ANALYSER LES TEXTES DE COMMUNICATION Dominique Dominique Mainguene Maingueneau au Paris, Paris, Nathan, Nathan, 2000
ENONCÉ ENONC É ET CONTEXTE CONT EXTE 1.
Le sens d’un énoncé
Un processus asymétrique : “Celui “Celui qui interprète l’énoncé reconstruit son sens à partir d’indications données dans l’énoncé produit, mais rien ne garantit que ce qu’il reconstruit coïncide avec les représentations de l’énonciateur » l’énonciateur » (p.6). Le contexte est donc t rès important, pas de sens fixe de l’énoncé hors contexte. Le statut pragmatique de l’énoncé : les conditions matérielles de présentation d’un texte sont essentielles pour que l’énoncé reçoive ce statut. Un énoncé n’est pas seulement verbal mais aussi pragmatique cad qu’il entretient une relation avec son destinataire. Exemple de l’énoncé « Ne pas fumer » : il ne suffit pas de le percevoir comme comme une interdiction réglementaire réglementaire « il faut aussi également présumer qu’il est sérieux, que l’instance qui le communique a réellement l’intention de signifier ce qu’il signifie, d’agir d’une certaine façon sur le destinataire.
2.
Les marques linguistiques
L’infinitif : n’exprime pas forcément une injonction ou une interdiction. Il peut être un souhait, un ordre, un conseil. Nous comprenons que « Ne pas fumer » est une interdiction car nous baignons dans un interdiscours, un ensemble immense d’autres discours, qui vient étayer cette interdiction. L’ancrage dans la situation d’énonciation : la plupart du temps les phrases sont porteuses de marques de temps temps et de personne, personne, des marques marques qui les ancrent ancrent dans la situation situation d’énonciatio d’énonciation. n. « Ici, hier, je, tu… » ne sont interprétables que si l’on sait à qui, où et quand l’énoncé est dit.
3.
Les contextes
Le cotexte : c’est le contexte linguistique. Le contexte n’est pas forcément l’environnement physique, le moment et le lieu de l’énonciation. Exemple page 11 : « OSS 117 se dirige vers le bar d’un pas nonchalant. Cette pièce est un espace non fumeur » fumeur » Il faut trouver l’antécédent de « cette pièce », ici, c’est le bar. Si il y le choix entre deux antécédents, on doit s’appuyer sur notre connaissance du monde et sur des règles de sens commun commun pour configurer le cotexte. 3 sources d’info : contexte situationnel (environnement physique), cotexte, savoirs antérieurs à l’énonciation.
4.
Les procédures pragmatiques
Une interprétation dérivée : ex « Cette pièce est un espace non fumeur ». Le lecteur de cela doit comprendre que c’est une interdiction et non pas une simple assertion. Il doit faire appel à des ressources qui ne sont pas strictement linguistiques. Il doit mobiliser des règles pragmatiques, un raisonnement sur la situation où il se trouve. Des instructions pour interpréter : le destinataire n’est pas passif, il doit définir lui-même le contexte duquel il va tirer les info nécessaires pour interpréter l’énoncé. « A « A priori, il n’y a jamais une seule interprétation interprétation possible possible d’un énoncé et il faut expliquer expliquer suivant quelles procédures procédures le destinataire destinataire parvient à celle qui est la plus probable, probable, celle celle qu’il qu’il doit préférer préférer dans dans tel ou tel contexte contexte» » (p.14).
LES LOIS DU DISCOURS 1. Le prin princi cipe pe de de coop coopér érat atio ion n Un ensemble ensemble de normes : il y a un savoir mutuellemen mutuellementt connu connu entre entre l’émetteur l’émetteur et le récepteur récepteur de l’énoncé l’énoncé « chacun postule que son partenaire se conforme à ces règles et s’attend à ce que l’autre s’y conforme » (p.17). Ces règles sont des conventions tacites. On les appelle lois du discours. Grice1 les fait dépendre d’une loi supérieure qu’il appelle principe de coopération. « En « En vertu de ce principe, principe, les partenaires partenaires sont censés censés partager partager un certain cadre et collaborer collaborer à la réussite réussite de cette activité commune qu’est l’échange l’échange verbal, verbal, où chacun se reconnaît et reconnaît à l’autre certains droits et devoirs » (p.18). Les sous-entendus sous-entendus : les lois étant étant partagée partagéess mutuellem mutuellement ent par les interloc interlocuteurs uteurs,, elles permettent permettent de faire faire passer des contenus implicites. Un type d’implicite qui se tire d’une mise en relation de l’énoncé avec le contexte d’énonciation (ex : un panneau « Ne pas rêver » chez un gourou indien), et qui respecte les lois du discours est un sous entendu. Ce qui est différent d’un présupposé qui lui est inscrit dans l’énoncé et est soustrait à toute contestation (Pierre ne fume plus présupposé : avant, il fumait) 1
Grice, Logique et conversation, in Communication, n°30, 1979.
