AVANT-PROPOS
Il me fait plaisir d’écrire l’avant-propos au livre de Gabriela Scurtu, un petit bijou, très utile pour faire connaissance avec les notions les plus importantes de la linguistique traditionnelle et moderne. La première partie fait une brève incursion dans l’istoire de la discipline, ! partir des préoccupations du mond mondee ant antique ique pour our la lan langue gue et fini finitt av avec ec la présentation des principales dicotomies saus saussu suri rien enne nes. s. La deu" deu"iè ième me part partie ie trai traite te des des deu" deu" pilons de la linguistique# la s$ncronie et la diacronie et présente la classification des langues# t$pologique et généalogique. %nfin, la dernière partie aborde des domaines nouveau" de l’anal$se linguistique. Le livr livree intr introd odui uitt les les lect lecteu eurs rs au" au" diff différ éren ents ts couran rants et métodes de la linguist istique depuis l’antiq l’antiquit uitéé jusqu’ jusqu’auj aujour ourd’ d’ui. ui. Sont Sont abord abordés és aussi aussi les domaines nouveau" et fascinants de la pragmatique, 5
de l’anal$se du discours, de la sémantique cognitive, de la sociolinguistique. La courte bibliograpie qui suit caque capitre perm permet et au lect lecteu eurr d’ac d’acqu quér érir ir les les poin points ts de repè repère re indispensables
pour
l’approfondissement
des
connaissances. &crit dans un st$le agréable et alerte, le livre de Gabriela Scurtu est facile ! lire et ses e"plications claires permettent une compréension aisée. 'e devrait (tre le livre de cevet des étudiants qui apprennent le fran)ais dans les universi rsités roumaines. *rof.dr..c. +aria Iliescu
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ARGUMENT La linguistique est une discipline dynamique qui suscite un intérêt justifié, justifié, parfois même enthousiaste, enthousiaste, au sein d’un large public formé de spécialistes et de non non spéc spécia iali list stes es,, inté intérê rêtt doub doubllé né néan anmo moin ins s d’un d’une e sens sensat atio ion n de
vert ve rtig ige e à caus cause e de l’im l’imme mens nsit ité é de des s
champs d’étude et la variété des théories. Dans ce contete, contete, ce livre livre se veut une initiatio initiation n à
la
linguistique,
présentant
les
fondements
théoriques, les concepts opérationnels de base, ainsi qu’une
synth!se
des
grandes
orientations
ling lingui uist stiq ique ues, s, avec avec un acce accent nt d’in d’insi sist stan ance ce sur sur les acquis de la linguistique moderne et contemporaine, alors que les principau champs d’étude" phonétique et phonologie, morphologie morphologie et syntae, sémantique sémantique et pragmatique pourraient faire l’objet d’un volume à part.
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#ous eprimons notre espoir que les étudiants qui qui se spécia éciali lis sen entt en phi philolog ologiie, ains ainsii que tout oute personne intéressée intéressée par les probl!mes du langage, trou trouve vero ront nt dans dans ce livr livre e l’in l’info form rmat atio ion n syst systém émat atis isée ée qu’i qu’ils ls cher cherch chai aien entt et l’im l’impu puls lsio ion n de pour pours suivr uivre e le chemin, parfois difficile, mais toujours fascinant, de l’initiation à la linguistique. linguistique.
L’auteur
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SOMMAIRE
PREMIÈRE SECTION La linguistique
ref aper)u istorique des idées linguistiques La processus de communication
//
Les fonctions de la langue
0/
Le caractère s$stématique de la langue
12
Langage 3 langue 3 parole Le signe linguistique
1 0
La double articulation du langage umain
24
DEUXIÈME SECTION S$ncronie 3 diacronie La métode comparative et istorique
2
La classification généalogique des langues 56 La t$pologie linguistique
//
La variation
12
9
TROISIÈME SECTION La référence
1
L’énonciation
77
La déi"is
62
Les actes de langage La progression te"tuelle
666 667
L’anapore
65
8bréviations utilisées Inde" des noms
64/ 640
ibliograpie générale
64
10
PREMIÈRE SECTION
LA LINGUISTIQUE La linguistique est l’étude scientifique du langage et des langues naturelles. Elle a pour but d’expliquer la structure l’é!olution et le fonctionne"ent des langues.
La langue – objet d’étude de la linguistique. La diversité des ase!ts de la langue L’étude de la langue soul#!e de!ant les linguistes une grande di!ersité d’aspects$ % &’un pre"ier coup il faut distinguer l’apect parole de l’apect langue. La langue est l’aspect abstrait général ob'ectif qu’on trou!e dans les gra""aires. (’est le s)st#"e qui est * la base d’une langue donnée et régit tout acte de co""unication. Elle se concrétise dans des actes de parole indi!iduels % les énoncés des locuteurs qui appartiennent * une co""unauté linguistique. La parole est le do"aine de l’infini concret et sub'ectif le do"aine des !ariantes+ la langue est le do"aine du fini des in!ariantes ,!. c-ap. Langage, langue, parole.
&’autres perspecti!es pour aborder l’étude de la langue pourraient prendre en co"pte$ 11
- L’aspect psychique du langage ,la rec-erc-e des deux
processus d’encodage et de décodage du "essage linguistique c’est% *%dire la transfor"ation de l’idée en signe et in!erse"ent actes qui ont lieu dans la conscience du su'et parlant ,!. c-ap. La communication linguistique . - L’aspect physiologique de l’articulation et de l’auditon des
"essages ,l’étude de l’aspect acoustique du langage. % Les deux aspects ou codes de la langue$ écrit et parlé. /outes les langues de ci!ilisation présentent deux s)st#"es différents a)ant c-acun ses r#gles. i un s)st#"e est pre"ier par rapport * l’autre c’est bien celui de la langue parlée puisque beaucoup de langues existent qui n’ont pas de s)st#"e écrit. n consid#re plut2t "aintenant la langue écrite co""e un s)st#"e de transcription co""e une représentation par un autre "o)en de la langue parlée. % Les di!erses variétés de la langue $ spatiales ,langues dialectes parlers régionaux qui constituent le ni!eau diatopique de l’anal)se linguistique+ socio-culturelles ,'argons argots langues tec-niques qui constituent le ni!eau diastratique+ stylistiques ,ni!eaux de langue qui constituent le ni!eau diap-asique ,!. c-ap. La variation.
% Les di!erses étapes dans l’évolution des langues donc l’-istoire des langues leur diac-ronique ,!. c-ap. Synchronie – diachronie, La méthode comparative et historique, La variation . 13
La linguistique dans l’ense"ble des s!ien!es La co"plexité de la nature et des fonctions de la langue explique le fait que la science de la langue présente toute une série de points co""uns et des do"aines co""uns de rec-erc-e a!ec d’autres sciences. cience e"pirique science t-éorique la linguistique est aussi une science -u"aine faisant partie de l’ense"ble des sciences sociales. Elle entretient sou!ent en !ertu d’une longue tradition co""une des rapports étroits a!ec la p-ilologie et la p-ilosop-ie a!ec
d’autres sciences sociales
,ps)c-ologie sociologie -istoire ainsi qu’a!ec les sciences exactes ,p-)siologie "at-é"atiques infor"atique.
Les niveau# de l’anal$se linguistique n peut distinguer plusieurs ni!eaux d’étude dans la linguistique. &’ordinaire la linguistique est scindée en linguistique théorique (générale) et linguistique appliquée. (es deux catégories
d’études sur la langue sont corrélati!es .
La linguistique générale %ou t&éorique' La linguistique générale ou t-éorique concerne la rec-erc-e fonda"entale. (ette discipline étudie la langue en général ce qu’il ) a de co""un entre les di!erses langues$ ont%elles des principes d’organisation co"parables 4 Essa)er de trou!er les relations entre
1
les différentes langues c’est nécessaire"ent se situer * un ni!eau d’abstraction asse éle!ée. La linguistique générale co"prend quatre branc-es issues de la dic-oto"ie saussurienne s)nc-ronie diac-ronie ,!. c-ap. Synchronie – diachronie. partir de cette distinction la linguistique
générale anal)se les langues selon deux points de !ue$ intensif ,étude interne de la langue prise en elle%""e et pour elle%""e et etensif ,la langue est étudiée en co"paraison a!ec d’autres langues.
L’étude intensive a' s$n!&ronique( La linguistique descriptive s’occupe de la description des
r#gles qui président au fonctionne"ent d’une langue particuli#re. (ar si toutes les langues ont des r#gles en co""un toutes ont égale"ent des r#gles qui leur sont propres. La linguistique descripti!e s’interroge et essaie de répondre * la question$ co""ent les principes d’organisation étudiés par la linguistique générale fonctionnent%ils dans le cas d’une langue particuli#re$ le fran:ais le rou"ain l’anglais le russe le c-inois;4 La description est organisée en différents do"aines$ la phonétique ,qui étudie les sons en tant que réalité p-)sique acoustique et articulatoire+ la phonologie ,qui étudie la fonction des p-on#"es dans une langue particuli#re o< ils constituent un s)st#"e+ la morphologie ,qui traite des "ots indépenda""ent de leurs rapports dans la p-rase en fonction de 1=
leurs !ariations+ la syntae ,qui traite de la co"binaison de l’ordre des "ots dans la p-rase et de leur fonction s)ntaxique+ la leicologie ,qui s’occupe de l’anal)se du !ocabulaire+ la sémantique
,qui est l’étude de la !aleur du sens ou de la signification des "ots ainsi que du rapport entre la for"e et le sens entre signifiant et signifié. b' dia!&ronique( La
linguistique
évolutive
(historique)
constate
les
c-ange"ents qui se produisent au sein de la langue les localise dans le te"ps et en rec-erc-e les causes.
L’étude e#tensive a' s$n!&ronique( La linguistique typologique se propose de classer les langues
sur la base de leurs caractéristiques gra""aticales ,!. c-ap. La typologie linguistique.
b' dia!&ronique( La linguistique historique et comparée a pour but d’établir
les filiations entre les langues en !ue de les regrouper en fa"illes linguistiques. Elle co"pare les correspondances p-onétiques et "orp-ologiques afin de dresser la parenté généalogique de ces langues ou de retrou!er la langue%"#re dont sont issues les langues% filles La ro"anistique la ger"anistique la sla!istique la linguistique indo%européenne la sé"itologie etc. sont des branc-es 15
de la linguistique -istorique et co"parée ,!. c-ap. La méthode comparative et historique et La classification généalogique des langues.
La linguistique aliquée La linguistique appliquée étudie les différentes applications des connaissances linguistiques dans di!ers do"aines de la !ie pratique$ entraine"ent * l’écriture publicitaire ou 'ournalistique perfectionne"ent
des
traductions
traduction
auto"atique
constitution de bases de données en ter"inologie tec-nique ou 'uridique élaboration de logiciels de correction ort-ograp-ique ou gra""aticale pédagogie de la langue "aternelle ou des langues !i!antes. En ce sens il faut "entionner la linguistique contrastive ,différentielle se proposant de "ettre en é!idence les traits identiques et les traits di!ergents entre deux ou plusieurs langues apparentées ou non et !isant des ob'ectifs t-éoriques ,la description de différents t)pes de langues et pratiques ,l’élaboration de "ét-odes adéquates pour l’enseigne"ent des langues étrang#res. >ref la linguistique appliquée utilise les données de la linguistique t-éorique dans une perspecti!e utilitaire ou pour citer ?artinet ,1960$310$ @(’est l’utilisation des décou!ertes de la linguistique pour a"éliorer les conditions de la co""unicationA.
16
)ibliogra&ie (ristea /eodora 1977 !léments de grammaire contrastive, Editura &idacticB Ci DedagogicB. ?artinet ndré 1960 Linguistique appliquée in @La linguistique. Fuide alp-abétiqueA &enoGl p. 309%31=. la"a%(aacu /atiana 198= , Linguistique appliquée$ une introduction, La cuola.
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)*E+ A,E*-U IST/*IQUE 0ES I01ES LINGUISTIQUES Les réflexions sur le langage datent depuis des "illénaires. L’-istoire de la linguistique se déroule en trois te"ps$ 2' 0euis l’Antiquité jusqu’au# Lu"i3res la réflexion linguistique reste subordonnée * des disciplines telles que la religion le droit la politique "ais surtout la p-ilosop-ie et la p-ilologie. Hne longue tradition des gra""airiens -indous qui re"onte au IJJ%e si#cle a!. K. (. et dont il nous est resté les "uit livres de Danini ,J%e si#cle décrit "inutieuse"ent le sansMrit ancienne langue de l’Jnde. Le traité de Danini trou!era son exploitation linguistique 3300 ans plus tard a!ec la naissance de la gra""aire co"parée. La réflexion linguistique * l’époque antique proc#de a!ant tout de préoccupations p-ilosop-iques$ la parole refl#te%t%elle la pensée et la réalité4 La pensée préced#%t%elle la parole4 La relation du "ot * la c-ose est%elle nécessaire4 (e sont l* des questions que se sont posées les p-ilosop-es grecs d#s le début de l’époque classique ,J%e et %e si#cles a!. K. (.. Les tentati!es de c-erc-er des
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articulations entre les catégories de la pensée et celles de la langue sont illustrées entre autres par les tra!aux de Dlaton d’ristote des toNciens. ristote d’ailleurs est le pre"ier * a!oir proposé un classe"ent des co"posantes du discours qu’on appellera plus tard parties du discours. Les gra""airiens latins * leur tour s’inspirent
de la tradition grecque en adaptant au latin les acquis de la description du grec. retenir surtout l’ #rs grammatica de &onat ,J%e si#cle et les $nstitutiones grammaticae de Driscien ,%J%e si#cles deux ou!rages nés d’un souci pédagogique qui ser!iront * l’enseigne"ent du latin littéraire classique au ?o)en Oge. u cours du ?o)en Oge le latin de"eure l’ob'et pri!ilégié de la description gra""aticale "ais les exe"ples sont da!antage puisés dans la %ulgate ,!ersion latine de la >ible que c-e les auteurs classiques. (ette époque fait surgir aussi les préoccupations pour la description des langues effecti!e"ent parlées dans les différents pa)s ,les langues !ernaculaires. Dar exe"ple en Jtalie &e vulgari eloquentia de &ante ,10= s’efforce de recenser les
différents dialectes italiens. &ans le "onde d’oc l’existence de deux traités gra""aticaux ,"ilieu du IJJJ%e si#cle et de Las Leys d’#mor, qui contiennent une gra""aire de l’ancien pro!en:al et une
description p-onétique indiquent l’intért pour les langues !ernaculaires. Le ?o)en Oge !oit ainsi é"erger une !éritable conscience linguistique. Les réflexions sur la langue restent cependant sou"ises * la p-ilosop-ie. &ans la seconde "oitié du 19
IJJJ%e si#cle se dé!eloppent les gra""aires spéculati!es ,du lat. speculum @"iroirA qui se donnent un double but$ de scientificité et
d’uni!ersalité de l’ob'et et des "ét-odes. Enfin la période allant de la Penaissance au IJJJ%e si#cle "anifeste un intért croissant pour les préoccupations linguistiques. &’une part l’époque est "arquée par la décou!erte de nou!eaux -orions ,les langues du Qou!eau ?onde d’autre part par la prise de conscience que la langue est un instru"ent de pou!oir et de lutte politique et t-éologique dans un but de centralisation de propagande ou de conqute. La qute d’un usage nor"é se concrétise en Rrance par la création de l’cadé"ie fran:aise ,165 et la rédaction de son dictionnaire ,la pre"i#re édition paraSt en 169=. augelas "e"bre de l’cadé"ie est l’auteur des 'emarques sur la langue franaise ,16=7 ou!rage nor"atif destiné * fixer @le bon usageA c’est%*%dire la langue @correcteA la langue * enseigner. La réflexion gra""aticale reste subordonnée * la p-ilosop-ie et * la logique en particulier sous l’influence du rationalis"e cartésien ,de (artesius no" latin de &escartes selon lequel la pensée préc#de la langue. La rammaire générale et raisonnée ,1660 rédigée par ntoine rnauld et (laude Lancelot
connue sous le no" de @La gra""aire de Dort%Po)alA s’intéresse a!ant tout * la s)ntaxe et au sens des catégories gra""aticales. (’est une gra""aire @généraleA c’est%*%dire uni!erselle s’intéressant * ce qui est co""un * toutes les langues et @raisonnéeA en ce sens que le 30
langage repose sur des fonde"ents rationnels ,toute proposition gra""aticale coNncide a!ec une proposition logique. (es t-éories ont "arqué l’enseigne"ent et la réflexion linguistique ultérieure. 4' Au !ours du 5I56e si3!le et 'usqu’* aussure la linguistique de!ient une discipline uni!ersitaire autono"e. u début du si#cle apr#s une longue période pendant laquelle les linguistes se sont rendus co"pte de la parenté entre les langues européennes et le sanMrit est née la gra""aire !o"arée. Les p-ilosop-es Til-el" !on Uu"boldt ,1767%185 et Rriedricc-legel ,1773%1839 proposent une co"paraison des langues fondée sur leur structure gra""aticale. &’une "ani#re générale la réflexion de Uu"boldt sur le langage s’inscrit dans un cadre ant-ropologique ce qui le conduit * associer langue et peuple dans une for"ule cél#bre$ @la langue est son esprit et son esprit est sa langueA. Hne étape décisi!e dans la création de la "ét&ode !o"arative et &istorique est franc-ie grVce aux ou!rages de deux linguistes$ l’lle"and Rran >opp ,1791%1867 et le &anois Pas"us PasM ,1787%183. L’ou!rage de >opp Le Syst*me de con+ugaison du sansrit comparé celui du grec, du latin, du perse et du germanique 1816
dans lequel il confronte les for"es gra""aticales de plusieurs langues indo%européennes est considéré co""e la date de naissance
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de la "ét-ode et du ""e coup de la linguistique "oderne scientifique. Les contributions ultérieures celles de PasM tout particuli#re"ent qui s’intéresse aux transfor"ations p-onétiques affir"ant la nécessité d’établir des correspondances ,des r#gles de passage d’une langue * l’autre celles de Kacob Fri"" qui c-erc-e * établir des lois de c-ange"ent ,et non pas seule"ent des correspondances ou d’ugust c-leic-er qui tente de re"onter * la langue d’origine par l’élaboration de l’arbre généalogique des langues ont perfectionné et raffiné la "ét-ode co"parati!e et -istorique. /out le IJI%e si#cle est do"iné par la perspecti!e diac-ronique sur l’étude des langues. Dar suite de l’étude du sansMrit et de la reconstruction de l’-)pot-étique indo%européen le probl#"e de l’origine du langage et celui de l’-istoire et de la filiation des langues sont restés au centre des préoccupations des linguistes de l’époque ,!. c-ap. La méthode comparative et historique . 7' La linguistique au 556e si3!le !ec la publication post-u"e du ours de linguistique générale de Rerdinand de aussure en 1916 * Fen#!e par ses
él#!es (-arles >all) et lbert éc-e-a)e la linguistique s’est constituée co""e science autono"e. L’-istoire de la linguistique du
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II%e si#cle s’énonce d#s lors en ter"es d’écoles de t-éories et de progra""es de rec-erc-e. aussure ,1857%191 apparaSt co""e un no!ateur dans la "esure o< il se li!re * une réflexion t-éorique sur la nature de l’ob'et que constitue le langage et la "ét-ode par laquelle il est possible de l’étudier. La p-rase qui cl2t le ours de aussure$ @La linguistique a pour unique et !éritable ob'et la langue en!isagée en elle%""e et pour elle%""eA institue la linguistique en tant que science autono"e indépendante des autres disciplines. oici ci%dessous énu"érées succincte"ent les principales directions de la pensée saussurienne qui seront d’ailleurs dé!eloppées dans les autres c-apitres de ce li!re$ % La !ision de aussure sur la langue est profondé"ent dualiste. Le concept de langue ,p-éno"#ne social opposé * celui de parole ,p-éno"#ne indi!iduel 'oue un r2le fonda"ental dans la
t-éorie de aussure et il aura des conséquences énor"es pour l’é!olution des t-éories linguistiques ,!. c-ap. Langage, langue, parole.
% aussure propose deux dé"arc-es pour étudier la langue$ l’étude synchronique ou descripti!e ,a)ant pour ob'et l’état d’équilibre du s)st#"e * un "o"ent donné de son é!olution et l’étude diachronique ou -istorique ,s’intéressant aux c-ange"ents
3
linguistiques. elon aussure l’étude s)nc-ronique doit a!oir la priorité ,!. c-ap. Synchronie – diachronie. % pr#s a!oir ainsi défini l’ob'et et la "ét-ode de la linguistique il faut définir les unités d’anal)se de la langue. (es unités fonda"entales sont les signes. Le signe saussurien unit un signifié ,@conceptA et un signifiant ,@i"age acoustiqueA. /ous deux
sont indissociables et leur relation est arbitraire c’est%*%dire i""oti!ée ,!. c-ap. Le signe linguistique. % Les unités de la langue entretiennent deux t)pes de relations qui ont pour corrélats deux t)pes de pratiques d’anal)se$ les relations syntagmatiques ,@in praesentiaA et les relations associatives
,appelées
ultérieure"ent paradigmatiques ,@in
absentiaA. En d’autres ter"es un syntagme est constitué par des unités qui entretiennent entre elles un rapport de succession , et > et (; alors qu’un paradigme est constitué par des unités qui entretiennent entre elles un rapport de substitution , ou ’ ou ’’; ,!. c-ap. Le caract*re systématique de la langue .
Le stru!turalis"e linguistique (’est un courant qui a "arqué toute la linguistique du II%e si#cle et * l’origine duquel se trou!e la pensée saussurienne. !ec le structuralis"e une nou!elle conception est issue du renou!elle"ent des "ét-odes descripti!es en linguistique. /ous les représentants des écoles structurales "algré les di!ergences qui les séparent partent 3=
du principe que la langue est un syst*me immanent dont c-aque ter"e se définit * l’intérieur du s)st#"e par les rapports qu’il entretient a!ec les autres ter"es. Dar"i les di!erses écoles de t)pe structuraliste nous "entionnons$ • L’é!ole de ,rague ,1936 % associée aux no"s des
linguistes russes Po"an KaMobson ,1896%1983 et QiMolas . /roubetMo)
,1890%198
qui
posent
les
principes
du
fonctionnalisme. Jls appliquent les idées de aussure * l’étude des
sons. Jl faut égale"ent "entionner dans ce cadre le no" d’ndré ?artinet , /conomie des changements phonétiques . 0raité de phonologie diachronique, >erne 1955 a"ple tra!ail de s)nt-#se
qui discute les probl#"es fonda"entaux d’une t-éorie diac-ronique. Dar"i les linguistes qui ont appliqué les principes de L’école de Drague et d’. ?artinet on peut citer entre autres$ >ertil ?al"berg ,qui s’occupe des s)st#"es consonantique et !ocalique du fran:ais et du s)st#"e !ocalique de l’italien E"ilio larcos Llorac- ,auteur d’une p-onologie de l’espagnol Fiuliano >onfante ,auteur d’une p-onologie de l’italien et entre les linguistes tc-#ques ilé" ?at-esius qui a le "érite d’a!oir essa)é de dépasser les fronti#res du p-onologique pour élaborer une t-éorie structurale de l’énoncé. • L’é!ole 8on!tionnelle est représentée surtout par les
tra!aux de Po"an KaMobson et d’ndré ?artinet qui ont dépassé les
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principes de l’école de Drague "ettant l’accent sur la fonction des unités linguistiques. KaMobson décrit les fonctions de la langue de la perspecti!e de la t-éorie de l’infor"ation ,!. c-ap. Les fonctions de la langue alors que ?artinet dé!eloppe l’anal)se fonctionnelle des
unités de la deuxi#"e articulation du langage les "on#"es ,!. c-ap. La dou1le articulation du langage humain.
L’é!ole de 9oen&ague ,19= % fondée par Louis U'el"sle! ,1899%1965 et iggo >rWndal ,1887%19=3. U'el"sle! est le représentant de la discipline appelée la glossématique ,science des gloss#"es unités in!ariantes de la langue qu’il définit co""e un @t)pe pure"ent structural de rec-erc-e linguistiqueA , !ssais linguistiques ?inuit trad. fr. 1971$9. Les applications des
principes de la glossé"atique * l’étude des différentes langues ne sont pas tr#s no"breuses. Jl faut citer en pre"ier lieu Xnud /ogeb) ,Structure immanente de la langue franaise, 1951 qui se propose de décou!rir la structure i""anente c’est%*%dire @indépendanteA ou @autono"eA du fran:ais en!isagée co""e un s)st#"e de dépendances internes. L’anal)se sé"antique basée sur le postulat de la dualité du signe linguistique a pu inspirer les principes de l’anal)se sé"antique paradig"atique de L. Drieto , 2rincipes de noologie
196= et d’.K.Frei"as
, Sémantique structurale.
'echerche de méthode 1966 ainsi que l’anal)se sé"antique
rigoureuse"ent structurée s’étendant aussi * la sé"antique s)ntag"atique et * la t-éorie sé"antique diac-ronique d’Eugenio 36
(oCeriu ,Sincron3a, diacron3a e historia 1958 2our une sémantique diachronique structurale 196= Les structures leématiques 1968. •
Le des!ritivis"e a"éri!ain: représenté par Leonard
>loo"field ,1887%19=9 EdYard apir ,188=%199 Zellig . Uarris ,1909%1993. Jl est * noter que le début du II%e si#cle a été "arqué par la linguistique ant&roologique représentée entre autres par Rran >oas spécialiste dans la culture et les langues des populations a"érindiennes du continent a"éricain. La nécessité d’étudier de co"parer et de classifier les langues indig#nes explique le fait que la linguistique a"éricaine dé!eloppe des études t)pologiques basées sur des crit#res s)nc-roniques sur des identités de structure. E. apir a esquissé les principes de la t)pologie "orp-ologique reprises et dé!elopées par K. U. Freenberg ,!. c-ap. La typologie linguistique. apir représente la direction mentaliste psychologisante du structuralis"e a"éricain. son tour L.
>loo"field représente la direction 1éhavioriste ,de l’angl. 1ehavior @co"porte"entA expliquant le "écansi"e de la co""unication en ter"es de réaction * des sti"uli , Language 19. Jl a aussi le "érite d’a!oir "is en é!idence l’i"portance de la position ,dans la c-aSne linguistique pour la définition des unités de la langue. La distribution de!iendra par la suite le crit#re fonda"ental dans la classification des in!ariantes de la langue. [uant * Z. . Uarris , 4ethods in Structural Linguistics 1951 il a réussi * donner la for"e la plus rigoureuse et co-érente * l’anal)se distributionnelle ,!. 37
infra et a "arqué le passage !ers l’anal)se transfor"ationnelle
,ooccurrence and transformation in linguistic structure 1957. En +ran!e la linguistique structurale est représentée * part ndré ?artinet ,1908%1999 !. supra L’école fonctionnelle par de grands t-éoriciens de la langue co""e \"ile >en!eniste ,1903% 1976 Lucien /esni#re ,189%195= ou Fusta!e Fuillau"e ,188% 1960. >en!eniste a co""encé par reconstruire des for"es de l’indo%européen ,5rigines de la formation des noms en indoeuropéen, 195 pour tenter ensuite de "ettre en relation le
!ocabulaire reconstruit et l’organisation sociale d’un peuple , Le %oca1ulaire des institutions indo-européennes 1969%70+ en outre il
peut tre considéré co""e l’un des initiateurs de la linguistique de l’énonciation ,!. c-ap. L’énonciation. /esni#re en se proposant de réaliser l’anal)se s)ntaxique de la p-rase redéfinit les classes et les catégories gra""aticales arri!ant * une représentation -iérarc-isée de la p-rase sous la for"e de stemma arborescence fondée sur des relations de dépendance s)ntaxique , /léments de syntae structurale 1959. Enfin Fuillau"e propose une t-éorie qu’il appelle psychomécanique ,ou psycho-systématique du langage et occupe une
position * part dans le cadre de la linguistique structurale ses t-éories anticipant par certains aspects les approc-es cogniti!istes et prag"atiques qui s’affir"eront dans les années * !enir , Langage et sciences du langage, 1969.
38
Dour finir on peut affir"er que si pour le descripti!is"e a"éricain l’in!estigation linguistique doit porter principale"ent sur le s)ntag"e les structuralistes européens !oient plut2t dans le paradig"e le but de leur rec-erc-e. Les "ét&odes d’anal$se en linguistique stru!turale La !o""utation Le point de départ dans toutes les anal)ses linguistiques est le découpage des énoncés pour isoler et définir les unités fonda"entales qui se co"binent entre elles selon des r#gles spécifiques pour for"er des unités plus !astes organisées en rangs -iérarc-isés ,p-onologique "orp-ologique p-rastique. La tVc-e de la linguistique serait donc de for"uler les crit#res en !ertu desquels on op#re la di!ision ,seg"entation du texte. Le "écanis"e qui per"et le découpage en!isagé co""e tec-nique de procédure est la !o""utation ,ter"e e"plo)é par les glossé"aticiens ou la substitution ,pour les descripti!istes. Le texte est découpé en contenu et expression ,signifié et signifiant saussuriens qui sont * leur tour découpés 'usqu’aux unités irréductibles. Dour !érifier si les découpages faits dans les deux plans correspondent on proc#de * la co""utation$ opération de re"place"ent d’un élé"ent dans un plan ,contenu ou expression qui déclenc-e ou non des "odifications dans
39
l’autre plan. Dar cette "ét-ode les unités de la langue sont classées en variantes et invariantes. Les invariantes ,unités co""utables sont des unités qui par leur substitution pro!oquent des "odifications dans les deux plans. u ni!eau p-onologique elles s’appellent phon*mes ,unités p-oné"atiques "ini"ales a)ant une !aleur distincti!e. Dar exe"ple si dans pierre on substitue p par 1 ,ni!eau de l’expression ou signifiant on obtient une "odification dans le plan sé"antique ,du signifié$ 1ierre. Jl en résulte que p et 1 sont des in!ariantes p-oné"atiques ,des p-on#"es. u ni!eau "orp-ologique elles s’appellent
morph*mes
,unités
"ini"ales
dépour!ues
de
signification lexicale qui s’a'outent aux lex#"es$ suffixes préfixes désinences con'onctions prépositions. Dar exe"ple les désinences e6 et ons dont la co""utation , travaillons 7 travaille6 entraSne une
"odification dans le plan du contenu "orp-ologique ,une "odification de personne. u ni!eau lexical elles s’appellent le*mes $ par exe"ple fleur et enfant .
Les variantes ,unités non co""utables sont des unités qui par leur substitution ne produisent des "odifications que dans l’un des deux plans. La classe des !ariantes renfer"e les LL ,du grec allos @autreA$ Dar exe"ple les désinences du pluriel neutre en rou"ain e et uri ,dans chi1rite – chi1rituri sont des !ariantes du ""e "orp-#"e car leur substitution n’entraSne pas de "odifications dans 0
le plan du contenu gra""atical. &e la ""e "ani#re les s)non)"es parfaits , maigrelet et maigrichon sont des allolex#"es ,ou !ariantes lexé"atiques. Niveau d’anal$se
Invariantes
;ariantes
DUQLFJE
p-on#"e
allop-one
?PDULFJE
"orp-#"e
allo"orp-e
LEIJ[HE
lex#"e
allolex#"e
La "ét&ode distributionnelle Lancée par le descripti!is"e a"éricain cette "ét-ode a fini par s’i"poser dans la linguistique "oderne co""e un procédé structural d’anal)se de la langue du point de !ue for"el. La distribution se définit co""e la propriété des unités linguistiques d’apparaStre * tel point de la c-aSne dans des !oisinages donnés ou contextes. Le !onte#te est l’ense"ble des élé"ents linguistiques qui entourent un seg"ent quelconque d’énoncé ,p-on#"e lex#"e s)ntag"e p-rase et qui en conditionnent la fonction et la co"pré-ension. (’est ainsi que le ter"e par exe"ple est défini par rapport au ter"e I qui le préc#de et au ter"e ] qui le suit. La place de l’élé"ent peut tre notée par I ]. L’anal)se distributionnelle peut s’effectuer de deux angles différents$ du point de !ue du contexte et de celui de l’unité linguistique. 1. &ans le pre"ier cas le contexte reste fixe et les unités !arient par exe"ple$ 1
a % parle a!ec le professeur. 4arie "él*ne 2aul $l !lle 5n b ?arie parle a!ec professeur. le un mon son ce /ous ces élé"ents sont équi!alents dans la "esure o< ils sont substituables sans "odifier la structure gra""aticale de l’énoncé. Jls re"plissent la ""e fonction s)ntaxique "ais diff#rent du point de !ue sé"antique. &ans tous ces cas on aboutit * des classes d’éléments distri1ution identique.
3. &ans le second cas l’élé"ent est in!ariable et les contextes !arient pour établir quels sont les contextes qui acceptent cet élé"ent. Dar exe"ple$ a -o""e un l’ cet tout
Dd ^ Q
b -o""e un +eune cet honn8te
Dd ^ &t ^ Q
3
c -o""e un curieu gentil
Dd ^ Q ^ &t
Jl en résulte qu’en fran:ais un no" peut se trou!er dans les contextes sui!ants$ précédé d’un prédéter"inant ,article ad'ectif possessif ad'ectif dé"onstratif ad'ectif indéfini ,ex. a précédé d’un prédéter"inant et d’un déter"inant ad'ecti!al ,ex. b ou précédé d’un prédéter"inant et sui!i d’un déter"inant ,ex. c. La totalité des contextes qui acceptent l’élé"ent en question for"e une classe de contetes . L’anal)se de la c-aSne parlée du point de !ue distributionnel peut tre s)nt-étisée en trois t)pes fonda"entaux de distributions$ 2. 0istribution !o"lé"entaire$ deux élé"ents et > n’ont aucun contexte co""un. Dar exe"ple le cas des articles indéfinis du rou"ain$ un et o. 4. 0istribution dé8e!tive$ les élé"ents et > ont des contextes co""uns "ais aussi des contextes différents. n peut a!oir deux situations$ a) $ntersection$
(’est par exe"ple le cas des prépositions et de, qui ont des contextes co""uns$ il continue de 7 chanter "ais dans
beaucoup d’autres contextes les substitutions sont i"possibles$ $l pense l’ecursion.7 $l parle de l’ecursion . 1) $nclusion$ A
)
/ous les contextes de > sont aussi les contextes de "ais la réciproque n’est pas !alable+ donc poss#de aussi des contextes spécifiques o< > n’est pas ad"is. (’est par exe"ple le cas des prépositions de et par, introduisant l’agent du passif$ $l est regretté de 7 par ses coll*gues : "ais L’émission est regardée par les enfants 7 9des enfants.
7. 0istribution identique( A )
et > ont les ""es contextes par exe"ple les con'onctions concessi!es 1ien que et quoique$ :e sortirai 1ien qu’il pleuve 7 quoiqu’il pleuve.
Le structuralis"e est donc une conception classificatrice ,un "od#le taxino"ique qui se propose d’in!entorier et de classer les unités linguistiques.
=
L’anal$se en !onstituants i""édiats L’énoncé est con:u co""e une co"binaison d’élé"ents qui s’organisent en rangs -iérarc-isés o< c-aque unité est définie par ses co"binaisons dans le rang supérieur. La "ét-ode consiste * extraire de la p-rase les ter"es qui la constituent i""édiate"ent 'usqu’aux unités "ini"ales indi!isibles ,les constituants ulti"es. (e t)pe de gra""aire co"porte un aiome de départ $ ici le s)"bole D ,_ p-rase un voca1ulaire co"posé de deux sous%ense"bles$ le !ocabulaire auxiliare ,catégories gra""aticales co""e Q Q etc. et le !ocabulaire ter"inal ,les suites lexicales ainsi qu’un ensem1le de r*gles de réécriture qui per"ettent d’engendrer les
p-rases par exe"ple$ D → Q ^ Q → rt ^ Q → ^ Q Q → gar:on rt → le → prend (es r#gles dé!eloppent ,ou réécri!ent ce qui est * gauc-e de la fl#c-e sous la for"e de ce qui est * droite. Elles peu!ent tre représentées * l’aide d’un arbre ,dit indicateur syntagmatique qui rend co"pte de différents ni!eaux -iérarc-iques et des relations de dépendance$
5
Le garon prend le 1allon.
D Q rt
Q
Q rt
`le
`gar:on
`prend `le
Q `ballon
Hn des points faibles de cette t-éorie c’est l’attention exclusi!e portée * la di"ension s)ntag"atique de la langue qui n’est étudiée qu’en tant que c-aSne linéaire. (onscient des li"ites du distributionnalis"e Uarris a introduit le concept de trans8or"ation opération qui établit des équi!alences entre des p-rases ou des ense"bles de p-rases.
La gra""aire générative et trans8or"ationnelle Le caract#re statique de la description de la langue entreprise par les structuralistes a a"ené les représentants des gra""aires générati!es et transfor"ationnelles * proposer une nou!elle t-éorie. (’est le linguiste a"éricain Qoa" (-o"sM) ,né en 1938 él#!e de Uarris ,!. supra Le descriptivisme américain qui a exercé sur la 6
linguistique une influence considérable dans la deuxi#"e "oitié du II%e si#cle. (-o"sM) entend procéder * une description uni!erselle du langage. Dour lui la gra""aire doit rendre co"pte de tous les énoncés bien for"és dans toutes les langues. La gra""aire est dans cette !ision un "od#le abstrait qui i"ite la capacité de l’-o""e d’é"ettre des énoncés corrects. (ette t-éorie doit égale"ent décrire les p-éno"#nes d’acquisition du langage. La pi#ce "aStresse de la gra""aire de (-o"sM) est constituée par la syntae. Les faits de s)ntaxe doi!ent tre décrits par un s)st#"e de r#gles * l’i"age d’un s)st#"e for"el. Les structures s)ntaxiques sont con:ues co""e ne se réduisant pas * un corpus fini car * partir d’un ensem1le fini de r*gles il est possible de générer une infinité de phrases.
(e t)pe de gra""aire op#re a!ec trois concepts de base$ 2. 9o"éten!e < ,er8or"an!e. La co"pétence est constituée par l’ense"ble des connaissances et des aptitudes que le locuteur natif poss#de de sa propre langue. La perfor"ance est la "anifestation de la co"pétence dans des actes concrets de parole ,!. aussi c-ap. Langage, langue, parole. 4. Stru!ture suer8i!ielle < Stru!ture ro8onde. La structure superficielle ,de surface est la représentation p-onétique ,la partie sonore d’un énoncé tandis que la structure profonde qui est un concept plus abstrait est la partie significati!e de l’énoncé. Hne p-rase a"biguG co""e $l croit son fils malade représente une structure superficielle qui correspond * deux structures profondes$ 7
D1$ @Jl croit que son fils est "aladeA et D 3$ @Jl croit son fils qui est "aladeA. 7. Gra""ati!alité < A!!etabilité. (-aque su'et parlant porte sur les énoncés produits des 'uge"ents de gra""aticalité$ un énoncé peut tre ad"issible ou dé!iant par rapport aux r#gles de la gra""aire. En appliquant ces r#gles on ne for"e que des p-rases gra""aticales. u la co"plexité des réalisations concr#tes il existe pourtant dans c-aque langue un ense"ble de p-rases gra""aticales i"pronon:ables ou inco"pré-ensibles. La notion d’acceptabilité s’applique
alors
aux
énoncés
produits
i""édiate"ent
co"pré-ensibles. Leur degré d’acceptabilité !arie donc en fonction des circonstances. Dar rapport au t)pe antérieur le "od#le transfor"ationnel a l’a!antage d’adopter un no"bre de r*gles de transformation qui per"ettent de générer * partir d’un no"bre réduit d’énoncés toutes les p-rases correctes possibles d’une langue. (es r#gles con!ertissent les structures données de constituants en structures déri!ées qui donnent les unités ter"inales c’est%*%dire les p-rases.
