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INTELLIGENCES cc L’ENJEU Adoptée par l’Assem l’Assemblée blée nationale le 11 mai dernier, dernier, la proposition de loi Jacob ne ferme pas la porte à une exploitation à terme du gaz de schiste, mais interdit l’utilisation de la fracturation hydraulique. Les industriels auront, après validation définitive de la loi par le Sénat, deux mois pour trouver une technique alternative au risque de voir leurs permis de recherche abrogés. Par ailleurs, un article de cette proposition prévoit que, chaque année, le Gouvernement publie un rapport sur l’évolution des techniques d’exploitation et la connaissance du sous-sol français.
Retrouvez le rapport final sur le gaz de schiste.
DÉBAT
Faut-il exploiter le gaz de schiste?
Économie versus environnement. Débuté en 2011, le débat concernant l’exploitation du gaz de schiste déchaîne les passions. En position de juge-arbitre, le gouvernement avec sa proposition de loi n’apporte pas de réponse définitive. Tout juste interdite, la technique de la fracturation hydraulique pourrait même voir son statut de nouveau modifié.
Cet arg argume ument nt est so souve uvent nt av avan ancé cé pa parr les industriels du secteur minier et pétrolier qui espèrent, en premier lieu, vérifier ces chiffres chif fres.. « Les esti estimati mations ons des quan quantités tités de
tre une partie des critiques d’associations
etdepolitiquesquiendénoncentlesconséquencess enviro quence environnemen nnementales. tales.«« Les Lesprodu produits its chimiques utilisés pour la fracturation
epuis plus de trois mois, le
gazdeschisteontétéréaliséesdefaçontrès hydraulique ainsi que les hydrocarbures
tationss sont organisées, chatation
devront donc entreprendre des explora-
ponsable du réseau énergie de France
ment. L’Hexagone qui souhaite diversifier son mix énergétique et réduire sa dépen-
service géologie au Bureau de recherche géologiq géol ogique ue et mini minière ère (BR (BRGM). GM).
nement, la fracturation hydraulique, employée de longue date, est aujourd’hui
cc
«Les Américains l’ont améliorée de façon
la fracturation hydraulique. Seule techni-
évoluer», ajoute Pierre Sallibartant, Sallibartant, prési-
D
gazdeschisteestaucentrede superfici superficielle elle en fonc fonction tion de la loca localisa lisation tion récupéré récupéréss risq risquent uent de cont contamin aminer er les nap nap-nombreux débats et polémi- desrochesmères,zonestrèsfavorablesàla pes phré phréatiq atiques ues et de s’in s’infiltre filtrerr égal égalemen ementt quesen ques en Fr France ance.. Des mani manifesfes- formationdegaz.Lesdétenteursdepermis da dans ns la ter terre», re», exp expliq lique ue Ma Marys rysee Ar Ardit diti, i, res res--
que semaine quesem aine,, pou pourr dem demande anderr l’i l’inter nterdic diction tion tions stratégiques pour s’assurer de ce nature environnement. Pourtant, selon d’exploitationdecetteressourcefossilequi potentie l’Unionn françaisedes française desindustri industries es pétroliè pétrolières res potentiell avant d’engager d’engager une phase d’ex- l’Unio aurait aura itdes desimp impactsnégati actsnégatifs fssur surl’e l’envir nvironne onne-- ploita ploitation», tion», précise préciseDidi Didier erBonij Bonijoly oly,, chef chefdu du (Ufip), qui regrette la décision du gouverdance en hydro danceen hydrocarbure carbures,s, peut-i peut-ill réell réellement ement sepasserdecetteénergie?Car,avecungisement potentiel potentiel de 5 milliards de mètres
cubesdeschiste,lesous-solfrançaiscontien-
drait de quo drait quoii sub subven venir ir à la con consom sommat matio ion n du pay payss pen pendant dant plus plusieur ieurss déce décennie nnies. s. Une mannee éne mann énergéti rgétique que diffi difficile cile à refu refuser ser..
unetec une techni hnique quemaî maîtri triséepar séepar lesopérat lesopérateur eurs.s.
UNE TECHNOLOGIE QUI DÉCHAÎNE cont contin inue ue dep depui uiss le dé débutdes butdes an année néess 20 2000 00.. LES PASSIONS Il fautdonc lais laisser ser aux auxindu industri striels els fran français çais Unetâchecomp Unetâche compliq liquée uéepar parl’i l’inter nterdic diction tionde de la lapo poss ssib ibililit itéé dela te test ster er,, et etmê mêmede mede la lafa fair iree queexistantepourlemoment,elleconcen-
dentdel’Amicaledesforeursetdesmétiers
du pétrole. De plus, le seccc L’AVIS DE
cc L’AVIS DE
AVANT DE ST STAT ATUER UER DÉFINITIVEMENT, IL FAUDR AUDRAIT AIT EXPLORER AFIN D’ÉV D’ÉVALUE ALUER R AVEC AVE C PRÉCI PRÉCISION SION LE PO POTENT TENTIEL IEL FRANÇAIS.
L’EXPLOITATION DE GA GAZ Z DE SCHI SCHIST STE E DOIT DOI T ÊT ÊTRE RE DÉFINITIVEMENT ABANDONNÉE QUEL QU ELLE LE QU QUE E SO SOIT IT LA TECHNI TECHNIQUE QUE UTILISÉE.