1
3 dimensions de la communication verbale : selon Charaudeau, au fondement de toute parole il y a un contrat de communication qui implique : - l’existence de normes régissant la communication communication - une reconnaissance mutuelle des participants, de leur rôle et de leur cadre de communication - l’appartenance l’appartenance de la parole à de multiples genres de discours
2. Les Les prin princi cipa pale less lois lois
Pertinence et sincérité : loi de pertinence une énonciation doit être le plus possible appropriée au contexte dans lequel elle intervient. Elle doit intéresser son destinataire en lui apportant des infos qui modifient la situation. Loi de sincérité concerne l’engagement de l’énonciateur dans son acte de discours. Chaque acte de discours implique des règles. Lois d’informativité et d’exhaustivité : loi d’informativité on ne doit pas parler pour ne rien dire, les énoncés doivent apporter de nouvelles info au destinataire. Loi d’exhaustivité l’énoncé doit donner l’info maximale. maximale. Aucune dissimulation d’information importante n’est admise. Les lois de modalité : être clair dans la prononciation, le choix des mots, chercher la formulation la plus directe. Evidemment tout dépend le genre de discours auquel on a à faire : un article de physique quantique n’est pas exprimé de la même façon qu’une pub pour la lessive Omo (avec les singes).
3. La prés préser erva vati tion on des des face facess Face positive et négative : théorie des faces développée en particulier par Brown et Levinson2 qui s’inspirent s’inspirent de Goffman. Goffman. Face Face négative négative = le territoir territoiree de chacun chacun (corps, (corps, intimité…), intimité…), face positive positive = façade façade sociale. sociale. La communication verbale supposant au moins deux personnes, il y a minimum 4 faces. La parole peut alors constituer une menace pour l’une de ces faces. Les interlocuteurs doivent négocier pour préserver leurs faces faces sans menacer celles de leur partenaire stratégies discursives. Discours publicitaires, journalistiques et faces : dans le discours pub, le problème de la préservation des faces est primordial primordial car son énonciation est par essence menacée : le fait de demander à être lu est une menace pour la face positive de l’énonciateur (risque de passer pour un casse-pieds) et pour les deux faces du destinataire (que l’on traite comme quantité négligeable mais à qui on demande de prendre son temps pour lire la pub). De plus, toute pub vise à demander de l’argent aux consommateurs lecteurs, menaçant les faces négatives négatives des deux interlocuteur interlocuteurs. s. Pour qu’une pub soit soit séduisante séduisante,, elle doit annuler annuler imaginai imaginaireme rement nt cette cette menace sur les faces. Le discours journalistique est en revanche légitimé par avance puisque c’est le lecteur qui a acheté le journal. Ce dernier se présente donc comme répondant à ses demandes, valorisant la face positive du lecteur en s’intéressant s’intéressant à ses goûts. goûts.
DIVERSES COMPÉTENCES Les lois du discours doivent s’adapter aux types de discours. La maîtrise des genres et des lois du discours (compétence générique) est une composante essentielle de la compétence communicative. Il faut cependant lui ajouter la compétence linguistique (maîtrise de la langue) et la compétence encyclopédique (connaissance du monde) Maîtrise de la langue + connaissance du monde + aptitude a s’inscrire dans le monde à travers la langue.
1.
La co compétence lilinguistique
Un ensemb ensemble le limité limité : ce savoi savoirr encyc encyclop lopédi édique que varie varie selon selon la sté dans dans laquel laquelle le nous nous vivon vivonss et de nos nos expériences. Il s’enrichit au cours de l’activité verbale puisque ce qu’on y apprend devient un point d’appui pour la compréhension compréhension et la production d’énoncés d’énoncés ultérieurs. Les scripts : il n’y a pas que des savoirs mais aussi des savoirs faire (« aptitude à enchaîner des actions de manière adaptée à une fin » p.28). Les scripts sont des suites stéréotypées d’action. « Leur « Leur connaissance connaissance est souvent souvent indispensable indispensable pour interpréter interpréter les textes, surtout les textes narratifs, qui n’explicitent n’explicitent pas toutes les relations entre leurs constituant s »
2.
