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MAYOTTE ET SON VILLAGE par Isabelle G. SCHREIBER
* LE jour où Isabelle arrive à Givernon, avec son sourire irrésistible et son entrain contagieux, c'est un vrai bouleversement bouleversement Le village était un !eu en"ormi# E$ bien, elle va le réve réveil ille ler r %our %our&u &uoi oi les les a(a a(a"e "ess "e "ess mais maison onss sont sont)e )ell lles es si tristes# %our&uoi ne voit)on !as "es leurs !artout# %arce &ue !ersonne ne ne 'en occu!e+ occu!e+ vec ses "eux cousins, -a.otte va s'en occu!er, elle+ /$ 0ela n'ira !as toujours comme sur "es roulettes Il . aura "es grinc$eux+ -ais . il aura aussi "es ent$ousiastes, et on se souvien"ra longtem!s "e -a.otte, à Givernon
Imprimé en France par Lienhart & Cie - Clamart
ISABELLE GEORGES SCHREIBER
MAYOTTE ET SON VILLAGE ILLUSTRATION D’ALBERT CHAZELLE
HACHETTE 141
Librairie Hachette, Hachette, 1963.
ous ous "roits "e tra"uction, "e re!ro"uction et "'a"a!tation réservés !our !our tous !a.s+ 4
TABLE
I+ II+ III+ I6+ I6+ 6+ 6I+ 6II+ 6III+ I9+ 9+
/ù nous aisons la connaissance "e -a.otte /ù -a.otte ait la connaissance "e Givernon /ù -a.otte se ait une amie+ /ù -a.otte organise une ex!é"ition /ù -a.otte se ait un ennemi /ù -a.otte rem!orte une victoire /ù -a.otte organise une autre ex!é"ition /ù -a.otte rem!orte une nouvelle victoire /ù -a.otte ait une !:c$e miraculeuse /ù -a.otte a une belle sur!rise
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CHAPITRE PREMIER Où nous fasons !a "onnassan"# $# Ma%o&
L %EIE %EIE -; -;/E /E avait avait beau beau réléc réléc$ir $ir,, réléc$ir, réléc$ir, elle ne com!renait !as ce &ui se !assait+
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-a.otte se "isait &u'il . aurait bient>t un gran" c$angement "ans sa !etite existence+ 0e serait "ommage, évi"emment+ Elle avait une vie si gentille et si bien réglée La classe et la ma=tresse &u'elle aimait tant+ es !etites amies+ Les em!lettes avec sa maman le jeu"i+ Le cinéma une ois !ar mois+ Le cir&ue une ois !ar an+ Et les belles vacances &u'elle !assait, au mois "'ao?t, en @orman"ie ous les matins, elle !renait un bain "e mer et, à $uit ans, nageait "éjà comme un !etit !oisson+ Et les bons go?ters "ans les ermes ver"o.antes /ui, ce serait bien triste "e &uitter tout cela+ Et !ourtant+++ An gran", gran" vo.age comme celui &u'elle allait entre!ren"re avec ses !arents, n'était)ce !as encore !lus !assionnant# !assionnant# -a.otte avait essa.é une ou "eux ois "e leur !oser &uel&ues &uestions, mais, en l'embrassant, !a!a lui avait ré!on"u B C -a c$érie, &uan" nous serons tout à ait "éci"és, nous t'ex!li&uerons+ D II aut croire &u'ils étaient enin tout à ait "éci"és !uis&ue, ce jour)là, ils ont a!!elé leur c$re !etite ille, &ui était en train "e re!asser, "ans sa c$ambre, les robes "e sa !ou!ée avec son nouveau er électri&ue+ C -a.otte -a.otte D
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En vérité vérité,, -a.ot -a.otte te s'a!!e s'a!!elai laitt -arie) -arie)Ge Georg orgett ette, e, mais, &uan" elle avait commencé à !arler et &ue les amies "e sa maman lui "eman"aient B C 0omment t'a!!elles)tu )tu# D elle ré!on"aitB C e m'a!!elle -a.otte+ D 0'était !lus acile à "ire Et tout le mon"e avait trouvé &ue -a.otte c'était si gentil &ue le nom lui était resté, m:me maintenant &u'elle était gran"e C 6iens, -a.otte, nous allons te raconter nos !rojets+ D En une secon"e, -a.otte, vive comme un écureuil, grim!ait sur les genoux "e son !a!a, et ses .eux noirs brillaient "e curiosité+ C Ecoute, ma c$érie, vo.ons+++ as)tu "éjà enten"u !arler "u 0ana"a# 0ana"a# H Eu$+++ non, a "it -a.otte a!rs une !etite $ésitation+
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H 0'est un trs gran" !a.s, et je suis c$argé !ar la maison où je travaille "'aller . installer une usine avec une é&ui!e "'ouvriers+ H $ it -a.otte trs intéressée, et+++ il est loin ce !a.s)là# H sse loin, "it !a!a+
té "e l'/céan+ H Et moi, ajouta maman "ont la voix n'ét n' étai aitt !a !ass tout tout à ait ait co comm mmee "' "'$a $abi bitu tu"e "e,, je suis suis engagée aussi, en &ualité "e com!table+ H Juel bon$eur s'écria -a.otte "ont le !etit ne retroussé rémissait "'im!atience+ Juel jour !artons)nous# D %a!a et maman se regar"rentK ils avaient l'air mal$eureux et trs embarrassés+ %a!a toussota un !eu et "it B 11
C -a c$érie, nous ne !ouvons !as t'emmener+ H 6ous ne !ouve !as m'emmener# s'écria -a.otte &ui n'en cro.ait !as ses oreilles+ H @on, c'est im!ossible+ ) %our&uoi# %our&uoi# balbutia la !etite ille &ui était sur le !oint "'éclater en sanglots+ e suis sage, !ourtant H /ui, ma c$érie, tu es sage+ u es trs sage, "it maman, mais là)bas nous aurons une vie asse "ure et beaucou! "e travail+ travail+ D Il aut conna=tre -a.otte+ i elle est vive comme un écureuil, elle est aussi batailleuse &u'une jeune c$vre+ /ui, -a.otte est trs batailleuse -a.otte aime "iscuter+ Elle "iscute avec ses !etites amies, !en"ant la récréation, à l'école K elle "iscuterait avec son oreiller, si elle !ouvaitK elle "iscute m:me avec les gran"es !ersonnes Juan" elle reconna=t &u'elle s'e s'est trom trom!!ée, ée, elle lle l'av l'avou ouee ranc ranc$e $em men ent, t, ave vecc un gentil sourire, mais &uan" elle est s?re "'avoir raison, o$ elle ne c"e !as acilement a maman lui "it souvent B C -a !auvre -a.otte, il aut toujours &ue tu aies le "ernier mot D Et son !a!a "'ajouter aussit>t B C Elle sait ce &u'elle veut, cette !etite, elle réussira "ans la vie D 6oilà ustement, aujour"'$ui, -a.otte vou"rait réussir à se aire emmener en vo.age+ « 6ous me "ites &ue vous aure beaucou!
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"e travail s'exclama)t)elle, e$
) En !ension, alors# "eman"a -a.otte trs im!atiente "e conna=tre son sort+ H @on !lus, ré!on"it maman en se mouc$ant, j'ai "eman"é à ma sMur si elle !ouvait te !ren"re à la cam!agne+ H Givernon# H /ui, à Givernon+ Givernon+ H Et ma classe, maman# maman# 0'est im!ossible H u contraire, c'est trs sim!le, ma c$érie, "it maman maman en caress caressant ant sa !etite !etite ille, ille, nou nouss voilà voilà bient>t à %N&ues K tu !ren"ras "e bonnes vacances et tu era erass ton ton troi troisi sim mee trim trimes estr tree à l'éc l'écol olee "e Give Givern rnon on++ ante nte Oo Oosi sine ne et on oncl clee %ier %ierre re m'ont m'ont "it &u'ils seraient "ans la joie "e
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te recevoir recevoir++ u les aimes bien, n'est)ce n'est)ce !as, tante Oosine et oncle %ierre# ) /ui+++ je crois, it -a.otte+ ) /ncle %ierre te montrera ses ateliers, sa scierie+ 0'est un gran" menuisier, il ait "e beaux meubles !our tous les gens "es environs, et !uis il est le maire "e Givernon ) Ju Ju'e 'est)c st)cee &ue c' c'est est,, un C mair mairee D# "eman"a -a.otte en ron(ant les sourcils+ ) Le maire, maire, ex! ex!li& li&ua ua -+ Ga Gaill illar" ar",, est le !ersonnage le !lus im!ortant "'un village+ %ar exem ex em!l !le, e, c' c'es estt lui lui &u &uii !rés !rési" i"ee les les "ist "istri ribu buti tion onss "e !rix avant les gran"es vacances+ Et, ce jour)là, il met une belle éc$ar!e tricolore+ u seras ire D -a.otte se taisait+ Elle avait son !etit air buté, et m:me ses c$eveux, &ui "'$abitu"e "éses!éraient les coi co ie eur urss les les !lus !lus !a !ati tien ents ts,, semb sembla laie ient nt au aujo jour ur"' "'$u $uii !lus batailleurs encore+ C a cousine Lucile se réjouit beaucou! "e ta venue, !oursuivit maman, elle a juste un an "e !lus &ue toi, et 6incent, lui, a "oue ans+ Il vient "':tre !remier en géogra!$ie géogra!$ie H 0ela n'a rien "'extraor"inaire D, "it roi"ement -a.otte+ %uis elle s'assit résolument, croisa ses longues !etites jambes, releva son son menton !ointu et "it B C Enin, vous :tes s?rs "e ne !as !ouvoir m'emmener au+++ comment s'a!!elle ce !a.s# 1
H 0a)na)"a, "it !a!a+ H @on, ma c$érie, airma maman, nous ne !ouvons !as+ D II n'était "éci"ément !as "ans le caractre "e -a.otte "'acce!ter sans mot "ire ce &ui ne lui !laisait !as+ C %ourtant, re!rit)elle, je cro.ais &ue "es !arents !ouvaient aire tout ce &u'ils voulaient H @on, ma c$érie, tu te trom!es+ H lors, lors, ce n'est !as la !eine "':tre "es gran"es !ersonnes -ais vous !ourre m'écrire# H /$ je !ense bien s'écrirent les !arents "e -a.otte+ @ous t'écrirons c$a&ue "imanc$e une longue lettre !ar avion H Elle mettra longtem!s à venir# venir# H @on rois jours à !eu !rs D "it !a!a+ -a.otte eut l'air content+ Elle trouvait &u' u'een e eet les les lett lettre ress ne mett mettai aieent !a !ass tro! tro! longtem!s à arriver+ arriver+ C 6ous n'oubliere !as "e m'écrire, au moins# 0'est !romis# @aturellement, ma c$érie, "it maman, c'est !romis Et toi, tu me !romets "':tre toujours raisonnable# H /ui, maman H u tien"ras bien ta ta "roite à bic.clette# H /ui, !a!a
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H u ne saliras !as toutes tes robes en m:me tem!s#
H @on, maman H u ne eras !as aire tes "evoirs !ar ton gran" cousin# H /$ non, maman H u ne "iscuteras !as avec oncle %ierre &uan" il te "ira "e te taire# H Eu$+++ eu$+++ non, non, !a!a D Les !arents "e -a.otte étaient maintenant tout à ait rassurés B -a.otte serait sage, ils !ouvaient !artir tran&uilles+ <'ailleurs, un an est vite !assé C lors, c$érie, "it !a!a, tu es un !eu consolée, n'est)ce !as#
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) @on "it -a.otte avec avec une !etite moue, moue, j'aurais voulu aller avec vous au+++ au+++ comment "éjà# ) u 0a)na)"a 0a)na)"a "it !a!a en riant+ ) /u /ui,i, au 0ana" 0ana"a, a, mais mais !uis&ue !uis&ue vous vous "ites "ites &ue &ue ce n'est !as !ossible, !as "u tout, "u tout, "u tout !ossible, e$ bien, je suis trs contente "'aller à Givernon 0'est joli, Givernon# D
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CHAPITRE II Où Ma%o& fa& !a "onnassan"# $# G'#(non JAE c'est
"onc amusant "e "éballer une malle et "es valises &ui ont été !ré!arées avec tant "'amour an"is &ue les !arents "e -a.otte volaient vers le 0ana"a, leur !etite ille était trs aairée+ L'oncle %ierre avait monté ses bagages "ans sa c$ambre et regar"ait avec un vrai !laisir sa gentille nice s'installer avec beaucou! "e "écision+ C lors, ma !etite -a.otte, tu crois &ue tu ne seras !as tro! mal$eureuse c$e nous# ) @on, monsieur le maire s'écria -a.otte en riant+ H E$ bien maintenant je te laisse avec tes cousins Ils vont venir t'ai"er à ranger tes aaires+ D Pient>t on ra!!ait trois !etits cou!s à la !orte, ce &ui étonna beaucou! -a.otte+ C Entre D "it)elle aussit>t+ 0'étaient les cousins+ %our la !remire ois "e sa vie on ra!!ait à la !orte "e -a.otte+ es !arents entrai entraient ent sans sans ra!!e ra!!er, r, nature naturelle llemen ment+t+ ujour" ujour"'$ '$ui, ui, elle était "onc trs ire "e cette mar&ue "e res!ect+ C Entre Entre D ré!éta)t)elle jo.eusement+
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6incent incent et Lucile entrrent, un !eu intimi"és, trs inté intére ress ssés és au auss ssii !a !arr cett cettee !e !eti tite te co cous usin inee &u &uii alla allait it !artager leur vie+ C u en as une grosse malle s'écria Lucile, il "oit . en avoir "es belles robes là)"e"ans H /$ tu sais, "it -a.otte, maman ne m'a ac$eté &ue "u !rati&ue+ H Juan" tout sera vi"é, je monterai tes bagages au grenier D, ajouta 6incent avec la !révenance "'un "'un vrai ma=tre "e maison+ <s &ue la malle ut ouverte, une jolie robe rosé en n.lon a!!arut+ Lucile la contem!lait, émerveillée+ C 0'est la robe &ue je mettrai à la "istribution "es !rix, maman a "it &u'il allait &ue je sois bien belle !our aire $onneur à oncle %ierre !uis&ue c'est lui &ui !rési"e+ H -oi, j'aurai une belle robe aussi, mais elle sera bleue avec "es !etits !ois blancs tout !etits, tout !etits+++ H Juan" vous aure ini, mes"emoiselles, "e !arler toilette D sou!ira 6incent en levant ses .eux bleus au ciel, ou !lut>t au !laon"+ 6inc ncen entt ava vaiit rais raisoon, et aussi ussit> t>tt -a. a.ot otte te se !longea "ans la malle malle !our continuer à la vi"er+ vi"er+ C u vois, "it)elle à Lucile, voilà "es blue jeans, "es c$emisiers+ Et !uis ma robe "e c$ambre c$au"e !our l'$iver+ l'$iver+ -es !.jamas, "eux ju!es !lissées, un
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im!e im!erm rméa éabl ble, e, un s$or s$ortt !o !our ur la g. g.mn mnas asti ti&u &ue, e, mon mon maillot !our la !iscine+++ H %our la !iscine# u veux rire Il n'. a !as "e !iscine !ar ici avoua Lucile+ H Juel "ommage it -a.otte "é(ue+ Et !uis voilà un manteau bleu marine+++ u vois, il a "es !oc$es avec ermeture ermeture Qclair ) 0' 0'es estt bien bien co comm mmo" o"e e D "it "it Luci Lucile le,, trs trs im!ressionnée+ ou"ain, entre les v:tements, -a.otte trouva un !a&uet soigneusement emballé+ Elle s'en saisit et, en le levant trs $aut, trs $aut, au bout "e son brasR s'écria B H Et voilà !our toi, 6incent
