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MAY MAYOTTE AU CANADA CANADA par Isabelle Isabelle G. SCHREIBER SCHREIBER
* MAYOTTE a de la chance. Elle va prendre l'avion pour aller retrouver ses parents au Canada. Qu'elle est drôle avec son petit nez pointu et son air dcid ! "es reparties# ses inventions e$tr e$ trao aord rdin inai aire ress et ses ses ide idess ori% ori%in inal ales es a&us a&usen entt chacun. Mais Mais de &st stri rieu eu$$ inci incidden ents ts trou trou(l (len entt son son s)o s)ouur... *n inc incen enddie cla clate.. te.... +es docu cu& &en ents ts disp dispar arai aiss ssen ent. t..... Tout le &ond &ondee soup soup,o ,onn nnee tout tout le &onde... -oi de Maotte ! a ne se passera pas co&&e ,a. /our %a%ner la partie# il su00it... de savoir ternuer au (on &o&ent!
Imprimé en France
par Lienhart & Cie - Clamart
MAYOTTE AU CANADA
ISABELLE GEORGES SCHREIBER
MAYOTTE AU CANADA ILLUSTRATION D’ALBERT CHAZELLE
HACHETTE 232
Librairie Hachette, 1966.
Tous Tous droits de traduction# de reproduction et d'adaptation rservs pour pour tous pas.
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A ma chère chère amie Laure RIESE qui m'a fait aimer le Canada aant de me le faire c!nna"tre. Aec Aec m!n affecti!n affecti!n rec!nnai##ante.
5. 6. ".
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TABLE 5. 55. 555. 5>. 5>. >. >5. >55. >555. 5@. @. @5. @55. @555.
O8 Mao Maott ttee s'en s'envo vole le O8 Mao ottte s'a s'aper,oit :u'il a un trou(le;0
19 2 3= 71 =4 197 121 133 1 19 14
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CHAPITRE PREMIER Où Mayotte s'e!o"e
TO*T A 'BE*E# Maotte va s'envoler. Co&&e elle est heureuse de s'installer dans le con0orta(le 0auteuil d'un i&&ense avion pour aller retrouver ses parents au Canada# ce vaste pas de l'autre côt de l'Ocan! Quelle )oie de les revoir apr?s une si lon%ue sparation et de 0aire la connaissance 19
de son petit 0r?re -ran,ois :ui vient de naDtre! e &enton dans le creu$ de sa &ain# Maotte plisse son nez pointu et r0lchit. C'est drôle! Ce &atin# elle tait encore 6ivernon# chez oncle /ierre et tante osine# et &aintenant... elle est l'arodro&e d'Orl! >oil e$acte&ent co&&ent avait co&&enc cette )ourne &&ora(le F Tante osine n'avait &<&e pas eu (esoin de la rveiller. Oh! l! l! +epuis lon%te&ps# Maotte s'a%itait dans son lit# attendant le 0a&eu$ 0a&eu$ G Maotte# Maotte# tu peu$ te lever H :ui tait un peu co&&e le G 0eu vert H de sa nouvelle e$istence. "es cousins >incent et ucile taient entrs dans sa cha&(re. 5ls essaaient de sourire# &ais Maotte voait (ien :ue leur sourire n'tait pas %ai et :ue leur 0i%ure tait chi00onne co&&e un petit &ouchoir :ui ne serait pas repass. ucile# le# en re%ardan antt autou tour d'ell elle# avait ait &ur&ur F G Est;ce :ue tu n'as pas ou(li de prendre ta (rosse dentsI H Et >incent >incent avait dtourn la t
5l n' avait plus :u' (oucler la valise et la descendre. Maotte# non plus# n'avait sJre&ent pas sa 0i%ure ha(ituelle. Quoi:ue tr?s )oeuse d'entreprendre ce voa%e &a%ni0i:ue# elle avait une terri(le envie de pleurer# ce :ui ne lui arrivait pas souvent. C'est :u'elle avait pass de (ons &o&ents 6ivernon# chez oncle /ierre et tante osine# depuis :ue ses parents# M. et M&e 6aillard# taient au Canada. En e00et# son p?re# co&&e in%nieur en che0# avait t envo par les les usin usinees d' d'au auto to& &o( o(il iles es "ica "icard rd de /ari /ariss au au$$ usines "icard de "aint;i%o(ert. Maotte avait eu (eaucoup de cha%rin :uand ses parents taient partis... &ais oncle /ierre et tante osine s'taient &ontrs tr?s (ons pour elle. Elle avait vcu avec >incent et ucile de si tonnantes aventur tures! es! Quand ils av avaaien entt# tous les les trois# install sur la %rand;place des caisses de 0leurs# ce :ui avait &is dans tous ses tats le colreu$ au(er%iste 1#... :uand ils avaient ra&en dans leur ca%e les trois pho:ues 0u%iti0s2... Que c'tait triste de :uitter ces %entils cousins! Mais elle leur crirait souvent et leur raconterait tout. #. $o%& Maytte et sn !illa !illa"e# "e# as "a ()(e o""et%o. +. $o%& Maytte $%rnaliste# $%rnaliste# as "a ()(e o""et%o.
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G En route# les en0ants! 5l est l'heure! H avait dit oncle /ierre. Alors il s'tait &is au volant# avait allu& ses phares Kcar sept heures du &atin# la 0in dce&(re# il 0ait encore nuit noireL# et puis la 0a&ille tait &onte en auto pour acco&pa%ner la petite voa%euse l'arodro&e d'Orl. /endant tout le tra)et# ucile avait reni0l. Elle ne voulait surtout pas laisser voir :u'elle pleurait. Quant >incent# >incent# il essuait o(stin&ent la (ue des vitres# pour se donner une contenance. Tante osine# tou)ours tr?s 0ine# sentait (ien :u'il avait de l'&otion dans l'air# c'est pour:uoi elle avait avait voulu &ettre un peu de %aiet dans cette e$pdition :ui tait :uand &<&e un heureu$ vne&ent en disant F G Alors# Maotte# )'esp?re :ue tu vas nous envoer des (oules de nei%e du CanadaI ; Tu ne raconteras pas -ran,ois :u' 6ivernon tes cousins t'ont 0ait la vie dureI Allons# &a chrie# tu n'es pas heureuse l'ide de souhait aiter pour la pre&i e&i?re 0oi 0ois un )oeu$ Nol ton petit 0r?reI H En0in Mao ottte ava vaiit un peu souri. ri. Alor lors >incent avait de&and F 13
G Co&&ent s'appelle;t;il d) ton avionI 5l s'appelle F Ch$teau de %ierref!nd#. C'est un Poein% 494. Et :uelle heure arrives;tu e$acte&entI avait dit ucile en se &ouchant. a# c'est tr?s co&pli:u# avait rpondu Maotte en riant# il a un dcala%e de si$ heures. /ar e$e&ple F :uand il est si$ heures du soir /aris# il n'est :ue &idi au Canada. +e sorte :ue# :uand )'arriverai Montral... ... euh!... ... il sera /aris... euh!... voons# il sera... H Maotte s'e&(rouillait tou)ours elle n'insista pas# ucile non plus. Main Mainte tena nant nt## le )our )our se leva levait it l'a l'aro rodr dro& o&ee d'Orl apparai raissait# avec son va;et;v t;vien entt de dparts et d'arrives. G Ma chrie# avait dit tante osine# n'ou(lie pas :ue# si tu as (esoin de :uoi :ue ce soit# tu peu$ t'adresser l'hôtesse de l'air# d'ailleurs tu lui as t reco&&ande. H Oncle /ierre avait pens :u'il valait &ieu$ courter les adieu$# &ais Maotte d) s'tait ressaisie F G >ous savez# avait ait;ell elle dit >incent et ucile en les e&(rassant 0ou%ueuse&ent# )e 0ou%ueuse&ent# )e suis sJre! sJre! sJre! :ue vous aussi# vous 1
viendrez un )our au Canada! H >incent avait eu un %entil sourire rsi%n. G Tu sais (ien# Maotte# :ue ce n'est pas possi(le! H /eu apr?s# Maotte s'tait trouve dans une %ran andde salle# le# seule par&i (eau auccoup de %ens :u'elle ne connaissait connaissait pas# elle n'avait &<&e plus sa valise :ui avait t pese et :u'elle n'avait pas revue... &ais elle la retrouverait l'arrive. C'est :u'il avait dans sa valise de )olis cadeau$ pour ses 0uturs a&is canadiens# les en0ants de M. et M&e a)oie# chez :ui Maotte allait ha(iterF pour Caroline :ui avait di$;huit ans# un 1
0laco acon de par0u& S!ur S!urir iree de &ran &rance ce,, pour 6il( 6il(er erte te :u :uii av avai aitt do douz uzee an ans# s# de dess &ou ouch choi oirs rs (rods avec les &onu&ents de /aris# et pour Pertrand :ui avait di$ ans et de&i# un petit (aro&?tre sur une tour Ei00el dore. Maotte avait tout choisi avec (eaucoup de soin. 5l avait aussi pour son petit 0r?re -ran,ois un %ros lapin rou%e en celluloRd. Oui# voil co&&ent avait co&&enc cette )ourne &&ora(le et &aintenant Maotte# (ien assise avec son petit sac &ain sur les %enou$# coutait# tr?s i&pressionne# le (ourdonne&ent des puissants &oteurs. 'avion voluait lente&ent terre# sur la piste# et Maotte se de& de &an anda dait it av avec ec i&pa i&pati tien ence ce s'il s'il alla allait it (ien (ientô tôtt dcoller. Elle n'eut pas lon%te&ps attendre F unee en un ense sei% i%ne ne lu& lu&ineu ineuse se ve vena nait it d' d'ap appa para raDt Dtre re F G (fen#e de fumer. fumer. )euille* attacher !# ceint ceintur uree#. + "oudain# avec un (ruit 0or&ida(le# l'avion s'lan,a droit devant lui et# en :uel:ues instants# il tait d) si haut :ue les &aisons# dans da ns la ca& ca&pa pa%n %ne# e# se& se&(lai (laien entt de &inus inuscu cule less )ouets. Maotte ne put s'e&p
cheveu$ %ris# au re%ard vi0 et (ienveillant derri?re des lunettes d'caill. Elle avait aussitôt re&ar:u :ue cette 0illette si raisonna(le voa%eait seule. G C'est la pre&i?re 0ois :ue vous &ontez en avion# &a ch?re en0antI dit;elle Maotte. Cela vous plaDtI ; Oh Oh!! oui! oui! s'cr s'cria ia Maot Maotte te entho enthous usia ias& s&e e.. Moi# )e vais Toronto. Et vousI ; Se vai vaiss Mon Montra tral# l# et puis puis &es &es pare parent ntss &'e&&?nent "aint;i%o(ert. Se viens d'avoir un petit 0r?re. 5l s appelle -ran,ois. ; C'est char&ant# char&ant# dit la da&e cheveu$ %ris# tran trans& s&et ette tez; z;lu luii tous tous &es v vu$ u$## s'il s'il vo vous us plaDt.H 'avion volait &aintenant une %rande vitesse vitesse au;dessus des nua%es. G C'est encore plus (eau :u'un conte de 0es# pensait Maotte. Se voudrais ne plus voa%er autre&ent :u'en avion!H +e te&ps en te&ps# l'hôtesse de l'air venait )eter un coup d'il sur sa petite passa%?re# passa%?re# lui apportait des )us de 0ruits cl des )ournau$ illustrs. Maotte tait plon%e dans la lecture d'un rcit captivant o8 un )eune e$plorateur tait sur le point d'
haut;parleur se 0it entendre F G Nous allons traverser une zone de pertur(ations# disait la voi$ du pilote# veuillez attacher vos ceintures. H G Mada&e! de&anda Maotte e00rae la da&e cheveu$ %ris# une zone de... pertur(ations...# est;ce :ue c'est... &chantI /as du tout# rpondit la da&e cheveu$ %ris# ne crai%nez rien# ce sont des trous d'air# des courants. /ensez :ue vous
G Alors# vous vous r%alez# &ade&oiselle 6ail 6a illa lard rdII de de&a &and ndaa l'hô l'hôte tess sse# e# a&us a&use e pa parr son son apptit. ; Oh! Appelez;&oi ppelez;&oi Maotte H# dit Maotte. 'hôtesse de l'air eut un sourire trio&phant. G Eh (ien# )e ne &e suis pas tro&pe! s'e$cla&a;t;elle. >ous
ous &e connaissezI (al(utia Maotte au co&(le de l'tonne&ent. O8 nous so&&es;nous donc rencontresI ; Mais nous ne nous so&&es )a&ais rencontres# poursuivit l'hôtesse. C'est &oi seule :ui vous ai vue# un )our# pendant une de &es escal escales es.. >ous passi passiez ez la Tl Tlvis visio ion# n# la speaUerine disait :ue vous tiez la petite )ournaliste de L'Etincelle de !nneruille, et elle vous 0licitait de rendre tant de services de )eunes lecteurs dans l'e&(arras Oh! )e vous reconnais (ien &aintenant! ; Ou Oui# i# oui! oui! C't C'tai aitt &oi# oi# s'c s'cri riaa Mao Maott tte# e# (ravo! (ravo! >ous avez t une de &es tl tlsp spec ecta tatr tric ices es## et &ain &ainte tena nant nt vo vous us
>oons# :uelle heure tait;ilI Que pouvaient 0aire en ce &o&ent >incent et ucileI Ah! c'est vrai# Maotte tait &aintenant l'heure canadienne! 5l devait
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parents# et son cur saute de )oie. Tout le reste s'est pass co&&e dans un r
G >ous n'avez pas a&en -ran,oisI de&anda Maotte un peu d,ue. Oh! non# dit M&e 6aillard# Caroline a (ien voulu le %arder# il est trop petit pour sortir par ce %rand 0roid. H En e00et# depuis trois )ours# la nei%e n'a cess de to&(er et# (ien :ue les routes aient t d(laes# M. 6aillard a dJ &ettre l'auto des G pneus de d e nei%e H. Maotte est &erveille par ces ar(res dont les (ranches se&(lent crouler sous le poids de la nei%e# par ces petites &aisons en0ouies dans la (lancheur. (lancheur. G /our aller "aint;i%o(ert# nous devons passer par Montral# e$pli:ue M. 6aillard# &ais nous ne nous arr
Pientôt apparaDt Montral avec sa 0or
Et tu sais# nous t'avons rserv pour de&ain une (elle surprise H# a)outa M&e 6aillard. Mais Maotte to&(ait de so&&eil. C'est peine si elle vit la )olie &aison en (ri:ues rou%es avec son )ardinet couvert de nei%e et son porche deu$ colonnes sur&ont d'un auvent pour a(riter la porte en ch
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CHAPITRE II Où Mayotte s'a,e&-o%t /'%" y a / t&o/0"e1 2)te G SOYE*@ NOW OYE*@ NOW ! dit Maotte en e&(rassant 6il(erte. ; Soeu$ Nol# Maotte! rpondit 6il(erte. As;tu (ien dor&i pour ta pre&i?re nuit canadienneI H 6il(erte n'est pas tr?s %rande pour ses douze ans. Elle a de (onnes )oues rondes et ross et des eu$ %ris pleins de &alice. Elle a aussi ce :u'on appelle un heureu$ caract?re F tou)ours %aie# 2
un peu ta:uine# elle croit et veut tout savoir. C'est pour:uoi elle re%ardait avec (eaucoup de curiosit cette petite a&ie :ui lui venait de -rance. Elle lui posa aussitôt &ille :uestions sur son voa%e. Mao ottte tait tr?s 0latte. Elle se sentai tait l'hroRne de la )ourne. G Soeu$ Nol! dit Caroline en apportant le %rand pot de lait 0u&ant. Et (on apptit# Maotte!H Alors# toute la 0a&ille s'assit devant une ta(le char%e de verres de )us d'oran%e et de pains perdus arross de sirop d'ra(le. G Oh! dlicieu$! dlicieu$! s'cria Maotte Maotte :ui avait son air d'cureuil %our&and. C'est un petit d)euner tout 0ait :u(cois# e$pli:ua la char&ante Caroline. "avais;tu# Maotte# :ue l'ra(le est notre ar(re nationalI >rai&ent rai&ent non! avoua Maotte en riant. Mais... o8 est donc PertrandI H 6il(erte se leva# a&ena Maotte la dou(le 0en< n
l'paisse couche de nei%e :ui s'tait accu&ule pendant la nuit dans l'alle du )ardinet. G 55 n'est (on :u' ,a! s'e$cla&a la ta:uine 6il(e il(errte# te# c'est son son tra trava vail il## son son spor sportt &atin atinaal. +'aill ailleeurs# urs# tu ve verr rraas# Pertr ertran andd ra& ra&?n ?nee tout tout au sport. Tiens# Tiens# re%arde# Maotte# voil le laitier. H +ans l'i&&ense avenue (orde de &aisons# en (ri:ues rou%es aussi# le laitier passait dans son traDneau tir par un cheval. 5l portait une %rosse veste de 0ourrure# une to:ue de &<&e 0ourrure %arnie d'une :ueue de renard :ui se (alan,ait en cadence. G 6il(erte# &ur&ura Maotte# c'est &a%ni0i:ue! On se croirait dans un conte d'Andersen# H En0in n0in Pert Pertrrand rent rentrra. Trapu pu## vi%o vi%our ureu eu$# $# c'tait un petit %ars la 0i%ure avenante# au$ eu$ tr?s noirs# au$ cheveu$ drus. G Soeu$ Nol! dit;il en s'asseant ta(le# salut# Maotte! Moi# )'ai 0ai&. Que de nei%e! a donne du &uscle! Tiens# Tiens# Pertrand# voil ton dollar# dit le p?re de Maotte. Merci# &onsieur 6aillard# dit Pertrand en e&pochant le (illet. 5ci# e$pli:ua M. 6aillard :ui avait 24
re&ar:u l'tonne&ent de Maotte# les en0ants %a%nent un peu d'ar%ent en rendant de petits services. + Maotte pensa :ue c'tait tr?s a&usant et pas du tout G co&&e chez nous H! Elle se sentait heureuse et d) tout 0ait ha(itue sa nouvelle e$istence. a &aison o8 ha(itaient ses parents tait encore plus )olie :u'elle ne se l'tait i&a%ine. G Nous avo vonns (eaucoup de cha hannce# disa isait M&e 6aillard# :ue M. et M&e a)oie aient (ien voulu &ettr ttre leur &aiso ison notre tre dis dispositio itionn pendant toute la dure de leur sta%e au$ usines "icard de /aris... et (eaucoup de chance aussi :u''ils :u ils no nous us aie aient con on00i de si %e %ent ntil ilss en en00an ants ts!! a)outa;t;elle en adressant un a00ectueu$ sourire Caroline# 6il(erte et Pertrand. Tiens# Maotte# viens voir le (ureau o8 travaille ton papa. H M&e 6aillard 6aillard ouvrit une porte et Maotte put ad&irer# sur la che&ine# un (eau vase rou%e dccor d or de 0euill uillees d' d'r raa(le. (le. C'tait tait l' l'uv uvre re de Caroline ine :u :uii appre prenait la cra&i:u i:ue dans un atelier d'art. M&e 6aillard allait ouvrir une autre porte :uand 6il(erte (ondit F G Non! non! On n'entre pas! Ce n'est pas pr
G Ah! se dit Maotte# c'est la 0a&euse surprise... H G Tout l'heure# Maotte# tout l'heure tu verras le G vivoir 1 H. En attendant# tu vas aller G t'pivader 2 H! Et puis tu iras G (avasser H avec tes parents! a)outa Caroline. ; QuoiI QuoiI QuoiI Qu' u'eest;c t;ce :u :uee vou ouss ditesI H 0it Maotte. Toute la 0a&ille clata de rire devant la &ine e00are e00are de Maotte. G Se vais t'e$pli:uer! lan,a 6il(erte rou%e de plaisir. Nous nous tions pro&is de t'a&user en e&ploant# ton arrive# ces vieilles e$pressions pasannes canadiennes de la province de Qu(ec! Elles ne sont pas )oliesI Oh! oui# (ien )olies! ac:uies,a Maotte. 5l 0aut :ue )e les retienne! H Co&&e dans toutes les 0a&illes canadiennes# le %rand d)euner de Nol 0ut tr?s %ai# dlicieu$ et dura tr?s lon%te&ps. +?s le lende&ain# Maotte allait crire >incent et ucile une lettre de deu$ pa%es au &oins pleine de dtails... G Maintenant# les invits ne vont pas 1. Ter&e Ter&e canadien pour dsi%ner la salle de s)our# o8 l'on vit. 2. Ter&e canadien. "i%ni0ie F 0aire toilette# se 0aire (elle.
