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MAYOTTE JOURNALISTE par Isabelle G. SCHREIBER
* CETT CETTE E Mayo Mayott tte, e, qu quel elle le pe peti tite te fill fillee éton étonna nant nte! e! Après près avoir bouleversé, réveillé, embelli à la satisfation e tout le mone le villa"e e #ivernon, la voilà qui se lane ans le $ournalisme! $ournalisme! A%! le beau métier, qui lui permet e onner libre ours au& élans e son bon 'ur et e sa fantaisie! Tous les leteurs e la( )a"e e la $eunesse* eviennent ses amis, lui érivent, l+appellent au télép%one, lui emanent onseil quan ils sont ans l+embarras Mayotte répon à %aun, ren servie à tous, or"anise or"anise es tas e %oses amusantes, et puis Et puis Mayotte, ette petite fille étonnante, va se trouver à son tour bien étonnée
Imprimé en France France
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par Lienhart & Cie - Clamart
MAYOTTE JOURNALISTE
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ISABELLE GEORGES SCHREIBER
MAYOTTE journaliste ILLUSTRATION D’ALBERT !A"ELLE
!A!ETTE 1/1
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Librairie Hachette, Hachette, 1964.
Tous Tous roits e traution, e reproution et +aaptation réservés pour pour tous pays
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TABLE TABLE 5 5 5 5 5 5 8 8 8 8 8 8 85 85 85 85 85
u Mayott Mayottee reoit reoit une visite visite impor importan tante te u Mayotte Mayotte fait e nouve nouvelles lles onnaissan onnaissanes es u Mayotte Mayotte fait ses ébu ébuts ts e $ournalist $ournalistee u Mayotte Mayotte onne le bon e&emple e&emple u Mayotte Mayotte se trouve trouve en présene présene +un leteur leteur furieu& furieu& u Mayotte Mayotte a es millions millions +yeu +yeu&& braqués braqués sur elle u Mayotte Mayotte se promène promène au ( royaume royaume es roses * u Mayotte Mayotte aie à sortir sortir e l+eau +e&elle +e&ellents nts na"eurs na"eurs u Mayotte, Mayotte, sans le vouloir, vouloir, met ( l+étine l+étinelle lle * en émoi u Mayotte Mayotte entrepren entrepren une mystérieus mystérieusee émar%e émar%e u Mayotte Mayotte se voit onfier onfier une nouve nouvelle lle rubrique rubrique u Mayott Mayottee ompte ompte sur ses oi"ts oi"ts u Mayotte Mayotte est onsultée onsultée pour inq nouv nouveau9n eau9nés és u Mayotte Mayotte est onsultée onsultée pour un minusul minusulee personna"e personna"e u Mayotte Mayotte s+étonne s+étonne +:tre +:tre onsultée onsultée u nous voyon voyonss apparaitr apparaitree une autre Mayotte Mayotte
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!A#ITRE #REMIER O$ Ma%otte re&oit une 'isite i()ortante ;
Mayotte > une ame, qui n+était pas e la famille et quee Mayot qu Mayotte te ne onna onnais issa sait it pas u tout tout,, lui av avai aitt télép%oné télép%oné,, evine? evine? pourquoi pourquoi@@ )our lui emaner emaner un un rene?9vous! A%! A%! a, par e&emple! ( All! All! C+est vous, petite Mayotte@ avait avait it ette ame B ui, $e suis Mayotte, Mayotte, avait réponu Mayotte Mayotte
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B Alors, Alors, bon$our, Mayotte! e m+appelle Mme Emée Devilliers et $e suis la iretrie e la pa"e e la $eunesse $eunesse au $ournal L'Etincelle de Bonnerville. Bonnerville.