La compétence générique
Nous savons reconnaître reconnaître les genres de discours et nous comporter de manière convenable à leur égard. « Chaque énoncé possède un certain statut générique, et c’est sur la base de ce statut que nous le traitons» traitons » (p.29). C’est une manifestation nette de l’inégalité sociale : de nombreux locuteurs sont dépréciés car ils ne savent pas communiquer facilement dans certains genres de discours socialement valorisés.
3.
L’interaction de des co compétences
Les compéten compétences ces interagi interagissen ssentt pour produire une interpré interprétation tation de l’énoncé. l’énoncé. La compétenc compétencee strictem strictement ent linguistique ne suffit pas pour comprendre l’énoncé. Tant qu’on ne comprend pas de quel genre d’énoncé il s’agit, on ne peut pas parler de compréhension compréhension de l’énoncé.
2
Brown et Levinson, Politeness, Cambridge Cambridge University Press, 1987
2
4.
Lecteur mo modèle et et sa savoir en encyclopédique
L’auteur L’auteur d’un texte est donc obligé obligé d’anticip d’anticiper er constamm constamment ent le type de compétence compétence dont dont dispose dispose son destinataire. La proportion de compétence linguistique et de compétence encyclopédique attendues du lecteur va ainsi ainsi varier varier entre entre deux deux textes textes.. Parta Partage ge bien bien connu connu dans dans la produ producti ction on média médiatiq tique ue entre entre celles celles qui construi construisent sent leur public par exclusion exclusion (publics (publics « thématiqu thématiques es ») et celles celles qui excluent excluent un minimum minimum de catégories de lecteurs (publics «généralistes »)
DISCOURS, ÉNONCÉ, TEXTE Traits essentiels de la notion de discours selon la pragmatique (p.38-41) Le disc disco ours urs est est une une org organ anis isat atio ion n au-d au-del elàà de la phra phrase se : mobil obilis isee d’au d’autr tres es str struc uctu turres que que cel cella la de la phrase. Il est une unité transphrastique soumis à des règles d’organisation en vigueur dans un groupe soc déterminé. Le disc disco ours urs est est orien rienté té : con conçu çu en en fon fonct ctio ion n d’u d’une ne visé viséee du du loc locut uteu eur. r. De plus plus il se dév dével elop oppe pe dans le temps de manière linéaire. Il se construit en fonction d’une fin, il doit aller quelque part. sa linéarité se manifeste surtout par un jeu d’anticipation (« on va voir que… ») ou de retour en arrière (« j’aurais du dire… »). Le dis discours urs est est une une for forme d’a d’action tion : acti actio on sur sur aut autrui et et pas pas seul seulem emen entt rep représen ésenta tati tion on du du monde. Toute énonciation constitue un acte qui vise à modifier une situation. Le disc disco ours urs est est inte intera ract ctif if : enga engage ge deu deux x par parte tena nair ires es.. Tout Toutee énon énonci ciat atio ion, n, mêm mêmee prod produi uite te dan danss la présence du destinataire, est prise dans une interactivité constitutive. Il devient alors difficile de parler de « destinataire » car ça donne l’impression l’impression que l’énonciation va en sens unique. On préfère le terme de co-énonciateur. Le dis discours urs est est con contex textua tualis lisé : le mêm mêmee éno énoncé dan dans deux deux li lieux eux dif différen érents ts cor corrrespo espon nd à deux discours distinctifs. En outre le discours contribue à définir le contexte qu’il peut modifier au cours de l’énonciation. Le dis disccours urs est est pr pris en en cha charrge pa par un un suj sujet et : le le « Je » se se po pose com comme sour sourcce de rep repéérages ges personnels, personnels, temporels et spatiaux et indique quelle attitude il adopte à l’égard de ce qu’il dit et de son co-énonciateur. co-énonciateur. Le disc discou ours rs est est rég régii par par des des nor norm mes : tou toutt act actee d’é d’éno nonc ncia iati tion on ne ne peu peutt se se po poser ser sa sans just justif ifie ier r d’une manière ou d’une autre son droit à se présenter tel qu’il se présente. Travail de légitimation qui na fait qu’un avec l’exercice de la parole. Le discours urs est pris dans un inter ter-di -discours urs : le discours ne prend sens qu’à l’intérieur d’autres discours. discours. Pour interpréter un énoncé il faut le mettre en relation avec toutes sortes d’autres.
