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Semestre : 5 Branche : Economie et gestion : ASSI Driss
Prof
Année universitaire 2014-2015 Il est disponible uniquement sur :
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B.ESPACE ADAM
L’objectif de ce cours est de fournir aux étudiants, les éléments nécessaires à la mise en perspective historique des connaissances acquises au cours de leur scolarité en sciences économiques. On retiendra ainsi quelques auteurs majeurs qui ont marqué l’histoire de la discipline et dont la connaissance fait partie du patrimoine intellectuel des économistes. La présentation du cours sera faite de manière chronologique. Nous commencerons avec les précurseurs (mercantilistes et physiocrates) puis les classiques. Nous poursuivrons avec F. List et K Marx, après nous entamerons la révolution Marginaliste avec les néoclassiques puis l'apparition du Keynésianisme et enfin nous terminerons avec les néolibéraux et les contemporains.
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Plan du cours Introduction générale Les précurseurs : mercantilistes et physiocrates Classiques : Adam Smith, Ricardo, Say et Malthus F. List Karl Marx Les néoclassiques Keynes Les néolibéraux Les contemporains
Introduction générale 1-l'intérêt de l'étude de l'histoire de la pensée économique : pourquoi faire de la pensée économique ? 2-comment étudier la pensée économique ? 3-formation de la pensée économique comment la pensée économique s'est-elle constituée ?
1-l'intérêt de l'étude de l'histoire de la pensée économique L’HPE se trouve comme son nom l'indique, au carrefour de deux grands domaines de la connaissance, l'histoire et l'économie, c’est l'étude et l'analyse des pensées et théories économiques du passé. -pourquoi faire l'histoire de la pensée économique ? L’étude de la pensée économique présente un intérêt pour plusieurs raisons : L’HPE fait partie intégrante de la science économique, l’étude de la pensée économique est l’étude de l’économie elle-même, l’économie n’est pas une discipline aboutie, les principaux auteurs se sont situés par rapport à leurs prédécesseurs sous forme de la synthèse, du recouvrement ou de la critique. Par exemple, Ricardo s’est situé sur le terrain balisé par Smith. Marx a construit son œuvre économique par rapport à Smith et Ricardo. Walras, fondateur de l’école néoclassique, s’est situé par rapport à l’école classique. Keynes grand économiste du 20ème siècle a croisé les fers avec les continuateurs des néoclassiques comme Pigou mais aussi avec les mercantilistes comme De Mondeville. En économie les idées ne meurent pas mais elles dorent, exp depuis les années 70 on assiste à un retour au libéralisme.
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L’étude la pensée économique permet de faire le bilan des tentatives d’explications de phénomènes et en tirer enseignements pour comprendre la réalité actuelle, Autres motifs : « Les hommes d’action restent les esclaves de quelques économistes passés, dit Keynes » ( cette citation souligne à quel point le poids du passé de la discipline est important) 2-Comment étudier la pensée économique ? L’étude de l’histoire de la pensée économique ne consiste pas seulement à étudier et commenter les écrits des économistes décédés, mais surtout de s’efforcer de saisir le mouvement par lequel leur pensée s’est constituée, à savoir replacer les développements dans leur contexte historique et tenter de comprendre les motivations des auteurs et les reconstruire. C’est à dire , savoir ce qu’ont pensé les gens avant nous, mais il ne s’agit pas seulement de revisiter les théories et pensées économiques du passé, mais aussi et surtout de voir quels enseignements peut-on en tirer pour comprendre la réalité actuelle et les discours et débats actuels sur les problèmes économiques et sociaux contemporains, c’est-à-dire voir ce qui reste d’actualité dans ces théories et qu’on peut utiliser aujourd’hui 3-La formation de la pensée économique Les premières réflexions sur l’économie remontent à l’antiquité. Trois auteurs se sont particulièrement illustrés par leurs réflexions économiques : PLATON et ARISTOTE dans l’Antiquité et THOMAS D’AQUIN au Moyen-âge Afin de cadrer chronologiquement les faits on peut retenir les étapes suivantes Le néolithique s’achève avec l’invention de l’écriture, vers 3500 ans av. J.-C, mais aussi le passage des outils de pierre aux outils de fer, l’âge des outils dits de « bronze », constituant une phase intermédiaire entre les outils de pierre et les outils de fer. La période qui lui succède est l’Antiquité : Elle commence avec l'invention de l'écriture (3 500 ans avant J.-C.). Elle se termine avec les invasions barbares ou migrations eurasiennes, entre 300 et 600 après J.-C. Le Moyen Âge : période située entre l’Antiquité et la Renaissance, soit entre 476 (chute de l'Empire romain d'Occident) et 1453 (chute de l'Empire byzantin) après Jésus-Christ, du Ve au xve siècle. Il s’étend sur une période de mille ans. La renaissance: début, la découverte de l’Amérique par Christophe COLOMB en 1492. Pour ce qui est de la fin, on peut prendre comme point de repère les débuts de la révolution industrielle en Angleterre, vers 1750. -deux questions concernant l'économie vont faire débat entre Platon et Aristote - La première question est celle de la propriété : faut-il que celle-ci soit collective, comme le pense PLATON, ou privée, ainsi que le soutient ARISTOTE ? - La seconde question est celle de la répartition de la richesse : celle-ci doit-elle être distribuée égalitairement, comme l’exige PLATON, ou faut-il qu’elle soit distribuée proportionnellement à l’effort de chacun comme va l’expliquer ARISTOTE ? www.univergestion.com - site instructif et éducatif en matière de gestion, d'économie et de comptabilité (Texte est traité par ELOUAFI Rachid)
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Par la suite, Thomas d’Aquin réfléchissant sur la pensée d’aristote, va largement reprendre à son compte les idées du penseur grec et tenter, dans un autre domaine, celui du taux d’intérêt, de faire évoluer la pensée de l’église. Cependant, durant le moyen âge, la pensée économique était dépendante de la morale et de la religion, c'est à travers la morale et la religion que l'on va aborder certaines questions économiques. En effet, l'Eglise condamne la richesse matérielle, l'accumulation d'argent, l'économie n'existe donc pas vraiment en tant que discipline autonome (...). Les travaux de Saint Thomas d’Aquin en témoignent. Il s’agit de déterminer quelles sont les pratiques économiques « justes » selon la religion chrétienne et la volonté de Dieu. Cette démarche conduit Saint Thomas d’Aquin à considérer qu’il existe un « juste prix », un « juste profit », un « juste salaire » et à condamner comme immoraux les prêts avec intérêt. Avec la Renaissance, (1450-1789) ( vaste mouvement de transformations intellectuelles, morales, économiques et politiques, caractérisé par le développement de l’art, la science et la réforme de l’église, découvertes, Etat nation,…) l’économie apparaît comme discipline autonome, séparée de la théologie, de la philosophie et de la morale. L’économie abandonne alors les préceptes moraux et religieux. La science économique, en tant que discipline ayant sa finalité, son objet et sa méthode propres, est née avec l’apparition du capitalisme et s’est développée avec l’expansion de ce dernier dans la mesure où le profit et l’intérêt ne sont plus condamnés, mais valorisés. A partir du 16ème siècle, le développement de la pensée mercantiliste (1450-1750) puis des physiocrates (1758-1776) marquera l’essor de l’économie politique comme science autonome ayant son objet et sa méthode propres. Depuis plusieurs écoles et courants de pensée économique se sont développés. Historiquement, on peut successivement distinguer le mercantilisme, le libéralisme de l’école classique, le marxisme, le courant libéral néoclassique, le keynésianisme et enfin des développements contemporains de la pensée néolibérale.
