La Mecque prenaient de l’écorce des arbres qui se trouvaient à l’inté rieur de l’enceinte sacrée en signe de sécurité et de protection.
«... les pèlerins à la recherche de la grâce et des faveurs d’Allah» Une expression qui signifie: Abstenez-vous de combattre ceux qui se diri gent vers la Maison sacrée recherchant la grâce de Dieu et Sa satis faction, car quiconque y entrera sera en sécurité. Moujahed et ‘Ata‘ ont dit que «la grâce de Dieu», signifie le commerce. ‘Ikrima, As-Souddy et Ibn Jarir ont rapporté que ce verset fut ré vélé au sujet de «Al-Hatim Ben Hind Al-Bakri» qui avait fait une incur sion contre Médine et s’emparait de troupeaux. L’année suivante il y revint pour faire la visite pieuse. Certains des compagnons de l’Envoyé
233
de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, voulant l’intercepter, Dieu à cette occasion fit descendre ce verset(1). D’après Ibn Jarir et l’opinion unanime des ulémas, il est permis d’exécuter le polythéiste là où s’il trouve, s’il ne jouit pas de la protec tion de quelqu’un, même s’il se dirige vers la Maison Sacrée ou le Temple de Jérusalem, et par la suite le verset précité ne l’exempte pas de l’exécution. Quant à celui qui veut profaner la Maison Sacrée par perversité et y exercer le culte des polythéistes, celui-là on doit l’empê cher d’y accéder, car Dieu a dit à ce propos: «O Croyants, les idolâtres
sont impurs. L’accès de l’Oratoire sacré leur sera interdit à l’expiration de cette année» [Coran IX, 28]. En l’an neuf de l’Hégire, Abou Bakr demanda à Ali d'être à la tête des pèlerins, et de réciter aux idolâtres la sourate du Repentir (Coran IX) à la place de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, de leur faire connaître que, après cette année, aucun polythésïte ne sera permis de faire le pèlerinage ni de faire la circumambulation à l’état de nudité. Ibn Abbas a dit: «Les croyants et les idolâtres faisaient le pèleri nage ensemble. Dieu, d’abord, interdit aux croyants d’empêcher un fildèle ou un impie de l’accomplir. Puis II fit descendre ce verset: «O
croyants, les idolâtres sont impurs. L’accès à l’oratoire sacré leur sera in terdit à l’expiration de cette année». Puis il dit: «Il n’appartient pas aux in fidèles d’entretenir le culte d’Allah» c’est à dire de pénétrer dans les mosquées de Dieu, car: «l’entretien du culte ne saurait être assuré que par ceux qui croient à Allah et au jour dernier» [Coran IX, 17-18]. Donc les idolâtres doivent être à jamais éloignés de la Maison Sacrée. (1) Ibn Jarir raconte qu’AI-Hatim vint à Médine à la tête d’une caravane qui apportait de la nourriture. Après sa vente, il entre chez le Pro phète -qu’Allah le bénisse et le salue-, lui prêta un serment d’allé geance et se convertit. En revenant à son pays Yamama, il apostasia. Il voulut ensuite aller à la Meque à la tète d’une caravane, mais quelques uns parmi les Mouhagériens et le Arisariens s’apprêtè rent pour l’empêcher d’accéder à la Meque. Dieu à cette occasion fit cette révélation.
234
«Quand to u s aurez quitté le territoire sacré, vous pourrez chasser» en d’autres termes, lorsque vous revenez à l’état profane, en se désacrali sant, la chasse vous sera permise. «Que la haine que vous éprouvez pour ceux qui t o u s ont empêché l’abord de l’oratoire sacré ne vous rende pas criminels» il s’agit de l’an de Houdaybya quand les polythéistes avaient empêché (’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- et ses compagnons d’accomplir la visite pieuse. Dieu ordonne aux fidèles de ne plus être rancuniers et de ne plus se venger en commettant une injustice à l’égard des idolâtres, plu tôt ils devaient appliquer la justice. Un ordre que nous allons voir dans le verset 8 de cette sourate où Dieu a dit: «Que la haine ne vous rende
pas injustes. Soyez justes. Vous vous approcherez ainsi de la vertu». A ce propos aussi, Zaid Ben Aslam raconte: «L’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- était encore à Houdaybya avec ses compagnons lorsque les polythéistes les avaient empêchés de visiter la Maison. A ce moment un groupe d’idolâtres venait du côté de l’orient pour faire la visite pieuse. Les fidèles éprouvèrent alors une certaine haine et se dirent les uns aux autres: «Nous devons les empê cher comme leurs coreligionnaires nous avaient empêchés. Dieu fit descendre ce verset.
«Aidez-vous les uns les autres pour accéder à la vertu et à la crainte d’Allah et non pour commettre le mal et l’injustice» Ceci constitue un or dre de s’encourager mutuellement à faire le bien qui est la vertu et de s’abstenir à commettre tout acte repréhensible en craignant Dieu. Ibn Jarir a considéré que le mal est le fait de ne plus accomplir ce que Dieu a ordonné de faire, et l’injustice quand il y a une transgression aux lois divines concernant soit la religion, soit la personne elle-même, soit une tierce personne. Yahia Ben Wathab, un des compagnons, a rapporté que le Pro phète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Le croyant qui fréquente
les hommes et endure leur nuisance sera plus récompensé que celui qui s’isole pour éviter le méfait d ’autrui». Dans un hadith authentifié, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Il faut secourir ton frère qu’il soit injuste ou qu’il soit opprimé» On lui demanda: «O Envoyé de Dieu, on apporte aide à l’op primé, comment doit-on le secourir s’il est injuste?» Il répondit: «Tu
235
l’empêches d’exercer l’injustice. Voilà son secours» (Rapporté par Boukhari et Ahmed d’après Anas Ben Malek)(1). Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit aussi: «Celui qui invite les autres à suivre une voie droite, aura une récompense autant de celles de ceux qui la suivront jusqu’au jour de la résurrection, sans que leur contingent soit diminué. Celui qui appelle à un égarement aura autant de péchés de ceux qui le suivront jusqu’au jour de la résurrection sans que leur contingent soit diminué» (Rapporté apr MousUm)(2)
h urrimât ‘alaykumu-l-maytatu wa-d-damu wa lahmu-l-hinzîri warrûf ’uhilla ligayri-L-Lâhi bihî wa-l-munhaniqatu wa-l-mawqûd atu wa-1mutaradiyyatu wa-n-natîhatu wamâ ’akala-s-sabu‘u ’illâ mâ dâkkaytum wamâ d ubiha ‘alâ-n-nusubi wa’an tastaqsimû bi-1-’azlâmi dâlikum fisquni-lyawma ya’isa-l-ladîna kafarû min dînikum falâ tahsawhum wahsawni-l-yawma ’akmaltu lakum dînakum wa ’atmamtu ‘alaykum ni‘matî wa radîtu lakumu-1-’islâma dînan famani-t-turra fî mahmasatin gayra mutajânifi-l-li’itmin fa’inna-L-Lâha Gafûru-r-Rahîmun (3).
(1)
tL jlk »
i
I J u
:J-î
j î U U i ilU -l
I»j* a j ¿Jl-ii jt-LJàJI ¿ j*
S
(2) V *aLH\ {y
ù*
ô**
:J lî ?UUà
lij •j* a j\ i_j
¿a jyr\ Ji* jSî-Vl ¿a *} OlT ^ Ico ¿yt ù' ^ Uo ¿yj tli-i ¿Ui ¡jolii »\jj) i k i ja ¿13i i«LiJI fji
236
Il vous est interdit de consommer les bêtes mortes, le sang, la viande du porc, les bêtes égorgées autrement qu’au nom d’Allah, les bêtes étran glées, assommées, mortes des suites d’une chute ou d’un coup de corne, les bêtes mises en pièces par iin carnassier à moins qu’elles n’aient été saignées à temps, enfin les bêtes immolées sur les autels des idolâtres. N’essayez pas d’induire l’avenir du jeu des flèches. C’est là une turpitude. Les infidèles ont désormais perdu tout espoir d’ébranler votre religion. Ne les craignez plus, mais craignez-Moi. J ’ai mis maintenant votre religion complètement au point. Je vous ai comblé de Ma grâce. J ’ai élu l’Islam pour votre religion. Celui qui contreviendra à ce qui précède par nécessité, en cas de disette, et à condition qu’il n’ait pas l’intention de mal faire, sera absous. Allah est miséricordieux et clément. (3). On peut déduire du verset précité que ces bêtes interdites sont celles qui ont péri, suivant les différentes causes, qui n’ont été ni égor gées ni chassées, et qui gardent toujours leur sang, exception faite pour les poissons (ou les fruits de mer en général) d’après ce hadith prophétique rapporté par Abou Houraira: «On demanda l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- au sujet de l'eau de la mer? Il ré pondit: «Son eau et purificatrice et ses animaux morts sont licites» (Rap
porté par Malek, Tirmidzi et Nassaï)(1). Cette interdiction découle du fait que le sang en lui-mêm, étant une souillure, n’a pas été répandu. La consommation du sang est inter dite, comme nous allons en parler en commentant la sourate dus Bé tail [Coran VI], cependant il y a une exception concernant la rate et le foie car, d’après Aicha, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue- a dit: «Deux animaux morts et deux sangs nous sont licites: les deux
animaux sont les poissons et les sauterelles, quant aux deux sangs, ils sont la rate et le foie»(Rapporté par Ahmed, Ibn Maja et Baxhaqi)*2*.
(1 )
:jU i V J l »t. j f - J i-
«dit J j - j ùî ‘ j i j * ^
<-5jj
o*
j* i
tojl»
(2)
Lü
I Mi t ) ^ t f o L J I ®
W
j
237
^
!lL— IL# m.t.îLp Uli cOloj
Abou Oumama (Sady Ben ’Ajlan) raconte: «Le Messager de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- m’a envoyé chez ma tribu pour les ap peler à croire en Dieu et en Son Messager, et de leur expliquer les lois de l’Islam. Je m’exécutai. Un jour étant assis dans une réunion, on ap porta une écuelle pleine de sang et les hommes en mangèrent, ils m’invitèrent à en manger, mais je leur répondis: «Malheur à vous! Je viens de la part de celui qui vous interdit de consommer le sang. Obéissez-lui donc!» Ils objectèrent: «Où peut-on trouver cet enseigne ment?» Je leur récitai alors le verset: «Il vous est Interdit de consommer les bêtes mortes, le sang..» jusqu’à la fin.
«La viande de porc» qu’il soit domestique ou non comme le san glier, toutes ses parties même la graisse sont interdites, car le verset l’a décrit comme une souillure. Comme une preuve de sa nature souil lée on cite ce hadith du Sahih Mouslim d’après Bourayda Ben Al-Khassib Al-Aslami que l’Envoyé de Dieu -qu’Ailah le bénisse et le salue- a dit: «Celui qui joue au tric-trac est comparable à celui qui souille sa main avec la chair du porc et son sang»(I). Si le simple toucher de la viande du porc et de son sang est dé goûtant comment sera donc sa consommation qui comporte un péché. On trouve dans les deux Sahihs ce hadith: «L’Envoyé de Dieu -qu’AIlah le bénisse et le salue- a d it «Dieu a interdit la vente de vin (les bois sons alcooliques), les bêtes mortes, le porc et les idoles» On lui demanda: «O Envoyé de Dieu, que penses-tu de la graisse des bêtes mortes pour enduire les navires, à graisser les peaux et comme aliment pour les lampes?». Il répondit: «Non, ceci est prohibé»(2).
«les bêtes égorgé» autrement qu’au nom d’Allah» il s'agit de toute bête immolée à un autre que Dieu, car il ordonne que tout animât égorgé doit être fait en prononçant Son nom et jamais le nom d’une idole, d’une statue out toute autre créature.
(1)
«dit Jj-ij JU tjtî 4» «îil
jj
.(40j jijàül
(2)
Jl çt» çj>J4.JI IfJ
¿jp f-L«* jih l_.nl
Ljt£»
01* :Jlî
¿I J jvj ùl j>- y*
238
i^ \j
LfjU :JlS
i
«les bêtes étranglées» que leur mort soit accidentellement ou volon tairement, comme par exemple, une bête dont son licol s'enroule au tour du coup et l’étrangle. «assommées» à la suite d’un coup d’un bâton ou autre qui cause sa mort. Qatada rapporte à ce propos que du temps de l’ignorance les hommes frappaient la bête avec les bâtons jusqu’à ce qu’elle meure puis ils la mangeaient. Il est cité dans le Sahih qu'Ady Ben Hatem a rapporté: «J’ai de mandé: «O Envoyé de Dieu, je me sers parfois du «Mi‘rad»(1) pour la chasse, qu’en penses-tu?» Il me répondit: «Si, en chassant, tu atteints
avec sa pointe un animal et tu le tues, mange-le. Si tu l'atteints avec la manche et tu le tues, ne le mange pas car cet animal est considéré comme mort à la suite d ’un coup»(2) (Rapportépar Boukhari)(2). L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a distingué l’animal qui meurt s’il est atteint par la pointe et son sang coule à la suite, de celui qui meurt sous l’effet de la manche car il est considéré comme assommé. Une question se pose et qui est la suivante: «SI un animal qu’on utilise pour la chasse heurte une bête et la tue sans la blesser, sa chair est-elle licite?» A cet égard, Chaféï a répondu, la première fois, qu’elle est prohibée car la bête par ce fait est considérée comme as sommée. Puis, une autre fois, il l’a tolérée en donnant l’exemple du chien dressé qui cause la mort d’un animal en le heurtant de son corps. Si l’animal n’a pas saigné, sa chair est-elle licite? La réponse est la suivante: «Le fait qu’un chien tue un animal en le heurtant de son corps est un cas très rare. En général il le tue par ses canines et ses griffes. Voilà pourquoi la réponse de l’imam Chafé'i était différente à la deuxième fois. (1) Le mir'ad est un gros bâton muni d’une pointe de fer pour la chasse aux animaux. (2)
¿I J_>—j W !*» JLîj j* LjU
jju i-jLoI l)^j
‘Jü ¿rf ùî 4
*bJ)
239
(¿j
Quant à la flèche ou au mi'rad, le chasseur peut manquer le gibier comme il peut l’atteindre. Un autre cas à envisager, si le chien mange du gibier sa chair estelle licite? Dans un hadith cité dans les deux Sahihs, l’Envoyé de Dieu -qu’Al lah le bénisse et le salue- aurait dit: «S’il en mange, tu ne dois pas en manger car je crains qu’il l’a saisi pour lui-même»(1K Telle fut aussi S’opinion d’Abou Hanifa, Ibn Hanbal et Chafé'i. Mais Ibn Jarir dans son «interprétation du Coran» a dit qu’lbn Omar et Ibn Abbas ont toléré de manger de cette chair. Même Said, Salman, Abou Houraira et autres se sont allés plus loin en disant: «et même s’il n’en reste qu’un petit morceau». Telle était aussi l’opinion de Malek et de Chafé'i (une autre fois). Ce qui renforce cette opinion est le hadith rapporté par Abou Daoud d’après Abou Tha'laba Al-Khochni qu’en demandant l'Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- au sujet de la chasse au chien, il répondit: «Si tu lances ton chien dressé à
la suite du gibier en prononçant le nom de Dieu , et qu’il en mange, mange à ton tour ce que ta main puisse en récupérer>/2K Quant aux oiseaux de proie, ils sont pareils aux chiens dressés d’après Chafé'i. Une partie des ulémas ont toléré de manger du gibier même si l’oiseau en a mangé, une autre l’interdit. Al-Mouzni, Abou Ha nifa et Ahmed ont jugé qu’il n’est pas prohibé de consommer la viande du gibier d'où l’oiseau de proie en a mangé déjà et ceci est dû à la dif ficulté d’apprendre à cet oiseau comme on le fait au chien dressé. En outre le verset mentionné dans le Coran concerne le chien seul. Les bêtes «mortes des suites d’une chute» sont celles qui tombent d’une place élevée et meurent, ou bien d’après Qatada, celles qui tom bent dans un puits.
p-
(1) IJükj
ôj£i Ol
J it 0[l '.¿ÜÇZ
,^il»
J j Jli
^ JÜ
(2) ¿1.
-ÎÜÉ -à' O jj L* JjTj
-àl
240
o
c
.
,L
—LSsJI .«¿J-b
Les bêtes mortes des suites «d’un coup de corne» sont illicites mê me si le coup de corne fait couler son sang. «Les bêtes mises en pièces par un carnassier» il s’agit de la bête qu’un fauve a dévorée et causé sa mort, qui est interdite d’après l’una nimité même s’il y a effusion du sang. A savoir que du temps de l’igno rance les hommes mangeaient de telles bêtes, mais cela fut interdit aux croyants. «à moins qu’elles n’aient été saignées à temps» c’est à dire si vous avez eu le temps d’égorger la bête qu’elle vivait encore et fait partie de celles qu’on vient d’énumérer avant de mourir dans les circonstances déjà mentionnées. A ce propos Ibn Jarir rapporte qu’Ali a dit: «Si vous parvenez à égorger une de ces bêtes alors qu’elle fait bouger un pied; mangez-la». Achhab rapporte qu’on a demandé Malek à propos du mouton qu’un fauve l’attaque et l’abatte, peut-on l’égorger avant sa mort et le manger?». Il répondit: «Si ce fauve a atteint les poumons, ce mouton est à rejeter, mais s’il n’a attaqué que les membres, il n’y a aucun mal à le manger» Et à une autre question Malek a répondu: «Si un loup at taque un mouton et perce son ventre, on ne peut ni l’égorger ni le manger» Telle était l’opinion de Malek au sujet des bêtes attaquées par un fauve. Ce qu’on peut en conclure, et aussi d’après les opinions d’autres ulémas, consiste à considérer comme illicite toute bête atta quée par un carnassier et dont on n’arrive pas à l’égorger avant qu'elle meure». Dans le Sahih de Boukhari et Mouslim il est cité que Rafé Ben Khadij a rapporté: «Je dis: «O Envoyé de Dieu, demain nous allons af fronter l’ennemi et nous n’avons pas de couteaux pour égorger les bê tes, pouvons-nous utiliser les roseaux? - Il répondit: «Tout animal, dont
on a fait couler le sang et sur lequel on a invoqué le nom de Dieu, mangezen. Que l ’égorgement ne soit fa it ni avec une dent ni un ongle et je vais vous dire pourquoi: une dent ce n ’est qu’un os, quant à l ’ongle, il sert de couteau aux Abyssins»(1).
(1) Jl
J
«à! ¿I
W
cjti
¿pi IjjLü Ÿi_. .¿liWj ¿■Jl
241
liw*
D’après l’imam Ahmed, Abou AI-‘Achra‘ Ad-Darimi rapporte d’après son père qu’il a demandé: «O Envoyé de Dieu, l’égorgement doit-il être absolument pratiqué à la gorge?» Il répondit: «Non, si tu le
pratiques à la cuisse, cela est suffisant» (Rapporté par Ahmed et les au teurs des Sunans)(I). Bien que ce hadith est authentifié, on ne peut ap pliquer sa règle que si on est incapable de couper la gorge.
«enfin les bêtes immolées sur les autels des idolâtres» Les idoles qui entouraient la Ka'ba du temps de l’igorance, étaient au nombre de 360 comme a précisé Ibn Joura'ij. Les hommes immolaient les bêtes devant elles, aspergeaient les idoles du sang de ces victimes puis décou paient la viande et l’étalaient sur elles. Dieu interdit aux croyants de les imiter ainsi que la consommation de cette viande étant donné que ces bêtes ont été immolées au nom d’un autre que Dieu, et ce faire n’est que du polythéisme. «N’essayez pas d’induire l’avenir au jeu des flèches» Ces flèches étaient un moyen de consulter le sort. Mouhammad Ben Ishaq raconte à cet égard: «La plus grande idole appelée Houbal était dressée à l'in térieur de la ka'ba devant un puits où on gardait les dons et les trésors de la Ka'ba. Sept flèches se trouvaient devant l'idole sur lesquelles on avait inscrit des sentences différentes relatives à tout ce qu'il pouvait leur créer un problème. En tirant une flèche, ils se conformaient à ce qu'elle contenait comme solution sans jamais la contredire. Dans un hadith authentifié cité dans les deux Sahihs, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- entra à l’intérieur de la Ka'ba -après la conquête de La Mecque- et trouva deux portraits d'Ibrahim et d'ismaël portant des flèches divinatoires. Il s’écria: «Que Dieu maudisse les poly
théistesr ils savaient bien que l’un ou l’autre ne s’était jamais servi d’une de ces flèches»*2K A propos de l’utilisation de ces flèches aussi, Souraqa ben Malek
(1) U
i j li A-jt ¿jf- ^ U iiô ^
t
\
j
j
jJi :JUi ÎjU JIj iiil ^
(2) ttfrj cf-jy** J ^ L-b
(^jJt îlTJÜI ô j& Ü Al
^ c-î
oî
.«Lui
ai)
242
:JU» fVjVl
Ben Ja'cham, le jour où il voulait poursuivre le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- et Abou Bakr lors de leur émigration vers Médine, raconte: «A trois reprises j ’ai fait le tirage au sort avec ces flèches et celle sur laquelle était inscrite le terme: «Tu ne saurais les nuire» était tirée. Et ce fut bien le résultat de ma poursuite.» Après cet événement Souraqa embrassa l’Islam. «C’est là une turpitude» commise par celui qui se fie aux flèches pour prendre une certaine décision. Son acte est un égarement et un polythéisme. Pour de telles affaires, Dieu ordonne aux croyants de L’adorer et de faire une consultation du sort au moyen de la prière. A ce propos Jaber Ben Abdullah rapporte: «L’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- nous enseignait les invocations pour la consultation du sort tout comme il nous enseignait la sourate du Co ran. Il nous dit: «Lorsque l ’un d’entre vous médite de faire une chose, qu’il
fasse une prière de deux rak'ats en dehors de la prière prescrite et qu’il dise: «Grand Dieu! Je Te demande de m ’inspirer par Ta science, je Te de mande de m ’accorder un pouvoir de Ton pouvoir, je Te demande de Ta grâce incommensurable, car Tu peux tout et je ne puis rien. Tu connais toute chose cachée et je ne sais rien car Tu es celui qui connaît les mystè res incommunicables. Mon Dieu, si Tu connais que cette affaire (et il la dé signe) m ’apportera du bien dans ma religion, ma subsistance et ma vie future - ou suivant une variante: dans mon promt avenir - décide- la en ma faveur et bénis- la pour moi. Et si Tu sais qu’il me proviendra du mal de cette affaire dans ma religion, ma subsistance et ma vie future- ou suivant une variante: dans mon prompt destin- détourne- la de moi et détoumemoi d ’elle, et décide-moi le bien où qu’il soit, puis rends-moi satisfait à ce sujet» (Rapportépar Ahmed et Boukhari)fl\
( 1)
-¿ijjb ¿ 1 J ù L S " jJ i
: J L » 4JUI
t jj i
lj
¿ j jjL > - ¿ .p
lù ü jîiI ¿ y
î *Lî
iljL
0y —¿ j
»j J i l i _
243
ûJLiU tj»
I
ïjU « -ï» /y i
jJc-
^
J! ç 'f e ' C - î i j tj»—Lc-I N j jtJLnJj (jJL îl V j jJ u u
cA -i
iS jj
tu JL u L 5 "
Il ¿JU U flj ¿ y
..¿j - ja)1\ tjjk ùî
¿n-ioi’j ¿ JÜ L .Ij
¿*¿2 ül : J l i j l - ( jjA
i-iU -j
«Les infidèles ont désormais perdu tout espoir d’ébranler votre reli gion», qui signifie d'après ‘Ata‘ et Mouqatel que les mécréants ont dés espéré de votre religion, ou bien selon une autre interprétation: les incrédules désespèrent de vous éloigner de votre religion, qui est cor roborée par ce hadith mentionné dans le Sahih: «Le Démon n ’a aucun
espoir d ’être adoré par les hommes à la presqu’île Arabique, mais il a commencé à semer la discorde entre eux»^K Selon une troisième interprétation: les polythésites ont désespéré d'être vos pareils en pratiquant et suivant leur propre religion, pour ce la Dieu a dit: «Ne les craignez pas, mais craignez-moi» car c’est bien le Seigneur qui accorde les secours et la victoire aux fidèles sur les mé créants et de les placer au-dessus d’eux dans les deux mondes.
«J’ai mis maintenant votre religion complètement au point. Je vous ai comblé de Ma grâce. J ’ai élu l’Islam pour votre religion» C’est la plus grande grâce que Dieu avait accordée à la communauté musulmane en leur rendant leur religion parfaite et en leur envoyant Mouhammed qu’Allah le bénisse et le salue- le dernier des Prophètes et Messagers. Ce Prophète qui est envoyé comme une miséricorde pour tous les hommes, à toute l'humanité sans aucune distinction ainsi qu’aux gé nies (djinns). Il leur a montré le licite et l’illicite, ainsi que cette religion juste, il leur a communiqué également toute la vérité et les a dirigés vers la voie droite sans aucune contestation, comme Dieu le confirme dans ce verset: «Les paroles de ton Seigneur s’identifient avec la vérité et la justice» [Coran VI, 115]. Dieu ordonne à Ses serviteurs d’agréer l’Islam comme leur religion qu’il a parachevée, rendue parfaite, sujet du Message et de plus noble de ses Livres qui est le Coran. Quiconque aura suivi cette religion n’aura besoin d’aucune autre, sa foi sera parfaite en se conformant à ses préceptes, ses enseignements, ses prescriptions et ses interdic tions. 4j i
{£j î-jltj
<^Lj* j
•**i (1)
^
Ojl
il oJ LOl
^ ^
ij
Ji ùUsu-iJI 01) :Jli
¿1 .
244
4JÎ |*-L»U C— iS" Ûjj 0i
^
tl-rJjd\
As-Souddy rapporte que ce verset fut révélé le jour de ‘Arafa et aucun autre enseignement concernant le licite et l’illicite ne fut descen du après. Après cette révélation, comme a précisé Ibn Jarir, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- survécut 81 jours. On a rapporté que le jour de la révélation de ce verset, à l’occa sion du grand pèlerinage, ‘Omar pleura. Le Prophète -qu’Allah le bé nisse et le salue- lui demanda: «Qu’est-ce qu’il te fait pleurer ô Omar?». Il lui répondit: «Nous attendions toujours à plus d’enseigne ments concernant notre religion, mais maintenant qu’elle est devenue parfaite, aucune chose n’est devenue complète sans qu’elle ne commence à diminuer». - Tu dis vrai, répliqua-t-il. Ce qui confirme cette réalité est ce hadith: «L'Islam a commencé à apparaître comme une
religion étrangère et il le sera également (vers la fin du temps). Que le bonheur soit accordé aux étrangers». L’imam Ahmed rapporte: «Un juif vint chez Omar Ben Al-Khattab et lui dit: «O prince des croyants! Vous lisez dans votre Livre un verset s’il nous était révélé, nous les juifs, nous aurions considéré le jour de sa révélation comme une fête». - Quel verset? demanda Omar. - Il est celui-là, répondit le juif: «J’ai mis complètement votre religion complète ment au point. Je vous ai comblé de Ma grâce» Et Omar de répliquer: «Par Dieu, je sais le jour et même l’heure de sa révélation à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-. C’était à Arafa, un vendredi et j ’y étais présent». Mais Soufian doute qu’il était un jour de vendredi. Dans une autre version ou trouve cet ajout: «Omar a dit à ce ju if (qui était Ka'b): En effet, c’était un vendredi et le jour de ‘Arafa et tant ce jour que cette occasion, sont pour nous une fête».
«Celui qui contreviendra à ce qui précède par nécessité, en cas de dis ette, et à condition qu’il n’ait pas l’intention de mal faire, sera absous. Al lah est miséricordieux et clément» Cela signifie que celui qui e s t contraint, selon les circonstances, de prendre de ces aliments interdits, Dieu lui pardonnera son faire car II connait bien les raisons et les cir constances de cette dérogation. Dans le Mousnad de l’imam Ahmad on trouve ce hadith rapporté par Ibn Omar qu’il remonte au Prophète -qu’Allah le bénisse et le sa
245
lue-: «Dieu aime qu’on se profite de Ses tolérances comme II déteste qu’on Lui désobéit»(1). A propos de la consommation de la bête morte, elle peut être, d’aprè les dires les ulémas, une obligation si on craint la mort ne trou vant que la viande de cette bête, ou recommandée ou même tolérée selon les circonstances. Quelle est la quantité qu’on peut en prendre? Est-elle une portion pour se maintenir en vie? ou manger à satiété ou manger et même en faire provision? On trouve les réponses dans les ouvrages qui traitent de ces sujets. Certains ont précisé qu'une durée de trois jours devra passer sans trouver aucune autre nourriture. Mais cela n’est qu’illusions car on a le droit d’en manger lorsqu’on est obligé. A ce propos Abou Waqed Al-laithi rapporte qu’on a demandé à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «O Envoyé de Dieu , nous vivons dans une région où la disette la frappe souvent, quand est-ce que nous pourrons manger de la bête morte?». Il répondit: «Si vous ne prenez pas le lait au matin ou au
soir ou si vous ne trouvez pas de légumes qui vous suffisent durant toute la journée» (L ’origine de ce hadith se trouve dans les Sahihs de Boukhari et Mousüm)(2). Quelques théologiens ont tiré argument de ce hadith qu’on peut manger de ces aliments interdits, comme la bête morte, à satiété sans se contenter de prendre ce qu’on nous laisse en vie. Et c’est Dieu qui est le plus savant. Abou Daoud raconte, d’après Jaber Ben Samoura qu’un homme campa à l’extrémité de la ville avec sa femme et ses enfants. Un autre le rencontra et lui dit: «J’ai perdu ma chamelle si tu le trouves, retiensla». L’homme, en recherchant cette chamelle, la trouva et la retint at-
(1)
Jjy C)t
¿il
Jl» tjlï Uÿy.
¿il ¿P JU-J I ^ j
ùl (2) Ifj
L<1
pJj
J j—j W jJ j î!^->vUvîî
i^^-i-ÜI .vjlj
(J lij» :JU» J»ji*
246
Ui" fL.Nl Jlï
lÿj lü ¿1^*1 y t j llljj
tendant le retour de son propriétaire. Comme cette chamelle tomba malade, la femme demanda à son mari de l’égorger mais il refusa. Elle mourut et la femme demanda à l’homme de l’écorcher afin de faire sé cher sa viande et sa graisse, mais il refusa et répondit qu’il va deman der l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- à ce sujet. Arrivé chez le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-, il lui ré pondit: «Possèdes-tu quelques provisions qui te suffisent pour en pas ser outre?» Comme la réponse fut négative, il lui dit: «Dans ce cas mangez-la» Le propriétaire venu s’enquêter de sa chamelle, mis au courant du son sort, s’adressa à l’homme: «Pourquoi ne l’as-tu pas égorgée?» Il lui répondit: «J’ai eu honte de toi» Ce hadith aussi fut un argument pour celui qui a jugé qu’on peut manger à satiété et en faire provisions tant qu’on en est besoin». «à condition qu’il n’ait pas l’intention de mal faire» c’est à dire sans avoir l’intention de commettre un péché une fois Dieu l’a toléré de dé roger aux enseignements. On remarque que ce verset fait allusion au transgresseur par nécessité seule, du moment que Dieu a dit dans un autre: «Celui qui tansgresserait cette défense par nécessité, non par désin volture et insoumission» [Coran 11,173]. Ceci pour montrer que qui conque effectue un voyage par insoumission, rien ne lui est toléré de ces interdictions, car on ne récompense jamais une désobéissance par une tolérance.
yas’alûnaka mâdâ ’uhilla lahum qui ’uhilla lakumu-t-tayyibâtu wamâ ‘allamtum mina-l-jawârihi mukallibîna tu ‘allimûnahunna mimmâ ‘allamakumu-L-Lâhu fakulû mimmâ ’amsakna ‘alaykum wa-dkurû-smaL-Lâhi ‘alayhi wa-t-taqû-L-Lâha ’inna-L-Lâha sarfu-l-hîsâbi (4). Us t’interrogent sur ce qui leur est permis. Dis: tous les bons aliments. Vous pouvez vous nourrir des animaux que capturent les carnassiers que vous avez dressés en leur apprenant ce qu’Allah lui-même vous a appris.
247
Mangez donc ce que ces carnassiers vous rapportent en invoquant le nom d’AUah. Craignez Allah, car II est prompt à faire rendre compte. (4). Après que Dieu ait montré aux hommes les aliments nuisibles et interdits sauf dans des cas précisés et par nécessité comme II a dit:
«... maintenant qu’il vous a énuméré les nourritures qui vous sont interdi tes, sauf le cas de la force majeure» [Coran VI, 119], Il présente sous forme de question les aliments permis et ceci pour faire apparaître la qualité de Son Messager qui est le maître, porteur du message, et qui définit le licite et l’illicite. Ibn Abi Hatem rapporte que ‘Ady Ben Hatem et Zaid Ben Al-Mouhalhal de la tribu Tay avaient demandé à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «O Envoyé de Dieu, Dieu nous a interdit de consommer la viande de la bête morte, quels sont les aliments qui nous sont permis?» Dieu à cette occasion fit cette révélation. Les bons aliments, d’après Sa‘id, sont les bêtes égorgées suivant les enseigne ments. Mais Mouqatel a précisé qu’ils renferment toute nourriture ac quise licitement.
«que capturent les carnassiers que vous avez dressés en leur appre nant...» il s’agit des proies et gibiers saisis par les animaux dressés tels que: le chien, le guépard, le faucon, l’épervier, et qui leur sont semblables, à condition qu’ils soient dressés. Selon une opinion una nime: ce que chassent les oiseaux est pareil à ce que chassent les chiens car les uns et les autres sont entrainés à capturer les proies et gibiers. Ibn Abi Hatem rapporte que Rafé l’affranchi de l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue, ayant ordonné de tuer les chiens, les hommes lui demandèrent: «O Envoyé de Dieu, quel genre des chiens pouvonsnous garder?» Il garda le silence puis ce verset fut descendu: «Us t’in terrogent...» Il dit à la suite: «Lorsque l’homme lance son chien dressé en
invoquant le nom de Dieu et saisit la proie, mangez-la si ce chien ne le sai sit pas pour lui-même»(1).
(1) £*'j
Cf-
yri' Ô*'
S/üll »1* ¡Jjji
248
^
Mj
Le dressage de ce carnassier consiste à lui apprendre comment saisir ia proie soit par les griffes soit par les serres, mais s’il le tue en le heurtant de son corps ou en le saisissant par les griffes ou les ser res, la proie sera illicite comme ont jugé une partie des ulémas dont chaféi, la première fois. L’apprentissage donc se limite à entraîner le carnassier à rechercher le gibier, à le poursuivre et le saisir jusqu’à ce que l’homme vienne le prendre et l’égorger. C’est pour cela que Dieu a dit: «Mangez donc ce que ces carnassiers vous rapportent en invoquant le
nom d’Allah». Dans les deux Sahihs il est cité que ‘Ady Ben Hatem a dit: «Je de mandai: «Ô Envoyé de Dieu, que penses-tu lorsque je lance mes chiens dressés en invoquant le nom de Dieu?» Il me répondit: «Lorsque tu lan
ces ton chein dressé pour chasser le gibier en invoquant le nom de Dieu, mange ce qu’il saisit.» - Et s’il le tue, répliquai-je. Il rétorqua: «Même s ’il le tue et si un autre chien ne l’a pas saisi, car tu as prononcé le nom de Dieu sur ton chien et non pas sur l’autre» Je lui demandai de nouveau: «Et si je chasse à l’aide du mi'rad et tue le gibier?» Il répondit: «Si tu réussis à l ’attaquer en lui perçant le corps, manges-en, mais si tu le tues avec la hampe, n ’en mange pas car il est considéré comme assommé» Suivant une autre version on trouve cet ajout: «Si tu parviens à libérer le gibier encore vivant, égorge-le, mais si tu trouves qu’il est déjà mort sans que le chien l ’ait touché, manges-en car le faire du chien est considéré comme un égorgement» (Rapportépar Boukhari et Mouslim)(1). L rl^Ui ^ U !
^
ccJLü
:
jL îi
¿p» j» .ijrti , j u j r l u
(1)
J —jî .
A M <*>'
i c - i w i Ç l ÿ i i L o j* \
U jJ
Ijji :Jlü ?<_—v>U liji U 4 ! J ü J
-ii « S "jil ô jj
o J
u r j *.j i j ^ î
Ji
O*
:
*
cJLî .1«^
J
c«4 s i ; !A i J l î j * ;U J o j> o
L>-
^ i
I ^ C— î
(¿LIS"" cJL*jl tiji :JU » c^bl j*—*!
Î
l_r J u J S ' i f f j X j j J U i j i â
je \
<5)1 J ^ > * 1 L* ¿ il
J^-î J i ^*4] J>-î lit*
L»j OLJaJI
U p ¿ L w ti
J l i C-iî :Jlî
¿L~*l U 1} ^ *
ÙÎ #
^ i i l < *N l aJL* ¿ j* U
¿JLJLp
«olvsî
lj
Ob : c J i
j
¿ L IS '
j o \ c - ^ j
OU ¿il j«—»1
¿LIS" c~L*jl
.MîlS'i l_j£)l is^l ùU
249
Ce qu’il faut retenir de ces hadiths consiste à prononcer le nom de Dieu soit en lançant un chien dressé soit en tirant une flèche. Mais si on oubie de prononcer le nom de Dieu? Et Ibn Abbas de répondre: «Il n’y a aucun mal» car on a dit aussi: de toute façon on doit prononcer le nom de Dieu avant de manger.» Dans les deux Sahihs on a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Al lah le bénisse et le salue- a dit à sa pupille Omar Ben Abi Salama:
«En te mettant à table, invoque le nom de Dieu, mange de la main droite et prends de ce qui se trouve devant toi»(1). Aicha rapporte: «On a dit à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Des gens nous apportent de la viande et nous ne savons pas s’ils ont mentionné le nom de Dieu en égorgeant ou non?» Il ré pondit: «Mentionnez le nom de Dieu et mangez-en» (Rapporté par Bouk-
hari)(2). Aicha dans un autre hadith raconte: «L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- prenait le repas avec six de ses compagnons. Un bédouin survint et consomma le contenu du plat en deux bou chées. Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- dit alors: «S’il avait
mentionné le nom de Dieu avant de manger, le mets vous aurait suffi à tous . Lorsque l’un d ’entre vous se met à table qu’il mentionne le nom de Dieu. S ’il oublie de le faire au début du repas qu’il le fasse quand il se rappelle et dise: Au nom de Dieu au début et à la fin» (Rapporté par Ahmed)(3K L ’imam Ahmad raconte d’après Houdzaifa le récit suivant: «Lorsque nous prenions le repas en compagnie du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- nous ne commencions jamais avant lui. Une
(1)
4^-L* ^jI ¿j j +£-
¿Üji ¿I
C..-Î .«¿JÜi 1»^* (J£> j
(2)
\&ÿ\i
J j U <î|t
(3 )
¿y* j i j «dit 4-Sjl
|hf>t amîIp jjp ^1 lÿj\t- ¿1 / il (_SjJb
«tut à j - * j ù l :î_JLîLp-
jS i
L*l» j»—“I
-Îj 01
jL î i
ûl» (¿1 (*— l j f x A »
Jl>-I J T Î t i l i .
250
fL * } ll J l î j
i ■»i 1;
l o
a)jI
<Îi!
ljJLlh
fois, tandis que nous étions avec lui (et avant de commencer à man ger) une jeune fille survint en hâte, et voulant manger en portant la main dans le plat, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le saluel’empêcha en retenant sa main. Puis un bédouin survint aussi précipi tamment voulant faire de même. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- l’empêcha et dit: «Le démon trouve licite tout repas
commencé sans y prononcer le nom de Dieu. Il a envoyé cette jeune fille pour légitimer ce repas, je la saisis par la main (afin de l ’empêcher), puis il a envoyé ce bédouin pour la même raison et je l’ai empêché. Par celui qui tient mon âme entre Ses mains, (j’ai senti) la main (du démon) au même moment où je saisisais la main de ces deux-là»(Rapporté par Mouslim Abou Daoud et Nassat)(1). Jaber rapporte que le Prophète -qu’Allah le.bénisse et le salue- a dit: «Quand l’homme entre chez lui et invoque le nom de Dieu, dès qu’il en
tre et quand il s ’apprête à prendre son repas, le démon dit à sa cohorte: «Cette nuit vous ne trouverez ni gîte ni repas.» Et quand il entre sans invo quer le nom de Dieu, le démon dit alors: «Vous trouverez un gîte pour cette nuit». S ’il ne prononce pas le nom de Dieu en prenant son repas, le diable dit à ses suppôts: «Vous avez trouvé le gîte et le repas» (Rapporté par Mouslim et autres)
(1) ^¡eû
(£tJJ U_iîS"
UUJ»
\
j*J I¿J ^LkJoJI (Jji '.—j ùl ]a. Il l)|)
«Jb Çjiil
i
I IJLjj çl>-j îL*»X*j
JLiP
jllp
J - jj 4 ^j
p.—1jS'JLj I J ii
t.».)
¿1 J
l
>
L
-
l
a
« J L tS*r
ça iSJu y i »Ji ù} sJLj
.
(2 )
J
hliP *0jl |»
|«J
J
^LnJaJI
tA-JLp
/ Àj
*j Jj»;.«,.]
¿J* ¿|t
ç.j>¡* 'V <‘i*-^
b
i
_j isJLj
J jîo lij» :J li
tfrl-JLp
o IaJa
c^jbl JÎ -JLj J
^
J f-
Jü *ül Jfl
jupj J li
•
j s i ; IjJ iijLrf 4>i\ p*a\
Jü "¡Lfj 01 «-br- ¿fitj i^£a\*]î>
¿j*
¿j j e * 0jAS"tî
^ .
>Uj>-Î fU)ll Jlï :JU
Uj
.(mJ
Enfin ce hadith rapporté d’après Wahchi Ben Harb qui a dit: «Les compagnons de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- lui demandèrent: «Ô Envoyé de Dieu, il arrive que nous mangeons sans nous rassasier?» - Peut-être, répondit-il vous mangez séparément? - Oui, dirent-ils. Il leur répliqua: «Mangez ensemble, invoquez le nom de Dieu et
votre repas sera béni» (Rapporté par Ahmed, Abou Daoud et Ibn Maja).
’alyawma ’uhilla lakum u-ttayyibâtu wa t a ‘âmu-l-lad îna ’ûtû-l-kitâb hillu-l-lakum wa t a ‘âmukum hillu-l-lahum wa-l-m uhsanâtu mina-1mu’minâti wa-l-muhsanâtu mina-l-ladîna ’ûtû-l-kitâba min qablikum ’idâ ’âtaytumûhunna ’ujûrahunna muhsinîna gayra musâfïhîna walâ mutthidT ’ahdânin wa man yakfur bil-l’imâni faqad habita ‘amaluhü wa huwa fî-l-’âhirati mina-l-hâsirîna (5). Tous les bons aliments vous sont permis. La nourriture des gens d’Ecriture vous est permise. Il vous est permis d’épouser les femmes ver tueuses de votre croyance et les femmes vertueuses des gens d’Ecriture, à condition de les doter. Vivez honnêtement avec elles, en évitant la luxure. N’ayez pas de concubines. Celui qui nie les commandements de la foi perd le bénéfice de sa bonne conduite et sera parmi les réprouvés, au jour du ju gement dernier. (5). Dieu a permis aux fidèles les bons aliments et les bêtes égorgées par le juifs et les chrétiens car, d’après Ibn Abbas et l’unanimité des ulémas, Us n’égorgent pas au nom d’un autre que Dieu. A cet égard Abdullah Ben Moughafal raconte: «Le jour de Khaibar on m’a offert une outre pleine de la graisse. Je la portai de mes deux mains disant: «Aujourd’hui je n’en donne à personne». En regardant devant moi, je trouvai le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- sourire (en enten dant mes propos).
252
Dans le Sahih il est cité que les juifs de Khaibar offrirent à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- un mouton rôti en empoi sonnant l’épaule. En le prenant entre ses dents pour sa isir un morceau, l’épaule lui déclara qu’elle est empoisonnée. Le poison eut son effet sur ses incisives et son aorte. Bichr Ben Al-B ara‘ Ben Ma'rour en mangea et décéda. La femme juive du nom Zainab, qui avait empoisonné le mouton fut exécutée. En commentant ce verset de la sourate du Bétail: «Ne mangez pas des aliments sur lesquels le nom d’Allah n’a pas été prononcé» [Coran VI, 121] Makhoul a dit qu’il fut abrogé par ce verset: «La nourriture des gens d’Ecriture vous est permise comme la vôtre leur est permise» par une grâce du Seigneur à Lui la puissance et la gloire et par une miséri corde envers les fidèles. Mais les dires de Makhoul sont sujet à discus sion car si Dieu avait permis aux musulmans la nourriture des gens du Livre cela ne veut dire qu’il a toléré de manger des aliments sur les quels on n’a pas invoqué Son nom, mais parce que ceux-ci, en égor geant leurs bêtes et leurs offrandes, prononcent le nom de Dieu à l’inverse des polythéistes et leurs semblables qui consomment aussi les bêtes mortes. Les dires de Dieu «la vôtre leur est permise» signifient qu’il vous est permis d’offrir de vos bêtes égorgées aux gens du Livre sans tenir compte de ce qu’ils en pensent car il se peut que, d’après leur juge ment, cela pourra leur être interdit. Mais ce jugement déclaré par cer tains ulémas s’avère faible et ce qui est plus correct consiste en ce que les bêtes égorgées des deux parties sont permises aux uns et aux autres. Ceci peut être aussi considéré comme un acte de reconnais sance car à la mort de Abdullah Ben Oubay Ben Salouj, le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- lui donna son vêtement comme linceul, tout comme Abdullah Ben Saloul avait offert son manteau à Al-Abbas quand il arriva à Médine. Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le saluevouiut lui rendre la pareille. Quant au hadith: «Ne tiens compagnie qu’au croyant et qu’un homme vertueux mange chez toi» n’est pas une règle mais plutôt une recom mandation.
«Il vous est permis d’épouser les femmes vertueuses de votre croyance» il s’agit d’épouser d’abord les femmes musulmanes de bonne condi
253
tion, pour que Dieu dise après: «et les femmes vertueuses des gens d’Ecri ture à la condition de les doter» sans penser aux captives et aux escla ves, comme ont précisé Ibn Jarir et Moujahed. Mais de toute façon, comme a ajouté Moujahed, il faut qu’elles soient vertueuses et de bonne condition, en contractant avec elles une union régulière et non comme des débauchés ou des amateurs de courtisanes. Mais Abdullah Ben Omar était contre le mariage d’avec une chré tienne en disant; «Quel polythéisme aussi grave qu’une femme dé clare: «mon Seigneur est Jésus» alors que Dieu ordonne: «N’épousez pas les femmes idolâtres tant qu’elles n’ont pas acquis la foi» [Coran II, 221]. Les hommes cessèrent alors de se marier d’avec les femmes chrétiennes jusqu’à cette révélation: «... et les femmes vertueuses des gens d’Ecriture». Même quelques-uns des compagnons avaient épousé des chrétiennes sans trouver aucun inconvénient. A ceux qui ont ratta ché le mariage à la condition de la conversion, on répond que Dieu, dans plusieurs versets du Coran, a distingué entre les polythéistes et les gens du Livre comme le montre ce verset qu’on présente à titre d’exemple: «Les incrédules parmi les gens du Livre et les polythéistes ne changeront pas tant que la preuve dicisive ne leur sera pas parvenue» [Co ran xcvm, 1]. «... à la condition de les doter» c’est à dire il faut leur remettre leur douaire car elles sont des vertueuses et de bonne condition. Partant de ce principe et se conformant aux enseignements contenus dans ce verset, Jaber Ben Abdullah, Ibrahim Al-Nak'i et Al-Hassan Al-Basri ont jugé que lorsqu’un homme conclut un contrat de mariage avec une femme et qu’elle commet l’adultère avant la consommation du ma riage, on les sépare et elle doit lui rendre la dot qu’il lui a donnée».
«Vivez honnêtement avec elles en évitant la luxure. N’ayez pas de concubines» Comme la vertu est une condition pour épouser les fem mes, il incombe aussi aux hommes d’être vertueux sans vivre comme des débauchés ou de prendre de courtisanes. A cet égard l’imam Ahmed Ben Hanbal a jugé qu’il ne faut pas épouser une prostituée avant qu’elle ne se repente et cesse de forni quer, sinon son mariage d’avec un homme vertueux n’est plus admis. D’une autre part, il ne faut pas donner en mariage une femme ver tueuse à un débauché tant qu’il n’ait pas mis fin à sa perversité. *
254
Al-Hassan rapporte que Omar Ben Al-Khattab a dit: «J’ai pensé empêcher tout homme musulman qui vit dans la perversité de se ma rier d’avec une femme vertueuse». Oubay Ben Ka'b lui dit: «O prince des croyants! Le polythéisme n’est-il pas plus grave que tout cela, et cependant lorsqu’un polythéiste se repent on accepte son repentir» Nous allons en parler plus loin en commentant la sourate de la Lu mière. Enfin Dieu rappelle aux hommes que toutes les actions de qui conque rejette la foi sont vaines et dans la vie de l’au-delà, il sera au nombre des perdants.
yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’am anû ’idâ qumtum ’ilâ-s-salâti fa-gsilû wujûhakum wa ’aydiyakum ’ilâ-l-marâfiqi wa-msahû biru’ûsikum wa ’arjulakum ’ilâ1-ka‘bayni wa ’in kuntum junban fat-tahharû wa ’in kuntm mardâ ’aw ‘alâ safarin ’aw j a ’a ’ahadum-minkum mina-l-ga ’iti ’aw lâmastumu-nnisâA’a falam tajidû mâ’an fatayammamû sa‘îdan tayyiban fam sahû biwujuhikum wa ’aydîkum minhu mâ yurîdu-L-Lâhu liyaj‘ala ‘alaykum min harajin walâkin yurîdu liyutahhirakum wa liyutimma ni‘matahû ‘alaykum la‘allkum taskurûna (6). O
croyants, quand vous vous préparez à la prière, lavez vos visages et
vos mains jusqu’au coude, essuyez vos têtes, lavez vos pieds jusqu’aux che
villes. Quand vous avez fait œuvre de chair, lavez-vous le corps. Si vous êtes malades ou en voyage, si vous venez de satisfaire un besoin ou si vous n a en des rapports avec une femme, et que vous manquiez d’eau, cherchez é t la terre propre et frottez-vous-en le visage et les mains. Allah ne désire pas tw b causer de la gêne. Il aspire à ce que vous soyez propres et à ce
255
que vous soyez en état de recevoir Sa grâce. Peut-être lui en serez-vous re connaissants. (6). Certains des anciens ulémas ont déclaré que ce verset concerne les hommes à l’état d’impureté quand ils se disposent à la prière, et d’autres ont dit qu’il s’agit de ceux qui réveillent de leur sommeil pour faire la prière. Mais on peut affirmer que ce verset a une portée géné rale qui impose les ablutions à ceux qui sont impurs (impureté mi neure) et recommande à les refaire à ceux qui sont encore purs. A savoir que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- faisait ses ablu tions pour chaque prière, mais le jour de la conquête de La Mecque, il fit ses ablutions, frotta sur les bottines et accomplit toutes les prières. Omar lui demanda: «O Envoyé de Dieu, aujourd’hui tu viens de faire une chose que tu ne l’as pas faite auparavant?» Il lui répondit: «J’ai
fa it cela exprès ô Omar» (Rapporté par Mouslim et les auteurs des Sunans)(1}. Al-Fadl Ben Al-Moubachir rapporte: «J’ai vu Jaber Ben Abdullah accomplir toutes les prières avec une seule ablution. Mais s’il urina ou devint impur, il refit ses ablutions et frotta sur ses bottines en plon geant ses mains dans le reste de l’eau de ses ablutions. Je lui dis: «Ô Abou Abdullah, je t’ai vu faire une chose inhabituelle?» Il me répondit: «J’ai vu le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- agir de même et j’aime l’imiter. Dans le faire d'Ibn Omar qui faisait ses ablutions avant chaque prière, il y a un acte recommandé et non plus obligatoire. Ali, de sa part, faisait aussi de même en récitant le verset: «O croyants, quand
vous vous préparez à la prière...». Anas rapporte qu’Omar Ben Al-Khattab a fait des ablutions qui ne sont pas intègres et dit: «Ce sont les ablutions de celui qui est encore à l’état de pureté». La tradition affirme la légitimité de ce faire comme étant un acte recommandé. A cet égard Anas Ben Malek a dit aux
Çji
(1) .Jlî k IaAJ
|*j Uyîi O. I«* ¿J-1!
OITj
1A ‘E**» tK jlp < J ( J l Ü
.(¿L-Jl
256
jtl— stjj) (
fj -/»j;
L
..a'1
Lup
hommes: Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- faisait ses ablu tions avant chaque prière, montrez-moi comment vous vous dispo sez?» Ils répondirent: «Nous accomplissons toutes les prières avec une seule ablution à moins qu’une impureté mineure ne survienne». Ibn Omar a raconté que PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Quiconque refait ses ablutions à l ’état de pureté, on lui
inscrira dix bonnes actions»(I). Ibn Jarir à dit que certains des ulémas ont jugé que les ablutions ne sont obligatoires que pour faire les prières en dehors des autres tra vaux. A savoir que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- s’abste nait de toute activité jusqu’à ce qu'il faisait ses ablutions. Quant à Abdullah Ben ‘Alqama Ben Waqas, il a rapporté d’après son père qu’il a dit; «Il nous arrivait parfois de saluer le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- ou de lui parler au moment où il urinait, mais il ne nous répondait pas. Et cela durait jusqu’à la révlélation de ce verset. Ceci a été affirmé par ce hadith rapporté par Abdullah Ben Abbas où il a dit: «En revenant du lieu où l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a satisfait son besoin naturel, on lui présenta le re pas en lui disant: «Veux-tu qu’on t’apporte de l’eau pour les ablu tions?» Il répondit: «J’ai été ordonné de ne faire les ablutions qu’avant les prières».
«Lavez vos visages» Le lavage du visage est le premier acte obliga toire des ablutions mais il est conditionné par la formule de l’intention, car tout acte cultuel doit être précédé par l’intention. A ce propos il est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu a dit: «Les actes ne va lent que par les intentions et à chacun selon son dessein»(2>. Donc il incombe à quiconque veut se laver le visage pour faire ses ablutions de formuler l’intention comme il est recommandé d’invoquer le nom de Dieu. D’après la tradition le Prophète -qu’Allah le bénisse et
(1)
(2)
¿)| ¿yMj Jli tjli
Ai
AiSÿ l*
oLJIj jLkP'ill»
¿p
JU
^ c-î
le salue- a dit: «Toute ablution faite sans y invoquer le nom de Dieu n’est
plus valable». Avant de procéder au lavage du visage, il est recommandé de plonger les deux mains dans le vase contenant de l’eau (ou sous le ro binet) et ceci après le réveil car d’après Abou Houraira, le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Lorsque l’un d ’entre vous s’éveille
le matin, qu’il ne plonge pas sa main dans le vase contenant de l’eau (pour les ablutions) avant qu’il ne la lave trois fois, car il ne sait pas où il a mis sa main durant son sommeil» (Rapportépar Boukhari et Momüm)(1). Selon les ulémas, les limites du visage sont comprises entre l’en droit où poussent les cheveux, sans tenir compte du cas du chauve, jusqu’à l’extrémité du menton et des mâchoires; et d’une oreille à une autre, comme il est recommandé de passer la main humide à travers la barbe si elle est épaisse. A ce propos Anas Ben Malek rapporte que, lorsque le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- voulait faire les ablutions, il prenait de l’eau dans le creux de sa main et la passait au dessous de ses mâchoires et à travers sa barbe. Il a dit: «Je me conforme aux ordres de mon Seigneur». Quant au rinçage de la bouche et l’arpiration de l’eau par le nez, il y a eu une divergence dans les opinions, sont-ils des actes obligatoi res ou non? Ahmed Ben Hanbal précise qu’ils sont d’obligation, tandis que Malek et Chafé'i jugent qu’ils sont recommandés, ou bien ils sont obligatoires quand on fait une lotion en dehors des ablutions selon l’avis d’Abou Hanifa. A savoir que Ahmed a dit aussi que l’aspiration de l’eau par le nez est obligatoire en dehors du rinçage de la bouche en tirant argument de ce hadith: «Celui qui fait ses ablutions qu’il aspire
de Veau par ses narines et la rejette» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)(2). L’imam Ahmed rapporte qu’lbn Abbas a fait les ablutions de la fa çon suivante: Il s’est lavé le visage, a pris dans le creux de la main de
(1) AAÿ ¿y (2)
•
-k ï^ l lit» :JU ¿1 J ù î iy.j* ,t»Jj cJU ¿¿I lSjM y ^ **»"1 ûü ot ¿r**
41 J ù t
258
oJj C~î UJ
^
l’eau et s’est rincé la bouche, une deuxième fois pour aspirer par les narines; puis il a puisé de l’eau dans le creux d’une main et l’a versée dans l’autre main et s’est lavé le visage, puis il prit de l’eau pour laver la main droite, ensuite une autre fois pour laver la main gauche, il a frotté la tête avec ses mains humides, ensuite il a puisé de l’eau dans le creux de sa main et s’est lavé le pied droit enfin il en puise aussi pour se laver le pied gauche. Il a dit à la fin: «C’est de cette façon que j ’ai vu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- faire ses ablu tions». «et vos mains jusqu’au coude» c’est à dire y compris le coude et tout le bras. Abou Houraira rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- a dit: «Les gens de ma communauté seront appelés au
jour de la résurrection ayant des marques brillantes qui sont les traces de leurs ablutions. Quiconque d ’entre vous voudrait avoir ces marques plus grandes, qu'il le fasse» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)(I). «essuyez vos têtes» les opinions ont été divergées quant à l'es suyage de la tête, dont nous allons montrer en citant les différents hadiths qui y sont relatifs: Yahia Al-Mazini a rapporté qu’un homme demanda à Abdullah Ben Zaid Ben Assem -qui est le grand père de Amr Ben Yahia un des compagnons du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Peux-tu me montrer comment l’Envoyé de Dieu faisait ses ablutions?» Abdullah Ben Zaïd lui répondit: «Certes oui»: Il demanda de lui apporter de l’eau. Il en puisa et se lava les mains deux fois, se rinça la bouche, as pira de l'eaii par ses narines et la rejeta trois fois, se lava le visage trois fois, se lava les mains jusqu’aux coudes, essuya la tête avec les mains humides en les passant du front jusqu’à l’occiput et vice versa, puis se lava les pieds». On peut déduire de ce hadith que l’essuyage de toute la tête est obligatoire, et telle était l’opinion de Malek et Ah med Ben Hanbal, en se conformant au sens strict du verset «essuyez vos têtes». Mais les Hanafites précisent qu’il sera suffisant d’essuyer le toupet
(1 ) iA fiJt çy_ àjS -S j
ül»
¿)l
J li t j l î
259
i f - (*-l—*J
lS j j
qui forme le quart de la tête. D’autres ulémas sont allés plus loin en core et ont dit qu’on peut se contenter d’essuyer un seul poil en se ré férant à ce hadith rapporté par Al-Moughira Ben Chou'ba et qui est le suivant: «L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- resta.der rière ses compagnons et je l’accompagnai. Après qu’il eût satisfait son besoin naturel, il me demanda: «As-tu de l’eau?» Je lui apportai un vase plein d’eau, il se lava les mains et le visage, et voulant se laver les bras, les manches étaient très étroites, il fit sortir alors ses bras en dehors du manteau qu’il jeta sur ses épaules, puis il se leva les bras, passa sa main humide sur son toupet, sur son turban et enfin sur ses bottines...» Une autre question: Doit-on essuyer la tête trois fois comme le re commande l’imam Chafé'i, ou bien une seule fois comme a précisé Ah med Ben Hanbal en présentant comme argument ce que Homran ben Aban a rapporté. Il a dit: «Othman Ben Affan ordonna qu’on lui apporte de l’eau pour faire sès ablutions. Il les fit de la manière suivante: il se lava les mains trois fois, se rinça la bouche, fit entrer l’eau dans ses narines et la rejeta, se lava le visage trois fois, se lava le bras droit jus qu’au coude trois fois ainsi que son bras gauche, puis il essuya la tête, enfin il se lava le pied droit jusqu’à la cheville ainsi que son pied gau che, et dit à la fin: «L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le saluea dit: «Celui qui fait des ablutions comme les miennes, se leva pour faire deux raka'ats sans penser à autre chose hormis la prière, ses fautes antérieures seront effacées». Dans une autre version Homran Ben Aban l’affranchi de ‘Othman aurait dit que ce dernier avait essuyé la tête trois fois. Mais il s’est avéré plus tard de différents hadiths que ‘Othman avait essuyé la tête une seule fois.
«lavez vos pieds jusqu’aux chevilles» Le lavage des pieds était un su jet de controverse entre les ulémas même de différentes sectes, sur les points suivants: 1 -Est-il le dernier acte des ablutions en observant l’arrangement comme il a été déjà montré? La majorité des ulémas l’ont jugé ainsi tandis qu’Abou Hanifa a dit que cela n’est pas obligatoire et on peut p a r e xe m p le se la v e r le s p ie d s a va n t l’e ssu ya ge de la tê te .
2 - Peut-on se contenter d’un simple essuyage comme les chi'ites
260
préconisent, tout comme le frottement sur les bottines, ou doit-on faire un lavage? Les Chi'ites ont tiré argument du faire de ‘Ali Ben Abi Taleb qui, un jour se trouvant à Koufa, et au moment de la prière de l’asr, il or donna qu’on lui apporte de l’eau. Il en puisa un peu dans le creux de la main, essuya le visage, les mains, la tête et les pieds, puis il en but du reste contenu dans le vase en se tenant debout. Il dit à la fin: «il en est des gens qui répugnent à boire debout. Or j’ai vu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- faire des ablutions et boire comme je viens de le faire. Telles sont les ablutions de l’homme qui se trouve en core à l’état de pureté». Mais ce qui s’avère être plus correct consiste à se laver les pieds en les frottant pour les débarasser des impuretés, comme la boue ou le sable par exemple, étant assujettis à ces saletés.
D e différents hadiths relatifs au lavage des pieds. - D’après les deux Sahihs, Abdullah ben Amr rapporte: «En retour nant de la Mecque à Médine en compagnie de l’Envoyé de Dieu -qu’AIlah le bénisse et le salue-, des hommes se hâtèrent pour fiare la prière de l’asr, en faisant leurs ablutions aussi vite que possible. Lorsque nous arrivâmes près d’eux leurs chevilles apparurent sans que l’eau les ait touchées. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salues’écria alors: «Malheur aux talons, qu’ils redoutent le feu. Faites les ablu
tions intègres» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)(1). - Abou Oumama raconte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, voyant des hommes faire la prière, remarqua sur le talon de l’un d’eux un espace de la grandeur d’un dirham ou d’un ongle que l’eau n’a pas touché, il s’écria alors: «Malheur aux talons, qu’ils redou tent le feu». Plus tard et après cette remarque chaque fidèle examina sont talon et s’il trouva un endroit où l’eau n’a pas touché, il refit ses ablutions entières. Ce hadith sans doute affirme que si l’essuyage des pieds était permis, cette menace lancée par le Prophète -qu’Allah le
( 1)
U l ^ i L - iji* M
cs-ità (LU-jî
^
¿ il
Lp
¿y, *JJI x s - ^
îL^jïî .tjU I ¿j*
261
t L i l » j l J i j t-y lo jit
Jij y * ^A*L
bénisse et le salue- n’aurait pas été nécessaire, car le fait d’essuyer les pieds tout comme le frottement sur les bottines ne s’étend pas sur tout le pied. Khaled Ben Ma‘dan rapporte d’après l’une des femmes du Pro phète -qu’Allah le bénisse et le salue- que ce dernier vit un homme prier et remarqua sur la plante de son pied un espace de la grandeur d’un dirham que l’eau n’a pas touché. Il lui enjoignit de refaire ses ablutions. Suivant une version rapportée par Abou Daoud on trouve cet ajout: «et de refaire la prière». -Abou Oumama a rapporté que Amr Ben Absa a dit: «J’ai de mandé à PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Parle-moi (des mérites) des ablutions» Il me répondit: «Lorsque l’un d ’entre vous
commence à faire ses ablutions en se rinçant la bouche, aspirant de l’eau et en la rejetant, ses péchés sortent de sa bouche et de son nez en rejetant l’eau., lorsqu’il se lave le visage comme Dieu lui a ordonné, ses péchés tom bent de sa barbe avec l’eau, lorsqu’il se lave les bras jusqu’aux coudes, ses péchés sortent à travers ses doigts, lorsqu’ils essuye la tête, ses péchés tom bent avec l ’eau des extrémités de ses cheveux, puis lorsqu’il se lave les pieds comme Dieu lui a ordonné jusqu’aux chevilles, ses péchés sortent avec l ’eau du bout de ses orteils. Enfin s ’il se lève, loue Dieu et L ’exalte comme il se doit, puis fait une prière surérogatoire de deux rak'ats, sera abous de tous ses péchés comme le jour où sa mère l ’a mis au monde». (Rapporté par Ahmed)(IK Abou Oumama lui répliqua: «O Amr! pense bien à ce que tu ra contes. As-tu entendu cela de la bouche de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah
(1)
^
^ (J
cjlï
lsî.A>-
JJ
jju (•— * t
frUt £A -UuU»î J > ¿ *0 ^ c y Q * - ^1
ç f s- ^
‘J * ' ^ r*“
Jli
L«> :J li ? « . jJ! < U J ¿ j» oblIa_>-
tfrUJI
i_j|Je\
pi nL.UI
a j
ç£ ± a
4 « ..
blja>- O ' i / l ¿j±2tj^JI j*-î pj cs-UJI £_• ô\ ij a 4—lj
ijjj
jjl Jli cJU^-l
Jj>-I ¿ y
-ài
qa
j!b\ ^
J-Ju ^
.84*1 4jjJj çjS
262
le bénisse et le salue- et que l’homme bénéficie de tous ces mérites?» Et Amr de riposteç «O Abou Oumama! J’ai déjà vieilli, mes os deve nus fragiles et mon terme est proche. Je n’ai aucun intérêt à forger des mensonges sur PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le saluesi je n’ai pas entendu cela de sa bouche, même j’ai entendu cela sept fois et plus encore». Suivant une version citée dans le Sahih de Mouslim on trouve cet ajout: «Et il se lave les pieds comme Dieu lui a ordonné» affirme que les enseignements du Coran imposent le lavage des pieds. Ainsi c’étaient les dires de Ali Ben Abi Taleb: «Lavez-vous les pieds jus qu’aux chevilles comme on vous a ordonné». Quant à Abou Daoud, il a rapporté que Aws Ben Abi Aws a dit: «J’ai vu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, uriner dans un des dépotoirs, puis il fit ses ablutions et frotta sur ses sandales et ses pieds» Le même hadith à été rapporté également d’après Chou'ba, et Ibn Jarir l’a commenté en disant: «Il est très probable que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait fait des ablutions de la même façon (c.à.d en essuyant les pieds sans les laver) alors qu’il était à l’état de pureté car il n’est plus logique que les prescriptions de Dieu et les sunans de Son Prophète se contredisent. Mais ce qui est certain c’est que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a ordoné de se laver les pieds dans les ablutions quand l’eau est disponible et que l’homme n’a pas une excuse valable de ne pas le faire. En d’autre part, comme le lavage des pieds est imposé selon le verset précité, certains ont jugé qu’il aborge le frottement sur les botti nes, ce qui n’est plus admis, car il est certain, d’après la tradition, que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a frotté sur les bottines après la révélation de ce verset. Ce qui corrobore ce fait sont les dires de Jarir Ben Abdullah Al-Bajli: «J’ai embrassé l’Islam après la révéla tion de la sourate de la Table et j ’ai vu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- frotter sur les bottines. Par ailleurs il est rapporté dans les deux Sahihs que Hammam a dit: «Après avoir uriné, Jarir fit ses ablutions et frotta sur les bottines. On lui demanda: «Est-il permis de faire cela?» Il répondit: «Oui car j’ai vu PEnvoyé de Dieu uriner, puis il a fait ses ablutions et frotté sur les
263
bottines». Ce hadith a beaucoup plu aux hommes car ils savaient que Jarir s’était converti après la révélation de la sourate de la Table. Il est aussi cité dans le Sahih de Mouslim que 'Ali Ben Abi Taleb avait rapporté des hadiths analogues, mais les «Rawafed» ne font que contredire ce fait malgré tout mûs par leur ignorance et leur égarement tout comme le mariage de la jouissance (le mariage temporaire) que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- l’a aboli mais eux, ils ne ces sent de le pratiquer. On peut donc conclure après tout que le lavage des pieds est obli gatoire.
«Si vous êtes malades ou en voyage, si vous venez de satisfaire un be soin ou si vous avez eu des rapports avec une femme, et que vous ne trou viez pas d’eau, cherchez de la terre propre et frotttez-vous-en le visage et les mains». Nous avons déjà détaillé ce sujet en commentant le verset n: 43 de la sourate des femmes.
«Il aspire à ce que vous soyez propres et à ce que vous soyez en état de recevoir Sa grâce. Peut-être Lui en serez-vous reconnaissants» Dieu par Ses grâce, générosité et compassion a rendu la tâche de la pureté fa cile aux hommes pour leur épargner la gêne. D’après les traditions il est recommandé de faire des invocations appropriées aux ablutions une fois terminées. L’imam Ahmed, Mouslim et les auteurs des Sunans ont rapporté que Ouqba Ben Amer a dit: «Nous étions chargés de garder les cha meaux. Comme c’était mon tour, je fis rentrer le troupeau le soir à l’étable et je parvins à entendre l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dire aux hommes dans un de ses sermons: «Tout musul
man qui fait ses ablutions à la perfection puis prie à deux rak'ats en les ac complissant avec corps et âme, le Paradis lui sera du». Je m’écriai: «Comme c’est merveilleux!» Un homme qui se trouvait devant moi me répondit: «Ce qu’il a dit avant était aussi meilleur». Je regardai cet homme et trouvai Omar Ben Al-Khattab qui poursuivit: «Je t'ai vu arri ver en retard. Il a dit: «L ’un d ’entre vous ne fa it des ablutions intègres
puis dit: «J’atteste qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu et que Mouhammad
264
et son serviteur et son E nvoyé,» sans que les huit portes du Paradis ne s ’ouvrent devant lui pour y entrer par la porte qu’il voudra»( I ) .
D’après Mouslim, Abou Houraira a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Lorsque le serviteur musulman-ou le croyant- fait ses ablutions et lave son visage, tout péché commis par ses yeux sortira avec Veau ou avec la dernière goutte d ’eau. Lorsq u ’il lave ses mains tout péché que ses mains sont commis-en frappant-sortira avec l ’eau ou avec la dernière goutte d ’eau. L o r s q u ’il lave ses pieds, tout péché commis avec ses pieds sortira avec l ’eau ou avec la dernière goutte d ’eau, jusqu’à ce qu’il soit purifié de tous les péchés.»(2)
Ibn Jarir rapporte d’après Abou Oumama que l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «C e lu i qui fa it ses ablutions à la perfection et se lève pour prier, sera abous de tous les péchés commis par sa vue, son ouie, ses mains et ses pieds» (Rapporté par M o u s lim )(S ).
Mouslim rapporte dans son Sahih d’après Abou Malek Al-Acha'ri q u e l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et 1e salue- a dit: « L a pureté rituelle est la moitié de la fo i, «louange à D ie u » remplit la balance; «gloire et louagne à D ie u » remeplissent l ’espace compris entre les deu x et la terre;
(1) JjVI ÂjUj LJU cJlS' :Jl» y k * ¿y lu t ili
¿y*
±> xj
3«Ip '%Jl*
U Jli
¿ I Jy
’.¿ y h <£¿1 Csa J rt»
ùîj ijjt
^*°ÿi
*4 *.J J
:JU»
J—
J-j JI L ¿ > j j lij» : JU
til»
Jai
j>-\ ÇAj
(»Lût
frUJI Jai j>-\
ça
-^>-1 ¿J*
i>«JI i—iIjjI *J $ !& ■ ¿ ¡\
J~-i- tâU t*Ul Jai j>-\ ça j\ eUI ça
¿y* L-i
J» * lit» îO jJ ü tifi» iy r \
jH ¿ ...¡i jt
JüJ) ifrL> l|il ¿ y ^^-Jb ( 2)
* ¿r* '■**
!»•** •»>*-* ^
^ a Ul :Jl» tliii C -if ¿Jbîj Jî «JL-P
*“ ■
* j
^
j
Jy
j
01
‘j - j *
^1
¿ j*
iS jj
+^*>- J£” H*r) Cl* ÇJ*"
ÇA #tJb
j) {.Lût
jj
4jJ j ¿jA ÇS*"
ça
«
t^î.ix» Aitasi*tjj) Ji-j
(3 ) flî (*-î tt-yïfl
U
J
J l .IAsWjj
265
i
(Jlî ôL»t ^>1 ¿¡i- jij*r ¿jt l£jj *»,«■•» ( y C^arjf- ï^K^.3t ^31
le jeûne est protection; la prière est lumière; l ’aumône est preuve évidente; la résignation est clarté et le Coran est arugment pour ou contre toi. Tout homme au début de la journée fait commerce de sa vie, la sauvant ou la fa i sant p é rir»( I ) .
Il est cité dans le Sahih de Mouslim que Ibn Omar a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «D ie u n ’accepte point une aumône dérobée au butin et une prière faite sans ablutions»
w a-d kurû ni‘m ata-L-Lâhi ‘alaykum w a m îtâqahu-l-ladî wâtaqakum bihT ’id qultum sami‘nâ wa ’ata‘nâ w a-t-taq û-L-Lâh a ’in n a-L -L âh a ‘alîmnn bid âti-s-sudûri (7) yâ ’ayyuhâ-l-lad îna ’a manû kûnû qawwâmîna K-L-Lâhi suhada’a bi-l-qisti walâ yajrimannakum sana’ânu qawmin ‘alâ ’alla ta‘dilû-‘dilû huwa ‘aqrabu lit-taqwâ wa-t-taqû-L-Lâha ’inna-L-Lâha habîrom-bimâ ta‘malûna (8) wa‘ada-L-Lâhu-l-lad îna ’a manû wa ‘amilûs-sâHhâti lahum magfiratun wa ’ajrun ‘azîmun (9) wa-l-ladîna kafarû wa k a d d ab fi bi *ayâtinâ ’ûla' ’ika ’ashâbul-jahîmi (10) yâ ’ayyuhâ-l-lad îna
'a âm anû-d kurû ni‘m ata-L -L âh i ‘alaykum ’id hamma qawmun ’ay-
yabsutïï ’ilaykum ’aydiyahum fakaffa ’aydiyahum ‘ankum wa-t-taqû-LLâha wa ‘alâ-L-Lâhi falyatawakkali-l-mu’minûna (11). Proclamez les bienfaits d’Allah. N ’oubliez pas le pacte que vous avez conclu avec Lui lorsque vous avez dit: «Nous avons entendu et nous obéis sons». Craignez Allah. 11 sait ce qu’il y a au fond de vos cœurs. (7 ) O croyants soyez impartiaux quand vous témoignez devant Allah, que la haine ne vous rende pas injustes. Soyez justes. Vous vous rapprocherez ainsi de la vertu. Allah est informé de toutes vos actions. (8) Allah promet à ceux qui croient et pratiquent le bien une belle récompense et son pardon. (9) Ceux qui auront nié et rejeté nos prueves, ceux-là seront voués à l’enfer (10) O croyants, souvenez-vous de la sollicitude qu’Allah vous a manifestée lors qu’un groupe d’ennemis conçut le dessein de vous attaquer. Il repoussa leur tentative. Craignez Allah. C ’est en Allah que les croyants mettent tous leurs espoirs. (11).
Dieu rappelle à Ses serviteurs croyants Ses bienfaits en leur agréant cette glorieuse religion et en leur envoyant ce noble Prophète. Il leur rappelle également le pacte et l'alliance qu’ils ont conclus en promettant de lui prêter serment d’allégeance, de le suivre, de le se courir, d’observer les lois de sa religion, de la divulgner et de leur agré ment, en entendant et en se soumettant. L’allégeance que faisaient les hommes à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- lors de leur conversion donnait le même sens et était la suivante comme on l’a rapportée: «Nous avons prêté un serment d’allégeance à PEnvoyé de Dieu d’écouter et d’obéir, dans l’aisance et dans la gêne, même si nous sommes lésés dans nos droits et de ne plus disputer le pouvoir avec ceux qui le détiennent». Suivant une autre interprétation, les versets précités constituent un rappel aux juifs des pactes et des alliances qu’ils avaient conclus avec Dieu de croire en Mouhammad et en son message quand II leur dit: «Pourquoi ne croyez-vous pas en Allah alors que le Prophète vous appelle à croire en votre Seigneur? Il a vraiment conclu une alliance avec vous, si vous êtes croyants» [Coran LVII, 8].
Mais Moujahed a précisé, suivant une troisième interprétation, qu’il s’agit de l’engagement pris de la postérité d’Adam quand Dieu a tiré
267
les hommes de ses reins en les faisant avouer: «N e suis-Je pas votre [Coran VII, 172].
Seigneur? dit-il. Us répondirent: «Oui nous l’attestons»
De toutes ces commentaires, il s’avère que le premier est le plus correct, et qui sont les dires d’Ibn Abbas, As-Souddy et Ibn Jarir. «Craignez Allah» une exhortation à suivre toujours le chemin de la piété en toute circonstance car: «Allah sait ce qu’il y a au fond de vos cœurs».
Puis Dieu exhorte les croyants à être fermes comme témoins de vant Lui et à pratiquer la justice. A cet égard il est cité dans les deux Sahihs que An-Nou‘man ben Bachir a raconté: «Mon père, m’ayant fais une donation, ma mère Amra Bent Rawaha lui dit: «Je n’accepte pas tant que PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- n’aura pas été pris à témoin.» Mon père se rendit à cette fin chez PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- qui lui demanda: «A s -tu donné la même chose à chacun de tes enfants?» - Non, répondit mon père. Et le Prophète de répliquer: «Craignez Dieu et soyez équitables envers vos en fants». Puis il reprit: «J e ne serai témoin d ’une injustice» M o n père revint et reprit la donation». (Rapporté par Boukhari et M o u slim )(1 ).
«Q ue la haine ne vous rende pas injustes» c’est à dire si VOUS éprou vez une certaine haine envers un peuple qu’il soit ami ou ennemi, soy ez équitables dans vos jugements et ne commettez jamais des injustices, car la jutice est proche de la piété et de la crainte révérencielle de Dieu. Car Dieu connait parfaitement vos actions et vous en ré tribuera la récompense: si elles sont bonnes vous n’obtiendrez que le bien, mais si elles sont mauvaises le châtiment vous attendra. Puis Dieu rappelle aux hommes Sa promesse pour les inciter à faire le bien: «Allah promet à ceux qui croient et pratiquent le bien une belle récompense et son pardon»
(1)
;JU i
Et quelle sera cette belle récompense sinon le Paradis
cJU*
^
^ ^
:JÜ «¡î
i/*
4|I J
aJ *
:JUi
¿il;
268
i)i
:JU
^
c -î JSj
u~L«vJ *Ldj
¿j ^¡\ £3-j Jlî %jjp~ ^t.
que les hommes i’auraient comme telle par la grâce et la miséricorde de Dieu et non pas seulement pas leurs actions. Quant à «ceux qui auront nié et rejeté nos preuves, ceux-là seront ils seront jugés équitablement car Dieu est sage et juste et eux n’obtiendront que le fruit de leurs œuvres. voués à l’enfer»,
« O croyants, souvenez-vous de la sollicitude qu’Allah vous a manifes tée lorsqu’un groupe d’ennemis conçut le dessein de vous attaquer. Il re
Il est rapporté dans le Sahih le récit suivant: «Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- campa dans un endroit et les hommes se dispersèrent à la recherche de l’ombre sous des arbustes épineux. Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- suspendit son sabre à un des arbustes. Un bédouin survint, prit le sabre et se mit de vant le Prophète en lui disant: «Qui te préserve de moi?» - Dieu, ré pondit-il. Le bédouin répéta sa question deux on trois fois, puis il mit le sabre dans son fourreau.
poussa leur tentative»
Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- appela alors ses compagnons et leur raconta l’histoire avec le bédouin qui était assis tout près de lui qu’il laissa partir sans le punir*1, 2). Ibn Abbas, de sa part, a dit que ce verset fut révélé au sujet de certains juifs qui ont préparé au Prophète et à ses compagnons de la
(1 )
ûjUâs—i »UôaJI
^jJLp
c*-L~i
¿j a
ja
^
Jli
u ji nju-ji
(J-UI J jiîj
hÎ|I J
j* ^Lii j i i «.¿il
Jji ÎÜÊ
^ j *I
i» £ r*
•'J'-**
ûl ( Jj j
y-JI
-.¿j*
(Jj j?(2) Ibn Jarir a dit que le dernier verset sus-mentionné concerne les juifs, mais As-Souhaili précise qu’il s’agit de Ghawrath Ben Al-Hareth AlGhatfani qui trouva le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- en dormi sous un arbuste auquel il suspendit son sabre. Voulant le tuer, Dieu lui retint la main et le sabre tomba par terre. Le récit est détaillé dans le hadith précité. On a dit aussi que ce bédouin n’était que Amr Ben Jahach le juif comme a déclaré Ibn Ishaq. Mais il s’avère qu’il s’agit bien de Ghawrath.
269
nourriture - empoisonnée- pour les tuer, mais Dieu fit connaître à Son Prophète le dessein des juifs. Quant à Abou Malek, il a précisé qu’il s’agit de Ka‘b Ben Al-Achraf et ses concitoyens qui ont voulu tuer le Prophète et ses compagnons alors qu’ils se trouvaient dans la demeure de Ka'b Ben Al Achraf. Le commentaire de Mouhammad Ben Ishaq Ben Yassar est le sui vant: Ce verset fut révélé à propos de Bani An-Nadir quand ils voulu rent jeter un meule sur la tête de l'Envoyé de Dieu -qu’Ailah le bénisse et le salue- quand il est allé chez eux leur demandant la dyia (le prix du sang) de la femme Amrite. Ils avaient chargé Amr Ben Jahach de le faire après avoir prié l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue- de s’asseoir à côté d’un mur où le meule était placé juste au-des sus de lui. Dieu à ce moment révéla à son Prophète -qu’AHah le bénisse et le salue- leur machination. Il revint aussitôt à Médine et ses compagnons l’y rejoignirent. C’est à cette occasion que ce verset fut révélé. « C ’est en Allah que les croyants mettent tous leurs espoirs» Que les croyants se confient en Dieu et II leur suffit et les préserve du mal des hommes.
ô i£ r» l, ~
^
JLïSj
CjS pQ&suCk ô!,
| 0* ¿¿i-
íi]¿ ==H jXífzs» ¿yZ»
Cf J¿ = ¿ \ (*t^
pçë** 1^4 J ' j Vj
U-í Ua»- í j l i j
walaqad ’ahad a-L-Lâhu mitâqa banT ’isrâ’îla wa ba‘atnâ mihumu-tnay ‘asara naqîban wa qâla-L-Lâhu ’innî ma'akum la’in ’aqamtumu-s-salâta wa ’a taytumu-z-zakâta wa ’a manatum bi rusulî wa ‘azzartumuhum wa ’aqradtumu-L-Lâha qardan hsanan-l-la’ukaffimna ‘ankum sayyî’âtikum wa la’udhilannakum jannâtin tajrî min tahtihâ-l-’anhâru faman kafara ba‘da d âlika minkum faqad dalla sawâ’a-s-sabîli (12) fabimâ naqdihim mitâqahum la‘annâhum wa ja‘alnâ qulûbahum qâsiyatan yuharrifûna-1kalima ‘am-mawâdi‘ihî wa nasû h azzam-mimma dukkirû bihî walâ tazâlu tattali‘u ‘alâ ha ’inatim-minhum ’illâ qalîlam-minhum fa‘fu anhum wasfah ’inna-L-Lâha yuhibbu-l-muhsinîna (13) wa mina-l-lad îna qâlû ’innâ nasâra ’ahadnâ mîtâqahum fanasû hazzam-mimmâ dukkirû bihî fa’agraynâ baynahumu-l-‘adâwata wa-l-bagda ’a ’ilâ yawmi-l-qiyâmati wa sawfa yunabbi’uhumu-L-Lâhu bimâ kânû yasna‘ûna (14). Allah reçut l’engagement des fils d’Israël. Il choisit parmi eux douze chefs. Il leur dit: «Je suis avec vous. Observez la prière, faites l’aumône, croyez à mes Prophètes, aidez-les, mettez vos richesses au service d’Allah, et Je vous pardonnerai vos offenses et Je vous donnerai pour séjour des jar dins arrosés d’eau vive. Celui d’entre vous qui violera cet engagement, ce lui-là quittera la bonne voie. (12) Pour avoir violé leur engagement, nous les avons maudits et nous avons endurci leurs cœurs. Depuis, ils falsifient l’origine des mots et négligent une partie des avertissements qui leur ont été donnés. Tu iras de traitrise en traîtrise avec eux, à l’exception de quelquesuns. Pardonne-leur et ne leur tiens pas rigueur, car Allah aime les coeurs gé néreux (13) Nous avons accepté l’engagement de ceux qui ont dit: «Nous sommes chrétiens» Ils ont négligé une partie des avertissements qui leur ont été donnés. Nous les avons emmêlés dans la haine et la rancune jusqu’au jour de la résurrection. Et Allah leur fera comprendre le sens de leurs ac tions. (14). Dieu avait certainement pris l’engagement des fils d'Israël et sus cité douze chefs parmi eux qui représentaient les différentes tribus, qui consistait à écouter et à obéir à Son Prophète et Son Livre. Ibn Abbas a dit que cela eut lieu le jour où Moïse -que Dieu le salue- se dirigeait pour battre les tyrans. Ce nombre était pareil à celui que PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait désigné parmi les Ansariens la veille de Al-
271
‘Aqaba quand ils lui avaient prêté un serment d'allégeance. Ces douze chef furent les suivants: -Trois de la Tribu Aous qui sont Oussayd Ben Al-Houdayl, Sa‘d Ben Khaithama et Abou AI-Haïtham Ben At-Tyhan. - Neuf de la tribu Khazraj qui sont: Abou Oumama As'ad Ben Zurara, Sa‘d Ben Al-Rabi’ Abdullah Ben Rawaha, Rafe‘ ben Malek Ben AI-‘Ajlan, Al-Bara‘ Ben Ma'rour, ‘Oubada Ben As-Samet, Sa‘d Ben ‘Oubada, Abdullah Ben Amr ben Haran, et Al-Moundzer Ben Omar Ben Khounais -que Dieu les agrée tous. Ka‘b Ben Malek les a cités dans uns de ses poèmes et Ibn Ishaq. Ces chefs-là repésentaient leurs concitoyens et avaient donné l’engagement à l’Envoyé de Dieu -qu’AIlah le bénisse et le salue- en lui prêtant un serment ‘d’allégeance. L’imam Ahmed rapporte que Masrouq a dit: «Nous étions assis chez Abdullah Ben Mass'oud alors qu’il nous récitait du Coran. Un homme lui dit: «Ô Abou Abdul Rahman, avez-vous demandé à ¡’En voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- quel sera le nombre des califes qui gouverneront cette communauté?» Il lui répondit: «Personne avant toi ne m’a posé une question pareille depuis mon retour de l’Iraq. Nous avons demandé déjà l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- à ce sujet et il nous répondit: «Douze califes, le même nombre des chefs des tribùs des fils d’Israël». L’origine de ce hadith on le trouve cité dans les deux Sahihs d’après Jaber Ben Samoura qui a dit: «J’ai entendu le Prophète -qu’Al lah le bénisse et le salue- dire: «Les hommes ne cesseront d ’être dans la voie droite tant qu’ils seront gouvernés par douze hommes». Puis il a dé bité des mots que je n’ai pas retenus. Je demandai: «Qu’est-ce qu’il a dit?» On me répondit: «Tous ces califes seront des Qoraïchites»(1). Ce hadith signifie que la nation sera gouvernée par douze califes équitables et qui appliqueront la justice. Il n’est plus nécessaire que l’un succéderait à l’autre directement qui fut le cas de ces quatre:
(1)
c..«».- :Jli 5
¿ ji
jjU- vi-jAa- ¿ jA
j*-î ■ 'ctO *
j-i-Ê Uîl |» j . Ij L»
^
^
I^
C-jlî (joLJI y>\ JIjj '
272
Abou Bakr, Omar, Othman et Ali -que Dieu les agrée - à savoir que les imams considèrent Omar Ben Abdul Aziz comme étant l’un d’eux (c.a.d des califes bien dirigés Rachidines). Un nombre de ces califes fi gure parmi les Abbasites. L’Heure Suprême ne se dressera avant que ne vienne le douzième calife pour gouverner... Puis Dieu dit aux fils d’Israël: «Je suis avec vous. Observez la prière, faites l’aumône, croyez à mes Prophètes» et en ce qu’ils ont apporté comme messages et révélation «aidez-les» en leur secourant pour éta blir la justice «mettez vos richesses au service d’Allah» en dépensant pour Sa cause pour obtenir Sa satisfaction, «je vous pardonnerai vos offenses» en effaçant vos péchés sans en tenir compte «et je vous donnerai pour séjour des jardins arrosés d’eau vive». Quant à celui qui, après cela, serait incrédule et: «Violera cet enga gement, celui-là quittera la bonne voie» et aura choisi le chemin de l’éga rement. Qu’est-ce qu’il adviendra de ces derniers? «nous les avons maudits» à cause de leur violation de leur engagement et nous les avons privé de la miséricorde et: «nous avons endurci leurs cœurs». Ce qu’ils font après «ils falsifient l’origine des mots» en altérant les sens des paroles divines, en forgeant des mensonges à leur sujet et en mal interprétant les versets. Et par ce faire ils «négligent une partie des avertissements qui leur ont été donnés». Et Al-Hassan de commenter cela: en négligeant délibérément les prescriptions divines et abandonnant l’anse solide de leur religion.
«Tu iras en traîtrise en traîtrise avec eux» en tramant leurs ruses et machinations contre le Prophète et les hommes, et on n’excepte qu’un petit nombre d’entre eux. «Pardonne-leur et ne leur tiens pas rigueur» et voilà que tu l’emporte ras sur eux. Peut-être cela les portera à retourner à ia voie droite car «Allah aime les cœurs généreux». «Nous avons accepté l’engagement de ceux qui ont dit: «Nous sommes chrétiens» il s’agit de ceux qui prétendent être les adeptes de Jésus fils de Marie, mais en vérité ils ne sont plus comme tels. Car cet engage ment consiste à suivre l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- à le secourir et à lui venir en aide en appliquant ia religion qu’il
273
prêche, et en croyant à tout Prophète envoyé par Dieu vers les habi tants de la terre. Mais hélas! ils se sont comportés comme les juifs en violant l’engagement et trahissant l’alliance. «Us ont négligé une partie des avertissements qui leur ont été donnés» et pour les punir «nous les
avons emmêlés dans la haine et la rancune jusqu’au jour de la résurrectin». Dieu a suscité entre eux l’hostilité et la haine jusqu’au jour du juge ment final. Ils ne cesseront de rester ainsi et chaque secte d’entre eux maudit l’autre et lui garde rancune: les Jacobins, Nestoriens et les par-i tisans d’Arius et les autres sectes, chacune d’elles considère les autres comme non croyants. Et au jour de la résurrection «Allah leur fera comprendre le sens de leurs actions». Ceux-là qui ont forgé des menson ges sur Dieu et sur Son Prophète, imputé à Dieu un enfant et une compagne, que Son nom soit sanctifié.
ya ’ahla-l-kitâbi qad jâA,akum rasûlunâ yubayyinu lakum katiram mimmâ kuntum tuhfûna mina-l-kitâbi wa ya'fû ‘an katîrin qad ja ’akum mina-L-Lâhi nûrun wa kitâbum-mubînun (15) yahdî bihi-L-Lâhu man-itabba‘a ridwânahû subula-s-salâmi wa yuhrijuhum mina-z-zulumâti ’ilân-nûri bi ’idnihî wa yahdihim ’ilâ siratim-mustaqîmin (16). O gens d’Ecriture, notre Prophète vous a divulgué de nombreux passa ges du Livre que vous teniez cachés. Il vous pardonnera bien des fautes. Vous avez reçu d’Allah la lumière et un Livre plein de substance (15) . Par ce Livre, Allah mettra dans la voie du salut ceux qui recherchent Sa grâce. Par Sa volonté, Il les arrachera des ténèbres pour les mettre en pleine lu mière et II les dirigera dans la voie droite (16). Dieu, par Sa générosité et Sa grâce, a envoyé Son Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- avec la Direction et la Religion vraie vers tous les habitants de la terre: arabes et non arabes, lettrés et illet trés, et avec les preuves évidentes qui distinguent la vérité de l’erreur.
274
Il a dit: «Ô gens d’Ecriture, notre Prophète vous a divulgué de nom bre« passages du Livre que vous teniez cachés. Il vous pardonnera bien des fas tes» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- exposera et explique ra bien des choses que les gens du Livre tiennent cachées ou altérées ou falsifiées et passera sur bien d’autres. A ce propos Ibn Abbas a dit: «Quiconque aura nié la peine de la lapidation aura nié le Coran sans en tenir compte. Car Dieu a dit:
«Notre Prophète vous a divulgué de nombreux passages du Livre que vous teniez cachés» La lapidation était parmi des passages qu’ils ont ca chés.*1*. Puis Dieu fait connaître aux hommes la véracité du Noble Coran et dit: «Par ce Livre, Allah mettra dans la voie du salut ceux qui recher
chent Sa grâce. Par Sa volonté, Il les arrachera des ténèbres pour les met tre en pleine lumière et II les dirigera dans la voie droite» Car le Coran est une lumière venue de Dieu pour mettre les hommes dans le che min du salut en les faisant sortir des ténèbres de l’égarement et de l’er reur.
(1) Ibn Jarir rapporte que les juifs vinrent trouver le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- et lui demandèrent au sujet de la lapidation. Il leur dit: "Lequel d’entre vous est le plus savant?" En lui désignant Ibn Soriam, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- lui dit: "Je t’ad jure au nom de celui qui a révélé la Tora à Moïse, soulevé le Tor et reçu les engagements (de dire la vérité). Il lui répondit; "Comme la fornication s’est multipliée parmi nous, nous avons appliqué la peine prescrite de cent coups de fouet et le rasage de la tête" Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- leur demanda d’appliquer aussi la la pidation (qu’lbn Soria a lue) et Dieu fit alors cette révélation pardonne à qui II veut et punit qui II veut. A lui l’empire des deux et de la terre et des espaces qui les séparent, à Lui tout fait retour.
275
laqad kafara-l-ladîna qâlïï ’inna-L-Lâha huwa-l-masîhu bnu Maryam qui faman yamliku mina-L-Lâhi say’an ’in ’arâda ’an yuhlika-l-masîfe bna Maryama wa ’ummahû wa man fï-l-’ardi jamî'an wa li-L-Lâhi mulku-ssamâwâti wa-l-’ardi wama baynahumâ yahluqu mâ yasâ’u wa-L-Lâhu ‘alâ kulli say’in qadîrun(17) wa qâlati-l-yahûdu w a-n-nasa'râ nahnu ’abria’u-L-Lâhi wa ’ahibba ’uhû qui falima yu'addibukum bidunûbikum bal ’antum basarum mimman halaqa yagfiru limay-yasX’u wa yu ‘add ibu m ay-yasâA’u w a-li-L -L âhi m ulku-sam âw âti w a-l-’a r d i w am â baynahumâ wa ’ilayhi-l-masîru (18). Ce ne sont que des infidèles ceux qui disent qu’Allah est le Messie, fils de M arie, demande-leur: Qui aurait pu empêcher Allah s’il avait voulu anéantir le Messie, fils de Marie, sa mère, et l’humanité toute entière? N’est-ce pas à Allah qui appartient l’empire des cieux et de la terre et de l’espace qui les sépare. Il crée ce qu’il veut et Sa puissance s’étend à l’uni vers. (17) Les juifs et les chrétiens disent: «Nous sommes les fils d’Allah et ses intimes. Réponds-leur: «Pourquoi vous châtie-t-Il pour vos péchés?» C’est que vous êtes des hommes comme les autres. Il Pardonne à qui II veut et punit qui II veut. A Lui l’empire des cieux et de la terre et des espa ces qui les séparent, à Lui tout fait retour. (18) Dieu montre l’incrédulité des chrétiens qui prétendent que le Mes sie fils de Marie est Dieu alors qu’il n’est, en vérité, qu’un de ses servi teurs et une de Ses créatures. Que Dieu soit élevé au-dessus de leurs dires. Il est capable sur toute chose, et le Dominant Suprême et les hommes ne sont que Ses sujets «qui aurait pu empêcher Allah s’il avait
voulu anéantir le Messie, fils de Marie, sa mère et l’humanité toute en tière?» Certes nul ne pourrait s’opposer à Dieu s’il voulait faire une chose pareille. Puis il rappelle aux hommes: «N’est-ce pas à Allah qui appartient l’empire des cieux et de la terre et l’espace qui les sépare» Il dis pose de tout étant le seul créateur et nul ne peut disputer son pouvoir. Ce fut une réponse aux chrétiens qui ont déifié le Messie.
276
Pour répondre aussi aux juifs et chrétiens et réfuter leurs menson ges et présomptions: «L es juifs et les chrétiens disent: «Nous sommes les fils d’Allah et ses intimes» en s’appartenant aux Prophètes qui sont - se lon leur présomption - les fils de Dieu. D’après leur Livre, Dieu aurait dit à Son serviteur Israël «Tu es mon fils aîné», alors eux se considè rent comme étant aussi les fils de Dieu en mal inteprètant l’Ecriture. il en est parmi eux qui s’étaient convertis à l’Islam qui leur ont répondu: C’est un terme d’honneur et de considération. Quant aux chrétiens ils prétendent aussi être les fils de Dieu, car d’après leur Livre; Jésus leur a dit: « Je m’en vais chez mon père et votre père» voulant dire mon Seigneur et Je vôtre. A savoir que les chrétiens n’ont pas prétendu être les fils de Dieu à l’instar des juifs en prétendant que seul le Messie est le fils de Dieu, mais ils ont voulu montrer leur rang distingué et qui sont plus considérés que les autres. Dieu leur répond par la bouche de Son Prophète: «Pourquoi vous si vous êtes Ses fils et intimes comme vous le prétendez?.
châtie-t-Il pour vos péchés?»
On raconte qu’un soufi demanda à un théologien: «Où trouves-tu dans le Coran un verset qui affirme que l’amant ne châtie pas son bien-aimé?» Comme le théologien garda le silence le soufi lui récita ce verset «Pourquoi vous châtie-t-Il pour vos péchés». « C ’est que vons êtes des hommes comme les autres» rien ne vous dis tingue des autres et vous êtes touts les fils d'Adam. Et Dieu rappelle aussi aux hommes qu’il pardonne à qui II veut ou châtie qui II veut, Il est prompt dans son compte et personne ne s’oppose à Son jugement. Le retour final se sera vers Lui.
Mouhammad Ben Ishaq rapporte d’après Ibn Abbas que Nou'man Ben Assa, Bachir ben Amr et Chas Ben ‘Ady vinrent trouver le Pro phète -qu’Allah le bénisse et le salue- et s’entretinrent avec lui. Il les appela à Dieu et les menaça de Sa vengeance. Ils lui répondirent: «Par quoi nous menaces-tu ô Mouhammad, nous sommes les fils de Dieu et ses intimes» juste comme les chrétiens prétendaient. Dieu fit alors descendre ce verset: «L es juifs et les chrétiens disent.... jusqu’à la fin du verset
C
ci ic r* j i " j é
'¿ j Z f c p
c£
¡&Ç. 3 ugJi
l l i j J j i j j Cj, (¿iÇ- 1 2
Yj ^
ÿk i;Ç
yâ ’ahla-l-kitâbi qad ja ’akum rasûlunâ yubayyinu lakum ‘alâ fatratim mina-rusuli ’an taqûlû mâ jâA’anâ mim basîrin w alâ nadîrin faqad j a ’akum basîrun wa nadîrun wa-L-Lâhu ‘alâ kulli say’in qadîrun (19). O gens d’Ecriture, notre Prophète est venu
tous
instruire après un
long intervalle resté sans Prophète afin que vous ne puissiez dire: «N ous avons manqué d’annonciateur et de guide» Vous l’avez maintenant cet aver tisseur et ce guide. Allah est tout puissant. (19).
Après un long intervalle du temps et une interruption de la prophé tie, Dieu envoya Mouhammad -qu'Allah le bénisse et le salue- vers toute l'humanité comme annonciateur et avertisseur. Parmi les diffé rents dires contradictoires à propos de cet intervalle, on a adopté ceux de Qatada et de Salman Al-Farissi qui l’ont fixé à 560 ans qui se sont écoulés entre Jésus le dernier Prophète envoyé aux fils d’Israël et Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- le dernier des Prophètes. D’après un hadith cité dans le Sahih de Boukhari Abou Houraira a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «J e suis le plus proche parmi les hommes du fils de M a rie et aucun P r o
Et ceci en répondant à ceux qui ont pré tendu que Dieu avait envoyé après Jésus un Prophète appelé Khaled Ben Sinan.
phète ne me sépare de lu i»(1 ).
Lorsque Dieu avait envoyé Mouhammad -qu'Allah le bénisse et le salue-, les gens avaient suivi différentes religions, adoré les idoles, le feu et la croix. Il fallait donc mettre fin à leur corruption et leur égare ment car une minorité des hommes s’attachait au culte de Dieu parmi les juifs, chrétiens et Sabéens. L’imam Ahmed a rapporté d’après 'Yiad Ben Hammad Al-Moucha-
278
ji'i que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- sermonna les hom mes et leur dit: « M o n Seigneur m ’a ordonné de vous apprendre ce que vous ignorez de ce q u ’i l m ’a enseigné aujourd’hui: «T o u t bien que j e dorme à un serviteur est licite. J ’ai créé M e s adorateurs des soumis (m usulm ans). L e s démons viennent emporter leur religion, leur interdisent ce que J e leur ai rendu licite et leur ordonnent de M ’associer ce à quoi j e n ’ai confié au cun pouvoir. D ieu a regardé les habitants de la terre et les a méprisés: ara bes et étrangers à l ’exception d ’un reste des fils d ’Israël. I l a dit aussi: «J e t ’ai envoyé pour t’éprouver et éprouver les autres par toi. Je t ’ai révélé un Livre que l ’eau ne le lave pas, tu le lis en état de sommeil et d ’éveil». D ie u
j m ’a ordonné de brûler Qoraïch. Je lui ai dit: « O Seigneur! alors ils casse ront m a tête et la laisseront com me une croûte de p a in » - Chasse-les, rép o n d it-Il, com m e ils t ’ont chassé; envahis-les on te secourra; dépense on dépense pour toi; envoie une armée on enverra cinq armées autant; combats ceux qui te désobéissent par ceux qui t ’ont obéi. L e s habitants du Paradis sont au nombre de trois: un homme de pouvoir juste, qui fa it l ’aumône et il est secouru; et un homme clément dont le cœur est tendre pour tout proche parent et tout musulman; et un homme vertueux et continent qui a une f a m ille à sa charge. L e s habitants de l ’E n fer sont au nom bre de cin q: le faible insensé qui n ’a pas la fo i, ceux qui vous suivent ne cherchant ni p a rents ni fortun e; l ’homme perfide que son désir ardent apparaisse quelqu’il soit m inim e; un hom m e qui, nuit et jo u r , ne cesse de te trom per p a r ta fem m e ou tes biens. Puis il a mentionné l ’avarice ou le mesonge et l ’homme qui a un mauvais caractère»(1K
(1 )
¿ j i tj
e
¿
j
ol ,j j Â
^ ¿^isL^JI dïj^j
tj.
çri
ûl
O ij
J*' <_^l
:îî5 tî
^5*
L :c-L ïi Lioj i j
J l* J5” ¿ ¡f-
J ü
J *
(JaIj .ilU op
q a
J
¿If-Uul
p -f£ \
ùl [*-î tUUaJL. Jjjî Aj
y - \
ûl
y
\
ly ± j
j
(JîUj
:J lü
*LJl OjPJUi
iJUnJ L i^ iI ju I j «¿LIp c h "J J
279
(¿li
4)1 ùj j*j .ûUüjj UjU «Ij û
JL^.1 l* i"
j
JLÔ* f ji o li
¿J-iaV ¿Jb&u Uj| :Jlij
(¿L
J
tH ’JJ <[» l
t>k»
U
(‘-frU* (> i
^¡J
>■ ^ ] j
4L~*j V LlsT iiXAt- cJjiîj \ jih
JU
»
•■<*** J *
j*
la—«« ùUaJL» j
i
Remarquant que les habitants de la terre se sont plongés dans les ténèbres de l’impiété à l’exception d’un reste des fils d’Israël -dans la version de Mouslim à l’exception d’un reste des gens du Livre - et la religion leur est devenue confuse, Dieu les a méprisés, et pour les re mettre sur la voie droite, Il leur a envoyé Mouhammad -qu’Allah le bé nisse et le salue- pour les faire sortir à la lumière de la vérité. Après son avènement, il n’y aura aucune excuse pour les hommes et de dire: «Nous avons manqué d’annonciateur et de guide». Le voilà l’annonciateur et l’avertisseur, vous n’aurez donc aucun prétexte ô hommes et sachez que: «Allah est tout puissant» qui châtiera ceux qui Lui auront désobéi et recompensé ceux qui se seraient soumis.
Çf
(►*
à*
ji* y ^ tdUUj ¿UaI
jî- jUl J*îj .JL* j'i jJâ ,_iJ&
¿s. ¿IfriUo
280
^ y j
Mj
j
- l p?**
^
i
wa ’id qâla M ûsâ liqawmihî yâ qawmi-dkurû ni‘mata-L-Lâhi ‘alaykum ’id ja ‘ala fîkum ’ambiya ’a wa ja ‘allakum mulûkan wa ’a tâkum mâ lam y u ’ti ’a h a d a m m in a -I-‘ âlam îm a (2 0 ) yâ q a w m i-d h u lû -l-’ard a-1muqaddasata-l-latî kataba-L-Lâhu Iakum walâ tartaddû ‘alâ ’adbârikum fatanqalibû hasirîna (21) qâlû yâ Mûsa ’inna fîhâ qawman jabbârîna wa ’innâ lan nadhulahâ hattâ yuhrujû minhâ fa’iy-yahrujû minhâ fa’inna dâhilûna (22) qâla rajulâni m ina-l-lad îna yahafûna ’an‘am a-L -L â h u ‘alayhim â-d-hulû ‘alayhim u-l-bâba fa ’id â dahaltumûhu fa ’innakum gâlibûna wa ‘alâ-L-Lâhi fatawakkalu ’in kuntum mu’minîna (23) qâlû yâ Mûsa" ’innâ lan nadhulahâA ’abadam mâ dâmû fîhâ fad h ab ’anta wa rabbuka faqâtila ’innâ hâhunâ qâ‘idûna (24) qâla rabbi ’inni lâ ’amliku ’ilia nafsî wa ’ahî fafruq baynanâ wa bayna-l-qawmi-l-fâsiqîna (25) qâla fa’innhâ muharramatun ‘alayhim ’arba‘îna sanatan yatîhûna fî-l-’ardi falâ ta’sa ‘alâ-l-qawmi-l-fâsiqîna (26). Moïse dit à son peuple: « O mon peuple, reconnais tous les bienfaits qu’Allah a eus pour toi. Il a tiré de ton sein des Prophètes et des rois. Il t’a manifesté une bienveillance qu’il n’a eue pour aucun autre». (20) O mon peuple rentre en terre sainte, cette terre qu’Allah t’a fixée pour séjour. Ne reviens pas sur tes pas. Ce serait ta perte. (21) Cette terre, répondirent les Iraëlites, est occupée par un peuple puissant. Nous n’y rentrerons que lors qu’elle aura été évacuée. Une fois évacuée, nous y rentrerons. (22) Forcez la porte, dirent ceux d’entre eux qui craignaient Allah et qui étaient animés de Sa grâce. Si vous la forcez, vous serez vainqueurs. Vous devez avoir confiance en Allah si vous êtes des croyants sincères. (23) Ils répliquèrent: « O Moïse, nous n’y rentrerons jamais tant qu’ils y seront. Allez-y, toi et ton Seigneur. Combattez. Nous vous attendons. (24) Moïse dit: «Seigneur, je ne dispose que de moi-même et de mon frère. Départage-nous d’avec ce peuple infâme. (25) Allah dit: Cette terre leur sera interdite pendant qua rante ans. Ils erreront de par le monde. Cesse d’être en souci pour un peu ple aussi pervers. (26).
Dieu demande à Son serviteur, Prophète et interlocuteur Moïse Ben ‘Imran de rappeler à son peuple les fils d’Israël les bienfaits et les grâces dont Dieu les a comblés dans ce bas monde et même dans la vie future s’ils avaient suivi la voie droite. « I l a tiré de ton sein des Pro phètes» Car à la mort de chaque Prophète II leur envoyait un autre de puis leur père Ibrahim. Ces Prophètes ne cessaient de les appeler à
281
Dieu en les menaçant de Son châtiment jusqu’à la venue de Jésus, fils de Marie -que Dieu le salue. Et à la fin II a envoyé Mouhammad Ben Abdullah -qu’Allah le bénisse et le salue- de la descendance d’Ismaël fils d’Ibrahim, et qui fut le plus honoré et considéré. «et des rois» Ibn Abbas a commenté cela et dit: «On donnait l’épithète «roi» à tout homme qui possédait une femme, un esclave et une demeure. Pour justifier cette appellation, on rapporte qu’un homme avait dit à Abdullah Ben Amr Ben AI-'As: «Ne sommes-nous pas les pauvres Mohagériens?» Abdullah de lui demander: «As-tu une femme avec qui tu cohabites?» - Oui, dit-l’homme. -As-tu un logis pour y de meurer?» -Oui. - Tu es donc un riche conclut Abdullah. Et l’homme d’ajouter «J’ai aussi un domestique» - Alors tu es un roi, s’écria Abdul lah.
Quant à Al-Hassan AL-Basri, il a dit: «un roi est-il autre qu’un homme qui possède une monture, un domestique et une maison?». Il a été dit dans un hadith:
«C e lu i d ’entre vous qui, le matin, jo u it
d ’une bonne santé, se trouve en sécurité parmi les siens, possède la nourri ture de sa journée, c ’est comme il possède le bas monde tout e n tie r »/l )
«11 t’a manifesté une bienveillance qu’il n’a eue pour aucun autre» à l’époque où ils vivaient car ils étaient plus nobles et considérés que les Grecs, les Coptes et tous les autre peuples comme Dieu le montre dans ce verset: «N ou s les avions élevés au-dessus des mondes» [Coran XLV, 16] Et dans un autre verset. Moïse aurait dit à son peuple: «Vous choisirai-je un autre maître qu’Allah, Lui qui vous a élus parmi tous les
[Coran VII, 140]. C’était donc du temps de Moïse, car la communmauté musulmane est pour toujours la plus noble, la plus pré férée à Dieu, qui possède la Charia* (les lois religieuses) fa plus par faite, la voie la plus droite, son Prophète le plus noble, ses rois les meilleurs, ses bienfaits les plus abondants, ses familles les plus nom breuses, son royaume le plus vaste et sa puissance la plus durable, Dieu a dit d’elle: «N ous avons fait de vous une nation centrale pour que vous serviez de témoins à tous les peuples» [Coran II, 143]. Nous avons peuples»
(1 )
i
O ji î-La t L * i
toAwr
jÿU *
£**«1 ¿
y 'i
. { U L j J Ü I
282
j j j
ai
déjà parié des mérites de la communauté musulmane en commentant le verset n:110 de la sourate de la famille d’Imran. On peut interpréter aussi le verset: «Il t’a manifesté une bienveil lance qu’il n’a eue pour aucun autre» en énumérant les grâces dont Dieu a comblé les fils d’Israël en faisant descendre sur eux la manne et les cailles, en faisant planer sur eux la nuée lors de leur errement dans le désert de Sinaï et autres choses qui constituaient des miracles divins. Puis Moïse -que Dieu le salue- incita les fils d’Israël au combat pour entrer à Jérusalem qui était leur pays du temps de leur père Ja cob à l’époque où il l’avait quitté avec ses femmes et enfants pour re joindre Joseph -que Dieu le salue- en Egypte. Ils vivaient là une longue période et ne la quittaient qu’avec Moïse qui les avait sauvés de Pharaon. A cette époque, il y avait à Jérusalem un peuple très fort et puis sant -les ‘Amaliq-. Il leur ordonna donc d’y entrer en combattant ce peuple en leur annonçant la victoire. Mais ils refusèrent, désobéirent à Moïse et se détournèrent de lui. Dieu alors les punit en les envoyant au désert (de Sinaï) errant sans but, égarés ne sachant vers quel côté ils devaient se diriger, et ils y restèrent quarante ans.
«O mon peuple, rentre en terre sainte qu’Allah t’a fixée pour séjour» Cette terre, d’après Ibn Abbas et Moujahed est le mont Tor et son en tourage. En réalité, elle est le Temple de Jérusalem et la région qui l’entoure. On lui donne aussi le nom Ilia' qui signifie: la maison de Dieu. Cette terre est celle que Dieu leur a promise par la bouche d’Is raël (Jacob) en héritage pour ceux qui croient d’entre eux. Moïse dit à son peuple: «Ne reviens pas sur tes pas» en s’abstenant de combattre car «Ce serait ta perte». Mais les fils d’Israël répondirent à Moïse que cette terre «est occupée par un peuple puissant. Nous n’y
rentrerons que lorsqu’elle aura été évacuée. Une fois évacuée, nous y rentre rons». Donc sous prétexte que dans cette terre réside un peuple très fort de grande stature comme des géants et puissant, ils s’abstinrent de combattre ne pouvant faire face à ce peuple, et refusèrent d’y en trer. Mais deux hommes des fils d’Israël qui craignaient Dieu et auquels II avait accordé Sa faveur les incitèrent au combat. Ces deux
283
hommes, selon Ibn Abbas, Moujahed, Ikrima et autre, étaient Youcha' Ben Noun et Kaleb Ben Youfana. Ils leur dirent: «Forcez la porte» pour entrer, et «Si vous la forcez, vous serez vainqueurs. Vous devez avoir
confiance en Allah si vous êtes des croyants sincères». Si vous mettez votre confiance en Dieu, obtempérez à Son ordre et suivez Son Prophète, Dieu vous accordera la victoire, vous secourra et ainsi vous entrerez dans la terre qu’il vous a destinée. Ceci n’eut aucun effet sur les fils d’Israël qui persévérèrent dans leur obstination et répondirent à Moïse: «Nous n’y rentrerons jamais tant
qu’ils y seront. Allez-y toi et ton Seigneur. Combattez. Nous vous atten dons». On rapporte que les fils d'Israël, après leur réplique à Moïse, dé cidèrent de retourner en Egypte. Moïse et Haroun (Aaron) - que Dieu les salue - se prosternèrent en présence des notables des fils d’Israël en signe de reniement de leur décision erronée, Youcha* Ben Noun et Kaleb Ben Youfana déchirèrent leurs habits, et tous blâmèrent et répri mandèrent les fils d’Israël. On a dit aussi qu’ils les avaient lapidés. A comparer avec la réponse des fils d’Israël à leur Prophète, qu’elle en fut merveilleuse la réponse des compagnons à PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- le jour de Badr quand il leur de manda leur opinion à propos de cette bataille. Abou Bakr prit la parole le premier et ses paroles émerveillèrent tout le monde, puis un homme parmi les Mohagériens parla à son tour, mais PEnvoyé de Dieu -qu’Al lah le bénisse et le salue- ne cessa de leur répéter: «Donnez-moi votre avis ô musulmans» voulant recevoir la réponse des Ansars car ils for maient la majorité à cette époque. Sa‘d Ben Mou'adz se leva et dit: «Peut-être nous désignes-tu ô Envoyé de Dieu! Par celui qui t’a envoyé apportant la vérité, si tu nous demandes de prendre le large avec toi nous le ferons tous avec toi et nul parmi nous ne te fera défection. Nous ne redoutons plus d’affronter l’ennemi demain car, dans la guerre, nous sommes sincères et endu rants. Peut-être Dieu te fera voir ce dont nous en sommes capables et tu en seras satisfait. Conduis-nous avec les bénédictions de Dieu» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- fut très réjoui des propos de Sa‘d qui lui causèrent tant d’enthousiasme. Abdullah Ben Mass'oud, qui était présent, rapporte: «En ce jour-ià, j’étais présent quand Al-Miqdad Ben Amr Al-Kindi venait faire une dé-
284
claration et j’aurais aimé être son auteur que de posséder les biens de ce monde. Il est venu trouver le Prophète -qu'Allah le bénisse et le sa lue- en appelant les malédictions sur les polythéistes de Qoraïch, et il lui dit: «Ô Envoyé de Dieu! Nous n’allons pas te dire comme le peuple de Moïse lui disait: «Mets-toi en marche et ton Seigneur, combattez tous deux» mais nous battrons l’ennemi à ta droite, à ta gauche de vant toi et derrière toi». Je vis alors le visage du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- s’illuminer en éprouvant une grande joie». Malgré son appel et ses efforts, les fils d’Israël ne firent que persé vérer dans leur opiniâtreté, alors, irrité, Moïse s’écria: «Seigneur, je ne
dispose que de moi-même et de mon frère. Départage-nous d’avec ce peuple infâme». Dieu exauça Moïse et répondit à son appel, et pour punir les au tres Il dit: «Cette terre leur sera interdite pendant quarante ans. Ils erre ront de par le monde». Ainsi ils demeurèrent quarante ans dans le désert ne trouvant aucune issue pour en sortir. Et durant cette période plusieurs miracles furent produits: la manne, les cailles, la nuée qui les ombrageait, le jaillissement de l’eau d’un rocher qu’ils portaient sur une monture dans leur déplacement, et d’où jaillirent douze sources dont chacune fut réservée à chacun de leurs douze chefs. A cette époque la Tora fut révélée à Moïse et qui renfermait toutes les lois religieuses et les enseignements. Pendant cette période Haroun décéda puis Moïse trois ans après. Dieu instaura parmi eux Youcha' Ben Noun comme Prophète et suc cesseur de Moïse. On rapporte aussi qu’un bon nombre d’Israëlites âgés trépassèrent, comme on a dit. Suivant les dires des historiens- il n’en resta que Youcha' et Kaleb. Après l’écoulement de quarante ans, ceux qui survivaient sortirent du désert et à leur tête Youcha' Ben Noun, ils formaient la deuxième génération. Ils se dirigèrent vers Jérusalem et l’assiégèrent. Ils la conquirent un vendredi après l’asr. Comme le soleil était sur le point de disparaître et craignant que la veille du Sabat ne commence, avant la conquête finale de la ville, Youcha' s’adressa au Soleil: «Tu es or donné et je le suis», puis priant Dieu: «Seigneur arrête-le» le Soleil resta immobile jusqu’à ce que Youcha' pût conquérir complètement Jé rusalem. Dieu à ce moment ordonna à Youcha' de demander aux fils
285
d’Israël d’y entrer en se prosternant et implorant Dieu de leur faire ré mission de leur péchés. Mais au lieu de se prosterner, ils y entrèrent en traînant sur leurs derrières. (Voir le détail dans l’interprétation du verset 58 de la sourate «La vache»). En commentant ce verset: «Cette terre leur sera interdite pendant quarante ans... jusqu’à la fin, Ibn Abbas a dit: «Pendant cette période Moïse, Haroun et tous ceux qui avaient plus de quarante ans mouru rent. Youcha' Ben Noun devint leur chef, fit la conquête de Jérusalem et y trouva un grand trésor. Voulant le brûler, mais le feu ne put le consommer, alors il s’écria: «Il y a parmi vous un homme qui a fraudé le butin». Il manda les douze chefs pour lui prêter un serment d’allé geance. La main de l’un d’eux se colla à la main de Youcha' qui lui dit: «C’est toi le fraudeur». Il lui apporta la chose dérobée au butin et qui était une tête de vache en or. Youcha' la prit et la mit avec l’offrande, le feu aussitôt la dévora.
«Cesse d’être en souci pour un peuple aussi pervers» Dieu veut par ces paroles réconforter Moïse -que Dieu le salue- et de ne plus se tourmenter pour ce peuple pervers car une telle punition est le prix de leur comportement. L’histoire précitée renferme une réprimande des fils d’Israël et dé montre sans doute leur rebellion et leur désobéissance au Prophète de Dieu et Son interlocuteur; en refusant de combattre et d’affronter leur ennemi alors que Moïse les incitait et leur promettait une victoire ve nue de Dieu. Cette promesse qui était véridique étant donné qu’euxmêmes étaient témoins lorsque Dieu a noyé Pharaon et son armée sous leurs regards il y a peu de temps. Pourquoi ne pas combattre les habitants de cette ville qui ne for maient même pas le un centième de l’armée Egyptienne. Leurs méfaits et insoumission apparurent au grand jour, mûs par leur ignorance et leur opinâtreté, et malgré cela ils ne cessèrent de déclarer: «Nous sommes les fils de Dieu et Ses intimes». Mais le Seigneur ne manqua pas de les punir en les transformant en singes et porcs, et II leur a ré servé un grand supplice au jour de la résurrection où ils seront voués au feu étemel.
286
wa-tlu ‘alayhim naba’a bnay ’Âdama bi-l-haqqi ’id qarrabâ qurbânan fatuqubbila min ’ahadihimâ walam yutaqabbal m ina-l-’âhari qâla la’aqtulannaka qâla ’innamâ yatqabbalu-L-Lâhu mina-l-muttaqîna (27) la’im-basatta ’ilayya yadaka litaqtulanî mâ ’ana bibâsitin yadiya ’ilayka li-’aqtulaka ’innî ’ahâfu-L-lâha rabba-l-‘âlamîna (28) ’innT ’urîdu ’an tabû’a bi’itmî wa ’itmika fatakûna min ’ashâbi-n-nâri wa dâlika jaza’uz-zâlim îna (29) fat awwa‘at lahû nafsuhû qatla ’ahîhi faqatalahû fa’asbaha mina-l-hasirîna (30) faba‘ta-L-Lâhu gurâban yabhatu fï-l-’ardi liyuriyahu kayfa yuwârî saw’ata ’ahihi qâla yâ waylatâA a'ajaztu ’an ’akuna mit la hâdâ-l-gûrabai fa’uwâriya saw’ata ’ahî fa ’asbaha mina-nnâdimîna (31).
Raconte-leur l’histoire authentique des deux fils d’Adam. Tous deux fi rent des offrandes. L’offrande de l’un fut acceptée, celle de l’autre non. «Je te tuerai» dit ce dernier. «Que veux-tu, répondit son frère. Allah n’accepte d’offrandes que de ceux qui Le craignent» (27) «Si tu lèves la main sur moi poar me tuer, je ne lèverai pas la mienne sur toi pour te tuer, car je crains ABak, le maître de l’univers» (28) «Je préfère que tu te charges de mes pé chés et des tiens. Tu finiras dans la Géhenne. C’est la récompense des cri■iaels». (29) Sa conscience ne le retint pas de tuer son frère. Il le tua. Depuis lors, il est du nombre des réprouvés. (30) Un corbeau, envoyé par A lah, gratta la terre pour lui montrer comment cacher les parties indécen te* 4c son frère. Il dit: «Malheureux que je suis! Suis-je donc moins pi
287
toyable que ce corbeau pour avoir omis d’enterrer mon frère?» Il était déjà du nombre des repentants. (31). L’histoire des deux fils d’Adam demeure toujours le symbole de la jalousie et de l’injustice. Elle nous montre comment Caïn avait agressé son frère Abel et le tua parce que Dieu avait acceptée l’offrande offerte par le deuxième et refusé celle de l’autre. Dieu ordonne à Son Envoyé de raconter cette histoire à ces injus tes et jaloux, les juifs frères des porcs et de singes et leurs sembla bles, en toute vérité sans y rien ajouter ni dim inuer et sans changement nr confusion. L’histoire comme elle a été rapportée par les théologiens et les exégètes est la suivante: «Par nécessité, Dieu avait permis à Adam -que Dieu le Salue - de marier ses garçons avec ses filles de sorte, comme ils l’ont précisé, que le fils épouse la jumelle de son frère. Ils ont ajouté que dans chaque conception il y avait deux jumeaux: un garçon et une fille. Comme la sœur jumelle d’Abel était très laide et celle de caïn très belle, ce dernier décida de se marier d’avec sa sœur jumelle. Adam re fusa et demanda à chacun de ses fils Abel et Caïn de présenter une oblation, celui dont son oblation aura été acceptée, aura le droit de se marier d’avec la belle fille, la sœur de Caïn». Le Coran, comme on l’a vu, a mentionné l’histoire. As-Souddy a ajouté, d’après Ibn Abbas et Ibn Mass'oud, que Caïn possédait de terrains cultivés et Abel de troupeaux. Abel présenta une femelle de son troupeau qui était bien grasse. Quant à Caïn, il offrit une gerbe de blé, comme il en trouvait un épi plein, il l’égraina et le mangea. Un feu descendit, dévora l’oblation d’Abel et laissa intact celle de Caïn. Celui-ci irrité, s’écria: «Je te tuerai pour t’empêcher de te ma rier d’avec ma sœur». Et Abel de lui répondre: «Allah n’accepte d’of
frandes que de ceux qui Le craignent». Abdullah Ben Amr, en racontant le même récit, a dit qu’Abel était plus robuste que son frère mais il s’abstint de lui faire du mal. Ibn Abbas, dans une autre version, a précisé que l’oblation pré
288
sentée par Abel fut, plus tard, le rachat du fils d’Ibrahim. Et c’est Dieu qui est le plus savant. Le frère vertueux répondit avec toute quiétude: «Si tu lèves la main sur moi pour me tuer, je ne lèverai pas la mienne sur toi pour te tuer» et je veux que tu prennes sur toi mes péchés et les tiens «Car je crains Al lah le maitre de l’univers» Plutôt je m’endure avec foi en espérant la récompene divine. A ce propos il est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Quand deux hommes se rencon trent, l ’épée à la main, pour se combattre, le meurtrier et la victime iront à l’Enfer». On lui dit: «O Envoyé de Dieu , c’est bien le sort du meurtrier, mais pour la victime?». Il répondit: «L ’homme victime cherchait aussi à tuer l ’autre».(Rapporté par Boukhari et MousBm)(I). L’imam Ahmed rapporte d’après Bichr Ben Sa'id que Sa‘d Ben Abi Waqas, lors des événements qui eurent lieu à l’époque où Othman fut tué, que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait dit: «Il y aura des troubles, celui qui sera assis vaudra mieux que celui qui sera de bout, celui qui restera debout vaudra mieux que celui qui marchera, et celui qui marchera vaudra mieux qui ira en vitesse» On demanda: «Et si quel qu’un entrera dans ma maison pour me tuer?» Il répondit: «Sois donc comme le fils d'Adam»(2). Et Ayoub As-Sikhtiani de commenter l’attitude de ‘Othman: «Il était le premier à se conformer à ce verset: «Si tu lèves la main sur moi....»
«Je préfère que tu te charges de mes péchés et des tiens. Tu finiras dans la Géhenne. C’est la récompemse des cirminels». C’est à dire, selon
(1 )
ÿ
ü ir
:JU
Ijjl :J lî 4j| .¿¡js J L L j J j'UJI IJl*
tjUJl
.«V-W»
(2)
t)l
iiï* AiP t j ü ¿ y j& -
:JUi
(1)1 J-*-*
pjlÂÎIj
o-b
¿ j) J -Ü J
jplîJI (.ixà
^
Js-
289
d\ c j j \ :J\i
JU^-I
Lfî|i :Jlî 4s§Ê
^
Jü
les dires de Moujahed et ibn Abbas: le péché de mon meurtre et les péchés que tu as commis auparavant. Le hadith qu’on a rapporté d’après Aicha où le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Etre tué et endurer sans réagir fera effa cer tous les péchés» n’est pas authentifié et on ne saurait l’admettre comme tel car s’il est ainsi, cela veut dire que Dieu absoudra tous les péchés de la victime pour avoir été tuée de la sorte et en chargera le meurtrier ce qui n’est pas logique. Mais ceci pourrait être appliqué à certains individus, car selon le hadith, la victime réclamera ses droits de son meurtrier au jour du Jugement: on prendra alors des bonnes actions du meurtrier autant que son crime pour les passer à l’actif de la victime. Au cas où ses bonnes actions ne seront plus suffisantes pour indemniser la victime, on prendra des mauvaises actions de cette dernière pour les passer à l’actif du premier. En appliquant cette règle, il se pourra que la victime soit déchargée complètement de ses péchés pour en charger le meurtrier. Ce qu'il faut retenir de ce hadith consiste à savoir que le meurtre est le plus grave des péchés. Peut-être on se demande: Comment Abel voulait que son frère Caïn porte à sa charge le crime de son meurtre? La réponse est la sui vante: Abel avait déclaré à Caïn que s’il voulait le battre, il ne porterait jamais sa main sur lui et lui laisserait la liberté d’agir. Les propos d’Abel aurait été pour Caïn une belle exhortation et un rabrouement si ce dernier les avait prêtés attention.
«Sa conscience ne le retint pas de tuer son frère. II le tua» Malgré l’avertissement de son frère, il le tua poussé par sa passion, et ce fut avec un morceau de fer qu’il tenait en mairv. Mais on a dit aussi, comme précise As-Souddy, que Caïn se mit à la recherche d’Abel par tout dans les vallées et sur les cîmes des montagnes. Il le trouva un jour endormi auprès de son troupeau, prit une pierre et le frappa sur la tête jusqu’à ce qu’il mourût, puis il le laissa un cadavre en plein air. Quant à Ibn Jarir, il a raconté, d’après les gens de Livre, qu’il l’avait mordu et étranglé à la façon des bêtes fauves. Suivant une au tre version, il lui tordit le coup essayant de l’étouffer mais Iblis en ce moment se présenta devant lui, tint une bête par la tête, prit une pierre et l’en frappa pour lui apprendre comment il devait le tuer. Le récit d’Abdullah Ben Wahb était presque le même mais il a
290
jouté: Iblis accourut vers Eve et lui dit que Caïn a tué Abel. Et elle de s’interroger: Qu’est-ce qu’un meurtre? Il lui répondit: il ne pourra ni boire, ni manger, ni bouger. - C’est donc la mort? s’écria Eve. Elle commença à pleurer et se lamenter. Adam arriva et, en s’enquêtant, elle ne lui répondit pas. Il lui dit après: «Vas-y te lamenter, toi et tes fil les, quant à moi et mes fils, nous désavouons ton comportement.»
«Depuis lors, il est du nombre des réprouvés» dans le bas monde et l’au-delà. C’est un des perdants. A cet égard Abdullah Ben Mass'oud rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Aucune âme n’est tuée injustement sans qu’une part de ce crime ne tombe sur le fils d ’Adam (Caïn) qui a décrété le meurtre» (Rapporté par plu sieu rs/1*. «Un corbeau, envoyé par Allah, gratta la terre pour lui montrer com ment cacher les parties indécentes de son frère». As-Souddy dit: Comme il laissa son frère mort en plein air sans l’enterrer, Dieu à ce moment envoya deux corbeaux qui se mirent à s’entretuer. Le meurtrier se mit à gratter la terre, et creusa un fossé, puis il y jeta le cadavre et le couvrit du sable.
(r
I, à la vue de ce corbeau, s’écria: «Malheureux que je suis! Suis-je donc moins pitoyable que ce corbeau pour avoir omis d’enterrer mon frère?» Ibn Abbas a dit: «Abel portait le cadavre de son frère dans une outre sur son dos pendant une année entière, qu’à la fin Dieu en voya le corbeau pour lui montrer comment cacher le cadavre. Les gens de la Tora racontent ce dialogue entre le Seigneur et Caïn: «Et Yahweh dit à Caïn: «Où est Abel, ton frère?» Il dit: «Je ne sais pas; suis-je le gardien de mon frère?» Yahweh dit: «Qu’as-tu fait? La voix du sang de ton frère crie vers moi du sol» Maintenant tu es maudit du sol, qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. Si tu cultives le sol, il ne donnera plus ses fruits, tu seras errant et fugitif sur la terre» (Génèse 4).
«il est du nombre des réprouvés» Dieu le fit au nombre de ceux qui
(1)
t s - l* û lS *
UJJ» îé -U -sJ !
u ~Jû J j û ; V »
1- i i j
J j- j
JU
J j ! OIS"
291
Q i aJÜI j l - p * jV
L4-0
q
*
Jlî J j'l/ t
se repentent, comme a dit Al-Hassan Al-Basri, mais après avoir tout perdu. Tel fut le récit concernant les deux fils d’Adam d’après les éxégètes et tous s’accordent qu’ils étaient issus des reins d’Adam. En le commentant, Moujahed et Ibn Joubaïr ajoutent: Aussitôt Caïn fut puni, sa jambe fut accrochée à sa cuisse le jour où il a commis son crime, et Dieu avait fixé le visage de Caïn vers le soleil de sorte qu’il tournait toujours de son côté. Dans un hadith authentifié, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Les péchés qui méritent le prompt châtiment dans la vie
présente, en leur réservant celui de l’au-delà, sont la rupture du lien de pa renté et l’injustice»(1) Le faire de Caïn réunit les deux péchés.
jiî ojü
J jà
(j-ÜJI j.
¿ y
/Lil
X s f. à
f
à
U t^ -T ¿r*j jJu
t
b\
^ 1,
^
j l c jd i. ,>•
jl
jl
¿>1
j (@ >
^
c£Î Ç £ Ê
li^ s
£Î
45
ùî
■ il
min ajli dâlika katabnâ ‘alâ banT ’isrâ’îla ’annahû man qatala nafsam bigayri nafsiin ’aw fasâdin fî-l-’ardi faka’annamâ qatala-n-nâsa jamî‘an wa man ’ahyâhâ faka’annama ’ahyâ-n-nâsa jamfan walaqad j a ’athum rusulunâ bi-l-bayyinâti tumma ’inna katîram-minhum ba‘da dâlika fî-l’ardi lamusrifûna (32) ’innamâ jaza’u-l-ladîna yuhâribûna-L-Lâha wa rasûlahû wa yas‘awna fî-l-’ardi fasâdan ’ay-yuqatalû ’aw yusallabu ’aw tuqatta‘a ’aydîhim wa ’arjuluhum min hilâfin ’aw yunfaw mina-l-’ardi
(1) £* LuJI ^
<àl
ûi jJjcI (_Jj
U» :Jli
Dl JA
292
iyt^\ ^
^ *jj L*
d âlika lahum hizyun fî-d-dunya wa lahum fî-l-’âhirati ‘ad âbun ‘azîmun (33) ’illâ-l-ladîna tâbû min qabli ’an taqdirû ‘alayhim fa‘lamu ’anna-L-Lâha Gafûru-r-Rahîmun (34).
C’est pour cela que nous avons imposé cette loi aux enfants d’Israël: «Quiconque aura tué un autre homme qui ne sera lui-même ni un meurtrier, ni un séditieux, sera considéré comme le meurtrier de l’humanité toute en tière. Quiconque sauvera une vie sera considéré comme ayant sauvé la vie de l’humanité toute entière» Prophètes et preuves leur ont été envoyés et, même après cela, la plupart d’entre eux continuent à commettre des excès. (32). Ceux qui sont en lutte ouverte contre Allah et Son Prophète et qui, sur terre, jettent la discorde, méritent d’être mis à mort ou d’être crucifiés, ou d’avoir une main et un pied coupés en sens inverse, ou encore d’être ban nis. Us subiront cette dégradation en ce monde et un châtiment sévère dans l’autre. (33). Exceptez cependant ceux qui se repentent avant d’être pris. Rappelez-vous qu’Allah est clément et miséricordieux». Pour prix de ce crime abominable commis injustement, et pour en seigner les fils d’Israët Dieu leur a prescrit comme loi et enseigne ment, que celui, qui, sans motif légitime, tue un homme, est considéré comme s’il avait tué tous les hommes sans aucune distinction car son faire est injuste. Par contre, celui qui sauve un seul homme est consi déré comme s”il avait sauvé tous les hommes. Abou Houraira raconte: « A l’époque où il y a eu une rebellion contre ‘Othman, j’entrai chez lui en s’écriant: «Ô prince des croyants, je suis venu pour te secourir et la lutte parait inévitable». Il me répon dit: « Ô Abou Houraira, serais-tu content de tuer tous les hommes et moi avec eux?» - Non, dis-je. Il répliqua: «S i tu tues un seul homme c’est comme tu a tué toüs les hommes». Quitte-moi et tu en seras ré compensé sans être responsable d’aucun péché» Je partis et m’abs tins de battre». Souleiman Al-Rab‘i rapporte: «j’ai demandé Al-Hassan Al-Basri au sujet de ce verset: « Ô Abou Sa’id, ce verset concernait-il exclusive ment les fils d’Israël? Il me répondit: «Par celui qu’il n’y a d’autre Dieu que Lui, s’il a été adressé aux fils d’Israël auparavant sache que notre sang est plus honorable auprès de Dieu que le leur». L’imam Ahmed raconte: «Hamza Ben Abdul Mouttaleb vint trouver l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- et lui dit: « Ô Envoyé
293
de Dieu, prodigue-moi un principe dont je suivrai toute ma vie». Il lui demanda: « Quel sera préférable à toi: une âme que tu fais vivre ou une autre à faire périr?» - Plutôt une âme que je laisse vivre, répondit-il. Alors, répliqa le Prophète, occupe-toi de toi-même»(1).
«Prophètes et preuves leur ont été envoyés» un grand nombre de Pro phètes furent envoyés aux fils d'Israël avec des preuves irréfutables, et même après cela «la plupart d’entre eux continuent à commettre des ex cès» des paroles qui renferment des réprimandes pour avoir persistédans leurs méfaits et péchés sciemment. On donne l’exemple des deux tribus juives Banou Qouraidha et An-Nadir qui, une fois la guerre déclarée entre les Aws et Khazraj du temps de la Jahilia, ne man quaient pas à y prendre part pour la susciter. Lorsque la guerre ces sait, les juifs rachetaient les captifs et payaient le prix du sang des morts. Dieu a désavoué leur agissement comme nous l’avons vu en commentant le verset n: 85 de la sourate «la vache» quand II a dit: «Quoi qu’ainsi engagés, vous vous entretuez, vous vous bannissez récipro quement, employant pour cela l’injustice et l’oppression...» Pour ceux qui font la guerre contre Dieu et contre Son Prophète, Dieu montre leur sort et leur rétribution en disant: «Ceux qui sont en
lutte ouverte contre Allah et Son Prophète et qui, sur terre, jettent la dis corde, méritait d’être mis à mort ou d’être crucifiés, ou d’avoir une main et un pied coupés en sens inverse ou encore d’être bannis». Cette lutte consiste à mécroire, à détrousser les voyageurs, à semer la panique entre les gens qui empruntent un chemin, à exercer la violence sur la terre et à y semer la discorde et la corruption. Même quelques uns des ulémas dont Sa'id Ben Al-Moussaiab, ont considéré que le fait d’impo ser une taxe illégale ou accepter un pot de vin est aussi une corrup tion. Dieu a dit d’eux dans un autre verset: «A peine t’ont-ils quitté qu’ils
mettent la terre au pillage, y sèment le désordre, sans respect pour les biens ni pour les personnes. Or Allah n’aime pas le désordre» [Coran II, 205]. Al-Hassan Al-Bari et Ikrima ont dit que le verset précité fut révélé
(1) ¿il J
¿
i
l
J ï >-■tjfl -» il ^
¿il
ftLar J
(JlÂi 4*0
tiJ-ipi :Jli tlj. .»-I
294
JU LS"^
à propos des polythéistes. Mais la sanction qui y est mentionnée s’app lique aussi au musulman s’il commet un crime ou jette la discorde ou lutte contre Dieu et Son Prophète qu’à la fin il rejoint les polythéistes pour être l’un des leurs. Par contre, ceux qui se repentent avant d’être pris, c ’est à dire tombés sous votre domination, sont exceptés et exemptés de la punition. En commentant le verstet, Ibn Abbas a raconté que des gens du Livre avaient trahi le pacte et l’engagement conclus avec le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- et semé la corruption sur la terre. Dieu a laissé le choix à Son Messager: les tuer ou leur couper une main et un pied en sens inverse (par exemple une main droite et un pied gau che ou vice versa). Al-Boukhari et Moslim ont rapporté d’après Anas Ben Malek le ré cit suivant: «Huit hommes de ‘Okal vinrent trouver le Prophète -qu’AIlah le bénisse et le salue- à Médine et prononcèrent la profession de l’Islam. Comme ils furent éprouvés par le climat de cette ville, ils se plaignirent auprès de (’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le saluequi leur répondit: «Partez avec notre berger et buvez du lait et des urines
des chamelles». Ils s ’exécutèrent et furent guéris, puis ils tuèrent le berger et emmenèrent les chamelles. Dès qu’il apprit la nouvelle, le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- envoya à leur poursuite. Quand ils furent capturés, il ordonna de leur couper pieds et mains, de leur creuver les yeux et de les abandonner sous la chaleur du soleil et moururent en cet état»(1) Dans une autre version, Anas ajouta: «J e vis un homme d’entre eux mâcher le sable sous l’effet de la soif jusqu’à mourir. Et à cette oc casion ce verset fut révélé: «Ceux qui sont en lutte ouverte contre Allah
et son Prophète....»
(1) :ljJ L ü i L j j L l î j LfJljjl ¿f*
liiij ¿L*
l j . i
LupIj ji\
Ij k J i i
i\ y n ^ i
.IjïL*
295
O y ? j i y J *^l| : J t â i (¿jUà
(LfJÜIj
¿j »
\j
( J - j * J
j
I
C[»( “pî O
D ’autres versions ont été racontées qui donnent tous le même sens. Mais on peut en déduire que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- avait tué des hommes d'entre eux, les a crucifiés et leur a crevés les yeux. Depuis cet événement il a cessé toute défiguration même il l’a interdite. Les opinions des ulémas se sont divergées sur ce point: cette sen tence prise contre ces hommes-là est-elle toujours valable ou bien elle a été abrogée?. Les uns disent qu’elle fut abrogée par le verset sus mentionné qui renferme même, selon leurs dires, un reproche au Pro phète -qu’Allah le bénisse et le salue-. D ’autres précisent que cette abrogation découle de l’interdiction de la défiguration, mais cette opi nion est sujet à discussion. D’autres encore jugent que cette décision a été prise avant la révélation relative aux peines prescrites... Les ulémas ont tiré argument du verset que la lutte contre ces agresseurs peut avoir lieu dans les endroits habités comme sur les routes. Tel fut l’avis de Chafé'i, Ahmed Ben Hanbal et Malek. Même ce dernier a ajouté que si quelqu’un trompe un autre, l’emmène chez lui, le tue et s’empare de son argent, son acte est aussi considéré comme un genre de lutte, et dans ce cas c’est au gouverneur- ou au trésor publique- que revient le prix du sang et non pas aux proches parents de la victime; son exemption de ce prix du sang ne disculpe pas le meurtrier du crime. Quant à Abou Hanifa et ses adeptes, ils ont jugé qu’une lutte est considérée comme telle si elle se fit sur les routes mais jamais dans les endroits peuplés, car on peut y secourir l’agressé et le sauver. Au sujet de la mise à mort, ou la crucifixion, ou la coupure des mains et pieds ou du banissement, Ibn Abbas a dit: «Celui qui porte les armes contre les musulmlans ou effraye les voyageurs et qu’on ré ussit à l’appréhender, l’imam aura le choix de lui appliquer la peine qu’il juge convenable». Car la conjonction «o u » confère à l’imam le droit d’opter pour une de ces peines, ce qui est similaire à l’expiation des serments qu’on trouve dans ce verset: «... de nourrir dix pauvres de votre nourriture ordinaire ou de les vêtir ou d’affranchir un esclave» [Coran V, 89], Et toujours d’après Ibn Abbas, il a dit au sujet des détrousseurs de la route:
296
- S ’ils tuent et volent l'argent: ils seront tués et crucifés. - S’ils tuent sans voler, ils seront tués sans crucifixion. - S ’ils volent l’argent sans tuer: on leur coupera les mains et pieds en sens inverse. - S’ils effrayent les passagers sans voler: on les bannira. Quant à la crucifixion les opinions sont controversées: Le cou pable sera-t-il crucifié vivant et laissé jusqu’à ce qu’il meure de faim et de soif? Ou on le tuera à l’aide d’une lance ou d’une arme similaire? O u bien on le tuera et on le crucifiera après afin qu’il servira comme une leçon aux autres?
«ou encore d’être bannis» En commentant cette partie du verset, les opinions sont divergées: - Ibn Abbas a dit: on cherche le coupable et une fois pris on lui applique la peine, ou bien il pourra quitter le pays dominé par les mu sulmans pour d’autre étranger. - ‘Ata ‘Al-Khourassani a dit: on l’expulse de son propre pays à un autre pays musulman pour une période déterminée sans jamais quitter les contrées musulmanes. Telle était l’opinion de Sa'id ben Joubaïr et Mouqatel. - Enfin Abou Hanifa, ses adeptes et Ibn Jarir ont précisé que l’ex pulsion signifie son emprisonnement dans un pays autre que le sien.
«Ils subiront cette dégradation en ce monde et un châtiment sévère dans l’autre» Cette dégradation signifie la peine appliquée au coupable qui sera couvert de honte devant les hommes et un terrible châtiment l’attendra dans la vie future. Ceci affirme que le verset fut révélé au su jet des polythéistes. Quant au musulman, Môuslim rapporte qu’Oubada Ben As-samet a dit: « L ’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a pris notre engagement, comme il l’a pris des femmes: à ne plus reconnaître un
égal à Dieu, à ne plus voler, à ne plus commettre l’adultère, à ne plus tuer nos enfants et à ne plus diffamer l ’un Vautre. Qüicônqüè aura tenu son en gagement, il incombera à Dieu de le récompenser. Quiconque aura commis une transgression et aura été puni, la peine lui sera une expiation. Enfin ce
297
lui que Dieu aura caché sa transgression, Dieu décidera de son sort: Il pourra le châtier comme II pourra lui pardonner»(I). Ali rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le saluea dit: «Celui qui aura commis un péché dans le bas monde et subi la peine
prescrite, Dieu est très juste et n’infligera pas un autre châtiment à Son serviteur. Celui qui aura commis un péché dans le bas monde et Dieu lui aura recelé, Il est plus généreux revenir sur un péché qu’il aura pardonné» (Rapportépar Ahmad Tirnddzi et Ibn M aja)(2K Sont exceptés de cette dégradation et de ce châtiment, ceux qui réussissent à se repentir avant d’être tombés sous le pouvoir comme Dieu a dit: «Exceptez cependant ceux qui se repentent avant d’être pris. Rappelez-vous qu’Allah est clément et miséricordieux» Cette exemption concerne les impies selon le sens du verset. Quant aux rebelles musulmans, s’ils n’ont pas étré appréhendés et se sont repentis on ne leur applique ni la mort ni la crucifixion ni la coupure de pieds. Mais la coupure de la main était le sujet de deux opinions différentes, la plus correcte consiste à les exempter d’après le verset, et c’est d’ailleurs à quoi les compagnons s’étaient conformés. A cet égard Amer AL-Cha'bi raconte: «D u temps du califat de ‘Othman -que Dieu l’agrée- un homme de Mourad vint trouver Abou Moussa alors qu’il était gouverneur de Koufa; et lors de la visite, était en train de prier. La prière terminée, l’homme lui dit: « C ’est auprès de toi que je suis venu te demander refuge. Je suis un tel le fils d’un tel de Mourad. J ’ai fait la guerre contre Dieu et contre Son Prophète et je me suis efforcé au désordre sur la terre. Je me suis repenti avant que vous m’appréhendiez».
(1) jïji ¿il J y *j l— AP j^-l :Jli ¿)l j to^/jl Ji*j "ifj J ¿AJi ¿¡a i_Av>l ¿¿¿j .K t -
(2)
liP
C— «UdJI Qi îjLp ¿fP *5ij Lui ¿)L ¿1j-iJ V}ljJLp JL>.| ¿il tLjaju
û j j *j i p
ùl ¿)l ^
o y îi ¿(1 Ojlrf ¿ j * j t
oi ¿J* J-ApÎ ¿|U *j I—jjx* V-jjJt Lij ùî
j*
¿il* m p Iàpj <-ip ¿il <
.(-M* ¿¿b
¿|II J J l * Lj j JI ^
L o i_J.il
■u>’**bj)
298
¿j a j
Jl*
(«JLp
ü* •*»
yj
«Abou Moussa déclara alors aux hommes: « C ’est un tel le fils d’un tel qui a lutté contre Dieu Son Prophète et s’est repenti avant d’être sous notre domination. Quiconque le rencontre ne doit lui faire que du bien. S ’il est sincère, il suivra le chemin des sincères et s’il est menteur ses péchés l’accableront». « L ’homme demeura ainsi le temps que Dieu voulut. En sortant du pays, Dieu le fit périr en tant que pécheur». Ibn Jarir raconte que ‘Ali Al-Assadi était en lutte ouverte contre les musulmans, effrayait les voyageurs, tuait et volait. Les gens, imams et gouverneurs le recherchèrent partout mais ne purent l’appréhender. Entendant quelqu’un réciter ce verset: «Dis*: «O mes serviteurs! Vous qui
avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Allah pardonne tous les péchés. Oui, Il est celui qui pardonne, Il est miséricordieux» [Coran XXXIX, 53], Il lui demanda de le lui réciter encore une fois. Il remit le sabre dans le fourreau, entra à Médine à là pointe de jour, repentant, fit une lotion et se dirigea vers la mosquée de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, fit la prière de l’aube, puis vint s’asseoir à côté d’Abou Houraira qui était en touré de ses sompagnons. Quand il fit jour, les hommes le reconnu rent. Voulant le prendre, il s’écria: «V o u s n’avez aucun droit de m’appréhender car je suis venu repentant avant d’être pris». Abou Houraira dit aux hommes: «Il dit la vérité», puis il l’emmena chez Marwan Ben Al-Hakam qui était le gouverneur de Médine du temps de Mou'awia, et lui dit: «C e t homme-là est venu repentant, vous n’avez aucun droit sur lui». Ali fut libéré. Un jour, il prit le large avec les au tres pour combattre dans la voie de Dieu. Lorsque son navire fut à proximité de l’un de la flotte Byzantine, il y bondit et les ennemis du rent fuir devant lui pour aller à l’autre côté du navire qui chavira et cou la. Il trouva ainsi la mort avec l’ennemi.
299
yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’amanû-t-taqû-L-Lâha wa-btagïï ’ilayhi-l-wasîlata wa jâhidû fî sabîlihî la'allakum tuflihûna (35) ’inna-l-ladîna kafarû law ’anna lahum mâ fï-l-’ardî jamî‘an wa mitlahû ma'ahû liyaftadû bihî min ‘adâbi yawmi-l-qiyâmati mâ tuqubbila minhum wa lahum ‘adâbun ’alîmun (36) yurîdûna ’ay-yahrujû mina-n-nâri wa mâ hum bihârijîna minhâ walahum ‘ad âbum-muqîmun (37).
O croyants, craignez Allah, accomplissez les actions qui peuvent vous rapprocher de Lui, combattez à Son service, si vous voulez faire votre salut. (35). Quand bien même les infidèles posséderaient toutes les richesses du monde et même deux fois ces richesses et les offriraient pour éviter leur châtiment au jour de la résurrection, leurs offres ne seraient plus reçues. Et ils subiront un supplice douloureux. (36). Ils chercheront à sortir de l’enfer, mais ils ne te pourront pas, leur supplice sera étemel. (37). Dieu ordonne à Ses serviteurs de Le craindre et de lui obéir, et ce ci en s’abstenant des interdictions. Puis II les exhorte à se rapprocher de Lui en accomplissant les bonnes œuvres afin d’obtenir Sa satisfac tion.
«Combattez à Son service, si vous voulez faire votre salut» Dieu or donne de combattre pour Sa cause les incrédules, les polythéistes et ceux qui se sont détournés de la voie droite, en promettant à Ses ser viteurs qui exécutent Ses ordres la réussite et le bonheur permanent dans la vie future qui ne sera ni changé ni interrompu, dans une de meure de stabilité entourée de beaux paysages, dans un jardin où cou lent de ruisseaux, pour l’éternité. Par contre II fait connaître le sort de Ses ennemis les impies. Car si les incrédules possédaient tout ce qui se trouve sur la terre comme richesses et même deux fois autant, et s’ils offraient tout cela en ran çon pour racheter leur salut au jour de la résurrection et éviter le châti ment, on ne l’accepterait pas de leur part.
«Ils cherheront à sortir de l’enfer, mais ils ne le pourront pas» Dieu affirme cela dans un autre verset où II dit: «Chaque fois, poussés par la souffrance, ils voudront sortir de là, ils y seront ramenés» [Coran XXII, 22] Ils ne trouveront aucune issue pour en sortir. Lorsque les flammes les porteront vers la cratère de la Géhenne, les anges les frapperont avec de fouets en fer pour les rendre à l’abîme. «Leur supplice sera éternel».
300
Mouslim et An-nassaï ont rapporté d’après Anas Ben Malek, que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «On emmènera
la damné de l ’enfer et on lui dira: «O fils d ’Adam! Comment as-tu trouvé ton logis?» - Le pire, répondra-t-il. On répliquera: «Si tu possédais tout l ’or de la terre, Voffrirais-tu pour te racheter? - Certes oui, ô Seigneur, dira-t-il. Dieu alors ripostera «Tu mens, car Je t ’ai demandé une chose plus simple que cela mais tu ne l’as pas fait.» Et il sera précipité au Feu»(I). Talq Ben Habib raconte: « J ’étais de ceux qui niaient totalement l’intercession au jour de la résurrection jusqu’à ce que je rencontrasse Jaber Ben Abdullah. Je lui récitai tous les versets dont j’en fus capable où Dieu mentionne le séjour éternel des damnés à l’Enfer. Il me dit: « Ô Talq, penses-tu que tu connais le Livre de Dieu et la sunna de Son Messager mieux que moi? Tout ce que tu viens de réciter concerne les polythéistes qui seront voués à l’Enfer pour l’éternité. Mais ce ver set se rapporte à des gens qui avaient commis des péchés, ils y se ront châtiés puis ils en sortiront». Ensuite Jaber mit les mains sur ses oreilles et s’écria: «Q ue Dieu m’inflige la surdité si ce ne sont pas les paroles que j’ai entendues de la bouche de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Après leur entrée à l’enfer, ils en sortiront». Pourtant nous lisons comme tu lis. (Rapporté par Ibn Mardaweih).
mjuÎ à* ¿>1
\ y L-Lîlà Ü j l l î l j
L J Î t
~i*î ir t ¿ A ô*
o f jV ç
v - L % $
¿J ¡£ 3 ü t ( j p
£*-5
¿¿j
C fP
¿y
wa-s-sâriqu wa-s-sâriqu faqt a*ïï ’aydiyahumâ jazâ*’am-biiiiâ kasabâ nakâlam-mina-L-Lâhi wa-L-Lâhu ‘Azîzun Hakîmun (38) faman tâba
(1)
^ j\
L
jLi-J jUI J_*î
j*-«û : J J U ® l)j)-*j^ cs^i
J-î-j-IL»
tÿJiiî Jj» JliLi
J*** (*-^
à*
301
¿JJLi J i C-jÔS'
-à' Jj—j JLî jt ,
Jjk
.ï
¿I
¿yLj
mim ba‘di zulmihî wa ’aslahâ fa’inna-L-Lâha yatûbu ‘alayhi ’inna-LLâha Gafûru-r-Rahîmun (39) ’alam ta'lam ’anna-L-Lâha lahû mulku-ssamâwâti wa-l-’ardi yu‘addibu may-yasa’u wa yagfiru limay-yasa’u waL-Lâhu ‘alâ kulli say’in qadîrun (40). Le voleur ou la voleuse auront la main coupée en punition de leur mé fait. Telle est la peine édictée par Allah. Allah est puissant et sage. (38). Allah pardonne celui qui regrette ses fautes et les rachète par une meilleure conduite. Car Allah est clément et miséricordieux. (39) Ne sais-tu pas qu’Allah est le maître des cieux et de la terre, qu’il châtie qui veut et ab sout qui veut et qu’il est tout-Puissant. (40). Dieu prescrit comme punition de trancher la main du voleur et de la voleuse. Cette peine était pratiquée du temps de l'ignorance (la Jahiliah). Du temps de l’Islam elle a été raffermie en modifiant les causes qui imposent une telle peine comme nous allons le détailler plus loin. A savoir que d’autres pratiques étaient encore suivies telles que: la Q açama (serment collectif), la dyia (composition légale) et le Qirad (so ciété en commandite), et admises dans l'Islam après de modifications pour les adapter à l’intérêt des hommes. Certains des théologiens ont jugé qu’il faut absolument procéder à la coupure de la main quelle que soit la valeur de l’objet volé en se conformant au verset: «Le volenr et la voleuse auront la main coupée» sans tenir compte en considération quant aux circonstances ou à la va leur. Ils ont tiré argument de ce hadith rapporté par Abou Houraira dand lequel l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit:
«Que Dieu maudisse le voleur qui vole un casque en fer et on lui coupe la main, il vole une corde et on lui coupe aussi la main» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)(I). Quant à la majorité des ulémas, ils ont déterminé une valeur mini male de l’objet volé pour appliquer cette peine, bien que cette valeur fut ie s u je t d ’u n e divergence dans les opinions comme nous allons le voir:
(1)
t J j L J I «îil
:J l» $3 ^ 4 )' J j - * j Ot » j i j * . l» A i
302
¿jf-
^ (« Jb
o -î
- L’imam Malek stipule que cette valeur soit au moins équivalente à trois dirhams frappés et authentiques, en tirant argument d’un hadith cité dans les deux Sahihs et rapporté par Ibn Omar où l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait ordonné de trancher la main à un homme qui avait volé un bouclier dont la valeur était de trois di rhams. - Al-Chafé‘i précise que la valeur de l’objet volé soit un quart du di nar au moins en se basant sur un hadith rapporté par Boukhari et Mouslim d’après Aicha -que Dieu l’agrée- où l’Envoyé de Dieu a dit:
«On tranche la main au voleur si l ’objet volé vaut au moins un quart de di nar»™. Les ulémas ont jugé que ce hadith tranche tout différend en consi dérant le quart du dinar comme valeur minimale, ce qui ne contredit pas les dires de l’imam Mafek car, à cette époque, le dinar équivalait à 12 dirhams. L’imam Ahmed Ben Hanbal a considéré que le quart du dinar est la valeur minimale, d’ailleurs comme ont jugé Malek et Al-Chafé‘i. - Quant à l’imam Abou Hanifa, Zoufar, et Soufian AL-Thawri ont déterminé la valeur à dix dirhmas frappés et authentiques, lis ont ajouté que le prix du bouclier, du temps de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, valait dix dirhams en tirant argument des dires d’Ibn Abbas qui confirmaient ce prix. On peut donc conclure que la valeur de l’objet fut le sujet de controverse. On raconte aussi que certains des anciens ulémas ont précisé qu’on ne coupe la main si la valeur de l’objet volé ne dépasse pas les cinq dinars, soit cinquante dirhams. Quant au hadith cité aupa ravant qu’on tranche la main à l’homme qui vole un casque du fer ou une corde, dont la valeur de l’un et de l’autre diffère énormément, est justifié par le fait que celui qui vole une corde peut aussi voler un casque et sa persévérance dans le vol le portera à voler quelque chose de plus précieuse. Et c’est pourquoi on lui tranchait la main du
(1 )
ijjjLJI -b
u) :Jli
4&I
l)I
LfîP ¿I
a- ü Ip
jjp |*-L
.»Uc-Uai jLp
303
^
temps de la Jahilia afin que cela soit un empêchement et une leçon pour les autres.
«Telle est la peine édictée par Allah» qu’on doit appliquer aux vo leurs. Mais ceux qui se repentent et s’amendent, Dieu reviendra vers eux et pardonnera leurs fautes, car II est celui qui pardonne et II est miséricordieux. Quant aux objets volés, certains ont jugé qu’il faut les restituer ou payer leur valeur. Mais Abou Hanifa avait une opinion différente et dit: une fois la main coupée, on ne sera plus tenu de rendre l’objet volé ou payer sa valeur. L’imam Ahmed raconte d’après Abdullah Ben Amr: «Une femme a volé du temps de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-. Les propriétaires de l’objet volé l’emmenèrent chez lui en l’accusant du vol. Les parents de la femmes dirent à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: Nous la rachetons . Il ordonna q t’on lui coupe la main. Les parents proposèrent une somme de cinq cent dinars mais l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- insista q j ’on lui tran che la main. La femme, une fois la main droite coupée, demanda à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «S i je reviens à Dieu, mon repentir sera-t-il agréé?» - Certes oui, répondit-il, et m es au
jou rd’hui purifiée de ton péché comme le jour où ta mère t ’a mise au monde. Dieu à cette occasion fit descendre ce verset: «Allah pardonne
celui qui regrette ses fautes et les rachète par une meilleure conduite. Car Allah est clément et miséricordieux»*1*. Puis Dieu rappelle aux hommes qu’il est le Maître de tout l’uni vers, Il pardonne comme II châtie et personne ne s’oppose à Son juge ment.
(1)
t-éjjC J Jlîi
P
C-i j*»
i\j*\
JU iUüj—
alfcJj
:Jlïi
Cjbji
.U t
¿ a
u lî
Xs-
t$Jj
«i* Ol 4)' J j - j 1*
¿ji
¿¿Jül
IfcpOij
l*"*
ù*
ûl
:îju‘U I
Ô JS *
304
^
¿1 J
ly > J
* iÿ i f
{J J *
cJlai
¿1 J j i t i u d U ¿ L -J ü j
r + S
U jü
¿ b .U
yá a’yyuhá-r-rasülu lá yahzunka-l-ladina yusári‘üna fi-l-kufrimina-l-ladina qáfvi ’a'manná bi ’afwáhihim wa lam tu’min qulübuhum wa mina-l iad ína hádü sammá'üna li-l-kadibi samma‘üna liqawmin ’áharina lam ya’tüka yuharrifüna-l-kalima mim-ba‘di mawádi‘ihí yaqülüna ’in ’utítum h ád á fahudühu wa ’il-lam tu ’tawhu fahdarü wa may-yuridi-l-Láhu fítnatahü falan tamlika lahü mina-L-Láhi say’an ’ül’ika-l-lad ina lam yuridi-L-láhu ’ay-yut ahhira qulübahum lahum fi-d-dunya hizyun walahum fí-l-’ahirati ‘ad áb u n ‘azimun (41) sam m a'üna li-l-kadibi ’akkálüna li-s-suhti fa’in j a ’üka fahkum baynahum ’aw ’a‘rid ‘anhum wa ’in tu ‘rid ‘anhum falay-yadurrüka say’an wa ’in hakam ta fahkum baynahum bi-l-qisti ’inna-L-Láha yuhibbu-l-muqsitina (42) wa kayfa yuhakkimunaka wa ‘indahumu-t-tawrátu fThá hukmu-L-Láhi tumma yatawallawna mim ba‘di dálika wama ’ü la ’ika bi-l-mu’minina (43) ’inna ’anzalná-t-tawráta fihá hudan wa nürun yahkumu bihá-n-nabiyyüna-1-
305
ladîna ’aslamû-li-1-ladîna hâdû wa-r-rabbaniyyûna wa-l-’ahbâru bimâstuhfizû min kitâbi-L-Lâhi wa kânû ‘alayhi suhada ’ falâ tahsawu-n-nâsa wa hsawni walâ tastarû bi ’a yâtî tamanan qalîlan wa mal-lam yahkum bimâ ’anzala-L-Lâhu fa’ûla’ika humu-l-kâfirûna (44).
O Prophète, que la vue de ceux qui tombent inconsidérablement dans l’incrédulité ne t’attriste pas. Ne t’attriste pas de les entendre dire avec leurs lèvres: «Nous croyons» alors que leurs cœurs ne croient pas. Ne t’at triste pas à la vue des juifs qui prêtent une oreille complaisante au men songe, qui espionnent pour le compte d’adversaires restés à l’écart et qui altèrent le sens des mots. Ils disent aux leurs: «Si on vous présente ces mots avec le sens que nous leur donnons, acceptez-les. Sinon, méfiez-vous.» Tu ne pourras rien pour ceux qui Allah veut perdre, pour ceux dont Allah ne veut pas innocenter les cœurs. A eux l’opprobre-dans ce monde et dans l’autre un châtiment terrible. (41) Ils prêtent l’oreille au mensonge. Ils vi vent des trafics les plus louches. S’ils font appel à toi, juge-les ou bien abs tiens-toi. Si tu t’abstiens, ils ne te pourront aucun mal. Si tu les juges, sois équitable. Allah aime les juges équitables. (42) Pourquoi te prennent-ils pour juge, quand ils ont le Pentateuque où sont réunies les sentences d’Al lah? C’est qu’ils se sont écartés de leur Livre. Ils ne sont pas croyants. (43). Nous avons révélé le Pentateuque, qui est à a fois un guide et une lu mière. Il a servi aux Prophètes, modèles de sousmission, à juger les juifs. De même qu’il sert aux prêtres de ces derniers et à leurs docteurs, déposi taires du Livre d’Allah et témoins de ses dispositions. Ne craignez pas les hommes, mais craignez-moi, ne trafiquez pas à vil prix de mes enseigne ments. Ceux qui ne jugent pas conformément aux révélations d’Allah, voilà les vrais infidèles. (44). Ces versets furent révélés à propos de ceux qui se précipitent vers l’incrédulité en désobéissant aux ordres de Dieu et de Son Pro phète, ceux qui préfèrent réaliser leurs propres passions aux enseigne ments divins, ceux qui disent: «avec leurs livres: «Nous croyons» alors que leurs cœurs ne croient pas». Parmi eux figurent les hypocrites qui déclarent par leurs bouches autre que ce qu’ils recèlent dans leurs cœurs «et les juifs» qui sont les ennemis jurés de l’Islam. Tous ces gens-là «prêtent une oreille complaisante au mensonge» en l’écoutant et le suivant habituellement, et en plus ils «espionnent pour le compte d’adver saires restés à l’écart» qui ne sont pas venus à toi ô Mouhammad pour
306
te tenir compagnie. Suivant une autre interprétation: Ils écoutent tes conversations avec tes compagnons pour les colporter à tes adversai res.
«qui altèrent le sens des mots» c’est à dire ils altèrent et changent les paroles de Dieu sciemment après les avoir entendues. «Ils disent aux leurs: «Si on vous présente ces mots avec le sens que nous leur don nons, acceptez-les. Sinon, méfîez-vous» On a dit que ce verset fut révélé à propos des juifs qui ont tué un homme, ils se dirent: «Prenons Mouhammad comme juge, si son verdict sera le prix du sang, acceptez-le, s’il imposera la peine prescrite, ne l’écoutez pas.» Mais ce qui est plus correct c’est qu’il fut révélé au sujet de deux juifs qui ont commis l’adul tère. Malek raconte d’après Nafé‘ que Abdullah Ben Omar a rapporté le récit suivant: «O n amena devant l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- un juif et une juive qui ont commis l’adultère. Il partit pour rencontrer (les doctes) juifs et leur dit: «Que trouvez-vous dans le Pentateuque au sujet de la fornication?» Ils lui répondirent: «Nous noircissons les visages des fomicateurs, les portant sur le dos d’un âne de sorte que leurs visages soient tournés en sens contraire et nous les faisons circuler dans les rues» Il répliqua: «Apportez donc le Pentateuque si vous êtes véridiques». On apporta le Pentateuque et on le lit, mais le jeune homme qui le lisait, mit la main sur le passage de la lapidation et lit ce qui le précédait et ce qui le suivait. Abdullah Ben Salam qui se trouvait en compagnie de (’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dit à ce dernier: «Ordonne-lui d’ôter sa main» Comme le jeune juif ôta sa main, ou trouva le passage relatif à la lapidation. L'Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- donna ses ordres afin de lapider les deux juifs fomicateurs» (Rapporté par Mousüm)(1>.
H ) es*"
J i L J j
-lî
J j - j ùî qa
pjyi’
UjlAi
U» :jü i
:JU L_*j <_>Uoîj
Iâ J
^e- iSjjùS
J
I
x * aJ JU i .U*tjj U>
307
»Wùh
y ty ^ 4
iS jj
JÜ qu
U \Jj i^~ J\ y
Abdullah ben Omar ajouta: « J ’ai été parmi ceux qui les ont lapi dés, et j’ai vu l’homme protéger la femme contre les pierres». Une version pareille a été rapportée par Boukhari. Al-Bara Ben Azeb raconte: «L ’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- passa par un juif fustigié et au visage noirci. Il manda les juifs et leur demanda: «Est-ce la peine du fornicateur qui se trouve dans votre Livre?» - Oui, répondirent-ils. Il convoqua un de leurs docteurs et lui dit: «Je t ’adjure par celui qui a révélé la Tora à Moïse, est-ce la peine du fornicateur qui se trouve dans votre Livre?» - Non par Dieu, répondit-il, si tu ne m’avais pas adjuré par Dieu, je ne t’aurais pas répondu. La peine prescrite que nous trouvons dans notre Livre est la suivante: La lapidation (jusqu’à la mort). Mais comme l’adultère s’est multiplié chez nos notables, nous laissions le notable si nous le prenions en flagrant délit, mais par contre, nous appliquions la peine au faible d’entre nous. Puis nous nous dîmes: «Venons à une peine commune à appliquer aux puissants et aux faibles. Nous décidâmes alors à noircir le visage du fornicateur et le fustigier» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le sa lue- s’écria alors: «Mon Dieu, je serai le premier à faire revivre Ton ordre qu’ils l ’ont fa it périr» Ensuite il donna l’ordre pour lapider cet homme. Dieu à cette occasion fit descendre ce verset: « O Prophète, que la vue de ceux qui tombent inconsidérablement dans l’incrédulité... jusqu’a il dis
ent: «Si on vous présente ces mots avec le sens que nous leur donnons, acceptes-les» c’est à dire: allez voir Mouhammad, si son jugement sera la flagellation et le noircissement, acceptez-le sinon, prenez garde» Quant aux dires de Dieu qui s’ensuivent: «Ceux qui ne jugent pas confor mément aux révélations d’Allah, voilà les vrais infidèles» et: «Ceux qui ne jugent pas conformément à ce qu’Allah a révélé, voilà les injustes» se rap portent aux juifs. Ses dires «Ceux qui ne jugent pas selon les Ecritures, voilà les rebelles» concernent en général tous les incrédules» (Rapporté
par MousUm)(I). Ces hadiths montrent que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et
JuP
J lî . Lw*-ji
¿sÀj JUSit O )
-O V Ü
---
^
^
308
Ijl» a-b ç j }
j ¿r*?*
tùJu £ > j J i
» jA
:j**- ¿j> aÜI
:Jlï cyjU ^ «IjJI
à *
le salue- a donné son jugement selon les lois du Pentateuque, et ce ne fut pas par considération pour eux comme ils ont prétendu, car ils ont été ordonnés de suivre la Chari'a de Mouhammad, mais c’était plu tôt par une inspiration divine afin d’affermir les enseignements qui leur ont été donnés, qu’ils avaient dissimulés voire niés, sans les mettre en application depuis bien des siècles. Une fois qu’ils ont reconnu tout ce la et appliqué le contraire, leur égarement, leur opinâtreté, leur renie ment des enseignements contenus même dans leur Livre, puis leur renonciation à l’arbitrage du Prophète -qu’Allah le bénisse et le saluetout cela n’était que pour suivre leurs propres passions et réaliser leur désirs et non pas croire à la justesse de ses jugements. C ’est pourquoi ils ont dit: si cela vous a été donné, c’est à dire la flagellation et le noir cissement, recevez-le, sinon, prenez garde. Puis Dieu fait connaître à Son Prophète qu’il ne peut rien faire pour protéger ceux que Dieu veut perdre en les excitant à la révolte, car II ne veut pas purifier leurs cœurs. Ils subiront l’opprobre dans le bas monde et un terrible châtiment dans l’au-delà.
«Os prêtent l’oreille au mensonge» en l’écoutant habituellement «Ils vivent des trafics les plus louches» c’est à dire ils se nourrissent de tout ce qui est illicite. Un tel individu qui possède ces caractères, comment Dieu purifiera-t-ll son cœur? Puis Dieu dit à Son Prophète: «S’ils font appel à toi» juge entre «ou bien abstiens-toi» détourne-toi d’eux car «ils ne te pourront au cun nud» et ne te nuiront en rien étant donné qu’ils ne te prennent pour eux
: j U i C f+ íL -U
üU -j U j J
rl^JLü
^
li£L»îi
1^1^'
LujI Jlîi jf- Al Jjîti :Jlî £>i
n, ja
yS'LU
UJLs^l I s LS 'jt 1* :Jlï u*yUÎ ¿1 ¿J¿ À U
UJL>-I IjJ LS-j LtJi iS i > Jjî ^
j*
¡¿jejU ÿ jjÙJI ùü Ij^ w .
309
\yS\
¿Aiî NjJj cà'j
lfȔ
< ^ a j À â j l j j » (%-— J j Î
juge que pour prononcer des sentences qui conviennent à leurs pas sions et jamais pour recevoir des jugements justes. Mais «si tu les ju ges, sois équitable» mêm e s’ils sont injustes et loin du chemin de la justice, car
«Allah aime les juges équitables».
Ensuite Dieu critique et désavoue les idées erronées des juifs en négligeant les enseignements contenus dans leur Livre et prétendant qu’ils sont obligés à s’en conformer, pour suivre ce qu’ils croient être nul et qu’ils peuvent s’en passer. «Pourquoi te prennent-ils pour juge,
quand ils ont le Pentateuque où sont réunies les sentences d’Allah? C’est qu’ils se sont écartés de leur Livre. Us ne sont pas croyants». Dieu, par la suite, met en évidence la Tora qu’il a révélée à Son serviteur et Messager Moïse Ben 'Imran en disant d’elle:
«Nous avons révélé le Pentateuque, qui est à la fois un guide et une lu mière. Il a servi aux Prophètes, modèles de soumission, à juger les juifs» Il s’agit des Prophètes qui ont été envoyés vers les fils d’Israël, et qui ont mis en application toutes les lois de ce Livre sans le falsifier ni l’al térer, ainsi des m aîtres et docteurs qui ont rendu la justice en s ’y conformant et dont sa garde leur était confiée et dont ils étaient les té moins. Il les ordonne à Le Craindre seul en dehors des hommes et «ne
trafiquez pas à vil prix mes enseignements. Ceux qui ne jugent pas confor mément aux révélations d’Allah, voilà les vrais infidèles». A utres raisons de cette rév élation Ibn Abbas a dit: «L e verset:
«Juge-les ou abstiens-toi» jusqu’à la
fin» fut révélé au sujet de Bani An-Nadir et Bani Qoraïdha pour la rai son suivante: «L e s Bani A n-N adir étaient plus distingués que les au tres de sorte que si l’un des leurs est tué le prix du sang de la victime doit être versé com plètem ent. P o u r les Bani Qoraïdha on leur paye la moitié. En portant leur différend devant l’Envoyé de Dieu -q u ’Allah le bénisse et le salue- il leur enjoignit d’appliquer la justice et de traiter les tués sur un même pied d’égalité. Suivant une autre version, toujours d’après Ibn Abbas: «Lorsqu’un homme de Bani Qoraidha tue un autre de Bani An-Nadir, le coupable doit être exécuté. Mais si le tué est un des Bani Qoraïdha, son meur trier de Bani An-Nadir doit payer une diya formée de cent wisqs de dat tes. Après l’avènement de l’Islam un homme de Bani A n-N adir tua un
310
autre de Bani Qoraïdha. Les parents de la victime réclamèrent la tête du coupable. Les deux tribus s’accordèrent enfin à prendre l’Envoyé de Dieu -q u ’Allah le bénisse et le salue- pour juge, et ce verset fut alors révélé: «Si tu les juges, sois équitable». D ’après les différents hadiths déjà cités, ils se peut que les causes de la révélation soient communes à la fornication et au meurtre car le verset qui s’ensuivit l’affrime: «Nous avons écrit dans le Pentateuque à
l’usage de Israélites: âme pour âme...». Com m e les dires de Dieu: «Ceux qui ne jugent pas conformément aux révélations d’Allah, voilà les vrais infidèles» sont précisément adres sés aux gens du Livre, nombre des ulémas ont déclaré qu’ils concer nent aussi la com m unauté musulmane qui doit s’en conformer. C a r quiconque renie la révélation aura commis un acte d’incrédulité, d’injus tice et de perversité.
iJù V U j
+S «a
<1^ '
»
ïi'
lü l J_y1
'
<
• M Î ''
^
.
¿y>j
ùj\jt^-=>
wa katabnâ ‘alayhim fîha ’anna-n-nafsa bi-n-nafsi wa-l-‘ayna bi-l-‘ayni wa-l-’anfa bil ’anfi wa-l-’uduna bi-l-uduni wa-s-sinna bi-s-sinni wa-1jurûha qisâsun faman tasaddaqa bihî fahuwa kaffâratun lahû wa ma-1lam yahkum bimâ ’anzala-L-Lâhu fa ’û la ’ika humu-z-zâlimûna (45). Nous avons écrit dans le Pentateuque à l’usage des Israélites: âme pour âme, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent, et le talion encore pour les blessures. La victime qui pardonne, Allah lui par donnera ses péchés. Ceux qui ne jugent pas conformément à ce qu’Allah a révélé, voilà les injustes. (45). Cette règle que les fils d’Israël avaient contredite et négligée par obstination et délibérément était aussi la cause de leur réprimande et leur reproche: en n’appliquant pas la même loi concernant le meurtre tant au Qoraïchite qu’au Nadirite, ni la lapidation du fomicateur. O n re marque que le verset fut terminé par le mot «injustes» et dans l’autre par «infidèles» et ceci parce que le premier verset nous montre la re-
311
bellion des fils d’Israël et leur refus d’appliquer une peine prescrite par Dieu. Quant au deuxième, il s’agit d’une justice qu’il faut faire à l'op primé. Les ulémas s’accordent sur un point essentiel qui consiste à consi dérer que toute loi se rapportant à une autre communauté et révélée par Dieu est aussi une loi pour les musulmans, en commentant le ver set précité. Par ailleurs, ils ont jugé qu’un homme doit être exécuté si sa victime est une femme, et ont tiré argument d’un hadith rapporté par A n-N assaï que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salueavait enjoint par écrit à Am r Ben Hazm: «L’homme doit être exécuté s ’il
tue une femme». Mais le prince des croyants Ali Ben Abi Taleb a déclaré: «O n ne tue pas un homme pour une femme mais les parents du coupable doi vent payer la moitié de la dyia (prix du sang) aux parents de la vic time». Q uant à Abou Hanifa, en se basant sur ce verset, il a déclaré qu’on tue un musulman pour un impie et un homme libre pour un es clave. Mais les ulémas l’ont contredit en se référant à ce hadith pro phétique cité dans les deux Sahihs: «On ne tue pas un musulman pour
un impie». Dans un hadith authentifié, Anas Ben Malek raconte: «Ar-R abi‘ - la tante paternelle d’Anas - avait cassé la dent d’une esclave. Les pa rents d ’A r-R a b i‘ demandèrent à ceux de l’esclave de lui pardonner mais ils refusèrent. Les deux partis vinrent trouver l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- qui s’écria: «Le talion». Anas Ben A n Nadar, le frère de Rabi’a protesta: « O Envoyé de Dieu, veux-tu qu’on lui casse la dent?». O Anas, répondit-il, le Livre de Dieu est le talion» Et Anas de répliquer: «N on, par celui qui t’a envoyé par la vérité, on ne cassera jamais la dent d’une telle». Les parents de la victime pardon nèrent sans réclamer l'application du talion». L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dit alors: «Il y a parmi les serviteurs de Dieu des gens qui, s ’ils jurent par Dieu II les désen gage» (Rapporté par Boukhari et Mousüm) (I}.
(1)
'j-Ua* tîijW V* °
01 ikiliU
312
t_rJ\ je- C-jWI
En commentant cette partie du verset «le talion encore pour les bles sures» Ibn Abbas a dit: «O n tue un homme pour un autre tué, on crève un œil pour un œil crevé,' on coupe le nez pour un nez coupé, on arra che la dent pour une dent arrachée, et les blessures tombent sous la loi du talion. Les musulmans libres sont sur un pied d’égalité: hommes et femmes, s’agit-il d’un meurtre ou d’autre de propos délibéré, et les esclaves, entre eux, sont traités de même».
Une règle importante. Il en est de blesssures qui causent l’amputation d’un membre tel qu’une main, un bras, un pied etc... qui sont soumises au talion selon l’unanimité. Si elles causent une fracture d’un os, elles y sont encore soumises sauf, selon Malek, quand il s'agit d’un fémur, car elle sera une blessure très grave. Mais Abou Hanifa et les deux autres imams le contredisent et jugent qu’il ne faut appliquer le talion que s’il y a une fracture aux dents, et même Chaféï a exempté toutes les fractures des os du talion, une opinion qui était soutenue par Om ar Ben Al-Khattab et Ibn Abbas. A savoir qu’Abou Hanifa a tiré argument du hadith d’A rRabi’ cité plus haut. Ce hadith, en réalité, ne doit pas être considéré comme un précédent car il se peut que la dent de l’esclave eût été tombée sans qu’elle soit brisée, et dans ce cas le talion doit être app liqué. Ils ont pris com m e preuve le hadith rapporté par Ibn Maja d’après Jaria Ben Zafar Al-Hanafi qu’un homme avait frappé un autre de son sabre en lui coupant l’avant bras loin de l’articulation (le coude). En portant plainte devant le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- if ordonna de payer la composition légale (dyia), mais l’agressé protesta en réclamant l’application du talion. Et le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- de répondre: «Prends la dyia, que Dieu te la bénisse» sans appliquer le talion». Les ulémas ont précisé que, quand il s'agit d ’une blessure, il ne faut appliquer le talion qu’une fois elle aura été cicatrisée. Si le talion
¡y -
y
<_rJ'
J'-i»
:jLîi tJli
Jl ü
:JUi
lyli
cr-i* li» .'-^t 4)1 I
:
J
Ia
4)1
ü ji
4)1 J u - i*—il
313
V ja
4)1 JU
¿y
^jjij
ü|»
4)1 J j ~*j
avait été appliqué avant cela, et que la blessure avait subi de compli cations, rien n’incomberait au coupable. La preuve en est ce hadith rapporté p a r l’imam A h m e d d ’après le gran d père de ‘A m r B e n Chou'aib qu’un homme avait poignardé le genou d’un autre à l’aide d’une corne. La victime porta plainte devant le Prophète -q u ’Allah le bénisse et le salue- en lui disant: «Fixe-m oi la d yia » Il lui répondit: «Attends la guérison» L’homme vint une autre fois demandant la fixa tion de la dyia, et le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- la lui fi xa. Plus tard ce même homme vint lui dire: « O Envoyé de Dieu, je suis devenu boiteux» Et le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- de ré pondre: « J e t’ai conseillé d’attendre mais tu m ’as désobéi en insis tant». Dès lors, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- interdit aux hommes de fixer la dyia avant la cicatrisation de la blessure». Un cas qui peut se présenter et qui est le suivant: « Q u ’adviendrat-il si, en appliquant le talion, le coupable m e urt?» D ’après Malek, Chafé'i, Ahmed Ben Hanbal et la majorité des ulémas rien n’incombe à l’homme qui a demandé l’application du talion. Mais Abou Hanifa a jugé autrement en réclamant le prix du sang de ce dernier. ‘Ata a ap puyé Abou Hanifa en réclamant la dyia de la « ‘A q ila » de l’hom m e (c ’est à dire les proches parents). Ibn Mass'oud et Al-N akh'i ont dit qu’il faut retrancher de cette dyia la valeur de la blessure causée par le coupable à la victime.
«La victime qui pardonne, Allah loi pardonnera ses péchés» C ’est à dire, d’après Ibn Abbas, celui qui abandonne généreusement son droit, ça sera une expiation du crime et une récompense pour la victime, une opinion soutenue aussi par Soufian Thawri. Selon une autre interprétation d'après Jaber Ben Abdullah et Ibn Mass'oud: une partie des péchés de la victime sera effacée en tant que la valeur de la dyia. A ce propos l’imam Ahm ed rapporte d’après Abou A s-Safar qu’un Qoraïchite avait cassé une dent à un Médinois, et ce dernier vint se plaindre auprès de M ou'awia qui lui répondit: «N ous allons te rendre satisfait» Comme le Médinois insista, Mou'awia ordonna de lui amener le coupable. Mais Abou Ad-Darda‘ qui était pré sent dit: «J’ai entendu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue- dire: «Tout musulman qui a subi une blessure au corps et abandonne
314
généreusement son droit, Dieu l ’élève de degrés et lui pardonne un péché». Le Médinois, s’écria alors: « J ’ai pardonné» (Rapporté par Tirmidhi)(I).
wa qaffaynâ ‘ala ’a târihim bi ’Isa bni Maryama musaddiqal-limâ bayna yadayhi mina-t-tawrâti wa ’âtaynâhu-l-’injîla fihi hudan wa nûrun wa musaddiqal-limâ bayna yadayhi mina-t-tawrâti wa hudan wa maw‘izata1-li-l-muttaqîna (46) wa-l-yahkum ’ahlu-1-’Injîla bima ’anzala-L-Lâhu fîhi wa ma-l-lam yahkum bima* ’anzala-L-Lâhu fa ’ûlâA’ika humu-1fâsiqûna (47). Nous avons fait suivre les Prophètes de Jésus, fils de Marie, pour confirmer le Pentateuque. Nous lui avons remis l’Evangile qui est à la fois un guide et une lumière et qui corrobore le Pentateuque. Oui, ce guide est Un avertissement pour ceux qui craignent Allah. (46) Que les gens d’Evangile jugent selon les commandements de l’Evangile..Ceux qui ne jugent pas selon les Ecritures, voilà les rebelles. (47). A la suite des Prophètes que Dieu a envoyés vers les fils d’Israël Il leur a envoyé Jésus en lui donnant l’Evangile qui est une direction et une lumière afin de trancher les différends et écarter les doutes. L’Evangile fut certes une confirmation de la Tora révélée à Moïse et ne diffère d’elle qu’en quelques détails qui étaient sujets de discussion en tre les fils d’Israël, par exemple lorsque Dieu dit par la bouche de Jé sus aux Israélites: «Je lève une partie des défenses qui vous ont été faites jusqu’ici» [Coran III, 50] C ’est pourquoi nombre d’ulémas ont déclaré que l’Evangile a abrogé quelques enseignements de la Tora. Comme Dieu a fait de PEvangile
(1)
o J— o>- j j .
cOjÀP
M
«Un guide» qui dirige les hommes
J j— j
¿r*
jNI Jlïi
liiJ U s i-
<1
Ja* - j
tftb jJÜ I y
¿il
<1
\ JL »
L»-l .Ijj
315
et «un avertissement» afin de s’abstendir des interdictions, pour ceux qui craignent Dieu et redoutent Ses menaces et châtiments, Il les incite à se conformer à ses enseignements: «Que les gens d’Evangile jugent se lon les commandements de l’Evangile». Donc les gens à cette époque de vaient juger d’après ce que Dieu a révélé dans ce Livre qui renfermait l’annonce de la venue de Mouhamed et l’obligation à le suivre, une chose que l’on trouve confirmée par ce verset: «Dis: «O gens d’Ecri-
ture, vous manquerez de toute base tant que vous ne vous appuierez pas sur le Pentateuque, PEvangile et ce qui vous a été révélé par votre Seigneur» [Coran V , 68] et ce verset: «A ceux qui suivent l’Envoyé - l’apôtre in culte - annoncé par le Pentateuque et les Evangiles» [Coran VII, 157], C ’est pourquoi Dieu a terminé ce verset par: «Ceux qui ne jugent pas se lon les Ecritures, voilà les rebelles» c’est à dire ceux qui désobéissent aux ordres divins, penchent vers l’erreur et laissent le chemin de la vé rité. Il s’agit bien des chrétiens comme le verset le confirme.
wa’anzalntt ’ilayka-l-kitâba bi-l-haqqi musaddiqa-l-limâ bayna yadayhi mina-l-kitâbi wa muhayminan ‘aiayhi fahkum baynahum bimif ’anzalaL-lâhu walâ tattabi* ’ahwtf ’ahum ‘amma j a ’aka mina-l-haqqi likullin ja‘alnâ minkum sir‘atan wa minhâjan wa law s a ’a-L-Lâhu laja'alakum ’ummatan wâhidatan walâki-l-liyabluwakum fï ma ’atâkum fastabiqû-1hayrâta ’ilâ-L-Lâhi maiji'ukum jamî‘an fayunabbi’ukum bimâ kuntum fîhi tahtalifûna (48) wa ’ani-hkum baynahum bima ’anzala-L-Lâhu walâ
316
tattbi* ’ahwâ’ahum wa-hdarhum ’ay-yaftinûka ‘am-ba‘di mâ ’anzala-LLâhu ’ilayka fa ’in taw allaw fa ‘lam ’annam â yurîdu-L -L âhu ’ayy u sîb ah u m bi b a ‘d i «iunûbihim wa ’in n a fcatîram -m ina-n-nâsi lafâsiqûna (49) ’afahukma-l-jâhiliyyati yabgûna wa man ’ahsanu mina-LLâhi hukma-l-liqawmin yuqinûna (50). Nous t’avons révélé le Livre, expression de la vérité pour confirmer les Livres qui l’ont précédé et assurer leur permanence. Juge entre eux d’après le Livre, ne suis pas leurs penchants pour négliger la vérité que tu as reçue. Â chaque peuple nous avons donné une loi et une voie. Si Allah vait voulu, n vous aurait groupés en un seul peuple. Mais il a voulu voir l’usage que chaque peuple ferait de ce qu’il leur a donné. Rivalisez d’efforts pour le bien. Vous retournerez tous a Allah. H vous éclairera sur le sens de vos dés accords. (48) Juge entre eux d’après le Livre, ne suis pas leurs penchants, prends garde que leur influence ne t’écarte de certains des commandements qui t’ont été révélés. S’ils t’abandonnent, c’est le signe, sache-le, qu’Allah veut leur faire expier certains de leurs péchés. Nombreux sont les pervers. (49) Est-ce qu’ils regrettent les sentences rendues au temps de l’ignorance? Quel meilleur juge qu’Allah pour les croyants. (50). Après que Dieu ait mis en évidence les enseignements de la Tora qu’il a révélée à Son Interlocuteur Moïse en ordonnant à les suivre à cette époque, et l’Evangile révélé à Jésus, Il mentionne le Glorieux Co ran révélé à Mouhammad, Son Noble Messager, qui constitue toute la vérité venue de Lui et qui confirme ce qui existait dans les autres Ecri tures, en les préservant de toute altération. Ceux qui avaient suivi ces Ecritures, grâce à leur perspicacité, ont cru au Coran, obtempéré aux ordres de Dieu, suivi Ses lois et cru à tous les Prophètes comme II le montre dans ce verset: «Les gens d’Ecriture se prosternent, la face contre
terre, quand on le leur récite * Gloire à Allah, s’écrient-ils. Voici que les prédictions de notre Seigneur sont réalisées» [Coran XVIII, 107-108]. Ceci signifie que tout ce que Dieu nous a prédit par la bouche de ceux qui ont précédé Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- se ra réalisé sans aucun doute.
«et assurer leur permanence» c’est à dire, d'après Ibn Abbas, que le Coran préserve les Livres qui ont été révélés avant lui, de toute altéra tion. Telle était aussi l’opinion d’Ibn Jouraïj en ajoutant: Tous les ensei
317
gnements contenus dans les Ecritures qui s’accordent avec ceux du Coran sont la vérité et tout ce qui en diffère c’est l’erreur même. Donc puisque le Coran est lé dernier Livre révélé, il est le plus complet, le plus parfait et le plus authentique de sorte qu'il a renfermé les ensei gnements déjà révélés avec d’autres qu’on ne trouve ni dans la Tora ni dans l’Evangile. Dieu s’est porté garant de le conserver et de le préser ver de toute modification et altération comme II a dit: «Nous avons fait descendre le Rappel, nous en sommes les gardiens» [Coran XV, 9]. Ce Rappel est certes le Coran.
«Juge entre eux d’après le Livre» qui est un ordre à Mouhammad de juger entre les hommes d’après ce que Dieu lui a révélé dans le Coran, et ce qu’il a révélé aux Prophètes qui l’ont précédé et qu’il n’a pas abrogé, et «ne suis pas leurs penchants» sans se conformer aux dé sirs des gens du Livre qui avaient délaissé les lois qui leur ont été ré vélées par l’intermédiaire de leurs Prophètes. «A chaque peuple nous avons donné une loi et une voie» Dieu avait montré à chaque peuple le chemin droit et l’obligation de s’y maintenir sans s’en dévier, car en réalité ces lois divines ne diffèrent pas l’une de l’autre étant donné qu’elles appellent toutes à l’unicité de Dieu. A cet égard il est cité dans le Sahih de Boukhari que l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Nous les Prophètes sommes des frères nés de différentes mères mais notre religion est unique»(1). Car tout Prophète que Dieu a envoyé et tout Livre révélé ordon nent aux hommes de n’adorer que le Dieu unique comme II le confirme dans ce verset: «Nous n’avons envoyé aucun Prophète avant toi sans lui révéler: «Il n’y a de Dieu que Moi, adorez-moi» [Coran XXI, 25]. Dieu a dit aussi dans un autre verset: «Oui, nous avons envoyé un Prophète à chaque communauté: «Adorez Dieu. Fuyez le Taghout» [Coran XVI, 36]. Comme les lois diffèrent les unes des autres quant aux or dres et interdictions, il arrive que l’une d’elle rend licite ce que l’autre a interdit et vice versa, ou bien des restrictions seront moins rigoureuses, car Dieu permet ce qu’il veut et défend ce qu’il veut pour savoir ceux
(1 )
L ip
J) : J l i jëjife 4ji)) J j- o j ô\
318
C -y
qui Lui obéissent et ceux qui Lui désobéissent. Quant à l'essence de toute religion elle n’est que l’unicité de Dieu et la sincérité envers Lui en suivant ce que les Prophètes ont apporté.
«Si Allah avait voulu, Il vous aurait groupés en un seul peuple» Dieu fait connaître à tous les peuples et communautés Son omnipotence et qu’il pourrait, s’il l’avait voulu, faire de tous les peuples une seule communauté en leur imposant une seule religion et une seule voie, donc aucune religion n’aura abrogé une autre, mais II a établi à chaque Prophète une loi à part, puis II l’a abrogée soit totalement, soit partiellement par une autre en envoyant un autre Prophète, qu’à la fin Il a abrogé toutes ces lois par le message dont il a été chargé Son ser viteur et Son Messager Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le saluequi a été envoyé à l’humanité toute entière, étant le dernier de tous les Prophètes. C ’est pourquoi II a dit: «Mais II a voulu voir l’usage que chaque peuple ferait de ce qu’II leur a donné» En établissant les différen tes lois, Dieu a voulu mettre les gens à l’épreuve et voir comment ils vont œuvrer pour les rétribuer selon leurs actions. En d’autre part, Il les exhorte à surpasser les uns les autres dans les bonnes actions et les œuvres pies en leur disant: «Rivalisez d’ef forts pour le bien» une fois les lois sont devenues claires devant eux et contenues dans le dernier des Livres révélés qui est le Coran. Vers Dieu se fera le retour final de tous les hommes et c’est Lui alors qui leur éclairera au sujet de leurs différends. Une fois de plus Dieu ordonne à Son Prophète: «Juge entre eux d’après le Livre, ne suis par leurs penchants» et le met en garde contre leur sédition «Prends garde que leur influence ne t’écarte des commandements qui t’ont été révélés». Il s’agit sans doute des juifs qui, par leurs machina tions et astuces, essayent de le détourner de la vérité. «S’ils t’abandon nent» sans prendre en considération et appliquer tes jugements et sentences, «Sache-le qu’Allah veut leur faire expier certains de leurs pé Car tout dépend de Sa volonté et de Sa sagesse, et II veut châtier certains à cause de leurs péchés en les égarant de la voie droite pour prix de leurs mauvaises actions. «Nombreux sont les pervers» qui se re bellent contre les lois divines et se détournent des enseignements comme II le confirme dans ce verset: «La plupart des hommes ne sont pas croyants, malgré ton désir ardent» [Coran XII, 103] Et dans un autre: «Si
chés»
tu te fies aux hommes, ils te détourneront de la voie d’Allah».
319
Ibn Abbas rapporte que Ka'b Ben Assad, Abdullah ben Sorya et Chas Ben Qaïs se dirent l’un à l’autre: «Partons chez Mouhammad peut-être nous réussirons à le détourner de sa religion». Ils vinrent lui dire: «O Mouhammad, tu connais bien que nous sommes les docteurs des juifs, leurs notables et leurs chefs. Si nous te suivrons, nul parmi les juifs ne saurait nous contredire. Comme une certaine inimitié existe entre eux et nous, nous allons te prendre pour juge pour que tu tran ches nos différends. Si tu jugeras en notre faveur, nous croirons en toi et te suivrons» mais il refusa. Dieu à cette occasion fit cette révélation: «Juge entre eux d’après le Livre, ne suis pas leurs penchants...» jusqu’à la fin du verset.
«Est-ce qu’ils regrettent les sentences rendues au temps de L’igno rance? Quel meilleur juge qu’Allah pour les croyants!» Dieu blâme ceux qui, ayant reçu les enseignements et les lois, s’en détournent pour sui vre et appliquer les jugements qui remontent à Père préislamique qui ne sont basés que sur des erreurs et des penchants. Ceux-là méritent d’être combattus jusqu’à ce qu’ils reviennent à Dieu et suivent ses lois et enseignements. Puis II complimente ceux qui Le prennent pour juge en se confor mant à tout ce qu’il a révélé des lois et directives, car II est le plus juste des juges. Il est plus clément envers Ses créatures qu’une mère envers son enfant, et ne veut que le bien pour les hommes ceux qui suivent Ses enseignements. Il n’a légiféré que la justice qui doit être appliquée. On a rapporté que, à chaque fois qu’on demandait Taous au sujet des dons et si on peut préférer un enfant à un autre, il répondait tou jours en récitant le verset précité. Il est cité dans le Sahih de Boukhari qu’lbn Abbas a rapporté ces dires de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Il y a trois
hommes que Dieu haït le plus: Celui qui transgresse la loi islamique dans le territoire sacré, celui qui veut appliquer dans l ’Islam les pratiques remon tant à la période antéislamique, et celui qui réclame indûment le sang d ’un autre rien que pour répandre son sang»(1). (1)
^
¿y, Jifj jp ¿il a ljj)
^LJI jjjJ
320
¿I - j j u
y>\
îÎJ L a U J ! i u .
yâ ’ayyuhâ-l-lad îna ’amanû lâ tattahid û-l-yahûda wa-n-nasâra ’awliya ’a ba‘duhum ’awliyâA’u ba‘din wa may-yatawallahum minkum fa’innahû minhum ’inna-L-Lâha lâ yahdî-l-qawma-z-zâlimîna (51) fatarâ-l-ladîna fî qulûbihim m aradun yusâri'unâ fihim yaqûlûna nahsa" ’an tusîbanâ diT’iratun fa‘asâ-L-Lâhu ’ay-ya’tiya bi-l-fathi ’aw ’amrim-min ‘indihî fayusbihu‘alâ m a ’asarrû fî ’anfusihixn nâdimîna(52) wa yaqûlu-l-ladîna ’a*manu ’ahâ* ’ulâA’i-l-lad îna ’aqsam û bi-L-Lâhi jahda ’aymânihim ’innahum lama‘akum habitat ’a'mâluhum fa’asbahu hâsirîna (53). O Croyants, ne y ous alliez pas aux juifs et aux chrétiens. Les uns et les autres s’allient entre eux. Celui qui les prend pour alliés se confond avec eux. Allah ne guide pas les traitres. (51). Tu verras des gens à la foi chan celante rechercher l’appui des infidèles, en disant: «Nous craignons qu’un malheur nous frappe». Et cependant il est possible qu’Allah leur donne la victoire ou modifie de Lui-même la situation présente. Du coup, ils regrette ront leurs pensées secrètes. (52) Les croyants s’exclameront alors: «Et dire que ce sont ces gens qui affirmaient par des serments solennels être des nô tres». Ils auront perdu le bénéfice de leurs bonnes œuvre'. Ils se retrouve ront au nombre des réprouvés. (53). Dieu interdit aux fidèles de prendre les juifs et les chrétiens pour amis qui sont hostiles envers l’Islam, car les uns sont les amis des au tres. Il met les croyants en garde contre eux en disant: «Celui qui les prend pour alliés se confond avec eu x».
A ce propos ‘lyad rapporte que Omar avait ordonné à Abou Mous sa Al-Ach'ari de lui faire un compte rendu de tout ce qu’il a pris et donné. Abou Moussa avait un commis chrétien qui lui a fait le relevé.
321
Omar, n’étant pas au courant de la religion du commis, s’étonna de l’exactitude de ce compte rendu et s’écria: «Il est très sincère» et s’adressa au commis: «Pourrais-tu nous lire dans la mosquée une let tre qui nous est envoyée du Châm ?» Abou Moussa répondit: «Non, il ne pourrait plus le faire». Est-il impur? demanda Omar - Non, répliqua Abou Moussa, il est chrétien» Omar alors me blâma, me frappa sur la cuisse et s’écria: «Fais-le sortir», Puis il récita ce verset:
«O croyants ne vous alliez pas aux Juifs et aux chrétiens...». «Tu verras des gens à la foi chancelante» qui ont la foi précaire, les douteux, ils se précipitent vers les juifs et les chrétiens pour en faire des amis et alliés au fond et en apparence (il s’agit de Abdullah Ben Oubay Ben Saloul), en disant: «Nous craignons qu’un malheur nous frappe». Ils craignirent un coup du sort et qu’un revers n’atteigne les musulmans et les infidèles auront le dessus, dans ce cas ils auront une importance et une influence auprès d’eux. Mais Dieu critique leur comportement et dit: «Et cependant il est possible qu’Allah leur donne la victoire» c’est à dire II accordera la victoire aux fidèles (il s’agit de la conquête de La Mecque) ou bien II «modifie de Lui-même la situation présente» en imposant le tribut aux juifs et chrétiens, selon les dires de As-Souddy, et alors ces hypocrites «regrettent leurs pensées secrètes» Ils seront dénoncés et leur agissement ne leur servira à rien. Les fidèles, de leur part, s’étonneront comment ces gens-là leur déclaraient l’amitié croyant qu’ils étaient sincères, alors que dans le tréfonds de leurs cœurs étaient des hypocrites et menteurs, du moment qu’ils leurs ju raient qu’ils sont fidèles. «Les croyants s’exclameront alors: «Et dire que ce sont ces gens qui affirmaient par des serments solennels être des nôtres» leur sort sera dés astreux et lamentable car «ils auront perdu le bénéfice de leurs bonnes œuvres» ils perdront tout et «se retrouveront au nombre des réprouvés». Quant aux circonstances de cette révélation les récits sont divergés: -A s-S o u dd y a dit: «Elle fut descendue à propos des deux hom mes dont l’un a déclaré à son ami après la bataille d’Ouhod: «Je m’en vais chez un tel le juif pour demander sa protection et pratiquer avec
lui le culte juif, peut-être il me sera utile si jamais un revers nous at teint» Quant à l’autre, ii a dit: «E t moi j'irai chez un tel le chrétien qui se trouve au châm pour le même but» Dieu alors fit cette révélation. - 'Ikrima a dit: «C e verset fut descendu au sujet d’Abou Loubaba Ben Abdul Mounzer lorsque le Prophète -qu’Allah le bénisse et le sa lue- l’avait envoyé vers Bani Qoraïdha qui lui demandèrent: «Que va-til faire de nous?» Il leur fit un geste qui signifie la mort. - Ibn Jarir raconte que ‘Oubada Ben As-Samet de Bani Al-Hareth Ben Al-Khazraj vint trouver le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salueet lui dit: «O Envoyé de Dieu, j’ai tant d’amis et alliés parmi les juifs mais je me désengage devant Dieu et Son Prophète -qu’Allah le bé nisse et le salue- de toute alliance avec eux, et je ne prends pour al liés que Dieu et Son Messager». Abdullah Ben Oubay Ben Saloul -qui était présent s’écria: Je suis un homme qui craint les vicissitudes du sort et je ne me désengage plus de l'alliance d’avec mes amis». L’En voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dit alors à Abdullah: «Ô Abou Al-Habab, toute alliance que les juifs n’ont accordée à Oubada sera à toi seul». - Je l’accepte volontiers, répondit Abdullah. C ’est à cette occasion que ce verset fut révélé. - L’imam Ahmed rapporte que Oussama Ben Zaid a dit: « J ’entrai avec l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- chez Abdullah Ben Oubay - qui était malade - pour le visiter. Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- lui dit: «Je t ’ai souvent défendu de prendre les juifs pour amis» Il lui répondit: «Ass'ad Ben Zourara a trouvé la mort parce qu’il les a mépris» (Rapporté par Abou Daoud)(1>.
(1)
^
Cl1-
•***
t .¿ »' A x ü :
£•
ô l —î (j* ¿ff- iilf jl C—iS” j S » :J£jp • ( ^ J i'
323
^ J )
Jlï J l ü cojy û *A>j Cf- J j*~'
yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’âAmanû man yartadda minkum ‘an dînihî fasawfa ya’tî-L-Lâhu biqawmin yuhibbuhum wa yuhibbunahû ad illatin ‘alâ-1m u’minîna ’a‘izzatin ‘alâ-l-kâfirîna yujâhidûna fî sabîli-L-Lâhi walâ yaha1fûna lawmata la1’imin d âlika fadlu-L-Lâhi yu’tîhi ma-y-yasâ’u waL -L âhu W âsi‘un ‘A lîm un (54) ’innam â w aliyyukum u-L -L âhu wa rasûluhû wa-l-ladîna ’a'manû-l-ladîna yuqîmûna-s-salâta wayu’tuna-zzakâta wa hum râki‘ûna (55) wa may-yatawalla-L-Lâha wa rasûlahû wal-ladîna ’am anû fa’inna hizba-L-Lâhi humu-l-galibûna (56). O croyants, si vous apostasiez, Allah fera surgir d’autres hommes, qu’il aimera et qui L’aimeront. Bons envers les croyants, durs envers les in fidèles, ils combattront au service d’Allah, indifférents à l’opinion de qui conque. Ce sera là une grâce d’Allah qui accorde Ses faveurs à qui II veut. Allah embrasse l’univers et II est omniscient. (54) Vos véritables alliés sont Allah, son Prophète et les croyants qui observent la prière, font la charité et se prosterment. (55) Ceux qui prennent pour alliés Allah, Son Prophète et les croyants forment le parti d’Allah. Os triompheront (56). Dieu l’omnipotent fait connaître à ceux qui Lui tournent le dos, se passent de faire triompher Sa religion et négligent l’établissement de Ses lois, Il les fera remplacer par d’autres qui se soumettront à Lui et suivront Ses enseignements comme II le montre dans un autre verset:
«Si vous tournez le dos, Il mettra un autre peuple à votre place et ces gens ne vous ressembleront pas» [Coran XLVII, 38], et dans ce verset: «Il ne tient qu’à Allah s’il le veut, de vous anéantir et de vous remplacer par d’au tres hommes» [Coran IV, 133] et aussi dans celui-ci: «S’il le voulait, Il vous anéantirait et vous remplacerait par un autre peuple. Et ce ne serait qu’un jeu pour Lui» [Coran XIV, 19-20]. «O croyants, si vous apostasiez» en rejetant la vérité pour suivre l’er reur «Allah fera surgir d’autres hommes qu’il aimera et qui L ’aimeront» qui sont Abou Bakr et ses compagnons comme a déclaré Âj-Hassan, mais Abou Moussa a dit: «Ils sont le peuple de celui-ci» (voulant dire
324
Abou Bakr). Ces gens-là jouissent des caractères suivants: «Bons en vers les croyants, durs envers les infidèles» Donc chacun d’eux est compatissant envers son coreligionnaire le traitant avec clémence, mais il est en même temps fier et dur à l’égard des incrédules. Dieu les a décrits aussi dans ce verset: «Mouhammad est le Prophète de
Dieu. Ses compagnons sont violents envers les impies, bons et compatis sants entre eux» [Coran XLVIII, 29]. Tel fut aussi le caractère du Pro phète -q u ’Allah le bénisse et le salue-: bon envers ses alliés et compagnons et dur et violent envers ses ennemis. Ces gens-là «combattront au serivce d’Allah, indifférents à l’opinion publique» en d’autres termes: ils combattront pour la cause de Dieu et ne craindront plus le blâme de quiconque, lis sont soumis totalement à Dieu, observent les prescriptions, ordonnent le bien et déconseillent le repréhensible ne redoutant personne en s’acquittant de leurs devoirs et obligations. L’imam Ahmad rapporte d'après Abdullah Ben As-Samet qu’Abou Dzarr a dit: «M on ami (le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-) m’a ordonné d’observer sept choses: aimer les pauvres et être proche d’eux, regarder qui m’est inférieur, ne plus regarder qui m’est supéri eur, maintenir le lien du sang même si mes proches me fuient, ne rien demander à quiconque, dire la vérité même si elle est amère, ne re doute pour Dieu le blâme de celui qui blâme, répéter souvent: «Il n’y a ni puissance ni force qu’en Dieu» Car ces termes prennent leur source d’un trésor qui se trouve au-dessous du Trône». L’imam Ahmed rapporte aussi d’après Abou Saïd Al-Khoudri que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Que la redoute
des gens n’empêche l ’un d ’entre vous de dire la vérité quand il la cornait ou qu’il en soit témoin, car il ne hâte pas le terme de la vie ni repousse les biens de dire la vérité ou de témoigner contre une personnalité remarquable»(I). L’imam Ahmed rapporte également d’après Abou Sa'id Al-Khoudri
que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Que l ’un d'entre vous ne mésestime pas soi-même, quand il voit une dérogation aux ordres divins, de la désavouer, car on lui demandera au jour de la résurrec tion: «Qui t ’a empêché de désavouer telle chose en tel jour?» - La crainte des gens, répondra-t-il. Dieu répliquera: «Tu devais Me craindre plus que les hommes»(I).
Il est cité dans le Sahih que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-a dit: «Il ne convient plus au croyant de s ’avilir». On lui de manda: «Comment peut-on s’avilir ô Envoyé de Dieu?. Il répondit: «En supportant des épreuves plus qu’on en est capable»(2).
«Ce sera là une grâce d’Allah qui accorde Ses faveurs à qui II veut» c’est à dire quiconque jouira de tels caractères, cela lui provient de Dieu qui les accorde à ceux qui sont dignes parmi Ses serviteurs comme II peut en priver d’autres qui sont autrement. «Vos véritables alliés sont Allah, Son Prophète et les croyants» qui ne sont donc ni les juifs ni les autres. Les croyants sont ceux qui s’ac quittent de la prière et font l’aumône, car la première est l’un des pi liers de l’Islam et qui est le droit de Dieu, et l’autre des droits des pauvres et misérables qui la méritent. «et se prosternent» nombre de gens ont cru que la meilleure au mône est celle faite en état d’inclinaison étant humilié devant Dieu. Mais en fait elle n’est pas ainsi. As-Souddy rapporte que ce verset fut révélé au sujet du prince des croyants Ali Ben Abi Taleb qui était en état d’inclinaison dans sa prière lorsqu’un pauvre passa près de lui et demanda de l’aumône, il lui donna sa bague. Comme on l’a montré auparavant, ces versets furent descendus à propos de Oubada Ben As-Samet quand il a dénoué son alliance avec les juifs. Et c’est pour cela Dieu a dit: «Ceux qui prennent pour alliés Al(1 ) Ol 4 il~l»
Ai«-I 0
C(JVî
üt ¿Jju* L îôLâJI
ù j£ >
ç jj
jL î-j cA-j JjJL
^j! y *
Jl/U
(Jlî 1^.1
¡ jjj
. (i— ( 2)
J
A
j
J-Âj
J«ii Dt
^
(_ji c —î
^ U
326
^
:JU
lah, Son Prophète et les croyants forment le parti d’Allah. Ils triomphe ront». Dieu confirme cela en disant dans un autre verset: «Dieu a écrit: «Mo! et Mes Prophètes, nous vaincrons sûrement» Dieu est fort et puis sant. Tu ne trouveras pas de gens, croyant en Dieu et au Jour dernier, et témoignant de l’affection à ceux qui s’opposent à Dieu et à Son Prophète; seraient-ils leurs pères, leurs fils, leurs frères ou appartiendraient-ils à leur clan. Dieu a inscrit la foi dans leurs cœurs..» [Coran LVIII, 21-22]. Donc quiconque s’allie à Dieu, à Son Prophète et aux croyants, aura trouvé le secours et la victoire dans les deux mondes car le parti de Dieu est toujours vainqueur.
yâ ’ayyuha-l-ladîna ’a1manû lâ tattahidû-l-ladîna-t-tahadû dînakum huzuwan wa la‘iban mina-l-lad îna ’ûtû-l-kitâba min qablikum wa-1kuffâra ’aw liÿa’a wa-t-taqû-L-Lâha ’in kuntum mu’minîna (57) wa ’idâ nâdaytum ’ilâ-s-salâti-t-hadûhâ huzuwan wa la'iban dâlika bi ’annahum qawmu-l-lâ ya‘qilûna (58).
O croyants, ne prenez pas pour alliés, parmi les gens d’ecriture et les idolâtres, ceux qui raillent votre religion et la tournent en plaisanterie. Craignez Allah si vous êtes croyants. (57) Quand ils entendent votre appel à la prière, ils le tournent en dérision et en badinage. C’est l’indice qu’ils manquent de raison. (58). On trouve dans ces versets une exhortation, voire un ordre, de fuir les ennemis de l’Islam qui prennent cette religion avec tous ses lois et enseignements idéaux un sujet de raillerie, en la dénigrant et la méses timant à cause de leur fausse croyance et leur manque de perspica cité. Dieu a bien désigné ces gens-là en disant: «Parmi les gens ¿’Ecriture et les idolâtres». Il demande aux fidèles de le craindre, faire preuve de leur foi et de s’abstenir de prendre ces impies pour maîtres et aKés qui raillent leur religion, comme II le montre dans un autre ver
327
set: «Les croyants ne doivent prendre pour alliés que des croyants et non des infidèles» [Coran III, 28]. «Quand ils entendent votre appel à la prière, ils le tournent en dérision et en badinage» La prière étant la meilleure des actions, les impies ne conçoivent pas sa valeur et son importance, qui, en entendant l’appel (l’adzâne) le considèrent comme un sujet de jeu et de raillerie «C’est l’indice qu’ils manquent de raison» et ne comprennent pas le mérite de la prière. Ces gens-là sont les adeptes du démon. ' Il est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Quand on appelle à la prière, le démon s ’en va. Une fois l ’appel terminé, il revient. Quand le deuxième appel est fa it (l’igama) il tourne le dos. Puis il revient au moment où le fidèle commence la prière, vient se placer entre lui et son esprit en lui disant: «Songe à ceci, songe à cela» en lui évoquant des choses auxquelles le fidèle ne pensait pas, de sorte que celui-ci ne sache pas à la fin combien de rak'ats a accomplies. Lorsque l ’un d ’entre vous sera sujet à de telles suggestions, qu’il fasse deux prosternations avant la salutation finale».(Rapporté par Boukhari et Mous-
lim ) (I).
As-Souddy, en commentant ce verset, rapporte qu’un homme chrétien qui vivait à Médine, entendant l’appel à la prière et arrivé à ce terme: «J’atteste que Mouhammad est l’Envoyé de Dieu» il s’écria: «Que ce menteur soit brûlé». Une nuit la servante entra dans la mai son en apportant du feu (des braises) alors que cet homme et sa fa mille étaient en plein sommeil. Une étincelle jaillit de ce feu et brûla la maison et ses habitants. Mouhammad Ben ishaq a raconté dans la «Biographie du Pro phète» que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, l’an de la conquête de La Mecque, entra dans la Ka'ba accompagné de Bilal. Il lui ordonna d’appeler à la prière alors qu’Abou Soufian Ben Harb,
( 1 )
lili
tj-il
(jjjU I
(_s v a j
iili
t jji\
£ • -»
tUS' j f i l :Jy~i t.j»jl ¿Ai dUS lili t4#u ¡s
328
'¿ l L S - j J i
t jiî JÜ, ^
ù U a —iJt
ô liv >
# JL *j
'H* ^
U MS
Itab Ben Oussayd et Al-Hareth Ben Hicham étaient assis dans le par vis de la Ka'ba. Itab a dit: «Dieu a honoré Oussayd en ne le faisant plus entendre ce qui l’irritait». Al-Hareth s’écria: «Par Dieu, si je savais qu’il est véridique, je l’aurais suivi». Abou Soufian de répliquer: «Quant à moi je ne dis mot car si j ’avais proféré quoi que ce soit, ces cailloux auraient rapporté tous mes propos» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- sortit de la Ka'ba et leur dit: «Je suis au courant de tout ce que vous avez dit» puis il leur répéta les propos de chacun d’eux. Al-Ha reth et Itab de s’écrier: «Nous attestons que tu es un Prophète car nul n’était avec nous pour te transmettre nos propos»(1). L’imam Ahmed rapporte que Abdullah ben Mouhayriz qui était sous la tutelle de Abou Mahdzoura a raconté: «Un jour je dis à Abou Mahdzoura: «O oncle, je pars au Châm et je ne m’en doute pas qu’ils vont m’interroger au sujet de ton appel à la prière et quelle était son histoire?» Il me répondit: «Je vais te la raconter. Un jour j’étais en voy age en compagnie de quelques uns. Sur la route de Hounaïn nous ren contrâmes l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- qui venait de quitter cet endroit. Le muezzin du Prophète appela à la prière, nous l’écoutâmes alors que nous lui tournions le dos. Nous répétâmes ses paroles en les tournant en dérision. «L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- entendant no tre raillerie, nous manda. Lorsque nous fûmes devant lui, il demanda: «Lequel d ’entre vous avait la voix plus élevée que les autres?» On me dési gna et ils avaient raison. Il libéra mes compagnons, me retint seul et me dit: «Lève-toi et appelle à la prière». Je me levai, rien ne m’était plus méprisable que le Prophète et ce qu’il m’avait ordonné de faire. Il me dicta lui-même les termes de l’appel en m’ordonnant: «Dis: «Allah Ak(1 )
^¿àJI fte4ll tô«£ÜI fLâj ¿j>¿jjUJIj Jlïj l* IJlik £-*-» l y Ol V ùL-è—jA jU i tAi«-jV c~«-ip jîi :jLü OIS* jl?-I UL* ^JJ»I L. tJj—j ¿iîl
329
Ol ï^-JI '-r'¿y. ùLi". yJj àijj Ol •y U 4j)l Jüj Jlü ji L»l ^ o o < L > JLü ¿JUi Ua*
bar, Allah Akbar, j ’atteste qu’il n’y a d ’autre divinité que Dieu (deux fois), j ’atteste que Mouhammad est l ’Envoyé de Dieu (2 fois), venez à la prière (2 fois) accourez à la réussite (2 fois), Allah Akbar, Allah Akbar, il n’y a d ’autre divinité que Dieu».
Une fois l’appel à la prière terminé, il m’appela, me donna un sac contenant de l’argent, mit sa main sur mon toupet, sur mon visage, sur ma poitrine jusqu’à mon ventre, puis me dit: «Que Dieu te bénisse ainsi que ce que tu as». Je lui demandai: «O Envoyé de Dieu, ordonne-moi pour appeler à la prière à La Mecque». Il me l’autorisa, et ainsi tout ce que j’éprouvais de haine à son égard fut dissipé et fut transformé en affection. Arrivé à la Mecque, je vins trouver Itab Ben Oussayd qui était chargé des affaires de cette ville et j’y appelai à la prière comme l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- m’avait ordonné» (Rapporté par Ahmad, Mouslim et les auteurs des Sunans)(,)
(29)
cJï :J ü bl -j JàL* cju»Ü«XiP
y* ^ JΗI d)l
Jo*’'-'* o* ^ tfLiJl ,_jJI ^jL>kSj j *
J ij»
4)1
tAjLl>-J .s a » ( d ) ( l ) i j » * J I tiJ ü l
'.î ^ . 4)1
JI41
¿1 J j*>
*
^¿Ul ^jjÉE 4)1
.ÜjL.flJI
n
j
jüi
-**
a ^ \ S - ^ V j C-*-â» .tO ili |*i| :J l» j
¿r*
t
j
£ jA
4)1
JL*J ia jJ j ¿£-> U -ü j <1)1 ts^l M l J —.Â*
Dl Jl^î.1 (¿1 V j aJJ V Di X j- il (4)1
C--.ÂÎ ¿o-
U
O y ^ O L jw —j
c4j^j iju Lbj ül ^jJJ bJj
U-»
|*-t L :
j
Jj
aJ} "5/ >1)1 J -j-il
¡■»-J
c-'»«* caj 1
4)1 :,J î| :J lï
[4)^ «-* ll)i |*j .(4)1 Vl <]| V cj S \ 4)1 1j S \ 4)1 î^!Aâ!I
1*^*1
ÂjvAj ^ #Jj (*->j |*i iX^ai ¿j* Lfj 3 4)1 j -Ai C -iL ^ > - » x £ j*J tA jjJj ¿/¡j ^jip ^ ^ diiA-ip iljbj ¿JL» 4)1 4)1 J j —j Jlî j*î tiiii j Ipj cÂ*ljS” ¿j* 4)1 ûlf ti
A« C -jiU -¿si 4)1
J J-*tp J-*»l ¿ji i_jUp ^ylp C^LÔi .(jjw Jl
al\j j)
330
4)1 JJ—
aIS”
4)1 J j- * j y»l ¿Jp S5UJL
qui yâ’ahla-l-kitâbi hal tanqimûna minna ’ilia ’an ’a mannâ bi-L-Lâhi wama ’unzila ’ilaynâ wamâ ’unzila min qablu wa ’anna ’aktarakum fâsiq ûn a(59) qui hal ’unabbi’ukum bisarrim-min dâlika m atûbatan ‘in da-L -L âh i m a -l-la ‘anahu-L -L âhu wa g a d ib a ‘alayhi wa j a ‘ala minhumu-l-qiradata wa-l-hanazîra wa ‘abada-t-tâgûta ’u la ’ika sarrum makânan wa ’adallu ‘an sawâA’i-s-sabîli (60) wa ’id â jâA’ukum qâlû ’a mannâ waqad dahalû bi-l-kufri wahum qad harajû bihî wa-L-Lâhu V lam u bimâ kânû yaktumûna (61) wa tarâ katîram-minhum yûsâri‘ûna f î - l - ’it m i w a -l-‘udw âni w a ’a k lih im u -s-su h ta la b i’sa mâ kânû ya‘m alûna (62) lawlâ yanhâhumu-r-rabbaniyyûna w a-l-’ahbâru ‘an qawlihimu-l-’itma wa ’aklihimu -s-suhta labi’sa mâ kânû yasna‘ûna (63).
Dis: «O gens d’Ecriture, qu’avez-vous à nous reprocher sinon de croire en Allah et à Ses révélations présentes et passées, alors que la plupart d’en tre vous sont des mécréants» (59) Dis: «Voulez-vous que je vous indique ceux qui auront un sort vraiment misérable au jour de leur comparution de vant Allah? Ceux qui Allah a maudits, ceux qui ont encouru Sa colère, ceux qu’il a transformés en singes, en porcs et en adorateurs de Taghout. Ceux-là auront le plus misérable des destins et nul n’est plus loin qu’eux du droit chemin» (60). En se présentant à vous, ils disent: «Nous croyons». Et cependant ils sont entrés chez vous infidèles et ils en sortent infidèles. Allah sait mieux que quiconque ce qu’il voulait tenir secret. (61) Tu en vois un grand nombre s’empresser à mal faire, à être injuste et à se repaître de
331
gains illicites. Combien est répugnante leur conduite. (62) Pourquoi leurs prêtres et leurs docteurs ne les empêchent-ils pas de tenir des propos gros siers et de vivre de spéculations interdites? Quelle vilaine chose que leur in action!. (63). Dieu ordonne à Mouhammad de dire à ceux qui considèrent la reli gion comme un sujet de raillerie et de jeu: «qu’avez-vous à nous repro cher sinon de croire en Allah et à Ses révélations présentes et passés» et avez-vous autre chose de quoi nous accuser? sinon de notre foi, et ce ci n’est ni un défaut ni un dénigrement alors que nous croyons que la plupart d’entre vous sont pervers. Il lui ordonne de leur dire aussi: «Voulez-vous que je vous indique ceux qui auront un sort vraiment misérable» auprès de Dieu et une rétri bution pire que cela au jour de la résurrection? Votre sort sera pareil à celui que Dieu a maudits et les a éloignés de Sa miséricorde, contre lesquels II s’est courroucé sans rien espérer de Sa satisfaction, les a transformés en singes et en porcs, comme nous en avons parlé en commentant la sourate de «la vache». A ce propos Ibn Mass'oud rapporte qu’on a demandé à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Les singes et procs font-ils partie de ceux que Dieu avait tranformés?» Il répondit: «Dieu n ’a pas châtié un peuple - ou suivante une variante: n ’a pas tranformé un peuple en lui accordant une descendance et une postérité. Quant aux singes et porcs, ils existaient déjà» (Rapporté par M oustim /1*.