TYPES ET GENRES DE DISCOURS 1.
Les typologies communicationnelles
Renvo Renvoie ie à ce que l’on l’on fait fait avec avec l’éno l’énoncé ncé,, à sa visée visée comm communi unicat cation ionnel nelle le (ex : disco discours urs polém polémiqu ique, e, didactique…) Classification Classification par fonctions de langage ou fonction sociales. Les fonctions de langage : typologie de R. jakobson. On y classe les discours sur la base d’une fonction prédominante prédominante (fonctions référentielle, référentielle, émotive, conative, phatique, métalinguistique, poétique). C’est assez délicat car un discours mobilise plusieurs fonctions à la fois et de plus, beaucoup d’énoncés ne peuvent être classés dans une de ces catégories. Les fonctions sociales : fonction ludique, de contact, religieuse… Mais de telles fonctions sont communes à des multiples genres de discours.
2.
les typ typoologie ogiess de de situ ituati ations ons de de com communic unicaation tion
Genres de discours : épopée, vaudeville, éditorial… sont des « dispositifs de communication qui ne peuvent appara apparaître ître que si certain certaines es conditio conditions ns socio-h socio-histo istoriqu riques es sont sont réunie réuniess » (p.47 (p.47). ). Cara Caractè ctère re des des genres genres historiquement variables. « On pourrait ainsi caractériser une sté par les genres de discours qu’elle rend possibles possibles et qui qui la rendent rendent possible possible » (p.47). Genres et types : les genres de discours relèvent de plusieurs types de discours associés à de vastes secteurs d’activités sociales. Exemple, le talk show est un genre qui est à l’intérieur du type de discours télévisuel.. D’autres classifications classifications : lieu institutionnel, statut des partenaires, idéologies….
3.
Typologies linguistiques discursives
Les typologies énonciatives : opposition établie par Benveniste entre discours et histoire. Cf. chap. 10. Vers des typologies discursives : les typologies énonciatives sont trop éloignées de l’inscription sociale des énoncés. Les typologies communicationnelles et situationnelles sont étrangères aux fonctions linguistiques. L’idéal L’idéal serait de pouvoir pouvoir s’appuye s’appuyerr sur des typologies typologies propremen proprementt discursiv discursives, es, cad ne séparant séparant pas les caractéristiques caractéristiques liées aux fonctions, aux genres et aux types de discours et les caractérisations caractérisations énonciatives.
3
4.
Utilité des genres de discours
Un facteur d’économie : pour le locuteur, maîtriser les genres de discours permet de ne pas avoir besoin d’accorder une attention constante à tous les détails de l’énoncé. « En « En un instant nous sommes sommes capables capables d’identifier tel énoncé comme un tract publicitaire ou comme une facture et nous pouvons nous concentrer sur un nombre réduit d’éléments » (p49). Sécur Sécurise iserr la comm communic unicati ation on : la comp compéte étence nce génér génériqu iquee étant étant parta partagée gée par par tous tous les memb membres res de la communauté, elle permet d’éviter les violences. Elle sécurise la communication verbale. Par exemple, si je me conforme aux ormes du genre de la carte postale et que celui a qui je l’envoie fait de même, il ne se vexera pas, ne sera pas fâché que le texte soit très court.
5.
Comment concevoir un genre
Œuvres Œuvres et routi routines nes : à la différ différenc encee des produ producti ction onss littér littérair aires es où les genres genres se réfèr réfèrent ent à des des œuvres œuvres antérieures et où la relation est de type ressemblance / dissemblance avec le modèle, les autres productions (comme le reportage, le rapport de stage, la dissertation) n’ont pas de relation de filiation à l’égard d’une œuvre consacrée. Ils suivent « des routines, des comportements stéréotypés et anonymes qui se sont stabilisés peu à peu peu mais mais sont sujets sujets à variation variationss continuelles continuelles» » (p.51).
6.
Contrat, rôle, jeu
Le contrat : genre de discours coopératif et réglé par des normes. Ce contrat n’est pas implicite. Le rôle : « Chaque genre de discours implique des partenaires à travers un statut déterminé, non dans toues leurs déterminations possibles » (p.55). Le jeu : respect des règles qu’implique la participation à un genre de discours + dimension théâtrale. Mais à la différence du jeu, les règles du discours n’ont rien de rigides, « elles ont des zones de variations, les genres peuvent peuvent se transform transformer er » » (p56).