Chapitre 1 : Les Mercantilistes Introduction Place des mercantilistes dans la pensée économique Le mot "mercantiliste" vient de l'italien "mercante" qui signifie "marchand. Les mercantilistes n’ont pas une grande place dans la pensée éco, ils ne forment pas une école de pensée au sens strict. Certains auteurs (A.Smith par exemple) ne parlent que de mercantilisme ou d’écrits mercantilistes. Cette pensée ne sera reconnue que par certains auteurs tels que K Marx et Keynes. Keynes les considère comme ses précurseurs. L'intérêt qu’on peut tirer de la pensée mercantiliste En fait plusieurs enseignements peuvent être tirés de l’étude de la pensée mercantiliste:
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Savoir comment la pensée économique s’est constituée historiquement. Evaluer le rôle du Tiers Monde (périphérie) dans le développement de l’occident (centre) et surtout pourquoi certains pays se sont développés alors que d’autres non , Comprendre certains aspects du fonctionnement du capitalisme contemporain qui demeurent largement mercantilistes : rapport aux ressources naturelles et comportement des FMN. Apport et limites de la pensée mercantiliste Pour comprendre la pensée mercantiliste, il faut la replacer dans son contexte avant de s’interroger sur son apport et sa pertinence
historique
Le contexte historique des mercantilistes La doctrine mercantiliste a évolué sur une longue période (1450-1750) (phase de transition du féodalisme au capitalisme). C’est une période marquée par des transformations radicales et de grands bouleversements Ces principales mutations peuvent être résumées ainsi : L’émergence de nouvelles mentalités (l’émancipation de l’homme à l’égard de la religion et de l’église) favorables à l’activité économique et à la recherche scientifique L’affirmation de l’Etat nation : naissance d’’une nouvelle conception de l’Etat indépendante de la morale et de la religion Les grandes découvertes et élargissement du commerce international: L’invention de la boussole et du télescope s’est traduite par une nouvelle ouverture du monde : 1456, les portugais atteignent l’Afrique ; 1492, Christophe Colomb découvre l’Amérique ; 1498, Vasco de Gama atteint l’Inde ; 1519, Fernand Magellan fait le premier tour du monde. C’est l’époque d’exportation d’esclaves et du commerce triangulaire entre l’Afrique et l’Amérique. Tous ces faits ont favorisé l’apparition du mercantilisme dont le but principal est d’enrichir la nation. Fondements et formes de la pensée mercantiliste Fonds commun des mercantilistes La problématique commune aux mercantilistes : Comment enrichir la nation désignée par l’Etat ? Pour eux, le but de l’économie politique est d’enrichir la nation.Il s’agit donc d'une analyse essentiellement normative : les mercantilistes se sont fixés un objectif et préconisent des moyens pour y parvenir. Ce sont par nature des interventionnistes Les principales formes de la pensée mercantiliste Cette doctrine, dont la pierre d'angle est l'identification de la richesse aux stocks d'or et d'argent, s'est traduite par des politiques fort différentes selon la façon de procéder pour accumuler la richesse. Nous allons donc étudier successivement : Le mercantilisme espagnol ou bullioniste Cette forme initiale du mercantilisme s’est développée en Espagne et au Portugal. Ces auteurs estiment que la richesse d’une nation se mesure par la quantité des métaux précieux dont elle dispose (pillage des métaux précieux de l’Amérique latine). Ce système a échoué parce que: www.univergestion.com - site instructif et éducatif en matière de gestion, d'économie et de comptabilité (Texte est traité par ELOUAFI Rachid)
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D’une part l’afflux d’or et d’argent sur le marché espagnol a provoqué une violente hausse de prix. Comme les prix des produits espagnols sont plus élevés qu’à l’extérieur, leurs exportations sont défavorisées, alors que les produits étrangers étaient attirés en Espagne. Il s’ensuit un déséquilibre de la balance commerciale de l’Espagne et par conséquent une sortie de l’or espagnol vers les divers pays d’Europe. D’autre part, l'activité agricole et l'activité industrielle sont réduites à presque rien. Ce qui a engendré en définitive un appauvrissement de l'Espagne et contribué à retarder durablement le développement de ce pays. Le mercantilisme anglais ou commercialiste: reflet de la situation géographique de la grande Bretagne qui était à l’époque la reine des mers. Pour s’enrichir, la Grande Bretagne qui ne peut compter sur l’afflux de métaux précieux, doit dominer le commerce mondial. La richesse d’une nation se mesure par l’étendue de son commerce international Le mercantilisme français ou industrialiste: c’est un courant de pensée qui s’est développé en France au 17ème siècle. C’est l’expression du contexte français. En effet, la France qui ne maitrise pas le commerce maritime et n’ayant pas de colonies, préconisait le développement des manufactures (c'est le nom que l'on donnait aux usines). Il s'agit toujours d'enrichir l'Etat, mais par le développement industriel. Les principales idées mercantilistes L’économie fonctionne comme un jeu à somme nulle ( stock de ressources limité, intérêts des nations sont antagoniques, un pays ne peut s’enrichir qu’au détriment d’un autre); Le mercantilisme, en conséquence, aura tendance à dresser les pays les uns contre les autres. Balance commerciale excédentaire: Pour se procurer de l’or et de l’argent, un pays doit avoir une balance commerciale favorable ou excédentaire (X supérieures aux M) Le protectionnisme: Pour favoriser la réalisation d’une balance commerciale excédentaire et développer l’activité manufacturière, ils préconisaient l’élévation des droits de douane pour taxer l’importation des produits finis, interdisaient l’exportation des matières premières nécessaires à l’industrie nationale et encourageaient l’exportation des produits manufacturés ainsi que l’importation des matières premières et du blé une fois la production nationale est insuffisante Termes de l’échange favorables: prix des exportations doivent être supérieurs aux prix