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comma omman" n"aa -a. a.ot otte te,, &u &uee la cu curi rios osit itéé "e son son cousin amusait+ 6inc ncen entt attr attra! a!aa le m.st m.stér érie ieux ux !a !a&u &uet et,, l'ou l'ouvr vrit it avec !récaution, et son visage s'illumina+ C /$ s'écria)t)il, un a!!areil "e !$oto Juel bon$eur /$ &ue je suis content Imagine)toi, -a.otte, &ue j'avais "éjà re(u un album "e !$otos, mais je n'avais encore aucune !$oto à mettre "e"ans+ u sais, rien ne !ouvait me aire !lus "e !laisir D Et tan"is &u'il maniait l'objecti ti avec mille !récautions, -a.otte sortit "e la malle un autre !a&uet &u'elle bran"it bran"it aussi jo.eusement+ C Et voilà !our toi, Lucile H Ju'est)ce &ue c'est# D "eman"a, avec une toute !etite moue, Lucile, &ui semblait un !eu "é(ue &ue son !a&uet ?t !lus !etit &ue celui "e son rre+ C /uvre vite et tu verras ra "éri "éri "éra D or"onna or"onna -a.otte -a.otte en riant+ riant+ Lucile Lucile ouvrit ouvrit l !a&uet et !oussa un un cri "e joie B son r:ve se se réalisait C /$ un !etit !oste "e ra"io un transistor Ju'il est joli e n'en ai jamais vu "'aussi mignon D Elle courut montrer à sa maman la merveilleuse !etite bo=te, tourna "oucement une minuscule roue crénelée et enten"it aussit>t une ravissante mélo"ie+
ca"eaux+ Elle sait toujours trouver ce &ui !eut aire !laisir+ !laisir+ /ui, vraiment, elle s'. conna=t <'ailleurs, ma maman s'. conna=t en tout D
6ous &ui save &ue -a.otte est vive comme un écureuil, vous ne vous étonnere !as si je vous "is &u'elle en eut vite asse "e ranger tran&uillement ses !etites aaires "ans son armoire et sa commo"e+ %uis&ue vous vous ra!!ele aussi &ue -a.otte est une !etite ille &ui sait ce &u'elle veut, vous com!ren"re &ue ce &u'elle voulait maintenant, c'était aller se !romener+ 23
Elle !rit son cousin 6incent !ar la main et s'écria B C 6iens e inirai "emain+ llons aire un tour+ e vou"rais conna=tre Givernon+ e suis s?re &ue c'est un bien joli village+ ) /$ oui, "it Lucile, tu verras, il te !laira beaucou! H E$ bien té "es v>tres+ v>tres+ D 6inc ncen entt a" a"m mira ira la be bellle bic bic.c .cle lett ttee roug rougee "e -a.otte, "ont les nicTels étincelaient+ C Elle est toute neuve, ex!li&ua -a.otte, !a!a m'a "it &ue c'est ma bic.clette "e consolation !arce &u'ils n'avaient !as !u m'emmener au 0ana"a+ Il m'a "it aussi &u'il au"rait bien l'entretenir et ne !as la laisser se rouiller+ rouiller+ H /$ oui, ce serait "ommage s'écria 6incent+ e t'ai"erai à la netto.er si tu veux, -a.otteD Ils étaient !r:ts à !artir, tous les trois+ Ju'il aisait "oux 0ette journée "'avril s'annon(ait jo.euse et ensoleillée+ 6incent reerma la !orte "e la maison, ils enourc$rent leurs bic.clettes et, bient>t, se trouvrent "ans une longue, longue rue étroite, bor"ée "e $auts murs en !ierre meulire+ C 0'est notre rue !rinci!ale, "it Lucile avec ierté, elle traverse tout Givernon "e!uis la maison "u
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maréc$al)errant jus&u'à la route nationale+ 0omment la trouves)tu, -a.otte# H 0omment je la trouve#+++ eu$+++ je la trouve bien sérieuse ré!on"it -a.otte en aisant une !etite grimace+ e vou"rais inventer une c$anson gaie !our aire rire un !eu tous ces vieux murs+ Ils sont si $auts, si tristes 6ous ne trouve !as# /ui, je vous assure &u'il au"rait les aire rire un !eu D Elle réléc$it &uel&ues instants+ on ront se ron(a, ses .eux se !lissrent, son !etit ne se retr retrou ouss ssaa "a "ava vant ntag age, e, ses ses mc$ mc$es es se "res "ress sre rent nt et sou"ain elle s'écria B C 6oilà ilà 'ai 'ai trou trouvé vé Qcou Qcoute te ma Chanson du mur gris : I C -onsieur le mur gris, Lon laine et lon lon, Jue cac$e)vous "onc# "it la ouris+ H -am'elle la ouris, Lon laine et Ion lon, e cac$e la maison Et le merle au ni" II
H -onsieur le mur gris, Lon laine et Ion lon, Jue cac$e)vous "onc# "it la %er"rix+ H -am'elle la %er"rix, Lon laine et Ion lon, e cac$e les saisons 2
Et tout le !a.s D
C /$ -a.otte -a.otte s'écria s'écria 6incent émerveill émerveillé, é, tu en inventes "e belles c$ansons H 0e n'est !as !ossible u ne l'as !as trouvée maintenant# it Lucile un !eu incré"ule+ H -ais si, je t'assure airma -a.otte, je n'ai eu &u'à regar"er ces vilains murs, et c'est venu tout seul+ H Il au"ra &ue tu "ises à la ma=tresse &ue tu sais aire "es vers, vers, suggéra suggéra 6incent, ncent, trs latté latté à l'i"ée "e montrer à la ma=tresse &u'il avait une !etite cousine si savante+ H u crois#+++ it -a.otte avec mo"estie+ /$ non, tu sais, je n'oserai jamais Elle est gentille, la ma=tresse# H rs rs it Lucile+ H évre# ) @on, "it 6incent, juste ce &u'il aut+ D out en !é"alant, les trois cousins longeaient maintenant une !etite mare aux rives bor"ées bor"ées "'$erbages+ "'$erbages+
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) Vil! ntre Gran"-#lace $ s%écria Lcile. * Elle est sperbe' n%est-ce pas ( +
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C u sais, "it gaiement Lucile en "escen"ant "e bic.clette, cette mare est !leine "e t:tar"s+ Les enants "u village viennent le soir, a!rs l'école, et s'amusent à en !:c$er+ Et !uis, ils les mettent "ans un bocal et les regar"ent "evenir !eu à !eu "es grenouilles+ D -a.otte était "escen"ue "e bic.clette elle aussi et restait "evant la mare, sans !arler, ce &ui n'était gure "ans ses $abitu"es+ C Elle est !roon"e, cette mare# "eman"a)t)elle enin+ H /$ oui, trs !roon"e, ré!on"it 6incent+ incent+ utreois, il . avait un lavoir, là où tu vois encore cette vieille cabane en !lanc$es+ H /ui /ui e vois %artons D "it -a.otte en aisant une "r>le "e !etite moue+ Ils remontrent sur leurs bic.clettes et aussit>t arrivrent au but "e leur !romena"e+ C 6o 6oilà notre gran")!lace s'écria Lucile+ Elle est su!erbe, n'est)ce !as# D 0'était une gran"e !lace, en eet, toute bor"ée "e bouti&ues serrées les unes contre les autres+ Il . avait l'é!icerie, la &uincaillerie, la !$armacie, le baar, la bouc$erie, le bureau "e tabac, la boulangerie+++ Il . avait aussi "eux auberges &ui se aisaient vis)à)vis, et se !rol !rolon onge geai aien entt c$ c$ac acun unee !a !arr un unee !e !eti tite te terr terras asse se++ Auberge du Veau qui L'un L'unee s'a! s'a!!e !ela lait it sans sans "o "out utee B Auberge tète, mais l'inscri!tion était si !Nle, si anée, 25
&u'elle était à !eine lisible+ En regar"ant l'autre auberge, auberge, -a.otte murmura, trs intriguée B Auberge du C Ju Ju'est)ce &u &ue (a (a veu veut "i "ire B Auberge ou.on ton.ut ! Ua veut "ire B Auberge Auberge du outon tondu,
ex!li&ua 6incent incent avec in"ulgence+ u com!ren"s com!ren"s,, il . a "eux lettres lettres &ui se sont eacées B le t "e mouton et le d "e ton"u ) /$ &ue c'est c'est "r>le "r>le s'écria s'écria -a.otte -a.otte en Auberge du ouon tonu " éclatant "e rire B Auberge ! lors, -a.otte, &ue "is)tu "e notre gran")!lace# Elle te !la=t# "eman"a Lucile, 2F
trs im!atiente "e conna=tre l'o!inion "e sa cousine+ ) Vum it -a.otte+ ) Ju Ju'e 'est st)c )cee &u &uee (a ve veut ut "ire "ire C Vu Vum m D# ré!éta Lucile "'un air !incé+ -a.otte se sentait cette ois bien embarrassée+ es !au!ires battaient, son !etit ne s'allongeait, ses c$eveux semblaient !lus batailleurs &ue jamais C Qcoute, "it)el )elle a!rs &uel&ues secon"es "'$ésitation, ranc$ement, non, je ne la trouve !as belle, !as belle "u tout tout H e ne suis !as "e ton avis D lan(a Lucile, vexée+ %our la !remire ois "e sa vie, !eut):tre, -a.otte regrettait "'avoir tro! !arlé+ C 0omme c'est com!li&ué D !ensait)elle+ %a!a me "it B C II aut toujours :tre ranc$e+ D -aman me "it B C II ne aut jamais aire "e !eine à ceux &u'on aime+ D lors, &ue "evait)elle ré!on"re à Lucile# i elle "isait B C 6otre gran")!lace est trs belle D, elle n'était !as ranc$e i elle "isait, au contraire B C 6otre gran")!lace n'est !as belle D, elle lui aisait "e la !eine Et, !our rien au mon"e, elle n'aurait voulu aire "e la !eine à ses cousins, &ui étaient si gentils et l'avaient accueillie avec tant "'aection+ "'aection+ %ourtant, elle ne !ouvait s'em!:c$er "':tre bien "é(ue en regar"ant cette vaste !lace, sans ombrage, ces bouti&ues vieillottes, serrées les 37
unes contre les autres, "ont les "evantures anées lui aisaient !res&ue !itié on es!rit batailleur ut le !lus ort+ C -ais !our&uoi n'. a)t)il !as un seul arbre sur cette !lace# s'écria -a.otte en ta!ant "u !ie", il . a "es arbres "ans les gran"es villes et il n'. en a !as à la cam!agne# -oi &ui cro.ais &u'un village c'était+++ je ne sais !as comment vous l'ex!li&uer+++ enin, un !eu comme "ans mes livres "'images %our&uoi est)ce &u'un village est moins gai, moins gentil &u'un livre # ) %arce &u'un livre, ce n'est !as vrai+ 0'est inventé D ré!on"it Lucile en tournant le "os à sa cousine+ 6incent eut l'im!ression &u'il était tem!s "'intervenir !our em!:c$er les c$oses "e se gNter+ Il ava vait it un cara caracctre tre just justee et rais raisoonn nnaable ble et n' n'éétait tait $eureux &ue &uan" tout le mon"e s'enten"ait bien+ C llons llons @e vous "is!ute !as, "it)il "'une voix aectueuse+ -a.otte ne c$erc$e certainement !as à nous aire "e la !eine, n'est)ce !as, -a.otte# Elle a !eut):tre raison, au on" H @aturellement -a.otte aura toujours raison, ré!li&ua Lucile, &ui avait "éci"é "e bou"er+ bou"er+ H -aintenant, si vous voule, nous allons rentrer go?ter D, "it 6incent, &ui !ensait &u'un bonne tasse "e c$ocolat était le meilleur rem"e contre la brouille+ 31
/r, tan"is &u'ils !assaient tous les trois "evant #$Auberge du Veau qui tète, 6incent montra à -a.otte une !eti etite ille ille assis ssisee "a "ans ns un aut auteeuil uil !a !arm rmii les les c$aises et les tables "e la terrasse+ C /$ "it)il, voilà Sran(oise &u'on vient "'installer+ %auvre Sran(oise H 6incent, incent, !our&uoi "is)tu B C %auvre Sran(oiseD# "eman"a -a.otte+ H Elle est inirme, ré!on"it 6incent en baissant la voix, elle ne !eut !lus marc$er H @i courir# H @aturellement 0ourir 0ourir non !lus H -ais, !our&uoi# it -a.otte+ -a.otte+ H Elle a eu une mala"ie, ex!li&ua Lucile, &ui avait aussit>t oublié sa mauvaise $umeur, et, "e!uis, elle ne !eut !lus se servir "e ses jambes+ H 0omme c'est triste murmura -a.otte tout émue+ Juel Nge a)t)elle# H e crois &u'elle a "ix ans, "it 6incent+ incent+ es !arents, &ui s'a!!ellent -+ et -me Leblanc, sont les Auberge du Veau qui tète. Ils ont !ro!riétaires "e lW Auberge beaucou! "e c$agrin &ue leur !etite ille ne soit !as comm co mmee les les au autr tres es++ Ils Ils ne save savent nt !a !ass &u &uoi oi aire aire !our la "istraire, la !auvre Sran(oise D -a.otte réléc$issait B C %auvre Sran(oise
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/ui 0omment !ourrait)on la "istraire# D Jue uel& l&ue uess inst instan ants ts elle elle rega regar" r"aa au auto tour ur "' "'el elle le !u !uis is,, sou"ain, son visage s'illumina+ C 0omment la "istraire# s'écria)t)elle jo.eusement+ -oi, je sais, j'ai une i"ée+ D
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CHAPITRE III Où Ma%o& s# fa& un# a,#
matin, "s &ue -a.otte ut éveillée, elle sauta sur sa bic.clette+ Elle avait cet air "éci"é &ui aisait "ire à son !a!a B C Elle sait ce &u'elle veut, cette !etite D, et, &uel&ues instants !lus tar", elle arrivait à #$Auberge du Veau qui tète. Elle ut trs "ésa!!ointée "e ne !as voir Sran(oise "ans son auteuil+ Il n'. avait !ersonne à la terrasse+ Les c$aises et les tables, LE LE@
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"'un gris &ui avait été vert, semblaient "ormir+ /ù était "onc Sran(oise# 0omme -a.otte était "'un caractre $eureux et cro.ait volontiers &ue tout "oit !ouvoir s'arranger, elle lle !e !ens nsaa au auss ssit it>t >t &u &uee Sran ran(o (oiise était tait !e !eut ut): ):tr tree guérie+ Elle s'imaginait &u'un mé"ecin trs savant lui avait "onné un mé"icament merveilleux, et &u'elle était tait !a !art rtie ie aire aire une gra gran" n"ee !ro !romena mena"e "e "a "ans ns les les environs+ -ais, $élas -a.otte se trom!ait, Sran(oise n'était !as guérie+ Elle ut bien obligée "e se ren"re à l'évi"ence &uan" elle vit une "ame au visag isagee "o "oux ux et rési résiggné !o !ous usse serr, "an anss un au autteu euil il roulant, une !etite ille aux .eux tristes+ C Sran(oise, ma c$érie, veux)tu &ue je t'a!!orte ton ton liv livre# re# "eman eman"a "ait it -me -me Leb ebla lannc en inst instaalla llant Sran(oise "ans un coin "e la terrasse+ H @on, merci, maman, !as maintenant, tout à l'$eure, si tu veux bien+ ) u as aussi ton c$an"ail à inir, tu sais &u'il . a encore une manc$e à monter+ monter+ H /$ ce n'est !as !ressé D "it Sran(oise avec un gros sou!ir+ %auvre Sran(oise -a.otte était trs im!r im!res essi sion onné née, e, mais mais,, co comm mmee elle elle étai étaitt au auss ssii trs trs énergi&ue, elle ne se laissait !as acilement "éco "é cour urag ager er++ C llon llons, s, co conc nclu lut) t)el elle le,, je ne suis suis !a !ass venue !our m'a!ito.er sur elle, mais !our lui a!!orter un !eu "e joie+ D 3