MEDIUM ET DISCOURS 1. Une Une dime dimens nsio ion n esse essent ntie iell llee Le support support n’est n’est pas accessoire accessoire : « Le médium n’est pas un simple simple moyen de transport transport du discours discours [il] contraint ses contenus et commande les usages qu’on peut en faire » « Une transformation importante du médium modifie l’ensemble d’un genre de discours » (p.57) Un dispositif communicationnel : le médium ne se résume pas à son support matériel. C’est tout un circuit qui organise la parole. Communication comme processus non linéaire : énonciateur conception d’un sens choix d’un support et d’un genre rédaction mode mode de diffusion diffusion hypothétiq hypothétique ue rencontr rencontree avec le destinataire… « Le « Le mode de transport transport et de réception de l’énoncé l’énoncé conditionne conditionne la constitution constitution même du texte, façonne façonne le genre genre de discours discours » (p.58)
2. Oral Oral et et écrit, écrit, une une oppo opposi sitio tion n trop trop simp simple le Enoncés oraux et graphiques : distinction qui néglige la différence entre texte écrit à la main et texte imprimé. Trop pauvre pour « décrire les techniques modernes de traitement des infos qui manipulent, de manière presque presque immatérielle immatérielle,, les sons, les lettres lettres ou les images, images, les décomposent décomposent et les recomp recomposent, osent, les stockent stockent et les projettent projettent sur des écrans, écrans, puis, de là, éventuellemen éventuellementt sur un autre support support électronique électronique ou sur du papier » (p.59) Enonc Enoncés és stab stables les et instab instables les : corr corresp espond ond à la phras phrasee « Les Les parole paroless s’env s’envole olent, nt, les écrits écrits resten restentt ». « L’important L’important n’est n’est pas tant le caractère caractère oral oral ou graphique graphique des énoncés énoncés que leur inscription inscription dans dans un cadre qui assure leur préservation » (p.60). Enoncés dépendants et indépendants de l’environnement : dans le premier cas, le co-énonciateur partage le même environnement environnement physique que l’énonciateur, l’énonciateur, ce qui n’est pas le cas dans le deuxième cas. Les énoncés dépendants de l’environnement : le co-énonciateur peut intervenir dans la parole de l’éno l’énonc nciat iateur eur,, soit soit pour pour le contr contredi edire re,, soit soit pour pour donner donner son son appr approba obatio tion. n. Cela Cela provoq provoque ue l’app l’appar aritio ition n d’indicateurs non verbaux (gestes, mimiques), d’ellipses (quand un objet est présent dans l’environnement), d’embrayeurs (cf. chapitre 9) dont le référent est identifié par rapport à la situation d’énonciation (je, ici, demain). Le locuteur est porté par la dynamique de sa propre parole, il recourt à des modalisations qui la commente (j’aurais du dire, vous allez me dire), des formules phatiques qui maintiennent le contact (tu vois, écoute), des constructions disloquées, des parataxes (juxtaposition de phrases) sans exposer leur lien. Les énoncés indépendants de l’environnement : le co-énonciateur n’est pas présent, on n’en tient pas compte, il ne peut peut pas intervenir sur l’énonciation. l’énonciation. Enoncés de style écrit et de style parlé : il peut y avoir des énoncés écrits de style parlé et vice-versa. « Dans « Dans ces deux types d’énonciation, d’énonciation, l’effet recherché résulte justement justement de la tension qui s’établit s’établit entre le médium médium et l’énoncé qui lui est associé » (p.64). Exemple : un discours scientifique, même à l’oral, ne tient pas compte de son son publ public ic en tant tant que que co-én co-énon onci ciat ateu eur. r. C’es C’estt un disc discou ours rs oral oral de styl stylee écri écrit. t. Non Non dépe dépend ndan antt de l’environnement.