des importations (commerce colonial). Croissance démographique, bas salaires et armée: Les mercantilistes sont populationnistes, c'est-à-dire favorables à l'augmentation de la population dans un pays. L’abondance de la main-d'œuvre (bas salaires) favorise le développement de l'industrie et du commerce, notamment des exportations. Par conséquent les industriels et les marchands s'enrichissent. Cela permet aussi de lever des armées puissantes, ce qui bénéficie à l'Etat L’interventionnisme et le nationalisme économiques (Etat doit être fort et capable de défendre les intérêts de la nation). Division du travail entre la métropole et les colonies (fournitures de matières premières et débouchés pour les biens d’équipements) Pour eux, les bas salaires ne sont pas seulement un moyen de réduire les coûts de production et d’augmenter les profits des manufactures mais également le moyen d’obliger les gens à l’abondance de la monnaie pour faciliter les échanges www.univergestion.com - site instructif et éducatif en matière de gestion, d'économie et de comptabilité (Texte est traité par ELOUAFI Rachid)
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et le financement des manufacturiers. Le taux d’intérêt ne peut être bas que si l’offre de monnaie s’y prête. La monnaie est jusqu’ici assimilée au capital. Ce n’est que plus tard qu’on parle de la monnaie fiduciaire. Conclusion Avant sa réhabilitation par Keynes, le mercantilisme a fait l’objet de plusieurs critiques. Mais pour comprendre la pensée mercantiliste, il faut la replacer dans son cadre historique. Le mercantilisme peut être considéré comme la première ébauche d’une science économique. Cette pensée a contribué à l’autonomie de l’économie des autres disciplines notamment la philosophie et la religion, etc. Elle nous permet de comprendre comment les pays d’Europe occidentale ont pu s’enrichir et comment ils ont structuré les autres pays notamment sous développés en fonction de leurs besoins. Elle nous enseigne également que le sous développement des pays du Tiers Monde est le résultat de leur subordination aux pays développés et que leur développement passe nécessairement par le refus de cette soumission. La pensée mercantiliste est encore actuelle dans la mesure où elle peut nous aider à comprendre certains aspects du fonctionnement du capitalisme actuel comme le cas de la lutte acharnée des différentes puissances mondiales sur le contrôle des ressources naturelles, comportement agressif des firmes multinationales, division internationale du travail quasicoloniale, etc. Certains parlent du néo-mercantilisme. Ainsi, la pensée mercantiliste mérite d’avoir une place importante dans la pensée économique
Les physiocrates
A la différence des mercantilistes, la pensée physiocrate s’est développée sur une courte période (1756-1776) et uniquement dans l’espace français. C’est une véritable école avec un maître (F. Quesnay) et des disciples. Contrairement aux mercantilistes, la pensée physiocrate occupe une place importante dans la pensée économique. La pensée physiocrate, à travers le tableau économique de F.Quesnay a exercé une grande influence sur beaucoup d’économistes. Cette pensée a contribué à la formation de la comptabilité nationale et de la macro-économie. L’étude des physiocrates présente un intérêt particulier non seulement par l’importance de sa contribution dans la formation de la pensée économique, mais aussi et surtout par l’actualité de certains de ses enseignements. Elle peut aider à comprendre certains problèmes de l’économie moderne tels que les famines et la dégradation de l’environnement. Le contexte historique des physiocrates La pensée physiocrate est apparue en France dans une période d’avant la révolution industrielle comme réaction au mercantilisme. Son agriculture était en crise à cause des politiques mercantilistes (Colbertisme) ayant favorisé l’industrie et le commerce extérieur. La faiblesse des prix du blé jointe à une fiscalité lourde ont entrainé la multiplication des terres incultes et l’exode des ouvriers en ville. Face à cette situation économique et sociale préoccupante, la pensée physiocrate s’est développée pour le développement de l’agriculture. La pensée physiocrate est apparue en France dans une période d’avant la révolution industrielle comme réaction au mercantilisme. Son agriculture était en crise à cause des politiques mercantilistes (Colbertisme) ayant favorisé l’industrie et le commerce extérieur. La faiblesse des prix du blé jointe à une fiscalité lourde ont entrainé la multiplication des terres www.univergestion.com - site instructif et éducatif en matière de gestion, d'économie et de comptabilité (Texte est traité par ELOUAFI Rachid)
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incultes et l’exode des ouvriers en ville. Face à cette situation économique et sociale préoccupante, la pensée physiocrate s’est développée pour le développement de l’agriculture L'école des Physiocrates a introduit dans la science deux idées nouvelles qui étaient précisément à l'antipode du système mercantile : l’existence d’un ordre naturel, la prééminence de l’agriculture sur le commerce et l’industrie L'ordre naturel L’ordre naturel : Cet ordre naturel est le meilleur possible et le seul capable de permettre à une nation de prospérer. Il est donc nécessaire d’en découvrir les lois et de s’y conformer, car toute société qui ne s’adapte pas à cet ordre ne peut que régresser. Pour les physiocrates, l’ordre naturel est fondé sur trois principes : la propriété, la liberté et l’autorité : -La propriété : La propriété est un droit naturel. S’il n’ y a pas de propriété privée, personne ne cultive la terre au delà de l’autoconsommation. -La liberté : Ce principe trouve sa pleine expression dans le « laisser faire, laisser aller » -l’autorité : Ce principe complète les deux premiers. L’autorité sert à préserver les droits de propriété et de liberté. Sans sûreté, les propriétaires fonciers n’oseraient faire des avances primitives Agriculture : source de richesse A la différence des premiers, la richesse d’une nation ne dépend pas de la quantité des métaux précieux