Un autre hadith qui lui est analogue a été rapporté par Abou Daoud Tayalissi. «et en adorateurs de Taghout» ses serviteurs et ses disciples. On peut résumer le sens de ce verset de la façon suivante: Ô vous les gens du Livre qui attaquez notre religion qui appelle à l’unicité de Dieu et à son adoration seul, comment osez-vous tenir de tels propos alors
(1 )
,^*1
jijLiJIj iij Jl ¿¡s-
332
¿I
que vous aviez subi tout le châtiment déjà mentionné? Dieu termine le verset par leur montrer leur sort: «Ceux-là auront le plus misérable des destins et nul n’est plus loin qu’eux du droit chemin» et qui seront le plus profondément égarés. «En se présentant à vous, ils disent: «Nous croyons». Et cependent ils sont entrés chez vous infidèles et ils en sortent infidèles» Ceci représente une des qualités des hypocrites qui flagornent les fidèles et cherchent à apparaître en tant que croyants du moment que leurs cœurs couvent l’incrédulité. Ces gens-là entrèrent chez le Prophète -qu’Allah le bé nisse et le salue- en déclarant leur foi mais en fait ils mécrurent et sor tirent comme tels sans tirer aucun parti de ce qu’ils entendaient comme enseignements. Dieu seul connaît parfaitement ce qu’ils ca chent dans le tréfonds de leurs cœurs et ils en seront rétribués. «Tu en vois un grand nombre s’empresser à mal faire, à être injuste et à se repaître de gains illicites». Ils ne tardent pas à se précipiter vers le péché et l’injustice en pratiquant les interdictions, agressant les gens et mangeant des gains illicites sans aucune barrière morale. Que leurs actions sont donc exécrables. «Pourquoi leurs prêtres et leurs docteurs ne les empêchent-ils pas de tenir des propos grossiers et de vivre de spéculations interdites?» Ibn Abbas a dit: «On ne trouve pas dans le Coran un verset qui réprimande ces gens-là plus que celui-ci». Yahia Ben Ya'mour rapporte: «Dans un de ses discours, Ali Ben Abi Taleb, après avoir loué Dieu, a dit: «O hommes! Ceux qui vous ont précédés ont été anéantis à cause de leurs péchés. Ni leurs maîtres ni leur docteurs ne les en empêchaient pas. Comme ils persévérèrent dans leurs péchés, ils ne tardèrent pas à être infligés par les châti ments. Ordonnez donc le bien et déconseillez le repréhensible avant que vous ne subissiez le même sort. Sachez que l’ordre à faire le bien et à défendre tout ce qui est blâmable ne puisse priver d’un bien ou hâter le terme de la vie». Abou Daoud a rapporté que Jarir a entendu l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- dire: «Tout homme qui, vivant parmi les gens, commet de péchés du moment qu’ils sont capables de l’empêcher mais
333
ils ne le défendent pas sans qu’un châtiment venu de Dieu ne les atteigne avant de mourir»(1).
wa qâlati-l-yahudu yadu-L-Lâhi maglûlatun gullat ’aydihim wa lu'inû bimâ qâlû bal yadâhu mabsûtatâni yunfiqu kayfa yasau walayazidanna katîram minhum ma ’unzila ’ilayka mi-r-rabbika tugyânan wa kufran wa ’alqaynâ baynahumu-l-‘adâwata wa-l-bagda’a ’ilâ yawmi-l-qiyâmati kullama ’awqadû nâran li-l-harbi ’atfahâ-L-Lâhu wa yas‘awna fî-l-’ardi fasâdan wa-L-Lâhu lâ yuhibbu-l-mufsidîna (64) walaw ’anna ’ahla-1k itâb i ^â*manû w a-t-taq û lak affarn â ‘anhum sayy i’atih im wa la’adhalnâhum jannâti-n-na‘îmi (65) walaw ’annahum ’aqâmû-T-Tawrâta wa-l-’Injîla wama ’unzila ’ilayhim mi-r-rabbihim la’akalû miil fawqihim wa min tahti ’arjulihim minhum ’ummatum-muqtasidatunwa kat îrumminhum sa ’a mâ ya‘malûna (66). Les juifs disent: «La main d’Allah est fermée». Que leurs mains à eux soient fermées et qu’ils soient maudits pour ce propos. Non, au contraire, les mains d’Allah sont largement ouvertes. D distribue Ses biens comme II ( 1) {“>* yfi
J-=rj
¿y L.»
à ' J j —j
334
:Jli
jijsr ¿j* ¿jb jj\ <_Sjj
veut. Les révélations que ton Seigneur t’a envoyées ne feront qu’augmenter leur dépit et leur impiété. Nous avons suscité en eux la haine et la rancune jusqu’au jour du jugement dernier. Chaque fois qu’ils allument le feu d’une guerre, Allah l’éteint. Ils fomentent le désordre sur terre. Allah n’aime pas les séditieux. (64) Si les gens d’Ecriture avaient la foi et craignaient Allah, nous pardonnerions leurs péchés et nous les ferions entrer dans les jardins de félicité. (65) S ’ils observaient le Pentateuque, l’Evangile, et les révéla tions que leur Seigneur leur a envoyées, ils nageraient dans l’opulence. Il en est parmi eux qui sont loyaux, mais le plus grand nombre, oh! que leur conduite est détestable. (66).
Les juifs -que Dieu les maudisse- accusent le Seigneur de l’ava rice disant que Ses mains sont fermées et eux sont plus riches. Ibn Abbas a dit qu’ils voulaient dire qu’il tient tant de richesses dans ses mains sans les déspenser. Q u’Il soit élevé au-dessus de ce qu’ils dé crivent! Ikrima a dit que ce verset fut révélé au sujet du juif appelé Finhas qui a dit: «A llah est pauvre et nous sommes riches» [Coran III, 181] et Abou Bakr, entendant ces propos, le frappa. Quant à Ibn Abbas, il a rapporté qu’il fut révélé à propos d’un juif appelé Chas Ben Qaïs qui a dit au Prophète: «To n Seigneur est avare et ne dépense pas». Dieu fit alors descendre ce verset». Mais Dieu à Lui la puissance et la gloire répondit à leur mensonge et leur calomnie en disant: «Q ue leurs mains à eux soient fermées et qu’ils soient maudits pour ce propos». Car ils sont un peuple jaloux, haineux et peureux. Il a dit d’eux: «Pourquoi jalousentils les gens qu’Allah a honorés de Sa grâce?» [Coran IV, 54] et: « L ’oppro bre les couvrira partout où vous les rencontrerez» [Coran III, 112]. Il leur répondit: «Les mains d’Allah sont largement ouvertes. Il distribue Ses biens comme II veut» Il est donc le Dispensateur par excellence et il n’y a rien dont les trésors ne soient pas auprès de Lui. Il a dit dans un autre verset: «Il a mis à votre disposition tout ce dont vous aurez besoin. Le vou driez-vous? Vous ne pourriez pas énumérer les bienfaits d’Allah. L ’homme est profondément injuste et ingrat» [Coran XIV, 34].
Abou Houraira rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «L a main de Dieu est pleine, aucune dépense durât-elle nuit et jour, ne saurait l'épuiser. Voyez ce que Dieu a dépensé depuis qu’il a créé les deux et la terre, et cependant ce qu’il a dans Sa main ne s ’est
335
pas épuisé» Puis il dit: «Son Trône était sur l ’eau, et dans l'autre main était la mort, Il élève et II abaisse» Ensuite il dit: «Dépense et je dépense rai pour toi» (Rapporté par Boukhari et M ousüm )(1). «L es révélations que ton Seigneur t’a envoyées ne feront qu’augmenter leur dépit et leur impiété» c’est à dire: Ce que Dieu t’a accordé Ô Mou-
hammad est une indignation de tes ennemis parmi les juifs et leurs semblables. Comme les croyants leur foi augmente et leurs bonnes ac tions accroissent, ainsi la haine et la racune des impies augmentent contre les fidèles en traitant de mensonge le Coran révélé à Mouhammad, mais en fait il est autrement comme Dieu a dit: « I l est direction et guérison pour les croyants: «L es incrédules sont atteints de surdité et frap pés d’aveuglement, comme si on les appelait de très loin» [Coran XLI, 44]
et: «C e Coran apporte soulagement et bénédiction aux fidèles. Il ne fera qu’accentuer la ruine des méchants» [Coran XVII].
Pour prix de leur rebellion et leur impiété «N ou s avons suscité en eux la haine et la rancune jusqu’au jour du jour du jugement dernier»
Leurs cœurs ne se rallieront pas et une animosité les séparera en dif férentes sectes jusqu’au jour de la résurrection. «Chaque fois qu’ils allument le feu d’une geurre, Allah l’éteint» C ’est à dire: chaque fois qu’ils préparent une ruse contre le Prophète et tra ment une machination, Dieu déjoue leurs méfaits et la ruse méchante n’enveloppe que ses auteurs. «Ils fomentent le désordre sur terre. Allah n’aime pas les séditieux»
De par leur nature et leurs mauvais caractères, ils s’efforcent à corrom pre la terre, mais Dieu est toujours à leurs aguets car II n’aime pas la corruption. Pour montrer Sa générosité et sa clémence II a affirmé que: «S i les gens d’Ecriture avaient la foi et craignaient Allah» s’ils avaient cru en
Allah et en Son Prophète, et cessaient de commettre les péchés et les
- J ü _ JÀiî»
djM
U J a io ;J l i j
Cj \ J t j i - J a ~ j»JI
.
336
JlL. j ü i U
jl -
I S ¿
i
I «Jo
oU>-j > - \
J
td lA c -
Jü l
interdictions «nous pardonnerions leurs péchés et nous les ferions entrer dans des jardins de félicité» Et en plus: « S ’ils observaient le Pentateuque, l’Evangile et les révélations que leur Seigneur leur a envoyées» Ces révéla tions qui ne sont que le Coran selon les dires d’Ibn Abbas «ils nage raient dans l’opulence». En d’autres termes s’ils avaient agi selon les enseignements contenus dans leurs Livres sans les altérer ni les modi fier, ils auraient trouvé le chemin de la vérité et le salut et cru en Mohammad -qu’Allah le bénisse et le salue- et en son message car leurs Livres affirment son avènement et leur ordonnent de le suivre. S ’ils s’étaient conformés à tout cela, ils auraient joui des biens du ciel et de ceux de la terre: les pluies et tout ce qui pousse dans la terre, comme Dieu a dit: «S i les habitants de ces cités avaient cru et craint Allah, nous aurions répandu sur eux les bénédictions du ciel et de la terre» [Coran VII, 96]. Suivant une autre interprétation: ils auraient joui de tous les biens sans déployer aucun effort. Ibn Abi Hatem rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «L a science ne tardera pas à être ôtée» Ziad Ben Labida lui demanda: «Comment la science sera ôtée alors que nous avons appris le Coran et l’avons enseigné à nos enfants» Il lui répondit: «Q ue ta mère te perde ô Ibn Labide! Je te prenais pour le plus versé parmi lés habitants de Médinel Tant à la Tora qu’à l’Evangile n’étaient-ils pas entre les mains des juifs et des chrétiens, à quoi leur serviraient-ils en négligeant leurs enseignements?» Puis il récita: « S ’ils observaient le Pentateuque et l’Evangile»*1*. « I l en est parmi eux qui sont loyaux, mais le plus grand nombre, oh! que leur conduite est détestable» Ces dires de Dieu sont pareils à ceux-
ci: « I l y a parmi le peuple de Moïse des gens qui sont amis de la vérité et jugent avec conscience» [Coran VII, 159]. Il s’agit de la modération qui
est un stade très loué et élevé, Dieu l’a accordée à la communauté musulmane. Ce stade est sans doute meilleur que celui des généra
(1) U J--J JuJ
jLj JU*
çjji ùl
mSjI J O l
U cîJL«!
^
O l U l ^5 jSj
i_SjUæJIj
cJ
C-—
^ 337
jf*
¿y* iiljN ç..i.S~ 0^ (* ‘ «-¿il
A
ùi=-
{4* ¿¿À
tions passées comme Dieu le montre dans ce verset: «N oos avons en suite donné le Livre en héritage à ceux de nos serviteurs que nous avons choisi: il en est parmi eux qui se font tort à eux-même; il en est parmi eux qui se tiennent sur une voie moyenne; il en est parmi eux qui, avec la per mission de Dieu devancent les autres par leurs bonnes actions: voilà une grande grâce! Ils pénétreront dans les jardins d’Eden» [Coran XXXV, 32 -
33]. Ce qui est vrai est que ces trois catégories de notre communauté entreront au Paradis.
yâA ’ayyuhâ-r-rasûlu ballig mâ ’unzila ’ilayka mi-r-rabbika w a-’il-lam ta f al famâ ballagta risâlatahû wa-L-Lâhu ya'simuka mina-n-nâsi ’innaL-Lâha lâ yahdî-l-qawma-l-kâfirîna (67). O Prophète, divulgue ce que ton Seigneur t’a révélé. Si tu y manques, tu ne te seras pas acquitté de ta mission. Allah te protégera contre les hom mes. Il ne guide pas les réfractaires. (67).
Dieu ordonne à Son Prophète de faire connaître aux hommes ce qui lui a été révélé, il obtempéra et le divulgua sans en rien omettre. Al-Boukhari rapporte d’après Aicha qu’elle aurait dit: «Quiconque pré tend que Mouhammad avait dissimulé quoi que ce soit de la révélation, aurait menti, car l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- ne cessait de répéter « O Prophète, divulgue ce que ton Seigneur t’a révélé». Dans un hadith cité dans les deux Sahih, Aicha a dit: «Si Mou hammad avait caché une partie du Coran, il aurait dissimulé ce verset: «... tu cachais en toi-même, par crainte des hommes, ce que Dieu allait ren dre public; mais Dieu est plus redoutable qu’eux» [Coran XXXIII, 27](1).
Il est cité dans le Sahih de Boukhari que Wahb Ben Abdullah AsSawaï a rapporté: «J'a i demandé à Ali Ben Abi Taleb -que Dieu
(1) »1*
OÎfSJI J-« l~i< LJIT jjjjs JU^W• ùtr
¿Ij jrfUI
:cJlî Ifil Liôlp ¿jf-
«UJL» Àl U ¿JL ii
338
:5»Vl
l’agrée: «Retenez-vous quelques choses de la révélation qui ne sont pas mentionnées dans le Coran?» Il répondit: «Non par celui qui fend le grain et crée l’âme (l’homme) à part qu’une bonne compréhension du Coran que Dieu accorde à un homme, et ce qui se trouve inscrit dans ce feuillet» - Que contient ce feuillet, répliquai-je. Il rétorqua: «Le prix du sang, le rachat du captif et qu’un musulman ne devra pas être tué pour un impie»(1). Al-Boukhari rapporte que Al-Zouhari a dit: «Le Message vient de Dieu, le Messager doit le divulguer et nous devons nous en conformer. La communauté musulmane témoigne que le Prophète -qu’Allah le bé nisse et le salue- a communiqué le message et s’est acquitté de sa mission. Lors du pèlerinage de l’adieu, dans une grande assemblée qui renfermait plus de quarante mille personnes, durant dans son discours qu’il a prononcé, il les a faits avouer qu’il leur a transmis le message». Dans ce discours, comme le rapporte Mouslim d’après Jaber Ben Abdullah, il a dit: «Hommes! Vous serez interrogés à mon sujet, que direzvous?» Il lui répondirent: «Nous témoignerons que tu as transmis (le message), t’es acquitté (de la mission) et as prodigué de conseils!' Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- relevait son doigt vers le ciel, le rabaissait vers eux en disant: «M o n Dieu, ai-je transmis (le mes sage)? » (2). «S i tu y manques, tu ne te seras pas acquitté de ta mission» c’est à dire: Si tu as dissimulé quoi que ce soit du message, c’est comme tu ne l’as pas divulgué, comme l’a expliqué Ibn Abbas. Quant à Moujahed, il a dit: « A la suite de la révélation de ce verset le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- s’écria: «Seigneur, comment puis-je le
(1)
v_JU»
cJ* :Jlî
'JS j
*Jl <131x s -
Lo ^
:c-Ü
«Jl» ^ Uj lOtyi31 -
1
( )
^
L*-*
****c-ilj -xî
^
J lî
Jïii N ûlj i -U)l J j —j l)I :t_plî lîùjlît»
,î!ic-*L J*
4»
j
L_$i
p-L~«
C -jî
I ¿JlSvij ¿¡j jjU - Qf-
LJ
¡*-^4 ^ U l L^l» *L~JI
339
J j»
çiji J*>*i c
faire alors que (les impies) m’entourent de toutes parts?» Ce verset fut suivi par: «Allah te protégera contre les hommes» Cela signifie: Acquittetoi de la mission et Je protégerai, te secourrai et te donnerai la victoire sur eux. N ’éprouve ni crainte et ne t’attriste pas car nul ne pourra te nuire. Avant la révélation de ce verset, il y avait toujours des hommes qui gardaient l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-. A cet égard l’imam Ahmed rapporte que Aicha -que Dieu l’agrée- a raconté: «U ne nuit l’Envoyé de Dieu avait une insomnie. Il dit: «Plut à Dieu si un homme vertueux de mes compagnons vient me gardera. Elle pour suivit: «Disant cela, on entendit un cliquetis des armes - Le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- demanda: «Qui est là?» - Sa’d Ben Malek, répondit l’homme. - Que viens-tu faire? - Pour te garder ô Envoyé de Dieu. Ensuite je pus entendre le ronflement de l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- (Rapportépar Boukhari et M ouslim )(1K Dans une autre version, Aicha aurait dit: «Deux ans après notre mariage alors qu’on se trouvait à Médine, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- était toujours gardé, jusqu’à ce que ce verset fut révélé: «Allah te protégera contre les hommes». Alors le Prophète -qu'AIlah le bénisse et le salue- fit sortir sa tête de la tente et dit: «Hommes, vous pouvez nous quitter car Dieu à Lui la puissance et la gloire nous a protégés». Dieu sans doute avait protégé Son Envoyé contre les hommes les plus redoutables parmi les Mecquois, au début du Message, du mo ment qu’ils lui couvaient et manifestaient une grande hostilité, et qui n’avaient laissé une occasion sans l’affronter et le battre. De par Sa sagesse et Son pouvoir, Il lui avait donné comme protecteur, son oncle paternel Abou Taleb en mettant dans le cœ ur de ce dernier une grande affection pour son neveu malgré son polythéisme. Car Si Abou
(1)
OÜ
4»! :Jlü
-IL* nul
j U
^
CJlS'
Jli
j C-»il
¿ULi* U !cJLî>
(,^-5
¿J ¿lii isif. UÎ Uj-i :cJtf ulLJUt
C-{•>- :Jli ?idL slsc^l)
340
Uj :Jlii ciiJJL* ^ jl«-* UI :JlÂi ià a jÏ
¿1 J
j
JauJai
Taleb avait embrassé l’Islam au début du message les impies de Qoraïch se seraient enhardi à lui et l'auraient combattu, mais comme ils lui réservaient un grand respect et hommage, ils le redoutaient et le vé néraient. A la mort d’Abou Taleb, les polythéistes de La Mecuqe ont pu causer au Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- du mal, puis Dieu lui destina les Ansars (Médinois) qui lui prêtèrent un serment d’allé geance après leur conversion et lui demandèrent de se déplacer à Médine pour être à l’abri de toute nuisance. Mais ceci n’a empêché les gens du Livre, surtout les juifs, de tramer leurs complots et machina tions contre lui, à savoir: leur ensorcellement que Dieu a neurtralisé son effet par la révélation des deux sourates talismaniques et l’épaule du mouton empoisonnée qui lui a été offerte à Khaibar dans un repas, mais Dieu fit connaître cela à Son Prophète.... « I l ne guide pas les réfractaires» Il incombait donc à l’Envoyé de Dieu de transmettre le message, et à Dieu de guider qui II veut et égare qui II veut, tout comme le montre ce verset: «T u n’as pas pour mission, ô Prophète, de convertir les hommes. C ’est à Allah que cette mis sion incombe» [Coran II, 272] et cet autre: «Seule t’incombe la communi cation du message prophétique, le compte final nous appartient» [Coran
XIII, 40]
qui yâ ’ahla-l-kitâbi lastum ‘alâ say’in hattâ tuqîmû-T-Tawrata wa-1’Injîla wama ’unzila ’ilaykum mi-r-rabbikum wa layazidanna katîram minhum ma ’unzila ’ilayka mi-r-rabbika tugyânan wa kufran falâ ta’sa ‘alâ-l-qawmi-l-kâfîrîna (68) ’in n a -l-la d în a ’a m a n û wa-l-ladîna hâdû w a -S -
341
sâbi’ûna wa-n-nasârâ* man ’a mana bi-L-Lâhi wa-l-yawmi-l-’âhiri wa ‘amila sâlihan falâ hawfun ‘alayhim walâ hum yahzanûna (69). Dis: «O gens d’Ecriture, t o u s manquerez de toute base tant que vous ne vous appuierez pas sur le Pentateuque, l’Evangile et ce qui t o u s à été ré vélé par votre Seigneur. Les révélations que tu as reçues de ton Seigneur ne feront qu’augmenter le dépit et l’impiété de la plupart d’entre eux. Cesse d’être en souci pour un peuple aussi pervers. (68) Les fidèles, les juifs, les sabéens, les chrétiens, en un mot tous ceux qui croiront en Allah et au jour dernier et feront le bien, seront préservés de toute crainte et de tout cha grin. (69). Dieu s’adresse à Mouhammad de dire aux gens du Livre qu’ils ne s’appuient sur rien tant qu’ils n’observent pas les enseignements conte nus dans leurs Livres: La Tora et l’Evangile et ce que leur Seigneur leur a révélé, et tant qu’ils ne croient pas en Mouhammad, et ceci en le suivant et appliquant Sa chari‘a. Mais hélas, ce qui a été révélé par le Seigneur, c’est à dire le Co ran comme a précisé Moujahed, accroit la rebellion et l’impiété des gens d’Ecriture. Donc ô Mouhammad ne t’afflige pas au sujet des infidèles(1).
«Les fidèles» qui sont les musulmans, «les juifs» qui suivent le pen tateuque «les Sabéens» qui sont une secte de chrétiens et de Mages d’après Moujahed, ou de juifs et de Mages, ou selon Qatada: ils sont des gens qui adorent les anges ne s’orientent pas vers la Ka'ba en priant et lisent les Psaumes «les chrétiens» les gens de l’Evangile. Tous ces gens-là croient en Dieu, au jour dernier au rassemblement, au (1) Ibn Jarir rapporte: "Rafe’ et Salam Ben Michkam et Malek Ben AsSayf ont dit au Prophète: "O Mouhammad! N’as-tu pas dit que tu suis le religion d’Ibrahim et ses lois, et tu crois en nos Livres?” - Certes oui, répondit-il, mais vous avez nié les enseignements qui s’y trouvent et caché ce dont vous deviez communiquer aux hommes, lis répliquè rent: "Nous appliquons les lois de nos Livres et sommes dans le droit chemin et la vérité” Dieu à cette occasion fit descendre ce verset: "O gens d’Ecriture, vous manquerez de toute base tant que vous ne vous appuierez pas sur le Pentateuque, l’Evangile...".
342
compte final et à la rétribution. Mais ils ne sont considérés comme croyants tant qu’ils ne croient pas en Mouhammad et ne suivent son message, et qui a été envoyé vers les hommes et les génies. Une fois qu’ils ont cru, ils n’éprouveront plus aucune crainte de ce qu’il leur at tend, ni de ce qu’ils ont laissé derrière eux et ne seront plus affligés.
laqad ’ahadnâ mîtâqa banî ’isrâ’îla wa ’arsalna ’ilayhim rusulan kullamâ jsT’ahum rasûlum bimâ lâ tahwâ* ’anfusuhum farîqan k a d d a b û wa farîqan yaqtulûna (70) wa hasibu ’alla takûna fitnatun fa ‘amû wa samraû tumma tâba-L-Lâhu ‘alayhim tumma ‘amû wa sammû katîrumminhum wa-L-Lâhu basîrum-bimâ ya‘malûna (71). Nous avons reçu l’engagement des enfants d’Israël et nous leur avons envoyé des Prophètes. Chaque fols que les Prophètes apportaient des révé lations contraires à leurs penchants, tantôt ils les traitaient d’imposteurs, tantôt 3s les mettaient à mort. (70) Us ont cru qu’il n’y aurait aucune sanc tion. Os ont fait les aveugles et les sourds. Allah est témoins de leurs actes. (71). Dieu raconte qu’il a pris les engagements et conclu l’alliance avec les fils d’Israël d’entendre et d’obéir à son messager, mais ils ont rom pu les uns et les autres en suivant leurs propres penchants en les pré férant aux lois et enseignements. Ils ont accepté de ces lois ce qui correspondait à leurs désirs et passions et rejeté ce qui ne convenait pas. C’est pourquoi, comme Dieu le dit: «Chaque fois que les Prophètes
apportaient des révélations contraires à leurs penchants, tantôt ils les trai taient d’imposteurs, tantôt ils les mettaient à mort. Us ont cru qu’il n’y au ra it aucune sanction» c ’e st à dire qu’il n’en ré s u lte ra it de leu r comportement aucun dommage. Mais en fait il en serait ainsi car ils étaient aveugles pour voir le chemin droit et sourds pour entendre la vérité. Malgré cela, Dieu est revenu vers eux, et eux de redevenir
343
aveugles et sourds dans la plupart. Dieu, certes, voit parfaitement ce qu’ils font.
laqad kafara-l-ladîna qâlû ’inna-L-Lâha huwa-l-masîhu bnu Maryama wa qâla-l-masîhu yâ banT ’isrâ’ila’‘budû-L-Lâha rabbî wa rabbakum ’innahû may-yusrik bi-L-Lâhi faqad harrama-L-Lâhu ‘alayhi-l-jannata wa ma’wâhu-n-nâru wamâ-li-z-zâlimîna min ’ansarin (72) laqad kafara-lladîna qâlû ’inna-L-Lâha tâlitu talâtatin wamâ min ’ilâhim ’illâ ’ilâhun wâhidun wa ’il-lam yantahû ‘ammâ yaqûlûna layamassanna-l-ladîna kafarû minhum ‘adâbun ’alîmun (73) ’afalâ yatûbûna ’ilâ-L-Lâhi wa yastagfirunahû wa-L-Lâhu G afûr-r-Rahîm un (74) mâ-I-masîhu bnu Maryama ’illâ rasûlun qad halat min qablihi-r-rusulu wa ’umttiuhû siddiqatun kânâ ya’kulâni-t -t a‘ama-n-zur kayfa nubayyinu lahumu-1*ayfiti tumma-nzur ’annâ yu’fakûna (75). Ce ne sont que des infidèles ceux qui disent qu’Allah est le Messie, fils de Marie! Le Messie n’a t-il pas dit lui-même: «O enfants d’Israël, adorez Allah, mon maître et le vôtre. Celui qui reconnaît des associés à Allah, Allah lui interdit l’accès du Paradis. Il aura l’enfer pour séjour. Point d’alliés pour les injustes. (72) Ce sont des infidèles ceux qui disent qu’A lla h est la troisièm e personne de la Trinité. Non, il n’y a qu’un seul Allah. S’ils ne renoncent pas à tel langage, un châtiment douloureux les atteindra. (73) Pourquoi ne viennent-ils pas à Allah et n’implorent-ils pas
344
Son pardon? Allah, le clément et le miséricordieux. (74) Qu’est-ce que le Messie, fils de Marie, sinon un Prophète, comme tant d’autres qui l’ont précédé? Sa mère était une femme sincère. Tous deux se nourrissaient d’aliments. Voyez comment nous nous y prenons pour expliquer les signes et voyez comment ils demeurent infidèles. (75). Ceux parmi les chrétiens qui disent que Dieu est le Messie, sont des impies. Tel est le jugement de Dieu qu’il soit exalté et très élevé de ce qu’ils prétendent. Or, Jésus, dès le berceau, n’a-t-il pas dit: «Je suis le serviteur de Dieu»? Il n’a jamais déclaré qu’il est Dieu ou le fils de Dieu. Il a dit: «Je suis, en vérité, le serviteur de Dieu. 11 m’a donné le li vre; Il a fait de moi un Prophète» [Coran XIX, 30] Ainsi il a ordonné aux hommes, durant son âge mûr, de n’adorer que Dieu seul sans rien Lui associer. Dieu a montré cette vérité en disant: «Le Messie n’a-t-il pas
dit lui-même: «Ô enfants d’Israël, adorez Allah, mon maître et le vôtre. Ce lui qui reconnaît des associés à Allah» en les adorant «Allah lui interdit l’accès du Paradis. Il aura l’enfer pour séjour». Donc toute reconnais sance d’un égal à Dieu est une incrédulité et un acte impardonnable comme II l’affirme dans ce verset: «Allah ne pardonne point qu’on Lui as socie d’autres divinités - Hormis cela, Il pardonne à qui II veut» [Coran IV, 48], Il est cité dans le Sahih que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a envoyé quelqu’un annoncer aux hommes: «N ’entrera au Para dis qu’une âme musulmane. - ou croyante»(1). Et c’est pour cela que Dieu a dit: «Point d’alliés pour les injustes» Nul ne défendra ou secourra l’in juste, l’incrédule, et ne pourra plus le sauver du châtiment.
«Ce sont des infidèles ceux qui disent qu’Allah est la troisième per sonne de la Trinité» Il s’agit des chrétiens en général selon les dires d’un bon nombre des ulémas, puis ils ont précisé que ceci concerne ceux qui déclarent qu’il existe trois hypostases: celle du Père, celle du Fils et celle du verbe. Et Ibn Jarir de dire: «Ce sont les Melchites, les Jacobins et les Nestoriens qui adoptent cette croyance, alors que les différentes sectes chrétiennes sont en désaccord à ce sujet dont cha
345
cune d’elles accuse l’autre de l’incrédulité. Mais en réalité, elles sont toutes des impies. Quant à As-Souddy, il a dit: Ce verset fut révélé à propos de ceux qui ont considéré que Jésus et sa mère Marie sont tous deux des divi nités avec Dieu qui est la troisième personne de la Trinité. Tel est le sens de ce verset qui affirme cela: «Allah dit: «O Jésus, fils de Marie,
est-ce toi qui as dit aux hommes. «Prenez-nous pour Allah moi et ma mère, à côté d’Allah?» Gloire à Toi, répondit Jésus» [Coran V, 116] Cette opi nion d’As-Souddy s’avère plus correcte.
«Non, il n’y a qu’un seul Allah» il n’existe point plusieurs Dieux, plu tôt Il est l’unique et n’a pas d’associés, le Seigneur de toutes les créa tures. Puis II les menace en disant: «S’ils ne renoncent pas à tel langage» qui est mensonge et calomnie «un châtiment douloureux les at teindra» dans la vie future où Dieu leur a préparé des chaînes, des car cans et un brasier. Dieu par Sa générosité et Sa clémence se demande: «Pourqoi ne viennent-ils pas à Allah et n’implorent-ils pas Son pardon? Allah, le clément le miséricordieux» Il est donc prêt à pardonner leurs péchés, menson ges et calmonies malgré tout, s’ils sont sincères et reviennent à Lui re pentante. Quant au Messie, fils de Marie, il n’est q’un «Prophète, comme tant d’autres qui l’ont précédé» c’est à dire un Envoyé et un des serviteurs de Dieu comme II le confirme dans ce verset: «Lui n’étant qu’un servi teur auquel nous avions accordé notre grâce et nous l’avons proposé en exemple aux fils d’Israël» [Coran XLIII, 59].
«Sa mère était one femme sincère» et parfaitement juste, et elle a cru en lui. Telle était sa qualité sublime, et elle n’était jamais, comme a déclaré Ibn Hazm, une prophétesse, ni elle ni Sarah (la mère d’Isaac) ni la mère de MoTse, comme on peut le déduire des bonnes nouvelles annoncées par les anges à Sarah et Marie, ainsi de ce verset «Nous avons inspiré à la mère de Moïse: allaite-le..» [Coran XXVIII, 7]. Tel est le sens de la prophétie. Tous les ulémas s'accordent sur une réalité que Dieu n’a envoyé des Prophètes que parmi les hommes, confirmée par ce verset: «Avant toi, nous n’avons toujours envoyé que dps hommes choisis parmi les habitants des villes» [Coran XII, 109].
346
«Tous deux se nourrisaient d’aliments» comme les autres humains et avaient besoin d’aller ensuite à la selle. Ils étaient donc des mortels et jamais de dieux comme ont prétendu certains chrétiens. Dieu dit ensuite: «Voyez comment nous nous y prenons pour expli quer les signes» et malgré cela «voyez comme ils demeurent indifférents» et s’ent détournent pour persister dans leurs égarement!
qui ’ata‘budûna min dûni-L-Lâhi mâ lâ yamliku lakum darran walâ n a f an wa-L-Lâhu huwa-S-Samî‘u-l-‘Alîmu (76) qui yâ ’ahla-l-kitâbi la taglû fî dînikum gayra-l-haqqi walâ tattabi'ïï ’ahwîi’a qawmin qad dallû min qablu wa ’adallû katîran wa dallû ‘an sawa’i-s-sabîli (77). Dis-leur: Adorez-vous en plus d’Allah, quelqu’un qui ne peut ni vous nuire ni vous être utile, alors qu’Allah sait et entend tout. (76). Dis: «O gens d’Ecriture, ne soyez pas excessifs dans votre foi et respectez la vérité. Ne suivez pas les suggestions d’un peuple qui s’est abusé avant vous, qui a entraîné dans l’erreur un grand nombre d’autres peuples et qui a perdu la bonne direction»(77). Dieu désavoue les actes de ceux qui adorent les idoles, les pier res dressées et le statues en leur montrant que cette adoration ne leur rapporte ni bien ni récompense. Cette catégorie des hommes renferme tous ceux qui vouent leur culte à un autre que Dieu, car hormis Lui, nulle divinité ne peut ni nuire ni être utile. Dieu entend parfaitement les paroles de Ses serviteurs et connaît leurs actes. Il reproche aux gens du Livre leur éloignement de la vérité: «O gens d’Ecriture, ne soyez pas excessifs dans votre f o i » en outrepassant les limites de la vérité, prenant pour dieu celui dont vous êtes ordonnés de respecter et de suivre. Vous avez déifié un homme qui n’est qu’un Prophète, et dans votre égarement vous ne faites que suivre vos ancêtres qui se sont écartés de la voie droite et qui n’étaient qu’un «Peuple qui s’est abusé avant
347
vous, qui a entraîné dans l’erreur un grand nombre d’autres peuples et qui a perdu la bonne direction»
lu‘ina-l-ladîna kafarû mim-banT ’isrâ’îla ‘alâ lisâni Dawûda wa ‘Isa bni M aryam a d âlik a bim â ‘asaw wa k ân û y a 'ta d û n a (78) k â n û lâ yatanâhawna ‘an munkarin fa'alûhu labi’sa mâ kânû y a f alûna (79) tarâ katîram-minhum yatawallawna-l-ladîna kafarû labi’sa mâ qaddamat lahum ’anfusuhum ’an sahita-L -L âhu ‘alayhim w afî-l-‘ad âbi hum hâlidûna (80) wa law kânû yu’minûna bi-L-Lâhi wa-N-Nabiyyi wama“ unzila ’ilayhi m a-t-thadûhum ’aw liya’a walâkinna katîram -m inhum fâsiqûna (81). Les rénégats d’entre les fils d’Israël ont été maudits par la boudie de David et de Jésus, fils de Marie, pour les punir de leur désobéissance et de leurs méfaits. (78) Us ne s’interdisaient pas mutuellement le mal. Combien est repréhensible leur conduite. (79) Tn en vois un grand nombre s’allier à des infidèles. Quelle funeste décision leur a inspiré leur conscience! Elle leur a valu le courroux d’Allah et un supplice éternel. (80) S’ils avaient cru en Allah, à Son Prophète et à ce qui loi a été révélé, ils ne se seraient pas al liés aux infidèles. Mais la plupart d’entre eux sont des intrigants. (81). A cause de leur insoumission et leur rebellion, Dieu depuis Iontemps a maudit les fils d’Israël par la bouche de David et par celle de Jésus, fils de Marie. Ibn Abbas a dit: «Ils ont été maudits dans la Tora, l’Evangile, les Psaumes et le Coran, pour la raison que montre le ver set: «Us ne s’interdisaient pas mutuellement le mal. Combien est réprehen-
sible leur conduite».
348
A ce propos l’imam Ahmed rapporte d’après Abdullah que l’En voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Lorsque les fils d ’Israël avaient commis tant de péchés, leurs docteurs les avaient interdit mais ils y persistèrent. Après cela (les docteurs) leur tinrent compagnie et se mirent à table avec eux. Pour les punir, Dieu les a frappés par l ’animosité les uns aux autres et les a maudits par la bouche de David et par celle de Jésus fils de Marie «pour les punir de leur désobéissance et de leurs mé faits». Puis l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- étant ac coudé, s’assit et poursuivit: «Non par celui qui tient mon âme dans Sa main jusqu’à ce que vous les excitiez à suivre la vérité»(1). Abou Daoud rapporte d’après Abdullah Ben Mass'oud que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «La première pénu rie qui a frappé les fils d ’Israé'l était à cause (de leur conduite) car lorsque l ’un d ’eux rencontrait un autre ( qui commettait des péchés), il lui disait: «O un tel, crains Dieu et laisse ce que tu fa is car ceci n ’est plus permis.» Le lendemain, il lui tenait compagnie et se mettait à table avec lui. A cause de ces agissements Dieu les a frappés par l ’inimitié les uns envers les au tres». Puis il récita: «Les rénégats d’entre les fils d’Israël eont été mau dits... jusqu’à la fin du verset, et dit: «Non par Dieu, vous devez ordonner à faire le bien, à déconseiller le repréhensible, à repousser l ’injuste en l ’exci tant à le m ettre sur le droit chemin ou en l ’obligeant à appliquer la jus-
tice»(2\
(1 )
UJ» :
¿1 J j —
‘(•-‘ xA-'J L-»
•sjb û L J (jIp
¿y.
ç5-ülj Vi :JU» (2) t/a-âJI J->-J l> J jî ûjl <üU t£uLv2J L* lllii
£)LJ
L«-l> (sJLmJij
JjljMll
0jAd (_yU
J li
jvl»
J y *j DlS’j .1\JÂ ¿*JI
IjJlS* j I {S*>-
j
¿1 J y j Jlî Jli j —« ¿j *JUI A-p
jjb J Jli
¿A I I * b :J ^ L i J ^ J I ¿ iL J ^ J I DIT aL$”Î Ù Ù l ii-üj
ÿA y S :Jli
jt j j J j » J I ÎS1*
:
£^¿5
J iil ¿J* oLaJb
j»t
tiil) J ’9^
<-Jjk Al v s*° ù-i* àjb
jJUàJI ju L$ii- ùJLi-Uj 1j£ ± J \ jfi. j
j
. ilJ>«JI
349
Plusieurs sont les hadiths relatifs à ordonner le bien et à décon seiller le repréhensible, et nous nous limitons à cite quelques uns: - Houdzaifa Ben AL-Yaman a rapporté que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Vous devez ordonner le bien et interdire le re préhensible sinon il arrivera un jou où Dieu vous enverra un châtiment et vous l ’implorez mais II ne vous exaucera pas» (Rapporté par Ahmed et Tirmidzi)(1). - Abou Sa‘id Al-Khoudri à rapporté que i’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Que celui d’entre vous qui voit un repréhen sible le change par sa main, s ’il ne peut pas que ce soit par sa langue, et s ’il ne peut pas encore, que ce soit par son cœur et cela est le minimum de la foi» (Rapport Par Mousüm)(2K - Le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Lorsqu’un pé ché est commis sur la terre, celui qui le voit et le réprouve sera pareil à ce lui qui ne l’a pas vu, et celui qui le voit et l’agrée, sera pareil à celui qui l ’a vu (sans le réprouver)» (Rapporté par Âbou Daoud)(3). - L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Le meil leur Jihad est une parole sincère et véridique qu’on adresse à un souverain injuste» (Rapporté par Âbou Daoud, Tirmidzi et lbn Maja)(4).
- Anas Ben Malek rapporte qu’on demanda à (’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue-: «Quand est-ce que l’ordre de faire le bien et de déconseiller le repréhensible ne sera plus observé?» Il ré-
(1)
eo-j
¿j*
•IjJ) (2)
i—ls'j
•1J j )
(3)
s
«
J
:J\î j
blie-
—j Jü
|vJ
Uxfi ¿a olS" je }i I #*JJ) 1
jl
:JU tÿjsLiJI O-*-.
ûJJij tA.U j
•Oj1-3J* *1jj)
(4)
ùl ûUJi ¿¿I 01 4)1
p j ùl»
iîjWJ! c-Lj- tij» :JU ^ ^-J! ^
¿yS ùir
‘LklT
J-Âiî*
0*J
4)1
j Jli
•(^u ùib t f - M j
350
pondit: «Lorsque des choses apparaîtront parmi vous comme elles sont ap parues chez les générations qui vous ont précédés» - Quelles sont ces cho
ses qui se sont apparues chez ces générations? répliqua-t-on. II rétorqua: «L a royauté des faibles, la débauche des puissants et la science chez les pervers» (Rapporté par Ibn M a ja )(1). «T u en vols un grand nombre s’allier à des infidèles» C ’est à dire les hypocrites selon les dires de Moujahed «Quelle funeste décision leur a inspiré leur conscience» en s’alliant aux incrédules et laissant les fidèles, ce qui leur a valu une hypocrisie dans leurs cœurs et un courroux de Dieu qui durera jusqu’au jour du rassemblement où ils subiront «on sup plice éternel». « S ’ils avaient cru en Allah, à son Prophète et à ce qui lui a été révélé, ils ne se seraient pas alliés aux infidèles» car leur foi sincère les aurait
empêchés d’être du côté des impies et hostiles à Dieu et à Son Pro phète en mécroyant à la révélation: «M a is la plupart d’entre eux sont des intrigants» en désobéissant à Dieu et à son Prophète.
(1)
& ^ \j
ÏUL»
/h A* ^
¿I J j - j t :JJ :JU ¿UU ^
J j - j W Vil»
L.
jLT ^
^
351
j\iu&
jf i>
&
liji çjü
dlU l» :Jlî
latajidanna ’asadda-n-nâsi ‘adâwatan li-l-ladîna ’a manû-l-yahûda wa-1îa d în a ’asrakû w a latajidanna ’aqrabahum m awaddatan li-l-la d în a ’a'manû-l-ladîna qâlïï ’innâ nasârâ dâlika bi’anna minhum qissîsîna wa ruhbânan w a ’annahum lâ yastakbirûna (82) w a’id â sami‘û mâ ’unzila ’ila-r-rasûli tara1 ’a'yunahum tafîdu mina-d-dam‘i mimma ‘arafû mina-1haqqi yaqûlûna rabbana ’âmanna faktubnâ ma‘a-s-sâhidîna (83) wa mâ lanâ lâ nu’minu bi-L-Lâhi wamâ jâ1’anâ mina-l-haqqi wa natma'u ’ayyudhilanâ rabbunâ ma‘al-l-qawmi-s-sâlihîna (84) fa’atâbahum u-L-Lâhu bimâ qâlû jannâtin tajrî min tahtihâ-l-’anhâru hâlidîna fîhâ w a dâlika ja z â ’u-l-m uhsinîna (85) w a -l-la d în a kafarû w a k a d d a b û b i’âyâtinâ ’ûla ’ika ’ashâbu-l-jahîmi (86). Tu remarqueras que ceux qui sont le plus hostiles aux croyants sont les juifs et les idolâtres, et ceux dont l’amitié ya le plus facilement aux croyants sont ceux qui se disent chrétiens. C ’est que ces derniers ont des prêtres et des moines et qu’ils sont humbles. (82) Lorsqu’ils entendent les révélations faites au Prophète, leurs yeux s’emplissent de larmes car ils re connaissent la voix de la vérité. Us disent: Seigneur, nous croyons. Inscrisnous au nombre de ceux qui témoignent pour Toi. (83) Pourquoi ne croirions-nous pas en Allah et à la vérité qui nous a été envoyée? Ainsi nous mériterions que notre Seigneur nous donne place parmi les justes. (84) En récompense de leurs paroles, Allah leur a donné pour séjour des jardins ar rosés d’eaux vives. Séjour qui sera éternel. C ’est la récompense des justes. (85) Ceux qui nient et traitent nos révélations de mensonges sont voués à l’enfer. ( 86).
Ibn Abbas a dit que ces versets furent révélés au sujet de Négus et ses compagnons lorsque Ja'far Ben Abi Taleb, étant en Ethiopie, leur a récité du Coran, lis pleurèrent et les larmes mouillèrent leurs barbes. Mais ces dires consituent un sujet de discussion, car les ver sets furent révélés à Médine et l’émigration de Ja'far en Ehiopies avait lieu avant l’Hégire. Quant à Sa'id Ben Joubayr, As-Souddy et autres, ils ont dit qu’ils furent révélés lorsque Négus avait envoyé quelques-uns de ses compagnons chez le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- pour écouter ses paroles et s’assurer de ses qualités. Quand ils furent en sa présence, et après avoir entendu ses paroles, ils se convertirent et
352
pleurèrent. A leur retour en Ehiopie, ils mirent Négus au courant de leur visite. Qatada, de sa part, a dit qu’il s’agit des hommes qui suivaient la religion de Jésus fils de Marie. Quand ils ont vu les musulmans et écouté le Coran, ils embrassèrent l’Islam sans aucune hésitation. «T u remarqueras que ceux qui sont le plus hostiles aux croyants sont les juifs et les idolâtres» car l’impiété des juifs n’était dûe qu’à leur opi-
nâtreté, leur reniement de la vérité, leur ingratitude, leur injustice en vers les hommes, leurs dénigrement des savants. C ’est pourquoi ils ont tué un grand nombre de Prophètes et même ils ont essayé de tuer l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- plus d’une fois, ont empoisonné son repas et l’ont ensorcelé. Ils ont ausi excité les hom mes contre lui parmi les polythéistes, que Dieu les maudisse jusqu’au jour de la résurrection. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue- a dit: «Pas un ju if qui se trouve seul avec un musulman sans qu’il ne pense à le tuer» (Rapporté par Al-Hafedh Ben Mardaweih) (I *. «et ceux dont l’amitié va le plus facilement aux croyants sont ceux qui se disent chrétiens» En général ils sont ceux qui ont suivi Jésus et les
enseignements de l’Evangile, qui sont proches des musulmans, car en suivant leur propre religion, on trouve dans leurs cœ urs de la clé mence et de la compassion, comme Dieu le confirme dans ce verset' «Nous avons établi dans les cœurs de ceux qui le suivent la mansuétude, la compassion et la vie monastique» [Coran LVII, 27]. Il est cité dans leur Li
vre: «Quiconque te frappe sur la joue droite tourne-lui la gauche» étant donné que, selon leur religion, le combat n’est pas légitimé, et c’est pour cela que Dieu a dit: « C ’est que ces derniers ont des prêtres et des moines et qu’ils sont humbles».
Jathima Ben Ri‘ab rapporte qu’il a entendu Salman répondre à une question concernant ce verset: «Les moines sont ceux qui vivent dans les ermitages et les couvents, laissez-les là où ils se trouvent». «L orsqu’ils entendent les révélations faites au Prophète, leurs yeux s’emplissent de larmes car ils reconnaissent la voix de la vérité» Etant des
(1)
-O o V à?'
f'jj)
(*-»
Jaî
353
^
L.»
Jti
gens soumis à Dieu, ne suivant que Ses enseignements, croyant à l’avènement de Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue-, une fois entendant la révélation qui n’est autre que le Coran, leurs yeux débor dent des larmes car ils y reconnaissent que c’est la vérité même. Ils implorent le Seigneur: «Inscris-nous au nombre de ceux qui témoignent pour toi».
An-N assaï a rapporté que Abdullah Ben A z-Zo ubayr a dit qu’il s’agit de Négus et ses compagnons. Mais As-Souhayli précise que ces gens-là formaient la députation de Najrane qui sont venus à La Mecque, et qui était formée de vingt hommes. Quand ils entendirent le Coran, ils y crurent et pleurèrent. Mais ceux qui sont venus à Médine après l’émigration- formaient une autre députation qui gardaient leur propre religion en acceptant de payer le tribut après avoir refusé de faire des exécrations réciproques avec le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-. Ibn Abbas, en commentant cette partie du verset «Inscris-nous au nombre de ceux qui témoignent» dit: il s’agit des laboureurs qui sont ve
nus de l’Ehiopie avec Jafar Ben Abi Taleb pour rencontrer le Prophète -q u ’Allah le bénisse et le salue- à Médine. Entendant le Coran, ils s’écrièrent: «Pourquoi ne croirions-nous pas en Allah et à la vérité qui nous a été envoyée? Ainsi nous mériterions que notre Seigneur nous donne place parmi les justes». Ces chrétiens qui ont cru et se sont convertis
sont les concernés par ce verset: «Parm i les gens d’Ecriture, il en est qui croient en Allah, et à la fois à ce qu’il vous à révélé et à ce qu’il leur a révélé. Entièrement soumis» [Coran III, 199] ainsi par ce verset: «U s dis ent, quand on le leur lit: «Nous croyons en lui, il est la vérité émanant de notre Seigneur, nous étions déjà soumis avant sa venue» [Coran XXVIII,
53]. Pour les récompenser, grâce à leur foi, Dieu a dit: «E n récompense de leurs paroles, Allah leur a donné pour séjour des jardins arrosés d’eau vive» Telle est la récompense de ceux qui ont cru, suivi le chemin de
la vérité et se sont soumis, un Paradis où coulent les ruisseaux pour l’éternité. Par contre, ceux qui ont mécru et sont restés impies «qui nient et traitent nos révélations de mensonges sont voués à l’enfer».
354
yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’am anû lâ tuharrimû tayyibâti ma ’ahalla-L-Lâhu lakum walâ ta‘tadïï ’inna-L-Lâha lâ yuhibbu-l-mu‘tadîna (87) wa kulû mimmâ razaqakumu-L-Lâhu halâlan tayyiban wa-t-taqû-L-Lâha-l-ladT ’antum bihî mu’minûna (88). O croyants, goûtez aux jouissances permises par Allah mais évitez les excès. Allah n’aime pas ceux qui manquent de modération. (87). Nourris sez-vous des aliments qu’Allah a créés quand ils sont comestibles et licites. Craignez Allah en qui vous avez mis votre croyance» ( 88).
Ibn Abbas a précisé que ce verset fut révélé au sujet de quelquesuns des compagnons qui ont dit: «Nous nous coupons les membres vi rils, délaissons les désirs de ce bas monde et nous nous livrerons aux exercices de piété comme font les moines.» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- ayant eu vent de leurs propos les manda et leur dit: «Quant à moi j e jeûne et j e romps le jeûne, j e prie et j e m ’endors, et j ’épouse les femmes. Quiconque exerce mes pratiques sera des miens, et qui conque s ’en détourne il ne sera plus des miens» (Rapportépar ton A bi H a tem )(I>.
Dans les deux Sahihs, il est cité que Aicha a rapporté qu’un petit groupe des compagnons du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salueétaient venus chez l’une de ses femmes pour s’enquêter des pratiques du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- quand il se trouve chez lui. L’un d’eux déclara: «Je ne mange plus de la viande.» Un autre dit: «Je n’épouse plus les femmes» Le troisième dit: «Je ne m’endors plus sur un matelas» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- mis au courant de leurs déclarations, s’écria: « Q u ’ont-ils ces gens qui ont dit telle et telle chose. Quant à moi je jeûne et je romps le jeûne, je m ’endors et je fais de prières nocturnes; je mange de la viande et j ’épouse les fem
(1) ^
( ^ —î ^
¿r*j «L-JI
tfüîj
«jlïiîj ôi' *'jj)
355
c/'J
mes. Quiconque se détourne de ma sunna ne sera plus des miens». ( Rap porté par Boukhari et Mouslim)(1).
Ibn Abbas rapporte qu’un homme vint trouver le Prophète -qu’AIlah le bénisse et le salue- et lui dit: « 0 Envoyé de Dieu, si je mange de la viande, je ne pourrais plus m’abstenir des femmes. Pour cela je me suis interdit la viande» A cette occasion ce verset fut révélé: « O croyants, goûtez aux jouissances...».
Abdullah Ben Mass‘oud raconte: «Nous prenions part aux expédi tions avec l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- sans être accompagnés de femmes. Nous nous dîmes un jour: «Vaut mieux que nous nous castrions» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le saluenous interdit, et nous prermit d’épouser les femmes pour une période limitée ne leur offrant comme dots que leur habillement». Puis Ibn Mass‘oud récita ce verset. Ceci eut lieu avant l’interdiction du mariage temporaire -dit de jouissance. Masrouq rapporte: «Nous étions chez Abdullah ben Mass'oud quand on lui apporta un repas composé de viande. Un homme s’éloi gnant de la table, Abdullah lui demanda: «Approche-toi» - Non car j’ai fait un serment de ne plus manger de la viande, répondit-il. Abdullah de répliquer: «Approche-toi, manges-en et expie ton serment» puis il récita ce verset: « O croyants, goûtez aux jouisances.... jusqu’à la fin du verset. A cet égard nombre d’ulémas dont Chafé'i ont déclaré que celui qui s’interdit d’un mets ou d’un habillement, hormis les femmes, n’est pas tenu d’expier son serment, en s’appuyant sur le verset précité, et tirant argument que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- n’a pas demandé à l’homme qui s’interdisait la viande d’expier son ser ment. Mais Ahmed Ben Hanbal et d’autres ont jugé que l’expiation est obligatoire quelle que soit l’interdiction car il s’est lié par un serment.
(1)
I^JL» 4)t J «Uu» JÎ N ^
¡y L*li ùl IfiP
J5TV N :r *-iuu JUi
J j i (Ijiî JU L.» :J U i
ù*-
¿JJj £L» i j S j
^
^
^ fUÎ ^
^ JÜ j
^ 3^
cjÂ?
*=-
356
Ibn Abbas, qui était de cet avis, a ajouté: Tel est aussi le sens de ces versets: « O Prophète, pourquoi interdis-tu ce que Dieu a rendu licite lorsque tu recherches la satisfaction de tes épouses? Dieu est celui qui par donne, n est miséricordieux». Puis Dieu impose l’expiation des serments
et dit: «Dieu vous impose de vous libérer de vos serments» [Coran LXVI, 12]. On peut donc conclure que le serment se rapporte à tout tant à la nourriture qu’aux habillements. Ibn Jouraij rapporte qu’lkrima a dit: «U n groupe d’hommes dont Othman Ben Madh'oun, Ali bèn Abi Taleb, Ibn Mass'oud, Al-Miqdad Ben Al-Aswad et Salem l’affranchi de Houdzaifa, voulurent se consa crer au culte de Dieu. A ces fins, ils gardèrent la maison, s’abstinrent des femmes, portèrent des habits de tissus grossiers et s’interdirent de manger ou de porter de ce que les ascètes parmi les fils d’Israël man gent et portent, et même ils pensèrent à la castration et passèrent les nuits et les jours à prier. Dieu alors fit descendre le verset sus-mentionné en les exhortant à ne plus suivre que les traditions des musul mans qui leur permettent de manger, porter et prier tout comme les autres sans jamais penser à se castrer. Après la révélation de ce ver set, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- les convoqua et leur dit: «Vos âmes et vos yeux ont des droits sur vous: jeûnez et rompez le jeûne, priez la nuit et dormez. Il n’est plus des nôtres quiconque se détourne de nos pratiques». Ils lui répondirent alors: «Nous sommes soumis et nous nous conformerons à la révélation». «M a is évitez les excès» c’est à dire ne vous causez pas de peine en vous interdisant des choses licites et permises. Ou selon une autre interprétation: prenez de ce qui est licite et permis ce dont vous avez besoin sans outrepasser la mesure, comme on trouve cela dans ces deux verets: «M angez et buvez, mais gardez-vous de tout excès» [Coran VII, 31] et: «Ceux qui, pour leurs dépenses, ne sont ni prodigues, ni avares, car la juste mesure se trouve entre les deux» [Coran XXV, 67].
Puis Dieu pousse les hommes à se nourrir de tout ce qui est bon et licite, à Le craindre si vraiment ils croient en Lui.
SiVi
4 357
^
^
&&
'i
lâ yu’âhidukumu-L-Lâhu bi-l-lagwi fî ’aymânikum walâkin yu’âhidukum bimâ ‘aqqattumu-l-’aymâna fakafïaratuhïï ’it‘âmu ‘asarati masâkîna min ’awsati mâ tut'imûna ’ahlîkum ’aw kiswatuhum ’aw tahrîru raqabatin fa m a -I-Ia m y a jid fa s iy â m u t a lâ t a t i ’ayyâm in d â li k a k a ffâ r a tu ’aymânikum ’id â halaftum wa-hfazu ’aymânakum kadâlika yubayyinuL-Lâhu lakum ’a yâtihi la ‘allakum taskurûna (89).
i Allah excusera les serments que
to u s
aurez prêtés à la légère mais pas
ceux que vous aurez prêtés de propos délibéré. Si vous violez ces derniers, vous ne pourrez vous racheter qu’à la condition de nourrir dix pauvres de votre nourriture ordiniare ou de les vêtir où d’affranchir un esclave. Celui qui ne sera pas en état de se racheter devra jeûner trois jours. Telles sont les peines attachées à la violation de vos serments. Respectez vos serments. Voilà les enseignements d’Allah en cette matière. Peut-être serez-vous rconnaissants. (89).
Nous avons déjà parié du serment fait à la légère en commentant le verset n: 225 de la sourate «L a vache» quand on dit par exemple «N on par Dieu» ou «O ui par Dieu» ou bien en plaisantant ou autre. Bref on peut affirmer qu’il s’agit d’un serment proféré sans le vouloir ou sans intention, la preuve en est la suite du verset: «mais pas ceux que vous aurez prêtés de propos délibéré».
Pour expier un tel serment plusieurs moyens sont indiqués en cas de violation: «nourrir dix pauvres de votre nourriture ordinaire» c’est à dire d’un repas normal qui peut être composé du pain et d’huile, du pain et de lait, du pain et de dattes, ou bien d’un repas meilleur comme le pain et la viande ou autre, selon les dires des ulémas. Quant à la quantité, Ali a précisé qu’il s’agit d’un déjeuner et d’un diner. Mais Al-Hassan et Mouhammad Ben Sirine ont dit: un seui repas composé du pain et de viande sinon, du pain, de graisse et du lait, ou bien encore du pain, du vinaigre et d’huile, à condition que ces pau vres mangent à satiété. D’autres ont dit qu’on peut substituer ce repas par un demi Sa* de
358
grain ou de dattes à chaque pauvre, d’après Omar, Ali, Aicha, Moujahed et autres. Mais Abou Hanifa a jugé qu’il faut donner à chacun de ces dix pauvres un demi Sa* de froment ou un Sa' d’autres aliments, une opinion qui a été soutenue par les dires d’Ibn Abbas selon les quels l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a fixé l’expia tion de ce serment violé à un Sa1 de dattes ou un demi Sa' de froment. Quant à Chafé'i, il précise que l’expiation doit être un moudd -se lon le moudd du Prophète- de grain sans parler du mets en tirant argu ment d’une décision qui fut prise par le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- et imposée à l’homme qui avait de rapports charnels au mois de Ramadan à l’état de jeûne, et qui était composée de quinze Sa's à chacun des soixante pauvres. «O u de les vêtir» Ce vêtement, d’après Chafé'i, peut être un man- teau, des pantalons, un izar ou un turban. Quant à Malek et Ahmed Ben Hanbàl, ils ont dit qu’il s’agit de vêtements que doit porter à l’état de prière un homme ou une femme. «O u d’affranchir un esclave» sans distinction entre un impie ou un fidèle d’après Abou Hanifa, mais selon Chafé'i et autres, il faut absolu ment qu’il soit un croyant, en tirant argument du hadith rapporté par Mou'awia Ben Hakam As-Salami qui devait affranchir un - ou une - es clave. Il vint trouver le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- ac compagné d’une esclave noire. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- demanda à l’esdave: «O ù se trouve Dieu? - Au ciel, répon dit-elle. - Qui suis-je, répliqua-t-il. - L’Envoyé de Dieu, réptorqua-t-elle. Et le Prophète de dire à Mou'awia: «Affranchis-la car elle est croyante» (Rapporté par Malek et Mousttm).(1).
L’homme qui a violé son serment peut donc l’expier par l’un de ces trois moyens qui lui sera le plus facile: la nourriture, ou l’habille ment, ou l’affranchissement selon sa capacité. Et s’il serait incapable de faire l’un ou l’autre, il «devra jeûner trois jours» D’après Sa'id Ben
(1 )
** *
<<$>t
î-Wj
:cJU lUÎ
< Js -
¿)l
:Jli «U -J I ^
Ail
:cJli if Al
.(liAJUj |*JLw* «I\jj)
359
jjj ÂjjVjo
'J A
<¿1 J L * J j Lü
l$Jt» Ifiv-I) :Jlî
Joubayr et Al-Hassan Al-Basri: quiconque possède trois dirhmas doit se racheter par une nourriture sinon, il jeûne. Ce jeûne devra-il être de trois jours consécutifs ou séparés? Les opinions se divergent sur ce point: Selon Chafé'i et Malek les deux fa çons sont acceptées en se basant sur les dires de Dieu concernant l’acquittement du jeûne: «.... aura manqué des jours de jeûne, devra les remplacer» [Coran II, 185] Sans montrer s'ils devront être consécutifs ou séparés. Mais Chafé’i avait une autre opinion qui consiste à les jeû ner à la suite, qui fut soutenue aussi par les Hanbalites et les Hanafites. A ce propos on a rapporté qu'Abou Ka'b et autres lisaient ce verset de la façon suivante: «Devra jeûner trois jours consécutifs». Si ce n'était pas vraiment du Coran, il devait être une interprétation de la part des compagnons en le remontant au Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-. «Telles sont les peines attachées a la violation de vos serments» c’est à dire son expiation expliquée de cette façon afin que les hommes tien nent leurs serments et soient reconnaissants envers Dieu.
yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’am anû ’innamâ-l-hamru wa-l-maysiru wa-l-’ansâbu w a - l-’azlâm u rijsum -m in ‘am ali-s-saytâni fajtan ibû h u la ‘allakum tuflihûna (90) ’innamâ yurîdu-s-saytânu ’ay-yuqi‘a baynakumu-l-’adâwata w a -l-b a g d a ’a fi-l-hamri wa-l-maysiri wa yasuddakum ‘an dikri-L-Lâhi wa ‘ani-salâti fahal ’antum muntahûna (91) w a’atî‘u-L-Lâha wa ’atî‘u-rrasûla w a -h d a rû fa ’in tawallaytum fa ‘lamû ’annamâ ‘alâ rasûlina- 1-
360
b alâgu -l-m ubînu (92) laysa ‘alâ-l-lad îna ’âmanû w a ‘am ilû-s-sâlihati junâhun fîma ta'im u ’id â ma-t-taqaw wa ’am anû wa ‘amilû-s-sâlihâti t um m a-t-taq aw w a ’& m anû tu m m a-t-taq aw w a ’ahsan û w a -L -L â h u yuhibbu-l-muhsinîna (93). O croyants, le vin, les jeux de hasard, les idoles, les flèches divinatoi res sont d’exécrables inventions de Satan. Evitez-les si vous voulez faire vo tre salut. (90) Satan se sert du vin et des jeux de hasard pour semer la discorde et l’inimitié parmi vous et vous distraie de vos devoirs envers A l lah. Allez-vous cesser ces pratiques? (91) Obéissez à Allah. Obéissez au Prophète, soyez sur le qui-vive. S i vous fléchissez, sachez que notre P ro phète n’a d’autre mission que de vous donner un avertissement dicisif. (92) Ceux qui se convertissent et pratiquent le bien n’auront pas à se justifier pour ce qu’ils auront consommé, à la condition qu’ils craignent Allah, que leur conviction soit sincère et qu’ils s’ adonnent aux bonnes œuvres. A la condition qu’ils ne cessent jamais de craindre Allah et de proclamer leur foi et encore de craindre Allah et de se perfectionner. Allah aime ceux qui se perfectionnent dans leur foi. (93).
Dieu interdit à Ses serviteurs croyants de consommer les boissons alcooliques et de pratiquer les jeux de hasard dont le jeu d’échecs en fait partiré d'après Ali Ben Abi Taleb. On peut conclure de différents di res des ulémas que tout gain provenant du jeu est interdit, qu’il soit fait à l’aide des dés, des cailloux, des noix etc... Et Malek d’ajouter qu’au temps de l’ignorance on vendait la viande d’un mouton contre deux moutons vivants. Quant au tric-trac il est aussi considéré comme un jeu de hasard en se référant à un hadith rapporté par Mouslim où (’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- aurait dit: « Celui qui joure au trictrac ( nardachire) est comparable à celui qui souille sa main avec la chair du porc et son sang»(1K
Le jeu d’échecs est pire encore que le trictrac selon les dires d’Ibn
•(p-L-4 *'jj)
361
Jijr*
Omar, dont Malek, Abou Hanifa et Ahmed avaient interdit. Mais Chafé'i l’a répugné. Les idoles sont, d’après Ibn Abbas et Moujahed, des pierres dres sées devant lesquelles on sacrifiait les offrandes. Les flèches divinatoires ont été utilisées pour consulter le sort. Toutes ces choses-là sont une abomination et une œuvre du démon, dont les hommes sont tenus de les éviter pour faire leur salut et être heureux. Car le démon suscite l’hostilité et la haine parmi les hommes au moyen de ces choses-là, les détourne du souvenir de Dieu et de la prière.
Des hadiths concernant le vin Au sujet de l’interdiction du vin, l’imam Ahmed rapporte d’après Abou Houraira qu’il a dit: «Le vin (ou les boissons envirantes) a été in terdit par trois fois: L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le saluearriva à médine alors que les hommes buvaient du vin et se nourris saient du profit provenant des jeux de hasard. Dieu lui fit cette pre mière révélation: «Ils t’interrogent sur le vin et le jeu. Dis-leur: L ’un et l’autre comporte des dangers et des agréments.... jusqu’à la fin du verset. Les hommes s’écrièrent alors: Ils ne nous sont pas interdits, puisque Dieu a dit: « L ’un et l’autre comportent des dangers et des agréments» et ils continuaient à en boire, jusqu’à un jour où un Mohagérien présida la prière du coucher du soleil et commit des erreurs en récitant le Coran. Dieu alors fit descendre un deuxième verset dont la teneur était plus ri goureuse: « O croyants, ne priez que lorsque t o u s êtes lucides. Attendez de comprendre ce que t o u s dites» [Coran IV, 43]. Mais les hommes persévéraient dans la consommation du vin de sorte que l’un d’entre eux venait le soir pour prier à l’état d’enivrement. Le verset le plus rigoureux qui interdit catégoriquement le vin fut des cendu: « O croyants, le Tin , les jeux de hasardées idoles... jusqu’à la fin du verset» Les hommes s’écrièrent alors: «Nous nous abstenons ô Sei gneur». Ils demandèrent: «Ô Envoyé de Dieu, que dis-tu des hommes qui sont tués en combattant dans la voie de Dieu après avoir commis des péchés, bu du vin, mangé du profit des jeux de hasard, du mo ment que Dieu a considéré que tout cela est une abomniation du Sa tan?» Dieu alors fit cette révélation: «C eu x qui se c o n Te rtis s e n t et pratiquent le bien n’auront pas à se justifier pour ce qu’ils auront
362
consommé» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- leur répondit: «S i cela leur était interdit, ils s’en seraient abstenus»(1).
L’imam Ahmed rapporte: «Au début de l’interdiction du vin, Omar Ben Al-Khattab demanda à Dieu: «Seigneur, montre-nous une sen tence claire concernant le vin». Le verset mentionné dans la sourate «La vache» fut révélé: «Ils t’interrogent snr le vin...» On convoqua Omar et on lui récita ce verset, mais il réitéra sa demande: «Seigneur, montre-nous une sentence assez claire concernant le vin» Le deu xième verset cité dans la sourate des femmes fut révélé: « O croyants, ne priez que lorsque vous êtes lucides...».
Après cela, le héraut désigné par l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- quand le muezzin disait: «Accourez à la prière» s’écriait: «Q u ’un homme ivre ne s’approche plus de la prière» Omar pour la troisième fois, réitéra sa demande: «Seigneur; montre-nous une sentence plus claire concernant le vin» Ce verset « O croyants, le vin, le jeux de hasard...» fut descendu, et Omar de déclarer: «Nous y re nonçons. Nous y renonçons». Il est cité dans les deux Sahihs que ‘Omar Ben Al-Khattab, étant sur la chaire de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit dans un de ses discours: «Hommes! Le vin est interdit: On le fabrique de ces substances: le raisin, les dattes, le miel, le froment et l’orge. Or le vin est toute liqueur qui trouble l’esprit». Abdul Rahman Ben Wa'la rapporte: « J ’ai demandé Ibn Abbas au sujet de la vente du vin, il me répondit: «L ’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait un ami de Thaqif ou Daous. Le jour de la conquête de La Mecque, cet homme rencontra l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- et lui présenta une outre contenant du vin. Il lui dit: « O un tel, n’es-tu pas au courant que Dieu a interdit le vin?» L’homme alors dit à son domestique: «Va le vendre» Mais l’Envoyé de
(1) j+iiJt jJ »
tyLtj ¿il ¿1 Jjili OUa-JÜI ¿y
ifVj-*
^ 1
jU i
U -i
.(a-^î
363
Ijlâ j ¿>1
¿il oîj ij —wwJI
O U JU JI
4,jj) « r ^ j ^
Ij JL p
j
Jü l_ p T ¿ ¿ j j l
(v - i
Dieu lui répliqua: « O un tel, qu’est-ce que tu as ordonné à ton domestique de faire?» De le vendre répondit l’homme. Et le Prophète de riposter: «Celui qui a interdit sa consommation a interdit également sa vente». Et
l’outre contenant le vin fut versée sur le sable. (Rapporté par Mouslim et Nassaï)( I ) .
Al-Hafedh Abou You'la Al-Moussali raconte que Tamim Ad-Dari avait l’habitude d’offrir chaque année une outre contenant du vin à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-. Après son interdiction, il lui apporta une outre, à sa vue, l’Envoyé de Dieu rit et lui dit: «L e vin est désormais prohibé» - Envoyé de Dieu, demanda Tamim, puis-je la vendre et profiter de son prix?» - L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- répliqua: «Que Dieu maudisse les juifs. La graisse des vaches et des moutons leur fut interdite, mais ils l’ont fondue, vendue et mangé son prix. Dieu a interdit également le vin et sa vente»(2).
Anas raconte: «le jour où le vin fut prohibé, j’étais l’échanson dans la maison d’Abou Talha, leurs boissons fermentées étaient faites du raisin et de dattes. Entendant une voix dans la rue, je sortis pour voir de quoi s’agit-il, et l’homme de crier: «Le vin est prohibé». Abou Talha me demanda alors de verser le vin dans les rues de Médine, et ce fut fait. Les hommes se dirent ensuite: «Q u ’en est-il de nos compagnons qui sont tués tout en le buvant?» Dieu alors fit cette révélation: «Ceux qui se convertissent et pratiquent le bien n’auront pas à se justifier pour ce qu’ils auront consommé».
Suivant une autre version Anas raconte: « J ’offrais les coupes de
(1) ÜÊf
:JL»»
¿ y *}
cJL. :JU Üpj ¿j
J_*-j J'-ü tvH
fy-
:Jl£» [| :Jli
ùl
:jLîi
liU-i Cy^i Li :
(2) fU J T 4Üjjb -à' 41 J
.»LfUjj
lsMi
¿1 J y
j
¿I JUi
¿I
y 1» tiLf-si {j*-
Jl*
¿f
L_li tLjj fU-
JUS
Jl
o*
ù*
'J * J *.)S Jil» tflpj>- 4)l ûî c-J.p U ùüU Li **-j >-\j -u»-l oljj) .frUJaJI ^ c-pÿl»
iiJLsw»
^
‘l fJ* à* j'
41 J>»l L ü i
¿j*
ijjlj
U :Jl* til-Uj c-«j>- di Ifili :Jlîj
{j*- 4lj sj^lij sjjlili
364
j i -11fj*««-
41 ¿»Jl
vin à Abou Talha, Abou Oubayda Ben A l-Ja rra h , Abou Dajana, Mou'adz Ben Jabai et Souhaïi Ben Baïda' qui étaient à l’état d’ivresse sous l’effet de ce vin fait de dattes. A ce moment j’entendis quelqu’un crier: «O r le vin est désormais prohibé». Personne n’entra chez nous et aucun d’entre nous ne quitta le maison avant qu’on ait versé tout le vin et brisé les jarres. Certains d’entre nous firent leurs ablutions, d’au tres une lotion et nous nous parfumâmes, puis nous nous rendîmes à la mosquée où l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- réci tait ce verset: « O Croyants, le vin, les jeux de hasard... jusqu’à la fin. Un homme demanda: «O Envoyé de Dieu, qu’en est-il de celui qui a mouru en le buvant?» Dieu alors fit descendre ce verset: «C eu x qui se convertissent et pratiquent le bien n’auront pas à se justifier pour ce qu’ils auront consommé...jusqu’à la fin. Un autre demanda à Qatada: «As-tu entendu ce récit de la bouche d’Anas Ben Malek?» - Oui, répondit-il. Un homme demanda à son tour à Anas Ben Malek: «As-tu entendu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- réciter ces versets?» - Certes oui, répliqua Anas, nous ne mentions pas et ne savions plus ce qu’est le mensonge.» (Rapporté par Ibn Jarir)(1).
Abou Tou'ma rapporte qu’il a entendu Ibn Omar dire: «Voulant nous diriger vers l’aire où on séchait les dattes (ou vers le parc aux chameaux) j’accompagnai l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- et je marchai à sa droite. Comme Abou Bakr vint nous ac compagner, je me tardai pour laisser Abou Bakr être à sa droite et je pris le côté gauche. Puis Omar nous rejoignit et je le laissai être à gau-
Jiî
Vl
lj.iL*
g■“jj cJl*
UjaI
j*-* j 1«* oUai*iflj ^
:J=rj Jlî»
■.Lj ¿jA
Ij
^ ‘«.îPjj
iJI l*Jl lji*T jjjJI L^jî
:\j 2j
(i-dî
¿r*
U .j«ju :Jlî
« c~îl rïobi) J
ùj
U ¿j| J | j ü
J -JI
¿a (_r prj fVjVlj
¿i' C ji
¿ji
Ji
y j
,y
cSy Ui ¿1 J Jlü
U -jJ c-»l dUl* ¿j (jwV
.(x/ï- ¿^1 **■j>-l) <—
365
I j
Ob*JUaJ) IjJUpj JU j
U iSjJj
:jü
»—iJiSj US"
che du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-. Arrivé à cet endroit, il vit une outre plein du vin. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- me demanda de lui apporter un couteau dont j’ignorais son usage, il le prit et fendit l’outre en disant. « L e vin est maudit ainsi que son buveur, son échanson, son vendeur, son acheteur, son porteur, son desti nataire, son presseur, à qui il est pressé et qui mange son prix» ( Rapporté par Ahmed)(I K
Ibn Abbas raconte: « L ’interdiction du vin fut révélée au sujet des deux tribus parmi les Ansariens qui, ayant bu du vin, les uns badinè rent les autres en venant aux mains. Une fois qu’ils eurent recouvert leur raison, chacun d’eux remarqua les traces de l’agression sur son vi sage, sa tête et sa barbe en disant: « C ’est bien ce que mon frère m’a fait» alors qu’aucune rancune n’existait dans leurs cœurs. L’homme d’entre eux dit: «Par Dieu, si mon frère avait dans le cœur de la pitié et de la clémence il ne m’aurait jamais fait de telles choses. Leurs cœurs par la suite furent remplis de haine, Dieu alors fit cette révéla tion. «.. L e vin, les jeux de hasard... jusqu’à la fin du verset». Certains parmi les maniérés dirent: «Le vin est une abomination qui se trouve encore dans le ventre d’un tel qui fut tué le jour de Ouhod» Dieu fit descendre ce verset: «Ceux qui se convertissait et pratiquait le bien n’au ront pas à se justifier pour ce qu’ils auront consommé» (Rapporté par Baïhaqi et Nassaï)
(1)
.
t 4 s § k ^
41
C -Îj 41
L j j J j y J l ^ y ip ( j l î j j t i U C J_^p
Lfpliy»j
j j l (J li
(
2)
ù l L»-l* tlj t j * 1 Ij j
j*
t
JIj
o\ jj
j
L
-
4l J
JS Tj U
)
U
I
j
^
P
¿¡e-
J ^5 p
t
î
j
4*1|
4!
4
I JU U - j i/ W *
J
^ «.¿ 1 1 ô * ij jjï». tÜ* j n i t J l j j * x ) l W j | 1j u Â
366
(
te.i .t» (jlijJU y \ j
6 81
\y*L-s> û l U - i i
à*
■**-
I J î L » ¿ j* ¿ * ^ * ^ *
"*y*\ jii
o
:Jli
tS ji
•J j*?* 41 JjJli
cÎ j J U
J
LfjjL*«j .(X o -I
ôi* ^
ASP O
|
(^i ^ U L -> -j k jjj Ijjî
¿>¿1 C ip
tJU -P f j J Ü I J — j
■J ^15" ^1 4 lj ti/ ifl «JL* y l U ;
- Nafé a rapporté d’apès Ibn Omar que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- â dit: «Toute boisson enivrante est illicite. Tout bu veur du vin invétéré qui ne s ’en abstient pas avant sa mort ne le goûtera plus dam la vie future» (Rapporté par MousUm)(1>.
- As-Zouhari rapporte qu'Othman Ben Affan a dit: «Evitez le vin car il est la mère des turpitudes. Un homme d’une génération passée vivait loin des hommes et s’adonnait à l’adoration de Dieu. Une femme séduisante lui envoya sa servante pour l’appeler à un témoignage. Il répondit à son appel et accompagna la servante qui l’amena chez sa maîtresse. Après avoir dépassé plusieurs portes qu’on fermait derrière lui, il trouva une femme d’une beauté remarquable et un domestique auprès d’elle tenait à la main un vase plein du vin. La femme lui dit: «P a r Dieu, je ne t’ai pas convoqué pour un témoignage mais pour avoir de rapports charnels avec moi, sinon tu dois ou tuer ce domes tique ou boire ce vase de vin. f| but un verre et demanda davantage qu’à la fin il la cohabita et tua le domestique. Evitez donc le vin car il ne se réunit plus avec la foi chez l’homme et chacun d’eux ne cesse de chasser l’autre». Pour confirmer les dires de ‘Othman on rapporte ce hadith cité dans les deux Sahihs où l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue- a dit: «L e fornicateur ne commet pas l’adultère quand il est croyant; le voleur ne vole pas quand il est croyant; le buveur du vin ne le boit pas quand il est croyant».(Rapporté par Boukhari et Mouslim)f2).
L’Imam Ahmed rapporte que Asma' Bent Yazid a entendu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dire: «Celui qui boit le vin, Dieu ne sera plus satisfait de lui pendant quarante nuits, et s ’il meurt,
(¿r* ttfrü&uJI cj* o“u'
^1
Lpï
¿il Jjiti t-b-î
ç jj
U nJi
.(^L J Ij
(1)
V j-5, i
¿
)
l
« I j j ) cSy^Vl ^
(2)
(ÿy. •*0*3* J* J
Jsï oîj
OttiUflJI IjUf j
J « J L î ijli W ijA i ¡ J I f i * S -5
'•
^
X? ‘0*3*
Ùï>-
367
¿ k i l_r s f J
j^l ¿j* £-*U ¿jtp-l)
à* ù«- '¿ r* à j~ i
il mourra incrédule. S ’il cesse et revient à Dieu, Dieu acceptera son repen tir, mais s ’il récidive, il sera de droit de Dieu de lui donner à boire du jus des réprouvés du d’Enfer»( I ) .
yâ a’yyuhâ-l-ladîna ’am anû layabluwannakumu-L-Lâhu bi say’im-minas-sayd i tanâluhu ’aydikum w a rim âhukum liya‘la m a -L -L â h u man y ah â fu h û b i-l-g a y b i fa m a n -i‘tadâ b a ‘ da d â li k a fa la h û ‘a d â b u n ’alîmun (94) yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’am anû lâ taqtulû-s-sayda w a ’antum hurumun wa man qatalahû minkum muta'ammidan fajazâ’um-mitlu mâ qatala m ina-n-ni‘ami yahkum u bihî d a w â ‘adlim-minkum hadyam bâliga-l-ka‘bati ’aw kaffârtun ta‘amu masâkîna ’aw ‘adlu dâlika siyâma1-liyadûqa w ab âla ’amrihî ‘a fâ -L -L â h u ‘ammâ salafa w a m an ‘âda fayantaqimu-L-Lâhu minhu wa-L-Lâhu ‘Azîzun dû-n-tiqâmin (95). O croyants, pour vous éprouver, Allah mettra à portée de vos mains et de vos lances du gibier.
11 découvrira
ainsi ceux qui le craignent dans leur
for intérieur. Celui qui succombera à cette épreuve subira un châtiment douloureux. (94) O croyants, ne tuez pas de gibiers quand vous êtes en pè lerinage. Quiconque en aura tué volontairement devra rapporter l’équivalent en viande d’animaux comestibles. Son cas sera arbitré par deux hommes d’entre les justes et la viande envoyée en offrande à la Ka‘ba. Le coupable pourra se racheter aussi en nourrissant des pauvres ou en jeûnant pour qu’il
c-«-»-* L$jl
(1 ) Lâi>-
:J lï
¿Ip ùj^
¿1 i_jU
L»j !4 I J
t
-bjj c -ij
ilj>\£ o U io L »
c
J
l
î
tîjL jJ l
¿jt-
¿ y
368
(Jü
ÂLJ (juujl
Jjbl
Jb J L ,»»
éprouve la funeste conséquence de son acte. Allah pardonne les fautes pas sées. Celui qui récidive, Allah le châtiera. Allah est tout-Puissant et impla cable. (95).
Ibn Abbas a commenté le premier verset précité et dit: Dieu éprouve les hommes qui se trouvent en état de sacralisation en met tant à portée de leurs mains et de leurs lances les petits et les faibles parmi les gibiers, et en même temps II les défend de s’en procurer. Moujahed précise que les mains peuvent atteindre les petits des gi biers et les lances les grands. Quant à Mouqatel Ben Hayan, il a dit que ce verset fut révélé lors de la visite pieuse (‘Oumra) de Houdaybya où animaux et oiseaux exi staient en grande quantité de sorte qu’ils se trouvaient à portée des mains, mais Dieu leur interdit de s’en procurer à l’état de sacralisation pour les éprouver et découvrir «Ceux qui le Craignent dans leur for intér ieur» en obtempérant à ses ordres en public et en secret comme II le mentionne dans un autre verset: «Ceux qui auront redouté leur Seigneur dans son mystère impénétrable obtiendront un pardon et une grande récompense» [Coran LXVII, 12].
Mais ceux qui transgressent Ses enseignements après cet avertis sement et Lui auront désobéi, subiront un châtiment très douloureux. « O croyants, ne tuez pas de gibiers quand vous êtes en pèlerinage»
c’est à dire à l’état de sacralisation pour faire un pèlerinage ou une vi site pieuse. Il s’agit de tout gibier comestible. Quant aux bêtes sauva ges, il est toléré de les tuer selon les dires de Chafé'i mais la plupart des ulémas l’interdisent, à l’exception de ces animaux cités dans un hadith rapporté par Aicha - que Dieu l’agrée - la mère des croyants, où (’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: « I l en est cinq animaux qu'on peut tuer à l ’état de sacralisation et autre: le corbeau, l ’épervier, le scropion, la souris et le chien enragé» (Rapporté par Boukhari et Mouslim )(1).
Suivant une autre version rapportée par Nafe‘ d’après Ibn Omar,
(1)
*
tJûl ïjUJlj
369
I
O..Î slJbJlj i_j1j* i\
Ayoub aurait demandé à Nafe‘: «E t le serpent?» li iui répondit: «Les uiémas à l’unanimité ont permis de le tuer» Certains comme Malek et Ahmed ont assimilié le loup, le lion et la bête fauve au chien enragé, qui sont encore plus dangeureux. «Quiconque en aura tué volontairement devra rapporter l’équivalent en viande d’animaux comestibles» La majorité des ulémas ont déclaré que
cette sentence est appliquée tant à l’auteur volontaire qu’à celui qui le commet par oubli et le rachat est d’obligation, mais à une seule condi tion: le deuxième n’est pas considéré comme pécheur, quant au pre mier il l’est et c’est pourquoi Dieu a dit: «Pour qu’il éprouve la funeste conséquence de son acte». L’offrande compensatoire doit être un animal du troupeau et équivalent au gibier tué, mais Abou Hanifa a toléré le payement en espèce du prix du gibier tué. «Son cas sera arbitré par deux hommes d’entre les justes» Pour dési gner l’offrande compensatoire s’agit-il d’un animal de son troupeau ou un équivalent au gibier tué, il faut que deux hommes probes et musul mans pour arbitrer. Mais la question qui se pose est la suivante: l’au teur pourrait-il être l’un de ces deux hommes? Deux opinions ont été dites à ce sujet:
- La première ne lui permet pas d’après Malek, car il se peut qu’il prononce une sentence qui sera en sa faveur. - La deuxième l’autorise d’après le sens du verset, selon Chafé'i et Ahmed. A cet égard Ibn Abi Hatem rapporte d’après Maymoun Ben Mihran qu’un bédouin vint dire à Abou Bakr: « J ’ai tué un gibier à l’état de sacralisation, par quoi je pourrai me racheter?» Abou Bakr -que Dieu l’agrée- dit à Oubay Ben Ka‘b qui se trouvait chez lui: «Q u ’en penses-tu?» Et le bédouin de s’écrier: «J e viens te demander alors que tu es le calife de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salueet tu demandes à un autre?» Il lui répondit: « Q u ’en trouves-tu d’étrange? Dieu a dit: «Son cas sera arbitré par deux hommes d’entre les justes» et j’ai demandé l’avis de mon compagnon. Si nos opinions s’ac cordent nous te l’imposons». Abou Bakr as-Siddiq, par sa clémence a fait connaître au bédouin ce qui il ignorait, car on remède à l’ignorance par les enseignements. Une fois le jugement pronocné, celui qui est au pouvoir peut-il l’in terjeter même s’il y a précédent d’après les compagnons du Prophète,
370
et charger deux hommes intègres d’arbitrer le cas présent? Il y a eu deux opinions: - Chafé’i et Ahmed ont dit qu’on peut s’appuyer sur une sentence prise par les compagnons qu’on considère en tant qu’un jugement im muable et une loi. Mais si ce cas n’avait pas un précédent, alors on demande l’arbitrage des deux hommes probes. - Malek et Abou Hanifa ont contredit la première opinion et déclaré qu’il faut arbitrer chaque cas à part même s’il y a un précédent, en se conformant aux dires de Dieu. «... et la viande envoyée en offrande à la ka‘ba» c’est à dire que l’ani mal de son troupeau ou l’équivalent du gibier doit être immolé auprès de la Ka‘ba où la viande sera distribuée aux pauvres. «le coupable pourra se racheter aussi en nourrissant des pauvres ou en jeûnant» Si le coupable ne trouve pas l’offrande compensatoire il pour
ra, selon les dires des quatre imams, donner à manger aux pauvres ou jeûner. Mais Malek et Abou Hanifa avaient aussi une autre opinion qui consiste à respecter l’ordre de la réparation mentionné dans le verset, et dans ce cas on estime le prix du gibier tué. Al-Chafé‘i, de sa part, approuve cet avis et par le prix, le coupable peut acheter de la nourri ture pour la distribuer aux pauvres. De toute façon l’homme aura l’option pour réparer son acte, il pourra, s’il ne trouve pas le prix, jeûner un jour contre la nourriture de chaque pauvre. Quant au lieu où il devra donner à manger, il est l’en ceinte selon les dires de Chafé'i et ‘Ata‘, ou l’endroit où il a tué le gi bier ou l’endroit le plus proche d’après Malek, ou enfin là où il voudra d’après Abou Hanifa. Cette réparation est imposée afin que l’homme fautif goûte la conséquence de sa transgression et elle lui sera en tant qu’expiation. «Allah pardonne les fautes passées» ce qui a eu lieu du temps de l’igno rance, concernant les hommes qui se sont convertis et soumis aux or dres divins. Mais «Celui qui récidive, Allah le châtiera» une fois cet acte est devenu interdit et les hommes en ont pris connaissance, Allah le châtiera en tirant vengeance de lui en lui imposant l’expiation, car II est tout-Puissant, nul ne pourra s’opposer à Ses décrets ou échappera à Sa vengeance ou à Son châtiment.
371
’uhilla lakum saydu-l-bahri wa ta‘âmuhû matâ‘a-l-lakum w a lissayyârati w a hurrima ‘alaykum saydu-1-bam m â dumtum hununan w a-t-taqû-LL â h a -l-la d T ’ilayhi tuhsarûna (96) j a ‘a la -L -L â h u -l-k a ‘bata-l-bayta-1harâm a qiyâma-l-li-n-nâsi wa-s-sahr-l-h arâma wa-l-hadya w a-l-qala ’ida dâlika lita'lamu ’anna-L-Lâha ya‘lamu mâ fî-s-samâwâti w a mâ fî-l-’ardi w a ’anna-L-Lâha bi kulli say’in ‘alîmun (97) ’i‘lamu ’anna-L-lâha sadîdul-‘iqâbi w a ’an n a-L -L âh a G afûr-r-R ahîm un (98) m â ‘alâ-r-rasûli ’illâ-lbalâgu wa-L-lâhu ya‘lamu mâ tubdûna wamâ taktumûna (99). Il vous est permis de pêcher et de
to u s
nourrir du produit de votre pê
che, que vous soyez à demeure ou en voyage. L a chasse vous est interdite quand vous êtes en territoire sacré. Craignez Allah, devant qui vous compa raîtrez un jour. (96) Allah a érigé la K a ‘ba en symbole de paix pour les hommes, ainsi que les mois sacrés et les offrandes non ornées et ornées. A l lah, ne l’oubliez pas, sait ce qu’il y a dans les cieux et sur la terre. Allah est omniscient. (97) Sachez qu’Allah est implacable dans la répression et qu’il est aussi clément et miséricordieux. (98) Avertir les hommes, c’est la seule tâche du Prophète. Allah sait ce que vous divulguez et ce que vous te nez caché. (99).
Les ulémas s’accordent que le gibier de la mer est licite soit qu’on le pêche vivant soit que la mer jette sur le littoral. On a rapporté que Abdul Rahman le fils d’Abou Houraira a demandé à Ibn Om ar: «L a mer a jeté sur la plage tant de poissons morts, peut-on les manger?» - Non, lui répondit-il. En rentrant chez lui, Abdullah Ibn Om ar lit la sou rate de la Table, et arrivé à ce verset: « I l vous est permis de pêcher et de vous nourrir du produit de votre pêche...» il envoya quelqu’un dire à A b dul Rahman: «Q u ’il les mange car ils sont licites».
372 /
«Q u e t o u s soyez à demeure ou en voyage» c’est à dire qu’on réside sur le littoral ou qu’on soit voyageur, tout ce qu’on pêche est licite. La majorité des ulémas ont jugé ainsi en s’appuyant sur le verset et en se référant à ce hadith rapporté par l’imam Malek d’après Jaber Abdullah qui a raconté: «Le Messager de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a envoyé un régiment vers le littoral composé de trois cent hommes commandé par Abou Oubayda Ben Al-Jarrah et je fus l’un d’eux. En route les provisions furent épuisées. Abou Oubayda ordonna qu’on lui apporte tout ce qui restait des provisions et j’avais à ce moment une outre contenant de dattes. Il donna à chacun d’entre nous une datte par jour et après une certaine période nous fûmes privés de toute pro vision. Arrivés sur le littoral, nous trouvâmes un cachalot pareil à un monticule. Toute l’armée en mangea pendant dix huit jours. Puis Abou Oubayda ordonna qu’on lui apporte deux côtes de ce cahalot, les dres sa en forme d’arc et y fit passer un chameau sans le toucher. (Rap porté par Boukhari et Mouslim).
Dans le Sahih de Mouslim on trouve cet ajout: «Arrivés sur le litto ral, nous touvâmes un cachalot mort pareil à un monticule. Abou O ubaida s’écria: «Mort! Non, nous sommes les messagers de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- , mais puisque nous sommes ob ligés, m angez-en» Nous restâmes un mois à consommer la chair de ce cachalot, à savoir que nous étions trois cent hommes et nous finî mes par s’engraisser. Je me revois en train de puiser de la graisse de son œil avec des cruchons, et de couper de sa chair de morceaux en tant qu’un bœuf. Abou Oubayda prit treize hommes et les fils asseoir dans l’orbite de son œil, et d’autre part, il prit une côte qu’il dressa (comme un arc) et fit passer dessous le plus grand chameau que nous avions. Enfin nous prîmes de sa viande des morceaux à sécher. Lorsque nous retournâmes à Médine, nous mîmes l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- au courant de l’événement, et il nous répondit: « C ’est tme nourriture que Dieu vous a accordée. Avez-vous en core de cette viande pour nous donner à manger?» Nous lui en apportâmes et il mangea»(I K
(1)
J 51 Iîm liS* tij
J y j vl.wi :jü 4JUI *Lp j j j * '*
-
Ulj iÂîL»ilj
373
i^lj i ;«Jl
¿AJl* ¿ ji
^
le-
Malek rapporte qu’un homme demanda à l’Envoyé de Dieu -qu’AIlah le bénisse et le salue- «Nous sommes des gens qui naviguent sou vent et nous ne portons avec nous qu’une petite quantité d’eau, si nous en prenons pour nos ablutions nous craignons la soif. Pouvonsnous nous servir de l’eau de la mer pour nos ablutions? - Oui, répon dit-il, l ’eau de la mer est purificatrice et sa pêche est licite» (Rapporté par plusieurs/1*.
Tirant argument du verset sus-mentionné, les ulémas ont jugé que tous les animaux de la mer sont licites et comestibles bien que d’entre eux ont fait exception des grenouilles. D’après Abdullah Ben Amr, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a interdit de tuer les gre nouilles disant que leur coassement est une glorification du Seigneur. Les gibiers de la mer, à part les grenouilles, sont-ils tous licites? Les opinions furent controversées. D’après Chafé'i: tout animal qui a un pareil sur la terre est licite, sinon il est illicite. Mais selon Abou Hanifa: l’animal péché mort est illicite tout comme l’animal de la terre, en se référant au verset qui interdit la bête morte. A cet égard Ibn Mardo-
i
ùlS-J
L f ijy
:Jlü
jJ i
¿ JÜ Aia
tÂl>-lj j
ji'
’il}
r f j+ J i
jiîJI
j*-U
Ji*
t j>*JI
tl : .*■■* AP^A-*i>l
jÀ
. ajIjü
lil*
oL j
jM
jÂ
U>* JL>-I JLâJj : j u
ljj i j j .¿|jj ¿il J y
* j
:Jli
1
*0.Aj . P
j j
g )■*Il
¿ a
y J
C -l 9-Jt
Cj
« 1wII LjJ ' JLaj ç j j j ja .
t(jAJÜI J^L iJb
¿J*
^
't'j J j
U jjjjj
cç»_53 aj}( a^-^s-I < jjj
4
jA J
ll_ji^»
UJL> JUMj tAji*P i—-*J
Ujjl Ô J L J I li*JÜi LwU t j î l i j
O
Jl>î i jL t
. aIS^λ Ai*
oJU
t
A*lp
«.«la ;>
( 1) ^ J-Ü!l ls»»
JijW l
t)l^» :Jl»
j(-lî
jJüül Ai»
j*Jôpl J J»-j j»j tLjjiliU AP% >I
»■ïljM
I j^î t i J «
l i > j ) .1»
ÂîLaJtiî
^ 9 -
y
y b
ç jj ^
I
>Jl^
C j99“*
i_jj Z x j Ljolj JLâJj lli*—»
 j^ Î â.>.. ;P
lLjJjxJI
. .CJI J i »
41)1 J.^-^'V J — J ¿ a
j*j
(jyJUâj SJ-—P j À
¿y
^ jn A
U
^Llî
j* t
j
r j L î i caJ ¿ U i
¿il J U L - j l »
¿il Jy*j li !Jlü ¿)l J_ ^j Ji -j JL* d-UL* Jli
J l >
J
(lijw js p Ai^
O Ü tç l » Si
.(¿JUL* oljjJIASj* (^I>»Jl
374
waih rapporte d’après Jaber que l’Envoyé de Dieu -qu’Aliah le bénisse et le salue- a dit: «C e que vous péchez vivant, mangez-le et tout ce que la mer jette comme des animaux morts, ne les mangez pas»(1).
Mais les ulémas ont rejeté le hadith précédent qui contredit le hadith raconté par Jaber concernant la cachalot. Ce qui corrobore cette opinion est ce hadith rapporté par Ibn Omar où (’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «D eux bêtes mortes et deux ( orga nes) contenant du sang nom sont rendus licites: les bêtes sont: les poissons et les sauterelles. Quant aux organes saignants, ils sont: le foie et la rate» (Rapportépar Ahmed Ibn Maja, Darqoutni et Bayhaqi)(2). « L a chasse vous est Interdite quand vous êtes en territoire sacré» c’est à dire à l’état de sacralisation. Quiconque commet un tel acte volontai rement aura péché et devra le réparer. Quant à celui qui le commet par erreur devra faire une réparation et ce qu’il aura chassé lui sera in terdit car dans ce cas il est considéré comme la bête morte. Cela s’applique aussi bien à l'homme sacralisé que le désacralisé d’après Malek et Chafé'i selon une de ses opinions. Si l’homme avait mangé tout le gibier ou une partie, serait-il soumis à une autre sanction?. Une partie des ulémas ont répondu par l’affirmative, d’autres ont dit, tel que Malek Ben Anas, qu’il en sera exempté. Quant à Abou Hanifa il a jugé qu’il devrait faire une réparation équivalente à la quantité qu’il avait mangée.
Un cas se pose: qu’adviendra-t-il à un homme qui, à l'état de dés acralisation, chasse un gibier et l’offre à un sacralisé? La majorité des ulémas autorisent un tel acte sans aucun inconvénient et sans distinc tion s’il l’avait chassé pour lui-même ou pour un autre. A cet égard Ibn Jarir rapporte qu’on a demandé Abou Houraira au sujet d’un gibier chassé par un homme désacralisé, peût-il être consommé par un autre sacralisé? - Oui, répondit-il. Puis Abou Houraira rencontra Omar Ben
(1)
oU>
^>~
flj *
-J^ yW
jjl Jli
Lill» lu*
(2) UÜ tûLoj
U cJLa-l»
4)1 Jj —>j
aljj) iJUJaJIj
375
cJlî J + S OUüJI Ulj
lS jj
OjPxJli û IxuaJI
Al-Khattab et le mit au courant de sa jurisprudence. - Si tu avais répon du autrement, dit Omar, je t’aurais frappé sur la tête. Mais une partie des ulémas ont jugé qu’il est absolument interdit à l’homme à l’état de saraclisation de manger du gibier chassé par lui ou par un autre. Ibn Abbas a soutenu cette opinion en disant que ce ver set: « L a chasse vous est interdite quand vous êtes en territoire sacrée» n’est pas tellement clair. Ibn Omar et Ali Ben Abi Taleb ont répugné qu’un homme sacralisé mange de ce gibier quoi que ce soit. Malek, Chafé'i, Ahmed et une majorité des ulémas ont interdit à l’homme en état de sacralisation de manger du gibier chassé à son in tention par un homme désacralisé, en tirant argument du hadith rap porté par As-Sa‘b Ben Jouthana qui a offert au Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- la viande d’un onagre qu’il avait chassé alors qu’il se trouvait à Al-Abwa‘ ou Waddan. Le Prophète refusa d’en manger, mais remarquant que son geste avait causé un mécontentement à A Sa‘b, il poursuivit: «Je ne refuse cette viande que par ce que je suis en état de sacralisation». Ils ont commenté cela en disant: «que le Pro phète -qu’Allah le bénisse et le salue- avait cru que l’homme l’avait chassé exprès pour lui. Mais s’il était autrement, il en aurait mangé en se basant sur ce hadith rapporté par Abou Qatada qui, étant désacra lisé, avait chassé un onagre alors que ses compagnons étaient en état de saralisation. Refusant d’abord d’en manger, ils demandèrent à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- s’il leur est permis. Il leur répondit: « L ’un d ’entre vous lui a-t-il demandé de le chasser ou l ’a-t-il aidé?» Comme la réponse fut négative, il leur dit: «M angez-en» et il en mangea également. Cette histoire est citée dans les deux Sahihs sui vant des versions différentes» (Rapportépar Boukhari et M ousüm )(1).
(1) iôys*-*
f
ùUÎ jî I4JI jLii JL^Î ^ Uiijl iülî
«Jl*j t
j
j
L
ù ir J> i :jU i J
yM j
«
41 J y *
Lji* (J^îj
(j>>- ëilïî j
i/ l.
y j ly îp
:Jli tV
-bUJlj
376
qul-lâ yastawî-l-habîtu wa-t-tayyibu walaw ’a‘jabaka katratu-l-habîti fat-taqû-L-Lâha yâ ’ulî-l-’albâbi la ‘allakum tuflihûna (100) yâ ’ayyuhâ-1ladîna ’am an û lâ tas’alû ‘an ’asyâ’a ’in tubda lakum tasu’kum w a ’in tas’alû ‘anhâ hîna yunazzalu-l-Qur’ânu tubda lakum ‘afâ-L-Lâhu ‘anhâ w a-L-Lâhu Gafurun Halîmun (101) qad sa’alahâ qawmum-min qablikum tumma ’asbahû bihâ kâfirîna (102). Dis-leur: «N e confondez pas le bon et le mauvais et ne vous laissez pas séduire par l’exubérance du mauvais. N ’interrogez pas sur des choses dont le sens, s’il vous était divulgué, pourrait vous causer de la peine. Si vous in terrogez sur ces mêmes choses au moment de la révélation, elles vous seront expliquées. Allah le permet. 11 est indulgent et miséricordieux (101) Avant vous, d’autres peuples ont interrogé sur ces mêmes choses. Leur divulgation les a jetés dans l’impiété. (102).
Dieu ordonne au Prophète: Dis aux hommes que ce qui est mau vais n’est pas semblable à ce qui est excellent et bon même si l’abon dance du mauvais vous surprend(1). Cela signifie que le peu licite et utile vaut mieux que l’abondance du mauvais et nuisible. Abou Qassem Al-Baghawi a rapporté d’après Abou Oum am a qu’lbn Tha'laba Ben Hateb l’Ansarien dit: «O Envoyé de Dieu, invoque Dieu pour moi afin qu’il m’accorde de Ses biens» Il lui répondit: «L e
(1) Al-Wahidi rapporte: Après que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- ait communiqué aux hommes que le vin est Prophibé, un no made vint lui dire: "Je suis un homme dont le vin était mon principal commerce. Grace à son profit, j’ai pu affranchi tant d’esclaves. Si cet argent sera consacré à cette fin, ma pratique sera-t-elle agréée de Dieu?" Il lui répondit: "Dieu n’accepte que le bon" Dieu à cette occa sion fit cette révélation: "Ne confondez pas le bon et le mauvais...".
peu que tu puisses t ’en acquitter de son obligation vaut mieux qu’une grande richesse dont tu seras incapable de t ’en acquitter de son droit qu’avec peine». «Craignez Allah si vous voulez faire votre salut» c’est à dire: O vous les hommes sensés, évitez tout ce qui est illicite et contentez-vous du licite, cela vous assurera votre bonheur dans les deux mondes.. O croyants, n’interrogez pas sur des choses dont le sens, s’il vous était divulgué, pourrait vous causer de la peine» Dieu, dans ce verset, exhorte
Ses serviteurs croyants à ne plus poser des questions qui ne leur ser viraient à rien et qui pourraient leur nuire aussi en entendant la ré ponse. Al-Boukhari rapporte que Anas a dit: « L ’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- nous fit un prône sans pareil. Il nous dit: «S i vous saviez ce que je sais, vous ririez peu et pleureriez beaucoup». Les hommes couvrirent leur visage en gémissant. Alors un homme lui de manda: «Q ui est mon père?» Il lui répondit: «T on père est un tel». Ce verset fut révélé à cette occasion. Abou Houraira rapporte: « L ’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- sortit irrité au visage empourpré et s’asssit sur la chaire. Un homme se leva et lui demanda: «O ù est mon père? - Au Feu, ré pondit-il. Un autre lui demanda: «Qui est mon père? - Houdzafa répliquat-t-il. O m a r Ben Al-K hattab se leva et s’écria: «N o u s nous contentons de prendre Allah comme Seigneur, l’Islam comme religion, Mouhammad comme Prophète et le Coran comme guide. O Envoyé de Dieu, nous sommes des gens qui venons de quitter l’ignorance et le polythéisme et Dieu connaît qui sont nos pères» La-colère du Pro phète -qu’Allah le bénisse et le salue- s’apaisa, et ce verset fut des cendu» « O croyants, n’interrogez pas sur des choses dont le sens, s'ils vous était divulgué, pourrait vous causer de la peine» (Rapporté par plu sieurs dont As-Souddy)(1).
(1)
iL¡o
tijLJI i \j j
4L
378
:
¿¡f-
:Jli î ^ l ¿¿I :jLïi :
Jlü
fió* uüLL-
Al-Boukhari rapporte qu’lbn Abbas a raconté: «Il y avait des hom mes qui, par raillerie, posaient des questions à l’Envoyé de Dieu -qu’AIlah le bénisse et le salue-. L’un d’eux lui demandait; «Q ui est mon père?», un autre dont sa chamelle était égarée lui disait: «O ù est ma chamelle?» Dieu fit cette révélation à cette occasion. Ce verset porte l’homme à ne plus poser de questions sur des choses qui pourraient lui nuire si elles lui étaient montrées. Il valait donc mieux d’y renoncer. Comme il est très signifiant ce hadith rapporté par l’imam Ahmed d’après Abdullah Ben Mass'oud où l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- a dit: «Que l’un d'entre vous ne me transmette de propos dits par un autre, car j ’aime vous rencontrer ayant le cœur pur»(1). «S i vous interrogez sur ces mêmes choses au moment de la révélation, elles vous seront expliquées» C ’est à dire: n’insistez pas d’interroger sur
des choses car il se peut qu’une révélation puisse descendre à leur su jet comportant de restrictions et de rigueur dont nous ne saurez sup porter. Mais si vous laissez ces questions au moment de la révélation du Coran elles vous seront expliquées et vous y trouverez les répon ses et les enseignements. Il est cité dans le Sahih que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, a dit: «Laissez-moi (tranquille) tant que je vous laisse (tran quilles) Car ce qui a entraîné la perte de ceux qui vous ont précédés, était bien leurs questions excessives et leurs divergences envers leurs Prophètes» (Boukhari et Mousüm )(2).
On trouve également ce hadith authentifié: «Dieu le très Haut a prescrit des devoirs, ne les négligez pas. Il a institué des limites, ne les ou-
:Jli .Ujbï ¿ a fû
(%■<;<«
(1)
¿)!j
¿j-»
¿il J U
J+e -
J U ¿,1 * L à î ¿ p I j J L j
a>-Ij j-p i_L* y
i . ^êW
Al J J l î
«JL*
j
tjlî
ÙlS* ¿ A ¿11*1 UJ^*
ÿ 1»
jJ j
cjl-jc
*UI J-p
lilj (2)
LîJ tL*L»J DÎjiJbj
lj
:Jlî .I j^ îL jÎ J
379
cSjj
^ S-*"' ¿)l J is -
' ¿J*ij£
îrepassez pas. Il a prohibé certaines choses, ne les transgressez pas. Il s’est tû au sujet de certaines choses par miséricorde, non par oubli, ne cherchez pas à les connaître» (Rapporté par Darqoutni) ( I ) . «Avant vous, d’autres peuples ont interrogé sur ces mêmes choses. Leur divulgation les a jetés dans l’impiété» Ces mêmes choses dont on
vous a défendu de poser des questions à leur sujet, des hommes avant vous les avaient posées par moquerie et opinâtreté et non pas pour être guidés, mais ils n’en ont tiré aucun profit. AI-‘Oufi rapporte qu’lbn Abbas a dit: «L ’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait annoncé aux hommes: «Hom m es! Dieu vous a prescrit le pèlerinage» Un homme de Bani Assad lui demanda: «E n chaque année?» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue- fut très irrité et répondit: «Par celui qui tient mon âme dans sa main, si j ’avais dit: «O u i» il vous serait d’obligation, et s’il vous était obligatoire, vous ne le sauriez accomplir, et vous seriez devenus incrédules. Laissez-moi tranquille (sans poser trop de questions) tant que je vous laisse tranquilles. Lorsque je vous ordonne de faire une chose, faites-la, et lorsque je vous in terdis une chose, ne la faites pas.» Dieu alors fit descendre ce verset(2).
L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- interdit aux hommes de lui poser de questions à la façon des chrétiens qui avaient demandé à Jésus de leur faire descendre une table du ciel qu’ensuite ils devinrent incrédules. Il les exhorta à attendre les révélations où ils pourraient trouver de réponses à ce qu’ils voulaient demander. ‘Ikrima a dit: «Le but de cette interdiction consiste à ne plus de mander des miracles ou des Signes, comme les Qoraïchites qui
(1)
b jJj»
ij a S \ j J o j i
c..*»- .»j
j
frL-i.î
tlajJLuî
•((¿rJaiJ ,-JI #,J J )
(2) ^
fÿ lit :JU*
^
ùiî ^
J^-j Jl :ôll ^ ,j»Lp
«M J y*j li jij
ip-*j : c J J j i »X fj
à* (►£-+> '¿b
J—I
çÿjülj» : j U i Ijy-Li. U - ü -
y ^ .4*^11 «ÔA
380
Jli
,y
‘p JjîÜ
¿I
avaient demandé au Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- de faire jaillir de ruisseaux de la terre ou de transformer le mont As-Safa en or. Ou comme les juifs qui avaient demandé la descente d'un Livre venant du ciel. Dieu leur répondit par ce verset: «S i nous ne faisons plus de mi racles, c’est que les générations passées n’y ont pas cru» [Coran XVII,59], et celui-ci encore: «Ils ont juré de toute la force de leurs serments que si un miracle leur était envoyé ils croiraient. Réponds-leur: «L es miracles dé pendent de la volonté d’Allah. Qui vous dit que si un miracle leur était en voyé, ils croiraient» [Coran VI, 109].
mâ j a ‘a la -L -L â h u mim bahîratin walâ sâA’ibatin walâ wasîlatin walâ hâmin walâkinna-1-ladîna kafrû yaftarûna ‘alâ-L-Lâhi-l-kadiba wa ’aktaruhum la ya‘qilûna (103) w a’id â qîla lahum ta'alû ’ilâ ma ’anzala-Llâhu wa ’ila-r-rasûli qâlû hasbunâ mâ wajadnâ ‘alayhi ’aba ’anâ ’awalaw kâna ’âba ’uhiun lâ ya‘lamûna say’an walâ yahtadûna (104). Ce n’est pas Allah qui a institué la Bahira, la Saïba, la Ouassila et le Ham. Ce sont les idolâtres qui ont forgé des mensonges sur Allah. L a plu part d’entre eux sont insensés. (103) Lorsqu’on leur dit: «Conformez-vous à ce qu’Allah a révélé et à Son Prophète» ils répliquent: « L a manière de vi vre de nos ancêtres nous suffit». Ont-ils conscience que leurs pères ne sa vaient rien et n’avaient pas de principes?»(104). L a Bahira:
- D’après Sa'id Ben Al-Moussaïab: elle est la charmelle dont le lait était réservé aux idoles, personne ne devait la traire. - D ’après Ibn Abbas: elle est la chamelle qui engendre cinq petits, si le cinquième est un mâle, ils l’égorgèrent et le donnèrent à manger à leurs mâles sans les femelles. Mais s’il est une femelle, ils lui fendi rent les oreilles disant: c’est une Bahira.
381
La Saïba - D’après Sa‘id Ben Al-Moussaïab: elle est la chamelle consacrée aux dieux; elle ne devait plus rien porter. - D’après Moujahed: elle est la brebis qui a engendré six femelles. Si le septième est un mâle, ou deux mâles jumeaux, ils l’égorgèrent et le donnèrent à manger à leurs mâles sans les femelles. - D’après Mouhammad Ben Ishaq: elle est la chamelle qui a en gendré dix femelles à la suite sans qu’un mâle n’existe entre elles». On la laisse libre sans être montée, sans la tondre et son lait n’est of fert qu’à l’hôte. - D’après Abou Rawq: elle est la chamelle dont son propriétaire la laisse libre une fois qu’un de ses besoins est comblé, et il la consacre aux idoles. - D’après As-Souddy: elle est la chamelle laissée libre par son pro priétaire si un de ses besoins est comblé, ou s’il est guéri après une longue maladie, ou si ses biens ont proliféré. Il la consacre aux idoles présumant que si quelqu’un essaye de l’utiliser, il subira un châtiment dans le bas monde. A cet égard, Abdul Razzaq Ben Aslam rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «je connais le premier homme qui a instauré la Saïba et changé la religion d’Ibrahim -que Dieu le salue-»
Qui est-il ô Envoyé de Dieu? lui demanda-t-on» Il répondit: « I l est Omar Ben Lahy le frère de Boni Ka'b. Je Vai vu traîner ses entrailles en Enfer, et dont son odeur nuit aux réprouvés du Feu. Je connais également le premier qui a fendu les oreilles de la Bahira. - Qui est-il ô Envoyé de
Dieu? demanda-t-on. - C ’était un homme de Boni Medlej, répliqua-t-il. Il avait deux chamelles, leur a fendu les oreilles, interdit leur lait, mais plus tard, il a bu de leur lait. Je l’ai vu en Enfer alors que ces deux chamelles le mordaient et le foulaient sous leurs pieds»(1).
(1)
:ju
J w ‘jkM J*'
Jj—
j-»
JU ijtf
j
'-'.A* jül yj
-ijj
**1* (► —*1^1 ¿ji* j
382
>h
Wj
“t-*5" ( j *
¿ J*
J-fs - Jtï
Jj'j ô*- jj* * *
Amr est le fils de Lahy Ben Qam'a, un des chefs de la tribu Khouza'a qui était chargée de la garde de la Maison après la tribu Jourhom. Il fut le premier à changer la religion d’Ibrahim, à introduire les idoles au Hijaz, à appeler la lie du peuple à les adorer et à leur faire des lois concernant ces animaux du temps de l’ignorance et autres, comme Dieu le montre dans ce verset: «Sur les produits de la terre et du bétail ils réservent une part à Allah en disant: «Ceci est à Allah... jusqu’à la fin des versets [Coran VI, 136].
La Ouassila: - D’après Ibn Abbas: elle est la brebis qui a engendré sept fois, si lè septième est un mâle né mort, ils le mangèrent hommes et femmes. Si c’était une femelle, ils la laissèrent vivre. Si elle donne un jumeau mâle et femelle, ils les laissèrent vivre en disant: le mâle est lié par sa sœur qui nous l’a rendu illicite. - D’après Mouhammad Ben Ishaq: elle est la brebis qui engendre cinq jumelles à la suite, et ils la laissèrent libre. Si après ces cinq engendrements elle donne un mâle ou une femelle vivant on donnait ce nouveau-né à manger aux hommes sans les femmes, mais s’il est né mort, ils le mangeaient tous.
Le Ham: - D’après Ibn Abbas: il est l’étalon qui a fait dix copulations, on in terdisait de le monter et on le laissait libre. - Quant à Qatada, il a donné la même interprétation que celle d’Ibn Abbas, puis dans une autre il a dit: il est l’étalon parmi les cha meaux qui a eu un petit-fils. On défendait de le monter, de le tondre, ou de le charger. On le laissait paître là où il voulait même dans les enclos privés, et boire de n’importe quel bassin même des bassins qui n’appartenaient pas à son propriétaire. Ibn Wahb rapporte qu’il a entendu Malek dire: Le ham est l’étalon
^
:<-^î
o l j JLâü (¿US Jju
^ jii
j»j tL-fiUI ^
¿ ¡A
(
O
b
i
ü
Jjî
jth cJlS'
Aj[^2JU U*j jUl
383
parmi les chameaux qui est devenu inapte à la copulation, on l’ornait des plumes du paon et le laissait libre. Telles étaient les coutumes païennes marquant d’un tabou les bê tes du cheptel en raison de leur fécondité. Les polythésites par leurs faires croyaient qu’ils s’approchaient de Dieu du moment qu’ils forgaient des mensonges sur Lui comme II a dit: «Ce sont des idolâtres qui
ont forgé des mensonges sur Allah». «Ces gens-là: «lorsqu’on leur dit: «Conformez-vous à ce Allah a révélé et à Son Prophète» c’est à dire a suivre la religion et Ses lois en obser vant le licite et l’illicite, ils répliquent: «La manière de vivre de nos ancê tres nous suffit» en les prenant pour exemple et pratiquant leurs coutumes. «Ont-ils conscience que leurs pères ne savaient rien et n’avaient pas de principes?» Comment s’obstinaient-ils et refusaient-ils de ne sui vre que leurs pères du moment que ceux-ci étaient aussi plus igno rants qu’eux et vivaient dans un égarement.
yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’am anû ‘alaykum ’anfusakum lâ yadurrakum inan dalla ’id â-htadaytum ’ilâ-L-Lâhi marji‘ukum jam î'an fayunabbi’ukum bimâ kuntum ta‘malûna (105). O croyants, ne vous occupez que de vous-mêmes. L ’erreur d’autrui ne saurait vous nuire si vous êtes dans la bonne voie. A Allah tous vous ferez retour. 11 vous expliquera le sens de vos actions. (105). Dieu ordonne à Ses serviteurs croyants de s’amender, faire le bien dans la mesure de leur capacité, en leur assurant que la corrup tion des autres soient-ils proches ou non ne saurait leur nuire. Ibn Abbas a commenté ce verset et dit: «Dieu dit: Si Mon serviteur M’obéit en observant le licite et s’interdisant de l’illicite, il sera épargné des mé faits de l’égarement des autres. Ainsi fut le commentaire de Mouqatel Ben Hayan.
«A Allah, tous vous ferez retour» pour être rétribués selon vos ac tions qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Mais ça ne veut pas dire
384
de renoncer à ordonner aux autres de faire le bien et de s'abstenir du repréhensible si cela s’avère nécessaire et possible. Un jour, Abou Bakr fit un discours. Après avoir loué et glorifié Dieu, il dit; Hommes! Vous lisez ce verset: «O croyants, ne vous occupez que de vous-mêmes. L’erreur d’autrui ne saurait vous nuire» en le mal interprétant car j’ai en tendu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dire: «Lorsque
les hommes voient le repréhensible et ne le changent pas, peu s ’en faut que Dieu à Lui la puissance et la gloire ne les châtie tous.» (Rapporté par Ah med, lbn Maja et autres)*1*. Tirmidzi rapporte que Abou Oumaya Al-Cha'bani a dit: «J e vins auprès de Abou Tha'laba AL-Khouchani et lui dis: «Comment tu inter prètes ce verset?» - Lequel? me demanda-t-il - Celui-ci, répliquai-je: « O
croyants, ne vous occupez que de vous-mêms. L’erreur d’autrui ne saurait vous nuire» Il rétorqua: «P a r Dieu, j ’ai posé la même question à l’homme le plus savant, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue- qui m’a rpondu: «Encouragez-vous mutuellement au bien et interdisez-
vous du répréhensible. Lorsque tu constates que les gens suivent une avarice et des passions, préfèrent le bas monde et prétendent être tous des savants, occupe-toi de toi-même et écarte-toi du commun du peuple car il arrivera taie période où celui qui fera montre de patience sera pareil à celui qui tient une braise dans sa main. Quiconque pratiquera de bonnes œuvres recevra une récompense équivalente à celle de cinquante d ’entre vous»(2).
(1)
IjjÎ :Jli
^¡\j Al
lit J-v? ÿ A
bb jib
‘-H* ;J
A
J!
(2)
t J *bj) •CAjLamj j»
C.lo
lS j
(Jl-jt** i l ^
c~«b
*j
ûr* *■*»* 4fb*^ Ù jU ju
tviX—
sJla
tlîl
Ip T j j ÛJI l^jiî (Jy * * j
fli Ip ljw»l
j ‘loi *!l
^j|
{¿X»yi\ Jlî
Al J ÿ -C-JS ïtf y :JU 4Jdb
i
1
lit
IjaLJj ¿LJlo
L jjjA
*.JU
385
ci-* ^ * ^ 8 )
:Jlî» -¿¡pi Al ®yy*
çSb Jt* ^ ¡ i
ûy~ + > -
«JL*
tUl>)
Ar-Razi rapporte qu’Abou AI-‘Alfa a dit: «Nous étions assis chez Abdullah Ben Mass'oud, il y avait parmi nous deux hommes dont un malentendu, comme il est de coutume entre les gens, les dressait l’un contre l’autre. Chacun d’eux voulait s’attaquer à l’autre lorsqu’un homme se leva et dit à Ibn Mass’oud: «Puis-je leur ordonner à faire le bien et s’abstenir du repréhensible?» Un autre, qui se trouvait à ses côtés, lui conseilla: «T u n’es responsable que de toi-même, car Dieu a dit: «Ne vous occupez que de vous-mêmes». Ibn Mass’oud, entendant les propos de ce dernier, s’écria: «Doucement! O n n’a pas encore reçu l’interprétation de ce verset. Ce Coran où il fut révélé, renferme de ver sets dont leur réalisation fut constatée avant leur révélation, d’autres qui furent réalisés de temps de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, d’autres qui furent encore réalisés peu après son départ, d’autres qui seront réalisés plus tard, d’autres qui auront lieu lorsque l’Heure Suprême se dressera, enfin d’autres qui seront réalisés le jour du compte final comme nous avons eu déjà connaissance de ce qu’il y aura lieu, et ceci tant que vos cœurs s’accordent, vos passions soient les mêmes sans que vous voyez jetés dans la confusion des sectes et que certains d’entre vous goûtent la violence des autres. Mais si les cœurs se divergent ainsi que les tendances et certains d’entre vous usent de la violence contre les autres, alors que chacun s’occupe de soi-même, et ainsi ce verset sera réalisé». Ibn Ja rir rapporte qu’AI-H a ssa n , en lisant ce verset, a dit: «Louange à Dieu qui nous a accordé ce verset. Aucun croyant n’a exi sté ou n’existe sans qu’il y ait un hypocrite à ses côtés qui méprit ses œuvres».
386
yâ ay y u h â-l-lad îna ’âAm anû sa h â d a tu baynikum ’id â h ad a ra ’ahadakumu-l-mawtu hîna-l-wasiyyati-tnâni dawa ‘adlim-minkum ’aw ’a'harâni min gayrikum ’in ’antum darabtum fî-l-’ardi fa’asâbatkum musîbatu-l-mawti tahbisunahumâ mim ba‘di-s-salâti fayuqsimâni bi-LLâhi ’ini-rtabtum lâ nastarî bihî tam anan walaw kâna d â qurbâ walâ naktumu sahâdata-L-Lâhi ’inria ’ida-l-lamina-l-’âtimîna (106) fa’in ‘utira ‘alâ ’annahumâ-stahaqqa ’itm an fa’aharâni yaqûmâni maqâmahumâ mina-l-ladîna-stahaqqa ‘alayhimu-l-’awlayâni fayuqsimâni bi-L-Lâhi lasahâdatuna ’ahaqqu min sahâdatihimâ wama-‘tadayna ’inna ’ida-1lamina-z-zâlimîna (107) dâlika ’adria ’ay-ya’tû bi-s-sahâdati ‘alâ wajhiha ’aw yahâfû ’an turadda ’aymânum-ba‘da ’aymânihim wa-t-taqû-L-Lâha wa-sma‘û wa-L-Lâhu lâ yahdî-l-qawma-l-fâsiqîna (108). O croyants, lorsqae vous sentirez venir la mort et que vous voudrez tester, avisez deux témoins honorables de votre confession ou de tonte autre confession, si la détresse de la mort vous surprend en voyage. Retenez-les après la prière. Si vous doutez d’eux, faites-leur prêter ce serment: «Nous ne trafiquerons jamais de notre témoignage, même si nos parents sont en cause., nous ne dissimulerons rien de la vérité, sinon nous serions criminels» (106) S’il se révèle que ces deux témoins ont forfait à l’honneur, deux au tres témoins seront substitués aux deux premiers dont l’indignité aura été reconnue. Ils prêteront serment devant Allah en ces termes: «Nous jurons que notre témoignage est plus sincère que celui des deux premiers témoins et que nous ne disons que la vérité, sous peine d’être du nombre des injus tes^ 107) C’est là le meilleur moyen pour obtenir des témoignages sincères. Car il suscite chez les témoins la crainte qu’on recourt a d’autres serments après les leurs. Craignez Allah et écoutez-le. Allah ne guide point les per vers. (108). On a dit que ce verset qui renferme une sentence très importante fut abrogé, mais d’autres ont riposté qu’il est fondamental et Ibn Jarir
387
d’ajouter: «Quiconque prétend que ce verset fut abrogé qu’il présente la preuve.» Selon ce verset, et pour valider le testament il faut le témoignage de deux hommes intègres choisis parmi les musulmans d’après Ibn Abbas et la majorité des ulémas. Mais d’autres ont dit qu’ils doivent être des parents du testateur.
«ou de toute autre confession» c’est à dire des gens du Livre selon les dires d’Ibn Abbas, bien que d’autres ont précisé que ces deux té moins peuvent être choisis en dehors des parents de l’homme. «Si la détresse de la mort vous surprend en voyage». Donc afin qu’un testament soit valide, deux conditions doivent être remplies: être en voyage pour valider le témoignage des deux hommes des gens du Li vre faute de la présence des musulmans, et que ce soit un testament. Ibn Jarir a rapporté que Chouraïh a dit: «le témoignage des juifs et des chrétiens ne saurait être accepté qu’en ce qui concerne un testament au moment du voyage. L’imam Ahmed a soutenu cette opinion, quant aux autres chefs de l’école de la loi islamique, ils l’ont contredit affir mant que le témoignage des gens du Livre n’est pas accepté contre les musulmans, et Abou Hanifa d’ajouter: ils peuvent témoigner les uns contre les autres. Ibn Jarir a rapporté que Al-Zouhari a dit: «L a tradition suivie consiste à ne plus accepter le témoignage de l’incrédule ni à l’état de résidence ni en voyage, mais seul le témoignage d’un musulman est agréé». Ibn Zaïd de dire: Ce verset fût révélé au sujet d’un homme qui mourut alors qu’aucun musulman ne se trouvait près de lui, et ce fut au début de l’ère islamique où on se livrait bataille et la plupart des hommes étaient encore incrédules. Ils héritaient les uns des autres par testament. Puis le testament fut abrogé après la révélation du verset qui établit la loi successorale et les hommes durent l’appliquer. Ceci fut un sujet de discussion et c’est Dieu qui est le plus informé. Une divergence dans les opinions fut constatée en commentant ce verset: «Lorsque vous sentirez venir la mort et que vous voudrez tester, avi
sez deux témoins honorables de votre confession ou de toute autre confesI sion» S ’agit-il de leur confier ce testament ou de les prendre à témoins seulement?
388
- La première opinion soutient le premier point de vue. A ce pro pos Ibn Mass'oud a dit: C ’est le cas d’un homme qui entame un voy age portant sur lui une somme d’argent et sentant la mort se présenter à lui. S ’il trouve deux hommes musulmans, il leur confie son argent et appelle comme témoins deux autres intègres. - La deuxième consiste à les prendre comme témoins selon le sens du verset. S ’il ne trouve pas un troisième auquel il lui confie le testament ces deux hommes assument la charge du testament et du témoignage, comme nous allons en parler en racontant l’histoire de Ta mim Ad-Dari et ‘Ady Ben Bida‘.
«Retenez-les après la prière» c’est à dire après la prière de l’asr se lon les dires d’Ibn Abbas, ou n’importe quelle prière faite en commun d’après Al-Zouhari. On peut en conclure qu’il s’agit d’une prière faite en commun que, une fois terminée, on fait appel à ces deux témoins en présence des fidèles. Ces deux hommes jurent par Dieu, si on n’est pas sûr d’eux, et disent: «Nous ne trafiquerons jamais de notre témoi gnage» quoi que ce soit le prix «même si nos parents sont en cause» sans montrer la partialité envers eux et «nous ne dissimulerons rien de la vérité» une fois témoigné devant Dieu pour montrer l’importance de leur témoignage. «Sinon nous serions criminels» au cas de la modifica tion, ou de l’altération, ou du changement ou de la dissimulation totale de ce témoignage. * «S’il se révèle que ces deux témoins ont forfait à l’honneur» c’est à dire si l’on découvre la trahison de ces deux hommes en modifiant le témoignage ou en dérobant une partie de l’argent «deux autres témoins seront substitués aux deux premiers dont l’indignité aura été reconnue». Donc une fois la trahison des deux premiers découverte, deux autres parmi les héritiers auxquels le tort a été fait «prêteront serment devant
Allah en ces termes: «Nous jurons que notre témoignage est plus sincère que celui des deux premiers» prendront leur place après avoir présenté des évidences «et que nous ne disons que la vérité, sous peine d’être du nombre des injustes» Ce serment prêté par ces deux héritiers est pareil à celui des proches d’un homme tué lorsque l’argument de la culpabi lité du meurtrier s’avère faible, et dans ce cas les proches héritiers font un serment collectif «Al-Qassama» afin que le coupable leur soit livré. Ibn Abbas raconte qu’un homme de la tribu Bani Sahm était sorti
389
en voyage avec Tamim Ad-Dari et ‘Ady Ben Bida‘. Cet homme mourut dans un pays où aucun musulman n’y vivait. Après le retour de Tamim et ‘Ady emportant avec eux les biens que possédait le mort, les pro ches parents de ce dernier constatèrent l’absence d’une coupe en or et argent, et portèrent plainte devant l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- qui demanda à Tamim et ‘Ady de prêter serment qu’ils ne l’ont pas voié. Plus tard on découvrit cette coupe à La Mecque et son possesseur avoua qu’il l’a achetée de Tami et ‘Ady. Deux hommes proches du mort de la tribu Bani Sahm jurèrent que leur témoignage est plus sincère de celui de Tamim et d’Ady et cette coupe appartenait au mort. C ’est à cette occasion que ce verset fut révélé:
«O croyants, lorsque vous sentirez venir la mort et que vous voudrez tes ter» (Rapporté par Tirmidzi et Abou Daoud)(1). Ce qui corrobore l’authenticité de ce récit est l’histoire racontée par Abou Jafar Bin Jarir d’après Al-Cha‘bi et qui est la suivante: «La mort se présenta à un musulman qui se trouvait à Daqouqa sans trou ver un musulman qui puisse être le témoin de son testament. Il dut prendre comme témoins deux hommes des gens du Livre qui arrivè rent à Koufa et se rendirent chez Abou Moussa Al-Ach‘ari, apportant avec eux les biens laissés par le mort, et lui firent part de l’événement. Abou Moussa s’écria: C ’est un événement qui n’a pas eu un pareil de puis celui qui a eu lieu du temps de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue-. Je vais les faire jurer par Dieu après la prière de Pasr, qu’ils n’ont ni trahi, ni menti, ni changé, ni caché, ni modifié le testament du mort et que les biens qu’ils ont apportés sont les siens laissés après sa mort. Une fois juré, j’appliquerai le contenu de leur té moignage». L'événement cité dans le récit précédent n’est autre que l’histoire
(1 )
‘t'- k < ji \^ > y y ^ A
^U«J! jÂj
d )j
£* p -i¿j a
U U - IjJjii
u*W* ¿ri' o *
à*
jn L*Jj U_ii tji-i— • Ljj
tÿ’jW
frLJji
(j a
¿¿'SA'
o Lj
¿y
flü
^ .(ijb
390
de Tamim et ‘Ady. On a rapporté que la conversion de Tamim Ben Aous Ad-Dari eut lieu en l’an neuf de l’hégire. A propos de l’histoire de deux hommes des gens du Livre avec Abou Moussa, Ibn Abbas raconte: «Il me semble voir encore ces deux hommes qui furent présentés devant Abou Moussa dans sa demeure. Il ouvrit le feuillet (le testament du mort) et le montra aux proches du mort qui le renièrent et menacèrent les deux témoins. Voulant les faire jurer après la prière de l’asr, je dis à Abou Moussa: «Ils se soucient peu de cette prière, plutôt que ce soit après leur propre prière selon leur religion». Ils jureront par Dieu qu’ils ne vendront - leur témoignageà aucun prix même s’il s’agit d’un proche, et ne cacheront point le té moignage de Dieu, alors ils seront certes du nombre des pécheurs. Ils devront déclarer que c’est bien le testament du mort et ces biens sont ce qu’il a laissé à sa mort. L’imam devra leur dire, avant de jurer: «Si vous dissimulez quoi que ce soit du témoignage ou le trahissez, je vous punirai et vous déhonorerai devant vos concitoyens, et aucun té moignage de votre part ne serait accepté à l’avenir». De tels propos sont «le meilleur moyen pour obtenir des témoignages sincères». S ’il s’avère que ces deux témoins sont coupables de péchés et ont forgé de mensonges, deux autres plus probes choisis parmi les proches du mort prendront leur place et jureront par Dieu que le témoi gnage de ces deux hommes est faux et nous ne sommes pas transgresseurs» Dans ce cas on réfuté le témoignage des impies et prend en considération le second témoignage des proches du mort. Ce commentaire est rapporté par Ibn Jarir d’après Ibn Abbas.
«Car il suscite chez les témoins la crainte qu’on recourt à d’autres ser ments après les leurs» Craignant de voir recuser leurs serments, d’êtfe démasqués devant les gens, et que les proches parents du mort les remplacent et auront ce qu'ils voudront une fois juré devant Dieu en contestant leur témoignage, les deux premiers témoins redouteront tout cela et éprouveront une crainte du Seigneur. C ’est pourquoi Dieu ex horte les hommes à le Craindre dans leur conduite car II ne dirige pas les pervers.
& ¿1 SÉl t i %
ï j i î J L ç i ne ijz j i j i i i» r £ 2 ¡ 5 4 391
yawma yajma‘u-L-Lâhu-r-rusula fayaqûlu mâda ’ujibtum qâlû lâ ‘ilma lana ’innaka ’anta ‘allâmu-I-guyûbi (109). Le jour où Allah rassemblera les Prophètes, Il les interrogera: «Combien avez-vous fait d’adeptes?» Ils répondront: «Nous n’en savons rien. Toi seul perces les mystères»(109). C’est la question que posera Dieu aux Prophètes au jour de la ré surrection et qu’elle était la réponse de leurs peuples vers qui ils ont été envoyés. Ce verset est pareil à ces deux autres où Dieu a dit:
«Nous interrogerons à la fois les peuples à qui nous avons envoyé des Pro phètes et les Prophètes eux-mêmes» [Coran VII, 6] et: «J’en jure par ton Allah, nous les interrogerons tous, sur leurs actions» [Coran XV, 91-92]. Quant à la réponse des Prophètes: «Nous n’en savons rien» elle se ra ainsi à cause de la grande frayeur en ce jour, comme l’ont commenté Moujahed, Al-Hassan Al-Basri et As-Souddy. Leur réponse sera négative en rendant toute la science à Dieu qui connait parfaite ment les mystères incommunicables.
’id qâla-L-Lâhu ya ‘Isâ bna Maryama dkur ni‘mati ‘alayka wa ‘alâ wâlidatika ’id ’ayyattuka bi rûhi-l-qudusi tukallimu-n-nâsa fî-l-mahdi wa kahlan wa ’id ‘allamtuka-l-kitâba wa-l-hikmata wa-T-Tawrâta wa-1’Injîla wa’id tahluqu mina-t-tîni kahay’ati-t-tayri bi’idnî fatanfuhu fîhâ
392
fatakûnu tayram-bi-’idnî wa tubri’u-l-’akmaha wa-l-’abrasa bi ’idnî wa ’id tuhriju-l-mawtâ bi’idnî wa’id kafaftu bain ’isrâ’îla ‘anka ’id ji’tahum bi-l-bayyinâti faqâla-I-ladîna kafarû minhum ’in h âd â ’illâ sihrumm ubînun(llO ) wa’id ’aw haytu ’ilâ-l-h awâriyyîna ’an ’âAminû bî wa birasûlî qâlïï ’amannâ washad bi’annanâ muslimûna (111). Allah dit à Jésus, fils de Marie: «Reconnais les bienfaits que J ’ai ré pandus sur toi et ta mère. Ne t’ai-Je pas animé de l’esprit de sianteté et ne t’ai-Je pas donné le don de parler aux hommes dès le berceau et ensuite quand tu fus un homme? Ne t’ai-Je pas enseigné le Livre, la sagess, le Pentateuque et l’Evangile? Ne t’ai-Je pas conféré le don de façonner des corps d’oiseaux avec de l’argile, de souffler sur eux et de les transformer en oi seaux? ne t’ai-Je pas confié le don de guérir les aveugles de naissance et les lépreux et de ressusicter les morts? Ne t’ai-Je pas défendre contre les fils d’Israël? Lorsque tu vins à eux avec les marques de ta mission, des incrédu les dirent: Ceci est de la sorcellerie manifeste. (110). Lorsque J ’ai sollicité les apôtres: Croyez en Moi et en Mon Prophète, ils répondirent: Nous avons la foi. Et sois témoin que nous te sommes soumis. (111). Dieu rappele à Son serviteur et Prophète Jésus, fils de Marie -que Dieu le salue- les miracles et signes prodigieux qu’il a présentés aux hommes. Il lui dit: «Reconnais les bienfaits que J ’ai répandus sur toi» en te créant sans père et faisant de toi un signe évident de Mon omnipo tence «et ta mère» en faisant d’elle une preuve éclatante de son inno cence de ce que les ignorants et injustes lui ont attribuée de débauche.
«Ne t’ai-Je pas animé de l’esprit de sainteté» qui est l’ange Gabriel que Dieu le salue- en t’envoyant comme Prophète appelant à Dieu dans ton bas âge et ta jeunesse. Je t’ai fait parler dès le berceau afin que tu déclares l’innonence de ta mère de toute accusation honteuse, avoues être mon serviteur, divulgues Mon Message et appelles les hommes à Mon adoration comme II a dit: «ne t’ai-Je pas donné le don de parler aux hommes dès le berceau et quand tu fus un homme». «Ne t’ai-je pas enseigné le Livre et la sagesse» c’est à dire la compré hension et l’écriture «le Pentateuque» révélé à MoTse son interlocuteur «ne t’ai-Je pas conféré le don de façonner des corps d’oiseaux avec de l’ar gile de souffler sur eux et de les transformer en oiseaux» c’est à dire de
393
créer de terre une forme d’oiseau en t’accordant Ma permission, de soufller sur elle et elle est un oiseau avec Ma permission.
«Ne t’ai-je pas conféré le don de guérir les aveugles de naissance et les lépreux» avec ma permission. Nous en avons déjà parlé en commen tant la sourate de la famille d’Imran (voir le verset n:49). «et de ressusci ter les morts» en les appelant de sortir de leurs tombes et leur rendant la vie avec Ma permission, Mon pouvoir et Ma volonté.
«Ne t’ai-je pas défendu contre les fils d’Israël? Lorsque tu vins à eux avec les marques de ta mission, des incrédules dirent: Ceci est de la sorcel lerie manifeste». Rappelle-toi aussi mes bienfaits lorsque Je t’ai éloigné des fils d’Israël et quand tu es venu vers eux avec des preuves irréfu tables affirmant ta prophétie et ton message émanant de Moi. Mais ils t’on traité de menteur, accusé de la sorcellerie, cherché à te tuer et crucifier. Je t’ai sauvé, élevé à Moi, purifié de leur souillure et épargné leurs méfaits. Cette gralitude envers Dieu devait-elle être après son ascension au ciel ou serait-elle au jour de la résurrection en la mentionnant au passé mais qui devrait avoir lieu dans l’avenir? C’est un des mystères que Dieu a révélé exclusivement à Son Prophète Mouhammad -qu’AIlah le bénisse et le salue-.
«Lorsque J ’ai sollicité les apôtres. Croyez en Moi et en Mon Pro phète» Cela constitue un bienfait lorsque Dieu a révélé aux apôtres d’être les compagnons et les partisans de Jésus -que Dieu le salue-, lis ont reçu cette révélation, cru en Dieu et en Son Prophète et ils se sont soumis.
394
’id qâla-l-hawâriyyûna yâ ‘Isâ bna Maryama hal yastati‘u rabbuka ’ayyunzzila ‘alaynâ mâ’idtam-mina-s-sama ’i qâla-t-taqû-L-Lâha ’in kuntum mu’minîna (112) qâlû nurîdu ’an na’kula minhâ wa tatm a’inna qulûbunâ wa na‘lama ’an qad sadaqtanâ wa nakûna ‘alayhâ mina-s-sâhidîna (113) qâla ‘Isâ bnu Maryama-L-Lâhumma rabbana ’anzil ‘alaynâ mâ’idatammina-s-sama’i takûnu lanâ ‘îda-I-li ’awwalinâ wa ’îfhirinâ wa ’ayatan minka wa-rzuqnâ wa ’anta hayru-r-râziqîna (114) qâla-L-Lâhu ’innî munazziluhâ ‘alaykum famay-yakfur ba‘du minkum fa’innî V addibuhïï ‘adâba-I-lâ ’u'addibuhû ’ahadam-mina-l-‘âlamîna (115). Les apôtres, demandèrent à Jésus, fils de Marie: «Ton Seigneur peut-il faire descendre du ciel une table garnie d’aliments?» Il répondit: «Craignez Allah, si vous êtes croyants». (112) Nous désirons, dirent-ils, manger à cette table. Notre conviction en sera affermie. Nous serons sûrs de ta sincé rité et nous témoignerons de l’événement(113) Jésus, fils de Marie, s’écria: «O Allah, notre Maître, fais descendre une table du ciel. Qu’elle nous serve de festin, du premier au dernier, et qu’elle apparaisse comme un de Tes si gnes. Répands sur nous Tes bienfaits, car Tu es le plus puissant des bienfaiteurs»(114) Allah dit: «La voilà, Je la fais descendre. Celui d’entre vous qui me reniera après cela, Je lui ferai subir le supplice le plus affreux qu’on puisse infliger à une créature»(115). La table servie fut aussi un des grands bienfaits que Dieu a oc troyé à Son serviteur et Prophète Jésus après qu’il L’ait sollicité de la faire descendre. Elle fut un signe évident et une preuve irréfutable.
«Les apôtres» qui étaient les adeptes de Jésus -que Dieu le salue«demandèrent à Jésus, fils de Marie: «Ton Seigneur peut-il faire descendre du ciel une table garnie d’aliments?» Certains exégètes ont dit qu’ils étaient des gens pauvres et avaient besoin de se nourrir et que cette table leur soit descendue chaque jour afin qu’ils puissent persévérer dans l’adoration de Dieu. Jésus leur répondit: «Craignez Allah si vous êtes croyants» voulant par sa réponse les exhorter à se confier à Dieu en Lui demandant de leur assurer leur subsistance. «Nous désirons, di rent-ils, manger à cette table» car nous sommes des affamés «Notre
395
conviction en sera affermie» une fois que nous voyons cette table qui nous sera un bienfait venant du ciel «Nous serons sûrs de ta sincérité» et notre foi augmente en toi et en ton message «et nous témoignerons de l’événement» en la considérant en tant qu’un signe et une preuve évi dente de ta prophétie.
«Jésus, fils de Marie, s’écria: «O Allah, notre Maître, fais descendre une table du ciel. Qu’elle nous serve de festin, du premier au dernier» AsSouddy a commenté cela en disant: Nous considérerons ce jour une fête que nous respecterons, nous et ceux qui viendront après nous. Soufian Al-Thawri, a dit: Un jour où nous y multiplierons nos prières. Quant à Salman Al-Farissi, il dit: Ce sera un enseignement pour nous et pour notre postérité. «Et qu’elle apparaisse comme un de Tes signes» C’est à dire un signe de Ton pouvoir et un exaucement de ma prière afin qu’ils me croient plus tard en leur communiquant Tes révélations. «Répands sur nous Tes bienfaits» qui nous soient octroyés sans aucun effort de notre part.
«Car tu es le plus puissant des bienfaiteurs. Allah dit: «La voilà Je la fais descendre. Celui d’entre vous qui me reniera après cela» et la traitera de mensonge parmi de ta communauté ô Jésus «Je lui ferai subir le supplice le plus affreux qu’on puisse infliger à une créature» d’entre ceux qui vivent à cette époque, comme Dieu a dit: «Et l’on dira, le jour où se dressera l’Heure: «Introduisez les gens de Pharaon au sein du châtiment le plus dur» [Coran XL,40] et: «Les hypocrites seront au dernier cercle de l’enfer» [Coran IV, 145J. A cet égard Ibn Jarir rapporte que Abdullah Ben Amr a dit: «Trois catégories des hommes subiront le châtiment le plus dguloureux au jour de la résurrection: les hypocrites, les incrédu les parmi ceux qui étaient témoins de la descente de la table et les gens de Pharaon.
Le récit de la descente de la Table aux apôtres. Ibn Abbas raconte: «Jésus dit aux fils d’Israël: «Seriez-vous capa bles de jeûner trente jours pour Dieu qu’après cette période vous L’in voquerez et II vous exaucera, car le salaire de l’ouvrier incombe à celui qu’on a travaillé pour son compte». Ils jeûnèrent puis dirent à Jésus: «Ô maître du bien, tu nous as dit que le salaire de l’ouvrier incombe à celui qui l’a chargé de travailler; tu nous as ordonné de jeûner trente jours et nous avons jeûné. Or nous ne travaillions pour quelqu’un sans
396
qu’il nous donnât à manger une fois le travail achevé. Ton Seigneur, peut-il, du ciel, faire desendre sur nos une table servie?» Jésus leur ré pondit: «Craignez Dieu si vous êtes croyants». Ils dirent: «Nous vou lons en manger et que nos cœurs soient rassurés; nous voulons être sûrs que tu nous a dit la vérité, et nous trouver parmi ies témoins». Il invoqua Dieu: «O Dieu, notre Seigneur, du ciel fais descendre sur nous une table servie. Ce sera pour nous une fête, pour le premier et le dernier d’entre nous, et un signe venu de Toi. Pourvois-nous des choses nécessaires à la vie. Tu le meilleur des dispensateurs de tous les biens». Dieu répondit: «Je la fais descendre sur vous, et Moi, en vérité, Je châtierai d’un châtiment dont Je n’ai encore châtié personne dans l’univers celui d’entre vous qui restera incrédule après cela». Les anges descendirent du ciel en volant, portant une table garnie de sept poissons et sept morceaux de pain et la posèrent devant eux. Du premier d’entre les gens jusqu’au dernier en mangèrent et la table demeura toujours garnie comme lors de sa descente». Ammar Ben Yasser rapporte d’après le Prophète -qu’Allah le bé nisse et le salue- qu’il a dit: «La table étaient composée de la viande et du pain. Les hommes étaient ordonnés de ne plus trahir et de rien en faire comme provision pour le lendemain. Mais ils ont trahi et en fait provision. Ils furent alors tranformés en singes et porcs». Toutes les traditions démontrent que la table fut descendue sur les fils d’Israël du temps de Jésus, fils de Marie, comme exaucement de son invocation. Voilà ce qu’on part. D’autres tels que Qatada, ont dit que la table ne fut pas descen due. Par ailleurs Al-Hassan racontait: «Lorsque Dieu, par la bouche de Jésus, leur dit: «Celui d’entre vous qui me reniera après cela, Je lui ferai subir le supplice le plus affreux qu’on puisse infliger à une créature» les hommes s’écièrent: «Nous n’en avons plus besoin» et la table ne fut plus descendue. Mais la majorité des ulémas affirment qu’elle fut des cendue comme le verset le confirme car la promesse de Dieu est tou jours une vérité qui se réalise. L’imam Ahmed rapporte d’après Ibn Abbas: Les Qoraïchites de mandèrent au Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Invoquenous ton Seigneur pour nous transformer le mont As-Safa en or et nous croirons en toi» - Croirez-vous, leur demanda-t-il. Certes oui, ré
397
pondirent-ils. Alors le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- invoqua Dieu. Mais Gabriel vint lui dire: «Ton Seigneur te salue et te dit: «Si tu le veux bien, Je transformerai As-Safa en or. Après quoi, quiconque d'entre eux mécroira, Je le châtierai d’un châtiment dont je ne châtierai personne de par les mondes. Ou bien, si tu le veux, Je leur ouvrirai la porte du repentir et de la miséricorde» - Plutôt la porte du repentir et de la miséricorde, répliqua-t-il»(1).
wa’id qâla-L-Lâhu yâ ‘Isâ bna Maryama ’a’anta quita li-n-nâsi-t-tahidûnî wa ’ummî ’ilâhayni min dûni-L-Lâhi qâla subhânaka mâ yakûnu IT ’an ’aqûla mâ laysa lî bihaqqin ’in kuntu qultuhû faqad ‘alimtahû ta‘lamu mâ fî nafsî wala ’a‘lamû mâ fî nafsika ’innaka ’anta ‘allâmu-1guyûbi (116) mâ qultu lahum ’illâ ma ’amartanî bihî ’ani‘budû-L-Lâha rabbî wa rabbakum wa kuntu ‘alayhim sahîdam-mâ dum tu fîhim falammâ tawaffaytanî kunta ’anta-r-raqîba ‘alayhim wa ’anta ‘alâ kulli say’in sahîdun (117) ’in tu‘addibhum fa’innahum ‘ibâduka wa’in tagfir lahum fa’innaka ’anta-l-‘Azîzu-l-Hakîmu (118).
(1) LJ
ùî ¿Xij UJ çot*
ilLj 0} :JU» ¿ U i jüu
:Jlî .
íj& -
cJU :Jlî (j-Lc-
«W* îIpj» :jVi
p + iA
) \ j ÂjjJI i_jIj
Jli
¿g-
;l^Jlî (OjLuiïji :JU
LLvoJl
c -ii
¿ .»«à c-ií
398
‘:¿JU
ô y k j
¿ JLIp
\j L
'ÿ LIJLp oJIp
Allah dit: «O Jésus, fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux hommes: «Prenez-moi pour Allah moi et ma mère, à côté d’Allah?» Gloire à Toi, ré pondit Jésus, comment aurai-je pu dire une chose que je n’ai pas qualité pour dire? Si je l’avais dite, Tu le saurais. Car tu sais ce que je pense et je ne sais pas ce que Tu penses. Il n’y a pas des secrets pour toi. (116). Je ne leur ai dit que ce que Tu m’as ordonné de leur dire: «Adorez Allah, mon Seigneur et le vôtre». Je leur ai servi de témoin tant que j’ai vécu parmi eux. Après que Tu m’as rappelé à Toi, c’est Toi qui as veillé sur eux. Tu es le témoin de l’univers» (117) SI Tu les châties, ce sont Tes sujets. Si tu leur pardonnes, Tu es auguste et sage. (118). Ceci est encore une des questions que Dieu posera à Son servi teur et Prophète Jésus -que Dieu le salue- au jour de la résurrection en présence de tous ceux qui l’ont pris et sa mère pour dieu. On peut dire que ce verset renferme un blâme et une réprimande qui seront adressés aux chrétiens devant toutes les créatures, comme l’a inter prété Qatada en se basant sur ce verset: «Voici venu le jour où les sin
cères recueilleront le fruit de leur sincérité». Dans son commentaire, As-Souddy a dit que cette question et cette réponse avaient eu lieu dans le bas monde, mais Ibn Jarir l’a pré cisé en ajoutant qu’ils ont eu lieu le jour où Dieu a élevé Jésus vers Lui. Si la phrase a été construite au passé composé et les verbes: «Châties» et «Pardonnes» cités dans le verset qui s’ensuivit sont au pré sent, nombre des événements se rapportant au jour de la résurrection ont été mentionnés au temps passé mais ils arriveront sûrement en ce jour-là.
«Si Tu les châties, ce sont Tes sujets» Jésus désavoue les actes des chrétiens et remet tout à la volonté de Dieu; même si sa requête a été conditionnelle ça n’empêche que Dieu ne les châtiera pas, un fait qu’on remarque dans tant de versets, comme Qatada et d’autres l’ont affirmé. Al-Hafedh Ibn Assaker a rapporté d’après Abou Moussa Al-Ach‘ari que l'Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Au jour de la résurrection, Prophètes et peuples seront appelés. Une fois le tour de Jé sus venu on le fera avouer des bienfaits qu‘il avait refus et il les reconnaî tra. Dieu lui dira: «Reconnais les bienfaits que J ’ai répandus sur toi et ta mère... jusqu’à la fin du verset. Puis II lui demandera: «Est-ce toi qui as
399
dit aux hommes: «Prenez-nous pour Allah moi et ma mère à coté d’Allah» et il reniera. On appellera alors les chrétiens et on leur posera la même question, ils répondront: «Certes oui, il nous l’a ordonné». Alors les che veux et les poils du corps de Jésus s ’allongeront, chacun des anges en pren dre un, Jésus et chrétiens se prosterneront devant Dieu à Lui la puissance et la gloire et demeureront ainsi pendant mille ans. Puis on leur montrera la preuve irréfutable en dressant la croix devant eux et on les conduira à l’Enfer»( I ) . «Gloire à Toi, répondit Jésus, comment aurai-je pu dire une chose que je n’ai pas qualité pour dire?» Une réponse qui est pleine de politesse
comme a déclaré Ibn Abi Hatem en rapportant d’après Taous qu’Abou Bakr a dit: «Jésus présentera son argument et, pour répondre au Sei gneur, Il l’inspirera de dire: «Gloire à Toi...». «S i je l’avais dit, Tu le saurais» c’est à dire si j’avais tenu de tel pro pos, Tu l’aurais deviné ô Seigneur car rien ne T'est caché. Je n’avais jamais proféré de telles paroles n’y même pensé ou conçu dans mon esprit. Pour cela il a dit ensuite: «C a r Tu sais ce que je pense et je ne sais pas ce que Tu penses. Il n’y a pas de secrets pour Toi. Je ne leur ai dit que ce que Tu m’as ordonné de leur dire» et de leur communiquer ce
dont Tu m’a chargé comme message en leur disant: «A dorez Allah, mon Seigneur et le vôtre» sans y rien ajouter. J ’ai été contre eux et
contre leurs actes un témoin aussi longtemps que je suis resté avec eux, «Après que Tu m’as rappelé à Toi, c’est Toi qui as veillé sur eux. Tu est le témoin de l’univers».
Abou Daoud At-Tayalissi rapporte qu’lbn Abbas a dit: « L ’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- fit le discours suivant: « O gens!
(1) fjt ùir li|» C -lî
d j-'j : J ÿu
ls"'-*'* *' ù* tïjN i
u J & j d JLJp
J lî li l L »
^
ÜL>-Li f ^ L J l
i_ill
lSjj
f -ij*
ùl
^ - . C - j m J*
iS -^ i
.ijUI
ù j£ ±
o*'
:j u
CiiJUJb
ÙH ^
^
'. ù j i j  * »
¿j* ®j
çijij 400
\ jjÀ j A
çjy
Vous serez rassemblés auprès de Dieu à Lui la puissance et la gloire les pieds et les corps nus et non circoncis». Puis il récita: «D e même que nous ayons procédé à la première création, nous la recommencerons» [Coran XXI, 104]. L e premier parmi les hommes qui sera revêtu d ’un habit au jour de la résurrection sera Ibrahim. Eh bien, on amènera des hommes de ma communauté, on les mettra du côté gauche et alors je m ’écrierai: « C e sont mes compagnons!» On me répondra: «T u ne sais donc pas ce qu’ils ont fait après ton départ» Je dirai alors ce que disait le serviteur vertueux (Jésus): «J e leur ai servi de témoin tant que j ’ai vécu parmi eux. Après que Tu m’a rappelé à Toi, c’est Toi qui as veillé sur eux. Tu es le témoin de l’univers. Si Tu les châties, ce sont Tes sujets. Si Tu leur pardonnes, Tu es auguste et sage». On me dira: « Ces gens-là n’ont pas cessé de revenir en arrière de puis que tu les as quittés» (Rapportépar Al-Boukhari)(1K
Ce verset: «S i Tu les châties...» nous fait rappeler que tout dépen dra de la volonté de Dieu qui fait ce qu’il veut, Il interrogera tous les hommes sans être interrogé. Il renferme également un désavouement des actes des chrétiens qui ont menti sur Dieu et Son Messager, en lui donnant un égal, une compagne et un fils, gloire à Lui, Il est relevé à une grande hauteur au-dessus de ce qu’ils disent comme nous allons le montrer. L ’imam Ahmed a rapporté d’après Abou Dzarr - que Dieu l’agréeque le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- fit une nuit une prière nocturne, récita sans cesse ce verset: «S i Tu les châties, ce sont Tes su jets. Si tu leur pardonnes, Tu es auguste et sage» jusqu’à la pointe du jour. Au matin je lui dis: « O Envoyé de Dieu, tu n’as cessé de répéter ce verset dans tes inclinaisons et prosternations». Il me répondit: « J ’ai sollicité mon Seigneur à Lui la puissance et la gloire de m ’accorder l’inter-
(1)
:jUi
¿I J L i
:JL* ^ Le-
oljp SU»- J JU-y . J lî
¿I
|i-&i (j-LJI Jjl
ji\
o [j
L. lSj Jü N ¿JU| :JL jL j
^ i j j s - î ^ n. i j j la ilt C J Î ¿ ii^ i
*jS -
Jl»
¿j\ ^
j i i 3 ¿)Jj i b L *
t 0 -0 l*
j«
C*~TjüLsaJl u -l*
401
C JÎj
cession en faveur de ma communauté, et I I m ’a exaucé. Elle atteindra, si Dieu le veut, celui qui n ’aura rien associé à D ieu »S ^
L ’imam Ahm ed rapporte que Houdzaifa Ben A l-Y a m a n a dit: «U n jo ur l’Envoyé de Dieu -q u ’Allah le bénisse et le sa lue - s ’absenta de nous et nous crûm es q u ’il ne sortira pas de son appartem ent vers nous. Mais il sortit et fit une prosternation si longue au point où nous dîmes: «Peut-être il a rendu l’âm e». «Q u a n d il releva la tête il nous dit: « M o n Seigneur à L u i la puis sance et la gloire m ’a consulté q u ’est-ce qu ’i l va en faire de ma commu nauté?. Je lui répondis: « C e que Tu voudras ô Seigneur, ce sont Tes créatures et Tes serviteurs». Il me consulta une deuxième fo is et j e répétai ma réponse. I l me dit enfin: «J e ne vais pas te couvrir de honte pour ta communauté». I l m ’annonça que j e serai le premier qui entrera au Paradis accompagné de soixante-dix mille hommes de ma communauté sans aucun com p te à rendre. P u is I I envoya q u e lq u ’un m e dire: «In v o q u e et on t ’exauce, demande et on te dorme». Je demandai au Messager: « M o n Sei gneur m ’e x a u cera -t-Il? » - I l ne m ’a envoyé, répondit-il, que p ou r q u ’i l t ’exauce». « M o n Seigneur m ’a donné sans orgueil- et m ’a pardonné m es fautes antérieures et postérieures. M e voilà marcher vivant et sain. I l m ’a as suré que m a com munauté ne sera plus affam ée ni vaincue. I l m ’a ac cordé le «K h a w th a r» qui est un ruisseau qui coule dans mon bassin au Paradis, ainsi que la puissance, la victoire et la frayeur que ma com mu nauté (inspirera à son ennemi à une distance) d ’un mois (d e m a rche). Il m ’a gratifié d ’être le prem ier Prophète qui entrera au Paradis; I l a ren du le butin licite à m oi et à ma communauté. I l a levé l ’interdiction sur tant de choses déjà imposées à ceux qui nous ont précédés sans nous ac-
(1) ^ -
y* ly«
J j J a Jl C J Ï ¿ JU Ji
lÿj
«à' jÀ tt
y
«■Li ¿1 ïlilî
ih L p
fljJU T
ji»
j j* ^ Lÿj
sÀa tyu c J j L» ¿1 J
LfjjlJapli
îpLüJI Jîî-j jf-
cJL*
. tlt-î. 4)U 402
:Jlï ÇLjj y
J u ^ J j
¿r*"!
câbler de charges supplémentaires dans notre religion. ( 1 ) (1 ).
q â la -L -L â h u h â d â y aw m u -y -y an fa‘u -s -s â d iq în a sidquhum lahum jannâtun tajrî min tahtihâ-l-’anhâru hâlidîna fihâA ’abadan rad iya-L Lâhu ‘anhum w a radû ’anhu d âlik a-l-faw z u -l-‘azîmu (119) li-L -L â h i m ulku-s-samâwâti w a -l-’ardi wam â fihinna wahuwa ‘alâ kulli say’in qadîr (120). Allah dit alors: «Voici venu le jour où les sincères recueilleront le fruit de leur sincérité. Ils auront pour séjour éternel des jardins arrosés d’eau vive. Allah est content d’eux. Eux, se réjouissent d’Allah. Le bonheur es à son comble»(119). Allah cet le maître des deux et de la terre et de tout ce qu’ils renferment. Il est tout-Puissant(120).
Dieu rassure Son serviteur et Prophète Jésus -que Dieu le salueune fois qu’il a désavoué les actes des incrédules parmi les chrétiens
(1) <~»lj
L»-l> cLfj
ç ij
(*-* ' ' ' U iiJL>l ^ t
k
j
Ûj**- <—»Jt J£" jl -j* *
ji
jli
<~~ij
ùl
:
UJI t
ù*
)
Cj *
: j Ui
^
J i-i
frL-fjVl Jjl ^Jl (*^J
{j*
J — jl
^
^
ül
j~ ~ !J
^(
J l? u ~ ^
L«-!i
t* :j U i
L>- ^1^1 lilj
ij*ad\j t J * J I
L»Ji
jp Dl» :JU (¿JjLpj ¿1i l >-
«¿ L k «J Vj ¿AJJ
(¿ t j
y ôî ^iUaplj
¿x*
çy*-
^
c. 1i i tJajJ J-* j v—
X) -
LJ»
Îf-K J**î V :^J Jlîi
L*j
^JûJ U
^
jki-j Vj
t t ^0*1 Î
t
¿jvj i
.
»
: -«Il
*-"■* < ^* ^3
-z r 403
qui ont forgé de mensonges sur Dieu, et qu’il a remis leur sort à Sa vo lonté, et dit: «Voici venu le jour où les sincères recueilleront le fruit de leur sincérité» c’est à dire ceux qui ont cru en l’unicité du Seigneur selon les dires d’Ibn Abbas, «Ils auront pour séjour étemel des jardins arrosés d’eau vive» où ils ne demanderont rien en échange car Dieu est satisfait d’eux et ils sont satisfait de Lui. Ibn Abi Hatem rapporte ce hadith d’après Anas qu’il le remonte à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dans lequel il dit: «L e Seigneur -que Sa Majesté soit glorifiée- leur apparaitra et leur dira: « D e mandez, demandez et Je vous donne». Ils ne lui demanderont que Sa satis faction. Il leur répliquera: « M a satisfaction consiste à vous accorder, la demeure (que Je vous ai réservée) et M a haute considération, demandez encore». Mais ils ne demanderont que la satisfaction. Il leur dira: «J e vous prends à témoins que Je vous ai accordé M a satisfaction»^1. «L e bonheur est à son comble» et quel bonheur sera-t-il meilleur? «Allah est le Maître des deux et de la terre et de tout ce qu’ils renfer ment. n est tout-puissant» Certes Dieu est le créateur de toute chose,
tout ce qu’il y a dans les deux et sur la terre Lui appartient et à Sa dis position. Il est le Dominateur Suprême, n’a ni rival, ni ministre, ni égal, ni père, ni fils et ni compagne. Aucun autre Seigneur n’existe en de hors de Lui. Ibn Wahb a dit: «La sourate de la Table est la dernière qui a été révélée».
(1 ) <—>
j*-î>
¿il J J l i :JU Uÿy* (j-ïî ¿jf- p-lU- yrJ ¿ri' i S j j •t _ (Jlj _
i(Jj a .t
■r** 404
6 -SOURATE DU BETAIL 165 versets Révélée à la Mecque après la sourate des Appartements, sauf les versets 21, 24, 93, 115, 142, 152, 153, et 154 révélés à Médine
405
Bismi-L-Lâhi-r-Rahmâni-r-Rahîm ’Alham du li-L-Lâhi-l-ladî halaqa-s-samâwâti wa-l-’arda wa ja ‘ala-zzulumâti wa-n-nûra tum m a-l-ladîna kafarû bi rabbihim ya‘d ilû n a (l) huw a-l-ladî halaqakum min tîn in tum m a qadâ* ’ajalan wa ’ajalummusamman ‘indahû tumma ’antum tamtarûna (2) wa huwa-L-lâhu fi-ssamâwâti wafî-l-’ardi ya‘lamu sirrakum wa jahrakum ya ya‘lamu mâ taksibûna (3). Au nom d’Allah le Miséricordieux le Très Miséricordieux Louange à Allah qui a créé les cieux et la terre et qui a engendré les ténèbres et la lumière. Cependant, il y a des infidèles pour adjoindre des égaux à leur Seigneur(l) C’est Lui qui vous a tirés de l’argile et a arrêté le terme de votre vie. Il y a un autre terme connu de Lui, celui où vous ressus citerez. Cependant vous doutez encore. (2) Il règne dans le cieux et sur la 406
terre. Il sait ce que vous cachez et ce que vous divulguez. Et II sait tout ce que vous faites. (3). Dieu le Très Haut se loue d’être le créateur des cieux et de la terre, de faire de cette dernière un lieu de séjour pour ses sujets, de rendre les ténèbres et la lumière des moments utiles où les hommes peuvent en profiter. Il a cité les ténèbres au pluriel et la lumière au sin gulier à cause de son mérite et sa supériorité, comme II a estimé Sa voie droite (au singulier) plus que les autres sentiers en disant: «Voilà la voie droite. Suivez-la et ne suivez pas les sentiers qui l’avoisinent» [Co ran VI, 153].
«Cependant, il y a des infidèles pour adjoindre des égaux à leur Sei gneur» c’est à dire malgré ces qualités divines il y a parmi Ses servi teurs des incrédules qui ne croient pas à Son unicité et ils Lui reconnaissent des égaux, un fils et une compagne, qu’il soit exalté.
«C’est Lui qui vous a tirés de l’argile» il s’agit d’Adam le père de toute l’humanité, les hommes sont sortis de ses reins et ont rempli, par leur descendance, l’orient et l’occident. «et a arrêté le terme de votre vie» D’après les dires des exégètes tels qu’lbn Abbas et Al-Hassan, on distingue deux termes de vie: le premier concernant la vie de chaque créature depuis sa naissance jus qu’à sa mort; et le deuxième qui se rapporte à la durée de la vie terreste depuis sa création jusqu’au jour de la résurrection. Mais la plupart des gens restent dans le doute. «Il règne dans les cieux et sur la terre. Il sait ce que vous cachez et ce que vous divulguez. Et II sait tout ce que vous faites» Ce verset fut un su jet de controverse dans les opinions des exégètes, mais ils s’accordent sur le reniement des dires des «Jahamiah» qui ont prétendu que Dieu existe en tout lieu. La plus correcte de ces opinions consiste à affirmer que tant les habitants des cieux que ceux de la terre reconnaissent Sa déité, L’adorent, L’appellent Allah et L’invoquent par crainte et par dé sir, Sauf les incrédules parmi les humains et les génies. Ce verset est pareil à celui-ci: «Dieu est celui qui est Allah dans le ciel et qui est Allah sur la terre» [Coran XLIII, 84] qui signifie qu’il est le Dieu de ceux qui sont dans les cieux et de ceux qui sont sur la terre, ainsi sera interpré407
tée la suite du verset: «Il sait ce que vous cachez et ce que
yous
divul
guez». La deuxième opinion comporte le sens suivant: Il est le Dieu qui connaît ce qui se trouve dans les deux et sur la terre, Il connaît égale ment le visible et l’invisible, ou ce qui est caché et ce qui est divulgué et ce que les hommes font. La troisième opinion consiste à considérer les dires de Dieu: «Il ré gne dans les deux» comme une phrase indépendante, et la suite: «et sur la terre II sait ce que vous cachez et ce que vous divulguez» en tant qu’une phrase déclarative, selon les dires d’Ibn Jarir.
wamâ ta ’tîhim min ’âAyatim min ’â*yâti rabbihim ’illâ kânû ‘anhâ mu‘ridîna (4) faqad kaddabû bi-l-haqqi lammâ ja ’ahum fasawfa ya’tîhim ’anbâ’u mâ kânû bihî yastahzi’ûna (5) ’alam yaraw kam ’ahlaknâ min qablihim min qarni-m-makkannahum fî-l-’ardi mâ lam numakki-l-lakum wa ’arsalnâ-s-sama" ’a ‘alayhim midrâran wa ja ‘alnâ-l-’anhâra tajrî min tahtihim fa’ahlaknâhum bidunûbihim wa ’ansa’nâ mim ba‘dihim qaman *a harîna (6). Chaque fois qu’un signe de leur Seigneur leur est apparu, ils s’en sont détournés. (4) Lorsqu’ils ont connu la vérité, ils l’ont traitée de mensonge. Ils comprendront plus tard le sens de ce qu’ils ont raillé. (5) Ne voient-ils pas combien nous avons anéanti avant eux de générations que nous avions installées sur terre beaucoup plus solidement qu’eux? Nous leurs avions en voyé des pluies abondantes, nous avions fait surgir sous leurs pas des cours 408
d’eaux à profusion. Nous les ayons fait périr en punition de leurs péchés. Nous avons appelé à la vie après elles une nouvelle génération. (6). Lorsqu’un signe parmi d’autres du Seigneur parvenait aux poly théistes obstinés, ou une preuve qui démontrait l’unicité de Dieu, ils les traitaient de mensonges et s’en détournaient sans leur prêter aucune importance. Dieu les menace en disant: «Ils comprendront plus tard le sens de ce qu’ils ont raillé» Puis Dieu les exhorte et leur conseille d’évi ter le châtiment qui attend les impies, Il leur mentionne le sort funeste qu’avaient subi ceux qui avaient mécru parmi les générations passées après s’être établies sur la terre et avoir reçu des biens, eu de posté rité, joui d’une grande puissance. Dieu leur a envoyé du ciel une pluie abondante et a créé les fleuves coulant à leurs pieds. Pour prix de leur impiété «Nous les avons fait périr en punition de leurs péchés» que leurs mains ont perpétrés. Après leur départ «nous avons appelé à la vie après elles une nouvelle génération» pour la mettre à l’épreuve, mais hélas elle n’a fait qu’imiter la génération précédente et elle a subi le même sort. Donc prenez garde ô hommes, vous n’êtes ni plus puissants qu’eux ni plus considé rés qu’eux aux regards de Dieu, et sachez que votre Prophète est plus honoré que les leurs, évitez donc la châtiment qui pourrait vous tou cher sans la clémence et la miséricorde de Dieu.
walaw nazzalnâ ‘alayka kitâban fî qirtâsin falamasûhu bi ’aydihim laqâla-l-ladîna kafarû ’in hâdâ ’illâ sihrum-mubînun (7) waqâlû lawlâA unzila ‘alayhi malakun walaw ’anzalnâ malaka-l-laqudiya-l-’amru tumma 409
lâ yunzarûna (8) walaw ja'alnâhu malaka-l-laja‘alnâhu rajulan wa lalabasnâ ‘alayhim mâ yalbisûna (9) walaqadi-stuhzi’a birusulim min qablika fahâqa bi-l-ladîna sahiru minhum mâ kânû bihî yastahzi’ûna (10) qui sîrû fî-l-’ardi tumma-nzurû kayfa kâna ‘âqibatu-l-mukad d ibîna (11). Nous aurions beau d’envoyer du ciel un véritable Livre que chacun pourrait palper de ses mains, que les infidèles crieraient encore à la sorcel lerie. (7) Ils disent: «Ne pourrait-on pas lui adjoindre un ange?» Si nous le lui avions adjoint, c’eût été leur fin. Et ils n’auraient plus un moment de ré pit. (8) A supposer que nous leur ayons envoyé un ange, nous lui aurions donné la forme d’un homme et nous les aurions jetés dans la confusion qu’ils auraient voulu eux-mêmes créer. (9) D’autres Prophètes avant toi ont été détournés en dérision. Ceux qui ont raillé leurs avertissements en ont éprouvé la pertinence (10) Dis: «Courez le monde et voyez ce qui est adve nu à ceux qui ont traité nos Prophètes d’imposteurs»(ll). Les polythésites mûs toujours par leur impertinence et leur obsti nation ont mécru à toutes les révélations. Dieu montre leur cas en dis ant que même si un Livre leur était descendu du ciel, écrit sur un parchemin et qu’ils le touchent de leurs mains, cela ne les aurait plus détournés de leur égarement pour suivre la voie droite et «ils auraient
dit: «Cela est évidemment de la pure magie». Même les preuves concrètes et palpables ne pourraient les dissua der comme Dieu les avait décrits dans ces versets: «Nous aurions beau
leur ouvrir les portes du ciel et leur en permettre l’ascension. Qu’ils di raient: nos yeux nous ont abusés, nous sommes ensorcelés» [Coran XV, 1415] et: «S’ils voyaient un pan du cièl s’écrouler, ils diraient: «Ce sont des nuages amoncelés» [Coran LU, 44], Ce ne sont donc que des paroles qu’ils ont proférées rien que pour démontrer leur opiniâtreté.
«Us disent: «Ne pourrait-on pas lui adjoindre un ange?» afin qu’il soit avec lui comme un avertisseur. Dieu leur répond: «Si nous le lui avions adjoint, c’eût été leur fin. Et ils n’auraient plus un moment de répit» En d’autres termes: si on leur faisait descendre vers eux des anges alors qu’ils se trouvent toujours dans leur état d’impiété, un châtiment venant de Dieu les aurait touchés, comme Dieu le confirme dans ces versets: «Le jour où les coupables verront 1« anges, ce ne sera pas, pour eux, une bonne nouvelle ce jour-là» [Coran XXV, 22] et: «Les anges ne descendent 410
que si Allah le juge utile. Et alors le sort des infidèles est vite réglé» [Co ran XV, 8]. Puis Dieu affirme Ses dires: «A supposer que nous leur ayons envoyé un ange, nous lui aurions donné la forme d’un homme et nous les aurions jetés dans la confusion qu’ils auraient voulu eux-mêmes créer» c’est à dire si Dieu a envoyé un ange, Il lui aurait donné l’apparence humaine afin qu’ils puissent discuter avec lui et en profiter des enseignements, alors ils auraient été perplexes et il aurait déguisé pour eux de la façon dont ils déguisent. Dieu l'affirme dans un autre verset quand II a dit: «Si la
terre était peuplée de tendres séraphins, c’est un séraphin que J’y aurais en voyé comme Prophète» [Coran XVII, 95]. Dieu, de par Sa miséricorde, a envoyé à chaque espèce de Ses créatures, un Prophète choisi parmi elles afin qu’elles puissent s’entretenir et tirer un bon parti de leur en tretien comme il est affirmé dans ce verset: «Allah a marqué une ex
trême bienveillance aux fidèles en choisissant parmi eux un Prophète pour leur divulguer ses enseignements, les rendre meilleurs... jusqu’à la fin du verset. [Coran III, 164]. En commentant ce verset, Ad-Dahak rapporte qu’lbn Abbas a dit: «Si un ange était venu vers eux en d’autre forme humaine, ils ne pour raient plus le regarder à cause de sa nature très lumineuse et ils au raient été jetés dans une confusion qu’ils auraient eux-mêmes cherchée».
D’autres Prophètes avant toi ont été tournés en dérision. Ceux qui ont raillé leurs avertissements en ont éprouvé la pertinence». Dieu a voulu par ce verset réconforter son Messager -qu’Allah le bénisse et le saluedont son peuple a moqué de lui comme les autres peuples avaient raillé leurs propres Prophètes. Il lui a promis ainsi qu’aux fidèles la vic toire, le secours et la fin heureuse dans les deux mondes. Puis Dieu s’adresse aux infidèles: «Courez le monde et voyez ce qui est advenu à ceux qui ont traité nos Prophètes d’imposteurs» C’est à dire réfléchissez bien et souvenez-vous de ce que Dieu avait fait des géné rations passées qui s’étaient révoltées contre leurs Prophètes et les avaient traités de menteurs. II leur avait infligés un châtiment dans le bas monde, sauvegardé Ses Prophètes et ceux qui en avaient cru, et Il réserve aux infidèles un autre supplice dans la vie future. 411
qui limam-mâ fî-s-samâwâti wa-l-’ardi qui li-L-Lâhi kataba ‘alâ nafsihi-rrah mata layajma‘annakum ’ilâ yawmj-l-qiyâmati lâ rayba fîhi-l-ladîna hasirîî ’anfusahum fahum lâ yu’minûna (12) walaiiû mâ sakana fî-l-layli wa-n-nahâri wa huwa-S-Samru-l-‘Alîmu (13) qui ’agayra-L-Lâhi ’attahidu waliyyan fâtiri-s-samâwâti wa-l-’ardi wahuwa yut‘imu walâ yut'amu qui ’inriT ’umirtu ’an ’akûnâ ’awwala man ’aslama walâ takûnanna mina-1musrikîna (14) qui ’innT ’ahâfu ’in ‘asaytu rabbî ‘adâba yawmin ‘azîmin (15) may-yusraf ‘anhu yawma ’idin faqad rahimahû wa dâlika-1fawzu-l-mubînu (16). Dis: «Quel est le maître des deux et de la terre?» réponds: «Allah. Il s’est imposé à Lui-même la démence». H vous rassemblera au jour du juge ment dernier sans aucun doute. Auront perdu leur âme ceux qui n’auront pas cru. (12) . Tout ce qui se situe dans la nuit et le jour lui appartient. H entend et sait tout. (13). Dis: «Prendrais-je pour maître un autre qu’Allah, le créateur des deux et de la terre. Lui qui nourrit et qui n’est pas nourri? Dis: «J’ai reçu l’ordre d’être le premier à me soumettre et de ne pas me joindre à ceux qui reconnaissent des associés à Allah». (14) Dis: «je crains en désobéissant à Allah d’encourir un châtiment au jour dernier» (15). Ce lui qui l’évitera, en pareil jour, c’est qu’il aura bénéficié de la clémence d’Allah. Le voilà, le vrai bonheur»(16). Dieu certes est le Souverain du Royaume, Il s’est prescrit à Luimême la miséricorde. Il est cité dans les deux Sahihs d’après Abou
Houraira que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit:
«Lorsque Dieu créa les créatures, Il fît un serment qu’il écrivit dans le livre qu’il garde auprès du Trône: «Ma clémence prévaut sur Ma colère». (Rapporté par Boukhari et Mouslim) (I). «Il vous rassemblera an jour du jugement dernier sans aucun doute» qui est le jour de la résurrection dont les croyants n’en doutent plus. Quant aux infidèles et menteurs, ils ne cessent à en mécroire. Ibn Abbas rapporte: «On demanda à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- au sujet de la comparution devant le Seigneur des mondes, y aura-t-il (en ce jour-là-) de l’eau? Il répondit: «Par celui qui tient mon
âme dans Sa main, certes il y aura de l ’eau. Les amis de Dieu viendront aux bassins des Prophètes pour s ’y désaltérer. Dieu enverra soixante-dix mille anges tenant aux mains de bâtons en fer pour en repousser les incré dules» (Ce hadith est jugé étrange)(2). «Auront perdu leur âme» au jour de la résurrection «ceux qui n’au ront pas cru» et n’auront pas redouté le mal de ce jour. «Tout ce qui se situe dans la nuit et le jour Lui appartient» c’est à dire toutes les créatures soient-elles dans les deux ou sur la terre, sont Ses serviteurs, sous Sa domination et à sa disposition. Puis II or donne à Son serviteur et Messager Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- qu’il a envoyé pour appeler les hommes à l’unicité de Dieu en leur apportant le religion droite et les guidant vers le chemin droit de leur dire: «Prendrais-je pour maître un autre qu’Allah, le créateur des cieux et de la terre» qui est pareil à ce verset: «Dis: «O vous les igno rants! allez-vous m’ordonner d’adorer un autre qu’Allah?» [Coran XXXIX, 64]. Cela signifie: Je ne prendrai plus un autre Seigneur que Dieu, l’Unique, qui n’a pas d’associé, le créateur des cieux et de la terre en les façonnant sans un exemple préalable.
(1)
^
***
* j i j * {¿A cj*
iw-liî (2) T(Jlï Ÿfrl* 41)1
n ;>j
(jwJUI Cftl—jVt
Ij.» liL-iVl
OJ ' . ¡
<3ji oJcî- \j \ ^
4
ÙH
L>- Û
j -
j
j
ÙjJjJü jli ¿J*
(^* c-}î jLiJI ¡ j !I
ù
l
viJUL. • S - i>
413
«Lui qui nourrit et qui n’est pas nourri» Il est le dispensateur par ex cellence qui pourvoit aux besoins de ses créatures et se suffit d’elles. Abou Houraira- que Dieu l’agrée- a rapporté: «Un Ansarien des habitants de Qouba* invita le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salueà un repas, et nous partîmes avec lui. Le repas terminé, le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- se lava les mains et dit: «Louange à
Dieu qui nourrit les êtres et n ’a pas besoin qu’on le nourrisse, Il nous a ac cordé de ses grâces en nous guidant, nourrissant, abreuvant, nous habillant pour cacher notre nudité, et nous éprouvant au moyen d ’une belle épreuve. Louange à Dieu en nous persévérant à L ’adorer, qui se montre généreux sans cesse envers nous, nous Lui sommes toujours reconnaissants et nous ne pouvons plus nous passer de Lui. Louange à Dieu qui nous a nourris, abreu vés, habillés, sauvés de l ’égarement, donné la vue sans nous rendre aveugles et nous a donné la préférence sur beaucoup de ceux qu’il a créés. Louange à Dieu, Seigneur des mondes»(IK Dis: «J’ai reçu l’ordre d’être le premier à me soumettre» parmi cette communauté «et de ne pas me joindre à ceux qui reconnaissent des asso ciés à Allah» Dis: «Je crains en désobéissant à Alalh d’encourir un châti ment au jour dernier» le jour où tous les hommes seront rassemblés pour être jugés. «Celui qui l’évitera» c’est à dire ce supplice «C’est qu’il aura bénéficié de la clémence d’Allah» et de Sa miséricorde «Le voilà le vrai bonheur». Ce verset est pareil à celui-ci «Celui qui échappera à l’en fer et entrera au Paradis sera le vrai vainqueur» [Coran III, 185]. Ce sera certes le bonheur évident.
(1) *LJ J>î
jUajVl
Jjs-j Uj :Jli
4U
‘l S
(C i ¿ j* ÜlJükj
^ J »jij* ^ i ¿¡s-
^i
:J lï *i di
¿j* Ut—
L ilja jli
¿j*
jjti\ ¿ y
h .lp
j
ti^l_rJÜI ¿ j* ULL-j ^LaJaJl
4)
¿ j* -*
t
¡y
' ’*^
j
• ¡a >
'ilj ¿¿iJI 4) Cr*
.IjjyJUJI 414
wa ’in yamsaska-L-Lâhu bidurrin falâ kâsifa lahu ’illâ huwa wa’in yamsaska bi hayrin fahuwa ‘alâ kulli say’in qadîrun (17) wa huwa-1qâhiru fawqa ‘ibâdihi wahuwa-l-Hakîmu-l-Habîru (18) qui ’ayyu say’in ’akbaru sahâdatan qul-i-L-Lâhu sahnium-baynî wa baynakum wa ’uhiya ’ilayya hâda-l-qur‘ânu li ’undiraKum bihî wa mam-balaga ’a’innakum latashadûna ’anna ma‘a-L-Lâhi ’âlihatan Juhrâ qui- la" ’ashadu qui ’i&namâ huwa ’ilâhum w âhidun wa ’innanî b arî’um-mimmâ tusrikûna (19) ’al-lad îna ’âtaynâhumu-l-kitâba ya‘rifûnahû kamâ ya'rifûna ’abnâ’ahum u-l-lad îna hasirû ’anfusahum fahum la yu’minûna (20) wa man ’azlamu mimmani-ftrâ ‘alâ-L-Lâhi kadîban ’aw kaddaba bi ’a yâtiKT ’innahu lâ yuflihu-z-zâlimûna (21). Si Allah t’envoie une peine, Lui seul pourra la faire cesser. S’il t’en voie un bienfait, sache qu’il est tout-Puissant. (17) Il est le souverain maî tre de ses sujets. Il est plein de sagesse et de science. (18) Dis: «Quel est celui dont le témoignage est le moins discutable?» Réponds: «Allah, Lui que je prends pour témoin contre vous et moi». Ce coran m’a été révélé pour que vous soyez avertis ainsi que tous ceux qu’il touchera «Allez-vous témoi gner qu’il y a d’autres dieux qu’Allah» réponds: «Je ne témoignerai pas ain si». Dis: «Non, Il est le seul Allah et je désavoue les associés que vous Lui donnez» (19) Ceux à qui nous avons révélé le Livre le reconnaissent comme ils reconnaissent leurs propres enfants. Ils predent leurs âmes ceux qui ne croient pas. (20) Qui est plus pervers que celui qui forge des mensonges et les impute à Allah ou qui traite nos signes d’invention? Les pervers s’expo sent à leur perte. (21). Parmi les épithètes de Dieu figurent ces deux-là: le pernicieux et 415
l’utile. Il peut disposer de tout ce qu’il a créé à Sa guise, personne ne peut s’opposer à Son jugement ni le repousser. S’il frappe quelqu’un d’un malheur, nul, en dehors de Lui, ne pourra l’en délivrer. S’il lui ac corde un bienfait, Il est puissant sur toute chose, tout comme II le mon tre dans ce verset: «Nul ne retient ce que Dieu accorde aux hommes de Sa miséricorde, et nul, après Lui, ne peut donner ce qu’il retient» [Coran XXXV, 2]. Il est cité dans le Sahih que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- disait (après chaque prière): «Mon Dieu, nul ne repotisse ce
que Tu donnes, et nul ne donne ce que Tu empêches. Les richesses de quel qu’un ne lui serviront à rien, c’est Toi qui accorde les richesses». (Rapporté par Boukhari)(1K Pour cela II a dit: «Il est le souverain maître de Ses sujets» à qui se soumettent tous les hommes, les visages s’humilient en Sa présence, les tyrans Lui obéissent. Toutes les créatures se rabaissent devant la grandeur de sa Majesté, Son orgueil et Sa magnificence, «n est plein de sagesse» dans tous Ses actes «et de science» car II connaît parfaite ment ce qu’il fait en donnant ou en refusant, au méritant et au non mé ritant.
«Dis: Quel est celui dont le témoignage est le moins discutable» c’est à dire: Quelle preuve plus certaine pourrait-on apporter comme témoi gnage. «Réponds: Allah, Lui que je prends pour témoin entre vous et moi» Il est bien informé du Message que je (le Prophète) vous apporte et de ce que vous allez répondre. «Ce Coran m’a été révélé pour que vous soy ez avertis ainsi que tous ceux qu’il touchera» ceux auquels il est parvenu dont leur sort, s’ils en mécroient, sera le suivant: «Ceux qui nient le Li vre sont promis à l’enfer» [Coran XI, 17], Abdul Razzaq rapporte d’après Qatada que l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue-, en expliquant ce verset: «Ce Coran m’a été révélé pour que vous soyez avertis ainsi que tous ceux qu’il touchera» a dit: «faites parvenir aux hommes les versets de Dieu. Quiconque dont un
(1 )
L»J
I LJ
M
IJIl
416
OIS* -¿fc «ü)l
«,a it
^ i
seul verset du Livre de Dieu lui parvient, c ’est comme il a repu l ’ordre de Dieu»(1). Al-Rabi‘ Ben Anas a dit: «Il incombe à celui qui a suivi l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- d’appeler à quoi il appelait et d’avertir de quoi il avertissait».
«Allez-vous témoigner» ô polythéistes «qu’il y a d’autres dieux qu’Al lah?» Dieu a dit à Son Prophète dans un autre verset: «Au cas où ils l’attesteraient, ne te joins pas à eux» [Coran VI, 150] Il lui ordonne de leur répondre: «Non, Il est le seul Allah et je désavoue les associés que vous Lui donnez». Puis Dieu fait connaître à Son Prophète que les gens du Livre connaissent bien, ce que tu les as apporté comme ils connaissent leurs porpres enfants, car ils trouvent dans leurs Livres les nouvelles de tous les Prophètes et Messagers qui t’ont précédé. Ceux-ci avaient tous annoncé à leurs peuples l’avènement de Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- en connaissant bien ses qualités, son pays, son émigration et les qualités de sa communauté. C’est pourquoi II a dit en suite: «Ils perdent leurs âmes ceux qui ne croient pas» à cet événement auquel ont fait allusion jadis tous les Prophètes.
«Qui est plus pervers que celui qui forge des mensonges et les impute à Allah ou qui traite nos signes d’invention?» Qui est plus inique que celui qui prétend être envoyé par Dieu et en fait il ne fait que forger de men songes contre Allah qui ne l’a pas envoyé, ou qui traite les signes de Dieu de mensonges. Ces gens-là «s’exposent à leur perte» c’est à dire le calomniateur et le menteur.
( 1)
ù|
* iÿ
j a j
.« ¿ I j *I 4àL J
417
y J
» ¿ là
JA JjÎ AïiL
je -
j l j j l
jlp
J li
wa yawma nahsuruhum jamî‘an tumma naqûlu Ii-1-ladîna ’asraku ’ayna surakâA’ukum u-l-ladîna kuntum taz‘am ûna (22) tu m m a lam takun fitnatuhum ’ilia ’an qâlû wa-L-Lâhi rabbinâ mâ kunnâ musrikîna (23) ’u n zu r kayfa k a d a b û ‘alâA ’anfusihim wa d a lla ‘anhum m â k ân u y a fta rû n a (24) wa m inhum m ay-yastam i‘u ’ilayka wa j a ‘alnâ ‘alâ qulûbihim ’akinnatan ’ay-yafqahûhu wa fî ’âdânihim waqaran wa ’iyyaraw kulla ’âAyati-l-lâ y’minû bihâ hattâA ’id â jâA’ûka yujâdilûnaka yaqûlu-l-ladîna kafarïï ’in hâda1 ’illâ ’asâtîru-I-’awwalîna (25) wa hum yanhawna ‘anhu wa yan’awna ‘anhu wa ’in yuhlikûna ’illâ ’anfusahum wamâ yas'urûna (26). Le jour où nous les rassemblerons tous, nous dirons à ceux qui don nent des associés à Allah: où sont les associés que vous attribuiez à Allah? (22) Us n’auront d’autre système de défense que de dire: «Par Allah, notre Seigneur, nous n’avons jamais donné d’associés à Allah. (23) Vois comment ils se renient eux-mêmes et comment les abandonnent les dieux qu’ils ont inventés. (24) Parmi eux, il y en a qui t’écoutent mais nous avons mis comme un voile sur leur intelligence pour qu’ils ne comprennent pas et nous avons endurci leur ouïe. Us verraient n’importe quel signe, qu’ils n’y croi raient pas. Et s’ils viennent à discuter avec toi, les infidèles, ils disent: «ce ne sont là que'de vieux contes. (25) 11 détournent les autres du Coran et s’en éloignent eux-mêmes. Ils ne nuisent ainsi qu’à eux-mêmes sans s’en douter. (26). Au jour de la résurrection où les polythéistes seront rassemblés, Dieu leur demandera au sujet des idoles et statues qu’ils adoraient en dehors de Lui en leur disant: «Où sont les associés que vous attribuiez à Allah?» comme il est cité dans un autre verset: «Dieu leur dira, le jour où II les appellera: «Où sont mes prétendus associés?» [Coran XXVIII, 62]. Leur prétexte ne sera alors que dire: «Par Allah, notre Seigneur, nous
n’avons jamais donné d’associés à Allah. 418
Ibn Abi Hatem rapporte d’après Sa'id Ben Joubaïr qu’un homme demanda à Ibn Abbas: «O Ibn Abbas, j ’ai entendu ces dires de Dieu:
«Par Allah, notre Seigneur, nous n’avons jamais donné d’associés à Allah», comment tu les interprètes?» Il lui répondit: «Lorsqu’ils se sont aperçus que nul n’entrera au Paradis s’il ne s’acquitte pas de la prière, ils dis ent les uns aux autres: «Renions tout» et ils le renient. Dieu alors met tra un sceau sur leurs bouches, leurs mains et pieds parleront et ne pourront rien cacher à Dieu. Eprouves-tu quelque chose de cela dans ton for intérieur? Rien n’a été révélé dans le Coran sans qu’il ne soit pour une cause déterminée, mais vous ne connaissez pas son inter prétation. C’est pourquoi Dieu a dit l’égard de ces gens-là: «Vois com
ment ils se renient eux-mêmes et comment les abandonnent les dieux qu’ils ont inventés». Ces dires de Dieu sont pareils à ceux-ci: «On leur dira: «Où sont donc ceux que vous avez associés à Dieu?». Ils répondront: «Ils se sont écartés de nous» [Coran XL, 73-74]. «Parmi eux, il y en a qui t’écoutent mais nous avons mis comme un voile sur leur intelligence pour qu’ils ne comprennent pas et nous avons en durci leur ouïe. Us verraient n’importe quel signe, qu’ils n’y croiraient pas» certains de ces gens-là viennent vers toi pour t’écouter réciter du Co ran, mais cela ne leur servit à rien car Dieu a placé un voile épais sur leurs cœurs et leurs oreilles sont frappés de surdité, en vérité ils n’en tendent rien, ne comprennent rien de ce qui leur est récité, et ils sont pareils à ces incrédules cités dans ce verset: «Celui qui prêche les infi
dèles ressemble à quelqu’un qui crie a un homme qui ne perçoit que de sons et du bruit» [Coran 11,171]. Quoiqu’ils voient comme signes évidents irréfutables, ils n’y croient plus et n’y comprennent rien c a r «Si Allah leur avait reconnu quelque aptitude, H se serait employé à les convaincre» [Coran VIII, 23]. Ces gens-là, lorsqu’ils viennent discuter avec toi, étant infidèles, disent: «ce ne sont la que de vieux contes» et prétendent que tout ce que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- leur apporte est tiré des histoires racontées par les anciens(1). (1) Malgrée que la chaîne de transmission de ce hadith est faible, on trouve que les hadiths relatifs à l’intercession le corroborent, 419
«Ils détournent les autres du Coran et s’en éloignent eux-mêmes» On a donné à ce verset deux interpétations:
La première: Ils interdisent aux hommes de suivre le chemin de la vérité, de croire au Prophète et de se soumettre aux prescriptions du Coran. Ils commettent ainsi un double acte abominable: ils n'en profitent pas et ne laissent pas les autres en profiter. Ibn Abbas a dit aussi: «Ils font écarter les gens de Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- pour ne pas croire en lui». Mouhammad ben Al-Hanafia a soutenu cette opi nion, qui s’avère plus correcte, et a raconté que les polythéistes de Qoraich empêchaient les hommes de se rendre chez i’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-.
La deuxième: Ce verset fut révélé à propos d’Abou Taleb, selon les dires d’Ibn Abbas rapportés par Soufian Al-Thawri, qui protégeait son neveu des méfaits des impies. Quant à Sa'id Ben Abi Hilal, il a dit: «Ce verset fut descendu au sujet des oncles paternels du Prophète -qu’Allah le bé nisse et le salue- qui étaient au nombre de dix et qui déclaraient être à ses côtés en public, mais au fond, ils lui couvaient la plus grande hosti lité.
«Ils ne nuisent insi qu’à eux-mêmes sans s’en douter» car leur agis sement ne leur prc jure que la perdition sans en avoir connaissance.
waiaw tara ’id wuqifû ‘alâ-n-nâri faqâlû yalaytanâ nuraddu walâ nukaddibu bi ’ayâti rabbina wa nakûna mina-I-mu’minîna (27) bal badâ lahum mâ kânû yuhfûna min qablu walaw ruddû la ‘adû limâ nuhû ‘anhu wa 420
’innahum lakâdibûna (28) wa qâïïï ’in hiya ’illâ hayâtunâ-d-dunya wamâ nah nu bim ab 'ûtîna (29) walaw tarâA ’id wuqifû ‘alâ rabbihim qâla ’alaysa hâdâ bi-l-haqqi qâlû balâ wa rabbinâ qâla fadûqû-l-‘adâba bimâ kuntum takfurûna (30). Si tu te trouves là le jour où ils seront sur le point d’entrer en enfer, tu les entendras dire : «Plût à Allah que nous puissions revenir sur terre! Nous ne traiterions plus de mensonge les signes de notre Seigneur et nous serions croyants» (27). Certes, ce qu’ils cachaient sera étalé au grand jour. S’ils y revenaient sur terre? Ils referaient ce qui leur a été défendu. En vérité, ce sont des menteurs. (28) Ils disaient: notre vie, ce n’est que celle de ce monde et nous ne serons pas ressuscités. (29) Si tu les voyais le jour où ils comparaîtront devant leur Seigneur! Eh bien, leur dira-t-Il, n’est-ce pas là ce que je vous avais annoncé? Oui, par notre Seigneur. Il ajoutera: «Goûtez le châtiment que vous vaut votre impiété. (30). Dieu décrit la situation des incrédules au jour de la résurrection où ils verront les chaînes, les carcans et la frayeur de ce jour solennel. Ils diront alors: «Plût à Allah que nous puissions revenir sur terre! Nous ne
traiterions plus de mensonge les signes de notre Seigneur et nous serions croyants»» Ils souhaiteraient revenir au bas monde pour faire les bpnnes actions, croire aux signes du Seigneur et être crédules.
^
«Certes, ce qu’ils cachaient sera étalé au grand jour» voilà ce qui ap paraîtra en ce jour-là ce qu’ils dissimulaient auparavant d’incrédulité, d’obstination et de mensonge, même s’ils avaient renié tout cela dans le bas monde. Une autre interprétation est aussi probable et qui est la suivante: Ce verset concerne les hypocrites qui déclaraient aux gens leur foi mais ils n’étaient qu’infidèles en couvant leur impiété, et ce sera leur cas au jour du jugement dernier où tout sera étalé au grand jour. Mê me si cette sourate était révélée cela ne contredirait pas l’attitude de certains habitants de Médine et des bédouins qui étaient autour d’elle, à savoir que Dieu a parlé de l’hypocrisie dans la sourate de l’Araignée révélée à La Mecque quand II a dit: «Dieu connaît parfaitement les croyants et II connaît parfaitement les hypocrites» [Coran XXIX, II]. Ce sera alors les paroles de ces hypocrites lorsqu’ils verront le supplice et constateront que ce qu’ils dissimulaient d’impiété et d’hypocrisie leur sera étalé. 421
Le souhait qu’ils formuleraient au jour de la résurrection d’être re venus sur terre, ne sera pas issu de leur désir d’être croyants et d’avoir la foi, ce sera plutôt à cause de leur grande frayeur du châti ment qu’ils voudraient éviter. C’est pourquoi Dieu a dit ensuite: «ils re feraient ce qui leur a été défendu. En vérité ce sont des menteurs» car II connaît parfaitement le tréfonds de leurs cœurs en disant: «Ils disaient:
notre vie, ce n’est que celle de ce monde et nous ne serons pas ressuscites». Ils reniaient qu’il y aura une résurrection et un compte à rendre.
«Si tu les voyais le jour où ils comparaîtront devant leur Seigneur! Eh bien leur dira-t-Il, n’est-ce pas là ce que je vous avais annoncé?» c’est à dire: ce jour du rassemblement n’est-il pas une vérité et non une erreur comme vous y pensiez? «Oui, par notre Seigneur» ils avoueraient sans pouvoir renier. On leur dira: «Goûtez le châtiment que vous vaut vo tre impiété» et pour prix de votre incrédulité
qad hasira-l-ladîna kaddabû biliqâ’i-L-Lâhi hattâ ’id â jâA,athumu-ssâ‘atu bagtatan qâlû yâ hasratanâ ‘alâ mâ fa rra tn â fîhâ wa hum yahmilûna ’awzârahum ‘alâ zuhûrihim ’alâ s a ’a mâ yazirûna (31) wama1-hayâtu-d-dunya ’illâ la‘ibun wa lahwun wa laddâru-l-’âhiratu hayru-1lil-ladîna yattaqûna ’afalâ ta‘qilûna (32). Quelle mésaventure pour ceux qui ont nié le retour à Allah lorsque l’heure fatale les suprendra! Ils diront: Malheureux que nous sommes d’avoir négligé cette éventualité! Leur dos pliera sous le poids de leurs pé chés. Quel pénible fardeau. (31). La vie de ce monde n’est que jeu et futi lité. La vie future est le plus grand bien pour ceux qui craignent. Allez-vous réfléchir?(32). Seront perdus sûrement ceux qui traitent de mensonge la rencon tre de Dieu lorsque l’Heure viendra soudainement à eux et regretteront 422
les mauvaises actions qui ils avaient commises. «Us diront: Malheureux que nous sommes d’ayoir négligé cette éventualité» Leur dos pliera sous le poids de leurs péchés. Quel pénible fardeau». Ibn Abi Hatem rapporte que Abou Marzouq a dit: «Lors de sa ré surrection de la tombe, le pervers ou l’infidèle, rencontrera une per sonne la plus laide qu’il avait jamais vue dans son vivant et la plus puante. Il lui demandera: «Qui es-tu?». Ne me reconnais-tu pas? répondit-elle. - Non par Dieu, répliquera l’infidèle, or Dieu a enlaidi ton visage et empuanté ton odeur. Et la per sonne de riposter: «Je suis tes mauvaises actions qui étaient les plus abominables et les plus infectes dans le bas monde. Tu m’as tant en fourchée, viens maintenant que et je te monte» C’est le sens des dires de Dieu: «Leur dos pliera sous le poids de leurs péchés». La vie du bas monde, qu’ils avaient préférée à l’autre, n’est que jeu et divertissement. Quant à la vie de l’au-delà elle est: «le plus grand
bien pour ceux qui craignent».
qad na'lamu ’innahû layahzunuka-l-lad î yaqûlûna fa’innahum lâyukaddibûnaka walâkinna-z-zâlimîna bi *a yâti-L-Lâhi yajhadûna (33) walaqad kuddibat rusulum-min qablika fasabarû ‘alâ mâ kuddibû wa ’ûdû hatta ’atâhum nasrunâ walâ mubaddila li kalimati-L-Lâhi walaqad ja^aka min naba’î-l-mursalîna (34) wa’in kâna kabura ‘alyka ’i'râduhum fa’inistata‘ta ’an tabtagiya nafaqan fî-l-’ardi ’aw sullaman fî-s-samâA’i 423
fata’tiyahum bi *a yatin walaw s a ’a-L-Lâhu lajama‘ahum ‘alâ-l-hudâ falâ takûnanna mina-l-jâhilîna (35) ’innamâ yastajîbu-l-ladîna yasma‘una wa1-mawtâ yab‘atuhumu-L-Lâhu tumma ’ilayhi yurja'ûna (36). Nous savons que leurs propos t’affligent. Ce n’est pas toi qu’ils traitent d’imposteur. Mais ces misérables suspectent les signes d’Allah. (33) Des Prophètes ont été traités d’imposteurs avant toi. Us supportèrent ces injures et furent même molestés jusqu’au jour où nous leur donnâmes assistance. Les principes d’Allah sont immuables. Tu connais maintenant la vie des Prophètes. (34) Leur opposition te pèse. Et si ça ne dépendait que de toi, tu creuserais une galerie sous terre ou tu hisserais une échelle au ciel pour leur apporter un miracle. Mais si Allah voulait, Il réunirait tous les hom mes dans la bonne voie! Ne pense pas comme un ignorant. (35). Seuls ré pondront à ton appel ceux qui t’écoutent. Les infidèles, Allah les ressuscitera et ils comparaîtront devant lui. (36). Comme les impies se sont opposés au Prophète -qu’Allah le bé nisse et le salue-, l’ont contredit et l’ont traité de menteur, Dieu veut le réconforter en lui faisant connaître qu’il est au courant de leurs méfaits et l’exhorte à ne plus se lamenter sur leur sort. Il lui dit dans d’autres versets: «Que ton âme ne se répande pas en regrets sur eux» [Coran XXXV, 8] et: «Il se peut que tu te consumes de chagrin parce qu’ils ne sont pas croyants» [Coran XXVI, 2] et: «Iras-tu jusqu’à mourir de chagrin qu’ils refusent de croire» [Coran XVIII, 6]. Pour rassurer son cœur en le consolant toujours II lui dit «Ce n’est pas toi qu’ils traitent d’imposteur» en leur communiquant le message «mais ces misérables suspectent les signes d’Allah» car ils y mécroient et les repoussent. A ce propos Al-Hakem rapporte qu’Abou Jahl aurait dit au Pro phète -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Nous ne te traitons pas de menteur mais nous renions ce que tu nous apportes» Dieu à cette oc casion fit révéler ce verset». Ibn Abi Hatem rapporte d’après Abou Yazid Al-Madani que le Pro phète -qu’Allah le bénisse et le salue- rencontra un jour Abou Jahl et lui serra la main. Un homme dit à Abou Jahl: «Pourquoi serres-tu la main c^cet apostat?» Il lui répondit: «Par Dieu, je connais bien qu’il est un Prophète. Mais depuis quand étions-nous les suivants de Bani Abd 424
Manaf?» Et Abou Yazid de réciter ce verset: «Ce n’est pas toi qu’ils trai- i tent d’imposteur. Mais ces misérables suspectent les signes d’Allah». Mouhammad Ben Ishaq raconte d’après Az-Zouhari cette histoire: «Une nuit chacun d’Abou Jahl, Abou Soufian et Al-Akhnas Ben Chouraïq vint à part auprès de la demeure du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- pour écouter la récitation du Coran, et nul parmi eux ne fut au courant de la présence des autres. Ils y demeurèrent jusqu’à la pointe du jour, quand ils se dispersèrent ils se rencontrèrent et chacun d’eux demanda à ses deux compagnons: «Qu’est-ce que vous y êtes venus faire?» S’apercevant qu’ils sont venus pour le même but, ils s’engagèrent à ne plus y revenir de peur que les Qoraïchites ne le sa chent et viennent à leur tour et soient épris par la récitation. La nuit suivante chacun d’eux revint croyant que ses deux compa gnons n’y viennent pas en respectant l’engagement. Mais le matin ils se rencontrèrent, se blâmèrent et s’engagèrent de nouveau à ne plus y revenir. La troisième nuit l’événement se répéta. Al-Akhnas ben Chouraïq prit sa canne et se dirigea vers la demeure d’Abou Soufian. Il lui dit: «O Abou Handhala, que penses-tu de ce que tu as entendu de la réci tation de Mouhammad?» Abou Soufian de répondre: «Ô Abou Thalaba, par Dieu, j ’ai entendu tant de versets dont je saisis bien le sens et d’autres dont j’ignore pourquoi ils ont été révélés». Al-Akhnas répliqua: «Et moi aussi j’éprouve les mêmes sentiments» puis il partit chez Abou Jahl, entra chez lui et lui dit: «Ô Abou Al Hakam! Que penses-tu de ce que tu as entendu réciter par Mouhammad?» Abou Jahl répondit: «Ce que j’ai entendu? Eh bien, nous nous sommes disputé l’honneur avec les Banou Abd Manaf: ils ont donné à manger et nous en avons donné, ils ont supporté des charges et nous l’avons fait à notre tour; ils ont fait la charité et nous l’avons faite aussi, qu’à la fin nous fûmes également excellents en tout. Ils nous dirent: «Il y a un Prophète des nôtres qui reçoit les révélations quand est-ce que vous aurez le vô tre?» Quant à nous, nous ne croirons plus en lui et nous ne déclare rons point qu’il est véridique». Al-Akhnas le quitta alors et s’en alla. Ibn Jarir rapporte qu’en commentant ce verset: «Nous savons que leurs propos t’affligent... jusqu’à la fin; As-Souddy a dit: «Le jour de Badr, Al-Akhnsa dit à Bani Zouhra: «Ô Bani Zouhra! Mouhammad est 425
le fils de votre sœur. Vous avez plus le droit de le défendre: S’il était un Prophète vous ne le combattriez pas aujourd’hui, et s’il était men teur vous l’auriez défendu comme on défend le fils de la sœur. Cessez tout jusqu’à ce que je rencontre Abou Al-Hakam. Si Mouhammad aura le dessus, vous rentrerez chez vous sains et saufs. Mais s’il sera vain cu, les hommes de votre tribu ne vous nuiront pas». Al-Akhnas partit, eut un tête-à-tête avec Abou Jahl et lui dit: «Ô ABou Al-Hakam, dis moi: Mouhammad est-il sincère ou menteur? Personne de Qoraïch ne se trouve avec nous pour écouter notre conversation» Abou Jahl ré pondit: «Malheur à toi! Mouhammad est sincère et n’a jamais menti. Si les Banou Qassy s’empareront de l’étendard (le pouvoir) la Siqaya (la charge d’abreuver les pèlerins) la Hijaba (la garde de la Ka'ba) et la prophétie, qu’en restera-t-il alors aux Qoraïchites?» Voilà le sens des dires de Dieu: «Ce n’est pas toi qu’ils traitent d’imposteur. Mais ces misé rables suspectent les signes d’Allah» Les signes d’Allah ne sont que Mou hammad -qu’Allah le bénisse et le salue- et son message.
«Des Prophètes ont été traités d’imposteurs avant toi. Us supportèrent ces injures et furent même molestés jusqu’au jour où nous leur donnâmes assistance» Ces paroles divines sont un réconfort et une consolation au Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- qui a subi les méfaits de son peuple, un ordre d’être patient comme ont été patients ceux des Pro phètes qui étaient doués d’une ferme résolution, une promesse du se cours comme ils ont été secourus et la victoire comme elle leur a été accordée après ce qu'ils avaient enduré de leurs peuples, cette victoire promise dans les deux mondes. Voilà le sens des dires de Dieu. «Les principes d’Allah sont immuables» qui ne seront jamais modifiés, comme Dieu l’affirme dans ces versets: «Notre Parole a déjà été adressée à nos
serviteurs, les Prophètes. Ce sont eux qui seront secourus, et notre armée sera victorieuse» [Coran XXXVII, 171-173]. et: «Dieu a écrit: «Moi et mes Prophètes, nous vaincrons sûrement» Dieu est fort et puissant» [Coran LVIII, 21]. Dieu rappelle à Son Prophète: «Tu connais maintenant la vie des Prophètes» comment ils ont été secourus et ont eu le dessus sur ceux qui les avaient traités de menteurs et, ô Prophète, tu auras la même chose même si «leur opposition te pèse» en s’éloignant de toi. «Et si ça
ne dépendait que de toi, tu creuserais une galerie sous terre ou tu hisserais une échelle au ciel» pour leur en rapporter un Signe meilleur de ce que 426
tu leur as apporté, fais-le si tu en es capable. «Mais si Allah voulait, H
réunirait tous les hommes dans la bonne voie! Ne pense pas comme un igno rant» comme Dieu a dit dans un autre verset: «Si ton Maître l’avait voulu, l’univers entier aurait embrassé sa foi» [Coran X, 99]. Ibn Abbas a dit: «L'Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- désirait ardem ment que les gens crussent en lui en suivant le chemin droit qu’il avait tracé. Mais Dieu l’informa que ceux que Dieu avait voulu leur accorder le bonheur le suivraient. Il lui dit: «Seuls répondront à ton appel ceux qui t’écoutent» qui comprennent ses paroles et qui sont avertis au moyen du Rappel qui est le Coran. Quant aux infidèles qui possèdent des cœurs morts «Allah les ressuscitera et ils comparaîtront devant Lui» Dieu les a désignés ainsi en se moquant d’eux et les méprisant.
waqâlû lawla nuzzila ‘alayhi ’âAyatum-mir-rabbihî qui ’inna-L-Lâha q â d iru n ‘a lâ ’ay -y u n azzila ’â*yatan w a lâ k in n a ’a k tr a h u m lâ ya‘lam ûna (37) wamâ min dâAbbatin fî-l-’a rd i walâ t â ’irin y a tîru bijanâhayhi ’ilia ’umamun ’amtâlukum mâ farratnâ fï-l-kitâbi min say’in tumma ’ilâ rabbihim yuhsarûna (38) wa-l-ladîna kaddabû bi ’ayâtinâ summun wa bukmun fï-z-zulumâti may-yasa’i-L-Lâhu yadlilhu wa mayyasa’ yaj‘alahu ‘alâ sirâtim-mustaqîmin (39). Ils disent: «Pourquoi son Seigneur ne lui permet-Il pas de faire un mi racle? Réponds-leur: «Faire un miracle est dans le pouvoir d’Allah, mais la plupart ne le savent pas. (37). Il n’y a pas de bêtes sur terre ou d’oiseaux volant de leurs ailes qui ne vivent en société comme vous. Nous n’avons rien omis dans le Livre de la création. Comme tous les autres êtres, ils retourne ront à leur Seigneur. (38) Ceux qui traitent nos signes de mensonge sont comme des sourds-muets titubant dans les ténèbres. Allah égare qui II veut, .comme II met qui II veut dans la voie droite (39). 427
Les polythéistes, mus toujours par leur obstination, disaient: «Pourquoi un signe qui soit un miracle de son Seigneur n'est-il pas descendu sur le Prophète», rien que pour se m ontrer opiniâtres, comme quand ils lui ont dit: «Nous ne t’accorderons notre confiance que le jour où tu feras jaillir du sol une source» [Coran XVII, 90]. Il lui or donne de leur répondre: «Faire un miracle est dans le pouvoir d’Allah, mais la plupart ne le savent pas» c’est à dire: Dieu à tout moment est ca pable de faire descendre un miracle mais sa sagesse le retarde au temps opportun. Car s’il l’avait descendu et que les gens n’y croyaient pas, Il aurait hâté leur châtiment comme II l’avait infligé aux généra tions précédentes comme II le montre dans ce verset: «Si nous ne fai
sons plus de miracles, c’est que les générations passées n’y ont pas cru. A quoi a servi que nous ayons envoyé aux Thémoudites une véritable cha melle? Ils n’en persistèrent pas moins dans leurs erreurs. Nous n’envoyons des miracles que pour avertir» [Coran XVII, 59] et aussi dans ce verset: «Si nous le voulions, nous ferions descendre du ciel un signe sur eux; leurs nuques se courberaient alors devant lui» [Coran XXVI, 4]. «Il n’y a de bêtes sur terre ou d’oiseaux volant de leurs ailes qui ne vi vent en société comme vous» Ces sociétés, comme a dit Moujahed, sont des espèces classifiées dont chacune porte un nom particulier. Mais Qatada précise que hommes, bêtes, oiseaux et génies forment des communautés différentes. Enfin As-Souddy a dit que bêtes et oiseaux forment des sociétés commes les humains.
«Nous n’avons rien omis dans le Livre du Coran» c’est à dire que Dieu connaît parfaitement ce qu’il a créé sans en rien oublier, comme Il pourvoit à leurs besoins soient-elles de bêtes terrestres ou aquati ques, comme II a dit: «Il n’y a pas de créature sur terre qui n’attende d’Allah sa nourriture, dont Allah ne connaisse à la fois la demeure et le lieu de sa mort.» «Tout est écrit dans le Livre authentique» [Coran XI, 6] C’est à dire Il connaît aussi bie
maux selon ce verset: «Lorsque les bêtes sauvages seront rassemblées» [Coran LXXXI, 5]. Abou Dzarr raconte: «Etant assis auprès de l’Envoyé de Dieu qu'Allah le bénisse et le salue- deux chèvres se cognèrent à coups de cornes. Il nous dit: «Savez-vous pourquoi ces deux chèvres se cognent? Non, répondîmes-nous. Il répliqua: «Dieu certes le connaît et II jugera en tre elles» Nous quittâmes l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- après qu’il nous ait parlé de chaque oiseau qui vole de ses ailes dans le ciel. (Rapportépar Ahmed, Ibn Jarir et Abdul Razzaq)(1). En commentant ce verset: «Il n’y a pas de bêtes ou d’oiseaux... jus qu’à ils retourneront à leur Seigneur» Abdul Razzaq rapporte d’après Abou Houraira que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Toutes les créatures seront rassemblées au jour de la résurrection:
hommes, bêtes, animaux et oiseaux. Dieu les jugera équitablement au point où on donnera à une bête non cornue ses droits d ’une autre cornue. Puis on dira à ces animaux: «Soyez de la terre» C’est pourquoi l’infidèle s ’écriera en ce jour- là: «Si seulement je pouvais être poussière» [Coran LXXVIII, 40](1).
«Ceux qui traitent nos signes de mensonge sont comme des sourdsmuets titubant dans les ténèbres» Les infidèles sont pareils, dans leur ignorance et leur égarement, à des gens sourds qui n’entendent rien, à des muets qui ne peuvent proférer aucune parole, qui vivent dans les ténèbres. Comment pourraient-ils en sortir pour trouver la voie droite'? Dieu les a décrits aussi dans d’autres versets en disant: «Sourds, muets
(1)
JJlÂ* j j
\ J lî
t >1. a jl* U
« J Î's
lit .
$
¿I Jy M j JLp
«t&l
L jlj :Jli j i
r jli
V!
J îU e
,U :il ■<¿1 J
v _JLS.j L « j
y
XPj (2)
\
ô j ij A
J lîj .liiLiJl
:JU 4)t
¿A ¡y
e -U ob&l
Çj j
^s-
J.y>r J i
iij
U
'.js
I oljj)
01» »î *JÎJ^ :
¿j *
¿-4^*
O jj-U ls x
j ^
fji
cLL)ÀIa c
cc.U^£Ji
c.L*j*x_U
oljj^ 429
01
Lkm5"
et aveugles, ils ne peuvent plus retrouver la bonne voie» [Coran il, 18] et: «Elles sont encore semblables à des ténèbres sur une mer profonde: une va gue la recouvre, sur laquelle monte une autre vague; des nuages sont audessus. Ce sont des ténèbres amoncelées les unes sur les autres. Si quel qu’un étend sa main, il peut à peine la voir. Celui a qui Dieu ne donne pas de lumière, n’a pas de lumière» [Coran XXIV, 40] Tout dépend de la vo lonté de Dieu qui égare qui II veut, comme II place qui II veut sur un chemin droit.
qui ’ara’aytakum ’in ’atakum ‘ad âbu-L-Lâhi ’aw ’atâtkumu-s-sâ‘atu ’agayra-L-Lâhi tad‘ûna ’in kuntum sâdiqîna (40) bal ’iyyâhu tad‘ûna fayaksifu mâ tad‘ûna ’ilayhi 'in s a ’a wa tansawna mâ tusrikûna (41) walaqad ’arsalna ’ilâ ’umamim-min qablika fa’ahad nâhum bi-l-ba’sîf’i wa-d-darra’i la'allahum yatadarra‘ûna (42) falawla ’id j a ’ahum ba’sunâ tadarra‘u walâkin qasat qulûbuhum wa zayyana lahumu-s-sayt ânu mâ kânû ya‘malûna (43) falammâ nasû mâ dukkirû bihî fatahnâ ‘alayhim ’abwâba kulli say’in hattâ ’idâ farihu bima ’ûtû ’ahad nâhum bagtatan fa’idâ hum mublisûna (44) faquti'a dâbiru-l-qawmi-l-lad îna zalamû wa-1hamdu li-L-Lâhi rabbi-l-‘âlamîna (45). Dis: Si une calamité vous frappait ou que la mort vous surprenne, invo queriez-vous quelqu’un d’autre qu’Allah? A supposer que vous soyez sincè res. (40) A n’en pas douter, c’est Lui que vous invoqueriez. S’il voulait, 11 pourrait écarter les malheurs que vous craignez. Vous oublieriez alors tous les dieux que vous Lui associez. (41) Nous avons envoyé des Prophètes aux 430
générations qui t’ont précédé. Nous leur avons infligé des fléaux et des épi démies pour qu’elles se soumettent. (42) Que ne se sont-elles soumises quand nous leur avons montré notre force? Au contraire, leurs cœurs se sont endurcis et Satan les abusa sur leurs actions en les faisant paraître plus bel les. (43) Lorsqu’elles eurent oublié nos enseignements, nous ouvrîmes toutes grandes devant elles les portes de la félicité. Nous les laissâmes s’étourdir de plaisir, puis les surprîmes à l’improviste les jetant dans la consternation. (44) Ainsi a été anéantie chaque génération d’infidèles. Gloire à Allah, le maître de l’univers. (45). Etant le créateur de tout l’univers, Dieu fait ce qu’il veut, nul ne s’oppose à son jugement, dispose de tout ce qu’il a créé, nul ne peut repousser ce qu’il décide, n’a pas d’associés, et donne à quiconque Lui demande. Dieu dit aux hommes: «Si une calamité vous frappait ou
que la mort vous surprenne, invoqueriez-vous quelqu’un d’autre qu’Allah?» A supposer que vous soyez sincères?» Une question dont la réponse est déjà connue par les hommes que nul autre que Dieu ne puisse être in voqué. Puis II l’affirme dans le verset qui s’ensuit: «A n’en pas douter,
c’est Lui que vous invoqueriez. S’il voulait, Il pourrait écarter les malheurs que vous craignez. Vous oublieriez alors tous les dieux que vous Lui asso ciez» c’est à dire en cas de nécessité vous n’invoquerez que Lui et vous vous passerez des idoles et statues, comme II le montre égale ment dans ce verset: «Si un péril sur mer vous menace, c’est en vain que vous invoquez d’autres divinités qu’Allah» [Coran XVII, 67].
«Nous avons envoyé des Prophètes aux générations qui t’ont précédé. Nous leurs avons infligé des fléaux» tels que la gêne, la pauvreté et l’indi gence «et des épidémies» les maladies diverses «pour qu’elles se soumet tent» en invoquant Dieu, L’implorant et s’humiliant devant Lui. «Que ne sont-elles soumises quand nous leur avons montré notre force?» Si seulement, une fois ces générations affligées, imploraient leur Seigneur: «Au contraire, leurs cœurs se sont endurcis et Satan les abu sa sur leurs actions en les faisant paraître plus belles» qui comportaient du polythéisme, de l’obstination et de mauvais actes. Lorsque ces généra tions eurent oublié ce qui leur avait été rappelé «nous ouvrîmes toutes grandes devant elles les portes de la félicité» en leur accordant tout genre de bienfaits, les ménageant et leur donnant un répit. «Nous les laissâ mes s’étourdir de plaisir» en jouissant des biens et des enfants «Puis les 431
surprîmes à Fimproviste» brusquement sans s’en apercevoir «les jetant dans la consternation» et elles se trouvèrent désespérées.
Qatada a commenté cela en disant: Lorsque l’ordre de Dieu sur prend un peuple, Il le prend lors de son ivresse et sa délectation. Donc il ne faut pas se croire qu’on est à l’abri du stratagème de Dieu, car seuls les pervers se font berner par ce stratagème. L’imam Ahmed a rapporté d’après ‘Ouqba Ben Amer que le Pro phète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Lorsque tu vois Dieu accor der à l’infidèle de Ses bienfaits, Il ne fait que le ménager» Puis il récita ce verset: «Lorsqu’elles eurent oublié nos enseignements...jusqu’à la fin». (Rappotépar Ahmed, Ibn Jarir et Ibn Âbi Hatem)(1>.
Oubada Ben As-Samet a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- disait: « Lorsque Dieu veut donner la longévité et la prospérité à un peuple, Il lui accorde la chasteté et la modération. Par contre lorsqu’il veut les déraciner, Il leur ouvre une porte de perfidie, «Nous les laissâmes s’étourdir de plaisir, puis les supprimes à l’improviste les jetant dans la consternation», comme II a dit: «Ainsi a été anéantie chaque génération d’infidèles. Gloire à Allah, le maître de l’univers» (Rap porté par Ahmed et Ibn Abi H a tem /2).
(1) W5JÜ»
xJI ^
¿1 cJ j til» :Jtt &
U pj» liii h ju
jA
IjJjî u_) l_p- j i bl lSS9-
•(¡-^ ^ (2)
j lil
¿jjJI
^ lip & JU^Î fU>» JU
¿I J y M j
jî < JL> -
ç j j
ls Ju
ip
-
Aj
#IJJ)
-àl J_j—j ù! \ f -\ )a â \ ç ÿ j
^JaâÎ^> :JU IS
u
Ctb J-J*
¿I iljl li| :Jy u ùlT
< _ jIj _
L_Ȇ
Ji"
iljl
¿ ¡j IS jj
S-îL* ¿ r e
14 *5 1J
JU a ii
p* liii âsm |«^Uà>î IjîjÎ U-; '_p-jî x ^»-I
432
«Ijj)
»-Jj À
qui ’ara’aytum ’in ’ahadâ-L-Lâhu sam‘akum wa ’absârakum wa hatama ‘alâ qulûbikum man ’ilâhun gayru-L-Lâhi ya’tikum bihi-n-zur kayfa nusarrifu-l-’âAyâti tum m a hum yasdifûna (46) qui ’ara’aytakum ’in ’atâkum ‘adâbu-L-Lâhi bagtatan ’aw jahratan hal yuhlaku ’illâ-l-qawmuz-zâlimûna (47) wama nursilu-l-mursalîna ’illâ mubassirîna wa mundirîna fa m a n ’âAm an a wa ’a s la h a fa lâ haw fun ‘alay h im w alâ hum yahzanûna (84) wa-1-1ad ma kaddabû bi ’ayâtina yamassuhumu-l-‘adâbu bimâ kânû yafsuqûna (49). Dis: Que deviendriez-vous si Allah vous privait de l’ouïe et de la vue et s’il étouffait votre sensibilité? Quel autre que Lui pourrait vous les rendre? Considérez la variété de formes que revêtent nos enseignements et, malgré cela, ils ne se laissent pas convaincre. (46) Dis: Que diriez-vous si Allah vous frappait à Pimproviste ou au grand jour? Que seuls les insoumis sont anéantis. (47) Nos Prophètes n’ont d’autre mission que d’annoncer la bonne nouvelle et d’avertir. Ceux qui croient et s’amendent ne connaîtront ni crainte ni tristesse. (48) Ceux qui traitent nos signes de mensonge subiront un châtiment qui sera calculé d’après leur faute. (49). Dieu ordonne à Son Prophète de dire à ces menteurs rebelles
«Que deviendriez-vous si Allah vous privait de l’ouïe et de la vue» comme II vous leur a accordées lors de votre création, comme II l’affirme dans ce verset: «C’est Lui qui vous a fait naître; Il vous a donné l’ouïe, la vue...» [Coran LXVII.23]. Ou bien selon une autre interpétation: Il ne les laisse pas profiter de ce qu’ils voient ou entendent. C’est pourquoi II a dit ensuite «et s’il étouffait votre sensibilité» en mettant un sceau sur leurs cœurs, comme II a dit dans d’autres versets: «Dieu se place entre l’homme et son cœur» [Coran VIII, 24] et: «Qui est le maître de l’ouïe et de la vue» [Coran X, 31].
«Quel autre que Lui pourrait vous les rendre?» s’il voulait les enlever aux hommes, y a-t-il d’autres divinités qui puissent les leur rendre?». C’est pourquoi II dit après: «Considérez la variété' de formes que revêtent 433
nos enseignements» c’est à dire comment Dieu utilise les signes clairs et évidents pour démontrer qu’il n’y a d’autres divinités hormis Lui et que les autres qu’adorent les infidèles sont erreur et futilité. Puis malgré ce la ils s’en détournent, repoussent les gens et les empêchent de suivre la vérité.
«Dis: Que diriez-vous si Allah vous frappait à ¡’improviste ou au grand jour?» en vous infligeant son châtiment sans que vous l’attendiez? «Que seuls les insoumis sont anéantis» car les impies sont pris par leur polythéisme tandis que Dieu sauve ceux qui n’adorent que Lui sans rien Lui associer, et ils n’éprouvent ni crainte ni tristesse.
«Nos Prophètes n’ont d’autre mission que d’annoncer la bonne nouvelle et d’avertir» car la bonne nouvelle de la grâce de Dieu n’est adressée qu’aux fidèles, et l’avertissement du châtiment et de la vengeance de Dieu n’est lancé qu’aux impies.«Ceux qui croient et s’amendent» ayant la foi ferme et ne pratiquant que les bonnes œuvres, ceux-là «ne connaî tront ni crainte) de ce qu’il leur attend dans l’au-delà «ni tristesse» de ce qu’ils ont laissé du clinquant du bas monde et de ses plaisirs. Dieu est leur maître et leur donnera en échange.