Et, courageusement, "ans un élan "e tout son cMur, cMur, elle alla embrasser Sran(oise+ C Ponjour, Sran(oise e suis la cousine "e 6incent et "e Lucile+ Ils m'ont "it &ue tu étais trs gentille+ ) e ne suis suis !as !as gentille gentille !uis&ue !uis&ue je ne !eux !eux !lus !lus courir, ré!on"it ré!on"it Sran(oise "'une voix "ouce+ ) /$ ne "is !as cela, Sran(oise+ -:me si tu ne cours !as, je sais &ue tu es trs gentille et je t'aime "éjà+ 6raiment# raiment# "eman"a Sran(oise étonnée+ Il n'. a !as "e raison+ ) %uis&ue %uis&ue je te le "is, "is, c'est c'est &ue c'est c'est vrai s'écr s'écria ia -a.ot -a.otte+ te+ Juan" Juan" tu me conna conna=tr =tras as mieux, mieux, tu sauras sauras &ue je ne mens jamais, jamais
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) -oi -oi aussi aussi,, je crois crois &ue &ue je t'aim t'aimer erai ai bien bien,, "it Sran(oise un !eu intimi"ée+ Juel Nge as)tu# H 'ai $uit ans+ H 0omment t'a!!elles)tu# t'a!!elles)tu# H e m'a!!elle -a.otte+ -a.otte+ Il est trs gentil ce nom)là Et !uis je trouve &u'il te va trs bien+ Et tes !arents, ils sont aussi à Givernon# D -a.otte ex!li&ua à sa nouvelle amie &u'elle avait été coniée à son oncle %ierre et à sa tante Oosine !ar ses !arents &uan" ils étaient !artis au 0ana"a !our installer une gran"e usine+ C 0'est loin, le 0ana"a# "eman"a Sran(oise+ ) /$ oui oui, it it -a. a.ot otte te,, !a !a!a !a "it "it &ue c'es c'estt "e l'autre c>té "e l'/céan+ E$ bien, tu vois, Sran(oise, &uan"" ils m'ont &uan m'ont a!!ris a!!ris &u'ils &u'ils ne !ouva !ouvaient ient !as m'emme emmene nerr en vo vo.a .agge, j'a j'ai !leu !leuré ré,, j'a j'ai !leu !leuré ré,, et maintenant je trouve &u'ils ont eu tout à ait raison+ e suis mieux ici D Sran(oise était trs étonnée "e ce &ue venait "e "ire -a.otte+ -a.otte+ Ane !etite ille n'était)elle n'était)elle !as toujours toujours mieux avec ses !arents# i -a.otte n'avait !as "e cMur, Sran(oise ne !ourrait !as "evenir amie avec elle+ C %our&uoi es)tu mieux ici &u'avec tes !arents# "eman"a Sran(oise+ e ne !eux !as com!ren"re &ue tu "ises une c$ose !areille+ 0e n'est !as bien D -a.otte éclata "e rire+ Le re!roc$e &ue lui aisait 38
son amie était si "r>le C e vais t'ex!li&uer, Sran(oise, "it -a.otte sur un ton "e gran"e coni"ence, je suis contente "':tre ici !arce &ue je vais avoir beaucou!, beaucou! à aire+ D Sran(oise était "e !lus en !lus étonnée+ -a.otte !arlait)elle sérieusement# 0omment !ouvait)on avoir tant à aire à Givernon# Les journées étaient si monotones+ Les gens &u'elle vo.ait !asser ne souriaient m:me !as+ C u as "e la c$ance "':tre si occu!ée, moi je m'ennuie tant sou!ira la !etite Sran(oise+ Pien s?r, je lis, je travaille aussi, je ais "u calcul, "es "ictées, "e l'$istoire "e Srance, je tricote un !eu, mais+++ D Sran(oise se tut+ Elle ne savait comment ex!rimer ce &u'elle é!rouvait, !uis, sou"ain, elle eut "es regrets B c'était trs vilain "e se !lain"re ainsi à une nouvelle amie &ui venait si gentiment lui aire une visite+ Elle balbutia, en baissant la t:te B C %ar"onne)moi, -a.otte D -ais "éjà -a.otte ne l'écoutait !lus, elle suivait son i"ée+ es .eux brillaient, son !etit ne se retr retrou ouss ssai aitt un !eu !lu !lus, ses ses c$ c$ev eveu euxx eux ux)m )m::mes mes semblaient !asser à l'atta&ue+ C Sran(oise, !our&uoi ne jar"ines)tu !as# H 6o.ons, -a.otte, it Sran(oise avec "ouceur mais sur un im!erce!tible ton "e re!roc$e, comment veux)tu &ue je jar"ine# e ne !eux !as bouger "e ce 35
auteuil+ D Et la !auvre Sran(oise avait les .eux !leins "e larmes+ Elle n'était !as Nc$ée contre -a.otte, o$ non+ -a.otte n'avait !as ait ex!rs "e lui aire "e la !eine, mais elle !arlait comme une étour"ie, sans savoir ce &u'elle "isait+ Il est vrai &u'elle était encore !etite C /$ Sran(oise, ne !leure !as s'écria -a.otte en embrassant la !etite inirme+ u t'ennuies !arce &ue rien n'est gai autour "e toi Oien ne vit H e ne te com!ren"s !as, -a.otte, "it Sran(oise Sran(oise en tam!onnan tam!onnantt ses .eux avec un !etit mouc$oir blanc &u'elle avait !ris "ans la !oc$e "e son tablier+ H Qcoute)moi, Sran(oise, Sran(oise, it -a.otte, &ui 3F
regar"ait regar"ait tout autour autour "'elle "'elle "'un !etit air "égo? "égo?té+ té+ i au lieu "e !asser ton tem!s !armi ces vilaines c$aises, tu étais au milieu "'un joli jar"in leuri, &ue tu soignerais toi)m:me, je suis s?re, s?re, s?re &ue tu ne t'ennuierais !lus H -ais je ne !eux !as me baisser, baisser, sou!ira Sran(oise, "ésolée+ H 0'est trs sim!le s'exclama -a.otte, il n'. a &u'à mettre le jar"in à ta $auteur D <éci"ément, elle "isait "e "r>les "e c$oses, cette !etite -a.otte !ensait Sran(oise+ Il au"rait &u'un jour elle en !arle à 6incent incent et à Lucile+ Elle leur "eman"erait si leur !etite cousine était toujours bien rais raison onna nabl blee+ %eu eut) t):t :tre re éta était)c it)cee !ou ourr cela ela &u &uee ses ses !arents n'avaient n'avaient !as voulu l'emmener au 0ana"a+ C -ettre le jar"in à ma $auteur# ré!éta Sran(oise "e !lus en !lus étonnée+ Ju'est)ce &ue tu veux "ire# H 6oilà ex!li&ua -a.otte+ En !la(ant "es caisses, rem!lies "e bonne terre, autour "e cette terrasse, tu !ourrais, !ourrais, m:me en restant restant "ans ton auteuil, avoir toutes sortes "e mignonnes leurs à !ortée "e ta main H 6raiment# raiment# "it Sran(oise, &ui commen(ait à :tre moins incré"ule+ H -ais bien s?r u !ourrais, sans avoir à te baisser, !lanter "es girolées, "es ca!ucines, "es m.osotis, "es !ensées, "es géraniums, "es marguerites+++ marguerites+++ Et tu les cultiverais, tu les 7
arro arrose sera rais is++ u ve verr rrai aiss na na=t =tre re les les bo bout uton ons, s, tout tout !etits "'abor", bien cac$és "ans les euillesK tu les verrais s'é!anouir, "evenir "es leurs su!erbes Et !uis tu serais leur mé"ecin aussi Les !ucerons et les c$enilles sont !our les leurs comme la rougeole !our les !etits enants u verrais vivre, autour "e toi, tout un !etit mon"e "ont tu serais la bienaitrice 0$a&ue !ousse "evien"rait ton bébé+ Et les gens &ui Auberge du Veau qui tète !asseraient "evant lW Auberge souriraient en s'écriant jo.eusement B C /$ regar"e cette !etite auberge leurie Ju'il "oit aire bon . $abiter D Qmerveillée, Sran(oise écoutait -a.otte+ /n e?t "it &u'elle était trans!ortée sur les ailes
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"u !rin !rinte tem! m!s+ s+ es es .e .eux ux,, jus& jus&u' u'al alor orss !lei !leins ns "e larmes, brillaient maintenant comme si "éjà ils vo.aient la terrasse miraculeusement transormée en jar"in+ /ui /ui -a.otte avait raison 0omme elle avait été +injuste, tout à l'$eure, envers sa nouvelle amie /ui Elle "evien"rait une $abile jar"inire Elle saurait soigner c$acune "e ses !etites !rotégées es "oigts vien"raient au secours "es tiges les !lus r:les en les soutenant !ar un léger tuteur, ils eraient en sorte &ue c$a&ue bourgeon ait sa !art "e soleil+ /ui /ui Elle "onnerait "u bon$eur à ses leurs et les leurs "onneraient "u bon$eur à tout le mon"e+ C /$ -a.otte, &uelle bonne i"ée D s'écria)t) elle, ra.onnante, en saisissant la main "e son amie et en la serrant contre son cMur+ C II me semble &ue tu viens "e transormer ma vie+ lors, "is)moi, tu me "onneras "es conseils# )
C 0'est 0'est &ue+++ &ue+++ "it)elle "it)elle navrée, navrée, il au"rait au"rait !lusieurs caisses et je n'en ai !as H /ui /ui Il en aut "eux "e c$a&ue c>té et &uatre "evant, sur la !lace+ @e t'in&uite !as, Sran(oise B C 'en c$erc$erai u les auras ra "éri "éri "éra H 6raiment# raiment# it Sran(oise, &ui n'osait croire à son bon$eur+ H u verras comme ce sera joli s'exclama -a.otte en se levant+ Les voisins seront ent$ousiasmés+ D sa gran gran"e "e sur! sur!ri rise se,, -a.o -a.ott ttee s'a! s'a!er er(u (utt &u &ue, e, brus&uement, Sran(oise avait l'air trs in&uiet+ Elle regar"ait !eureusement "e l'autre c>té "e la !lace en tortillant un coin "e son !etit tablier+ tablier+ C e ne sais !as si -+ Legros sera trs content, "it)elle à mi)voix, je crois &u'il ne nous aime !as beaucou!+ H Jui est -+ Legros# "eman"a -a.otte+ H -+ Legros est le !ro!riétaire "e l'auberge l'auberge "'en "'en ace, 1'%Auberge du outon tondu, on "it "it &u &u'i'ill est est jaloux "e mes !arents+) !arents+) H Il est jaloux "e tes !arents# -ais !our &uelle raison# it -a.otte au comble "e l'étonnement+ H %arce &ue, "ans le !a.s, tout le mon"e "it B «/$ -me -me Leblanc Leblanc ait ait bien bien mieux mieux le C la!in sauté &ue -me Legros+ D
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-a.otte ne !ut s'em!:c$er "e rire à l'i"ée "e cette bataille "e la!ins sautés+ C Et !uis, !oursuivit Sran(oise, il a un gar(on &ui n'est !as trs gentil non !lus+ Il !ara=t &u'il en veut à tous ceux &ui ont "e bonnes !laces en classe !arce &ue lui est souvent "ernier+ Les !arents "isent &ue c'est "e l'injustice+ H Laissons "e c>té tous ces gens !as gentils, conclut -a.otte, car elle n'aimait &ue ce &ui est beau et bien bienaisan isant+ t+ e suis suis s?re s?re &u &u''ils ils sero seront nt $e $euureu reux &uan" m:me "e te voir au milieu "'une belle terrasse leurie+ D
-ain -ainte tena nant nt,, -a.o -a.ott ttee étai étaitt "é "éci ci"é "éee à !ren !ren"r "ree congé "e son amie+ Elle savait &ue Sran(oise était enc$antée "e son !rojet, il ne restait !lus &u'à l'exécuter+ C Qcou oute te,, Sran( ran(oi oise se,, !ro !romets mets)m )moi oi "e ne !a !ass t'im t'im!a !ati tieenter nter++ e vais ais rent rentre rerr c$ c$e e ma tant tantee+ 'ai 'ai beaucou! à aire+ aire+ u u revoir e t'aime bien, tu sais D Et, comme -a.otte lui envo.ait "e la main un aectueux baiser, Sran(oise souriait en !ensant aux c$ar c$ arma mant ntes es leu leurs rs &u &u'e 'ell llee alla allait it air airee vivr vivree au auto tour ur "'elle+ <éjà elle oubliait &u'elle était assise "ans un auteuil roulant, tan"is &ue son amie -a.otte !ouvait !é"aler "e toutes ses !etites jambes sur une belle bic.clette rouge+
CHAPITRE IV Où Ma%o& o(-ans# un# #./0$&on
&ue -a.ott -a.ottee ut rentré rentréee c$e c$e sa tante, tante, en gran" m.stre, elle a!!ela son cousin 6incent+ incent+ Elle avait avait $Nte "e voir ses gran"s gran"s !rojets !rojets se réaliser réaliser++ %our -a.otte, -a.otte, tout "evait :tre acile, et tout "evait se aire vite C u m'as a!!elé, -a.otte# D "eman"a 6incent en arrivant !réci!itamment et en regar"ant sa cousine avec ses gran"s .eux bleus+ C Ju'est)ce )ce &ue tu veux#D
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6incent s'atten"ait bien à une ré!onse extraor"inaire, car il savait &ue sa !etite cousine avait toujours "es i"ées C !as comme tout le mon"e D, mais il ne s'atten"ait !as certainement à cette ré!onse)là B C E$ bien voilà B je veux "es caisses H
H /ui /ui "ans le grenier 6iens 6iens montons tout "e suite+ D Ils Ils mon ont tre rennt &u &uat atre re à &u &uat atre re l'e l'escal scalie ierr et se cognrent contre Lucile &ui sortait "e sa c$ambre+ Elle eut l'im!ression "e n':tre !as "ans le secret et !rit aussit>t son !etit air !incé+ !incé+ C 6ous ave l'air bien !ressés, "it)elle, où alle) vous "onc# H u grenier, "it 6inc 6incent+ ent+ H %our &uoi aire# H 0$erc$er "es caisses+ H %our&uoi "es caisses# caisses# ) %our . mettre "e la terre+
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H %our&uoi "e la terre# H %our . !lanter "es leurs+ leurs+ H Enin, !our&uoi c$erc$er "es caisses !our . mettre "e la terre !our . !lanter "es leurs# s'écria Lucile im!atientée+ ) %our aire !laisir !laisir à Sran(oise Sran(oise,, conclut conclut 6incent en souriant+ ) e !arie !arie &ue c'est c'est encore encore une i"ée i"ée "e -a.otte, sou!ira Lucile en $aussant les é!aules+ Il n'. a !as "e caisses au grenier e le sais !uis&ue j'ai"e maman, tous les lun"is, à . éten"re le linge+ linge+ i -a.ott -a.ottee veu veutt aire aire un ca"eau ca"eau à Sran(oise, elle n'a &u'à lui "onner une !ou!ée+ Il . en a "e trs jolies au baar H 0e n'est !as ce &ue je veux+ D %en"ant ce tem!s, 6incent, se balan(ant tant>t sur une jambe tant>t sur l'autre, se creusait la t:te !our savoir comment il !ourrait "onner satisaction à sa !etite cousine+ Enin, tout ier, il s'écria B C 'ai trouvé e crois &ue tu auras ce &u'il te aut+ 6iens 6iens 6iens avec moi H Pravo En avant D or"onna -a.otte+ Lucile, restée sur le !alier, les les regar"a !artir B C -a.otte mne mon rre !ar le bout "u ne, !ensait)elle+ Juel gran" nigau" Pa$ Il en aura vite asse "e satisaire tous ses ca!rices D Pient>t 6incent et -a.otte arrivrent à un vaste atelier où les F