dont elle dispose, mais des biens matériels nécessaires à la satisfaction des besoins de première nécessité de la nation. L’argent n’est qu’un simple intermédiaire d’échange. Pour les physiocrates, La terre est donc la seule source de richesse. Par son travail, l’homme ne fait que solliciter la générosité de la terre. L’industrie ne fait que transformer les richesses existantes et le commerce les transmet. Pour eux les vraies richesses doivent remplir trois conditions: Renouvelables : c’est-à-dire qu’on peut consommer sans altérer le principe de leur reproduction. Les ressources naturelles non renouvelables ne sont donc pas des richesses pour les physiocrates. Vendables: échangeables Nécessaires à la satisfaction des besoins de l’homme L’agriculture crée les richesses car elle produit un excédent appelé produit net (la différence entre richesse produite et richesse consommée est toujours positive : (1 quintal de semences pourrait donner la production de 100 quintaux). Structures sociales est liée à la structure économique Les classes de la société autres que la classe agricole sont des classes stériles. Ils distinguent trois classes d’importance variable : La classe souveraine des propriétaires fonciers: Les propriétaires fonciers ne participent pas directement à la production, c-a-d ne créent pas la richesse, mais ils jouent un rôle fondamental en assurant les avances foncières. Ils vivent des rentes que leurs versent les fermiers. www.univergestion.com - site instructif et éducatif en matière de gestion, d'économie et de comptabilité (Texte est traité par ELOUAFI Rachid)
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La classe productive des fermiers: c’est elle qui crée la richesse en exploitant la terre La classe stérile: Elle comprend toutes les personnes ayant une activité autre que l’agriculture. Elles sont qualifiées de stériles, car elles ne participent pas à la création de la richesse, elles ne font que transformer les produits que leurs fournissent les agriculteurs .
La politique économique La pensée physiocrate cherche à découvrir les moyens qui permettent à la société de se conformer à l’ordre naturel, condition nécessaire à prospérer. Comme toute pensée économique normative, la pensée physiocrate débouche sur une politique économique articulée autour de trois axes : - Une politique libérale qui favorise l’échange - Une politique de modernisation de l’agriculture - Une politique fiscale qui n’affecte pas les conditions de reproduction Une politique libérale qui favorise l'échange A la différence des mercantilistes, les physiocrates recommandent le libéralisme. Ils sont pour le laisser faire et laisser aller. Ils recommandent la concurrence et insistent par conséquent sur la suppression des privilèges de monopole, de droits de douane et de toute mesure qui gène la libre circulation des marchandises. Ils développent des moyens et des infrastructures de communication (routes, canaux, flotte,...). www.univergestion.com - site instructif et éducatif en matière de gestion, d'économie et de comptabilité (Texte est traité par ELOUAFI Rachid)
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Pourquoi cette politique libérale ? Quelle est sa justification ? Cette liberté des échanges se justifie parce qu’elle favorise la production des richesses. En effet, sur un marché plus vaste (mondial), le prix des produits agricoles est élevé, stable et non fluctuant. Ce bon prix favorise la production des richesses parce que la hausse des prix des produits agricoles accroit le produit net. Une politique de modernisation de l'agriculture Etant la seule activité qui produit des richesses, l’agriculture doit être l’objectif de la politique économique. Celle ci doit viser à la moderniser et doit veiller à ce que l’affectation des dépenses des propriétaires fonciers et de l’Etat favorise le secteur : -Modernisation de l’agriculture signifie la substitution du fermage au métayage, des grandes exploitations aux petites exploitations familiales et l’utilisation des techniques modernes et le salariat à la place des pratiques traditionnelles -l’affectation des dépenses des propriétaires fonciers et de l’Etat doit favoriser la classe productive et par conséquent les conditions de reproduction car toute augmentation de dépenses au profit de la classe productive, est considérée comme additionnelle aux avances de la classe productive, et par conséquent un accroissement de la production de richesses et partant, une amélioration du niveau de vie. Par contre, tout excès de dépenses au profit de la classe stérile risque de réduire le montant des avances de la classe productive et partant, le montant du produit global. L’idée essentielle qu’il faudrait retenir à ce niveau et qui est toujours actuelle, c’est que pour les physiocrates le niveau de vie est articulé aux conditions de reproduction de la richesse Une politique fiscale n'affecte pas les conditions de reproduction Pour les physiocrates, le système d’imposition est le premier facteur qui affecte négativement la production. A l’époque, la perception de l’impôt se faisait d’une manière indirecte par le biais du fermage (location du prélèvement à des financiers qui versaient par avance des sommes à l’Etat et se chargeaient de se faire rembourser auprès des populations avec des gains considérables). Pour que l’imposition n’altère pas la production des richesses, les physiocrates proposent un impôt unique, direct et assis sur le produit net. Pour eux, toute autre forme d’impôt est susceptible de réduire le volume du produit net. Conclusion Les physiocrates ont contribué à la formation de la science économique. Ils ont découvert la notion de produit net et révélé le caractère stratégique de sa reproduction. Ils ont analysé et souligné le rôle primordial du capital dans la production des richesses et ont montré l’interdépendance entre les différents secteurs économiques. Ces différents points seront développés par des auteurs ultérieurs. Mais la pensée physiocrate n’échappe pas aux erreurs dont la principale est la productivité exclusive de l’agriculture et la stérilité des autres secteurs.