Elles
per"ettent par exe"ple de transfor"er une p-rase acti!e en p-rase passi!e , Les enfants regardent l’émission → L’émission est regardée par les enfants une structure personnelle en structure i"personnelle
, &es trains passent tous les quarts d’heure → $l passe des trains tous les quarts d’heure), etc.
8
(-o"sM) donne * cette gra""aire une !isée unificatrice en c-erc-ant * articuler les faits de s)ntaxe de p-onologie et de sé"antique. La co"posante s)ntaxique déter"ine les co"posantes sé"antique et p-onologique qui ne sont qu’interprétati!es par rapport * la co"posante s)ntaxique. La pre"i#re période de la gra""aire générati!e et transfor"ationnelle !a de 1957 , Structures syntaiques trad. fr. 1969 en passant par l’étape de la t&éorie standard , #spects de la théorie syntaique 1965 trad. fr. 1971. Elle a connu * ce "o"ent%l*
un succ#s considérable non seule"ent outre%tlantique "ais égale"ent en Europe rasse"blant no"bre de linguistes ,et aussi d’infor"aticiens attirés par l’ob'ectif d’un traite"ent for"el et auto"atisable de la langue.
9
La nouvelle s$nta#e !&o"s=$enne La deuxi#"e période co"prend les dé!eloppe"ents ultérieurs de la t-éorie c-o"sM)enne. &’abord la t&éorie standard étendue$ 'eflections on language ,1970 trad. fr. 1977 &ialogues avec 4. 'onat ,1977 qui indiquent le fait que les préoccupations de
(-o"sM) ont pris au fil des années un tour t-éorisant de plus en plus "arqué. (-o"sM) arri!e a!ec le te"ps * accorder aux structures de surface un r2le grandissant dans l’interprétation sé"antique. &ans les dé!eloppe"ents les plus récents$ 0héorie du gouvernement et du liage, Les onférences de 2ise ,1981 trad. fr. 1991 La ;ouvelle Syntae ,1983 trad. fr. 1987 (-o"sM) dé!eloppe l’idée de s)ntaxe
"odulaire en essa)ant de ra"ener la co"plexité des faits linguistiques * l’interaction de "odules. (-o"sM) a recours aux notions de principe ,uni!ersel !alable dans toutes les langues et de param*tre ,!ariable existant en petit no"bre dans c-aque langue et
rattac-é * un "odule spécifique qui per"ettent d’articuler * une gra""aire no)au dont les co"posantes sont uni!erselles les gra""aires
des langues particuli#res. Dar"i
les "odules
c-o"sM)ens on peut "entionner$ la t&éorie du gouverne"ent ,qui concerne les faits de rection la t&éorie du liage ,qui concerne les faits d’anap-ore et de coréférence la >6t&éorie ,qui per"et de classer les !erbes en fonction du no"bre d’actants ad"is.
La sé"antique =0
&iscipline linguistique relati!e"ent récente qui s’attac-e * étudier la signification ,?ic-el >réal !ssais de sémantique, 1897 elle entend dans un pre"ier te"ps de rendre co"pte de l’-istoire de la signification des "ots dans une perspecti!e é!oluti!e ,les c-ange"ents de sens les causes de ces c-ange"ents. En Pou"anie le pionnier de la sé"antique est le linguiste LaBr Bineanu ,
l’é!olution de la sé"antique -istorique. la différence de ses prédécesseurs >réal et Bineanu ?eillet in!oque trois catégories de facteurs responsables des c-ange"ents sé"antiques$ sociologiques linguistiques et extra%linguistiques. &epuis la sé"antique a énor"é"ent di!ersifié ses c-a"ps d’in!estigation et ses "ét-odes. La sé"antique le#i!ale s’intéresse * la signification du "ot en!isagée * tra!ers le tra!ail de la définition et l’étude des relations externes ,l’étude des relations sé"antiques entre des "ots différents$ s)non)"ie anton)"ie -o"on)"ie et celle des relations sé"antiques internes ,les différentes significations d’un "ot$ "onosé"ie et pol)sé"ie+ sens propre et sens figuré.
=1
Dar"i les di!erses t-éories sé"antiques "odernes nous "entionnons$ La t&éorie des !&a"s sé"antiques Elle se propose de structurer le lexique en s)st#"es sé"iques. (’est le linguiste alle"and Kost /rier , &er deutsches >ortschat6 im Sinn1e6ir des %erstandes. &ie eschichte eines sprachlischen ?eldes, Ueidelberg 191 qui a introduit le ter"e de champ linguistique ,all. ?eld . L’essentiel de sa pensée la
possibilité de structurer le lexique a fait fortune preu!e que la t-éorie des différents c-a"ps linguistiques a connu d’i"portants progr#s au cours des derni#res décennies. En principe un c-a"p sé"antique ,ou c-a"p lexical est @une structure paradig"atique constituée par des unités lexicales se partageant une one de signification co""une et se trou!ant en opposition i""édiate les unes a!ec les autresA ,(oCeriu ap. /uescu 197=$80 par exe"ple le c-a"p des ani"aux do"estiques ou le c-a"p de l-abitation ,Feorges ?ounin 1973$10%10. L’anal$se sé"ique Elle proc#de d’une dé"arc-e structuraliste en transposant * l’étude du sens ce qui a été fait pour les sons. L’anal)se sé"ique ,ou co"ponentielle se propose d’identifier par des procédures de seg"entation et de co""utation les unités de sens. Les unités "ini"ales de signification sont appelées s*mes. Dar exe"ple le sens
=3
du lex#"e homme renfer"e les s#"es$ @-u"ainA ^ @"VleA ^ @adulteA.
L’ense"ble des s#"es for"ant le sens d’un lex#"e
s’appelle sém*me ,>ernard Dottier 196=. La sé"antique interrétative et la sé"antique générative K. K. Xat et K. . Rodor , 0he structure of a semantic theory, in Language 9 196$170%310+ trad. fr. 1966%67 proposent d’intégrer la co"posante sé"antique * l’étude de la s)ntaxe. (-o"sM) !a d’ailleurs intégrer au sein de sa t-éorie standard ,!. supra La grammaire générative et transformationnelle une sé"antique interrétative( le sens des p-rases ne peut tre interprété qu’* partir de leur s)ntaxe , &eep Structure, Surface Structure and Semantic $nterpretation 1970+ trad. fr. 1975 in @uestions de Sémantique . La co"posante sé"antique est en
principe rattac-ée * la structure profonde$ la sé"antique interprétati!e doit rendre co"pte du sens de toutes les p-rases engendrées par la s)ntaxe ainsi que des relations qui peu!ent exister entre des p-rases. ?ais (-o"sM) re"et en cause l’idée que seules les structures profondes contribueraient au sens et reconnaSt que les structures de surface ) contribuent aussi. Hn autre point i"portant * souligner est que (-o"sM) ad"et que les transfor"ations puissent c-anger le sens. La sé"antique générative: représentée par les tra!aux de F. LaMoff D. ?. Dostal et ?ac (aYle) place au centre de la =
réflexion linguistique la relation for"e%sens. LaMoff , $nstrumental #dver1s and the oncept of &eep Structure in ?oundations of Language = nr.1 1968 obser!e que les p-rases Seymour a coupé le salami avec le couteau et Seymour a utilisé le couteau pour couper le salami tr#s proc-es sé"antique"ent correspondent * des
structures profondes disse"blables alors qu’elles de!raient ne pou!oir déri!er que d’une ""e structure profonde. (elle%ci doit nécessaire"ent tre plus abstraite que les structures profondes c-o"sM)ennes. (’est !ers la logique que l’on se tourne et les structures profondes co""encent * resse"bler * des for"es sé"antico%logiques. &ans cette !ision la représentation sé"antique est engendrée directe"ent et non pas par l’inter"édiaire de la s)ntaxe$ s)ntaxe et sé"antique s’) confondent au ni!eau profond @o< se 'oue tout ce qui concerne l’interprétation de la p-raseA ,Ruc-s 1993$79. La sé"antique du rotot$e Elle représente une description de la signification fondée sur une approc-e cogniti!e et essaie de répondre * la question$ co""ent l’-o""e catégorise%t%il les ob'ets du "onde4 (e t)pe d’approc-e pose que les élé"ents s’organisent par rapport * un protot)pe c’est% *%dire le "eilleur représentant d’une catégorie ,par exe"ple pour oiseau le protot)pe est moineau. La sé"antique du protot)pe doit
beucoup aux tra!aux des ps)c-ologues ,dont surtout E. Posc- dans les années ’70 qui ont for"ulé la conception de la catégorie et de la ==
catégorisation qui est double$ a d’une part la structuration interne des catégories ,pour la catégorie fruit par exe"ple les su'ets
interrogés par E. Posc- ont donné la pomme co""e "eilleur exe"plaire et l’ olive co""e le "e"bre le "oins représentatif+ entre les deux on trou!e par ordre décroissant sur une éc-elle de représentati!ité la prune l’ananas la fraise et la figue+ b d’autre part la structuration intercatégorielle ,les catégories présentent une organisation en trois ni!eaux$ ni!eau superordonné ,par exe"ple animal , ni!eau de base ,par exe"ple chien et ni!eau subordonné
,par exe"ple 1oer . La t-éorie du protot)pe se !eut une alternati!e * la t-éorie classique du sens. Elle per"et de réintégrer dans le sens d’un "ot des propriétés exclues par le "od#le classique parce que non nécessaires et donc 'ugées co""e connaissances enc)clopédiques c’est%*%dire non linguistiques. Elle prou!e l’existence d’une organisation interne * l’intérieur d’une catégorie ,a. la dimension hori6ontale et trace aussi une -iérarc-ie intercatégorielle ,b. la dimension verticale ,Feorges Xleiber 1990.
La linguistique te#tuelle ou du dis!ours partir des années 70 s’est dé!eloppé un courant linguistique qui conteste * la p-rase son statut d’unité "axi"ale de la description linguistique lui substituant le tete, en!isagé co""e un ense"ble organisé de p-rases . Hn texte poss#de une structure =5
globale$ il est donc for"é de séquences dont le sens se définit par rapport * son sens global. La linguistique textuelle rend co"pte de p-éno"#nes d’organisation qui op#rent au%del* du ni!eau de la p-rase. En s’appu)ant sur la distinction entre le discours ,l’é!éne"ent produit par un certain su'et dans un lieu et dans un "o"ent donné et s’adressant * un destinataire précis et le tete ,le produit fini transp-rastique on distingue entre la cohésion ,qui dépend de facteurs sé"antiques et s)ntaxiques et s’é!alue en fonction de l’organisation interne du texte et la cohérence ,qui est une propriété du discours étant un p-éno"#ne prag"atique "is en relation a!ec les conditions de l’énonciation et dépendant des connaissances du "onde de l’énonciateur et de son destinataire ou @connaissances partagées d’uni!ersA Pobert ?artin 198$306. La co-érence du texte est assurée au "o)en des r#gles de répétition et de progression ,!. c-ap. La progression tetuelle. (o""e le discours actualise plusieurs t)pes textuels la linguistique textuelle
se propose entre autres de réaliser la
typologie des tetes ,narratif descriptif prédictif explicatif
argu"entatif in'onctif etc. &e toute fa:on l’anal)se textuelle et l’anal)se du discours se !oient attribuer des définitions tr#s !ariées font coexister des approc-es
des
plus
di!erses
=6
,tant2t
linguistiques
tant2t
sociologiques tant2t ps)c-ologistes étant situées au carrefour des sciences de la langue.
La rag"atique Le courant prag"atique en linguistique peut tre relié * bien des sources non stricte"ent linguistiques$ sé"iotiques ,on é!oque générale"ent les no"s de Deirce et de ?orris logiques ,(arnap et >ar%Uillel p-ilosop-iques ,ustin earle traYson. La prag"atique peut tre définie co""e l’étude du rapport entre les signes et leurs utilisateurs ,(-arles T. ?orris ?oundations of the 0heory of Signs, 198. (ette discipline connaSt un essor
spectaculaire dans les années 60 en particulier a!ec les ou!rages de K. L. ustin , @uand dire c’est faire, 1963+ trad. fr. 1970 et de K. P. earle , Les #ctes de langage 1969+ trad. fr. 1973 et continue de conser!er un d)na"is"e exceptionnel. (e do"aine d’étude représente une !ire!olte faite par la science du langage$ d’une linguistique de la langue ob'ecti!e !ers une linguistique de la parole sub'ecti!e. n peut décou!rir au sein de la prag"atique plusieurs orientations. • La linguistique de l’énon!iation
Elle représente l’étude de ce qui dans la langue porte la "arque d’une énonciation
particuli#re ou @la rec-erc-e des
procédés linguistiques ,; par lesquels le locuteur i"pri"e sa
=7
"arque * l’énoncé s’inscrit dans le "essage ,i"plicite"ent ou explicite"ent et se situe par rapport * luiA ,Xerbrat%recc-ioni 1980$3. (e t)pe de linguistique s’attac-e * étudier les unités qui fonctionnent co""e indices de l’inscription dans l’énoncé du su'et énonciateur$ les déictiques ,unités linguistiques qui font référence * la situation d’énonciation$ +e, tu, ici, l, maintenant, hier, demain, etc. !. c-ap. La déiis et L’énonciation et les di!erses "arques de la sub'ecti!ité dans le discours co""e par exe"ple$ % le c-a"p de la modalité qui en!isage l’énoncé en tant qu’action pour traduire un t)pe de co""unication instituée entre le locuteur et l’allocutaire ,assertion interrogation in'onction ou excla"ation+ % la modalisation qui traduit l’attitude du locuteur en!ers l’énoncé en!ers lui%""e ou en!ers son interlocuteur ,probable possible !rai obligatoire nécessaire etc.$ $l viendra peut-8tre 7 sans doute 7 certainementA :e pense 7 suis sBr qu’il viendraA $l peut 7 doit arriver ,!. c-ap. L’énonciation et La déiis.
La t&éorie des a!tes de langage La p-ilosop-ie anal)tique ,ustin earle a "ontré que la langue est d’abord un "o)en d’agir sur autrui. (ela re!ient * dire que tout locuteur quand il énonce une p-rase dans une situation de co""unication donnée acco"plit un acte de langage. La t-éorie des actes de langage classe ces actes en deux grandes catégories$ 1. actes institutionnels , :e +ure de dire la vérité, rien que la vérité + 3. actes =8
qui s’acco"plissent dans les interactions quotidiennes , :e vous promets de revenir . (es actes peu!ent s’expri"er au "o)en des
for"es linguistiques qui leur sont associées par con!ention$ a perfor"atifs explicites , :e vous prie de m’ecuser pour mon retard et b perfor"atifs pri"aires , !cuse6-moi pour mon retard ou au "o)en d’énoncés contenant des for"es associées * d’autres actes , 2uis-+e m’ecuser pour mon retradC ou bien au lieu de dire ?erme6 la fen8treD on peut e"plo)er la for"ule allusi!e $l fait froid ici ,!.
c-ap. Les actes de langage. Jl con!ient de retenir de cette succincte présentation que la prag"atique est une discipline linguistique de date récente qui se propose d’en!isager le langage en tant qu’acte en tant qu’interaction entre les partenaires interlocutifs. L’intera!tion !o""uni!ative U. Frice ,1975 est considéré co""e le pionnier de ce qu’on appellera l’analyse conversationnelle. Jl a proposé les notions d’implicatures conversationnelles ou discursives ,qui correspondent * tout ce qui dans le discours est de l’ordre de l’insinuation ou de la suggestion et de maimes conversationnelles ,qui prennent appui sur le principe de coopération auquel les partenaires énonciatifs doi!ent se confor"er. u cours des derni#res années les tra!aux t-éoriques et descriptifs portant sur les éc-anges discursifs en situation ,dialogues con!ersations débats etc. se sont considérable"ent "ultipliés. Dour =9
une s)nt-#se dans le do"aine on peut consulter a!ec profit les ou!rages de (. Xerbrat%recc-ioni ,1990 et d’. >errendonner U. Darret ,1990.
La so!iolinguistique aussure ,1916 l’a dé'* signalé$ le langage est un fait social "ais l’apparition de la sociolinguistique ne date que des années ’50. @Hne société ne peut subsister sans un "o)en de co""unication entre ses "e"bres alors que la langue ne peut se constituer en de-ors du processus de co""unication qu’il est possible d’identifier * la !ie sociale elle%""eA ,>a)lon%Rabre 1975$7. &e cette double i"plication est née la sociolinguistique étude @de la co% !ariance des p-éno"#nes linguistiques et sociauxA , &ictionnaire de linguistique, Larousse in >a)lon%Rabre 1975$7.
(’est donc une discipline "ixte qui associe linguistique et sociologie la sociologie de!ant tre entendue dans un sens tr#s large. Le territoire de la sociolinguistique au sein des sciences du langage est bien !aste et en ""e te"ps @per"éable ,; aux c-a"ps disciplinaires connexes$ ps)c-ologie ps)c-anal)se p-ilosop-ie ant-ropologie et-nologie sociologie -istoire;A ,>a)o 1996$8 et on pourrait ) a'outer aussi$ géograp-ie politique etc. Dar"i les di!erses directions de rec-erc-e au sein de la sociolinguistique on se doit de "entionner$ L’et&nolinguistique 50
Elle représente l’étude de la langue en tant qu’expression d’une culture d’une ci!ilisation. (ette discipline s’intéresse tout particuli#re"ent
aux sociétés dites pri"iti!es éloignées de la
ci!ilisation et des langues européennes. La géogra&ie linguistique (ette discipline s’intéresse * la !ariation géograp-ique de la langue. Jl s’agit d’étudier$ % les interférences des langues en contact ,le substrat le superstrat l’adstrat+ % les s)st#"es linguistiques "ixtes ,les pidgins les sabirs les créoles+ % les !ariations dialectales ,!. c-ap. La variation la diglossie le bilinguis"e. L’étude des so!iole!tes Jl s’agit d’identifier et d’étudier les dialectes fondés sur des crit#res sociaux ,par exe"ple l’argot ou le 'argon tec-nique. (e t)pe d’approc-e est "arqué par deux orientations i"portantes$ % l’étude de la !ariation sociolinguistique au sein d’une co""unauté linguistique ,cf. Labo! qui * partir d’un corpus i"portant issu de no"breuses enqutes de terrain étudie les p-éno"#nes de !ariation linguistique de différentes natures$ p-onétique lexicale ou s)ntaxique+
51
% l’anal)se des discours sociaux ,cf. nota""ent l’école de Pouen dont les rec-erc-es se rapportant aux discours politiques et s)ndicaux portent en principal sur le c-oix des "ots e"plo)és et leur fréquence+ !. L. Fuespin 0ypologie du discours politique @LangagesA =1 1976 et >. Fardin &. >aggioni L. Fuespin 2ratiques lingusiqties, pratiques sociales DHR 1980.
)ibliogra&ie da" Kean%?ic-el 1993 Les types de tetes $ types et prototypesE Qat-an Hni!ersité. >en!eniste \"ile 1966 2ro1l*mes de linguistique générale t. J. Falli"ard. >loo"field Leonard ,19 Le langage trad. fr. 1970 Da)ot. (-o"sM) Qoa" ,1957 Structures syntaiques trad. fr. 1969 euil. (-o"sM) Qoa" ,1965 #spects de la théorie syntaique trad. fr. 1971 euil. (-o"sM) Qoa" ,1983 La nouvelle syntae, trad. fr. 1987 euil. Frice U. 1975 Logic and conversation, in Synta and semantics FG speech acts, cade"ic press QeY%]orM p. =1%58+ trad. fr. 1979 Logique et conversation, ommunications, 0 euil. U'el"sle! Louis ,19= 2rolégom*nes une théorie du langage trad. fr. 1968 ?inuit. KaMobson Po"an !ssais de linguistique générale trad. fr. 196 ?inuit.
53
Xerbrat%recc-ioni (at-erine 1980 L’énonciation, &e la su1+ectivité dans la langue (olin. Xerbrat%recc-ioni (at-erine 1990 Les interactions ver1ales, (olin. Xleiber Feorges 1990 La Sémantique du prototype, atégories et sens leical DHR. Labo! Tillia" ,1973 Sociolinguistique, trad. fr. 1976 ?inuit. ?arcellesi K.>. Fardin >. 197= $ntroduction la sociolinguistiqueG la linguistique sociale Larousse. ?artin Pobert 198 2our une logique du sens, DHR. ?artinet ndré 1970 !léments de linguistique générale (olin. Dottier >ernard 196= %ers une sémantique moderne in @/ra!aux de linguistique et de littératureA JJ p. 107%17. aussure Rerdinand de 1916 ours de linguistique générale, Fen#!e ,et les no"breuses éditions ultérieures co""e par ex. les éditions critiques préparées par /ullio de ?auro Daris Da)ot 1967 1978. /roubetMo) QiMolas . ,199 2rincipes de phonologie, trad. fr. 19=9 XlincMsiecM. >a)o Floria 1996 !léments de sociolinguistique &unod. >errendonner . U. Darret ,éd. 1990 L’interaction communicative Lang. >o)er U. ,sous la dir. de 1996 SociolinguistiqueG territore et o1+ets &elac-aux et Qiestlé. (ristea /eodora 197= rammaire structurale du franais contemporain, Editura &idacticB Ci DedagogicB p. 9%3=. &rBg-icescu Kaneta 1975 $ntroduction la grammaire structurale du franais, /H> >ucureCti. &rigeard F. Riala D. /ournier ?. ,sous la dir. de 1989 ourants sociolinguistiques, JQLR%XlincMsiecM. Ruc-s (at-erine Le Foffic Dierre 1993 Les linguistiques contemporaines, Uac-ette.
5
Fadet Rran:oise 199 %e éd. Saussure, une science de la langue DHR. ?al"berg >ertil 1991 "istoire de la linguistique, de Sumer Saussure DHR coll. @Ronda"ental@. ?anoliu ?anea ?aria 197 Structuralismul lingvistic Editura &idacticB Ci DedagogicB. ?oesc-ler Kacques uc-lin ntoine 3000 $ntroduction la linguistique contemporaine (olin @(ursusA. ?ounin Feorges 1967 "istoire de la linguistique, des origines au HH-e si*cle DHR @[uadrigeA Daris. ?ounin Feorges 1973 lefs pour la sémantique eg-ers Daris. Peboul nne ?oesc-ler Kacques 1998 La 2ragmatique au+ourd’hui, euil @DointsA. Pobins U.P. 1976 Ir*ve histoire de la linguistique euil Daris. PuYet Qicolas 1968 $ntroduction la grammaire générative, Dlon. Yiggers D. 1997 "istoire de la pensée linguistique DHR. /uescu ?ariana 197= 2récis de sémantique franaise, Editura &idacticB Ci DedagogicB. /uescu ?ariana 1983 Les grammaires génératives et transformationnelles, Editura &idacticB Ci DedagogicB.
5=
LE ,*/9ESSUS 0E 9/??UNI9ATI/N 9o""uni!ation et sé"iologie La !o""uni!ation représente le processus par lequel une infor"ation est trans"ise par un é"etteur * un récepteur * l’aide d’un s)st#"e de signes. La co""unication peut se faire en principe par deux !oies$ oralement ou graphiquement ,par écrit. ?ais la co""unication n’est pas forcé"ent orale ou écrite. Elle peut tre par exe"ple gestuelle. Elle peut s’effectuer entre les -o""es entre les ani"aux entre l’-o""e et l’ani"al. ?ais ce n’est qu’au cours de la co""unication inter-u"aine que le "essage est !é-iculé au "o)en de signes linguistiques. Hn signe est tout élé"ent de nature di!erse substitut d’un élé"ent >. Le signe est donc un s)"bole. Les signes ne sont pas tous linguistiques. Dar exe"ple la colo"be co""e s)"bole de la paix ou la balance co""e s)"bole de la 'ustice ne sont pas des signes linguistiques. Jl existe en conséquence deux for"es de co""unication$ -
la co""unication non ver1ale ou sé"iologique et
-
la co""unication ver1ale linguistique. 55
La discipline qui étudie les signes en général ,linguistiques ou non est la sé"iologie ,du grec semeion @signeA et logos @science étudeA. aussure ,1978$ la consid#re co""e la @science qui étudie la !ie des signes au sein de la !ie socialeA ,c’est%*%dire l’étude de tout ce qui est con!entionnelle"ent porteur de signification et dont la linguistique ne serait qu’une branc-e. Elle s’est considérable"ent dé!eloppée dans les années 60 et 70 s’intéressant * l’ense"ble des s)st#"es de co""unication !erbale ou non. Dar exe"ple Dierre Fuiraud ,1971$ 97%115 range dans la sé"iologie d’un c2té les signes ,enseignes unifor"es no"s surno"s salutations in'ures ci!ilités politesses etc. et de lhautre les codes ,protocoles rituels 'eux "odes etc.. Les a!is di!ergent quant * l’opportunité de distinguer entre sé"iologie et sé"iotique. La sé"iotique est un no" d’origine anglaise , semiotics désignant de "ani#re générale la science des signes et des s)st#"es de co""unication. Elle s’est spécialisée dans les annéees 60 et 70 dans l’étude des textes littéraires par exe"ple dans le do"aine de la sé"iotique narrati!e ,anal)se du récit ou dans celui de la st)listique. Dour reprendre$ La co""unication et les signes peu!ent tre linguistiques ou non linguistiques.
56
T$ologie des signes La t)pologie des signes fondée sur leur nature peut tre représentée co""e suit$ SIGNES NATU*ELS
A*TI+I9IELS
LINGUISTIQUES +/N0A?ENTAU5 ;/9AU5
N/N LINGUISTIQUES
AU5ILIAI*ES
19*ITS
Les signes non linguistiques peu!ent tre des signes naturels ,s)"pt2"es ou indicateurs naturels ou artificiels ,signes utilisés ou créés pour trans"ettre une infor"ation$ ic2nes signaux s)"boles+ !. ci%dessous. Les signes linguistiques co"prennent deux catégories$ les signes fonda"entaux ,c’est%*%dire les signes des langues naturelles+ !. c-ap. Le signe linguistique et auxiliares ,c’est%*%dire les signes des langues artificielles telle l’espéranto.
57
Les signes non linguistiques Les signes indi!iels. Jl s’agit d’un fait ou d’un p-éno"#ne naturel non intentionnel qui peut se c-arger de signification "ais dont la fonction pre"i#re n’est pas de signifier$ les nuages dans le ciel signe de pluie la fu"ée signe de feu la fi#!re signe de "aladie etc. L’indice donne lieu * une interprétation. L’i!@ne est un signe qui représente analogique"ent ce qu’il désigne$ dessin portrait p-oto. (’est une for"e !isuelle qui é!oque le signifié par une resse"blance naturelle. Le signal est un fait perceptible intentionnel et con!entionnel produit artificielle"ent pour ser!ir d’indice. Dar exe"ple le drapeau est l’indice d’un pa)s le bVton blanc que tient l’a!eugle est l’indice de cécité. &e ""e la signalisation routi#re les grades "ilitaires les enseignes des "agasins les panneaux publicitaires les diagra""es sont des for"es co""unicati!es des élé"ents a)ant la fonction de !é-iculer un "essage. Le s$"bole a un rapport analogique a!ec l’élé"ent qu’il représente. (’est @un ob'et ou fait naturel de caract#re i"agé qui é!oque par sa for"e ou sa nature une association d’idées @naturelleA ,dans un groupe social donné a!ec quelque c-ose d’abstrait ou d’absentA , 2etit 'o1ert . n a recours au s)"bole lorsque la représentation iconique d’un ob'et est i"possible par
58
exe"ple la balance s)"bole de la 'ustice la colo"be s)"bole de la paix le coeur s)"bole de l’a"our etc.
Les !o"osantes de la !o""uni!ation linguistique En se pla:ant dans le cadre de la co""unication orale qui est pri"ordiale et qui peut tre transposée en co""unication écrite on retient$ Les artenaires énon!iati8s La co""unication linguistique suppose au "oins deux partenaires énonciatifs$ L’é"etteur ,appelé aussi lo!uteur ou encore destinateur est la source du "essage. Jl produit un ense"ble de sons correspondant * un concept en!isagé "entale"ent. L’association du concept * une i"age acoustique est appelée encodage. Le ré!eteur ,appelé aussi interlo!uteur ou destinataire per:oit le "essage par !oie auditi!e. En associant les sons entendus * un concept il proc#de au décodage. Les deux p2les du "essage linguistique é"etteur et récepteur sont interc-angeables. Lors d’une con!ersation c-aque participant est tour * tour é"etteur et récepteur.
59
Le "essage Entre les deux partenaires énonciatifs il ) a le "essage c’est%*%dire l’infor"ation trans"ise sous la for"e de signes acoustiques au "o)en d’un canal. Le !anal ou le !onta!t La co""unication suppose un canal ou un contact qui per"et d’établir et de "aintenir la co""unication le !ecteur par lequel les signes sont trans"is. Le canal désigne le support "atériel qui per"et la trans"ission du "essage par exe"ple l’air dans lequel se propagent les ondes sonores la lu"i#re les cVbles électriques pour la télép-onie et la télégrap-ie la bande de fréquence radio etc. Le contact est le canal ps)c-ologique par lequel s’établit une relation entre l’é"etteur et le récepteur. Le !ode Les opérations d’encodage et de décodage présupposent aussi l’existence d’un code c’est%*%dire un s)st#"e de signes associant un concept ,le signifié signifiant
acco"pagné
d’un
* une i"age acoustique ,le certain
no"bre
de
r#gles
d’agence"ent donc une langue. Le code est alors le s)st#"e de signes co""un aux interlocuteurs et qui par con!ention est destiné * représenter et * trans"ettre le "essage.
60
Le !onte#te La co""unication est associée enfin * un contexte l’ense"ble des données extérieures au "essage propre"ent dit. Jl s’agit d’abord du contexte etra-linguistique qui a "oti!é la co""unication et auquel ren!oie le "essage et qui prend aussi en co"pte la relation entre l’é"etteur et le récepteur. Jl s’agit égale"ent du contexte spatio-temporel et finale"ent du contexte linguistique qui prend en co"pte l’entourage linguistique effectif ce qui !ient d’tre dit et ce qui !a l’tre et per"et de co"prendre le "essage. &onc l’acte de co""unication requiert pour la trans"ission du "essage au "oins deux partenaires énonciatifs$ un é"etteur et un récepteur a)ant un code co""un et reliés par un canal.
S!&é"as de la !o""uni!ation linguistique Le s!&é"a de Saussure &ans son ours ,1916 éd.1978$38 aussure propose une description de ce qu’il appelle le @circuit de la paroleA * partir du sc-é"a sui!ant$
61
Audition
,&onation ........ !. 9on!et ! i
c i
i. I"age a!oustique
......
,&onation
Audition
(e sc-é"a per"et de distinguer trois t)pes d’opérations. La pre"i#re est d’ordre p-)sique et se réf#re * la trans"ission des sons. La deuxi#"e est d’ordre ps)c-ique et p-)siologique ,il s’agit de l’articulation ou de l’audition. La troisi#"e est d’ordre ps)c-ique. Localisée dans le cer!eau elle concerne l’association d’un concept * une i"age acoustique. Selon S&annon et eaver ,0héorie mathématique de la communication (.E.D.L. 1975 le sc-é"a de la co""unication
inter-u"aine se présente co""e suit$
63
ource d’infor"ation
→
\"etteur →
?essage
(anal →
ignal é"is (ode
Pécepteur → &estinataire
ignal re:u >ruit
?essage (ode
(e sc-é"a rend co"pte d’une t-éorie de l’infor"ation bien plus que d’une t-éorie de la co""unication. La préoccupation des auteurs a porté en priorité sur l’efficacité de la trans"ission d’un "essage sans prendre en considération la di"ension énonciati!e et les interactions engagées entre les interlocuteurs par la co""unication ,!. Ze""our 300=$39%0. Le s!&é"a de la !o""uni!ation d’U"berto E!o ,1978$1 elon Eco le signe s’ins#re dans un processus de co""unication de t)pe$ sour!e – é"etteur – !anal – "essage – destinataire sc-é"a qui reprend sous une for"e si"plifiée celui qui a été élaboré par les ingénieurs de téléco""unication. Le s!&é"a de la !o""uni!ation de *o"an Ba=obson ,196$31= de!enu cél#bre articule les six co"posantes de la co""unication de la "ani#re sui!ante$
6
9/NTE5TE 0ESTINATEU* CCC.?ESSAGECCC.0ESTINATAI*E 9/NTA9T %9ANAL' 9/0E
(e sc-é"a a été abonda""ent co""enté !oire critiqué surtout en raison de la position occupée par le contexte défini par KaMobson co""e @référentA auquel ren!oie le "essage ,"ais tenant co"pte de l’aspect prag"atique de la langue le contexte a obtenu au cours du te"ps une i"portance de plus en plus grande. Le sc-é"a de la co""unication proposé par KaMobson s’a!#re particuli#re"ent efficace dans la "esure o< il fait correspondre * c-acune des co"posantes ci%dessus une fonction spécifique de la langue ,!. c-ap. Les fonctions de la langue
)ibliogra&ie Eco H"berto 1976 La production des signes Jndiana Hni!ersit) Dress. Eco H"berto ,197 trad. fr. 1988 Le signe. "istoire et analyse d’un concept, Labor. Fuiraud Dierre 1971 La sémiologie DHR Daris. KaMobson Po"an 196 !ssais de linguistique générale, ?inuit. ?ounin Feorges 1970 $ntroduction la sémiologie ?inuit.
6=
LES +/N9TI/NS 0E LA LANGUE Po"an KaMobson a élaboré une
t-éorie concernant les
fonctions de la langue * partir des facteurs qui participent * l’élaboration la trans"ission et la réception d’un "essage. KaMobson fait correspondre une fonction * c-aque co"posante de la co""unication linguistique ,196$31%316$ 9/NTE5TE ,fonction référentielle 0ESTINATEU* ,fonction expressi!e
?ESSAGE
0ESTINATAI*E
,fonction poétique ,fonction conati!e 9/NTA9T ,fonction p-atique 9/0E ,fonction "étalinguistique
La 8on!tion ré8érentielle %dénotative: !ognitive' est orientée !ers la situation ou l’ob'et du discours c’est%*%dire !ers le contexte extra%linguistique. (’est la fonction pri"ordiale de la langue$ trans"ettre des infor"ations per"ettre la co""unication
65
inter-u"aine. (’est donc grVce * cette fonction que l’-o""e for"ule fixe et trans"et sa pensée. La 8on!tion e#ressive %é"otive' est centrée sur le destinateur ,locuteur. (elui%ci "anifeste son affecti!ité * tra!ers ce qu’il dit. L’in!entaire de l’expressi!ité linguistique est asse !aste. L’intonation peut expri"er la 'oie la col#re l’exaspération la surprise l’ent-ousias"e. L’intensité du débit le !olu"e de la !oix co"pl#tent aussi l’expression !erbale. La fonction expressi!e fait égale"ent appel * des inter'ections et des ono"atopées * des procédés s)ntaxiques co""e l’ordre des "ots etc. /ous ces élé"ents expressifs ré!#lent l’état é"otif ou affectif du locuteur définissent ses rapports a!ec le "essage ses idées sur le contexte. La 8on!tion oétique %est&étique' "et l’accent sur le "essage. Elle per"et aux "essages linguistiques de pro!oquer c-e l’interlocuteur des é"otions artistiques. (ette fonction ne se li"ite pas * la poésie "ais correspond * di!erses for"es d’expression$ poésie t-éVtre c-ansons pro!erbes slogans publicité. Elle se "anifeste par l’e"ploi d’effets st)listiques * !isée est-étique ou ludique ,par exe"ple 'eu de "ots cale"bours. La langue de!ient ainsi la for"e d’expression de l’art littéraire ,tout co""e les sons ou les couleurs sont de!enus les "atériaux d’autres arts. La 8on!tion !onative %injon!tive' est rattac-ée au destinataire. Elle !ise * déclenc-er une réaction de la part de celui%ci.
66
(ette réaction peut tre !erbale ou non !erbale ,geste action. La fonction conati!e trou!e son expression dans les di!erses for"es d’interpellation le !ocatif l’i"pératif$ Sorte6D, &ép8che6-vous, mes enfantsD Elle 'oue un r2le tr#s i"portant dans la !ie sociale
nota""ent dans les annonces publicitaires , #chete6 le produit HD la radio la télé!ision les 'ournaux le discours politique etc. Le "essage centré sur le destinataire traduit les di!ers aspects que peut prendre le contact entre les -o""es$ expression d’acco"plisse"ent de certains actes et de certaines attitudes. La 8on!tion &atique !ise * établir et * "aintenir un contact ,une liaison ps)c-ique entre l’é"etteur et le récepteur. Le locuteur !ise * créer une a"biance propice * la réception du "essage. (ette fonction apparaSt dans les énoncés destinés * établir "aintenir ro"pre ou rétablir le contact par exe"ple$ Ion+ourD, #u revoirD u cours d’une con!ersation télép-onique des for"ules
stéréot)pées co""e$ #llJD, %ous m’entende6C ont le r2le de !érifier le circuit. &e ""e le discours pédagogique ou la con!ersation courante font usage de for"ules co""e$ tu vois, vous voye6, vous save6, alors, hein dont la fonction est d’assurer et de "aintenir le
contact a!ec l’interlocuteur. La 8on!tion "étalinguistique a pour but de !érifier le code c’est%*%dire la langue utilisée par les interlocuteurs ,l’argot estudiantin les différents 'argons des disciplines spécialisées. (ette
67
fonction s’exerce aussi lorsque l’é"etteur prend le code co""e ob'et de la description$ l’ob'et du discours est alors la langue. Le "étalangage ,ou "étalangue est un langage naturel ou for"alisé e"plo)é par les linguistes co""e instru"ent spécialisé en !ue de décrire les langues naturelles. &es ter"es co""e su1stantif, complément, masculin, phrase, su1ordonnée, désignant di!erses
catégories de la gra""aire appartiennent au "étalangage. Les ou!rages traitant du code co""e les gra""aires les dictionnaires les lexiques spécialisées sont des ou!rages "étalinguistiques. /outes les autres fonctions du langage ne sont pas propres au langage et peu!ent s’expri"er aussi par des signes non linguistiques ,"i"ique gestes grap-ique. eule la fonction "étalinguistique est stricte"ent liée au code et * son fonctionne"ent. *é!aitulation (ontexte → Ronction dénotati!e ,référentielle ?essage → Ronction poétique ,est-étique \"etteur ,locuteur destinateur → Ronction expressi!e Pécepteur ,interlocuteur destinataire → Ronction conati!e (anal ,contact → Ronction p-atique ,de contact (ode → Ronction "étalinguistique
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+on!tions de la langue et t$es de "essage (’est tou'ours KaMobson qui dans l’oeu!re citée rel#!e le fait que la di!ersité des "essages consiste dans les différences de -iérarc-ie entre les di!erses fonctions$ @La structure !erbale d’un "essage dépend a!ant tout de la fonction prédo"inanteA ,196$31=. &onc les différentes fonctions de la langue ne sont pas exclusi!es et peu!ent se trou!er co"binées dans un ""e énoncé l’une a)ant plus d’i"portance que les autres selon les t)pes de "essages. )ibliogra&ie KaMobson Po"an 196 !ssais de linguistique générale ?inuit. >a)lon (-ristian Rabre Daul 1975 $nitiation la linguistique Qat-an p. 59%69. &o"inte (onst. Za"fira ?i-ail siac ?aria 3000 LingvisticK generalK, Ed. Rundaiei Po"Vnia de ?Vine p. 77%95. Ze""our &a!id 300= $nitiation la linguistique Ellipses p. 0% 1.