scies électri&ues étaient maniées avec la !lus gran"e atte attent ntio ionn !a !arr troi troiss jeun jeunes es ou ouvr vrie iers rs++ Les Les imme immens nses es lames "entelées, en en"ant le bois, aisaient un bruit assou ssour" r"is issa sant nt++ /n e?t "it un unee ruc uc$e $e géant éantee+ t>tt "e "eux ux jeun jeunees é! é!ou ouxx ra.onnants, assis "evant son oncle trs sérieux, "es amilles ra"ieuses et élégantes+++ o.euse) 7
ment elle s'exclama B C /$ je vou"rais tant voir oncle %ierre aire un mariage e crierais B C 6ive la mariée D -ais, aussit>t, elle revint à son i"ée et, "ésa!!ointée, murmura B C Ju'est)ce &ue nous allons aire, !uis&ue l'oncle %ierre n'est !as là# ) @e t'in&uite !as, -a.otte, airma 6incent, trs s?r "e lui+ %a!a m'a toujours "it &ue ces vieilles cais caisse sess l'en l'enco comb mbra raie ient nt et &u &u'i'ill vo voul ulai aitt les les br?l br?ler er++ lors, elles te !laisent# 0'est bien ce &ue tu voulais# H -erveilleux D it -a.otte en battant "es mains+ an"is &ue 6incent les c$argeait "ans la !etite remor&ue &u'il avait ixée à sa bic.clette, -a.otte, en 1
les com!tant, s'a!ercevait+++ C 6incent s'écria)t)elle, "ésolée, il en man&ue une Elles sont !araites comme $auteur, comme largeur, largeur, mais il m'en allait $uit et il n'. en a &ue se!t Juel mal$eur H 0e n'est !as un bien gros mal$eur, "it 6incent "'un ton consolant, je vais t'en aire une avec ces !lanc$es &ui ne servent à rien, tu l'auras "emain+ H u saurais aire une caisse, toi# it -a.otte, ta&uine et !leine "e méiance+ H @aturellement u oublies &ue je suis a!!renti menuisier, ma c$re cousine+ <'ailleurs mon !a!a)!atron "it &u'il est trs content "e moi+ D En eet, "s &ue 6incent revenait "e classe et avait ini "'a!!ren"re ses le(ons, "e aire ses "evoirs, il se ren"ait à l'atelier+ Il se !laisait "ans cette atmos!$re "e travail+ Il aimait le bour"onnement "es scies, l'o"eur "e résine "es sa!ins taillés, il aimait marc$er sur le "oux ta!is "es co!eaux+ <éjà il ai"ait bien son !re, tout en a!!renant son métier+ métier+
%ierre en vo.ant la remor&ue c$argée &ue tirait 6incent+ Ju'est)ce &ue vous alle aire avec toutes ces vieilles caisses# H 0'est une sur!rise, mon oncle s'exclama la illette malicieusement+ H Pon Pon aites)en ce &ue vous vou"re, it l'oncle %ierre en riant, le !rinci!al c'est &ue vous m'en a.e "ébarrassé+ D C Enco core re un unee i"é i"ée saug saugre renu nuee "e notre otre !e !eti tite te nic ice, !e !ens nsaa l'o l'onc ncle le %ierr ierree ave vecc un unee a aectu ectueeuse use in"ulgence, mais, ba$ il aut bien laisser les enants s'amuser &uan" ils sont sages et ne ont !as "e b:tises D -aintenant &ue -a.otte était en !ossession "e toutes ses ameuses caisses, elle "evait s'ingénier à les transormer en jar"inires, c'est)à)"ire . !lanter "ess leu "e leurs rs++ 0' 0'es estt bien bien "a "ans ns cett cettee inte intent ntio ionn &u &u'e 'ell llee courut vers la maison et a!!ela Lucile+ C u viens, Lucile# ) /ù alle)vous# intervint tante Oosine+ H u marc$é "e 0$Nteauneu, 0$Nteauneu, tante Oosine+ Oosine+ H la ville# %our &uoi aire# Ju'est)ce &ue tu veux ac$eter# ) le "'i"ée "'i"ée %our &ui# ) 0'est une sur!rise, tante Oosine+ H u sais bien, Oosine, &ue nous avons une !etite nice &ui a tout le tem!s "e m.stérieux 3
) )%est-ce *e +s alle, aire a+ec ttes ces +ieilles caisses( +
!rojets, it l'oncle %ierre en ta!otant la joue "e -a.otte+ E$ bien, alle, mes enants, et so.e raisonnables H /ui, monsieur le maire, it -a.otte avec un gran" salut+ H -oi, je n'. vais !as, !as, "éclara Lucile+ e !rére !rére écouter ma !etite ra"io+ H Em!orte)la avec toi, Lucile, nous !ourrons !é"aler en musi&ue et la remor&ue !ara=tra moins lour"e à 6incent, ré!li&ua -a.otte &ui avait ré!onse à tout+ H %as envie it Lucile, bougonne+ bougonne+ H llons ne ais !as ta mauvaise t:te+ ois gentille+ 6iens avec nous, ce sera trs amusant, insist insistaa 6incent ncent toujou toujours rs con concil cilian iant+t+ u aimes aimes beaucou! aller au marc$é D Lucile init !ar cé"er, et bient>t tous trois !arcouraient gaiement sur leurs bic.clettes la route &ui mne mne à 0$Nteauneu+ 0$Nteauneu+ Ju'il est "onc bien a!!rovisionné le marc$é "e 0$Nteauneu Et voilà !our vous accueillir à l'entrée ces jolis tabliers en n.lon &ui, sus!en"us à une cor"e bien ten"ue, se balancent "ans le vent comme autant "e bannires "e tous les !a.s+ out à c>té triom!$e la matire !lasti&ue B les !ots, les brocs, les bassines rivalisent "e gaieté et "e !ro!reté+ Et voici les grosses mottes "e beurre &ui tr>nent "'un air im!ortant à l'étalage "u crémier+ Ju'il erait bon les léc$er "e bas en $aut et "e $aut en bas c>té "'elles "'énormes
morc morcea eaux ux "e gru. gru.r ree vo vouus rega regar" r"en entt "e tous tous leurs gros trous+ Et voilà, bien alignés, bien blancs, bien "o"us, les !oulets &ui, "emain "imanc$e, seront si savoureux, si "orés et eront les "élices "e toute la ami amill llee et "u c$at c$at An !eu !lus !lus loin loin atte atten" n"en entt les c$oux)leurs, ron"s et !Nles comme la la !leine !leine lune, et le ouillis "es !etits !ois tout gonlés "a "ans ns leur leur corselet et !lus loin encore les artic$auts &ui sont un !eu les $érissons "es légumes En ace se !rélassent se !rélassent les !oissons+ Il . en a "es longs, "es ron"s, "es !lats, "es "es blancs, blancs, "es gris, "es rosés Ils sont si brillants &u'ils ont l'air "':tre encore viva vivant ntss et, à les voir ainsi serrés les uns contre les autres, ne "irait)on !as &u'ils sont en gran"e conver con versat sation ion,, c$e c$e un "e leurs amis, mis, au on on"" "e la mer# Jue c'est amusant "'aller au marc$é C
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H 6o 6oule)vous aussi "es !N&uerettes# /n les a!!elle "es mres "e amille !arce &u'elles "onnent beaucou!, beaucou! beaucou! "e leurs ) e crois &ue ce serait bien, "it Lucile &ui commence à s'intéresser à l'aaire+ ) Ju Ju'e 'est st)c )cee &u &uee vo vous us ave ave enco encore re## "e "ema man" n"ee -a.otte+ ) Jue Jue "irie)vous "irie)vous "e géraniums# 0e sont "e trs jolies jolies !lantes !lantes &ui "urent "urent jus&u'aux jus&u'aux gelées gelées et, si on les met à l'abri !en"ant l'$iver, ils re!oussent au !rintem!s avec !lus "e vigueur encore+ ) /$ oui s'écria -a.otte+ 6ous :tes "'accor", tous les "eux# D 6incent et Lucile étaient !araitement "'accor"+
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« e vous conseille ces rouges, ma !etite
"emoiselle, ils ont trs gai "ans une jar"inire+ H 0'est tout à ait ce &u'il nous aut, "éclara -a.otte avec ent$ousiasme+ ve)vous aussi une !elle une !elle et un !etit arrosoir# arrosoir# )H 6ous trouvere ces articles)là en ace, c$e le &uincaillier, &uincaillier, mes enants D la &uincaillerie, -a.otte ac$eta une une !etite !etite !elle !elle rouge et un arrosoir bleu+ Le &uincaillier lui conseilla "'ac "' ac$e $ete terr au auss ssii un unee bine binett ttee !o !our ur >ter les mauvaises $erb erbes et "u ra!$ia !our attac$er les tiges les !lus aibles+ -aintenant, -a.otte et ses cousins s'en revenaient à Givernon enc$antés "e leurs ac$ats+ La remo remor& r&ue ue étai étaitt !lus !lus lour lour"e "e &u &u'à 'à l'al l'alle lerr, bien s?r, et 6incent !é"alait courageusement+ 0e!en"ant, -a.otte eut l'im!ression &u'il avait lWair !réoccu!é+ C u as un !neu crevé# lui "it)elle malicieusement+ malicieusement+ H @on, "it 6inc ncen ent, t, mes mes !n !neu euss se !o !ort rten entt à merveille, mais je !ense je !ense &u'il man&ue le !rinci!al ) Juoi "onc# it -a.otte étonnée+ ) E$ bien "e la terre ) Ua ne "oit !as "oit !as :tre "iicile "e trouver "e la terre à la cam!agne, it -a.otte en éclatant "e rire, et m:me m:me "u umier Le umier, c'est "u gNteau !our les leurs D vec &uelle joie &uelle joie Sran(oise vit arriver -a.otte 5
et Lucile et le brav bravee 6inc ncen ent, t, &u &uii av avai aitt bien bien c$a $au" u" ussit ssit>>t, ave vecc sa !eti etite !e !ell llee rou rouge ge,, elle elle !lantait elle)m:me "ans les caisses !leines "e "e bonne bonne terre les jolies leurs &ui allaient "evenir ses com!agnes "e tous les jours+ La terrasse "e #$Auberge du Veau qui tète avait maintenant un entourage c$ato.ant+ C /$ s'exclamait Sran(oise, je suis "ans un vrai jar"in Oegar"e, -a.otte, ce !etit !ie" "e !N&uerette+ e suis s?re &ue "emain tous les les bo bout uton onss sero seront nt ouverts e vais bien l'arroser av avec ec mon mon arro arroso soir ir bleu+D Et, "ans son auteuil roulant, Sran(oise, trs aa aair irée ée,, allait "' "'uune jar" jar"in ini ire re à l'l'au autr tre+ e+ Elle avait l'im!ression "':tre un !a!illon &ui butine "e leur en leur+ Elle s'émerveillait "e tous ces !etits miracles "e la nature+ C -a.otte avait raison, "it Lucile en embrassant sa cousine+ -aintenant tu ne t'ennuieras t'ennuieras !lus !lus jamais jamais u sais, sais, Sran(o Sran(oise ise,, ajouta ajouta 6incent ncent "'un air trs averti, tes leurs seront encore beaucou! encore beaucou! !lus belles "ans &uel&ues jours, &uan" elles seront bien enracinées+ D
&u'ils sour sourir irai aien ent, t, s' s'il ilss av avai aien entt to tous us "e "ess leurs "evant leur !orte et à leurs en:tres+ i seulement ils !ouvaient suivre ton exem!le, Sran(oise+ Oegar"e, nulle !art, nulle !art il n'. a la moin"re !lante D La !etite inirme regar"a les bouti&ues les unes a!rs les autres et sou"ain elle !oussa un C o$ D era.é en saisissant la main "e -a.otte+ C +-ais, &u'est)ce &ue tu as# it -a.otte+ H Là, là u ne vois "onc !as # "it Sran(oise en montrant l'auberge "'en ace+ 'ai bien !eur &ue nous a.ons "es ennuis+ )
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CHAPITRE V Où Ma%o& s# fa& un #nn#, O/I@E servait
le caéK oncle %ierre était !longé "ans la lecture "u journalK 6incent et Lucile aisaient une !artie "e "ames et -a.otte relisait une longue lett lettre re "e ses ses !a !are rennts &u' u'el elle le ava vaiit re(u re(uee le matin atin m:me+ C -a c$érie, "isaient)ils en terminant, nous sommes trs $eureux "e savoir &ue tu aimes bien tes !etits cousins, &ue tu trouves "élicieuses les tartes "e tante Oosine et &ue tu ne
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tiens !as t:te à l'oncle %ierre+ @ous t'embrassons "e tout cMur+ D -a.otte venait "e remettre la lettre "ans sa !oc$e &uan" trois cou!s urent si violemment ra!!és à la !orte &u'ils irent sursauter toute la amille+ ante Oosine !osa la caetire et alla ouvrir aussit>t+ ur le !as "e la !orte se tenait -+ Legros+ -+ Legros était un $omme tra!u et rouge "e teint+ Les c$eveux rares ne recouvraient !as son crNne luisant, et ses .eux en boule semblaient !r:ts à lui sortir "e la t:te+
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-+ Legros avec son ils &u'est)ce &ui nous vaut le !laisir "e votre visite# visite# H e vais vous le "ire, ma"ame $urla le Auberge du outon tondu, je !ro!riétaire "e lW Auberge viens tout ex!rs !our vous le "ire /ù est -+ le maire# H
leurs autour "e la terrasse "u Veau qui tète. H /ui, c'est nous it -a.otte en !ointant son !etit ne vers -+ Legros+ Legros+ H E$ bien Il aut les enlever, enlever, et !lus vite &ue (a D -a.otte était abasour"ie+ Elle n'en cro.ait !as ses ses oreil reille les+ s+ Enle nleve verr ces ces cais caisse sess "e leu leurs &u &u''ils ils avaient eu tant "e mal à installer C -ais, monsieur, c'est im!ossible s'écria)t)elle+ ) $ vous vous vo.e, vo.e, monsieur monsieur le maire, maire, c'est c'est bien la nice &ui a manigancé tout cet étalage $ !our s?r Elle en "onnait "es or"res à vos enants+ Ane gami ga mine ne &u &uii n'est n'est m:me m:me !as !as "u !a.s !a.s e l'ai l'ai bien bien vue 'étais cac$é "errire les ri"eaux Et Gérar" l'a vue aussi, !as vrai, Gérar" # H /ui, !a!a, it Gérar" Gérar" "'un air sournois+ H Gérar" s'écria -a.otte+ u n'as rien "e mieux à aire &u'à te cac$er "errire les ri"eaux !our surveiller les voisins# H -on gar(on !ren" les intér:ts "e son !re $urla l'aubergiste+ l'aubergiste+ H -on oncle su!!lia -a.otte, "is à-+ Legros &ue nous n'enlverons !as les caisses H -a.otte, laisse aire !a!a murmura 6incent, &ui était ranc$ement mal$eureux+ H -oi, je vous "is &ue vous les enlvere tonitrua -+ Legros+ ) Et moi, je vous "is &ue nous ne les enlverons 4
) Et mi' e +s "is *e ns ne les les enl/+erns pas $ + airma 0a1tte.