B A%! avait it Mayotte B +aimerais beauoup que nous fassions onnai on naissa ssane ne,, e serait serait très très "en "entil til ;u ;u+es +est9 t9ee que vous en pense?@ B Eu%!$e eu%! * avait breouillé Mayotte Mme Emé Eméee av avai aitt éla laté e rire rire C+était tait tou outt naturel qu+une si petite fille ne sa%e que réponre à une ame qu+elle ne onnaissait pas ( Eoute?9moi, avait repris ave oueur Mme Emé Eméee De Devi vill llie iers rs 5oule? ule?9v 9vou ouss e ema man ner er à vo votr tree tante, puisque +est %e? elle que vous %abite? penant que vos parents sont au Canaa, si $e pourrais venir lui renre visite luni à i&9%uit %eur %e ures es@@ Ensu Ensuit ite, e, vo vous us et moi, moi, no nous us ba bava var rer erio ions ns ensemble, omme eu& "ranes amies 5ous ave? bien ompris qui $e suis@ =a iretrie e la pa"e e la $eunesse! B ui! ui! maame, $+ai bien ompris! * avait répliqué Mayotte é$à un peu moins inquiète, $e vais emaner à ma tante
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Mayotte n+avait pas taré à revenir en ourant Elle avait les $oues rou"es, ses mè%es se ressaient plus raies que $amais $amais et ses yeu& brillaient e $oie $oie ( 5oilà! +ai emané! s+était9elle ériée $oyeusement au télép%one Ma tante a it > ( Ave (plaisir! C+est entenu pour luni i&9%uit (%eures! * %! vous verre?, maame, omme, ma tante est "entille! * En effet, epuis que M et Mme #aillar étaient au Canaa pour y installer une "rane usine, Mayotte vivait %e? son onle et sa tante, M et Mme Delaunay, à #ivernon Elle avait tant pleuré quan, e la terrasse e l+aérorome, elle re"arait ses parents s+envoler ans et immense avion Tante osine et onle )ierre avaient si bien su la onsoler et lui témoi"ner leur affetion qu+elle les aimait maintenant e tout son 'ur e Mayotte ;uant à 5inent inent et =uile, ils n+étaient pas seulement pour elle es ousins u m:me F"e mais es amis, e vrais amis Ainsi on, luni, ette ame allait venir faire une visite à tante osine et ensuite elle bavarerait ave Mayotte omme si elles étaient ( eu& "ranes amies * )ourtant, en "énéral, une ame ne parle pas beauoup ave une petite fille e i& ans Elle lui fait un "entil sourire, lui tapote un peu la $oue au besoin et +est fini E% bien! pas u tout! Cette ame9là voulait :tre amie ave Mayotte Etait9e possible@ ( 11
ui, peut9:tre, avait onlu Mayotte Gous verrons bien! * Enfin e fameu& luni arriva l semblait à Mayotte que les ai"uilles e la penule u salon mar%aient à reulons tant elle était impatiente e onnaHtre ( sa future "rane amie * Et si ette ame allait oublier e venir! % non! =a iretrie e la pa"e e la $eunesse à L'Etincelle de Bonnerville ne peut pas oublier un rene?9vous ;uan retentit le oup e sonnette, Mayotte se préipita pour ouvrir la porte Devant elle se tenait une perso ersonn nnee qu quii lui lui semb semblla plu plutt tt "ran rane e Elle lle n+avait pas l+air +une $eune fille, mais pas l+air +une vieille ame non plus, ses %eveu& %Ftains étaient bien tirés en un "ros %i"non, elle avait es yeu& noirs, plutt petits mais très intelli"ents, ans une fi"ure toute rone et bienveillante ( A%! voilà Mayotte, it9elle aussitt en souriant Ion$our, Mayotte!
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B 5ous me reonnaisse?, maame@ balbutia Mayotte B Iien sJr, puisqu+il y avait votre p%oto ans la pa"e e la $eunesse! $eunesse! B A%! oui, +est vrai! fit Mayotte ont le petit ne? pointu pointu se reress reressait ait e plaisir plaisir e e $e $e $e vais vais prévenir ma tante que vous :tes là, là, maame! * Et elle se sauva en ourant ;uelques instants après, assises sur le anapé e velours vert, Mme Emée Devilliers et tante osine evisaient le plus amialement u mone ( E% bien, $e vous laisse maintenant ave n+:tre
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petite Mayotte *, it bientt tante osine en se levant Tante osine et la ame se irent es > ( Au revoir, %ère maame *, à n+en plus finir et souain Mayotte fut tout intimiée Ke qui ne lui arrivait pas souventL e se retrouver seule ave une "rane personne ( Alors lors,, ites ites9m 9mooi, Mayo yott ttee, e ema man naa Mme Mme Emée en faisant asseoir la fillette en fae +elle, $e pense que vous ave? lu le "ran artile o $e parlais e vous ans la pa"e e la $eunesse@ B %! oui, maame, et 5inent et =uile aussi ont lu! Et onle )ierre et tante osine! B Et omment l+ave?9vous l+ave?9vous trouvé, et artile@ 1-
B %! "entil! Très, Très, très "entil! "entil! s+éria Mayotte 9B +ai J +abor e&pliquer à nos $eunes leteurs qu+en réalité vous vous appelie? Marie9#eor"ette B ui, mais quan $+étais petite, $e ne pouvais pas prononer Marie9#eor"ette Marie9#eor"ette et $e isais Mayotte Et voilà! =e nom m+est resté B e rois que $+ai bien raonté, n+est9e pas, omment vous :tes arrivée à faire mettre partout es fleurs à #ivernon@ B ui! ui! B Et omment vous vous y :tes prise pour faire repeinre tout le villa"e@ B C+était tout à fait omme a %! si vous savie?, maame, omme nous avons pu rire, 5inent, =uile et moi, quan l+auber"iste est venu rier %e? nous! Et quan le p%armaien est venu pleurni%er! B Et vous save?, it Mme Emée +une voi& "rave, que l+%istoire e la mare o un petit "aron a failli se noyer Ket qui est evenue "rFe à vous une $olie pisineL a beauoup beauoup ému nos $eunes $eunes abonnés ! B Et puis, ans l+artile, poursuivit Mayotte qui n+éta n+ était it plus plus u tout tout intimi intimiée ée,, vou vouss ave? ave? aussi aussi raonté, maame, qu+il y avait eu sur la #ran9)lae une belle érémonie ave tous les pompiers e #ivernon! B Et que vous ave? été nommée itoyenne +%onneur!