69
LE 9A*A9TD*E SST1?ATIQUE 0E LA LANGUE L’organisation s$sté"ique aussure définit la langue co""e un @s)st#"e organisé de signes expri"ant des idéesA , ours, 1916$170%175. ?ais qu’est%ce qu’un s)st#"e 4 /outes les définitions qu’en donnent les dictionnaires explicatifs insistent sur l’idée que c’est un ense"ble structuré d’élé"ents donc un ense"ble dont les élé"ents se conditionnent réciproque"ent. Le fait que la langue a une organisation s)sté"ique présente au "oins deux grands a!antages$ % Jl réalise l’écono"ie du "atériel linguistique+ % Jl aide la "é"oire. L’écono"ie signifie qu’* partir d’un no"bre relati!e"ent réduit d’unités co"posantes on peut créer des unités co"plexes plus no"breuses ,!. aussi c-ap. La dou1le articulation du langage. 30% 35 élé"ents articulatoires per"ettent de créer tous les sons de toutes les langues. lors l’écono"ie de "o)ens linguistiques signifie qu’* partir d’un no"bre fini de sons on peut for"er un no"bre indéfini de lex#"es et donc é"ettre un no"bre infini d’énoncés possibles.
70
Et ceci a des répercussions indéniables sur la "é"oire. &e ""e l’apprentissage de la structure gra""aticale d’une langue est facilitée par l’existence de certains "od#les. Le s)st#"e idéal serait celui o< tous les substantifs rece!raient par exe"ple la ""e désinence de pluriel de genre de cas les !erbes se con'ugueraient tous de la ""e "ani#re sans !ariations du radical etc. (et idéal n’est atteint * l’-eure actuelle que dans les langues artificielles. &ans le cas contraire co"bien il serait difficile d’apprendre séparé"ent la déclinaison de c-aque substantif ou la con'ugaison de c-aque !erbe
La !on!etion de la langue !o""e !o"binatoire d’élé"ents (e qui est i"portant dans un s)st#"e ce sont les relations qui unissent les élé"ents et non les élé"ents eux%""es. /oute transfor"ation d’un élé"ent désorganise et "odifie l’ense"ble. La langue est un s)st#"e en ce sens qu’* un ni!eau donné celui des p-on#"es ou des "orp-#"es par exe"ple il existe un ense"ble de relations qui lient les ter"es de ce ni!eau les uns aux autres. i l’un des ter"es est "odifié l’équilibre du s)st#"e s’en trou!e affecté. Les élé"ents du s)st#"e se présupposent réciproque"ent. Les !o)elles antérieures présupposent l’existence des !o)elles postérieures les consonnes sonores celle des consonnes sourdes le pluriel présuppose le singulier le passé est en corrélation a!ec le présent et le futur et ainsi de suite. 71
@&ans un état de langue donné tout est s)sté"atique+ une langue quelconque est constituée par des ense"bles o< tout se tient$ s)st#"e de sons ,ou p-on#"es s)st#"e de for"es et de "ots ,"orp-#"es et sé"ant#"es. [ui dit s)st#"e dit ense"ble co-érent$ si tout se tient c-aque ter"e doit dépendre de l’autreA ,. >rWndal in >a)lon%Rabre 1975$19. Dlus une langue est s)sté"atique plus elle est apte pour la co""unication. (-acun des co"parti"ents de la langue a un caract#re s)sté"atique. La langue est donc un s)st#"e ou plut2t un syst*me de syst*mes$ s)st#"e p-onologique s)st#"e s)ntaxique
s)st#"e lexical.
La t&éorie saussurienne de la valeur La définition de la langue co""e s)st#"e de signes i"plique de ne considérer les unités de la langue que dans les rapports qu’elles entretiennent les unes a!ec les autres. La !aleur du signe telle que l’entend aussure ne se con:oit que dans le cadre du s)st#"e au sein duquel les signes sont co"parés donc différenciés les uns des autres et surtout définis les uns par rapport aux autres. La notion de !aleur constitue le principe orgnisateur de l’anal)se de ce que aussure appelle les entités linguistiques ,les signes linguistiques.
Elles existent seule"ent par les 'eux
d’oppositions dans lesquelles elles sont engagées.
73
ur le plan du contenu mouton en fran:ais par exe"ple peut a!oir la ""e signification que sheep en anglais "ais non pas la ""e !aleur parce que l’anglais fait la différence entre la pi#ce de !iande ,mutton et l’ani"al , sheep opposition qui ne se retrou!e pas en fran:ais. La notion de !aleur est aussi !alable pour les unités gra""aticales. insi la !aleur d’un pluriel fran:ais ne recou!re pas celle d’un pluriel sansMrit bien que la signification soit le plus sou!ent identique parce que le sansMrit poss#de trois no"bres au lieu de deux en fran:ais. ALa notion de !aleur per"et de co"prendre que deux langues se distinguent "oins par des différences entre leurs unités linguistiques que par les différences dans les s)st#"es d’opposition qui constituent ces languesA ,Ze""our 300=$8.
T$es de relations entre les unités de la langue n a donc !u que dans un s)st#"e les unités linguistiques n’ont pas de signification en elles%""es isolé"ent "ais seule"ent par rapport * l’ense"ble. &eux t)pes de relations entre les unités sont * considérer$ les relations
linéaires
ou
syntagmatiques
et
les
relations
paradigmatiques ,aussure les appelait associatives. (es relations
se déploient selon deux axes distincts$ lae paradigmatique et l’ae syntagmatique.
7
xe paradig"atique ( ,(&
xe s)ntag"atique ,>
> &
L’a#e aradig"atique est un axe !ertical. Un aradig"e est l’ense"ble des unités pou!ant co""uter a!ec une unité linguistique c’est%*%dire pou!ant figurer dans le ""e contexte. (es unités appartiennent * une ""e classe "orp-os)ntaxique. Le paradig"e est donc une classe de substitution un ense"ble d’unités "utuelle"ent exclusi!es dans la ""e position$ (ette
petite
fille
"ange
Le
!ieux
"onsieur ai"e
la
"usique.
Qotre
grand
c-at
des
souris.
attrape
une po""e.
Le c-oix d’un ter"e exclut l’apparition des autres. &ans ette petite fille mange une pomme, petite est en relation
paradig"atique a!ec vieu et grand, fille, a!ec monsieur et chat et ainsi de suite. Les rapports paradig"atiques sont des rapports d’oppositon d’exclusion de substitution ou encore in a1sentia+ ce sont les
7=
rapports qu’on peut établir entre une unité et toutes celles qui pourraient la re"placer dans un en!ironne"ent ,contexte donné. ur l’axe paradig"atique le re"place"ent d’une unité par une autre unité du paradig"e s’appelle substitution ou !o""utation ,!. c-ap. Iref aperu historique des idés linguistiques$ 2aul partira au+ourd’hui.7 2aul partira demain.
L’a#e s$ntag"atique et un axe -oriontal. (’est l’axe de la c-aSne parlée du discours ou l’axe des co"binaisons. ur cet axe les unités se présentent dans un ordre linéaire c’est%*%dire qu’elles se succ#dent dans le te"ps ,pour la parole ou dans l’espace ,pour l’écriture. ur l’axe s)ntag"atique la !aleur d’un élé"ent est due au contraste qu’il entretient a!ec ce qui suit ou ce qui préc#de. Dar exe"ple dans le s)ntag"e la petite ville au ni!eau "orp-é"atique l’ad'ectif petite est en relation s)ntag"atique a!ec l’article la et le no" ville. u ni!eau p-oné"atique `!il `! `i et `l entretiennent aussi des relations s)ntag"atiques. ur cet axe donc les rapports qu’entretiennent
di!ers
élé"ents
sont
appelés
raorts
s$ntag"atiques: rapports de contraste de co"binaison ou encore rapports in praesentia ,présence des ter"es précédents ou sui!ants$ ce sont les rapports entre les ter"es d’une ""e construction. Les agence"ents d’unités dans la c-aSne sont sou"is aux r#gles de bonne for"ation que l’on désigne sous le no" de structure. 75
aussure no""e s$ntag"e toute co"binaison de deux ou plusieurs unités linguistiques égale"ent présentes qui se sui!ent l’une l’autre ,des unités "ini"ales * la p-rase. La "odification d’une co"binaison s’appelle er"utation( 2aul rentre des vacances ce soir.7 e soir 2aul rentre des vacances.
n peut donc retenir que le locuteur pour for"er les énoncés op#re dans un pre"ier te"ps un c-oix dans les classes des di!ers paradig"es ,il c-oisit les unités linguistiques dont il a besoin et les asse"ble par la suite for"ant les s)ntag"es et les p-rases. (’est une opération analogue * la construction d’une "aison$ on c-oisit d’abord les "atériaux qu’on asse"ble par la suite pour éle!er l’édifice.
9on!lusions La distinction de principe entre ces deux t)pes de rapports sugg#re une "ét-ode d’anal)se linguistique qui "ontre * quel point les rapports paradig"atiques et s)ntag"atiques sont solidaires et étroite"ent i"briqués. Le structuralis"e linguistique qui repose sur l’oeu!re de aussure est une nou!elle conception de la langue issue du renou!elle"ent des "ét-odes descripti!es en linguistique. /ous les représentants des écoles structurales "algré les di!ergences qui les séparent partent du principe que la langue est un s)st#"e de signes 76
constituant un tout unitaire dont c-aque élé"ent est défini par l’ense"ble de relations qu’il entretient a!ec les autres "e"bres du s)st#"e. Le résultat de l’anal)se linguistique aboutit * des tainomies ,classes ordonnées d’unités paradigmatiques ou syntagmatiques.
L’ob'et de la linguistique est pour le structuralis"e l’étude interne et s)nc-ronique de la langue co""e s)st#"e de signes.
)ibliogra&ie aussure Rerdinand de ,1916 éd. 1978 ours de linguistique générale Da)ot p. 170%175. L)ons Ko-n 1968 Linguistique générale Larousse p. 56%6=. FFF >a)lon (-ristian Rabre Daul 1975 $nitiation la linguistique Qat-an p. 88%91 9%95 110. (ristea /eodora 197= rammaire structurale du franais contemporain Editura &idacticB Ci DedagogicB p. 9%3=. ?anoliu%?anea ?aria 197 Structuralismul lingvistic Editura &idacticB Ci DedagogicB.
77
LANGAGE: LANGUE: ,A*/LE La linguistique peut se définir co""e l’étude scientifique des langues et du langage. Jl con!ient alors de dissocier le sens de ces deux ter"es sou!ent e"plo)és de fa:on indifférenciée. Le langage représente l’aptitude spécifique"ent -u"aine * pou!oir co""uniquer au "o)en d’un s)st#"e de signes !ocaux. Le langage est donc une !irtualité. Jl est universel une faculté inhérente naturelle et spécifique * l’esp#ce -u"aine. Jl différencie donc les -o""es des autres tres !i!ants. En c-erc-ant * établir le !éritable ob'et de la linguistique Rerdinand de aussure anal)se le langage sous deux co"posantes fonda"entales$ dans l’ense"ble des "anifestations du langage il faut distinguer ce qui rel#!e de l’action indi!iduelle !ariable unique i"pré!isible que aussure no""e la parole de ce qui est constant co""un aux su'ets parlants la langue. @Le langage a donc un c2té indi!iduel et un c2té social et l’on ne peut conce!oir l’un sans l’autreA ,1916 éd. 1978$3=. (’est co""e on peut aisé"ent le !oir une !ision du langage profondé"ent dualiste. Le langage selon aussure se co"pose de la langue et de la parole$
78
LANGUE LANGAGE ,A*/LE La langue est la partie sociale du langage le code co""un * tous les "e"bres d’une co""unauté linguistique une pure passivité. i tous les -o""es poss#dent la faculté du langage tous cependant ne parlent pas la ""e langue. Le fran:ais par exe"ple est une langue co"posée d’un ense"ble de signes différents de ceux de l’alle"and ou du russe. (es signes sont agencés selon des r#gles particuli#res pour for"er des énoncés fran:ais. La langue est alors une for"e particuli#re du langage en usage dans un groupe social qui constitue une co""unauté linguistique. La langue est donc un fait collectif représentant l’ense"ble des r#gles qui s’i"posent * la co""unauté des usagers et qu’on trou!e dans les gra""aires. La langue enfin est essentielle nécessaire * la parole qui * cet égard lui est accessoire. @Jl faut se placer de pri"e abord sur le terrain de la langue et la prendre pour nor"e de toutes les autres "anifestations du langageA affir"ait aussure ,1916 éd.1978$35. La arole est quant * elle un fait individuel . (’est l’actualisation concr#te de la langue dans des actes de parole indi!iduels$ les énoncés des locuteurs c’est%*%dire des suites de "ots prononcés ou écrits par un ou des indi!idus donnés * un "o"ent
79
donné et en un lieu donné. (-acun de ces énoncés est un acte particulier, spécifique.
Jl est * re"arquer que cette dic-oto"ie affir"ant la pri"auté de la langue sur la parole éclaire égale"ent le r2le de la parole !is%*% !is de la langue$ d’une part cette parole préc#de la langue et elle seule en per"et l’acquisition+ d’autre part c’est la parole qui * long ter"e est responsable des c-ange"ents qui sur!iennent dans la langue. \!ide""ent il ) a interaction entre langue et parole. La pre"i#re reste une a1straction$ un s)st#"e dont la collecti!ité est la dépositaire. ?ais cette abstraction ne peut tre décrite qu’* tra!ers ses manifestations concr*tes et l’on ne peut poser son existence que parce que l’on peut obser!er ces actualisations. l’in!erse les "anifestations concr#tes constituant la parole ne sont possibles que parce que le s)st#"e les produit. Jl con!iendrait peut%tre de "entionner dans ce contexte le no" du linguiste Uenr) Rrei professeur * l’Hni!ersité de Fen#!e auteur de La grammaire des fautes. $ntroduction la linguistique fonctionnelle.
#ssimilation
et
différenciation.
Iri*veté
et
invaria1ilité. !pressivité, 1939 o< il étudie de fa:on s)sté"atique
les @fautesA des locuteurs en qute d’expressi!ité. Linguistique fonctionnelle est c-e Rrei s)non)"e de linguistique de la parole ,cf. Jordan 1963$5.
80
&’autre part dans la sp-#re des rec-erc-es de la linguistique post%saussurienne la parole a gagné une place de c-oix sous d’autres no"s ,et parfois ""e de contenu co""e par exe"ple sous le no" de discours. &e toute fa:on il est * rele!er qu’apr#s la deuxi#"e guerre "ondiale la linguistique a fait une !ire!olte se tournant !ers la parole et d’ici !ers l’oralité.
La re8or"ulation de la di!&oto"ie saussurienne ar 9&o"s=$ Langue et parole est une dic-oto"ie saussurienne. Elle a été refor"ulée par d’autres linguistes dont Qoa" (-o"sM) ,linguiste a"éricain
le
créateur
de
la
gra""aire
générati!e
et
transfor"ationnelle+ !. c-ap. Iref aperu des idées linguistiques en ter"es de compétence 7 performance ,1971$1. La !o"éten!e est @la connaissance que le locuteur% auditeur a de la langueA. (’est donc un s)st#"e de r#gles représentant l’ense"ble des connaissances que le locuteur natif poss#de de sa propre langue ,_ le sa!oir linguistique des su'ets parlants. La er8or"an!e est @l’e"ploi effectif de la langue dans des situations concr#tesA c’est donc la "ise en ou!re de la co"pétence ,_ l’utilisation du sa!oir linguistque des su'ets parlants.
81
La gra""aire selon (-o"sM) doit tre une description de la co"pétence du locuteur%auditeur. La dic-oto"ie saussurienne langue j parole ne recou!re pas enti#re"ent la dic-oto"ie c-o"sM)enne co"pétence j perfor"ance. La langue pour aussure est un fait social un trésor collectif alors que la co"pétence pour (-o"sM) concerne le su'et parlant. (’est cette faculté pour l’indi!idu de décoder et d’encoder ,!. c-ap. Le processus de communication c’est%*%dire de co"prendre et de
s’expri"er correcte"ent. Hn autre point distingue la dic-oto"ie saussurienne langue j parole de la dic-oto"ie c-o"sM)enne co"pétence j perfor"ance. i pour aussure l’aspect créateur est situé dans la parole ,selon le linguiste gené!ois @la p-rase appartient * la parole et non * la langueA pour (-o"sM) la créativité ,c’est%*%dire l’aptitude des su'ets parlants * produire et co"prendre des énoncés inédits est l’apect essentiel de la co"pétence. Dour aussure l’opposition langue j parole a les ter"es "arqués par les traits sui!ants$ Langue assivité "é"oire ,arole a!tivité !réation Dour (-o"sM) le pre"ier ter"e de l’opposition de!iendra$ 9o"éten!e s$st3"e de r3gles !réativité.
83
Quelques !on!lusions a La dic-oto"ie langue j parole si sou!ent discutée dans les ou!rages de linguistique part dans ses lignes essentielles de la t-éorie saussurienne. Dour aussure la séparation entre langue et parole est une idée centrale et en ""e te"ps une pre"i#re
dé"arc-e sans laquelle la linguistique ""e n’est pas conce!able. (ertaines idées sur lesquelles le sa!ant gené!ois édifie sa t-éorie sur le langage sont inspirées de la pensée des t-éoriciens conte"porains ou de ses prédécesseurs. ?ais ce qu’il faut absolu"ent souligner c’est que la conception de aussure sur la distinction langue j parole est de!enue un point de référence pour porter un 'uge"ent critique tant sur les t-éories antérieures touc-ant * ce probl#"e que pour les t-éories ultérieures qui dé!eloppent les idées de aussure ou s’en déli"itent. b Langue et parole est une distinction qui se trou!e * la base du dé!eloppe"ent des rec-erc-es en linguistique "oderne. Dar rapport * la parole la langue est une a1straction alors que la parole est la matérialisation de cette abstraction. L’on ne connaSt la langue qu’ * tra!ers la parole. La langue est d’ordre psychique la parole est d’ordre psycho-physiologique.
La langue est une institution sociale née de la !ie en co""unauté. @L’action de puiser dans ce trésor collectifA ,Essono 1998$== s’appelle la parole et cette opération est un acte individuel 8
ce qui per"et * c-acun de produire et d’interpréter un no"bre infini de p-rases * partir d’un no"bre li"ité de r#gles. La langue est une forme la parole une su1stance. La langue est un code commun que les locuteurs utilisent de fa:on particuli#re. &ans l’acte de la parole l’indi!idu dispose d’une certaine li1erté d’epression$ la prononciation le r)t-"e l’intonation le c-oix des "ots utilisés la longueur des p-rases !arient d’un indi!idu * l’autre. La langue en re!anc-e qui est un ensem1le de conventions ne peut pas tre "odifiée par l’indi!idu s’il
!eut se faire co"prendre par les "e"bres de la co""unauté linguistique$ le su'et parlant doit se confor"er * cette con!ention. c En dépit des "odifications d’interprétation ,!. par exe"ple la refor"ulation de la dic-oto"ie saussurienne par (-o"sM) cette distinction est nécessaire * toute co"pré-ension du p-éno"#ne du langage. n pourrait d’ailleurs essa)er de !oir un déno"inateur co""un aux différentes utilisations des oppositions langue j parole$ c’est la nécessité d’abstraction. Le linguiste doit en quelque sorte construire l’ob'et qu’il c-erc-e * décrire établir derri#re les énoncés concrets les rapports abstraits qu’il !eut expliquer ,on a rele!é dé'* * plusieurs reprises qu’on ne peut a!oir acc#s * la langue qu’* tra!ers la parole. d ?algré les contradictions entre les di!erses écoles linguistiques on doit reconnaStre la !alidité de la distinction entre ce
8=
que le locuteur J/ et ce que le locuteur RJ/ * l’aide de ce qu’il sait. oil* donc les en'eux qui se présentent * la linguistique$ @En se donnant pour tVc-e le langage elle s’efforce de dégager des uni!ersaux langagiers c’est%*%dire des propriétés !alables pour toutes les langues. En se donnant pour ob'et une ou plusieurs langues données elle tente d’identifier et décrire l’ense"ble des r#gles et des relations qui les caractérisent indi!iduelle"ent ou co"parati!e"entA ,Ze""our 300=$35.
)ibliogra&ie (-o"sM) Qoa" 1971 #spects de la théorie syntaique euil. aussure Rerdinand de ,1916 1978 ours de linguistique générale Da)ot p. 3%3. rri!é ?. Fadet R. Fal"ic-e ?. 1986 , La grammaire d’au+ourd’hui. uide alpha1étique de linguistique franaise, Rla""arion p. 63%7. Essono Kean%?arie 1998 2récis de linguistique générale l’Uar"attan p.=%=5. Ze""our &a!id 300= $nitiation la linguistique, Ellipses p. 13 3=%36.
85
LE SIGNE LINGUISTIQUE La tentati!e d’interpréter le "ot co""e signe et la langue co""e un s)st#"e de signes répond au besoin d’expliquer la nature de la langue en tant qu’instru"ent de co""unication. Les unités lexicales d’une langue sont des signes. n peut donc considérer que les "ots enregistrés dans un dictionnaire représentent la liste des signes a!ec lesquels op#re la langue en question. (’est Rerdinand de aussure qui au début du II%e si#cle ,ours, 1916 a élaboré une t-éorie co-érente du signe linguistique.
La t&éorie de Saussure Dour aussure le signe linguistique est @une entité ps)c-ique * deux facesA ,1916 éd. 1978$99. Jl est s)"bole et se caractérise par l’association constante dans une langue donnée d’un signifiant et d’un signifié. Le signi8iant %Sa' du signe linguistique est une i"age acoustique * l’oral ou grap-ique * l’écrit+ il rel#!e de la for"e ou encore de l’expression. (’est donc une for"e concr#te !isible ou perceptible * l’oreille qui ren!oie * un concept.
86
Le signifiant n’est pas tou'ours le son p-)sique "ais l’e"preinte ps)c-ique de ce son c’est%*%dire une for"e idéale t-éorique d’un élé"ent significatif. Hn ""e "essage peut tre dit par des personnes différentes a!ec des !oix différentes sans toutefois aboutir * un "essage différent. • Le signi8ié %Sé' est un concept il rel#!e du contenu. i le
signifiant est l’i"age acoustique le signifié est l’i"age conceptuelle. (’est l’idée ou le concept qu’é!oque le signifiant. Jl est donc la représentation ou la conceptualisation du référent linguistique. Le signe repose sur l’association de la for"e signifiante ou signifiant ,a et du contenu de signification ou signifié ,é. La signification est le produit d’une relation fonda"entale la relation de référence entre le langage et les c-oses. •
Le ré8érent représente la "anifestation du "onde
obser!able la réalité extra%linguistique * laquelle ren!oie le signe linguistique. Le référent est donc l’ob'et ou la classe d’ob'ets qui correspond au concept. insi le signe />LE est for"é de l’i"age acoustique rendue par l’enc-aSne"ent `tabl ,signifiant qui é!oque l’idée générale de table$ @ob'et en bois ser!ant * ) "ettre des c-oses a)ant des di"ensions précises et une for"e spécifiqueA ,signifié une idéee abstraite qui * son tour ren!oie * la réalité table ,référent.
87
n peut !isualiser la relation entre le signe linguistique et l’ob'et de la réalité qu’il représente par un triangle sé"iotique ou triangle de significations i"aginé par (-arles gden et J!or Pic-ards ,0he 4eaning of 4eaning, London 193$ Péférence ,concept signifié a
Péférent
,s)"bole
,c-ose no""ée
(e diagra""e per"et de faire les re"arques sui!antes$ % Jl existe un lien direct et réciproque entre le signifiant et le signifié. (ette relation rel#!e d’une si"ple con!ention entre les usagers de la langue. % La relation entre le signe et le référent est indirecte parce qu’elle est "édiatisée par le concept ,é. Les pointillés indiquent qu’il n’) a pas de lien naturel entre le signe et la c-ose signifiée ou référent. Jl faut donc retenir que pour aussure le signe linguistique est l’ense"ble for"é d’un signifié et d’un signifiant inti"e"ent unis$
signi8ié ,contenu sé"antique d’un concept SIGNE _ signi8iant ,i"age acoustique expression p-onique
88
(oncept et i"age acoustique sont pour aussure des entités ps)c-iques non "atérielles. /ous deux sont indissociables co""e le recto et le !erso d’une feuille de papier$ c’est un rapport d’association et non de représentation de l’un par l’autre. En d’autres ter"es le signifiant n’existe que par le signifié et réciproque"ent ce qui explique la présence des deux fl#c-es allant de l’un * l’autre dans le sc-é"a ,aussure 1916 éd.1978$99$ ignifié ignifiant
n a !u encore que le signe est distinct du référent. Le référent est une partie du "onde tre c-ose ou notion ,ou classe d’tres c-oses ou notions qui appartient au do"aine de l’expérience$ il a une existence extra%linguistique. Le signifié au contraire est une réalité ps)c-ologique$ c’est une abstraction qui regroupe un certain no"bre de caractéristiques co""unes !érifiées par l’tre la c-ose ou la notion en question.
La t&éorie de jel"slev En continuité a!ec la pensée saussurienne Louis U'el"sle! le principal représentant de l’école structuraliste de (open-ague appelée glossématique consid#re le signe linguistique co""e une
89
fonction c’est%*%dire une relation de dépendance entre deux plans$ le plan de l’expression ,qui concerne les sons donc le signifiant saussurien et le plan du contenu ,qui concerne le sens donc le signifié saussurien ces deux plans obser!ant les ""es r#gles d’organisation. (-aque plan présente une for"e ,qui rel#!e de la langue c’est%*%dire d’une structure et une substance ,qui rel#!e de l’usage de la !ariation indi!iduelle et n’entre pas dans un s)st#"e d’interdépendances$ substance (ontenu for"e JFQE LJQFHJ/J[HE JFQE
for"e Expression substance
• La substan!e de l’e#ression( il s’agit de la "anifestation
sonore acoustique. (’est le do"aine acoustico%p-onologique a"orp-e le continuu" acoustico%p-)siologique non di!isé. a description rel#!e de la p-onétique. • La 8or"e de l’e#ression( il s’agit du signifiant qui peut
se déco"poser en p-on#"es. (onsidérés sur le plan de la for"e les
90
p-on#"es se définissent les uns par rapport aux autres de "ani#re !ariable et arbitraire selon les langues for"ant donc une structure. a description rel#!e de la p-onologie. •
La substan!e du !ontenu( il s’agit du continuu"
a"orp-e et co"pact dans lequel les langues établissent des fronti#res conceptuelles. • La 8or"e du !ontenu( il s’agit du signifié en!isagé
co""e élé"ent d’une structure. a description rel#!e de la sé"antique. U'el"se! prend l’exe"ple du spectre des couleurs ,1968$71% 73. La substance des ter"es de couleur correspond au continuu" du spectre. La for"e du contenu est liée au découpage que c-aque langue effectue de "ani#re arbitraire entre les couleurs et qui per"et de les définir les unes par rapport aux autres. oici ci%dessous le tableau co"parant fran:ais et gallois$ gY)rd !ert bleu
glas
gris brun
llY)d
Le signifié ,ici telle couleur doit s’appré-ender par"i l’ense"ble des couleurs et ne se définit que par rapport aux autres couleurs c-aque langue opérant un découpage qui lui est propre.
91
Jl faut donc retenir qu ’une m8me su1stance etralinguistique peut se "anifester par des formes variées d’une langue *
l’autre. La dic-oto"ie for"e j!s.j substance peut expliquer les no"breuses di!ergences entre les langues situées * des ni!eaux différents d’anal)se. Dar exe"ple la relation de parenté ,directe ou collatérale tient de la substance extra%linguistique alors que son reflet linguistique diff#re selon les langues. insi le couple lexical nepot ,? et nepoatK ,R du rou"ain a co""e correspondants deux couples en fran:ais$ petit-fils 7 petite-fille respecti!e"ent neveu 7 ni*ce$
petit%fils petite%fille nepot nepoatB ne!eu ni#ce (’est une aire correspondant * une ""e substance * laquelle correspondent des for"es différentes ,il s’agit de la for"e du contenu propres aux deux langues exe"plifiées. Hne autre illustration du rapport entre l’identité de la substance du contenu et la !ariété des for"es dans différentes langues nous est fournie par la relation de possession i"pliquant un seul possesseur ,disons de la J%e pers. et un ou plusieurs ob'ets possédés. (ette relation s’expri"e par quatre for"es gra""aticales en rou"ain$ (1Kiatul) meu 7 (fata) mea, 1KieMii mei 7 fetele mele par 93
trois for"es en fran:ais$ mon (garon) 7 ma (fille), mes (garons 7 filles par deux for"es en espagnol$ mi (hi+o 7 hi+a), mis (hi+os 7 hi+as) ou par une seule for"e en anglais$ my (son 7 sonsA daughter 7 daughters).
Jl faut bien retenir que l’opposition entre les concepts de substance et de for"e en linguistique a le "érite de "ettre en é!idence que la réalité unitaire de par sa nature ob'ecti!e est anal)sée par les locuteurs et reflétée dans la langue de fa:on relati!e"ent différente d’une langue * l’autre. Et ceci s’étend des élé"ents appartenant au s)st#"e linguistique 'usqu’aux structures langagi#res co"plexes p-rases énoncés textes. Le rapport de solidarité entre contenu et expression institue la fonction sé"iotique$ @La fonction sé"iotique est en elle%""e une solidarité+ expresion et contenu sont solidaires et se présupposent nécessaire"ent l’un l’autreA ,U'el"sle! 1968$73%7. &onc dans la !ision de U'el"sle! @le signe désigne l’unité constituée par la for"e du contenu et la for"e de l’expression et établie par la solidarité que nous a!ons appelée fonction sé"iotiqueA , $dem$ 83.
La t&éorie de )loo"8ield elon la linguistique structurale a"éricaine le signe linguistique n’est pas con:u co""e une unité biplane ,une entité * deux faces co""e c-e aussure et U'el"sle! "ais co""e une 9
unité monoplane. Le signe linguistique est une p-onie ,une suite
constituée d’un ou plusieurs sons qui est en corrélation s)sté"atique a!ec un ob'et. Le concept est donc exclu de la définition du signe ,L. >loo"field 1970.
Les !ara!téristiques du signe linguistique d’ar3s Saussure • Le signe linguistique est linéaire. Jl est obligatoire"ent
ordonné dans le te"ps. &eux unités constituti!es de la langue deux sons ou deux "ots ne peu!ent se trou!er au ""e point de la c-aSne parlée$ il est i"possible de prononcer deux sons ou deux "ots * la fois. &’o< la propriété fonda"entale du langage qui fait que les énoncés sont des suites d’élé"ents discrets discontinus ordonnés de fa:on linéaire. • Le signe linguistique est vo!al parce qu’il utilise la !oix
-u"aine. Le langage est a!ant tout un p-éno"#ne !ocal. >eaucoup de langues -u"aines ont ignoré et continuent d’ignorer l’écriture. • Le signe linguistique est di88érentiel dans la "esure o< il
fonctionne par sa présence ou son absence co""e une unité discr#te discontinue. Le signe `Manar signifie @canardA et non pas ` ± Manar. Jl est signe par opposition * tous les autres signes du s)st#"e. •
Le signe linguistique est arbitraire: i""otivé:
!onventionnel. 9=
L’arbitraire du signe linguistique n a dé'* !u que la langue associe une certaine expression ,a et un certain contenu ,é en signes linguistiques. (ette association est arbitraire: !onventionnelle: c-aque langue la réalisant * sa fa:on. La principale caractéristique du signe linguistique selon aussure réside 'uste"ent dans son caract#re arbitraire c’est%*%dire i""oti!é. (ette affir"ation est fondée sur la constatation que le sens des "ots ne de"ande pas nécessaire"ent une certaine déno"ination. La preu!e en est l’existence des no"s différents dans différentes langues pour la ""e notion$ rou". casK fr. maison angl. house russe NoO ,dom etc. (’est cette absence de lien entre le contenu expri"é et l’expression que l’on no""e l’arbitraire du signe linguistique. Le signifiant dit aussure est @i""oti!é c’est%*%dire arbitraire par rapport au signifié a!ec lequel il n’a aucune attac-e naturelle dans la réalitéA ,1916 éd. 1978$101. Jl n’existe donc aucun lien intrins#que entre une table le concept de @tableA et la suite de sons `tabl+ aucun lien entre le canard et le no" du canard et ainsi de suite. En fait le ter"e d’ ar1itraire est quelque peu i"propre car il sugg#re l’idée que les su'ets parlants pourraient "odifier le signe * leur fantaisie. r entre le co"plexe sonore ,a et la notion ,é il existe un lien nécessaire con!entionnel qui découle de la nature de signal de la langue. (ette constatation a été nuancée par \"ile 95
>en!eniste qui souligne le fait qu’il existe un raort de né!essité entre signifiant et signifié puisque tous deux sont indissociables$ une fois que le lien entre signifiant et signifié est établi il est i"possible aux usagers de le "odifier sous peine de ne plus se faire co"prendre. En re!anc-e le signe dans son ense"ble c’est%*%dire le couple signifiant j signifié est arbitraire par rapport au référent extra% linguistique. En ""e te"ps il est le résultat d’une con!ention. Hne con!ention est un accord entre indi!idus. r la langue est une convention ,* long ter"e pou!ant se trans"ettre d’une génération *
l’autre. L’indi!idu ne peut c-anger la langue que dans la "esure o< la co""unauté linguistique est d’accord a!ec cette inno!ation et la "odification suit l’é!olution ob'ecti!e de la langue.
Le robl3"e du raort arbitraire < "otivé Le probl#"e du rapport arbitraire j "oti!é entre le a et le é est en!isagé de fa:on différente selon que l’on consid#re$ a le plan de la for"ation de la langue+ b celui de la langue dé'* for"ée. a elon l’opinion de la "a'orité des linguistes les pre"i#res "anifestations linguistiques ont été forcé"ent des inter'ections et des ono"atopées qui auraient pu é!oquer la représentation puis l’idée d’un ob'et d’un p-éno"#ne d’une situation. Les pre"iers "ots auraient donc eu un caract#re "oti!é. b &ans le cadre du s)st#"e dé'* for"é la plupart des élé"ents co"posants sont i""oti!és. L’ét)"ologie ,science qui 96
étudie l’origine et l’-istoire des "ots peut parfois expliquer pourquoi un ob'et porte un certain no". Dar exe"ple le fr. a1Pmer a signifié initiale"ent @précipiter dans un abS"eA+ étonner @frapper par le tonnerreA etc. "ais par l’efface"ent du sens initial l’indice qui s’est trou!é * la base de la déno"ination ne peut plus tre identifié par les locuteurs.
La "otivation du signe linguistique part les "ots non "oti!és il existe aussi de no"breux cas o< le signe est "oti!é. La "oti!ation est de deux t)pes$ a1solue et relative.
2. La "otivation absolue (e t)pe de "oti!ation renfer"e les "ots dont la for"e sonore reproduit certaines caractéristiques du contenu. • Les interje!tions$ ah D oh D aQ D, etc. représentent une
extériorisation naturelle de certains états affectifs. • Les ono"atoées$ cocorico D coucou D
tic-tac, etc.
é!oquent par i"itation une sensation auditi!e. ?ais attention les ono"atopées ne sont pas identiques dans toutes les langues$ le "iaule"ent d’un c-at le "ugisse"ent d’une !ac-e sont différents d’une langue * l’autre. (e qui signifie que la "oti!ation de l’ono"atopée n’est que partielle.
97
• Les "ots s$"bolis"e &onétique$ rou". PnghiMi,
sughiMa, v=+=i é!oquent partielle"ent par les sons le p-éno"#ne
désigné. n parle de s)"bolis"e p-onétique aussi lorsqu’un ou deux sons ont une signification quelconque par exe"ple le groupe fl dont on dit qu’il é!oquerait l’idée d’écoule"ent$ rou". fluviu fr. fleuve angl. to floR, etc. &e no"breux linguistes sont d’accord que les sonorités peu!ent a!oir une !aleur é!ocatrice expressi!e$ @Hn lien naturel existe entre les sons aigus et la clarté et entre les sons sourds et l’obscurité. &e l* il n’) a qu’un pas * faire pour !oir un rapport entre les "ots et les états d’V"eA ,. Kespersen ap. ?. (ressot Le style et ses techniques, Daris 1980$39. Les écri!ains surtout les
po#tes s)"bolistes * la suite de la t-éorie baudelairienne des correspondances essaient d’exploiter de fa:on s)sté"atique le pou!oir suggestif des sonorités. Dar exe"ple l’-ar"onie i"itati!e dans ce !ers de erlaine$ @Les sanglots longs des !iolons de l’auto"ne;A. 4. La "otivation relative (e t)pe de "oti!ation renfer"e les "ots qui présentent une for"e interne anal)sable c’est%*%dire une structure transparente. • Les "ots dérivés * l’aide de suffixes et de préfixes$ rou".
cititor, cKlKtorie fr. regagner, monumental sont "oti!és par rapport
98
* citi, cKlKtori respecti!e"ent gagner et monument ""e si ceux%ci sont * leur tour arbitraires ou i""oti!és. • Les "ots !o"osés( all. >asserfall, russe oNoTaN
(vodopad), -ongr. viseses @cascadeA sont "oti!és par le sens des
élé"ents co"posants$ @eauA et @c-uteA. &e ""e$ fr. perce-neige, angl. snoRdrop ,@goutte de neigeA all. SchneeglUcchen ,@cloc-ette de neigeA. Rréque""ent utilisée en sansMrit ou en !ieux grec la co"position est un procédé tr#s courant de for"ation de nou!eaux "ots dans des langues co""e l’alle"and le -ongrois le russe etc. Les 8igures de st$le sé"antiques Jl s’agit de "étap-ores co"paraisons telles que rou". fereastrK @-eures libresA fr. gueule @bouc-e d’ani"auxA → ,pop.