3. Spéc Spécifi ifici cité té de l’éc l’écrit rit et et de l’im l’impri primé mé 4
« Oral, Oral, écrit écrit et imprim impriméé sont sont des régime régimess d’énon d’énonciat ciation ion distinc distincts, ts, qui suppos supposent ent des civilisa civilisation tionss très très différentes » (p.64). Quelques propriétés de l’écrit : 1) Le texte écrit circule, rencontre des publics différents, sans pour autant se modifier. La réception de l’énoncé ne pouvant être contrôlée, son auteur doit le structurer pour le rendre compréhensible. 2) Le lecteur, contrairement à ce qu’il se passe dans le discours oral, "entend" le discours de la manière qu’il souhaite : rapidement ou lentement, à vive vois ou silencieusement, attentivement ou non… 3) Le lecteur peut analyser ou critiquer, et aussi interpréter le texte car il y a distance entre lui et le texte. 4) On peut stocker le texte écrit, le classer, l’archiver. l’archiver. L’impri L’imprimé mé : accentue accentue les effets effets de l’écriture. l’écriture. Le lecteur lecteur a une plus grande grande autonomie autonomie car le texte a de nombreus nombreuses es copies copies identiques identiques.. Pas d’individuali d’individualisatio sation n du texte par des marques marques de celui celui qui l’a écrit. écrit. « L’imprime L’imprimerie, rie, en disposant disposant des signes signes invariants invariants sur l’espace l’espace blanc blanc d’une page page identique identique aux autres, autres, abstrait abstrait le texte de la communication directe, d’homme à homme » (p.65). (p.65). Matérial Matérialisatio isation n de l’anonym l’anonymat at par la dactylographie. La spatialité du texte : le texte occupe « un certain espace matériel » matériel » (p.66). Cette spatialité permet d’ajouter au texte des éléments iconiques et un paratexte, mais oblige aussi le texte à contenir tout ce qui est nécessaire à son déchiffrement (ponctuation…). « A « A un niveau supérieur, supérieur, tout texte constitue lui-même une image, image, une surface surface offerte aux regards regards » (p.66). D’où l’importance de la mise en page.
LA SCÈNE DE L’ÉNONCIATION 1. Les tr trois ois sc scènes Dans un texte, la parole est mise en scène. Scène Scène engloban englobante te et scène scène générique générique : la scène scène englobant englobantee est celle qui correspond correspond au type de discours discours (religieux, philosophique, politique, publicitaire…). Mais elle ne suffit pas. « Un co-énonciateur n’a pas affaire à du politique ou du philosophique non spécifié, mais à des genres de discours particuliers. Chaque genre de discour discourss définit ses propres propres rôles rôles : dans un tract tract de campagne campagne électorale électorale,, il va s’agir d’un d’un "candidat" "candidat" s’adressant s’adressant à des "électeurs", "électeurs", dans un cours, cours, il va s’agir d’un "professeur" "professeur" s’adressant s’adressant à des "élèves" "élèves" » » (p.70) scène générique. Ces deux scènes sont le cadre scénique du texte.
2. La scén scénog ogra raph phie ie Une Une boucl bouclee parado paradoxal xalee : le lecteu lecteurr n’est n’est pas confr confront ontéé direct directem ement ent au cadr cadree scéni scénique que mais mais à une scéno scénogra graphi phie. e. Cette Cette derni dernièr èree fait fait passe passerr le cadre cadre scéni scénique que au seco second nd plan. plan. « Tout Tout discour discours, s, par son déploiement même, prétend convaincre en instituant la scène d’énonciation qui le légitime […] L’énonciation en se développant s’efforce de mettre progressivement en place son propre dispositif de parole » (p.71). Proc Process essus us en boucl bouclee parado paradoxal xalee de la scén scénogr ograph aphie. ie. Elle Elle est à la fois fois « ce dont vient le discours et ce qu’engendre le discours, elle légitime un énoncé, qui, en retour, doit la légitimer… » (p.71). Scénogr Scénographie aphie et genres genres de discours discours : trois types de discours discours,, plus ou moins moins propices propices au développe développement ment de scénographies variées : ceux qui qui s’en s’en tiennen tiennentt à leur scène scène générique générique et ne perme permettent ttent pas pas de scénogr scénographies aphies variées variées (ex : annuaire) ceux qui par nature nature exigen exigentt le choix choix d’une d’une scénogra scénographie phie (pub, (pub, discours discours pol…) pol…) entre entre les deux, deux, ceux ceux qui qui sont sont susceptib susceptibles les de scéno scénograph graphies ies variées variées mais mais qui qui le plus plus souven souventt s’en tiennent à leur scène générique (guide touristique…) Les scénogra scénographies phies permetten permettentt de capter l’imaginai l’imaginaire re du co-énon co-énonciateu ciateur, r, de « lui assigner une identité à travers une scène de parole visée » (p.73).
3. Scèn cènes val validé idées « Une scénographie peut s’appuyer sur des scènes de parole qu’on dira validées, cad déjà installées dans la mémoire collective, que ce soit à titre de repoussoir ou de modèle valorisé. La conversation familière au repas est l’exemple d’une scène validée installée positivement dans la culture française » (p.75). Il peut exister des tensions entre les scènes.
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