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tarder arriver H# dit# en 0in de )ourne# Caroline# et elle ouvrit la porte du G vivoir H. Alors# Maotte put ad&irer le super(e ar(re de Nol :ui avait t prpar en %rand &st?re. *ne &ultitude de petites a&poules lectri:ues l'il l'illu& lu&ina inaie ient# nt# les les (ran (ranch ches es tai taien entt ch char ar% %es es de %uir %u irla land ndes es scin scinti till llan ante tess et de dess toi toile less d' d'ar ar%e %ent nt (rillaient )us:u'en haut de la lon%ue 0l?che :ui se dressait 0i?re&ent. +e no&(reu$ cadeau$ enru(anns taient dposs par terre# autour de l'ar(re. E&erveill E&erveille# e# Maotte (attit des &ains. Et :ue c'tait %entil aussi tous ces a&is :ui allaient venir 0aire sa connaissance! Oh! oui# c'tait une (elle surprise! G Moi# )e sais (ien# dit la ta:uine 6il(erte# :ui va arriver la pre&i?re F c'est +oroth... avec son che herr 0r?re r?re Ba Baro rold ld...... Bu Bu& &! Bu Bu& &! N' N'eest;c st;cee pa pas# s# CarolineI /eut;
ho&&e# de vin%t et un ans! 5l est (lond# il a des eu$ tr?s (leus et ronds co&&e des (illes. Caroline 0it les prsentations G Se suis char&e de vous connaDtre# Maotte# dit +oroth avec un l%er accent an%lais. ; H!- d! !u d!1 I 0it Barold. Se vous souhaite un a%ra(le s)our au Canada. H 6il(erte entraDna Maotte dans un coin. G Ce sont des Canadiens an%lais# e$pli:ua;t; elle Maotte# Barold et son p?re sont architectes et travaillent au$ plans de l'usine parce :ue# tu sais sais## l'us l'usin inee va
cat%ori:ue&ent Pertrand. 5l est sensationnel au hocUe sur %lace! H es invit its arriva ivaien ient &ainte intena nannt tous en &<&e te&ps F les deu$ en0ants de l'ad&inistrateur %nral de l'usine# 5r&a# la 0ille d'un che0 d'atelier# de no&(reu$ cousins et cousines# le 0ils de la co&pta(le et :uel:ues a&is d'cole de 6il(erte et de Pertrand# tous curieu$ de voir cette petite -ran,aise :ui venait de survoler l'Ocan. Quand M&e 6aillard eut prsent sa 0ille tous les a&is# elle ra&ena -ran,ois dans sa cha&(re# puis appela 6il(erte et Maotte. G /asse les sandiches# 6il(erte# dit;elle# et toi# Maotte# passe les &i%nonnets. Attention# ne les renverse pas! Qu'est;ce :ue c'est c'est :ue des G &i%nonnetsHI de&anda Maotte en riant. Ce sont de dlicieu$ %Vteau$ %Vt eau$ :ue 0ait M&e Charlotte# une des 0e&&es de &na%e de l'usine# rpondit M&e 6aillard. C'est une recette de son invention. 5&a%ine;toi de tout petits 0euillets la pVte d'a&ande 0ourrs de cr?&e de &arron. 5ls ont tou)ours un nor&e succ?s. H En e00et# les &i%nonnets disparaissaient du plateau vue d'il. Maotte se sentait pres:ue 0i?re. Elle re&ar:ua &<&e :ue les 32
%randes personnes taient encore plus %our&andes :ue les en0ants. Mais surtout# il ne 0allait pas &an:uer d'en passer tous les invits# sans e$ception! Suste&ent# un peu en retrait# se tenaient 5r&a et Al(ert. /our:uoi se parlaient;ils ainsi# tout (as# l'oreilleI 5ls chuchotaient avec tant tant d' d'an ani& i&at atio ionn :u :u''ils ils ne vire virent nt pa pass Mao Maott ttee s'approcher# &ais :uand ils la trouv?rent devant eu$# avec son plateau char% de %Vteau$# (rus:ue&ent# ils se turent. G >eu$;tu prendre un &i%nonnet# 5r&aI dit Maotte. Non# &erci# rpondit 5r&a s?che&ent. s?che&ent. ; Et toi# Al(ertI ; Non# &erci# &erci# rpondit rpondit &olle&ent &olle&ent Al(ert Al(ert :ui :ui avait des eu$ un peu (
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lon%te&ps attention au$ re(u00ades d'5r&a et d'Al(ert. Elle se r)ouit si&ple&ent du succ?s de ce %oJter super(e et de la distri(ution des cadeau$ :ui allait co&&encer d'un instant l'autre. M&e 6aillard venait en e00et de de&ander Caroline de l'aider. e no& de cha:ue en0ant tait pin%le sur cha:ue o()et. Aussitôt# avec un sourire char&ant# Caroline apporta un )eu de Meccano Al(ert# des puzzles au$ en0ants de l'ad&inistrateur %nral# une petite (roche reprsentant une 0euille d'ra(le Maotte# un )oli sac en cuir (ei%e 5r&a# un ncessaire de toilette +oroth# un %ros couteau de scout Pertrand... A pe pein inee Carolin line venait;e t;elle de donn nneer +oro oroth th ce :ui lui tai tait destin tin :ue Maotte entendit derri?re elle une voi$ ra%euse F G Se le voulais# &oi# ce ncessaire de toilette! &ur&urait 5r&a. Et# naturelle&ent# c'est +oroth :ui l'a eu... On sait (ien pour:uoi ! Ecoute# 5r&a# dit Maotte# tout (as pour ne pas attirer l'attention# si tu pr0?res &a (roche ton sac# )e te la donne! a veu$;tu# 5r&aI aisse;&oi tran:uille# toi aussi# reprit
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5r&a# pVle de col?re# tu ne vau$ pas &ieu$ :ue les autres! H Et# se 0raant un passa%e par&i les invits# 5r&a :u :uiitta sa place# %a%na la port orte et sortit prcipita&&ent. *n instant# Maotte se de&anda ce :u'il 0allait 0aire. "i elle prvenait sa &?re ou Caroline# elle ris:uait de trou(ler la 0
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Maytte sélan'a ( sa p%rs%ite# mais Irma était )é*( tr+s lin,,,
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lui ait %Vch %Vch la 0in 0in de cette (elle 0
Ah! )e co&prends# &ur&ura Maotte &ue. /auvre 5r&a! H Oui# perdre sa &?re si )eu )eune ne## c'tait (ien triste... Maotte se pro&ettait d'
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CHAPITRE III Où Mayotte esa(ote / a% >A5MENT# M&e M&e 6a 6ail illar lardd av avai aitt (ien (ien ch choi oisi! si! Maotte tait enchante. Oh! si >incent et ucile la voaient ainsi e&&itou0le# reconnaDtraient;ils leur petite cousine Maotte :ui# en ro(e de nlon ros# avait t no&&e citoenne d'honneur# sur la %rand;place de 6ivernon ' I Qu'ils se plairaient# eu$ aussi# dans cet accoutre&ent! !illa"e, #. $o%& Maytte et sn !illa"e,
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ou ou%e %e de plai plaisi sirr# elle lle app ppel elaa 6il( 6il(eerte :u :uii prparait la ta(le pour le d)euner. d)euner. G 6il(erte! >iens >iens voir co&&e )e suis drôle! Prav Pravo! o! s'c s'cri riaa 6il( 6il(er erte te en s'ar s'arr< roons# ne (ou%e pas! 5l 0aut :ue )e passe l'inspection. H Elle Elle e$ e$a& a&in inaa Mao Maott ttee soi% soi%ne neus use& e&en ent# t# de dess pieds la t
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des personna%es# des vrais ou des pas vrais# en0in des personna%es... tr?s# tr?s# tr?s connus! *n peu# si )'ai (ien co&pris# co&&e un ta(leau vivant... pas vivant! Et puis# il a un )ur :ui donne un pri$. Oh! :ue ,a doit
allait %a%ner. C'tait certain! G +'a(ord# trancha 6il(erte tout heureuse de n'avoir pas prendre parti# il 0audrait pouvoir aller Qu(ec et# co&&e nous n'avons personne pour nous conduire... ; Mais si! interro&pit interro&pit Maotte# Maotte# )uste&ent )uste&ent papa &'a dit :u'il avait (esoin d' aller ce )our;l )our;l pour voir le &inistre. 5l paraDt :u'il a en ce &o&ent &o&ent un certain certain &contente &contente&ent &ent l'usine l'usine et papa &'a &<&e dit :ue cela lui donne (eaucoup de souci. S'ai propos papa de lui donner un conseil# puis:ue c'tait &on &tier L'Etincelle L'Etincelle de !nnerille, !nnerille, &ais il &'a rpondu en riant F G Merci# &a chrie# ce G sont des a00aires entre %randes personnes ns! H... et puis# il veut aussi sou&ettre les 0a&eu$ plans de &odernisa isatio tion de l'usine ine au &inist istre. Alors ors# voulez;vous :ue )e lui de&ande s'il veut (ien nous e&&enerI ; Oh! "i ,a te 0a 0ait vra vrai&e i&ent plais laisiir! H dit Pertrand :ui au 0ond &ourait d'envie de prendre part au concours &ais ne voulait voulait pas avoir l'air l 'air de cder. e soir soir &<&e <&e# Mao Maott ttee ann nnon on,a ,a la (o (onn nnee nouvelle ses a&is F M. 6aillard avait accept
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d'auta d'au tant nt plus plus vo volo lont ntie iers rs :u :u'i'ill en pro0 pro0it iter erai aitt pour &ontrer Qu(ec Maotte. 5l dposerait les en0ants l o8 avait lieu le -estival des Nei%es# se ren endr draait son son rend rendez ez;v ;vou ous# s# pu puis is vien viendr draait les les rechercher. Co&&e il serait trop tard pour rentrer "aint;i%o(ert# M&e 6aillard avait su%%r de passer la nuit l'hôtel ChVteau;-rontenac et de ne ne revenir :ue le lende&ain &atin. G >oil une (onne )ourne en perspective# pensait Maotte# &ais avant tout il 0aut trouver un )oli su)et prsenter ce terri(le concours. H Elle s'assit# le &enton dans le creu$ de la &ain# et soudain son visa isa%e s'claira# son nez pointu ntu pointa. Aucun Aucun doute# elle avait son ide! Elle tait sur le point de rvler son pro)et 6il(erte et Pertrand :uand elle se ravisa. G >ous le saurez :uand nous serons arrivs# au dernier# dernier# dernier &o&ent! s'cria;t;elle en riant. >ous voez :ue &oi aussi )e suis capa(le de vous 0aire une surprise! En attendant# &es a&is# )e vais vous de&ander de &ettre dans des sacs tout ce :ue vous trouverez pour orner nos personna%es F des &orceau$ de velours# de carton# de drap# de dentelle# de cuir# de 0eutre# et &<&e du coton... >ous verrez :ue tout va
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nous servir! nous servir! Mais Mais d'a d'a(or (ord# d# dites;& dites;&oi# oi# :ui 0ait partie de notre %roupeI Eh (ien# +oroth +oroth # naturelle&ent# elle est si %entille! H rpondit 6il(erte. *n instant Maotte r0lchit elle avait une proposition 0aire et savait :ue cette proposition; p roposition; l n'aurait pas %rand succ?s. En0in# ti&ide&ent... coura%euse&ent# elle 0init par de&ander F G Est;ce :ue nous ne pourrions pas e&&ener aussi... 5r&aI ; Ah! non# 0it 6il(erte. Elle est trop dsa%ra(le! H /uis# aussitôt# elle eut des re%rets# non pas d'avoir dit ce :u'elle pensait d'5r&a# &ais d'avoir re0us :uel:ue chose Maotte. Aussi Aussi reprit;elle F G Ecoute# si tu tiens (eaucoup# de&ande;le; lui toi;&<&e. H Mao ottte co&pri prit :ue 6il(e (errte 0aisa isait une %rande concession et l'e&(rassa. G Tu sais# si elle nous ennuie# )e lui 0lan:ue un #-in2 H a)outa Pertrand# tout heureu$ de prouver :u'il tait sporti0. 6il(erte haussa les paules et re%arda son 0r?re avec son petit sourire &o:ueur puis elle acco&pa%na Maotte au tlphone et prit l'couteur.
G Pon on)o )our ur## &on onsi sieeur# ur# dit dit Mao Maott tte. e. Se suis suis Maotte et )e voudrais parler 5r&a. Se vais la chercher# chercher# rpondit ai&a(le&ent le papa d'5r&a# M. Carnaud. >oulez;vous attendre un petit instant# s'il vous plaDtI Allô! Qu'est;ce :ue tu veu$I dit di t (ientôt la voi$ d'5r&a. Pon)our# 5r&a# dit Maotte# Nous voudrions te de&ander cl venir avec nous au -estival des Nei%es# sa&edi# Qu(ec. Qu (ec. Non# &erci# 0it 5r&a s?che&ent. s?che&ent. Quel do&&a%e! dit Maotte sinc?re&ent dsole# il paraDt :ue c'est si a&usant! ; /as envie H# rpondit 5r&a# et elle raccrocha. G Alors# es;tu convaincue &aintenantI s'cria 6il(erte trio&phante. aissons;la de côt une 0ois pour toutes. H Oui# Maotte tait convaincue F dcid&ent# 5r&a ne les ai&ait pas. G Elle a certaine&ent une raison# pensait Maotte# &ais voil! cette raison... )e ne la connais pas. Que peut;elle avoir nous reprocherI H *ne 0ois de plus# Maotte 0ut o(li%e d'accepter la re(u00ade d'5r&a# &ais co&&e elle est de nature o(stine# elle se pro&it de revenir la char%e la pre&i?re occasion. "on p?re# ne
disait;il pas d'elle d) :uand elle tait (eaucoup plus )eune G Elle sait ce :u'elle veut# cette petite# elle russira dans la vie. H Eh (ien# ce :u'e :u 'ell llee vo voul ulai ait# t# do dor rna nava vant nt## c' c't tai aitt rus russi sirr se 0aire ai&er d'5r&a. A l'he l'heur uree dite dite## +o +oro roth th arri arriva va## po ponc nctu tuel elle le## avec son )oli sourire de 0illette (londe et cal&e. Elle avait aussi un sac G archi;(our;r H :ui 0ut plac avec ceu$ de Maotte# 6il(erte et Pertrand dans le co00re de l'auto et# aussitôt# M. 6aillard se &it au volant. Sa&ais le ciel n'avait t plus (leu# le 0roid plus vi0# la nei%e plus paisse. es trois en0ants s'a&usaient (eaucoup de l'enthousias&e de leur nouvelle lle a&ie. ie. Toutes tes les petite titess -ran,aises ses taient;elles aussi %aies# aussi e$u(rantes# aussi entr ntrepre prena nant nteesI Qu Quel el (e (eaau pa pas s de deva vait it
G /apa! /apa! &ainte intena nannt nous avons du travail! dit Maotte en riant. O8 a lieu le concoursI ; /lace de la Citadelle# &es en0ants )e vous conduis# rpondit M. 6aillard# et )e viendrai vous rechercher tout l'heure. Oh! oh!... Tout l'heure... ton papa sera 0ier de nous! n'est;ce pas# MaotteI Nous serons les %rands vain:ueurs de la )ourne# a)outa la ta:uine 6il(erte :ui n' croait %u?re. Pien sJr! H a00ir&a a00ir&a Maotte avec (eaucoup de conviction
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Arrivs place de la Cita itadelle lle# les les en0a n0ants nts sortirent en hVte les sacs du co00re puis# tandis :ue M. 6aillard s'loi%nait en leur criant G Ponne chance H# ils se &irent en devoir de choisir un e&place&ent. +)# sur l'i&&ense cha&p de nei%e# de no&(reu$ %roupes de concurrents s'a00airaient. 5l aurait aurait certaine&e certaine&ent nt des che0s;d' che0s;d'uvre! uvre! Maotte se rendait co&pte :ue ce ne serait pas 0acile de dcrocher un pre&ier pri$! Mais# (ien vite# sa nature con0iante et co&(ative reprit le dessus et# )oeuse&ent# elle s'cria F G Maintenant# Maintenant# devinez ce :ue )e vous propose de 0aire ! H +oroth restait perple$e et silencieuse. G +on Quichotte en train de se (attre avec un &oulin ventI su%%ra 6il(erte. ; /as du tout. S'ai trouv! trio&pha Pertrand. *n cos&onaute dans son vaisseau spatialI ; Mon pauvre pauvre Pertra Pertrand# nd# dit Maotte Maotte en riant# )e ne &e char%erais pas d'e$cuter le travail! Oh! l l! l! no non! n! Moi# Moi# )e vo vous us prop propos osee de de 0ai 0airre F G Planche;Nei%e et les G sept nains. H Oh! (ravo! 0it 6il(erte.
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>oil une (onne ide# dit +oroth# ce sera char&ant. O.Z.! H s'cria Pertrand. Tous les :uatre# aussitôt# se &irent au travail. /ar (onheur# la nei%e :ui tait to&(e toute la nuit n'tait pas dure et se laissait (ien &anipuler. C'est Maotte :ui 0ut char%e par ses a&is de 0aire Planche;Nei%e et Atchou +oroth 0erait +or& +o r&eu eurr et "i&p "i&ple let# t# 6il( 6il(er erte te 0era 0erait it Ti&ide &ide et 6rincheu$ et Pertrand 0erait /ro0 et Soeu$. 5l 0allait voir les en0ants plon%er leurs %ants 0ourrs dans la nei%e pro0onde et l'entasser poi%ne par poi%ne pour construire peu peu ces illustres petits personna%es! 5ls taient pres:ue %randeur nature Ksi tant est :ue des nains puissent
+oroth. S'ai co&pl?te&ent 0ini +or&eur et &on e$prience &e servira pour "i&plet. Et vous# Maotte#
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le coton 0aisait des (ar(es... Planche;Nei%e eut un (onnet et un ta(lier en ta00etas ros# un corselet en velours noir et une collerette en dentelle. "i&plet eut une pipe et Atchou& Atchou& un petit rond de drap rou%e sur le (out du nez pour 0aire co&prendre :u'il tait (ien enrhu&. >rai&ent# c'tait super(e! es en0ants taient dans la )oie. Ce n'tait pas i&possi(le apr?s tout :ue G Planche;Nei%e et les sept nains H o(tienne le pre&ier pri$! En tout cas# :uatre curs taient pleins d'espoir. Maintenant# il 0allait attendre le verdict. Quelle &otion ! +)# dans le cha&p de nei%e# un petit %roupe de &essieurs i&portants approchait# s'arr
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derni?re tentative# (rus:ue&ent# le (ouchon cda. Alors +oroth perdit l':uili(re et %lissa sur le sol %lac... &ais# dans sa chute# elle 0aisait (asculer le Ther&os et le th (ouillant# en %iclant# se rpandait sur Atchou&. Atchou&. En un instant# instant# le pauvre Atchou& tait 0ondu et il ne restait plus de lui# terre# :ue la petite rondelle de drap rou%e :ui devait 0aire co&prendre :u'il tait (ien enrhu&... [+oroth th venait de se releve verr et# toute ute pVle# cons co nsta tata tait it le d dsa sast stre re.. es es troi troiss au autr tres es en en0a 0ant ntss taient atterrs. G Oh! Maotte# dit;elle les eu$ pleins de lar&es# 5 am #! #!rr . >otre tre &erv &ervei eill lleu eu$$ Atchou&! E4cu#e me'. me'. + Quand +oroth tait &ue# elle &lan%eait l'a l'an% n%la lais is et le 0ran, ran,aais. is. Mais Mais Ma Maotte otte d d) ) se ressaisissait F G a ne 0ait rien# +oroth# dit;elle en clatant de rire# le pri$ n'a aucune i&portance! e principal est :ue nous nous soons (ien a&uss. H 55 n' avait plus# hlas! aucune possi(ilit de re0aire un autre Atchou&. En e00et# apr?s avoir e$a&in tour tour F une ai&a(le G Per%?re :ui rentre ses (lancs &outons H# #. 3 4e s/%s 5so"5e. 6 +. 3 E7/se81(o%. 6 2
un vi%oureu$ G +part pour les Croisades H# un astucieu$ G e renard et la ci%o%ne H et de no&(reuses autres uvres 0ort apprcia(les# le )ur arrivait. Pien e&&itou0ls dans leurs pelisses# ces &essieurs venaient de s'arr
En0in ils revinrent sur leurs pas et M. le &aire# levant lente&ent la &ain dans son %ant 0ourr# se &it co&pter les nains... G Eh (ien# cher a&i# dit en0in M. le &aire au pre&ier ad)oint# c'est vous :ui aviez raison! En e00et# il en &an:ue un. Ah! &es en0ants! >ous avez ou(li :u'il devait avoir sept nains! Que c'est do&&a%e! Ah! c'est vrai&ent do&&a%e! Se suis dsol pour vous! Monsieur le &aire# (al(utia +oroth sur le point de pleurer# pl eurer# voil ce :ui &'est arriv... Monsieur le &aire! Monsieur le &aire! intervint Maotte# nous savons (ien :u'il doit avoir sept nains... ils taient# taient# &onsieur le &aire# ils taient# &ais... euh... voil.## euh... Atchou& tait tait tell tellee&en ent# t# tell telle& e&eent# nt# tell telle& e&eent en enrrhu hu& & :ue... euh... :ue )e l'ai envo se coucher! H e )ur clata de rire. 5l 0aut dire :u'il riait en dli(rant et :u'il riait encore :uand# apr?s une courte dli(ration# le pre&ier pri$ 0ut attri(u ... G Planche;Nei%e et les... si$ nains H! Ah! Cette petite Maotte# :uelle 0ille tonnante! Quand M. 6aillard revint en 0in de )ourne# il 0ut (ien content d'apprendre le succ?s de ses en0ants. G Se suis tr?s 0ier de vous# dit;il %aie&ent. Maintenant# en route pour l'hôtel ChVteau;
-rontenac et# pendant le dDner# vous allez tout &e raconter. >oil# )e crois# une (onne )ourne! *ne )ourne &a%ni0i:ue! renchrit Maotte# et toi# papa# as;tu aussi pass une (onne )ourneI e &inistre a t %entilI Tr?s# Tr?s# 0it M. 6aillard. es plans de &odernisation lui ont pluI Peaucoup. Et les %ens de l'usine :ui n'taient pas contents... ils seront contents &aintenantI Oui# &a chrie# dit M. 6aillard# )e pense :ue tout va s'arran%er. s'arran%er. Pravo! H s'cria Maotte.