@bouc-eA+ un puits de mélancolie @gouffre insondable dk * une situation ps)c-ologique déplorableA+ un aigle ter"e laudatif quand il désigne une personne etc. La "oti!ation relati!e par la for"e interne représente un facteur de progr#s dans l’é!olution des langues+ elle réalise une écono"ie de signes par le recours au "atériel lexical dé'* existant.
La erte de la "otivation du signe linguistique Dar"i les causes se trou!ant * la base de la perte de la "oti!ation des signes linguistiques on peut "entionner$
99
La disarition du "ot de base Les !erbes rou". pieri et fr. périr < lat. DEPJPE ,for"é de DEP ^ JPE sont de!enus inanal)sables donc i""oti!és suite au fait que le !erbe eo, ire ,@allerA n’est entré que partielle"ent dans les langues ro"anes. &ans une fa"ille de "ots la structure "oti!ée est "aintenue par la perception d’une racine en tant que signe fonda"ental caractéristique de toute la fa"ille. En latin par exe"ple la structure anal)sable des "ots d’une ""e fa"ille est tr#s é!idente. (’est ainsi qu’autour de la racine (DJ se sont for"és des déri!és tr#s i"portants qui se sont conser!és dans les langues ro"anes$
(DJ >
LATIN
+*AN-AIS
*/U?AIN
capitare
%
cBpBta
accaptare
ac-eter
%
accaptiare
%
agBa
captiare
c-asser
%
excapitare
%
scBpBta
incapere
%
SncBpea
incipere
%
Sncepe
percipere
perce!oir
pricepe
recipere
rece!oir
%
100
apio, capere ne s’est conser!é ni en fran:ais ni en rou"ain.
(’est la raison fonda"entale de la perte de la structure anal)sable qui réunissait en latin toute la fa"ille lexicale for"ée autour de cette racine. Les !&ange"ents &onétiques Le lat. (LL(PE était for"é de (H? ^L(^PE structure longte"ps anal)sable pour les locuteurs car L(% restait intact. &ans les langues ro"anes ,rou". culca fr . coucher * cause de l’é!olution p-onétique le lien a!ec loc respecti!e"ent lieu s’est perdu. Jl peut ""e arri!er co""e le fait re"arquer aussure ,1916 éd.1978$103 qu’un "ot perde son caract#re ono"atopéique suite * l’é!olution p-onétique de!enant ainsi i""oti!é$ lat. DJDJ DJDJQE,? > fr. pigeon. Les !&ange"ents de sens (ertains "ots d’une fa"ille liés par une ""e racine peu!ent a!oir une é!olution sé"antique di!ergente de!enant de la sorte i""oti!és$ rou". ne1un n’est plus senti co""e un déri!é anton)"ique de 1un. (’est aussi le cas du fr. route > lat. PHD/ part. passé de rumpere @ro"preA. 'upta initiale"ent épit-#te de via ,via rupta
@routeA arri!e * désigner tout seul une @routeA. 'oute de!ient ainsi
101
un "ot i""oti!é car aucune attac-e sé"antique n’est plus possible entre route et rompre. L’e"runt L’e"prunt représente le cas des "ots qui passent d’une langue o< ils étaient anal)sables donc "oti!és dans une autre o< ils perdent leur "oti!ation. Dar exe"ple rou". gardero1K, portmoneu, a1a+ur, tir1uVon e"pruntés au fran:ais garde-ro1e, porte-monnaie, a1at-+our, tire-1ouchon, ne sont plus anal)sables dans leurs élé"ents
co"posants co""e dans la langue d’origine. ?algré les facteurs de perte de la "oti!ation la tendance générale de la langue !ise * la renforcer. partir de "ots existants on en for"e continuelle"ent d’autres qui de!iennent de la sorte "oti!és$ rou". floarea-soarelui , floare ^ soare fr. compta1le, compta1ilité ,< compte etc. (’est un p-éno"#ne qui "#ne au
renforce"ent du sens concret. (ela répond au principe d’écono"ie des "o)ens linguistiques et représente un facteur de progr#s dans la langue.
)ibliogra&ie >en!eniste \"ile 1966 et 197= 2ro1l*mes de linguistique générale 3 !ol. Falli"ard. >loo"field Leonard Language ,19 trad. fr. 1970 Le langage. 103
(oCeriu Eugenio 1995 $ntroducere Pn lingvisticK Editura Ec-inox p. 31%3 50%51 56%57 9=%95 130%13. U'el"sle! Louis 1968 2rolégom*nes une théorie du langage ?inuit. ?iclBu Daul 1967 Kile pierderii motivKrii Pn france6K Vi Pn rom=nK in @Droble"e de ling!isticB generalBA !ol. >ucureCti p.116%119. aussure Rerdinand de ,1916 éd.1978 ours de linguistique générale Da)ot p. 97%11 Fraur lexandru tati orin Tald Lucia ,red. 1973 0ratat de lingvisticK generalK, Editura cade"iei p.18%199. ?iclBu Daul 1970 Le signe linguistique XlincMsiecM Daris Edition de l’cadé"ie >ucarest. asiliu E"anuel 1993 $ntroducere Pn teoria lim1ii Editura cade"iei Po"Vne >ucureCti p. 1=%36. Tald Lucia ,red. 1977 #ntologie de tete de lingvisticK structuralK /ipografia Hni!ersitBii din >ucureCti p. 15=%169.
10
LA 0/U)LE A*TI9ULATI/N 0U LANGAGE U?AIN Le langage -u"ain est articulé. Ror"ulée par ndré ?artinet ,1970$1%15 la t-éorie de la double articulation du langage concerne la co"binaison des élé"ents unitaires constitutifs du "essage. Elle stipule que le langage obser!e deux t)pes d’organisation ou articulation en élé"ents distincts constituants du "essage. La re"i3re arti!ulation co"prend des unités biplanes. Le "essage peut se déco"poser en une c-aSne d’unités significati!es associées * une for"e !ocale la co"binaison de ces unités obéissant * certaines r#gles. &ans la ter"inologie de ?artinet cette unité est le "on3"e. Le "on#"e ,du grec monos @seulA est la plus petite unité douée d’une for"e sonore ,le signifiant et d’un sens ,le signifié. Jl ne doit pas tre confondu a!ec le "ot qui peut se déco"poser en plusieurs "on#"es. Dar exe"ple dans maison il ) a un seul "on#"e alors que dans maisonnette il ) en a deux , maison et ette suffixe di"inutif. &e ""e la for"e !erbale chantons se
10=
co"pose du radical chant- et de la désinence !erbale -ons alors que dans re+eta1le, on distingue trois "on#"es$ le préfixe itératif re- la racine -+et et le suffixe -a1le. Le "on#"e peut donc tre un "ot si"ple ,maison, fleur un radical , chant- un préfixe , re- un suffixe ,%ette une désinence , -ons. &onc$ L’organisation des unités linguistiques dans un énoncé donné constitue la pre"i#re articulation du langage. La deu#i3"e arti!ulation concerne la co"binaison p-onique. i l’on c-erc-e * déco"poser le "on#"e en unités de rang inférieur il n’existe plus d’unités de sens et l’on entre alors dans le plan p-onique. Hn no"bre restreint d’unités p-oniques distinctes les sons de la langue se co"binent pour for"er un no"bre tr#s étendu de "on#"es. (es unités "onoplanes de la deuxi#"e articulation sont appelées &on3"es. Les p-on#"es sont doués de for"e sonore et dépour!us de sens$ sac
`saM
1 "on#"e
p-on#"es
dent
`d
1 "on#"e
3 p-on#"es
Les p-on#"es ont une !aleur pertinente d’opposition ser!ant * distinguer les signes linguistiques$
105
`f j `! fin j !in `t j `d ton j don `p j `b pierre j bi#re poule j boule raison pour laquelle ils sont appelés unités distinctives . Jl faut "entionner que les études de p-onologie ont été initiées par les représentants de L’école structurale de Drague ,!. c-ap. Iref aperu des idées linguistiques . La co"binaison des unités distincti!es ,les p-on#"es dans l’intention de réaliser des oppositions significati!es ,lexicales ou gra""aticales représente pour ?artinet la deuxi#"e articulation du langage. Le no"bre de p-on#"es !arie d’une langue * l’autre "ais il est fixe pour une langue donnée. Jls appartiennent * une liste fer"ée. (-aque langue poss#de donc un no"bre fini de p-on#"es.
Les unités linguistiques de base ?artinet distingue par"i les "on#"es les le*mes et les morph*mes.
Les le#3"es sont des "on#"es appartenant * un in!entaire illi"ité * une classe ou!erte. Jls trou!ent leur place dans le lexique le !ocabulaire de la langue.
106
Les "or&3"es sont des "on#"es rele!ant de la gra""aire. (e sont des gra""#"es. Jls sont en no"bre li"ité et appartiennent * une classe fer"ée. Le s$ntag"e (e ter"e est tr#s courant dans la t-éorie linguistique "oderne. aussure l’a proposé pour désigner toute co"binaison réunion ou fusion de deux ou plusieurs unités significati!es en un co"plexe. Dour ?artinet toute co"binaison d’unités de pre"i#re articulation ou "on#"es est appelée s)ntag"e. Jl s’agit donc d’une unité s)ntaxique découlant d’une collocation d’élé"ents lexicaux. Les r#gles de groupe"ent !arient selon les langues. Le ter"e syntagme en gra""aire générati!e est tou'ours sui!i d’un qualificatif qui définit sa catégorie gra""aticale c’est%*% dire sui!ant le r2le et la fonction des "on#"es qui co"posent c-aque s)ntag"e. Dar exe"ple$ 6 s$ntag"e no"inal ,abrégé SN constitué d’un no" é!entuelle"ent a!ec un prédéter"inant et un ou plusieurs déter"inants$ une maison ce 1on 4. &upont, l’enfant de ma voisine +
6 s$ntag"e verbal ,S; constitué d’un !erbe et de son auxiliaire é!entuelle"ent sui!i d’un ou de deux co"plé"ents d’ob'et$ , 2ierre se prom*ne ,il mange une pomme ,il a écrit une lettre son ami +
107
6s$ntag"e adje!tival ,SA constitué d’un ad'ectif le cas éc-éant précédé d’un ad!erbe et sui!i d’un co"plé"ent de l’ad'ectif$ ,un tr*s 1eau , film , ,un él*ve enclin la paresse, ,une +eune fille plus appliquée que sa coll*gue +
6 s$ntag"e réositionnel ,S, constitué d’une préposition et sui!i d’un s)ntag"e no"inal$ , une ta1le de 1ois+ ,des ar1res en fleur (il pense) son eamen .
Le tableau des unités linguistiques %selon ?artinet' Unités de la deu#i3"e arti!ulation ,&on3"es
Unités de la re"i3re arti!ulation ?on3"es
S$ntag"es
1non!és
;o$elles 9onsonnes Se"i6!ons. Le#3"es ?or&3"es SN S; SA S, Si"les 9o"le#es
0é8inition de la langue En!isagée sous l’angle de la t-éorie discutée la langue peut se définir co""e un syst*me de signes vocau dou1lement articulés, propre une communauté linguistique donnée. Dlus exacte"ent
pour ?artinet représentant de L’école linguistique appelée fonctionnaliste, la langue est @un instru"ent de co""unication
selon lequel l’expérience -u"aine s’anal)se différe""ent dans c-aque co""unauté en unités douées d’un contenu sé"antique et d’une expression p-onique les "on#"es+ cette expression p-onique
108
s’articule * son tour en unités distincti!es et successi!es les p-on#"es en no"bre déter"iné dans c-aque langue dont la nature et les rapports "utuels diff#rent eux aussi d’une langue * une autreA ,?artinet 1970$30.
La double arti!ulation et l’é!ono"ie du langage La double articulation est l’un des traits spécifiques qui particularisent le langage -u"ain par rapport aux autres s)st#"es de co""unication. Elle per"et de réaliser l’écono"ie du "atériel linguistique la langue étant un outil de co""unication souple facile * "anier et capable de trans"ettre une infor"ation co"plexe a!ec écono"ie de "o)ens d’expression. Le no"bre des énoncés possibles dans une langue est t-éorique"ent infini. &e ""e la liste des "on#"es d’une langue est ou!erte$ on ne peut pas préciser a!ec exactitude le no"bre de "on#"es lexicaux d’une langue donnée. En re!anc-e la liste des p-on#"es est fer"ée ,une trentaine dans le s)st#"e de c-aque langue. lors l’écono"ie de "o)ens linguistiques signifie qu’* partir d’un no"bre fini de sons on peut for"er un no"bre infini de "on#"es et donc é"ettre un no"bre infini d’énoncés.
)ibliogra&ie ?artinet ndré 1970 !léments de linguistique générale r"and (olin Daris p. 7%10 1%15 17%18.
109
DEUXIÈME SECTION
SN9*/NIE 6 0IA9*/NIE Le ter"e de synchronie a été introduit en linguistique par aussure en opposition * celui de diachronie ,ours 1916 c-ap. JJJ. La s$n!&ronie ,du grec syn @a!ecA et chronos @te"psA représente l’aspect de la langue ,et son étude * un "o"ent donné. La dia!&ronie ,du grec dia @* tra!ersA et chronos @te"psA est l’é!olution de la langue et l’étude de cette é!olution. Le caract#re en quelque sorte -étérog#ne de ces définitions i"pose une précision préli"inaire$ la s)nc-ronie et la diac-ronie dans la !ie de la langue ne se confondent pas a!ec la s)nc-ronie et la diac-ronie en tant que principes d’in!estigation de la langue.
a. La s$n!&ronie et la dia!&ronie dans la vie de la langue Hne statique absolue de la langue n’existe pas. La langue en tant que p-éno"#ne social est en é!olution per"anente. La s)nc-ronie est une section découpée dans le flux de la langue un
110
point sur la ligne ininterro"pue du "ou!e"ent un "o"ent dans l’écoule"ent continu de la diac-ronie. La s)nc s)nc-r -ron onie ie et la dia diac-r c-ron oniie dans dans la lang ngue ue on ontt été représentées par aussure ,1916 éd.1978$115 sous la for"e de deux axes qui se croisent l’un -oriontal > ,de la s)nc-ronie et l’autre !ertical ( & ,de la diac-ronie. 9
si"ultanéitésLinguistique A) _ axe des si"ultanéitésLinguistique s)nc-ronique
A
/
)
90 _ axe des successi!ités spect prospectif cours du te"ps spect rétrospectif rétrospectif /0 ,suit le cours
0
/9 ,re"onte le cours du te"ps Linguistique diac-ronique
Le "o"ent s)nc-ronique contient un élé"ent d)na"ique dk * la tendance * l’inno!ation et un autre statique déter"iné par la tradition. Jl s’agit en so""e de la coexistence dans le s)st#"e d’élé"ents !ieillis en !oie de disparition et d’élé"ents nou!eaux en !oie d’affir" ir"ation. insi en "orp-ologie ie on obse bser!e fréque""ent l’existence si"ultanéee dans un état de langue unique de plus plus d’un d’un s)st# s)st#"e "e ,plu ,pluri riel el des des no" no"ss en -alG -au et -s ou en s)ntaxe ,ne W pas 7 pas co""e "orp-#"es de la négation. &es fait faitss de "" "ee ord ordre s’ob s’obse ser! r!eent en pp-on onoologi logiee. La si" si"ple ple constatation de l’existence de ces usages différents rel#!e de la s)nc-ronie. ?ais d#s qu’on obser!e que l’un d’eux plus fréquent 111
que l’autre se"ble tre en cours de généralisation on introduit iné!itable"ent une considération diac-ronique. Jl faut encore préciser que le @s)nc-roniqueA n’est pas * propre"ent parler du @statiqueA puisque le fonctionne"ent nor"al d’une langue c’est dé'* du "ou!e"ent ""e si ce n’est pas de l’é!olution. &ans la langue la s)nc-ronie et la diac-ronie ne s’excluent donc pas+ la s)nc-ronie est un "o"ent de la diac-ronie. Jl ) a un rapport dialectique entre ces deux aspects rele!é aussi par (oCeriu ,1958$15=%155$ @La langue fonctionne en s)nc-ronie et se constitue en diac-ronieA. b. La s$n s$n!&ronie et la dia!&ronie 6 rin!ies
d’investigation de la langue Le probl#"e du rapport entre s)nc-ronie et diac-ronie se pose différe""ent différe""ent en linguistique. •
La linguistique s$n!&ronique étudie la langu guee
abst abstra racction tion faite aite de l’a l’action tion du te" te"ps sur sur elle le sur sur l’ax l’axee des si"ultanéités. Elle fait apparaStre les relations instituées entre les unités dans un état de langue donné c’est%*%dire les s)st#"es que cons consttitue ituennt ces un unit itéés+ par exe" xe"ple ple le s)st s)st#" #"ee du no no" "bre bre gra""atical du fran:ais conte"porain. Elle en!isage donc la langue dans son fonctionne"ent interne telle que parlée au sein d’un groupe
113
* un "o"ent précis de son é!olution -istorique et sans référence aux états antérieurs. Dar exe"ple le fran:ais du IJ%e si#cle de 1700 ou de 1995. &onc l’étude s)nc-ronique d’une langue porte sur un état déter"iné qui peut tre actuel ou ,tr#s reculé dans le te"ps ,par exe"ple le latin. linguisti stique que dia!&ron dia!&roniqu iquee étudie • La lingui étudie l’int l’inter! er!ent ention ion du facteur @te"psA dans la langue$ son do"aine est celui des p-ases successi!es de l’é!olution d’une langue. Elle étudie et co"pare les différents états d’une langue * tra!ers le te"ps. Les c-ange"ents atteignent tous les s)st#"es constitutifs de la langue. Dar exe"ple la co"paraison du s)st#"e p-onologique du fran:ais "oderne * celui du latin dont il est issu donne une idée de l’a"pleur du c-ange"ent$ 5 !o)elles en latin c-acune d’elles co"portant une opposition de longueur 1= en fran:ais ,dans certains s)st#"es sans opposition de longueu longueurr pertine pertinente nte.. [uant [uant au s)st#" s)st#"ee "o "orprp-os) os)ntax ntaxiqu ique e on se cont conten ente tera ra de do donn nner er l’ex l’exe" e"pl plee des des "orp-# orp-#"e "ess des des fonc foncti tion onss no" no "inal inales es$$ "anif anifes esté tées es en lati latinn par par l’op l’oppo posi siti tion on des des cas cas de la déclinaison les fonctions du s)ntag"e no"inal le sont en fran:ais par l’ordre des "ots et par les prépositions. La déclinaison dé'* réduite en ancien fran:ais * deux cas a enti#re"ent disparu pour les no"s en fran:ais "oderne. &es constatations si"ilaires peu!ent tre faite faitess en en!i en!isa sage gean antt le s)st# s)st#"e "e lexi lexico cosé sé"a "ant ntiq ique ue$$ le sens sens des des élé"ents linguistiques est aussi affecté par l’é!olution diac-ronique. Dar Dar exe" exe"pl ple e le sign signif ifia iant nt chef du lat. caput affecté en ancien 11
fran:ais fran:ais au au signifié signifié AtteA AtteA ,il en subsis subsiste te dans le le co"posé co"posé couvrechef est est en fran fran::ais ais "od oder erne ne réser éser!é !é au sign signif ifié ié @supé supéri rieu eurr
-iérarc-iqueA. La ling lingui uist stiqu iquee diac diac-r -ron oniq ique ue est est do donc nc un unee ling lingui uist stiq ique ue -istorique. Elle présente deux perspecti!es l’une suit le cours du te"ps axe & et l’autre re"onte le cours du te"ps axe (. n peut peut se de"an de"ande der r é!id é!ide" e"" "ent ent s’il s’il est est po poss ssib ible le de dissocier l’étude du fonctionne"ent de celle de l’é!olution toute langue c-angeant * tout instant. Dourtant dans certaines étapes de la rec-erc-e la séparation entre la s)nc-ronie et la diac-ronie est non seule"ent reco""andée "ais ""e nécessaire. . ?artinet ,1967 3%3 "ontre qu’un ""e fait peut tre étudié soit d’un point de !ue s)nc-ronique soit d’un point de !ue diac-ronique. Qous e"pruntons son exe"ple ,p. 39$ @oixante%six Darisiens nés a!ant 1930 réunis par le -asard ont tous deux !o)elles distinctes dans patte et p=te+ par"i quelques centaines de Darisiens nés apr#s 19=0 plus de 60m ont on t dans dans ces ces "o "ots ts un unee " "" "e !o !o))elle elle `aA `aA.. En s)nc s)nc-r -ron onie ie on constate que l’opposition `a !s. ` n’est pas générale dans l’usage actu actuel el et qu quee la conf confus usion ion é!en é!entu tuel elle le entr entree ces ces deux deux pp-on on#" #"es es n’e"pc-e pas la co""unication. En diac-ronie on constatera que l’opposition entre `a !s. ` a tendance * disparaStre de l’usage parisien.
11=
!. La s$n! s$n!&r &ron onie ie et la dia! dia!&r &ron onie ie – dans dans l’&i l’&ist stoi oire re de la linguistique La rec-erc-e s)nc-ronique est tout aussi 'ustifiée que celle diac-ronique+ par surcroSt elle est de!enue ""e ""e une condition de la rec-erc-e diac-ronique. En en!isageant le probl#"e du rapport entre s)nc s)nc-r -ron onie ie et diac iac-ron -ronie ie du po poin intt de !u !uee de l’l’-isto istoir iree de la linguistique on constate que le IJI%e si#cle a été do"iné par la !ision -istorique dans la rec-erc-e des faits de langue alors que le II%e II%e si#c si#cle le a !u naSt naStre re la tend tendan ance ce cont contra rair ire$ e$ la desc descri ript ptio ionn "inutieuse attenti!e des élé"ents du s)st#"e et de leurs relations en de-ors de considérations sur leur c-ange"ent dans le te"ps. auss aussur uree acco accord rdee la pri" pri"au auté té t-éo t-éori riqu quee et "ét-o ét-odo dolo logi gique que * la linguistique s)nc-ronique sur la diac-ronie$ @L’aspect s)nc-ronique pri"e sur l’autre puisque pour la "asse parlante il est la seule réalitéA , ours, p. 138. (ette réduction scientifique est nécesaire du point de !ue "ét-odologique$ on tra!aille a!ec des faits de langue existant en conco"itance en négligeant te"poraire"ent ce qui n’appartient pas au s)st#"e en!isagé du point de !ue statique. Le résultat en sera une i"age i"age fid#le fid#le de la "ani#re dont la langue langue @estA et @fonction @fonctionneA neA * un "o"ent donné. Le danger consiste * décréter que les rec-erc-es s)nc-roniques représentent l’unique préoccupation 'ustifiée de la rec-erc-e linguistique. ?ais notre i"age de la langue en serait ainsi unilatérale et appau!rie. La s)nc-ronie ne peut pas répondre * des 115
questi questions ons fonda" fonda"ent entale aless telle telless que$ que$ (o""e (o""ent nt la langue langue est%el est%elle le arri!ée * l’état actuel 4 (o""ent c-ange%t%elle 4 [uelles sont les causes de ce c-ange"ent 4 La réponse nous est donnée par la lingui linguisti stique que diac-r diac-roniq onique ue "a "ais is pas celle celle de !ieill !ieillee tradit tradition ion qui igno ignorrait ait la recrec-er ercc-ee s)nc s)nc-r -ron oniq ique ue "ais ais par par la ling lingui uist stiq ique ue diac-r diac-roni onique que "o "oder derne ne qui !alori !alorise se pleine pleine"e "ent nt les résul résultat tatss des des recrec-er ercc-es es s)nc s)nc-r -ron oniq ique ues. s. L’é! L’é!ol olut utio ionn d’un d’un s)st s)st#" #"ee en un s)st#"e s)st#"e > qui lui est postérieur postérieur ne peut tre décrite décrite qu’en ter"es ter"es de transfor" transfor"ation ation de la structure s)nc-roniqu s)nc-roniquee et une autre structure structure s)nc s)nc-r -ron oniq ique ue >. /out /outee é!ol é!olut utio ionn "e "ett en caus causee l’or l’orga gani nisa sati tion on générale du s)st#"e+ son étude ne peut se faire sans connaissance préalable des états états s)nc-roniques. u'ourd’-ui l’intért pour la diac-ronie est tr#s grand. Dar exe"ple une des préoccupations de!enue "oderne est la réanal)se et la gra""aticalisation dans l’é!olution des langues. Hne !ision intégrale sur la langue i"pose donc d’appliquer les deux t)pes de rec-erc-e. L’un ou l’autre ont leur intért leur nécessité$ la description co"pl#te d’une langue doit non seule"ent contenir les deux "ais il serait aussi sou-aitable que l’un puisse per"ettre de co"prendre co"prendre et de pré!oir l’autre. l’autre.
116
)ibliogra&ie aussure Rerdinand de ,1916 éd.1978 ours de linguistique générale Da)ot p.11=%1=0. (oCeriu Eugenio 1958 Sincron3a, diacron3a e historia. !l pro1lema del cam1io lingX3stico ?onte!ideo. ?artinet ndré 1955 /conomie des changements phonétiques RrancMe. ?artinet ndré 1967 !léments de linguistique générale, r"and (olin. rri!é ?. Fadet R. Fal"ic-e ?. 1986 La grammaire d’au+ourd’hui, Rla""arion , p. 330%33= 661%66. Fraur l. Tald Lucia 1965 ScurtK istorie a lingvisticii Editura tiinificB p. 75%76. Fraur lexandru ,coord. 1973 $ntroducere Pn lingvisticK, Editura tiinificB p. 386%00. Fraur lexandru tati orin Tald Lucia ,red. 1973 0ratat de lingvisticK generalK, Editura cade"iei PP p. 51%68.
117
LA ?1T/0E 9/?,A*ATI;E ET IST/*IQUE La linguistique "oderne scientifique date du début du IJI% e si#cle étant étroite"ent liée * la création de la "ét-ode co"parati!e et -istorique. u'ourd’-ui encore c’est la principale "ét-ode d’étude de l’-istoire des langues. Elle représente un ense"ble de procédés * l’aide desquels on étudie l’é!olution des langues apparentées et !ue d’éclairer leur -istoire. Elle a pour tVc-e l’établisse"ent de la parenté génétique le classe"ent des langues en fa"illes linguistiques et la reconstruction des langues ,ou des for"es linguistiques non attestées.
AerHu &istorique de la "ét&ode La création de la "ét-ode co"parati!e et -istorique a été préparée par une longue période o< l’on a rasse"blé un ric-e "atériau linguistique et l’on a fait les pre"i#res tentati!es de classer les langues d’apr#s les resse"blances entre elles. &é'* au début du IJ%e si#cle &ante , &e vulgari eloquentia a!ait entrepris d’in!entorier pour les co"parer les dialectes italiens ou encore de
118
classer en fa"illes les langues européennes. u IJ%e si#cle on for"ule l’idée de la descendance des langues ro"anes du latin. Les tentati!es pour répertorier les langues et les classer en les co"parant ne sont donc pas tout * fait nou!elles. La !oie !ers la création de la "ét-ode a été ou!erte a!ec la décou!erte du sansrit par les p-ilologues européens. Le sansMrit la langue sacrée des bra-"ans de l’Jnde conser!é dans de no"breux textes écrits dans le pre"ier "illénaire a!. K. (. a été connu 'usqu’* la conqute de l’Jnde par les nglais unique"ent par les érudits indiens. Les resse"blences entre le sansMrit et certaines langues européennes ont été rele!ées * plusieurs reprises "ais leur explication par la descendance de ces langues d’une source co""une a été for"ulée pour la pre"i#re fois par l’nglais Tillia" Kones en 1786 lors d’une co""unication soutenue * la ociété Po)ale d’sie de (alcutta dans laquelle il soutient la parenté du sansMrit a!ec le latin le grec et les langues ger"aniques. La fin du IJJJ%e si#cle "arque donc une étape i"portante car on a c-erc-é * regrouper les langues * partir d’origines co""unes. Hne autre étape "a'eure au début du IJI%e si#cle fut de proposer une co"paraison des langues fondée sur leur structure gra""aticale. (’est dans ce cadre que Til-el" !on Uu"bldt ou Rriedric- c-legel proposent une telle t)pologie des langues. ?ais la gra""aire co"parée n’est pas encore née pour autant car cette
119
t)pologie oppose des t)pes de langues et ne c-erc-e pas * é!aluer le degré de parenté entre elles. Les principes de l’élaboration de la "ét-ode co"parati!e et -istorique ont été élaborés par Rran >opp et Pas"us PasM. Le "é"oire publié par le linguiste alle"and Rran >opp en Le Syst*me de con+ugaison du sansrit comparé celui du 1816 , Le grec, du latin, du perse et du germanique est considéré co""e
l’acte de naissance de la "ét-ode co"parati!e et -istorique ,bien que le li!re de PasM ait été écrit dé'* en 181= en danois et publié en 1818. &ans cet ou!rage tout co""e dans sa gra""aire co"parée des langues indo%européennes , !olu"es 18%1853 >opp a "is un accent particulier sur la morphologie ,les for"es gra""aticales en particulier les désinences pour dé"ontrer les rapports de parenté entre les langues. (e principe est !alable encore au'ourd’-ui. Jl a déduit que les langues en question pro!iennent d’une langue non attestée ,no""ée arbitraire"ent par les linguistes l’ indo%européen dont les traits se sont le "ieux conser!és en sansMrit. Le linguiste danois Pas"us PasM dans son ou!rage publié en 1818 en danois , $nvestigation sur l’origine du vieu norrois ou islandais o< il étudie les relations entre l’islandais les langues
ger"aniques le grec le latin le sla!e et l’ar"énien dé"ontre les traits traits indo%e indo%euro uropée péens ns des des langue languess ger"a ger"aniq niques ues.. Rondat Rondateur eur de la gra""aire -istorique et de la p-ilologie nordiques PasM a établi le principe des correspondances phonétiques le principal point d’appui 130
dans l’application de la "ét-ode co"parati!e et -istorique. PasM s’intéresse ainsi aux c-ange"ents de lettres et aux transfor"ations p-oniques é!oquant la nécessité d’établir des correspondances c’es c’est% t%**%dir %diree des des r#gl r#gles es de pass passag agee d’un d’unee lang langue ue * l’au l’autr tre. e. La co"paraison n’est plus seule"ent gra""aticale "ais lexicale et p-onique. Dar Dar la sui suite Kac Kacob Fri"" i"" dans dans sa &eutsche rammati ,1819 co"pare les langues dans une perspecti!e -istorique fondée sur des crit#res "orp-ologiques d’abord p-onétiques ensuite. son tour ugust c-leic-er s’appuie sur des lois de transfor"ations p-onétiques s)sté"atisées pour tenter de re"onter * une -)po -) pott-éétiqu tiquee lang langue ue orig origin ineelle lle. Dla Dlacée cée sous sous l’in l’infl flue uennce des des rec-ercrec-erc-es es biologique biologiques s et plus particuli particuli#re" #re"ent ent du darYinis" darYinis"e e qui ra)onnent * l’époque sur la plupart des disciplines scientifiques ,une langue naSt se dé!eloppe puis décline et "eurt cette rec-erc-e le cond condui uitt * l’él l’élab abor orat atio ionn d’un d’un arbre rbre géné généal alog ogiq ique ue des des lang langue uess per"ettant de situer situer la fa"ille fa"ille indo%européenne par par rapport * d’autres d’autres fa"illes linguistiques , Stamm1aum 0heorie. La "ét-ode co"parati!e et -istorique a été ensuite appliquée * des groupes de langues plus restreints. Feorg (urtius l’e"ploie dans l’étude des langues classiques . U. ostoMo! l’applique aux lan langues sla!es alors que Rriedric- &ie ie ,ram ramm mati ati de derr romanischen Sprachen !olu"es >onn 186%18= 'ette les bases
de la gra""aire co"parée des langues ro"anes. 131
Les représ représent entant antss de l’écol l’écolee des des néo%gr néo%gra"" a""air airien ienss ,Xar ,Xarll >rug"ann Uer"ann st-off etc. courant for"é par des 'eunes linguistes * Leipig ont élaboré des gra""aires -istoriques des langues indo%européennes et se sont donné pour a"bition d’établir des lois * caract#re uni!ersel et i""uable par la prise en co"pte de nou!eaux facteurs d’é!olution par exe"ple le contact géograp-ique entre langues. (es orientations sont liées au dé!eloppe"ent de la dialectologie science de l’étude des dialectes. &es "érites incontestables dans le perfectionne"ent de la "ét-ode re!iennent * Rerdinand de aussure et * ses él#!es. La contribution la plus i"portante de aussure est son cél#bre 4émoire sur le syst*me primitif des voyelles dans les langues indoeuropéennes ,1878 o< il reconstitue un état plus ancien de l’-istoire
de la langue co""une et 'ette les bases du procédé de la reconstruction interne. Dlus Dlus tard tard \"il \"ilee >en! >en!en enis iste te appl appliq ique ue la reco recons nstr truc ucti tion on interne en "orp-ologie , 5rigines de la formation des noms en indoeuropéen 195.
nto n toin inee ?eil ?eille let t indo indo%e %eur urop opén énis iste te répu réputé té , La méthode comparative en linguistique historique, slo 1935 corrige l’erreur
d’a!oir considéré la langue%source co""e étant unitaire bien qu’on puisse supposer qu’elle aussi était di!isée en dialectes (Les dialectes indo-européens, Daris 1908.
133
Qégligée ou repoussée par certaines écoles linguistiques "odernes qui s’occupent intensé"ent de la description de la langue la "ét-ode co"parati!e et -istorique continue d’tre le principal inst instru ru" "ent ent de tra! tra!ai aill dans dans la ling lingui uist stiq ique ue -ist -istor oriq ique ue et le seul seul instru"ent de reconstruction des langues non attestées.
Les rin!ies de la "ét&ode L’application de la "ét-ode co"parati!e et -istorique a été possible grVce * deux caractéristiques caractéristiques de la langue$ a la non% "oti!ation de la for"e sonore par rapport au sens ,le caract#re arbitraire du signe linguistique+ !. c-ap. Le signe linguistique et b la régularité des c-ange"ents p-onétiques. a. L’arbitraire du signe linguistique Jl s’agit du fait que dans des langues différentes le ""e concept porte des no"s différents ,par exe"ple rou". om angl. man -ongr. em1er c-in. 6en, etc.. ’il arri!e que dans deux langues non apparentées les ""es "ots aient des for"es resse"blantes il s’agit soit$ % des "ots i"itatifs ,ono"atopées qui sont "oti!és$ lat. cuculus rus.cucusa all. Yucuc, angl. cucoo turc gugu etc.+
% des "ots du langage enfantin du t)pe mama, tata, papa pro!enant d’articulations d’articulations in!olontaires des des enfants+
13
% des des e" e"pr prun unts ts$$ par par exe" exe"pl plee rou" rou".. 1ivol, g=t milK, ranK e"pr e" prun unté téss aux aux lang langue uess sla!e sla!es+ s+ les les "o "ots ts turc turcss am1Xlans espres, oto1Xs sont * leur tour e"pruntés au fran:ais etc.+
% des resse"bl resse"blances ances dues au -asard$ -asard$ c-in iaMK et rou". raMK+ rou". fiu @filsA et -ongr. fiZ @gar:onA+ 1ad @"au!aisA @"au!aisA en anglais et en persan etc. &onc des resse"blances fondées sur de tels p-éno"#nes ne peu!ent constituer un argu"ent en fa!eur de la parenté de deux langues. ?ais si l’on éli"ine de la sp-#re des rec-erc-es co"parati!es et -istoriques ces t)pes de resse"blances et l’on se trou!e en présence de resse"blances ou d’identités p-onétiques sé"antiques et gra""aticales "assi!es c’est qu’il ) a apparente"ent linguistique. Dar exe"ple$ LATIN
*/U?AIN
+*AN-AIS
ITALIEN
ES,AGN/L
R(H%J L%J
foc soare o" lup cVnta
feu soleil -o""e l ou p c-anter
fuoco sole uo"o l u po cantare
fuego sol -o"bre lobo cantar
U?% JQJ LHDH%J (Q/%PE
&ans &ans le cas cas des des langu langues es appa appare rent ntée éess ,tel ,telle less les les lang langue uess ro"anes issues du latin le no"bre d’élé"ents se"blables est en principe considérable. Les resse"blances resse"blances !isent surtout les "ots du
13=
fonds principal ,le no)au du !ocabulaire et les for"es gra""aticales. L’argu"ent le plus concluant de la parenté des langues est la resse"blance des for"es gra""aticales irréguli#res. Dar exe"ple$ Sans=rit
Latin
Gotique
sti
est
ist
@estA ,prés. de 8tre
a-n
ego
iM
@'eA ,pron.J%e pers. Q
n"
"e
"iM
@"eA,pron.J%e pers. c.
b. La régularité des !&ange"ents &onétiques Dour établir la parenté des langues on s’appuie sur un fait tr#s i"portant$ * sa!oir que les "odifications produites dans l’aspect sonore d’une langue ont un caract#re régulier. Le p-onétis"e des langues se dé!eloppe en confor"ité a!ec les lois internes spécifiques de c-aque langue , les lois phonétiques . (e dé!eloppe"ent peut prendre des !oies totale"ent différentes dans deux langues apparentées "ais * l’intérieur d’une ""e langue les sons qui se trou!ent dans une ""e position se sont transfor"és de "ani#re identique. insi si l’on constate que le l inter!ocalique latin est de!enu en rou"ain r dans L,E > soare on !oit qu’on a le ""e c-ange"ent dans FHL > gurK ?L > moarK LHQ/ > vor etc.
135
n peut "ettre en é!idence de telles concordances dans toutes les langues si l’on consid#re par exe"ple l’é!olution du groupe latin (/ dans les langues ro"anes$ LATIN
*/U?AIN
ITALIEN
+*AN-AIS
ES,AGN/L
(/ L(/E Q(/E &JPE(/H R(/H?
opt lapte noapte drept fapt
otto latte notte diretto fatto
-uit lait nuit droit fait
oc-o lec-e noc-e derec-o -ec-o
u fond ces séries ne !alent pas par leurs @resse"blancesA ,hecho par exe"ple ne resse"ble gu#re * fapt "ais par la régularité de leurs correspondances .
n peut donc expri"er le traite"ent du groupe latin (/ dans les langues ro"anes par la for"ule$
lat. ct _ r". pt _ it. tt [ fr. it [ esp. ch (o""e l’action des lois p-onétiques est limitée dans le temps les "ots e"pruntés ne subissent plus l’influence de ces
transfor"ations. Le rou". nocturn le fr. nocturne l’esp. nocturno ,du lat. nocturnus qui conser!ent le groupe latin ct indiquent par leur for"e ""e que ce sont des for"es sa!antes donc des e"prunts soit du latin ,en fran:ais soit d’une autre langue ro"ane ,en rou"ain.