«Ceux qui traitent nos signes de mensonge subiront un châtiment qui sera calculé d’après leur faute» ceux qui ont renié ce que leurs Prophè tes leur ont apporté, en se rebellant contre Dieu, commettant les pé chés et désobéissant à Ses ordres.
434
qul-lâ ’aqûlu lakum ‘indî hazâ’inu-L-Lâhi walâ ’a‘lamu-l-gayba walâ ’aqûlu lakum ’innî malakun ’in ’attbi'u ’illâ mâ yûhâ ’ilayya qui hal yastawi-l-’a‘mâ wa-l-basîru ’afalâ tatafakkarûna (50) wa ’andir bihi-l-lad îna yahâfûna ’ay-yuhsaru ’ilâ rabbihim laysa lahum min dûnihî waliyyun walâ safî‘un-l-la‘allhum yattaqûna (51) walâ tatrudi-l-ladîna yad‘ûna rabbahum bi-l-gadâti wa-l-‘asiyyi yurîdûna wajhahû mâ ‘alayka min h isâb ih im m in say ’in w am â m in h is â b ik a ‘alayhim m in say ’in fatatrud ah um fatakûna mina-z-zâlim îna (52) wa kadâlika fatannâ ba'dahum biba‘di-l-liyaqûlû ’a h a ’ulâ'i manna-L-Lâhu ‘alayhim mim bayninâ ’alaysa-L-Lâhu ’a‘almu bi-s-sâkirîna (53) wa’idâ j a ’aka-l-ladîna yu’minûna bi’ay âtin a faqul salâmun ‘alaykum kataba rabbukum ‘alâ nafsihi-r-rahmata ’annahû man ‘amila minkum su ’am-bi-jahâlatin tumma tâba mim ba‘dihî wa ’aslaha fa’innahu Gafûru-r-Rahîmun (54). Dis: «Je ne prétends pas posséder les trésors d’Allah, ni connaître ses Secrets; Je ne prétends pas non plus être un ange, je me borne à suivre ce qui m’a été révélé. Dis: «L’homme qui voit et l’aveugle peuvent-ils être assi milés? Finirez-vous par réfléchir. (50) Avertis ceux qui ne redoutent de comparaître devant Allah et qui savent qu’ils n’auront en face de lui ni maî tre, ni Intercesseur. Peut-être Le craindront-ils? (51) Ne repousse pas ceux qui Implorent leur Seigneur, matin et soir, souhaitant d’entrevoir Son vi sage. Ils n’ont pas de comptes à te rendre, pas plus que tu en as à leur ren dre. En les repoussant tu agis en injuste. (52) C’est ainsi que nous déconcertons les hommes par le destin que nous réservons aux uns et aux autres au point où qu’ils disent: «Comment, c’est à ces gens-là qu’Allah ac corde des faveurs?» Allah ne connait-D pas mieux que quiconque ceux qui sont reconnaissants. (53). Si ceux qui croient à nos signes viennent à toi, dis-leur: Soyez les bienvenus. Votre Seigneur a inscrit au nombre de ses de voirs la clémence. Il s’ensuit qu’il accorde son pardon à ceux d’entre vous qui pèchent par ignorance et ensuite, en signe de repentir, s’adonnent aux bonnes cuvres. (54).
Dieu ordonne à Son Messager de dire aux infidèles «Je ne pré tends pas posséder d’Allah» ni d’en disposer «ni connaître ses secrets» car Dieu seul connaît le mystère incommunicable et je ne n’en connais que ce qu’il m’est révélé: «Je ne prétends pas non plus être nn ange» je ne suis qu’un mortel et II m’a distingué et honoré par les révélations qu’il m’accorde. «Je me borne à suivre ce qui m’a été révélé» sans m’en dé tourner. «Dis: L’homme qui voit et l’aveugle peuvent-ils être assimilés?» C’est à dire celui qui suit la vérité et se trouve dans le chemin droit n’est plus pareil à celui qui est égaré sans pouvoir retrouver ce che min. «Finirez-vous par réfléchir?» tout comme lorsque Dieu dit: «Celui
qui sait que la révélation que ton Seigneur a fait descendre sur toi est la vé rité, serait-il semblable à l’aveugle?» [Coran XIII, 19]. Puis Dieu lui dit: «O Mouhammad «Avertis» par le Coran «ceux qui redoutent de comparaître devant Allah, et qui savent qu’ils n’anront en face de Lui ni maître, ni intercesseur.» ces gens-là qui sont pénétrés de la crainte de leur Seigneur, et qui craignent que leur compte ne soit très mauvais au jour de la résurrection où seul Dieu sera le juge qui sauve ra ceux qui ont fait de bonnes œuvres dans le bas monde et multiplie ra leur récompense.
«Ne repousse pas ceux qui implorent leur Seigneur, matin et soir, sou haitant d’entrevoir Son visage» Ces gens-là qui font de telles pratiques sont les plus dignes, ô Mouhammad, d’être tes amis et compagnons. On trouve la même recommandation dans un autre verset qui lui est pareil: «Mêle-toi à ceux quoi invoquent le Seigneur, matin et soir, pour at
tirer ses regards. Ne te sépare pas d’eux pour courir après les plaisirs du siècle. Ne t’associe pas à ceux que nous ayons rendu insouciants de notre souvenir, à ceux qui ne suivent que leurs penchants et dont toute la vie est une futilité» [Coran XVIII, 28]. L’invocation de Dieu signifie, d’après Sa'id Ben Al-Moussaiab, Moujahed, Al-Hassan et Qatada, la prière prescrite. Dieu a dit aux hommes: «Invoquez-moi et Je vous exauce» [Coran XL, 60] qui signifie: J’accepte et J’agrée votre culte.
«Souhaitant d’entrevoir son visage» et recherchant sa satisfaction par leurs pratiques religieuses en Lui rendant un culte pur. «Ils n’ont pas de compte à te rendre, pas plus que tu en as à leur ren dre» Ce verset est pareil à la réponse de Noé lorsque son peuple lui a 436
dit: «Croirons-nous en toi alors que ce sont les hommes les plus misérables qui te suivent?» Il leur répondit: «J’ignore ce qu’ils faisaient; il n’appartient qu’à mon Seigneur de les Juger. Si seulement vous en aviez consience» [Co ran XXVI, 111-113] C’est Dieu qui réglera les comptes de tous les hommes au jour de la résurrection. Il ne faut pas repousser ces genslà, autrement tu serais au nombre des injustes. Ibn Jarir a rapporté qu’lbn Mass'oud a dit: «Un groupe de Qoraïchites passèrent par PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le saluealors que Souhaîb, Bilal, Ammar, Khabbab et d’autres parmi les faibles musulmans se trouvaient auprès de lui. Les Qoraïchites lui dirent: «Contentes-tu de prendre ces gens-là pour compagnons? Est-ce là ceux d’entre nous sur lesquels Dieu a répandu Ses bienfaits? Serionsnous leurs suivants? Chasse-les pour qu’on te suive» C’est à cette oc casion que ce verset fut révélé.
«C’est ainsi que nous déconcertons les hommes par le destin... jusqu’à la fin du verset» Ibn Abi Hatem rapporte d’après Khabbab: «AI-‘Aqra‘ Ben Habes Al-Tamimi et ‘Oyayna Ben Hisn Al-Fazari se rendirent chez le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- et trouvèrent chez lui Souhaïb, Ammar, Khabbab et d’autres parmi les faibles croyants. A leur vue, ils leur adressèrent de propos humiliants. Ils prirent l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- à part et lui dirent: «Nous dési rons bien te tenir compagnie dans une assemblée afin que les Arabes constatent que tu nous réserves un certain privilège. Car ces Arabes viennent souvent chez toi et nous éprouvons une honte d’être réunis à ces esclaves. Lorsque nous venons chez toi, chasse-les, et lorsque nous te quittons, tiens-leur comapagnie si tu veux». En leur répondant par l'affirmative, ils demandèrent au Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- de leur mettre cette promesse par écrit. Il demanda de lui ap porter une feuille et manda Ali pour écrire cet engagement, alors que nous nous trouvions dans un coin. A ce moment-là Gabriel lui fit des cendre ce verset: «Ne repousse pas ceux qui implorent leur Seigneur...». L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- jeta alors la feuille et nous appela pour lui tenir compagnie»(1).
437
«C’est ainsi que nous déconcertons les hommes par le destin que nous réservon aux uns et aux autres» c’est à dire: nous avons éprouvé les uns par les autres «Au point qu’ils disent: «Comment, c’est a ces gens-là qu’Allah accorde des faveurs?» Car, au début du message, les faibles parmi les hommes, les femmes, les esclaves étaient les premiers à y répondre, et une petite minorité des notables avaient fait de même. A ce propos on rapporte, dans un long hadith, que Héraclius le roi des Romains, en posant différentes questions à Abou Soufian au sujet du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-, lui demanda: «Sont-ils les notables ou les faibles qui le suivent?» Ils sont les faibles, répondit Abou Soufian. Et Héraclius de répliquer: «Ils étaient toujours eux qui suivaient les Prophètes». Les polythéistes Qora'îchites se moquaient des premiers convertis parmi les faibles, torturaient ceux qui étaient sous leur pouvoir, et dis aient: «Est-ce là ceux d’entre nous sur lesquels Dieu a répandu Ses fa veurs?» Si ceci était un bien, ce n’est pas eux, c’est nous qui aurions cru les premiers». Des propos qui sont pareils à leurs dires: «Lorsque
nos versets leur sont lus, comme autant de preuves évidentes, les incrédules disent aux croyants: «Quel est donc celui des deux groupes qui jouit du meilleur séjour et de la meilleure compagnie» [Coran XIX, 73] Mais Dieu ne tarde pas à leur répondre: «Combien avons nous anéanti avant eux de générations qui les surpassaient en richesses et en beauté» [Coran XIX, 74] Comme II a répondu aux Qoraïchites: «Allah ne connait-n pas mieux que çÿjtjÀJI
¿ - A J - ¿,J
Îi-Pj
¿jA
ùf
4
-kÿ
Vilj> j l
»jrt*
iAj.
âl-Ull; £ • 00$*
J*»-
Jù ^
** Ü <->j>û
lili ih*
i
L t jj
<àl
¿bis;:jü
îU Is T
«Jük
J l î i i<îa
:J lî
J ij~ r
Jr*
itJ . > j a Âà.. «j.ILj
1*5” : J lî
ùjPOî ¿¿jJI
ija 3
-jSjÉ :c J jJ
(U>3 i
•G ü * ¿ 4* a,JJJ
438
UJi
lit* tJLpVl «Jük £* <_Jyjt
J ü w J l î j .«Luili ULéo
j
SIoàJL
J j "1j
¿Jlu U
¿X Js- U
^(»-$0 à j ^ ' k j * Sjwi
jjl
^
i ÿ j OU rLLjoi
¿JLilî
. Ç-tA ù} f-t*A JUÎÜ Lp} iy
I
ô>.
l-lplî I—|U>-J jLwCj
^
quiconque ceux qui sont reconnaissants» Il connait certes ceux qui Le soutiennent en actes, paroles, et intentions, Il les dirige vers la voie droite, le chemin du salut, les fait sortir des ténèbres vers la lumière avec Sa permission et les met sur la voie de la vérité, comme II l’af firme dans ce verset: «Nous dirigerons sur nos chemins ceux qui auront combattu pour nous. Allah est avec ceux qui font le bien» [Coran XXIX,
69]. Il a été rapporté dans un hadith authentifié que l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- aurait dit: «Dieu ne regarde ni vos formes
ni vos couleurs, mais II regarde vos cœurs et vos actions» (Rapporté par Mouslim en citant le mot: «Corps» au lieu de «couleurs»fI\ «Si ceux qui croient à nos signes viennent à toi, dis-leur: Soyez les bienvenus» c’est à dire: honore-les en répondant à leur salut et an nonce-leur qu’ils jouiront de l’ample miséricorde de Dieu. C’est pouquoi Il a dit ensuite: «Votre Seigneur inscrit au nombre de Ses devoirs la clé mence» Il s’est prescrit à Lui-même la miséricorde de par Sa générosité et Sa reconnaissance. Et la suite du verset n’est qu’une confirmation
«Il s’ensuit qu’il accorde son pardon a ceux d’entre vous qui pèchent par ignorance et ensuite, en signe de repentir, s’adonnent aux bonnes œuvres» en cessant de commettre les péchés et se décidant de ne plus y reve nir. Ils ne feront ensuite que les bonnes œuvres. Dieu est celui qui par donne et II est miséricordieux. A ce propos l’imam Ahmed rapporte d’après Abou Houraira que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Lorsque Dieu a
créé la création, Il a écrit dans Son Livre qui se trouve chez lui au-dessus du Trône: «Ma miséricorde l’emporte sur Ma colère» (Rapporté-par Boukhari et MomUm)(2).
(1) l t 1! j f a
(2)
X? p-*Jy
i
^ u*2* ^
o WI )
*
^1
^
jfc ^ Jy j C-Ip 439
¿>!>
ïjij* J
‘■’l
(Jti à ÿ
W
y*
wa kadâlika nufassilu-l-’a yâti wa litastabîna sabflu-l-mujrimîna (55) qui ’innî nuhîtu ’an ’a ‘b ud a-l-lad in a ta d ‘ûna min dûni-L-Lâhi qui lâA ’a t ta b i‘u ’ahw âA’akum q a d d a la ltu ’id an w am âA ’ana-m ina-1muhtadîna (56) qui ’innî ‘alâ bayyinatim-mi-r-rabbî wa kaddabtum bihî mâ ‘indî mâ tasta‘jilûn bihî ’inî-l-hukmu ’illâ li-L-Lâhi yaqussu-l-haqqa wa huwa hayru-l-fasilîna (57) qul-law ’anna ‘indî mâ tasta‘jilûna bihî liq u d iy a -l-’am ru bayn î wa bay nakum w a-L -L âhu ’a'Iam u b i-zzâlîmîna (58) wa ‘indahû mafâtihu-l-gaybi lâ ya‘lamuha ’illâ huwa wa ya‘lam u mâ fi-l-barri w a-l-bahri wamâ ta sq u tu min w araqatin ’illâ ya'lamuhâ walâ habbatin fî zulumâti-l-’ardi walâ ratbin walâ yâbisin ’illâ fi kitâbim mubînin (59). C’est ainsi que nous détaillons nos enseignements pour mettre en évi dence les procédés du crime. (55) Dis: Il m’a été interdit d’adorer ceux que vous implorez à la place d’Allah. Dis: Je ne suivrai pas vos entraînements. Sinon je me perdrais et je serais retranché au nombre de ceux qui sont dans la bonne voie. (56) Dis: Je me confonds avec la vérité de mon Sei gneur. Et pourtant vous la traitez d’erreur. Je ne saurais réaliser vos reven dications impatientes. Allah seul le peut. H divulgue la vérité et il n’y a pas de meilleur arbitre. (57) Si j’avais pu relever vos impatients défis, la chose eût vite été réglée entre vous et moi. Allah connaît mieux que quiconque les vrais coupables. (58) Il détient les clefs de l’inconnu, qu’il est le seul à connaître. Il sait ce que récèlent le sein de la terre et l’abîme des mers. H n’est pas une feuille qui tombe, qu’il ne le sache. Il n’est pas une molécule dans les entrailles de la terre, une brindille verte ou sèche qui ne soient dé nombrées dans le sommier de la création.(59). 440
Dieu a montré dans les versets précédents la voie droite pour que les hommes la suivent et a méprisé en même temps les discussions stériles qui n’aboutissent qu’à l’égarement. Tout est maintenant mis au clair afin que le chemin des coupables soit connu, ceux qui ont mécru et se sont rebellés contre les Prophètes. Il ne reste au Messager de Dieu que de dire à ces gens-là: Je m’en tiens à une preuve indubitable de mon Seigneur, mais vous ô infidèles, l’avez traitée de mensonge «Je ne saurais réaliser vos revendications impatientes» et ce que vous cherchez avec ardeur qui est le châtiment, selon une interprétation, car tout dépend de Dieu qui peut le hâter comme II peut le retarder, Il di vulgue la vérité et il n’y a pas de meilleur arbitre. Le jugement Lui ap partient, et II est le meilleur arbitre qui tranche les différends entre Ses serviteurs. Donc s’il revenait au Prophète de juger les actions des hommes, il aurait infligé aux impies le châtiment qui le méritaient. A ce propos il est cité dans les deux Sahih que ‘Aicha a demandé à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «O Envoyé de Dieu, as-tu jamais un jour éprouvé de peine plus que le jour de la bataille de «Ouhod»? Il ré pondit: «Certes oui, j ’ai eu bien à souffrir de tes concitoyens, mais ce qui
me chagrina le plus de leur part, ce fu t l’affaire de «Al-‘Aqaba», car en ex posant ma situation à Ibn Abd Yalil, il me répondit par un refus catégo rique. Je partis alors peiné, marchant sans but et je ne pris connaissance que lors de mon arrivée à «Qarn Al-Tha‘aleb». En relevant la tê te ,j’aperpus qu’un certain nuage me couvrait, et je vis que Gabriel s ’y trouvait. Il m ’appela et me dit: «Dieu a bien entendu les propos des hommes de ta communauté et ce qu’étaient leurs réponses. Dieu t ’envoie l’ange des monta gnes afin que tu l’ordonnes ce que tu voudras». «L’ange de montagnes m ’appela à son tour, après m ’avoir salué, il me dit: «O mouhammad! Je ferai ce que tu désires. Si tu veux, je peux replier sur eux les «Al-Akchabaines» (deux montagnes situées près de La Mecque». Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- répondit: «Je désire plutôt que Dieu fasse sortir des reins de mes compatriotes des hom mes qui n’adoreront que Dieu seul sans rien Lui associer
(1 )
Çji liL ip
¿)l
d y * } c J l i LjjI 4*i>îlp
441
¿y»
i l
O- j
Dieu avait proposé à Son Prophète, par l’intermédiaire de l’ange, de châtier les infidèles et de les exterminer, mais il demanda de leur accorder un répit dans l’espoir que quelques-uns de leur postérité se raient de vrais croyants et n’adoreraient que Dieu seul. Peut-être on peut se demander Qu’y a-t-il de commun entre le hadith de ‘Aicha et le verset: «SI j’avais pu relever vos Impatiens défis, la
chose eût vite été réglée entre vous et moi. Allah connaît mieux que qui conque les vrais coupables»? La réponse en est la suivante: Si le châti ment des impies était confié au Prophète, il n’aurait pas tardé à le leur infliger, étant donné qu’ils le lui avaient demandé en le défiant. Cette demande n’est pas mentionnée dans le hadith où on ne trouve qu’une proposition laite par l’ange de montagnes. Mais le Prophète de par sa clémence a imploré le Seigneur pour leur accorder un répit.
«Il détient les clefs de l’inconnu, qu’il est le seul à connaître» A cet égard At-Boukhari rapporte d’après Salem Ben Abdullah, d’après le père de ce dernier, que {’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue* a dit: «Les clés du mystères sont au nombre de cinq et Dieu seul les connaît. Puis II récita ce verset qui les renferme: «La science de meure est auprès d’Allah. Il fait descendre l’ondée. D sait ce que contient le sein des mères. Nul homme ne sait ce qu’il acquerra demain; nul homme ne sait en quelle terre il mourra. Allah est, en vérité, celui qui sait; Il est parfaite ment informé» [Coran XXXI, 34](1). il ti-iüJI
{y
*iA
c-.2i U -Lit ùl£j
ü îj C -lü a Jti tO - ij! U ^ j
jlU »
ù jii
¿Ai ¿JUji J ÿ
c i i Uj
JL>JI
Jij t«iiJ ¿X*ji J jî
J )l --êjSk ¿1 J j - j JUi *>
-M 1
ÜjAfV ¿1 X * î
^
|*-U
-* ^ ¿>1 i& j+ J J p ^
ù jH )
Lgl*
l^ i liü o J è à
¿JÜ[
Jiîj idJLipIjij
¿AL.
L :JU il) eC-i.» L J i i y l l d
J»
ùl <-jI j f - aUI JLp
^
a il
^
«lJp Jj^
Al ûj
|»| .1» >-■«;UI
.ftî-i
:Jlü Çjü£-I
jà zJ
:JU»
JL>JI ¿JUU
(1)
c..»l
f*l» ( J * T -M - J i J A
ai i U - j UÎ tiU ^ À
«liJJ ¿X>j
« i J U ÿ ¿¡a
¿jA
¿1
j*JL»
p_Lp «¿¿p ¿1 ¿>1^ : \ j i
if i * t i j J J l» j iU p u . iw
442
tSjUJ U j
ùi y r j \ JU
«Il sait ce que recèlent le sein de la terre et l’abîme de la mer» une expression qui signifie que tout ce qui existe dans les mers, sur la terre et dans n’importe quel autre endroit, Dieu le connaît parfaitement et rien ne Lui est caché fut-ce une molécule. «Il n’est pas une feuille qui tombe, qu’il ne le sache» c’est à dire qu’il connaît mêmes les mouvements des choses inanimées. Si c’est le cas, comment ne connaitrait-ll pas les actions de Ses créatures humains et génies comme II le confirme dans ce verset: «Allah connaît la perfidie des regards et ce qui est caché dans les cœurs» [Coran XL, 19]. A ce pro pos Ibn Abbas a dit: «Toute plantation et toute mer sont confiées à des anges qui inscrivent tout ce qui y passe» C’est aussi le sens de ses paroles: «Il n’est pas une molécule dans les entrailles de la terre, une brindille verte ou sèche qui ne soient dénombrées dans le sommier de la création»
wa huwa-l-ladî yatawaffâkum bi-l-layli wa ya'lamu mâ jarahtum bi-nnahâri tumma yab‘atukum fïhi liyuqdâA ’ajalum-musamman tum m a ’ilayhi marji'ukum tumma yunabbi’ukum bimâ kuntum ta‘malûna (60) wahuwa-l-qâhiru fawqa ‘ibâdihî wa yursilu ‘alykum hafazatan hattâ ’idâ jâ A’a ’ah a d a k u m u -l-m a w tu ta w a ffa th u ru s u lu n â w ahum lâ yufarritûna (61) tumma ruddïï ’ilâ-L-Lâhi mawlâhumu-l-haqqi ’alâ lahu1-hukmu wahuwa ’asra‘u-l-hâsibîna (62). Il communique avec vous pendant la nuit et connaît toutes vos actions de la journée. Le lendemain, Il vous replonge encore dans la vie et ainsi de suite jusqu’à ce que vous touchiez au terme fatal. Vous retournerez à Lui et alors II repassera avec vous toutes vos actions. (60). Il est le souverain maî tre de Ses sujets. Il délègue auprès de vous des anges qui vous gardent jus443
qu’an jour de votre mort. Pois des messagers recueillent votre âme sans que jamais 3s manquent à leur tâche. (61) Puis, vous retournerez à Allah, votre Maître véritable. N’est-ce pas à Lui que toute décision appartient? N’est-Ü pas le plus préoccupé à régler vos comptes?.(62). Dieu rappelle Ses serviteurs durant la nuit, et on a donné à ce fait la «petite mort» comme II le confirme dans ce verset: Allah accueille les
âmes au moment de leur mort: 11 reçoit aussi celles qui dorment, sans être mortes» [Coran XXXIX, 42] en y mentionnant les «deux» morts pour qu’il prouve qu‘ll connaît les actes des hommes dans leurs sommeils et durant toute la journée comme il est cité également dans ce verset: «Egaux sont devant Loi: celai qui, parmi vous, tient secrète sa parole et ce
lui qui la divulgue; celui qui se cache la nuit et qui se montre au grand jour» [Coran XIII, 10] et ces versets: «Nous avons fait de la nuit un voile. Nous avons fait du jour le moment de la vie» [Coran LXXVIII, 10-11]. Comme II rappelle les hommes durant la nuit II connaît parfaite ment ce qu’ils accomplissent le jour. Puis II dit: «Le lendemain, D vous replonge ensuite dans la vie. A ce propos Ibn Abbas rapporte que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Chaque personne est ac
compagnée d’un ange qui retient son âme quand il dort et la lui rendra (en se réveillant). Si Dieu veut recueillir cette âme, elle sera recueillie, sinon elle sera rendre à cette personne». Tel est le sens du verset: «Il commu nique avec vous pendant la nrit»(1). La vie de l’homme ainsi continue «jusqu’à ce que vous touchiez au terme fatal» pour que le temps fixé soit accompli. «Vous retournerez à Lui» au jour de la résurrection et alors «Il repassera avec vous toutes vos actions» et vous en serez rétribués. «Ils est le souverain maître de Ses sujets» qui Lui sont soumis et do minés par la grandeur de Sa majesté et Sa gloire. «Il délègue auprès de vous des anges q u i t o u s gardait» Comme il l’affirme aussi dans ce ver set: «Des anges sont attachés aux pas de l’homme: devant lui et derrière hn: Os le protègent, sur Tordre de Dieu» [Coran XIII, II] en dénombrant et (1) au C4JI
4-ü SÂ fU ti| ¿JU, ÛL-4 j r ^ :aïj» ¿M-*» ««îH
:JU
*1
inscrivant toutes ses actions et paroles, car l’homme ne profère une parole ou fait un acte sans qu’un ange ne l’observe pour tout inscrire. «Jusqu’au jour de votre mort» le moment où l’homme devra rendre l’âme «Puis des messagers recueillent votre âme» à savoir que l’ange de la mort a plusieurs auxiliaires qui font sortir l’âme du corps et la lui re cueille une fois arrivée au gosier «sans que jamais ils manquent à leur tâ che» et ne négligent par leur devoir. Ils gardent les âmes pour les déposer là où Dieu veut: Si l’homme était bon son âme sera plongée dans les délices. S’il était autrement et libertin son âme sera pécipitée dans la fournaise.
«Puis vous retournerez à Allah votre maître véritable» Il nous suffît pour commenter ce verset de citer ce hadith rapporté par Abou Houraira où le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a d it «Les anges se présentent devant le mort. S ’il est bon, les anges disent: «Ô l ’âme bonne, sors de ce corps bon. Sors louée et réjouis-toi, tu trouveras le repos et les parfums et rencontreras un Seigneur satisfait de toi. Elle restera ainsi jus qu’à ce qu’on l’élèvera au ciel et on demandera de lui ouvrir la porte. -Qui est-ce?, dira-t-on. On répondra: «Un tel!» On lui ouvrira et dira: «Sois la bienvenue ô âme qui demeurait dans un corps bon. Entre louée et réjouis-toi car tu trouveras le repos et les parfums et tu rencontreras un Seigneur sa tisfait de toi». On ne cesse de lui répéter ces propos jusqu’à ce qu’elle arri vera au ciel où se trouve Dieu à Lui la puissance et la gloire. Si l’homme est mauvais, les anges disent: «Sors donc ô âme méchante qui vivait dans un corps mauvais. Sors méprisée et sache que tu goûteras une eau bouillante et une boisson fétide et d’autres tourments de même es pèce. Elle ne cessera d ’entendre ces propos jusqu’à ce qu’elle sorte du corps. Alors on l’élèvera au ciel et on demandera de lui ouvrir. - Qui est-ce? dira-t-on? - Un tel, répondra-t-on». On répliquera: «Pas de bienvenue pour cette âme méchante qui vivait dans un corps mauvais. Retourne méprisée, les portes du ciel ne s ’ouvriront plus pour toi. On la fera descendre du ciel pour demeurer dans la tombe. Dans la tombe, l’homme soit - il bon ou mauvais, sera assis et on dira respectivement à chacun d ’eux comme on vient de dire à leur âme (Rap porté par Ahmed)fI).
(1)
ijlj* J ¿f- -u>i fUVl iSjj
C~Jt ôj» :Jli Ail 445
qui may-yunjîkum min zulumâti-l-barri wa-l-bahri tad'ûnahû tadarru‘an wa hufyata-l-la’in ’anjânâ min hâdihî lanakûnanna mina-s-sakirîna (63) quli-L-Lâhu yunajjikum minhâ wa min kulli karbin tum m a ’antum tusrikûna (64) qui huwa-l-qâdiru ‘alâ ’ay-yab‘ata ‘alaykum ‘adâban min fawqikum ’aw min tahti ’arjulikum ’aw yalbisakum siya‘an wa yudîqa ba‘dakum b a’sa b a‘din-i-nzur kayfa nusarrifu-l-’âAyâti la'allahum yafqahûna (65). Dis: Qui est-ce qui vous protège contre les périls de la terre et de la mer quand vous invoquez Allah et secrètement L’implorez, disant: «Si tu nous sauves, nous te rendrons grâce?» (63) Réponds: C’est Allah qui vous sauve de ces périls et de tout autre danger. Ce qui ne vous empêche pas de Lui attribuer des associés. (64) Réponds: C’est Lui qui peut faire éclater une catastrophe au-dessus de vos têtes ou sous vos pas, emmêler les peuples
jl^ J I ^
c J ir
^-uLJI w
¿JUi LfJ J l i i J l j> S i iJIîL j
: J Iâ -j
<—* j j O U 'ijj
^
1% ‘J ^ j 5*
Ws*
j> -\
^> *1
:1jJ lï jJ U J I
«_Jj j ù l > * ijj ¿ j*
^
(i—-hjajl .L —>J I
ii,
.»«ji
L|^i
liJJi L^i J IL Jlj» S» tjr ljjî iJ I a j Î I jia
II
y
*-1 r
i
cùL^aP i
ta~
j
.. >»■li ^ J |
j-;*»-Il JU«J»ül t^ 1
J J L» J i* : aJ J lL i î ^ *J I J ir^ II
446
jS -
j^*-jjt o i r
j>-ïj j L - p j |> .»»y
iJ L u i I^J j*
V 4jU î» . ô
d -iü > J I y i J J U J i* :a5 J U J ^ J U o ll Js>-jJI .
¿ j*
l s **"
L>-y>
>■ (iJUi V J U j J l j ï
tvi-j ;•>« n .t
V
il
;J L î-j
J
J~»jS» tfL«-JI <_jljjl viJÜ
ù ir l i l i « i& M J I
£ J ji i f
Ât. ^ < J j^ l
dans un chaos inextricable et les livrer an despotisme les uns des autres. Vois comme nous varions nos enseignements. Peut-être finiront-ils pas comprendre?. (65). Dieu rapelle à Ses serviteurs qu’il est le seul capable de les déli vrer des ténèbres de la terre et de la mer, quand ils se trouvent dans les déserts ne sachant où s’orienter ou bien dans la mer lorsqu'un vent impétueux se lève et les vagues surgissent de tous côtés. Alors les hommes n’auront qu’invoquer le Seigneur seul pour les délivrer, comme II a dit: «Si un péril sur mer vous menace, c’est en vain que vous invoquez d’autres divinités qu’Allah» [Coran XVII, 67] et aussi: «C’est
grâce à Lui que les hommes peuvent aller sur terre et sur mer. La barque sur laquelle ils sont montés est-elle poussée par un vent favorable? ils se ré jouissent. Mais un vent contraire se déchaîne-t-il et des vagues se lèventelles qui l’assaillent de tous côtés et la mettent en péril? Les voilà qui im plorent Allah de toute l’ardeur de leur foi et s’écrient: «Si tu t o u s arraches à ce péril, nous t’en garderons une vive reconnaissane» [Coran X, 22]. Comme II a dit encore: «N’est-ce pas lui qui dirige dans les ténèbres de la terre et de la mer? Lui qui déchaîne les vents crame une annonce «te sa mi séricorde? Ou bien existe-t-il une divinité à côté d’Allah? Allah est très élevé au-dessus de ce qu’on Lui associe» [Coran XXVII, 63], Dieu démontre par ces versets la nature des hommes et la mé connaissance d’une partie d’eux envers Lui, qui, ne pouvant trouver leur chemin sur la terre ou être délivrés des tempêtes et des ténèbres de la mer, invoquent Dieu seul. Une fois ayant trouvé le chemin du sa lut, ils renviendront de nouveau à leur polythéisme déclarant ainsi leur ingratitude envers celui qui est capable de leur envoyer un châtiment de tous les côtés. En voilà quelques hadiths se rapportant à ce verset: -
Jaber Ben Abdullah rapporte: «Quand ce verset fut révélé «Ré
ponds: C’est Lui qui peut faire éclarter une catastrophe au-dessus de vos tê tes» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- s’écria: «Je me réfugie auprès de Ta Face», puis en continuant: «ou sous vos pas» il s’écria de nouveau: «Je me réfugie auprès de Ta Face», enfin: «emmêler les peuples dans un chaos inextricable et les livrer au despotisme les uns 447
des autres» L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dit: «C’est plus facile ou moins douloureux» (Rapporté par Boukhari)(1>. - L’imam Ahmed rapporte que Sa'd Ben Abi Waqas a dit: «Nous arrivâmes en compagnie de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- tout près de la mosquée de Bani Oumaya, il entra pour prier deux raka'ts et nous fîmes de même. Puis il s’adonna longuement à implorer le Seigneur à Lui la puissance et la gloire. Il nous dit ensuite:
«J’ai demandé à mon Seigneur trois faveurs: De ne pas faire périr ma communauté par le naufrage, Il me l’a accordée; de ne plus la ruiner par la disette, Il me l’a accordée; et je Lui ai demandé que mon peuple ne s ’entretue pas II me l’a refusée. (Rapporté par Mousüm)(2). - L’imam Ahmed rapporte que Khabab Ben Al-Arath, l’esclave af franchi de Banou Zouhra et qui avait participé à la bataille de Badr, a dit: «Une nuit je vins chez l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- et le trouvai en train de prier. Il passa toute la nuit en priant et fit la salutation finale à la pointe du jour. Je lui dis: «O Envoyé de Dieu, je t’ai vu faire cette nuit une prière que tu n’as pas faite aupara vant. H me répondit: «Justement, c’était une prière de désir et de crainte.
J ’ai demandé à mon Seigneur de m ’accorder trois faveurs, Il m ’a donné deux et refusé la troisième. J ’ai demandé à mon Seigneur à Lui la puis sance et la gloire de ne plus nous faire périr par quoi II a fait périr les peu ples qui nous ont précédés, Il me l’a accordé. Je Lui ai demandé de ne point accorder la victoire sur nous à un ennemi étranger, et II m ’a exaucé. Je lui ai demandé de ne pas nous jeter dans la confusion des sectes, mais II a refusé» (Rapportépar Ahmed Nassea, Ibn Hibban et Tirnüdzi)(3).
( 1)
U Ip
¿«*s!
j^ î »
:JU
,¿-1* jiU J I j a J i ^ C-p%J ¡ y
<5)1
r ijV l «A* c J y U J :
¿I
Jü
:Jl* pi 'Zkji* J*-j j* ^1 (3 )
J
'
£•
L ü -it
:J t »
J
j
J -i-i-
^ jÎ j j
. u -
.U j-Î
_jî_ J lï
<■*** M-*»
V ûl vlj-iUapU • (j* ^ *'jj) j
j-»
JîÀjj U-i.
Jli
.((/jUJI dIjj) (2 )
JlS
y ùl :«iL. J«« M ùl
J j
O jV l Q J
448
^
^ j cJL.» tLjjUapü ii-JL
i \j $ S
JL»
Chaddad Ben Aws rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- a dit: «Dieu m ’a plié la terre de sorte que j ’ai pu aperce
voir ses orients et ses Occidents, le royaume de ma communauté serait la partie pliée. On m ’a donné les deux trésors blanc et rouge ( l’or et l ’ar gent). J'ai demandé à mon Seigneur de ne plus périr ma communauté par la disette, de ne plus donner le pouvoir à un ennemi sur elle, de ne plus les affubler de sectes et de ne plus faire goûter aux uns la violence des autres. Il m'a répondu: «0 Mouhammad! Lorsque je décide d’une chose, rien en re pousserait Ma décision. Je t ’accorde la faveur de ne plus faire périr ta communauté par la disette, de ne plus donner le pouvoir sur elle à un enne mi en dehors d’elle pour qu’il ne vous extermine pas de sorte qu’une partie tue l’autre et que les uns fassent prisonniers des autres. Puis il ajouta: «Ce que je redoute pour ma communauté les imams qui égarent. Car une fois elle est prise par l’épée elle le sera jusqu’au jour de la résurrection. (L’aùteur de cet ouvrage dit que ce hadith ne figure pas dans les livres de la tradition mais sa chaîne de transmission est forte)(1). On a rapporté que ‘Abdullah Ben Mass'oud, quand il se trouvait dans la mosquée ou sur la chaire, s’écriait: «Hommes! Or le châtiment
O IS * ç jZ * - I 4 K " i l
L. L fJ
il J
J j r j jp
(
ilJL»
*1 ¿JLUI U*
^
( J
U
J
V 0!
j
C -jlj
‘ C < l a*
:J lî
<»l
J*
If jl
J
J
U
»
Ç lf li*
> V illl
c J L * j cL^-j'UapU liL î
^. 1«1* » l*w»
01—=- jjjlj 1^ L - .llj
N ùl •(,<£•**j à l j
( 1)
c~ itj
Jo
jV t
¿ 1 } i£J! \jX f^¡1
j» g . 11- .la-L.-,;
cLfU ^
o lj t>L»Lp
:Jlîi olj tôleu
ç - fr jz iu j
O il : J U ^§b
ijjj
C -J a p i
Ij
(J jj
viJ-Lfri
]»i ‘<0 *>
^
ù j£ i
^X a\
Ot (J-îfJ j *
iiji
Ï^Uj
M
J lîj
'j# CX« 449
v ili» O jj ¡ g 1.J
cJLu * ¡ j j \ )
Otj tU -i. j, ¡•»jlj M OÎ} iW **
M ot ¿JbuV ¿jL»Jap| Jj
Uâ«j ¿ i l f i |»
J_>—j OÎ ^»jÎ ¡ jJ J Ü - i ¿ j t -
l*
V Jüli »L.a * C-..¿ai lit ¿y>~» \ j J S -
:J U
.» U â « u
^4. le- JaJL.1
4 -h * > j U < k u J x L
de Dieu risque de vous atteindre. Dieu dit «C’est Lui qui peut faire écla ter une catastrophe au-dessus de vos têtes» s’il vous en avait atteint nul parmi vous ne survivrait «ou sous vos pas» en vous faisant tous englou tir par la terre, «emmêler les peuples dans un chaos inextricable» A vrai dire vous avez subi les trois genres du châtiment». En interprétant aussi ce verset, on a rapporté qu’lbn Abbas aurait dit: «au-dessus de vos têtes» signifie les gouverneurs, et Jarir de commenter cela en disant: «Si cette dernière interprétation s’avère vraie, la première est plus correcte car elle est confirmée par ces paro les divines: «Etes-vous sûrs que celui qui est au ciel ne vous fera pas en
gloutir par la terre? voici qu’elle tremble. Etes-vous sûrs que celui qui est au ciel ne déchaînera pas contre vous un ouragan de pierres? Vous saurez alors quel est mon avertissement» [Coran LXVII, 16 -17]. Il est dit dans un hadith: «Cette communauté subira une diffama tion, un tremblement de terre et une tranformation» On trouve de pro pos qui leur sont pareils dans le hadith relatif aux signes précurseurs de l’Heure Suprême avant le jour de la résurrection dont nous allons en parler plus loin si Dieu le veut. Cette partie du verset: «Emmêler les peuples dans un chaos inextri cable» signifie d’après Ibn Abbas qu’il y aura plusieurs sectes dont cha cun contredira l’autre selon ses passions, et cette opinion est soutenue aussi par Moujahed. Il est cité dans un hadith prophétique: «Cette
communauté sera divisée en 73 sectes qui seront précipitées dans VEnfer à l’exception d’une seule qui entrera au Paradis». «Vois comment nous varions nos enseignements» en les utilisant comme signes «Peut-être finiront-ils par comprendre» en les appréhen dant et en méditant sur les signes de Dieu et Ses preuves incontesta bles. Zaid Ben Aslam rapporte «Quand ce verset fut révélé «Réponds: C’est Lui qui peut faire éclater une catastrophe au-dessus de vos tê tes.»!.’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dit aux hom mes: «Après mon départ ne retournez pas à l’idolâtrie où certains d’entre vous trancheront la tête aux autres par l’épée» On lui dit: «(Ceci pourraitil arriver) alors que nous attestons qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu
et que tu es l’Envoyé de Dieu?» - Oui, répondit-il. Quelques un dirent: «Cela n’arrivera jamais et que nous nous entretuerons du moment que 450
nous sommes des musulmans!» Alors Dieu fit descendre ce verset:
«Vois comme nous varions nos enseignements. Peut-être finiront-ils par comprendre. Ton peuple traite le Coran d’invention alors qu’il est la vérité. Dis: «Je n’ai pas à répondre de vous» (Rapporté para Ibn Abi Hatem et Ibn Jarir)(1}.
wa k a d d âb a bihî qawmuka wa huwa-l-haqqu qui lastu ‘alaykum bi wakîlin (66) likulli naba’in mustaqarrun wa sawfa taiam ûna (67) wa ’idâ ra’ayta-l-ladîna yahudûna fî ’ayâtinâ fa’a‘rid ‘anhum hattâ yahudû fî hadîtin gayrihî wa ’immâ yunsiyannaka-s-saytânu falâ taq‘ud ba‘da-d-d ikrâ mâ‘a-l-qawmi-z-zâlimîna (68) wamâ ‘alâ -1-ladîna yattaqûna min hisâbihim min say’in walâkin dikrâ la‘allahum yattaqûna (69). Ton peuple traite le Coran d’invention alors qu’il est la vérité. Dis: Je n’ai pas à répondre de vous. (66) Chaque avertissement sera réalisé. Vous vous en rendrez compte. (67) Lorsque tu rencontres ceux qui critiquent nos preuves, fuis-les a moins qu’ils ne changent de conversation. Si satan te fait oublier cette recommandation, ne reste pas avec les séditieux dès qu’elle te reviendra à l’esprit. (68) Ceux qui craignent Allah ne sont pas responsables
(1)
¿j* LIàp jtiCüp <«_à
V ^lwl OÜVI
<—'Uj
JlÂ* Li j £ j J-Tjj
¿)î
i
UJ IjLiS” (Ji-'-xj
:Jlî :cJyi
Jt»
N ûl -if--» ùl 1-AjI 11*
C—J Jî
•Cx/î451
t joj Jlï
y Ni CjiSjk
j » j ¿ X » ji
^
*bj)
de la conduite des séditieux. Mais c’est une leçon qu’ils leur donnent et qui peut les amener à se rallier d’Allah. (69). Les Qoraïchites polythéistes ont renié le Coran que le Prophète leur a apporté comme une vérité et l'ont traité de mensonge sans y croire. Dieu lui ordonne de leur répondre qu’il n’est pas leur protecteur tout comme il a dit dans un autre verset: «Je ne suis pas votre gardien» [Coran VI, 104]. Il a été ordonné de leur avertir: «La vérité émane de vo tre Seigneur. Croira qui voudra et niera qui voudra» [Coran XVIII, 29], Il n’avait pour mission que divulguer le message en laissant la liberté aux hommes d’y croire ou non. Celui qui l’aura suivi sera parmi les bienheureux dans les deux mondes. Quant à l’incrédule, il sera parmi les malheureux et les perdants. C’est pourquoi Dieu a dit ensuite: «Chaque avertissement sera réalisé» qui est confirmé par ce verset: «Vous en aurez sûrement des nouvelles dans quelques temps» [Coran XXXVIII, 88] qui constitue une manace et une promesse certaine.
«Lorsque tu rencontres ceux qui critiquent nos preuves, fuis-les à moins qu’ils ne changent de conversation» c’est à dire: «écarte-toi de ces gens qui discutent au sujet de Dieu jusqu’à ce qu’ils discutent d’autre chose. «Si satan te fait oublier cette recommandation» ceci est une ex hortation à tout individu à ne plus tenir compagnie aux mécréants qui altèrent le sens des paroles révélées. Si le démon te fait oublier cette prescription «ne reste pas avec les séditieux dès qu’elle te reviendra à l’es
prit». A cet égard, il est cité dans un hadith authentifié que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu m ’a accordé qu’il fera
preuve de mansuétude à l ’égard de ma commuanuté lorsqu’elle pèche par erreur, oubli, ou contrainte» (Rapporté par Ibn Maja)(1\ Ce verset est pareil à celui-ci où Dieu dit: «Le Livre vous a déjà en seigné ceci que vous devrez éviter ceux qui traitent de mensonge les versets d’Allah et les tournent en raillerie à moins qu’ils ne changent de conversa tion. En les écoutant, vous devenez leurs complices» [Coran IV, 140]. Chaque croyant est donc tenu de ne plus rester avec ds gens qui se
(1)
¿jj! *^rj>-1) iAjic-
Uj 452
Ua»«JI
Jjj
moquent du Coran tant qu’ils ne discuteront pas sur un autre sujet. S’il ne les quitte pas il deviendra semblable à eux.
«Ceux qui craignent Allah ne sont pas responsables de la conduite des séditieux» à condition de ne leur tenir compagnie en cas où ils persis tent à s’en moquer, et alors, en les évitant, ils auraient gardé leur foi et seraient déchargés de toute responsabilité vis-à-vis de leur conduite. Certains tels que Moujahed, As-Souddy, Ibn Jouraïj et autres ont dé claré que ce verset est abrogé par le verset n: 140 de la sourate des femmes, cité auparavant, où Dieu dit «Vous devenez leurs complices». Admettant cette opinion, on peut dire que le reste du verset «Mais c’est
une leçon qu’ils leur donnent et qui peut les amener à se rallier Allah» constitue un ordre aux croyants afin de se détourner des infidèles peut-être, par un tel agissement, ils cesseraient toute raillerie et revien draient à Dieu repentants.
45 £ £
%
&
$
« û
J3
£
&
C
t S
Z
t ë
t* U ] 4 & î ^
’â
a
wa dari-l-ladîna-t-tahadû dînahum la‘iban wa lahwan wa garrathumu-1hayâtu-d-dunyâ wa dakkir bihT’ ’an tubsala nafsum-bimâ kasabat laysa lahâ min dûni-L-Lâhi waliyyun walâ safî‘un wa ’in ta‘dil kulla ‘adli-1-lâ yu’hadu minhâ ’u la ’ika-l-ladîna ’ubsilû bimâ kasabû lahum sarâbummin hamîmin wa ‘adâbun ’alîmum bimâ kânû yakfurûna (70). Evite ceux qui pratiquent leur religion comme un jeu ou un divertisse ment ou que la vie du siècle les a dépravés. Avertis-les qu’il arrive un mo ment où leurs fautes les perdent irrémédiablement, où leur âme ne trouve ni protecteur ni intercesseur auprès d’Allah, où toutes les compensations qu’ils peuvent offrir sont refusées. Voilà dépeints ceux que leurs fautes ont irré médiablement perdus. Ils auront pour boisson de l’eau bouillante et ils pare ront d’un châtiment exemplaire leur impiété (70). Dieu ordonne à Son Prophète de se détourner des gens qui consi
453
dèrent leur religion comme un jeu et un dévertissement, trompés par le clinquant de la vie présente, car un châtiment implacable les attend. Rappelle-leur les prescriptions du Coran et les enseignements divins, et avertis-les de la vengeance de Dieu et Son supplice au jour de la ré surrection, de peur qu’ils ne soient entraînés à leur perte à cause de leurs mauvaises actions. En ce jour-là «leur âme ne trouve plus ni protecteur ni intercesseur au près d’Allah» et personne ne les défendra comme on le trouve dans ce verset: «avant que ne vienne le jour où il n’y aura plus ni transaction, ni amitié, ni intercession, et où les infidèles feront figure de coupables» [Co ran II, 254]. Si les injustes essayent de s’amender, et de se racheter, qu’ils sachent que «toutes les compensations qu’ils peuvent offrir sont re fusées» comme Dieu le confirme également dans ce verset: «Ceux qui
vivent et meurent en infidèles, tout l’or de la terre ne suffirait pas à les ra cheter» [Coran III, 91]. Pour prix de leurs œuvres «ils auront pour bois son de l’eau bouillante et ils paieront d’un châtiment exemplaire leur impiété».
qui ’anad‘u min duni-L-Lâhi mâ lâ yanfa‘unâ wa lâ yadurrunâ wa nuraddu ‘ala ’a‘qâbinâ ba‘da ’id had âna-L-Lâhu ka-l-ladî-s-thwathu-ssayâtînu fî-l-’ardi hayrâna lahu ’ashâbun yad‘unahu ’ilâ-l-hudâ-’tinâ qui ’inna-hud â-L -L âh i huw a-l-hudâ wa ’um irnâ linuslim a lirabbi-1‘âlamîna (71) wa ’an ’aqîmu-s-salâta wa-t-taqûhu wahuwa -1-ladî ’ilayhi tuhsarûna (72) wa huwa-l-ladî halaqa-s-samâwâti wa-l-’arda bi-l-haqqi wa yawma yaqûlu kun fayakûnu qawluhu-l-haqqu wa lahu-l-mulku 454
yawma yunfahu fî-s-sûri ‘âlimu-l-gaybi wa-s-sahâdati wa huwa-l-Hakîmu1-Habîru (73). Dis: Invoquerons-nous, en plus d’Allah, ceux qui ne peuvent ni nous être utiles ni nous nuire? Retournerons-nous sur nos pas après qu’Allah nous a mis sur la bonne voie, pareils à celui que les démons ont fasciné et qui erre, décérébré, de par le monde. Ses compagnons l’appellent pour le re mettre sur la bonne voie: «Viens avec vous». Dis: La voie d’Allah, voilà la bonne voie. Nous avons reçu l’ordre de nous soumettre au maître de l’uni vers. (71) Nous avons reçu l’ordre d’être exacts dans nos prières et de craindre Allah, à qui tout fait retour. (72) C’est avec intention qu’il a créé les cieux et la terre. Un jour viendra où II dira: «Que cela soit et ce sera. Sa parole n’exprime que la vérité. Il n’y aura plus d’autre empire que le sien le jour où sonnera la trompette. Il démêle l’invisible et le visible. Il est sage et omniscient. (73). As-Souddy rapporte: «Les polythéistes, ont dit aux musulmans: «Suivez notre chemin et laissez la religion de Mouhammed», Dieu fit descendre alors ce verset «Dis: Invoquerons-nous, en plus d’Allah, ceux
qui ne peuvent ni nous être utiles ni nous nuire? Retournerons-nous sur nos pas» en revenant à l’idolâtrie «après qu’Allah nous a mis sur la bonne voie» Notre exemple sera alors pareil à celui que les démons ont rendu fou et qu’ils ont égaré sur la terre. En d’autres termes, si vous reniez votre foi, vous ressemblez à un homme qui se trouve sur un chemin avec d’autres. Perdant la bonne direction, les démons le rendent perplexe: suivra-t-il l’avis des démons ou rejoindre ses compagnons? Les démons ne cessent de lui dire: Viens à nous, nous sommes sur la voie droite, mais il refuse de répon dre à leur appel. Voilà la parabole de celui qui écoute les conseils des démons après avoir suivi Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le saluequi appelle à la voie droite qui est l’Islam» Telle fut l’interprétation d’Ibn Jarir. Quant à Ibn Abbas, il a dit: «C’est l’exemple d’un homme qui a perdu le chemin: Un homme l’appelle: «Ô un tel fils d’un tel, suis ce chemin», alors que ses compagnons le poussent à les rejoindre. S’il répond à l’appel du premier, il le conduira vers la perte. Mais s’il écoute les autres, il aura trouvé le chemin du salut. Ainsi celui qui 455
adore des divinités en dehors de Dieu, la mort lui surviendra et le jette ra dans la perdition et il regrettera. En commentant cette partie du verset: «pareils à celai que les dé mons ont fasciné et qui erre» Ibn Jarir a dit: «Les démons sont les ogres qui appellent cet homme par son nom et ceux de ses père et grandpère. Il croit qu’il a trouvé une issue mais, en les suivant, ils le jettent dans un précipice ou le dévorent, ou le mènent vers une terre aride où il meurt de soif. Tel est l’exemple et le sort de quiconque adore une di vinité autre que Dieu». Ibn Jarir, d’autre part rapporte qu’lbn Abbas a dit: Cet homme-là ne répond pas à Dieu, obéit au démon, commet de mauvaises actions sur terre et se détourne du chemin de la vérité. Il a des compagnons qui l’appellent à suivre un chemin présumé être le chemin droit mais en vérité il ne l’est pas. Car Dieu dit aux croyants parmi les hommes: «La voie d’Allah, voilà la bonne voie» et ce à quoi appellent les démons est un égarement, comme II a dit aussi:«Tu t’efforces de les mettre dans
la voie droite? Mais sache que nul ne saurait guider ceux qui Allah a voués à l’erreur. Ceux-là ne trouveront aucune assistance» [Coran XVI, 37]. «Nous avons reçu l’ordre de nous soumettre au maître de l’univers» en lui rendant un culte pur et n’adorant que Lui sans rien Lui associer.«Nous avons reçu l’ordre d’être exacts dans nos prières et de craindre Allah» en toute circonstance car c’est à Lui tout fera retour. «C’est avec intention qu’il a créé les cieux et la terre» Il est donc leur créateur, leur possesseur et leur organisateur qui les gère. Quant au jour de la résurrection II lui dira: «Que cela soit et ce sera» car l’ordre concernant ce jour-là sera un clin d’œil ou plus bref encore. «Le jour où on sonnera la trompette» Ibn Jarir rapporte, d’après ceux qui ont transmis les propos de (’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- qu’il a dit: «Israfel a mis la trompette sur ses lèvres en inclinant la tête et attendant l’ordre pour y souffler» (Rapporte par Moustim)(1>.
(1)
y y.
J**lr*l
:
4-i' ¿¡¡fc yi
456
Jj-O o* oljj)
L’imam Ahmed rapporte d'après Abdullah Ben Amr qu’un bédouin demanda à l’Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-: «Qu’estce qu’une trompette?» - C ’est un cor où on y souffle, répondit-il(1).
w a ’id qâla ’Ibrahîmu li ’abîhi ’a z a r ’atattahidu ’asnâman ’a" lihatan ’innT ’arâka wa qawm aka fi dalâlim -mubïnin (74) wa kadâlik a nurî ’Ib râ h îm a m alak û ta-s-sam âw âti w a - l- ’a r d i w a liy ak û n a mina-1mûqinîna (75) falamma" janna ‘alayhi-l-laylu ra’â kawkaban qâla hâdâ rabbî falammâ ’afala qâla lâ ’uhibbu-l-’âfilîna (76) falammâ r’â-l-qamara bazigan qâla h âd â rabbî falamma1 ’afala qâla la’i-l-lam yahdinî rabbî la’akûnanna mina-l-qawmi-d-dallîna (77) falammâ r’â-s-samsa bâ’zigatan qâla h â d â ra bbî hâdâA ’akbaru falamma' ’aflat qâla yâ qawmi ’innî barî’um mimmâ tusrikûna (78) ’innî wajjahtu wajhî li-l-la d î fatar-ssamâwâti wa-l-’arda hanîfan wamâ ’ana-mina-l-musrikîna (79).
Abraham dit a son père Azar: «Pourquoi prends-tu les idoles pour dieux? Vous êtes, toi et ton peuple, dans un égarement manifeste» (74) C’est ainsi que nous montrâmes à Abraham le mécanisme des cieux et de la terre pour le persuader (75) A la tombée de la nuit, Abraham vit une étoile.
(1) ùjîi :JU
U ¿I J L
Jlï ijlï
jj* *
“V 1
JU .(aJî
457
Il s’écria: «Voilà mon Allah». Lorsque l’étoile disparut, il dit: «Je ne sau rais m’attacher à une chose qui disparait» (76) Voyant poindre la lune, il s’écria: «Voilà mon Allah» Lorsqu’elle disparaît, il dit: «S i mon Allah ne me montre pas la bonne voie, je serai parmi les égarés»(77) Voyant le soleil se lever, il s’écria: «Voilà mon Allah. C’est le plus grand». Lorsqu’il dispa rait, il dit: «O mon peuple, je désavoue les associés que tu prêtes à Allah» (78) Je ne tourne ma face que vers le créateur des cieux et de la terre. Je n’ai rien de commun avec ceux qui Lui donnent des associés»(79).
Ad-Dahak rapporte qu’lbn Abbas a dit que le père d’Abraham ne s’appelait pas Azar, mais son nom était Tarekh. Et Moujahed et AsSouddy d’ajouter: Azar était le nom d’une idole. L'auteur de cet ou vrage a dit: «Il se peut qu’on l’appelait ainsi parce qu’il était toujours au service de cette idole». Mais Ibn Jarir a précisé que Azar était bien le nom du père d’Abra ham car, comme de coutume, on donnait à la personne deux noms, ou un nom et un surnom. Cette opinion est très logique et c’est Dieu qui est le plus savant. Le verset montre qu’Abraham avait exhorté son père à ne plus adorer une divinité en dehors d’Allah et même il l’avait réprimandé, mais le père ne s’interdisait pas. «Abraham dit à son père Azar: «Pourquoi prends-tu les idoles pour dieux?» en les adorant en dehors d’Allah «Vous êtes, toi et ton peuple»
ceux qui font de même «dans un égarement manifeste» c’est à dire plon gés dans l’ignorance alors que tout est clair devant vous et vous ne suivez que le chemin de la perdition. En d’autres versets Dieu mentionne les propos qu’Abraham avait adressés à son père pour le dissuader: «Mentionne Abraham dans le Li vre. Il était sincère et Prophète. Il dit à son père: O mon père, pourquoi adores-tu des divinités qui ne voient ni n’entendent et dont tu ne peux rien tirer». O mon père, j ’ai des lumières que tu n’as pas. Suis-moi, je te met trai sur le bon chemin» [Coran XIX, 41-43].
On a rapporté qu’Abraham implorait le pardon pour son père du rant toute sa vie. Mais quand le père mourut en polythéiste, Abraham cessa ses implorations et désavoua la conduite de son père. Dieu a dit à cet égard: «Si Abraham implora le pardon d’Allah en faveur de son
458
père, c’est qu’il le lui avait promis. Lorsqu’il se rendit compte que son père était l’ennemi d’Allah, il le désavoue. Et pourtant Abraham était compatis sant et bon» [Coran IX, 114].
II est cité dans le Sahih qu’au jour de la résurrecion, Abraham ren contrera son père qui lui dira: « O fils, aujourd’hui je ne te désobéis pas» Abraham s'adressera alors au Seigneur: «M o n Dieu, ne m ’as-Tu pas pro mis de ne plus me couvrir de honte le jour où les hommes seront ressuscités? Quelle honte pourrait être plus grande pour moi que de voir mon père le plus éloigné (d e D ie u )? » On lui dira: « O Abraham, regarde derrière toi». Abraham regardera et verra une hyène maculée de sang et d ’excré ment, on prendra cet animal et on le jettera dans le Feu» ( Rapporté par Boukhari)( I ) .
«C ’est ainsi que nous montrâmes à Abraham le mécanisme des cieux et de la terre pour le persuader» c’est à dire, en montrant à Abraham le
royaume des cieux et de la terre, nous lui donnâmes la preuve qu’il n’y a qu’un seul Dieu qui puisse les créer et qu’il n’y a nul Seigneur en de hors de Lui. En commentant le verset précité Ibn Abi Hatem rapporte qu’lbn Abbas a dit: «Dieu a élucidé tout à Abraham: Ce qui est caché et ce qui est apparent, et ainsi il a pu voir les actions des créatures». Peut-être Dieu avait montré cela effectivement à Abraham et il les re garda de ses propres yeux, ou bien II a empreinté cela dans son esprit pour le constater et s’assurer de la sagesse divine et des preuves irré futables. A ce propos l’imam Ahmed et Tirmidzi ont rapporté d’après Mou'dz Ben Jabal que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue- a dit: «Je vis mon Seigneur sous la plus belle forme. Il me dit: « A quel sujet les anges se disputent?» Je répondis: «J e ne sais pas ô Seigneur» Il mit Sa main entre mes épaules de sorte que je sentis sa froideur entre mes
(1)
V tSy>-\ ifj*"
:jjl *J Jj-ï-j t ô L U I Ç j j j j \ obi
çSb
)l
viJjl
* \ji\
<_jj
tj\
ùî ç
-
• ( < 4'jj)
459
ï
C~*J
p—aljj\ JjJLi t. ^
seins et alors toute chose me parut au grand jour»... jusqu’à la fin du
hadith(1). «A la tombée de la nuit» c’est à dire lorsque la nuit l’enveloppa «Abraham vit une étoile» qui était Venus ou Jupiter selon les dires de Tabari, car son peuple adorait les astres «Il s’écria: Voilà mon Allah» Lorsque l’étoile disparut, il dit: «Je ne saurais m’attacher à une chose qui disparait» sachant que son Seigneur ne disparait jamais. «Voyant poin dre la lune, il s’écria: «Voilà mon Allah». A sa disparition il dit: Si mon Seigneur ne me dirige pas, je serai au nombre des égarés. «Voyant le soleil se lever, il s’écria: «Voilà mon Allah; c’est le plus grand» qui lui pa
rut plus grand que tous les autres astres et dont la lumière est plus in tense. «Lorsqu’il disparut, il dit: «O mon peuple, je désavoue les associés que tu prêtes à Allah» Je ne tourne ma face que vers le créateur des cieux et de la terre. Je n’ai rien de commun avec ceux qui lui donnent des asso ciés» Je ne rends un culte pur et n’adore que celui qui a créé les cieux
et la terre sans qu’il y ait un modèle à imiter, comme un vrai croyant et je ne suis pas au nombre des polythéistes. Ces paroles d’Abraham émanaient-elles d’une simple reflexion et méditation, ou bien un sujet de polémique entre lui et son peuple? Ibn Jarir soutient l’opinion d’Ibn Abbas que c’était une simple médi tation et la preuve en est cette partie du verset: «Si mon Allah ne me montre pas la bonne voie». Quant à Ibn Ishaq, il a raconté: «Abraham a proféré ces paroles lorsqu’il s’est écarté du milieu où sa mère l’a mis au monde car elle avait peur que Nemrod ne le tue après que ses ma giciens l’aient informé qu’un enfant allait naître et causait la ruine de son royaume. Nemrod alors donna l’ordre de tuer tous les nouveauxnés mâles en cette année. Lorsque la mère d’Abraham l’a conçu et, sentant que ce fut le moment de l’accouchement, elle l’engendra dans un endroit loin du village. Et Ibn Ishaq a cité aussi des miracles et des choses extraordinaires.
(1)
^ ¿%j
\
^L-î»
^
¿y. ¿U» jf-
t u ’j li çÿjûl V :c -U * -«¿Mi
^
iSjj
X c w L :J lîi
J5” i j
460
^
üa
i r 9“
Mais il s'avère qu’il s’agit d’une polémique entre Abraham et son peuple. Il leur montra la fausseté de leur culte qui consistait à adorer les idoles et les astres. Il prouva en premier lieu, leur erreur en ado rant des statues terrestres en leur donnant les figures des anges céles tes afin que ces statues intercèdent en leur faveur auprès du Seigneur alors que ces gens-là sont les plus méprisés à Son regard, et ils L’im plorent par l’adoration des anges afin qu’il pourvoie à leurs besoins. Les astres qu’ils adoraient sont: la lune, Mercure, vénus, le soleil, Mars, Jupiter et Saturne. Les plus lumineuses pour eux, étaient le so leil, la lune, puis Vénus. Abraham, dans sa discussion, affirma que Vénus ne peut être considérée en tant que Dieu parce qu’elle est dirigée et suit un trajet qu’elle ne saurait le changer. Elle n’est donc qu’un corps créé parmi d’autres et Dieu l’a rendue lumineuse pour un but qui émane de Sa sa gesse. Elle se lève de l’orient, suit son orbite puis disparait à l’occi dent. La nuit suivante elle effectue le même trajectoire sans s’en écarter. Donc elle n’est plus digne d’être prise en tant que divinité. Ain si c’est le cas de la lune et du soleil, qu’à la fin Abraham s’écria: «Je désavoue les associés que tu prêtes à Allah» c’est à dire je ne les prends pas pour divinités et je ne les adore jamais «je ne tourne ma face que vers le créateur des cieux et de la terre. Je n’ai rien de commun avec ceux qui Lui donnent des associés» Je n’adore que le créateur de ces astres
qui les dirige et les organise, qui tient en main le royaume des cieux et de la terre, le créateur et le Seigneur de toute chose, car: «Votre véri table Seigneur c’est Allah, celui qui a créé les cieux et la terre en six jours et proclamé Sa souveraineté du haut de Son Trône. C’est lui qui a engen dré l’alternance rapide du jour et de la nuit. C’est Lui qui a soumis à Ses lois de soleil, la lune et les étoiles. N ’est-ce pas à Lui seul qu’appartient le don de créer et de gouverner toutes choses? Béni soit Allah, le maître de l’univers» [Coran VII, 54].
Comment donc Abraham s’est contenté de contempler et méditer tout simplement du moment que Dieu a dit de lui: «Nous avions accordé auparavant sa Direction droite à Abraham; nous le connaissions. Il dit à son père et son peuple: «Que sont ces statues devant lesquelles vous vous te nez?» [Coran XXI, 51-52] et: «Abraham fut un patriarche dévoué à Allah, inaccessible à toute compromission avec les idolâtres. Il sut reconnaître les
461
bienfaits d’Allah. Pour l’en récompenser, Celui-ci le prit sous sa protection et le dirigea dans la bonne voie» [Coran XVI, 120-121].
Il est cité dans les deux Sahihs d’après Abou Houraira que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Tout enfant est né sur l’islamisme...»^1*.
’lyad Ben Hammad rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- a dit: «Dieu a dit: « J ’ai créé tous M es serviteurs musul mans (soum is)» (Rapporté par MousIim)(2).
Pour confirmer Son unicité et Sa déité, Dieu a dit: «Allah tira du dos des fils d’Adam leurs descendants et requit ainsi leurs témoignages: Ne suis-Je pas votre Seigneur?» dit-il. Ils répondirent: «Oui, nous l’attestons»
[Coran VII, 172. Si ceci constitue un devoir qui incombe à tout humain, comment devrait donc être la situation d’Abraham vis-à-vis de Dieu qui a fait de lui tout un peuple docile envers Lui et un vrai croyant? Peuton dire qu’Abraham s’est contenté de la contemplation et la médita tion? Par ailleurs les versets qui s’ensuivent montrent sans aucun doute qu’Abraham menait une discussion avec son peuple.
wa ha'jjahû qawmuhû qâla ’atuhâjjunnî fî-L-Lâhi waqad hadâni walX
(1)
i^ y '
* ••Jtf ^
^ J j-'j Ô* * j ij*
t j*
.1»jKàJI (2) c-lL>- ,^-»1 ¿)t JL»I :jü
4il J C ) 1 iLw»-
462
¿jf-
’ahâfu mâ tusrikûna biKT ’illâ ’ay-yasa ’a rabbî say’an wasi‘a rabbî kulla say’in ‘ilman ’afalâ tatad akkarûna (80) wa kayfa ’ahâfu ma ’asraktum w alâ tahâfûna ’annakum ’asraktum b i-L -L â h i mâA lam yunazzil bihî ‘alaykum sultânan fa ’ayyu-l-farîqayni ’ahaqqu b i-l-’amni ’in kuntum ta‘lamûna (81) ’A l-L a d în a ’a manû walam yalbisû ’imânahum bizulmin ’û la ’ika lahum u-l-’amnu w a hum muhtadûna (82) wa tilka hujjatunâ* ’a'taynâhâ ’Ibrâhîm a ‘alâ qawmihi narfa‘u darajâtin man nasa1’u ’inna rabbaka Hakîmun ‘Alîmun (83).
Son peuple entre alors en discussion avec lui. Il dit: «Allez-vous discu ter avec moi sur Allah, moi que lui-même inspire?» Je ne redoute pas ceux que vous Lui associez, à moins que mon Allah ne veuille m’éprouver, car Sa science embrasse toutes choses. Parviendrai-je à vous persuader?»(80) Comment craindrais-je ceux que vous lui associez, alors que vous ne crai gnez pas de Lui associer des êtres qu’aucune révélation n’a accrédités au près de vous? Qui de vous, ou de moi est le plus en sécurité? Dites-le si vous le savez. (81) Ceux qui croient et dont la foi est pure de tout péché, voilà ceux qui peuvent se dire en sécurité. Et voilà ceux qui sont dans la bonne voie. (82) Telles sont les preuves que nous avons fournies à Abraham contre son peuple. Nous élevons le rang de qui nous voulons. Ton Seigneur est sage et omniscient. (83).
Lorsqu’Abraham discuta avec son peuple au sujet d’Allah et de Son unicité, ils lui avancèrent des arguments non-fondés, il s’écria alors: «Allez-vous discuter avec moi sur Allah, moi que lui-même inspire?» c’est à dire: disputez-vous avec moi alors que je m’en tiens à une p re uve indubitable de Lui et qu’il n’y a d’autre divinité que Lui, Il m’a guidé vers la vérité et m’a mis sur la voie droite? Comment pourrai-je après tout cela m’en tenir à vos présomptions futiles?» «Je ne redoute pas ceux que vous Lui associez, à moins que mon Allah ne veuille m’éprouver»
La preuve en est la fausseté de votre coyance et vos dires que ces di vinités que vous adorez n’ont aucune influence dont je ne redoute plus. Si vous connaissez un stratagème utilisez-le contre moi et ne m’accordez aucun répit, «car sa science embrasse toute choses» rien ne lui e s t c a c h é , Il c o n n a ît le v is ib le co m m e II c o n n a ît l’in v i sible. «Parviendrai-je à vous persuader?» ne cesserez-vous d’adorer ces fausses divinités? Cet argument est pareil à celui que le peuple de Houd lui présenta en disant: «O Houd, tu ne nous apportes aucune pre
463
uve. Nous n’abandonnerons pas nos divinités sur tes simples dires. Nous ne te croyons pas. A n’en pas douter, une de nos dinvinité t’a troublé l’esprit: «Je prends Allah à témoin, dit-il, et témoignez vous - mêmes que je ne crois pas aux divinités que vous associez à Allah». Mettez tout en œuvre contre moi et ne m’accordez aucun répit, Je me confie à Allah, mon Seigneur et le vôtre. Il n’est pas une seule créature qui ne soit à la merci d’Allah» [Coran
XI, 53-56], Il leur dit ensuite: «Comment craindrai-je ceux que vous Lui associez» ces idoles que vous adorez en dehors d’Allah «alors que vous ne crai gnez pas de Lui associer des êtres qu’aucune révélation n’a accrédités au près de vous?» Cette révélation signifie un pouvoir d’après Ibn Abbas comme Dieu le confirme dans ce verset: «C e ne sont vraiment que des noms que vous et vos pères leur avez attribués. Allah ne leur a donné aucun pouvoir» [Coran LIII, 23].
Après tous ces arguments: «Qui de vous ou de moi est le plus en sé curité? Dites - le si vous le savez». En d’autres termes: Quel est celui
des deux partis qui est le plus sûr: Celui qui adore qui détient le bien et le mal ou celui qui adore qui n’est ni utile ni pernicieux faute de pre uve? Qui sera le plus sûr au jour de la résurrection: le croyant ou l’im pie? «Ceux qui croient et dont la foi est pure de tout péché, voilà ceux qui peuvent se dire en sécurité. Et voilà ceux qui sont dans la bonne voie»
Donc ceux qui rendent un culte pur au Seigneur se trouveront en sécu rité au jour du jugement dernier car ils étaient les biens dirigés dans le bas monde. A ce propos Abdullah Ban Mass'oud raconte: «Lorsque ce verset fut révélé: «Ceux qui croient et dont la foi est pur de tout péché» il causa une peine aux hommes. Ils dirent: «O Envoyé de Dieu, quel est celui d’entre nous qui n’a pas revêtu sa foi de prévarications?» Il leur répon dit: « I l ne s ’agit pas de cela. N e vous souvenez pas des paroles que le servi teur vertueux (L oqm an ) adressa (à son fils ):
« O mon fils, n’associe rien
à Allah. Le polythéisme est une grande injustice» [Coran XXXI, 13] Il est donc le polythéisme». (Rapporté par Ahmed, Ibn A bij Hatem et Boukhar i )(1 ).
(1) n
4
Ija^Î
#Ju»
464
j UJ :jü
^ *li( jup
L'imam Ahmed rapporte, d’après Jarir Ben Abdullah,. le récit sui vant: «Nous sortîmes de Médine en compagnie de l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- et lorsque nous fûmes en dehors de la ville, un cavalier se dirigea vers nous. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- nous dit: « I l parait que ce cavalier est venu pour nous voir». En effet l’homme arriva et nous salua. Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- lui demanda: « D ’où viens-tu?» De la part de ma femme, mes enfants et ma tribu, répondit-il. - Où vas-tu? répliqua-t-il. Et l’homme de répondre: «Je viens chercher l’Envoyé de Dieu -qu’Al lah le bénisse et le salue- - Me voilà, lui dit-il - O Envoyé de Dieu, ré torqua l’homme, enseigne-moi la foi. Il lui répondit: «L a fo i consiste à témoigner qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu et que Mouhammad est ¡’En voyé de Dieu, à t ’acquitter des prières, à verser la zakat, à jeûner Rama dan et à accomplir le pèleringe vers la Maison». - J’y consens, rétorqua l’homme. Le chameau de l’homme, ayant entré sa patte dans le trou d’un rat, tomba par terre et l’homme se cassa le cou. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- s’écria: «Amenez-moi cet homme» Ammar Ben yasser et Houdzaifa Ben Al-Yaman se dirigèrent vers lui, et en le faisant asseoir, constatèrent qu’il est mort. L’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- se détourna d’eux et leur dit: «N e me voyez-vous pas que je me suis écarté de lui? J ’ai vu deux anges lui remplir la bouche de fruits du Paradis et j ’ai su qu’il est mort affamé» Puis il ajou ta: «Cet homme-là est au nombre de ceux concernés par ce verset: «Ceux qui croient et dont la foi est pure de tout péché» Il leur dit ensuite: «Allez chercher votre frère». Jarir poursuivit: «Nous emportâmes l’homme, le lavâmes avec de l’eau l’embeaumâmes, l’ensevelîmes et le portâmes à la tombe. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- se tint au bord de la tombe et dit: «Couvrez la tombe par une pierre plate (Lahd) et ne la comblez pas de terre car c’est la façon des autres peuples d’enter rer leurs morts». Suivant une variante il aurait ajouté: «Cet homme fait
ç sJü l
^
4J | »
:Jlî
(J fe
V
Ü
11?! ¿JjJtJI ¿jl 4üU ¿Jj £ J V
L
rljJU i
J *
¿ JÜ i
Jlî L* eljj)
■isf
465
¿ A
|V-!I t jA UjI
partie de ceux qui ont peu œuvré mais sont trop récompensés». (Rapporté par A h m ed)( I ) .
Ibn Mardawayh rapporte d'après Abdullah Ben Sakhabara que l’Envoyé de Dieu -qu’Aliah ie bénisse et le salue- a dit: «C e lu i qui se montre reconnaissant quand on lui donne, patiente quand on lui refuse, im plore le pardon quand il commet une injustice et pardonne quand on l ’op prim e» puis il garda le silence. On lui demanda: «Qu’a-t-il cet homme-
là?» Il répondit: «Voilà ceux qui peuvent se dire en sécurité. Et voilà ceux qui sont dans la bonne voie»(2,3).
( 1 ) JUp
î-Uj>-Î
¿ jj j j y r
J U j ù lil j
(JlÂi
lit
¿ ff-
j j Ï U ÎJj»
QA \ j j j i U j
¿1 J y j
Jlâ» tAjIp U ü j>
IJL» OIS”i
¿¿ki :JU
ofi ijb ^j
4||I (Sli’jJI
ÜÜy * -
câ^-sflJI
tfc J J Î ¿¿î
Ij ij li
X ui i Jb
J_j—
C)l_j 4)1
4il
j
aJ
ijf jf
ùl «* i
>
»Jj cJL>o « ¿ > 1 j*j :J lî t O j y l J i :J lî ic ~ . ;!t 4)1
:JU
jL îi t o U i
‘»js** c£>«j
4il ô y j
j*J iloib»- o l .
J J u I» ^ ¿La—¿j
(♦—Îj
^ j 1jA>«Jlt
1
j
JaP
4)1
U ^ p 'jï jt M C -jlj
_/£■ 4)1 J t ï (jjj-ll
abJLj^-li
: J li ^
4)1 .Âj'i/I ^
l bj
4)1 ô j~ * j f W*-* i
. if*
IjÜfc
(*-'
j - ' i ù*
ly » Agi
:|t f . ♦
»LlLS'j »1;U •.■»-j o L L - J J frLJI
,
ijb à
j i ïj
LjJls-
it J u M j j ¿ ji
^ysm t (j J
j c(Ijj <*1
ü
Q.**> . ( X ^ î ûljj)
(2) Al-Souhayli raconte: "Al-Nadar ben Al-Hareth Ben Kilda avait visité la Perse et appris les nouvelles de sindyaz Roustom Al-Chiz et autre. Chaque fois qu’on lui récitait du Coran, il disait: "Je peux vous racon ter des choses plus intéressantes que celles-ci apportées par Mouhammad afin de détourner les gens. C’est à son sujet que fut révélé ce verset: "Je peux envoyer des révélations semblables à celles qu’AIlah envoie" [Coran, VI, 93]. Ibn Abi Hatem raconte dans "Les Loubab" le récit suivant: "Un
466
«Telles sont les preuves que nous avons fournies à Abraham contre son peuple» c’est à dire l’argument décisif donné à Abraham, et Moujahed de commenter cela en disant: Il s’agit du verset précédent: «Comment craindrais-je ceux que vous Lui associez... jusqu’à la fin. Dieu lui a tenu
Sa promesse et lui a accordé la sécurité et la bonne voie en disant: «Ceux qui croient et dont la foi est pure de tout péché...»
Dieu élève le rang de qui il veut, car II est justice et sait tout-
homme ennemi attaqua les musulmans, tua quelques uns et deman da à la fin: "Si j’embrasse l’Islam, me procura-t-il du bien?" L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- répondit: "Certes oui" L’homme alors tua son cheval et s’élança contre ses amis dont il fai sait partie et tua plusieurs hommes l’un à l’autre jusqu’à ce qu’il fut tué. On a dit que c’est à son sujet que ce verset fut révélé: "Ceux qui croient et dont la foi est pure....
(3)
4)1 J
:Jli ?aJ U 4)1 J I j
J
U
tjlî ô
:Jlï
467
4
U
I
itjü i
U -P ¿ P 4JJ-3j *
¿¿I c S j j
j«Jüàj
w a w ah a b n â lah ïï ’Is h â q a w a Y a ‘q û ba kullan hadaynâ w a N u h a n hadaynâ min qablu w a min durriyyatihî D a w û d a w a Sulaym âna w a A y y û b a w a Y û s u f w a M û s â A w a H â r û n a w a k a d â lik a n ajzî-1 muhsinîna (84) w a Zakariyya w a Y ah y a w a ‘Isâ w a ’Dyâsa kullun minas-sâlihîna (85) wa ’Ismâ'îla w a-L -Y asa‘a w a Yunusa w a L u t * w a kullan fa d d a ln â ‘a lâ -l-‘âlamîna (86) w a min ’âba1’ihim w a d urriyyâtihim w a ’ihwânihim wa-jtabaynâhum wa hadaynâhum ’ilâ sirâtim mustaqîm (87) d âlika hudâ-L-Lâhi yahdî bihî may-yasa' ’u min ‘ibâdihî w alaw ’asrakû lahabita ‘anhum mâ kânû ya‘malûna (88) ’u la ’ika-l-ladîna 'a fynâhumu-1kitâba wa-l-hukm a wa-n-nubuwwata fa ’iy-yakfur hihâ h a ’u l a ’il faqad wakkalnâ bihâ qawma-l-laysu bihâ bikâfirîna (89) ’fila1’ika-l-ladîna hadâL -L â h u fabihudâhumu-qtadih qui l a ’as’alukum ‘alayhi ’ajran ’in huwa ’illâ dikrâ li-l-‘âlamîna (90).
Nous lui avons donné comme enfants Isaac et Jacob, que nous avons maintenus tous deux dans la bonne voie, comme nous l’avions fait avant pour Noé. Comme descendance, nous lui avons donné David, Salomon, Job, Joseph, Moïse et Aaron. C ’est ainsi que nous récompensons les bons. (84) Nous lui avons donné aussi: Zacharie, Jean, Jésus et Elie, tous connus par leur vertu. (85) Nous lui avons donné Ismaël, Elisée, Jonas et Loth, que nos faveurs ont élevés au-dessus du genre humain. (86) Nous avons égale ment favorisé leurs pères, leurs enfants et leurs frères et nous les avons gui dés dans la voie droite. (87) C’est là la voie d’Allah. Il en fait profiter qui Il veut. Qui prête des associés à Allah perd le bénéfice de ses bonnes œu vres. (88) Ce sont ceux-là auxquels nous avons donné le Livre, la sagesse, et le don Prophétique. Si ces gens que voici (les gens qui entourent le Pro phète et l’écoutent) renient toutes ces choses, qu’importe! nous les avons confiées à des gens qui ne les renieront pas. (89) Ce sont ceux-là qu*Allah a mis dans la bonne voie. Modèle ta conduite sur la leur. Dis à ces gens (ceux qui l’entourent): Je ne vous demande aucune rétribution pour mes ré vélations. Elles constituent un avertissement pour le monde (90).
Dieu mentionne qu’il a donné Isaac à Abraham malgré son âge avancé et après avoir désespéré, lui et sa femme Sarah d’avoir des enfants. Les anges, qui étaient chargés d’une mission auprès du peu ple de Loth, annoncèrent à Abraham la naissance d’Isaac. Sa femme s’étonna et s’écria: « O stupeur, s’exclama-t-elle, comment pourrais- je en fanter alors que je suis vieille et que mon mari est un vieillard! C’est là une
468
chose vraiment étrange» [Coran XI, 72]. Ils leur annoncèrent donc la
bonne nouvelle qu’avec sa qualité de Prophète, aura une descendance comme Dieu a dit: «Nous lui avons annoncé une bonne nouvelle: la nais sance d’Isaac, un Prophète parmi les justes» [Coran XXXVII, 112] ainsi la bonne nouvelle fut réalisée et le bienfait parachevé. Dieu a dit aussi: «Nous lui annonçâmes qu’elle donnerait le jour à Isaac et qu’Isaac aurait lui-même un fils, Jacob» [Coran XI, 71] dans le vivant d’Abraham et sa
femme afin qu’ils se réjouissent de la naissance du fils et du petit fils, car la naissance du petit-fils procure une joie plus grande que celle du fils en s’assurant ainsi de la postérité. Abraham et sa femme, tous deux dans un âge avancé, croyaient qu’ils n’auraient plus de descendance, mais Dieu la leur accorda pour récompenser son Prophète qui avait quitté son peuple et émigré vers d’autre pays pour adorer son Seigneur à Lui la puissance et la gloire. Il lui donna, en compensation de son peuple, une descendance née de ses reins, qui suivrait sa religion, comme Dieu l’indique dans ce verset: «Pour avoir abandonné son père et ceux qui invoquaient de fausses divini tés, nous lui donnâmes Isaac et Jacob, que nous élevâmes tous deux au rang de Prophètes» [Coran XIX, 49].
Comme Dieu avait dirigé Noé vers la voie droite, Il a aussi dirigé Abraham et lui a donné une descendance. Chacun d’eux avait reçu une faveur particulière. Lorsque Dieu noya les impies parmi les habi tants de la terre et sauva Noé et ceux qui avaient cru en lui et en son message dans l’arche, Il a fait de ces derniers comme sa descen dance. Quant à Abraham le confident de Dieu, Dieu à Lui la puissance et la gloire n’a envoyé un Prophète que de sa postérité comme II l’af firme dans ce verset' «Puis nous avons établi dans sa descendance la pro phétie et le Livre» [Coran XXIX, 27]. Peut-être on se demande: Puisque Dieu a précisé dans les ver sets précités qu’il a donné à Abraham la prophétie ainsi qu’à sa des cendance, pourquoi a-t-ll mentionné Loth qui n’en fait pas partie? La réponse en est la suivante: Loth était le fils de son frère Haran le fils d’Azar. Dieu l’a cité pour donner plus de solidité à cette descendance, tout comme II a dit dans un autre verset: «Etiez-vous présents aux der niers moments de Jacob lorsqu’il interpella ainsi ses enfants: «Qui adorezvous après moi?» Ils répondirent: «Nous adorerons ton Seigneur, le Sei-
469
gneur de tes pères: Abraham, Ismaël et Isaac, le Allah unique, et nous nous soumettons à Lui» [Coran 11, 133] à savoir qu’lsmaël était l’oncle pater
nel de Jacob.
'
Tel fut aussi le cas de Jésus considéré comme faisant partie de la postérité d’Abraham - ou de Noé selon une autre interprétation - qui constitue une preuve que les enfants de la fille en font partie. Jésus, dans ce cas, appartient à Abraham par la ligne de sa mère Marie parce qu’il est né sans père. A cet égard on rapporte qu’AI-Hajjaj envoya dire à Yahia Ben | Ya‘man: «On m’a fait savoir que tu as dit qu’AI-Hassan et Al-Hussein font partie de la descendance du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- dont je ne trouve pas cela cité dans le Livre de Dieu que j’ai lu tout entier?» Il lui répondit: «N’as-tu pas lu ce verset de la sourate du Bétail: «Comme descendnace, nous lui avons donné David Salomon... jus qu’à Jean et Jésus?» - Certes oui, répondit-il - Alors, répliqua Yahia, Jé sus - selon ce verset - n’est-il pas condsidéré comme faisant partie de la postérité d’Abraham du moment qu’il n’a pas un père?» - Tu dis vrai, fut la réplique d’AI-Hajjaj. Les ulémas de conclure: «Lorsqu’un homme lègue par testament une partie de sa succession à sa descendance, les enfants des filles auront leur part à moins que cet homme ne précise que ce legs re vienne exclusivement aux enfants de ses fils sans les filles. Mais d’autres leur répondent: Les enfants des filles auront leur part de toute façon en se référant à ce hadith cité dans les deux Sahihs suivant lequel l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salueaurait dit d’AI-Hassan Ben Ali «M o n fils que voici est un maître. Il se peut que Dieu grâce à lui, rétablisse la concorde entre deux grands partis des musulmans» (1). «Nous avons également favorisé leurs pères, leurs en
fants et leurs frères» en citant ainsi l’ascendance et la descendance afin que la bonne direction soit à portée de tous ceux-ci. « C ’est là la voie d’Allah. Il en fait profiter qui II veut» grâce à Sa
(1J
I.AA
ù*“** ^
Ol çÿjl»«-»Jl Ça ' *
470
ùi3* ùn
^ Cm;î ùl «dit (J'Jj
sagesse et Sa clémence. «Qui prête des associés à Allah perd le bénéfice de ses bonnes œuvres» en mettant les hommes en garde contre le poly théisme qui anéantit toutes les bonnes actions, tout comme II le mon tre dans d’autres versets tels que celui-ci: «S i tu es polythéiste tes actions sont vaines, tu seras certainement perdant» [Coran XXXIX, 63]. Cette condition ne stipule pas la survenance du fait comme on le trouve dans ce verset par exemple: «Dis: Si le Miséricordieux avait un fils je serais le premier à l’adorer» [Coran XLIII, 81] ou ce verset: «Si Al lah avait voulu avoir un fils, Il aurait choisi qui II aurait voulu au sein de ce qu’il a créé Gloire à Lui! Il est l’Unique, le Dominateur suprême» [Co
ran XXXIX, 4], Donc c’est une condition qui ne saurait du tout être réa lisable. «Ce sont ceux-là auquels nous avons donné le Livre, la sagesse et le don prophétique» ces dons ne sont octroyés que pour être miséricor
dieux envers les serviteurs et par compassion. «Si ces gens que voici (les gens qui entourent le Prophète et l’écoutent) renient toutes ces choses» c’est à dire si les habitants de La Mecque se lon les dires d’Ibn Abbas, Ad-Dahak, Qatada et As-Souddy, «qu’im porte! nous les avons confiées à des gens qui ne les renieront pas» Si les
Mecquois et d’autres parmi les habitants de la terre: Arabes et nonArabes, les gens du Livre ont renié ces choses-là, Dieu les a confiées à d’autres: les Mohagériens, les Ansariens et leurs suivants qui en se raient reconnaissants jusqu’au jour de la résurrection. Ils croiraient à la lettre aux révélations, aux versets fondamentaux et figuratifs sans en rien renier. «Ce sont ceux-là» c’est à dire les Prophètes déjà mentionnés dans le verset ainsi que leurs descendances «qu’Allah a mis dans la bonne voie. Modèle ta conduite sur la leur» Dirige-toidonc ô Mouhammad d’après leur direction.
Al-Boukhari rapporte d’après Souleiman Al-Ahwal que Moujahed a demandé à Ibn Abbas, en mentionnant le verset précité: Y a-t-il dans la sourate «Sad» un verset qui exige une prosternation?» Il lui répon dit: «Certes oui» Puis il lui récita le verset: «Nous lui avons donné comme enfants Isaac et Jacob... jusqu’à: «modèle ta conduite sur la leur» et il ajouta: «Notre Prophète est l’un des leurs». «Je ne vous demande aucune rétribution» c’est à dire en vous
471
communiquant et récitant le Coran, je ne vous demande aucun salaire ou autre chose car il constitue «un avertissement pour le monde» que les gens donc s’en rappellent et mettent ses prescriptions en application afin de pouvoir distinguer entre l’égarement et la bonne direction, l’in crédulité et la foi.
wam a qad arû -L -L âha haqqa qadrihT ’id qâlû ma ’anzala-L-Lâhu ‘alâ basarim min say’in qui man ’anzala-l-kitâba-l-ladî j a ’a bihî M ûsâ nûran w a huda-l-li-n-nâsi taj‘alûnahû qarâtîsa tubdûnahâ w a tuhfûna katîran wa
‘ullimtum mâ lam ta‘lamû ’antum walâ
’â b a ’ukum quli-L-Lâhu
tumma darhum fî hawdihim yal‘abûna (91) wa hâdâ kitâbun ’anzlnâhu m ubârkum-musaddiqu-l-ladî bayna yadayhi wa litundira ’umma-l-qurâ w a man hawlahâ wa-l-ladîna yu’minûna bi-l-’âhirati yu’minûna bihî wa hum ‘alâ salâtihim yuhâfizûna (92).
Ils n’estiment pas Allah à Sa juste puissance quand ils disent: «Allah n’a jamais rien révélé à l’homme. Réponds-leur: Qui donc a révélé le Livre que Moïse a apporté aux hommes comme lumière et comme guide? Vous l’avez écrit sur des feuilles, vous en avez divulgué une partie mais vous en avez dissimulé la plus grande. Qui vous a enseigné ce que par vous-mêmes vous n’auriez jamais découvert, pas plus que vos pères? Réponds: Allah, abandonne-les à leurs intrigues et à leurs jeux. (91) Et voici un Livre, béni qui confirme les précédentes Ecritures, et que nous te révélons pour que tu avertisses la ville métropole et ses environs. Ceux qui croient au jour der nier croient à ce Livre et seront assidus à la prière. (92).
Ce verset, selon les dires d’Ibn Abbas, Moujahed et Ibn Jarir, fut
472
révélé au sujet des Qoraïchites qui n’ont pas apprécié Dieu à Sa juste mesure et traité Ses Prophèts de menteurs. On a dit aussi que ce fut à propos des juifs et précisément Malek Ben S a ïf(1). Mais il s’avère que la première opinion est la plus correcte car ce verset fut révélé à La Mecque alors que les juifs ne niaient pas la révélation des Ecritu res. Mais les Qoraïchites, quant à eux, reniaient Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- en tant que Messager prétendant qu’il est un être humain comme Dieu le montre dans un autre verset: «Q u’y a-t-il d’étonnant à ce que nous ayons donné mission à l’un d’entre vous d’avertir ses semblables» [Coran X, 2] et dans celui-ci: « C ’est là ce qui a empêché les hommes de croire quand la bonne voie leur a été indiquée. Est-ce conve nable, ont-ils dit, qu’Allah ait envoyé un homme pour le représenter?» [Co
ran XVII, 94]. Ces gens-là qui ont dit que Dieu n’a jamais rien fait descendre sur un mortel, Dieu dit à Son Prophète de leur répondre: «Qui donc a révélé le Livre que Moïse a apporté aux hommes comme lumière et comme guide?» dont chacun d’entre vous connaît que Dieu a révélé la Torah à
Moïse Ben ‘Imran comme une lumière et comme une Direction afin que les hommes s’en servent pour sortir des ténèbres de la suspicion. Ce même Livre «Vous l’avez écrit sur des feuilles. Vous en avez divulgué une partie mais vous en avez dissimulé la plus grande». C’est à dire vous transcrivez les différentes parties du Livre sur des parchemins, vous al térez ou modifiez, à votre guise, ce que vous voulez disant aux autres que ceci fait partie du Livre venant de Dieu du moment qu’il n’est pas ainsi, et en plus vous cachez une grande partie de son contenu. «Qui vous a enseigné ce que par vous-mêmes vous n’auriez jamais dé couvert, pas plus que vos pères?» En d’autres termes: qui a révélé le Co
ran qui vous relate l’histoire de ceux qui vous ont précédés, et les
(1) Dans le "Loubab" Ibn Abi Hatem rapporte que le juif Malek Ben Saif entra en discussion avec le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-. Le Prophète lui dit: "Je t’adjure par celui qui a révélé le Pentateuque à Moïse, trouves-tu dans ce Livre que Dieu haït le doctuer corpulent" Malek, qui était ainsi s’irrita et répondit: "Dieu n’a rien révélé à un mortel" Dieu alors fit descendre ce verset: "Ils n’estiment pas Allah à Sa juste puissance".
473
événements qui surviendront plus tard, ce dont vous ignorez vous et vos ancêtres? A cette question Dieu dit à Son Prophète: «Réponds-Allah» c’est bien lui qui a révélé le Livre, puis «abandonne-les à leurs intrigues et à leurs jeux» et laisse-les s’amuser à discuter, plonger dans leur égare ment et erreur, jusqu’à ce que la certitude leur parvienne et alors ils sauront à qui est réservée la bonne fin à eux ou à ceux qui craignent Dieu? «Et voici un Livre» qui est le Coran «béni, qui confirme les précéden tes Ecritures, et que nous te révélons pour que tu avertisses la ville métro pole» La Mecque «et ses environs» d’autres bourgs et régions où vivent
les différentes nations et communautés issues des reins d’Adam, car Dieu a ordonné à Mouhammad de dire à tous les hommes: «Je suis en voyé par Allah à vous tous» [Coran VII, 158], et de leur dire aussi: «C e Coran m’a été révélé pour que vous soyez avertis ainsi que tous ceux qu’il touchera» [Coran VI,19]. Quiconque, parmi les hommes, est incrédule à
son égard aura le feu comme lieu de rencontre. Dieu a dit aussi au su jet du Coran: «Béni soit celui qui a révélé la Loi à Son serviteur afin qu’il devienne un avertisseur pour les mondes» [Coran XXV, 1], Il est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «O n m ’a accordé cinq (faveurs) qu’aucun autre (Prophète) n ’avait reçues» et parmi ces faveurs: «D ieu envoyait chaque Prophète à son peuple, tandis que moi, j ’ai été envoyé au monde entier». (Rapporté par Boukhari et M ousUm )(1).
C’est pourquoi II a dit enfin: «Ceux qui croient au jour dernier croi ront à ce Livre et seront assidus à la prière» donc quiconque croit en Dieu et à la vie future, croit aussi au Coran qui a été révélé à Mou hammad et s’acquitte des prières prescrites.
A
(1 )
A
¿J»
g * ¡¡8 i ï
(j
Z r-J &
if t ë
&
i l —Japll :J li jjjjjifc 4)l J û
474
ç * ¡US S i
&
l
C—jî
w a man ’azlam u mimmani-ftarâ ‘a lâ -L -L â h i k ad iban ’aw qâla ’ûhiya ’ilayya w alam y u h a ’ilayhi say’un w a man qâla sa’unzilu mit la mâA ’a n z ala-L -L âh u w alaw trâA ’id i-z-zâlim û na fî gamarâAti-l-m awti wa-1m a la ’ikatu bâsitû ’aydihim ’ahriju ’anfusakumu-l-yawma tujzawna'adâba-l-hawni bimâ kuntum taqûlûna ‘alâ-L-Lâhi gayra-l-haqqi w a kuntum ‘an ’âAy â tih î ta s ta k b irû n a (9 3 ) w a la q a d j i ’tu m u n â fu r â d â k a m â halaqnâkum ’aw w ala marratin w a taraktum m â hawwlnakum w a n f ’a zu h û rik u m w am â narâ m a ‘ akum su f‘âA’a k u m u -l-la d în a z a ‘am tum ’annahum fikum suraka^’u laqad taqatta‘a baynakum w a dalla ‘ankum mâ kuntum taz‘amûna (94).
Qui est plus coupable que celui qui rapporte des mensonges sur Allah et qui dit: «Il m’a été révélé ceci alors que rien ne lui a été révélé», ou bien qui dit: «Je peux envoyer des révélations semblables à celles qu’Allah en voie?» Ah! Si tu pouvais les voir ces coupables quand ils entrent dans les af fres de la mort et que les anges, tendant leurs mains vers eux, les pressent de rendre leurs âmes! Voici venu le jour, leur disent-ils, où vous allez subir un infâme supplice pour n’avoir pas dit la vérité sur Allah et avoir accueilli ses révélations avec dédain. (93) Vous voilà revenus, chacun séparément tels que vous étiez au jour de votre naissance. Vous avez laissé sur terre tous les biens que vous aviez amassés. Vous n’êtes accompagné d’aucun des in tercesseurs que vous prétendiez avoir pour associés. Toutes vos attaches ter restres sont coupées et tout ce sur quoi vous faisiez fond vous abandonne. (94).
Qui peut donc être plus inique que celui qui forge des mensonges sur Dieu en Lui associant d’autres divinités, ou en lui attribuant un en
475
fant ou en prétendant qu’il a reçu une révélation alors que rien ne lui à été révélé. A ce propos, Ikrima et Qatada ont dit que ce verset fut des cendu du sujet de Moussailama l'imposteur*1*. «O u bien qui dit: «Je peux envoyer des révélations semblables à celles qu’Allah envoie?» c’est à dire celui qu prétend faire descendre des cho
ses sem blables à ce que Dieu a fait descendre alors qu’il est menteur(2). Ce verset est pareil à celui-ci: «Quand on leur récita nos ver sets, ils disent: «Nous les avons déjà entendus. Au reste, il ne tiendrait qu’à nous d’en faire autant» [Coran VIII, 31].
Puis Dieu décrit la situation des injustes lors de la mort: «Ah! Si tu pouvais les voir ces coupables quand ils entrent dans les affres de la mort» en éprouvant ses affres et ses douleurs «et que les anges, tendant leurs mains vers eux» en les frappant comme Dieu le montre dans ce verset: «Ah! Si vous pouviez voir comment les anges ravissent la vie aux infidèles! ils les frappent au visage et au dos» [Coran VIII, 50] Donc ils les frappent pour qu’ils se dépouillent d’eux-mêmes car, on a dit à cet égard que l’incrédule, lorsque la mort se présente à lui, les anges lui annoncent le châtiment, les carcans, les chaînes, l’abîme du feu, l’eau bouillante et la colère du Miséricordieux. Alors son âme se disperse dans les diffé
(1) Moussailama est: Abou Thoumam, Ibn Habib de Bani Athal qui est Hanifa, connus par leur mère la fille de Kahel Ben Asad Ben Khouzaima. Mousailama prétendait que Gabriel lui communiquait la révéla tion. Il s’est donné le nom de: Miséricordieux (Arrahman). Il y avait encore un autre qui lui était semblable appelé Al-Aswad Ben Ka’b connu sous le nom de ‘Ayhalal; et un deuxième du nom Dzil-Khimar qui prétendait que deux anges lui parlaient, l’un s’appelait Sahiq et l’autre Chariq. (2) Dans le "Loubab" Ibn Jarir a dit que ce verset fut révélé au sujet de Abdullah ben Sa’d qui était le scribe du Prophète -qu’Allah le bénsse et le salue-et qui changeait parfois ce qu’ils lui dictait. D’après AsSouddy, Abdullah Ben Sa’d disait; Si Mouhammad recevait des révé lations, j’en recevais également, et si Dieu a fait descendre quelque chose, j’ai fait autant. Par exemple: Mouhammad récitait: Dieu entend et sait tout. Et moi je disais Dieu connaît tout et II est sage.
476
rentes parties de son corps, s’y attache et refuse d’en sortir. Les an ges frappent les corps des impies jusqu’à ce qu’ils rendent l’âme en leur disant: «Voici venu le jour, leur disent-ils, où vous allez subir un in fâme supplice pour n’avoir pas dit la vérité sur Allah» Aujourd’hui vous serez rétribués par le châtiment de l’humiliation pour avoir forgé des mensonges sur Dieu; pour vous être, par orgueil, détournés de ses si gnes et pour avoir refusé de suivre Ses Prophètes. D’après la tradition, plusieurs hadiths ont été rapportés au sujet de l’état d’agonie soit du croyant soit de l’impie dont nous allons en parler en commentant ce verset: «Allah soutient les croyants dans ce monde et dans l’autre par de fermes propos» [Coran XIV, 27]. Au jour du rassemblement on vous dira: «Vous voilà revenus, cha cun séparément, tels que vous étiez au jour de votre naissance» Comme il a dit dans un autre verset: «Ils se présenteront devant ton Seigneur, alignés sur un seul rang. Vous voilà revenus devant Moi, tels que Je vous ai créés une première fois» [Coran XVIII, 48] C’est à dire comme nous vous avons créés une première fois, vous voilà venus à nous, vous reniez ce retour et n’y pensiez plus disant que c’est incroyable. «Vous avez laissé sur terre tous les biens que vous aviez amassés» ce dont Dieu vous a accordé dans le bas monde. Il est cité dans le Sahih que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «L e serviteur dit: «M e s biens ! M es biens!» Or ce qui te revient de tes biens sont ces trois choses: ce que tu as mangé et consommé; ce que tu as porté et usé; et ce que tu as donné en aumône pour ta vie fu ture. A part cela, tout ce que tu possèdes reivendra à tes successeurs après ta mort» (Rapporté Par Moustim)(1).
Al-Hassan AL-Basri a dit; «Au jour de la résurrection, on amènera le fils d’Adam qui sera pareil à une hampe d’une lance et le Seigneur à Lui la puissane et la gloire lui dira: «Où sont tes biens que tu as amas sés?» Il répondra: «Seigneur je les ai amassés et rendus plus grands de ce qu’ils étaient». Il répliquera: «O fils d’Adam! Qu’est-ce que tu as
(1 )
ktUL* ¿ y ¿AJ
iw~*üi ¿JLli
¿jI J jÎj» :J lî
j — L.j
C--Î
c ■>.jl ./3t jl te .. LU c—J jl te .. •.>li c~LS"ï L» Ml
477
devaneé pour toi-même?» Et le fils d’Adam de regarder autour de lui sans en rien trouver. Puis il récita ce verset: «Vous voilà revenus, chacun séparément, tels que vous étiez au jour de votre naissance. Vous avez laissé sur terre tous les biens que vous aviez amassés».
Et Dieu de poursuivre: «Vous n’êtes accompagné d’aucun des inter cesseurs que vous prétendiez avoir pour associés» en les réprimandant
d’avoir adoré, dans le bas monde, des statues et des idoles en les as sociant à Dieu croyant qu’elles leur seront utiles dans la vie future. Une fois jugés, ils constateront qu’ils étaient dans un égarement et ce qu’ils avaient inventé les ont abandonnés. Le Seigneur à Lui la puis sance et la gloire leur appellera devant toutes les créatures: «O ù sont mes prétendus associés?» [Coran XXVIII, 74] et «O ù sont donc ceux que vous adoriez en dehors d’Allah» Vous portent-ils secours ou se portent-ils secours mutuellement» [Coran XXVI, 92-93].
En ce jour-là «Toutes vos attaches terrestres» avec ceux que vous adoriez dans le bas monde «sont ebupées, et tout ce sur quoi vous faisiez fond vous abandonne» et vous voilà n’espérant rien de leur part car ils ont disparu loin de vous. En d’autre part, Dieu a mentionné tant de ver sets se rapportant à la situation des polythéistes et impies au jour du jugement dernier, et nous nous limitons à citer ces quelques-uns. - «C e jour-là, à la vue du châtiment, les chefs désavoueront ceux qui les ont suivis et perdront tous leurs moyens» [Coran II, 166]. - Quand on soufflera dans la trompette, ce jour-là, il ne sera plus ques tion, pour eux, de généalogies et ils ne s’interrogeront plus» [Coran XXIII,
101]. - «Puis, au jour de la résurrection, vous vous renierez les uns les au tres, tandis que votre refuge sera le Feu et que vous n’aurez pas de protec teur» [Coran XXIX, 25].
478
’in na-L-Lâha fâliqu-l-habbi wa-n-nawâ yuhriju-l-hayya mina-l-mayyiti w a m u h riju -l-m a y y iti m in a -l-h a y y i d âAlik u m u -L -L â h u f a ’annâ* tu’fakûna (95) fâliqu-l-’isbâhi wa ja ‘ala-l-layla sakanan was-samsa wa-1qamara husbânan d a'lik a taqdîru-l-‘A zîzi-L -‘Alîm i (96) wahuwa-l-lad î ja'ala lakumu-n-nujûma li-tahtadû bihâ fî zulumâti-l-barri wa-l-bahri qad fassalnâ-1-’a yâti liqawmin ya‘lamûna (97).
C’est Allah qui fend le grain et le noyau, qui tire la vie de la mort et la mort de la vie, cet Allah. Pourquoi vous retirez-vous?. (95) Il fait luire les matins; H a institué la nuit pour le repos, le soleil et la lune comme me sures du temps. Tel est l’ordre conçu par le Tout-Puissant et le docte. (96) Il a créé les étoiles pour vous guider dans les ténèbres du continent et de la mer. Ce sont là autant de signes pour ceux qui comprennent. (97).
Dieu fend le grain et ie noyau dans la terre. Différents arbres et plantations y poussent et donnent une variété de fruis d’espèces diver ses tant aux couleurs et formes qu'aux saveurs, «qui tire la vie de la mort et la mort de la vie» c’est à dire II fait pousser des plantes vivan tes des noyaux et graines considérés en tant que substances inertes, tout comme II le montre dans ce verset: «Voici, pour eux, un signe: La terre morte que nous faisons revivre et dont nous faisons sortir des grains qu’ils mangent» [Coran XXXVI, 33].
Certains ont dit: Il fait naître la poule de l’œuf et vice versa. D’au tres disent: Il fait naître l’enfant vertueux d’un père pervers et vice ver sa... etc. «Le voilà cet Allah» l’auteur de toutes ces créations, i’Unique et qui n’a pas d’associé^. «Pourquoi vous retirez-vous?» Comment, après tous ces signes, détournez-vous de la vérité vers l’erreur et adorez une au tre divinité que Lui? « I l fait luire les matins. Il a institué la nuit pour le repos» Il a créé aussi la clarté et l’obscurité, en dissipant l’obscurité de la nuit par la clarté du jour afin que les hommes vaquent à leurs occupations et à la nuit tombante, ils se reposent. On trouve dans le Coran plusieurs ver-
479
sets relatifs à ces phénomènes et même Dieu a juré par la clarté du jour et l’obscurité de la nuit. On a rapporté que la femme de Souhayb l’a blâmé à cause de ses veilles, il lui répondit: «Dieu a fait de la nuit un moment de repos sauf à Souhayb», car lorsque Souhayb évoque le Paradis son désir s’y porte avec ardeur, mais une fois évoqué l'Enfer, il n’éprouve que l’insomnie». «L e soleil et la lune comme mesures de temps» ils font leurs trajets respectifs qui ne sauraient être ni changés, ni perturbés mais influen cés par le changement des saisons qui font tantôt allonger la nuit tan tôt la raccourcir, ainsi que le jour comme II le montre dans ce verset: « C ’est Lui qui a créé le soleil qui brille et la lune qui éclaire. C ’est Lui qui a fixé les phases de celle-ci» [Coran X, 5]. Donc aussi bien le soleil que la lune sont soumis à Ses ordres «Tel est l’ordre conçu par le Tout-Puis sant et le docte» Cet ordre qui ne saurait être contrarié ni refusé, étant issu du Tout-Puissant. Il est l’omniscient que rien ne lui est caché futce une molécule se trouvant dans les d eux ou sur la terre. On re marque que, dans les versets où sont cités le jour et la nuit, ils sont terminés par la mention de Sa puissance et Sa connaissance, comme par exemple: «Voici pour eux un signe: la nuit dont nous dépouillons le jour; ils sont alors dans les ténèbres, le soleil qui chemine vers son lieu de séjour habituel: tel est le décret du Tout-Puissantt, de celui qui sait» [Co
ran XXXVI, 37-38]. «H a créé les étoiles pour vous guider dans les ténèbres du continent et de la mer» Certains de nos ancêtres ont dit: «Quiconque croit que les
étoiles ont d’autres utilités que ces trois, se sera trompé et aura menti sur Dieu: Dieu a créé les étoiles comme ornements du ciel, de quoi la pider les démons et afin que les hommes se dirigent d’après elles dans les ténèbres de la terre et de la mer». «C e sont là autant de signes» clairs et évidents «pour ceux qui comprennent» et qui savent pour suivre la vérité et éviter l’erreur.
480
w ah u w a-l-lad T ’ansa’akum min nafsin wâhidatin famustaqarrun wa mustawda‘un qad fassalnâ-1-’a yâti liqawmin yafqahûna (98) wahuwa-1ladî ’anzla mina-s-sama’i ma1’an fa ’ahrajnâ bihî nabâta kulli say’in fa ’ahrajnâ minhu hadiran nuhriju minhu habbam mutarâkiban wa mina-nnahli min tal'ihâ qinwânun dâniyatun wa jannâtim min ’a'nâbin w a-zzaytûna wa-r-rummâna mustabihan wa gayra mutasâbihin-in-zuru ’ilâ tamariKT ’id a ’atmara wa yan'ihT ’inna fî dâlikum la’a yâti-l-li-qawmin yu’minûna (99).
Il vous a tirés d’un seul et même souffle de vie. Le germe se trouve dans l’homme et le don de féconder dans la femme. Ce sont là autant de si gnes pour ceux qui comprennent. (98). C’est Lui qui fû t tomber la pluie des cieux. Avec elle, nous fécondons toutes les plantes, nous engendrons les cultures d’où sortent les grains sous forme d’épis. De la spathe des palmiers nous faisons surgir de lourds régimes de fruits. Cette eau nous sert encore à créer des champs de vigne, d’oliviers et de grenadiers de même espèce et d’espèce différente. Observez leurs fruits, comment ils germent et comment ils mûrissent. Ce sont là autant de signes pour ceux qui comprennent. (99).
Dieu a créé toute l’humanité d’un seul être qui est Adam comme II l’a confirmé dans ce verset: «O hommes, craignez Allah qui vous a créés d’un seul être, puis de cet être tira sa compagne et de ce couple tira l’huma nité toute entière» [Coran IV, 1]. «L e germe se trouve dans l’homme et le don de féconder dans la femme» Ce verset fut le sujet de plusieurs interprétations: Selon les di
res d’Ibn Mass'oud, il s’agit de l'utérus de la femme et les reins de l’homme, qui furent aussi l’avis d’autres ulémas. D’après Ibn Mass'oud aussi: une durée dans le bas monde et un dépôt là où l’homme meurt. Selon les dires d’Ibn Joubaïr: un réceptacle dans les utérus et sur la terre et un dépôt où ils meurent. La première s’avère être la plus cor recte. «C e sont là autant de signes pour ceux qui comprennent» et saisis sent les paroles divines et le but des signes exposés. « C ’est Lui qui
fait tomber la pluie des deux» grâce à laquelle II fait pousser des fruits
pour la subsistance des hommes, et qui est une miséricorde. Avec cette eau, Il fait croître la végétation de toute plante, surgir la verdure d’où II fait sortir les grains groupés en épis, et de la spathe du palmier, des régimes de dattes à portée de la main. Bref II a créé à partir de l’eau toute chose vivante. Dieu a mentionné dans ce verset en particu lier, comme dans d’autres versets, les palmiers et la vigne car ils consitutent pour les habitants du Hijaz les meilleurs arbres fruitiers. Ils extrayaient à partir de dattes et du raisin des boissons enivrantes, et ce fut avant l’interdiction du vin. Puis comme Signes étonnants, Il a mentionné les oliviers et les grenadiers qui sont de différentes espèces quant à la couleur et au goût bien que les feuilles et la forme sont semblables. «Observez leurs fruits, comment ils germent et comment ils mûrissent»
C’est à dire, d’après Ibn Abbas, Ad-Dahak et d’autres: considérez et contemplez le pouvoir du Créateur qui a fait de ces plantes des arbres fruitiers après qu’ils eussent été comme du bois, en accordant à cha cun d’eux une couleur, une forme, une odeur et un goût différents, comme II le montre dans ce verset: «L a même eau les arrose. Il y a des fruits plus savoureux les uns que les autres» [Coran XIII, 4]. Voilà des si gnes pour des hommes qui croient en Dieu, à Son pouvoir et à Sa sa gesse, et suivent les Prophètes.
wa ja 'a lû li-L -L â h i surakâ*’a-l-jinni w a halaqahum w a haraqû lahû ban în a w a b a n a tim -b ig a y ri ‘ilm in s u b h â n a h û w a t a 'â lâ ‘am m â yasifûna (100).
Qui donnent-ils comme associés à Allah? Des démons, alors que c’est Allah qui les a créés. Dans leur ignorance, ils Lui attribuent des garçons et des filles. Gloire à Lui! Il est très au-dessus de ces inventions misérables.
( 100).
Les polythéistes ne se contentaient pas d’adorer les idoles et les 482
statues en dehors de Dieu, mais iis Lui ont attribué aussi les djinns comme associés alors qu’il est le créateur de ces djinns-mêmes. Peut-être on se demande: Comment ils ont adoré les djinns, et ils n’adoraient que les idoles? La réponse en est la suivante: Ils n’ont adoré les idoles que selon l’ordre des djinns qui sont les démons. On constate ceci clairement dans ces versets: «A part Allah, ils n’adorent que des symboles féminins, ils n’adorent que Satan, le rebelle. Qui pour avoir été maudit par Allah a dit: «Je t’enlèverai une partie de tes fidèles». Je les égarerai, j’exacerberai leurs ambitions, je les inciterai à couper les oreilles des animaux,.» [Coran IV, 117-119]. Ou comme les dires d’Abraham à son Père: «O mon père! N ’adore pas le démon; le démon est re belle envers le Miséricordieux» [Coran XIX, 44] et aussi ce verset: «O fils d’Adam! ne vous ai-je pas engagés à ne pas adorer le démon, il est vo tre ennemi déclaré» [Coran XXXVI, 60].
Le Seigneur se demande: Comment ces gens-là Lui attribuent-ils des démons comme associés et les adorent en dehors de Lui alors que c’est Lui, le seul créateur, qui a créé les hommes les djinns et les démons? Et en plus «dans leurs ignorance, ils lui attribuent des garçons et des filles». Qu’Il soit très élevé au-dessus de ce qu’ils imaginent. Il fait allusion dans ce verset aux dires des juifs que ‘Ouzaïr est son fils, ou à ceux des chrétiens que Jésus est son fils, ou encore à ceux des polythéistes arabes qui prétendaient que les anges sont les filles de Dieu. Ils ignoraient tous la grandeur et la magnificence du Seigneur. Il ne convenait du tout à un tel créateur d’avoir des fils, garçons et compagne. Que Sa sainteté soit magnifiée.
badi‘u-s-samâwâti wa-l-’ardi ’annâ yakûnu lahû waladun walam taku-1lah û s â h ib a tu n w a h a la q a k u lla s a y ’in w a h u w a b ik u lli s a y ’in ‘alîmun (101).
Alors qu’il a créé sans modèles les cieux et la terre, comment admet tre qu’il a eu un fils. Lui qui n’a pas eu de compagne. Lui le créateur de l’Univers, Lui qui sait tout?(101).
483
On peut dire que ce verset est une réponse au verset précédent. Lui qui a créé les deux et la terre sans qu’il y ait eu un modèle à imi ter, et qui pourra encore créer des choses qu’on ne peut imaginer et ne viennent plus à l’esprit. On sait bien que toute créature est née de deux êtres semblables comme un enfant qui est né d’un mâle et d’une femelle. Comment le Seigneur peut avoir un fils ou une compagne alors que rien ne Lui est semblable? Comme II l’affirme dans ce ver set: «Ils ont dit: «Le Miséricordieux s’est donné un fils!» Vous avancez là une chose abominable» [Coran XIX, 88-89] et ce verset: «Lui le créateur de l’Univers, Lui qui sait tout» Gloire à Dieu, le seul créateur, et qu’il soit très élevé au-dessus de ce que ces gens-là imaginent. J *J
O-LjcS
^ ^ * S »1 Tf
^ »A
C\r =s=> s
i /■ V A}
i V
M yi J~£===>j
/
»ijL
JLuii d âlik u m u -L -L âh u rabbukum lâA ’ilâha ’illâ huwa hâliqu kulli say’in fa‘buduhu wahuwa ‘alâ kulli say’in wakîlun (102) lâ tudrikuhu-l-’absâru wahuwa yudriku-l-’absâra wahuwa-L-Lat ifu-L-Habîru (103).
Le voilà votre Seigneur. Il n’y a d’Allah que Lui. Il a créé l’Univers. Adorez-Le. Il surveille la création toute entière. (102) Il échappe à la vue des hommes et leur vue ne Lui échappe pas. Il est subtil et sagace. (103).
Le Seigneur, étant le seul créateur qui n’a ni fils ni compagne, les hommes ne doivent adorer que Lui et croire à Son unicité. «Il surveille la création toute entière» Il organise et gère tout l’univers et pourvoit aux besoins de Ses créatures nuit et jour. «Il échappe à la vue des hommes» Ce verset fut le sujet de plusieurs
commentaires: Certains ont dit: Les regards des hommes ne l’atteignent pas dans le bas monde mais ils Le verront dans l’autre. A ce propos Masrouq rapporte que ‘Aicha a dit: «Quiconque prétend que Mouhammad a vu son Seigneur, aura menti sur Dieu, car II a dit: «n échappe à la vue des hommes et leur vue ne Lui échappe pas» Mais Ibn Abbas l’a contredit
484
et déclaré: Il l’a vu, par son cœur à deux reprises. Nous allons commenter ceci en interprétant la sourate de rEtoile.[Coran LUI]. - Les Mou'tazila quant à eux, d’après leur interprétation de ce ver set, affirment que les hommes ne Le verront plus dans les deux mon des. Mais la majorité des ulémas dits «Sunnites» refutent leurs dires et critiquent leur ignorance et leur présomption en se basant sur ce ver set: «Ce jour-là, il y aura des visages brillants, qui tourneront leurs regards vers le Seigneur» [Coran LXXV, 32-23]. Il s’agit sans doute des croyants, quant aux impies «Certes, ce jour-là, ils ne recevront aucun re gard de leur Seigneur» [Coran LXXXIII, 15]. De sa part, l’imam Chafé'i d’ajouter: Ceci dénote que les croyants verront le Seigneur à Lui la puissance et la gloire. Par ailleurs, d’après les différents hadiths de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- les croyants verront Dieu au jour de la résurrection au Paradis, la demeure de félécité. - D’autres ont dit: Il n’y a pas une incompatibilité entre l’affirmation de la vision et la dénégation de la perception car la perception est plus particulière que la vision mais la dénégation de cette particularité n’entraine pas la dénégation de la généralité. Puis les opinions ont divergé sur la nature de cette perception né gative? On a dit que c’est l’appréhension de la réalité qui demeure in connue sauf de Dieu seul même si les croyants Le verront, tout comme quelqu’un qui voit la lune et n’a aucune idée à propos de sa nature et sa composition. Donc il est tout à fait normal qu’on traite la vision en partant de ce principe. D’autres ont dit que la perception est la conviction de l’existence, et par la suite la dénégation de la vision ne doit pas impliquer le renie ment de l’existence tout comme l’ignorance d’une science ne doit en traîner son inexistence. ‘Ikrima, entendant Ibn Abbas dire: Mouhammad a vu son Seigneur à Lui la puissance et la gloire, lui demanda: «Dieu n’a-t-ll pas dit: «Il échappe à la vue des hommes et leur vue ne Lui échappe pas?» Il lui répon dit: «Que tu perdes ta mère! Ce n’était que Sa lumière que, une fois cette lumière apparait, rien ne pourrait Le percevoir». Il est cité dans les deux Sahihs un hadith que rapporte Abou Moussa Al-Ach‘ari et le remonte au Prophète -qu’Allah le bénisse et le
485
salue- qui a dit: «Dieu ne dort pas et il ne Lui convient pas de dormir. Il abaisse la balance et la relève. On lui remonte les actions (des hommes) accomplies le jour avant la tombée de la nuit, et les actions de la nuit avec la pointe du jour. Son voile est la lumière - ou le feu. S ’il l ’ôte, la magnifi cence de Sa Face aurait brûlé tout ce qu’elle atteint de Ses créatures». (Rapportépar Boukhari et Mouslim )(1).
Il est cité dans certains ouvrages que lorsque Moïse demanda au Seigneur de se montrer à lui pour qu’il Le voie, Il lui répondit: «O MoTse! Nul parmi les créatures vivantes ne Me voit sans qu’elle ne meure, ou inerte sans qu’elle ne bouge. Dieu a dit: «Lorsqu’Allah se montra a la montagne, elle disparut. Moïse tomba évanoui, la face contre terre. Lorsqu’il reprit ses sens, fl s’écria: «Gloire à Toi, je m’excuse, je suis le premier de Tes serviteurs» [Coran VII, 143]. L’imperceptibilité n’exclue
pas Sa vue au jour de la résurrection où II se montrera à Ses servi teurs croyants comme II lui plaira. Quant à Sa Majesté et Sa Magnifi cence, les regards ne l’atteignent pas, pour cela Aicha, la mère, des croyants, affirmait la vue du Seigneur au jour de la résurrection et l’ex cluait dans le bas monde en se basant sur ce verset: «Il échappe à la vue des hommes et leur vue ne Lui échappent pas». Donc Sa perception matérielle n’est plus possible tant aux anges qu’aux humains.
qad ja^’akum basa ’ira mir-rabbikum faman ’absara falinafsihî wa man ‘amiya fa ‘alayhâ wamâA ’ana ‘alaykum bihafizin (104) wa k adâlik a nusarrifu-1- ’ayâti w a liyaqûlû darasta w a linubayyinahû liqaw m in ya‘lamûna (105).
(1)
V
ûj*
Aie- ¿I
J-AJI *J‘0
C—î
¡y
^
Ç f ji
L*
AA.wC jj _ jUI jl „ jy .Jl
^J
CjLflJI .
486
j*
Votre Seigneur vous a apporté l’évidence même. Qui ouvre les yeux, tant mieux pour lui, qui les ferme, tant pis pour lui. Je ne suis pas votre gardien. (104) C’est ainsi que ne ks varions nos signes pour qu’ils connais sent que tu as enseigné et que les explications n’ont pas manqué à ceux qui veulent s’instruire. (105).
Les évidences et les preuves constituent les clairvoyances conte nues dans le Coran et ce que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a apporté: Les paroles divines. «Qui ouvre les yeux, tant mieux pour lui» sont pareilles à celles-ci: «Qui suit le bon chemin le suit à son profit. Qui s’en écarte s’en écarte à son détriment» [Coran XVII, 15] Donc qui est aveuglé et n’observe pas ces clairvoyances, qu’il ne blâme que soi-même, car Dieu a dit à cet égard: «Ce ne sont pas leurs yeux qui sont aveugles mais ce sont leurs coeurs qui sont aveugles dans leurs poitri nes» [Coran XXII,46] L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-,
après avoir communiqué le message et averti les hommes, n’est ni leur protecteur ni leur gardien et que chacun choisisse le chemin droit ou l’égarement. « C ’est ainsi que nous varions nos signes» ou suivant une autre inter prétation: nous avons expliqué les versets contenus dans cette sourate pour démontrer qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu afin qu’ils soient clairs aux yeux des ignorants et impies. Quant aux polythéistes et mé créants, qu’importe, qu’ils disent: «O Mouhammad tu as étudié cela dans les Livres précédents et tu as tout appris d’eux». Tels furent les dires de Moujahed, Ibn Abbas, Sa'id Ben Joubaïr et Ad-Dahak à ce su jet.
‘Amr Ben Kaysan rapporte qu’il a entendu Ibn Abbas dire en commentant ce verset: «Pour qu’ils reconnaissent que tu as enseigné»: «tu as récité, tu as discuté et tu t’es disputé. Car Dieu montre dans ce verset le reniement des impies et leur opiniâtreté lorsqu’ils lui répondi rent: «Ce ne sont que vieux contes recueillis par lui, ajoutent-ils, qu’on lui dicte matin et soir» [Coran XXV, 5]. D’autre part, Dieu montre l’attitude du chef de ces impies quand II dit: «A h! il suppute et ourdit des complots. Eh bien, qu’il soit pris à ses propos pièges. Oui, qu’il soit pris à ses propos pièges» [Coran LXXIV, 18-20], «E t que les explications n’ont pas manqué à ceux qui veulent s’ins truire» car, une fois ces versets et signes exposés clairment, ceux qui
487
savent suivent le chemin de la vérité et s’écartent de l’erreur. Dieu, quant à Lui, de par Sa sagesse, met sur la voie droite qui II veut et égare les autres comme II a dit: «Par de tels exemples, nombreux sont ceux qu’il égare et nombreux sont ceux qu’il guide» [Coran II, 26] et: «Si Dieu tolère les manœuvres de Satan, c’est pour éprouver les cœurs incer tains ou endurcis... jusqu'à .. Dieu met sur la voie droite ceux qui croient à Lui» [Coran XXII, 53-54],
Par ailleurs, pour démontrer ce que le Coran contient comme ver sets et signes évidents, Dieu a dit: «Ce Coran apporte soulagement et bé nédiction aux fidèles. Il ne fera qu’accentuer la ruine des méchants» [Coran X V II, 82] et: «Réponds: Ce Coran est un guide et un baume pour les croyants. Il se heurte à la surdité et à l’aveuglement des incrédules» [Coran XLI, 44]. On trouve dans le Coran tant de versets se rapportant à ce sujet.
’ttabi1 ma ’uhiya ’ilayka mir-rabbika la ’ilâha ’illâ huwa wa ’a‘rid ‘ani-1m usrikîna (106) w alaw sâA’a -L -L â h u ma" ’asrakû w am â j a ‘alnâka ‘alayhim hafîzan wamâa ’anta ‘alayhim biwakîlin (107).
Tiens-t’en à ce que t’a révélé ton Seigneur. H n’y a d’Allah que Lui. Evite ceux qui Lui donnent des associés. (106) Si Allah souhaitait, Il ne permettrait pas qu’on Lui donne des associés. Nous ne t’avons pas commis pour être leur gardien ni pour être leur défenseur. (107).
Dieu ordonne à Son Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- et à ceux qui le suivent de se conformer aux révélations et de les mettre en exécution, car elles sont la vérité émanant du Seigneur sans aucun doute, et consistent à croire qu’il n’y a d’autre divinité que Lui. Il lui or donne également de s’éloigner des polythéistes, de leur pardonner leurs méfaits, d’endurer leur nuisance jusqu’à ce qu’il lui accorde la vic toire sur eux. Dieu a certes un but d’égarer les impies car s’il le vou lait, Il aurait montré la voie droite à tous les hommes et «S i Allah
488
voulait, Il ne permettrait pas qu’on Lui donne des associés». De par Sa sa
gesse et Son vouloir II dirige qui II veut et égare qui II veut, Il interroge ra tous Ses serviteurs sans être interrogé. «Nous ne t’avons pas commis pour être leur gardien» de garder leurs actes et paroles «ni pour être leur défenseur» chargé de leurs biens et leurs affaires. Tu n’as pas mission que leur communiquer les enseigne ments, et le compte final nous appartient. Il lui dit dans un autre ver set: «Prêche. Car tu n’es qu’un missionnaire: Tu es sans autorité sur les hommes» [Coran LXXXVIII, 21-221.
w alâ tasu bbû-l-lad îna yad ‘ûna min d û n i-L -L âh i fay a su b b û -L -L â h a ‘adwam-bigayri ‘ilmin kadâlika zayyanâ likulli ’ummatim ‘amalahum tu m m a ’ilâ ra b b ih im m a r ji‘uhum fa y u n a b b i’uhum b im â kân û ya‘malûna (108).
N ’insultez pas ceux qui invoquent d’autres divinités qu’Allah. Ceux-là, dans leur ignorance, pourraient insulter Allah par dépit. Nous avons décidé de laisser chaque peuple agir à sa guise. Ils retournneront tous à leur Sei gneur qui leur redira ce qu’ils ont fait. (108).
Dieu interdit à Son Messager et aux croyants d'insulter les divini tés des polythésites même s’il y en a là un certain intérêt de le faire, car il pourrait y arriver une certaine cause de corruption et porter les polythéistes à insulter le Seigneur des croyants. A cet égard Ibn Abbas raconte que les idolâtres auraient dit au Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Ô Mouhammad, cesse d’in sulter nos dieux sinon nous satirisons ton Seigneur» Dieu, dans ce ver set, interdit à insulter leurs idoles. Ibn Jarir rapporte qu’As-Souddy a dit: «Lorsque la mort se présen ta à Abou Taleb, les Qoraïchites dirent les uns aux autres: «Allons ren dre visite à cet homme et de lui demander d’ordonner à son neveu de
489
ne plus nous attaquer, car nous aurons honte de le tuer après sa mort, et alors les Arabes diront: «Dans son vivant, il le défendait mais, une fols mort, ils l’ont tué». Abou Soufian, Abou Jahl, An-nadar Ben Al-Hareth, Oumaya et Oubay les deux fils de Khalaf, ‘Ouqba Ben Abi Mou'it, Amr Ben AI-‘As et Al-Aswad Ben Al-Boukhtouri envoyèrent un homme appelé Al-Mouttaleb pour leur demander l'autorisatoin d’entrer chez Abou Taleb. L’homme se rendit chez Abou Taleb et lui dit: «Les notables de Qoraïch demandent l’autorisation de te rendre visite». L’autorisation ac cordée, ils entrèrent chez lui et dirent: «Ô Abou Taleb, tu es notre chef et maître, Mouhammad nous a nui et blasphémé nos divinités. Nous désirons que tu envoies le chercher et de l’interdire de dire du mal de nos divinités». Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- arriva chez son oncle qui lui dit: «Ces hommes-là ne sont que tes concitoyens et tes cou sins» - Que voulez-vous? demanda le Prophète. Ils lui répondirent: «Nous désirons que tu nous laisses avec nos divinités pour qu’on te laisse avec ton Dieu». Il leur répliqua: «Que pensez-vous si je réponds à votre demande, me donnerez-vous la parole d’accepter une chose si vous l’agréez vous auriez dominé tous les non - Arabes et ils vous au raient payé la capitation?» Abou Jahl lui demanda: «Je jure par ton père nous te donnerons la parole et dix fois autant. De quoi s’agit-il?» Il rétorqua: «Dites: Il n’y a d’autre divinité que Dieu» Mais ils refusèrent et manifestèrent leur répugnance. Abou Taleb dit alors: «O mon neveu, demande-leur autre chose car ils redoutent cette attestation». Et le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- de riposter: «O Oncle! Je ne leur demande que cette chose-là, même s’ils mettent le soleil dans ma main je ne leur demanderai pas autre chose que cette attestation». Il voulut certes les désespérer. Ils refusèrent et lui dirent: «Cesse alors d’insulter nos divnités sinon nous t’insultons ainsi que celui qui t’or donne». C’est pourquoi Dieu fit descendre ce verset: «Ceux-là, dans leur ignorance, pourraient insulter Allah par dépit».
Il est cité dans le Sahih que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Maudit est celui qui insulte ses parents» On lui deman da: «Ô Envoyé de Dieu, comment un homme peut insulter ses pa-
490
rents?» Il répondit: « L ’homme insutle le père d ’un autre, celui-ci insulte son père et sa mère» (Rapporté par Boukhari)(1)'
«Nous avons décidé de laisser chaque peuple agir à sa guise» c’est à dire nous avons embelli aux yeux de chaque peuple ses propres ac tions en le laissant dans son égarement. «Ils retourneront tous à leur Seigneur qui leur redira ce qu’ils ont fait» pour qu’il le u r rétribue ce qu’ils méritent pour prix de leurs œuvres.
jlp o j VI
*
L^j
ÂjIç.
g
*
.r
j Ij
c
¡ * - * ôjA , j j \
0 \
.
\y * ji
U 5”
w a ’aqsam û b i-L -L â h i jah d a ’aymânihim la ’in jâA’athum ’âAyatu -l-la yu’minunna bihâ qui ’innam â-l-’a yâtu ‘in d a-L-Lâh i wam â yus‘irukum ’annaha ’idâ jâA,at lâ yu’minûna (109) w a nuqallibu ’a f idatahum w a ’absârahum kamâ lam yu’minû biKf ’awwala marratin w a nad aruhum fi tugyânihim ya‘mahûna (110).
Ils sont juré de toute la force de leur serment que si un miracle leur était envoyé ils croiraient. Réponds-leur: «les miracles dépendent de la vo lonté d’Allah. Qui vous dit que si un miracle leur était envoyé, ils croi raient?» (109) S ’il leur était envoyé, nous retournerions leurs raisons et leurs yeux pour n’avoir pas cru dès le début et nous les laisserions se débat tre dans l’obscurité de leur esprit. (110).
Dieu parle des polythéistes qui font des serments solennels que si un signe ou un miracle leur parvient de Sa part, ils y croiraient. Il or donne à Son Prophète de leur répondre: «O Mouhammad, dis à ces gens-là qui ne te demandent un miracle que par obstination et opiniâ treté et jamais pour y croire et être dirigés, que ces miracles ne se trouvent qu’auprès de Dieu qui, s’il veut, vous l’envoie, ou II s’abstient.
(1) 4i)t J W sljj)
—>* jj-* 4*1
sljl
I
4)1 dj-^j £)!
( Jh Ijl < —— — -j 9 tjlî
491
-a 11
tW )
Ibn Jarir rapporte d’après Mouhammad Ben Ka'b Al-Qoradhi, que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- s’entretint avec les Qoraïchites. Ils lui dirent: «O Mouhammad, tu nous as raconté que Moïse avait un bâton par lequel il a frappé le rocher et douze sources d’eau y jaillirent. Jésus, quant à lu i, ressuscitait les morts. Tu nous as raconté aussi que Dieu a envoyé une chamelle aux Thamoudites en tant que signe, apporte-nous donc un miracle pour te croire». Il leur ré pondit: «S i je vous présente un tel miracle, me croirez-vous?» - Oui, répliquèrent-ils, par Dieu si tu nous l’apportes nous te suivrions tous sans exception». Sur ce, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- invoqua Dieu, Gabriel -que Dieu le salue- vint vers lui et dit: «Tu auras ce que tu demandes. Si tu veux, le mont Safa sera transformé en une masse d’or. Mais si tu leur apportes un miracle et ils ne te croiront pas, Dieu les châtiera. Si tu veux, laisse - les afin que chacun d’entre eux re vienne à Dieu». Il lui répondit: «Plutôt je préfère que chacun d’entre eux revienne à Dieu». Dieu à cette occasion fit cette révélation: «Ils ont juré de toute la force de leur serment...» (Ibn Kathir a dit: Ce hadith n’a pas de chaînes mais d’autres hadiths le confirment)*1 «Qui vous dit que si un miracle leur était envoyé, ils croiraient?» Une question qu’on trouve sa réponse dans ce verset: «Si nous ne faisons plus de miracles, c’est que les générations passées n’y ont pas cru» [Coran XVII, 59].
Certains ont dit que ce verset est adressé aux polythésites tandis
(1) Ij :I^JLü
4it J : < J U
tLup i
UijI
o t /M l ja LtfU UJ
o
J
tîil! £*-¿3
l
jtyr ^
Lf;
A ** OIS*
iy+5 I l
»
:ljJU
.*■>*
^
c*
t illïX s t ij
il.U » ¿)Ut
cUftj l i .¿aW
küJÜi JLLP tjÎJU a i |«JÜ *¿1
¿ fà j tU » j U.,ail
* ^ L. ' 4J j L u
y ^ C~lA üj^ 4)1 (JjjLi
j? ’ *-'
^ 4il J J l ü
4 )lj |tju
'- J ÿ i
y ' ¿>ï
4)1
j
(Jj I " l^ k 4)1
jL i»
$ : »1?
rJ U ¿ j J l ^ ^ U j Î
492
que d’autres ont répondu qu’il s’agit des croyants en leur disant: Mais qui donc, ô croyants, vous fait ressentir qu’ils ne croiraient pas lors qu’un miracle leur parviendrait? « S ’il leur était envoyé, nous retournerions leurs raisons et leurs yeux»
c’est à dire: Si un tel miracle leur était envoyé nous nous placerions entre eux et leur foi comme nous l’avions fait la ‘première fois. Ibn Abi Talha rapporte qu’lbn Abbas en commentant le verset pré cité a dit: «Dieu a fait connaître à Son Prophète ce que les hommes di ront avant qu’ils ne profèrent un mot, et ce qu’ils feront avant qu’ils ne l’accomplissent. Car II a dit: «Tu ne saurais être mieux renseigné que par Celui qui sait tout» [Coran XXV, 14] qu’il soit exalté, et II a dit aussi: «Evitez d’exprimer ce regret: «Quel malheur d’avoir négligé la cause d’A l lah et de m’être montré si frivole...jusqu’à Ah! si je pouvais retourner sur terre, comme je m’y comporterais bien» [Coran XXXIX, 56-58].
Donc Dieu savait que s’ils étaient retournés sur terre, ils ne sau raient être sur la voie droite comme II l’affirme dans ce verset: «S ’ils y revenaient sur terre? Ds referaient ce qui leur a été défendu. En vérité, ce sont des menteurs» [Coran VI, 28]. Dieu les abandonne «se débattre dans l’obscurité de leur esprit» c’est à dire leur incrédulité.
w a law ’annanâ nazzalna* ’ilayhimu-l-malâA’ikata wa kallamahumu-1mawtâ w a hasarnâ ‘alayhim kulla say’in qubulam -m â kânu liyu’minu ’illâ ’ay-yasa ’a-L-lâhu walâkinna ’aktarahum yajhalûna (111).
Quand bien même nous leur enverrions des anges, quand bien même les morts leurs parleraient, quand bien même nous ferions défiler devant eux toute la création, ils ne croiraient pas, si telle est la volonté d’Allah. La plupart d’entre eux sont ignorants(lll).
Si Dieu répond à ceux qui ont fait des serments solennels que si un miracle leur parvenait ils y croiraient comme par exemple de leur envoyer les anges pour leur communiquer le message et affirmer la mission des Prophètes, tout comme ils avaient demandé auparavant à
493
l’Envoyé de Dieu «ou que tu pourras monter à tes côtés Allah et les an ges» [Coran XVII, 92] et «Nous ne croirons qu’autant qu’il nous viendra un signe à celui que reçoivent les Prophètes d’Allah» [Coran VI, 124] et aus si: «Ceux qui désespèrent de la vie future disent: «Que Dieu ne nous envoie-t-D des anges ou ne se montre-t-il Lui-même à nous?» Vraiment, c’est là de l’impudence et un monstrueux orgueil» [Coran XXV, 21]. «Quand bien même les morts leur parleraient» afin qu’ils lui disent la vérité et affirment les enseignements des Prophètes. «Quand bien mê me nous ferions défiler devant eux toute la création» c’est à dire, d’après Moujahed, nous rassemblerions devant eux une génération après une autre pour approuver les enseignements des Prophètes: «Ils ne croi raient pas, si telle est la volonté d’Allah» car c’est bien Lui qui dirige qui Il veut et égare qui II veut. Tout dépend de Sa volonté. Tout cela est confirmé par ces versets: «Ceux qui ont encouru la colère de ton maître ne croiront. Quels que soient les signes qui leur parviendront, que lorsqu’ils éprouveront les tortures de leur châtiment» [Coran X, 96-97].
wa kadâlika ja‘alnâ likulli nabiyyin ‘aduwwan sayâtîna-l-’insi wa-l-jinni yûhî ba‘duhum ’ilâ ba‘din zuhrufa-l-qawli gurûran wa law s a ’a rabbuka mâ fa‘alûhu fad arhum wamâ yaftarûna (112) walitasga ’ilayhi ’afidatu-1ladîna lâ yu’minûna bil-1 'a hirati wa liyardawhu wa liyaqtarifû mâ hum muqtarifûna (113). C’est ainsi que nous avons suscité à chaque Prophète pour ennemis des démons pris parmi les hommes ou parmi les génies. Us s’influencent les uns les autres en embellissant leurs discours et en usant d’artifices. Si Allah le voulait, ils n’agiraient pas de la sorte. Abandonne-les à leurs turpitudes. (112) Laisse se griser de ces discours ceux qui ne croient pas au jugement dernier. Laisse-les s’y complaire. Laisse-les s’endurcir dans leurs viles prati ques.^ 13).
494
Dieu dit à Son Prophète: «Ô Mouhammad, comme nous t’avons suscité des ennemis pour te contredire, être hostiles envers toi et s’op poser à toi, ainsi nous avons fait de même pour chaque Prophète avant toi, ne t’attriste donc pas, car: «des Prophètes ont été traités d’im posteurs avant toi. Ils supportèrent ces injures et furent même molestés..» [Coran VI, 34], En plus «On te répète seulement ce qui a déjà été annoncé aux Prophètes venus avant toi» [Coran XLI, 43].
Après la révélation de ce verset: «C ’est ainsi que nous avons suscité à chaque Prophète pour ennemis des démons pris parmi les hommes», Waraqa Ben Nawfal dit à PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue-: «Aucun des hommes n’a apporté ce que tu apportes sans qu’ils ne le prennent en ennemi» (Une partie d’un long hadith rapporté par Boukhari». Qatada raconte: «On m’a fait savoir qu’un jour Abou Dzar priait quand le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- lui dit: «O Abou Dzarr, demande à Dieu de te protéger contre les démons parmi les hommes et les génies» Il lui demanda: «Y a-t-il des démons parmi les hommes?» Et l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- de répondre: «Certes, oui»(1). Ibn Jarir rapporte qu’Abou Dzarr a dit: «Je vins trouver l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- alors qu’il se trouvait dans une assemblée. Comme cette situation dura un temps assez long, il me dit: «O Abou Dzarr, as-tu prié?» - Non, répondis-je, ô Envoyé de Dieu. Lève-toi, répliqua-t-il, et fais deux raka'ats. (surérogatoires). Je m’exécu tai et revins lui tenir compagnie. Il me dit: O Abou Dzarr, as-tu demandé à Dieu de te protéger contre les démons d’entre les hommes et les djinns?» - O Envoyé de Dieu, répondis-je, existe-t-il des démons d’entre les hommes?» - Certes oui, répliqua-t-il, et ils sont pires que les démons des djinns» ( Rapporté par Ahmed et Ibn Mardaweih bien que la chaîne est in terrompue)(2).
( 1)
f.y r
I » )
«ç p jP
U
aj
o
•(yr^ (2) cjü
v Jllsl ai
t
«bl
(¿j ******** ^ ^
¿ il
«AI J C - j l :Jli
495
J j -j J
J i y
¿ j Ü j j
Jl *o-j>Â Jij)o j * jifr
J li
¿y
¿jl Jlï
En commentant ce verset: «Us s’influencent les ans les autres en em bellissant leurs discours et en usant d’artifices» Ikrima a dit: «Les démons d’entre les hommes et ceux des djinns se rencontrent et suggèrent les uns aux autres des paroles trompeuses». Quant à Ibn Abbas, il a dit: Les djinns ont des démons qui les égarent tout comme les démons qui égarent les hommes. En se ren contrant l’un dit à l’autre: «Va tenter et égarer un tel par de tels pro pos». En mettant Abdullah Ben Omar au courant que Al-Moukhtar (Ibn Oubaïd) prétend recevoir des révélations, il répondit: «IJ est sincère car Dieu a dit: «Les mauvais conseillers inciteront leurs créatures» [Coran VI,
121]. «Si Allah le voulait, ils n’agiraient pas de la sorte» car tout ce que ceux-ci font est soumis à la volonté de Dieu et Sa prédestination qu’un Prophète ait un ennemi d’entre les hommes démoniaques: «Abandonneles à leurs turpitudes» et à leurs mensonges, ne prête pas attention à leur méchanceté et confie-toi à Dieu. «Laisse se griser de ces discours ceux qui ne croient pas au jugement dernier» les incrédules qui renient le compte final «Laisse-les s’y complaire» et être attirés vers tout cela, ceux qui ne croient pas à la vie future, comme Dieu a dit: «Vous et vos idoles, ne gagnerez à votre cause, que les hommes attirés, par l’enfer» [Coran XXXVII, 161-163]. Après cet avertissement «laisse-les s’endurcir dans leurs viles pratiques» pourqu’ils
supportent les conséquences de leurs œuvres.
:JU
jli
:Jli .4)1 J j Ij
ijü
1â»j)
¡y J*
4)^
j*-» (*■*>* . (aIîUj
:cJli J-*
j* jA j
496
j*
M
J * j i L! 1>î :JLü Jli :Jlü iaJJ c —
c-ï*- j*j
4)1 J ^ M :c~lî i j j j j J^Uail 4-i Uâjï
’afagayra-L-Lâhi ’abtagî hakaman wa huwa-l-ladT ’anzala ’ilaykumu-1kitâba mufassalan wa-l-ladîna ’a taynâhumu-l-kitâba ya‘lamûna ’annahû m u n a z z a lu m -m i-r -r a b b ik a b i - l - h a q q i fa lâ ta k û n a n n a m ina-1mumtarîna (114) wa tammat kalimatu rabbika sidqan wa ‘adla-1-lâ mubaddila likalimâtihi wahuwa-S-Sami‘u-L-‘Alîmu (115).
Souhaiterai-je un autre juge qu’Allah, Lui qui vous a révélé un Livre d’une si belle ordonnance? Ceux à qui nous avons donné les Ecritures sa vent que ce Livre émane véritablement de ton Seigneur. Ne sois pas parmi ceux qui doutent. (114) Les paroles de ton Seigneur s’identifient avec la vé rité et la justice. Elles sont immuables» H entend et sait tout. (115).
Dieu demande à Son Prophète -qu’Allah lé bénisse et le salue- de dire aux polythéistes qui adorent les idoles: «Souhaiterai-je un autre juge qu’Allah» pour trancher entre nous «Lui qui vous a révélé un Livre d’une si belle ordonnance?» et exposé intelligiblement. «Ceux à qui nous avons donné les Ecritures» les juifs et les chrétiens qui savent qu’il a été ré vélé par ton Seigneur en toute vérité en se basant sur des nouvelles reçues de leurs Prophètes: «Ne sois pas parmi ceux qui doutent» comme Il lui dit dans un autre verset; «Si tu as quelque doute sur ce que nous t’avons révélé, interroge ceux qui ont lu le Livre avant toi. C ’est la vérité que t’a révélée ton Seigneur. Ne te laisse pas gagner par ceux qui doutent»
[Coran X, 94] On trouve là une condition dont on n’attend plus d’être réalisée, car on a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- disait: «Je n’en doute pas et je n’interroge pas». «Les paroles de ton Seigneur s’identifient avec la vérité et la justice»
c’est à dire, comme a dit Qatada, il ne dit que la vérité et ne juge que par équité. Tout ce qu’il a révélé et raconté est la vérité même sans aucun doute, tout ce qu’il ordonne est la justice même, et tout ce qu’il interdit est l’erreur car II n’interdit que les choses corruptibles, comme Il le dit dans ce verset: «Qui commande le bien et interdit le mal» [Coran VII, 157]. «Elles sont immuables» car nul ne pourrait s’opposer à Ses décisions et jugements ni dans le bas monde ni dans l’autre. «Il en tend» toutes les paroles de Ses serviteurs «et sait tout» ce qu’ils font pour les rétribuer.
497
w a ’in tu ti‘ ak ta ra man fî -l-’a rd i y u d illû k a ‘an s a b îli-L -L â h i ’in yattabi‘una ’illâ-z-zanna wa ’in hum ’illâ yahrusûna (116) ’inna rabbaka h u w a ’ a ‘lam u m a y -y a d illu ‘ an s a b îlih î w a h u w a ’a 'ia m u bi-1muhtadîna (117).
Si tu te fies aux hommes, ils te détourneront de la voie d’Allah, car Os n’écoutent que leurs impulsions. Ils manquent de discernement. (116) Ton Seigneur connaît mieux que quiconque ceux qui s’écartent de Sa voie et ceux qui s’y maintiennent. (117).
Dieu veut montrer par ces versets que la plupart des habitants de la terre sont dans l’erreur comme II l’a confirmé dans un autre: «L a plu part des anciens furent, avant eux, dans l’erreur» [Coran XXXVII, 71] et dans celui-ci: «Quoique tu fasses, peu d’hommes se convertiront» [Coran X II, 103]. Ces hommes, dans leur ignorance et leur égarement, ne sont pas certains de leur situation dogmatique plutôt ils sont plongés dans le doute sans pouvoir retrouver le chemin du salut, car: «ils n’écoutent que leurs impulsions. Ils manquent de discernement» ne suivant que des suppositions et se contentant des suppositions. Mais tout cela dépend de la volonté du Seigneur qui connaît parfaitement ceux qui sont dans l’erreur et ceux qui sont sur la voie droite. Toute chose a été rendue facile en vue du but pour lequel elle a été créée.
fa k u lû mim mâ d u k ira -s m u -L -L â h i ‘alayhi ’in kuntum bi’a y â tih î m u’minîna (118) wamâlakum ’allâ ta’kulû mimmâ dukira-sm u-L-Lâhi ‘alayhi waqad fassala lakum mâ harrama ‘alaykum ’illâ ma-tturirtum
’ilayhi w a ’inna katîra-l-layudilluna bi’ahwâA’ihiin bigayri ‘ilmin ’inna rabbaka huwa ’a‘lamu bi-l-mu'tadîna (119).
Nourrissez-vous des aliments sur lesquels le nom d’Allah a été pro noncé, si vous croyez à Ses signes. (118) Pourquoi ne mangeriez-vous pas les aliments sur lesquels le nom d’Allah a été prononcé maintenant qu’il vous a énuméré les nourritures qui vous sont interdites, sauf le cas de force majeure? La plupart des hommes suivent obscurément leurs penchants. Ton Seigneur connaît mieux que quiconque ceux qui trangressent les lois. (119).
Dieu autroise à Se serviteurs croyants de manger les bêtes égor gées sur lesquelles on a prononcé Son nom, autrement elles seront in terdites pour les empêcher à suivre les polythéistes qui mangeaient la viande des bêtes mortes et celles immolées sur les pierres dressées et les idoles. Puis II tolère de manger ce sur quoi Son nom a été invoqué «maintenant qu’il vous a énuméré les nourritures qui vous sont interdites, sauf les cas de force majeure» où les hommes y sont contraints.
Puis II mentionne l’ignorance des polythéistes et leurs habitudes erronées en se permettant les bêtes mortes et sur quoi Son nom n’a pas été prononcé. Il a dit d’eux: «L a plupart des hommes suivent obscuré ment leurs penchants. Ton Seigneur connaît mieux que quiconque ceux qui transgressent les lois» comme 11 connait leur mauvaise intention et leurs
actes abominables.
w a d a rû zâhira-l-’itmi w a bâtinahu ’inna-l-lad îna yaksibûna-l-’itma sayujzawna bimâ kânû yaqtarifûna (120).
Evitez le mal apparent ou caché. Ceux qui commettent le mal rece vront la rétribution qui s’attache au mal»(120).
Selon les dires des ulémas, il s'agit des péchés intérieurs et exté rieurs, et d’autres ont précisé que ce verset se rapporte à la fornica tion: comme extérieure: la fornication avec les femmes prostituées qui hissaient un étendard spécial sur les portes de leurs demeures, et in térieure: la fornication avec les intimes et les courtisanes. D’ailleurs
499
Dieu a interdit tout cela en disant: «D is: Mon Seigneur interdit de commettre les mauvaises actions apparentes et cachées» [Coran VII, 33]. Il met les hommes en garde contre toutes ces turpitudes en les menaçant: «Ceux qui commettent le mal recevront la rétribution qui s’atta che au mal» que ces turpitudes soient cachées ou apprentes. A ce pro pos An-Nawas Ben Sem'an rapporte: «J’ai demandé l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- au sujet du péché, il me répondit: «L e péché est ce qui trouble ton for intérieur et dont tu répugnes à ce que les gens le sachent» (Rapportépar Ibn Abi Hatem)(1).
walâ ta’kulû mimra lam yudkari-smû-L-Lâhi ‘alayhi wa ’innahû lafisqun w a ’inna-s-sayâtîna layuhûna ’ilâA ’awliyâT’ihim liyujâdilûkum w a ’in ’ata‘tumûhum ’innakum lamusrikûna (121).
Ne mangez pas des aliments sur lesquels le nom d’Allah n’a pas été prononcé. C’est une désobéissance. Les mauvais conseillers inciteront leurs créatures à vous entraîner dans toute espèce de discussion. Si vous les sui vez, vous deviendrez idolâtres(121).
Certains ont pris comme argument ce verset pour empêcher la consommation de la bête immolée sur laquelle on n’a pas invoqué le nom de Dieu même si celui qui l’a immolée est un musulman. Mais ce sujet a suscité une divergence dans les opinions: Une partie des ulé mas ont interdit une telle bête soit que l'on oublie la prononciation du nom de Dieu ou l’on fait de propos délibéré, comme ont déclaré l’imam Ahmed, Malek, Abou Thawr et Abou Daoud, en tirant argument de ce verset: «Mangez donc ce que ces carnassiers vous rapportent en invoquant le nom de Dieu» [Coran V, 4] Et Dieu a affirmé que l’autre acte n’est plus toléré car: «C ’est une désobéissance».
(1 )
¿1L>- L»
:JLL»
J c J L »
®l)j)
¿j>
500
:JL»
jf-
ül
j
Plusieurs hadiths ont été rapportés au sujet de l’invocation du nom de Dieu sur les gibiers et les bêtes immolées. Il est cité dans les deux Sahihs d’après Ady ben Hatem que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- a dit: «S i tu lances ton chien dressé pour chasser, pro nonce le nom de Dieu et mange de ce gibier» (Rapporté par Boukhari et MousUm)(1). Dans les deux Sahihs également d’après Rafe‘ Ben Khadij il est rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Mangez de toute bête dont le sang a coulé et sur laquelle on a invoqué le nom de Dieu» (Rapportépar Boukhari et Mouslim)(2). Aicha -que Dieu l'agrée- a rapporté que des gens ont demandé à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «O Envoyé de Dieu, parfois des gens nous apportent de la viande sans savoir s’ils ont pro noncé le nom de Dieu (en égorgeant ces animaux) ou non?» Il leur ré pondit: « Prononcez-y le nom de Dieu et mangez-en» Et Aicha d’ajouter: «Ils étaient des gens récemment convertis» (Rapporté par Boukhari)<3>.
D’autres ont déclaré que la prononciation du nom de Dieu n’est pas obligatoire, plutôt recommandée et il n’y a aucun mal à manger de cette viande soit par oubli soit volontairement. Telle fut l’opinion de Chafé'i et ses adeptes. Quant à leur interprétation de ce verset: «Ne mangez pas des aliments sur lesquels le nom d’Allah n’a pas été prononcé. C’est une désobéissance», ils ont précisé qu’il s’agit des bêtes immolées à un autre que Dieu comme le montre ce verset: «De même que c’est une infamie de manger des animaux consacrés à une autre divinité qu’Al lah» [Coran VI, 145].
(1 )
U
¿il j*-*I
i l i - l T ç . t . « j î l il i
.(Ow^-s^aJI H
j f s j f-ü l ¿¿S U»
¿ jt
jXj) «¿Up ¿ f! £ » lj
.( W (3)
tSj
^
Ljyli t*jï ù! -à' J I j
U-lj Ol
if" .(ç S jU J l
501
Ce qui appuie l’opinion de Chafé‘i est ce hadith rapporté par Abou Daoud où l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Toute bête égorgée par un musulman est licite qu’il y prononce le nom du Dieu ou non» Et Ibn Abbas de la soutenir en disant: «Lorsque le musul man égorge une bête sans y invoquer le nom de Dieu, qu’il en mange car dans le terme «musulman» il y a un des épithètes de Dieu». Enfin, Al-Bayhaqi a tiré argument du hadith cité auparavant d'après Aicha et dit: Si la prononciation du nom de Dieu était obligatoire, l’Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- n’aurait pas toléré la consomma tion de cette viande en y invoquant le nom de Dieu. En voilà une troisième opinion dite à ce sujet: Celle de Malek, Ahmed, Abou Hanifa et d’autres. Ils ont déclaré que si l’on oublie de prononcer le nom de Dieu, il n'y a aucun mal à manger de ces bêtes, mais si cela a été fait de propos délibéré, cette bête devient illicite. Et Ibn Jarir de conclure: «Celui qui juge illicte une bête égorgée sans y in voquer le nom de Dieu par oubli aura manqué tout argument et contre dit l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-». Donc l’oubli constitue pour certains une répugnance et une inter diction pour d’autres à savoir que les ancêtres considéraient que tout ce qui est répugnant est interdit, et c’est Dieu qui est le plus informé. Notons enfin que cette opinion est appuyée également par le ha dith rapporté par Ibn Maja où l’Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu ne demanderait pas compte à ma communauté de ce qu’elle avait péché par oubli, erreur ou contrainte»(1). Au sujet de ce verset: «Les mauvalss conseillers inciteront leurs créa tures à vous entraîner dans toute espèce de discussion» Ibn Abi Hatem rap porte que Abou Zamil a dit: «J’étais assis chez Ibn Abbas quand if réfutait les dires de Al-Moukhtar Ben Abi Oubaid. Un homme vint lui dire: «O Ibn Abbas, Abou ishaq prétend qu’il a reçu cette nuit une ré vélation?» - Il a dit vrai, répondit Ibn Abbas. Comme je manifestai mon dégoût de la réponse d’Ibn Abbas, il me dit: «Elles sont deux révéla tions: la première provient de Dieu et l’autre du démon. Celle de Dieu est accordée à Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- et celle
(1)
.(hJip
i>j OL-JIj UaiJI
je
502
¿il 0|»
¿f-
j >\
du démon à ses suppôts» Puis ils récita: «Les mauvais conseillers incite ront leurs créatures». Quant à cette «espèce de discussion» Sa'id Ben Joubaïr rapporte: «Les juifs se disputèrent avec le Prophète -qu’Allah le bénisse et Se sa lue- et lui dirent: «Nous mangeons ce que nous tuons et nous ne man geons pas ce que Dieu a tué!» Dieu fit descendre ce verset: «ne mangez pas des aliments sur lesquels le nom d’Allah n’a pas été prononcé. C’est une désobéissance».
En commentant le verset précité As-Souddy a dit: «Les polythéis tes disaient aux musulmans: «Comment prétendez-vous rechercher la satisfaction de Dieu et vous ne mangez pas de ce que Dieu a tué tan dis que vous mangez ce que vous tuez vous-mêmes?». Dieu alors fit cette révéiation:«Si vous les suivez» en mangeant de la bête morte «vous deviendrez idolâtres». Ainsi était le commentaire de Moujahed, Ad-Dahak et d’autres en ajoutant; «Si vous les écoutez -ces polythéistes- en appliquant leurs coutumes et les préférant aux lois divines, vous de viendriez alors des polythéistes tout comme Dieu le montre dans ce verset lorsqu’on suit un autre que Lui: «Ils ont délaissé Allah pour défier leurs docteurs et leurs moines...» [Coran IX, 31]. At-Tirmidzi de sa part, et au sujet du verset sus-mentionné, rap porte qu’Ady Ben Hatem a demandé à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- «En fait ils ne les ont pas adoré (c’est à dire les moines et les docteurs)?» Il répondit: «Certes oui, car ils lui ont rendu li cite ce qui est illicite et lui ont interdit le licite. Ils les ont suivi et ce fut leur mode d’adoration»(1)
’awa man kâna maytan fa’ahyaynâhu wa ja‘alnâ lahû nûran yamsî bihî
(1) : jL îi
L» 4il J
I j
rJLî *Jl
•*(•-*^1
igxe-
L»aJ
¡»-fi (^-l
503
Jl iSjj
<^1
fî-n-nâsi kama-m-mataluhû fî-z-zulumâti laysa bihârijim-minhâ kadâlika zuyyina li-l-kâfirîna mâ kânû ya'malûna (122).
Le mort que nous appelons à la vie et auquel nous donnons une lu mière pour se guider parmi les hommes, comment peut-on le comparer à ce lui qui est plongé sans issue dans les ténèbres? C’est ainsi que les infidèles se figurent que leurs actions sont belles(122).
C’est un exemple que présente Dieu du croyant qui était mort c’est à dire plongé dans les ténèbres de l’égarement et la perplexité qui entraîneraient sûrement sa perte, Il le ressuscite en remplissant son cœur de la foi et le dirige en le faisant suivre Ses Prophètes. En plus «auquel nous donnons une lumière pour se guider parmi les hommes» et afin de se comporter convenablement et d’être sur la voie droite, cette lumière qui est le Coran d’après Ibn Abbas, ou l’Islam selon les dires d’As-Souddy. Cet homme-là est-il comparable «à celui qui est plongé sans issue dans les ténèbres» c’est à dire l’ignorance, l’égarement et les passions? Ahmed rapporte dans son Mousnad que l’Envoyé de Dieu -qu’AIlah le bénisse et le salue- a dit: «D ie u créa toutes ses créatures dans l ’obscurité puis II les aspergea de Sa lumière. Celui dont cette lumière l ’a atteint aura trouvé la bonne direction, quant à celui qu’elle l ’a manqué sera égaré»( I ) .
D’ailleurs plusieurs versets du Coran montrent le cas du croyant dirigé et celui de l’impie égaré, et nous nous limitons à citer ces quelques-uns: - «Allah est le patron ds croyants, qu’il tire des ténèbres vers la lu mière. Les infidèles ont pour patron Taghout, qui les arrache de la lumière pour les jeter dans les ténèbres. Ils auront l’enfer pour demeure éternelle»
[Coran II, 257]. - «Incrédules et croyants sont comparables à l’aveugle et au sourd et à
(1) p j ;
4jLL>-
¿)l û|i :Jli
.(.U.— «Jl ^ Ju^-I oljj) .ijv» elJasM
504
¿I ô y j ¿j* jj ¿\
¡y j it jÿ
celui qui voit et entend. Ces deux sortes de personnes peuvent-elles être confondues? Finirez-vous par comprendre?» [Coran XI, 24]. -
« L ’aveugle ne saurait être assimilé à celui qui voit, pas plus que les
ténèbres à la lumière, pas plus que l’ombre à la chaleur. Les vivants ne sau raient être assimilés aux morts. Dieu se fait entendre de qui II veut; toi, tu ne saurais te faire entendre des gens qui dorment au fond des tombeaux. Tu n’as mission que d’avertir» [Coran XXXV, 19-23].
Les ulémas dans leur majorité ont déclaré que ce verset s’app lique en général à tout croyant et à tout incrédule sans distinction. Omar Ben Al Khattab quant à iui, précise qu’il s’agit de deux hommes: le premier est Ammar Ben Yasser qui était croyant, et le deuxième Abou Jahl (Amr Ben Hicham). Mais il s’avère que la première opinion est plus correcte. « C ’est ainsi que les infidèles se figurent que leurs actions sont belles»
et revêtues d’apparences trompeuses. Tout ceci dépend de la volonté qui agit de par Sa sagesse étant le seul Dieu et nul ne s’oppose à Ses décrets.
wa kadâlika ja ‘alnâ fî kulli qaryatin ’akâbira mujrimîhâ liyamkurû fïhâ wam â yam kurûna ’illâ bi ’anfusihim wam â yas‘urûna (123) w a ’id â j a ’athum ’ayatun qâlû lan nu’mina hattâ nu’tâ mit la ma ’utiya rusuluL -L â h i ‘A L -L â h u ’a ‘lamu h ay tu yaj‘alu risâlatahû sayusîbu -l-ladîna ’ a jra m û s a g â r u n ‘ in d a - L - L â h i w a ‘ a d â b u n s a d îd u m -b im â k ân û yamkurûna (124).
C’est ainsi que nous laissons subsister dans chaque cité les pires crimi nels pour y perpétuer le mal. Mais, sans s’en douter, ils ne font du mal qu’à eux-mêmes.(123) Lorsqu’un signe leur apparaît, ils disent: «Nous ne croirons qu’autant qu’il nous viendra un signe semblable à celui que reçoi vent les Prophètes» Allah sait mieux que quiconque à qui il convient de
505
donner la mission de Prophète. Allah avilira les rebelles et leurs infligera un châtiment exemplaire pour les punir de leurs méfaits.(124).
Dieu rassure Son Prophète en lui disant: «O Mouhammad, comme nous avons placé dans ta cité -La Mecque- les grands pécheurs, les chefs polythéistes et ceux qui appellent à l’impiété et l’éloignement du chemin de Dieu, en te montrant leur hostilité et s’opposant à ton mes sage, ainsi les Prophètes qui t’ont précédé éprouvaient les mêmes mé faits mais la bonne fin leur était toujours réservée. En commentant le terme: «les pires criminels» Ibn Abbas a dit: «Nous donnons le pouvoir aux pires des méchants pour qu’ils se rebel lent et alors nous les faisons périr par un châtiment exemplaire» Quant à Moujahed et Qatada, ils ont dit qu’il s’agit de leurs chefs, maîtres et riches. L’auteur de cet ouvrage a dit: «Qu’ils soient les uns ou les autres, Dieu les a décrits dans ces versets et montré leur sort: «Nous n’avons pas envoyé de Prophète à une cité que les riches ne l’aient repoussé par ces mots: Nous ne croyons pas à ta mission» [Coran XXXIV, 34]. et: «Il en a toujours été ainsi. Chaque fois que nous avons envoyé un Prophète dans une cité, les notables l’ont accueilli par ces mots: «Nous avons trouvé nos pères attachés à ce culte et nous marchons sur leurs traces» [Coran XLIII,
23]. Le mal cité dans le verset précité désigne l’appel des gens à un égarement en leur embellissant les actes et les paroles. «Lorsqu’un signe leur apparaît, ils disent: «Nous ne croirons qu’autant qu’il nous viendra un signe semblable à celui que reçoivent les Prophètes»
Ils demandent donc qu’un signe clair ou une preuve évidente leur par vient, ou bien que les anges leurs communiquent un message sem blable à celui qui a été accordé aux Prophètes pour devenir des croyants tout comme ils ont dit: «Que Dieu ne nous envoie-t-Il des anges ou ne se montre-t-Il Lui-même» [Coran XXV, 21]. «Allah sait mieux que quiconque à qui il convient de donner la mission de Prophète» Dieu certes connaît où placer Son message et l’homme
digne de le porter et le communiquer. Car les idolâtres avaient dit: «Que ce Coran n’a-t-fl été révélé à quelque personnage important des deux villes?» Prétendent-ils distribuer les grâces de ton Seigneur?» [Coran XLIII,
31-32] c’est à dire une personnalité remarquable choisie parmi les ha bitants des deux villes La Mecque et Taëf, car ils méprisaient l’Envoyé
506
de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- poussés par leur jalousie et leur orgueil, comme Dieu le montre dans ce verset: «Lorsque les infidè les t’aperçoivent, ils te tournent en dérision. Voilà l’homme, disent-ils, qui discrédite vos divnités. La seule évocation du Miséricordieux les jette hors d’eux» [Coran XXI, 46] et celui-ci: «Quand ils te voient, ils te tournent en dérision: «Est-ce là, disent-ils, celui que Dieu a envoyé comme Prophète?»
[Coran XXV, 41]. Mais Dieu pour le rassurer, lui dit: «D ’autres Prophètes avant toi ont été tournés en dérision. Ceux qui ont raillé leurs avertissements en ont éprouvé la pertinence» [Coran VI, 10]. Mais malgré leur raillerie et leur mépris, ils reconnurent ses fastes, son honneur, sa lignée, sa bonne éducation et sa souche au point qu’ils l’ont surnommé «le fidèle». Mê me Abou Soufian le chef des incrédules n’a pu dire que la vérité quand Héraclius lui a demandé au sujet du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-. - Quel rang occupe sa famille parmi vous? - Elle jouit d’une grande considération, répondit Abou Soufian. - L’accusez-vous de menteur avant qu’il ait transmis ses nouveaux discours? - Non. Ce paragraphe fait partie d’un long hadith rapporté par Boukhari, et Héraclius, le roi des Byzantins, a pu déduire de son dialogue avec Abou Soufian la sincérité et les bonnes qualités du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-. L’imam Ahmed rapporte d’après Wathila Ben Al-Asqa‘ que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «D ieu a choisi de préférence Ismaè'l parmi les fils d'Abraham, Bani Kinana de la descendance d’Ismaël, la tribu Qoraïch de Bani Kinan, Bani Hachem de Qoraïch et m ’a choisi enfin de Bani Hachem» (Rapportépar Mouslim et Ahmed)(1).
(1) oui û}® C j*
ü
j j
yri
tri CJ* ja
^
507
aAJ\ j
j
‘Js*'—-1 ja
&
J li ¿r*
cLii j ÂJbr
L’imam Ahmed rapporte que Ai-Abbas a dit: «On a transmis à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- les propos des gens qui touchaient à sa personne. Il monta sur la chaire et dit: «Q u i suisje?» Et les hommes de répondre: «Tu es l’Envoyé de Dieu» Il répliqua: «Je suis Mouhammad Ben Abdullah Ben Abdul-Mouttaleb. Lorsque Dieu créa les créatures, Il m ’a placé parmi les meilleurs d’entre elles. I l les a sé parées en deux groupes et m’a mis parmi les meilleurs. Il créa les tribus et m ’a fa it naître d’entre la meilleure. I l les divisa en familles et je fus un membre de leur meilleur. Donc ma famille est la meilleure et je suis le meil leur homme»(1). Aicha -que Dieu l’agrée- rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Gabriel m’a dit: « J ’ai remué la terre de l ’Est à l ’Ouest et je n’ai pas trouvé un homme meilleur que Mouhammad. J ’ai remué la terre de l ’Est à l ’Ouest et je n’ai pas trouvé des parents meil leurs que Banou Hachem» (Rapport par Al-Hakem et Baihaqi) (2). L’imam Ahmed rapporte que Abdullah Ben Mass'oud a dit: «Dieu a regardé dans les cœurs de Ses serviteurs et trouvé que celui de Mouhammad est le plus pur et le meilleur, alors II l’a choisi de préfé rence pour Lui-même et l’a chargé du Message. Puis II a regardé dans les cœurs de Ses serviteurs et constaté que ceux de ses compagnons étaient les meilleurs, Il les a placés derrière leur Prophète pour défen dre sa religion. Ce que les musulmans trouvent comme bon, il sera aussi en tant que tel au regard de Dieu, et ce qu’ils jugent comme mal, il sera aussi en tant que tel au regard de Dieu». «Allah avilira les rebelles et leurs infligera un châtiment exemplaire pour les punir des leurs méfaits» Ceci constitue une menace pour qui
:JU» j ~.»Jl
(1) i?l»l
(jJ b - ¿ I ¿>1
jjoUJI Jjjii U
(/* ,iL«â; ^ jf t t - j Isjj (2)
L
f r
Jlî Ju^-I
JLP ¿ ji 4JÜI J Lp
j~>- Uλ tUjj
1
Ü l) i j L î i n & l J
Ü irkj p-frWj ‘4 ^ ^ ^ jti
^ J'j» '--Ëifc ¿ ' Jj—j JL5 tcJLî Lfip ; J p jiI cXw>w> ¿j* *'jj)
508
C
Jli J
l
I^Jlî
^ ï-iJU j *
{ f i à* cM ' Vr1'
LfjjLio» -M
conque s’enorgueillit et ne suit pas les Prophètes en croyant à ce qu’ils ont apporté comme messages. Au jour de la résurrection, ces rebelles enflés d’orgueil éprouveront une humilation et le terrible châtiment comme Dieu l’affirme dans ce verset: «Ceux qui refusent de me servir par orgueil entreront tête basse en enfer» [Coran XL, 60]. Ces infidèles qui ont usé de stratagèmes et à cause de leurs mé faits, subiront le châtiment implacable au jour du jugement dernier. En ce jour-là, Dieu n’opprimera personne et tous les secrets seront dévoi lés. A cet égard il est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dit: «Au jour de la résurrection, on hisse ra un étendard derrière chaque perfide et on dira: «C’est la perfidie d ’un tel fils d ’un tel». (Rapportépar Boukhari et Mousüm)(I).
Comme la trahison des gens se fait en cachette dans le bas monde, Dieu l’étalera en plublic au jour de la résurrection afin que les autres la sachent. Voilà la sagesse qui découle de cet acte.
fama-y-yuridi-L-Lâhu ’ay-yahdiyahû yasrah sadrahû-li-Pislami wa mayyurid ’ay-yud illah û yaj‘al sadrahû dayyiqan harajan k a’annamâ yassa'adu fî-s-sam a’i kadâlika yaj‘alu-L-Lâhu-r-r-rijsa ‘alâ-l-ladîna lâ yu’minûna (125).
Allah dilate le coeur de celui qu’il veut gagner à sa cause. Celui qu’il en veut écarter, Il l’essouffle et l’oppresse comme quelqu’un qui tente une ascension. C’est ainsi qu’Allah fait avorter les tentatives des incrédules. (125). Quiconque Dieu veut diriger, Il lui ouvre la poitrine à la soumis sion, et ceci constitue un signe du bien comme II le montre dans ce
(1)
JLlp t-\jb
:>)
:Jlî
.1 0 ^
509
¿ ¡i
SjJkP- sJL» J U L i
verset: «Quel plus grand bien que d’avoir le cœur ouvert à la foi et que d’être guidé par la lumière de son Seigneur» [Coran XXXIX, 22] et dans celui-ci: «Mais Dieu vous a fait aimer la foi, qu’il a embellie dans vos âmes» [Coran XLIX, 7], A cet égard on a rapporté qu’on a demandé à l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- «Quel est le plus sagace parmi les croyants?» Il répondit: «Il est celui qui évoque souvent la mort et se pré pare pour la vie future»(1).
On demanda à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le saluele sens de ce verset: «Allah dilate le cœur de celui qu’il veut gagner à sa cause» comment Dieu peut-ll lui dialter le cœur ô Envoyé de Dieu?» Il répondit: «C’est une lumière qu’i l lui jette dans la cœur en l ’ouvrant (pour l ’accueillir)» -Y-a-t-il un signe pour la savoir? répliqua-t-on» - Revenir repentant (à Dieu) en recherchant la vie future, dit-il, s ’arrachant à la de meure trompeuse (le bas monde), et de s ’apprêter à la mort avant sa surve nance» (Rapporté par Abdul-Razzaq, Ibn Jarir et Ibn Abi Hatem)(2).
«Celui qu’il en veut écarter, Il l’essouffle et l’oppresse» en lui resser rant le cœur afin de ne contenir ni la bonne direction ni la foi. Omar Ben Al-Khattab demanda à un bédouin qui vit dans le désert: «Quel est le Haraja (un arbre délaissé dans un bois)?» Il lui répondit: «C’est un arbre qui existe parmi d’autres auquel ne parvient ni un animal du troupeau, ni une bête fauve ni rien» Et Omar de répliquer; «Ainsi le cœur de l’hypocrite où aucun bien n’y parvient». Ibn Abbas a commenté le verset précité et dit: «Dieu lui rend le cœur trop étroit pour pouvoir recevoir l’Islam (ou la soumission) alors que cette religion est trop vaste. Tel est le sens de ce verset: «Sa reli-
(1) »Jm L«J (2)
Ij f *
uuT :I^Jli ®j
(J-î
ù *
¿UJJ
¿î amI ¿jj
ûjiXtP (
i
^
y
-“*
«_3JLôj j\ i
.(pjU- ^jI
<àl ô y j (J-*** .tblJUiJ
tj\
j >Âj
510
j j j
) :JU ?
rîj^/l si*
îjUNli :Jü
j>jr- ¿f>lj c< jlJ-p
(Jli
<—
sUl
gion ne comporte aucune obligation pénible» [Coran XXII, 78] qui signifie que Dieu n’a imposé aucune gêne dans la religion». «comme quelqu’un qui tente une ascension» tel est l’exemple de quel qu’un qui fait un grand effort pour monter jusqu’au ciel. Et Ibn Abbas de dire: «Comme le fils d’Adam est incapable de monter jusqu’au ciel, ainsi l’unicité de Dieu et la foi n’entrent plus dans son cœur à moins que Dieu ne le veuille. Quant à Ibn Jarir, il a dit: «C’est une parabole que Dieu présente pour montrer l’étroitesse du cœur de l’incrédule où la foi ne pourrait y entrer. Son refus d’accepter la foi est pareil à l’im possibilité et l’incapacité de monter jusqu’au ciel. «C’est ainsi qu’Allah fait avorter les tentatives des incrédules» C’est à dire: Quiconque Dieu veut égarer en lui resserrant le cœur, Il donne le pouvoir du démon sur lui et ses semblables parmi ceux qui refusent de croire en Lui et en Son Prophète, en l’éloignant de Son chemin.
wa hâdâ sirâtu rabbika mustaqîman qad fassalnâ-1-’a yâti liqawmi-y-yad d akarûna (126) lahum dâru -s-salâm i ‘inda rabbihim wa huwa waliyyuhum bimâ kânû ya‘malûna (127).
Le voilà dans toute sa droiture le chemin de ton Seigneur. Nous avons assez varié nos leçons pour ceux que leur salut préoccupe. (126) Un paisible séjour est assuré auprès de leur Seigneur. Il deviendra leur maître en ré compense de leur attitude(127). Après avoir montré le chemin des égarés qui éloignent les autres de Son chemin, Dieu attire l’attention sur l’honneur du message qu’il a confié à Son Prophète qui comporte la bonne direction et la religion de la vérité en disant: «Le voilà dans toute sa droiture le chemin de ton Sei gneur». «Nous avons assez varié nos leçons» en exposant les signes d’une façon très claire «pour ceux que leur salut préoccupe» et qui ont bien conçu les enseignements rapportés par le Prophète, «un paisible séjour leur est assuré» qui est le Paradis «auprès de leurs Seigneur» au jour de 511
la résurrection. Dieu, dans ce verset, a donné le nom «le paisible sé jour» car les élus y trouveront le salut et la paix qu’ils recherchaient en se tenant sur le chemin droit et suivant les Prophètes. «Il deviendra leur maître» leur protecteur, secoureur et partisan «en récompense de leur attitude» en rétribution de leurs bonnes actions de par Sa générosité et Sa grâce.
wa yawma yahsuruhum jam î‘an yâ ma‘sara-l-jinni qad-i-staktartum mina-l-’insi waqâla ’awliya ’uhum mina-l-’insi rabbanâ-s-tamta‘a ba‘dunâ biba‘din wa balagna ’ajalanâ-l-ladî ’ajjalta lanâ qâla-n-nâru matwâkum h â lid în a fîhâA ’illâ m â sâA’a-L -L â h u ’in n a rab b ak a H a k îm u n ‘Alîmun (128).
Le jour où nous rassemblerons le monde, nous interpellerons ainsi les génies: «O race de génies, vous avez abusé des hommes». «Seigneur, répon dront leurs adeptes, nous nous sommes adoucis la vie mutuellement et main tenant nous voilà parvenus au terme que Tu nous a fixé». Il répliquera: «L’enfer sera votre séjour éternel à moins qu’Allah en décide autrement». Allah est sage et savant. (128). O Mouhammad, lui dit Dieu, avertis ces gens là par les enseigne ments qu’ils seront rassemblés: les génies et ceux parami les humains qui les adoraient dans le bas monde leur obéissaient en suggérant les uns aux autres le clinquant des paroles trompeuses: «O race des gé nies, vous avez abusé des hommes» en les trompant et les égarant, comme Dieu le montre dans ce verset: «Ne vous ai-je pas recommandé, ô fils d’Adam, de ne pas adorer Satan! ne vous ai-je pas dit qu’il était votre ennemi déclaré?» Ne vous ai-je pas dit de m’adorer, que c’était le chemin du salut?» [Coran XXXVI, 60-61], Les suppôts parmi les hommes répondront: «nous nous sommes adoucis la vie mutuellement» Cet adoucissement mutuel signifie, d’après Al-Hassan Al-Basri, que les génies ordonnaient et les hommes s ’exé 512
cutaient. Ibn jarir rapporte: «Du temps de l’ignorance, quand l’homme descendait dans une vallée, il disait: «Je me réfugie auprès du maître de cette vallée» (c.à.d. le génie). C’était la façon dont ils s’étaient ren du service mutuellement, et sera leur excuse au jour de la résurrection. Quant à l’abus des génies des hommes, on a dit qu’il réside dans le secours que ces derniers demandaient aux premiers croyants qu'ils étaient les seuls à leurs venir en aide, et les génies s’écrièrent alors: «Nous avons eu le pouvoir sur les génies et les hommes» et mainte nant nous voilà parvenus au terme que tu nous a fixé» c’est à dire la mort. Alors Dieu leur répondra: «L’enfer sera votre séjour éternel» pour vous tous éternellement «à moins qu’Allah ne décide autrement» il s’agit de l’isthme comme certains l’ont interprété. Et Ibn Abbas de commenter cela pour répondre aux différents dires: «Il ne convient à personne d’anticiper le jugement de Dieu concernant Ses créatures ni de leur promettre le Paradis ou l’Enfer».
wa kad â lik a n u w a llî b a ‘d a -z - z â lim în a b a ‘d a -m -b im â kânû yaksibûna (129).
C’est ainsi que nous suscitons aux méchants des chefs qui s’opposent les uns aux autres en punition de leurs œuvres. (129). Qatada a interprété ce verset de la façon suivante: «Dieu confie les affaires des hommes les uns aux autres. Le croyant est le protec teur du croyant où qu'il soit, l’incrédule est le protecteur de l’incrédule où qu’il soit. On n’acquiert la foi ni par le souhait ni par la parure». Malek Ben Dinar, quant-à lui, rapporte: «J’ai lu dans les Psaumes ce passage»: «Je me venge des hypocrites par les hypocrites, puis Je me venge de tous les hypocrites». On trouve cela dans le Livre de Dieu où II dit: «C’est ainsi que nous suscitons aux méchants des chefs qui s’opposent les uns aux autres». Ibn Aslam a dit: «Il s’agit des injustes parmi les génies et les hom mes» puis récita: «Celui qui reste sourd aux appels du Miséricordieux, nous lui imposerons comme compagnon un démon» [Coran XLIII, 36] c’est 513
à dire Dieu donne le pouvoir aux injustes parmi les génies sur ceux des hommes. Ibn Mass'oud rapporte ce hadith qu’il remonte à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Quiconque aide un injuste, Dieu donne un pouvoir à ce dernier sur le premier» (Rapporte par Ibn Assaker)(1). t
Le sens du verset sus-mentionne est le suivant: «Comme nous avons donné l’autorité à ce groupe des génies sur les perdants parmi les hommes en les trompant, ainsi nous ferons des injustes en accor dant l’autorité à une partie sur une autre, puis nous les ferons périr tous et nous nous vengerons de certains d’entre eux en punition de leur injustice
yâ ma‘sara-l-jinni wa-l-’insi ’alam ya’tikum rusuîum-minkum yaqussûna ‘alaykum ’ayâtî wa yundirûnakum liqa ’a yawmikum hâdâ qâlû sahidnâ ‘alâA ’anfusinâ wa garrathum u-l-hayâtu-d-dunyâ wa sahidû ‘alâA ’anfusihim ’annahum kânû kâfirîna (130).
O race des génies et des hommes, ne vous a-t-on pas envoyé des Pro phètes pris parmi vous-mêmes pour vous divulguer nos enseignements et vous avertir que vous aurez à comparaître un jour devant Allah? Nous en témoignons contre nous-mêmes» sera leur réponse. La vie du siècle les a sé duits et ils avoueront qu’ils se sont conduits en infidèles. (130). C’est ainsi par ces propos que Dieu réprimandera les impies parmi les génies et les hommes au jour de la résurrection leur demandant, bien qu’il le sache: «Mes Prophètes vous ont-il communiqué Mes mes sages?» Une question pour tirer leur aveu: «O race des génies et des hommes, ne vous a-t-on pas envoyé des Prophètes parmi vous-mêmes?» à savoir que les Prophètes ne sont pris que parmi les hommes, comme
(1)
.(/'L-P
aljj)
514
¿yt
¿jl
¿ f
l’ont affirmé un groupe des ulémas. Mais Ad-Dahak prétend qu’il y en a aussi des Prophètes pris parmi les génies en se basant sur ce ver set, une question qui est discutable car elle est probable mais ambi guë. Dieu est le plus savant, car II a dit: «Il a séparé l’eau douce et l’eau salée primitivement confondues. Il a établi entre elles une barrière qui les départage ...jusqu’à ... On tire de l’une et de l’autre des perles et du coraib> [Coran LV, 19-22] à savoir qu’on ne tire ces deux pierres précieuses que de l’eau salée, et ce n’est qu’une assim ilation afin de mieux comprendre les paroles de Dieu. Ibn Jarir soutient l’opinion qui précise que les Prophètes ne sont pris que parmi les hommes en prenant comme citation ces deux ver sets: «Nous t’avons envoyé des révélations, comme nous en avions envoyé à Noé et aux Prophètes venus après lui» [Coran IV, 163] et: «Nous fîmes de sa descendance (c.à.d d’Abraham) la dépositaire de la prophétie et du Li vre» [Coran XXIX, 27] Donc fa prophétie a été exclusivement limitée dans la descendance, et nul n’a dit qu’elle a été donnée aux génies avant Abraham. par ailleurs, Dieu confirme cela en diant: «Tous les Prophètes qui t’ont précédé se nourrissaient des mêmes aliments que les autres hommes et, comme eux, s’approvisionnaient sur les marchés» [Coran XXV ,20] et «Avant toi, nous n’avons toujours envoyé que des hommes, choisis parmi les habitants des villes» [Coran XII, 109] comme il est connu que les génies font la suite des hommes, Il a dit d’eux: «Nous dirigeâmes vers toi un groupe de génies pour qu’ils entendent le Coran. Une fois en ta présence, ils dirent: «Ecoutons». A la fin de la lecture, ils s’en retournèrent auprès des leurs pour les convertir. «O notre peuple, disent-ils, nous avons entendu un Livre révélé depuis Moïse et qui confirme les Ecritures passées. Il ensei gne la vérité et montre le droit chemin» [Coran XLVI, 29-30], Dans le verset: « O race des génies et des hommes...» hommes et génies témoignent contre eux-mêmes qu’ils ont reçu les enseigne ments par l’intermédiaire des Prophètes qui les ont avertis de la ren contre du Seigneur en ce jour sans aucun doute possible. Mais «la vie du siècle les a séduits» et ils se sont mal comportés dans le bas monde en traitant les Prophètes de menteurs et en reniant tous les signes. Ils étaient épris par le clinquant de la vie mondaine et soumis à leurs pen515
chants*et passions. En ce jour-là ils témoigneront contre eux-mêmes qu’ils étaient des infidèles.
( j |) û jji’
¿¿JS\
¿¿j ¿ 3
ci ^ 5
dâlika ’a-l-lam yakur-ràbbuka muhlika-1-qûra bizulmin wa ’ahluhâ gâfilûna (131) wa likullin darajâtum-mimmâ ‘amilû wamâ rabbuka bigâfilin ‘ammâ ya‘malûna (132).
Ceci, parce qu’il n’est pas dans les usages de ton Seigneur d’anéantir les cités coupable sans les avoir averties. (131) Chacun sera classé selon ses ¡œuvres. Ton Seigneur suit attentivement les actes de chaque homme. (132). Il ne convient pas que le Seigneur châtie ou applique une punition à des gens qui n’ont pas été avertis en envoyant vers eux les Prophè
tes pour leur communiquer Ses enseignements. Plusieurs versets qui confirment cette réalité sont cités dans le Coran, on donne à titre d’exemple ces quelques-uns: - «il n’y a pas de peuple qui n’ait eu son Prophète» [Coran XXXV, 24]. - «Nous ne sévissons pas sans que nous ayons envoyé un Prophète» [Coran XVII, 15]. - «Chaque fois qu’une nouvelle fournée de damnés y pénètre, les gar diens les interrogent: «N’avez-vous pas été avertis?» Ils répondront: «Oui, nous avons eu un Prophète, mais nous l’avons traité d’imposteur» [Coran LXVll, 8-9], Ibn Jarir a dit>«Ce verset comporte deux interprétations: La pre mière: Les habitants d’une certaine cité étant prévaricateurs, insou ciants et polythésites, Dieu ne hâte jamais son châtiment avant de leur envoyer un Prophète qui leur communique les enseignements de Dieu, les avertit de fa rencontre du Seigneur au jour de la résurrection en les menaçant de Son supplice afin qu’ils ne disent: «Nous n’avons reçu au cun Prophète». La deuxième: Dieu n’opprime pas un peuple en lui envoyant les 516
Prophètes, les enseignements et les signes, car II ne traite jamais ses sujets avec injustice. Mais il s’avère que la première l’emporte sur la deuxième. «Chacun sera classé selon ses œuvres»Après le jugement dernier, chacque homme acquérra le degré en rapport avec ses œuvres s’il s’était comporté dans le bas monde en se soumettant à Dieu et faisant de bonnes actions, ou en rebelle. L’auteur de cet ouvrage dit: «Chacun sera classé selon ses œuvres» ce verset concerne les incrédules parmi les génies et les hommes qui occuperont les différents degrés en enfer comme Dieu le montre dans ce verset: «Nous leur infligerons supplice sur supplice en punitions de leurs crimes» [Coran XVI, 88] et celui-ci «Le supplice sera double pour tous» [Coran VII, 38]. En commentant la suite du verset: «Ton Seigneur suit attentivement les actes de chaque homme» Ibn Jarir a dit: «Leur rétribution, ô Mouhammad, dépendra de leurs œuvres qui sont déonombrées et inscrites au près de ton Seigneur.
wa rabbuka-l-Ganiyyu dû-r-rahmati ’iy-yasa’ yudhibkum wà yastahlif mim ba‘dikum mâ yâsâA’u kamâA ’ansa’kum min d urriyyati qawmin ’a harîna (133) ’inna mâ tu’adûna la ’âtin wama ’antum bimu'jizîna (134) qui yâ qawm-i-‘malû ‘alâ makânatikum ’innî ‘âmilun fasawfa ta‘lamûna man takûnu lahû ‘âqibatu-d-dâri ’innahû lâ yuflihu-z-zâlimûna (135).
Ton Seigneur est toute puissance et toute miséricorde. S’il le voulait, H vous anéantirait et vous remplacerait par tel peuple qu’il lui plairait, de même façon qu’il vous a tirés des générations passées. (133). Les prédic tions d’Allah s’accompliront. Vous serez impuissants à en arrêter le cours. (134). Dis: Ô mon peuple, agis à ta guise et moi j’agirai à la mienne. Tu 517
sauras, un jour, qui aura un meilleur sort dans l’autre monde. Les injustes ne triomphent pas. (135). Dieu se suffit à Lui-même tandis que les hommes sont les pau vres devant Lui et ont besoin de Lui en toute circonstance. Malgré cela Il est miséricordieux envers toutes Ses créatures comme II l'affirme dans ce verset: «Dieu est plein de bonté et de pitié pour les hommes» [Coran X X II, 65]. O hommes, si vous enfreignez Ses ordres et pre scriptions, s’il le voulait: «Il vous anéantirait et vous remplacerait par tel peuple» qui suivraient Ses enseignements et se soumettraient à Lui «de même façon qu’il vous a tirés des générations passées». Donc la substitu tion d’une génération ou d’un peuple par un autre est une chose qui Lui est très facile comme II le montre dans ce verset: «H ne tient qu’à Allah, s’il le veut, de vous anéantir et de vous remplacer par d’autres hom mes. D est assez puissant pour le faire» [Coran IV, 133] et cet autre: «S’il le voulait, D pourrait vous faire disparaître et créer un nouveau monde. Ce la serait facile à Dieu» [Coran XXV, 16-17]. Puis,, pour avertir les hom mes et les mettre en garde contre Sa désobéissance, Il leur dit: «Si vous hésitez, Il appellera un autre peuple que vous et qui ne vous ressemble ra pas» [Coran XLVII, 38]. «Les prédictions d’Allah s’accompliront. Vous serez impuissants à en arrêter le cours» Il s'agit du jour de rassemblement qui aura lieu sans aucun doute, et les hommes ne pourront en aucun cas rendre Dieu à l’impuissance. Même s’ils sont, après leur mort, réduits en poussière et ossements, ils seront ressuscités et leur création de nouveau est une chose très facile à Dieu. A ce propos, Abou Sa'id Al-Khoudri rapporte que le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «O fils d ’Adam, si vous êtes sensés, comptez-vous parmi les morts. Par celui qui tient mon âme dans Sa main, ce qui vous a été promis viendra sûrement, vous ne réduirez pas Dieu à l ’impuissance»(I).
«Dis: ô mon peuple, agis à ta guise et moi j’agirai à la mienne. Tu
518
sauras un jour...» Ce verset renferme une menace et un avertissement aux hommes. Qu’ils persévèrent dans leur agissement selon leur situ ation s’ils se croient être sur la voie droite, et le Prophète agira à sa guise en suivant le chemin qui lui est tracé, comme le montre ce ver set: «Dis à ceux qui ne croient pas: «Continuez à agir suivant votre cons cience. Nous, à agir suivant la nôtre. Et l’un et l’autre attendons la fin» [Coran XI, 121-122]. Quant à la bonne fin «Tu sauras, un jour, qui aura un meilleur sort dans l’autre monde, les injustes ne triomphent jamais» D’après l’histoire, Dieu a tenu Sa promesse à Son Prophète -qu’Allah le bénisse et le sa lue- en le rendant puissant et maître de son peuple et d’autres, lui ac cordant la conquête de La Mecque, lui donnant l’autorité sur ceux qui lui ont montré leur hostilité et traité d’imposteur. Il a pu dominé toute la presqu’île arabique de son vivant, et ses successeurs ont pu conquis d’autres pays. Dieu affirme Sa puissance et celle de Ses Prophètes quand II dit: «Dieu a écrit: «Moi et mes Prophètes vaincrons. Dieu est fort et tout-Puissant» [Coran LV III, 21]. Dieu Je montre également dans ce verset: «Nous ferons triompher nos Prophètes et les croyants en ce monde et au jour du jugement dernier. Le jour où les excuses des méchants ne se ront pas admises, le jour où eux-mêmes seront maudits et rélégués dans un affreux séjour» [Coran X L, 51-52]. Il l’affirme aussi dans ce verset: «Nous avons dit dans les Ecritures Saintes, et nous l’avons répété dans le Coran, que la terre serait l’héritage de nos bons serviteurs» [Coran XXI, 105]. Quant à la bonne fin de Ses Prophètes, Dieu dit: «Allah révéla alors ceci aux Prophètes: «J’anéantirai les impies, et Je vous établirai dans le pays après qu’ils ont disparu. Ce sera la récompense de ceux qui respec tent ma puissance et craignent mes menaces» [Coran XIV, 13-14]. Le sort des fidèles sera le suivant: «Dieu affermira sur terre ceux qui ont la foi et pratiquent le bien, comme II a affermi les prédécesseurs» [Coran XXIV, 55], comme II l’a fait pour la communauté de Mouhammad après son départ. Louange à Lui et qu’il soit exalté.
waja‘alû li-L-lâhi mimmâ dara’a m ina-l-harti wa-l-’an‘âmi nasiban faqâlû hâd â li-L-Lâhi biza‘mihim wa hâd â lisurakâ* ’inâ famâ kâna lisurksi’ihim falâ yasilu ’ilâ-L-Lâhi wamâ kâna li-L-Lâhi fahuwa yasilu ’ilâ suraka ’ihim sa ’a ma yahkumûna (136).
Sur les produits de la terre et du bétail ils réservent une part à Allah en disant: «Ceci est à Allah», mais sans conviction, et «ceci est à nos ido les». Sur la part des idoles rien n’est jamais distrait au profit d’Allah, alors que la part réservée à Allah est attribuée quelquefois aux idoles. Quelle er reur de jugement. (136). On trouve dans ce verset une remontrance et une réprimande aux polythésites qui pratiquaient une innovation erronée en reconnaissant des égaux à Dieu, Lui le créateur de toute chose, qu’il soit exalté. Ils destinent à Dieu une part de la récolte et des troupeaux en disant: «Ceci est à Allah» Mais en fait ce qui est destiné à leurs dieux ne par vient pas à Dieu, tandis que ce qui est desinté à Dieu une part par vient à leurs dieux. Quelle prétention! Ibn Abbas a dit à ce propos: «Les ennemis de Dieu, une fois qu’ils récoltaient de fruits, réservaient une part à Dieu et une autre à leurs id o le s. Ce qui re ve n a it à ce s d e rn ie rs, ils le g ard aien t et comptaient.Tout ce qui tombait comme fruit réservé en principe à Dieu, ils le donnaient aux idoles. Si ce fruit, réservé à Dieu, tombait et se mélangeait aux fruits ré servés aux idoles, ils le donnaient à ces derniers disant: Celles-là sont pauvres. Ils interdisaient aussi les animaux dits: «Bahira, Sa'iba, Wassila et Ham pour les offrir aux idoles prétendant que c’est un moyen pour se rapprocher de Dieu» Voilà le sens du verset: «Sur les produits de la terre et du bétail ils réservent une part à Allah». Ibn Aslam, quant à lui, a dit: Ils immolaient les animaux et n’en mangeaient qu’après y avoir prononcé le nom de leurs idoles. Mais ce qui est consacré à leurs idoles, iis n’y invoquaient plus le nom de Dieu. Puis il récita le verset jusqu’à: «Quelle erreur de jugement». 520
Leur agissement comporte deux péchés: d’abord ce partage qui n’a aucun sens car Dieu le Très Haut est le créateur, maître et posses seur de toute chose créée. Il en dispose à Sa guise selon sa volonté. Puis dans ce partage corruptible, ils ne respectaient pas ses principes, plutôt ils se montraient injustes, tout comme lorsqu’: «ils attribuent des filles à Allah. Qu’Il soit exalté. Et ils s’attribuent à eux le sexe qu’ils préfè rent» [Coran XVI, 57]. Dieu a parlé aussi de leur comportement quand Il dit: «Ils considèrent certains de ses serviteurs comme une partie de Luimême. L’homme est manifestement ingrat» [Coran X LIII, 15] et: «Ainsi vous auriez des fils et Allah des filles? Injuste répartition que celle-ci» [Co ran LIII, 21-22],
wa k ad âlik a zayyana likatîrïm -m ina-l-m usrikîna qatla ’awlâdihim suraka ’uhum liyurduhum wa liyalbisû ‘alayhim dînahum walaw s a ’a-LLâhu mâ fa‘alûhu fadarhum wamâ yaftarûna (137).
De même, sur la foi de leurs dieux, un grand nombre d’idolâtres croient méritoire d’immoler leurs enfants. Loin de là, ils ne font que s’abî mer dans l’erreur et dénaturer la véritable religion. Si Allah le voulait, ils n’agiraient pas de la sorte. Laisse-les se livrer à leurs détestables fantaisies. (137). Comme les idoles des polythésites, dans le verset précédent, leur ont fait croire qu’il était bon de réserver une part de la récole et du bé tail à Dieu, ils leur font croire qu’il est «méritoire d’immoler leurs enfants» par peur de la pauvreté et par crainte de la honte que leurs filles leurs apporteraient une fois restées vivantes. As-Souddy a dit: «Leurs dieux leur ont ordonné de tuer leurs filles: ou de les faire périr eux-mêmes, ou de travestir à leurs yeux leur reli gion. Quant à Aslam et Qatada, ils ont dit: «Ceci est pareil aux dires de Dieu. «Annonce-t-on à quelqu’un la naissance d’une fille? son visage s’assombrit et il suffoque de couleur» [Coran XVI, 58] et: «Qu’on deman dera à la fille enterrée vivante, pour quel crime elle a été mise à mort?» [Coran LXXXI, 8-9], 521
Mais tout dépend de la volonté de Dieu «S’il le voulait, ils n’agi raient pas de la sorte. Laisse-les se livrer à leurs détestables fantaisies» et c’est Dieu qui tranchera entre vous.
wa qâlû hâdihT ’an'âmun wa h art uni hijru-l-lâ y a t‘amuha ’illâ mann a sa ’u biza'mihim wa ’an ‘âmun hurrimat zuhûruhâ wa ’an‘âmu-l-lâ yadkurûna-sma-L-Lâhi ‘alayhâ-ftira ’an ‘alayhi sayajzihim bimâ kânu yaftarûna (138).
Ils disent: Ce bétail et ces récoltes sont réservés. Ne pourront s’en nourrir que ceux que nous aurons désignés. Ce bétail-ci est exempté de por ter des fardeaux. Ce bétail-là, il est interdit de prononcer sur lui le nom d’Allah. Tout cela n’est qu’inventions. Allah récompensera comme il convient de pareilles fantaisies.(138). Les animaux et les récoltes qu'ils ont déclarés sacrés et s’en sont interdits, étaient une invention des polythésites et Dieu n’a jam ais im posé une telle réservation. Leurs dires: «Ne pourront s’en nourrir que ceux que nous aurons désignés» sont pareils à ceux-ci: «Dis: Des biens qu’Allah vous prodigue, vous déclarez les uns illicites et les autres licites. Dis: Est-ce Allah qui vous a autorisés à faire cette distinction? Ou bien la lui attribuez-vous mensongèrement?» [Coran X, 59] et à ceux-là: «Ce n’est pas Allah qui a institué la Bahira, la Saïba, la Ouassila et le Ham» [Coran V, 103]. Ces animaux qui sont cités dans ce dernier verset, selon l’opi nion d’As-Souddy, sont les animaux dont on ne doit pas se servir comme bêtes de somme. Moujahed, quant à lui, dit: Il en était de leurs chameaux une partie sur laquelle ils n’invoquaient pas le nom de Dieu: Soit en la trayant, la chargeant de fardeaux ou la copulant, soit en la laissant faire n’importe quoi «tout cela n’est qu’inventions» en mentant sur Dieu disant qu’ils agissaient de la sorte selon Ses Lois, alors que Dieu ne l'a ni autorisé ni agréé. «Allah récompensera comme il convient de pareilles fantaisies» en les Lui attribuant. 522
ÙU
^
ô44
jg |) JLJe p £ = £ -
£ \ jljj
’^ J y ^ *& = £> 4~J J L ji £ _ J ¿ £ 3
w aqâlû mâ fî b u tû n i hâd ih i-l-’an‘ami h alisatu -l-lid ukûrinâ wa muharramun ‘ala ’azwâjinâ wa ’iy-yakun-maytatan fahum fîhi suraka^u sayajzihim wasfahum ’innahû Hakîmun ‘Aiïmun (139).
Ils disent: La portée de tels animaux est réservée à nos enfants mâles et interdite à nos femmes. Si ces animaux avortent, ils partagent le fœutus entre les enfants et les femmes. Allah récompensera comme il convient cette distinctoin. Il est savant et sage.(139). En commentant ce verset Ibn Abbas a dit: Le lait trait de ces ani maux, les polythéistes le donnaient à boire à leurs enfants mâles et l’interdisaient aux femelles. La femelle de ces animaux si elle mettait bas un mâle, ils (’égorgeaient et le donnaient à manger à leurs mâles et l’interdisaient aux femelles. Mais si le petit était une femelle ils lais saient vivre. Au cas où c’était un avorton, ils le distribuaient à tous sans distinction. Dieu leur a interdit cet agissement. Ach-Cha'bi, quant à lui, a dit: Seuls les mâles étaient autorisés à prendre le lait de la Bahira, mais hommes et femmes mangeaient du foetus mort. Dieu les rétribuera pour leurs distinctions et agissement prétendant que ce sont les ordres de Dieu comme II le montre dans ce verset: «Ne dites pas arbitrairment: Ceci est licite ou illicite en tenant compte seu lement de vos goûts. Vous imputeriez ainsi un mensonge à Allah» [Coran XVI, 116J. Dieu est juste dans Ses actes, paroles et lois, et sait ce que les hommes font. t
'
t»
r
--r
r t " -
'_>£-»
lÿ lé s a
L»J
'
- fi
Ji» Aü\
^ "
•< .
ji
A jL ji\
qad hasira-l-lad ina qatalîî ’awlâdahum safaham-bigayri ‘ilmin wa harramû mâ razaqahumu-L-Lâhu-ftirîÎ’an ‘alâ-L-Lâhi qad dallû wamâ kânû muhtadîna (140). 523
Ils sont perdus ceux qui tuent leurs enfants par sottise et par igno rance, ceux qui, en interprétant mal la volonté d’Allah, condamment des choses qu’il leur a Lui-même dispensées. Insensés, ils ne sont pas dans la bonne voie. (140). Ces gens-là sont les perdants dans les deux mondes: Dans le bas monde, ils ont tué leurs enfants, les ont privés de tant de choses licites en inventant des restrictions d’eux-mêmes. Dans l’au-delà, ils occupe ront le pire séjour en punition de leurs mensonges sur Dieu. Le Sei gneur a parlé d'eux aussi dans ce verset: «Ceux qui imputent des mensonges à Allah seront réprouvés. Ephémère sera leur réussite en ce monde. Finalement, ils nous feront retour. Puis nous leur infligerons un châtiment exemplaire pour les punir de leur impiété. [Coran X, 69-70]. A propos de ce verset: «Ils sont perdu ceux...» Ibn Abbas a dit: «Si tu veux avoir une idée de l’ignorance des Arabes, lis les versets qui suivent le n: 130 de la sourate du Bétail».
wa huwa-l-ladî ’ansa’a jannâtim-ma‘rûsâtin wa gayra ma‘rûsa tin wa-nnahla wa-z-zar‘a muhtalifan ’ukuluhû wa-z-zaytûna wa-r-rummâna mutasâbihan wa gayra mutasâbihin kulû min tamarihT ’id â ’atmara wa ’âAtû haqqahû yawma hasâdihî walâ tusrifu ’innahû la yuhibbu-1musrifîna (141) wa mina-l-’an‘âmi hamûlatan wa farsan kulû mimmâ razaqakumu-L-Lâhu walâ tattabi‘û hutuwâti-s-saytâni ’innahû lakum ‘aduwwum-mubînun (142).
C’est Allah qui a créé les plantes grimpantes et celles qui ne le sont pas, les palmiers et les céréales de saveur si variée, les oliviers et les grena diers de même espèce et d’espèce différente. Nourrissez-vous de leurs fruits. Acquittez la dune le jour de la récolte. Pas de gaspillage. Allah n’aime pas 524
ceux qui gaspillent (141) C’est Allah qui a créé les animaux, ceux de trait et ceux de boucherie. Nourrissez-vous de ce qu’Allah a produit pour vous. Ne suivez pas les traces de Satan. C’est votre ennemi manifeste (142). Dieu fait connaître qu’il est le créateur des fruits, céréales et trou peaux dont les polythéistes en disposent à leur guise, et les répartant en licite et illicite. Il a créé les plantes gimpantes telles que les vignes ou non comme les plantes qui poussent dans les terres friches, les arbres frui tiers tels que les oliviers et les grenadiers qui sont semblables par leur aspect mais dissemblables par la saveur. Une fois ces fruits devenus mûrs, mangez-y et «acquittez la dîme le jour de la récolte» c’est à dire la zakat prescrite le jour où ces fruits seront récoltés et pesés; selon les dires d’Ibn Abbas qui a ajouté: Le jour où l’homme récoltait ce qu’il avait semé, il ne prélevait rien sur sa récolte pour le donner en au mône. Dieu ordonne dans ce verset d’en payer les droits le jour de la récolte où celle-ci sera connue en poids et espèce. Ces droits sont fi xés au dixième. A cet égard Jaber rapporte que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- avait imposé à chaque personne qui récoltait dix «wisqs» de dattes d’apporter un régime et le suspendre dans la mos quée afin que les pauvres en prennent. En commentant ce verset: «Acquittez la dîme le jour de la récolte» Nafé rapporte d’après Ibn Omar qu’on donnait sur la récolte une au mône autre que la zakat prescrite. A ce propos Moujahed, a dit: «Lors des semailles donnez aux pauvres une poignée de ce que vous se mez, une autre lors de la récolte et laissez-les ramasser la glanure. D’autres ont dit que le fait de donner une poignée de grain aux pauvres pour leur subsistance et une botte de fourrage pour leurs mon ture constituait dans le temps un devoir, puis Dieu l’a abrogé en pre scrivant comme zakat le dixième de la récolte ou la moitié du dixième (qui d’épend du moyen d’irrigation). Dieu a mépris ceux qui récoltent et ne donnent pas en aumône, quand II a raconté l’histoire des propriétai res d’un jardin dans la sourate de la plume. «Leurs richesses et leurs en fants sont une preuve, comme celle que nous avons jadis infligée aux propriétaires d’un jardin qui s’étaient promis de récolter leurs fruits de bon matin, sans faire la part de pauvres. Un fléau anéantit le jardin pendant qu’ils dormaient. Au matin, il était sens dessus dessous» [Coran LXVI1I, 17525
20] ou selon une autre interprétation, il fut comme si tout avait été rasé et brûlé. «Pas de gaspillage. Allah n’aime pas ceux qui gaspillent» C’est à dire ne commettez pas d’excès en donnant plus qu’il le faut. Ibn Jouraij rapporte que ce verset fut révélé au sujet de Thabet Benb Qaïs Ben Chammas qui avait fait la récolte de sa palmeraie et dit: «Aujourd’hui nul ne vient me demander de lui en donner sans que je le fasse». Le soir Thabet ayant donné tout ce qu’il a récolté n’en trouva même pas une seule datte pour manger. Quant au terme «gaspillage» plusieurs interprétations lui ont été données: ‘Ata‘ et lyas Ben Mou'awiah ont dit qu’il s’agit de tout excès en toute chose. As-Souddy a dit: Cela signifie: ne donnez pas (en au mône) votre argent (ou bien) en causant votre pauvreté. Mais Sa'id Ben Al-Moussaiab, quant à lui, a dit: N’interdisez pas l’aumône en commettant ainsi une désobéissance à Dieu. On peut admettre toutes ces interprétations, mais il s’avère du ver set que le mot «gaspillage» se rapporte au fait de manger sans excès, et son sens devient: «Nourrisez-vous de leurs fruits sans gaspillage ou excès» car cet excès provoque des maladies mentales et corporelles. Dieu, dans un autre verset a déconseillé cet excès en disant: «Mangez et buvez, mais gardez-vous de tout excès» [Coran, 31]. A cet égard il est cité dans le Sahih de Boukhari que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Mangez, buvez et habillez-vous sans prodigalité ni ostentation»(I).
«C’est Allah qui a créé les animaux de trait et ceux de boucherie» On doit s’arrêter avec les différentes interprétations présentées par les exégètes concernant les deux mots arabes cités dans le verset: (houmoula) et J - j (farch): - D’après Ibn Abbas, appuyé par Ibn Jarin il s’agit des bêtes de somme ou montures telles que: les chameaux, les chevaux, les mulets et les ânes (houmoula) et les moutons (farch). - As-Souddy a dit: les premiers sont les chameaux et les autres sont les chamelets, les veaux et les moutons.
(1)
.liLio Vj
jf- ¡y*
526
» :UJ*ï
- Ibn Aslam a donné une explication qui s’avère être la plus cor recte. Il a dit: la première catégorie renferme toutes les bêtes de somme ou pour être montées. La deuxième concerne les animaux de boucherie et de trait, comme par exemple une brebis ne peut être montée mais on s'en sert pour boire de son lait et fabriquer de sa laine des matelas et couvertures. Ce qui corrobore ces dires sont les deux versets suivants: «Ne voient-ils pas que dans la création sortie de nos mains figurent les animaux, dont ils se servent. Nous les leur avons assujet tis: les uns leur servent de monture, les autre d’aliments» [Coran XXXVI, 71-72]. et: «Les animaux aussi s’offrent à vos méditations. Dans leurs en trailles s’élaborent les excréments, le sang et le lait, cette boisson exquise, que nous vous faisons boire. ...jusqu’à ... Avec la laine, le poil et les crins du bétail, vous fabriquez des objets et des ustensiles» [Coran XV I, 66 et 80]. Puis Dieu ordonne à Ses serviteurs de se nourrir de tout ce qu’il a créé à leur intention: fruits, grains et bétail «Nourrissez-vous de ce qu’Al lah a produit pour vous. Ne suivez pas les traces de Satan» comme ont fait les polythéistes en s’interdisant des choses licites. «C’est votre ennemi manifeste» comme II le confirme dans plusieurs versets, on donne à ti tre d’exemple ces quelques-uns: - «Satan est votre ennemi. Considiréz-le comme teb> [Coran XXXV, 6]. - «O fils d’Adam, ne vous laissez duper par Satan comme vos père et mère, qu’il a fait chasser du Paradis» [Coran VII, 27], - «Allez-vous le choisir comme protecteur lui et sa descendance plutôt que Moi?» [Coran XVIII, 50]
527
tamâniyata ’azwâjin mina-d-da’ni-t-nayni wa mina-l-ma‘zi-t nayni qui *ad -dakarayni harrama ’am i-l-’untayayni ’am -m â-s-tamalat ‘alayhi ’arhâmu-l-’untayayni nabbi’unî bi-‘ilmin ’in kuntum sâdiqîna (143) wa mina-l-’ibili-tnayni wa mina-l-baqari-t nayni qui *£-d-dakarayni harrama ’ami-l-’untayayni ’am-mâ-stamalat ‘alyhi ’arhâmu-l-’untayayni ’am kuntum suhadâA’a ’id wassâkum u-L-Lâhu bihâdâ faman ’azlamu mimman-i-ftarâ ‘alâ-L-Lâhi kadiba-l-liyudilla-n-nâsa bigayri ‘ilmin ’innaL-Lâha lâ yahdi-l-qawma-z-zâlimîna (144).
Il existe huit têtes de bétail accouplées par sexes: deux de l’espèce ovine et deux de l’espèce caprine. Demandez-leur: Allah a-t-Il interdit les mâles ou bien les femmes ou bien ce que portent les matrices des femelles? Répondez-moi sérieusement si vous êtes sincères. (143) Deux de l’espèce cameline et deux de l’espèce bovine. Dis: Allah a-t-Il interdit les mâles ou bien les femelles ou bien ce que portent les matrices des femelles? Etiezvous présents au moment où Allah vous a recommandé cela. Qui est plus coupable que celui qui prête des mensonges a Allah pour égarer les igno rants. Allah ne dirige pas les méchants. (144). En voilà une autre preuve de l’ignorance des Arabes du temps de la Jahilia en répartant les animaux du troupeau en des catégories lici tes et illicites ainsi que les produits de la terre. Dieu montre qu’il a créé des jardins en treillis ou non en treillis, les bestiaux pour la nourri ture et pour porter les fardeaux, puis les espèces du bétail sans inter dire aucune ni même ce que portent les femelles. Tout cela est créé pour les hommes pour s’en servir. Lorsque les polythésites ont dit: «La portée de tels animaux est ré servée à nos enfants mâles et interdite à nos femmes» Il leur demande: «ou bien ce que portent les matrices des femelles?» faites-le-moi savoir exactement si vous êtes véridiques? Sur quoi vous vous êtes appuyés pour imposer une telle interdiction alors que Je vous ai rendu tout cela licite. Dieu leur demande aussi: «Etiez-vous présents au moment où Allah vous a recommandé cela?» Il les raille en leur posant une telle question car ils se sont prescrit des choses en forgeant des mensonges sur Lui. Qui donc est plus injuste que celui qui prête des mensonges à Alalh si non pour égarer les hommes par ignorance. On a dit qu‘Amr Ben Lahy Ben Qam’a rentre dans cette catégorie des injustes car il a été le pre 528
mier qui a changé la religion de Dieu et interdit les bêtes: Saiba, Ouassila et autres. ûl % J jù
^
lilà j l
t
4
’4
H js
L._yu*i lo j l jy -i- '^ Îj
Vj
Jf-
<>•-*
qul-la ’ajidu fî ma ’uhiya ’ilayya muharraman ‘alâ tâ'imin yat‘amuhu ’ilia ’ay-yakûna maytatan ’aw damam-masfuhan ’aw lahma hinzîrin fa ’innahû rijsun ’aw fisqan ’uhilla ligayri-L-Lâhi bihî faman-i-tturra gayra bâgin walâ ‘âdin fa’inna rabbaka Gafûru-r-Rahîmun (145).
Dis: Je ne trouve dans ce qui m’a été révélé d’autre interdiction tou chant les aliments comestibles, que celle qui frappe les animaux morts, le sang liquide et la viande du porc. S’en nourrir est une turpitude. De même que c’est une infamie de manger des animaux consacrés à une autre divinité qu’Allah, à moins qu’une nécessité absolue et à condition que ce ne soit pas par esprit d’insoumission. Ton Seigneur est plein de miséricorde et de clémence.(145). Dieu charge Son Prophète de répondre à ceux qui ont créé ces in terdictions: «je ne trouve pas d’illicite au sujet de la nourriture dans les révélations que j’ai reçues sauf «les animaux morts, le sang liquide et la viande de porc» ‘Ikrima de commenter cela a dit: Si le sang liquide n’était pas interdit les hommes auraient recherché tout ce qui coule dans les veines comme faisaient les juifs. Qatada, quant à lui, a dit: «Il n’y a aucun mal à manger de la viande saignante. Car, d’après ‘Aicha, il est permis de consommer de la viande ayant encore l’aspect rouge qui dénote l’existence du sang. Amr Ben Dinar raconte: «J’ai demandé à Jaber Ben Abdullah: Les hommes prétendent que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue- a interdit la viande des ânes domestiques le jour de Khaibar?. Il me répondit: Al-Hakam Ben Amr disait cela d’après l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- mais le docte (Ibn Abbas) a refuté ces dires et récité: «Dis: je ne trouve dans ce qui m’a été révélé d’autre inter diction touchant les aliments comestibles...». 529
Ibn Abbas a dit au sujet du verst précité: Du temps de l’ignorance, les hommes se nourrissaient de certains aliments et laissaient d’autres par dégoût. Dieu a envoyé Son Prophète et lui a révélé le Livre. Tout ce qu’il a permis est licite, et ce qu’il a interdit est illicite. Quant aux ali ments qu’il s’est tû à leur sujet ils sont une grâce de Sa part. L’imam Ahmed rapporte d’après Ibn Abbas: Une brebis apparte nant à Sawda Bent Zam'a mourut. Elle dit: «O Envoyé de Dieu, la bre bis est morte» Il lui répondit: «Pourquoi ne servez-vous de sa peau?» - La peau d’un animal mort? demanda-t-elle. Il lui répliqua: «Dieu a dit: «Dis: je ne trouve dans ce qui m’a été révélé d’autre interdiction touchant ies aliments comestibles que celle qui frappe les animaux morts, le sang li quide et la viande de porc». Vous n’allez pas manger cette peau mais s ’en servir après son tannage». ALors Sawda envoya quelqu’un pour dépouil ler la brebis; elle la tanna et l’utilisa comme outre jusqu’à sa détériora tion» (Rapporté par Ahmed, Boukhari et Nassaï)(1>. Sa'id Ben Mansour rapporte que Noumayla Al-Fazari a dit: «J’étais chez Ibn Omar lorsqu’un homme fui demanda au sujet de la consommation de l’hérisson? Il récita ce verst: «Je ne trouve dans ce qui m’a été révélé...» Un veillard qui était présent lui dit: «J’ai entendu Abou Houraira dire qu’on a posé la même question au Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- qui répondit: «C ’est très Mauvais» (c.à.d interdit). Et Ibn Omar de dire: «Si le Prophète -qu’Allah le bé nisse et le salue- l’avait jugé ainsi, alors il est comme tel» (Rapporté par Abou Daoud)(2>.
(1) -¿il ô y j U cJUi iijL A j c-ij îjj—J ïLi cjL> :Jli Ç o iL i jlî îLi, ¿L-w» jbMj c J U
ùî
L * L a - -i JLsrî *j| V jî \»-
l~-Ïji *j
jà ~ a
¡jjj
:J lî iSLiJI
Jlï L*Jl» 4>l j Uî jî Î2-* j j £ j . ¿>î Vl
*4ÿ
(2)
^
JiiP- c. :JU
c«JL»
Jlîi
jli c«j lyùcS» »ijjj
îJL«J ¿jt- j j . f i iA ¿j* x***» Jli Ij 2 i JLâiôJI
jLïi ((vUL»JI ¿¡a
:JU*
-Jj*i îjij* M c..■».«»
.(Jjb \y\ «ljj).Jlî UT j ê *Jl» 530
ùlT 01
¿¿I
«A moins d’une nécessité absolue et à condition que ce ne soit par es prit d’insoumission» c’est à dire: celui qui est contraint d’en user par né cessité «Ton Seigneur est plein de miséricorde et de clémence» Nous en avons déjà parlé en commentant le verset n: 173 de la sourate de la vache. On peut conclure qu’on ne doit s’interdire que de tout ce que Dieu a rendu illicite. Les ulémas y ont ajouté ce que le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- a déclaré comme tel, en particulier la viande des ânes domestiques, les bêtes fauves (surtout les carnassiers) et les oi seaux munis de serres.
wa ‘alâ-l-ladîna hâdû harramnâ kulla d î zufurin wa mina-l-baqari wa-IGanami harramnâ ‘alayhim suhûmahumîf ’illâ mâ hamalat zuhûruhuma ’awi-l-hawâya ’aw mâ-h-talata bi‘azmin dâlika jazaynâhum bibagyihim wa ’innâ lasâdiqûna (146).
Aux juifs, nous avons interdit tous les animaux qui ont des griffes. Nous leur avons aussi interdit la graisse des bœufs et des moutons, excepté celle du dos et des boyaux et celle qui entoure les os. Ceci pour les châtier de leur insoumission. Nous sommes justes. (146). Dieu a interdit à ceux qui se sont judaisés toute bête à ongles à moins qu’elle n’ait les pattes fendues tels que: les chameaux, les autru ches, les dindes et les canes. Moujahed a dit: «Les animaux à ongles sont le chameaux et l’au truche dont les pattes sont fendues». En demandant à Al-Qassem Ben Abi Bazza sur ie sens des pattes fendues, il répondit: «Qui ne peuvent pas s'espacer et se séparer». Les juifs mangent les animaux et les oi seaux dont les pattes peuvent s’espacer et s’interdisent des autres tels que: le chameau, l’oie et l’autruche ainsi que l’onagre. «Nous leur avons aussi interdit la graisse des bœufs et des moutons» 531
qui signifie d’après As-Souddy: la graisse, les reins, l’estomac et les in testins. Les juifs disaient: «Tout ce qu’lsraël (Jacob) s’était interdit, nous les interdirons à notre tour» «Excepté celle du dos et de boyaux et celle qui entoure les os». «Ceci pour les châtier de leur insoumission» Dieu leur a causé ce genre de peine pour prix de leur rebellion en leur défendant ces nourri tures, comme II le montre dans ce verset: «C’est pour les punir de leur iniquité que nous avons interdit l’usage d’aliments autrefois autorisé» [Co ran IV, 160] Dieu est certes juste en appliquant les peines sans oppri mer personne. Mais suivant une autre interprétaiton, Ibn Jarir a dit: «Dieu veut dire à Mouhammad: Nous sommes véridiques en te racon tant cette interdiction aux juifs parce qu’ils ont prétendu que Jacob (Is raël) s’est interdit ces choses-là sans les lui imposer. On a rapporté qu’on a fait connaître à Omar Ben Al-Khattab que Samoura avait fait un commerce du vin. Il s ’écria: «Que Dieu mau disse Samoura! N’a-t-il pas su que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- a dit: «Dieu a maudit les juifs qui, en leur interdisant la consommation de la graisse, l’ont fondue et vendue». Jaber Ben Abdullah rapporte: « J’ai entendu l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- dire le jour de la conquête de la Mecque: «Dieu et Son Messager ont interdit la vente du vin, des animaux morts, du porc et des idoles». On lui demanda: «O Envoyé de Dieu, que penses-tu de la graisse des bêtes mortes pour enduire les navires, à graisser les peaux et comme aliments pour les lampes?» Il répondit: «Non, ceci est prohibé» Puis il poursuivit: «Que Dieu maudisse les juifs qui, une fois que Dieu leur a prohibé la graisse, ils l ’ont fondue, l ’ont ven due et ils ont mangé son prix» (Rapportépar Plusieurs)(1K
L’imam Ahmed rapporte d’après Ibn Abbas: «L’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- était assis dans la mosquée le visage
(1 )
Çj>-
Ljj
4il ûj»
I
Lfil» «Uj^jl JL» j*-J ajL»jr
L
J jii
4il J j —j C-.-«.«. . 0 :J li 4JI j- p
C-Jjl J y»j b
¿ 1
j
¿ jL-JI Ljj
j »
i
. I p (*j>- L J ¿ I i!)} J ^ f J I «àl JjU » rdJLJj jllp .(•jüjip ¡ 3 ¿ y i4i*î 532
¿e-
Jl .SjJL»«JI
«Shl \j ^ \ j
tourné vers le Hijr (le fond de la Ka'ba). Il regarda le ciel, rit et dit: «Que Dieu maudisse les juifs qui ont vendu la graisse qui leur était inter dite et mangé son prix . Or, lorsque Dieu interdit une chose à un peuple, Il leur intred.it aussi son prix» (Rapportépar Ahmed)*1*.
fa’in kaddabûka faqul rabbukum dû rahmatin wâsi‘atin walâ yuraddu ba’suhû ‘ani-l-qawmi-l-mujrimîna (147).
S’ils t’accusent de mensonge, dis: votre Seigneur est toute miséricorde. Mais nul ne saurait arracher les coupables à son châtiment»(147). O Mouhammad, lui dit Dieu, réponds aux polythéistes, juifs et au tres impies que le Seigneur détient une miséricorde incommensurable. Et ceci pour les inciter à suivre le Prophète et espérer la clémence et la miséricorde de Dieu malgré leur rebellion. Mais, en d’autre part, Il leur fait connaître que «nul ne saurait arracher les coupables a son châti ment» si l'on persévère dans l’impiété et la rebellion. On trouve dans le Coran plusieurs versets qui renferment une clémence et une menace jointe l’une à l’autre, en voilà quelques-uns: - «Votre Seigneur est rapide dans la répression mais II est bon et misé ricordieux» [Coran VI, 165]. - «Mais ton Allah est un Allah de miséricorde, malgré la perversité des hommes. Il est également terrible dans la répression» [Coran XIII, 6]. - «Qui absout les péchés, accepte le repentir et réprime sans faiblesse» [Coran XL, 3].
jj\ ¿jt-
UjpL»
.U>-Î
:JUi
^>-1) ic J
J it çÿ J lc- çy-
533
^Jl jiiii i
4)1 ùjj (LfiUjî
J li
sayaqûlu-l-ladîna ’asrakû law s a ’a-L-Lâhu ma ’asraknâ wala *abâ’ûna walâ harramnâ min say’in kadâlika kaddaba-l-ladm a min qablihim hattâ dâqû ba’sanâ qui hal ‘indakum min ‘ilmin fatuhrijûhu Iana" *in tattabi'ûna ’illâ-z-zanna wa ’in ’antum ’illâ tahrusûna (148) qui fa-li-LLâhi-l-hujjatu-l-bâligatu falaw sâA’a lahadâkum ’ajma‘îna (149) qui halumma shada ’akumu-l-ladîna yashadûna ’anna-L-Lâha harrama hâdâ fa’in sahidû falâ tashad ma‘ahum walâ tattabi‘ ’aha^a-l-ladîna kaddabû bi‘âAyâtinâ wa-l-ladîna lâ yu’minûna bi-l-’ahirati wahum b i rabbihim ya'dilûna (150).