CHAPITRE I$ Où Mayotte ,asse /e (a/!a%se /%t hôtell Ch hôte ChVt Vtea eau; u;-r -ron onten tenac ac o8 M. 6aillard allait e&&ener les en0ants dDner et passer la nuit a l'air d'un chVteau 0odal. 5l est une des plus i&pressionnantes attractions de Qu(ec. /uissant# &assi0# avec ses don)ons carrs et ses inno&(ra(les clochetons# il do&ine &a)estueuse&ent les rives du "aint;aurent. Quelle (onne ide avait avait eue M&e 6aillard! E -AME*@
Maotte se sentait tout inti&ide Kce :ui ne lui arrivait pas souventL en pntrant dans ces halls i&&enses orns de tapis &oelleu$# de 0aute uteuils uils pro0 pro0on onds ds et de %i%a %i%ant ntees:ue s:uess plan plante tess vertes. G Se suis sJre# se disait;elle# :ue di$ &aisons co&&e celle d'oncle /ierre et de tante osine tiendraient dans le plus petit de ces salons! Oh! l! l! H Maintenant :u'ils taient re&is de leurs &otio otions ns et rco& co&pe pens nss de leur leurss e00 e00orts orts## les les en0ants co&&en,aient s'apercevoir :u'ils &ouraient de 0ai&. Aussi# est;ce sans se 0aire prier :u'apr? pr?s un ind indispe spensa( sa(le (rin de toi toilette ils pass?rent dans la salle &an%er. &an%er. a (onne soupe au$ pois# spcialit de la r%ion# 0it &iracle. /uis le poulet la aurentide leur parut si apptissant :u'ils l'atta:u?rent avec autant d'ardeur :u'ils en avaient &is tout l'heure &anipuler la (onne nei%e. 5ls se r%alaient en0in de la dlicieuse tarte au$ (leuets ' :uand ils virent soudain le portier s'approcher de M. 6aillard# G Monsieur# dit;il# M&e 6aillard vous appelle au tlphone. H e p?re de Maotte parut e$tr<&e&ent surpris. 5l se leva aussitôt. #. No( o5 a/7 (y&t%""es9 a/ Caaa.
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Atte Attend ndez ez;& ;&oi oi## &es &es en en0a 0ant nts# s# lan, lan,a; a;t; t;il# il# )e reviens tout de suite! H... et il s'loi%na d'un pas rapide. G /our:uoi ce coup de tlphone# se de&andait Maotte# (rus:ue&ent tr?s in:ui?te# il est arriv :uel:ue :uel:ue chose -ran,ois# -ran,ois# c'est certain. H Mais elle devait s'avouer (ien vite :u'elle ne savait pas du tout ce :ui pouvait arriver un en0ant si petit# surveill par une &a&an attentive. G Qu'est;ce :ue vous en pensezI dit;elle en )etant un re%ard interro%ateur ses a&is. a&is. Ne vous 0aites pas de soucis avant d'
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G Non# non# dit;elle# il se passe :uel:ue chose de %rave! H 5l se passait :uel:ue chose de %rave# en e00et# &ais ce n'tait pas du tout ce :ue Maotte i&a%inait. Apr?s une attente :ui parut (ien lon%ue au$ en0ants# M. 6aillard revint en0in. 5l 0ron,ait les sourcils# son e$pression n'tait pas du tout rassurante! Maotte (ondit# co&&e &ue par un ressort F G /apa! Qu'est;ce :u'il a# -ran,oisI a co:uelucheI Non# non! &a chrie# dit M. 6aillard# il ne s'a%it pas de -ran,ois# &ais... de tout autre chose F il a eu un d(ut d'incendie l'usine# l'atelier des architectes est pres:ue enti?re&ent dtruit. Beureuse&ent# poursuivit M. 6aillard# il n' a eu aucun accident de personne... &ais si les po&piers n'taient pas arrivs tr?s vite... c'tait la catastrophe! Et :uelle chance :ue )'aie e&port avec &oi# Qu(ec# les plans de &odernisation :ui sont tou)ours 0i$s par des punaises sur les ta(les dessin de Barold! Eh (ien# )'tais loin de &'attendre une pareille nouvelle! H es en0ants taient consterns# Maotte avait les eu$ (rillants# les )oues rou%es d'&otion. "on p?re voulut aussitôt aussitôt la tran:uilliser. tran:uilliser.
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G Se viens de parler avec M. +es)ardins# le directeur de l'usine# reprit M. 6aillard# il &'a dit :ue les d%Vts sont li&its et :u'il su00it :ue )e rentre de&ain &atin. a police s'est tout de suite rendue sur les lieu$ et proc?de une en:uoil# conclut;il en s'est 0or,ant de sourire# ne vous tour&entez pas. >ous allez &aintenant 0inir %enti&ent de dDner et puis vous &onterez vous coucher. +e&ain &atin nous partirons d?s :u'il 0era )our. Ponne nuit# &es en0ants. H "eul Pertrand 0init son &orceau de tarte# puis ils prirent tous les :uatre l'ascenseur pour &onter dans leurs cha&(res au :uinzi?&e ta%e# &ais# tandis :ue +oroth s'endor&ait cal&e&ent# la t
nei%e et se 0aisaient un &auvais san% terri(le parce :ue Atchou& avait 0ondu! En0in# 0orce de r0lchir toutes ces choses# et 0ati%ue par tant d'&otions# sans s'en apercevoir# Maotte 0init par s'endor&ir. e lende&ain &atin# de 0ort (onne heure# tout le &onde tait sur pied. Apr?s avoir (u en hVte leur verre de lait chaud# leur )us d' d'or oraan% n%ee et e&port :uel:ues tartines :u'ils &an%eraient en route# les en0ants &ontaient en auto. e tra)et )us:u' "aint;i%o(ert leur parut inter&ina(le# car ils n'avaient envie de rire ni les uns ni les autres. Maotte ne s'e$tasiait plus sur la (lancheur tincelante du pasa%e# elle pensait :ue sa &a&an avait dJ avoir a00reuse&ent peur pour l'usine. +e son côt# +oroth se disait :u'il ne restait rien de l'atelier de son p?re. Quant 6il(erte# elle se tour&entait pour Caroline... puis:ue Caroline se tour&entait... pour Barold. "eul Pertrand# avec ses di$ ans et de&i# trouvait :ue ,a devait
derni?re &inute. Mal%r le trio&phe de la veille# c'tait un so&(re retour. 5&&o(ile devant la %rande (aie vitre du G vivoir H# M&e 6aillard attendait i&patie&&ent son &ari. C'est avec un soupir de soula%e&ent :u'elle vit l'auto s'arr
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concours pour le:uel ils s'taient passionns pendant toute une se&aine# )our et nuit! Elle 0it vrai&ent un e00ort pour leur de&ander F G Alors# &es chris# co&&ent s'est pass le -estivalI Oh! &a&an# rpondit Maotte# ,a ne co&pte plus &aintenant. "i# si# insista M&e 6aillard# )e voudrais savoir!... Eh (ien# avoua Maotte &odeste&ent# nous avons eu le pre&ier pri$. Mais c'est &erveilleu$! s'e$cla&a M&e 6aillard. acontez! aconte# toi! dit Maotte 6il(erte. ; Non# non! toi! raconte! dit 6il(erte Maotte. Se...# co&&en,a Pertrand. Pertrand. Tais;toi# Pertrand! ordonna 6il(erte. aisse parler Maotte! H Oui! Pien sJr! Maotte allait donner tous les dtails... G Au 0ond# pensait;elle# ce :ui peut le &ieu$ distraire &a&an# lui 0aire ou(lier cette a00reuse )ourne# c'est de lui raconter nos aventures... et puis notre drôle de succ?s. + Et au auss ssit itôt ôt elle elle co&&en,aF G >oil# )'avais propos au$ a&is de 0aire Planche;Nei%e et les sept nains... H 3
Mais# tour tour# cha:ue en0ant essaait de %lisser sa phrase F G ... Et co&&e Planche;Nei%e avait une )olie taille... ; ... Et co&&e la pauvre +oroth tait to&(e... ... Et co&&e le th avait avait %icl... ... Et co&&e Atchou& avait 0ondu... ... Et co&&e ces &essieurs &essieurs du )ur avaient discut tout (as... ... Et co&&e M. le &aire avait co&pt les nains et constat :u'il en &an:uait un... Moi# )'ai t prise au dpourvu# conclut Maotte. ARe# aRe\ S'ai dit tout ce :ui &e passait par la tite# vite! Quelles nouvelles apportait;ilI
Cepe Cepend ndan ant# t# M. 6a 6ail illa lard rd tai taitt all all s'as s'asse seoi oir r dans la salle &an%er et restait son%eur. es coudes sur la ta(le et le 0ront entre les &ains# il se taisait# r0lchissait# se&(lait chercher tr?s loin dans ses souvenirs. Chacun# en silence# attendait ses rvlations. G Eh (ien# voil# dit;il en0in# les en:u
CHAPITRE $ Où Mayotte se (ot&e ;&a ,o
5ls en avaient du succ?s! Toi# tu passais les sandiches. C'est ,a# con0ir&a 6il(erte. Eh (ien# M&e Charlotte a t interro%e par la police hier pendant une heure et de&ie au su)et de l'incendie. Co&&ent le sais;tuI sais;tuI de&anda Maotte. Barold l'a dit Caroline et Caroline &e -a rpt. Oh! H 0it Maotte tr?s i&pressionne. /our aller l'cole# il 0aut suivre une lon%ue avenue (orde de )olies &aisons# (ien ali%nes# avec leurs petits porches colonnes et leurs )ardins en pente douce sans %rilla%e ni clôture. E&&itou0les dans leurs vestes de 0ourrure# les deu$ a&ies de te&ps en te&ps 0aisaient une lon%ue %lissade sur le sol %lac puis reprenaient aussitôt leur conversation. G Elle est )eune ou vieille# M&e CharlotteI de&anda Maotte. /lutôt vieille# rpondit 6il(erte. Elle a une 0ille &arie Montral. Ah! si tu la voais. Elle est petite et pleine de tics nerveu$. e %ardien des (Vti&ents# M. Parna(e# a00ir&e :ue c'est elle :ui a t vue en dernier l'usine sa&edi &atin. Elle sortait co&&e une souris de l'atelier des architectes. H
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+'une autre avenue# %ale&ent (orde de )olies &aisons# arrivait la cal&e et (londe +oroth. Elle se rendait la &<&e cole :ue Maotte et 6il(erte. En :ue uel: l:ue uess %liss lissad ades es## elle elle re)o re)oi% i%nnit ses ses deu eu$$ ca&arades. G Bello! dit;elle en leur tapant a&icale&ent sur l'paule# de :uoi parliez;vousI +e tout! lan,a Maotte. +e l'incendie! du %ardien! de M&e Charlotte! Oh! &on 0r?re Barold trouve :ue M&e Cha harrlott lottee est est une perso ersonnne tr?s tr?s %en enti till lle# e# dclara +oroth# parce :u'elle lui &et tou)ours une (ouilloire d'eau sur sur le po
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Elle est *e%ne % ieille# Mme Charltte Maytte,
6= )eman)a
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du (onheur. C'est pour:uoi elle se hVte d'apprendre +oroth F G Tu sais# papa a dit :ue ton p?re et ton 0r?re auront tr?s vite un nouvel atelier leur disposition et :ue les plans vont
&ilie ilieuu de la co cour ur## ap appa para rais issa sait it un unee %ran %rande de patinoire :ui r)ouissait les en0ants pendant les rcrations. G Se suis contente de vos devoirs# cette se&aine# dit la &aDtresse. e su)et :ue )e vous avais donn# G acontez un de vos souvenirs d'cole H# &e vaut :uel:ues tr?s (onnes copies. Se dois dire :ue )'ai particuli?re&ent apprci l'une d'entre elles parce :u'elle est en vers et :ue c'est la pre&i?re 0ois :ue )e re,ois un devoir trait sous 0or&e de posie. Cette posie est de notre nouvelle venue# votre petite ca&arade Maotte. Aussi# vais;)e lui de&ander de venir côt de &oi et de vous la lire elle;&<&e. H Maotte se sentit devenir rou%e co&&e une pivoine et (al(utia F G Mais# &ade&oiselle# )e... )e... )e... >oons# Maotte# insista la &aDtresse# ne soez pas si inti&ide# il &e se&(le :ue ce n'est pas votre %enre. Allons# venez. H Maotte ne put :u'o(ir. Elle prit la 0euille :ue la &aDtresse lui tendait et lut F MON ECOLE
Ch?re cole du ha&eau# Co&(ien )'ai&e son toit rose# 41
"on paisi(le et 0rais prau# "on )ardin re&pli de ross! Entre deu$ %ros &arronniers Elle a l'air d'ers l'%lise et la &airie. Et )'avais &on petit ta(lier# Mon carta(le et &es %rosses %aloches# Et du (on chocolat dans &a poche# /our l'cole entre deu$ &arronniers. e pre&ier )our# )'avais peur En :uittant &a &aisonnette! a &aDtresse tout l'heur' /orterait;elle des lunettesI Mais elle a dit (ien (ien %enti&ent %enti&ent F G >iens# >iens# Maotte# et (on coura%e. + Et papa en s'en allant A)outa F G "urtout sois sois sa%e! H Et )'avais &on petit ta(lier Mon carta(le et de %rosses %aloches Et du (on chocolat dans &a poche# /our l'cole entre deu$ &arronniers. Mais )e sais :u'un )our viendra O8 nous :uitterons l'cole# O8 chacun s'lancera Co&&e un oiseau :ui s'envole. Ce :ue nous avons appris /endant notre heureuse en0ance +evra servir au pas 42
Qui nous a donn naissance.
+?s lors# plus de petit ta(lier# +e carta(le et de %rosses %aloches# /lus de (on chocolat dans nia poche# /lus d'cole entre deu$ &arronniers. +e toutes parts# des (ravos clat?rent. +e(out# les 0illettes criaient F G >ive Maotte! -licitations# Maotte! H Maotte aurait (ien voulu se cacher sous le (ureau de la &aDtresse# &ais il aurait 0allu se &ettre :uatre pattes et elle aurait 0ait rire toute la classe non# ce n'tait pas possi(le! Maotte se rsi%na donc recevoir tous ces co&pli&ents. G Qu'elles sont %entilles# ces nouvelles a&ies! pensait;elle. >rai&ent# >rai&ent# )e les ai&e toutes! H Cependant Maotte venait de re&ar:uer :ue l'une d'entre elles ne s'tait pas leve et n'avait pas applaudi... &ais oui... l;(as... dans le 0ond... pr?s de la porte... c'tait... 5r&a! G 5r&a trouve peut;
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le cur entendre une rcitation. /auvre 5r&a! Apr?s la classe# Maotte irait lui parler# la rassurer. +?s :ue la &aDtresse eut prononc son ha(ituelF G an%ez vos cahiers H# toutes les l?ves se lev?rent. +) 5r&a avait %a%n la porte et traversait la cour :uand Maotte la re)oi%nit. G Pon)our# 5r&a# dit;elle. Tu sais# il ne 0aut pas te 0aire du &auvais san% co&&e ,a! Se co&prends! Ce n'tait pas drôle! Tu as dJ
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G Mao Maott tte! e! Mao Maott tte! e! do donn nne; e;no nous us ta po pos sie! ie! elle est tr?s )olie! 5l 0aut nous la recopier! recopier! Se voudrais la rciter pour la 0
Maotte se %arda (ien de parler 6il(erte et +oroth de la nouvelle re(u00ade d'5r&a. Ce n'tait pas la peine de la rendre plus antipathi:ue encore# la pauvre 5r&a! G Ch?re Maotte# dit +oroth# votre &?re sera &erveille :ue votre posie ait t lue en classe. Pravo# m dear 1 2 Tu vas peut;ictor Bu%o# renchrit 6il(erte. Tu sais# il 0aut :ue tu &ontres ta posie &a sur F elle ai&e (eaucoup les (eau$ vers# Caroline# elle est tr?s senti&entale!H G 55 &'arrive tout de &<&e de drôles de choses! pensait Maotte. Se ne &e doutais vrai&ent pas :ue )'tais un %rand po?te. Mais ce n'est pas tout# ,a! *ne 0ois rentre# il va 0alloir :ue )e recopie douze 0ois cette co:uine de posie. Oh! l! l! Se vais passer &a nuit! H Cette perspective ne la tentait pas du tout &ais# soudain# son visa%e s'claira# son nez pointu pointa# elle avait une ide F non seule& le&ent elle alla llait &ontrer sa posie Caroline# &ais elle allait aussi lui de&ander de (ien vouloir la lui taper.. taper.... car Caroline savait taper sur la (elle &achine crire :u'elle venait de recevoir. "Jre&ent# elle accepterait# elle tait si %entille# Caroline. 1. G Ma ch?re. H 4
Aussitôt. Maotte 0rappa sa porte. G Entrez H# dit une voi$ triste. Maotte entra &ais# soudain# s'arrous vous entendez entendez tou)ours (ienI Oh! oui# san%lota Caroline. Et pourtant# il t'a 0ait de la peineI Oh! non# san%lota de plus (elle Caroline# au contraire! 5l est si %entil! H Cette tte 0ois ois# Maotte tte don onnnait sa lan%ue au chat F Caroline ne pleurait pas cause de l'incendie# elle ne pleurait pas parce :ue Barold lui avait 0ait de la peine# elle pleurait# au contraire# parce :u'il tait trop %entil... Oh! l! l! c'est co&pli:u une %rande )eune 0ille! Maotte eut l'air si (ahie# sans 44
doute# :ue Caroline la prit tendre&ent dans ses (ras. G Se vais t'e$pli:uer# dit;elle en ta&ponnant ses eu$. Barold doit partir (ientôt. 5l va passer si$ &ois en "u?de pour installer le pavillon canadien de l'E$position... et il voudrait :u'avant son dpart nous soons 0iancs# tu co&prends# :u'il ne soit plus seule&ent G &on a&i de %ar,on H &ais &on 0ianc... pour de vrai... et puis# ensuite... &on &ari. Ah! oui# oui. Se co&prends! s'cria Maotte. ; 5l dit :ue ses parents sont d'accord et :u'il 0aut :ue )'crive &es parents pour leur de& de &an ande derr s'il s'ilss sont sont d' d'ac acco cord rd aussi ussi## po pour ursu suiv ivit it Caroline. C'est tout naturel H# 0it Maotte :ui avait certaine&ent (eaucoup d'e$prience sur la :uestion. Oui# Caroline trouvait aussi :ue c'tait tout naturel# &ais si elle pleurait en crivant c'est parce :u'elle savait (ien :ue ses parents ne seraient pas d'accord. Oh! M. et M&e a)oie n'avaient rien reprocher ce )eune ho&&e# ils le trouvaient par0ait# vrai&ent par0ait... &ais voil... il tait Canadien an%lais! 47
G 5ls veulent :ue )e n'pouse :u'un Canadien 0ran 0ran,a ,ais is## repr reprit it;e ;ell llee en san% san%lo lota tant nt de no nouv uvea eau# u# &ais si )e n'pouse pas Barold# )e ne &e &arierai )a&ais! H /auvre Caroline! Elle 0aisait peine voir! Maotte r0lchissait. Que dire devant un si %ros cha%rinI Mais Maotte est co&(ative et elle ne c?de pas 0acile&ent :uand elle est sJre d'avoir raison. G Ecou Ecoute te## Caro Caroli line ne## s'c s'cri riaa;t;e ;t;ell llee soud soudaain# in# donne;&oi ta lettre# )e sais ce :ue )e vais leur crire# tes parents! Tu &e per&etsI Oh! si tu veu$# soupira Caroline d'une voi$ rsi%ne# &ais ,a ne servira pas %rand;chose... H Alors# Maotte s'assit au (ureau# la place de Caroline et crivit F Cher# 7!n#ieur et 7adame La8!ie, Har!ld Har!ld reard reardee t!ut le tem# Car!line Car!line aec de# eu4 bleu# t!ut r!nd#. S!e* entil# et ermette*leur ermette*leur de #e marier. marier. )!u# erre* erre* qu'il# #er!nt #er!nt trè# heureu4 heureu4 et qu'il# aur!nt aur!nt beauc!u d'enfant# d'enfant# au##i beau4 et intellient# que m!n etit frère frère &ran:!i#. &ran:!i#. ite# ite un rand 0;I !ur quelle ne leure lu#.
