Alexandra Ionescu Le bien commun et ses doubles Deux recontres roumaines entre morale et politique http://ebooks.unibuc.ro/Sociolog http://ebooks.unibuc.ro/Sociologie/ionescu/cuprin ie/ionescu/cuprins.htm s.htm © University of Bucharest 2002. All rights reserve. !o part of this te"t may may be reprouce in any form #ithout #ithout #ritten permission permission of the University of Bucharest$ e"cept for short %uotations #ith the inication of the #ebsite aress an the #eb page. &omments to:Ale"anra 'onescu (ast upate: )anuary 200* +e"t eitor,-eb esign: aluca A&
Table Table des matières Introduction Ethique et Politique Chapitre I1cap.htm Entre l’éthique et la politique. La Doctrine Sociale Une identité politique chrétienne La doctrine sociale au sein d’une société sécularisée Les prolongements sociaux de la foi Une interention motiée Une !troisi"me oie# La dignité digni té humaine humain e $ pilier de la doctrine d octrine sociale s ociale 12.htm La dignité de la personne humaine La aleur de l’homme concret$ imperfection et diersité Dignité% li&erté% égalité Le contenu de la dignité La société sociét é $ solidarité% solidarit é% &ien commun com mun et 'ustice sociale 1*.htm La société $ naturelle et solidaire La primauté du &ien commun Une société structurée La 'ustice sociale. (conomie et société L’Etat. Le principe p rincipe de su&sidiarit su&s idiaritéé13.htm Le fondement de l’autorité étatique La société et l’Etat La signification du principe de su&sidiarité Une conception conce ption éthique éth ique de la politique po litique 14.htm Chapitre II2.htm Une réflexion social)chrétienne roumaine * !Solidaritatea» +éférences chrétiennes dans le discours politique roumain Le r,le r,l e social socia l du christian ch ristianisme isme 21.htm 22. 2 2.ht htm mUn ordre social chrétien.22.htm Le sens sen s de la réforme sociale 2*.htm Une conception concep tion chrétienne chrét ienne sur la société socié té économique économiq ue *23.htm
Coopération et traail La propriété !Les deoirs socio)économiques de l’Etat# crit ique de la société roumaine r oumaine 24.htm 24. 2 4.ht htm mUne critique Chapitre III*.htm La démocratie pa-sanne $ une éthique de la nation Une impasse politique La question quest ion sociale social e et la question questi on pa-sanne pa-sann e*1.htm Le poporanisme$ entre populisme et socialisme Le &ien commun% un &ien de la nation Le poporanisme. popor anisme. Le L e pro'et politique po litique *3.htm Chapitre I Le refus du bien commun. c ommun. Une perspective éthico-politique sur le postcommunisme roumain Un sens de la transition $ la réinention du su'et politique La défaillanc déf aillancee du politiqu p olitiquee31.htm Le dilemme des deux définitions de la démocratie La rhétorique nationaliste La +éolution et le contrat social L’inconsistance L’inconsis tance du &ien commun Conclus Con clusion ionss4.htm Les assises morales de la politique /i&liographie +ésumé en roumain
Introduction Éthique et politique De la viabilité dune perspective Éthico-politique Le site de la rencontre entre éthique et politique porte encore le nom du &ien commun. Sans doute% une affirmation pareille présente un certain c,té pro&lématique et% du point de ue de la modernité politique% peut sem&ler quelque peu anachronique. 0outefois% 0outefois% d"s qu’il s’est adapté aux exigences de la théorie politique moderne% un tel concept peut)il encore 'ouer le r,le d’un &on instrument de lecture pour un champ politique d’une complexité de plus en plus accrue * Une telle question prooque% de fa1on presque inéita&le et selon une dialectique renersée% un 'eu des interrogations croisées. D"s lors% aant de commencer l’esquisse d’une réponse% éidemment proisoire% une autre question% sous)'acente 2 la premi"re% mais deenue dé'2 classique% ne saurait 3tre laissée de c,té $ est)il encore possi&le d’approcher le politique dans une perspectie éthique * 4n serait tenté de répondre que% m3me construit dans une pareille perspectie% le discours ne pourrait aoir% tout au mieux% qu’une simple aleur rhétorique. La théorie et la science politiques prennent dé'2 pour une érita&le axiome l’affirmation% dont 5achiael est le p"re reconnu% qui pr,ne la séparation et l’irréconcilia&le et permanente tension entre le discours moral et celui politique. 6utrement dit% l’intrusion des considérations de nature éthique rendrait faux et prooquerait d’em&lée l’irrationalité du discours politique. 6-ant 6-ant une existence autonome% le politique est produit et expliqué 2 partir des raisons et procédures sur lesquelles il détient la soueraineté a&solue. Sans doute% c’est la modernité qui consacre l’autonomie du politique et% en agissant de la sorte% elle le définit en tant qu’o&'et ia&le et exclusif de la science politique. L’entreprise
intellectuelle moderne réussit)elle 2 li&érer la tension qui lie l’éthique et le politique% 2 éta&lir une fois pour toutes la fronti"re entre les deux champs d’anal-se * Certainement% il n’est pas question de soustraire le phénom"ne politique de l’emprise du 'ugement moral% ni de nier la compétence de ce ce dernier sur le domaine politique. Sans doute% l’examen de la politique sous les esp"ces du &ien et du mal garde tou'ours sa pertinence et sa dignité 789 dignité 789 . Ce que la modernité détruit c’est plut,t le statut priilégié des références éthiques% la primauté du 'ugement moral dans le domaine politique% tout en affirmant l’insuffisance et l’inefficacité cognitie et explicatie d’une telle approche. Inéita&lement% l’am&ialence du langage fait que la démarche ne peut faire économie des nuances. Et cela parce que le langage de la politique% et notamment le langage de la politique démocratique% est dou&lement pro&lématique. D’une part% il est tou'ours su'et 2 la ulgarisation% for1ant constamment la science politique 2 préserer sa rigueur conceptuelle 7:9 conceptuelle 7:9 . ;ui plus est% le langage de la politique démocratique sem&le tou'ours courir le risque d’une telle ulgarisation puisque% en principe% il ne saurait deenir un instrument d’exclusion. Par contre% une société qui se déclare démocratique reconna9 message 7>9 . D’autre part% les instruments du langage politique font souent l’o&'et d’incessantes disputes entre ceux qui le produisent et en font l’usage. En r"gle générale% on dirait que les idées et les concepts politiques sont marqués par au moins trois grandes caractéristiques $ a. l’importance et le statut dont il 'ouissent dans le dé&at philosophique arient en fonction de l’époque et des en'eux sociaux et politiques que celle)ci apporte au deant de la sc"ne ?ainsi% la théorie politique moderne s’intéresse daantage aux pro&l"mes de la li&erté% de l’égalité% du &ien)3tre et de la 'ustice sociale que de la question du meilleur régime politique% de l’origine% des formes et de la 'ustification de l’autorité@ A &. les concepts politiques sont tou'ours mis en question ?m3me les concepts essentiels de la théorie politiques modifient leur sens selon la sensi&ilité politique de celui qui en use@ A c. enfin% les concepts politiques remplissent une fonction idéologique dans la mesure oB ils acqui"rent du sens sur le terrain d’une argumentation encadrée de fa1on idéologique 79 . Sans doute% m3me le concept du politique fait pro&l"me% notamment pour le oca&ulaire roumain% oir pour celui des principales langues européennes. Dans l’ordre du discours% le politique entre fréquemment en concurrence et en conflit aec la politique. 0outefois% 0outefois% par souci de méthode% on ne saurait superposer les deux puisqu’ils renoient 2 des réalités distinctes d’ordre ontologique et% respectiement% épistémologique 79 épistémologique 79 . 6 rai dire% dire% les deux notions appartiennent 2 des registres registres différents. Si la la politique% per1ue dans un sens en quelque sorte antique% désigne d’a&ord une mani"re d’3tre de la communauté en son ensem&le% réunissant dans un m3me agora tout le corps des
cito-ens sous le signe de l’égalité et de la participation% le politique cherche plut,t 2 circonscrire dans le champs intellectuel un espace propre 2 la compréhension et 2 l’explication des phénom"nes de nature politique% l’espace de la science politique. D"s lors% tandis que le sens de la politique s’a"re plut,t compréhensif et fédérateur% le politique tend 2 délimiter un espace exclusif et élitiste% censée traduire dans un langage critique et muni de rigueur conceptuelle et discipline méthodologique les manifestations collecties d’une société donnée. Par conséquent% la politique préc"de nécessairement le politique% parce que ce dernier ne peut légitimement émerger qu’en présence des phénom"nes politiques qui lui fournissent la mati"re premi"re 79 premi"re 79 . Si la politique désigne donc premi"rement une actiité humaine% 2 saoir l’action de donner sens 2 la ie en cité% le politique décrit un espace du champs intellectuel. Il ne s’agit éidemment pas de proposer une application du crit"re moral 2 la politique. D’ailleurs% si le crit"re de l’action politique est donné par l’efficacité% alors la référence éthique reste marginale. En effet% la distinction Fe&erienne entre éthique de coniction et éthique de responsa&ilité éclaire largement cette pro&lématique. Si l’action politique se défini par l’o&seration des mo-ens et des finalités% alors on dirait que celui qui n’enisage cette relation que dans une perspectie morale !se condamne 2 l’inaction et% par conséquent 2 l’impuissance% parce qu’il est amené 2 s’enfermer dans une perpétuelle contestation. Il ne peut que refuser le monde ou le maudire et% 2 la limite% ouloir le précipiter dans le néant d’une apocal-pse appelée Gréolution’# 7H9 Gréolution’# 7H9 . otre question de départ ne concerne pas un tel nieau de l’anal-se. Par contre% elle se propose d’interroger la ia&ilité de concepts a-ant un caract"re éthique prononcé sur le terrain de la réflexion politique. La présence d’une dimension pareille dans le discours moderne sur la démocratie% nono&stant les nom&reux essais de l’éliminer ou de la contourner% sem&le irréfuta&le. ;uoi d’autre pourrait suggérer une affirmation J appartenant 2 un politiste de renom J selon laquelle !la réalité et l’idéal de la démocratie sont inextrica&lement liés A la démocratie n’existe que pour autant que les idéaux et les aleurs qui s’- rapportent lui donnent ie# 7K9 ie# 7K9 * De tels propos ne sont pas singuliers. 6u contraire% ils s’a"rent aussi fréquentes que ceux portant sur l’autonomie du politique. Il conient en m3me temps de noter que la consécration de cette autonomie du politique a de pair aec l’affirmation de la légitimité de la multiplicité des perspecties des interrogations politiques. 6utrement dit% !si 2 traers l’histoire% le pro&l"me politique a été conceptualisé de tant de mani"res différentes% c’est que la politique comporte par son essence une pluralité non seulement d’institutions mais de aleurs et d’o&'ectifs. 0oute 0oute conceptualisation de la politique 2 partir d’un concept unique manque l’essentiel parce que cette unification contredit le sens spécifique du domaine politique# 789 politique# 789 . ;ui plus est% la démocratie% aec la distance fatale qu’elle éta&lit entre l’impératif démocratique J la définition normatie de la démocratie J et l’indicatif démocratique J la définition descriptie de la démocratie J sem&le ancrer ses ressorts dans la tension entre éthique et politique. Une tension qui% surtout au cas de l’examen des régimes démocratiques plus que dans celui des autres arrangements politiques% témoigne souent de l’insuffisance cognitie et explicatie des démarches empiriques. Ce qui ne reient pas 2 dire que la dimension éthique serait pour autant marginale. Par contre% elle est fondamentale au sens qu’elle définit la communauté politique d"s le premier moment de son institution. Et ce parce que toute communauté politique s’ordonne autour d’un principe de 'ustice distri&utie dont le premier &ien 2 gérer est
l’appartenance 2 la cité 7889 cité 7889 . L’existence politique renferme nécessairement une dimension éthique car la communauté politique est définie en termes d’égalité et de reconnaissance de la qualité de mem&re en relation auxquelles tout 'ugement sur le caract"re 'uste ou in'uste de la communauté est forcé 2 se rapporter 78:9 78:9 . 0outefois% 0outefois% le concept qui rend peut)3tre le mieux compte de la dimension éthique de la communauté politique et qui s’ordonne les questions concernant les rapports entre indiidus et communauté% les sens de la 'ustice% de l’égalité et de la reconnaissance et celui de &onum commune J le &ien commun. Il est rai% le &ien commun est un concept ague% mais il n’est pas néanmoins ide de contenu. Inspirant une certaine réticence due 2 son caract"re pré)moderne J dont les significations ne doient pas 3tre refusées pour autant J le &ien commun ou le &ien pu&lic sem&le garder son statut de concept ia&le de la pensée politique sur la démocratie et dans la démocratie. 0outefois% 0outefois% cela n’emp3che que les questions concernant le contenu qui lui est assigné dans le contexte d’une société qui refuse de reconna9 &ien 78>9 . En second lieu% la pierre de touche du dé&at est donnée par la question de saoir si ce &ien commun 'ouit d’une existence en quelque sorte réelle et indépendante ou &ien il résulte seulement de l’addition des &iens particuliers. Cette derni"re réponse% qu’offre en général l’école indiidualiste dans le sillage de Merem- /entham% efface toute différence essentielle et n’éta&lit qu’une distinction numérique entre le &ien commun et les &iens particuliers 789 particuliers 789 . En reanche% l’autre réponse% formulée dans la tradition d’6ristote et de St. 0homas% fait du &ien commun une aleur nouelle qui ne décrit pas nécessairement un !o&'et indiis ou un éénement unique% ni une institution commune% mais un mode d’3tre qui dit lui)m3me une certaine communauté et qui se troue réalisé dans les mem&res tout en respectant pleinement leur diersité# 789 diersité# 789 . Le rapport qui s’éta&lit dans ce cas entre le &ien commun et le &ien particulier ) sans que se dernier se oit aili de quelque fa1on que ce soit J est décrit par le procédé scolastique de l’analogie 789 . Par conséquent% on dirait que le &ien commun est le &ien personnel d’une pluralité d’indiidus% dans la mesure oB il est poursuii par des mo-ens mis en commun et soutenu par un engagement réciproque de participation 2 la communauté au sein de laquelle les indiidus sont intégrés et reconnus 2 titre de mem&res et qui s’offre un Etat en tant que forme institutionnalisée de leur 3tre)ensem&le 78H9 3tre)ensem&le 78H9 . 6utrement dit% le &ien commun équiaudrait 2 un lien social réfléchi politiquement. L’aantage d’une telle compréhension du &ien commun au nieau du lien social soumis au traail politique réside dans le fait qu’il englo&e autant le &ien commun entendu comme un &ien extérieur commun J identifié par exemple au nieau de la 'ouissance commune d’un
certain droit% le droit de propriété par exemple% qui appartient 2 tous solidairement% qui crée et ordonne donc une communauté% et auquel chacun n’- participe qu’en tant que partie J que le &ien commun compris comme &ien immanent 2 l’homme J portant sur l’épanouissement personnel entendu comme &ut commun englo&ant 2 titre de parties les perfections indiiduelles d’une pluralité d’hommes. 6ristote assimilait le &ien commun commun 2 la concorde 78K9 concorde 78K9 qui r"gne entre les mem&res d’une cité% concorde qui traduit% 2 la fois% une communauté de ie et une forme d’amitié. 4utre l’identité de la ision sur l’intér3t de la communauté en cause% la concorde ciique présupposerait une identité de sentiments. Il s’agirait% par conséquent% d’une concordance dans l’ordre de l’action et non pas dans l’ordre de la spéculation. ;uant 2 l’amitié% elle désignerait non pas une amitié intime% mais une amitié ciique% qui prendrait forme 2 traers l’accord des rapports extérieures des indiidus ou des groupes dont les &uts particuliers conergeraient de fa1on immédiate ou médiate ers le &ien commun 7:9 . Une telle compréhension du &ien commun% en dépit de son inspiration antique% para9 indispensa&le 7:>9 . Le cas exemplaire 2 m3me de démontrer presque
irréfuta&lement la mani"re selon laquelle le &ien commun acquiert un sens politique fort et fait l’o&'et d’une responsa&ilité politique partagée entre tous les mem&res de la communauté politique c’est le préam&ule de la Constitution américaine% qu’il aut la peine de reproduire $ ous% le Peuple des (tats)Unis% dans le &ut de former une union plus parfaite% d’éta&lir la 'ustice% d’assurer la tranquillité domestique% de pouroir 2 la défense commune% de promouoir le &ien)3tre général et de garantir les &ienfaits de la li&erté pour nous) m3mes et pour notre postérité% décrétons et promulguons cette Constitution pour les (tats)Unis de l’6mérique. En effet% dans une telle perspectie% la démocratie et le &ien commun représentent non seulement deux notions qui se trouent en accord% mais% &ien daantage% deux concepts qui sont destinés 2 se rencontrer continuellement et garantir réciproquement leur surie. Deux seraient les principaux point de conergence 2 m3me de témoigner du fait que les réalités politiques et sociales respecties désignées par les concepts en cause ne peuent mener une existence séparée $ d’une part% la démocratie ne saurait dépasser son sens de procédure que dans une société qui équiaut de mani"re tr"s concr"te le &ien commun au lien social A 2 son tour% le &ien commun ne peut gagner de consistance que dans une société dont l’attachement 2 la démocratie se troue constamment érifié dans les comportements sociaux. 4n ne saurait équialoir l’unité du &ien commun d’une société démocratique 2 l’uniformité ou 2 une harmonie intégrale. Son contenu défini au nieau du lien social% il est plut,t censé exprimer le degré de cohérence et la olonté d’unité de cette m3me société. D"s lors% au)del2 de sa igueur% le &ien commun est immanqua&lement traersé par des tensions% des conflits d’intér3ts et d’idées% oire par des contradictions insolu&les. En effet% !il n’est 'amais et il ne saurait 3tre atteint effectiement dans sa plénitude conceptuelle% car il fait sans cesse l’o&'et de contestations% d’approximations et d’a'ustements au cours de l’actiité politique quotidienne qui% elle aussi% n’a point de terme# 7:9 terme# 7:9 . Par conséquent% la dispute sur le &ien commun et sur les mécanismes de sa mise en Oure deient la oie m3me par laquelle un régime politique démocratique peut prétendre 2 dépasser le simple sens de procédure. C’est que le &ien commun% 'amais connu de fa1on compl"te et tou'ours suscepti&le d’3tre enrichi% fournit 2 la démocratie son sens de s-st"me fondé sur la participation% le dé&at et le consentement consentemen t 7:9 . Et la forme 'uridico)politique que ceux)ci re1oient dans le cadre de la démocratie moderne est celle de la déli&ération aux sein de l’institution représentatie. En effet% l’artifice de la représentation ne permet pas seulement la transposition du dé&at autour du &ien commun de l’agora antique réunissant tous les cito-ens au sein du parlement moderne% mais rend en égale mesure possi&le la préseration de son unité de su'et et de sa consistance dans une société de grandes gr andes dimensions. Car% pour reprendre l’argument de Carl Schmitt% représenter c’est rendre isi&le et présent un 3tre inisi&le 2 traers un 3tre pu&liquement présent. D"s lors% la dialectique du concept réside en ce que l’inisi&le est supposé comme a&sent% mais en m3me temps il est rendu présent 7:9 . En outre% la recherche du &ien commun 2 traers la déli&ération politique repose sur la présomption démocratique qui fait du gouernement de la cité un &ien pu&lic. De fait% un des pro'ets qui sous)tend l’entreprise démocratique moderne est celui de l’élimination du pouoir inisi&le du sein des sociétés humaines afin de donner ie 2 un gouernement
dont les actions soient accomplies au grand 'our 7:H9 7:H9 . Plus précisément% le &ien commun prend contour par le truchement de la déli&ération parce que la démocratie se refuse en théorie de faire appel 2 toute 'ustifications au mo-en des arcana imperii% des m-st"res de l’Etat. Par conséquent% le &ien commun démocratique est commun% non pas parce qu’il fait reposer son unité et sa supériorité sur la référence 2 une entité extérieure au monde politique J 2 l’exemple de Dieu )% mais 'ustement parce que son contenu est pu&liquement affiché et dé&attu deant les -eux de la société enti"re. ;ui plus est% la transparence supposée du pouoir et de l’action politique démocratiques fait que le &ien commun garde sa dimension participatie. 6utrement dit% reprenant l’argumentation que ant construit en Qum eFigen Rrieden% si toutes les actions concernant les droits des autres personnes qui ne sont pas suscepti&les d’3tre rendues pu&liques sont in'ustes% alors la transparence du pouoir et de la déli&ération assure non seulement la chance des cito-ens de contr,ler les actes du gouernement% mais elle fourni en elle)m3me une forme de contr,le par la distinction qu’elle éta&lit d’em&lée entre licite et illicite 7:K9 illicite 7:K9 . ;ui plus est% !un régime de li&res discussions et qui met la discussion au cOur de ses institutions implique la supposition que les hommes qui cherchent le /ien Pu&lic ne le trouent pas aisément et s’entr’aident 2 le trouer en faisant de lui l’o&'et de leur conersation ou Gparlement’# 7=9 Gparlement’# 7=9 . De la sorte% la déli&ération démocratique et le &ien commun entretiennent un rapport extr3mement intime. D’une part% par t% la rencontre et l’affrontement des pro'ets et des opinions politiques alternaties gagne réellement de sens dans la mesure oB ceux)ci se manifestent comme mo-en d’expression de ce &ien. D’autre part% la consistance de la déli&ération% 2 traers le contenu% tou'ours fragmentaire% dont elle pouroit le &ien commun% est 2 m3me de prouer la mesure dans laquelle une société est pourue de ie. Le régime politique démocratique suppose en quelque sorte une hiérarchie des &iens dans la mesure oB il ne s’a"re fia&le et efficace que dans une société qui identifie dans sa propre cohésion un &ien supérieur aux autres finalités particuli"res et circonstancielles% finalités qui participent% en derni"re anal-se% 2 leur tour% 2 ce m3me &ien% et% 2 la fois% reconna
commun dans l’harmonie pro&lématique de ses mem&res saurait se permettre 2 recourir 2 la r"gle démocratique. Conséquemment% la démocratie ne peut fonctionner comme incertitude institutionnalisée que dans la mesure oB la société représente une institutionnalisation de la confiance. La relation entre démocratie et &ien commun est donc une relation 2 dou&le sens. Un dou&le sens capa&le de démontrer que% dans une société dont les rapports intérieures suient la r"gle démocratique% le &ien commun ne peut 3tre localisé et réélé de fa1on précise. Le m3me dou&le sens indique également le fait que le &ien commun se manifeste aant tout dans la forme institutionnelle de la consécration et de la garantie des droits et des li&ertés personnelles% sans lesquelles il serait dépouru de ses propres agents. D"s lors% la question du &ien commun implique une responsa&ilité politique qui réside dans la mise en forme d’un cadre institutionnel approprié. En reanche% la mise en Oure% entra9 pu&liques 7=>9 . otre étude se donne pour tche de partir 2 la recherche d’une forme de conciliation moderne entre éthique et politique 2 traers la mise en aleur du &ien commun. Par conséquent% une premi"re partie ?chapitre I@ sera consacrée 2 l’anal-se d’une formule dé'2 consacrée de cette conciliation et qui 'oue en rep"re de l’articulation entre la perspectie éthique et le pro'et politique% 2 saoir la doctrine sociale éla&orée par le
magist"re catholique et mise en oeure par la démocratie chrétienne. La cohérence de cette solution de conciliation entre l’éthique et le politique aait commandé% de notre part% une présentation critique plus détaillé et s-stématisée que celle dont ont &énéficié les autres approches enisagées. La seconde partie de notre étude ?chapitre II et chapitre III@ se situe dans le cadre plus ample de l’anal-se de la réflexion politique roumaine qui fait usage de l’éthique en tant qu’horion théorique priilégié. Pourquoi donc cette 'uxtaposition des dé&ats couchés dans une reue d’inspiration social)chrétienne% Solidaritatea% et la pensée de Constantin Stere * ;u’- a)t)il de compara&le entre Ver&an Ionescu% /artolomeu StWnescu% Ion 5ihWlcescu% d’une part% et Constantin Stere% de l’autre * Il s’agit% 'ustement% de la recherche d’un site théorique Jentreprise par les deux parties d’une mani"re différente ) oB politique et éthique pourraient se 'oindre sans que la modernité de la pensée soit affectée. Rinalement% une derni"re partie se propose d’interroger la possi&ilité d’une réflexion sur &ien commun en tant que perspectie d’anal-se éthico)politique du post)communisme roumain. 789 Mulien Rreund% ;u’est)ce que la politique*% Paris% 8K% pp. ). 7:9 Une des approches qui 'ouissent d’une popularité asse large de nos 'ours est celle de l’anal-se linguistique des concepts politiquesA selon cette approche% les concepts qu’emploie la pensée philosophique deraient 3tre anal-sés au nieau de leur usage dans le langage commun% usage qui préc"de leur consécration théoriqueA pour éclaircir le recours aux concepts% il ne suffit pas d’examiner les transactions er&ales entre les locuteurs ordinaires% mais de déceler la place qu’occupe le concept dans l’ensem&le de cro-ances et aleurs ou il acquiert de sens. oir Daid 5iller% Social Mustice% 4xford% 8K% pp. :). 7=9 Daniel /ar&u% Vapte teme de politicW romneascW% /ucarest% 8KK% p. 8>. 7>9 or&erto /o&&io% Droite et gauche% Paris% 8KK% pp. H>)H. 79 Daid 5iller% Social Mustice% 4xford% 8K% p. . 79 Daniel /ar&u% Vapte teme de politicW romneascW% pp. 8)8. 79 Un des lieux communs du discours sur l’Europe Centrale et 4rientale c’est la !réinention du politique#. D’a&ord% il s’agirait plut,t d’une réinention de la politique% d’un regain de sa dignité et d’une re)conception de son sens. En second lieu% nous sommes en droit de nous demander si la chute des régimes communistes marque raiment le point de départ pour une réinention ou une renaissance de la politique. Plus précisément% il s’agit de oir si la période totalitaire se définit essentiellement par la mort ou la disparition compl"te de la politique. Une réponse affirmatie équiaudrait 2 la consécration d’un monopole exclusif des sociétés démocratiques en la mati"re% d’une !politique des droits de l’homme#% une politique du cito-en. 4r% m3me au sein d’une société démocratique moderne% la politique est associée principalement 2 l’Etat. ;ui plus est% dans une perspectie de l’histoire moderne% l’Etat passe deant le cito-en en tant que su'et de la politique. Par conséquent% au)del2 de toute considération releant d’une morale élémentaire% l’Etat totalitaire ne saurait oir refusée sa dimension politique. Par
contre% selon une approche similaire 2 celle proposée par Carl Schmitt% l’Etat totalitaire J ou% 2 tout le moins% son mod"le théorique )% tout comme l’Etat européen classique% loin d’exclure la politique% la fait sienne en s’affirmant comme son unique su'et. Il est rai que% en continuant le parallélisme% par le monopole de la politique% l’Etat totalitaire proc"de 2 une stérilisation de sa propre société car% 2 son intérieur% définit par la !tranquillité% la sécurité et l’ordre#% il n’- a que la police% la politique - est a&sente. D"s lors% au cas de l’Europe 4rientale% si au nieau de la société il pourrait s’agir d’une réinention de la politique% au nieau de l’Etat la question est de réassoir% repenser et réorienter la politique. 7H9 Mulien Rreund% ;u’est)ce que la politique*% Paris% 8K% p. . 7K9 Xioanni Sartori% 0héorie de la démocratie% Paris% 8K=% p. =. 789 +a-mond 6ron% Etudes politiques% Paris% 8K:% p. 8. 7889 !0he primar- good that Fe distri&ute to one another is mem&ership in some human communit-#% 5ichael Yalter% Spheres of Mustice% eF ZorN% ZorN% 8KH=% p. =8. 78:9 oir 2 cet égard% 5ichael Yalter% Yalter% Spheres of Mustice% surtout ses propos sur l’égalité complexe% l’appartenance et la reconnaissance. r econnaissance. 78=9 Sur la difficulté de con1eoir le &ien en tant qu’o&'et de l’éthique% oir M.L. 5aNie. Ethics% Inenting +ight and Yrong% Penguin /ooNs% 8K% pp. )=. 78>9 Charles 0a-lor% 0a-lor% !0he ature and Scope of Distri&utie Mustice#% in RranN S. Lucash ?ed.@% Mustice and Equalit- [ere and oF% oF% Ithaca and London% 8KH% pp. =)=H. 789 6rthur 789 6rthur Ut% Ethique sociale% Rri&ourg% Rri&ourg% 8K% tome I% p. K. 789 I&idem% loc.cit. 789 !Le &ien commun est un uniersel analogique au sens scolastique de l’analogia proportionalitatis propriae% tout comme le concept d’3tre. Partout oB quelque chose existe% il - a de l’3tre. Et pourtant chaque chose a un autre 3tre. Il n’- a donc pas d’3tre uniersel qui serait le m3me dans tous les 3tres% comme il - a par exemple un 3tre humain réalisé unioquement dans tous les hommes. Le concept d’3tre ne se réalise qu’analogiquement dans les diers 3tres. Et pourtant% malgré la diersité contenue dans le concept analogique% celui)ci reste un uniersel commun 2 tous les 3tres#% I&idem% pp. 8H)8K. 78H9 Mulien Rreund% ;u’est)que la politique*% Paris% 8K% p. =H. 78K9 Cicéron fait lui aussi appel 2 la concorde pour définir la société politique% une concorde qui repose sur la 'ustice et qui est mise en comparaison aec l’haronie du concert musical% Etienne Xilson% Les métamorphoses de la cité de Dieu% Paris% 8K:% p. =H. 7:9 I&idem. pp. )8.
7:89 6lexandru Du\u% Ideea de Europa% /ucarest% 7:89 6lexandru /ucarest% 8KKK% p. K. Les solidarités organiques s’entre)tissent au nieau de la ie priée et des petites communautés suiant le mod"le de la parenté% tandis que les solidarités organisées sont proposées et gérées par le pouoir politique. 7::9 /ertrand de Mouenel% De la soueraineté% Paris% 8KK% p. 8. 7:=9 Chantal 5illon)Delsol% L’Etat su&sidiaire. Ingérence et non)ingérence de l’Etat$ le principe desu&sidiarité aux fondements de l’histoire européenne% Paris% 8KK:% pp. 8H) 8HH. 7:>9 5ichael oaN% Démocratie et &ien commun% Paris% 8KK8% p. 8:K. 7:9 Mulien Rreund% op.cit.% pp. ). 7:9 Exemplaire de plusieurs points de ue 2 cet égard est l’o&seration qu’6lexander [amilton fait dans 0he Rederalist no.8 $ !it seems to hae &een resered to the people of this countr-% &- their conduct and example% to decide the important question% Fhether the societies of men are reall- capa&le or not of esta&lishing good goernment from reflection and choice% or Fhether the- are foreer destined to depend for their political constitution on accident and force#% 0he Rederalist Papers% edited &- Clinton +ossiter% Penguin /ooNs% 8K8. 7:9 Carl Schmitt% erfassungslehre% erfassungslehre% cité par or&erto /o&&io% Il futuro della democraia% 0urin% 8KH>% p. HK. 7:H9 or&erto /o&&io% Il futuro della democraia% p. 8H. 7:K9 Immanuel ant% Qum eFigen Rrieden% cité par I&idem% loc.cit. 7=9 /ertrand de Mouenel% op.cit% p. 8>:. 7=89 6lexandru 7=89 6lexandru Du\u% Ideea de Europa% p. 8=. 7=:9 6dam 7=:9 6dam PreForsNi% Democra\ia Ti economia de pia\W% /ucarest% 8KK% p. ::. 7==9 oir 2 cet égard le commentaire de 6lexandru Du\u% Ideea de Europa% pp. 88>)8=. 88>)8=. 7=>9 I&idem% pp. 8=)8>.
!hapitre I "ntre léthique et la politique La Doctrine #ociale Une identité politique chrétienne De nos 'ours% démocratie chrétienne renoie presque automatiquement la pensée ers deux adresses% intimement corrélées $ l’une% releant plut,t de la sociologie politique% porte sur l’identification des grandes familles politiques du continent 789 continent 789 % tandis que
l’autre commande la logique de la construction européenne 7:9 européenne 7:9 . Ce sont deux associations mentales qui ont parfois trop tendance 2épuiser le su'et. 0outefois% 0outefois% démocratie chrétienne implique% m]me 2 une simple anal-se des termes qui s’- rattachent% un pro&l"me d’une autre nature. En effet% cette 'uxtaposition peut appara9 ou seulement !référence o&ligée# 79 o&ligée# 79 % le poids de celle)ci reste% quoi qu’il en soit% déterminant. 5ais% sa signification doit ]tre comprise sur le terrain de la doctrine% comme source d’une conception spécifiquement chrétienne sur la personne humaine% sur l’économie et sur la fonction de l’autorité. Elle n’implique aucunement une su&ordination 2 la hiérarchie des partis politiques qui s’en reendiquent. Ceux)ci se définissent comme de érita&les su'ets politiques d"s le moment oB ils pr,nent l’a&andon de toute référence confessionnelle 79 confessionnelle 79 . Il est rai% ces partis sont nés en ue de la défense des aleurs issues de l’ge de la religion% mais ils ne sont cependant 'amais deenus des !&ras séculiers# de l’Eglise% celle)ci refusant constamment de leur accorder un soutien déclaré et explicite 79 explicite 79 . L’histoire L’histoire intellectuelle de la démocratie chrétienne remonte 'usqu’2 la +éolution fran1aise% moment qui fait surgir les pro&l"mes dont on essa-era de formuler des réponses spécifiquement chrétiennes. En effet% la +éolution met le ciil et le religieux dans un rapport antagonique insurmonta&le% lan1ant ainsi des défis deant lesquels le silence est% en quelque sorte% interdit. Elle rompt aec un uniers oB la référence au christianisme est incontourna&le% fondant un monde dont les réalités sociales et politiques affirment leur aleur autonome et se refusent toute 'ustification par rapport 2 la religion. 6u)del2 d’une simple coupure nette entre la société ciile et la société religieuse% la +éolution se propose de su&ordonner cette derni"re et de la remodeler 2 l’instar de la société ciile qu’elle engendre. Dans une perspectie de continuité aec les pratiques de l’ancien régime% plus que dans un effort de rupture% le peuple souerain de la +éolution% par le &iais de l’6ssem&lée Constituante% n’hésite pas de !légiférer aussi in sacris# 7H9 sacris# 7H9 . De tels &ouleersements et l’éolution qui s’en suit n’auraient pas pu laisser indifférents l’Eglise et les milieux catholiques. Cette rupture iolente% opérée contre le catholicisme% ammena l’Eglise% dans une premi"re phase% 2 se refuser un regard audacieux ers l’aenir% ers la possi&ilité d’une coha&itation pacifique et féconde aec la nouelle société et ses institutions% et 2 pencher plut,t ers un regret de l’ancien régime. En effet% longtemps% le Saint Si"ge a re'eté la possi&ilité d’une implication directe dans ce noueau monde% sécularisé et non)chrétien sinon anti)chrétien% &ien que de nom&reuses oix se sont éleée pour - faire appel.