Les idolâtres diront: «Si Allah avait voulu, ni nous, ni nos ancêtres n’aurions été idolâtres, ni ne nous serions soumis à des interdictions profa nes» C’est là l’excuse mensongère déjà invoquée par leurs prédécesseurs et qui leur a fait encourir notre courroux. Dis: Avez-vous un argument? Pro duisez-le. Vous ne vous aidez que des suppositions. Vous manquez de discer nement. (148) Dis: Le dernier mot est à Allah. S’il avait voulu, Il vous aurait tous mis dans la bonne voie. (149) Dis: Produisez les témoins qui at testent qu’Allah a prononcé ces interdictions? Au cas où ils l’attesteraient, ne te joins pas à eux et ne te laisse pas entraîner par ceux qui traitent nos signes de mensonge, qui ne croient pas au jour dernier et qui reconnaissent des égaux à leur Seigneur(150). C’est un genre de polémique que Dieu mentionne dans ces ver sets et ceux qui les ont précédés, et une présomption à laquelle s’atta chaient les idolâtres en s ’interdisant des choses licites. Dieu sans doute connaît bien leur agissement. Certes II est capable, quand II le veut d’inspirer la foi aux hommes et les éloigner de l’incrédulité. Mais II 534
n’a pas voulu se comporter ainsi avec ces polythéistes pour montrer Sa puissance, Sa volonté et Son vouloir. Il a dit par la bouche de ces idolâtres: «Si Allah avait voulu, ni nous, ni nos ancêtres n’aurions été ido lâtres» comme II a dit dans un autre verset: «Ils disent: «Si le Miséricor dieuse ne l’avait voulu, nous n’aurions pas adoré nos idoles» [Coran XLIII, 20].
Mais II a voulu montrer le faux argument de ces polythéistes qui s’attachaient fortement aux coutumes de leurs ancêtres, car si vrai ment cet argument s’avérait valable et cette excuse acceptable, Il ne les aurait pas anéantis après leur envoyer Ses Prophètes pour les diri ger. Il leur demande: «Avez-vous un argument? que Dieu puisse l’agréer, si c’est ainsi: «Produisez-le» montrez-le si vous en êtes capables. Mais sachez que: «Vous ne vous aidez que de suppositions» en forgeant les mensonges. «Dis: Le dernier mot est à Allah» S’il avait voulu, Il vous aurait tous mis dans la bonne voie» O Mouhammad, dis à ces idolâtres que l’argu ment décisif appartient à Dieu qui dirige qui II veut et égare qui II veut. Tout dépend de Sa volonté et de Sa sagesse. Il agrée les croyants et méprit les incrédules. S ’il l’avait voulu: «l’univers entier aurait embrassé Sa foi» [Coran X, 99] ou «Il aurait fait de vous un seul peuple» [Coran XVI, 93]. Puis II défie ces idolâtres en leur demandant de produire les té moins qui puissent attester «Qu’Allah a prononcé ces interdictions» Puis Il s’adresse à Son Prophète: «Au cas où ils l’attesteraient, ne te joins pas à eux» car ils ne présenteraient que de mensonges «et ne te laisse pas entraîner par ceux qui traitent nos signes de mensonge» Car ceux-là ne croient pas à la vie future et en plus ils reconnaissent des égaux à leur Seigneur.
qui ta‘âlû ’atlu mâ harrama rabbukum ‘alaykum ’allâ tusrikû bihî say’an wa bi-l-wâlidayni ’ihsânan walâ taqtulu ’awlâdakum min ’imlâqin nahnu narzuqukum wa ’iyyâhum walâ taqrabû-l-fawâhisa mâ zahara minhâ wamâ batana walâ taqtulû-n-nafsa-l-latî harrama-L-Lâhu ’illâ bi-l-haqqi dâlikum wassâkum bihî la‘allakum ta‘qilûna (151).
Dis: Venez que je vous énumère ce qui est sacré pour Allah: ne Lui as sociez aucun être; traitez vos parents avec déférence; ne tuez pas vos en fants par peur de la misère car nous vous donnerons de quoi vous nourrir vous et eux; évitez les turpitudes apparentes et cachées; ne tuez pas votre prochain, comme Allah vous l’a défendu, sauf si la justice l’exige. Voilà ce qu’Àllah vous recommande. Finirez-vous par comprendre?»(151). Au sujet de ces versets, et de ceux qui s’ensuivent, Ibn Mass'oud a dit: «Quiconque veut observer les recommandations de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- pour s’assurer une fin heureuse, qu’il lise ces versets, (du n: 151 jusqu’à 153 de cette sourate). Oubada Ben As-Samett rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Qui d ’entre vous me prête serment d ’allé geance de (s’abstenir) de ces trois choses?» Puis il récita: «Dis: Venez que je vous énumère ce qui est sacré pour Allah...» Quiconque s ’y conforme complètement, Dieu le récompensera, quant à celui qui enfreint l ’une d ’elles et Dieu le châtie en punition de ce qu’il a trangressé, aura reçu sa punition dans ce bas monde. Quiconque dont sa punition sera retardée jusqu’au jour dernier, son cas dépendra de Dieu, Il pourra le châtier comme II pourra lui pardonner» (Rapportépar Al-Hakem)(1\
Dieu dit à Son Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-: «O Mouhammad, dis à ces idolâtres qui ont adoré un autre que Dieu, se sont interdit de ce qu’il leur a accordé et ont tué leurs enfants en obéissant aux démons: «Venez que je vous énumère ce qui est sacré pour Allah» c’est à dire ce qu’il a interdit, sans présomption ni supposition, plutôt
(1)
^-LajLj ayAi
,_yi j
J*
¿ r ~ it
..O l$ l
¿y
CJli* LjjJI
'.¿3^ Hlii (jr^
j (Jli p & .j { y
«itfH L* J iî IjJUï Jî»
¿I
«dit
<> Lip fLi LÎ^
536
À jJ S -
gLtt 0^ mil
0
®
d’après une révélation venant de Lui «ne Lui associez aucun être., jus qu’à la fin du verset. Il est cité dans les deux Sahihs qu’Abou Dzarr a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Gabriel vint me trouver et m ’annonça la bonne nouvelle que quiconque de ma communauté meurt sans rien associer à Dieu, entrera au paradis». Je lui demandai:
«Même s’il avait volé ou forniqué» Comme je lui répétai ma question, il me répondit à la troisième fois: «Même s ’il avait volé, forniqué et bu du vin» (Rapporté par Boukhari et MûusUm)fI).
Suivant une variante Abou Dzarr aurait ajouté: «Le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Malgré Abou Dzarr». D’après les Sunans et autres ouvrages de Traditions, il est cité qu’Abou Dzarr rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu le Très Haut dit: «O fils d’Adam! Tant que tu M ’invo ques et tu Me pries, Je te pardonne ce que tu as commis et Je ne m ’en sourde pas. Si tu viens à Moi avec de péchés autant que la terre puisse contenir et si tes péchés atteignent les nuées (par leur gravité) sans rien M ’associer, et que tu Me demandes le pardon, je te pardonnerai»^2*.
Ce dernier hadith est confirmé par ce verset: «Allah ne pardonne point qu’on Lui associe d’autres divinités. Hormis cela, Il pardonne à qui II veut» [Coran IV, 48]. «Traitez vos parents avec déférence» C’est d’être bon et bienveillant à l’égard des père et mère, bref il s’agit de la piété filiale comme Dieu le recommande dans ce verset: «Sois reconnaissant envers Moi et envers
?i3s * ùb tyj ‘-’b
¿b
ciisîJl
¿j*
«¿ta
¿y* ¿b J j ùb :Jü ïiir - ¿b crû ¿b
(2) fJ ilbljasi ç±J ^jisf oUa^l ùb ili*"*
y
‘-r'r5, ùb “i r - ùb ls'j °b
i l j * J l* #yi** LjjIjÂ>
537
ùl»
J
i
“Âr- ¿b ¡y j ¿b ¿b
iijast-
I
tes parents. Tout revient à Moi» [Coran XXXI, 14]. Cette piété filiale est obligatoire même si les père et mère sont polythésites. Il est cité dans les deux Sahihs qu’lbn Massoud a rapporté: «J’ai demandé à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Quelle est l’œuvre la plus méritoire?» Il me répondit: «La prière à son moment fixé» - Et après, redemandai-je. La pitié filiale, répliqua-t-il. - Et après? - Le combat dans la voie de Dieu. Et Ibn Mass'oud d’ajouter: «l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- m’a dit cela, et si je lui avais demandé de m’en dire davantage, il l’aurait fait» (Rapporté par Boukhari et MousUm) (1). «Ne tuez pas vos enfants par peur de la misère car nous vous donne rons de quoi nourrir vous et eux» Après que Dieu ait rcommandé la piété filiale, Il parle de la bonté et la bienveillance à l’égard des enfants et des petits-enfants. Car du temps de l’ignorance les hommes tuaient leurs enfants chaque fois que leurs dieux leur ont fait croire qu’il était bon de le faire par crainte de la pauvreté ou les filles par peur de la honte. A cet égard, il est cité dans les deux Sahihs que Abdullah Ben Mass'oud a demandé à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Quel est le péché le plus grave?» Il répondit: «De reconnaître un égal à Dieu sachant que c’est Lui qu t ’a créé». Je lui dis: «Et ensuite? De tuer ton enfant, répliqua-t-il, de peur qu’il mange avec toi.- Et en suite?- De forniquer avec la femme de ton voisin» Puis PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- récita: «Ceux qui n’invoquent pas d’au tres divinité qu’Allah, ceux qui ne tuent pas leur prochain, qu’Allah a rendu sacré, à moins d’un motif légitime, ceux qui ne commettent pas l’adultère» [Coran XXV, 68] (Rapporté par Boukhari et MousIim)(2).
(1)
' J y j cJL. :Jli <1* ¿1 :JlS f
(2)
¿1 J y*j
<£■¿t
¿¿I J f -
’.¿j*—*
Jti y
^i
rjLsoJI» :Jli J*-«. ^ ^ Jjj
iijJj (jti ijlï :cJi (¿IâL?- jM j Ijj *1) oïl :Jlî t5l J l i l j W ï-L-L*oî, ?<^l j*-i :c. 1» ttiiX«-* j»«t»j 01 ï-JLst 538
Dieu, en interdisant aux hommes de tuer leurs enfants par crainte de la pauvreté, les rassure qu’il lui incombe de les nourrir et de leur accorder leur subsistance. «Evitez les turpitudes apparentes et cachées» ce verset est pareil à celui-ci: «Evitez le mal apparent ou caché» que nous avons commenté (voir le verset n:120 de cette sourate). Il est rapporté dans les deux Sahihs qu’lbn Mass'oud a raconté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Personne n ’est plus jaloux que Dieu, et c ’est pour cela qu’il a interdit les turpitudes qu’elles soient manifestes ou dissimulées» (Rapporté par Boukhari et Mouslim) (1).
Sa'd Ben Oubada disait: «Si je trouvais un homme avec ma femme, je le frapperais avec le fil de mon sabre et non avec le plat de la lame. En rapportant ces propos à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- il dit: «Etes-vous surpris de la jalousie de Sa'd? Par Dieu je suis plus jaloux que lui et Dieu est encore plus jaloux que moi. C ’est pour cela que Dieu a interdit les turpitudes apparentes ou cachées» (Rapporté par Boukhari et Mouslim) (2).
«Ne tuez pas votre prochain, comme Allah l’a défendu» Ce crime abo minable fait partie des turpitudes. A ce propos, il est cité dans les deux Sahihs, d’après Ibn Mass'oud que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- a dit: «Il n’est plus permis de tuer un musulman qui at teste qu’il n’y a d ’autre divinité que Dieu et que je suis l ’Envoyé de Dieu que dans trois cas: le mari fornicateur, pour un meurtre injuste, et l ’apostat
(1)
¿ a jJÂ x Â
M»
4it
Jt» cjlî -up 4)l a JIoj
(2) ^^1 JA
° 4)tj
Lij
ajjj
JA jjt\
¿y,!
J$> U
¿p
ç y ¿Üi Jsrl ja 4)1 ‘
^^
4)lj* Ô jS- JA .«¿tu l*j Lji# j£> U 539
^
5jL*p :JU*
4)1
çy- ¿AJi
qui renie sa fo i et se sépare de la communauté (musulmane). (Rapporté par Boukhari et Mousüm)(1).
Suivant une autre version rapporté par Aicha: «L’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Il n’est pas permis de tuer un mu sulman sauf dans ces trois cas: une personne mariée qui fornique, un homme qui tue un autre volontairement et un homme qui apostasie en re niant sa fo i et déclare la guerre contre Dieu et son Message; ce dernier se ra tué ou crucifié ou expulsé du pays»(R aporté par Abou Daoud et Nassm)(2).
Le prince des croyants Othman Ben Affan -que Dieu l’agrée- a dit lors de son assiègement: «J’ai entendu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dire: «Il n’est pas permis de tuer un musulman sauf dans ces trois cas: un homme qui commet l ’adultère une fois marié, un homme qui apostasie après son islamisation et un homme qui tue un autre (injustement). Par Dieu, je n’ai forniqué ni du temps de l’ignoracne ni
de l’islam je n’ai jamais souhaité substituer ma religion par une autre et je n’ai tué personne. Pourquoi donc vous voulez me tuer?». Parmi ceux que Dieu a interdit de tuer figure un homme qui est lié par un pacte et vivant dans un pays sous la protection des musul mans. Al-Boukhari rapporte d’après Abduliah Ben Amr ce hadith qu’H remonte au Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- dans lequel il dit: «Celui qui tue un homme auquel il est lié par un pacte ne sentira pas l’odeur du Paradis bien que cette odeur se fera sentir à la distance de qua rante années de marche».
Abou Houraira rapporte que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Celui qui tue un homme qui jouit de la protection de Dieu et de Son Messager aura trahi cette protection et ne sentira pas l ’odeur du
(1)
Al Ô y j Jl* ‘(J'j
Al
Al
*W-
Al V}
ô y j
, (2) ^
VI
Al l-Uoi» J»
uS
(_jjLLtJI o jü i i j ü l j I'JmâJL 'jnÀJIj
01 l j if- ¿1 j
J jjb jj \ tSjj
01j JU*>-
J x - jj
¿j»
*5/ 01
jt
ji J îV 540
Al
t- iS y ù
à*
Paradis bien que son odeur se fasse sentir à la distance de soixante-dix an■ nées de marche» (Rapporté par Ibn Maja et Tirmidzi)(I)•
«Finirez-vous par comprendre?» ces recommandations en s’y confor mant.
walâ taqrabû mâla-l-yatîmi ’illâ bi-l-latî hiya ’ahsanu hattâ yabluga ’asuddahû wa ’awfu-l-kayla wa-l-mîzâna bil-qisti lâ nukallifu nafsan ’illâ wus‘ahâ wa ’idâ qultum fa‘dilû walaw kâna dâ qurbâ wa bi‘ahdi-L-Lâhi ’awfû dâlikum wassakum bihî la‘allakum tadakkarûna (152).
Ne donnez vos soins aux biens de l’orphelin qu’autant qu’ils lui seront profitables et seulement jusqu’à ce qu’il devienne capable de les gérer luimême. Donnez à chacun une juste mesure et un juste poids. Nous n’impo sons à chaque âme que les charges qu’elle peut supporter. Soyez équitables dans vos propos, même s’ils doivent déplaire à vos proches. Soyez fidèles à Allah. Voilà ce qu’il vous recommande, si vous voulez vous améliorer. (152). Ibn Abbas rapporte: «Après la révélation de ces deux versets: «Ne donnez vos soins aux biens de l’orphelin qu’autant qu’ils lui seront profita bles» et «Ceux qui gaspillent injustement les biens des orphelins...» [Coran IV, 10] chaque homme qui avait à sa charge un orphelin commence à isoler sa nourriture et sa boisson de celles de cet orphelin en les lui ré servant sans les toucher jusqu’à ce que l’orphelin les consomme ou elles pourrissent. Comme cet agissement leur causa de la peine, ils al lèrent s’en plaindre auprès de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- Dieu à cette occasion fit cette révélation: «Ils t’interogent sur
(1) ai»
j iô j 4)l d jj) -
i
Jd ¿yt ¿f*
,^1 ¿p dl
4)1
»¿y* «¿ji
cf-
les orphelins. Dis-leur: «Gérez au mieux leurs intérêts. S’il vous arrive de devenir leurs associés, traitez-les en frères» [Coran II, 220]. Alors ils re tournèrent chez eux et mélangèrent leur nourriture et leur boisson à celles des orphelins. «Jusqu’à ce qu’il devienne capable de les gérer lui-même» c’est à dire jusqu’à ce qu’il devienne pubère selon les dires de Malek et AchCha'bi, ou jusqu’à trente ans selon As-Souddy ou quarante selon les dires des autres. «Donnez à chacun une juste mesure et un juste poids» Dieu ordonne de donner, ou de prendre, le poids et la mesure exacts comme II me nace ceux qui trangressent cette règle en disant: «Malheur aux frau deurs, qui, lorsqu’ils reçoivent, exigent pleine mesure, et, qui, lorsqu’ils mesurent ou pèsent pour les autres, les font perdre» [Coran LXXXIII, 1-3]. Dieu avait anéanti tout un peuple qui fraudait la mesure et le poids (le peuple de Chou'aib d’après le Coran). Dans son ouvrage «Al-Jamé» Abou Issa At-Tirmidzi rapporte d’après Ibn Abbas que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa lue- a dit à ceux qui mesurent et pèsent: «Vous êtes chargés d ’une af faire qui a causé la perte des générations qui vous ont précédés (en les fraudant)(1)».
«Nous n’imposons à chaque âme que les charges qu’elle peut suppor ter» en s’acquittant de ce qu’elle doit et réclamant ses droits ainsi en accomplissant ses obligations cultuelles dans la mesure de sa capa cité. Il n’y a aucun mal si, une fois les efforts déployés, on n’arrive pas à s’en acquitter totalement. «Soyez équitables dans vos propos, même s’ils doivent déplaire à vos proches» ce verset est pareil à celui-ci: «O croyants, soyez respectueux de la vérité quand vous témoignez devant Allah» [Coran IV, 135] Dieu or donne d’être équitable et juste en actes, propos et émoignages même si l’affaire concerne un proche parent, à tout moment et en tout lieu.
(1)
542
«Soyez fidèles à Allah» C’est à dire, d’après Ibn Jarir, observez le pacte que vous avez conclu avec Dieu, en se conformant à Ses ordres et les appliquant avec sincérité, en s’abstenant de tout ce qu’il a inter dit et en suivant les prescriptions du Livre de Dieu et de la sunna du Prophète. «Voilà ce q u ’i l to u s recommande» tels sont les ordres de Dieu qu’on doit observer et respecter «si vous voulez vous améliorer» en tirant bon parti de ces recommandations.
wa ’anna hâdâ sirâti mustaqîman fat-tabi‘ûhu walâ tattabi‘u-s-subula fatafarraqa bikum ‘an sabîlihî dâlikum wassâkum bihî la‘allakum tattaqûna (153).
Voilà la voie droite. Suivez-la et ne suivez pas les sentiers qui l’avoisinent, car ils vous éloigneraient d’elle. C’est là une recommandation qu’il vous adresse. Peut-être le craindrez-vous»(153). En commentant ce verset, Ibn Abbas a dit: Dieu ordonne aux croyants d’être unis et solidaires et d’éviter la discorde et l’inamitié, car plusieurs générations passées ont trouvé leur perte en se disputant au sujet de la religion de Dieu. L’imam Ahmed rapporte d’après Abdullah Ben Mass'oud que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- traça avec sa main une ligne et dit: «Tel est en toute droiture le chemin de Dieu» Puis il traça une ligne à droite et une autre à gauche et poursuivit: «Sur chacune de ces deux lignes se trouve un démon qui appelle les gens à le suivre». Il réci ta ensuite: «Voilà la voie droite. Suivez-la et ne suivez pas les sentiers qui l’avoisinent, cara ils vous éloigneraient d’elle» (Rapporté par Ahmed, AlHakem et Nassaï)(2).
(1)
41)! (Jy j
'*** ¿ji
ks-
•Jl») :
ti
yfi IjÜfc
' » ■S'.m/t
iljl ||J
jPJb
543
Cjt ¿I
IJl»i :J l î
^!| ÿjttA JmJI
oJi—j
Ua^>-
JLwJI Vj ÎJfcîli
Ibn Jarir rapporte d’après Aban Ben Othman qu’un homme deman da à Ibn Mass’oud: «Quelle est la yoie droite?» Il lui répondit: «Elle est celle où Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- nous a laissés dans sa partie inférieure et la partie supérieure se trouve au Paradis. A gauche de cette voie il y a un cheval et un autre à droite et des gens qui y appellent ceux qui passent près d’eux. Celui qui monte le cheval d’à-gauche finira en enfer. Celui qui monte celui d’à-droite arrivera au Paradis». Puis II récita: «voilà la voie droite. Suivez-la...». An-Nawas Ben Sem’an rapporte queTEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu a dressé un chemin droit et l ’a clôturé de deux murs munis de plusieurs portes ouvertes mais couvertes par de rideaux abaissés. Sur ce chemin un homme appelle: «O hommes! Venez tous em prunter ce chemoin droit et ne vous en éloignez-vous pas», et un autre homme au-dessus du chemin les appelle également. Lorsqu’un homme veut ouvrir l ’une des portes on s ’écrie: «Malheur à toi, ne l ’ouvre pas, car une fois ouverte tu y entrerais». Ce chemin droit est l’Islam, les deux murs sont les lois de Dieu et les portes ouvertes sont Ses interdictions. Le crieur qui se trouve au début du chemin est le Livre de Dieu et l ’autre d ’en-dessus est le prédicateur qui se trouve dans le cœur de chaque musulman» (Rapporté par Ahmed, Tirmidzi et Nassai)(I).
«Suivez-la et ne suivez pas les sentiers qui l’avoisinent» car la voie de Dieu est unique qui est la vérité même et la lumière dont ce verset le confirme «Allah est le patron des croyants, qu’il tire des ténèbres vers la lumière. Les infidèles ont pour patron Taghout, qui les arrache de la lu mière pour les jeter dans les ténèbres. Ils auront l’enfer pour demeure éter nelle» [Coran II, 257].
(1)
c'.»i «*■ ■ »■ «Ü » l 4 ) l i_jL J e j iSls-j* j* je-Ju ^ yü Vj
:Jlï
Jy j j
je-
tiüj
bU
J *
JL>* Japlj
3 ji
j *
^IJÜIj c4)I
j+0Jij J»lJ ^ a l\
j* \ j
Ol
J s -
oljj) 544
je
.i>\j^i\ ^LJi LjjI L o
!^L>o!
¿jLiU
t_JU
ùL*-»-“i ¿fj
liü jj
tumma ’a taynâ Mûsâ-l-kitâba tamâman ‘alâ-l-ladT ’ahsana wa tafsîla-1likulli say’in wa hudan wa rahm ata-l-la‘allahum biliqâA,i rabbihim yu’minûna (154) wa hâdâ kitâbun ’anzalnâhu mubârakun fat-tabi‘uhu wa-t-taqû la‘allakum turhamûna (155).
Ensuite, nous avons donné le Livre à Moïse en insigne récompense de sa conduite exemplaire. Ce Livre pourvoit à tout, il est à la fois un guide et une bénédiction. Peut-être persuadera-t-il les juifs qu’ils doivent comparaî tre devant leur Seigneur. (154) Et ce Livre-ci que nous révélons est béni. Suivez-le. Craignez Allah. Peut-être obtiendrez-vous sa bénédiction. (155). On rencontre dans le Coran plusieurs versets où Dieu joint le Pentateuque (la Torah) au Coran pour mettre en valeur tous les deux comme II a dit: «Avant ce Livré, il.y a eu celui de Moïse qui a été tout à la fois un guide et une bénédiction. Ce Coran confirme en langue Arabe le Livre de Moïse» [Coran XLVI, 12]. Pour montrer l’obstination des idolâtres Dieu a dit: «Lorsque nous leurs révélâmes la vérité, ils dirent: «Pourquoi ce Prophète n’est-il pas pour vu des mêmes preuves que Moïse?» [Coran XXVIII, 48]. Et en parlant des génies, Il a dit: «O notre peuple, dirent-ils, nous avons entendu un Livre ré vélé depuis Moïse et qui confirme les Ecritures passées. 11 enseigne la vé rité» [Coran XLVI, 30]. «En insigne récompense de sa conduite exemplaire. Ce Livre pourvoit à tout» ou suivant une autre ineterprétation: «Nous avons ensuite donné le Livre à Moïse, il est parfait pour celui qui l'observe de son mieux; c’est une explication de toute chose» c’est à dire que ce Livre renferme toutes les lois nécessaires pour appliquer la religion comme II le montre dans ce verset: «Nous avons écrit à son intention, sur les ta bles, des avertissements et des enseignements détaillés» [Coran V II, 145] pour le récompenser de sa conduite exemplaire en observant les or dres de Dieu et se soumettant à Lui; car: «La récompense du bien sau rait-elle être autre chose que du bien?» [Coran LV, 60]. Ainsi les croyants 545
seront récompensés s’ils suivent le chemin droit et observent les ensei gnements de Dieu. «Et ce Livre-ci que nous vous avons révélons est béni. Suivez-le. Crai gnez Allah. Peut-être obtiendrez-vous Sa bénédiction.» c’est une incitation à suivre les prescriptions du Coran, méditer sur le sens de ses versets et se conformer à ses enseignements. Il l’a considéré en tant qu’une bénédiction car quiconque l’aura suivi bénéficiera de la miséricorde de Dieu dans les deux mondes.
’an taqûla ’innanûf ’unzila-l-kitâbu ‘alâ t a ’ifatayni min qablinâ wa ’in kunnâ ‘an dirâsatihim lagâfilîna (156) ’aw taqûlû law ’annâf ’unzila ‘alaynâ-l-kitâbu lakunna' ’ahdâ minhum faqad j a ’akum bayyinatu-mmir-rabbikiun wa hudan wa rahmatun faman ’azlamu mimman kaddaba bi ’a yâti-L-Lâhi wa sadafa ‘anhâ sanajzî-l-ladîna .yasdifûna ‘an ’a yâtinâ su’a-l-‘adâbi bimâ kânû yasdifûna (157).
Nous vous le révélons pour que vous ne disiez pas: «Il n’a été envoyé de Livre qu’aux deux peuples qui nous ont précédés et nous n’en avons ja mais entrepris l’étude»(156) Pour que vous ne disiez plus: «Si un Livre nous avait été révélé, nous en aurions mieux profité qu’eux». Maintenant voici que votre Seigneur vous envoie une preuve, une direction et une bénédiction. Qui est plus coupable que celui qui traite les signes d’Allah de mensonge et en écarte les autres. Nous infligerons à ceux qui écartent leurs prochains de nos signes un châtiment atroce. (157). Ibn Jarir a dit: Cela signifie: voilà un Livre que nous avons fait des cendre «pour que vous ne disiez plus: «II n’a été envoyé de Livre qu’aux 546
deux peuples qui nous ont précédés» en présentant une excuse sans va leur. Ces paroles divines sont pareilles à celles-ci: «Un malheur les frappe-t-il en punition de leus péchés? Les voilà disant: «Seigneur, si Tu nous avais envoyé un Prophète, nous aurions suivi Tes avertissements et nous serions convertis» [Coran XXVIII, 47], Les deux peuples désignés dans le verset sont les chrétiens et les juifs, d’après Ibn Abbas. «Et nous n’en avons jamais entrepris l’étude» c’est à dire: Les révéla tions précédentes furent en d’autre langue que la nôtre dont nous igno rons et en plus nous étions préoccupés par d’autres affaires. «Pour que vous ne disiez plus: «Si un Livre nous avait été révélé, nous en aurions mieux profité qu’eux» C’est une réponse à leur excuse afin de ne leur laisser un prétexte de dire, si un Livre nous a été envoyé nous aurions été mieux dirigés que les deux peuples qui nous ont pré cédés, comme ils avaient fait auparavant et «juraient de toute la force de leurs convictions que, si; un, Prophète leur venait, ils deviendraient le ¡dus soumis des peuples» [Coran XXXV, 42]. Dieu leur répond et dit: «Main tenant voici que votre Seigneur vous envoie une preuve, une direction et une bénédiction» par la bouche de Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- le Prophète Arabe qui vous récite le Noble Coran dans lequel vous trouvez le licite et l'illicite et la voie droite qui est une miséricorde du Seigneur envers Ses serviteurs qui le suivent et se conforment à ses prescriptions. «Qui est plus coupable que celui qui traite les signes d’Allah de men songe et en écarte les autres» qui ne tire aucun parti de ce livre, ne suit pas le Prophète et abandonne les idoles. Plutôt il s’en détourne et en écarte les autres. Cet homme injuste et ses pareils subiront le châti ment le plus ignominieux et le plus dur comme Dieu l'affirme dans ce verset: «Ceux qui n’auront pas cru et auront détourné les autres de la foi, nous leur infligerons supplice sur supplice en punition de leurs crimes» [Co ran XVI, 88]. Ibn Abbas, Moujahed et Qatada ont donné une autre interpérétation à ce verset en disant: il s’agit de celui qui n'a pas cru aux signes d’Allah et Ses enseignements et ne les a pas mis en pratique comme 547
Dieu a dit de lui: «Jusqu’alors, il n’avait fait ni l’aumône, ni prié. Bien plus, il traitait le Livre de mensonge et le repoussait» [Coran LXXV, 3132]. Mais il s’avère que la première est la plus correcte.
hal yanzurûna ’illâ ’an ta’tiyahumu-l-mala’ikatu ’aw ya’tiya rabbuka ’aw ya’tiya ba‘du ’ayâti rabbika yawma ya’tî ba‘du ’ayâti rabbika lâ yanfa'u nafsan ’imânuhâ lam takun ’amanat min qablu ’aw kasabat fî ’imânihâ hayran quli-n-tazirîî ’inna muntazirûna (158).
Qu’attendent-ils? que des anges se manifestent à eux, ou bien ton Sei gneur, ou bien un signe de ton Seigneur. Le jour où un signe de ton Sei gneur se manifestera, la foi d’aucune âme ne sera acceptée à moins qu’elle n’ait cru avant ou que sa foi ne soit accompagnée de bonnes œuvres. Dis: Vous voulez attendre! Eh bien! attendons. (158). Dieu menace les incrédules, ceux qui se rebellent contre Ses Pro phètes, qui traitent Ses signes de mensonge et écartent les hommes de Sa voie, en disant: «Qu’attendent-ils? que des anges se manifestent à eux, ou bien ton Seigneur»ce qui arrivera au jour de la résurrection «ou bien un signe de ton Seigneur. Le jour où un signe de ton Seigneur se mani festera» avant le jour de la résurrection où les signes de l’Heure Su prême se manifesteront. A cet égard Boukhari rapporte d’après Abou Houraira que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «L ’Heure ne se dressera avant que le soleil ne se lève de son coucher, alors ceux qui seront en vie seront tous des croyants»*1* Voilà le sens de ce
548
verset: «la foi d’aucune âme ne sera acceptée à moins qu’elle n’ait cru ; ayant». Suivant un autre hadith rapporté par Abou Houraiura, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Lorsque ces trois signes ap paraîtront, alors la profession de fo i ne sera d ’aucune utilité à quiconque, avant cela, ne croyait pas: Le lever du soleil de son coucher, l ’Antéchrist et la bête de la terre» (Rapportépar Boukhari)(1>.
Abou Dzarr Al-Ghifari rapporte que l'Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- lui demanda: «Sais-tu où va le soleil quand il se cou che?» - Non, répondis-je. - Il s ’en va, répliqua-t-il, pour se prosterner audessus du Trône. En se relevant, ô Abou Dzarr, peu s ’en faut qu’on lui dise: «Retourne d’où tu es venu» Et alors: «la foi d’aucune âme ne sera ac ceptée à moins qu’elle n’ait cru avant» (Rapporté par Boukhari et Mous-
Houdzaifa Ben Oussayd Al-Ghifari raconte: «L’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- vint auprès de nous alors que nous évoquions l’Heure Suprême. Il nous dit: «L’Heure ne se dressera avant de voir dix signes précurseurs: Le lever du soleil de son coucher, la fumée, la bête, la sortie de Gog et Magog (Yajouj et Majouj), la descente de Jé sus fils de Marie, l ’Antéchrist, trois éclipses: le premier à l’Orient, le deu xième à l ’Occident et le troisième à la presqu’île arabique, un feu qui jaillira à Yémen qui conduira les gens à leur Rasssemblement et passera la
¿lü» cllfjp ¿f ¿jÂ
Uij liÜ
¿UaJ J*- ipLJt l‘JÂJ N» ^
(1 )
¿ fi
r1
^ JW -ülj
¿ f i (J
:-i=§* A '
¿A
J
ïjij* ^
o*
J j ¿A
e,Jj) Al J j - a j Jl* cjlî (^jlüJI j i ^1
(2) cJ* iîc-î^p lij iîX ^ js »
¿ fi
^«rjl I4J Jli.
1*^1
La
&
LS^~ { j *
(W5J*-L. ÿ j » ¿A5ij iCi(-
jj 549
ù ji
¿A i j o r ji
ou-— iJi
ly f -
Lfil» :Jlî h S j ï \ ^1 l*S JU £>î j j w j* co.T
nüit là où ils la passeront et fera la sieste là où ils la feront» (Rapporté par Ahmed et ¡es auteurs des Sunans)(I).
L'imam Ahmed rapporte d’après Abdullah Ben Amr Ben AI-‘As, Abdui Rahman Ben Aouf et Mou'aweah Ben Abou Soufian qu’lbn AsSa'di a dit: «L’Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «L ’hégire ( l’émigration) ne cesse tant que l ’ennemi combatte» Mou'awia, Abdul Rahman et Abdullah répliquèrent: «L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: « L ’hégire comporte deux sortes: la première consiste à s ’interdire de commettre les mauvaises actions, et la deuxième à émigrer vers Dieu et son Messager, et cette dernière ne cesse tant qu’il y aura un repentir, et le repentir sera toujours accepté tant que le soleil ne se lèvera de son coucher. Lorsqu’il se lèvera de l ’occident un sceau sera mis sur le cœur de chacun pour garder ce qu’il contient et les gens cesseront alors d ’oeuvrer» (Rapportépar Ahmed)*2*.
«La foi d’aucune âme ne sera acceptée a moins qu’elle n’ait cru avant» cela signifie: A ce moment si l’incrédule désire être croyant sa foi ne sera pas acceptée. Mais celui qui avait la foi avant cela, si ses œuvres étaient bonnes, une grande récompense l’attendra, mais si elles étaient autrement et il revient à Dieu repentant, son repentir ne sera plus accepté comme le montrent les hadiths précités.
(1)
¿r*^j * - * Cx*
^
ÇjU* Jlüjljl
‘-ij-il JL* tjjLüJI 4JL)i ( J ( J I à î ùU-Jlj n i I_jl .»>- ;i
ÇyAJ V
ç jy - j if-ij* cf. LS—^
^ j\jj .iijJli vl--»- («-f'»«
jt i*-A C.;;j
jl
(2) ^ cf. 'kjh+j ¿s oi js** oi ^ja,a;T :JÜ J û l Jl ùj t^UJl jj*-e ¿y
tAî* ^ 550
J»i JA
Jü J ûLà«* L* üls :JU jjSfe 4)1 J cJLiï U ^jaâ’.î Vj
o*
^gip
^
C-*U»
«Dis: Vous voulez attendre! Eh bien! attendez»' c’est une grande me nace adressée à l’impie qui retarde sa foi et son repentir jusqu’au mo ment où tout cela ne lui servira à ríen. Ce moment est fixé au lever du soleil de son coucher qui est un des prodromes de l’Heure Suprême. Dieu en parle dans un autre verset et dit: «Qu’attendent-ils? que FHeure fatale les surprenne à l’improviste! comme si elle ne s’était déjà manifestée par des signes. Mais une fois l’Heure venue comment pourront-ils se convertir» [Coran XLV II, 18]. Il a dit également: «A l’approche de notre châtiment ils s’écrièrent: Nous croyons en Dieu seul et désavouons les ido les que nous Lui avons associés. Mais la foi acquise en présence du châti ment ne profite pas»
’inna-l-lad îna farraqû dînahum wakânû siya‘a-l-lasta minhum fî say’in ’innamâ" ’amruhum ’ilâ-L-Lâhi tumma yunabbi’uhum bimâ kânû yaf alûna (159). Ceux qui émiettent leur religion et se divisient en sectes, leur cas te dé passe et ne regarde qu’Allah qui leur expliquera leurs actions. (159). Ce verset fut révélé au sujet des chrétiens et des juifs. A ce pro pos Ibn Abbas a dit qu’ils s’étaient disputés entre eux avant le mes sage de Mouhammad -qu’A llah le b énisse et le salue- et se dispersèrent. Lorsque Dieu envoie Son Prophète, Il lui fit cette révéla tion. Ces sectes désignent, d’après les dires de certains ulémas, les «Khawarej» et pour d’autres, ils sont ceux qui introduisent dans la reli gion des choses qui lui sont étrangères et qu’on appelle des innova tions. Mais l’opinion la plus correcte dénote que ce terme concerne celui qui néglige la religion de Dieu et s’en éloigne en le contredisant. Car Dieu a envoyé Son Prophète avec la Direction, la religion vraie pour la placer au-dessus de toute autre religion, dont les lois sont uniques où 551
on n’y trouve aucune contradiction. Il l’a disculpé également de la dissi dence de ces sectes. La religion de Dieu, certes, est une depuis.Adam et Noé comme Dieu l’affirme dans ce verset: «Il vous a donné la même religion que celle qu’il avait déjà recommandée à Noé...» [Coran XLII, 13] Dans un hadith, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- aurait dit: «Nous les Prophètes nés de plusieurs mères mais notre religion est la même»^IJ,
Telle est la voie droite que les Prophètes avaient apportée et qui consiste à n’adorer que Dieu seul sans rien Lui associer, et surtout à s’attacher à celle du dernier des Prophètes. Toute autre qui la contredit n’est qu’erreur, égarement et passions que les Prophètes la dés avouent. Au jour de la résurrection Dieu distinguera entre les uns et les autres.
man j a ’a bi-l-hasanati falahû ‘asru ’amtâlihâ wa man j a ’a bi-s-sayyi’ati falâ yujza ’illâ mitlahâ wa hum lâ yuzlamûna (160).
Celui qui se présentera à Allah avec une bonne action en sera récom pensé au décuple; celui qui se présentera avec une mauvaise action ne sera puni que pour une mauvaise action. Ils ne subiront aucune injustice. (160). Pour interpréter ce verset, nous nous limitons à citer ces quelques hadiths qui l’expliquent clairement: L’imam Ahmed rapporte d’après Ibn Abbas que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- inspiré par le Seigneur qu'il soit Béni et Exalté a dit: «Votre Seigneur - à Lui la puissance et la gloire - est très
(1) 552
miséricordieux. Quiconque se propose de faire une bonne action et ne l ’acomplit pas, on lui inscrira une bonne action, mais s ’il l ’accomplit, on p as sera à son a c tif d ix bonnes actions qui peuvent aller ju s q u ’à sep t cent multiples et même plus. Quiconque a dessein de faire une mauvaise action et ne l ’exécute pas, on lui inscrira une bonne action, mais s ’il l ’exécute, on la p a sse ra à son a c tif com m e telle ou D ieu - à L u i la pu issan ce e t la gloire -la lui efface. N e sera perdant que celui que Dieu veut qu’il le soit» (Rapporté par Boukhari, Mousüm et N assai)(1). L ’imam Ahmed rappporte d’après Abou Dzarr -que Dieu l’agrée-1 que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu -à
Lui la puissance et la gloire- dit: «Celui qui f a it une bonne action elle lui sera décuplée et même plus. Celui qui fa it une mauvaise action elle lui sera j inscrite comme telle, ou Je lui pardonnerai. Quiconque a commis de péchés autant que la terre puisse contenir et me rencontrera sans rien M 'associer Je lui accorderai autant de pardon. Celui qui s ’approche de M o i d ’un em pan, Je m ’approcherai de lui d ’une coudée; celui qui s ’approche de M o i d ’une coudée, Je m ’approcherai de lui d ’une brasse. Celui qui vient à moi à pas, J ’irai à lui à pas accéléré» (R apportépar Mouslim et Ibn M a ja )(2).
Ceux qui n’accomplissent pas la mauvaise action méditée sont de trois catégories: Ceux qui la laissent pour l’amour de Dieu, leur acte comporte une intention et un acte, et c’est pourquoi on la leur susbstituera par une bonne action qui passera à leur actif, comme il est cité
(1) iSjji
Jl*
*J)I à y j ¿1
<1 p jj l ». . pjb qaj ¿JULfi
yj
(çv»j j * ‘p-s^j
J-— *" ¿y. j* ¡*-^0 ¿1»
j l 5A»-Ij aJ
3^ Al
ùl* 4 : . - -»- *J
.(^îLJIj jvLwij
j*
(2 )
Al
J-"* ¿r*J
*pi\
4^*j!
• '-isjfc A l
j'
j
J l i tjl»
LfJLi* <1
¿y'j Lc-b
l—i.
Al
j
jZ*I Ip lji
^1
s*-*
Û j^ j
1$1
eljj) «¿DU Ml
**=- J-"* ü*3
jà \ ¿jaj i»jkiu>
i_ j
i î l * j I
I-s
J lî
J--* ¿r* I '—'Ij i
V
i— jjü \
C-jjit I I r*—' s*j j )
\ 553
^s-
dans une autre version du hadith précité. «Il l’a laissée à cause de Moi». Puis ceux qui ne l’exécutent pas par oubli ou distraction; ceux-là rien ne leur sera écrit car dans leur faire il n’y avait ni acte ni intention. Enfin ceux qui ne l’accomplissent pas par paresse et impuissance après qu’ils aient eu l’intention mais les moyens leur manquaient. Leur cas est pareil à celui de deux hommes mentionnés dans ce hadith au thentifié où l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dit: «Lorsque deux musulmans se rencontrent brandant leurs sabres pour s ’entretuer, le tueur et la vicitme iront à l ’Enfer» On lui demanda: «C’est bien le sort du meurtirer, mais pour la victime?» Il répondit: «L ’homme victime cherchait aussi à tuer Vautre» (Rapporté par Boukhari et Mous-
Khouraïm Ben Fatek Al-Assadi rapporte que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Les hommes sont divisés en quatre parties et les actes en six. Parmi les hommes il y a: L ’aisé dans le bas monde et l ’autre; l’aisé dans le bas monde mais il vivra dans la gêne"dans l’au-delà; l’indigent dans la vie présente mais sera aisé dans l ’çutre, enfin le misérable dans les deux mondes. Quant aux actes: deux qui constituent une cause déterminate, deux qui rapportent leur équivalence, un décuplé et un qui équi vaut à sept cent multiples. Les deux premiers émanent de ce principe: Quiconque meurt en musul man croyant sans rien associer à Dieu, le Paradis lui sera dû.. Quiconque meurt en impie, ira à l’Enfer. Ceux qui rapportent leur équivalence, sont: Celui qui se propose de faire une bonne action sans l ’accomplir mais Dieu sait qu’il a eu l ’intention et le désir de la faire, une bonne action passera à sont actif. Celui qui a dessein à faire une mauvaise action elle ne lui sera pas inscrite, mais s ’il l’accomplit, elle lui sera inscrite comme telle.
(1) JAiJli \*.+.¡u~j ùUJLmJI
OtT 4i¡i iijli
lj>J» :Jli Ail ÜSjgb
¿jt-
(Jlj Uî JîUl! li* 4il ( J r l _ y J i î ijUt ^ «Ijj) «v-U* Jsi 554
s-
Les deux derniers sont: Celui qui f a it une bonne action elle lui sera dé cuplée. Enfin celui qui dépense dans la voie de Dieu à Lui la puissance et la gloire elle lui sera comptée à sept cent multiples. (R apporté p a r Ahmed, Tirmidzi et Nassai)*1*.
Ibn Abi Hatem rapporte d’après son grand père que le Prophète qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Il y a trois genres d'hommes ( qui viennent à la mosquée) pour accomplir la prière du vendredi: Le prem ier y assiste en prononçant de fu tilité s qui seraient sa p a rt de cette prière. Le deuxième y assiste pour invoquer Dieu qu’i l pourrait l ’exaucer ou non. Le troisièm e qui vient y particip er avec attention e t silence sans gêner les prieurs ni faire un m al à personne; celui-là sa prière sera une expiation des péchés qui aurait commis ju qu ’au vendredi suivant et trois jours en plus, car Dieu -à L ui la puissance et la gloire dit: «Celui qui se présentera à Allah avec une bonne action en sera récompeensé au décuple» (R apporté p a r Ibn A bi Hatem)*2*.
(1) ^UU tis-
ôujî
ül» :JU ^ ^
jÿ **
cJJUj
y*
*)l L
i
O
l#o
J
L-îJÜi
j
^
l o L *
(A1m«> a! 'w
O JlΔ 3Lu«^*
y*
L jjjl
y*
m tjUl
|*J AJL»«)
(2)
l
U
AjI ¿ l |%JUj
ÂÂftj JÀil
ÛÎ ■tfJL-Slt ¿M i
o a5
lp
I bll
apL^j
*
j» ■ -J ü »-i*A*jÎ Jt- c-.J’1*» J* J>*>* (^' l>*' >fr* frlpJb Uj^>y Jj I a J j c j rjÂi îî^ î Î-Jj pJj Oj Swij Ol»o>y \ > ( A jCU 0|j «UaPi ùl* 4)1
JP 4)1 üV iiJJij t^LI Âj^Aj iilijj V
^
555
j
J
|
¿Jj ^Jj
qui ’innanî hadânî rabbî ’ilâ sirâtim-mustaqîmin dînan qiyamam-millata ’Ibrâhîma hanîfan wamâ kâna mina-l-rnusrikîna (161) qui ’inna salâtî wa nusukî wa mahyâya wa mamâti li-L-Lâhi rabbi-l-‘âlamîna (162) lâ sarîka lahû wa bidâlika ’umirtu wa ’ana ’awwalu-l-muslimîna (163). Dis: Mon Seigneur m’a mis dans la voie droite, m’a mis dans la vraie religion, le culte d’Abraham, modèle de droiture, et qui ne s’est jamais compromis avec les idolâtres. (161) Dis: Ma prière, mes sacrifices, ma vie et mon trépas, je les offre a Allah, maître de l’univers. (162) Allah n’a point d’associé. C’est le principe qui m’a été imposé. Je suis le premier à m’y soumettre. (163). Dieu ordonne à Son Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- le maître des Envoyés de raconter ce qu’il lui a accordé comme Direction et chemin droit où il n’y a ni courbure ni déviation, plutôt une «voie droite» en toute droiture «le culte d’Abraham, modèle de droiture, et qui ne s’est jamais compromis avec les idolâtres» La religion d’Abraham était la religion immuable dont Dieu en a mentionnée dans plusieurs ver sets, on cite à titre d’exemple ces deux: - Et qui peut se désintéresser de la religion d’Abraham sinon celui qui n’a pas le sentiment de dignité» [Coran II, 130]. - Abraham fut un partiarche dévoué à Allah, inaccessible à toute compromission avec les idolâtres. Il sut reconnaître les bienfaits d’Allah. Pour l’en récompenser, celui-ci le prit sous Sa protection et le dirigea dans la bonne voie» [Coran XVI, 120-121]. Si le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- était ordonné de suivre le culte d’Abraham cela ne veut pas dire que la religion d’Abra ham était plus parfaite que la sienne, l’inverse s’avère plus convenable et plus logique car Dieu l’a favorisé par: rendre sa religion parfaite en parachevant Sa grâce sur lui, être le dernier des Prophètes et Messa 556
gers, être le maître absolu des fils d’Adam (tous les mortels), et le ren voyer - au jour de la résurrection - au poste le plus glorieux dont tous les Prophètes le souhaiteront y compromis Abraham le confident de Dieu. On a rapporté que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- dis ait le matin: «Nous suivons la religion de l’Islam le dogme pur la religion de notre Prophète Mouhammad, le culte de notre père Abraham, un vrai croyant, il n’était pas au nombre des polythéistes}/1).
L’imam Ahmed rapporte d’après Ibn Abbas qu’on demanda à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: Quelle est la rligion que Dieu aime le plus?» Il répondit: «La religion droite (Hanifîa) et simple» (Rapportépar l’imam Ahmed dans son Mousnad)(2K
«Ma prière, mes sacrifices, ma vie et mon trépas, je les offre à Allah» voilà ce que Dieu a ordonné à Son Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- de répondre aux idolâtres qui adoraient un autre que Lui, et sa crifiaient pour un autre que Lui. Donc ses prières et ses sacrifices -ou ses pratiques cultuelles- appartienent à Dieu seul qui n’a pas d’asso cié, tout comme II lui é ordonné en disant: «Prie ton Seigneur et fais-Lui un sacrifice» [Coran CVIII, 2] qui signifie: consacre tes prières et sacrifi ces à Dieu. Ces sacrifices, selon les exégètes, sont les offrandes immolées le jour du Sacrifice. A cet égard Jaber Ben Abdullah raconte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- immola deux moutons le jour du sacrifice et dit: «Je tourne mon visage, comme un vrai croyant, vers ce lui qui a créé les deux et la terre. Je ne suis pas au nombre des idolâtres. Ma prière, mes sacrifices, ma vie et ma mort appartiennent à Dieu le Sei gneur des mondes. Il n ’a pas d ’associé. Voilà ce qui m ’a été ordonné, je
(1) li—»¿jî-ï j . i C j £ ¿ r * ûlS” l*j (2) JlpSil tii ^
¿1 J j
.(JLu~«Jl
- J J J
:J15 4iî U * * ¿1 tse_^>-l)|4»i-^««ll
557
s*»! til ¿JçZ ¿I li*jl ïJL*j
^1 ¿p À*;>J11 rjlî
fuyi JU
suis le premier de ceux qui se soumettent» (R apporté par Ibn A bi Hatem )(I).
Je suis le premier à m’y soumettre» ceci signifie, d’après Qatada, le premier de cette communauté, comme le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- avait déclaré que tous les Prophètes et Messagers, avant lui, prêchaient l’Islam -ou la soumission à Dieu-qui consiste à adorer Dieu seul sans Lui reconnaître des égaux. Dieu raconte, dans le Co ran, que Noé aurait dit à son peuple: «Si vous me désavouez, je ne vous en demanderai pas compte. Mon compte, c’est Allah qui me le réglera. J’ai reçu l’ordre d’être parmi les soumis» [Coran X, 72]. Et II a dit par la bou che d’Abraham et Jacob en recommandant à leurs enfants: «O mes en fants, Allah vous a choisi une religion. Ne mourez pas que vous n’y soyez soumis» [Coran II, 132]. Ainsi Joseph s’est adressé au Seigneur par ces mots: «Seigneur, Tu m’as donné la puissance et Tu m’as appris à in terpréter les événements. Créateur de cieux et de la terre, Tu es mon sou tien dans ce monde et dans l’autre. Fais que je meure en état de grâce et que je rejoigne les bienheureux» [Coran XII, 101]. L’était de grâce signifie la soumission. Enfin Moïse a dit à son peuple: «Si vous croyez en Allah, mettez votre confiance en Lui, comme il sied à des gens soumis» [Coran X, 84], Plusieurs versets du Coran dénotent que Dieu a envoyé vers l’hu manité des Prophètes et Messagers pour appeler les hommes à em brasser l’Islam qui signifie la soumission à Dieu, malgré que la façon de le pratiquer diffère d’une religion à une autre et dont chacune a abrogé celle qui l’a précédée qu’à la fin, et avec l’avènement de Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue- l’Islam fut imposée comme étant la religion dernière que Dieu a agréée pour toute l’humanité. Il ne sera donc ni abrogé ni modifié car notre Prophète est îe dernier En voyé vers les hommes.
(1) ¿A*" ûl
j {
J
-¿îjfc 41)1 J Olj-k— JI Jaj (¿ÂU
i
Jl ¿¡A 1)1 L.j LL^j-
J j t lilj O j »I ¿JÜJbj *J
ji,
V
t—'j ¿1 .(aU I
X fi-
558
¿» j > j
la;-
Cf- J O *
C-fJ-jl (^L>«-*j
L ’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, comme on a cité auparavant, a dit: «Nous les Prophètes issus de plusieurs mères, mais notre religion est la même». L ’imam Ahmed rapporte d’après Ali que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, après le premier tekbir pour entamer la prière formulait cette invocation: «Je tourne mon vi sage, comme un vrai croyant, vers celui qui a créé les deux et la terre. Je ne suis pas au nombre des idolâtres. M a prière, mes sacrifices, ma vie et ma mort appartiennent à Dieu le Seigneur des mondes... Jusqu’à la fin du verset. «Mon Dieu, Tu es le Souverain, il n ’y a de Dieu que Toi. Tu es mon Seigneur et je suis ton serviteur, j e me suis f a it tort à moi-même, j ’avoue mes péchés, pardonne-moi tous mes péchés car nul autre que Toi n ’absout les péchés. Dirige-moi vers la meilleure morale car nul autre que Toi n ’y dirige. Ecarte-moi des mauvais caractères car nul autre que Toi n ’en écarte. Que Tu sois béni et élevé. J ’implore Ton pardon et reviens à Toi» (Rapporté par Moustim)(1).
qui ’agayra-L-Lâhi ’abgî rabban wa huwa rabbu kulli say’in walâ taksibu kullu nafsin ’illâ ‘alayhâ walâ taziru wâziratun wizr ’uhrâ tumma ’ilâ r a b b i k u m m a r j ‘uk um f a y u n a b b i ’ukum bi mâ k un t u m fî hi tahtalifûna (164).
(1) :Jlï |*j
Iil
y
¿JLLÜI c J l j»
«uil J ù t
ja
*^| aJI
jÂ*i V
If s?*
-
4il
Jli
Ul U j LLjlt- (j>jVIj o l j I l jiai tÿJLJU
11H>
^ jiffà
»
Ait-
#
i_ jj
C-ij»\ ij
4i
t
i
L
j
j
C-«-lJg (ilüUP Ulj ^¡j CJl tC-il
(f^4i y
cC-JUîj C-ijLî cC~»I 559
V
Dis: Voudrais-je pour maître un autre qu’Allah, le maître de l’univers? Toute âme n’est responsable que d’elle-même. Aucune ne supportera les pé chés d’une autre. Vous retournerez à votre Seigneur qui expliquera ce sur quoi vous étiez divisés. (164). Pour répondre toujours aux polythéistes, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- fut ordonné de leur déclarer qu’il n’adore que Dieu seul sans rien Lui associer, de Lui vouer un culte pur, de se fier à Lui et de ne demander secours que de Lui. La foi et la confiance en Dreu sont souvent joints l’une à l’autre dans plusieurs versets du Coran. On cite ces quelques-uns à titre d’exemple: - C’est Toi que nous adorons, c’est Toi dont nous implorons secours [Coran I, 5]. - Adore-Le, mets ta confiance en Lui [Coran XI, 123]. - Dis: «Il est miséricordieux, nous croyons en Lui et nous nous fions à Lui» [Coran LXVII, 29]. - Il est le maître de l’Orient et de l’occident. Il n’y a d’autre Allah que Lui. Prends-Le pour Souverain» [Coran LXXIII, 9]. Le jour de la résurrection où tout compte sera rendu «Toute âme n’est responsable que d’elle-même. Aucune ne supportera les péchés d’une autre». Chaque individu sera jugé équitablement sans être opprimé, et rétribué selon ses œuvres bonnes ou mauvaises. Nul ne portera le far deau d’un autre et la justice sera établie. «Si une âme demande à une au tre, fût-elle une de ses proches, de la soulager de son fardeau, ce sera en vain» [Coran XXXV, 18]. En ce jour-là les hommes «n’auront à craindre ni injustice ni arbitraire» [Coran XX, 112]. Toute âme sera le gage de ses œuvres à l’exception des hommes de la droite dont la bénédiction de leurs bonnes œuvres pourrait être, si Dieu le voudra, répartie sur leurs descendances et proches, ce qui est confirmé par ce verset: «Nous réserverons le même sort qu’aux croyants, à leurs descendants qui auront suivi leur foi. Nous ne leur ferons rien perdre du mérite de leurs actions» [Coran LII, 21]. 560
Cela signifie que les descendants seront avec leurs pères au Pa radis grâce à leur foi même si leurs œuvres ne leur rapporteraient pas ce grand mérite. Tout cela sera réalisé grâce à la miséricorde et la gé nérosité du Seigneur. «Vous retournerez t votre Seigneur qui expliquera ce sur quoi vous étiez divisés» qui signifie, sous-entendant: Agissez selon votre condition, quant à nous, nous agissons selon la notre, vous et nous comparaî trons devant Lui et II nous montrera alors ce sur quoi nous n’étions pas d’accord dans le bas monde. Tout cela, nous le trouvons bien ex posé dans ce verset: «Dis; «Vous n’aurez pas à répondre de nos actes, m nous des vôtres». Dis: Notre Maître noos rassemblera et se prononcera en tre nous en toute justice. Il est le juge par excellence et le savant» [Coran XXXIV, 25-26].
wa huwa-l-ladî ja'alakum halâ’if-l-’ardi wa rafa‘a ba‘dakum fawqa ba‘din darajâti-l-liyabluwakum fi ma ’a tâkum’inna rabbka sarî*u-l’iqâbi wa ’innahû la-Gafûr-r-Rahîm (165). C’est Lui qui vous a appelés à prendre sur terre la place des généra tions passées et qui a établi entre vous des hiérarchies pour vous éprouver dans vos tâches respectives. Votre Seigneur est rapide dans la répression mais II est bon et miséricordieux(165). Dieu, certes, est celui qui a peuplé la terre par des générations qui se succédèrent les unes aux autres, siècle après siècle, depuis le jour où II créa Adam et le fit descendfre sur terre en disant aux anges qu’il voulait avoir sur terre un représentant, puis des peuples pour voir com ment ils s’y comporteront. «Et qui a établi entre vous des hiérarchies» ou suivant une autre in terprétation: Il a élevé certains d’entre vous de plusieurs degrés audessus des autres. Cette distinction pourrait être: soit dans les biens, 561
soit dans les caractères, soit dans les couleurs etc... mais elle émane toujours de Sa sagesse. Dieu a dit à cet égard; «C’est nous qui distri buons leur nourriture en ce monde et qui déterminons leur condition pour permettre aux uns d’avoir les autres pour serviteurs» [Coran XL III, 32]. Comme II a dit aussi: «Considère comment nous avantageons les uns par rapport aux autres. Il y aura des différences plus marquées encore dans la vie future» [Coran XVII, 21]. Quel est ce but? si ce n’est que: «pour vous éprouver dans vos tâ ches respectives». Il éprouve les aisés pour voir s’ils seraient reconnaissa n ts et le s pauvres s ’ils endureraient leu r indigence et se montreraient patients. Mouslim rapporte dans son Sahih que l’Envoÿé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Le bas monde est verdoyant et désirable, Dieu vous y a faits des succeseurs pour voir comment vous œuvrez. Redou tez le bas monde et les femmes qui étaient là première tentation qui avaient subie les fils d'Israël»(1).
«Votre Seigneur est rapide dans la répression mais II est bon et miséri cordieux» Ce verset contient la redoute du châtiment céleste et l’incita tion à espérer la clémence de Dieu. Mais en fin de compte tout dépendra du comportement de l'individu. Dieu a souvent joint dans Son Livre le châtiment à la miséricorde: Tantôt II incite Ses serviteurs à L’adorer et désirer le Paradis grâce à leurs bonnes actions, et tantôt Il leur montre ce qu’il y aura comme supplice dans l’Enfer en leur ci tant la grande frayeur du jour du jugement. L’imam Ahmed rapporte d’après Abou Houraira queTEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Si le croyant savait ce que Dieu a réservé comme châtiment, personne n'aurait ambitionné Son Para dis. Par contre, si l ’incrédule savait ce que Dieu a réservé comme miséri corde, personne n ’aurait désespéré de Son Paradis. Dieu a fa it de la
(1) Lf-J
4)1
.fcLoJl ^ cJlS”
tijjasi ûji*- LJ-ÜI ju\
'.jgjfc 4)1 dj— j dl* ¡*-L***
djl üU («Ldi lyBlj LjJÜI 562
^
t£jjIujû lit* JbLi
miséricorde cent parties. Il en a fa it (descendre sur terre) une seule grâce à laquelle les créatures se montrent clémentes les unes envers les autres, et Il en réserve auprès de Lui quatre-vingt-dix - neuf parties»*1*.
Pour résum er tout cela, il suffit de citer ce verset exhaustif: «Avertis les hommes que Je suis indulgent et miséricordieux, et que Mon châtiment est impitoyable» [Coran XV, 49-50].
(1)
^ -Jl* 0a& Ja^i L» i-kj-Jt\ j a 4)1 J** 1« i * » i 4 ll JÜPj l f i Ù t 4 Â L > -
J û t
tSjj •**
*jtj* ^ Cj *
-Pj ¿ fu
JL^p
j a ÿ
ÏJU 4)1
J A
JL»-I
.(¿JluJj
563
7- SOURATE DE L’A’RAF 206 Versets Révélée partie à La Mecque et partie à Médine après la sourate de Çad
Bismi -L-Lâhi-r-Rahmâni-r-Rahîm ’Alaf-Lam-mTm-sa'd (1) Kitâbun ’unzila ’ilayka falâ yakun fî sadrika harajum-minhu litundira bihî wa dikrâ li-l-mu’minîna (2) ’t-tabi‘u ma unzila ’ilaykum mi-r-rabbikum walâ tattab i‘û min dûbihT ’awliyâ’a qalîlam-mâ tadakkarûn (3). Au nom de Dieu le Miséricordieux le Très Miséricordieux Alif, Lam, Mim, Sad (1) C’est un livre qui t’est révélé. Ton cœur ne doit ressentir aucune gêne à le divulguer. Il est une source de conseils pour les croyants (2) Suivez les révélations qu’il vous apporte de la part de votre Seigneur et n’ayez pas d’autre maître qu’Allah. Que vous êtes longs a comprendre (3). Nous avons déjà parlé de ces lettres qui se trouvent au début de
3
certaines sourates du Coran en commentant la sourate de la vache, et qui ont suscité tant de questions parmi les hommes. Ce coran est «un Livre qui t’est révélé» de ton Seigneur. «Ton cœur ne doit ressentir aucune gêne à le divulguer» ni éprouver aucune inquié tude, plutôt tu dois, ô Mouhammad, être patient comme ont été pa tients ceux des Prophètes qui étaient doués d’une ferme résolution. Ce Livre est un avertissement aux hommes et «une source de conseils» pour eux. Puis le Seigneur s’adresse à Ses sujets: «Suivez les révélations qu’il vous apporte de la part de votre Seigneur» C’est à dire: suivez le Prophète illettré qui vous apporte un tel Livre «et n’ayez pas d’autre maî tre qu’Allah» en prenant comme maîtres les autres divinités en dehors de lui. «Que vous êtes longs à comprendre» car les hommes manquent de réflexion pour saisir le sens des révélations et devenir des croyants comme Dieu l’affirme dans ces versets:
- «Si tu te fíes aux hommes, ils te détourneront de la voie d’Allah» [Coran XVI, 116].
- «Quoi que tu fasses, peu d’hommes se convertiront» [Coran XII, 103],
- «La plupart ne croient en Allah qu’en Lui adjoignant des associés» [Coran XII, 106]
wa kam min qaryatin ’ahlaknâhâ fajâA’ahâ ba’sunâ bayâtan ’aw hum qàA,ilûna (4) famâ kâna da‘wâhum ’id jâA’ahum ba’suna ’ilia ’an qâltî ’innâ kunnâ zâlimîna (5) falanas’allana-l-ladîna ’ursila ’ilayhim wa lanas’alanna-l-mursalîna (6) falanaqussanna ‘alayhim bi‘ilmin wamâ kunnâ ga ’ibîna (7). Que de cités nous avons anéanties, les unes la nuit, les autres en plein
4
jour (4) Us n’eurent d’autre réaction, au moment où notre colère les frappa, que de dire: «Oui, nous sommes coupables» (5) Nous interrogerons à la fois les peuples à qui nous ayons envoyé des Prophètes et les Prophètes eux-mê mes (6). Nous leur raconterons leurs faits et gestes sans une défaillance, car nous n’avons pas cessé de les suivre (7). Ceux qui ont contredit les Prophètes, se sont détournés d’eux et l’ont traités de menteurs, ont subi une ignominie dans le bas monde et une autre les attend dans l’autre dont en parlent ces versets: «D’autres
Prophètes avant toi ont été tournés en dérision. Ceux qui ont raillé leurs avertissements en ont éprouvé la pertinence» [Coran VI, 10] et: «Que de ci tés avons-nous détruites en punition de leurs péchés! elles gisent solitaires au milieu de leurs ruines, leurs puits sont comblés et leurs magnifiques pa lais abattus» [Coran XXII, 45] et: Combien de cités n’avons-nous pas anéanties pour avoir méconnu nos bienfaits? Voyez leurs demeures. Presque toutes ont été abandonnées. C’est nous qui en sommes devenus les héritiers» [Coran XXVIII, 58], Certaines de ces cités furent détruites la nuit durant le sommeil et d’autres durant la sieste de la journée, tant le sommeil que le repos, sont tous deux de moments d’inattention comme il est montré dans ces versets: «Les habitants des villes soint-ils sûrs que notre châtiment ne
les surprendra pas, la nuit, pendant leur sommeil? Les habitants des villes, sont-ils sûrs que notre châtiment ne les surprendra pas, en plen jour, au beau milieu de leurs plaisirs?» [Coran VII, 97 - 98]: «Ceux qui recourent à des procédés malhonnêtes ne craignent-ils pas qu’Allah ne dérobe la terre sous leurs pieds ou qu’une calamité inattendue ne les frappe, ou ne les attei gne dans leurs biens, sans qu’ils puissent se défendre»» [Coran XVI, 4546]. Lorsque le châtiment les abattit «ils n’eurent d’autre réaction au mo ment où notre colère les frappa, que de dire: «Oui, nous sommes coupa bles» en avouant leurs péchés. A ce propos, Ibn Jarir a dit: «Ce verset est corroboré aussi par les dires du Prophète: «Un peuple ne fut anéanti qu’après avoir avoué les péchés qu’il a commis».
«Nous interrogerons à la fois les peuples à qui nous avons envoyé des Prophètes et les Prophète eux-mêmes» Car au jour du jugement dernier, Dieu interrogera les hommes sur leur attitude à l’égard des Prophètes
5
et qu’elles étaient leurs réponses à leur appel, et les Prophètes s’ils avaient transm is le message. Dieu a dit dans d ’autres versets: «Un
jour, Allah les appellera et leur demandera: «Qu’avez-vous répondu aux Prophètes?» [Coran XXVIII, 65] et: «Le jour où Allah rassemblera les Pro phètes, Il les interrogera: «Combien avez-vous fait d’adeptes?» Ils répon dront: «Nous n’en savons rien. Toi seul perces les mystères» [Coran V, 109]. Ibn Omar rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Chacun de vous est pâtre, et chaque pâtre est responsable de
sons troupeau» l ’imam sera interrogé sur son peuple, l ’homme sur sa fem m e, la fem m e sur le foyer de son mari et le domestique sur les biens de son maître. Puis il récita: «Nous interrogerons à la fois les peuples à qui nous avons envoyé des Prophètes et les Prophètes eux-mêmes (Rapporté par Ibn Mardaweih) (I)'. En commentant ce verset: «Nous leur raconterons leurs faits et ges tes sans une défaillance, car nous n’avons pas cessé de les suivre» Ibn Abbas a dit: Le Livre (où les œ uvres des hom mes sont inscrits) sera étalé devant eux et racontera toutes leurs actions. Au jou r de la résurrection, Dieu présentera aux hommes leurs ac tes et paroles, même les plus minimes, car II en était témoin et rien ne Lui était caché, et II connaît la perfidie des regards et ce qui est caché das les cœ urs, comm e II l’affirm e dans ce verset: «Il n’est pas une
feuille qui tombe, qu’il ne le sache. Il n’est pas une molécule dans les en trailles de la terre, une brindille verte ou sèche qui ne soient dénombrées dans le sommier de la création» [Coran VI, 59].
• j ^ ^ 4_Ltol
(1) (JL*
" *j •
6
j
£■
wa-l-waznu yawma’idin-i-1 haqqu faman taqulat mawâzînuhû fa ’û la ’ika hum u-l-m uflihûn (8) wa man haffat mawâzînuhû fa’ûlâAjika-l-ladîna hasirïï ’anfusahum bimâ kânû bi ’ayatinâ yazlimûna (9). Ce jour-là, la pesée sera rigoureuse. Ceux dont le plateau penchera se ront parmi les bienheureux (8) Ceux dont le plateau remontera, ceux-là, leurs âmes seront perdues pour avoir méconnu nos signes (9). La pesée des actions se fera au jour du jugement dernier avec équité où personne ne sera lésée comme ce verset l’affirme égale ment: «Nous dresserons des balances d’une sensibilité inégalable au jour du
jugement dernier. Aucune âme ne subira le moindre préjudice. Le poids mê me d’un grain de moutarde entrera en compte. Nos comptes sont infailli bles» [Coran XXI, 47]. Dieu a dit aussi: «Allah ne lésera personne, pas même du poids d’un atome. Il rémunérera au centuple les bonnes actions et leur assurera une récompense magnifique» [Coran IV, 40] et: «Celui dont les œuvres feront pencher le plateau de la balance, connaîtra une douce féli cité» [Coran Cl, 6 - 7] et aussi: «Ceux en faveur de qui la balance penche ra triompheront. Ceux-là seront perdus qui auront peu de bonnes œuvres dans leur balance. Ils auront l’enfer pour séjour éternel» [Coran XXIII, 102-103]. Qu’est-ce qu’on mettra dans le plateau au jour de la résurrection? Et Ibn Abbas de répondre: Toutes les actions même les choses imper ceptibles qui seront transformées en des corps, comme il est rapporté dans un hadith cité dans les deux Sahihs que les deux sourates de la «Vache» et «La famille d’Imran» qui seront comme deux nuages ou deux ombres ou une bande d’oiseaux». On a dit que ce sera le livre d’actions de chaque individu en se ré férant à un hadith dont le sens est le suivant: On mettra dans un pla teau quatre-vingt-dix-neuf-registres (des actions) étalés à perte de vue, et dans l’autre une petite carte où il est écrit: «Il n’y d’autre divinité que Dieu» (qui représente la foi) et elle penchera la balance. Suivant une troisième interprétation l’homme même sera pesé comme il est cité dans ce hadith: «On amènera au jour de la résurrec tion l’homme le plus corpulent qui, en le pesant, ne pèsera auprès de Dieu, plus que l’aile d’un moustique». Puis le Prophète - qu’Allah le bé
7
nisse et le salue - récita: «Elles ne pèseront d’aucun poids au jour du juge ment dernier» [Coran XVIII, 105]. Et dans un autre hadith concernant Abdullah Ben Mass'oud et ses fastes, il a dit: «Etonnez-vous de la fi nesse de ses jambes? Par celui qui tient mon âme dans Sa main, elles seront plus grosses que le mont Ouhod»
U '5Lii
^ ^ = ¿ ^ 3 lî J j
walaqad makkannakum fî-l-’ardi wa ja‘alnâ lakum fîhâ ma‘ayisa qalîlammâ taskurûna (10). Nous vous avons installés sur terre et nous avons pourvu à votre nour riture. Et pourtant vous nous en êtes bien peu reconnaissants» (10). Dieu rappelle à Ses serviteurs qu’il leur a établi la terre un lieu de séjour, y a fait jaillir les sources et les rivières, des demeures et des maisons, en y mettant à leur service ce dont ils ont besoin, les nuages porteurs de pluie afin de permettre à la terre de faire sortir les planta tions pour leur nourriture, et tout ce qu’il faut pour leur assurer la sub sistance. Et pourtant les hommes sont peu reconnaissants, car comme Dieu a dit: «Vous ne pourriez pas énumérer les bienfaits d’Allah. L’homme est profondément injuste et ingrat» [Coran XIV, 34].
walaqad halqnâkum tumma sawwarnâkum tumma qulnâ li-l-malâ ’ikatisjudû li’Âdama fasajadïï ’ilia ’Iblîsa lam yakum mina-s-sâjidîna (11). Nous vous avons créés, puis façonnés et nous avons dit aux anges: «Prosternez-vous devant Adam» Ils se prosternèrent, excepté Iblis qui ne se prosterna pas (11). En montrant la haute considération qu’il réserve à Adam, Dieu met en garde Ses serviteurs contre Iblis (Satan), son inimitié et sa jalousie afin d’éviter ses sédititions et tentations.
8
«Nous vous avons créés, puis façonnés et nous avons dit aux anges: «Prosternez-vous devant Adam» Le Seigneur a dit aussi dans un autre verset en mentionnant la création d’Adam: «S’adressant aux anges, Allah leur dit: «Je vais créer l’homme avec du limon, avec de l’argile malléable. Quand Je l’aurai façonné et que Je lui aurai insufflé de ma vie, prosternezvous devant lui» [Coran XV, 28-29]. Lors de la création d’Adam - le sa lut sur lui - Dieu le créa d’argile endurcie, lui donna la forme d’un homme et y insuffla de son Esprit et il devint un être vivant. Puis il or donna aux anges de se prosterner devant lui en signe de la proclama tion de la grandeur du Seigneur et de Son pouvoir. Les anges se soumirent et se prosternèrent sauf Iblis qui refusa de le faire. En commentant le verset précité, Ibn Abbas a dit que Dieu a créé les humains dans les reins des hommes et les a façonnés dans les matrices des femmes. Quant à Ibn Jarir, il a déclaré qu’il s’agit de la progéniture; en d’autres termes Dieu à créé Adam puis II a façonné sa descendance, des dires qui sont sujets à discussion, car II a dit en suite: «Et nous avons dit aux anges: «Prosternez-vous devant Adam» il s’agit donc d’Adam et non pas de sa descendance. Un autre verset confirme cela quand Dieu a dit: «Nous avons extrait l’homme de l’essence de la terre» [Coran XXIII, 12] qui signifie qu’Adam fut créé de la terre et sa descendance d’une goutte de sperme.
qâla mâ m ana‘aka ’allâ tasjuda ’id ’amartuka qâla ’ana hayrum-minhu halaqtanî min nârin wa halaqtahû min tînin (12). Pourquoi ne t’es-tu pas prosterné comme Je te l’ai ordonné? Il répondit: «Je m’estime plus que lui. Tu m’as tiré du feu alors que Tu l’as tiré du limon» (12). La réponse d’ Iblis «Je m’estime plus que lui» constitue, selon les exégètes, une excuse qui est plus g rfv e qu’un péché, car il ne convient jamais à un être à qui on a fait une grâce de désobéir à celui qui la lui a faite. Il répondit: «Comment m’ordonnes-Tu de me proster
9
ner devant lui au moment que je suis meilleur que lui?» Voilà la rebel lion même, croyant qu’étant créé du feu, le feu est meilleur que le li mon. Donc, il a tiré argument de la substance - ou l’essence - de sa création sans tenir en considération l’acte honorable du Seigneur en créant Adam de Sa propre main et lui insufflant de Son esprit». Les anges obtempérèrent aux ordres de Dieu et se prosternèrent, quant à lui, il refusa donnant comme prétexte la supériorité du feu sur la terre oubliant ainsi que les caractéristiques de la terre sont: la sa gesse, la clémence, la patience et la solidité. Quant à celles du feu, elles sont: Lë ravage, la vitesse et l’étourderie. L’essence d’Iblis lui fut néfaste et celui d’Adam lui procura la sérénité, la confiance en Dieu, la soumission à Ses ordres, la reconnaissance de Ses bienfaits, le repen tir, le pardon et le retour à lui. Il est cité dans le Sahih de Mouslim, d’après Aicha -que Dieu soit satisfait d’elle- que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue a dit: «Les anges sont de lumière, les génies (ou les démons) d’tme flamme
de feu, et Dieu a créé Adam comme on vous Va décrit»(1). Ibn Sirine a dit: «Iblis était le premier à utiliser le syllogisme, et le soleil et la lune ne furent adorés que par le fait du syllogisme.
qâla fahbit minhâ famâ yakûnu laka ’an iatakabbara fïhâ fahruj ’innaka mina-s-sâgirîna (13) qâla ’anzirnf ’ilâ yawmi yub‘atûna (14) qâla ’innaka mina-l-munzarîna (15). Il dit: «Quitte ces lieux. Tu es mal venu à t’enorgueillir. Va-t-en, misé
(1)
C-âJL^I ‘jfe 41ll
¿j& cJlï ^g 41)1 fjl j L j ü ¿y> ç-jti ¿y
10
¿ U j j ÿ J»
rable que tu es» (13) Il répondit: «Laisse-moi vivre jusqu’au jour de la ré surrection» (14) «Je te laisse vivre» reprit le Seigneur (15). En punition de sa rebellion, son insoumission et son enorgueillissement, Dieu ordonna à Iblis: «Quitte ces lieux» Ces lieux peuvent dési gner le Paradis, selon les dires de la plupart des exégètes, ou le rang élevé qu’occupait Iblis dans le Haut Royaume, selon d’autres. «Tu es mal venu à t’enorgueillir» et tu es au nombre de ceux qui sont méprisés et humiliés à cause de ton mauvais comportement. Mais Iblis le maudit prévut sa future destinée et demanda au Seigneur: «Laisse- moi vivre jusqu’au jour de la résurrection» Dieu, par Sa sagesse et Son vouloir lui répondit: «Je te laisse vivre» Telle fut la décision de Dieu et nul ne pourrait s’opposer à Son jugement et II est prompt dans Ses comptes.
qâla fabima ’agwaytanî la ’aq‘udanna Iahum sirâtka-l-mustaqîma (16) t umma la’âtiyannahum min bayni ’aydihim wa min halfihim wa ‘an ’aymânihim wa ‘an samâ’ilihim walâ tajidu ’aktarahum sâkirîna (17). Il dit: «Du moment que Tu m’as perdu, je serai posté sur la voie droite, guettant Tes serviteurs» (16) Je les accosterai par-devant et par-derriére, à droite et à gauche, et Tu n’en trouveras que bien peu pour reconnaî tre Tes bienfaits» (17). Une fois exaucé, Iblis le maudit persévéra dans sa rebellion et son obstination et, à cause de l’aberration que Dieu a mise en lui, il Lui ré pondra: «je serai posté sur la voie droite, guettant Tes serviteurs» Je les éloignerai de cette voie, les égarerai afin de ne plus T’adorer ni procla mer Ton unicité, pour me venger. L’imam Ahmed rapporte que l’Envoyé de Dieu a dit: «Le démon guetta le fils d’Adam sur toutes les voies qu’il emprunta. Il l’intercepta sur la voie de l’Islam et lui dit: «Embrasses-tu l’Islam et tu laisses ta propre re
11
ligion et celle de tes pères?» Mais l ’homme lui désobéit et se convertit. Il l’intercepta sur la voie de l’émigration et lui dit: «Emigres-tu en quittant ton pays et ton ciel, or l’émigré n ’est que comme un cheval attaché par un lien» Mais l ’homme lui désobéit et acheva son émigration. Enfin il l ’inter cepta sur la voie du militantisme c ’est à dire le sacrifice de l ’âme et des biens, en lui disant: «Combats-tu pour que tu sois tué, et ta femme se re mariera et tes biens seront partagés?» Mais l’homme lui désobéit et conti nua à combattre. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue poursuivit: «Quiconque aura accompli ce que cet homme a fait, il sera du devoir de Dieu de le faire entrer au Paradis. Et celui qui sera tué, il sera aussi du devoir de Dieu de le faire entrer au Paradis» S ’il sera noyé, il sera du devoir de Dieu de la faire entrer au Paradis. Enfin si sa monture lui au ra cassé le cou, il sera du devoir de Dieu de le faire entrer au Paradis»(I>. «Je les accosterai par-devant et par-derrière» Cette expression signi fie, d’après Ibn Abbas, je les ferai douter qu’il y aura une autre vie dans l’au-delà, les ferai convoiter le bas monde, «à droite» en dénatu rant leur véritable religion «et à gauche» en les plongeant dans les pé chés. Quant à Qatada, il a dit: «Cela signifie: je me placerai devant eux pour les dissuader qu’iLn’y aura ni résurrection, ni paradis, ni enfer; derrière eux pour leur embellir le bas monde; à leur droite pour les em pêcher de faire les bonnes actions; et à leur gauche pour les pousser à commettre les mauvaises actions en les embellissant à leurs yeux. O fils d’Adam! le démon te cernera de tous côtés mais jamais ne viendra au-dessus de toi car il sera incapable de s’interposer entre toi et la mi séricorde de Dieu.
».aj
(1 )
i~?j
^l
*«* II ü |l
01
.«jJL-lj «Lya*»J l i lilîL Î tJ jJ a J l
j»—
¿li.L _-._j
Jlâ i i JL»JIj *—
i»
(3 > .
4A)I J
Ù jj t4i»*JI
ùl «<ï)l
4JU--L» ùl 4&I
o
L
ùlS" j
12
: J Uü ^"5L*Vl jj ; j ^ :J L Ü
jJjj]ai *i û
*
î
J li
ù j j cî-Jb ùl j|
3
ù l <ül
t tjU J I
n\ .rtw't si y *Jl
ùlS~ ù lT
En commentant cette partie du verset: «tu n’en trouveras que bien peu pour reconnaître Tes bienfaits» Ibn Abbas a dit: «Une minorité des hommes sera monothéiste, mais les dires d’Iblis ne furent que supposi tions et illusions, et ceci est confirmé par les paroles divines: «Le juge
ment de Satan sur les hommes se trouva confirmé. Tous le suivirent, quelques croyants exceptés» [Coran XXXIV, 20]. Pour cela il faut toujours se réfugier auprès de Dieu contre le démon. Ibn Abbas rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - formulait souvent cette invocation: «Mon Dieu, je Te demande
.de m ’accorder le pardon et la force dans ma religion, ma vie mondaine, ma famille et mes biens. Mon Dieu, cache mes défauts, rassure-moi contre ma crainte, garde-moi contre le mal qui se trouve devant moi, derrière moi, à ma droite, à ma gauche, et au-dessus de moi. Je recherche Ta protection afin que la terre ne m ’engloutisse pas» (Rapporté par Al-Bazzar)(I).
qâla-hruj minhâ m ad ’ûmam-madhura-l-laman tabi‘aka minhum la’am la’anna jahannama minkum ’ajma‘îna (18). Sors d’ici, lui dit Allah, couvert d’opprobre et honni de tous, ceux qui te suivront et toi-même, Je vous précipiterai tous dans l’enfer (18). Telle fut la sanction de Dieu en répondant à Iblis: La malédiction, le bannissement et l’éloignement de son poste qu’il occupait parmi les anges et de Sa miséricorde. Ceux qui le suivront subiront le même sort et seront précipités dans l’Enfer comme le confirme ce verset:
(1)
^
¿JJL-Î
4il J : < J l ï
¿-¿j ùh cy
(j-W* ¿k' o *
jr^ .Uÿy. 'j.Le- j>\
13
^ jljJt JâiUJt
«Fuis. Toi et ceux qui pactiseront avec toi, aurez l’enfer pour récompense. Ample récompense» [Coran XVII, 63].
wa yâ ’Âdamu-skun ’anta wa zawjuka-l-jannata fakulâ min haytu si’tui’tumâ walâ taqrabâ hâdihi-s-sajarata fatakûna mina-z-zâlimîna (19) fawaswasa lahumâ-s-saytânu liyubdiya lahumâ mâ wûriya ‘anhumâ min saw’âtihimâ wa qâla mâ mahâkumâ rabbukumâ ‘an hâdihi-s-sajarati ’il ia ’an takûnâ malakayni ’aw takûnâ mina-l-hâlidîna (20) wa qâsamahuma ’innî lakumâ lamina-n-nâsihîna (21). Quant à toi Adam, le paradis sera ta demeure et celle de ton épouse. Mangez-y ce qui vous plaira. Mais n’approchez pas de cet arbre si vous ne voulez pas commettre un péché. (19) Satan les circonvint de telle sorte qu’il découvrit à leurs yeux les parties de leur corps tenues cachées jusqu’alors. H leur dit: «Votre Seigneur ne vous a interdit cet arbre que pour vous em pêcher de devenir des anges ou des immortels» (20) Il leur jura que ses conseils étaient sincères (21). Dieu toléra à Adam et à Sa compagne de se nourrir de tous les fruits du Paradis sans s’approcher d’un arbre qu’il leur a désigné. Nous avons parlé auparavant de cela en commentant la sourate de la vache (voir verset n:35). Satan les jalousa et commença à tramer ses machi nations afin de lës priver de ce bien-être. Il leur dit: «Votre Seigneur ne
vous a interdit cet arbre que pour vous empêcher de devenir des anges ou des immortels» en ajoutant: Si vous en aviez mangé vous vivriez éter nellement, tout comme il a dit à Adam: «O Adam, lui dit-il, veux-tu que je te montre l’arbre de l'immortalité et un royaume impérisable» [Coran XX, 120],
14
Il leur jura qu’il est pour eux un conseiller à qui ils devaient avoir confiance, mais son but était leur tromperie comme il allait agir vis-àvis des hommes même les croyants parmi eux. D’après Qatada il au rait dit: «Je jure par Dieu que je fus né avant vous et je suis plus avisé que vous, suivez-moi pour vous montrer le chemin droit.
fadallâhumâ bi gurûrin falammâ dâqâ-s-sajarata badat lahumâ saw’âtuhumâ wa tafiqâ yahsifâni ‘alayhimâ min waraqi-l-jannati wa nadâhumâ rabbuhuma ’alam ’anhakumâ ‘an tilkumâ-s-sajarati wa ’aqul lakumâ' ’inna-s-saytâna lakumâ ‘aduwwum mubînun (22) qâlâ rabbanâ zalamna ’anfusanâ wa ’il-lam tagfir lanâ wa tarham nâ lanakunanna mina-1hasirîna (23). Il capta leur confiance par des supercheries. Pendant qu’ils goûtaient aux fruits de l’arbre leur nudité apparut. Ils s’empressèrent de les couvrir avec les feuilles du paradis. Le Seigneur les interpella alors: «Ne vous ai-Je pas interdit cet arbre? Ne vous ai-Je pas dit que Satan était votre ennemi irréductible?» (22). Ils répondirent: «Seigneur, nous nous sommes trompés nous-mêmes. Et si tu ne nous pardonnes ni ne nous prends en pitié, nous sommes perdus» (23). Ibn Abbas a dit: L’arbre interdit était Ijépi. Quand ils en ont mangé, leur nudité leur apparut qui était jusqu’a alors cachée par leurs ongles. Ils disposèrent alors sur eux les feuilles du figuier en collant les unes aux autres. Adam erra dans le Paradis et un de ses arbres se colla à sa tête. Le Seigneur l’interpella alors: «O Adam! Me fuis-tu?» - Non, ré pondit-il, mais j ’ai honte de Toi ô Seigneur. Dieu répliqua: «Tout ce que Je t’ai donné et accordé comme biens dans le Paradis ne te suffisait-il pas pour enfreindre mon ordre?.... Certes oui, Seigneur, rétorqua Adam. Je jure par Ta puissance ô Seigneur, je n’imaginerai plus que
15
quelqu’un puisse jurer par Toi en mentant. Il fit allusion à ce verset: «Il leur jura que ses conseils étaient sincères». Dieu riposta: «Par Ma puis sance, Je te ferai descendre sur terre où tu ne trouveras de quoi sub sister sans peine. Quitte le Paradis». Et Ibn Abbas de poursuivre: «Adam et son époux se nourrissaient au Paradis à discrétion alors, que sur terre, ce fut autrement. Il lui ap prit comment se servir du fer et lui ordonna de labourer et semer. Adam laboura la terre, la sema et l'irrigua. La saison de la récolte arri vée, il moissonna le blé, le battit, le moulut, pétrit le pain, le passa au four et le mangea. Ainsi Adam ne put obtenir ce pain qu’après avoir accompli tous ces travaux en déployant toutes ses forces». Les feuilles du Paradis, étant celles du figuier d’après Ibn Abbas, Wahb Ben Mounabbeh déclare, en commentant ce verset: «C’est lui
qui en les dépouillant de leurs vêtements, a fait apparaître leur nudité» [Verset 27]: «Les vêtements d’Adam et son épouse étaient de lumière qui cachaient leurs parties génitales de sorte que chacun d’eux ne voy ait pas la partie génitale de l’autre. Quand ils mangèrent de l’arbre in terdit la lumière se dissipa». Quatada a dit: «Adam demanda à Dieu: «Seigneur, si je me re pentis et implore Ton pardon, quel sera mon sort?» Il lui répondit: «Je te ferai entrer au Paradis.» Quant à Iblis il demanda de le laisser vivre jusqu’au jour de la résurrection sans implorer Son pardon ou se repen tir. Dieu alors donna à chacun ce qu’il avait demandé. Le récit rapporté par Ibn Abbas, d’après Ibn Jarir, est le suivant; «Quand Adam mangea de l’arbre interdit, Dieu lui demanda: «Pourquoi as-tu mangé de cet arbre??» Et Adam de répondre: «C’est Eve qui m’a ordonné d’en manger» Dieu répliqua: «Je la punis de sorte qu’elle ne portera qu’avec peine et n’enfantera qu’avec peine». Entendant ce la, Eve gémit on lui dit: «Vous gémirez, toi et tes enfants».
«Ils répondirent: Seigneur, nous nous sommes trompés nous-mêmes. Et si Tu ne nous pardonnes ni ne nous prends en pitié, nous sommes perdus» Tels furent les propos qu’Adam a reçues du Seigneur pour revenir vers lui et accepter son repentir comme Ad-Dahak les a interprétés.
16
qâla-hbitû ba‘dukum liba‘din ‘aduwwun wa lakum fî-l-’ardi mustaqarrun wa matâ‘un ’ilâ hînin (24) qâla fîhâ tahyawna wa fîha tamûtûna wa minhâ tuhrajûna (25). «Quittez ces lieux, répliqua le Seigneur, ennemis les uns des autres. Vous trouverez sur terre un asile et un séjour temporaires» (24). Il ajouta: «Vous vous y reproduirez, vous y mourrez et vous en sortirez» (25). L’ordre fu t donné alors à Adam, Eve et Iblis de descendre sur terre en ennemis les uns des autres. Quant aux lieux de leur descente, nombre d’exégètes les ont précisés, mais leurs dires n’étaient basés que sur des sources Israélites qui sont non-fondées; et Dieu seul est le plus savant. S’il y avait un intérêt quelconque à les savoir et à en ti rer profit dans les deux mondes, Dieu aurait montré cela dans Son Li vre et Son Prophète en aurait parlé.
«Un asile et un séjour temporaires» C’est à dire un séjour et une jouissance de la vie terrestre pour un temps limité, car tout ce que Dieu a prédestiné, est inscrit dans un Sommier qui ne sera nullement changé. «Vous vous y reproduirez, vous y mourrez et vous en sortirez» un ver set qui est pareil à ces dires divins: «C’est de la terre que nous vous avons tirés et c’est à elle que vous retournerez. Nous vous en ferons sortir une deuxième fois» [Coran XX, 55]. Donc la terre est une demeure tem poraire pour les fils d’Adam où ils vivront, y mourront et en sortiront pour le jour du rassemblement où les premiers et les derniers seront réunis pour comparaître devant le Seigneur qui réglera leur compte et les récompensera.
17
yâ banî ’Âdama qad ’anzalnâ ‘alaykum libâsan yuwârî saw ’âtikum wa risan wa libâsu-t-taqwâ dâlika hayrun dâlika min ’âyâti-L-Lâhi la ‘allahum yaddakkarûna (26). O fils d’Adam, nous vous avons appris à couvrir votre nudité avec des vêtements. Nous vous avons donné des commodités. Mais le meilleur des vê tements est celui de la vertu. Telles sont les marques de faveur qu’Allah vous donne. Peut-être vous rallierez-vous à Lui» (26). Dieu rappelle à Ses serviteurs qu’il leur a accordé des vêtements pour cacher leurs parties intimes et des parures pour s’embellir. A ce propos, Abou Oumama rapporte qu’il a entendu Omar Ben Al-Khattab dire: « L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Celui qui
porte un habit neuf et, une fois arrivé à son cou, dit: «Louange à Dieu qui m ’a donné par quoi je cache ma nudité et je m ’embellis dans ma vie» puis fa it aumône de son vêtement râpé, sera sous la protection de Dieu et Son égide vivant et mort» (Rapporté par Ahmed, Tirmidzi et Ibn M aja)(1). On a donné plusieurs interprétations à cette partie du verset:
(Mais le meilleur des vêtements est celui de la vertu». - Ikrima a dit: C’est le vêtement que porteront les hommes pieux au jour de la résurrection. - Qatada et Ibn Jouraij: c’est la foi. - Ibn Abbas: Ce sont les œuvres bonnes. - Ourwa Ben Az-Zoubayr: C’est la crainte révérencielle de Dieu. Ibn Jarir rapporte qu’AI-Hassan a dit: «J’ai vu ‘Othman Ben ‘Affan sur la chaire de l’Envoyé de Dieu ^qu ’Allah le bénisse et le salue - , portant une chemise à encolure déboutonnée. Il ordonnait de tuer les chiens et de ne plus se servir des pigeons pour jouer. Puis il dit: «Hommes! Craignez Dieu dans les secrets, car j ’ai entendu l’Envoyé
C-ÎÉÎ ‘Ull dj—'j Jl* '-àyk < — ¿ji JJP 4j L* t£JÜ! <î)
(1) C^jîL?L a - -à ! i J u T
j
¿I
y} Jlî lAjjîy £-Lj
(¿ J U a îi j U J t
.
18
jd \j
^
JUi JU * ^
o\jj
de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dire: «Par celui qui tient mon
âme dans Sa main, l’un d ’entre vous ne dévoile un secret sans que Dieu ne lui fasse porter le voile (du secret) en public, s ’il était un bien, il serait du bien, et si c’était un mal il serait.ainsi» (Rapportépar Ibn Jarir, et Ibn Kathir à ajouter: c’est un hadith fa ib le /1K
yâ banî ’Âdama lâ yaftinannakumu-s-saytanu kama ’ahraja ’abawaykum mina-l-jannati yanzi‘u ‘anhumâ libâsahumâ liyuriyahumâ saw ’âtihimâA ’innahû yarâkum huwa wa qabiluhû min h ay tu lâ tarawnahum ’innâ ja ‘alnâ-s-sayâtîna ’awliya’a li-l-ladîna la yu’minûna (27). O fils d’Adam, ne vous laissez pas duper par Satan comme vos père et mère, qu’il a fait chasser du Paradis. C’est lui qui, en les dépouillant de leurs vêtements, a fait apparaître leur nudité. Lui et sa coterie vous voient et vous, vous ne les voyez pas. Nous avons donné les démons pour alliés à ceux qui ne croient pas (27). Dieu met en garde les fils d’Adam contre Iblis et ses suppôts, qui, par son ancienne animosité a fait sortir le père de l’humanité - que Dieu le salue - du Paradis qui est la demeure de la félicité, à la de meure de la peine et la fatigue. Il était la cause aussi du dévoilement de ses parties intimes qui étaient jusqu’alors cachées, rien que pour assouvir sa jalousie et son inimitié. Dieu aussi a affirmé cela par ce
OLâp
C-ilj :JLS
^
j„ y r ¿^1 i j j j
ljj} \ J
4§fi* 4Î)i
\j-J- j l
l_r~Jl où-»
‘tûl
«jil *_Jl Vl .S
19
IjZt Ûl j
verset: «Allez-vous le (Iblis) choisir comme protecteur lui et sa descen dance, plutôt que Moi? Alors qu’ils sont vos ennemis déclarés?» Quel détes table échange les méchants font là» [Coran XVIII, 50].
w a’id â fa‘alû fahisatan qâlû wajdnâ ‘alaytm ’âAbâA ’anâ wa-L-Lâhu ’amaranâ bihâ qui ’inna-L-Lâha lâ ya’muru bi-l-fahsa ’i ’ataqûlûna ‘alâL-Lâhi mâ lâ ta‘lamûna (28) qui ’amara rabbî bi-l-qisti wa ’aqîmû wujûhakum ‘inda kulli masjidin wa-d-‘ûhu muhlisîna lahu-d-dîna kamâ bad a’akum tu ‘ûdûna (29) farîqan hadâ wa farîqan haqqa ‘alayhim u-ddalâlatu ’innahumu-t-tahadû-s-sayatîna ’awliyli’a min dûni-L-Lâhi wa yahsabûna ’annahum muhtadûna (30). Quand ils commettent une mauvase actions, ils disent: «C’est ainsi qu’agissaient nos pères et Allah nous commande d’agir de même». Réponds: «Non, Allah n’ordonne jamais de mauvaises actions». Allez-vous attribuer à Allah des choses dont le sens vous échappe? (28) Dis: «Mon Seigneur a re commandé la droiture. Relevez vos fronts au moment de chaque prière, invoquez-Le d’une foi pure. De même qu’il vous a créé, Il vous ressuscitera (29). Il a mis les uns dans la bonne voie; les autres ont mérité d’être égarés. Ils ont pris Satan pour maître à la place d’Allah et croient être dans la bonne voie. (30). Du temps de l’ignorance, les Arabes, exceptés les Qoraïchites, ne faisaient pas la circumambulation autour de la Maison en portant les mêmes vêtements, croyant qu’ils ne devaient pas faire un tel rite dans les mêmes vêtements qu’ils portaient en commettant des m éfaits à l’égard de Dieu» Ceci à l’inverse des Qoraïchites - appelés les Homs qui faisaient les circruits en portant les mêmes vêtements. Si l’un de
20
ces Qoraïchites prêtait un Arabe un habit, il faisait la cirumambulation en le portant. Ainsi quand il possédait un habit neuf; puis il le jetait à la fin du rite sans que personne le prît après. Si l’Arabe ne trouvait pas quelqu’un des Homs à lui pêter un vêtement, ou ne possédait pas un habit neuf, il faisait les circuits autour de la Maison à l’état de nudité. Il arrivait aussi que la femme cachait son sexe par n’importe quoi en chantant: Aujourd’hui que tout mon sexe apparaisse ou une partie de lui. Ce qui apparaîtra, je ne tolérerai à quiconque de le toucher. La Majorité des femmes faisaient la tournée autour de la Maison la nuit en nudité totale. C’était une coutume que les polythyéistes avaient inventée en imitant ainsi leurs pères croyant que c’était un or dre venant de Dieu. Dieu désavoue leur comportement et dit: «Quand
ils commettent une mauvaise action, ils disent: «C’est ainsi qu’agissaient nos pères et Allah nous commande d’agir de même». Il ordonne à Son Prophète de leur répondre: «Non, Allah n’ordonne jamais de mauvaises actions» ce que vous faites est une abomination et Dieu la réprouve. «Allez-vous attribuer à Allah des choses dont le sens vous échappe» Direzvous sur Dieu des choses que vous ne savez pas? Plutôt «mon Sei gneur a recommandé la droiture» et la justice. «Relevez vos fronts au mo ment de chaque prière, invoquez-Le d’une foi pure» Il vous ordonne d’être droits et justes dans vos prières et vos pratiques religieuses en suivant les Prophètes qui vous ont apporté les miracles et les signes pour confirmer leurs messages et les lois afin que vous soyez sincères en vers Lui en Lui vouant un culte pur. Dieu, certes, n’accepte que les ac tions qui remplissent ces deux conditions: être conformes à la Loi et consacrées à Lui seul. Pour ce qui est de ces dires «De même qu’il vous a créé, Il vous res suscitera» il y a eu des interprétations différentes: - D’après Moujahed. Il vous ressuscitera après la mort. - D’après Al-Hassan Al-Basri: Comme II vous a donné la vie en vous créant ainsi vous serez en vie au jour de la résurrection. - D’après Aslam: De même qu’il vous a créés, vous retournerez à lui.
21
Cette dernière fut adoptée par Abou Ja’far Ben Jarir en s’appuyant sur les dires d’Ibn Abbas qui a rapporté: «L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - nous sermonna et dit: «Hommes! Vous serez ras
semblés devant Dieu nu-pieds, sans vêtements et incirconcis. De même que nous avons procédé à la première création, nous la recommencerons. C ’est une promesse qui nous concerne; oui, nous l ’accomplirons» (R apporté p a r Boukhari et Mouslim)
.
Quant à Mouhammad Ben Ka'b Al-Qouradhi, il a dit: «Ce verset si gnifie: Celui qui, au début de sa création, agit en incrédule et méchant, terminera sa vie en tant que tel même s’il a fait de bonnes actions du rant. Celui qui, au début de sa création, fut né pour le bonheur et agit en fidèle, terminera sa vie en tant que tel même s’il a fait de mauvai ses actions, tout comme les sorciers qui ont com m encé leur vie en pratiquant la magie et la termineront ainsi. Le commentaire d’As-Souddy fut le suivant: Certains nés dirigés et d’autres égarés, ainsi les uns et les autres seront ressuscités. Ali Ben Abi Talha, quant à lui, a rapporté ces dires d’Ibn Abbas: Dieu a créé les fils d’Adam en faisant d’eux des fidèles et des impies comme II le montre dans ce verset: «C’est lui qui vous a créés. Certains d’entre vous ont la foi; d’autres, non» [Coran LXIV, 2]. Au jo u r du ras semblement, ils seront ressuscités comme tels: croyants et incrédules. Et l’auteur de cet ouvrage d’ajouter: Les dires d’Ibn Abbas sont ap puyés par ce h ad ith cité dans le Sahih de B o ukh a ri d ’a près Ibn Mass'oud dans lequel l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - aurait dit: «Par celui q u ’il n ’y a d ’autre Dieu que Lui, l ’un d ’entre
vous accomplira les œuvres des élus du Paradis au point de n ’en être plus séparé que d ’une seule coudée -ou une brasse- mais ce qui lui a été destiné surviendra et il accomplira les œuvres des réprouvés de l ’Enfer et il y entre ra. Par contre l ’un d ’entre vous accomplira les œuvres des réprouvés de
( ”1)
(«^4 Lj| L JL p
!
j
oJ U ju
22
J ji
Ü lJ b
5i SLL>-
l ’Enfer au point de n ’en être plus séparé que d ’une seule coudée -ou une brasse, il fera les œuvres de élus du Paradis et y entrera»(I). Sahl Ben Sa‘d rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «L’homme accomplit un acte que les gens estiment de
voir le faire entrer au Paradis et cependant il est destiné à l ’enfer. De mê me que celui qui accomplit un acte que les gens estiment devoir le faire entrer en Enfer et cependant il est destiné au Paradis. Or les actes se ju gent d’après le dernier» (Rapportépar Boukhari)(2). Il faut donc qu’il y ait une certaine liaison entre ces différents dires et ce verset: «Sois fermement ta religion dans toute sa rigneur. C’est une obligation inhérente à la nature de l’homme» [Coran XXX 30] d’une part, et en d’autre part ce hadith cité dans les deux Sahihs où Abou Houraira rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Tout enfant est né sur l’islamisme, et ses parents font de lui un juif, un chrétien ou un mage»(3). Ce qu’il y a de commun entre eux consiste à croire que Dieu a créé les hommes pour qu’il y aura entre eux, plus tard, des croyants et des incrédules, même s’il les avait créés tous en leur apprenant Sa connaissance, Son unicité et qu’il n’y a de Dieu que Lui, tout comme II a pris leur engagement d’y croire en inculquant ceci dans leur création et leurs instincts. Et pourtant, il’y aura parmi eux les bienheureux et les malheureux, une réalité qui est confirmée par ce verset: «C’est Lui qui vous a créés. Certains d’entre vous ont la foi, d’au tres non» [Coran LXIV, 2].
(1)
^ I d ji> jL Ü l
' g ■; >J *±+1
jl
^1
jU I J-»t J-wuJ (JaI (J^
. (2 ) J * î
iS j i U -J
l_^»l ¡y (3 )
-aJjî * ysy ' ^
01»
ijUl
<5)1 J j —j J lî c jli -u —
jl L-> J
¿>1 Ait
23
CjUI Jjbl ¿jA
j\
,
L*
j ô jij*
j\
¿jf-
ol^U OjiaÂJl
î-W-
Dans un hadith, l’Envoyé de Dieu -q u ’Allah le bénisse et le salue a dit: «Tout homme débute sa journée trafiquant de son âme: il l’affranchit
ou la conduit à sa perte» (Rapporté par Mouslim)(1). C’est Lui qui fixe les destins èt qui dirige, et II est aussi celui qui a donné à chaque chose sa forme et qui l’a ensuite dirigée. Il est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Aux heureux, on rendra faciles les œuvres des élus, et aux
misérables, on rendra faciles les œuvres des réprouvés»(2). Voilà comment on doit comprendre les dires de Dieu: «Il a mis les uns dans la bonne voie; les autres ont mérité d’être égarés» et II a justifié cela pari «ils ont pris Satan pour maître à la place d’Allah».
yâ banT ’Âdama hudû zînatakum ‘inda kulli masjidin wa kulû wa-srabû walâ tusrifïï ’innahû la yuhibbu-l-musrifïna (31). O fils d’Adam, revêtez vos plus beaux habits, au moment de chaque prière. Mangez et buvez, mais gardez-vous de tout excès. Allah n’aime pas les excès (31). On trouve dans ce verset une réponse aux polythéistes qui fai saient la circumambulation autour de la Maison à l’état de nudité. Pour cela Dieu ordonne aux fidèles: «revêtez vos plus beaux habits au moment de chaque prière» Partant de ce verset, il est recommandé aux fidèles de porter des habits convenables pour faire les prières quotidiennes, et les plus beaux pour le jour de vendredi et les fêtes, et en plus de se parfumer et de se frotter les dents avec le «miswak». Quant à la cou leur préférée, elle est la blanche. A cet égard l’imam Amed rapporte
(1) (2) ¿r* L*lj iâiU-JI JaI
#l_jj)
jl '■flS'Ko»
£ÎLi
ôjU-JI JaI ¿j » .gSjLLJÜI jJaÎ
24
OIS* ¿j* L«Ui SjU-îJI
LSij
¿j* ù
d’après Ibn Abbas que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - a dit: «Portez des vêtements blancs car ils sont les meilleurs, ensevelis
sez vos morts dans de tissus de couleur blanche, le meilleur kohol est l’antimoine car il éclaircit la vue et fait pousser les cheveux (les cils)»(1> «Mangez et buvez mais gardez-vous de tout excès» c’est un verset qui, selon les dires de quelques exégètes, résume presque toute la médecine. Il est dit dans un hadith: «Mangez, buvez, habillez-vous et faites l’au mône sans ostentation ni prodigalité. Dieu aime voir les traces de Ses bien faits sur son serviteur» (Rapporté par Ahmed, Nassaï et Ibn Maja»(2). Dans un autre hadith rapporté par l’imam Ahmed, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Le fils d ’Adam ne remplit
un récipient pire que son estomac. S'il devait absolument le faire, qu’il y laisse un tiers (de son estomac) pour le manger, un tiers pour le boire et un tiers pour sa respiration» (Rapporté par Nassaï et Tirmidzi)(3). Pour Abdul Rahman Ben Zaid Ben Aslam cet excès signifie les biens illicites. Mais Ibn Jarir déclare que les dires de Dieu: (Allah n’aime pas les excès» sont pareils à ceux-là: «Allah n’aime pas les transgresseurs» et cette transgression consiste à rendre licite ce qui est illi cite et vice versa. Il aime que l’homme considère le licite comme tel et l’illicite comme tel, voilà l’équite qu’il a ordonnée.
Lj-i \yJ&j
tj-ssJl
j2>- y LjjU .«
(2)
ÙÜ
jS"
1
^
ùi'j
j oljj ((ûJ-P
iSji
(3) H ”à*1 V-“»t L lîj
. lit
N
01^* OU î 4-JLv »
.
25
j. llj
oljj
qui man harrama zînata-L-Lâhi-l-latî ’ahraja li'ibâdihî wa-t-tayyibâti mina-r-rizqi qui hiya lil-ladîna ’âmanû fî-l-hayâti-d-dunyâ halisatan yawma-l-qiyâmati kadâlika nufassilu-l-’a yâti liqawmin ya'lamûna (32). Dis: Qui peut bien interdire les parures et les mets succulents qu’AIlah a conçus à l’intention des hommes? Réponds: Ils sont autorisés dans ce monde pour ceux qui ont la foi et ils seront leur apanage dans l’autre. C’est ainsi que nous expliquons nos enseignements à ceux qui compren nent (32). Dieu ordonne à Son Prophète de demander aux polythéistes qui a le droit de déclarer qu’une chose est licite ou illicite sinon d’après une loi divine. Si Dieu avait produit cette parure pour tous les hommes, croyants et impies, pour s’en servir dans le bas monde, elle serait au service des croyants seuls au jour de la résurrection tout comme le Pa radis qui sera interdit aux infidèles. On peut dire aussi que ce verset constitue une réponse aux idolâ tres qui s’interdisaient de vêtements en faisant les tournées autour de la Maison, ces vêtements étant de parures pour les hommes.
qui ’innamâ harrama rabbi-l-fawahisa mâ zahara minhâ wamâ batana wa-l-’itm a wa-l-bagya bigayri-l-haqqi wa ’an tusrikû bi-L-Lâhi mâ lam yunazzil bihî sultânan wa ’an taqûlû ‘alâ-L-Lâhi mâ lâ ta‘lamûn (33). Dis: Mon Seigneur interdit de commettre les mauvaises actions, appa rentes ou cachées. Il interdit le mal et toute violence injuste. D interdit
26
qu’on Lui associe des divinités qu’il n’a pas Lui-même accréditées. Il inter dit qu’on parle de Lui sans connaissances (33). Abdullah Ben Mass'oud rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Nul n ’est plus jaloux que Dieu, et c ’est
pour cela qu’il a interdit les turpitudes qu’elles soient manifestes ou dissi mulées. Rien n ’est plus agréable à Dieu que l’éloge» (Rapportépar Ahmed, Boukhari et MousKm). Nous avons parlé auparavant des turpitudes en commentant la sourate du Bétail. Quant aux dires de Dieu: «le mal et toute violence in juste» As-Souddy a dit: Le mal est tout péché, et la violence consiste à traiter les gens avec inéquité. «Dieu interdit aussi de Lui associer d’autres divinités qui n’ont reçu de lui aucun pouvoir, et «qu’on parle de Lui sans connaisance» c’est à dire de forger des mensonges à Son sujet en disant par exemple qu’il s’est donné un fils
wa likulli ’ummatin ’aJalun fa’idâ j a ’a ’ajaluhum lâ yasta’hirûna sâ‘atan walâ yastaqdimûna (34) yâ banî ’Âdama ’immâ ya’tiyannakum rusulumminkum yaqussûna ‘alaykum ’âAyâtî fam an-i-t-taqâ wa ’aslaha falâ hawfun ‘alayhim walâ hum yahzanûna (35) wa-l-ladîna k a d d a b û bi ’âAâtin â w a-s-ta k b arû ‘anhâA ’ûlâA’ika ’a s h a b u -n -n â ri hum fîhâ halidûna (36). Chaque peuple a un délai. Quand ce délai expire, personne ne peut ni le retarder ni l’avancer d’une heure (34) O fils d’Adam, des Prophètes sorti ront de vos rangs, qui vous rappelleront mes enseignements. Quiconque craindra Allah et fera le bien ne connaîtra ni peur ni tristesse (35) Qui
27
conque traitera mes signes de mensonge et les méprisera aura l’enfer pour séjour éternel (36). Toute génération a une fin et un terme que Dieu lui a fixé, elle ne peut le reculer ni l’avancer fût-ce d’une heure. Il fa it connaître à chaque peuple que des Prophètes qui seront envoyés pour exposer Ses signes et le mettre en garde que: «Quiconque craindra Allah et fera le bien» c’est à dire observera les prescriptions et s’abstiendra des in terdictions «ne connaîtra ni peur ni tristesse» Quant à celui qui «traitera mes signes de mensonge» et qui, par orgueil, s’en détournera «aura l’en fer pour séjour éterneb> et n’en sortira plus.
faman ’azlamu mimman-i-ftarâ ‘alâ-L-Lâhi k adiban ’aw k a d d a b a bi ’a 'y âtih î ’ulâA’ika yanâluhum nasîbuhum m ina-l-kitâbi h a ttâ ’id â ja ’athum rusulunâ yatawffawnahum qâlû ’ayna mâ kuntum tad‘ûna min dûni-L-Lâhi qâlû dallû ‘annâ wa sahidû ‘alâ ’anfusihim ’annahum kânû kâfirîna (37). Qui est plus coupable que celui qui colporte des calomnies sur le compte d’Allah et met en doute nos signes? ces gens auront la part de bon heur que leur a fixé le Livre jusqu’au jour où les anges de la mort les rap pelleront à nous. Les anges leur diront: «Où sont ceux que vous invoquiez à la place d’Allah?» Ils répondront: «Ils nous ont abandonnés». Et ils avoue ront ainsi eux-mêmes qu’ils ont vécu en infidèles» (37). Dieu se demande: Qui est plus inique que celui qui forge de men songes contre Lui et traite Ses signes de mensonge? Ceux-là «auront la part de bonheur que leur a fixé le Livre» A ce propos les opinions se divergent. Ibn Abbas a dit: chacun recevra la récompense de ses ac tions, bonnes soient-elles ou mauvaises-Tout est inscrit sur un som mier comme un Livre.
28
Mouhammed Al-Qouradhi, quant à lui, dit: Il s’agit de ses œuvres, ses biens et son terme de vie. Cette opinion s’avère être plus logique car le verset qui s’ensuit le confirme «jusqu’au jour où les anges de la mort les rappelleront à nous» Or ceci est pareil aux dires de Dieu: «Ceux
qui imputent des mensonges à Allah seront reprouvés. Ephémère sera leur réussite en ce monde. Finalement, ils nous feront retour. Puis nous leur in fligerons un châtiment exemplaire pour les punir de leur impiété» [Coran X, 69-70]. Lorsque les anges de la mort se présentent aux idolâtres pour re cueillir leur âme, ils leur inspirent une grande frayeur, et ils leur deman dent: (Où sont ceux que vous invoquiez à la place d’Allah» et les adoriez, appelez-les pour qu’ils vous sauvent et vous tirent de ce mauvais sort. Et les idolâtres de répondre: «Ils nous ont abandonnés» et nous n’espé rons rien de leur part. Alors: «ils avoueront ainsi eux-mêmes qu’ils ont vé cu en infidèles» et qu’ils étaient des mécréants
qâla-d-hulû fî ’umamin qad halat min qablikum mina-l-jinni wa-l-’insi fïn-nâri kullamâ dahalat ’ummatu-l-la‘anat ’uhtahâ hattâ ’id â-d-dârakû fîhâ ja m î‘an q âlat ’uhrâhum li ’ulâhum rab b an â h â ’ûlâA,i ’ad allû n â fa’âAtihim ‘ad âb an d i‘fam-mina-n-nâri qâla likullin d i‘fun walâki-l-lâ ta ‘lam ûna (38) wa qâlat ’ulâhum li ’urâhum famâ kâna lakum ‘alaynâ min fadlin fadûqû-1- ‘adâba bimâ kuntm taksibûna (39). Allah dira: «Allez rejoindre en enfer les générations d’hommes et des génies qui vous ont précédés». Chaque fois qu’une génération y entre, elle maudit sa sœur. Quand elles s’y seront toutes rejointes, la dernière, mon trant la précédente, dira: «Seigneur, voilà les gens qui nous ont égarés.
29
Double-leur le supplice du feu». Allah répondra: Le supplice sera double pour tous. Mais vous ne savez pas ce qui vous attend» (38) Et la première dira à la dernière: «Vous n’avez pas été plus avisés que vous. Goûtez, vous aussi, le supplice que vous valent vos œuvres» (39). A ces idolâtres et blasphémateurs Dieu dira au jour de la réssurection: «Allez rejoindre en enfer les générations d’hommes et de génies qui vous ont précédés» et qui étaient incrédules comme vous. «Chaque fois qu’une génération y entre, elle maudit sa sœur» Comme II a dit par la bou che d’Abraham -que Dieu le salue-: «Au jour de la résurrection, vous vous renierez et vous vous maudirez» [Coran XXIX, 25]. Dieu a dit égale ment à leur propos: «Ce jour-là, à la vue du châtiment, les chefs désavoue ront ceux qui les ont suivis et perdront tous leurs moyens» [Coran II, 166], Une fois ces générations d’incrédules réunies en enfer, la dernière arrivée dira de la première: «Double-leur le supplice du feu» Car elle était plus coupable étant donné que la dernière avait suivi la première qui l’avait égarée. Ils s’excuseront ainsi: «O Seigneur, nous avons obéi à
nos princes et à nos dignitaires et ce sont eux qui nous ont détournés de la bonne direction. Seigneur, double-leur leur châtiment» [Coran XXXIII, 6768]. Et le Seigneur de répondre: «Le supplice sera double pour tous» et le châtiment sera en fonction des œuvres de chacun d’entre vous, car ceux qui écartent les hommes du chemin de Dieu, nous leur infligerons châtiment sur châtiment.
«Et la première dira à la dernière: «Vous n’avez pas été plus avisés que nous» et vous n’avez aucun avantage sur nous, nous étions tous des égarés. «Goûtez, vous, aussi, le supplice que vous valent vos œuvres». Dieu montre leur attitude et leur ^ort au jour de la résurrection quand II dit: «Ah si tu pouvais assister à la comparution des méchants devant leur
Seigneur quand ils se rejetteront les uns sur les autres la responsabilité. Les faibles diront aux puissants: «Sans vous, nous aurions cru» [Coran XXXIV, 31].
30
’inna-l-ladîna kaddabû bi ’ayâtina wa-s-takbarû ‘anhâ lâ tufattahu lahum ’abwâbu-s-sama1’i walâ yadhulûna-l-jannata hattâ yalija-l-jamalu fï sammi-l-hiyâti wa kadâlika najzî-l-mujrimîna (40) lahum min jahannama mihâdun wa min fawqihim gawâsin wa kadâlika najzî-z-zâlimîna (41). Ceux qui traitent nos révélations d’impostures et les méprisent, les por tes du ciel leur resteront fermées. Ils n’entreront au paradis que quand un chamean passera par le trou d’une aiguille. Voilà le sort qui attend les cri minels. (40) Le brasier de l’enfer sera leur lit et les flammes les enveloppe ront. C’est ainsi que nous traitons les criminels (41). L’expression:
«Nous sortîmes avec VEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue pour suivre le convoi funèbre d ’un Ansarien. Arrivés tout près de la tombe qu’on n ’avait pas encore fermée par le «lahd», il s ’assit auprès d ’elle et nous fîm es de même immobiles et silencieux. Le Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - leva la tête et dit: Demandez le refuge auprès de Dieu contre le tourment de la tombe, et il le répéta deux ou trois fois-puis il poursuivit: «Lorsque l’homme croyant veut quitter ce bas monde pour l’au tre, des anges descendent du ciel aux visages rayonnants comme le soleil apportant avec eux un des linceuls du Paradis et un de Ses aromates, et s ’asseyent autour du mort à perte de vue. Puis l’ange de la mort arrive, s ’installe auprès de sa tête et dit: «O âme croyante et paisible, sors pour rencontrer le pardon et la satisfaction de Dieu». L ’âme sort du corps dé gouttante comme une goutte d ’eau d ’une outre, et l ’ange de la mort la re cueillit et ne la laisse dans sa main pas plus qu’un clin d’œil, et les anges la prennent pour l ’ensevelir et l ’embaumer, alors une odeur très agréable en émane et remplit l ’espace. Les anges la portent et montent au ciel, et
chaque fo is q u ’ils passent par d ’autres anges, ceux-ci s ’écrient: «Quelle est cette âme embaumée?». - C ’est un tel le fils d ’un tel, répondent-ils, en l ’appelant par ses plus beaux noms qu’on lui attribuait dans le bas monde. Arrivés au ciel inférieur, les anges demandent qu’on leur ouvre, et une fo is entrés, les anges de ciel l ’escortent ju sq u ’au ciel qui le suit pour arriver au septième ciel. Dieu - à Lui la puissance et la gloire - leur dit: «Inscrivez M on serviteur que voici parmi les habitants du ciel supérieur, puis rendez-le à la terre, car de la terre Je les ai créés, en elle Je les ramène et d ’elle Je les fera i sortir une fo is encore». On ramène l ’âme à la terre. Dans la tombe deux anges fo n t asseoir le mort et lui demandent: «Qui est ton Seigneur?». - Dieu est mon Seigneur, répond-il. Ils poursuivent: «Quelle est ta reli gion?» - L ’Islam, réplique-t-il - Que dis - tu de cet homme qui t ’a été en voyé? - Il est le Messager de Dieu - quA llah le bénisse et le salue -. Quelle était ton œuvre? - J ’ai lu le Livre de Dieu, j ’en ai cru et tenu pour véri dique. Alors une voix du ciel se fa it entendre: «M on serviteur a dit la vé rité, préparez-lui un lit de repos au Paradis, habillez-le de ses vêtements et ouvrez-lui une de ses portes. Un parfum du Pçradis se dégage vers lui et sa tombe s ’élargit à perte de vue. Alors un homme d ’un beau visage, portant de beaux habits, parfum é vient lui dire: «Réjouis-toi de ce qui te rendra heureux, c ’est le jour qui t ’a été promis» E t le mort de demander: «Qui estu? ton visage rad ieux ne m ’apporte que du bien». - Je suis, répond l ’homme, tes bonnes œuvres. Le mort s ’écrie alors: «Seigneur, fa is dresser VHeure! Seigneur, fa is dresser l ’heure, afin que je retourne chez mes siens et mes biens». E t le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de poursuivre: «Quant à l ’incrédule, au moment où il va quitter le bas monde pour l ’autre, des an ges aux visages noirs, apportant du tissu rugueux, s ’asseyent devant lui à perte de vue. Puis l ’ange de la mort arrive, s ’assoit près de sa tête et dit: «O âme méchante, sors pour rencontrer la colère et le courroux de Dieu». Alors l ’âme tremble dans le corps et refuse de le quitter. L ’ange de la mort la retire comme on retire une tige en fe r d ’un flocon de laine, et il ne la laisse dans sa main pas plus long q u ’un clin d ’œil. Les anges l ’enveloppent par le tissu rugueux et une odeur de la plus désagréable des odeurs de la
32
'
terre s’en dégage, puis ils montent au ciel, et ces anges ne passent par d ’au tres sans que ces derniers ne disent: «Quelle est cette mauvaise âme?» Les anges répondent: «C’est un tel le fils d ’un tel», en l ’appelant par le plus mauvais nom qu’on lui attribuait dans le bas monde. Arrivés au ciel le plus inférieur, les anges demandent de leur ouvrir, mais les portes restent fer mées. Puis l'Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - récita: «Les portes du ciel leur resteront fermées. Ils n’entreront au paradis que quand un chameau passera par le trou d’une aiguille» Dieu - à Lui la puissance et la gloire - dit alors: «Inscrivez-lui son livre dans Sijjin, dans l’abîme de la terre». Puis on jeta l’âme négligemment. Le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - récita: «Celui qui donne des associés à Allah est comme quel qu’un qui est précipité des nues. Les oiseaux de proie se le disputent à coups de griffes ou bien le vent l’emporte dans des contrées perdues» [Co ran XXII, 31].
On rend l’âme au corps, deux anges font asseoir le mort et lui deman dent: «Qui est ton Seigneur?» Et l ’homme de répondre: «Ha! Ha! Je ne sais pas» - Quelle est ta religion, poursuivent les deux anges. - Ha! Ha! je ne sais pas, réplique-t-il. - Que dis-tu de cet homme qui t ’a été envoyé? Ha! Ha! Je ne sais pas. Alors une voix se fait entendre du ciel: «Mon servi teur a menti. Préparez-lui un lit à l ’enfer, et ouvrez-lui une de ses portes. Un souffle brûlant se dégage, sa tombe se rétrécit de sorte qu’elle fasse écraser ses côtes. Alors un homme au visage hideux, portant de mauvais ha bits vient le trouver et lui dit: «Reçois cette mauvaise nouvelle qui te rend malheureux, c ’est le jour qui t ’a été promis. Et le mort de s ’écrier: «Qui est-tu? Ta vue hideuse ne rapporte que le mal. - Je suis, répond l ’homme, tes mauvaises œuvres. - Seigneur, s ’exclame le mort, ne fa is pas dresser l’Heure»^1^.
(1) y
¿il ¡ J ^
¿f. LJ_5^ \
ùlS"
¿j* LJJÜ!
j i t(ji’jVt
:JUi ùLS"
~J!
33
4j jl ¿jyijJ* _j-j-ûJl
çjLsigjVl
Ô y tJ t* ||J
^>1
La JL ^-I b b
A JÜ *Jo-*JI
La »l> L iI
t ^ L* ‘ W í
¿y*
l^ilS" ca J
J y u *
Á \
L fc Jj
W í
L fU
Ú jJ L * - s A * J
tlftjjL s t- U
c l^ jjj! (I a m J I J i
aj
L?s > - L $ J j
^ 1
L$j
t
^ U
;a J ¿ ) N A j U - J b j t j j
t
(^3}
¿ ) l^ L *
a ^ jL j
L* ■a J ¿ ) >,1 j j l ¡ j
o j*L j
L*j
I aJ
tù i-ip
>\j
tA j> -jj ¿ L e *
* < J j Â.J.*
^ ilii-4 - P
¿ i-L *
^ > ty (jç ï* -
C k*
L« : aÍ
Ij
—
4U^ <_$■* ^
L* :1j }\ j N i A ÍK Í^ b J l (L jiA J í
a jja h u o
fr U —J l ^ J \ l » j i j Ü * ^
i(J \5
*J l í jb
o-Xa
^A^^JaJî
^ .>¿«3 a3 O ^ l í » ¿ m m a 5 c ^ iu L J i frU ^ J i
i»
iX iP
J *u j LfkS'
¿ y*
AjL*—*1
4 x « J* m í
tfjJj l ^ l i i
t^ ljL u J l
í^ A ^ p
c - jU S "
t<_£^ > -1 5 j I j
fi
Ij~ S " I
:c ^ ~ J ^
L ¿ ¿ * j |» -* J U p I
> -\
j
c^ul ^
¿)*)}j jL y 9
fi-U-M. J S " ¿ y
¿j *
íj
t-^ ^ b *Ü)I (J J ~ “J
*.* t £ * ^ l
IÁ ^
^jA oj-írf^sü ccS**^ i5JU¿» Ol le-U-hJ! ^ ¿La
4j C— í^"Ií <¿jl c-A^ o lj í
aJ
(A JJfcJl ¿ jA
cL ^J^j
j-io l
L £ > * J j ¿T *
íÍi> d Í
^ J l VjVj a J l ^ c J ^ t j
; J jJ L * j c jïJ jJ l <__jW «—->LJÜI
ç .^ j> o
rj J l
O - íí
^Jl
a- J L j
IaJ J j - ä - J
Áp L»*JI p-Ál
cap Lm JI
t-lP jJ
; J U - j-s ^ J i JL» o^-J
t i —' * £ í ^ Á J i
|*3l
< ^hcJl
IJ L a
(¿ JJL
i^cJLsäJi víJLi^p Ui
^
• ^ j > ' aJI
QA
(J j¡
to J > S \ J \
o j - « J i ¿JLU ç ^ > o ’tjl5
4Ü^
¿j *
^vaJl ju
-l¡L¿^-w*' (_5^1 K
J ^ l ja j ti i
D lS ^ í j l
JL aJI 0 \ß
oy t ’j ^
ai^ ¿ )j—J U > -j c ^ j —^wll * " A¿«-«-~>J i
^
^ o a jJ í L ^ ü l
*y *
a^¿*^>
I( J jJ L ^ S A ^xl^ -Ll P
jj£ &
l%J Lft«X>-l l i j j cU JL>-Li C(J^L*^Jí ¿ fj\£
:Í ^ J i ¿ V i
aS
L^-l* ^ y > o j
Ü ^U JI
^ 3
«-^Jl ¿ U j
J ^
j
^ i^ L ^ J l
tú i^
óA j
**j b
La
(_ 5 ^
c L^ j
D\-S^ ^ _ i j l ajL *_—I ^ - t^ W
(J j Á^ í
b b jL u > K j
1^* (*^ -
aJ
^ ú ¿
^
:!j*
tú ^ i
*>U
¿ y, 0 ^ 3 cL
£ tL
i
o
J j ü I # .U — J l
Á i^ J I j^ L > -J b
o Âj b L*
L$ j
tL^J^ jü I
V j f.U ^ J i
C-^*
|t - f i ^ c ju j
:ch’J 3^ -á*1 c ^ j) 1
^aJ
l )N ^Á *-9
^ J i lÁ jb L* i ¿ ) ^ C ( ^ j j l íí
S -X ^
t^ jjS
D i $ 1 * — J l ¿j a
tA jL w jL ^ tjJ o La
o La
^ U -«
A-jJ L j iJ ^
A j> - jj ¿ U c 3
L»
ju j
N
34
to J L —c>-
oL a oL a J _ j i - i
í
^
j j
) N
oI a
oI a
d ~ A J c S 'j J l
Un hadith semblable moins détaillé que le précédent a été rap porté par Abou Houraira. Ces infidèles auront la Géhenne pour récompense en punition de leur injustice.
wa-l-ladîna ’am anû wa ‘amilû-s-sâlihâti lâ nukallifu nafsan ’illâ wus‘ahâ ’ûlâ^’ika ’ashâbu-l-jannati hum fîhâ halidûna (42) wa naza‘nâ mâ fî sudûrihim min gillin tajrî min tahtihimu-l-’anhâru wa qâlû-l-hamdu-li-LLâhi-l-ladî hadânâ li hâdâ wamâ kunnâ linahtadiya lawla ’an hadâna-LLâhu laqad ja ’at rusulu rabbinâ bi-l-haqqi wa nûdïï ’an tilkumu-l-jannatu ’urittumûhâ bimâ kuntum ta‘malûna (43). A ceux qui croient et pratiquent le bien, nous n’imposerons de devoirs que dans la mesure de leurs forces. Ceux-là auront le paradis pour séjour éternel (42) Nous extirperons la haine de leurs cœurs. Des cours d’eau mur mureront sous leurs pas. Ils s’écrieront alors: «Louange à Allah qui nous a conduits en ce lieu. Si Allah ne nous avait pas conduits dans la bonne voie, nous ne l’aurions pas trouvée de nous-mêmes. Tout ce qui nous a été an noncé par les envoyés d’Allah est vrai». Une voix proclamera: «Voilà le pa radis. C’est l’héritage que vous rapportent vos bonnes œuvres» (43). A l’inverse du sort des infidèles, lès croyants dont le cœ ur est rempli d’une foi ferme et qui font le bien et les bonnes œuvres, trouve-
o ji
y *ujLj tjUI jjJl LU
CijJlj
-
J
tc-jLiil
d
C
-
i
!
y ’d^»;*
viJUjj IJL* «— j'j : d k i i L * p Ut
35
ront le bonheur et la félicité «nous n’imposerons de devoirs que dans la mesure de leurs forces. Ceux-là auront le paradis pour séjour éternel. Nous extirperons la haine de leurs cœurs» ainsi que la jalousie. Il est cité dans le Sahih de Boukhari d’après Abou Sa‘id Al-Khoudri que l’ Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit:
«Lorsque les croyants seront délivrés de l ’Enfer, ils seront retenus sous une arcade entre le Paradis et l’Enfer où ils subiront la punition à cause des ac tes injustes qu ’ils avaient commis les uns envers les autres dans le bas monde. Une fo i purifiés, on leur accordera l’accès au Paradis. Par celui qui tient mon âme dans main, chacun de vous trouvera sa demeure au Paradis plus facilement qu’il ne reconnaisse la sienne dans le bas monde»(1). En commentant le sus-dit verset, As-Souddy a dit: «Lorsque les croyants seront conduits au Paradis, ils trouveront à sa porte un arbre dont deux sources d’eau couleront de son tronc. Une fois qu’ils au raient bu de cette eau, toute haine serait arrachée de leurs cœurs. Voi là la boisson très pure promise. Ils feront une lotion de l ’autre source et leurs visages recevront l’éclat de la félicité. Après tout, ils n’auront ni la tête ébouriffée ni le visage pâle». Quant à Ali -que Dieu l’agrée, il a dit: «J’espère que je serai avec Othman, Talha et Az-Zoubayr ceux que Dieu les a désignés dans ce verset: «Nous extirperons la haine de leurs cœurs». An-Nassai et Ibn Mardaweih ont rapporté d’après Abou Houraira . que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Chacun
des élus du Paradis verra sa place qui lui était réservée à l ’Enfer et dira: «Si Dieu ne m ’avait pas dirigé (je l ’aurais occupée). Et ceci sera une re connaissance de sa part. Par contre, chacun des réprouvés verra sa place qui lui était réservée au Paradis, et dira: «Si Dieu m ’avait dirigé (je l ’au-
(1) ^ L>- lil j*-f— j
¿I J j—j JU cjU n-iUâ* jt-f!
Jl ¿^j 3j l i j
Ol o-J— j L5~~a-‘
jUI ¿j*
031 iljJüj .» L jJ lJl ^ 5
36
O IT
|jl ^jl>- cLjjJ! < Jjl
rais occupée). Et ceci lui sera une angoisse»( 1K C’est pourquoi lorsque les fidèles auront hérité au Paradis les pla ces qui étaient - en principe- destinées aux réprouvés, on leur criera: Voilà le Jardin dont vous héritez en récompense de vos œuvres et vous avez acquis la miséricorde du Seigneur. C’est de cette façon qu’on doit commenter ce fait et dont ce hadith cité dans les deux Sahihs le corrobore, où l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - a dit: «Sachez que les œuvres de l’un d’entre vous ne le feront pas entrer au Paradis» On lui demanda: «Même pas toi ô Envoyé de Dieu?» «Même pas moi, répondit-il, à moins que Dieu ne m'enveloppe de
Sa miséricorde et Sa grâce» [Rapporté par Boukhari et Mouslim)(2).
f -4-j J i» ^
¿i j ü i CSJâ £1S
%)
u ï\ ( j j ô u t y i <> 4Â>i
ol
^
ijii
iL
p ij
wa nâdâ ’ashâbu-l-jannati ’ashâba-n-nâri ’an qad wajadnâ mâ wa ‘adanâ rabbunâ haqqan fahal wajattum mâ wa‘ada rabbukum haqqan qâlû na‘am fa’a d d a n a mu’addinum baynahum ’al-la‘natu-L-Lâhi ‘alâ-zzâlim îna(44) ’Al-ladîna yasuddûna ‘an sabîli-L-Lâhi wa yabgûnahâ ‘iwajan wa hum bi-l-’âhirati kâfïrûna (45). Les habitants do ciel diront à ceux de l’enfer: «Voici que se réalisent les promesses de notre Seigneur. Et celles qu’il vous a faites se réalisent-
(1)
tSji y
Ai>Jl eJjtiA ¿ j*
4)1 J J l î
c jlî i jlj* ^ 1
ciji j ü l J*l J i j tl^Li a) Oj£L» J l j A jjJ y
1 l
ô a J
jf-
¿y
i jjj
VjJ :J jJLi jUl ù j^ i
4)1 01 j J
y
: J j J L i  i^ J t .1f - j y
(2 )
C-Jl
^\ j i \ i t(Ai>«Jl aL*p- aL>-JLi
.j,X w > j t5jl»«Jl ® ljj
au
^ y
JL>-I 01
37
--¿iÜb Aip
oJjiiU
.,^3il
ij> y
C—ï
01 ^jJl lîl V j i : J li ?
elles pour vous!» Ils répondront: oui. Un crieur annoncera, «Malédiction d’Allah sur les coupables» (44) Malédiction sur ceux qui détournaient leurs prochains de la voie d’Allah, qui souhaitaient cette voie tortueuse et qui ne croyaient pas au jour dernier (45). Une fois les bienheureux du Paradis installés, demanderont aux réprouvés: Nous avons trouvé vrai ce que notre Seigneur nous a pro mis, trouvez-vous vrai ce que votre Seigneur vous a promis?. Une question qui contient une réprimande et une remontrance, tout comme celui qui avait un compagnon parmi les infidèles et dont Dieu l’a dési gné dans ces versets: «Il s’avancera, puis montrant son compagnon au fond de l’enfer, il dira: «Par Allah, tu as failli me perdre» [Coran XXXVII, 55 - 56]. Il lui reproche ses paroles et actes quand il se trouvait dans le bas monde et les désavoue. Ainsi les anges blâmeront les damnés en leur disant: «Voici le feu que vous avez traité de mensonge, leur dira-t-on.
Est-ce de la magie? Comme vous le prétendiez ou bien ne voyez-vous pas?» [Coran LII, 14-15], C’est de cette façon que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - avait réprimandé les victimes de la bataille de Badr, à «Qalibe» en les appelant: «O Abou Jahl Ben Hicham, ô ‘Outba Ben Rabi'a, ô
Chaïba Ben Rabi'a -qui étaient les chefs des idolâtres: Avez-vous trouvé vrai ce que Dieu vous a promis? Quant à moi j ’ai trouvé vrai ce que mon Seigneur m ’a promis». Omar lui demanda: «Adresses-tu la parole à des gens qui sont devenus des cadavres?» Il lui répondit: «Par celui qui tient mon âme dans Sa main, ils entendent mes paroles mieux que toi mais ils ne peuvent pas me répondre» (Rapportépar Boukhari et Mouslim)(1). «Un crieur annoncera: «Malédiction d’Allah sur les coupables» et qu’elle abatte sur eux sans merci «Ceux qui détournaient leurs prochains
(1) ?ll>-
¿y. A~ “
-Ipj U
38
cAnjjj
de la voie d’Allah, qui souhaitaient cette voie tortueuse» qui égaraient les gens et les empêchaient de suivre la voie droite et ce que les Prophètes leur apportaient comme enseignements «et qui ne croyaient pas au jour dernier» en reniant la rencontre du Seigneur au jour de la résurrec tion. Ils persévéraient dans leur désobéissance sans redouter ni compte, ni supplice, et étaient les pires des hommes.
wa baynahumâ hijâbun wa ‘alâ-l-’arâfi rijâlun ya‘rifûna kullan bi-sîmâhum wa nâdû ’ashâba-l-jannati ’an salâmun ‘alaykum lam yadhulûha wa hum yatm a‘ûna (46) wa ’idâ surifat ’absâruhum tilqâ' ’a ’ashâbi-n-nâri qâlû rabbanâ lâ taj‘alnâ ma‘a-l-qawmi-z-zâlimîna (47). Entre habitants du ciel et de l’enfer un mur se dresse. Le sommet en est opposé par des hommes qui reconnaissent l’identité de chacun. Ils disent aux habitants du ciel: «Que la paix d’Allah soit sur vous! Les habitants de l’enfer n’entreront pas, malgré leur désir (46). Quand ils tournent leurs re gards du côté des habitants de l’enfer, ils s’écrient: «Seigneur, ne nous réu nis pas aux réprouvés» (47). Dieu fait connaître aux hommes qu’un écran épais est placé entre le Paradis et la Géhenne, qui est un mur selon les dires d’Ibn Jarir en se référant à ce verset: «A ce moment, un rempart, percé d’une porte, s’élèvera entre eux» [Coran LVII, 13]. Ce rempart est «l’Araf» (le limbe) qui sera occupé par des hommes». Mais quels sont ces hommes? Ils sont, d’après différentes interprétations, des gens dont leurs bonnes actions équivalent à leurs mauvaises. A cet égard Al-Hafedh Ben Mardaweih a rapporté d’après Jaber Ben Abdullah qu’on a demandé l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - au sujet de celui dont ses bonnes actions équivalent aux mauvaises? Il répondit: «Ce sorti les hommes de l ’A ’raf dont leurs bonnes actions ne leur permettront pas d ’accé
39
der au Paradis et leurs mauvaises ne le laisseront pas d’être précipités dans l’Enfer. Ils attendront sur le limbe le jugement final de Dieu»(I). A ce propos Ibn Mass’oud a dit: Les gens seront jugés au jour de la résurrection, celui dont ses bonnes actions dépassent ses mauvai ses fut-ce par un seul grain, entrera au Paradis. Et celui dont ses mau vaises actions dépassent ses bonnes fut-ce par un grain entrera à l’Enfer. Puis il récita: «Ceux en faveur de qui la balance penchera trimpheront» [Coran XXIII, 102]. Donc la balance sera élevée ou baissée par le poids d’un grain de bonnes ou de mauvaises actions. Mais si les deux plateaux seront au même niveau, l’individu sera parmi leë gens de l’A'raf qui seront retenus sur le limbe (le sirat) et qui reconnaîtront les habitants du Paradis et ceux de l’Enfer. Quand ils regarderont les premiers, ils diront: «Que la paix d’Allah soit sur vous», en regardant les autres, ils s’écrieront: «Seigneur, ne nous réunis pas aux réprouvés». Et Ibn Mass'oud de poursuivre: «On donnera à ceux qui avaient fait les bonnes actions une lumière grâce à laquelle ils marcheront en avant et à droite. Or on donnera à chaque individu et peuple une lu mière, et une fois arrivés sur le sirat, Dieu ôtera la lumière des hypocri tes. Lorsque les habitants du Paradis verront cela, ils s’écrieront: «O notre maître, fais briller d’un pur éclat notre lumière» [Coran LXVI, 8]. Quant aux gens de l’A‘raf, leur lumière ne serait plus ôtée, Dieu a dit d’eux: «Ils n’entreront pas, malgré leur désir». On a rapporté qu’on demanda l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - à propos des gens de l’A'raf? Il répondit: «Ils seront
les derniers que Dieu jugera de leur cas. Lorsque le Seigneur des mondes aura jugé tous les hommes. Il leur dira: «Vous êtes des gens dont leurs bon nes actions ont délivrés du Feu sans que pour autant vous puissiez entrer au Paradis. Allez, vous êtes Mes affranchis, vivez au Paradis où vous voudrez»
(1)
Ji-x :
jj
tj£- AjJiy,
JâjL»ül S\jj
^ *w
d iîijîs :JU i i-crtjL—j Ç ji
:J U i (Jli
J Ü j flùj» o.]rti
40
(Ibn Kathir a dit que ce hadith est jugé bon malgré qu’il est moursal)(1). Al-Qourtoubi a cité (dans son interprétation du coran) douze opi nions à leur sujet. Quant à cette partie du verset: «qui reconnaissent l’identité de cha cun» ou suivant une autre interprétation: «se connaissant les uns et les au tres d’après leur traits distinctifs», elle a été commentée de la façon suivante: - Ibn Abbas a dit: Les habitants du Paradis seront reconnus grâce à la blancheur de leurs visages et ceux de l’Enfer par la noirceur. - D’après un autre commentaire, il a dit: Dieu les placera dans cet endroit afin qu’ils reconnaissent les habitants du Paradis et ceux de l’Enfer. Ces derniers auront les visages noircis. Les gens de l’A'raf de manderont le refuge auprès de Dieu et de ne plus être avec les injus tes. Et pourtant ils salueront les élus du Paradis, bien qu’ils seront encore en dehors, mais ils désireront y accéder et ils seront exaucés grâce à la volonté de Dieu. - Al-Hassan, quant à lui, récita: «n’entreront pas, malgré leur désir» et dit: Par Dieu, ils n’éprouveront un tel désir que grâce à la considéra tion que Dieu voudra leur accorder. - Quatada a dit: Dieu vous a informé de ce désir dont ils pressenti ront.
«Quand ils tournent leurs regards du côté des habitants de l’enfer, ils s’écrient: «Seigneur, ne nous réunis pas aux réprouvés» Ceci signifie, d’après Ibn Abbas: Lorsque les regards des gens de l’A'raf se porte ront sur les hôtes de l’Enfer et ils les reconnaîtront, ils diront: «Notre Seigneur, ne nous mets pas avec le peuple injuste». Ikrim a l’a commenté en disant: Ces regards seront dirigés vers les réprouvés de
("1)
QA
¿J* J>~\
II—
cjLiil ¿jA
-«Ü)l
ijA
• à * “ 9*
41
l’Enfer, mais une fois qu’ils verront les élus du Paradis, ils ne pense ront plus aux premiers.
wa nâdâA ’ashâbu-l-’a‘râfi rijâlan ya'rifûnahum bisîmâhum qâlû ma ’agnâ ‘ankum jam‘ukum wamâ kuntum tastakbirûna (48) ’aha1’û la ’i-l-lad îna ’aqsamtum lâ yanâluhumu-L-Lâhu birhm atin-i-dhulû-l-jannata lâ hawfun ‘alaykum wala ’antum tahzanûna (49). Du sommet du mur, les occupants, reconnaissant d’autres hommes, leur disent: «A quoi vous a servi de vous grouper? Et à quoi vous a servi vo tre superbe?» (43) Ce sont ces gens qui, à vous en croire, n’obtiendraient ja mais la grâce d’Allah! Eh bien! les voilà au ciel! où ils ne connaîtront ni crainte ni tristesse (49). Lés gens de j’A'raf, reconnaissant les chefs des idolâtres et leurs notables, leur diront: «A quoi vous a servi de vous grouper?» c’est à dire votre grand nombre «et à quoi vous a servi votre superbe?» et ce qui fai sait votre orgueil, car vous voilà laissés à votre sort funeste et soumis au supplice». Les gens retenus aux limbes dont les polythéistes croyaient qu’ils n’obtiendraient pas la miséricorde de Dieu, on leur dira après: «Entrez au Paradis où vous n’aurez plus rien à craindre et vous n’éprouverez aucun affliction».
42
wanâda ’ashâbu-n-nâri ’ashaba-l-jannati ’an ’afîdû ‘alaynâ mina-l-ma’i ’aw mimmâ razaqakumu-L-Lâhu qâlïï ’inna-L-Lâha harramahumâ ‘alâ-1k âfirîn a (50) I-Iad în a -t-ta h a d û dînahum lahw an wa la ‘iban wa garrathumu-l-hayâtu-d-dunyâ fa-l-yawma nansâhum kamâ nasû liq a ’a yawmihim hâdâ wamâ kânû bi ’ayâtina yajhadûna (51). Les habitants de l’enfer crient à ceux du ciel: «Déversez sur nous un peu d’eau ou un peu de joies qu’AIlah vous a prodiguées». Ils répondront Allah interdit l’une et l’autre aux infidèles» (50) Aux infidèles qui ont traité leur religion comme un jeu ou un divertissement et qui se sont laissés abuser par la vie du siècle. Aujourd’hui, nous les oublions comme ils ont oublié ce jour où ils devaient comparaître et pour les punir d’avoir méconnu nos si gnes» (51). Les réprouvés de l’Enfer, vivant dans la misère et l’humiliation, de manderont aux élus du Paradis, de leur répandre de l’eau ou de leur donner de leur nourriture et leur boisson, mais ils ne leur répondront pas. Sa’id Ibn Joubaïr a dit: L’homme appellera son père ou son frère et lui dira: «Je brûle, déverse sur moi un peu d’eau». On ordonnera aux élus de leur répondre: «Allah interdit l’un et l’autre aux infidèles». On demanda à Ibn Abbas: «Quelle est la meilleure aumône?» Il répondit: «L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit:
«La meilleure aumône est l’eau. N ’as-tu pas entendu les réprouvés de l ’En fer en suppliant les élus du Paradis pour se soulager: «Répandez de l ’eau sur nous, ou quelque chose des biens que Dieu vous a accordés?» (Rapporté par Ibn Abi Hatem)(1)Puis Dieu décrit la vie des incrédules qui avaient considéré leur re ligion comme un jeu et un divertissemet, joie des clinquants du bas monde et négligé ce qu’ils devaient s’approvisionner pour leur vie fu ture.
«Aujourd’hui, nous les oublions comme ils ont oublié ce jour où ils de
vaient comparaître» c’est nous qui les traitons comme il se devait car rien n’échappe de leurs méfaits au Seigneur qui «ni ne se trompe ni l’oublie» [Coran XX, 52]. Ibn Abbas a dit à ce propos: «Dieu oublie de leur accorder du bien mais II n’oublie pas de leur infliger le mal. Il les néglige comme ils ont négligé le jour de cette rencontre. Il est cité dans le Sahih que Dieu le Très Haut dira à Son serviteur au jour de la résurrection: «Ne t ’ai-Je pas donné une épouse? Ne t ’ai-Je
pas honoré? Ne t ’ai-Je pas mis à ton service les chevaux et les chameaux, et ne t ’ai-Je pas laissé dominer et mener une vie aisée?» L ’homme répon dra: «Certes oui.» Et le Seigneur de poursuivre: «Ne croyais-tu pas que tu Me rencontreras?» - Non, dit-il. - Aujourd’hui Je t ’oublie comme tu M ’as oublié, répliqua Dieu. (Rapporté par MousUm)(1).
walaqad ji’nâhum bikitâbin fassalnâhu ‘alâ ‘ilmin hudan wa rahmatan liqawmin yu’minûna (52) hal yanzurûna ’illâ ta’wîlahû yawma ya’tî ta’wîluhû yaqûlu-l-ladîna nasûhu min qablu qad j i i ’at rusulu rabbinâ bi-1haqqi fahal lanâ min sufa‘â"’a fayasfa'û lanâA aw nuraddu fana'mala gayra-l-ladî kunnâ na‘malu qad hasiriî ’anfusahum wa dalla ‘anhum mâ kânû yaftarûna (53). Et cependant nous leur avions apporté un Livre où nous avions tout ré glé en détail, et qui était un guide et une bénédiction pour les croyants (52) Attendent-ils que les prédictions du Livre se réalisent? Le jour où elles se réaliseront, ceux qui n’en avaient pas fait cas s’exclameront: «Les Prophè-
(1) dJJ i)l :JyLJ
|*JI
çji
J_jÂ<
dL'l c-uiàl :
Ui"
44
OJ
l
tes de notre Seigneur nous avaient bien prédit la vérité. Mais pouvons-nous maintenant trouver des intercesseurs pour obtenir notre pardon ou retourner sur terre? Nous nous comporterions autrement que nous ne l’avons fait.» Ils auront perdu leur âme, et leurs soutiens imaginaires leur manqueront (53). Dieu n’a laissé aucune excuse aux idolâtres en leur envoyant les Prophètes et les livres renfermant les enseignements, et surtout le Co ran le dernier des Ecritures, dont les versets sont clairem ent exposés ou comme le Seigneur a dit: «Un Livre où nous avions tout réglé en dé tail» Une fois que ces incrédules seraient les perdants dans l’autre monde, ils n’auraient aucun prétexte car Dieu a dit: «Nous ne sévissons pas sans que nous ayons envoyé un Prophète» [Coran XVII, 15]. C’est pour cela qu’il a dit: «Attendent-ils que les prédictions du Livre se réalisent?» C ’est à dire ce dont ils ont été promis du châtim ent, du Paradis et de l’Enfer. Al-Rabi‘ a dit à ce propos: Les prédictions s ’ac compliront au fu r et à mesure jusqu’au jour du compte final, et où les élus seront au Paradis et les réprouvés à l’Enfer.
«Le jour où elles se réaliseront» le jour de la résurrection «ceux qui n’en avaient pas fait cas» et qui n’avaient pas mis ses prescriptions à exécution en les négligeant «s’exclameront: «Les Prophètes de notre Sei gneur nous avaient bien prédit la vérité» cette vérité qui leur assurerait leur salut dans l’au-delà. Ils demanderont: «Pouvons-nous maintenant... retourner sur terre? Nous nous comporterions autrement que nous ne l’avons fait? tout comme ils ont déclaré dans un autre verset: «Si tu te trouves là le jour où ils seront sur le point d’entrer en enfer, tu les enten dras dire: Plût à Allah que nous puissions revenir sur terre! Nous ne traite rons plus de mensonge les signes de notre Seigneur et nous serions croyants. Certes, ce qu’ils cachaient sera étalé au grand jour. S’ils y reve naient sur terre? ils referaient ce qui leur a été défendu» [Coran VI, 2728]. Mais ils se sont eux-mêmes pedus en entrant en enfer pour l’éter nité, et ce qu’ils ont inventé comme divinités les ont abandonnés sans pouvoir leur être comme intercesseurs ou secoureurs.
45
’inna rabbakumu-L-Lâhu-l-ladî halaqa-s-samawâti wa-l-’arda fî sittati ’ayyâmin tumma-stawâ ‘alâ-l-‘arsi yugsî-l-layla-n-nahâra yatlubuhû hatît an wa-s-samsa wa-l-qamara wa-n-nujûma musahharâtim- bi ’amrihî ’alâ lahu-1-halqu wa-l-’amru tabâraka-L-Lâhu rabbu-l-‘âlamîna (45). Votre véritable Seigneur c’est Allah, celui qui a créé les cieux et la terre en six jours et proclamé Sa souveraineté du haut de Son Trône. C’est lui qui a engendré l’alternance rapide du jour et de la nuit. C’est Lui qui a soumis à ses lois le soleil, la lune et les étoiles. N’est-ce pas à Lui seul qu’appartient le don de créer et de gouverner toutes choses? Béni soit Al lah, le maître de PUnivers» (54). Dieu créa l’univers en six jours comme II l’affirme dans d’autres versets. Mais la question qui vient à l’esprit: Ce jour était-il comme l’un de nos jours? ou bien il équivalait à mille années selon les dires de Moujahed et l’imam Ahmed?. Quant au jour de Samedi, Dieu n’y a rien créé, étant le septième jour de la semaine, un jour de repos. Les dires de Dieu «et proclamé Sa souveraineté du haut de son Trône» ou suivant une autre interprétation: «puis 11 s’est assis en ma jesté sur le Trône», ont été le sujet de plusieurs commentaires, et il est inutile de les m entionner ou de les discuter, mais nous allons les concevoir tels quels comme ont fait les hommes vertueux qui nous ont précédés, sans que leur croyance était sujette à une qualification ou un anthropomorphisme ou un athéisme. Ce qui remontait à l’esprit des anthopomorphistes était loin de toute logique car rien n’est semblable au Seigneur comme II le confirme Lui-même. «Rien ne Lui ressemble. Il entend et voit tou» [Coran XL II, 11]. A cet égard, Na’im Ben Hammad Al-Khouza’i - le maître de Boukhari- a dit: Quiconque donne un semblable à Dieu parmi Ses créatu res, aura m écru. Celui qui renie les q ualités que Dieu s ’en est attribuées Lui-même, aura mécru. Par les mots que Dieu s’est décrit
Lui-même, ou comme Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue l’a décrit, il n’y a lieu à aucun anthropomorphisme. Mais quiconque at teste les qualités divines qui siéent à Sa Majesté telles comme elles sont mentionnés dans les versets du Coran et citées dans la Tradition, et en plus renie tout défaut attribué à Dieu, aura suivi la bonne direc tion.
«C’est Lui qui a engendré l’alternance rapide du jour et de la nuit» C’est à dire II fait dissiper la clarté du jour par l’obscurité de la nuit, et l’obscurité de la nuit par la clarté du jour, chacun de ces deux phéno mènes s’accomplissent sur le champ sans aucun retard. Dieu en a parlé dans d’autres versets, par exemple quand II a dit: «N’est-ce pas
un signe de notre puissance que la nuit succédant au jour et plongeant les hommes dans les ténèbres» [Coran XXXVI, 37] et: «Le soleil ne saurait pas plus atteindre la lune que la nuit dépasser le jour. Chaque élément évolue dans sa sphère» [Coran XXXVI, 40]. L’expression: «que la nuit dépasser le jour» signifie que chacun d’eux vient directement à la suite de l’autre sans délai ni retard.
«C’est Lui qui a soumis à ses lois le soleil, la lune et les étoiles» ils sont tous soumis à Son ordre et sous Sa dominance. Il dispose de tout selon Sa volonté car tant la création qu’à l’ordre Lui appartiennent. Il est le Maître des mondes, qu’il soit béni. Il est cité dans un hadith prophétique: «Celui qui ne loue pas Dieu pour une bonne œuvre qu’il a accomplie et se contents de se louer, aura mécru et ses œuvres seront vaines. Et quiconque présume que Dieu a conféré à l’un de Ses serviteurs un de Ses ordres, aura mécru à ce que Dieu a révélé à Ses Prophètes. Et ceci est conformément à ses dires: «N’est-ce pas à Lui seul qui appartient le don de créer et de gouverner toutes choses? Béni soit Allah, le maître de l’univers» (Rapportépar Ibn Jarir)(1).
(1)
(4~ULI 4)1 Jjjl
ÿS Jjit lî~à •j.yr ¿¿I #l_jj
(j* ¿j* jL*JJ i-jj ¿1 iljLy
47
<(ï)l <1)1 01 j«-Pj
j a]
’d ‘û ra b b a k u m t a d a r r u ‘an wa h u fy a ta n ’in n a h û lâ y u h ibbu-1mu‘tadîna (55) walâ tufsidû fî-l-’ardi ba‘da ’islâhihâ wa-d‘ûhu hawfan wa tam a‘an ’inna rahmata-L-Lâhi qarîbum-mina-l-muhsinîna (56). Implorez humblement et sans bruit votre Seigneur. Il n’aime pas les in soumis. (55) Ne jetez pas la perturbation sur la terre après qu’elle a été mise en ordre. Invoquez Allah, le cœur envahi de crainte et d’espoir. La mi séricorde d’Allah est attirée par les gens de bien. (56). Dieu le Très-Haut et Béni montre à Ses serviteurs comment l’invo quer en leur disant: «Implorez humblement et sans bruit votre Seigneur» C’est à dire en se montrant humiliés, en secret et avec crainte, comme Il dit dans un autre verset: «Invoque en toi-même ton Seigneur» [Coran VII, 205]. A ce propos il est cité dans les deux Sahihs qu’Abou Moussa AlAch’ari a rapporté: «Les hommes élevèrent leur voix en invoquant Dieu. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - leur dit:
«Hommes! Ayez pitié de vous-mêmes, celui qui vous invoquez n'est ni sourd ni absent; Il est proche et entend..» (R apporté par Boukhari et MousL’expression «Sans bruit» signifie en secret, par le cœur, avec cer titude de Son unicité et sa déité. Al-Hassan Al-Basri, en commentant ce fait, a dit: Il arrivait à un homme de retenir tout le Coran par coeur sans que personne s’en aperçoive; il arrivait aussi à un homme de s’instruire dans la religion à la perfection et personne ne le savait pas.
(1)
48
Enfin il arrivait à un homme de faire une longue prière alors que des hôtes se trouvaient chez lui, et pourtant, nul d’entre eux s’en aperce vait. Nous avons eu le temps de vivre avec des gens qui ne faisaient jamais une œuvre (pie) en public s’ils pouvaient l’accomplir en secret. Les musulmans persévéraient dans leurs invocations sans que per sonne entendît leurs voix, plutôt ils les faisaient en secret, car Dieu a dit: «Implorez humblement et sans bruit votre Seigneur» tout comme II a mentionné un de Ses saints serviteurs disant de lui: «Zacharie adressa une prière secrète à son Allah» [Coran XIX, 3]. D’après Ibn Jouraïj: il est répugnant d’élever la voix, de crier pen dant les invocations, et il est recommandé de les faire paisiblement et en secret. «H n’aime pas les insoumis» soit dans leur comportement soit dans leurs prières en L’invoquant. L’imam Ahmed rapporte que Sa’d entendit un de ses fils dire: «Mon Dieu, je Te demande de m’accorder le Paradis, sa félicité et ses soieries. Je me réfugié auprès de Toi contre l’Enfer, ses chaînes et ses carcans» Il lui dit: «Tu as demandé à Dieu de t’accorder tant de biens et tu t’es réfugié auprès de lui contre tant de maux. J’ai entendu l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dire: «Il arrivera un jour où les hommes commettront des transgressions même dans leurs invocations» Puis il récita: «Implorez humblement et sans bruit votre Sei gneur». Fils! Sache il te suffit de dire: «Mon Dieu, je Te demande le Paradis et ce qui me fait rapprocher de lui comme actes et paroles. Je me réfugié auprès de Toi contre l’enfer et ce qui me fait rapprocher de lui comme actes et paroles. Abdullah Ben Moughafal entendit son fils dire: «Grand Dieu, je Te demande le château blanc qui se trouve à la droite du Paradis et réfu gié auprès de Toi contre l’Enfer. Car j ’ai entendu l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - dire: «Il y aura des gens qui commettront
des transgressions dans leurs invocations et ablutions» (Rapporté par Ah med, Ibn Maja et Abou Daoud)(I).
(1 )
iij
j . /7 a II
~
•
Jjlj
^jI j»-$-l!l ‘jVill (y * X e j
¿j|j .Uj-I o\jj
49
(jj
U :J l û
flpjJI ^ djJàJU fjï
>»
N.B La transgression dans les ablutions consiste à se laver certains membres plus de trois fois ou l’usage abondant de l’eau.
«Ne jetez pas la perturbation sur la terre après qu’elle a été mise en ordre» Dieu interdit par ces mots de semer le scandale et la perversité sur la terre une fois que celle-ci est réformée et les gens suivent le chemin droit. Aucun mal n’y sera plus pire que ces choses-là au lieu de s’adonner à l’adoration et à l’invocation ayant «Le cœur envahi de crainte et d’espoir». La crainte de Son châtiment et l’espoir de ce qu’il réserve comme récompense incommensurable. Les hommes doivent savoir que «la miséricorde d’Allah est attirée par les gens de bien» qui ob servent Ses lois et enseignements et s’abstiennent de Ses interdic tions, comme II le confirme: «Ma clémence est infinie. Elle est acquise à ceux qui croient» [Coran VII, 156]
wa huwa-l-ladî yursilu-r-riyâha busram-bayna yaday rahmatihî hatta ’id a ’aqallat sahâban tiqâlan suqnâhu libaladim mayyitin fa ’anzalnâ bihi1-ma’a fa’ahrajnâ bihî min kulli-t-tam arâti kadâlika nuhriju-l-mawtâ la‘allakum tadâkkarûna (57) wa-l-baladu-t-tayyibu yahruju nabâtuhû bi ’id n i rab b ih î w a-l-lad î h a b u ta lâ yahruju ’illâ nak idan k a d a lik a nusarrifu-l-’ayâti liqawmin yaskurûna (58). C’est Allah qui déchaîne les vents, annonciateurs de l’orage. Quand ils ont assemblé les nuages chargés de pluie, nous les poussons au-dessus des territoires stériles et nous en déversons l’eau. Avec celle-ci nous faisons ger mer toutes les plantes. C’est ainsi que nous ressusciterons les morts. Peutêtre me comprendrez-vous?» (57) La bonne terre produit une abondante vé gétation avec l’aide d’Allah, alors que la mauvaise terre ne produit qu’une végétation rabougrie. C’est ainsi que nous varions nos enseignements pour ceux qui les apprécient (58).
50
Le Seigneur, étant le créateur des deux et de la terre, qui dispose de tout l’univers et le gère, dirige Ses serviteurs vers l’invocation car II est puissant sur toute chose, pourvoit aux besoins des créatures et ressuscitera les morts le jour du rassemblement.
«C’est Allah qui déchaîne les vents, annonciateurs de l’orage» comme une annonce d’une de Ses m iséricordes quand II envoie la pluie, comme II a dit: «C’est lui qui envoie la pluie bienfaisante au moment que les hommes désespèrent. Il étend sur eux Sa miséricorde. Il est le Protec teur et le Magnanime» [Coran XLII, 28]. Et comme signe de Sa puis sance, Il a dit aussi: «Admire les effets de la grâce d’Allah. Vois comment Il vivifie la terre morte. De la même façon, Il ressuscitera les morts. Car II est tout-puissant» [Coran XXX, 50]. Une fois ces vents «ont assemblé les nuages chargés de pluie, nous les poussons au-dessus des territoires stériles» Ces nuages alourdis par l’eau, la déversent sur une terre morte, et celle-ci fait pousser les plan tes. C’est une parabole que Dieu propose aux hommes afin qu’ils sa chent comment II fera ressusciter les morts devenus ossements et poussière pour leur rassemblement. En ce jour-là, comme il a été rap porté, Dieu fera decendre de la pluie pendant quarante jours, puis les hommes sortiront de la terre comme un grain qui y pousse.
«La bonne terre produit une abondante végétation» qui pousse à pro fusion «avec l’aide d’Allah» avec Sa permission «alors que la mauvaise terre ne produit qu’une végétation rabougrie» ou comme des plantes clair semées dans une terre marécageuse. Tels sont les deux exemples du croyant et de l’infidèle, selon les dires d’Ibn Abbas. Al-Boukhari rapporte d’après Abou Moussa Al-Ach‘ari que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «La bonne voie et la
science que Dieu m ’a envoyé pour les communiquer aux hommes, sont comparables à une pluie abondante qui arrose une terre. Certain terrain fer tile a absorbé l ’eau, et par la suite il y a eu du pâturage et des herbes en abondance. Certain autre était aride qui a retenu l ’eau, et Dieu l’a fait ser vir aux hommes afin qu’ils boivent, abreuvent leur troupeau et arrosent la plantation. Quant aux autres endroits, la terre était plate, elle ne retenait plus l’eau et l ’herbe n’a pas poussé. De même, il y a différentes catégories d ’hommes: ceux qui sont instruits dans la religion de Dieu et ont tiré profit
51
de ce que Dieu m 'a envoyé de le répandre, ils ont appris et enseigné leur science. D ’autres qui n ’ont pas daigné lever la tête et n ’ont point accepté la voie d ’Allah qui m ’a chargé de la m ontrer}/1}.
laqad ’arsalnâ N û h an ’ilâ qawmihî faqâla yâ qawmi-‘budû-L -L âha mâ lak u m m in ’ilâh in g ay ru h u ’innT ’ah âfu ‘alaykum ‘a d â b a yaw m in ‘azîmin (59) qâla-l-m ala’u min qawmihî ’innâ lanarâka fi dalâlim -m ubînin (60) qâla ya qawmi laysa bi dalâlatun wa lâkinnî rasûlum mi-r-rabbil-‘âlam îna (61) ’uballigukum risâlâti rabbî wa ’ansahu lakum wa ’a‘lamu mina-L-Lâhi mâ lâ ta‘lamûna (62). Nous avons envoyé Noé à son peuple. I l lui dit: O mon peuple, adorez Allah. Vous n’avez pas d’autre Allah que Lui. Je crains que vous ne soyez punis un jour» (59) Les puisssants lui répondirent: «Nous te voyons dans une aberratoin manifeste» (60). «O mon peuple, répliqua-t-il, je ne suis pas atteint d’aberration. Je suis l’envoyé du Maître de l’Univer» (61) Je vous apporte les messages de mon Seigneur, et, croyez-moi, je suis sincère. Je tiens d’Allah des choses que vous ignorez (62). A u d é b u t de c e tte s o u ra te , D ieu a m e n tio n n é A d a m , p u is
( 1) ¿j*
aj
!
*i)l \
¿JLiJLi L*ïj ¿JJÂ;
'-Üyj- *ü)l ¿LtJI ClJL* <-Jîj j
J
L^J
Nj ç.L» j*-J , /
Ç J iti
j
iJlî
&L«J! Q-Sn..-
N
1g:< CmJIS'j
i
n£y>-\ aâjU?
¡*-^** *i Al
52
d
<0)1 ¿^-3 ^ A*i
1^,*t.M ilj
<üil
¿y Ji* p-l}
commence à mentionner les autres Prophètes débutant par Noé qui fut le premier Prophète envoyé aux habitants de la terre après Adam -que Dieu Salue tous les deux-, Mouhammad Ben Ishaq rapporte que nul Prophète n’a subi des méfaits de son peuple plus que Noé. Yazid Al-Rouqachi a dit qu’il a été appelé Noé (d’après le sens du mot arabe) par ce qu’il s’est tant lamenté. Dix siècles s’écoulèrent en tre Adam et Noé -que Dieu les salue- où régnait l’islamisme, c’est à dire la soumission à Dieu. Selon les dires d’Ibn Abbas et d’autres, l’adoration des idoles avait pour origine le fait suivant: Des hommes vertueux moururent, leurs concitoyens, pour se rappeler leurs actes, moyens d’adoration et prati ques religieuses, bâtirent sur leurs tombes des oratoires et firent des statues afin de les imiter dans leurs actions. Au fil des jours, ils adorè rent ces statues en leur donnant les noms des hommes vertueux tels que: Woud, Soua‘, Yaghouth, Ya'ouq et Nesr. Lorsque le cas empira, Dieu- à Lui la puissance et la gloire- leur envoya Noé en leur ordon nant de ne vouer un culte qu’au Seigneur seul sans lui donner d’asso ciés. Il leur dit: «O mon peuple, adorez Allah. Vous n’avez d’autre Allah que Lui. Je crains que vous ne soyez punis un jour» Quel fut la réponse?
«Les puissants lui répondirent: Nous te voyons dans une aberration mani feste» en nous appelant à laisser l’adoration de ces statues que nos ancêtres adoraient. Telle était toujours la situation des pervers égarés vis-à-vis des fidèles les croyant être dans une aberration comme Dieu le montre dans ce verset: «Les apercevaient -ils? qu’ils les traitaient d’ignares» [Coran LXXX III, 32] tout comme les idolâtres de Qoraïch qui mécrurent au Coran, et «comme ils ne s’y conforment pas, ils le traitent de vieux mensonge» [Coran XLVI, 11], On trouve tant de versets relatifs à ce sujet. La réponse de Noé fut claire et catégorique: «Je ne suis pas atteint d’aberration. Je suis l’envoyé du Maître de l’Univers» Je ne suis pas égaré mais l’envoyé du Seigneur de toutes choses. «Je vous apporte les messages de mon Seigneur et, croyez-moi, je suis sincère. Je tiens d’Allah des choses que vous ignorez». Tel était toujours le caractère de chaque Prophète envoyé: éloquent, imposant, conseiller et tenant de Dieu des
53
choses que les autres ne peuvent s’en apercevoir. A ce propos, il est cité dans le Sahih de Mouslim que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - a dit aux hommes le jour où il se trouvait à ‘Arafa: «Hommes! vous serez interrogés à mon sujet. Qu’en direz-vous? Ils lui ré pondirent: «Nous attesterons que tu as transmis le message, accompli ta mission et conseillé» Il remua son doigt tantôt vers le ciel tantôt d’en-bas en disant: «Mon Dieu, sois témoin. Mon Dieu sois témoin»(I).
’awa ‘ajibtum ’an j a ’akum dikrum mi-r-rabbikum ‘alâ rajulim-minkum liyundirakum wa litattaqû wa la‘allakum turhamûn (63) fakaddabûhu fa ’anjaynâhu wa-l-ladîna ma‘ahû fî-1-fulki wa ’agraqnâ-l-ladîna kaddabû bi ’ayâtina ’innahum kânû qawman ‘amîna (64). Trouvez-vous étrange qu’un message vous parvienne de votre Seigneur par l’entremise d’un mortel comme vous, pour vous avertir et vous exhorter à la crainte d’Allah en vue d’obtenir Sa clémence? (63). Son peuple le traita d’imposteur. Nous le sauvâmes lui et ceux qui l’avaient suivi sur l’arche. Nous noyâmes ceux qui avaient traité nos signes de mensonge. C’était un peuple aveugle (64). A toutes les questions et interrogations de son peuple, Noé répon dit: «Etes-vous étonnés d’un mortel issu de vous que, par son intermé diaire, un message de Dieu vous est parvenu? Ne considérez-vous pas cela comme une bonté et une miséricorde divines pour vous aver tir, et vous mettre en garde contre votre idolâtrie? Mais «Son peuple le traita d’imposteur» et ceux qui ont cru en son message étaient peu nombreux.
(1)
4_jL>*-*3^ jJljj
<1)1
C— olj C— iL Aï ¿lil Ag.t-i :
54
ût ^ i l
L
^Lr>j
«Nous le sauvâmes lui et ceux qui l’avaient suivi sur l’arche» qui étaient avec lui dans le vaisseau, «Nous noyâmes ceux qui avaient traité nos signes de mensonge» comme on trouve aussi ce fait cité dans un au tre verset: «Pour avoir péché, ils ont été noyés et précipités dans le Feu. Us ne trouvèrent aucun secours en dehors d’Allah» [Coran LXXI, 25], «C’était un peuple aveugle» qui n’ont ni vu ni suivi le chemin de la vérité. Dieu s’est vengé de Ses ennemis, a sauvé Son Messager et les fidèles et a fait périr les mécréants. Telle est la conduite du Seigneur envers Ses sujets dans les deux mondes, et la bonne fin n’est réser vée qu’aux croyants. En commentant cet événement Ibn Aslam a dit: «Dieu n’a châtié le peuple qu’une fois la terre e n^tait pleine d’eux, de sorte que chacun en possédait une partie d’elle. Ibn Abbas, quant à lui, a dit que le nom bre des hommes qui furent sauvés était quatre-vingt dont l’un s’appe lait Jourhom et parlait la langue Arabe.
wa ’ilâ ‘Âdin ’ahâhum Hûdan qâla ya qawmi-‘budû-L-Lâha ma lakum min ’ilâhin gayruhu ’afalâ tattaqûna (65) qâla-l-mala’u-l-ladîna kafarû min qawmihî ’innâ lanarâka fî safâhatin wa ’innâ lanazunnaka min-l-kâd ibîna (66) qâla yâ qawmi laysa bî safâhatun wa lâkinnî rasûlum-mir-rabbi-l-'âlam îna (67) ’uballigukum risâlâti rabbî wa ’ana lakun nâsihun ’amînun(68) ’awa ‘ajibtum ’an j a ’akum dikrum-mir-rabbikum ‘alâ rajulim minkum liyundirakum wadkurïï ’id ja'alakum hulafa ’a mim ba‘di
55
qawmi Nuhin wa zâdakum fî-l-halqi bastatin fadkurtî ’a l a ’a-L-Lâhi la ‘allakum tuflihûna (69). Aux gens d’Ad, nous envoyâmes leur frère Houd. Il leur dit: «O mon peuple, adorez Allah. Vous n’avez d’autre Allah que Lui. Finirez-vous par Le craindre? (65) Les puissants, qui étaient incrédules, lui dirent: «Tu dérai sonnes. Et, à n’en pas douter, tu mens» (66) Il répondit: «Non, je ne suis pas insensé. Je suis l’envoyé du Maître de l’Univers. (67) Je vous transmets les messages de mon Seigneur. Je suis pour vous un conseiller sincère (68) Trouvez-vous étrange qu’un message vous vienne de votre Seigneur par l’en tremise d’un mortel comme vous pour vous avertir? Souvenez-vous que votre Seigneur vous a appelés à la succession du peuple de Noé? Souvenez-vous qu’il a affermi votre puissance parmi tous les autres peuples? Reconnaissezvous les bienfaits d’Allah si vous voulez être heureux» (69). Comme Dieu envoya Noé à son peuple, Il a envoyé Houd à son peuple ‘Ad. Il s’agit du premier peuple ‘Ad que Dieu a mentionné et qui formait les fils d’Imran qui vivaient dans une cité de colonnades. Ils fu rent cités dans ces versets: «Ne sais-tu pas comment ton Maître s’est
comporté à l’égard des ‘Adites?. Les habitants d’Irem, la ville des colonna des? Qui n’avait d’égale dans aucun pays?» [Coran LXXXIX, 6 - 8]. Ils étaient si forts et puissants. Dieu a dit d’eux: «Le peuple d’Ad s’enflait d’orgueil sur terre sans raison. Il disait: «Quel peuple est plus fort que nous en ce monde!» [Coran XLI, 15] Ils vivaient dans les «Ahqaf» au Yémen où Houd fut enterré. Il était issu de la plus noble lignée parmi eux, car Dieu n’a choisi ses Prophètes que parmi les nobles. Comme ils étaient très atroces dans leur comportement et tyrans, Dieu a endurci leurs cœurs car ils reniaient catégoriquement la vérité. Pour cela Houd - que Dieu le Salue - les appela à l’unicité de Dieu, à son adoration sans Lui reconnaître des égaux et à être soumis et pieux.
«Les puissants, qui étaient incrédules, lui dirent: «Tu déraisonnes. Et, à n’en pas douter, tu mens». Etant dans un égarement total, ils furent étonnés d’être appelés à l’adoration d’un seul Dieu, tout comme les idolâtres de Qoraïch, en répondant à l’appel de Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue - s’exclamèrent: «Comment, il prétend réuni toutes
les divinités en une seule? C’est vraiment là quelque chose d’extravagant?» [Coran XXXVIII, 5].
56
Houd répondit: «Non, je ne suis pas insensé» comme vous présumez «Je suis l’envoyé du Maître de l’Univers» et je vous apporte la vérité de la part de Dieu qui a tout créé et le Seigneur des mondes. «Je vous transmets les messages de mon Seigneur. Je suis pour vous un conseiller sincère» Ces qualités doivent être de la nature de chaque Prophète: la transmission du message, être bon conseiller et la sincérité. Et Houd de poursuivre: «Trouvez-vous étrange qu’un message vous vienne de votre Seigneur par l’entremise d’un mortel comme vous pour vous avertir?» N’étonnez-vous de cela et qu’un homme issu de vous vienne vous avertir que vous rencontrerez le Seigneur dans l’au-delà, plutôt vous devez le louer. «Souvenez-vous que votre Seigneur vous a appelés à la succession du peuple de Noé» En d’autres termes: Soyez reconnais sants envers Dieu qui vous a accordé ces bienfaits en faisant de vous des héritiers du peuple de Noé après avoir anéanti et noyé ceux qui le traitaient d’imposteur. Et en plus: «Souvenez-vous qu’il a affermi votre puissance» en vous accordant une grande stature, comme il en est de l’histoire de Saül (Talout) en le favorisant en intelligence et en force physique. «Reconnaissez les bienfaits d’Allah si vous voulez être heureux»
qâlïï ’aji’tanâ lina‘buda-L-Lâha w ahdahû wa n a d a ra mâ kâna ya‘budu ’a ba ’unâ fa’tina bimâ ta ‘iduna ’in kunta mina-s-sâdiqîna (70) qâla qad waqa‘a ‘alaykum mi-r-rabbikum rijsun wa gadabun ’atujadilûnanî fî ’asm a ’in sammaytumûha ’antum wa ’a b â ’ukum mâ nazzala-L-Lâhu bihâ min sultânin fa-n-taziru ’innî m a'akum mina-l-muntazirîna (71) fa’anjaynâhu wa-l-ladîna m a‘ahû bi rahmatim-m innâ wa q ata ‘nâ dabira-l-ladîna k ad d ab û bi ’ayâtinâ wamâ kânû m u’minîna (72).
57
Us dirent: «N’es-tu venu parmi nous que pour nous faire adorer un Al lah unique et renier les dieux qu’adoraient nos pères? Réalise donc tes mepaces, si tu es sincère. (70) Il dit: «Il n’est que trois certain que vous êtes proie à la colère et à la malédiction d’Allah. Allez-vous m’entraîner dans une polémique au sujet de divinités que vous avez baptisées vous-mêmes, et qu’aucune révélation d’Allah n’a accréditées? Patience. Moi aussi je suis pa tient (71) Nous sauvâmes Houd et ses fidèles par l’effet de notre miséri corde. Nous exterminâmes jusqu’au dernier ceux qui avaient traité nossignes de mensonge et n’avaient pas la foi (72). Dieu montre dans ces versets la rebellion, l’obstination et le renie ment du peuple de Houd -que Dieu le salue- Ils lui dirent: «N’es-tu venu parmi nous que pour nous faire adorer un Allah unique» De même les ido lâtres de Qoraïch avaient dit au Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue «Grand Allah, si la vérité qu’on nous proclame vient vraiment de toi,
fais tomber sur nous une pluie de pierres ou inflige-nous un châtiment épou vantable» [Coran VIII, 32]. Mouhammad Ben Ishaq rapporte qu’ils avaient une idole appelée Samad, une autre Samoud et une troisième Al-Hiba. Et Houd de leur répondre: «Vous êtes en proie à la colère et à la ma lédiction d’Allah» vous méritez donc ces punitions. «Allez-vous m’entraî ner dans une polémique au sujet de divinités que vous avez baptisées vousmêmes». Houd leur demanda: Allez-vous discuter avec moi au sujet de ces idoles auxquelles vous avez donné de noms, alors qu’elles ne peu vent ni nuire ni être utiles, et en plus Dieu ne vous a accordé aucune preuve sur leur déité et ne leur a donné aucun pouvoir? «Patience. Moi aussi, je suis patient» Il leur lança ensuite un avertissement et une me nace. Quel en fut le résultat? «Nous sauvâmes Houd et ses fidèles par l’ef fet de notre miséricorde. Nous exterminâmes jusqu’au dernier ceux qui avaient traité nos signes de mensonge et n’avaient pas la foi» Le Seigneur a montré dans le Coran la façon de son périssement, et ce fut par un veut impétueux qui les a emportés. Il a dit: «Enseignement que l’histoire
des ‘Adites lorsque nous déchaînâmes contre eux un ouragan dévastateur. Sur son passage, tout était réduit en poussière» [Coran Ll, 41-42] et: «Un vent glacé et d’une impétuosité inouïe a décimé le peuple d’Ad» [Coran
58
LXIX, 6]. En punition de leur rebellion et incrédulité, Dieu enchaina contre eux un vent si impétueux qu’il portait l’un d’entre eux dans l’air et le jetait tête contre terre de sorte qu’il écrasait sa tête et la séparait de son corps. Et quelle en fut signifiante leur comparaison quand Dieu a dit: «Les gens étaient renversés sur le sol comme des troncs de palmier creux» [Coran LXIX, 7]. Mouhammad Ben Ishaq raconte: Les ‘Adites habitaient au Yemen entre ‘Oman et Hadramout. Ils subjuguèrent le peuple qui s’y trouvait grâce à la puissance que Dieu leur a accordée. Ils adoraient les idoles en dehors de Dieu qui leur envoya Houd -que Dieu le salue- qui était issu d’une lignée intemédiaire mais jouissait d’un rang remarquable, il leur ordonna d’adorer Dieu seul sans Lui reconnaître des égaux, de cesser d’être injustes à l’égard d’autres peuples. Mais ils refusèrent en le traitant de menteur et lui disant: «Y a-t-il un autre peuple qui soit plus puissant que nous?» Peu nombreux étaient ceux qui l’avaient sui vi et cru en son message en dissimulant leur foi. Ils désobéirent au Seigneur, traitèrent Son Prophète d’imposteur, semèrent la corruption sur la terre, s’enorgueillirent et bâtirent sur chaque colline un monu ment pour se divertir. Houd leur blâma pour leur comportement en leur disant: «Construirez-vous sur chaque colline un belvédère de plaisance? Edi
fierez-vous des monuments en vue d’un usage étenel? Quand vous sévissez, vous sévissez sans mesure» [Coran XXVI, 128-130], Et Ibn Ishaq de poursuivre: «S’attachant fermement à leur incrédu lité, Dieu, pour les punir, ne leur envoya de la pluie durant trois années et les gens furent trop peinés. A cette époque quand un peuple éprou vait une telle calamité, et voulant demander à Dieu la délivrance et la grâce, il l’implorait par l’honneur accordé à Son Prophète et à Sa Mai son qui était reconnue comme telle à cette époque et près de laquelle habitaient les ‘Amaliques. Les ‘Adites envoyèrent une députation formée de 70 hommes vers la Maison pour leur apporter de l’eau. Arrivés à la Maison, ils adressè rent leur prière à Dieu. L’un d’entre eux fut chargé de faire des invoca tions, et Dieu à ce moment envoya trois nuages: l’un blanc, l’autre noir et le troisième rouge, puis un crieur du ciel lui dit: «Choisis l’un de ces nuages pour toi ou pour ton peuple».
59
J’ai choisi le noir, répondit-il, car il est plus chargé de pluie. Et le crieur de répliquer: «Tu as choisi un nuage chargé de cendre qui ne laissera survivant personne des ‘Adites, ni père ni fils sans qu’il ne le rende un cadavre». Dieu dirigea ce nuage noir chargé de Sa vengeance vers les ‘Adi tes afin qu’il leur apparaisse comme sortant d’une vallée appelée AlMoghith. En le voyant, ils se réjouirent, et s’écrièrent: «Le nuage nous apporte de la pluie». Mais Dieu leur répondit: «Erreur, c’est le châtiment
que vous avez hâté, c’est un vent qui vous apporte un épouvantable fléau, un vent qui, sur l’ordre du Seigneur, détruira tout» [Coran XLVI, 24-25]. Dieu a utilisé ce vent contre le peuple de ‘Ad pour tout dévaster durant sept nuits et huit jours sans rien laisser. Quant aux fidèles, Dieu mon tre leur sort dans ce verset: «Lorsque notre décret arriva a exécution,
nous sauvâmes Houd et ceux qui croyaient avec lui par un effet de notre miséricorde et nous les arrachâmes à un supplice effroyable» [Coran XI, 58].
wa ’ilâ Tamûda ’ahâhum Sâlihan qâla yâ qawmi-‘budû-L-Lâha mâ la-
60
kum m in ’ilâhin gayruhû qad ja ’atkum bayyinatum -m i-r-rabbikum hâd ihî nâqatu-L-Lâhi lakum ’a y a ta n fad arûh â ta ’kulu fî ’ardi-L-Lâhi walâ tam assûhâ bi s u ’in faya’h u d ak u m ‘a d â b u n ’alîm un (73) w a-d k u rïï ’id ja ‘alakum h u la fa ’a mim b a‘di ‘Âdin wa bawwa’akum fî-l-’ard i tattahid ûna min suhûlihâ qusûran wa tanhitûna-1-jibâla buyûtan fadkurû ’a lâ’aL-Lâhi walâ ta'taw fî-l-’ardi mufsidîna (74) qâla-l-mala’u-l-ladîna-stakbarû m in qaw m ihî li-l-ladîna-stud‘ifû liman ’a'm ana m inhum ’a ta ‘lam ûna ’an n a S âlih am -m u rsalu m -m i-r-rab b ih î qâlîi ’innâ bimâA ’u rsila bihî m u’m inûna (75) qâla-l-ladîna-s-stakbarîî ’innâ bi-l-ladT ’am an tu m bihî kâfirûna (76) fa‘aqarû-n-nâqata wa ‘ataw ‘an ’amri rabbihim wa qâlû yâ Sâlihu ’tinâ bimâ ta ‘iduna ’in kunta mina-l-mursalîna (77) fa’ahadathum u-r-rajfatu fa’asbahû iî dârihim jâtim îna (78). Aux gens de Thémoud, nous envoyâmes leur frère, Saleh. Il leur dit: O mon peuple, adorez Allah. Vous n’avez pas d’autre Allah que Lui. Votre Seigneur vous envoie un signe irrécusable. Ce signe, c’est la chamelle que voici. Elle est vouée à Allah. Laissez-la paître sur la terre d’Allah. Ne lui faites aucun mal, si vous voulez éviter un châtiment impitoyable (73) Souvenez-vous qu’Allah vous a appelés à succéder au peuple d’Ad qu’il a facilité votre extension sur terre. C’est par sa grâce que vous avez fait surgir des palais au milieu des plaines et des édifices sur le flanc des rochers. Procla mez les bienfaits d’Allah et ne répandez pas le mal sur la terre (74). Les puissants parmi les gens de Thémoud, disent aux faibles qui s’étaient convertis: «Etes-vous bien sûrs que Saleh soit un envoyé d’Allah?» Ils ré pondirent: «Nous croyons à ce qu’il a eu mission de nous révéler?» (75). Les puissants répliquèrent: «Nous n’accordons aucun crédit à ce en quoi vous avez foi» (76) Passant outre aux ordres d’Allah, ils égorgèrent la cha melle. Puis ils dirent à Saleh: «Exécute maintenant tes menaces si tu es vraiment un envoyé d’Allah» (77) Ils furent pris de tremblements inextingui bles. On trouva le sol de leurs demeures jonché de cadavres. (78). Les exégètes et les généalogistes ont précisé que Thémoud est le fils Ben ‘A the r Ben Irem Ben Sam Ben Noé. Les Thém oudites fo r m aient une tribu des Arabes anciens avant l’avènem ent d ’Ibrahim le confident de Dieu - que Dieu le salue - Après les ‘Adites, ils occupaient la région comprise entre le Hijaz et le pays de Châm, et précisément à Wadi Al-Qoura et ses environs. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse
61
et le salue - qui se dirigeait dans son expédition à Tabouk en l’an 9 de l’Hégire passa par cette région. L’imam Ahmed rapporte qu’lbn Omar a raconté: «Dans son expé dition de Tabouk, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - fit halte avec les hommes à Al-Hijr près des demeures des Thémoudites. Les hommes puisèrent l’eau des puits d’où buvaient les thémoudites, pétrirent la farine et s’apprêtèrent à préparer la nourriture. Il les empê cha de se servir de cette eau, et les hommes versèrent le contenu des marmites, donnèrent la pâte aux chameaux. Il ordonna de lever le camp et ils continuèrent leur chemin vers le puits d’où buvait la cha melle, et leur empêcha d’entrer dans les demeures de ceux qui ont été châtiés, en leur disant: «Je redoute qu’il ne vous atteigne le mal qu’ils on subi, n’y entrez plus». Suivant une variante rapportée aussi par l’imam Ahmed d’après Ibn Omar, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - aurait dit aux hommes alors qu’ils se trouvaient à Al-Hijr: «N ’entrez pas dans les demeures de ceux qui ont été châtiés à moins que vous ne soyez en pleurs, si vous n’êtes pas en pleurs, n’entrez pas de peur qu’il ne vous arrive le mal heur qui leur est arrivé» ( On trouve l’origine de ce hadith chez Boukhari et MousUm)(1). Dieu envoya à la tribu Thémoud leur frère Saleh qui leur dit: «O
mon peuple, Adorez Allah. Vous n’avez pas d’autre Allah que Lui». D’ail leurs ce à quoi tous les Prophètes envoyés appelèrent leurs peuples selon les dires dé Dieu: «Il n’est pas de Prophètes qui t’aient précédé à
(1 )
(»-fi d p
(*-&
‘J iV '
iDl d^î) -
i
ttfU l j
U
*^9 (d**
‘~‘a-
d^j
, ^ 1 j*.»y \ j cjj-aUI LgJ
IjÜ p j
J jjjl Uiyl
-d^* j
*1)1 d j - ' j d/*
l C J I T J i*
ùl
j
Jjj :d^_}
d>*"j d^-* ‘d^* j ¿ j i
ÿf.
j»J OÜ t
O l ^ I» J-^>l
(» ¡J» çÿ**
62
j t Jl
qui nous n’ayons révélé qu’il n’y a d’autre Allah que Moi. Adorez-Moi» [Coran XXI, 25]. Comme un Signe de Dieu et une preuve de son message, Saleh leur ajouta: «Votre Seigneur vous envoie un signe irrécusable. Ce signe, c’est la chamelle que voici» car c’étaient eux qui lui demandaient de leur prodiguer un signe en insistant qu’il soit surgi d’un rocher et sous leurs regards. Ce rocher se trouvait du côté d’AI-Hijr appelé «Al-Katiba». Et en plus, ils lui précisèrent qu’elle soit près de mettre bas. Saleh prit alors leur engagement, qu’une fois cette demande réalisée, ils croi raient en lui et le suivraient. Saleh -que Dieu le salue- fit sa prière et demanda à Dieu - à Lui la puissance et la gloire - d’envoyer ce signe qui remplirait les conditions imposées par son peuple- Le rocher alors se fendit, et une chamelle en sortit, pleine et dont son fœtus agitait dans son ventre. Le chef de la tribu appelé Jouda’ Ben Amr déclara sa foi avec ceux qui s’accor daient avec lui. Après avoir mis bas, la chamelle et son petit vécurent parmi eux un laps de temps pendant lequel elle et son petit buvaient d’un puits un jour, et le jour suivant le peuple de Saleh en buvaient, le jour qui était consacré à la chamelle, ils la trayaient, buvaient son lait abondant et en remplissaient leurs récipients. Dieu dit à ce propos:
«Avertis-les que l’eau sera partagée entre eux et elle, chacun étant appelé à boire à son tour» [Coran LIV, 28] et: «Comme preuve, je vous apporte cette chamelle. Elle aura sa portion d’eau et vous la vôtre, à jour fixe» [Coran XXVI, 155]. Cette chamelle parcourait les vallées et les plaines, elle paraissait d’une gorge d’une montagne pour disparaître dans une autre. Elle était si grande qu’elle faisait effaroucher tous les troupeaux. Comme son sé jour parmi eux dura longtemps, et eux persistèrent dans leur incrédulité et insoumission en traitant toujours Saleh de menteur, ils décidèrent de la tuer pour s’approprier l’eau partagée. A cet égard Qutada raconte: On m’a rapporté que l’homme qui l’a tuée avait fait le tour de tous les hommes, des femmes dans leur gyné cée et même des enfants, de sorte que tout le monde s’accordait pour la tuer. C’est bien le fait qu’on peut tirer son sens de ce verset: «Ils le
(Saleh) le traitèrent d’imposteur et égorgèrent la chamelle. Ce péché attira
63
sur eux le courroux de leur Maître, qui les anéantit» [Coran XCI, 14]. Donc tous avaient agréé ce péché, et le coupable l’égorgea. Ibn Jarir et d’autres parmi les exégètes ont rapporté: «Une vieille femme appelée ‘Ounaiza -surnommée Oum ‘Othman- était incrédule et la plus hostile à Saleh -que Dieu le salue- Elle avait de jolies filles et vivait dans l’aisance. Son mari Dzou'ab Ben Amr était l’un des chefs des Thamoudites. Une autre femme appelée Sadaqa était issue d’une bonne lignée et possédait une beauté et fortune et qui avait divorcé d’avec un musulman Thamoudite. Toutes deux consacraient une somme d’argent à quiconque pourrait égorger cette chamelle. «Sadaqa manda un homme appelé Al-Habba et lui proposa de co habiter avec elle s’il oserait égorger la chamelle. Comme il refusa, elle appela son cousin parternel Mousda' Ben Al-Mahya qui accepta son of fre. «Quant à ‘Ounaiza Ben Ghanan, elle convoqua Qidar Ben Salet qui était un homme d’une teinte rougeâtre et aux yeux bleus. On disait de lui qu’il était un bâtard. Elle lui dit: «Si tu réussis à égorger la cha melle je te donnerai en mariage une de mes filles à ton choix». «Qidar Ben Salet et Mousla' Ben Al-Mahia partirent pour exécuter leur mission et réussirent à séduire sept hommes de Thamoud pour les aider. Ils formèrent un groupe de neuf hommes dont Dieu a parlé d’eux dans ce verset: «Il y avait dans la cité neuf individus qui semaient le désordre et n’étaiet propres à rien» [Coran XXVII, 48]. Etant des hom mes puissants, ils réussirent à amadouer toute la tribu qui se mit de leur côté et les aida dans leur mission. «Ils guettèrent la chamelle, Qidar Ben Salef se posta derrière une extrémité d’un grand rocher et Mousda* dans l’autre. Une fois que la chamelle eut quitté le puits, et passant tout près de Mousda1, il lui lan ça une flèche qui atteignit sa jambe. A ce moment ‘Ounaiza Ben Gha nan apparut parmi la foule et ordonna à sa fille, qui était la plus belle fille à cette époque, de se dévoiler devant Qidar et son groupe. Quant à Qidar, il attaqua la chamelle de son sabre et lui coupa le jarret. La chamelle blatéra une seule fois et tomba raide mort, en avertissant son petit. Qidar réussit enfin à l’égorger, quant à son petit, il se dirigea vers
64
un endroit inexpugnable sur le sommet de la montgne et commença à blatérer. «La mission accomplie, Saleh -que Dieu le salue- eut vent du mé fait de ses concitoyens et vint vers eux alors qu’ils étaient encore réu nis. A la vue de la chamelle abattue, il pleura et leur dit: «Continuez à vous prélasser dans vos demeures pendant trois jours» [Coran XI, 65]. Cet événement eut lieu un mercredi, et le soir les neuf individus décidèrent de tuer Saleh en disant: «S’il était sincère, on l’aurait tué avant qu’il ne nous nuise. Et s’il était menteur, on l’aurait rejoint à la chamelle» «Ils
se concertèrent de la sorte: «Jurons par Dieu de tuer Saleh et les siens pen dant la nuit. Nous dirons à ceux tenus de le venger: «Nous n’avons pas as sisté au meurtre de Saleh et de sa famille. Vous pouvez nous croire» [Coran XXVII, 49], «La nuit, voulant exécuter leur complot et arrivés tout près de la demeure de Saleh, Dieu à Lui la puissance et la gloire, leur envoya du ciel des pierres qui les abattirent avant leurs concitoyens. Jeudi matin le premier jour du délai, les Thamoudites s’éveillèrent le visage jauni comme saleh leur avait prédit. Vendredi matin, ils eurent le visage rou geâtre, et le Samedi le visage noirci. Dimanche matin, ils s’assirent, comme des embaumés, attendant la vengeance de Dieu et Son châti ment ne sachant quoi faire, ni comment ils seraient torturés. Avec le le ver du Soleil, ils reçurent un cri du ciel et éprouvèrent un ébranlement au-dessous d’eux et furent exterminés en une heure: «Ils furent pris de
tremblements inextinguibles. On trouve le sol de leurs demeures jonché de cadavres» [Coran VII, 78]. Nul n’en put échapper mâle soit-il où femelle, petit ou grand. Saleh -que Dieu le Salue- et ceux qui les ont suivi sur vécurent, et un Thamoudite appelé Âbou Righal qui était dans l’en ceinte sacrée. Mais à sa sortie, une pierre tomba du ciel et l’abattit».
fatawallâ ‘anhum wa qala yâ qawmi laqad ’ablagtukum risâlata rabbî wa nasahtu lakum wa lâki-l-lâ tuhibbûna-n-nâsihîna (79).
65
Saleh se retira en disant: «O mon peuple, je vous ai transmis le mes sage de mon Maître. Je vous ai conseillé de mon mieux. Mais vous n’avez que faire des bons conseils» (79). Ce fut une remontrance de Saleh à son peuple quand ils subirent le châtiment du Seigneur après s’être détourné de la voie droite, et eux l’entendaient sans répondre. Ce fait est pareil à celui qui a été cité dans les deux Sahih. Lorsque l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - se tint au bord du puits de Badr et appela les idolâtres tués: «O Abou Jahl Ben Hicham/ ô 'Outba Ben Rabi'a, ô Chaiba Ben Rabi'a, ô un tel, ô un te l ‘ Avez-vous trouvé vrai ce que votre Seigneur a promis? Quant à moi, j ’ai trouvé vrai ce qu’i l m ’a promis» Omar lui dit: «O En voyé de Dieu, adresses-tu la parole à des cadavres sans âmes?» Il lui répon dit: «Par celui qui tient mon âme dans Sa main, vous etendez moins que ceux avec qui je viens de parler mais ils ne peuvent pas répondre» (R ap porté par Boukhari et Mouslim ) (1). Telle fut la réponse à ses concitoyens. «Je vous ai transmis le mes sage de mon Maître. Je vous ai conseillé de mon mieux». Mais vous n’en avez tiré aucun profit car vous n’aimez pas la vérité et ne suivez pas un conseiller», certains exégètes/ont rapporté que tout Prophète dont son peuple subissait un châtiment dans le bas monde, s’en allait pour pren dre comme demeure l’enceinte de La Mecque. Et c’est Dieu qui est le plus savant. L’imam Ahmed rapporte d’après Ibn Abbas que, lors de son pèleri nage et en passant par la vallée ‘Osfane, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - demanda à Abou Bakr: «Quelle est cette vallée?» - Elle est la vallée de ’Osfane, répondit-il. Et le Prophète de poursuivre: «C'est par cette vallée qu’avaient passé Houd et Saleh -que Dieu les salueen montant sur des chamelons dont leur licol était en fibre végétable, por tant de vêtements en tissu rayé et des izars, et en prononçant le Tekbir
(1) Ll Vj>
(j-*L* 41)1
•
(jj j
^
-¿ fc 4Ï)I J ù l
¡.Lait
j i
■Xe-j L*|*J*k*-j ‘
Ijj
^^
Jl ü
«Lis-U
t!»-£■> J jïl
^¿\ u sJuj ijr Jù:JLÜ ! l J i ^Ijîl
66
pour aller faire le pèlerinage vers la Maison Antique» (Tapporté par Ahmed)<32>.
wa Lut an ’id qâla liqawmihT ’ata’tûna-l-fâhisata mâ sabaqakum bihâ min ’ahadim-mina-l-‘âlmîna (80) ’innakum lata’tûna-r-rijâla sahwatammin dûni-n-nisa’i bal ’antum qawmum-musrifûna (81).
Nous envoyâmes Loth à son peuple. Il dit: «Est-ce possible que vous pratiquiez un vice qu’aucun peuple n’a pratiqué avant vous? (80) Vous as souvissez vos passions charnelles sur les hommes et non sur les femmes. Vous êtes un peuple de pervertis» (81). Loth est le fils de Haran, fils de ‘Azer. Il est donc le neveu d’Abraham le confident de Dieu - que Dieu les salue -. Il avait cru en Abra ham et fait l’émigration au pays de Châm avec lui. Dieu lui envoya, comme Prophète, aux habitants de Sodom (Sadoum) et des cités envi ronnantes, pour les appeler à Dieu -à Lui la puissance et la gloire- en leur exhortant à faire le bien et s’abstenir de ce qu’ils pratiquaient comme péchés, turpitudes et actions abomimanbles qu’ils avaient in ventés, et nul, parmi les hommes, n’avait commis avant eux. Il s’agit de la sodomisation, en assouvissant les passions sur les hommes au lieu des femmes. Un acte ignominieux qu’aucun parmi les fils d’Adam n’avait pratiqué auparavant. De commenter leur faire, Al-Walid Ben Abdul-Malek a dit: «Si Dieu -à Lui la puissance et la gloire- ne nous avait pas raconté l’histoire du
U-J-Ip jülyJJ
¿y*
Aj j A
JuÜ) ‘.JlS
tS ilj Uu* JU
n g-Ojlj
Ll L|
O l ^ J lP
4^-j>-\
67
peuple de Loth, je n’aurais jamais cru qu’un homme aurait de rapports charnels avec un autre homme. C’est pourquoi Loth -que Dieu le Salue- s’exclama: «Est-ce possible que vous pratiquiez un vice qu’aucun peu
ple n’a pratiqué avant vous? Vous assouvissez vos passions charnelles sur les hommes et non sur les femmes» en vous détournant des femmes que Dieu a créées à votre intention. C’est vraiment un excès et une igno rance en plaçant une chose en dehors de sa place habituelle. Et c’est pour la même raison il leur a dit dans un autre verset: «Si c’est pour as souvir vos sens que vous êtes venus, reprit Loth, voici mes filles» [Coran XV, 71]. En leur montrant les êtres qui leur conviennent, ils s’excusèrent qu’ils n’ont plus du désir envers les femmes «Tu sais bien, répondirent-
ils, que nous n’avons que faire de tes filles. Et tu n’es pas sans connaître ce que nous désirons» [Coran XI, 79]. Nombre des éxègetes ont rapporté que les femmes aussi pratiquiaient l’homosexualité à cette époque tout comme les hommes.
wamâ kâna jawâbu qawmihT ’illâ ’an qâlïï ’ahrijûhum min qaryatikum ’innahum ’unâsun yatatahharûna (82).
Pour toute réponse, ses compatriotes se dirent entre eux: Chassons-le, lui et les siens, de notre cité. Nous n’avons que faire de ces puritains» (82). Les Thamoudites incrédules ne pensaient qu’à chasser Loth et ceux qui ont cru en lui du pays, mais Dieu les fit sortir sains et saufs et fit périr les impies humiliés et honnis. Le terme «Puritains» signifie, d’après Moujahed et Ibn Abbas que les croyants évitaient tout contact d’avec les hommes et les femmes par leur derrière.
68
fa’anjaynâhu wa ’ahlahîî ’illâ-m-ra’atahû kânat mina-l-gâbirîna (83) wa ’am tarnâ ‘alayhim m ataran fa-n-zur kayfa kâna ‘âqibatu-l-mujrimîna (84). Nous les sauvâmes lui et les siens à l’exception de sa femme qui périt avec les exterminés (83). Nous fîmes tomber sur eux une pluie de feu. Considère comment finissent les coupables (84). Nul n’a cru en Loth que les membres de sa famille, comme il est confirmé dans ces versets: «Nous décidâmes de faire évacuer la ville à
tous les croyants. Nous ne trouvâmes dans toute la ville qu’une famille ay ant la foi» [Coran Ll, 35-36] à l’exception de sa femme qui gardait la religion de ses compatriotes et leur faisait connaître l’arrivée des étran gers en utilisant des signes particuliers. Lorsque Dieu ordonna à Loth -que Dieu le salue- de quitter la ville pendant la nuit avec les siens, II lui demanda de ne plus informer sa femme afin qu’elle ne sorte avec lui. Mais certains éxègètes déclarent qu’elle l’a suivi et lors de la descente du châtiment céleste, elle tourna le visage et en fut atteinte. La première opinion s’avère être la plus cor recte, et elle est confirmée par la suite du verset: «à l’exception de sa
femme qui périt avec les exterminés». L’expression: «Nous fîmes tomber sur eux une pluie de feu» est confirmée par un autre verset où Dieu a dit: «Et une pluie de pierres brû
lantes s’abattit sur elle, pluie dure, prédestinée par ton Seigneur, et toute prête à s’abattre sur les méchants» [Coran XI, 82-83]. Puis Dieu, pour montrer à Son Prophète et aux fidèles, le sort réservé aux mécréants et ceux qui osent transgresser les ordres et enseignemets divins, dit:
«Considère comment finissent les coupables». L’imam Abou Hanifa a jugé que tout homosexuel doit être puni en
le jetant d’une place très élevée et le lapidant avec de pierre comme fo l le châtiment du peuple de Loth. Quant aux autres imams, tel que Chafé'i, ils ont dit qu’il doit être lapidé qu’il soit marié ou non. La pre uve en est ce hadith rapporté par l’imam Ahmed d’après Ibn Abbas où flEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Lorsque vous
69
trouvez des hommes qui pratiquent l ’acte du peuple de Loth, tuez tous les deux» (Rapporté par Abou Daoud, Tirmidzi et Ibn Maja)(1). D’autre ulémas ont déclaré que l’homosexuel est pareil au fornicateur: s’il est marié, il sera lapidé jusqu’à la mort, s’il ne l’est pas, il de vra être puni par cent flagellations. Quant au rapport charnel d’avec une femme par la partie postérieure, cela est considéré comme étant une «petite sodomisation» qui est interdite par l’unanimité à part quel ques opinions différentes.
wa’ilâ madyana ’ahâhum Su‘ayban qâla yâ qawmi-‘budû-L-Lâha mâ lakum min ’ilâhin gayruhû qad jâ^’aikum bayyinatum m i-r-rabbikum fa’awfû-l-kayla wa-l-mizâna walâ tabhasû-n-nâsa ’asy a’ahum walâ tufsidû fï-l-’ardi ba‘da ’islâhihâ dâlikum hayru-l-lakum ’in kuntum mu’minîna (85). Nous envoyâmes aux Madianites leur frère, Choaïb. Il leur dit: O mon peuple, adorez Allah. Vous n’avez pas d’autre Allah que Lui. Votre Sei gneur vous envoie un signe irrécusable. Donnez à chacun une juste mesure et un juste poids. Ne causez aucun dommage aux biens d’autrui. Ne jetez pas la perturbation sur la terre après qu’elle a été mise en ordre. Cela vous sera profitable si vous avez le foi. (85). Madian est un nom qu’on donne à la tribu aussi bien à la cité qui se situe près de Ma'an sur la route de Hijaz. Dieu l’a mentionnée en core dans un autre verset quand II a dit (en parlant de Moïse): «Ayant •m-
70
atteint la source de Madian, il y trouva un groupe de gens qui puisaient de l’eau» [Coran XXVIII, 23] qui étaient les gens de Laïka dont nous al lons en parler si Dieu le veut. Choaïb dit à son peuple: «Adorez Allah. Vous n’avez d’autre Allah que Lui» d’ailleurs c’est à quoi tous les autres Prophètes appelaient leurs peuples. «Votre Seigneur vous envoie un signe irrécusable» qui est une preuve évidente de la véracité de mon message. Puis il les exhor ta à traiter les gens équitablement en leur donnant la mesure et le poids exacts sans leur causer du to rt dans leurs biens, et sans comm ettre aucune fraude tant à la vente qu’à l’achat, Dieu a dit: «Malheur aux fraudeurs» [Coran LXXXIII, 1] Un verset qui constitue un avertissement et une menace. On a donné à Choaïb le Surnom «Orateur des Prophètes» à cause de son éloquence
walâ taq ‘udû bikulli siratin tu ‘idûna wa tasuddûna ‘an sabîli-L-Lâhi man ’a' mana bihî wa tabgûnahâ ‘iwajan wa-d-kuru ’id kuntum qalîlan fakattarakum wa-n-zurû kayfa kâna ‘âqibatu-l-mufsidîna (86) wa’in kâna t a ’ifatum-minkum ’am anû bi-l-ladî ’ursiltu bihî wa t a ’ifatu-l-lam yu’minû fa -s -b irû h a ttâ y ah k u m a-L -L âh u bayn an â w ahuw a hayru-1hâkimîna (87). Ne vous portez pas sur les chemins pour terroriser et détourner de la ▼oie d’Allah eux qui ont la foi. La foi que vous souhaitez est une voie tor tueuse. N’oubliez pas que du petit peuple que vous étiez, H a fait un grand peuple. Considérez quelle a été la fin de tous les rebelles. (86) Si une partie d’entre vous croit à ma mission alors qu’une autre partie la révoque en doute, patientez jusqu’à ce qu’Allah nous départage. C’est le meilleur arbi tre (87).
71
Il interdit son peuple de barrer la route aux hommes, la route qu’ils empruntent et la voie de la foi, en les menaçant s’ils ne leur donnent pas leur argent. As-souddy a dit qu’ils étaient des hommes qui perce vaient de chaque marchand le dixième de ses biens. Quant à Ibn Abbas et Moujahed, ils ont interprété cela en disant: Ne menacez pas ceux qui viennent à Choaïb pour croire en son message. Mais les di res d’As-Souddy sont plus corrects, quant à cette partie du verset: «Ne vous portez pas sur les chemins» c’est à dire tous les chemins. Et les au tres dires concernent l’autre partie du verset «La voie que vous souhaitez est une voie tortueuse» Car la voie de Dieu est droite. Souvenez-vous «que de petit peuple que vous étiez, Il a fait un grand peuple» car le petit peuple est toujours faible, mais une fois devenu très nombreux, il devient puissant, et c’est un bienfait provenant du Sei gneur .
«Considérez quelle a été la fin de tous les rebelles» parmi les généra tions qui vous ont précédés, et qui ont subi le châtiment de Dieu à cause de leur corruption et leur impiété en traitant leurs Prophètes de menteurs. Et Choaïb de poursuivre: «Si une partie d’entre vous croit à ma mis sion alors qu’une autre partie la révoque en doute» en vous discutant à mon message «Patientez jusqu’à ce qu’Allah nous départage» et juge en tre nous «C’est le meilleur arbitre» qui accordera la bonne fin aux croyants et le sort néfaste aux impies
72
qâla-l-mala’u-l-ladîna-stakbarû min qawmihî lanuhrijannaka yâ Su‘aybu wa-l-ladîna ’am anû ma‘aka min qaryatina ’aw lata‘udanna fî millatinâ qâla ’awalaw kunna kârihîna (88) qad-i-ftaraynâ ‘alâ-L-Lâhi kadiban ’in ‘udnâ fx millatikum ba‘da ’id najjânâ-L-Lâhu minhâ wamâ yakûnu laria ’an na‘ûda fîha1 ’ilia ’an yasâA’a-L-Lâhu rabbunâ wasi‘a rabbunâ kulla say’in ‘ilman ‘alâ-L-Lâhi tawakkalnâ rabbanâ-ftah baynanâ wa bayna qawminâ bi-l-haqqi wa ’anta hayru-l-fâtihîna (89). Les puissants d’entre eux lui dirent: «O Chouaïb, nous te chasserons de notre cité toi et ceux qui partagent ta foi, à moins que vous ne reveniez à nos croyances». 11 interrompit: «Même si nous avons de l’aversion pour elles?» (88) Ce serait de notre part une véritable félonie vis-à-vis d’Allah que de retomber dans vos croyances après qu’il nous en a tirés. Loin de nous l’idée de revenir à ces croyances à moins que notre Maître, dont la science embrasse tout n’en décide autrement C’est à Allah que nous nous fions. Seigneur tranche entre nous et notre peuple. Tu es le meilleur des ar bitres (89). Telle fut la situation des impies à l’égard de Chouaïb et ceux qui ont cru en lui: une menace d’expulsion du pays ou revenir à leur reli gion après avoir embrassé la religion de Dieu. Et Chouaïb de leur de mander: «Même si nous avons de l’aversion pour elles?» Car, si une fois nous reviendrons à vos croyances et abandonnerons la nôtre, nous au rions commis un grand péché en reconnaissant des égaux et associés à Dieu! Une question qui traduit une répulsion de la part de Chouaïb
«Ce serait de notre part une véritable félonie vis-à-vis d’Allah que de re tomber dans vos croyances après qu’il nous en a tirés» Chouaïb rendit tout à la science de Dieu qui embrasse tout, et leur répondit raisonnable ment. «C’est à Allah que nous nous fions» en Lui remettant toutes nos affaires. Et Chouaïb d’invoquer Dieu: «Seigneur, tranche entre nous et notre peuple» juge entre nous et accorde-nous la victoire sur eux car «Tu es le meilleur des arbitres» et équitable, et tu ne lèses personne ni l’opprimes.
73
waqâla-l-mala’u-l-ladîna kafarû min qawmihî la’in-i-t-taba‘tum Su'ayban ’innakum ’ida-l-la-hâsirûna (90) fa’âhadathumu-r-rajfatu fa’asbahû fî dârihim jâtim îna (91) 1-ladîna kaddabû Su'ayban ka’a-l-lam yugnû fîhâ-1ladîna kaddabû Su'ayban kânû humu-l-hâsirîna (92). Les incrédules parmi les puissants dirent au peuple: «Si vous écoutez Chouaïb, vous êtes perdus» (91) Ceux qui avaient traité Chouaïb d’impos teur furent mis en pièces. Et ainsi la perte de ceux qui avaient traité Chouaïb d’imposteur se trouva consommée (92). Sous l'effet de leur impiété, leur rebellion et leur obstination, et mûs par le reniement de la vérité, les puissants incrédules dirent aux autres: «Si vous écoutez Chouaïb, vous êtes perdus». En les menaçant par de tels propos, eux à leur tour et comme punition «ils furent pris de
tremblements inextinguibles. On trouva le sol de leurs demeures jonché de cadavres». Un cataclysme fondit sur eux les rendant de corps inertes pour prix de leur menace à Chouaïb et aux croyants. Dieu raconte en core leur histoire dans la sourate de Houd où II dit: «Lorsque notre or
dre fut lancé, nous sauvâmes Choaïb et ceux qui partageaient sa foi par un effet de notre miséricorde. Un cataclysme anéantit les méchants. On les trouva étendus morts dans leurs demeures» [Coran XI, 94]. Ils avaient au paravant dit à Choaïb: «Est-ce sous l’influence de tes prières que tu nous ordonnes de renier ce qu’adoraient nos pères» [Coran XI, 87] voulant ainsi le railler, mais ils ne tardèrent pas à succomber. Dieu raconte aussi leur histoire dans la sourate des poètes quand Il dit: «Ils traitèrent Chouaïb d’imposteur. Un épais nuage les asphyxia. Ce fut un châtiment terrible» [Coran XXVI, 189] Les exégètes racontent qu’en ce jour-là un nuage épais chargé du feu et d’une lueur éblouis sante les surplomba, puis un cri leur parvint du ciel et un tremblement agita la terre sous leurs pieds. Ils trépassèrent et gisèrent dans leurs
74
demeures comme s’ils n’y avaient jamais habité. Car ils voulaient en chasser Chouaïb et ceux qui ont cru en lui. Ils furent vraiment les per dants.
j s s
p
45
a
^
@ )
m
^
££
- ! * ($•
fatawallâ ‘anhum wa qâla yâ qawmi laqad ’ablagtukum risâlâti rabbî wa nasahtu Iakum fakayfa ’a sâ ‘alâ qawmin kâfirîna (93). Chouaïb se retira en disant: «O mon peuple, je vous ai transmis les messages de mon Maître. Je t o u s ai conseillé de mon mieux. Après tout, qu’ai-je à me lamenter sur le sort d’un peuple d’infidèles» (93). A leur vue, Chouaïb -que Dieu le salue- se détourna d’eux en apercevant le châtiment qu’ils on subi. Et malgré qu’ils étaient devenus cadavres, il les réprimanda en leur disant: «Je vous ai transmis les mes sages de mon Maître. Je vous ai conseillé de mon mieux» Donc je n’éprouve aucune peine au sujet d’un peuple incrédule
wamâA ’arsalnâ fî qaryatim-min nabiyyin ’ilia1 ’ahadna1 ’ahlahâ bi-1ba’s a ’i wa-d-darra’i la ‘allahum yaddarra‘ûna (94) tumma baddalnâ makâna-s-sayyi’ati-l-hasanata hattâ ‘afaw wa qâlû qad massa ’â b a ’anâ-ddarrâ’u wa-s-sarrâ’u fa-’ahadnâhum bagtatan wa hum lâ yas‘urûna (95). Chaque fois que nous avons envoyé un Prophète à une cité, nous avons accablé ses habitants de malheurs et de calamités pour qu’ils s’amen
75
dent (94) Ensuite nous avons substitué le bonheur à l’adversité. Une fois et en pleine prospérité, ils dirent: «Le bonheur et le malheur ont indistincte ment visité nos père». Puis, soudain, nous les châtiâmes au moment où ils ne s’y attendaient pas (95). Les générations passées avaient été éprouvées également par les malheurs tels que les maladies corporelles, et les calamités telles que la pauvreté, la gêne etc.... peut-être se seraient-elles humiliées en in voquant le Seigneur et L’implorant afin qu’il dissipe leurs malheurs. On peut dire que le but de cela était pour les porter à s’humilier devant Dieu et l’implorer, mais ils n’ont rien fait de tout cela. Puis Dieu chan gea leur malheur en bonheur aussi pour les éprouver, leur maladie en santé parfaite, leur gêne en aisance et leur pauvreté en richesse pour être reconnaissants. Et pourtant ils n’ont rien fait, ils n’étaient que des ingrats malgré leur descendance et leurs richesses proliférées. Ils se sont bornés à dire: «Le bonheur et le malheur ont indistinctement visité nos pères» voulant par là affirmer que tous ces changements ne sont soumis qu’à l’effet du temps et ne sont que des choses normales et habituelles, sans que pour autant s’apercevoir que tout cela dépend de la volonté de Dieu. Ils ont agi à l'inverse des croyants qui se montrent reconnaissants lors du bonheur et patientent en cas de malheur. A ce propos, il est cité dans le deux Sahih que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Je m ’étonne du cas du croyant où toute dé cision divine ne lui rapporte que le bien: si un malheur le frappe, il patiente et ceci est un bien pour lui. Si un bonheur le touche, il se montre reconnais sant et ceci est encore un bien pour lui» (Rapporté par Boukhari et MousKm)(1>. Le croyant donc réfléchit tant au bonheur qu’au malheur une fois lorsqu’il en est éprouvé, car il est dit dans un hadith: «Le malheur ne cesse de frapper le croyant qu’à la fin il en sortira purifié de tous ses péchés».
.i<Ü Ij j i -
oL/il
76
¿4) tJ~>- ùlixi
jy / *
Quant à l’hypocrite, il est pareil à un âne qui ignore pourquoi son propriétaire l’attache et vers où il le conduit.
A la suite, Dieu montre leur sort: «Puis, soudain, nous les châtiâmes au moment où 9s ne s’y attendaient pas» Il les emporta brusquement et à l’improviste.
walaw ’anna ’ahla-l-qura ’a'manû wa-t-taqû lafatahnâ ‘alayhim barakâtim-mina-s-sama’i wa-l-’ardi walâkin kaddabû fa ’ahadnâhum bimâ kâmî yaksibûna (96) ’afa’am ina ’ahlu-l-qura1 ’ay-ya’tiyahum b a ’sunâ bayâtan wahum n a ’imûna (97) ’awa ’amina ’ahlu-1-qura ’ay-ya’tiyahum ba’sumf duhan wahum yal‘abûna (98)’afa ’aminû makra-L-Lâhi falâ ya’manu makra-L-Lâhi ’illâ-l-qawmu-l-hâsirûna (99)., Si les habitants de ces cités avaient cru et craint Allah, nous aurions répandu sur eux les bénédictions du ciel et de la terre, mais ils nous ont re nié. Nous avons sévi contre eux pour les punir de leurs péchés (96) Les ha bitants des villes sont-ils sûrs que notre châtiment ne les surprendra pas, la nuit, pendant leur sommeil? (97) Les habitants des villes sont-ils sûrs que notre châtiment ne les surprendra pas, en plein jour, au beau milieu de leurs plaisirs? (98) Se sentent-ils à l’abri de la répression divine? Seuls se croient à l’abri d’une pareille répression ceux qui ont abandonné tout souci de leur salut (99). La plupart des villes que Dieu a envoyé vers leurs habitants Ses
77
Prophètes n’ont pas cru en eux et en leurs messages, et la majorité demeura incrédule comme était le peuple de Younos (Jonas) qu’on présente à titre d’exemple. Dieu a dit: «Que n’ont-eDes cru les cités d’au
trefois? La foi leur eût été profitable. Seul, le peuple de Jonas s’est conver ti» [Coran X, 98]. Il n’y a pas de peuple qui n’ait eu son Prophète. En racontant l’histoire de ces cités, Dieu veut montrer le sort de ses habitants incrédules et affirme que «Si les habitants de ces cités
avaient cru et craint Allah, nous aurions répandu sur eux les bénédictions du ciel et de la terre» pour prix de leur foi, soumission, en suivant les Prophètes et observant les enseignements. Mais hélas «ils nous ont re nié. Nous avons sévi contre eux pour les punir de leurs péchés». Ils ont été emportés à cause de leurs mauvaises actions et en persévérant dans leur rebellion. Dieu ensuite avertit et menace les hommes à cause de leur insou mission «Les habitants des villes sont-ils sûrs que notre châtiment ne les surprendra pas, la nuit, pendant leur sommeil?» Ou bien en plein jour au beau milieu de leurs plaisirs, comme le montre le verset qui s’ensuit. Donc le châtiment de Dieu pourrait atteindre les impies à tout moment, dans leur éveil comme dans leur insouciance, car «Seuls se croient à
l’abri d’une pareille répression ceux qui ont abandonné tout souci de leur salut» A cet égard, Al-Hassan Al-Basri a dit: «Le croyant, même en ob servant les ordres divins, est toujours peureux et craintif, tandis que l’impie commet les péchés en toute sécurité». ifS K 4 t 7' / , ' f »/- f z '.i » A -—} ùi X jù ¿y» s*
v'i •>< • j
■}/ /
i,
*/
A i ' i l > '? < ' cy * (jp
< .f *.*■
’awa lam yahdi-li-l-ladîna yaritûna-l-’arda mim ba‘di ’ahliha ’a-l-law nas a ’u ’asabnâhum bidunûbihim wa natba‘u ‘alâ qulûbihim fahum lâ yasma‘ûna (100). N’est ce pas là la preuve pour ceux qui succèdent sur terre à d’autres peuples que, si nous le voulions, nous les punirions de leurs péchés? Nous pourrions aussi insensibiliser leurs cœurs au point qu’ils seraient fermés à tout enseignement (100).
78
En commentant ce verset Ibn Abbas a dit: «N’a-t-on pas montré à ces peuples qui ont succédé aux autres que, si nous le voulions, nous leur enverrions un châtiment.pour prix de leurs péchés. Quant à Ibn Jarir, il a dit: Après l’anéantissement des premiers occupants de la , terre, ceux qui leur ont succédé ne sont-il pas au courant que, s’ils les avaient imité et œuvré comme eux, nous leur aurions appliqué la mê me punition; en mettant un sceau sur leurs coeurs afin de ne plus en tendre ni concevoir aucun enseignement. Ce châtiment qu’on a infligé aux premiers «n’est-ce pas un avertissement pour eux que nous ayons
anéanti tant de générations passées? Ils foulent le sol où s’élevaient leurs demeures?» [Coran XX, 128]. Et de confirmer Sa menace Dieu a dit: «Combien de générations n’avons-nous pas anéanties avant eux? Découvrez-vous la trace d’un seul d’entre eux? Percevez-vous le moindre bruit venant d’eux?» [Coran XIX, 98]. Il a dit aussi: «Que de cités avons-nous détruites en punition de leurs péchés! elles gisent solitaires au milieu de leurs ruines, leurs puits sont comblés et leurs mangifiques palais abattus» [Coran XXII, 45], On trouve dans le Coran une multitude de versets se rapportant au même sujet qui dénotent le pouvoir de Dieu quand II veut anéantir un peuple incrédule et rebelle.
tilka-l-qurâ naqussu ‘alayka min ’ambâA’ihâ walaqad j a ’athum rusuluhum bi-l-bayyinâti famâ kanû liyu’minû bimâ kaddabû min qablu kad âlika y atba‘u-L-Lâhu ‘alâ qulûbi-1-kâfïrîna (101) wamâ wajadnâ li’akd arihim min ‘ahdin wa ’in wajadna ’akdarahum lafâsiqîna (102). Nous t’avons raconté brièvement l’histoire de ces cités. Des Prophètes leur furent envoyés avec des preuves. Mais les habitants ne purent se rési gner à accepter ce qu’ils avaient traité de mensonge. C’est ainsi qu’Allah endurcit le cœur des infidèles (101) Nous n’avons trouvé chez la plupart de ces peuples aucune fidélité; mais nous y avons trouvé de la corruption (102).
79
Après avoir raconté l’histoire des peuples de Noé, Houd, Saleh et Loth et ce qui en est advenu d’eux, en sauvant les fidèles parmi eux, Dieu affirme qu’il n’a sévi de la sorte contre eux qu’après l’envoi des Prophètes qui leur ont apporté les signes clairs et les preuves éviden tes. Sache donc ô Mouhammad que «nous ne sévissons pas sans que nous ayons envoyé un Prophète» [Coran XVII, 15]. Parmi ces cités «il en est qui sont encore debout, d’autres ont été complètement rasées» [Coran XI, 100] Les habitants ne crurent pas à ce qu’ils avaient auparavant de mensonges en traitant leurs Prophètes d’imposteurs.