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!as airma -a.otte en ta!ant "u !ie", cela erait tro! "e !eine à Sran(oise+ H ais)toi, ais)toi, -a.otte, or"onna son oncle+ H -on oncle, il ne aut !as les enlever+ enlever+ 0es caisses "e leurs ont un eet magnii&ue H -a.otte, ré!éta le maire, si tu !arles tro! je vais t'envo.er "ans ta c$ambre+ u oublies &ue tu es une !etite ille+ H Ane !etite ille &ui "it la vérité, mon oncle s'écria -a.otte+ H i ce n'est !as mal$eureux, grommela l'aube l'auberg rgiste iste,, "e voir voir un !a.s !a.s où ce sont sont les les enants &ui comman"ent 0omment un maire !eut)il se laisser mener !ar le bout "u ne !ar une !etite c$i!ie "e "ix ans# ) Vuit ans rectiia -a.otte en en lui aisant sa !lus belle révérence+ ) Et, en en !lus, !lus, elle me nar nargu guee cria l'aub l'auber ergi giste ste urieux+ H 6o.ons, monsieur Legros, "it l'oncle %ierre %ierre,, !arlon !arlonss calmem calmement ent++ 6ous, les enant enants, s, tene)vous "ans ce coin)là et "éense "e !arler sans ma !ermission+ lors, "e &uoi s'agit)il exactement # ) E$ bien, les auberg aubergistes istes "u Veau qui tète, les Lebl Leblan anc+ c+++++ ils ils on ontt lais laissé sé vo votr tree nic nice, e, &u &uee vo voil ilà, à, mettre "es caisses à leurs sur la gran")!lace+ Ua 44
ne me !la=t !as, à moi H i (a ne vous !la=t !as, monsieur Legros, "it le maire avec un !etit sourire, !ersonne ne vous oblige à en mettre aussi H /ui mais (a ne me !la=t !as "e voir, en ace "e moi, tout ce ouillis)là D ces mots, -a.otte n'. tint !lus et "e nouveau bon"it+ on !etit ne remuait et ses mc$es se "ressaient !lus rai"es &ue jamais+ C 6ous a!!ele les leurs "u ouillis# H %araitement, du &oui##is., airma -+ Legros, les leurs+++ enin, je ne "is !as+++
!our&uoi "onc est)ce &ue je n'aimerais !as ces gens)là# H %arce &ue -me Leblanc ait mieux le la!in sauté &ue -me Legros, tout le mon"e le "it H Im!ertinente H ais)toi, -a.otte or"onna l'oncle %ierre, &ui avait bien "u mal à rester sérieux+ e vais t'envo.er au lit+ D -a.otte it une belle !irouette, embrassa trs ort -+ le maire en c$antonnant B « Les caisses ne s'en iront !as ra "éri "éri "éraD C En somme, monsieur Legros, &u'est)ce &ue vous re!roc$e à ces !auvres leurs# re!rit l'excellent $omme+ H Elles attirent les mouc$es, les c$enilles, et surtout les abeilles ) E$ bien 6ous aure "u miel 0'est 0'est "élicieux au !etit "éjeuner, mais il me semble &ue vous "eve avoir une autre i"ée en t:te+ ) E$ bien, oui init !ar !ar convenir l'aubergiste+ l'aubergiste+ Il . a +++ il . a &ue, avec toutes ces caisses, le Veau qui tète a une terrasse beaucou! !lus large &ue le outon tondu" Et (a, je ne !eux !as l'acce!ter ) $ nous . voilà it le maire maire malicieusement+ ) Et !uis aussi, &u'elles em!itent sur la !lace et &u'elles n'ont !as le "roit+ i tous les commer(ants en aisaient autant 45
H i tous les commer(ants en aisaient autant, "it tante Oosine, &ui jus&ue)là n'avait !as !ris !art à la conversation, la gran")!lace serait tout "e m:me beaucou! !lus jolie+ H %ossible cria -+ Legros, mais si la !lace est enva$ie !ar les leurs, les gens ne !ourront !lus !asser et je !er"rai toute ma clientle H Il n'en a "éjà !as beaucou! murmura Lucile à l'oreille "e 6incent+ H ene, monsieur le maire, je vais aire !reuve "e bonne volonté, "it l'aubergiste l'aubergiste "'un air "oucereux "ouc ereux++ e vais vous "onne "onnerr Gérar" Gérar" !our vous ai"er à aire le "éménagement+ u veux bien, mon !etit Gérar", ai"er les enants à enlever les caisses "e leurs# H /ui, !a!a, ré!on"it Gérar" "'un air sournois, je vien"rai "emain matin+ matin+ H 0e n'est !as la !eine "e te "éranger, "éranger, Gérar", les caisses resteront où elles sont @'est)ce !as, monsieur le maire# s'écria -a.otte en se jetant au cou "e son oncle+ H $ c'est comme (a# $urla -+ Legros+ E$ bien, je vais vous "ire B si "'ici same"i ces caisses "e leurs ne sont !as enlevées "e la terrasse "u Veau qui tète je ais un !rocs, vous m'enten"e# Soi "e Legros, je ais un !rocs @ous irons "evant le juge+ Et je !eux "ormir "ormir sur mes "eux oreilles oreilles B je le gagnerai, mon !rocs 4F
H Qcoute)moi, monsieur Legros, "it le maire avec une inlassable !atience, je vou !romets "'étu"ier cette aaire+ e vais convo&uer le gar"e c$am!:tre, il era un ra!!ort et je soumettrai la &uestion à la !roc$aine réunion "u conseil munici!al+ i vo votr tree !lain lainte te est est just justi iié iéee, vo vous us aure ure enti ntire re satisaction+ H 0'est bon $urla l'aubergiste+ l'aubergiste+ e veux bien atten"re &uel&ues jours, mais !as !lus e ne suis !as !atient, moi n'est)ce !as, Gérar"#
Ponjour tout le mon"e D Il allait sortir, sortir, suivi "e Gérar", en s'é!ongeant s'é!ongeant le ront avec son gran" mouc$oir à carreaux &uan", sou"ain, sur le !as "e la !orte, il se retourna et, montrant -a.otte à l'oncle %ierre, s'exclama B C Et, vous save, cette gamine)là, elle a la langue tro! bien !en"ue D <s &u'ils urent sortis, toute la amille éclata "e rire+
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CHAPITRE VI Où Ma%o& (#,/o( un# '"&o(#
GO0E à -a.otte, Sran(oise !assait "es $eures merveilleuses en com!agnie "e ses leurs+ <s le mati matin, n, en arri arriva vant nt "a "ans ns son son aut auteu euil il roul roulan ant, t, elle elle examinait c$a&ue toue !our savoir &uels boutons s'étaient ouverts !en"ant la nuit, !our enlever, "'une main légre, les leurs &ui commen(aient à se aner, !our leur verser avec son joli !etit arrosoir bleu l'eau bienaisante &ui tien"rait la terre ra=c$e et $umi"e toute la journée+
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Il aut "ire &ue l'eet !ro"uit était s!len"i"e et &ue, "ans le soleil, les caisses "e leurs a!!araissaient comme un magnii&ue jar"in autour "e la terrasse "u Veau qui tète.
nnie et nnette, les "eux jumelles "u &uincaillier, venaient !lus souvent maintenant "ire bonjour à Sran(oise et et lui aisaient mille com!liments sur son joli jar"in+ Elles le regar"aient avec "es .eux "'envie+ Juel "ommage Leurs !arents étaient tellement !longés "ans les clous et les casseroles &u'ils ne s'intéressaient !as aux leurs, !as "u tout Pobi, le !etit gar(on "u boulanger, trouvait aussi &u'elle était bien belle, la terrasse "e ' Auberge du Veau qui tète. « u sais, maman, avait)il "it à la boulangre, je
ne sais !as comment t'ex!li&uer mais, une maison sans leurs, c'est comme "u caé au lait sans sucre+ H on !a!a travaille toute la nuit et "ort toute la journé journéeK eK moi, moi, je ven"s ven"s "u !ain !ain "u matin matin jus&u'au soir, s'il allait encore &ue je m'occu!e "e leurs e suis bien asse atiguée H ustement, avait ris&ué Pobi, !eut):tre &ue cela te re!oserai re!oserait,t, "e jar"iner jar"iner++ Et !uis, elle est si jolie, la terrasse "e Sran(oise Sran(oise ) 0$acun ait comme il lui !la=t D avait ré!on"u la boulangre, et elle était rentrée "ans sa bouti&ue en $aussant les é!aules+ 0e jour)là, tante Oosine servait le caé, oncle 83
%ierre lisait le journal, 6incent et Lucile aisaient une !artie "e "ames et -a.otte relisait une lettre "e ses !arents, &uan" trois cou!s violents violents urent urent ra!!és ra!!és à la !orte+ a ante Oosine !osa la caetire et alla ouvrir aussit>t+ C /ui, c'est encore moi $urla -+ Legros sur le !as "e la !orte+ H) Ponjour, Ponjour, monsieur Legros, "it tante Oosine avec amabilité, &u'est)ce &ui nous vaut le !laisir "e votre visite# H e vais vous le "ire, ma"ame, cria -+ Legros, où est -+ le maire# H
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l'aubergiste+ 0'est !arce &ue votre nice raconte à tout le mon"e &ue le la!in sauté "u Veau qui tète est meilleur &ue le la!in sauté "u outon tondu " H -oi# s'écria -a.otte, non, monsieur je ne raconte rien "u tout ) Et ment menteu euse se,, en !lus, !lus, je ne vous vous "is "is &ue (a (a Elle ruine mon commerce commerce E$ bien nous !lai"erons, !lai"erons, monsieur le maire, nous irons "evant "evant le juge, juge, et -me Legros, Legros, ma emme, emme, "ira au tribunal tribunal tout ce &u'e &u'elle lle met "ans son la!in B "es c$am!ignons, "u lar", "u t$.m, "u laurier, "u vin blanc, et une !ointe "'ail H Le tribunal sera enc$anté enc$anté "'avoir une si bonne bonne recette "it l'oncle %ierre en se rottant les mains+ H Et same"i 6ous ne save !as ce &ui m'est arrivé same"i# !oursuivit -+ Legros+ 0'est à ne !as croire mais c'est &ue j'ai ailli en mourir, moi, moi, monsieur le maire 6raiment# it l'oncle %ierre trs ra!!é+ Ju'est)ce &ui vous est "onc arrivé# H 6ous save !eut):tre &ue le notaire "e aint)-a.loire mariait son ils same"i "ernier# ) /ui, je l'ai enten"u "ire+ Le !re "e la mariée voulait "onner un gran" re!as "e noce, ici, à Givernon+ Il était venu c$e moi, à #%Auberge du outon tondu, et m'avait "eman"é ce &ue je lui !ro!osais comme menu+++ 0in&uante couverts %ense "onc
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2 3ne nce ma4nii*e ma4nii*e a+ec a+ec pht4raphe et accr"éniste$ +
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Il m'a +"it &u'il m'écrirait !our me conirmer+ E$ bien ce same"i)là, la noce a "éjeuné en ace /ui en qui tète tète"" Ane noce magnii&ue avec aceK au Veau qui !$otogra!$e et accor"éoniste La noce a "uré jus&u'à cin& $eures Est)ce asse clair# Entre)tem!s, il s'était renseigné+++ /n lui avait "it "u mal "e mon la!in sauté Et je sais bien &ui+++ D -a.otte bon"it B C -onsieur Legros H ais)toi, ais)toi, -a.otte intervint l'oncle %ierre+ %ierre+ H -on !etit oncle, su!!lia -a.otte, il aut &ue je "ise ce &ue j'ai j'ai à "ire H Les !etites illes n'ont n'ont rien à "ire+ H -ais si 'ai à "ire &ue ce n'est !as une aaire "e la!in sauté H 6o.e)moi cette !etite erontée, maugréa l'aubergiste, il aut &u'elle mette son grain "e sel !artout+ -oi, je sais &ue c'est une aaire "e la!in sauté H %as "u tout u contraire, c'est une aaire "e leurs H @on "e la!in H @on "e leurs leurs H -onsieur le maire, votre nice "oit avoir la ivre+ Il au"rait la couc$er avec une bonne tisane+ H -ais non, monsieur Legros, notre nice se !orte à merveille, "it "oucement tante Oosine+
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) -a !etite !etite tante tante laisse laisse)mo )moii ex! ex!li& li&uer uer à -+ Auberrge du Veau qui qui tète tète a été Legro Legross !ou !our&u r&uoi oi ' Aube c$oisie !our la noce -ais c'est !arce &u'elle est mignonne, trs mignonne avec toutes les leurs &ui l'entourent+ Le jour "e son mariage une mariée est $eureuse+ Elle aime les leurs+ An !re aime sa ille+ lors, il aime les leurs !uis&ue sa ille les aime La mariée a "es leurs "ans les c$eveux, elle tient une gerbe "e leurs "ans les brasK elle a voulu :tre !$otogra!$iée au milieu "es leurs "e la terrasse Il . avait s?rement une corbeille "e leurs sur la table, toutes les !ersonnes $eureuses aiment les leurs, et les leurs leurs consolent consolent les !ersonnes !ersonnes mal$eureuses mal$eureuses comme la !auvre Sran(oise Il au"rait "es leurs !artout !artout "ans votre village Elle n'est !as outon belle, monsieur Legros, la terrasse "u tondu" Elle est triste, triste, triste ) ais)toi is)toi,, -a.ott -a.otte, e, tu vas inir inir !ar vex vexer er -+ Legros lui "it son oncle+ H e "is ce &ue je !ense et voilà ra ra "éri "éri "éra+ D -+ Legros était toujours trs rouge+ Il essu.ait son ront avec son gros mouc$oir à carreaux, mais il avait écouté -a.otte avec beaucou! "'attention et ses gros .eux en boule roulaient "e "roite à gauc$e et "e gauc$e à "roite+ Juant à 6incent et Lucile, ils se "eman"aient anxieusement
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si -a.otte n'allait !as inir !ar se aire !unir sérieusement !our son au"ace Est)ce &u'une !etite ille a le "roit "e "ire ce &u'elle !ense à une gran"e !ersonne &ui ne le lui "eman"e !as# 0$re !etite cousine Elle était courageuse, vraiment Et sou"ain, il se !ro"uisit une c$ose extraor"inaire B -+ Legros se leva, il avait l'air air embarrassé, regar"ait le maire "'un air g:né et n'osait !as "ire ranc$ement ce &u'il avait à "ire+ %uis il se gratta "errire l'oreille, se mit à res!irera bru.amment, à toussoter, toussoter, et, enin, se "éci"a B C -onsieur le maire, je vou"rais savoir, "it)il en bre"ouillant un !eu, je vou"rais savoir si vous !ourrie me aire "es+++ "es+++ "es+++ enin,+++ "es "es caisses# H t légres# ) Eu$+++ it l'aubergiste+ l'aubergiste+ H
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comme elle était une !etite ille trs bien élevée, elle se contenta "e ré!on"re B C -ais !araitement, monsieur Legros, je vois exactement ce &u'il vous aut, monsieur Legros+ -on oncl on clee vo vous us les les era era vo volo lont ntie iers rs,, mons monsie ieur ur Legr Legros os++ <'ail <' ailleu leurs rs 6incent ncent con conna= na=tt les "imens "imension ions, s, n'e n'est)c st)cee !as, 6inc 6incent# ent# ) Pien Pien s?r s?r bien bien s?r s?r D it it 6inc ncen entt tout tout éberlué+ Auberge du outon Et &uel&ues jours a!rs, l' Auberge tond tondu. u.,, à l'im l'imit itat atio ionn "e #$Auberge du Veau qui tète, avait une terrasse leurie &ui aisait la joie "es .eux+ /$ &ue -a.otte était $eureuse "':tre arrivée à convaincre ce terrible aubergiste Elle riait encore en !ensant à C 0ette gamine)là, elle a la langue tro! bien !en"ue D Et voilà &u'a!rs ce gran" succs, notre !etite -a.otte attra!ait un gros r$ume et avait un !eu mal à la gorge+ @on, non, il ne allait !as aire "'im!ru"ence En l'absence "es !arents, tante Oosine !rééra !ren"re toutes les !récautions et a!!ela le "octeur+ C llons ce n'est !as bien méc$ant "éclara)t)il en souriant+ Juel&ues jours "e lit, une bonne tarte aux !ommes, et cela va se !asser+ !asser+ D En eet, bient>t l'excellent $omme la "éclarait tout à ait guérie et lui !ermettait "e se lever+ sa !remire sortie, "evine "evine &uelle sur!rise 57