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Les classiques
Introduction Le qualificatif d’école classique regroupe un certain nombre d’économistes favorables au libéralisme économique. Cette économie politique classique est représentée par les plus célèbres des économistes : Adam SMITH (1723-1790) et la fameuse "main invisible" et l'analyse de la division du travail, David RICARDO (1772-1823) et la rente foncière ainsi que de la loi des coûts comparés, Thomas MALTHUS (1766-1834) et la loi de la population, Jean-Baptiste SAY (1767-1832) et la loi des débouchés. Les points fondamentaux qui caractérisent ces auteurs classiques sont: -Liberté des individus (liberté d'entreprendre, liberté de contracter, liberté de travailler de consommer épargner etc.). -La propriété privée -L’individualisme et l’égoïsme, les agents économiques recherchent leur intérêt personnel ‘ le consommateur cherche à maximiser sa satisfaction et le producteur maximiser son profit. -La concurrence est à la base du fonctionnement efficace des économies. Grâce à la concurrence entre les intérêts individuels les prix sont compétitifs, selon le principe de l’offre et la demande. -Non intervention de l'État dans la vie économique. (l’Etat gendarme: doit veiller à la sauvegarde de la propriété privée et la liberté des individus et la concurrence respect des lois du marché), -Equilibre est automatique et naturel: Marché comme régulateur de l'économie, (main invisible qui guide les agents à prendre des décisions conforme au marché. Adam Smith La main invisible : premier concept que l'on doit à Adam SMITH La main invisible est un mécanisme social grâce auquel les intérêts individuels sont guidés dans la direction la plus favorable aux intérêts de la société tout entière (intérêt général) . C'est le célèbre exemple du boucher et du boulanger qui poursuivent chacun leurs intérêts individuels, mais qui sont utiles à la société toute entière. Grâce à la concurrence entre les intérêts individuels les prix sont compétitifs « Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière ou du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n'est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c'est toujours de leur avantage. » Fondements et causes de la richesse A Smith rejette les thèses mercantilistes qui considèrent que la richesse consiste dans l’accumulation des métaux précieux. Il s’oppose également aux physiocrates sur la notion de productivité exclusive de l’agriculture. Nature et origine de la richesse Pour lui la richesse est l’ensemble des biens matériels et nécessaires à la vie humaine. Le travail est source de la richesse , Cependant il ne s’agit pas de n’importe quel travail www.univergestion.com - site instructif et éducatif en matière de gestion, d'économie et de comptabilité (Texte est traité par ELOUAFI Rachid)
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(Le travail productif) : « la totalité du produit annuel, à l'exception des productions spontanées de la terre, étant le fruit du travail productif. » Travail productif et travail improductif Le travail productif se fixe sur les biens matériels Le travail improductif périt immédiatement sans laisser de traces, exp ( le travail domestique), « Il y a une sorte de travail qui ajoute à la valeur de l'objet sur lequel il s'exerce; il y en a un autre qui n'a pas le même effet. Le premier, produisant une valeur, peut être appelé travail productif, le dernier, travail non productif. » Le salaire versé sur un travail productif est une avance et pas une dépense, car il sera récupéré, avec du profit, sur la vente du produit fabriqué. Par contre le salaire versé pour le travail d’ un domestique est une dépense définitive Il veut montrer ici que l’aristocratie limite la richesse des nations alors que le capitalisme est productif . « Un particulier s'enrichit à employer une multitude d'ouvriers fabricants; il s'appauvrit à entretenir une multitude de domestiques. » Les facteurs d’accroissement de la richesse Pour lui, le travail productif est le facteur essentiel qu’il faut utiliser avec efficience pour développer la richesse. C’est l’objet de la division du travail . La division du travail et ses limites A smith distingue la spécialisation par métiers de la division du travail qui fractionne le métier lui-même en plusieurs tâches. Pour lui la division du travail est un moyen d’accroitre l’efficacité du travail productif. Ce qu’il a expliqué à partir de la manufacture des épingles: un homme seul face aux différentes tâches à accomplir arrive difficilement à produire une seule épingle par jour, alors que dix travailleurs se partageant les tâches obtiennent 48.000 épingles dans la journée Cette augmentation considérable de la production est due, selon A.Smith à trois facteurs: 1. Le développement de l’habilité des travailleurs spécialisés dans une tâche 2. L’économie du temps réalisée, car l’ouvrier ne passe pas d’un travail à un autre 3. L’augmentation de la propension à innover, car en faisant la même tâche, l’ouvrier la comprend bien et il est en mesure de l’améliorer et delà faire des inventions La division du travail accroît la productivité, mais elle présente quelques problèmes, comme: la grande spécialisation des ouvriers, la monotonie du travail et l’abrutissement de l’homme ; La théorie de la valeur travail L’une des préoccupations d’A.Smith est de déterminer la loi qui explique le phénomène des prix. Pour lui, toutes les marchandises sont le fruit du travail humain. Ce dernier peut donc constituer le fondement de leur valeur. Il distingue deux types de valeur: valeur d’usage et valeur d’échange.