«C’est ainsi qu’Allah endurcit le coeur des infidèles. Nous n’avons trouvé chez la plupart de ces peuples aucune fidélité» mais la plupart d’en tre eux sont pervers. Ils ont rompu le pacte conclu avec Dieu quand II les a tirés des reins d’Adam de n’adorer que Lui, se soumettre à Ses enseignements et de suivre Ses Prophètes. Mais à l’inverse, ils ont né gligé les enseignements, associé d’autres divinités à Dieu et traité les Prophètes de menteurs, sans aucun prétexte ni preuve ni quoi que ce soit pour justifier leur comportement. On a commenté cette partie du verset: «Mais les habitants ne pu rent se résigner à accepter ce qu’ils avaient traité de mensonge» de plu sieurs façons: - Oubay Ben Ka‘b a dit: Dieu avait prédit ce comportement quand Il a pris leur engagement, et qu’ils ne seraient plus des croyants. Ce commentaire est soutenu par Ibn Jarir. - As-Souddy a dit: «Le jour où Dieu a pris leur engagement, ils ne l’ont fait que malgré eux. - Moujahed, quant à lui, a dit: Ils étaient tellement obstinés que
«s’ils y revenaient sur terre? Ils referaient ce qui leur a été défendu» [Co ran VI, 28] car ils n’étaient que menteurs.
80
tumma ba‘atnâ mim ba‘dihim Mûsâ bi-’a'yâtina' ’ilâ Fir‘awna wa mala’ihî fazalamû bihâ fa-n-zur kayfa kâna ‘âqibatu-l-mufsidîna (103).
Après ces Prophètes, nous envoyâmes Moïse en mission auprès de Pha raon et de sa cour. Il y fut traité avec iniquité. Considère quelle a été la fin des rebelles!»(I03). Après les Prophètes mentionnés dans les versets précités, Dieu raconte l’histoire de Moïse qu’il a envoyé à Pharaon et sa cour avec des signes évidentes, mais ils se montrèrent injustes envers lui en re niant les signes par obstination et orgueil «Bien que convaincus, ils les repousserènt par orgueil et par malignité» [Coran XXVII, 14]. Considère ô Mouhammad quelle a été la fin des corrupteurs: nous les avons noyés du prémier jusqu’au dernier, pour les punir, et pour réconforter les cœurs des fidèles qui ont assisté à leur noyade.
waqâla Mûsâ yâ Fir‘awnu ’innî rasûlum mi-r-rabbi-l-‘âlamîna (104) haqîqun ‘alâA ’a-l-lâA ’aqûla ‘alâ-L-Lâhi ’illâ-l-haqqa qad ji’tukum bi bayyinatim-mi-r-rabbikum fa’arsil ma‘iya banT ’isrâA ’îla (105) qâla ’in kunta ji’ta bi ’a yatin fa’ti biha ’in kunta mina-s-sâdiqîna (106).
«O Pharaon, dit Moïse: «Je suis l’envoyé du Maître de l’Univers. (104) H est de mon devoir de ne dire que la vérité sur Allah. Je vous apporte une preuve de la part de votre Seigneur. Laisse partir avec moi les fils d’Israël» (105) Pharaon répondit: «Tu prétends apporter une preuve? Eh bien! produis-la, si tu es sincère» (106). Dieu raconte la polémique qui s’est déroulée entre Son Prophète Moïse et Pharaon, le premier étant soutenu par les signes et les pre uves, e t prêt à les produire devant Pharaon et ses conseillers.
81
Il lui dit: «Je suis l’envoyé du Maître de l’Univers» le créateur des cieux et de la terre et leur Souverain. «Il est de mon devoir de ne dire que la vérité sur Allah» Je ne vous dis que ce qui est sincère et véri dique car Je connais la vérité de mon Seigneur et Sa magnificence. «Je vous apporte une preuve de la part de votre Seigneur» une preuve ma nifeste et irréfutable pour montrer la véracité de mon message. Je vous demande de laisser «partir avec moi les fils d’Israël». Libère-les, épargne-les de ta tyrannie afin qu’ils adorent leur Seigneur car ils sont la descendance d’un noble Prophète Israël (Jacob) le fils d’Isaac, le fils d’Abraham le confident de Dieu. Pharaon lui répondit: «Tu prétends apporter une preuve? Eh bien, pro duis-la si tu es sincère» C’est comme il a voulu lui dire: Je ne te crois pas, ne réponds pas à ta demande à moins que tu ne produises cette preuve présumée.
fa ’alqâ ‘asâhu fa’idâ hiya tu ‘bânum-mubînun (107) wa naza‘a yadahû fa’idâ hiya bayda’u li-n-nâzirîna (108). Moïse jeta son bâton, qui se mua aussitôt en un véritable ser pent. (107) Moïse montra sa main, qui apparut d’une blancheur immaculée aux spectateurs (108). Ibn Abbas a dit: Le bâton fut transformé en un grand serpent, la bouche bée qui se dirigea en vitesse vers Pharaon. Eprouvant une grande frayeur, Pharaon descendit de son lit de repos et demanda à Moïse de le retenir. As-souddy rapporte que Pharaon aurait demandé à Moïse de faire arrêter ce serpent et il serait prêt à l’exaucer. Moïse reprit le serpent qui se retourna à son état primitif: un bâton. Ensuite «Moïse montra sa main qui apparut d’une blancheur immacu lée aux spectateurs» Il introduisit sa main dans l’ouverture de sa tunique et la sortit, et ja voilà d’une blancheur éclatante sans maladie ni lèpre, comme il est montré dans un autre verset: «Rentre ta main dans la man
82
che-Elle en sortira blanche sans que ce soit l’effet d’une maladie» [Coran XXVII, 12]. Puis Moïse la rentra de nouveau et en la retirant elle revint à sa couleur normale
ÿ
â
¿g y
i iü
^£»1
ù•&>
>5 «
% j'
qâla-l-mala’u min qawmi Fir‘awna ’inna hâdâ lasâhirun ‘alîmun (109) yurîdu ’ay-yuhrijakum min ’ardikum famâdâ ta’murûna (110). L’entourage de Pharaon n’eut qu’un cri: «C’est un magicien extraordi naire (109) Il cherche à vous chasser de votre pays. Qu’est-ce que vous déci dez?» (110). Les chefs et notables parmi le peuple de Pharaon, une fois celui-ci apaisé et rassuré, pour le soutenir contre Moïse, s'exclamèrent «C’est un magicien extraordinaire» Ils se concertèrent pour trouver une déci sion à prendre à l’égard de Moïse et comment l’affronter pour l’empê cher de divulguer son message, car ils éprouvèrent une certaine crainte de pouvoir conquérir les cœurs du peuple par sa magie comme ils prétendaient, et ensuite de chasser Pharaon et ses partisans du pays. Mais ce qu’ils redoutaient, ils y tombèrent comme l’affirme ce verset: «.. et faire subi à Pharaon, à Hamon et à leurs troupes les repré sailles qu’ils redoutaient de leurs victimes» [Coran XXVIII, 6]. Enfin la dé cision fut prise.
j£ >
(^ )
4
y
'jté
qâlîî ’arjih wa ’ahâhu wa ’arsil fî-l-m ada’ini hâsirîna (111). ya’tûka bikulli sâhirin ‘alîmin (112). Ils répondirent: «Fais-le patienter lui et son frère et envoie dans toutes les villes des émissaires. (111) Quérir tous les bons magiciens qu’ils pour ront trouver» (112).
83
Comme la magie était à cette époque très répandue dans tous les pays, et croyant que la preuve présentée par Moïse n’était que pure magie, ils proposèrent à Pharaon d’envoyer des agents qui rassemble ront et amèneront tous les savants magiciens. Ils demandèrent un dé lai afin qu’ils puissent répondre à la magie de Moïse par une autre. Ils dirent à Moïse: «Es-tu venu, ô Moïse, dit Pharaon, pour nous chasser de
notre pays? Est-ce à cela que tend ta magie? De la magie, nous allons t’en montrer aussi. Convenons d’un rendez-vous. Engageons-nous à n’y manquer ni l’un ni l’autre» [Coran XX, 57 - 58]. Ce rendez-vous fut fixé.
wa ja ’a-s-saharatu Fir‘awna qâîïï ’inna lanâ la’ajran ’in kunnâ nahnu-1gâlibîna (113) qâla na‘am wa ’innakum lamina-l-muqarrabîna (114).
Les magiciens se présentèrent à Pharaon et lui dirent: «Evidemment, nous aurons une récompense si nous sortons vainqueurs de l’épreuve» (113) C’est entendu, dit-il mieux que ça, vous ferez partie de ma cour» (114). Une fois les magiciens réunis, et pour affronter Moïse, ils deman dèrent à Pharaon s’ils seraient récompensés en l’emportant sur Moïse. La réponse de Pharaon leur fut très favorable, car en plus de la récom pense promise, ils feront partie de son entrourage.
qâlû yâ Mûsa1 ’imma ’an tulqiya wa ’imma ’an nakûna nahnu-l-mulqîna (115) qâla ’alqû falamma ’alqaw saharîî ’a‘yuna-n-nâsi wa-starhabûhum wa j a ’u bi sihrin ‘azîmin (116).
S’adressant à Moïse, les magiciens dirent: «Veux-tu commencer ou veux-tu que ce soit nous?» (115) Commencez, répondit Moïse. Ils jetèrent leurs sorts, éblouirent les yeux des spectateurs qu’ils remplirent de terreur. Ce fut là un tour de magie extraordinare (116).
84
Pour effrayer Moïse et le défier, les magiciens lui dirent: «Veux-tu commencer ou veux-tu que ce soit nous?». Et Moïse de leur répondre avec toute tranquillité: «Commencez». Quelle sagesse et quel but attendait-on de cette réponse? La ré ponse en est la suivante, et c’est Dieu qui est le plus savant: Afin que le peuple voie d’abord le faire des magiciens, et une fois qu’ils en sont épris en l’appréciant, ils attendaient sûrement la réplique de Moïse. Et alors elle sera plus éclatante et étonnante car elle provient du Sei gneur. Donc quand «ils jetèrent leurs sorts, éblouirent les yeux des specta teurs qu’ils remplirent de terreur» Les gens imaginèrent que ce qu’ils ont présenté était réel, même en apparence. Mais en réalité, ce n’était qu’astuce et artifices car: «leurs cordes et leurs bâtons parurent brusque ment s’agiter sous l’empire de la magie» [Coran XX, 66]. C’était, d’après Ibn Abbas, de grosses cordes et des longs bâtons. Mouhammad, quant à lui, a dit: «Chacun d’eux jeta ce qu’il portait comme cordes et bâtons, et le tout fut transformé en serpents en tant qu’une montagne et remplirent la vallée de sorte que chacun rampait sur l’autre. AsSouddy a dit: Ils étaient au nombre de trente mille et quelques dont chacun avait ses propres sorts. Ils purent produire ainsi une magie ex traordinaire qui ensorcela les yeux des gens.
wa ’awayna ’ilâ M ûsa’an ’alqi ‘asâka fa ’idâ talqafu mâ ya’fakûna (.117) faqa‘a-l-haqqu wa batala mâ kânû ya‘malûna (118) fagulibû hunâlika wa-nqalabû sâgirîna (119) wa ’ulqiya-s-saharatu sâjidîna (120) qâlîî ’am annâ bi rabbi-l-‘âlamîna (121) rabbi Mûsâ wa Hârûna (122). Nous fîmes signe à Moïse de jeter son bâton. Aussitôt le bâton se mit
à engloutir tout ce que les magiciens avaient imaginé. (117) La vérité s’im85
posa, annihilant les tours des autres magiciens (118) Vaincus, ils se retirè rent humiliés. (119) Les magiciens se prosternèrent la face contre terre (120) Ils dirent: «Nous croyons au Maître de l’Univers. (121) «Au Maître de Moïse et d’Aaron» (122). Dans cette situation solennelle, et pour séparer la vérité de l’er reur, Dieu inspira à Moïse de jeter le bâton qu’il tenait dans sa main droite «Aussitôt le bâton se mit à engloutir tout les magiciens avaient ima giné». Tout ce que les magiciens ont fabriqué, le bâton de Moïse l’en g lo u tit sans laisser ni corde ni bâton, et alors, les m agiciens s’aperçurent que c’est une chose provenant du ciel, ce n’est donc pas de la magie qu’ils exerçaient. Ils se prosternèrent, humiliés et vaincus, et déclarèrent: «Nous croyons au Maître de l’Univers, au Maître de Moïse et d’Aaron» car si Moïse était un magicien comme nous, nous l’aurions vaincu. Et de commenter cet événement, Al-Qassem Ben Abi Bourra a dit: Inspiré par Dieu, Moïse jeta son bâton qui se transforma en un gros serpent qui engloutit leurs cordes et leurs bâtons. Devant ce fait inoui, les magiciens se prosternèrent et dès qu’ils relevèrent la tête, ils aperçurent le Paradis et l’Enfer, et la récompense de leurs habitants.
qâla Fir‘awnu ’amantum bihî qabla ’an ’ad ana lakum ’inna hâdâ lamakrum -m akartum ûhu fî-l-madînati lituhrijû minhâA ’ahlahâ fasawfa ta‘lamûna (123) li ’uqatti‘anna ’aydiyakum wa ’arjulakum min hilâfin t umma li ’usallibannakum ’ajma‘îna (124) qâfiî ’inna ’ilâ rabbinâ munqalibûna (125) wamâ tanqimu minna ’ilia ’an ’âAmannâA bi’âAyâti rabbinâ lammâ jâA’atnâ rabbanâA ’afrig ‘alaynâ sabran wa tawaffanâ muslimîna (126).
86
Pharaon dit: «Comment vous vous convertissez sans que je vous y au torise. C’est là une machination organisée d’avance pour entraîner l’exode des habitants de la ville. Vous allez voir. (123) «Je vous ferai couper la main d’un côté et le pied de l’autre, puis je vous ferai crucifier» (124) Ils ré pondirent: «Que nous importe puisque nous ferons retour à Allah» (125). Que nous reproches-tu? sinon de croire aux signes de notre Seigneur lors qu’ils nous sont apparus. Seigneur, donne-nous la résignation et fais que nous mourrions en croyants» (126). Lorsque les magiciens crurent en Moïse - que Dieu le salue -, Pha raon les menaça de leur infliger une grande torture en les accusant:
«C’est là une machination organisée d’avance pour entraîner l’exode des ha bitants de la ville» C’est à dire: Vous vous êtes concertés d’avance pour être vaincus «Ce doit être votre chef, celui qui vous a enseigné la ma gie» [Coran XXVI, 49], Quiconque entend les propos de Pharaon constate qu’ils sont er reur, car Moïse -que Dieu le salue-, dès son arrivée en Egypte après avoir quitté Madiane, appela Pharaon à Dieu en lui présentant les diffé rents signes et miracles pour approuver son message. Mais Pharaon dans son opiniâtreté et sa rebellion fit l’oreille sourde, envoya chercher dans toutes les villes de son empire les magiciens les plus savants en leur promettant d’une grande récompense. Ils étaient très avides de faire partie de son entourage. Quant à Moïse, il ne connaissait aucun d’entre eux et Pharaon savait déjà cette vérité. Sa réponse à ses magi ciens vaincus n’était que pour créer un prétexte pour influencer tou jours la gent du peuple. Et pour confirmer cela Dieu a dit de lui: «Il n’eut pas de peine à rallier son peuple, qui lui obéit» [Coran XLIII, 54] mê me ils le crurent quand il leur dit: «Je suis votre Seigneur tout-puissant» [Coran LXXIX, 24] Comment un peuple qui a cru en de choses pareil les ne serait-ce un peuple ignorant et égaré?.
«Pour entraîner l’exode des habitants de la ville» par ces mots Pha raon accuse les magiciens d’un complot qui vise à expulser les chefs et notables de la ville -ou du pays- puis ils détiennent le pouvoir et éta blissent un autre état.«Vous allez voir» ce que je vais faire de vous en punition de votre machination. Puis pour les mettre au courant de cette ! punition, Pharaon poursuit: «Je vous ferai couper la main d’un côté et le
87
pied de l’autre» c’est à dire une main droite et un pied gauche, ou vice versa «puis je vous ferai crucifier» sur les troncs des palmiers, comme il est cité dans un autre verset. Ibn Abbas a dit: Pharaon était le premier à appliquer ce genre de punition. Quelle fut la réponse des magiciens? «Que nous importe! Puisque nous ferons retour à Allah». Ayant constaté le pouvoir de Dieu et qu’ils feront retour à Lui, apercevant que Son châtiment serait aussi plus ter rible que celui de Pharaon s’ils ne se repentaient pas et ne revenaient à Lui, ils ne tardèrent pas à répondre qu’ils espéreront le pardon de Dieu pour absoudre leurs péchés et les sortilèges auxquels Pharaon les a contraints». Ils durent donc endurer la sanction dans le bas monde pour échapper à celui de l’autre. Ils implorèrent le Seigneur par ces mots: «Seigneur, donne-nous la résignation» pour nous maintenir dans Ta voie et Ta foi «et fais que nous mourrions en croyants» en sui vant Ton Prophète Moïse. O Pharaon: «réalise tes menaces. Tes menaces ne dépassent pas ce bas monde» [Coran XX, 72], Ibn Abbas commenta leur comportement et dit: Au début de la journée ils étaient des magi ciens et à sa fin des martyrs.
wa qâla-l-mala’u min qawmi Fir‘awna ’atadaru Mûsâ wa qawmahû liyufsidû fi-l-’ardi wa yadaraka wa ’a'iihataka qâla sanuqattilu ’abn a ’ahum wa nastahyî nisa^’ahum wa ’innâ fawqahum qâhirûn (127) qâla Mûsâ liqawmihi-sta‘înû bi-L-Lâhi wa-sbiru ’inna-l-’arda li-L-Lâhi yûrit uhâ may-yasa" ’u min ‘ibadihî wa-l-‘âqibatu li-l-muttaqîna (128) qâlïï ’ûd
88
înâ min qabli ’an ta’tiyanâ wa mim ba‘di mâ ji’tanâ qâla ‘asâ rabbukum ’ay-yuhlika ‘aduwwakum wa yastahlifakum fî-l-’ardi fayanzura kayfa ta‘malûna (129). L’entourage de Pharaon dit: «Vas-tu laisser Moïse et son peuple jeter le désordre dans le pays et entraîner ta déchéance et celle de tes dieux?». Il répondit: «Je mettrai à mort leurs garçons, je conserverai la vie à leurs fil les. Ils sont à notre merci» (127) Moïse dit à son peuple: «Cherchez refuge auprès d’Allah et soyez constants. La terre est à Allah. Il y fait succéder qui II veut. L’avantage restera aux croyants. (128) Ils lui répondirent: «Nous étions malheureux avant ta venue et nous n’avons pas cessé de l’être après». Peut-être, répliqua Moïse, est-il dans le dessein de votre Seigneur d’abattre vos ennemis et de vous attribuer leur succession pour voir com ment vous vous comporterez» (129). Pharaon et son entourage couvèrent le mal à Moïse et à son peu ple. «Vas-tu laisser Moïse et son peuple jeter le désordre dans le pays» en changeant ta religion et s’adonnant à l’adoration de leur Seigneur seul «et entraîner ta déchéance et celle de tes dieux» en corrompant tes sujets qui délaisseront sûrement tes divinités? A ce propos Al-Hassan Al-Basri a dit: Pharaon avait un dieu qui lui seul adorait en cachette. Lorsque les hommes de sa cour lui demandè rent de châtier les fils d’Israël, il leur répondit: «Nous tuerons leurs fils et nous laisserons vivre leurs filles». Ce fut là une autre injustice commise à l’égard des fils d’Israël, car auparavant, il a procédé de mê me en tuant tous les nouveaux-nés avant la naissance de Moïse parce que les devins avaient prédit qu’un enfant sera né parmi les fils d’Israël et qui causerait la ruine du royaume de Pharaon. Celui-ci redoutait tou jours Moïse pendant les deux étapes, et voulut enfin appliquer la mê me injustice qu’auparavant. Il décida de tuer leurs mâles et laissa vivre leurs femelles, mais Dieu l’humilia à la fin et donna la victoire à Moïse sur lui. Moïse exhorta et encouragea son peuple et dit: «Cherchez refuge auprès d’Allah et soyez constants» en leur promettant une fin heureuse: «La terre est à Allah, n y fait succéder qui II veut. L’avantage restera aux croyants» Quelle fut leur réponse? Ils lui dirent: «Nous étions malheureux
89
avant ta venue et noos n’avons cessé pas de l’être après» Ils ont souffert et été humiliés avant la venue de Moïse et les voilà de nouveau soumis au supplice. Moïse les rassura: «Est-il dans le dessein de votre Seigneur d’abattre vos ennemis...» en leur demandant d’être fermes, patients car leur sort serait heureux et ils devraient être reconnaissans envers Dieu. jp ''''
Ü*J
v
>
f
DjOaJ
/
>
îîi
g
*>, >
{¿ 8
jfc
ïj ü j
ja j
,✓ K ' .'1 M iî t 's 'A i >->ZZ' k<\<
jjj
U >_yVS
*.U- Ijjj
£ > û j. V f *
-y ¿ S L U ^ 3 j i i i e
Wa laqad ’ahadna ’a la Fir‘awna bi-s-sinîna wa naqsin m ina-t-tam arâti la ‘allahum yaddakkarûna (130) fa’idâ j a ’athumu-l-hasanatu qâlû lanâ hâdihî wa ’in tusibhum sayyi’atun yattayyarû bi Mûsâ wa mam-ma‘ahu ’alâA ’innam â tâ ^ ’iruhum ‘inda-L -L âhi wa lâkinna ’a k ta ra h u m lâ ya‘lamûna (131). Noos leur infligeâmes des années de sécheresse et de disette en signe d’avertissement. (130) Quand un bienfait arrive, ils disent: «Ça nous re vient» Quand un malheur les frappe, ils l’imputent à Moïse et aux siens. Alors que leur sort est entre les mains d’Allah. Mais la plupart d’entre eux l’ignorent. (131). Dieu éprouva Pharaon et son peuple en les frappant par des an nées de disette et de pénurie de fruits, comme Raja Ben Haywa a dit: «Le palmier ne portait qu’une seule datte», et ceci dans le but de les laisser réfléchir.
«Quand un bienfait leur arrive» du produit de la terre «ils disent: «Ça nous revient» car nous le méritons. «Quand un malheur les frappe» comme la disette et la récheresse «ils l’imputent à Moïse et aux siens» à cause de leur présence parmi eux. Or «leur sort est entre les mains d’Al lah» et ne dépend uniquement que de Lui. «Mais la plupart d’entre eux l’ignorent» et tout ce qui leur arrive est soumis à la volonté de Dieu. ^
@
â
p . Ci ç 90
6 ^ 3 £ £ ¿J
^
$
q ; tjSiij
wa qâlû m ahmâ ta ’tinâ bihî m in lf yati-l-litasharanâ bihâ famâ nahnu laka bi m u ’m inîna (132) fa’arsalnâ ‘alayhim u-t-tûfâna w a-l-jarâda wa-1qum mala w a-d-dafâdi‘a wa-d-dama ’a yâtim-mufassalâtin fastakbarû wa kânû qawmam-mujrimîna (133) wa lamma waqa‘a ‘alayhimu-r-rijzu qâlû yâ M ûsâ-d‘u lanâ rabbaka bimâ ‘ahida ‘indaka la’in kasafta ‘annâ-r-rijza lanu’m inanna laka wa lanursilanna m a‘aka banT ’îs m ’îla (134) falammâ k a sa fn â ‘an h u m u -rijza ’ilâA ’ajalin hum b âlig û h u ’id â hum y an k it ûna (135). n s disent à Moïse «Quelque preuve que tu nous apportes pour nous circonvenir, nous ne croirons jamais à toi» (132) Nous leur envoyâmes suc cessivement le déluge, les sauterelles, la vermine les grenouilles et du sang. Ils s’obstinèrent dans leur superbe, étant de l’engeance des rebelles (133) Quand ils n’en purent plus, ils dirent: «O Moïse, intercède pour nous au près de ton Seigneur comme tes relations avec Lui te le permettent. Si tu fais cesser notre détresse, nous croirons à toi et nous laisserons partir avec toi les fils d’Israël» (134). Une fois que nous les eûmes arrachés à leur dé tresse pour le temps que nous avions fixé, ils trahirent leurs engage ment (135). ' Le peuple de Pharaon s’est rebellé, obstiné et détourné de la voie droite pour plonger dans l’égarement, en répondant à Moïse «Quelque
preuve que tu nous apportes pour nous circonvenir, nous ne croirons jamais à toi» donc quel que soit le signe que tu nous apportes, et quelle que soit la preuve que tu nous présentes, nous ne croirons pas en toi. Pour les punir «nous leur envoyâmes successivement le déluge» De dif férentes interprétations de ce mot, nous nous contentons d’adopter les dires d’Ibn Abbas qui sont les plus corrects, et il s’agit bien de la pluie abondante qui a détruit les fruits et les récoltes sans en rien laisser.
91
Quant aux «Sauterelles» elles sont les animaux connus aussi sous le nom de criquets pèlerins que les hommes mangeaient dans le dés ert. A ce propos Ibn Omar rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Deux animaux morts nous sont permis: le poisson et la sauterelle, ainsi que deux organes saignants qui sont le foie et la rate»(Rapporté par Chafé'i, Ahmed et Ibn M aja)(1). Al-Hafedh Abou Al-Faraj Al-Harlri rapporte qu’on a demandé le juge Chouraïh au sujet de la sauterelle, il répondit: Que Dieu enlai disse la sauterelle qui incarne sept altiers: la tête ressemble à celle d’un cheval, le cou à celui d’un bœuf, la poitrine à celle d’un lion, l’aile à celle d’un aigle, les pattes à celles d’un chameau, la queue à celle d’un serpent et son ventre à celui d’un scorpion. Ibn Maja rapporte d’après Anas et Jaber qu’en évoquant les saute relles devant l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -, il dis ait: «Mon Dieu, fais périr les grandes parmi elles, tue leurs petites, pourris leurs œufs, anéantis-les, et éloigne-les de nos nourritures et subsistance. Tu es celui qui exauces les prières». Jaber lui demanda: «Tu maudis et deman des à Dieu d ’anéantir des «soldats» parmi ceux de Dieu?» Il lui répondit: «Ce ne sont que le produit d ’un éternuement de poissons dans la mer»(2K Et Ibn Hicham d’expliquer ce fait d’après Ziad: Lorsque un poisson pond ses œufs sur la plage où l’eau ne l’atteint pas et, en s’exposant au soleil, les œufs se cassent et produisent des sauterellesl.
«La vermine» est le ver qui sort du froment, d’après Ibn Abbas. Mais selon Ibn Aslam c’est le pou». Sa’id Ben Joubaïr rapporte: Lorsque Moïse vint auprès de Pha raon et lui dit: «Renvoie avec moi les fils d’Israël», Dieu envoya un dé
(1) tùtoj ¿bu* Ü c-U-li :JU (2 )
¿f. 8JWJaJIj
:
jlsljfc Al J j î U - j liijl* * ¿jp. A
*
l
e
s
j
^-Lp ^p.XJ| <¿1! ^y***j U
-üll
•
Âif-U ^1 As>-j>-\
92
l ¿f- 4^-L» jjjl
tojUuo a3
tOjLS” ¿Al»! JiJîi (ÿlpJÜI
°
U-i|>
luge qui était une pluie abondante. Craignant qu’il ne soit un châtiment, ils dirent à Moïse: «Invoque ton Seigneur pourqu’ll arrête cette pluie, nous croirons à toi et nous laisserons partir avec toi les fils d’Israël». Moïse invoqua le Seigneur , mais ils ne crurent pas et ne libérèrent pas les fils d’Israël. A cette époque la terre donna une récolte prépon dérante, de fruits abondants et d’herbes dont ils n’attendaient pas. Ils s’exclamèrent: «C’est bien ce que souhaitions». Comme ils manquè rent à leur promesse, Dieu envoya les sauterelles qui anéantirent tout. Ils redemandèrent à Moïse: «Invoque ton Seigneur pour qu’il nous dé barrasse de ces sauterelles, nous croirons à toi et nous laisserons par tir avec toi les fils d’Israël». Moïse s'exécuta, mais ils trahirent leur promesse. Comme ils firent certaines provisions et en furent réjouis, Dieu leur envoya la vermine - ou les vers - de sorte qu’un homme d’en tre eux emporta dix outres pleines de blé pour le moudre mais il ne re vint qu’avec une quantité insignifiante de la farine. Ils prièrent à nouveau Moïse afin qu’il leur invoque le Seigneur en le promettant tou jours de croire à lui et de laisser partir les fils d’Israël, mais ils manquè rent à leur promesse. Moïse, étant assis chez Pharaon, entendit le coassement d’une grenouille. Il dit à Pharaon: «Qu’attendez-vous, toi et ton peuple de ces grenouilles?» - En quoi pourraient-elles nous nuire? répliqua Pharaon. La nuit, chacun d’eux, voulant s’asseoir, de grenouilles bondirent sur ses genoux. Et quand il voulait ouvrir la bouche pour parler, une gre nouille y entra. Pharaon et son peuple demandèrent à Moïse pour leur invoquer le Seigneur pour qu'il les débarrasse de ces grenouilles, et alors, ils croiront en lui et laisseront partir les fils d’Israël. Moïse invoqua le Seigneur, mais ils n’exécutèrent pas leur pro messe. Alors Dieu leur envoya le sang. Chaque fois qu’ils puisaient de l’eau, ils trouvèrent leurs récipients remplis du sang: Ils se plaignirent auprès de Pharaon en lui disant: «Nous sommes éprouvés par ce sang et ne trouvons plus de l’eau pour boire». Il leur répondit: «Sûre ment Moïse vous a ensorcelés» - Comment il nous a ensorcelés, répli quèrent-ils, alors que nous ne trouvions dans nos récipients que du sang au lieu de l’eau?» Ils a llè re n t voir Moïse pour leur invoquer le Sei gneur en le promettant de croire en lui et de libérer les fils d’Israël.
93
Moïse s’exécuta mais eux, comme d’habitude, manquèrent à leur pro messe». Mouhammad Ben Ishaq Ben Yassar raconte: Après la défaite des magiciens devant Moïse, Pharaon rentra chez lui, frustré et humilié mais il demeura, malgré tout, incrédule et couvant le mal. Dieu lui en voya alors un signe après l’autre, d’abord la disette et la sécheresse, puis lé déluge, puis les sauterelles, puis la vermine, puis les grenouil les et enfin le sang. Une fois la terre inondée par la pluie, ils ne purent ni labourer ni semer et éprouvèrent une faim de loup. Ils s’adressèrent à Moïse: «Intercède pour nous auprès de ton Seigneur comme tes relations
avec lui te permettent. Si tu fais cesser notre détresse, nous croirons à toi et nous laisserons partir avec toi les fils d’Israël» Moïse invoqua Dieu, le châtiment fut reporté mais ils manquèrent à leur promesse. Dieu alors leur envoya les sauterelles qui ravagèrent tout même les tirants des portes et leurs demeures s’afaissèrent sur eux. Ils réitérèrent leur prière et Moïse s’exécuta, mais ils trahirent leur engagement. Quant aux vermines, Moïse fut ordonné de se diriger vers une dune où il devait la frapper de son bâton, et les vermines en sortirent et se répandirent jusqu’à remplir leurs demeures et leur nourriture en les empêchant même de dormir. Eprouvés et peinés, ils accoururent vers Moïse pour réitérer leur demande et leur promesse. Ce fut alors le tour des grenouilles que Dieu leur envoya, qui remplirent les maisons, les vases et les nourritu res, de sorte que, si l’un d’entre eux voulait découvrir un vase ou enle ver un vêtement, il y trouva de grenouilles. Requête fut adressée de nouveau et prière faite sans que pour autant ils remplissent leur enga gement. A la fin Dieu transforma leur eau en sang et le peuple de Pha raon ne trouvait plus rien pour se désaltérer.
94
fa-ntaqamnâ minhum fa’agraqnâhum fî-l-yammi bi ’annahum kaddabû bi-’ay âtin â wa kânû ‘anhâ gafilîna (136) wa ’awratnâ-l-qawma-l-ladîna kânû yustad‘afûna masâriqa-l-’ardi wa magribahâ-l-latî bâraknâ fîhâ wa tam m at kalim atu rabbika-l-husnâ ‘alâ banT ’is r a ’îla bimâ sabarû wa d am m arn â m â k ân a y a sn a ‘u F ir‘awnu wa qaw m uhû wa m â kânû ya‘risûna (137). Nous sévîmes contre eux. Nous les engloutîmes dans la mer pour les punir d’avoir douté de nos signes et de les avoir méprisés. (136) Nous avons appelé à leur succéder le peuple hier encore opprimé et, sur la terre cou verte de nos bénédictions, nous avons permis qu’il s’étende de l’est à l’ouest. Ainsi s’est trouvé réalisée la belle promesse de ton Seigneur aux fils d’Is raël. Pour les récompenser de leur constance, nous avons anéani tous les travaux et les ouvrages réalisés par Pharaon et son peuple (137). A la suite de ces signes envoyés successivement, et pour les pu nir à cause de leur rebellion et mécroyance, Dieu se vengea d’eux en les engloutissant dans la mer que Moïse avait fendue de son bâton pour laisser traverser les fils d’Israël. Comme Pharaon et son armée essayèrent de les rattraper, les ondes s’abattirent sur eux et les noy èrent. Dieu donna en héritage aux gens qui avaient été opprimés, des contrées à l’est à l’ouest qu’il avait bénies, tout comme II le mentionne dans un autre verset: «Nous voulûmes venir en aide aux opprimés de ce
pays. Nous voulûmes les désigner comme imam et en faire les héritiers du pays» [Coran XXVIII, 5]. Et dans un autre verset Dieu a dit: «Combien de jardins et de sources n’ont-ils pas laissés! Que de plantations et de ma gnifiques demeures! Que de richesses dont ils jouissaient sans souci! Tel fut leur destin. Nous donnâmes tout cela en héritage à un autre peuple» [Co ran XLIV, 25-28]. Ainsi s’accomplit la promesse de Dieu envers les fils d’Israël poar prix de leur patience, et II a «anéanti tous les travaux et les ouvrages réa lisés par Pharaon et son peuple» pour les punir de leur incrédulité et leur rebellion.
95
wajâwaznâ bi banT ’is ra ’îla-l-bahra fa’ataw ‘alâ qawmin ya‘kifûn ‘alâA ’asnâmi-l-lahum qâlû yâ Mûsâ-j‘al lana" ’ilâhan kamâ lahum ’âAlihatun qâla ’innakum qawmun tajhalûna (138) ’inna ha',ûla',i mutabbarum-mâ hum fîhi wa bâtilum mâ kânû ya‘mlûna (139). Nous fîmes traverser la mer aux enfants d’Israël. Ils rencontrèrent un peuple qui se prosternait devant les idoles. Us dirent: «O Moïse, donne-nous un Allah comme en ont ces gens-là». Il répondit: «vous êtes un peuple d’ignorants. (138) Les pratiques de ces gens sont promises au néant. Leurs œuvres sont illusoires. (139). Après avoir constaté les signes de Dieu et traversé la mer, les ignorants parmi les fils d’Israël passèrent par un peuple qui était atta ché à des idoles. Ce peuple, d’après certains exégètes était des Kan’anites. Mais selon les dires d’Ibn Jarir, c’étaient des gens qui ado raient des idoles en formes de vaches, et c’est pour cela qu’ils avaient demandé à Moïse plus tard: «Donne-nous un Allah comme en ont ces gens-là» Il répondit: «Vous êtes un peuple d’ignorants» C’est que vous ignorez totalement la magnificence et la grandeur du Seigneur et qu’il est loin d’avoir un pareil ou un associé. «Les pratiques de ces gens sont promises à néant» et leurs œuvres sont vaines et illusoires. Abou Waqed Al-Laithi rapporte: «Nous sortîmes avec l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - en nous dirigeant vers Hunain. En passant auprès d’un jujubier, je lui dis: «O Prophète de Dieu, (in voque le Seigneur) afin que ce jujubier soit muni de pendants comme les idolâtres qui en avaient un auquel ils suspendaient leurs sabres et ^devant lequel ils se prosternaient» Ils s’écria: «Dieu est grand (Allah Akbar). Ce sont des propos qui sont pareils à ceux des fils d ’Israël quand ils demandèrent à Moïse: «Fais-nous un dieu semblable à leurs dieux».
Vous suivrez ainsi les tradition de ceux qui vous ont précédés» (Rapporté par Ahmed, Ibn Abi Hatem et Ibn Jarir)(1).
3fi
y»j
p'ZÎ sjg *û2i '4,
jj; x
j^===oj ¿r* ^
(*^=4.'i j j pSi-lA. b y ê ^ b
qâla ’agayra-L-Lâhi ’abgîkum ’ilâhan wa huwa faddalakum ‘alâA-l-‘âlamîna (140) wa ’id ’anjaynâkum min ’a li Fir’awna yasûmûnakum sïï’a-1‘adâbi yuqattilûna ’a b a ’akum wa yastahyûna n isa’akum wafî dâlikum bala ’um mi-r-rabbikum ‘azîmun (141). Il dit: «Vous choisirai-je un autre maître qu’Allah, Lui qui vous a élus parmi tous les peuples? (140) Souvenez-vous du jour où nous vous avons dé livrés des Pharaons qui vous opprimaient sans merci, égorgeant vos fils, épargnant vos filles. C’était là une dure épreuve de la part de votre Sei gneur (141). Moïse - que Dieu le salue - rappelle aux fils d’Israël de se souvenir des bienfaits que Dieu leur a accordés en les libérant des mains des Pharaons, et les débarrassant de leur faiblesse et leur humiliation, pour devenir puissants en apercevant de leurs propres yeux le sort de Pharaon: son périssement de sa noyade avec son peuple. Un événe ment dont nous en avons parlé en commentant la sourate de la vache.
ÂLJ
zÀij £¿1jLj4
Ljlil-fcjtj '5)sJl) •¿r&Ju ^-*»1}
ij
¡^“y JLâj
(1 )
J C ijh y j
cJli eljj
ù*
O l j j li£ U U i ' Jsljjl O l j aJu» U
jLâ^jt ù lS j
IÂa
î ¿r*
O j-S ÿ
SjJu— o -ï-g-SÏ |*-fi U-T L$JI U
■j-J* ùiS“ JjL)
97
wa wâ‘adnâ Mûsâ talâtîna laylatan wa ’atmammâhâ bi ’asrin fatamma mîqâtu rabbihT ’arba'îna laylatan wa qâla Mûsâ li ’ahîhi Hârûna-hlufnî fî qawmî wa ’aslih walâ tattabi4 sabîla-l-mufsidîna (142). Nous donnâmes rendez-vous à Moïse pour après trente nuits, auquelles nous ajoutâmes dix nuits. Ainsi le rendez-vous de son Maître se trouva fixé à quarante nuits. Moïse dit à son frère Aaron: «Prends ma place auprès de mon peuple. Sois juste. Evite la voie des méchants» (147). ^ Le Seigneur a accordé tant de faveurs aux fils d’Israël, et entre autre grâces qu’il a octroyées surtout à Moïse -que Dieu le salue-. Il a fait de lui Son interlocuteur, lui a révélé la Tora qui fut une lumière, une bonne direction et on y trouve le jugement de Dieu. Le verset précité nous indique que Dieu donna un rendez-vous à Moïse pour après trente nuits. Moïse jeûna pendant cette période et après son écoulement, il se servit de l’écorce d’un arbre pour se bros ser les dents, le Seigneur lui ordonna alors de compléter cette période à quarante nuits. En quel mois se situe cette épriode complémentaire? Les exégètes, dans leur majorité ont dit que les trente jours furent le mois de Zoul-Qi'da et les dix jours furent les premiers du mois zoul-Hijja. Donc le dixième jour, d’après Ibn Abbas fut celui du sacrifice. En ce jour-là Dieu entretint avec Moïse et paracheva Sa grâce sur Mouhammad qu’Allah le bénisse et le salue - en lui rendant la religion parfaite comme l’affirme ce verset: «J’ai mis maintenant votre religion complète
ment au point. Je vous ai comblé de ma grâce. J’ai élu l’Islam pour votre religion» [Coran V, 3]. Après l’écoulement de cette période, Moïse décida d’aller au mont Tor pour rencontrer le Seigneur. Il demanda à son frère Aaron (Haroun) de le remplacer auprès des fils d’Israël en lui recommandant d’appliquer la justice et d’éviter toute corruption. Ce fut un avertisse ment et une recommandation de la part de Moïse car Aaron -que Dieu le salue- était un Prophète honnête qui jouissait d’une haute considéra tion divine.
98
wa lammâ ja ’a Mûsâ limiqâtinâ wa kallamahû rabbuhû qâla rabbi ’arioî ’anzur ’ilayka qâla lan tarânî wa lâkin-i-n-zur ’ilâ-l-jabali fa’in-i-staqarra makânahû fasawfa tarânî falamma tajallâ rabbuhû li-l-jabali ja‘alahû dakkan wa harra Mûsâ sa‘iqan falammâ ’afâqa qâla subhânaka tubtu ’ilayka wa ’ana ’awwalu-l-mu’minîna (143). Lorsque Moïse arriva au rendez-vous, Allah lui parla. «Seigneur, lui dit Moïse, permets-moi de Te voir». «Non tu ne me verras pas, répliqua le Seigneur. Néanmoins, regarde cette montagne. Si elle reste comme elle est, tu pourras me voir». Lorsqu’Allah se montra à la montagne, elle disparut. Moïse tomba évanoui la face contre terre. Lorsqu’il reprit ses sens, il s’écria: «Gloire à Toi, je m’excuse, je suis le premier de Tes servi teurs» (143). Lorsque Moïse -que Dieu le salue- vint à la rencontre du Seigneur, il Lui demanda: «Seigneur, permets-moi de Te voir. Non tu ne Me verras pas» Cette dénégation de la vue du Seigneur a suscité une discussion car les «Mou'tazila» ont rejeté toute vision dans les deux mondes en s’appuyant sur ce verset, mais leur opinion est très faible, étant donné que les hadiths prophétiques transmis l’affirment et nous allons en par ler plus loin. Les ulémas s’accordèrent que la vision de Dieu dans le bas monde est impossible, mais dans l’au-delà les croyants le verront. Il est cité dans les anciens ouvrages religieux que Dieu le TrèsHaut aurait dit à Moïse: «O Moïse! Aucun être vivant ne me voit sans qu’il ne meure, ou une chose inerte sans qu’elle ne disparaisse» Voilà ce que confirme le verset: «Lorsqu’Allah se montra à la montagne, elle disparut. Moïse tomba évanoui» La majorité des exégètes ont commenté ce fait en disant que le Seigneur désigna la montagne et celle-ci fut ré duite en miettes. Car, d’après Anas, le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -, en récitant ce verset, mit son pouce sur la première arti-
culation de l’auriculaire pour montrer comment la montagne fut réduite en poussière. Al-Thawri a dit: La montagne fut écroulée et la mer l’emporta. Quant à Ourwa Ben Rouwaïm, il a dit: Avant que le Seigneur ne se montrât les montagnes étaient solides et lisses, mais lorsqu’il se mani festa sur le mont Tor, toutes les montagnes se fendirent en produisant les fissures et les cavernes. En commentant ce verset: «Néanmoins, regarde cette montagne. Si elle reste comme elle est, tu pourras me voir» Moujahed a dit: Le Sei gneur voulut attirer l’attention de Moïse que la création de cette monta gne est plus difficile que la tienne. Moïse regarda la montagne qui fut anéantie progressivement et Moïse tomba alors évanoui. Lorsque Moïse se fut ressaisi, il s’écria: «Gloire à Toi» pour expri mer sa soumissoin et sa foi et proclamer la Grandeur et la Majesté de Dieu, et en plus pour se convaincre que nulle créature ne Le voit dans le bas monde sans qu’elle ne périsse.
«Je suis le premier de Tes serviteurs» Cette partie du verset fut l’ob jet de plusieurs commentaires: - D’après Ibn Abbas et Moujahed: Je suis le premier à croire en Toi parmi les fils d’Israël. - D’après Ibn Jarir. Je suis le premier parmi les croyants et nul ne Te verra dans le bas monde. - D’après Abou AI-‘Alia: Je suis le premier à croire que nulle parmi Tes créatures ne Te verra jusqu’au jour de la résurrection.
«Moïse tomba évanoui, la face contre terre» En commentant ce fait Abou Sa’id Al-Khoudri rapporte: «Ayant reçu une gifle, un juif vint por ter plainte auprès du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - et lui dit: «Un de tes compagnons parmi les Ansariens m’a giflé» Le Pro phète - qu’Allah le bénisse et le salue - manda cet homme, et quand il fut en sa présence il lui demanda: «Pourquoi l’as-tu giflé?» Il lui répon dit: «Ô Envoyé de Dieu, je passai par ce juif et l’entendis dire en ju rant: «Par celui qui a choisi Moïse de préférence à tous les hommes»
100
Je lui demandai: «A Mouhammad aussi?» - Même à Mouhammad, ré pliqua-t-il. Comme sa réponse m’irrita, je le giflai». Le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - dit alors: «Ne me préférez pas aux autres Prophètes car, au jour de la résurrection, les hom mes seront foudroyés. Je serai le premier à être ressuscité, à ce moment Moïse sera attaché au Trône. Je ne sais pas s ’il a été ressuscité avant moi ou bien il serait tenu compte de son évanouissement le jour du mont Tor» (Rapportépar Boukhari, Mouslim et Abou Daoud)(1). Un récit pareil a été raconté apr Abou Houraira. On peut déduire du hadith précédent que la réponse du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - était dite de par sa modestie et qu'il ne faut pas préférer certains Prophètes aux autres. Le foudroiement des hommes au jour de la résurrection serait dû à l’une de ces deux causes: ou bien à !a suite d’un certain ordre, ou bien lorsque le Seigneur Béni et Exalté se montrera aux hommes pour les juger comme II s’est montré à Moïse auprès de Tor. C’est pourquoi le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Je ne sais pas si Moïse a été ressuscité avant moi ou il serait tenu compte de son éva nouissement le jour du mont Tor».
(1)
-¿HÉ i t e :
ù* -JIj
ù j£ \i
4 « L â ]I ç jj
jjS f
^L »
^ ^ ^ ^
¿¿A lt*!
j OJ
^
J* }\ |* i l ÿ
¿ y
i j li jjIj
•
101
k &z-j
iS jj (*-W
c.»M |*Jj :Jlî
j j o U I O U i . L j N l ¿% j ¿j * ( j l i l ( J J >I y j
L JUj
*)1i : J U i
4 ;» ln U
4 ,.,n é -
y+-> li l l i U
¡ .¿ J ti
a\jj Ijj}a5\
qâla yâ Mûsa ’innî-stafaytuka ‘alâ-n-nâsi bi risâlâtî wa bikalâmî fahud ma ’âtaytuka wa kum mina-s-sâkirîna (144) wa katabnâ lahû fî-l-’alwâhi min kulli say’im maw‘izatan wa tafsîla-l-likulli say’in fahud hâ biquwwatin wa ’mur qawmaka ya ’hudû bi ’ahsanihâ sa ’ûrîkum dâra-l-fâsiqîna (145). Allah lui dit: «O Moïse, Je t’ai préféré aux autres hommes pour por ter Mes messages et tu es le premier à entendre Mes paroles. Prends ce que Je te donne et montre-toi reconnaissant» (144) Nous avons écrit à son intention, sur des tables, des avertissements et des enseignements détaillés sur toutes choses. Observe-les avec fermeté et ordonne à ton peuple d’en observer l’essentiel. Je vous montrerai la demeure des méchants» (145). Dieu a choisi de préférence Moïse à tous les hommes à cette époque pour qu’il transmette les messages et la paroles divins. Mais Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue - demeure sans aucun doute le maître des fils d’Adam du premier au dernier. Pour cela Dieu a fait de lui le dernier des Prophètes et Messagers et sa communauté la meilleure et la plus distinguée. Viendront après Abraham-le confident de Dieu et Moïse l’interlocuteur de Dieu - que Dieu salue tous les deux. Il lui ordonne: «Prends ce que Je te donne» comme Parole et ensei gnements «et montre-toi reconnaissant» pour avoir reçu de telle révéla tion et ne demande pas ce dont tu seras incapable de l’observer. Sur de Tables, Dieu à écrit à Moïse des exhortations sur tous les sujets et une explication, en y montrant le licite et l’illicite. On a dit que ces Tables renfermaient tout le Pentateuque, mais certains ont répon du qu’elles ont été données à Moïse avant le Pentateuque.
«Observe-les avec fermeté et ordonne à ton peuple d’en observer l’es sentiel» D’après les dires d’Ibn Abbas Moïse fut ordonné de prendre avec fermeté la plus excessive des obligations qui les a transmises à son peuple. Comme avertissement et menace, Dieu met en garde les hommes contre Sa désobéissance et l’insoumission à Ses ordres, et montre le sort des perdants: «Je vous montrerai la demeure des méchants» C’est à dire la triste fin des insoumis et rebelles, comme on a dit que cette de
102
meure n’était autre que celle de Pharaon et son peuple. Mais la pre mière interprétation s’avère plus correcte car ces paroles divines furent adressées aux fils d’Israël après leur fuite de l’Egypte et avant leur errement dans le désert.
sa’asrifu ‘an ’ayâti-l-ladîna yatakabbarûna fï-l-’ardi bïgayri-l-haqqi wa ’in yaraw kulla ’a' yati-l-lâ yu’minû bihâ wa ’iy-yaraw sabîla-r-rusdi lâ yattahidu sabîlan wa ’iy-yaraw sabîla-l-gayyi yattahduhu sabîlan dalika bi ’annahum kaddabû bi ’ayatinâ wa kânû ‘anhâ gâfilîna (146) wa-l-lad îna kaddabû bi ’ayâtinâ wa liqa’i-l-’ahirati habitat Vmâluhum hal yujzawna ’illâ mâ kânû ya‘malûna (147). Je priverai de mes enseignements ceux qui sans cause se montrent pleins de suffisance et refusent de croire en dépit de n’importe quelle pre uve. Aperçoivent-ils la voie de la droiture? Us s’en écartent. Aperçoivent-ils au contraire la voie de l’improbité? ils s’y engagent. Je les en priverai pour les punir d’avoir traité mes signes de mensonge et de les avoir mépri sés. (146) Ceux qui révoquent en doute nos signes et ne croient pas à la vie future perdront le bénéfice de leurs œuvres. Méritent-ils d’être traités autre ment que d’après leurs œuvres? (147). Ceux qui se montrent rebelles contre Dieu, les insoumis et qui s’enorgueillissent sans raison, ceux-là Dieu ne leur facilite plus la compréhension de ses Signes et enseignements. Contre leur orgueil sans raison, Dieu les a humiliés par cette ignorance comme II a dit:
«Nous retournerions leurs raisons et leurs yeux pour n’avoir pas cru dès le début» [Coran VI, 110] et aussi: «Quand ils trahirent, Dieu corrompit leurs cœurs» [Coran LXI, 5].
103
A cet égard on a dit: «L’orgueilleux et le timide n’acquerront ja mais la science». On a dit aussi: «Celui qui n’endure pas l’humiliation fut-ce une heure pour apprendre, passera toute sa vie dans l’humilia tion de l’ignorance».
«... et refusent de croire en dépit de n’importe quelle preuve» Ceci est pareil à ce verset: «Ceux qui ont encouru la colère de ton Maître ne croi ront, quels que soient les signes qui leur parviendront, que lorsqu’ils éprou veront les tortures de leur châtiment» [Coran X, 96 - 97], Ces gens-là quand ils voient le chemin de la rectitude, ne le prennent pas, mais s’ils voient le chemin de l’erreur, ils le prennent. Pourquoi agissent-ils de la sorte? C’est pour «les punir d’avoir traité mes signes de mensonge et de les avoir méprisés» sans s’en soucier et sans les observer. Ceux qui empruntent le chemin de l’égarement, renient la rencontre avec le Seigneur au jour du jugement dernier, leurs œuvres seront vaines, et alors seront-ils rétribués pour autre chose que ce qu’ils ont fait?
wa-t-tahada qawmu Mûsâ mim ba‘dihî min huliyyihim ‘ijlan jasada-l-lahu huwârun ’alam yaraw ’annahû lâ yukallimuhum walâ yahdîhim sabîlan-i-t-tahadûhu wa kânû zâlimîna (148) wa lammâ suqita fî ’aydîhim wa ra’aw ’annahum qad dallû qâlû la’il-lam yarhamnâ rabbunâ wa yagfir lanâ lanakûnanna mina-l-hâsirîna (149). Le peuple de Moïse, pendant son absence, façonna avec des bijoux un veau qui mugissait. Ne voyaient-ils pas qu’il ne pouvait ni leur parler ni leur être utile en quoi que ce soit. Ils le prirent cependant pour Allah, per vers qu’ils étaient. (148) Quand ils comprirent leur erreur et se rendirent compte de leur égarement, ils dirent: «Si notre Seigneur n’a pas pitié de nous et ne nous pardonne pas, nous sommes perdus» (149).
104
Après que Moïse ait quitté son peuple pour aller rencontrer son Seigneur au rendez-vous fixé, ceux parmi les égarés des fils d’Israël donnèrent au Samiri (Samaritain) les bijoux que les femmes avaient smpruntés des Coptes la veille de leur départ de l’Egypte. Ce Samiri leur fit sortir, de ces bijoux, un veau au corps mugissant en y lançant une poignée de poussière laissée par le cheval de Gabriel. Au moment de la rencontre Dieu fait connaître à Moïse «Nous avons éprouvé ton peuple en ton absence, ô Moïse. Le Samaritain vient de l’égarer» [Coran XX, 85], Certains des éxègètes ont dit que ce veau fut un vrai animal vi vant en chair et os, d’autres ont répondu qu’il était on or et demeura ainsi, le vent pénétra d’un côté à son intérieur et sortit de l’autre en produisant un son comme un mugissement. Et c'est Dieu qui est le plus savant. On a rapporté que, entendant ce mugissement, les fils d’Israël fu rent éprouvés et commencèrent à danser autour de ce veau, en disant l’un à l’autre: «Le voilà votre Dieu et celui de Moïse. Mais Moïse l’a ou blié» [Coran XX, 88], Pour critiquer leur faire, Dieu a dit: «Ne voyaient-ils pas qu’il ne pou vait ni leur parler ni leur être utile en quoi que ce soit» et ce verset dans la sourate de Ta.Ha qui le corrobore: «N’ont-ils pas compris que ce veau était incapable d’articuler une seule parole? Pas plus qu’il n’était capable de leur être utile ou nuisible» [Coran XX, 89]. Dieu désavoue le comportement des fils d’Israël égarés en ado rant ce veau et oubliant le créateur des cieux et de la terre, le Sei gneur de toute chose. Comment se permettaient-ils d’adorer un veau qui mugit mais ne pouvait ni leur nuire ni leur être utile? L’égarement et l’ignorance avaient-ils voilé leurs yeux? A ce propos l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit à Abou Ad-Darda: «L'amour d ’une chose te rend aveugle et Rapporté par Ahmed et Abou Daoud)(1).
105
«Quand ils comprirent leur erreur» et éprouvèrent un grand regret, «et se rendirent compte de leur égarement, ils disent: «Si notre Seigneur n’a pas pitié de nous et ne nous pardonne pas, nous sommes perdus» C’est un aveu clair de leur péché et une demande de refuge auprès de Dieu à Lui la puissance et la gloire.
wa lam m â rja ‘a Mûsâ* ’ilâ qawm ihî g ad b ân a ’asifan qâla b i’samâ halaftumunî mim-ba‘dî Vajiltum ’amra rabbikum wa ’alqâ-l-’alwâha wa ’ahad a bira’si ’ahîhi yajurruhû ’ilayhi qâla-bna ’umma ’inna-l-qawmastad‘afûnî wa kadû yaqtulûnanî falâ tusmit biya-l-’a‘d a ’a walâ taj'alnî ma‘a-l-qawmi-z-zâlimîna (150) qâla rabbi-gfir lî wa li ’ahî wa ’adhilnâ fî rahmatika wa ’anta ’ar h amu-r-râh imîna (151). Moïse revint au milieu de son peuple, plein de courroux et d’amer tume. Il leur dit: «Quelle vilaine conduite à été la vôtre pendant mon ab sence. Avez-vous trouvé trop long le délai fixé par votre Seigneur?». H posa les Tables, saisit son frère par la tête et le tira vivement à lui. «O fils de ma mère, dit Aaron, notre peuple m’a traité en faible. Peu s’en est fallu qu’il me tuât! Ne réjouis pas nos adversaires en me molestant devant eux. Ne me traite pas en coupable» (150). «Seigneur, répondit Moïse, pardonnenous, mon frère et moi, et reçois-nous dans le sein de Ta miséricorde. Tu es toute miséricorde»(151). Après son entretien tête à tête avec le Seigneur, Moïse retourna chez son peuple, courroucé et affligé en voyant comment son peuple s’est comporté en son absence: «Quelle vilaine conduite a été la vôtre pendant mon absence» en adorant le veau en dehors de Dieu. «Avez-
106
vous trouvé trop long le délai fixé par votre Seigneur?» et mon absence a trop duré alors que c’est une affaire qui était entre les mains de Dieu? Moïse irrité «Posa les Tables, saisit son frère par la tête et le tira vi vement à lui» Sous l’effet de sa colère il jeta les Tables qui étaient, comme on a dit, en rubis et émeraude. Il saisit son frère Aaron par la tête en l’attirant à lui croyant qu’il a manqué à son devoir en interdisant les fils d’Israël de se comporter de la sorte. Dieu a aussi mentionné ce fait dans un autre verset: «O fils de ma mère, dit Aaron, ne t’en prends ni à ma barbe ni à ma tête. J’ai craint que tu ne m’accuses d’avoir désuni les fils d’Israël et de n’avoir pas suivi tes recommandations» [Coran XX, 94]. Aaron présenta ses excuses à son frère, que le peuple l’a humilié et a failli le tuer. «Ne réjouis pas nos adversaires en me molestant devant
eux». On remarque que dans les deux versets précités, Aaron s’est adressé à Moïse p a r «O fils de ma mère» une expression qui suscite la compassion et la pitié. Moïse, de sa part, constatant l’innocence de son frère et sa faiblesse devant les fils d’Israël, pria le Seigneur: «Sei
gneur, pardonne-nous, mon frère et moi, et reçois-nous dans le sein de Ta miséricorde. Tu es toute miséricorde». A ce propos, Ibn Abbas rapporte que l’Envoyé de dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Que Dieu fasse miséricorde à Moïse! Le témoin d ’un événement n’est pas pareil à qui en a eu vent. Son Seigneur à Lui la Puissance et la gloire l ’a informé que son peuple fu t éprouvé après son départ. Il n’a pas jeté les Tables en enten dant cela, mais lorsqu’il a vu cela de ses propos yeux, il les a jetées» (Rapportépar Ibn Abi Hatem)(1K
fo i g iî 4 %
oî
p
CjUijJÎ \jlf- ¿julij
107
ï .
\M \
îi ¿jè.
-S
Si
’inna-l-lad îna-t-tahad û-l-‘ijla sayanâluhum gadabun mi-r-rabbihim wa d illatun fi-l-hayâti-d-dunya wa kadâlika najzî-l-muftarîna (152) wa-l-lad îna ‘amilû-s-sayyi’ati tumma tâbû mim ba‘dihâ wa ’âmariïï ’inna rabbaka mim-ba‘diha la gafûru-r-Rahîm (153). Ceux qui on pris le veau pour divinité encourront la colère de leur Maître et le mépris dans ce monde. C’est ainsi que nous traitons les men teurs. (152) Ceux qui font le mal, puis se repentent et reviennent à Allah, ton Seigneur est pour eux indulgent miséricordieux (153). La colère de Dieu n’a atteint les fils d'Israël qu’à cause de l’adora tion du veau, et II n’a accepté leur repentir qu’après les uns aient tué les autres. Cette colère fut suivie par un mépris et une humiliation dans ce bas monde. «C’est ainsi que nous traitons les menteurs» et ceux qui inventent des innovations. En récitant ce verset, Abou Qalaba a dit: «Par Dieu ceci s’applique à tous ceux qui forgent des mensonges jus qu’au jour de la résurrection». Mais le Seigneur ne tarda pas à les guider et leur faire connaître qu’ il accepterait le repentir des pécheurs même si leurs péchés comportent une incrédulité, un polythéisme, une hypocrisie ou une sé paration de la communauté. C’est pourquoi II a dit à la suite «Ceux qui font le mal, puis se repentent et reviennent à Allah, ton Seigneur» ô Mouhammad le Prophète de la miséricorde «est pour eux indulgent et miséri
cordieux». On a demandé Abdullah Ben Mass'oud au sujet d’un homme qui fornique avec une femme et puis l’épouse? Il récita ce verset «Ceux qui font le mal... jusqu’à la fin, dix fois sans recommander une chose pareille et sans l’interdire.
108
wa lammâ sakata ‘an Mûsâ-l-gadabu ’ahada-l-’alwâha wa fî-nushatihâ hudan wa rahmtu-l-lil-ladîna hum li rabbihim yarhabûna (154). Lorsque la colère de Moïse tomba, il reprit les Tables. Leur texte ex primait une direction et promettait la miséricorde d’Allah à ceux qui Le re doutent (154). Lorsque la colère de Moïse fut apaisée, il reprit les Tables qu’il avait jetées, et en ramassant leurs pièces et débris, il y trouva que
«leur texte exprimait un direction et promettait la miséricorde d’Allah à ceux qui Le redoutent». A ce propos Qatada raconte: «Après avoir ra massé les pièces des Tables, Moïse s’écria: «Seigneur, j’y trouve men tionnée une communauté suscitée pour les hommes, elle ordonne ce qui est convenable et interdit ce qui est blamâble. Seigneur, fais qu’elle soit la mienne». - Non, fut la réponse, elle sera la communauté d’Ahmed. Moïse reprit: «J’y trouve aussi que ceux qui viennent les der niers, seront les premiers» (Sous-entendant: ceux qui seront nés après seront les premiers à entrer au Paradis). - Non, répliqua le Seigneur, c’est la communauté d’Ahmed. Enfin Moïse dit: «Seigneur je trouve dans les Tables qu’il y aura une communauté dont ses membres gar dent leur Evangile dans leur cœur, fais qu’elle soit la meinne» - C’est la communauté d’Ahmed, rétorqua Dieu. Et Qatada de conclure: «On nous a rapporté que Moïse - que Dieu le salue - a rejeté les Tables en s’écriant: «Mon Dieu, fais que je sois de la communauté de Mouhammad».
wa-htâra Mûsâ qawmahû sab‘îna rajula-l-limâqatinâ falammaa ’ahad
109
athumu-r-rajfatu qâla rabbi law si’ta ’ahlaktahum min qablu wa ’iyyâya ’utuhlikunâ bimâ fa‘ala-s-sufaha’u minnif ’in hiya ’illâ fitnatuka tudillu bihâ man tasa ’u wa tahdî man tasa ’u ’anta waliyyunâ fagfir lanâ wa-rhamnâ wa’anta hayru-l-gâfirîna (155) wa-ktub lanâ fî hâdihi-d-dunya hasanatan wa fî-l-’airati ’innâ hudria ’ilayka qâla ‘adâbî ’usîbu bihî man ’asa ’u wa rahmatî wasi‘at kulla say’in fasa’aktubuha -li-ladîna yattaqûna wa yu’tuna-z-zakâta wa-l-ladîna hum bi ’ayâtinâ yu’minûna (156).
Moïse avait choisi soixante-dix hommes pour l’accompagner au rendez-vous. Ils furent pris d’un violent tremblement. Moïse s’écria: «Seigneur, si Tu l’avais voulu, Tu les aurais anéantis, auparavant, eux et moi. Vas-Tu maintenant nous faire périr à cause du crime de quelques insoumis? Il est vrai que ce n’est là qu’une de ces éprouves par lesquelles Tu égares ou diri ges qui Tu veux. Tu es notre Maître. Pardonne-nous, reçois-nous dans le sein de Ta miséricorde. Tu es toute miséricorde (155) Réserve-nous une bonne part dans ce inonde et dans l’autre. Nous sommes ralliés entièrement à Ta cause. Il dit: Je châtie qui je veux. Et, d’autre part, ma clémence est infinie. Elle est acquise à ceux qui croient, font l’aumône et se rallient à nos signes. (156). As-Souddy raconte: «Dieu ordonna à Moïse de choisir 70 hommes parmi les fils d’Israël et de venir avec lui à un rendez-vous qu’IJ lui a fixé, pour s’excuser de l’adoration du veau. «Moïse avait choisi soixantedix hommes pour l’accompagner au rendez-vous». Arrivés à l’endroit fixé, ils dirent à Moïse «O Moïse, nous ne croirons à ta mission que le jour où nous verrons Allah face à face» [Coran II, 55]. Puisque tu t’es entretenu avec Lui, laisse-nous Le voir. Alors «ils furent pris d’un violent tremble ment» Moïse commença à pleurer et pria le Seigneur: «Mon Dieu, que pourrai-je dire aux fils d’Israël lorsque je serai de retour alors que Tu viens de périr ce groupe de leurs meilleurs? «Seigneur, si Tu l’avais vou
lu, Tu les aurais anéantis, auparavant, eux et moi». A cet égard Mouhammad Ben Ishaq raconte: «Moïse ch oisit soixante-dix hommes parmi les meilleurs des fils d’Israël et les plus vertueux en lui disant: «Allez à la rencontre de Dieu repentants, regret tant le faire des injustes parmi les fils d’ Israël, revenez à Lui et demandez-Lui de pardonner à ceux qui vous avez laissés derrière vous de votre peuple. Jeûnez, purifiez-vous, et lavez vos habits».
110
Moïse partit avec les hommes choisis vers le mont Sinaï à la ren contre du Seigneur. A savoir que Moïse n’allait point à cet endroit que lorsque Dieu lui ait donné un rendez-vous. Les hommes demandèrent à Moïse: «Demande à ton Seigneur de nous faire entendre Sa voix». Je le ferai, répondit-il. Quand Moïse fut tout près du mont Sinaï, une colonne de nuées tomba du ciel et couvrit tout le mont. Moïse y entra et dit à ses hommes: «Approchez-vous». Auparavant, lorsque Dieu s’entretenait avec Moïse, une certaine lueur se traçait sur son front de sorte que nul parmi les fils d’Adam n’y pouvait regarder à cause de son éclat, c’est pourquoi un voile fut inter posé. Les hommes entrèrent dans ce nuage et se prosternèrent en écoutant le Seigneur qui dit à Moïse «Faites ceci, ne faites pas cela» en lui ordonnant et interdisant. Une fois l’entretien terminé et la brume dissipée, Moïse vint pour retrouver les hommes qui lui dirent: «Nous ne croirons pas en toi tant que nous ne verrons pas Allah clairement» Une foudre alors les emporta et ils moururent. Moïse se mit ensuite à implorer et prier le Seigneur par ces mots: «Seigneur, si Tu l’avais voulu, Tu les aurais anéantis, auparavant, eux et moi» pour les mauvaises actions commises par quelques insensés parmi les fils d’Israël. Veux-Tu, Seigneur exterminer mon peuple?». Ibn Abbas et Qatada ont dit: «Ces hommes-là furent foudroyés parce qu’ils n’ont ni adoré le veau avec les autres ni les ont interdit. Puis Moïse rend tout à Dieu: «Il est vrai que ce n’est là qu’une de ces épreuves par lesquelles Tu égares ou diriges qui Tu veux» Tout dépend de Ta volonté. Celui que Tu égares nul ne saura le diriger, et celui que Tu diriges nul ne pourra l’égarer. Nul ne refuse ce que Tu donnes, et nul ne pourra donner ce que Tu refuses. Tout T’appartient. «Tu es no
tre Maître. Pardonne-nous, reçois-nous dans le sein de Ta miséricorde. Tu es toute miséricorde». A in si la miséricorde jointe au pardon constituent un moyen pour cesser de commettre de péchés dans l’avenir, et Dieu est le meilleur de ceux qui pardonnent.
«Réserve-nous une bonne part dans ce monde et dans l’autre» Si le
111
verset précédent est une invocation pour éviter ce qui est repréhensible, ce verset indique le but qui sera une acquisition des bonnes ac tions, et voilà bien ce qu’on recherche de ce bas monde pour être une provision à l’au-delà. Lorsque Moïse déclara: «Ce n’est là qu’une de ces épreuves» Dieu lui répondit: «Je châtie qui Je veux. Et, d’autre part, Ma clémence est infi nie». Dieu fait ce qu’il veut et décide ce qu’il veut, nul ne peut s’oppo ser à Ses décisions. Gloire à Lui, il n’y a d’autre Dieu que Lui. S’il châtie le coupable, Sa miséricorde s’étend à toute chose. Les anges porteurs du Trône disent toujours: «Seigneur, Ta miséricorde et Ta science s’étendent à toute chose» [Coran XL, 7]. Joundob Ben Abdullah Al-Bajli a raconté: «Un bédouin arriva, fit agenouiller sa monture, l’attacha et pria derrière l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue -. La prière terminée, il détacha le licou de la monture, la monta et dit: «Mon Dieu, fais miséricorde à moi et à Mouhammad et n’en accorde aucune part à qui que ce soit». Entendant ces propos, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - demanda aux hommes «Que pensez-vous de ce bédouin, est-il moins égaré que sa monture? N ’avez-vous pas entendu ce qu’il a dit?» Certes oui, répondirent-ils. Et le Prophète de pousuivre: «Il a voulu res treindre une miséricorde qui est amplement vaste. Dieu à Lui la puissance et la gloire a créé cent miséricordes, fa it descendre sur la terre une seule grâce à laquelle toutes les créatures: génies, humains bêtes se montrent clé ments les unes envers les autres. N ’est-il pas plus égaré que Sa monture?» (Rapportépar Ahmed et Abou Daoud)(I). L’imam Ahmed a rapporté aussi d’après Salman que le Prophète
iLgjiip jjiwu Ij-A û ( J i J U L i 5^ -Üll o-up- j>-!j t\ j
-jjyüie
-XJôJd
( ji L« L^j
lj
.i jli jÀj JLaj-l aljj
112
J-^l
_ i &jt*i fi (JjjÜ
«ujï
ÂîL»
ùjJjiïI c
- qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Dieu à Lui la puissance et la glpire a cent miséricordes dont une grâce à laquelle les créatures font misé ricorde les unes aux autres et les bêtes fauves s ’apitoient sur leurs petits. Il a retardé les quatre-vingt-dix-neuf jusqu’au jour de la résurrection»^7/1.
«Elle est acquise à ceux qui croient» c’est à dire que cette miséri corde sera la part de ceux qui craignent Dieu qui est une grâce et une faveur. Ceux qui craignent Dieu comme il se doit, sont certes les mem bres de la communauté de Mouhammad qui s’acquittent de leurs de voirs prescrits: qui évitent de commettre le péché le plus grave qui est le polythéisme, qui font l’aumône et payent la zakat de leurs biens, ou bien suivant une autre interprétation: ils purifient leur âme - et qui croient fermement aux Signes de Dieu.
’al-lad îna yattabi‘una-r-rasûla-n-nabiyya-l-’umiyya-l-lad î yajidunahû maktûban ‘indahum fï-t-tawrâti wa-l-’Injîli ya’muruhum bi-l-ma‘rûfï wa yanhâhum ‘ani-l-munkari wa yuhillu lahumu-t-tayyibâti wa yuharrimu ‘alayhimu-l-haba’ita wa yada‘u ‘anhum ’israhum wa-l-’aglâla-l-latî kânat ‘alayhim fa-l-ladîna ’a manû bihî wa ‘azzarâhu wa nasarûhu wa-t-taba‘un-nûra-l-ladî ’unzila ma‘ahu ’û la ’ika humu-l-muflihuna (157).
A ceux qui suivent l’Envoyé -l’apôtre inculte- annoncé par le Pentateuque et les Evangiles, qui commande le bien et interdit le mal, qui auto
(1)
iîl«
«uil ùl# :JU
113
^
UæjI juj>-I
JlS
rise l’usage des bons aliments et défend les mauvais, qui soulage les peines et délivre des chaînes.. Ceux qui croient en lui, qui le vénèrent, qui l’assis tent et qui prennent pour guide la lumière descendue du ciel, ceux-là sont promis au bonheur. (157). «A ceux qui suivent l’Envoyé - l’apôtre inculte - annoncé par le Pentateuque et les Evangiles» il s’agit de Mouhammd - qu’Allah le bénisse et le salue - qui est mentionné dans les Ecritures révélées à d’autres Pro phètes, et ceux-ci avaient annoncé à leurs peuples son avènement et leur avaient ordonné de le suivre. Les qualités de l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - existent dans leurs Livres et dont leurs savants et docteurs les connaissent très bien. L’imam Ahmed rapporte qu’un bédouin a raconté: «Du vivant de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - je vins à Médine en amenant une vache où je vendis son lait. La vente achevée je me suis dit: «Pourquoi ne pas rencontrer cet homme et entendre ses paroles!» Il m’accueillit alors qu’il marchait entre Abou Bakr et Omar. Je les sui vis jusqu’à ce que nous arrivâmes chez un juif qui étalait la Tora et y li sait pour se consoler car son fils, l’un des plus beaux jeunes hommes, était à l’article de la mort. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - demanda à l’homme: «Je t ’adjure par celui qui a révélé la Tora ne trouves-tu pas dans ce Livre ma description et mon avènement?» Le juif hocha la tête en si gne de négation. Mais son fils, le moribond, s’écria: «Certes oui, par celui qui a révélé la Tora, nous trouvons dans notre Livre ta description et ton avènement. J’atteste qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu et j’at teste que tu es l’Envoyé de Dieu». Le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - dit alors: «Ecartez ce ju if de votre frère coreligionnaire». Puis il se chargea de son ensevelissement et de la prière funéraire sur lui» (Rapportépar Ahmed)(I)'
^¡lâlà :JL»
¡Sj*± ¿¿■XmoIï)
SljjsJl ji *U
l-ij* ¿«JN :c J i
¿¡s g■...
¿j*
c-c-ji L..L»
lyï ô\ . ^g
114
j) -U t
A
^g*
Ata Ben Yassar rapporte: «J’ai rencontré Abdullah Ben Amr et lui dit: «Fais-moi la description de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - telle qu’elle est mentionnée dans la Tora.» Il me répondit: «Par Dieu, oui, il est mentionné dans la Torah comme il l’est dans le Coran: «O toi, le Prophète, nous t’avons envoyé comme témoin comme an nonciateur de bonnes nouvelles, comme avertisseur» [Coran XXX III, 45] et comme une refuge pour les illettrés. Tu es Mon serviteur et Mon Mes sager. Je t’ai nommé Al-Moutawakel (celui qui se fie à Dieu), tu n’es ni rude ni grossier. Dieu ne te rappelle pas à Lui qu’apèrs avoir redressé une religion qui n’est pas droite et jusqu’à ce que les hommes témoi gnent qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu. Grâce à lui, Dieu fera ouvrir des cœurs clos, des oreilles sourdes et des yeux fermés». On trouve dans le Sahih de Boukhari: «Il ne vociférait pas dans le marché, ne ré pondait pas au mal par un autre, mais il pardonnait».
«Qui commande le bien et interdit le mal». Telle est l’une des quali tés du Prophète mentionné dans les Ecritures, et ainsi était le privilège après son avènement car Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le sa lue - ordonnait ce qui est convenable et bon et interdisait le mal et ce qui est repréhensible. A ce égard Abdullah Ben Mass'oud a dit: «Lorsque tu entends le Seigneur dire: «O vous les croyants» prête ton attention à la suite car il y aura un ordre à faire le bien ou un mal à dé fendre et éviter». Ce qui est aussi de plus important de tout cela, est le but sublime de son Message qui consiste à appeler les hommes à adorer Dieu seul sans Lui reconnaître des associés. Ali Ben Abi Taleb a dit: «Lorsque vous entendez un hadith rap porté d’après PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue croyez-y qu’il est le mieux car il est le meilleur qui dirige, qui assure le bonheur et la piété».
t'i/ ¡ J \
J lü
ut
^ (1)1
* -*»
UjbS"
¿L U S '
1)1
cfij 4; il I -«b :J lii t-oil .
J j»
¿ ÿ \ (^ jJ b
:
j cLi-îl J. ^
-oit JAjAp
115
4
«qui autorise l’usage des bons aliments et défend les mauvais» en leur rendant licite ce qu’ils s’interdisaient injustement comme la: Bahira, Oussila, Sa'iba et Ham, et autres aliments; et leur interdisant tout ce qui est blâmable tel que la viande du porc, l’usure, et ce qu’ils se per mettaient et dont Dieu interdisait. Les ulémas ont dit à cet égard: Tout ce que Dieu a permis est bon pour le corps et ne comporte aucun pé ché, et ce qui a interdit est mauvais pour le corps et constitue une dés obéissance. «qui soulage les peines et délivre des chaînes» c'est à dire que le Pro phète n’apporte que tout ce qui est aisé et ne pèse pas sur les hom mes, comme il a dit dans un hadith authentifié: «On m ’a envoyé apportant la religion droite et facile à pratiquer. >> En envoyant Mou'adz et Abou Moussa Al-Ach’ari dans une mis sion au Yémen, PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - leur dit: «Annoncez de bonnes nouvelles, ne laissez pas les hommes fuir, rendez les choses faciles, ne créez pas de difficultés, aidez-vous mutuellement et ne vous divisez pas»(1). Les peuples qui nous ont précédés se sentaient trop à l’étroit dans la pratique de leur culte, Dieu, de par Sa grâce a rendu notre religion facile. Pour cela le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Dieu fera preuve de mansuétude à l’égard de ma communauté à cause des suggestions de leurs cœurs tant que celles-ci ne soient traduites en actes ou paroles» (Rapporté Boukhari)(2). Dans un autre hadith, il a dit: «Dieu pardonne à ma communauté lorsqu’elle pèche par erreur, oubli, ou contrainte» (Rapportépar Ibn Maja et Baihaqi)(3).
(1) .((Uil>*J Vj IpjUaJj
C-jAj- L.
¿il
Vj ij—oj ¿il J y » J Jt»
,cSjU*J! ¿ri'
Uj
116
IJaiJl
^
;JU
A ces fins, Dieu a inspiré notre communauté de dire souvent:
«Notre Seigneur, ne nous punis pas pour des fautes commises par oubli ou par erreur» [Coran II, 286]. «Ceux qui croient en lui, qui le vénèrent, qui l’assistent» en le soute nant et le secourant «et qui prenent pour guide la lumière descendue du ciel» qui n’est autre le Coran dont il a été chargé de le communiquer aux hommes, «ceux-là sont promis au bonheur» dans la vie présente et dans l’au-delà.
qui yâ ’ayyuha-n-nâsu ’innî rasulu-L-Lâhi ’ilaykum jamî‘an-i-l-ladî lahû mulku-s-samâwâti wa-l-’ardi la ’ilâha ’illâ huwa yuhyi wa yumîtu fa’âminû bi-L-Lâhi wa rasûlihi-nabiyyi-l-’ummiyyi-l-ladî yu’minu bi-L-Lâhi wa kalimâtihî wa-t-tabi‘ûhu la‘allakum tahtadûna (158).
Proclame: O hommes, je suis envoyé par Allah à vous tous. Allah le Maître des cieux et de la terre. Il n’y a pas d’autre Allah que Lui. Il donne la vie et la mort. Croyez en Allah et à Son Prophète, l’apôtre inculte, celui qui lui-même croit en Allah et à Sa parole. Suivez-le, si vous voulez faire votre salut (158). Dieu demande à Son Prophète de dire aux gens: «Je suis, en vé rité, envoyé vers vous tous» et ceci constitue un grand honneur d’être le dernier des Prophètes et d’être envoyé vers toute l’humanité avec le Coran pour le divulguer, comme Dieu a dit: «Ce Coran m’a été révélé pour que vous soyez avertis ainsi que tous ceux qu’il touchera» [Coran VI, 19] une fois ce message communiqué «Ceux qui nient le Livre sont pro mis à l’enfer» [Coran XI, 17]. Si les hommes se soumettent, ils sont bien dirigés, mais «S’ils s’insurgent, rappelle-toi que ton rôle se borne à les avertir» [Coran III, 20]. Au sujet du verset précité, Al-Boukhari raconte le récit suivant d’après A bou A d-D arda: «Un dialogue eu t lieu entre Aou Bakr et Omar
117
-que Dieu les agrée- et Omar quitta son compagnon irrité contre lui. Abou Bakr le suivit en lui demandant de lui pardonner mais Omar refu sa et lui ferma la porte au nez. ’ Abou Ad-Darda‘ poursuivit: «Abou Bakr vint alors trouver l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - alors que j ’étais chez lui. Le Prophète dit: «Votre ami que voici a eu une vive discussion». Omar re gretta son faire et son comportement, il vint à son tour, salua, s’assit auprès du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - et lui conta l’inci dent. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - s’irrita et Abou Bakr s’écria alors: «Par Dieu, Ô Envoyé de Dieu, c’est moi qui suis le plus coupable». L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - répliqua: «N ’allez-vous pas me laisser mon ami? Quand je vous ai dit que je suis VEnvoyé de Dieu vers vous tous, vous m ’avez traité de menteur, mais Abou Bakr seul répondait: «Tu dis la vérité»^1K L’imam Ahmed rapporte d’après Ibn Abbas que l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «On m ’a accordé cinq (faveurs) qu’aucun Prophète n ’a reçues avant moi et je ne dis pas cela par orgueil: J ’ai été envoyé vers tous les hommes; on m ’a accordé la victoire (sur l ’en nemi en lui inspirant) la terreur à une distance d ’un mois de marche; les butins m ’ont été rendus licites tandis qu’ils ne l ’étaient pas pour les autres; toute la terre m ’était bonne comme oratoire et son sable purificateur; enfin on m ’a accordé le (droit) d ’intercession que j ’ai retardé en faveur de ma communauté jusqu’au jour de la résurrection pour quiconque n’aura rien as
(1 )
Cj ü c J l S "
:Jt»
j
«¿il
¿ b jjJ l
c i . ,
¿ f - cV^fl o-*-*
to*XiP
ùl j£-î jj\ (JLa3 c£ k
ls-1^
tjjffc ¿il
(♦— ‘■’l 4
t4J“* jüJ)
ôj-*j
«Üll 431ll (
J
J
JL»
i
^ J!
f“H? ¿jl
¡¿r^
tj*— U?1 C-'«£" UV ¿jl ( J l j <ïllj ^¿1 ^ ^jl j\j .üC-î-Ui»
118
c
Le-gJLP <ül
tjy j IÂa
^
.-r?Ç-lj
j >I JUj
socié à Dieu» (Rapportépar Boukhari et Mouslim)(1). L’imam Ahmed rapporte aussi d’après Abou Houraira que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Par celui qui tient mon âme dans sa main, un homme de cette communauté qu'il soit ju if ou chré tien n ’entend parler de moi et mourra sans croire en ce par quoi j ’ai été en voyé, sans qu’il ne soit un damné de l ’Enfer» (R apporté par Ahmed et Mouslim)(2).
«Allah le Maître des cieux et de la terre. Il n’y a pas d’autre Allah que Lui. H donne la vie et la mort» qui sont des attributs de Dieu, le Créateur de toute chose, le Seigneur de l’Univers qui fait vivre et qui fait mourir, c’est bien Lui qui a envoyé Mouhammad - qu’Allah le bé nisse et le salue - apportant la vérité pour la transmettre aux hommes. C’est lui le Prophète illettré qui est mentionné dans les Ecritures où son avènement était confirmé. «Il croit en Allah et à Sa parole» et ce qui lui a été révélé et dont ses actes confirment ses paroles. «Suivezle» et ne cherchez point un autre chemin que le sien «si vous voulez faire votre salut» et être bien dirigés.
wa m in qawm i M ûsâA ’um m atu yahdûna b i-l-h a q q i wa b ih î ya'dilûna (159). Il y a parmi le peuple de Moïse des gens qui sont amis de la vérité et jugent avec conscience» (159).
(1)
:JU -llfi L C-Japlj
(2) £-•—j
jr» à
y
J ù l ^j-Lp Üli"
^ oJ-j
Ml
C~L*jl
V
:JU <îl
¿I
jjtjj
çjj ijij*
^jj!j+al j\
119
Jlî aJÿ\ ^¡J
j*-Sj
cJ mtj
4juU
¿^p
^Jl
^ cJU-îj 1$;yi-U apIâjüI fUVl J lî
4*^1 ¿r* oljj ijUl
^
Les fils d’Israël n’étaient pas tous des égarés et des rebelles, mais il y avait parmi eux une partie qui ne cesse de suivre la vérité et grâce à laquelle elle observe la justice, ce qui est confirmé dans ces versets:
«Il y en a parmi eux qui ont le cœur ferme, qui passent les nuits à lire les versets d’Allah et à se prosterner» [Coran III, 113] et: «Parmi les gens d’Ecriture, il en est qui croient en Allah, et à la fois à ce qu’il vous a révélé et à ce qu’il leur a révélé. Entièrement soumis à Allah» [Coran III, 199] et encore: «Ceux à qui nous avons donné le Livre et qui le récitent avec la foi qu’il convient, ce sont ceux-là les vrais adeptes du Livre» [Coran II, 121],
wa q atta ‘nâhumu-tnatay ‘asrata ’asbâtan ’umaman wa ’awhayna' ’ilâ Mûsa ’id-i-stasqâhu qawmuhïï ’an-i-drib bi ‘asâka-l-hajara fa-n-bajasat minhu-tnatâ ‘asrata ‘aynan qad ‘alima kullu ’unâsin masrabahum wa zal-lalnâ ‘alayhimu-lgamâma wa ’anzalnâ ‘alayhimu-l-manna wa-s-salwa kulû min tayyibâti mâ razaqnâkum wamâ zalamûnâ walâkin kânîî ’anfusahum yazlimûna (162).
Nous avons divisé les Israélites en douze tribus. Nous avons suggéré à Moïse, quand son peuple lui demanda à boire, de frapper le rocher avec son bâton. Aussitôt douze sources jaillirent et chacune des douze tribus devina l’emplacement OÙ elle devait boire. Nous les avons mis à l’ombre d’un nuage et nous leur avons envoyé des cailles et de la manne. Mangez les
120
biens qu’Allah vous envoie. Ce n’est pas à nous qu’ils ont nui mais à euxmêmes. (160) Lorsque nous leur dîmes «Installez-vous dans cette ville, man gez-y où il vous plaira. En y pénétrant, prosternez-vous et demandez la ré mission de vos péchés. Vos fautes vous seront pardonnées et des récompenses spéciales seront accordées aux meilleurs d’entre vous. (161) A ces paroles, les pervers en substituèrent d’autres. Pour les punir de leur fourberie, nous leur envoyâmes du ciel un châtiment avilissant. (162). Nous avons déjà traité ce sujet en commentant la sourate de la vache, (les versets: 57-60).
wa-s-’alhum ‘ani-l-qaryati-I-latî kânat hâdirata-l-bahri ’it ya‘dûna fî-ssabti ’id ta’tihim hîtânhum yawma sabtihim surra‘an wa yawma la yasbitûna lâ ta’tîhim kadâlika nabluhum bimâ kânû yafsuqûna (163).
Interroge-les sur cette cité marine dont les habitants n’observaient pas le repos du Samedi. Car, ce jour-là, les poissons s’y pressaient par bandes, alors qu’ils disparaissaient les autres jours. Nous leur avons envoyé cette tentation pour les punir de leur corruption (163). Dieu ordonne à Son Prophète de demander les juifs qui sont ve nus le trouver au sujet de leurs coreligionnaires qui ont enfreint le Sab at et co m m e n t II s ’ e s t ve ng é d ’eux p o u r les p u n ir de le u r désobésissance et leur ruse, et d’avertir ceux qui sont en sa présence de dissimuler ses qualités et sa venue qu’ils trouvent dans leur Livre, sinon ils subiront le même sort que leur ancêtres. Cette cité mentionnée dans le verset est Ayla sur la mer Rouge, et se situe, selon les dires d’Ibn Abbas entre Madiane et le mont Tor.
«... les habitants n’observaient pas le repos du Samedi» car ils étaient ordonnés de respecter le sabbat et s’y abstenir de toute activité, mais ils o n t e n fre in t l e s o rd res divins. C om m e en ce jour-là les poissons se
121
présentaient à eux à la surface de l’eau «Alors qu’ils disparaissaient les autres jours» ceci constituait une épreuve pour eux dans le but de sa voir le degré de leur foi mais, hélas, ils n’étaient que des pervers qui méritaient la punition. Ils avaient usé de ruses pour capturer ces pois sons en désobéissant aux ordres divins. A cet égard Abou Houraira rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Ne com m ettez pas les mêmes péchés des ju ifs en rendant licite ce que Dieu a prohibé, par de vils moyens
wa ’id qâlat ’ummatum- minhum lima ta‘izûna qawman ’i-L-Lâhu muhlikuhum ’aw mu‘addibuhum ‘adâban sadîdan qâlû ma‘diratan ’ilâ rabbikum wa la‘allahum yattaqûna (164) falamma1 nasaw mâ dukkirû bihT ’anjaynâ-l-ladîna yanhawna ‘an-i-s-su’i wa ’ahadnâ-l-ladîna zalamû bi ‘adâbim-ba’îsim bimâ kânû yafsuqûna (165) falammâ ‘ataw ‘am-mâ nuhû ‘anhu qulnâ lahum kûnû qiradatan hâsi’îna.(166).
Une partie d’entre eux dirent aux autres: «Pourquoi tentez-vous de moraliser des gens dont Allah cherche la perte ou qu’il veut châtier sévère ment?» Ils répondirent: «C’est pour dégager notre responsabilité vis-à-vis d’Allah. Et peut-être aussi s’amenderont-ils?» (164). Ils restèrent sourds à ces exhortations. Nous sauvâmes alors ceux qui avaient pris parti contre les méchants et nous infligeâmes à ceux-ci un châtiment exemplaire pour les punir de leur désobéissance. (165) Quand ils se montrèrent insolents dans
(1) ¿I
L*
V i :
.^12
Ju=-
122
«lit J y M j ¿>l
ijij*
leur désobéissance, nous leur dîmes: «Soyez changés en singes ab jects» (166). Dans les versets précités, Dieu nous fait savoir que les habitants de cette cité formaient trois groupes: le premier qui avait enfreint les ordres de Dieu en usant de stratagème pour capturer les poissons pro fanant ainsi le Sabat; un deuxième qui avait interdit le premier puis il s’écartait de lui; un troisième qui n’avait pas agi, il s’était tû et avait dit au deuxième groupe: «Pourquoi tentez-vous des moraliser des gens dont Allah cherche la perte ou qu’il veut châtier sévèrement» Des propos qui si gnifient: pourquoi interdisez-vous ces gens-là de commettre un tel acte de désobéissance alors que vous savez indubitablement que Dieu va les détruire, donc vos exhortations sont vaines: Et le deuxième groupe de répondre: «C’est pour dégager notre responsabilité vis-à-vis d’Allah» car II a eu notre engagement d’ordonner à faire le bien et à déconseil ler le blâmable. Une fois avertis et exhortés «Peut-être aussi s’amende ront-ils» en cessant d’enfreindre les enseignements et de revenir à Dieu repentants, et alors, il se peut que le Seigneur revienne vers eux par sa miséricorde. Comme ces coupables «restèrent sourds à ces exhortations» et per sévérèrent dans leur obstination, «nous sauvâmes alors ceux qui n’avaient
pas pris parti contre les méchants et nous infligeâmes à ceux-ci un châti ment exemplaire pour les punir de leur désobéissance» Donc le sort de chaque groupe est maintenant mis au clair: l’anéantissement du pre mier, le salut du troisième, reste le deuxième qui fut un sujet de dis cussion entre les exégètes car aucune mention de son sort ne fut citée. Toute récompense dépend des œuvres et de leur nature, et ces derniers n’avaient pas agi et leur inaction fut la cause des opinions controversées: Ce groupe était-il sauvé ou anéanti?. En voilà la première réponse d’après Ibn Abbas: Ayla est une cité située entre l’Egypte et Médine sur la mer rouge. Dieu a interdit à ses habitants de pêcher les poissons les jours de Sa medi. En ces jours-là les poissons se présentaient à eux par bandes, mais les jours suivants, ils n’en pouvaient rien pêcher. Cela dura le
123
temps que Dieu voulut jusqu’à ce qu’une partie des habitants péchè rent les poissons les samedis en outrepassant les ordres divins. Mais une autre partie les empêchèrent en leur rappelant les enseignements sans que pour autant pouvoir les dissuader, bien au contraire ils per sistèrent dans leur désobéissance. Une autre partie intervint et dit à cette partie de soumis: puisque vous savez que leur châtiment est iné luctable: «Pourquoi tentez-vous de moraliser des gens dont Allah cherche la perte». Ceux-ci étaient plus irrités que les autres pour la cause de Dieu. Les autres de leur répondre: «C’est pour dégager notre responsabi lité vis-à-vis d’Allah. Et peut-être aussi s’amenderont-ils». Quand la colère de Dieu s’abattit sur les coupables, ils furent transformés en singes, et les deux autres parties furent sauvées. Ikrima rapporte: «Un jour je me rendis chez Ibn Abbas et le trou vai pleurer en posant le Coran sur ses genoux. J’hésitai d’abord de m’approcher de lui et je ne cessai d’éprouver une certaine perplexité qu’à la fin je m’avançai et lui dis: «Que je me sacrifie pour toi ô Ibn Ab bas, qu’est-ce qu’il te fait pleurer?» - Ces feuillets, répondit-il. En les regardant je sus qu’il lisait la sourate «Al-A‘raf». Il me demanda: «Connais-tu où se trouve Ayla?» - Oui, répondis-je. Il répliqua: «Il y avait une tribu de juifs dont une grande bande de poissons se pérsentait à eux un samedi puis elle s’enfonça dans l’abîme et eux, ne pou vant les pêcher facilement, devaient se plonger avec tant d’efforts pour en avoir une partie» Ils demeurèrent ainsi une certaine période puis le démon vint leur suggérer: Il vous est interdit de manger de ces pois sons le jour du samedi, puisque ils viennent par bandes vers vous en ce jour-là, vous pouvez les pêcher et les consommer un autre jour. Une partie de ces habitants s’y consentirent, mais l’autre de ripos ter fermement: il vous est interdit de les manger et les pêcher le same di. A la fin de la sem aine qui s’e nsuivit, une fo u le com posée d’hommes, de femmes et d’enfants vinrent pêcher, une autre, les compagnons de la droite, se séparèrent d'eux, et une troisième se mit à gauche et se tut. Ceux de la droite s’écrièrent: «Malheur à vous, nous vous interdi sons d’enfreindre les enseignements pour que vous ne soyez pas as sujettis au châtim ent de Dieu». Ceux de la gauche d’intervenir:
124
«Pourquoi tentez-vous de moraliser des gens dont Allah cherche la perte ou qn’Il veut châtier sévèrement?» Et ceux de la droite ripostèrent: «C’est pour dégager notre responsabilité vis-à-vis d ’Allah. Et peut-être S’amendront-ils». Nous voudrons bien aimer qu’ils s’interdisent et craindre Dieu afin d’éviter Son châtiment». Comme les coupables firent la sourde oreille sans tenir compte des exhortations, ceux de la droite de leur blâmer: «O ennemis de Dieu! vous avez réalisé votre méfait. Par Dieu, nous viendrons vous voir cette nuit. Par Dieu, vous ne seriez pas au matin sans que Dieu ne nous inflige le châtiment soit un engloutissement par la terre, soit un ouragan de pierres, soit un autre supplice». En effet ils vinrent le matin frapper à leur porte et les appelèrent mais ils ne reçurent aucune réponse. Ils se servirent d’une échelle, pour escalader la muraille et constatèrent qu’ils furent transformés en singes abjets munis de queues. Enfin ils lui ouvrirent les portes, ceux qui furent transformés en singes connurent leurs proches parmi les hu mains et leur tinrent compagnie mais ceux-ci ne les reconnurent pas. Ces singes commencèrent à flairer les habits de leurs proches en pleu rant, et ces derniers de leur reprocher: «Ne vous avions-nous pas in terdit de commettre cette désobéissance?» Les singes hochèrent la tête en signe d’affirmation. Puis Ibn Abbas récita: «Ils restèrent sourds à ces exhortations. Nous sauvâmes alors ceux qui avaient pris partie contre les méchants et nous in fligeâmes à ceux-ci un châtiment exemplaire» et dit: «J’y trouve que ceux qui les avaient interdit sont sauvés, mais ceux qui se sont mis à l’écart sans intervenir, leur sort me parait absurde. Quant à nous, nous voy ons le repréhensible, le désavouons mais sans agir». Je lui dis: «Que je me sacrifie pour toi, ne vois-tu pas qu’ils ont désavoué leur acte, les ont contredit et dit: «Pourquoi tentez-vous de moraliser des gens dont Al
lah cherche la perte ou qu’il veut châtier sévèrement?». Entendant ma réponse, Ibn Abbas m’offrit deux vêtements. La deuxième opinion affirme que ceux qu’ils ont tu, ont été perdus. Mouhammad Ben Ishaq rapporte qu’lbn Abbas aussi a dit: «Ils ont in venté (le repos) le jour de Samedi et en furent éprouvés. Les poissons leur furent interdits en ce jour-là où les poissons venaient à eux faisant
125
surface, ils les regardèrent ainsi sans les pêcher. Une fois le sabat écoulé, les poissons passaient en eau profonde jusqu’au samedi sui vant. Un samedi l’un d’eux pécha un grand poisson qu’il attacha à un pal enfoncé sur le rivage afin qu’il reste dans l’eau jusqu’au jour sui vant. Le lendemain, il vint le retirer de l’eau, le cuit et le mangea. Ils le regardèrent faire sans désavouer son acte ni l’interdire à l’exception d’un petit groupe qui l’exhortaient à cesser cette transgression. A la fin cet acte fut connu de tout le monde. Une partie d ’eux disent à ceux qui avaient interdit cet acte:
«Pourquoi tentez-vous de moraliser des gens dont Allah cherche la perte ou qu’il veut châtier sévèrement». Ils leur répondirent: «C’est pour dégager notre responsabilité vis-à-vis d’Allah» Nous réprouvons leur acte et «Peut-être aussi s’amenderont-ils» Mais les coupables «restèrent sourds à ces exhortations...». Ibn Abbas a dit: «Ils furent départagés en trois groupes: le premier formé de ceux qui réprouvaient, le deuxième de ceux qui disaient:
«Pourquoi tentez-vous de moraliser des gens dont Allah cherche la perte» et le troisième les pécheurs. Seuls qui interdisaient cet acte furent sau vés, et les autres péris.
«Nous infligeâmes à ceux-ci un châtiment exemplaire pour les punir de leur désobéissance» De cette partie du verset on peut déduire que seuls les coupables furent punis et les autres sauvés.
wa’id ta’addana rabbuka layab‘atanna ‘alayhim ’ilâ yawmi-l-qiyâmati man yasûmuhum su’a-l-‘adâbi ’inna rabbaka lasarî‘u-l-‘iqâbi wa ’innahû la-gafûr-r-Rahîm (167).
Ton Seigneur résolut alors de leur susciter jusqu’au jour dernier des adversaires qui leur feront subir des maux terribles. Car ton Seigneur est prompt dans la répression, bien que miséricordieux et clément. (167). Pour prix de leur désobéissance aux ordres divins, leur rebellion et
126
leur ruse, Dieu a proclamé qu’il enverrait contre les juifs des gens qui leur feront subir de durs châtiments et maux jusqu’au jour de la résur rection. A cet égard on a rapporté que Moïse leur imposait le tribut du rant sept années, ou treize selon d’autres dires. Il fut le premier à imposer un tel tribut. Puis les juifs furent dominés par les Grecs, les Chaldéens ensuite les chrétiens qui les traitèrent sévèrement et les hu milièrent en leur obligeant à payer la capitation. Enfin Mouhammad qu’Allah le bénisse et le salue - les vainquit et vécurent sous l’autorité des musulmans en payant les tributs et les autres impôts. En commentant ce verset Ibn Abbas a dit: «Ceux qui leur feront subir des maux terribles, les humilierent jusqu’au jour de la résurrec tion sont Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue - et sa commu nauté» Cette opinion fut soutenue par Ibn Joubaïr, Ibn Jouraïj, AsSouddy et Qatada. A la fin des temps, les juifs feront apparition en tant que partisans de l’Antéchrist, mais les musulmans avec Jésus fils de Marie les tueront. Dieu est certes prompt dans Son châtiment qu’il inflige à ceux qui se rebellent contre Lui et transgressent Ses ordres. Mais, d’autre part, Il est miséricordieux et clément envers ceux qui reviennent à Lui repen tants. Il a joint la miséricorde au châtiment afin que les hommes ne désespèrent pas; et que les âmes éprouvent l’espoir aussi bien que la crainte.
wa q atta‘nâhum fî-l-’ardi ’umamam minhumu-s-sâlihûna wa minhum dûna dâlika wa balawnâhum bi-l-hasanâti wa-s-sayyi ’âti la‘allahum yar-
127
ji‘ûna (168) fahalafa mim ba‘dihim halfun waritû-l-kitâba ya ’hudûna ‘arada h â d â -l-’adnâ wa yaqûlûna sayugfaru lanâ wa ’in ya ’tihim ‘aradum-mitluhû ya’hud ûhu ’alam yu’had ‘alayhim mîtâqu-l-kitâbi ’a-1lâ yaqûlû ‘alâ-L-Lâhi ’illâ-l-haqqa wa darasû ma fîhi wa-d-dâru-1’âhiratu hayru-l-li-ladîna yattaqûna afalâ ta‘qilûna (169) wa-l-ladîna yum assikûna b i-l-k itâbi wa ’aq âm û -s-salâta ’innâ lâ n u d î‘u ’ajra-1muslihîma (170).
Nous les avons disloqués à travers le monde en plusieurs communautés. Les uns étaient vertueux, les autres ne l’étaient pas. Nous avons attiré sur eux alternativement le bonheur et l’adversité. Peut-être retourneront-ils à Allah. (168). Une génération succéda à celle-ci. Elle hérita du Livre. Ses re présentants firent argent de tout, se disant: «Ça nous sera pardonné». N ’empêche que si dé nouvelles compromissions s’offraient à eux, ils les ac ceptaient. Et cependant d’avoir hérité du Livre, cela aurait dû les inciter à ne dire sur Allah que la vérité. Au surplus, le Livre ne leur a-t-il pas été en seigné? La vie future doit être le bien le plus précieux pour ceux qui crai gnent Allah. Le comprendrez-vous? (169) Ceux qui font du Livre leur régie et sont assidus à la prière, nous ne les laisserons pas sans récom pense (170). Dieu les a divisés, sur la terre, en plusieurs communautés, il y a parmi eux des justes et d’autres qui ne le sont pas. Il les a éprouvés par des biens et par des maux, c’est à dire par l’aisance et l’indigence, la crainte et le désir, la bonne santé et la maladie... «Peut-être retourne
ront-ils à Allah». Mais les successeurs qui sont venus après eux, leurs vertueux et leurs méchants, héritèrent du Livre qui est le Pentateuque et les étu dièrent. Bien que Moujahed a déclaré que ces successeurs sont les chrétiens, il s’avère que le verset a une portée plus générale. «Ses ré présentants firent argent de tout, se disant: «Ça nous sera pardonné». Au lieu de divulguer et suivre la vérité, ils s’emparèrent des biens de ce monde et se patientèrent de revenir à Dieu repentants. A chaque fois qu’un bien comme le premier se présenta à eux, ils y succombèrent. Que ce soit un bien licite ou illicite, comme a dit Moujahed, ils le pri rent sans éprouver aucun scrupule en se disant comme toujours: «Ça
nous sera pardonné».
128
As-Souddy a dit: «Les fils d’Israël n’ont institué un juge sans qu’il n’accepte un pot de vin. On lui disait: «Pourquoi acceptes-tu d’être soudoyé?» Il répondait: «On me pardonnera». Alors les intéressés par mi les fils d’Israël récusaient ses verdicts. A la mort de ce juge ou à la suite de sa destitution, on confiait ce poste à un autre qui ne tardait pas à agir de même en confirmation du verset: «N’empêche que si de
nouvelles compromissions s’offraient à eux, ils les acceptaient». L’alliance du Livre n’a-t-elle pas été contractée, et cela n’aurait-il pas «dû les inciter à ne dire sur Allah que la vérité?» Dieu désavoue leur comportement d’avoir dissimulé la vérité sans la divulguer aux autres, comme II le montre dans ce verset: «Allah a reçu des gens d’Ecriture la
promesse qu’ils divulgueraient leur Livre et ne le tiendraient pas caché» [Coran III, 187], Ibn Abbas a dit que ces gens-là espéraient toujours le pardon de Dieu du moment qu’ils revenaient toujours à leur désobéissance sans se repentir.
«La vie future doit être le bien le plus précieux pour ceux qui crai gnent Allah. Le comprendrez-vous?» Dieu, malgré tout, les exhorte à re venir sur leur péché espérant d’acquérir Son pardon, et en même temps II les avertit contre Son terrible châtiment. Il se demande: il n’est pas temps de comprendre ces enseignements? Ne faut-il pas s’abste nir de tout ce que Dieu a interdit et de cesser de rechercher avidement les plaisirs du siècle et ses jouissances éphémères? Puis Dieu loue ceux qui s’attachent sincèrement à Son Livre et à suivre Son Prophète où ils l’y trouvent mentionné. Par ailleurs, ils «font du Livre leur règle et sont assidus à la prière» Dieu ne laissera pas certai nement perdre la récompense de ceux qui font le bien et s’amendent.
¡SSxsi; Z IjJ î. ^
'J ijj % ( y i j
‘¿ ¡ÿ j g * J 2 J 2 2 i j j ^ @
js Ü
C \g %
wa ’id nataqnâ-l-jabala fawqahum ka’annahû zullatun wa zannu ’annahû wâqi‘um bihim hudû ma ’ataynâkum biquwwatin wa-dkurû mâ fîhi la ‘allakum tattaqûna (171).
129
Nous avons dressé une montagne qui les oppressait de tout son poids, au point qu’ils craignaient qu’elle ne s’écroule sur eux. Recevez en toute hu milité nos enseignements, leur dîmes-nous. Méditez sur ce qu’ils contien nent. Peut-être deviendrez-vous meilleurs?» (171). Ibn Abbas a dit: «En vertu de l’alliance contractée avec eux, Dieu a élevé la montagne au-dessus d’eux en la confiant aux anges. Moïse les dirigea vers la terre sainte où il reçut les tablettes une fois sa co lère apaisée, en leur ordonnant de se conformer à leur contenu et à observer les ordres divins. Mais comme ils constatèrent que cette tâ che leur parut pénible, ils passèrent outre, Dieu alors dressa la «mon tagne qui les oppressait de tout son poids» soutenue par les anges. En commentant ce fait Abou Bakr Ben Abdullah a dit: «On leur dit: «En voilà un Livre dont vous devez vous prescrire à son contenu car il renferme le licite et l’illicite». Ils objectèrent et dirent: «Mets en clair tout ci qu’il renferme, si ses prescriptions et obligations nous seront fa ciles à pratiquer, nous nous conformerons». Moïse de répliquer: «Non, vous devez les accepter telles quelles» - Non, rétorquèrent-ils, à moins que tu nous les montres clairement et en détait». A ce moment-là Dieu ordonna à la montagne qui fut déracinée de s’élever au ciel au-dessus de leurs têtes, et Moïse de s’écrier: «Ne comprenez-vous pas les paroles de mon Seigneur à Lui la puissance et la gloire? Si vous ne prenez pas la Tora telle quelle, Il vous écrase ra par cette montagne». «Al Hassan Al-Basri m’a raconté: «Quand ils virent la montagne au-dessus de leurs têtes, chacun des fils d’Israël se prosterna en po sant son sourcil gauche sur le sol ef regardant la montagne de son œil droit redoutant qu’elle ne tombe sur lui. A cause de cet événement tout juif qui se prosterne de nos jours le fit de la sorte. Ils prétendent que grâce à cette prosternation le châtiment fut remis. Et Abou Bakr de poursuivre: «Lorsque Moïse étala les tables où se trouve le Livre que Dieu a écrit de Sa propre main, toute montagne, tout arbre et toute pierre s’ébranlèrent. Tout juif à qui on récite la tora de nos jours s’agite en l’entendant et secoue la tête»
130
wa ’id ’ahada rabbuka mim-banî ’Âdama min zuhûrihim durriyyatahum wa ’ashadahum ‘alâA ’anfusihim ’alastu bi rabbikum qâlû balâ sahidnâA ’an taqûlu yawma-l-qiyâmati ’innâ kunna ‘an hâdâ gâfîlîna (172) ’aw taqûlïï ’innama ’asraka ’a ba~ ’unâ min qablu wa kunnâ durriyatan mimba‘dihim ’afatuhlikunâ bimâ fa‘ala-l-m ubtilûna (173) wa k adâlika nufassilu-l-’a yâti wa la‘allahum yarji‘ûna (174).
Allah tira du dos des fils d’Adam leurs descendants et requit ainsi leurs témoignages: «Ne suis-je pas votre Seigneur?» dit-il. Ils répondirent: «Oui, nous l’attestons». Après cet aveu, vous ne pourrez pas dire, au jour de la résurrection: «Nous ignorions cela» (172) Vous ne pourriez pas dire non plus: «Avant nous, nos pères associaient d’autres divinités à Allah et nous n’avons fait que leur succéder. Nous feras-tu expier les erreurs des in justes?» (173) C’est ainsi que nous mutliplions les enseignements. Peut-être reviendrez-vous à Allah (174). Dieu tira la descendance des fils d’Adam de leurs reins en les fai sant témoigner contre eux-mêmes qu’il est leur Seigneur et leur Souve rain, et qu’il n’y a d’autre Dieu que Lui selon la nature qu’il leur a donnée en disant: «Suis fermement ta religion dans toute sa rigueur. C’est
une obligation inhérente à la nautre de l’homme. L’ordre établi par Allah ne saurait être modifié» [Coran XXX, 30], A ce propos il est cité dans les deux Sahihs d’après Abou Houraira que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Tout nouveau-né est né sur l ’islamisme (Al-Fitra)» (Rapporté par Boukhcuri et Mouslim ) (I).
0 )
. (¡ÔjJiiJI
jJjJ
4J)I J y * J JU t j l î
131
Aie-
¿1
j ijlJ*
Al-Aswad ben Sourai’ de Bani Sa’d rapporte: «J’ai participé à qua tre expéditions en compagnie de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-. Dans l’une d’elles, après que les musulmans aient exter miné les ennemis, ils commencèrent à tuer leur descendance. L’En voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- ayant eu vent de cet événement, s’irrita et s’écria: «Qu’est-t-il arrivé à ces hommes-là qui tuent les petits?» Un homme lui répondit: «O Envoyé de Dieu, ne sontils pas les enfants des polytéhistes?» Il lui répliqua: «Toute âme naît, est née sur l ’islamisme et elle ne cesse de rester ainsi jusqu’à ce qu’elle de vienne capable d ’exprimer. Ses parents font d ’elle une juive ou une chré tienne». Plusieurs hadihts ont été rapportés se rapportant à la postérité d’Adam -que Dieu le salue-, il y aura parmi elle les compagnons de la droite et ceux de la gauche et tous témoignent contre eux-mêmes que Dieu est leur Seigneur. L’imam Ahmed raporte d’après Anas Ben Malek que le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Au jour de la résurrection on dira au damné de VEnfer: «Si tu possédais ce que la terre renfermait ( comme richesses) t ’en rachèterais-tu?» - Certes oui, répondit-il. Dieu lui répliqua: «Je t ’ai demandé une chose qui est plus simple que cela alors que tu te trouvais dans le dos d ’Adam, de ne rien m ’associer, mais tu n’as voulu que reconnaître un égal à Moi» (Rapporté par Ahmed, Boukhari et Mouslim )(I>. L’imam Ahmed rapporte aussi d’après Ibn Abbas que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Dieu fa it alliance avec les fils d ’Adam -que Dieu le salue- le jour de ’Arafa en les tirant tous de son dos et les étalant devant Lui. Il leur dit: «Ne suis-je pas votre Seigneur? dit-il.
Ils répondirent: «Oui nous l’attestons». Après cet aveu, vous ne pourrez pas dire, au jour de la résurrection: «Nous ignorions cela». (Rapporté par Ah-
(1)
jU I > í
Lî-i
JU.» :JU #
V 0l f il
j b
- ^
^
¿ p ¿JUL ^
¿LAp oJL>-l Jli ctíJUi
132
¿ j*
¿p
J li
O Jjl Jlî J j i j
med, Nassaï, Ibn Abi Hatem et Al-Hakem)(1}. Ibn Mass'oud raconte qu’lbn Jarir a dit: «Ayant perdu son enfant âgé de six jours, Al-Dahak Ben Mouzahem dit à Jaber: «O Jaber, lorsque tu mets mon enfant dans sa tombe, dénoue l’extrémité du lin ceul et fais apparaître son visage car il sera assis et interrogé». Je m’exécutai, dit Jaber, puis je demandai à Al-Dahak: «Que Dieu te fasse miséricorde, sur quoi sera-t-il interrogé?... qui lui posera la ques tion?» Il me répondit: «Il sera demandé sur TalWance qui l’a conclu alors qu’ils se trouvait encore dans les reins d’Adam» - O Abouî-Qassem, répliquai-je, en quoi consiste cette alliance?. Il rétorqua: «Ibn Abbas m’a raconté: «Dieu a passé Sa main sur le dos d’Adam et a tiré toute sa descedance qui devait naître jusqu’au jour de la résurrection. Il a pris leur engagement de n’adorer que Lui sans rien Lui associer. De Sa part, Il s’est porté garant de leur assurer leur subsistance, puis Il les a rendus au dos d’Adam. L’heure Suprême ne se dressera avant que ne naissent tous ceux qui avaient donné cet engagement. Tout homme qui aura respecté le premier engagement, tirera bon parti du deuxième engagement. Mais celui qui aura trahi le premier, le deu xième ne lui servira à rien. Enfin celui qui mourra tout jeune sans par venir à donner le deuxième engagement, mourra sur l’islamisme et sur son premier engagement. L’imam Ahmed rapporte d’après Mouslim Ben Yassar Al-Jouhani qu’on demanda à Omar Ben Al-Khattab le sens de ce verset: «Allah ti
ra du dos des fils d’Adam leurs descendants et requit leurs témoignages: «Ne suis-je pas votre Seigneur?», il répondit: «J’ai entendu l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - répondre à la même question et dit: «Dieu créa Adam -que Dieu le salue-, passa Sa main droite sur son dos, f it tirer une postérité et dit: «J’ai créé ceux-ci pour le Paradis et ils fe ront les œuvres des bienheureux. Puis II passa Sa main encore une fois, tira
(1 )
(
3! ¿*JL*Lê
¿y
»
¿il ù}» :JU -iljÎÉ
Cüî 1 * Wj'z Ïjj i
4-1vj
4« . ail
tl>l Lj.vg
133
¿j! j f - ju»-Î
jt¿ ja
£
Jü
cïi ji
•~~ --
-t3^
une autre descendance et dit: «J’ai créé ceux-là pour l ’Enfer, et ils feront les œuvres des damnés». Un homme se leva et demanda: «O Envoyé de Dieu, comment donc devrons-nous agir?» Il lui répondit: «Lorsque Dieu crée un homme pour le Paradis, Il le fera accomplir les œuvres de ses habitants et il mour ra en faisant de telles œuvres et grâce à elles il entrera au Paradis. Par contre, lorsqu’i l crée un autre pour l ’Enfer, Il le fera accomplir les œuvres des réprouvés, et il mourra en faisant de telles œuvres, et grâce à elles il en trera à l ’Enfer» (Rapporté par Ahmed, Abou Daoud, N assaï et Tirmidz i) (1>. Abou Houraïra a rapporté que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - a dit : «Lorsque Dieu créa Adam, Il caressa son dos et tout homme qui sera créé jusqu’au jour de la résurrection tomba. Dieu créa une certaine lueur entre les yeux de chacun d ’eux, puis II les présenta à Adam qui demanda: «Seigneur, qui sont ceux-là?» - C ’est ta postérité, répondit-Il. Adam fu t fasciné par la lueur de l ’un d ’eux, et demanda: «Sei gneur, qui est celui-lé?» Et Dieu de répondre: «C ’est un homme qui naîtra parmi les dernières nations de ta postérité, il s ’appelle David. - Quelle sera la durée de sa vie, répliqua Adam.- Soixante ans. - Seigneur , rétorqua Adam, je lui donne quarante ans de ma vie. Lorsque l ’ange de la mort se présenta à Adam, celui-ci lui dit: «Ne me reste-t-il pas encore quarante ans à vivre?» L ’ange lui répondit: «Ne les as-
(1) j*-ÎNy.
JÎ
( * - * ¿r*
-¿-iî
ûi :jLâi
J i— -al.
CjLliJ
tA jji 4JL* ^
d.—
lii
Ç
4.«.«.^* > o
J
(♦’
^
A
-
J
IjJÜ
-
P
jJb ^
jLÜÎ
(jL*-pï
4J^>e_U
JU p Ij
wL?- :JUj t
à*
0j g1g
^
{
^
y*s- J l ï i
^
J
L
.
o
l
^LlU
j
j
a.L^-1-^j
j^_s jUJS
(JL*-pÎ
tu pas donnés à ton fils David?» Adam renia et sa postérité reniera après lui, il oublia et elle oubliera, il pécha et elle péchera» (Rapporté par TirCes différents hadiths dénotent que Dieu à Lui la puissance et la gloire tira des reins d’Adam sa postérité en les départageant entre bienheureux du Paradis et damnés de l’Enfer en les faisant témoigner contre eux-même qu’il est leur Seigneur. Ce témoignage, d’après les ulémas anciens et contemporains, signifie leur création sur l’islamisme et l’unicité de Dieu. Les fils d’Adam se succèdent les uns aux autres, génération après génération pour peupler la terre, et témoignent toujours contre eux-mê mes soit en parole en disant: «Nous en témoignons contre nous-mêmes» [Coran VI, 130] soit en acte selon ce verset: «Il n’appartient pas aux in
fidèles d’entretenir le culte d’Allah, alors qu’ils sont les propres témoins de leur impiété» [Coran IX, 17]. Donc ce témoignage sera un argument contre les impies qu’ils étaient polythéistes. Si c’était le cas comme on dit, tout homme serait tenu de s’en rappeler afin qu’il soit un argument contre lui. En d’autre part, si on dit que la confirmation de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - n’est-il pas suffisant? La réponse est la suivante: Les rénégats parmi les polythéistes traitent de mensonge tout ce que les Prophètes leur avaient apporté. Et ceci seul constitue un argument contre eux, et montre aussi qu’elle était leur propre nature et leur atti tude à l’égard de l’unicité de Dieu. C’est pourquoi, il a dit: «Après cet
(1) 4l)l
t(Jl*
¿y '^-2^- y> W jA :JÜ
JA
tj\ JUi IÇ ji
C -W
:JU
û J L t ^JL^dl (Jlî fji
¿y* -ki—i iùj£> f+iA ùL-Jj
^ Cjy ¿A
<~r>j :Jlï iJjb *) JLL ¿ k ijj ¿ a
(3-^-âjt L_Li
a ljj
(
JS” «
¿jyuJ ¡ S ¿ y <1 C~*Aj J i i_Jj
(J jt :JÜ
dyoj <.fj+s- ¿a
C -d a jx i
f-il
¿U
:Jli ciu»
^J ji :jü
j
'«À*
135
JS'
_/*■! ¿y J z-j li* : Jlî
¿AL»
aveu, vous ne pourrez pas dire, au jour de la résurrection: «Nous ignorions cela» c ’est à dire: «nous avons été pris au dépourvu et on ne nous a pas dem andé de tém oigner de cette unicité. Et «vous ne pourriez pas dire non plus: «Avant nous, nos pères associaient d’autres divinités à Al lah...»
wa-tlu ‘alayhim naba’a-l-ladî ’âtaynâhu ’ayâtinâ fa-nsalaha minhâ fa’atba‘ahu-s-saytânu fakâna mina-l-gâwîna (175) wa law si’nâ larafa‘nâhu bihâ wa lâkinnahïï ’ahlada ’ila-l-’ardi w a-t-tab a‘a hawâhu fam atalu hû kamatali-1-kalbi ’in tahmil ‘alyhi yalhat ’aw tatrukhu yalhat dâlika mat alu-l-qaw m i-l-ladîna k add abû bi ’a'yâtinâ faqsusi-l-qasasa la ‘allahum yatafak k aru n a (176) sâA’a m at a la n -i-l-q a w m u -l-la d în a k a d d a b û bi ’ayâtinâ wa ’anfusahum kânû yazlimûna (177).
Raconte-leur l’histoire de celui à qui nous avons enseigné le Livre. Il n’en fît pas cas. Satan l’attira et l’entraina dans le cercle des réprou vés. (175) Si nous l’avions voulu, nos enseignemets auraient sauvé son âme. Mais il s’est enlisé dans les boues de ce monde, tiré par le poids de ses pas sions. Il halète, semblable au chien qui toujours halète, qu’on le poursuive ou qu’on le laisse en paix. Voilà à quoi ressemblent ceux qui renient nos si gnes. Rappelle-leur cette histoire. Peut-ête les fera-t-elle réfléchir? (176) Quel détestable exemple donnent ceux qui nient nos signes! En réalité, ils ne se nuisent qu’à eux-mêmes. (177). La personne concernée est un hom m e des fils d’Israël appelé Bal'am Ben Ba'oura d’après Ibn Abbas, qui habitait à Yem en à qui Dieu a accordé une science de l’invisible mais il l’a négligée. Mais se-
136
Ion Ka‘b, ile est un homme de Balka' qui connaissait le nom suprême de Dieu et habitait Jérusalem avec le peuple tyran. Pour Malek Ben Dinar, il s’agit d’un des docteurs des fils d’Israël dont son invocatoin était toujours exaucée et ils recouraient à lui sou vent dans les moments de la gêne. En récitant le verset: «Raconte-leur l’histoire de celui à qui nous avons enseigné le Livre» Abdullah Ben ‘Amr a déclaré qu’il est Oumaya Ben Abi As-Salt, ainsi furent les dires de quelques exégètes, mais, à ce qu’il parait, il a voulu dire que cet homme-là ressemble à Oumaya Ben Abi As-Salt, qui connaissait bien les lois religieuses précédentes, mais il n’en avait jamais tiré profit. Il vécut du temps de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dont ses qualités et ses mira cles lui parvinrent ainsi à tous ceux qui étaient dotés de clairvoyance. Mais malgré cela et sa rencontre avec lui, il ne l’a pas suivi et déclaré son adhésion aux polythéistes qu’il faisait souvent leur éloge; et en plus, après la bataille de Badr, il a fait l’élégie des victimes dans un poème très émouvant, que Dieu le maudisse. Mais il s’avère que ce verset fut révélé au sujet d’un des fils d’Is raël d’une génération passée, selon les dires d’ Ibn Mass'oud, qui connaissait le nom sublime de Dieu grâce auquel ses invocations étaient toujours exaucées. Ali Ben Abi Talha rapporte d’après Ibn Abbas: «Lorsque Moïse at taqua le peuple tyran, les cousins de Bal'am vinrent trouver ce dernier et lui dirent: «Moïse est un homme d’une ferme résolution accompagné d’une armée nombreuse, s’il réussit à nous battre et avoir le pas, nous serons tous perdus. Invoque Dieu afin qu’il repousse de nous Moïse et son armée». Il leur répondit: «Si je fais une telle invocation je perdrai ma vie présente et ma vie future». Mais ils insistèrent qu’à la fin Bal'am formula son invocation. Dieu alors le débarassa de ses signes et de son pouvoir de prédiction. Tel est le sens du verset: «Il n’en fit
pas cas. Satan l’attira...». Quant à As-Souddy, il raconte: «Après l’écoulement de la période de quarante ans pendant laquelle le pays était interdit aux fils d’Israël, Dieu leur envoya Youcha* Ben Noun qui les appela en tant que Pro phète e t que D ieu lui ordonna de combattre les tyrans. Ils lui prêtèrent
137
serment d’allégeance et le suivirent. Un homme des fils d’Israël appelé Bal'am, un des docteurs, qui connaissait le nom sublime de Dieu, apostasia et alla trouver les tyrans pour les avertir: «Ne redoutez pas les fils d’Israël, car si vous sortez pour les combattre j’invoquerai Dieu pour qu’il les fasse périr».
«Satan l’attira et l’entraina dans le cercle des réprouvés» Cet hommelà - Bal'am- le démon le poursuivit et le soumit à son pouvoir diabo lique, et il fut au nombre de ceux qui s’égarent. A ce propos Houdzaifa Ben Al-Yaman rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Ce que je redoute pour vous un homme qui récite le Co ran, et une fois l ’effet bénéfique de cette récitation apparait sur lui alors qu’il s ’attachait fortement à l’Islam (litt. son manteau était l ’Islam), subit un mal que Dieu a voulu, il s ’en débarrassa, le jeta de par derrière son dos, et s ’éclanpa contre son voisin en brandissant son sabre et l’accusant du po lythéisme». Je lui demandai: «O Prophète de Dieu, lequel des deux est le vrai polythéiste: l ’accusateur ou l ’acceusé?». Il répondit: «Il est l ’accusa teur» (Rapportépar Al-Hafedh Abou You‘la Moussalli)(l). «Si nous l’avions voulu, nos enseignements auraient sauvé son âme» pour ne plus barboter «dans les boues de ce monde» et s’adonner à ses plaisirs et clinquants comme bien d’autres qui en furent séduits. Mouhammad Ben Ishaq Ben Yassar rappporte d’après Salem, d’après Abou An-Nadar qu’on lui a raconté: «Lorsque Moïse -que Dieu le salue- fit halte dans le territoire de Bani Kana'an au pays de Cham, les concitoyens de Bal'am vinrent le trouver et lui dirent: «Voilà Moïse Ben ‘Imran qui est venu avec les fils d'Israël pour nous faire sortir de notre pays, nous exterminer et y établir les fils d’Israël. Nous sommes tes concitoyens et n’avons aucune autre demeure. Puisque tu es un homme toujours exaucé sors et invoque-nous Dieu contre eux». Il leur
(1) \
<1)1%¿H ¿j!
l*»,* 01»
<îa
ftLi L»
<ü)l
olÿS'S
c —>Jj
U c —li :JU
Jv»
à—JL «jb*-
j'
138
o
*.1j j «Ji— jj
répondit: «Malheur à vous! Le Prophète de Dieu est accompagné des anges et des croyants! Comment irai-je invoquer Dieu contre lui du mo ment que je tiens de mon Seigneur une certaine science qu’il m’a ac cordée?» - Mais nous n’avons aucune autre demeure, ripostèrent-ils. Ils ne cessèrent de le prier et le supplier jusqu’à ce qu’ils pussent le séduire. Il enfourcha son ânesse et se dirigea vers la montagne Housbane où il pourrait voir l'armée des fils d’Israël. A peine son ânesse parcourut une certaine distance, elle se blottit. Il quitta son dos et la frappa si durement qu’à la fin elle se releva. Il la monta de nouveau et parcourut une courte distance et voilà qu’elle se blottit encore une fois. Après qu’il l’eût frappée, elle lui dit: «Malheur à toi ô Bal‘am, où vastu? N’as-tu pas remarqué que les anges me repoussaient pour ne plus pouvoir parvenir à notre distination? Tu comptes y aller pour invoquer Dieu contre Son Prophète et les croyants?. Mais BaPam s’obstina, frappa l’ânesse qu’à la fin Dieu la fasse arriver à la montagne Housban où il put voir Moïse et son armée. Il commença alors à invoquer Dieu contre eux, mais à chaque fois qu’il leur voulait du mal, Dieu l’infligea à la tribu de Bal‘am, et si c’était un bien, Il l’accorda aux fils d’Israël, et ceci en perturbant sa langue. Ses concitoyens s’écrièrent: «O Bal'am! N’as-tu pas conscience de ce que tu fais? Tu invoques Dieu en leur faveur et contre nous!» - C’est un chose qui ne dépend plus de moi, répondit-il, plutôt elle est la déci sion de Dieu. Sa langue sortit alors de sa bouche et pendit sur sa rçpfe trine en disant: «J’ai perdu les deux mondes, il ne m’en reste que la ruse et le stratagème et je vais m’y recourir. Que vos femmes fassant leur parure, donnez-leur différentes marchandises et envoyez-les les vendre dans l’autre camp. Ordonnez-leur de ne plus se refuser si quel qu’un voudrait faire l’amour avec l’une d’elles car, si un seul homme d’entre les fils d’Israël commet l’adultère, Dieu vous suffirait contre eux».
Ils s’exécutèrent. Une fois les femmes dans le camp des fils d’Is raël, l’une d’elles passa tout près de l’un des plus grands chefs appelé Zamri Ben Chalom, le chef de la tribu de Cham‘oun Ben Ya'coub. En la voyant, elle lui plut. Il se leva, prit la main de la femme, se dirigea avec elle vers Moïse et lui dit: «Je crois que tu vas me dire: «Elle t’est interdite, ne la to u che p as» - M ais sûrement elle t’est illicite, répondit
139
Moïse. L’homme de répliquer: «Par Dieu, je ne t’obéis pas quant à cette affaire». Il entra dans sa tente, eut de rapports avec la femme. Dieu à lui la puissance et la gloire envoya alors la peste aux fils d’Is raël. Finhas, le grand commandant de Moïse, était absent au moment de la discussion entre Moïse et Zamri Ben Chalom. Comme la peste commeça à attaquer les fils d’Israël, une fois Finhas mis au courant de l’affaire, il entra dans la tente de Zamri et le trouva avec la femme. Il enforça sa lance dans les deux corps et sortit de la tente en les por tant et s’écriant: «Mon Dieu, c’est comme ça qu’on sévit contre ceux qui Te désobéissent». La peste cessa alors d’attaqeur les fils d’Israël après qu’un grand nombre des fils d’Israël eût trouvé la mort. Selon les statistiques, à partir du moment où Zamri a forniqué avec la femme et leur assassinat, on a compté soixante-dix mille morts, à raison de vingt-mille par heure. C’est au sujet de Bal‘am Ben Ba‘oura‘ que ce verset fut révélé: «Raconte-leur l’histoire de celui qui nous avons enseigné le Livre.... jusqu’à la fin». Les dires de Dieu: «Il halète, semblable au chien qui toujours halète, qu’on le poursuive ou qu’on le laisse en paix» on leur a donné plusieurs interprétations: D’après Abou An-Nadar qui a raconté le récit précédent, la langue de Bal'am pendit sur sa poitrine et devint pareil à un chien qui halète toujours qu’on l’attaque ou qu’on le laisse. D’autres ont pris cela au sens figuré et dit que Bal'am dans son égarement et son abus de la faveur d’exaucement que Dieu lui a ac cordée, fut semblable au chien qui grogne et halète toujours. Ainsi toute exhortation et toute invitation à suivre la foi et la vérité ne lui ser viraient à rien, «C’est tout un que tu les avertisses ou non, car ils ne croi ront jamais» [Coran II, 6]. Puis Dieu dit à son Prophète: «Ô Mouhammad, «Rappelle-leur cette histoire. Peut-être les fera-t-elle réfléchir?» Rappelle aux fils d’Israël - les juifs - l’histoire de Bal'am et ce qui lui fut arrivé en abusant de sa science et sa connaissance du nom sublime de Dieu grâce auquel II exauce les invocations, il s’en servit pour désobéir à Dieu et invoquer Dieu contre Son Prophète Moïse et les croyants alors que Moïse, à
140
cette époque, était l'interlocuteur du Seigneur. Peut-être ces juifs en ti reront une leçon après que Dieu leur ait accordé la science pour les distinguer des bédouins illettrés et incultes qui vivaient avec eux et qui étaient plongés dans l’ignorance. Puisque les juifs, d’après leur Livre, connaissaient bien l’avène ment de Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue - et ses qualités et description, ils devraient croire en lui comme leurs Prophètes leur avaient aussi recommandé, de le secourir et de le suivre. C’est pour quoi tout homme qui connaît une science qu’il a apprise dans son Livre révélé, la dissimule sans la divulguer aux autres, sera humilié dans la vie présente et l’opprobre s’abattra sur lui dans l’autre. Y a-t-il une humiliation qui soit plus avilissante que d’être comparé au chien: «Quel détestable exemple donnent ceux qui nient nos signes» Ce chien qui n’a d’autre but que de manger et d’avoir de rapports avec une chienne. Donc tout homme qui néglige la science et les enseigne ments, s’adonne à ses passions et plaisirs, sera comparable à ce chien et pire encore. Il est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Nul parmi nous est le mau vais exemple. Celui qui revient sur son don est comparable au chien qui re vient sur son vomissement» (Rapportépar Boukhari et Mousüm)(1). Ces gens-là, Dieu ne les a pas opprimés, bien, au contraire «ils ne se nuisent qu’à eux-mêmes» en s’abstenant de suivre la voie droite et de se soumettre à Dieu.
may-yahdi-L-Lâhu fahuwa-l-muhtadî wa may-yudlil fa’ûla ’ika humu-1hasirûna (178).
Seul est dans la bonne voie celui qu’Âllah dirige. Et ceux-là sont ré prouvés ceux qu’Allah abandonne» (178).
(1)
JjUI Cîj—Jl Ji» li*
141
:JU
¿I Jyjéj Dl
c.
Certes celui que Dieu dirige est bien dirigé et nul ne pourra réga rer, quant à celui que Dieu égare, il sera perdant et égaré. Ibn Mass'oud rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - a dit: (dans un long hadith): «Les louanges sont à Dieu. Nous Le louons, lui demandons le secours, la bonne direction et le pardon. Nous nous réfugions auprès de Dieu contre le mal de nous-mêmes et nos mauvai ses actions. Celui que Dieu dirige nul ne l ’égarera, et celui q u ll égare nul ne le dirigera. J ’atteste qu’il n ’y a d ’autre divinité que Dieu, VUnique, n ’a pa d ’associé, et j ’atteste que Mouhammad est Son serviteur et Son Messa ger» (Rapporté par Ahmed et les auteurs des sunans)(1).
Walaqad dara’nâ lijahannama katîram-mina-l-jinni w a-’insi lahum qulûbu-l-lâ yafqahûna bihâ walahum ’a‘yunu-l-lâ yubsirûna bihâ wa lahum ’âAdânu-l-lâ yasm a‘ûna bihâ* ’ulâf’ika ka-l-’an ‘âmi bal hum ’adallu ’û la ’ika humu-l-gafilûna (179).
Beaucoup de génies et d’hommes sont voués à l’enfer. Ds ont de l’intel ligence et ils n’en usent pas. Ils ont des yeux et ils ne voient pas. Us ont des oreilles et ils n’entendent pas. Ils sont ni plus ni moins que des bêtes. Que dis-je, ils sont plus égarés encore que des bêtes! Tels sont les insou ciants (179). Dieu a destiné à la Géhenne un grand nombre de génies et d’hommes qui ne cesseraient d’accomplir les œuvres des réprouvés. Car Dieu, en créant les hommes et les génies, savait les œuvres de
(1) 2
t
o
'ÿj ¿1 J1.it i ¿yj t
<¿1 ¿j a
.Aj Alj
j** ^ o .¡jwJI
142
j l | :j
*
U
tUL.pl o l i ^ ¿y*j
41)1 ju ?-Ï
»
,j a 4)L
il)l sljj
j caJ
chacun et avait tout inscrit dans un sommier qu’il garde auprès du Trône avant qu’il n’ait créé les cieux et la terre de cinquante mille ans, comme il est mentionné dans le Sahih de Mouslim d’après Abdullah Ben Amr. Il est cité également dans le Sahih de Mouslim que Aicha -que Dieu l’agrée- a rapporté: «Le Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue - fut appelé à suivre le convoi funèbre d’un garçon des Ansariens. Je lui dis: «Comme il est magnifique ce bonheur qui lui est destiné ô Envoyé de Dieu! Il est l’un des oiseaux du Paradis. Il n’a jamais fait du mal et ne l’a pas connu». Il me répondit: «C ’est tout ce que tu as à dire ô Aicha? Et bien sache que lorsque Dieu a créé le Paradis, Il a créé en mê me temps ses habitants alors qu’ils sont encore dans les reins de leurs pèr es. Il a créé aussi l ’Enfer et, en même temps, Il a créé ses habitants alors qu’ils sont dans les reins de leurs pères» (Rapporté par Mouslim)ce(I). Dans un autre hadith cité dans les deux Sahihs de Boukhari et Mouslim, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -, en parlant de la création de l’homme, a dit: «Puis Dieu envoie un ange qui est or donné d ’inscrire quatre choses: sa part du bas monde, son terme, ses œuvres et sa destination heureuse ou malheureuse»(2). Nous avons déjà parlé auparavant que Dieu, en tirant la postérité d’Adam de son dos, a dit: «Ceux-ci sont les gens de la droite et entre ront au Paradis. Ceux-là sont les gens de la gauche et seront voués à l’Enfer».
«Ils ont de l’intelligence et ils n’en usent pas. Ils ont des yeux et ils ne voient pas. Us ont des oreilles et ils n’entendents pas». Des expressions qui signifient que tels hommes ne se servent plus
(1) ¿jA jyu&fr
‘Ulï
.
143
^1
4Ïjj i_:.< >Li
de ces organes dont Dieu a rendus comme moyens pour la bonne di rection. Dieu le confirme aussi quand II a dit: «Nous les avions bien pour
vus sous le rapport de l’ouïe, delà vue et de l’intelligence. Mais ouïe, vue et intelligence ne leur furent d’aucune utilité parce qu’ils nièrent les signes d’Allah» [Coran XLVI, 26]. En parlant des hypocrites, Dieu a dit: «Sourds, muets et aveugles, ils ne peuvent plus retrouver la bonne voie» [Coran II, 18]. Et au sujet des incrédules 11 a dit: «Sourds, muets, aveu gles, les infidèles ne comprennent rien» [Coran II, 171]. Ces gens-là, hy pocrites et infidèles, ne sont en tant que tels que par rapport à la bonne direction, car: «Si Allah leur avait reconnu quelque aptitude, Il se
serait employé à les convaincre. Même s’il s’était fait entendre d’eux, ils se seraient éloignés de Lui, murés dans leur indifférence» [Coran Vit!, 23]. Et pour montrer leur vraie attitude II a dit aussi: «Ce ne sont pas leurs yeux qui ne voient pas. Ce sont leurs esprits qui, faute de s’extérioriser, ne voient pas» [Coran XXII, 46]. Ces gens-là «sont ni plus ni moins que des bêtes» qui n’entendent pas la voix de la vérité, ne la conçoivent pas et ne voient pas la bonne voie. Ils sont comme des bêtes du troupeau qui ne cherchent, par leur organes, que ce qui leur assure leur subsistance. A leur sujet, Il a donné un autre exemple: «Celui qui prêche les infidèles ressemble à quel qu’un qui crie à un homme qui ne perçoit que des sons et du bruit» [Coran II, 171], Même ils sont pires encore que les bêtes et plus égarés, car il se peut que les bêtes répondent parfois au cri de leur berger bien qu’elles ne comprennent rien de ses propos. Ces bêtes sont créées pour ré pondre à l’appel du berger de par leur nature à l’inverse de l’incrédule qui n’est créé que pour adorer Dieu seul sans rien lui associer, mais il apostasie et Lui reconnaît des égaux. C’est pourquoi que les soumis parmi les humains sont plus nobles que ceux qui leur sont semblables parmi les anges à la fin du monde. Quant à l’impie parmi les hommes, les bêtes sont meilleures que lui, voilà le sens des paroles divines:
«Que dis-je, ils sont plus égarés encore que des bêtes! Tel sont les insou ciants».
144
wa-li-L-Lâhi-l-’asma ’u-l-husna fad‘uhu bihâ wa darû-l-ladîna yulhidûna fT ’asm a’ihî sayujzawna mâ kânû ya‘malûna (180).
C’est à Allah que reviennent les plus belles épithètes! Appliquez-les Lui. Ecartez-vous de ceux qui les bafouent. Ils seront rétribués par Allah en conséquence (180). Abou Houraira rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Dieu a quatre-vingt-dix-neuf noms, cent moins un. Ce lui qui les dénombre entrera au Paradis. Dieu est impair et aime l ’impair» (Rapportépar Boukhari, Moustim, Tirnddzi et Ibn M aja)(1). En d’autre part, il faut savoir que les épithètes de Dieu ne sont pas limitées à ces 99 noms, la preuve en est ce hadith que rapporte l’imam Ahmed dans son mousnad d’après Abdullah Ben Mass'oud où PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Tout homme atteint par un chagrin ou une angoisse dit: «Grand Dieu, je suis ton esclave et le fils de Ton esclave et de Ta servante. Je suis sous Ton autorité et sou mis à Ton pouvoir. Ton jugement s ’exécute sur moi et Ta prédestination est juste pour moi. Je Te demande par tous les noms qui T ’appartiennent, soit par ceux dont Tu T ’es nommé Toi-même, soit par ceux que Tu as révélé dans Ton Livre, soit par ceux que Tu as enseignés à Tune de Tes créatures, soit par ceux que Tu as gardé pour Toi-même dans la science de l ’invisible chez Toi, de faire le Coran le printemps de mon cœur, la lumière de ma poitrine, la dissipation de ma tristesse et la disparition de mon angoisse». Dieu fa it dissiper le chagrin et la tristesse de cet homme et les substitue par une joie». On lui demanda: «O Envoyé de Dieu, nous devons donc les apprendre!» Il répondit: «Plutôt il incombe à celui qui a entendu ces paroles de les apprendre» (Rapportépar Ahmed)(2).
(^ )
lx**v
4i)
41)1
(l)jd
^ (2) dji
J l ï tijlî
Ô
J
4JLP <1)1
*
U&LsA>-1
j -^a-*
145
t_>Lsi L«ï) :J b
Ibn Al-Arabi, l’un des adeptes de Malek rapporte dans son ou vrage (Al-Ahwadzi) que certains ulémas ont pu déduire du Coran et de la sunna mille noms se rapportant à Dieu. Et c’est Dieu qui est ïom iniscient. En commentant ce verset: «Ecartez-vous de ceux qui les bafouent» Ibn Abbas a dit: «Les athées ont profané ces noms en appelant Al-Lat (une des idoles) par l’un d’eux».
wa m im m an halaqnâ* ’um m atu-y-yahdûna b i-l-h a q q i wa b ih î ya'dilûna (181).
Parmi les gens que nous avons créés, il y en a qui respectent la vérité et qui jugent avec conscience. (181). Ce verset concerne la communauté musulmane selon les dires des ulémas, dont ses membres se dirigent selon la vérité et observent la justice grâce à elle. A ce propos Qatada rapporte: «On m’a fait sa voir que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -, en récitant ce verset, disait: «Cela vous concerne et il y avait parmi les générations précédentes une d’elles qui avait reçu la même faveur «Il y a parmi le
peuple de Moïse des gens qui sont amis de la vérité et jugent avec cons cience» [Coran VII, 159]. Il est cité dans les deux Sahihs d’après Mou'awia Ben Abi Soufian que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Une frac tion de ma communauté ne cessera de combattre pour défendre le droit, et elle triomphera bien que d ’autres leur feront défection et les contrediront, jusqu’au jour de la résurrection» (Rapporté par Boukhari et MousUm)(I>.
tçij'W» jÿ j ^jJLj :JLâi
j U:i
J ^
ô\j2i\ Jjbij
ùl tiLuc^
ùl
(1)
¡J*
ÜîU» Jlÿ Mj
ài J J ü
146
c jli OLi—
Qi
¿ y
¡jf-
^
-*¿1 i / 'r i
I
^
N—4
<^*’J
ü > * ^ Sf
¿£ jvfyX-J-j LiblL ijû S
¿yjJij
^ »£" ¿jC* <_£JuJ w a-l-lad în a k ad d a b û bi ’âAyâtinâ sanastadrijuhum min h a y t u lâ ya‘lamûna (182) wa ’umlî lahum ’inna kaydî matînun (183).
Ceux qui traitent nos signes de mensonge, nous causerons leur perte in sensiblement sans qu’ils s’en doutent. (182) Je ne les brusquerai pas car mes moyens sont infaillibles (183). A ceux qui se détournent de la vérité et du chemin droit, et qui traitent les signes de Dieu de mensonge, Dieu leur ouvre les portes des bienfaits et leur assure les différents moyens de la subsistance et une fois leurrés par les jouissances éphèmères du bas monde croyant qu’ils sont bien favorisés et «eurent oublié nos enseignements, nous ouvrî
mes toutes grandes devant elles les portes de la félicité. Nous les laissâmes s’étourdir de plaisir, puis les suprîmes à l’improviste les jetant dans la cons ternation» [Coran VI, 44». Dieu leur accordera un délai car son strata gème est sûr. * * C vli <-£>i
Ti
o],
(>j
i^
L»
p ji
’awa lam yatafakkarû mâ bisâhibihim min jinnatin ’in huwa ’illâ nad îrum-mubînun (184).
Ne finiront-ils pas par comprendre que leur compagnon n’est pas un possédé mais qu’il est un Prophète authentique (184). Dieu blâme les impies qui traitent ses signes de mensonge et se demande: Pourquoi ne réfléchissent-ils pas et se persuadent-ils que leur compagnon c.à.d Mouhammad - qu’Ailah le bénisse et le salue n’est pas un homme possédé mais il est un Envoyé de Dieu qui ap pelle à la vérité et en même temps un avertisseur explicite à ceux qui sont doués de raison et de cœur. Il leur dit dans un autre verset: «... et
147
dites si vous croyez que votre compagnon est possédé ou non. Non, c’est un Prophète chargé de vous mettre en garde contre un terrible supplice» [Co ran XXXIV, 46]. Si vraiment vous réfléchissez, vous constaterez qu’il n’est du tout un possédé mais chargé d’un message qu'il doit divulguer. Il est donc un Prophète authentique. Qatada rapporte que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -, étant sur le mont As-Safa, appela à Dieu les Qoraïchites tribu par tribu, et phratrie par phratrie. Il leur mit en garde contre la vengeance et le pouvoir de Dieu. Un homme parmi la foule s’écria: «Votre compagnon-là est un possédé, il devra rester comme ça jusqu’au matin». Dieu alors fit descendre ce verset.
’awa lam yanzurû fï malakûti-s-samâwâti wa-l-’ardi wamâ halaqa-L-Lâhu min say’in wa’in ‘asa' ’ay-yakûna qad-i-qtaraba ’ajaluhum fabi’ayyi hadîtim-ba‘dahû yu’minûna (185).
Que ne méditent-ils sur le mécanisme des cieux et de la terre et de la création toute entière? Que ne considèrent-ils que leur fin est peut-être pro che après cela, quel langage faut-il leur tenir pour les amener à croire? (185). Si ces gens-là méditent sur le royaume de Dieu et son pouvoir dans les cieux et sur la terre, sur tout ce qu’il y a créé, ils finiront sûre ment par croire en Dieu, traiter son Envoyé de véridique et sincère, re venir soumis à Dieu, renier leurs idoles et statues, redouter leur terme fatal alors qu’ils sont toujours incrédules et mourir en impies pour subir le supplice de Dieu et son châtiment douloureux «Après cela, quel lan gage faut-il leur tenir pour les amener à croire?» Quel discours, quel aver tissement et quelle menace faut-il leur adresser afin qu’ils croient que tout ce qu’il leur rapporte vient de Dieu à Lui la puissane et la gloire.
m a-y-yudlili-L-Lâhu falâ hâdiya lahû wa yadaruhum fi tugyânihim ya‘mahûna (186).
Il ne reste plus de guide à celui qu’Allah égare. Nous le laisserons se débattre dans l’obscurité (186). Par ce verset, d’ailleurs comme par bien d’autres, Dieu affrime que celui qu’il veut égarer nul ne pourra le diriger hormis Lui. S’il mé dite sur son cas, il ne pourra en acquérir aucun bien car «Tu ne pour ras rien pour ceux qu’Allah veut perdre» [Coran V, 41]. Il a dit aussi:
«Dis: Réfléchissez à tout ce que contiennent les cieux et la terre. Mais de quelle utilité peuvent être nos signes et nos avertissements pour ceux qui ne croient pas» [Coran X, 101].
yas’alûnaka ‘an-i-s-sâ‘ati ’ayyâna mursâhâ qui ’innamâ ‘ilmuhâ ‘inda rabbi lâ yujallîhâ liwaqtiha ’illâ huwa taqulat fi-s-samâwâti wa-l-’ardi lâ ta’tîkum ’illâ bagtatan yas’alûnaka k’annaka hafiyyun ‘anhâ qui ’innamâ ‘ilmuhâ ‘inda-L-Lâhi wa lâkinna ’aktara-n-nâsi lâ ya'lamûna (187).
Ils te demandent de leur dire quand sonnera l’heure de la fin du monde? Réponds-leur: «Mon Maître seul le sait. Lui seul la fera surgir au moment venu. Elle bouleversera les cieux et la terre et arrivera brusque ment». Ils te posent cette question comme si une pareille heure dépendait de toi. Réponds-leur: «Elle ne dépend que d’Allah. Mais la plupart des hommes ne veulent pas le comprendre» (187). Les Qoraïchites posaient souvent la question concernant l’Heure Suprême et son avènement parce qu’ils n’en croyaient pas, ce qui est pareil à leurs dires: «Quand s’accomplira cette menace? dites-le, si vous êtes sincères» [Coran XLII, 18]. Les polythéistes demandaient souvent au Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -: «Ô Mouhammad, quand viendra-t-elle?». Dieu lui
149
ordonne de leur répondre: «La connaissance de l’Heure n’appartient qu’à mon Seigneur, et nul autre que Lui ne la fera paraître en son temps».
«Elle bouleversera les deux et la terre» Une expression qui signifie, d’après Qatada, que sa science est trop pesante pour les habitants des deux et la terre. Ibn Abbas a dit: Au jour de la résurrection, quand l’Heure surviendra, elle atteindra, par ses malheurs, toutes les créatu res. Quant à Ibn Jouraïj son commentaire est le suivant: Lorsque l’Heure arrivera, le ciel sera fendu, le soleil décroché, les étoiles disper sés, les montagnes se mettront en marche, et ce que Dieu à Lui la puissance et la gloire avait prédit sera réalisé. Voilà le sens de son bouleversement. «... et arrivera brusquement» qui signifie qu’elle surprendra les créa tures à l’improviste. Sa survenance ne la connaît ni un ange proche du Seigneur ni un Prophète envoyé. C’est pourquoi le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - disait: «L’Heure bouleversera les hommes au moment où l’un d’entre eux réparera le bassin, un autre abreuvera son troupeau, un troisième étalera sa marchandise dans le marché, un quatrième pèsera...». Al-Boukhari rapporte d’après Abou Houraira que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «L’Heure ne se dressera pas jus qu’à ce que le soleil se lève de son coucher. Quand il se lèvera ainsi les hommes qui le verront seront tous croyants. Alors la fo i ne profitera pas à celui qui n ’aura pas cru auparavant ou qui aura acquis de bonnes œuvres dans sa foi. Certes, l ’Heure ne se lèvera avant que deux hommes ayant étendu des étoffes entre eux aient le temps de faire une transaction ou de replier ces étoffes. Elle se dressera sûrement avant que l ’homme ayant trait sa chamelle ait le temps de consommer ce lait. Certes l ’Heure se lèvera avant que l ’homme qui est en train d ’enduire son bassin de boue ait le temps de s ’y abreuver son troupeau. Certes iHeure se dressera avant que celui qui porte une bouchée de nourriture à sa bouche ait le temps de la manger»(IK
150
«Ils te posent cette question comme si une pareille heure dépendait de toi» Ibn Abbas a dit: Lorsque les hommes interrogèrent le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - au sujet de l’Heure, c’est comme ils posèrent une question à un homme qui en était averti. Dieu l’inspira de leur répondre que Dieu seul connaît sa survenance et nul ange proche ou Messager n’en a connaissance. D’autres exégètes avaient de différents avis mais ils donnent pres que tous le même sens. C’est pour cela que Dieu a dit ensuite: «Ré-
ponds-leun «Elle ne dépend que d’Allah. Mais la plupart des hommes ne ▼«doit pas le comprendre». On a rapporté que lorsque Gabriel, sous la forme d’un bédouin, virit enseigner les hommes leur religion, il s’assit devant le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - à la façon d’un homme qui vient de mander quelque chose et lui interrogea au sujet de l’Islam, puis de la fol, puis de la charité (Ihsan) enfin il lui demanda: «Quand est-ce que l’Heure se lèvera?» Il lui répondit: «Celui qui est interrogé ne sait pas plus que celui qui interroge». Puis, à la fin de l’entrevue, le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - récita: «Dieu seul connaît l’Heure fa tale....» [Coran XXXI, 34], Suivant une autre version, Gabriel aurait demandé à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -: «Quels sont les signes précur seurs de l’Heure?». Il lui répondit, et après le départ de l’ange, il dit à ses compagnons: «C’est Gabriel qui est venu pour vous enseigner vo tre religion. Dans un autre hadith, un bédouin appela le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - à haute voix: «O Mouhammad!» Il lui répondit sur le même ton: «Me voilà». - Quand est-ce que l’Heure se dressera?, lui L-ai Lo "V ¿£r*~
dij Jj y* M ^
C— ÜU i\^jjitA ¿y*
cic-LJI
c.;.— ‘T jl J ji ^
*£»«-»J ojAj
S i j I p L J I ¿ y tjjc lj
« l i t £»J .AÏ J * -J>\j ÂpLJI ÿ A jjc ij
151
y*
V j ajUjU*) y>- JaJL; y b J â p L JI
demanda-t-il. Le Prophète -q u ’Allah le bénisse et le salue - lui répli qua: «Malheur à toi, l ’Heure approche, qu’est-ce que tu lui en as préparé?» Et le bédouin de rétorquer: «Un peu de prière et de jeûne, mais j ’aime Dieu et Son Envoyé. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - lui dit alors: «L ’homme sera avec ceux qu’il aime». Cette réponse causa tant de joie aux fidèles. L’imam Ahmed rapporte d’après Houdzaifa qu’on a demandé l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - au sujet de l’Heure, il répondit: «La connaissance de l ’Heure n ’appartient qu’à Dieu à Lui la puissance et la gloire, nul autre que Lui ne la fera paraître en son temps. Mais je vais vous parler de ses signes précurseurs et des événements qui au ront lieu avant sa survenance: il y aura des séditions et de carnage. L ’anta gonisme appraîtra entre les hommes de sorte que chacun ne reconnaîtra pas les autres» (Rappotépar Ahmed)(1). L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - cet illettré est le maître des Prophètes et leur dernier. Il est le Prophète de la miséri corde, du repentir et de la bataille. Aucun Prophète ne viendra après lui, et les hommes seront rassemblés à ses pieds. Dans un hadith authentifié, et d’après Anas et Sahl Ben Sa‘d l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «J ’ai été envoyé moi et l ’Heure comme ces deux-ci» - En joignant l’index au médius. (Rapporte par Boukhari et Mouslim)(2). Et malgré cela, Dieu lui ordon na de Lui rendre sa connaissance en lui disant: «Réponds-leur: «Elle ne dépend que d ’Allah. Mais la plupart des hommes ne veulent pas le compren dre».
(1)
oljj (2) ÂpLJIj Ul C-ioJ
¿I 1_SV»J
oljj
152
«I4-JJ
^ Aif- C-J âjL-J! ¿jy 0jïj
qui la ’amliku linafsî n a fan walâ darran ’illâ mâ sa',a-L-Lâhu walaw kuntu ’a‘lamu-l-gayba la-staktartu mina-l-hayri wa mâ massaniya-s-sïï’u ’in ’ana-’illâ nadîrun wa basîru-l-liqawmi-y-yu’minûna (188).
Dis: «Je ne puis me causer à moi-même ni bien ni mal, Allah seul le peut. Si je pouvais connaître l’avenir, je ne me ferais que du bien et aucun événement fâcheux ne pourrait m’atteindre. Je ne suis qu’un Prophète chargé d’amener un peuple à la foi» (188). Le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - fut tenu de se fier à Dieu dans toutes ses affaires et de répondre aux hommes qu’il ne connaît de l’invisible que ce que Dieu veut qu’il connaisse. Car Dieu seul «connait les secrets et II ne les dévoile à personne» [Coran LXXII,
26], Sa réponse aux hommes fut la suivante: «Si je pouvais connaître l’avenir, je ne me ferais que du bien» Plusieurs interprétations ont été données à ce verset: - D’après Moujahed: Si je connaissais mon terme fatal, je ne ferais que des bonnes œuvres. - Selon Ibn Abbas: Si je pouvais connaître l’avenir, je ne ferais que des transactions bénéfiques qui me rapporteraient tous de bénéfices, et je ne serais plus dans la gêne. - Selon d’autres: si je pouvais connaître le mystère, j ’aurais fait une bonne provision d’une année prospère pour affronter une autre de disette, ou bien je tirerais un grand profit du changement des prix. - Abdul Rahman Ben Zaid Ben Aslam, quant à lui, a dit que ce verset «et aucun événement fâcheux ne pourrait m’atteindre» signifie: Je prendrais garde de tout malheur avant sa survenance et je l’éviterais. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - n’était en réa lité qu’un annonciateur de bonnes nouvelles et avertisseur, apportant le
153
message à tous les hommes, et pour divulguer le Coran: «Il est une bonne nouvelle pour ceux qui craignent et un avertisseur pour les fortes tê tes» [Coran XIX, 97].
huwa-l-ladî halaqakum min nafsin wâhidatin wa ja‘ala minhâ zawjahâ yaskuna ’ilayhâ falammâ tagssahâ hamalat hamlan hafîfan famarrat bihî falamma ’atqala-d-da‘awa-L-Lâha rabbahumâ la ’in ’a'taytanâ sâliha-1lanakunanna mina-s-sakirîna (189) falamma ’a tâhumâ sâlihan ja‘alâ lahû suraka’a fima ’a tâhumâ fata‘alâ-L-Lâhu ‘amma yusrikûna (190).
C’est Allah qui vous a créé d’un seul être, puis de cet être tira sa compagne pour égayer sa vie. Après qu’ils se furent accouplés, elle sentit un léger poids qui ne l’empêchait pas de marcher. Lorsqu’elle devint plus lourde, ils adressèrent cette prière à Allah, leur Maître: «Si tu nous envoies un enfant vertueux nous t’en serons reconnaissants» (189). Allah leur donna un enfant vertueux. Us prétendirent alors que des associés s’étaient joints à Allah pour leur donner cet enfant. Allah est trop puissant pour avoir des as sociés (190). Dieu rappelle aux hommes qu’il les a créés d’un seul être qui est Adam -que Dieu le Salue- et de l’une de ses côtes, Il a tiré son épouse, puis de ce couple II a créé toute l’humanité, comme 11 a dit: «O hommes,
craignez Allah qui vous a créés d’un seul être, puis de cet être tira sa compa gne et de ce couple tira l’humanité toute entière» [Coran IV, 1], Donc la création de la compagne tirée d’Adam fut un des signes de Dieu, afin qu’il repose auprès d’elle, et telle est la coutume sempi ternelle où tout homme trouve son repos auprès de sa femme et par la suite une certaine bonté et un amour seront établis entre eux. Y a-t-il une cordialité qui soit meilleure et sublime plus que celle qui existe en tre les deux conjoints?
154
Après que l'homme eût cohabité avec sa femme, «elle sentit un lé ger poids» car le fœtus n’est encore qu’une goutte de sperme, puis comme un petit morceau de chair. Le fardeau est très léger et à peine la femme sent qu’elle porte quelque chose. «Lorsqu’elle devint plus lourde» à cause de la croissance du fœtus «ils adressèrent cette prière à Allah: «Si tu nous envoies un enfant vertueux» d’abord un enfant d’une nature parfaite sans aucune difformité, puis qu’il soit vertueux: «Allah
leur donna un enfant vertueux. Ils prétendirent alors que des associés s’étaient joints à Allah pour leur donner cet enfant. Allah est trop puissant pour avoir des associés». Ce verset fut le sujet de plusieurs commentai res dont nous allons nous limiter à quelques uns. L’imam Ahmed rapporte dans son Mousnad, d’après Samoura que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Lorsque Eve mit au monde son enfant, Iblis lui apparut en songe et lui dit: «Appelle-le Abdul Hareth» A savoir qu’aucun des enfants d ’Eve ne survivait pas longtemps. Elle donna donc le nom Abdul Hareth et survécut. C ’était sans doute une suggestion du démon» (Rapportépar Ahmed, Tirmidzi et Al-Hakem) (1). En commentant ce verset: «Ils prétendirent alors que des associés s’étaient joints à Allah pour leur donner cet enfant» Al-Hassan a dit: «Ils sont les juifs et les chrétiens qui, lorsque Dieu leur accordait des en fants, ils faisaient d’eux des juifs ou chrétiens. Le commentaire d’Ibn Abbas est le suivant: «Eve donnait à Adam des enfants qui leur donnait des noms dont le sens signifiait l’asservis sement au Seigneur tel que: Abdullah, le serviteur de Dieu, Oubaidallah: le petit serviteur de Dieu etc... Mais la mort les prenait. Iblis vint dire à Adam et Eve: Si vous donniez d’autres noms à vos enfants ils auraient survécu. Après cela Eve enfanta un garçon qui fut nommé Ab dul Hareth. C’est à cette occasion que ce verset fut révélé: «C’est Al lah qui vous a créés d’un seul être... jusqu'a.. Ils prétendirent alors que des
associés s’étaient joints à Allah pour leur donner cet enfant».
(1) olJ j ({0
y
155
li ili
JLP
Plusieurs commentaires ont été dits à ce sujet dont la plupart donne le même sens. Mais il s’avère qu’ils ont été inspirés par les ré cits de gens d’Ecriture dont on doute l’authenticité. Quand à nous, ajoute l’auteur de cet ouvrage, nous adoptons le principe d’AI-Hassan Al-Basri qui montre qu’il ne s’agit pas d ’Adam et d ’Eve, plutôt il concerne les polythéistes de la postérité d’Adam qui reconnaissaient des égaux à Dieu, car II dit ensuite: «Allah est trop puissant pour avoir des associés». Si Adam et Eve étaient mentionnés d’abord ce n’est que pour montrer qu’ils représentent chaque couple: homme et femme. N.B. Al-Hareth était l'un des noms d’Ibliss, c’est pourquoi il suggérait à Eve d’appeler son fils Abdul-Hareth qui signifie le serviteur du démon.
’ayusrikûna mâ lâ yahluqu say’an wahum yuhlaqûna (191) walâ yastatî'ûn lahum nasran walâT ’anfusahum yansurûna (192) wa’in tad‘ûhum ’ilâ-l-hudâ lâ yattabi'ukum sawa’un ‘alaykum ’ada ‘awtumûhum ’am ’antum sâmitûna (193) ’inna-l-ladîna tad‘ûna min dûni-L-Lâhi ‘ibâdun ’am tâlukum fad‘ûhum falyastajîbû lakum ’in kuntum sâdiqîna (194) ’alahum ’arjulun yamsûna bihâA ’am lahum ’aydin yabtisûna biha ’am lahum ’a‘yunun yubsirûna biha ’am lahum ’adânun y a s m a 'û n a bihâ q u l -i - d ‘û surakâ^’akum t u m m a
156
kîdûni falâ
tunzirûni (195) ’inna waliyya-L-Lâhu-l-ladî nazzala-l-kitâba wa huwa yataw allâ-s-sâlihîna (196) w a-l-lad în a tad‘ûna m in dûnihî lâ y a sta tî‘ûna nasrakum wala ’anfusahum yansurûna (197) wa ’in tad‘ûhum ’ila-l-huda lâ yasma‘û wa tarâhum yanzurûna ’ilayka wa hum lâ yubsirûna (198).
Conçoit-on des associés qui n’ont pas le pouvoir de créer et qui sont eux-mêmes créés? (191) Des associés qui ne peuvent pas porter aide et qui ont eux-mêmes besoin d’aide? (192). Si vous leur recommandez la bonne voie, ils ne vous suivent pas. Que vous les exhortiez ou que vous vous tai siez, c’est tout comme (193) Tous ceux que vous implorez en dehors d’Allah ne sont que des créatures comme vous. Priez-les et voyez s’ils vous exau cent si vous êtes sincères (194) Ces associés ont-ils des pieds pour marcher? Ont-ils des mains pour appréhender? Ont-ils des yeux pour voir? Ont-ils des oreilles pour entendre? Dis-leur! Convoquez-les. Faites-moi tout le mal que vous pourrez et ne m’accordez aucun répit. (195) Car j’ai pour maître Allah, le révélateur du Livre et le soutien des justes (196) Ceux que vous implorez en dehors d’Allah ne peuvent être pour vous d’aucune aide et ont besoin eux-mêmes d’aide (197) Si tu leur prônes la bonne voie, ils ne t’écoutent pas. Tu t’aperçois alors qu’ils te regardent mais qu’ils ne te voient pas (198). Dieu désavoue le comportement des polythéistes qui adorent un autre que Lui en Lui reconnaisant des associés comm e les idoles et les statues qui sont fabriquées et créées et incapables d'être utiles ou de nuire. Elles ne voient pas, ni entendent, ni portent aucuneaide, et eux, dans leur ignorance, sont m eilleurs qu’elles. Dieu les blâme en disant: «Conçoit-on des associés qui n’ont pas le pouvoir de créer et qui sont eux-mêmes crées?» Ce verset est corroboré par celui-ci: «Les divini
tés que vous priez n i dehors d’Allah sont incapables de créer une insecte, même en unissant leurs efforts. Mieux. S’il plait aux insectes de leur dispu ter quelque chose, elles sont impuissantes à leur tenir tête. Disputants et disputés sont aussi impuissants les tque les autres» [Coran XX II, 73]. Si une m ouche leur enleva it quoi que ce soit de leur nourriture ils ne pourraient plus le lui reprendre, ni eux ni leurs divinités, comment donc se perm ettent-ils de prendre pour m aîtres des choses créées, inani mées et sans pouvoir, et qui sont incapables d ’être utiles ou qui por tent d’aide?. Ces divinités ne peuvent ni les secourir ni se sauver ellesmêmes!.
157
Comme nous allons en parler plus loin, Abraham le confident de Dieu brisait les idoles et les humiliait, en les mettant en pièces à l’excep tion de la plus grande des idoles autour de laquelle il accrochait la hâche. On a rapporté que Mou'adz Ben ‘Amr Ben Al-Jamouh et Mou'adz Ben Jabal, deux jeunes hommes qui s’étaient convertis lors de l’émigration du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - vers Médine. A la Mecque ils fondaient la nuit sur les idoles des polythéistes, les dé truisaient et les prenaient parfois comme combustibles pour les donner aux veuves afin que leur agissement soit une leçon aux autres. ‘Amr Ben Al Jamouh qui était le chef de sa tribu, avait une idole qui la parfu mait et l’adorait. La nuit, les deux Mou'adz venaient la renverser sens dessus dessous et la souillaient. ‘Amr venait le matin pour la redres ser, la laver et la parfumer. Une fois il accrocha un sabre tout près d’elle en lui disant: «Défends-toi». Ainsi cette histoire se répéta qu’à la fin les deux Mou'adz prirent l’idole, l’attachèrent à un chien mort et les pendirent dans un puits. A la vue de ce spectacle, ‘Amr constata que la religion qu’il suivait n’était qu’erreur et futilité, il embrassa l’Islam, de vint un musulman fervent, participa à la bataille de Ouhod et fut tué en martyr. Que Dieu l’agrée et lui accorde le Paradis comme demeure éternelle.
«Si vous leur recommandez la bonne voie, ils ne vous suivent pas.» c’est à dire: Ces idoles que vous adorez et invoquez n’entendent pas ceux qui les invoquent ou qui les écrasent. Abraham avait adressé la même question à son père quand il lui dit: «O mon père, pourquoi ado
res-tu des divinités qui ne voient ni n’entendent et dont tu ne peux rien ti rer?» [Coran XIX, 42], Ces idolâtres sont, en vérité, meilleurs que leurs divinités, car, au moins, ils voient et entendent, quand à elles, elles ne peuvent rien faire.
«convoquez-les» une expression qui signifie: appelez vos divinités et demandez-leur de vous secourir contre moi sans épargner aucun effort et ne me faites pas attendre. Mais sachez que: «j’ai pour maître Allah, le révélateur du Livre et le soutien des justes». Il me suffit, me secourt, c’est à Lui que je me fie, Il est mon maître dans les deux mondes et le maître des saints serviteurs. Tout comme Houd a dit en répondant aux idolâtres: «Je me confie à Allah, mon Seigneur et le vôtre. Il n’est pas une seule créature qui ne soit à la merci d’Allah. Mon Seigneur est dans le bon
158
chemin» [Coran XI, 56] Et aussi Abraham quand il a dit à son père et son peuple: «Je réprouve ce que vous adorez. Je n’adore que celui qui m’a créé. Il me mettra dans le bon chemin» [Coran XCIII, 26 - 27], «Si tu leur prônes la bonne voie, ils ne t’écoutent pas» Et comment ils peuvent entendre du moment qu’ils sont des matières inertes, et en plus, tu les vois tourner leurs regards vers toi, mais, ayant les yeux comme figés, ne te voient pas.
hudi-l-‘afwa wa ’mur bi-l-‘urfi wa ’a‘rid ‘ani-l-jâhilîna (199) wa ’immâ yanzagannaka mina-s-saytâni nazgun fas-ta‘id bi-L-Lâhi ’innahû Samû‘un ‘Alîmun (200).
Montre-toi facile, recommande le bien et ne perds pas ton temps avec les ignorants (199) Si tu te sens sollicité par Satan, réfugie-toi en Allah, car II entend et sait tout. (200). On a donné plusieurs interprétations à l’expression: «Montre-toi fa cile». Ibn Abbas a dit: «Cela signifie: prends ce qu’ils te donnent du su perflu de leurs richesses et ceci fut avant avant la révélation du verset concernant la zakat et les autres aumônes. Quant à Abdul Rahman Ben Aslam, il a dit: Dieu lui ordonne d'être clément envers les poly théistes pendant dix ans et de leur pardonner. Après cette période, il devait se montrer très dur à leur égard. Mais Abdullah Ben Az-Zoubaïr a déclaré qu’il s’agit du meilleur des caractères des hommes. Cette opinion s’avère être la plus logique. Car Oubay rapporte: «Après la ré vélation de ce verset: «Montre-toi facile, recommande le bien et ne perds pas ton temps avec les ignorants» L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - demanda à Gabriel: «C ’est quoi ô Gabriel?» Il lui répondit: «Dieu t ’ordonne de pardonner à celui qui t ’a opprimé, de donner à celui qui t ’a privé et de nouer avec celui qui t ’a fui» (Rapporté par Ibn Jarir et Ibn Abi Hatem.
159
L’imam Ahmed rapporte que ‘Ouqba Ben Amer a dit: «J’ai rencon tré une fois l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - et lui ai salué le premier. Je l’ai pris par la main et lui ai dit: «O Envoyé de Dieu, dis-moi quelles sont les meilleures œuvres?» Il me répondit: «O ‘Ouqba, renoue avec celui qui t ’a fui, donne à celui qui t ’a privé et écartetoi des ignorants». Ibn Abbas raconte le récit suivant: «‘Ouyayna Ben Hisn Ben Houdzaifa vint visiter son neveu Al-Hourr Ben Qais qui était parmi les hom mes les plus proches de ‘Omar. Les récitateurs du Coran, jeunes et vieillards formaient les assemblées de ‘Omar. ‘Ouyayna dit à son ne veu: «O fils de mon frère, puisque tu es l’un des favorisés du prince des croyants, demande-lui l’autorisation d’entrer chez-lui». Ce fut fait. En entrant chez ‘Omar, Ouyayna lui dit: «O le fils de Al-Khattab, tu ne nous donnes pas de quoi nous suffire et tu ne juges pas entre nous équitablement». ‘Omar fut très irrité et voulant le saisir, Al-Hourr lui dit: «O prince des croyants, Dieu le Très Haut dit à son Prophète - qu’Al lah le bénisse et le salue - «Montre-toi facile, recommande le bien et ne perds pas ton temps avec les ignorants»; et celui-là est un des ignorants». Omar qui se conformait au livre de Dieu et appliquait strictement ses prescriptions fut apaisé et pardonna à ‘Ouyayna. Ibn Abi Hatem rapporte d’après Abdullah Ben Nafé que Salem Ben Abdullah Ben ‘Omar passa par une caravane appartenant à des habitants du Cham dont l’une des montures portait un grelot au cou. Il s’écria: «Ceci est interdit!» Les hommes de la caravane de lui répon dre: «Nous en sommes plus instruits que toi. ce qui a été interdit est la grande cloche». Salem garda le silence et récita: «ne perds pas ton
temps avec les ignorants». Ibn Jarir a commenté le verset précité et dit: «Dieu a demandé à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - d’ordonner le bien qui renferme toute les branches des pratiques cultuelles, et de s’écarter des ignorants. Si cet ordre est adressé au Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - dans le Livre, mais il a une portée générale qui s’applique à tous les hommes qui sont tenus aussi à leur tour de sup porter l’injustice de ceux qui les ont oprrimés, mais jamais à s’écarter
160
de celui qui néglige l’un des droits de Dieu, ni de celui qui renie Dieu et Son unicité. Ramener ceux-là à la foi et à la justice constitue un combat pour la cause de Dieu. A ce sujet certains des ulémas ont déclaré que les hommes for ment deux catégories: un homme vertueux et charitable, prends ce qu’il te donne sans le charger d’une chose qui dépasse sa capcaité ni l’embarrasser. Un autre injuste, ordonne-lui le bien, mais s’il persévère dans son égarement et son ignorance et se montre rebelle, écarte-toi de lui car cela pourrait repousser sa ruse. Dieu a dit à cet égard:
«Rends le bien pour le mal. Nous savons mieux que personne ce qu’ils complotent» [Coran XXIII, 96] et: «Le bien et le mal ne sauraient être confondus-Réponds au mal par le bien. Ton ennemi deviendrait bien vite ton meilleur soutien» [Coran XLI, 34]. Ces deux versets sus-mentionnés et ce troisième cité dans cette sourate: «Si tu te sens sollicité par Satan, réfugie-toi en Allah, car II entend et sait tout» dont on ne trouve pas de pareils dans le Coran, constituent le moyen dont on doit traiter le re belle parmi les génies et les hommes. Ils sont assez suffisants afin qu’ils cesse toute rebellion avec la permission de Dieu. C’est pourquoi Il a dit: «Ton ennemi deviendrait bien vite ton meilleur soutien». Dieu ensuite montre à Ses serviteurs comment ils doivent se réfu gier auprès de lui contre le démon des génies, car se montrer bon à son égard s’avère être un moyen inefficace étant donné que ce démon vise toujours à anéantir l’homme, comme il était l’ennemi manifeste du père de l’humanité. En commentant ce verset, Ibn Jarir a dit: «Si le démon te met en colère au point de te repousser à t’écarter des ignorants et de les pu nir «réfugie-toi en Allah» contre sa tentation, car «Il entend et sait tout» c’est à dire II entend les propos des ignorants et ta demande de refuge contre les tentations, car rien ne Lui est caché des paroles et actes de Ses créatures. Nous avons déjà parlé du sens de la dem ande du refuge au début de cet ouvrage et avant l’interprétation de la sourate «La Fatiha».
161
’inna-l-ladîna-t-taqaw ’idâ massahm t a ’ifum mina-s-saytâni tadakkarû fa’idâ hum mubsirûna (201) wa ’ihwânuhum yamuddûnahum fï-l-gayyi t umma lâ yuqsirûna (202).
Ceux qui croient à Allah, lorsqu’ils se sentent effleurés par le souffle de Satan, l’évoquent. Et voilà leurs yeux dessillés. (201) Leurs propres frè res les entretiennent dans l’erreur sans jamais penser (202). Les vertueux parmi les serviteurs de Dieu qui le craignent et se conforment à Ses enseignements «lorsqu’ils sentent effleurés par le souf fle de Satan, l’évoquent» Certains ont dit que ce «souffle» signifie la co lère, ou bien la prise, ou bien l’intention de commettre un péché ou le péché même. Ceux-là évoquent Dieu et se rappellent de Sa menace, de Son avertissement, de Son châtiment ainsi de Sa récompense. Ils reviennent à Lui et demandent refuge auprès de Lui et voilà qu’ils de viennent clairvoyants et se maintiennent sur la voie droite. Abou Houraira rapporte: «Une femme épileptique vint trouver le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - et lui dit: «O Envoyé de Dieu, je suis une proie à des crises d’épilepsie qui me poussent à me dénuder. Invoque-moi Dieu afin qu’il me guérisse». Il lui répondit: «Si tu le désires, je t ’invoquerai Dieu afin qu’i l te guérisse, et si par contre tu prends ton mal en patience, tu entreras au Paradis». Elle répliqua: «Je me résigne et j ’entrerai au Paradis. Quant à ma dénudation, invoque-moi Dieu afin que je la cesse» Et le Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue - s’exécuta» (R apporté par Ibn M ardaweih, A l H akem e t M ous-
(1) J j — j L> :oJUi tilJLuLiu ùt ¿I
Ljjj -i=§Ê
:Jlî
c - i i ¿)l» : J lîi
M ùt
J j IcJlâi ¿J*
j i f 'J
^
¿--j ùl
•à' ¿JL)J Oj-v» C-—< ü jj LjJ LpJlÎ
* ij* J *
-jt-L»« J»ji
162
,jf -
:Jlîj
On a rapporté aussi ce récit: «Un homme vertueux qui ne quittait que rarement la mosquée fut tenté par une femme éprise de lui. Elle ne cessa de le dissuader qu’à la fin il accepta d’aller chez elle. Chemin faisant et en se rappelant de ce verset: «Ceux qui croient à Allah, lors
qu’ils se sentent effleurés par le souffle de Satan, l’évoquent. Et voilà leurs yeux dessillés» il tomba évanoui. En reprenant ses sens et se rappelant du verset, retomba évanoui et mourut. ‘Omar vint présenter ses condo léances à son père, puis, comme le jeune homme fut enterré la nuit, il se rendit au cimetière pour lui faire la prière funéraire avec d’autres compagnons. Ensuite Omar interpella le mort: «O jeune homme! «Ceux
qui se seront inclinés devant la noblesse de leur Seigneur auront deux jar dins» [Coran LV, 46]. Et le jeune homme de lui répondre du fond de sa tombe: «O Omar, mon Seigneur à Lui la puissance et la gloire me les a accordés».
«Leurs propres frères les entretiennent» c’est à dire leurs frères par mi les démons des humains comme Dieu le montre dans ce verset: «Les prodignes sont les frères de Satan» [Coran XVII, 27], Ces démons leur ouvrent la voie devant les péchés et les leur embellissent afin qu’ils se persévèrent dans leur erreur. «Sans jamais penser» et sans f renoncer plus. Ou bien, d’après les dires d’Ibn Abbas: «Les génies ins pirent à leurs adeptes parmi les humains ce qu’ils devont faire, sans se lasser à les pousser» Cette interprétation est conforme avec les dires de Dieu: «Ne vois-tu pas que nous envoyons des démons auprès des infidè les pour attiser leur révolte?» [Coran XIX, 83[ en les portant toujours à pécher.
wa’idâ lam ta’tihim bi ’ayatin qâlû lawlâ-jtabaytahâ qui ’innarria ’attabi‘u mâ yûh'a ’ilayya mi-r-rabbî hâdâ basa’iru mi-r-rabbikum wa hudan wa rahmatu-l-liqawmi-y-yu’minûna (203).
Lorsque tu ne leur apportes aucun signe, ils disent: «Que ne suscites-tu un signe?» Réponds-leur: «Je me borne à exécuter ce que mon Seigneur me
163
révèle. Voilà des vérités de votre Seigneur, une voie et une bénédiction pour ceux qui croient (203). Les impies demandaient souvent au Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de leur apporter de miracles. Quand il ne le faisait pas, ils lui demandèrent: «Quoi? N’as-tu pas choisi d’agir ainsi? Pourquoi ne l’apportes-tu pas toi-même du ciel?» Dieu leur répondit: «Si nous
l’avions voulu, nous aurions fait descendre du ciel on signe devant lequel ils se seraient unanimement inclinés» [Coran XXVI, 4]. Ils insistèrent dans leur demande de leur procurer un signe-mira cle prétendant qu’une fois ce miracle réalisé, ils croiraient. Mais Dieu lui ordonne de leur répondre: «Je me borne à exécuter ce que mon Sei gneur me révèle». Donc ce qu’il me révèle, je vous le présente, à part cela, je ne Lui demanderai de m’envoyer que ce qu’il voudra à moins qu’il ne m’accorde la permission de la demander en prenant ainsi l’ini tiative. Puis le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - leur rappelle que le Coran qui lui est révélé constitue le plus grand miracle et le si gne irréfutable car il est «une voie et une bénédiction pour ceux qui
croient».
wa ’i d â q uri’a-l-Q u r’ânu fa sta m i‘û lahû wa ’a n sitû la ‘allak u m turhamûna (204).
Quand on récite le Coran, écoutez-le attentivement, si vous voulez ob tenir la bénédiction d’Allah (204). Après que Dieu ait montré que le Coran est une voie, bénédiction et des appels à la clairvoyance, Il ordonne de se taire en le récitant par vé nération et respect et non pas à la façon des impies Qoraïchites qui dis aient quand il leur fut récité: «N’écoutez pas ce Coran. Dénigrez-le» [Coran XLI, 26]. Le fait de l’écouter attentivement est constaté surtout quand on fait la prière derrière un imam qui exige une récitation à haute voix où chaque fidèle est tenu de garder le silence.
164
A ce propos Abou Moussa Al-Ach‘ari rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «L ’imam n ’a été investi (dans la prière) que pour être imité; lorsqu’il proclame la grandeur de Dieu (dire Allah Akbar) proclamez-la à votre tour, et quand il récite le Coran, écoutez-le» (Rapporté par Mouslim et les auteurs des Sunans)(I). Selon différents hadiths rapportés par plusieurs, les fidèles avaient l’habitude de bavarder avant qu’ils entament la prière, mais après la ré vélation de ce verset ils s’enfermaient dans le silence. L’imam Ahmed rapporte d’après Abou Houraira que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue -, en terminant une des prières prescrites où il devait réciter à haute voix, demanda aux fidèles: «L ’un d ’entre vous a-t-il récité le Coran avec moi?» Un homme lui répondit par l’affirmative, et le Pro phète - qu’Allah le bénisse et le salue - de répliquer: «car j ’ai constaté qu’il y avait quelqu’un qui disputait le Coran avec moi». Désormais les hommes s’abstenaient à réciter le Coran avec l’Envoyé de Dieu quand ils accomplissaient une prière où la récitation devait être faite à haute voix» (Rapportépar Ahmed et les auteurs des Sunans)(2). A cet égard Abdullah Ben AI-Moubarak a dit: «Lorsqu’on fait une prière en commun derrière un imam où il doit réciter à haute voix, sa récitation tient lieu de celle des fidèles même (étant trop nombreux) s’ils n’entendent pas sa récitation. Mais dans les prières où on récite à voix basse, chacun est tenu de réciter pour lui seul à voix basse. Telle est la façon de réciter dernière un imam selon la majorité des ulémas. Mais Abou Hanifa et Ahmed Ben Hanbal contredisent la règle sus mentionnée et stipulent que l’homme qui accomplit une prière en
(1) liü
4)t d j - 'j
aj
t jl i
«Ij j j
(2) SfrlyLlL Lj-i
¿y <
j>-l
-
j
¿1 J ù l
U J j i l ^yîli :JÜ (4)1
x
Ijî
îjjj* ,^1 ¿f£- ju^-I
( jjj
\ji
:J lü
J lî
.¿Â-Jl lW-J *^-*“1 °|jj
165
*
J ¿ j»
ilAJj
\
ë^vaJt
commun avec un imam ne doit pas réciter le Coran que ce soit à haute voix ou à voix basse, en tirant argument de ce hadith: «Celui qui prie derrière un imam, la récitation de celui-ci tient lieu de la sienne». Cette opinion s’avère être la plus correcte. Cette restriction s’applique seulement dans la prière, car, d’après Ibn Abbas, il n’y a aucun mal à causer avec quelqu’un quand on lit dans le Coran. Certains ulémas ont déclaré aussi qu’il faut absolument observer le silence lors de la récitation du Coran dans la prière et lorsque l’imam monte sur la chaire le jour du vendredi ou les jours des deux fêtes, pour prononcer son prône (Khoutba). A ce propos Abou Houraira -que Dieu l’agrée- a rapporté que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Quiconque écoute attentivement réciter un verset du Livre de Dieu, recevra une double récompense, et quiconque le lit, il lui sera une lumière au jou r de la résurrection» (R a p porté par Ahm ed)(1>.
wa-dkur rabbaka fi nafsika tadarru‘an wa hifatan wa dûna-l-jahri mina1-qawli bi-l-guduwwi wa-l-’asâli walâ takun mina-l-gâfilîna (205) ’inna-1ladîna ‘inda rabbika lâ yastakbirûna ‘an ‘ibâdatihî wa yusabbihunahû walahû yasjudûn (206).
Invoque en toi-même ton Seigneur avec humilité et crainte. Invoque-Le à voix basse, matin et soir. Ne sois pas négligent (205). Ceux qui sont au ciel ne dédaignent pas d’adorer ton Seigneur. Il le glorifient et se proster nent à Ses pieds (206). Dieu ordonne qu’on L’invoque souvent et surtout en ces deux mo
(1)
tir'*®
^
o ljj
ilS” IjoM j
166
^ i 4jLp L*
SjiS* aJ
ments: le matin et le soir, comme II le dit dans un autre verset: «Glori fie ton Maître avant le lever et le coucher du soleil» [Coran L, 39]. Cette glorification était ordonnée avant la prescription des cinq prières quoti diennes lors de l’ascension et le voyage nocturne. Il faut donc invoquer le Seigneur et se rappeler de Lui «avec humi lité et crainte» en soi-même, à mi-voix sans la hausser, avec crainte et désir. On a rapporté qu’on a demandé à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -: «Notre Seigneur est-ll tout près de nous afin de nous entretenir avec Lui ou loin pour que nous l’appelons à haute voix?» Dieu alors fit cette révélation: «Si Mes, serviteurs te questionnent
sur Moi, dis-leur que Je suis près d’eux. Je réponds à l’appel de ceux qui M’implorent» [Coran II, 186], Il est cité dans les deux Sahih d’après Abou Moussa Al-Ach‘ari que dans une des expéditions, entendant les voix s’élever en invo quant Dieu, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - s’écria: «O hommes! ne vous fatiguez pas ainsi, celui que vous invoquez n ’est ni sourd ni absent. Il est plus proche de l ’un d ’entre vous que le cou de sa monture» (Rapportépar Boukhari et Mouslim)(I*. D’autres ulémas ont assimilé le verset précité à celui-là: «Que le ton de ta prière ne soit ni trop élevé ni trop bas. Qu’il se tient dans un juste milieu» [Coran XVII, 110] et ont dit: En entendant réciter du Co ran, les polythéistes insultaient le Coran et celui qui l’a apporté. Dieu ordonna alors à Son Prophète de ne plus le réciter à haute voix pour éviter les insultes dés impies, et de ne plus trop baisser la voix afin que les fidèles puissent entendre la récitation. Il devait donc chercher un mode intermédiaire. Mais le but consiste à invoquer souvent Dieu à tout moment et surtout en ces deux moments préférés: le matin et le soir sans être àu nombre de ceux qui sont négligents. Il donne comme exemple les an ges qui ne cessent jamais de le glorifier sans se lasser. Ils le glorifient
(1 ) |^i frlpjJL
^U l
ç ij
p—«I l)j & J S N
:JB
* »
¿I
(_sl t
j
¿ if
¿ j*
j
¡s
,_fUl L^jl L»
-A»-î
167
>J A
u a3U-
^
iLîIp- Nj
et se prosternent devant Lui pour donner une leçon aux hommes. A ce propos il est cité dans un hadith authentifié que l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Pourquoi ne vous mettez-vous pas en rang comme font les anges devant leur Seigneur, en complétant les rangs et en les serrant». Le dernier verset de cette sourate exige une prosternation et il est le premier dans le Coran. Le fidèle qui récite ce verset, ou un autre qui exige une prosternation, doit se prosterner ainsi ceux qui l’écoutent s’il est récité à haute voix. Cette obligation est connue sous le nom de «Sajda».
168
8 - SOURATE DU BUTIN 75 versets Révélée à Médine, à l ’exception des versets 30, 31, 32, 33, 34, 35, et 36 révélés à la Mecque
Bismi -L-Lâhi-r-Rahmâni-r-Rahïm yas’alûnaka ‘ani-l-’anfâli quli-1-’anfâlu li-L-Lâhi wa-r-rasûli fa-t-taqûL-Lâha wa ’aslihû dâta baynikum wa ’atî‘û-L-Lâha wa rasûlahu ’in kuntum mu’minîna (1). Au nom d’Allah, le Miséricordieux, le Très Miséricordieux
%
«Ils t’interrogent sur le butin. Dis-leur: «Le butin est à Allah et à Son Prophète. Craignez Allah. Maintenez la concorde parmi vous. Obséissez à Allah et à Son Prophète si vous êtes croyants» (1). Le butin, en principe, est tout ce qu’on prend à l’ennemi pendant la guerre après la victoire. Ibn Abbas l’a interprété comme étant la part exceptionnelle dont l’imam - ou le gouverneur - favorise une personne après le partage des dépouilles. Moujahed, quant à lui, a dit que ce verset fut révélé après la question du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - sur le sort du cinquième après le partage. ’Ata Ben Abi Rabah, en commentant le verset, a dit: «Le butin est tout ce que revient au Prophète, dont il en dispose à sa guise, de la part des polythéistes comme montures, esclaves (mâles et femelles), armes et dépouilles sans qu’il y ait un combat».
169
D’aures ont précisé qu’il s’agit de la part exceptionnelle comme on l’a déjà montré, et ont tiré argument de l’histoire de Sa'd Ben Abi Waqas qui a raconté: «Le jour de Badr mon frère Oumayr fut tué, et je tuai à mon tour Sa'id Ben AI-‘As et pris son sabre qu’on appelait «Zoul-Koutaifa». Comme je le montrai au Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue -, il me dit: «Va et mets ce sabre avec le butin». Je m’exécutai le cœur serré et Dieu seul connaissait mon état d’âme après la mort de mon frère et ma privation de ce sabre. A peine je fis quelques pas, la sourate du butin fut révélée et l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - m’interpella et me dit: «Va et récupéré tes dépouilles». Au sujet de la circonstance de la révélation de cette sourate, l’imam Ahmed rapporte que ‘Oubada Ben As-Samet a raconté: «Le jour de Badr, nous sortîmes avec l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - pour combattre l’ennemi. Les deux armées se ren contrèrent et Dieu accorda la victoire aux fidèles, l’ennemi prit la fuite et les musulmans se divisèrent en trois groupes: le premier s’élança à la poursuite des impies, un autre ramassa les dépouilles et un troi sième garda le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de peur que l’ennemi ne l’attaque à l’improviste. La nuit, les fidèles se rassemblèrent. Ceux qui avaient amassé le butin dirent: «Nul autre que nous n’a droit à ces dépouilles». Ceux qui avaient poursuivi l’ennemi répondirent: «Vous n’en êtes plus de droits plus que nous, c’est nous qui avons empêché l’ennemi de faire une contre-attaque». Quant à ceux qui avaient gardé l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue -, s’écrièrent: «Nous nous chargeâmes de garder le Prophète pour ne plus être attaqué à l’improviste». Dieu à ce moment fit descendre cette révélation: «Us t’interrogent sur le butin. Dis-leur: «Le butin est à Allah et à Son Prophète. Craignez Allah. Mainte nez la concorde parmi vous». L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - partagea alors le butin entre les fidèles. Abou Daoud, Nassaï et Ibn Mardaweih ont rapporté d’après ’IKrima
q u 'lt m
Abbas
a dit: « A v a n t la b a ta ille d e B a d r , l’E n v o y é d e D ie u -
qu’Allah le bénisse et le salue - dit aux hommes: «Celui qui fera telle et telle chose, aura droit à telle et telle» (sous-entendant: celui qui tue un
170
impie aura droit à ses dépouilles). Les jeunes s'élancèrent contre les ennemis, les poursuivirent, les tuèrent et s’emparèrent de leurs dé pouilles. Quant aux hommes âgés, ils restèrent sous l’étendard gardant leur position. Quand ce fut le tour du partage du butin, les jeunes vin rent réclamer ce qui leur était promis, mais les vieillards leur dirent: «Ne soyez pas égoïstes en nous laissant sans aucune part, car nous étions pour vous comme un soutien et une protection, et si vous aviez été attaqués, vous auriez du retourner vers nous pour vous défendre. Comme ils disputèrent cette affaire, Dieu fit alors cette révélation. Al-Qassem Ben Salam rapporte dans son ouvrage intitulé «Al-Amwal AL-Char‘iya» ce qui suit: «Le butin consistait en tout ce que les musulmans prenaient à l’ennemi pendant la guerre et les dépouilles. Il appartenait en principe au Prophète - qu’AIlah le bénisse et le salue en se basant sur le verset: «Ils t’interrogent sur le butin. Dis-leur: «Le butin est à Allah et à Son Prophète». Le jour de Badr, le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - partagea le butin comme Dieu le lui avait montré sans le répartir en cinq lots. Puis le verset concernant le quint fut révélé et abrogea le premier». Mais Ibn Zaid s’oppose et déclare: «Ce verset n’a pas été abrogé, plutôt il est fondamental: Le butin est tout ce que les musulmans pren nent aux ennemis pendant la guerre, et son cinquième est consacré aux ayant-droits selon le Livre et la Sunna». Les butins qui étaient interdits aux générations et peuples passés sont devenus un gain licite aux musulmans comme il a été rapporté dans un hadith cité dans les deux Sahihs où le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Le butin m ’est rendu licite alors qu’il n ’était pas ainsi à un autre avant moi». «Craignez Allah. Maintenez la concorde parmi vous» C’est une ex hortation aux fidèles à craindre Dieu, à maintenir la concorde sans ja mais se quereller ou se disputer ou opprimer les uns les autres. Ce que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - leur apporte est t o u jo u r s m e ille u r d e o e q u ’ils s e d is p u t e n t à s o n s u je t: « O b é is s e z à Al lah et à Son Prophète» et acceptez le partage que fait l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - car il ne fait que se conformer aux or dres divins et à établir la justice.
171
A ce propos on rapporte ce hadith cité dans le Mousnad de Al-Hareth Abou You'la Moussali d’après Anas: «Etant assis parmi ses compagnons, nous vîmes l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - rire à pleine gorge. Omar lui demanda: «Que je te donne pour rançon mes père et mère, qu’est-ce qu’il te fait rire ô Envoyé de Dieu?» Il lui répondit: «Deux hommes de ma communauté furent agenouil lés devant le Seigneur de la puissance qu’i l soit béni et très élevé. L ’un d ’eux dit: «Seigneur, rends-moi justice du préjudice que m ’a causé mon frère» Dieu le Très Haut ordonna à l ’autre de satisfaire son frère. Il lui ré pondit: «Seigneur, il ne me reste plus rien de mes bonnes actions?» L ’autre de répliquer: «Seigneur, qu’il prenne à sa charge donc une partie de mes mauvaises actions» Les yeux de l ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - fondirent en larmes et dit: «Ce sera un jour solennel où chacun aura besoin d’un autre pour supporter la charge de ses mauvaises actions». Dieu dit ensuite au demandeur: «Lève ta tête et promène tes regards dans le Paradis». L ’homme s ’exécuta et s ’écria: «Seigneur, je vois des cités en argent et des châteaux en or ornés de perles, à quel Prophète appartien nent-ils? à quel juste? à quel martyr?» E t Dieu de lui répondre: «Ils sont à ceux qui auront payé le prix» - Et qui possède leur prix, répliqua l’hommeToi, réposta Dieu. L ’homme alors de s ’écrier: «Comment ô Seigneur?» Il lui répondit: «En pardonnant à ton frère!» - Seigneur, rétorqua le deman deur, je lui ai pardonné. Dieu le Très-Haut lui dit alors: «Prends ton frère par la main et entrez au Paradis». Puis l ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - poursuivit: «Craignez Dieu, maintenez la concorde entre vous, car Dieu reconciliera entre les fidèles au jour de la résurrection» (Rapporté par Al-Hafedh Abou You‘la Moussalli) (1>
(1 ) UjJ
41)l
J L
4lll
L. :j*s- JU» toLLÎ CjJo
JU»
ÙH
:Jlï i 4Z*JÜla ilUM Jap!
i_Jj U
J
:
Cf I*
^
(¡5"“* ô*
J
l
i
l
oLjIj il ,j*JW
'JU* ¿I Jlî
tlçSjljy <-r‘j
JâjUJI
J_>**j
‘U1' JL>- <~Jj
¿r* &A (i-J
ÇJ* ‘(► s *“® ’ Çjt*
0> » :Jü |*j t» \S vJV j j S jg fc4 )'
jkJïj ilj^eu ç jjI
172
r^JlUl ^U ; .¿il JU» ‘¡«-»’j ljjÎ
’innam â-l-m u’m inûna-l-ladîna ’id â d ukira-L -L âhu w ajilat qulûbuhum wa’id â tuliyat ‘alayhim ’ay âtu h û zâdathum ’îmânan wa ‘alâ rabbihim yataw akkalûna (2) ’al-lad în a yuqîm ûna-s-salâta wa mim m â razaqnâhum yunfiqûna(3) ’û la ’ika humu-l-mu’minûna haqqa-l-lahum darajâtun ‘inda rabbihim wa magfïratun wa rizqun karîmun (4). Les vrais croyants sont eux dont les cœurs frissonnent lorsqu’on pro nonce le nom d’Allah. Ce sont ceux dont la foi augmente quand ils enten dent réciter le Livre. Ce sont ceux qui ne se fient qu’à leur Seigneur (2) Ce sont ceux qui sont assidus à la prière et qui distribuent une partie des biens que nous leur accordons. (3) Les voilà les vrais croyants! Une place en viable leur est réservée auprès de leur Seigneur. Ils y trouveront un accueil indulgent et un bien-être ineffable (4). Seuls sont vraiment croyants, ceux dont les cœurs frémissent à la mention de Dieu, et par la suite ils s’acquittent de ce qu’il a prescrit et s’abstiennent de ce qu’il a prohibé. Dieu les décrit aussi quand II dit: «Les vertueux qui, lorsqu’ils commettent une mauvaise action ou se nuisent à eux-mêmes, appellent Allah et implorent son pardon pour leurs péchés» [Coran III, 135] et: «ceux qui auront respecté leurs péchés» [Coran III, 135] et: «ceux qui auront respecté leur Seigneur et vaincu leurs passions, auront le Paradis pour séjour» [Coran LXXIX, 40-41],
YIAa I(J lî
4*^24 £jA
¿jA
C—lt i j l î
(Jlî
JVi ùl»
iy l jDlj
^¡3
ÎIJL* ■1; | *
U iju
Xi
o ! j I¡p«iv»îj 4i\
¿I
^
yâjû
Ju
JU
L liU ¿ l^ Î juj
^
g4*LJij|
173
I
çjj
^-Lv2j
Quant à As-Souddy, il a dit: «il s’agit de l’homme qui veut commet tre une injustice ou bien se propose de faire un péché, on lui dit: «Crains Dieu», son cœur alors se frémit». Oum Ad-Darda‘ a dit: «La crainte du cœur ressemble au bruit d’une branche de palmier qui brûle. Ne sens-tu pas un certain frisson en l’entendant? Donc, lorsque tu éprouves une sensation pareille, men tionne Dieu et invoque-le et tout sera dissipé». «Ce sont ceux dont la foi augmente quand ils entendent réciter le Li vre» ceci est pareil aux dires de Dieu: «Elle a augmenté la foi de tous les vrais croyants, qui s’en réjouissent» [Coran IX, 124]. En se basant sur le verset précité et sur d’autres qui lui sont semblables, Boukhari et d’au tres ulémas ont affirmé que le degré de la foi varie d’un cœur à l’autre, et qu’elle est plus affermie chez certains plus que chez d’autres. Tel fut aussi l’avis de plusieurs exégètes et chefs d’écoles islamiques tel que Chafé'i et Ahmed Ben Hanbal. Ces croyants fervents «ne se fient qu’à leur Seigneur» ne s’adres sent qu’à Lui dans leur requête, ne trouvent un asile qu’auprès du Lui, ne réclament leur besoin que de Lui, ne désirent que lui, et savent fer mement qu’il est le Souverain qui dispose de Son Royaume, n’a pas d’associés, nul ne s’oppose à Ses jugements et II est prompt dans Son compte. Pour cela Sa'id Ben Joubaïr a dit: «La confiance en Dieu sym bolise la foi». «Ce sont ceux qui sont assidus à la prière et qui distribuent une partie des biens que nous leur accordons». Après que Dieu ait montré la solidité de leur foi, Il fait connaître dans ce verset que ceux-là tranduisent leur foi en actes qui englobent presque toutes les voies du bien en s’aquittant d’abord de la prière qui est le droit de Dieu. D’après Qatada, il s’agit de tout ce qui est relatif à la prière comme: ablutions, accomplis sement aux moments fixés, perfectionnement des inclinaisons et pro sternations. Et Mouqatel d’ajouter à cela: la récitation du Coran, la demande du salut et de la bénédiction au Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue -, la dépense eu vue de Dieu, le versement de la za-
«Les voilà, les vrais croyants» qui jouissent des qualités sus-mentionnées. A cet égard Al-Hareth Ben Malek Ansari rapporte qu’en pas 174
sant près du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - il lui demanda: «Comment vas-tu ô Hareth?» Il lui répondit: «Je suis devenu un croyant». - Pense bien à ce que tu dis, répliqua le Prophète, car toute chose a une réalité. Quelle est celle de ta foi?» Al-Hareth de répondre: «J’ai tourné le dos à ce bas monde et à ses plaisirs. Je passe la nuit en priant, le jour en jeûnant. Il me semble voir devant moi le Trône de mon Seigneur, et les habitants du Paradis qui échangent des visites. Il me semble voir aussi les réprouvés de l’Enfer dont leur voix s’élève». Le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - lui dit alors par trois fois: «Tu as bien connu la réalité de la foi, garde-la donc» (Rapporté par AlHafedh, Tabarani)(1). «Une place enviable leurs est réservée auprès de leur Seigneur» Ces croyants-là occuperont des degrés élevés auprès de leur Seigneur dans les jardins du Paradis comme Dieu le montre dans ce verset: «Allah les mettra à un rang très différent. Car Allah voit toutes les actions des hommes» [Coran III, 163]. En plus ils jouiront du pardon et d’une ré compense incommensurable. A ce propos il est cité dans les deux Sahih, que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Ceux qui seront placés aux confins du ciel seront vus par ceux qui seront au-dessous d ’eux comme vous voyez l ’étoile filante qui disparait dans l’horizon» On lui demanda: «O En voyé de Dieu, ce seront les demeures des Prophètes que nul hormis eux n’y parvienne». - Certes oui, répondit-il, par celui qui tient mon âme dans Sa main, ils seront les hommes qui ont cru en Dieu et déclaré que les Envoyés étaient véridiques» (Rapporté par Boukhari et MousUm)(2).
(1 )
U
XkJis>-
» :< d JLü
Uj
¿1
.A*' -Af* jUI JaÎ ^Jl jJàjî y/lSj ^
^
¿jjUkJI tye-
< ü l :(_£ jL s< 2J*yi viJ-IL «
ùl» djÂj L» jiàjls :Jli JaÎ
jjai\ JâiUül As>ry>-\ lî*>ü
t c ~ 9^~sol ‘Jü es*“** ^ j p : Jü\ y jlT j tijjb (¿1 :Jlïi
J .j* ùjé-U âi>
.(/jUoiS) ¿JÜU (2)
J-4—'I ¿j* V çL-j'yi J jL a ¿ILj
ûi-î-L^ J-*l
ijlif ¿j* ¿il ^ yl*JI
175
^
ç.Lf.
j£i\ ù jÿ
kam a ’ahrajaka rabbuka mim-baytika bi-l-haqqi wa ’inna farîqam-mina1-mu’m inîna lakarihûna (5) yujâdilûnaka fî-l-haqqi b a ‘dam â tabbayna k a ’a n n a m â y u s â q û n a ’ilâ -l-m a w ti w a h u m y a n z u rû n a (6) w a ’id ya‘idukum u-L -L âhu ’ih d â -t-ta ',ifatayni ’annahâ lakum wa taw adduna ’anna gayra dâti-s-sawkati takûnu lakum wa yurîdu-L-Lâhu ’ay-yuhiqqa1-haqqa bikalim âtihî wa yaqta‘a dâbira-l-kâfirîna (7) liyuhiqqa-l-haqqa wa yubtila-l-bâtila walaw kariha-l-mujrimûna (8). Au moment où ton Seigneur te contraignit à sortir de ta demeure pour annoncer la vérité, soroiens-toi qu’en cette circonstance aussi une partie des croyants se montra mécontente. (S) Ils s’obstinèrent à discuter avec toi sur la vérité après que tu la leur aies rendue évidente. Ils avaient l’attitude de gens qu’on mène à la mort et qui en sont conscients. (6) Allah vous avait promis que vous triompheriez de l’une des deux troupes. Vous auriez pré féré avoir à combattre celle qui était désarmée. M ais Allah voulut faire tri ompher la vérité dans tout son éclat et briser à jamais la résistance des infidèles (7) Oui, Il voulut faire triompher la vérité et abolir l’erreur, sans égard au ressentiment des rebelles (8). Les opinions sont controversées au sujet du sens de cette partie du verset: «Au moment où ton Seigneur te contraignit à sortir»: At-Tabari a dit: Cette expressoin signifie que: comme vous vous êtes disputés au sujet du butin et vous en êtes m ontrés égoïstes et par la suite Dieu vous en a privés, cette privation qui a été un grand proTix pour vous, ainsi fu t le cas quand vous avez répugné à sortir pour
176
la rencontre de votre ennemi qui renfermait un groupe d’hommes ve nus pour récupérer leur caravane. Cette répugnance au combat Dieu vous l’a changée en une intention de les affronter sans que vous en aviez pensé, et ce fut pour vous une bonne direction, une victoire et un triomphe, tout comme Dieu le confirme dans ce verset: «Il vous est prescrit de combattre et c’est une obligation qui vous pèse. C’est ainsi qu’il vous arrive de détester ce qui vous convient» [Coran II, 216]. - D’autres ont dit: cela signifique: comme ceux parmi les croyants qui ne voulaient pas combattre furent contraints à sortir, ainsi ils contestaient la vérité bien qu’on la leur avait montrée clairement. - D’autre aussi l’ont interprété de la façon suivante: Ils t’interro gent, ô Mouhammad, sur le butin rien que pour disputer comme ils avaient entré en discussion avec toi le jour de Badr, en disant: «Tu nous a appelés à sortir et s’emparer de la caravane sans que tu nous dises qu’il y aurait un combat afin de faire nos préparatifs». A savoir qu’en ce jour-là l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - sor tit de Médine avec ses compagnons pour prendre possession de la ca ravane d’Abou Soufian qui venait du Châm apportant une grande quantité de biens et marchandises appartenant aux commerçants de Qoraïch. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - aiguillon na alors les musulmans et sortit avec un groupe formé de trois cent et quelques hommes, et il y a eu un affrontement entre fidèles et impies sans que personne y eût songé. Car Dieu voulut donner le pas aux musulmans sur les infidèles, leur accorder la victoire et séparer entre la vérité et l’erreur. Lorsque l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - eut vent de la sortie de quelques Qoreïchites pour sauvegarder la caravane, Dieu lui révéla qu’il aura ou la caravane ou à faire face aux guerriers, bien qu’une grande partie des musulmans comptaient s’emparer de la caravane sans combattre, comme Dieu le montre dans ce verset: «Vous auriez préféré avoir à combattre celle qui était désar mée». lt>n /Mai h a t e m a r a p p o r t é : « L 'E n v o y é d e D ie u - q u ’A lla h le bénisse
et le salue - se dirigea vers Badr avec les fidèles. Arrivé à Al-Rawha‘, il fit un discours puis leur demanda: «Que pensez-vous?» Abou Bakr lui répondit; «o Envoyé de Dieu, on nous a informé que (les impies) se
177
trouvent à tel endroit». Puis il posa la question une deuxième fois et Omar de lui répéter la même réponse d’Abou Bakr. A la troisième fois Sa’d Ben Mou'adz lui dit: «C’est notre avis que tu veux savoir? Par ce lui qui t’a honoré et t’a révélé le Livre, je n’ai jamais emprunté un tel chemin et n’en sais rien à son propos. Si tu nous conduis vers Bourak Al-Ghimad du côté de Yemen nous te suivrons et ne serons plus comme ceux qui avaient dit à Moïse: «Allez-y, toi et ton Seigneur. Combattez. Nous vous attendons» [Coran V, 24], plutôt nous te disons: «Allez-y, combattez avec ton Seigneur, nous combattrons avec vous. Il se peut que tu sois sorti pour une affaire et Dieu t’a dirigé vers une au tre. Pense à ce que Dieu t’a ordonné et exécute-le, renoue avec qui tu veux, fuis qui tu veux, déclare la guerre à qui tu veux, conclue la paix avec qui tu veux, prélève sur nos biens ce que tu veux». Dieu alors fit descendre ce verset: «Au moment où ton Seigneur te contraignit à sotir de ta demeure pour annoncer la vérité, souviens-toi qu’en cette circonstance aussi une partie des croyants se montra mécontente». Ibn Abbas a dit: «Le jour de Badr, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - consulta ses compagnons s’il devait combattre les polythéistes. Ayant reçu la réponse affirmative de Sa'd Ben Oubada, il demanda aux fidèles de s’apprêter pour le combat en leur ordonnant d’attaquer la partie armée, mais ceci pesa sur ceux qui avaient la foi. Dieu alors fit cette révélation. Suivant une autre interprétation d’Ibn Abbas, lorsque la bataille de Badr prit fin, on dit à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue «Allons attaquer la caravane car elle n’est plus gardée». Mais AlAbbas Ben Abdul-Muttaleb, qui était encore polythéiste et pris comme prisonnier, s’écria: «Cela ne te convient plus» - Pourquoi, lui demandat-il - Parce que Dieu, répliqua Al-Abbas t’a promis l’une des deux trou pes». «Vous auriez préféré avoir à combattre celle qui était désarmée» il s’agit de la caravane qu’ils voulaient s’en emparer sans combat. «Mais Allah voulut faire triompher la vérité dans tout son éclat» en opposant les fidèles aux polythéistes, donnant la victoire aux premiers, faisant triompher S a
religio n , f a i s a n t é l e v e r
la parole de l’Islam
SUT
tOUtGS les 3 lltT6 S
religions. Car II connaît les conséquences et dirige les fidèles, d’après Sa sagesse, vers ce qu’ils répugnaient peut-être... 178
Mouhammad Ben Ishaq raconte: «On fit connaître à l’Envoyé de Dieu - qu’AIIah le bénisse et le salue - le retour de la caravane d’Abou Soufian apportant des marchandises du pays de Châm. Il dit aux mu sulmans: «Voilà une caravane qui rentre à la Mecque apportant les biens des Qoraïchites. Allez à sa rencontre, peut-être Dieu vous la ren dra comme butin de guerre». Une partie de fidèles fit les préparatifs tandis que l’autre tarda à le faire croyant que l’Envoyé de Dieu - qu’AIlah le bénisse et le salue - ne rencontrerait aucune résistance. Etant proche de Hijaz, Abou Soufian fit une reconnaissance, de manda les nouvelles des musulmans à tous ceux qui les rencontrait, et sut enfin que Mouhammad s’apprêta à l’attaquer. Il loua les services de Damdam Ben Amr Al-Ghifari en l’envoyant à La Mecque et raconter aux Qoraïchites que Mouhammad avait attaqué la caravane et qu’ils devaient venir en aide afin de récupérer leurs biens. Quant à Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue - et Ses compagnons, lorsqu’ils traversèrent la vallée appelée Dzoufrane, on vint lui dire que les Qoraïchites sont venus pour défendre la caravane et leurs biens. Il demanda l’avis de ses compagnons au sujet de l’af frontement avec les Qoraïchites. Abou Bakr prit la parole et fit un dis cours favorable, ‘Omar fit de même, puis Al-Miqdad Ben Amr se leva et dit: «O Envoyé de Dieu! Fais ce que Dieu t’a ordonné de faire. Nous sommes avec toi. Par Dieu nous te dirons plus ce que les fils d’Israël avaient dit à Moïse: «Allez-y, toi et ton Seigneur combattez. Nous vous attendons». Mets-toi en marche, toi et ton Seigneur, nous combattrons avec vou s. P a r celui qui t’a envoyé apportant la vérité, si tu nous conduis vers Bourak Al-Ghimad - c’est à dire le pays d’Ethiopie - nous endurerons ce trajet avec toi pour y arriver». L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - lui fut gré et lui souhaita le bien. Puis il s’adressa aux fidèles: «O hommes! donnezmoi votre avis». Il voulut par là entendre et connaître la réponse des Ansariens, car ils étaient parmi ceux qui sont sortis avec lui et qui, en lui prêtent serment d’allégeance à /\qat>a, lui avaient dit: «O Envoyé de Dieu, nous ne sommes plus responsables de toi jusqu’à ce que tu arri ves à Médine, et une fois là, tu seras sous notre protection et nous te défendrons ce par quoi nous défendons nos fils et nos femmes». Il re
179
doutait le refus de Ansariens de lui venir en aide s’il se trouve en de hors de Médine et ils ne sont plus tenus de le défendre en les condui sant pour combattre en dehors de leur ville. A ce moment-là Sa‘d Ben Mou‘adz se leva et dit: «Nous désignestu ô Envoyé de Dieu?» - Oui, répondit-il. Et Sa‘d de poursuivre: «Nous avons cru en toi, attesté que ce que tu as apporté est la vérité, et nous nous sommes enagés vis-à-vis de toi d’entendre et d’obéir. Exé cute ce que Dieu t’a ordonné de faire. Par celui qui t’a envoyé appor tant la vérité, si tu nous ordonnes de prendre le large, nous le prendrons avec toi et nul parmi nous ne fera défection. Nous ne crai gnons plus notre ennemi en le rencontrant demain. Nous endurons la guerre, combattons sincèrement. Il se peut que Dieu te fasse voir de main ce qu’il te rendra satisfait. Conduis-nous avec la bénédiction de Dieu». L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - fut très réjoui d’entendre ces propos de Sa’d et dit aux fidèles: «M ettez-vous en mar che avec la bénédiction de Dieu, et je vous annonce que Dieu m ’a prom is l ’une des deux troupes. Il me semble de voir maintenant les endroits où les polythéistes seront tués».
’id tastagitûna rabbakum fastajâba lakum ’annî mumiddukum bi ’alfinmina-l-malâ’ikata murdafîna (9) wamâ ja ‘alahu-L-Lâhu ’illâ busrâ wa litatm a’inna bihî qulûbukum wamâ-n-nasru ’illâ min ‘indi-L-Lâhi ’innaL-Lâha ‘Azîzun Hakîmun (10). Votre Seigneur ne resta insensible à vos prières. «Je vous donne l’ap pui, dit-il, de mille anges en file ininterrrompue» (9) Ce n’était là, de la part d’Allah, qu’un acte d’encouragement destiné à affermir vos cceurs. En v . u t . . ; , „ n ' a p p a r i U » ! q o ’ i A l l a h . E t Allah est D U ÎS S a n t et sage. (10).
180
Le jour de la bataille de Badr, le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - regarda ses compagnons dont le nombre ne dépassait pas les trois cent et quelques hommes. Quant aux idolâtres, ils étaient plus que mille. Portant son manteau et son izar, il se dirigea vers la qibla et fit cette prière: «Mon Dieu, exécute ce que Tu m’as promis. SI cette troupe des musulmans sera vaincue, Tu ne seras plus adoré sur la terre». Il ne cessa d’invoquer Dieu jusqu’à ce que son izar tombât de ses épaules. Abou Bakr le prit, le lui remit sur les épaules, se tint der rière lui et dit: «O Prophète de Dieu, assez d’invoquer Dieu. Il exécute ra sûrement ce qu’il t’a promis». Dieu à ce moment fit descendre ce verset: «Votre Seigneur ne resta pas insensible à vos prières. «Je vous donne l’appui, dit-il, de mille anges en file interrompue». Après la mêlée, Dieu vainquit les polythéistes: soixante-dix parmi eux furent tués et un nombre égal pris comme prisonniers de guerre. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - demanda l’avis d’Abou Bakr, Omar et Ali au sujet des derniers. Abou Bakr lui dit: «O Envoyé de Dieu, ils ne sont que tes cousins et des hommes de ta tri bu. Je te propose de les rançonner car cela nous donnera une force contre les idolâtres. Peut-être Dieu les dirigera demain pour devenir notre appui». Il s’adressa par la suite à Omar: «O Ibn Al-Khattab, que pensestu?» Et Omar de répondre: «Par Dieu, je ne suis pas du même avis d’Abou Bakr. Je te demande de me livrer un tel- un des proches d’Omar- pour lui trancher la tête, et tu livres aussi un tel à Ali, un tel à Hamza pour les tuer afin que Dieu sache que dans nos cœurs il n’y a plus de pitié envers les polythéistes que voici car ils sont les notables de Qoraïch, les chefs et les vaillants». L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - parut être du côté d’Abou Bakr, et accepta les rançons des captifs. Et Omar de ra conter: «Le lendemain matin je me rendis chez le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - et le trouvai pleurer avec Abou Bakr. Je lui de mandai: «Qu’est-ce qu’il te fait pleurer ô Envoyé de Dieu toi et ton compagnon? Peut-être je pleurerai avec vous s’il y a une raison quel conque ou au moins je ferai semblant de pleurer» Le Prophète - qu’Al lah le bénisse et le salue - lui répondit: «C’est à cause de la rançon
181
que tes compagnons m’ont proposée. On me fit montrer le châtiment des hommes qui est plus proche que cet arbre- et il désigna un arbre qui était tout près de lui Dieu à ce moment fit cette révélation: «II est indigne d’un Prophète de faire des prisonniers si ce n’est au cours d’un combat.... jusqu’à il vous est permis de disposer du butin en toute quié tude» [Coran VIII, 67 - 69] Dieu rendit le butin un bien licite à son Prophète. Mais les musul mans devaient subir un revers l’année suivante à la suite de la bataille de Ouhod à cause de la rançon qu’ils avaient acceptée le jo u r de Badr. En ce jour-là, le jour de Ouhod, soixante-dix fidèles furent tués, ils fuirent leur Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - qui devait avoir une incisive cassée, un heaume brisé et le sang qui coulait sur son visage. Dieu les blâma en leur disant: «Au moment de votre premier revers alors que vous aviez déjà infligé plusieurs défaites à vos ennemis, vous vous écriâtes: «D’où nous vient cette infortune?» Réponds-leur: «De vous-mêmes». Car Allah est tout-puissant» [Coran III, 165]. Plusieurs versions ont été rapportées concernant le même événe ment, mais elles donnent presque toutes le même sens. «... mille anges en file interrompue» c’est à dire les uns à la suite des autres. Mais Ibn Jarir a précisé en disant: Gabriel descendit à la tête de mille anges pour se mettre à la droite du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - où se trouvait Abou Bakr, et Mickaël à la tête de mille autres à sa gauche. Cette interprétation stipule que le nombre des anges dépassait les mille. Le commentaire le plus correct fut celui d’Ibn Abbas où il dit que cinq cent anges étaient d’un côté commandés par Gabriel et cinq cent autres d’un autre côté commandés par Mic kaël. A cet égard Ibn Abbas rapporte aussi: «En poursuivant un poly théiste, un musulman entendit le son d’un fouet au-dessus de lui et la voix d’un cavalier: «Avance Haïzoum» Il vit ensuite le polythéiste qu’il poursuivait tomber mort raide devant lui. En le regardant de près il re marqua que le coup de fouet lui avait fendu la tête en deux. Il raconta ce tait, plus tard, a l'Envoyé de
Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -
qui lui répondit: «Ce que tu racontes est vrai car cet appui nous pro182
vient du troisième ciel». A la fin de la bataille les musulmans avaient tué soixante-dix idolâtres et capturé soixante-dix autres. Ceux qui avaient participé à la bataille de Badr ont joui d’un grand mérite et un privilège remarquable. Car on a raconté que Gabriel vint demander au Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue «Comment estimez-vous les hommes de Badr?» Il lui répondit: «Les meilleurs par mi les musulmans» Suivant une variante il aurait ajouté: «ainsi que les anges qui y avaient pris part». A ne pas oublier aussi l’histoire de Hateb Ben Abi Balta'a qui fut appréhendé à cause d’une lettre qu’il avait envoyée avec une femme et fut saisie, dans laquelle il avait averti les Qoraîchites de l’expédition que préparait le Prophète contre eux. Omar proposa à (’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -: «Laissemoi tuer ce perfide». Il lui répondit: «Non, il a participé à la bataille de Badr. Que sais-tu, peut-être Dieu a bien accueilli les hommes de Badr en leur disant: «Faites ce que vous voudrez car Je vous ai pardonné». «Ce n’était là, de la part d’Allah, qu’un acte d’encouragement destiné à affermir vos cœurs». Dieu n’a envoyé les anges pour combattre à côté des musulmans que pour leur apporter la bonne nouvelle qu’ils seront vainqueurs, Il est capable, de toute façon, de leur accorder la victoire car, en réalité, il n’y a pas de victoire si ce n’est de la part de Dieu. En confirmation de cette réalité, Il a dit: «Si Dieu voulait, Il sévirait Lui-même contre les Infidèles mais II tient à vous éprouver les uns par les autres» [Coran XLVII, 4] et aussi: «C’est la loi commune, fortune et infortune se succèdent parmi les hommes» [Coran III, 140]. Telle est la loi de Dieu qui émane de Sa sagesse pour que les fidèles combattent eux-mêmes les impies, et afin qu’il reconnaisse ceux qui croient. Avant cela, Dieu châtiait les peuples qui traitaient les Prophètes de menteurs par les malheurs et les calamités, par exemple lorsqu’il a fait périr le peuple de Noé par le déluge, le peuple de ‘Ad par un vent impétueux, les Thamoudites par la foudre, le peuple de Loth par l’ef fondrement du sol et les pierres d’argiles, et le peuple de Chou'aib par le Jour de l’ombre. Lorsqu’il envoya Moïse, Il fit anéantir son ennemi et lui révéla le Pentateuque, Il y prescrit le combat contre les mécrétans, qui demeura ainsi une loi permanente après lui. A cet égard Dieu a dit:
183
«Nous avons donné le Pentateuque à Moïse après avoir anéanti les peuples passés. Notre but était d’instruire les hommes» [Coran XXVIII, 43], Le meurtre des infidèles par les mains des croyants est plus humi liant pour les premiers et une guérison pour les cœurs des derniers, comme Dieu a dit: «Combattez-les. Allah les châtira par vos mains. Il les humiliera, vous donnera la victoire sur eux et apaisera les cœurs des croyants» [Coran IX, 14]. Voilà pourquoi l’exécution des chefs Qoraïchites pris en captivité était plus apaisante pour les cœurs des musul mans, par exemple le fait de tuer Abou Jahl dans un combat serait pour lui plus humiliant que sa mort sur un lit. Dieu est tout-puissant et accorde également la puissance à Ses serviteurs croyants dans les deux mondes, et aussi Sage en prescri vant aux fidèles le combat contre les incrédules bien qu’il est capable de toute façon à les anéantir seul.
’id yugassikumu-n-nu‘âsa ’amanatam-minhu wa yunazzilu ‘alaykum mina-s-sarrûf’i mâA’a-l-liyutahhirakum bihî wa yudhiba ‘ankum rijza-ssaytâni wa liyarbita ‘alâ qulûbikum wa yutabbita bihi-l-’aqdâma (11) ’id yuhi rabbuka ’ilâ-l-malâ’ikati ’annî ma‘akum fatabbitû-l-ladîna ’am anû sa’ulqî fï qulubi-1-ladîna kafarû-r-ru‘ba fadribû fawqa-l-’a‘nâqi wa-dribû minhum kulla banânin (12) dâlka bi’annahum sa qqû-L-Lâha wa rasûlahû wa may-yusâqiqi-L-Lâha wa rasûlahû fa’inna-L-Lâha sadîdu-l-‘iqâbi (13) dâlikum faduqûhu wa ’anna li-l-kâfirîna ‘adâbu-n-nâri (14). M a is voici qu’A llah, vous prenant sous sa garde, vous endorm it d’un
184
sommeil profond et déclencha un orage pour vous permettre de vous laver, de secouer la lassitude insinuée en vous par satan, de relever vos courages et d’affermir vos pas (11) Allah dit aux anges: «Je suis avec vous. Rassurez les croyants. Je jetterai l’épouvante dans le cœur des infidèles. Frappez vos ennemis à la nuque et aux doigts (12) Tout ceci, c’est pour punir ceux qui sont entrés en lutte contre Allah et Son Prophète. Car quiconque entre en lutte contre Allah et son Prophète, Allah lui inflige un châtiment exemp laire (13) Subissez ce châtiment. Et n’oubliez pas que le supplice du feu est réservé aux infidèles (14). Dieu rappelle aux fidèles quand II leur a enveloppés de sommeil comme d’une sécurité venant de Lui à la suite de la peur qu’ils éprou vaient due à leur nombre inférieur par rapport à leurs ennemis, une chose qui eut lieu aussi le jour de Ouhod. A ce propos Abou Talha rap porte: J’étais parmi ceux qui se sont endormis d’un sommeil profond. Maintes fois le sabre tombait et je le reprenais et je regardais les fidè les endormis en couvrant la tête de leurs boucliers». Quant à Ali, il a rapporté: «Le jour de Badr, le seul cavalier parmi nous était Al-Miqdad. Nous fûmes tous plongés dans un profond som meil, seul l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - était éveillé, il priait sous un arbre en pleurant jusqu’au matin». Au sujet de ce sommeil, Abdullah Ben Mass'oud a dit: «Le som meil dans un combat est une sécurité venant de Dieu. Mais pendant la prière, il provient du démon». Il était donc une faveur divine pour ras surer le cœur des fidèles et une annonce de la victoire sur leurs enne mis grâce à la miséricorde de Dieu. Dans un hadith authentifié, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -, étant le jour de Badr sous une tonnelle avec Abou Bakr en invoquant Dieu, fut gagné par un sommeil, puis il s’éveilla en sou riant et dit: «Réjouis-toi ô Abou Bakr, voilà Gabriel qui s’avance en pro duisant de la poussière derrière lui». Puis il sortit de la tonnelle en récitant: «Votre nombre ne tardera pas à ployer et à être mis en déroute» [Coran LIV, 45] Il s'agit bien sûr des infidèles. En commentant cette partie du verset; «et déclencha un oragC pont
vous permettre de vous laver» Jbn Abbas a dit: «Quand les polythéistes sortirent pour défendre la caravane et la sauvegarder, ils descendirent
185
près de la source de Badr en devançant les fidèles. Les musulmans éprouvèrent une grand soif, à cause de la pénurie d’eau, et durent faire leur prière à l’état d’impureté, une chose qui les préoccupa. Dieu à ce moment fit descendre une pluie qui remplit la vallée, les croyants purent alors se désaltérer, remplirent leurs outres, abreuvèrent les montures et se purifièrent. Dieu, par ce fait, leur accorda un moyen de purification et affermit leur pas, car il y avait entre les deux partis un endroit couvert de Sable et Dieu y fit descendre de la pluie. Il est rapporté que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - en se rendant à Badr, fit halte auprès de la première source qu’il rencontra. Al-Habab Ben Moundzer lui dit: «O Envoyé de Dieu, cet en droit que tu as choisi, est-ce Dieu te l’a indiqué pour ne plus objecter, ou bien tu l’as choisi toi-même pour te préparer à la guerre?» Il lui ré pondit qu’il l’a choisi en le considérant comme un point stratégique. AlHabab de poursuivre: «O Envoyé de Dieu, ce n’est la place conve nable, mettons-nous en marche pour atteindre la source d’eau la plus basse, et là nous comblerons tous les puits et laisserons un seul pour construire un bassin pour nous. De cette façon nous aurons de l’eau et eux en seront privés». L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - s’éxécuta. Dieu fit descendre la pluie avant d’envelopper les hommes du som meil. La pluie fit dissiper la poussière et endurcir le sol. Les âmes des fidèles furent apaisées et leurs pas affermis. «Pour vous permettre de vous laver» et de vous purifier soit de l’im pureté mineure, soit de l’impureté majeure, et: «de secouer la lassitude insinuée en vous par Satan» en vous éloignant de toute suggestion du démon, et cela signifie pour vous une purification interne. Puis «de rele ver vos courages» c’est à dire en fortifiant vos cœurs afin de pouvoir faire face à l’ennemi et d’endurer ses agressions «et d’affermir vos pas>>. En voilà aussi une autre grâce de Dieu quand II dit aux anges: «Je suis avec vous. Rassurez les croyants» afin que les fidèles Lui soient re connaissants. En envoyant Ses anges pour secourir Son Prophète et é ta b li r £ a r a tig ia n .