136
Les correspondances p-onétiques ont agi aussi dans les langues qui se sont séparées depuis tr#s longte"ps du tronc co""un ,l’indo%européen. Les spécialistes ont constaté par exe"ple que la consonne gutturale sourde de l’indo%européen s’est "aintenue telle quelle en latin , centum s’est transfor"ée en s en sansMrit , satam en !ieux persan , satem et en !ieux sla!e , suto et en h dans les langues ger"aniques ,all. hundert angl. hundred . oici encore dans quelques langues indo%européennes les "ots pour @"#reA et @p#reA$ @?#reA. ncien nordique$ mothir + irlandais$ mathir + latin$ mater + grec$ mater ou meter + !x. sla!e$ mati+ ar"énien$ mayr + ancien
indien$ m=ta. @D#reA. Fotique$ fadar + irlandais$ athir + latin$ pater + grec$ pater + ar"énien$ hayr + ancien indien$ pita.
n obser!e que$ a les "ots de ces listes sont en relation sé"antique constante+ b ils sont aussi en relation constante sur le plan des signifiants. &ans le cas de la série @"#reA on trou!e dans toutes les langues un m initial. &ans le cas de la série @p#reA on peut re"arquer que le f du gotique correspond * un p en latin en grec et en ancien indien * W en irlandais et * un h en ar"énien. Le caract#re s)sté"atique de cette concordance est confir"é par d’autres séries ono"asiologiques ,par exe"ple$ got. fiss, irl. iasc lat. piscis @poissonA.
137
La re!onstru!tion linguistique \tablir la parenté des langues ne représente qu’un pre"ier pas dans l’application de la "ét-ode co"parati!e et -istorique. Le but principal de la "ét-ode est la re!onstru!tion de la langue6base per"ettant d’étudier ensuite l’é!olution -istorique des langues qui en déri!ent ,surtout pour les périodes pour lesquelles on ne dispose pas de té"oignages écrits. En co"parant les langues dans leurs for"es attestées et se ser!ant de leur -istoire les spécialistes peu!ent établir quelles sont les langues qui ont conser!é la for"e pri"iti!e ou de quelles for"es pri"iti!es peu!ent s’expliquer les !ariantes attestées. (’est ainsi qu’en s’appu)ant sur les faits linguistiques connus on peut reconstruire en quelque sorte a soit la langue%base dans le cas o< elle n’est pas attestée ,par exe"ple le !ieux ger"anique source des langues ger"aniques actuelles le !ieux sla!e d’o< sont issues les langues sla!es actuelles ou ""e l’indo%européen+ b soit ,dans le cas d’une langue attestée telle le latin l’état datant de l’époque qui sépare les derni#res attestations de la langue%base des plus !ieilles données sur les langues qui en déri!ent. Dour reconstruire l’ét)"on dans la langue%base on c-oisit les plus !ieilles for"es linguistiques attestées en co"parant les corps sonores p-on#"e par p-on#"e. Dar exe"ple en co"parant les "ots indo%européens signifiant @coeurA ,lat. cor, -dis grec ardia angl. hart all. "er6 russe \]^N_e , serdt6e on constate confor"é"ent *
la correspon%dance p-onétique réguli#re @l’identité@ de la pre"i#re 138
consonne dans toutes les langues$ , h, s pro!iennent d’un pri"itif ,l’astérisque indique que l’on a affaire * une for"e reconstruite -)pot-étique"ent. La !o)elle sui!ante étant différente , o, a, e il en résulte qu’aucune n’est pri"iti!e. n peut supposer que la consonne r était s)llabique ,co""e elle l’est au'ourd’-ui en tc-#que et cet r a dégagé di!erses !o)elles a!ec lesquelles il s’est co"biné. ' est donc pri"itif tout co""e le d qui suit. En latin le "ot est
identique * la racine en grec on lui a attac-é le suffixe % ia en sla!e % t6e. Le résultat de la reconstruction serait un i.e. rd d’o< peu!ent
s’expliquer toutes les for"es dans les langues attestées et dans les langues inter"édiaires reconstruites ,!ieux sla!e et !ieux ger"anique. Le principal probl#"e que pose la reconstruction est celui de la réalité des 8or"es re!onstruites. n a reconnu la !alabilité du procédé grVce aux for"es latines décou!ertes dans des textes apr#s a!oir été initiale"ent reconstruites. Dar exe"ple le "ot rou"ain cKpKM=nK a été longte"ps considéré co""e un déri!é de cap. l
Fraur ,orrections roumaines au '!>, @>ulletin linguistique@ 197 p.1= for"ule l’-)pot-#se d’un possible ét)"on reconstruit capitina pour qu’en fin de co"pte la for"e capitina soit décou!erte dans un texte ,?aria Jliescu 'evue de linguistique 3 1960 p. 19%31 ce qui prou!e que la reconstruction a été correcte. n ne peut pas appliquer cette "ét-ode * tous les co"parti"ents de la langue a!ec les ""es c-ances de succ#s. 139
Le syst*me phonétique peut tre reconstruit a!ec le plus
d’exactitude car on tra!aille dans ce cas a!ec des unités en no"bre relati!e"ent restreint et qui se sont transfor"ées dans c-aque langue de "ani#re réguli#re confor"é"ent * certaines lois. n peut ensuite appliquer la "ét-ode a!ec succ#s dans le do"aine de la morphologie car c’est l’une des parties les plus stables de la langue. Les for"es irréguli#res constituent une preu!e irréfutable de la parenté ,par exe"ple le lat. sunt le sansMrit santi l’alle"and sind ou le !iex sla!e sonti per"ettent de reconstruire un i.e. snt . Les plus grandes difficultés surgissent lorsqu’on !eut appliquer la "ét-ode co"parati!e et -istorique en général et la reconstruction en particulier aux faits de syntae. (ela est dk aux rapports entre la s)ntaxe et les structures logiques de la pensée identiques en grandes lignes c-e tous les peuples. &onc dans le cas de constructions co""unes il est difficile de préciser si elles tirent leur source de la langue%base ou bien si elles ont été créées indépenda""ent dans c-aque langue.
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11
LA 9LASSI+I9ATI/N G1N1AL/GIQUE 0ES LANGUES La !lassi8i!ation des langues Elle peut se faire en obser!ant di!ers crit#res$ La !lassi8i!ation généalogique ,ou génétique groupe les langues selon le crit#re de l’origine co""une en fa"illes de langues. La !lassi8i!ation t$ologique groupe les langues selon les traits co""uns de leur structure ,!. c-ap. La typologie linguistique.
La !lassi8i!ation généalogique Dar cette classification les langues sont groupées en tenant co"pte de leur degré de parenté de leur pro!enance d’une source co""une la ""e langue-1ase ,langue%"#re. (elle%ci peut tre attestée ,par exe"ple le latin source des langues ro"anes ou non attestée ,par exe"ple le ger"anique ou le sla!e co""uns.
Les différences existant entre les langues apparentées sont le résultat de leur é!olution spécifique.
13
La classification généalogique détaillée est de!enue possible * peine au IJI%e si#cle a!ec l’application de la "ét-ode co"parati!e et -istorique quoique les resse"blances entre les langues aient été obser!ées d#s le ?o)en Oge. u ?o)en%rient par exe"ple c’est d#s le I%e si#cle que les gra""airiens 'uifs et arabes ont re"arqué les si"ilitudes entre l’-ébreu et l’arabe et ont entre!u l’existence d’une fa"ille que l’on appellera plus tard la fa"ille sé"itique. En Europe l’origine latine de certaines langues a été reconnue par &ante au début du IJ%e si#cle ,!. c-ap. Iref aperu des idées linguistiques . Enfin d’autres apparente"ents ont
été aussi pressentis d#s le IJJJ%e si#cle$ entre le grec ancien et les dialectes grecs "odernes entre certaines langues d’origine celtique etc.
Les 8a"illes de langues La 8a"ille indo6euroéenne Elle est la plus i"portante des fa"illes linguistiques en no"bre de langues et de locuteurs. Elle est aussi la plus étudiée. En font partie la plupart des langues d’Europe certaines langues d’sie ainsi que les langues parlées au'ourd’-ui par la plupart des -abitants du continent a"éricain et de l’ustralie. n peut donc constater l’extension géograp-ique des langues de cette fa"ille. /outes ces langues se sont détac-ées d’une langue ancienne no""ée arbitraire"ent par les sa!ants la langue indo-européenne. 1
La parenté de ces langues apparaSt aussi bien dans leur !ocabulaire que dans leur gra""aire. eules quelques rares langues européennes ,le -ongrois ou "ag)ar le finnois l’estonien le lapon le basque le turc appartiennent * d’autres fa"illes. En partant de l’-)pot-#se que les caract#res co""uns de ces langues !iennent d’un anctre unique il est possible de reconstituer la plupart des propriétés caractéristiques de cet anctre ,!. c-ap. La méthode comparative et historique . Jl est alors é!ident que l’on peut étudier
selon le ""e procédé les di!erses branc-es de la fa"ille indo% européenne et proposer la construction d’un arbre linguistique a)ant pour racine cet anctre co""un$ le proto%indo-européen ,c’est%*%dire l’indo%européen pri"itif. (ette t-éorie de l’arbre linguistique a été élaborée !ers les années 1860 par le p-ilologue alle"and ugust c-leic-er ,!. c-ap. La méthode comparative et historique . Le proto%indo%européen tel qu’ont cru pou!oir le reconstituer les co"paratistes de!ait tre une langue dans laquelle les no"s se déclinaient et connaissaient trois no"bres$ le singulier le duel et le pluriel et deux genres$ l’ani"é ,scindé plus tard en "asculin et fé"inin et l’inani"é ,de!enu plus tard le neutre. Le !erbe a!ait deux !oix$ l’actif et le "édio%passif et trois "odes$ l’indicatif le sub'onctif l’optatif ainsi que de no"breuses for"es d’i"pératif. @[uoiqu’il en soit on peut se de"ander si le proto%indo% européen des linguistes a réelle"ent existé. Langue de peuplades ne connaissant pas l’écriture il ne s’agit pas d’une langue attestée "ais 1=
d’une langue reconstituée -)pot-étique"ent$ en fait ce n’est pas un indo%européen qui a dk tre parlé réelle"ent "ais des indo% européens des dialectes asse !oisins ,;.A ,Derret 1998$17 La fa"ille des langues indo%européennes est elle%""e ra"ifiée en sous%fa"illes ou branc-es. 2. Les langues indiennes Elles sont connues sous les trois aspects de leur é!olution$ ancien "o)en "oderne. a L’ancien indien connaSt deux !ariantes$ % la langue védique celle des plus !ieux textes$ les %eda ,IJJJ%I si#cles a!. K.(. recueil d’-)"nes de pri#res attribués * la ré!élation de >ra-"a les Sutra ,r#gles concernant la !ie religieuse 'uridique et fa"iliale les `panichades ,JJJ % J%e si#cles a!. K. (. "éditations p-ilosop-iques+ - le sansrit $ langue littéraire ,la langue des cél#bres épopées 4aha1harata et 'amayana) et le sansMrit classique ,dans lequel sont
écrites les oeu!res de Xalidassa %e si#cle a!. K. (.. Les gra""aires du sansMrit écrites * cette époque%l* ,Danini J%e si#cle a!. K. (. sont supérieures aux gra""aires latines ou grecques. b Le "o)en indien , pli % langue sacrée du boudd-is"e "éridional et prrits – littérale"ent @!ulgairesA.
15
c L’indien "oderne est constitué d’un grand no"bre de langues$ % l’hindoustani est la langue nationale des Jndiens. Elle a deux for"es littéraires$ l ’hindi ,langue officielle de l’Hnion indienne * c2té de l’anglais % en!iron 300 "illions de locuteurs et l ’ourdou ,langue officielle au DaMistan * c2té du bengali et dans plusieurs \tats indiens en!iron 75 "illions de locuteurs+ % le 1engali ,langue officielle au >engale et au DaMistan en!iron 150 "illions de locuteurs. (’est la langue dans laquelle sont écrites les oeu!res de Pabindranat /agore+ % le gitan (t6igane, romani) est la langue d’une population indienne partie du nord%ouest de l’Jnde au %e si#cle arri!ée en Europe au I%e si#cle. En Jnde on parle aussi des langues non indo-européennes surtout * l’Est et au ud des langues dravidiennes. 4. Les langues iraniennes Elles pro!iennent de l’iranien co""un et se di!isent en deux groupes$ L’iranien occidental Les langues de ce groupe présentent trois p-ases d’é!olution$ a Le !ieux perse ,connu par des inscriptions cunéifor"es dont les plus !ieilles datent de l’époque de &arius et de Ierxes+
16
b Le "o)en perse , pehlevi ou pahlavi du JJJ%e si#cle a!. K. (. au JI%e si#cle de notre #re+ c Les langues "odernes$ - le persan ,langue officielle en Jran et en fg-anistan *
c2té de l’afg-an en!iron 30%35 "illions de locuteurs est la langue de Rirdousi+ - le tad+i ,langue officielle en /ad'iMistan parlée aussi en
Jran en fg-anisatn en Xaa-stan % en!iron "illions de locuteurs+ - le urde ,parlé en Xurdistan territoire partagé par la
/urquie l’Jran l’JraM la )rie et l’ex%HP. L’iranien oriental co"prend des langues autrefois parlées en sie centrale$ - le sarmatheA - le scytheA - le 1actrien etc.
et des langues "odernes$ - l’afghan ,langue officielle en fg-anistan * c2té du
persan+ en!iron 13%15 "illions de locuteurs+ - l’oss*te ,parlé dans le (aucase central+ en!iron 00.000
=00.000 locuteurs représente un reste de l’ancien sc)t-e etc. Les langues indiennes et iraniennes sont tr#s apparentées étant connues sous le no" de langues indo-iraniennes ou aryennes.
17
7. Les langues to=&ariqes sont des langues "ortes parlées 'usqu’au JJ%e si#cle au /urMestan. . Les langues anatoliennes sont des langues parlées dans l’ntiquité en sie ?ineure dont le hittite, a!ec des textes des IJI IJJ si#cles a!. K. (. les plus !ieux textes indo%européens ,écrits en alp-abets -iéroglip-ique et cunéifor"e. J. L’ar"énien for"e * lui seul un groupe distinct. (’est la langue officielle en r"énie parlée aussi en /urquie au sud%est de l’Europe ,) co"pris en Pou"anie au (anada aux \tats%Hnis en "érique du ud ,en!iron = "illions de locuteurs. L’ar"énien a une p-)sionono"ie * part !u qu’il s’est for"é et dé!eloppé au sein de langues non indo%européennes. La langue est attestée d#s le JI%e si#cle quand on a traduit la >ible. Elle a un alp-abet propre. K. Le groue ill$rien: t&ra!o6&r$gien et albanais Localisé dans la Déninsule >alManique ce groupe co"prend$ - l’illyrien ,au nord%ouest des >alMans identifié au JJJ%e
si#cle a!. K. (. était for"é d’un groupe de langues co"prenant les idio"es des la!es du sud+ - le thrace % langue parlée au nord%est de la Déninsule
>alManique par une population tr#s no"breuse. Le getto-dace faisait partie de la branc-e t-race. n n’en a conser!é que des no"s de 18
localités et de personnes quelques glosses et inscriptions en alp-abet grec ,Eero!o >ulgarie %e si#cle a!. K. (.+ - l’al1anais ,peut%tre un descendant de l’ill)rien langue
officielle en lbanie ,a!ec deux dialectes$ le tos et le geg parlée égale"ent en erbie ,Xosso!o en >ulgarie en /urquie et dans le sud de l’Jtalie ,en!iron % = "illions de locuteurs. . Le groue &ellénique (e groupe co"prend deux sous%groupes$ - le grec$
a le grec ancien ,les plus anciennes oeu!res littéraires sont les po#"es -o"ériques JI%JJJ si#cles a!. K. (. s’étend 'usqu’au J%e si#cle de notre #re+ b le grec "o)en , 1y6antin no""é ainsi parce que le seul centre de culture grecque a été le >)ance ,(onstantinople s’étend du J%e au I%e si#cles+ c le grec "oderne (néogrec) * partir du IJ%e si#cle langue officielle en Fr#ce * (-)pre parlée aussi dans certaines ones des >alMans de /urquie d’Jtalie ,en!iron 10 "illions de locuteurs. L’époque "oderne a !u une tension entre une !ariété littéraire pure atharevousa et une !ariante dite @populaireA demotiiA au'ourd’-ui unifiées en de"otiMi.
19
- le macédonien - langue du peuple d’lexandre le Frand
,parlée dans la ?acédoine région -istorique située au nord de la Fr#ce quittée d#s le J%e si#cle a!. K. (. en fa!eur du grec. M. Les langues slaves Le groupe sla!e se subdi!ise en trois sous%groupes$ a Le sla!e oriental ,d’Est qui s’est scindé en$ - le russe ,parlé par plus de 130 "illions de personnes
langue officielle en Pussie. (ette langue a connu au IJI%e et au II%e si#cles une re"arquable expansion !ers l’Est et a 'oué le r2le d’une langue fédératrice dans l’espace de l’ancienne Hnion o!iétique+ - le 1iélorusse ,ou le russe 1lanc langue officielle en
>iélorussie ,en!iron 10 "illions de locuteurs+ % l’urainien ,langue officielle en HMraine+ en!iron 5 "illions de locuteurs. /outes ces langues utilisent l’alp-abet c)rillique. b Le sla!e occidental co"prend$ % le polonais ,langue officielle en Dologne+ en!iron 5 "illions de locuteurs+ % le tch*que ,langue officielle en /c-équie+ en!iron 10 "illions de locuteurs+ - le slovaque ,langue officielle en lo!aquie+ en!iron =
"illions de locuteurs+ 1=0
(es langues utilisent l’alp-abet ro"ain ,ou latin. part les langues sus%"entionnées ce groupe co"prend aussi quelques langues de "oindre diffusion dont sur!it encore$ - le sora1e ,parlé en ex%Pépublique &é"ocratique
d’lle"agne sur un territoire restreint unique"ent * la ca"pagne entourant (ottbus et >auten+ en!iron 100.000 locuteurs tous bilingues. (ette langue occupe une position inter"édiaire entre le polonais et le tc-#que. c Le sla!e "éridional ,de ud co"prend$ % le 1ulgare ,langue officielle en >ulgarie+ en!iron 7%8 "illions de locuteurs. (ette langue utilise l’alp-abet c)rillique+ % le macédonien ,langue officielle en ?acédoine pro!ince de l’ex%]ougosla!ie parlée aussi en >ulgarie et en Fr#ce+ en!iron 15 "illions de locuteurs+ % le ser1o-croate ,le serbe est langue officielle en erbie le croate en (roatie+ en!iron 30 "illions de locuteurs. Les erbo% (roates ont for"é d’abord un seul groupe "ais qui * cause des conditions culturelles et politiques différentes sont passés d#s le ?o)en Oge * deux !ariantes a!ec des grap-ies différentes ,le serbe se sert de l’alp-bet c)rillique alors que le croate utilise l’alp-abet ro"ain+ % le slov*ne ,langue officielle en lo!énie+ presque 3 "illions de locuteurs+ alp-abet latin.
1=1
Les plus !ieux textes sud%sla!es datent du JI%e si#cle et représentent des traductions de textes religieux grecs faites par les "oines ()rille et ?ét-ode créateurs de l’alp-abet c)rillique. Jls ont écrit dans un dialecte no""é le slavon le !ieux sla!e ou le !ieux bulgare qui s’est i"posé au ?o)en Oge co""e langue du culte religieux c-e tous les peuples sla!es ort-odoxes ,en Pou"anie aussi co""e langue de l’église et des docu"ents officiels. . Le groue balte Les langues baltes se rapproc-ent des langues sla!es. (e groupe co"prend$ - le lituanien ,langue officielle en Lituanie+ en!iron
"illions de locuteurs+ - le letton ,langue officielle en Lettonie+ en!iron 3 "illions
de locuteurs+ - le vieu prussien ,langue éteinte d#s les IJJ%IJJJ
si#cles les Drussiens étant assi"ilés par les lle"ands. Les groupes balte et sla!e sont sou!ent associés au sein d’un groupe 1alto-slave.
2O. Les langues ger"aniqes Le groupe ger"anique co"prend trois sous%groupes$ a Le groupe oriental representé par$
1=3
% le gotique ,ou gothique langue disparue qui a été parlée par une population !enue des régions de la istule et qui a fondé au cours du JJ%e si#cle de notre #re deux puissants ro)au"es$ ostrogotet !iigot-. (ette langue est connue grVce * quelques frag"ents de la >ible traduits par l’é!que Tulfila ,J%e si#cle créateur de l’alp-abet got-ique+ % le 1urgondeA - le vandale.
b Le groupe nordique ou scandina!e qui proc#de du !ieux norrois et poss#de les plus !ieux textes ger"aniques des inscriptions datant du JJJ%e si#cle de notre #re écrits en caract#res runiques. La période de la co""unauté nordique dure 'usqu’au JI%e si#cle apr#s quoi les différenciations dialectales s’acentuent "enant * la création de quatre langues$ % l’islandais ,langue officielle en Jslande+ 300.000 locuteurs+ caract#re arc-aNque * cause de l’isole"ent+ proc-e du !ieux norrois+ % le norvégien ,langue officielle en Qor!#ge+ plus de = "illions de locuteurs+ % le suédois ,langue officielle en u#de et en Rinlande a!ec le finlandais+ plus de 8 "illions de locuteurs+ % le danois ,langue officielle au &ane"arM ) co"pris le Froenland+ en!iron 5 "illions de locuteurs. c Le groupe occidental ,d’uest est le plus no"breux. Jl co"prend$ 1=
- l’allemand ,langue officielle en lle"agne en utric-e au
Luxe"bourg en uisse au Liec-tenstein+ en!iron 100 "illions de locuteurs. Kusqu’au IJI%e si#cle entre les dialectes de l’alle"and il ) a!ait de tr#s grandes différences. Le processus d’unification réalisé sous l’influence des grands écri!ains et p-ilosop-es classiques ,Lessing c-iller Xant n’est pas co"pl#te"ent ac-e!é+ d’i"portantes différences dialectales subsistent encore de nos 'ours+ % le hollandais ,langue officielle en Uollande en!iron 13%1 "illions de locuteurs+ c’est aussi la deuxi#"e langue de = "illions d’friMaaners en frique du ud+ parlé aussi en "érique en céanie. La langue littéraire "oderne est connue sous le no" de néerlandais+ - le flamand ,!ariété locale du néerlandais langue officielle
en >elgique a!ec le fran:ais+ en!iron 5%6 "illions de locuteurs+ % le yiddish ,langue "aternelle pour 1 "illion de personnes et en!iron 5 "illions de locuteurs+ ne !it gu#re que sur le territoire de l’ancienne Hnion o!iétique en JsraGl et aux Etats%Hnis. (’est une langue ger"anique pro!enant d’un dialecte "o)en%alle"and a!ec des élé"ents pro!enant de l-ébreu qui est de!enue partielle"ent une langue internationale des Kuifs+ % l’anglais ,langue officielle et pre"i#re langue en Frande% >retagne aux \tats%Hnis au (anada sauf le [uébec en ustralie en Qou!elle Zélande en frique du ud soit au total en!iron 5= "illions de locuteurs+ a!ec une expansion de!enue "ondiale langue 1==
officielle seule ou a!ec d’autres langues sou!ent seconde langue en frique dans la "er des ntilles dans l’céan Jndien en sie en céanie soit au total en!iron 13 "illions de personnes. (ette langue est apportée aux %e et
J%e si#cles par les tribus
ger"aniques du nord de l’lle"agne ,anglo%saxons. !ant cette date on ) parlait des langues celtiques. L’anglais proc#de de la standardisation des parlers anglo%saxons a)ant subi des influences danoises et nor!égiennes pénétrés par le latin et forte"ent influencés par l’anglo%nor"and depuis 1066. 22. Les langues italiques parlées d#s l’ntiquité dans la Déninsule Jtalique. Elles for"ent deux groupes$ % l’osque-om1rien ,l’om1rien était localisé dans la !allée du -aut /ibre alors que l’osque occupait l’Jtalie "éridionale+ % le latino-falisque ,le falisque était pratiqué au nord de Po"e alors que le latin est de!enu la plus i"portante langue italique. Darlé d’abord autour de Po"e dans la région appelée Latiu" le latin s’étend dans toute la péninsule pour de!enir la langue de l’E"pire Po"ain ,du nord de l’frique et de la Déninsule Jbérique en passant par la Faule en &acie et au sud du &anube. u "o"ent o< l’e"pire s’effondre ,%e si#cle de notre #re la langue de c-aque pro!ince é!olue différe""ent a)ant co""e résultat la for"ation des langues ro"anes.
1=5
24. Les langues ro"anes co"prennent deux groupes$ a Le groupe occidental est représenté par$ - le portugais ,en!iron 300 "illions de locuteurs+ langue
officielle au Dortugal et au >résil+ il est égale"ent parlé dans les pa)s qui ont été colonisés par le Dortugal surtout en frique % en ngole et au ?oa"bique. (ette langue s’est for"ée dans l’ancienne pro!ine ro"aine la Lusitanie+ - l’espagnol ,plus de 00 "illions de locuteurs+ langue
officielle en Espagne dans le reste de l’"érique (entrale et du ud. Elle s’est for"ée sur la base du dialecte castillan+ - le catalan ,en!iron 7 "illions de locuteurs+ parlé en
(atalogne pro!ince espagnole dont la capitale est >arcelone o< le catalan est langue officielle aux Sles >aléares en ndorre. part la Déninsule Jbérique le catalan est aussi parlé en Rrance dans la pro!ince appelée le Poussillon+ - l’occitan ou le provenal ,entre 7%13 "illions de locuteurs
selon différentes sources+ parlé dans 8 départe"ents du ?idi de la Rrance. noter pour é!iter les possibles confusions que le ter"e de provenal s’e"ploie au sens large s)non)"e d’ occitan et au sens retreint pour no""er un dialecte de l’occitan. (e n’est pas une langue unifor"e au point de !ue linguistique+ l’occitan est for"é de plusieurs parlers ro"ans de langue d’oc. Le vieu provenal est une langue de culture la langue de la poésie des troubadours+
1=6
- le franais ,en!iron 57 "illions de locuteurs en Rrance+
langue officielle en Rrance en >elgique * c2té du fla"and en uisse * c2té de l’alle"and de l’italien et du ro"anc-e en ndorre * c2té de l’espagnol et du catalan au Luxe"bourg * c2té de l’alle"and au (anada
% en!iron 65 "illions de locuteurs
,[uébec et dans les ex%colonies fran:aises UaNti lgérie etc. soit au total en!iron 90%100 "illions de su'ets parlants. Le fran:ais s’est for"é sur la base du dialecte francien parlé dans l’Jle%de%Rrance. n consid#re co""e acte de naissance de la langue fran:aise les Serments de Stras1ourg prononcés en 8=3 par (-arles le (-au!e et
Louis le Fer"anique petits%fils de (-arle"agne+ % le rhéto-roman ,en!iron 800.000 locuteurs+ c’est un groupe de dialectes parlés dans quelques régions de l’Jtalie de la uisse et de l’utric-e. n distingue trois groupes distincts$ 1 les dialectes occidentaux$ le romanche ,langue parlée dans le canton des Frisons en uisse orientale+ le ladin ou engadinois ,parlé dans le /)rol du ud+ 3 les dialectes centraux$ le ladin dolomitique ,parlé en Jtalie dans la région des lpes &olo"itiques+ . les dialectes orientaux$ le frioulan parlé dans le Rrioul au nord%est de l’Jtalie+ % le sarde ,en!iron 1.300.000 de locuteurs+ langue * caract#re arc-aNque parlée en ardaigne for"ée d’un groupe de dialectes+
1=7
% l’italien ,en!iron 60 "illions de locuteurs+ langue officielle en Jtalie ) co"pris en icile en uisse * c2té du fran:ais de l’alle"and et du ro"anc-e au atican et dans la Pépublique indépendante de ain%?arin. L’italien s’est for"é sur la base du dialecte toscan langue de &ante de Détrarque de >occace. b Le groupe oriental co"prend$ % le dalmate ,langue "orte au'ourd’-ui parlée en (roatie est de l’driatique+ les derniers su'ets parlants ont disparu au IJI%e si#cle+ % le roumain ,en!iron 35 "illions de locuteurs. Le pre"ier texte est La lettre de ;eacVu de =mpulung adressée au +uge de IraVov "ans Ienner ,1531. la base de la langue littéraire se
trou!e la langue e"plo)ée par le diacre (oresi dans le seconde "oitié du IJ%e si#cle ,sud de la /rans)l!anie et nord de la alac-ie. Le roumain commun s’est scindé en plusieurs dialectes$
a au nord du &anube$ - le daco-roumain ,le rou"ain actuel+
b au sud du &anube$ % l’aroumain (macédoroumain) en!iron 50.000 locuteurs ,dans la Déninsule >alManique sur un !aste territoire en Fr#ce en ex%]ougosla!ie en >ulgarie en lbanie+ idio"e * caract#re arc-aNque peut%tre le plus proc-e du rou"ain co""un+
1=8
- l’histroroumain ,idio"e parlé dans la Déninsule Uistria sur
la ri!e de la ?er driatique+ le no"bre de su'ets parlants !a di"inuant et se situe * en!iron un "illier+ - le méglénoroumain le no"bre de locuteurs est apprécié *
1=.000%35.000 ,idio"e parlé dans quelques localités grecques sur la !allée du ardar et dans la ?acédoine ex%)ougosla!e. 27. Les langues !eltiques Les (eltes occupaient au "ilieu du %e si#cle a!. K.(. deux tiers du continent européen "ais leur espace allait par la suite se rétrécir sous la pression d’autres populations. elon que l’on parle des langues celtiques anciennes ou conte"poraines on e"ploie des ter"es différents. Le celtique ancien se subdi!ise en$ gaélique ,Jrlande et Ecosse celti1*re ,dans la Déninsule Jbérique+ et 1rittonique dont faisait partie le gaulois la plus !ieille langue celtique attestée qui consitue le substrat du fran:ais. Les langues "odernes cantonnées * l’extr"e ouest et nord% ouest de l’Europe sont for"ées de deux groupes$ a Le groupe insulaire est représenté par$ % le gaélique qui co"prend$ le gaélique irlandais ou l’irlandais et le gaélique d’/cosse ou l’écossais. (es langues ont le
statut de langues co%officielles * c2té de l’anglais+
1=9
% le brittonique co"prend$ le gallois parlé * c2té de l’anglais au Da)s de Falles+ le cornique parlé dans le (ornYall langue éteinte au IJJJ%e si#cle "ais qui connaSt un re"arquable "ou!e"ent de résurrection co""e toutes les langues celtiques d’ailleurs+ le manois parlé dans l’Sle de ?an. b Le groupe continental co"prend au'ourd’-ui le 1reton, langue parlée en >retagne et apportée par une population !enue aux %J%e si#cles du ud de l’ngleterre.
Les autres 8a"illes de langues
La 8a"ille des langues sé"ito6!&a"itiques ,Déninsule
rabique nord et nord%est de l’frique a!ec deux branc-es dont les no"s déri!ent d’un tableau des populations co"prises dans la >ible ,Fen#se o< l’on dit que les populations pro!iennent des deux fils de Qoé ,e" et Ua"$ % Les langues sé"itiques$ l’accadien (1a1ylonien et assyrien le phénicien l’hé1reu, l’a1yssinien l’ara1e.
% Les langues c-a"itiques$ l’égyptien ancien, le copte, les langues 1er1*res, le somali.
La 8a"ille des langues 8inno6ougriennes$ le finnois, le
lapon, l’estonien, le hongrois ,langues agglutinantes.
La 8a"ille des langues ibéro6!au!asiennes( le grusin
,(aucase , le 1asque ,D)rénées en Espagne.
La 8a"ille des langues tur!o6tatares. 150
La 8a"ille des langues "ongoliques.
(es deux derni#res fa"illes sont parfois rattac-ées dans la 8a"ille altaPque a!ec deux branc-es$ % les langues turques , turc, turm*ne, a6ah, etc. % les langues "ongoles.
La 8a"ille des langues sino6tibétaines ,regroupe des
langues parlées en sie$ le chinois, le vietnamien, le ti1étain, le siamois, le 1irman.
La 8a"ille des langues "ala$o6ol$nésiennes ,regroupe
des langues parlées en Dol)nésie$ le malais, l’indonésien, le +avanais.
Les langues tunguses$ le nippon (+aponais), le coréen.
La 8a"ille des langues dravidiennes ,ud de l’Jnde et
(e)lon.
La 8a"ille des langues a8ri!aines ,peu étudiées. Elle
regroupe un no"bre tr#s i"portant de langues$ les langues 1antou ,du (a"eroun au Xen)a et 'usqu’* l’frique du ud le peul et le Rolof ,sur l’uest tlantique.
La 8a"ille des langues a"érindiennes ,langues des
Jndiens a"éricains$ algonquines, iroquoises, mayas, uto-a6t*ques, etc. Les !ieilles ci!ilisations surtout a6t*que ,au ?exique et inca ,au Dérou ont été détruites. Les plus !ieux textes indiens sont les textes maya ,en "érique (entrale * l’époque pré%colo"bienne JJJ% e si#cle de notre #re. 151
9on!lusions (ette classification est inco"pl#te$ il est difficile sinon i"possible d’in!entorier de fa:on ex-austi!e toutes les langues parlées sur le globe. Elle reste pro!isoire la rec-erc-e aboutissant * décou!rir ou * récuser des parentés entre langues. L’appartenance généalogique de certaines langues reste contro!ersée et parfois ""e ")stérieuse. oir par exe"ple le cas du basque qui présente des analogies a!ec le -ongrois et le géorgien ce qui laisse l’-)pot-#se d’un essai"age !ers l’uest 'usqu’au pa)s basque de tribus originaires du (aucase. u le fait que les langues a"érindiennes
présentent
des
analogies
a!ec
les
langues
agglutinantes nota""ent finno%ougriennes ce qui pourrait s’expliquer par l’-istoire du peuple"ent du continent a"éricain qui se serait fait il ) a =0.000 ans lors de périodes glaciaires qui ont per"is * des populations parlant ces langues de franc-ir le détroit de >e-ring.
)ibliogra&ie Jliescu ?aria 1989 La classification des langues romanes in &ieter Xre"er ,ed. @ctes du IJJJ%e (ogr#s Jnternational de
153
Linguistique et D-ilologie Po"anesA ol. 7 /bingen Qie"e)er p. =7%6. Jliescu ?aria Li!escu ?ic-aela J 1970 JJ 1980 $ntroducere Pn studiul lim1ilor romanice Peprografia Hni!ersitBii din (raio!a. XlinMenberg Kean%?arie 1999 &es langues romanes 3%e éd. &uculot p. 90%100. ?al-erbe ?. 1995 Les langages de l’humanité Pobert Laffont @>ouquinsA. Derret ?ic-#le 1998 $ntroduction l’histoire de la langue franaise edes. ala ?arius PBdulescu%intilB Joana 1981 Lim1ile lumii Editrura tiinificB Ci EnciclopedicB.. Talter Uenriette 199= L’aventure des langues en 5ccident, Pobert Laffont.
15
LA T,/L/GIE LINGUISTIQUE L’i""ense !ariété * un pre"ier abord des langues parlées sur la /erre cac-e pourtant une double unité$ de structure et d’origine. Unité de stru!ture parce que les langues doi!ent re"plir les ""es fonctions expri"er les ""es processus logiques de la pensée. Elles sont toutes constituées d’une en!eloppe sonore ont un no"bre !ariable de "ots qui désignent les notions et un no"bre !ariable de procédés gra""aticaux qui ser!ent * expri"er les relations entre les notions. Unité d’origine car il est -ors de doute que les langues actuelles déri!ent d’un no"bre réduit de langues pri"iti!es ,ou originelles a)ant appartenu aux pre"i#res co""unautés -u"aines ,!. c-ap. La classification généalogique.
La !lassi8i!ation t$ologique La t)pologie linguistique est d’essence co"parati!e. Elle répond au besoin de trou!er des crit#res per"ettant de classer les langues in!entoriées. Elle co"pare des états de langue en se fondant sur des crit#res "orp-o%s)ntaxiques indépenda""ent de toute 15=
considération généalogique. Dlus précisé"ent il s’agit de sa!oir co""ent s’expri"ent les relations gra""aticales dans les différentes langues ,par exe"ple la "arque du pluriel ou encore celle d’un cas % no"inatif accusatif etc.. La classification t)pologique traditionnelle établit les t)pes structuraux sui!ants$ isolantes non isolantes
agglutinantes s$nt&étiques
Langues
8le#ionnelles anal$tiques in!ororantes %ol$s$nt&étiques'
Les langues de t$e isolant /ous les "ots ont une seule for"e. Jls sont donc in!ariables. (es langues n’ont pas de structure "orp-ologique. Dar conséquent les relations gra""aticales entre les "ots s’expri"ent par des procédés s)ntaxiques tels l’ordre des "ots par des "ots auxiliaires aptes * "arquer ces relations ainsi que par des procédés supraseg"entaux ,en particulier l’accent. Jl n’) a pas de langue enti#re"ent isolante. Droc-e de ce t)pe sont le !ietna"ien et le c-inois.
155
Exe"ple de structure isolante c-inoise e"prunté * Tald et la!e ,1968$1$ la proposition ren ai Ro @un -o""e "’ai"eA "ot% *%"ot @-o""e ai"er 'eA o< le pre"ier "ot est le su'et le second le prédicat sui!i de l’ob'et direct. ?ais co""e la plupart des langues réunissent dans leur structure des procédés gra""aticaux di!ers le c-inois a aussi des élé"ents agglutinants. &e ""e le fran:ais ou l’anglais langues flexionnelles anal)tiques co"portent aussi des traits isolants. &ans des exe"ples co""e 2ierre admire 4arie ou Le professeur écoute l’étudiant seul l’ordre des ter"es per"et d’identifier le su'et et
l’ob'et direct$ 2ierre admire 4arie. 7 4arie admire 2ierre ↓
,su'et
↓
↓
,ob'et ,su'et
↓
,ob'et
• Les langues de t$e agglutinant ,du lat. agglutino, -are
@collerA Les relations gra""aticales s’expri"ent par des affixes a'outés * la racine des "ots. % Le ""e affixe correspond tou'ours * une seule !aleur. % Hne ""e !aleur est tou'ours expri"ée par le ""e affixe.
156
Le "ot apparaSt co""e une succession d’affixes attac-és * la racine. U'el"sle! ,1991$13 sq. donne l’exe"ple du turc$ %lar ,%ler est la désinence du pluriel % a celle du datif % da du locatif %dan de l’ablatif ce qui pour le "ot uV @oiseauA donne le tableau de déclinaison sui!ant$
Qo". &at. Loc. bl.
Sg.
,l.
MuC MuC%a MuC%da MuC%dan
MuC%lar MuC%lar%a MuC%lar%da MuC%lar%dan
Hn autre exe"ple illustrant le paradig"e du substantif ev @"aisonA est e"prunté * L)ons ,1970$=5$ Qo". Dossessif bl.