extraor"inaire atten"ait -a.otte # ur la gran") q ui tète t ète et !lace, la &uincaillerie, à l'imitation "u Veau qui "u outon tondu, avait enca"ré sa !orte "e ca!ucines grim!antes grim!antes,, et la bouc$erie, bouc$erie, à l'imitatio l'imitationn "u Veau qui tète, "u outon tondu et "e la &uincaillerie, avait mis "evant sa !orte "es caisses "e sauges écarlates, et le baar, baar, à l'imitation "u Veau qui tète, "u outon tond tondu, u, "e la &uincaillerie, et "e la bouc$erie, avait accroc$é "es !ots "e géraniums à ses balcons, et la boulangerie, à l'imitation "u Veau qui tète, "u outon tondu, "e la &uincaillerie, "e la boulangerie, "u baar, avait mis "es !étunias sur le rebor" "e ses en:tres, et la !$armacie, et l'é!icerie, et le bureau "e tabac+++ C /$ -a.otte -a.otte s'exclamait Sran(oise, si tu savais comme notre gran")!lace est maintenant gaie et animée 0omme les !romeneurs ont l'air $eureux Il aut &ue je te "ise, aussi, Gérar" n'est !lus jamais "errire ses ri"eaux, il n'a !as le tem!s, il ai"e son !a!a, il . a tant "e clients à servir D -a.otte était "ans la joie "'enten"re "e si bonnes nouvelles 0e!en"ant elle regar"ait avec une certaine sévérité les caisses "e leurs "e ' Auberge du Veau qui tète, "e lW Auberge du outon tondu, toutes les bouti&ues "e la gran")!lace et toutes les maisons+++ C -a.otte, est)ce &ue tu vois encore "es
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c$oses &ui ne te !laisent !as# "eman"a Sran(oise étonnée, !ourtant tu as tout ce &ue tu voulais D -a.otte ron(a les sourcils, secoua ses mc$es rai"es et !lissa son !etit ne volontaire+ C o out ce &ue je voulais# @on, Sran(oise s'écria) t)elle, !as encore D
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CHAPITRE VII Où Ma%o& o(-ans# un# au&(# #./0$&on
6oila !our ta :te, ma !etite -a.otte, ' "e la !art "e tes !arents D En eet, c'était la !remire ois &ue -a.otte avait sa :te sans :tre au!rs "e ses !arents+ Elle en é!rouva une !etite émotion et eut m:me, !eut):tre, les larmes aux .eux, mais elle se ressaisit bien vite+ C Oegar"e, &uelle belle envelo!!e D ajouta tante Oosine en ten"ant à la !etite ille une
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envelo!!e agréablement gonlée+ -a.otte, "ans sa joie, envo.a un baiser "ans la "irection "u 0ana"a et ouvrit aussit>t l'envelo!!e+ C u es gNtée "it tante Oosine+ Ju'est)ce &ue tu vas t'ac$eter avec ces beaux billets, !our tes neu ans # @e les gas!ille !as en !etites b:tises, surtout ante Oosine, Oosine, ré!on"it ré!on"it -a.otte -a.otte sans $ésiter, je vais m'ac$eter "es !ots+ H
-a.otte en lui aisant une jolie !etite grimace+++ et bient>t ils arrivaient tous trois à 0$Nteauneu+ C -onsieur, "it -a.otte au marc$an" "e couleurs, je vou"rais trois !ots "e !einture+ H Ju'est)ce &ue tu veux en aire# "eman"a 6incent tout bas en tirant sa cousine !ar la manc$e+ @os !ortraits, !eut):tre# u sais attra!er la ressemblance# H u vas voir 0e sera su!erbe ré!on"it -a.otte m.stérieusement+ H e t'assure, -a.otte+++, commen(a 6incent, incent, c'est une "é!ense inutile H 0e n'est !as la !eine "e "iscuter avec elle, cou!a Lucile, tu sais bien &u'elle n'en ait &u'à sa t:te H Juelles couleurs voule)vous, ma !etite "emoiselle # H E$ bien "onne)moi un !ot "e vert, un !ot "e rouge et un !ot "e jaune+ Ju'est)ce &ue vous en !ense# "eman"a)t)elle aux cousins+ H e te "onnerais mon avis, "it Lucile vexée, si je savais à &uoi serviront serviront ces !ots "e !einture+ !einture+ H Ils serviront à !ein"re D ré!on"it -a.otte en riant+ -a.o -a.ott ttee ac$e ac$eta ta au auss ssii troi troiss gros gros !inc !incea eaux ux++ 0e n'est &ue sur la route "u retour &u'elle raconta ses gran"s !rojets à 6incent et à Lucile+ C u as raison, -a.otte, "it 6incent, "es caisses à leurs "oivent :tre !eintes+ @ous n'. avions !as 5
!ensé D Auberge du Veau qui tète, it>t arrivés à lW Auberge -a.otte et ses cousins irent c$oisir à Sran(oise le !ot "e !einture &u'elle !réérait et 6incent incent lui ten"it gentiment un "es !inceaux+ Sran(oise se "éci"a !our le !ot "e !einture roug rougee, et en &u &uel el&u &ues es insta nstant ntss tout toutees les les caiss aisses es étaient éblouissantes+ La belle !einture ra=c$e mettait encore les leurs en valeur C e !ense, "it Sran(oise émerveillée, &ue le outon tondu "evrait en aire autant+ Il aut &ue ses jar"inires soient aussi belles &ue les n>tres, n'est)ce !as# ! 0' 0'est est vrai vrai s'écri s'écriaa -a.ott -a.otte, e, je vais vais en !arler à Gérar"+ D
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-a.otte !rit le !ot "e !einture verte et le !ot "e !einture jaune et courut courut les a!!orter à Gérar"+ Gérar"+ C Gérar", "it)elle en riant, je viens te aire un ca"eau !our ma :te+ Juelle !einture c$oisis)tu, la jaune ou la verte# 0'est !our !ein"re vos caisses+ Elles seront !lus jolies ) e vais "eman"er à !a!a D, it Gérar" abasour"i+ Gérar" revint aussit>t avec son !re, &ui semblait "e ort bonne $umeur+ C -a"emoiselle -a.otte, "it l'aubergiste avec un gran" salut, c'est bien aimable à vous "e !enser au outon tondu i vous !ermette, je c$oisirai le jaune+++ comme les ri"eaux "e la salle à manger+ manger+ -ais ce n'est !as un ca"eau, ma"emoiselle -a.otte, !our (a, non avec tout l'argent &ue je gagne, grNce à vousD II se "is!osait à !a.er le !ot "e !einture, &uan" il s'a!er(ut &ue -a.otte !artait en courant rejoin"re Sran(oise et ses cousins+ C -+ Legros a c$oisi le jaune s'écria)t)elle tout essoulée, et il m'a a!!elée « ma"e ma"emo mois isel elle le C -a.otte D+ H lors, lors, il te reste le vert, -a.otte# @ous !ourrons, "emain, aller le ra!!orter au marc$an" "e 0$Nteauneu+ H Le ra!!orter# s'exclama -a.otte, le ra!!orter# u u es ou 'en ai besoin "e ce !ot)là, et 58
"'un escabeau, et "e vieux tabliers, et "e !inceaux+++ et "e vieux journaux H u as encore "es !rojets, -a.otte# "eman"a timi"ement 6incent+ ) Evi"emment ) Oaconte ) Im!ossible Im!ossible e vous "is seulement seulement B "emain, à cin& $eures "u matin, ren"e)vous "ans la cuisine tout !r:ts à sortir avec tout votre attirail+ ) cin& $eures "u matin, je "ors grogna Lucile+ ) E$ bien tu te réveilleras réveilleras ra ra "éri "éri"éraD
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CHAPITRE VIII Où Ma%o& (#,/o( un# nou'#!!# '"&o(#
LE LE@
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C 6ous save, "it 6incent, nous avons l'air "e cons!irateurs+ H Ju'est)ce &ue (a veut "ire, cons!irateurs# "eman"a Lucile un !eu im!ressionnée+ H Ua veut "ire B "es gens &ui com!lotent, ex!li&ua 6incent+ H Ju'est)ce &ue (a veut "ire B com!loter# "eman"a -a.otte+ H Ua veut "ire B !ré!arer en secret &uel&ue c$ose+ H 0'est mal# it Lucile vaguement vaguement in&uite+ H %as toujours D, "it 6incent incent !our la rassurer+ Il ne aisait !as encore tout à ait jour &uan" ils arrivrent sur la gran")!lace+ outes les bouti&ues semblaient "ormir, avec leurs !ersiennes closes et leurs volets ermés comme "es !au!ires+ C Et maintenant, au travail "it -a.otte+ H Enin s'exclama 6incent, "aigneras)tu, c$re -a.otte, nous ex!li&uer en &uoi consiste ce travail# H 6oilà, "it -a.otte trs vite, en regar"ant "e tous c>tés autour "'elle, je veux aire une bonne sur!rise à l'une l'une "e ces vieilles bouti&ues+ bouti&ues+ Juan" Juan" elle se réveil réveiller lera, a, elle elle aura aura une belle belle "ev "evant anture ure re!einte H -ais c'est im!ossible s'écria Lucile, sans "eman"er la !ermission# F7
H Pien s?r it -a.otte en $aussant les é!aules, je n'ai !as besoin "e !ermission !uis&ue c'est un ca"e ca"eau au 6o.o .ons ns &u &uii va av avoi oirr l'$o l'$onn nneu eurr "' "':t :tre re !einturluré# la bouc$erie# le baar# la !$armacie# la boulangerie# le bureau "e tabac# E$ bien, tirons au sort D Le sort "ésigna la !$armacie+ C /$ tant mieux s'écria -a.otte, elle a si mauvaise mine, la !auvre !$armacie, je crois &u'elle a bien besoin "e retrouver "e belles couleurs lle, mes mes amis amis,, "é "é!: !:c$ c$on ons) s)no nouus "it "it -a.o -a.ott tte, e, "' "'ab abor or"" éten"ons tous ces vieux journaux !ar terre, !our ne !as aire "e tac$es sur le trottoir+ Et mettons aussi ces tabliers "evant nous ) Et maintenant, &u'est)ce )ce &u'il aut aire# "eman"a 6incent, &ui avait !ris l'$abitu"e "e laisser le comman"ement à -a.otte+ ) E$ bien, tu vas :tre gentil, gentil, 6incent, ncent, comme c'est toi &ui es le gar(on, c'est toi &ui vas monter sur l'escabeau et !ein"re le gran" !anneau au) "essus "e la !orte+ urtout n'use !as tro! "e !einture ) Et nous# it Lucile+ ) @ous allons allons !ein"re !ein"re les !anneaux, !anneaux, toi celui "e "roite et moi celui "e gauc$e+ <é!:c$ons) nous Il aut &ue nous a.ons ini avant &ue les gens se réveillent D ussit>t, ils se mirent tous trois à l'ouvrage avec entrain+ C -oi, j'avance bien, "it 6incent, &ui avait F1
"éjà ait une large ban"e verte, je crois &ue ce sera su!erbe H lle travaillons en c$antant !our nous "onner "u courage, mais c$antons tout bas, naturellement C %$armacie !einturlureras ra ra "éri "éri "éra+ D
un moment, ils eurent une gran"e émotion B un c$ien se mit à abo.er+ Ils s'arr:trent tous trois, le !inceau en l'air, et se regar"rent "'un air interrogateur+ Ils avaient bien !eur "':tre sur!ris, non !as en train "e mal aire, mais en train "e bien aire B C Et si ce c$ien venait "e notre c>té, !ensa -a.otte+
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?rement il aboierait "e !lus belle en a.ant l'air "e nous "ire B C /ua$ oua$ &u'est)ce &ue vous aites C ici, à !areille $eure# D Le !$armacien, -+ %lantin, et tous les commer(ants "e la gran")!lace se lve lvera raie ient nt,, vien vien""raie raient nt voir oir+++ E$ bie bien ce sera serait it réussi Juel "ommage D Ils atten"irent tous trois, sans bouger, mais au bout "e &uel&ues instants, ils urent !leinement rassurés, c'était une ausse alerte+ lors, ils travaillrent avec !lus "'ac$arnement encore a!rs cette ra.eur et constatrent bient>t &ue le travail était terminé+ C $ 6incent, "it -a.otte en assour"issant +sa voix, as)tu encore "e la !einture# ) An tout !etit !eu, !eu, je crois ) Il en aut !our !ein"re la croix verte+ -aintenant les !$armacies ne "oivent !lus avoir avo ir une une croix croix rouge, rouge, mais mais une une croix croix verte+ verte+ Y l'est l'est maman &ui me l'avait "it D, ajouta -a.otte en se mouc$ant+ !rs avoir vériié le contenu "e la bo=te, 6incent la rassura B C 'en ai juste asse+ D %en"ant &uel&ues secon"es, ils se reculrent !our juger "e l'eet B la !$armacie res!len"issait "'un vert mag agni nii&ue i&ue Les trois rois C co cons ns!!irat irateeurs urs D étaie taient nt enc$antés+ C 0'est -+ %lantin &ui va :tre $eureux, c$uc$ota -a.otte+ Oegar"e comme les autres bouti&ues ont F3
l'air lai"es et sales à c>té "e cette belle !$armacie+ /$ je vou"rais voir sa t:te &uan &uan"" il va constater constater ce c$angement antasti&ue+ Il sera émerveillé Et maintenant, !lions bagage, vite vite vite D 6incent !rit l'escabeau, Lucile ramassa tous les vieux journaux, -a.otte em!orta le !ot "e !einture, les !inceaux et les tabliers, et ils se sauvrent à toutes jambes, ra"ieux "'avoir "'avoir si bien travaillé+ 0omm 0o mmee "' "'$a $abi bitu tu"e "e le !e !eti titt "é "éje jeun uner er réun réunis issa sait it toute la amille autour "'une table bien garnie, &uan" trois !etits cou!s "iscrets urent ra!!és à la !orte+ ante Oosine !osa le !ot "e lait et alla ouvrir+ C iens bonjour, monsieur %lantin "it)elle en aisant entrer le !$armacien+ Ju'est)ce &ui nous vaut le !laisir "e votre visite# H e vais vous le "ire, ma"ame, ré!on"it le !$armacien "'une sombre voix+ e vou"rais vou"rais voir -+ le maire+ ) 0'est trs acile, entre "onc D, it tante Oosine+ -+ %lantin était un $omme long, brun et maigre, il avait l'air triste comme un bNton "e réglisse+ C Ponjour, monsieur le !$armacien, "it aimablement le maire, asse.e)vous, je vous !rie, et "ites)moi en &uoi je !eux vous :tre utile+ Laisse) nous, mes enants, "it)il en se tournant vers 6incent, Lucile et -a.otte+ H e crois !réérable "e !arler !arler "evant eux, F
) A $ Vincent' "it 0a1tte' as-t encre "e la peintre ( +
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murmura le !auvre !$armacien, "ont les moustac$es noires tremblaient "'émotion, car cette aaire les concerne certainement, monsieur le maire+ $ 'ai le cMur meurtri D -a.otte sentait venir Sorage et elle était bien éton étonné née+ e+ lors lors,, le !$ !$ar arma maci cien en ve vena nait it se !lai !lain" n"re re "'avoir une belle !$armacie toute neuve# @on ce n'était !as !ossible Elle avait voulu lui aire !laisir et elle l'avait à ce !oint ren"u mal$eureux# Il semblait tout à ait bouleversé+ Elle !rit aussit>t son !etit air batailleur tan"is &ue 6incent regar"ait le !$armacien avec "es .eux étonnés et &ue Lucile !longeait non ne "ans sa tasse "e c$ocolat+ C 0e &ue j'ai "écouvert ce matin, monsieur le maire, gémit -+ %lan tin, est inimaginable 6raiment, mon ami, mes enants ont mal agi envers vous# Ex!li&ue)vous, je vous en !rie "it l'oncle %ierre trs in&uiet+ H -onsieur le maire, c'est inex!licable Il aut &ue vous venie avec moi à la !$armacie, et les trois cou!ables aussi H E$ bien, allons D "it le maire en aisant signe aux enants "e se lever+ an"is &u'ils traversaient tous les cin& les rues "e Givernon !our se ren"re à la gran")!lace, -+ %lantin ne cessait "e gémir, tout en !renant, "ans la !oc$e "e son gilet, "es !etites !astilles !our s'éclaircir la voix B F4