Dans les milieux catholiques% ce &ouleersement suscita de ies réactions autant ?et surtout@ dans le sens d’un refus inconditionné de cette modernité anti)chrétienne ) le catholicisme dit intransigeant% dont la source d’inspiration est la pensée traditionaliste et ultramontaine% qui impr"gne le discours de Moseph de 5aistre ou de Donoso Cort"s )% que dans le sens d’une acceptation partielle de la société li&érale et m3me d’une utilisation &énéfique des instruments que celle)ci peut mettre 2 la portée de l’Eglise ) le catholicisme dit li&éral% par la oix de Lamennais. Dans ce dernier cas% les li&ertés modernes ne sont plus considérées comme repro&a&les% mais comme des outils dont l’Eglise peut &ien profiter en ue d’une redéfinition de son r,le au sein de l’espace social nouellement éta&li. !C’était pour la premi"re fois que les catholiques 'ugeaient positiement la modernité% m3me si ce n’était que de fa1on instrumentale et dans la isée d’une restauration chrétienne finale# 7K9 finale# 7K9 . 5ais l’Eglise% fid"le 2 son refus% condamna cette tentatie ?5irari os ) 8H=:@. En effet% l’attitude du Saint Si"ge comporte deux étapes $ une premi"re% caractérisée par un refus ouert d’accepter les réalités mises en place par la +éolution fran1aise% et une seconde% inaugurée par Léon `III% qui est marquée par une tentatie% de plus en plus manifeste% d’accommodation et de reconqu3te de sa place dans la société par la définition d’un statut et d’un r,le noueau pour l’Eglise. Plusieurs enc-cliques% d’une extr3me importance% donnent le ton 2 chacune des ces périodes. Il s’agit de 5irari os ?Xrégoire `I% 8H=:@% qui résume la th"se du refus de la culture et de la ciilisation moderne% et% &ien éidemment% de +érum oarum ?Léon `III% 8HK8@ qui% conférant une dimension sociale au catholicisme% oure la oie ers la structuration d’un érita&le pro'et de société éla&oré par les Souerains Pontifes. Xrégoire `I est catégorique en ses propos $ !toute noueauté est un coup mortel pour l’Eglise unierselle% ?...@ des choses qui ont été réguli"rement définies% aucune ne doit changer% rien ne doit 3tre a'outéA il faut que l’on eille 2 ce que tout reste dans l’état oB il est% pur% en forme et en sens# 789 sens# 789 . 0ournée 0ournée ers le passé% r3ant au retour d’un Etat confessionnel allié et d’une identification entre le ciil et le religieux% glacée dans une conscience de société parfaite et immua&le% l’Eglise Catholique sem&le ignorer l’éolution des choses. Condamnant les li&ertés modernes ) la li&erté de conscience est ue comme !l’erreur la plus émineuse# )% &lmant fortement la séparation entre Etat et Eglise% 5irari os peut appara
?Immortale Dei% 8HH @. 6insi% !l’Eglise% disposant de son propre droit et dans le respect entier du droit de l’autre% est indifférente aux dierses formes de gouernement et aux institutions ciiles des Etats chrétiens% 2 condition qu’elles respectent la religion et la morale chrétienne# ?Sapientiae Christianae@. De la sorte% est reconnue au pouoir politique sa légitimité en soi)m]me et en son domaine propre% &ien que l’idée d’une supériorité du spirituel persiste 2 traers le respect% dont la traduction en pratique n’est pas précisée% que les Etats doient 2 la religion ?catholique@. De plus% l’Eglise marque son écart% non pas par rapport aux pro&l"mes de la société en général% 2 l’égard desquelles elle a argumenter la légitimité de sa position% mais face aux icissitudes de la ie politique% refusant ainsi son support 2 toute opinion qui inoquerait son soutient$ !La société chrétienne ?...@ a le droit et le deoir de ne pas deenir l’outil des partis et de ne pas se plier serilement deant les exigences changeantes de la politique# 78:9 politique# 78:9 . En fait% 2 la fin du `I` e si"cle% le Pontife ne se troue plus deant le m]mes pro&l"mes que ses prédécesseurs du dé&ut du si"cle. L’atmosph"re intellectuelle des derni"res décennies du `I`e si"cle est dominée par l’ascension des idées socialistes. Contre celles)ci% et contre le li&éralisme aussi% Léon `III% récupérant la pensée des catholiques sociaux comme Yilhelm on etteler ou Luigi 0aparelli% 0aparelli% a construire sa critique% mettant en &ranle une réflexion qui tendra 2 surmonter l’opposition 'ugée comme réductrice entre le collectiisme socialiste et l’indiidualisme li&éral. ;u’elle a dans le sens d’un refus passif ou d’une affirmation audacieuse de son statut% l’attitude de l’Eglise Catholique et de ses fid"les reste% dans son essence% anti)moderne% dans la mesure oB la modernité est ue comme le porteur d’une d-namique qui faorise le déeloppement excessif de l’Etat sur le fond d’une désagrégation des liens organiques de la société. L’Eglise a% en effet% deant soi% d’une fa1on consécutie% deux t-pes d’Etat% qui lui sont% tous deux% hostiles% chacun 2 sa mani"re. Le `I` e si"cle l’oppose 2 un Etat dont le caract"re principal% dans cette perspectie% est la la^cité et dont la fonction essentielle est d’exclure la religion de la société politique. Le `` e si"cle la situe deant un Etat d’une autre nature% l’Etat totalitaire% dont la logique intrins"que le pousse ers une a&sorption du transcendent 2 son &énéfice. C’est surtout par rapport 2 ce dernier que la doctrine sociale catholique acquiert une cohérence et une aleur accrue. Critiquant de mani"re s-stématique les régimes totalitaires% fasciste ?on a&&iamo &isogno% 8K=8@ et% ultérieurement% national)socialiste ?5it &rennender Sorge% 8K=@ et communiste ?Diini +edemptoris% 8K=@% le pape Pie `I les qualifie% sans aucune réticence% de !érita&les statolatries pa-ennes# 78=9 pa-ennes# 78=9 % la condamnation ne se résumant pas ainsi 2 un simple constat de la dimension anti)chrétienne assumée par ceux)ci% mais% partant% 2 la mise en exergue de l’inasion inaccepta&le de l’Etat sur le territoire de la société et contre la li&erté de ses mem&res% d’un a&us de l’Etat qui se refuse toute définition instrumentale pour se prétendre o&'et de culte. Cette image négatie sert% en effet% comme plaido-er pour un pro'et% qui% tout en étant spécifiquement chrétien% prétend 2 l’uniersalité% pro'et d’une société structurée et solidaire% une société des personnes dont la dignité est fondée de mani"re a&solue dans la relation intime homme) diinité% une société régie par le &ien commun et gouernée par un Etat dont l’action s’exerce en ertu du principe de su&sidiarité. La faillite des tentaties totalitaires en 4ccident% mise 2 c,té d’une fai&lesse ue comme aérée des régimes démocratiques li&éraux% a donné presque implicitement gain de
cause aux adeptes de la démocratie chrétienne% qui se sont imposés en Italie et en 6llemagne apr"s la guerre. Leur succ"s pourrait 3tre 3tre u comme !une reanche de l’Europe traditionnelle et chrétienne marginalisée# au `I` e% reanche fondée sur un pro'et anti)moderne% dont les o&'ectifs sons formulés dans le langage de la modernité ?...@ reanche des %%li&ertésb multiples% dierses et contrastantes d’origine médiéale% contre la %%Li&ertéb indiisi&le qui se reendique des Lumi"res et de la +éolution fran1aise# 78>9 fran1aise# 78>9 . 789 La démocratie chrétienne% sous les différentes manifestations partisanes qu’elle emprunte selon le pa-s% est considérée encore 3tre% dans un ta&leau glo&al et dans une perspectie rétrospectie% le mouement politique a-ant le succ"s le plus notoireA de la sorte% elle fournit l’identité doctrinaire aux principaux partis non)socialistes d’au moins cinq pa-s de l’Europe 4ccidentale ?l’6llemagne% l’6utriche% la /elgique% les Pa-s /as et l’Italie@ et domine% sous la forme institutionnelle du Parti Populaire Européen et 2 c,té des socialistes% le Parlement européen% Stathis . al-as% 0he +ise of Cristian Democrac- in Europe% Ithaca and London% 8KK% p. :. 7:9 Il est dé'2 notoire que le processus de la construction européenne% tant sous le rapport de l’imagination politique que sous l’angle de la mise en oeure politique est du 2 la démocratie chrétienne et 2 la social)démocratie de l’Europe occidentale. 7=9 Luigi Sturo apud Xianpaolo +omanato% /iserica Ti Statul laic 9 Daniel /ar&u% !De ce nu este posi&ilW o Democra\ie CreTtinW .% 8KK. 79 Mean Dominique Durand% L’Europe de la Démocratie chrétienne% Paris% 8KK% p. 88=. 79 Les recherches de généalogie partisane identifient 2 l’origine démocratie chrétienne le cliage cléricalanti)clérical et% dans une mesure aria&le% celui entre centre et périphérie% Daniel)Louis Seiler% Partis et familles politiques% Paris% 8KH. 79 Les partis d’inspiration catholique refusent souent eux)m3mes de lier directement leur identité de l’Eglise Catholique. E.g. Luigi Sturo qui affirme que !La démocratie chrétienne n’est pas l’Eglise#% in Stathis . al-as% 0he +ise of Cristian Democrac- in Europe% p. :::. 7H9 Xianpaolo +omanato% op.cit.% p. 8. 7K9 I&idem% p. =:. 789 I&idem% p. >>. 7889 Mean)Zes Cale% Cale% Macques Perrin% Eglise et Société Economique% Paris% 8KK% I% p. 8>. 78:9 Léon `III apud Xianpaolo +omanato% op.cit.% pp. )8. 78=9 Pie `I% on a&&iamo &isogno% apud Xianpaolo +omanato% op.cit.% p. 8.
78>9 Daniel /ar&u% !Democra\ia creTtinW =% 8KK.
La doctrine sociale au sein dune société secularisée Les prolon$ements sociau% de la foi L’enseignement social que l’Eglise Catholique entend éla&orer en partant des érités réélées dont la propagation et l’interprétation lui appartiennent en exclusiité% ne saurait pas 3tre considéré comme !une doctrine 2 mettre sur le m3me plan que le li&éralisme et le socialisme. Il n’est pas un %%s-st"meb de la société% éla&oré 2 partir d’une quelconque ision philosophique du monde% mais la déclaration des implications sociales d’une foi religieuse# 789 religieuse# 789 . Cela étant% il serait% toutefois% faux de croire que cet enseignement se réduit 2une simple énumération des exigences essentielles puisées au christianisme% suscepti&les d’une traduction plus ou moins précise dans des comportements indiiduels et collectifs. Construite sur les fondements théoriques 'etés par Léon `III 2 la fin du `I` e si"cle% la doctrine sociale catholique s’est progressiement déeloppée et enrichie au mo-en des interentions ultérieures que les Souerains Pontifes ont eu 2 l’égard des pro&l"mes spécifiques de leur temps. De cette éolution graduelle témoigne m3me l’émergence du s-ntagme doctrine sociale. D’a&ord philosophie chrétienne% che Léon `III% ensuite philosophie sociale% che Pie `I% elle n’emprunte cette forme que dans le discours de Pie `II. De cette mani"re% au fil d’une centaine d’années% a pris clairement corps% dans l’espace catholique% une conception chrétienne de la ie politique et sociale qui% en ertu de sa cohérence% peut prétendre 2 un érita&le pro'et de société. 0outefois% 0outefois% il serait difficile d’affirmer que les Souerains Pontifes mettent au point% 'usqu’au dernier détail% un mod"le précis de ie économique et sociale. Capa&le d’inspirer des actions politiques spécifiques% l’enseignement social de l’Eglise% en ertu de l’autonomie reconnue du monde du César% ne pourrait 3tre% en lui)m3me% doctrine politique. 6insi% !lorsque des précisions plus grandes sont fournies 2 propos de l’économie ou de la politique% ce n’est pas d’un point de ue technique% mais plut,t pour fournir un support concret 2 des normes d’essence éthique# 7:9 éthique# 7:9 dont l’application ne dépend nullement des conditions politiques en place. De cette nature témoigne m3me le sens que le pape Léon `III% conséquent aec l’indifférence affirmée de l’Eglise quant 2 la forme des régimes politiques% conf"re 2 la !démocratie chrétienne# dans l’enc-clique Xraes de communi ?8K8@$ !La démocratie chrétienne ?...@% par le seul fait qu’elle se dit chrétienne% doit s’appu-er sur les principes de la foi diine comme sur sa propre &ase#% mais !il serait condamna&le de détourner le terme ?...@ de sa signification premi"re pour lui donner un sens politique. Sans doute% la démocratie% d’apr"s l’ét-mologie m3me du mot et l’usage qu’en ont fait les philosophies% indique le régime populaireA mais dans les circonstances actuelles% il ne faut l’emplo-er qu’en lui ,tant tout sens politique et en ne lui attachant aucune autre signification que celle d’une &ienfaisante action chrétienne parmi le peuple. En effet% les préceptes de la nature et de l’Eangile étant% par leur autorité propre% au)dessus des icissitudes
humaines% il est nécessaire qu’ils ne dépendent d’aucune forme de gouernement ciil# 7=9 .
Une intervention motivée L’éla&oration d’une doctrine sociale par l’Eglise catholique a été souent interprétée dans les termes d’une immixtion d’une autorité purement spirituelle dans les affaires du temporel. En reprenant l’argumentation exposée par M.)Z. M.)Z. Cale Cale et M. Perrin% on peut déceler la 'ustification que le magist"re a formulée% deant de telles o&'ections% quant 2 son droit imprescripti&le d’aancer un tel enseignement. En ce sens% le Saint Si"ge fait% en effet% appel 2 deux t-pes d’argumentation% l’une médiée ) en inoquant l’uniers de la morale% et l’autre immédiate ) en ertu de la érité qu’il détient sur la nature de l’homme et de la société% qui% 2 part l’autorité des sources inoquées% sont 2 m3me de démontrer la !licéité# de son interention. L’Eglise entend parler des questions sociales en ertu de l’intér3t qu’elle porte aux choses humaines en général. !Dieu n’est 'amais neutre eners les choses humaines% en face du cours de l’histoireA et 2 cause de cela% son Eglise non plus ne peut l’3tre# 7>9 . 5ais% l’autorité ecclésiastique s’intéresse aux pro&l"mes économiques et sociales en sa qualité de gardienne de l’ordre moral qui s’impose 2 tout domaine de la ie humaine en refusant% en effet% l’h-poth"se de la neutralité morale et religieuse des aspects socio) économiques. 6insi% l’Eglise% dont la compétence rel"e de l’ordre spirituel% prétend ne pas s’assumer une tche proprement temporelle au moment oB elle éla&ore sa doctrine sociale% s’adressant% par l’inocation des exigences de la morale 2 la société enti"re 2 l’égard de laquelle elle 'oue le r,le d’un éducateur dont les prérogaties doctrinales ne se réduisent pas au domaine de la ie indiiduelle. De plus% l’Eglise se sent compl"tement motiée dans ses actes du moment qu’elle parle au nom d’une connaissance supérieure de la nature humaine. Il est rai qu’en ces occurrences% elle ne se résume pas 2 une simple 'ustification% mais prétend &ien fournir l’unique solution raie et efficace aux pro&l"mes sociaux puisqu’en accord aec l’ordre naturel et surnaturel. Détentrice de clé de la nature humaine% elle se présente ainsi non pas seulement comme la !consolatrice et la rédemptrice des mes#% mais% encore% comme !l’éternelle source de la 'ustice et de la charité et la propagatrice en m3me temps que la gardienne de la li&erté érita&le et de la seule égalité qui soit possi&le ici) &as. En appliquant la doctrine de son diin fondateur% elle maintient un sage équili&re et trace de 'ustes limites entre tous les droits et tous les priil"ges dans la société# 79 . S’appliquant 2 construire cette argumentation% l’Eglise% !dépositaire et ma
Une &troisième voie» La doctrine sociale catholique est indissolu&lement liée 2 un pro&l"me historique $ la !question sociale#% qui exprime la crise des relations socio)économiques comme conséquence de l’industrialisation. C’est 2 partir de ce point précis que l’Eglise a commencé 2 structurer sa doctrine portant sur la !société économique#% partie
spécifique de son enseignement% concernant !l’application aux rapports sociaux de la r"gle de la foi et de la r"gle des moeurs# 7H9 moeurs# 7H9 . 6insi% c’est pour soulager les maux d’un monde en crise que l’Eglise% assumant le r,le d’un !médecin priilégié en pathologie sociale# 7K9 sociale# 7K9 % décide de parler sur un su'et 2 l’égard duquel% inclinée qu’elle était 2 regretter le passé% elle aait% 'usque l2% gardé le silence. Eidemment% la !question# dont parle l’Eglise ne se pose pas seulement dans les termes d’une crise économique appelant des solutions de circonstance% mais &ien dans le langage d’une crise des aleurs qui se traduit dans un désordre social sans précédent. D’ailleurs% les trou&les sociaux seront tou'ours inoqués pour motier les interentions des Pontifes en la mati"re et% progressiement% l’o&'et traité prendra ampleur. Les propos de Léon `III concernaient seulement la condition des ouriers% les positions de Pie `I et de Pie `II porteront sur !la norme de la société économique dans son ensem&le#% sur !le pro&l"me de ses structures et de ses institutions# 789 . Le rapport étroit qui s’éta&lit entre les aspects pratiques et les prises de position du magist"re ne déterminent pas une réduction de la portée de celles)ci parce que% 2 tout moment% l’Eglise prétend donner expression 2 des principes immua&les puisés dans la +éélation dont elle détient le monopole de l’interprétation légitime. En effet% c’est au nom de la +éélation que l’Eglise formule sa doctrine sociale% mais% du point de ue matériel% on peut - identifier deux sources dont le fondement est% d’ailleurs% postulé 3tre identique $ la érité réélée et le droit naturel. C’est 2 traers l’insistance sur la loi naturelle que l’Eglise entend 'ustifier l’uniersalité du pro'et qu’elle propose et% en m3me temps% affirmer la profondeur de son enseignement% fondé sur !les préceptes de la nature et de l’Eangile#. C’est dire qu’en se rapportant 2 des érités accessi&les 2 la raison humaine% elles s’adresse 2 tous et non pas exclusiement 2 ceux qui reconnaissent son autorité. 5ais% de surcro
La solution que propose ainsi le magist"re est% en effet% une solution particuli"re dans le sens qu’elle ne se prend pas pour solution définitie% mais% plut,t% pour une solution continue des pro&l"mes dont l’apparition m3me tient 2 la nature imparfaite et finie de ce monde. 6u mo-en d’une refondation des aleurs de li&erté et égalité ) rendues relaties par leur rapport aux circonstances ) sur la aleur de la dignité de la personne humaine% et au mo-en d’une définition positie du r,le de l’Etat% qui% 2 traers le principe de su&sidiarité% se met au serice de la concrétisation de cette dignité ontologique% la réflexion sociale catholique réussit 2 !glisser entre le socialisme et le li&éralisme% sans concéder ni 2 l’un% ni 2 l’autre# 78:9 l’autre# 78:9 . 789 Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 88. 88. 7:9 PatricN de Lau&ier% La pensée sociale de l’Eglise catholique% Rri&ourg% 8KH>% p. 88. 7=9 I&idem% pp. >H)>K. 7>9 Pie `II apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. =. 79 Léon `III apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. >=. 79 Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. =. 79 Pie `II apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% pp. :)=. 7H9 Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. :. 7K9 I&idem% p. :. 789 I&idem% p. :=. 7889 I&idem% p. K. 78:9 Chantal 5illon)Delsol% L’Etat su&sidiaire. Ingérence et non)ingérence de l’Etat$ le principe de su&sidiarité aux fondements de l’histoire européenne% Paris% 8KK:% p. 8:
La di$nité humaine' pilier de la doctrine sociale s ociale La di$nité de la personne humaine C’est en défendant les aleurs morales du christianisme et l’éthique qui en découle que l’Eglise entend formuler sa doctrine sociale. 5ais% au moment oB elle propose une certaine conception sur les rapports sociaux% dans lesquels sont engagés des hommes concrets% elle se fonde sur une ision spécifique de l’homme% construite 2 partir des érités réélées dont elle est l’interpr"te autorisé. 6insi% 6insi% !l’examen de la norme morale renoie 2 l’anthropologie# 789 l’anthropologie# 789 . En effet% tout l’enseignement social des papes s’organise autour de la notion de dignité de la personne humaine. Ce no-au dur constitue le point de départ pour toute position que le Saint Si"ge prend 2 l’égard des situations particuli"res et pour toute solution qu’elle en offre. C’est 2 traers la définition de la personne au mo-en de sa dignité ontologique qu’est affirmée la centralité de l’homme dans la ie économique et sociale et
qu’est précisée la forme et la fonction que doient emprunter les !structures essentielles# de l’espace économique et politique. La totalité des enseignements de l’Eglise se fonde sur le m-st"re de Mésus)Christ homme et Dieu. 6ussi% c’est tout 2 fait légitime% et m3me nécessaire% que l’Eglise proc"de)t)elle dans son entreprise doctrinale sur le terrain des relations économico) sociales par une définition de la raie nature de l’homme qui renoie 2 ce m-st"re. Par rapport aux aleurs ainsi éta&lies% qui acqui"rent le statut de pierre angulaire de son enseignement social% l’Eglise peut% par la suite% dire ce qui est &ien et ce qui est mal% éta&lir le 'uste et l’in'uste dans le pro&l"me de la nature et de la structure de l’espace socio)économique. Conséquemment% la doctrine sociale catholique commence par l’affirmation de la dignité de la personne humaine% fondée dans l’acte de la Création de l’homme 2 l’image de Dieu et enrichie et ano&lie 2 traers l’Incarnation. Dans une allocution tenue en 8K>H% Pie `II affirme% dans le sillage de ses prédécesseurs% que la !proposition ne arietur pour l’Eglise# doit 3tre formulée de la sorte $ !L’homme !L’homme est image de Dieu% un et trine% et partant lui aussi% personne% fr"re de l’homme Mésus)Christ et% aec lui et par lui% héritier de la ie éternelle $ oil2 quelle est sa érita&le dignité# 7:9 dignité# 7:9 . /ien éidemment% on affirme de cette mani"re le caract"re a&solu de la dignité humaine qui ne s’enracine en aucun aspect de l’existence ) courant ainsi le risque d’3tre mise en doute et contestée 2 partir d’autres points de rep"re )% mais troue son fondement au) del2 de l’homme% dans son rapport aec la diinité. Rondée sur un m-st"re% elle emprunte de son intangi&ilité% acquérant ainsi une aleur d’axiome qui 'ustifie une critique% sans 3tre% en aucun cas% o&'et de critique. D’autre part% en raison m3me de son fondement surnaturel% cette notion de dignité dont la aleur se laisse décourir 2 traers la religion% pourrait non pas 3tre mise en question% mais re'etée tout simplement comme inaccessi&le. 4r% par un raisonnement similaire 2 celui qui conduit 2 l’affirmation de l’identité ?incompl"te@ du fondement des sources de sa doctrine ) +éélation et droit naturel )% l’Eglise postule que ce n’est pas exclusiement par la +éélation que l’on a&outit 2 la connaissance de la raie nature humaine% mais que l’homme% 2 l’aide de sa raison qu’il tient tou'ours de son Créateur% est capa&le de conna9 nature# 7>9 . En effet% la société s’ordonne et se meut spontanément 'ustement 2 traers cette !inégalité !inégalité de droit et de pouoir#% mais celle)ci celle)ci est tou'ours
sous)tendue par l’égalité en dignité puisque !les différences de statut s’estompent derri"re la similitude des destinées d’hommes crées par Dieu et oués 2 l’éternité# 79 l’éternité# 79 .
La valeur de lhomme concret. Imperfection et diversité Du moment que cette dignité de la personne est intoucha&le puisque surdéterminée% il n’- aurait aucune raison pour l’Eglise de construire un discours spécifique sur les questions sociales. 4r% le caract"re a&solu de la dignité ne sert pas 2 motier une indifférence par rapport aux icissitudes de la ie sociale. 6u contraire% les documents pontificaux s’appliquent 'ustement 2 démontrer que l’!en'eu# de la ie sociale réside dans la transformation% aussi parfaite que possi&le% de cette qualité ontologique en qualité existentielle. En effet% les enc-cliques des Souerains Pontifes% prenant position sur la !question sociale# ne s’adressent pas 2 des !morts en sursis#% ni n’inoquent% non plus% un homme de l’état de nature ou &ien un homme 2 refaire. /ien au contraire% la dignité est l’attri&ut essentiel de l’homme concret% tel que l’on retroue autant dans la peau de l’ourier que dans celle du grand industriel. Un tel fondement de l’argumentation permet d’éincer% en fin de compte% toute considération concernant l’argument de l’appartenance 2 un certain groupe ou 2 une classe sociale en tant qu’incapa&le de motier% 2 lui seul% un pro'et social articulé et réalisa&le. Il est rai que le discours de Léon `III porte essentiellement sur la !condition des ouriers#% mais il ne s’adresse pas exclusiement 2 ceux)ci comme partie strictement délimitée du corps social en conflit contre une autre% mais concerne &ien tous les mem&res de la société% du moment que tous sont appelés 2 la !m3me éminente dignité de Rils de Dieu#. La !condition des ouriers# est le pro&l"me deenu urgent pour l’Eglise d"s l’époque de Léon `III. Elle 'ustifie le discours% mais ne l’épuise pas. 6u contraire% les pro&l"mes qui deiennent éidents dans ces milieux sociaux témoignent d’un état maladif de la société en son ensem&le que l’Eglise entend guérir. Par conséquent% c’est sur la société enti"re que sont pro'etés les propos du magist"re ecclésiastique. D’ailleurs% en ce sillage% ce sera une caractéristique longtemps propre 2 la démocratie chrétienne de surmonter toute différence de cette nature% en proposant des programmes 2 dimension inter) classiste. 6 cette cette uniersalité du discours s’a'oute une compréhension compréhension spécifiquement chrétienne de la condition humaine% plut,t réaliste que pessimiste% qui détermine le trait propre aux solutions proposées par l’Eglise ) solutions dont l’application est inéita&lement partielle et tou'ours insuffisante ) et qui% plus tard% a 'ustifier% deant toute tentation d’un Etat) proidence% la portée nécessairement limitée et% dans un certain sens% précaire de l’action de l’instance étatique. Il s’agit d’une compréhension de la nature humaine qui incorpore imperfection et diersité. 6ffirmer l’imperfection de la nature nature humaine c’est dire que la personne% tou'ours digne% a&rite le mal au sein m3me de sa nature. Ce mal accompagne de mani"re nécessaire toute oeure humaine et la rend incompl"te et tou'ours 2 améliorer% en la priant en m3me temps de toute chance d’atteindre la perfection. C’est par cette acceptation% résignée pour ainsi dire% du mal% que la pensée sociale catholique deient essentiellement anti)utopique. 6insi% tout pro'et qui se propose de faire descendre sur la terre la !cité de Dieu#% quelle que soit l’image qu’on lui attri&ue% est oué% d"s le dé&ut%
2 l’échec. C’est dans cette perspectie que se situe% au moins en partie% la critique que l’Eglise adresse 2 toutes les solutions fournies par les courants socialistes qui% au)del2 de leurs différences% partagent la m3me olonté d’instaurer le &onheur complet sur la terre. 4r% en fin de compte% ouloir parfaire la nature humaine c’est com&attre contre cette nature% en s’appliquant 2 lui enleer une dimension qui lui est inhérente. Par conséquent% la réflexion sociale catholique inoque l’homme que lui offre l’histoire% a&solument digne% mais% 2 la fois% muni de toutes les imperfections qu’il tient de sa nature et non pas de la société ou de n’importe quelle cause qui lui serait extérieure. 6ccepter la condition humaine% ce 2 quoi exhorte exhorte Léon `III% c’est accepter accepter aussi la diersité qu’engendre cette nature et agir en conséquence. En isant explicitement les pro'ets socialistes qui plaidaient pour un niellement de la société% niellement motié par une exigence d’égalité% le pape s’applique 2 démontrer que les différences sociales sont le produit m3me de la nature. Par oie de conséquence% ouloir les annihiler am"ne nécessairement 2 un effort ain puisque contre nature. !C’est elle ?la nature@% en effet% qui éta&li parmi les hommes des différences aussi multiples que profondes% différences d’intelligence% de talent% d’ha&ileté% de santé% de force% différences nécessaires d’oB na
Di$nité( liberté( é$alité Le monde terrestre étant ainsi essentiellement diers et imparfait% toute aleur qui s’rapporterait ne saurait 3tre que nécessairement relatie. C’est ce sort que doient partager% inéita&lement% la li&erté et l’égalité issues de la modernité pour redeenir !opérationnelles#. Pla1ant la dignité ontologique au rang de aleur supr3me% surdéterminée% la pensée sociale catholique proc"de% en fait% 2 une realorisation des notions de li&erté et d’égalité telles qu’elles sont inoquées par la modernité. Cette realorisation s’int"gre dans la logique anti)moderne qui traerse la doctrine sociale toute enti"re% et se constitue comme argument pour le re'et des solutions aancées par les li&éraux et les socialistes% solutions fausses puisque finalement infondées et partielles. De fait% le catholicisme social conteste tout ce processus moderne qui% par une sécularisation et% implicitement% par une rationalisation de la pensée% arrie 2 situer les aleurs de li&erté et d’égalité au rang aleurs premi"res% références ultimes% en les dé&arrassant de leur fondement transcendant essentiel ) la dignité humaine% encrée dans la loi naturelle et la +éélation. Dans cette perspectie% la modernité est finalement ue comme une déiation et une errance de la pensée qui% fournissant des solution telles que le li&éralisme ou le socialisme% ne saurait que courir% inéita&lement% la faillite. 6 titre titre d’o&seration% il faut dire que ce n’est n’est pas l’Eglise en premier lieu qui m"ne 2 &ien cette refondation de la li&erté et de l’égalité comme catégories de la dignité% mais de
courants de pensée ad'acents et plus ouerts% le solidarisme et% surtout% au `` e si"cle% le personnalisme% tou'ours dans le sillage du catholicisme social. 6 la suite de cette refonte% il en résulte% en fin de compte% une ision particuli"re sur la société et sur les fonctions de l’autorité qui% refusant toute utopie qui inciterait 2 une transformation du statut l’homme% s’articule autour de la défense de la aleur humaine. En ce sens% le personnaliste Emmanuel 5ounier argumente que !l’affirmation de la aleur a&solue de la personne humaine# ne signifie pas l’assimilation de !la personne de l’homme 2 l’6&solu#% mais elle eut &ien dire que !la personne est un a&solu 2 l’égard de toute autre réalité matérielle ou sociale# 7K9 sociale# 7K9 . La relation qui s’éta&lit entre dignité% li&erté et égalité passe 2 traers la question du rapport entre le registre axiologique et le registre concret 789 concret 789 . Ce que la pensée sociale catholique reproche au li&éralisme et au socialisme c’est% en effet% d’aoir rompu% en éin1ant la dignité% le lien nécessaire entre li&erté% respectiement% égalité% d’une part% et les circonstances% d’autre part. C’est l’entrée dans un cercle icieux oB li&erté et égalité% deenues des a&stractions% serent 2 définir les circonstances au lieu d’3tre définies par celles)ci. De surcro
Le contenu de la di$nité La dignité de la personne su&ordonne la li&erté et l’égalité% mais elle ne se résume pas 2 celles)ci. En fait% on déduit des documents pontificaux% m3me si ceux)ci n’en parlent pas
de mani"re s-stématique% que la dignité a un contenu précis qui réside dans les droits personnels. Donnant contenu 2 la dignité humaine% ces droits personnels sont logiquement antérieurs 2 toute considération relatie 2 la ie sociale. C’est dire que% m3me si ces droits s’expriment de fa1on concr"te 2 traers les relations que les indiidus éta&lissent au sein de la société% ils existent% il est rai de mani"re a&straite% indépendamment de la société et de toute entité extérieure 2 la personne. Par conséquent% l’homme est dé'2 personne aant m3me d’3tre mem&re de la société. Ce n’est pas que l’Eglise inoque% en parlant de ces droits% une a&straction. 6u contraire% elle porte tou'ours sur l’homme concret% dont la su&stance a été définie au moment de la Création% et qui ne saurait 3tre redéfini par aucune instance purement humaine. aturellement% un tel raisonnement implique l’affirmation du caract"re imprescripti&le et inaliéna&le des droits personnels. Dans cette perspectie% Pie `II affirme de fa1on tranchante que ces droits !l’indiidu les re1oit immédiatement des mains du Créateur% non d’un autre homme% ni de groupe d’hommes% non de l’Etat ou de groupes d’Etats% ni d’aucune autorité politique. Ces droits% l’indiidu les re1oit d’a&ord en lui)m3me et pour lui m3me% puis en relation aec les autres hommes et aec la société% et cela non seulement dans l’ordre de l’action présente% mais aussi dans celui de la finalité_ 78>9 finalité_ 78>9 . /ien qu’il n’- ait pas de présentation s-stématique des !droits fondamentaux de la personne humaine# dans les discours pontificaux% on peut déceler% surtout che Pie `II% une énumération qui% sans épuiser nécessairement la liste% peut préciser le su'et. 6insi% le pape parle de !droit 2 la ie% droit 2 l’intégrité du corps et de la ie% droit aux soins qui lui sont nécessaires% droit d’3tre protégé des dangers qui le menacent ?...@% droit au déeloppement d’une ie corporelle% intellectuelle et morale ?...@% droit au traail comme mo-en indispensa&le 2 l’entretien de la ie familiale ?...@% droit 2 l’usage des &iens matériels dans la conscience des propres deoirs et des limites sociales# 789 sociales# 789 . Il est éident que% &ien qu’essentiellement personnels% ces droits supposent la ie en société. En effet% c’est au sein de la société que ceux)ci sont censés 3tre transposés en droits positifs pour que soient assurées les conditions de l’épanouissement de la personne. Et ce parce que c’est le !&ut normatif de toute société de tendre 2 réaliser la dignité au mieux de ses possi&ilités# 789 possi&ilités# 789 . 0outefois% 0outefois% mis en oeure 2 traers le réseau des relations sociales% ces droits restent essentiellement personnels% et ce caract"re se déoile aussi sous le rapport de la responsa&ilité qu’ils impliquent. En effet% chaque indiidu% en sa qualité de créature et pouru par ce fait m3me de dignité% porte la responsa&ilité personnelle et premi"re de sa condition car ces droits qui le définissent sont orientés de mani"re nécessaire ers l’accomplissement de sa nature. Ce deoir est d’autant plus o&ligeant qu’il ne se situe que de mani"re dériée au nieau des relations interpersonnelles% concernant essentiellement le rapport ontologique entre l’homme et la diinité. Il est rai% c’est la tche de la société de garantir le respect concret des droits de la personne% mais c’est 2 chaque personne de s’en serir de mani"re responsa&le. En ce sens% Léon `III affirme qu’il n’est pas !loisi&le 2 l’homme ?...@ de déroger spontanément 2 la dignité de sa nature ou de ouloir l’asserissement de son me% car il ne s’agit pas de droits dont il ait la li&re disposition% mais de deoirs eners Dieu qu’il doit religieusement remplir_ 789 remplir_ 789 . C’est dans la m3me direction que Pie `II dira plus tard que !c’est en effet 2 l’homme qu’appartient le deoir enti"rement personnel de conserer et de porter 2 plus de
perfection sa propre ie matérielle et spirituelle% pour atteindre la fin religieuse et morale que Dieu a assigné 2 tous les hommes et leur a donné comme norme morale supr3me% les o&ligeant tou'ours et dans tous les cas% antérieurement 2 tous les autres deoirs# 78H9 . Mean)Paul II approfondit ce th"me dans son discours sur les !péchés sociaux#. Du moment qu’il s’agit d’une relation indiiduelle entre la personne et la diinité% eners laquelle la premi"re a un deoir fondamental% le manque 2 ce deoir ne saurait 3tre que personnel. Conséquemment% il n’- a que des péchés personnels. La responsa&ilité est a&solument indiiduelle% aucunement pas diffuse. Le manque au deoir renoie% reconstruisant un tra'et parfois confus% 2 des actes concrets des personnes concr"tes. De cette mani"re% !quand elle parle de situations de péché ou quand elle dénonce comme péchés sociaux certaines situations ou certains comportements collectifs de groupes sociaux l’Eglise sait et proclame que les cas de péchés sociaux sont le fruit% l’accumulation et la concentration de nom&reux péchés personnels. ?...@ Une situation ) et de m3me une institution% une structure% une société ) n’est pas% par elle)m3me% su'et d’actes morauxA c’est pourquoi elle ne peut 3tre% par elle)m3me% &onne ou mauaise# 78K9 . 789 Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8>=. 7:9 Pie `II apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8>. 7=9 Léon `III apud PatricN de Lau&ier% op. cit.% p. 8>. 7>9 Léon `III apud PatricN de Lau&ier% op. cit.% p. 8>. 79 Chantal 5illon)Delsol% Les idées politiques au `` e si"cle% Paris% 8KK8% p. ::. 79 PatricN de Lau&ier% op. cit.% p. =K. 79 6rthur 79 6rthur Ut% Ethique Sociale% Rri&ourg% Rri&ourg% 8K% p. H. 7H9 PatricN de Lau&ier% op. cit.% p. =K. 7K9 E. 5ounier apud Chantal 5illon)Delsol% Les idées politiques au `` e si"cle% Paris% 8KK8% p. :::. 789 4n reprend ici l’argumentation que fait en la mati"re Chantal 5illon)Delsol% L’Etat su&sidiaire. Ingérence et non)ingérence de l’Etat$ le principe de su&sidiarité aux fondements de l’histoire européenne% pp. 8:)8:. 7889 I&idem% pp. 8:)8:8. 78:9 I&idem% p. 8:8. 78=9 I&idem% p. 8:>. 78>9 Pie `II apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8>H. 789 Pie `II apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% pp. 8>H)8>K.
789 Chantal 5illon)Delsol% op. cit.% p. 8:=. 789 Léon `III apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8. 78H9 Pie `II apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8:. 78K9 Mean)Paul II% +éconciliation et paenitentia% in La question sociale% +ome% 8KHH% p. 8.
La société ' solidarité( bien commun et )ustice sociale La société ' naturelle et solidaire ue par l’Eglise% la société est un fait de la nature de l’homme. 5ais% dire que l’homme est social par sa nature ne signifie nullement qu’il ne peut exister que dans et par la société. Comme on l’a dé'2 u% il est personne aant m3me d’3tre mem&re de la société et% quant 2 ce point% les documents pontificaux sont catégoriques en affirmant qu’!il n’a société que de personnes#. En effet% en assimilant nature et nécessité% l’Eglise postule que la société est naturelle pour l’homme parce que c’est seulement 2 traers l’organisation sociale que l’indiidu peut iser son perfectionnement !terrestre#% dans le sens d’une mise en oeure de sa dignité de personne. Dans cette perspectie% la société appara
irréducti&le aec le ta&leau social indiidualiste qui leurs est offert depuis le `I` e si"cle. C’est contre une telle perspectie que Léon `III dresse les arguments d’une union naturelle entre les mem&res de la société% surmontant toute diision et hostilité sociale $ !C’est dans l’amour fraternel que que s’opérera l’union ?...@% les hommes sont tous a&solument issus de Dieu% leur p"re commun% Dieu est leur unique et commune fin ?...@% ils ont tous été également rachetés par Mésus)Christ et réta&lis par lui dans leur dignité d’enfants de Dieu et ainsi un érita&le lien de fraternité les unit% soit entre eux% soit au Christ leur Seigneur% qui est le premier né de &eaucoup de frères#7=9 7=9.. Cette fraternité fondée sur la !communauté d’origine_% qui lie tous les hommes% rend la société essentiellement solidaire% la !loi de la solidarité humaine# étant censée régir toute société au sens propre du terme% sa disparition entra9 aantage# 7>9.. L’affirmation L’affirmation exclusie de l’intér3t indiiduel m"ne 2 enisager une société dont les mem&res n’ont rien de commun sinon la tentatie permanente de s’!utiliser# les uns les autres dans la poursuite de leurs &uts particuliers et distincts. 4r% c’est 'ustement cette atomisation de la société qui m"ne 2 la massification% que déplore l’Eglise et les courants de pensée catholiques en général. La société en tant que simple somme des indiidus% oire association utilitaire% n’est plus société% mais un !simulacre et une caricature#79 caricature# 79 au au sein de laquelle l’affirmation de la suprématie théorique de l’indiidu a de paire aec la destruction pratique de la personne et des liens organiques censés tisser un érita&le tissu social et m"ne% finalement% 2 la ictoire d’un Etat a&usif que condamnera plus tard Pie `I. Deant ces défis% la doctrine sociale affirme que la su&stance des liens sociaux réside dans la collaboration entre les mem&res du corps social. 4r% colla&oration implique plus qu’une simple coopération afin que chacun puisse atteindre sont propre &ut. Une telle réduction signifierait que les partenaires se comprennent réciproquement comme des instruments dans la isée des finalités indiiduelles distinctes. Cela signifierait en premier lieu une déconsidération généralisée de la aleur de la personne puisqu’elle ra&aisserait celle)ci% image de Dieu% au nieau d’un simple mo-en 2 s’en serir. 6u contraire% la colla&oration entre les mem&res de la société dépasse cette conception reno-ant 2 l’union des efforts des hommes 2 aleur égale ers une tche commune dont les partenaires pourraient tous tirer des &énéfices% non seulement d’ordre matériel% mais aussi et surtout spirituel.