PIERRE SALLIBARTANT
MARYSE ARDITI
PRÉSIDENT DE L’AMICALE DES FOREURS ET DES MÉTIERS DU PÉTROLE
RESPONSABLE DU RÉSEAU ÉNERGIE DE FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT
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N°934cc JUIN 2011
teurminiersoulignequeles exemples exem plesde deconta contaminat mination ion apparusaux État États-Un s-Unis issont sont davantage dus à leur régledavantage mentation. mentat ion. « La situat situation ion frança fra nçaise ise ne pe peut ut êtr êtree com com-parée à celle outre-Atlantioutre-Atlantique. Là-bas, le sous-sol
appartientauxpropriétaires qui souhaitent avant tout
s’enrichir.EnFrance,lecode
minier, même s’il a besoin d’être réformé, empêchera
cetypededérive»,explique Pierre Sallibar Sallibartant. tant.
. R . D
INTELLIGENCES Injection d’eau, sable et substances chimiques à haute pression
Pompage du liquide de fracturation
Récupération du gaz de schiste
Les impacts Nappe phréatique/aquifère
Contamination de la nappe phréatique Infiltrations
Pollution du sol par infiltration
Pierres de grès et de calcaire
Remontée des métaux lourds
Gaine de ciment
l a c i t r e v e g a r o F
Accumulation de substances chimiques
Faille géologique
Fuites de gaz par les failles géologiques existantes
Gaz de schiste
Pollution visuelle
Création de microfailles
Métaux lourds
cc Roche mère 2000 à 3 000 m de profondeur
Forage horizontal
MÊME TECHN TECHNIQUE IQUE MAIS NOUVEAU NOM?
Pour conserver leur permis de recherche,
lesactu les actuels elstitu titulai laires resson sontt don doncc dans dansl’o l’obli bli--
La fracturation hydraulique, une technique à forts impacts environnementaux La fracturation hydrauliqu hydraulique e est la seule technique disponible à ce jour pour l’exploitation de gaz de schiste. Elle consiste en un forage vertical jusqu’à la couche de roche mère, suivi d’un forage horizontal. Après cimentation du puits pour en assurer l’étanchéité, un mélange d’eau, de sable et d’additifs est injecté à haute pression afin de créer des microfailles dans la roche. Une fois ce liquide pompé partiellement, le gaz de schiste remonte à la surface par migration le long des fractures et du puits. L’eau récupérée devra ensuite être traitée. c
gation de mettre au point une nouvelle technologie. technolog ie. Mais, ils tentent avant tout
d’amélio d’am éliorer rerla la frac fracturat turation ion hydr hydrauli aulique que en
diminuant la quantit diminuant quantitéé d’eau injectée, en utilisant un autre liquide que l’eau ou encore enc ore en subs substitu tituant ant les pro produit duitss chi chimimiques par des additifs moins agressifs. «Le risque est que les industriels modifient
légèrement légèrem entla la tech techniqu niquee mais maisen en chan changent gent le nompour con contou tourn rner er la lo loi.i. C’e C’est st pou pourrquoi nous aurions souhaité une abrogation immédiate des permis et une interdiction totale de l’exploitation des gaz de
schiste, schist e, que quelle lleque quesoi soitt la tec techni hnique», que», pré pré-ciseMary cise Maryse se Ardit Arditi.i. Consid Considérant érantl’amen l’amendedementvotécommeunretourenarrièrepar rapport aux premières versions, les asso-
ciationsenvironne ciations environnementales mentalesauraient auraientaussi aussi voulu la mise en place d’enquêtes publi-
Même si la fracturation hydraulique est davantage maîtrisée, les anti-sc anti-schistes histes mettent également en avant d’autres
directeurscientifiquedel’Ineris.Lemanque ques ques ava avant nt tou toute te dél délivr ivranc ancee de deper permis mis.. Du dedonnéessurlaprésencedefaillesgéolo- côté des professionnels, l’Ufip espère que giques naturelles peut aussi aboutir à des
le rapport annuel remis par le gouverne-
prévisibles. Le liquide de fracturation (un mélangee eau, sable, et substan mélang substances ces chimiques)) n’éta ques n’étant nt qu’e qu’en n par partie tie récup récupéré, éré, quel quelle le serait, par exemple, la conséquence de l’accumulation de produits toxiques? «Ce li liqui quide de peu peut, t, pa parr ail ailleu leurs, rs, dis dissou soudre dreet et lessiver les métaux lourds ou encore des éléments radioactifs comme l’uranium et le radium contenus dans la couche de roche mère», souligne Pierre Toulhoat,
à plusieurs reprises par les Canadiens et Américains. «Créées par la fracturation
nouveaux progrès accomplis et qu’ainsi pourrontt être autorisé pourron autoriséss les travaux utili-
impacts environnementaux, environnementaux,difficileme difficilement nt situations problématiques, rencontrées men mentt au Pa Parle rlemen mentt met mettra traen en évi éviden dence ce les
. R . D
hydrauli hydr aulique, que,les lesmicr microfai ofaille lless peuve peuvent nt inte inte--
ragir avec des failles géologiques géologiques déjà présentes, ce qui provoquerait la fuite de gaz vers la surface. Dans ce cas, il n’y a aucun
moyend’em moyen d’empêch pêcher erla ladiss dissémin émination ationdu dugaz gaz
vers les nappes phréatiques», précise maître Muriel Bodin, avocate spécialisée dans l’enviro l’environnement. nnement.
sant la frac santla fractura turation tionhyd hydraul raulique ique.. Un Unespo espoir ir pourlesecteurminiermaisunepeurpour les opposants qui considèrent que l’énergie et l’économie seront toujours privilégiées gié es sur l’éc l’écolo ologie. gie. cm CLÉMENT CYG CYGLER LER
[email protected] cc
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