VU et VE
La valeur d’usage : l’utilité d’un objet La valeur d’échange: faculté que donne la possession d’un objet d’en acheter d’autres (cad, sa capacité à s’échanger contre d’autres produits). Dans l’esprit d’A. Smith il n’y a aucune relation entre VU et VE (paradoxe de la valeur). Exemple de l’eau et du diamant : Rien n'est plus utile que l'eau; mais on ne peut presque rien acheter avec... Au contraire un www.univergestion.com - site instructif et éducatif en matière de gestion, d'économie et de comptabilité (Texte est traité par ELOUAFI Rachid)
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diamant n'a presque pas de valeur d'usage, mais on peut obtenir en échange une très grande quantité de biens.» .Dans la mesure où il analyse la société marchande, Smith ne va s’intéresser qu’à la valeur d’échange qui correspond à la mesure des marchandises produites et échangées. Le problème principal pour lui fut donc celui de la valeur d'échange: de quoi dépendrait celle-ci sur les marchés? La mesure de la valeur d’échange et la notion de travail commandé Pour lui toutes les marchandises sont le fruit du travail humain. Ce dernier peut donc constituer le fondement de leur valeur , Dans une société où la division du travail est développée, la satisfaction des besoins de l’individu dépend du travail d’autrui. Ainsi, le degré de richesse ou de pauvreté de chacun dépend de sa capacité à se procurer le fruit du travail d’autrui, Ainsi, la valeur d’une denrée quelconque pour celui qui la possède et qui n’entend pas en user ou la consommer lui même, mais qui a l’intention de l’échanger pour autre chose, est égale à la quantité de travail que cette denrée permet d’acheter ou de commander ; 1) Travailleur indépendant
ou
1 journée = 4 daims = 2 castors 1 daim = 0,25 journée = 0,5 castors
Les éléments constitutifs de la valeur Bien que le travail soit le meilleur étalon de la valeur, cela n’implique pas qu’il est le seul élément constitutif de la valeur. Cela ne serait le cas que dans une société primitive, où la terre ne ferait pas l’objet d’une appropriation et où les capitaux ne seraient pas utilisés Dans une société avancée où le travail est assisté par le capital, le fournisseur de ce dernier a droit à un profit en compensation du risque encouru. De même là où le sol est approprié, les propriétaires fonciers prélèvent une partie du produit du travail appliqué à la terre. Smith fait donc référence à trois facteurs de production auxquels correspondent trois catégories de revenu: salaire, profit et rente. La valeur réelle de la marchandise est équivalente à la rémunération des trois facteurs.
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Prix naturel et prix du marché En plus du prix réel et prix nominal, A Smith distingue prix naturel et prix du marché Le prix du marché correspond au prix courant tel qu’il est établi par la loi de l’offre et de la demande ,Le prix naturel correspond au coût de production, cad un prix qui ne serait déterminé que par l’offre et autour duquel gravite le prix du marché . Le prix naturel correspond aux niveaux normaux de salaire, de profit et de rente, Quant au prix de marché, c'est-à-dire au prix courant, il peut être, au-dessus, ou au-dessous ou précisément au niveau du prix naturel». Mais la différence entre prix de marché et prix naturel paraissait à Smith ne pouvoir être que temporaire. « Le prix naturel est donc pour ainsi dire le point central vers lequel gravitent continuellement les prix. » La théorie de répartition Une fois que la richesse est produite et évaluée, elle doit être répartie. Smith reconnait que dans les sociétés évoluées, le travail n’est pas la seule source de valeur, il se combine avec le capital et la terre. Chaque facteur reçoit une rémunération pour sa contribution à la valeur: salaire, profit et rente. Le salaire du travail est déterminé à court terme par la loi de l’offre et de la demande, mais à long terme, il s’établit au minimum vital ou de subsistance (rapport de force est en faveur des entrepreneurs). Le profit du capital est conçu comme la rémunération du capital. C’est un prélèvement sur le produit du travail ; La rente de la terre est présentée également comme un prélèvement sur le produit du travail. Elle résulte du monopole de la terre, Mais sa valeur n’est pas déterminée par le prix des marchandises. La rente est le prix payé pour l’usage de la terre. Son prix dépend donc de la demande de la terre. En fait, toute la construction de Smith est de justifier un salaire de subsistance et la nécessité de fournir une rente aux propriétaires fonciers. Le commerce extérieur A Smith condamne le mercantilisme et les différents monopoles et restrictions douanières dont il s’accompagne. Pour lui le commerce extérieur est avantageux car il permet d’obtenir des marchandises qui satisfont mieux les besoins en échange de marchandises pour lesquelles la demande intérieure est faible. Plus précisément, le commerce extérieur contribue au développement de la richesse de la nation en accroissant le travail productif et en améliorant sa productivité: Accroissement du travail productif Le commerce extérieur accroit le travail productif en permettant une utilisation efficiente des ressources de l’ensemble de la nation et une valorisation des excédents de chaque nation (offre des débouchés à des productions excédentaires). Développement de la puissance productive Le commerce extérieur permet d’élargir le marché et delà favorise l’augmentation de la production et l’amélioration de la productivité ,Le commerce extérieur pallie donc à l’étroitesse du marché intérieur. Il est donc un facteur de développement à partir du moment où les échanges se font conformément aux avantages absolus.