Diau leur inspira
d'affermir
c e u x , q u i c r o i e n t e n L u i.
Quant aux mecroyants, Dieu jettera l’effroi dans leurs cœurs et les hu
186
miliera à cause de leur désobéissance et leur rebellion contre Son Messager - qu’Allah le bénisse et le salue-. Il ordonna aux anges: «Frappez vos ennemis à la nuque et aux doigts» c’est à dire coupez-leur les membres: mains et pieds, et frappez-les à la nuque en leur tran chant la tête, comme II a donné aussi le même ordre aux croyants en leur disant: «Quand vous êtes en guerre avec les infidèles, passez-les au fil de l’épée» [Coran XLVII, 4]. Al-Qassem rapporte que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue - a dit: «Je n’ai pas été envoyé pour punir avec le châtiment de Dieu (c.à.d le feu) mais de frapper sur les cous et de lier les captifs fortement». En commentnt ce fait, Al-Rabi’ Ben Anas a dit: «Le jour de Badr les hommes distinguaient ceux qui ont été abattus par les anges par les traces de coups sur les cous et les jointures qui ressemblaient à des brûlures». Ibn Abbas a dit: «Dieu inspira aux anges: «Je suis avec vous, af fermissez donc ceux qui croient». A la fin de la bataille Abou Jahl fut la soixante-neuvième victime et ‘Ouqba Ben Abi Mou'ait la soixantedixième, car tous ceux qui ont été tués parmi les polythéistes: «sont en trés en lutte contre Allah et Son Prophète» en leur désobéissant, se sé parant d’eux, reniant la foi et négligeant les enseignements. «Car quiconque entre en lutte contre Allah et Son Prophète, Allah lui inflige un châtiment exemplaire», un châtiment qui est toujours réservé à ceux qui font shisme d’avec Dieu et Son Envoyé. Puis Dieu s’adresse aux impies: «Subissez ce châtiment. Et n’oubliez pas que le supplice du feu est réservé aux infidèles» dans la vie future.
yâ ’ayyuha-l-ladina ’amanû ’idâ laqîtumu-l-ladîna kafarû zahfan falâ tuwallûhumu-l-’adbâra (15) wa may-yuwallihim yawma ’idin duburahu ’illâ
187
m u ta h a rrifa -l-liq itâ lin ’aw m u tah ay y izan ’ilâ fi’atin fa q ad bâA’a bigadabim-mina-L-Lâhi wa ma’wâhu jahannamu wa bi’sa-l-masîru (16). O croyants, lorsque vous rencontrez l’année ennemie, ne tournez pas le dos. (15) Celui qui tourne le dos en pareille circonstance, à moins que ce ne soit pour prendre une meilleure position ou rallier un autre groupe, celui-là encourt la colère d’Allah. Il finira dans la géhenne. Quel triste sort! (16). Dieu menace ceux qui s’abstiennent à combattre dans Sa voie de leur châtier par le feu. il leur ordonne: «Lorsque vous rencontrez l’armée ennemie» et que vous soyez tout près d’eux et face à face «ne tournez pas le dos» en fuyant et laissant les autres fidèles battre seuls. Mais «celui qui tourne le dos en pareille circonstance, à moins que ce ne soit pour prendre une meilleure position» c’est à dire en usant un stratagème par exemple en fuyant devant l’ennemi le faisant croire qu’il a peur de lui, et ce dernier le suit pour le battre, mais le fidèle, en saisisant cette occasion d’être seul, retourne vers lui et le tue. «Ou rallier un autre groupe» en se déplaçant d’un côté à l’autre pour venir en aide à ceux qui en ont besoin d’être secourus, ou de joindre un chef. A ce propos l’imam Ahmed rapporte que Abdullah Ben Omar -que Dieu les agrée- a râconté: «Faisant partie d’un régiment envoyé par le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -, les hommes prirent la fuite et je fus parmi eux. Puis nous nous dîmes: «Que faire après avoir fui l’ennemi et encouru la colère de Dieu? Si nous rentrons à Médine, y passons la nuit, puis nous nous présentons devant l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - peut-être notre repentir sera accepté?» En effet nous nous rendîmes chez lui avant la prière de l’aurore, il sor tit nous demander: «Qui êtes-vous?» - Les fuyards, répondîmes-nous. Il répliqua: «Non, vous êtes les vaillants qui attaquent avec impétuosité. Je fa is partie de vous et des musulmans». Nous embrassâmes sa main et il nous récita ce verset: «à moins que ce ne soit pour prendre une meilleure position» (Rapporté par Ahmed, Abou Daoud, Tirmidzi et Ibn Maja)(1).
(1)
¿f>
¿r* ^jj* ~'-*j
^
:
:LdJL»
<àl
q
188
4UI J-p
.->■^UJI
ju j- Î
JU
tjf e iil
En commentant cette partie du verset: «ou rallier un autre groupe» AL-Dahak a dit: «il s’agit de celui qui fuit pour se rallier au Prophète et à ses compagnons, ainsi de celui qui le fait pour se rallier à son chef. Mais si la fuite est faite pour une autre cause, elle sera considérée comme un péché capital car, d’après Boukhari et Mouslim, Abou Houraira rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Evitez les sept périls». - O Envoyé de Dieu, demanda-t-on, quels sont ces périls?» Il répondit: «Ils sont: le polythéisme, la magie, le meurtre d ’une.âme que Dieu a interdit à moins qu’il ne se soit pour une juste rai son, de dévorer les biens d ’un orphelin, la fuite au jour du combat dans le chemin de Dieu, et la diffam ation des fem m es mariées insouciantes et croyantes Donc celui qui fuit du combat, sauf pour les raisons sus-mentionnées, encourra la colère de Dieu et son refuge sera la Géhenne. Quelle triste fin!. L’imam Ahmed rapporte que Bachir Ben Ma'bad a raconté: «Je me rendis chez le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - pour lui prêter serment d’allégeance. Il me stipula d’attester qu’il n’y a d'autre divinité que Dieu et que Mouhammad est son serviteur et Envoyé, de s’acquitter des prières, de verser la zakat, de faire le pèlerinage à la Maison Sacrée, de jeûner le mois de Ramadan et de combattre dans la voie de Dieu. Je lui dis: «O Envoyé de Dieu, il en est deux obliga tions dont je suis incapable de m’en acquitter: Le combat dans la voie de Dieu car on a dit que quiconque tourne le dos à l’ennemi encourra la colère de Dieu. J’ai peur, si une fois que j ’y participe, que mon âme
¿jÂt
:Jlü £>*«■* (ïlAiil J-J «liJli iî» Ulj Lïl ùjjÜnjJI jt-iil
<>.ÿ
iVi :Jlü
j
^
LJ cJlS" lili -¿Hi
11.1
oLujli
ùib ci*À*jillj Jjb ( 1) C )L y l> ^ J !
fji
189
cVjJ>\
Ml
çy-
ne s’humilie et redoute la mort. Quant à la zakat -ou l’aumône- par Dieu je ne possède que dix chamelles qui sont les biens de ma famille et leurs montures». L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue ferma sa main puis l’agita et dit: «S’il n’y aura ni combat dans la voie de Dieu ni aumône par quoi donc comptes-tu entrer au Paradis?» Je lui répondis: «Je te prête donc serment d’allégeance en me conformant à tout cela». Il en est parmi les ulémas ceux qui ont précisé que la fuite au jour du combat était interdite aux compagnons du Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - étant donné que ce combat était une obligation per sonnelle pour chacun d’eux. Comme on a dit aussi que c’était du devoir de Ansariens -les Médinois- qui lui avaient prêté serment d’allé geance de lui obéir en toute circonstance, ou bien encore cela ne concernait que ceux qui avaient participé à la bataille de Badr. Ils pré sentent comme argument que ceux-là n’avaient d’autre groupe auquel ils devaient se rallier qu’eux-mêmes, et le Prophète - qu’AHah le bé nisse et le salue - a dit en s’adressant à Dieu en ce jour-là: «Mon Dieu si ce groupe sera vaincu, Tu ne seras jamais adoré sur la terre». Al-Hassan et Yazid Ben Habib ont soutenu cette opinion et ce der nier ajouta: «Le jour de Badr, Dieu menaça par le châtiment du feu tout fuyard à moins que ce ne soit de se détacher pour un autre combat ou de se rallier à une autre troupe. Le preuve en est que, le jour de la bataille de Ouhod, Dieu a dit aux fidèles: «Si certains d’entre vous ont trahi le jour de la rencontre des deux armées, c’est qu’ils ont été subornés par Satan, déjà prédisposés par leurs péchés. Néanmoins Allah leur a pardonné, car II est plein de miséricorde et d’inlugence» [Coran IX, 25-27]. Mais Abou Sa'id a déclaré: «Quand bien même le verset précité ne concernait que les hommes de Badr et que leur fuite était interdite, il ne faut pas prétendre que cela se borne à eux seuls, alors que nous avons dans le hadith rapporté par Abou Houraira la preuve, car en tout temps la fuite du combat dans le chemin de Dieu demeure l’un des grands péchés.
falam taqtulûhum walâkinna-L-Lâha qatalahum wamâ ramayta ’id ramayta wa lâkinna-L-Lâha ramâ waliyubliya-l-mu’minîna minhu bala ’an hasanan ’inna-L-Lâha Samî'un ‘Alîmun (17) dâlikum wa ’anna-L-Lâha mahinu kydi-l-kâfmna (18). Vos adversaires, ce n’est pas vous que les avez tués. C’est Allah. Vos coups ce n’est pas vous qui les avez portés. C’est Allah. Allah qui se mani feste aux croyants par cette démonstration éclatante. Allah entend et sait tout (17) Et si Allah a agi de la sorte, c’est qu’il veut ruiner la cause des infidèles (18). Dieu affirme qu’il est le créateur des actions des hommes qu’ils doivent le louer pour les bonnes oeuvres qu’ils ont commises, car c’est bien Lui qui les aidés et dirigés. C’est pourquoi II a dit: «Vos adversai res, ce n’est pas vous qui les avez tués, c’est Allah» c’est à dire: malgré leur multitude et votre petit nombre ce n’est pas grâce à votre puis sance et votre force que vous avez tué vos ennemis. Il l’affirme bien dans ce verset quand il dit: «Allah vous a accordé la victoire à Badr mal gré votre infériorité» [Coran III, 123], et aussi: «Allah vous a donné la vic toire en maintes circonstances, notamment à Hounein. Ce jour-là, vous vous êtes fiés à votre nombre. Mais le nombre ne fit rien» [Coran IX, 25]. Donc ni le petit nombre ni le grand ne pourront assurer la victoire en dehors de Dieu qui l’accorde à qui II veut et quand II veut, car II a dit: «Combien de fois n’a-t-on pas vu une petite troupe disperser une grande avec la permission d’Allah» [Coran II, 249]. Il est toujours avec les per sévérants et les patients. Puis Dieu rappelle à Son Prophète quand, le jour de Badr, il a pris une poignée de sable et l’a lancée sur les impies, en lui disant: «vos coups, ce n’est pas vous qui les avez portés. C’est Allah». A cet égard Ibn ' Abbae raoonto: «Le jo u r de Badr, l’ Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - leva les mains vers le ciel et dit: «Seigneur! Si ce groupe (de croyants) sera vaincu. Tu ne seras jamais adoré sur la terre» Gabriel lui dit alors: «Prends une poignée de sable et lance-la
191
aux visages des incrédules». Il s’exécuta, et chacun des polythéistes reçut du sable soit dans ses yeux, soit dans ses marines, soit dans la bouche, et par la suite ils prirent tous la fuite. Certains rapporteurs ont dit que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - en lançant le sable aurait dit: «Que les visages soient enlaidis». Une fois le sable lancé, les fidèles fondirent sur les impies les tuant et les capturant. Leur défaite était dûe à cette poignée de sable. Dieu voulut éprouver les croyants au moyen d’une belle épreuve venue de Lui et savoir ceux qui sont reconnaissants. Car Dieu entend et exauce les invocations, et sait à qui II donne la victoire. S’il a agi de la sorte «c’est qu’il veut ruiner la cause des infidèles» en anéantissant leur ruse et leur puissance.
’in tastaftihû faqad jâA’akumu-l-fathu wa ’in tatahû fahuwa hayru-l-lakum wa ’in ta‘ûdû na‘ud walan tugniya ‘ankum fi’atukum say’an walaw katurat wa ’anna-L-Lâha ma‘a-l-mu’minîna (19). Vous avez imploré l’arbitrage d’Allah. Vous connaissez maintenant la sentence d’Allah. Cessez toute hostilité, cela vaudra mieux pour vous. Mais si vous reprenez la lutte, nous la reprendrons aussi. Votre troupe ne vous sera d’aucun secours, quel qu’en soit le nombre, car Allah est avec les croyants (19). Dieu s’adresse aux incrédules: «Si vous cherchiez la victoire, de mandiez Son jugement pour trancher entre vous et vos ennemis les croyants, vous avez obtenu tout cela, à cause des propos d’Abou Jahl quand il a dit en rencontrant les fidèles: «Mon Dieu, c’est lui (Mouhammad) qui a rompu le lien de parenté, nous a apporté ce dont nous ignorons, fais qu’il soit vaincu demain». C’était lui qui avait imploré la victoire. As-Souddy -a dit: «En auittant la Mecque pour se rendre à Badr, les polythéistes s'accrochèrent aux voiles de la Ka'ba et formulèrent
cette invocation: «Seigneur, donne la victoire aux meilleurs guerriers, 192
les plus nobles des deux partis et les meilleures tribus». Dieu leur ré pondit: «J’ai exaucé votre prière et donné la victoire au meilleur parmi vous que vous avez désigné, à Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue -». «Cessez toute hostilité» en reniant la foi et traitant le Prophète de menteur «cela vaudra mieux pour vous» dans les deux mondes «Mais si vous reprenez la lutte nous la reprendrons aussi». C’est à dire: Si vous re venez à votre incrédulité et votre égarement, nous allons vous prépa rer une bataille pareille à celle-ci. Ou bien, d’après l’interprétation d’AsSouddy: si vous cherchez la victoire, nous l’accorderons à notre Pro phète Mouhmmad - qu’Allah le bénisse et le salue -. La première inter prétation s’avère être la plus logique. «Votre troupe ne vous sera d’aucun secours, quel qu'en soit le nom bre». Même si vous réussirez à former la plus grande armée, ceux qui sont avec Dieu et se fient à Lui, nul ne pourra les vaincre car «Allah est avec les croyants» qui forment le parti du Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue
ya ’ayyuhâ-l-ladîna ’a manu ’atî‘û-l-Lâha wa rasûlahû walâ tawallû ‘anhu wa ’antum tasma‘una (20) walâ takûnû ka-l-ladîna qâlu sami‘na wa hum lâ yasma‘ûna (21) ’inna sarra-d-dawa" bbi ‘inda-L-Lâhi-s-summu-1bukm u-l-ladîna lâ ya‘qilûna (22) walaw ‘alima-L-Lâhu fîhim hayra-1la’asma‘ahum walaw ’asma‘ahum latawallaw wa hum mu‘ridûna (23). O croyants, obéissez à Allah et à Son Prophète. Ne l’abandonnez pas, maintenant que vous êtes renseignés (20) N ’imitez pas ceux qui disent: «Nous avons entendu alors qu’üs n’ont pas écouté (21) L es plus viles créatu res au regard d’Allah sont celles qui n’écoutent ni ne parlent, sont celles qui sont dépourvues d’entendement (22) Si Allah leur avait reconnu quelque ap
193
titude, Il se serait employé à les convaincre. Même s’il était fait entendre d’eux, ils se seraient éloignés de Lui, murés dans leur indifférence (23). Dieu exhorte les fidèles à obéir à Lui et à Son Prophète, en les défendant d’imiter les incrédules dans leur rebeilion. Il leur dit: «ne l’abandonnez pas» et n’écartez-vous par de Dieu en lui désobéissant: «maintenant que vous êtes renseignés» et ce à quoi vous êtes appelés: «N’imitez pas ceux qui disent: «Nous avons entendu alors qu’ils n’ont pas écouté» qui sont les idolâtres d’après Ibn Jarir, ou les hypocrites selon Ibn Ishaq qui font semblant d’écouter mais en fait ils n’entendent rien. Puis Dieu donne l’exemple des pires des bêtes à son regard: «Les plus viles créatures au regard d’Allah sont celles qui n’entendent» pas la voix de la vérité «ni ne parlent» c ’est à dire les m uets qui ne la comprennent pas. Car Dieu a créé toutes les créatures pour L’adorer et Lui obéir, et ceux-là ont été créés pour le même but mais ils s’en sont détournés et sont devenus semblables aux bestiaux, ou plus éga rés encore. Voilà ceux qui sont insouciants. Ceux-là ne jouissent ni d’une raison saine ni d’un but droit. Si Dieu avait recoconnu quelque bien en eux, Il aurait fait en sorte qu’ils enten dent. Et pour montrer leur état déséspéré, Il a dit: «Même s’il était fait entendre, d’eux, ils se seraient éloignés de Lui, murés par leur indifférence» et mus par leur obstination pour persévérer dans leur égarement.
yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’a manû-stajîbû li-L-Lâhi wa li-r-rasûli ’idâ da‘âkum limâ yuhyîkum wa ‘lairiïï ’anna-L-Lâha yahulu bayna-l-mar’i wa qalbihî wa ’annahû ’ilayhi tuhsaruna (24). O croyants, répondez à Allah et à Son Prophète quand ils vous convient à faire votre salut. Sachez qu’Allah peut troubler l’entendement de l’homme. Et sachez aussi que vous lui ferez retour (24). Abou Sa'id AI-Mou‘alla rapporte: «Tandis que je priais, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - passa près de
194
m o i e t m ’a p p e l a , m a i s
je ne me rendis pas à son appel. La prière terminée, j’allai le voir et il me dit: «Qu’est-ce qui t ’a empêché de répondre à mon appel? Dieu n ’a-t-Il pas dit: «O Croyants, répondez à Allah et à Son Prophète quand ils vous convient à faire votre salut» Puis il poursuivit: «Avant de sortir, je t ’ensei gnerai la plus grandiose sourate du Coran». Quittant la mosquée je lui rappelai ce qu’il m’a promis, il me répliqua: «Louange à Allah, le Sei gneur des mondes» «Telle est la sourate qu’on répète toujours ( dans la prière)» (Rapportépar Boukhari)(1). L'expression «à faire votre salut» signifie le Coran où on trouve le salut, la survie et la vie-même, mais As-souddy précise que c’est l’Is lam qui fait revivre les hommes qui semblent être morts en persévé rant dans leur incrédulité. «Sachez qu’Allah peut troubler l’entendement de l’homme» Ibn Abbas a dit que Dieu s’interpose entre le fidèle et la mécroyance, ou entre l’incrédule et la foi. Moujahed a soutenu cette interprétation en ajoutant à la dernière phrase concernant l’incrédule: «en le laissant rien conce voir». A ce propos, et entre autres hadiths prophétiques, on cite celui-ci qui est rapporté par l’imam Ahmed d’après Anas Ben Malek où l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - disait souvent: «O Toi quoi tournes les cœurs, affermis mon cœur sur Ta religion» On lui deman da: «O Envoyé de Dieu, nous avons cru en toi et en ton message. Re doutes-tu pour nous quelque chose?» Il répondit: «Oui, car les cœurs sont tous entre deux doigts de Dieu le Très-Haut qui les tourne comme II veut»(2).
(1) (-1*
ÜÉ ^ J-Âj pJl
:jL ü .-d CjjS'xi gs*-*J
.¿i
aj]
¿ )l ¿U-j» Ui :JUi o-Jl ^ 5 tcJU*
4il
j
t ù
î
a lj j
(2) bi
ûl
^(Jlî
Jh** ** — = *- v-*-o •«WîU:
^ àl
4jjl :JU
j* ai*?**J oh
195
ùl
O-J *^jlîjt i ta* :jü ÇUJ*.
L’imam Ahmed rapporte d’après Oum Salama: «Le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - invoquait souvent Dieu par ces mots: «Mon Dieu, Toi qui fais tourner les cœurs affermis le mien sur Ta religion» Je lui demandai: «O Envoyé de Dieu, les cœurs seront-ils tournés?» Oui, répondit-il, Dieu n ’a créé un humain parm i les fils d ’Adam sans que son cœur ne soit entre deux doigts de Dieu à Lui la puissance et la gloire. S ’il veut, Il le maintient sur la voie droite, et s ’il veut, Il le dévie. Nous de mandons à notre Seigneur de ne plus dévier nos cœurs après nous avoir diri gés, et de nous accorder une miséricorde venant de L ui, car II est le Suprême Donateur» Je lui dis: «O Envoyé de Dieu, ne m’enseignes-tu pas une invocation à form uler pour moi-même?» Il répliqua: «Dis: «Mon Dieu, le Seigneur du Prophète Mouhammad, pardonne-moi mes p é chés, dissipe la colère de mon cœur et préserve-moi contre l ’égarement des tentatoins tant que Tu me laisses vivre»(1K
wa-t-taqû fitnata-l-lâ tusibanna-l-ladîna zalamû minkum h a ssatan wa ‘lamïï ’anna-L-Lâha sadîdu-l-‘iqâbi (25). Redoutez une guerre civile qui n’atteindrait pas uniquement que les sé ditieux. Et n’oubliez pas qu’Allah est implacable dans la répression (25). Dieu met en garde Ses serviteurs croyants contre une épreuve qui pourrait atteindre aussi bien les pécheurs que les autres sans qu’elle soit restreinte à ceux qui commettent les péchés ou à ceux qui se pro-
ÿu
0) 0
j& j *'
4 c j ¿rj
41)1
J O l J I c J j t » cC.l» HiiJLo
¿f*
U *_-gj ùl aJL-Jj tULus 31 -Uj U ^ -*••
^
^
*
f
¿ru 4Jüi û l
j ^
^ j
j
-Ull «J_,—j Ut !uü—l a. * clI —ili
196
C..o
-
j Jlj
y
¿)J_j ÔljLajJI
4j[
U
posent de les commettre7 et nul ne serait capable de la repousser. A ce propos l’imam Ahmed rapporte que Moutraf a dit: «Nous demandâ mes à Az-Zoubayr: «Qu’est-ce que vous êtes venus faire après avoir perdu le calife qui fut assassiné. Serait-il pour crier vengeance?» Il ré pondit: «Du temps de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue -, Abou Bakr, Omar et ‘Othman, nous lisions souvent ce verset: «Redoutez une guerre civile qui n’atteindrait pas uniquement que les sédi tieux» Nous ne comptions pas qu’un jour nous serions les auteurs jus qu’à son avènement». Quant à As-Souddy, il a déclaré que les concernés par ce verset étaient uniquement les hommes de Badr qui se sont combattus le jour du «Jamal» (Yaoum Al-Jamal). D’après Ibn Abbas: «Dieu ordonne aux croyants de réprouver tout ce qui est blâmable sinon ils seront touchés par le châtiment divin». Ouday Ben Oumayra rapporte qu’il a entendu l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - dire: «Dieu à la puissance et la gloire ne châtie tous les hommes à cause des mauvaises actions de quelques uns que lorsqu’ils voient des choses blâmables se produire devant eux sans les ré prouver alors qu’ils sont capables de le faire. S ’ils ne le font pas, Dieu châ tie le tout sans exception» (Rapportépar Ahmed)(1). L’imam Amed rapporte d’après Houdzaifa Ben Al-Yamane que PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Par celui qui tient mon âme en Sa main, vous devez ordonner à faire le bien et d ’inter dire le repréhensible sans quoi Dieu sera sur le point de vous infliger un châtiment qu ’à la suite vous l ’invoquerez mais vous resterez inexaucés» (Rapportépar Tirnùdzi et Ahmed)(2).
(1) ôL*JI
Olï t(JjBJ
V
(JC.-»-» ■«*
¿ji i £ ¿ j &
e\jj tiaUJIj «W jU J! ¿I 1-jJlP liiij
(2)
«JU
:JU
C..U* ¿y. lu* ^
-¿il ¿J—J iî ¿U-Jl ^ 5^1^ 0s0i 4,, J ^ ^ ¡¿x.j)\ sij j
197
ljl*i
JVi yù
L’imam Ahmed rapporte d’après An-Noulman Ben Bachir que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Celui qui observe stric tement les prescriptions de Dieu et celui qui les transgresse sont compara bles à des gens qui se trouvent sur un navire et, (après un tirage au sort) les uns occupent le pont et les autres la partie inférieure. Ceux qui se trou vent au bas du navire, lorsqu’ils ont besoin de s ’abreuver d ’eau, sont obli gés de monter sur le pont et de croiser ceux qui y logent. Ils se dirent: «Si nous faisions un trou dans notre part de façon à ne pas gêner ceux qui se trouvent sur le pont», mais ces derniers s ’ils les laissent faire, tous les hom mes périront, au contraire, s ’ils les empêchent ils seront tous sauvés» (Rapportépar Ahmed, Boukhari et Tirmidzi)(1). Oum Salama -que Dieu l’agrée- la femme du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a rapporté qu’elle l’a entendu dire: «Si les péchés de ma communauté se produiront au grand jour, Dieu leur infligera un châ timent venant de Lui.» Je lui demandai: «O Envoyé de Dieu, n’y aura-t-il pas parmi eux des hommes vertueux? - Oui, répondit-il - Que feront-ils alors?» Il répliqua: «Ils seront touchés par ce châtiment puis ils jouiront du pardon de Dieu et de Sa Satisfaction» (Rapportépar Ahmed)(2).
w a-dkurïï ’id ’antum qalîlum m ustad‘afûna fî-l-’ardi tahâfûna ’ay-
(1)
:jvs ^g
4JUJU-» \y£j Çjî IjÂwil
Cj*
\g.>?
Lg-LL»Î
<—-'W’Ij *lj }\j&
y
.L/2jI (2 )
o :JVI (j*
(_s^i
4^-j>-\ ((l****?:J y o
¿I
rt i -* W
b i—jU«î U
Ô\j
j c-*-»— :cJL»
((oJjæ.-L*J»-I
198
^
t^lj^
j(Jjl
yatahattafakumu-n-nâsu fa ’âwâkum wa ’ayyadakum binasrihî wa razaqakum mina-t-tayyibâti la'allakum taskurûna (26). Souvenez-vous qu’au-début vous étiez sur terre peu nombreux et débi les, en proie à la crainte d’être exterminés par vos voisins. Allah vous a alors pris sous sa protection, vous a donné son assistance et a pourvu à vos besoins. Peut-être Lui en saurez-vous gré?. (26). Dieu rappelle aux fidèles Ses bienfaits et Sa bonté envers eux. Ils étaient peu nombreux, faibles et peureux, Il les a rendus plus nom breux, les a secourus et fortifiés, et enfin II leur a accordé de Ses mul tiples grâces et bienfaits. Tel était aussi le cas des premiers croyants à la Mecque: Peu nombreux, contraints et persécutés, avaient peur que les gens ne les enlevassent de partout le pays à cause de leur fai blesse. Ils restèrent ainsi jusqu’à leur émigration à Médine où ils trou vèrent un asile, des partisans et des frères très hospitaliers qui ne tardèrent pas à les accueillir en leur prodiguant biens et amitié. A cet égard Qatada raconte: Cette tribu parmi les autres Arabes était la plus humiliée, indigente, nue, égarée. Celui parmi ses hommes qui vivait, passait sa vie en misérable, et celui qui mourait, avait le Feu. Par Dieu nous ne reconnaissions plus d’autres qui soient pires ou plus misérables qu’eux. Avec l’avènement de l’Islam qui envahit les pays, ils devinrent, plus aisés, plus puisants et subjuguèrent les autres. Grâce à l’Islam, vous avez bien constaté ce que Dieu a accordé, soy ez donc reconnaissants envers votre Seigneur qui aime les reconnais sants ceux auquels II comblera leur besoin.
yâ ’ayyuha-l-lad îna ’am anû lâ tahûnu-L-Lâha wa-r-rasûla wa tahuniï
’amânâtikum wa ’antum ta‘lamûn (27) wa ‘lamu ’annama' ’amwâlukum wa ’awlâdukum fitnatun wa ’anna-L-Lâha ‘indahu ’ajrun ‘azîtmm (28). O Croyants, en trompant Allah et le Prophète, vous vous trompez
199
vous-mêmes. Et vous le savez (27) Sachez que vos biens et vos enfants ne servent qu’à vous éprouver et qu’AUah dispose de récompenses magnifi ques (28). Le premier verset fut révélé au sujet de Abou Loubaba Ben Abdul Mundzer lorsque l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue l’envoya à Bani Qoraïdha pour accepter le jugement du Prophète qu’Allah !e bénisse et le salue En le consultant pour savoir leur sort, Abou Loubaba porta sa main à son cou, un geste qui signifiait la mort. Puis, comme il devina que par son geste il a trahi Dieu et Son Envoyé, il fit serment de ne plus manger jusqu’à ce qu’il trépasse ou que Dieu accepte son repentir. A ces fins, il se rendit à la mosquée de Médine où il attacha lui-même à une de ses colonnes, et resta ainsi neuf jours qu’à la fin il tomba évanoui. Dieu ensuite fit descendre son repentir à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - et les hommes ac coururent vers Abou Loubaba pour lui annoncer la nouvelle. Voulant le détacher de la colonne, il leur fit serment que seul le Prophète - qu’Al lah le bénisse et le salue - puisse le faire. Lorsque ce dernier arriva pour le libérer de ses liens, il lui dit: «O Envoyé de Dieu, j ’ai fait un vœu de donner une partie de mes biens en aumône» Il lui répondit: «Il te suffit de consacrer le tiers». Dans les deux Sahihs, ou trouve l’histoire de Hateb Ben Balta'a qu’on avait mandé à la suite de la découverte d’une lettre qu’avait en voyée aux idolâtres de la Mecque, en leur avertissant que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - se prépare pour la conquête de cette ville. En interrogeant Hateb, il avoua sa trahison, ‘Omar Ben AlKhattab se leva alors en disant: «O Envoyé de Dieu, permets-moi de trancher la tête à ce perfide qui a trahi Dieu, son Messager et les fidè les» - Laisse-le, lui répondit^!, il a participé à l’expédition de Badr. Qui sait, peut être Dieu a des égards pour ceux qui ont assisté à Badr en leur disant: «Faites ce que vous voudrez, je vous pardonne». Mais il s’avère que ce verset a une portée générale malgré qu'il a été révélé dans une circontsnce particulière, étant donné que la trahi son concerne tous les péchés véniels soient-ils ou capitaux. Q u a n t à l’e x p r e s s i o n « vo u s v o u s tr o m p e z v o u s-m ê m e s» Ib n A b b d S 3
dit qu’il s’agit des devoirs prescrits que Dieu a confiés aux hommes qui 200
doivent les observer sans les négliger. Et suivant une variante: Ne tra hissez pas Dieu et le Messager en négligeant la sunna et commettant les péchés. Selon d’autres interprétations: Ne divulguez pas tout ce que vous aurez entendu dire du Prophète pour qu’il ne parvienne aux impies. Ou: Ne trompez pas Dieu et le Prophète à la façon des hypocrites. «Sachez que vos biens et vos enfants ne servent qu’à vous éprouver» Les biens et les enfants qu’accorde Dieu aux hommes constituent, en fait, une épreuve et une tentation pour savoir s’ils sont Lui reconnais sants et s’ils s’en servent pour Lui obéir ou bien ils seront un moyen pour se détourner de lui comme II les exhorte dans ce verset: «O Croyants, que le souci de vos richesses et de vos enfants ne vous détournent pas d’Allah» [Coran LX 111,9]. «Allah dispose de récompenses magnifiques» une expression qui si gnifie que Dieu réserve aux croyants une récompense meilleure que les enfants et les richesses, qui est le Paradis, car if se peut qu’ils soient comme des ennemis pour eux s’ils les distraient du souvenir de Dieu et, par la suite, ils ne pourraient rien pour eux auprès de Lui. Dieu est celui qui dispose de tout ce qu’il a créé et qui donnera la plus belle récompense le jour de la résurrection aux fidèles. Dans un hadith authentifié Œnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Quiconque possède ces trois choses goûtera la douceur de la fo i: d ’aimer Dieu et Son Envoyé plus qu’aucun autre; de n ’aimer q u ’en vue de D ie u e t de répugn er de retourner à l’idolâterie comme de répu gner d ’être précipité dans le Feu après que Dieu l ’en ait sauvé» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)(1). Donc aimer PEnvoyé de Dieu passe avant l’amour des enfants et des richesses et cela constitue un signe de foi.
O) oir ü ' 0 ) ûl£" ¡ y j nïil Vl
Aji jT ja
:Jt3
¿¡t-
¿1 J
V t
^ aJ
41)1 sÂÂil il Jkju
201
^ tir*
•—
jUJt
yâ ’ayyuha-l-ladîna ’a manu ’in tattaqû-L-Lâhu yaj‘al lakum furqânan wa yukaffir ‘ankum sayyi‘atikum wa yagfir lakum wa-L-Lâhu dû-l-fadlil-‘azîmi (29). O croyants, si vous craignez Allah, Il vous distinguera des autres, Il absoudra vos péchés et vous recevra dans le sein de Sa miosécorde. Allah est détenteur de l’énorme grâce. (29). Cette distinction a été interprétée de plusieurs façons. La plus cor recte signifie la possibilité qu’accorde Dieu à ceux qui le craignent de distinguer entre la vérité et l’erreur. Cela ne sera acquis que grâce à la soumission aux ordres divins et l’abstention de commettre tout ce qu’il a interdit, on arrivera alors à réaliser cette distinction et à assurer une issue d’où on pourra accéder au bonheur dans l’au-delà. Dieu absou dra les péchés dans la vie future et les dissimulera dans la vie pré s e n t e . C eci e st un m oy e n p o u r o b t e n i r u ne r é c o m p e n s e incommensurable selon cette promesse de Dieu: «O croyants, craignez Allah, et soumettez-vous à Son Prophète. Il vous donnera deux parts de Sa miséricorde. Il vous donnera une lumière pour vous guider. Il vous pardon nera, car Alalh est indulgent et miséricordieux» [Coran LVII, 28].
wa ’id yam kuru bika-l-ladîna kafarû liyutbitûka ’aw yaqtulûka ’aw yuhrijûka wa yamkurûna wa yamkuru-L-Lâhu wa-L-Lâhu hayru-l-mâkirîna (30).
Les infidèles trament un complot contre toi pour te faire prisonnier, te tuer ou te bannir. Us trament un complot contre toi, mais Allah trame un com plot contre eux. E t Allah est le plus redoutable des conspirateurs. (30).
Oubaïd Ben Oumaïr rapporte: «Lorsque les polythéistes usèrent de stratagèmes contre le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue 202
pour s’emparer de lui, pour le tuer ou pour l’expulser du pays, son on cle paternel Abou Taleb lui dit: «Es-tu au courant de leur complot?» Certes oui répondit le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -, ils veulent me faire prisonnier, me tuer ou me bannir». Et l’oncle de de mander: «Qui t’a appris cela? - Mon Seigneur, répliqua-t-il. Abou Taleb rétorqua: «Quel magnifique Seigneur! Sois donc bon à son égard». Que je sois bon à son égard? riposta le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue c’est plutôt Lui qui devra l'être». A cette occasion le ver set précité fut révélé. L’auteur de cet ouvrage trouve que ce hadith est étrange car le verset fut descendru à Médine alors que les polythéistes et Abou Taleb vivaient à La Mecque. Leur complot fut tramé la nuit de l’émigration. Ce qui corrobore ce commentaire est le récit que raconte Mouhammad Ben Ishaq d’après Ibn Abbas et qui est le suivant: «Un groupe des notables Qoraïchites décidèrent de se réunir à Dar-AnNadwa (leur parlement) pour tenter de trouver une issue au problème du Prophète - qu’Alfah le bénisse et le salue - Le démon, prenant les traits d’un vieil homme, les rencontra. Ils lui demandèrent: «Qui estu?» - Un vieillard de Najd, répondit-il, je sais que vous avez un pro blème et je suis venu pour écouter vos paroles et vous aider peut-être de mes conseils. Il fut admis à la réunion. Un des conspirateurs dit: «Pensez bien à cet homme (le Prophète), on ne peut plus s’assurer qu’il ne nous atta quera un jour avec ses partisans». U n a u t r e s u g g é r a : « E n f e m e z - le d a n s u n geôle et laissez-le y mou rir à l’instar des autres poètes Zouhaïr et An-Nabigha.
C’est alors que l’ennemi de Dieu (le démon) s’écria: «Je ne suis pas de votre avis. Si vous l’emprisonnez comme vous dites, ses compagnons le sauront et vous attaqueront pour le libérer. Leur nom bre augmentera grâce à lui et ils vous vaincront. Non, cherchez une autre solution». -C e vieillard a raison, dirent-ils. Pensez à une autre solution. Un autre homme proposa: «Exilez-le du pays. S’il quitte nos ter res, peu nous importe où il ira».
203
Le vieillard de Najd objecta: «Non, ce n’est pas une bonne idée. N’avez-vous pas noté ses paroles mielleuses avec lesquelles il ensor celle les hommes. Par Dieu si vous le laissez partir, il pourra rassem bler tous les autres Arabes contre vous et viendront tuer les chefs parmi vous et vous expulser de votre propre pays». Ils répondirent tous: «Ce vieillard a raison, cherchons une autre solution». Abou Jahl -que la malédiction de Dieu soit sur lui- suggéra: «Je crois, que j ’ai trouvé la meilleure des solutions. Vous choisissez un jeune homme honnête de chaque tribu, lui donnez un sabre afin que le groupe aille tuer cet homme. Son sang sera dispersé dans toutes les tribus, et je ne pense pas que cette phratrie de Bani Hachem puisse affronter les autres tribus. Nous pourrons leur payer le prix du sang et serons en sécurité ensuite contre tout méfait». Le vieillard de Najd s’exclama: «Par Dieu, c’est la meilleure des solutions, et je ne trouve pas d’autre». Sur ces entrefaites, ils se dispersèrent, et Gabriel vint trouver l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - pour le mettre au cou rant de ce complot. Il ne devait pas donc passer cette nuit chez lui, et Dieu lui permit alors de quitter La Mecque pour émigrer vers Médine. Après son arrivée à cette ville, Il lui révéla la sourate du Butin pour lui rappeler Ses bienfaits. Il lui dit: «Les infidèles trament un complot contre toi pour te faire prisonnier, te tuer ou te bannir. Ils trament un complot contre toi, mais Allah trame un complot contre eux. Et Allah est le plus re doutable des conspirateurs». Et au sujet de l’idée de l’emprisonner à l’ins tar des autres poètes, Il lui dit: «Disent-ils: «C’est un poète, attendons que le sort tourne contre lui?» [ C o r a n L U , 3 0 ]. Et Ibn Ishaq de poursuivre le récit: «Gabriel ordonna donc au Pro phète - qu’Allah le bénisse et le salue - de ne plus passer la nuit à l’en droit habituel. Ce dernier convoqua alors Ali Ben Abi Taleb et lui demanda de se coucher sur son lit et de s’envelopper de sa couver ture verte. Ali s’exécuta et le Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue - sortit de sa demeure et trouva les jeunes hommes dont Dieu les avait rendus aveulges pour qu’ils ne voient rien. Il prit une poignée de .Sahlo at la jeta sur leurs têtes en récitant: «Ya. Sin. Par le Livre de la
204
sagesse... jusqu’à Nous avons bouché l’ouverture sur leurs têtes. Ils ne voient plus rien» [Coran XXXVI, 1-9]. Ibn Hibban et Al-Hakem ont rapporté d’après Ibn Abbas que Fatima entra en pleurant chez son père l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue -. Il lui demanda: «Pourquoi pleures-tu, ma fille?» Comment ne pas pleurer, répondit-elle alors que ces gens-là parmi les chefs Qoraichites se sont engagés au sein de la Ka'ba et ont juré par Al-lat, Al-Ouzza et Manat qu’ils vont te tuer quand ils te rencontrent. Chacun d’eux aura dispersé une part de ton sang». Il lui répliqua: «Apporte-moi de l’eau pour mes ablutions. Les ablutions terminées, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - quitta sa demeure pour se rendre à la Mosquée. En le voy ant, ils s’écrièrent: «Le voilà!» Ils baissèrent leurs têtes et ne purent plus le voir. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - prit une poignée de sable et la jeta contre leurs visages en disant: «Que les visages soient enlaidis». Tout homme dont le sable l’atteignit en ce jour-là fut tué le jour de Badr en incrédule». Le reste du récit est le suivant: «Ali -que Dieu l’agrée- passa la nuit sur le lit du Prophète qui quitta sa demeure pour se diriger vers la grotte. Les polythéistes, quant à eux, passèrent la nuit en guettant Ali qui le prenaient pour le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -. Le lendemain matin, ils s’élancèrent contre lui, et ainsi Dieu déjoua leur complot. Ils lui demandèrent: «Où est ton compagnon?» - Je ne sais pas, leur répondit-il, suivez ses traces. Arrivés à la montagne, ils perdirent tout signe. Ils l’escaladèrent, passèrent par la grotte et, voyant sur son entrée une toile d’araignée, se dirent: «S’il était entré dans cette grotte, il ne devait pas y avoir une toile d’araignée». Le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - devait y passer par la suite trois nuits avec son compagnon Abou Bakr.
205
wa ’idâ tutlâ ‘alayhim ’a'yâtunâ qâlû qad sami‘nâ law nasa ’u laqulnâ mitla hâda1 ’in hâda ’ilia" ’asâtatîru-l-’awwalîna (31) wa ’id qâlû-L-Lâhumma ’in kâna hâdâ huwa-l-haqqa min ‘indika fa ’am tir ‘alaynâ hijaratam-mina-s-sama ’i ’aw-i’tinâ bi ‘adâbin ’alîmin (32) wamâ kâna-LLâhu liyu‘addibahum wa ’anta fîhim wamâ kâna-L-Lâhu mu‘addibahum wa hum yastagfirûna (33).
Quand on leur récite nos versets, ils disent: «Nous les avons déjà en tendus. Au reste, il ne tiendrait qu’à nous d’en faire autant. Ce ne sont là que de vieilles histoires» (31). Ils disent: «Grand Allah, si la vérité qu’on nous proclame vient vraiment de Toi, fais tomber sur nous une pluie de pierres ou inflige-nous un châtiment épouvantable» (32) Allah ne saurait pu nir les hommes pendant que tu es parmi eux. De même qu’il ne saurait les punir dans le temps qu’ils implorent Son pardon (33). En entendant réciter les versets du Coran, les polythéistes dans leur opiniâtreté, rebellion et égarement, disaient: «Nous les avons déjà entendus. Au reste, il ne tiendrait qu’à nous d’en faire autant» et ce ne fut de leur part que présomption car ils furent défiés plus d’une fois de produire une seule sourate pareille à celle du Coran. On a dit que AnNadar Ben Al-Hareth était l’auteur de ces paroles, à savoir qu’il a passé un bon moment en perse où il a retenu tant de choses de leurs rois Roustom et Asfandiarde. En retournant à La Mecque, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - était alors chargé de communi quer le message et d’appeler à Dieu, en récitant du Coran aux hom mes. Chaque fois que PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - quittait une assemblée, An-Nadar Ben Al-Hareth prenait sa place pour raconter aux hommes les histoires des ancêtres en leur deman dant à la fin: «Qui de nous est le meilleur rapporteur moi ou Mouhammaa?» F-our cela n tacîlila la tache aux fidèles de te capturer te jour de
Badr, et l’Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue - ordonna ensuite de le ligoter et lui trancher la tête devant lui, et les hommes
206
s’exécutèrent. On a dit aussi que Al-Miqdad Ben Al-Aswad le captura selon le récit d’Ibn Jarir.
«Ce ne sont là que de vieilles histoires» c’est à dire des légendes ra contées par les Anciens. Ces propos ne sont que de purs menonges car les impies, entendant cela, disaient: «Ce ne sont que vieux contes re cueillies par lui, ajoutent-ils, qu’on lui dicte matin et soir» Réponds: «Ce Coran émane de celui qui connaît les secrets des cieux et de la terre, de ce lui qui est enclin au pardon et à la miséricorde» [Coran XXV, 5-6]. Et Dieu n’est indulgence et miséricorde qu’envers ceux qui se re pentent et reviennent à Lui pour obtenir Son pardon. Poussés par leur obstination et leur ignorance, les polythéistes di rent: «Grand Allah, si la vérité qu’on nous proclame vient vraiment de Toi,
fais tomber sur nous une pluie de pierres ou inflige-nolus un châtiment épouvantable» Voilà ce qu’on leur reprocha: «il leur valait mieux de de mander au Seigneur: «Grand Dieu, si cela est la vérité venant de Toi, dirige-nous vers elle et fais qu'on la suive». Mais ils implorèrent Dieu de hâter leur châtiment, comme II montre leur attitude dans un autre verset: «Ils te demandent de hâter leur supplice. Ils ignorent qu’un terme fixe l’heure de leur châtiment» [Coran XXIX, 53] et: «Ils disent: «Seigneur, avance notre châtiment sans attendre le jour de la résurrection» [Coran XXXVIII, 16]. Ainsi fut la demande des ignorants parmi le peuple de Chou'aib quand ils lui dirent: «Fais tomber sur nous un pan de ciel, si tu dis la vé rité» [Coran XXVI, 187]. Anas Ben Malek rapporte qu’Abou Jahl Ben Hicham s’écria:
«Grand Allah, si la vérité qu’on nous proclame vient vraiment de Toi, fais tomber sur nous une pluie de pierres ou inflige-nous un châtiment épouvan table». Dieu fit descendre à cette occasion: «Allah ne saurait punir les hommes pendant que tu es parmi eux. De même qu’il ne saurait les punir dans le temps qu’ils implorent son pardon». Au sujet du dernier verset Ibn Abbas rapporte: «Les idolâtres fai saient la circum am bulation autour de la M aison s a c ré e et disaient: «G r a n d Dieu, nous voilà répondre à ton appel; nous voilà répondre à ton appel. Tu n’as pas d’associés, sauf seul qui appartient à Toi et ce
207
qu’il possède. Nous implorons Ton pardon. Nous implorons Ton par don». C’est à leur sujet que ce verset fut révélé: «Allah ne saurait punir les hommes pendant que tu es parmi eux». Dans leur ancienne attitude ils jouissaient de deux facteurs qui leur assuraient la sécurité: La pré sence du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - parmi eux et le pardon. Le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - mourut et il ne leur resta que la demande du pardon». Une interprétation semblable a été faite par Ad-Dahak. A ce pro pos l’imam Ahmad rapporte d’après Abou Sa'id que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Le démon a dit: «O Seigneur, je jure par Ta puissance, je ne cesserai de tenter Tes serviteurs tant q u ’ils sont en vie». E t le Seigneur de lui répondre: «Par M a puissance et M a ma jesté, Je ne cesserai de leur accorder M on pardon tant q u ’ils l ’implorent» ( Rapporté par Ahmed et A l-H akem )(1K
wamâ lahum ’alla yu‘addibahum u-L-Lâhu wa hum yasuddûna ‘ani-1masjidi-l-harâmi wamâ kâriu ’awlia’ahu ’in ’awliya ’uhu ’illâ-l-muttaqûna walâkinna ’aktarahum lâ ya‘lamûna (34) wamâ kâna salâtuhum ‘inda1-bayti ’illâ m uka’an wa tasdiyatan fadûqû-l-‘adâba bimâ kuntum takfurûna (35). Pourquoi Allah ne les punirait-ïl pas alors qu’ils détournent les fidèles du temple sacré; quoique n’en étant pas les gardiens? C’est à ceux qui crai gnent Allah qui appartient cette garde. Mais la plupart d’entre eux ne le comprennent pas! (34). Leur prière dans le Temple n’était que clameurs et applaudissements. Subissez maintenant la peine que vous vaut votre im piété (35).
Dieu n’avait pas châtié les idolâtres de La Mecque à cause de la bénédiction du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - qui vivait parmi eux. Quand il leur quitta en le forçant à émigrer vers Médine, Dieu leur fit goûter Sa puissance en faisant tuer une partie et capturant une autre parmi leurs chefs et notables. Puis II leur dirigea vers les moyens d’effacer leurs péchés et fautes en implorant Son pardon. Mais Qatada et As-Souddy ont déclaré qu’ils n’avaient jamais de mandé au Seigneur de leur pardonner, autrement II ne les aurait pas châtiés. Quant à Al-Hassan Al-Basri et Ikrima, ils ont précisé que ce ver set: «Allah ne saurait punir les hommes....» fut abrogé par le verset sui vant: «Pourquoi Allah ne les punirait-Il pas....» et c’est pourquoi ils ont combattu à La Mecque et éprouvé la faim et les calamités. Ces polythéistes, pourquoi Dieu ne les punirait-ll pas alors qu’ils écartent les fidèles de la Maison Sacrée qui se trouve à La Mecque, ces derniers sont vraiment les amis de cette mosquée et les plus di gnes d’y faire la circumambulation tout autour: Ceux qui craignent Dieu et les compagnons du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -. Dieu montre cela aussi d’une façon plus précise quand II dit: «Il n’appartient pas aux infidèles d’entretenir le culte d’Allah, alors qu’ils sont les propres témoins de leur impiété. Leurs œuvres sont vaines et ils auront l’enfer pour séjour éternel. L’entretien du culte ne saurait être assuré que par ceux qui croient à Allah et au jour dernier, qui observent la prière et acquittent la dîme et qui ne craignent qu’Allah. Ceux-là ont des chances de faire leur sa lut» [Coran IX, 17-18] et aussi dans ce verset: «Mais éloinger les gens de la voie d’Allah, renier Allah, détourner les fidèles de l’oratoire sacré et en chasser les habitants, quel sacrilège encore plus grave au regard d’Al lah» [Coran II, 217]. Al-Hafedh Ben Mardaweih rapporte d’après Anas Ben Malek qu’on demanda à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -: «Qui sont tes amis?» Il répondit: «Ils sont ceux qui craignent Dieu», puis il récita le verset.
Puis Dieu raconte ce qui était le comportement des idolâtres au sein du Temple sacré: «Leur prière dans le Temple n’était que clameurs et applaudissements», iis y sifflaient et battaient les mains. D ’autant plus,
209
comme raconte Ibn Abbas, les idolâtres de Qoraich faisaient les tour nées autour de la Maison à l’état de nudité totale. Quant à Ibn Omar, il a commenté leur geste en disant qu’ils agis saient ainsi pour brouiller la prière du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -, ou selon les dires d’Az-Zouhari, ils tournaient les croyants en dérision. Et pour répondre à leurs méfaits, Dieu leur dit: «Subissez maintenant la peine que vous vaut votre impiété».
’inna-Madîna kafarû yunfiqûna ’amwâlahum liyasuddû ‘an sabîli-L-Lâhi fasayunfiqûnahâ tumma takûnu ‘alayhim hasratan tumma yuglabûna wa-l-ladîna kafaru ’ilâ jahannama yuhsrûna(36) liyamîza-L-Lâhu-l-habît a mina-t-tayyibi wa yaj‘ala-l-habîta ba‘duhû ‘alâ ba‘din fayarkumahû jamî‘an fayaj‘alahû fî jahannama ’û la ’ika humu-l-hasirûna (37). Les infidèles emploient leurs biens à détourner de la voie d’Allah. Ils perdront leurs biens, non sans en éprouver du regret. Puis en fin de compte, ils perdront la partie. L’enfer est réservé aux infidèles. (36) Allah distingue les mauvais des bons. Les mauvais, Ils les entasse les uns sur les autres pour n’en faire qu’un monceau, qu’il précipite en enfer. Ce sont là les ré prouvés. (37). Mouhammd Ben Ishaq raconte: «Après la défaite des polythéistes à Badr et le retour à La Mecque, Abou Soufian put récupérer toute la caravane. Abdullah Ben Abi Rabi'a, Ikrima Ben Abou Jahl et Safwan Bwn Oumaya se rendirent chez lui à la tête d’un groupe des Qoraïchites qui avait perdu des pères, fils et frères. A Abou Soufian et à ceux qui avaient une part des biens dans la caravane, ils s’adressèrent: «O q o ^ . o^ u o s î a maseaorâ votre élite et VOUS a laissés sans pere, ni fils ni frère! Donnez-nous les biens de cette caravane, peut-être on arriverait à nous venger de lui». Les Qoraïchites ne tardè
210
rent pas à leur en donner. C’est à cette occasion que fut révélé ce ver set: «Les infidèles enploient leurs biens.... jusqu'à: «Ce sont là les reprou
vés».
Ad-Dahak a dit: «Bien que ce verset fut descendu à propos d’un groupe de Qoraïchites, mais son application est générale, car Dieu, par cela, voulut montrer que tous ceux qui dépensent leurs richesses pour écarter les hommes de la vérité, ils ne font que les gaspiller puis ils déploreront de l’avoir fait. Ceux-ci veulent éteindre, de leurs bou ches, la lumiere de Dieu et la proclamation de la parole de la vérité. Mais Dieu parachèvera Sa lumière en dépit des mécroyants. Voilà l’op probre qu’ils subiront dans le bas monde et un châtiment très doulou reux leur sera réservé dans l’autre. Qui vivra verra de ses propres yeux et entendra de ses propres oreilles qui lui causera tant de pei nes». Voilà le sens de ces paroles divines: «Ils perdront leurs biens, non
sans en éprouver du regret. Puis, en fin de compte, ils perdront la partie. L’enfer est réservé aux infidèles». Quant aux dires de Dieu: «Allah distingue les mauvais des bons» Ibn
Abbas a dit que cela signifie la distinction entre les heureux et les mal heureux, et selon As-Souddy, entre les fidèles et les impies. Ce qui est probable, c’est que cette distinction sera faite dans la vie future d’après les dires de Dieu: «et nous disons à ceux qui nous ont associé d’autres di
vinités. «Mettez-vous ensemble vous et les divinités que vous nous avez as sociées». Puis nous les séparerons» [Coran X, 28] ou ce verset: «Quand l’Heure sonnera, les hommes seront séparés» [Coran XXX, 14], Il se peut aussi que cette distinction soit faite dans la vie présente en exposant les œuvres des croyants d’après le verset «Allah distingue les mauvais des bons» en séparant ceux qui veulent combattre dans la voie de Dieu contre les incrédules de ceux qui s’abstiennent de le faire, comme le Seigneur le montre dans ce verset: «La défaite que
vous avez essuyée le jour de la rencontre des deux armées a été voulue par Allah pour reconnaître les infidèles d’avec les hypocrites» [Coran III, 166] et dans cet autre: «Allah ne saurait laisser les fidèles dans l’état où ils sont, sans distinguer entre les mauvais et les bons» [Coran III, 179]. On peut interpréter donc le verset (n: 37) de la façon suivante: ctteu a éprouvé les fidèles par les impies pour les combattre en desti
211
nant aux derniers de dépenser leurs richesses, pour qu’il sépare le mauvais du bon. Il entasse les mauvais les uns sur les autres, les amoncelle tous ensemble, et les précipite en enfer. Voilà le sort des perdants dans les deux mondes.
qul-ii-l-ladîna kafarîî ’in yantahû yugfar lahum mâ qad salafa wa ’in ya‘ûdû faqad madat sunnatu-l-’awwalîna (38) waqâtilûhum hattâ lâ takûna fitnatun wa yakûna-d-dînu kulluhû-li-L-Lâhi fa’ini-n-tahaw fa’inna-LLâha bimâ ya‘malûna basîrun (39) wa ’in tawallaw fa‘lamu ’anna-L-Lâha mawlâkum ni‘ma-l-mawlâ wa ni‘ma-n-nasîru (40). Avertis les infidèles que s’ils se convertissent, leur passé sera effacé. S’ils s’obstinent, que ne méditent-ils l’exemple des peuples qui les ont précé dés? (38) Combattez-les jusqu’à ce que vous ayez étouffé la guerre civile et qu’il n’y ait plus qu’une religion, celle d’Allah! S’ils désarment, qu’ils soient sans inquiétude! Allah voit tout. (39) S’ils s’obstinent, souvenez-vous qu’Al lah est votre Maître, le meilleur des maîtres, le plus ferme des protec teurs (40). Dieu ordonne à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de dire aux incrédules que s’ils cessent toute obstination et impiété, et s’ils se convertissent, reviennent à Lui repentants, tous leurs péchés commis auparavant à cause de leur incrédulité lui seront absous, comme il est dit dans un hadith authentifié: «Quiconque devient un bon
musulman ne sera plus interrogé sur ce qu’il a fait dans le temps de l’igno rance (Jahiliah). Mais s ’il nuit à l’Islam après sa conversion, on lui deman dera com pte de ce qu ’il aura commis de péchés avant et après sa conversion. Et dans un autre hadith, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé « L ' I s l a m a b r o g e t o u t e s le s r e l i g i o n s p r é c é d e n t e s , et le repentir efface tous les péchés commis». nisse et le salue - a dit:
212
Contre cette promesse, il y a cette menace: «S’ils s’obstinent» et persévèrent dans leur incrédulité, ou bien recommencent leurs méfaits, qu’ils se rappellent alors l’exemple des peuples qui les ont précédés, ils avaient traité les Prophètes de menteurs et persistaient dans leur égarement, nous avons sévi contre eux et les avons châtiés.
«Combattez-les jusqu’à ce que vous ayez étouffé la guerre civile et qu’il n’y ait plus qu’une religion, celle d’Allah». Al-Boukhari rapporte
d’-après Ibn Omar qu’un homme vint lui dire: «O Abou Abdul Rahman, n’entends-tu pas ce que Dieu a dit dans Son Livre: «Lorsque deux grou pes de croyants se combattent, conciliez-les... jusqu’à la fin du verset [Co ran XLIX, 9], qui donc t’empêche de combattre comme Dieu a prescrit dans ce verset?» Il lui répondit: «O fils de mon frère, qu’on me repro che pour n’avoir pas combattu m’est plus préféré de me reprocher, si je combats, grâce à ce verset: «Celui qui tue volontairement un musul man... jusqu’à la fin du verset. [Coran IV, 93]. Et l’homme de répliquer: «Mais Dieu a dit: «Combattez-les jusqu’à ce que vous ayez étouffé la guerre civile» Ibn Omar rétorqua: «Nous nous sommes déjà conformés à cet ordre du temps de PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - alors que les musulmans étaient peu nombreux. On éprouvait l’un d’eux dans sa religion et le résultat ou bien on le tuait, ou on faisait de lui un prisonnier. Mais toute tentation avait cessé lorsque les musul mans sont devenus plus nombreux. Cet homme, constatant qu’il n’a pas obtenu le résultat qu’il voulait, redemanda à Ibn Omar: «Que penses-tu alors de ‘Othman et de ‘Ali?» Et Ibn O m ar de répondre: «Dieu avait pardonné à ‘Othman, mais vous avez répugné cette grâce de Dieu. Quant à ‘Ali, il est le cousin et le beau-fils de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -, et voilà sa fille là où vous la voyez». L’expression «guerre civile» citée dans le verset signifie, d’après Ibn Abbas «Le polythéisme» ou «l’épreuve dans la religion» selon Ourwa Ben Az-Zoubayr.
«Et qu’il n’y ait plus qu’une religion, celle d’Allah» cette religion qui est basée sur l’unicité de Dieu d’après Ibn Abbas, ou l’attestation qu’il n’y â flô divinité que Dieu sans qu’ii y ait du polythéism e e t de renier toute autre divinité, selon Al-Hassan et Qatada. Ce qui renforce cette
opinion est ce hadith cité dans les deux Sahihs où l’Envoyé de Dieu -
213
qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «J’ai repu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils témoignent qu’il n’y a d ’autre divinité que Dieu et que Mouhammad est l’Envoyé de Dieu. S ’ils font cela, leur sang et leurs biens seront préservés à moins qu’ils ne soient coupables, et Dieu réglera leur compte» (Rapporté par Boukhari et Mouslîm)(1)'
«S’ils désarment» c’est à dire: s’ils cessent le combat, ou bien se lon une autre interprétation: s’ils renoncent à leur incrédulité, et comme vous ne pouvez plus scruter leur for intérieur «Allah voit tout». Ceci est pareil aux dires de Dieu: «S’ils se soumettent, s’ils observent la prière et paient la dîme, laissez-les en paix» [Coran IX, 5]. Et dans un autre verset Il a dit à leur sujet: «... ce sont vos frères en religion» [Coran IX, 11] et aussi: S’ils cessent le combat, abstenez-vous de toutes représailles si ce n’est contre les méchants» [Coran II, 193]. Dans un hadith authentifié, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - fut mis au courant que Oussama (Ben Zaid) a tué un poly théiste de son sabre après avoir attesté qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu. Il dit à Oussama: «L’as-tu tué après avoir témoigné qu’il n’y a d’au
tre divinité que Dieu? Quel argument auras-tu au jour de la résurrection contre cette profession de foi?» Il lui répondit: «O Envoyé de Dieu, il ne
l’a prononcée que pour se sauver!» Et le Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - de répliquer: «As-tu fendu son cœur?, et il ne cessa de lui reprocher son faux agissement à tel point, ajouta Oussama, que j’aurais souhaité ne pas être musulman avant ce jour-là» (Rapporté par
Boukhari et Mouslim)f2K (1) j& «Ojl
IfcjJü liÜ i
(2)
U J *ujI ¡ J ¿ A t a f* ~Ài i* k 2 i
LilU L_il iïil U ".ijLij ?«4^Lj»JI çy <Üjl Ml “jl A-i-vzj C* ^ ^ ^ O-» ^ J * à~rj alj j AÀX»jj Ml \ ^ l C~juJ
214
.¿jl Mj ?<Ü)I
-.SA^I
«S’ils s’obstinent» en persévérant dans leur hostilité contre vous, «souvenez-vous qu’Allah est votre Maître» qui vous secourra contre vos ennemis car II est «le plus ferme des protecteurs».
wa ‘lamu ’annamâ ganimtum min say’in fa’anna li-L-Lâhi humusuhû wa li-r-rasûli wa lidî-l-qurbâ wa-l-yatâmâ wa-l-masa' kîni wa-bni-sabîli ’in kuntum 'a mantum bi-L-Lâhi wa ma ’anzalnâ ‘alâ ‘abdinâ yawma-l-furqâni yawma-l-taqâ-l-jam‘âni wa-L-Lâhu ‘alâ kulli say’in qadîrun (41).
Sachez que sur le butin le cinquième revient à Allah, son Prophète, ses prohes, les orphelins, les pauvres et les voyageurs, si vous croyez en Allah et à ce que nous avons révélé à notre serviteur le jour où l’on discerna la vérité de l’erreur, le jour où les deux partis s’étaient rencontrés. Allah est puissant sur toute chose (41). Parmi les faveurs que Dieu a octroyées à la communauté de Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue - figure le butin qui leur a ren du licite. Ce butin constitue tout les biens pris aux ennemis pendant les guerres en utilisant chevaux, montures et combattants, c’est à dire par la force. Il y a aussi les prises à la suite des transactions, sans faire la guerre, qui comprennent les tributs, les impôts fonciers et les biens laissés par un mort sans qu’il y ait des héritiers. Parmi les ulémas, il en est ceux qui ne distinguent pas entre ces deux sources et considè rent que tout cela constitue un butin.
«Sachez que sur le butin le cinquième revient à Allah» C’est une obli gation légitime de prélever le cinquième sur le butin acquis pour être dépensé comme il est montré dans le verset, quelle que soit la valeur de ce butin.
Cependant, il y a eu différentes opinions concernant la part «ré
servée à Dieu». Certains ont dit qu’on la dépense pour la Ka'ba. D’au tres ont trouvé que le nom de Dieu a été cité dans le verset pour ac quérir la bénédiction.
Quant à la part du cinquième qui revient à l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue -, Ibn Abbas a dit: «Tout butin acquis par un régiment envoyé par le Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue -, était partagé en cinq parts. Ce qui était destiné à Dieu et à Son Envoyé ne formait qu’un cinquième de tout le butin». Cette opinion fut soutenue par Al-Baihaqi qui a rapporté d’après Abdullah Ben Chaqiq qu’un homme vint trouver le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue à wadi Al-Qoura en exposant un cheval. Il lui dit: «O Envoyé de Dieu, comment doit-on partager un butin?» Il répondit: «Un cinquième revient à Dieu et les quatre autres à l’armée» Et l’homme de répliquer: «Y au ra-t-il une distinction entre un combattant et un autre?» - Non, rétor qua-t-il même pour la flèche que tu donnes de tes propres biens, tu n’en auras plus de droit que les autres». ‘Ata a dit: «L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue peut disposer de ce cinquième qui lui est réservé comme il veut, et même il pourra le rendre à sa communauté de la façon qui lui convien dra. A cet égard l’imam Ahmed rapporte que Al-Miqdam Ben Ma'd Yakreb Al-Kindi tint compagnie à Oubada Ben As-Samet, Abou Ad-Darda‘ et Al-Hareth Ben Mou'awiah Al-Kindi, et ils se rappelèrent un hadith particulier. Abou Ad-Darda1 dit à Oubada: «O Oubada, te souviens-tu des propos de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - au sujet des cinq parties du butin dans telle et telle expéditions?» Oubada répondit: «Je me rappelle que dans une des expéditions, après avoir accompli une prière en commun avec les fidèles, l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - prit un poil entre deux doigts et dit: «Ce
poil fait aussi partie de vos prises, dont le cinquième me revient, et même ce cinquième sera de votre droit. Présentez donc (tout ce que vous gagnez) soit-il le fil ou le tissu, qu’il soit plus valeureux ou moins valeureux et ne fraudez jamais le butin, car la fra u d e ne procurera à son auteur que la honte dans le bas monde et l ’enfer dans l ’autre. Appliquez les prescriptions de Dieu soit que vous voyagez, soit que vous êtes résidents. Combattez pour 216
la cause de Dieu car ce combat est une grande porte pour y accéder au Pa radis et Dieu en délivre de la peine et de l’angoisse»(I). On a rapporté que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue choisissait pour lui-même parfois un esclave, une esclave, un cheval, un sabre ou autre chose qu’on appelle la part du chef (qui ne fait pas partie du cinquième), tel que le sabre qu’il avait choisi en partageant le butin acquis le jour de Badr, d’après Ibn Abbas, ce sabre qu’on appe lait: «Zoul-Fiqar». A savoir aussi que Safia, son épouse, était sa part du butin selon les dires de ‘Aicha. Yazid Ben Abdullah raconte: «Nous étions dans un endroit appelé Al-Mirbad quand un homme vint vers nous portant à la main un mor ceau de cuir où fut écrit ce qui suit: «De Mouhammad l’Envoyé de Dieu
à Bani Zouhayr Ben Aqich. Si vous attestez qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu et que Mouhammad est l’Envoyé de Dieu, observez la prière, acquit tez la zakat et versez le cinquième du butin ainsi que la part qui revient au Prophète et la part du chef, vous jouirez de la sécurité de Dieu et de Son Envoyé». On demanda à l’homme: «Qui a écrit cela?» - L ’Envoyé de Dieu -q u ’Allah le bénisse et le salue - répondit-il. (c.àd. selon ses ordres). (Rapportépar Abou Daoud et Nassaï)(2). (1)
c—
jLü c-iHü <3jI J fU
ôjLp
^
u ii Wî*
sjjé- ^ ^
* ^ ï)
¿j*
¿y'
15*
tj ■/?-xJlj •
I
¿f* *j
^
»«À* Olll : J l ü
Ja^sJl IjiU
L5*
(2)
flJiLJl ¡je- JUj-I
4Jl
¿% j i j j j
¿j }jA jljJ
4jjl ijXz-
IaWjIî j^jj! 4*jaJ 4jw ■*' N p-1- ^ ¿1
217
4)i
iSjj
¿j J jU â
jlü ¿I
j jlp
J j -mj
^
^ ¡J
^*
Iy w a î }
IjJLj y j
k_^^âJI <1)1
*— ->t_yjî ¿r*
DU c^jbt
:J^*
jujj ^ ài J j—j - u ^ .
¿y. j?»j ^
On peut conclure que l’imam -ou le gouverneur- pourra disposer des biens du butin selon les mêmes enseignements et des autres biens qui forment la capitation et l’impôt foncier. La question qui se pose est la suivante: «Que sera le sort du cin quième qui était réservé au Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue après sa mort?». Une opinion dit qu’il sera de droit de son successeur (c.à.d. les ca lifes). Une autre dit qu’ils sera consacré aux intérêts des musulmans. Une troisième stipule qu’il sera dépensé en faveur de ceux qui sont cités dans le verset: Les proches, les orphelins, les pauvres et les voyageurs. Une quatrième précise que la part du Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - et celle des proches reviendront aux orphelins, pau vres et voyageurs. Enfin une cinquième qui donne tout le cinquième aux proches. Une autre question découle de la première: que faire de ces deux parts? Certains ont dit: La part du Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue - sera du droit de son calife. Selon d’autres: elle reviendra aux pro ches du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - ou à ceux du calife. Puis ils se sont mis d’accord à consacrer ces deux parts pour l’équipement de l’armée en montures et armes, ce qui fut appliqué du temps des deux califats Abou Bakr et ‘Omar -que Dieu les agrée-, se lon les dires de Ai-A‘mach d’après Ibrahim. AI-‘A’mach demanda à Ibrahim: «Quel était l’avis de ‘AIT a ce propos?» Il répondit: «tf l’ap puyait avec force». Quant à la part de ses proches, elle est de droit de Bani Hachem et Bani Al-Muttaleb car ces derniers ont secouru les premiers du
‘ÎÉ i
O*
Cr*
i
ùyj
i - a JI p <
,^‘L-Jlj Jjb J c\jj
218
temps de i’ignorace (Jahilia) et au début de l’ère islamique, puis ils fu rent renfermés avec le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - dans un des quartiers de La Mecque pour manifester leur consentement contre les Qoraïchites idolâtres lors du blocus, et pour le défendre. Parmi eux il y avait des musulmans qui obtempérèrent à Dieu et à Son Prophète, et des idolâtres poussés par le sentiment tribal, orgueil et soumission aux ordres d’Abi Taleb l’oncle paternel du Prophète - qu’Al lah le bénisse et le salue Quant à Bani Abd Chams et Bani Nawfal, bien qu’ils étaient leurs cousins, ils n’approuvèrent point leur agissement, même ils leur décla rèrent la guerre et incitèrent les autres tribus à combattre l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue Selon les différents dires des chroniqueurs et ulémas on peut conclure que les Bani Hachem et les Bani Al-Muttaleb formaient une seule partie. Et d’après Moujahed, il leur était indigne d’accepter les aumônes, étant les proches du Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue - et comme il y avait parmi eux les pauvres et les misérables, on leur a consacré le cinquième du butin qui tenait liéu des aumônes, et qui gardait leur dignité car, selon les dires de PEnvoyé de Dieu - qu’Al lah le bénisse et le salue -: «Ces aumônes sont la lavure des gens» (On a assimilé cette aumône qui purifie les biens de l’homme à la lavure de son corps ou sa lessive).
«Les orphelins» sont certes ceux des musulmans.
Deux opinions
ont été données à leur sujet: La première ne distingue pas entre les ri
ches et les pauvres. La deuxième concerne les indigents qui ne trou vent pas de quoi subsister ou combler leur besoin.
«Les voyageurs» il s’agit de ceux qui se déplacent de leur propre pays pour différents buts et se trouvent à un moment donné dans un état de besoin pour rentrer, ce que nous allons le détailer dans la sou rate «Le repentir». «Si vous croyez en Allah et à ce que nous avons révélé à notre servi teur» une expression qui signifie: Appliquez les ordres divins en ce qui concerne le cinquième du butin si vraiment vous croyez à Dieu, au jour
dernier et ce qui a été révélé à l’Envoyé de Dieu.
219
A cet égard il est cité dans les deux Sahihs d’après Ibn Abbas que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit à la dépu tation de Abd Al-Qais: «... Et je vous ordonne de faire quatre choses et dé
vous abstenir de quatre. Je vous ordonne de: Croire en Dieu, s ’acquitter des prières, payer la zakat et verser le cinquième du butin...» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)(1).
«Le jour où l’on discerna la vérité de l’erreur, le jour où les deux par tis s’étaient rencontrés» En ce jour-là Dieu a octroyé aux hommes une grande faveur en leur montrant clairement la vérité et l’erreur et les diri geant vers la première et où Dieu a élevé la parole de la foi. C’était le jour de Badr d’après les dires d’Ibn Abbas et Ourwa Ben Az-Zoubayr. Le jour de Badr fut le premier combat auquel participa l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - à la tête de trois cent et quel ques fidèles alors que les polythéistes comptaient entre mille et neuf cent dirigés par Outba Ben Rabi'a. Dieu, en ce jour-là, mit les idolâtres en déroute dont soixante-dix parmi eux furent tués et un nombre égal de prisonniers. C’était un vendredi le 17 de Ramadan.
’id ’antum bi-l-‘udwati-d-dunyâ wahum bi-1- ‘udwati-l-quswâ wa-r-rakbu ’asfala minkum walaw tawa‘attum lahtalaftum fî-l-mi‘âdi wa lâki-1liyaqdiya-L-Lâhu ’amran kâna mafula-l-liyahlika man halaka ‘am-bayyinatin wa yahya man hayya ‘am-bayyinatin wa ’inna-L-Lâha la-Sami‘un ‘Alîmun (42).
L*
djj J J
cSLTjJt
J-* J U
c^ÏjVj ù U -iM L
rU]j (¿1
pSjÀ Îjl^
:£ j
j ¿jt-
OÎj 4il
j Àj i .»(►¿¿-Jl ¿y
220
J li
-d| M ùî IjaJi OÎj
Vous étiez sur le yersant le plus proche, ennemis sur le versant le plus éloingé. La caravane se trouvait en contrebas. En auriez-vous convenu que cette rencontre eût été moins précise? Mais Allah veillait à l’accomplis sement de l’ordre qu’il avait décrété. Désormais ceux qui périront, périront avertis et ceux qui vivront, vivront avertis. Allah entend et sait tout. (42). yos
Le jour de la rencontre des deux parties, les fidèles se trouvaient sur le versant proche de Médine, les idolâtres sur le verset éloingé (de Médine) vers La Mecque, et la caravane d’Abou Soufian plus bas que les musulmans du côté du littoral. Si musulmans et idolâtres s’étaient fixé les conditions du combat, ils n’auraient pas été d’accord. Car d’après Ibn Ishaq, le nombre de combattants n’était pas équivalent «mais Allah veillait à l’accomplissement de l’ordre qu’il avait décrété» et une décision qui devait être exécutée en rendant puissants ceux qui avaient cru, et humiliant les impies. C’était donc dû à la Sagesse de Dieu. A savoir que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue et les fidèles ne sont sortis, en principe, que pour s’emparer de la cara vane d’Abou Soufian, mais Dieu avait réuni les deux partis sans qu'ils aient l’intention d’affronter l’un l’autre. Ibn Jarir raconte: «Abou Soufian revenait de Châm à la tête de la caravane et Abou Jahl devait sortir de la Mecque avec les Qoraïchites pour les défendre contre l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - et ses compagnons. Les deux partis se rencontrèrent à Badr sans qu’aucun d’eux n’eût vent de la présence de l’autre, mais ceux qui étaient venus pour puiser de l’eau les avaient mis au courant. Ibn Ishaq rapporte: «Abou Soufian envoya quelqu’un annoncer aux Qoraïchites que Dieu a sauvegardé la caravane: hommes, montures et biens, retournez chez vous». Mais Abou Jahl déclara: «Non par Dieu, nous ne retournons pas avant de nous rendre à Badr -qui était une des foires des Arabes- y demeurer trois jours pour donner à manger en égorgeant les chameaux, à boire du vin, demander aux esclaves de chanter afin que tous les Arabes aient constaté qui sommes nous, et par la suite ils auront peur de notre puissance. ^
« L 'E n w o y 4 d e D i e u - q u ’A l la h le*
e t le s a l u e - d i t a l o r s a u x
fidèles: «Voilà La Mecque qui vous envoie les meilleurs de ses hom mes». Sa’d Ben Mou'adz dit à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et
221
le salue «Nous allons te construire une tonnelle où tu t’installes en mettant à ton service de montures pour que nous allions affronter no tre ennemi. Si Dieu nous accorde la victoire et nous rend plus puis sa n ts, ce sera un bien ce que nous ch erch o n s. Si un re ve rs quelconque nous arrive tu pourras alors te servir de ces montures afin de rejoindre ceux que nous avons laissés derrière nous à Médine. Car il en est de gens qui nous ont fait défection, mais par Dieu ils te gar dent un amour aussi intense que le nôtre. S’ils savaient qu’il y aura un combat, ils ne se seraient plus restés chez eux sans venir à ton aide». Le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - le remercia et lui souhai ta le bien. On fit constuire la tonnelle où le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - et Abou Bakr seuls s’y installèrent. Quant aux Qoraïchites, ils arrivèrent au lieu de combat. A Leur vue, le Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - s’écira: «Mon Dieu! Voilà les Qoraïchites qui sont ve nus pleins de défi et de gloriole et en traitant Ton M essager de menteur. Mon Dieu, mets-les en déroute demain matin».
«Désormais ceux qui périront, périront avertis, et ceux qui vivront, vi vront avertis» Ceci signifie en d’autres termes: que celui qui veut mécroire après ces preuves irréfutables, le fasse, et que celui qui veut croire, le fasse pour la même raison. Dieu veut montrer aux hommes qu’il les a réunis, fidèles et impies, sans un rendez-vous fixé à l’avance afin d’accorder la victoire aux fidèles, de mettre au clair la vérité et l’er reur, la preuve irréfutable, et pour ne pas laisser un argument à qui conque. Alors pour que celui qui devait mourir, périsse pour une raison évidente, et pour que celui qui demeurerait en vie, survive comme té moin d’une preuve irréfutable, car la foi est la vie du cœur. Enfin Dieu affirme qu’il entend les invocations et les implorations des fidèles et sait qu’il va leur accorder la victoire sur les rebelles et les idolâtres.
222
’id yurikahumu-L-Lâhu fî manâmika qalîlan wa law ’arâkahum katîra-1lafasiltum wa latanaza‘tum fî-l-’amri walâkinna-L-Lâha sallama ’innahû ’Alîmum-b-dâti-s-sudûri (43) wa ’id yurîkumûhum ’id i-ltaqaytum fî ’a'yunikum qalîlan wa yuqallilukum fî ’a‘yunihim liyaqdiya-L-Lâhu ’amran kâna mafûlan wa ’ilâ-L-Lâhi tuija‘u-l-’umûru (44). Allah te montra en songe l’armée ennemie peu nombreuse. S’il te l’avait montrée plus forte, vous vous seriez démoralisés et la discorde se se rait mise dans vos rangs. Allah vous a épargné cette infortune. Il sait ce que recèlent vos cœurs (43) Lorsque vous rencontrâtes vos ennemis, Allah les fît apparaître à vos yeux moins nombreux qu’ils n’étaient; de même qu’il vous fît apparaître à leurs yeux moins nombreux. Allah exécuta ainsi l’ordre qu’il avait décrété C’est à Allah que toutes choses font retour (44). Moujahed a dit: «Dieu fit voir en songe à Son Prophète ses enne mis peu nombreux qui, de sa part, le fit connaître aux fidèles pour les affermir. «S’il te l’avait montrée plus forte,vous vous seriez démoralisés» en éprouvant une certaine frayeur et vous divisant au sujet de leur combat. Mais Dieu a préservé les fidèles d’une telle discorde car II connaît le contenu des cœurs «Il surprend les regards et les secrets des cœurs» [Coran XL, 19]. Ainsi en montrant l’ennemi peu nombreux aux yeux des musul mans, ce fut pour les encourager. Ibn Mass'oud a dit à cet égard: «Le jour de Badr les idolâtres m’apparurent si peu nombreux au point que je dis à un homme qui se trouvait à mes côtés: «Crois-tu que leur nombre dépasse les 70?» - Non, me répondit-il, ils forment une cen taine». En faisant l’un d’eux comme captif, il nous dit qu’ils étaient mille combattants.
«Allah exécuta ainsi l’ordre qu’il avait décrété» tel était le but qui consistait à se venger des impies et à parachever Ses grâces sur ceux qui ont eru en Lui. H fit apparaître cha qu e parti peu n o m b re u x aux
yeux de l’autre afin que, en l’affrontant, ait le sentiment de le vaincre facilement. Mais lors de la mêlée, Il fortifia et appuya les fidèles par 223
mille anges en file ininterrompue, et de cette façon les idolâtres crurent que leur nombre était la moitié de l’autre; comme Dieu le montre dans ce verset: «Vous avez l’exemple de ces deux armées qui se sont affrontées,
l’une en combattant pour la cause d’Allah, l’autre incrédule. Cette dernière paraissait à vos yeux deux fois plus nombreuse que l’autre» [Coran III, 13]. Voilà ce qui est commun entre ce verset et l’autre sus-mentionné, et chacun des deux est une vérité.
yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’a manu ’idâ laqîtum fl’atan fatbutû wa-dkurû-L-Lâha katîran-l-la‘allakum tuflihûna (45) wa’atî‘u-L-Lâha wa rasûlahû walâ tanâza‘û fatafsalû wa tadhaba rîhukum wa-sbirû ’inna-L-Lâha ma‘a-ssâbirîna(46). O croyants, lorsque vous rencontrez une armée ennemie, soyez fermes et invoquez sans cesse le nom d’Allah. Votre succès est à ce prix( 45) Obéissez à Allah et à Son Prophète en évitant toute discussion. Des discus sions compromettraient votre union et entraîneraient votre courage. Soyez patients. Allah pactise avec les patients (46). Ceci constitue une exhortation de Dieu à Ses croyants serviteurs d’être fermes lors de la rencontre de l’ennemi et qui est en même temps une des règles du combat. A ce propos il est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit:
«Hommes! ne souhaitez pas la rencontre de l ’ennemi, demandez plutôt à Dieu le salut. M ais lorsque vous rencontrez l’ennemi, soyez patients et sa chez que le Paradis est à l ’ombre de l ’épée». Puis l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salut - se leva et invoqua Dieu: «Mon Dieu, Toi qui a révélé le Livre, qui a fait ciculer les nuages, qui a mis les factions en déroute, combats-les et donne-nous la victoire sur eux» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)(1) „
224
Dans un autre hadith, le Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue - a dit.’ «Dieu aime qu’on garde le silence dans ces trois cas: lors de la
récitation du Coran, lors du combat et en suivant le convoi funèbre».
Ka‘b Al-Ahbar rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Rien n’est préféré à Dieu plus que la récitation du Coran et Sa mention, car si c’était autrement II n’aurait pas ordonné aux hommes de prier et de combattre. Ne voyez-vous pas que, lors de la mêlée, Il leur a ordonné de Le m entionner en leur disant: «O
croyants, lorsque vous rencontrez une armée ennemie, soyez fermes et invo quez sans cesse le nom d’Allah. Votre succès est à ce prix». Cet ordre consiste donc à être ferme en affrontant l’ennemi, à en durer leur rencontre, sans fuir, ni retourner sur leur pas, ni éprouver aucune crainte, et à mentionner et invoquer Dieu en de telle circons tance sans L’oublier, mais ils doivent implorer son secours, se fier à Lui, Lui demander de leur accorder la victoire et sans s’opposer les uns aux autres pour ne pas lâcher pied et perdre toute puissance. Les compagnons, après le départ du Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue -, firent montre de courage et de consultation selon ses ordres, ce qui n’était pas le cas des peuples qui les ont précédés et ne sera nullement celui des autres à l’avenir, ce par quoi ils ont pu conquérir les pays tant à l’est qu’à l’ouest malgré la multitude des ar mées ennemies. Ainsi la parole de Dieu fut élevée, Sa religion victo rieuse et l’Islam répandu dans les quatre coins du monde.
rjJUl, :ju ,
•kjV 225
4)1 Xs.
walâ takûnû ka-l-ladîna harajû min diyârihim bataran wa ri’â’a-n-nâsi wa yasuddûn ‘an sabîli-L-Lâhi wa-L-Lâhu bimâ ya‘malûna muhitun (47) wa ’id zayyana lahumu-s-saytânu ’a'mâlahum wa qâla lâ gâliba lakumu1-yawma mina-n-nâsi wa ’innî jâru-I-lakum falammâ tarît ’ati-l-fi’atâni nakasa ‘alâ ‘aqibayhi waqâla ’innî barî’um minkum ’innT ’arâ mâ lâ tarawna ’innT ’ahâfu-L-Lâha wa-L-Lâhu sadîdu-l-‘iqâbi (48) ’id yaqlu-1munâfiqûna wa-l-ladîna fî qulûbihim maradun garra h a ’ula’i dînuhum wa may-yatawakkal ‘alâ-L-Lâhi fa ’inna-L-Lâha ‘Azîzun Hakîmun (49). N’imitez pas ces gens qui quittèrent leurs foyers, pleins de morgue et de gloriole, pour détourner leurs emblables de la voie d’Allah. Aucun de leurs gestes n’a échappé à Allah. (47) Satan les avait circonvenus sur leur propre valeur et leur avait dit: «Aujourd’hui, vous êtes invincibles. Du reste, je suis là pour vous soutenir». Lorsque les deux troupes furent en présence, il tourna sur ses talons en disant: «Je me désolidarise de vous. Je vois ce que vous ne voyez pas. Je crains Allah. Il est terrible dans la répres sion» (48) Les hypocrites et ceux qui avaient un cœur débile disaient: «Leur religion est aveugle». Mais seuls ceux qui se confient à Allah en éprouvent la puissance et la sagesse (49). Dieu ordonne à Ses serviteurs de combattre dans son chemin avec sincérité et dévouement sans être semblables à ceux qui sortirent de leurs demeures avec insolence et pour être vus des autres «Pour détourner leurs semblables de la voie d’Allah» à la façon d’Abou Jahl quand il a dit: «Non par Dieu, nous ne retournerons pas à nos foyers avant d’atteindre la source d’eau de Badr, d’égorger les chameaux, de boire le vin et de demander à nos esclaves de chanter». Il n’a rencon tré, après cette obstination et cette gloriole, que la mort et la fin dans un puits où il fut enterré et subira un châtiment pour l’éternité.
«Aucun de leurs gestes n’a échappé à Allah» Car Sa science s’étend à tout ce que les hommes font comme il en fut des idolâtres qui sont sortis pour combattre l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - à Badr. A ce propos Mouhammad Ben Ka‘b raconte qu’en ce 226
jour-ià les Qoraïchites hommes et femmes quittèrent La Mecque avec leurs esclaves chanteuses en jouant du tambour, voilà le sens du ver set: «N’imitez pas Les gens qui quittèrent leurs foyers pleins de morgue et de gloriole» Le démon, en ce jour-là, embellit aux yeux de ces idolâtres leurs propres actions en leur disant: «Aujourd’hui, vous êtes invincibles. Du reste, je suis là pour vous soutenir». Il les a incités à de tel agisse ment en les encourageant. Mais les homme oublient que Satan «leur
fait de promesses, il stimule leurs désirs. Les promesses de Satan sont trom peuses» [Coran IV, 120].
Le jour de Badr, comme raconte Ibn Abbas, Satan sortit à la tête de sa cohorte avec les polythéistes en leur suggérant que personne au monde ne pourrait les vaincre. Mais voyant les anges devant lui venus secourir les fidèles «il tourna sur ses talons en disant: «Je me désolidarise
de vous. Je vois ce que vous ne voyez pas».
Dans un autre commentaire Ibn Abbas aurait raconté: «Le jour de Badr le démon Iblis arriva en hissant son étendard à la tête de ses suppôts sous la forme humaine en prenant les traits d’un homme de Bani Medlej appelé Souraqa Ben Malek Ben Medlej. Il dit aux poly théistes: «Aujourd’hui vous êtes invincibles. Du reste, je suis là pour vous secourir». «Quand les hommes, de part et d’autre, se mirent en rangs de combat, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - prit une poi gnée de sable et la jeta dans la direction des idolâtres qui prirent la fuite. A ce moment Gabriel se dirigea vers Iblis, et celui-ci, en le voy ant alors que sa main était dans la main d’un polythéiste, tira subite ment sa main et prit la fuite avec sa cohorte. Le polythéiste s’écria: «O Souraqa! Tu as prétendu que tu vas nous soutenir?» il lui répondit: «Je vois ce que vous ne voyez pas. Je redoute Dieu qui est terrible dans Son châtiment». Ce fut alors à la vue de Gabriel et les anges. La réponse de Satan est pareille à ces dires: «Ils rappellent Satan disant à
l’homme: «Ne crois pas», puis s’écriant quand l’homme a perdu la foi: «Je ne suis pas responsable de ton incrédulité. Quant à moi, je crains Allah le maître de l’univers» [Coran LIX, 16] et aussi à ces dires: «Une fois le accon>pU, Satan dira: «En vérité, a.hah vous avait fait de sûres pro messes. Moi aussi je vous ai fait des promesses, mais je ne les ai pas te nues» [Coran XIV, 22], 227
En se préparant au combat, et quand les deux partis: fidèles et im pies furent tout près les uns des autres, selon les dires d’Ibn Abbas, Dieu à ce moment fit apparaître chaque partie peu nombreuse aux yeux de l’autre, «Les hypocrites et ceux qui avaient un cœur débile dis aient: «Leur religion est aveugle» croyant qu’ils allaient les vaincre. Mais ceux qui ont la foi et se fient à Dieu savent que Dieu est puissant et juste. De plusieurs commentaires concernant ces hypocrites, on se contente de citer celui-ci qui s'avère être le plus logique d’après Moujahed et Mouhammad Ben Ishaq Ben Yassar: «Ces hypocrites formaient une partie de Qoraïchites qui étaient sceptiques et furent obsédés par leur scepticisme car, en voyant le petit nombre des musulmans, s’écrièrent: «Ceux-là se sont trompés dans leur religion». A la fin ils su birent la même défaite des idolâtres». Dieu certes rend puissants et sages ceux qui se confient à Lui.
walaw tara ’id yatawaffâ-l-ladîna kafarû-l-maliï ’ikatu yadribûna wujûhahum wa ’adbârahum wa dûqû ‘adâba-l-harîqi (50) dâlika bimâ qaddamat ’aydîkum wa ’anna-L-Lâha laysa bi zallâmin li-l-‘abîdi (51). Ah! Si vous pouviez voir comment les anges ravissent la vie aux infidè les! ils les frappent au visage et au dos. «Goûtez la peine du feu» leur crient-ils (50) Ce châtiment, c’est vous qui l’avez préparé de vos propres mains! Allah ne lèse jamais ses créatures (51). Dieu s’adresse à Son Prophète: «O Mouhammad! si tu voyais les anges emporter les infidèles, tu aurais assisté à un spectacle très affreux «comment les anges ravissent la vie aux infidèles! ils les frappent au visage et au dos». Goûtez la peine du feu; leur crient-ils.» Et Ibn Abbas de commenter cela en disant: «Lorsque les infidèles faisaient face aux croyants, ceux-ci les frappèrent au visage, et en les fuyant les anges au «tas Diou a montré encore leur situation quand II a
228
dit: «Ah! si tu pouvais les voir ces coupables quand ils entrent dans les af fres de la mort et que les anges, tendant leurs mains vers eux, les pressent de rendre leurs âmes» [Coran VI, 93]. Car l’âme de l’incrédule ne sort pas facilement redoutant son destin qui ne sera que le feu de la Gé^ henne. A ce propos Al-Bara‘ rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le benisse et le salue - a dit: «Lorsque l’ange de la mort se présente, sous
son aspect le plus hideux à l’incrédule pour recueillir son âme, il dit: «O âme méchante, sors à un souffle brûlant, à une eau bouillante et à une om bre de fumée chaude». Alors son âme se disperse dans le corps et les anges la retirent comme une tige en fer qui sort après son entrée dans une masse de laine mouillée, les nerfs et les veines en sortent également du corps»(I). Les anges, en recueillant l’âme et en obéissant aux ordres divins, disent aux incrédules: «Goûtez la peine du feu». Ce châtiment, c’est vous qui l’avez préparé de vos propres mains» Voilà la récompense pour prix de vos mauvaises actions dans la bas monde. «Allah ne lèse jamais Ses créatures» et n’est plus injuste envers les hommes. A cet égard, il est cité dans un hadith divin (Qoudoussi) que Dieu a dit: «O Mes serviteurs!
je me suis interdit l’injustice et Je vous l’interdis, ne soyez donc pas injustes les uns envers les autres. O Mes serviteurs! Ce sont vos œuvres seulement dont Je tiendrais compte. Donc celui qui trouve du bien qu’il loue Dieu, et celui qui trouve autre chose qu’il ne se prenne qu’à lui-même» (Rapporté par Mouslim, Nassaï et Ibn Maja) (2K
(1)
¿üj <_s* <3^=*
ojL*sul>-I J-lp ÿl^JI
¿IL* ùlü
¿r* Jk j j ( j — iJl iîs-ë’Jl J l
(2) ^
lj|
JjjLJI
UT 0
fL»-
l^ l
1 L frJ
^ ^
Cr~* ‘f 5'3
^ UJ! tpLp \j Jj-Jlià; ®*jj)
229
¡ y ji yù ¿JUj jJ-
\a
kada’bi ’â^i Fir‘awna wa-l-ladîna min qablihim kafarû bi ’a yâti-L-Lâhi fa’ahadâhumu-L-Lâhu bidunûbihim ’inna-L-Lâha qawwiyyun sadîdu-1‘iqâbi (52). Il en est de vous comme de ces gens de Pharaon et de leurs prédéces seurs qui avaient nié les signes d’Allah. En punition, Allah les anéantit. Al lah est implacable dans la répression. (52). Ceux qu ont traité le message de Mouhammad - qu’Allah le bé nisse et le salue - de mensonge ont agi à la façon des peuples précé dents, Dieu les a châtiés comme II a puni les gens de Pharaon en les faisant périr à cause de leurs péchés. Dieu est terrible dans Son châti ment et nul pourra s’esquiver de Son jugement.
dâlika bi’anna-L-Lâha lam yaku mugayyiran ni'matan ’an‘amahâ ‘alâ qawmin hatta yugayyirû mâ bi ’anfusihim wa ’anna-L-Lâha Samî‘un ‘Alîmun (53) kada‘bi ’a Ii Fir‘awna wa-l-ladîna min qablihim kaddabû bi ’a'yâti rabbihim fa’ahlaknâhum bidunûbihim wa ’agraqnâ ’a'la Fir‘awna wa kullun kânû zâlimîna (54). C’est l’habitude d’Allah de n’enlever à un peuple les grâces dont II l’a comblé qu’autant qu’en déméritant, ce peuple se les enlève à lui-même. Al lah entend et sait tout. (53) Il est de vous comme de ces gens de Pharaon et de leurs prédécesseurs qui avaient nié les signes de leur Seigneur. En puni tion, nous les avons fait périr. Nous avons englouti dans les eaux les gens de Pharaon. Tous étaient coupables (54). Dieu montre encore une fois le sort des gens de Pharaon qui fu rent englouti dans les eaux, en affirmant qu’il ne prendrait personne que pour les péchés qu’il avait commises. Aussi 11 ne modifie pas un to.er.Ta4t Q gvaüKé çisupts avant que ce peuple ne commette un péché, à savoir que: «Allah ne modiGe l’état d’un peuple en bien ou en mal qu’autant que ses sujets se sont transformés eux-mêmes» [Coran XIII,
230
12]. Il donne comme exemple le peuple de Pharaon qui les a privés, en les faisant périr, de jardins, de sources et de délices au sein des quels ils se réjouissaient. Ils n’ont pas lésé Dieu mais ils se sont fait tort à eux-mêmes.
’inna sarra-d-dawâAbi ‘inda-L-Lâhi-l-ladîna kafarû fahum lâ yu’miriûna(55) 1-ladîna ‘âhatta minhum tumma yanqudûna ‘ahdahum fî kulli marratin wa hum lâ yattaqûna (56) fa’immâ tatqafannahum fî-l-harbi fa sarrid bihim man halfahum la ‘allahum yaddakkarûna (57). Les plus yiles créatures aux yeux d’Allah sont les incrédules qui se montrent réfactaires à la foi. (55) Les incrédules avec qui tu pactises, qui dénoncent leurs pactes à tout instant et qui manquent de scrupule. (56) Si tu les captures au cours d’un combat, inflige-leur un châtiment qui serve d’exemple à leurs partisans. Peut-être ceux-ci réfléchiront-ils (57). Les pires des êtres aux yeux de Dieu sur la terre sont les impies qui ne croient pas, qui trahissent tout engagement et tout pacte conclu et qui, s’ils le confirment par un serment, le violent. Ils ne craignent pas Dieu en commettant leurs péchés. «Si tu les captures au cours d’un combat» en triomphant sur eux «inflige-leur un châtiment qui serve d’exemple à leurs partisans», tue-les afin que ceux qui se trouvent der rière eux et les autres arabes prennent ceci comme exemple, peut-être ils s’en rappelleront et réfléchiront avant d’oser de se rebeller.
wa-im mâ tahâfanna min qawmin hiyânatan fa-mbid ’ilayhim ‘alâ sa-
w a’in ’inna-L-Lâha lâ yuhibbu-l-ha’inîna (58). 231
Si tu crains une trahison de la part d’un peuple, dénonce par représail les le pacte qui te lie à lui. Car Allah n’aime pas les félons (58). Dieu met en garde Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue contre ceux qui trahissent leur pacte et leur engagement en lui disant: «Si tu crains une telle trahison rejette à ce peuple son alliance pour pouvoir lui rendre la pareille, et fais-lui connaître qu’il n’y aura plus de pacte entre vous et qu’il n’y aura que la guerre. «Car Allah n’aime pas les félons» même s’il s’agit des incrédules. Salem Ben Amer raconte: «Mou'awiah se trouvait sur le territoire des Byzantins avec qui un certain pacte les liait. Comme le terme de ce pacte était sur le point d’expirer, il voulut les conquérir avant la date échue. Un vieillard qui était sur sa monture déclara: «Dieu est grand! Dieu est grand! Il faut être fidèle (au pacte) et jamais un traître. L’En voyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Celui qu’un pacte
le lie à des gens ne doit ni le dénouer ni le presser, plutôt il devra attendre jusqu’à ce qu’il arrive à son terme, ou le rejeter pour pouvoir rendre la pa reille». En transmettant ces paroles à Mou'awiah, il rebroussa chemin et constata que l’auteur n’était autre que ‘Amr Ben ‘Anboussa» (Rapportépar Ahmed, Abou Daoud, Tirmidzi, Nassaï et Ibn Hibban)(1). L’imam Ahmed rapporte que Salman Al-Farissi, se trouvant devant une ville ou une forteresse, dit à ses,£üfnpagnons: «Laissez-moi les appeler comme j ’ai vu l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - le faire. Car j ’étais un de ceux qu’il avait appelés, et Dieu à lui la puissance et la gloire m’a dirigé vers l’Islam. Je dois leur dire: «Si vous vous convertissez, vous devez vous acquitter des mêmes obligations qui nous sont imposées et jouir de mêmes droits que les nôtres. Si vous refusez, vous aurez à payer le tribut humiliés. Et encore si vous
(1 )
ù t .s ljU
^
ù lS 'j
l/ ’J
i j IjJ l 4)i lJ$\
«üjt j » j l
j>Sj
232
ÿs,
- I ' Î Ü
0^"
liJii
Oi'j s/'----J'j
Cf. f - s“L * ¿ j *
js-i. Ijl»
Cfaîj
cLAtXJt-i Vj SU-jlp lil»
lt *
tUJUl 5 — ^
^
refusez cela, nous rejetons toute alliance conclue car Dieu n’aime pas les félons» En effet Salman les appela à cela pendant trois jours et au quatrième les hommes purent conquérir la ville -ou la forteresse- avec le secours de Dieu.
walâ yahsabanna-l-ladîna kafarû sabaqïï ’innahum lâ yu'jizûna (59) wa ’a‘iddû lahum mastata‘tum min quwwatin wa mi-r-ribâti-l-hayli turhibûna bihî ‘aduwwa-L-Lâhi wa ‘aduwwakum wa ’a'harîna min dûnihim lâ ta‘lamûnahumu-L-Lâhu ya‘Iamuhum wamâ tunfiqû min say’in fî sabîliL-Lâhi yuwaffa ’ilaykum wa ’antum Iâ tuzlamûna (60). Ne crois pas que les infidèles l’emporteront. Ils ne sauraient mettre Al lah en échec (55) Equipez toutes les troupes et toute la cavalerie que vous pourrez pour tenir en respect les ennemis d’Allah et les vôtres et d’autres encore que vous ne connaissez pas et qu’Allah connaît. Tous les sacrifices que vous aurez consentis à la cause d’Allah vous seront largement rétribués. Vous ne subirez pas le moindre préjudice (60). D ieu dit à S o n Prophète - q u ’AUah le bénisse et le salue «O Mouhammad «ne crois pas que les infidèles l’emporteront», non, ils sont toujours en notre possession et sous notre pouvoir. Ils ne sauraient ja mais nous rendre à l’impuissance. Il a dit d’eux dans un autre verset:
«Les méchants croient-ils échapper à notre châtiment? Ils se trompent» [Coran XXIX, 4] et dans un autre aussi: «Ne croyez pas que les infidèles puissent tenir Allah en échec sur terre, eux qui auront l’enfer pour séjour. Affreux destin» [Coran XXIV, 57] et dans un quatrième: «Ne sois pas im pressionné de voir les infidèles parcourir à leur aise le pays. Leur bien-être est éphémère. Ils sont voués à l’enfer. Et quel triste séjour» [Coran III, 456-1971 Puis Dieu ordonne aux croyants de préparer la machine de la
233
guerre afin de pouvoir affronter les ennemis selon leur capacité en leur disant: «Equipez toutes les troupes et toute la cavalerie que vous pourrez» Oqba Ben Amer rapporte qu’il a entendu (’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dire sur chaire «Préparez, pour lutter contre eux,
tout ce que vous trouverez de force. Or la force est dans le tir! Or la force est dans le tir».
L’imam Ahmed et les auteurs des sunans rapportent que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Tirez et montez. Bien
tirer vaut mieux que de monter»(1K
Abou Houraira rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Les chevaux sont de trois catégories: la première est
une récompense, la deuxième est une portière et la troisième est un fardeau. Le cheval qui est une récompense, son propriétaire l’a consacré pour s ’en servir dans le combat dans le chemin de Dieu. Il lui allonge le licol pour brouter de l’herbe dans un verger ou un jardin. Cet animal ne mange de ces herbes sans que Dieu n’inscrive à son propriétaire des bonnes actions> Ces chevaux ne se détacheront pas de leur licol (à cause de leur longueur) et ne par courant pas une colline ou plus, sans que Dieu n ’inscrive à leur pro priétaire de bonnes actions équivalentes au nombre de leurs traces et leurs crottins. Leur propriétaire ne passera pas par un fleuve et que ces chevaux y boiront au moment où il ne voulait pas, sans que Dieu ne lui inscrive de bonnes actions autant que l’eau qu’ils auraient bue. Voilà comment il ac querra la récompense. «Le cheval qui est une portière, son propriétaire l’a attaché par suffi sance et réserve sans négliger le droit de Dieu en versant la zakat à son su jet au pour la copulation, cela lui constituera une portière. «Enfin l’homme qui attache le cheval par vanité et tartuferie, ou pour nuire aux autres, il lui sera comme fardeau». On interrogea l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - au sujet des ânes domestiques? il répondit: «Dieu ne m ’a rien révélé à leur (1)
ûtj
cJU
;
S
234
ù*
égard sauf ce verset qui, pris au sens large, le concerne: «Celui qui aura fait le plus petit atome de bien le verra. Celui qui aura fait le plus petit atome de mal le verra» [Coran XCIX, 7-8] (Rapporté par Boukhari, MousHm et Malek ) (1>. La majorité des ulémas ont jugé que le tir est meilleur que l’équitation, bien que l’opinion de Malek était l’inverse. Il a été dit dans un hadith: «Le bien est attaché aux toupets des che vaux jusqu’au jour de la résurrection s ’agit-il de la récompense ou du bu tin» (Rapportépar Boukhari)(2). Grâce à la multitude de la cavalerie et des troupes, les fidèles pourront effrayer les ennemis de Dieu et les leurs qui sont les impies de Qoraïch et autres. Quant à l’expression «et d’antres encore que vous ne connaissez pas et qu’Allah connaît» Moujahed a dit qu’il s’agit de Bani Qouraïdha (les juifs) ou les Perses selon As-Souddy, ou encore les hy pocrites d’après Mouqatel, et cette dernière interprétation s’avère être la plus correcte en se référant à ce verset: «Il y a parmi les paysans qui
vous entourent des hypocrites. Il y en a aussi dans la ville et qui le sont en core plus. Tu ne les connais pas, mais, nous, nous les connaissons» [Coran IX, 101]. Enfin pour inciter les hommes à dépenser pour Sa cause, Dieu promet aux fidèles: «Tous les sacrifices que vous aurez consentis à la
O )
-¿il J j — j
j'
^
C ~ *Ja» L j j î c L
-
-Jô
Ljia
j
■&'
jïj CjjA
a! L j j!
Ms"1 Wi1
¿y
 - s ijjit j l c
< i i ! i Lfry®
ca]
U Ja Jj J * -J j I
S jjy »
¿U j
a J
J
O jU » I
jï> j l
c J lT
O lS " Aj
Vj l^ lîj ^
tJ L ~.j
■ ü l'
^
L i
ls I 4 L I 3 l)Î
^
ij
(J j
Ai»
J j Uiûj
¿)l Jy *j
^ ^
r
S
S
L
.liJ Ü U j
(2) ï^ljüv çjj ^
4 it c_r > J
d tS^\ Ü i - jjj J*-j
J j J * - J j iy *-1
¿ÿ j
dî ^
(ÿ
L$_^\_ÿ ^
i
J
?-L~*j
a!
I ¡¿¿M l
a^*L>«JI Âj'j/I oâa
j
ày*j Jü
235
J l a ^ -^ -I
^
cause d’Allah vous seront largement rétribués. Vous ne subirez pas le moin dre préjudice» A ce propos Abou Daoud a dit que le dirham dépensé dans la voie de Dieu sera rendu sept cent dirhams comme le montre ce verset: «Ceux qui distribuent leurs biens dans la voie d’Allah sont
comparables à un grain de blé qui engendre sept épis et dont chaque épi porte cent grains. Allah multiplie les biens de qui lui plait. Car Allah est in commensurable et omniscient» [Coran II, 261].
wa ’in janahû li-s-salmi fajnah lahâ wa tawakkal ‘alâ-L-Lâhi ’innahû huwa-S-Samî‘u-1- ‘Alîm u(61) wa ’in yurîdîf ’an yahda‘uka fa ’inna hasbaka-L-Lâhu huwa-l-ladî ’ayyadaka binasrihî wa bi-l-mu’minîna (62) wa ’allafa bayna qulubihim law ’anfaqta mâfî-l-’ardi jamî‘an-mâ ’allafta bayna qulûbihim walâkinna-L-Lâha ’allafa baynahum ’innahû ‘Azîzun Hakîmun (63). S’ils te proposent la paix, accepte-la. Confie-toi à Allah. Il entend et sait tout. (61) S’ils méditent une trahsion, Allah te suffît. C’est déjà Lui qui t’a donné son assistance et celle des fidèles (62) Allah a réalisé l’union de tous les fidèles. Quand bien même tu aurais dépensé toutes les richesses du m on de, tu n’ a u ra is p as réussi une p a re ille union. A lla h seul peut un ir
cœurs. Il est puissant et sage (63).
les
Dieu avait ordonné Son Prophète à combattre les incrédules tant qu’ils lui sont hostiles, mais «s’ils te proposent la paix» en s’inclinant au pacifisme, à la conciliation et à la trêve «accepte-la». On rapporte à cet égard que pendant l’an de Houdaybya lorsque les idolâtres demandèrent à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - la conciliation et de mettre fin à la guerre entre eux pour une période de neuf ans, ils accpeta leur proposition et conclut une trêve soum ise à plusieurs conditions.
236
Quant à Ibn Abbas et Moujahed, ils ont précisé que ce verset fut abrogé par celui de l’ordre du combat: «Combattez ceux qui ne croient ni à Allah ni au jour dernier» [Coran IX, 29] Mais cette opinion est sujet à discussion car l’ordre de combattre n’est pas catégorique car on peut, en cas où l’ennemi possède une grande armée, conclure une trêve comme l'affirme le verset précité et comme s’est comporté le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - le jour de Houdaybya. Donc il n’y a ni abrogation, ni contradiction et c’est Dieu qui est le plus savant.
«Confie-toi à Allah» est une exhortation à se fier à Dieu à tout mo ment et une acceptation de la paix même si les idolâtres, dans leur proposition voulaient le tromper en se donnant le temps nécessaire afin qu’ils puissent préparer une armée plus puissante, et la demande de la paix n’est qu’une ruse. Dieu rassure Son Prophète en lui disant: «Allah te suffit».
Puis il lui rappelle les bienfaits qu’il lui a accordé en mettant à sa disposition les croyants parmi les Mouhagériens et les Ansariens «C’est
Lui qui t’a donné son assistance et celle des fidèles». Quant aux dires de Dieu: «Quand bien même tu aurais dépensé toute les richesses du monde, tu n’aurais pas réussi une pareille union», Il a voulu lui montrer que, dans le temps de l’ignorance, il y avait entre eux tant de guerres surtout entre les deux tribus Aws et Khazraj qui habitaient à Médine. Mais un fois convertis, Dieu mit fin à cette guerre grâce à la lumière de la foi. qui les a rendus frères comme le montre ce verset:
«Reconnaissez les bienfaits d’Allah pour vous, Lui qui d’ennemis qui vous
étiez, a fait l’union entre vos cœurs, Lui qui par Sa grâce, vous a rendus frères» [Coran II, 103]. Il est cité dans les deux Sahih que lorsque le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - partagea le butin acquis pendant l’expédition de Hounaïn, et comme les Ansariens étaient mécontents, il leur sermon na: «0 Ansariens! Ne vous ai-je pas trouvés égarés et Dieu ne vous a-t-Il
pas dirigés grâce à moi? Vous étiez pauvres et Dieu vous a enrichis grâce à moi? Vous étiez divisés et Dieu vous a unis grâce à moi?» Après chaque
parole les A n sa rie n s s ’écriaient: «D ie u et Son Envoyé nous ont
237
comblés de faveurs» ( Rapporté par
Boukhari et Mous\im)(1).
Donc Dieu a suscité entre eux cette affection car 11 est Sage dans ses agissements et décrets. Ibn Abbas a dit: «Le lien du sang pourra être rompu, les bienfaits méconnus, mais lorsque Dieu unit les cœurs aucun force ne pourrait les désunir. Puis il récita: «Quand bien même tu
aurais dépensé toutes les richesses du monde, tu n’aurais pas réussi une pa reille union».
Quant à Moujahed, il a dit: «Lorsque deux personnes qui s’aiment en Dieu se rencontrent, et que l’une d’elles prenne la main de l’autre en lui souriant, leurs péchés seront effacés commes les feuilles sèches qui tombent d’un arbre. Entendant ces paroles, Abda lui dit: «C'est une chose très facile à faire». Et Moujahed de répondre: «Ne dis pas cela et souviens-toi que Dieu a dit: «Quand bien même tu aurais dépensé tou tes les richesses du monde, tu n’aurais pas réussi une pareille union». Abad de déclarer ensuite: «J’ai conclu alors qu’il est plus avisé que moi». Salman Al-Farissi rapporte que PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - a dit: «Lorsque le musulman rencontre son frère le mu
sulman et le prend par la main -ou le secourt- leurs péchés seront effacés telles que les feuilles sèches tombent d’un arbre dans un jour où un vent im pétueux y souffle, ou sans que Dieu ne leur pardonne même si leurs péchés étaient autant que l’écume de la mer>/2\
(1) \jt
Jlï
tj\iycj* (2)
oJuj dJl^U
ùLà
i
jUajVl '-.-Jo-J- UJ
¿1 i^TLpU âJU-j
.^•y*i
^
lil
¿1 J ù i
pS'Asr-l |*J! jUaiVl jt* *
4)1
JU 1
ul» ;J\î
4jui
«uil Jjj Ji* c-ilS" j l j L^>jo
238
jii-
yâ ’ayyuhâ-N-Nabiyyu hasbuka-L-Lâhu wa man-i-ttaba‘aka mina-1mu’minîna (64) yâ ’ayyuhâ-N-Nabiyyu harridi-l-mu’minîna ‘alâ-l-qitâli ’iy-yakun minkum ‘isrûna sâbirûna yaglibû mi’atayni wa ’iy-yakum-minkum mi’atun yaglibu ’alfam-min-l-ladîna kafarû bi ’annahum qawmu-l-lâ yafqahûn (65) ’al ’a na haffafa-L-Lâhu ‘ankum wa ‘alima ’anna fîkum da‘fan fa’iy-yakum-minkum ’alfun yaglibu ’alfayni bi ’idni-L-Lâhi wa-LLâhu ma‘a-s-sâbirîna (66). O Prophète, Allah et les croyants qui te sont attachés te suffisent. (64) O Prophète, excite les croyants au combat. Vingt d’entre vous, s’ils sont fermes, doivent avoir raison de deux cents infidèles. Et cent doivent avoir raison de mille. Parce que ce sont des gens qui manquent d’initiation. (65) Maintenant Allah allège votre tâche, car II a reconnu votre faiblesse. Ceux d’entre vous, s’ils sont fermes doivent avoir raison de deux cents et mille de deux milles avec l’aide d’Allah. Allah soutient les fermes (66). Dieu encourage Son Prophète et les fidèles à combattre leurs en nemis en leur rassurant qu’il est leur soutien contre eux quelque soit leur multitude ou leur puissance, même si le nombre des croyants leur est inférieur. Il dit à Son Prophète «O Prophète, Allah et les croyants qui te sont attachés te suffisent» Donc il ne te reste que d’exciter les croyants au combat. C’est pourquoi l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - encourageait les fidèles à combattre leurs ennemis une fois se trouvant face à face, comme il l’a fait le jou r de Badr lorsque les polythéistes se sont avancés vers eux pour les combattre. Il dit à ses compagnons: «Préparez-vous pour obtenir (comme récom
pense) un Paradis dont sa largeur est équivalente à celle des deux et de la terre». Oumayr Ben Al-Hamam lui demanda: «Sa largeur est équiva lente à celle des cieux et de la terre? -Oui, répondit le Prophète - qu’Al lah le bénisse et le salue -Comme c ’est merveilleux! Comme c ’est m erveilleux!», répliqua-t-il. I l lui dit: « Q u ’est-ce qui te porte à dire «C ’est merveilleux»? - J’espère être l’un de ses habitants» - En effet tu es l’un d ’eux». 239
‘Oumayr alors brisa le fourreau de son sabre, prit des dattes dans sa main, mangea quelques unes, jeta le reste et dit: «Ce sera une longue vie pour en finir avec ces dattes». Puis il s ’élança contre les incrédules et combattit jusqu’à ce qu'il fut tué»(1). Puis Dieu annonce la bonne nouvelle aux fidèles en leur ordon nant: «Vingt d’entre vous, s’ils sont fermes, doivent avoir raison de deux cents infidèles. Et cent doivent avoir raison de mille». Donc un fidèle de vait affronter dix impies. Mais ceci fut abrogé plus tard et la bonne an nonce existe toujours. lbn Abbas rapporte que quand ce verset fut révélé et que chacun des croyants devait combattre dix incrédules sans penser jamais à les fuir, les fidèles éprouvèrent une grande peine. Puis la tâche fut allégée en mettant cent croyants contre deux cents infidèles en imposant la même condition d’être fermes sans s’esquiver si leur nombre est la moitié de celui des ennemis. Mais s’il est inférieur à la moitié, ils ont le droit aux manœuvres pour éviter l’affrontement.
mâ kâna linabiyyin ’ay-yakûna lahû ’asrâ hattâ yuthina fî-l-’ardi turîdûna ‘arad a-d-dunyâ wa-L-Lâhu yurîdu-l-’a"hirata wa-L-Lâhu ‘Azîzun
^
0
°
:jLâi
*Î)I J J L ü
¡y* liJjUî a i •: *! J5»
ü
L
tlgJW qa
/
(jj>■ j-Xj Jl»
0
ùl êWj :JU
Ui:jUi c^j
gjgïIj
(»J
f <&.£> «W
240
¿Â>j
*-
JîfjJI f-AÜ W ¿r>
^-k j*
.Ait-
Hakîmun (67) lawla kitâbum-mina-L-Lâhi sabaqa la massakum fimâA ’ahadtum ‘adâbun ‘azîmun (68) fakulû mimmâ gapimtum halâlan tayyiban wa-t-taqû-L-Lâha ’inna-L-Lâha gafûr-r-Rahîmun (69). Il est indigne d’un Prophète de faire des prisonniers si ce n’est au cours d’un combat. Vous aspirez aux biens de ce monde alors qu’Allah s’at tache à l’autre. Allah est puissant et sage( 67) N’était-ce une prescription intervenue d’Allah, un douloureux châtiment vous aurait touchés pour ce que vous avez capturé arbitrairement (68) Il vous est permis de disposer du butin en toute quiétude. Craignez Allah. Il est clément et miséricor dieux (69). Le jour de Badr et après la défaite des polythéistes, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - consulta ses compagnons au su jet des prisonniers. Abou Bakr lui dit: «O Envoyé de Dieu, ils sont tes proches et concitoyens. Ne les exécute pas et demande-leur de se re pentir, peut-être Dieu reviendra vers eux» Quant à Omar, il lui dit: «O Envoyé de Dieu, ils t'on traité de menteur et expulsé de ton propre pays. Amène-les et tue-les». Abdullah Ben Rawaha lui dit: «O Envoyé de Dieu, tu te trouves ac tuellement dans une vallée pleine de bois. Allumes-y le feu et jette-les dedans». Mais l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - gar da le silence sans proférer un mot. Il se leva et entra dans sa tente. Certains dirent: «Il acceptera l’opinion d’Abou Bakr», d’autres de dire: «Non, il sera du côté de ‘Omar» et d’autres encore déclarèrent: «Plutôt il appuyera celle de ‘Abdullah Ben Rawaha» Puis il sortit et dé clara aux hommes: «Parfois Dieu ramollit les cœurs des hommes au point de les rendre plus mous que le lait. Tantôt II les endurcit de sorte qu’ils deviennent plus durs que les pierres. Toi Abou Bakr, tu t’es mon tré clément comme était Abraham -que Dieu le salue- quand il a dit à Dieu. «Quiconque me suivra sera solidaire de moi. Celui qui me désobéi ra... Seigneur Tu es clément et miséricordieux» [Coran XIV, 36]. Tu es aussi pareil à Jésus -que Dieu le salue- quand il a dit: «Si tu les châ ties, ce sont Tes sujets. Si Tu leur pardonnes, Tu es auguste et sage» [Co ran V, 118]. Quant à toi ô Omar, tu ressembles à Moïse -que Dieu le
a u S e i g n e u r : «Seigneur, anéantis leurs richesses, endurcis leurs cœurs. Fais qu’ils ne croient qu’en expiant un châtiment
sa lue - en dem a nd a n t
241
terrible» [Coran X, 88]. Et toi Abdullah tu proposes ce que Noé avait de mandé à Dieu: «Seigneur, ne laisse subsister sur terre aucun infidèle» [Coran LXXI, 26]. Puisque vous êtes des indigents, que l’un de ces prisonniers ne soit libéré que contre une rançon ou on lui tranche la tête». Ibn Mass'oud intervint et dit: «O Envoyé de Dieu, à l’exception de Souhayl Ben Baida qui ne cesse de penser à l’Islam» L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - alors ne dit mot. Et Ibn Mass'oud de déclarer: «En ce jour-là, j ’éprouvai une certaine frayeur au point où je redoutai que quelques pierres ne tombassent du ciel sur ma tête» Mais il ne tarda pas à me répliquer: «A l’exception de Sou hayl Ben Baida». Dieu à lui la puissance et la gloire fit descendre à cette occasion le verset suivant: «Il est indigne d’un Prophète de faire des prisonniers... jusqu’à la fin». Ibn Omar raconte: «A la fin de la bataille, Al-Abbas fut parmi les prisonniers et c’était un Ansarien qui l’avait capturé. Comme les Ansariens pensaient à l’exécuter, on mit le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - au courant de leur dessein. Il dit à ses compagnons: «Je n’ai pas pu dormir cette nuit à cause de mon oncle paternel Al-Abbas. Les Ansariens ont décidé de le tuer» Omar lui proposa «Puis-je aller les voir?» - Certainement, lui répondit-il. Omar vint auprès des Ansariens et leur dit: «Libérez Al-Abbas!» -Non par Dieu, lui répondirent-ils, nous ne le libérerons pas». Omar leur répliqua: «Si c’était le désir de l’Envoyé de Dieu? - Si c’est ainsi, lui dirent-ils, prends-le. /\i-/\t>t>as u n e r o is lib é r é , O m a r le p rit p a r la m a in e t lu i d it: « O
A l-
Abbas, convertis-toi! Par Dieu, si tu te convertis, cela me causera une joie plus grande que la conversion d’AI-Khattab (mon père). C’est parce que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - en sera très content». L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - demanda l’avis d’Abou Bakr à propos des prisonniers, il lui répondit: «Ils font partie de ta tribu, libère-les». En demandant à ‘Omar, celui-ci dit: «Tue-les». L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - accepta leur rachat et Dieu à cette occasion lui fit cette révélation: «n est indigne d’un Prophète de faire des prisonniers.
En commentant ce verset, Ibn Abbas précise qu’il s’agit du butin
242
acquis le jour de Badr avant que Dieu ne le rende licite. C’est comme Dieu voulut dire aux musulmans: «Comme Je ne châtie pas celui qui me désobéit avant de lui montrer Mes ordres, un châtiment douloureux vous aurait atteints à cause de ce dont vous vous êtes emparés» Ainsi fut l’avis de Moujahed. Mais Al-A‘mach a dit: «Cela signifie que Dieu a promis de ne châtier aucune personne qui a participé à la bataille de Badr parmi les croyants». Ibn Abbas a dit: «N’était-ce une prescription intervenue d’Allah» Cela signifie qu’il est cité dans le sommier du premier Livre que le butin et les prisonniers sont pour vous. «Un douloureux châtiment vous aurait touchées pour ce que vous avez capturé arbitrairement» ce qui corrobore cette opinion le hadith cité dans les deux Sahihs où le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «On m ’a accordé cinq (faveurs)
qu’aucun autre Prophète n ’a vait reçues avant moi: La victoire (sur mon en nemi) à une distance d ’un mois de marche (en lui inspirant) la terreur; toute la terre m ’a été faite comme un lieu pour la prière et son sable est un moyen de purification; les butins sont devenus comme des biens licites pour moi, alors qu’ils ne l ’étaient pas à aucun avant moi; ou m ’ accordé le droit d’intercession; enfin Dieu envoyait chaque Prophète à son peuple, tandis que moi, j'ai été envoyé au monde entier» (Rapporté par Boukhari et M ouslim /1*. L’imam Abou Daoud rapporte dans ses sunans, d’arpès Ibn Abbas que, après la bataille de Badr, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - fixa le montant de la rançon de chaque idolâtre à 400 (di rhams). Selon la majorité des ulémas l’imam -ou le gouverneur- a le choix: il a le droit de tuer les prisonniers comme était le sort de Bani Qouraïdha, ou il accepte la rançon comme celui des prisonniers de Badr, ou bien encore il les libère contre le relâchement des prisonniers musulmans, comme l’agir de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - à propos d’une femme captive et sa fille qui étaient la part
.1
ù lT
243
j
cîpULiJI
du butin accordée à Salama Ben Al-Akwa‘. Il les a rendues aux poly théistes contre des prisonniers musulmans, ou enfin il peut les rendre à l’esclavage. Telle fut l’opinion de Chafé'i, Malek et une foule des ulé mas.
yâ ’ayyuhâ-N-Nabiyyu qui liman fT ’aydîkum mina-l-’asra ’iy-ya‘lami-LLâhu fï qulûbikum hayray-yu’tikum hayram-mimmâ ’uhida minkum wa yagfir lakum wa-L-Lâhu afur-r-Rahîmun (70) wa ’iy-yurîdû hiyânataka faqad hânû-L-Lâha min qablu fa’amkana minhum wa-L-Lâhu ‘Alîmun Hakîmun (71). O Prophète, dis aux captifs qui sont entre vos mains: «Si Allah décou vre dans vos cœurs de bons sentiments, H vous accordera plus de biens qu’il ne vous en a été pris et II effacera vos péchés. Allah est miséricordieux et clément. (70) S’ils méditent de te trahir, sache qu’ils ont trahi Allah avant toi. Mais Allah a permis leur capture. Allah est savant et sage (71). Mouhammad Ben Ishaq rapporte d’après Ibn Abbas que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit au jour de Badr: «Je sus que quelques uns de Bani Hachem et d’autres ont été contraints de sortir et qui n’ont aucune intention de nous combattre. Lorsque l’un d’entre vous rencontre un des ces hommes, qu’il ne le tue pas. Celui qui rencontre Al-Boukhtouri Ben Hicham, qu’il ne le tue pas. Celui qui rencontre Al-Abbas Ben Abdul Muttaleb, qu’il ne le tue pas, car il a été
forcé de quitter son foyer».
Abou Houzaifa Ben ‘Outba dit: «Tu veux qu’on tue nos pères, frè res, fils et citoyens en épargnant la vie à Al-Abbas? Par Dieu, si je le rencontre je lui enfoncerai le sabre au visage!». Ces propos furent transmis à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - qui dit à Omar Ben Al-Khattab: «O Abou Hafs! (et ‘Omar de déclarer: «c’était la première fois où il m'appela Abou Hafs) Est-il logique que te
244
v is a g e d e
l’oncle de l’Envoyé de Dieu subisse un coup de sabre?». Omar lui ré pondit: «O Envoyé de Dieu, permets-moi de lui trancher la tête à cet hypocrite» Et Abou Houdzaifa de commenter ces propos de ‘Omar «Ce que j ’ai dit ne m’a procuré aucune sécurité plutôt j'ai éprouvé tou jours de la peur espérant que Dieu me fasse expier cela par un mar tyre». En effet il fut tué en martyr le jour de Yamama. Mouhammad Ben Ishaq raconte que la rançon la plus élevée était celle d’AI-Abbas Ben Abdul Mouttaleb car il était un homme très aisé et il s’est racheté par cent onces d’or. Il est cité dans le Sahih de Boukhari d’après Anas Ben Malek que des Ansariens dirent à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue -: «O Envoyé de Dieu, permets-nous de libérer Abbas, le fils de no tre sœur, sans prendre sa rançon. «Il leur répondit: «Non par Dieu, vous devez encaisser le dernier sou». A savoir que les Qoraïchites avaient demandé à (’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue de racheter leurs prisonniers, il accepta leur proposition en fixant pour chacun d’eux la somme qu’il devait payer de gré à gré. On a rapporté qu’AI-Abbas dit: «O Envoyé de Dieu, j’ai été musul man». Il lui répondit: «Dieu seul connaît bien ta conversion. Si vraiment tu l’étais, Il te récompensera, et nous autres, nous ne devons juger que ton apparence. Paye ta propre rançon et celles de tes deux ne veux Nawfal et ‘Aqil, et ton allié ‘Outba Ben Amr - Mais je ne possède pas tout cela, répondit A l - A b b a s . Et le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de répliquer: «Où est donc l’argent que tu as enfoui avec Oum Al-Fadl? Et en plus tu lui as dit: «Si un malheur m’atteindra dans mon voyage cet argent reviendra à mes fils Al-Fadl, Abdullah et Qacham?» Il s’écria: «Par Dieu, ô Envoyé de Dieu, j ’atteste que tu es l’Envoyé de Dieu, car personne n’est au courant de cela à part moi et - ma femme - Oum Al-Fadl. Fais donc le compte en prenant en considératoin les vingt onces que je portais sur moi» - Non, répliqua l’Envoyé de Dieu - qu ’Allah le bénisse et le s a lu e -, cette somme confisquée est un bien que Dieu nous a accordé». Al-Abbas paya alors sa propre rançon et celles de ses deux neveux et son allié. Dieu à
révélation: «O Prophète, dis aux captifs qui sont vos mains: «Si Allah découvre dans vos cœurs de bons sentiments, Il
c e t t e o c c a s io n fit c e t te e n tre
245
vous accordera plus de biens qu’il ne vous en a été pris et II effacera vos péchés. Allah est miséricordieux et clément». AI-‘Abbas déclara, plus tard: «Contre les vingt onces d’or confis quées que je portais sur moi lors de ma conversion, Dieu m’a accordé vingt esclaves dont chacun possédait un capital et travaillait pour mon compte. Tout ce que je demande, est le pardon de Dieu à Lui la puis sance et la gloire». Il a ajouté: «C’est à mon sujet que Dieu a fait des ce nd re ce verset: «Il est indigne d’un Prophète de faire des prisonniers...... Comme je mis le Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue - au courant de ma conversion en lui demandant de me rendre les vingt onces d’or confisquées, il refusa. Dieu m’accorda en échange vingt esclaves qui pratiquèrent le commerce pour mon compte». Ibn Abbas a rapporté: «On a dit au Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -: «Nous avons cru en ton message et nous attestons que tu es l’Envoyé de Dieu. Nous recommanderons à nos concitoyens de nous imiter» Dieu alors fit cette révélation: «Si Allah découvre dans vos
cœurs de bons sentiments, Il vous accordera plus de biens qu’il ne vous en a été pris» en vous multipliant ses bienfaits en échange «et D effacera vos péchés» dont le polythéisme qui est le plus grave. Al-Abbas disait sou vent: «Comme ce verset fut révélé à notre sujet, je ne l’échangerai mê me pas contre les richesses du monde» il a dit: «H vous accordera plus de biens qu’il ne vous en a été pris» et j’avaoue qu’il m’a donné cent mul tiples, et j’espère aussi qu’il m’a pardonné». Q a ta d a ra c o n te : « O n
nous a
rapporté que, recevant de Bahraïn
une somme de 80.000 dinars, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - fit ses ablutions pour la prière de midi qui ne l’a pas ac complie avant de distribuer cet argent aux pauvres et demandeurs. Il ordonna à Al-Abbas d’en prendre par le creux de ses deux mains. Il en prit en disant: «Ceci est bien meilleur que ce qu’on m’a enlevé. J’im plore le pardon de Dieu». Suivant une variante: «Al-Abbas en prit de cet argent qui était dispersé dans la mosquée et remplit le pan de son vêtement. Comme ce fardeau fut très lourd et personne ne l’aida à le soulever, il s’en débarrassa d’une partie et partit suivi des regards du P r o p h è t e - q u ’A lla h le b é n i s s e e t le s a lu e - q u i f u t é t o n n é d e s o n a v i d ité ».
246
«S’ils méditent de te trahir, sache qu’ils ont trahi Allah ayant toi» en te déclarant autre chose, ils ont déjà trahi Allah le jour de Badr en Le reniant. «Mais Allah a permis leur capture» en faisant d’eux plusieurs prisonniers car «Allah est savant et sage». Quatada a dit que ce verset fut révélé à propos de ‘Abdullah Ben Abi Sarh, le commis qui a apostasié et rejoint les idolâtres. Mais d’au tres ont répondu que ce verset peut s’appliquer à tous les hommes.
’inna-l-ladîna ’amanû wa hâjarû wa jâhadû bi ’amwâlihim wa ’anfusihim fî sabîli-L-Lâhi wa-l-ladîna ’âwaw wa nasaru ’û la’ika ba‘duhum ’awliya’u ba‘din wa-l-ladina ’a manu walam yuhâiru mâlakum min walâyatihim min say’in hattâ yuhâjirû wa ’ini-stansarukum fî -d-dîni fa‘alaykumu-n-nasru ’illâ ‘alâ qawmim-baynakum wa baynahum mît âqun wa-L-Lâhu bimâ ta‘malûna basîrun (72). Ceux qui croient en Allah, qui ont émigré, qui ont mis leurs biens et leurs personnes au service d’Allah, qui ont donné asile au Prophète et l’ont assisté, ceux-là sont solidaires les uns des autres. Ceux qui croient et qui n’ont pas émigré n’acquèreront ces biens de solidarité avec vous que lors qu’ils auront émigré. S’üs implorent votre aide pour la défense de leur reli gion, vous devez la leur donner, à moins qu’elle ne vise un peuple qui vous soit lié par un pacte. Allah voit toutes vos actions (72). Selon ce verset, les croyants furent classés à cette époque en plu sieurs catégories: - Les Mouhagériens (émigrés) qui ont quitté leurs foyers et leurs biens pour secourir l’Envoyé de Dieu et soutenir sa religion en consacrant âmes et biens.
- Les Ansariens (les Médinois) qui ont cru au Prophète Prophète -
247
qu’Allah le bénisse et le salue -, donné refuge aux Mouhagériens, mis à leur disposition leurs biens, et sont venus en aide à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - en combattant à ses côtés. Mouhagé riens et Ansariens «sont solidaires les uns des autres» Pour cela le Pro phète - qu’Allah le bénisse et le salue - a établi la fraternité entre eux en choisissant un homme d’une catégorie et faisant de lui un frère choisi de l’autre. Ils héritaient les uns des autres avant la révélation du verset qui a imposé les règles de la succession. Il est cité dans le Sahih de Boukhari d’après Ibn Abbas, que l’Envoyé de Dieu- qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Les Mouhagériens
et les Ansariens sont amis les uns des autres, ainsi que les hommes libres de Qorai'ch et les affranchis de Thaqif, jusqu’au jour de la résurrection» (Rapporté aussi par Ahmed et Al-Hafedh Ben You‘la)^K
Dieu a fait aussi l’éloge de ces deux catégories dans plusieurs ver sets dont celui-ci: «Les premiers qui accompagnèrent le Prophète, les pre
miers qui l’accueillirent à Médine et ceux qui se joignirent à eux d’un élan sincère. Allah se félicitera d’eux comme ils se féliciteront de lui» [Coran IX, 100], et cet autre: «Allah a pardonné au Prophète, à ceux qui ont émi gré avec lui et à ceux qui l’ont accueilli à Médine» [Coran IX, 117], et aussi ce troisième: «Une part en revient aux pauvres qui seront exilés et on quitté leurs demeures et leurs biens pour gagner la grâce et l’amour d’Allah et faire triompher Allah et son Prophète. Voilà les hommes sincè res. Les gens de Médine, qui n’avaient pas quitté leurs foyers et s’étaient convertis, accueillirent avec effusion les émigrés» [Coran LIX, 8-9]. Ces derniers, les Médinois, ont préféré les premiers, les émigrés, à eux-mê
mes malgré leur pauvreté. «Ils n’étaient pas envieux de ce que ceux-ci re cevaient» [Coran LIX, 9] c’est à dire des grâces de l’émigration, ce qui affirme que l’émigration vaut mieux que le secours. A ce propos Houdzaifa a dit: «L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - m’a laissé la liberté de choisir entre l’émigration et le secours, j’ai opté pour la première».
(1) "
'
j UæjNIj «- -U-i-U r ,, .Jt
il J (I f
248
Al J J l S j ¿rfl «J ¿f* tLLüJlj (Jïoji ly*
«Ceux qui croient et qui n’ont pas émigré n’acquèreront ces liens de solidarité avec vous que lorsqu’ils auront émigré» Ceux-là forment la troi sième catégorie des croyants qui ont la foi, n’ont pas émigré et sont restés dans leurs demeures. Ils n’auront aucune part au butin même pas une partie du cinquième tant qu’ils n’auront pas combattu. A ce propos Yazid Ben Al-Khasib Al-Aslami a dit: «Lorsque l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - envoyait une armée ou un régiment, il recommandait aux chefs: «Faites vos expéditions au nom
de Dieu et pour la cause de Dieu. Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu. Lorsque vous rencontrez vos ennemis parmi les polythéistes demandezleur d’exécuter ces trois choses, et acceptez de leur part laquelle de ces trois qu’auront accomplie et arrêtez toute hostilité envers eux: Appelez-les à em brasser l’Islam, s ’ils croiront, acceptez leur conversion et ne leur soyez pas hostiles. Puis demandez-leur de déménager de leurs demeures à celle des émi grés et faites-les savoir que, s ’ils s ’exécuteront, ils devront s ’acquitter des mêmes obligations des Mohagériens et ils jouiront des mêmes droits. En cas où ils refuseront d ’y consentir, qu’ils sachent alors qu’ils seront comme les bédouins qui vivent parmi les musulmans et que la décision de Dieu s ’app lique à eux comme aux croyants. Ils n’auront aucune part du butin et des tri buts à moins qu’ils ne combattent à côté des musulmans. S ’ils ne consentent pas imposez-leur les tributs, et s’ils répondront à cela, acceptez-les et cessez de les combattre. Enfin s ’ils refuseront de payer le tribut, combattez-les en demandant le secours de Dieu» (Rapportépar Mouslim)(1K (1)
'¿i !(JUj e
i&iji <àl
J
¿j*
t
0^
:jü
4^*
^
j . iw
j i lil
^ J jjj
iS y ^ i jj& ¿j*
oLv?jl c
J - jU Lj-Jt
¿y
I
\
L» j» $ i -Lfr O lj
¡
ùl Vl
¿
Il L»
S . -ts j 4^-jixJij
j l - JUaj»-
ijt£ j ^;<
j i
ùl liJJi
Ôj £ j
*—~ ‘k^*-2 r
ùÜ ùl
j
1e-\j
¿jiy>r 1$ ■«-il jta j\i
p-^>î jji
¿¡e- i j j j j l 3j j ^ -uil
Vj
«uilIy] OU
249
I
Quant à ces paroles divines: «S’ils implorent votre aide pour la dé fense de leur religion, vous devez la leur donner» elles signifient que si ces bédouins qui n’ont pas émigré vous demandent votre aide au nom de la religion pour la défendre, vous devez les secourir car ils sont vos. frères coreligionnaires, à moins qu’il ne soit question d’un combat contre un peuple incrédule avec lequel vous avez conclu une alliance jusqu’à un temps déterminé. Dans ce cas vous devez ni violer ce pacte ni trahir votre engagement vis-à-vis de ce peuple.
wa-l-ladîna kafarû ba‘duhum ’awliya ’u ba‘din ’illâ tafalûhu takun fitnatun fî-l-’ardi wa fasâdun kabîrun (73). Les infidèles sont solidaires les uns des autres. Si vous n’en faites pas autant, le monde sera en proie au désordre et à des troubles profonds (73). Après que Dieu ait montré que les fidèles sont amis les uns des autres, Il a rompu tout lien entre eux et les incrédules. A ce propos AlHakem rapporte d’après Oussama que ie Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - a dit: «Les membres de deux communautés différentes
n’héritent pas les uns des autres, ainsi qu’un musulman n’hérite pas d ’un im pie ni un impie d’un musulman» Puis il récita: «Si vous n’en faites pas au
tant, le monde sera en proie au désordre et à des troubles profonds». Donc si les fidèles n’agissent pas ainsi et se conforment à ces recommanda tions, il y aura sur terre des rebellions et de la corruption. Ceci aura lieu lorsque les croyants ne s’éloignent pas des incrédules et ne ces sent pas toute liaison cordiale avec eux.
250
wa-l-ladina ’a'mnû wa hâjarû wa jâhadû fï sabîli-L-Lâhi wa-l-ladîna ’a waw wa nasaru ’ûla’ika humu-l-mu’minûna haqqa-l-lahum magfiratun wa rizqun karîmun (74) wa-l-ladîna ’amanû mim-ba‘du wa hâjarû wa jâ hadû ma‘akum fa ’ûlâ’ika minkum wa ’ulû-l-’arhami ba'duhum ’awlâ bi ba‘din fî kitâbi-L-Lâhi ’inna-L-Lâha bikulli say’in ‘alîmun (75). Ceux qui ont émigré, qui ont combattu au service d’Allah, qui ont donné asile au Prophète et l’ont assisté, voilà les vrais croyants. Ils ont droit au pardon et à des bienfaits sans nombre (74) Ceux qui croient désor mais, qui émigreront et qui combattront avec vous, ceux-là vous seront unis par un lien de solidarité. Mais ceux qui sont unis par les liens du sang sont plus solidaires les uns des autres. Ceci est inscrit dans le Livre d’Allah. Al lah est omniscient (75). Telle est la situation des croyants dans le bas monde et les fa veurs dont ils jouissent, et la belle récompense qu’ils obtiendront dans l’autre. Leurs péchés seront effacés, ils vivront dans des jardins de dé lices permanentes, n’éprouveront ni ennui, ni gêne. Ceux qui étaient leurs amis dans la vie présente, seront avec eux dans l’au-delà grâce à leurs bonnes actions, selon les dires de Dieu: «Quant à ceux qui sont venus les premiers parmi les émigrés et les auxiliaires du Prophète....» [Co ran LX, 100], A ce propos l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a
«L’homme sera avec ceux qui aime», et dans un autre hadith: «Celui qui aime des gens, il fait partie des leurs» ou selon une variante: «sera rassemblé avec eux». dit:
«Mais ceux qui sont unis par les liens du sang sont plus solidaires les uns des autres. Ceci est inscrit dans le Livre d’Allah» Ce lien du sang cité dans le verset ne se limite pas, d’après les exégètes, à ceux qui au ront droit à la succession, mais il concerne tous les proches quelque soit ce lien. Ibn Abbas, Moujahed, Ikrima et d’autres ont précisé que ce verset a, en principe, aboli la coutume et la tradition suivant lesquelles les hommes héritaient l’un de l’autre grâce à l’alliance ou à la fraternité. Et c’est Dieu qui est le plus savant.
251
9 - SOURATE DU REPENTIR 129 verset
Révélée à Médine, à l ’exception des deux derniers versets révélés à La Mecque Révélée à la suite de la sourate de la Table \
((J )
Si
ili
iJjfZ Üii "¿ ij 4Î1Î
^
*4 ? c *V l
(4
¿ ^kS 3f
b a ra ’atum-mina-L-Lâhi wa rasûlihT ’ilâ-l-ladîna ‘âhattum mina-l-musrina (1) fasîhû fî-l-’ardi ’arba‘ata ’ashurin wa-lamû ’annakum gayru mu‘jizî-L-Lâhi wa ’anna-L-Lâha muhzî-l-kâfirîna (2). Rupture par Allah et Son Prophète des pactes qui les lient aux idolâ tres (1) Pendant quatre mois encore vous pouvez circuler dans le pays. Mais sachez que vous n’aurez jamais raison d’Allah, et qu’Allah Lvt, sou mettra les infidèles (2). D’après les dires d’AI-Bara Ben Azeb, cette sourate figure parmi les dernières qui furent révélées à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue -, et le dernier verset est le suivant: «On t’interroge. Dis-leur: «Voici la règle d’Allah sur les collatéraux...» [Coran IV, 176]. On remarque qu’elle ne commence pas par l’invocation du Miséri cordieux, c’est que les compagnons, en transcrivant le Coran, ne l’ont pas citée en imitant le prince des croyants Othman Ben Affan -que Dieu l'agrée et le rende satisfait-.
252
Les premiers versets de cette sourate furent descendus au Pro phète - qu’Allah le bénisse et le salue -, lors de son retour de l’expédi tion de Tabouk où il chargea Abou Bakr de présider à la mission du pèlerinage en cette année, et afin d’apprendre aux hommes les rites de ce devoir, d’avertir les polythéistes qu’il leur sera interdit de faire le pèlerinage après cette année-ci et de réciter aux gens cette sourate: «Rupture par Allah et Son Prophète....» Abou Bakr fut suivi par Ali Ben Abi Taleb comme nous allons en parler plus loin. Cette «rupture» signifie un désaveu de la part de Dieu et de Son Prophète à l’égard des polythéistes avec lesquels ils ont conclu un pacte.
«Pendant quatre mois encore vous pouvez circuler dans le pays». Ce verset fut le sujet d’une controverse dans les opinions entre les exégètes: On a dit qu’il s’agit de ceux avec qui ont conclu un pacte perma nent, ou un pacte dont la durée est inférieure à quatre mois, dans ce cas on lui accorde un temps complémentaire pour les compléter. Quant à ceux dont le pacte expire après un temps limité, en jouiront tant que la date n’a pas échu, en se référant à ce verset: «Exécutez les engagements que vous avez pris envers eux jusqu’au terme fixé» [Coran IX, 4]. Enfin quiconque avait conclu un pacte avec l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue -, en jouira jusqu’à l’écoulement de ce terme. Ibn Abbas a commenté cela en disant: «A ceux qui avaient conclu un pacte avec l’Envoyé de Dieu, Dieu leur fixa une période de quatre mois pendant laquelle ils voyageraient librement. Et à ceux qui ne jouissent pas d’un tel pacte, Il octroya une date qui échoira après l’écoulement des mois sacrés. Il ordonna à son Prophète qu’à la date échue, il devra combattre ces derniers jusqu’à ce qu’ils embrassent l’Is lam. Quant à ceux qu’un pacte vous lie à eux, après l’écoulement de quatre mois, à partir du jour de sacrifice jusqu’au dixième jour de Rabi' deuxième, le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - fut ordonné également de combattre ces gens-là tant qu’ils n’auront pas embrassé l’Islam. Moujahed a précisé que ce verset concerne surtout les tribus
253
Khouza‘a et Medlej et d’autres qui jouissaient d’un pacte. Le Prophète -q u ’Allah le bénisse et le salue -, en retournant de l’expédition de Tabouk et voulant accomplir le pèlerinage, dit aux hommes: «Puisque les idolâtres font la circumambulation nus autour de la Ka'ba, je n’aime pas être présent à ce spectacle». Il envoya Abou Bakr et Ali -que Dieu les agrée- pour aller dire aux hommes qui se trouvaient en ce momentlà à Zil-Mijaz et en d’autres endroits où ils pratiquaient le commerce surtout dans les foires, que ceux qui bénéficient d’un pacte ne seront en sécurité que pendant quatre mois. Puis à l’expiration de cette pério de qui commençait au 20 Zoul-Hijja et terminait le 10 de Rabi1 deu xième, ils n’auraient aucun droit à la protection tant qu’ils ne se convertissent pas.
wa ’adânum-mina-L-Lâhi wa rasûlihT ’ilâ-n-nâsi yawma-l-hajji-l-’akbari ’anna-L-Lâha b arf’um mina-l-musrikîna wa rasûluhû fa’in tubtum fahuwa hayru-l-lakum wa ’in tawallaytum fa‘lamu ’annakum gayru mu‘jizî-LLâhi wa bassiri-l-ladîna kafarû bi ‘adâbin ’alîmin (3). D’ordre d’Allah et de Son Prophète, il devra être porté à la connais sance des hommes, le jour du pèlerinage solennel, qu’Allah et son Prophète sont déliés de tout pacte avec les idolâtres. S’ils se soumettent, ce ne sera que profit pour eux. S’ils s’obstinent, qu’ils sachent qu’ils n’auront jamais raison d’Allah. Annonce aux infidèles un châtiment rigoureux (3). Ce fut donc une proclamation de la part de Dieu et de Son Pro phète aux gens le jour «du pèlerinage solennel» c’est à dire le jour du sacrifice où l’on accomplit le rite le plus méritoire, cette proclamation consistait à faire connaître aux hommes «qu’Allah et Son Prophète sont déliés de tout pacte avec les idolâtres». Mais elle ne s’arrêta pas là, car elle appela ces idolâtres à revenir à Dieu repentants en reniant tout po lythéisme et égarement, et cela «ne sera que profit pour eux» En cas où ils persévèrent dans leur incrédulité «qu’ils sachent qu’ils n’auront jamais
254
raison d’Allah» en d’autres termes ils ne pourront plus rendre le Sei gneur à l’impuissance car II est capable d’eux à tout moment et ils sont sous Son autorité. «Annonce aux infidèles un châtiment rigoureux» qui consiste à l’humiliation et aux malheurs dans le bas monde, les chaînes, carcans et massues en fer dans l’autre. Il est cité dans le Sahih de Boukhari que Abou Houraira a rap porté: «Je fus parmi ceux qu’Abou Bakr avait envoyés à Mina le jour du sacrifice pour annoncer qu’après cette année aucun idolâtre ne pourra faire le pèlerinage, ni un homme en nudité totale de faire les tournées processionnelles. Le jour du pèlerinage solennel -ou le grand pèlerinage- est le jour du sacrifice. En cette année-là, Abou Bakr rejeta toute alliance avec les gens et l’année où L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -. fit le pèlerinage de l’adieu, aucun idolâtre n’y participa». Quant à l’imam Ahmed, il a rapporté que Abou Houraira a dit: «J’accompagnais Ali Ben Abi Taleb quand l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - l’envoya chez les Mecquois pour leur réciter la sourate du Repentir». On lui demanda: «A quoi appeliez-vous les gens?» Il répondit: «Nous leur annoncions que seule une âme croyante entrerait au Paradis, qu’aucun homme nu ne pourrait faire la circumambulatin autour de la Maison, que celui qu’un pacte le lie à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -, la validité de ce pacte ne devrait pas dépasser les quatre mois, et après l’écoulement de cette période Dieu et Son Messager désavoueraient les polythéis tes, et enfin aucun idolâtre n’aurait le droit de faire le pèlerinage à la Maison après cette année, Et Abou Houraira d’ajouter: «J’annonçais cela aux hommes à haute voix qu’à la fin ma voix fut éraillée». Mouhammad Ben Ishaq, de sa part, rapporte: «Après que l’En voyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - ait chargé Abou Bakr de présider au pèlerinage pour enseigner aux hommes ses rites, la sourate du Repentir lui fut révélée. On lui dit: «O Envoyé de Dieu, pourquoi ne charges-tu pas quelqu’un pour avertir Abou Bakr?» - Non, , ¡ s dois, m o i-m ê m e m e ttr e A b o u B a k r a u c o u r a n t d e c e t t e
sourate, ou un de ma famille». Puis il manda ALi et lui dit: «Retiens ces versets de la sourate du Repentir et, une fois les hommes réunis à
255
Mina pour sacrifier, annonce-leur que nul incrédule n’entrera au Para dis, aucun idolâtre ne pourra après cette année faire le pèlerinage et aucune personne à l’état de nudité ne fera la circumambulation autour de la Maison. Quiconque avait conclu un pacte avec l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - il en jouira jusqu’à la date de son ex piration». Ali monta «Al ‘Adba‘», la chamelle de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - et parvint à atteindre Abou Bakr en route. En le voyant, Abou Bakr lui demanda: «Es-tu venu me rejoindre en tant que chef ou subordonné?» - Subordonné, répondit-il. Puis tous les deux poursuivirent leur course -avec les autres fidèles- et arrivés au lieu destiné, ils firent halte là où les hommes avaient l’habitude de faire leur campement du temps de l’ignorance (Jahilia). Le jour de sacrifice, Ali se leva en orateur et annonça aux gens ce dont il en fut chargé de communiquer. Il leur dit: «Hommes! Un incré dule n’entrera pas au Paradis, après cette année un idolâtre n’aura pas le droit de faire le pèlerinage et un homme nu ne pourra non plus faire les tournées processionnelles autour de la Maison. Celui qu’un pacte le lie à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a le droit d’en jouir jusqu’à la date de son expiration». Tous ces ordres fu rent exécutés. Deux interprétations ont été données au terme: «Pèlerinage solen nel» ou «grand pèlerinage»: La première: est celle de ‘Ata qui a dit qu’il s’agit de la station à Arafa. Elle est aussi adoptée par Abbad Al-Basri qui a rapporté: «J’ai entendu Omar Ben Al-Khattab dire: «Aujourd’hui c’est le jour de ‘Arafa. c’est le jour du grand pèlerinage, nul n’a le droit de le jeûner». Plus tard je fis le pèlerinage puis je me rendis à Médine et je demandai voir l’homme le plus avisé parmi ses habitants, on me désigna Sa'id Ben Al-Moussaiab. En le rencontrant je lui dis: «Comme tu es l’homme que je cherche, informe-moi au sujet du jeûne du jour de ‘Arafa?» Il me ré pondit: «Je vais te transmettre l’opinion d’un homme qui était mille fois m e illeur a u o m oi. Qui oet ‘O m a r -ou suivant un® variarvtfe: lbr> Omr. Il in terdisait aux h o m m e s de jeûner en ce jour leur disant qu’il est le grand pèlerinage.
256
La deuxième: Al-Hareth Al-A‘war a rapporté qu’il a demandé Ali à propos du grand pèlerinage et il lui a répondu qu’il est le jour du sacri fice. Telle était aussi l’opinion de ‘Abdullah Ben Abi Awfa, et de AlMoughira Ben Chou'ba. Ce que soutient encore cette opinion, est ce récit raconté par Abdul-Rahman Ben Abi Bakra d'après son père: «En ce jour-là (le jour du sacrifice), l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - s’assit sur sa monture que les gens la tenaient par le licol. Il' leur demanda: «Quel jour sommes-nous?» Nous gardâmes le silence croyant qu’il va lui donner un autre nom. Puis il poursuivit: «N’est-il pas
le jour du grand pèleriange?» (Rapporté par Ibn Jarir)(I).
’illâ-l-ladîna ‘âhattu mina-l-musrikîna tumma lam yanqusukum say’an wa lam yuzâhirû ‘alaykum ’ahadan fa’atimmu ’ilayhim ‘ahdahum ’ilâ muddatihim ’inna-L-Lâha yuhibbu-l-muttaqîna (4). /
Cette mesure ne s’applique pas aux idolâtres avec qui vous avez conclu des pactes et qui les ont fidèlement observés, ni à ceux qui n’ont favorisé aucune entreprise contre vous. Exécutez les engagements que vous avez pris envers eux jusqu’au terme fixé. Allah aime les gens de bonne foi (4). C’est une mesure exceptionnelle et ne s’applique qu’à ceux qui ont conclu avec les musulmans un pacte permanent. Une période de quatre mois leur est octroyée pour parcourir la terre et chercher un asile où ils trouveront leur salut. Quant à ceux qui jouissent d’un pacte à date limitée, ce pacte sera observé jusqu’au terme fixé. Mais de toute façon les uns et les autres doivent durant la validité du pacte res pecter ses clauses sans aider quiconque contre les musulmans. C’est pourquoi II exhorte les fidèles à respceter leur engagement pris vis-à-
(1)
-¿ik
uLÜi üK' LJ '.Jü -lJ ^ ¿y. ¿f:ju «ÿUj* ^ ^ j\ olU io ^Ldl JUÎ, -d
•f-j* ¿ri*
jy. IÀa
257
:jUi
l
vis de cette catégorie des polythéistes, «Allah aime les gens de bonne
foi» ceux qui Le craignent.
fa ’idâ-n-salaha-l-’ashuru-l-hurumu faqtulû-l-musrikîna hay tu wajattumûhum wa hudûhum wa-hsurûhum waq'udû lahum kulla marsadin fa’in tâbû wa ’aqâmû-s-salâta wa *a tû-z-zakâta fahallû sabîlahum ’inna-L-Lâha gafûr-r-Rahîmun (5). A l’expiration des quatre mois sacrés, combattez les idolâtres partout où vous les trouverez, capturez-les, cernez-les, coupez-leur toute retraite. S’ils se soumettent, s’ils observent la prière et paient la dîme, laissez-les en paix. Allah est miséricordieux et clément (5). Quels sont ces mois sacrés? Une question qui a suscité tant d’opi nions: - Ibn Jarir a dit qu’il s’agit des quatre mois cités dans ce verset:
«Quatre de ces mois sont sacrés. Voilà la vérité» [Coran IX, 36]. - Ibn Jarir a ajouté une autre fois que le dernier de ces mois est Mouharram; ceci est un sujet discutable. - Ibn Abbas a précisé qu’ils sont la période octroyée aux idolâtres pour circuler dans le pays selon le verset. Puis Dieu a dit: «A l’expiratoin des quatre mois sacrés» c’est à dire: après l’écoulement des quatre mois désignés où tout combat est interdit, et pour permettre à ces gens-là de se décider de leur sort durant, partout où vous les trouve rez, tuez-les. Nous allons revenir à cette question plus loin. Après cette période déterminée, tordre de combattre les idolâtres fut donné «combattez les idolâtres partout ou vous le s trouverez» sans distinction entre un pays et
un autre, toutefois il y a une exception qui est la Maison Sacrée selon ce verset: «Ne les combattez pas dans l’oratoire sacré à moins qu’ils ne vous y attaquent. S’ils vous y attaquent, tuez-les» [Coran II, 191],
258
Il a donné ensuite le choix aux fidèles qui pourront se contenter de capturer les idolâtres, ou de les cerner en les assiégeant et en leur dressant des embuscades: soit dans leurs forteresses, soit dans les routes qu’ils empruntent afin de les contraindre et opter ou bien pour la conversion, ou bien pour la mort. Une fois ces polythéistes soumis en traduisant cette soumission par des pratiques religieuses imposées: «S’ils observent la prière et
paient la dîme, laissez-les en paix. Allah est miséricordieux et clément».voilà comment on doit les traiter; une façon qu’a adoptée Abou Bakr après le départ du Prophète, à l’égard de ceux qui ont refusé de payer la zakat en se basant sur ce verset qui interdit leur combat jus qu’à leur conversion et l’acquittement de leurs obligations cultuelles. Donc ce qu’on doit demander aux idolâtres consiste à les appeler: à la profession de la foi, l’observance de la prière qui est le droit sacré de Dieu à Lui la puissance et la gloire, puis l’acquittement de la zakat qui est le droit des pauvres et misérables qui est aussi considéré comme étant l’œuvre la plus noble à l’égard des créatures. C’est pour quoi on trouve dans le Coran plusieurs versets (qu dépassent les 80) où Dieu a joint la prière à l’aumône -ou la zakat qui est l’aumône lé gale-. Il est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «J’ai été ordonné de combattre les gens jusqu’à
ce qu’ils témoignent qu’il n ’y a d’autre divinité que Dieu, et que Mouhammad est VEnvoyé de Dieu, de s ’acquitter de la prière, de verser la zakat...» (une partie du hadith rapporté par Boukhari et Mousüm) (1). En commentant ce hadith, Abdullah Ben Mass'oud a dit: «vous êtes ordonnés de s’acquitter de la prière et verser la zakat. Quiconque ne paye pas la zakat, ses prières ne seront plus agréées» Et Ibn Aslam de dire également: «Dieu refuse d’accepter toute prière si la zakat n’est pas payée. Que Dieu fasse miséricorde à Abou Bakr comme il était versé dans la religion».
(1 )
oîj à\
aJI V ùi
^
(j-Uit Jîüî ol C j jÀ t
.tâlTjJI \yjjj
259
JS
^
4(l J
L’imam Ahmed rapporte d’après Anas que l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «J’ai été ordonné de combattre les
gens jusqu’à ce qu’ils témoignent qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu et que Mouhammad est l ’Envoyé de Dieu. S ’ils se dirigent vers notre qibla (en priant), mangent de nos bêtes égorgées (en suivant les règles) et prient comme nous prions, leur sang et leurs biens seront interdits à moins qu’il n ’y ait une transgression à la loi. S ’ils font tout cela ils jouiront des mêmes droits que les musulmans et observeront les mêmes obligations»^1^. Le repentir de ces idolâtres, comme a dit Anas, consiste à renier leurs dieux, à adorer le Seigneur, à faire la prière et à verser la zakat. Dieu a dit à leur propos dans un autre verset: «S’ils se soumettent, s’ils
observent la prière, et s’ils paient la dîme, ce sont vos frères en religion» [Coran IX, 11]. Le verset cité auparavant, selon les dires de Ad-Dahak, a mis fin à tout pacte conclu entre le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue et les polythéistes tant au contenu qu’à la durée. On lui a donné l’épithète «Le verset de l’épée». C’est à dire qui stipule le combat contre tout polythéiste. Mais il fut abrogé, plus tard, par ce verset: «A la fin de la guerre, libérez-les ou échangez-les» [Coran XLVII, 4] selon les dires de Ad-Dahak et As-Souddy, et selon Qatada il n’était pas abrogé:
wa ’in ’ahadum mina-l-musrikîna-s-tajâraka fa ’ajirhu hattâ yasma‘a kalâma-L-Lâhi tumma ’ablighu ma’manahu dâlika bi ’annahum qawmu-lâ ya‘lamûna (6). Si un idolâtre demande ta protection, accorde-la-lui pour lui permettre
(1) ,„nl
(J-"^ 0 /*li :JU
260
V
d’entendre la parole d’Allah. Puis, fais-le reconduire en lieu sûr. Cette me sure est justifiée par l’ignorance de ces gens (6). Si Dieu avait ordonné à Son Prophète de combattre les idolâtres partout où il les trouvera, Il l’exhorte, en d’autre part, à accorder sa protection à quiconque la lui demande, dans le but d’entendre la parole de Dieu, c’est à dire le Coran, et afin que cela constitue un argument contre lui au jour de la résurrection. «Puis, fais-le reconduire en lieu sûr» et d’y rester la période nécessaire pour rentrer plus tard chez lui sain et sauf. Car ce sont des gens qui ne savent pas que cette mesure n’a été imposée que pour leur permettre d’avoir une idée de la religion de Dieu, de se convertir, et par la suite ce message sera propagé partout dans les quatre coins du monde. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - accordait sa protection à quiconque venait la lui demander voulant en même temps être dirigé dans la vie présente. Le jour de Houdaybya, les Mecquois idolâtres qui étaient venus conclure avec lui le pacte connu, ont pu constater et voir le grand respect et la vénération que les fidèles réser vaient à leur Prophète, des choses qui n’ont pas vues ni dans la cour d’un César ni dans le palais d’un autre roi. En retournant chez les leurs, ils leur racontèrent comment les musulmans étaient à l’égard de leur Prophète, et ce fut une parmi les autres raisons qui les portèrent à se convertir. On a raconté que, lorsque l’émissaire de Moussailama l’imposteur, vint chez le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - celui-là lui de manda: «Attestes-tu que Moussailama est l’envoyé de Dieu?» - Oui, répondit-il. Et le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de répliquer: «Si on avait le droit d’exécuter les émissaires, je t’aurais tranché la tête». Le but que vise ce verset consiste à accorder une protection à qui conque vient la demander en se déplaçant d’un pays où une guerre est déclenchée vers un autre où règne l’ Islam, s o it-il pour un commerce, pour implorer une conciliation, ou autre chose, d’un gouver neur -imam- ou de son assistant tant qu’il tergiverse pour se convertir, jusqu’à son retour à son propre pays. En commentant ce fait, les ulémas ont jugé qu’il ne faut pas lais-
261
ser un tel indivdu demeurer, en tant qu’idolâtre, plus que quatre mois dans un pays musulman, bien que certains parmi eux ont fixé la durée maximale à un an».
©
¿ jM
44 â
k ‘p , I j I j L Æ - p
ü :ç ü
kayfa yakûnu li-l-musrikîna ‘ahdun ‘inda-L-Lâhi wa ‘inda rasûlihT ’illâ-1ladîna ‘âhattum ‘inda-l-masjidi-l-harâmi famastaqâmû lakum fastaqîmû lahutn ’inna-L-Lâha yuhibbu-l-muttaqîna (7). Comment concevoir que des idolâtrs puissent pactiser avec Allah et Son Prophète, à moins que ce ne soient ceux de l’oratoire sacré?. Avec ceux-ci, soyez loyaux, tant qu’ils le seront eux-mêmes à votre égard. Allah aime les gens de bonne foi (7). Dieu montre pourquoi II a désavoué les polythéistes et leur a ac cordé les quatre mois pour s’amender, sinon ils seront tués où on les trouvera. Après cela «comment concevoir que des idolâtres puissent pacti ser avec Allah et Son Prophète» en leur donnant asile et sécurité du mo ment qu’ils renient Dieu et Son Messager?. Exception faite pour ceux «de l’oratoire sacré» qui ont conclu un pacte le jour de Houdaybya. Ceux-là aussi longtemps qu’ils seront sincères avec vous et observe raient le pacte qu’il avaient conclu, sans qu’il y aura une hostilité de part et d’autre, soyez sincères avec eux car Dieu aime ceux qui Le craignent et qui ont la bonne foi. En effet, l’Envoyé de Dieu -q u ’Allah le bénisse et le salue - et les musulmans respectèrent cet engagement pris vis-à-vis des idolâtres au mois de Zoul-Qi'da en l’an 6 après l’Hégire. Mais plus tard, les idolâ tres trahirent ce pacte et et aidèrent leurs alliés Bani Bakr contre ceux du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - les Banou Khouza‘a, mê me ils les tuèrent à l’intérieur de l’enceinte sacrée. L’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - dut alors leur déclarer la guerre et les atta qu er au mois de Ramadan en l’an 8 et Dieu lui accorda la conquête de La Mecque. Il relâcha ceux qui se sont convertis après le u r d é f a i te e n l e s a p p e l a n t l e s « lib é r é s » q u i é t a i e n t a u n o m b r e d e
262
2000 environ. Quant à ceux qui préféraient rester incrédules durent prendre la fuite. Il leur accorda un délai de quatre mois pour parcourir dans les pays et se décider de leur propre sort. Parmi eux figuraient Safwan Ben Oumaya, Ikrima Ben Abi Jahl et d’autre, puis Dieu les a dirigés vers l’Islam et ils se convertirent.
kayfa wa ’iy-yazharû ‘alaykum lâ yarqubû fîkum ’illan walâ dimmatan yurdûnakum bi ’afwâhihim wa ta’bâ qulûbuhum wa ’aktaruhum fâsiqûna (8). Corament le concevoir, alors que, s’ils étalent les plus forts, ils ne tien draient compte ni de lien du sang ni de la parole donnée? En paroles, ils re cherchent votre sympathie alors que leurs cœurs se refusent. Le plus grand nombre manque de scrupules (8). Dans ce verset, Dieu exhorte les fidèles à être hostiles envers ces idolâtres et les désavouer, en montrant qu’ils ne méritent pas de jouir d’aucun pacte à cause de leur polythéisme et leur reniement du Pro phète et de son Message. S’ils l’avaient emporté sur les musulmans, ils n’auraient respecté à leur égard ni alliance ni pacte, étant donné que la plupart d’entre eux sont des pervers.
starw bi ’âAyâti-L-Lâhi t amanan qalîlan fasaddû ‘an sabîlihî ’innahUm s a ’a mâ kânû ya‘malûna (9) lâ yarqubûna fî mu’minin ’illan wala dim matan wa ’u la ’ika humu-l-mu‘tadûna (10) fa ’in tâbû wa ’aqâmû-s-salâta wa ’atû-z-zakâta fa ’ihwânukum fî-d-dîni wa nufassilu-l-’ayâti Kqawmir y a 'la m û n a ( 11).
263
Ils trafiquent à vil prix des enseignements d’Allah et détournent leurs prochains de Sa voie. Quelle détestable attitude (9) S’agit-il d’un croyant, ils ne respectent ni les liens de sang ni la parole donnée? Ils sont intraita bles (10) S’ils se soumettent, s’ils observent la prière et s’ils paient la dîme, ce sont vos frères en religion. Nous commentons ainsi nos enseignements à ceux qui peuvent les comprendre (11). Ces gens-là, au lieu de suivre les enseignements de Dieu, ils s’adonnèrent aux plaisirs éphémères du bas monde et troquèrent à vil prix les Signes du Seigneur. En plus, ils «Détournent leurs prochains de Sa voie» en les écartant afin de ne plus suivre le chemin de la vérité. Leurs actes sont très mauvais.
Ü J
jJijSS
4 ijxJÜS
'5 ^
Ü
( ( jj
^
ü ïj
j-£===&
wa ’in nakatu ’aymânahum min ba‘di ‘ahdihim wa ta ‘anû fî dînikum faqâtilïï ’a’immata-l-kufri ’innahum la1 ’aymâna lahum la‘allahum yantahuna (12). S’ils violent leurs engagements et s’ils attaquent votre religion, combat tez ces suppôts de l’impiété. Us n’ont aucune loyauté. Peut-être cesseront-ils leurs méfaits (12). Si après le pacte ils violent leurs serments et attaquent votre reli gion en la dénigrant, combattez-les. On a tiré de ce verset une sen tence que celui qui insulte l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - et attaque l’Islam, devra être exécuté.
«Combattez les suppôts de l’impiété» les chefs de l’infidélité et les meneurs de l’incrédulité tels que Abou Jahl, Chaiba et Oumaya Ben Khalaf, selon Qatada. Mais il s’avère que ce verset concerne tous les polythéistes de Qoraïch. ¿ ¿ ¿ h ijL lj iT
a
- il
à
264
î& m
te
^ JLJ-^5 *-£"?_> ->-^. - (^p^-'J r*^>-^_? jLisE- ^ c - '¿¡ùj
4Îs^ •ilP-'J J~ y
4 >-t >>*«^> H. ->-^-?'^JS ^¿^¿- £*&X^>j
’alâ tuqâlilûna qawman nakatu ’aymânahum wa hammû bi ’ihrâji-r-rasûli wahum bada ’ûkum ’awwala m arratin ’atahsaw nahum fa-L-Lâhu ’ahaqqu ’an tahsawhu ’in kuntum mu’minîna (13) qâtilûhum yu‘addibhûmu-L-Lâhu bi-’aydikum wa yuhzihim wa yansurkum ‘alayhim wa yasv > fi sudûra qawmim-mu’minîna (14) wa yudhib gayza qulûbihim wa yatûbu-L-Lâhu ‘alâ may-yasa ’u wa-L-Lâhu ‘Alîmun Hakîmun (15). Pourquoi hésitez-vous à combattre un peuple qui a violé ses serments et qui a voulu bannir le Prophète? Pourtant, c’est ce peuple qui a commencé les hostilités. Le craignez-vous? c’est Allah qu’il faut craindre si vous êtes croyants (13). Combattez-les Allah les châtiera par vos mains. Es les humiliera, vous donnera la victoire sur eux et apaisera les cœurs des croyants (14) Il dissipera leurs rancœurs. Allah agrée qui II veut. Il est om niscient et sage (15). Il y en a là aussi une exhortation et une incitation à combattre les idolâtres qui ont cherché à expulser l’Envoyé de Dieu de La Mecque. Comme Dieu le montre aussi dans ce verset: «Les infidèles trament un complot contre toi pour te faire prisonnier te tuer ou te bannir» [Coran VIII, 30] et dans celui-ci: «Par leurs persécutions, ils ont été sur le point de te faire abandonner le pays» [Coran XVII, 76]. Puis Dieu montre que les idolâtres étaient les premiers à manifes ter leur hostilité soit le jour de Badr selon les dires de certaines, soit, selon d’autres, quand ils ont violé le pacte et combattu à côté de Bani Bakr contre la tribu Khouza‘a l’alliée du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - Il se demande ensuite en parlant de ce peuple perfide:
«Le craignez-vous? C’est Allah qu’il faut craindre si vous êtes croyants» Dieu mérite plus qu’eux d'être redouté. L’ordre du combat fut donné à la suite: «Combattez-les. Allah les châtiera par vos mains-Il les humiliera, vous donnera la victoire sur eux et apaisera les cœurs des croyants». Un or dre qui concerne tous ceux qui ont la foi pour combattre les polythéis tes. Dieu accueille de qui II veut le repentir car II connaît parfaitement Ce QU’il convient à ses serviteurs, et II est saae dans ses actes e t paro les e n les soumettant à ses lois.
265
’am hasibtum ’an tutraqû wa lammâ ya‘lami-L-Lâhu-l-ladîna jâhadû minlcnm wa lam yattahidû min dûni-L-Lâhi walâ rasûlihî wala-l-mu’minîna walîjatan wa-L-Lâhu habîrum bimâ ta‘malûna (16) Ne croyez pas qu’Allah va vous laisser comme vous êtes sans distin guer ceux d’entre vous qui combattent pour sa cause et ne nouent d’autres rapports qu’avec Lui, Son Prophète et les croyants? Allah n’est pas inatten tif à ce que vous faites (16). Les hommes pensent-ils que Dieu leur fera relâche tant qu’il ne les a pas éprouvés, a connu d’entre eux qui ont combattu pour Sa cause et ceux qui ne l’ont pas fait et a distingué entre ceux qui sont sincères et ceux qui sont menteurs, ainsi pour connaître ceux qui n’au ront pas cherché d’alliés en dehors de Lui, de Son Prophète et des croyants? Cette épreuve est donc inévitable afin de connaître la fermeté de la foi car II a dit: «Les hommes croient-ils qu’ en se disant croyants, Allah leur évitera toute épreuve?» [Coran XXIX, 2] et: «Allah ne saurait laisser les fidèles dans l’état où ils sont» [Coran III, 179]. Donc lorsque Dieu a imposé le devoir de combattre pour Sa cause, Il a voulu connaître ceux qui se soumettent et ceux qui se rebellent, bien que cela ne lui serait nullement caché.
mâ kâna li-l-musrikîna ’ay-ya‘murû masajida-L-Lâhi sâhidîna ‘alâ ’anfu'■ n iin i iji-i- kuiii ’ûia ^’ ik a h a.t>it at
266
u 'm a lu liu m wa fî-n-nâri h u m
hâlidûna(17) ’innamâ ya‘muru masâjida-L-Lâhi man ’a'mana bi-L-Lâhi wa-I-yawmi-l-’âhiri wa ’aqâma-s-salâta wa ’a tâ-z-zakâta wa lam yahsa ’ilIâ-L-Lâha fa‘asa ’û la ’ika ’iy-yakûnû mina-l-muhtadîna (18). II n’appartient pas anx infidèles d’entretenir le culte d’Allah, alors qu’ils sont les propres témoins de leur impiété. Leurs œuvres sont vaines et ils auront l’enfer pour séjour éternel (17) L’entretien du culte ne saurait être assuré que par ceux qui croient à Allah et au jour dernier, qui obser vent la prière et acquittent la dîme et qui ne craignent qu’Allah. Ceux-là ont des chances de faire leur salut (18). li n’appartient pas aux idolâtres de fréquenter et peupler les mos quées de Dieu qui ne sont établies que pour proclamer Son unicité, alors qu’ils témoignent contre eux-mêmes de leur incrédulité en actes et paroles. Voilà ceux dont leurs œuvres s’échouent et ils demeureront immortels dans le Feu. En vérité, rien d’autres ne fréquentent les mosquées de Dieu que
«ceux qui croient à Allah et au jour dernier». A cet égard l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Lorsque vous voyez quel qu’un fréquenter souvent les mosquées, soyez témoins de sa foi». Anas, rapporte que l'Envoyé de Diue - qu’Allah le bénisse et le sa lue - a dit: «Dieu dit: «Par Ma gloire et Ma puissance, Je pense parfois
châtier les habitants de la terre, mais lorsque Je regarde ceux qui peuplent les mosquées, ceux qui s ’aiment à cause de Moi et ceux qui implorent, dès l’aube Mon pardon, Je passe outre» (Ibn Assaker a jugé que ce hadith est étrange/1* A ce propos aussi Amr Ben Maïmoun Al-Awdi a dit: «Je vis du temps de quelques uns des compagnons de Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue - qui disaient: «Les mosquées sont les maisons de Dieu sur terre, et il est du devoir de Dieu d’honorer qui y viennent Lui rendre visite».
(1) tsH ’jl Jli
iA-U.3
JÂ; ¡1-*^ j— s tjl*-- L
267
L
T
tT-*' C j*
ÙjH L
Ibn Abbas, quant à lui, a déclaré: Celui qui entend l’appel à la prière (adhâne), n’y répond pas et ne se rend pas à la mosquée pour prier, sa prière, plus tard, ne sera plus agréée car par ce faire, il aura désobéi à Dieu et à Son Prophète, et Dieu a dit: «L’entretien du culte
ne saurait être assuré que par ceux qui croient à APah et au jour dernier». La prière est la pratique cultuelle accomplie par le corps, tandis que la zakat est la meilleure œuvre de charité dont son profit atteint les autres créatures. Ceux qui observent la prière et s’acquittent de la zakat ne craignent un autre que Dieu et ils «ont des chances de faire leur salut» et ils sont bien dirigés.
’aja‘altum siqâyata-l-hajji wa ‘imârata-l-masjidi-l-harâmi kaman ’am ana bi-L-Lâhi wa-l-yawmi-l-’a1hiri wa jâhada fï sabîli-L-Lâhi la yastawûna ‘inda-L-Lâhi wa-L-Lâhu lâ yahdî-l-qawma-z-zâlimîna (19) ’al-ladîna ’a manû wa hâjarû wa jâhadû fî sabîli-L-Lâhi bi ’amwâlihim wa ’anfusihim ’a‘zamu darajatan ‘inda-L-Lâhi wa ’ûla ’ika humu-l-fa ’izûn (20) yubassiruhum rabbuhum bi rahmatim-m inhu wa ridwânin wa jannâti-1lahum fîhâ ma'îmum-muqîmun (21) hâlidîna fîha1 ’abadan ’inna-L-Lâha ‘indahu ’ajrun ‘azîmun (22). Assimilerez-vous ceux qui distribuent l’eau aux pèlerins et entretien nent l’oratoire sacré à ceux qui croient en Allah et au jour dernier et qui combattent au service d’Allah? Non, ils ne sont pas égaux aux yeux d’Al lah. Allah abandonne les insensés à leur sort (19) 'Ceux qui croient, qui ont émigré et mis leurs biens et leurs personnes au service d’Allah, ceux-là oc cuperont un rang plus élevé auprès d’Allah. Ils seront parmi les bienheu
268
reux (20) Leur Seigneur leur promet sa bénédiction et ses grâces et des jar dins où ils connaîtront une félicité éternelle (21) Us s’y délecteront sans fin. Allah dispose de récompenses merveilleuses (22). Ibn Abbas a dit que le premier verset fut révélé en réponse à AlAbbas qui a déclaré aux musulmans: «Si vous nous avez précédés dans la foi, l’émigration et le combat pour la cause de Dieu, sachez que nous peuplions la mosquée sacrée, donnions à boire aux pèlerins et libérions les captifs» Dieu fit alors descendre ce verset: «Assimilerezvous ceux qui distribuent l’eau pèlerins... jusqu’à la fin du verset. Il faut entendre par là que Dieu n’accepte aucune œuvre bonne ou de charité au moment où en est idolâtre. Quant à AI-Nou‘man Ben Bachlr Al-Ansari, il a raconté: «J’étais devant la chaire de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue avec certains de ses compagnons quand l’un a dit: «Je ne me soucie rai pas de l’œuvre que je ferai après ma conversion à moins que ce ne soit l’abreuvage des pèlerins». Un autre déclara: «Plutôt le peuplement des mosquées est plus méritoire». Un troisième leur répondit: «Non, c’est le combat dans le sentier de Dieu». En les entendant, Omar Ben Al-Khattab les rabroua en leur disant: «Ne haussez pas vos voix de vant la chaire de TEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -, c’est un jour de vendredi». Après la prière j ’entrerai chez le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - pour lui demander son avis au sujet de votre discussion. Omar accomplit sa mission, et Dieu à Lui la puis sance et la gloire fit descendre ce verset: «Assimilerez-vous ceux qui dis tribuent l’eau aux pèlerins et entretiennent l’oratore sacré... jusqu’à la fin du verset.
269
yâ ’ayyuhâ-l-lad îna ’âAmanû lâ tattah id u ’a'bâ’akum wa ’ihwânakum ’aw liya’a ’inistahabbu-l-kufra ‘alâ-l-’imâni wa man yatawallahum minkum fa’û la ’ika humu z-zâlimûna (23) qui ’in kâna ’a b a ’ukum wa ’abn a ’ukum wa ’ihwânukum wa ’azwâjukum wa ‘asîratukum wa ’amwâlumi-q ta ra ftu m u h â wa tijâ r a tu n ta h â fû n a k a s â d a h â wa m a sâ k in u tardawnahâ ’ahabba ’ilaykum mina-L-Lâhi wa rasûlihî wa jihâdin fî sabîlihî fatarabbasû hattâ ya’tiya-L-Lâhu ba’amrihî wa-L-Lâhu lâ yahdî-1qawma-l-fâsiqîna (24). O croyants, au cas où vos pères et vos frères préféreraient l’impiété à la foi, ne les prenez pas pour confidents. Ceux qui les prendraient pour confidents commettraient une mauvaise action (23). Si vos pères, vos en fants, vos frères, vos femmes, vos familles, vos biens, vos commerces dont la marche vous rend anxieux, vos souriantes demeures ont pour vous plus de prix que l’amour d’Allah, de Son Prophète et de Sa cause, redoutez la réaction d’Allah. Car Allah se désintéresse des mécréants (24). Dieu ordonne aux croyants de s’écarter des incrédules même s’ils sont les pères, les frères et les enfants, et de ne plus prendre nul par mi eux pour ami et confident, car ces gens-là préfèrent l’incrédulité à la croyance. Ils les avertit d’agir contrairem ent à ses enseignem ents comme II a dit: «Ceux qui croient en Allah et au jour dernier ne sympathi
seront jamais avec ceux -qui combattent Dieu et Son Prophète, fussent-ils leur père, leur fils, leur frère ou leurs alliés?» [Coran LVIII, 22]. Il demande ensuite à Son Messager de menacer ceux qui trouvent leurs pères, fils, épouses, clans, un négoce dont ils craignent le déclin et des demeures où ils se plaisent, leur sont plus chers que Dieu, Son Envoyé et le combat pour la cause de Dieu. Que ceux-là attendent donc à ce que vienne l’ordre de Dieu pour leur infliger le châtiment qu’ils méritent, car Dieu ne guide pas les méchants et les pervers. L’imam Ahmed rapporte d’après Zouhra Ben Ma'bad, que son grand-père a dit: «Nous tenions compagnie à l’Envoyé de Dieu - qu’AIlah le bénisse et le salue - alors qu’il tenait Omar Ben Al-Khattab par la main quand celui-ci lui dit: «O Envoyé de Dieu, par Dieu, tu m’es plus cher que toute chose, mais je ne te préfère pas à moi-même» Il lui ré pondit: «Nul d ’entre vous n ’est un vrai croyant tant qu’il ne m ’aime plus Et O m ar de
ré p liq u e r. «Tu m’e s
270
d o n c p \u s c h e r quG
moi-même». Le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - rétorqua:
«C’est maintenant ô Omar (que tu es un vrai croyant» (Rapporté par Abdul-Razzaq, Mouslim, Âbou Daoud, Ibn Mardaweih, Ibn Hibban et Ibn JaIbn Omar, quant à lui, a rapporté qu’il a entendu l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dire: «Si vous pratiquez la vente à
terme (A l-’Ina) vous vous adonnez à la culture, vous vous contentez de la récolte en négligeant le combat dans la voie de Dieu, Dieu vous infligera une humiliation qui ne sera enlevée que lorsque vous retournerez à votre re ligion» (Rapporté par l’imam Ahmed et Abou Daoud)(3).
laqad nasarakumu-L-Lâhu fî mawâtina katîratin wa yawma Hunaynin ’id Vjabatkum katrtukum falam tugni ‘ankum say’an wa dâqat ‘alaykumu-l-’ardu bimâ rahubat tuxnma wallaytum mudbirîna (25) tumma ’anzala-L-Lâhu sakînatahû ‘alâ rasûlihî wa ‘alâ-l-mu’minîna wa ’anzala
(1 )
J—
lÉ lïk ^ ¿y
c-ili
JU*
¿jS - Ju« ¿ jj ïj *
tjlî J£
¿y » ^Jl ¿y
aJI
-ij-l 4JJÏ (Jy ~ * j (JLSj
^
j ÿ f-
iS
Ij 4 )Ij :JLÜ i_jUajiül ^
c-îV
jj
j* s -
M » :jjfe
t._ _>-l <ïjlj
I I » j j.j> r ¿ j I j ù U - ¿ j l j A ijij* j j I j J j b j i j \ , 4 ^ . o ! } J ,
(2) Al-’Ina est le fait de vendre une marchandise à un terme puis de la reprendre à prix infér ieur. (3 )
j J I
»'jj
‘ÛjaJL
Ijji :J^-ôj -¡¡H É¿1
J j-’ j
41' -ki—
es5'■
271
c-x-w :JL» j+ s- ¿j! ¿p
y>j j
jj
■ j~ s- ¿ ¿ I je - <3 J ü U l j j j b
j i \j
J U a - î ^ U )/l
junûda-l-lam tarawhâ wa ‘addaba-l-ladîna kafarû wa dâlika jazâ’u-l-kâfirîna(26) tumma yatûbu-L-Lâhu mim ba'di dâlika ‘alâ may-yasa’u waL-Lâhu Gafûr-r-r-Rahîmun (27). Allah vous a donné la victoire en maintes circonstances, notamment à Hounein. Ce jour-là, vous vous étiez fiés à votre nombre. Mais le nombre n’y fit rien. La terre, toute vaste qu’elle est, se déroba sous vos pieds. Vous prîtes la fuite en désordre (25). Puis Allah rendit confiance à Son Prophète et à Ses partisans. Il envoya à leur secours des troupes invisibles et mit en déroute les infidèles. C’est le châtiment réservé aux infidèles. (26) Ensuite, Allah accepta dans sa religion qui II voulut. Allah est miséricordieux et clé ment (27). Dieu rapelle aux fidèles, entre autres de Ses grâces, la victoire et le secours en plusieurs endroits surtout dans les expéditions en compagnie de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -. Cela n’était dû ni au nombre ni aux équipements, mais à une aide venue de Dieu. Le jo u r de Hounein surtout quand les m usulm ans se sont complus à leur grand nombre, et malgré cela ils prirent la fuite à l’ex ception d’une minorité d’entre eux qui résista avec le Prophète - qu’Al lah le bénisse et le salue - puis Dieu leur accorda la victoire afin qu’ils sachent qu’elle ne vient que de lui et avec Sa permission car «combien
de fois n’a-t-on pas vu une petite troupe disperser une grande avec la per mission d’Allah?» Car Alalh est avec les persévérants» [Coran II, 249]. La bataille eut lieu au mois de Chawal en l’an 8 après l’Hégire et la conquête de La Mecque. Après la prise de cette ville, l’établissement de l’ordre, la libération de ses habitants et la conversion de la majorité, on mit le Prophète au courant que la tribu Hawazen prépara une grande armée pour le combattre. Leur chef Malek Ben Awf An-Nadir était à la tête. Toute la tribu Thaqif y adhéra ainsi que quelques hom mes de Bani Amr Ben Amer et Aoun Ben Amer. Tous les hommes ac compagnés de leurs femmes, enfants, biens et troupeaux sortirent pour combattre l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - vint à leur ren contre à la tête de son armée formée de mille guerriers qui avaient
c o n d u is i_a M e c q u e d o n t le n o m b re a tte ig n a it le s dix m ille e t d e u x mil-
les parmi les nouveaux convertis appelés «les libérés». Les deux trou
272
pes se rencontrèrent dans une vallée où les Hawazinites étalent aux aguets. Lorsque les fidèles furent très proches, ils l’affrontèrent en ti rant sur eux une nuée de flèches, brandirent leurs sabres et les atta quèrent comme un seul homme comme était tracée la tactique par leur chef Malek Ben Awf. Les fidèles durent prendre la fuite, mais l’Envoyé de Dieu - qu’AIlah le bénisse et le salue - monté sur sa mule «Achahba», la dirigeant du côté de l’ennemi alors que son oncle Al-Abbas la tenait par sà bride, s’écria: «Je suis le Prophète sans mentir, je suis le fils d’AbdulMuttalleb». Une troupe ne dépassant pas la centaine des hommes, ré sista avec lui. Il demanda à son oncle Al-Abbas, qui possédait une voix très forte, d’annoncer aux fuyards: «O hommes de l’arbre», voulant dé signer ceux qui lui ont prêté serment d’allégeance sous l’arbre à Houdaybya de ne plus fuir devant quiconque. Al-Abbas appela tantôt: «O ceux qui (se conforment aux enseignements) de la sourate de la va che». Entendant ces cris, les hommes s’écrièrent: «Nous voilà à tes or dres». Ils rebroussèrent chemin vers l’endroit où se tenait le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -. Ceux qui dont leurs montures ne leur obéissaient pas, portèrent à nouveau leurs boucliers, laissèrent leurs montures et se joignirent au Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue . Après la formation d’un petit régiment de ces fidèles, il leur ordonna d’être fermes et sincères dans leur combat. Puis il prit une poignée de sable et la jeta du côté des idolâtres, en invoquant Dieu par ces mots: «Mon Dieu, réalise ce que tu m’as promis». Chacun des idolâtres fut atteint par ce sable qui entra dans sa bouche ou ses yeux, et dut pour un certain temps cesser de combattre. Alors les musulmans purent les tuer ou les capturer et ils ne quittèrent le champ de bataille qu’après avoir achevé leur mission en amenant les prisonniers avec eux pour les présenter devant l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -
L’imam Ahmed rapporte que Yazid Ben Oussaïd a dit: «J’étais en compaanie de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le b é n is s e et le s a lu e - le jo u r d e r e x p é d itio n de Hunain où la chaleur était torride, nous dûmes faire la sieste à I ombre des arbres. Quand le soleil eut quitté le méri
273
dien, je portai mon heaume, montai sur mon cheval et partis vers l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - qui était dans sa tente. -Que la paix de Dieu soit sur toi, ô Envoyé de Dieu, ainsi que Sa Misé ricorde et Ses bénédictions, lui dis-je, je crois qu’il est temps de lever le camp» - Certes oui, répondit-il. Puis il appela Bilal qui s’abritait sous un arbre qui lui fournissait un ombrage épais. - Me voilà à ton service, s’écria-t-il, que Dieu t’accorde tout le bonheur et que mon âme soit une rançon pour toi. Il lui ordonna de lui seller le cheval. Le bât était fourré de fibres végétales et ne renfermait aucun signe de richesses ou d’os tentation. «Durant la veille et la nuit, les hommes furent mis en rangées de bataille. Les cavaliers s’affrontèrent, et les fidèles prirent la fuite comme Dieu le montre: «Vous prîtes la fuite en désordre». L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - les appela: «Ô serviteurs de Dieu, je suis le serviteur de Dieu et Son Messager» Puis il ajouta: «O Mouhagériens, je suis le serviteur de Dieu et Son Messager». Puis il descendit de son cheval, prit une poignée de sable. L’homme qui était le plus proche de lui, ajouta le rapporteur, me raconta que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - jeta le sable du côté des idolâtres en s’écriant: «Que ces visages soient enlaidis». Dieu le Très Haut mit alors les idolâtres en déroute. «You‘la Ben ‘Ata a dit: «Les fils de ces idolâtres m’ont raconté d’après leurs pères que chacun d’entre eux avait reçu du sable qui lui remplissait la bouche et les yeux. Ils ont entendu ensuite un cliquetis des armes entre le ciel et la terre. Il est cité dans les deux Sahihs qu’un homme demanda à Al-Bara Ben ‘Azeb: «O Abou ‘Amara, avez-vous fui l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - le jour de Hounaïn?» Il lui répondit: «Oui mais le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - résista. Les hommes de Hawazen étaient de bons archers, en nous élançant contre eux, ils du rent se retirer et s’enfuir. Comme les fidèles s’occupèrent à ramasser les butins, les Hawazenites nous surprirent par leurs flèches qui obligè rent les fidèles à prendre la fuite. A ce moment je vis l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - sur sa mule blanche et Soufian Ben Avl-Ware.il-. \ & ienaU par la bride, il disait: «Je suis le Prophète s a n s men-
tir, je suis le fils d’Abdul Muttaleb».
274
«Pais Allah rendit confiance à Son Prophète et à ses partisans» en tes tranquillisant et les affermissant. «Il envoya à leur secours des troupes in visibles» c’est à dire les anges, comme a dit Ibn Jarir d’après Abdul Rahman l’affranchi d’Ibn Barthan qui a raconté: «Un homme qui combattait à côté des polythéistes le jour de Hounaïn m’a dit: «Lorsque nous rencontrâmes les partisans de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue -, ils ne purent résister devant nous fut-ce le temps de traire une brebis. Nous les poursuivîmes jusqu’à ce que nous fûmes devant un homme qui montait une mule blanche et nous sûmes qu’il était l’Envoyé Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -. A son approche, des hommes vêtus en blanc aux beaux visages nous dirent: «Que les visages soient enlaidis! Retournez». Ils nous mirent en déroute en montant sur nos épaules. Chaïba Ben ‘Othman rapporte: «Le jour de Hounaïn j’aperçus l’En voyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - sans défense et per sonne ne se trouvait à ses côtés. Je me rappelai à ce moment-là le jour où Hamza et Ali avaient tué mon père et mon oncle. Je me suis dit alors: «Aujourd’hui je les venge». J’allai l’attaquer à droite mais je trouvai Al-Abbas Ben Abdul Muttaleb, portant un bouclier blanc sem blable à l’argent et était en train de l’épousseter. - Il est son oncle, me dis-je, et il va sûrement le défendre. Je me dirigeai vers sa gauche lorsque j ’aperçus Abou Soufian qui devait aussi le défendre. En lui ve nant par le derrière et il ne me resta que de brandir le sabre et le frap per, soudain un jet de feu s’interposa entre nous comme un éclair. De peur que ce feu ne m’atteigne, je dus couvrir mon visage de ma main et me retirer à reculons. Alors l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - m’appela: «Ô Chaiba! Ô Chaiba! approche-toi. Mon Dieu, éloigne le démon de lui». Je levai mes regards sur lui, et à ce moment je le trouvai plus pré férable à moi que mon ouïe et ma vue. Il me dit: «O Chaïba, va combattre les incrédules».
«Ensuite, Allah accepta dans sa religion qui II voulut. Allah est miséri cordieux et clément» En effet Dieu accueillit le repentir des hommes de H a w a ïe n qui s u r v é c u r e n t après la bataille de Hounaïn. Ils embrassè
rent l'Islam et rejoignirent le Prophète près de Jou‘rana en retournant à
275
La Mecque, après vingt jour de la bataille. Il leur donna le choix de ré clam er les captifs ou les biens, ils optèrent pour leurs captifs qui étaient leurs femmes et enfants et qui comptaient 6000 environ. Puis il répartit le butin, en donnant une part aux combattants, une autre aux li bérés afin de rallier leurs cœurs, qui s’éleva à 10.000 chameaux sans oublier Malek Ben Awf An-Nadir qui lui consacra une partie et lui confia le poste de chef de sa tribu.
ya ’ayyuhâ-l-ladîna ’am anû ’innamâ-l-musrikûna najasun falâ yaqrabû1-masjida-l-harâma ba‘da ‘âmihim hâdâ wa ’in hiftum ‘aylatan fasawfa y u g n îk u m u -L -L âh u m in fa d lih î ’in sâA,a in n a -L -L â h a ‘A lîm un Hakîmun (28) qâtilû-l-ladîna lâ yu’minûna bi-L-Lâhi walâ bi-l-yawmi-1*a hiri walâ yuharrimûna mâ harrama-L-Lâhu wa rasûluhû walâ yadînûna dîna-l-haqqi mina-l-ladîna ’ûtu-l-kitâba hattâ yu‘tû-l-jizyata ‘an yadin wa hum sâgirûna (29). O croyants, les idolâtres sont impurs. L’accès de l’oratoire sacré leur sera interdit à l’expiration de cette année. Si vous redoutez que vos affaires n’en pâtissent, Allah y pourvoira par l’effet de sa grâce. Il est omniscient et sage. (28). Combattez ceux qui ne croient ni à Allah ni au jour dernier, ceux qui n’admettent pas les prohibitions décrétées par Allah et Son Pro phète et ceux qui, parmi les gens d’Ecriture, ne pratiquent pas la vraie reli gion. Combattez-les jusqu’à ce qu’ils paient le tribut de leurs propres mains, manifestement humiliés (29). Dieu ordonne à Ses serviteurs croyants, purs et qui ne pratiquent qu’un culte pur, de ne plus permettre aux idolâtres impurs de fréquen ter la Mosquée Sacrée 6t même de ne p lu e l’a p p r o c h e r a p r è s la ré v é la
276
tion de ce verset qui eut lieu en l’an 9 de l’Hégire. Et c’est pour cette raison que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - envoya Ali à la suite d’Abou Bakr d’annoncer qu’aucun polythéiste n’aura désormais le droit de faire le pèlerinage après cette année, et il ne sera plus per mis à une personne nue de faire la circumambulation autour de la Ka'ba. Ainsi Dieu réalisa ce qu’il a décrété et destiné. A cet égard Omar Ben Abdul Aziz ordonna par écrit qu’il faut dé fendre aux juifs et chrétiens d’entrer aux mosquées, car Dieu a dit: «les idolâtres sont impurs». Ata a précisé que toute l’enceinte sacrée est considérée comme mosquée, et par la suite «L’accès de l’oratoire sacré
leur sera interdit à l’expiration de cette année». Il est cité dans le Sahih que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Le croyant ne souille pas» à l’inverse de l’idolâtre. Quant à l’impureté du corps, elle n’est plus considérée comme souil lure de sa propre personne, la preuve en est que Dieu a permis de manger de la nourriture des gens d’Ecriture. Mais les «Zaharia» ont jugé qu’il ne faut plus serrer la main à un idolâtre, et AL-Hassan d’ajou ter: «Quiconque serre la main à un idolâtre doit faire des ablutions».
«Si vous redoutez que vos affaires n’en pâtissent, Allah y pourvoira par l’effet de Sa grâce» Car, selon les dires d’Ibn Ishaq, lorsque les ido lâtres ne pouvant désormais accéder à l’enceinte Sacrée, les hommes se plaignirent en redoutant la pénurie. Ibn Abi Hatem a rapporté que les polythéistes faisaient le commerce de la nourriture en l’apportant à la Maison. Lorsque te verset précité leur interdit de s’y approcher, les musulmans s’écrièrent: «D’où pourrons-nous procurer de la nourri ture?» Dieu à cette occasion fit révéler la suite du verset. Dieu pourvoit aux besoins de qui II veut et l’enrichit par Sa grâce. Si ces idolâtres cessent un tel commerce, le Seigneur montre aux fidè les^ qu’il leur a assuré un autre moyen de revenu qui est le tribut im posé à ces idolâtres. «Combattez-les jusqu’à ce qu’ils paient le tribut de leurs propres mains, manifestement humiliés». Donc cette compensation a dissipé la peur de la pauvreté et du besoin, car Dieu est sage dans Ses décrets et sait ce qu’il convient à Ses sujets.
«Combattez ceux au i ne c ro ien t ni à A lla h ni au jour d ern ier» . P u is q u e c e s gens-ià renient Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le sa
277
lue - et son message, leur foi est incomplète voire nulle. Ceux là
«n’admettent pas les prohibitions décrétées par Allah», ils ne font que sui vre leurs passions et penchants et ce que pratiquaient leurs pères sans se soumettre ni se conformer aux enseignements, car s’ils s’y conformaient, ils auraient suivi Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue - et appliqué la religion qu’il a apportée puisque tous les Prophè tes qui lui ont précédé avaient annoncé à leurs peuples son avène ment et leur ont ordonné de le suivre. Et l’ordre de combattre ces gens-là devint une obligation pour les fidèles. Une fois l’ordre établi dans la presqu’île arabique, les gens entrè rent en masse dans la religion de Dieu et Dieu ordonna aux musul mans de combattre ceux parmi les gens du Livre qui ne pratiquent pas la vraie religion. Pour cela, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - voulant préparer, en l’an 9 de l’Hégire, une armée pour combat tre les Byzantins, il appela les fidèles qui habitaient Médine et son en tourage et put recruter environ trente mille hommes et seuls les hypocrites firent défection. Ce fut dans une année de disette et un jour de chaleur torride que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - sortit de Médine à la tête de cette armée en se dirigeant vers le pays du Châm pour combattre les Byzantins. Arrivé à Tabouk, il fit halte et demeura vingt jours dans cette ville, puis fit une consultation du sort en demandant au Seigneur de le guider, et dut par la suite retourner à Médine à cause de la pénurie des ressources et la faiblesse des hommes, comme nous allons le monterr plus loin si Dieu le veut.
«Jusqu’à ce qu’ils paient le tribut de leurs propres mains» S’ils ne se convertissent pas «manifestement humiliés». Les fidèles devaient donc combattre les gens du Livre jusqu’à ce qu’ils payent la capitation contraints et qu’ils se fassent petits. Ceux qui vivaient dans un pays musulman en toute sécurité en jouissant de la protection de fidèles de vaient se trouver en cet état: humiliés et soumis à la capitation. A ce propos Abdul Rahman Ben Ghanam Al-Ach‘ari a rapporté que lorsque ‘Omar Ben Al-Khattab -que Dieu l’agrée- a accepté de conclure un pacte de conciliation avec les chrétiens du Châm, il s’y conforma aux principes sus-mentionnés, et voici le texte de ce pacte:
278
«Au nom de Dieu le Miséricordieux le Très Miséricordieux. Voici une lettre adressée des chrétiens de telle et telle région de Châm au serviteur de Dieu, à ‘Omar, le prince des croyants: «Lorsque vous êtes venus dans notre pays, nous vous avons de mandé de nous accorder la sécurité pour nos personnes, descendan ces, biens et coreligionnaires en contractant un engagement vis-à-vis de vous de: ne plus construire ni couvent, ni église ni ermitage dans notre ville ou ses alentours, de ne plus restaurer ceux qui sont en ruine, de ne plus empêcher un musulman d’y entrer jour ou nuit, d’élar gir leurs portes pour les passants et les voyageurs, de donner hospita lité pour trois jours à tout voyageur musulman, de ne plus abriter des espions ni dans nos églises ni chez nous, de ne plus tricher les musul mans, de ne plus enseigner le Coran à nos enfants, de ne plus mani fester un acte de polythéisme ou d’y appeler un autrui, de ne plus empêcher quiconque de nos proches s’il veut embrasser l’Islam, de vé nérer et resipecter les musulmans en leur cédant la place s’ils veulent s’y asseoir, de ne plus les imiter dans leurs habits, calottes, turbans, ou de porter les mêmes sandales ou de peigner les cheveux à leur fa çon, de ne plus les imiter dans leurs paroles ou de porter leurs surmons, de ne plus monter les chevaux ni ceindre l’épée ni porter une arme quelconque ni graver nos bagues à leur façon, de ne plus vendre le vin, de couper les toupets, de garder notre propre modèle de nos vêtements où que nous soyons, de serrer les ceintures autour de la taille, de ne plus montrer la croix sur nos églises ou sur la route des musulmans ou dans leurs marchés avec nos évangiles, de ne plus sonner la cloche que très légèrement, de ne plus hausser la voix à l’in térieur de nos églises en présence des musulmans, de ne plus célé brer nos fêtes publiquement, de ne plus élever la voix en faisant la prière funéraire sur nos morts ni les enterrer à proxmité des morts mu sulmans, de ne plus asservir les esclaves appartenant aux musulmans, de montrer la route aux musulmans et de ne plus les guetter à l’inté rieur de leurs foyers». Et Abdul-Rahman d’ajouter: «Quand j ’apportai la lettre à ‘Omar, il y ajouta: «et de ne plus frapper un musulman». nous
n o u s s o m m e s e n g a g é s vis-à-vis de vous de nous conformer
279
au contenu de cette lettre ainsi que nos coreligionnaires pour profiter de la sécurité. Au cas où nous transgressons une de ses clauses, au cune sécrurité ou protection n’empêchera de nous traiter comme des rebelles et ennemis».
wa qâlati-l-yahûdu ‘uzayrun-i-bnu-L-Lâhi wa qâlat-i-n-nasârâ-I-masîhu bnu-l-lâhi dâlika qawluhum bi-’afwâhihim yudâhi’ûna qawla-l-ladîna kafarû min qablu qâtalahum u-L-Lâhu ’annâ yu’fakûna (30) t-tahadîx ’ahbârhum wa ruhbânahum ’arbâbam-min dûni-L-Lâhi wa-I-masîha bna Maryama wama ’umiru ’illâ liya‘bucfiï ’ilâhan wâhidan la ’ilâha ’illâ huwa subhânahû ‘airanâ yusrikûna (31). Les juifs disent: «Ozaïr est le fils d’Allah». Les chrétiens disent: «Le Messie est le fils d’Allah». Tels sont le propos qui sortent de leurs bouches. Ils ressemblent à ceux que tenaient auparavant les infidèles. Malheur aux auteurs de pareils propos! Ce sont des égarés (30). Ils ont délaissé Allah pour déifier leurs docteurs et leurs moines ainsi que le Messie, fils de Ma rie. Et pourtant ils ont reçu l’ordre absolu de n’adorer qu’Allah seul, en de hors duquel il n’y a aucun Allah. Sa gloire le place bien au-dessus de ce qu’on peut lui associer (31). Comme juifs et chrétiens imputent à Dieu de s’être fait un enfant, ce fut une raison de plus pour que les fidèles les combattent. Qu’Il soit exalté! Il les démentit en disant: «Ils ressemblent à ceux que tenaient au paravant les infidèles» en répétant les mêmes propos des générations passées; que Dieu les maudisse! Comment ils préfèrent le chemin de l’égarement à celui de la vérité? «Ils ont délaissé Allah pour déifier leurs .1...
moines ainsi qn* la M essie, fils de M arie».
280
A ce propos l’imam Ahmed et Trimidzi rapportent que, après avoir eu connaissance du message du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -, ‘Adiy Ben Hatem s’enfuit au pays de Châm, à savoir qu’il s’est converti au christianisme du temps de la Jahilia. Sa sœur et quelquesuns de ses proches furent capturés. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - libéra la sœur et lui fit une donation. Elle se rendit chez son frère en le poussant à embrasser l’Islam et revenir au pays pour rencontrer l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue ‘Adiy, qui était le chef de sa tribu Taiy‘ et son père illustre Hatem Taiy reconnu pour sa large générosité, revint à Médine et les hommes parlèrent de son retour. Il se rendit chez l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - portant au cou une croix en argent. Il l’entendit ré citer: «Ils ont délaissé Allah pour déifier leurs docteurs et leurs moines». Il s’écria alors: «Non ils ne les ont pas adorés!» Le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - lui répondit: «Ils lui ont rendu l’illicite licite et vice versa. Voilà comment ils les ont adorés». Puis il poursuivit: «Ô ‘Adiy, que penses-tu si tu proclames la grandeur de Dieu? Connais-tu un au tre plus grand que Lui? Trouves-tu un mal d’attester qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu? Existe-il un Seigneur en dehors de Lui?». Puis il l’appela à embrasser l’Islam et ‘Adiy se convertit et prononça la profes sion de la foi. Le visage du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue s’illumina de joie et lui dit: «Les juifs sont ceux qui ont encouru la co lère de Dieu et les chrétiens sont les égarés». Telle fut l’interprétation d’autres exégètes concernant l’adoration des docteurs et moines en dehors de Dieu, en suivant leurs ordres re latifs au licite. Ces gens-là: «ont reçu l’ordre absolu de n’adorer qu’Allah seul» en mettant ses enseignements à exécution. Gloire à Dieu, à l’ex clusion de ce qu’ils Lui associent, Il est loin d’avoir un associé un fils ou un égal...
ii
'¿ s U . ii 'A
â v jf ô
& }J ¡ ¿ L jii J J jij
M J i @ ).
â ^
yurîdûna ’an yutfi’u nûra-L-Lâhi bi ’afwâhihim wa ya’bâ-L-Lâhu ’ilia ’ay-yutimma nûrahû walaw kariha-l-kâflrûna (32) huwa-l-ladT ’arsala rasûlahû bi-l-hudâ wa dîni-l-haqqi liyuzhirahû ‘alâ-dîni kullihî wa law kariha-l-musrikûna (33) . Ils cherchent à ternir la lumière d’Allah avec leurs mensonges. Mais Allah est résolu à maintenir tout l’éclat de Sa lumière, en dépit de l’hosti lité des infidèles (32) C’est Lui qui a envoyé Son Prophète avec ses directi ves pour faire triompher la véritable religion sur toutes les autres, en dépit de l’hostOité des idolâtres (33). Les incrédules parmi les gens du Livre et les idolâtres veulent, par leurs bouches, éteindre la lumière de Dieu c’est à dire le message qu’apporte Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue - qui dirige les hommes vers le chemin droit et la vérité, en créant les discussions et les mensonges. Ils ressemblent à ceux qui veulent éteindre, en souf flant, les rayons solaires ou la lueur de la lune, mais ils échouent cer tainement parce que tout ce que Dieu veut le communiquer au monde par l’intermédiaire de Ses Prophètes, nul ne pourra s’y opposer. Dieu n’entend que compléter Sa lumière quelque répulsion qu’en aient les infidèles.
«C’est Lui qui a envoyé Son Prophète avec ses directives» qui renfer ment la foi, la religion vraie et la science utile. La Religion vraie signifie les bonnes œuvres qui n’apportent que le bien dans les deux mondes. Ceci dans le but de «faire triompher la véritable religion sur toutes les au tres». A ce propos l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue a dit dans un hadith authentifié: «Dieu m ’a plié la terre de sorte que j ’ai pu apercevoir ses orients et ses occidents, le royaume de ma communauté se rait la partie pliée». (Rapporté par Mousüm)(1>. Tamim Ad-Darimi -que Dieu l’agrée- a rapporté qu’il a entendu l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dire: «Ce Message apparaîtra aux hommes comme ils sont la nuit et le jour. Dieu ne lais sera ni une maison ni une tente sans qu’il n’y fasse entrer cette reli
(1 )
I f *Lf *j Li j t
i£
jj
ùi» :JU *jl
Al J j — j j*
(¿Jj ^
282
c-î
^
gion pour fortifier tout croyant et humilier tout infidèle en rendant cette religion puissante et toute incrédulité humiliée». Et Tamim d’ajouter: «J’ai constaté cette réalité chez moi en voyant ceux qui se sont couvertis jouir du bien, d’honneur et de puissance. Ceux qui sont restés in crédules ont subi une humiliation et dû payer le tribut». Dans le Mousnad, ‘Adiy Ben Hatem a rapporté «En entrant chez l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - il me dit: «Ô ‘Adiy, convertis-toi et tu seras sauvé» «Je lui répondis: «J’ai déjà embrassé une autre religion». Il répliqua: «Je connais ta religion mieux que toi. Àussi mieux que moi? m’exclamai-je. - Certes oui, dit-il, n’as-tu pas embrassé «la Roukoussia» (c’est-à-dire ni chrétien ni sabéen) et tu t’empares du quart de la récolte de tes concitoyens?» - Oui, répondis-je. Il ajouta: «D’après les lois de ta religion cela ne t’est plus licite! Je connais bien la raison qui t’empêche de te convertir à l’Islam? Tu vas sans doute répondre que seuls les faibles et les pau vres parmi les hommes ont embrassé cette religion, et les Arabes s’en sont débarrassés. Connais-tu la Hira?». - Non, répliquai-je, je ne l’ai pas visité mais j’en ai entendu parler. Il poursuivit: «Par celui qui tient mon âme dans Sa main, Dieu réalisera sa décision. Tu verras la femme en palanquin voyager seule de Hira pour venir faire la circu mambulation autour de la Maison sans être gardée par quiconque. Tu t’empareras des trésors de Cosroès» - Cosroès Ben Hormuz? deman dai-je. - Oui, continua-t-il, Cosroès Ben Hormuz, de sorte que tu verras l’homme prendre des poignées d’argent cherchant à qui les offrir et ne trouvera personne qui veuille les accepter». Plus tard ‘Adiy Ben Hatem a raconté: «J’ai aperçu des femmes en palanquin venir de Hira faire les tournées processionnelles autour de la Maison sans aucune protection, et j ’ai été parmi ceux qui se sont em parés de trésors de Cosroès Ben Hormuz. Par celui qui tient mon âme en Sa main, la troisième prédiction sera sûrement réalisée parce que c’était l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - qui l’avait an noncée». Aicha -que Dieu l’agrée- a rapporté qu’elle a entendu l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dire: « L a n u it e t le jo u r ne p re n d ro n t f in (c.à.ci le jo u r de la résu rrection ) avan t que A l- L a t e t A l-O u zz a ne
283
soient adorées de nouveau». Je lui dis: «O Envoyé de Dieu, après la révé lation de ce verset: «C’est Lui qui a envoyé Son Prophète avec ses directi ves» j ’ai cru que Dieu à Lui la puissance et la gloire fera triompher sa religion pour toujours?» Il répondit:' «Il sera ainsi le temps que Dieu vou dra, puis II enverra un bon vent qui fera périr tout homme dont le cœur contiendra le poids d ’un grain de moutarde de foi, et il n ’eh restera que ceux qui seront bons à rien et reviendront à la religion de leurs ancêtres» (Rapportépar Mousüm)(1).
yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’a manû ’inna katîram-mina-l-’ahbâri wa-r-ruhbâni laya’kulûna ’amwâla-n-nâsi bi-l-bâtili wa yasuddûna ‘an sabîli-L-Lâhi wa-l-ladîna yaknizûna-d-dahaba wa-l-fiddata walâ yunfïqûnahâ fî sabîliL-Lâhi fabassirhum bi ‘adâbin ’alîmin (34) yawma yuhmâ ‘alayhâ fî nâri jahannama fatukwa bihâ jibâhuhum wa junûbuhum wa zuhuruhum hâdâ mâ kanaztum li’anfusikum fadûqû ma kuntum taknizûna (35) O croyants, un grand nombre de docteurs et de moines dépouillent sans scrupule leurs semblables de leurs richesses et les détournent de la voie d’Allah. Annonce un châtiment exemplaire à ceux qui thésaurisent l’or et l’argent au lieu de les affecter à la cause d’Allah. (34) Un jour viendra où
(1)
« * «’ -J*/** ^ U ¿JJj j* 0 ^ * 1 ® :JÜ j ij>jut» 4-Jj ii>w” j»
¿il
c..«.«..» :cJU
liîU - jt-
01 ¿1 J I j IcJjÛ *31 tAjVl ^ a i
«Ijj iff-frfyl ¿P (_f!| ô
j
x
^
J j**j ^
>
-
tOLvj! ¿y
le feu de l’enfer embrasera ces métaux qui seront appliqués, tout brûlants, sur leurs fronts, sur leurs côtes et sur leurs reins. C’est bien le produit de vos thésaurisations, leur dira-t-on. Eh bien! Savourez ce que vous avez thé saurisé (35). As-Souddy a précisé que les docteurs sont des juifs et les moines des chrétiens. On doit donc se méfier d’eux parce qu’ils ne montrent que le chemin de l’égarement. Dans un hadith authentifé, le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Vous suivrez méticuleusement les traditions de ceux qui vous ont précédés telles les plumes d'une flèche». On lui demanda: «Tu veux dire les juifs et les chrétiens?» Il répondit: «Qui alors?». L’essentiel consiste à ne plus imiter ces gens-là ni en paroles ni en comportement, car ils «dépouillent sans scrupule leurs semblables de leurs richesses et les détournent de la voie d’Allah» en abusant de leur poste et leur situation par rapport aux autres, comme les docteurs juifs qui, du temps de l’ignorance, recevaient les cadeaux et les impôts. Après la venue de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -, ils persistèrent dans leur égarement et leur mécroyance en s’attachant fortement à leur poste, mais Dieu le leur a ôté par la lumière de la pro phétie, les a exposés à l’humiliation en encourant Sa colère. Ces gens-là ne se sont pas contentés de manger en pure perte les biens des autres, mais ils les ont détournés de la voie droite en dis simulant la vérité sous le mensonge, faisant croire aux hommes qu’ils les appellent au bien mais en fait c’était autrement. Ils n’ont fait que convier les autres à l’enfer et le jour de la résurrection ils ne seront plus secourus.
«Ceux qui thésaurisent l’or et l’argent au lieu de les affecter à la cause d’Allah» Ceux-ci constituent la troisième catégorie des «patrons» à côté des docteurs et des moines, car les hommes sont une charge aux savants (docteurs), aux moines et aux capitalistes. Une fois la situation de ces «patrons» est corrompue celle des autres hommes le sera aus si. D’après Ibn ‘Omar, tout bien qu’on acquitte sa zakat n’est pas considéré comme une thésaurisation et qui n’est pas en même temps un trésor même s’il est enfoui sous terre. Mais tout bien apparent
285
qu’on s’abstient de payer la zakat à son sujet est une thésaurisation. Cette zakat, d’après Ibn Omar, Dieu l’a imposée pour la purification des biens, ainsi fut l’avis de ‘Omar Ben Abdul Aziz et ’Irak Ben Malek, mais ce verset fut abrogé par celui-ci: «Prélève sur leurs biens un impôt pour les purifier» [Coran IX, 103]. L’imam Ahmed rapporte que Thawban a dit: «Après la révélation de ce verset concernant l’or et l’argent, les hommes se demandèrent: «Quel genre de biens peut-on alors thésauriser?» Omar leur répondit: «Je vais aller demander l’Envoyé de Dieu - qu’Ailah le bénisse et le sa lue - à ce propos». Il lui dit: «O Envoyé de Dieu, quel genre de biens peut-on thésauriser?». Il lui répliqua: «Un cœur reconnaissant, une lan gue qui ne cesse d’invoquer et mentionner Dieu et une femme qui aide l’un d’entre vous pour faire son salut dans la vie future». Ibn Abi Hatem rapporte d’après Ibn Abbas: «Lorsque ce verset fut révélé: «Ceux qui thésaurisent l’or et l’argent» les hommes éprouvèrent une certaine peine et se dirent: «Désormais il n’est plus permis à l’un d’entre nous de laisser de l’argent à ses enfants» Omar s’écria alors: «Je vais vous tirer de cet embarras». Il partit chez le Prophète - qu’AIlah le bénisse et le salue - suivi de Thawban, et lui demanda: «O Pro phète de Dieu, ce verset a causé de la peine à tes compagnons». L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - lui répondit: «Dieu
n ’a imposé cette zakat que pour purifier ce qu’il vous reste de vos richesses. Quant aux biens que vous laissez après votre départ, ils sont soumis aux lois de la succession». Omar proclama alors la grandeur de Dieu, et le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de poursuivre: «Te dirai-je quel est le meilleur bien qu’un homme puisse thésauriser? C ’est la femme vertueuse qui, s ’il la regarde, lui obéit, et s ’il s ’absente d’elle elle le garde» (Rapportépar Ahmed, Abou Daoud et Al-Hakem)(1).
(1) j
M L»
Ml ëlTjJI
s J iJ jJ
£ Ju
(%-! <àl
J l^ -I
U
i lJ L Ü
j ^ 4)1 J J l l » cÏjMI oi-» ¿LUw’î
286
^ U â â JIj
toJju jS Jj 4jJ
Un jour viendra où ces métaux seront portés à incadescence dans le feu de la Géhenne pour cautériser leurs fronts, côtes et reins, et on leur dira: «C’est bien là le produit de vos thésaurisations, leur dira-t-on. Eh bien! Savourez ce que vous avez thésaurisé». De tels propos ne sont que réprimande, blâme et raillerie, c’est comme on leur dira: ceci est contre cela. Et c’est pourquoi qu’on a dit: Quiconque aime une chose et la préfère à l’obéissance de Dieu, il en sera châtié. En d’autres termes, ces métaux précieux qu’ils ont préférés à la satisfaction de Dieu, se ront l’outil de leur châtiment dans l’au-delà, ils seront surchauffés sur le feu de la Géhenne pour être appliqués sur leurs fronts, sur leurs flancs et sur leurs dos. A cet égard, Abdullah Ben Mass'oud a dit: «Par celui qu’il n’y a d’autre divinité que Lui, tout homme qui aura thésaurisé l’or et l’argent ne sera pas cautérisé par les dirhams et les dinars tous à la fois et dans le même endroit mais sa peau sera élargie de sorte que chaque pièce monétaire sera placée à côté d’une autre.
Abou Houraira a rapporté que l ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Il n ’y a pas un homme qui thésaurise de l ’or ou de l ’argent que ces deux métaux ne soient transformés au jour de la résurrection en plaques en feu pour être appliquées sur son flanc, son front et son dos. Cela durera en un jour dont la durée est de cinquante mille ans, jusqu’à ce que les comptes des hommes seraient réglés. Puis ou montrera à cet homme son sort: au Paradis ou à l’Enfer» (Rapporté par Mouslim)(I).
lil ^sB
ïî^JI
y & i L.
* 5 ^1
%
^ ¡\
t i JU ^
y j jvS'UJIj -sjb Ji\I)
(1 )
îlSj
y J -ft-j
Ub
(^1 w
:Jlî
«jjl J û
iSji |%-î ¿U«JI Oh
l
» jijA
^
{J^~ C
¿ j*
^Jî
çy?•*-*> ^
ojIjlL»
.îjUI
287
’inna ‘iddata-s-suhûri ‘inda-L-Lâhi tn â‘asara sahran fî kitâbi-L-Lâhi yawma halaqa-s-samâwâti wa-l-’arda minha' ’arba‘atun hurumun dâlika-ddînu-l-qayyimu falâ tazlimû fîhinna ’anfusakum wa qâtilu-l-xnusrikîna ka ffatan kamâ yuqâtilunakum ka ffatan wa'lamu ’anna-L-Lâha ma‘a-1muttaqîna (36). Allah a divisé l’année en douze mois, ainsi que c’est écrit dans son li vre depuis le jour où II a créé les cieux et la terre. Quatre de ces mois sont sacrés. Voilà la vérité. Evitez toute faute pendant ces mois. Combattez les idolâtres sans merci, comme ils vous combattent sans merci. Sachez qu’Al lah est avec ceux qui Le craignent (36). Abou Bakra rapporte que pendant le pèlerinage de l’adieu l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit dans un long dis cours: «Le temps a accompli un cycle complet (et notre situation) sera
qu’au jour où Dieu créa les cieux et la terre. L ’année comporte douze mois dont quatre sont sacrés trois se succèdent qui sont: Zoul-Qa'da, Zoul-Hijja et Mouharram, puis viendra Rajab de Moudar qui se situe entre Jamada et Cha'ban» (Rapporté par Ahmed et Boukhari) (I). Ces dires de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - af firm ent que, depuis la création des cieux et de la terre, rien ne fut changé ni modifié ni avancé ni retardé et le monde restera ainsi jus qu’à la fin des temps. Ceci fut une réponse aux Arabes qui faisaient le pèlerinage en d’autres mois qui lui sont consacrés. Quant aux quatre mois sacrés cités dans le verset, les Arabes les considéraient ainsi du temps de l’ignorance. Trois d’entre eux se suc
288
cèdent qui seront: Zoul-Ka‘da, Zoui-Hijja et Mouharram, le quatrième qui est Rajab, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a confirmé les dires de la tribu Moudar qu’il se situe entre les deux mois Joumada et Cha'ban précisément pour refuter les présomptions de la tribu Rabi'a que ce Rajab est situé entre Cha'ban et Chawal qui n’est autre que Ramadan. Les mois sacrés étaient donc au nombre de quatre: trois qui se succèdent et un isolé, et ceci dans le but de fixer aux hommes les mo ments du pèlerinage et de la visiste pieuse: «Zoul Qa‘da, le mois qui précède celui du grand pèlerinage, était déclaré sacré parce que les hommes n’y combattaient pas. Zoul Hijja est le mois du pèlerinage où les gens s’occupaient des formalités pour accomplir les rites du pèleri nage. Moharram était aussi sacré afin de permettre aux pèlerins de re gagner leurs pays. Quant à Rajab qui se situe au milieu de l’année lunaire était consacré à la visite de la Maison pour faire la ‘Omra et donner à ceux qui arrivaient des régions lointaines de la presqu’île ara bique le temps de faire cette visite en pleine sécurité.
«Voilà la vérité» ou suivant une autre interprétation: voilà la religion immuable ou droite, qui renferme les enseignements à suivre dans le but d’otempérer aux ordres divins en respectant ces quatre mois décla rés sacrés comme ils l’ont étaient dans le passé. Pendant ces mois: «Evitez toute faute» et ne vous faites pas tort à vous-mêmes, plutôt observez le chemin de la vérité car une faute commise dans ce mois est considérée très grave surtout qu’elle est perpétrée dans une enceinte sacrée. Dieu a dit à cet égard: «A qui
conque veut la profaner par perversité, nous ferons goûter un châtiment douloureux» [Coran XXII, 25]. D’après les différentes opinions des ulé mas la peine sera doublée à quiconque commet un péché dans dans ces quatre mois et ce pays sacrés. Qatada a dit: «Toute injustice commise pendant les mois sacrés est plus grave que celle commise dans les autres, bien que toute injus tice constitue un grand péché. Dieu a choisi de préférence certains ê t r e s p a rm i S o e c r é a tu r e s : d e s M e s s a g e r s parmi les anges et les hu mains, les formules de Sa glorification parmi les paroles, les mosquées sur la terre, les mois sacrés et Ramadan parmi les mois de l’année, le
289
vendredi parmi les jours de la semaine et la nuit du destin parmi les autres nuits. Respectez donc tout ce que Dieu a déclaré sacré, que ceux qui sont doués de raison et perspicacité observent ces enseigne ments. Quant à Mouhammad Ben Ishaq et Ibn Jarir ils ont commenté les dires divins: «Voilà la vérité» et dit: «Ne rendez pas le licite illicite et l’il licite licite ^ i a façon des idolâtres». Enfin Dieu ordonne aux fidèles sans exception «Combattez les ido lâtres» totalement comme ils vous «combattent sans merci» et totale ment, et sachez «qu’Allah est avec ceux qui le craignent». L’interdiction de déclarer la guerre et de combattre pendant le mois sacré est-elle abrogée ou catégorique? Deux opinions ont été données à ce propos:
La Première:, qui est la plus logique, affirme que Cette interdiction est abrogée en tirant argument de la suite du verset où Dieu a dit: «Evitez toute faute pendant ces mois» et a ordonné de combattre les ido lâtres et ceci constitue un ordre général. Car si ce combat était interdit pendant les mois sacrés, Il l’aurait limité à l’écoulement de ces mois. En d’autre part, et pour confirmer cela, PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - avait assiégé Taëf au mois de Zoul-Q a‘da. Comme il est cité aussi dans les deux Sahihs il sortit au mois de Chawal pour combattre la tribu Hawazen, après la défaite de cette dernière et l’acquisition du butin, un grand nombre d’eux chercha refuge à Taëf. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - les puirsuivit et as siégea cette ville pendant quarante jours sans pouvoir la conquérir. Cet événement montre que cela eut lieu dans un mois sacré. La deuxième: Commencer la guerre pendant le mois est un acte in terdit tout comme le caractère sacré de ces mois n’a pas été ôté, et Dieu ordonne aux Tiommes: «Croyants, ne profanez pas ce qu’Allah a rendu Sacré, "Jejnois saint....» [Coran V, 2] et dit aussi: «S’ils respectent votre mois sacré, respectez le leur. Et pour tout ce qui est sacré, appliquez le talion» [Coran II, 194], ainsi que cette confirmation: «A l’expiration Je s
q u a tre
m o is
le s
U o la t re S ...»