+) Caroline avait retrouv son )oli sourire et re%ardait sa petite a&ie avec des eu$ pleins d'espoir F G Oh! Maotte# tu crois vrai&ent :u'ils pourraient dire ouiI Pien sJr! H lan,a Maotte et# tou)ours vive et alerte# elle venait de poser la &ain sur le (outon de la porte pour s'en aller :uand# soudain# elle se ravisa. C'est :u'elle a de la suite dans les ides# notre Maotte! G Tu sais# Caroline# dit;elle# tout l'heure# )'tais venue pour te de&ander :uel:ue chose. chose. ; +e&ande! +e&ande# &on chou! >oil F est;ce :ue tu pourrais &e taper une posie :ue )'ai 0aiteI Oh! )e ne la trouve pas 0a&euse# &ais &es ca&arades voudraient pouvoir l'apprendre par cur. H Et# aussitôt# sur la (elle &achine crire toute neuve# les doi%ts l%ers de Caroline volti%eaient co&&e des papillons.
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CHAPITRE $I Où Mayotte ete es ,&o,os 5t&a;es MA5NTENANT# d'un d'un )our )our l'autre# la rponse rponse de M. et M&e M&e a)o a)oie ie alla allait it arriv river. er. Mao Maott ttee tai taitt pres:ue aussi i&patiente :ue Caroline. Chacun# d'ailleurs# dans la 0a&ille# se de&andait si cette char&ante 0ille allait recevoir la per&ission d'
ne parvenait pas %lisser son petit coupe; papier dans la 0ine enveloppe (leue. Elle russit en0in# lut les pre&i?res li%nes et poussa un cri de )oie F G 5ls ont dit O*5! Maotte! Maotte! Tu savais :u'ils accepteraient! C'est %rVce toi! 6rVce au petit &ot :ue tu as a)out! a)out! H Elle souleva Maotte de terre et l'e&(rassa trente;si$ &ille 0ois. Maotte riait# )oeuse d'avoir pu# pour une petit part# contri(uer cet heureu$ vne&ent. G Moi# )'ai&e (ien Barold# dclara solennelle&ent Pertrand# parce :u'il est tr?s sport. A :uand le &aria%eI de&anda 6il(erte :ui se r)ouissait d) de se 0aire 0aire une ro(e pour le %rand )our. Se ne sais pas encore# dit Caroline# :uand nos parents reviendront au Canada ! H Et elle se prcipita au tlphone pour annoncer la (onne nouvelle Barold. Cet apr?s;&idi# elle irait e&(rasser M. et M&e Xoodorth# ses 0uturs (eau$;parents# et +oroth# +oroth# sa 0uture (elle;sur# (elle;sur# et ce soir# Barold viendrait dDner. En l'honneur des 0iancs# M&e 6aillard &ettrait une cor(eille de chrsanth?&es (lancs sur la ta(le et servirait une (outeille de Cha&pa%ne. Maotte ai&ait (eaucoup le Cha&pa%ne# 72
surtout cause du (ouchon :ui saute. Quand# le soir venu# le )eune 0ianc arriva pour le dDner# Maotte trouva :u'il avait les eu$ encore plus (leus et plus ronds :ue d'ha(itude. d'ha(itude. 5l avait l'air si content :u'il donnait envie de rire! G Be Bello llo## Mao Maott tte! e! dit; dit;il il.. =!u are a darlin1. Merci (eaucoup pour la lettre :ue vous avez crite au$ parents de Caroline! Aoh! C'est tout 0ait beautiful>2 H e dDner de 0ian,ailles 0ut dlicieu$ et la %lace la pistache eut un i&&ense succ?s. M&e 6aillard aurait (ien voulu l'acco&pa%ner d'une assiette de ces 0a&eu$ &i%nonnets# &ais elle pensa :u'il tait (ien di00icile d'en parler en ce &o&ent M&e Charlotte :ue la police interro%eait encore tous les )ours. G Mes a&is# annon,a Barold# tandis :ue Caroline servait le ca0# pour &on pre&ier di&anche de 0ian ian,aille lles )e vous invite tou tous assister &on &atch de quille# quille# curlin curlin au lac au$ Ours. ?uill uille# e# curl curlin in, , quil quille le## curl curlin in@ @ rpta Maotte. Qu'est;ce :ue c'est :ue ,aI >oil# &oi )e reprsente "aint;i%o(ert# "aint;i%o(ert# #. 3 $o/s )tes /e >5&%e. . /, 0 Me&!e%""e/7. 6 73
e$pli:ua 0le%&ati:ue&ent Barold# et 6atan de /o&ereu$ reprsente Mont&orin. Nous devons chacun notre tour# 6atan et &oi# pousser :uatre lourds palets de &tal et les 0aire %lisser sur la %lace )us:u'au (ut. Mais# sur tout le parcours# il a (eaucoup de :uilles et cha:ue :uille renverse co&pte pour une 0aute. Alors# il 0aut en renverser le &oins possi(le# possi(le# naturall 12 Se pense :ue ce )oli )eu vous a&userait# a&userait# Maotte. Oh! oui H# s'cria s'cria Maotte. Oui# Maotte se&(lait tr?s intresse et# cependant# elle avait soudain les eu$ :ui (rillaient et un petit nez pointu :ui pointait co&&e lors:u'elle voulait dire une chose i&portante. G C'est sJre&ent un tr?s )oli )eu# 0it;elle en0in# &ais )'aurais pr0r )ouer &oi;&<&e et ne pas . Mais )uste&ent# si au lieu de pousser de lourds palets# su%%ra Maotte# vous nous #9 3 Nat/&e""e(et. Nat/&e""e(et. . +. 3 Ue ,et%te 2%""e. .
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poussiez F nous# %ar,ons ou 0illes# sur nos patins et :ue nous cherchions ne pas renverser de :uilles... est;ce :ue ce ne serait pas drôle aussi# BaroldI H Et vo voil il :u :uee Ba Baro rold ld se&( se&(la lait it trou trouve verr l'id l'ide e e$cellente. 5l se &it rire F G Ba! ha! ha! H G Alors# dit;il# ce serait un quille# quille# curlin curlin vivant et le )eu consisterait# si )e co&prends (ien# 0aire du #lal!m entre les :uillesI E$acte&ent! H s'cria Maotte en (attant des &ains. A l'u l'unan ani& i&it it# # le pro pro)et )et 0ut ad adoopt# t# &ais ais il 0allait aussi consulter 6atan. Eh (ien# 6atan tait du &<&e avis. Oui# le )eu ainsi trans0or& serait encore plus a&usant! 6atan allait donc choisir les :uatre co:uipiers :u'il pousserait# Barold aussi choisirait les siens. G Moi# dclara cal&e&ent le 0ianc de Caroline# )e prends Maotte# +oroth# 6il(erte et Pertrand. Oh! )e vais 0aire partie de votre :uipe# Barold! Quel (onheur! s'e$cla&a Maotte# Moi# c'est i&possi(le# dclara Pertrand. +i&anche# )e prends part# au lac au$ Ours# au$ 0inales de (asUet;(all. Cherchez un autre :uatri?&e# &es a&is! H 7
*n :uatri?&e... ou une :uatri?&e...I Et voil :u'au)ourd'hui encore# Maotte allait revenir la char%e. +cid&ent# elle avait (eaucoup de :ualits# cette petite Maotte# &ais elle tait trop o(stine! G Est;ce :ue nous ne pourrions pas# ris:ua;t; elle# la place de Pertrand# de&ander 5r&a co&&e :uatri?&eI H Cette 0ois# elle dchaDna une vrita(le te&p
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6il(erte a raison# renchrit renchrit Pertrand. C'est tr?s si&ple# poursuivit 6il(erte# si 5r&a vient# &oi )e ne viens pas... et )e sais :ue +oroth ne viendra pas non plus. Allons# Allons# &es 0r?res et surs# &ur&ura Caroline ine# un peu d'indul%ence! 5l ne 0aut pas ou(lier :ue la pauvre 5r&a a perdu sa &?re l'anne derni?re. Ce n'est pas une raison pour
:u'elle proposera 5r&a de )ouer ) ouer avec nous. Pon# dit Pertrand Pertrand :ui tait sport. Pon H# dit 6il(erte :ui avait une %rande considration pour le 0ianc de sa sur. Maotte ne put s'e&poil# )'ai de&and 5r&a# raconta;t;elle. +'a(ord elle a re0us cat%ori:ue&ent. Alors )e lui ai dit :ue nous avions adopt un nouveau quille# vivant nt## :u :uee c' c't tai aitt curlin le quille# curlin viva Barold notre che0 d':uipe et )e lui ai e$pli:u en :uoi consistait le )eu... et tout de suite elle a dit F G Eh (ien# )'accepte. H C'est &erveilleu$# n'est;ce pas# 6il(erteI H
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6il(erte avait cout avec attention le rapport de Maotte. Elle se&(lait un peu tonne de ce (rus:ue chan%e&ent dans l'attitude d'5r&a &ais# co&&e elle tait loale# elle avoua en toute 0ranchise :u'elle s'tait tro&pe et de tout cur 0lic licit itaa Mao Maott ttee de son son suc uccc?s. ?s. /uis# uis# tou tou)ou )ours ta:uine# elle a)outa en clatant de rire F G Tu sais# Maotte# plus tard# il a un &tier tout trouv pour toi! e:uelI 0it Maotte en car:uillant les eu$. +o&pteuse! H e lac au$ Ours s'tend perte de vue entre des collines (oises# couvertes de nei%e. C'est une &a%ni0i:ue piste %lace o8 la )eunesse prend )oeuse&ent ses (ats au son d'une &usi:ue pleine d'entrain retrans&ise par des haut;parleurs. +'inno&(ra(les traDneau$ sillonnent le lac en tous sens et toute vitesse. G Co&&e >incent et ucile seraient heureu$ ici! pensait Maotte# :ui recevait d'eu$ une lettre cha:ue se&aine. Oh! )e voudrais tant :u'ils puissent venir un )ourl H G Mettez vos patins# les a&is# ordonna le che0 d':uipe au$ eu$ (leus# &oi )e vais aller ran%er l'auto au parUin%. H 7=
Aussit Auss itôt ôt## 6il( 6il(er erte te## 5r&a 5r&a## +o +oro roth th# Mao Maott ttee &irent leurs chaussures patins# Caroline aussi. Avant d'assister au &atch# elle 0erait de %racieuses 0i%ures sur la %lace. Co&(ien de 0ois avait;elle vals avec son cher Barold :uand il n'tait encore :ue son G a&i de %ar,on HI G Qui avons;nous co&&e adversaireI de&anda Maotte. Ah Ah!! a pauvre :uipe de "aint;i%o(ert va avoir du 0il retordre! rpondit 6il(erte en riant. Co&&e adversaire# nous avons l':uipe de Mont&orin. 5l paraDt :u'elle est 0or&ida(le! Tiens! a)outa;t;elle# voil son che0 :ui vient nous dire (on)our# (on)our# c'est 6atan de /o&ereu$ il est tr?s %entil# tr?s (on ca&arade. H Entre l':uipe de "aint;i%o(ert et l':uipe de Mont&orin# les poi%nes de &ain# les tapes sur l'p l'pau aule le s'c s'chhan an%%eaie eaiennt )oe )oeuuse&e se&ennt da danns une at&osph?re cordiale et sportive. +u coin de l'il# Mao ottte o(servait 5r&a. Certes# elle avait tou)ours cet air (ut# ce 0ront (arr# ces l?vres pinces :ui la rendaient si peu attirante. Elle ne riait pas# ne parlait personne... &ais en0in elle avait accept de venir# et c'tait d) (eaucoup.
=9
G Allô# allô! annon,a (ientôt le speaUer. e &atch de quill vivant va co&&en co&&encer cer.. ille# curlin lin vivant ':uipe de Mont&orin a t dsi%ne au tira%e au sort pour ouvrir le )eu. "on che0 d':uipe# 6atan de /o&e;reu$# est pri de donner le coup d'envoi. H +e no no&( &(re reu$ u$ spec spectat tateu eurs rs## au auss ssit itôt ôt## s't s'tai aien entt approchs et &asss tout le lon% du parcours. 5ls suivaient avec la plus %rande attention les &ouve&ents ha(iles :ue 0aisaient les 0illes et les %ar,ons pour viter de renverser les :uilles. /ar0ois# cependant# :uand l'une d'elles tait 0rôle# un &ur&ure d'&otion s'levait dans la
=1
0oule. a co&ptition serait chaude&ent dispute. Quand les :uatre pre&iers )oueurs eurent 0ini leur parcours# la voi$ de l'ar(itre se 0it entendre F G Allô# allô! ':uipe de Mont&orin# dont le che0 est 6atan de /o&ereu$# vient de renverser di$ di$ :u :uil ille les. s. >oici ici &ain &ainte tena nant nt l': l':ui uipe pe de "ain "aint; t; i%o(ert dont le che0 est Barold Xoodorth. H 5l 0aut en convenir F au &o&ent de prendre part ce &atch redouta(le# Maotte n'tait plus du tout aussi enthousiaste F elle venait de se rendre co&pte :u'e :u 'ell llee tai taitt loin loin d' d'oil il tout tout.. +' +'ai aill lleu eurs rs Barold serait un che0 d':uipe indul%ent# il tait si cal&e# si %entil! +oro +o roth th 0ut 0ut po pous uss see la pre& pre&i? i?re re.. Elle Elle tai taitt souple et %racieuse et ne 0it to&(er :u'une seule :uille. Quel d(ut &a%istral!
=2
Maintenant# c'tait au tour de 6il(erte. 6il(erte eut un (on dpart niais# la 0in du parcours# son pied %auche accrocha une :uille :ui# en to&(ant# en 0it to&(er deu$ autres. +o&&a%e! Ce n'tait pas &al tout de &<&e. "i seule&ent Maotte pouvait ne pas en renverser davanta%e! /ar &alheur# &alheur# elle en 0it tout de suite to&(er deu$. Oh! :uel &auvais d( (uut! &ai &ais plu plus l'p l'prreu euve ve est di0 di00icil icile# e# &oin &oinss Ma aot otte te se d dco cour ura% a%e. e. Aussi ussitô tôtt ap apr? r?ss ces ces de deu$ u$ 0autes# on put voir son nez pointu pointer# ses eu$ (riller# toute sa petite ner%ie ner%ie se tendre... elle 0it preuve de tant d'attention et de volont :u'elle arriva au (ut sans renverser d'autres :uilles! /our elle# vrai&ent c'tait (ien! Ou0! Elle poussa un %ros soupir de soula%e&ent. Elle avait eu si peur d'
hcato&(e# 1# 2# 3# # # # 4# 7! En0in# arrive au (ut# elle s'arr
vrai&ent :ue tu l'as 0ait e$pr?s! Mais )e l'ai 0ait e$pr?s# Maotte# rpondit 5r&a. Tu l'as 0ait e$pr?sI rpta Maotte :ui croait avoir &al entendu. Oui# con0ir&a 5r&a# )e n'ai accept de venir :ue pour 0aire perdre l':uipe de "aint;i%o(ert. Se ne peu$ pas le croire! cria Maotte. Mais pour:uoiI pour:uoiI Se vais te le dire# reprit 5r&a :ui tait toute pVle. /arce :ue )e dteste Barold et son s on p?re# et toi et ton p?re... et les a)oie aussi! Se vous dteste tous! As;tu co&pris en0inI H Beureuse&ent# Caroline put saisir Maotte (ras;le;corps et la retenir F elle allait se )eter sur 5r&a et la %i0ler. e retour 0ut pni(le et parut tr?s lon%. e soir# en se couchant# Maotte et 6il(erte taient encore (ouleverses. a la&pe de chevet en opaline rpandait une lu&i?re douce et (ien0aisante# la cha&(re tait ti?de# les rideau$ (ien clos# les draps (rods de petites 0leurs de toutes les couleurs. +) Maotte s'tait ressaisie# elle r0lchissait# le &enton dans le creu$ de sa &ain. G 6il(erte# dit;elle con0use# c'est do&&a%e! 5r&a a %Vch le pre&ier di&anche de 0ian,ailles de =
Caroline et de Barold... et c'est &a 0aute! Se n'aurais pas dJ de&ander :u'elle vienne avec nous. Mais non# &a vieille# rpondit 6il(erte# ,a n'a pas d'i&portance. Mais avoue :ue )e t'avais prvenue :u'5r&a est co&pl?te&ent 0olle... et tu ne &e croais pas! ; Non# dit Maotte en secouant sa petite t
=
CHAPITRE $II Où Mayotte a,,&e / !o" (yst5&%e/7 E EN+EMA5N de cette )ourne &ouve&ente# M&e 6aillard tait en train de donner la (ouillie -ran,ois# 6il(erte tait alle chercher le courrier dan anss la (oDte oDte au au$$ lett lettrres# es# Pertr ertran andd# au %ara% ara%e# e# nettoait l'auto avec M. 6aillard# Caroline prparait le )us d'oran%e du petit d)euner :uand la sonnerie sonnerie du tlphone tlphone retentit. retentit. Maotte Maotte s'e&pressa s'e&pressa de rpondre cet appel &atinal. =4
G C'est vous# BaroldI dit;elle... Oui# Barold... oui... c'est &oi# Maotte... >ous voulez parler CarolineI... Pon# )e l'appelle. H Maotte se prcipita la cuisine o8 se rpandait une (onne odeur de ca0 et de pain %rill. G Caroline! Caroline! s'cria;t;elle# c'est ton 0ianc :ui te de&ande au tlphone! Tu sais# il a l'air (ien press# il ne &'a &<&e pas dit F Pon)our# darlin. H Caroline# un peu tonne et va%ue&ent in:ui?te# courut au tlphone. G C'est &oi# Barold! dit;elle. Qu'est;ce :ui se passeI... Oh! Oh!... &ais ce n'est pas possi(le!... Se ne peu$ pas le croire... Oui# )e vais le dire M. 6aillard... Oui# Barold# naturelle&ent# il va aller tout de suite... H Et elle raccrocha. /auvre Caroline! Elle tait devenue si pVle! Maotte la re%ardait de tous ses eu$ car:uills# &ais n'osait pas l'interro%er. Elle savait :ue les )eunes 0illes :uel:ue0ois s'vanouissent :uand elles ont une %rande &otion... :ue devrait;e t;elle 0aire# si Caroline s'vanouissaitI Couper le col de son (eau chandail de laine pour :u'elle respire &ieu$I ui taper dans les &ainsI ui verser sur le 0ront de sa (onne eau de Colo%ne ou# entre les l?vres# :uel:ues %outtes
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du vieu$ co%nac de ses parentsI Mais Caroline ne s'vanouit pas. G es es plan lans! &ur&u ur&urrait; ait;el ellle# les les plan planss on ontt disparu ! ; es plans plans ont ont disparu# disparu# rpta rpta Maotte. Maotte. ; Maot Maotte# te# Baro Barold ld dit dit :u'il :u'il 0aut 0aut :ue ton ton p?re p?re aille tout de suite l'usine. Oh! c'est pouvanta(le!H Maotte (ondit au %ara%e. "ous le capot lev# son p?re tait plon% dans le &oteur. Maotte lui 0it part de l'ahurissante nouvelle. En toute hVte# M. 6aillard en0ila sa pelisse. "es traits taient crisps et# par instants# essaant de se rassurer# il laissait chapper F G *n volI &ais non! Ce n'est pas possi(le! es plans ne sont certaine&ent pas sortis de l'usine! Barold ne les a pas (ien cherchs. Ne &e laisse pas sans nouvelles# )e t'en prie# dit M&e 6aillard en acco&pa%nant son &ari &ari la porte porte tiens; tiens;&o &oii au coura courant nt d?s d?s :u'il :u'ilss seront retrouvs. Naturelle&ent# 0it M. 6aillard# de toute 0a,on# )e vous tiendrai au courant. H Et aussitôt# il d&arra. M&e 6aillard# Caro arolin line# 6il( il(erte erte et Ma aot otte te p prrouv uvai aien entt un vrita(le &alaise :ui leur serrait la %or%e.