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La spécialisation selon les avantages absolus Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à un prix inférieur à notre coût de production, il vaut mieux l’acheter de ce pays. L’exemple classique suivant permet d’illustrer comment la spécialisation internationale suivant l’avantage absolu, engendre une plus grande efficience dans l’emploi des ressources économiques. Le coût (hommes/an) Drap
Vin
Angleterre
80
120
Portugal
100
90
Limites de la théorie des avantages absolus
Superficielle et aléatoire
Aléatoire car il est possible que deux pays soient à des niveaux de développement inégaux ; l’un absolument avantagé et l’autre absolument désavantagé. Cela suppose une autarcie car le pays avantagé ne peut rien acheter pour compenser ses exportations et le pays désavantagé ne peut rien exporté pour payer ses importations , A.Smith ne prend pas en considération la notion de l’Etat nation. Il raisonne dans le cas de deux pays comme s’il s’agit de deux régions d’un même pays. Superficielle, car elle ne fait que rendre compte de ce qui existe sans explication et sans analyse D.Ricardo La pensé économique de D.Ricardo peut être étudiée à travers les points suivants: La valeur La répartition Le commerce extérieur et la croissance économique La théorie de la valeur Ricardo reprend la distinction de Smith entre la valeur d’usage et la valeur d’échange et adhère au principe de la valeur travail, mais son raisonnement est différent Pour lui un bien doit avoir une valeur d’usage pour posséder une valeur d’échange. C’est-à-dire que les objets ne sont échangés que s’ils sont utiles. La source de la valeur d’échange est double Il distingue alors deux types de biens : ceux qui tirent leur valeur de leur rareté, tels les objets d’art, les tableaux, les vins de qualité, etc. Ces biens ne peuvent être reproduits par le travail, leur valeur dépend donc de leur rareté. Les biens qui sont reproductibles par le travail. Toutefois la première catégorie de biens ne pèse que très faiblement dans les objets échangés sur le marché.Ainsi, D.Ricardo délimite le champ de sa théorie de la valeur aux marchandises reproductibles dans un régime de libre concurrence, D. Ricardo, situe la détermination de la valeur d’échange dans la sphère de la www.univergestion.com - site instructif et éducatif en matière de gestion, d'économie et de comptabilité (Texte est traité par ELOUAFI Rachid)
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production , Selon lui la valeur d’échange d’une marchandise se trouve dans la quantité de travail nécessaire à sa production, c’est-à-dire quantité de travail incorporée dans la marchandise et non pas la quantité de travail que cette marchandise permettrait d’acheter. Il rejette donc l’analyse de Smith , Par la suite, D Ricardo précise que la quantité de travail dont il faut tenir compte doit inclure celle qui a servi à la fabrication des outils, machines et bâtiments indispensables pour la production( amortissement): « La valeur échangeable des objets produits est proportionnée au travail employé à leur production, et je ne dis pas seulement à leur production immédiate, mais encore à la fabrication des instruments et machines nécessaires à l’industrie qui les produit. » Travail direct et indirect Le travail à prendre en considération dans la détermination de la valeur des marchandises n’est pas seulement le travail immédiatement appliqué à leur production, mais aussi le travail consacré à la production des outils et bâtiments qu’utilise le travail immédiat. Par conséquent la valeur d’échange d’une marchandise dépend du travail direct (mod) et indirect (travail nécessaire à la fabrication des moyens de production utilisés dans la production de la marchandise) que nécessite sa production. Le rapport d’échange entre deux marchandises A et B est déterminé par le rapport des quantités de travail nécessaire à leur production : VA/VB= LA/LB. Prix naturel et prix courant A la suite d’A Smith D. Ricardo distingue deux catégories de prix: naturel et courant Le prix naturel correspond à la quantité de travail nécessaire à la production de la marchandise. Le prix courant est fonction de l’offre et de la demande. Le prix courant peut s’écarter de façon accidentelle et temporaire du prix naturel. Mais le prix courant tend à se rapprocher du prix naturel. En effet, si le prix courant augmente, l’offre s’accroit et les prix tendent à diminuer et vice versa jusqu’au niveau du prix naturel , Ainsi, il y a une tendance à l’égalisation des taux de profit lorsque les marchandises sont à leur prix naturel. La théorie de la répartition L’un des apports originaux de D.Ricardo consiste dans sa contribution à l’étude de la répartition ,D. Ricardo, reprend la distinction faite par Smith entre trois catégories de revenus: le salaire, le profit et la rente. La rente foncière La définition de la rente Pour D. Ricardo, la rente correspond au prix que paient les fermiers aux propriétaires fonciers pour pouvoir utiliser la terre ,L’existence de la rente tient aux différences dans les qualités des terres: c’est pourquoi la théorie de Ricardo est dénomée : théorie différentielle de la rente La formation de la rente Dans un pays qui dispose d’une quantité de terres fertiles pour nourrir toute la population, il n’ y aurait pas de rente. La valeur du blé serait strictement déterminée par la quantité de travail nécessaire à la production du blé, Mais, supposons maintenant que la pop de ce pays augmente de telle sorte que pour continuer à nourrir la population, il faudrait www.univergestion.com - site instructif et éducatif en matière de gestion, d'économie et de comptabilité (Texte est traité par ELOUAFI Rachid)
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mettre en valeur d’autres terres moins fertiles. Celles-ci demandent une quantité de travail plus importante pour produire la même quantité de blé et la valeur de ce blé sera élevé. La rente est donc payée parce que la terre est rare, Comme la terre est limitée, les rendements sont décroissants. On admet ainsi que les nouvelles terres qui seront mises en chantier, seront de moins en moins fertiles. Exemple: on a trois terrains 1, 2, 3 qui fonctionnent grâce un capital égal, un produit net de 100,90 et 80.
- La rente après la mise en oeuvre du terrain n°1: Terrain
Produit net
Rente
1
100
0
- La rente après la mise en oeuvre du terrain n°2: Terrain
Produit net
Rente
1
100
10
2
90
0
- La rente après la mise en oeuvre du terrain n°3: Terrain
Produit net
Rente
1
100
20
2
90
10
3
80
0
Loi des rendements décroissants Comme le prix d’une marchandise est le même, tout le blé quelle que soit la qualité de sa terre se vend au prix qui correspond à la quantité de travail nécessaire pour l’obtenir sur les terres les moins fertiles. Le prix du blé augmente au fur et à mesure qu’on fait appel à des terres de moins en moins fertiles ,La rente est ainsi appelée à s’accroitre avec le progrès naturel de la population. Les salaires: prix du travail Comme toute marchandise, le travail a un prix naturel et un prix courant ,Le prix courant est le prix que reçoit réellement l’ouvrier, en fonction de l’offre et la demande, Le prix naturel dépend des prix des subsistance et des objets nécessaires à l’entretien de l’ouvrier et de sa famille.