Sg.
,l.
e! e!%i e!%den
e!%ler e!%ler%i e!%ler%in%den
Hn autre trait caractéristique du t)pe agglutinant est l’in!ariabilité de la racine. n ) rencontre pourtant le p-éno"#ne de l’&ar"onie vo!alique conditionné par des facteurs p-oniques$ les !o)elles des affixes s’adaptent aux !o)elles de la racine. Dar exe"ple -ongr. ert @'ardinAj erte @'ardinsA "ais hb6 @"aisonA 7 hb6a @"aisonsA ou bien ert1en @dans le 'ardinA et s6o1b1an@
dans la c-a"breA.
157
ont agglutinantes les langues finno%ougriennes turco% tatares bantou etc. Les langues de t$e 8le#ionnel Elles se rapproc-ent du t)pe agglutinant par l’utilisation d’affixes pour expri"er les di!erses relations gra""aticales. ?ais elles se différencient du t)pe agglutinant par le fait que$ % &’une part un seul affixe peut expri"er si"ultané"ent plusieurs relations gra""aticales ,a"alga"ées. (’est par exe"ple le cas du lat us qui dans 1onus "arque * la fois le no"inatif le singulier et le "asculin ou du fr. travaille6, o< la désinence e6 "arque le "ode le te"ps la personne et le no"bre du !erbe. % &’autre part une ""e !aleur gra""aticale peut s’expri"er par des affixes différents. Dar exe"ple le pluriel des no"s est "arqué en fran:ais dans le code écrit par % s % W etc. Le radical du "ot peut subir des c-ange"ents liés * la flexion. (ette !ariabilité de la racine est appelée 8le#ion interne lorsqu’elle sert * expri"er des !aleurs gra""aticales. Dar exe"ple l’alternance obser!ée en rou"ain dans les couples a frumos 7 frumoasK b noa pte 7 nopMi c chem 7 cheamK ser!ant * expri"er
dans a l’opposition de genre ,? j R dans b l’opposition de no"bre ,g. j Dl. et dans c l’opposion de personne ,J%e pers. j JJJ%e pers. est un procédé gra""atical redondant ,supplé"entaire car il s’a'oute aux "orp-#"es spéciaux ,les désinences expri"ant ces 158
!aleurs alors que dans acesta ,? 7 aceasta ,R on re"arque que l’opposition de genre ne s’expri"e que par l’alternance du radical. La flexion interne est fréquente dans les langues ger"aniques$ par exe"ple all. Iruder 7 IrXder ,@fr#re j fr#resA %ogel 7 %Ugel ,@oiseau j oiseauxA ou angl. tooth 7 teeth ,@dent j dentsA goose 7 geese ,@oie j oiesA etc. &ans les langues sé"itiques ,arabe -ébreu
toutes les !o)elles c-angent d’un paradig"e du "ot * l’autre alors que la racine consonantique reste in!ariable par exe"ple arabe ata1a @,il a écritA j )aMtubu @,il écritA.
ont en principe flexionnelles les langues indo%européennes sé"itiques et c-a"itiques.
Langues s$nt&étiques < langues anal$tiques La proportion entre les "o)ens "orp-ologiques et s)ntaxiques dans la structure gra""aticale diff#re d’une langue * l’autre. &ans le cas des langues s)nt-étiques la fonction gra""aticale d’un "ot s’expri"e dans la p-rase surtout par des "odifications de la for"e ,ces langues ont donc une flexion plus ric-e co""e par exe"ple le latin. Les langues anal)tiques se ser!ent surtout d’outils gra""aticaux co""e les !erbes auxiliaires ,pour lexpression de la diat-#se du "ode ou du te"ps ou de prépositions.
159
insi si le latin e"plo)ait les désinences casuelles en fran:ais les fonctions s)ntaxiques sont rendues pour certains cas par les prépositions$ 9as
Latin
+ranHais
Qo". Fén. &at.
-o"o -o"inis -o"ini
-o""e de l’-o""e * l’-o""e
Le rou"ain qui a perdu en grande "esure la flexion casuelle "ais conser!e encore pour certaines classes de "ots une for"e de Fén. &at. différente de celle de Qo". c. , fata 7 fetei, frumoasa fatK 7 frumoasei fete, 1Kiatul 7 1Kiatului, tinerii 7 tinerilor, acesta 7 acestuia, aceasta 7 acesteia, etc. est donc "oins anal)tique
que les langues ro"anes occidentales. Jl faut encore re"arquer que sou!ent les deux t)pes de structures ,anal)tique et s)nt-étique coexistent dans une ""e langue$ Stru!tures s$nt&étiques Fén.
Stru!tures anal$tiques
angl. Daul’s friend
,t-e co!er of t-e booM
,@l’a"i de DaulA
,@la cou!erture du li!reA
Rutur
fr. ,'e parlerai
r". !oi !orbi
Dlus%que%parf.
r". !orbise"
fr. ,'’a!ais parlé
&ans les langues ro"anes au "oins la flexion !erbale s)nt-étique a été "aintenue en grande "esure ,les désinences !erbales pour les te"ps si"ples sont a"alga"ées alors que la
160
flexion no"inale est anal)tique ,les fonctions s)ntaxiques des no"s s’expri"ent en principe par la position a!ant ou apr#s le !erbe pour le cas no"inatif et accusatif et par les prépositions pour les cas génitif et datif. (ependant l’accusatif `^personne est parfois "arqué dans plusieurs langues ro"anes par des prépositions , a en espagnol et en italien "éridional et pe en rou"ain. L’anal)tis"e et le s)nt-étis"e sont des for"es dans lesquelles se dé!eloppe la structure gra""aticale. &ans une certaine période les langues é!oluent surtout !ers le s)nt-étis"e dans d’autres !ers l’anal)tis"e enfin il ) a des langues qui peu!ent rester dans le cadre d’un ""e t)pe en perfectionnant les "o)ens d’expression dont elles disposent. Entre les langues s)nt-étiques et les langues anal)tiques il n’) a pas de fronti#res précises. Hne langue peut tre s)nt-étique par rapport * une série de langues "ais anal)tique par rapport * d’autres. En principe$ L’anglais est une langue anal)tique. Les langues sla!es ,sauf le bulgare l’alle"and le latin sont s)nt-étiques. Les langues de t$e in!ororant %ou ol$s$nt&étique' /outes les relations gra""aticales peu!ent s’expri"er par des ad'onctions ou des transfor"ations faites * un radical. (’est ainsi que ces langues incluent ,incorporent dans la for"e du !erbe les 161
co"plé"ents parfois aussi le su'et en sorte que la p-rase se présente co""e un "ot unique correspondant * une suite de "ots dans les autres t)pes de langues. Dar exe"ple dans une langue sibérienne tivalantoa’ !eut dire @'’ai sorti le couteauA o< ti _ préfixe qui "arque la J%e pers. sg.+ vala _ @couteauA+ nto _ @sortirA+ a’ _ suffixe pour le te"ps passé.
ont incorporantes les langues sibériennes paléo%asiatiques et les langues a"érindiennes.
La t$ologie "oderne Le concept "oderne de typologie, e"plo)é pour la pre"i#re fois en 1938 dans les t-#ses de l’école de Drague est qualitati!e"ent différent du concept utilisé au IJI%e si#cle et qui en!isageait co""e on l’a !u la classification des langues. La t)pologie a enregistré des progr#s * "esure que sa "ét-odologie est de!enue plus co"plexe et raffinée capable de saisir un no"bre tou'ours accru de traits distinctifs et caractéristiques des langues anal)sées tout en "ultipliant en ""e te"ps le no"bre de crit#res utilisés pour co"parer les langues. &es traits co""uns des langues non apparentées génétiquement ont été rele!és dans tous les co"parti"ents surtout
en "orp-ologie p-onologie et lexique "ais aussi en s)ntaxe. insi dans la t)pologie de K. U. Freenberg , # @uantitative #pproach to the 4orphological 0ypology of Languages, in JKL 36 1960 163
p.178%19= les langues ro"anes appartiennent au groupe j Drép. j Qd'. j QFén. de ""e que l’albanais le M-"er le "alais les langues bantou etc. ,ap. XlinMenberg 1999$10=. (es sigles indiquent que dans ces langues$ a l’ordre standard de la p-rase asserti!e est su'et ^ !erbe ^ ob'et+ b les rapports circonstanciels sont expri"és * l’aide des prépositions+ c le qualificatif a tendance * sui!re le no"+ d dans la construction possessi!e le possesseur suit le possédé. Jl existe é!ide""ent d’autres crit#res qui per"ettent des anal)ses plus élaborées encore$ l’é!aluation quantitati!e des traits structuraux l’anal)se des traits concrets de la structure gra""aticale ,présencejabsence des classes no"inales existencejinexistence du genre gra""atical la for"e du radical la position et le no"bre des déter"inants du su'et respecti!e"ent du prédicat etc. &ans le cas de la co"paraison t)pologique des langues apparentées se pose toute une série de probl#"es co""e$ @quel est
le degré de !ariabilité structurale auquel peu!ent aboutir des langues qui ont une origine co""une 4 ] a%t%il des !oies de dé!eloppe"ent préférées ou ""e nécessaires4A ,>ossong 1998 ap. Jliescu 3001$6. En principe on distingue des recherches typologiques non syntaiques et dans une plus grande "esure des recherches syntaiques.
&ans la pre"i#re catégorie nous !oulons nous référer * la typologie structurale de (oCeriu qui différencie dans c-aque langue 16
trois ni!eaux -iérarc-iques$ la norme, le syst*me et le type. Dlusieurs nor"es peu!ent correspondre * un s)st#"e et plusieurs s)st#"es * un seul t)pe. Les langues ro"anes représentent les di!erses réalisations du t)pe ro"an. Les para"#tres d’anal)se sont l’axe paradig"atique et l’axe s)ntag"atique. (e qu’on entend par analytique et synthétique n’est autre c-ose qu’une déter"ination
paradig"atique interne patris 7 patri, altus 7 altior ou bien une déter"iantion s)ntag"atique externe de patrem 7 ad patrem, altus 7 magis altus. (’est ainsi que la "orp-ologie et la s)ntaxe des langues
ro"anes sui!ent le principe de la déter"ination interne pour les fonctions internes et le principe de la déter"ination "atérielle externe pour les fonctions et les relations externes ce qui a co""e suite que ces langues ne sont ni totale"ent s)nt-étiques ni totale"ent anal)tiques. Hne autre contribution * la t)pologie non s)ntaxique ro"ane est due * ?. Jliescu et L. ?ourin ,1991 qui se sont proposé de faire une anal)se globale de la "orp-ologie !erbale ro"ane et de trou!er le protot)pe ro"an tout en anal)sant aussi la distance de c-aque idio"e par rapport au protot)pe ,les conclusions sont que le catalan est le plus proc-e du protot)pe alors que le fran:ais en est le plus éloigné. &’autre part dans les rec-erc-es s)ntaxiques "odernes on distingue plusieurs directions. Dar exe"ple la typologie corrélative qui obser!e l’existence d’une liaison entre différents do"aines de la 16=
langue % ordre des "ots et "orp-ologie p-onétique et "orp-ologie etc. % ,cf. Xrner 198 ou la typologie sérielle la plus en !ogue au'ourd’-ui qui consiste dans l’anal)se de l’ordre des "ots et dont l’initiate l’initiateur ur est Freenberg Freenberg ,cf. supra. >ien que ses co"paraisons ne portent pas sur les langues ro"anes les résultats de ses rec-erc-es sont i"portants pour la linguistique ro"ane aussi par exe"ple la constatation d’ordre diac-ronique que dans l’é!olution du latin aux langues langues ro"anes il ) a eu un c-ange"e c-ange"ent nt i"portant i"portant dans l’ordre l’ordre des élé"ents fonctionnels$ du t)pe latin les langues ro"anes sont passées ,en grandes lignes au t)pe . Qous "entionnons égale"ent dans ce cadre un article de L. Peni ,1989 qui en appliquant le crit#re sériel décou!re 1= caractéristiques présentes dans tou outtes les langues ro"anes nes ,prépositio tions et non pas pas postpositions l’auxiliaire se trou!e de!ant le !erbe lexical le prono" interrogatif se trou!e de!ant le !erbe l’ad!erbe se trou!e de!ant l’ad'ectif qu’il "odifie le te"ps et le "ode sont expri"és par le !erbe et ainsi de suite.
Quelques !on!lusions a' Le raort entre t$ologie et généalogie Jl ne faut pas c-erc-er * faire correspondre t)pe linguistique et fa"illes linguistiques. Dourtant on peut constater que en grandes lignes les deux t)pes de classification se correspondent car les resse"blances de structure d’un groupe de langues sont dues en 165
pre"ier lieu * l’origine co""une. (’est ainsi que la plupart des langue languess indo%e indo%euro uropé péenn ennes es sont sont flexio flexionne nnelle lles s les langue languess ouralo ouralo%% alta altaNq Nque uess sont sont aggl agglut utin inan ante tes s les les lang langue uess sino sino%t %tib ibét étai aine ness sont sont isolantes etc. b' La variabilité du t$e "or&ologique Jl est fréquent qu’une langue au cours de son é!olution c-ange de t)pe. L’ar"énien par exe"ple originelle"ent de t)pe plut2t flexionnel est au'ourd’-ui de t)pe plut2t agglutinant. Hn autre exe"ple t)pique est fourni par les langues ro"anes. Le latin la langue d’origine était une langue flexionnelle a)ant un caract#re s)nt-étique tr#s "arqué. Les langues ro"anes ,surtout occidentales sont de!enues anal)tiques. !' L’a"alga"e de t$es La plupart des langues langues appartiennent appartiennent * des t)pes "ixtes les différents différents t)pes se rencontra rencontrant nt dans des proportion proportionss !ariables !ariables selon les langues. Le fait que les langues réunissent dans leur structure des procédés gra""aticaux di!ers constitue la principale difficulté dans la réalisation de ce t)pe de classification. Le c-inois langue de t)pe isolant présente aussi des traits agglutinants. Le fran:ais et l’anglais langues flexionnelles anal)tiques co"portent aussi des traits isolants et ainsi de suite. n ne saurait parler dans ces conditions que de dominantes typologiques et non pas de t)pes exclusifs ou purs.
166
d' Les re!&e re!&er!& r!&es es t$olo t$ologiq giques ues "oder "odernes nes La t)p t)pologie se trou!e au'ourd’-ui au centre des préoccupations linguistiques "ais
@le sens ""e du ter"e
typologie est loin d’tre uni!oque et les directions de rec-erc-e sont
"ultiplesA ,Jliescu 3001$61. n se propose d’identifier les traits qui caractérisent certains groupes de langues apparantées ou non et aussi de trou!er des traits qui caractérisent l’ense"ble de langues d’un certain espace ,par exe"ple des langues européennes for"ant une co"" co""una unaut utéé ling lingui uist stiq ique ue et cult cultur urel elle le réal réalisé iséee au long long des des si#cles.
)ibliogra&ie >oss >osson ong g Feor Feorg g 19 1998 98 0ypologie des romanischen Sprachen in LPL !ol. JJ p. 100%1019. (oCeriu Eugenio 1979 Synchronie, &iachronie und 0ypologie in @prac-e truMturen und RunMtionenA /bingen Qarr p. 77%90. (oCeriu Eugenio 1988 &er romanische Sprachtypus. %ersuch der 0ypologisierung der romanischen Sprachen, in lbrec-t LdtMe /-un >d. 1 p. 307%33=. Freenberg K. U. 1960 # @uantitative #pproach to the 4orphological 0ypology of Languages, Languages, in JKL 36 p. 178%19=. Jliescu ?aria 3001 La typologie des langues romanes. /tat de la question in @ctas del IIJJJ (ongreso Jnternacional de Lingstica ) Rilologa Po"nicaA ala"anca p. 61%81. Jliescu ?aria ?ourin Louis 1991 La typologie de la morphologie ver1ale romane, erlag des Jnstituts fr prac-Yissensc-aft prac-Yissensc-aft JnnsbrucM. Uag#ge (laude 1983 La structure des langues DHR @[ue sais% %'e 4A.
167
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168
LA ;A*IATI/N La diversi8i!ation linguistique Les langu langues es sont le princ principa ipall "o) "o)en en de co""unic co""unicati ation on entre les -o""es répondant * des besoins "ultiples$ co""unication rationnelle affecti!e affecti!e besoin de sur!ie de pou!oir etc. Les langues n’ont pas un caract#re -o"og#ne$ au contraire la di!ersité * l’intérieur d’une ""e langue peut tre telle qu’elle gne gne l’in l’inte terc rco" o"pr préé-en ensi sion on.. Les Les !ari !ariat atio ions ns affe affect cten entt tous tous les les co"parti"ents de la langue$ la p-onétique tout d’abord "ais aussi la s)nta s)ntaxe xe et la "o "orp rp-o -olog logie ie et " "" "e la prag" prag"at atiq ique ue.. Dour Dour rend rendre re co"pte de toutes ces différences les linguistes e"ploient le ter"e de variété.
Les a#es de variation Les langues !arient selon trois axes$ l’espace le te"ps et la société$ dia!&ronique+ % la !ariation selon le temps s’appelle dia!&ronique+ diatoique+ % la !ariation selon l’espace est dite diatoique+
169
% la !ariation s ociale est dite diastratique ,!ariation * laquelle on associe la !ariation stylistique ou dia&asique: qui concerne les différences entre les di!erses "odalités d’expression. (es axes fournissent c-acun des crit#res de description des !ariétés linguistiques. Jl faut préciser que les ter"s de diatopique
et de
diastratique ont été proposés par L. Rl)dal en 1951 alors que le
ter"e de diaphasique a été introduit par E. (oCeriu ,!. (oCeriu 3000$36 Les trois t)pes de !ariation ne peu!ent tre dissociés que pour les besoins de la classification. En fait ils sont en étroite relation les uns a!ec les autres. Dar exe"ple la !ariation dans l’espace peut dépendre de la !ariation te"porelle. En é!oluant dans le te"ps * partir de t 0 "ais de "ani#re distincte selon les endroits o< l’on se trou!e une ""e langue L0 peut se trou!er en t 1 * l’origine de !ariétés apparentées L1 L3 L etc. ,le latin % L 0 * t0 % aboutit en t 1 aux dialectes ro"ans que sont le picard % L 1% le Yallon % L 3% le nor"and % L %. La !ariation te"porelle peut dépendre * son tour de la !ariation sociale. u cours de l’-istoire les boule!erse"ents sociaux a"enant au de!ant de la sc#ne des groupes différents influencent le !isage que présente la langue. insi si L 1 et L3 sont des !ariétés sociales on peut s’i"aginer que L 1 do"ine en t0 parce que la classe sociale qui pratique cette !ariété est do"inante. /out co""e 170
si en t1 la classe qui pratique L 3 est au pou!oir certains traits de cette !ariété pourront s’i"poser * l’ense"ble du corps social. Dar exe"ple la lente i"position de la de"otiMi ,L 3 au détri"ent de la cat-are!ousa ,L 1 dans la langue écrite en Fr#ce conte"poraine+ la !ictoire du nor!égien ,L 3 contre le danois ,L 1 en Qor!#ge etc. n pourrait "ultiplier les exe"ples illustrant co""ent les trois facteurs de !ariation linguistique s’interconditionnent s’associant deux * deux ou ""e trois * la fois.
Uni8i!ation et diversi8i!ation /outes les langues sont influencées dans leur dé!eloppe"ent par deux forces antagonistes$ des forces centrifuges ou de diversification et des forces centrip*tes ou d’unification. @elon les
circonstances -istoriques les unes pré!alent sur les autres. Les forces d’unification do"inent lorsque les co""unications sont intenses+ les forces de di!ersification do"inent lorsque les co""unications se relVc-entA ,XlinMenberg 1999$. Les facteurs te"ps espace géograp-ique et espace social 'ouent si"ultané"ent dans le processus co"plé"entaire de di!ersification et d’unification.
171
2. La variation dans le te"s %ou dia!&ronique' Les langues é!oluent$ c’est ce qui s’appelle la !ariation te"porelle. Les c-ange"ents peu!ent tre lents ou rapides superficiels ou profonds erratiques ou s)sté"atiques . T$es de !&ange"ents linguistiques La langue et son é!olution sont d’une grande co"plexité et se laissent difficile"ent étudier. Les "utations du s)st#"e p-onologique se produisent en général sur des périodes relati!e"ent longues. u contraire nous so""es tr#s sensibles au renou!elle"ent du stocM lexical qui se produit tr#s rapide"ent presque sous nos )eux le !ocabulaire étant le co"parti"ent de la langue le plus sensible aux "utations extérieures ,"ais il ) a dans c-aque langue un no)au de "ots qui ne se renou!ellent que tr#s lente"ent par exe"ple les "ots qui désignent @la "#reA @la terreA @le soleilA @l’eauA @le painA etc. for"ant le fonds principal du !ocabulaire. &’autre part les c-ange"ents p-onétiques peu!ent pro!oquer des c-ange"ents dans la "orp-ologie et puis dans la s)ntaxe donc ils ont des répercussions sur tout le s)st#"e. Dar exe"ple la c-ute des finales dans les "ots latins aboutissant * la réduction des désinences dans la déclinaison et dans la con'ugaison a pour effet le dé!eloppe"ent des prépositions et des prono"s ,pour "arquer respecti!e"ent les cas et la personne du !erbe ainsi 173
qu’une s)ntaxe positionnelle ,l’ordre des ter"es de!ient beaucoup plus rigoureux qu’en latin classique$ dans les langues ro"anes la structure canonique de la p-rase asserti!e non "arquée est$ u'et ^ erbe ^ b'et. u contraire le renou!elle"ent du !ocabulaire n’affecte pas profondé"ent l’écono"ie générale de la langue. Les !auses des !&ange"ents linguistiques Jl est difficile de préciser les causes des c-ange"ents linguistiques. n peut néan"oins distinguer entre les facteurs internes ,relatifs * l’équilibre du s)st#"e et les facteurs eternes
,relatifs * la situation des locuteurs et des groupes dont ils font partie. Les 8a!teurs internes La loi du "oindre e88ort: qui gou!erne tout "ou!e"ent biologique et social est sou!ent la cause des c-ange"ents et se "anifeste par l’écono"ie des "o)ens linguistiques "obilisés$ par exe"ple c-ute des !o)elles finales et réduction du !olu"e des "ots réduction des groupes consonantiques difficiles * prononcer éli"ination des !erbes appartenant * des con'ugaisons difficiles etc. Jl s’agit dans ce cas d’une loi du moindre effort physique articulatoire. &es c-ange"ents contraires * cette loi du "oindre effort p-)sique se produisent sou!ent$ c’est qu’une langue n’est pas seule"ent un instru"ent neutre de co""unication elle sert aussi * 17
des fins expressi!es. En outre l’abré!iation excessi!e des "ots par exe"ple "enace la co"pré-ension+ il ) a donc aussi une loi du moindre effort psychique c-e l’interlocuteur. La rec-erc-e d’une
co""unication distincte "#ne * "aintenir la structure p-onique du "ot la distinction lexicale * conser!er et ""e * enric-ir le stocM des p-on#"es. Entre ces deux tendances il ) a un équilibre précaire tou'ours brisé et refait tant que la langue est !i!ante. La c-ute des finales ,dans le passage du latin !ers les langues ro"anes est selon Tartburg ,196 l’exe"ple le plus représentatif d’action de la loi du "oindre effort. ?ais pourquoi pas la c-ute des initiales 4 (’est parce que selon ?al"berg ,1963 les initiales portent une plus grande infor"ation. (ette infor"ation !a décroissant !ers la fin du "ot les derniers sons étant sou!ent pré!isibles. Dlus un son est ric-e en infor"ation plus il se prononce énergique"ent et donc plus il a de c-ances de se conser!er. oil* pourquoi la co""odité a agi en éli"inant les sons finals. Hne des forces qui contrecarre les @dégVtsA pro!oqués par l’écono"ie linguistique est l’analogie ,c-ange"ent analogique. Elle est une force ps)c-ologique régularisatrice une tendance !ers l’ordre et le s)st#"e et consiste * réduire la di!ersité des for"es en alignant les "oins fréquentes et irréguli#res sur les plus utilisées. Dourtant l’analogie n’agit pas en ""e te"ps sur tous les cas si"ilaires. Dar exe"ple l’ancien fran:ais a c-angé , nous) dimes en (nous) disons 17=
sur le "od#le de (nous) lisons "ais (vous) dites a été "aintenu . La fréquence d’e"ploi d’une for"e la "et sou!ent * l’abri de la force de la régularisation analogique$ qu’on pense seule"ent aux !erbes auxiliaires qui sont des for"es conser!ant un grand no"bre d’irrégularités dans toutes les langues Les 8a!teurs e#ternes Dar"i les facteurs externes les plus i"portants sont les contacts entre les langues et les c-ange"ents sociaux. Les !onta!ts entre langues peu!ent générer des situations de plurilinguis"e et de diglossie ce qui a pour effet la production des interférences. Les interférences collecti!es "odifient le s)st#"e de la langue affectée. n doit se rapporter * cet égard * la théorie des strats, dont le r2le dans le c-ange"ent linguistique a été souligné
* "aintes reprises surtout dans le passé. Les !&ange"ents so!iau# consistent en pre"ier lieu dans la modification du contete référentiel $ les réalités nou!elles i"pliquent
des expressions nou!elles. (eci se "anifeste dans le cas des sciences et des tec-niques qui exigent un dé!eloppe"ent constant et prodigieux des ter"inologies dans le cas des inno!ations sociales ou politiques tout co""e dans les nou!eaux "odes de !ie ,écono"iques relationnels !esti"entaires ali"entaires etc. qui i"posent de nou!eaux "ots et locutions. (es "utations entraSnent aussi des restructurations des s)st#"es sé"antiques des langues té"oignant d’un c-ange"ent d’attitude !is%*%!is des réalités$ 175
pensons par exe"ple * l’é!olution des "ots am1iance ou environnement D
4. La variation dans l’esa!e %ou diatoique' [uand une langue est parlée sur une certaine étendue géograp-ique ,ce qui est tou'ours le cas ""e si le territoire est restreint elle tend * se "orceler en usages d’une région ou d’une one. ALa di!ersité diatopique est le pre"ier t)pe de !ariation pris en co"pte dans l’-istoire des sciences du langage et c’est l* que la !ariation a été la plus a"ple. ?ais il est "aintenant sou!ent difficile de localiser un locuteur * l’écoute les facteurs sociaux co""e la "obilité l’éducation et les "édias a)ant eu des effets * la fois -o"ogénéisants ,entre !ariétés proc-es et -)bridisants ,entre idio"es. Les particularis"es locaux se "aintiennent surtout quand les contacts sont li"ités$ dans les ca"pagnes c-e les plus Vgés et les "oins éduquésA ,Fadet 300b$8. Le produit de ce t)pe de !ariation est le dialecte, alors que le produit de ce t)pe d’unification est la langue standard . • Le diale!te est en général défini co""e $
a une !ariété régionale d’une langue$ @for"e particuli#re d’une langue ,; parlée et écrite dans une région d’étendue !ariable ,;@ ,0résor de la langue franaise par exe"ple le fran:ais de Li#ge ou l’alle"and d’utric-e+
176
b le produit de la di!ersification d’un stade tr#s ancien de la langue. La dialectologie qui a pour ob'et les dialectes au sens b utilise les tec-niques de l’enqute dialectale et la cartograp-ie linguistique ,les atlas linguistiques+ c toute !ariété linguistique subordonnée * une langue standard+ par exe"ple le nor"and et le picard sont do"inés par le fran:ais standard le francique ripuaire est do"iné par l’alle"and standard et ainsi de suite. &ans certains cas le dialecte s’efface sous l’action de la langue standard. Dar exe"ple les dialectes pro!enant de la langue d’oNl en Rrance ,Yallon picard c-a"penois bourguignon berric-on etc. dont certains selon Talter 199=$397 @se sont au'ourd’-ui pratique"ent dissous dans un fran:ais régional coloréA ne résistent pas aussi bien au standard que bon no"bre de dialectes italiens. Dour déli"iter les dialectes sur une carte on se sert des lignes d’isoglosses ,des fronti#res déli"itant l’aire géograp-ique
d’un dialecte+ du grec iso @égalA et glossa @langueA. (es fronti#res linguistiques per"ettent donc de déli"iter des ones -o"og#nes au regard du p-éno"#ne considéré. Les isoglosses sont sou!ent de nature p-onétiqe "ais on peut obser!er aussi des isoglosses lexicales "orp-ologiques s)ntaxiques. Exe"ple d’isoglosse "orp-ologique$ la Po"ania occidentale est séparée de la Po"ania orientale par la "arque du pluriel des substantifs$ % s * l’uest !o)elle * l’Est. 177
Les langues standard La langue standard est @la !ariété de langue dans laquelle tous les "e"bres d’une co""unauté linguistique acceptent de se reconnaStreA ,XlinMenberg 1999$8 ou celle qui est @la plus coura""ent e"plo)ée au sein d’une co""unauté linguistique ,;A ,0résor de la langue franaise . En d’autres ter"es les "e"bres de telle ou telle co""unauté linguistique se reportent * un ""e "od#le idéalisé de langue. La naissance des langues standard est due * des causes etra-linguistiques, qui peu!ent tre de nature politique religieuse
écono"ique ou culturelle. (’est ainsi que le besoin d’unité religieuse tout co""e celui d’unité politique agit en fa!eur de stabilisation d’une langue. Dar exe"ple l’arabe dans lequel est écrit le (oran assure la co-ésion de l’arabe classique !ariété d’arabe relati!e"ent -o"og#ne * tra!ers le "onde arabop-one. Jl faut encore préciser que contraire"ent * une idée asse répandue l’apparition d’une langue standard n’est pas nécessaire"ent liée * celle d’un \tat bien que ce soit sou!ent le cas ,!oir le cas du fran:ais du russe de l’anglais. ?ais l’union politique peut tre postérieure * la naissance des standards$ c’est le cas de l’italien ou de l’alle"and ,pour lequel le c-oix du -aut alle"and co""e standard doit beaucoup * la traduction de la >ible par Lut-er en 15=. Les langues standard connaissent sou!ent une forte institutionnalisation. Jl s’agit en pre"ier lieu de l’enseigne"ent car 178
c’est surtout * tra!ers l’école que les "od#les linguistiques sont trans"is "ais d’autres instances de légiti"ation sont les productions telles que les dictionnaires les gra""aires les "anuels de langues la littérature les c-roniques langagi#res tout co""e les organis"es gou!erna"entaux
ou
intergou!erna"entaux
la
législation
linguistique les "édias audio!isuels etc. L’écriture * son tour est un des plus puissants facteurs de
standardisation et d’institutionnalisation des langues. La fixation d’une nor"e écrite est d’ailleurs une co"posante essentielle du processus de standardisation. Jl ) a des langues qui ont subi de bonne -eure le processus de standardisation. /el est par exe"ple le cas du fran:ais$ @La question de la langue est o"niprésente en Rrance pa)s -istorique"ent unifié sur la base de l’expansion linguistiqueA ,Fadet 300b$17. Les "odalités linguistiques de constitution des langues standard sont asse di!erses$ % une !ariété peut s’i"poser$ le castillan en Espagne l’-indi aux Jndes+ % le standard apparaSt suite * une s)nt-#se de plusieurs !ariétés$ le "andarin et une !ariété conte"poraine ,@la langue co""uneA pour le c-inois du Qord+
179
% une tierce !ariété s’i"pose$ le danois s’i"pose de 150 * 181= co""e langue officielle et littéraire en Qor!#ge ou l’anglais pour les co""unautés noires d’frique du ud.
7. La variation so!iale %ou diastratique' La !ariation de la langue en fonction des facteurs sociaux fait l’ob'et de la sociolinguistique. (es facteurs a"#nent le locuteur * e"plo)er di!erses !ariété linguistiques ,ou sociolectes en fonction de$ a la situation sociale des interlocuteurs+ b le contexte de la co""unication+ c d’autres indices sociaux. • La situation so!iale des interlo!uteurs
/out locuteur a sa disposition un é!entail de ressources expressi!es dans lequel il op#re son c-oix$ il s’agit d’utiliser les !ariétés ,considérées co""e les plus adéquates pour atteindre les ob'ectifs !isés par la co""unication. Les langues poss#dent en général des ressources pour distinguer entre les différents t)pes de relations interpersonnelles ,!. Xerbrat%recc-ioni 199=$5%6 qui s’organisent sui!ant deux grands axes * sa!oir$ a. L’a#e &oriRontal %de la distan!e'. (ette di"ension de la relation ren!oie au fait que dans l’interlocution les partenaires énonciatifs peu!ent se "ontrer plus ou "oins @proc-esA ou @éloignésA cette distance étant fonction de leur degré de
180
connaissance "utuelle de la nature du lien socio%affectif qui les unit de la nature de la situation énoncitai!e ,fa"ili#re j for"elle. b. L’a#e verti!al %de la &iérer!&ie' . La distance !erticale est elle aussi de nature graduelle et se refl#te dans la nature de ses "arqueurs par exe"ple l’e"ploi des prono"s d’adresse ,for"es de politesse$ l’espagnol tutoie plus !ite que le fran:ais celui%ci plus !ite que l’alle"and etc. ?ais il ) a aussi des langues ,le 'aponais et le coréen a)ant un s)st#"e de ré!érence tr#s co"plexe$ 5%6 for"es de prono"s personnels de la 3%e personne qui désignent l’interlocuteur selon son statut social. Le !onte#te de la !o""uni!ation a. Le !onte#te so!ial représente @l’ense"ble des situations lieux et circonstances qui déter"inent un certain t)pe d’expression linguistiqueA ,XlinMenberg 1999$=5. n pourrait situer ces situations sur une éc-elle allant de la situation for"elle ,caractérisée par l’e"ploi d’un registre de langue éle!é * la situation infor"elle ,qui laisse toute latitude dans le c-oix des registres 'usqu’aux registres bas. b. Le !onte#te instru"ental est constitué par @les contraintes tec-niques qui p#sent sur la co""unicationA , idem$=6. Le canal de la co""unication déter"ine le c-oix de certaines !ariétés. Dar exe"ple le st)le
télégrap-ique une con!ersation
télép-onique une conférence enregitrée subissent des contraintes dans le c-oix des "o)ens d’expression. L’écriture * son tour peut 181
tre considérée co""e un contexte instru"ental de pre"ier ordre pour toutes les langues qui connaissent les deux codes de co""unication$ oral et écrit. on a!antage est d’élargir la co""unication dans le te"ps et dans l’espace. !. Le !onte#te ré8érentiel enfin est constitué par @le contenu ""e de la co""unicationA , idem$=7. En fonction du t-#"e de la co""unication et des attitudes sociales * son égard le locuteur peut c-oisir des registres différents. Les nciens parlaient dé'* dans les tec-niques de l’art oratoire de l’adéquation entre le st)le de la langue et le t-#"e traité$ on distinguait entre le noble propre * é"ou!oir le si"ple pour expliquer et l’agréable pour plaire. Le principe d’adéquation référentielle !arie a!ec le te"ps et les sensibilités. • Les indi!es so!iau#
Jl faudrait ) a'outer d’autres indices sociau, dont certains sont quantifiables ,co""e le see l’=ge ou non ,par exe"ple la position sociale. Les probl#"es qu’une telle classification soul#!e
sont bien connus de la sociologie$ sur quels crit#res classer les locuteurs 4 /rois facteurs sont sou!ent exploités co""e indices de la position sociale$ niveau d’étude profession ,en particulier différence entre tra!ail d’exécution et tra!ail intellectuel et type d’ha1itat ,rural ou urbain. &e tels classe"ents utilisés dans les enqutes sociologiques ne sont pas tou'ours capables de saisir la di!ersité d’usages 183
,sociolinguistiques sensibles * des facteurs "ultiples d’une d)na"ique étonannte$ décentralisation régression du "onde rural ,a!ec pour effet l’atténuation des spécificités diatopiques i""igration et nou!eaux contacts de langues porteurs de nou!elles identités et ainsi de suite.
. La variation st$listique %ou dia&asique' Hn locuteur quelle que soit sa position sociale dispose d’un répertore di!ersifié selon la situation o< il se trou!e les protagonsites la sp-#re d’acti!ité ou les ob'ectifs de l’éc-ange. (e t)pe de !ariation peut donc entraSner elle aussi des différences notables selon les co""unautés linguistiques. Dour désigner ces !ariétés il existe une ter"inologie asse di!ersifiée$ niveau de langue registres stylistiques etc. La notion de niveau
s’est constituée au carrefour de problé"atiques didactiques st)listiques et linguistiques. elon la pratique courante les principaux ter"es offerts par les "anuels scolaires les dictionnaires ou les gra""aires sont$ Ter"e soutenu standard fa"ilier populaire
S$non$"e rec-erc-é soigné élaboré culti!é standardisé courant co""un usuel relVc-é spontané ordinaire !ulgaire ,^ argotique
La di!ersité de c-enal oral ou écrit peut aussi tre rapportée au diap-asique ,on appelle encore ce t)pe spécial de !ariation
18
diamésique. &e no"breux ou!rages récents en ont "ontré les
i"plications conceptuelles et cogniti!es * partir de l’organisation ""e de l’infor"ation différente par oral et par écrit. La langue parlée fa!orise entre autres l’existence de certains p-éno"#nes de structuration du discours de certaines procédures con!ersationnelles anal)sables * différents ni!eaux$ lexical s)ntaxique r-étoriqe prag"atico%énonciatif etc. ,cf. >lanc-e%>en!eniste 3000. &’autre part l’oral et l’écrit sont aussi opposés par l’i"plication du locuteur 'ugée plus faible * l’écrit. L’oral !oit le locuteur interagir en général en co%présence. L’engage"ent du locuteur dans son discours se "anifeste * tra!ers les déictiques la présence d’élé"ents é!aluatifs de "odalisateurs. &’autres différences peu!ent encore tre "ises en é!idence entre la langue @couranteA usuelle et la langue littéraire entre le langage courant et le langage ad"inistratif etc. &ans la langue littéraire on enregistre des différences sensibles entre la poésie et la prose entre la poésie épique ou l)rique etc. &e toute fa:on il est * rele!er que la plupart des traits linguistiques !ariables concernent * la fois le diastratique et le diap-asique.
9on!lusions La langue est un "o)en de co""unication qui reste efficace dans une tr#s grande !ariété de situations. Elle !arie nécessaire"ent 18=
dans le te"ps car les langues é!oluent "ais aussi dans l’espace et la société co""e on !ient de le !oir. La !ariabilité est ainsi inscrite dans l’tre ""e de la langue. Le tableau sui!ant e"prunté * Fadet ,300b$15 s)nt-étise les relations entre les ter"es de la !ariation$ ariation selon te"ps l’usager espace
c-ange"ent géograp-ique régional local spatial société social ariation selon st)les ni!eaux situationnel l’usage registres st)listique fonctionnel c-enal oral j écrit
diac-ronie diatopie diastratie diap-asie dia"ésie
elon (oCeriu ,3000$366 la langue ne constitue pas un seul s)st#"e linguistique "ais un diasyst*me un ense"ble plus ou "oins co"plexe de @dialectesA @ni!eaux de langueA et @st)lesA. n parle dans un sens analogue de l’architecture de la langue ou d’architecture variationnelle.