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"eul# Pertrand prenait plutôt la chose du (on côt. G Ah! cette 0ois# c'est un vrai h!ld ul s'e$cla&a;t;il. >a dans ta cha&(re# Pertrand# tu nous nerves H# ordonna 6il(erte. Pertrand n'alla pas dans sa cha&(re &ais s'en0on,a dans un 0auteuil et croisa les )a&(es# tr?s dcid n'ouvrir la (ouche :ue si on venait le consulter. G +ites;&oi# Caroline# de&anda M&e 6aillard# les plans avaie aient (ien t re&is dans l'atelie lier provisoire# n'est;ce n'est;ce pasI Mais oui# &ada&e# Barold les avait 0i$s lui;&<&e sur les nouvelles ta(les# avec des punaises. Se vais crire cette nouvelle papa# s'e$ s'e$cl cla& a&aa 6il( 6il(er erte te## il va s'en s'en 0aire aire un &au &auva vaiis san%! 5l avait tant travaill ces plans avec ton p?re# Maotte! Quand M. a)oie recevra ta lettre# &a vieille# vieille# les plans plans seront seront retrouvs retrouvs depu depuis is (elle (elle lurette# s'cria Maotte en riant. Maotte est tou)ours si con0iante# soupira sa &?re avec un tendre sourire. Maintenant# en attendant le coup de tlphone# a)outa;t;elle#
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0aisons chacun ce :ue nous avons 0aire# &es en0ants. H Tandis :u'elle se &ettait passer l'aspirateur et les en0ants apprendre leurs le,ons# M. 6aillard et MM. Xoodorth# p?re et 0ils# apr?s de lon%ues et in0r in0ruc uctu tueu euse sess rech recher erch ches es## s'en s'en0e 0er& r&ai aien entt da dans ns un (ureau de l'usine et dli(raient. 5ls avaient 0ouill les (Vti&ents de 0ond en co&(le! 5ls avaient aussi interro% tout le personnel# contre&aDtres# ouvriers# %ard ardiens iens## ch che0 e0ss d'atel atelie ierrs. /eu /eut;
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re%ard %ris;vert la 0u&e de sa ci%arette# il se&(lait plon% dans de pro0ondes r0le$ions. Tr?s perple$e# il su%%ra su%%ra F G "upposez# &on cher 6aillard# :ue le directeur d'une usine concurrente ait entendu parler des pro%r?s :ue nous voulons raliser pour &oderniser notre usine et :u'il cherche nous i&it i&iter er ou &<& &<&e... e... nou ouss dev evan ance cerr... c' c'es estt tr? tr?s si&ple F il soudoie un individu :uelcon:ue :ui vient# la nuit# voler nos plans et il les 0ait photocopier. photocopier. H M. 6aillard avait cout avec la plus %rande attention l'hpoth?se &ise par son
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a&i Xoodorth &ais# apr?s un lon% silence# il secoua lente&ent la t
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dit M&e 6aillard avec un sourire indul%ent# &ais la police s'en occupe# et sJre&ent... a police! a police! s'e$cla&a Pertrand en haussant les paules. a police ne vaut pas un (on dtective priv. Se vais aller# &oi# l'usine... et on verra. >a dans ta cha&(re# Pertrand# ordonna 6il(erte# et apprends ta %ra&&aire :uand tu ne 0eras plus de 0autes d'ortho%raphe# tu pourras )ouer au par0ait par0ait dtective. H En %ro%nant# Pertrand o(it sa sur. +ire :u'il se passait au$ usines# l# tout pr?s# des vne&ents sensationnels et :u'il n'avait &<&e pas le droit d' prendre part! *ne %rande sur# c'est encore &oins co&&ode :ue des parents. Oh! &ais :uand il aurait vin%t ans# c'est lui :ui co&&anderait! +e nouveau le tlphone 0it tressauter M&e 6aillard et les en0ants. Quelle )ourne! Maotte dcro croch chaa prc prcip ipit ita& a&&e &ent nt.. Cett Cettee 0ois 0ois## les les plan planss taient retrouvs# c'tait sJr! G Allô! Allô! C'est toi# papaI H cria Maotte. Non! c'tait +oroth. +oroth. Av Avec son cal&e ha(ituel# elle de&andait si l'on ne savait rien de nouveau. G Non# Non# rien! rien! rien! lan,a Maotte. Maotte.
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Quand papa rentrera# il nous apprendra des tas de choses i&portantes. Au revoir# +oroth# tout l'heure. H Maotte tait tr?s a%ite. Que pouvait;elle (ien 0aire en attendant le retour de son p?reI Elle ouvrit la radio. /eut;
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M&e 6aillard et Maotte# Caroline# 6il(erte et Pertrand avaient entendu cette in0or&ation avec une %rande &otion. e voleur tait donc par&i G les 0a&iliers H de l'usine! Ainsi un ho&&e ou une 0e&&e allait# venait# entrait l'usine# saluait# souriait... et puis sournoise&ent dro(ait# pour une raison ine$plica(le# les plans destins per0ectionner les installations# 0aire 0onctionner de &a%ni0i:ues &achines ultra&odernes! C'tait peine croa(le! +?s :u'ils entendirent la cle0 tourner dans la serrure# M&e 6aillard et les en0ants se prcipit?rent au;devant au;devant de M. 6aillard. G AlorsI de&anda an$ieuse&ent M&e 6aillard. a est# &onsieurI On le tientI s'cria Pertrand. Tais;toi# Pertrand! ordonna ordonna 6il(erte. >ite# vite! papa H# suppliait Maotte. Caroline prit la lourde pelisse et les %ants 0ourrs :ue M. 6aillard venait d'ôter. Elle restait silencieuse et attendait. G Eh (ien# &es en0ants# disait;il# nous n'en savons pas davanta%e. C'est tout 0ait d;
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concertant. On a si&ple&ent retrouv par terre les punaises :ui 0i$aient les plans sur les ta(les. En0in# la police a (ien une opinion# tout de &<&e! insista M&e 6aillard. ; es en:u
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CHAPITRE $III Où Mayotte 2a%t /e 5(a&>e e a>ette CBAQ*E M^T5N# av avan antt de se rend rendre re l'c l'col ole# e# Pertrand se prcipitait sur le )ournal pour parcourir en toute hVte la ru(ri:ue sportive. Mais ce &atin; l# il ne pouvait dtacher ses eu$ d'un article :u'il venait de dcouvrir la :uatri?&e pa%e du Sinal de SaintR SaintRi!b i!bert ert et :ui se&(lait le passionner au plus haut point F
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*N >O A*@ *"5NE" "5CA+
PROMESSE DE R?COMPENSE L'enqute entreri#e entreri#e ar la !lice au #u8et du r(cent !l de lan# n'aant a# enc!re ermi# de d(celer le c!uable !u le# c!uable#, la directi!n de# u#ine# Sicard fait #a!ir qu'elle acc!rdera une
R5o(,ese e +@ o""a&s D la er#!nne qui f!urnira de# ren#einement# #u#cetible# d'ab!utir D l'arre#tati!n l'arre#tati!n du d(linquant. Ecrire D la directi!n directi!n de# u#ine# Sicard qui arantit une di#cr(ti!n ab#!lue D t!u# le# c!rre#!ndant#.
5l courut aussitôt &ontrer sa sur et Mao ottte cette in0 in0or&ation sensation ionnelle. >F d!lla llar#2 -allait;il :ue les plans soient prcieu$# pour :ue la direction o00re o00re une aussi 0orte rco&pense! G Tu voudrais (ien les %a%ner# les 29 dollars ! s'cria la ta:uine 6il(erte en pin,ant la )oue de son 0r?re. ?re. Qu' u'es est; t;cce :ue tu t'ac t'achh?ter ?terai ais# s# ave vecc cett cettee 0ortune;lI 19=
Tiens! c'est vrai! s'e$cla&a Pertrand en levant les (ras au ciel. Se &'ach?terais# euh!... )e &'ach?terais... voons... :u'est;ce :ue )e &'ach?teraisI... Pon! Eh (ien# en attendant# dp
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G 7!n#ieur le irecteur irecteur,, dclarait une autre lettre# ma etite chienne a (t( r(eill(e D deu4 heure# du matin ar un bruit in#!lite. Si !u# la mettie* en r(#ence du !leur, elle le rec!nna"trait #Grement... #Grement... H
e directeur haussa les paules et prit au hasard une troisi?&e lettre F irecteur,, !u# ferie* bien de G 7!n#ieur le irecteur ren!er 7me Charl!tte qui ne aut a# cher et de rendre rendre D #a lace ma fille
a lettre tait si%ne F G ;ne !i#ine de alier.+ e directeur trouva la lettre si vilaine :u'il la dchira en &ille &orceau$. En vrit# il n'tait pas le seul recevoir du cou ourrrier rier.. En e00 e00et# et# ce &atin atin;l ;l# # Ma aootte tte au auss ssii recevait une lettre :ui n'tait ni de ses cousins >incent et ucile# ni d'Antoinette# ni de 6is?le# ni de /asca ascali line ne elle elle ne reco econn nnai aiss ssai aitt pas du tou tout l'criture sur l'enveloppe. +e plus# la lettre venait de "aint;i%o(ert Tr?s Tr?s tonne# elle la dcacheta et lut F 7adem!i#elle 7a!tte, 111 111
=# rue des Trois;"apins. "aint;i%o(ert. Maotte tournait et retournait entre ses doi%ts cette lettre dsolante. /auvre M&e Charlotte! :ue 0allait;il lui crireI Maotte tait (ien perple$e. Quand elle tait )ournaliste# elle avait t consulte pour une a00aire de ouistiti# de treize ta(le# de chatons nos# de pho:ues 0u%iti0s. Sa&ais pour une a00aire aussi %rave. *n vol de plans! Elle s'assit sa ta(le# essaa de se creuser la t
Chère 7adame Charl!tte, 112
Mao ottte s'arr
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+ans l'auto(us :ui la dposait l'entre de la rue des Trois;"apins# Maotte tait assez i&pressionne. G +ire :ue )e vais peut;inc ncen entt et uci ucile le tai taien entt ici# ici# ils ils auraient sJre&ent voulu &'acco&pa%ner. A 6ive 6ivern rnon on ils ils ne &e lais laissa saie ient nt )a&a )a&ais is acco acco&p &pli lir r toute seule une &ission prilleuse. +'ailleurs# )e ne crois pas :ue cette voleuse soit une voleuse... Est; ce :ue )e vais lui dire F G Pon)our# Charlotte H ou G Pon)our# &ada&e HI G ... Et puis# 6il(erte n'avait;elle pas dit :ue M&e Charlotte a un tic nerveu$# :u'elle cli%ne de l'il tout le te&psI /ourvu :ue )e ne &e &ette pas rire# elle croirait :ue )e &e &o:ue d'elle ce ne serait pas %entil... Co&&ent sont les &ains d'une voleuseI Tr?s %randes# pour prendre (eaucoup de choses la 0ois# ou toutes petites pour &ieu$ se %lisser partoutI... G Mais non# encore une 0ois# M&e Charlotte n'tait pas une voleuse... et pour:uoi pas une tourdie# :ui avait enlev les plans pour essuer les ta(les et ne savait plus ce :u'elle en avait 0aitI... Est;ce :ue les %randes personnes ont le droit d'
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Ce sont toutes ces :uestions :ue Maotte se posait )us:u'au &o&ent o8 elle descendit d'auto(us. G Pah! nous verrons (ien H# conclut; elle! a nei%e s'tait &ise to&(er t o&(er et 0aisait un tapis &oelleu$ sur le trottoir. -ine et poudreuse# elle chatouillait le petit nez de Maotte# :ui# pour un peu# aurait ri toute seule... Mais ce n'tait pas le &o&ent! 5l 0allait assez vite tourner droite et puis# apr?s le carre0our# carre0our# %auche. Maintenant# elle lon%eait la rue des Trois;"apins. Arrive devant le =# le cur (attant# elle s'arr
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MaotteI -allait pas vous dran%er pour &oi! &ar&onnait M&e Charlotte. >rai de vrai! S'aurais pas dJ vous crire! Et dire :ue vous venez par ce frette1 frette1' ! H Elle s'e00a,a pour laisser entrer Maotte dans une pi?ce :ui devait servir la 0ois de cha&(re et de cuisine. *ne ta(le en (ois (lanc# trois chaises# un troit (u00et# une co&&ode deu$ tiroirs# une penderie dans un ren0once&ent# un lit de 0er reco recouv uver ertt d' d'un unee co coto tonn nnad adee &arr &arron on co co&p &pos osai aien entt tout l'a&eu(le&ent de M&e Charlotte. "ur l'vier# restaient encore la casserole# l'assiette et la tasse ca0 du d)euner. G Quel dsordre!... ce n'est pas (on si%ne H# pensa Maotte# &ais elle ne pouvait plus s'en aller# &aintenant. Elle hsitait# cependant# :uand ses eu$ to&(?rent sur les &ains :ue M&e Charlo arlott ttee ten tenait ait cro croise ises# s# sur sur ses ses %en enou ou$$. Elle lle constata :ue M&e Charlotte avait des &ains co&&e celles de toutes les vieilles 0e&&es# ce :ui la rassura (eaucoup. G Oh! &ade&oiselle Maotte# si vous saviez ce :u'G ils H &e 0ont# reprit;elle# c'est une (curanterie2 H Maotte co&prit tout de suite :ue M&e Charlotte e&ploait encore de vieilles #.
3 Pa& e 2&o%. 6
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e$pressions canadiennes 0ran,aises et essaa de les retenir. G +'a(ord# c'tait l'a00aire de l'incendie# poursuivit;elle# los &essieurs &'ont :uestionne du mtin tin au #!uai !uairre. 5l 0allait :ue )e leur e$pli:ue co&&ent le 0eu avait pris. Se leur disais (ien tout ce :ue )e savais# &ais ils ne voulaient rien crère1' et pourtant# )e suis fiable> en0in# )'ai&e pas tro&per le &onde &onde.. Et de vrai# vrai# 0orc 0orcee d' d'ous #. +. . .
3 C&o%&e. . 3 A /% o ,e/t se 2%e&. 2%e&. 6 3 E/y5e9 a;a5e. 6 3 Hy,o&%te9 (5>ate.6
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voe ezz ce :ue )e veu$ direI a)outa;t;elle e cli%nant de l'il. Oui# oui! s'e&pressa de rpondre Maotte. Eh (en# les &onstres# poursuivit M&e Charlotte# ils sont venus deu$ chez &oi# un %rand &ai%re et un petit %ros# et )us:u' la brunante 1# ils ont 0ouill partout pour trouver ces plans. Ouais# c'est co&&e )e vous le dis# ils ont 0ouill... )us:ue dans &es che&ises de laine# &<&e :ue )'avais (en honte# parce :u'avec tout ,a# )'avais point encore eu le te&ps de les racco&&oder! racco&&oder! H Maotte avait pres:ue envie de rire# &ais elle se retint# ce n'tait pas non plus le &o&ent! G >ous &e croirez si vous voulez# &a petite 0ille# soupira la vieille 0e&&e# &ais avec toutes leurs histoires# )'en perds le &an%er et le dor&ir# )e 0ais &<&e plus &on &na%e# et tenez!... voil &a vaisselle de trois )ours. En0in# pour:uoi )'aurais vol ces plans# &oi Charlotte Coet :ui n'ai )a&ais vol une pin%le cheveu$... du te&ps :ue )'avais des cheveu$I /our sJr :ue )e vais en &ourir# de cette a00aire;l# a)outa; t;elle en s'essuant les eu$ Maotte tait &aintenant convaincue de l'innocence de M&e Charlotte# &ais elle ne savait :ue dire et :ue 0aire et restait l# l'il va%ue# la # .A "a to(05e / o/&. . 117
(ouche entrouverte# les (ras (allants# assistant dsole au dsespoir de la pauvre 0e&&e. G Mada&e Charlotte# dit;elle en0in# )e suis sJre :ue vous o >ous avez (eau
#. 3 I%. 6
deu$ )oue deu$ )ouess rid rides# es# ou ouvr vrit it prc prcip ipita ita&& &&en entt la porte en criant F G Au revoir# &ada&e Charlotte# )e vous ai&e (ien! H et disparut. disparut. Au &ilieu de la petite pi?ce# M&e Charlotte restait a(asourdie F G >rai alors# &au%ra;t;elle en haussant ses &ai%res paules# cette petite Maotte :u'on dit si intelli%ente# elle &e dit :u'elle &'ai&e (ien! "i c'est tout ce :u'elle a trouv pour &e tirer du ptrin!... H
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CHAPITRE I Où Mayotte 'y o(,&e ,"/s &%e SAMA5"# de tou toute sa vie# vie# Ma aootte tte ne s't s'tai aitt S trouve dans une situation aussi di00icile. "i elle racontai tait Caroline# 6il(erte ou +oroth :u'elle allait la recherche d'Al(ert# elle se 0erait poser toutes sortes de :uestions au$:uelles elle sera serait it cert certai aine ne&e &ent nt inca incapa pa(l (lee de rpo rpond ndre re.. "es "es soup,ons taient telle&ent va%ues! "i# au contraire# elle ne leur racontait pas :u'elle allait a la 121
rech recher erch chee d' d'Al Al(e (ert rt## elle elle passe assera rait it po pour ur un unee petite cachotti?re# ce :ui n'tait pas son %enre. Tout Tout co&pte 0ait# elle pr0rait encore passer pour une cachotti?re# plutôt :ue pour une vilaine 0ille :ui accuse un %ar,on d'un horri(le 0or0ait :u'il n'a pas co&&is. C'est donc d'un petit air d%a% :u'apr?s le d)euner# peine avale sa derni?re tranche d'oran%e# elle se leva# plia sa serviette# 0it se&(lant d'aller prendre un livre... et sortit sans sou00ler &ot de ses intentions. Elle attendit assez lon%te&ps lon%te&ps l'auto(us l'auto(us au coin de sa rue# sans avoir 0roid# car &aintenant elle tait ha(itue au cli&at. En0in il arriva elle &onta et s'assit. G +cid&ent# son%eait;elle en re%ardant tr?s intresse autour d'elle# ce vol de plans va &e 0aire voir tout le Canada en auto(us! /ourvu :ue )e ne sois pas en retard pour le dDner. H Ah!! si Mao Ah Maott ttee av avai aitt l'i& l'i&a% a%in inat atio ionn du petit etit Pertrand# elle inventerait tout un ro&an policier F Al(ert aurait vol les plans# les aurait vendus pour un pri$ 0a(uleu$ au che0 d'une redouta(le or%anisation int internation ionale. le... les inspecteurs sur%irai iraien ent# t# une (a (a%%arr arre s'en s'ensu suiv ivrrait# ait# un av avio ionn dcollerait dans la nuit# des &itraillettes crpiteraient... 122
Maotte sourit. Non! elle n'tait pas# co&&e Pertrand# un dtective en her(e. 'auto(us lon%eait &aintenant les vastes usines "icard et desservait l'a%%lo&ration ha(ite par une no&( no &(re reuuse po popu pula lati tion on de trav travai aill lleu eurs rs.. Mao Maott ttee avait (ien co&pris les e$plications du concier%e F pour se rendre chez le )eune Al(ert# Al(ert# il 0allait descendre au rond;point de l'Esprance et c'tait la troisi?&e &aison# dans la rue des Moulinets. Maotte sonna F une 0e&&e %rande et 0orte# au$ )oues re(ondies# au$ eu$ clairs et (ienveillants# et :ui sentait (on la lessive# vint lui ouvrir F G Pon)our# &ada&e# dit Maotte. Se suis Maotte et )e voudrais voir Al(ert. Al(ert. Pon)our# Pon)our# &a petite 0ille# rpondit l'e$cellente personne. Se vais vous le chercher# il est dans sa cha&(re# en train de 0aire ses devoirs. H Elle ne revint :u'au (out de :uel:ues instants et laissa lourde&ent reto&(er ses (ras. Elle se&(lait tr?s dcoura%e. [ G 5l est encore parti ! dit;elle dsole. Tout le te&ps il sort pour aller s'a&user avec ses copains. 5l sait pourtant :u'il a du travail 0aire# &ais il n'a aucune volont! Ah! :uelle responsa(ilit de le %arder!
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>ous n'
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de;l de (o:ueteau$ de sapins (lancs au$ (ranches pesantes# travers par une petite rivi?re %lace# il per&ettait au$ en0ants de 0aire des %lissades# du patin# et &<&e de la lu%e sur les &oindres &onticules. 'attention de Maotte 0ut attire aussitôt par une (ande de %a&ins :ui se livraient une 0or&ida(le (ataille de (oules de nei%e. +e te&ps autre# une des (oules venait s'craser sur un petit visa%e rou%e et e&&itou0l# pour la plus %rande )oie de tous les co&(attants. co&(attants. "oudain# l'un d'eu$ se dtacha de son %roupe et secoua la nei%e de ses paules en se tapotant.