La primauté du bien commun Dans cette conception d’une société fraternelle et solidaire dont le d-namisme est essentiellement pacifique% les mem&res ne pourraient en aucun cas former un troupeau d’indiidus séparés et sans intime connexion_79 connexion_79%% mais% &ien au contraire% ils constituent ensem&le une !unité iante#% qui% 2 la mani"re de la personne ) qui troue en son sein son épanouissement )% est censée 3tre orientée ers des fins non seulement matérielles% mais aussi% et surtout% spirituelles. L’expression !unité iante# ne doit aucunement reno-er 2 une analogie &iologiste et organiciste% parce que !la société n’est pas un 3tre ph-sique dont les parties seraient les indiidus% mais une communauté 79.. de fin et d’action#79 La société est fondée naturellement en ue de la personnalisation des 3tres humains. Celle)ci est sa fin essentielle et c’est par rapport 2 cette fin que l’on peut 'uger de son degré de perfection $ !La perfection de toute société consiste 2 poursuire et 2 atteindre
la fin en ue de laquelle elle a été fondée% en sorte que tous les mouements de la ie sociale naissent du m3me principe d’oB est née la société. 6ussi% 6ussi% s’écarter de la fin c’est aller 2 la mortA - reenir c’est reprendre la ie#7H9 ie# 7H9.. 5ais% d’autre part% étant censée assurer l’épanouissement de chaque mem&re en particulier et de tous 2 la fois et étant tenue de ne priilégier personne en raison de l’égalité fondamentale de tous ses mem&res% la société dera nécessairement s’éleer et se définir% dans la poursuite de ses fins% au)del2 de la diersité des &iens particuliers que ses mem&res pourraient iser. De cette mani"re% la société% unité iante% deient elle aussi% dans un certain sens% !personnelle#. Cela eut dire que% tout comme la personne% la société comporte par elle)m3me un certain nom&re de !droits fondamentaux# dont l’expression se retroue dans le bien commun. Principe ordonnateur de toute agrégation humaine qui prétend 3tre une érita&le société% le &ien commun est présupposé 3tre le fondement du droit concret de toute société. Si la société est naturellement et nécessairement orientée ers le perfectionnement de la personne% le bien commun ne saurait 3tre autre chose que la garantie des droits 2 traers lesquels l’indiidu déploie ses capacités. 6ussi% le &ien commun fondamentaux 2 se définit comme !cet ensem&le de conditions de ie sociale qui permettent aux hommes% aux familles et aux groupements de s’accomplir plus compl"tement et plus facilement#. C’est pourquoi !il faut rendre accessi&le 2 l’homme tout ce dont il a &esoin pour mener une ie raiment humaine% par exemple $ nourriture% 3tements% ha&itat% droit de choisir li&rement son état de ie et de fonder une famille% droit 2 l’éducation% au traail ?...@% au respect ?...@% droit d’agir selon la droite r"gle de sa conscience% droit 2 la sauegarde de la ie priée et 2 une 'uste li&erté% - compris en mati"re religieuse# 7K9 7K9.. Certainement% ce &ien commun ne se réduit pas simplement aux conditions matérielles de la ie. /ien éidemment% ces aspects matériels l’intéressent directement car% la doctrine sociale reconna
5ais% en effet% il ne s’agit pas ici d’une limitation% oire une transgression du droit fondamental comme tel% mais uniquement d’une garantie de sa finalité qui implique certaines limitations de son exercice. De cette mani"re% c’est 2 traers le &ien commun que s’harmonisent !droits personnels# et !o&ligations sociales#. Il est rai% la 'ustification de la primauté du &ien commun et m3me la compréhension de ce &ien ont su&i% graduellement% quelques modifications% requises en effet par la nécessité d’adaptation 2 des réalités sociologiques et politiques nouelles. 0raditionnellement% la 'ustification de cette supériorité du &ien commun sur les &iens particuliers reposait sur le principe thomiste de la totalité% selon lequel le &ien de la partie doit naturellement 3tre su&ordonné 2 celui du tout. 4r% cette conception holiste qui renoie 2 l’image d’une société organique% s’a"re compl"tement inadaptée par rapport au ta&leau social qui se présente aux fondateurs de la doctrine sociale. Elle appara9 immanent#78>9.. 6insi% d’une part% il s’enracine dans la solidarité naturelle des hommes qui pouroit toute action indiiduelle d’une dimension sociale. D’autre part% il ne s’agit nullement du primat d’une force plus grande sur une force plus fai&le% mais de la supériorité d’un droit ) de la société ) sur un autre droit ) de la personne )% donc une supériorité d’ordre spirituel. Cette argumentation demeure ala&le aussi longtemps que le &ien commun troue sa su&stance dans la garantie des droits personnels. 6utrement% détaché de ceux)ci et deenu !apparent#% sa supériorité perd le caract"re spirituel menant inéita&lement 2 un primat de la force. De fait% ce passage d’une société holiste 2 une société indiidualiste% d’une société close 2 une société ouerte% implique aussi un autre t-pe de transformation. Cette seconde refonte est imposée par la nécessité d’intégrer dans la conception du &ien commun la li&erté de conscience impliquant une reconnaissance de la li&erté des finalités indiiduelles. Si la 'ustification du fondement opérée n’aait pas pratiquement modifié le reste de l’argumentation% ce changement% tardif d’ailleurs au sein de l’Eglise catholique% conduit% en effet% 2 une reconsidération des implications pratiques de la supériorité affirmée du &ien commun% implications concernant essentiellement le sens et la portée de l’interention de l’autorité étatique au sein de la société. En défendant la li&erté de la personne comme essentielle pour son épanouissement% la doctrine sociale catholique aait longtemps considéré cette li&erté uniquement sous le rapport du choix des mo-ens que la personne est censée faire suiant un tra'et pour ainsi dire préala&lement éta&lit. En effet% en parlant de la !personnalisation#% l’enseignement des documents pontificaux renoie 2 une philosophie de l’action qui con1oit l’homme% dans le sillage d’6rtistote% comme un !3tre en acte ?...@ responsa&le de son propre destin et capa&le de l’assumer ?...@. L’3tre humain se définit &ien daantage
par ce qu’il fait% que par ce qu’il re1oit% ou m3me% poss"de# 789 789.. 5ais% cette capacité et cette responsa&ilité se situent essentiellement dans l’ordre des mo-ens et non pas dans celui de la finalité puisque !chacun se forge sa fin selon ce qu’il est# 789 789.. 4r% la fin de tous les hommes résidant nécessairement dans l’accomplissement de leur nature de personne ) image de Dieu )% le pro&l"me d’une diersité des fins générales poursuiies par les mem&res de la société ne se pose pas. Dans cette perspectie% les finalités indiiduelles se dissolent naturellement dans le !&onum commune# ) dont le terme !&onum# indique% en effet% que le facteur commun se situe dans l’ordre de la finalité 789 789.. 5ais% la d-namique de la société de la fin du `I` e et du `` e si"cle n’est plus celle d’une chrétienté orientée solidairement ers le salut. /ien éidemment% c’est tou'ours la modernité 2 condamner pour l’éclatement de cette unité de finalité dont l’effet politique le plus remarqua&le a été la consécration de la neutralité religieuse de l’Etat. Le refus de cette li&erté des finalités comprise dans la li&erté de conscience a été% peut) 3tre% l’un des points sur lesquels l’Eglise s’est montrée la plus inflexi&le% &ien qu’elle de
Une société structurée La question qui émerge% au)del2 des déclarations et des argumentations doctrinaires% rel"e de la possi&ilité de mettre en oeure ce &ien commun pour la poursuite duquel toute la société est appelée 2 traailler de mani"re solidaire. De surcro
rena
faire l’o&'et des discours censés 'ustifier la fierté d’hommes li&res aux -eux des indiidus égaux% mais nus et impuissants. Une argumentation similaire est contenue% aussi% par la doctrine sociale catholique% re'oignant la refondation des aleurs a&stractisées de li&erté et d’égalité sur l’égalité en dignité des personnes humaines. La li&erté nécessaire pour l’épanouissement des indiidus ne deient effectie et ne se déploie de mani"re maximale qu’2 l’intérieur des espaces d’autonomie forgés au sein des associations sociales. Inersement% cette li&erté% accompagnée nécessairement par une insuffisance de ses porteurs% est compensée et rendue efficace par la colla&oration au sein des groupements% colla&oration censée remplir les ides de capacité issues de l’insuffisance. Ce qui est essentiel c’est que cette structuration de la société en groupements et associations soit spontanée% reposant sur la solidarité naturelle des mem&res de l’organisation sociale et sur la prise de conscience de leur propre insuffisance en tant qu’entités isolées. 6insi% l’articulation de la société% pour qu’elle corresponde aux fins générales définies 2 traers le &ien commun% doit nécessairement procéder spontanément de &as en haut et% par conséquent% ne pas 3tre le résultat d’une olonté organisatrice dont la source se situerait 2 l’extérieur du corps social. Par conséquent% il est nécessaire que !l’Etat ne s’immisce pas dans le gouernement intérieur de ces groupements des cito-ens et ne touche pas aux ressorts intimes qui lui donnent la ieA car le mouement ital proc"de d’un principe intérieur et s’éteint tr"s facilement sous l’action d’une cause externe#7:89 externe#7:89.. Le pa-sage social qui en résulte témoigne d’une grande complexité. Par l’émergence d’une multiplicité de structures intermédiaires défendant l’autonomie de leurs mem&res 2 traers l’organisation de la li&erté% la société appara
'ustement ce principe qui décrit la mani"re mani"re suiant laquelle les autorités concurrentes au sein de la société s’organisent dans la poursuite de la finalité sociale. Comme on l’a dé'2 souent dit% du moment que la société est orientée naturellement et nécessairement ers la !personnalisation# de ses mem&res% elle se constitue% par rapport 2 ceux)ci% dans un !mo-en naturel#. En effet% c’est cette mani"re dont la société s’ordonne 2 la personne que décrit le principe de su&sidiarité $ la société est censée apporter une aide ) subsidium ) 2 ses mem&res% elle remplit% par conséquent une fonction su&sidiaire par rapport 2 la personne. Cette fonction% Pie `I l’explicite dans son enc-clique par ticuliers peuent faire par eux m3mes% par leurs Quadragesimo Anno$ !... ce que les particuliers propres mo-ens% ne doit pas leur 3tre enleé et transféré 2 la communautéA toute actiité sociale est de sa nature subsidiaire $ elle doit serir de soutien aux mem&res du corps social et ne doit 'amais les détruire et les a&sor&er_7:=9 a&sor&er_ 7:=9.. C’est 2 traers le principe de su&sidiarité% dont la signification est dou&le% concrétisant 2 la fois le &esoin de li&erté des indiidus et leur deoir de participer tous au &ien commun% que la société réussit 2 poursuire% de mani"re diffuse% la finalité 2 laquelle elle est ordonnée. L’autonomie de chaque mem&re est assurée au sein de l’instance de proximité 2 laquelle il se rapporte de mani"re immédiate. 5ais% d’autre part% cette m3me instance% en ertu de l’exigence de solidarité% lui demande la participation au &ien commun de ses mem&res. De cette mani"re% l’action de l’indiidu% orientée principalement ers la poursuite de sa fin particuli"re% acquiert d’em&lée une dimension sociale% insérée dans la mise en oeure du &ien de la société en son ensem&le. 6insi% articulés 2 traers le principe de su&sidiarité% liberté personnelle et bien commun ne se situent pas dans un rapport d’opposition irréducti&le% mais se soutiennent et s’accomplissent réciproquement.
La )ustice sociale Le &ien commun se situe dans l’ordre de la finalité poursuiie par la société en son ensem&le% tandis que le principe de su&sidiarité indique la mani"re dont la société s’organise pour traailler solidairement 2 la réalisation de ce &ien commun. 5ais% de surcro9 amélioration_ 7:>9.. Il n’- a pas de domaine qui ne soit pas tenu d’o&éir aux r"gles de la 'ustice. D"s lors% !la 'ustice préside 2 l’exercice du pouoir# car% pour aoir force de loi ) r"gle de 'ustice% pouro-ant aux nécessités érita&les de la société )% toute !prescription émanant du pouoir doit 3tre en accord aec les principes de la droite raison#7:9 raison# 7:9.. /ien éidemment% la doctrine sociale porte principalement sur le respect des o&ligations de 'ustice au sein de la société économique car c’est l2 que les transgressions sont les plus éidentes. En effet% 2 l’ais des Souerains Pontifes% seule la mise en oeure de la 'ustice permet de résoudre érita&lement et dura&lement la !question sociale#.
La 'ustice% crit"re pour 'uger de la nature des situations de fait% se oit accordée un contenu précis du moment qu’elle consiste 2 attri&uer 2 chacun ce qui lui reient. 6insi% premi"rement% donc aant de prendre en compte ses déterminations pratiques% 'ustice signifie respect de la dignité humaine% par conséquent respect des droits fondamentaux qui donnent contenu 2 cette dignité. De cette mani"re% la 'ustice deient composante essentielle du &ien commun% isant 2 rendre effectifs les droits de la personne humaine. En parlant de justice sociale% terme qui récup"re% en effet% dans une forme appropriée 2 l’époque% le contenu de la !'ustice légale# ou générale de Saint 0homas ) qui% conformément au principe de totalité% ordonnait la partie par rapport au tout% le &ien du particulier par rapport au &ien commun ) la doctrine sociale se propose de fournir l’expression de la norme objective des rapports sociaux7:9 sociaux 7:9.. Il s’agit &ien d’une norme o&'ectie ) qui ordonne ers le &ien commun tous les actions des acteurs sociaux ) censée réguler les rapports sociaux% a-ant comme contenu toutes les structures naturellement constituties des relations économiques et sociales. Dans les documents pontificaux% la 'ustice sociale appara
De cette mani"re% 2 traers le respect des o&ligations de 'ustice sociale% comprise comme renfermant 'ustice distri&utie et 'ustice commutatie% la société est censée traailler de mani"re équili&rée et pacifique 2 l’atteinte du &ien commun. 5ais% comme les papes le précisent 2 maintes reprises% celle)ci doit nécessairement 3tre entendue comme !expression de la droite raison#% et non pas comme résultat de la olonté ar&itraire d’une entité qui détient l’autorité% 2 saoir l’Etat ) lui aussi soumis aux o&ligations de 'ustice. Dans ce cas% la 'ustice sociale ne ferait plus spontanément référence 2 une aleur transcendante% guidant l’action étatique% mais elle serait perertie% réduite au contenu des lois posities édictées par l’Etat.
"conomie et société !;ui dit ie économique dit ie sociale_7=9 sociale_ 7=9.. 0el 0el est le postulat qui préside au 'ugement que les Souerains Pontifes rendent sur l’organisation économique. Dans la perspectie de la doctrine sociale% les relations économiques ne s’éta&lissent pas dans un espace autonome% gouerné par des normes particuli"res% mais% &ien au contraire% elles sont essentiellement des relations sociales% soumises par conséquent 2 la m3me éthique qui régit l’ensem&le de la société% en l’orientant ers sa finalité qu’est la !personnalisation#. En effet% le magist"re parle de !fonction économique#% ce qui implique la su&ordination de cet ordre 2 des fins qui lui sont supérieurs et ers la poursuite desquels il doit naturellement s’organiser. Ceci est d’ailleurs facilement compréhensi&le% du moment que l’enseignement social catholique place le &ien)3tre matériel% censé 3tre fourni par l’actiité économique% au serice d’un perfectionnement d’ordre spirituel dont la primauté s’explique par la nature m3me de la personne humaine. En parlant de la société économique% l’Eglise catholique n’entend pas formuler une doctrine économique% mais mettre en éidence le fait que tout ordre économique s’organise autour d’une série de !structures fondamentales#% exigée par la nature m3me% structures qui% quelle que soit leur détermination positie% sous)tendent toute réalité économique concr"te. Définies par les rapports qu’elles éta&lissent% entre l’homme et la nature ) &esoin% propriété% traail% capital )% ou entre les indiidus ) échange% entreprise% société économique en son ensem&le )% ces structures essentielles engendrent des droits et des o&ligations en fonction desquels la somme des relations économique est censée s’organiser. Par exemple% le &esoin% la propriété% pr opriété% le traail% sont con1us par l’enseignement social catholique en tant que !structures constituties# de la nature humaine% engendrant% par conséquent% des droits fondamentaux de la personne ) droit 2 une ie décente% droit 2 la propriété% droit au traail. 5ais% l’éta&lissement d’un tel droit fondamental% donc inaliéna&le et imprescripti&le% n’équiaut pas 2 l’éta&lissement d’un droit concret et positif qui serait opposa&le au sein de la société ) en effet% l’Eglise n’entend pas formuler des enseignements quant 2 ces aspects du pro&l"me. De cette mani"re% la doctrine sociale n’inoque pas la nécessité d’un &ien)3tre généralisé% la répartition administratie des propriétés aux mem&res de la société ou &ien l’orientation de la politique économique en fonction de l’exigence du plein emploi. Ce qu’elle demande% en reanche% c’est le respect des exigences imposées par la 'ustice dans la détermination des institutions concr"tes et posities autour desquelles se déploie l’actiité économique. De surcro
économique en sorte que les prémices matérielles nécessaire 2 l’épanouissement personnel de tous les mem&res de la société soient assurées. L’actiité L’actiité économique% telle qu’elle est con1ue par les Souerains Pontifes% doit 3tre orientée ers la satisfaction des &esoins des personnes qui - sont impliquées. 6insi% !la fin de l’organisme économique et social ?...@ est de procurer 2 ses mem&res et 2 leurs familles7=89 familles7=89%% tous les &iens que les ressources de la nature et de l’industrie% ainsi qu’une organisation sociale de la ie économique% ont le mo-en de leur procurer#7=:9 procurer# 7=:9.. Par ces affirmations% et aussi par le refus de prendre la r"gle de la li&re concurrence comme principe souerain de l’actiité économique% l’Eglise entend re'eter l’idée d’une économie fondée uniquement sur l’équili&rage entre l’offre et la demande% proposant une économie orienté ers la satisfaction des nécessités de la personne. 5ais% tous les mo-ens ne sont pas &ons pour atteindre cette finalité% puisque le crit"re essentiel 2 respecter est la li&erté et la personnalité des indiidus impliqués. 6insi% éla&orant une échelle des &esoins 2 satisfaire par l’actiité économique% l’Eglise est amenée 2 affirmer le primat du &esoin de li&erté personnelle par rapport aux &esoins que peut satisfaire la d-namique économique. En défendant tou'ours la dignité et la li&erté de la personne% la doctrine sociale accentue aec insistance sur la signification et l’importance de la propriété en tant que !structure fondamentale# de l’actiité humaine% capa&le d’assurer l’espace de li&erté indispensa&le 2 la personne. !0out homme doit pouoir créer pour soi)m3me et pour les siens un champs de 'uste li&erté% non seulement économique% mais encore politique% culturelle et religieuse#7==9 religieuse#7==9.. En parlant de propriété% les papes entend argumenter% contre les idées socialistes% la place essentielle qu’occupe la propriété pr opriété priée dans l’épanouissement personnel. !;ue Dieu a donné la terre en commun aux hommes% cela signifie% non pas qu’ils doient la posséder confusément% mais que Dieu n’a assigné de part 2 aucun homme en particulier. Il a a&andonné la délimitation des propriétés 2 la sagesse des hommes et aux institutions des peuples#. 6insi% la mani"re d’aménager la propriété rel"e du droit positif% mais celui)ci doit nécessairement tenir compte des exigences de la nature. 4r% !en examinant attentiement la nature% on a découert dans les lois de celle)ci le fondement du partage des &iensA et% par un usage séculaire% l’humanité a consacré les propriétés priées comme étant celles qui s’accommodent le mieux aec la nature de l’homme et une ie de société paisi&le et calme#7=>9 calme# 7=>9.. Dans une logique suiant laquelle tout droit indiiduel implique un deoir eners le &ien commun% la doctrine sociale% tout en mettant l’accent sur la propriété priée% n’ou&lie pas de rappeler le dou&le aspect que comporte celle)ci $ indiiduel et social. Dans cette perspectie% la propriété est censée remplir une fonction sociale% 2 saoir permettre 2 tous% et 2 chacun personnellement% de pouroir 2 sa su&sistance et 2 celle des siens. 6insi% la propriété doit remplir un serice serice social dans le sens que m3me ceux qui ne peuent pas 'ouir effectiement du droit de propriété doient% eux aussi% aoir assuré par la société l’aantage le plus caractéristique que le propriétaire déduit de sa propriété $ la sécurité de l’aenir. Par conséquent% aspect indiiduel et aspect social de la propriété doient s’équili&rer réciproquement au sein de l’organisation sociale% la préalance de l’un au détriment de l’autre menant nécessairement 2 une dénaturation de la propriété $ !De m3me que nier ou atténuer 2 l’exc"s l’aspect social et pu&lic du droit de propriété c’est erser dans l’indiidualisme ou le c,to-er% de m3me 2 contester ou 2 oiler son aspect indiiduel on
tom&erait infailli&lement dans le collectiisme ou% tout au moins% on risquerait d’en partager l’erreur#7=9 l’erreur#7=9.. Si la propriété est censée assurer le champs de li&erté nécessaire 2 la personne% celle)ci alorise sa li&erté 2 traers le traail. !L’homme !L’homme qui traaille s’exerce pratiquement comme 3tre li&re% manifeste sa li&erté fondamentale dans le monde extérieur% op"re de mani"re créatrice% non sans rapport aec l’acte créateur de Dieu. Car l’homme est et demeure un 3tre crée comme esprit et comme li&erté% c’est)2)dire capa&le lui)m3me d’une action analogiquement créatrice#7=9 créatrice#7=9.. Il n’est pas &esoin d’expliciter alors la aleur que l’Eglise conf"re au traail. Cela étant% il appara
d’échanges li&res. 5ais% soumises aux exigences de 'ustice% comme l’ensem&le de la société% les échanges économiques% tout en restant li&res% doient o&éir 2 la loi du 'uste prix. C’est 2 traers la détermination de celui)ci% dans une logique similaire 2 celle qui préside 2 l’éta&lissement du 'uste salaire% que l’actiité économique deient capa&le de procurer aux mem&res de la société et 2 leurs familles les &iens nécessaires 2 une !honn3te su&sistance#. Cela ne eut nullement dire que la doctrine sociale refuse le principe de la li&re concurrence. Il est rai% elle le refuse dans sa conception li&érale% mais% en redéfinissant son contenu% elle l’accepte comme fondement de la d-namique économique. Dans la ision catholique% la li&re concurrence ne retroue son sens érita&le que dans la mesure oB elle se soumet aux r"gles de 'ustice. !Sans doute% contenue dans de 'ustes limites% la li&re concurrence est chose légitime et utile ?...@. 5ais% 'amais la concurrence ne pouait serir réellement de norme régulatrice 2 la ie économique#7>9 économique# 7>9.. En effet% il ne saurait 3tre autrement du moment que la ie économique% ie sociale% se définit essentiellement par la colla&oration et non pas par la confrontation entre mem&res. Il est rai% la concurrence fait aloriser les capacités indiiduelles% mais elle ne doit pas engendrer une guerre entre les participants% guerre dont la rationalité serait le simple gain d’argent ) une critique que le socialisme apporte lui)aussi au marché. Il ne faut pas croire pour cela que le pro'et imaginé par l’Eglise catholique se rapprocherait de la solution socialiste. 6u contraire% celle)ci est re'etée d’em&lée comme fondamentalement erronée car% par l’appel qu’elle fait 2 l’Etat% supprimant ainsi la compétition et la li&erté des échanges% elle éince le pro&l"me en éliminant la question qui le fait na>. 7>9 6rthur 7>9 6rthur Ut% op. cit .%.% p. HK. 79 Léon `III apud PatricN de Lau&ier% op. cit .%.% p. =:. 79 Pie `II apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8=. 79 Pie `II apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8. 7H9 Léon `III apud PatricN de Lau&ier% op. cit .%.% p. >. 7K9 Chantal 5illon)Delsol% op. cit.% pp. 8>8)8>:. 789 6rthur 789 6rthur Ut% op. cit .%.% p. HH. 7889 Chantal 7889 Chantal 5illon)Delsol% op. cit.% p. 8>:. 78:9 Pie 78:9 Pie `II apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8K.
78=9 Chantal 78=9 Chantal 5illon)Delsol% op. cit.% p. 8H=. 78>9 Mean)Zes 78>9 Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8. 789 Chantal 789 Chantal 5illon)Delsol% Le principe de subsidiarité% Paris% 8KK=% p. . 789 0homas 789 0homas d’6quin apud 6rthur Ut% op. cit .%.% p. K. 789 6rthur 789 6rthur Ut% op. cit .%.% p. K=. 78H9 Pie 78H9 Pie `II apud PatricN de Lau&ier% op. cit.% p. =8. 78K9 D’ailleurs% les documents pontificaux se méfient de faire trop usage du terme de 78K9 D’ailleurs% !corporation# autant en tant que trop chargé de significations reno-ant 2 un passé reconnu comme réolu% mais aussi en tant qu’intimement lié 2 des pro'ets pr o'ets politiques contemporains qui ne s’accordent pas aec les principes de la doctrine sociale. 7:9 Pie 7:9 Pie `II apud PatricN de Lau&ier% op. cit .%.% p. K. 7:89 Léon 7:89 Léon `III apud Mean)Zes Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. . 7::9 Chantal 7::9 Chantal 5illon)Delsol% Le principe de ubsidiarité% p. 8>. 7:=9 Pie 7:=9 Pie `I apud Mean)Zes Cale% Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8. 7:>9 Mean)Zes 7:>9 Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8K. 7:9 Léon 7:9 Léon `III apud Mean)Zes Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8H. 7:9 Mean)Zes 7:9 Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8K=. 7:9 Ibidem% p. 8K. 7:H9 Ibidem% p. 8KK. 7:K9 Ibidem% p. :. 7=9 Pie 7=9 Pie `II apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. 8:. 7=89 En parlant de la personne% la doctrine sociale ne la sépare 'amais de son milieux 7=89 En familialA ainsi% il s’agira de &esoins de la famille% de propriété familiale% d’un calcul du 'uste salaire en fonction des nécessité nécessité de la famille. 7=:9 Pie 7=:9 Pie `II apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. :=8. 7==9 Ibidem% pp. :=):>. 7=>9 Léon 7=>9 Léon `III apud Mean)Zes Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. :=. 7=9 Pie 7=9 Pie `I apud Mean)Zes Cale% Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. :H:.
7=9 Mean)Zes 7=9 Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. :K. 7=9 Pie 7=9 Pie `II apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. :K. 7=H9 Pie 7=H9 Pie `I apud Mean)Zes Cale% Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. =88. 7=K9 Mean)Zes 7=K9 Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. =>. 7>9 Pie 7>9 Pie `I apud Mean)Zes Cale% Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. =>.
LÉtat. LÉtat. Le principe de subsidiarité Le fondement de lautorité étatique !0oute !0oute autorité ient de Dieu#. L’affirmation L’affirmation paulicienne préside 2 la réflexion que les Souerains Pontifes construisent autour de l’autorité% - compris de l’autorité étatique. En effet% les changements politiques interenus dans le sillage de la +éolution ne modifient pas le fond de l’argumentation de l’Eglise en la mati"re% mais déterminent plut,t une réinterprétation des th"ses dé'2 énoncées. D’ailleurs% il ne saurait en 3tre autrement du moment que% !si l’on admet l’existence de Dieu% cause premi"re de tout 3tre réel du monde d’ici)&as% il faut aussi reconna9 puissance#7>9.. D’ailleurs% cette autorité% pour 3tre légitime% ne pourrait 3tre que surdéterminée du moment qu’elle s’exerce effectiement sur des personnes dont la dignité est% elle aussi% surdéterminée. Pour l’Eglise% l’Etat en soi n’est pas un pro&l"me. Il compte parmi les !structures essentielles# de l’existence humaine. Cela n’équiaut pas 2 dire que toute institution étatique ne poserait pas pro&l"me. pr o&l"me. 6u contraire% !structure essentielle# eut dire qu’il est tout 2 fait naturel que% comme toute association humaine exige une autorité% la société% en tant que !communauté de fin et d’action# exige l’Etat. 5ais% cette !structure essentielle# est suscepti&le de se manifester dans des formes institutionnelles dierses% sans se rencontrer 'amais 2 l’état pur dans le monde historique dont elle sert de crit"re de 'ugement. 6ussi% 'ugement. 6ussi% au moment oB elle parle d’Etat% d’Etat% l’Eglise entend !non point tel ou tel gouernement éta&li che tel peuple en particulier% mais tout gouernement qui réponde
aux préceptes de la loi naturelle et des enseignements diins#79 diins# 79.. C’est pourquoi% il faut distinguer soigneusement entre !autorité# et !commandement#% ce dernier n’étant que le mo-en par lequel s’exprime l’autorité et il peut arrier qu’il n’en donne pas l’expression exacte. 6ussi% 6ussi% !on doit tenir compte de la distinction essentielle entre pouvoir constitutif et législation#79 79.. Si le premier demande le respect et l’o&éissance% l’autre doit 3tre soumise 2 la critique et% en derni"re instance% refusée.
La société et l"tat Ce 'ugement est d’autant plus nécessaire que l’autorité de l’Etat se situe au sommet de la hiérarchie des autorités qui existent au sein de la société et qui font sa structure. En effet% l’autorité étatique est !maxima# en son espace ) humanae res ?par opposition 2 l’Eglise dont l’autorité est derni"re quant aux divina res@. Il est naturel qu’il soit ainsi du moment que l’Etat représente !la mani"re oB les personnes et les groupements arrient 2 un degré de solidarité auquel ils ne pourraient tendre aec leurs mo-ens propres# 79 79.. Dans cette perspectie% l’Etat appara
étatique est déterminée% 2 l’ais des auteurs de l’enseignement social% 'ustement par la disparition des instances intermédiaires% disparition qui met face 2 face indiidus et Etat $ !Depuis que l’indiidualisme a réussit 2 &riser% 2 étouffer presque cet intense mouement de ie sociale qui s’épanouissait 'adis en une riche et harmonieuse floraison de groupements les plus dierses% il ne reste plus gu"re en présence que les individus et l’"tat #7889 7889.. 4r ce rapport est de loin trop disproportionné pour pouoir soutenir érita&lement la d-namique sociale. Il faorise% inite presque l’Etat 2 s’assumer des tches qui ne lui incom&aient pas de droit% le portant finalement 2 une prise en charge meurtri"re de la société en son ensem&le. Ce sont 'ustement ces déiations que l’on tche d’éincer 2 traers l’encouragement d’une société articulée% dont les autorités multiples et concurrentes emp3chent un déeloppement excessif de la sph"re des compétences étatiques. 5ais% le discours sur la société et l’Etat fait surgir deux pro&l"mes. L’Etat est responsa&le du &ien commun. 5ais &ien commun signifie autant respect de la li&erté et de l’autonomie des mem&res du corps social ) qui implique de la part de l’Etat un devoir de non#ingérence dans les affaires de la société% que réalisation de la 'ustice sociale ) qui demande nécessairement l’intervention de l’instance étatique pour la correction et m3me la préention des in'ustices. D’autre part% l’Etat a la charge du &ien commun dans une société structurée qui traaille en son ensem&le% de mani"re diffuse% 2 la mise en oeure de ce &ien. Par conséquent% il faut fournir une réponse 2 la question concernant la répartition des compétences entre Etat et autorités intermédiaires. La doctrine sociale surmonte ces pro&l"mes 2 traers le principe de subsidiarité.
La si$nification du principe de subsidiarité !Su&sidiarité# proc"de du latin subsidium qui signifie résere_% !appoint en cas de &esoin#78:9 &esoin#78:9.. La doctrine sociale catholique affirme que toute autorité est su&sidiaire. Par conséquent% toute autorité% quelle que soit sa dimension% de l’autorité du p"re de famille 'usqu’2 celle de l’Etat ?&ien que celles)ci sont essentiellement différentes@% est censée compléter % si &esoin en est% une insuffisance dans l’espace qu’elle régit. 4r% le complément n’est pas l’équialent de la su&stitution. Secourir un acteur qui% dans une situation donné% s’est aéré incapa&le de mener 2 &onne fin son entreprise ne signifie nullement que l’autorité qui apporte le secours est censée se su&stituer 2 lui% l’annihiler en fin de compte% parce que% en procédant de cette mani"re% elle efface la raison m3me de son existence. De la sorte% !l’autorité ise 2 suppléer les manques des communautés et des personnes li&res% responsa&les de leurs destin% mais insuffisants dans la poursuite de leur plein épanouissement#78=9 épanouissement#78=9.. Le principe de su&sidiaire représente la clé de ote de la réflexion que l’Eglise construit sur le terrain sociopolitique. D’em&lée% l’affirmation du principe délimite l’espace du discours. En accord aec l’indifférence déclarée de l’Eglise quant 2 la forme du régime politique% il déplace le pro&l"me du registre de la recherche du meilleur régime% du érita&le fondement de l’autorité ou de la mani"re d’attri&uer le pouoir% dans celui organisé autour de la question du r,le et de la portée des tches que doit assumer l’autorité et% par excellence% l’autorité étatique. !Le principe est normatif. Il indique ce que doit 3tre l’autorité% quelle est sa raison d’3tre% 2 quelles exigences elle répond% 2 quelle finalité elle court#78>9 court#78>9.. La su&sidiarité reoie 2 l’idée de suppléance. 5ais la doctrine sociale se refuse d’affirmer l’identité de contenu entre les deux termes. En effet% dans la réflexion sur
l’autorité% l’idée de suppléance% présente autant che LocNe% que che 6lthusius% éolue en deux directions différentes. 6ssumée par le li&éralisme classique% dans le sillage de LocNe% et se fondant sur l’indiidualisme philosophique% elle engendre l’idée de suppléance li&érale au strict sens négatif de non ingérence. D’autre part% récupérant la réflexion d’6lthusius% surtout le ta&leau qu’il dresse d’une société organisée% constituée d’une multiplicité de corps intermédiaires% et% de plus% su&ordonnant la notion de li&erté 2 la dignité de la personne% la suppléance est repensée par le catholicisme social% faisant na
l’autorité 2 cette li&erté se transforme% de fa1on immédiate% dans une atteinte 2 la dignité humaine ) la seule capa&le de donner sens 2 la société. La dépossession par l’autorité de la li&erté de la personne équiaut 2 une !priation d’3tre#% elle m"ne 2 'ouer aec des !hommes laissés irtuels par un pouoir qui les sépare de leurs réalisations#78H9 réalisations# 78H9.. Une des sources du penchant naturel de l’homme pour la ie en société est 'ustement la conscience de son insuffisance en tant qu’entité solitaire. Par conséquent% le cas se présente oB l’indiidu ) ou% mieux% la famille ) s’a"re incapa&le de mener 2 &onne fin son entreprise. 6 ce ce moment)l2% il est secouru par l’autorité immédiatement supérieure ) la communauté locale% par exemple ) qui est censée% au moment de l’appel% remplir le ide de capacité ainsi créé. De cette mani"re% l’aide est déplo-ée de haut en &as% graduellement% 2 traers l’échelle dressée par les groupes sociaux em&o
/ien que supposée suppléer aux défaillances% l’action de l’Etat% telle qu’elle est con1ue par la doctrine sociale n’est ni exceptionnelle ni accidentelle. L’Etat a un devoir d’ingérence et ce deoir est fondé tou'ours sur l’idée de dignité. De cette mani"re% l’action de l’Etat correspond 2 une !oeure normale de déeloppement humain#7:=9 humain# 7:=9.. 4eure normale% car l’Etat est responsa&le du &ien commun uniersel qui se définit comme garantie des droits fondamentaux de la personne. En interenant dans la société% il ne déie pas de son &ut% comme l’Etat li&éral dont la finalité unique est la garantie et la protection de la li&erté. Son action n’est pas accidentelle% comme dans le cas du li&éralisme% mais définie en principe et non pas seulement en fonction des circonstances historiques. 6insi% les documents pontificaux affirment que l’interention de l’Etat est exigée par la 'ustice sociale% composante essentielle du &ien commun. En interenant% l’Etat ne fait pas oeure de charité% mais de 'ustice% qui implique un deoir $ !;uand la moralité% la 'ustice% la dignité humaine ?...@ se trouent menacées ou compromises% les pouoirs pu&lics% en interenant comme il conient et dans une 'uste mesure% feront oeure de salut social% car 2 eux il appartient de protéger et de sauegarder les rais intér3ts des cito-ens% leur su&ordonnés#7:>9 su&ordonnés#7:>9.. Une !'uste mesure# inoque une ingérence limitée et% en effet% !les limites de l’interention sont déterminées par la fin m3me qui appelle le secours des loisA c’est)2)dire que celles)ci ne doient pas s’aancer au)del2 de ce qui est nécessaire pour réprimer les a&us et écarter les dangers#7:9 dangers#7:9.. 4n oit &ien qu’ici le sens accordé 2 l’interention est négatif ) réprimer les a&us% écarter les dangers )% mais cette interention acquiert d’em&lée une dimension positie en tant qu’expression de la garantie du &ien commun et de la réalisation de la 'ustice distri&utie. Il ne s’agit s’agit pas seulement d’une interention ponctuelle% ponctuelle% mais% aussi% d’une ingérence préentie et% 2 la fois continue. Ici% la réflexion sur le r,le de l’autorité étatique re'oint la !philosophie de la finitude# qui% décriant la société comme essentiellement imparfaite et soumise 2 la corruption% interdit toute possi&ilité de r"glement définitif aux pro&l"mes sociaux. /ien que le principe de su&sidiarité puisse 3tre u comme releant finalement d’un &on sens proprement européen7:9 européen7:9%% la définition de l’Etat su&sidiaire% Etat qui s’assume de soi une position pour ainsi dire !hum&le# par rapport 2 une société efferescente% sem&le rencontrer &on nom&re de difficultés. Peut 3tre la plus importante% saisie autant par 5ontesquieu que par 0ocqueille% 0ocqueille% tient en quelque sorte d’une commodité de l’esprit $ il para
7=9 PatricN de Lau&ier% op. cit .%.% p. 8. 7>9 Léon `III apud PatricN de Lau&ier% op. cit .%.% p. 8. 79 Léon `III apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. =KH. 79 Léon `III apud Xianpaolo +omanato% op. cit.% p. 8. 79 Daniel /ar&u% !Democra\ia creTtinW =% 8KK. 7H9 Chantal 5illon)Delsol% L’"tat L’"tat subsidiaire...% p. 8. 7K9 Léon `III apud Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. =KK. 789 Pie 789 Pie `I apud Mean)Zes Cale% Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. >8. 7889 Pie 7889 Pie `I apud Mean)Zes Cale% Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. >8=. L’"tat subsidiaire...% p. 8. 78:9 Chantal 78:9 Chantal 5illon)Delsol% L’"tat
78=9 Chantal 78=9 Chantal 5illon)Delsol% Le principe de subsidiarité% p. =. 78>9 Ibidem% p. . 789 Chantal 789 Chantal 5illon)Delsol% L’"tat L’"tat subsidiaire...% pp. H>)HK. 789 Ibidem% p. 88. 789 Pie 789 Pie `I apud Mean)Zes Cale% Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. >8>. 78H9 Chantal 78H9 Chantal 5illon)Delsol% op. cit.% p. K. 78K9 Mean)Zes 78K9 Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. >88. 7:9 Pie 7:9 Pie `I apud Mean)Zes Cale% Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. >8. 7:89 Mean 7:89 Mean ``III apud Chantal 5illon)Delsol% op%cit .%.% p. 8>:. 7::9 I&idem% 7::9 I&idem% pp. 8>:)8>=. 7:=9 Chantal 7:=9 Chantal 5illon)Delsol% op%cit .%.% p. 8:. 7:>9 Léon 7:>9 Léon `III apud Mean)Zes Mean)Zes Cale% Macques Perrin% op. cit.% p. =K. 7:9 Ibidem% p. >>. 7:9 Chantal 7:9 Chantal 5illon)Delsol% Le principe de subsidiarité% p. >. 7:9 Yilhelm 7:9 Yilhelm on etteler apud Chantal 5illon)Delsol% L’"tat subsidiaire...% p. 8=8.