[C ô F â f t
IX ,
5 ^.
Quant aux dires de Dieu: «Combattez les idolâtres sans merci comme
290
ils vous combattent sans merci» il est très probable qu’ils soient pour inci ter les fidèles à combattre les polythéistes comme ils les combattent totalement, comme il se peut aussi qu’ils soient une autorisation au combat même dans le mois sacré si les idolâtres commencent l’hosti lité, en tirant argument de ce verset: «Ne les combattez pas dans l’ora toire sacré à moins qu’ils ne vous y attaquent. S’ils vous y attaquent, tuezles» [Coran II, 191]. Ainsi s’explique l’agir de l’Envoyé de Dieu -q u ’AIlah le bénisse et le salue - quand il a assiégé Taëf jusqu’à l’avènement du mois sacré, car ce siège faisait partie de la lutte contre la tribu Hawazen qui a commencé la guerre en appelant les hommes au combat contre les musulmans. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - ne leur a pas laissé le temps de l’attaquer dans sa propre ville, mais il a amené les fidèles à les combattre à l’intérieur de leur terri toire. Les Hawazenites durent alors chercher refuge dans les forteres ses qui furent attaquées par les mangonneaux, et l’état de siège dura quarante jours environ qui eut lieu au début du mois sacré. Après l’écoulement de quelques jours de ce mois sacré, l’état de siège fut levé et les fidèles retournèrent à Médine à savoir que, selon le principe connu, on pardonne la continuité de l’hostilité quand on est forcé, mais on ne pardonne pas de la déclencher le premier.
’innam â-n-nasT ’u ziyâdatun fî-l-kufri yudallu bihi-l-ladîna kafarû yuhilhm ahû ‘âman wa yuharrim ûnahû ‘âm a-l-liyuwâti’û ‘iddata mâ harram a-L-L âhu fayuhillu mâ harram a-L-Lâhu zuyyina lahum sû’u ’a‘mâlihim wa-L-Lâhu lâ yahdî-l-qawma-l-kâfirîna (37). Reporter la trêve des mois sacrés sur d’autres mois est un excès d’infidélité qui porte à son comble Végarement des infidèles, une aimée, \es mOlS
sacrés sont respectés et, une autre année, c’est à observer seulement le nom bre même fixé par Allah. Et ainsi ils rendent licite ce qui est illicite. Cette
291
détestable pratique leur paraissait normale. Allah se désintéresse des incré dules (37). Dieu, dans ce verset déteste la conduite des idolâtres et montre leurs jugements erronés en rendant licite ce qu’il a interdit et déclarant illicite ce qui Dieu a rendu licite. Ils étaient si fanatiques et si robustes qu’ils trouvaient trop longs ces trois mois sacrés qui les empêchaient de combattre les ennemis. Pour cela, ils avaient introduit une innova tion, avant l’ère islamique, en retardant le mois sacré Mouharram à Safar en profanant ainsi le mois sacré et rendant sacré un autre mois rien que pour se mettre d’accord sur le nombre de mois que Dieu a dé clarés sacrés. Ibn Abbas rapporte: «Jinada Ai-Kinani, surnommé Abou Thoumama, assistait chaque année à la saison du pèlerinage et disait aux gens: «Or Abou Thoumama est un homme qu’on ne lui reproche rien et on ne s’oppose pas à sa décision. Cette année le mois Safar est non sacré...», et les gens le considèrent ainsi, puis l’année suivante il le déclara sacré. Voilà le sens des dires divins: «Reporter la trêve des mois sacrés sur d’autres mois est un excès d’infidélité» Ce fut dans le but de resepecter «le nombre» des mois sacrés sans les respecter en euxmêmes. Ils faisaient donc une intercalation des mois pour transgresser la loi divine et ne plus respecter la trêve imposée par Dieu. Tantôt ils avançaient Mouharram qui est l’un des trois mois consécutifs, et tantôt ils le retardaient à Safar. Mouhammad Ben Ishaq, quant à lui, a précisé que le premier qui a intercalé les mois sacrés fut «Al-Qoulmos» puis son fils Abbad et ainsi de suite, et le dernier fut Jinada. Les arabes, après l’accomplisse ment des rites du pèlerinage entouraient Jinada et l’écoutaient faire son discours. Une fois il rendait sacrés Zoul-Qa‘da, Zoul-Hijj et Mou harram, et une autre fois il substituait Mouharram par Safar, afin d’em boîter le pas au nombre des mois que Dieu a fait sacrés.,
292
yâ ’ayyuhâ-l-lad îna ’am anû mâlakum ’idâ qîla lakumu-n-nfurû fî sabîliL -L âhi-t-tâqaltum ’ila-l-’ardi ’aradîtum bi-l-hayâti-d-dunyâ mina-1’a'hirati famâ matâ‘u-l-hayâti-d-dunyâ fî-l-’a' hirati ’illâ qalîlun(38) ’illâ tanfirû yu ‘addibkum ‘adâban ’alîman wa yastabdil qawman gayrakumwalâ tadurrûhu say’an wa-L-Lâhu ‘alâ kulli say’in qadîrun (39). O croyants, lorsqu’on vous appelle à combattre pour la cause d’Allah, prouquoi restez-vous cloués au sol? Préférez-vous la vie de ce monde à la vie future? Les plaisirs d’ici-bas sont pourtant peu de chose en comparaison de la vie future!(38) Si vous refusez de combattre, Allah vous infligera un châtiment exemplaire et choisira, pour le servir, un autre peuple. Votre re fus ne saurait lui nuire. Car II est tout-Puissant(39). C’est le début du reproche adressé à ceux qui ont fait défection lors de l’expédition de Tabouk sans y participer avec l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -. Ce fut dans un temps où la chaleur était torride, les fruits mûris et l’ombre tant désirée. Dieu leur dit: «O
croyants, lorsqu’on vous appelle à combattre pour la cause d’Allah, pour quoi restez-vous cloués du sol?» sans vous élancer dans le sentier de Dieu. «Préférez-vous la vie de ce monde à la vie future?» Contentez-vous de jo u ir de la vie présente en vous en délectant sans penser au combat? Qu’est-ce donc la jouissance éphémère de la vie de ce bas monde comparée à celle de l’au-delà? Comme l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - a dit à cet égard: «(La durée et le bon
heur) de ce bas monde, par rapport (à la durée et au bonheur) de la vie de l’au-delà, sont comparables à ce que l’un d’entre vous pourrait apporter son doigt quand il le plonge dans le mer. Qu’on considère donc ce qu’il en re tire». Puis il montra son index. (Rapporté par Ahmed et Mousüm)(1). Abdul Aziz Ben Abi Hazem a rapporté que son père a dit: «Quand
(1) p_Jl
oJLfc
u? -Uj“'
¿
S
Ml
^ p_L~.
293
‘.4sÉïî> à' (JjLJL jLiîj Uj
la mort se présenta à Abdul Aziz Ben Marwan, il dit aux siens: «Apportez-moi le linceul dans lequel je serai enseveli pour que je le re garde». En le lui donnant, il s’écria: «Ma part du bas monde ne sera que cette pièce de tissu!! puis il tourna le dos en pluerant et disant: «Fi! quelle vie mondaine! Tout ce que contient le bas monde est peu de chose et ce peu de chose n’est qu’éphémère, quant à nous, nous nous en sommes leurrés». Puis Dieu menace ceux qui s’abstiennent de lutter pour Sa cause et dit: «Si vous refusez de combattre, Allah vous infligera un châtiment exemplaire» Ibn Abbas raconte: «L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - appela les hommes d’une tribu Arabe pour participer à un combat mais ils se furent appesantés vers la terre, et Dieu pour les punir ne leur envoya plus de la pluie. Dieu choisit: «Pour le servir un autre peuple» pour secourir Son Prophète et établir Sa religion, comme Il a dit: «Si vous hésitez, Il appellera un autre peuple que vous et qui ne vous ressemblera pas» [Coran XLVII, 38]. Les hommes, par leur absten tion du combat ne pourraient nullement nuire à Dieu qui est tout-puis sant pour vaincre seul Ses ennemis.
’illâ tansurûhu faqad nasarahu-L-Lâhu ’id ’ahrajahu-l-lad ma kafarû t ânî-tnayni ’id humâ fï-l-gâri ’id yaqûlu lisâhibihî la tahzan ’inna-L-Lâha ma'anâ fa’anzala-L-Lâhu sakînatahû ‘alayhi wa ’ayyadahû bijunûdi-l-lam tarawhâ wa ja'ala kalimata-l-ladîna kafarû-s-suflâ wa kalimata-L-Lâhi hiya-l-‘ulyâ wa-L-Lâhu ‘Azîzun Hakîmun (40) . Si vous ne soutenez pas votre Prophète, Allah le soutiendra comme à l’époque où les infidèles l’ont chassé de chez lui. Il partit, suivi d’un seul compagnon. A un moment, se trouvant dans une caverne avec lui, il lui dit: < < TS e c r a i n s
r ie n »
/ V lla V * e s t
e c
n o u s ».
A lla h
294
lu i
d o n n a ,
a lo r s
S a
p ro te c tio n .
Il envoya à son secours des troupes invisibles. Tandis que la parole des infi dèles baissait, celle d’Allah montait. Allah est puissant et sage» (40). Ce verset se rapporte à l’événement de l’émigration qu’a ac complie le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de la Mecque à Médine lorsque les idolâtres voulurent le tuer. Il les fuit en quittant la ville accompagné de son ami Abou Bakr pour se réfugier dans la grotte «Thawr» pendant trois jours. Après cette période ceux qui les re cherchaient rebroussèrent chemin. A l’intérieur de la grotte, s’aperce vant de la présence des polythéistes et de leur danger, Abou Bakr éprouva une grande peur, mais l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - le rassura. L’imam Ahmed rapporte qu’Abou Bakr a raconté à Anas: «Nous trouvant au fond de la grotte je dis au Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -: «Si l’un d’eux regarde là où il met ses pieds, il pourra nous apercevoir». Il me répondit: «O Abou Bakrl Que penses-tu (qu’il advient)
à deux hommes dont Dieu est leur troisième (compagnon) (Rapporté aussi par Boukhari et Mouslim)(,\ C’est pourquoi Dieu a dit: «Allah lui donna alors Sa protection» c’est à dire sa tranquillité «Il envoya à son secours de troupes invisibles» il s’agit des anges. «Tandis que la parole des infidèles baissait, celle d’Allah montait» La parole des incrédules, d’après Ibn Abbas, signifie le poly théisme, et celle de Dieu «Il n’y a d’autre divinité que Dieu». ,11 est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu -qu1Allah le bénisse et le salue - a dit: «Celui qui combat pour que la parole de Dieu soit la plus éle
vée, est celui qui combat dans la voie de Dieu» (Rapporté par Boukhari et Mousüm)<2). Dieu affirme ensuite qu’il est puissant dans sa vengeance et Sa victoire, secourt quiconque se réfugie auprès de Lui, et II est en même temps sage dans ses actes et paroles.
0
)
ùt j i
:jUJl
(joiU tîJLià L »j £ j
^ «¿11 c.. li :Jli aîJj*-
Ll 01 (_j~ .il J&
U L| :JU» tjli .* »
4)1
j-*i V X M(_s» 4 l\
295
jià j
> -> j>
jf-
J* - 1 îU^iJlî
¿y»»
i
n-nfîrû hifâfan wa tiqâlan wa jâhidû bi ’amwâlikum wa ’anfusikum fï sabîli-L-Lâhi dâlikum hayru-l-lakum ’in kuntum ta‘lamûna (41). Lourds ou légers, courez au combat et mettez vos biens et vos person nes au service d’Allah. C’est là votre intérêt, si vous le comprenez. (41). Ce verset constitue un ordre adressé aux fidèles de s’élancer au combat avec l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - contre les incrédules parmi les gens du Livre. Les fidèles devaient participer à ce combat qui eut lieu à Tabouk sans tenir compte de leur état et de leur situation: aisés ou pauvres, forts ou faibles. Il leur dit: «Lourds ou légers, courez au combat» cela signifie d’après les dires des ulémas: Que vous soyez jeunes ou vieux. On a rapporté: «Après avoir lu ce verset: «Lourds ou légers, courez au combat et mettez vos biens et vos personnes au service d’Allah» Abou Talha s’écria: «Mes enfants, équipez-moi pour le combat». Ils lui ré pondirent: «Que Dieu te faisse miséricorde, tu as combattu avec l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - jusqu’au dernier jour de sa vie, ainsi avec Abou Bakr et Omar. Nous allons combattre à ta place». Abou Talha refusa et prit le large dans une expédition et trouva la mort. Ses compagnons ne trouvèrent une île pour l’y enterrer qu’après neuf jours. Et durant cette période le cadavre ne fut plus dé composé. D’après les dires des exégètes ce verset signifie: Elancez-vous, que vous voyez riches ou pauvres, vieux ou jeunes, occupés ou non, forts ou faibles... As-Souddy raconte qu’un homme corpulent et gras qui était Al-Miqdad selon les dires de certains- vint trouver l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - pour l’exempter de cette obliga tion mais il refusa. Ce verset fut révélé à cette occasion. Comme les hommes incapables en éprouvèrent un certain désarroi et une peine, il fut abrogé ou modifié par celui-ci: «Les faibles, les malades, ceux qui
manquent des moyens pour s’équiper sont soustraits à l’obligation de
296
combattre, à condition qu’ils se montrent dévoués à la cause d’Allah et de Son Prophète» [Coran IX, 91]. Dans le même sens Ibn Jarir rapporte que Zaïd Ach-Cha‘abi a ra conté: «Prenant part à un des combats sous le commandement de Safwan Ben Amr qui était gouverneur à Homs, je vis un vieillard dont ses sourcils convraient les yeux arrivant de Damas sur une monture voulant combattre avec nous. Je lui dis: «O oncle, Dieu t’a exempté du combat». Il me regarda et dit: «O fils de mon--frère, Dieu nous a or donné de s’élancer au combat lourds on légers: Or celui qui Dieu aim e, Il l ’éprouve, le rend sain et sauf et le laisse en vie. Dieu n’éprouve parmi Ses créatures que ceux qui sont reconnaissants, pa tients, dont leurs langues ne cessent de mentionner Dieu, et qui n’ado rent que Lui à Lui la puissance et la gloire». Puis Dieu exhorte les hommes à dépenser pour Sa cause et à lut ter avec leurs personnes mêmes en recherchant Sa satisfaction et celle de Son Messager. Il dit: «Mettez vos biens et vos personnes au ser vice d’Allah. C’est là votre intérêt, si vous le comprenez» En d’autres ter mes, si vous dépensez quoi que ce soit de vos biens dans ce bas monde, le peu que vous dépensez vous sera rendu multiplié en acqué rant du butin après le combat, et dans l’au-delà une récompense ma gnifique et une haute considération vous seront réservées. A cet égard le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit:
«Dieu s ’est porté garant du sort de celui qui combat pour Sa cause qu’il l ’entrera au Paradis s ’il meurt, ou de le rendre à sa demeure avec ce qu’il aura obtenu comme butin et récompense céleste». (Rapporté par Boukhari et Mouslim) (I). Tel est le sens des dires de Dieu: «Il vous est prescrit de combattre et c’est une obligation qui vous pèse. C’est ainsi qu’il vous arrive de détes ter ce qui vous convient» [Coran II, 216]. Et dans le même sens Anas rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dit à
(1) JU Uj
297
un homme: Convertis-toi à l’Islam». Il lui répondit: «Ceci me pèse» Même si cela te pèse, répliqua-t-il, convertis-toi».
iü il ^ j
¿,'Z
ii*ls
lij
ÿ
'â\j -¿¿â à f£ _ ¡¡SCz <&% iî Z v S J Âi
law kâna ‘aradan qarîban wa safaran qâsida-l-lattaba‘ûka walâkimba‘udat ‘alayhimu-s-suqqatu wa sayhlifûna bi-L-Lâhi law -istatâ‘nâ laharajnâ ma‘akum yuhlikûna ’anfusahum wa-L-Lâhu ya‘lamu ’innahum lakâdîbûna (42). S’il s’était agi d’un profit facile et d’une expédition sans risque, ils te suivraient. Mais l’itinéraire leur paraît trop long. Ainsi ne manquent-ils pas de jurer: «Ah! si nous le pouvions, nous sortirons avec vous». Us se déconsi dèrent eux-mêmes. Allah n’est pas dupe de leurs mensonges (42). Dieu réprimande ceux qui ont obtenu l’autorisation du Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - de rester chez eux sans prendre part à l’expédition de Tabouk, en lui présentant différentes excuses non fon dées. S’il s’était agi d’une affaire à la portée des hommes, facile et n’exige aucun effort, ou bien d’un court voyage, ils auraient suivi le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -, mais la distance est trop longue pour arriver au pays de Châm. Ils se sont mis à jurer: Ah, si nous le pouvions, nous sortirons avec vous» en présentant différents pré textes. Mais Dieu les dénonce car II «n’est pas dupe de leurs mensonges».
ùtoi^JÎ JLq. Aüi
ô
¿S? î
¿¿é j i
&C-
j—
V
V C£jb\
¿¡OulL ^ j j ij >
- ¿
3
CUjujij
4ü\j I
\j
‘afâ-L-Lâhu ‘anka lima ’adinta lahum hatta yatabayyana laka a-l-ladîna
298
sadaqû wa ta‘Iama-l-kâdibîna (43) lâ yasta’dinuka-l-ladîna lâ yu’minûna bi-L-Lâhi wa-l-yawmi-I-’ahiri ’ay-yujâhidû bi ’amwâlihim wa ’anfusihim wa-L-Lâhu ‘Alîmun bi-I-muttaqîna (44) ’innamâ yasta’dinuka-l-ladîna yu’minûna bi-L-Lâhi wa-l-yawmi-l-’ahiri wa-r-tâbat qulûbuhum fahum fi raybihim yataraddadûna (45). Allah te pardonne. Mais pourquoi leur as-tu permis de rester? Tu au rais dû auparavant distinguer entre ceux dont les excuses étaient sincères et ceux qui mentaient. (43). Certes, ceux qui croient en Allah et au jour der nier ne te demanderont jamais l’autorisation de ne pas se mettre, eux et leurs biens, au service d’Allah! Allah connaît les véritables croyants (44) Ceux qui te demandent une pareille autorisation, ce sont ceux qui ne croient ni en Allah ni au jour dernier et dont les cœurs sont emplis de doute. Leur doute les rend irrésolus (45). Aoun a commenté le premier verset et dit: «Avez-vous jamais en tendu un reproche meilleur que celui-ci? Il lui promet le pardon avant le reproche! «Allah te pardonne. Mais pourqaoi leur as-tu permis de res ter?» A ce propos Ibn Jarir rapporte: «Deux choses l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - avait acceptées sans qu’il soit ordonné de le faire: l’autorisation donnée aux hypocrites de rester, et le rachat des captifs». Mars plus tard, Dieu a octroyé le droit à Son Prophète - qu’AIIah le bénisse et le salue -, d’après Qatada, d’accorder l’autorisation de rester à qu’il voudra en lui disant: «S’ils te demandent une autorisation pour une affaire personnèlle, accorde-là à qui tu voudras» [Coran XXIV, 62]. Moujahed, quant à lui, a dit que ce verset fut révélé au sujet des gens auquels on a dit: Allez demander l’autorisation de l’Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -, s’il vous l’accorde, restez, et s’il ne vous l’accorde pas, restez quand même. C’est pourquoi Dieu dit à la suite: «Tu aurais dû auparavant distinguer entre ceux dont les excuses
étaient sincères et ceux qui mentaient». Dieu voulut dire à Son Prophète: «Pourquoi tu les as dipensés du combat en leur donnant l’autorisation de rester, il fallait examiner leur cas afin que ceux qui sont sincères se manifestent à toi et les men teurs. Les hypocrites pensaient toujours à s’abstenir du combat car'.
«Ceüx qui croient en Allah et au jour dernier ne te demanderont jamais
299
l’autorisations» Par contre, ceux qui croient en Dieu, en Son Prophète et au jour dernier combattent avec leurs biens et leurs personnes parce qu’ils savent bien le mérite du combat et qu’il est un moyen de rapprochement du Seigneur. Ceux qui ne croient pas en Dieu et au jour dernier n’espèrent et ne recherchent pas la récompense divine dans les deux mondes, ils restent à balancer dans leur doute et leur foi n’est pas ferme quant à ton message. Ils hésitent en avançant un pied et retardant un autre sans prendre aucune résolution.
wa law ’arâdû-l-hurûja la’a‘adû lahû ‘uddatan walâkin kariha-L-Lâhum bi‘âtah u m fatab b atah u m wa qîla-q‘udû m a‘a-1- qâ‘idîna (46) law harajû fîkum mâ zâdûkum ’illâ habâlan wa la ’a w d a ‘û hilâlakum yabgûnakumu-l-fltnata wa fîkum sammâ‘ûna lahum wa-L-Lâhu ‘Alîmun bi-z-zâlimîna (47). S’ils avaient vraiment désiré combattre, ils auraient fait leurs prépara tifs. Mais Allah les en jugea indignes et les en empêcha. Il leur dit: «Restez avec ceux qui restent» (46). S’ils étaient sortis avec vous, ils auraient jeté la confusion dans vos rangs. Ils se seraient faufilés parmi vous pour y jeter la discorde et pour vous espionner. Allah connaît les séditieux (47). Si ces tergiversés avaient vraiment voulu partir au combat, ils s’y seraient préparés. Mais Dieu a répugné à leur départ en leur disant: «Restez avec ceux qui restent». Puis II montre la raison de sa répu gnance: «S’ils étaient sortis avec vous, ils auraient jeté la confusion dans vos rangs» parce qu’ils sont lâches et indignes, et en plus: «Ils se se raient faufilés parmi vous pour y jeter la discorde» en colportant la calom nie et la médisance afin de produire un trouble «et pour vous espionner» il y er» «a parmi v o u s
qui le s é c o u te n t e t a g ré e n t \eur p a ro le s
et conseils en ignorant leur vraie attitude.
300
Mouhammad Ben Ishaq a dit: «On m’a rpporté que parmi ceux qui avaient eu l’autorisation de rester, il y avait Abdullah Ben Oubay Ben Saloul et Al-Jad Ben Qais qui étaient les chefs de leurs tribus. Dieu les empêcha de partir avec les fidèles pour ne plus semer la défiance par mi eux, à savoir que d’entre les guerriers, il y avait ceux qui les res pectaient et leur obéissaient. Dieu, connaissant bien les prévaricateurs, met Son Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - au courant de leur attitude s’ils au raient pris part à l’expédition comme II l’affirme dans ce verset: «Si
nous leur avions commandé de mourir pour notre cause ou de s’expatrier, bien peu d’entre eux l’auraient accepté. Et pourtant s’ils avaient suivi nos prescriptions, c’eut été préférable pour eux. Leur foi en eût été raffermie» [Coran IV, 66].
laqad-i-btagawu-l-fïtnata min qablu wa qallabû laka-l-’umûra hattâ j a ’a-l-haqqu wa zahara ’amru-L-Lâhi wa hum kârihûna (48). Ce n’est pas la première fois qu’ils cherchent à semer la discorde dans vos rangs. Ils ont contrarié les projets jusqu’au jour où la vérité s’est mani festée et où la cause d’Allah a triomphé en dépit d’eux (48). Dieu excite Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - contre les hypocrites en l’informant qu’ils voulaient auparavant semé le désor dre, suscité la révolte, tramé les machinations contre toi et tes compa gnons, faire avorter ta religion afin que les hommes l’oublient pour une longue durée. En effet, lors de l’arrivée du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - à Médine en faisant l’émigration, les arabes s’unirent pour le battre, les juifs et les hypocrites de cette ville lui déclarèrent leur hostilié. Après son triomphe à Badr accordé par Dieu afin que Sa parole soit la plus élevée, Abdullah Ben Oubay et ses
c o m p a g n o n s dirent'.
«C’est une affaire qu’on ne peut plus affronter». Ils se convertirent en
301
apparence, et chaque fois que les musulmans réalisaient une victoire, cela ne faisait qu’accroître leur haine et leur rancune «jusqu’au jour où
la vérité s’est manifestée et où la cause d’Allah a triomphé en dépit d’eux».
wa minhum may-yaqûlu-’d a-l-lî walâ taftinnT ’alâ fî-l-fitnati saqatû wa ’inna jahannama lamuhitatum-bi-l-kâfirîna (49). H y en a parmi eux qui disent: «Exempte-nous de la guerre. Epargnenous cette calamité». Mais cette calamité ne sont-ils pas en train de la su bir? Les infidèles seront cernés par les flammes de l’enfer (49). Dieu s’adresse à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue «O Mouhammad, parmi ces hypocrites il y en a ceux qui te disent: «Dispense-nous du combat et ne nous mets pas en tentation. Permets-nous de rester car, une fois sortis avec toi, nous serons tentés par les femmes des Romains. Mais Dieu l’affrime qu’ils sont dans la tentation. On a rapporté: «Un jour, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - ayant fait ses préparatifs pour la guerre, dit à Al-Jad Ben Qaïs: «Ô Jad, es-tu prêt à battre Bani Asfar (les Byzantins)?» Il lui ré pondit: «O Envoyé de Dieu! Dispense-moi et ne mets pas en tentation. Par Dieu, mes concitoyens ne connaissent pas un homme qui a un faible pour les femmes plus que moi. J’ai peur qu’en voyant les fem mes Byzantines de tomber amoureux et avide d’elles» L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - se détourna de lui en disant: «Je te permets de rester». C’est à cette occasion que ce verset fut descendu d’après les dires de Moujahed et Ibn Abbas. La redoute d’Al-Jad d’être attiré et tenté par les femmes Byzanti nes, en voilà la tentation dans laquelle il est tombé; car faire défection à l’Envoyé de Dieu et ne chercher que son propre intérêt, cela consti tue une tentation plus grave. La Géhenne, dans la vie future, envelop pera les incrédules.
302
’in tusibka hasanatun tasu’hum wa ’in tusibka musîbatuy-yaqûlû qad ’ahadna ’amranâ min qablu wa yatawallaw wa hum farihûna (50) qullan yusîbana ’illâ mâ kataba-L-Lâhu lanâ huwa mawlânâ wa ‘alâ-L-Lâhi falyatawakkali-l-mu’minûna (51). Si la fortune te sourit, ils éprouvent un dépit. Si tu subis un revers, ils s’écrient: «Nous avons été bien inspirés de ne pas le suivre». Et, tournant le dos, ils se réjouissent (50) Dis: «D ne nous arrivera que ce qu’Allah voudra. Il est notre m aître. C’est en Lui que les croyants m ettent leur confiance. (51,). Ces hypocrites-là sont toujours hostiles aux musulmans, surtout quand un b onheur q uelconque a rrive à ces d e rn ie rs: s o it une conquête, une victoire ou tout autre bien et faveur divins, et ils s’en af fligent. Mais «si tu subis un revers, ils s’écrient: «Nous avons été bien inspi rés de ne pas le suivre» Ils c ro ie n t q u ’ils ont pris d’avance leur précaution, et ils se détournent remplis de joie. Dieu montre à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - par quoi il devait répondre à leurs suppositions: «Dis: «Il ne vous arrivera que ce qu’Allah voudra» Car nous sommes soumis à Sa volonté «Il est notre Maître» auprès de Lui nous trouvons notre refuge et II est notre secoureur. «C’est en Lui que les croyants mettent leur confiance» et II nous suffit comme protecteur.
303
(Q^p ù j AjD p_fcj
OjÂ^J Sfj t j L ^ = p_fcj V | ajLyJÎ Oj>t>
qui hal tarabbasûna bina ’ilia ’ihdâ-l-husnayayni wa nahnu natarabbasu bikum ’ay-yusîbakumu-L-Lâhu bi ‘adâbim-min ‘indihî ’aw bi ’aydînâ fatarabbasiî ’innâ ma‘akum mutarabbisûna (52) qui ’anfiqû taw ‘an ’aw karha-l-lan yutaqabbala minkum ’innakum kuntum qawman fâsiqîna (53) wamâ m ana‘ahum ’an-tuqbala minhum nafaqâtuhum ’illaît ’annahum kafarû bi-L-Lâhi wa bi rasûlihî walâ ya’tûna-s-salâta ’illâ wa hum kusâlâ walâ yunfiqûna ’illâ wa hum kârihûna (54). Dis: En ce qui nous touche, vous ne pouvez vous attendre qu’à deux éventualités, toutes deux aussi bonnes l’une que l’autre, la victoire ou le martyre? Tandis que, nous, nous nous attendons à ce qu’Allah vous châtie lui-même ou par notre intermédiaire. Attendons donc tous deux de notre côté! (52) Dis: que vous mettiez vos biens au service d’Allah de bon gré ou de mauvais gré, ils ne seront pas acceptés, car vous êtes des mécréants (53) Ce qui empêche que leurs biens ne soient acceptés, c’est qu’ils ne croient pas en Allah et en Son Prophète, c’est qu’ils ne prient que du bout des lè vres et n’offrent leurs biens qu’à contre-cœur (54). Dieu ordonne à Mouhammad de leur dire aussi; «Qu'attendezvous pour nous, sinon l’une de ces deux choses: la victoire ou le mar tyre, et chacun d’elles est un bien pour nous dans les deux mondes. Quant à nous, nous attendons pour vous que Dieu vous frappe d’un châtiment venu de Lui, ou par notre intermédiaire soit en vous tuant soit en vous prenant comme captifs. Que vous dépensiez vos richesses pour la cause de Dieu de bon gré ou de mauvais gré, jamais ce ne sera reçu, parce que vous êtes des gens pervers. Leur perversité se manifeste par les faits suivants: ils ne croient ni en Dieu ni en Son Prophète, car la foi est à la base de toute œuvre, ils ne se rendent à la prière que paresseux sans aucune ferveur; ils ne dépensent quoi que ce soit qu’à contre-cœur. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah !e bénisse et le salue - a dit à ce pro«=><=»*»- - n
m a n d er»
.... lassai
vou s ré trib u e r ta n t que vou s en la s s ie z d e lu i d e
et: « D ie u e s t b o n e t n ’a c c e p te q u e le b o n » . Donc comment
304
accepterait-ll les œuvres et les dépenses de ceux-là? Sûrement II ne les accepte que de ceux qui Le craignent.
falâ tu ‘jibka ’amwâluhum walâA ’awlâduhum ’innamâ yurîdu-L-Lâhu liyu‘addibahum bihâ fî-l-hayâti-d-dunyâ wa tazhaqa ’anfusuhum wa hum kâfirûna (55). Ne te laisse pas séduire par leurs richesses et par leurs enfants. Ces ri chesses et ces enfants, Allah ne les leur accorde que pour les faire souffrir au cours de cette vie périssable. Finalement, ils rendent l’âme, qu’ils sont encore infidèles (55). Ne te laisse pas, ô Mouhammad, séduire par leurs richesses et leurs enfants, comme II lui dit dans un autre verset: «Ne porte pas tes
yeux sur les biens matériels que nous avons accordés à certains, sur l’éclat des plaisirs du siècle» [Coran XX, 131]. Dieu veut par là les châtier dans la vie présente. Ce qui signifie, d’après Al-Hassan Al-Basri: en prélevant sur ces richesses la zakat im posée et en leur demandant d’en dépenser pour la cause de Dieu. Mais Qatada a dit qu’il faut intervertir l’ordre des mots qui sera comme celui-ci: Ne te laisse pas émerveiller par leurs biens et leurs enfants dans le bas monde car Dieu ne les leur accorde que pour les châtier dans la vie future. Mais le commentaire d’Al-Hassan s’avère être plus logique. En leur accordant ces richesses et ces enfants, Dieu veut par là les châtier dans ce bas monde en les laissant mourir en incrédules afin que leur châtiment dans l’au-delà soit plus atroce.
305
wa yahlifûna bi-L-Lâhi ’innahum laminkum wamâ hum minkum walâkinnahum qawmuy-yafraqûna (56) law yajidûna malja’an ’aw magârâtin ’aw muddahala-l-lawallû ’ilayhi wahum yajmahûna (57). Ils jurent qu’ils sont de vôtres, alors qu’ils ne le sont pas. C’est la peur qui leur inspire ce propos (56) Trouvent-ils un abri, une caverne ou un sou terrain? Ds s’y précipitent, tête baissée(57). Ces gens-là, mûs par leur peur, leur frayeur, jurent «qu’ils sont de vôtres» en l’affirmant par ce serment, mais en réalité «ils ne le sont pas» car, par rapport à eux, «c’est la peur qui leur inspire ce propos». Et pour fuir, s’ils trouvaient un asile, une caverne ou un souterrain, ils s’y préci piteraient en toute hâte.
wa minhnm may-yalmizuka fî-s-sadaqâti fa’in ’u‘tû minhâ radû wa ’illam yu‘taw minhâ' ’idâ hum yashatûna (58) wa law ’annahum radû ma ’a tâhumu-L-Lâhu wa rasûluhû wa qâlû hasbunâ-L-Lâhu sayu’tînâ-L-Lâhu min fadlihî wa rasûluhu ’inna ’ilâ-L-Lâhi râgibûna (59). Ils y en a parmi eux qui critiquent la façon dont les subsides sont répar tis. Leur en distribue-t-on? ils sont satisfaits. Si on ne leur en distribue pas, ils maudissent le sort (58). Que n’acceptent-ils de bon cœur ce qu’Allah et Son Prophète leur attribuent? Que ne disent-ils: «Allah nos suffit. Nous connaîtrons plus tard les bienfaits d’Allah et de Son Prophète. C’est en Al lah que nous mettons tous nos espoirs». (59). Parmi ces hypocrites il y en a ceux qui te critiquent ô Mouhammad au sujet des aumônes lorsque tu les répartis. S’ils en reçoivent leur part, ils sont satisfaits, mais «si on ne leur en distribue pas, ils mau dissent le sort» et ils se fâchent. On a rapporté qu’un bédouin vint au près du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - alors qu’il distribuait ' or e l # > cle »’a r g e n t aux h o m m es. Ayant reçu s a
p art, c e b éd o u in
s écria: «O Mouhammad, par Dieu tu n’es pas équitable comme Dieu
306
t’a ordonné d’être» Il lui répondit: «Malheur à toi, qui pourra être, après moi, équitable envers toi?». Cette histoire est pareille à celle qui est citée dans les deux Sahihs lorsque Zoul-Khouwaissira critiqua l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - en départageant le butin de Hounaïn. Il lui dit: «Sois équitable» Et le Prophète de lui répondre: Je serais défu et perdu si je n ’avais pas été équitable». Voyant l’homme s’éloigner, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dit à ses compagnons: «De la
postérité de cet homme naîtront des gens avec lesquels vous répugnerez à prier et jeûner. Ils sortiront de la religion telle une flèche qui perce un gi bier. Là où vous les trouverez, tuez-les car ils seront les pires victimes sous le firmament» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)(,). Puis Dieu les exhorte en disant que vraiment s’ils s’étaient satis faits de ce que Dieu et son Prophète donnent ils diraient: «Dieu nous suffit, nous connaîtrons plus tard Ses bienfaits et ceux de Son Pro phète. Oui, vers Dieu vont nos désirs».
’innamâ-s-sadaqâtu li-l-fuqara’i wa-t-masâkîni wa-l-‘âmilîna ‘alayhâ wa-1mu’allfati qulûbuhum wafî-r-riqâbi wa-l-gârimîna wafî sabîli-L-Lâhi wabni-s-sabîli farîdatam-mina-L-Lâhi wa-L-Lâhu ‘Alîmun Hakîmun (60). Les aumônes sont affectées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui les recouvrent, à ceux dont les cœurs sont à gagner, au rachat des captifs et
(1) j^J Oi
.aJ (jLfiJ
307
à l’affranchissement des esclaves, aux endettés, au combat dans la voie d’Allah et aux voyageurs. C’est là une répartition fixée par Allah. Allah est omniscient et sage (60). Pour répondre aux hypocrites qui ont critiqué la façon qu’utilisait le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - pour répartir les biens des aumônes, dans ce verset, Il leur dit que c’est bien lui qui l’a imposée en la révélant à son Messager et nul n’a le droit de s’y opposer. La question qui a été suscitée est la suivante: Faut-il donner ces aumônes à tous les intéressés cités dans le verset ou une partie d’eux? La première opinion l’exige. Tels sont les dires de Chafé'i et une foule des ulémas. La deuxième permet de les donner aux uns ou certains d’eux, comme ont déclaré Malek et d’autres ulémas anciens et contempo rains. Ibn Jarir a dit: ce sont les dires des ulémas mais il faut signaler que le pauvre est cité le premier puisqu’il est le plus besogneux parmi les autres. Mais Abou Hanifa répond que le cas du nécessiteux est plus exigeant, ainsi fut l’avis de l’imam Ahmed. Et pour préciser le cas de chacun d’eux, Ibn Abbas, Moujahed, AlHassan, Ibn Jarir, ont dit que le pauvre ne parait pas comme tel à cause de son attitude réservée, tandis que le nécessiteux quémande et demande avec importunité. Nous allons, en ce qui suit, nous lim iter à quelques hadiths concernent ces huit intéressés: - Ibn Omar rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «L’aumône est interdite au riche et à tout homme qui pos
sède un force» (Rapporté par Ahmed, Âbou Daoud et Trmidzi) (I). - Abou Houraira rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse
et le salue - a dit: «L’indigent n ’est pas celui qui sollicite les gens à lui don ner se contentant d’une bouchée ou de deux, ou une datte ou deux». On lui demanda: «Qui est donc l’indigent ô Envoyé de Dieu?» Il répon dit: «Ils est celui qui ne trouve pas de quoi lui suffire, personne ne se sou vient de lui et il ne demande pas aux gens de lui donner» (Rapporté par B o u k h a r i et M o u s lim ) ( I ) . Quant «à ceux qui la recouvrent» ils sont ceux qui sont chargés de les recueillir et auront une part, à condition qu’ils ne soient pas parmi • les proches de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue A ce propos on a rapporté que Abdul-Muttaleb Ben AL-hareth et Al-Fadl Ben Al-Abbas se renirent chez le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - lui demandant de les charger de collecter les aumônes et la zakat. Il refusa en disant: «L’aumône n’est permise ni à Mouhammad ni à la famille de Mouhammad, parce qu’elle est la souillure des gens» (Rapporté par Mouslim)(2). Ceux «dont les cœurs sont à gagner», forment plusieurs catégories: - Ceux à qui on donne pour embrasser l’Islam, tel le cas de Safwan Ben Oumayya qui a pris part à la bataille de Hounain alors qu’il était idolâtre. Il a déclaré: «Le jour de Hounain, l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - qui était l’homme que je détestais le plus, ne cessa de me donner (du butin) qu'à la fin if est devenu l’homme le plus aimé». - Ceux dont les cœurs ont besoin d’être raffermis sur la foi afin qu’ils deviennent bons musulmans. Le jour de Hounain également, le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - avait donné cent chameaux à chacun des libérés parmi leurs nobles et vaillants en disant: «Parfois
(1)
i—
♦Il
J) I(Jlî
41)1
i . a J ¿j^ai Xj (2)
<àl J( 1) MLw
^ J.^aâilj y» (jiW
309
^
¿y,
A-C- tjC- O-î
je donne à un homme du momént qu’un autre me soit plus préféré, de peur que Dieu ne le précipite sur sa face dans le feu de la Géhenne». Il est cité dans les deux Sahihs, d’après Abou Sa‘id, que ‘Ali avait envoyé une quantité de la poudre d’or au Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - qui l’a distribuée entre ces quatre personnes: Al-Aqra‘ Ben Habes, Ouyayna Ben Badr, Alqama Ben llatha et Zaid ALKhaïr, en disant: «Je rallie leurs cœurs». - Aux nouveaux convertis afin que d’autres l’imitent et embrassent l’Islam. - Enfin à ceux qui collectent les biens des aumônes des autres, ou à ceux qui habitent aux frontières du pays pour défendre les musul mans. La question qui se pose: ces gens-là dont les cœurs sont à ga gner, doit-on leur donner après la mort du Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue -?» Les opinions se controversent: Omar, Amer, AlCha'bi et une partie des ulémas ont jugé que, après la mort du Pro phète - qu’Allah le bénisse et le salue - et l’expansion de l’Islam, cela n’est plus d’obligation. D’autres ont répondu que ces gens-là ont tou jours droit à l’aumône en tirant argument du faire de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - qui leur a donné après la conquête de La Mecque et la défaite de Hawazen. Donc on doit toujours gagner le cœur des autres par les biens de l’aumône. Quant «à l’affranchissement des esclaves» Al-Hassan Al-Basri, Mouqatel, et Sa'id Ben Joubaïr ont précisé qu’il s’agit des affranchis contractuels (Moukateb). Ainsi fut l’avis de Chafé'i et Al-Laïth. Ibn Abbas et Al-Hassan n’ont trouvé aucun inconvénient à affranchir les es claves en payant leur prix des biens dé la zakat, une opinion qui est soutenue par Ahmed et Malek qui consiste à affranchir l’esclave quelque soit sa position: Moukateb ou non.
Il est dit d'après un hadith: «Il incombe à Dieu de venir en aide à ces trois personnes: un homme qui combat pour Sa cause, un esclave moukateb s
«c t/ w t/ ta r
de:
Ic i
s o m m e
C jn i
d o it
à
S o n
m a îtr e
e t
UTl
V lO lT lY Y lC
C [lli
veut se marier pour garder sa chasteté» (Rapporté par Ahmed et les au-
310
teurs des sunans sauf Abou Daoud)(I). Dans son Mousnad, l’imam Ahmed rapporte d’après Al-Bara‘ Ben Azeb qu’un homme vint auprès de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - et lui dit: «O Envoyé de Dieu, indique-moi une œu vre qui me rapproche du Paradis et m’éloigne de l’Enfer» Il lui répondit: «Affranchis un esclave et rachète un captif» - Ces deux faires, demanda l’homme, ne sont-ils pas les mêmes?» Non, fut la réponse,
affranchir un esclave consiste à payer son prix seul. Quand au rachat, tu peux participer à une partie de la rançon» (Rapportépar Ahmed)(2}. «Aux endettés» qui peuvent être: un homme qui a pris à sa charge une certaine somme pour indemniser quelqu’un et, en la payant, s’est trouvé démuni de toute ressource, ou en s’acquittant d’une dette, ou un autre qui devait une somme quelconque. Ceux-là ont droit à l’au mône. A cet çgard Abou Sa'id raconte que, du temps de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - un homme acheta une quantité de dattes sans pouvoir l’écouler. Comme il devint incapable de payer ses dettes, le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - dit aux hom mes: «Faites-lui l’aumône». Les hommes s’éxécutèrent mais ce qu’ils ont payé resta insuffisant. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dit alors aux créanciers: «Contentez-vous de ce que vous avez récupéré de vos dettes car vous n’aurez rien d’autre». «Au combat dans la voie d’Allah» il s'agit des soldats qui luttent dans le sentier de Dieu et font les expéditions, et qui ne touchent pas leurs salaires du trésor publique. AIHassan a ajouté que le pèlerinage fait partie de la lutte dans la voie d’Allah. «Aux voyageurs» ceux qui traversent le pays et ne possèdent pas
.¿jij IjI Ni (2) i^ijH l.wj jï
f*-?'
ju?-1(¿jJI
:jLâ» ij) I¿Jljli jJ! lillj ^ d\ *4/ vilij
311
v1
¿ji
if"
u*
ijliü CjUI £jA
o‘ ï---,J\Î
cçJjsNl
ce qu’il leur assure le retour à leur propre pays. Dans ce cas on leur donne la somme suffisante à ces fins. A ce propos Abou Sa‘id AlKhoudri rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - a dit: «L ’aumône n’est permise qu'à un riche qui combat dans la voie
de Dieu, aux voyageurs, et à un voisin pauvre qui vous fait un don ou vous invite» (Rapportépar Abou Daoud)(1>. «C’est là une répartition fixée par Allah» c’est à dire un arrêté de Dieu et un ordre qu’on doit observer car II est omniscient, connaît les intérêts apparents et cachés des hommes et est sage dans ses paro les et actes.
wa minhumu-l-ladîna yu’dûnâ-N-Nabiyya wa yaqûlûna huwa ’udunun qui huwa ’u d u n u hayri-l-lakum yu’minu bi-L-Lâhi wa yu’minu- li-1mu’minîna wa rahmatu-l-lil-ladîna ’am anû minkum wa-l-ladîna yu’dûna rasûla-L-Lâhi lahum ‘adâbun ’alîmun (61) Il y en a parmi eux qui critiquent le Prophète. Us disent: «11 écoute tout ce qu’on lui raconte». Réponds: «Une telle complaisance vous sert. Croyant en Allah, le Prophète ne peut pas ne pas croire les croyants. Il est toute mansuétude pour ceux d’entre vous qui ont la foi. Ceux qui critiquent le Prophète subiront un châtiment sévère» (61). Parmi ces hypocrites, il y en a ceux qui attaquent le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - par leurs paroles en disant qu’il est tout oreilles, une expression qui signifie qu’il croit à tout ce qu’on lui dit et si on lui jure il croit toujours. Mais Dieu leur répond: «Il est toute oreille au bien pour vous» et il connaît bien le menteur et le sincère. Il croit en Dieu et il a confiance aux croyants «Il est toute mansuétude
312
pour ceux d’entre vous quiont la foi» et un argument contre les incrédu les. Ceux qui l’attaquent par leurs paroles subiront un châtiment sé vère.
yahlifûna bi-L-Lâhi lakum liyurdûkum wa-L-Lâhu wa rasûluhïï ’ahaqqu ’ay-yurdûhu ’in kânû m u’minîna (62) ’alam ya‘lamu ’annahû mayyuhâdidi-L-Lâha wa rasûlahû fa’anna lahû nâra jahannama hâlidan fîhâ dâlika-l-hizyu-l-‘azîmu (63). Ils en appelent à Allah dans leurs serments pour capter votre confiance. üs.seraient mieux avisés de recercher la confiance d’Allah et de Son Prophète s’ils étaient sincères. (62) Ignorent-ils que le feu éternel de l’enfer attend ceux qui sont en rébellion contre Allah et Son Prophète? C’est là un châtiment ignominieux (63). Qatada raconte qu’un hypocrite dit: «Par Dieu, ceux-là sont les meilleurs et les plus nobles d’entre nous. Si ce que Mouhammad avait dit est vrai ils seraient pires que les ânes». Un musulman, l’ayant en tendu, s’écria: «Par Dieu, ce que Mouhammad a dit est vrai, et toi tu es pire qu’un âne». L’homme se rendit chez le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - et le mit au courant. Il manda l’hypocrite et lui de manda: «Qu’est-ce qui t’a porté à tenir de tel propos?» Il renia ses di res en jurant par Dieu. Le musulman dit alors: «Mon Dieu, montrenous le sincère et le menteur». C’est à cette occasion que fut descen du ce verset. Ceux qui s’opposent à Dieu et à Son Prophète, subiront le châti ment éternel dans l’Enfer, humiliés et couverts d’opprobre.
313
yahdaru-l-munâfiqûna ’an tunazzala ‘alayhim sûratun tunabbi’uhum bimâ fî qulûbihim quli-stahzi’tf ’inna-L-Lâha muhriium-mâ tahdarûna (64).
Les incrédules redoutent qu’une sourate ne divulgue ce qui recèlent
leurs cœurs. Dis-leur: «Moquez-vous? Allah divulguera ce que vous redou
tez» (64).
Moujahed explique: «Ils échangent ces propos entre eux puis dis ent: «Peut-être Dieu les dissimule afin que les autres ne les sachent pas». C e verset est pareil aux dires de Dieu: «Se présentent-ils à toi? ils
emploient des formules moins respectueuses qu’Allah quand II te salue. En eux-mêmes, ils se disent: «Pourquoi Allah laisse-t-H impunies de pareilles formules?» L ’enfer sera leur punition. Ils y seront précipités. Quelle af freuse fin» [Coran LVIII, 8]. Dieu a dit dans un autre verset: «Moquezvous! Allah divulguera ce que vous redoutez» qui signifie qu’il va révéler à Son Envoyé vos propos pour vous dénoncer, tout com m e II le montre dans ces paroles: «Ceux dont le cœur cache quelque infirmité, espèrent-ils qu’Allah ni divulguera pas leurs mauvaises pensées» [Coran X L V II, 29]. Qatada rapporte qu’on donnait à cette sourate le nom : «L a scanda leuse» car elle a dénoncé les hypocrites.
wa la’in sa’altahum layaqûlunna ’innamâ kunnâ nahûdu wa maPabu qui ’abi-L-Lâhi wa ’a yâtihî wa rasûlihî kuntum tastahzi’ïïna (65) lâ ta‘tadirû qad kafartum ba‘da ’imânikum ’in-na‘fu ‘an ta ’ifatim minkum mu‘add ib ta ’ifatam-bi ’annahum kânû mujrimîna (66).
Si tu les interroges, ils répondent: «Nous badinions et nous plaisan tions». Réplique: «E ta ’ Allah, de Son Prophète et de Ses signes, vous mo quez-vous aussi? (65). Ftoin de vos excuses! Vous êtes devenus infidèles après avoir cru. Si une partie d’entre vous est pardonnée, l’autre subira un châtiment pour s’être montrée rebelle (66). U r. U c m m e d e s hypocrites a dit: «ü e pense que c e s le cte u rs du
314
Coran ne sont que des gens qui cherchent à assouvir leur faim, forger de m ensonges mais lors de la mêlée ils sont des poltrons». O n a transmis ces propos à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue -. Ce même hypocrite vint auprès de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - alors qu’il s’apprêtait au départ et après avoir en fourché sa chamelle. Il lui dit: « O Envoyé de Dieu, nous ne faisions que discuter et jouer!» Il lui répondit en citant les versets: «Et d’Allah,
de Son Prophète et de Ses signes... jusqu ’à: Pour s’ être montrée si re belle». Les pieds de cet homme heurtaient aux pierres, s’accrochant au sabre de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - alors que celui ci montait sa chamelle qui marchait à grande enjambée. Ibn Ishaq raconta: «U n e foule des hypocrites dont wadi'a Ben Th a bet, un homme de Achj'a appelé Moukhchi Ben Ham ir marchaient à côté de PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - qui, sur sa cham elle, se dirigeait vers Ta b o u k . Les uns disaient aux autres: «C ro y e z -v o u s que l’affrontement du Roi des Romains est pareil au combat des Arabes entre eux? par Dieu nous vous imaginerons de main enchaînés afin que vous serviez une leçon pour les fidèles». « A ce moment là l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - dit à ‘Am m ar Ben Yasser: «V a chez ces gens-là qui ont déjà subi le châtiment du feu et demande-leur qu’est-ce qu’ils venaient de dire. S ’ils renient, dis-leur que vous avez proféré tel et tel propos». Am m ar s’exécuta. Les hypocrites vinrent trouver l'Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - en lui présentant différentes excuses. Wadi'a Ben Thabet lui dit: «N o u s badinions et nous plaisantions». Moukhchi Ben Hamir, à son tour, avoua: « O Envoyé de Dieu, par Dieu C ’est à cause de mon nom et de celui de mon père que je suis resté sans participer à cette expédition» (A savoir que son nom signifie: le peureux fils des ânes). Il fut le seul à être pardonné et son nom devint Abdul Rahman et il demanda à Dieu de le faire périr en martyr sans que personne sa che où il sera tué. En effet il fut tué le jour de Yamama. Qatada, quant à lui, raconta: «Lo rs de l’expédition de Tabouk, le P ro p h è te - qu'A lla h le b é n is s e et le s a lu e - m a rc h a it et quelques cava
liers des hypocrites le devançaient. Ils se dirent: «C e t homme-là croit-il
315
qu’il serait capable de conquérir les forteresses et les palais des R o mains? Loin de cela! Loin de cela..» Dieu fit révéler à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue les propos de ces hypocrites. Il les manda; et quand ils furent en sa présence, il leur dit: «V ou s avez dit telle et telle chose». Ils jurèrent et s’excusèrent qu’ils badinaient et jouaient. Mais le verset révélé démen tit leurs réponses: «Foin de vos excuses! Vous êtes devenus infidèles après avoir cru». Puis pour déterminer leur sort, Dieu a dit: «Si une partie d’en
tre vous est pardonnée, l’autre subira un châtiment pour s’être montrée re belle». Une partie fut pardonnée mais l’autre subira le châtiment du feu parce qu’ils sont coupables en proférant de tels propos indignes.
’almunâfiqûna wa-l-munâfïqâtu ba‘duhum mim ba‘diy-ya’murûna bi-1munkari wa yanhawna ‘ani-l-ma‘rûfi wa yaqbidûna ’aydiyahum nasû-LLâha fanasiyahum ’inna-l-munâfiqîna humu-l-fâsiqûna (67) wa ‘ada-LLâhu-l-munâfiqîna wa-l-munâfiqâti wa-l-kuffâra nâra jahannama halidîna fîhâ hiya hasbuhum wa la‘anahumu-L-Lâhu walahum ‘adâbummuqîmûn (68).
Les hypocrites, hommes et femmes, encouragent mutuellement au mal et déconseillent le bien. Leurs mains se ferment pour éviter de donner. Ils ont oublié Allah et Allah les a oubliés. Les hypocrites sont les vrais rebel les (67) Allah réserve le feu de l’enfer aux hypocrites, hommes et femmes, et aux infidèles pour l’éternité. Ils ne méritent pas mieux. Allah les a mau dits et leur infligera un châtiment sans fin» (68). Les hypocrites, à l’inverse des fidèles, s’ordonnent mutuellement ce qui est repréhensible et s’interdisent mutuellment le bien et ce qui est convenable. Et en~phis, ils ferment leurs mains pour ne pas dépen-
po u f
la c a u s a «la D iau. C a s g e n a -là n e s e ra p e lle n t p lu s d e D ieu .
316
et Dieu à Son tour, les traite de la mêm e façon en les oubliant. Ils ne pensent guère au jour où ils rencontreront Dieu com m e il est montré dans ce verset: «Aujourd’hui, nous les oublions comme ils ont oublié ce jour où ils devaient comparaître» [Coran VII, 51]. Les hypocrites sont certes les pervers qui se sont détournés de la voie droite pour emprunter le chemin de l’égarement. Pour prix de leur comportement, Dieu leur a promis le feu de la Géhenne, ils y demeure ront éternellement. Cela leur suffit com m e châtiment parce que Dieu les a éloignés de Sa miséricorde.
ka-l-ladîna min qablikum kânïï ’asadda minkum quwwatan wa ’aktara ’ amwâlan wa ’ awlâdan fastam ata‘ û bihilâqihim fastam ta‘ tum bi hilâqikum kamâ-stamta‘a-l-ladîna min qablikum bihilâqihim wa huttum ka-l-ladî hâdïï ’ûïa’ika habitat Vmâluhum fî-d-dunyâ wa-l-’a hirati wa ’ûla ’ika humu-l-hasirûna (69).
Vous ne valez pas mieux que les peuples qui vous ont précédés. Ils étaient plus puissants et plus riches que vous et ils avaient aussi plus d’ en fants que vous. Ils se complaisaient dans le bien-être et, vous aussi, comme eux, vous vous plaisez dans le bien-être. Vous discourez aussi futilement qu’ eux. Les actes de ces peuples se sont révélés vains dans ce monde et dans l’ autre. La perte de ces peuples est consommée. (69). C es gens-là ont subi le mêm e châtiment qu’avaient subi les géné rations passées qui tenaient les m êm es propos et menaient des dis cussions com m e les leurs n’ayant mené qu’à l’erreur et au mensonge. Leurs œ uvres étaient vaines, ils seront certes les perdants qui ne rece vront aucune récompense dans l’au-delà. ifc»n Abtoas de co m m e n te r; « C o m m e Us so n t ide ntiqu es ce p e u -
317
pie et l’autre-les fils d’Israël- dont les premiers étaient sur les traces de ces derniers. A cet égard, le Prophète - qu ’Allah le bénisse et le sa lue - a dit:
«Par celui qui tient mon âme dans Sa main, vous suivrez les tra ditions de ceux qui vous ont précédés empan par emparn, coudée par coudée et brasse par brasse, de sorte que s ’ils entrent dans le trou d ’un lé zard vous y seriez entrés». O n lui demanda: «Q u i sont-ils ô Envoyé de Dieu? sont-ils les gens d’Ecriture?» Il répondit: «Qui donc?»(2). Abou Houraira a interprété le mot: «Khalaqcï>t-p» et dit qu’il s’agit de la foi, mentionné dans le verset sous l’appelation: bien-être. A propos du hadith précité, on dem anda: « Ô En vo yé de Dieu, c ’est à dire comme les perses et les romains avaient agi?» Et le Pro phète de répondre: « S ’agit-il d’autres peuples?».
’alam ya’tihim naba’u-l-ladîna min qablihim qawmi Nûhin wa ‘Âdin wa Tamûda wa qawmi ’Ibrâhîma wa ’ashâbi Madyana wa-l-mu’tafxqâti ’atathum rusuluhum bi-l-bayyinâti famâ kâna-L-Lâhu liyazlimahum wa lakin kâriïï ’anfusahum yazlimûna (70).
Ont-ils ignoré l’histoire de leurs devanciers, de Noé, de ‘Ad, de Thémoud. Du peuple d’Abraham, des Madianites et des cités ensevelies? A tous ces peuples, Allah a envoyé des. Prophètes avec des signes. Ce n’est pas Al lah qui a mal agi envers eux, ce sont eux-mêmes qui ont provoqué leur per te. (70). Dieu avertit et exhorte ces hypocrites qui traitent les Prophètes de menteurs «Ont-ils ignoré l’histoire de leurs devanciers» qui ont agi de la
JjȔ ?
W (*-* (j-*J
ji :JÜ
318
sorte envers leurs Prophètes. Parmi eux sont cités: le peuple de Noé qui fut noyé à l’exception de ceux qui ont cru en Noé -que Dieu le sa lue- comme étant un envoyé de Dieu, le peuple de ‘Ad qui fut péri par un vent dévastateur après avoir démenti Houd -que Dieu le salué-; le peuple de Thém oud qui fut saisi par le «C r i» ou «le cataclysme» après avoir traité Saléh -que Dieu le salue- de menteur et égorgé la chamelle (le signe de D ieu); le peuple d’Abraham , comment Dieu lui donna le pouvoir sur eux en l’appuyant par les miracles manifestes et fit périr N e m ro d -q u e D ieu le m a u d isse; le peuple de M a d ia n e , celui de Chou'aib -que Dieu le salue-; ce peuple qui fut péri par le tremblement inextinguible et le châtiment du «J o u r de l’om b re»; et enfin le peuple des «cités renversées» c’est à dire le peuple de Loth qui habitait M ada‘en, qui à l’instar des autres peuples, a traité Loth -que Dieu le sa lue- de menteur, et qui a commis une abomination que nul, avant eux parmi les mondes, n’a commis une chose pareille. A tous c^s peuples, Dieu a envoyé de Prophètes apportant des preuves incontestables. «Ce n’est pas Allah qui a mal agi envers eux» ou Il a été injuste en les faisant périr par différents moyens de châtiments et avant de les avertir et les mettre en garde «Ce sont eux-mêmes qui ont provoqué leur perte» Et pour les punir de leur incrédulité, ils de vaient subir ces châtiments.
wa-l-mu’minûna wa-l-mu’minâtu ba‘duhum ’awliya ’u ba‘din ya’murûna bi-l-ma‘rûfi wa yanhawna ‘ani-l-xnunkari wa yuqîmuna-s-salâta wa yu’tuna-z-zakâta wa yuti‘ûna-L-Lâha wa rasûlahu ’ûla ’ika sayarhamuhumuL-Lâhu ’inna-L-Lâha ‘Azîzun Hakîmun (71).
Les croyants, hommes et femmes, sont solidaires les uns des autres. Ils encouragent au bien et déconseillent le mal. Us sont assidus à la prière, ac quittent la dîme et obéissent à Allah et à Son Prophète. Allah les recevra dans le sein de sa mtserlcorde. H est puissant et sage, (71).
319
Après que Dieu ait montré les caractères odieux des hypocrites, Il parle dans ce verset de ceux des croyants hommes et femmes qui en couragent au bien et interdisent le blâmable. Il est cité dans le Sahih que l’En vo yé cde Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit:
«Le croyant doit être pour le croyant comme des pierres d’un édifice qui se ren forcent l’une l’autre» et il entrecroisa ses doigts» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)(1). Il a dit aussi: «Les croyants dans leur affection, leur miséricorde et leur sympathie les uns à l’égard des autres, sont comparables à un corps humain qui, si un membre est affecté, les autres membres ressen tent la douleur et s ’enfiévrent» (Rapportépar Boukharirr et M ouslim /21. «Ils encouragent au bien et déconseillent le mal» des dires qui sont pareils à ceux-ci: «Que de vous naisse un peuple qui appelle au bien, qui ne commandeique les bonnes actions et qui défendent les mauvaises» [C o ran III, 104] C ’est à dire qui obéissent à Dieu et qui sont charitables envers les hommes, en outre, ils font le bien et s’interdisent de tout ce que Dieu a prohibé. Ces croyants-là, Dieu leur fera miséricorde car II est puissant et accorde la puissance à ceux qui obtempèrent à ses or dres, et II est sage en répartissant les bons caractères et qualités en tre les fidèles et les mauvais entre hypocrites et incrédules. Tout cela dépend de Sa sagesse.
wa‘ada-L-Lâhu-l-mu’minîna wa-l-mu’minâti jannâtin tajrî min tahtihâ-1’ anhâru halidîna fîhâ wa masâkina tayyibatan fî jannâti ‘adnin wa ridwânum-mina-L-Lâhi ’akbaru dâlika huwa-l-fawzu-l-‘azîmu (72).
Allah réserve des jardins arrosés d’ eau vive aux croyants, hommes et
(1)
,<*jLyot ¿¿y
j
JUÜj üLJIS""
(( g
. J
320
il
^
Ji’L* aJ (^\Jj yjaS'
femmes, pour l’éternité. H leur réserve aussi de riantes demeures dans les jardins de l’Eden. D’avoir été élus par Allah sera pour eux une récompense plus grande encore. Quelle magnifique récompense (72). Dieu fait savoir à Ses serviteurs croyants ce qu’il leur a préparé comme belle récompense: Des excellentes demeures dans les jardins d’Eden où coulent les ruisseaux qui constituent leur séjour permament. A c e propos il est cité dans les deux Sahihs que le Prophète - qu’Allah
«Deux jardins dont leurs vases et ce qu’ils contiennent tous en or, deux autres dont leurs vases et ce qu’ils contiennent tous en argent, seul le voile de la Majesté qui empêche les croyants de regarder leur Seigneur au jardin d ’Eden» Et dans un autre kadith il a dit: «Au Paradis il y a cent degrés que Dieu a préparés à ceux qui combattent dans Sa voie, entre deux degrés, il existe en espace équivalent à la distance qui sépare le ciel de la terre. Lorsque vous demandez à Dieu de vous rétribuer le Paradis, que ce soit le Firdaws car il est le meilleur et le plus élevé degré du Paradis au-dessus duquel se trouve le Trône du Miséricorfdieux, d’où prennent source lesfleuves du Para dis» ( Rapportépar Boukhari et Mouslim d’Après Abou Houraira/11. Dans un troisième hadith, il a dit: «Les habitants du Paradis aperce vront ceux qui seront dans les salles au-dessus d’eux, comme vous voyez les étoiles dans le ciel». le bénisse et le salue - a dit:
O n trouve également dans le Mousnad de l’imam Ahm ed ce hadith rapporté par Abou Houraira -que Dieu l’agrée- où il raconte: «N ous deman dâmes: « O Envoyé de Dieu, parle-nous du Paradis et de ses dem eures?» Il répondit:
«Les demeures sont faites de briques en or et en argent enduites de musc. Le sol du Paradis en perles et corindons, son sable de safran. Quiconque y entrera ne connaîtra plus le malheur, y demeurera éternellement, ses habits ne s ’userontjamais et sa jeunesse est immortelle»^2}. (1) ls *
¡* -fo
^
¿ I ùy.j
4Î)I L»JLc^i Â-=rj.5 ÂJL* ï-l>UI 41)1 p—JLu«
{2)
.ajijb ^ us^~
*srj>-S J_r-j W ^
jf- AÏjjj ïjij*
■&' ^ j
321
Ou ^
Ol»
Jlij sûJlp L•S'
jspJÛ jc—v
^
Ali, de sa part, rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse
«Au Paradis, il y a des salles qu’on voit leur intérieur de leur extérieur et leur extérieur de leur intérieur» Un bédouin se leva et demanda: « A qui sont destinées?» Il lui répondit: «A ceux qui ne profè rent que les paroles douces, qui donnent à manger, qui observent le jeûne et qui font les prières nocturnes alors que les autres dorment» (Rapporté par Tirnùdzi)(I). et le salue - a dit:
«D ’ avoir été élus par Allah sera pour eux une récompense plus grande encore». En d’autres termes: La satisfaction de Dieu est plus grande encore que tous ces demeures et délices, com m e l’Envo yé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - le confirme par ce hadith. Il a raconté:
«Dieu le Béni et le Très Haut dira aux gens du Paradis: «O gens du Para dis!» Ils lui répondront: «Nous voici à Tes ordres notre Seigneur». Il leur demandera: «Êtes-vous satisfaits?» Ils répliqueront: «Comment pourrionsnous n’être pas satisfaits alors que Tu nous a donné ce que Tu n’a donné à aucune autre de Tes créatures?». Il poursuivra: «Je vais vous donner mieux que cela encore» Ils diront: «Qu’est-ce qui est mieux que tout cela?» Il leur assurera: «J’étendrai sur vous M a satisfaction et alors jam ais Je ne me courroucerai contre vous» (Rapporté par Boukhari, Mouslim, et M alek d’après Abou Sa‘id Al-Khoudry s
yj
tC j .
(1)
¿s »'•frf'' '' ''l'r -tJài&ij û&àLLJij
IaJL«a>-j
((AjLii 0^9
I(JLa3
cA-sàj
^
iS ji
^
^
¿y AiP 4t)l
Ù^
(Ia^aII? ÿ A
¿LJ j
JaI L L»
¿y»
»-jj b
i\jj
fll-U)
:4i>JI JaN J
Lü
j
j
L
La
t_J|U ¿j^ii
jc- ¿ I û|*
J j —j
Jl»
\
Vi (Jjjîjj ?iiJLîJL>-
0*Xxj
¿j*
.L«t |^J 1 * U^UpI
îkiAJî Jt
322
JliPj
l g; ULj i^;UL ¿j a
^blj tfUUl (2 )
.'■-îi ^
i_~«o -uJb i j l ï ÇIaJLj L*
"il < J c j l î
^
Tf
^jj I
¿f* ¿A JU j
wa ’ayyuhâ-N-Nabiyyu jâhidi-l-kuffâra wa-l-munâfiqîna wa-gluz ‘alayhim wa ma’wâhum jahannamu wa bi’sa-l-masîru (73) yahlifûna bi-L-Lâhi mâ qâlû walaqad qâlû kalimata-l-kufri wa kafarû ba‘da ’islâmihim wa hammû bimâ lam yanâlû wamâ naqamu ’illâ ’an ’agnâhumu-L-Lâhu wa rasûlûhu min fadlihî fa’iy-yatûbû yaku hayra-l-lahum wa ’iy-yatawallaw yu ‘addibhumu-L-Lâhu ‘adâban ’alîman fî-d-dunyâ wa-l-’a hirati wamâ lahum fî-l-’ardi min waliyyin wa lâ nasîrin (74).
O Prophète, combats les infidèles et les hypocrites; sois sans merci pour eux. Leur demeure dernière sera l’enfer. Quelle affreuse fin. (73) Ils jurent qu’ils n’ont pas critiqué le Prophète. Ce n’est pas vrai. Us ont pro féré des paroles impies et se sont comportés en infidèles après s’être conver tis. Ils ont ourdi des machinations qu’ils n’ ont pu réaliser. Au surplus, de quoi peuvent-ils se plaindre sinon de ce qu’Allah et Son Prophète les aient comblés de leur grâce? S’ils se rallient, ils en éprouveront du bien, s’ils se persistent dans leur opposition, Allah leur infligera un châtiment impi toyable dans ce monde et dans l’autre. Et tout appui et secours leur seront refusés dans ce monde (74). Dieu ordonne à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de combattre les incrédules et les hypocrites et de les traiter sévèrement, comme II lui a ordonné d’abaisser l’aile vers les croyants qui le suivent. Il lui informe que leur refuge sera la Géhenne, la détestable fin dans la vie future. O n a rapporté que le prince des croyants ‘Ali Ben Abi Taleb a dit: « L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a décrété quatre ordres de combat: le premier contre les polythéistes: «A l’expiration des mots »»«¿s, combattez les idolîWes paltOUt OÙ VOUS leS tTOUVereZ»
[Coran IX, 5]; un deuxième contre les infidèles parmi les gens du Livre:
«Combattez ceux qui ne croient ni à Allah ni au jour dernier» [Coran IX,
323
29]; un troisième contre les hypocrites: «combats les infidèles et les hypo crites» [C oran IX, 73] et un quatrièm e contre les rebelles: «Luttez
contre celui qui se rebelle jusqu’ à ce qu’il s’incline devant l’ Ordre d’Allah» [Coran X LIX , 9]. Ceci implique à user de force contre ceux qui mani festent leur hypocrisie». Quant à Ibn Mass'oud, il commenta ce verset de cette façon: «Il faut combattre les infidèles et les hypocrites avec la main, sinon que ce soit avec un visage renfrogné». Mais Ibn Abbas a dit: «D ie u ordonne de combattre les infidèles par l’épée, les hypocrites par la langue et de ne jamais se montrer clé ment à leur égard». Bien que d’autres exégètes avaient presque les mêmes avis. Ce verset: «Ils jurent qu’ils n’ ont pas critiqué le Prophète. Ce n’est pas vrai. Ils ont proféré des paroles impies et se sont comportés en infidèles après s’être convertis» fut révélé à propos de Abdullah Ben O ubay, se lon Qatada: Un Ansarien et un ho,mme de la tribu Jouhayna se sont querellés et le Jouhany l’emporta sur l’Ansarien. Abdullah appela les Ansariens et leur dit: «N e portez-vous pas aide à votre frère. Par Dieu, notre exemple avec Mouhammad est pareil à ce proverbe: «E lè v e ton chien et il finira pas te dévorer». Puis il dit: «Si jamais nous retournons à Médine, les plus forts en chasseront les plus faibles» [Coran LXIII, 8]. Ces propos furent parvenus par un musulman au Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - qui convoqua Abdullah Ben O ubay qui, en lui répé tant ses propos, renia tout. Dieu alors fit descendre ce verset. Ibn Abbas raconta: « L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - était assis à l’om bre d ’un arbre. Il dit à ses co m p a gn o n s: «Bientôt un homme viendra auprès de vous et vous regardera avec les yeux d’un démon. Ne lui adressez aucune parole». Un homme pâle ne tarda à faire son apparition, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - l’appela et lui dit: «Pourquoi tu m ’as injurié avec tes a m is ? » L ’homme quitta le lieu mais ses amis arrivèrent et jurèrent par Dieu qu’ils n’ont rien dit contre le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue jusqu’à ce qu’il leur pardonne. A cette occasion Dieu fit cette révéla tion: «Us jurent qu’ils n’ont pas critiqué le Prophète......
«Ils ont ourdi des machinations qu’ils n’ont pu réaliser» ce verset fut
324
révélé au sujet de A l-Jilas Ben Sw aïd, selon les dires des exégètes, qui décida de tuer le fils de sa femme quand il lui dit: « J e veux racon ter tout à PEnvoyé de Dieu». D ’autres ont eu une autre interprétation et ont précisé qu’il s’agit de Abdullah Ben O ubay qui songea à tuer l’E n voyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - Al-Dahak, quant à lui, a dit que ce verset désigne les hypocrites qui ont comploté à tuer l’E n voyé de Dieu -q u ’Allah le bénisse et le salue- alors qu’il se dirigeait vers Tabouk. Ils étaient dix hommes et quelques et songèrent à le tuer pendant la nuit. En voilà enfin le récit de Houdzaifa Ben Al-Yam ane qui a raconté: « J e tenais la bride de la chamelle de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - et A m m a r la poussait quand nous arrivâmes à A lAqaba. Nous y trouvâmes douze cavaliers qui nous barrèrent la route. L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - les réprimanda et les avertit, ils durent prendre la fuite. Il nous dit: «A ve z-vo u s reconnu ces ge n s-là ?» - Non, répondîmes-nom, ô Envoyé de Dieu parce qu’ils voilaient le visage, autrement nous aurions pu les identifier. Il répliqua: « C e sont les hypocrites jusqu’au jour de la résurrection. Savez-vous ce qu ’ils voulaient faire?» - Non, dîm es-nous. Il rétorqua: «Ils ont voulu disputer la place de Al Aqaba avec PEnvoyé de Dieu pour l’en chas se r». Nous lui dîmes: «Veux-tu qu’on charge les chefs de leurs tribus pour qu’ils nous envoient leurs têtes?» - Non, protesta-t-il, parce que je répugne à ce que les A ra b e s diront plus tard que M ouham m ad a combattu, et une fois secouru par Dieu et Payant emporté sur eux, il les tua».
«Au surplus, de quoi peuvent-ils se plaindre sinon de ce qu’Allah et Son Prophète les aient comblés de leur grâce» Cela signifie qu’ils ne peu vent imputer à PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - une faute sinon la faveur que Dieu et Son Prophète ont bien voulu leur ac corder. Si cette faveur avait été accomplie, Dieu les auraient dirigés vers la bonne voie et vers ce que PEnvoyé de Dieu - qu ’Allah le bé nisse et le salue - leur a apporté, comme il avait dit aux Ansariens, dans une des circonstances: «N e vous ai-je pas trouvés égarés et Dieu vous a enrichis grâce à m oi?» Et les Ansariens, à chaque ques tion, avouaient: «Certes oui, ô Envoyé de Dieu». Ces genres de formu les sont tolérés étant donné qu’ils ne comportent aucun péché.
325
Puis Dieu les appela à se repentir en disant: «S’ils se rallient, ils en éprouveront du bien, s’ils persistent dans leur opposition, Allah leur inflige ra un châtiment impitoyable dans ce monde et dans l’ autre». S ’ils se dé to u rn e n t et p e rs é v è re n t d a n s le u r é g a re m e n t, D ie u les ch âtie impitoyablement dans ce bas monde, et dans l’autre ils subiront un supplice, une honte et une humiliation. C es gens-là ne trouveront sùr la terre ni ami ni défenseur, aucun appui et aucun secours, ne rece vront aucun bien et ne seront plus préservés contre le mal.
wa m inhum man ‘ â h a d a -L -L â h a la ’ in ’ âAtânâ min f a d lih î lanassaddaqanna wa la nakûnanna mina-s-sâlihîna (75) falamma" ’â"tâhum min fadlihî bahilû bihî wa tawallaw wahum mu‘ridûna (76) fa’a‘qabahum nifâqan fï qulûbihim ’ilâ yawmi yalqawnahû bimâ ’ahlafûL-Lâha mâ wa‘adûhu wa bimâ kânû yakdibûna (77) ’alam ya‘lamu ’anna-L-Lâha ya'lamu sirrahum wa najwâhum wa ’anna-L-Lâha ‘allâmu-1guyûbi (78).
Il en est parmi eux qui avaient promis à Allah, au cas où celui-ci leur accorderait ses grâces, de se montrer généreux et de devenir vertueux (75). Après qu’Allah les eût comblés de sa grâce, ils se montrèrent avares et ou blièrent leurs promesses (76) Le résultat, c’est qu’Allah les rélégua dans l’hypocrisie jusqu’ au jour de leur comparution devant Lui pour les punir d’avoir violé leurs promesses et d’avoir menti (77). Ne savant-ils pas qu’Al lah connaît leurs pensées et leurs entretiens les plus secrets et qu’il perce les mystères (78). les.
U OI, est ceu x cjui orit {¡ail un pactes aV6C Q\©U
promettant que si Dieu leur accorde des faveurs, ils feront sûrement
326
l’aumône et seront parmi les justes. Mais ils n’ont ni respecté le pacte ni tenu la promesse malgré les faveurs et les biens reçus de Dieu. Ils se sont montrés avares. Dieu a suscité l’hypocrisie dans leurs cœ urs et ils demeureront comme tels jusqu’au jour de la résurrection où ils rencontreront le Seigneur. Quant à la circonstance de cette révélation, la plupart des exégètes ont dit qu’il s’agit de Tha'laba Ben Hateb le Médinois. Abou O um ama Al-Bahiii raconte que Tha'laba avait dit un jour à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue «Invoque-m oi Dieu afin qu’il m ’ac corde de Ses faveurs». Il lui répondit: «M alheur à toi ô Tha'laba! que tu possèdes le peu de biens, que tu t’acquittes de leur droit et que tu t’en sois reconnaissant vaudra mieux que d’une grande richesse dont tu ne sauras être gré envers Dieu». En réitérant la demande, il lui dit: « Ô Tha'laba! Ne consens-tu pas d’être comme le Prophète de Dieu? Par celui qui tient mon âme dans S a main, si j ’avais demandé que les montagnes soient transformées en or et argent et de m ’accompagner, Dieu m’aurait exaucé». Tha'laba d’insister: « O Envoyé de Dieu! Par celui qui t’a envoyé par la vérité, si tu me fais cette invocation et Dieu m’accorde de Ses faveurs, je m’ac quitterais de tous les droits». L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - leva alors ses mains et invoqua le Seigneur: «G ra n d Dieu, donne à Tha'laba de T e s faveurs». De quelques brebis qu’il possédait, Tha'laba eut un grand trou peau qui s’est accru à la façon de vers. Com m e la ville fut devenue, pour lui une place étroite, il la quitta et s’installa dans une de ses val lées. Il s’acquittait seulement des deux prières du midi et de l’asr avec d’autres gens en négligeant les autres prières. Puis son troupeau s’ac crut considérablement, ce qui le porta à délaisser toutes les prières sauf celle du vendredi, et il ne tarda pas à nélgiger cette dernière en voyant son troupeau proliférer. Chaque vendredi il recevait des cavaliers et des caravanes pour dem ander les nouvelles des gens. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - à son tour s’enquêta: « Q u ’a fait Tha'laba?» Ils lui in formèrent: « O Envoyé de Dieu, Médine est devenue pour lui une place étroite Vu la prolifération de son troupeau». En lui faisant un compte
327
rendu détaillé, l’E n vo yé de Dieu - qu ’Allah le bénisse et le salue s’écria alors: «M alheur à Th a ‘laba‘ Malheur à Tha'laba!». A ce moment Dieu fit révéler le verset de la zakat, l’aum ône lé gale: «Prélève sur leurs biens un impôt pour les purifier» [Coran LX, 103]. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - chargea alors deux hommes pour collecter cet impôt de tous les musulmans. Il leur consi gna par écrit quelles normes devront-ils appliquer pour percevoir cette aumône légale. Il leur dit: «P a ss e z chez Tha'laba et un tel de la tribu Souleïm et apportez leurs aumônes». Les deux hommes partirent et, arrivés chez Tha'laba, ils lui mon trèrent la lettre de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue Il s’écria: « C e n’est qu’un impôt qui ne diffère plus du tribut. Je n’ai au cune idée comment m ’exécuter! Allez. Acquittez-vous de votre mission puis revenez chez moi». Ils le quittèrent. L’autre homme de Bani Soulaïm, ayant eu vent du comportement de Tha la ba passa en revue son troupeau de cham eaux, choisit les meilleures chamelles et les isola à part attendant l’arrivée des deux collecteurs. Ceux-ci, en voyant les chamelles, lui dirent: «C eci dépasse ce que tu dois comme zakat. Nous ne pouvons plus l’accepter. Mais l’homme insista: «Prenez-les car je vous les donne de bon gré». Les deux hommes reçurent les chamelles et poursuivirent leur mis sion en collectant la zakat d’autres personnes, et retournèrent chez T h a 'la b a qui leur dem anda: «M o n tre z-m o i la lettre de l’E n vo yé de Dieu». L ’ayant lue, pour la deuxième fois, il s’écria: «C e n’est qu’un im pôt qui ne diffère plus du tribut». Partez et laissez-moi réfléchir». Les deux hommes le quittèrent et se rendirent chez le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - qui, en les recevant, dit: «M alheur à Tha'laba!» avant qu’il leur adresse la parole. L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - demanda à Dieu de bénir les biens de l’homme de Bani Soulaïm . Les deux hommes le mirent au courant du comporte ment de Tha'laba et de celui de As-Salam i. Dieu à cette occasion fit cette révélation: «D en est parmi eux qui avaient promis à Allah, au cas où celui-ci leur accorderait ses grâces, de se montrer généreux...» Tha'laba mourut sous le règne de 'Othman. P O U r a v o i r v i o lé
ce
que
ces
g e n s -là
328
a v a ie n t p r o m is
à D ie u , e t
com m e il était de leur habitude de mentir, Dieu a suscité l’hypocrisie dans leurs cœ u rs car II connaît ce qui est caché et ce qui est appa rent, et II pénètre le tréfonds des cœurs.
y
s.___i C rC s iJili ^
4 »^
^
y g j Ü lJl Sf|
ô j± f.
’al-ladîna yalmizûna-l-muttawwa‘îna mina-l-mu’minûna fî-s-sadaqâti wa1-ladîna lâ yajidûna ’illâ juhdahum fayasharûna minhum sahira-L-Lâhu minhum walahum ‘adâbun ’alîmun (79).
Ceux qui, au moment de la distribution des subsides, dénigrent les combattants bénévoles qui n’ont pour toute arme que leur courage, ceux qui les raillent, Allah les raillera à leur tour. Un châtiment douloureux les at tend (79). ; Les hypocrites, mus par leur tempérament, ne cessent de critiquer et railler les autres, de sorte que lorsqu’un homme aisé paye l’aumône sur ses richesses comme il se doit, ils s’écrièrent: « C ’est de l’ostenta tion!» Et lorsqu’un autre pauvre apporte le peu de biens pour s’acquit ter de la zakat, ces hypocrites s’exclamèrent: «D ieu peut s’en passer». A ce propos A l-Bo ukhari rapporte d ’après Ibn M ass'oud -q ue Dieu l’agrée-: «A près la révélation du verset qui imposa la zakat, nous por tions cette aumône sur nos épaules -ou suivant une autre interpréation: nous chargions quelqu’un contre un salaire pour les porter. - à leur destination. U n hom m e d ’entre nous avait apporté une chose considérable, les hypocrites s’écrièrent: « C ’est de l’ostentation». Un au tre arriva n’apportant qu’un sa' de grains, ils ne tardèrent à dire: «D ieu peut s’en passer». Dieu fit alors cette révélation: «Ceux qui, au moment
de la distribution des subsides, dénigrent...». Suivant d’autres récits racontés par Ibn Abbas, lbn Ishaq et bien d’autres et qui sont quasi identiques, Abdul Rahman Ben Aouf a fait une aum ône de quatre mille dirhams, les hypocrites s’exclamèrent: « C ’est de l’ostentation» et dénigrèrent son faire. Puis Assem Ben ‘Ady apporta un Sa de dattes, les hypocrites le raillèrent et dirent que Dieu n ’a p a s b e s o in d e ce tte a u m ô n e .
329
En voici également ce hadith rapporté par Abou Houraira: « E n tendant l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dire: «F a i tes l’aumône car j’ai l’intention d’envoyer un régiment», Abdul Rahman Ben Aouf vint le trouver et lui dit: « O Envoyé de Dieu, je possède qua tre mille dirhams: Je ferai un prêt de deux milles à mon Seigneur, et je garderai les deux milles pour ma famille» Il lui répliqua: «Q u e Dieu bé nisse ce que tu donnes et ce que tu retiens». Un homme des A n sa riens, ayant assuré deux sa‘s de dattes, apporta l’un d’eux et dit: « O E nvo yé de Dieu, j ’ai pu acquérir hier deux sa ‘s de dattes dont l’un d’eux j’en ferai prêt à Dieu et je garde l’autre pour ma famille». Devant le faire de ces deux hommes, les hypocrites imputèrent l’ostentation à Abdul Rahman Ben Aouf, et raillèrent l’Ansarien et di rent: «Dieu, ne pouvait-ll pas s’en passer de son aum ône?» Le verset alors fut descendu. Contre leur raillerie, Dieu se mpquera de ces hypocrites, et pour venger les croyants et punir les infidèles, Il leur réserve un châtiment exemplaire dans l’au-delà.
1^1
¿ruLi ^
0
UlM
;5 ií
jl
"í á ;
j¡ L i
i-stagfir lahum ’aw lá tastagfir lahum ’in tastagfir lahum sab‘ína marratan falay-yagfira-L-Láhu lahum dâlika bi ’annahum kafarû bi-L-Láhi wa rasûlihî wa-L-Lâhu lâ yahdî-l-qawma-l-fâsiqîna (80).
Que tu implores leur pardon auprès d’Allah ou non, peu importe! Tu aurais beau l’implorer soixante-dix fois qu’Allah ne leur pardonnera pas. Ils ont renié Allah et Son Prophète et Allah n’a cure des renégats (80). Dieu fait savoir à Son Prophète - qu’Allah le benisse et le salue que ces hypocrites ne sont pas dignes d ’être absous et ne méritent pas le pardon. Même si le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue demande pardon pour eux soixante-dix fois, Dieu ne leur pardonnera plus. Le nombre «so ixa n te -dix», selon les opinions des ulémas, ne constitue nas un chiffre bien précis car les arabes avaient l’habitude de le citer dans leurs propos comme un signe d’exagération. Après la ré
330
vélation de ce verset l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - a dit: «D ieu m’a toléré de leur implorer le pardon soixante-dix fois. Par Dieu je le ferai plus que ça peut-être Dieu enfin leur pardonnera». A l-C h a ‘bi raconte: «Q u a n d l’état de maladie de Abdullah Ben O u bay devint grave, son fils se rendit chez le Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - et lui dit: «M on père est agonisant. J ’aime que tu lui dictes la profession de foi et que tu fasses la prière funéraire sur lui». L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - partit chez Abdul lah, lui dicta la profession de foi et de témoigner qu’il n’y a d’autre divi nité que Dieu, le vêtit de son manteau et, quand il a rendu l’âme, fit la prière sur lui. O n lui demanda: «Fais-tu la prière funéraire sur lui?» Il répondit: «D ie u a dit: «Tu aurais beau l’implorer (le pardon) soixante-dix fois». Par Dieu je le leur implorerai soixante-dix fois, soixante-dix et en core soixante-dix».
fariha-l-muhalîafûna bimaq‘adihim hilâfa rasûli-L-Lâhi wa karihu ’ay-yajâhidû bi ’amwâlihim wa ’anfusihim fî sabîli-L-Lâhi wa qâlû lâ tanfirû fï1-harri qui nâru jahannama ’ asddu harra-l-law kânû yafqahûna (81) falyadhakû qalîlan wa-l-yabkû katîran jazâ’am bimâ kânû yaksibûna (82).
Ceux qui sont restés dans leurs foyers et qui ont répugné à mettre leurs biens et leurs personnes au service d’Allah s’en félicitent. Ils disaient alors: «Ne vous mettez pas en campagne au moment des chaleurs». Réponds-leur: «Le feu de l’enfer est autrement brûlant». Ah s’ils le compre naient. (81). Qu’ils rient un peu! Un jour viendra où ils pleureront beaucoup en punition de leurs actes (82). Dieu critique et dénigre ceux qui sont restée en arrière et qui ont fait défection à TE n vo yé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - et à
331
ses compagnons lors de l’expédition de Tabouk, et qui se sont réjouis de pouvoir rester chez eux. «qui ont répugné à mettre leurs biens et leurs
personnes au service d’Allah et s’en félicitent». Com m e il faisait une cha leur torride au moment de cette expédition: «ils disaient alors: «Ne vous mettez pas en campagne au moment des chaleurs». Dieu ordonna à Son Envoyé - qu’Allah le bénisse et le salue - de leur répondre: «Le feu de l’enfer est autrement brûlant» car il sera votre destination à cause de vo tre rebellion et votre défection. A propos de ce feu, l’En vo yé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le
«Le feu qu’allume les fils d ’Adam est une des soixante-dix parties du feu de la Géhenne». D ans un autre hadith rapporté par Abou Houraira le Prophètè - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Ce feu que vous allumez est une des soixante-dix parties du feu de la Géhenne et fut refroidi deux fois par l’eau de la mer, sinon nul n’aurait tiré aucun pro fit» (Rapporte par A hm ed/11. salue - a dit:
A na s rapporte: « L ’Envoyé de^Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - récita ce verset: «Le feu qui dévorera hommes et pierres» [Coran
LX VI, 6] puis dit: «On a attisé le feu mille ans jusqu’à ce qu’il soit devenu blanc, mille autres jusqu’à ce qu’il soit devenu rouge et mille autres jusqu'à ce qu’il soit devenu noir: il est tellment noir comme une nuit où sa flamme ne l ’éclaire pas» (Rapporté par Ibn Mardaweidh)I2]. Dieu, dans Son Livre, a bien décrit ce feu, par exemple quand II a dit: «Non, ce sera impossible. Car le feu, faisant éclater les crânes» [Coran L X X , 15-16] et: «Nous les précipiterons en enfer. Dès que leurs peaux se détacheront en lambeaux, nous leur en substituerons d’ autres, pour qu’ils consomment toute l’horreur de leur supplice» [Coran IV, 56] et aussi: «...
ù*
¿yl JlS
*>-j >-1
Ig-J ¿I J L » ¿Ui V
(2) <*jül \g*1p hAÎjti :Jü J-JJIT
j
î ¿¡¡3y>
Ù* ^
C~>
J ^Ip cJJÏj .¿AJU
flp (jJÎj cC -^ u j I
Qi ^
332
¿f-
¿¿I
«W
fU
y
de l’eau bouillante sera versée sur leur tête qui mettra à vif leurs entrailles et leur peau. Ils seront bâtonnés avec les massues de fer» [Coran XXII, 19-
21]. D ans le verset précité Dieu le termine par: «Ah! s’ils le compre naient» il s ’agit bien sûr de ceux qui ont été laissés en arrière sans combattre dans le chemin de Dieu à côté de l’Envoyé de Dieu - qu’A Ilah le bénisse et le salue - à cause de la chaleur. S ’ils savaient ce qui leur est destiné, ils se seraient élancés pour combattre pour éviter, dans l’au delà, le feu de la Géhenne. P o ur répondre à leur agissem ent, Dieu les avertit et dit: «Q u’ ils rient un peu». Et Ibn Abbas de commenter: «L a vie dans ce bas monde est très courte, qu ’ils rient donc autant qu’ils voudront. U ne fois ras sem blés et com parus devant Dieu à Lui la puissance et la gloire, ils pleureront pour toujours». Anas BeiVMalek rapporte qu’il a entendu l’Envoyé de Dieu - qu’AI-
«Hommes! Pleurez! Si vous n’arrivez pas à pleurer, faites semblant de le faire. Les damnés de VEnfer pleureront de sorte que leurs larmes couleront sur leurs visages et formeront comme de ruisseaux, puis leurs larmes seront substituées par du sang qui blessera les yeux de sorte que si des bateaux y étaient placés, ils auraient vogué» (Rapporté par Ibn Maja et Al-Hafedh Al-Moussali)111. lah le bénisse et le salue - dire:
fa ’i-r-raja‘aka-L-Lâhu ’ilâ t a ’ifatin minhum fasta’danûka li-l-hurûji faqul lan tahrujû ma‘iya ’abadan wa lan tuqâtilu ma‘iya ‘aduwwan ’inna-
(1)
j*J ÙÜ
^ -U l L^jI IjJ '. i i j  j
çklx LS^ 3—
^ - ■'
<<îlt J
^ 'l — ' ’ -— * v -fe - *
~ ' j* \ - a
333
o\ jX *
C
. «
:jü
liJJL»
^ j| ¿ jf-
J*'
tljS’Uà
kum radîtum bi-l-qu‘ûdi ’awwala marratin faq'udû ma‘a-l-hâlifîna (83).
Allah te ramène au milieu d’ un groupe d’entre eux et s’ils te deman dent à combattre avec toi, dis-leur: «Vous ne m’ accompagnez jamais et nous ne combattrez jamais avec moi. Vous avez préféré rester à vos foyers la première fois. Eh bien! continuez à y rester» (83). Dieu ordonne à S on Prophète - qu’AIlah le bénisse et le salue -: «A p rè s ton retour de cette expédition -de Ta b o u k - et que ces gens-là qui étaient du nombre de douze, com m e a précisé Q atada, «et s’ils te
demandent à combattre avec toi» dans une autre expédition, repondsleur: «Vous ne m’ accompagnerez jamais et vous ne combattrez jamais avec moi» pour punition de leur comportement. Puis pour montrer la raison, Il a dit: «vous avez préféré rester à vos foyers la première fois» D onc on récompense la bonne action par le bien et la mauvaise par le mal. Cette partie du verset: «continue^ à y rester» fut un sujet de contro verse . Ibn A b b a s a dit qu ’il s ’agit de ceux qui sont restés ch e z eux sans prendre part à l’expédition de Tab ou k. Mais Q atada a dit qu ’ils sont restés avec les femmes, un avis qu’lbn Jarir ne l’a pas trouvé lo gique et adopta l’interprétation d’Ibn Abbas.
walâ tusalli ‘alâ' ’ahadim-minhum mâta ’abadan walâ taqum ‘alâ qabrihT ’innahum kafarû bi-L-Lâhi wa rasûlihî wa mâtû wa hum fasiqûna (84).
Si l’un d’entre eux meurt, ne prie jamais pour lui et ne visite jamais sa tombe, car ils ne croient pas en Allah et en Son Prophète et meurent en in fidèles (84). C ’est un ordre catégorique de désavouer les hypocrites sans prier pour l’un d ’entre eux qui meurt, ou visiter sa tombe, ou lui implorer le pardon de Dieu ou lui invoquer Dieu à cause de leur impiété. Ceci doit être aDDliaué. à tous les hypocrites sans exception, m êm e si ce verset rut ré v é lé a u s u je t d’Abdullah B e n O ubay Ben Saloul, le chef des hypo crites.
334
Al-Boukhari rapporte d ’après Nafe‘ les propos d’Ibn O m ar: « A la mort de Abdullah Ben O ubay, son fils vint trouver l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - et lui demanda de lui donner un m an teau pour ensevelir son père. Il le lui donna. Puis il lui dem anda de faire sur lui la prière funéraire: Lorsque l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - se leva pour faire cette prière, O m ar le tint par le pan de son manteau et lui dit: « O Envoyé de Dieu! comptes-tu prier pour lui alors que ton Seigneur te l’a interdit?» Il lui répondit: «D ie u m ’a donné le choix: «Que tu implores leur pardon auprès d’Allah ou non,
peu importe! Tu aurais beau l’implorer soixante dix fois qu’Allah ne leur pardonnera pas» Quant à moi, je le leur implorerai soixante-dix fois en core». - Mais c’est un hypocrite, répliqua Omar! Mais l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - fit la prière funéraire sur Abdullah, et Dieu lui fit cette révélation: «Si l’ un d’ entre eux meurt, ne prie jamais pour lui et-ne visite jamais sa tombe». Désormais, le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - ne priait pour aucun des hypocrites. Le récit de Abdullah Ben O ub a y Ben Saloul tel qu’a été cité par l’imam Ahm ed d’après Ja be r est le suivant: « A la mort de Abdullah, son fils vint chez f Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - et le supplia de faire la prière funéraire sur son père en lui disant: « O En voyé de Dieu, si tu ne viens et tu ne fais cette prière, les hom m es nous railleraient pour toujours». A son arrivée, le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - trouva qu’ont l’a déjà enterré, il dit: «P ourquoi vous avez hâté son enterrement avant ma venue?». Il le fit sortir de la fosse, crachota de sa salive sur lui: de la tête aux pieds et le couvrit de son manteau». A partir de cet événement, et selon Qatada quand on appelait l’E n voyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - à faire la prière funé raire sur un mort, il s’enquêtait: si on le louait et disait du bien de lui, il faisait cette prière, et si le mort était autrement il disait aux hommes: «Faites vous-mêmes la prière». De sa part O m ar Ben AL-Khattab, en imitant le Prophète - qu’Allah
la b é n ia so ô t te e a lu e - d e m a n d a it H o u d zaifa Ber» A l-Y am an s u r le m o rt car Houdzaifa connaissait presque tous les hypocrites d’après les ren seignements de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -. O n
335
surnom m ait Houdzaifa «L e garde du se cre t» qu'aucun des com pa gnons n’en était au courant. L ’abstention de la prière funéraire sur les hypocrites après la révé lation de ce verset et l’imploration du pardon pour eux, était une faveur que conférait Dieu à Ses serviteurs croyants et un rapprochement de Lui. Quant à cette prière sur les croyants elle a un grand mérite sui vant ce hadith cité dans les deux Sahihs où le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit:
«Quiconque aura suivi un convoi funèbre et fait la prière funéraire recevra un quirat de récompense. Quiconque aura en plus assisté à l ’enterrement du mort obtiendra deux quirats». En lui de mandant sur la valeur de ce quirat, il répondit: «Le moins valeureux sera autant que le mont Ouhod» (Rapporté par Boukhari et Mousüm)tS3K Abou Daoud rapporte d’après Othman -que Dieu l’agrée- que l’E n voyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -, une fois le mort en terré, se tenait devant la tombe et disait à ses compagnons:
«Implorez le pardon pour votre frère et demandez (à Dieu de l’inspirer) le témoi gnage de la profession de foi car (les deux anges) l’interrogent» (Rapporté par Abou Daoud)111.
walâ tu‘jibka ’amwâluhum wa’ awlâduhum ’innamâ yurîdu-L-Lâhu ’ayyu‘addibahum bihâ fî-d-dunyâ wa tazhaqa ’anfusuhum wa hum kâfirûna (85).
Ne te laisse pas séduire par leurs richesses et par leurs enfants. Ces ri chesses et ces enfants, Allah ne les leur accorde que pour les faire souffrir au cours de cette vie périssable. Finalement, ils meurent en infidèles (85).
. j *
(2)
kAs- ûüj
J L
^jj
Çji
:Jli ÇùHiljjJîj! L»j •(j ^ (t
(il
¿1 Jj -*j ûLS' :JLs
336
kus~ «ujl
¿¡e
Nous avons déjà interprété un verset pareil, (voir le verset n 55 de cette sourate).
wa ’ida ’unzilat sûratun ’an ’aminû bi-L-Lâhi wa jâhidû ma‘a rasûlihista’ danaka ’ulû-t -t awli minhum wa qâlû d arnâ nakum -m a‘ a-1qa‘idîna (86) radû bi ’ay-yakûnû ma‘a-l-hawâlifi wa tubi‘a ‘alâ qulûbihim fahum la yafqahûna (87).
Si un ordre leur vient du ciel d’ avoir à croire en Allah et de combattre avec Son Prophète, les plus riches d’entre eux te demandent à ête exemp tés, te disant: «Autorise-nous à rester dans nos foyers» (86) Us acceptent de rester à l’arrière. Leur cœur est fermé comme avec un sceau et ils ne sont plus sensibles à rien (87). Dieu continue à réprimander et dénigrer ceux qui se sont abstenus de participer aux expéditions avec Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - et prendre part au combat dans Sa voie, surtout les hom m es aisés qui, malgré leurs richesses, préféraient rester en arrière avec les femmes qui gardaient leurs foyers. Au temps de la guerre, ils se montraient poltrons et avaient la chair de poule, mais pendant la pé riode de sécurité et de paix, ils avaient la langue acerbe comme Dieu le montre dans ce verset: «M ais sont-ils eux-mêmes en danger? leurs
yeux se font suppliants et se retournent comme ceux d’un agonisant. Quand le danger est passé, ils laissent aller leur mauvaise langue....» [C o ra n X XXIII, 19] et dans ce verset: «Mais qu’une sourate impérative soit révé lée dans ce sens et on verra les croyants au cœur fragile t’implorer d’un re gard voilé de moribond! Mieux que de tels vœux conviennent aux fidèles» [Coran XLVII, 20].
A cause de leur abstention «leur cœur est fermé comme avec un sceau» et ne com prennent rien du mérite de ce com bat pour en tirer bon parti.
337
‘
srk^ i
• ig u & P ïç ^ p . s
< ^ J [î sa s
^
î
^
*^5^ ¿ > £ j i jâ
lâkini-r-rasûlu wa-l-ladîna ’âAmanû ma‘ahû jâhadû bi ’amwâlihim wa ’ anfusihim wa ’ ûlâ^’ ika lahum u-l-hayrâtu wa ’ ûlâA,ika hu m u -imuflihûna (88) ’a‘adda-L-Lâhu lahum jannâtin tajrî min tahtiha-l-’anhâru hâlidîna fîhâ d âlika-l-fawzu-l-‘azîmu (89).
Par contre, le Prophète et les croyants combattent sans souci de leurs personnes et de leurs biens. A eux les faveurs d’Allah et à eux la félicité dans l’ au-delà (88) Allah leur réserve des jardins arrosés d’eau vive pour l’éternité. Quelle douce béatitude (89). Le Seigneur ne fera jamais perdre les bonnes actions et le sacri fice que font le P ro p hè te - q u ’A lla h le b énisse et le salue - et les croyants, qui auront, à l’inverse des autres, des jardins où coulent des ruisseaux et un bonheur sans limites et pour l’éternité.
0
îi
fi*
¡¿¿¿= y ?
waj'a ’a-l-mu‘ad d irûna mina-l-’a‘râbi liyu’dana lahum wa qa‘ada-l-ladîna kadabû-L-Lâha wa rasûlahû sayusîbu-l-ladîna kafarû minhum ‘adâbun ’alîmun (90). %
Les bédouins qui s’excusent se sont dérangés pour demander à ne pas combattre. Tandis que ceux qui manquaient de sincérité envers Allah et Son Prophète se sont contentés de rester. Un châtiment douloureux est ré servé à ceux qui n’ont pas de foi. (90). Les bédouins qui habitaient aux alentours de Médine sont venus ch e z le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - et ont allégué des excuses pour s’abstenir de combattre avec les fidèles. Ibn Ishaq a pré cisa au’il s’aait de la tribu Ghifar dont ses hommes ont demandé d’être d is p e n s é s a u c o m b a ,
E ta n t
m e „ te u rs , D levi Xes
ment très douloureux dans la vie future.
338
d ’u n c h â ti
laysa ‘alâ-d-du‘afa ’i walâ ‘alâ-l-mardâ walâ ‘alâ-l-ladîna lâ yajidûna mâ yunfîqûna harajun ’idâ nasahu li-L-Lâhi wa rasûlihî mâ ‘ alâ-l-muhsinîna min sabîlin wa-L-Lâhu Gafû-r-Rahîmun (91) walâ ‘alâ-l-ladîna ’idâ ma ’atawka ljtahmilahum qulta la1 ’ajidu ma ’ahmilukum ‘alayhi tawallaw wa Vyunuhum tafîdu mina-d-dam‘i hazanan ’ allâ yajidû mâ yunfiqûna (92) ’innamâ-s-sabîlu ‘alâ-l-ladîna yasta’dinunaka wa hum ’agniya ’u radû bi’an yakûnû ma‘a-l-hawâlifi wa taba‘a-L-Lâhu ‘alâ qulûbihim fahum lâ ya‘lamûna (93).
Les faibles, les malades, ceux qui manquent de moyens pour s’équiper sont soutraits à l’obligation de combattre, à condition qu’ils se montrent dé voués à la cause d’ Allah et de Son Prophète. On ne peut rien contre ceux qui sont avec Allah. Allah est clément et miséricordieux (91). On ne peut rien non plus contre ceux qui te demandèrent des montures pour combattre et auxquels tu répondis: «Je ne trouve pas de montures à mettre à votre disposition». Ils s’en retournèrent alors, les yeux gonflés de larmes, désolés de n’ avoir pas les moyens pour s’en procurer eux-mêmes (92). Mais on peut quelque chose contre ceux qui, quoique riches, demandent à être exemptés et à rester avec les gens de l’ arrière. Allah a fermé leurs cœurs comme avec un sceau et ils ne sont plus sensibles à rien (93). C e verset montre ceux qui sont exmptés du com bat tels que les m alades, les aveugles, les boiteux, bref tous ceux dont leur participa tion s ’avère inutile et leur cause un grand mal. Ajoutons à ceux-là les indigents qui sont incapables de s’équiper et de se procurer une m on t u r e , a u q u e is o n ne reproche rien s’ils restent ch e z eux sans découra g e r les autres ni colporter des m e nsonges qui sèm ent la discorde.
339
C eux-là s’ils sont sincères envers Dieu et Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - il n’y a pas non plus de raison de s’en prendre et sont considérés parmi ceux qui font le bien. Q atada rapporte que ce verset fut révélé au sujet de ‘A e d z Ibn A m r Al-Mouzni. Zaïd Ben Thabet, quant lui, raconte: « J ’étais le scribe de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -, et en écrivant la sourate du Repentir, il méditait sur le sens de ses versets et regardait autour de lui quand un aveugle survint et dit: « O En vo yé de D ieu, je suis un homme aveugle?» A cette occasion ce verset fut révélé: «Les faibles,
les malades...». Ibn Abbas a commenté: Com m e l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - avait incité les hommes en les appelant au combat à ses cotés, un groupe d’hom m es dont Abdullah Ben Moughaffal A lMounzir, vinrent lui demander: « O Envoyé de Dieu, assure-nous les montures» Il leur répondit: «P a r Dieu, Je ne trouve aucune monture à vous donner». Les hommes repartirent les yeux débordants de larmes. En éprouvant une certaine angoisse de ne plus combattre faute de montures ou faute d’argent pour s’en procurer. Dieu, constatant leur foi sincère et leur amour pour Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue - fit cette révélation qui marque leurs excuses». Moujahed précisa qu’il s’agit bien des hommes de Bani Mouqren de Mouzaïna qui étaient au nombre de sept. Anas rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - a dit:
«Il y a des hommes qui sont restés à Médine, et pourtant vous n’avez parcouru une distance, ni traversé une vallée, sans qu’ils n’étaient avec vous». O n lui demanda: «E t ils sont toujours à M édine?» - Oui, ré pondit-il, ce sont les excuses qui les ont retenus» (Rapporté Par Boukhari et Mouslimÿ1^. (1)
\
Vj
U Uljît ôXkJL
Cf- u~’ i f
:JU :
340
Al
^
:ljJU
Vl .¿AJU
Puis Dieu blâme les hom m es aisés et robustes qui viennent s ’ex cuser préférant rester avec les femmes et les hom m es infirmes «Allah
a fermé leurs cœurs comme avec un sceau et ils ne sont plus sensibles à rien».
ya‘tadirûna ’ilaykum ’idâ raja‘tum ’ilayhim qui lâ ta‘tadirû lan nu’mina lakum qad nabba’anâ-L-Lâhu min ’ahbârikum wa sayarâ-L-Lâhu ‘amalakum wa rasûluhû tumma turaddûna ’ilâ ‘alimi-l-gaybi wa-s-sahâdati fayunabbi’ukum bimâ kuntum ta‘malûna (94) sayahlifûna bi-L-Lâhi la kum ’id â-nqalabtum ’ilayhim litu‘ridû ‘ anhum fa’a'ridû ‘anhum ’innahum rijsun wa ma’wâhum jahannamu jaza ’am bimâ kânû yaksibûna (95) yahlifûna lakum litardaw ‘anhum fa’in tardaw ‘anhum fa’inna-L-Lâha lâ yardâ ‘anil-qawmi-l-fasiqîna (96).
Ds ne se font pas faute de trouver des excuses, quand vous revenez du champ de bataille. Dis-leur: «Vous êtes sans excuse. Nous ne vous croyons pas. Allah nous a fixés sur votre compte. Allah et Son Prophète sont té moins de vos actes. Vous ferez retour à qui connaît l’invisible et le visible et qui vous expliquera le sens de vos actes (94) Quand vous serez de retour parmi eux, ils prendront Allah à témoin de leur sincérité pour ne pas être inquiétés. Ne leur portez aucun intérêt. Ds sont vils. Ils expieront dans la Géhenne leurs forfaits (95) Ils vous adjureront de leur accorder votre bien veillance. Si vous la leur accordez, Allah n’accordera pas la sienne aux mé créants (96). D ie u fait sa vo ir à
s o n Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -
que les hypocrites, une fois de retour à Médine, viendront présenter
341
leurs excuses, «n e les croyez pas» telle fut la recommandation céleste et Dieu a déjà instruit les fidèles sur le compte de ces hypocrites qui, bientôt, Dieu et Son Prophète verront leurs actions et ils en seront ré tribués. Lorsque vous les rencontrerez ils feront des serm ents par Dieu, détournez-vous d ’eux sans les réprimander et ce sera pour eux un mépris et un dénigrement. Ne les approchez pas parce qu’ils sont souillures à cause de leur mauvais tréfonds, leur sort sera la Géhenne dans la vie future pour expier leurs forfaits. Dieu avertit les fidèles de ne plus être satisfaits d’eux même s’ils font des serments plaisants, car «Allah n’accordera pas la sienne aux mé créants» donc la satisfaction de Dieu serait loin de ceux qui se sont montrés rebelles contre Dieu et Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -.
& 'M$ Z ÎJ& \pi ¿ ii C M
£
i
JU& £
S ij
S ? y*'* /< / 0
s
4* ^ 5
y
* />-t
Si
> . > 1/ -t
53 ¿Cfti
,
i Z-*
4 1 1
0
A .
^
ig >
iff
0 *. ii
% î &
%
>
’>
^1
’al ’a‘râbu ’asaddu kufran wa nifâqan wa ’ajdaru ’allâ yaiamû hudûda ma ’anzala-L-Lâhu ‘alâ rasûlihi wa-L-Lâhu ‘Alîmun Hakîmun (97) wa mina-l-’a‘râbi may-yattahidu mâ yunfïqu magraman wa yatarabbasu bikumu-d-dawâA’ira ‘alayhim dâA’iratu-s-saw’i wa-L-Lâhu Samî‘un ‘Alîmun (98) wa mina-l-’a‘râbi may-yu’minu bi-L-Lâhi wa-l-yawmi-l-’a'hiri wa yattahidu mâ yunfiqu qurabâtin ‘inda-L-Lâhi wa salawâti-r-rasûli ’ala ’innahâ qurbatu-l-lahum sayudhiluhumu-L-Lâhu fî rahmatihT ’innaL-Lâha Gafûr-r-Rahîmun (99).
Les bédouins sont les plus obstinés des incrédules, ce sont les pires hy pocrites. Us sont les moins aptes à comprendre les commandements révélés par Allah à Son Prophète. Allah est ominiscient et sage (97) Il y a des bé.1 . » . -i... «ontriwtv«». comia« «ne corvée et qui ne souhai
342
tent que votre échec. L’échec, c’est eux qui le subiront. Allah entend et sait tout (98) n y en a d’autres qui croient en Allah et au jour dernier et qui re gardent leur contribution comme un moyen d’ approcher Allah et d’obtenir la bénédiction du Prophète. Assurément, c’est un moyen d’approcher Allah. Allah les recevra dans le sein de sa miséricoccorde. Car Allah est clément et miséricordieux (99). Parmi les bédouins, il y a les croyants, les impies et les hypocri tes, mais leur impiété et leur hypocrisie sont plus violentes des autres de sorte qu’ils sont les plus enclins à méconnaître les lois contenues dans le Livre révélé au Prophète de Dieu. A cet égard, et comme pre uve, AI-'Am ach raconte qu’un bédouin tint compagnie à Zaïd Ben S o u han au moment où il conversait avec ses amis, à savoir que ce dernier avait la main coupée au combat le jour de Nahawand (un village au sud de Ham adzane où avait lieu la guerre entre les musulmans et les Perses). Le bédouin lui dit: « T a conversation est très plaisante mais ta main suscite en moi le doute!» Et Zaid de répondre: «P o u r quelle rai son ma main suscite en toi le doute? elle est la gauche! Le bédouin ré pliqua: « J ’ignore quelle main on coupe (en cas du vol) la droite ou la gauche?» Zaïd s’écria alors: «D ieu a certes dit la vérité: «Les bédouins
sont les plus obstinés des incrédules, ce sont les pires hypocrites». Com m e la rudesse et la grossièreté caractérisent les habitants des déserts, Dieu n’a jamais choisi parmi eux un Prophète, plutôt c ’était parmi les habitants des cités qui jouissient de la tendresse et de la clé mence. Aïcha -q ue Dieu l’agrée- rapporte à cet égard que des bédouins vinrent chez l’Envoyé de Dieu - q u ’Allah le bénisse et le salue - et lui dirent: «E m b rasse z-vou s vos enfants?» - Oui, répondit-il. Ils répliquè rent: «P a r Dieu, nous n’avons jamais embrassé nos enfants».
Le Pro phète - qu’Allah le bénisse et le salue - s ’écria alors: «Que puis-je pour vous si Dieu a ôté la miséricorde de vos cœurs?» (Rapporté par Mousttm)[IJ. (1) rijJLSi oi
4>l
j lit
LeXf-
J j **j
¿y» JU i t j - i U
ï-i-îU
,J----
&\j US3 jlS"
343
«Allah est omniscient» et connaît bien ceux qui sont dignes de la foi et de la science «et sage» en repartissant biens et caractères entre Ses créatures. Puis Dieu montre qu’il y a parmi ces bédouins ceux «qui regardent leur contribution comme une corvée» et guettent vos revers attendant que vous seriez infligés par les échecs et le mauvais sort. Q u ’ils sa chent que « l’échec c’est eux qui le subiront» et que le malheur retombe sur eux. Dieu connaît bien qui II écoute et ceux qui méritent d’être se courus pour les rendre victorieux. A part cette catégorie des bédouins, il y a d’autres «qui croient en Allah et au jour dernier et qui regardent leur contribution comme un moyen d’ approcher Allah et d’obtenir la bénédiction du Prophète». Cette catégo rie de bédouins est la plus louée parce qu’ils considèrent que tout ce qu’ils dépensent pour le bien est un moyen d’approcher Dieu et une of frande qui leur sera comptée. Il les recevra dans le sein de Sa miséri corde, car II est celui qui pardonne et II est miséricordieux.
wa-s-sâbiqûna-l-’awwalûna mina-l-muhâjirîna wa-l-’ansâri wa-l-ladîna-ttaba‘ûhum bi ’ihsâni-r-radiya-L-Lâhu ‘anhum wa radû ‘anhu wa ’a‘adda lahum jannâtin tajrî min tahtîhâ-l-’anhâru halidîna fih'a ’abadan dâlikal-fawzu-l-‘azîmu (100).
Les premiers qui accompagnèrent le Prophète, les premiers qui l’ acceuillirent à Médine et ceux qui se joignirent à eux d’ un élan sincère, Allah se félicitera d’eux comme ils se félicitent de Lui. Il leur réserve des jardins arrosés d’eau vive pour l’éternité. Quelle douce béatitude (100). Dieu est satisfait des premiers parmi les Mouhagériens et les A n sariens et de ceux qui les ont suivis dans le bien, Il leur a préparé les ia r d ,n 5
d é 'lc e s -
^
p re m ie rs ? U o e c*u e s tVor> qui a
soulevé une controverse dans les opinions:
344
A l-C h a 'b i précise q u ’ils sont ceux qui ont prêté serm ent d ’allé geance à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - le jour de Houdaybya. Pour A l-H assan et Qatada, ils sont les premiers convertis et qui ont fait la prière en se dirigeant tout d’abord vers Jérusalem puis vers la Maison Sacrée. Q u e ce soient les uns ou les autres, il incom be à tout fidèle de leur réserver un profond respect surtout à leur prem ier calife A bo u Bakr A s-Siddiq le com pagnon intime de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - et ce dernier n’a cessé de recommander aux m u sulmans leur disant: « N ’injuriez plus mes com pagnons».
wa mimman hawlakum mina-Fa‘râbi munâfîqûna wa min ’ahli-l-Madînati maradû ‘alâ-n-nifâqi lâ ta‘lamuhum nahnu na‘lamuhum sanu‘addibuhum marratayni tumma yuraddûna ’ilâ ‘adâbin ‘azîmin (101).
Il y a parmi les paysans qui vous entourent des hypocrites. Il y en a aussi dans la ville et qui le sont encore plus. Tu ne les connais pas, mais, nous, nous les connaissons. Nous les châtierons deux fois. Puis ils seront li vrés à un supplice affreux (101). Aussi bien à Médine que dans ses alentours, il y en a des hypocri tes obstinés et rebelles.
«Tu ne les connais pas, mais, nous, nous les connaissons». C e s dires de Dieu ne contredisent pas ce verset: «Si nous le voulions, nous te les
montrerions, ces gens, nous te les ferions connaître en personne» [Coran X L V II, 30] étant donné que ces hypocrites on peut les reconnaître grâce à leurs caractères et leur comportement.
«Nous les châtierons deux fois» soit en les tuant et en !es captivant, selon les dires de Moujahed, soit en les éprouvant par la faim et le tourment de la tombe d’après l’avis des autres. Q uand au «supplice affveirau. il s’agit, d’aprèe AI Hasaan A UQ assry, du châtiment dans la vie présente et du supplice de la tombe.
345
Mais Ibn Zaïd a dit: «L e châtiment dans le bas monde porte sur les biens et les enfants» et il récita: «Ne te laisse pas séduire par leurs ri
chesses et par leurs enfants. Ces richesses et ces enfants. Allah ne les leur accorde que pour les faire souffrir au cours de cette vie périssable» [Coran IX, 55]. Cette souffrance est une récompense pour les croyants et un châtiment pour les autres, et l’autre châtiment dans l’au-delà sera le Feu.
wa ’âAharûna-‘tarafû bid unubihim halatû ‘ amalan sâlihan wa ’âAhara sayyi’ an ‘ asâ-L-Lâhu ’ ay-yatûba ‘ alayhim ’inna-L-Lâha G afû r-rRahîm (102).
D’autres confessent leurs fautes. Ils ont commis de bonnes ou de mau vaises actions. Allah leur laisse espérer son pardon, car II est plein de man suétude et de clémence (102). A côté de ces hypocrites qui ont fait défection lors de l’expédition de Ta b o u k et qui ont répandu le doute et les m ensonges, il y a eu ceux qui n’ont pas pris^part par indolence et paresse mais leur cœ u r témoigne de la foi et de la sincérité. Ils ont confessé leurs fautes et mêlé de bonnes actions à d’autres mauvaises. Ceux-là, leur sort dé pendra du pardon de Dieu et sa clémence. C e verset, bien qu’il fut révélé à propos des personnes connues, mais sa portée est générale et concerne tous les pécheurs. A cet égard Ibn Abbas rapporte qu’il fut descendu au sujet de Abou Loubaba et d ’autres hommes qui étaient restés dans leurs foyers sans prendre part à l’expédition de Tabouk avec l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue -. Lorsque l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - retourna de cette expédition, ces gens-là s’attachèrent aux co lonnes de la mosquée jurant que seul (’Envo yé de Dieu - qu ’Allah le bénisse et le salue - aurait le droit de les détacher. A la suite de la ré vélation de ce verset, il les libéra». S a m o v ra
ra p p o rte
346
n
,w t)y 6
Q | e u _ q u ’A J l a h l e
bén isse et le salue - a dit: «Cette nuit, deux personnes sont venus vers moi, et après m ’avoir réveillé, elles m ’ont conduit vers une ville construite en briques en or et en argent. Des hommes nous reçurent dont la moitié de leur corps était tout ce qu’on peut voir de plus beau, et l’autre moitié tout ce qu’on peut voir de plus laid. Ces deux personnes dirent à ces hommes: «Allez vous jeter dans cette rivière». Ils allèrent se jeter, en revenant vers nous, la partie laide fu t disparue et ils devinrent des hommes d ’une beauté remarquable. Mes deux compagnons me dirent: «Voici le Paradis d ’Eden et voici ta demeure. Quant à ces hommes qui avaient le corps moitié beau et moitié laid, ils sont ceux qui ont mêlé une bonne action à une autre mau vaise et à qui on a pardonné» (R apporté par Boukhari) (1).
ud min ’ amwâlihim sadaqatan tutahhiruhum wa tuzakkihim bihâ wa salli ‘alayhim ’inna salâtaka sakanu-l-lahum wa-L-Lâhu Samî‘un ‘A lîm u n (1 0 3 ) ’ alam ya‘lamiï ’ anna-L-Lâha huwa yaqbalu-t-tawbata ‘ an ‘ ibâdihî wa ya’ hudu s-sadaqâti w a-’anna-L-Lâha huwa-t-tawwabu-rRahîmu (104).
Prélève sur leurs biens un impôt pour les purifier et annoblir leurs âmes. Prie pour eux, car tes prières apaisent leur conscience. Allah entend et sait tout. (103) Ne savent-ils pas que c ’est Allah Lui-même qui agrée le repentir de ses serviteurs et qui reçoit leurs dons? Il est toute pitié et indul gence (104).
(1 )
A.LÜ1
¿j*
l*
o
u—A3
L jiU C—iî L*
0 ¿s-
oùjb
VlS c j
j j \■/**
I
Ja à j ¿r~*~ (*-i^
347
'^g'c-
tÇ.ïj
lîJLü Wj
^ l-iaj
Dieu ordonne à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de * prélever une aum ône sur leurs biens pour les purifier et les rendre sans taches. Cette règle est générale maglré qu’elle concerne, en prin cipe, une catégorie des hommes. (Il s'agit de Abou Loubaba et de ses amis qui se sont attachés aux colonnes de la mosquée et qui ont de mandé à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - de les dé tacher en acceptant de prendre de leurs biens une som m e com m e aumône, pour les purifier et leur implorer le pardon). En se référant à cet événement, il en est parmi ceux qui refusent de s’acquitter de la zakat, qui considèrent que cette aum ône légale était d’obligation du temps du Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue -. Mais, plus tard, Abou Bakr les combattit jusqu’à ce qu’ils eussent payé la zakat de leurs biens.
«prie pour eux» une expression qui signifie: invoque Dieu en leur fa veur et implore leur le pardon. Abdullah Ben Abi Awfa a dit: «To u te s les fois qu’on apportait au Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - une aumône de la part d’une tribu, il leunnvoquait Dieu. Lorsque mon père s’acquitta de ce qu’il devait comme aumône, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dit: «Dieu prie pour la famille d’Abi A w fa». «Car tes prières apaisent leur conscience» ou selon Ibn Abbas elles sont une miséricorde pour eux.
«Ne savent-ils pas que c’est Allah Lui-même qui agrée le repentir de Ses serviteurs et qui reçoit leurs dons?» O n trouve là une incitation au re pentir et à l’aumône car l’un et l’autre ont le mérite d’effacer les fautes et absoudre les péchés. D ieu fait connaître aux hom m es que qui conque se serait repenti, Dieu reviendrait vers lui, et quiconque aura fait une aum ône de biens licitement acquis, Il l’acceptera, la prendra de Sa main droite et la fera accroître pour son auteur de sorte qu’une datte serait autant que le mont Ouhod. Une chose confirmée par ce hadith authentifié:
«Dieu accepte l'aumône, la prend de Sa main droite et la fera accroître pour son auteur comme l’un d’entre vous gui élève son pou lain, de sorte qu’une bouchée serait autant que le mont Ouhod»^K
348
Et Dieu affirme cela en disant: «Ne savent-ils pas qu’Allah Lui-même
qui agrée...»
wa qul-i‘malû fasayarâ-L-Lâhu ‘amalakum wa rasûluhû wa-l-mu’minûna wa saturaddûna ’ilâ ‘ âlimi-l-gaybi wa-s-sahâdati fayunabbi’ukum bimâ kuntum ta‘malûna (105).
Dis: «Agissez. Allah verra vos actions, ainsi que Son Prophète et les croyants. Vous ferez retour un jour à Celui qui connaît l’invisible et le vi sible. Il récapitulera devant vos tous vos actes (105). Ceci constitue un avertissement adressé à tous ceux qui désobéis sent à Dieu que leurs œ uvres seront exposées devant Dieu, son Pro p h è te et les cro y a n ts , qui a ura lieu indubitallem ent au jo u r de la résurrection com m e le montre ce verset: «Ce jour-là, vous défilerez de vant Allah. Vous ne pourrez cacher aucune de vos pensées, même les plus secrètes» [Coran LXIX, 18]. D ’autre part, Dieu pourra aussi montrer cela aux hommes dans le m onde d ’ici-bas selon ce hadith rapporté par l’imam A hm ed où l’E n voyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dit:
«Même si l’un d ’en tre vous travaille sur un rocher lisse démuni de toute issue ou une cavité, Dieu aurait montré aux autres le travail de cet homme quel qu’il soit». Il a été rapporté aussi que les œ uvres des vivants s’exposeront devant les proches où les hom m es seront retenus dans l’isthme. Le Prophète -
qu’Allah le bénisse et le salue - a dit pour confirmer cette réalité: «Vos œuvres seront exposées à vos proches et à vos clans parmi les morts. Si elles étaient bonnes, réjouissez-vous, mais si elles sont autrement, ils s ’écrie ront: «Dieu, ne les fais pas mourir avant de les voir dirigés comme Tu Nous a dirigés». Aicha -q ue Dieu l’agrée- a dit: «Lorsqu e les œ u vre s d ’un hom m e te plaisent, dis: «Agissez, Allah verra vos actions, ainsi que Son Prophète
et les croyants». Et dans un hadith authentifié, l’Envoyé de Dieu - qu’AIl â h l@ b @ n i £ S â Q t l@ &3 I u q - 3 d it ! u l^ o y s q u e D i e -u v e u t a c c o r d e r le b i e n Ci
S on serviteu r, Il le fe r a tra va iller avan t sa m o rt» .
349
O n lui dem anda: « E t
comment Dieu le fera travailler?». Il répondit: «Il lui trouvera l’occasion pour faire une bonne action et recueillera son âme à ce moment» (Rap porté par Ahmed d'après Anas Ben Malek)tl].
wa ’aharûna murjûna li’amri-L-Lâhi ’immâ yu‘addibuhum wa ’immâ yatûbu ‘alayhim wa-L-Lâhu ‘Alîmun Hakîmun (106).
Certains se remettent à la décision d’Allah, soit qu’il les punisse, soit qu’il leur pardonne. Allah est omniscient et sage (106). Ibn Abbas et Moujahed ont déclaré que ce verset concerne surtout les trois hommes qui sont restés dans leurs foyers sans prendre part à l’expédition de Tabouk à cause de leur paresse. Il s’agit de Mirara Ben A l-R a b i‘, Ka'b Ben Malek et Hilal Bôn O um ayya qui ont fait défection au moment où les fruits avaient mûri et l’ombre était recherchée dans une période très chaleureuse. Ils ne doutaient plus et n’étaient point des hypocrites, mais ils ne s’étaient pas attachés aux colonnes de la mosquée à la façon de Abou Lababa.... Mais le repentir de ces trois in dividus fut agréé et proclamé avec celui des autres selon ces paroles divines: «Allah a pardonné au Prophète, à ceux qui ont émigré avec lui... jusqu’à: «Allah a également pardonné aux trois individus qui n’ont pas sui vi le Prophète...» Com m e nous allons en parler en interprétant les ver sets 117 et 118 de cette sourate.
«Soit qu’il les punisse, soit qu’il leur pardonne» La décision donc re viendra à Dieu, mais il ne faut pas oublier que la miséricorde de Dieu, en fin de compte, l’emportera. Il est omniscient et sage.
350
wa-l-ladîna-t-tahadû masjidan dirâran wa kufran wa tafrîqam bayna-1minîna wa ’irsâda-l-liman hâraba-L-Lâha wa rasûlahû min qablu wa layahlifunna ’in ’aradnâ* ’illa-l-husnâ wa-L-Lâhu yashadu ’innahum lakâdibûna (107) lâ taquin fîhi ’abada-l-lamasjidun ’ussisa ‘alâ-t-taqwâ min ’awwali yawmin ’ahaqqu ’an taqûma fîhi fîhi rijâlun yuhibbûna ’ayyatatahharû wa-L-Lâhu yuhibbu-l-mutahhirîna (108).
Il en est qui ont élevé une mosquée par malveillance et par impiété et dans le but de diviser les fidèles. Us en firent le repaire des ennemis d’Allah et de Son Prophète. Us s’en défendront en jurant: «Nous n’ avons voulu que bien faire». Allah est témoin qu’ils mentent (107). N’y entre jamais. Il y a une autre mosquée bâtie dès le premier jour sur la foi, qui est autrement di gne d’être fréquentée. C’est le rendez-vous de ceux qui mettent la pureté au-dessus de tout. Allah aime les gens purs (108). C o m m e raison de cette révélation on raconte le récit suivant: Avant l’arrivée de l’Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -, à Médine en accomplissant l’hégire (émigration de La Mecque), il y avait un hom m e appelé Abou A m er Al-R aheb qui s’était converti au christiansime du temps de l’ignorance (Jahilia). Il avait étudié les Ecritures et jouissait d’une grande dignité et était respectée par la tribu A l-Khazraj. Lorsque l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - arriva à Médine les musulmans l’entourèrent pour l’accueillir et entendre ses enseignements. L ’Islam à cette époque eut atteint un degré d’impor tance surtout après la victoire des fidèles sur les polythéistes à Badr. Abou A m e r manifesta son hostilité aux fidèles, sortit de Médine pour se rejoindre les idolâtres parmi les Qoraïchites à La Mecque et les ex citer à combattre PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -. Les impies de La Mecque ainsi que d’autres tribus répondirent à son «*F>F>el et firent la guerre contre le
P ro p h è te
-
q u ’A lla h le b é h lS S e et I©
salue - le jour de Ouhod. En ce jour-là les musulmans furent éprouvés et ébranlés après la défaite qu’ils ont essuyée bien que le résultat avait apporté une grande faveur aux musulmans. Ce pervers, Abou Am er, avait creusé des fossés entre les deux parties adverses pendant la bataille de O uhod, l’Envo yé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - devait tomber dans l’une d’elles, son visage fut blessé, son incisive cassée. Au début de la bataille, Abou Am er, ce maudit, appelait les Médinois à se joindre à son clan, mais comme ils connaissaient son attitude et son comportement envers les fidèles, ils lui répondirent: «Puisse Dieu te priver de toute joie ô le per vers, l’ennemi de D ieu» Ils réussirent à le prendre comme prisonnier, il s’écria alors: «M alheur à mes concitoyens, ils devront supporter tant de malheurs après moi». Avant la fuite d’Abou Am er de Médine à La Mecque, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - l’avait appelé à se couvertir en lui récitant du Coran, mais il se montrait toujours rebelle et obstiné. L’Envoyé de Dieu- qu’Allah le bénisse et le salue - appela la malédic tion sur lui et demanda à Dieu de le faire périr en infidèle et loin des siens. L ’invocation fut exaucée. C a r après Ouhod, et constatant que l’Islam commença à jouir du pouvoir et d’une grande importance, Abou A m er se rendit chez Héraclius le roi des Romains pour lui demander son assistance et combattre l'Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -. Il l’accueillit aimablement et lui promit de répondre à sa de mande. En effet Héraclius envoya des lettres à ses partisans parmi les hypocrites pour combattre le Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue -, quant à lui, il alla les rejoindre avec une grande armée qu’il pré parait. Il leur ordonna de lui bâtir une sorte de forteresse qui sera sa demeure quand il viendra à leur secours ou la demeure de ses émis saires qui arriveront bientôt portant ses lettres et enseignements, et d’où ils pourraient guetter les musulmans. En effet, les hypocrites réussirent à construire une mosquée tout près de la mosquée Q ouba‘, avant l’expédition de Tabouk menée par l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -. Pour camoufler leur faire et leur hypocrisie, ils demandèrent au Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - d y venir et taire une prière co m m e preuve de SOtl
352
approbation et dans le but de la «b a p tis e r» com m e une m osquée agréée du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue Ils lui présentè rent comme prétexte que la construction de cette mosquée n’avait pour but que de permettre aux faibles et aux malades d’y prier. Dieu l’inspi ra de ne plus s’y rendre, il leur répondit: «N o us comptons partir en ex pédition et dès notre retour, nous y viendrons si Dieu le veut». Avant son retour à Médine, une fois l’expédition de Tabouk termi née, d ’une journée ou d’une fraction de journée, Gabriel descendit du ciel pour l’informer au sujet de cette mosquée qui n’est construite que dans le but de nuire aux musulmans, et de les diviser dont leur mos quée est la mosquée de Q ouba' qui fut bâtie dès les premiers jours sur la crainte révérencielle de Dieu. Alors PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -, et avant son arrivée à Médine, chargea quelques fidèles pour démolir la mosquée nuisible». C e s hypocrites, qui ont bâti cette mosquée, jurèrent avec force:
«Nous n’ avonS voulu que bien faire» mais Dieu les démentit en disant: «Allah est témoin qu’ils mentent» car cette mosquée ne fera que nuire à la mosquée Qouba', et n’est que preuve de leur incrédulité et dans le but de diviser les fidèles.
«N’y entre jamais» tel fut l’ordre catégorique de Dieu, et les musul mans devaient, par la suite, obtempérer à cet ordre et d’aller à la mos quée de Qouba' pour adorer leur Seigneur. «Il y a une autre mosquée bâtie dès le premier jour sur la foi, qui est autrement digne d’ être fréquentée», elle est bâtie sur la crainte révérenceille de Dieu, elle est le fieu de la réunion des fidèles où ils peuvent s’acquitter de leurs obligations cultuelles. Pour montrer l’importance de la mosquée Qouba1 PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue a dit: O n a rapporté également que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - s’y rendait souvent à pied ou monté.
«Une prière faite dans la mosquée de Qouba' équivaut, en mérite, à une visite pieuse». ‘Ouw aym Ibn Sa'ida l’Ansarien raconte: «L e Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - vint trouver les fidèles dans la mosquée de Q o u ba' et leur dit: «D ieu très Haut a fait l’éloge de votre purification dans VOtre mosquée! Quelle est la raison de cette purification?» Ils lui répon dirent: «p a r Dieu, ô Envoyé de Dieu nous n’en savons rien, mais nous
353
avions des voisins juifs qui se nettoyaient après avoir satisfait un be soin naturel, et nous les avons imités». D ans un hadith authentifié il a été rapporté que la m osquée de l’Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - qui se trouve au centre de Médine est celle qui est bâtie sur la crainte révérendelle de Dieu. Ceci ne contredit pas les dires de Dieu: «D y a une autre mosquée bâtie dès le premier jour sur la foi» c’est à dire la m osquée de Q o u b a ‘ car si cette dernière était comme telle, alors la mosquée du Prophète le serait à plus forte raison. A cet égard Abou S a ’id A l-Khoudry a rap porté qu’une discussion eut lieu entre deux fidèles sur la mosquée bâ tie dès le premier jour sur la foi; le premier dit que c’est la mosquée de Qouba‘ tandis que l’autre affirma: C ’est plutôt la mosquée de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -. L ’Envoyé de Dieu trancha leur différend et dit: « C ’est ma mosquée que voici». Plusieurs hadiths ont été rapportés portant sur le mêm e sujet par plusieurs mais dont le but est le même. Les dires de Dieu: «C ’est le
rendez-vous de ceux qui mettent la pureté au-dessus de tout. Allah aime les gens purs» sont une preuve qu’il est recommandé de faire souvent la prière dans les anciennes mosquées bâties sur la crainte révérendelle de Dieu, sur la foi et sur l’adoration d’un Dieu unique qui n’a pas d’as sociés. Com m e il est recom m andé aussi à y être toujours ave c les hommes vertueux et justes qui observent leurs ablutions et leur pureté. L’imam Ahm ed rapporte qu’un des compagnons a dit: « L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - fit la prière de l’aube avec les fidèles et récita la sourate «L e s Rom ains» mais il eut la sensation qu’il a commis des erreurs. La prière achevée, il dit aux hommes: « C e Coran nous parut parfois confus car il y en a d’entre vous des hom mes qui prient avec nous sans toutefois faire des ablutions parfaites. Quiconque veut prier avec nous, qu’il fasse ses ablutions en observant ses règles». Le hadith précité montre sans aucun doute que la pureté parfaite permet à l’homme de s’acquitter des prescriptions religieuses en obser vant ses lois et règles. Quant à l’expression: «Allah aime les gens purs» Abou A I-‘Alya a dit que si le nettoyage avec l’eau est un acte recommandé, la purification
354
des péchés est le but visé. A I-‘A ‘mach, a déclaré qu’il faut se repentir de péchés et se purifier du polythéisme.
’afaman ’assasa bunyânahû ‘alâ taqwâ mina-L-Lâhi wa ridwânin hayrun ’am man ’assasa bunyânahû ‘alâ safâ jurufin hârin fanhâra bihî fî nâri jahannama wa-L-Lâhu lâ yahdî-l-qawma-z-zâlimîna (109). lâ yazâlu bunyânahumu-l-ladî banaw rîbatin fî qulûbihim ’ilia ’an taqatta‘a qulûbuhum wa-L-Lâhu ‘Alîmun Hakîmun (110).
j
Laquelle vaut mieux d’une mosquée bâtie sur le respect et l’ amour d’Allah ou d’une mosquée construite sur le bord mouvant d’un précipice et prête à s’ écrouler dans le feu de l’enfer? Allah abandonne les infidèles à leur sort. (109) La mosquée qu’ils ont édifiée ne cessera d’être pour eux une source d’angoisse jusqu’au jour où leurs cœurs se briseront. Allah est savant et sage (110). Dieu dit: «P e u t-o n traiter sur le mêm e pied d’égalité celui qui a fondé son édifice sur la foi et ia crainte révérencielle de Dieu pour ob tenir Sa satisfaction et celui qui a fondé son édifice en vue de nuire aux fidèles et de les diviser, sur le bord d’une berge croulante, rongée par une eau, ou sur le bord d’un précipice de la Géhenne? Dieu certes ne dirige pas les prévaricateurs. Ja b e r raconte: «D u temps de l’Envoyé de Dieu - q u ’Allah le bé nisse et le salue - j’ai vu la fumée sortir de la mosquée nuisible» Quant à Ibn Joura'ij, il a dit: «O n m’a raconté que des hommes avaient creu sé dans cette mosquée et trouvé de la fumée qui en sortait». A cause de leur agissement et leur manque de foi, la mosquée que les hypocrites ont édifiée «ne cessera d’être pour eux une source j»squ*au jour où leurs cœurs se briseront» en éveillant toujours
355
le doute en leurs cœ u rs. Dieu connaît parfaitement ses créatures et sage en leur rétribuant le prix de leurs actions. £
’inna-L-Lâha-s-starâ mina-l-mu’minîna ’ anfusahum wa ’ amwâlahum bi’anna lahumu-l-jannata yuqâtilûna fî sabîli-L-Lâhi fayaqtulûna wa yuqtalûna wa‘dan ‘alayhi haqqan fî-T-Tawrâti wa-l-’Injîli wa-l-Qur’âni wa man ’ awfâ bi‘ ahdihî m ina-L-Lâhi fastabsirû bi bay‘ ikum u-l-lad î bâya‘tum bihî wa dâlika huwa-l-fawzu-l-‘azîmu(lll).
J
Allah dispose des biens et des âmes des croyants et en compensation II leur donne le Paradis. Ils doivent combattre pour Lui, tuer et se faire tuer. La promesse d’Allah est indéniable, elle est inscrit dans le Pentateuque, l’Evangile et le Coran. Y a-t-il promesse plus sûre que celle d’Allah? Félicitez-vous de l’échange que vous avez conclu ave Lui. Quel heureux événe ment (111). Le grand sacrifice que présentent les croyants soit en biens soit en personnes pour la cause de Dieu sera com pensé par la plus belle rétribution, telle est la promesse de Dieu citée dans tous les Livres cé lestes ca r !e S e ig n e u r par S a gé nérosité leur do nn e ra le P a ra d is comme échange. C ’est pourquoi Al-Hassan Al-Basri et Qatada ont dit: «D ieu a conclu un négoce avec ces croyants en estimant leur sacrifice à un prix très élevé». La veille de la nuit de ‘Al-Aqaba, Abdullah Ben Rawaha -que Dieu l’a g ré e - a dit à l’E n v -^ J g ’de Dieu - q u ’Allah le bénisse et le salue -: «Stipule pour ton S«j, w
et pour toi-méme ce que tu vo u d ras». Il lui
répondit: «P o u r mon seigneur, je vous demande de L ’adorer sans rien lui associer. Pour m oi-m êm e, je demande que vous me défendiez de la
même
façon
que vous
défendez vos personnes et vos biens».
ridèies répliquèrent. «Qu’obtiendrons-nous en é c h a n g e ? »
356
\\
J_es
leur rép o n
dit: «L e Paradis». Ils s’exclamèrent alors: «L e négoce a donné son pro fit! nous ne reviendrons plus sur nos décisions» Dieu alors fit cette ré vélation: «Allah dispose des biens et des âmes des croyants...» Q ue les croyants donc tuent en combattant dans la voie de Dieu ou q u ’ils soient tués, c’est tout un, la récompense est la même. Il est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit:
«Dieu s ’est porté garant du sort de celui qui part pour combattre dans le chemin de Dieu, n’ayant d ’autre but que ce combat, croyant en Lui et en Ses Prophètes de le faire entrer au Paradis (s ’il meurt) ou de le rendre à sa demeure qu’il a quittée avec ce qu’il a ob tenu comme récompense (céleste) et butin» (Rapporté par Boukhari et M ousümÿ11. «La promesse d’ Allah est indéniable; elle est inscrite dans le Pentateuque» qu’il a révélé à Moïse, «l’Evangile» révélé à Jésus, «et le Co ran» à Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue -. Quf' donc tient sa prom esse mieux que D ieu? Un e expression qu’on trouve ses semblables dans le Coran, comme ce verset: «Qui mieux qu’Allah voit ses propos réalisés» [Coran IV, 87] et cet autre: «Qui est plus sincère qu’Allah» [Coran IV, 122]. Q u e les cro ya n ts -c o m b a tta n ts - se ré jo uissent do n c de cet échange qu’ils ont conclu avec le Seigneur, voilà le bonheur sans limi tes». ¿>j>^£!l
¿J-Q ;
Cjjx JX\ ^ = = u i)l
!Î ¿¿jîjïjJÎ
QC-
’at-tâ* ’ibûna-l-‘âAbidûna-l-h âmidûna-s-sa' ’ihûna-r-râki‘ûna-s-sâjidûna-1’amirûna bi-l-ma‘rûfi wa-n-nâhûna ‘ani-l-munkari wa-l-hâfizûna li-hudûdi-L-Lâhi wa bassiri-l-mu’minîna (112).
(1 )
Jü U ^îlj Ai* ^y>-
M
^
^j
Axs?ji jl
Ol alijî ùlj
ji j'
357
i.U>-
ù*
Les croyants, ce sont ceux qui se repentent à Allah, qui l’adorent, qui Le glorifient, répandent Son nom, sc courbent devant Lui, se prosternent à Ses pieds, conseillent le bien et déconseillent le mal et observent les commandements d’Allah. Annonce une bonne nouvelle aux croyants (112). C e s croyants auxquels Dieu a acheté leurs personnes et leurs biens, Il les décrit dans ce verset qui renferme leurs plus beaux épithètes: -c e u x qui se repentent: en abandonnant tous les péchés et s’abs-' tenant de toute turpitude. - q u i L ’adorent: en persévérant dans leurs pratiques cultuelles sans manquer à leurs obligations envers Dieu. - qui Le glorifient: ou suivant une autre interprétation: qui le louent en toute circonstance. - q u i répandent Son nom en se livrant aux exercices de piété dont fe jeûne constitue le meilleur. - qui se courbent devant Lui et se prosternent à ses pieds en ac com plissant leurs prières quotidiennes et les autres surérogatoires sans se lasser. En plus ils ordonnent le bien et ce qui est convenable en dirigeant les autres vers la voie droite et à être obéissants à Dieu. D ’autre part, ils interdisent tout ce qui est repréhensible, bref ils incitent les hommes à observer les lois de Dieu et Ses enseignements.
«Annonce une bonne nouvelle aux croyants» car une fois la foi raffer mie, elle ne procure au croyant que le bonheur, tout le bonheur dans les deux mondes. L’expression «qui répandent Son nom» qui signifie en d’autre terme: ceux qui se livrent aux e xercices de piété, citée da ns le verse t: « j J ¿1» » (A s -S a ‘ihoun), ne veut pas dire s’isoler dans les cavernes ou sur les sommets des montagnes ou dans les déserts. C a r cette soli tude est recommandée pendant les troubles et les séditions. Mais dans un temps normal, il s’agit, comme le montre un hadith prophétique, du combat dans la voie de Dieu. Q u a n t à la période de trouble, A b o u S a ‘id Al-K h ou dri rapporte que
358
«Il arrivera un temps où la meilleure fortune de l’homme sera de mener son troupeau paî tre sur les cùnes des montagnes et dans les endroits arrosés par la pluie, en fuyant ainsi sa religion loin des troubles» (Rapporté par Boukhari)tl]. l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit:
mâ kâna li-N-Nabiyyi wa-l-lad îna ’a manû ’ay-yastagfirû li-l-musrikîna walaw kâniï ’ ulî qurbâ mim ba‘di mâ tabayyana lahum ’ annahum ’ashâbu-l-jahîmi (113) wamâ kâna-stigfâru ’Ibrâhîma li’abîhi ’illâ ‘ammaw'idatin wa ‘adahâ’iyyâhu falammâ tabayyana lahu ’annahu ‘aduww u -l-li-L -L â h i tabbarra’ a minhu ’ inna ’ Ibrahîma la ’ awwâhum halîmun (114).
Il ne sied pas au Prophète et aux croyants d’implorer le pardon d’Al lah en faveur des idolâtres, fussent-ils leurs parents, lorsqu’ils les savent voués à l’enfer (113) Si Abraham implora le pardon d’Allah en faveur de son père, c’est qu’il le lui avait promis. Lorsqu’il se rendit compte que son père était l’ ennemi d’Allah, il le désavoua. Et pourtant Abraham était compatissant et bon (114). O n a rapporté que lorsque Abou Taleb fut à l’article de la mort, le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - entra chez lui alors qu’il y avait Abou Jahl et Abdullah Ben O um ayya auprès de lui. Il lui dit: « O oncle! Dis: «Il n’y a d’autre divinité que D ie u ,» une attestation dont je
(1 )
I(Jl5
ç^
4-0Jb sjk i
4-UI (Jjj ûl
JL>JI
O»«*
l$J Ç ÿ j
p ii
JU
ül ¿JL .«¿fUll
359
serai témoin en ta faveur devant Dieu à Lui !a puissance et la gloire» A bou Jahl et Abdullah Ben O um ayya lui dirent: « O Abou Taleb! vas-tu éprouver de l’aversion pour la religion de Abdul M outtaleb?» Il répon dit: « E n effet je suis la religion d e ’A bdul M outtaleb». Le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - lui dit alors: « J e ne cesserai de t’implo rer le pardon de Dieu à moins de recevoir l’ordre de ne plus le faire» Dieu à cette occasion fit descendre ce verset: «Il ne sied pas au Pro
phète et aux croyants d’implorer le pardon d’Allah en faveur des idolâtres, fussent-ils leurs parents, lorsqu’ils les savent voués à l’enfer». Un autre ver set fut révélé aussi au sujet de Abou Ta le b : «Tu ne diriges pas qui tu veux. Tandis que Dieu dirige qui II veut» [Coran XXVIII, 56]. Ibn Bouraïda rapporte d’après son père le récit suivant: «E ta n t dans une expédition avec le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue , notre nom bre était presque mille cavaliers, il descendit de sa m on ture, fit une prière de deux rak'ats, puis il nous regarda les yeux lar moyants. O m a r Ben Al-Khattab se leva, lui fit la formule de rançon des père et mère et lui dem anda: « Q u ’as-tu ô Envoyé de D ie u ? » Il lui ré
pondit: «J’ai imploré le pardon de mon Seigneur à Lui la puissance et la gloire pour ma mère, mais il ne me l’a pas accordé. Alors mes yeux fondi rent en larmes pour la préserver contre l’enfer. Je vous avais interdit de ces trois: de visiter les tombes, mais maintenant visitez-les cas dans leur visite, peut-être il y aura un bien pour vous; de consommer la viande des offran des après trois jours de leur sacrifice, mangez-en et faites-en provision au tant que vous voudrez; enfin de boire dans certains récipients, mais maintenant buvez comme vous voudrez et ne buvez plus de boissons enivran tes» (Rapporté par l’imam Ahmed)^1^.
(1) Lj J>â
£-* liS" :JU
ij u m
aJI flü cü lijjj
I— ^ J J I
3^ (_sO C-Jl—
:Jlï ŸiiiJlj l* 4)l J l i ¿r* U-!
jt-
(Ij~>-
*~*-j pSjS'Jd U j j j j i
iJ jj!
j
¿¿I
Jli
jf -
(_jül
¿j*
‘Jlij
j* S -
O îIj
ô jtj
Jjrj
¿f^J ■*■*** çXi'^ I , ¿J \ jî
360
Abdullah Ben M ass'oud raconte: « U n jour, l’En vo yé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - se rendit au cimetière et nous le suivî mes. Il s’assit tout près d’une tombe, s’entretint en secret avec son ha bitant durant un bon mom ent, puis il com m ença à pleurer et nous pleurâmes aussi. O m ar Ben Al-Khattab se rendit auprès de lui, puis il nous appela et demanda: « Q u ’est-ce qu’il vous fait pleurer?» Nous ré pondîmes: « O Envoyé de Dieu, nous t’avons vu pleurer et nous avons pleuré comme toi» Il répliqua: «La tombe où je fus assis près d’elle est celle de ma mère Amina. Je demandai à Dieu l’autorisation de la visi ter souvent et II me l’a accordée». Suivant une autre version: « J ’ai demandé à mon Seigneur de L’in voquer en sa faveur, mais II a refusé et m ’a fait cette révélation:«Il ne sied pas au Prophète et aux croyants....» Je fus pris par le sentiment qui prend le fils envers son père. O r je vous avais interdit de visiter les tom bes, mais maintenant visitez-les car elles vous font rappeler l’au-delà». Ibn Abbas, en commentant cette version, à dit: «L e s gens implo raient le pardon en faveur de leurs morts jusqu’à la révélation de ce verset, alors ils cessèrent de le faire mais on ne les a pas interdit de l’implorer pour leurs vivants jusqu’à ce qu’ils meurent. Puis Dieu fit des cendre: «Si Abraham implora le pardon d’Allah en faveur de son père». A son sujet Q atada rapporte: « O n nous a raconté que certains des compagnons de (’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - lui dirent: « O Prophète de Dieu! Parmi nos ancêtres il y avait ceux qui ob servaient le droit de la protection, maintenaient le lien du sang, libé raient les captifs et s’aquittaient de leurs promesses. Ne devrons-nous pas leur implorer le pardon?» - Certes oui, répondit-il. Par Dieu, j’im plore le pardon pour mon père comme Abraham l’a fait pour le sien. Dieu alors fit cette révélation». A propos de ce verset: «Si Abraham implora le pardon d’Allah en fa veur de son père» Ibn Abbas raconte: « U n juif mourut et son fils qui s’était converti ne suivit pas le convoi funèbre. En relatant ce fait (à Ibn A bba s) il répondit: «Il lui appartenait de suivre le convoi funèbre de son père et de l’enterrer en lui invoquant le Seigneur tant qu’il est vi vant. Quand il meurt, le sort du père dépendra de ses actions». « . . . c e St q u ’ i l l u i
avait promis. Lorsque il se rendit compte que son
361
père était l’ennemi d’Allah, il le désavoua». C e comportement fut répété par Ali Ben Abi Taleb qui, à la mort de son père, avait dit à l’Envo yé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue
«T o n oncle le vieillard égaré
est m ort» Il lui répondit: «V a l’enterrer et ne commets aucun acte anor mal avant ton retour chez moi». Puis il relata le hadith. Abraham , selon Ibn Abbas, ne cessa d’implorer le pardon de Dieu pour son père, mais, après sa mort, quand il s ’avéra qu’il était un en nemi de Dieu, Abraham mit fin à son imploration. A braham de par sa nature était compatissant et bon malgré que son père lui nuisait par ac tes et paroles. Nous constatons ceci en lisant ces versets: «Vas-tu
maintenant, répliqua son père, faire fi de mes divinités? Cesse tes critiques, ô Abraham, sinon je te ferai lapider. Va, je te bannis pour toujours. Adieu, répondit Abraham, j ’intercéderai néanmoins auprès de mon Dieu pour toi. Car, sa bienveillance ne m’a jamais manqué» [Coran X IX , 46-47]. A b ra ham était, malgré tout, clément et plein de mansuétude.
wamâ kâna-L-Lâhu liyudilla qawmam-ba‘da ’id hadâhum hattâ yubayyina lahum mâ yattaqûna ’inna-L-Lâha bikulli say’in ‘Alîmun (115) ’innaL-Laha lahû mulku-s-samâwâti wa-l-’ardi yuhyi wa yumîtu wamâ lakum min dûni-L-Lâhi min waliyyin walâ nasîrin (116).
Allah n’abandonne jamais un peuple, après l’ avoir guidé, sans l’avoir mis en garde contre les dangers qu’il peut courir. Allah est omniscient (115) Allah est maître des deux et de la terre. H donne la vie et la mort. Il n’y a ni aide ni soutien en dehors de Lui (116). Dieu se présente comme étant généreux et équitable. Il n’est pas de Sa nature d’égarer un peuple après l’avoir dirigé en lui envoyant un Prophète et un message afin que cela soit un argum ent contre lui au jour du compte final.
Et ibn Jarir de commenter: «D ieu ne vous condamne pas pour
362
l’imploration de Son pardon en faveur de vos morts idolâtres après vous avoir dirigés vers la foi en Lui et en Son Prophète, mais une fois qu’il vous interdise cette imploration, cessez-la, et vous ne serez pas responsables de ce que vous ayez fait auparavant pour vous juger et considérer comme égarés. Tan t l’obéissance qu’à la désobéissance à Dieu ne seraient considérées comme telles s’il n’y avait pas les ordres et les interdictions.
«Allah est le maître des deux et de la terre. 11 donne la vie et la mort. Il n’y a ni aide ni soutien en dehors de Lui» D ’après Ibn Jarir, on trouve dans ce verset une exhortation aux serviteurs croyants à combattre les polythéistes et les chefs de l’incrédulité. Les croyants doivent avoir conficence en Dieu qui leur accorde la victoire sans craindre Ses enne mis, Lui, dont la royauté des d e u x et de la terre Lui appartient. Ils ne trouvent pas en dehors de Lui ni maître ni défenseur. Hakim Ityn Hizam rapporta: «Ta n d is que l’Envoyé de Dieu - qu’A Ilah le bénisse et le salue - se trouvait parmi ses compagnons, il leur
demanda: «Entendez-vous ce que j ’entends moi-même?» - Qu’entends-tu, ô Envoyé de Dieu? répondirent-ils. Il répliqua: «J’entends le «gémissement» du ciel et il a droit de le faire. Il n’y a plus l’endroit d ’un empan sans qu’il n’v ait un ange prosterné ou debout» (Rapporte par Ibn Âbi Hatem)tl].
Iaqad tâba-L-Lâhu ‘alâ-N-Nabiyyi wa-l-muhâjirîna wa-l-’ansâri-l-ladînat-taba‘ûhu fi sâ‘ati-l-‘usrati mim ba‘di mâ kâda yazîgu qulûbu farîqimminhum tumma tâba ‘alayhim ’innahû bihim Ra’ûfu-r-Rahîmun (117).
0)
Cjy. -élji “à' J j —j ^ -Jü
^ .
J
¿^1 Jlî Uj tiai? Ol
363
Uj îîL_*JI U_UÎ
Allah a pardonné au Prophète, à ceux qui ont émigré avec lui et à ceux qui l’ont accueilli à Médine. Ne sont-ce pas ceux qui l’ ont soutenu aux heures difficiles après avoir été sur le point de faillir à leur devoir? H leur a pardonné puisqu’il est pour eux plein de mansuétude et de clé mence (117).
C e verset fut descendu lors de l’expédition de Tab ouk. A cette époque-là, une disette envahissait le pays, la chaleur était torride et leshommes ne trouvaient de quoi pour s’approvisionner.
O n demanda à O m a r Ben Al-Khattab de raconter ce qu’il y a eu lieu pendant l’expédition de Tabouk? Il répondit: «N o u s sortîmes avec l’Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dans un temps très chaleureux. Nous arrivâmes à un endroit où nous éprouvâmes une soif intense au point où nous sentîmes nos têtes se séparer de nos corps. L ’un d ’entre nous s’en allait à la recherche de l’eau et revenait bre douille. Un autre égorgeait son chameau et pressait ses entrailles pour se procurer d’un liquide et se désaltérer. Abou Bakf dit à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -: « O Envoyé de Dieu! Dieu à Lui la puissance et la gloire a souvent exaucé tes prières. Invoque-Le en notre fa v e u r» - E s t-c e ton dé sir? lui ré p o n d it-il.E t A bo u B a kr de s’écrier: «Certes oui». L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - alors tendit les mains vers le ciel et ne les abaissa avant que le ciel ne nous eut envoyé une pluie puis cessa. Les hom m es purent alors se désaltérer et remplir des récipients qu’ils possédaient. En re gardant de l’autre côté du camp, nous constatâmes qu’il n’y a eu au cune gotte d’eau».
Ibn Jarir commenta le verset précité et dit: «aux heures dificiles» ce la signifie que les hommes manquaient les montures, les dépenses, les provisions et l’eau. A ce moment les cœ u rs de plusieurs d ’entre eux étaient sur le point de dévier de la vérité et douter de la religion de PEnvoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -, vu les moments difvivaient. Mais Dieu est revenu ensuite vers eUX en leS ex c u s a n t, car il est bon et miséricordieux envers les hommes.
fieile.»
364
wa ‘alâ-t-talâtati-l-ladîn hullifû hatta ’idâ dâqat ‘alayhimu-l-’ardu bimâ rubat wa dâqat ‘alayhim ’anfusuhum wa zanniï ’a-l-lâ malja’a mina-LLâhi ’ilia ’ilayhi tumma tâba ‘alayhim liyatûbïï ’inna-L-Lâha huwa-tTawwabu-r-Rahîmu (118) yâ ’ayyuhâ-l-ladîna *a manû-t-taqû-L-Lâha wa kûnû ma‘a-s-sâdiqîna (119).
Allah a également pardonné aux trois individus qui n’ont pas suivi le Prophète. Longtemps la terre leur parut étroite, toute vaste qu’elle est. Eux-mêmes se ¿entaient oppressés et éprouvaient qu’ils ne pourraient trou ver d’autre appui qu’en Allah. Allah les accueillit dans le sein de Sa miséri corde et les amena ainsi au repentir. Allah est plein de mansuétude et de clémence (118) O croyants, craignez Allah et soyez du côté des justes (119). L ’imam Ahmed rapporte d’après Oubaidallah Ben Ka‘b Ben Maiek qui dirigeait Ka‘b atteint de cécité, que ce dernier a raconté: « J e n’ai manqué à aucune des expéditions que fit le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - à l’exception de celle de Tabouk. T o u tefois j’ai manqué aussi à prendre part à l'expédition de Badr, mais personne ne m ’a adressé un reproche ainsi à ceux qui n’y ont pas par ticipé, parce que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue était parti ave c les m usulm ans, ayant l’intention de s’e m pa rer du convoi de Qouraïch, et Dieu les mit en présence de leur ennemi sans y attendre. Mais j’étais présent la nuit de ‘Aqaba lorsque nous adoptâ mes l’Islam. Et cette nuit-là m ’était plus préférée de celle de Badr mê me si cette dernière était plus célèbre pour les hommes. Quant à moi, jamais je n’avais été plus vigoureux et plus aisé qu’au moment où j ’ai manqué à prendre part à cette expédition. oe par Dieu que je n’avais eu deux montures auparavant •omme je les avais lors de cette expédition.
365
L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - n’avait l’inten tion de faire une expédition sans qu’il simule une autre jusqu’au m o ment où cette expédition eut lieu. Il a fait cette expédition en affrontant un long voyage à travers les déserts, accompagné d’un grand nombre. Il fit connaître aux musulmans son intention afin qu’ils fissent leur pré paratif nécessaire pour qu’ils soient prêts pour cette expédition. Il leur informa ce qu ’il désirait faire. Les fidèles étaient très nom breux au point qu’aucun registre n’en pouvait renfermer la liste. Presque celui qui voulait s’abstenir pensât qu’on n’en apercevait pas à moins que Dieu ne le fit connaître par révélation. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - entreprit cette expédition au moment où les fruits mûrissent et l’ombre fut agréable. Il fit ses préparatifs ainsi que les musulmans et, à mon tour, je m ’apprê tai à les imiter mais je remis celà à plus tard en disant en moi-même: « J e pourrais le faire quand je voudrais» Je restai ainsi sans terminer mes préparatifs jusqu’au moment où les musulmans s’activaient fébrile ment et étaient devenus prêts avec l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - pour se mettre en route. Je partis de bon matin et je revins sans toutefois avoir achevé mes préparatifs. Je ne cessai d’agir ainsi jusqu’à ce que les hommes hâtèrent le pas et l’expédition était loin. Je songeai à partir pour les rat traper et, plût à Dieu que j’eusse pu le faire mais cela me fut plus pos sible. Après le départ de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - je m ’apprêtai à me mettre en route, mais, à mon vif chagrin, je ne rencontrais qu’un homme soupçonné d’hypocrisie ou un autre que Dieu avait excusé à cause de sa faiblesse. L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - ne se rappela de moi que lorsqu’il fut à Tabouk au milieu des musulmans et leur de manda: « Q u ’avait fait K a'b ?» Un homme de Bénou Salama lui répon dit: « O E n vo yé de D ieu, ce sont son orgueil et sa vanité qui l’ont retenu». Alors Mou‘adz Ben Jabal s’écria: « C ’est bien mal ce que tu dis là! O Envoyé de Dieu, je jure par Dieu, nous ne savons que du bien de lui». L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - garda le si lence.
366
Lorsque j’appris que (’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - était de retour de l’expédition de Tabouk, j’éprouvai un grand chagrin, et je songeai à créer un mensonge en disant à m oi-m êm e: «D e quoi pourrai-je demain éviter sa malédiction» en demandant l’aide des gens avisés de ma famille. Et quand on m’annonça l’imminente ar rivée de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -, je renonçai à toute idée de mensonge et m’aperçus que rien ne pourrait me sous traire à son courroux. Je me décidai à lui dire la vérité. Le lendemain, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue arriva. Il avait l’habitude quand il rentrait d ’un voyage, de prier deux rak‘ats dans la mosquée et de s’asseoir au milieu des hommes. Aussi tôt qu’il eut fait sa prière, ceux qui n’ont pas participé à l’expédition vin rent le trouver pour s’excuser et jurer de leur bonne foi. Ils étaient au nombre de quatre-vingt et quelques hommes. Il accepta leurs excuses ainsi que l^ur serment d ’allégeance, et demanda à Dieu de leur par donner en confiant aussi à Dieu leurs sentiments cachés. J ’arrivai et le saluai, il me dit, en me souriant d ’un sourire d ’un homme irrité: «Approche-toi». Je me dirigeai vers lui jusqu’à ce que je fus devant lui» - Q u ’est-ce qui t’a retenu? N ’avais-tu pas acheté ta monture?» - Certes oui, répondis-je, ô Envoyé de Dieu, si je me trou vais en présencee d’un autre homme que toi en ce bas monde, je ne pourrais me soustraire à son courroux sans une excuse et je donnerais des arguments. Mais par Dieu je sais bien que si je réussis aujourd’hui à te raconter un mensonge pour obtenir ton agrément, demain, Dieu attirera sur moi ta colère. Et si je dis la vérité, j’encourrai ta colère et il se peut que Dieu à Lui la puissance et la gloire me pardonne ce que j’ai fait. Mais par Dieu je n’ai aucune excuse et je n’ai jamais été aussi fort et à mon aise qu’au moment où je suis resté derrière toi sans parti ciper à l’expédition». -
Celui-là, s’écria l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa
lue - a dit la vérité» Puis en m ’adressant la parole, il dit: «Lève-toi, et Dieu décidera à ton sujet ce qu’il voudra». Des hommes de Bénou S a lama me suivirent et dirent: «P a r Dieu, nous savons que tu n’as pas com m is de péchés avant cela, o r tu as été capable de trouver une ex cuse auprès de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - ain
367
si que l’ont fait ceux qui n’ont pas répondu à son appel. La dem ande qu'adressa l’Envo yé de Dieu * qu’Allah le bénisse et le salue - à Dieu pour te pardonner aurait suffi à effacer tout p é ch é ». P a r Dieu, ils ne cessèrent de m ’accabler de reproches que j’eus le désir de retourner auprès de l’Envo yé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - pour re venir sur mes paroles. J e leur dis alors: « Y a-t-il d’autres que moi qui se trouvaient dans le mêm e c a s ? » - O ui, répondirent-ils, deux hommes qui ont tenu les m êm es propos et ont reçu la m êm e réponse. - Et qui sont-ils. dem andai-je. Ils répliquèrent: «M ourara Ben A l-R a b i‘ A I-‘Am ri et Hilal Ben O um ayya Al-Waqifi. C e s deux personnes étaient des hom mes de bien, d ’un comportement exemplaire et avaient assisté à la ba taille de Badr. J e rentrai ch e z moi après que l’En vo yé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - eut ordonné aux fidèles de ne plus adresser la pa role à a u c u n de n o u s , les tro is. L e s h o m m e s n o u s é vitè re n t et changèrent leur attitude vis-à-vis de nous. La terre elle-m ême changea et je m e dem andai si la terre où j ’étais était la m êm e terre que je connaissais. Cela dura cinquante jours». Puis il relata le reste du récit. Dieu ensuite fit cette révélation: «Allah a pardonné au Prophète, à ceux qui ont émigré avec lui et à ceux qui l’ ont accueilli à Médine. Ne sont-ce pas ceux qui l’ ont soutenu aux heures difficiles après avoir été sur le point de faillir à leur devoir? H leur a pardonné puisqu’il est pour eux plein de mansuétude et de clémence. Allah a également pardonné aux trois individus qui n’ont pas suivi le Prophète. Longtemps la terre leur parut étroite, toute vaste qu’elle est. Eux-mêmes se sentaient oppresés et éprou vaient qu’ils ne pourraient trouver d’ autre appui qu’en Allah. Allah les ac cueillit dans le sein de sa miséricorde et les amena ainsi au repentir. Allah est plein de mansuétude et de clémence. O croyants, craignez Allah et soy ez du côté des justes». C e s trois individus étaient quasim ent isolés des autres pendant cinquante jours et nul ne leur adressait la parole. La terre, toute vaste qu’elle fût, leur paraissait exiguë, ils ne savaient quoi faire, com m ent se com no rter. m ais m alaré tout, ils manifestèrent leur constance et en durèrent ce oycottage, et p o u r prix de leur sincérité, D ie u accepta leur
368
repentir. D onc cette période de boycottage était pour eux une punition puis Dieu revint vers eux.
«Soyez du côté des justes» un ordre divin qui ne procurera à celui qui l’aura observé que des issues pour toute affaire et toute gêne. A b dullah Ben M ass'oud a dit: «A u cu n profit à tirer du m ensonge que ce soit sérieux ou une plaisanterie».
mâ kâna li’ ahli-l-M adînati wa man hawlahum m in a-l-’ a‘ râbi ’ ayyatahallafij ‘an rasûli-L-Lâhi walâ yargabû bi ’anfusihim ‘an nafsihî dâlika bi ’annahum lâ yusîbuhum zama’un walâ nasabun walâ mahmasatun fî sabîli-L-Lâhi walâ yata’ûna mawti’an yagîzu-l-kuffâra wa lâ yanâlûna min ‘aduwwin naylan ’illâ ’inna-L-Lâha lâ yudî‘u ‘ajra-l-muhsinîna (120).
Il est indigne des habitants de Médine et des nomades d’ alentour d’abandonner le Prophète ou de préférer leurs personnes à la sienne. En ef fet, il n’est ni soif, ni fatigue, ni privation qu’ils n’endurent au service d’Al lah, de même qu’ ils ne fouleront pas un pouce de territoire ennemi ou qu’ils ne remporteront sur l’ ennemi aucun succès, sans que cela ne leur soit compté comme une bonne œuvre! Allah ne laisse rien perdre aux gens de bien des leurs œuvres (120). Dieu blâme les hommes qui étaient restés à l’arriére sans partici per à l’expédition de Tabouk, parmi les habitants de Médine et les bé douins qui vivaient autour d ’elle et qui préféraient leur propre vie à celle du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -, car par ce faire ils se sont privés de la rétribution. S ’ils l’avaient suivi et prit par à cette expédition, ils n’éprouveraient ni soit, ni faim, ni fatigue en combattant dans le chemin de Dieu. De mêm e, ils ne fouleront pas un endroit qui puisse être foulé en provoquant la colère des m écréants et ne rece vront aucun avantage sur un ennemi, sans que cela ne soit une bonne
369
action qui passe à leur actif. Dieu comme on le sait, ne laisse pas per dre la bonne rétribution à ceux qui font le bien.
Cj^==>
Ç o lj
Vj
6j±Jss==>
0
2Jüu
i y f e = ti ¿ 0 -1 &
Vj ^
walâ yunfiqûna nafaqatan sagîratan walâ kabîratan walâ yaqta‘ûna wâdiyan ’illâ kutiba lahum liyajziyahumu-L-Lâhu ’ ahsana mâ kânû ya‘malûna (121).
Ils ne consentiront aucune contribution petite ou grande, en campagne, ils ne franchiront aucune vallée sans que cela ne soit inscrit à leur compte. Allah rétribuera leurs actes de la plus belle récompense qui soit (121). C e s combattants dans le sentier de Dieu ne feront aucune dé pense, petite ou grande, «ne franchiront aucune vallée» pour aller à la rencontre de leur ennemi «sans que cela ne soit inscrit à leur compte». O n rapporte à ce propos que le prince des croyants Othman Ben Affan -que Dieu l’agrée-, grâce à ce vreset, avait une très belle récom pense parce qu’il avait dépensé, pour réaliser cette expédition, des dé penses énormes. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue avait excité les hommes à dépenser pour cette expéditin qui, comme on l’a montré, avait lieu dans des circonstances très difficiles. Othman s’écria: « J e prends à ma charge cent chameaux tout équipés. Puis à la deuxième exhortation du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -; O th m an ajouta encore cent cham eaux. A va nt de descendre de sa chaire, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - encouragea les hommes à dépenser, et Othman de répondre sans aucune hésita tion: « J e suis prêt à donner aussi cent chameaux équipés.» Le rappor teur de cet é vé nem e nt ajouta: « J ’ai vu alors l’E n v o y é de D ieu qu’Allah le bénisse et le salue - faire un geste de sa main en disant: «D ie u ne dem andera pas com pte à O th m a n sur tout ce q u ’iJ aura commis après cela». Suivant une autre version, Othman vint trouver le Prophète - qu’Al lah le bénisse et le salue - et versa devant lui mille dinars. Il les prit, les tourna entre ses doigts en disant: «D ie u désormais absoudra à e>,hma" et ¡1 le répéta plusieurs fois.
370
Quant à l’expression: «ils ne franchiront aucune vallée» Qatada l’a commentée: «C e s gens-là ne traverseront une vallée en s’éloignant des leurs sans qu’ils ne soient rapprochés de Dieu».
kâna-l-mu’minûna liyanfïrû ka ffatan falawl nafara min kulli firqatimminhum t a ’ifatu-l-liyatafaqqahû fî-d-dîni wa liyundirû qawmahum ’idâ raja*u ’ilayhim la ‘allahum yahdarûna (122)
Il n’est pas souhaitable que tous les fidèles quittent leur pays pour s’instruire. Il suffit qu’un certain nombre d’entre eux viennent apprendre la religion, puis s’en retournent chez eux pour l’enseigner à leurs concitoyens. Peut-être en viendront-ils à craindre Allah (122). Ibn^A bbas a co m m nenté ce ve re se t de cette m anière: «L e s croyants n’ont pas à sortir tous en campagne en laissant le Prophète qu ’Allah le bénisse et le salue - seul. Il convient donc qu’un groupe d’entre eux- c.à.d un régiment- aille en campagne selon l’ordre du Pro phète - qu’Allah le bénisse et le salue - et, à leur retour, ils apprendront des fidèles qui sont restés les enseignements et les révélations des cendus durant leur absence, et s’instruiront ainsi dans la religion.
«Peut-être en viendront-ils à craindre Allah» ou suivant une autre in terprétation: «Peut-être prendraint-ils garde». A ce propos Moujahed a dit: « C e verset fut révélé au sujet de certains com pagnons du Pro phète - qu’Allah le bénisse et le salue - qui sont sortis dans les déserts pour accomplir leur mission. Ils étaient accueillis aimablement par les autres qui leur ont fait du bien. Ils les ont appelés à Dieu et à suivre la voie droite, et eux de répondre: «N o us trouvons que vous avez quitté vos compatriotes pour vivre entre nous». A cette réponse, les fidèles éprouvèrent un certain embrarras, ils quittèrent le désert et se rendi rent chez le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - Dieu à Lui la puissance et la gloire fit alors cette révélation: «Il suffit qu’un certain nombre d’entre eux» à la recherche du bien «viennent apprendre la reli gion» pour être au courant des dernières révélations «puis s’en retournent chez eux pour l’enseigner à leurs concitoyens».
371
Al-Dahak, quant à lui, a dit: «Lorsque le Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - voulait être à la tête d’une expédition qui comptait entreprendre, il n’était plus permis à tout musulman de rester chez soi sans en prendre part à moins qu’il n’y ait des excuses valables. Quand il envoyait les régiments, ceux-ci ne partaient avant son autorisation. Si une certaine révélation fut descendue durant leur absence, à leur re tour ils demandaient à ceux qui étaient restés de la leur apprendre. Ikrima de sa part a commenté: «A p rè s la révélation de ce verset:
«S i vous refusez de combattre, Allah vous infligera un châtiment exemp laire» [Coran IX, 39] et ceci: «Il est indigne des habitants de Médine et des nomades d’ alentour...» [Coran IX, 120] les hypocrites s’écrièrent: «L e s nom ades et ceux qui ont fait défection à M ouham m ad sont per d u s » alors qu’un certain nombre des compagnons du Prophète - qu’Al lah le bénisse et le salue - étaient sortis vers les déserts pour instruire leurs concitoyens. Dieu à cette occasion fit descendre: «Il n’est pas sou haitable que tous les fidèles quittent leur pays».
yâ ’ayyuhâ-l-ladîna If manû qâtilû-l-ladîna yalûnakum mina-l-kuffari wa liyajidû fîkum gilzatan wa‘lamû ’anna-L-Lâha ma‘a-l-muttaqîna (123).
O croyants, combattez vos voisins infidèles! Qu’ils sentent votre ru desse! Et sachez qu’Allah est avec ceux qui évitent l’injustice (123). Dieu ordonne aux fidèles de combattre d’abord les impies qui sont près d’eux. C ’est pourquoi l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a commencé à combattre les ido j^res qui vivaient dans la pres q u ’île arabique. Lorsque les gens erutrt
t en m asse dans la religion
de Dieu et em brassèrent l’Islam, à spvr^r que les principales régions étaient conquises telles que La Mecque. Medme, Ta ë f et d’autres, l’E n voyé de Dieu - qu ’Allah le bénisse et le salue - se prépara alors au combat des incrédules parmi les gens du Livre. En l’an 9 après l’hégire, il fit l’expédition de Tabouk où vivaient les Romains qui étaient des gens d’Ecriture, puis à cause de la disette, la
372
chaleur torride et les difficultés qu’avaient rencontrées les fidèles, il re tourna à Médine. En l’an 10 de l’hégire, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - s’occupa du pèlerinage de l’adieu, et après quatre-vingt et un jour de son accomplissement, la mort le surprit. Son successeur au pouvoir le calife Abou Bakr As-Siddiq prit à sa charge la mission de l’expansion de l’Islam,. En effet, il envoya des troupes pour combattre les Romains qui adoraient la croix et les Perses adorateurs du feu. Leurs pays furent conquis, César et Cosroès furent vainus, leurs tré sors pillés et emportés aux pays des musulmans pour être dépensés dans le sentier de Dieu. Après Abou Bakr, O m a r fut élu calife et put conquérir les royau mes tant à l’est qu’à l’ouest et triompher sur les impies. A la mort de ‘O m a r, O thm an Ben Affan tint les rênes du pouvoir et put conquérir aussi d’autres régions, la Parole de Dieu fut la plus haute, la religion de l’Islam envahit les pays et ainsi les successeurs du Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - au pouvoir avaient obtempéré aux or dres divins en se conformant à ce verset: «O croyants, combattez vos
voisins infidèles». «Qu’ils sentent votre rudesse» en les combattant, car un croyant fi dèle est celui qui est compatissant envers son frère le croyant, et rude envers les incrédules selon les dires de Dieu: «Bons envers les croyants, durs envers les infidèles» [Coran V, 54] et: «Mohammed est le Prophète de Dieu. Autant ses compagnons sont implacables envers les infidèles, autant ils sont compatissants entre eux» [Coran X LVIII, 29]. Q ue les croyants sachent que Dieu est toujours avec ceux qui Le craignent, qu’ils se fient donc à Lui et observent Ses enseignements. lilà
zîJÇa aoI)
JyO
(Jt
ïjJ*i c Jÿ ] [a I j j j
4 <&$\ Qj jjs
\£X l 'i l ^
^
f*-r
wa ’id â mâ ’unzilat sûratun faminhum may-yaqûlu ’ayyukum zâdathu
373
hâdihî ’îmânan fa ’ammâ-l-ladîna ’ a'manû fazâdathüm ’îmânan wahum yastabsirûna (124) wa ’amma-l-ladîna fî qulûbihim maradun fazâdathüm rijsan ’ilâ rijsihim wa mâtû wahum kâfirûn (125).
Quand une nouvelle sourate est révélée, il en est qui disent: «Duquel d’entre vous, cette sourate a augmenté la foi?» Elle a augmenté la foi de tous les vrais croyants, qui s’en réjouissent (124) Quant aux cœurs infirmes, elle n’ a fait qu’ augmenter leur acrimonie. Et au moment de la mort, ils sont encore infidèles (125). Toutes les fois qu’une nouvelle sourate fut révélée, certains parmi les hypocrites dirent les uns aux autres: «Duquel d’entre vous, cette sou
rate a augmenté la foi?» C ’est une preuve, com m e ont avancé les ulé mas, que la foi peut augmenter comme elle peut diminuer.
«Quant aux coeurs infirmes, elle n’a fait qu’ augmenter leur acrimonie» c ’est à dire elle ajoute souillure à la souillure de ceux qui doutent et dont les cœ urs sont malades, com m e Dieu le confirme dans ce verset:
«C e Coran est un guide et un baume pour les croyants. Il se heurte à la surdité et à l’ aveuglement des incrédules» [Coran X L I, 44]. C e ci est en core un signe de leur misère et leur mauvais sort, car m êm e ce Coran qui est une guérison pour les cœ urs et une voie droite ne fait qu'aggra ver leur égarem ent à cause de leur incrédulité et leur hypocrisie, tout com m e on a dit: «C e lu i dont son hum eur est mauvaise, tout ce qui le nourrit ne fera qu’augmenter son mauvais tempérament».
’awalâ yarawna ’annahum yuftanûna fî kulli ‘âmim-marratan ’aw marratayni tumma lâ yatûbûna walâ hum yaddkkarûna (126) wa’idâ ma ’unzilat sûratun nazara ba‘ duhum ’ilâ ba‘din hal yarâkum min ’ ahadin t umma-n-sarafû sarafa-L-Lâhu qulûbahum bi ’annahum qawmu-l-la yafqahûna (127).
Ne voient-ils pas qu’ Allah les éprouve une ou deux fois l’ an? Malgré 37.4
cela, Ils ne se repentent ni ne s’amendent (126) Chaque fois qu’une sourate est révélée, ils se regardent les uns les autres, disant: «Quelqu’un vous voit?» Puis ils s’esquivent. Allah ferme les cœurs de gens aussi peu compré hensifs (127). O n reproche à ces hypocrites leur obstinatin car, malgré q u ’ils sont éprouvés une ou deux fois l’an, ils ne se repentent pas de leurs péchés ni se rappellent de ce qui les attendra dans l’au-delà. Cette épreuve a été interprétée de manières différentes: Moujahed a dit qu’il s’agit de la disette et de la faim. Pour Qatada l’épreuve est la guerre ou la conquête une ou deux fois l’an. Après la révélation d’une sourate, les hypocrites regardent les uns les autres, et même à droite, à gauche, et partout si quelqu’un les voit, puis ils se détournent sans prêter au cu n e attention. T e l est leur comportement dans le bas monde, ils tergiversent et n’acceptent au cune vérité ou essayent de la saisir. Dieu montre leur cas quand II dit dans une autre sourate: «Pourquoi se désobéissent-ils à nos avertisse ments? semblables à des ânes effarouchés» [Coran LXXIV, 49 - 50]. Dieu, de sa part, détourne leurs cœ urs car ils sont des gens qui n’essayent pas de concevoir ni de comprendre les enseignements, plutôt ils préfè rent s’en détourner et se préoccuper d’autres affaires.
laqad jâ"’akum rasûlum-min ’anfusikym ‘ azîzun ‘alayhi mâ ‘anittum harîsun ‘alaykum bi-l-mu’minîna ra ’ûfu-r-rahîm (128) fa ’in tawallaw faqul hasbiya-L-Lahu lit ’ilâha ’illâ huwa ‘alayi tawakkaltu wahuwa rabbu-l-‘arsi-l-‘azîm (129).
Un Prophète choisi parmi vous est venu, compatissant à vos peines, im patient de vous convaincre. 11 est toute bonté et clémence pour les croyants (128) S’ils restent insensibles, dis: «Allah me suffît. Il n’y a d’au tre Allah que Lui. Je me fíe à Lui. Il est le détenteur du trône sub lime (129).
375
Dieu rappelle aux croyants qu ’il leur a envoyé un Prophète pris parmi eux, c’est à dire d’une même nature que la sienne et qui parle leur langue, comme le montre également ce verset: «Allah a marqué
une extrême bienveillance aux fidèles en choisissant parmi eux un Pro phète» [Coran III, 164] et ce qu’Abraham avait demandé à Dieu en dis ant: «Seigneur, fais naître parmi eux un envoyé...» [Coran II, 129]. Ce Prophète qui a été envoyé, le mal que vous faites lui pèse, il ne cherche pas à vous accabler par les pratiques excessives dont vous êtes incapables d’accomplir, plutôt la loi qui l’a apportée est facile à quiconque Dieu la lui rend comme telle. Il est aussi avide de votre bien en vous dirigeant vers la voie droite. A ce propos Abdullah Ben Mass'oud rapporte que l’Envo yé de Dieu -q u ’Allah le bénisse et le salue - a dit:
«Dieu n’a imposé une inter diction sans qu’il ne sache que vous allez la transgresser. Or, je vous tiens par la tête de peur que vous ne vous précipitiez dans le feu comme font les mouches et les papillons» (Rapporté par Ahmed)(1)' Ibn Abbas rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a raconté qu’il a vu en rêve deux anges venir à lui. L ’un se tint auprès de sa tête et l’autre auprès de ses pieds. Ce dernier dit au premier: «D onne-m oi la parabole de cet homme-là et de sa com m u nauté». L ’autre répondit: «Ils sont pareils à des gens qui ont entamé un voyage et, arrivés à un désert, constatèrent que leur provision ne leur permettra ni de franchir le désert ni de retourner chez eux». Etant ainsi, un homme portant un joli manteau se présenta à eux et dit: «S i je vous amène dans un verger où vous trouverez la verdure et l’eau, me suivriez-vous?». - Certainement, répondirent-ils. Il les amena vers ce verger où ils ont pu manger et se désaltérer et même ont gagné de poids. Puis if leur dit: «N e vous ai-je pas trouvé dans un état lamen table et vous m ’avez suivi pour vous amener à ce ve rg er?» - Oui, ré pondirent-ils. - Q ue pensez-vous si je vous dis qu’il y a aussi devant
(1 )
4Jl
JLÎj ^
i* j > - ç j> * i j*J ¿il ùl»
<ü)l d j -'j
‘d'j
aJUI Jup ¿¡e-
.
376
*3?j>-\
vous un jardin qui est aussi meilleur que celui-là, me su ivrie z-vo us?» Une partie s’écria: «P a r Dieu, il ne dit que la vérité, suivons-le», mais l’autre riposta: «N o u s nous contentons d’y rester car nous y som m es très bien».
«Il est toute bonté et clémnece pour les croyants» tel est le caractère du Prophète - qu ’Allah le bénisse et le salue - à qui Dieu a dit aussi:
«Sois d’ un abord facile pour les croyants qui se donnent à toi» [C oran X X V I, 215]. S ’ils se détournent de toi et de la religion grandiose et fa cile que vous a ve z apportée, réponds-leur: «Allah me suffit. Il n’y a d’autre Allah que Lui». Il lui dit dans un autre verset: «Il est le maître de l’ Orient et de l’ Occident. Il n’y a d’autre Allah que Lui. Prends-le pour souverain» [Coran LXXIII, 9]. Il est le Maître du Trôn e immense, à qui tout appartient. Il est le créateur de tout ce qu ’il se trouve dans les d e u x et sur la terre, entre eux et sous le Trône. Ils sont soumis à Sa volonté. Sa science embrasse tout. Sa décision se réalise. Il est puis sant sur toute chose. A cet égard Abou A d -D a rd a ‘ a dit: «Q u ico nq ue aura dit sept fois matin et soir: «D ieu me suffit, il n’y a de Dieu que Lui. Je me fie à Lui. Il est le Seigneur du Trône imm ense» Cela le délivre de toute gê n e».
377
10-SOURATE DE JONAS 109 vereset Révélée à La Mecque, à l’exception des versets 40, 94, 95, et 96 révélés à Médine
Bismi-L-Lahi-r-Rahmâni-r-Rahîm ’Alif-Lam-ra tilka ’ayâtu-l-kitâbi-l-hakîmi (1) ’akâna-li-n-nâsi ‘ajaban ’an ’awhayna ’ilâ rajulim minhum ’an ’andiri-n-nâsa wa bassiri-l-ladîna ’a manû ’anna lahum qadama sidqin ‘inda rabbihim qâla-l-kâfirûna ’inna hâdâ lasâhirum mubînun (2). Au nom de Dieu le Miséricordieux le Très Miséricordieux. Alif. Lam.Ra. Voilà les versets du Livre et de la Sagesse (1) Qu’y-a-til d’étonnant à ce que nous ayons donné mission à l’un d’entre vous d’aver tir ses semblables? Annonce à ceux qui croient qu’ils jouiront d’une sécurité idéale auprès de leur Seigneur. Les incrédules traitent cette mission de ma gie manifeste (2). Les opinions se sont controversées sur le sens du «Livre»: Selon Ai-DahaK, u s-agit au oorar, d c t iee. versets gonf renforcés, mais
378
d’après Al-Hassan: il est le Pentateuque et les Psaumes. Qatada, quant à lui, déclare que ce sont tous les Livres révélés avant le Coran, bien que cette interprétation parait étrange.
«Qu’y a-t-il d’étonnant?»
Dieu réfuté les dires des incrédules qui ont trouvé cela comme étrange qu’un livre céleste soit révélé à un mor tel parmi les hommes dont il est chargé de divulguer. On trouve cet étonnement dans d’autres versets où Dieu a parlé des peuples passés, comme par exemple des peuples du Houd et Saleh lorsque ceux-ci leur dirent: [Coran VII, 63], et que fut la réponse des impies parmi les Qoraïchites à l’appel de Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue -:
«Trouvez-vous étrange qu’un message vous parvienne de votre Seigneur par l’entremise d’un mortel comme vous»
«Comment, il prétend réunir tou tes les divinités en une seule? C’est vraiment là quelque chose d’extravagant» [Coran XXXVIII, 5].
A ce propc/s Ibn Abbas a dit: «Lorsque Dieu a chargé Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue - du message, les arabes le contestèrent et s’écrièrent: Dieu est plus grand d’envoyer un homme comme Mouhammad pour être son Prophète et porteur du message. Dieu leur répond:
«Qu’y a-t-il d’étonnant à ce que nous ayons donné mis sion à l’un d’entre vous...». L’expression «qu’ils jouiront d’une sécurité idéale auprès de leur Sei gneur» a suscité une controverse dans les opinions: Ibn Abbas a dit: C’est le bonheur aux croyants d’être déjà mention nés auprès de Dieu dans plusieurs endroits du Livre. Al-'Oufi a déclaré: C’est la plus grande récompense grâce à leurs œuvres. Pour Moujahed, il s’agit des bonnes œuvres telles que les prières, le jeûne, les aumônes... par ailleurs ils bénéficieront de l’intercession du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -. Quant aux incrédules, ils disent de Mouhammad: «C’est un sor cier» bien que Dieu l’a choisi d’entre eux pour leur être un annoncia teur et un avertisseur.
379
’inn rabbakum u-L-Lâhu-l-ladî halaqa-s-samâwâti wa-l-’arda fí sittati ’ayyâmin tumma-stawâ ‘alâ-l-‘arsi yudabbiru-l-’amra mâ min safï‘in ’illâ mim ba‘di ‘idnihi d âlikumu-L-Lâhu rabbukum fa‘budûhu ’afalâ tadakkarûna (3). Votre maître est Allah qui a créé les cieux et la terre en six jours, qui a proclamé Sa souveraineté du haut du Trône et qui règle la marche de l’univers. Aucune interecession n’est possible auprès de Lui, sans son assen timent. C’est cet Allah qui est votre Seigneur. Adorez-Le. Finirez-vous par comprendre? (3). Dieu est certes le Seigneur de tout l’univers, a créé les cieux et la terre en six jours dont chaque jour équivaut à mille ans de ce bas monde comme nous allons en parler. Puis II s’est assis en majesté sur le Trône. Ce Trône qui est la plus magnifique des créations et la su prême, est fait d’un rubis rouge.
«Qui règle la marche de l’univers» et dirige tout ce qu’il a créé avec «le poids d’un atome ne Lui échappe ni dans les cieux, ni sur la terre» [Coran XXXIV, 3] dont une affaire quelconque ne saurait le pré attention
occuper d’une autre, ne se lasse plus d’exaucer Ses serviteurs qui de mandent avec insistance, et aucune créature grande ou petite qu’elle soit sur les montagnes, dans les mers ou dans les cités et les déserts ne le distrait d’une autre car [Coran XI, 6] et en plus:
«il n’y a pas de créature sur terre qui n’at tende d’Allah sa nourriture» «Il n’est pas une molécule dans les entrailles de la terre, une brindille verte ou sèche qui ne soient dénombrées dans le sommier de la création» [Coran VI, 59], Les dires de Dieu: «aucune intercession n’est possible auprès de Lui sans son assentiment» ont des pareils dans le Coran par exemple ces versets:
-«Qui donc peut intercéder auprès de Lui sans sa permission» [Coran II, 255].
- «Combien d’anges dans les cieux dont l'intercession sera inefficace, à
380
moins qu’elle n’ait été autorisée et ratifiée par Allah à son gré?» [Coran LIII, 26],
-
«Il n’admet aucune intervention si ce n’est celle qu’il autorise» [Co
ran XXXIV, 23]. Puis II exhorte les hommes à L’adorer sans rien Lui associer et ré primande les idolâtres pour avoir reconnu d’autres divinités que Lui en dépit de toutes les preuves évidentes qu’il est le seul créateur.
s ji
ij j u
^
> ’ilayhi marji‘ukum jamran wa‘da-L-Lâhi haqqan ’innahû yabda’û-l-halqa tumma yu‘îduhû liyajziya-l-ladîna ’a*manû wa amilû-s-sâlihâti bi-l-qisti wa-l-ladîna kafarû lahum sarâbum min hamîmin wa ‘adâbun ’alîmumbimâ kânû yakfuruna (4). Vous ferez tous retour à Lui, c’est là un arrêt irrévocable d’Allah. C’est lui qui crée les êtres et les ressuscite pour récompenser suivant leurs mérites ceux qui croient et pratiquent les bonnes œuvres. Les incrédules au ront pour breuvage de l’eau bouillante et ils subiront un châtiment impi toyable pour prix de leur incrédulité (4). Toutes les créatures feront retour au Seigneur au jour de la résur rection sans aucune exception, car, comme II les a créées la première fois, Il les fera ressusciter et c’est une affaire qui Lui sera facile. Une fois jugés, chaque individu sera rétribué selon ses œuvres dans le bas monde, avec équité et sans être lésé. Quant aux incrédules, et à cause de leur impiété, «auront pour breuvage de l’eau bouillante» et seront exposés à un souffle brûlant sous une ombre de fumée chaude.
ijx ij \jÿ
yjj ,*,11
v_
381
Jji>-
jA
huwa-l-ladî ja‘al-s-samsa diya’an wa-l-qamara mûran wa qaddarahû manâzila lita‘lamû ‘adada-s-sinîna wa-l-hisâba mâ halaqa-L-Lâhu dâlika ’illâ bi-l-haqqi yufassilu-l-’a yâti liqawmiy-ya‘lamûna (5) ’inna fî-htilâfï-1layli wa-n-nahâri wamâ halaqa-L-Lâhu fi-s-samâwâti wa-l-’ard la ’a yâti1-liqawmiy-yattaqûna (6). C’est lui qui a créé le soleil qui brille et la lune qui éclaire. C’est Lui qui a fixé les phases de celle-ci pour vous permettre de calculer les années et de mesurer le temps. Ce n’est pas sans but qu’Allah a créé tout cela. Nous multiplions nos signes pour ceux qui comprennent (5). Certes, dans la succession du jour et de la nuit et dans tout ce que renferment les cieux et la terre, il y a des signes pour ceux qui craignent Allah (6). Parmi les signes de Dieu qui montrent Son Omnipotence la clarté que diffuse le soleil pendant le jour, et la lumière de lune pendant la nuit, et l’une et l’autre de ces planètes ne sont pas identiques. Quant à la lune, elle commence à apparaître sous forme d’un croissant puis s’accroît jusqu’à devenir pleine, ensuite elle commence à se décroître pour revenir à l’état primitif un croissant. Ce phénomène est confirmé pas ce verset: [Co ran XXXVI, 39]
«A la lune, nous avons assigné des phases successives aux termes desquelles elle est évidée comme un régime de dattes dégarni»
Donc grâce aux phases lunaires déterminées par Dieu, les gens peuvent connaître, les mois et les années, et grâce au soleil on connaît les jours telle est la vé rité indéniable tout comme la création des hommes quand II dit:
«Ce n’est pas sans but qu’Allah a créé tout cela»
«Peutêtre pensiez-vous que vous aviez été créés sans but et que vous ne nous fe riez jamais retour?» [Coran XXIII, 115]. Dieu expose les signes pour ceux aui savent et comprennent.
Quant à la succession du jour et de la nuit, cela signifie qu’aucun intervalle les sépare comme le montre ce verset:
«C’est Lui qui a engen
382
dré l’alternance rapide du jour et de la nuit» [Coran VII, 54]. Le Coran renferme une multitude de versets qui parlent de la création et qui sont des signes pour des gens qui les méditent et en tirent des preuves.
’inna-l-ladîna lâ yarjûna liqâA’ana wa radû bi-l-hayâti-d-dunyâ watma’annû bihâ wa-l-ladîna hum ‘an ’ayâtina gâfilûna (7) ’ûla’ika ma’wâhumu-n-nâru bimâ kânû yaksibûna (8). Ceux qui oublient qu’ils doivent comparaître devant nous, qui s’aban donnent en toute quiétude aux plaisirs du siècle et qui négligent nos si gnes (7) Ceux-là auront l’enfer pour séjour en punition de leurs œuvres (8). Dieu parle des malheureux qui ne croient pas à Sa rencontre, qui sont satisfaits de la vie dans le monde d’ici-bas et qui y trouvent leur quiétude en jouissant des plaisirs du siècle sans jamais penser à l’audelà et qui sont restés indifférents aux Signes de Dieu. Ceux-là subi ront le châtiment du Feu pour prix de leur incrédulité et leur indiffé rence.
’inna-l-ladîna a'm anû wa ‘am ilû-s-sâlîhâti yahdîhim rabbuhum biTm ânihim tajrî min tahtihim u-l-’anhâru fî jannâti-n-na‘îmi (9) da‘wâhum fîhâ subhânaka-L-Lâhumma wa tahiyyatuhum fîhâ salâmun wa ’ahiru da‘wâhum ’ani-l-lhamdu li-L-Lâhi rabbi-l-‘âlamîna (10). Ceux qui croient et pratiquent les bonnes œuvres et que dirige leur connance en Alla», auront pour séjour des jardins arrosés d’eau vive, voués à la félicité (9). Us ne cesseront de s’exclamer: «Gloire à Toi Seigneur». Ils
383
seront partout accueillis par le mot «Paix» Et leur exclamation finale sera: «Louange à Allah, le Maître des mondes» (10). A l’inverse des mécréants, ceux qui ont cru en Dieu et en Ses Prophètes, qui ont observé avec sincérité les enseignements, qui ont pratiqué de bonnes œuvres, leur foi les a dirigés vers la bonne fin et le Seigneur les guidera au jour de la résurrection afin de pouvoir franchir le pont qui les mènera au Paradis. Leur foi, d’après Moujahed, leur ser vira de lumière pour être toujours sur la voie droite. Ibn Jouraïj a dit: «Les bonnes œuvres seront représentées à leurs auteurs par un être d’une forme et apparence magnifiques. L’homme demandera alors: «Qui es-tu?» La réponse sera: «Je suis tes œu vres»; une lumière lui éclairera la route devant lui afin de pouvoir accé der au Paradis. Les mauvaises œuvres des impies seront représentées par un être à mauvaise apparence et une odeur puante, qui ne se séparera de l’incrédule qu’après l’avoir précipité dans l’enfer.
«Gloire à Toi Seigneur»
L’invocation des croyants au Paradis sera: leur salutation sera: et à la fin de toute invocation ils diront: et Ibn Joura'ij de commenter: «On m’a rapporté que lorsqu’un oiseau passera par eux et ils le dési rent, ils diront: «Gloire à Toi Seigneur» et un ange leur apportera ce qu’ils désirent: Il les saluera et ils lui répondront le salut, voilà le sens de la salutation «Paix». Une fois le repas terminé ils s’écrieront: «Louange à Allah, Seigneur des mondes».
«Paix» «Louange à Allah, le Seigneur des mondes»
Le mot: «Paix» sera entendu partout dans le Paradis comme le confirment ces quelques versets: [Coran XXXIII, 44] [Coran LVI, 26] et
«Le jour de leur comparution devant Allah, ils seront accueillis par le mot: «Paix» «Seule ment retentiront les mots: «Paix, paix» «Les anges ac courront à leur rencontre de tous côtés. «Que le salut soit pour vous» [Coran XIII, 23-24], Quant à leur dernière exclamation: «Louange à Allah, le Maître des mondes» est une preuve et une exhortation à ne louer que Dieu seul, Lui, qui s’est loué quand il a commencé Sa création, au début de Son Livre et lors de la révélation. Il a dit:
«Béni soit Allah qui a révélé le Li
384
vre à Son Serviteur» [Coran XVIII, 1] et: «Louange à Allah qui a créé les deux et la terre» [Coran VI, 1] à savoir qu’on rencontre un bon nombre de versets qui renferment des louanges à Dieu. Il a été rapporté dans un hadith: «Les bienheureux du Paradis se ront inspirés par les formuels de louange et de glorification tout comme on leur accorde la respriation». Cela sera du aux bienfaits et faveurs qu’ils y recevront et, par la suite, ils loueront Dieu et le glorifieront, et cela durera l’éternité car les faveurs divines ne seront jamais interrom pues.
walaw y‘ajjilu-L-Lâhu li-n-nâsi-s-sarra-sti‘jâlahum bi-l-hayri laqudiya ’ilayhim ’ajaluhum fanadaru-l-ladîna lâ yarjûna liqa’anâ fî tugyânihim ya'mahûna. Si Allah prodiguait le mal avec la même facilité qu’il prodigue le bien, les hommes auraient tôt fait d’arriver à la fin de leurs jours. Nous laisse rons se débattre dans l’impiété ceux qui n’espèrent plus se rencontrer avec Allah (11). Ce verset montre sans doute la mansuétude et la clémence de Dieu envers Ses serviteurs. Il connaît l'état d’esprit des parents quand, au moment de la colère appellent la malédiction sur leurs enfants, et c’est pourquoi II ne les exauce pas, par pitié et par compassion. Mais s’il s’agit d’une invocation en leur faveur^pour leur accorder du bien, Il les exauce. Il a dit:
«Si Allah prodiguait le mal avec la même facilité qu’il prodigue le bien, les hommes auraient tôt fait d’arriver à la fin de leurs jours». Cela signifie que si Dieu hâtait l’exaucement, le terme de la vie des hommes aurait été décrété.
A
ce propos il ne convient pas d’appeler le mal ou la malédiction, en se conformant à ce hadith rapporté par Jaber où (’Envoyé de Dieu
«Ne demandez pas le m al pour vous-mêmes ni pour vos enfants, et ne le demandez pas non plus pour vos
- qu Anah le bénisse et le salue - a dit:
385
biens de peur que votre invocation ne tombe sur un moment d’exaucement» (Rapporté par Al-Bazzar et Abou Daoud)111. Ce verset est pareil aux dires de Dieu: «L’homme appelle le mal avec la même facilité que le bien» [Coran XVII, 11] par exemple lorsque l’un des parents demande à Dieu de maudire son fils, tout comme il L’invoque pour lui accorder de Ses bienfaits.
wa ’idâ massa-l-’insâna-d-durru da‘anâ lijambihT ’aw qa‘idan ’aw q a’iman falammâ kasafnâ ‘anhu durrahû marra ka’a-l-lam yad‘uma ’ilâ durrim-massahû kadâlika zuyyina li-Î-musrifîna mâkânû ya'malûna (12). Qu’un malaise surprenne l’homme et le voila qui nous appelle à son aide, quelle que soit sa position, couché, assis, ou debout. A peine l’en avons-nous délivré, le voilà qui retourne à ses occupations comme si de rien n’était. C’est ainsi que la laideur de leurs actions échappe aux ingrats (12). Une fois l’homme affligé ou se trouvant dans la gêne il n’a recours qu’aux invocations qu’il adresse à Dieu qu’il soit couché sur le côté, as sis ou debout. Lorsque Dieu le délivre de cette fâcheuse situation et le comble de ses bienfaits, le voilà cet homme qui se détourne, s’éloigne de Dieu et passe comme s’il ne Lui a appelé. Voilà un acte d’ingrati tude que Dieu méprise, Il réprimande par ailleurs toute personne dont l’un de ses caractères est la méconnaissance en disant: Seuls les croyants sincères sont exceptés.
«C’est ainsi
que la laideur de leurs actions échappe aux ingrats»
L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit:
.«Ut
386
¿y
^
j Âj
«Comme
c’est étonnant le cas du croyant à qui Dieu ne décrète que le bien: S ’il est atteint par un malheur il se résigne et ceci est un bien pour lui. S ’il éprouve de la joie, il est reconnaissant et ceci est un bien pour lui. Cela n ’arrive qu’au croyant» (Rapportépar Ahmed)[1].
walaqd ’ahlaknâ-l-qurûna min qabalikum lammâ zalamû wa ja ’athum rusuluhum bi-l-bayyinâti wamâ kânû liyu’minû kadâiika najzî-l-qawma-1mujrimîna (13) tumma ja‘alnâkum halâ’ifa fî-l-’ardi min ba‘dihim linanzura kayfa ta‘malûna (14). Nous avons anéanti les générations qui vous ont précédés pour les pu nir de leur injustice. Nous ne les avons anéantis, en effet, qu’après leur avoir fait parvenir nos signes par l’entremise des Prophètes et avoir déses péré de les convertir. C’est ainsi que nous châtions les coupables, (13). Nous vous avons appelés à prendre leur place sur terre pour voir comment vous vous comporterez (14). Dieu a anéanti les générations passées pour avoir traité leurs Pro phètes des menteurs et sans croire à leurs messages. Puis il les a remplacées par d’autres peuples, leur a envoyé un Prophète pour voir comment ils se comporteront vis-à-vis de lui. Moslim a cité ce hadith: «Le bas monde est agréable et verdoyant, Dieu vous y a faits des lieutenants pour voir comment vous vous comporte rez. Redoutez le bas monde et redoutez les femmes car les femmes étaient
(1)
jf^ai
oU J 01
•'Jj «o-J—u
^
CllS” Vl frUa i aJ ¿1 ^ W - ùlS"
387
^ aÂi
V
L>*p»
écjlJ à\) \ ^
jïr
la première sédition qu’ont subie les fils d ’Israël» (Rapporté par Mouslim)111.
wa ’idâ tutlâ ‘alayhim ’a*yâtunâ bayyinâtin qâla-l-ladîna lâ yarjûna liqâA’anâ’ti bi qur’ânin gayri hâda ’aw baddilhu qui mâ yakûnu lî ’an ’ubaddilahû min tilqàA’i nafsî ’in ’attabi‘u ’illâ mâ yuha~ ’ilayya ’innî ’ahâfu ’in ‘asaytu rabbi ‘adâba yawmin, ‘azîmin (15) qui law sa ’a-L-Lâhu mâ talawtuhû ‘alaykum walâA ’adrâkum bihî faqad labittu fîkum ‘umura-m-min qabliKf ’afalâ ta‘qilûna (16). Lorsqu’on récite nos versets à ceux qui espèrent ne pas se rencontrer avec nous, ils disent: «Apporte-nous un autre Livre que celui-ci ou bien mo difie-le». Réponds: «Je n’ai pas le pouvoir de le modifier moi-même. Je ne fais que suivre ce qui m’a été révélé. Je crains, si je désobéissais, que mon Maître ne me châtie durement» (15) Dis: «Si Allah l’avait voulu, je ne vous aurais pas récité le Livre et H ne vous l’aurait pas fait connaître. Je suis bien resté parmi vous près de la durée d’une vie sans le faire. Finirez-vous par réfléchir?»(16). Dieu montre l’obstination des incrédules parmi les idolâtres des Qoraïchites qui Le renient et se détournent de Ses versets. Toute les fois que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - leur récitait du Coran qui contient les preuves évidentes et les signes irréfutables, ils lui répondaient: «Apporte-nous un autre Coran ou change celui-ci».
l
ù
Jèkà •
^
4l)\ il)lj iVs"
388
l i i j L>-
LjjJt ù}l
jtov/î Ljjjl i
^
Dieu ordonne à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de leur dire: et il ne m’appar tient pas de le changer de mon propre chef, je ne suis qu’un serviteur et un envoyé qui ne fait que divulguer le message.
«Je n’ai pas le pouvoir de le modifier moi-même»
«Je ne fais que sui vre ce qui m’a été révélé. Je crains, si je désobéissais, que mon Maître ne me châtie durement». Puis pour leur montrer la véracité de son message, il leur dit: «Si Allah l’avait voulu, je ne vous aurais pas récité le Livre et II ne vous l’au rait pas fait connaître» Donc ce que je vous communique émane de la volonté de Dieu. La preuve que je ne l’ai pas inventé ni l’ai forgé, c’est que vous êtes incapables de le contredire ou de l’imiter. Par ailleurs, vous connaissez bien ma sincérité et ma loyauté car durant les années que j’ai passées parmi vous jusqu’au moment où mon Seigneur à Lui la puissance m’a chargé de cette mission vous ne m’avez rien imputé de mensonge. Ce qui signifie en d’autre terme: «fl’avez pas une raison pour discerner la vérité de l’erreur?.
«Finirez-vous par comprendre?»
Dans l’entrevue qui eut lieu entre Héraclius le roi des Romains et Abou Soufian (au pays de châm), Héraclius lui demanda: «Le traitêzvous de menteur avant qu’il ne tienne de tel propos (c.à.d. le mes sage)? - Non, répondit Abou Soufian. A savoir que ce dernier était un du chefs des idolâtres incrédules à Qoraïch, et malgré tout il n’a pu que dire la vérité. Et Héraclius de répliquer: «Car je savais qu’il ne mentait pas aux gens et en même temps à Dieu». De même, lors de la première émigration des musulmans à l’Ethio pie, Ja“far Ben Abi Taleb a dit à Négus: «Dieu nous a envoyé un Pro phète que nous connaissons déjà sa sincérité, sa lignée et sa fidélité» On cite à ce propos que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - avait passé quarante ans parmi les Qoraïchites avant le mes sage. »
389
faman ’azlamu mimman-i-ftarâ ‘alâ-L-Lâhi kadiban ’aw kaddaba bi’ayâtihi ’innahû lâ yuflihu-l-mujrimûna (17). Qui est plus coupable que celui qui colporte des mensonges sur le compte d’Allah ou qui traite Ses signes d’imposture? Allah n’est pas favo rable aux coupables (17). Qui est plus inique que celui qui forge de mensonges contre Dieu et prétend qu’il est l’envoyé de Dieu alors que Dieu ne l’a pas chargé du message? Il n’y a plus de péché qui soit plus énorme que celui-ci. C’est une réalité qui n’est pas méconnue même des ignorants, com ment donc serait-ce s’il s’agit d’un Prophète? Quiconque le traite de menteur, renie son message, doit présenter des preuves pour corrobo rer ses présomptions, bien que la différence entre la piété et la perver sité est aussi claire que le soleil? A cet égard on cite les dires de Abdullah Ben Salam: «Lors de l’arrivée de (’Envoyé de^Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - à Médine, j’étais parmi les gens qui se sont cachés. Mais dès que j’ai scruté son visage je constatai qu’il n’était pas un imposteur. Les premiers propos que j’ai entendus de sa bouche:
«O hommes! Enoncez le salut à haute voix et répandez la paix, donnez à manger aux pauvres, maintenez vos liens de parenté et faites la prière nocturne alors que les gens dorment. Faisant tout cela, vous entrerez au Pardis en paix»
Dimam Ben Tha'laba vint auprès de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - alors qu’il se trouvait parmi des hommes de Bani Sa‘d Ben Bakr. Entre autres paroles qu’ils ont échangées, Dimam lui demanda: «Qui a élevé le ciel?» - Dieu, répondit-ll - Qui a dressé ces montagnes?» - Dieu. - Qui a aplani cette terre? - Dieu. Et Dimam de conclure: «Par celui qui a élevé le ciel, dressé les montagnes et aplani la terre, est-ce bien Dieu qui t’a envoyé vers tous les hommes? - Par le grand Dieu, oui, répliqua le Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue -» Puis il lui demanda de lui parler de la prière, du jeûne, de la zakat et du pèlerinage et exigea de jurer par Dieu pour le croire. A toute réponse, Dimam disait: «Tu dis vrai. Par celui qui t’a envoyé par la vé rité, je n’ajoute rien à ces pratiques et je n’en diminue rien». Dimam ainsi eue ps»r<=o
a constaté la sincérité de l’E n v o yé de Dieu
- qu’Allah le bénisse et le salue -.
390
D’autre part, quand Amr Ben AI-‘As se rendit chez Mousailama, qui était son ami du temps de l’ignorance (Jahiliah) et avant que ‘Amr n’embrasse l’Islam, Moussailama lui dit: «Malheur à toi ô Amr, qu’a re çu comme révélation ton compagnon (l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -) durant cette période?. Il lui répondit: «J’ai enten du ses compagnons réciter une sourate qui est très courte mais qui a un grand mérite» - Quelle est cette sourate? redemanda Moussailama. Amr de répondre: «Elle est ceHe-ci: à [Coran Clll]. Moussaïlma garda le silence pour un court laps de temps, puis dit: «Et moi aussi j’ai reçu une révé lation pareille» - Quelle est cette révélation? demanda Amr. - Il répli qua: «Elle est la suivante: «O wabar, ô Wabar, tu n’es que poitrine et des oreilles etc...», (une invention de chez lui qui n’a aucun sens). «Comment la trouves-tu ô Amr?» Et ‘Amr de s’écrier: «Par Dieu, tu connais bien que je sais que tu mentes».
hommes courent à leur perte»
j
«Je prends le Siècle témoin que les
le
Si c’était cas d’un idolâtre (Amr Ben AI-‘As) qui a pu discerner l’erreur de la vérité et constater la sincérité de Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue - et d’un autre qui prétendait être un Prophète, comment devront se comporter hommes sensés et perspicaces? Voilà pourquoi Dieu a dit:
les «Qui est plus coupable que celui qui colporte de mensonges sur le compte d’Allah ou qui traite ses signes d’imposture? Allah n’est pas favorable aux coupables» Ainsi sera le cas de celui qui renie et réfuté les messages qu’ont apportés les Prophète où nul n’est plus in juste que lui. Il est cité dans un hadith que le Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - a dit: «Le plus coupable aux regards de Dieu serait un homme qui a tué un Prophète ou qu’un Prophète a tué».
wa ya'budûna min dûm-L-Lâhi ma lâ yadurruhum walâ yanfa‘uhum wa
391
yaqûlûna ha? ’û la’i sufa‘a ’unâ ‘inda-L-Lâhi qui ’atunabbi’ûna-L-Lâha bimâ lâ ya‘lamu fî-s-samâwâti walâ fî-l-’ardi subhânahû wa ta‘âlâ ‘ammâ yusrikûna (18) wamâ kâna-n-nâsu ’ilia" ’ummatan wâhidatan fahtalafû walawlâ kalimatun sabaqat mi-r-rabbika laqudiya baynahum fîmâ fîhi Yahtalifûna (19). A côté d’Allah, ils adorent des idoles qui ne peuvent les servir ni en bien ni en mal. Ils disent: «Ces idoles, voilà nos intercesseurs auprès d’Al lah» Réponds: «Allez-vous apprendre à Allah ce qui se passe dans les cieux et sur la terre? Gloire à Lui, le Très-Haut, qui n’a pas d’associé» (18) A l’origine, les hommes ne formaient qu’un seul peuple. Par la suite, ils se di visèrent. Si ton Seigneur ne s’était pas engagé à différer leur châtiment, Il aurait déjà mis fin à leur division (19). Dieu désavoue le faire des idolâtres qui adorent en dehors de Lui des idoles croyant que leur intercession serait agréée de Dieu. Ces idoles, comme II leur dit, ne sont bonnes à rien: elles ne possèdent quoi que ce soit, ne sont pas utiles et ne nuisent pas. Comment donc persévèrent-ils dans leur obstination et leur ignorance?. Il leur blâme:
«Allez-vous apprendre à Allah ce qui se passe dans les cieux et sur la terre?» Puis II s’élève au-dessus de ce qu’ils présument: «Gloire à Lui, le Très-Haut, qui n’a pas d’associé».
Ce polythéisme que les hommes ont inventé n’existait pas dans le temps, et ils suivaient tous une seule religion qui est l’Islam, qui signi fie la soumission à un Dieu unique. A ce propos Ibn Abbas a dit: «Dix générations séparent entre la mort d’Adam et Noé durant lesquelles elles ne suivaient que l’Islam. Puis les hommes se sont divisés et certains d’entre eux ont adoré les idoles, les stautes et les autres objets d’idolâtrie. Dieu envoya alors Ses Prophètes appuyés par les signes clairs et les preuves indénia bles. [Coran VIII,
«Désormais, ceux qui périront, périront avertis et ceux qui vivront, vi vront avertis» 42]. «Si ton Seigneur ne s’était pas engagé à différer leur châtiment, Il au rait déjà mis fin à leur division». En d’autres termes, si une Parole du
Seigneur n’était pas intervenue auparavant qui n’est autre que l’avertis sement. une décision concernant leur division aurait été prise. Mais le terme de chacun est fixé et ne
s e r a j u g é q u ’ a p r è s a v o ir p ris
392
connais-
sance des enseignements. Après cela chacun sera rétribué selon ses actions.
wa yaqûlûna lawla ’unzila ‘alayhi ’a yatum-mi-r-rabbihî faqul ’innamâ-lgaybü li-L-Lâhi fantazirîî ’innî ma‘akum mina-l-muntazirîna (20). Us disent: Si seulement son Seigneur l’autorisait à faire un miracle! Réponds: L’inconnu dépend d’Allah. Attendez, et moi aussi j’attendrai avec vous (20). Ces obstinés rebelles disaient: «Si seulement on avait fait descen dre sur Mouhammad un signe de la part de Son Seigneur, tout comme Il a envoyé fa chamelle à Thémoud , ou bien qu’il transforme le mont Safa en uhe masse d’or, ou encore de déplacer les montagnes qui en tourent La Mecque pour les substituer en des jardins où coulent les ruisseaux, bref tout ce qui est dans le pouvoir de Dieu... Qu’ils sachent donc que Dieu est sage dans Ses agissements et ses décisions. Dans un autre verset Dieu avait répondu aux demandes des idolâtres:
«Béni soit Celui qui peut te donner beaucoup plus encore que ce qu’ils réclament pour toi? qui peut te donner des jardins arrosés d’eau vive et des palais»
[Coran XXV, 10]. Et Dieu a deviné que la requête des polythéistes n’a été émanée que de leur rebellion en donnant comme exemple les peu ples passés, quand II a dit: [Coran XVII, 59].
«Si nous ne faisons plus de miracles c’est que les générations passées n’y ont pas cru»
Dieu précise: Mon comportement envers Mes créatures consiste en ceci: Si Je leur présente ce qu’ils demandent, ils doivent y croire si non Je les infligerai un châtiment. Voilà pourquoi l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - a préféré ne plus demander à son Sei gneur de leur produire de miracles afin de leur accorder un délai pour croire, autrement ils auraient subi un châtiment imminent. Il a inspiré Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de leur connaît parfaitement les
répondre: «L’inconnu dépend de Dieu» qui
c o n s é q u e n c e s . Il leur Hit: «Attende*, et moi aussi j’ attendrai avec vous».
393
En d’autres termes, si vous ne croyez que Irosque vous voyez les si gnes et miracles de.Dieu, attendez la décision de Dieu qui porte sur vous et moi. En leur répondant par ces propos il savait bien que s’ils avaient réclamé ces miracles dans le but de croire, il se serait adressé à Dieu de l’exaucer, mais il était quasiment sûr de leur rebellion et leur obstination et il les a laissés attendre. Dieu dans d’autres versets l’a bien montré en disant par exemple:
«Nous aurions beau leur ouvrir les portes du ciel» [Coran XV, 14] et: «Verraient-ils un pan du ciel tomber» [Coran LII, 44] et aussi: «Nous au rions beau t’envoyer du ciel un véritable Livre que chacun pourrait palper de ses mains, que les infidèles crieraient encore à la sorcellerie» [Coran VI, 7]De gens comme ceux-là on n’espère aucun bien à cause de leur perversité et leur corruption, c’est pourquoi il leur dit à la fin:
«Attendez,
et moi aussi j’attendrai avec vous».
j
wa ’ida ’adaqnâ-n-nâsa rahmatam-mim- ba‘di darrâ’a massathum ’idâ lahum makrun fî ’ayâtinâ qul-i-L-Lâhu ’asra'u makran ’inna rusulanâ yaktubûna mâ tamkurûna (21) huwa-l-ladî yusayyirukum fî-l-barri wa-1bahri h atta ’idâ kuntum fî-l-fulki wa jarayna bihim birîhin tayyibatin wa farihû bihâ ja ’athâ rîhun ‘âsifun wa ja ’ahumu-l-mawju min kulli makânin wa zanriïï ’annahum ’uhîta bihim da‘û-L-Lâha muhlisîna lahu-ddîna, la’in ’anjaytanâ min hâdihî lanakûnanna lïlixia-s-sâlôrîlia. (22) falaitl-
394
ma ’anjâhum ’idâ hum yabgûna fî-l-’ardi bigayri-l-haqqi ya ’ayyuhâ-nnâsu ’innamâ bagyukum ‘ala ’anfusikum matâ‘a-l-hayâti-d-dunyâ tumma ’ilaynâ marji‘ukum fanunabi’ukum bimâ kuntum ta‘malûna (23). En vain, faisons-nous sentir notre compassion aux hommes lorsqu’un malheur les frappe. A l’instant même, ils nous dénigrent. Dis: Allah est en core plus promt à réprimer ceux qui Le dénigrent. Vos dénigrements sont consignés par nos anges (21). C’est grâce à Lui que les hommes peuvent al ler sur terre et sur mer. La barque sur laquelle ils sont montés est-elle poussée par un vent favorable? ils se réjouissent. Mais un vent contraire se déchaîne-t-il et des vagues se lèvent-elles qui l’assaillent de tous côtés et la mettent en péril? Les voila qui implorent Allah de toutes l’ardeur de leur foi et s’écrient: «Si tu nous arraches à ce péril, nous t’en garderons une vive reconnaissance» (22) Mais à peine les a-t-Il sauvés qu’ils commettent les mêmes injustices? O hommes, vos injustices retomberont sur vous. La vie de ce monde est éphémère. C’est à nous que vous ferez retour. Nous vous rappellerons tout ce que vous avez fait (23). Lorsque Dieu fait goûter aux hommes une miséricorde après qu’une affliction les a touchés telle qu’une aisance à la suite* d’une gêne, une fécondité après une disette ou une pluie après une séche resse, voilà qu’ils stratégient contre Ses signes, en s’en moquant et re niant, comme a précisé Moujahed.
«Dis: «Allah est encore plus prompt à réprimer ceux qui JLe dénigrent» c’est à dire II leur accorde un certain répit de sorte qu’ils croient qu’ils ne seraient plus châtiés, et dans un moment d’inattention II les prendra avec force, à savoir qu’entre-temps les anges scribes inscrivaient tou tes leurs actions sans omettre aucune afin d’être exposées à Celui qui connaît le visible et l’invisible. Ils rendraient compte de toute ce qu’ils avaient commis.
«C’est grâce à Lui que les hommes peuvent aller sur terre et sur mer» en parcourant soit les régions, soit les mers et les océans, les préser vant par Sa miséricorde. Lorsque les hommes se trouvent sur une barque qui et qu’ils sentent à l’aise, voilà qu’un et s u r g is s e n t d e t o u s c ô t é s e t l e s h o m m e s s e v o ie n t encerclés. A ce momet ils lèvent les mains et implorent Dieu pour les sauver en promet
«est poussée par un vent favorable» «vent contraire se déchaine-t-il, et des vagues se lèvent-elles»
395
tant de n’adorer en dehors de Lui ni idole ni statue et de Lui vouer un culte pur, comme Dieu le montre dans ce verset:
«Si un péril sur mer vous menace, c’est en vain que nous invoquiez d’autres divinités qu’Allah» [Coran CVII, 67], Ils disent: «Si Tu nous arraches à ce péril, nous T’en garderons une vive reconnaissance» en n’adorant que Toi comme nous T ’avons invoqué seul: «Mais à peine les a-t-Il sauvés qu’ils commettent les mêmes injusti ces» en se montrant insolents comme s’ils n’avaient pas appelé Dieu au moment où le malheur les touchait, et comme si de rien n’était. Puis Dieu avertit les hommes: «O hommes, vos injustices retombe ront sur vous» c’est bien vous qui supporterez les conséquences de vos injustices sans causer de préjudice à un autre que vous. A ce propos, l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit:
«Les péchés que commettent les gens et qui méritent le prompt châtiment de Dieu dans ce bas monde et dans la vie future sont.y l’injustice et la rupture du lien de parenté» (Rapporté par Tabarani «La vie de ce monde est éphémère» où les hommes jouissent mo mentanément puis ils feront retour à Dieu qui leur fera connaître ce qu’ils avaient fait dans la vie d’ici-bas.
’innamâ natalu-l-hayâti-d-dunyâ kama' ’in ’anzalnâhu mina-s-sama ’i fahtalata bihî nabâtu-l-’ardi mimmâ ya’kulu-n-nâsu wa-l-’an‘âmu hatta 0 ) $1 j >-ju L»
Ljjdl
«ujjJLp hÎ)I
¿il
396
*L*-
’ida ’ahadati-l-’ardu zuhrufahâ wa-z-zayyanat wa zanna ’ahluha ’annahum qâdirûna ‘alaylia ’atâhîi ’amrunâ laylan ’aw nahâran faja‘alnâhâ hasîdan ka’a-l-lam tagna bi-l-’amsi kadâlika nufassilu-l-’âyâti liqawmi-yyatafakkarûna (24) wa-L-Lâhu yadlî ’ilâ dâri-s-salâmi wa yahdi may-yasa’u ’ilâ sirâtim-mustaqîmin (25). La vie de ce monde est comparable à l’eau que nous déversons du haut des deux. Fécondée par elle, la tere se couvre d’une végétation luxuriante dont se nourrissent les hommes et les animaux. Au moment où, ainsi arro sée, la terre a revêtu sa plus belle parure et où les hommes s’en croient les maîtres inconstestés, notre châtiment se déclenche de jour ou de nuit et les récoltes se trouvent anéanties comme si aucune culture n’avait existé la veille. C’est ainsi que nous réservons nos enseignements à ceux qui réflé chissent (24) Allah convie tous les hommes à la maison de la paix. Il met qui II veut dans la voie droite (25). Dieu compare les clinquants de la vie dans le bas monde et sa pa rure, n’étant que des choses qui ne tardent à disparaître promptement, à la végétation que Dieu a fait pousser de la terre grâce à la pluie tom bée du ciel, dont hommes et bêtes s’en nourrissent. Une fois que «la terre a revêtu sa plus belle parure» en faisant sortir les végétations luxuriantes et les fleurs diverses c’est à dire qu’ils possèdent un certain pouvoir sur la terre et qu’ils peuvent à tout moment la récolter. Se croyant être comme tels, une tempête et un vent dévastateur ont enva hi la terre, ont désséché tes feuilles vertes et détérioré les fruits. Tel est le sens des dires de Dieu:
«les hommes s’en
croient les maîtres incontestés»
«notre châtiment se déclenche de jour ou de nuit et les récoltes se trouvent anéanties comme si aucune culture n’avait existé la veille». Tout fut ravagé, comme si la veille la terre n’avait pas été florissante, ainsi sera la fin de toute chose.
Dans le Coran on rencontre plusieurs versets qui parlent de ce fait et qui constituent des leçons aux hommes, on cite à titre d’exemple ce lui-ci:
«Explique-leur que la vie de ce monde est comparable au spectacle suivant: Sous l’action de l’eau tombée du ciel, les plantes s’entremêlent dans une poussée vigoureuse, puis elles se dessèchent et sont éparpillées par le vent. Allah est tout-puissant» [Coran XVIII, 45].