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G -audrait tout de &<&e :ue )e &'en aille# dit; il &olle&ent# )'ai encore tous &es devoirs 0aire pour de&ain# et et )e ne les ai pas co&&encs! co&&encs! Oh! :uoi! 5l n' a rien :ui presse! lan,a un autre %ar,on. ; Tu n'as :u' dire :ue tu as t &alade et :ue tu n'as pas eu le te&ps de les 0aire! su%%ra su%%ra un %ran %randd %a %a&i &inn d' d'un unee do douz uzain ainee d' d'an ann nes es.. >oon ons# s# Al(ert# tu ne vas pas nous lVcher! Nous ne serions plus :ue cin: dans notre ca&p# et les autres seraient si$! Pon# (on! concda concda Al(ert# Al(ert# &oi# vous savez# )e ne de&ande :u' rester avec vous. S'ai&e &ieu$ &e (attre avec des (oules de nei%e :u'avec &es pro(l?&es sur les les ro(inets. H Tous les %ar,ons clat?rent de rire. Maotte s'tait approche du %roupe. Elle venait# sans aucun doute# d'entendre prononcer le no& d'G Al(ert H. Aurait rait;e ;ell llee la ch chan ance ce :ue cet cet Al(er l(ert; t;l l soit oit le 0a&eu$ Al(ert :u'elle cherchait# celui :ui n'avait pas voulu prendre un &i%nonnet# celui :u'5r&a# en col?re# avait un )our re)oint l sortie de l'cole# cet Al(ert :ue M&e Charlotte avait 0ait entrer dans l'atelier des architectes pour se chau00erI... chau00erI... Maotte s'approcha encore# re%arda (ien le %ar,on :ue ses
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ca&arades avaient appel Al(ert et# sans hsiter# le reconnut F il avait# dans un visa%e trop lon%# cet air trop dou$ et ces eu$ un peu (
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5l allait lui tourner le dos# indi00rent# &ou# d% %in in%a %annd# les les &ain ains dan anss les les po poch chees# :u :uan andd Maotte le retint par un pan de sa veste de cuir. G Non# non! ne t'en va pas# )e voudrais te parler. parler. Se n'ai rien te dire# 0it;il# et )'ai&e &ieu$ continuer la (ataille avec &es copains :ue de 0aire la causette avec une 0ille :ue )e n'ai )a&ais vue. "i# tu &'as d) vue# rpli:ua Maotte# :ue l'air ren0ro%n d'Al(ert e$asprait. Tu tais l'ar(re de Nol de &es parents. Co&&e tu voudras H# soupira Al(ert# Al(ert# et il se &it si00loter. es ca&arades# curieu$ de savoir ce :u'une 0illette inconnue au$ eu$ vi0s et au nez pointu pouvait vouloir leur a&i# s'taient approchs# et 0aisaient &aintenant cercle autour d'eu$. G >oil :ui va tout co&pli:uer# pensait Maotte. En pu(lic il n'avouera )a&ais rien. H Elle prit donc rsolu&ent rsolu&ent Al(ert Al(ert par le (ras et# co&&e il n'tait pas tr?s co&(ati0# il se laissa e&&ener dans une all lle o8 il n' avait aucun pro&eneur. pro&eneur. Maotte est directe et va tou)ours droit
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au (ut# c'est pour:uoi# sans autre pra&(ule# elle dit Al(ert F G Al(ert# o8 sont les plansI Quels plansI de&anda Al(ert# Al(ert# de son air un peu (
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de G %ri(ouilla%es H des plans :ui ont une si %rande i&portanceI 0it Maotte. Eh (ien# &aintenant# a)outa;t;elle# dis la vrit F c'est toi :ui les as pris# Al(ert... n'est;ce pasI H 55 hsita :uel:ues instants. Maotte (ouillait d'i&patience# &ais pour une 0ois elle sut attendre# car elle avait tr?s peur# si elle a)outait un seul &ot# :u'il ne prenne la 0uite. G Oui# c'est vrai! )e les ai pris# 0init;il par reconnaDtre. Qu'est;ce :ue ,a peut te 0aireI 5ls ne sont pas toi! ends;les;&oi# ends;les;&oi# Al(ert# Al(ert# ordonna;t;elle ordonna;t;elle en
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tapant du pied# rends;les;&oi tout de suite! Se ne les ai plus H# 0it;il avec un pVle sourire. Maotte sursauta. C'tait donc vrai! Al(ert les avait vols et vendus des espions# co&&e dans les ro&ans policiers! /ourtant# il n'avait vrai&ent pas l'air d'un %ars :ui 0aisait partie d'une (ande# de ces (andes :ui# dans les esterns# la tlvision# pillent les 0er&es et atta:uent les trains. G Et o8 sont;ils# ces plans# Al(ertI cria Maotte. C'est 5r&a :ui les a# dit;il le plus naturelle&ent du &onde. 5r&aI 0it Maotte a(asourdie# 5r&a! &ais pour:uoi les as;tu as;tu donns 5r&aI 5r&aI ; >oil# l# e$pli:ua;t;il# tout le te&ps# )e l'entendais dire F G Ah! si )e les tenais# ces &audits plans! H Alors# Alors# co&&e )e savais :ue ,a lui 0erait plaisir de les avoir# avoir# )e les ai pris# l'autre soir# soir# dans l'atelier des architectes# et )e les lui ai donns! Qu'est;ce :u'elle en a 0aitI de&anda Maotte :ui s'tran%lait. Ma 0oi# )e n'en sais rien du tout! 0it Al(ert Al(ert avec un %este vasi0. Oh! l l! &ur&ura Maotte# pourvu :u'elle ne les ait pas dtruits! H
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5l n' avait pas une &inute perdre. Mô&e en se dp
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CHAPITRE Où Mayotte a /e et&e!/e 5(o/!ate MAYOTTE arriva tout essou00le. Non# vrai&ent# elle ne s'attendait pas se rendre au)ourd'hui chez 5r&a! Qu'allait;elle apprendreI Et si c'tait :uel:ue chose de tout 0ait vilain# devrait; elle prvenir la policeI /eut;on &ettre une 0ille en prison :uand c'est le %ar,on :ui a &al a%iI Que penseraient >incent incent et ucile s'ils savaient dans :uelle terri(le a00aire se lan,ait leur petite cousineI Mais ne 0allait;il pas tout pri$ 133
3 1ne "entille petite amie 2%i ient 3aire rire tre 3ille 4 . 13
aller d'a(ord au secours de la pauvre M&e CharlotteI Maotte s'appr
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>ous n'avez pas essa de lui de&ander si elle n'a pas eu un petit cha%rin# une 0rae euurI :uestionna le docteur. Se le lui ai de&and# docteur# dit triste&ent M. Carnaud# &ais elle ne &'a pas rpondu. "i vous saviez co&&e elle est ren0er&e! Ah! :uand sa pauvre &a&an tait l# tout tait telle&ent si&ple! a petite lui aurait 0ait des con0idences!... Pien sJr... un papa# ,a ne sait pas parler une %a&ine. Se crois :ue# pour l'instant# ce :u'il lui 0audrait# c'est surtout de la distraction# conseilla le doct do cteu eurr. Elle Elle do doit it (ien (ien av avoi oirr de (o (onn nnes es pe peti tite tess ca&arades! Allons# conclut;il d'une voi$ rcon rcon0or 0ortan tante# te# ne vou vouss tour&e tour&ente ntezz pas. pas. Se reviendrai voir 5r&a sa&edi. Esprons :ue# d'ici l# elle ira &ieu$. H Co&&e &&e le docteu cteurr 0ran anch chis issa sait it la porte rte en serrant la &ain de M. Carnaud# il se trouva 0ace 0ace avec Maotte :ui# sans le vouloir# avait tout entendu. G Tenez! s'cria;t;il avec (onho&ie# co&&e )e vous le disais l'instant# voil le &eilleur des re&?des F une %entille petite a&ie :ui vient rire avec votre 0ille! H /uis il &onta dans son auto et partit pour une autre visite.
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Avec des eu$ pleins d'espoir# M. Carnaud avait re%ard le docteur s'loi%ner# puis# en reconnaissant Maotte# il s'panouit F G Ah! Maotte# s'cria;t;il )oeuse&ent# :ue c'est %entil de venir voir 5r&a! >ous saviez :u'elle tait &alade# n'est;ce pasI Euh!... Non# &onsieur Carnaud# avoua Maotte# )e ne savais pas! Entrez# entrez! dit;il en la prenant par la &ain. "a cha&(re est l. Se vais aller la prvenir et vous irez lui dire (on)our! H Maotte attendit dans l'anticha&(re. Elle entendait M. Carnaud parler# parler# puis elle le vit revenir. ente&ent il secouait la t
5l ne 0allait pas (ien lon%te&ps Maotte pour prendre une dcision. Elle Ell e avait co&pris tout de suite :u'elle avait une &ission re&plir# non seule&ent l'%ard de la pauvre M&e Charlotte# &ais aussi l'%ard de ce papa dse&par et &<&e... de cette &strieuse petite 5r&a. Non# elle ne s'en irait pas! Elle ne renoncerait pas ra&ener le (onheur autour d'elle# elle irait )us:u'au (out... co&&e tou)ours. G Mon onsi sieeur Carn Carnaaud ud## dit; dit;el elle le rso rsolu lu& &ent# nt# vous pourriez tr?s (ien aller 0aire ce :ue vous avez 0aire# &oi# )e resterais aupr?s d'5r&a... et )e suis sJre# sJre# sJre# d'avoir la 0in... un (on rsultat. Se vous en donne &a parole de... de... de... Maotte! H 55 avait tant d'intelli%ence dans son re%ard# tant d'assurance d'assurance dans sa voi$ et de (ont dans son sourire# :ue M. Carnaud se laissa convaincre. En soupirant# il caressa les cheveu$ de la 0illette. G Eh (ien# )e vous la con0ie pendant :uel:ues inst instan ants ts## dit; dit;il il.. Ah! si seul seule& e&en entt vo vous us po pouv uvie iezz dcouvrir ce :u'elle a! H a cha&(re d'5r&a tait claire et co:uette. a lar%e 0en
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verts et ross. "ur son lit# recouvert du &<&e tissu# 5r&a tait couche en chien de 0usil# le visa%e en0onc dans son coude repli. Elle avait certaine&ent entendu la porte s'ouvrir# &ais &ais 0aisait se&(lant de dor&ir pro0ond&ent. G Pon)ou )our# 5r&a! dit dit Maott otte. C'est &oi# oi# Maotte# )e ne te dran%e pasI H Co&&e elle s' attendait# elle n'o(tint aucune rponse. G Ton papa est all 0aire des courses. >eu$;tu :ue nous parlions# toutes les deu$I H Mais 5r&a se taisait tou)ours. G Pon# pensa Maotte# )e saurai (ien la tirer de son silence o(stin. H Aussi reprit;elle sans autre pra&(ule# avec sa 0ranchise ha(ituelle F G Se viens# 5r&a# parce :ue )'ai vu Al(ert tout l'heure. 5l &'a dit :ue c'est toi :ui as les plans. H Co&&e &ue par un ressort# 5r&a s'tait redresse et re%ardait Maotte avec arro%ance. G +e :uoi te &
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Et pour:uoi doncI rpondit viole&&ent 5r&a. /arce :ue# ta ta place# c'est la pauvre M&e Charlotte :ui est interro%e tous les )ours! On 0ouille chez elle partout# partout# pour les trouver# et on ne les trouve pas# naturelle&ent! Mais elle en est &alade# M&e Charlotte# &alade# G pour de vrai H# elle va peut;
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&od odeerne# ave vecc tou toutes sor sortes de &achine ness per0ectionnesI Se vais t'e$pli:uer# (al(utia 5r&a :ui pleurait &aintenant chaudes lar&es F )'entendais dire par (eaucoup de %ens :ue ces plans seraient la cause de tous nos &alheurs... :ue cha:ue &achine allait enlever le travail di$ ho&&es... :ue tout se 0erait (ientôt auto&ati:ue&ent... :ue &<&e To&&# le chien de %arde de l'usine# serait re&plac par des avertisseurs lectri:ues... :ue c'tait le pro%r?s et :u'on ne pouvait pas l'e&p
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disais G ces &audits plans H# et pour:uoi tu dtestais tous ceu$ :ui travaillaient. Se savais (ien :ue tu devais cacher un %ros cha%rin# &ais pour:uoi ne nous en as;tu pas parlI Nous t'aurions rassure# 5r&a. Tu te tro&pais# ces &achines ne seront pas des enne&ies# au contraire! 5l paraDt paraDt :u'e :u'elles lles rendro rendront nt d'i&&en d'i&&enses ses service servicess et :ue ton papa saura par0aite&ent les 0aire &archer. Et vous resterez tou)ours "aint;i%o(ert et vous %arderez votre )olie &aison :ue ta &a&an ai&ait tant! H /our la pre&i?re 0ois depuis lon%te&ps# 5r&a# travers ses lar&es# eut un 0ai(le sourire. G Maotte# &ur&ura;t;elle# co&&e tu es (onne! Alors# Alors# tu es sJre :ue nous ne partirons pasI Oh! )e &e sens d) soula%e# &ais tu sais# &aintenant# )'ai honte. /ersonne ne voudra &e voir apr?s ce :ue )'ai 0ait. Tes parents ne &'inviteront plus# plus )a&ais! Qu'est;ce Qu'est;ce :ue )e vais devenirI devenirI H e dsespoir d'5r&a tait vrai&ent &ouvant. Maotte l'e&(rassa# puis s'assit en 0ace d'elle et %enti&ent lui prit la &ain F G Mais# 5r&a# tu vas tout si&ple&ent redevenir heureuse et %aie... et... tu ne te 0eras plus un &auvais san% terri(le... sans raison#
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a)outa;t;elle en riant. Et puis# tu sais# tu devrais un )our essaer d'e$pli:uer Al(ert :ue# &<&e pour des a&is# on ne doit pas 0aire n'i&porte :uoi. Oui# Maotte# )e te te pro&ets d'essaer H# H# dit 5r&a. /auvre 5r&a! Elle avait encore les eu$ %on0ls d'avoir tant pleur# des )oues cra&oisies# des cheveu$ tout dpei%ns. En0in# en se &ouchant# elle se leva# dplia son dessus de lit# souleva le &atelas et tendit Maotte... les plans! G Tiens# dit;elle# les voil. H Mais )uste ce &o&ent &o&ent## une porte porte s'ouv s'ouvrai rait#t# M. Carnau Carnaudd venait venait d'ent d' entrer rer## vo voai aitt sa 0ille (oule (oulever verse se re&et re&ettre tre les plans Maotte et soudain... soudain... co&prenait! G Alors# c'tait toi! H s'cria;t;il en s'avan,ant sur elle# la &ain leve. Maotte n'eut :ue le te&ps de se prcipiter et de s'accrocher son (ras F G No Non# n# no non! n! &ons &onsie ieur ur Carn Carnau aud# d# lais laisse sez; z;la la!! supplia;t;elle. Ce n'est pas sa 0aute# )e vais tout vous dire! H
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CHAPITRE I Où Mayotte e !a ,as où e""e !e/t M CANA*+ avait cout les e$plications de Maotte avec (eaucoup d'&otion. +'a(ord il avait eu l'air 0urieu$# outr# indi%n puis# peu peu# il avait paru pro0ond&ent tonn en0in il se&(lait &aintenant plus &alheureu$ encore :ue sa 0ille. 5l la re%arda avec une pro0onde tristesse. G Ma pauvre en0ant# dit;il# co&&e tu as dJ te tour&enter pour en arriver co&&ettre 1
une pareille sottise! Et dire :ue )e ne &e doutais de rien! Mais nous reparlerons de tout cela un peu plus tard. +'a(ord# )e veu$ re&ercier Maotte. Elle seule pouvait ouvrir ce petit cur... 0er& dou(le tour# a)outa;t;il en serrant tendre&ent sa 0ille contre lui# et puis )e voudrais aller tout de suite &'e$cuser aupr?s de M. 6aillard et de M. Xoodorth. 5ls ont eu tant d'in:uitude! de dran%e&ents! H Maotte# :ui avait r0lchi :uel:ues instants# avait une autre proposition 0aire F G Ecoutez# &onsieur Carnaud# )e crois :u'il vaudrait &ieu$ :ue vous restiez un peu aupr?s d'5r&a :ui vient d'
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/ourvu :ue )e n'en perde pas en route! H En e00et# les plans taient (ien lon%s et (ien lar%es pour ous avez raison# &onsieur Carnaud# ce sera (eaucoup &ieu$. H Elle se sauvait &aintenant avec le %ros rouleau :u'elle elle ten tenait# ait# )alo )alouuse& se&en ent# t# co conntre tre elle elle.. G Mes parents doivent co&&encer s'in:uiter# s'in:uiter# pensait; elle en courant. Sa&ais )e ne suis rentre si tard# et si )e cours trop vite sur le sol %lac... patatras! 5l 0audrait tout de &<&e :ue )'attrape &on auto(us la station du rond;point de l'Esprance# ce n'est plus tr?s loin! e voil :ui arrive )uste&ent! 5l s'arr
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prcieu$ rouleau :ui allait devenir une &erveilleuse surprise. "i seule&ent elle pouvait prendre un ta$i! Mais d'a(ord# il n'en passait :ue rare&ent et# autre di00icult# elle n'avait en poche :u'un peu de petite &onnaie! Pah! :u' cela ne tienne! "es parents paieraient ce :ui serait &ar:u au co&pteur :uand elle arriverait la &aison. Ce n'tait cer certaine ine&ent pas au)ourd'hui :u'ils la %ronderaient! /ar (onh nheu eurr# un ta$ ta$i vide ide pa pass ssai ait. t. Ma aootte tte l'appela# s'lan,a# et voil :u'au &o&ent de &onter elle prouvait une petite %incent >incent et ucile la trouveraient peut;
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5l n'est pas l non plus H# rpondit rpondit Maotte. e chau00eur 0ron,a des sourcils soup,onneu$ F il venait d'apercevoir un (ien tran%e rouleau sous le (ras de la 0illette. G Et ,a# :u'est;ce :ue c'estI 0it;il d'un ton sv?re. aI C'est &oi# dit Maotte en serrant instinctive&ent contre elle ses prcieu$ plans. Pon# dit le chau00eur# chau00eur# &ontez! En route! H G Ou0! pensait Maotte en s'installant sur la con0orta(le (an:uette de l'auto# voil une )ourne (ien re&plie! Qu'est;ce :ue )e vais dire en arrivantI G /apa! Ma&an! Caroline! G 6il(erte! Pertrand! >oil les plans! H Alors# ils &'e&(rasseront tr?s 0ort. /ourvu :ue Pertrand n'en pro0ite pas pour &e 0aire une prise de )udo! Et puis# ils tlphoneront tout de suite au$ Xoodorth. Oh! l l! Ce :u'ils seront heureu$! 5ls viendront sJre&ent passer la soire pour entendre le rcit dtaill de &a dcouverte. +oroth dira F G Oh! c'est marell!u#, &a ch?re H et Barold re% e%ar arddera era Carol arolin inee av avec ec des e euu$ enco corre plu plus (leus! 5l 0audra (ien :ue )e leur e$pli:ue :u'Al(ert ne savait pas ce :u'il
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0aisait et :u'5r&a n'est pas une &auvaise petite 0ille. H Tandis :ue Maotte se reprsentait la sc?ne )oeuse :ui allait se drouler son retour la &aison# l'auto &archait vive allure. Cependant# Maotte venait de s'apercevoir :u'elle ne reconnaissait pas le parcours suivi tout l'heure par l'auto(us. e chau00eur ne se tro&pait;il pasI G Monsieur le chau00eur# de&anda;t;e t;elle ti&ide&ent Kcar une petite 0ille polie ne doit pas supposer :u'une %rande personne puisse se tro&perL# vous avez (ien co&pris &on adresse# n'est;ce pasI Ouais# ouais! 0it le chau00eur chau00eur d'un ton (ourru )e sais ce :ue )'ai 0aire. H G 55 n'est pas ai&a(le# pensa Maotte# pourtant )e ne voulais pas le ve$er en lui posant cette :uestion. H Mais (ientôt# en re%ardant par la 0en
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>oil# dit le chau00eur# nous so&&es arrivs# descendez# la %a&ine! Mais... ce n'est pas l :ue )e vous de&andais de nie conduire! (al(utia Maotte. Tiens! Tiens! par(leu! ricana le chau00eur chau00eur.. O8 so&&es;nous# &onsieur le chau00eurI chau00eurI de&anda;t;elle d'une voi$ tran%le. Au co&&issariat co&&issariat de police# &a )olie. Allez! Allez! Entrez# dit;il en la prenant par le (ras et en lui ouvrant la porte. Au co&&issariat de policeI cria Maotte pouvante. Ce n'est pas possi(le! /our:uoiI Se veu$ &'en aller! ; Allons# Allons# pas d'histoire! H dit le chau00eur chau00eur.. Et Maotte# stup0aite# re%arda autour d'elle. Elle se trouvait dans une %rande pi?ce (ien claire o8 se tenaient des a%ents# les uns de(out# les autres assis des ta(les. Tous ces ho&&es la dvisa%eaient avec une vidente curiosit. G Pon)our# &essieurs# dit le chau00eur# )e vous a&?ne une )eune personne :ui &e paraDt des plus suspectes. e%ardez ce :u'elle tient sous le (ras. H Et ce disant# il se 0rottait les &ains de satis0action. G Qu'est;ce :u'elle tientI de&anda un 5
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des a%ents :ui ne co&prenait pas du tout. Eh (ien# vous ne voez pas ce %ros rouleauI prcisa le chau00eur# ,a ne vous dit rien# ,aI ; C'est C'est un rouleau rouleau de de papier papier peint# peint# 0it un autre a%ent en haussant les paules. Ah Ah!! ouich! un drôle de papier peint! s'cria le chau00eur. Moi# )e &ettrais &a tous direz au co&&issaire ce :ue vous avez dire. ; Alors# Alors# vous croez :ue ce serait les plans des usines "icardI 0it le deu$i?&e a%ent# :ui to&(ait des nues. a# alors! Eh (ien# &on %ros# 0it le pre&ier a%ent# vous seriez iez un rude veinard parce que... hein... vous vo us en touch toucheri eriez ez une (ell (ellee pri&e! pri&e! Pon# Pon# )e vais vais prvenir le patron :ui est côt# dans son (ureau# on va voir ,a! H +ans son (ureau# un ho&&e sec et &ai%riot# au visa%e an%uleu$# la &oustache raide et courte# tait plon% dans un dossier. En entendant 0rapper# il eut un %este d'i&patience.