185
)ibliogra&ie >lanc-e%>en!eniste (laire , 3000 #pproche de la langue parlée en franais p-r)s. (oCeriu Eugeniu 3000 LecMii de lingvisticK generalK, Editura P(. Fadet Rran:oise 300a La variationG le franais dans l’espace social, régional et international in ]aguello ?arina @Le grand li!re de la langue fran:aiseA p. 91%153. Fadet Rran:oise 300b La variation sociale en franais p-r)s. Fuiraud Dierre 1968 Langage et théorie de la communication, in @Le LangageA Enc)cplopédie de la Dléiade p. 1=5%167. Xerbrat%rrecc-ioni (at-erine 199= Les interactions ver1ales, JJ r"and (olin. XlinMenberg Kean%?arie 1999 &es langues romanes 3%e éd. &uculot p. 39%56. ?al"berg >ertil , 1963 La notion de force et les changements phonétiques, in @tudia LinguisticaA IJ 1 p. 8%==. aussure Rerdinand de ,1916 éd. 1978 ours de linguistique générale Da)ot p. 361%13. Tartburg Talter !on 196 2ro1l*mes et méthodes en linguistique DHR.
186
TROISIÈME SECTION
LA *1+1*EN9E 9adre t&éorique Darler des indi!idus des ob'ets qui nous entourent ou de toute entité appartenant * un uni!ers quelconque n’est pas conce!able sans l’établisse"ent d’une relation particuli#re entre la langue et le "onde. [uand on dit par exe"ple 4on chat est malin le su'et de la p-rase désigne un ob'et du "onde que l’interlocuteur doit pou!oir identifier$ le ré8érent. L’énonciation du groupe de "ots ,s)ntag"e no"inal mon chat per"et alors de réaliser un a!te de ré8éren!e. (elui%ci consiste donc * utiliser des for"es linguistiques ,"ots s)ntag"es p-rases pour é!oquer des entités ,ob'ets personnes propriétés proc#s é!éne"ents appartenant * des uni!ers réels ou fictifs extérieurs ou intérieurs. elon (-arolles ,3003$3=8 la référence est un @acte intentionnel !isant * ren!o)er * une entité extra%linguistique par le biais d’une expression linguistiqueA.
istorique L’approc-e linguistique des p-éno"#nes de référence n’est pas de date récente. (e probl#"e a été abordé par les plus grands p-ilosop-es co""e Dlaton F. Leibni K. LocMe . ?ill F. Rrege 187
E. Uusserl D. traYson T. [uine
et a suscité une quantité
i"pressionnante d’études linguistiques. R. de aussure exclut le référent dans la représentation biplane du signe linguistique. Jl souligne dans son ours de linguistique générale que @le signe linguistique unit non une c-ose et
un no" "ais un concept et une i"age acoustiqueA ,1916 éd.1978$98 ce qui a per"is le dé!eloppe"ent par la suite d’une sé"antique intralinguistique ,i""anentiste. (ontraire"ent * cette dé"arc-e le triangle sé"iotique de (. gden et J. Pic-ards "énage une place au référent , 0he 4eaning of 4eaning, London 193 ,!. c-ap. Le signe linguistique tout co""e le triangle de . Hll"ann ,Semantics, xford >lacMYell 1963 reproduit ci%dessous$ ens Qo"
(-ose ,_ référent
?algré cela les tra!aux de linguistique se sont pendant longte"ps cantonnés * l’étude des relations entre le s)"bole ,ou no" et la pensée ,ou sens. ?ais au'ourd’-ui les linguistes consid#rent que l’anal)se des p-éno"#nes touc-ant * cette problé"atique constitue un c-apitre essentiel de la sé"antique et de la prag"atique !oire de la s)ntaxe et cela pour plusieurs raisons$ ALa question qui se pose nota""ent depuis le dé!eloppe"ent de la prag"atique est d’arri!er * co"prendre co""ent les différentes 188
langues offrent aux su'ets qui les parlent le "o)en d’éc-anger non pas seule"ent des pensées "ais des pensées * propos de c-oses et de s’entendre ,en général correcte"ent sur la déter"ination de ces c-oses fussent%elles !agues ficti!es spéculati!es etc. ,(-arolles 3003$13.
*é8éren!e a!tuelle et ré8éren!e virtuelle (ette distinction a été établie par K.%(. ?ilner , 5rdres et raisons de langue euil 1983$10.
La ré8éren!e virtuelle est définie relati!e"ent * l’unité lexicale$ @ c-aque unité lexicale indi!iduelle est attac-é un ense"ble de conditions que doit satisfaire un seg"ent de réalité pour pou!oir tre la référence d’une séquence o< inter!iendrait cruciale"ent l’unité lexicale en question ,; L’ense"ble de conditions caractérisant une unité lexicale est sa référence !irtuelle@ ,i1id .. La ré8éren!e a!tuelle est constituée par les seg"ents de réalité les référents qui sont attac-és * telle expression e"plo)ée. L’ami de 4ari par exe"ple , est une expression qui désigne un tre
particulier qui constitue sa référence actuelle.
189
E#ressions rédi!atives et e#ressions ré8érentielles &ans la représentation sé"antique d’une p-rase telle que 4on chat est malin on distingue traditionnelle"ent les expressions
su'et ,Q et celles qui constituent le groupe du !erbe ,. F. Rrege ,1971 ) !oit une opposition fonctionnelle entre$ % les e#ressions ré8érentielles qui désignent des ob'ets particuliers ,en l’occurrence mon chat et % les e#ressions rédi!atives ,en l’occurrence est malin qui assignent une caractéristique ,au sens large du ter"e au su'et. (ette distinction correspond en grandes lignes * l’anal)se gra""aticale de la p-rase co""e une prédication articulant un s)ntag"e no"inal su'et et un s)ntag"e !erbal ,ou prédicatif. Les expressions référentielles n’occupent pas obligatoire"ent la position s)ntaxique de su'et. &ans la p-rase 2aul a rencontré son ami le Q su'et 2aul, tout co""e le Q ob'et son ami, identifient c-acun des tres particuliers. L’anal)se de ces expressions peut se faire * plusieurs ni!eaux$ a s)ntaxique$ 2aul est un constituant du no)au de la p-rase ,Q su'et alors que son ami est un constituant du ,(&+ b sé"antico%logique$ 2aul est le pre"ier argu"ent a)ant le r2le d’agent, son ami est le second argu"ent du prédicat rencontrer a)ant le r2le de patient +
190
c co""unicatif$ 2aul constitue le th*me de la p-rase ,le constituant qui porte l’infor"ation supposée connue alors que son ami constitue a!ec le !erbe dont il est l’ob'et le rh*me ,le constituant
qui apporte l’infor"ation supposée nou!elle ,!. c-ap. La progression tetuelle.
T$ologie des e#ressions ré8érentielles 2. La distin!tion entre ré8éren!e générique: ré8éren!e sé!i8ique et ré8éren!e attributive La ré8éren!e générique En considérant les p-rases sui!antes$ Le lion est un animal pacifique. `n lion est un animal pacifique. Les lions sont des animau pacifiques,
on constate qu’on peut utiliser c-acune d’elles pour asserter une proposition générique c’est%*%dire une proposition qui dit quelque c-ose non pas de ce lion ou groupe de lions particuliers "ais de la classe de lions en tant que telle. Les su'ets de ces p-rases ren!oient donc * un référent générique ,représentant la classe enti#re. En fran:ais l’article défini ,singulier et pluriel ainsi que l’article indéfini ,singulier peu!ent conduire * l’interprétation générique d’un Q.
191
La ré8éren!e sé!i8ique &ans ce cas le référent !isé est une entité particuli#re$ 4on chat 7 ce chat est tr*s malin. $l 7 celui-ci 7 le mien est tr*s malin.
Le référent est présenté co""e identifiable dans une situation donnée. La ré8éren!e attributive &ans l’interprétation globale de la p-rase l’identité du référent i"porte "oins que les caractéristiques !é-iculées par l’expression descripti!e$ L’assassin de Smith est fou
!eut dire qu’Ail faut tre fou pour a!oir tué "it-A. Le locuteur qui prononce cette p-rasee n’a présente * l’esprit aucune personne déter"inée son intention étant de faire allusion * la personne quelle qu’elle soit qui a co""is le cri"e. La description définie est utilisée dans ce cas attributi!e"ent. i au contraire le locuteur fait allusion * un indi!idu précis parfaite"ent identifié la description définie est utilisée référentielle"ent. 4. La distin!tion entre ré8éren!e déi!tique et ré8éren!e ana&orique (ette distinction s’inscrit depuis >en!eniste dans la problé"atique plus large de l’énonciation.
193
La ré8éren!e déi!tique %ou situationnelle' L’expression réf#re relati!e"ent * la situation d’énonciation dans laquelle elle s’incrit. &ans les p-rases $l arrive D ,dite * propos d’un train qui entre en gare :e veu cette revue ,dite en "ontrant l’ob'et en question
on désigne au "o)en du prono" de la %e personne respecti!e"ent du déter"inant dé"onstratif des référents dont ils situent l’existence dans la situation du discours. La ré8éren!e ana&orique &ans ce t)pe de référence dite anap-orique le référent de l’expression n’est accessible qu’* tra!ers d’autres seg"ents du texte$ 2aul est mécontentA il s’en va.
Le t$e gra""ati!al de l’e#ression ré8érentielle &u point de !ue lexico%s)ntaxique une expression référentielle peut tre$ déno"inative Le référent est alors identifié par un no" propre ,Qp. &’un point de !ue référentiel les Qp peu!ent se rapporter * différentes catégories d’identités particuli#res$ no"s des personnes des lieux des !illes des fleu!es "ais aussi des ani"aux do"estiques des bateaux des organis"es etc. L’usage d’un Qp ne signale aucune autre intention c-e le locuteur que de !iser un tre unique$ Socrate
19
peut référer au cél#bre p-ilosop-e grec "ais aussi * un c-at * un progra""e éducatif etc. Les Qp ne font allusion * aucun attribut descriptif de leur porteur. L’identification de celui%ci ne peut se faire que si l’allocutaire a une connaissance préalable de @qui ,ou ce qui s’appelle QpA. &’autre part les Qp sont liés * leur porteur par une con!ention qui est indépendante de leurs caractéristiques substantielles. Jls constituent de ce fait ce que . XripMe appelle des désignateurs rigides ,cf. Pécanati 198$106%118. En reprenant
l’exe"ple de (-arolles ,3003$55 on dira que pour référer * l’actuel président de la Pépublique Rran:aise on peut utiliser soit le no" propre :acques hirac soit une description définie co""e l’actuel président de la 'épu1lique ?ranaise . [uoique les deux for"ules
paraissent équi!alentes le c-oix de l’une ou de l’autre peut tre "oti!é par des raisons co""unicati!es ,on peut soup:onner par exe"ple que celui * qui on s’adresse ignore que Kacques (-irac est l’actuel président de la Pépublique Rran:aise. dé8inie La référence se réalise au "o)en de l’article défini sui!i d’un no" a!ec ou sans déter"inant. (e no" fournit une indication sur la nature du référent trait partagé aussi par les Q dé"onstratifs possessifs et indéfinis qui contraire"ent aux no"s propres et aux prono"s fournissent des infor"ations sur la catégorie des entités qu’ils ser!ent * désigner. (’est pour cette raison qu’on parle * leur propos de descriptions définies, démonstratives, etc. 19=
La description définie * son tour est 'ugée !o"l3te ou in!o"l3te ,elle sollicite alors un co"plé"ent d’infor"ation situationnelle ou contextuelle. Les descriptions définies co"pl#tes co""e par exe"ple l’auteur de La 2este, le champion mondial du saut la perche, la plus +eune actrice qui a remporté l’5scar, sont !alides
pour un seul référent. Elles sont constituées pour la plupart par l’ad'onction au no" d’un co"plé"ent ou d’une relati!e déter"inati!e qui restreignent l’extension des Q définis * une seule entité déter"inée. Les descriptions définies inco"pl#tes ne poss#dent pas la ""e autono"ie référentielle que les pre"i#res ,on ne peut pas identifier le référent indépenda""ent des infor"ations sur le contexte o< les expressions sont e"plo)ées. &ans l’exe"ple Le premier ministre a démissionné, l’ancrage de l’expression
référentielle définie dans le contexte est bien !isible$ il s’agit en l’absence d’une description plus co"pl#te , le premier ministre de H) du pre"ier "inistre du pa)s o< l’énoncé est é"is. &ans la con!ersation quotidienne nous utilisons sou!ent des descriptions définies inco"pl#tes$ 5Z as-tu mis la clé C Le chat s’est sauvé. 0u devrais arroser les fleurs ,
195
dans lesquelles l’identification du référent se fait sans difficulté parce que connu des deux interlocuteurs. dé"onstrative La référence se réalise au "o)en d’un ad'ectif dé"onstratif introduisant le Q ou d’un substitut dé"onstratif$ es g=teau sont ecellents. :e préf*re celle-l.
Le référent désigné par l’expression no"inale dé"onstrati!e ,tout co""e dans le cas de l’e"ploi du prono" dé"onstratif ne peut tre établi en de-ors de la situation d’énonciation dans laquelle l’expression est utilisée. (’est un trait co""un de toutes les epressions déictiques ,co""e +e, tu, ici, l, maintenant, au+ourd’hui etc.+ !. c-ap. La déiis. En outre l’e"ploi du
dé"onstratif peut tre acco"pagné d’un geste d’ostension , fort $ doigt tendu ou fai1le$ "ou!e"ent de la tte et orientation du regard en direction d’un référent perceptible * la fois par le locuteur et les allocutaires. Lorsque le Q dé"onstratif est acco"pagné d’un déter"inant celui%ci n’a pas le ""e r2le que dans le cas des Q définis. &ans l’exe"ple$ &onne-moi la 7 cette revue que tu viens d’acheter,
on !oit qu’a!ec le défini le déter"inant participe * l’identification du référent alors qu’a!ec le dé"onstratif le déter"inant se li"ite * indiquer la catégorie du référent. 196
indé8inie L’expression référentielle est dans ce cas un Q introduit par un déter"inant
indéfini ,article ou ad'ectif. Les Q indéfinis
constituent des epressions autonomes référentiellement $ ils ne sollicitent aucune préconception de l’entité !isée. (’est cette propriété qui les rend aptes * introduire les référents nou!eaux$ `n homme pouvant avoir une cinquantaine d’années montait l’avenue du 4aine.
Les indéfinis ,un, deu, des, plusieurs, quelques, tout, aucun, certains quantifient égale"ent "ais pas tous de la ""e
fa:on$ &es fleurs ornaient la cham1re. @uelques enfants +ouaient dans la cour de l’école.
&e surcroSt les Q indéfinis peu!ent i"poser une lecture générique du référent$ `n homme est venu me voir ,lecture spécifique. `n homme est grand 7 gentil 7 socia1le ,lecture générique.
rono"inale L’expression référentielle est un prono" a!ec ou sans expansion déter"inati!e. &ans toutes les langues les expressions prono"inales constituent une classe extr"e"ent di!erse regroupant des prono"s personnels dé"onstratifs possessifs indéfinis interrogatifs et
197
relatifs. (es prono"s ne !é-iculent pas au "oins directe"ent d’indication sur la catégorie de leur référent ce qui ne les e"pc-e pas de ren!o)er * des entités précises et donc de référer de mani*re définie. $l ([ 2aul) est dé+ parti. ,il substitue 2aul, en e"ploi
anap-orique elui-ci est plus intéressant. ,e"ploi déictique peut tre
acco"pagné d’un geste indicatif hacun d’eu entrait et prenait place. @ui veut répondre C
)ibliogra&ie (-arolles ?ic-el 3003 La référence et les epressions référentielles en franais, p-r)s. Rrege F. 1971 /crits logiques et philosophiques euil. L)ons Ko-n 1968 Linguistique générale Larousse p. 36%. L)ons Ko-n 1978 /léments de sémantique Larousse p. 1=%190. Pécanati R. 198 La sémantique des noms propresG 'emarques sur la notion de désignateur rigide in @Langue fran:aiseA 57 p.106% 118. Piegel ?artin Dellat Kean%(-ristop-e Pioul Pené 199= rammaire méthodique du franais DHR p. 569%57=.
198
L’1N/N9IATI/N Le !adre énon!iati8 L’énonciation constitue le pi!ot de la relation entre la langue et le "onde$ d’un c2té elle per"et de représenter dans l’énoncé des faits "ais d’un autre elle constitue elle%""e un fait un é!éne"ent unique dans le te"ps et dans l’espace. n peut définir l’énonciation co""e l’acte indi!iduel de création par lequel un locuteur "et en fonctionne"ent la langue$ un éc-ange linguistique "et en 'eu des indi!idus ,locuteur et allocutaire dans une situation de co""unication particuli#re . @Dour indi!iduel et particulier que soit cet acte il n’en obéit pas "oins * certains sc-é"as inscrits dans le s)st#"e de la langue. Jl faut donc distinguer entre le "atériel linguistique abstrait ,ou énoncé%t)pe et les "ultiples réalisations que sont les actes de discours ,ou énoncés% occurrences$ c’est * ce ni!eau que s’inscrit la problé"atique de l’énonciationA ,rri!é et all. 1986$35=. /out acte d’énonciation se réalise dans une situation de co""unication particuli#re dont les élé"ents constitutifs sont$ % Les partenaires énonciatifs protagonistes fonda"entaux @acteurs de la co""unicationA ,Piegel et all. 199=$575+
199
% Les données référentielles spatio%te"porelles spécifiques+ % Les ob'ets présents qui constituent l’en!ironne"ent perceptible des protagonistes.
istorique /nonciation est un ter"e ancien en p-ilosop-ie. &epuis le
?o)en Oge il a été e"plo)é a!ec un sens logique et gra""atical. L’énonciation correspondait * l’origine * la proposition au sens logique du ter"e. partir du IJI%e si#cle le ter"e a pris d’un c2té un sens tr#s large et de l’autre un sens linguistique précis. Jl a fait en linguistique l’ob'et d’un e"ploi s)sté"atique * partir de (-. >all) ,193 et surtout d’\"ile >en!eniste. Dour >en!eniste l’énonciation est @la "ise en fonctionne"ent de la langue par un acte indi!iduel d’utilisationA l’Aacte ""e de produire un énoncé@ ,197=$80. >en!eniste définit aussi l’énonciation co""e un processus d’appropriation de la langue. @Le locuteur s’approprie l’appareil for"el de la langue et il énonce sa position de locuteur par des indices spécifiques d’une part et au "o)en de procédés accessoires de l’autreA ,1970$1=. (et acte d’appropriation de la langue introduit celui qui parle dans sa parole. Jl est @le fait du locuteur qui "obilise la langue pour son co"pteA , idem.
300
1non!iation et énon!é L’énon!iation représente l’acte de production d’un énoncé le processus co"plexe qui l’engendre. L’énon!é * son tour est le produit oral ou écrit de l’acte d’énonciation. (’est donc la structure signifiante ac-e!ée et close per:ue par celui qui décode la langue. L’énonciation s’oppose * l’énoncé co""e un acte qui se distingue de son produit. Hne autre distinction est * prendre aussi en co"pte$ énoncétype et énoncé-occurrence.
1non!é6t$e Hn énoncé peut tre en!isagé indépenda""ent des di!erses énonciations qui peu!ent le prendre en c-arge. En d’autres "ots au% del* des occurrences distinctes de son énonciation le contenu d’un énoncé reste stable+ il est alors en!isagé co""e @t)peA. 1non!é6o!!urren!e Le ""e énoncé peut tre é"is par telles personnes en telles situations ce qui correspond * autant d’occurrences distinctes. L’étude de la langue doit prendre en co"pte l’énonciation dans la "esure o< celle%ci laisse des traces dans l’énoncé. /out énoncé est donc repéré directe"ent ou indirecte"ent par rapport * la situation d’énonciation o< il est produit. Jl existe bien entendu des énoncés qui peu!ent tre relati!e"ent indépendants de leur situation
301
d’énonciation$ les textes scientifiques par exe"ple. Hne p-rase définitoire !é-iculant une !érité générale co""e La 0erre tourne autour du Soleil ne se"ble prise en c-arge par aucun énonciateur
particulier. ?ais en r#gle générale les for"es linguistiques pour tre co"pl#te"ent interprétées doi!ent tre "ises en relation a!ec la situation d’énonciation. u en d’autres ter"es on ne peut pas déter"iner a!ec précision le sens d’un énoncé si l’on ne prend pas en co"pte outre ce que signifie l’énoncé en tant que t)pe les circonstances de son énonciation. &ans :e viendrai demain l’identification du locuteur , +e de ""e que la localisation te"porelle , demain ne sont accessibles qu’* partir de la situation.
Les indi!es de l’énon!iation La plupart des énoncés co"portent des élé"ents qui @réfléc-issentA l’acte d’énonciation. L’étude des p-éno"#nes rele!ant de l’énonciation prend en co"pte @les procédés par lesquels le locuteur i"pri"e sa "arque * l’énoncé s’inscrit dans le "essage ,i"plicite"ent ou explicite"ent et se situe par rapport * luiA ,Xerbrat%recc-ioni 1980$3. n appelle sou!ent marques ou traces énonciatives les unités linguistiques qui indiquent le ren!oi de l’énoncé * son énonciation. (ertaines for"es de la langue les déictiques et les modalités en particulier ne peu!ent s’expliquer qu’en fonction des
élé"ents constitutifs de l’acte d’énonciation. 303
Les déi!tiques Jl s’agit d’abord des prono"s personnels +e, tu et leurs !ariantes. Les possessifs déter"inants et prono"s de pre"i#re et deuxi#"e personne s’interpr#tent eux aussi en fonction de la situation d’énonciation , mon livre. La référence * l’espace , ici et au te"ps ,maintenant ancrent égale"ent le discours dans la situation. &e ""e la "arque te"porelle du présent s’interpr#te co""e référence au "o"ent de l’énonciation. Dar rapport * ces trois données que l’on sc-é"atise co""e moi-ici-maintenant s’organise l’ense"ble des p-éno"#nes de repérage. $l est ce qui n’est ni +e ni tu. Le s)st#"e spatio%te"porel des ad!erbes , l-1as, ailleurs, hier, demain ou des prépositions ,depuis, devant s’instaure par
opposition * ici et maintenant. Les dé"onstratifs ,déter"inants et prono"s et les présentatifs , voici, voil sont tou'ours liés * l’instance d’énonciation. L’ense"ble du s)st#"e de déictiques ne constituent pas une liste d’unités isolées au contraire ils for"ent un s)st#"e qui organise un énoncé qui lui donne son ancrage ,!. c-ap. La déiis. Les "odalités L’étude du c-a"p de la "odalité rel#!e aussi de l’énonciation dans la "esure o< les "odalités sont considérées
30
co""e des élé"ents qui expri"ent un certain t)pe d’attitude du locuteur par rapport * son énoncé. n distingue en général entre modalités d’énonciation et modalités d’énoncé.
2. Les "odalités d’énon!iation Les "odalités d’énonciation "arquent l’attitude énonciati!e du su'et de l’énonciation dans sa relation a!ec l’allocutaire. Elles se traduisent par les différents t)pes de p-rase$ ssertif$ :ean fait son devoir . Jnterrogatif$ :ean fait-il son devoir C Jn'onctif$ ?ais ton devoir, :ean D Excla"atif$ :ean fait son devoir D 4. Les "odalités d’énon!é Les "odalités d’énoncé expri"ent l’attitude du su'et de l’énonciation !is%*%!is du contenu de l’énoncé ou selon QWlMe ,199 le @regard du locuteurA sur le contenu de ce qu’il dit. Les "arques des "odalités sont di!erses$ % erbes "odaux$ :e peu traduire le tete. % d!erbes "odalisateurs$ L’enfant a peut-8tre faim. % d'ectifs "odalisateurs$ ’est 1ien triste de rater un eamen.
% ?odes et te"ps !erbaux$ :e regrette qu’il ne soit pas venu. En général les ou!rages de linguistique prennent en co"pte les "odalités sui!antes$ 30=
6 ?odalités ontiques$ définies co""e les "odalités du possible de l’i"possible du nécessaire et du contingent et illustées par certains usages des !erbes pouvoir, devoir, etc. 6 ?odalités déontiques$ "arquent la per"ission ou l’obligation et sont illustrées par les !erbes pouvoir, devoir, eiger, interdire ou par les "odes i"pératif et sub'onctif+
6 ?odalités éisté"iques$ expri"ent le degré de certitude du locuteur par rapport au contenu de son assertion et sont illustrées par les e"plois des !erbes savoir, croire, douter, ignorer des ad!erbes "odaux co""e peut-8tre, pro1a1lement, sans doute, vraisem1la1lement etc.+
6
?odalités
subje!tives$
indiquent
les
attitudes
ps)c-ologiques du locuteur$ a bouliques( vouloir, souhaiter, espérer + b aré!iatives$ il est 1on mauvais 7 +uste 7 heureuWA regretter, souhaiter.
La subje!tivité dans la langue ux "odalisateurs peu!ent
s’a'outer toutes sortes
d’appréciations sub'ecti!es$ - A88e!tives % qui concernent toute expression d’un senti"ent
du locuteur+ - 1valuatives % qui correspondent * tout 'uge"ent ou
é!aluation du locuteur ,Xerbrat%recc-ioni 1980. 305
L’in!entaire de l’e#resion linguistique de la subje!tivité renfer"e$ % &es no"s affectifs ou é!aluatifs$ 1araque !s. maisonA 1agnole !s. voiture+
% &es ad'ectifs affectifs$ drJle, terri1le ou é!aluatifs$ grand, petit, chaud, froid, 1on, 1eau +
% &es !erbes$ aimer, détester, craindre, penser, croire, prétendre+
% &es ad!erbes et des locutions ad!erbiales$ réellement, franchement, heureusement, vrai dire, en toute franchise +
% &es inter'ections$ "élas, 1ravo+ % L’intonation surtout dans les p-rases excla"ati!es expri"e l’appréciation du locuteur$ 5hD 4adameD @uelle 1ontéD s’écria 4ahaut . ,Padiguet
&e toute fa:on le cadre t-éorique de la "odalisation s’élargit continuelle"ent * partir des conceptions restreintes aux conceptions larges selon lesquelles toute assertion est "odalisée puisque assu"ée par un locuteur. &e plus en plus no"breux sont les linguistes qui ad-#rent au point de !ue selon lequel tout énoncé a une !aleur "odale étant "odalisé par son énonciateur puisque la parole @ne peut représenter le "onde que si l’énonciateur directe"ent ou non "arque sa présence * tra!ers ce qu’il ditA ,?aingueneau in $mages de soi dans le discours. La construction de l’ethos Lausanne
1999$87 306
)ibliogra&ie >all) (-arles 193 Linguistique générale et linguistique franaise, Ernest Leroux Daris+ 1965 >erne RrancMe. >en!eniste \"ile 1970 L’appareil formel de l’énonciation, in @LangagesA 17 ?ars p. 13%18. (ulioli ntoine 1990 2our une linguistique de l’énonciation. 5pérations et représentations p-r)s. (ulioli ntoine 1999 2our une linguistique de l’énonciation. ?ormalisation et opérations de repérage p-r)s. &ubois Kean 1969 /noncé et énonciation in @LangagesA 1 ?ars. Xerbrat%recc-ioni (at-erine 1980 L’énonciation. &e la su1+ectivité dans la langue (olin. ?aingueneau &o"inique 1991 L’énonciation en linguistique franaise Uac-ette p. 7%100. QWlMe Uenning 199 Le regard du locuteur. 2our une linguistique des traces énonciatives Xi"é.
307
LA 01I5IS Le "ot déiis e"prunté au grec ancien o< il signifie @action de "ontrerA est une fa:on de conférer son référent * une séquence linguistique. L’on entend co""uné"ent par déiis @la localisation et l’identification des personnes ob'ets processus é!éne"ents et acti!ités ,; par rapport au contexte spatio%te"porel créé et "aintenu par l’acte d’énonciationA ,L)ons 1980$361. Elle est "arquée linguistique"ent par des déictiques et des élé"ents en e"ploi déictique. Les linguistes distinguent en général entre em1rayage et déiis, em1rayeurs et déictiques.
E"bra$age et e"bra$eurs L’em1rayage est la procédure discursi!e par laquelle le su'et
de l’énonciation "anifeste grVce * l’e"ploi des e"bra)eurs sa présence dans l’enoncé. Les em1rayeurs ,en anglais shifters sont les élé"ents
linguistiques qui "anifestent dans l’énoncé la présence du su'et de l’énonciation. KaMobson ,196$178 affir"e que @la signification générale d’un e"bra)eur ne peut tre définie en de-ors d’une 308
référence au "essageA c’est%*%dire que le référent qu’ils désignent ne peut tre identifié que par rapport * l’acte de l’énonciation unique qui a produit l’énoncé * l’intérieur duquel il se trou!e. (oupé des circonstances de son énonciation le discours co"portant des e"bra)eurs est ininterprétable. &ans :e ne viendrai pas avec vous au thé=tre, +e et vous s’interpr#tent en fonction des participants au
"essage. 0éi#is et déi!tiques la différence de l’e"bra)age la déiis: claire"ent obser!able dans le fonctionne"ent des démonstratifs ne se satisfait pas des seules indications fournies par l’acte ""e de l’énonciation. &ans la p-rase :e veu cette voiture le repérage du référent se fait grVce * l’e"ploi du déictique cette acco"pagné ,é!entuelle"ent d’un geste d’ostension ,désignation. Jl est * re"arquer que certains auteurs e"ploient de fa:on indifférente les ter"es d’ em1rayage et
déiis, em1rayeurs
et
déictiques. (’est d’ailleurs la dé"arc-e adoptée dans ce qui suit.
Les déi!tiques Les déictiques sont des unités linguistiques @dont le sens i"plique obligatoire"ent un ren!oi * la situation d’énonciation pour trou!er le référent !isé@ ,Xleiber 1986$13. L’étiquette de déictique
309
ne recou!re pas tou'ours les ""es unités linguistiques. Dour certains elle s’applique * tous les élé"ents qui par nature suscitent une référence de t)pe déictique ,personnes indicateurs spatio% te"porels+ d’autres la réser!ent aux seuls indicateurs spatio% te"porels. (oncurre""ent * déictique dans la littérature de spécialité circulent aussi d’autres déno"inations , em1rayeurs !. plus
-aut ,
sym1ole
indeical,
epression
sui-référentielle
(-araudeau 3003$158. n consid#re co""e protot)pes de la déixis$ les dé"onstratifs les prono"s personnels de la pre"i#re et de la deuxi#"e personne certains ad!erbes de te"ps et de lieu co""e maintenant et ici ainsi que d’autres catégories gra""aticales a)ant
trait aux circonstances de la co""unication. Jl est * re"arquer que les expressions déictiques connaissent égale"ent un emploi non déictique en principal anaphorique "ais aussi non anaphorique$ a e"ploi déictique$ :e veu cette voiture, pas celle-l D ,p-rase qui peut tre
acco"pagnée d’un e"ploi gestuel 0u viens avec nous C
b e"ploi non déictique$ 4on fr*re s’est acheté une nouvelle voiture. ette voiture lui a coBté les yeu de la t8te . ,e"ploi anap-orique
310
0u commences parler et il t’interropt tout le temps.
,e"ploi non anap-orique
9lasses de déi!tiques Les rono"s ersonnels Les rono"s de dialogue ,de pre"i#re et de deuxi#"e personnes désignent des référents -u"ains ou ant-ropo"orp-es ,par exe"ple dans les fables$ - :e désigne le locuteur ,celui qui parle+ - 0u désigne l’allocutaire ,celui * qui le locuteur parle+ - ;ous inclut le locuteur et d’autres personnes ,allocutaire
délocuteur$ 4oi et toi, nous sommes contents. 4oi et lui, nous sommes contents. 4oi, toi et lui, nous sommes contents. - %ous désigne l’allocutaire et peut inclure une tierce
personne ,délocuteur$ 0oi et lui, vous 8tes amis.
Le rono" ersonnel de troisi3"e ersonne ne désigne pas un participant au processus de co""unication+ il se définit par des traits négatifs$ non locuteur non allocutaire. $l * la différence de +e et tu, est un pro%no" au sens strict c’est%*%dire un élé"ent
anap-orique qui re"place un Q introduit antérieure"ent dans le discours. @(ertes +e-tu et il ont un point co""un$ ils ne tirent leur
311
référence que du contexte o< ils sont placés ,; "ais il ne s’agit pas du ""e contexte dans les deux cas+ pour +e et tu il s’agit du contexte situationnel alors que pour il co""e pour tout élé"ent anap-orique il s’agit du contexte linguistiqueA ,?aingueneau 1991$19. Le prono" personnel de troisi#"e personne peut toutefois prendre une !aleur déictique quand il sert * désigner une personne ou un ob'et présent,e dans la situation$ 'egarde-le, comme il est mignon D
Les ossessi8s ,déter"inants et prono"s de pre"i#re et deuxi#"e personne peu!ent a!oir eux aussi une !aleur déictique puisque leur sens int#gre une "ise en rapport a!ec le locuteur ou l’allocutaire$ :e ne veu pas ton livre, donne-moi le mien D
Les dé"onstrati8s Les dé"onstratifs ,déter"inants et prono"s entrent dans la constitution des Q qui réf#rent * des ob'ets j personnes présent,es dans la situation surtout lorsqu’ils sont acco"pagnés d’un geste d’ostension$ 'egarde cette voiture 7 celle-ci D &onne-moi ce livre 7 celui-ci D
En fran:ais le dé"onstratif ad'ecti!al ne présente qu’un seul ter"e$ ce , !ariante s alors que les substituts ont des for"es 313
"arquant le genre et le no"bre$ celui, celle, ceu, celles . La précision de la proxi"ité j éloigne"ent se fait par les particules déictiques %ci 7 -l. Les for"es co"posées des dé"onstratifs présentent ainsi une organisation binaire$ celui-ci 7 celui-l, ceW-ci 7 ceW-l selon le trait proxi"ité j distance par rapport au lieu du
locuteur$ ette maison-ci est plus 1elle que celle-l,
"ais parfois cette opposition se neutralise en fa!eur de l a)ant le sens de ci$ ette montre-l ne marche pas 1ien.
&’autre part on re"arque en fran:ais actuel l’e"ploi de plus en plus fréquent de l aux dépens d’ici, @dans le sens que l’opposition proxi"ité j éloigne"ent se réalise surtout * l’aide de W j l*$ ce livre 7 ce livre-l A ,Jliescu 1975%1976$=1. &ans d’autres langues l’idée de proxi"ité j distance est intrins#que au dé"onstratif$ rou". acesta 7 acela angl. this 7 that . Le latin classique a!ait un s)st#"e ternaire d’organisation des dé"onstratifs qui correspondent * la situation du dialogue$ ob'ets qui se trou!ent pr#s du locuteur pr#s du récepteur ,allocutaire et loin des deux partenaires discursifs. L’opposition fonda"entale était celle de proxi"ité j éloigne"ent la proxi"ité étant subdi!isé * son tour en proxi"ité par rapport * l’é"etteur et en proxi"ité par rapport au récepteur , $dem$$
31
ro#i"ité é"etteur ,ego
éloigne"ent
UJ( JLLE délo!utaire
ré!eteur ,tu
J/E
Le latin parlé et tardif a opéré une réduction du s)st#"e par neutralisation du deuxi#"e ter"e @pr#s de récepteurA par le pre"ier ter"e @pr#s du locuteurA$ (eccu) iste 7 (eccu) ille. Le s)st#"e ternaire existe encore en portugais et en espagnol. En espagnol , este, ese, aquel este "arque la proxi"ité par rapport * l’é"etteur , ese la proxi"ité par rapport au récepteur , aquel, l’éloigne"ent , "ais on enregistre la tendance * la réduction du
s)st#"e la troisi#"e personne assi"ilée * la deuxi#"e étant sou!ent désignée * l’aide du dé"onstratif ese, en sorte que l’opposition de!ient$ este ,proxi"ité 7 ese ,éloigne"ent. Le s)st#"e du latin a laissé des traces aussi en italien qui présente une organisation ternaire du s)st#"e des déictiques ad'ecti!aux$ questo, codesto 7 quello alors que le s)st#"e des substituts est de!enu binaire par la perte de codesto. n !oit donc qu’au "oins dans les langues ro"anes les dé"onstratifs sont organisés selon le syst*me ternaire ,portugais espagnol catalan italien ou
le syst*me 1inaire ,fran:ais
r-étoro"an rou"ain "ais dans la langue parlée et fa"ili#re on re"arque la tendance * la si"plification par le passage du s)st#"e *
31=
trois ter"es * un s)st#"e * deux ter"es "arquant l’opposition proimité 7 éloignement.
Jl est aussi * re"arquer que l’article défini e"plo)é dans les ""es conditions peut conférer au Q une !aleur déictique "ais le fonctionne"ent référentiel des Q introduits par ces deux déter"inants n’est pas identique ,!. c-ap. La référence$ 2asse-moi le cric.
Les e#ressions indiquant la lo!alisation satio6 te"orelle (e t)pe de déictiques a pour fonction d’inscrire les énoncés% occurrences dans l’espace et le te"ps par rapport au point de rep#re que constitue le locuteur. La triade moi-ici-maintenant est indissociable @clé de !okte de toute l’acti!ité discursi!eA ,?aingueneau 1991$36. a. Les e#ressions indiquant le lieu peu!ent repérer leur référent par rapport au lieu de l’énonciation$ l’ad!erbe ici désigne le lieu du locuteur et s’oppose * l lieu du non locuteur$ :e ne le trouve pas ici.