Après avoir proposé cette parabole, Dieu appelle les hommes à la
397
demeure de la paix qui est le Paradis. Cette demeure est appelée ainsi parce qu’elle est exempte de tous les malheurs, afflictions, peines et calamités. Jaber Ben Abdullah raconte: «Un jour l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - vint auprès de nous et dit:
«J’ai vu en rêve comme si Gabriel se trouvait près de ma tête et Michel près de mes pieds. L ’un d’eux dit à l’autre: «Donne-lui un exemple». Il me dit: «Ton cas et ce lui de ta communauté ressemblent à un roi qui, possédant un enclos, y bâtit une maison. Il prépara un grand festin puis envoya des émissaires conviant les hommes à y prendre part. Il en est ceux qui ont répondu et ceux qui se sont abstenus. Dieu est ce roi, l’enclos est l’Islam, la maison est le Paradis. Quant à toi ô Mouhammad, quiconque répond à ton appel aura embrassé l’Islam, quiconque embrasse l’Islam entrera au Paradis, et quiconque entre au Paradis, se délectera à ses fruits» (Rapporté par Ibn Jarir)^lK
li-l-ladîna ’ahsanû-l-husnâ wa ziyâdatun walâ yarhaqu wujûhahum qatarun walâ dillatun ’ûla’ika ’ashâbu-l-jannati hum fîhâ halidûna (26). Ceux qui font le bien recevront une belle récompense et même plus. Leurs visages ne trahiront ni tristesse, ni humiliation. Ils auront le Paradis pour séjour éternel. (26). La plus belle récompense est toujours réservée à quiconque a (1) tjLîi ;<î>-Ls1 aJ
jâi
(J
|*j djIj
|
¿f' |»
s-rf ï—
gy*"
^
j Jjlp
-J'-fiJ
tiiL»
c
)
¿y.
C
U
j
¿Jüüu L»j1 :Jlî»
,j»UI
< —> j-i»I
J&-XJ yy*j
L c-îlj
(J*3f
jljJtj (¿JÜLJI 4&U
J— c^-_
398
«i-**-“
—V'
iSjj I j
—V'
J> ¿j*
bien agi et fait de bonnes œuvres dans le bas monde. Il aura même quelque chose davantage car chaque bonne action est décuplée. Ceux qui ont fait le bien auront le Paradis et ce qu’il renferme comme palais, houris à grands yeux, la satisfaction du Seigneur, et ce qu’il leur ré serve en fait de joie comme récompense. On a interprété l’expression comme étant le regard à la Face de Dieu qu’aucune ré compense ne lui sera pareille.
«et même plus»
Souhaïb rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - après avoir récité ce verset: a dit:
«Ceux qui font le bien recevront une belle récompense et même plus» «Lorsque les bienheureux entreront au Paradis et les réprouvés à l’Enfer, un crieur criera: «O habitants du Pa radis! Dieu vous avait promis une chose et II va vous l’exécuter» Ils répon dront: «N’a-t-Il pas alourdi nos balances? N ’a-t-Il pas rendu nos visages clairs? Ne nous a-t-Il pas fait entrer au Paradis?» Le voile sera alors ôté et ils Le regarderont. Par Dieu, Dieu ne leur a donné une chose meilleure que le regarder et qui réjouira leurs yeux» (Rapporté par Ahmed, Mouslim et d’autres)[1J. Cela est confirmé aussi par ce hadith où le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit:
«La belle récompense est le Paradis et la chose de plus est le regard à Sa Noble Face». «Leurs visages ne trahiront ni tristesse ni humiliation» une expres sion qui signifie que les croyants n’auront pas le visage couvert par la poussière ni par une noirceur au jour du rassemblement, plutôt ils au ront le visage rayonnant. Quant aux impies, leurs visages seront cou verts de poussière, enveloppés de ténèbres. Par ailleurs les fidèles ne seront plus humiliés comme Dieu l’affirme dans ce verset:
«Dieu leur épargnera les calamités de ce jour fatal. Il épanouira leurs visages de bon heur et de joie» [Coran LXXVI, 11]. (1)
IÎjVI oi-ft U
yj
J
01
< U)I
Cjliil jUI J ii
| * J Ij*
'-¡•i t •■'9 ¿j*
Jj
tS
Jjkl
l.j
ùï -bjj Ia £ -y
^
j\
¿y. U
\ 1
4 il jlp
4j|
Vj
y,
399
Jj& l
^
.JVÏ _
¿j) ^lispî u
¿lÿ t4j|
Que Dieu nous fasse au nombre d’eux.
wa-l-ladîna kasabû-s-sayyi’âti jaza^’u sayyi’atim -bimitlihâ wa tarhaquhum dillatum-mâ lahum mina-L-Lâhi min ‘âsimin ka’annama ’ugsiyat wujûhuhum qita‘am-mina-l-layli muzliman ’û ïa ’ika ’ashâbu-n-nâri hum fîhâ halidûna (27). Ceux qui font le mal subiront le mal. Ils seront couverts de honte et dénués de toute aide auprès d’Allah. Leurs visages seront comme envelop pés par l’épaisseur d’une nuit noire. Ils auront l’enfer pour séjour éter nel (27). } A l’inverse des premiers, ceux qui auront accompli les mauvaises actions recevront une rétribution du mal commis; leurs visages seront couverts d’humiliation et d’opprobre à cause de leurs péchés. Dieu les a décrits dans d’autres versets et dit:
«Tu les verras exposés à la Gé henne, confondus d’humiliation» [Coran XLII, 45] et aussi: «Où les mé chants accourront, les traits défaits...» [Coran XIV, 43]. «et dénués de toute aide auprès d’Allah» ils ne trouvereont aucun dé fenseur contre Dieu et ne seront jamais préservés contre le supplice,
ceci est pareil aux dires de Dieu» «Ce jour-là, l’homme s’écriera: «Où fuir?» Mais, il ne trouvera pas de refuge. Ce jour-là, ô homme, tu rejoin dras ton Maître pour toujours» [Coran LXXV, 10-12]. Ce jour-là les incrédules auront les visages: «comme enveloppés par l’épaisseur d’une nuit noire» car une fois le compte réglé, le sort de cha cun sera répercuté sur son visage «Un jour viendra où certains visages s’illumineront de blancheur et où d’autres s’assombriront» [Coran III, 106].
400
wa yawma nahsuruhum jamî‘an tumma naqûlu li-l-ladîna ’asrakû makânakum ’antum wa suraka',ukum fazayyalnâ baynahum wa qâla sururakâA,uhum mâ kuntum ’iyyânâ ta ‘budûna (28) fakafâ bi-L-Lâhi sahîdam-baynanâ wa baynakum ’in kunnâ ‘an ‘ibâdatikum lagafilîna (29) hunâlika tablû kullu nafsim-ma ’aslafat wa ruddïï ’ilâ-L-Lâhi mawlâhumu-l-haqqi wa dalla ‘anhum mâ kânû yaftarûna (30). Un jour, nous réunirons tous les hommes et nous dirons à ceux qui nous ont associé d’autres divinités: «Mettez-vous ensemble vous et les divi nités que vous nous avez associées... Puis nous les séparerons. Les divinités s’écrieront alors: «Ce n’est pas nous que vous avez adorées» (28) Allah suf fit comme témoin entre nous et vous. Il témoignera que nous avons toujours ignoré votre adoration (29) Ce jour-là, chaque âme apprendra la véritable valeur de ses actes. Tous les hommes seront appelés à Allah, leur véritable maître, et les divinités qu’ils ont inventées seront défaillantes (30). Au jour de la résurrection, toutes les créatures: hommes, génies, bons et pervers seront rassemblés sans laisser un seule. A ceux qui ont associé d’autres divinités à Dieu, on dira: «Restez à votre place, vous et vos associés» dans le but de les séparer des croyants comme le montre ce verset: à [Coran XXXVI, 59].
«O vous les coupables, tenez-vous l’écart»
En ce jour-là les divinités renieront toute association à Dieu et dés avoueront les actes des polythéistes en prenant Dieu à témoin que cette adoration était faite à leur insu, et reniant qu’elles avaient de mandé aux impies de les adorer en dehors de Lui. Cela constitue une réprimande aux polythéistes qui ont adoré ces divinités malgré que Dieu leur a envoyé des Prophètes pour n’adorer que Lui sans rien Lui associer. Il a dit à cet égard en s’adressant à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -: à
«Il n’est pas de Prophètes qui t’aient précédé qui nous n’ayons révélé qu’il n’y a d’autre Allah que Moi. Adorez-Moi» [Coran XXI, 25].
«Ce jour-là, chaque âme apprendra la véritable valeur de ses actes».
401
Tout homme rendras compte de ses œuvres et éprouvera ainsi les conséquences de ce que ses mains avaient perpétré. On lui présente ra le livre de ses œuvres qu’il trouvera ouvert devant lui en lui disant: «Lis ton livre». A la fin, tout dépendra de la volonté de Dieu et de Son jugement: Les bienheureux seront introduits au Paradis et les damnés à l’Enfer.
qui may-yarzuqukum mina-s-sama’i wa-l-’ardi ’amman yamliku-s-sam‘a wa-l-’absâra wa may-yuhriju-l-hayya mina-l-mayyiti wa yuhriju-l-mayyita mina-l-hayyi wa may-yudabbiru-l-’amra fasayaqûlûna-L-Lâhu faqul ’afalâ tattaqûna (31) fadâlikumu-L-Lâhu rabbukumu-l-haqqu famâdâ ba‘da1-haqqi ’illâ-d-dalâlu fa’annâ tusrafûna (32) kadâlika haqqat kalimatu rabbika ‘alâ-l-ladîna fasaqu ’annahum lâ yu’minûna (33). Dis-leur: «Qui est-ce qui vous assure les ressources du ciel et de la terre? Qui est le maître de l’ouïe et de la vue? Qui est-ce qui tire la vie de la mort et la mort de la vie et qui est-ce qui règle la marche de l’univers?» Ils répondront: «C’est Allah» Dis: «Qu’attendez-vous alors pour Le crain dre?» (31) Le voilà, Allah votre véritable maître. Cette vérité exceptée, il n’y a qu’erreur. Pourquoi vous laissez-vous détourner?» (32) Ainsi les rebel les se trouveront condamnés sans appel par ton Seigneur parce qu’ils sont inconvertibles (33). Dieu présente aux polythésites tant de prétextes pour affirmer Son unicité. Il leur dit:
«Qui est-ce qui vous assure les ressources du ciel et de
ia terre?» Er» d’autres termes: qui fait descendre
du G i@ \ une pluie, C|Ul
fend la terre profondément par Son Omnipotence, qui fait sortir les cé réales, les vignes, les légumes, les oliviers, les palmiers, les jardins
402
touffus, les fruits et les pâturages etc, et malgré cela vous associez un autre à Dieu? Qui pourvoit à vos besoins si Dieu retient Ses bienfaits? Qui vous a accordé la faculté de l’ouïe pour tout entendre, et la vue pour tout apercevoir: [Coran LXVII, 23].
«C’est Lui qui vous a fait naître; Il vous a donné
l’ouïe, la vue...»
«tire la vie de la mort et la mort de la vie?» «qui règle la marche de l’univers»
D’autant plus, qui par Sa puissance, et et dirige toute chose avec attention, qui dispose de tout, qui décide et nul ne s’op pose à Sa décision, qui interrogera les hommes sans être interrogé. Il est le Maître Suprême, et quand on leur demande tout cela ils répon Et Dieu de leur dire par la bouche de Son Pro dront: phète - qu’Allah le bénisse et le salue -:
«C’est Allah»
«Qu’attendez-vous alors pour
Le craindre?».
Puisque ils avouent qu’il est le seul Dieu, pourquoi donc ils lui as socient d’autres divinités, qu’y a-t-il en dehors de la vérité sinon l’er reur?. Pourquoi les polythéistes se détournent-ils pour adorer un autre que Dieu? Mais la Parole du Seigneur ne tardera pas à être réalisée contre les mécréants et les pervers qui persévèrent dans leur obstina tion et leur égarement. Ils seront sans aucune contestation le combus tible du Feu où ils demeureront pour l’éternité, ce qui est confirmé par la parole de Dieu: [Coran XXXIX,
exécuté»
«Oui, mais le décret condamnant les incrédules sera 71].
Qui hal min Ëuraka' ’ ikxrm m a y -y a t d a ’ u-1-ka.lqEL t u m m a y u ‘ îdvilvû fa’annâ m ’ fa k û n a (3 4 ) qui hal min suraka’ikum may-yahdf ’ilâ-l-haqqi qul-i-LLâhu yahdî-li-l-haqqi ’afamay-yahdT ’ila-1-haqqi ’ahaqqu ’ay-yuttaba‘a
403
’amma-l-lâ yahiddî ’ilia ’ay-yuhdâ famâlakum kayfa tahkmnûna (35) wamâ yattabi‘u aktaruhum ’illâ zannan ’inna-z-zanna lâ yugnî mina-l-haqqi say’an ’inna-L-Lâha ‘alîmun-bimâ yaf alûna (36). Dis: Lequel de vos associés peut créer les êtres et les ressusciter? Dis: Allah seul peut créer et ressusciter. Comme vous voilà de travers. (34) Dis: Lequel de vos associés peut vous enseigner la vérité? Dis: C’est Allah qui enseigne la vérité. Qui est plus digne d’être suivi? Celui qui dirige ou celui qui ne se dirige qu’autant qu’il est dirigé lui-même? Qui est-ce qui vous in cite à juger de la sorte? (35). La plupart d’entre eux n’obéissent qu’à leurs impulsions. Est-ce que les impulsions peuvent tenir lieu de vérité? Allah connaît tous leurs actes (36). DÎ3U continue à réprimander les polythéistes et refuter leur pré somption C ’est à dire qui a créé les deux et la terre et toutes les créatures qui y existent, qui a parsemé l’atmosphère céleste par les étoiles et les as tres, et à la fin des temps, Il ressuscitera toutes les créatures après leur périssement.
«Lequel de vos associés peut créer les êtres et les ressusciter?»
Puis II les demande: «Lequel de vos associés peut vous enseigner la vérité?» du moment qu’ils sachent que Dieu est le seul qui peut diriger les hommes vers la vérité et mettre les égarés sur la voie droite, comme II peut tourner les cœurs en leur montrant la bonne direction. Il est certes Dieu le Seigneur des mondes. Qui est donc plus digne d’être suivi: Celui qui dirige vers la vérité ou celui qui ne dirige les hommes que dans la mesure où il est lui-mê me dirigé? Le serviteur ne doit-il pas suivre celui qui dirige et qui donne la vue après l’aveuglement, au lieu de qui est incapable de diri ger à cause de sa cécité et son mutisme, tout comme lorsque Abra ham a dit son père: à [Coran XIX, 42],
à «O mon père, pourquoi adores-tu ce qui n’entend pas, ce qui ne voit pas, ce qui ne sert rien?» «Qui est-ce qui vous incite à juger de la sorte?» Comment pouvez-
vous juger ainsi en traitant sur un même pied d’égalité Dieu le créateur
et ses créatures, en les considérant comme égaux et en les adorant
tous les deux? Pourquoi ne vouez-vous pas un culte pur à Dieu qui est le plus digne d’être adoré?
404
Par ailleurs Dieu montre que ces polythéistes dans leur pratique religieuse ne se reposent ni sur un signe clair ni sur une preuve évi dente, plutôt ce ne sont que des illusions et des conjectures. Tout cela ne leur servira à rien car: et II leur de mandera compte pour les rétribuer.
«Alah connaît tous leurs actes»
wamâ kânâ hâd â-l-Q ur’ânu ’ay-yuftarâ min duni-L-Lâhi walâkin tasdîqa-l-ladî bayna yadayhi wa tafsîla-l-kitâbi lâ rayba fîhi mi-r-rabbi-1‘âlamîna (37) ’am yaqûlûna-ftarâhu qui fa’tû bisûrati-m-mitlihî wa-d-‘û man-i-stata‘tum min dûni-L-Lâhi ’in kuntum sâdiqîna (38) bal kaddabû bimâ lam yuhîtû bi‘limihî walammâ ya’tihim ta’wîluhû kadâlika kadd aba-l-ladîna min qablihim fa-nzur kayfa kâna ‘âqibatu-z-zâlimîna (39) wa minhum may-yu’minu bihî wa minhum ma-l-lâ yu’minu bihî wa rabbuka ’a‘lamu-bi-l-mufsidîna (40). Ce Coran ne peut pas avoir été conçu à l’insu d’Allah. Il confirme les révélations qui l’ont précédé. La façon dont il est composé ne laisse pas de doute qu’il émane du maîttre de l’univers (37) Ils s’obstinent à dire qu’il est une invention du Prophète. Réponds: Composez une seule sourate sem blable. Et, pour cela, recourez à toutes les divinités que vous pourrez en de hors d’Allah, si vous êtes sincères (38) La vérité, c’est qu’ils traitent de mensonge ce qu’ils ne comprennent pas et ce qu’ils ne voient pas réalisé. Ce sont ces mêmes raisons qui ont poussé leurs prédécesseurs à tenir les mêmes propos. Considère quelle a été la fin des impies (39) Parmi eux, il en est qui croie»»«; s»»» LiTie, d’autres qui n’y croient pas. Ion Seigneur connaît les ennemis de sa foi (40).
405
C’est une affirmation du caractère inimitable du Coran et qu’aucun mortel ne puisse produire un livre pareil, ni dix sourates ni même une seule, car le Coran à cause de l’éloquence qu’on y trouve, de son style disert et doux, et grâce aux enseignements utiles aux hommes dans les deux mondes qu’il renferme, ne peut être révélé que de Dieu ni provenir que de chez Lui. Il n’a nullement un égal dans tous ses ca ractères, ses particularités, ses paroles et son contenu. Ses propos ne sont pas semblables à ceux des hommes créés. C ’est pour cela que Dieu a dit: et il n’est pas inventé par un autre que Dieu étant donné que Ses paroles ne sont pas semblables à celles des humains.
«Ce Coran ne peut pas avoir été conçu à l’insu d’Allah»
«confirme les révélations qui l’ont précédé»
Par ailleurs, ce Coran mais il est préservé de toute altération, car les autres Livres célestes ont été modifiés et altérés.
«La façon dont il est composé ne laiss.e pas de doute qu’il émane du maître de l’univers» en vertu de ce qu’il renferme comme enseigne ments, jugements, histoire et morale. On y trouve les nouvelles des gé nérations passées et les lois imposées par le Seigneur qui, une fois apliquées, ne procurent que sa satisfaction. Puis Dieu lance ce défi: «Composez une seule sourate semblable. Et, pour cela, recourez à toutes les divinités que vous pourrez en dehors d’Al lah, si vous êtes sincères». Si vous prétendez et doutez que le Coran est l’œuvre d’un autre que Dieu et qu’il est inventé par Mouhammad, sa chez que Mouhammad est un mortel comme vous et il vous l’a apporté comme affirmation de son message, produisez donc une seule sourate qui lui est semblable et invoquez qui vous pourrez en dehors de Dieu, si vous êtes véridiques, parmi les humains et les génies. Mais sûre ment ils sont incapables de le faire comme II a dit:
«Les hommes et les génies auraient beau se concerter respectivement pour produire un pareil Coran, qu’ils n’y parviendraient pas. S’associeraient-ils même? qu’ils ne le pourraient pas non plus» [Coran XVII, 88], Puis le défi devint plus difficile quand II leur demande de produire dix sourates en disant: à
«Ils s’obstinent dire que le Coran est une inventoutes les divinités que vous pourrez
4i&n Au P i-ap k àtc. R é p o n d e : « C o m p o s e z seu lem en t d ix so u ra te s se m b la b le s a u x m iennes. E t, p o u r ce la , re cou rez à
406
en dehors d’Allah, si vous êtes sincères» [Coran XI,
13]. Enfin II leur défie en leur demandant de composer une seule sourate pour montrer leur incapacité: «... Il af firme à coup sur qu’ils ne parviennent jamais à réaliser l’une ou l’autre demande pour relever le défi, du moment qu’ils étaient réputés pour être les maîtres de l’éloquence et de la poésie. Mais ce qu’ils avaient de Dieu comme révélation leur paraissait étrange malgré que le style du Coran est simple, éloquent, disert, et pourtant plusieurs parmi eux n’y ont pas cru et sont morts en infidèles.
Réponds: Composez une seule sourate semblable...»
Dans un hadith authentifié l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit:
«Tout Prophète a reçu des versets en quoi les hommes avaient cru. Ce que j ’ai reçu était une révélation de Dieu et j ’espère être le plus suivi». Les pofythéistes n’ayant ni compris le Coran ni le bien conçu «ils traitent de mensonge ce qu’ils ne comprennent pas» et ce dont l’explication ne leur est pas parvenue. Ils n’ont pas voulu recevoir la bonne direc tion par obstination, sottise et ignorance. Ceux qui vécurent avant eux criaient au mensonge de la même façon. été Ils ont été anéantis, prenez garde donc de subir le même sort si vous persistez dans votre rebellion.
«Considère quelle a
des impies»
«Parmi eux, il en est qui croient au Livre»
la fin
et en tout ce que le Pro phète - qu’Allah le bénisse et le salue - a apporté et ils l’ont suivi ils meurent en infidèles et seront ressuscités infidèles. . En d’autres termes II connaît ceux parmi les hommes qui sont dignes d’être dirigés et II les dirige, et ceux qui ne méritent que l’égarement et II les égare. Il est le juste qui traite les gens avec équité sans léser personne.
«d’autres qui n’y croient pas» «Ton Seigneur connaît les ennemis de sa foi»
407
wa ’in kaddabûka faqul-lî ‘amalî wa lakum ‘amalukum ’antum barî’ûna mimmâ ’a‘malu wa ’ana barî’um mimmâ ta‘malûna (41) wa minhum m ay-yastam i‘ûna ’ilayka ’afa’anta tahdî-l-‘umya walaw kanû lâ yubsirûna (43) ’inna-L-Lâha lâ yazlimu-n-nâsa say’an walâkinna-n-nâsa ’anfusahum yazlimûna (44). S’ils te traitent d’imposteur, dis: «Je suis responsable de mes actes et vous des vôtres. Ce que je fais ne vous regarde pas et ce que vous faites ne me regarde pas» (41) Parmi eux, il en est qui t’écoutent. Mais comment peux-tu te faire écouter par des sourds qui, en plus, ne comprennent rien (42) Parmi eux, il en est qui te regardent. Mais comment peux-tu diri ger les aveugles alors qu’ils ne voient pa^(43) Allah n’est jamais injuste en vers les hommes. Ce sont les hommes qui sont injustes envers euxmêmes (44). Dieu ordonne à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue «O Mouhammad, si ces idolâtres te traitent de menteur, désavoue-les et désavoue leurs actes: comme était la réponse de Abraham aux polythéistes:
«Dis: Je suis responsable de mes actes et vous des vôtres» «Nous sommes sans attache avec vous et les divinités que vous adorez en dehors d’Allah» [Coran LX, 4]. L’expression: «Parmi eux, il est ceux qui t’écoutent» signifie que plu sieurs d’entre eux écoutent tes bons propos et les versets du Coran qui est utile pour leurs âmes et leurs corps, mais, malheureusement, ils n’en tirent aucun profit, c’est comme tu n’as rien dit et ils n’ont rien entendu, ô Mouhammed, serais-tu capable de faire entendre les sourds? ainsi tu ne pourrais diriger ces gens-là que ceux que Dieu a voulu diriger.
«Parmi eux, il en est qui te regardent»,
ils aperçoivent ta personne et tout ce que Dieu t’a donné comme signes de ta prophétie. C ’est vrai Qu’ils comtemplent tout cela mais si comme ils ne voient rien devant eux, d'autant plus sis te regardent avec mépris et dédain alors que les croyants te regardent avec tout respect et vénération, Dieu cite aussi
408
leur comportement dans ce verset:
en dérision» [Coran XXV, 41].
«Quand ils te voient, ils te tournent
Puis Dieu affirme qu’il ne traite jamais quiconque avec injustice, même s’il a dirigé qui II veut, a rendu quelques uns comme aveugles pour ne plus voir Ses signes évidents, a ouvert les yeux de certains d’autres, fait entendre Ses versets à certains et a rendu sourds cer tains d’autres, enfin II a égaré qui II a voulu et a dirigé qui II a voulu, car II est le Souverain qui dispose à Sa guise de tout ce qu’il a créé. Tout émane de Sa science et Sa sagesse. Il ne lèse pas les hommes, mais les hommes se font tort à eux-mêmes
wa yawma yahsuruhum ka-’a-l-lam yalbatü ’illâ sâ‘atam-mina-n-nahâri yata‘ârafûna baynahum qad hasira-l-ladîna kaddabû biliqa ’i-L-Lâhi wamâ kânû muhtadîna (45). Le jour où nous rassemblerons tous les hommes. Us auront la sensation de n’être restés sur terre que juste le court instant de se connaître les uns les autres. Ceux qui auront douté de se rencontrer avec Allah, leur perte se ra consommée. Us ont été mal dirigés (45). Le jour où tous les hommes seront rassemblés devant leur Sei gneur après leur résurrection, il leur semblera qu’ils n’avaient passé sur terre qu’un court laps de temps, ou comme Dieu a dit également:
«Le jour où ils la verront (l’Heure), ils auront le sentiment de n’avoir passé sur terre qu’un soir ou un matin» [Coran LXXIX, 46], Il a dit aussi: «Nous comprendrons mieux que personne ce que voudront dire les plus avisés d’en tre eux quand ils répliqueront: «Que non pas. Nous n’y sommes restés qu’un jour» [Coran XX, 104] et: «Lorsque l’heure sonnera, les coupables jureront qu’ils n’ont séjourné sur terre qu’un heure» [Coran XXX, 55], et aussi: «Ils seront interrogés: «Combien d’années êtes-vous restés sur terre?» Ils répondront: «Nous y sommes restés un jour ou moins, peut-être» [Coran XXIII, 112-113]. Tous ces versets ne font que montrer que les nom m es au jour de ia résurrection,
409
auront le sentiment qu’ils n’ont
passé sur terre qu’un très court laps de tem ps d’un jour ou même d’une fraction du jour, juste le moment suffisant de se reconnaître en tre eux. En ce jour-là chacun sera péoccupé de son propre sort où il n’y aura aucune question de parenté, où «l’ami ne questionnera pas l’ami» [Coran LXX, 10]. Ceux qui auront traité de mensonge ce moment de rencontre avec Dieu «leur perte sera consommée. Ils ont été mal dirigés» Y aura-t-il une perte plus grande que de se séparer de ceux qu’on a ai més! Il n’y aura que de regrets et d’angoisse.
wa ’immâ nuriyannaka ba‘da-l-ladî na'iduhum ’aw natawaffayannaka fa ’ilaynâ marji‘uhum tumma-L-Lâhu sahîdun ‘alâ mâ y a f alûna (46) wa likulli ’ummati-r-rasûlun fa’id â j a ’a rasûluhum qudiya baynahum bi-1qisti wa hum lâ yuzlamûna (47).
Soit que nous te montrions une partie des peines que nous réservons aux impies, soit que nous te rappelions à nous, tous les hommes feront re tour à Allah, qui est témoin de leurs actes. (46) Tous les peuples ont un Prophète. Allah les jugera chacun à leur tour en présence de leurs prophè tes, avec la plus parfaite équité (47). Dieu s ’adresse à Son Messager: «Soit que nous te montrions une partie des peines que nous réservons aux impies» c ’est à dire que nous vengeons d’eux de ton vivant afin que tu te réjouisses «soit que nous te rappelions à nous» et eux reviendront vers nous pour juger leurs ac tions. Au jour du compte final, chaque Prophète envoyé à son peuple sera présent et tout sera tranché avec équité et personne ne sera lésé. Y seront présents aussi tous les anges scribes qui inscrivaient les bonnes et mauvaises actions des serviteurs. La communauté musulmane, bien qu’elle est la dernière venye
410
parmi les autres, sera la première jugée pour être rétribuée, et ce sera grâce à son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue
wa yaqûlûnaf matâ hâdâ-l-wa‘du ’in kuntum sâdiqîna(48) qui-la ’amliku linafsî darran walâ n a fa n ’illâ mâ sa',a-L-Lâhu likulli ’ummatin ’ajalun ’id â j î i ’a ’ajaluhum falâ yasta’ hirûna sâ‘atan walâ yastaqdim ûna (49) qui ’ara’aytum ’in ’atâkum ‘adâbuhû bayâtan ’aw nahâram-mâd â yasta‘jilu minhu-l-mujrimûna (50) ’atumma ’id â mâ waqa‘a ’âmantum bihT ’âAl- ’âna w aqad kuntum bihî tasta'jilûn (51) tu m m a q îla li-l-la d în a zalam û d û q û ‘adâba-l-huldi hal tujzawna ’illâ bimâ kuntum taksibûna (52).
Ils murmurent: «Quand aura lieu cette réunion avec Allah? Dites-lenous, si vous êtes sincères» (48) Dis: Je ne puis me faire à moi-même ni mal ni bien. Allah seul le peut. L a durée des nations est fixée d’avance. Lorsque leur fin est arrivée, elles ne peuvent ni la retarder, ni l’avancer d’un mo ment (49) Dis: Que feriez-vous si quelque jour où quelque nuit, la colère d’Allah vous surprenait? Etes-vous si pressés de l’éprouver cette colère (50) Evidemment si cette colère se manifeste, vous croirez. Ah! oui, vous croirez! alors que, la veille encore vous réclamiez avec empressement (51) On dira alors aux impies: «Goûtez maintenant le châtiment éternel. Avez-vous pu croire que vous seriez récompensés autrement que selon vos œuvres? (52). Les polythéistes demandent: «Quand est-ce que sera réalisé» tout comme le Seigneur montre dans un autre verset en parlant de l’Heure:
«Les incrédules sont impatients de la voir venir; les croyants en redoutent
411
la venue, la tenant pour certaine» [Coran XLII, 18]. Cette heure fatale est inéluctable même si les hommes n’ont aucune notion de sa survenue. Dieu inspire Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - à leur répondre: «Je ne puis me faire à moi-même ni mal ni bien» et je ne vous dis autre que mon Maître m’a enseigné. Je suis même incapable de détenir pour moi-même quoi que ce soit du mal ou du bien. Je vous préviens que cette Heure se dressera sans aucune contestation dans un moment dont j’ignore complètement.
«La durée des nations est fixée d’avance» donc chaque communauté restera sur terre le temps que Dieu lui a voulu, et une fois leur terme expiré: «elles ne peuvent ni la retarder, ni l’avancer d’un moment». Dieu, dans d’autres versets, prévient les hommes que Son châtiment les sur prend sans y attendre de nuit ou de jour. Et pour les réprimander II leur dit: Quand ce châtiment s ’abattra' sur vous vous y croirez alors que maintenant vous voudriez le hâter?. Qu’ils sachent que «la foi ac quise en présence du châtiment ne profite pas» [Coran XL, 85]. A ceux qui se sont montrés incrédules on dira: «Goûtez le châti ment éternel» au jour de la résurrection. Ce propos leur sera comme un reproche sévère, comme on leur dira aussi: «Subissez l’épreuve patiem ment ou non, peu importe! Vous récoltez le fruit de vos œuvres» [Coran LII, 16],
wa yastambi’ûnaka ’ahaqqun huwa qui ’iy wa rabbî ’innahû lahaqqun wamâ ’antum bimu‘jizîna (53) walaw ’anna likulli nafsin zalamat mâfî-1’ardi laftadat bihî wa ’assarrû-n-nadâmata lammâ ra ’awu-l-‘adâba wa qudiya baynahum bi-l-qisti wa hum lâ yuzlamûna (54). Ils te demandent: «Ce que tu dis sur ce châtiment, est-ce bien vrai? » mon Seigneur, c’est la vérité. Et vous ne poovez pas vous soustraire à la puissance d’Allah. (53). Toute âme chargée de Réponds: «O u i, je le jure par
412
péchés n’hésiterait pas, pour se racheter, à donner toutes les richesses de la terre. Hélas! les pécheurs, en présence du châtiment éprouveront un amer repentir. Ils seront jugés en toute équité sans risque d’être lésés (54). Les impies s ’informent auprès de Mouhammad - qu’Ailah le bé nisse et le salue -: Ce jour du rassemblement pour être jugés est-ce bien vrai après la réduction des corps en poussière? Réponds-leur: «Oui, je le jure par mon Seigneur, c’est la vérité» votre transformation en poussière ne pourrait jamais réduire Dieu à l’impuissance après vous avoir créés du néant: «Quand II décide une chose, Il ordonne: «Que cette chose soit et elle est» [Coran XXXVI, 82]. Ce verset n’a que deux pareils dans tout le Coran où Dieu or donne à Son Prophète- qu’Allah le bénisse et le salue - de jurer par Lui à tous ceux qui renient qu’il y aura une résurrection. Ils sont:
- Les incrédules soutiennent: «L’Heure ne viendra pas». Réponds: que si, par mon Seigneur, elle arrivera» [Coran XXXIV, 3]. - Les infidèles prétendent qu’ils ne seront pas ressuscités. Dis: Par mon Seigneur, vous serez ressuscités et on vous rappellera toutes vos actions» [Coran LXIV, 7]. Une fois les hommes ressucités, l’incrédule aimera se racheter contre le châtiment de tout l’or de la terre, mais: «Hélas! les pécheurs,
en présence du châtiment, éprouveront un amer repentir. Ils seront jugés en toute équité» et personne ne sera lésé. •i
t & S
^
Â\ l i j
o y 3 i 4 li k
\
k
VÎ
ala ’inna li-L-Lâhi mâ fî-s-samâwâti wa-l-’ardi ’ala ’inna wa ‘da-L-Lâhi haqqun wa lâkinna ’aktarahum lâ ya‘lamûna (55) huwa yuhyî wa yumîtu wa ’ilayhi turja‘ûna (56).
Allah n’est-Il pas le maître des cieux et de la terre? Les prédictions plupart des hommes ne le comprennent pas! (55) C’est Lui qui donne la vie et la mort et c’est à Lui que vous ferez retour (56). d ’ A lla h ne so n t-e lles pas vraies? H é la s ! L a
413
Dieu rappelle aux hommes que tout ce qui est dans les cieux et sur la terre Lui appartient. Sa promesse sera réalisée indubitablement. II fait vivre et fait mourir. Toutes les créatures feront retour à Lui. Il est l’Omnipotent qui ressuscitera tous les corps même ceux qui ont été dispersés sur la terre et dans les mers et déchiquetés et répandus dans toutes les régions.
yâ ’ayyuhâ-n-nâsu qad j a ’atkum maw‘izatum mir-rabbikum wa sifa’u-1limâ fî-s-sudûri wa hudan wa rahmatu-l-li-l-mu’minîna (57) qui bifadli-LLâhi wa bi-rahmatihî fa bidâlika falyafrahû huwa hayrum-mimmâ yajma‘ûna (58).
O hommes, un appel au bien vous a été lancé par votre Seigneur. C’est un remède contre les mauvaises suggestions, c’est aussi un guide et une bé nédiction pour les croyants (57) Dis: La grâce et la bénédiction d’Allah de vraient être pour eux des biens plus précieux que toutes les richesses qu’ils peuvent amasser (58). Dieu rappelle aux hommes ce dont II leur a envoyé comme meil leurs enseignements contenus dans un Livre Saint et béni: Le Coran «un appel au bien» et «un remède contre les mauvaises suggestions» en écartant les doutes des poitrines et en purifiant les âmes de toute souillure. En plus «C’est aussi un guide et une bénédiction pour les croyants» Il est donc une bonne direction pour ceux qui y ont cru comme II l'affirme dans ce verset: «Ce Coran apporte soulagement et bé nédiction aux fidèles. Il ne fera qu’accentuer la ruine des méchants» [Coran XVII, 82]. Que les hommes s’en réjouissent, car c’est un bien beaucoup plus précieux «que toutes les richesses qu’ils peuvent amasser» Ces richesses, dans le bas monde, ne seront par rapport à l’autre, que des jouissan c e s ép hém ères.
414
qui ’ara’aytum ma ’anzala-L-Lâhu lakum mi-r-rizqin faja‘altum minhu harâman wa halâlan qui ’al-Lâhu adina lakum ’am ‘alâ-L-Lâhi taftarûna (59) wamâ zannu-l-ladîna yaftarûna ‘ala-L-lâhi-l-kad iba yawma-1qiyâmati ’inna-L-Lâha ladû fadlin ‘alâ-n-nâsi wa lakinna ’aktarahum lâ yaskurima (60).
Dis: Des biens qu’Allah vous prodigue, vous déclarez les uns illicites et les autres licites. Dis: Est-ce Allah qui vous a autorisés à faire cette distinc tion? Ou bien la lui attribuez-vous mensongèrement? (59) Que diront les gens qui imputent des mensonges à Allah, le jour où ils emparaîtront devant Lui? N ’est-il pas vrai qu’Allah est plein de mansuétude pour les hommes? Mais la plupart d’entre eux ne le reconnaissent pas (60). Ibn Abbas et Moujahed ont commenté: Ce verset fut descendu à propos des idolâtres qui ont rendu certaines bêtes du troupeau interdi tes pour défférentes raisons qui n’ont aucune relation avec le culte ou la religion. Ces bêtes sont: La bahira, la Sa'iba, la wassila et le ham; lorsque Dieu les dénonce et désavoue leur acte dans ce verset: «Sur
les produits de la terre et du bétail ils réservent une part à Allah en disant: Ceci est à Allah», mais sans conviction et «ceci est à nos idoles» [Coran VI, 136], Cette interdiction qui n’est fonction que de leurs passions et instincts, qui n’est basée sur aucune preuve alors que Dieu a rendu li cite ce qu’ils se sont interdits. Il les menace en disant: «Que diront les
gens qui imputent des mensonges à Allah, le jour où ils compraîtront devant Lui?» Que pensent-ils de ce qu’ils fera d’eux au jour de la résurrection où ils retourneront vers Lui?.
«N’est-il pas vrai qu’Allah est plein de mansuétude pour les hommes?» et Ibn Jarir de l’interpréter: «sans les châtier promptement dans le bas monde». Ou cela signifie: Dieu n’a permis aux hommes que ce qui leur est utHe et interdit tout ce qui leur nuit. Mais hélas la plupart des hom mes sont ingrats sans reconnaître les biens licites accordés par Dieu
415
en s ’en interdisant à leur guise pour se priver de ce qui est bon et li cite.
wamâ takûnu fî sa’nin wamâ tatlû minhti min qur’ânin w alâ ta‘malûna m in ‘am alin ’illâ kunnâ ‘alaykum suhûdan ’id tu fîd û n a fîhi w am â ya‘zubu ‘an rabbika min m itqâli darratin fî-l-’ardi walâ fî-s-sam a’i wala ’asgara min dâlika wala ’akbara ’illâ fî kitâbim-mubînin (61).
O hommes, il n’est pas d’état où vous vous trouviez, de lecture du Co ran que vous ne fassiez, d’actes que vous n’accomplissiez, que nous n’en soyons pas témoins au moment même. Il n’est pas un atome sur terre ou dans les cieux qui soit soustrait à la puissance de ton maître. Il n’est pas d’être dans la création, petit ou grand, qui ne soit signalé dans le L i vre (61). A n’importe quel moment de jour ou de nuit, dans toutes les situ ations, Dieu connaît parfaitement l’état de Son Prophète - qu’AIlah le bénisse et le salue - de sa communauté et toutes S e s créatures. Rien ne Lui est échappé fut-ce un atome, le plus petit corps qui puisse exi ster, se trouvant dans les cieux ou sur la terre, ou un autre corps qui soit plus grand. Cette vérité est confirmée aussi par ce verset: «Il dé
tient les clefs de l’inconnu, qu’il est le seul à connaître. Il sait ce que recè lent le sein de la terre et l’abîme des mers. Il n’est pas une feuille qui tombe, qu’il ne le sache. Il n’est pas une molécule dans les entrailles de la terre, une brindille verte ou sèche qui ne soient dénombrées dans le sommier de la création» [Coran VI, 59]. Connaissant tous les mouvem ents des êtres vivants ou inertes, il lui incombe de pourvoir au besoin de tout ce qu’il a créé. Si c ’est le cas des choses existant dans l’univers, que sera le cas des humains qui sont ordonnés de L’adorer et de leurs mouvements et
416
de tout geste qu’ils accomplissent? Pour faire connaître cela à Ses ser viteurs Il s’adresse à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue
«Qui te voit quand tu te lèves, qui suit tes mouvements dans la foule des adorateurs» [Coran XXVI, 218-219]. Et en s ’adressant à Ses serviteurs Il les avertit: «... d’actes que vous n’accomplissiez, que nous n’en soyons pas témoins au moment même». Lorsque vous entreprenez une chose nous vous voyons faire et entendons vos propos. Citons à cet égard une partie d’un hadith lorsque Gabriel demanda l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - au sujet de l’Islam (la perfection ou l’excellence), il lui répondit: «Elle consiste à adorer Dieu comme si tu Le vois, si tu ne L e vois pas Lui, certes, te voit» (R apporté p ar M ouslim )111.
’alâ^ ’in n â ’a w liy â A’a -L -L a h i lâ h a w fu n ‘a la y h im w a lâ hum yahzanûna (62) ’al-ladîna ’a manû wa kânû yattaqûna (63) lahumu-l-busv > râ fî-l-hayâti-d-dunyâ wafï-l-’âhirati lâ tabdîla likalimâti-L-Lâhi dâlika huwa-l-fawzu-1 ‘azîmu (64).
Les servants d’Allah ne connaîtront ni crainte ni chagrin (62) Ceux qui ont mis leur confiance en Lui et qui Le craignent (63) A ceux-là, annonce une bonne nouvelle dans ce monde et dans l’autre. Les paroles d’Allah sont immuables. C’est là une magnifique récompense (64). Les servants d’AÎlah - ou selon une autre interprétation: les amis de Dieu- sont ceux qui le craignent, n’éprouveront plus aucune crainte ni le supplice de la vie future, et ils ne seront plus affligés d’avoir quitté ce bas monde. Abou Houraira rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse
(1)
p j- o u ,\j: ¿ a A t
- v ï ûî» : 6 \— *->ll ¿j*
417
a ÎU U J
JÜ
et le salue - a dit: «Parmi les servants de Dieu il en est ceux que les Pro phètes et les martyrs envient» On lui demanda: «Qui sont-ils ô Envoyé de Dieu? peut-être nous l’aimons?» Il répondit: «Ils sont des gens qui s ’aiment en Dieu sans tenir compte ni des richesses ni de lignée. D e leurs visages ja illit une lumière, assis sur des chaires en lumière, ne craindront rien lorsque les autres seront proie à la frayeu r et ne s ’attristeron t po in t que les gens seront affligés» Puis il récita: «Les servants d’Allah ne connaî tront ni crainte ni chagrin» ( Rapporté par Ibn Jarir et Abou Daoud)[I]. En commentant ce verset: «A ceux-là, annonce une bonne nouvelle dans ce monde et dans l’autre» Abou Ad-Darda a dit: «La vision pieuse, le croyant la voit ou on la lui fait voir». En soutenant cette interpréta tion, Oubada Ben As-Samet rapporte qu’il avait demandé l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - au sujet de ce verset, il répondi: «Tu m ’as posé une question que nul avaijt toi ne m ’a pas posée. Il s ’agit de la vision pieuse que l ’homme voit ou on la lui fa it voir».
Abou Dzarr Al-Ghifari rapporte qu’il a demandé à l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -: «Que penses-tu d’un homme qui, en faisant une certaine œuvre, les hommes en font son éloge et le compli mentent?» Il lui répondit: «Telle est la prom pte bonne nouvelle annoncée au croyant».
Commentant toujours le même verset Abdullah Ben Amr rapporte que l’Envoyé de dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dit: «L a visite pieuse qu’on fa it voir au croyant est une des quarante-six parties de la pro phétie» (Rapporté par Ibn Jarir)[2].
(1 )
b
¿
a
:J - J ajb-i-jU lj
J t(-rJ'L~jI Vl# :lÿ pj ((^Ul elJJJ ijijA
f i k -yu bL * ¿ I jL p
a
ô \t
ijÿ
lil Q*
¿
'(J^ ^
¿jA ¿ji\
l
ij* j>\ïa ¡*J>
J li
4JÜ^ jÿ
^ 4i>l f L J j t û j
jjb (2) UjJI
ôUîtJI ¿rf'
l s
J1 ¡»-th :Jlî 4i! ¿¿a
Vj=r ¿fS Jj Îi*-
418
¿y. ¿ y- ç-j^r
UjJLj SjJLyüjt
Ibn Jarir rapporte que Oum Kouraïz Al-Ka'bia a entendu l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dire: «Désorm ais plus de p ro phétie mais il y a les «moubachchirates». Ces moubachirates, d’après les exégètes, ne sont que la bonne nouvelle que les anges annoncent à l’homme croyant lors de son agonie qu’il obtiendra le pardon de Dieu et le Paradis». Ceci est confirmé par ce verset: «Ceux qui disent: «No
tre maître est Allah» et se conduisent avec droiture recevront des anges cette assurance: «Ne craignez rien et ne vous tourmentez pas. Vous irez au Paradis comme on vous l’a promis» [Coran XLI, 30]. Al-Bara‘ avait rapporté ce hadith où l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Lorsque la m ort survient au croyant, des an g es aux visages blancs et po rta n t des habits blancs viennent lui dire: «O âme vertueuse, sors pou r rencontrer le repos, les parfum s et un Seigneur content du toi». L ’âme sortira alors de sa bouche comme une goutte d ’eau qui tombk de la bouche d ’une outre».
Quant à l’annonce de la bonne nouvelle concernant la vie future, Dieu en a parlé et dit: «L’épouvante du jour dernier ne les accablera pas.
Les anges les accueilleront par ces mots: «Le voilà venu votre jour, ce jour qui vous a été promis» [Coran XXI, 103] et aussi: «Un jour, tu verras une lumière briller sous les pas des croyants et les croyantes et à leur droite. Ce même jour, on leur annoncera qu’ils vivront éternellement dans des jar dins arrosés d’eau-vive» [Coran LVII, 12]. «Les paroles d’Allah sont immuables» c ’est à dire que cette pro messe est affermie et ne subira aucun changement et sera tenue sans aucune contestation.
walâ yahzunka qawluhum ’inna-l-‘izzata li-L-Lâhi jamî‘an huwa-S-Samî u-1- Alîmu (65) ’alâ ’inna-li-L-Lâhi man fî-s-samâwâti waman fî-1-
419
’ardí wamâ yattabi‘u-l-ladîna yad‘ûna min dûni-L-Lâhi suraka’a ’iy-yattabi‘ûna ’illâ-z-zanna wa ’in hum ’illâ yahrusûna (66) huwa-l-ladî ja‘ala lakumu-1-layla litaskunû fihi wa-n-nahâra mubsiran ’inna fî dâlika la’âyâti-l-liqawmiy-yasma‘ûna (67).
Ne te laisse pas affliger par leurs propos. Car toute la gloire échoie en définitive à Allah. Il entend et sait tout (65) Tout ce qui peuple les cieux et la terre appartient à Allah. Ceux qui invoquent d’autres divinités en dehors d’Allah ne s’adressent qu’au néant. Us sont les jouets de leur imagination et s’abusent étrangement (66) C’est Lui qui a conçu la nuit en vue de votre re pos et le jour en vue de vos travaux. Il y a en cela des signes pour ceux qui méditent (67). Que les paroles des polythéistes ne t’attristent pas, dem ande l’aide de Dieu et fie-toi à Lui. Tel est le commandement de Dieu à qui échoie la puissance ainsi qu’à Son Messager et aux croyants. Il entend les propos de Ses servants et connaît toutes leurs situations. Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre appartient à Dieu. Quand aux idolâtres, ils adorent des statues qui ne peuvent leur être utiles ou leur nuire, et par ailleurs, ils n’ont aucune preuve qu’ils leur devaient cette adoration. Ils ne suivent que des conjectures et ne se contentent que de suppositions. Ces idolâtres ne trouvent-ils pas que Dieu «a conçu la nuit en vue de votre repos et le jour en vue de vos travaux» Ces signes et ces phéno mènes ne constituent-ils pas des preuves pour ceux qui sont doués d’intelligence et d’une ouïe, afin de croire en Dieu et en Sa magnifique création!
qâlû-t-tahad a-L-Lâhu waladan subhânahû huwa-l-ganiyyu lahû mâ fî-s-
420
samâwâti wamâ fï-l-’ardi ’in ‘indakum min sultânim-bi hâda ’ataqûlûna ‘alâ-L-Lâhi mâ lâ ta‘lamûna (68) qui ’inna-l-ladîna yaftarûna ‘alâ-L-Lâhi-1-kadiba lâ yuflihûna (69) matâ‘un fî-d-dunyâ tumma ’ilaynâ marj i ‘u h u m tu m m a n ud îq u h u m u -1- ‘ad â b a -s-sa d îd a b im â k ânû yakfurûna (70).
Ils disent: Allah s’est donné un fils. Gloire à Allah, le Tout-Puissant, le maître des cieux et de la terre. Non, vous n’avez pas de preuves pour dire cela. Comment osez-vos tenir des propos aussi inconsidérés sur le compte d’Allah (68) Dis: Ceux qui imputent des mensonges à Allah seront réprouvés (69) Ephémère sera leur réussite en ce monde. Finalement, ils nous feront retour. Puis nous leur infligerons un châtiment exemplaire pour les punir de leur impiété (70). Dieu désavoue les dires de ceux qui prétendent qu’il s ’est donné un fils! Qu’Il soit élevé au-dessus de tout ce qu’ils Lui ont imputé. Etant le créateur des cieux et de la terre et le p ossesseu r de ce qu’ils contiennent comment peut-ll prendre un fils parmi ceux qui il a créés? Si vous avez quelque autorité pour parler ainsi et une preuve de vos présomptions, présentez-les et sachez que Dieu se suffit de l’unviers. Forgez-vous de mensonges sur Allah alors que vous n’avez aucune connaissance? Il y en a là une réfutation de ces dires, Un avertissement et une menace. Dieu montre la gravité des dires de ces gens-là et dit: «Ils dis
ent: «Le Miséricordieux s’est donné un enfant». «Vous avez proféré là un blasphème monstrueux». A ces mots, les cieux ont failli s’entrouvrir, la terre se fendre, les montagnes crouler. Oser attribuer un fils au Miséricor dieux? Le Miséricordieux ne saurait avoir un fils» [Coran XXIX, 88-92]. Dieu met en garde ceux qui tiennent de tels propos et forgent ces mensonges sur Son compte qu’ils ne réussiront plus ni dans la vie pré sente ni dans l’autre. Dans le bas monde, s ’il les conduit par étapes et leur accorde un répit, Il leur fera endurer ensuite un terrible châtiment, car dans le monde d’ici-bas ils jouissent des biens éphémères puis
«nous leur infligerons un châtiment exemplaire pour les punir de leur im piété» et de leur m e n s o n g e q u ’ils ont forgé.
421
wa-tlu ‘alayhim naba’a nuhin ’id qâla liqawmihî yâ qawmi ’in kâna kabura ‘alaykum maqâmî wa tadkîrî bi ’âyâti-L-Lâhi fa‘alâ-L-Lâhi tawakkaltu fa’ajmi‘û ’amrakum wa suraka ’akum tumma lâ yakun ’amrukum ‘alaykum gummatan tumma-qdïï ’ilayya walâ tunzirûni (71) fa’in tawallaytum famâ sa’altukum min ’ajrin ’in ’ajriya ’illâ ‘alâ-L-Lâhi wa ’umirtu ’an ’akûna mina-l-muslimîna (72) fakadd abûhu fanajjaynhu wamamma‘ahû fî-l-fulki wa ja‘alnâkum h a la ’ifa wa ’agraqnâ-l-ladîna kaddabû bi ’a yâtinâ fa-nzur kayfa kâna ‘âqibatu-l-mundarîna (73).
Raconte-leur l’histoire de Noé lorsqu’il dit à son peuple: O mon peu ple, s’il vous est pénible de me sentir parmi vous et de m’entendre vous rap peler les enseignements d’Allah, je m’en remets à Lui. Réunissez à la foi vos efforts et vos partisans, prenez des décisions nettes et finissez-en avec moi et sans tarder (71) Si vous me désavouez, je ne vous en demanderai pas compte. Mon compte, c’est Allah qui me le réglera. J ’ai reçu l’ordre d’être parmi les soumis (72) Ils l’ont traité d’imposteur. Nous l’avons sauvé ainsi que ceux qui l’accompanaient sur l’arche. Nous les avons fait succéder aux autres et nous avons noyé ceux qui avaient traité nos signes de mensonge. Considère quelle a été la fin de ceux qui ont été avertis (73). Dieu ordonne à Mouhammad -q u ’Allah le bénisse et le salue - de raconter aux idolâtres de La Mecque l’histoire de Noé, ceux qui te trai tent d’imposteur et te contredisent. Rappelle-leur le sort de son peuple qui l’avait traité de la même façon, comment Dieu les a fait péri en les noyant. Que ces impies Qora'ichites redoutent donc la vengeance de Dieu et de subir le même châtiment. N oé
- q u e \& p»a\>c soit s u r l u i - avait d i t à so n peuple: «S’il vous est
pénible de me sentir parmi vous» c ’est à dire que ma présence vous
422
pèse lourd «et de m’entendre vous rappeler les enseignements d’Allah» ain si que Ses signes et preuves, «Réunissez à la fois vos efforts et vos par tisans» les idoles que vous invoquez et adorez en dehors de Dieu «prenez des décisions nettes et finissez-en avec moi et sans tarder» c ’est à dire: ne vous inqi^iétez plus de votre affaire, prenez une décision à mon sujet sans me laisser trop attendre. Car si vous croyez avoir rai son et que vous êtes sur le chemin droit, agissez! je ne vous redoute plus parce que vous n’êtes pas dans le vrai. Les mêmes propos avait tenu, plus tard, Houd en défiant son peuple: «Mettez tout en œuvre contre moi et ne m’accordez aucun répit. Je me confie à Allah mon Sei gneur et le vôtre» [Coran XI, 55-56], Et Noé de poursuivre: «Si vous me désavouez» en me tournant le dos sans m’obéir «je ne vous en demanderai pas compte» En d’autres ter mes: je ne vous demande pas un salaire en vous prodiguant de conseils, Car «mon compte, c’est Allah qui me le réglera» c’est à dire que mon salaire incombe à Dieu seul: «J’ai reçu l’ordre d’être parmi les sou mis», je me conforme à tout ce que Dieu m’a ordonné. Cette soumis sion qui signifie aussi l’Islam, était la religion unique de tous les Prophètes du premier au dernier, même si leurs lois étaient parfois va riées et multiples. Mais le peuple de Noé «l’on traité d’imposteur. Nous l’avons sauvé ainsi que ceux qui l’accompagnaient sur l’arche» ceux qui ont cru en son message». «Nous les avons fait succéder aux autres et nous avons noyé ceux qui avaient traité nos signes de mensonge. Considère quelle a été la fin de ceux qui ont été avertis».
tumma ba‘atnâ mim ba‘dihî rusulan ’ilâ qawmihim faja’ûhum bi-l-bayyinâti famâ kânû liyu’minû bimâ kad d abû bihî min qablu kad âlika natba‘u ‘alâ qulûbi-l-mu‘tadîna (74).
Après lui, nous avons envoyé des Prophètes à chaque peuple, qui leur apportèrent de preuves manifestes. Ils ne purent se résigenr à accepter ce
423
qu’ils avaient traité jusque-là de mensonge. C’est ainsi qu’Allah endurcit le cœur des injustes (74). Plusieurs Prophètes succédèrent à Noé dont chacun était appuyé par de preuves évidentes témoins de leurs messages. Mais ces peu ples n’étaient pas à même de croire à ce qu’ils avaient précédemment trlfîté de mensonge: «C’est ainsi qu’Allah endurcit le cœur des injustes». Ceux qui ne croient pas auront le cœur scellé à cause de leur impiété jusqu’à ce qu’ils voient le châtiment implacable. Du tem ps d’Adam ju sq u ’à l’avènem ent de Noé, les hom m es étaient sur le chemin droit et pratiquaient l’Islam, la religion de la sou mission à Dieu. Noé, comme on l’a dit, était le premier Envoyé de Dieu aux hommes qui, à cette époque, ont commencé à adorer les idoles. Ibn Abbas a dit que dix siècles se sont écoulés entre Adam et Noé pendant lesquels les hommes étaient tous des musulmans. En avertissant les polythéistes de La Mecque, Dieu a dit: «Que des générations nous avons anéanties après Noé» [Coran XVII, 17] afin que ce verset soit une leçon à ces idolâtres qui ont mécru en Mouhammed qu’Allah le bénisse et le salue - et en son message, peut-être cela les porte à changer de politique et d’éviter le châtiment qui les attend.
tum ma ba’atnâ mim ba‘dihim Mûsâ wa Hârûna ’ilâ Fir‘awna wa mala’ihî bi ’âyâtinâ fastakbarû wa kânû qawmam mujrimîn (75) falamma i a ’ahumu-l-haqqu min ‘indinâ qâlü ’inna hâdâ lasihrum-mubînun (76)
qaia iviûsst ’ataqûiùna ü-l-haqqi lammâ j i t ’akum ’asihrun h âd â walâ yuflihu-s-sâhirûna (77) qâRî ’aji’tanâ litalfitanâ ‘ammâ wajadnâ ‘alayhi
424
’a bêC’anâ wa takûna lakumâ-l-kibriya1’u fî-l-’ardi wa mâ nahnu lakumâ bi mu’minîna (78).
Puis nous avons envoyé Moïse et Aaron, porteurs de nos signes, à Pharaon et à sa cour. Us les accueillirent avec morgue, en pervers endurcis qu’ils étaient. (75) Lorsque nous leur divulguâmes la vérité, ils dirent: «C’est là pure magie» (76) Moïse répliqua: «comment osez-vous traiter de magie la vérité qui est divulguée alors que la magie est une chose réprou vée? (77) Ils dirent: «Êtes-vous venus pour nous détourner des traditions de nos pères et pour avoir tous deux la prédominance dans le pays? Non, nous ne vous croyons pas»(78). Dieu envoya ensuite Moïse et son frère Aaron (Haroun) à Pharaon et à son peuple avec Ses signes et preuves, mais ceux-ci s ’enflèrent d’orgueil, refusèrent d’y croire et de les suivre, car c ’était un peuple pervers et coupable.
«Lorsque nous leur divulguâmes la vérité, ils dirent: «C’est là pure ma gie». Ils étaient sûrs que c ’est la vérité qui leur venait du Seigneur, mais ils s’obstinèrent et la renièrent avec injustice comme Dieu le mon tre dans un autre verset: «Bien que convaincus, ils les repoussèrent par orgueil et par malignité» [Coran XXVII, 14]. Moïse les blâma et dit: «Comment osez-vous traiter de magie la vé rité qui est divulguée alors que la magie est une chose réprouvée?» Allezvous dire, une fois la vérité vous est parvenue, que c ’est évidemment de la magie?» «Us dirent: «Etes vous venus pour nous détourner des tradi tions de nos pères» et nous écarter de la religion qu’ils suivaient «et pour
avoir tous deux la prédominance dans le pays?» Non, nous ne vous croyons pas». Dans le Coran, Dieu mentionne dans plusieurs endroits l’histoire de Moïse -que Dieu le salue- avec Pharaon, qui est l’une des étranges histoires, car Pharaon était circonspect avec Moïse bien que le destin le porta être à son service, si on considère les événements suivants: Moïse fut élevé dans la cour de Pharaon et même dans son propre lo gis comme un des ses enfants (comme nous allons en parler plus M aU r«eu lui uouva un issue pour quitter îa cour définitivement en lui accordant la Prophétie, le message et lui adressant la parole. Les miracles ne cessèrent d’être pratiqués par Moïse l’un après l’autre
425
successivement au point où il étonna les gens et les rendit perplexes. Chaque fois qu’il leur montrait un signe il était plus grand que son pré cédent. Mais Pharaon, Sa cour et son peuple se furent décidé de nier tout signe, de le traiter de mensonge et de magie en s ’enflant d’orgueil et par obstination, jusqu’à ce que Dieu les fît périr eh les noyant tous dans une certaine matinée «Ainsi a été anéantie chaque génération d’infi dèles. Gloire à Allah le maître de l’univers» [Coran VI, 45].
wa qâla Fir‘awnu ’tûnî bikulli sâhirin ‘alîmin (79) falammâ jâ"’a-ssaharatu qâla lahum Mûsa ’alqû ma ’antum mulqûna (80) falamma ’alqû qâla Mûsâ mâ ji’tum bihi-s-sihru ’inna-L-Lâha sayubtiluhu ’inna-LLâha lâ yuslihu ‘amala-l-mufsidîna (81) wa yuhiqqu-L-Lâhu-l-haqqa bikalimâtihî walaw kariha-l-mujrimûna (82).
Pharaon dit alors: «Amenez-moi tous les magiciens de renom» (79) Lorsque les magiciens se présentèrent, Moïse leur dit: «Opérez comme vous voudrez» (80) Après qu’ils eurent opéré, Moïse leur dit: «C’est là de la vul gaire magie. Allah en montrera l’inanité. Il déjoue les entreprises des mé chants (81) Allah fera apparaître la vérité dans tout son éclat, quel que soit le dépit des méchants» (82). Dieu raconte l’histoire de Moïse avec les magiciens et ce que Pha raon a voulu, par ses manœuvres, contredire la vérité. Il demanda de lui amener tous les savants magiciens. Une fois présentés à Moïse, celui-ci leur dit: «Jetez ce que vous avez à jeter». Il les défia parce qu’ils s’opposèrent à lui après la promesse de Pharaon de leur donner une magnifique récompense et de les rapprocher de lui. «O Moïse, proposeTent-iis, est-ce to i qui va
entrer en scène le premier
XX, 65].
426
OU nous?»
[Coran
Moïse voulut qu’ils fussent les premiers à opérer voulant par là montrer aux gens réunis que leur invention n’est qu’une ruse de magi cien. Puis, agissant de sa part il leur fera présenter la vérité pour abolir leur erreur. Après que les magiciens eurent jeté, ils ensorcelèrent les yeux des gens, les effrayèrent en déployant une puissante magie. A ce moment-là «Moïse se sentit envahi par une crainte secrète. Sois sans crainte, suggérâmes-nous à Moïse, tu auras le dessus» [Coran XX, 67-68]. Lorsque les magiciens jetèrent leurs cordes et leurs bâtons, M oïse leur dit:
«C’est là de la vulgaire magie. Allah en montrera l’inanité II déjoue les en treprises des méchants» Allah fera apparaître la vérité dans tout son éclat, quelque soit le dépit des méchants». "i » ù>
* ôt
. ”<
¿£3^lit
*-
Y
*
iJ-5 H
4i]j J p ji\ tî J Ü
à*'* ^
ÙÏJ
fama ’âmana li-Mûsa ’illâ durriyyatum min qawmihi ‘alâ hawfïm min Fir‘awna wa mala’ihim ’ay-yaftinahum wa ’inna Fir‘awna la'âlin fï-l-’ardi wa ’innahû lamina-l-musrifîna (83). Par crainte de représailles de Pharon et de son clan, Moïse fut aban donné de tous, excepté de la jeunesse. Car Pharaon était à la fois puissant et despote (83). Malgré les signes et miracles qu’avait apportés Moïse -que Dieu le salue- un petit nombre du peuple de Pharon, la jeunesse parmi sa des cendance, en ont cru malgré leur crainte d’être mis à l’épreuve et de retourner à l’incrédulité. Car Pharaon était un tyran, despote, rebelle re doutable et très puissant. Commentant ce fait, Ibn Abbas a dit: «La descendance de Pha raon qui a cru en Moïse ne fait pas partie des fils d’Israël, elle était for mée de la femme de Pharaon, un autre croyant, l’intendant de ses dépôts et la femme de ce dernier». Bien que d’autres ont signalé que ce«e descendance était des riis d’Israël et non pas les personnes qu’a mentionnées Ibn Abbas. Ceci est un sujet de discussion car tous les fils d’Israël ont cru en Moïse parce qu’ils avaient connaissance de son
427
avènement d’après les anciennes Ecritures et que Dieu allait les déli vrer de Pharaon et qu’ils auraient le dessus. Après la venue de Moïse, Pharaon commença à nuire aux fils d’Israël. Ils dirent à Moïse: «Nous
étions malheureux avant ta venue et nous n’avons pas cessé de l’être après» [Coran VII, 129]. Si c ’est ainsi, comment peut-on prétendre que cette descendance était celle des fils d’Israël qui sont le peuple de Moïse et non pas de Pharoan dont le verset le corrobore «par crainte de repré sailles de Pharaon et de son clan» de peur qu’ils ne les détournent de leur foi étant donné que parmi les fils d’Israël il y avait personne qui re doutait d’être détourné en suivant Moïse.
wa qâla Mûsâ yâ qawmi ’in kuntum ’a mantum bi-L-Lâhi fa ‘alayhi tawakkalïï ’in kuntum muslimîna (84) faqâlû ‘alâ-L-Lâhi tawakkalnâ rabbanâ lâ ta j‘alnâ fitn atan li-l-q a w m i-z-zâ lim în a (85) wa najjinâ birahmatika mina-l-qawmi-l-kâfirîna (86).
M oïse dit à son peuple: «Si vous croyez en Allah, mettez votre confiance en Lui, comme il sied à des gens soumis» (84) Ils répondirent: «Nous mettons notre confiance en Allah. Seigneur, ne nous laisse pas en but aux exactions des méchants» (85) Protège-nous de ta grâce contre ce peuple impie» (86). M oïse demanda à son peuple de se confier à Dieu si vraiment ils croient et Lui sont soumis. Dans le Coran on trouve dans plusieurs passages où la foi en Dieu est jointe à la confiance en Lui. Les fils d’Israël obtempérèrent aux ordres de Moïse et déclarèrent:
«Nous mettons notre confiance en Allah. Seigneur, ne nous laisse pas en but aux exactions des méchants». Ils invoquèrent Dieu pour qu’ il ne donne ni la victoire ni le pouvoir à leur ennemi afin que celui-ci ne üür.ç)« qu ii est dans le vrai et les nis d’israëi dans l’erreur, leur détour nement sera alors facile.
428
Moujahed a interprété ceci de la façon suivante: Seigneur, ne laisse pas le clan de Pharaon nous torturer ni par un châtiment venant de Toi, alors ils diraient: «Si vraiment les fils d’Israël étaient dans le vrai, ils n’auraient pas été châtiés et nos n’aurions pas eu le pouvoir sur eux» et alors ils nous détourneraient. Les fils, d’Israël demandèrent alors au Seigneur de les délivrer, par Sa miséricorde, de ceux qui ont mécru.
wa ’awhayna' ’ilâ Mûsâ wa ’ahîhi ’an tabawwa’â liqawmikumâ bimisra buyûtan jïvaj‘alû buyûtakum qiblatan wa ’aqîmû-s-salâta wa bassiri-1mu’minîna (87).
Nous envoyâmes alors à Moïse et à son frère cette révélation: «Cons truisez des maisons en Egypte pour votre peuple en les disposant face à face. Observez la prière et rassurez les croyants par la bonne nou velle» (87). Dieu montre dans ce verset pourquoi et comment il a délivré les fils d’Israël de Pharaon et son peuple, en inspirant Moïse et son frère Aaron -que Dieu les salue- d’établir pour leur peuple des demeures en les disposant face à face comme pour former un quartier isolé. M ais une controverse fut signalée en interprétant l’expression arabe dont le sens est: «prenez vos maisons pour direction-qibla». Ibn Abbas a dit: «Les fils d’Israël ont été autorisés à pratiquer les prières chez eux et d’y persévérer, car Dieu a dit aux croyants: «O croyants, puisez votre force dans la patience et la prière» [Coran II, 153]. D’autre part, on a rapporté que quand une affaire tracassait l’Envoyé de Dieu, il recourait à la prière. Dieu ordonne d’observer la prière en annonçant la bonne nouvelle aux croyants qu iis obtiendront la récompense et une prompte victoire. Ibn Abbas commenta: Les fils d’Israël disaient: «Nous ne pouvons plus faire nos prières devant les Pharaons». Il leur autorisa alors à les faire
429
chez eux en établissant leurs maison de sorte qu’elles soient dirigées vers la qibla.
wa qâla Mûsâ rabbana ’innaka ’a tayta Fir‘awna wa mala’ahû zînatan wa ’amwâlan fî-l-hayâti-d-dunyâ rabbanâ liyudillû ‘an sabîlika rabbanâtmiss ‘ala ’amwâlihim wasdud ‘alâ qulûbihim falâ yu’minû hattâ ÿarawu-l-‘adâba-l-’alîma (88). qâla qad ’ujîba,-d-da‘watukumâ fastaqîmâ walâ tattabi'anî sabîla-l-ladîna la ya'lamûna (89).
Moïse dit: «Seigneur, Tu as donné à Pharaon et à son peuple le faste et l’abondance dans ce monde. Seigneur, anéantis leurs richesses, endurcis leurs cceurs. Fais qu’ils ne croient qu’en expiant un châtiment terrible» (88) J ’ai exaucé vos prières, répondit le Seigneur. Soyez fermes. Ne nous laissez pas entraîner par les ignorants (89). Telle fut l’imprécation de Moïse contre Pharaon et son dan quand ils refusèrent la vérité et s’obstinèrent dans leur égarement portés par l'orgueil, l’injustice et la tyrannie. M oïse dit au Seigneur: «Tu as donné à Pharaon et à son peuple le faste et l’abondance dans ce monde» de la parure et des biens, afin qu’ils s’écartent de Ton chemin et de tenter les autres de sorte que ceux-ci croient, en recevant ces dons, qu’ils les ont eus à cause de Ton affec tion pour eux. Et de formuler son imprécation Moïse demanda à Dieu: «anéantis leurs richesses» et qu’elles soient transformées en pierres com m e elles étaient, comme a précisé Ibn Abbas, «endurcis leurs n o i on loe eeollant. « F a is qu’ils ne croient qu’en expiant un châtiment terrible».
Cette imprécation fut adresée par M oïse contre Pharaon et ses
430
conseillers dans un moment de colère pour l’amour de Dieu et de Sa religion, car il n’espérait aucun bien de ces gens-là, tout comme Noé quand il appelait la malédictin de Dieu contre les incrédules: «Seigneur, ne laisse subsister sur terre aucun infidèle» [Coran LXXI, 26]. Dieu exauça Moïse et son frère, par contre «soyez fermes» restez droits et ne suivez pas le chemin de ceux qui ne savent pas. Ibn Joura'ij a précisé que Pharaon, après cette imprécation, survécut quarante jours.
wa jâwaznâ bi banî ’Isrâ’îla-l-bahra fa’atba‘ahum Fir‘awnu wa junûduhû bagyan wa ‘adwan hatta ’¡d'à ’adrakahu-l-garaqu qâla ’amantu ’annahû lti ’ilâha ’illâ-l-LadT ’amanat bihî banîî ’Isrâ’îla wa ’ana mina-l-muslimîna (90) ’a'I’âna waqad ‘asayta qablu wa kunta mina-l-mufsidîna (91) falyawma nunajjîka bi badanika litakûna liman halfaka ’a yatan wa ’inna katîram-mina-n-nâsi ‘an ’a yâtina lagafilûna (92).
Nous fîmes franchir la mer au peuple d’Israël. Pharaon et ses troupes se lancèrent à leur poursuite, pleins d’ardeur et de haine. Au moment d’être englouti par les flots, Pharaon s’écria: «Je crois qu’il n’y a d’autre Allah que celui qu’adorent les fils d’Israël. Je me soumets» (90) Oui, tu te sou mets maintenant, mais, avant, n’étais-tu pas rebelle et ne te solidarisais-tu pas avec les malfaisants? (91) Aujourd’hui, nous épargnerons ta carcasse pour que tu serves d’exemple à tes successeurs. La plupart des hommes ne prêtent psa attention à nos signes (92).
Lorsque les fils d Israël qui étaient au nombre de six cent mille combattants, à part leurs descendances, sortirent de l’Egypte, Pharaon ressentit une grande haine contre eux. Il envoya dans les régions des
431
commandants dans le but de recruter les hommes et former une ar mée très puissante. Lui et son armée avec toute leur puissance et leur splendeur que Dieu a voulu qu’ils sont comme tels, se mirent à la pour suite des fils d’Israël commandés par Moïse et son frère. Ils parvinrent à les rattraper lors du coucher du soleil. «Lorsque les deux groupes fu
rent en présence, les compagnons de Moïse s’écrièrent: «Nous sommes at teints» [Coran XXVI, 61] Comment pourrons-nous les fuir et être sauvés?. Moïse leur répondit: «Qu’importe! répliqua Moïse. Mon Sei gneur est avec moi II me sauvera» [Coran XXVI, 62]. A ce moment Dieu ordonna à Moïse de frapper les flots avec son bâton. Chacune des parties de la mer devint sem blable à une im mense montagne. Les fils d’Israël purent alors traverser les flots, et quand ils furent sur l’autre rive, Pharaon et cent mille de son armée étaient sur la rive. Voyant ce spectacle, ils furent effrayés et voulant re brousser chemin, mais c’était trop tard; ils s ’y enfoncèrent. Michel, l’ange, incitait chaque guerrier à y entrer sans aucune, crainte. Quand ils furent tous entre les flots et leurs premiers voulant en sortir pour at teindre l’autre rive, Dieu ordonna à la mer que ses flots s’abattent sur eux. En effet les flots s’abattirent sur Pharaon et son armée tantôt en les soulevant au-dessus et tantôt en les abaissant. Pharaon, éprouvant l’ivresse de la mort s’écria: «Je crois qu’il n’y a d’autre Allah que celui
qu’adorent les fils d’Israël. Je me soumets». Pharaon y croit enfin, mais hélas, c’était trop tard: «La foi acquise en présence du châtiment ne profite pas» [Coran XL, 85]. Dieu, en répon dant à Pharaon, dit: «Oui, tu te soumets maintenant» alors que tu me désobéissais avant, et tu étais au nombre des corrupteurs et malfai sants! «Nous les avons mis à la tête des pourvoyeurs de l’enfer. Ils ne trou veront aucune aide au jour de la résurrection» [Coran XXVIII, 41]. Tel fut le récit concernant Pharaon que Dieu a voulu faire connaî tre à Son Prophète - qu’AHah le bénisse et le salue - et qui fait partie des mystères. A ce propos Ibn Abbas rapporte que l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Lorsque Pharaon déclara: «Oui, je crois: il n ’y a de Dieu que celui en qui les fils d ’Israël croient Gabriel m a v o u a : « J a u ra is b ie n a im é q u e tu m e v o ie s en p r e n a n t d e la b o u e n o ir e
de la mer pour remplir sa bouche afin qu’il n ’obtienne une partie de la m i
432
séricorde» (R apporté par A hm ed)111.
«Aujourdh’hui, nous épargnerons ta carcasse pour que tu serves d’exemple à tes successeurs». Ibn Abbas et d’autres exégètes ont commenté: «Une partie des fils d’Israël doutait de la mort de Pharaon. Dieu ordonna alors à la mer de jeter son cadavre sur le littoral pour qu’ils s’assurent de sa mort. Tel est le sens du verset. Dieu voulut en sauvant le corps de PHaraon qu’il devienne un si gne pour ceux qui viendront après lui car «la plupart des hommes ne prê
tent pas attention à nos signes». La noyade de Pharaon et de son armée eut lieu le jour de ‘Achoura. A ce propos Ibn Abbas raconte: Le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - arriva à Médine et trouva les juifs jeûner le jour de Achoura. Il leur demanda: «Q u ’est-ce ce jou r que vous jeûnez?» Ils lui répondi rent: « C ’est le jo u r où Dieu donna la victoire à M oïse sur Pharaon» E t le P rop h ète - q u ’A llah le bénisse e t le salue - de dire à S es com pagnons: «Vous avez plus de devoirs qu ’eux envers Moïse. Jeûnez-le» (R apporté p a r E oukhariÿ21.
wa laqad bawwa’nâ barif ’Isra’îla mubawwa’a sidqin wa razaqnâhum mina-t-tayyibâti famâ-htalafû hattâ j a ’ahumu-l-‘ilmu ’inna rabbaka yaqdî baynahum yawma-l-qiyâmati fîmâ kânû fîhi yahtalifûna (93).
Nous avans installé les enfants d’Israël d’une manière confortable.
(1)
ù j& j*
JU L«J])
Cj*
tjli - (J-s^li
^
.p— *L»— (2)
^
:< u ^
^
JUi
^^^/l J lï
4->l
J\ aJLj ¿)!
o\jj
^ :ju>
¿ ji
^
^
Jü
^ Lu ;|^JUi .(/jUJI ilJj ((ay>j«ai
433
J^î j^îj))
Nous les avons approvisionnés en bons aliments. Ils ne se divisèrent que le jour où ils reçurent la science. Ton Seigneur les départagera au jour dernier sur ce qui les divise (93). Dieu rappelle aux fils d’Israël Ses bienfaits et ses faveurs concer nant les deux mondes. L’expression «d’une manière confortable» on l’a interprétée qu’il s’agit de leur installation dans un pays sûr qui était formé de l’Egypte et une partie de Châm aux alentours de Jérusalem. Après le périssement de Pharaon et de son armée, Moïse régna sur toute l’Egypte en nous référant aux dires de Dieu: «Nous avons appelé à
leur succéder le peuple hier encore opprimé et, sur la terre couverte de nos bénédictions» [Coran VII, 137]. Les fils d’Israël continuèrent leur chemin avec Moïse -que Dieu le salue- en se dirigeant vers Jérusalenp, le pays de Abraham l’ami de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-. Là ils rencontrèrent les Amaliq (les tyrans et puissants). Refusant de les combattre en désobéissant à Moïse, Dieu les fît errer quarante ans dans le désert de Sinaï là où Aaron mourut puis Moïse -que Dieu les salue-. Après cette période d’errance, ils en sortirent avec Youcha1 Ben Noun et Dieu leur facilita la conquête de Jérusalem. Ils s’y installèrent jusqu’au jour où Bakhtanassar les vainquit en faisant d’eux des prison niers, et cette ville resta sous son pouvoir une période déterminée. Plus tard, les compagnons du Prophète -qu’Allah le bénisse et le sa lue- purent l’arracher aux mains des chrétiens du temps de ‘Omar Ben Al-Khattab -que Dieu l’agrée-.
«Nous les avons approvisionnés en bons aliments» tout ce qui est li cite et bon. «Ils ne se divisèrent que le jour où ils reçurent la science» En d’autres termes: ils n’ont divergé au sujet de leur religion qu’au mo ment où la science leur est parvenue. A ce propos il est cité dans un hadith rapporté par Al-Hakem que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse et le salue- a dit: «Les ju ifs se sont divisés en 71 sectes, les chré tiens en 72, et cette communauté (les musulmans) se seront divisés en 73 sectes dont l ’une entrera an Paradis et les autres à l ’Enfer». On lui deman da: «Q ui sont-ils ô E n v o y é d e D ieu ? » H répondit: «Ils seront ceux qui appliquent mes enseignements et ceux de m es compagnons». (Il s ’agit de ceux qui entreront au Paradis).
434
Au sujet de leur division Dieu tranchera leurs différends et les ju gera au jour de la résurrection.
fa’in kunta fî sakkim-mimma ’anzalna ’ilayka fas’ali-l-ladîna yaqra’ûna1-kitâba/min qablika laqad ja'’aka-1-haqqu mi-r-rabbika falâ takûnanna mina-l-mumtarîna (94) walâ takûnanna mina-l-ladîna kaddabû bi ’âyâtiL-Lâhi fatakûna mina-l-hâsirîna (95) ’inna-l-ladîna haqqat ‘alayhim kalimatu rabbika lâ yu’minûna (96) walaw j a ’yathum kullu ’a atin hattâ yarawu-l-‘adâba-l-’alîma (97).
S! tu as quelque doute sur ce que nous t’avons révélé, interroge ceux qui ont lu le Livre avant toi. C’est la vérité que t ’a révélée ton Seigneur. Ne te laisse pas gagner par ceux qui doutent (94). Ne sois pas avec ceux qui traitent nos signes de mensonge. Sans quoi tu seras du nombre des ré prouvés. (95) Ceux qui ont encouru la colère de ton maître ne croiront (96) quels que soient les signes qui leur parviendront, que lorsqu’ils éprouveront les tortures de leur châtiment (97). Qatada a dit: Il nous a été rapporté que (’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait dit: «Je ne m’en doute pas et je n’interroge pas». Ceci est une preuve évidente que la description du Prophète qu’Allah le bénisse et le salue- et sa venue se trouvent mentionnées dans les Ecritures que lisent le& gens du Livre, comme Dieu l’affirme dans ce verset: «A ceux qui suivent l’Envoyé-l’apôtre inculte-annoncé par 1«= Evangiles...» ico ran v il, 157]. Mais malgré cette connaissance, tout comme ils connaissent leurs propres enfants, ils en doutent, changent et altèrent ces Ecritures sans y croire ne tenant compte d’aucune preuve. Dieu les dénonce dans ce verset quand II dit:
435
«Ceux qui ont encouru la colère de ton maître ne croiront quels que soient les signes qui leur parviendront, que lorsqu’ils éprouveront les tortures de leur châtiment» le jour où leur croyance ne leur servira à rien.
r
^
falawla kânat qaryatun ’a'manat fanafa‘aha' ’imânuha ’illâ qawma Yunusa lamma ’a'manû kasafnâ ‘anhum ‘adâba-l-hizyi fî-l-hayâti-d-dunyâ wa matta‘nâhum ’ilâ hînin (98).
Que n’ont-elles cru les cités d’autrefois? La foie leur eût été profitable. Seul, le peuple de Jonas s’est couverti. En récompense, nous l’avons sous trait à un châtiment ignominieux dans ce monde et nous l’avons laissé jouir de la vie pendant un certain temps (98). Si seulement il existait une cité parmi les générations passées qui ait cru, la foi leur eût été profitable. Mais avant toi ô Mouhammad nous n’avons envoyé un Prophète sans être traité de menteur par son peu ple ou sa majorité. Dieu a dit à cet égard: «Triste destin des hommes! chaque fois qu’un prophète leur est envoyé, ils le tournent en dérision» [Co ran XXXVI, 30]. Il a dit également: «Oui, c’est ainsi. Les peuples passés
n’ont reçu aucun Prophète qu’ils ne l’aient traité de sorcier et de possédé» [Coran Ll, 52]. Dans un hadith authentifié l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Les Prophètes me furent présentés, et je vis le Pro phète passer accompagné d’un groupe d’hommes, un autre accompa gné d’un seul homme, un troisième accompagné de deux hommes, puis un Prophète seul». Puis il mentionna Moïse qui passa escorté par une multitude d’hommes, enfin la communauté qui, en passant, avait rempli les horizons. Le but de tout cela consiste à croire qu’aucune cité dans le temps <=rvj to u t e n tiè re à so n P ro p h è te q u e le pe u p le d e J o n a s (YounoS^,
les habitants de Ninive. Leur foi n’était dûe qu’à la crainte d’un châti ment qui leur serait infligé s’ils n’avaient pas cru en constatant ses cau ses. Leur Prophète Jonas sortit parmi eux pour les avertir d’un terrible
436
châtiment. Alors ils invoquèrent Dieu, le supplièrent et l’implorèrent, mi rent leur confiance en Lui en sortant d’emblée: hommes, enfants, bêtes et troupeaux pour demander à Dieu de leur épargner ce châtiment. Dieu leur fit miséricorde et retarda Son châtiment pendant un certain temps comme il est cité dans ce verset: «Seul le peuple de Jonas s’est
converti. En récompense, nous l’avons soustrait à un châtiment ignominieux dans ce monde et nous l’avons laissé jouir de la vie pendant un certain temps». Et Qatada de commenter: «Toute cité qui avait mécru sa croyance ne lui serait d’aucun profit en présence du châtiment sauf le peuple de Jonas quand ils avaient perdu leur Prophète et leur châtiment était tout proche d’eux. Dieu à ce moment jeta le repentir dans leurs cœurs. Ils portèrent alors les vêtements rugueux, séparèrent entre les bêtes et leurs petits, et implorèrent Dieu avec ferveur. Lorsque le Seigneur constatante sincérité de leur repentir et le regret d’avoir commis de mauvaises actions, Il écarta d’eux Son châtiment».
walaw sâAa rabbuka la ’âmana man fî-l-’ardi kullhum jamî‘an ’afa’anta tukrihu-n-nâsa hattâ yakûnû mu’minîna (99) wamâ kâna linafsin ’an tu ’m ina ’illâ bi ’id n i-L -L â h i wa yaj‘alu -r-rijsa ‘a la -l-la d îna lâ ya‘qilûna (100).
Si ton M aître l’avait voulu, l’univers entier aurait embrassé Sa foi. Vas-tu contraindre les hommes à se convertir? (99) Aucune âme ne peut ac quérir la foi sans la grâce d’Allah. Allah accablera de son mépris ceux qui ne le comprennent pas (100). O Mouhammad! Sache que si ton Seigneur l’avait voulu, tous les habitants de la terre aurait embrassé la foi. Mais il agît avec sagesse, tout comme II a dit: «Si Allah avait voulu, Il vous aurait groupés en un seul peuple» [Coran V, 48], et: «Les croyants doutent-ils qu’Allah, S ’il
437
voulait, pourrait ramener à lui l’Humanité toute entière» [Coran XfH, 31].
C ’est pourquoi II s’adresse à Son Prophète: «Vas-tu contraindre les hommes à se convertir?». Cette affaire ne dépend pas de toi ô Mouhammad mais c ’est Dieu qui le décida, une réalité confirmée dans plu sieurs versets du Coran dont voici quelques uns:
- Tu n’as pas pour mission, ô Prophète, de convertir les hommes. C’est à Allah que cette mission incombe» [Coran II, 272].
- Tu ne diriges pas qui tu veux. Tandis qu’AUah dirige qui 11 veut [Co ran XXVIII, 56],
- Tu n’as pas d’autre attribut que de prêcher et c’est à nous seul qu’il appartient de demander compte [Coran LXXXVIII, 22], Dieu Donc Très Haut réalise ce qu’il veut, dirige qui II veut et égare qui II veut, tout est régi par S a science, Sa sag esse et Son équité. «Aucune âme ne peut acquérir la foi sans la grâce d’Allah. Allah accablera de son mépris ceux qui ne le comprennent pas» c ’est à dire: ne comprennent ni S es signes ni Ses preuves. Tout ceci dépend de la grâce de sa direciton.
quli'tizurû mâdâ fî-s-samâwâti wa-l-’ardi wamâ tugnî-l-’âyâtu wa-n-nud uru ‘an qawmi-l-la yu’minûna (101) fahal yantazirûna ’illâ mitla ’ayyâmi1-ladîna halaw min qablihim qui fantaziru ’innî ma ‘akum mina-1muntazirîna (102) tumma nunajjî rusulanâ wa-l-ladîna ’a manû kadâlika haqqan ‘alaynâ nunji-l-mu’minîna (103).
Dis: Réfléchissez à tout ce que contiennent les cieux et la terre. Mais 4 6
UUUte ll l u " ; i "
e tr e *»<»» sign es e t nos a v e rtiss e m e n ts p o u r c e u x q u i
ne croient pas (101). Attendent-ils de passer par les mêmes épreuves que les générations éteintes! Dis-leur: Attendez. Et moi j’attendrai avec vous (102)
438
Nous sauverons alors nos émissaires et les croyants. C’est notre devoir de sauver les croyants (103). Dieu pousse les hommes à méditer Ses signes, ce qu'il a créé dans les deux et sur la terre, et-à considérer Sa merveilleuse création: La pluie qui descend du ciel pour donner à la terre la vie après sa mort, les différentes récoltes, plantations, fleurs et végétations diver ses, les bêtes de différentes natures et utilités, les montagnes, les plai nes, les déserts, les mers et ce qu’elles renferment qui, malgré leurs flots, sont au service des hommes. Il n’y a de Dieu que Lui, le S ei gneur des mondes. Mais hélas ni les signes, ni les avertissements, ne peuvent être d’utilité à ceux qui persévèrent dans leur mécroyance. O Mouhammad! ceux qui t’ont traité d’imposteur «attendent-ils de passer par les mêmes épreuves que les générations éteintes» qui avaient agi de la sorte avec leurs Prophètes? «Attendez. Et moi j ’attendrai avec vous» le jour où Dieu se vengera de ces incrédules. Puis «Nous sauve rons alors nos émissaires» nos Prophètes et messagers «C’est notre de voir de sauver les croyants» Un devoir que Dieu s ’est imposé, surtout quand II a dit: «Votre Seigneur a inscrit au nombre de ses devoirs la clé mence» [Coran VI, 54]. Il est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Dieu a écrit un Livre qui se trouve auprès de Lui au-dessus du Trône, (dans lequel on lit): «M a clémence a devancé M a colère» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)111.
(1)
tj-yil 3j»
IbT ^
0I»
^ frL;.(♦i—j
439
alJj
qui yâ ’ayyuhâ-n-nâsu ’in kuntum fî sakkim min dînî falâ" ’a‘budu-l-lad îna ta‘budûna min dûni-L-Lâhi walâkin ’a‘budu-L-Lâha-l-ladî yatawaffâkum wa ’umirtu ’an ’akuna mina-l-mu’minîna (104) wa’an ’aqîm wajhaka li-d-dîni hanîfan walâ takûnanna mina-l-musrikîna (105) walâ tad‘u min dûni-L-Lâhi mâlâ yanfa‘uka walâ yaurruka fa ’in fa‘alta fa ’innaka ’idmmina-z-zâlimîna (106) wa ’iy-yamsaska-L-Lâhu bidurrin falâ kâsifa lahu ’illâ huwa wa ’iy-yuridka bihayrin falâ dda lifadlihî yusîbu bihî mayyasâ’u min ‘ibâdihî wa huwa-1-Gafûru-r-Rahîmu (107).
Dis: O hommes, peut-être doutez-vous de ma religion? Sachez que, pour ma part, je n’adorerai jamais les divinités que vous avez intronisées auprès d’Allah. Mais j’adore Allah qui tient votre vie entre Ses mains et j’ai l’ordre d’être croyant (104) J ’ai l’ordre aussi de ne m’orienter que du côté de la vraie religion et d’éviter ceux qui prêtent des associés à Al lah (105) N ’invoque pas, à côté d’Allah, ce qui ne peut ni t ’aider ni te nuire. Si tu le faisais, tu serais du nombre des injustes (106) Si Allah t’af flige d’un mal, nul autre que Lui ne peut y mettre fin. S’il te désigne pour une faveur, personne ne saurait en empêcher la réalisation. Il répand sur qui II veut ses faveurs. Il est clément et miséricordieux (107). Dieu ordonne à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -: «O Mouhammad! Dis aux hommes: «Si vous êtes dans le doute au su jet de ma religion, cette religion droite qui m’a été révélée, je n’adore plus ce que vous adorez en dehors de Lui. Je n’adore que Dieu seul sans lui reconnaître des associés, Lui qui vous fait mourir comme II vous a créé et sachez que votre retour sera vers Lui. Si vos divinités vous les considérez comme de vrais dieux, invoquez-les alors pour qu'elles me n u isen t. M ais elles ne pourront ni nuire ni être u tiles, ca r c'est D ie u seul qui d étien t en S e s m ains le mal et le bien, Il n’a pas
d’associés et j’ai reçu l’ordre d’être au nombre de ceux qui croient». L ’expression:
« J’ai l’ordre aussi de ne m’orienter que du côté de la
vraie religion» signifie: voue un culte pur à Dieu et acquitte-toi des pre scriptions cultuelles en vrai croyant».
«Si Allah t’afllige d’un mal...» car tant au bien qu’au mal, tout deux dépendent du vouloir de Dieu seul. Anas Ben Malek a rapporté que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Ne demandez que le bien la vie durant. Exposez-vous aux «souffles» de Dieu, car Dieu envoie des souffles de Sa miséricorde pour atteindre qui II veut. DemandezLui de cacher vos défauts et d ’apaiser votre frayeur».
Dieu, certes, est indulgent, accorde son pardon à qui se repent à Lui en délaissant tout péché même s’il s’agit du polythéisme.
qui yâ ’ayyuhâ-n-nâsu qad j a ’akumu-l-haqqu mi-r-rabbikum famanihtadâ fa ’innamâ yahtadî linafsihî waman dalla fa ’innamâ yadillu ‘alayhâ wamâA ’ana ‘alaykum biwakîlin (108) wa-t-tabi‘ mâ yuhâA ’ilayka wasbir hattâ yahkuma-L-Lâhu wa huwa hayru-l-hâkimîn (109).
Dis: O hommes, la vérité vous est venue de votre Seigneur. Celui qui aura pris la bonne voie en profitera. Quiconque s’en sera écarté, ce sera à son propre détriment. Je n’ai pas à répondre de vous (108) Conforme-toi aux ordres de ton Seigneur. Attends toujours qu’Allah ait décidé. Il est le meilleur des juges (109). Dieu ordonne à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de faire connaître aux hommes que ce qu’il leur apporte est la vérité ve nue de Lui sans aucun doute possible. Quiconque l’aura suivi et s ’en sera conformé, n’acquérra que le bien. Mais celui qui s’en sera écarté, ne s’égarera qu’à son propre détriment.
«Je n’ai pas à répondre de vous» En d’autres termes: je ne suis pas votre protecteur pour q u e v o u s s o y e z d e s croyants.
avertisseur et la bonne direction incombe à Dieu.
441
Je ne suis qu’un
«Conforme-toi aux ordres de ton Seigneur» Attache-toi aux enseigne ments que Dieu t’a révélés, endure les méfaits de ceux qui te contredi sent jusqu’à ce que Dieu juge et tranche vos différends car «Il est le meilleur des juges» qui applique la justice et l’équité.
442
11 - SOURATE DE HOUD 123 versets Révélée à la Mecque, à l ’exception des versets 12, 17 et 114 révélés à Médine
Bismi-L-Lâhi-r-Rahmâni-r-Rahîm ’Alif-La'm-ra kitâbun ’uhkim at ’âAyâtuhû tum m a fussilat mi-l-ladun hakîmin habîrin (1) ’allâ ta‘budu ’illâ-L-Lâha ’innanî lakum minhu nad îrun wa basirun (2) wa ’ani-stagfirû rabbakum tumm a tûbtî ’ilayhi yum atti‘kum m atâ‘an hasanan ’ilâ ’ajalim musamman wa yu’ti kulla d î fadlin fadlahû wa ’in tawallaw fa’innî ’ahâfu ‘alaykum ‘adâba yawmin kabîrin (3) ’ilâ-L-Lâhi marji‘ukum wahuwa ‘alâ kulli say’in qadîrun (4). Au nom d’Allah le Miséricordieux le Très Miséricordieux Alif-Lam-Ra. Voici un livre conçu en versets fondamentaux et d’autres qui constituent des développements de la part du Sage et de l’instruit (1) N’adorez qu’Allah. Je suis chargé de Lui de vous avertir et de vous annon cer la bonne nouvelle (2) Implorez le pardon de votre Maître. Soumettezvous à Lui. Il vous assurera une vie paisible jusqu’au terme fixé. Il recon
443
naîtra à chacun ses mérites. Si vous restez rebelle, je crains pour vous un châtiment qui fasse date (3) C’est à Allah que vous ferez retour. Il est toutPuissant (4). Le Coran est un Livre céleste révélé par un Sage et un Informé, dont ses versets sont renforcés et expliqués où on ne trouve aucune ambiguité, qui appelle les hommes à n’adorer qu’un Dieu seul sans Lui reconnaître des associés.
«Je suis chargé par Lui de vous avertir et de vous annoncer la bonne nouvelle» Si vous désobéissez à Dieu vous encourrez Sa colère et su birez Son châtiment, et par contre, si vous Lui obéissz vous serez ré compensés. Dans un hadith authentifié on rapporte que l’Envoyé de Dieu qu’Allah le bénisse et le salue - monta un jour sur le mont As-Safa et appela les phratries des tribus Qoraïchites une par une, les plus pro ches puis les moins proches. Une fois ies hommes réunis, il leur dit:
«O Qoraïchites! «Si je vous dis que l ’ennemi va vous attaquer de jour, me croirez-vous?» Ils lui répondirent: «Certes oui car tu n’a jamais raconté de mensonges». Il répliqua: «Alors je suis pour vous un avertisseur qui vous met en garde contre un châtiment atroce et proche» (Rapporté par Boukhan) (1}. «Implorez le pardon de votre Maître. Soumettez-vous à Lui» Deman dez pardon à votre Seigneur pour absoudre vos péchés précédents et revenez vers Lui en vous soumettant à Lui pour être sauvés de ce qui vous attend, persévérez-y et alors: «Il vous assurera une vie paisible» dans ce bas monde «jusqu’au terme fixé. Il reconnaîtra à chacun ses mé rites» dans la vie future. Ce verset, comme a dit Qatada, est pareil à celui-ci: «Quiconque, mâle ou femelle, fait le bien tandis qu’il est croyant, sûrement nous lui ferons vivre une excellente vie» [Coran XVI, 97],
(1)
IpJi iLLaM -W»
4)t J û l ¿JLJlp L )
oljj (¡JuJ-i c-'tJlP'
^ L»
lÂi
I
444
Dans un hadith authentifié l’Envoyé de Dieu - qu’Aliah le bénisse et le salue - a dit à S a‘d: «Tu ne fais une dépense en vue de Dieu sans que
tu ne sois récompensé, même pour la nourriture que tu mets dans la bouche de ta femme». Quant aux dires de Dieu: «Il reconnaîtra à chacun ses mérites» Ibn Mass'oud a dit: «Quiconque commet une mauvaise action on la lui ins crira comme telle. Celui qui fait une bonne action, elle lui sera décu plée. S ’il a été puni dans le bas monde pour une mauvaise action, les dix bonnes actions resteront dans son actif. Mais s’il n’en a pas été pu ni, une seule bonne action sera soustraite et il lui restera neuf». Puis il poursuivit: «Sera péri et perdu quiconque ses «unités» l’emporteront sur ses «dizaines».
«Si vous restez rebelle, je crains pour vous un châtiment qui fasse date» c ’est une menace lancée à quiconque se détourne des enseigne ments de Dieu, traite Ses Prophètes des menteurs, car un châtiment inéluctable l’attend au jour de la résurrection.
«C’est à Allah que vous ferez retour. Il est tout-Puissant» Tous les hommes sans exception retourneront vers Dieu. Comme II est puissant sur toute chose, Il rétribuera ses saints serviteurs par la plus belle ré compense, se vengera de Ses ennemis. Il y en a là donc une exhorta tion et un avertissement.
’alâ* ’in n ah u m y a tn û n a su d u rah u m liy a sta h fû m inhu ’alâ h în a yastagsûna tiÿbahum ya'lamu mâ yusirrûna wa mâ yu‘limûna ’innahû ‘alîmn bidâti-s-sudûri (5). Ils tournent le torse pour se cacher d’Allah. Oublient-ils qu’à l’instant même où ils s’habillent, Allah sait ce qu’ils pensent et ce qu’ils expriment, l ’o u b U e n t- a s ?
A i i a h 'v o i t : d a n s l e t r é f o n d s d e s c œ u r s ( 5 ) .
En commentant ce verset, Ibn Abbas a dit que les hommes, dans
445
le temps, avaient honte de s’exposer au ciel entièrement nus quand ils commerçaient avec leurs femmes. Dans une autre interprétation, toujours d’après Ibn Abbas, il a dit: En commettant les mauvaises actions, ou en disant quelque chose, ils se couvraient de leurs vêtements pour se cacher de Dieu ou ils se re pliaient sur eux-mêmes. Dieu leur fait connaître «qu’à l’instant même où ils s’habillent, Allah sait ce qu’ils pensent et ce qu’ils expriment» c’est à dire même à l’instant où ils se couvrent de leurs vêtements dans les ténèbres de la nuit, Il connaît ce qu’ils expriment et font, soit en secret, soit ouvertement car «Allah voit dans le tréfonds des cœurs». Abdullah Ben Chadad rapporte que lorsque quelqu’un passa par l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - il se repliait sur luimême et cachait sa tête. Dieu alors fit cette révélation.
wamâ min dît bbatin fî-l-ardi ’illâ ‘alâ-L-Lâhi rizquhâ wa ya‘lamu mustaqarrahâ wa mustawda‘ahâ kullun fî kitâbim-mubînin (6). Il n’y a pas de créature sur terre qui n’attende d’Allah sa nourriture, dont Allah ne connaisse à la fois la demeure et le lieu de sa mort. Tout est écrit dans le Livre authentique (6). Il incombe à Dieu de pourvoir aux besoins de Ses créatures et de leur assurer la subsistance. Que cette créature (litt. bête) soit petite ou grande, Il connaît son gîte et son repaire. Suivant une interprétation de Ibn Abbas: Il connaît son gîte et son dépôt c’est à dire le lieu de sa mort. Pour Moujahed: il s ’agit de demeure qui est l’utérus et du dépôt qui est les reins. Tout cela est consigné dans un livre évident auprès de Dieu, comme II a dit: «Nous n’avons rien omis dans le livre de la créa tion. Comme tous les autres êtres, ils retourneront à leur Seigneur» [Coran VI, 38]. Il l’affirme également dans ce verset: «Il sait ce que recèlent le s e iri
te rre
e t V a b iik k e d e s m e r s . I l n ’ e s t p a s u n e f e u i l l e q u i to m lt> e 9 q u i
Il ne le sache. Il n’est pas une molécule dans les entrailles de la terre, une
446
brindille verte on sèche qui ne soient dénombrées dans le sommier de la création» [Coran VI, 59]. Donc tout est écrit dans un livre évident.
wa huwa-l-ladî halaqa-s-samâwâti wa-l-’arda fî sittati ’ayyâmin wa kâna ‘arsuhû ‘alâ-^-ma ’i liyabluwakum ’ayyukum ’ahsanu ‘amalan wa la ’in qulta ’innakum mab‘ûtûna mim ba‘di-l-mawti layaqûlanna-l-ladîna kafartî ’in hadâ" ’illâ sihrum mubînun (7) wa la’in ’ahharnâ ‘anhumu-l-‘ad âba ’ilâ ’ummatim m a‘dûdatin liyaqûlunna mâ yahbisuhu ’alâ yawma ya’tihim laysa masrûfan ‘anhum wa hâqa bihim mâ kânû bihî yastahzi’ûna (8). C’est Lui qui a créé les cieux et la terre en six jours. Son Trône était sur les flots. Il avait pour but de faire apparaître quels étaient les meilleurs d’entre vous. Et quand tu leur dis qu’ils ressusciteront après leur mort, les infidèles ne manquent pas de traiter cette prédiction de pure magie (7) Si nous reculons leur châtiment à une date ultérieure, les voilà qui disent: «Qu’est-ce qui empêche ce châtiment?» Qu’ils le sachent, le jour où il se produira, rien ne pourra les en sauver. Ce qu’ils traitent avec raillerie les accablera (8). Dieu est certes capable sur toute chose. Il a créé les cieux et la terre en six jours, Son Trône était sur l’eau. L’imam Ahmed rapporte d ’après Imran Ben Houssayn que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - a dit: «O Bani Tamim, ayez cette bonne nouvelle» Ils lui répondirent: «Tu nous l’as déjà annoncée, donne-nous donc». Il « o U a k H a M s d e V e m e n , a c c e p t e z c e t t e bonne nouvelle» Ils lui dirent: «Nous l’avons acceptée. Raconte-nous donc au sujet de la création de cet univers». Il répliqua: «Dieu existait avant tout. Son
447
Trône était sur l’eau. Il a écrit sur la Tablette Gardée tout ce qui existe ra». A ce moment, reprit Imran, un homme vint me dire que ma cha melle s’est détachée de son licol. Je partis à sa recherche et j’ignore ce que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit après ma sortie». Abdullah Ben Amr Ben AI-‘As rapporte que l’Envoyé de Dieu a dit:
«Dieu a prédestiné à toutes les créatures leurs termes et leurs biens avant la création des deux et de la terre de cinquante mille ans. Son Trône était sur l'eau» (Rapporté par Mouslim)!1K Dieu créa les cieux et la terre afin que les hommes en profitent et L’adorent sans rien Lui associer. Aucune chose soit-elle dans les cieux ou sur la terre nfa été créée vainement et sans un but déterminé. Plu sieurs versets du Coran en parlent et nous nous limitons à ces deux à titre d’exemple:
- Nous n’avons pas cree sans but le ciel et la terre et ce qui les séparé» [Coran XXXVIII 27],
- Peut-être pensiez-vous que vous aviez été créés sans but et que vous ne nous feriez jamais retour? Qu’Il soit exalté le vrai Souverain» [Coran XXIII, 27], Lorsque Dieu a mentionné les œuvres, Il n’a pas exigé la «quan tité» mais «la qualité» et ceci pour éprouver Ses serviteurs et pour sa voir qui d’entre eux accomplissent les meilleures actions «Il avait pour
but de faire apparaître quels étaient les meilleurs d’entre vous». Aucune action ne serait agréée de Dieu si elle n’était accomplie en vue de Lui et conforme aux normes qu’a précisées le Prophète qu’Allah le bénisse et le salue -. Si l’une d’elles n’est pas conforme à une de ces deux actions, elle serait nulle.
«Et quand tu leur dis qu’ils ressusciteront après leur mort» Si, ô Mouhammad, tu avertis les idolâtres qu’ils seront ressuscités après la mort,
448
et comme ils ont été créés ils seront ramenés à la vie, ils nieront la ré surrection et le rassemblement attribuant à Dieu son incapacité de faire une chose pareille, alors que. ce sera pour Lui une affaire plus fa cile que la première création, comme II l’affirme dans ce verset: «C’est
Lui qui fait naître et renaître la création. H Lui est encore plus facile de la faire renaître» [Coran XXX, 27]. Obstinés et rebelles «les infidèles ne manquent pas de traiter cette prédiction de pure magie» En plus ils préten dent que ceux qui croient à un tel phénomène ne sont que ceux qui sont ensorcelés par les propos du Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue -.
«Si nous reculons leur châtiment à une date ultérieure» En d’autres termes, si nous écartons d’eux le châtiment jusqu’à une date détermi née, où ils seront jugés en leur accordant un répit, ils répondent avec impertinence: «Qu’est-ce qui empêche ce châtiment?» parce qu’ils sont enclins au doute et au mensonge, et ils ne trouvent aucun autre pré texte.
wa la’in ’adaqnâ-l-insâna minnâ rahmatan tumma naza‘nâha mintiu ’innahu laya’ûsun kafûrun (9) wa la’in ’adaqnâhu na‘mâA,a ba‘da d a r ra ’a m assathu liyaqûlanna d ahaba-s-sayyi’âtu ‘annî ’innahû lafarihun fahûrun (10) ’illâ-l-ladîna sabarû wa ‘amilû-ss-sâlihâti ’ûlÊt’ika lahum magfiratun wa ’ajrun kabîrun (11). Si nous accordons à l’homme notre bénédiction et que nous la lui reti rions, le voilà en proie au désespoir et au ressentiment le plus vif. (9) Le faisons-nous bénéficier d’un bienfait après une période d’adversité, il s’écrie: «Enfin, c’en est fini de mes malheurs» Car, il est inconséquent et prompt à s’enorgueillir. (10) Ceux qui sont constants et pratiquent les bonnes ceuvres ceux-là sont pardonnés et recevront une belle récompense (11). L’homme de par sa nature possède des caractères répugnants, à
449
l’exception de ceux qui jouissent de la miséricorde de Dieu. Une fois infligé par un malheur quelconque après une période d’aisance, le voilà désespéré et pessimiste ne voyant devant lui qu’un future sombre et, d’autre part, il manifeste son ingratitude c ’est comme il n’a jam ais connu une période prospère et aisée. Ainsi est son cas quand il goûte un bienfait divin après que le malheur l’a touché, il s ’écrie: «Les mal heurs se sont éloignés de moi» convaincu qu’il n’en sera plus infligé. Alors il se montre joyeux et fier: joyeux à cause de ce qu’il dispose comme bienfaits, et fier en s’enorgueillissant sur les autres. Mais il en est des hommes qui sont à l’inverse de la catégorie pré cédente. Ils sont «ceux qui sont constants» en endurant les malheurs sans se plaindre «et pratiquent les bonnes œuvres» en état d’aisance et de bonne santé. «Ceux-là sont pardonnés» à cause de leurs malheurs qu’ils ont supporté «et recevront une l^elle récompense» pour prix de leurs bonnes actions qu’ils ont accomplies pendant la période d’aisance. Il est cité dans un hadith que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - a dit: «Par celui qui tient mon âme dans Sa main, tout
mal qui atteint le croyant, s ’agit-il d’une lassitude, maladie, détresse ou an goisse, même une piqûre d ’épine, lui vaut de la part de Dieu une rémission de ses péchés» (Rapportépar Boukhari et Moustim)(1>. Et dans les deux Sahihs on trouve également ce hadith: «Par celui qui tient mon âme dans Sa main, Dieu ne décrète une chose pour le croyant sans qu’elle ne soit un bien pour lui. En effet lorsqu’un bonheur l ’atteint, il est reconnaissant et ceci est un bien pour lui, et lorsqu’un mal heur le frappe, il se montre constant, et cela est encore un bien pour lui. Nul autre que le croyant ne lui adviendra une chose pareille» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)f2).
(1) i_—
i_— sdû Vj j*-f- Vj sijj
i . . , . N e-Lj (_5— ¿y
(2) s i ù j a] I N i ÿLjaS ¿ .J^^Jl jS- Jo-N ¿JJj
Ljj
1
450
4i)l > T Ni
* 5 * LS*’“*’ jr-0* f r i i a J 1
tL>Yj
(j*
fala‘allaka târikum-ba‘da mâ yûha ’ilayka wa d a ’iqum-bihî sadruka ’ayyaqûlû lawlâ ’unzila ‘alayhi kanzun ’aw j a ’a ma‘ahû malakun ’innama ’anta nadîrun wa-L-Lâhu ‘alâ kulli say’in wakîlun (12) ’am yaqûlûna.ftarâhu qui fa’tû bi‘asri suw arim -m itlihî m uftarayâtin w a-d‘û manistata‘tum min dûni-L-Lâhi ’in kuntum sâdiqîna (13) fa’il-lam yastajîbû lakum fa‘lamïï ’annama ’unzila bi ‘ilmi-L-Lâhi wa ’a-l-la ’ilâha ’illâ huwa fahal ’aritum muslimûna (14). Vas-tu délaisser une partie de ce qui t’a été révélé, laisseras-tu faiblir ton courage quand tu les entendras dire: «Que ne lui envoie-t-on un trésor ou que ne lui adjoigne-t-on un ange?» Rappelle-toi que tu n’es qu’un simple avertisseur et qu’Allah est le représentant de tout l’univers. (12) Ils s’obsti nent à dire que le Coran est une invention dur Prophète. Réponds: «Composez seulement dix sourates semblables aux miennes. Et, pour cela, recourez à toutes les divinités que vous pourrez en dehors d’Allah, si vous êtes sincères» (13) S’ils s’avèrent incapables, apprenez que ce Coran est ré vélé par la volonté d’Allah et qu’il n’y a d’autre Allah que Lui. Finirez-vous par croire?» (14). Dieu, par ces versets, réconforte Son Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - pour le laisser oublier ce que les idolâtres lui attri buent, par exemple quand «les méchants ajoutent: «Vous ne suivez qu’un homme possédé» [Coran XXV. 8]. Il lui ordonne de ne plus ressentir de l’angoisse à entendre des propos pareils et de persévérer dans l’appel à Dieu de jour et de nuit sans se lasser, comme II a dit: «Nous savons que leurs propos oppressent ton cœur» [Coran XV, 97].
«Vas-tu délaisser une partie de ce qui t’a été révélé, laisseras-tu faiblir ton courage quand tu les entendras dire...» Sache que tu n’es qu’un aver
451
tisseur comme les autres prophètes qui t’ont précédé, qui ont été traités d’imposteurs et même on leur a nui, ils ont tout enduré jusqu’au mo ment où ils ont été secourus par Dieu à Lui la puissance et la gloire. Puis Dieu montre le caractère inimitable du Coran et que nul ne pourra produire un livre pareil, ou dix sourates qui lui soient sembla bles ou même une seule sourate.. Car les paroles divines ne sont nul lement pareilles à celles de ses créatures, tout comme Ses qualités diffèrent totalement des leurs; ainsi que Sa nature. Qu’Il soit élevé et exalté.
«S’ils s’avèrent incapables» si donc ils ne vous répondent pas, sa chez qu’ils ne pourraient plus le faire car le Coran est descendu avec la science de Dieu, renfermant Ses ordres et Ses interdictions. Sou mettez-vous donc à Lui et sachez qu’il n’y a d’autre Dieu que Lui.
man kâna yurîdu-l-hayâta-d-dunyâ wa zînatahâ nuwaffi ’ilayhim ’a‘mâlahum fïhâ wa hum fîhâ lâ yubhasûna (15) ’ûlâA’ika-l-ladîna laysa lahum fï-l-’âhirati ’illâ-n-nâru wa habita mâ sana‘û fîhâ wa batilum-mâ kânû ya‘malûna (16). Ceux qui se confinent dans les plaisirs et le luxe du monde, nous rétri buerons leurs œuvres dans ce monde même, sans chercher à les dépré cier (15) Mais, dans l’autre monde, ils n’auront que l’enfer pour partage. Leurs œuvres n’auront aucune valeur. Et on infirmera ce qu’ils ont fait sur terre (16). Ibn Abbas a commenté: On rétribue les bonnes œuvres des hypo crites dans le bas monde et ils ne sont pas lésés d’une pellicule de datte». Dieu veut dire par ce verset: Quiconque accomplit une bonne œu vre, s ’agit-il d’un jeûne ou d’une prière, rien que pour acquérir les
452
biens de ce monde, Je les lui accorde, mais, dans la vie future, ses œuvres seront vaines et il sera perdant». Anas et Al-Hassan ont précisé que ce verset fut descendu au su jet des gens d’Ecriture: les juifs et les chrétiens; tandis que Moujahed a trouvé qu’il concerne tous les hypocrites. Qatada a commenté: «Quiconque dont le bas monde est son but et sa préoccupation, Dieu rétribue ses bonnes œuvres dans le bas monde mais dans l’autre il ne trouvera dans son actif aucune bonne action pour en être rétribué. Quant au croyant il récoltera une double récom pense: une dans la vie d’ici-bas et une dans l’au-delà; tout comme Dieu l’affirme dans ce verset: «Que ceux qui recherchent la vie
de ce monde sachent que nous en accordons les plaisirs à qui nous voulons et dans la mesure que nous voulons. Qu’ils sachent aussi que nous leur ré servons l’enfer' où ils seront précipités, couverts d’opprobre et rejetés par tous. Celui qui désire la vie future, qui s’efforce de là mériter et qui a la foi, Allah lui en saura gré» [Coran XVII, 18-19]. Ce qui est aussi confirmé par ce verset: «Celui qui peine en vue de la vie future, nous estimerons ses efforts au-delà de leur valeur. Celui qui peine en vue de ce monde, nous laisserons aboutir ses efforts. Mais il n’au ra aucune part dans l’autre» [Coran XLII, 20].
’afaman kâna ‘alâ bayyinatim-mi-r-rabbihî wa yatlûhu sâhidum-minhu wa min qablihî kitâbu Mûsa ’imâman wa rahmatan ’u la’ika yu’minûna bihî wa may-yakfur bihî mina-l-’ahzâbi fa-n-nâru maw‘iduhû falâ taku fï miryatim minhu ’innahu-l-haqqu mi-r-rabbika wa lâkinna ’aktara-n-nâsi lâ yu’minûna (17). Est-il possible de comparer ces gens-là à ceux qui croient aux révéla tions de leur Seigneur et au Livre de Moïse, guide et bénédiction du ciel, et qui calquent leur conduite sur leurs croyances? Les voilà, les vrais croyants.
453
Ceux qui nient le Livre sont promis à l’enfer. N ’aie aucun doute sur l’au thenticité du Livre. C’est la vérité apportée par ton Seigneur. Mais la plu part des hommes sont incrédules (17). Tel est le cas des croyants ils sont conformes à la nature que Dieu a donnée aux hommes, c’est à dire soumis, ou selon une inter prétation nés sur l’islamisme. Dieu ordonne à Son Messager - qu’Allah le bénisse et le salue -: «Suis fermement ta religion dans toute sa rigueur. C’est une obligation inhérente à la nautre de l’homme» [Coran XXX, 30]. A ce propos l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Tout enfant est né sur la «Fitra» ( l’islamisme). Ses parents fo n t de
lui un juif, un chrétien ou un mazdéen (Rapporté par Boukhari et Mouslim )111. L ’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit aussi:
«Dieu Très Haut dit: «J’ai créé tous Mes serviteurs des musulmans-soumis. Les démons viennent emporter leur religion, leur interdisent ce que Je leur ai rendu licite. Ils leur ordonnent de M ’associer ce à quoi je n ’ai confié aucun pouvoir» (Rapporté par Mouslim)I2]. «Est-il possible de comparer ces gens-là à ceux qui croient aux révéla tions de leur Seigneur». Cette partie du verset, qui ne donne pas exactemnt le sens du texte arabe est interprétée de la façon suivante: «Que dire alors de ceci qui est basé sur une preuve venant de son Seigneur et qu’un témoin de Sa part récite». On peut dire, et c’est d’ailleurs la vérité, que toutes les lois divines successives révélées aux Prophètes complè tent les unes les autres et sont terminées par celle de Mouhammad qu’Allah le bénisse et le salue - la parfaite qui aborge toutes les autres étant la dernière. Ce témoin de la part du Seigneur n’est autre que le Coran transmis par Gabriel au Prophète - qu’Allah le bénisse et le sa lue - et divulgué par celui-ci à sa communauté d’abord mais, en fait, à tous les hommes.
(1) (2 )
454
«et an Livre de Moïse» qui est le Pentateuque (ou la Torah) «guide et bénédiction du ciel» que Dieu le fit descendre comme un guide au peuple de Moïse et une miséricorde. Quiconque y croit fermement sera guidé à croire au Coran, voilà le sens des dires de Dieu: «et qui cal
quent leur conduite sur leurs croyances? Les voilà les vrais croyants». Puis contre ceux qui traitent le Coran ou une partie de lui de men songe, Dieu lance cette menace: «Ceux qui nient le Livre sont promis, à l’enfer» parmi les habitants de la terre, les incrédules, les idolâtres, les gens du Livre et tous ceux que le Coran leur est parvenu. D’ailleurs, Dieu à déjà averti tous les hommes en chargeant Son Prophète - qu’AIlah le bénisse et le salue - de dire: «Ce Coran m’a été révélé pour que vous soyez avertis ainsi que tous ceux qu’il touchera» [Coran VI, 19], Donc ceux-là sont voués au Feu s’ils n’y croient pas. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Par ce lui qui tient mon âme dans Sa main, tout homme qui entend parler de mon message qu’il soit ju if ou chrétien et n ’y croit pas, entrera à l ’Enfer» (Rapporté par Mouslim)[1K Sa'id Ben Joubaïr a commenté: «Entendant les propos du Pro phète - qu’Allah le bénisse et le salue - cités dans le hadith précédent, je me demandai: «Quel verset du Coran corrobore les dires du Pro phète? A la fin j’ai trouvé celui-là: «Ceux qui nient le Livre sont promis à
l’enfer». «N’aie aucun doute sur l’authenticité du Livre. C’est la vérité apportée par ton Seigneur». Il ne faut donc jamais douter de cette révélation, un ordre venant de Dieu qu’on rencontre souvent dans le Coran dont voici un verset à titre d’exemple: «Voilà le Livre qui ne doit pas être mis en doute» [Coran II, 2]. Mais la plupart des hommes n’y croient pas malgré les preuves évidentes et l’authenticité de ce Livre.
( 1) Ni
(4*~>
455
IjLÜI
^
N
wa man ’azlamu mimmani-ftarâ ‘alâ-L-Lâhi kadiban ’û ïa ’ika yu‘radûna ‘alâ rabbihim wa yaqûlu-l-’ashâdu h a ’ulai-l-ladîna kadabû ‘alâ rabbihim ’alâ la‘natu-L-Lâhi ‘alâ-z-zâlimîna (18) 1-ladîna yasuddûna ‘an sabîli-LLâhi wa yabgunahâ ‘iwajan wa hum bi-l-’âhirati hum kâfirûna (19) ’û la ’ika lam yakûnû mu‘jizîna fî-l-’ardi wamâ kâna lahum min dûni minL-Lâhi ’awliya’a yudâ‘afu lahumu-l-‘adâbu mâ kânû yastatî‘ûna-s-sam‘a wamâ kânû yubsirûna (20) ’û la ’ika-1-ladîna hasiru ’anfusahum wa dalla ‘anhum mâ kânû yaftarûna (21) lâ jarama ’annahum fî-l-’âhirati humu-1’ahsarûna (22). Y a-t-il plus coupables que ceux qui inventent des mensonges sur le compte d’Allah? Ceux-là seront confrontés avec leur Seigneur et les té moins s’écrieront: «Les voilà, ceux qui ont dit des mensonges sur leur Sei gneur». Malédiction d’Allah sur les coupables (18) Les coupables, je veux dire ceux qui détournent leurs prochains de la voie d’Allah, qui cherchent à rendre celle-ci tortueuse et qui ne .croient pas à la vie future (19) Ceux-là qu’ils le sachent ne sauraient tenir Allah en échec sur terre ni trouver aucun protecteur contre lui. Leur châtiment sera double. Ne leur répugnait-il pas, en effet, d’entendre ou de voir tout ce qui touchait à la vérité? (20) Us se se ront perdus eux-mêmes et ils invoqueront en vain les divinités qu’ils ont in ventées (21) Assurément, ils seront parmi les plus maltraités dans l’autre monde (22). Les injustes et ceux qui auront forgé des mensonges contre Dieu seront dénoncés devant tout le monde au jour de la résurrection. A ce
456
propos l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Dieu rapprochera de Lui le croyant (au jour de la résurrection), Il le prendra à Ses côtés, le dissimulera (des regards des autres) et lui dira: «Refonnais-tu tel péché? Reconnais-tu tel péché?» Il Lui répondra: «Certes oui, Seigneur» Une fois qu’il a reconnu tous ses péchés, et que le croyant aura le senti ment d ’être perdu, Dieu lui dira: «Je les ai dissimulés pour toi dans le bas monde et aujourd’hui Je te les pardonne». Puis on lui dônnera le livre de ses bonnes actions. Quant aux incrédules et hypocrites, leurs témoins di ront: «Les voilà, ceux qui ont dit des mensonges sur leur Seigneur. Malé diction d’Allah sur les coupables» (Rapporté par Boukhari, Mouslim et Ahmed d’après Ibn Omar)111.
«Les coupables, je veux dire ceux qui détournent leurs prochains de la voie d’Allah, qui cherchent à rendre celle-ci tortueuse» Ceux qui repous sent les autres à suivre la voie de la vérité et les empêchant à emprun ter le chemin qui les mène à Dieu à Lui la puissance et la gloire, en leur rendant cette voie tortueuse. Ceux-là ne croient pas à la vie fu ture.
«Ceux-là, qu’ils le sachent ne sauraient tenir Allah en échec sur terre ni trouver aucun protecteur» ils ne pourraient plus réduire Dieu à l’im puissance et ils sont toujours sous Son pouvoir et II est capable de se venger d’eux à tout moment. Mais II leur a accordé un délai jusqu’au jour où leurs yeux se fixeront d’horreur. A cet égard l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Dieu accorde un répit à l’injuste,
mais quand II le saisira, Il ne le lâchera plus». Ceux-là, le châtiment sera doublé pour eux, car Dieu leur avait donné des oreilles, des yeux et des cœurs; mais ni leurs oreilles, ni leurs yeux, ni leurs cœurs ne leur ont servi à quoi que ce soit. Ils étaient comme des sourds qui n’ont pas entendu la voix de la vérité et
(1) ¿y
ùj» :Jl»
ojt- jj
ô t— '}j*.jl iL jjJ I
_j*j\
¿ X A e - L jJ y u * J î
t____ jjtjri :
«¿XL» J i *jl
1
a^
J
u
Ôj Ni
457
J ojjÂjj jîjv
¿j*
c^LJt lil
J îS.sNj*
aveugles n’ayant pas vu son chemin. Dieu les décrit clairement dans ce verset: «Ils diront alors: «Si nous avions écouté et si nous avions été raissonnables, nous ne serions pas parmi les damnés» [Coran LXVII, 10].
«Ils se seront perdus eux-mêmes et ils invoqueront en vain les divinités qu’ils ont inventées. Ceux-là seront au jour du compte final les plus grands perdants où ils goûteront le feu ardent qui ne s’éteindra pas. Ils y invoqueront en vain les idoles et les statues qu’ils adoraient en de hors de Dieu, mais au contaire, ces divinités ne feront qu’à leur nuire davantage, tout comme lorsque Abraham a dit à son peuple: «Au jour
de la résurrection, vous vous renierez et vous vous maudirez les uns les au tres. L’enfer sera votre démeure vous n’aurez aucun soutien» [Coran XXIX, 25]. Les coupables seront les grands perdants au jour de la résurrec tion parce que, dans le bas monde, ils avaient préféré, à cause de leurs péchés, l’eau bouillante aux délices du Paradis, la nourriture des damnés aux houris aux grands yeux, et l'abîme aux palais. Sans doute ils sont les perdants.
’inna-l-ladîna ’am a h û wa ‘am ilû-s-sâlihâti wa ’ahbatlî ’ilâ rabbihim ’û îa ’ika ’ashâbu-l-jannati hum fîhâ hâlidûna (23) matalu-l-farîqayni ka-1’a‘mâ wa-l-’asammi wa-l-basîri wa-s-samî‘i hal yastawiyâni mat alan ’afalâ tadakkarûna (24). Ceux qui croient, pratiquent les bonnes œuvres et s’humilient devant leur Seigneur, ceux-là auront le paradis pour séjour éternel (23) Incrédules et croyants sont comparables à l’aveugle et au sourd et à celui qui voit et entend. Ces deux sortes de personnes peuvent-elles être confondues? Finirez-vous par comprendre? (24). Après avoir montré le cas et le sort des réprouvés, Dieu parle des bienheureux ceux qui ont cru et fart de bonnes œuvres, et qui auront
458 i
le Paradis comme récompense. Ils y trouveront les demeures élevées, les fruits à portée de leurs mains, les vierges bonnes et belles, les dif férents fruits. Ils auront l’occasion de regarder leur Seigneur, le créa teur des cieux et de la terre. Ils y demeureront pour l’éternité, resteront toujours jeunes, n’éprouveront aucune maladie, ne cracheront pas et ne moucheront pas. Tous ces déchets ne sortiront que comme un rot et leur sueur sera comme du musc. Faisant la comparaison entre les deux catégories, Dieu démontre que les damnés et les croyants ressemblent à un aveugle et un sourd et à celui qui voit et entend. L’incrédule est pareil à un aveugle qui ne voit ni connaît le chemin du bien, sourd qui n’entend pas les argu ments et les exhortations pour en tirer profit. Car si Dieu avait reconnu quelque bien en eux II aurait fait en sorte qu’îls entendent; Quant a(u croyant, il est intelligent et perspicace, capable de distin guer entre Îa vérité et l’erreur, et par la suite, il suit la premier et dé laisse l’autre. Il entend l’argument et les preuves pour en profiter.
«Finirez-vous par comprendre?» que ces deux sortes de personnes ne sont plus semblables comme l’affirme ce verset: «Les élus du Para dis ne sauraient être comparés aux damnés de l’Enfer. Bienheureux les élus du Paradis» [Coran XLIX, 20] et celui-ci n’est qu’une autre affirmation: «L’aveugle ne saurait être assimilé à celui qui voit, pas plus que les ténè bres à la lumière, pas plus que l’ombre à la chaleur. Les vivants ne sau raient être assimilés aux morts» [Coran XXXV < 19-22].
walaqad ’arsalnâ N ûhan ’ilâ qawmihT ’innî lakum nadîrum mubînun (25) ’a-l-î ta‘budïï ’illâ-L-Lâha ’innT ’ahâfu ‘alaykum ‘ad âba yawmin ’alîmin (26) faqâla-l-mala’u-l-ladîna kafarû min qawmihî mâ narâka ’illâ basaram-mit lanâ wamâ narâka-t-taba‘aka ’illâ-l-ladîna hum ’arâd
459
ilunâ bâdiya-ra’yi wamâ narâ lakum ‘alaynâ min fadlim bal nazunnukum kâdibîna (27). Nous envoyâmes Noé à son peuple. «Je suis chargé, dit-il, de vous avertir solennellement (25) N’adorez qu’Allah. Sans quoi je crains que vous ne subissiez un châtiment douloureux». (26). Les puissants de son peuple, qui ne croyaient pas, lui tinrent ces propos: «Tu ne nous parais pas fait au trement que nous. Tu n’as pas pour adeptes que la lie du peuple. Aucune grâce particulière ne vous élève au-dessus de nous. Bien plus, nous vous prenons pour des imposteurs» (27). Noé -que Dieu le salue- fut le premier Prophète envoyé vers les polythéistes, les adorateurs des idoles. Il leur dit: «Je suis chargé de vous avertir solennellement» de n’adorer que Dieu seul sinon vous subi rez Son châtiment terrible. Si vous persévérez dans votre idolâtrie, je crains pour vous le châtiment d’un jour douloureux. / «Les puissants de son peuple» qui sont les chefs et les élites parmi les mécréants lui répondirent: «Tu ne nous parais pas fait autrement que nous». Tu n’es ni ange ni un autre être mais un mortel comme nous, comment pourrait-il que tu reçoives une révélation en dehors de nous? Bien plus, nous ne te voyons, à première vue suivi que par les plus méprisables d’entre nous, tels que les marchands, les tiscerands et leurs similaires, sans qu’il y ait parmi eux ni chef ni distingué. D’autant plus, ceux qui t’ont suivi, ils ont agi à l’aveuglette. «Aucune grâce parti culière ne vous élève au-dessus de nous» Donc ni création ni caractère ne vous donnent sur nous aucune supériorité en suivant cette nouvelle re ligion. «Bien plus, nous vous prenons pour des imposteurs» en nous appe lant à la piété, l’adoration d’un Dieu unique et au bonheur. Cette opposition des incrédules à Noé et ses adeptes ne prouve que leur ignorance et leur manque de perspicacité. Que ceux qui sui vent la vérité soient des pauvres ou des méprisables cela ne la déni gre pas et ne la conteste jamais, même si, en même temps, les chefs et les avisés la suivent. Ce qui est logique et naturel que les vertueux et les justes suivent la vérité même s’ils sont des pauvres, et les mé prisables soient ceux qui la nient même s’ils sont des riches et puis sants. L ’exem ple que nous donne la société ëst le plus grand témoin quand les chefs, riches et orgueilleux s’opposent à la vérité, la preuve
460
M
■
est les dires de Dieu: «Mais ils disent: «Nous avons trouvé nos pères atta- ”
chés à ce culte et nous marchons sur leurs traces» [Coran XLIII, 22]. Dans un long récit rapporté par Abou Soufian, lorsque Héraclius le roi des Romains lui demanda: «Ceux qui suivent Mouhammad sont-ils les puissants ou les faibles?», il lui répondit: «Ce sont plutôt les fai bles». Que les gens croient à la vérité, à première vue, ceci n’est ni un défaut ni une honte, car une fois cette vérité apparue, il n’y aura aucun moyen pour la contester. Les Prophètes et messagers -que Dieu les salue- n’ont apporté que des lois et religions claires.
«Aucune grâce particulière ne vous élève au-dessus de nous» Ces pro pos tenus par les mécréants ne dénotent que leur aveuglement car Ils étaient trèjB loin de la vérité, ils ne l’avaient ni vue ni entendue, dans leur doute ils tergiversaient et dans l’au-delà, seraient les grands per dants.
qâla yâ qawmi ’ara’aytum ’in kuntu ‘alâ bayyinatim mir-r-rabbî wa ’âtânî rahm atan min ‘indihî fa ‘ummiyat ‘alaykum ’anulzimukumûhâ wa ’antum lahâ kârihûna (28). Il répondit: «O mon peuple, qu’y puis-je? Délégué vers vous avec des preuves de mon Seigneur et pourvu de Sa grâce, ma mission vous demeure incomprise. Vais-je vous contraindre à y croire, en dépit de votre aver sion?». Et Noé de leur répondre: «Qu’y puis-je? Délégué vers vous avec des preuves de mon Seigneur?» Voyez-vous si je m’appuie sur une preuve ir réfutable envoyée par mon Seigneur et que je suis un Prophète sin cère, et si cela vous reste incompris ou caché sans pouvoir le saisir «vais-je vous contraindre à y croire» et vous l’imposer alors que vous y répugnez?
461
wa yâqawmi la ’as’alukum ‘alayhi mâlan ’in ’ajrî ’illâ ‘alâ-L-Lâhi wama ’ana bitâridi-l-ladîna ’am anû ’innahum mulâqû rabbihim walâkinnT ’arâkum qawman tajhalûna (29) wayâqawmi may-yansurunî mina-L-Lâhi ’in tarattuhum ’afalâ tadakkarûna (30). O mon peuple, je ne vous demande aucune rétribution. Je n’attends au cune récompense que d’Allah. Je ne saurais repousser ceux qui croient. Us ne font qu’entrer en contact avec leur Seigneur. Vous me semblez un peuple d’ignorants (291) O mon peuple, qui me préservera de la colère d’Allah, si je repousse ces gens? Allez-vous comprendre? (30). Noé répliqua toujours aux incrédules: «Je ne vous demande aucun salaire contre les conseils que je vous prodigue, mon salaire n’incombe qu’à Dieu à Lui la puissance et la gloire. «Je ne saurais repousser ceux qui croient» à savoir qu’ils lui avaient demandé de congédier ceux qui avaient cru en lui par pruderie de s’asseoir avec eux, tout comme les polythéistes de La Mecque avaient demandé à Mouhammad - qu’Allah le bénisse et le salue - de repousser les pauvres et les faibles qui lui tenaient compagnie pour qu’ils ne soient avec eux dans une même as semblée. Dieu à ce moment lui fit cette révélation: «Ne repousse pas ceux qui implorent leur Seigneur, matin et soir» [Coran VI, 52].
wala ’aqûlu lakum ‘indî hazâ’inu-L-Lâhi wala" ’a‘lamu-l-gaybi wala' ’aqûlu ’innî malakun wala' ’aqûlu li-l-ladîna tazdarT ’a'yunukum layyu’tiyahumu-L-Lâhu hayran ’Al-Lâhu V lam u bimâ fi ’anfusihim ’innT ’ida-l-lamina-z-zâlimîna (31).
462
Je ne prétends pas disposer des trésors d’Allah ni deviner l’avenir. Je ne prétends pas être un ange. Je ne saurais avancer qu’Allah ne gratifiera pas ces gens que vous méprisez. Allah seul sait ce que recèlent leurs cœurs. Si je m’arrogeais ces prérogatives, je ne serais moi-même qu’un ré prouvé (31). x Noé n’est qu’un Prophète chargé d’appeler les hommes à adorer Dieu seul, sans leur demander aucune récompense. Pour cela il doit appeler le noble et le pauvre, quiconque aura répondu à son appel au ra trouvé son salut. D’autre part il ne peut pas disposer des trésors de Dieu, ni connaît le m ystère incom m unicable sauf ce que Dieu a voulu qu’il le sache. Il n’est plus un ange mais un mortel comme les autres et chargé d’une mission et appuyé par des miracles et signes. Quant à ceux que vous méprisez, je ne vous dis pas qu’ils n’auront pas leur récompense auprès de Dieu car «Allah seul sait que recèlent leurs cœurs» Si vraiment ils sont des croyants sincères, alors Dieu ne les lésera pas de leurs récompenses.
qâlû yâ N ûhu qad jâdaltanâ fa ’aktarta jidâlanâ fa’tinâ bimâ ta ‘iduna ’in kunta mina-s-sâdiqîna (32) qâla ’innamâ ya’tîkum bihi-L-Lâhu ’in s a ’a wama ’antum bi mu‘jizîna (33) walâ yanfa‘ukum nushîî ’in ’aradtu ’an ’ansaha lakum ’in kâna-L-Lâhu yurîdu’ay-yugwîyakum huwa rabbukum wa ’ilayhi turja‘ûna (34). Ils dirent: «O Noé, assez discuté. Nous n’avons que trop discuté jus qu’ici. Provoque le malheur dont tu nous menaces, si tu es sincère» (32) Al lah vous l’enverra, S ’il le veut. Et vous ne saurez l’en empêcher (33) Malgré toute ma bonne volonté, mes conseils ne vous serviront de rien s’il est dans les desseins d’Allah de vous perdre. C’est votre Maître. C’est à Lui que vous ferez retour (34).
463
Le peuple de Noé demanda de hâter le châtiment et la vengeance de Dieu, il lui dit: «Nous n’avons que trop discuté jusqu’ici» nos discus sions sont devenues stériles. Invoque ton Seigneur d’abattre sur nous Son supplice comme bon vous semble. «Provoque le malheur dont tu nous menaces» Et Noé de répondre: «Allah vous l’enverra, s’il le veut. Et vous ne saurez l’en empêcher». Dieu, qui est capable sur toute chose, vous l’apportera quand II veut, ceci dépend de Sa volonté.
«Malgré toute ma bonne volonté, mes conseils ne vous serviront de rien s’il est dans les desseins d’Allah de vous perdre». Mon conseil ne vous profiterait pas si je vous le donnais et que mon Seigneur veuille vous dérouter et vous égarer. Il est votre Seigneur et vers Lui vous se rez ramenés.
’am yaqûlûna-ftarâhu qui ’ini-ftaraytuhû fa‘alayya ’ijrâmî wa ’ana barî’um-mimmâ tujrîmûna (35). Ils s’obstinent à dire que le Coran est une invention. Réponds: «Si c’est une invention, j’en supporterai la responsabilité mais je vous laisse à celle de vos péchés» (35). Ce verset est une involution au milieu de l’histoire de Noé et Son peuple. Dieu ordonne à Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue de répondre à ces impies et ingrats qui t’accusent d’avoir forgé ce Li vre: «Si c’est une invention, j’e supporterai la responsabilité» et mon crime retombe sur moi, «mais je vous laisse celle de vos péchés» je suis innocent de ce que vous commettez. Je connais très bien le châtiment qui attend quiconque aura forgé de mensonges contre Dieu.
464
wa ’uhiya ’ilâ Nûhin ’annahû lay-yu’mina min qawmika ’illâ man qad ’âmana falâ tabta'is bimâ kânû yaf alûna (36) wasna‘i-l-fulka bi ’a‘yuninâ wa wahyinâ walâ tuhâtibnî fî-l-ladîna zalamu ’innahum mugraqûna (37) wa yasna‘u-l-fulka wa kullamâ m arra ‘alayhi mala’um-min qawmihî sahirû minhu qâl ’in tasharû minnâ fa’innâ nasharu minkum kamâ tasharûna (38) fasawfa ta‘lamûna may-ya’tîhi ‘adâbun yuhzîhi wa yahillu ‘alayhi ‘adâbum muqîmun (39). Allah révéla à Noé que désormais il n’y aurait plus de nouvelles conversions et l’exhorta à ne plus se lamenter sur la conduite de son peu ple (36) Construis une arche sous notre surveillance et suivant nos plans, lui prescrivit-il, et cesse de m’apitoyer sur les incrédules. Us périront noyés (37) Il entreprit de construire l’arche et chaque fois que les grands de son peuple passaient près de lui, ils le tournaient en dérision. H leur disait: «Vous nous raillez aujourd’hui, mais nous ne tarderons pas à vous railler à notre tour» (38) Vous saurez bientôt pour qui se prépare un châtiment cruel dans ce monde ¿t à qui un supplice éternel est réservé dans l’autre (39). Pour en finir avec les incrédules et leur obstination, Noé invoqua Dieu par ces mots: «Seigneur, ne laisse subsister sur terre aucun infidèle» [Coran LXXI, 26] et: «Je suis à bout, viens à mon secours» [Coran LIV, 10]. Le Seigneur lui révéla alors: «Désormais il n’y aurait plus de nouvel les conversions» Nul de ton peuple vraiment ne croira que celui qui a dé jà cru. Donc ne t’attriste pas de ce qu’ils font et que leur sort ne te préoccupe pas. «Construis une arche sous notre surveillance et suivant nos plans». Construis l’arche sous nos yeux et notre révélation «et cesse de
m’apitoyer sur les incrédules. Us périront noyés». Qatada commenta: «L’arche avait une longueur de trois cent cou dées et une largeur de cinquante. D’autres ont précisé: six cent en long, trois cent en largeur et trente en hauteur dont trois étages et cha cun avait dix coudées de hauteur: l’inférieur était réservé aux bêtes fauves et domestiques, le moyen aux humains et le supérieur aux oi seaux. Sa porte était de côté au milieu de sa largeur et un couvercle fermait hermétiquement l’arche. Le voyant construire cet arche, les chefs et les notables parmi son peuple se moquaient de lui et niaient le supplice dont il les menaçait. Et lui de répondre: «Vous nous raillez aujourd’hui, mais nous ne tarderons
465
pas à vous railler à notre tour». Un verset qui renferme à la fois un aver tissement et une menace sûre. «Vous saurez bientôt pour qui se prépare un châtiment dans ce monde et à qui un supplice éternel est réservé dans l’autre» donc un châtiment humiliant dans le bas monde -la noyade- et un autre sans fin dans l’autre.
hatta ’idâ j a ’a ’amrunâ wa fâra-t-tannûru qulnâ-hmil fîha min kullin zawjayni-tnayni wa ’ahlaka ’illâ man sabaqa ‘alayhi-l-qawlu waman ’âmana wama ’âmana ma‘ahû ’illâ qalîlun (40). Cette situation dura jusqu’au jour où notre décret arriva à exécution et où l’eau se mit à bouillonner dans sa source. Nous dîmes alors à Noé: «Embarque dans l’arche un couple de chaque espèce ainsi que les tiens, ex cepté ceux dont le sort est déjà réglé. Embarque aussi ceux qui croient: «Hélas! ceux-ci n’étaient pas nombreux» (40). C e fut une promesse de Dieu à Noé quand viendra Son ordre, d’envoyer une pluie torrentielle et incessante comme il est cité dans ce verset: «Nous ouvrîmes les portes du ciel. L’eau tomba à torrents. Nous fî
mes jaillir des sources de toute la terre. Eau de pluie et de source se confondirent en exécution du décret d’Allah» [Coran LIV, 11-17]. Ibn Abbas commente ce fait: L’eau jaillit partout même des fours. A ce moment Dieu ordonna à Noé. «Embarque dans l’arche un couple de chaque espèce» de toutes les créatures vivantes et plantations. Quant à l’expression: «ainsi que les tiens, excepté dont le sort est déjà réglé» il s ’agit de sa famille et ses proches sauf qui ne partageaient pas la foi de Noé, qui étaient son fils Yam et la femme de Noé qui était incré dule. Ceux qui avaient cru étaient peu nombreux malgré la longue pé riode qu ’avait p assée parmi son peuplé et évalu é e à neuf cent cinquante ans. Ibn Abbas a précisé qu’il y avait sur l’arche quatre-vingt personnes, hommes et femmes, mais Ka‘b Al-Ahbar a limité le nombre à soixante-douze et d’autres à dix. Dieu seul est le plus savant.
466
wa qâla-r-kabû fihâ bismi-L-Lâhi majrehâ wa mursâhâA ’inna rabbî la Gafûru-r-Rahîm (41) wa hiya tajrî bihim fi mawjin kal-jibâli wa nâdâ Nûhun-bnâhû wa kâna fi ma‘zalin yâ buniyya-rkab ma‘anâ walâ takumma‘a-l-kâfirîna (42) qâla sa’âwT ’ilâ jabaliy-ya‘simunî mina-l-ma’i qâla lâ ‘âsima-l-yawma min ’amri-L-Lâhi ’illâ man-r-rahima wa hâla baynahuma-l-mawju fakâna mina-l-mugraqîna (43). Noé dit: «Montez dans l’arche. O mon Allah faites qu’elle vogue et qu’elle atterrisse. O vous le clément et le miséricordieux (41) L’arche commença à voguer au milieu d’énormes vagues, hautes comme des monta gnes. Noé interpella son fils qui était resté sur le rivage: «O mon fils, monte avec nous. Ne reste pas avec les incrédules» (42). «Je me réfugierai sur une montagne pour échapper aux eaux», répondit-il. «Nul n’échappera aujourd’hui au décret d’Allah, répliqua Noé, si ce n’est par un effet de sa clémence». Une vague les sépara. Le fils de Noé fut emporté par les eaux (43). Noé demanda aux croyants de monter dedans et que l’arche vo gue et arrive à destination au nom de Dieu: «Montez dans l’arche. O
mon Allah, faites qu’elle vogue et qu’elle atterrisse. O vous, le clément et le miséricordieux». Que Dieu garde l’arche par Sa miséricorde de son am errissage dans sa course et à son mouillage. Dieu, en exauçant Noé, l’exhorta à dire: «Lorsque toi et les tiens seront installés dans l’ar che, dis: «Loué soit Allah pour nous avoir délivrés des méchants» [Coran XXIII, 28], C ’est une recommandation lorsqu’on monte sur une bête ou sur un vaisseau d’invoquer le nom de Dieu et de se fier à Lui. A ce propos Ibn Abbas rapporte que le Prophète - qu’Allah le bé nisse et le salue - a dit: «Il est une assurance à ma communauté contre la
467
noyade de dire quand elle monte sur un vaisseau: «Au nom de Dieu, le Sou verain «Les hommes ne donnent pas à Allah le rang qu’îl mérite. Et, pour tant, Il appréhendera toute la terre dans Sa main au jour du jugement dernier et supprimera les cieux d’un geste. Gloire à Allah. H est au-dessus des associés qu’on Lui donne» [Coran XXXIX, 67], L’arche voguait avec les croyants au milieu des vagues sembla bles à des montagnes, même l’eau à ce moment-là dépassait les cîmes des montagnes à une hauteur de quinze coudées. Le vaisseau flottait sur la surface de l’eau avec la permission de Dieu en toute sé curité gardé par la providence. Dieu mentionne cet événement dans un autre verset en disant: «Au moment du déluge, nous vous avons sauvés sur
une arche, voulant vous donner ainsi une leçon et toucher les oreilles sensi bles» [Coran LXIX, 11-12], Avant d’amarrer, Noé interpella son fils Yam (1) et l’invita à monter sur l’arche avec les croyants pour ne pl>is subir le sort des mécréants. Mais, étant toujours incrédule, il lui répondit: «Je me réfugierai sur une montagne pour échapper aux eaux» croyant que l’eau ne dépasserait plus les sommets des montagnes, et s ’il s’y réfugiait, il serait sauvé. Le père répliqua: «Nul n’échappera aujourd’hui au décret d’Allah, si ce n’est par un effet de Sa clémence» Les vagues s’interposèrent entre le père et le fils et ce dernier fut au nombre qui périrent noyés.
wa qîla yâ ardu-bla‘î mâA,aki wa yâ sanm ’u ’aqli‘î wa gida-l-mâA’u wa qudiya-l-’am ru wa stawat ‘alâ-l-jûdiyyi wa qîla bu‘da-l-lil-qawmi-zzâlimîna (44). «O terre, fut-il dit, absorbe l’eau. O ciel, cesse de pleuvoir». Aussitôt les eaux baissèrent. L’arrêt était accompli. L’arche atterrit à El-Djoudi. «Loin d’ici les méchants, fut-il dit» (44). (1)
O n a dit a u ss i q u ’il s'appelait Kan'an. Les fils de Noé qui ont été sauvés
avec Jui étaient: Sam, Ham et Yafeth.
468
Tout ce qui existait sur la terre fut englouti sauf ceux qui se trou vaient sur l’arche. L’ordre fut donné à la terre d’absorber l’eau qui en jaillissait, et au ciel de s’arrêter de pleuvoir. L’ordre fut exécuté et l’af faire faite. Le vaisseau atterrit à El-Djoudi. D’après Moujahed: c'est une mon tagne dans la presqu’île arabique. (D’après la plupart des exégètes et histoiriens le Djoudi est l’un des sommets de la chaîne Ararat en Armé nie). Qatada commenta: L’arche fut atterrie sur la montagne pendant un mois et ceux qui l’occupaient purent la quitter. Le vaisseau, Dieu le laissa ainsi pour qu’il serve de leçon et d’exemple. Les premiers musul mans, dans leur voyage, purent l’apercevoir à savoir que d’autres vais seaux furent noyés etjé d u its en épaves. Et Qatada de poursuivre: Noé et les croyants montèrent à bord le dixième du mois de Rajab, vo guèrent cènt cinquante jours et l’arche s ’installa enfin sur le Djoudi. Leur sortie de l’arche eut lieu le dixième jour de Mouharram (‘Achoura).
«Loin d’ici les méchants» une expression qui signifie que les préva ricateurs furent éloignés de la miséricorde de Dieu, périrent tous du premier au dernier sans laisser aucune trace. A ce propos Ibn Jarir rapporte d’après Aicha -que Dieu l’agrée- que le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Si Dieu avait voulu faire miséricorde à l’un des siens de Noé, Il l’aurait faite à la mère de son fils».
nâdâ Nûhun rabbahû faqâla rabbi ’inna-bnî min ’ahlî wa ’inna wa ‘daka-l-haqqu wa ’anta ’ahkamu-l-hâkimîna (45) qâla yâ Nuhu ’innahû
wa
469
laysa min ’ahlika ’innahû ‘amalun gayru sâlihin falâ tas’alani mâ laysa laka bihî ‘ilmun ’innî ’a‘izuka ’an takûna mina-l-jahilîna (46) qâla rabbi ’innî ’a‘ûdu bika ’an ’as’alaka mâ laysa lî bihî ‘ilmun wa ’illâ tagfîr lî wa tarhamnT ’akum-mina-l-hasirîna (47). Noé adressa cette prière à Son Seigneur: «Seigneur, dit-il, mon fils est des miens, mais Ta volonté est souveraine et Tu es le plus juste des ju ges». (45) «Non Noé, ton fils n’est pas des tiens, reprit Allah. Ta prière est inconvenante. Ne m’interroge pas sur ce que tu ne dois pas savoir. Je t’en avertis pour ne pas te laisser parmi les ignorants» (46). Seigneur , dit Noé, pardonne-moi si je t’ai interrogé sur ce que je ne dois pas savoir. Si Tu ne me pardonnes pas et si Tu ne m’accordes pas Ta miséricorde, je suis per du (47). Noé demanda à son Seigneur: Mon fils appartient à ma famille, Tu m’as promis de nous sauver tous, Ta promesse est sûrement la vérité. Comment il fut noyé et Tu es le plus ju^te des juges?». Et Dieu de lui répondre: «Non Noé, ton fils n’est pas des tiens» c’est à dire parmi ceux qui ont cru et dont Je t’ai promis de les sauver, car il a commis un acte infâme. Ce fils figure parmi ceux dont leur sort est déjà réglé à cause de leur impiété.
^
¿1 £
J L i l £££
qîla yâ Nuhu-hbit bisalâmim-minnâ wa barakâtin ‘alayka wa‘ala ’umamim-mimmam-ma‘aka wa ’umamin sanum atti‘ahum tum m a yamassuhum minnâ ‘ad âbun ’alîmun (48). «O Noé, lui dit-il, descends de l’arche, sain et sauf. Nous bénissons toi et ceux qui t’accompagnaient. Il est des peuples auquels nous accorderons les biens de ce monde et auquels nous infligerons un châtiment douloureux dans l’autre» (48). Mouhammad Ben Ishaq a dit: «Pour faire arrêter le déluge, Dieu envoya un vent qui balaya la surface de la terre et aussitôt toutes les sources d’eau furent bouchées et les portes du ciel fermées. La terre
470
commença alors à avaler l’eau. Quant à Patterrisage sur El-Djoudi les gens de la Torah prétendent que cela eut lieu la dix-septième nuit du sptième mois. Le premier du dixième mois on put voir les sommets des montagnes ainsi que la terre. Noé ôta le couvercle de l’arche et Dieu lui dit: «Descends de l’arche, sain et sauf. Nous te bénissons toi et
ceux qui t’accompagnaient...»
tilka min ’am ba’i-l-gaybi nûhîha ’ilayka mâ kunta ta‘lamuha ’anta walâ qawmuka min qabli hâdâ fasbir ’inna-I-‘âqibata li-l-muttaqîna (49). Ce sont là des épisodes du temps passé que nous te révélons. Vous les ignoriez toi et ton peuple jusqu’à ce jour. Patiente, l’avantage restera à ceux qui craignent Allah (49). Tels récits font partie du mystère que Dieu révèle à Son Prophète Mouhammed - qu’Allah le bénisse et le salue - c’est comme il les voit de ses propres yeux. «Vous les ignoriez toi et ton peuple jusqu’à ce jour» Ceci signifie ni toi ni aucun de tes compagnons n’avait connaissance de tou tes ces histoires pour que quelqu’un prétende qu’il te l’a racontées. Mais Dieu te révèle ces événements comme ils se sont déroulés et comme il est exactement dans les Livres des Prophètes qui t’ont précédé. Sois patient si ton peuple te traite de menteur et endure leurs méfaits car bientôt nous te secourrons, t’envelopperons de notre miséricorde et nous accorderons la fin heureuse à toi et à tes suivants dans les deux mondes, de la même façon que nous avons agi avec tes prédécesseurs les Prophètes; car «Nous ferons triompher, nos Prophètes et les croyants en ce monde et au jour du jugement dernier» [Coran XL, 51].
471
( ° Y) ùyjsr*-*
^j
J i ôji ^ J j i j î j t j ^
wa ’ilâ ‘Âdin ’ahâhum Hûdan qâla yâ qawmi-‘budû-L-Lâha mâ lakum min ’ilâhim gayruhû ’in ’antum ’illâ muftarûna (50) yâ qawmi la ’as’alukum ‘alayhi ’ajran ’in ’ajriya ’illâ ‘alâ-l-ladî fataranT ’afalâ ta‘qilûna (51) wayâqawmi-stagfirû rabbakum tum m a tûbïï ’ilayhi yursili-s-sanm ’a ‘alaykum midrâran wa yazidkum quwwatan ’ilâ quwwatikum walâ tatawallaw mujrimîna (52). Nous envoyâmes au peuple de ’Ad leur frère Houd. O mon peuple, ditil, adorez Allah. Vous n’avez pas d’autre Allah que Lui. Vous n’êtes que des insensés. (50) O mon peuple, je ne te demande aucune rétribution. Je n’attends ma rétribution que de celui qui m’a créé. Finirez-vous pas comprendre? (51) O mon peuple, implorez le pardon de votre Seigneur, puis soumettez-vous à Lui. Il déversera du ciel des pluies abondantes. A vos for ces, Il en ajoutera d’autres. Ne quittez pas cette terre en rebelles (52). Houd, le Prophète, fut envoyé au peuplee de Ad pour leur ordon ner de n’adorer que Dieu seul sans rien Lui associer et leur interdire l’adoration des statues qu’ils ont inventées en leur donnant des noms. Contre ces exhortations, il ne leur demanda aucun salaire car il n’espé ra la récompense que de Dieu qui l’a créé.
«Finirez-vous par comprendre?» et concevoir ce qui amende votre si tuation dans les deux mondes. Puis il leur ordonna d’implorer le par don de Dieu pour leur absoudre les péchés qu’ils avaient commis et de revenir à Dieu repentants pour assurer leur salut dans la vie future. Quiconque aura suivi ces conseils, Dieu lui facilite l’acquisition des biens et le sauve. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit à ce pro pos: «Celui qui ne cesse d ’implorer le pardon de Dieu, Il lui accorde un ré
confort de toute angoisse, une issue de toute gêne et le pourvoira par des moyens sur lesquels il ne comptait pas»^K
472
> > ^ f>u< /í^ i [¿La (^p) S ^ jo
^
î-cS^H
L}-^'’^Lí
’A " ' A ' Ss" '*i t* t >K ’ " f \ ''* >s '\' \yj~> {¿V j9 Ô\. *j* \À)M- f*'===i4 c t f j ^ 4 $ ¿ ¿ & 4 iK
4ÁSÍ Je- cJ^JP ( il (^ P
Z¿\ J\S ^
£j > %
Ij %
£
IxJljJU (_)Æ3<î iíLIj/^c-I Sf[ J ù } li- i- à jl^
-^r»?^ tíj ¿4
J* i4^ Oî
il*
4-^
qâlû yâ Hûdu mâ ji’tanâ bi bayyinatin wamâ nahnu bitâriqT ’âlihatanâ ‘an qawlika wamâ nahnu laka bimu’minîna (53) ’in naqûlu ’illâ-‘tarâka ba‘du ’âlihatanâ bislî ’in qâla ’innT ’ushidu-L-Lâha washadlî ’annî barî’um mimma tusrikûna (54) min dûnihî fakidûnî jam î‘an tum m a lâ tunzirûni (55) ’inni tawakkaltu ‘alâ-L-Lâhi rabbî wa rabbikum mâ min dabbatin ’illâ huwa ’âhidun binâsiyatihâ ’inna rabbî ‘alâ siratim-mustaqîmin (56). Ils dirent: «O Houd, tu ne nous apportes aucune preuve. Nous n’aban donnerons pas nos divinités sur tes simples dires. Nous ne te croyons pas (53) A n’en pas douter, une de nos divinités t’a troublé l’esprit». «Je prends Allah à témoin, dit-il, et témoignez vous-mêmes que je ne crois pas aux divinités que vous associez à Allah (54) Mettez tout en œuvre contre moi et ne m’accordez aucun répit. (55) Je me confíe à Allah, mon Seigneur et le vôtre. Il n’est pas une seule créature qui ne soit à la merci d’Allah. Mon Seigneur est dans le bon chemin (56). Le peuple de Houd lui répondit: «Tu n’es pas venu à nous avec une preuve décisive pour affirmer ce que tu prétends, et nous n’en sommes pas à abandonner nos divinités sur ta parole. «A n’en pas dou ter, une de nos divinités t’a troublé l’esprit» Que disons-nous, sinon qu’un de nos dieux t’a puni en te causant une certaine démence parce que tu viens nous empêcher de l’adorer». Mais Houd répliqua: «Je
prends Allah à témoin et témoignez vous-mêmes que je ne crois pas aux di vinités que vous associez à Allah». Je désavoue tout ce que vous adorez en dehors de Dieu. Usez tous des stratagèmes contre moi sans me faire attendre si vous pouvez le faire, et même pas pour un clin d’œil».
«Je me confíe à Allah, mon Seigneur et le vôtre. Il n’est pas une seule
473
créature qui ne soit à la merci d’Allah» Il n’y a pas une seule créature qu’il ne la tienne par le toupet. Une expression qui signifie que toutes les créatures sont sous le pouvoir de Dieu et sa dominance. Il est le juge équitable qui ne lèse personne. Il est sur la voie droite. On trouve dans la réponse de Houd un argument irréfutable et une preuve décisive qui corrobore son message et réfuté les présomp tions des idolâtres qui prennent les statues et les idoles pour dieux et les adorent, alors que celles-ci ne peuvent ni nuire ni être utiles, plutôt elles sont des matières inertes qui n’entendent pas et ne voient rien, elles ne sont ni hostiles ni alliées. Donc c ’est à Dieu seul qu’on doit vouer un culte pur. Il est le Maître des cieux et de la terre et aucun Seigneur n’existe hormis Lui.
fa ’in taw allaw faqad ’ablagtukum mâA ’ursiltu bihî ’ilaykum wa yastahlifu rabbî qawman gayrakum walâ tadurrûnahû say’an ’inna rabbî ‘alâ kulli say’in hafïzun (57) wa lammâ j a ’a ’amrunâ najjaynâ Hûdan wa-l-ladîna ’âAmanû ma‘ahû bi rahmatim-minnâ wa najjaynâhum min ‘ad âbin galîzin (58) wa tilka ‘Âdun jahadû bi ’ayâti rabbihim wa ‘asaw rusulahû w a-t-taba^ ’amra kulli jabbarin ‘anîdin (59) wa ’utbi'û fï hâd ihi-d-dunyâ la'natan wa yawma-l-qiyâmati ’ala ’inna ‘Adan kafarû rabbahum ’alâ bu‘da-l-li ‘Âdin qawmi Hûdin (60). Qu’importe que vous vous détourniez de moi! j’ai accompli ma mission. Mon Seigneur appellera un autre peuple à vous succéder. Votre disparition ne diminuera en rien Sa puissance. Mon Seigneur veille sur tout l’uni vers» (57) Lorsque notre décret arriva à exécution, nous sauvâmes Houd et
474
ceux qui croyaient avec lui par un effet de notre miséricorde et nous les ar rachâmes à un peuple effroyable (58) Telle est l’histoire du peuple de Ad qui a nié les signes du Seigneur, qui a désobéi à ses Prophètes et qui a obéi, au contraire, aux rebelles et aux oppresseurs (59) La malédiction les a suivis dans ce monde et dans l’autre. Ad n’a-t-il pas, en effet, renié son Sei gneur? Loin d’ici, Ad, le peuple de Houd (60). Houd, ayant averti son peuple de n’adorer que Dieu seul, dit à son peuple: Si vous vous détournez, je vous ai transmis le message dont j’étais chargé de vous le communiquer. Ceci est un argument qui sera .contre vous si vous ne vous en conformerez pas: qui L’adorera sans Lui reconnaître des associés. Et alors Dieu se souciera peu de vous et vous ne sau rez Lui nuire par votre incrédulité. De toute façon vous en supporterez les conséquences. Il est le Gar dien vigilant et voit les œuvres de Ses serviteurs».
lera un autre peuple à vous succéder»
«Mon Seigneur appel
«Mon Seigneur veille sur tout l’univers».
«Lorsque notre décret arriva exécution»
à il s’agit du vent dévasta teur qui avait anéanti le peuple de Ad et les avait réduits en cendres du premier au dernier, en sauvant Houd et ses adeptes de ce châti ment, par Sa clémence.
«Telle est l’histoire du peuple de Ad qui a nié les signes du Seigneur» et a désobéi à Ses Prophètes, car quiconque désobéit à l’un d’eux au ra désobéi à tous les Prophètes. Ce peuple les tyrans opiniâtres. Pour cela une ma lédiction les poursuivra en ce monde toutes les fois qu’on les mention nera, et dans l’autre on les appellera devant toutes les créatures. As-Souddy de commenter: «Tout Prophète qui sera envoyé après Houd, appellera à son tour la malédiction sur Ad».
«qui a obéi, au contraire,
aux rebelles et aux oppresseurs»
«Loin
d’ici, Ad, le peuple de Houd»
475
wa ’ilâ Tamûda ’ahâhum Sâlihan qâla yâ qawmi-‘budû-L-Lâha mâlakum min ’ilâhin gayruhû huwa ’ansa’akum mina-l-ardi wa-sta'marakum fîhâ fastagfirûhu tumma tûbïï ’ilayhi ’inna rabbî qarîbum mujîbun (61). Nous envoyâmes au peuple de Thémoud leur frère Saleh. D leur dit: «O mon peuple, adorez Allah. Vous n’avez pas d’autre Allah que Lui. Cest Lui qui vous a tirés de la terre et qui vous y a installés. Implorez-Le et sou mettez-vous à Lui. Mon Allah est préoccupé à exaucer les prières» (61). Les Thémoudites habitaient les cités du Hijr entre Tabouk et M édine et existaient après le peuple de Ad. Dieu leur envoya son Pro phète Saleh pour les appeler à adorer Dieu seul. Il leur rappela: tout comme II a créé Adam pour vivre et exploiter ses biens. Demandez-Lui de vous pardonner vos péchés commis et revenez repentants vers Lui. à C ar II est proche et exauce comme le montre aussi ce verset:
«C’est «et qui vous
Lui qui vous a tirés de la terre» y a installés» y
«Mon Allah est préoccupé exaucer les prières» «Si mesr serviteurs te questionnent sur moi, dis-leur que je suis près d’eux. Je réponds à l’appel de ceux qui m’im plorent» [Coran II, 186].
qâlû yâ Sâlihu qad kunta fînâ marjuwwan qabla hâda ’atanhâna ’an na‘buda mâ ya‘budu ’âba’unâ wa ’irinanâ lafï sakkim mimmâ tad‘ûna ’ilayhi murîbin (62) qâla yâ qawmi ’ara’aytum ’in kuntu ‘alâ bayyinatim mir-rabbî wa ’âtânî minhu rahmatan famay-yansurunî mina-L-Lâhi ’in ‘asaytuhû famâ tazîdûnanî gayra tahsîrin (63). O Saleh, répondirent-ils, jusqu’ici nous avions confiance en toi. Mais vas-tu maintenant nous interdire d’adorer ce qui adoraient nos pèrs? En vé rité, nous avons des doutes sérieux sur le culte que tu nous proposes (62) D répondit: «O mon peuple, qu’y puis-je? délégué vers vous avec des preuves
476
de mon Seigneur et, pourvu de Sa grâce, qui me protégerait contre Lui si je Lui désobéissais! Vraiment, vous voulez ma perte? (63). Dieu raconte la polémique qui eut lieu entre Saleh et son peuple qui était égaré et obstiné. Ils lui dirent: et, avant cela, tu étais un espoir pour nous.
«jusqu’ici nous avions confiance en toi» «Vas-tu mainteant nous interdire d’adorer ce qu’adoraient nos pères? En vérité, nous avons des doutes sérieux sur le culte que tu nous proposes». Cependant, nous voilà dans une profonde incertitude au sujet de vers quoi tu nous appelles. « O mon peuple» leur répondit Saleh «qu’y puis-je? Délégué vers vous avec des preuves de mon Seigneur» Que pensez-vous si je m’appuie sur une preuve évidente de la part de mon Seigneur? qui m’a accordé Sa miséricorde. en manquant à ma mission de vous appeler à suivre la vérité et à adorer Dieu seul? Si je la délaissais vous ne me seriez d’aucune utilité et vous ne feriez qu’ajouter à ma perte.
«Qui me protégerait contre Lui si je Lui désobéissais»
wayâqawmi hâdihî nâqatu-L-lâhi lakum Tyatan fadarûhâ ta’kulu fi ’ardi-L-Lâhi walâ tamassûhâ bi sîî’in faya’hudakum ‘adâbun qarîbun (64) fa‘aqarûhâ faqâla tamatta'û fî dârikum talâtata ’ayyâmin dâlika wa ‘dun gayru makdûbin (65) falammâ ja ’a ’amrunâ najjaynâ Sâlihan wa-l-ladîna ’âmanû ma‘ahu birahmatim-minna wa min hizyi yawmi’idin ’inna rabbaka huwa-l-Qawiyyu-1- ‘Azîzu (66) wa ’ahda-l-ladîna zalamû-ssayhatu fa ’asbahu fî diyârihim jâtimîna (67) ka ’al-lam yagnaw fîhâA ’aîa ’inna Tamûdâ kafarû rabbahum ’alâ bu‘da-l-li-Tamûda (68).
477
On mon peuple, cette chamelle est pour vous un signe de la part d’Al lah. Laissez-la paître en paix et ne lui faites aucun mal. Sinon, votre châti ment ne se fera pas attendre (64) Ils l’égorgèrent. «Continuez, leur dit-il, à vous prélasser dans vos demeures pendant trois jours. Mon avertissement ne sera pas démenti» (65). Lorsque notre décret arriva à exécution, nous sau vâmes, par l’effet de notre miséricorde, Saleh et ceux qui croyaient avec lui. Nous leur évitâmes l’opprobre du châtiment. Ton Seigneur est puissant et vénérable (66) Un cataclysme anéantit les injustes. On trouva leurs de meures jonchées de cadavres (67) Comme si leur existence n’avait jamais égayé ces lieux. Oui, le peuple de Thémoud a renié son Seigneur. Loin d’ici le peuple de Thémoud (68). Nou avons déjà détaillé l’histoire de Saleh avec son peuple dans la sourate Al-A’raf. (voir coran VII, versets 73-79).
walaqad ja’at rusulunâ ’Ibrâhîma bi-l-busrâ qalû salâman qâla salâmun famâ labita ’an jâ^’a bi‘ijlin hanîdin (69) falammâ ra’â ’aydiyahum lâ tasilu ’ilayhi nakirahum wa ’awjasa minhum hifatan qâlû lâ tahaf ’inna ’ursilna ’ilâ qawmi Lutin (70) wa-m-ra’atuhû qa’imatun fadahikat fabasv>sarnâhâ bi ’Ishâqa wa min wara’i ’Ishâqa ya‘qûba (71) qâlat yâ waylata ’a‘alidu wa ’ana ‘ajûzun wa hâdâ ba‘lî sayhan ’inna hâdâ lasay’un ‘ajîbun (72) qâîïï ’ata'jibîna min ’amri-L-Lahi rahmatu-L-Lâhi wa barakâtuhû ‘alaykum ’ahla-l-bayti ’innahu hamîdum-majîdun (73). Nos émissaires allèrent trouver Abraham pour lui annoncer la bonne nouvelle. Salut, lui dirent-ils. H les salue aussi. Et il leur offrit aussitôt un veau rôti (69) Lorsqu’il les vit s’abstenir de toucher au plat, il fut troublé et
478
en conçut une vive frayeur. «Ne crains rien, lui dirent-ils, nous sommes en voyés par Allah au peuple de Loth» (70) L’épouse d’Abraham, qui était à ses côtés, se mit à rire. Nous lui annonçâmes qu’elle donnerait le jour à Isaac et qu’Isaac aurait lui-même un fils, Jacob (71) O stupeur! s’exclamat-elle, comment pourrais-je enfanter alors que je suis vieille et que mon ma ri lui-même est une vieillard! C’est là une chose vraiment étrange! (72) Et les anges de répliquer: «Comment peux-tu t’étonner d’une décision d’Allah? Que la miséricorde et la bénédiction d’Allah soient sur vous, ô habitants de cette maison. A Allah doivent aller les louanges et la glorification» (73). La bonne nouvelle qu’apportaient les émissaires de Dieu à Abra ham fut interprétée de deux façons: La première concerne la nais sance d’Isaac, et la deuxième l’anéantissement du peuple de Loth. Mais il s’avère que la première l’emporte en nous référant à ce verset: (verset n: 74).
«Lorsque la crainte d’Abraham cessa...»
Les émissaires (les anges) saluèrent Abraham et il leur rendit le salut. Abraham s’empressa de leur apporter de quoi manger sur des pierres chaudes. Ce verset est pa reil aux dires de Dieu:
«et il leur offrit aussitôt un veau rôti» «Il se dirigea du côté des siens et rapporta un veau gras. Il le présenta à ses hôtes en leur disant: «N’en mangerez-vous pas?» [Coran Ll, 26-27]. Ce geste accompli d’Abraham démontre les règles de l’hospitalité.
«Lorsqu’il les vit s’abstenir de toucher au plat, il fut troublé et en conçut une vive frayeur» étant donné que les anges ne sentent plus l’ap pétit et ne mangent pas. Voyant que leurs mains n’en approchaient pas, il les trouva insolites et ressentit de la peur vis-à-vis d’eux. A sSouddy de commenter: Lorsque Dieu envoya les anges, ceux-ci, en forme humaine, se rendirent chez Abraham et lui demandèrent l’hospi talité. En les voyant en tant qu’hommes vénérables, il eut peur d’eux. II alla discrètement trouver les siens, égorgea un veau gras qu’il rôtit sur les pierres chaudes, le présenta à ses hôtes et s’assit avec eux. S arah, la femme d’Abraham, les servait. II leur présenta le veau rôti, mais apercevant que leurs mains n’en approchaient pas, il s’écria: « N ’en m angerez-vous p a s? » Ils lui répondirent: «N o us ne mangeons que contre un prix?» II répliqua: «Ceci a donc un prix!» - Ils lui demandè rent: «Q u e l est son p rix ?» et Abraham de rétorquer: «A v a n t de
479
commencer à manger vous invoquez le nom de Dieu et, en terminant vous le louez». Gabriel regarda alors Michel et lui dit: «Il est de droit de cet homme que Dieu le prenne pour ami». Les voyant s’abstenir de toucher au plat, Sarah s’écria «Com m e c’est étonnant! Nous servons nous-mêmes nos hôtes et ils ne daignent pas prendre de notre nourriture». Les anges dirent: Nous sommes des anges envoyés au peuple de Loth pour les anéan tir. Sarah se réjouit alors de l’anéantissement du peuple de Loth à cause de leur perversité, leur obstination et leur incrédulité.
«Ne crains rien»
Sarah «se mit à rire. Nous lui annonçâmes qu’elle donnerait le jour à Isaac et qu’Isaac aurait lui-même un fils, Jacob». On peut déduire de ce verset que le fils d ’Abraham qu’il devait immoler était Ismaël car la bonne nouvelle fut adressée à Sarah qu’elle aura un enfant qui, à son tous, aura un fils. La question qui se pose: Combien peut-on ordonner à Abraham de sacrifier son fils (si c’était Isaac) alors qu’il n’était en core qu’un nourrisson? et que son propre fils promis Jacob n’était pas encore né? Dans cet état Abraham n’était pas ordonné de sacrifier Isaac. Il devait donc être Ismaël. Ceci constitue une déduction irréfu table et logique. Elle s’exclama: «Comment pourrais-je enfanter alors que je suis vieille et que mon mari lui-même est un vieillard?» Dans un autre verset on trouve ceci: «Sa femme survint, toute bouleversée, et se frappant le visage: «Est-ce possible, une femme vieille et stérile comme moi? s’exclama-t-elle» [Coran Ll, 29] tout comme les femmes d’autrefois agissaient. Les an ges lui répondirent: Lui qui, s’il veut réaliser une chose, lui dit: «S o is» et elle est. Même si tu es vieille et stérile et ton mari un vieillard, Dieu est capable de tout faire. ô
«Comment peux-tu t’étonner d’une décision d’Allah?»
«Que la miséricorde et la bénédiction d’Allah soient sur vous, habi tants de cette maison. A Allah doivent aller les louanges et la glorifica tion». II est loué dans Ses actes et paroles et glorifié pour Ses qualités et Sa nature.
480
¿SSïl (Qgp
f. „s
, ,/ .>'1 ^ J f’ 1- 1' - ^ p fp y p rlJ
falammâ dahaba ‘an Ibrahîma-r-raw‘u wa ja ’athu-l-busrâ yujâdilunâ fî qawmi Lutin (74) ’inna ’Ibrahîma lahalîmun ’awwâhum-munîbun(75) yâ ’Ibrâhîmu ’a‘rid‘an hâda1 ’innahû qad ja”a ’amru rabbika wa ’innahum ’a tîhim ‘adâbun gayru mardûdin (76). Lorsque la crainte d’Abraham cessa et qu’il eut reçu la bonne nouvelle, il intervint en faveur du peuple de Loth (74) Abraham était d’un naturel doux, compatissant et dévoué (75) O Abraham, n’insiste pas. La décision de ton Seigneur est prise. Un châtiment inexorable s’abattra sur eux (76). Une fois Abraham rassuré, ayant ressenti une certaine crainte de ses hôtes qui ne mangeaient pas, et recevant la bonne nouvelle qu’il aura un enfant, entendant les anges parler de l’anéantissement du peuple de Loth, il s’écria: «Allez-vous ruiner une cité où vivent trois cents croyants? - Non, répondirent-ils. Il répliqua: «E t s’il y en a là deux cents?» Comme la réponse fut négative, Abraham diminua le nombre jusqu’au cinq et eux de le rassurer que certainement pas. A la dernière question: «Q ue pensez-vous si vous ne trouverez qu’un seul croyant et soumis et que cet homme serait Loth?» Les anges le rassu rèrent de nouveau. Il leur dit:
«Loth est parmi eux. Ils lui répondirent: «Nous savons mieux que personne ceux qui renferme la ville. Nous le sauve rons lui et les siens, à l’exception de sa femme qui sera parmi les victimes» [Coran XXIX, 32], Alors Abraham garda le silence et son âme fut apaisée. «Abraham était d’un naturel doux, compatissant et dévoué» Dieu en a fait l’éloge d’Abraham qui jouissait de ces qualités.
«O Abraham, n’insiste pas. La décision de ton Seigneur est prise»
Nul ne s’oppose à un décret pris par Dieu qui sera réalisé, le châtiment du Seigneur ne saurait être écarté d’un peuple incrédule et pervers.
481
wa lammâ j a ’at rusulunâ Lutan sT’a bihim wa dâqa bihim dar‘an wa qâla hâd â yawmun ‘asîbun (77) wa ja ’ahu qawmuhû yuhra‘ûna ’ilayhi wa min qablu kânû ya‘malûna-s-sayyi’âti qâla yâqawmi hâ/’ûlâ’i banâtî hunna ’atharu lakum fa-t-taqû-L-Lâha walâ tuhzûni fî dayfï ’alaysa minkum rajulu-r-rasîdun (78) qâlû laqad ‘alimta mâ lanâ fî banâtika min haqqin wa ’innaka ta‘lamu mâ nurîdu (79). Lorsque nos envoyés se présentèrent à Loth, il en éprouva une grande gêne. 11 ne sut où donner de la tête. «Quelles pénibles circonstances» murmura-t-il (77) Il fut assailli, au même moment par des gens de son peuple, qui sortaient à peine de leurs scènes de débauche... «O mon peuple, leur dit-il, voici mes filles. Il serait plus naturel que vous en usiez. Craignez Al lah et ne m’offensez pas dans la personne de mes hôtes. N’y a-t-il pas par mi vous un homme sensé?» (78) Tu sais bien, répondirent-ils, que nous n’avons que faire de tes filles. Et tu n’es pas sans connaître ce que nous dé sirons» (79). Ayant quitté Abraham, les anges se rendirent chez Loth en1Jeunes hommes très beaux en apparence pour éprouver son peuple. À leur vue, Loth s’en affliga de peur que son peuple n’ose leur nuire. Car il savait qu’il devait les défen dre alors que son bras était trop faible.
pénibles circonstances» murmura-t-il»
«Quelles
Qatada a raconté: «Les anges trouvèrent Loth travailler dans son terrain. En lui demandant de leur accorder l’hospitalité, il eut honte de ne plus répondre et leur demanda de le suivre en se mettant devant eux. Chemin faisant il les insinua par de propos clairs qu’il n’y a plus sur terre un peuple qui soit plus pervers et corrompu que le sien dans le but de les porter à quitter la ville sans y rester fut-ce pour un ins tant. Il les leur répéta plusieurs fois. Et Qatada de poursuivre: «Les an ges étaient ordonnés de faire périr le peuple de Loth au vu et au su de ce dernier.
482
As-Souddy, quant à lui, relata les faits suivants: «Après leur départ de chez Abraham, les anges se dirigèrent vers la ville de Loth et arri vèrent à midi à Sadoum. Ils y trouvèrent la fille de Loth qui puisait de l’eau. Ils lui demandèrent: «Jeune fille, où peut-on avoir de l'hospita lité?» Elle leur répondit: «Restez ici jusqu’à mon retour». Elle eut peur que ses concitoyens ne viennent leur causer de gêne. Elle vint trouver son père et lui dit: «Père, dépêche-toi et va recevoir de jeunes hom mes qui sont les plus beaux que j’ai vus avant que ton peuple ne leur nuisent». A savoir que le peuple de Loth lui avaient interdit de donner hospitalité à quiconque. Sa femme sortit pour mettre les gens au cou rant de l’arrivée de ces beaux jeunes hommes.
«Il fut assailli, au même moment par des gens de son peuple, qui sortaient à peine de leurs scènes de débauche» Ils furent très réjouis de voir de telles personnes. Pour éviter tout méfait, Loth leur dit: «O mon peuple, voici mes filles. Il serait plus7naturel que vous en usiez» Il leur rappella que les femmes sont plus pures pour eux; car en tant que Prophète, Loth devait leur montrer la voie droite qui leur procurera le bien. Dans d’autres versets, il leur dit: [Coran XV, et:
«Si c’est pour assouvir vos sens que vous êtes venus, reprit Loth, voici mes filles» 71] «pourquoi assouvir vos désirs sur les hommes, délaissant les femmes que le Seigneur a créées pour vous servir d’épouses? Vous êtes vraiment un peuple pervers» [Coran X X V I, 165 166]. Moujahed a commenté: Il ne s’agit pas bien sûr des propres filles de Loth car tout Prophète est considéré comme le père de son peuple dont les filles sont comme les siennes.
«Craignez Allah et ne m’offensez pas dans la personne de mes hôtes» Faites comme je vous ordonne et contentez-vous de vos femmes « N ’y qui obtempère à mes ordres?. Mais ils ne tardèrent à lui répondre: En d’autres termes: tu sais bien que nous n’avons aucun droit sur tes filles et n’avons aucun désir d’avoir de rapports avec elles nous n’as souvissons nos désirs que sur les hommes.
a-t-il pas parmi vous un homme sensé?» «Tu sais bien que nous n’avons que faire de tes filles!» «et tu n’es pas sans connaître ce que nous désirons»
483
qâla law ’anna lî bikum quwwatan ’aw ’âwT ’ilâ ruknin sadîdin (80) qâlû yâ Lûtin ’innâ rusulu rabbika lay-yasilîi ’ilayka fa ’asri bi ’ahlika biqit‘im-mina-l-layli walâ yaltafit minkum ’ahadun ’illâ-m-mra‘ataka ’innahû musîbuhâ ma ’asâbahum ’inna maw ‘idahumu-s-ssubhu ’alaysa-ssubhu biqarîbin (81). ' Que ne suis-je assez fort pour vous résister ou que ne puis-je trouver de l’aide. (80) «O Loth, nous sommes les messagers de ton Seigneur. Ne crains rien. Ils n’arriveront pas jusqu’à foi. Pars, cette nuit, avec les tiens et qu’aucun de vous ne tourne la tête en route! Quant à ta femme, elle sera atteinte par le même fléau qui s’abattra sur les méchants. C’est le matin que la catastrophe se produira et le matin n’est pas loin (81). Loth menaça son peuple en leur disant: Si seulement je suis as sez fort pour m’opposer à vous, j’aurais agi moi-même contre vous. A cet égard, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Que
Dieu fasse miséricorde à Loth, il ne trouvait comme appui solide que Dieu à Lui la puissance et la gloire. Après lui, Dieu n’a envoyé un Prophète sans être secouru par les siens». A ce moment les anges lui firent savoir qu’ils ont les messagers de Dieu et que son peuple ne parviendrait jamais jusqu’à lui. Ils lui or donnèrent de partir à la fin de la nuit avec sa famille et: C ’est à dire: même si vous entendrez leur cris et leurs gémissements nul d’entre vous ne regarde en arrière.
«Qu’aucun de
vous ne tourne la tête en route».
«Quant à ta femme, elle sera atteinte par le même fléau qui s’abattra sur les méchants» A ce propos, on a raconté qu’elle sortit avec eux mais, en entendant le grand bruit qui se produisait derrière elle, elle regarda et s’écria: «O mes concitoyens!» Alors une pierre s’abattit sur elle, pro v enan t du ciel, et la tua. Puis les anges annoncèrent à Loth la mort im minente de son peuple qui eut lieu à la première heure du matin.
«C’est le matin que la catastrophe se produira, et le matin n’est pas loin».
484
Loth était debout sur le seuil de sa porte et les gens s’affluèrent vers lui de tous les côtés. Il les repoussait et les empêchait de leur acte ignominieux mais ils insistaient en le menaçant. Gabriel sortit de la maison, les frappa de son aile sur le visage et les rendit aveugles sans pouvoir trouver leur chemin, comme ce verset l’indique:
«Les concitoyens de Loth voulurent abuser de ses hôtes. Nous leur ôtâmes la vue.» Goûtez, leur dîmes-nous, notre châtiment et les menaces qui accompa gnaient nos avertissements» [Coran LIV, 37].
ô-fïy? ü t ®
L
4-A1CÜt
1 'A^
Qi
àj - ’s i-*
falammâ jâA’a ’amrumâ ja‘alnâ ‘âliyahâ safilahâ wa ’amtarnâ ‘alayhâ hijâratan-min sijjilim-mandûdim- (82) musawwamatan ‘inda rabbik wamâ hiya mina-z-zâlimîna bi ba ‘îdin (83). Lorsque notre ordre fut lancé, la ville se trouva bouleversée sens des sus dessous et une pluie de pierres brûlantes s’abattit sur elle (82) Pluie drue, prédestinée par ton Seigneur, et toute prête à s’abattre sur les mé chants (83). Lorsque vint l’ordre de Dieu, et c’était juste au lever du soleil, la cité - Sodom - fut renversée de fond en comble Et les exégètes de commenter: Elles étaient des pierres en terre cuite et endurcie dont les unes furent lancées à la suite des autres, et d’ajouter: chaque pierre portait le nom de la vic time sur laquelle elle devait s’abattre. A la suite de ce châtiment cé leste nul ne survécut.
«et une pluie de pierres
brûlante s’abattit sur elle»
Moujahed a raconté: «Gabriel arracha le peuple de Loth à leurs demeures avec leurs effets et troupeaux, les porta tous sur son aile et les souleva dans le ciel de sorte que les habitants des deux entendi rent l’aboiement de leurs chiens, puis les renversa. Qatada a relaté un récit pareil en ajoutant qu’ils étaient au nombre de quatre mille mille (quatre millions). Voilà le sens des dires de Dieu:
«La ville se trouva bouleversée sens dessus dessous et une pluie de pierres brûlantes s’abattit
485
sur elle» pour exterminer les survivants. Ce châtiment s’abat sur tous les injustes qui leur sont pareils.
wailâ Madyana ’ahâhum Su‘ayban qâla yâ qawmi-‘budû-L-Lâha mâ lakum min ’ilâhin gayruhû walâ tanqusû-l-mikyâla wa-l-mizâna ’innî ’arâkum bihayrin wa ’innî ’ahâfu ‘alaykum ‘adâba yawmim muhîtin (84). Aux Médianites nous envoyâmes leur frère Choaïb. «O mon peuple, leur dit-il, adorez Allah vous n’avez pas d’autre Allah que Lui. Ne fraudez par sur la mesure et sur le poids. Je vojis trouve dans une situation pros père. Mais je crains que vous ne soyez englobés, un jour, dans un châtiment du ciel» (84). Médian est une région située entre le Hijaz et le Châm près de Ma'an, qu’habitaient des arabes. Dieu leur envoya le Prophète Choaïb issu d’une de leurs nobles tribus, pour les appeler à l’adoration de Dieu seul sans rien Lui associer et de ne plus fausser ni la mesure ni le poids. Il les avertit: «J e vois que vivez dans l’aisance et je crains pour vous d’en être privés et de subir un châtiment de Dieu si vous en freignez Ses fois, dans la vie future».
wa yâ qawmi ’awfû-l-mikyâla wa-l-mîzâna bi-l-qisti walâ tabhasû-n-nâsa ’asya’ahum walâ ta‘taw fî-l-’ardi mufsidîna (85) baqiyyatu-L-Lâhi hayru1-lakum ’in kuntum mu’minîna wamâ ’ana ‘alaykum bihâfîzin (86). O mon peuple, donnez juste mesure et juste poids. Ne diminuez pas la valeur du bien d’autrui. Et ne faites pas du mal sur la terre (85) Votre ré
486
compense auprès d’Allah sera d’autant plus belle que vous êtes croyants. Je ne sms pas responsable de vos actes (86). Choaïb leur interdit d’abord de fausser la mesure et le poids puis de commettre les crimes sur la terre en détroussant les voyageurs. Ce qui reste par devers Dieu, leur dit-il, est meilleur pour vous. Et Ibn Jarir de commenter: ce qui vous reste comme profit après les justes mesu res et poids est meilleur pour vous que la fraude en lésant les autres de leur droit. Cette interprétation est pareille aux dires de Dieu:
«Dis leur: «Ne confondez pas le bon et le mauvais et ne vous laissez pas séduire par l’exubérance du mauvais» [Coran V, 100]. Et enfin, il les mit en garde en disant: «Je ne suis pas responsable de vos actes» en d’autres terme: Je ne suis pas un gardien pour vous. Donc faites tout cela en vue de Dieu, si vous êtes des croyants, et non pas pour être vus des hommes.
XI
3 j\ l & l
& Ü jM
A f là
@
^ 4
ijiii £
qâlû yâ Su‘aybu ’asalâtuka ta’muruka ’an natruka mâ ya‘budu ’âba’una ’aw ’an nafala fî ’amwâlinâ mâ nasa’u innaka la ’anta-l-halîmu-r-rasî(87).
O Choaïb, répondirent-ils, est-ce sous l’influence de tes prières que tu nous ordonnes de renier ce qu’adoraient nos pères ou de ne pas disposer de nos biens comme nous l’entendons. Vraiment, tu es chaste et naïf (87). Ils lui répondirent avec ironie: Est-ce ta religion qui te demande d’abandonner les idoles et les statues qu’adoraient nos ancêtres et de disposer de nos richesses comme bon nous semble, ou bien tu nous l’ordonnes parce que tu es patient et droit?.
4^
àL.
¿¿jjj
c jt
c jlL J &
& cJ*
ù)
(^ = = lL $ -jù) JûSjj
487
Xa
j a i l l i ¿5
¿$c- aÛI
Si) ¿ L -iÿ
qâla yâ qawmi ’ara’aytum ’in kuntu ‘alâ bayyinatim mi-r-rabbî wa razaqanî minhu rizqan hasanan wama ’urîdu ’an ’uhâlifakum ’ilâ ma ’anhâkum ‘anhu ’in ’urîdu ’illâ-1-’islâha ma-stata‘tu wamâ tawfïqT ’illâ bi-LLâhi ‘alayhi tawakkaltu wa ’ilayhi ’unîbu (88). O mon peuple, que diriez-vous s’il vous était prouvé que je suis vrai ment inspiré par mon Seigneur et qu’il m’a réellement gratifié d’une grâce insigne? Loin de moi l’intention de faire ce que je vous défends. Je ne cher che qu’à vous rendre meilleurs dans la mesure où je le peux. Ma réussite dépend d’Allah. Je mets ma confiance en Lui et c’est à Lui que je ferai re tour (88). Il leur répliqua: Q u e p e n ze z-vo u s si je me tiens sür une preuve évidente de mon Seigneur et je vous exhorte en toute clairvoyance, et
«m’a réellement gratifié d’une grâce insigne»
si Dieu qui signifie la pro phétie, d’après les uns, ou les biens licites selon d’autres.
«Loin de moi l’intention de faire ce que je vous défends» C ’est à dire: je n’ai du tout l’intention de vous interdire de faire une chose alors que m oi-m êm e je la fais en cachette. Je ne veux que vous reformer au
«Je ne cherche qu’à vous rendre meil leurs dans la mesure où je le peux». tant que je le puis. Le secours ne me vient que de Dieu. Je me confie à Lui en toute mes affaires et je reviens vers Lui repentant. L’imam Ahm ed rapporte que Rabi'a Ben Abi Abdul Rahman A l-A n sari a entendu Abou Houmaïde et Abou Oussaïd relater ces propos de
PEnvoyé de Dieu -qu ’Allah le bénisse et le salue-: «Si vous entendez un de mes hadiths que vos cœurs connaissent et votre peau s ’adoucisse, et que vous constatiez qu’il est très près de vous, j ’en serais plus proche que vous; mais si vous entendez un hadith que vos cœurs renient et votre peau en fris sonne et que vous constatiez qu’il est loin de vous, j ’en suis encore plus loin que vous» (Rapporté par Ibn Abi Hatem)tlJ. Abou Salman Al-Dabi a dit: «D e s lettres nous parvenaient souvent
(1 )
jl
Ül «I ■W♦■**
(^jl.¿3iVI
yô
(^jI
J>-1
488
^ (SjJ ^ :»» ■ * :Jli 4jl ÜSfb Ait- JjJL Jjy\ lit» JLiu 4jl Ùjÿj ^jl
de ‘Omar Ben Abdul ‘Aziz renfermant des ordres et des interdictions et terminées par ce verset: à
je ferai retour».
«Je mets ma confiance en Lui, et c’est Lui que
wa yâ qawmi lâ yajrimannakum siqâqî ’ay-yusîbakum mit lu ma ’asâba qawma Nuhin ’aw qawma Hûdin ’aw qawma Sâlihin wamâ qawmu Lûtin-minkum bi ba‘îdin (89) wa-stagfïrû rabbakum tumma tûbu ’ilayhi ’inna rabbî Rahîmun wadûdun (90). O mon peuple, que votre passion à me contredire ne vous entraîne pas à encourir les mêmes châtiments que les peuples de Noé, de Houd et de Saleh. L’exemple du peuple de Loth n’est pas si loin (89) Implorez le pardon de votre Seigneur et revenez à Lui. Mon Seigneur est toute indulgence et toute mansuétude (90). Choaïb exhorta son peuple en leur disant: «Q u e votre aversion et votre mépris vis-à-vis de moi et notre séparation ne vous portent à per sister dans votre impiété et votre perversité et vous occasionnent de châtiments à ceux qui atteignirent les peuples de Noé, Houd, Saleh et Loth. On a rapporté que lorsque ‘Othman Ben Affan fut assailli par ses ennemis en leur observant de sa demeure, il leur récita: « O
mon peu ple, que votre passion à me contredire ne vous entraine pas à encourir les mêmes châtiments que les peuples de Noé, de Houd et de Saleh». O hom mes! Ne me tuez pas! Si vous me tuez vous serez comme ça» et il entrecoisa ses doigts (V o u la n t dire que vous s e re z pareils à ces peuples).
«L’exemple du peuple de Loth n’est pas si loin»
cela signifie que le peuple de Loth fut châtié il’y a un peu de temps. Demandez à Dieu de vous pardonner les péchés que vous avez commis, puis revenez à Lui repentants, Il est miséricordieux et aimant.
489
qâlû yâ Su‘aybu mâ nafqahu katîram-mimma taqûlu wa ’innâ lanarâka fînâ da‘îfan walawla rahtuka larajammâka wama ’anta ‘alaynâ bi ‘azîzin (91) qâla yâ qawmi ’arahtT ’a‘azzu ‘alaykum mina-L-Lâhi wa-t-tahad .tumûhu wara ’akum zihriyyan ’inna rabbî bimâ ta‘malûna muhitun (92). O Choaïb, répliquèrent-ils, nous ne comprenons pas grand chose à ce que tu nous dis. N’as-tu pas conscience de ta faiblesse parmi nous. Si ce n’était par égard pour ta famille, nous t’aurions déjà lapidé! Tu n’es pas si précieux que ça pour nous (91). O mon peuple, dit Choaïb, auriez-vous plus de considération pour ma famille que pour Allah, que vous rejetez loin de vous! Mon Seigneur sait tout ce que vous'faites (92). L’expression «... de ta faiblesse parmi nous» a eu plusieurs interpré tations: Les uns dirent qu’il était aveugle comme ont précisé Al-Thawri et Sa'id Ben Joubaïr, d’autres ont dit parce qu’il était le seul croyant d’après As-Souddy, enfin d’autres ont déclaré qu’il était faible parmi sa tribu car nul ne suivait sa religion. Mais malgré cette faiblesse, ils le re doutèrent de peur que sa tribu ne vienne le secourir. Pour nous, tu n’as aucune puissance pour nous opposer.
égard pour ta famille, nous t’aurions lapidé»
«Si ce n’était par
Choaïb leur répliqua: «Vous me laissez à cause de mon clan et non pour considération de Sa majesté le Seigneur qu’il soit Béni et Très Haut qui vous empêche de me nuire en vous éloignant de Lui et Lui tournant le dos? Et vous n’avez à Son égard ni vénération ni sou mission? Sachez donc que mon Seigneur est au courant de tout ce que vous œuvrez.
490
wayâ qawmi-‘malû ‘alâ makânatikum ’innî ‘âmilun sawfa ta‘lamûna may-ya’tîhi ‘adâbun yuhzîhi wa man huwa kâdibun wa-rtaqibïï ’innî ma'akum raqîbun (93) wa lammâ jif’a ’amrunâ najjaynâ Su‘ayban wa-1ladîna ’âmanû ma‘ahû bi rahmatim-minnâ wa ’ahadati-l-ladîna zalamûs-sayhatu fa ’asbahu fî diyârihim jâtimîna (94) ka’al-lam yagnaw fïha ’alâ bu‘da-l-li Madyana kamâ ba'idat Tamûdu (95). O mon peuple, continuez à agir comme vous l’entendez. J’agirai de même comme je l’entends. Vous ne tarderez pas à savoir qui de nous sera atteint par im châtiment ignominieux et qui de nous est l’imposteur. Atten dez. Moi aussi j’attends (93). Lorsque notre ordre fut lancé, nous sauvâmes Choaïb et ceux qai pratageaient sa foi par un effet de notre miséricorde. Un cataclysme anéantit les méchants. On les trouva étendus morts dans leurs maisons. (94) Comme s’ils n’avaient jamais occupé le pays. Loin d’ici les Médianites. Qu’il en soit d’eux comme des Thémoudites (95). Désespérant de leur conversion, Choaïb dit à son peuple: «conti nuez à agir comme vous l’entendez» Une réponse qui renferme à la fois un avertissement et une menace. «J’agirai de même comme je l’entends» et vous saurez bientôt qui sera frappé par un châtiment ignominieux et qui est menteur.
«Lorsque notre ordre fut lancé» ainsi pour montrer le sort de deux «nous sauvâmes Choaïb et ceux qui partageaient sa foi par un effet de notre miséricorde. Un cataclysme anéantit les méchants. On les trouva étendus morts dans leurs maisons» comme s’ils n’y avaient jamais habité: parties
A mort les Médianites! comme moururent les Thémoudites, à savoir que les deux peuples étaient voisins et impies.
491
walaqad ’arsalnâ Musa bi ’âyâtinâ wa suit ânim-mubînin (96) ’ila Fir‘awna wa mala’hî fat-taba‘û ’amra Fir‘awna wama ’amru Fir‘awna bi rasîdin(97) yaqdumu qawmahû yawma-l-qiyâmati fa’awradahumu-n-nâra wa bi’sa-l-wirdu-l-mawrûdu (98) wa ’utbi‘û fî hâdihî la‘natan wa yawmal-qiyâmati bi’sa-r-rifdu-l-marfûdu (99). Nous envoyâmes Moïse pour transmettre nos enseignements, muni d’un pouvoir authentique (96) Nous l’envoyâmes à Pharaon et à sa cour. La cour prit le parti de Pharaon, bien que celui-ci manquait de Sagesse (97) Pharaon marchera à la tête de son peuple au jour du jugement dernier. Il le conduira à l’enfer. Funeste destin (98) La malédiction d’Allah les suivra dans ce monde «t dans l’autre. Triste présent (99). Dieu paria ensuite de. Moïse qu’il envoya à Pharaon le roi des cop tes et à sa co,ur, avec Ses signes et une autorité manifeste. Sa cour qui cbmprenait les siens, les conseillers et sa cohorte, qui suivaient Pharaon, appliquaient ses ordres et lui obéissaient dans son égare ment, malgré que le commandement de Pharaon n’était pas bien di rigé. Comme il dirigeait son peuple vers l’aberration et l’impiété dans ce monde, ainsi dans l’autre il marchera en tête les menant à l’enfer, car c’est le sort des suivants qui suivaient leur chef sans perspicacité ni raison comme un pâtre qui conduit son troupeau vers l'abreuvoir* Même ceux-ci subiront un châtiment double, ils auront le Feu comme supplice et une malédiction de Dieu les suivra comme le confirme ce verset: [Coran XXVIII, 42].
«Funeste destj|ÿ
«Nous les avons frappés de malédiction dans ce monde et ils seront réprouvés dans l’autre»
dâlika min ’ambâA’i-l-qurâ naqussuhû ‘alayka minhâ qâ^’imun wa
492
hasîdun (100) wamâ zalammahum walâkin zalam ’anfusahum fama' ’agnat ‘anhum ’a1lihatuhumu-l-latî yad‘ûna min dûni-L-Lâhi min say’i-1lammâ ja ’a ’amru rabbika wamâ zâdûhum gayra tatbîbin (101). C’est l’histoire des cités que nous te faisons revivre. Il en est qui sont encore debout, d’autres ont été complètement rasées (100) Ce n’est pas nous qui avons été injustes envers eux. Ils ont été eux-mêmes les artisans de leur malheur. L’aide des divinités qu’ils imploraient en dehors d’Allah leur a manqué, lorsque l’ordre de ton Seigneur fut lancé. Elles n’ont fait qu’ac croître leur désarroi (101). Tels sont les récits que Dieu a voulu raconter à Son Prophète qu’Allah le bénisse et le salue - concernant les cités et les peuples passés. Certaines de ces cités sont encore debout et d’autres ont été rasées ou moissonées. Dieu n'a été jamais injuste envers elles, mais les peuple? se sont fait tort à eux-mêmes à cause de leur incrédulité et leur obstination. Les divinités qu’ils adoraient en dehors de Dieu ne leur ont servi de rien. Bien au contraire et leur perte.
«elles n’ont fait qu’accroitre leur
désarroi»
wa kadâlika ’ahdu rabbika ’id a ’ahada-l-qurâ wa hiya zâlimatun ’inna ’ahdahu ’alîmun sadîdun (102). Voilà de quelle manière Allah punit les cités corrompues. H leur envoie un châtiment terrible et douloureux (102). Tel est le châtiment du Seigneur quand II frappe les cités prévari catrices qui reniaient Ses signes et traitaient leurs Prophètes de men teurs. Son châtiment est terrible et violent. Abou Moussa rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Dieu accorde un répit à l ’injuste, mais quand II le saisit II ne le lâchera pas» Puis il réci ta: (Rapporté
«Voilà de quelle manière Allah punit les cités corrompues...»
par Boukhari et Mouslim)tl]. (1 )
mil ùjn ^
^ j tjÿiS
«U)l J J l » t j l i
493
J Ijî
lil
’inna fî dâlika la ’âyata-l-liman hâfa ‘adâba-l-’âhirati dâlika yawmummajmu‘ul-lahu-n-nâsu wa dâlika yawmum mashûdun (103) wama nu’ahhiruhïï ’illâ li’ajalim-ma‘dûdin (104) yawma ya’ti lâ takallamu nafsun ’illâ bi ’idnihî faminhum saqiyyun wa sa‘îdun (105). C’est là un enseignement pour ceux qui redoutent les supplices de la vie future. Il y aura un jour où tous les hommes seront réunis, un jour qui sera solennel (103) Ce jour est retardé jusqu’à une date fixée (104) Quand ce jour viendra, aucune âme ne pourra parler sans la permission d’Allah. Ce jour-là, il y aura des réprouvés et des bienheureux (105). Voilà bien là un signe, vraiment pour celui qui craint le châtiment de la vie de l’au-delà. Il faut donc en profiter et en tirer une leçon.
«Un jour qui sera solennel» où tous les hommes seront rassemblés «Nous rassemblerons les hommes sans en omettre un seul» [Coran XVIII, 47]. Ce jour-là les anges seront présents, les Prophètes et les hom mes seront réunis, humains, génies et même les bêtes et les oiseaux, bref toutes les créatures sans exception. Le Seigneur, le Juge équi table ne lésera personne fût-ce le poids d’un atome.
«Ce jour est retardé jusqu’à une date fixée»
La résurrection n’est re tardée que parce qu’une parole de Dieu était intervenue auparavant qu’il y aurait une postérité d’Adam à venir. Une fois le nombre des créatures complété comme Dieu a décidé, alors l’Heure Suprême se dressera. Donc la vie de chacun est bien déterminée et limitée, il n’y aura ni un retardement ni une avance.
«Aucune âme ne pourra parler sans la permission d’Allah» un verset «Nul ne pourra dire un mot s’il n’est autorisé par le Miséricordieux et s’il n’est sincère» [Coran LXXVIII, 38]. Dans les qui est pareil à celui-ci:
deux Sahihs, il est cité dans le hadith concernant l’intercession, que l’Envoyé de Dieu- qu’Allah le bénisse et le salue - a dirt:
«Ce jour-là les
494
Prophètes prendront la parole et leur invocation sera: «Grand Dieu! La dé livrance! La délivrance» (Rapporté Boukhari et Mousüm)[IJ. Parmi les hommes, après leur jugement, il y aura les bienheureux destinés au Paradis, et les damnés destinés à l’Enfer.
ù[ '¿l Ci'J& ti fa ’ammâ-l-ladîna saqû fafî-n-nâri lahum fîhâ zafîrun wa sahîqun (106) halidina fîhâ mâ dâmati-s-samâwâtu wa-l-’ardu ’illâ mâ sa ’a rabbuka ’inna rabbaka fa“âlu-l-limâ yurîdu (107). Les réprouvés seront précipités dans le feu. On entendra leurs cris de douleur et leurs sanglots (106) Ils y resteront autant de temps qu’auront duré les ciedx et la terre, à moins que ton Seigneur en décide autrement. Car ton Seigneur est tout-Puissant (107). -v J j
Dieu montre le sort des damnés et des bienheureux. Les premiers seront dans le Feu où on entendra leurs sanglots et leurs gémisse ments, ils y demeureront aussi longtemps que dureront les deux et la terre. A savoir que, lorsque les arabes voulaient donner la qualité du rable d’une chose, ils la comparaient à la durée des cieux et de la terre, ou bien ils disaient: autant qu’il y aura une succession des nuits et des jours. Dieu a voulu dans ce verset utiliser leur propre expres sion. L’auteur de cet ouvrage de commenter: Il est probable que cette expresion^désigne les cieux et la terre comme «substance» car dans la vie future il y aura aussi des cieux et une terre mis différents de ceux du bas monde en se référant à ce verset:
«Le jour où la terre sera rem placée par une autre terre, où les cieux seront remplacés par d’autres cieux» [Coran XIV, 48]. Al-Hassan Al-Basri a dit à cet égard: Ils seront des cieux et une
495
terre différents des cieux et de la terre de ce bas monde. Et Ibn Abbas de dire également: chaque paradis a un ciel et une terre.
«A moins que ton Seigneur en décide autrement. Car ton Seigneur est tout-Puissant» et fait ce qu’il veut. Ce verset est pareil à celui-ci: «L’enfer sera votre séjour éternel à moins qu’Allah en décide autrement. Allah est sage et savant» [Coran VI, 128]. Les exégétes se sont divisés sur le sens de cette exception, dont l’interprétation la plus logique était celle d’Ibn Jarir qui a dit qu’il s’agit de rebelles parmi les monothéistes qui seront sortis du Feu grâce aux intercessions des autres; puis la miséricorde de Dieu interviendra et en délivrera ceux qui, dans la vie mondaine, n’ont fait aucun acte de bien mais ont témoigné de l’unicité de Dieu. Il ne res tera dans l’enfer pour l’étemité que ceux qui l’ont mérité.
wa ’ammâ-l-ladîna su'idû fafî-l-jannati halidîna fïhâ mâ dâmati-s-samâwâtu wa-l-’ardu ’illâ mâ sa ’a rabbuka ‘ata’an gayra majdudin (108). Les bienheureux, iront au Paradis. Us y séjourneront autant qu’auront duré les cieux et la terre, à moins que ton Seigneur en décide autrement. C’est là une récompense immuable (108). Les bienhereux qui auront suivi les Prophètes, seront au Paradis où ils demeureront immortels, autant qu’auront duré les cieux et la terre. Donc cela dépendra de la volonté de Dieu qui dit à la fin du ver set: afin que quelques uns ne dou tent de l’interruption de la grâce de Dieu.
«C’est là une récompense immuable»
Il est cité dans les deux Sahihs que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - a dit: «On amènera la mort sous la forme d ’un bélier bigarré
et on régorgera entre le Paradis et VEnfer. On dira: O élus du Paradis, vous y demeurez éternellement sans mourir. O damnés de l’Enfer, vous y demeurerez éternellement sans mourir» ( Rapporté par Boukhari et M ouslimÿ11. (1)
«U>JI
£-LI
s-l^- Jlî
496
On y trouve également ce hadith: «Un crieur criera: «Ô élus du Pa radis vous resterez sains sans tomber malades, vous survivrez sans mourir, vous demeurerez toujours jeunes sans vieillir et vous goûterez les délices sans connaître l’indigence» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)[I].
falâ taku fï miryatim mimmâ ya'budu h a ’ula’i mâ ya‘budûna ’illâ kamâ ya'buduf a ba’uhum min qablu wa ’innâ lamuwaffuhum nasîbahum gayra manqûsin (109) wa laqad ’âAtaynâ Mûsâ-l-kitâba fahtulifa fîhi walawlâ kalimatun sabaqat mi-r-rabbika laqudiya baynahum wa ’innahum lafî sakkim minhu murîbin (110) wa ’inna kulla-l-lammâ layuwaffiyannahum rabbuka ’a‘mâlahum ’innahû bimâ ya'malûna habîrun (111). N’aie aucune illusion sur ce qu’adorent ces gens. Ils adorent ce qu’ado raient leurs pères avant eux. Nous réglerons leurs comptes sans rien omet tre (109) Nous donnâmes le Livre à Moïse et immédiatement il suscita des controverses. Si Allah n’en avait décidé autrement, il y a longtemps que ces gens auraient été jugés. Car eux aussi ont douté de la parole de leur maî tre (110) Chacun d’eux sera rétribué selon ses œuvres. Et Allah est omnis cient (111). Ne sois donc pas en doute de ce que ces idolâtres adorent car ils ne sont que dans l’erreur et l’égarement et ne font qu’imiter leurs ancê tres sans avoir aucune excuse, Dieu, de Sa part, les rétribuera de
(i)
01
01
iJj&î Ij
01
497
ùlj tl-bl
\jajçj yi
. «U.Î
leurs mauvaises actions
tre».
«Nous réglerons leurs comptes sans rien omet
Puis Dieu parole du Livre qu’il a donné à Moïse et qui a été le su jet de leurs discussions. Il y a en ceux qui en ont cru et ceux qui en ont mécru. Donc, ô Mouhammed, considère cet exemple des Prophè tes qui t’ont précédé et que le reniement des idolâtres ne te gêne pas en traitant ton message de mensonge.
«Si Allah n’en avait décidé autrement, il y a longtemps que ces gens auraient été jugés» Et Ibn Jarir de commenter: Si Dieu n’avait pas dé cidé de retarder leur châtiment jusqu’à une date bien déterminée, Il au rait tranché leurs différends. Il se peut aussi que cette décision concernant le châtiment ne soit prise avant le jugement et la confronta tion par les évidences qui affirment la culpabilité, et d’autre part, avant l’envoi des Prophètes comme Dieu l’indique dans ce verset: [Coran XVII, 15].
sévissons pas sans que nous ayons envoyé un Prophète»
«Nous ne
Ensuite Dieu fait connaître qu’il rassemblera les premiers et les derniers pour les rétribuer de leurs actions selon Ses dires: Il connaît les œuvres de tous les hommes, les apparentes et les cachées, les gran des et les petites.
d’eux sera rétribué selon ses œuvres. Et Allah est omniscient»
«Chacun
fastaqim kama ’umirta wa man tâba ma‘aka walâ tatgaw ’innahû bimâ ta‘malûna basîrun (112) walâ tarkanïï ’ilâ-l-ladîna zalamû fatamassakumu-n-nâru wamâ lakum min duni-L-Lâhi min ’awliyâ’a tumma lâ tunsarûna (113). Agis avec rectitude, comme il t’a été prescrit ainsi qu’à ceux qui se sont convertis avec toi. Evitez les excès. Car Allah est témoin de tous vos actes. (112) Ne pactisez pas avec les injustes. Sinon vous serez la proie du feu vous ne trouverez ni aide ni protection en dehors d’Allah (113).
498
Dieu interdit aux croyants de s’appuyer sur les incrédules et les idolâtres, et ne demandez jamais l’aide des injustes car si vous le fai tes, on dirait que vous agréez leur actes, et alors:
«vous serez la proie du feu. Vous ne trouverez ni aide ni protection en dehors d’Allah». Dieu aussi recommande aux croyants d’être droits et d’agir avec recti tude, cela leur sera un grand secours sur les ennemis. Il interdit en ou tre l’injustice qui causera la perte même si elle est exercée sur un polythéiste. Q u ’on sache toujours que Dieu connaît parfaitement ce que font les hommes et rien ne Lui sera caché de leurs œuvres.
wa ’aqimi-s-salâta t arafayyi-n-nahâri wa zulfan mina-l-layli ’inna-1hasanâti yud hibna-s-sayyi’âti dâlika dikrâ lid-dâkirîna (114) wa-sbir fa’inna-L-Lâha lâ yudî*u ’ajra-l-muhsinîna (115). Prie matin et soir et une partie de la nuit. Les bonnes actions chassent les mauvaises. C’est là un avertissement pour ceux qui réfléchissent (114) Patiente. Allah ne laissera pas se perdre la récompense des gens de bien (115). Les exégètes s’étaient divisés au sujet de ces prières. On a dit qu’il s’agit de la prière du matin et celle du coucher du soleil. Pour AlHassan: elles sont celles du matin et de l’asr. Quant à Moujahed, il a précisé: elles sont celle du matin et celles du midi et de l’asr. Quant à la prière qui devait être accomplie en une partie de la nuit, elle est celle du soir (lcha‘) selon Ibn Abbas, ou elle renferme cel les du coucher du soleil et du soir. Il est très probable que ce verset fut descendu avant la prescrip tion des cinq prières quotidiennes la nuit du voyage nocturne et l’as cension au ciel. Les prières étaient au nombre de deux obligatoires et une surérogatoire: les deux prescrites sont celles qui devaient être ac complies avant le lever du soleil et avant son coucher.
499
Quant à la prière nocturne, elle était d’abord d’obligation pour le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - et la communauté, mais cette dernière en fut exempte de cette prière et resta obligatoire pour lui, puis elle devint surérogatoire pour tout le monde.
«Les bonnes actions chassent les mauvaises»
C ’est à dire que tout acte de bien efface les péchés commis. A ce propos il a été rapporté par l’imam Ahm ed et les auteurs des Sunans que le prince des croyants Ali Ben Abi Taleb a dit: «Toutes les fois que j’entendais un hadith de la bouche de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le sa lue - qui me procurait du bien de la part de Dieu, j’en tirais un profit. En l’entendant d’un autre que lui, je faisaisjurer son rapporteur afin d’en être assuré et s’il jurait, je tenais le hadith pour véridique. Une fois j ’ai entendu Abou Bakr As-Siddiq relater ces propos de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue -: «Tout musulman qui commet
une mauvaise action, fait ses ablutions et prfie deux rak'ats (surérogatoires) Dieu lui pardonne ce qu’il a commis».
Dans les deux Sahihs il est cité que le prince des croyants Othman Ben Affan a dit: «Quiconque fait des ablutions comme celles de l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - (et il montra com ment il les faisait) et fait deux rak’ats sans penser qu’à la prière, ses fautes passées lui seront effacées». Abou Houraira rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - dit: «Les cinq prières quotidiennes, la prière du vendredi jus
qu’au vendredi prochain, le jeûne de Ramadan jusqu’au Ramadan prochain, expient les fautes commises entre ces intervalles tant qu’on évite les péchés capitaux» (Rapporté par Mouslim)111.
D ’après Boukhari, Ibn Mass'oud raconte: «U n homme, ayant em brassé une femme, vint trouver le Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - et lui fit part de son faire. Dieu à cette occasion fit cette révéla tion: Et l’homme de demander: «C e verset me concerne-
«Prie matin et soir et une partie de la nuit. Les bonnes actions chas sent les mauvaises».
500
«Oui, et aussi tous les membres de ma communauté» (Rapporté par Boukhari, Mouslim,
t-il personnellement ô Envoyé de Dieu?» Il lui répliqua:
Ahmed et les auteurs des Sunans sauf Abou Daoudÿ
L’imam Ahmed a rapporté d’après Abdullah Ben Mass'oud que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Dieu a réparti
les caractères entre vous comme II a partagé vos biens. Dieu accorde des biens de ce monde à qui en désire mais II ne donne la fo i qu’à celui qu’il aime et ce dernier est un favori de Dieu. Par celui qui tient mon âme dans Sa main, nul n’est un vrai musulman si son cœur et sa langue ne le sont pas. Nul n’est croyant s ’il n’épargne son voisin de ses méfaits». On lui demanda: «Quels sont ces méfaits ô Prophète de Dieu?» Il répondit: «La tricherie et l’injustice. Dieu ne bénit jamais les biens acquis
illicitement et que l’homme en dépense, et n’accepte plus une aumône faite avec ces biens. L ’homme ne laisse de ces biens après sa mort sans qu’ils ne soient ses/provisions pour l’Enfer. Dieu n’efface pas les mauvais actes par les mauvais, plutôt II efface les mauvaises actions par les bonnes car le mauvais n’efface jamais le mauvais» (Rapportépar Ahmed)l2]. Abou Al-Yousr (Ka'b Ben Amr Al-Ansari) raconte: «Une femme est venue acheter de dattes avec un dirham, je lui dis: «Il y a chez moi de dattes qui sont meilleures» En.l’amenant chez moi je l’embrassai. Elle s’écria: «Crains Dieu, dissimule ta faute et ne la renconte à personne». Comme je ne pus la dissimuler, je me rendis chez le Prophète - qu’AI-
(1) Jj&
L ïîÎA ^
jLLà
0} JJUI jj-*
tf»
-
(2)
«tut ?
¿¡£lj
cjli
ôj**j
;<àl
^
aüîI^j U j Ulî tjjlî i ejW ¿r“ji aJ3 ^Ji—j ti.L/aii V j tA-j aJ ¿JjLji Ai* 1*1j>- VU jlpV j (A«JUâj *Jî&t :J lï î-ls—Jl y ¿il ùl cjUI ^jJI oolj O ir Vl «
501
lah le bénisse et le salue - et lui fis part de mon faire. Il me dit: «O sestu faire cela à une femme dont son époux combat dans la voie de Dieu?». Je resentis alors que je serais l’un des réprouvés de l’Enfer et espérai de n’avoir embrassé l’Islam avant ce moment-là. L’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - se mit à réfléchir pour un certain temps et Gabriel descendit le voir. Puis le Prophète me manda. Arrivé chez lui, il me récita:
«Prie matin et soir et une partie de la nuit. Les bon nes actions chassent les mauvaises. C’est là un avertissement pour ceux qui réfléchissent». Je lui dis: «Est-ce pour moi que ce verset fut révélé ou bien pour tout le monde?» - Non, pour tout le monde, répondit-il. Abou Dzarr rapporte que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bénisse et le salue - a dit: «Crains Dieu où que tu sois, fais suivre la mauvaise action
par une bonne, elle l’effacera, et comporte-toi avec un bon caractàre à l’égard des autres» (Tapporté par Ahmed)111. Suivant une autre variante Abou Dzarr aurait demandé: «O Envoyé de Dieu, donne-moi un bon conseil?» Il lui répondit: Je lui dis: «Dire: «Il n’y a d’autre divinité que Dieu» fait-il partie des bonnes actions?» - Plutôt c ’est la meilleure, répondit-il.
«Lorsque tu fais une mauvaise action, fais-la sui vre d’une autre bonne pour l’effacer».
falawla kâna mina-l-qurûni min qablikum ’ûlû baqiyyatin yanhawna ‘ani-l-fasâdi fî-l-’ardi ’illâ qalîlam mimman ’anjaynâ minhum wat-taba‘a1-ladîna zalamû mâ ’utrifû fïhi wa kânû mujrimîna (116) wamâ kâna rabbuka liyuhlika-1-qurâ bizulmin wa ’ahluhâ muslihûna (117). Que ne s’est-il trouvé parmi les générations qui vous ont précédés des 0)
C-
4)1 (jjij :Jtf .wU^-l
502
I
<üj! I
gens pour combattre le mal sur la terre. A l’exception du petit nombre que nous avons sauvés, les autres sont demeurés attachés à leurs aises et se comportèrent en indignes (116) Il n’est pas dans le caractère de ton Sei gneur de détruire les cités dont les habitants sont justes (117). Dieu se demande: Pourquoi donc, parmi les générations passées n’y eut-il pas des hommes de piété qui, sur terre, interdisent la corrup tion, le désordre et tout ce qui est défendu? car la majorité qui avait encouru la colère de Dieu fut anéantie. Pour cela Dieu ordonne à la communauté musul mane.
«A l’exception du petit nom
bre que nous avons sauvés»
«Que de vous naisse un peuple qui appelle au bien, qui ne commande que de bonnes actions et qui défende les mauvaises. Ce serait là un peuple de bienheureux» [Coran III, 102]. Il est cité dans un hadith prophétique: «Lorsque les hommes voient se produire les actes repréhensibles et ne les changent pas, peu s ’en faut que Dieu ne les frappe d’un châtiment».
«Les autres sont demeurés attachés à leurs aises et se comportèrent en indignes» Ceux qui étaient plongés dans la corruption se persévèrent dans leur impiété sans tenir compte des exhortations faites par le petit nombre qui désavouèrent leurs actions, qu’à la fin le châtiment leur survint. Puis Dieu fait connaître aux hommes qu’il ne Lui convient pas de détruire sans raisons les cités alors que leurs habitants se réfor ment. Car [Coran
«ton Seigneur n’opprime pas les hommes»
X, 48].
walaw sa1’a rabbuka laja‘ala-n-nâsa ’ummatan wâhidatan walâ yazâlûna muhtalifîna (118) ’illâ ma-r-rahima rabbuka wa lidâlika halaqahum wa tammat kalimatu rabbika la ’am la’anna jahannama mina-l-jinnati wa-nnâsi ’ajma‘îna (119). Si ton Seigneur l’avait voulu, H n’aurait fait des hommes qu’un seul peuple. Mais fis ne cesseront d’être différents. (118) A l’exception de ceux
503
qu’il aura touchés de Sa grâce. Il les a créés pour être différents. Et qu’on sache que ton Maître ne reviendra pas sur cette parole: «Je remplirai l’en fer de génies et d’hommes (119). Dieu est capable de faire de tous les hommes un seul peuple de croyants ou d’infidèles, comme l’indique dans ce verset: [Coran X, 99]. Mais les hommes ne cessent d’être en désaccord d’entre eux à cause de leurs dogmes, leurs sectes, leurs opinions etc... à l’exception de ceux que Dieu a fait miséricorde, ceux qui ont suivi les Prophètes, se sont attachés aux enseignements de Dieu et se sont persévérés dans leurs bonnes pratiques, jusqu’à l’avènement du dernier des Prophètes, alors ils l’ont suivi, cru en son message et l’ont secouru. Ces gens-là formeront la troupe sauvée et auront acquis le bonheur dans les deux mondes.
II «Si ton Maî tre l’avait voulu, l’univers entier aurait embrassé sa foi»
; «Il les a créés pour être différents» C ’est à dire qu’il y aura parmi
eux l’heureux et le malheureux, l’infidèle et le croyant, ceux qui seront destinés au Paradis et ceux qui seront voués au Feu. A ce propos Ibn Wahb rapporte: « J ’ai demandé Malek au sujet de ce verset:
«Mais ils ne cesseront d’être différents, à l’exception de ceux qu’il aura touchés de Sa grâce. Il les a créés pour être différents» Il me répondit: «Une partie d’entre eux sera au Paradis, et une autre dans le Brasier».
«Et qu’on sache que ton Maître ne reviendra pas sur cette parole: «Je remplirai l’enfer de génies et d’hommes» C ’est à dire que Dieu par Sa connaissance parfaite des choses, par Sa sagesse, avait prédestiné de créer pour le Paradis ceux qui en seront dignes et pour l’Enfer ceux qui le mériteront. Abou Houraira a rapporté que l’Envoyé de Dieu - qu’Allah le bé nisse et le salue - a dit: «Le Paradis et l’Enfer furent en procès (devant le
Seigneur). Le Paradis dit: «Pourquoi ne reçois-je que les faibles parmi les hommes et les humbles?» Et l’Enfer de dire à son tour: «Pourquoi ne faiton entrer chez moi que les orgueilleux et les tyrans?» Dieu à Lui la puis sance et la gloire de leur répondre: «Toi, le Paradis, tu es Ma Miséricorde que Je fasse à qui Je veux. Et toi, l’Enfer, tu es l’instrument de mon châti ment pour me venger de qui Je veux. Chacun de vous sera rempli» Quant au Paradis, il y aura toujours une place jusqu’à ce que Dieu lui crée d ’au-
504
très créatures pour y demeurer, et l’Enfer ne cessera de dire: «Peut-on en ajouter encore?» jusqu’à ce que le Seigneur de la toute-puissance pose Son pied, alors l’Enfer dira: «Par Ta puissance, assez! assez!» (Rapporté par Boükhari et Mouslim)[1]
wa kullan naqussu ‘alayka min ’amba ’i-r-rusuli mâ nutabbitu bihî fu’daka wa ja^’aka fî hâdihi-l-haqqu wa maw ‘izatun wa dikrâ li-l-mu’minîna (120).
En te racontant l’histoire de nos Prophètes, nous n’avons d’autre but que d’affermir ta foi. Cette histoire t’apporte la vérité et un avertissement et elle comporte une leçon pour les croyants (120). Tous les récits concernant les anciens Prophètes que Dieu a rap portés à Son Messager ne sont destinés qu’à affermir son cœur. Car ces Prophètes ont été traités d’imposteurs, ont eu des polémiques et discussions avec leurs peuples, mais Dieu à la fin les a secourus. Ceci sert comme un exemple au Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue et un réconfort. Dans cette sourate qui a renfermé les histoires des Prophètes avec leurs peuples et comment II les a sauvés, il y a une exhortation, un Rappel aux croyants, et un avertissemnent pour les infidèles qui de vait leur sévir comme une leçon afin de changer leur conduite.
(1) c Jlü cjUIj OjJjl ‘jLJl
c-ji ijLJJ Jlïj
¿¡A Jlj*
AI Jli :Jli ijtjA 1^ ° '“J ^LÜI ÿ-l-JUW? v-^'
ttf-Liii {j ^- a ¿Ai
Uli tlajJl« jliil
.([¿JLTjPj Jsi Jaî
505
V
JLü
>,î79
< sJ Lfl.L>- l*J <1)1
AaJj
5j#JI
juJIj
wa qui li-l-ladîna lâ yu’minûna ‘malû ‘alâ makânatikum ’innâ ‘âmilûna (121) wa-ntaziru ’innâ muntazirûna (122). Dis à ceux qui ne croient pas: «Continuez à agir suivant votre cons cience. Nous, à agir suivant la nôtre. (120) Et l’un et l’autre attendons la fin» (122). C ’est une menace que Dieu chargea Son Prophète - qu’Allah le bénisse et le salue - de lancer contre les infidèles en les défiant: votre situation et votre façon de conduite, et Attendez, nous aussi, nous attendons». En d’autres termes et çomme il est montré dans ce verset:
«Continuez à agir suivant votre conscience» «nous à agir suivant la nôtre».
«O mon peuple, agis à ta guise et moi j’agirai à la mienne. Tu sau ras, un jour, qui aura un meilleur sort dans l’autre monde. Les injustes ne triomphent jamais» [Coran VI, 135]. Dieu a réalisé pour Son Prophète Sa promesse. Il l’a secouru et l’a fait triompher sur ses ennemis. Il a élevé Sa Parole et abaissée celle des incrédules.
wa li-L-Lâhi gaybu-s-samâwati wa-l-’ardi wa ’ilayhi yuija‘u-1- ’amru kulluhû fa'budhu wa tawakkal ‘alayhi wa mâ rabuuka bi gâfilin ‘ammâ ta'malûn (123). Allah seul connaît les secrets des cieux et de la terre. C’est à Lui que tout aboutit. Adore-Le, mets ta confiance en Lui. Ton Seigneur suit attenti vement toutes les actionnes hommes (123). C ’est à Dieu qu’appartient le mystère des cieux et dë la terre. Tout commandement est ramené vers Lui. Tout homme sera rétribué selon
506
ses œuvres. Il nous ordonne de L’adorer seul en nous fiant à Lui. Il suffit à quiconque de mettre sa confiance en Lui et revenir repentant. Que ces hommes qui te traitent d’imposteur, ô Mouhammad, sa chent que Dieu n’est pas indifférent à ce qu’ils font et II les jugera Quant à toi, tu auras le dessus dans les deux mondes.
507