C Ane !$armacie &ue je tiens "e!uis &uarante ans li li les !etits misérables H Ils vous l'ont "étériorée, "étériorée, monsieur %lantin# H 0'est)à)"ire &u'elle est méconnaissable, monsieur le maire, méconnaissable H Veureusement s'écria s'écria -a.otte+ ) ais)t is)toi oi,, !etit etitee e eront rontée ée or"o r"onn nnaa l'o l'onc ncle le %ierre+ 6ous :tes s?r, monsieur %lantin, &ue ce sont bien mes enants les auteurs auteurs "e ces "égNts# H e ne vois !as &ui "'autre aurait !u commettre cet acte in&ualiiable, "it le !$armacien en ixant -a.otte, "'abor" j'ai trouvé !ar terre ce !etit mouc$oir avec un -+ ) Il est à moi "it "it -a.otte+ -a.otte+ ) 'en étais s?r, "it -+ %lantin, "'ailleurs "'ailleurs tout le F8
mon"e à Givernon sait &ue -lle -a.otte !asse son tem!s à se m:ler "e ce &ui ne la regar"e !as+ 0ett 0ettee en ena ant nt a été été tro! tro! gN gNté tée, e, monsi monsieu eurr le maire maire,, beaucou! tro! gNtée gNtée D Lucile commen(ait à !leurer, 6incent était blanc, -a.otte était rouge+ C lors, mes enants, "it l'oncle %ierre, le mieux est encore "'avouer Jui "e vous#+++ ) /ui 'avoue 'avoue s'écria s'écria -a.otte, -a.otte, et si si c'était à reaire, je recommencerais ) Et no nous us l'a l'avo vons ns ai"é ai"éee cri crire rennt ense nsembl mble Lucile et 6incent+ 6ous sere "onc !unis tous les trois D conclut le maire+ /r, tan"is &u'ils arrivaient enin sur la gran") !lace, l'oncle %ierre s'arr:ta "evant la ameuse !$armacie, croisa les bras bras et s'écria B C ien ens, s, mons monsie ieur ur %lan %lanti tin, n, vo vous us av ave e re!e re!ein intt votre "evanture e vous élicite, elle est vraiment su!erbe Il aut "ire &u'elle en avait besoin+ lors, montre)moi ce &ue mes enants Cml ab=mé et je suis !r:t, naturellement, à vous rembourser tous les "égNts+ ) -ais+++ -ais+++ monsieu monsieurr le maire maire D, "it "it le !$arma !$armacien cien en !renant une autre !astille+ 0'est à ce moment !récis &u'une gran"e et lie Ile auto uto "on ontt les nic nicTe Tels ls brill rillai aieent au sole soleil il s'a s'arr:t rr:taa "evant la !$armacie+ An $omme jeune F5
et élégant élégant en "escen"it "escen"it et, s'a"ressa s'a"ressant nt tout étonné à -+ %lantin B C lo lors rs Il . a main mainte tena nant nt une une !$ !$aarma rmacie cie à Givernon# H -ais, monsieur, ré!on"it le !$armacien, ma !$armacie est ici "e!uis &uarante ans H 6raiment# raiment# s'exclama le jeune $omme+ %ourtant, je !asse sur cette !lace "eux ois !ar semaine !our aller à ma !ro!riété et je n'avais jamais remar&ué &u'il . avait une !$armacie+ $ je com! co m!re ren" n"s s 0' 0'es estt !a !arc rcee &u &uee vo vous us l'av l'ave e re!e re!ein inte te++ 0omme vous ave bien ait u moins, à !résent, elle se voit ) /u /ui++ i++++ je crois crois &ue j'ai j'ai bien bien ait ait bre"ou bre"ouill illaa le !$armacien en regar"ant cette ois -a.otte "'un air !enau"+ H ene, monsieur le !$armacien, "it l'automobiliste, l'automobiliste, voici une gran"e or"onnance out le mon"e est mala"e c$e moi, en ce moment B ma emm emmee a un unee gros grosse se migr migrai aine ne,, mes mes "e "eux ux !e !eti tits ts gar(ons gar(ons ont la la varicelle, varicelle, la cuisin cuisinire ire a un com!re) com!re) loriot loriot,, le jar" jar"ini inier er a le le ne ne enlé enlé !ar !ar une !i&?re !i&?re "e gu:!e et mon !auvre c$ien a besoin "'un vermiuge+ Veureusement, rien "e cela n'est n'est bien grave ajouta)t) ajouta)t) il en souriant+ %ouve)vous me "onner ces mé"icaments tout "e suite# ) ve)vous e)vous autre c$ose à me montrer montrer,, c$er monsieur %lantin# "eman"a le maire FF
malicieusement+ ) @on, monsieur le maire, "it le !$armacien+ !$armacien+ ) E$ bien, bien, je vous vous lais laisse se à votre votre client clientle le u revoir, mon ami+ D Et tous les &uatre re!rirent jo.eusement le c$emin "e la maison+ C lors, mon oncle, tu es encore Nc$é# H $ co&uine co&uine "e !etite nice "it l'oncle %ierre en embr embraassan ssantt la ill illet ette te++ Il au autt touj toujoours urs &u &uee tu inisses !ar avoir le "ernier mot D -a.otte avait raison, en eet, car &uel&ues jours à !e !ein inee a!rs !rs sa vict victooire ire sur le !$ !$ar arm macie acienn, elle elle rem! rem!or orta tait it bien bien "' "'au autr tres es vict victoi oire ress en enco core re B ,sur ,sur la gran")!lace "e Givernon le &uincaillier avait re!eint sa bouti&ue en jaune, la boulangre avait re!eint la sienne en blanc, la bouc$erie
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était rouge, le bureau "e tabac marron, l'é!icerie bleu ciel, le baar orange et bient>t tous les volets, tous les escaliers, toutes les !ortes, tous les !oteaux, tous les bancs, toutes les c$aises, toutes les tables, toutes les barrires, tous les balcons, toutes les grilles, toutes les éc$elles et jus&u'aux étables, aux nic$es à c$ie c$ iens ns,, au auxx !ige !igeon onni nier erss et au auxx bo bo=t =tes es au auxx lett lettre ress étaient re!eints "ans le !etit village "e Givernon
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CHAPITRE I2 Où Ma%o& fa& un# /3"# ,(a"u!#us# %/AO -a.otte -a.otte
c'était une joie maintenant "e se !romener à Givernon en com!agnie "e ses cousins+ Le village avec ses leurs éblouissantes et ses ra=c$es !eintures réjouissait les .eux et le cMur, cMur, oui, le cMur aussi, car tout le mon"e avait l'air si $eureux C u ne trouves !as, -a.otte, "it ce matin)là 6incent à sa !etite cousine, &ue notre gran")!lace a l'air "'un immense bou&uet# H Et aussi "'un livre "'images D ajouta Lucile avec un !etit clignement "'Mil, car elle n'avait
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!as oublié ce &ue -a.otte lui avait "it en arrivant à Givernon+ -a.otte embrassa Lucile+ Elles étaient maintenant les meilleures amies "u mon"e+ C Oega Oegar" r"ee "o "onc nc s'ex s'excl clam amaa 6inc ncen ent, t, tous tous ces ces clients à la terrasse "es "eux auberges+ H 0'est vrai, it Lucile, on vient "e loin !our "éjeuner au Veau qui tète et au outon tondu. H e suis bien contente &ue tous ces braves braves gens se régalent, it -a.otte en riant, mais vous save &u'ils me "onnent envie "'en aire autant H u as raison, "it Lucile, rentrons à la maison Il ne aut !as aire atten"re maman+ e crois &u'elle nous ait aujour"'$ui un soulé au c$ocolat+ ) Juel bon$eur D s'écria -a.otte en battant "es mains+ Ils rentraient maintenant c$e eux en longeant la mare, et -a.otte se réjouissait "éjà "'avoir bient>t "ans son assiette ce merveilleux entremets, &uan" elle crut enten"re "'étranges !etits cris+ Ils s'arr:trent tous trois+ C 6ous ave enten"u aussi, "it)elle aux cousins, &u'est)ce &ue c'est# H ans "oute un !etit animal blessé, ré!on"it Lucile+ H @on, s?rement !as airma 6incent, on "irait !lut>t+++
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H /ui, oui, cou!a -a.otte, tu as raison, 6incent, on "irait !lut>t un enant D Ils Ils rega regar" r"rent rent "e tous tous c> c>té tés, s, mais ais ne vire virent nt aucun enant sur la route+ Les cris "'ailleurs "evenaient !lus aibles mais !lus !laintis encore, et, sou"ain, "ans la mare, ils a!er(urent une !etite t:te &uii émer &u émerggeait eait et "e "eux ux !e !eti tits ts bras bras &u &uii c$ c$er erc$ c$ai aien entt "éses!érément à s'accroc$er+ C An enant &ui se noie s'écria -a.otte+ 6ite 6ite D <éjà 6incent arrac$ait sa veste et allait sauter "ans cette eau stagnante &uan" -a.otte lui saisit le bras B C @on @on %as toi, 6incent or"onna -a.otte+ u ne sais !as nager -oi, je sais D Et aussit>t elle se jeta "ans la mare+ Oestés sur la rive, 6incent et Lucile, é!ouvantés, assistaient au sauvetage+ -a.otte eut beaucou! "e mal à saisir l'enant, il se "ébattait et lui griait la igure+ Enin, brus&uement, il "evint tout à ait inerte+ lors lors -a.o .ott ttee !u !utt le !ren !ren"r "ree à bras) ras)le le)c )coor!s r!s et, nageant avec les jambes, le ramena sur la rive+ 0'était un beau !etit gar(on "e &uatre ou cin& ans, blon" et !otelé+ Il était trs !Nle, trs !Nle et ses .eux restaient ermés+ C Jui est)ce# murmura Lucile bouleversée+ e ne le connais !as 0e n'est !as un enant "e Givernon
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H Il n'a !as l'air "e res!irer "it 6incent consterné+ H e vais lui aire "e la res!iration artiicielle, "éci "é ci"a "a -a.o -a.ott tte+ e+ 'ai 'ai !ris !ris &u &uel el&u &ues es le(o le(ons ns l'année "ernire, à la mer, tous les enants "u C#ub des arsouins a!!r a! !ren enai aien entt cela cela Veureusement H Est)ce &ue je !eux t'ai"er, -a.otte# "eman"a 6incent+ H /ui /ui "it -a.otte+ oi, Lucile, >te)lui sa !etite veste et toi, 6inc 6incent, ent, ais comme je vais te "ire, bien régulirement D lors les enants, sous la "irection "e -a.otte, s'ac$arnrent sur le !etit cor!s inanimé+ an"is &ue -a.otte tirait sur les bras, en avant, en arrire, en avant, en arrire, 6incent a!!u.ait sur la !oitrine, et Lucile sur le ventre+ C lle, courage continuons or"onnait -a.otte, une, "eux une, "eux une, "eux+++ D Enin, au bout "'un moment &ui leur !arut bien long, le !etit gar(on !oussa un aible gémissement+ C Il vit s'écria Lucile, &uel bon$eur H Est)ce &ue nous continuons, -a.otte# "eman"a 6incent+ H Qcoute, "it -a.otte, !uis&u'il est sauvé, je crois &u'il au"rait &ue tu retrouves sa amille et &ue tu la ramnes tout "e suite out "e suite
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H 0e sont !eut):tre "es clients "es auberges auberges it 6incent, &u'est)ce &ue tu en !enses, -a.otte# H ?rement, "it -a.otte+ H -oi, "it Lucile, je vais courir !révenir mes !arents, &ui "oivent commencer à s'étonner "e ne !as nous voir, et leur raconter cette terrible aventure+ H /ui, oui, tu as raison, Lucile, vas). vite -oi je vais !en"ant ce tem!s le rotter !our le réc$auer réc$auer et lui C insuler insuler D "e l'air l'air "ans la bouc bouc$e+ $e+ 0'est 0'est ce mot)là &ue j'ai a!!ris D Lucile !artit en courant "'un c>té, 6incent !artit en co cour uran antt au auss ssii "u c> c>té té "e "ess au aube berg rges es++ Ju Juel el&u &ues es inst instan ants ts a! a!r rs, s, tou tout un grou grou!e !e "e !e !ers rsoonn nnes es,, trs trs émues, arrivaient !réci!itamment+ En t:te venaient une jeune emme, si bouleversée &u'elle !ouvait à !eine marc$er, et son mari, &ui la soutenait !ar le bras "e crainte &u'elle &u'elle ne s'évanou=t+ C -ais je ne com!ren"s !as je ne com!ren"s !as ré!était)elle, je ne le &uittais !as "es .eux, !as une minute+++ il jouait avec votre !etite c$atte blanc$e à c>té "e moi ) mon mon i"ée i"ée,, lui lui ré!o ré!on" n"it it Géra Gérar" r",, le ils ils "e l'aubergiste "u outon tondu, votre !etit gar(on a "? suivre -amounette+ Il n'. a rien &u'elle aime comme comme r>"er autour autour "e la mare !our attra!er attra!er "es !etites souris, !:c$er "es t:tar"s+++ ) -on
6ous me jure &u'il est $ors "e "anger# H -ais oui, ma"ame ene, voilà ma cousine -a.otte &ui &ui Sa sauvé, sauvé, elle vous le "ira elle)m:me D Les jeunes !arents a!er(urent, éten"u au bor" "e la mare, leur !etit gar(on et, à genoux, !enc$ée au) "essus "e lui, -a.otte &ui "oucement lui soulait "ans la bouc$e+ C -ic$el mon !etit -ic$el s'écria la maman en !renant l'enant "ans ses bras+ H -aman "it le !etit gar(on en ouvrant les .eux, maman D Le !a!a essa.ait "e ma=triser son émotion+ C e vous vo us en !rie !rie,, &u &u'e 'est st)i )ill arri arrivé vé## Ju Ju'e 'est st)i )ill arri arrivé vé## D "eman"ait)il anxieusement à -a.otte+ -ais -a.otte ne !ouvait ni se relever ni ré!on"re+ ro! émue, é!uisée !ar l'eort, trem!ée jus&u'aux os, ses mc$es !leines "'$erbes sales et ses joues toutes griées, griées, elle it com!ren"re !ar gestes au !a!a &ue l'enant l'enant était tombé "ans la mare+ mare+ C -on
ce moment arrivaient en toute $Nte Lucile, oncle %ierre et tante Oosine+ Le !a!a "e -ic$el vint tout "e suite au)"evant "'eux+ C 6ous :tes sans "oute les !arents "e la illette# leur "it)il+ H @on, monsieur, ses !arents sont au 0ana"a, nous sommes son oncle et sa tante+ H 0'est une !etite ille a"mirable, "it le monsieur+ H 0'est une brave enant, "it l'oncle %ierre gravement+ H -onsieur, -onsieur, je m'a!!elle Pertran" Lemonier, Lemonier, "it le !a!a "u !etit -ic$el, me !ermette)vous "e vous "eman"er votre nom# H e suis le maire "e Givernon+ Givernon+ H -onsieur le maire, si vous voule bien, !ourrais)je venir vous ren"re visite "emain matin# H Pien volontiers+ H e crois &ue, maintenant, le !lus !ressé est "e nous occu!er "e ce !etit mon"e+ D Ils se serrrent la main et se sé!arrent+ %eu à !eu tous tous les les gen enss s'ét s'étaaient ient "is!e is!ers rsés és en co comm mmen enta tannt l'événement, soulagés &u'il ne se soit !as terminé !lus tristement+ i un enant "e cin& ans s'était no.é "ans cette $orrible mare, &uel c$agrin e?t !lané sur tout le village Inutile "e "ire &ue tante Oosine s'em!ressa "e 175
rictionner -a.otte et "e mettre un !eu "e mercuroc$rome sur sa !auvre !etite igure tout écor écorc$ c$ée ée++ 6inc ncen entt lui lui it it un unee bo boul ulee bien bien c$ c$au au"e "e,, Lucile lui !ré!ara un bon grog, et toute la amille resta au!rs "e son lit jus&u'à ce &u'elle s'en"orm=t+ 0'est le len"emain, vers la in "e la matinée, &ue l'on sonna à la !orte+ ante Oosine alla ouvrir B c'était -+ Lemonier, ra.onnant "e bon$eur+ C $ bonjour, monsieur, "it)elle, comment va votre !etit gar(on# H rs rs bien, c$re ma"ame, trs, trs bien, nous avons ait venir un mé"ecin !ar ac&uit "e conscience et il a "it &ue nous !ouvons :tre tout à ait tran&uilles Et la c$re !etite ille# H Elle a trs bien "ormi+ e crois m:me &u'elle "ort encore D ce moment Lucile !ar une !orte, 6incent !ar une autre utre ven enai aieent trou trouve verr leur leur mama mamann en crian riantt jo.eusement B C -a.otte est réveillée -a.otte est réveillée H $ notre !etite $éroZne s'a!!elle -a.otte, "it -+ Lemonier, Lemonier, &uel joli nom E$ bien, je vou"rais voir notre !etite !etite -a.otte -a.otte D Et il ajouta ajouta avec un sourir souriree m.stér m.stérieu ieuxx B C @o @ous us avo avons ns à !arler !arler trs trs sérieusement D an"is &ue tante Oosine ai"ait -a.otte à s'$abiller bien vite, l'oncle %ierre et le !a!a "e -ic$el