7:H9 Chantal 7:H9 Chantal 5illon)Delsol% Les idées politi&ues au '' e siècle% p. 8K.
Une conception éthique de la politique 6 la recherche recherche des solutions aux maux et aux in'ustices dans la ie sociale% sociale% les papes de la doctrine sociale a&outissent 2 l’éla&oration d’un érita&le pro'et social que l’on peut définir comme un essai de rendre ie 2 une société malade% un pro'et qui acquiert sa cohérence en s’articulant autour des idées% intimement liées% de dignité humaine% solidarité sociale et su&sidiarité de l’autorité. Puisant 2 des sources dont la alidité est affirmée unierselle% le pro'et social catholique% en tant qu’inspirateur des conceptions proprement politiques% appelle pourtant une conception spécifique de la politique et une certaine structure de l’organisation politique de nature 2 donner effectiement contenu aux aleurs inoqués. Xouerner une société de personnes c’est gouerner une société d’]tres li&res. Une telle affirmation calque sur la définition qu’6ristote donne de la politique comme !art de gouerner des hommes li&res#. +efusant se faire équialoir 2 une science administratie% la politique ainsi défini 'oue aec des olontés dierses et souent contradictoires% qu’elle s’applique 2 harmoniser. !6rt de gouerner les hommes li&res#% la politique est l’art !de l’équili&re et du compromis entre des nécessités aderses ?...@# 789 % dont l’exigence essentielle est la prudence ) la ertu qui fait aperceoir et éiter les dangers et les fautes ) pour pouoir !oeurer 2 traers les méandres de situations tou'ours différentes et aléatoires# 7:9 aléatoires# 7:9 . De surcroH% &ien que son parti aait remporté une ictoire claire% se refuse 2 gouerner seul 'ustement pour assurer la cohésion du tissu politique et social du pa-s% et préf"re former le gouernement aec la ma'orité des partis ?2 l’exception des communistes@ de la sc"ne politique italienne. La ision sociale chrétienne n’appelle pas seulement la colla&oration au sein de la société et sur la sc"ne politique. Elle inoque aussi la participation et la responsa&ilité
des acteurs sociaux qui se concrétisent 2 traers une articulation de la structure étatique commandée par le principe de su&sidiarité. Ce principe troue son expression maximale dans une organisation politique de t-pe fédéral. !Le fédéralisme% défini comme un %%Etat comprenant en son sein plusieurs collectiités d’apparence étatiqueb% exprime le souci de ne laisser 2 l’Etat central que des compétences consenties par les différents groupes sociaux intermédiaires% sans qu’il a&andonne pour autant les tches 'ugées nécessaires au &ien commun# 7=9 commun# 7=9 . +eposant sur une construction articulée de &as en haut% autant du point de ue logique qu’ historique% le s-st"me fédéral est% par excellence% le support moderne de cette efferescence sociale que les papes inoquaient 2 propos de la société médiéale. +efusant une théorie figée de la répartition des compétences% il faorise une compétition ardue entre les instances sociales qui% isant la protection de leur autonomie% tendent tou'ours ers une plus grande efficacité dans l’accomplissement de leurs tches propres. De cette mani"re l’organisation fédérale est essentiellement d-namique% tou'ours 2 refaire% car cette rialité entre autorités concurrentes exige une reconsidération permanente du s-st"me% non pas dans sa forme% mais dans son contenu. De par sa nature% le fédéralisme incite 2 la participation et 2 la prise en charge des responsa&ilités au plus &as nieau% 2 l’intensification de l’actiité au nieau local% au plus proche possi&le du cito-en qui se oit ainsi non seulement o&'et% mais surtout su'et de la politique. 789 Chantal 5illon)Delsol% L’Etat su&sidiaire...% p. K. 7:9 I&idem% p. 8>. 7=9 Chantal 5illon)Delsol% op. cit.% p. :8.
!hapitre II Une réfle%ion social-chrétienne roumaine * !Solidaritatea # +éférences chrétiennes dans le discours politique roumain Les références aux aleurs ou aux principes chrétiens présentes dans le discours politique roumain% qu’il rel"e de l’actualité oB qu’il tienne d’un passé plus ou moins lointain% sont 2 m3me de susciter quelques interrogations. S’agit)il tout simplement d’un artifice rhétorique censé em&ellir l’argumentation ou% &ien au contraire% est)il question d’un indice prouant l’existence d’une pensée chrétienne 2 ocation politique sur la société* éannoins% le fait d’inoquer la morale chrétienne% l’esprit éangélique ou% en l’occurrence% l’esprit de l’orthodoxie% de reendiquer l’intégrité morale des acteurs politiques% ne sont pas% 2 eux seuls% capa&les de faire qualifier légitimement une certaine démarche politique. Une réflexion politique d’inspiration chrétienne suppose en effet la construction% 2 partir des idées propres 2 la philosophie et 2 l’éthique puisées au christianisme% d’une conception distincte sur la personne humaine% sur la société et l’3tre)ensem&le% sur les conditions de la d-namique sociale mises en rapport aec l’exigence de l’accomplissement humain% et% non pas en dernier lieu% sur la nature et le r,le de l’autorité politique. Il s’agirait donc d’une réflexion qui s’assignerait la tche d’interpréter l’espace social dans une perspectie spécifiquement chrétienne afin d’inciter la mise en forme des politiques isant la gestion des situations concr"tes.
otre anal-se se propose en fait d’interroger 'ustement l’existence d’une réflexion pareille dans l’espace pu&lic roumain ) marqué par des emprunts relatiement fréquents au oca&ulaire chrétien. Il est certainement rai qu’une telle question fait circonscrire un aste domaine d’anal-se qui% mu par l’am&ition d’o&serer la ocation politique du phénom"ne religieux% se construit comme carrefour interdisciplinaire d’une pluralité de perspecties. 6ussi% 6ussi% limitons)nous 2 une approche releant plut,t de l’histoire des idées politiques% pour mettre en exergue les ertus explicaties de l’examen d’un o&'et &ien délimité% 2 saoir la production intellectuelle du Cercle d’(tudes Social)Chrétiennes Solidaritatea dont l’existence% o&scure% mais d’autant plus significatie% se réduit 2 la premi"re moitié de la troisi"me décennie de notre si"cle. Le !Cercle d’(tudes Social)Chrétiennes# se constitue au dé&ut des années ’: et fait conna7tre les produits de sa réflexion 2 traers son !organe périodique de pu&licité# ) la reue Solidaritatea. Il conient de préciser d"s le dé&ut que des informations détaillées sur la d-namique interne de ce groupe% sur son éolution et sur l’impact qu’il aurait pu aoir dans les milieux intellectuels de l’époque font généralement défaut. 0outefois% 0outefois% sa carte d’identité% telle qu’elle nous est présentée dans les pages de la reue% nous indique que le groupe réunit% d"s sa constitution en 8K: ) l’année de la parution du premier numéro de Solidaritatea )% un &on nom&re de mem&res de la hiérarchie ecclésiastique orthodoxe% de professeurs uniersitaires de la Raculté de 0héologie et des autres Racultés des Uniersités de /ucarest et de Clu'% tout comme des fonctionnaires du 5inist"re des Cultes de l’époque. ;ui plus est% l’actiité de ce groupe de réflexion est mise sous le patronage honorifique du 5étropolite Primat 5iron Cristea ) plus tard% en 8K:% patriarche de l’(glise 4rthodoxe +oumaine ) et réunit% en tant que mem&res d’honneur% les métropolites de la 5oldaie et de la 0rans-lanie. Il serait donc légitime de procéder 2 la recherche d’une réflexion social)chrétienne menée sur le terrain de l’orthodoxie% qui exploite ses éléments spécifiques et qui ise 2 préciser la position d’une orthodoxie sociale. ous nous deons toutefois de préciser d"s le dé&ut que cette présence distinguée ne se retroue pas entre les pages de Solidaritatea. En effet% aucune des personnalités citées ci)dessus n’entend s’adresser au pu&lic au mo-en de cette reue et% au cas oB elles le font% ce n’est qu’2 des occasions spéciales% indépendantes% pour ainsi dire% de l’actiité du Cercle d’(tudes Social)Chrétiennes. De surcro
s-st"me d’idées articulées et solidement argumentées% capa&le de se présenter en alternatie ia&le pour le choix intellectuel et politique de l’époque. D’ailleurs% on dirait que ni m3me les mem&res du cercle n’ont pas la conscience de la spécificité de leur réflexion puisque’ils déclarent 2 haute oix leur sensi&ilité intellectuelle li&érale ?Stefan /ogdan@ ou &ien !socialiste)chrétienne# ?er&an Ionescu@% par exemple. De toute mani"re% sans aancer% pour l’instant% autres considérations de cette nature% disons seulement qu’il deient éident% m3me 2 une premi"re lecture de la reue% que le Cercle d’(tudes Social)Chrétiennes est marqué aant tout par une identité manquée. La réflexion qu’il m"ne reste plut,t dans un état h-&ride oB l’a&ondance des questions s’accompagne d’une paureté extr3me des réponses. Deux constats serait appelés 2 'ustifier% aux -eux de Solidaritatea% le &esoin d’une réflexion social)chrétienne dans le contexte de la +oumanie 2 peine sortie de la Premi"re Xu"re mondiale. Il s’agirait% d’une part% de l’o&seration selon laquelle le pa-s traerse une époque de démocratie radicale% rendue isi&le sur le plan politique par le ote uniersel et% dans l’espace socio)économique% par la réforme fonci"re $ !une époque oB la terre et le ote sont 2 la portée de tous# 7:9 . 6utrement dit% si% apr"s la Xuerre% !le pro&l"me politique est résolu par l’institution du ote uniersel% et le pro&l"me économique par le passage de la terre entre les mains des cito-en# 7=9 cito-en# 7=9 % il reste 2 examiner la mani"re oB un changement politique d’une ampleur pareille influe sur la d-namique sociale. Ce que l’institution de la démocratie se fesait accompagner d’un !désordre moral sans précédent# 7>9 précédent# 7>9 . Ce désordre pourrait 3tre lu dans le grand nom&re d’in'ustices sociales qui tourmenteraient 2 l’époque la société roumaine. aturellement% ces in'ustices appellent des solutions% et c’est 'ustement la alidité de ces solutions qu’entend soumettre 2 l’épreue le groupe de Solidaritatea% en affirmant que la recherche du neuf ) pour 3tre raiment &énéfique 2 la société roumaine ) doit o&ligatoirement tenir compte de ce qui est !fondamentalement 'uste dans notre organisation sociale# et !des principes de conseration nationale# 79 nationale# 79 . Une fois ces rep"res éta&lis% le cercle de Solidaritatea s’attelle 2 une tche respecta&le% 2 saoir celle d’enseigner la démocratie parce que% &ien que formellement instituée% elle fait preue de trop de noueauté dans le contexte roumain pour pouoir 3tre dé'2 capa&le d’engendrer des résultats positifs. Ce ne serait donc qu’2 traers ce traail d’instruction et d’éducation que la démocratie roumaine pourrait prétendre fournir les prémisses nécessaires 2 un déeloppement dura&le et &énéfique 2 la société. Pour s-nthétiser &ri"ement les idées éhiculées dans la plupart des articles de la reue% cette instruction ) isant !l’entrée effectie# de la +oumanie dans la modernité )% est tenue se produire dans l’esprit du christianisme% plus précisément de l’orthodoxie% au &énéfice et par la mise en aleur de la nation roumaine. Démocratie et nation résument les idées fondamentales de la conception moderne de l’organisation sociale% qui doient présider 2 tout essai de réforme sociale. La démocratie fournit la r"gle politique de la nation et la nation donne corps 2 la démocratie puisque !la démocratie érita&le doit 3tre nationale% li&érale et chrétienne% surtout chrétienne# 79 chrétienne# 79 . Démocratie% christianisme et nation deiennent donc les piliers autour desquels la réflexion social)chrétienne de Solidaritatea est censée s’organiser. Les trois notions sont
complémentaires parce que% d’une part% le christianisme est assimilé essentiellement 2 l’orthodoxie% propre 2 l’espace roumain et% d’autre part% !l’esprit chrétien est appelé non seulement 2 donner la solution 2 un pro&l"me social% mais aussi% et surtout% 2 contri&uer 2 la consolidation de la nation# 79 nation# 79 . 789 Parmi les mem&res de Solidaritatea% dont les noms ne se retrouent toutefois pas entre les pages de la reue% on cite$ Prof. . Pran% Prof. Dr. C. 6nghelescu% Prof. X. X. 6ntonescu% Prof. /ogdan DuicW% Prof. . Xhidionescu% Prof. . Cotlarciuc Cotlarciuc ... 7:9 Solidaritatea% /ucarest% I% no. 8% 8K:% p. :. 7=9 Ver&an Ionescu% !Cuinte cWtre muncitori#% Solidaritatea% III% no. 8)=% 8K::% p. =. 7>9 !DupW un an#% Solidaritatea% II% no. 8)=% 8K:8% p. =. 79 !Primul nostru cu nt#% Solidaritatea% I% no. 8% 8K:% p. 8. 79 I&idem% p. =. 4n ne troue pas une explication du sens précis attri&ué au terme li&érale emplo-é pour définir la !démocratie érita&le#% et cela d’autant plus que les mem&res du cercle% 2 quelques exceptions pr"s% ne témoignent pas d’une sensi&ilité li&érale manifeste. 4n pourrait toutefois penser qu’il s’agirait principalement de l’institution d’un régime de li&ertés% défini essentiellement par la li&erté de pensée. 79 .X. Ispir% !4 chemare#% Solidaritatea% I% no. >)% 8K:=
Le r,le social du christianisme Solidaritatea oit la société roumaine des années : comme une société diisée% dépourue de cohésion% puisque rongée par un conflit entre les classes sociales. Les conséquences de ce conflit se font sentir 2 traers les in'ustices dont le su'et priilégié est le milieu ourier. ;ui plus est% le rem"de de cette maladie du corps social est d’autant plus difficile 2 identifier% que les !énergies de la nation# sem&lent% pour le moment% taries. Sans doute% l’on peut remarquer r emarquer ici une similitude asse éidente entre le discours de chrétiens)sociaux roumains et celui de la doctrine sociale catholique% tous deux centrés sur une question de pathologie sociale et orientés ers l’identification des mo-ens appropriés 2 redonner ie 2 une société malade. Si la doctrine sociale catholique% au fil de l’éolution qu’elle conna
ocation 2 résoudre la question sociale 7:9 sociale 7:9 . Le défaut principal de la solution marxiste réside% 2 l’ais des mem&res de Solidaritatea% dans le caract"re partiel et réducteur de son approche et% 2 la fois% dans sa nature utopique. Le pro&l"me 2 résoudre ne se réduit pas 2 la gestion des simples conditions matérielles% il est% au)del2% un pro&l"me humain$ Cette interprétation matérialiste am"ne la déconsidération des réalités naturelles. Comme il changent le s-st"me social en place et le régime actuel de propriété% les socialistes croient pouoir supprimer la mis"re humaine. 5ais le régime économique n’est pas l’unique cause des maux sociaux. D’ici% une conséquence importante% qui représente aussi la condamnation de l’utopie marxiste 7=9 marxiste 7=9 . Ce n’est pas qu’on contesterait% par cette condamnation% la légitimité des questions posées par le courant socialiste% quelle que soit sa nature 7>9 nature 7>9 . 6u contraire% les chrétiens)sociaux roumains affirment% plus ou moins de concert% que le socialisme représente un mouement partiellement motié et qui pourrait contri&uer 2 la solution des maux de notre société si% aant tout% il assumait un caract"re national et chrétien 79 . Il s’agit sur ce point des deux critiques principales que Solidaritatea entend adresser au socialisme% ou% du moins% 2 une partie des courants socialistes. 4n &lme son caract"re internationaliste parce que !cette idée d’internationalité a 2 l’encontre de la nature# $ Un peuple% une nation% une société% ne peuent s’épanouir qu’2 l’intérieur de leurs fronti"res naturelles. Chaque peuple poss"de une me spécifique% liée 2 son milieu naturel oB il a pris naissance. Cette me renferme en son sein les cro-ances% les idéaux% les coutumes et les traditions% l’organisation sociale% qui ne peuent s’internationaliser ou se généraliser sans affai&lir la cohésion m3me de la nation. C’est un commandement de la nature que chacun s’épanouit 2 l’intérieur de ses fronti"res 79 fronti"res 79 . 5ais% une fois écartée la dimension internationaliste% les !principes du socialisme# restent ala&les si l’on les impr"gne d’un esprit chrétien $ 0out 0out ce mouement social)chrétien tend ers la solution des principes du socialisme comme la socialisation des mo-ens de production% pr oduction% la transformation du capital prié en capital social% le rapport entre le traail et le capital% entre le traailleur et le patron% la alorification de l’indiidu par le traail quantitatif et qualitatif etc. selon l’esprit éangélique. C’est dire que le premier pas ers la réforme sociale concerne 'ustement ces &iens de l’me ?...@ ? ...@ sans lesquels toute transformation de l’organisme social reste une simple utopie% oil2 pourquoi la question sociale est% aant tout% une question morale 79 morale 79 . La transformation de la société% au sens de l’élimination des in'ustices% est censée s’opérer 2 traers une christianisation du corps social au mo-en duquel - soient consacrées les aleurs chrétiennes érita&les% capa&les de régir une d-namique naturelle de la société. La 'ustice et la conscience% en tant que manifestations d’un principe immanent% doient se faire place au sein de l’organisme social actuel% en transformant et en éin1ant les défauts de l’organisation sociale% issus de ses fondements antérieurs antérieurs 7H9 7H9 .
C’est par conséquent le principe m3me de la société qu’il faut changer. Parce que la société érita&le n’est ni celle des socialistes matérialistes% fondée sur la lutte des classes% ni celle des li&éraux de l’école classique dont la loi est la concurrence effrénée 7K9 . La érita&le société% 2 l’ais des représentants du groupe social)chrétien% est la société fondée sur le principe de l’amour fraternel et régie par l’idéal de la solidarité sociale 789 ) !non pas la lutte des classes% mais la solidarité sociale% qui n’est autre qu’une compréhension plus profonde de l’amour chrétien# 7889 chrétien# 7889 . Ce n’est qu’au sein d’une telle société% que peut s’organiser une !érita&le ie démocratique# dont l’essence réside dans !l’harmonisation de tous les intér3ts% dans la solidarisation de toutes les aleurs. Contre les courants anarchiques% Solidaritatea ne croie pas 2 la lutte des classes et la re'ette pour le &onheur de la société% &onheur qui se traduit par la concorde et l’amour unanime# 78:9 unanime# 78:9 . Il s’agit% en effet% d’une recherche du &onheur que propose Solidaritatea% acquérant ainsi un caract"re aussi utopique que celui qu’elle condamnait dans le cas du marxisme. C’est autour de l’idée de l’instauration d’une cité céleste sur la terre que s’organise la réflexion social)chrétienne roumaine% idée re'etée par la doctrine sociale catholique% qui% s’inspirant d’une philosophie de la finitude 78=9 % la condamne en tant que source d’erreurs et de déiations au plan des actions concr"tes 78>9 concr"tes 78>9 . 6u contraire% Solidaritatea% &ien qu’elle affirme que !le mouement social)chrétien ) dont elle se fait le porte)parole ) suppose une doctrine philosophico)religieuse éla&orée dans le grand la&oratoire de l’histoire sociale#% s’assigne comme finalité derni"re !les mots de la pri"re de Dieu $ ’Comme au ciel% aussi sur la terre’. Son fondement est la conception morale% qui doit imprégner toute réforme et toute pratique sociale$ l’éléation de la aleur de l’homme% la formation de la personne humaine# 789 humaine# 789 et son idée directrice est la réalisation de la perfection humaine% de la 'ustice sociale% de l’amour chrétien entre indiidus et des autres ertus... 789 ertus... 789 . Par conséquent% il s’agit plut,t de la construction d’un ordre noueau% idéal% que de l’a'ustement de l’ordre existent dans le moule d’un ordre naturel. Il est rai% on reconna
d’éducation% et donc du raffinement que celle)ci lui offre June éducation fournie par la famille et par l’Etat ) est% de par sa nature% une &rute que l’on peut retrouer encore dans les illages isolés 78K9 isolés 78K9 . Le discours de Solidaritatea suit donc% d"s son dé&ut m3me% une oie tout 2 fait différente de celle que choisissent la doctrine sociale catholique et les constructions politiques occidentales d’inspiration chrétienne. Car ces derni"res s’appuient sur le présupposé fondamental de la primauté a&solue de la personne humaine en rapport aec les différentes formes historiques d’agrégation sociale et prennent la personne pour référence essentielle de tout 'ugement porté sur l’ordre social. 4r% comme elle fait appel 2 une définition de la personne en termes de produit historique% de résultat de la ciilisation ou de l’éducation% Solidaritatea lui refuse 'ustement ce statut. En effet% l’attitude des chrétiens)sociaux roumains deient compréhensi&le une fois située dans l’atmosph"re intellectuelle générale des années ’: et ’= oB la nation% plus précisément l’Etat)nation% constitue l’h-poth"se de &ase de toute anal-se politique. 789 !Primul nostru cunt#% Solidaritatea% I% no.8% 8K:% pp. =)>. 7:9 !n al treilea an#% Solidaritatea% III% no. 8)=% 8K::% p. 8. 7=9 Ver&an Ionescu% !Socialismul Ti 5orala#% Solidaritatea% I% no. =)>% 8K:% p. 88. 7>9 Les mem&res de Solidaritatea% surtout Ver&an Ionescu% insistent &eaucoup sur les différences essentielles qui séparent le marxisme% condamné et re'eté% et le socialisme fran1ais% en principe défendu% et dont le chef de file est déclaré Saint)Simon. 79 Vtefan /ogdan% !Interna\ionala a III)a Ti socialiTtii romni#% Solidaritatea% I% no. 8% 8K:% p. >:. 79 Ver&an Ionescu% !Cuinte cWtre muncitori#% Solidaritatea% III% no. 8)=% 8K::% p. =. 79 Ver&an Ionescu% !Socialismul Ti 5orala#% Solidaritatea% I% no. =)>% 8K:% p. 8:. 7H9 I&idem% p. =. 7K9 Ver&an Ionescu% !5iTcarea social)creTtinW Ti reforma ie\ii sociale#% Solidaritatea% I% no. >)% 8K:=% pp. :)=. 789 !Primul nostru cunt#% Solidaritatea% I% no.8% 8K:% p. 8)>. 7889 !DupW un an#% S.% II% no. 8)=% 8K:8% p. 8. 78:9 I&idem% p. 8. 78=9 Chantal 5illon Delsol% L’Etat su&sidiaire. Ingérence et non)ingérence de l’Etat$ le principe de su&sidiarité au fondments de l’histoire européenne% Paris% 8KK:% pp. 8) 88. 78>9 I&idem% loc.cit.
789 !DupW un an#% Solidaritatea% II% no. 8)=% p. 8. 789 Ver&an Ionescu% !Contri&u\ia /isericii la reolirea pro&lemii sociale#% Solidaritatea% II% no. >)% 8K:8% p. K>. 789 .X. .X. Ispir% !6rmoniarea claselor sociale prin religiune#% Solidaritatea% I% no. :% 8K:8% pp. )H. 78H9 Ver&an Ionescu% !Socialismul Ti 5orala#% Solidaritatea% I% no. =)>% 8K:% p. 88. 78K9 Cristu S. egoescu% !Caul inginerului Cristescu#% Solidaritatea% III% no. >)% 8K::% pp. )H.
Un ordre social chrétien En réplique au constat des maladies qui rongent le corps de la société% l’une des premi"res solutions que la reue offre au lecteur est 'ustement la description d’une société capa&le d’incarner les principes Jénoncés de mani"re plus ou moins explicite J d’une pensée chrétienne 2 ocation politique. Celui qui construit une telle image est Ion 5ihWlcescu 789 5ihWlcescu 789 % professeur 2 la Raculté de 0héologie de /ucarest. Du fait que sa réflexion se situe au sein des articles du premier numéro de la reue Solidaritatea% nous pouons considérer que son point de ue 'ouit de quelque autorité entre les mem&res du cercle social)chrétien. L’exposé L’exposé de Ion 5ihWlcescu est ouert par une affirmation pour ainsi dire classique en la mati"re $ !L’homme ne peut ire% ne peut déplo-er les qualités de son me et atteindre le &ut auquel il a été destiné par Dieu% qu’en société#% une affirmation qui renoue aec la tradition aristotélicienne de la nature sociale de l’homme. Par conséquent% l’argument de la socia&ilité naturelle est appelé% tout comme dans le cas de la doctrine sociale% 2 se constituer en pilier de la réflexion sociale orthodoxe. 5ais% 2 la différence du discours catholique% elle n’est précédée dans ce cas précis% par aucune considération sur la aleur et le statut de l’3tre humain et sur les éléments essentiels qui donnent contenu 2 sa dignité. Si l’homme est un 3tre social% !la ie en société et l’ordre social ont leur fondement dans la nature humaine et forment des éléments constitutifs de l’ordre naturel. 0ous 0ous deux se réduisent% en derni"re instance% 2 Dieu le Créateur et font partie de son plan#. Le caract"re sacré de cet ordre social dont il est ici question 'ustifie% tout d’a&ord% sa dura&ilité et immua&ilité $ puisque l’homme est censé atteindre un &ut éta&li par Dieu% 2 traers la création% et puisqu’il ne peut le faire qu’en société% il en découle que la qualité essentielle de l’ordre social est sa sta&ilité% exprimée par l’existence continue des conditions nécessaires au déeloppement humain. Rondé en Dieu et rapporté au destin humain% l’ordre social éite tout danger de contestation se situant d’em&lée en dehors de l’espace du dé&at. Conséquemment% mettre en doute le fondement transcendant de cet ordre c’est porter atteinte 2 cette sta&ilité sociale qu’est la condition m3me de l’épanouissement de l’3tre humain. Pour faire &ref% déranger tout élément de cette logique c’est prooquer la ruine de l’édifice entier. 4r% c’est 'ustement la sta&ilité de l’ordre social que met en doute la théorie du contrat 7:9 contrat 7:9 % théorie que Ion 5ihWlcescu entend fortement critiquer. !L’ordre !L’ordre social et de l’Etat 7=9 est% selon cette théorie% le produit de l’entente ar&itraire des gens% du soi)disant contrat
social#. 6 part le fait que cette conception est dépourue de toute érité puisque !simple fiction historique#% elle est également extr3mement dangereuse parce qu’elle a&rite !les grains de la réolution% comme l’ont proué la grande réolution fran1aise et toutes les réolutions qui ont &ouleersé depuis les fondements des différents Etats#. Si l’ordre social perd son caract"re diin et ne dépend que de la simple olonté humaine% rien n’emp3che que la m3me olonté soit capa&le de le mettre 2 tout moment en question en procédant 2 une refondation de la société et en ignorant ainsi l’immua&ilité du commandement diin. La conception contractuelle n’est% par conséquence% qu’une errance de l’esprit humain im&u d’arrogance car ni l’existence% ni la structure de la société ne rel"ent pas de la olonté humaine. Epanouissement humain% ie sociale% d-namique de la société s’harmonisent toutes dans le plan du Créateur% appartenant donc 2 un ordre intangi&le% le meilleur possi&le et l’unique naturel. C’est 'ustement pour pouoir répondre aux &esoins matériels et spirituels de l’homme que la société emprunte une structure spécifique% nécessaire 2 son existence m3me% et qui la rend supérieure 2 un simple rassem&lement aléatoire des hommes $ La société ne peut exister si dépourue de structure. La totalité des hommes constituent une société qui n’est pas une simple agrégation des 3tres humains% mais% par contre% un organisme dont les mem&res se conditionnent réciproquement dans leur existence et dans leur fonctionnement% s’aident mutuellement et traaillent de mani"re harmonieuse pour atteindre le &ut posé par le Créateur. C’est pourquoi% la société a une structure organique% issue de sa nature m3me et conforme 2 ses &esoins. C’est en effet la conception médiéale% organique de la société que Ion 5ihWlcescu inoque 2 ce moment de son exposé% une conception contestée dans le dé&at de l’époque 'ustement pour son caract"re anachronique et catégoriquement inapproprié pour rendre compte des données de la société contemporaine. Présenter l’organisation sociale 2 la mani"re d’un organisme iant% c’est ordonner indissolu&lement toutes les parties au tout% pouru pour ainsi dire d’une ie et d’une logique propre qui englo&e et dissout tous les éléments particuliers. 6utrement dit% selon la conception organique% l’indiidu est ordonné 2 la société autant du point de ue des mo-ens nécessaires 2 la satisfaction des &esoins de son existence% que dans la perspectie de la finalité qu’il est censée poursuire et qui rel"e elle)aussi de l’espace commun. Cette structure organique consacre l’existence au sein de la société d’une multitude de groupes% remplissant chacun des fonctions différentes% dont l’action conerge ers la satisfaction des nécessités qu’est censée courir la société en son ensem&le. Pour pouroir aux multiples &esoins matériels et spirituels de l’homme% la société s’est structurée en états% classes ou conditions sociales comme celle des agriculteurs% des artisans% des commer1ants% des militaires% des pr3tres etc. Il s’agit plut,t de l’image d’une société médiéale% munie d’une architecture corporatie% qu’offre ici Ion 5ihWlcescu% un ta&leau social oB chacun se oit assigner une place et un r,le &ien précis. Cette diision sociale fonctionnelle qui témoigne d’immo&ilité% est encadrée par une équation de la satisfaction des &esoins dont les termes extr3mes% rapportés 2 des nécessités de premier ordre% sont la famille et l’Etat $ !Pour la
croissance du genre humain et pour la préseration de l’ordre social% ont pris naissance la famille et l’Etat#. Le corollaire de cette diision fonctionnelle est la consécration au sein de la société de l’inégalité de mem&res. Ce qui surprend ici c’est le fait que cette inégalité ne décrit pas le statut des indiidus considérés un par rapport aux autres% mais le statut des groupes définis par un crit"re socio)professionnel. La structure organique de la société présuppose% de mani"re nécessaire% une supra) ordination et un su&ordination des actiités humaines et% par cela m3me% l’inégalité de ses mem&res. Par la nature m3me des choses% les classes appelées 2 déplo-er une actiité intellectuelle sont supérieures 2 celles qui remplissent un traail ph-sique% les classes qui correspondent 2 un &esoin général sont supérieures aux classes qui correspondent 2 un &esoin partiel. Il - a donc une logique qui consacre la primauté en aleur du général sur la particulier% a&outissant 2 une hiérarchisation sociale qui rappelle en quelque sorte le discours platonicien d’une société 'uste qui est 'uste précisément parce qu’elle est &ien ordonnée. L’inégalité en droits et en dignités qui organise cette hiérarchie sociale est complétée et soutenue par l’interdépendance compl"te et réciproque des différents corps de l’organisme% interdépendance qui sugg"re l’image d’un tout sans fissure% 2 l’intérieur duquel chaque rouage% si menu soit)il% existe% participe et définit sa signification par rapport 2 la d-namique générale et 2 l’harmonie de la société en son ensem&le. 6ucun corps ne pourrait su&sister sans les autres parce que chacun fait un serice aux autres et a% 2 son tour% &esoin de leurs serices. C’est 2 traers ce conditionnement réciproque des classes sociales que se déoile le caract"re d’organisation de la société. Du fait que ces fonctions sociales ont leur fondement dans la nature m3me de la société et sont a&solument indispensa&les pour son existence% leur raison derni"re% tout comme celle de l’organisme social% se troue en Dieu% l’auteur de la société. Elles sont donc ordonnées% non pas de fa1on immédiate% mais médiate% par Dieu lui)m3me% en tant qu’institutions diines% supérieures 2 l’ar&itraire humain. ous pourrions rapprocher ce discours de celui de l’enseignement catholique sur les structures essentielles de l’existence humaine $ l’ordre social% tel qu’il correspond 2 la nature% s’organise autour d’une série d’éléments fondamentaux% dont l’existence% &ien que suscepti&le de ariations% ne saurait 3tre mise en doute par les différentes formes historiques d’organisation sociale. Par conséquent% cette perspectie chrétienne de la société% telle qu’elle est tracée par Ion 5ihWlcescu% renferme le refus catégorique de toute prétention socialiste d’instauration d’une égalité sociale de fait car une telle entreprise non seulement iendrait en contradiction aec les commandements diins% mais elle ne saurait 3tre munie d’aucun résultat positif% portant atteinte 2 l’existence m3me de la société. En effet% en anal-sant la ia&ilité de la reendication socialiste% 5ihWlcescu a&outit 2 mettre en opposition deux couples $ inégalité ) interdépendance et égalité ) indépendance. Le premier définit l’espace social et se constitue en condition essentielle de l’épanouissement des hommes et de la société. 6u contraire% l’autre caractérise un espace asocial% oB les hommes sont !compl"tement indépendants% li&res comme les &3tes de la for3t#. Conséquemment% cette li&erté issue de l’indépendance n’a pas en
elle)m3me une aleur positie car% finalement% elle implique un ailissement de l’3tre humain au nieau de la &3te. En dehors de la société% l’homme est li&re% mais non pas en qualité d’3tre humain% mais en tant qu’animal. C’est dire% en fin de compte% que l’homme n’est homme qu’au mo-en de sa dimension sociale% que% finalement% il n’est homme que dans et par son appartenance 2 la société. 6ntérieurement et indépendamment% il en est dépouru. 6 remarquer ici une opposition radicale par rapport 2 la réflexion catholique. Si% dans le premier cas% il n’- aait de société que des personnes% si la personne précédait tou'ours l’aménagement social% dans le cas pris ici en discussion% il coniendrait plut,t de dire qu’il n’- a d’hommes que dans la société. En effet% il sem&le que l’auteur ne troue pas nécessaire d’arguer de la aleur de l’3tre humain saisi en sa singularité. Par contre% il tche plut,t 2 ne 'ustifier que la supériorité a&solue de la société sur la personne. 0out 0out comme l’homme ne peut exister que dans la société% et la société ne peut su&sister sans une structure organique% cette structure% 2 son tour% ne peut exister sans un ordre de droit social. C’est 'ustement 2 traers cet ordre de droit social que le caract"re immua&le du tissu social est consacré et traduit dans un langage 'uridique parce que sous ce nom% on entend la somme de toutes les lois et dispositions qui déterminent les droits et les deoirs des mem&res de l’organisme social ) indiidus et corporations ) autant dans leur rapport réciproque que dans leur relation aec le tout% et qui assure 2 chacun le li&re accomplissement de sa fonction. De cette mani"re% l’ordre de droit de la société fournit 2 la d-namique sociale un sens précis% indique 2 chacun sa position et son statut et le rend capa&le d’agir au sens de son déeloppement. C’est 2 traers cet ordre que chaque mem&re de la société% qu’il soit indiidu ou corporation% se oit reconna
Pour assurer la sauegarde de l’ordre de droit% on a &esoin de cette forme de société organisée qu’on appelle Etat et qui seul dispose% dans une mesure adéquate% des organes et des mo-ens nécessaires pour assurer le r"gne du droit. Doté d’une tche d’une telle importance% l’Etat fait lui)aussi partie des structures essentielles de l’existence humaine. Institution diine% tout comme la société ?...@% son existence est postulée dans l’ordre naturel des choses. L’Etat a d na
société dont les mem&res acceptent pleinement et unanimement les aleurs inoquées par l’Etat. 4r% au moment oB la communauté de finalité éclate% le recours 2 la contrainte deient inéita&le et l’autorité deient despotique. L’autorité est de deux t-pes $ a&straite ) le droit ou les principes de droit% et concr"te ) la personne qui représente l’autorité% et tous deux trouent leur fondement en Dieu% en poursuiant la conseration de l’ordre diin dans le monde. Ce n’est qu’2 traers ces arguments qu’est possi&le% aux -eux de 5ihWlcescu% de parler de soueraineté. La soueraineté et fondée en Dieu ou elle n’est fondée du tout. La soueraineté est censée 3tre a&solue et intangi&le et ce n’est qu’au mo-en de sa dimension transcendante qu’elle l’est effectiement. Par conséquent% qui remplace donc la soueraineté de Dieu par la soueraineté du peuple% détr,ne par cela% en principe% tous les souerains. De cette mani"re% m3me la modalité de transmission du pouoir% que la doctrine sociale catholique aait qualifié d’aspect formel qui ne touche pas 2 l’essence de l’autorité% se oit ici réglementée. 5ihWlcescu para9 .