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G Mons Monsie ieur ur le co co&& &&is issa sair ire# e# dit dit le pre& pre&ie ierr; a%ent# il a l un chau00eur de ta$i :ui prtend avoir trouv les plans des usines "icard. 5l a&?ne aussi la voleuse c'est une 0ille (rune avec un nez pointu :ui 0ait sans doute partie d'une (ande de )eunes &al0aiteurs Ah (ien! (ien! 0it le co&&issaire en 0er&ant aussit sitôt son dossier. -aites entrer le chau00eur chau00eur et la 0ille. H e chau00eur avec un sourire panoui pntra dans le (ureau du co&&issaire. Maotte# pousse par un a%ent# rsistait# s'arc;(outait# essaait de 0aire des crocs;en; 12
)a&(e l'a%ent :ui tre&(lait pour ses chevilles. G Mais# &onsieur le co&&issaire# hurlait;elle# puis:ue )e vous vous dis :ue )e suis Maotte!... Maotte!... Maotte ou pas Maotte# taisez;vous# dit le co&&issair co&&issaire. e. +'a(ord# +'a(ord# Maotte# Maotte# ce n'est n'est pas un no&. Tout le &onde &'appelle &'appelle co&&e ,a! Tout le &onde! Tout le &onde! rpta le co&&i o&&iss ssai aire re## ce n' n'es estt pas du (ien (ien )oli )oli &on ondde# pro(a(le&ent! H /uis# se tournant vers le chau00eur F G >os no prno&s# V%e# do&icileI /lantechou$# A&de# A&de# :uarante;huit ans# # i&passe de la -ourchette. Se vous coute# dit dit le co&&issaire. >oil# co&&en,a le chau00eur# chau00eur# tr?s 0ier de se sentir en ce &o&ent un personna%e i&portant# )e roulais# vide# esprant trouver un client# :uand )'ai entendu :u'on &'appelait F G /stt! /stt! H Se &e suis retourn et )'ai vu cette 0ille :ui courait# :ui courait... co&&e si elle tait poursuivie... Naturelle&ent# )e courais! lan,a Maotte# )e voulais attraper le ta$i :ui passait# )e venais de &an:uer &on auto(us. Elle avait les )oues rou%es# rou%es# l'air tra:u# 13
et c'est peine si )'ai co&pris l'adresse :u'elle &e donnait telle&ent elle (redouillait. Ma 0oi# )e l'ai laisse &onter# ,a ne &e plaisait pas trop# &ais il 0aut (ien travailler! *ne cliente# c'est une cliente# pas vrai# &onsieur &onsieur le co&&issaireI Certaine&ent# opina le co&&issaire# continuez! ; Et puis# en route# )e &e suis dit F G Tout de &<&e# :u'est;ce :ue c'est :u'une G %a&ine :ui da&(ule# c't'heure# toute G seule# dans le :uartier des usines# avec un drôle de rouleau sous le (rasI C'est tout de &<&e louche... H Co&&e )'avais lu dans Le Sinal de SaintRi!bert :u'il avait une %rosse pri&e pour :ui retrouverait les plans H... vous co&prenez# &onsieur le co&&issaire#... &on san% n'a 0ait 0ait :u'un tour... tour... et en douce H# )e vous l'ai a&ene. +ans &on ide# &onsieur le co&&issaire# c'est (ien les plans et pas autre chose. Naturelle&ent :ue ce sont les plans# hurla Maotte en trpi%nant# )e vais vous e$pli:uer... Ma petite 0ille# interro&pit interro&pit le co&&issaire# )e vous interro%erai :uand vous serez un peu cal&e cal&e.. /our /our l'instan l'instant#t# )e vous vous conseil conseille le de vous vous tenir (ien tran:uille. Allez! a)outa;t;il en s'adressant l'a%ent# d'a(ord# prenez ce rouleau# et puis 0aites;la passer dans la pi?ce côt... Et
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&0iez;vous! Ces petites dia(lesses;l ont le %nie de l'escapade. H Maotte eut (eau se d(attre encore une 0ois# elle n'tait dcid&ent pas la plus 0orte. G Nous allons d'a(ord nous occuper de ce roul roulea eau# u# dit dit le co co&& &&is issa sair ire# e# en ensu suit itee no nous us no nous us occuperons de la 0ille. H Tandis :u'il cherchait partout des ciseau$ pour couper la 0icelle# Maotte# dans son rduit# tait au co&(le de la col?re. G Ouvrez;&oi! criait;elle en donnant des coups 0urieu$ dans la porte. Ecoutez donc ce :ue )e veu$ vous dire... C'est terri(le# c't'V%e;l! soupira un des a%ents. Oh! tous les V%es# a)outa un autre a%ent d'une voi$ so&(re. Chez nous# c'est notre aDne :ui nous en 0ait voir de toutes les couleurs. Avec ,a :ue ,a &ent co&&e ,a respire H# renchrit le troisi?&e a%ent. Cep epen enda dant nt## le co co&& &&is issa sair ire# e# :u :uii av avai aitt en en0i 0inn trouv des ciseau$# coupait la 0icelle# dpliait le rouleau et sur son (ureau talait... les plans! G C'est (ien ,a! %lan# de# ;#ine# Sicard. Pravo! &on vieu$# dit;il en serrant la &ain du chau ch au000eu eurr. >oil il un (o (onn rep repra ra%e %e.. Toutes utes &es &es 0licitations! 1
BeinI si )'ai du 0lair! trio&phait le chau00eur chau00eur dont les %rosses &oustaches noires tressautaient d'all%resse. Eh (ien )e peu$ dire :ue )e n'ai pas perdu &a )ourne! )ourne! H "ans plus tarder# le co&&issaire s'assit son (ureau devant le tlphone# 0or&a le nu&ro# et d'une voi$ claironnante annon,a au directeur des usines "icard cette sensationnelle nouvelle. G Mais oui# &onsieur le directeur# a00ir&ait;il# il n' a aucun doute# les plans sont l# sur &on (ureau... &ais non# &onsieur le directeur# directeur# c'est un chau00eur de ta$i :ui vient de &e les re&ettre l'instant... naturelle&ent# &onsieur le directeur# )e n'ai pas encore tous les dtails... Pien# &onsieur le dire irecteu cteurr# vo vouus nous env nvooe ezz i&& i&&d diiate& ate&en entt :uel:u'un... C'est par0ait... Se vous salue# &onsieur le directeur. H "ans vouloir le laisser paraDtre# le co&&issaire e$ultait F il tait le pre&ier avoir annonc la direction des usines "icard :ue les 0a&eu$ plans taient retrouvs et c'tait #!n co&&issariat :ue le chau00eur les avait aussitôt apports. Ah ah! tous ses coll?%ues allaient l'envier. "on no& serait dans Le Sinal de SaintRi!bert. /eut;
+'un coup d'il rapide# le co&&issaire vri0ia son costu&e# ses &anchettes# ra)usta sa cravate et attendit en croisant les )a&(es# &ais (ientôt il se prcipitait car il venait d'entendre# dans la rue# cla:uer une porti?re d'auto. *n &onsieur s'tait en%ou00r en%ou00r dans le co&&issariat. G Ponsoir# &onsieur le co&&issaire# dit ce dernier# la direction des usines "icard &'a char% d'identi0ier les plans :ui vous ont t re&is. /ar0aite&ent# &onsieur# &onsieur# dit le co&&issaire en se ren%or%eant# si vous vouiez &e suivre. H Oui# c'taient les plans! les 0a&eu$ plans :ui avaient disparu dans des conditions si &strieuses! Quelle chance inespre de les avoir ainsi rcuprs! G >oil A&de /lantechou$# le chau00eur :ui vient de les rapporter# annon,a avec e&phase le co&&issaire. 5l 0aut dire :u'il a 0ait preuve d'une perspicacit au;dessus de tout lo%e... et voil la voleuse. Ah! &onsieur# la )eunesse d'au)ourd'hui est (ien dvoe! H Et il ouvrit la porte 0er&e cle0... G Maotte! /apa! H Maotte avait (ondi et# en clatant de rire# se )etait dans les (ras de de son p?re# tout (ahi. (ahi.
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G Mais :u'est;ce :ue tu 0ais ici# &a chrieI H dit;il en clatant de rire son tour. tour. En :u :uel el:u :ues es &ots &ots## Mao Maott ttee raco racont ntaa :u :u'e 'ell llee avait retrouv les plans et :ue le chau00eur :ui devait la ra&ener la &aison# en voant le %ros rouleau :u'elle tenait sous le (ras# l'avait a&ene au co&&issariat F il l'avait prise pour la voleuse. Alors# ce 0ut un 0ou rire %nral... %nral... pas tout 0ait. 5l 0aut (ien dire :ue le co&&issaire tait assez penaud... Adieu# son portrait dans Le Sinal de Sain Saint tRi Ri! !be bert rt 2 Quant au chau00eur... il tait terri(le&ent d,u F adieu la pri&e &a%ni0i:ue! e p?re de Maotte Maotte s'en aper,ut. G Allons# &on a&i# lui dit;il avec cordialit# vous ne perdrez pas tout F venez de&ain &atin di$ heures au$ usines "icard et de&andez voir M. 6aill aillar ard# d# in% in%ni nieu eurr en ch che0 e0.. >ous av avez ez tout tout de &<&e 0ait preuve de (eaucoup d'initiative. Et puis# il 0audra :ue tu lui r?%les sa course# papa! H a)outa Maotte :ui n'tait dcid&ent pas rancuni?re. +ans l'auto :ui les ra&enait la &aison# Ma aot otte te raco racont ntai ait. t..... raco racont ntai ait. t..... raco racont ntai ait. t. Elle Elle donnait &aintenant son papa tous les dtails sur ses d&arches aupr?s de la pauvre M&e Charlotte# de ce (
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G Ma chrie# dit M. 6aillard d'une voi$ tendre# %rVce toi# ce soir# nous serons tous (ien heureu$! Tu es vrai&ent une (onne petite 0ille. H Maotte tait dans la )oie# &ais soudain elle devint toute srieuse# pres:ue %rave F elle croait entendre encore une petite voi$ san%lotante &ur&urer F G Tes parents ne &'inviteront plus# plus )a&ais! H G Ecoute# papa# dit;elle# )e voudrais :ue tu &e 0asses une pro&esse. H
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CHAPITRE II Où Mayotte a eo&e /e %5e o&%;%a"e M. 6A5A+ a pro&is F il pardonnera 5r&a. /auvre 5r&a :ui avait cru :u'elle serait o(li%e de :uitter sa ch?re &aison si son p?re n'avait plus de travail! G Alors# papa# insista Maotte# tu &e pro&ets :ue tu ne la %ronderas pas :uand tu la reverrasI Mais non# &a &a chrie# a00ir&a a00ir&a M. 6aillard.
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Et &a&an l'invitera encore :uand elle donnera des %oJters d'en0antsI Mais oui# &a chrie. chrie. Oh! &erci# papa! H s'cria Maotte en e&(rassant son p?re# puis# aussitôt# elle a)outa F G Tu sais# papa# il a une chose :ui &e 0erait un %rand# un tr?s %rand plaisir. Quoi doncI 0it 0it M. 6aillard. Eh (ien# ce serait... :ue tu envoies un ar(re 5r&a. H M. 6aillard to&(ait des nues. +cid&ent# il ne pourrait )a&ais prvoir ce :ui passait dans cette petite toil un )eune ar(re# petite G 5r&a# :ui %randira en &<&e &<&e te&p te&pss :u :uee G vo vous us da dans ns le )ardi )ardinn de votre tre ch ch?r ?ree G &a& &a&an an.. H C'est est (ie (ienn ce ce :u :ue tu tu voudrais# n'est;ce pasI 11
E$acte&ent H# e$plosa e$plosa Maotte. M. 6aillard# aussitôt# donna deu$ dollars Maotte :ui# sans plus tarder# se char%ea d'acheter le )eune ar(re. +?s le lende&ain# elle recevait un )oeu$ coup de tlphone. G Que )e suis contente# Maotte! disait 5r&a. Qu'il est (eau ce )eune sapin! >eu$;tu :ue nous le plantions ense&(leI S'ai trouv un endroit# pr?s de la &aison# (ien l'a(ri# l o8 le sol n'est pas %el. Oh oui! s'cria Maotte# ce sera tr?s a&usant. Et tu sais# a)outa 5r&a# )e vais de&ander Al(ert de venir nous aider. C'est dur pour des 0illes de creuser un %rand trou... et puis ,a lui apprendra 0aire :uel:ue chose de (on et d'utile. Pravo# 5r&a! Alors# Alors# de&ain. H Quand Maotte arriva le lende&ain# elle trouva Al(ert piochant avec (eaucoup d'ner%ie. d'ner%ie. 5l se&(lait &<&e prendre un vrai plaisir ce rude travail. /lant lanter er un ar( ar(re# c' c'es estt trav travai aill ller er e&( e&(elli ellir r l'avenir# l'avenir# &ais... :uelle opration dlicate! G Attention# Al(ert! 5l penche par l# corri%eait 5r&a# redresse;le encore! encore un peu! Ah! &aintenant il penche %auche H# recti0iait Maotte. En0in :uand il ne pencha plus# ni droite ni %auche# le trou 0ut re(ouch et la terre (ien tasse 12
au pied. Alors les en0ants s'e$tasi?rent sur le (el e00et :u'il produisait. Quand# la 0in de l'hiver# le sol se d(arrasserait des derni?res nei%es et :ue# (rus:ue&ent# en :uel:ues )ours# le printe&ps canadien# chaud et hu&ide# claterait# le petit sapin s'enracinerait pro0ond&ent et 0erait# au (out de cha:ue (ranche# une )olie petite pousse vert pVle. G Maintenant# )e &e sauve! H dit Maotte# tou)ours vive co&&e un cureuil. Elle prit con% d'5r&a# d'Al(ert... du petit ar(re aussi# et rentra la &aison o8 6il(erte et Pertrand l'attendaient avec une visi(le i&patience. G Maotte# Maotte! lan,a 6il(erte# ton papa revient de l'usine. 5l paraDt :u'il a du nouveau pour toi! /our &oiI 0it Maotte dont le nez pointu se dressait de curiosit. Se ne vois pas ce :ue ,a peut (ien
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Pon)our# Pon)our# &on chou# dit Caroline :ui venait d'entrer# nous venons pour... pour... la chose! H Elle e&(rassa Maotte d'un air la 0ois )oeu$ et plein de &st?re et alla s'asseoir. /uis +oroth arrivait son tour et donnait Maotte une a&icale poi%ne de &ain G Bello! Maotte# )e suis (ien contente pour vous# c'est marell!u#. H En0in M&e 6aillard# tenant -ran,ois dans ses (ras# venait %ale&ent assister cette tonnante runion et lan,ait sa 0ille un petit coup d'il plein de tendresse. G Allons Allons (on! :u'est;ce :ui se passeI pensait
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Maotte. 5ls sont tous dans le secret et &oi )e ne sais rien. Ce n'est pas )uste! H Mais# ce &o&ent# M. 6aillard ouvrit la porte. En se carrant dans le 0auteuil de son (ureau# il avait son e$pression solennelle des %rands )ours. G >oil# dit;il# )e viens de voir M. +es)ardins# le directeur des usines "icard# et nous avons eu une intressante conversation. +'a(ord# il &'a dit :u'il avait co&pris# %rVce l'heureuse intervention de Maotte# :ue la %rosse sottise co&&ise par 5r&a n'tait# en :uel:ue sorte# :ue le re0let du &contente&ent et de l'in:uitude des ouvriers. 5l &'a char% de les convo:uer dans le plus (re0 dlai et de leu leur adresser :uel:u l:ues paroles pour les rassurer. Se leur e$pli:uerai donc :ue de nouveau$ e&plois ont t crs pour tous ceu$ :ue nos &achines ultra;&odernes pourraient priver de leur travail ha(ituel. Se leur 0erai co&prendre %ale&ent :ue leur e$istence sera (eaucoup plus a%ra(le dans une usine attraante et 0leurie# dans des ateliers vastes et ars. 5ls auront aussi plus de loisirs. H G Oh! ,a c'est (ien# pensait Maotte# )e suis contente. H G Et puis# reprit M. 6aillard :ui n'avait plus &aintenant son air solennel# )e suis char%# Maotte# de te re&ettre ceci. H 1
5l se leva. A la &ain# il tenait :uel:ue chose :u'il prsenta sa 0ille avec un sourire a&us. G Qu'est;ce :ue c'est :ue ,aI s'cria Maotte tr?s d,ue en prenant ce :ue son p?re lui donnait... *n (out de papierI Ce (out de papier est un ch?:ue# &a petite 0ille# dit M. 6aillard# il reprsente la pri&e de 29 dollars. ; QuoiI &oiI )'ai %a%n la pri&eI Oui# naturelle&ent# 0it M. 6aillard# puis:ue c'est toi :ui as rapport les plans. a direction est donc tr?s heureuse de te l'attri(uer avec ses plus sinc?res 0licitations. Ah Ah!! ,a# par e$e&ple! &ur&urait Maotte :ui to&(ait des nues. *n ch?:ue de 29 dollars! Se vais aller le toucher pour toi# a)outa M. 6aillard# puis:u'une petite 0ille ne peut pas toucher un ch?:ue# et )e te re&ettrai la (elle so&&e :u'il reprsente. H Alors# dans le G vivoir H# chacun applaudit en criant F G >iv >ivee Maotte! H &<&e M&e 6aillard :ui ten tenait ait -ran -ran,o ,ois is sur sur ses %en enoou$ lui lui 0aisa aisait it 0air aire (ravo avec ses petites petites &ains. Mais# co&&e tou)ours# Maotte ne ra%issait pas du tout co&&e co&&e ses parents et a&is avaient avaient
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3 $e nen e%5 ,as9 )e cette prime 69 criait-elle en tapant )% pie),
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suppos. 5ls croaient tous :ue Maotte allait sauter en l'air et pousser des cris de )oie. Eh (ien# pas du tout! Elle se leva# rou%e# les eu$ (rillants# le nez pointu# les poin%s sur les hanches. G Se n'en veu$ pas# de cette pri&e# criait;elle en tapant du pied# )e n'en veu$ pas du tout! Qu'est;ce :ue )e 0erais# &on V%e# de 29 dollarsI Eh (ien# &oi# )e ne serais pas e&(arrasse! s'e$cla&a s'e$cla&a 6il(erte. 6il(erte. Se Se prendr prendrais ais un un (illet (illet d'avion d'avion et )'irais )'irais voir /aris! S'en &eurs d'envie! Oh! &oi aussi# renchrit Pertrand. a tour Ei00el# >e >ersailles# le &ont "aint;Michel! a -rance# il paraDt :ue c'est 0or&ida(le! Non! non! non! Se n'ai pas (esoin d'une 0ortune pareille! te&p
les e$perts ont dcouvert la cause de l'incendie... Ah! 5ls ont trouv deu$ 0ils :ui se touchaient... oui# oui# vide&&ent# et c'est ce :ui a occasionn un court;circuit et &is le 0eu au$ ateliers... Mais oui# naturelle&ent# M&e Charlotte est tout 0ait hors de cause... Oh! oui# Maotte aussi en sera tr?s heureuse! Merci de &'avoir appel tout de suite# au revoir# Barold! H +) Maotte (ondissait de )oie# car elle avait aussitôt co&pris le sens de la conversation tlphoni:ue. G Oh! :uel (onheur! S'tais sJre :u'elle n'avait rien 0ait de &al ! /auvre M&e Charlotte# dans :uel tat elle tait! es &essieurs ont tout de &<&e 0ini par reconnaDtre :u'elle n'tait pas coupa(le. Elle disait :ue ce :u'on lui 0aisait c'tait une (cu (cura rant nter erie ie.. S'ai (ien retenu le &ot! 5l est si drôle! H Et Mao ottte clata de rire. Mais soudain# co&&e cela lui arrivait souvent# elle passa (rus:ue&ent d'une )oie e$u(rante la %ravit. Elle devint srieuse# tr?s srieuse# son nez pointu pointa et elle se dcida aller aller vers son p?re. p?re. G /apa# dit;elle pres:ue ti&ide&ent# )e voudrais... euh... )e voudrais :ue tu &e rendes le G (out de papier H... en0in... )e veu$ dire le ch?:ue... non# non# ce n'est pas ,a... )e voudrais :ue tu le 1=