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Loi de l’évolution des salaires L’évolution des salaires dépend de deux facteurs: de l’offre et de la demande ,et du prix des denrées que l’ouvrier achète par son salaire. La demande de la mod dépend du rythme de l’accumulation, lequel est à son tour tributaire de la disponibilité des terres fertiles. Or celles-ci sont limitées; une fois mises en culture le rythme d’accumulation ralentit et devient inférieur au rythme de la croissance démographique. Les salaires tendront donc à baisser. Mais, comme le niveau des salaires dépend également des denrées contre lesquelles s’échangent les salaires, les salaires en argent sont appelés à hausser. Les prix de ces denrées s’élèvent, en effet, à mesure que la population s’accroit. Tendance à la baisse des salaires Ainsi, c’est la difficulté de production des subsistances qui fait élever la rente et les salaires. Toute fois, une différence importante existe entre les deux hausses. La hausse de la rente est réelle alors que celle des salaires est fictive. Le sort de ces derniers est appelé à se dégrader. Les profits D. Ricardo n’a fourni aucune explication du profit, il s’est limité à l’examen des variations permanentes du taux de profit , Le salaire ne peut augmenter qu’au dépens du profit et vice versa. Croissance économique Pour D. Ricardo, la dynamique de la croissance dépend du taux de profit. Ce taux dépend lui-même du niveau plus ou moins élevé du salaire et les salaires à leur tour dépendent des prix des produits agricoles. Ces derniers dépendent des difficultés de production dans l’agriculture. Il y a donc une menace sur la croissance (état stationnaire). Le commerce extérieur peut toutefois contrecarrer cette menace, Le commerce extérieur : la spécialisation selon les avantages comparatifs La thèse de Ricardo est différente de celle Smith qui est basée sur les avantages absolus. Pour D. Ricardo, même en l’absence d’avantages absolus, les pays tirent profit de l’échange international à condition qu’ils détiennent des avantages comparatifs, Pour démontrer cette idée, D.Ricardo prend un exemple simplifié (uniquement deux pays, Portugal et Angleterre et deux biens le vin et le drap). Drap
Vin
Angleterre
100
120
Portugal
90
80
En appliquant la loi des avantages absolus, il n’y aurait pas de commerce entre ces deux pays. Or les deux pays ont intérêt à échanger leurs produits. En effet l’Angleterre, en situation de désavantage absolu pour les deux produits, possède un avantage relatif sur le portugal dans la fabrication du drap. www.univergestion.com - site instructif et éducatif en matière de gestion, d'économie et de comptabilité (Texte est traité par ELOUAFI Rachid)
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Démonstration - Si l’Angleterre produit du vin et drap sur son territoire, le travail nécessaire sera de 220h/an (120+100). En revanche si l’Angleterre se spécialise dans la fabrication du drap qui nécessite le travail de 100 h/an pour l’exporter et importe en échange du vin, elle obtiendra la même quantité de produits avec le travail de 200h/an (100x2). Ce qui lui permet d’économiser 20h/an par rapport à la situation où il n’y a pas d’échange , Si le Portugal produit les deux biens (vin et draps) cela nécessitera le travail de 170h/an (80+90). ). En revanche s’il se spécialise dans l’activité la plus avantageuse ( production du du vin), il lui faudra uniquement 160h/an (80x2). Ce qui lui permet d’économiser 10h/an par rapport à la situation où il n’y a pas d’échange, Ainsi, pour D.Ricardo, L’origine du commerce extérieur entre deux pays n’est pas dans la différence entre les coûts d’un même bien (dans deux pays) mais dans la différence dans l’échelle de prix de revient de différents biens, Ainsi, chaque pays doit se spécialiser dans la production des biens pour lesquels il dispose de l’avantage comparatif le plus grand. Bien sûr l’intérêt de toute nation est d’acheter à coût minimum, mais son intérêt fondamental est le développement. Ainsi on peut se poser la question est ce que D.Ricardo ne confond pas les intérêts à court terme et à long terme. Comme le note F. List, un pays qui veut se développer doit rejeter la thèse de D Ricardo et protéger ses industries naissantes de la concurrence destructrice des pays plus développés. J.B. Say JB. Say a été rendu célèbre par la fameuse "loi des débouchés, souvent énoncée sous sa forme concise :« Toute offre crée sa propre demande », Pour JB .Say la possibilité d'un déséquilibre global causé par une insuffisance de la demande par rapport à l'offre est impossible, Pour justifier cette affirmation, l'argumentation de Say est très simple: Les produits fabriqués, et vendus, donnent naissance à un revenu (produit des ventes). Ce revenu sera lui-même utilisé pour l’achat des produits qui sont sur le marché. Une partie sera affectée à l’acquisition des biens de consommation et l’autre partie non consommé (Epargne) sera utilisée pour l’achat des biens de production. En fait, cette affirmation repose sur deux hypothèses: Monnaie neutre: « la monnaie n'est qu'un voile » ; instrument d’échange « les produits s'échangent contre des produits ». Elle ne peut donc être détenue pour elle-même, c’est-à-dire thésaurisée (mise provisoirement de côté ) . Epargne = investissement. Critiques de la loi de Say D’abord par Malthus et après par Keynes, L’ajustement de la production et du revenu n’est pas automatique. En effet, une partie de l'épargne peut être thésaurisée et donc retirée du circuit économique. Les décisions d'épargne et d'investissement sont largement autonomes, et n'ont aucune raison de s'ajuster spontanément. T.R. Malthus Malthus est profondément attaché au capitalisme. C’est l’un des défenseurs du système capitaliste. Sa loi de la population défend l’idée que le capitalisme n’est pas responsable de la pauvreté qui a accompagné l’industrialisation au début du 19ème siècle. « Nous pouvons tenir pour certain que lorsque la population n’est arrêtée par aucun obstacle, elle va doubler tous les 25 ans, et croît de période en période selon une progression géométrique. » La pauvreté est donc un phénomène naturel qui dépend du déséquilibre structurel entre le rythme d’accroissement des produits alimentaires ( progression arithmétique: 1, 2, 3, 4, 5, 6… ) et le www.univergestion.com - site instructif et éducatif en matière de gestion, d'économie et de comptabilité (Texte est traité par ELOUAFI Rachid)
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taux d’accroissement démographique de plus en plus rapide ( progression géométrique : 1,2,4,8,16,32,64…) . En contestant la loi des débouchés, il affirmera la possibilité des crises générales de surproduction (demande insuffisante: Un revenu n’engendre pas nécessairement une demande de même montant en insistant sur la tendance des capitalistes à freiner leur consommation et à augmenter leur épargne (dans le but d'investir). Mais, l'argumentation de Malthus n'est pas toujours claire: Il prétend implicitement, que l'épargne des capitalistes ne constitue pas une demande ; il ignore ainsi la demande en biens de production, c'est-à-dire l’investissement.
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