Rinalement% il sem&le que% 2 l’ais de Ion 5ihWlcescu% la consécration des inégalités sociales% de la structures hiérarchique de la société comme releant d’un ordre diin% n’est pas suffisante pour les rendre compl"tement accepta&les. Inéita&lement% !la supraordination et la su&ordination quant aux droits et aux deoirs crée une tension entre les indiidus% une collision entre les intér3ts du supérieur et de l’inférieur#. L’action de l’Etat dans le sens de l’apaisement de ces tensions n’est pas suffisante et m3me pas satisfaisante. Par conséquent% il est nécessaire qu’il - ait un élément qui unisse% qui rapproche% ce que le droit% par sa séérité% sépare. Cet élément est l’amour qui se manifeste comme 'ustice% douceur% modération de la part des autorités% comme soumission olontaire de la part des cito-ens% comme respect de la part des états inférieurs aux états supérieurs% comme &ieneillance réciproque entre tous les mem&res de la société. 6 remarquer que la la 'ustice n’est donc pas considérée comme comme une ertu indépendante% une ertu supérieure% qui su&ordonne les actes des autres ertus et soit censée régir la société en son ensem&le tant sur un axe ertical qu’horiontal% mais &ien une forme de manifestation de l’amour qui impr"gne de fa1on diffuse le corps social. De surcro9 6 remarquer que% dans l’énumération% le deoir l’emporte sur le droit ) l’o&ligation 7>9 6 n’appara
Le sens de la réforme sociale L’!éléation L’!éléation de la dignité humaine# et la christianisation de la société ne pourraient se réduire% pour ce qui est de l’identification des mo-ens d’action% 2 la simple prédication de la moralisation de l’homme 789 l’homme 789 . Elles doient nécessairement amener au deant de la sc"ne% en tant qu’acteurs de premier ordre% l’Eglise orthodoxe et l’Etat% qui sont appelés 2 une étroite colla&oration.
L’Eglise orthodoxe doit comprendre !l’impératif du temps% renoncer 2 l’isolement et descendre dans la société# pour deenir !érita&lement nationale# 7:9 nationale# 7:9 . Elle est l’instance la plus autorisée 2 prescrire les rem"des érita&les pour la maladie dont souffre la société roumaine. La réalisation de la 'ustice sociale entre les indiidus% la lutte contre la concurrence effrénée% le rapprochement et la coopération des forces indiiduelles pour emp3cher l’exploitation de l’homme% la réglementation des rapports entre le capital et le traail sur un fondement éthico)chrétien% la 'uste appréciation du traail% l’éléation de la dignité humaine% en un mot la solidarisation des forces isant l’amélioration morale et matérielle de l’état social de l’indiidu sont autant de questions deant lesquelles l’(glise ne saurait garder le silence 7=9 silence 7=9 . Par conséquent% Solidaritatea inite l’Eglise orthodoxe 2 éla&orer une érita&le doctrine sociale comme expression de son intér3t et de son implication dans les pro&l"mes auxquels se heurte la société roumaine de l’époque. D"s lors% la ie sociale doit 3tre !o&'et de méditation pour l’Eglise et de concurrence aec les autres institutions# 7>9 institutions# 7>9 . Pour ce faire% l’Eglise n’est pas censée inciter 2 !la création d’un parti clérical% comme en 4ccident#. 6u contraire% l’on doit &ien !se garder des conceptions médiéales% et la socialisation de l’Eglise doit s’opérer dans l’esprit de l’Etat moderne# 79 moderne# 79 . /ien que les auteurs n’entendent pas expliquer le sens exacte qu’ils attri&uent aux !conceptions médiéales# de l’actiité de l’institution ecclésiastique% il sem&le qu’ils se réf"rent plut,t au refus d’assigner un r,le proprement politique 2 l’Eglise ) &ien que% en fin de compte% cette possi&ilité ne soit pas exclue. ;uant 2 !l’esprit de l’Etat moderne#% il para
De plus% la ia&ilité de ces principes appara
0outefois% 0outefois% il sem&le que l’égalité est une conséquence de l’affirmation de la dignité. Le principe de la dignité humaine% apporté par le christianisme% s’est réalisé au sein de la famille% par l’égalité entre les époux. Le m3me principe% transposé en société% a déterminé% dans l’espace politique% la participation des cito-ens de tous les classes sociale au gouernement et 2 l’organisation de l’Etat. Dans le domaine économique la mise en aleur du traail et l’équili&rage des facteurs de productions. La lutte contre l’emploi de l’homme comme simple instrument de traail et d’enrichissement. Dans le domaine social $ le niellement des aspérités et des différences de caste entre les classes sociales. Plus loin% l’égalité deant les lois% du point de ue 'uridique% par la consécration des m3mes droits et deoirs pour tous les cito-ens. De cette mani"re% la dignité humaine fonderait en effet l’égalité% ou% plus précisément% les esp"ces de l’égalité que l’on retroue au sein de la société. 5ais% cette dignité% qui ailleurs est associée aussi au socialisme 78=9 socialisme 78=9 % n’acquiert pas un contenu tr"s &ien défini% comme celui fourni par les droits personnels dans l’enseignement social catholique. Elle implique une égalité en aleur des 3tres humains% mais une égalité en aleur qui sem&le se traduire plut,t par une égalité de fait mise en Oure sur tous les plans de la ie sociale et qui explique ainsi l’aancée et les effets sociaux produits par l’idée d’égalité religieuse. Par conséquent% la dignité para
ertu% releant des ordres différents. Conséquemment% la 'ustice ne se définit pas comme une !ertu générale% qui se su&ordonne les actes des autres ertus ainsi que ces autres ertus elles)m3mes# 78>9 elles)m3mes# 78>9 . Elle est ainsi exigée d’une mani"re plus haute que la charité. 4r% si la charité appartient au domaine interindiiduel% incitant 2 des actiités spontanées ordonnées par une o&ligation purement morale% la 'ustice ) 'ustice sociale ) est censée régir% par sa dimension de 'ustice distri&utie% les rapports du tout 2 la partie% de la société 2 ses mem&res. Dans ce cas% l’action de l’Etat% orientée ers le respect des exigences de 'ustice et définie comme constante et perpétuelle olonté d’attri&uer 2 chacun ce qui lui est d% ne signifierait nécessairement pas l’accomplissement d’une o&ligation fondamentale et contraignante% issue de sa nature m3me% mais plut,t le déploiement d’une oeure de charité% puisque% finalement% charité et 'ustice sont équialentes. Pourtant% fonction de l’amour% la 'ustice appara
D’ailleurs% l’Eglise et l’Etat doient colla&orer étroitement pour la guérison des maux manifestés dans la société. L’enseignement chrétien est supposé inspirer l’action de l’Etat qui est appelé 2 !donner la solution de tous les pro&l"mes selon l’esprit chrétien# 789 . /ien que cette colla&oration entre les deux institutions soit supposée se produire !dans l’esprit de l’Etat moderne#% cela n’emp3che que la Solidaritatea exhorte 2 une !participation des pr3tres 2 la ie politique du pa-s% en manifestant leurs conictions &ien définies# 789 définies# 789 . En effet% l’esprit moderne n’exige pas une séparation entre l’Etat et l’Eglise% puisqu’il n’- a !aucune raison de changer les rapports traditionnels entre l’Etat roumain et l’Eglise orthodoxe# 789 orthodoxe# 789 . 0out 0out en se gardant d’arguer en faeur d’un Etat confessionnel% Solidaritatea affirme que !orthodoxie et roumanisme sont identiques#% et que !l’Etat représente le peuple roumain orthodoxe# 78H9 orthodoxe# 78H9 . Par conséquent% les actions des deux institutions ne peuent que se compléter et se superposer% toutes deux orientés ers la !consolidation et la gloire de la nation#. ;uoi qu’il en soit% les actions de l’Etat doient se faire les porteurs de l’esprit chrétien et iser !la fraternité entre les mem&res de la société% l’harmonie et la paix#. L’Etat est censé agir dans le sens de l’apaisement des conflits sociaux 2 traers une !politique de paix#% car !la politique correcte et &énéfique est la politique de la paix% non pas celle de la guerre sociale# 78K9 sociale# 78K9 . Cependant% il para)% 8K:=% p. 8. 7:9 !Primul nostru cunt#% Solidaritatea% I% no. 8% 8K:% p. :. 7=9 !Cercul de studii Solidaritatea#% Solidaritatea% II% no. 8)=% 8K:8% p. . 7>9 Vtefan /ogdan% !DupW trei ani#% Solidaritatea% I% no. >)% 8K:=% p. . 79 !Primul nostru cunt#% Solidaritatea% I% no.8% 8K:% p. :. 79 Vtefan /ogdan% !DupW trei ani#% Solidaritatea% I% no. >)% 8K:=% p. .
79 Ver&an Ionescu% !5iTcarea social)creTtinW Ti reforma ie\ii sociale#% Solidaritatea% I% no. >)% 8K:=% p. >. 7H9 I&idem% p. =. 7K9 Par contraste% nous rappelons que les apologistes de la doctrine sociale catholique ont longuement insisté d"s le dé&ut sur le fait que l’enseignement du magist"re sur la ie sociale ne se réduit nullement 2 une simple 'uxtaposition et répétition de certains principes moraux fondamentaux Jexigences essentielles ) 2 respecter tou'ours% mais% en inoquant la érité réélée dont elle est interpr"te autorisé% elle a formulé un discours étoffé sur la personne humaine et sur sa dignité% sur la nature et les relations éta&lies au sein de la société% sur la fonction économique et sur la forme et le r,le de l’Etat. 789 Ver&an Ionescu% !5iTcarea social)creTtinW Ti reforma ie\ii sociale#% Solidaritatea% I% no. >)% 8K:=% pp. 8)H. Les citations de cette partie du texte% sauf indication contraire% sont extraites de cet article. 7889 Idem% !Puterea socialW a religiei#% Solidaritatea% II% no. 8)8:% 8K:8% p. :8:. 78:9 6lexis 78:9 6lexis de 0oc 0ocqueille% queille% Despre democra\ie 9 M.)Z. M.)Z.Cale% M.Perrin% Eglise et société économique% Paris% 6u&ier% 8KK% ol. 8% p. 8H. 789 !Primul nostru cunt#% Solidaritatea% I% no. 8% 8K:% p. =. 789 I&idem% p. :. 789 D. /oroianu% !5odificarea Constitu\iei Ti situa\ia ce se creeaW &isericii creTtine ortodoxe#% Solidaritatea% III% no. 8)8:% 8K::% p. 8. 78H9 I&idem% p. 8>. 78K9 .X. .X. Ispir% !Chestia muncitoreascW Ti educa\ia profesionalW#% Solidaritatea% I% no.8% 8K:% p. =K. 7:9 Idem% !6rmoniarea claselor sociale prin religiune#% Solidaritatea% II% no. :% 8K:8% p. . 7:89 Ver&an Ionescu% !Cuinte cWtre muncitori#% Solidaritatea% III% no. 8)=% 8K::% p. ==. 7::9 I&idem% p. =.
Une conception chrétienne sur la société économique* éc onomique* C’est au sein de la société économique% dans la situation de la classe ouri"re% que Solidaritatea identifie les in'ustices les plus éidentes. D’ailleurs% comme il a été dé'2 dit%
les mem&res du groupe social)chrétien acceptent comme a&solument légitimes les signaux d’alarme tirés par les socialistes. 4n ne troue pas dans les articles de la reue l’exposé s-stématique d’une doctrine portant sur la société économique. En reanche% ce que l’on peut - identifier% c’est une série de réflexions% asse disparates et parfois contradictoires% concernant la coopération% le traail% le droit de propriété et les deoirs socio)économiques de l’Etat.
!oopération et travail Inoquant une société fondée sur l’harmonie et la solidarité de ses mem&res% Solidaritatea refuse de mani"re explicite tant la !lutte de classes#% que la !concurrence effrénée#. Dans l’économie politique% nous affirmons le principe de la solidarité% qui se traduit par la lutte contre la concurrence instituée par le capitalisme militariste et impérialiste et par la réalisation de cette ie de coopération% qui incite l’action olontaire% qui donne 2 chacun ce qui est sien 789 sien 789 . En effet% !la coopération n’est qu’un chapitre de christianisme social#. Elle appara9 céleste# 7>9 . 5ais la mise en oeure d’un tel principe s’a"re extr3mement difficile parce que !la 'ustice sociale ne peut 3tre réalisée par le simple changement de la société li&éral)capitaliste% mais par une transformation de l’homme# 79 l’homme# 79 . +este 2 nous demander de quelle mani"re s’accorde l’appel au respect des droits naturels ) non pas explicités ) aec l’exigence de la transformation de l’homme. !La coopération représente la alorisation maximale du traail# 79 traail# 79 .! Le traail% saint% créateur de tous les &iens de ce monde# 79 monde# 79 % est déclaré 3tre le seul mo-en capa&le d’a&outir 2 une sélection des aleurs érita&les au sein de la société. Et cela parce que
!le traail est une loi de la nature# 7H9 nature# 7H9 . C’est 2 traers le traail au sein de la coopération organisée ) capa&le de produire une !égalisation des conditions o&'ecties d’existence# 7K9 d’existence# 7K9 ) qu’est assuré le triomphe de la aleur personnelle% aleur qui n’est pas respectée dans une société régie par la concurrence et définie par !l’inégalité des armes# 789 armes# 789 . En opposant coopération et concurrence% Solidaritatea fait appel 2 une !compétition lo-ale# qui se distingue de la !guerre menée selon le principe &rutal du com&at entre les animaux# et qui exige% au contraire% !la réalisation de la 'ustice réparatrice définie comme olonté d’amélioration des inégalités sociales# 7889 sociales# 7889 . Le sens ague de la 'ustice réparatrice% l’exigence d’!égalisation des conditions o&'ecties d’existence#% tout comme les réformes préconisées pour l’éliminations des in'ustices% nous font nous demander de noueau si Solidaritatea ne refuse finalement pas le principe m3me de la concurrence% penchant plut,t ers une organisation planifiée de l’économie d’une mani"re similaire 2 celle proposée par les socialistes.
La propriété C’est un certain C. Pael qui nous offre une réflexion plus cohérente sur !L’idée !L’idée de droit et de propriété selon l’esprit de l’enseignement chrétien# 78:9 chrétien# 78:9 . Il est 2 remarquer que son argumentation s’inscrit dans une logique pour ainsi dire renersée par rapport 2 celle suiie par la doctrine sociale catholique. 6insi% 2 son ais% !le droit découle du deoir qu’a l’homme de s’épanouir et d’atteindre la perfection. La notion de droit est engendrée par celle du deoir% car nous deons nous demander en quelles conditions pourrait mon sem&la&le 'ouir des droits si 'e n’aais tout premi"rement des deoirs eners lui#. Par conséquent% le deoir préc"de et conditionne le droit% car% !par mon droit et par le droit d’autrui% 'e comprend la possi&ilité d’accomplir% tous deux% notre deoir#. L’argumentation de ces droits n’est donc pas faite par rapport 2 la personne ) qui serait ainsi définie en soi)m3me% pourue de droits% il est rai a&straits% aant toute considération de ses rapports aec ses sem&la&les ) mais par rapport 2 l’extérieur% sous le rapport de la possi&ilité de alorisation effectie de ces droits. De plus% si l’on cherche 2 identifier un élément définitoire pour l’homme% pris en tant que tel% on troue tou'ours un deoir qu’il est censé accomplir ) le deoir de s’épanouir et d’atteindre la perfection% un deoir qui lie l’homme 2 la diinité. De cette mani"re% l’épanouissement de l’homme est u comme l’accomplissement d’une série de deoirs $ deoirs eners la diinité% deoirs eners ses sem&la&les. C’est pour répondre 2 ce deoir supérieur% qu’il est muni de droits% et c’est pour pouoir 'ouir de ces droits qu’il a des deoirs eners les sem&la&les. De surcro
Ce droit de propriété deient effectif par le traail% 2 traers lequel !la personne humaine s’exprime en extérieur% en imprimant aux choses son caract"re et en se les appropriant de sorte que la propriété% quelle que soit sa forme% est légitime#. Si dans cette définition du traail comme extériorisation de la personne% la réflexion de C. Pael pourrait se rapprocher de celle de la doctrine sociale catholique% en fondant la propriété sur le traail% elle s’en éloigne considéra&lement. 4n sait &ien que l’enseignement social catholique refuse catégoriquement de déduire la propriété du traail% considérant qu’un tel fondement n’est pas capa&le d’argumenter solidement le caract"re fondamental du droit de propriété. Lier d’une telle mani"re la propriété% premi"rement propriété sur la terre% et le traail c’est supposer que !chaque fois qu’un homme commence 2 traailler la terre est encore ierge ?...@A c’est supposer de plus que le traail estlogiquement antérieur 2 la propriété et qu’il ne peut - aoir de titre de propriété antérieur au traailA c’est enfin supposer qu’il ne peut - aoir de titre de propriété indépendamment du traail% ce qu’une société d’hommes qui ne sont pas tous aptes au traail% ni aptes 2 fournir un traail égal% ne saurait tolérer# 78=9 tolérer# 78=9 . Il est rai% ces critiques sont partiellement acceptées. 6insi% C. Pael reconna
&Les devoirs socio-économiques de l"tat» /0 l"tat» /0 Le discours de /artolomeu StWnescu% é3que de +mnic% sur les deoirs socio) économiques de l’Etat interient apr"s la présentation au Sénat de la loi sur la commercialisation des &iens pu&liques. 6 l’égard des droits qui sont attri&ués 2 l’Etat au mo-en de cette loi% l’é3que entend soumettre 2 l’épreue la légitimité de cette attri&ution et% 2 la foi% préciser le sens érita&le de l’action étatique. En effet% sa réflexion s’a"re d’autant plus intéressante pour notre étude du moment qu’elle appartient 2 un mem&re du clergé et% par conséquent% pourrait nous aider 2 nous former une idée de la position que prendrait l’Eglise orthodoxe dans un pro&l"me d’une telle nature% pro&l"me qui% au moins dans le discours de la reue Solidaritatea ne sem&le pas trop préoccuper l’autorité ecclésiastique. D’ailleurs% ce sont 'ustement !les ues de notre Sainte Eglise dans cette question# que l’é3que StWnescu entend exposer% et cela parce que !l’Eglise de notre nation a% parmi ses responsa&ilités principales% le soin de la ie humaine pour
l’éternité% mais aussi pour son existence terrestre% et% par conséquent% il est de son deoir de contri&uer 2 l’amélioration de la ie de ses fid"les dans ce monde#. Le premier pas 2 faire réside dans la définition du rapport érita&le qui doit s’éta&lir entre l’indiidu% la société et l’Etat. 6 remarquer que /artolomeu StWnescu organise sa réflexion en faisant appel 2 des éléments propres au discours li&éral% comme% par exemple% indiidu% intér3t personnel% initiatie indiiduelle... De m3me% l’argumentation déplo-ée dépasse les simples considérations économiques% se situant plut,t sur le terrain de la réflexion sociale et de la philosophie politique. !Ce qui est sacré dans ce monde est l’3tre humain% si menu% si fai&le soit)il#. 4n pourrait déduire de cette affirmation la déclaration implicite de la aleur ontologique de la personne humaine% qui% indépendamment de ses capacités existentielles ) !si petit% si fai&le soit)il# ) constitue le rep"re dernier pour tout 'ugement des réalités de ce monde. C’est dire que ce qui est humain est sacré et% par conséquent% s’él"e au)dessus de la logique de l’existence terrestre% en ordonnant tous les éléments de celles)ci et en constituant leur point de conergence. L’homme n’est pas seulement un 3tre primordial% il est aussi% un 3tre indépendant$ !Seul l’homme s’est reconnu dans ce monde comme 3tre primordial et indépendant#. 6 l’ais de /. StWnescu% cette indépendance ne se réduit pas 2 l’ordre axiologique% mais% &ien au contraire% elle est l’expression d’une réalité. Il a de cette fa1on parce que% dans l’accomplissement de son deoir d’épanouissement de sa personnalité% l’homme se suffit 2 soi)m3me. !Les énergies de l’3tre humain sont plus amples que le nécessaire pour la satisfaction des &esoins de l’existence et de l’épanouissement de la personne et de sa famille# 789 famille# 789 . Par conséquent% il en reste m3me un surplus et !ce surplus d’énergie est destiné par Dieu 2 3tre socialisé% %%altruiséb% il est donc censé contri&uer 2 la formation de l’3tre national de notre peuple ?neam@#. De cette mani"re% la socia&ilité de l’homme n’est aucunement motiée% ni m3me partiellement% par une insuffisance concr"te de l’indiidu de pouroir 2 son déeloppement par ses propres forces% mais elle est le résultat de la olonté diine% qui commande l’orientation d’une partie des efforts indiiduels ers la constitution d’un espace commun. En effet% cette communauté de forces dépasserait la société% pour engendrer quelque chose de plus haut ) !l’3tre national#% dont l’existence repose sur un commandement diin et qui se manifeste 2 traers les !moeurs spécifiques% les traditions% la langue#. D’autre part% m3me si suffisant quant aux capacités de son épanouissement% l’indiidu n’est toutefois pas suscepti&le d’un déeloppement érita&le en dehors de la société. C’est eners la société% eners ses sem&la&les% qu’il est censé déplo-er son !surplus d’énergie# car% concentré tout sur soi)m3me% celui)ci acquiert une aleur négatie en suscitant la manifestation du mal% partie constitutie de la nature humaine $ !0outes !0outes ces énergies% destinées 2 l’affermissement de notre corps social% si retournées r etournées ers la personne indiiduelle% la poussent ers une actiité négatie qui réside dans le réeil de ses différentes passions% parmi lesquels on compte en premier lieu la qu3te du &ien) ire% la cupidité etc.#. Pour pouoir pouroir de mani"re efficace 2 ses &esoins% les indiidus créent l’Etat. Par son &esoin de socia&ilité% l’homme s’est créé un organe capa&le de le serir aec une compétence et un pouoir plus grand que ceux des indiidus et% de cette fa1on% en ertu de cette nécessité d’association% les indiidus ont créé l’Etat.
Contrairement 2 tout les autre points de ue exposés entre les pages de Solidaritatea% il sem&le que /artolomeu StWnescu donne crédit 2 la conception contractuelle qui met au fondement de l’Etat la olonté des indiidus% en assignant 2 cette institution une aleur purement humaine% sans aucun lien immédiat aec un ordre transcendant. !L’Etat est le produit d’un droit naturel de l’indiidu# et il est censé répondre% tout d’a&ord% 2 un &esoin supérieur de celui)ci% le &esoin de socia&ilité. Par conséquent% l’Etat appara
!L’Etat est destiné 2 faire le &onheur de ses cito-ens% et% pour cela faire% il doit tenir compte de la 'ustice et de la pitié#. Il - a deux interprétations possi&les pour cette affirmation. 4u &ien% l’on consid"re que l’Etat est effectiement censé apporter le &onheur aux mem&res de la société% ce qui m"nerait 2 une conception despotique oB l’instance étatique% pour pouoir remplir cette fonction% derait tout d’a&ord définir ce &onheur% en ne laissant% par conséquent% aux cito-ens qu’une li&erté réduite% tout au plus% au simple choix des mo-ens nécessaire 2 l’atteinte d’une finalité prééta&lie. 4u &ien% l’on consid"re que l’Etat n’est tenu qu’assurer les conditions du &onheur indiiduel% les prémices nécessaires pour rendre possi&le l’épanouissement des personnes. ous considérons que cette derni"re interprétation est plus adéquate% tenant compte du discours sur la primauté de l’3tre humain qui préc"de l’affirmation en discussion. Celle)ci soul"e un autre pro&l"me. L’é3que /artolomeu parle de la 'ustice et de la pitié qui doient régir l’action étatique. De noueau% cela peut engendrer des interprétations diergentes. Si la 'ustice comme crit"re de l’action étatique se légitime% pour ainsi dire% de soi% nous pouons nous demander quel est le r,le qu’est appelée 'ouer la pitié. La pitié est une ertu qui rel"e essentiellement de l’espace prié% qui exige de l’indiidu% dans les rapports aec ses sem&la&les% une attitude imprégnée d’amour% de compassion et de &ieneillance. 0ransposée dans l’espace pu&lic% espace régit par le droit% qui deient isi&le 2 traers la sanction dont il est nécessairement accompagné% la pitié peut engendrer des effets perers% pour enir finalement 2 l’encontre de la 'ustice% en annulant son efficacité. D’autre part% si l’attitude de l’Etat eners les cito-ens doit 3tre im&ue de pitié% alors le rapport éta&li entre ces deux placerait l’Etat dans une position de supériorité éidente face 2 l’indiidu% qui% par une raison quelconque derait inspirer pitié et 'ustifier une action étatique exigée par la charité. 0outefois% 0outefois% considérant la réflexion de /artolomeu StWnescu% nous deons écarter plut,t cette interprétation et réexaminer l’affirmation. Il est possi&le qu’en associant 'ustice et pitié% l’é3que ait oulu donner une conception plus ample de la 'ustice. En ce sens% la 'ustice serait exclusiement exclusiement 'ustice commutatie% régissant régissant exclusiement les rapports entre les mem&res de la société% tandis que la pitié se rapprocherait plut,t du sens de la 'ustice distri&utie mettant en rapport le &ien des parties aec le &ien &ien de l’ensem&le. Seriteur des cito-ens% l’instance étatique serait ainsi tenu par la pitié 2 s’acquitter des o&ligations de protection et d’assistance sociale% en déplo-ant ses secours l2 oB les indiidus s’aéreraient incapa&les de faire face par leur propres forces et en assurant 2 tous une récompense équita&le 2 la mesure de leur contri&ution au &ien commun de la société. 5ais le terrain priilégié de la rencontre entre l’indiidu et l’Etat est l’espace économique. 6ant de considérer le sens de cette rencontre% l’on s’applique 2 définir la place que doit occuper l’actiité économique dans l’ensem&le de la ie sociale. 0out 0out d’a&ord% il est précisé que l’o&'ectif économique% capa&le de canaliser les énergies indiiduelles% aussi important qu’il soit% n’est finalement% qu’un mo-en de la ie. 6insi% !notre ie économique doit se déelopper d’une telle mani"re qu’elle soit capa&le d’assurer l’existence et l’épanouissement de chaque indiidu% alide ou inalide% de chaque institution% ancienne ou nouelle% et qu’elle fournisse au responsa&les de la ie sociale les mo-ens pour une pleine satisfaction de nos &esoins culturels dont la mise en aleur est censée produire la force la plus puissante de notre nation ?...@. Conséquemment% le déeloppement de la ie économique doit offrir un mo-en d’existence pour l’indiidu% pour les institutions nationales% mais surtout pour notre culture% la seule capa&le d’offrir la solidité et la pérennité de notre nation_.
De cette fa1on% la tche essentielle des !responsa&les de la ie sociale# est constituée par la ! pleine satisfaction de nos &esoins culturels dont la mise en aleur est censée produire la force la plus puissante de notre nation#. Cette tche% releant de la ie économique% s’inscrit% en effet% dans le cadre d’une responsa&ilité plus ample assignée 2 l’Etat% 2 saoir celle de !mettre en aleur les énergies créatrices de la nation% non seulement par l’orientation et le contr,le% mais aussi par la stimulation 2 traers l’impulsion#. 5ais% on remarque que l’Etat% pour pouoir faire face 2 la totalité des tches qu’il est appelé 2 accomplir% doit nécessairement et premi"rement s’assurer les ressources financi"res suffisante pour mener 2 &ien ses entreprises. Dans ce sens% l’Etat a 2 sa disposition plusieurs mo-ens. Premi"rement% il - a la politique fiscale. 5ais% dans les conditions de l’époque% le reenus fournis par les imp,ts s’a"rent insuffisantes pour pouoir satisfaire la totalité des &esoins pu&lics. D’autre part% 2 l’ais de /artolomeu StWnescu% une augmentation du taux de l’imp,t ne s’a"re pas recommanda&le% puisque cette augmentation est !cause de désastre pour les cito-ens et pour l’Etat% car elle engendre le dégot pour la ie#. Dans ce cas% le recours 2 d’autres sources de reenus deient impérieusement nécessaire. L’h-poth"se de la !socialisation des &iens# est d’em&lée écartée puisque !l2 oB elle a été mise en oeure% elle n’a pas offert les résultats attendus% mais &iens les résultats contraires. ?...@ 4n s’est rendu compte tr"s ite qu’elle tue quelque chose dans l’homme% 2 saoir l’initiatie créatrice% c’est)2)dire% la source m3me du traail et de la alorification humaine#. /artolomeu StWnescu aance 2 ce point de l’argumentation un 'ugement catégorique sur le communisme $ oil2 donc le communisme condamné par les réalités m3mes de la ie% qui ont proué l’impossi&ilité de son application% non seulement au moment oB il a été mis en pratique selon la loi ciile% qui ne peut ne pas aoir 2 son fondement des intér3ts et des passions% mais m3me lorsqu’il a été mis en oeure selon la loi de la conscience% c)est)2)dire% d’apr"s les plus pures et plus hautes r"gles de l’me% au sein de la pr"mi"re société chrétienne. Le communisme est donc une idée et un s-st"me social h-&ride et meurtrier% qui doit 3tre compl"tement a&andonné. Conséquemment% l’Etat doit recourir 2 une autre solution. !Il doit mettre en aleur les &iens qu’il consid"re 3tre siens% en emplo-ant% pour leur exploitation économique% les énergies créatrices de la nation#. La meilleure solution% est% 2 l’ais de /artolomeu StWnescu% la mise en aleur simultanée des &iens pu&lics et des énergies nationales. Le mo-en le plus efficace pour mettre en relation ces deux termes de l’équation est l’initiatie priée. L’Etat doit s’adresser 2 l’initiatie priée. Il doit lui offrir un mo&ile% un stimulus adéquat% capa&le de la mettre en marche% et% on le sait &ien% ce stimulus est% sur le terrain économique% l’intér3t personnel. Par conséquent% l’instance étatique est censée agir d’une telle mani"re afin d’orienter l’action indiiduelle au &énéfice de la société tout enti"re. Cela faisant% elle est supposée faire conerger les surplus d’énergie indiiduelle destinés 2 3tre socialisés% et contri&uer de cette fa1on au déeloppement de la société en son ensem&le. 6insi% la solution pour la pleine satisfaction des &esoins de la société réside% finalement% dans un partenariat entre l’indiidu et l’Etat.
/artolomeu StWnescu se déclare conscient des dangers qu’implique une telle association ) dangers que court premi"rement l’indiidu )% issus de la disproportion éidente entre les deux acteurs appelés 2 'ouer ensem&le. C’est pourquoi% !cette association doit s’opérer d’une telle mani"re que l’Etat soit attentif non seulement 2 ses droits% mais aussi% et surtout% 2 ses deoirs#. Il faut% donc% que le rapport naturel entre indiidu et Etat soit 2 tout prix préseré par la présence permanente 2 l’esprit du fait que les droits étatiques ne sont que des droits fonctionnels% dériés des deoirs qu’il est tenu remplir. En effet% le discours de l’é3que interient% comme nous l’aons dé'2 dit% apr"s la présentation de la loi sur la commercialisation des &iens pu&lics. De m3me% nous aons u que la solution enisagée par l’auteur deait com&iner les &iens que l’Etat consid"re siens et les énergies nationales. 4r% 4 r% le pro&l"me souleé par /artolomeu StWnescu concerne 'ustement ces &iens considérés appartenir 2 l’Etat. La loi en discussion sem&le attri&uer 2 l’Etat !le droit sur les &iens qui ne sont pas la création de l’énergie du propriétaire% mais de la nature#. Cette attri&ution s’a"re 3tre pleine de signes d’interrogation et capa&le d’engendrer une multitude d’interprétations au mo-en desquelles les droits des indiidus soient fortement contestés. Pense qu’il peut arrier qu’2 la place du gouernement actuel% qui con1oit ces choses en ertu d’un &esoin temporaire% ient un autre qui les enisage autrement et les généralise au sens de l’extension du droit de l’Etat sur tout o&'et% m3me sur les 3tements qui nous ha&illent% puisque faits de mati"re créée par la nature et fa&riquée par la technique. Et alors 'e ous demande $ oB se troue le droit sacré de la personne humaine qui pose limite infranchissa&le 2 l’Etat* quel est le seuil que l’Etat ne peut transgresser ni de point de ue politique% ni de point de ue économique* D’autre part% si l’on associe création et propriété% alors l’attri&ution des &iens créés par la nature ne saurait iser l’Etat. Si l’on associe création et propriété% !le mérite de la création annule dans la m3me mesure la prétention de propriété et de l’Etat et du particulier. ?...@ Par conséquent% si le particulier ne peut aoir en propriété ces &iens% l’Etat non plus ne le peut puisque ni l’un% ni l’autre ne se confondent aec la nature qui les a créé#. 6 qui donc ces &iens* 6 l’ais l’ais de /artolomeu StWnescu% ils appartiennent 2 la nation% puisque !la nation les a pa-é au plus cher prix% rompu de son 3tre m3me% c’est)2)dire au prix des humiliations et de sa dignité. ?...@ L’Etat% en tant que couche modifia&le 2 la surface de la nation ne peut - prétendre#. Il s’ensuit donc que !les &iens pu&lics sont 2 la nation% et si la nation décide de les confier 2 l’Etat% elle ne les offre 2 un propriétaire% mais 2 un seriteur tenu accomplir ses deoirs eners les indiidus et le peuple qui constituent la nation et 2 traers lesquels il a été capa&le de les préserer. Il en résulte que l’Etat doit exercer ses droits sur ces &iens non pas comme un propriétaire% mais de mani"re fonctionnelle% c’est)2)dire en pensant tou'ours non pas au droit en soi% mais surtout 2 ses deoirs#. 0outefois 0outefois /artolomeu StWnescu ne nous offre pas la signification générale des deoirs étatiques% ni les crit"res essentiels en ertu desquels ces deoirs acqui"rent une aleur unierselle. En reanche% il déduit% 2 la fin de cette réflexion% trois deoirs tr"s précis que l’Etat est censé accomplir sur le terrain économique. 6 remarquer que ceux)ci se 'ustifient% contrairement au sens posé au dé&ut de l’argumentation% non pas par rapport 2 la personne% mais par rapport 2 la nation et 2 l’appartenance des cito-ens 2 celle)ci. 6insi% l’Etat a% premi"rement le deoir deoir d’assurer l’a&ondance des produits sur les marchés du pa-s. Il serait inconcea&le que les !marchés intérieures# en soient dépourues% du moment que !la nation enti"re% et surtout les paures% ont pa-é si cher
pour la défense du territoire du pa-s et% donc% pour la possi&ilité de se ré'ouir des fruits de cette terre#. Cette a&ondance doit 3tre dou&lée par l’éta&lissement d’un prix équita&le de ces produits. Le caract"re équita&le de ce prix% qui se traduit par la préseration d’un nieau inférieur par rapport au prix éta&li sur la marché mondial% ne se 'ustifie pas en rapport aec la capacité capacité de l’indiidu de courir les nécessités nécessités de sa personne et de sa famille. Le nieau de ce prix découle du fait qu’il serait !illogique que les cito-ens qui ont défendu cet aoir national% ach"tent ses produits au m3me prix que ceux qui ne l’ont pas défendue% mais% &ien au contraire% ont essa-é de lui les arracher par la force et qui peuent 2 tout moment les emplo-er au détriment la nation roumaine#. Si les deux premiers deoirs pourraient releer d’une exigence de redistri&ution au nieau de la société% le troisi"me inoque une action de suppléance. 6insi% l’Etat a le deoir de réserer une partie des &énéfices issus de l’exploitation l’exploitation de l’aoir national% pour soutenir les inalides% les malades% tous ceux qui sont incapa&les de gagner leur existence par leurs propres forces. L’Etat doit partager de ce gain aux inalides% aux malades et aux paures de la nation% 2 tous ceux qui ne peuent traailler et qui ne sauraient donc assurer leur existence et leur épanouissement spirituel au mo-en de leur traail. Ceux)ci doient eux)aussi pouoir en profiter% et l’on ne peut les négliger car il seront tou'ours partie de la nation. !oil2% donc% trois deoirs de l’Etat% il est rai d’ordre plut,t social que purement économique% mais que l’Etat ne peut accomplir que par une oie économique ?...@% et qui rel"ent de son r,le et de sa fonction de seriteur du &ien pu&lic#. En derni"re instance% ce qui fait la singularité du texte de /artolomeu StWnescu parmi les autres réflexions de la reue c’est le fait que au fil de l’argumentation qui lie indiidu% (tat% nation% cette derni"re% la nation se présente finalement comme un espace de redistri&ution% défini par la solidarité et dont les indiidus et l’Etat sont en égale mesure les agents. 789 !DupW un an#% Solidaritatea% II% no. 8)=% 8K:8% p. :. 7:9 P. ChiricuTW)XalaTi% !Coopera\ia Ti creTtinismul#% Solidaritatea% % no. )K% 8K:>% K. 7=9 I. 5ladenaT% !Coopera\ia Ti creTtinismul #% Solidaritatea% % no. )K% 8K:>% p. H. 7>9 . DrWghicescu% !Coopera\ia Ti creTtinismul #% S.% % no. )K% 8K:>% p. H. 79 P. ChiricuTW)XalaTi% !Coopera\ia Ti creTtinismul _% Solidaritatea% % no. )K% 8K:>% p. K8. 79 I&idem% loc.cit. 79 .X. .X. Ispir% !6rmoniarea claselor sociale prin religiune#% Solidaritatea% I% no. :% 8K:8% . 7H9 C. Dron% !5unca#% Solidaritatea% I% no. =)>% 8K:% p. 8=. 7K9 Ver&an Ionescu% !5iTcarea social)creTtinW Ti reforma ie\ii sociale#% Solidaritatea% I% no. >)% 8K:=% p. :. 789 I&idem% loc.cit.
7889 I&idem% p. H. 78:9 C. Pael% !Despre ideea de drept Ti de proprietate#% Solidaritatea% I% no.88)8:% 8K:8% pp. =)==. Les citations de cette partie du texte% sauf indication contraire% sont extraites de cette article. 78=9 M.)Z. M.)Z.Cale% M.Perrin% op.cit.% p. :>. 78>9 /artolomeu al +mnicului% !Datoriile economico)sociale ale statului din punct de edere creTtin#% Solidaritatea% % no. 8)=% 8K:>% pp. 8:)=:. Les citations de cette partie du texte% sauf indication contraire% sont extraites de cette article. 789 6 remarquer qu’ici% 789 6 qu’ici% tout comme dans le cas de la doctrine sociale catholique% l’existence de la personne et les nécessités qu’elle implique% sont indissolu&lement liées 2 celles de la famille. 789 Cf. Ion 5ihWlcescu Cf. Ion 5ihWlcescu% !+olul social daritatea% I% no. 8% 8K:% pp. >) 88. 88.