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aisaient !lus am!le connaissance et tombaient tout à ait "'accor" B les enants "onnaient beaucou! "e soucis, mais aussi beaucou! "e joies C $ voilà -a.otte s'écria -+ Lemonier en vo.ant entrer la !etite ille, sa tante et ses cousins+ Ponj Po njou ourr, !e !eti tite te -a.o -a.ott tte e Po Ponj njou ourr, mes mes en ena ant nts s D -ais il a!er(ut sou"ain les traces rouges &ue laissait le mé"icament sur les joues "e -a.otte+ C ve)vous été blessée # "eman"a)t)il, in&uiet+ ) /$ c'est)à)"ire+++ it -a.otte g:née, en s'accroc$ant à moi, il m'a un !eu+++ -ais ce n'est !as sa aute+ Il avait si !eur, !auvre mignon 'ai l'air "'un clo[n D ajouta)t)elle en éclatant "e rire+ -+ Lemonier se it encore raconter en gran"s
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"étails la terrible aventure &ui avait ailli co?ter la vie à son !etit -ic$el, !uis !renant -a.otte "ans ses bras lui "it B C -a c$érie, ma emme et moi nous vou"rions vous aire un trs, trs gran" !laisir+
C e vou"rais une !iscine s'écria)t)elle+ H Ju'est)ce &ue tu "is# s'exclama tante Oosine &ui !ensait avoir mal enten"u+ H Ane !iscine e vou"rais une !iscine ré!éta -a.otte+ H 6o.ons, ma !etite -a.otte, !arle rais raison onna nabl bleement ment,, inte interv rvin intt l'o l'onc ncle le %ie %ierre rre sur sur un aectueux aectueux ton "e re!roc$e+ H e trouve au contraire ce &u'elle "eman"e trs raisonnable, mon c$er ami, "it -+ Lemonier+ Ane !iscine # /$ &uelle &uelle bonne i"ée H /ui /ui Ane !iscine !oursuivit -a.otte au comble comble "e l'ent$ l'ent$ous ousias iasme me la !lace !lace "e cette cette mare "angereuse "angereuse,, il . aurait aurait une belle belle !etite !etite !iscine !iscine /$ !as gran"e, gran"e, comme celle "es sta"es, mais bien jolie, avec un !etit !longeoir Et tous les ena en ant ntss vien vien"r "rai aien entt . a! a!!r !ren en"r "ree à na nage ger r u u ne trouves !as, 6incent, &ue ce serait merveilleux# 0ela ne te !lairait !as# H Pien s?r &ue si it it 6in 6incent+ cent+ H Et à moi "onc D ajouta Lucile+ %en"ant &uel&ues instants, -+ Lemonier réléc$it, !uis son visage s'é!anouit et lentement il !ronon(a B C E$ bie bien, vou ouss au aure re votre otre !isc !iscin inee, !e !eti tite te -a.otte H @on 0'est vrai# "eman"a !res&ue timi"ement -a.otte &ui ne !ouvait !as croire à son bon$eur+ bon$eur+ 0'est 0'est vrai# 112
H -ais oui H /$ merci, monsieur s'écria -a.otte en se jetant à son cou+ H -onsieur, -onsieur, je vous en en !rie, "it tante Oosine, Oosine, ne tene aucun com!te "e ces enantillages H 'en tiens le !lus gran" com!te, c$re ma"ame ma"ame,, ré!on" ré!on"it it -+ Lemoni Lemonier er en souria souriant, nt, et monsieur le maire sera bien obligé "'acce!ter cette !iscine !uis&ue j'en ais "on autant à sa !etite nice &u'à la commune+ H t, ils ixrent un ren"e)vous !our conv co nvo& o&ue uerr les les en entr tre! e!re rene neur urs, s, et -+ Lemo Lemoni nier er !rit !rit congé en "isant à l'oncle %ierre B C -on c$er ami, à mercre"i D lors, ce ut c$e -a.otte une véritable ex!losion "e joie+ Elle saisit 6incent !ar le bras, Lucile !ar la taille et ils "ansrent tous trois une ron"e éc$evelée tan"is &ue -a.otte c$antait à tue) t:te B C out Givernon nagera ra "éri, "éri, "éra D
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CHAPITRE 2 Où Ma%o& a un# #!!# su(/(s#
E@ E OQ6EILL@, ce mati matin) n)là là,, -a.o -a.ott ttee eu eutt tout "e suite l'im!ression &ue ce "imanc$e ne serait !as comme les autres "imanc$es+ an ante te Oosine avait l'air trs aairée+ Elle !ré!arait avec le !lus gran" soin la ameuse robe en n.lon et aussi la robe bleue à tout !etits !ois blancs "e Lucile+ C -ais enin, tante Oosine, "eman"a la !etite ille, !our&uoi !our&uoi nous sors)tu nos belles robes# robes# 11
0e n'est !as la "istribution "es !rix# Est)ce &u'il . a "u mon"e à "éjeuner# Ex!li&ue)moi+ H e n'ai !as le tem!s "e aire la conversation D, ré!on"it tante Oosine en sortant !réci!itamment "e la c$ambre+ -a.otte s'en ut trouver ses cousins et leur !osa les m:mes &uestions, niais tous "eux regar"rent "ans le vague et ré!on"irent &u'ils ne savaient rien+ -a.otte rentrait "ans sa c$ambre &uan" elle se cogna contre son oncle %ierre+ Il allait sortir avec sa serviette "e cuir sous le bras, il semblait trs !ressé+ C /ncle %ierre, "it -a.otte, vous ave tous l'air si agité e vou"rais bien savoir !our&uoi D L'oncle %ierre !in(a gentiment le menton !ointu "e -a.otte et lui ré!on"it en éclatant "e rire B C %our une ois, !etite nice, c'est à moi "e te ré!on"re B C u le verras &uan" tu . seras ra "ér=, "éri, "éra D Et il !artit en lan(ant à sa emme B C tout à l'$eure, Oosine, à one $eures juste D %uis %uis,, en gran ran"e $Nte, Nte, tan tante Oosin osinee retou etourrna au!rs "e -a.otte+ Elle essa.a "e lui aire une mise 11
en !lis, mais les mc$es "e -a.otte étaient !lus rai" ai"es &ue &ue jam jamais ais et elle elle "ut "ut . ren renonc ncer er++ Elle Elle vériia ensuite tous les ongles B ils étaient irré!roc$ables+ lors, lors, !leinement rassurée, elle alla re!asser son "eux)!ices vert et mauve &ui lui allait si bien+ un moment, -a.otte voulut aire un tour à bic.clette, mais tante Oosine ut catégori&ue B C @on @on u sortiras avec nous tout tout à l'$eure D C <éci"ément, il . a "u m.stre "ans l'air D, !ensa -a.otte, et elle ne c$erc$a !as à en savoir !lus long+ Elle !rit un livre, elle lut, ou !lut>t essa.a "e lire+ %auvre -a.otte comme elle sautait tout le tem!s "es lignes, elle ne com!renait rien à ce &u'elle lisait+ Elle !ro!osa aussi à tante Oosine "e l'ai"er à !ré!arer le gNteau, mais tante Oosine ré!on"it B C @on @on u te salirais+ D lo lors -a. a.ootte tte reto retour urnna "an anss sa c$a $am mbre bre et atten"it+ -ais elle atten"ait &uoi# Elle s'ennu.ait, ce &ui ne lui arrivait jamais Eni Eninn, tan ante te Oosin sine l'a! l'a!!!ela ela et a! a!!!ela ela aussi ussi 6incent et Lucile B C 6ene, les enants, nous !artons D -a.otte ne !osa !as "e &uestions !uis&u'elle sav avai aitt &u &uee !erso ersonnne ne lui lui ré! é!oon" n"ra rait it++ %ou ourr la
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!remire ois "e sa vie, !eut):tre, elle avait un tout !etit !eu envie "e "e bougonner+ bougonner+ Pient>t, tous les &uatre arrivrent à la gran") !lace+ C 0'est extraor"inaire s'écria -a.otte émerveillée+ Jue se !asse)t)il# D En eet, la !lace était noire "e mon"e+ %artout, aux en:tres, aux !ortes, aux balcons, lottaient, "ans le vent, "es !etits "ra!eaux tricolores+ u milieu "e la !lace s'élevait une gran"e estra"e reco recouv uver erte te "' "'un unee imme immens nsee "ra! "ra!er erie ie bleu bleu,, blan blanc, c, rouge, et, au !ie" "e cette estra"e, se tenaient les !om!iers "u village et le gar"e c$am!:tre, en gran"e tenue+ 0'était un s!ectacle magnii&ue -a.otte n'en cro.ait !as ses .eux oute cette oule jo.euse rassemblée !ar ce beau "imanc$e u !remier rang, elle reconnut Sran(oise "ans son auteuil roulant, nnie et nnette les jumelles "u &uinca incail illi lier er,, Pobi, bi, le ils "u bo boul ulan ange gerr, Gé Géra rar" r" Legros, "u outon tondu. Il . avait avait s?reme s?rement nt réunis là tous les $abitants "e Givernon+ Peaucou! "e gens &u'elle ne connaissait !as avaient "? venir, aussi "e toute la région C -ette tte)vous au !remier rang, "it tante Oosine à -a.otte et à ses enants, moi, je reste "errire vous+ D
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3ne 4ran"e at "écaptable s%arr5tait apr/s "e l%estra"e . 115
6oilà &ue, sou"ain, la anare se mit à jouer la ame ameus usee marc marc$e $e "e "ess o.e o.eux ux 0o& o&ue ueli lico cots ts tan" tan"is is &u'une gran"e auto "éca!otable s'arr:tait au!rs "e l'estra"e B c'était -+ le !réet+ L'oncle %ierre, &ui avait mis son éc$ar!e "e maire, s'em!ressa "e l'accueillir et ils se serrrent la main !en"ant si longtem!s, si longtem!s, &ue l'on e?t "it &u'elles étaient attac$ées l'une à l'autre+ %uis ils montrent ensemble sur l'estra"e+ -a.otte était bien im!atiente "e savoir ce &u'ils allaient aire+ 0'est -+ le maire "e Givernon &ui !arla le !remier+ !remier+ Il remercia beaucou! -+ le !réet "e "onner, !ar sa !résence, un éclat !articulier à cette cérémonie+ -a.otte trouva &ue son oncle em!lo.ait "e trs jolis mots et &ue son éc$ar!e lui allait trs bien+
ajouta &ue tout le "é!artement se réjouissait "e ce succs mérité+ 0ette nouvelle sensation ionnelle souleva "e ormi"ables a!!lau"issements tan"is &ue tous les regar"s se tournaient vers -a.otte+ -ais &uelle ne ut !as la sur!rise "e la !etite ille &uan" elle enten"it -+ le !réet !rononcer son nom, et &uan" elle vit le gar"e c$am!:tre se "iriger vers elle !our la !rier "e bien vouloir monter sur l'estra"e+ « 6a, ma c$érie D, lui "it en souriant tante Oosi Oo sine ne &u &uii co com! m!re rena nait it l'$é l'$ési sita tati tion on "e sa !e !eti tite te nice+ -a.otte se tenait maintenant entre -+ le !réet et l'oncle %ierre+ Elle était areusement intimi"ée et se "eman"ait ce &ui allait lui arriver+ 0'est alors &ue -+ le !réet s'a"ressa "irectement à cette toute !etite illeB C -a"emoiselle -a.otte, "it)il, je salue en vous la bienaitrice "e Givernon, &ui est vraiment "evenu C votre village D+ GrNce à vos $eureuses initiatives, Givernon a été embelli et animé, tout le mon"e maintenant . est gai, tout le mon"e aime . vivre, tout le mon"e aime . venir+ Et c'est aussi grNce à vous, à votre courage, &ue Givernon sera gratiié, !ar un généreux "onateur, "'une !iscine &ui, bient>t, era la joie "e tous+ D 127
-+ le !réet rajusta ses lunettes B C e vous "irai, en terminant, &ue vous :tes une !etite ille comme il en au"rait beaucou! !our &ue "e nombreux villages suivent l'exem!le "e Givernon+ -a"emoiselle -a.otte, je me ais un !laisir "e vous remettre, au nom "u "é!artement, cette cou!e "'argent, s.mb .mbole "e votre tre gran" mérite et en témoignage "e notre reconnaissance+ H Et moi, ajouta l'oncle %ierre, je suis $eureux, comme maire "e Givernon, "e te remettre ce "i!l>me "ont je vais te "onner lecture, ma c$re !etite nice B -IOIE
0es "ernires !aroles soulevrent "e nouveaux a!!lau"issements !en"ant &ue -+ le !réet et -+ le maire "onnaient l'accola"e à l'$éroZne "e la :te+ -a.otte était trs émue si émue, m:me, &u'en "escen"ant "e l'estra"e, elle man&ua une marc$e et aillit tomber sur le gar"e c$am!:tre, &ui la 121
rattra!a comme il !ut, ce &ui it rire toute l'assistance+ Sran(oise, "ans son auteuil roulant, vint au) "evant "e sa !etite amie !our lui orir un joli bou&uet &u'elle avait ait avec les leurs "e ses jar"inires+ C Et moi, "it 6incent à sa !etite cousine, j'ai !ris une série "e !$otos !en"ant &ue tu étais sur l'estra"e et &ue -+ le !réet et !a!a t'embrassaient+D En rentrant avec son oncle et sa tante, -a.otte, un !eu atiguée mais ra"ieuse, !ensait &ue, "s &u'elle aurait les !$otos, elle les enverrait à ses !arents "ans une longue, longue lettre et &ue, là) bas, au 0ana"a, 0ana"a, ils seraient iers "e leur leur !etite ille+ La Sa4eraie L#s Bo($#s 5S#n#6#&6Os#7
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Im!rimé en Srance !ar Pro"ar")au!in Pro"ar")au!in Im!rimeur ) Oelieur 0oulommiers * %aris 477F ) I ) 5 <é!>t légal n] 1425 e trimestre 1F43+
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MAYOTTE ET SON VILLAGE 189: par Isabelle G. G. SCHREIBER
* LE jour où Isabelle arrive à Givernon, avec son sourire irrésistible et son entrain contagieux, c'est un vrai bouleversement bouleversement Le village était un !eu en"ormi# E$ bien, elle va le réveiller %our&uoi les a(a"es "es maisons sont)elles si tristes# %our&uoi ne voit)on !as "es leurs !artout# %arce &ue !ersonne ne 'en occu!e+ vec ses "eux cousins, -a.otte va s'en occu!er, elle+ /$ 0ela n'ira !as toujours comme sur "es roulettes Il . aura "es grinc$eux+ -ais . il aura aussi "es ent$ousiastes, et on se souvien"ra longtem!s "e -a.otte, à Givernon
1F43
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MAYOTTE ;OURNALISTE 1894 par Isabelle G< SCHREIBER
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0EE 0EE -a.ott -a.otte, e, &ue &uelle lle !etite !etite ille ille étonna étonnante nte ! !rs rs avo avoir ir bou boulev levers ersé, é, réveil réveillé, lé, embelli à la satisaction "e tout le mon"e le village "e Givernon, la voilà &ui se lance "ans le journalisme $ le beau métier, &ui lui !ermet "e "onner libre cours aux élans "e son bon cMur et "e sa antaisie ous ous les lecteurs "e laC %age "e la jeunesseD j eunesseD "eviennent "eviennent ses amis, lui écrivent, l'a!!ellent au télé!$one, lui "eman"ent conseil &uan" ils sont "ans l'embarras+ -a.otte ré!on" à c$acun, ren" service à tous, organise "es tas "e c$oses amusantes, et !uis+++ Et !uis -a.otte, cette !etite ille étonnante, va se trouver à son tour bien étonnée+++
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MAYOTTE MAY OTTE CANADA CAN ADA 1899 par Isabelle G< SCHREIBER
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-;/E a "e la c$ance+ Elle va !ren"re l'avion !our aller retrouver ses !arents au 0ana"a+ Ju'elle est "r>le avec son !etit ne !ointu et son air "éci"é es re!arties, ses inventions extraor"inaires et ses i"ées originales amusent c$acun+ -ais -ais "e m.sté m.stérie rieux ux inci"e inci"ents nts troub troublen lentt son son séjour séjour++++ An incen" incen"ie ie éclate éclate+++ +++
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MAYOTTE par Isabelle G. G. SCHREIBER
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