Jl est * re"arquer qu’en fran:ais l’ad!erbe l peut désigner le lieu de l’interlocuteur "ais aussi par neutralisation du trait @éloigne"ent par rapport au locuteurA 'uste"ent le lieu du locuteur$ %iens l D ,au lieu de$ %iens ici D
315
Les autres ad!erbes et locutions ad!erbiales sont organisés en di!ers "icro%s)st#"es sé"antiques$ pr*s 7 loin+ en haut 7 en 1as+ gauche 7 droite, etc. qui correspondent * di!ers découpages de la
catégorie de la spatialité. i l’on ignore la position de l’énonciateur qui les a é"is ces ter"es restent opaques.
c2té
des
ad!erbes
di!erses
autres
catégories
gra""aticales peu!ent a!oir une !aleur déictique$ les prépositions ,devant, derri*re et ""e les !erbes. insi venir "arque un déplace"ent !ers le lieu o< se trou!e le locuteur alors qu’ aller s’e"ploie dans les autres cas. (ette propriété a été "ontrée par (-. Rill"ore ,1966 pour les !erbes anglais come ,@!enirA et go ,@allerA "ais elle est caractéristique pour d’autres langues aussi$ it. andare et venire rou". a se duce et a veni, etc.
b. Les !o"lé"ents de te"s déi!tiques Le s)st#"e des déictiques te"porels est beaucoup plus co"plexe que celui des déictiques spatiaux. Jls sont repérés par rapport au "o"ent de l’énonciation. Le point de rep#re des indications te"porelles est le "o"ent o< l’énonciateur parle le "o"ent d’énonciation ,t0. (’est par rapport * son propre acte d’énonciation que le locuteur ordonne la c-ronologie de son énoncé. insi dans #u+ourd’hui +e ne me sens pas tr*s 1ien, l’ad!erbe au+ourd’hui, tout co""e le présent du !erbe ne sont interprétables
que si l’on sait * quel "o"ent cet énoncé a été produit$ tous deux
316
constituent des élé"ents déictiques te"porels. n en traitera * tour de r2le. Les co"plé"ents de te"ps déictiques ,ad!erbes Q et D qui s’organisent par rapport au présent du locuteur ,t 0 peu!ent expri"er$ % la coNncidence , maintenant, au+ourd’hui, présent, ce matin, en ce moment, etc.$ ;ous partons au+ourd’hui
ou le décalage "arquant respecti!e"ent$ % l’antériorité , hier, avant-hier, hier matin, la semaine passée, le mois dernier, etc.$ "ier, il faisait encore 1eau.
% la postériorité , demain, apr*s-demain, demain soir, 1ientJt, désormais, la semaine prochaine, etc.$ :e dois le voir demain.
re"arquer que les ad!erbes déictiques hier, au+ourd’hui, demain peu!ent se référer * l’inter!alle dans son ense"ble
, #u+ourd’hui il fait froid ou * un point * un sous%inter!alle de l’inter!alle , 2aul est allé hier au cinéma . Jl faut donc retenir que pour les déictiques le rep#re coNncide a!ec le "o"ent t 0. /outes les indications te"porelles ne sont cependant pas directe"ent repérées par rapport au "o"ent de l’énonciation. &ans ce cas il ne s’agit plus de déictiques$ alors, la veille, la semaine 317
d’avant, le lendemain, l’année suivante etc. (’est ainsi que dans Le lendemain de la f8te 2aul s’est trouvé malade le point de rep#re de
l’expression le lendemain est le Q la f8te. (e point de rep#re est lui% ""e rapporté * t 0 par l’e"ploi d’un te"ps du passé. Dour les élé"ents non%déictiques le rep#re est donc distinct du "o"ent t 0. !. Les te"s du verbe Les te"ps !erbaux sont repérés par rapport au "o"ent de l’énonciation t0 ou pour citer KaMobson ,196$17= @le te"ps caractérise le proc#s de l’énoncé par référence au proc#s de l’énonciation@. @&e l’énonciation proc#de l’instauration de la catégorie du présent et de la catégorie du présent naSt la catégorie du te"ps. Le présent est propre"ent la source du te"psA ,>en!eniste 197=$8. (’est ainsi que les for"es !erbales s’organisent en deux grands groupes selon la référence i"pliquée$ 1. i le point de départ de la di!ision des for"es !erbales est le "o"ent de l’énonciation ,t 0 on obtient une di!ision pri"aire du te"ps que l’on appelle selon di!erses ter"inologies temps du discours ,>en!eniste situé sur l’axe déictique moi-ici-maintenant,
ou l’ae de l’énonc é ,KaMobson. elon le cas l’énoncé peut expri"er un proc#s si"ultané au "o"ent t 0 ou décalé dans le passé ou dans le futur$ omme il a 1eaucoup travaillé au+ourd’hui il se dit qu’il continuera demain. 318
Le te"ps qui expri"e une relation directe a!ec le "o"ent t 0 est considéré co""e un temps déictique. 3. u contraire si la référence au "o"ent t 0 est indirecte ,le point de référence est situé dans le passé ou dans le futur il résulte un autre axe o< les te"ps sont rapportés les uns aux autres$ le temps de l’histoire ,>en!eniste situé sur l’ae du récit ,KaMobson$ omme il avait 1eaucoup travaillé ce +our-l il se dit qu’il continuerait le lendemain.
Le te"ps qui expri"e une relation te"porelle par rapport * un te"ps ,é!éne"ent différent du "o"ent t 0 qui nécessite donc l’appui d’une autre référence te"porelle est considéré co""e un temps anaphorique.
(ependant @l’anal)se des textes ré!#le non seule"ent le caract#re trop rigide de cette di!ision "ais aussi et surtout le fait qu’elle ne per"et pas de for"uler les r#gles d’e"ploi des te"ps !erbaux étant donné qu’un te"ps répertorié co""e déictique peut fonctionner co""e te"ps anap-orique. (’est pour cette raison que l’on parle actuelle"ent d’ emploi déictique ou anap-oriqueA ,/eodora (ristea Stratégies de la traduction Ed. Rundaiei @Po"Vnia de "VineA >ucureCti 1998$79. 0’autres !on!etions de la déi#is elon d’autres conceptions de la déixis elle peut tre en!isagée
aussi
co""e
8a!teur 319
de
!o&ésion
te#tuelle
,t-é"atisation+ focalisation per"ettant d’introduire dans le discours de nou!eaux ob'ets ,!. c-ap. La progression tetuelle . n parle aussi de déi#is te#tuelle pour les déictiques qui réf#rent * des lieux et * des "o"ents du texte o< ils figurent$ cidessus, au chapitre précédent infra, etc. &ans ce cas le rep#re est le
lieu ou le "o"ent du texte o< apparaSt l’expression déictique. En anal)se de discours il faut considérer la situation qui est pertinente pour le genre de discours concerné * quoi peut s’a'outer la situation que construit le discours ""e et * partir de laquelle il prétend énoncer$ c’est dans cette perspecti!e que &. ?aingueneau , ;ouvelles tendances en analyse du discours Uac-ette 1987$38 parle de déi#is dis!ursive.
)ibliogra&ie (ostBc-escu driana 3001 %er1es déictiques, actant 6éro et aspect, in @ctes du colloque ?in(s)s de si*cle(s) A JaCi p. 18=%19. Rill"ore (-arles 1966 &eictic categories in the semantics of co"e , in Roundations of LanguageA , 3 p. 319%337. Jliescu ?aria 1975%1976 onsidértions sur le syst*me des démonstratifs déictiques dans les langues romanes in @>uletinul ocietBii Po"Vne de Ling!isticB ro"anicBA 11 p. %=5. Xleiber Feorges 1986 &éictiques, em1rayeurs, etc., comment les définir C in @L’infor"ation gra""aticaleA 0 p. %33. Xleiber Feorges 1991 #naphore – déiis in @L’infor"ation gra""aticaleA 51 p. %18. L)ons Ko-n 1980 Sémantique linguistique, ,trad. fr. Larousse. ?aingueneau &o"inique 1991 L’énonciation en linguistique franaise Uac-ette p. 7%100.
330
Piegel ?artin Dellat Kean%(-ristop-e Pioul Pené 199= rammaire méthodique du franais DHR p. 577%579. uillau"e ?. 1986 Les démonstratifs allemands dies% et 'en%. 'emarques sur les rapports entre démonstratifs et em1rayeurs in &a!id K. et Xleiber F. ,éds.$ @&éter"inants. )ntaxe et sé"antiqueA XlincMsiecM.
331
LES A9TES 0E LANGAGE L’usage de la langue ne peut pas se réduire * la trans"ission d’infor"ations. Les p-ilosop-es anal)tiques K. L. ustin , @uand dire c’est faire, 1963 et K. P. earle , Les #ctes de langage 1969
ont "ontré que la langue est un "o)en d’agir sur autrui. /out locuteur quand il énonce une p-rase dans une situation de co""unication donnée acco"plit un acte de langage qui instaure un certain t)pe de relation a!ec l’allocutaire. &ans la perspecti!e de l’anal)se prag"atique des actes de langage centrée sur leur fonction co""unicati!e l’acte de langage constitue l’unité pragmatique minimale.
Les actes de langage sont d’abord classés en actes institutionnels et actes qui s’accomplissent dans les interactions quotidiennes.
Les a!tes institutionnels sont acco"plis dans le cadre d’une institution sociale$ :e déclare la séance ouverte. :e +ure de dire la vérité, rien que la vérité. :e vous déclare unis par les liens sacrés du mariage. 333
:e te 1aptise 2ierre.
Jls ne sont réalisés effecti!e"ent que s’ils sont reconnus par cette institution. Les a!tes qui s’a!!o"lissent dans les intera!tions quotidiennes (es actes se réalisent par l’énonciation%""e de la p-rase$ @dire c’est faireA ,ustin par exe"ple$ :e te promets de revenir . ,pro"esse :e vous ordonne de sortir . ,ordre :e te prie de fermer la porte . ,pri#re :e vous félicite pour votre réussite l’eamen. ,félicitation
elon earle un acte de langage poss#de une force illocutoire ,R qui s’applique * un contenu propositionnel ,p représentant un état de c-oses ce qui est notée par la for"ule +%'. lors :e vous ordonne de sortir peut tre représenté sous la for"e$ 5'&'! (vous sortir). La force illocutoire d’un énoncé peut !arier
selon les situations. :e viendrai demain, par exe"ple
peut
s’e"plo)er tant2t a!ec la force d’une "enace tant2t a!ec celle d’une pro"esse ou d’une si"ple infor"ation.
33
T$es d’a!tes elon ustin un acte de langage se déco"pose en trois t)pes d’actes$ Un a!te lo!utoire %lo!utionnaire' (’est l’acte de dire quelque c-ose l’acte de production d’un énoncé$ a production des sons+ b acte de co"binaison des "ots en p-rases+ c acte de référence ,les "ots sont liés * un référent. Un a!te illo!utoire %illo!utionnaire' (’est l’acte de langage propre"ent dit l’acte effectué en disant quelque c-ose$ poser une question donner un ordre féliciter
etc. Un a!te erlo!utoire %erlo!utionnaire' Jl représente l’effet produit par l’acte sur l’allocutaire ,l’acte acco"pli par le fait de dire quelque c-ose per"ettant d’é!aluer la réussite ou l’éc-ec de l’acte illocutionnaire en fonction des réactions de l’allocutaire. Hne question peut a!oir pour effet la réponse de"andée une autre question un refus;
Ta#ino"ie d’a!tes de langage selon leur valeur illo!utoire Dar"i les no"breuses propositions de dresser l’in!entaire de différents actes nous présentons celle de earle ,1979. Jl distingue
33=
cinq grands t)pes d’actes de langage c-acun de ces t)pes pou!ant tre anal)sés en sous%t)pes$ 6 *erésentati8s( ,assertion infor"ation
le but illocutoire est la description d’un état de fait$ $l viendra demain. :’affirme qu’il pleuvra demain.
6 0ire!ti8s( ,ordrerequte question per"ission
le but illocutoire est de "ettre l’interlocuteur dans l’obligation de réaliser une action$ Sorte6 D :e vous ordonne de quitter la salle.
6 9o""issi8s( ,pro"esse offre
le but illocutoire est l’obligation contractée par le locuteur de réaliser une action future$ :e vous aiderai.
6 E#ressi8s( ,félicitation excuse re"ercie"ent plainte salutation
le but illocutoire est d’expri"er l’état ps)c-ologique associé * l’acte expressif$ !cuse6-moi. 4erci de votre aide.
6 0é!larati8s( ,déclaration conda"nation bapt"e
le but illocutoire est de rendre effectif le contenu de l’acte$ :e déclare la séance ouverte. :e te 1aptise 2ierre.
A!tes de langage dire!ts et indire!ts /out énoncé s’interpr#te co""e réalisant directement ou indirectement un acte de langage.
335
Les a!tes de langage dire!ts (es actes sont acco"plis au "o)en de la for"e linguistique qui leur est associée par con!ention. Jls se réalisent dans deux t)pes d’énoncés$ 2. Les énon!és er8or"ati8s e#li!ites (es énoncés renfer"ent un !erbe perfor"atif qui explicite l’acte de langage acco"pli , promettre, +urer, ordonner, défendre, demander, prier, s’ecuser, remercier, etc.$ :e te demande de venir. :e vous prie d’entrer. :e vous défends de quitter la salle.
Les
!erbes
perfor"atifs
présentent
la
particularité
d’acco"plir ce qu’ils disent d’instaurer une réalité nou!elle par le seul fait de leur énonciation. Jls doi!ent tre e"plo)és * la pre"i#re personne de l’indicatif présent et s’acco"pagnent d’un co"plé"ent explicitant l’allocutaire+ l’acte s’acco"plit au "o"ent de l’énonciation au présent. L’énoncé :e lui ai demandé de venir n’est plus perfor"atif "ais pure"ent constatatif. 4. Les énon!és er8or"ati8s ri"aires Jls correspondent aux quatre grands t)pes de p-rase$ déclaratif ,assertif interrogatif i"pératif et excla"atif. L’acte de langage est acco"pli dans ce cas par l’e"ploi du t)pe de p-rase associée par con!ention * un t)pe d’acte spécifique$ a) :ean fait son devoir . ,asserter quelque c-ose 336
1) :ean fait-il son devoir C ,poser une question c) ?ais ton devoir, :ean D ,donner un ordre d) :ean fait son devoir D ,s’excla"er
(es quatre énoncés ont en co""un la réalisation d’un acte identique$ le locuteur réf#re * un ""e indi!idu , :ean et lui attribue ,prédique la ""e propriété ,@faire son de!oirA. En d’autres ter"es ces énoncés ont ""e référence et ""e prédication. Les actes
de
référence
et
de
prédication
constituent
l’a!te
roositionnel. (e qui distingue ces énoncés c’est donc leur valeur illo!utoire$ en pronon:ant ces p-rases on acco"plit autant d’actes de langage$ a assertion+ b question+ c ordre+ d excla"ation. elon >en!eniste ,197=$8= ces actes de langage ,il en exclut l’excla"atif correspondent aux @trois co"porte"ents fonda"entaux de l’-o""eA. Les a!tes de langage indire!ts (e t)pe d’actes sont acco"plis au "o)en d’un énoncé contenant une for"e associée con!entionnelle"ent * un autre acte que celui qu’il !ise * acco"plir. Dar exe"ple la p-rase asserti!e $l fait froid ici peut for"uler indirecte"ent une in'onction ,@Rer"e la fentre A. &e ""e La soupe manque de sel peut renfer"er une allusion du t)pe @Dasse%
"oi le selA. &ans tous ces cas le sens littéral de l’énoncé n’est pas annulé par l’acte indirect qui @s’) a'oute de "ani#re secondaire 337
co""e un sous%entendu déter"iné par la situationA ,Piegel 199=$589. En re!anc-e dans les exe"ples$ 2ouve6-vous me passer le sel, s’il vous plaPt C %oule6-vous me passer le sel C
les p-rases perdent leur !aleur interrogati!e pour expri"er une in'onction$ @Dasse%"oi le sel A La !aleur littérale de la p-rase est donc re"placée par la !aleur déri!ée indirecte.
)ibliogra&ie ustin K. L. 1963 "oR to do things Rith Rords xford Hni!ersit) press+ trad. fr. 1970 @uand dire c’est faire, euil. >en!eniste \"ile 1966 et 197= 2ro1l*mes de linguistique générale 3 !ol. Falli"ard. &ucrot sYald 1973 &ire et ne pas dire, Uer"ann. Pécanati R.1981 Les énoncés performatifs, ?inuit. earle K. P. 1969 Speech actsG an essay in the philosophy of language, (a"bridge Hni!ersit) press+ trad. fr. 1973 Les #ctes de langage Uer"ann. earle K. P. 1979 !pression and meaning (a"bridge Hni!ersit) press+ trad. fr. 1983 Sens et epression, ?inuit. ?oesc-ler Kacques 1985 #rgumentation et conversation, Uatier p. 3%==. Piegel ?artin Dellat Kean%(-ristop-e Pioul Pené 199= rammaire méthodique du franais DHR p. 58%590.
338
LA ,*/G*ESSI/N TE5TUELLE Niveau# d’anal$se de la &rase La progression textuelle !ise la répartition de l’infor"ation dans un texte. (-aque p-rase s’ins#re dans un contexte et apporte des @renseigne"ents nou!eauxA ,le rh*me+ d’un autre c2té elle contient aussi un point de départ connu ,le th*me. Dar exe"ple les p-rases ci%dessous$ ) :’ai rencontré 2ierreA il lisait un +ournal. ) :’ai rencontré 2ierreA il a été renvoyé par son patron. F) :’ai rencontré 2ierreA il s’est vu accorder une 1ourse par son directeur,
s’anal)sent$ a' au niveau s$nta#ique$ le Q1 ,il est su'et+ b' au niveau sé"antique$ il recou!re des relations différentes$ agent dans 1 patient dans 3 bénéficiare dans . !' au niveau in8or"ationnel$ il est t-#"e ,élé"ent connu "entionné dé'* alors que les sont des r-#"es apportant l’infor"ation nou!elle qui fait a!ancer le texte.
339
istorique La distinction t-#"e j r-#"e !ient de la logique classique. /oute proposition asserte un 'uge"ent ou prédique une propriété. &ans Socrate est mortel on distingue le su'et logique Socrate et le prédicat est mortel . (- >all) ,193 a refor"ulé cette distinction en opposant th*me et propos distinction qui a été dé!eloppée par la suite surtout par l’\cole de Drague. Les linguistes tc-#ques et en particulier . ?at-esius ,19=7 consid#rent que la fonction co""unicati!e est la fonction pri"aire de la langue. L’-)pot-#se de tra!ail est que le but de la fonction co""unicati!e dans les énoncés particuliers % est d’apporter une infor"ation nou!elle au récepteur. L’articulation se fait donc entre une t-éorie s)ntaxique ,co""ent les s)ntag"es s’organisent%ils en p-rases4 et une t-éorie infor"ationnelle ,co""ent l’apport d’infor"ation se traduit%il dans des structures for"elles rele!ant du s)st#"e de la langue4 L’opposition entre la structure porteuse de l’information ancienne et la structure porteuse de l’information nouvelle connaSt
plusieurs !ariantes ter"inologiques$ th*me 7 prédicat, th*me 7 rh*me, th*me 7 propos, topique 7 commentaire ,ou focus selon la di!ersité
des points de !ue ,logique sé"antique prag"atique etc..
T&3"e < r&3"e (o""uniquer consiste * trans"ettre une infor"ation * l’allocutaire * lui dire quelque c-ose * propos de quelqu’un ou de
30
quelque c-ose. &ans cette perspecti!e dite @co""unicationnelleA la p-rase s’anal)se en deux constituants$ Le t&3"e est ce dont parle le locuteur le point de départ de la co""unication et de la p-rase la partie connue ,par la situation ou le contexte antérieur. Le r&3"e ,ou roos est ce qu’on dit du t-#"e l’apport d’infor"ation de la p-rase. &ans une p-rase canonique la distinction t-#"e j r-#"e correspond * l’anal)se s)ntaxique en deux constituants ,Q et . insi dans l’exe"ple$ - @ue fait 2ierre C - $l lit un roman, il est$ a su'et+ b agent+ c t-#"e+
lit un roman est$
a ,!erbe ^ co"plé"ent+ b proc#s ^
ob'et+ c r-#"e. ?ais en sortant de ce cadre les équi!alences trop si"ples disparaissent. &ans l’exe"ple$ - @u’est-ce que 2ierre a lu C - $l a lu un roman de Ial6ac,
le t-#"e est for"é du su'et il et du !erbe a lu alors que le r-#"e est for"é du co"plé"ent un roman de Ial6ac. &ans l’exe"ple$ (- @ue s’est-il passé C) `n piéton vient d’8tre renversé,
31
l’ense"ble de la p-rase est le r-#"e car toute l’infor"ation peut tre considérée co""e nou!elle. Jl en résulte que le découpage t-#"e j r-#"e ne coNncide
pas exacte"ent a!ec les constituants s)ntaxiques ou sé"antiques de la p-rase. n ad"et générale"ent que l’ordre linéaire de la p-rase refl#te l’ordre de l’infor"ation$ le t-#"e est en général placé en tte de p-rase et sui!i par le r-#"e. ?ais dans certaines structures l’ordre est in!ersé. Dar exe"ple quand un ad!erbe apporte un co""entaire incident * une p-rase il 'oue le r2le de r-#"e$ "eureusement, tout s’est 1ien passé.
&ans les p-rases e"p-atisées le r-#"e est extrait de la p-rase et "is en relief au "o)en de c’estW qui 7 que . Le reste de la p-rase constitue le t-#"e$ ’est écrivain qu’il voulait devenir.
L’anal)se d’une p-rase en t-#"e et r-#"e doit se faire en tenant co"pte du contexte linguistique ou situationnel. Le t-#"e assure la continuité du texte alors que le r-#"e qui apporte l’infor"ation nou!elle assure sa progression.
T$es de rogression n a dé'* !u que c-aque p-rase poss#de d’une part des élé"ents récurrents ,supposés connus qui assurent la co-érence co-ésion de l’ense"ble et d’autre part des élé"ents nou!eaux 33
porteurs de l’expansion et de la progression textuelle. n peut donc définir le texte co""e @un lieu de tension entre ce qui assure son unité % sa !o&ésion % et ce qui engendre sa d)na"ique % sa rogression. Le texte peut tre considéré co""e une unité contradictoire issue de la co"plé"entarité entre un principe de cohésion$
/out texte est une séquence de p-rases ,D liées$ D1 ,c D 3 ,c D ,c D = ;Dx et un principe de progression $ /out texte est une séquence progressi!e de p-rases$ D1 → D3 → D → D= ; → Dx ,K. ?. da" 1985$=3. La répartition de l’infor"ation en t-#"e et r-#"e !arie d’une p-rase * l’autre dans le dé!eloppe"ent d’un texte. >. (o"bettes ,198 distingue différents t)pes de progression t-é"atique$ La rogression linéaire Le r-#"e ,P de c-aque p-rase de!ient le t-#"e ,/ de la p-rase sui!ante sui!ant le sc-é"a$ D1 $ /1 → P 1 ↓
D3 $
/3 ,_P 1 → P 3
Le t-#"e reprend totale"ent ou partielle"ent les infor"ations qui sont apportées dans le r-#"e précédent.
3
La
progression
linéaire
donne
une
i"pression
d’approfondisse"ent$ le t-#"e initial est en quelque sorte oublié et le texte se trou!e relancé * c-aque p-rase sur des bases nou!elles$ #utour de l’appartement ,/1 étaient rangés des esca1eau d’é1*ne ,P 1. &erri*re chacun d’eu ,/3 un tigre de 1ron6e pesant sur trois griffes supportait un flam1eau ,P 3. 0outes ces lumi*res ,/ se reflétaient dans les losanges de nacre qui pavaient la salle ,P . !lle ,/= était si haute que la couleur rouge des murailles, en montant vers la voBte, se faisait noire ,P =. ,Rlaubert
La rogression t&3"e !onstant Le ""e t-#"e est repris d’une p-rase * l’autre et c-aque fois on lui a'oute un r-#"e différent$ D1 $ /1 → P 1 D3 $ /1 → P 3 D $ /1 → P La progression * t-#"e constant s’appuie sur le ""e point de départ dans toutes les p-rases d’un passage ce qui fait que le lecteur conser!e en per"anence un point d’ancrage. &ans le cas d’une description par exe"ple on aura une sorte d’épuise"ent de la réalité décrite alors que dans la narration les é!éne"ents successifs sont articulés * partir du ""e t-#"e d’-abitude l’agent des actions$ $l ,/1 a mis le café 7 &ans la tasse ,P 1 $l ,/1 a mis le lait 7 &ans la tasse de café ,P 3 $l ,/1 a mis le sucre 7 &ans le café au lait ,P ; ,Dré!ert
3=
La rogression t&3"es dérivés (’est un t)pe de progression plus co"plexe que les précédents. Elle s’organise autour d’un
hyperth*me
,U/
,linguistique"ent expri"é ou non auquel cas il doit tre reconstitué par le lecteur repris en plusieurs sous%t-#"es ,/ dans les p-rases du texte$ #insi les Iar1ares ,U/ s’éta1lirent dans la plaine tout leur aise ,P 1(W). Les recs ,/1 align*rent sur des rangs parall*les leurs tentes de peau ,P 3A les $1ériens ,/3 dispos*rent en cercles leurs pavillons de toile ,P A les aulois ,/ se firent des 1araques de planches ,P =A les Li1yens ,/= des ca1anes de pierres s*ches ,P 5 , et les ;*gres ,/5 creus*rent dans le sa1le avec leurs ongles des fosses pour dormir ,P 6. ,Rlaubert
(e t)pe de progression est asse fréquent dans les descriptions o< les di!erses parties de la réalité sont prises co""e points de départ de c-aque p-rase. Jl est aussi bien représenté dans les textes explicatifs ou argu"entatifs dans lesquels il s’agit sou!ent de dé!elopper différents points$ 2our découvrir les causes de cette etension il y a lieu d’analyser les principau types d’erreurs orthographiques. Les unes alt*rent la su1stance phonique d’un mot (W)A d’autres alt*rent la physionomie graphique d’un mot (W)A d’autres encore alt*rent la forme qu’un mot devrait rev8tir (W). ,ap. (o"bettes
9o"binaisons de t$es
35
n peut faire alterner fréque""ent dans les textes les différents
t)pes de progression t-é"atique selon la séquence
textuelle ,description narration etc. le référent é!oqué l’effet st)listique !isé. Dar exe"ple dans le texte ci%dessous tiré de La ondition humaine, la relation entre D 1 et D3 est établie selon une progression *
t-#"es déri!és ,l’un des nouveau arrivés 7 les autres dont l’-)pert-#"e est i"plicite ,les blessés qui attendent leur exécution alors qu’entre D 3 et D il ) a une sorte d’-étérogénéité t-é"atique+ l’homme est relié anap-orique"ent * l’un des nouveau arrivés
selon une progression constante$ L’un des nouveau arrivés, couché sur le ventre, crispa ses mains sur ses oreilles, et hurla. Les autres ne criaient pas, mais de nouveau la terreur était l, au ras du sol. L’homme releva la t8te, se dressa sur ses coudes. ,?alraux
*utures [uand il ) a rupture t-é"atique le t-#"e d’une p-rase ne peut tre rattac-é au contexte précédent. L’élé"ent @nou!eauA auquel on donne une !aleur t-é"atique ) est introduit alors sans lien a!ec le contexte. &ans ce cas c’est l’ense"ble de la p-rase qui est r-é"atique. La nou!eauté du t-#"e est é!idente dans les débuts des ro"ans co""e dans l’exe"ple ci%dessous o< le -éros se détac-e en position de t-#"e$ &ans la plaine rose, sous la nuit sans étoiles, d’une o1scurité et d’une épaisseur d’encre, un homme suivait seul la 36
grande route de 4archiennes 4ontsou, di ilom*tres de pavé coupant tout droit, travers les champs de 1etteraves. ,Zola
En de-ors des exe"ples%t)pes illustratifs présentant un seul "od#le de progression dans les textes longs il ) a en général "élange co"binaisons des principales progressions obser!ées.
)ibliogra&ie da" K. ?. 1985 Le tete narratif Qat-an p. =1%=9. >all) (-arles 193 Linguistique générale et linguistique franaise, Ernest Leroux Daris+ 1965 >erne RrancMe. (o"bettes >. 198 2our une grammaire tetuelle. La progression thématique . de >oecM &uculot. Qe!eu RrancM 1995 2rogressions et ruptures thématiques. #spects de la technique descriptive dans La ondition humaine in @L’Jnfor"ation gra""aticaleA 67 p. 5%8.
37
L’ANA,/*E 0é8inition La notion d’anaphore ,du grec ancien ana% @en arri#reA per"et de décrire l’organisation du texte sa co-érence qui repose en partie sur la répétition. (’est ainsi que certains seg"ents du discours ne peu!ent tre co"pris que si l’on prend en co"pte la relation qu’ils entretiennent
a!ec
d’autres
seg"ents
qui
sont
apparus
antérieure"ent+ cette relation est dite anaphorique. L’anap-ore peut donc tre définie co""e @toute reprise d’un élé"ent antérieur dans un texteA ,Piegel et all. 199=$610. L’anté!édent ou l’ana&orisé ,c’est%*%dire le ter"e antérieur peut a!oir des di"ensions !ariables$ "ots groupes de "ots p-rases succession de p-rases. L’ana&orisant ,c’est%*%dire l’expression anap-orique est d’-abitude représenté par un "orp-#"e gra""atical qui 'oue le r2le de substitut ,prono" ou qui per"et la reprise ,dé"onstratif$ 2aul est mécontent, il s’en va. $l était une fois un roi. e roi,W .
"ais il peut tre représenté aussi par des expressions no"inales de di!ers degrés de co"plexité$ 38
`tilise6 un dictionnaireG cet ouvrage vous est indispensa1le pour traduire le tete.
n re"arque qu’en général entre l’anap-orisant et l’anap-orisé il ) a relation de coréférence$ ils désignent le ""e référent. &ans les exe"ples ci%dessus il et 2aul, respecti!e"ent un roi et ce roi ren!oient aux ""es personnes tout co""e un dictionnaire et cet ouvrage ren!oient au ""e ob'et. Jl ) a aussi des
cas o< les expressions "ises en 'eu ne ren!oient pas aux ""es référents$ :’ai préparé ma communication. #s-tu pensé la tienne C Ana&ore et !ata&ore &ans la relation anap-orique le ren!oi se fait * un élé"ent antérieur du texte. Lorsque le ren!oi se fait * un élé"ent postérieur dans le texte donc lorsque le substitut préc#de l’élé"ent qu’il représente on parle de !ata&ore ,du grec ancien cata @en basA @en descendantA$ !lle est encore en retard, Sylvie. Son cri rend le cor1eau antipathique. 'appelle-toi 1ien ceci, mon enfantG les livres sont les vrais amis. ,&audet
(ertains auteurs e"ploient le ter"e de dia&ore pour désigner l’ense"ble de procédés anap-oriques et catap-oriques ,?aillard 197=.
39
• Ana&ore et déi#is
L’anap-ore est traditionnelle"ent opposée * la déixis. @(ette opposition s’appuie sur une différence de localisation du référent$ s’il se trou!e dans le texte il ) a relation anap-orique+ si le référent est situé dans la situation de co""unication i""édiate ,faisant inter!enir les interlocuteurs le "o"ent de l’énonciation ou des ob'ets perceptibles il ) a référence déictiqueA ,(-araudeau 3003$159. Hne ""e expression peut cu"uler les deux !aleurs. &ans la p-rase &e toutes ces ro1es +e préf*re celle-ci, le dé"onstratif celle-ci désigne un ob'et présent ,!aleur déictique tout en ren!o)ant
au Q antérieur ces ro1es ,!aleur anap-orique. &es approc-es d’inspiration cogniti!iste ont proposé de fonder l’opposition déixis j anap-ore sur l’opposition nouveau 7 saillant, c’est%*%dire sur la "é"oire$ @il ) aurait anap-ore quand il )
a ren!oi * un référent censé dé'* connu de l’interlocuteur ou inférable par lui et déictique quand il ) aurait introduction dans l’uni!ers de discours d’un référent nou!eau pas encore "anifesteA ,(-araudeau i1id ..
3=0
T$es de relations ana&oriques L’ana&ore gra""ati!ale &ans les cas les plus si"ples l’anap-orisant est représenté par un "orp-#"e gra""atical ,substitut.
n parle alors
d’ana&ores rono"inales( les prono"s personnels de troisi#"e personne les prono"s dé"onstratifs possessifs relatifs indéfinis ser!ent * re"placer un seg"ent antérieur pour é!iter la répétition et pour réaliser une écono"ie de "o)ens d’expression tout en contribuant * la structuration du texte$ ette vieille maison, il faut 1ien la vendre. :’ai mal la t8te. – ;’y pense plus D :e travaille 1eaucoup et cela me fatigue. $ls ont des amis que +’aimerais 1ien connaPtre. Les spectateurs étaient ravisA quelques-uns applaudissaient tout rompre.
n doit re"arquer que le prono" représente totalement le seg"ent antérieur ,c’est surtout le cas des prono"s personnels de troisi#"e personne des dé"onstratifs des relatifs ou bien il représente seule"ent une partie de l’antécédent ,c’est le cas des possessifs ou des indéfinis. L’ ana&ore no"inale Les Q définis ,no"s précédés d’articles définis d’ad'ectis dé"onstratifs ou possessifs peu!ent reprendre des seg"ents 3=1
antérieurs de di!erses di"ensions a!ec ,a ou sans c-ange"ents lexicaux ,b. n parle alors d ’anaphore fid*le ,a ou d’anaphore infid*le ,b$
a 0out coup il aperut une paysanne qui arrachait les mauvaises her1es (W). La paysanne avait une +upe rouge et un corset 1lanc. ,Zola b `tilise6 un dictionnaireG cet ouvrage vous est indispensa1le pour traduire le tete. (W) un tigre de 1ron6e pesant sur trois griffes supportait un flam1eau. 0outes ces lumi*res se reflétaient dans les losanges de nacre qui pavaient la salle. ,Rlaubert
L’ana&ore asso!iative Elle s’appuie sur la conceptualisation de l’anap-ore no"inale. L’expression anap-orique ren!oie dans ce cas * un référent qui est identifié indirecte"ent. &ans$ ;ous sommes arrivés dans le village. L’église était fermée
l’antécédent , village est uni * l’anap-orique , église par une relation de t)pe partie%tout. (ette association repose sur une connaissance générale du "onde partagée par la co""unauté linguistique.
L’ana&ore !on!etuelle La relation anap-orique recou!re égale"ent des p-éno"#nes plus ou "oins co"plexes qui i"pliquent une anal)se du sens des élé"ents concernés. La reprise prend sou!ent la for"e d’une 3=3
no"inalisation ,le Q anap-orique contient un no" for"é * partir d’un !erbe ou d’un ad'ectif qui ne doi!ent pas figurer dans le contexte antérieur. insi dans$ ;ous avions perdu notre chat, nous avons longtemps cherché avant de le retrouver . L’aventure s’est 1ien terminé
,exe"ple e"prunté * rri!é et all. 1986$6 l’aventure reprend l’ense"ble de la p-rase antérieure grVce * un
processus de condensation. &e ""e dans l’exe"ple reproduit ci%dessous d’apr#s Piegel ,199=$615$ L’envieu alla che6 jadig, qui se promenait dans ses +ardins avec ses deu amis et une dame, laquelle il disait souvent des choses galantes, sans autre intention que celle de les dire. La conversation roulait sur une guerre que le roi venait de terminer heureuesemnt contre le prince d’"yrcanie, son rival ,oltaire
le Q la conversation résu"e globale"ent le contenu de la p-rase précédente.
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3==
A)*1;IATI/NS UTILIS1ES all. _ alle"and
(& _ co"plé"ent d’ob'et
angl. _ anglais
direct
esp. _ espganol
&t. _ déter"inant
fr. _ fran:ais
Q _ no"
-ongr. _ -ongrois
Qp _ no" propre
i.e. _ indo%européen
_ ob'et
it. _ italien
D _ p-rase
lat. _ latin
Dd. _ prédéter"inant
rou"._ rou"ain
Dlus%que%parf. _ plus%que%parfait
bl. _ ablatif
Drép. _ préposition
d'. _ ad'ectif
_ su'et
rt. _ article
a _ signifiant
&at. _ datif
é _ signifié
Fén. _ génitif
Q _ s)ntag"e no"inal
Loc. _ locatif
_ s)ntag"e !erbal
Qo". _ no"inatif
trad. _ traduction
? _ "asculin
_ !erbe
R _ fé"inin
!. _ !oir
3=5
IN0E5 0ES N/?S da" K.?. 3 rnauld . 30 ristote 19 rri!é ?. 199 3= ustin K.L. =6 =7 =8 333 33 33= >aggioni &. 51 >all) (. 33 300 30 >ar%Uillel =6 >en!eniste E. 38 96 133 193 300 337 >errendonner . =9 >lanc-e%>en!eniste (. 18= >loo"field L. 37 9 9= >oas R. 37 >onfante F. 35 >opp R. 31 130 >ossong F. 16 >réal ?. =0 =1 >rWndal . 36 73 >rug"ann X. 133 (arnap =6 (-araudeau &. 310 3=0 (-arolles ?. 187 189 19= (-o"sM) Q. 6 7 9 =0 =3 = 81 83 8= (o"bettes >. 3 35 (oCeriu E. 37 =3 113 16 170 185 (ristea /.319 (urtius F. 131 &ante . 19 118 1 1=8 &escartes P. 30 &ie R. 131 &onat 19 Eco H. 6
Rill"ore (. 316 Rl)dal L. 170 Rodor K.. =3 Rrege F. 187 190 Rrei U. 80 Ruc-s (. == Fadet R. 176 179 185 Fardin >. 51 Fraur . 139 Freenberg K.U. 37 163 165 Frei"as .K. 36 Frice U. =9 Fri"" K. 33 131 Fuillau"e F. 38 Fuiraud D. 56 Uarris Z.. 37 6 U'el"sle! L. 36 89 9 157 Uu"boldt T. ,!on 31 Uusserl E. 188 Jliescu ?. 139 16= 167 31 Jordan J. 80 KaMobson P. 35 36 6 6= 65 69 308 318 319 Kespersen . 98 Kones T. 119 Xat K.K. =3 Xerbrat%recc-ioni (. =7 =9 180 305 Xleiber F. =5 309 XlinMenberg K.?. 16 171 178 181 Xrner X.U. 165 XripMe . 19= Labo! T. 51 LaMoff F. = Lancelot (. 30
3=6
Leibni F. 187 Llorac- E.. 35 LocMe K. 187 L)ons K. 157 308 ?ac (aYle) = ?aillard ?. 39 ?aingueneau &. 306 313 315 330 ?al"berg >. 35 17= ?artin P. =6 ?artinet . 16 35 36 38 10= 106 107 109 11= ?at-esius . 35 30 ?eillet . =1 133 ?ill . 187 ?ilner K.(. 189 ?orris (. =6 ?ounin F. =3 ?ourin L.16= gden (. 88 188 st-off U. 133 Danini 18 15 Deirce (.. =6 Darret U. =9 Derret ?. 15 Dlaton 19 187 Dostal D.?. = Dottier >. =3 Drieto L. 36 Driscien 19 [uine T. 188 PasM P. 31 33 130 131 Pécanati R. 19= Peni L. 165 Pic-ards J. 188 Piegel ?. 199 338 38 3= Posc- E. == apir E. 37 Bineanu L. =0 =1 aussure R. ,de 31 33 3 3= 35
=9 56 61 70 73 7 76 78 79 83 8 86 88 89 9 9= 95 101 107 110 111 115 133 188 c-legel R. ,!on 31 119 c-leic-er . 33 131 1= earle K.P. =6 =7 =8 333 33 33= éc-e-a)e . 33 traYson D. =6 188 /esni#re L. 38 /ogeb) X. 36 /rier K. =1 /roubetMo) Q.. 35 Hll"ann . 188 augelas 30 ostoMo! .U. 131 Talter U. 177 Tartburg T. ,!on 17=
3=7
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