Une critique de la société roumaine Peut)3tre un des plus intéressants articles 789 articles 789 de la reue Solidaritatea appartient au m3me /artolomeu StWnescu% qui% cette fois)ci% sem&le adopter une position plus détachée% lan1ant des critiques dures et% il faut le dire% singuli"res dans le discours général de la reue% autant 2 l’Etat qu’2 l’institution ecclésiastique. Raisant appel 2 la nécessité d’une nouelle organisation de la société apr"s l’Union% exigence déterminée aussi par l’esprit démocratique% l’é3que essaie de mettre en exergue l’état de la société roumaine de son époque% moins dans une perspectie morale% que d’un point de ue 'uridico)politique. 53me s’il ne fait pas référence référence explicite 2 0o 0ocqueille% sa réflexion sem&le - emprunter largement% a&outissant 2 faire état d’une culture politique qui ne rel"e pas de la modernité% centrée autour du principe d’autorité% d’une centralisation étatique excessie% enfin d’une société dont la d-namique spontanée est presque compl"tement étouffée. 6 l’ais l’ais de l’é3que de +mnic% les principes qui ont présidé aux différentes organisations sociales% au cors de l’histoire% ont alorisé ou &ien l’autorité% ou &ien la li&erté. 4r le point de départ de la nouelle organisation de la société roumaine ne peut 3tre ni le principe d’autorité tout seul% autour duquel s’est structurée la société médiéale% ni le principe de li&erté en tant que tel% ers lequel se dirigent presque exclusiement les préférences des sociétés réolutionnaires. L’aménagement social doit intégrer et concilier la li&erté et l’autorité% tout en assurant la prééminence de la li&erté sur l’autorité. La supériorité de la li&erté est prouée par !sa capacité particuli"re de mettre en aleur les énergies humaines% de stimuler les initiaties priées et par sa contri&ution 2 la formation dans l’indiidu et dans le corps social de sens de la dignité et de la conscience de la responsa&ilité#. En effet% !c’est 2 traers cette supériorité que s’épanouit la personnalité humaine#. La li&erté est donc une aleur supérieure parce que rapportée de mani"re immédiate 2 la aleur humaine dont elle offre la possi&ilité d’expression. En associant li&erté% dignité et responsa&ilité% le discours de /artolomeu StWnescu pourrait se rapprocher de la réflexion catholique sur la dignité de la personne. 5ais% en se
limitant 2 la mise en aleur de la li&erté ) et en lui su&ordonnant le sens de la dignité ) il s’associe daantage au discours li&éral classique. De toute fa1on% l’affirmation de la supériorité de la li&erté ne contreient nullement 2 la considération% en m3me temps% du principe d’autorité. Celui)ci% 2 son tour% est !décisif pour la formation des corps sociaux% et sa aleur particuli"re réside dans sa capacité d’économiser les énergies humaines% de les coordonner et de les homogénéiser#. Pris isolement% chacun des deux principes est soumis 2 la corruption% engendrant des effets perers. Le principe d’autorité s’approprie progressiement des attri&utions et des tches qui ne lui incom&aient pas% et qui dépassent ses pouoirs et le poussent 2 déier de sa ligne naturelle ?...@ en se transformant d’un commandement de responsa&ilité dans un pouoir ar&itraire et deenant% par ce fait% un pouoir qui étouffe les initiaties priées et la personnalité humaine% un mo-en de pertur&ation continue de l’ordre pu&lic. De m3me% Le principe de li&erté se corrompt encore plus facilement ?...@ La preue $ les 8 ans qui se sont écoulés depuis la réolution fran1aise% c’est 2 dire depuis que ce principe est deenu de droit naturel et pu&lic. Par conséquent% !laissés seuls% chacun de ces principes est corrupti&le et deient dangereux pour l’me et pour l’ordre social% 2 une seule différence% 2 saoir que le principe d’autorité emp3che le progr"s% mais consere les énergies% tandis que le principe de li&erté% laissé seul% soutient% il est rai% le progr"s% mais annihile le sens moral et affai&lit les énergies humaines% par la satisfaction démesurée de toutes les enies et les passions des grands% et par le réeil et la réolte des paures#. Le cas idéal appelle donc la conciliation des deux principes% capa&les de se pondérer réciproquement. Par leur conciliation% la li&erté aide l’autorité 2 conserer sa propre nature de commandement supr3me et unique% mais lui impose% en m3me temps% des responsa&ilités précises non seulement face 2 Dieu et 2 la conscience% mais aussi% face aux contemporains ?...@ 6 son son tour% l’autorité aide la li&erté s’accommoder des r"gles du deoir et ne pas faire éclater% par son oeure d’indiidualisation% ni l’unité du corps social% ni l’ordre éternel des &ons moeurs et des préceptes moraux qui rel"ent de la sph"re de l’autorité. 6 la mani"re mani"re de 0ocqueille% 0ocqueille% et de la doctrine sociale sociale catholique% /. StWnescu fait appel 2 une li&erté organisée% incontestée en aleur% mais assortie de la conscience du deoir et limitée en espace et% par cela m3me% alorisée. Il est rai% affirme l’é3que% que cette conciliation s’est partiellement dé'2 produite% mais elle s’est trouée restreinte au seul domaine politique oB !l’autorité soueraine est accompagnée par la li&erté populaire#% sans descendre dans les espaces les plus intimes de l’organisation sociale. De la sorte% la li&erté ne troue expression qu’2 traers la li&erté de ote% or% il ne suffit pas de oter pour 3tre érita&lement li&re. La réflexion de 0ocqueille 0ocqueille 2 cette égard se constitue en preue incontesta&le. La li&erté politique% dépourue de la li&erté dans la gestion du propre destin et dans les affaires de proximité
s’a"re% finalement% inutile. car l’usage si important% mais si court et rare% du li&re ar&itre% ne peut emp3cher l’homme de perdre peu 2 peu sa capacité de penser% de sentir et d’agir 2 son propre compte% et de tom&er ainsi au)dessous de la qualité d’homme 7:9 . 6 la mani"re mani"re des li&éraux du `I`e si"cle% /artolomeu StWnescu inoque l’exemple anglo) saxon en tant qu’exemple unique de colla&oration harmonieuse entre la li&erté et l’autorité. Il est intéressant que l’attention de l’é3que est centrée sur la li&erté d’association% la seule capa&le d’exprimer raiment le contenu de la li&erté dans l’espace social% 2 traers la création des espaces d’autonomie au sein desquels la spontanéité de la d-namique sociale est pleinement assurée. 6insi% la colla&oration entre la li&erté et l’autorité se retroue aussi sur le terrain du droit pu&lic et prié oB les cito-ens sont li&res de s’associer sans o&stacle ou entrae de la part de l’Etat% qui ne se montre nullement 'aloux en son autorité% et oB les institutions de toute nature et de toute finalité sociale fonctionnent dans la fa1on la plus li&re et la plus autonome du monde. Pour faire &ref% dans les pa-s anglo)saxons% soutenue par une !couche épaisse de coutumes et de traditions#% la li&erté se déploie en harmonie parfaite aec l’autorité. aturellement% la situation du continent% est implicitement de la +oumanie% ne témoigne pas du m3me état des choses. Dans les pa-s de l’Europe continentale% et surtout en +oumanie% la coopération entre autorité et li&erté est chose si nouelle que% non seulement qu’elle n’est pas encore entrée dans les moeurs% mais elle n’a pas encore eu le temps de prendre érita&lement forme dans nos doctrines politico)'uridiques. 6 son ais% ais% la situation de la +oumanie est d’autant plus sensi&le que le pa-s 'ouit 'ouit d’une tradition politique et 'uridique fortement hostile 2 l’esprit de li&erté ) qui troue son fo-er au sein de l’association li&re. Che nous% les +oumains% l’esprit de l’ancien droit romain% contraire 2 l’association li&re par sa nature m3me de fils légitime de la plus a&solutiste autorité est tout aussi igoureux que notre primitiisme dans les sciences sociales. La tradition roumaine est donc le porteur d’une culture politique qui alorise exclusiement l’autorité 'ustifiant l’action a&usie et meurtri"re de l’Etat sur la société. on seulement l’autorité étatique% &ien que celle)ci su&ordonne toutes les autres% mais tout autorité% quelle qu’elle soit ne conna
d"s le dé&ut% 2 traers son instruction% préparé 2 o&éir. 6 l’école et 2 l’uniersité% !la 'eunesse est limitée au traail péni&le de reproduction reproduction fid"le des le1ons 'ournali"res% sans aoir 'usqu’2 maintenant la possi&ilité de l’initiatie li&re#. !La m3me suppression de l’initiatie indiiduelle% nous la retrouons au sein de notre Eglise orthodoxe oB le clergé séculier n’a presque aucun mot 2 dire dans la gestion des affaires ecclésiastiques et oB les la^cs n’ont% 2 leur tour% aucun r,le% 2 l’exception des pri"res...#. Conséquemment% l’école et l’Eglise fournissent 2 l’Etat des cito-ens incapa&les% sans l’ha&itude de l’exercice de la pensée et de l’action li&re% demandeurs de secours et de tutelle. La conclusion de /artolomeu StWnescu est que% 2 son époque% le cito-en roumain it% pense et agit uniquement 2 traers l’Etat. Dans l’espace pu&lique% cette incapacité aérée et entretenue des indiidus est dou&lée par l’existence d’un réseau épais de !&ureaux féodaux# ) courroies de transmission de la olonté centrale )% dont la compétence soul"e des signes d’interrogation. L’initiatie L’initiatie de nos cito-ens et de nos chrétiens est enfreinte par l’Etat% non pas seulement 2 traers les lois% qui% le plus souent ne sont que des directies dépourues de sens% mais aussi% 2 traers l’immixtion de la compétence douteuse de nos &ureaux centraux. Il est éident% alors% que% &ien que l’on inoque souent la démocratie pour rendre compte du caract"re de la société roumaine% cet appel ne troue pas de soutient dans la réalité politique et sociale du pa-s. Imprégnés par une centralisation a&errante et par un esprit de mortification% nos institutions pu&liques continuent d’agir tou'ours en dehors de leur mission culturelle et éducatie et de produire des cito-ens pour lesquels la li&erté pu&lique se réduit 2 l’exercice du droit de ote% des hommes qui attendent tout de l’Etat et qui ne peuent gouerner que tr"s difficilement les institutions créées de leur propre initiatie% et qui n’ont aucune confiance dans leurs forces sur le terrain des entreprises commerciales% industrielles% agricoles... Che nous% les +oumains% la li&erté est dépourue non seulement de réalité% mais elle est restée compl"tement désorganisée pour la masse des cito-ens et elle a été annihilée sur le terrain du droit pu&lic par le m3me autoritarisme ferme des temps anciens oB la li&erté n’était pas encore née% ni inscrite dans les constitutions et dans les moeurs comme elle l’est au'ourd’hui. La distance entre le discours politique et la réalité est si grande que le premier acquiert souent un caract"re démagogique% se limitant 2 l’encha
sens ascendant% 2 traers laquelle les espaces d’autonomie sont garanties et alorisées au maximum et 2 traers laquelle la olonté qui prend la décision se transmet de mani"re permanente et effectie du cito-en 2 son représentant élu% sur un parcours qui a de l’espace de proximité 2 l’ensem&le de la société. En m3me temps% /artolomeu StWnescu oit cette entreprise pourue de moindres chances de succ"s. Il reconna. Les citations de cette partie du texte% sauf indication contraire% sont extraites de cet article. 7:9 6lexis 7:9 6lexis de 0oque 0oqueille% ille% op.cit.% II% p. =>.
Une impasse politique La pensée politique de gauche a rarement 'oui d’un prestige explicite en +oumanie sinon dans l’interalle circonscrit par l’installation% respectiement la chute d’un régime qui ) &ien qu’il ait paru aoir gagné% du point de ue statistique% un appui relatiement important de la part de la population 789 population 789 % tant en rapport aec l’ensem&le de la société% qu’aec l’état des autres pa-s de l’Europe Centrale et 4rientale J a légué% apr"s sa disparition% une mémoire collectie ou &ien couerte de &lme% ou &ien occultée% ou &ien% tout simplement% re'etée. /ien que la sc"ne pu&lique roumaine% pré) et post) communiste ait connu et conna
inéita&lement simplificatrices 7:9 simplificatrices 7:9 % mais elles s’a"rent en m3me temps nécessaires du moment que la droite et la gauche représentent dé'2 des catégories unierselles de la politique% des notions fondamentales qui rendent compte du fonctionnement politique des sociétés contemporaines 7=9 contemporaines 7=9 . Sans doute% de lIndépendance 2 la Premi"re Xuerre et de l’Union a l’a"nement du régime communiste% la principale difficulté méthodologique dont la pensée politique roumaine s’est heurtée pourrait 3tre formulée &ri"ement comme il suit $ comment peut) on poser la question du progr"s social dans un pa-s oB le ressort J reconnu par l’idéologie marxiste J de ce processus fait défaut * 6utrement dit% quels seraient les mécanismes d’adaptation et de construction de la pensée et du discours politique roumain 2 ocation sociale dans une époque oB ceux)ci ne peuent ignorer les affrontements et les concentrations doctrinaires d’une Europe 4ccidentale qui sem&le confirmer l’ascension des idées d’inspiration socialiste ou% 2 tout le moins% sensi&les 2 la dimension sociale de la d-namique économique et de l’action politique et% surtout% d’une Europe 4ccidentale confiante dans la capacité de circulation% dans la force de persuasion et dans la pouoir des idées 2 modeler la réalité 7>9 réalité 7>9 * 789 Daniel /ar&u% Vapte teme de politicW romneascW% /ucureTti% 8KK% pp. =)>. Selon les indices statistiques et dans une perspectie comparatie% apr"s l’a"nement du régime communiste% les +oumains paraissent aoir été les plus enthousiastes 2 'oindre le Parti Communiste. 7:9 !Xauche et droite ne désignent pas que des idéologies. Les réduire 2 une pure expression serait une simplification indue$ ces termes désignent des programmes opposés 2 l’égard de nom&reux pro&l"mes dont la solution appartient 2 l’action politique% des diergences non seulement d’idées% mais aussi d’intér3ts et d’appréciation sur la direction 2 donner 2 la société% qui existent dans chaque société et dont on ne oir pas comment elles pourraient dispara=)>>. 7=9 I&idem% p. :. 7>9 La prééminence du pro'et sur l’action politique c’est un trait de la modernité politique. oir Pierre 5anent% [istoire intellectuelle du li&éralisme% Paris% 8KH.
La question sociale et la question pa1sanne Un regard d’ensem&le sur le ta&leau statistique de la +oumanie 2 la fin du `I` e si"cle et dans la premi"re partie du `` e est mesure de mettre en exergue les o&stacles ma'eurs dont une telle entreprise se heurtait $ la +oumanie est% 2 l’époque% un pa-s dont la population est dans son immense ma'orité rurale% tant du point de ue démographique% que sous rapport économique% un pa-s marqué par une distri&ution disproportionnée de la propriété% enfin% un pa-s dont le degré d’alpha&étisation est extr3mement réduit 789 réduit 789 . 6utrement dit% il s’agit% apparemment% apparemment% d’un pa-s peu enclin 2 résonner 2 un discours discours construit autour des principaux arguments socialistes% qu’ils soient faora&les ou non au régime de la démocratie représentatie. Le d-namisme politique occidental de la fin du `I` e si"cle et du dé&ut du `` e% mis en rapport aec les en'eux sociaux et économiques de l’époque% s’organisait autour de ce que la ciilisation occidentale connaissait sous le nom de question sociale% un terrain
priilégié de dispute et d’affrontement pour les doctrines politiques de droite et de gauche% pour les socialismes et les li&éralismes% mais un aussi un terroir de la naissance des constructions doctrinaires d’inspiration chrétienne sur la société 7:9 . /ien éidemment% le dé&at politique roumain identifie% 2 son tour% sa propre pierre de touche $ la question pa-sanne% censée résumer la dispute sur les coordonnées de la propriété agraire et de sa distri&ution socio)économique. La question pa-sanne% considérée en tant qu’o&'et d’une anal-se 2 ocation éthique sur la politique de la +oumanie moderne% déoile ses ressources explicaties dans la mesure oB elle contraint le dé&at politique 2 s’organiser autour du pro&l"me de la 'ustice. Pourquoi * Parce que% au)del2 de toute controerse de nature économique% elle met sur le tapis la nature et la distri&ution de la propriété comme fondement de toute considération sur le caract"re 'uste ou in'uste de l’aménagement de la société. Si% selon une solide tradition de philosophie politique% la propriété est censée fournir le crit"re du dé&at sur la 'ustice 7=9 % prise dans sa dimension commutatie% et si% !d’ordinaire% il n’- a pas de meilleur signe d’une distri&ution égale de quoi que ce soit% que le fait que chacun soit satisfait de sa part# 7>9 part# 7>9 % alors la question pa-sanne% dans la mesure oB elle circonscrit les mécontentements% les trou&les et les controerses d’une enti"re société durant un interalle de temps qui n’est nullement pas négligea&le% est 2 m3me de fournir un support argumentatif solide pour une anal-se du sens% de la fonction et des difficultés que suscite l’identification d’un &ien commun de la société roumaine au dé&ut de ce si"cle. éanmoins% la question sociale occidentale et la question pa-sanne roumaine% &ien que compara&les J toute proportion gardée J du point de ue de leur capacité d’organiser les dé&ats politiques respectifs% ne sauraient 3tre situées dans le m3me registre. 6utrement dit% si la premi"re s’a"re s’a"re 2 m3me de donner feu ert et de 'ustifier 'ustifier la irulence du discours européen d’inspiration social)démocrate% la seconde ne fait que mettre en grae difficulté une argumentation similaire. Plus précisément% si les socialismes et les social)démocraties européennes se htent 2 dénoncer le capitalisme militariste et exploiteur du carrefour des deux si"cles et de faire appel aux masses prolétaires censées accomplir un sens de l’histoire% la situation politique% sociale et économique de la population rurale roumaine se montre incapa&le de s’adapter 2 de pareilles exigences discursies. Dans un tel contexte et 2 l’encontre de la rhétorique rationaliste et de l’optimisme modernisateur% l’inestigation l’inestigation sociologique se proclame la plus en droit d’identifier la clé de lecture du progr"s social et% conséquemment% de l’accomplissement collectif% du &ien commun. Si la société roumaine est aant tout J du moins en termes quantitatifs J une société essentiellement rurale et agraire% aec tout ce que cela implique sur le plan social% culturel et% immanqua&lement% politique% et si le déeloppement ne peut 3tre con1u que sous la forme d’un déeloppement endog"ne et nullement comme un produit d’un Forld s-stem au sens défini par Immanuel Yallerstein 79 Yallerstein 79 % alors ce &ien commun ne peut 3tre identifié et approché qu’en fonction d’une dimension fondamentale de la société% comme un &ien commun d’une société essentiellement rurale et agraire. Ce serait par conséquent la masse rurale% celle qui comprend la ma'orité et non la masse prolétaire qui donnerait le ton au déeloppement de la société et serait% de m3me% son principal &énéficiaire. D’autre part% si l’espace rural constitue l’a&ri le plus sr de la tradition% le progr"s% quel que soit son sens% ne saurait re3tir automatiquement l’ha&it de la raison ou de l’histoire.
La d-namique politique% sociale% économique et culturelle de cet espace représente% sans doute% l’en'eu principal de l’affrontement entre tradition et modernité% entre continuité et transformation. Comment formuler alors la question du progr"s dans le respect de la tradition ou en quelle mesure le respect de la tradition peut fournir la clé du progr"s * Considérée sous les esp"ces du progr"s social et du &ien commun% la question pa-sanne est capa&le de mettre en dilemme la pensée politique roumaine. 6 une société qui n’affronte la modernité politique que ers la fin du `I` e si"cle% la question pa-sanne peut)elle offrir Jdu moins partiellement J le prétexte le plus opportun pour l’éla&oration d’un pro'et politique muni d’une capacité de mo&ilisation * oil2 une question 2 laquelle le poporanisme% par son doctrinaire Constantin Stere% s’efforce d’apporter une réponse dont la nature est 2 soumettre 2 l’anal-se 79 l’anal-se 79 . L’jure politique principale de Constantin Stere% oB il entend exposer son pro'et politique% tout comme ses 'ustifications et ses intentions% est% sans doute% Social) democratism sau poporanism% une étude pu&liée en feuilleton dans la reue ia\a romneascW entre 8K et 8KH et réunie extr3mement tard en olume 79 olume 79 . /ien sr% 2 ceux)ci s’a'outent d’autres textes 2 caract"re politique parus dans les 'ournaux de l’époque ou incorporés en olume par leur auteur m3me% 2 l’exemple de DocumentWri Ti lWmuriri politice% paru en 8K=. Social)democratism sau poporanism est un ourage polémique et il prend en charge ce caract"re. La série d’articles est ordonnée au prétexte explicite de démontrer l’impossi&ilité logique et politique d’une social)démocratie forte et utile dans la société roumaine du dé&ut du si"cle et% implicitement% le caract"re artificiel et stérile d’une telle entreprise politique. Vtiu cW social)democratismul romn nu e dect un palid reflex al uriaTei miTcWri din 6pus% cW adep\ii lui sunt mai ales ales niTte tineri entuiaTti% care% care% fermeca\i de reultatele o&\inute Ti de perspectiele deschise acolo% cautW sW contrafacW% la noi% prin
DeTi expresiunea aceasta 7social)democra\ie9 nu se H a rWmas nedesWrTitW. Introducerii formelor de stat modern n)a urmat democratiarea tuturor institu\iunilor ie\ii pu&lice% )8. 7>9 0homas [o&&es% Léiathan. 0raité de la mati"re% de la forme et du pouoir de la répu&lique ecclésiastique et ciile% trad. Rran1ois 0ricaud% Paris% 8K8% I% 8=% p. 8::.
79 Immanuel Yallerstein% 0he 5odern Yorld)S-stem. Capitalist 6griculture and the 4rigins of the European Yorl)Econom- in the Sixteenth Centur-% eF ZorN% ZorN% San Rrancisco% London% 8K>% pp. =>)=. 79 Stere n’est srement ni le premier% pr emier% ni le seul 2 se poser une telle question. Par contre% il sem&le s’inscrire% au)del2 des traits qui lui sont propres% dans une direction de pensée fortement représentée dans la culture et la pensée politique roumaine% du !'unimism# au !gndirism#. oir 2 cet égard Q. 4rnea% \WrWnismul. Studiu sociologic% /ucarest% 8KK. La cohérence de l’argumentation politique dans le cas de Stere% tout comme la possi&ilité de situer sa pensée dans un contexte propre 2 l’Est de l’Europe 'ustifient le choix. 79 Constantin Stere% Social)democratism sau poporanism% edition soignée par 5ihai Ungheanu% Xala\i% 8KK. 7H9 I&idem% pp. =)>. 7K9 Il s’agit d’un conflit dont les suites ne se laisseront pas attendues. L’ourage de Do&rogeanu Xherea% eoio&Wgia% paru en 8K8% donne la réplique 2 l’attaque poporaniste% 5ihai Ungheanu% !C. Stere J o aloare reprimat# in Constantin Stere% Social)democratism sau poporanism% p. . 789 C. Stere% Social)democratism sau poporanism% p. % n. 8. 7889 I&idem% p. 8H.
Le poporanisme. "ntre populisme et socialisme La réflexion politique% non seulement en +oumanie% mais dans tout l’espace du centre) est européen% se oit coincée entre deux p,les théoriques ma'eurs% suscepti&les d’influer de fa1on décisie sur la construction des démarches intellectuelles et doctrinaires. Il est% &ien sr% question du socialisme européen d’une part% et% d’autre part% du narodnicisme russe. Dans une telle perspectie% le poporanisme% en tant que formule de l’agrarianisme politique% peut facilement trouer des partenaires de dialogue dans la ma'orité des pa-s de la région 789 région 789 dont le principal pro&l"me social et économique se définit tou'ours en rapport aec la présence massie de la population rurale% chacun de ces partenaires com&inant en degrés différents et selon les particularités sociolo)giques% économique et politiques du cas% la mesure d’originalité et d’intelligence aec les influences inéita&les des deux courants politiques en question. La science politique classifie d’ha&itude l’agrarianisme politique et explicitement le poporanisme 7:9 poporanisme 7:9 sous l’étiquette plus ample du populisme% en l’ordonnant ainsi% en tant que phénom"ne politique% dans le diagramme de la d-namique politique dessiné au nieau mondial et qui renferme% 2 titre d’éléments paradigmatiques% le narodnicisme russe et le populisme nord)américain. /ien éidemment% une premi"re 'ustification a de soi $ populisme% poporanisme% narodnicisme sont des termes qui renoient tous ers une m3me racine ét-mologique% qu’elle soit exprimée en latin% roumain ou russe. 0outefois% 0outefois% au)del2 de cette remarque 2 aleur plut,t formelle% il - a place pour une question $ oB
conient)il d’identifier le dénominateur commun des ces phénom"nes politiques et d’autres de la m3me famille% comme l’agrarianisme nord)américain du `I` e si"cle ou le pérknisme% eux aussi indexés dans la m3me catégorie compréhensie du populisme. En accord aec les rigueurs conceptuelles imposées par la science politique% le populisme J compris aant tout comme pratique politique J englo&erait les stratégies et les 'ustifications politiques qui font appel a la mo&ilisation du peuple% c’est)2)dire des masses des plus démunies% en faisant économie de la médiation assurée par les institutions et les élites politiques en place 7=9 . En 6mérique Latine% oB la politique comparée identifie les ersions les plus caractérisées% le populisme porte en principe sur trois grandes phénom"nes politiques en quelque sorte interdépendantes 7>9 interdépendantes 7>9 . 0out 0out d’a&ord% on s’en sert pour qualifier un certain t-pe de mo&ilisation sociale% direction et propagande politique dont l’accent tom&e sur la dimension personnelle% paternaliste et nationale du phénom"ne. En second lieu% le populisme a été sociologiquement décrit dans les termes d’une coalition sociale hétérog"ne% animée essentiellement par le prolétariat% mais dirigée d’ha&itude par des représentants des couches sociales mo-ennes% oire supérieures% Rinalement% le populisme a été associé 2 un set asse éclectique de politiques mises en oeures pendant les époques de !modernisation#% politiques censées répondre aux pro&l"mes du sous)déeloppement par l’intégration des traailleurs dans le processus accéléré d’industrialisation 2 l’aide de certaines mesures modérés de redistri&ution des ressources et des serices. 5uni d’un tel sens% le populisme se présente plut,t comme une catégorie taxinomique de la science politique% plus précisément de l’anal-se politique comparée% qu’en tant que concept formulé au nieau de la théorie politique% un cas oB la familiarité du langage ne fait qu’accro
Il est rai que la démarche de Stere rencontre souent la structure d’un discours de t-pe populiste% notamment pour ce qui est du mod"le de l’organisation économique qu’il propose. Sans entrer en détails% disons que% reprenant 2 son compte la condamnation J fréquente 2 l’époque J du caract"re artificiel et irrationnel du déeloppement de l’industrie roumaine 79 roumaine 79 et faisant explicitement recours 2 l’exemple économique danois% Stere conclue que l’unique solution économiquement rationnelle et 'uste du point de ue social pour la +oumanie du dé&ut du si"cle est la formule coopératiste qui situe la petite entreprise agricole 2 la &ase du déeloppement économique national. éanmoins% il s’éloigne dans une certaine mesure de la ligne populiste. Premi"rement% la prétention d’inspiration marxiste de l’o&'ectiité du discours et de la rigueur des 'ugements l’emp3che de construire son anal-se dans le ton pathétique ha&ituel dans le cas des entreprises intellectuelles pareilles $ Poporanismul romnesc este un sistem sociologic care precieaW rolul Ti locul societW\ilor agrare fa\W de eolu\ia industrialW a \Wrilor occidentale. u a fost or&a
les pa-sans donnent corps et les intellectuels esprit. Ses propos sont d’ailleurs &ien clairs quant 2 ce point lorsqu’il affirme que $ organul na\iunii% care are chemarea sW afirme suprema\ia ei% mndria ei% puterea ei de ia\W Ti stWpnirea ei asupra
fortement structuré et organisé politiquement% ne saurait traailler% par le &iais de la représentation politique% de la 'ustice et de l’administration% qu’au &énéfice de la catégorie ma'oritaire de la société $ les pa-sans. 6utrement dit% la solution politique immédiate immédiate et en m3me temps la plus simple de la question pa-sanne% censée accompagner de tr"s pr"s la réforme agraire entreprise sur le terrain économique% c’est 'ustement la démocratie% comprise dans le sens consacré par le `I`e si"cle% 2 saoir celui de la participation de tous les cito-ens 2 la ie de la cité au mo-ens du suffrage uniersel. 6'outons seulement que l’attitude de Stere se ré"le ré"le 2 cet égard t-piquement !social) !social) démocrate# ) au sens européen et contemporain du terme J dans la mesure oB la social)démocratie moderne prend contour et définit sa particularité 'ustement autour de la reendication du suffrage uniersel compris comme stratégie priilégiée de modeler un régime politique mis en question 78=9 question 78=9 . 6utrement dit% c’est d’un esprit moderne dont l’entreprise de Stere témoigne dans la mesure oB il érige la représentation populaire au rang de seul mo-en démocratique et d’unique instrument politiquement recommanda&le et uniersellement accepta&le afin d’articuler directement et de mani"re efficace le social et le politique. Le populisme ne se situe pas dans un rapport conflictuel irréconcilia&le aec le socialisme. Par contre% en tant que pratique et technique de mo&ilisation sociale 2 contenu doctrinaire relatiement peu articulé% il peut facilement emprunter la structure argumentatie du discours socialiste. /ien sr% le populisme n’offre pas et ne repose pas sur une idéologie% mais fait d’ha&itude recours 2 un ensem&le de solutions de con'oncture% plus ou moins ia&les. 6ussi% en lignes générales% dirait)on que% dans la mesure oB le populisme% entendu comme mixture &igarré de principes idéologiques et comme pratique politique composite% inoque le th"me de la fracture sociale et compte sur un discours 2 force mo&ilisatrice% il peut identifier dans les idées socialistes un partenaire digne de confiance. D’autre part% autant du point de ue théorique que dans une perspectie historique% le socialisme a été u comme une réaction idéologique et politique aux conséquences sociales négaties de l’industrialisation. Par conséquent% considéré comme idéal)t-pe% il s’applique 2 ré)ordonner les relations de production afin de répondre 2 une échelle aussi large et d’une fa1on aussi compl"te que possi&le aux exigences de la 'ustice distri&utie au sein d’une société industrielle. En reanche% le populisme se manifeste souent sous la forme d’un réplique au pro&l"me de l’industrialisation dans des société qui se trouent dans une !étape# de dé&ut de ce processus 78>9 processus 78>9 . En outre% si l’idéal)t-pe socialiste est enclin 2 proposer une recette unierselle du progr"s social% le populisme re3t plut,t l’ha&it d’une formule autog"ne de déeloppement. Si &ien que% refusant d’aancer ou de se soumettre 2 un mod"le général de gestion du progr"s% ce dernier tend 2 faire état des particularités sociales et économiques de la société en cause 789 cause 789 . Conséquemment% la pratique populiste peut &ien puiser 2 la rhétorique socialiste% en prenant 2 son compte ses o&'ectifs idéologiques. En échange% elle s’organise le plus fréquemment selon certains !&esoins# et certaines particularités politiques% économiques et sociales du milieu. Sans doute% en dépit de l’attitude extr3mement critique 2 l’adresse de l’application du pro'et socialiste en +oumanie% pour des raisons plut,t sociologiques qu’idéologiques% Stere reste un penseur marxiste dans la mesure oB le pro'et qu’il éla&ore emprunte aux
prémisses et aux raisonnements formulés par 5arx et surtout dans son sillage. /ien que le pro'et poporaniste J par sa fidélité 2 la ligne réisionniste J contredise la ia&ilité des lois marxistes de l’éolution des sociétés% il reste toutefois un pro'et de classe% dont les reendications reposent sur les arguments de l’exploitation de classe et de l’in'ustice sociale et dont le moteur du progr"s social est tou'ours une classe sociale. La classe% le groupe% les masses sont les personnages principaux de son discours% un discours construit dans une perspectie définie par le holisme méthodologique. 6 rai dire% pour reenir et soutenir le re'et de toute attitude anti)intellectuelle che Stere% on dirait que% en derni"re anal-se% l’intellectuel J dont lui)m3me est le cas de figure ) est le seul indiidu de son scénario% un indiidu défini aant tout par sa ocation et son mérite% un indiidu qui est 2 la fois auteur et acteur J dans un sens ho&&essien )% un auteur qui formule la !critique constructie# du s-st"me et un acteur dans la mesure oB il se fait la oix d’un groupe qui ne saurait encore agir par lui)m3me. 6u moment oB Stere écrit les articles articles qui constituent Social)democratism Social)democratism sau poporanism% la crise suscitée au sein su socialisme allemand opposant les !orthodoxes# aux !réisionnistes# est encore 2 la une 789 une 789 . aturellement% Stere re'oint le camp réisionniste dont l’histoire dans la pratique politique troue sa source 'ustement dans le dilemme suscitée par le rapport pro&lématique entre le programme marxiste et la d-namique économique et politique de l’espace rural rura l 789 . /ien éidemment% l’approche poporaniste prend en ci&le l’action politique et moins la polémique intellectuelle% elle se oit inestie en politiques et moins dans l’innoation doctrinaire. C’est pourquoi% il n’- a rien de surprenant 2 ce qu’il accentue sur les arguments qui portent sur la question pa-sanne pa -sanne et sur les rectifications que ceux)ci apportent aux raisonnements d’inspiration marxiste% en laissant en quelque sorte de c,té la controerse intellectuelle plus profonde qui sépare les mem&res d’une m3me famille philosophique. Lecteur attentif% oire partisan de 5arx J qu’il n’hésite 2 inoquer souent 2 son appui appu i 78H9 ) surtout quant 2 ses méthodes d’anal-se 78K9 d’anal-se 78K9 % Stere s’oppose fermement aux interprétations du marxisme orthodoxe% représenté notamment par l’autrichien autsN-% dont il condamne la rigidité. En effet% comme il a été dé'2 dit% le prétexte intellectuel de son pro'et est fournit par la critique d’une approche social)démocrate du progr"s dans un pa-s comme la +oumanie% aec la mention explicite que la social)démocratie c’est !la direction dogmatique du ’socialisme scientifique’% appelée plus ironiquement ’orthodoxe’# 7:9 ’orthodoxe’# 7:9 . 4n dirait que son rapport aec le socialisme européen suit asse fid"lement la ligne de la dispute entre orthodoxes et réisionnistes% les th"ses &ersteiniennes receant 2 leur appui des exemples empruntés 2 la réalité politico) économique roumaine afin d’expliquer l’impossi&ilité de l’application du programme social)démocrate dans un pa-s comme la +oumanie $
Il n’est pas opportun de reproduire ici en détail le déeloppement éla&oré par Stere. Disons seulement que son discours s’organise autour de deux th"mes principaux du dé&at suscité par la question pa-sanne au nieau européen $ les icissitudes du statut politique et de la fonction sociale du pa-san dans la doctrine marxiste et le désaccord entre la d-namique économique agraire et la ligne de l’éolution sociale tracée par le pro'et socialiste. /eaucoup plus intéressante dans le cas de notre anal-se est la position glo&ale prise par Stere deant les th"ses socialistes. Le socialisme se oit ainsi attri&uer deux sens contradictoires. D’une part% selon une conception marxiste rigoureuse% le socialisme s’identifierait a l’orthodoxisme de la social)démocratie refusée par Stere% tandis qu’une seconde interprétation% cette fois soutenue et défendue J qui su&ordonne la premi"re et la transforme en simple cas de figure J équiaudrait le socialisme ?seulement@ 2 une clé de compréhension de l’éolution historique% résumant le deenir des sociétés humaines au conflit perpétuel entre deux principes radicalement opposés $ la !solidarité sociale# et la !li&re concurrence#. Socialismul deci% departe de a fi un produs exclusi al ie\ii economice moderne% 9 représentatie 7:>9 . 789 L’agrarianisme politique en tant que phénom"ne partisan se déeloppe dans la ma'orité des pa-s de l’Europe Centrale et 4rientale J mais n’est pas pour autant exclusif 2 cette région géographique% les pa-s scandinaes fournissant eux aussi un &on exemple J au dé&ut du `` e si"cle. Par exemple% outre le cas roumain du Parti pa-san% on rencontre des mouements agrariens en Pologne ?le Parti pa-san Piast@% en /ohémie ?le Parti des fermiers et des petits pa-sans@% en Ser&ie ?le Parti agraire ser&e@% en Croatie ?le parti pa-san croate@ et non en dernier lieu en /ulgarie ?l’Union ationale 6graire de Stam&olinsNi@. Ce sont des partis qui% &ien qu’ils rel"ent% en grandes lignes% de la m3me famille politique% se distinguent souent radicalement par les stratégies% les méthodes% oir les reendications et les programmes formulés. Pour ne donner qu’un exemple% tandis que les partis polonais et tch"que se déclarent fermement en faeur d’une promotion de leurs programmes dans le respect de l’ordre constitutionnel% les agrariens &ulgares n’hésitent 2 prendre ouertement une attitude réolutionnaire. C’est 2 l’Union agraire &ulgare qu’appartient l’initiatie de la création d’une organisation agrarienne transnationale% organisation qui prendra naissance 2 Prague% en 8K:% sous
le nom de l’Internationale 6graire ou erte% instituée toutefois suite 2 l’effort des agrariens tch"ques et qui% apr"s une courte période de succ"s relatif% se dissoudra suite 2 la grande crise économique. oir surtout Xhi\W Ionescu% !Populism in Eastern Europe# in Xhi\W Ionescu% Ernest Xellner ?eds.@% Populism. Its 5eanings and ational Characteristics% LetchForth% 8KK% pp. K)8:8. 7:9 Xhi\W Ionescu% !Populism in Eastern Europe#% in Xhi\W Ionescu% Ernest Xellner ?eds.@% Populism. Its 5eanings and ational Characteristics% LetchForth% 8KK% loc.cit. Dans la m3me direction a la monographie de Ioan CWpreanu% Eseul unei restituiri. C. Stere% IaTi% 8KHH% qui traduit le terme !poporanisme# par !populisme#% pp. >=H)>=K. 7=9 Daniel /ar&u% op.cit.% pp. K=)K>. L’auteur distingue 2 cette occasion entre le populisme politique J dont le pérknisme serait la manifestation principale J et le populisme agraire J qui circonscrit le narodnicisme rus% le poporanisme roumain% mais aussi des phénom"nes comme le mouement démocrate)populiste des fermiers américains de Y.M. Y.M. /r-an. 7>9 Paul DraNe% Socialism and Populism in Chile% 8K=:)8K:% Ur&ana% Chicago% London% 8KH% p. :. 79 I&idem% pp. ). 79 Peter Yiles% !6 s-ndrome not a doctrine$ some elementar- theses on populism# in Xhi\W Ionescu% Ernest Xellner ?eds.@% Populism. Its 5eanings and ational Characteristics% pp. 8KK)8K. 79 Stere s’a"re intransigeant 2 cet égard $ !umai interesul% ignoran\a% sau o idee fixW de maniac% poate explica isul industrialiWrii +omniei#% Social)democratism sau poporanism% p. KK. 7H9 Constantin Stere% !Explica\ii asupra poporanismului#% in 6urora% := martie 8K:. Q. 4rnea% WrWnismul. Studiu sociologic% p. 8. 7K9 Constantin Stere% Social)democratism% p. H. 789 I&idem% p. 8H. 7889 Constantin Stere% DocumentWri Ti lWmuriri politice% /ucureTti% 8K=% p. 8. 78:9 Constantin Stere% Social)democratism% pp. 8HK)8K. 78=9 /ernard 5anin% !Démocratie% pluralisme% li&éralisme#% in 6lain /ergouignoux% /ernard 5anin% Le régime social)démocrate% Paris% 8KHK% pp. :=). 78>9 Paul DraNe% op.cit.% p. . 789 I&idem% p. . 789 Edouard /erstein pu&lie la série d’articles !Pro&leme des Soialismus# en 8HK% et Die oraussetungen des Socialismus und die 6ufga&en des SoialdemoNratie% le lire de cheet du marxisme réisionniste% en 8HKK.