touc touchhes parce arce :u :ue. e..... )e voud udrrais ais av avooir les les 2 299 dollars... >oons# &a chrie# dit M&e 6aillard stup0aite# :u'est;ce :ue tu veu$ 0aire avec tant d'ar%entI Tu viens de dire l'instant :ue tu n'en avais pas (esoin! Oui# c'est vrai# )'ai dit ,a# &ais voil... Se conn co nnais ais une une G un pe peuu vieill vieillee perso personn nnee H :u :uii est est 0ati% ati%uue# e# 0ati% ati%uue# e# tr?s tr?s &ai%r ai%ree et nerv erve co&&e tout# c'est la pauvre M&e Charlotte! Elle aurait (ien (esoin de dollars pour se reposer# pour &an%er de %ros &oUas au chocolat et aussi pour acheter des che&ises de laine neuves parce :ue les siennes... hu&! Alors# )e voudrais lui donner &a pri&e. H e %este de Maotte tait si touchant :ue ni son p?re ni sa &?re ne son%?rent lui re0user cette )oie. G +'ailleurs# a)outa Maotte# au 0ond# r0lchis# papa F c'est M&e Charlotte :ue )e dois d'avoir retrouv les plans. "ans s'en douter elle &'a &ise sur la (onne voie. Se serais si heureuse :ue vous &e per&ettiez de lui apporter tous ces dollars! Nous per&ettons# &a chrie# dit M&e 6aillard en e&(rassant tendre&ent sa 0ille. Maotte est vrai&ent un chou# &ur&ura Caroline. 149
Non# non# s'cria Maotte en clatant de rire# pas un chou! un &i%nonnet! H Apr? Ap r?ss cette cette av aval alan anch chee de (o (onn nnes es no nouv uvel elle les# s# chacun se disposait reprendre ses occupations :uand M. 6aillard se ravisa# il avait encore une (onne nouvelle annoncer. annoncer. +cid&ent# c'tait le )our! G Se suis heureu$ aussi de vous 0aire savoir# dit;i it;il# l# :ue tr?s tr?s proch rochai ainne&en e&entt va sort sortir ir de no noss usines la pre&i?re petite ;chevau$ "icard! Mais voil! Avant de la produire en srie# poursuivit M. 6aillard# nous voudrions la 0aire connaDtre par une pu(licit sensationnelle. a direction nous a de&and de trouver pour son lance&ent une ide ori%inale... :uel:ue chose de tr?s spectaculaire... :ui sou soul?v l?ve l'o l'opin pinion ion. Alor lors# ch cher erch chon onss tous tous!! Creusez;vous Creusez;vous la cervelle# &es a&is! O.Z.! 0it Pertrand# Pertrand# cherchons. intere# e#ti tin n +, approuva +oroth Oh! tr?s inter cal&e&ent. 6il(erte appua une &ain sur son 0ront et 0ron,a les sourcils d'un air tr?s a(sor(. G Cherchez et vous trouverez H# conclut;elle en riant. Quant Maotte# elle ne disait rien# &ais elle avait son petit air co&(ati0 des %randes cir circo connstan stance ces. s. G *ne ide ide ori%in i%inal alee pou ourr 0air 0airee 141
connaDtre tout le &onde la ;chevau$ "icard# se rptait;elle. Ah! Ah! pour trouver une ide ori%inale# il 0audrait tout de &<&e :ue )'essaie d'
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G +cid&ent# tu es une drôle de petite (onne 0e&&e! dit son p?re :uand# en0in# elle s'arr
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?PILOGUE EM*E;M_NA6E EM*E;M_NA6E dans la &aison! Sa&ais Maotte n'a t aussi a00aire. 5l paraDt :u'il est tout naturel :u'elle ait t lue G duchesse de "aint;i%o(ert H par le co&it des 0
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Barold# +oroth# 5r&a# Al(ert! Caroline# :ui a (eaucoup de %oJt# veut (ien se char%er de choisir les costu&es la place de M&e 6aillard# tr?s occupe par son petit -ran,ois et toute la &aisonne. Beureuse&ent# les usines "icard ont accord Barold les )ours de con% dont il a (esoin pour prparer G l'ide ori%inale H de Maotte. C'est pour:uoi# au)ourd'hui# Caroline 0ait &onter les en0ants dans la lon%ue voiture (ei%e de son 0ianc. G Cher Barold# dit;elle# si vous voulez (ien# e&&enez;nous chez la costu&i?re de la rue "ainte; 6udule# Montral. H +ans l'auto# les en0ants )acassent co&&e des oiseau$ dans une voli?re. ien n'est plus a&usant :ue de se prparer s'a&user et la perspective de cette )ourne de Carnaval est telle&ent e$citante! 5l paraDt :ue le Carnaval d'hiver Montral est une r)ouissance sensationnelle et :ue tout le Canada voudrait pouvoir assister. Mais# &e direz;vous# :uel rapport a;t;il entre l'G ide ori%inale H de Maotte adopte par les usines "icard et le Carnaval de MontralI Ah! voil! C'est un %rand secret :ue vous ne tarderez pas connaDtre. G Po Pon)o n)our ur## &ada&e &ada&e Po Pour ur%e %eron ron## a dit Caroline la costu&i?re de la rue "ainte;6udule# il nous 0audrait F une ro(e de duchesse pour Maotte# 14
trois ro(es de de&oiselles d'honneur pour +oroth# 6il(erte et 5r&a# un costu&e de (oh&ien pour Al(ert# un costu&e de &a%icien pour &on 0ianc et une ro(e de 0e pour &oi. Nous chercherons le costu&e de &on 0r?re chez le 0ourreur. H a costu&i?re est alle 0ouiller dans ses ar&oires. Elle est (ientôt revenue avec un e$traordinaire char%e&ent char%e&ent d'oripeau$ sur les l es (ras. Maotte ne s'est pas 0ait prier pour poser sur sa t
Tous ces ces co cost stuu&es tai taien entt &erv erveill eilleu eu$$ et# et# &aintenant# il 0allait au plus vite s'occuper de celui de Pertrand. G S'ai )uste&ent re,u# dit le 0ourreur en saluant Caroline# une tr?s )olie petite peau d'ours (lanc. Au lieu d'en 0aire une descente de lit# )e l'ai prpare avec une (onne dou(lure# de sorte :ue &onsieur votre 0r?re n'a :u' s' introduire co&&e dans un sac. H Alors Pertrand a %liss ses )a&(es dans les pattes de derri?re# ses (ras dans les pattes de devant et a pos sur sa t
Oh! &ais... pas un char... co&&e tous les chars! +'accord avec Maotte# Barold en avait dessin le pro)et# et il en surveillait &inutieuse&ent les derniers prparati0s. En0in le %rand )our tait arriv. "ous un ciel d'un (leu intense et par un 0roid ri%oureu$# une 0oule trpidante avait envahi toutes les avenues sur le passa%e de la cavalcade. es toits# les &onu&ents et les ar(res des s:uares taient couverts d'une nei%e paisse. Pientôt# une ru&eur se 0it entendre F G e voil! e voil! >ive Ponho&&e Carnaval! H En e00et# sur son char# %i%antes:ue# tout de (lanc v
dsespr&ent le retour de son 0ian ianc. Mais# soudain# voil :ue la 0oule criai iait F G Burrah! Burrah! H *n char i&&ense venait d'apparaDtre et s'avan,ait &a)estueuse&ent. 5l tait conduit par un i&pressionnant &a%icien côt du:uel tait assise la plus %racieuse des 0es. "ur une pre&i?re plate;0or&e# des en0ants en costu&e d'5ndiens e$cutaient des danses 0olUlo lUlorri:ue i:uess au son son d'tra trann%e %ess inst instrru&en &ents de &usi:ue. "ur une deu$i?&e plate;0or&e# (ien en vue# trônait la nouvelle petite ;chevau$ "icard# rou%e et (rillante co&&e un )ouet neu0. Et devinez :ui en tait le chau00eurI Eh (ien# vous avez
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trouvF un petit ours (lanc :ui posait avec (eaucoup d'assurance ses deu$ pattes sur le volant. /r?s de lui# son %ardien# un )eune (oh&ien# tenait la &ain un %ros (Vton. On n'est )a&ais trop prudent! En0in# sur une troisi?&e plate;0or&e# tout en haut# une ravissante duchesse au nez pointu# entoure de ses trois de&oiselle lles d'honneur# souriait la 0oule en dlire et 0aisait de ses &ains %antes un )oli %este# la 0ois a&ical et un peu protecteur# protecteur# co&&e elle l'avait vu 0aire# la tlvision# par les reines en visite. *n (rouhaha d'enthousias&e accueillait le char des auto&o(iles "icard# tout le lon% du parcours. Oh! :ue Maotte tait heureuse! *ne seule o&(re au ta(leau cependant F ses chers cousins >incent et ucile n'avaient pas pris part ce &erveilleu$ Carnaval &ais... d?s de&ain# elle allait le leur dcrire avec tant# tant# tant de dtails :u'ils croiraient pres:ue avoir assist. Quel:ues )ours apr?s# elle recevait la chaleureuse rponse de >incent et ucile F rè# re#ectabl able, adm admirable ble et (n(rable duche##e 7a!tte2 ?ue n!u# #!mme# fier# d'a!ir c!mme c!u#ine une au##i n!ble er#!nne2 Il faut ab#!lument que
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tu fa##e# br!der ta c!ur!nne ducale #ur te# 8ama#2 Ce fameu4 Carnaal a dG tre #en#ati!nnel2 u e# entille de n!u# a!ir (crit #i ite. a lettre e#t arri arri( (ee le 8eud 8eudii mati matin, n, al!r al!r## l'a l'arè rè# #mi midi di,, n!u# n!u# l'a! a!n# lue D n!# n!# ami# qui 8u#tem tement enaie aient !Gter. !Gter. En maneant #a aufre, Ant!inette #'e#t (cri(e 5 Elle en a de la chance, 7a!tte, de !ir ce a# mereilleu42 H
Maotte Maotte allait poursuivr poursuivree la lecture lecture de sa lettre avant de se rendre l'cole :uand la sonnerie du tlphone retentit. Elle en0ouit aussitôt sa lettre dans la poche de sa veste et dcrocha le rcepteur. rcepteur. G 5ci# le directeur des usines "icard# M. +es)ardins# disait la voi$. Pon)our# Pon)our# &onsieur# &onsieur# dit Maotte# )e suis Maotte# )e vais chercher papa. Non# non# reprit M. +es)ardins# c'est vous :ue )e veu$ parler# Maotte. +ites;&oi# est;ce :ue vous travaillez au)ourd'huiI au)ourd'huiI Au)ourd'hui... Au)ourd'hui... nous avons %ra&&aire %ra&&aire et 171
%o%raphie# (al(utia (al(utia Maotte. Eh (ien# voulez;vous venir &e voir apr?s la classeI dit M. +es)ardins. e %ardien Parna(e vous conduira &on (ureau. A tout l'heure# petite 0ille! H En se rendant l'cole# Maotte se creusait la t
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directeur des usines "icard F G C'est vous :ue )e veu$ parler# Maotte. H "itôt la classe 0inie# elle prit con% de ses ca&arades et sauta dans son auto(us. Tout l'heure# il 0audrait :u'elle soit tr?s polie# :u'elle n'ait pas l'air trop (
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tr?s intelli%ents &ais :u'il serait (ientôt co&pl?te&ent chauve. G Entr ntrez# ez# en entr trez ez## Ma aot otte te!! dit; dit;il il.. >oo ons ns## d'a(ord# avez;vous 0roidI Avez;vous 0ai&I Non# &erci# &onsieur# &onsieur# )e n'ai..# rien# rpondit Maotte :ui n'avait pas prvu :ue cette :uestion lui serait pose. Eh (ien! dit M. +es)ardins en appuant sur une sonnette# )e vous ai tout de &<&e 0ait prparer une tasse de chocolat pour vous rchau00er et des %alettes. S'esp?re :ue vous allez leur 0aire honneur.H
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e directeur des usines "icard ne tarda pas constater :ue cette 0illette :ui avait de si (onnes ides avait aussi un (on apptit. G Alors# Alors# voil# Maotte# dit;il :uand la derni?re %alette eut disparu. e%ardez ce pa:uet de lettres F ce sont toutes les co&&andes de ;chevau$ "icard :ue nous avons re,ues depuis sa prsentation au Carnaval. Oh! 0it Maotte &erveille# c'est (eaucoup# on dirait. Se pense (ien! s'cria M. +es)ardins. Ce lance&ent dpasse de loin nos esprances! 5l 0aut dire :ue votre char tait &a%ni0i:ue! 5nou(lia(le! >ous aviez %rande allure en duchesse de "aint;i%o(ert et l'ours (lanc au volant a (eaucoup 0ait rire! H Maotte tait aussi rou%e :ue la ;chevau$ "icard. Elle ne savait pas non plus si elle devait &aintenant s'en aller ou attendre... &ais attendre :uoiI G Se trouve aussi :ue c'tait tr?s %entil# reprit M. +es)ardins# de 0aire danser les en0ants de notre personnel sur la pre&i?re plate;0or&e. 5ls se sont no norr&&e &&ennt a&us a&uss s et leu leurs pa parren entts peu eut; t;oez;vous# )e n'ai pas eu d'en0ants &ais )e les ai&e (eaucoup et )e pense :u'on ne 0ait )a&ais trop pour eu$. H 17
G 55 aurait t un (on %rand;p?re H# se dit Maotte. G Nous avons d) a&na% des terrains de )eu$# des patinoires# des pistes de sUi# nous avons or%anis des sances de cin&a# &ais nous trouvons :ue tout cela ce n'est pas su00isant. 5l 0aut 0air 0airee da dava vant nta% a%ee po pour ur tout toutee cett cettee )eun )eunes esse se## 0air 0airee :uel:ue chose crui les enthousias&e! Alors# voil# petite Maotte# )e vous ai de&and de venir pour :ue vous nous donniez encore une (onne ide. *ne (onne ide! 0it Maotte prise au dpourvu. Mais# &onsieur# )e n'en ai pas! >oons! cherchez (ien# Maotte! H /our:uoi# ce &o&ent;l# Maotte a;t;elle ternu et a;t;elle eu (esoin de se &oucherI Elle n'tait pas enrhu&e pourtant# &ais ce :ui est certain c'est :u'elle a plon% la &ain dans la poche de sa veste et :u'en prenant son &ouchoir# elle a 0ait to&(er... G >ous venez de 0aire to&(er une lettre# Maotte! a dit M. +es)ardins. Ah Ah!! C'est &a lettre de >incent incent et ucile# &erci# &onsieur# a dit Maotte en la ra&assant... Oh! &onsieur! &onsieur! Quoi doncI S'ai une ide F >in >incent cent et ucile!
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Qui est;ce# >incent >incent et ucileI de&anda# un peu tonn# le directeur directeur.. Mes cousins# &onsieur# &onsieur# &es cousins de 6ivernon! 5ls &eurent d'envie de venir au Canada. 5ls &e le disaient encore dans leur lettre# dans cette lettre;l :ui vient de to&(er! Ah! vrai&ent! 0it M. +es)ardins# assez indi00rent. indi00rent. Et alorsI Et alors# &onsieur# &onsieur# )e vais vous e$pli:uer F vous les 0eriez venir au Canada# eu$# et aussi Antoinette et 6is?le et /ascaline et d'autres de l'l'co cole et# et# en en ch chan an%%e# vo vouus en enverri erriez ez en -rance 6il(erte# Pertrand# 5r&a 5r&a## +o +oro roth th# Al(er l(ert# t# les les en en0a 0ant ntss de la plate;0or&e... ; Mais
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voir la tour Ei00el! Ei00el! >ersailles! le Mont "aint; Michel! 5l paraDt :ue c'est 0or&ida(le! H En so&&e# rsu&a le directeur# directeur# ce :ue vous i&a% i&a%in inez ez## Ma aootte# tte# c' c'es estt un ch chan an%%e d'en0ants entre la -rance et le Canada. Oui! Oui! C'est ,a# &onsieur# &onsieur# un va;et; vient de )eunesse# tout l;haut# l;haut! Oh! ce serait &erveilleu$! Se trouve :ue cette proposition est tr?s intre intressa ssante nte## reprit reprit## avec avec (eauc (eaucoup oup de conviction# M. +es)ardins# il nous 0audrait crer une %rande association# Le# Amiti(# &ranc! Cana Canadi dien enne ne#, #, :ui placerait de )eunes Canadiens dans des 0a&illes 0ran,aises et de )eunes -ran,ais dans des 0a&illes canadiennes. C'est (ien votre ide# n'est;ce pasI ; Oui# c'est ,a! e$plosa Maotte. Oh! tante osine et oncle /ierre ne de&anderaient :u' en prendre 6ivernon# des petits Canadiens! Et vous savez...# &onsieur# ils se r%aleraient! Elle 0ait (ien la cuisine# tante osine! Et :ue >incent et ucile et tous les autres seraient heureu$ de venir "aint;i%o(ert et de voir toute cette (elle nei%e! Et Montral! Et les les lacs! Et Qu(ec! >rai&ent# &onsieur# &onsieur# ce serait possi(leI H Maintenant# dans son vaste (ureau# M. +es)ardins se pro&enait de lon% en lar%e en r0l r0lc chi hiss ssan ant. t. Mao Maott ttee se tais taisai ait# t# car car elle elle sava savait it 177
aussi :u'il 0aut certains &o&ents savoir ne pas trop parler. G Non seule&ent c'est possi(le# dit;il en0in en s'arrous irez la voir# la tour Ei00el! H 17=
/uis elle se prcipita dans sa cha&(re# prit son l%er papier (leu par avion et# en toute hVte# %ri00onna F )incent2 b!nheur2
Lucile2
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)ie le Canada2 La Saueraie
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Imrim( en &rance &rance
PO+A+ ` TA*/5N 5&pri&eur;elieur /aris ;Coulo&&iers +p. l%.21;e tr. 29 ; 9 ; 24 ; 91 29 ; 94 ; 244 ; 91
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MAYOTTE ET SON $ILLAGE #F par Isabelle G, G, SCHREIBER
E )our o8 5sa(elle arrive 6ivernon# avec son sourire irrsisti(le et son entrain conta%ieu$# c'est un vrai (ouleverse&ent! (ouleverse&ent! e villa%e tait un peu endor&iI Eh (ien# elle va le rveiller! /our:uoi les 0a,ades des &aisons sont;elles si tristesI /our:uoi ne voit;on pas des 0leurs partoutI /arce :ue personne ne "'en occupe. Avec ses deu$ cousins# Maotte va s'en occuper# elle. Oh! Cela n'ira pas tou)ours co&&e sur des roulettes! 5l aura des %rincheu$. Mais il aura aussi des enthousiastes# et on se souviendra lon%te&ps de Maotte# 6ivernon!
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MAYOTTE 4OURNALISTE #F par Isabelle G. SCHREIBER
* CETTE CETTE Maott Maotte# e# :ue :uelle lle petite petite 0ille 0ille tonna tonnante nte!! Ap Apr?s r?s avo avoir ir (ou (oulev levers ers# # rveil rveill# l# e&(elli la satis0action de tout le &onde le villa%e de 6ivernon# la voil :ui se lance dans le )ournalis&e! Ah! le (eau &tier# :ui lui per&et de donner li(re cours au$ lans de son (on cur et de sa 0antaisie! Tous Tous les lecteurs de laG /a%e de la )eunesseH ) eunesseH deviennent deviennent ses a&is# lui crivent# l'appellent au tlphone# lui de&andent conseil :uand ils sont dans l'e&(arras. Maotte rpond chacun# rend service tous# or%anise des tas de choses a&usantes# et puis... Et puis Maotte# cette petite 0ille tonnante# va se trouver son tour (ien tonne...
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MAYOTTE CANADA #F par Isabelle G. SCHREIBER
* MAYOTTE a de la chance. Elle va prendre l'avion pour aller retrouver ses parents au Canada. Qu'elle est drôle avec son petit nez pointu et son air dcid ! "es reparties# ses inventions e$traordinaires et ses ides ori%inales a&usent chacun. Mais Mais de &st &strie rieu$ u$ incide incidents nts trou( trou(len lentt son son s)our s)our.... *n incend incendie ie clate clate... ... +e +ess docu&ents disparaissent... Tout le &onde soup,onne tout le &onde... -oi de Maotte ! a ne se passera pas co&&e ,a. /our %a%ner la partie# il su00it... de savoir ternuer au (on &o&ent !
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MAYOTTE par Isabelle G, G, SCHREIBER
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