789 LeseN olaNoFsNi% [istoire du marxisme% Paris% ol. II% pp. 88K)8:8. 88K)8:8. 78H9 La fréquence des références et des citations des textes marxistes et de l’école marxiste orthodoxe ?arl autsN-@ ou réisionniste ?Edouard /ernstein% Rr.4. Rr.4. [ert@% mais aussi de certains auteurs étrangers 2 cette filiation ?5ill% 0ocqueille% 0ocqueille% Compte@ dans Social)democratism sau poporanism font de Stere un auteur aerti quant au fond intellectuel de l’argumentation. 78K9 Stere aoue ouertement aoir construit son anal-se partant des !prémisses de cette doctrine 7marxiste9% faisant appel 2 l’autorité de ses chefs de file% appliquant rigoureusement sa méthode dans l’examen de non pro&l"mes sociaux#% Social) democratism% p. ::H. 7:9 Constantin Stere% Social)democratism% p. % n. 8. 7:89 I&idem% p. . 7::9 I&idem% p. :=. 7:=9 I&idem% p. 8::. 7:>9 oir 6lain 6lain /ergouignoux% /ernard 5anin% Le régime social)démocrate% Paris% 8KHK.
Le bien commun( un bien de la nation Il conient de dire% d"s le dé&ut% que nous ne sommes pas intéressés ici par les aspects de nature économique de la pensée de Stere% ni par la 'ustesse de ses anal-ses ou de ses préisions sociologiques et ni par la ia&ilité ou par le caract"re utopique ou non de son pro'et sur la démocratie rurale et sur l’Etat pa-san 789 pa-san 789 . Pour ces raisons% notre étude ne se concentrera pas sur l’examen du t-pe d’arrangement économique imaginé par Stere. En reanche% elle se propose tant d’inestiguer la mani"re dans laquelle un penseur de la formation et de la taille de Stere pouroit de sens certains concepts politiques fondamentaux% que par le degré de cohérence d’un pro'et politique organisé autour du th"me du &ien commun. D’ailleurs% la question pa-sanne ne se réduit pas% 2 l’ais de Stere% 2 un pro&l"me d’ordre socio)économique. Par contre% l’état économique et l’o&scurité culturelle des masses pa-sannes ne serait que le signe d’un drame plus profond dont la nature réelle est éthico)politique. Chestiunea socialW este o chestiune moralW Suprima\i
portant sur les aménagements politiques de l’ordre et de la li&erté au sein de la société. La question pa-sanne n’est conséquemment pas un pro&l"me circonstanciel ou local si &ien qu’elle ne pourrait faire l’o&'et d’une solution limitée et con'oncturelle. Chestiunea agrarW nu numai cW nu poate fi su&ordonatW oricWrei alte pro&leme% dar aceastW pro&lemW este singura pro&lemW proprie ce se impune a fi reolatW de cWtre societate 7=9 societate 7=9 . D"s lors% la question pa-sanne fournit plut,t le point de départ et la grille d’anal-se d’une démarche intellectuelle qui met en cause toute la construction politique et l’enti"re structure sociale de la nation et% par oie de conséquence% le sens du progr"s social. Plus explicitement% par son ampleur sociologique% la question pa-sanne fournit la seule oie afin d’approcher légitimement la question nationale $ +omnia% dupW firea lucrurilor% este un stat \WrWnesc% Ti neamul romnesc de pretutindeni este% 9 7>9 . Pourquoi * Parce que% au dé&ut du `` e si"cle% la question pa-sanne met en exergue le déficit de légitimité politique dont l’organisation politique roumaine fait preue% fondant le discours poporaniste sur des prémisses éthico)politiques. Si% pour pouoir arguer de la légitimité politique d’un régime% il conient de respecter une condition de nature éthique% 2 saoir qu’aucun ne puisse apporter des o&'ections graes et rationnellement 'ustifiées 2 l’adresse du s-st"me 79 s-st"me 79 % alors la question pa-sanne% dans la mesure oB elle décrit l’exclusion d’une immense partie de la population de la participation politique et de la redistri&ution des &iens% oure un chemin priilégié pour mettre en question l’aménagement politique et social de la nation. Dans une telle perspectie% la démarche de Stere% au)del2 du caract"re pacifique des instruments du changement qu’il imagine% s’a"re philosophiquement réolutionnaire du moment qu’elle s’organise autour d’un !choix fondamental#% celui du refus de la société en place 79 place 79 . Si Stere critique la société qu’il oit deant ses -eux comme in'uste pour la ma'orité de ses mem&res% cela ne eut nullement dire qu’il adopte une attitude réolutionnaire au nieau de la stratégie politique. Par contre% dans le sillage du marxisme réisionniste% le changement social% con1u tout d’a&ord sous l’angle de l’amélioration de la situation du pa-san% doit et il est possi&le de se produire au sein et non pas au dehors du régime en place. Il n’est pas &esoin d’une réolution afin de changer l’état de la pa-sannerie. Ce n’est pas tellement pour des raisons politiques% qu’2 cause des coordonnées socio) économiques de son statut% profondément différent du statut du prolétariat 79 prolétariat 79 % que% dans le s-st"me existent% le pa-san se troue dans la situation de pouoir reendiquer pacifiquement sa 'ustice. C’est 'ustement parce que la société roumaine est essentiellement rurale qu’elle peut faire économie d’une réolution. u de cet angle% le pro'et poporaniste est sans doute un pro'et démocratique. La nation est de droit censée tirer les &énéfices du progr"s et toute conception rationnelle du progr"s ne saurait ignorer la composition sociale de la nation. 6ussi% le progr"s ne peut ignorer la tradition% une tradition comprise dans un sens plut,t politique et sociologique que culturel. 6utrement dit% assimilé au déeloppement de la nation% le progr"s social exprime la compréhension% la correction et la rationalisation d’une éolution historique inscrite de fa1on indélé&ile dans la nature de la nation. Le progr"s et l’action politique ne sauraient trouer de 'ustification en eux)m3mes et ne sauraient 3tre
non plus rapportés 2 des réalités politiques extérieures% quelque séduisantes qu’elles soient. 6u contraire% les deux termes sont destinés 2 clarifier et a rendre compte d’une mani"re consciente et rationnelle de la gestion du déeloppement national et sont ordonnés 2 ce déeloppement. Le progr"s et l’action politique ont une adresse précise qui est la nation et en son sein la classe pa-sanne. Il n’- a pas de recette unique du progr"s social% telle est la coniction de Stere. L’équation du progr"s ne saurait 3tre calculée selon une formule définitie% indépendamment d’époque et d’espace. Sa solution est tou'ours décidée en rapport aec les aria&les fournies par l’éolution spécifique d’une société et nullement soumise 2 certaines lois a&straites du deenir historique. 6utrement dit% s’il - a une logique de deenir historique% celle)ci ne pourrait 3tre que nationale. E Wdit Ti fWrW prea multW filosofie% cW nu existW% nu poate exista o eolu\ie socialW unicW% identicW% pentru toate \Wrile% ci fiecare \arW urmeaW o eolu\ie proprie. 6ceasta e adeWrat chiar pentru \Wrile cele mai
conient que la question censée ourir l’anal-se essa-e d’identifier la consistance de la nation inoquée par Stere. La question deient d’autant plus importante que la nation est un des lieux conceptuels priilégiés de la confusion des mots qui met en dilemme non seulement le discours commun% mais aussi les constructions 2 prétention scientifique% en les o&ligeant parfois 2 reconna9 . Con1ue de la sorte% la nation ne saurait 3tre définie que par deux dimensions $ par la communauté historique et par le spécifique culturel. Une définition que l’on ne pourrait placer au registre conceptuel du politique puisque le lien social n’est pas saisi en termes correspondants. En d’autres mots% la définition que Stere attri&ue 2 la nation se superpose sur celle que la science politique assigne 2 l’ethnie. Le groupe ethnique est appelé décrire la communauté des indiidus tenus ensem&le par une mémoire collectie et une culture commune. En effet% Stere n’hésite pas 2 offrir 2 sa définition de la nation la dimension ethnique% érifiée au nieau de la cohérence sociologique.
unitatea etnicW a +omnilor de pretutindeni se H impune urmaTilor sarcina de a lupta pentru realiarea unei adeWrate% puternice Ti sWnWtoase democra\ii rurale 789 rurale 789 . Dirait)on alors que le pa-san remplace compl"tement le cito-en% qu’il s’agit d’une nation pa-sanne et non pas d’une nation cito-enne * on. Parce que la démarche de Stere n’est pas dépourue d’une dimension politique affirmée et affirmatie. C’est la démocratie pa-sanne qui nous offre le mécanisme au mo-en duquel la nation pa-sanne deient une nation de cito-ens. La démocratie rurale% considérée du point de ue politique% ne doit pas 3tre comprise 2 l’exemple d’un régime politique au sens 'uridico) politique le plus rigoureux. En échange% la démocratie rurale est censée traduire% aant tout% la participation de tous les cito-ens J dans leur grande ma'orité pa-sans J au gouernement du pa-s% par le &iais du suffrage uniersel. 0outefois% 0outefois% du point de ue conceptuel% la nation poporaniste reste politiquement !impure#% définie par un sens !imparfait# de la cito-enneté. C’est que le cito-en de la démocratie rurale n’est pas un !indiidu a&strait% sans identification et sans qualification particuli"res% en de12 et au) del2 de toutes ses déterminations concr"tes# 789 concr"tes# 789 . Le cito-en de la démocratie rurale reste un pa-san ou% du moins% il est défini par rapport 2 cette dimension économico) sociale et culturelle. D"s lors% la nation m3me deient un concept politique !lié 2 la terre% qui entretient aisément une complicité impolitique 78H9 impolitique 78H9 aec une mati"re presque organique. 4 na\iune% ca o fiin\W ie% este mai mult dect o formW de stat% Ti repreintW mai mult dect interesele unui stat. Vi de ia\a unei na\iuni n)au dreptul sW dispunW conducWtorii statului% care remelnic pot or&i
se poate or&i aici de un drept 'uridic% ) % ol. II% p. 8:>. 7>9 Constantin Stere% Singur % p. . 79 ! pour penser philosophiquement la politique dans une société% il faut d’a&ord faire un choix fondamental. Ce choix fondamental c’est l’acceptation de la sorte de société dans laquelle nous ions% ou &ien le refus. 4u &ien on est réolutionnaire% ou &ien on ne l’est pas.#% +a-mond 6ron% Le spectateur engagé% Paris% 8KH8% p. H. 79 ! dacW proletarul este exploatat% el totuTi% atins prin situa\ia lui economicW% prin rolul lui
ca \Wranul sW poatW aea produsul integral al muncii sale% ca pentru proletariatul industrial._% Constantin Stere% Social)democratism% p. . 7H9 Constantin Stere% Social)democratism% pp. )H. 7K9 ’ou&lions pas que les articles que Stere pu&lie en ia\a romneascW sont écrits peu aant l’Union. ;ui plus est% &essara&ien d’origine% Stere est d’autant plus motié dans sa sensi&ilité 2 l’égard du pro&l"me national. 789 Stere fait sien le slogan anti)li&éral des li&éraux roumains !par nous)m3me#% Social)democratism% p. 8H>. 7889 Dominique Schnapper% La communauté des cito-ens. Sur l’idée moderne de nation% Paris% 8KK>% p. :. 78:9 !Me suis donc conduit 2 la conclusion qu’aucune définition scientifique de la nation ne peut 3tre proposéeA et pourtant le phénom"ne a existé et existe#% [ugh Seton) Yatson apud Dominique Schnapper% La communauté des cito-ens. Sur l’idée moderne de nation% p. =8. 78=9 La confusion est exemplaire dans le cas de l’Etat $ !Le terme d’Etat comporte deux sens fort différents. Il désigne d’a&ord une société organisée a-ant un gouernement autonome et% en ce sens% nous sommes tous mem&res de l’Etat% l’Etat c’est nous. 5ais il dénote d’autre part l’appareil qui gouerne cette société. En ce sens les mem&res de l’Etat ce sont ceux qui participent au pouoir% l’Etat c’est eux#% /ertrand de Mouenel% Du pouoir% Paris% 8K:% p. >H. 78>9 Constantin Stere% Social)democratism% p. 8:K)8=. 789 Constantin Stere% DocumentWri Ti lWmuriri politice% /ucureTti% 8K=% pp. :. 789 Constantin Stere% Social)democratism% p. 8HH. 789 Dominique Schnapper% La communauté des cito-ens. Sur l’idée moderne de nation% p. >K. 78H9 Dans le sens arr3té par Mulien Rreund% Politique et impolitique% p. 8. 78K9 Constantin Stere% DocumentWri Ti lWmuriri politice% /ucureTti% 8K=% pp. III)I`.
Le poporanisme. Le pro)et politique La démocratie pa-sanne 789 pa-sanne 789 fait srement et de mani"re presque automatique partie de l’identité intellectuelle et politique de Constantin Stere. Il s’agit sans doute et au)del2 des déeloppements ultérieurs% d’un s-ntagme qui reproduit fid"lement l’essence des conictions et des intentions politiques de Stere. Le fil de l’argumentation au long duquel ce concept re1oit du sens encha
Il conient de dire que dans les lignes de Social)democratism sau poporanism% le sens du mot peuple fait l’o&'et des déeloppement plus amples 7:9 amples 7:9 . En effet% Stere distingue trois sens fondamentaux% tous contenus et repris d’une mani"re plus ou moins critique par la ision poporaniste. 6insi% le peuple serait tout d’a&ord et au sens le plus large !le groupe ethnique a-ant un t-pe culturel déterminé et une ie spirituelle commune# qui se déeloppe et se renforce par le fait d’3tre ensem&le ) !9 . Si l’on regarde l’histoire de la pensée sur la démocratie comme une séparation progressie de
deux principes 79 principes 79 % de la soueraineté populaire et l’intér3t général engendrant la !démocratie populaires# d’une part% et les droits de l’homme appu-ant la !démocratie li&érale# de l’autre% alors% &ien que démocratique en toute rigueur formelle% le discours de Stere tend s’inscrire% de ce point de ue% dans la premi"re lignée. +eenant aux sens que Stere attri&ue au peuple% ce peuple% muni de cette triple définition% éproue le &esoin de la force et de l’unité politique de la nation pour pouoir organiser par oie démocratique son épanouissement% un épanouissement compris sous les esp"ces de la modernisation politique et économique de la société. Dans le cas roumain% l’agent social de ce processus ne saurait 3tre celui que proposait l’idéologie marxiste% 2 saoir la classe prolétaire. Dans le cas roumain% l’agent social de la modernisation ne peut 3tre que la pa-sannerie% décrite elle aussi en termes de classe sociale% mais munie de caractéristiques et définie par une d-namique radicalement différente de ceux qui sont associés au prolétariat industriel. 6Tadar% am dreptul sW afirm cW \WrWnimea% constituie constituie o categorie socialW deose&itW% pe spinarea cWreia s)au ridicat toate celelalte clase sociale% neexcept nd Ti proletariatul industrial. Vi aceasta nu o spun numai despre proletariatul nostru rom nesc% care% ) trWind dintr)o industrie%
une communauté politique dont l’étendue% la composition et les traits font l’o&'et d’un dé&at fondé sur un accord de principes. Riecare popor are nu numai dreptul% dar Ti datoria sW)Ti afirme oin\a de a trWi ca o unitate% sW tindW la plenitudinea de ia\W na\ionalW Ti sW)Ti apere fiin\a sa etnicW. 6ceasta pentru o na\iune nu este numai o datorie fa\W de sine
6 rai dire% dire% en dépit du caract"re éminemment rural et agraire de la société roumaine de l’époque et nono&stant la qualité d’agent social ma'eur qu’elle se oit attri&uer% la classe pa-sanne n’est pas par elle m3me% aux -eux de Stere% un acteur du processus de modernisation% elle n’est pas un acteur politique. 6 crede cW la noi \WrWnimea de rnd poate aea acum de 9 société 78>9 . D’autre part% comme il a été dé'2 dit ci)dessus% la perspectie de la réolution est d"s le dé&ut écartée comme étant sinon !illicite ou criminelle# 789 criminelle# 789 % du moins compl"tement inopportune dans le cas roumain. De m3me% pour ce qui est du cas roumain% la stratégie réolutionnaire s’a"re finalement non seulement inutile ) !aucune réolution n’est inéita&le% si une réforme la rende inutile# 789 inutile# 789 ) mais elle est en mesure de mettre en péril l’existence du corps politique% la condition sine qua non du progr"s $
l’idéal de la réolution et de la lutte de classe est écarté en faeur des améliorations pacifiques et surtout légales. 6 l’exemple des social)démocrates européens% contraints en quelque sorte de deenir démocrates% au sens le plus propre du mot% par leur attachement au suffrage uniersel% Stere oit dans le régime démocratique une mani"re plus appropriée et plus fertile d’affirmer la force de la ma'orité. 5algré sa fai&lesse deant les tentaties organisées de perersion ou de déiation% la chance de l’amélioration% de la contestation et de la reendication pacifique de la 'ustice érige la procédure démocratique% du point de ue de sa qualité et de son efficacité% au)dessus du coup réolutionnaire. En m3me temps% la défense de la démocratie représente une plaido-er singulier en faeur du politique et de l’inention politique. Le réquisitoire du s-st"me oligarchique% de !la ie pu&lique roumaine% immo&ilisée entre l’attente de la ’transformation sociale en Europe’ et la tentation de la réolution# 78H9 réolution# 78H9 et la condamnation de l’a&sence de toute !ie cito-enne# 78K9 cito-enne# 78K9 2 m3me d’inclure tous les mem&res de la société est mis en équili&re par la défense de la d-namique politique li&re% de la décision résolue et de la confrontation des idées au sein des institutions démocratiques $ ia\a politicW nu e cu putin\W fWrW !politicW#Ti !politiciani# ?@% interesul superior nu cere
Le progr"s social que Stere imagine n’est en derni"re instance que la rationalisation d’un déeloppement organique. Un déeloppement organique puisque censé mettre en aleur et% simultanément% laisser intacte une constante socio)économique de la société roumaine $ la prééminence sociologique et économique de la pa-sannerie dans la composition de la nation. L’aménagement politique et l’organisation économique sont d"s lors rapportés au &énéfice s-m&olique et réel de la classe pa-sanne 7:=9 pa-sanne 7:=9 . ;ui sont donc les agents du &ien commun dans le pro'et construit par Stere% qui sont les groupes sociaux censés accomplir les étapes du processus de modernisation * Comme il a été dé'2 dit% les pa-sans% en leur qualité de catégorie sociale ma'oritaire% ne se trouent encore pas 2 l’ge de la maturité politique% il ne sont pas encore capa&les de parler pour eux)m3mes. Par conséquent% la pa-sannerie ne se constitue pas encore en su'et social autonome 7:>9 autonome 7:>9 . D"s lors% &ien que a-ant assigné le statut de &énéficiaires ma'eurs des fruits du progr"s social% ils ne sont pas reconnus comme acteurs de ce processus. D’autre part% le régime démocratique% tel qu’il est décrit en Social)democratism sau poporanism% est par excellence un régime de colla&oration que apporte au deant de la sc"ne une !alliance progressiste# définie dans les termes d’une érita&le !armée démocratique# 7:9 démocratique# 7:9 qui am"ne ensem&le la pa-sannerie% la petite &ourgeoisie et les intellectuels. Il conient de noter que% au)del2 de la participation en quelque sorte spontanée au &ien commun dans la mesure oB les participantes con1oient leur action politique commune sous la forme de l’atteinte de certains intér3ts réciproques% la solidarité de ces groupes est% 2 l’ais de Stere% rationnelle puisque chacun peut entreoir un &énéfice réel tiré de la démocratisation des institutions politiques et du réaménagement des principes de la ie sociale et de la d-namique économique. Dans cette perspectie% la petite &ourgeoisie% tant rurale qu’ur&aine% qui sent non seulement receoir une récompense s-m&olique inappropriée dans le s-st"me en place% mais qui se oit aussi ictime politique du régime% peut espérer tant un affermissement de sa position économique 2 la suite d’un épanouissement du commerce d 2 la irtuelle consolidation de la position économique et au !renforcement du pouoir de consommation# de la pa-sannerie% qu’un acc"s plus ouert aux ressources s-m&oliques% notamment au pouoir politique au nieau national et local. D’autre part% les intellectuels ont% 2 leur tour% l’intér3t de soutenir le régime démocratique reformé puisque% en principe% il assurerait l’acc"s li&re 2 la notoriété selon l’unique crit"re de la aleur personnelle. Il a été dé'2 dit que% dans le pro'et poporaniste% les intellectuels occupent une place priilégiée. +e'etant les critiques formulées 2 l’adresse de l’inteligentia par la littérature socialiste% Stere affirme que les intellectuels représentent tou'ours et en toute société !une classe a-ant une fonction sociale spécifique et faisant partie des éléments sociaux positifs# 7:9 positifs# 7:9 . 6u mo-en des mécanismes de la démocratie représentatie% ils seraient les plus en droit d’assurer le gouernement et de prendre en charge la responsa&ilité de la décision politique. 6utrement dit% la démocratie de Stere se définirait en derni"re instance comme gouernement des meilleurs en faeur des plus nom&reux. La démocratie représentatie imaginée par le poporanisme re3t l’ha&it d’une aristocratie électie. (idemment% au sein du régime démocratique% la représentation de la classe pa-sanne et% en égale mesure% des autres catégories sociales% ne peut de produire que d’une fa1on organisée par l’intermédiaire des partis politiques. La représentation
proportionnelle fournit l’artifice 2 l’aide duquel le pouoir social de la pa-sannerie est traduit en olonté politique. En effet% la transformation du pouoir social en olonté politique réelle et manifeste représente% aux -eux de Stere% l’unique raison d’3tre des partis politiques $ ici un partid politic nu are ra\iune de a fi dect dacW poate urmWri cucerirea puterii politice prin for\ele lui proprii% pentru realiarea scopurilor sale sau% cel pu\in% dacW poate aea o . Les citations qui suient% sauf indication contraire% sont reprise de cette partie du texte.
7=9 4n emploie ces s-ntagmes dans le sens arr3té par 6lexandru Du\u% Ideea de Europa. Eolu\ia conTtiin\ei europene% /ucureTti% 8KKK% surtout le chapitre !/inele comun Ti mna inii&ilW#% pp. 88>)8>. 7>9 oir 6dam 6dam PreForsNi% Democratia Ti economia de pia\W. +eformele politice Ti economice :. 789 Constantin Stere% DocumentWri Ti lWmuriri politice% p. 8. 7889 Constantin Stere% Social)democratism% p. 8K. 78:9 I&idem% pp. 8H)8H. 78=9 I&idem% p. 8K8. 78>9 !ecesitatea cola&orWrii politice . 7:=9 Sans nier la possi&ilité d’un déeloppement particulier de l’industrie nationale% Stere imagine un t-pe d’organisation industrielle censé 3tre et rester un auxiliaire de
l’économie agraire autant du point de ue de son poids économique% que sous le rapport du support sociologique. 6utrement dit% un t-pe d’organisation 2 m3me de ne pas mener% 2 mo-en et long terme% 2 la prolétarisation d’une partie importante de la pa-sannerie $ !un tip de organia\ie industrialW care% fWrW sW distragW popula\iunea muncitoare de la munca cmpului ):8. 7:>9 !Parler de soi implique de se dé&arasser des porte)paroles imposés pour se constituer en su'et autonome#% Pierre +osanallon% Le peuple introua&le% Paris% 8KKH% p. :H. 7:9 Constantin Stere% Social)democratism% pp. 8K):. Il est 2 remarquer r emarquer que le langage dont Stere entend user pour décrire le processus de démocratisation et de modernisation acquiert des connotations militaristes% se rapprochant ainsi de la rhétorique socialiste qui en emploie a&ondamment 2 la fin du `I` e si"cle. 7:9 Constantin Stere% Social)democratism% p. :=. 7:9 I&idem% p. H. 7:H9 Constantin Stere% DocumentWri Ti lWmuriri politice% p. . 7:K9 I&idem% p. 8H.
!hapitre I2 Le refus du bien commun Une perspective Éthico-politique sur le post-communisme roumain Un sens de la transition ' la réinvention du su)et politique Z a)t)il eu un regard interrogatif sur la force du désir démocratique ressenti par la société roumaine post)communiste * D’une certaine mani"re% dans le dé&at qui a suii les funérailles officielles du communisme roumain% une question pareille n’a pas réussi 2 se forger une place légitime. Et ce puisque la confrontation politique sem&le aoir été et 3tre encore sous l’emprise de la coniction% presque unanimement acceptée% selon laquelle la démocratie J sans que celle)ci ait forcément un contenu relatiement clair% sans que sa signification politique fasse l’o&'et d’un accord plus ou moins sta&le entre les élites de l’époque J a tou'ours représenté et représente encore la forme naturelle de gouernement de la société roumaine. 6utrement dit% le peuple roumain% une fois proclamé acteur unique et a&solu de la +éolution% n’aurait pu 3tre qu’2 la faeur de la démocratie. 5ettre en question ce penchant naturel aurait fait et fait tou'ours un acte de l"se)ma'esté. Et pourtant% d’une fa1on ou d’une autre% au nieau des silences sinon 2 celui des déclaration pu&liques% l’interrogation persiste. Si% réellement% la société roumaine a désiré et désire de mani"re inextingui&le la démocratie% de quel t-pe de démocratie est)il
question * Un des présupposés fondamentaux de l’idée démocratique affirme que le corps politique est simultanément su'et et o&'et de la construction politique et de la pratique de gouernement. 4r% la alidité de l’h-poth"se d’une mise automatique en Oure d’un tel présupposé% tous les artifices techniques que son application exige acceptés% deient plus que pro&lématique si l’on se rapporte 2 une société qui% longtemps% ne s’est con1ue qu’en tant qu’o&'et de la pratique de gouernement 789 gouernement 789 . 6ussi% la découerte de la démocratie dans la +oumanie des années ’K aurait)elle peut)3tre d se faire accompagner par une découerte du su'et politique or% pour faire &ref% par une découerte du cito-en. Pourtant% dans une dispute pu&lique acca&lée par des pré'ugés et hantée par des m-thes% ce dernier n’aurait pu trouer sa place en tant que su'et politique. Les +oumains% désirent)ils la démocratie * La question pourrait en effet 3tre reformulée $ si J tel qu’il ressort souent des prises de position pu&liques des intellectuels et des hommes politiques J le communisme a été aant tout ressenti par les +oumains comme une sorte de supplice su&i par la force% mais 'amais accepté et nullement mérité% de quelle mani"re une expérience pareille pourrait 3tre reconertie dans une expérience de la li&erté * De quelle mani"re la seritude J olontaire ou non J peut)elle engendrer un espace de la li&erté et de la responsa&ilité * En effet% dans une perspectie similaire 2 celle choisie et soutenue par 6lain 0ouraine% 0ouraine% c’est 'ustement par une telle conersion que la découerte de la démocratie et la naissance du su'et politique aurait pu marquer le post)communisme roumain% la démocratie entendue comme !politique du su'et# et le su'et comme porteur d’un !effort de transformation d’une situation écue en action li&re# 7:9 . En reanche% une entreprise pareille suppose une prise de conscience du passé% de l’expérience politique et sociale du totalitarisme% une compréhension définitie du fait que les idées% les institutions% les régimes ne constituent pas des su'ets moraux% finalement% une acceptation compl"te de l’idée selon laquelle la responsa&ilité ne peut 3tre qu’humaine et% m3me plus% personnelle 7=9 personnelle 7=9 . 4r% au lieu d’une telle introspection forcément incommode et tiraillante% on a penché pour l’h-poth"se% plus commode et apaisante% d’une parenth"se politique et morale de l’histoire de la société roumaine $ de 8K> 2 8KHK% l’histoire est suspendue et% par cela m3me% l’idée de responsa&ilité. +ien de surprenant dans ce cas 2 ce que !apr"s décem&re 8KHK% il paraisse que toute la société roumaine ient de rentrer d’un exil% la mémoire ide% sans héros et sans félons% sans ictimes et sans coupa&les Les +oumains% tout comme d’autres Européens de l’Est n’agissent pas en porteurs d’un trauma collectif# 7>9 collectif# 7>9 . Pourquoi en effet considérerait)on que la société roumaine ne peut choisir que la démocratie * Une telle affirmation ne saurait trouer des 'ustifications sinon par le recours aux m-thes ou aux propos démagogiques. Pourquoi les +oumains désireraient) ils la démocratie du moment que celle)ci s’a"re 3tre pro&lématique tant en pratique% qu’en théorie * D’une part% au nieau de la pratique politique% la démocratie implique immanqua&lement un risque% le risque des discontinuités politiques dues aux changements programmés de gouernement% et aussi% celui entra
D"s lors% la question posée tout au dé&ut se troue étroitement liée 2 une autre% d’une importance égale 2 notre sens $ dans une époque oB la science politique s’accorde généralement 2 donner une définition procédurale 2 la démocratie J sinon l’unique définition possi&le% en tout cas la plus commode et dépourue de risques J pourquoi la société roumaine serait)elle en effet animée par le désir de la démocratie * Si cette derni"re ne se définit qu’en tant qu’ensem&le de r"gles et procédures formelles% - a)t)il un mouement commun% auquel la ma'orité de la société soit censée participer% réuni autour d’un no-au dur 2 m3me d’organiser les aspirations de la ma'orité des +oumains% et qui% sous)tendant cette fa1on de figurer la ie politique% soit capa&le de pouroir de sens le fonctionnement des mécanismes démocratiques * De fait% toute définition procédurale est une définition instrumentale. La question du pourquoi est% par conséquent% légitime $ de quelle mani"re la société roumaine se sent) elle serie par la procédure démocratique * Cette derni"re% est)elle ordonnée 2 un &ien commun dont les +oumains se sentent le su'et ou% &ien au contraire% elle est désira&le par et pour elle)m3me% indépendamment de tout crit"re qui lui serait extérieur. 4r% 4r% la réflexion et l’action sur les institutions démocratiques% qu’il s’agisse du choix des modes de scrutin% de la décentralisation l’Etat% de l’équili&re des pouoirs oB de la rémunération des représentants élus% ne portent pas sur la mise en Oure d’un idéal démocratique qui trouerait son sens en lui)m3me. L’ingénierie démocratique est ou derait 3tre guidée non pas tant par un idéal démocratique autonome J une représentation politique aussi fid"le que possi&le% une décision collectie plus proche de la !olonté générale# ) que par un idéal de 'ustice% qui% en fin de compte% transforme tout mod"le démocratique imaginé en simple instrument 79 instrument 79 . 4r% c’est 'ustement cet idéal de 'ustice qui est suscepti&le de pouroir de sens la procédure démocratique% et% daantage% de rendre iante une société donnée J dans le plus fort sens du mot J puisque% en effet% !ce qui constitue une société politique% un corpus politicum% une politeia% ce n’est pas tellement un passé commun% mais le &esoin de 'ustice. Ce &esoin fait que l’espace politique prend forme par la naissance d’un politeuma ou res pu&lica% d’une sph"re autonome de la réalité qui n’est pas seulement une représentation s-m&olique de la olonté générale ou l’accomplissement d’une histoire collectie% dans la mesure oB elle se troue inestie aec des droits concrets deant lesquels le &esoin de 'ustice risque de prendre la forme de la reendication# 7H9 . Dans ce cas% la série des questions peut se reproduire. En quelle mesure la société roumaine des années ’K est)elle une société animée et de quelle mani"re les mécanismes et les procédures démocratiques nouellement mis en place serent 2 rendre manifeste cette ie * 4u encore% dans une autre perspectie% en quelle mesure s’a"re)t)ils intéressés 2 le faire * Il est dé'2 un lieu commun de dire que l’effondrement du régime totalitaire en +oumanie% tout comme dans les autres pa-s de l’Europe de l’Est% n’a pas laissé spontanément place J m3me si on l’a &ien espéré aux premiers moments J 2 la démocratie comme r"gle de gouernement et au marché comme arrangement dominant dans l’ordre économique. 6utrement dit% !si le communisme a échoué en Europe ?@ n’ou&lions pas que le communisme doit en partie son existence 2 un idéal d’égalité qui consere son attrait% si grands soient les crimes commis et les désastres économiques produits en son nom. Les sociétés démocratiques n’ont pas troué le mo-en de satisfaire cet idéal $ les ieilles démocraties occidentales sont tou'ours confrontées 2 ce pro&l"me% comme le seront certainement les démocraties naissantes qui succ"dent 2 l’effondrement du communisme ?@ Les pro&l"mes qui ont été 2 l’origine de l’immense fossé moral et
politique qui s’est creusé entre capitalisme démocratique et communisme autoritaire n’ont pas été résolus par l’échec complet de ce dernier# 7K9 dernier# 7K9 . Dans ce cas% la chute du communisme% déchiffrée dans une perspectie éthico)politique% représente un défi. Un défi 2 l’adresse des sociétés post)totalitaires de construire ou reconstruire leur espace commun% de repenser leur cohésion. ;uelque surprenant qu’il puisse para% p. :=. 7=9 Cette idée a été exprimée de fa1on tr"s plastique et inspirée par Samuel Mohnson $ !Corporations hae no soul to sae and no &ottom to NicN#% in /ertrand de Mouenel% De la soueraineté% Paris% 8K% p. 8>>. 7>9 Daniel /ar&u% op.cit.% p. . 79 6lain +ouquie% !Le m-st"re démocratique $ des conditions de la démocratie aux 79 6lain démocraties sans conditions#% in 6lain +ouquie ?dir.@% La démocratie ou l’apprentissage de la ertu% Paris% 8KH% p. :>. 79 Xu- [ermet% Le peuple contre la démocratie% Paris% 8KHK% pp. 8>)8. 79 Philippe an Parl's% Sauer la solidarité% Paris% 8KK% pp. >H)>K. 7H9 Daniel /ar&u op.cit.% p. :>. 7K9 0homas agel% Egalité et partialité% trad. C. /eauillard% Paris% 8KK% p. >.
La défaillance du politique /ien que la société roumaine des années ’K ne sem&le pas trop hésiter 2 inscrire la politique dans le registre du dérisoire% des controerses inutiles% oire dans celui de la compromission morale% toutefois% elle conc"de apparemment au politique une ocation constitutie fondamentale. La pensée politique moderne assigne au politique% entendu comme !unique 'ustification raisonna&le de l’existence d’une communauté ordonnée au m3me &ut#789 &ut# 789%% une fonction d’agrégation% d’intégration et de mo&ilisation7:9 mo&ilisation7:9.. 6utrement dit% le politique se manifeste et est 2 identifier dans une société donnée dans la mesure oB il traduit et concentre deux formes essentielles de l’existence et de l’association humaine $ 3tre ensem&le et agir ensem&le7=9 ensem&le7=9.. D’autre part% la politique J la politique démocratique J con1ue en tant qu’affrontement et coopération entre indiidus et groupes% porteurs por teurs de pro'ets et de
programmes alternatifs% ne gagnerait raiment de sens que dans la mesure oB elle serait comprise comme actiité capa&le de transposer concr"tement une certaine fa1on d’3tre de la communauté en son ensem&le% réunie dans un m3me agora et mise sous le signe de l’égalité et de la participation. 6ussi% l’institution d’un ordre politique démocratique démocratique ne saurait 3tre réduite 2 une simple simple opération de négociation et de production 'uridique réserée exclusiement aux élites du moment. ;ui plus est% cette m3me institution suppose l’éla&oration d’un !contrat# auquel toute la société est censée participer% un !contrat# fondé sur un accord du corps social entier quant 2 quelques principes et aleurs communes et% aant tout% sur la figuration d’une certaine mani"re d’3tre ensem&le. En derni"re anal-se% !l’institution d’un ordre politique implique dans tous les cas que les indiidus puissent donner sens au nous#7>9 nous#7>9.. D’autre part% l’acte de l’institution ne peut s’épuiser dans l’éla&oration et le consentement J soit)il par référendum J 2 un texte texte constitutionnel. Ce dernier ne serait que l’expression formelle de la olonté de ire ensem&le et de partager le m3me espace social. Pourtant% la m3me olonté ne pourrait pas 3tre formulée qu’au mo-en d’un ensem&le de r"gles et d’institutions. Il est rai que% outre qu’elle est un texte 'uridique% toute constitution peut 3tre lue dans une perspectie philosophique pour - déceler le pro'et qui sous)tend la ie commune du corps politique qui l’a produite79 produite 79.. 0outefois% l’édification d’un ordre politique ne peut 3tre comprise comme action de construction programmée et acheée selon un calendrier précis. C’est dire que% finalement% la pratique décentralisée l’emporte sur l’imagination 'uridico)philosophique fondatrice. 6utrement dit% !tout comme les sociétés% les régimes politiques politiques sont rarement ’construites’. Il - a% sans doute% des choix d’ordre institutionnel% des éla&orations doctrinaires% des formes d’association et de dissociation% comme il - a tout un appareil de production des r"gles de droit% imprégnés d’une intentionnalité plus ou moins claire. 0outefois% 0outefois% quelque intense et s-stématique serait l’effort de 'uridiser la ie politique% celle)ci se définit aant tout 2 traers les pratiques et les stratégies indiiduelles ou collecties qui la transforment en lien fondamental et inélucta&le#79 inélucta&le# 79.. Si l’ordre politique est fondée premi"rement par une figuration de l’3tre)ensem&le% le politique% dans un s-st"me démocratique% représente !le lieu dans lequel la société réfléchit ses propres diisions comme dans un miroir pour les traailler dans leur pleine isi&ilité#79 isi&ilité#79.. Dans ce cas% la démocratie représentatie suppose 'ustement un effort constant de mise en forme politique du social. Par conséquent% la ie politique réside dans un surplus continu de isi&ilité et dans une permanente exorcisation des conflits qui traersent le corps social% sans qu’elle soit pour autant réduite 2 l’accomplissement de cette tche. Et cela parce que la fonction intégratie du politique implique% au)del2 de la solution oB% selon le cas% de la suspension temporaire des conflits et des diisions% le déeloppement des solidarités sociales7H9 sociales 7H9.. En effet% la configuration de la d-namique politique démocratique choisie s’a"re souent 2 m3me de rendre compte de la nature et de la force du lien social. La science politique distingue% partant de l’anal-se du rapport entre le politique et le social% entre deux principaux mod"les empiriques% a-ant aussi une ocation normatie% censés décrire l’aménagement de la ie politique démocratique $ il s’agit du mod"le politique de l’alternance7K9 l’alternance7K9 et et du mod"le de la démocratie consociatie789 consociatie 789.. Dans les deux cas% le politique garde sa fonction intégratie. Ce qui diff"re radicalement% ce sont les pratiques politiques que l’accomplissement permanent de cette fonction engendre.
D"s lors% des sociétés a-ant fait l’expérience d’un long exercice de la démocratie% ancrée dé'2 dans les coutumes et les moeurs politiques% des sociétés oB la cohésion et l’homogénéité sociale para
pas tou'ours éidentes dans une société quelconque. 6insi% un s-st"me politique oB le choix des gouernants a lieu conformément au principe ma'oritaire priilégierait la représentation)mandat au détriment de la figuration% tandis qu’un s-st"me fondé sur la représentation proportionnelle aantagerait dans la logique de la représentation la tche de photographier la société dans sa diersité78=9 diersité 78=9.. 0outefois% 0outefois% indépendamment des choix techniques% les deux sens de la représentation su&sistent% en proportions différentes% en tout s-st"me politique démocratique. D’autre part% il est aussi rai que la sélection d’un certain mécanisme de mise en Oure du principe représentatif n’est pas un simple choix technique. En derni"re instance% derri"re les procédures électorales et les techniques de représentation on peut déceler la mani"re ou les mani"res dans lesquelles la société en cause est déchiffrée aant d’3tre représentée% les fa1ons oB le corps politique entend se lire et se représenter lui) m3me. !La représentation politique participe d’une entreprise de déchiffrement. Elle doit contri&uer 2 rendre lisi&le une société que n’organise plus a priori aucun principe d’ordre. +eprésenter et comprendre s’inscrient pour cette raison dans une m3me isée de réduction de l’opacité sociale#78>9 sociale#78>9.. D"s lors% le rapport entre le politique et le social suppose en effet tant un certain t-pe de lecture du lien social% qu’un certain mode de gestion politique du social. 6ussi% le moment du ote ) m3me si celui)ci n’est pas par lui seul réélateur pour la nature d’un régime politique% surtout pour un régime politique démocratique789 démocratique 789 ) ) est)il sans doute extr3mement important dans le fonctionnement d’un tel s-st"me. 4n pourrait dire qu’il représente une sorte de face)2)face entre le social et le politique dans la ie d’une société. 6 traers traers l’acte du ote% une société répond a une question. En reanche% la réponse dépend largement de la mani"re dans laquelle la question a été posée 789 789.. Par conséquent% il n’- a rien de surprenant 2 ce que le scrutin ma'oritaire corresponde% en r"gle générale% aux s-st"mes d’alternance politique% tandis que la représentation proportionnelle renoie aux s-st"mes de coopération partisane au sein des coalitions gouernementales789 gouernementales789.. Et ce parce que% pendant que le principe ma'oritaire se fonde sur la reconnaissance des diisions et des conflits qui ne sont pas encore surmontés% formulant la question dans les termes d’une alternatie dont la réponse ne peut 3tre qu’un choix relatiement clair% la représentation proportionnelle para
;ui plus est% la pratique politique des années ’K témoigne d’une préférence claire pour le mod"le de l’alternance. Dans la +oumanie post)communiste les acteurs politiques tendent 2 se traiter réciproquement comme adersaires irréconcilia&les que comme partenaires de discussion7:9 discussion 7:9.. La ie politique roumaine démontre que le choix de la proportionnalité n’a pas été et n’est pas le signe d’un choix catégorique pour une conception politique de la solidarité nationale% mais seulement un mo-en d’assurer la reproduction et la sta&ilité d’une classe politique constitué dans l’a&sence d’une érita&le élite politique. Dans ce cas% !l’emploi opportuniste du s-st"me électoral 2 l’encontre de son effet de consensus et de continuité que celui)ci présuppose peut 3tre interprétée comme le signe d’un clair déficit de démocratie#7:89 démocratie# 7:89.. Paradoxal reste le fait que% en dépit de la rhétorique de la classe politique célé&rant l’alternance% la société roumaine para
Ce que nous aons appelé le défaillance du politi&ue% comprise comme désarticulation manifeste entre le politique et le social% pourrait garder le titre de conclusion proisoire. Pourtant% la ie politique roumaine apr"s 8KHK fournit d’autres arguments 2 son soutien. +ésumés% ceux)ci serait principalement trois $ la compréhension procédurale de la démocratie A la rhétorique nationaliste A la réolution et le contrat social. 0ous 0ous trois agissent en mécanismes censés éliminer la responsa&ilité% construits d’une fa1on plus ou moins consciente et isant la m3me ci&le% 2 saoir le refus de penser politi&uement le lien social .
Le dilemme des deu% définitions de la démocratie 0oute 0oute discussion sur la démocratie reoie% au)del2 de l’examen des mécanismes% des r"gles et des institutions qui décrient d’une mani"re plus oB moins exacte tout régime politique% aux dierses théories de la démocratie% aux dé&ats qui remettent sur le tapis la question de la nature% des fondements et des finalités du politique% le pro&l"me de la légalité% de l’autorité% de la li&erté et de la 'ustice tout comme la dispute sur le sens de l’égalité7:=9 l’égalité7:=9.. Deux conceptions% contradictoires en leur essence% organisent d’ha&itude le discours actuel sur la démocratie $ celle)ci est)elle un simple ensem&le de r"gles et procédures censées assurer le gouernement de la cité en excluant la iolence et en s’appu-ant sur l’accord de la ma'orité ou% daantage% serait)il question d’un régime politique qui implique% aant tout% un certain état d’une société donnée * +eleant dans le contexte de cette étude est le fait que le choix pour l’une ou l’autre des deux approches est dépouru d’innocence% et l’en'eu réside 'ustement dans le refus ou l’acceptation de la pro&lématique du lien social. La science politique% surtout dans ses déeloppements américains% sem&le priilégier couramment l’approche procédurale de la démocratie. /ien éidemment% la description de la démocratie en termes de procédure n’est pas de l’apanage exclusif du présent. Par contre% elle renoie 2 un passé asse proche% répondant J 2 une époque de la !confusion démocratique#7:>9 démocratique#7:>9 ) ) 2 un &esoin de délimitation claire des régimes proprement démocratiques et de ceux qui s’appropriaient des qualificatifs similaires. En effet% il para
politique des sociétés définies en m3me temps et dans leur grande ma'orité par la prospérité économique% les mem&res des sociétés postcommunistes ont été tentés% a-ant ces exemples deant leurs -eux% 2 assimiler spontanément la démocratie 2 la réussite et 2 la richesse dans l’ordre économique. 4r% comme la réalité ne cesse de contredire une telle équialence% le &ien)3tre général étant loin d’3tre la conséquence immédiate des essais de démocratisation% les nouelles démocraties serait en péril de succom&er aant m3me d’3tre réellement nées sous la déception et la défection de leurs propres cito-ens. 6ussi% pour que la démocratisation puisse)t)elle aoir des chances de succ"s% pour que les mem&res des sociétés postcommunistes ne soient)ils pas trop dé1us par ses performances% cette m3me démocratie derait 3tre comprise tou'ours d’une mani"re restrictie et limitée 2 une définition modeste7:K9 modeste 7:K9.. En reanche% un tel raisonnement peut entra
procédurales de la démocratie correspondent 2 un légitime souci de réha&ilitation du droit et 2 une tentatie loua&le de renoueler la théorie% elles conduisent en contrepartie 2 une renonciation 2 parler de la société réelle#7=:9 réelle# 7=:9.. Les théories procédurales proposent de ider la démocratie de su&stance pour l’assimiler 2 un stricte encha9 telle 7=>9.. Il est rai que la préférence pour une compréhension procédurale de la démocratie en +oumanie n’appara
gouernées par ces régimes s’a"rent radicalement différentes. Si% dans le premier cas% la cohésion et la d-namique spontanée de la société ne pose généralement pas pro&l"me% dans le second% la démocratie politique se laisse 2 peine accompagnée par une intégration isi&le au nieau social. /ien sr% la définition procédurale de la démocratie est dépourue de ocation explicatie% fournissant plut,t un rep"re ou un crit"re général de délimitation. Définition minimale% elle a au moins la qualité d’éta&lir un certain accord sur l’o&'et pris en discussion et de découper le terrain de l’anal-se d’un concept qui ne reoie pas 2 une réalité statique. D"s lors% la compréhension de la démocratie en termes de procédure peut serir de point de départ% mais ne peut nullement pas épuiser le dé&at. Concentrée sut les aspects formels% elle exclurait la question de tout contenu assigné 2 la démocratie. Il est rai% d’autre part% que% une fois le champs de l’anal-se découpé% la science politique fait recours aux différenciations et aux t-pologies qui opposent en r"gle générale les démocraties consolidées ou traditionnelles aux démocraties récentes ou en cours d’institution7=9 d’institution7=9.. Dans le premier cas% qui coure l’aire géographique de l’Europe occidentale et l’6mérique du ord% la démocratie peut se permettre d’3tre plus qu’un mécanisme politique% désignant% en égale mesure et selon les choix idéologiques% une mani"re de ie% un certain arrangement de la société% reno-ant ers la limite positie de la t-pologie construite. Par contre% dans le second cas% oB la démocratie n’est pas encore une routine% les crit"re au mo-en desquelles on consid"re le s-st"me politique paraissent plus indulgentes. La démocratie représente maintenant plut,t un arrangement qu’un état de la société. Elle se érifie par la li&erté des élections% par la concurrence des partis et par un s-st"me de gouernement représentatif. Il serait in'uste d’aoir des exigences supplémentaires parce que ce n’est qu’un fonctionnement efficace et dura&le des mécanismes démocratiques que peut lui permettre de prendre racines dans une société7=9 société7=9.. Conenons donc que% dans une premi"re étape% la société roumaine J partie de la seconde catégorie J pourrait se contenter d’une compréhension technique du régime démocratique. 5ais% si la conception de la démocratie comme mécanisme a comme &ut l’accoutumance 2 cette r"gle politique% le raisonnement énoncé ci)dessus ne peut agir qu’au cas oB tant la société% que l’élite politique accorde un m3me sens 2 la procédure démocratique et manifestent en égale mesure leur préférence nette et irréfuta&le pour cette formule politique. 4r% d’une part% pour ce qui est du sens de la procédure démocratique% il nous para
le choix de l’ordre% de la hiérarchie et de l’autorité dépasse et m3me efface presque toute importance attri&uée au dé&at% 2 la confrontation des pro'ets et 2 la décision collectie. Par conséquent% dans le cas de la démocratie roumaine% la procédure politique n’accomplit pas la fonction d’accoutumer progressiement la société 2 une certaine r"gle de la ie politique. Comprise différemment ou m3me refusée% la r"gle démocratique para
La rhétorique nationaliste La lecture des préférences institutionnelles des cito-ens roumains n’épuise pas son sens par l’affirmation implicite du refus de la déli&ération démocratique. En égale mesure% mais dans un autre registre% elle s’a"re capa&le de nous offrir des indices sur la mani"re de comprendre le lien social et la solidarité nationale dans la +oumanie des années ’K. 6utrement dit% la préférence pour l’armée et l’(glise au détriment des institutions comme le parlement est en mesure de suggérer un certain caract"re superficiel de l’identité collectie dans la société roumaine actuelle. En effet% regardées sous cet angle% l’armée J s-m&ole institutionnel du refus de l’autre% et l’(glise J s-m&ole d’un destin collectif transposé dans le transcendent% paraissent 3tre les seules institutions capa&les de matérialiser la solidarité nationale. 4r% ce qui peut 'ouer en indice significatif du point de ue de la possi&ilité de la démocratie entendue comme mani"re d’3tre ensem&le des +oumains% c’est 'ustement le fait que la solidarité nationale% reflétée et incarnée dans des institutions en quelque sorte intangi&les et opaques% représente plut,t une affirmation et non pas un pro&l"me potentiel% un donné et non pas une tche 2 accomplir. ;ui plus est% une telle solidarité peut 3tre dite% mais non pas écue dans le présent% peut 3tre énoncée% mais non pas traduite en attitudes et comportements sociaux positifs. Un contre)exemple serait pro&a&lement en mesure de rendre plus claire une telle interprétation $ ce qui a tenu la société canadienne ensem&le et a pouru de consistance la cohésion nationale dans les époques oB l’architecture fédérale s’est aérée fragile du point de ue politique J e.g. au moment de la campagne et ensuite du référendum pour la soueraineté du ;ué&ec J a été 'ustement la solidarité nationale exprimée concr"tement dans le s-st"me national d’assistance et de sécurité sociale. 6utrement dit% dans l’exemple canadien% !le lien écu de l’implication et de la solidarité sociales aait été plus fort que le sentiment politique et culturel de la séparation# 7=H9 7=H9.. Muxtaposés% l’exemple roumain et celui canadien décrient deux ersions antithétiques de la solidarité $ d’une part% une solidarité formelle% déclaratie et exclusie% et de l’autre% une solidarité concr"te% entendue comme participation et intégration% aussi comme o&ligation réciproque. Cependant% une pareille ariante% concr"te% de la solidarité n’est possi&le que dans une société qui se montre 2 m3me de reconna
des edettes par exemples@ ou lorsqu’il proc"de d’une simple opposition 2 des tiers% il ne permet pas de fonder des o&ligations réciproques. La nation n’est alors comprise que sur le mod"le d’un &loc idéalisé% présupposé unifié et homog"ne. Elle n’est pas appréhendée comme un espace de redistri&ution 2 faire ire. 4n la comprend comme un donné alors qu’elle est 2 construire ?@ on alorise l’unité du peuple en exaltant le re'et de l’étranger pour éiter de penser dans les termes de la dette sociale intérieure#7=K9 intérieure#7=K9.. La logique de la fuite de responsa&ilité sem&le donc agir de fa1on exemplaire dans le discours de t-pe nationaliste. Et ce parce que !la nation est le seul pro'et collectif qui n’exige pas% 2 l’époque moderne% un rapport personnel aux aleurs. Celles)ci sont tout faites% ont une capacité de circulation garantie% personne ne doit 3tre persuadé sur leur alidité particuli"re. ;ui plus est et au)del2 de la sécurité fournie par le sentiment d’appartenance% le nationalisme offre une identité indiiduelle dont la source se troue 2 l’extérieur du su'et ?@. Le nationalisme est la seule oie par laquelle le &esoin de reconnaissance est satisfait sans un accomplissement préala&le de l’autonomie du su'et#7>9 su'et#7>9.. 4n dirait alors que% faisant recours et résonnant au discours politique nationaliste% la société roumaine% telle qu’elle se manifeste par ses politiques et ses formateurs d’opinion éite la responsa&ilité de se penser en termes pro&lématiques% de reconna89 opposition7>89 de de ne pas permettre la consécration 'uridique des cliages ou de différences suscepti&les de déranger l’uniformité et l’unité% m3me imaginaire% de la nation% offre la preue de la précarité de la solidarité nationale. La dispute des partis politiques sur la création des institution d’enseignement supérieur usant des langues des minorités ethniques ne constitue% dans cette perspectie% qu’un exemple pr3t 2 mettre en exergue la fai&lesse du tissu social dans la +oumanie des années ’K. Une fai&lesse qui transpara
La +évolution et le contrat social La science politique distingue souent% dans le choix des h-poth"ses de l’argumentation% entre les mani"res oB les différentes sociétés de l’Europe ou de l’6mérique Latine se sont li&érées de l’emprise des régimes totalitaires ou autoritaires. D"s lors J et d’une fa1on peut)3tre un peu trop déterministe J les sociétés a-ant !choisi# la négociation pour se délirer des gouernements despotiques &énéficient d’aantages nettes du point de ue des chances de réussite de la transition ers la
démocratie par rapport 2 celles ou le passage s’est produit au mo-en d’une mo&ilisation spontanée% autrement dit d’une réolution. La distinction reste toutefois pertinente si l’on pense que la technique de la négociation J ne fusse)t)elle qu’un exercice des élites J est une pratique politique spécifique 2 la démocratie. D’autre part% elle refl"te et exige 2 la fois l’existence des pro'ets alternatifs% souent contradictoires% qui sont capa&les% au mo-en des compromis% des renonciations et des équili&rages% d’engendrer un pro'et commun. Par conséquent% dans une société qui négocie sa li&ération de la dictature% la démocratie J dans la formule qui résulte du dé&at des élites J représente un choix assumé consciemment% une solution sélectionnée de mani"re olontaire. La situation n’est pas la m3me dans le cas des sociétés qui !choisissent# la réolution. Ici% la démocratie est en quelque sorte plé&iscitée. Elle n’appara:9 *#7>:9.. Dans cette perspectie% la réolution roumaine pourrait 3tre interprétée comme a&sence des pro'ets politiques et des partenaires de dialogue. 6utrement dit% !il a fallu que l’effondrement du communisme roumain re3te un ha&it réolutionnaire non pas parce que la nature du régime et été plus répressie qu’ailleurs en Europe de l’Est% ou que ses leaders fussent plus déterminés 2 ne pas céder le pouoir% mais% purement et simplement% parce que le parti unique n’a pas eu d’interlocuteurs pour négocier sa succession. 4n dirait que la réolution a été la oie par laquelle le totalitarisme m3me a inenté la société ciile#7>=9 ciile# 7>=9.. 0outefois% 0outefois% &ien qu’il puisse para>9 sociale#7>>9.. C’est parce qu’il résume dans la fa1on la plus isi&le et extr3me l’arithmétique simple sur laquelle repose la ie d’une société J les o&ligations de la collectiité 2 l’égard de chacun de ses mem&res représentent la contrepartie de leur engagement dans la ie commune )% un moment% iolent% comme celui d’une réolution peut engager les mem&res d’une société 2 repenser la solidarité nationale7>9 nationale7>9..
Si la mo&ilisation et la iolence constituent non seulement une expression du désir populaire de humilier et de chasser certaines personnes qui% en tant que détenteurs du pouoir% se sont fait coupa&les d’a&us et de crimes% mais notamment une manifestation du &esoin des insurgeants de deenir cito-ens7>9 cito-ens 7>9 d’une d’une démocratie% alors la reformulation du contrat social deient impératie. Car% !implicitement ou explicitement% le compromis démocratique passe par un pacte national isant 2 créer contractuellement les conditions de la démocratie quand celles)ci n’existent pas. La olonté de ire ensem&le n’est quant a elle ni un m-st"re% ni un accident. La démocratie na9 démocratique 7>9.. Une interprétation pareille soul"e automatiquement une question $ dans le cas de la société roumaine% la réolution de décem&re 8KHK a)t)elle amené 2 une reformulation du contrat social * L’effondrement de régime communiste roumain% fortement médiatisé et mis en sc"ne% a fait figure d’un des plus iolents et sanglants. Pourtant% l’apparence de radicalité qui a eneloppé la réolution roumaine ne s’est pas accompagnée d’un caract"re aussi radical de l’expression politique% ni d’une finalité sociale éidente. 6insi% le &ouleersement iolent de 8KHK ne paraH9 russe@# 7>H9.. En d’autres mots% le retour 2 une normalité indéfinie% mais apaisante l’emporte sur la tche d’exprimer politiquement la nouelle société. Un indice possi&le de l’échec de la refondation du lien social 2 la suite de la chute du régime communiste% non seulement en +oumanie% c’est l’am&iguté des termes censés décrire l’expérience des sociétés est)européennes dans les années ’K. Soit qu’il s’agit du post)communisme% soit qu’il est question de transition% le oca&ulaire politique fait preue d’une prudence extr3me et d’un a&andon deant l’a&sence du sens. Par exemple% !installé de facto dans le langage usuel% le oca&le post)communisme indique une démarcation aec le régime communiste. 5ais est)ce un concept alide% qui prétendrait 2 une nette rupture entre un aant et un apr"s% alors que les sociétés est) européennes sont encore profondément caractéristiques du régime qu’elles ont re'eté * l’imprécision sémantique entretient les am&igu^tés 2 l’égard du legs de l’ancien régime#7>K9 régime#7>K9.. 6pr"s le communisme et aant la démocratie% l’existence politique de la société roumaine se laisse difficilement appréhendée. 789 Daniel /ar&u% op.cit .%.% p. . 7:9 /ertrand de Mouenel% *e la souveraineté% pp. =:)==. 7=9 Idem% *e la politi&ue pure% Paris% 8K=% p. 88. 7>9 Pierre +osanallon% Le peuple introuvable. +istoire de la représentation démocrati&ue en ,rance% Paris% 8KKH% p. =>.
79 oir 2 cet égard Cristian Preda% -odernitatea politic( )i romnismul % /ucarest% 8KKH% pp. 8)88. 79 Daniel /ar&u% op.cit .%.% p. H. 79 Pierre +osanallon% La crise de l’"tat#providence% Paris% 8KK:% p. 8>. 7H9 5aurice Duerger% Introduction / la politi&ue% Paris% 8K>% p. :>K. 7K9 oir Daniel /ar&u% op.cit .%.% pp. 8=)8=8. 789 oir 6rend Li'phart% *emocracy in $lural ocieties% eF [aen and London% 8K% 789 oir pp. 8):. 7889 53me si la formule politique fran1aise ne correspond exactement% surtout dans les 7889 53me périodes dites de coha&itation% aux crit"res imposés par le mod"le de l’alternance J mod"le qui décrit en effet le fonctionnement du s-st"me politique &ritannique )% elle se oit plus proche de l’alternance que de la consociatiité. 78:9 Pierre 78:9 Pierre +osanallon% Le peuple introuvable. +istoire de la représentation démocrati&ue en ,rance% p. K8. 78=9 Cf. 78=9 Cf. Daniel /ar&u% op.cit .%.% p. 8=. 78>9 Pierre 78>9 Pierre +osanallon% Le peuple introuvable. +istoire de la représentation démocrati&ue en ,rance% p. :HH. 789 Daniel 789 Daniel /ar&u% op.cit .%.% pp. 8)8K. 789 +a-mon 789 +a-mon 6ron% !Electeurs% partis% élus#% in +a-mond 6ron% "tudes politi&ues% Paris% 8K:% p. =:. 789 Daniel 789 Daniel /ar&u% op.cit .%.% pp. 8=)8=H. 78H9 Il conient de rappeler que le dé&at entre le scrutin ma'oritaire et la représentation 78H9 Il proportionnelles% entre leurs aantages et défauts respectifs est tou'ours if. En effet% le dé&at sem&le se dérouler sur deux plans qui s’entrecroisent difficilement. 6insi% &ien que l’on conc"de le plus souent l’aantage de l’éfficacité au scrutin ma'oritaire% le parti de la représentation proportionnelle ne cesse d’inoquer le principe de la 'ustice dans la distri&ution du pouoir et la prudence deant une possi&le t-rannie de la ma'orité. oir Zes +. Simon% $hilosophy of *emocratic 0overnment % otre Dame London% 8KK=% pp. 8)8=. 78K9 ous aons emplo-é ici les arguments exposés en Daniel /ar&u% op.cit .%.% pp. 8=) 78K9 ous 8>% qui conergent 'ustement ers une telle conclusion. 7:9 Un cas exemplaire% témoignant du caract"re de la pratique politique post) 7:9 Un communiste reste le refus catégorique de la Conention Démocratique% 2 l’époque en opposition% de participer% en 8KK=% au !gouernement d’union nationale# proposé par le président en fonction 2 l’époque.
7:89 Daniel 7:89 Daniel /ar&u% op.cit .%.% p. 8=H. 7::9 Pierre 7::9 Pierre +osanallon% Le peuple introuvable. +istoire de la représentation démocrati&ue en ,rance% p. =H. 7:=9 Xeorge 7:=9 Xeorge Laau% 4liier Duhamel% !La démocratie#% in 5adeleine XraFit% Mean 1raité de science politi&ue% Paris% 8KH% 0ome Lecca% 1raité 0ome II% pp. =:)==. 7:>9 Xioanni 7:>9 Xioanni Sartori% 1héorie de la démocratie% Paris% 8K=% p. . 7:9 6lain 7:9 6lain 0ouraine% op.cit .%.% p. :. 7:9 Ibidem% p. 8. 7:9 arl 7:9 arl Popper% La le2on de ce siècle% passim. 7:H9 Xioanni 7:H9 Xioanni Sartori% op. cit .%.% p. =H8. 7:K9 Xiusepe Di Palma% 1o 3raft *emocracies. An "ssay on *emocratic 1ransitions 7:K9 Xiusepe 1ransitions% /erNele- L.6.% 8KK. 7=9 6lain 7=9 6lain 0ouraine% op. cit .%.% p. :. 7=89 Ibidem% p. 88. 7=:9 Pierre 7=:9 Pierre +osanallon% Le peuple introuvable. +istoire de la représentation démocrati&ue en ,rance% p. ==K. 7==9 Ibidem% p. ==H. 7=>9 or&erto 7=>9 or&erto /o&&io cité par M.L. Poulthier dans la préface 2 or&erto /o&&io % *roite et gauche% Paris% 8KK% pp. 8)8. 7=9 6dam 7=9 6dam PreForsNi% *emocra4ia )i economia de pia4(. 5eformele politice )i economice 6n "uropa de "st )i America Latin(% trad. D.)I. ParadoFsNi% /ucarest% 8KK% p. 8. 7=9 Xioanni 7=9 Xioanni Sartori% op. cit .%.% pp. =)=K. 7=9 Ibidem% loc. cit . 7=H9 Pierre +osanallon% La nouvelle &uestion sociale. 5epenser l’"tat#providence% Paris% 7=H9 Pierre 8KK% pp. K). 7=K9 Ibidem% p. . 7>9 Daniel 7>9 Daniel /ar&u% op.cit .%.% pp. >:)>=. 7>89 Excepté% &ien sr% les formations politiques représentant les intér3ts des minorités 7>89 Excepté% nationales% surtout de la minorité mag-are.
7>:9 Macques +upniN% !L’inention démocratique en Europe du Centre)Est#% in X . 5inN% 7>:9 Macques M.)C. SureN ?éds.@% 3et étrange post#communisme% Paris% 8KK:% pp. 8):. 7>=9 Daniel 7>=9 Daniel /ar&u% op.cit .%.% p. >. 7>>9 Pierre 7>>9 Pierre +osanallon% La nouvelle &uestion sociale. 5epenser l’"tat#providence% p. 8. 7>9 Ibidem% p. H. 7>9 Xu7>9 Xu- [ermet% Les désenchantements de la liberté. La sortie des dictatures dans les années ’78 % Paris% 8KK=% p. 8H. 7>9 6lain 7>9 6lain +ouquie% !Le m-st"re de la démocratie#% in 6lain +ouquie ?éd@.% La démocratie ou l’apprentissage de la vertu% Paris% 8KH% p. >. 7>H9 X. 7>H9 X. 5inN% M.)C. SureN% !+uptures et transitions#% in X. 5inN% M.)C. SureN ?éds.@% 3et étrange post#communisme% Paris% 8KK:% pp. 8):. 7>K9 Ibidem% p. .
Linconsistance Linconsistance du bien commun 6pr"s le communisme et aant la la démocratie% l’existence politique de la société roumaine para
pro'ection d’un ordre institutionnel destiné 2 serir au respect et 2 la mise en aleur des personnes li&res. 6 qui reient reient donc cette responsa&ilité du &ien commun commun * 6 la société% au peuple% aux élites% 2 l’Etat * Ces questions présupposent une autre $ en quelle mesure le peuple roumain s’est)il montré souerain apr"s 8KHK * La loi fondamentale de la +oumanie peut nous fournir les rep"res d’une réponse% m3me partielle. Partant de l’h-poth"se qu’un peuple est souerain quant 2 la mise en forme de son propre &ien pu&lic% qu’un peuple prend en charge la responsa&ilité de son &ien commun au moment oB il décide de ne plus 3tre gouerné que selon des lois dont il est l’auteur 789 l’auteur 789 % alors la constitution de 8KK8 ne pourrait marquer que !la dépossession de soueraineté dont le peuple roumain a tom&é ictime# 7:9 ictime# 7:9 . 6 rai dire% la Constitution n’hésite pas 2 offrir 2 l’Etat le monopole de la définition et de la mise en Oure du &ien commun% en affirmant de fa1on tr"s catégorique% par l’équialence qu’elle éta&lit entre pu&lic et étatique que l’Etat est l’unique agent légitime du &ien commun dans la société roumaine 7=9 roumaine 7=9 . La m3me exclusiité de la compétence de l’Etat quant 2 la définition du contenu et de la mise en Oure du &ien commun transpara
elle% 2 la norme reconnu et acceptée comme légitime de ce partage 7>9 partage 7>9 . 6utrement dit% la redistri&ution en tant que forme d’expression appliquée du &ien commun% deient une mani"re d’affirmer le refus d’une société de marginaliser% d’ignorer ou d’exclure au)del2 du seuil d’une ie décente une certaine partie de ses mem&res. En m3me temps% elle constitue une modalité de rappeler constamment l’égalité de tous les mem&res dans l’ordre de la dignité% une dignité destinée 2 dépasser le simple crit"re de la rationalité économique. éanmoins% un pareil inestissement du &ien commun en politiques pu&liques de redistri&ution sem&le en quelque sorte inaccessi&le pour une société du t-pe roumain. C’est parce qu’elle repose sur une solidarité su&stantielle et olontaire% une solidarité qui prend corps dans l’ordre de l’action et non de la rhétorique. 6utrement dit% la olonté de compensation des différences a l’intérieur de l’espace commun remplace% d’une fa1on plus palpa&le% mais 2 la fois plus discr"te% la rhétorique glorificatrice% mais dépourue de contenu% qui nourrit la solidarité désu&stantialisée de la logique nationaliste. ous pouons nous demander pourquoi la société roumaine% telle qu’elle a éolué apr"s décem&re 8KHK% s’est montrée généralement incapa&le de identifier dans les politique de redistri&ution la présence du &ien commun et de manifester par la suite le désir de déplacer le sens de la nation du terrain des aleurs ethniques sur celui de la solidarité sociale. En effet% on dirait que la redistri&ution% dans son principe m3me% s’a"re largement pro&lématique pour les +oumains. oulue oulue et approuée d"s qu’elle entra
la solidarité ne saurait 3tre con1ue comme un produit automatique des mécanismes du marché% d’autant que ceux)ci s’a"rent pro&lématiques et fragiles. Dans ce cas% la seule forme de solidarité reste tou'ours celle qu’imagine et offre l’Etat. Incapa&le de donner consistance au &ien commun et d’identifier dans les institutions politiques de la démocratie des instruments de production de la socialisation% la société roumaine des années ’K ne peut que rester% r ester% 2 terme indéfini% un société de transition% une transition qui% sans désigner la olonté commune de construction politique% faillit deenir une r"gle permanente de la ie pu&lique. 6utrement dit% si !les sociétés apprennent 2 se conna9 Pierre +osanallon% La nouelle question sociale. +epenser l’Etat)proidence% pp. ) . 79 Philippe an Pari's% ;u’est)ce qu’une société 'uste*% Paris% 8KK8% p. 8. 79 6lain 79 6lain 0ouraine% 0ouraine% Production de la société% Paris% Paris% 8KK=% p. :.
!onclusions Les assises morales de la politique Peut)on donc ranger la doctrine sociale% la réflexion de Solidaritatea et la pensée de Constantin Stere dans un m3me tiroir% quelque spacieux soit)il * (idemment% les trois se situent de mani"res différentes et 2 des degrés aria&les dans un horion éthique. Ce n’est pas 2 dire que les trois ne font que fondre dans leurs discours respectifs des références 2 connotation morales ou des exhortations 2 des comportements 'ustes par rapport 2 un 'alon éta&li. En effet% dans le sillage d’6ristote% éthique ne fait pas que construire son o&'et autour de l’action humaine% de la praxis% en tant que 'ugement philosophique sur les normes de l’action humaine% mais interroge et réfléchit son su'et dans la isée de l’action 789 l’action 789 . La doctrine sociale catholique incorpore la dimension éthique dans son cjur m3me dans la mesure oB elle lui assigne le sens en quelque sorte médiéal de saoir pratique. 6utrement dit% &ti sur les assises assises de la dignité de la personne humaine% l’enseignement l’enseignement du magist"re affirme la érité réélée de la nature humaine afin de pouoir penser l’agir
en société en tant que actualisation d’une aleur ontologique. Ceci est en effet l’en'eu ma'eur qui fait que toute construction politique qui s’en inspire porte au cjur m3me de son identité la marque chrétienne $ de la doctrine sociale 2 la démocratie chrétienne% la pensée et l’entreprise politique sont dans leur principe ordonnées 2 l’impératif de la transformation d’une qualité ontologique J la dignité humaine est fondée dans l’acte de la Création et enrichie 2 traers l’Incarnation J en qualité fonctionnelle au sein de la communauté politique% impératif que résume le &ien commun défini comme garantie des droits fondamentaux de la personne. De surcro
personnes qui se réunissent afin de réfléchir ensem&le. Par contre% Ion 5ihWlcescu% Ver&an Ionescu% /artolomeu StWnescu éla&orent% 2 des nieaux de cohérence différents et 2 des degrés d’articulation aria&les% des oeux% des anal-ses% des critiques dont on entreoit 2 peine les points de conergence. Les opinions éhiculées au mo-en de la reue Solidaritatea s’opposent plus souent qu’elles ne se rencontrent% sans a&outir 2 la précision d’un nom&re de prémisses de nature 2 pouroir de cohérence l’ensem&le de la réflexion. D’ailleurs% le discours déplo-é entre les pages de la reue ne saurait 3tre &ien structuré du moment qu’il ne sem&le pas procéder% dans la ma'orité des cas% 2 une précision de la signification attri&uée aux concepts aec lesquels l’on entend 'ouer. Le langage conceptuel et le sens de l’argumentation doit &eaucoup% selon le cas% ou &ien 2 un socialisme asse rudimentaire% ou &ien 2 un li&éralisme en résumé. En fait% comme ni m3me les mem&res du cercle n’ont pas la conscience d’une position spécifique dans le champs intellectuel et par conséquent% ni leur réflexion ne saurait se détacher par sa singularité et se constituer en option intellectuelle &ien définie. En reanche% une fois ses prémisses et ses sources acceptées% la cohérence de la pensée Stere ) m3me si celle)ci n’est pas tou'ours politique Jserait difficilement mise en question. Car% au)del2 de l’anal-se qu’il eut sociologique et scientifique% son discours a un seul personnage principal $ la nation% une nation qui% soit qu’elle est mesurée quantitatiement par la pa-sannerie% soit qu’elle est s’exprime par la oix des intellectuels% transcende la société concr"te et fournit la seule norme légitime de l’agir politique. De m3me% ce qui pourrait saisir un regard comparatif sur les deux entreprises roumaines c’est une certaine !inersion# des th"mes attendus. De la sorte% le théologien Ver&an Ionescu n’hésite pas 2 inoquer la lutte de classes J un th"me profondément non) chrétien J tandis que le !marxiste# Stere fait appel 2 l’harmonie sociale. En outre% agissant plut,t en !pr3tres)ouriers# qu’en représentants ou aocats d’un clergé qui reste ma'oritairement rural% les chefs de file de Solidaritatea s’adressent le plus souent 2 un prolétariat que Stere continue 2 considérer tou'ours comme dépouru de signification sociologique. En reanche% la pa-sannerie% fo-er fo -er traditionnel d’une orthodoxie !forte# et !naturelle# oit son attachement religieux largement négligé par la pensée social)chrétienne% mais acquiert la place centrale dans une réflexion sociologique inspirée par le socialisme réisionniste. 789 Mohn Rinnis% Rundamental of Ethics% Yashington D.C.% 8KH=% p. 8. 7:9 6rthur 7:9 6rthur Ut% Ethique sociale% Rri&ourg% Rri&ourg% 8K% tome I% pp. >)K. 7=9 Il est peut)3tre utile de rappeler que% pour cette raison% l’apr"s)guerre% qu’il s’agit de la Premi"re Xuerre ou de la Seconde Xuerre mondiale% a 'oué en époque priilégiée pour les réflexions et les entreprises politiques isant le renforcement du lien social. Pour ne donner que deux exemples% sur les deux nieaux cités% disons que les suites sociales de la Premi"re Xuerre ont déterminé le magist"re catholique a pr3ter daantage attention aux conséquences sociales de l’aménagement de la communauté politique% tandis que la Seconde Xuerre et la reconstruction qui l’a suiie se sont ue deenir le créneau chronologique priilégié pour la construction de l’Etat)proidence.
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