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B Et que mon onle )ierre avait son é%arpe e maire! Et que $+ai failli tomber en esenant e l+estrae! B E% bien, et artile a eu beauoup e suès, petite Mayotte, reprit Mme Emée Depuis qu+il a paru, beauoup +enfants m+érivent et me télép%onent pour me emaner toutes sortes e %oses sur vous B Toutes sortes e %oses sur moi@ répéta Mayotte qui ne omprenait pas e que voulait ire Mme Emée B Alors, poursuivit Mme Emée, le réateur en %ef u $ournal m+a it > ( Maame Emée, le ( mieu& serait que vous fassie? la onnaissane ( e ette petite Mayotte, vous pourrie? ainsi plus ( failement réponre à toutes les questions que ( vous poseront nos $eunes abonnés * B Des questions@ fit Mayotte en éarquillant es yeu& tout rons Nur moi@ sur quoi@ B E% bien, par e&emple > aime?9vous mieu& faire une itée ou un problème@ B %! une itée! une itée! 9B Etes9vous "ourmane@ B Très! B ;uel est votre essert essert préféré@ B =e soufflé au %oolat 5inent inent et =uile aiment mieu& les tartes
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B 5o 5os parents sont9ils enore pour lon"temps au Canaa@ B ui, $e rois ls ne savent pas au $uste B =eur érive?9vous souvent@ souvent@ B Tous les $euis, une "rane, "rane, "rane lettre par avion! B C+est très bien Aime?9vous Aime?9vous mieu& porter une $upe plissée ou un pantalon@ B =es eu&! s+e&lama s+e&lama Mayotte B Aime?9vous mieu& la peinture peinture ou la musique@ B +aime mieu& la musique mais $e n+en $oue pas +ai es isques, u Mo?art! C+est $oli, le Mo?art ! B Dites9moi, Mayotte, ave?9vous e "ros éfauts@ B Eu%! oui, $e rois! )apa it que $e veu& tou$ours avoir le ernier mot B 5ourie?9vous vous orri"er orri"er e e éfaut@ B A%! non! * s+éria Mayotte Mayotte Mme Emée élata e rire Mayotte était vraiment un rle e petit p%énomène! Maintenant que Mme Emée avait vu la fillette ans sa famille et avait bavaré ave elle à 'ur ouvert, elle ne serait plus embarrassée pour réponre au& petits abonnés et elle érirait m:me un "ran artile sur Mayotte ans la pa"e e la $eunesse
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( E% bien! $e suis très ontente +avoir fait votre onnaissane, petite Mayotte, lui it9elle en se levant Gous allons sJrement sJrement evenir e "ranes "ranes amies ! B e veu& bien, maame, murmura Mayotte, très fière et un tout petit peu émue, mais B Mais quoi@ fit Mme Emée Emée intri"uée B Mais $e vourais savoir savoir )ourquoi m+ave?9 vous posé toutes es questions, maame, s+il vous plaHt@ B )are que $e vous ai intervieOée, petite Mayotte ! B 5ous m+ave? quoi@ fit Mayotte en sautant en l+air B e vous ai in9ter9vieOée in9ter9vieOée B ;u+est9e que a veut ire@ emana Mayotte abasourie B ( ntervieOer ntervieOer *, réponit Mme Emée Emée ave une affetueuse inul"ene, est un mot an"lais quii si"n qu si"nif ifie ie ( inte interr rro" o"er er qu quel elqu qu+u +unn po pour ur rao raont nter erPP (ensuite e qu+il a réponu * B Maame! Mais e n+est pas possible! 5ous n+alle? pas raonter à tout le mone que $+aime le soufflé au %oolat@ B Mais si! bien sJr! ans mon pro%ain artile B %! que +est rle! * s+éria Mayotte Et elle élata e rire Mme Emée se isposait, maintenant, à s+en aller Elle embrassa la fillette sur les eu& $oues > 17
( e roi rois, s, it9 it9el elle le mali malii ieu euse seme ment nt,, qu quee no nous us aurons l+oasion e nous revoir, petite Mayotte ! * Dès que la porte se fut refermée, Mayotte, très a"itée, se préipita ans la %ambre e sa ousine ( =uile! =uile! Tu sais pourquoi la ame est venue@ E% bien, ma %ère, +est pour ( m+intervieOer!*
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!A#ITRE II O$ Ma%otte ait +e nou'elles ,onnaissan,es =+GTE5EQ que
Mme Emée avait fait paraHtre sur Mayotte ans la pa"e e la $eunesse avait vivement intéressé les $eunes abonnés u $ournal Maintenant, tous voulaient, à leur tour, aller renre visite à la petite ( itoyenne +%onneur *, reevoir ses onfienes, éouter es isques ave elle =es uns télép%onaient, les autres érivaient, mais, en fin e ompte, ils isaient tou$ours la m:me %ose > ( Gous vourions onnaHtre Mayotte et evenir amis ave elle! * Ni Mme Emée avait voulu onner satisfation à tout e petit mone, la pauvre Mayotte aurait
eu es rene?9vous e 7 %eures u matin à 7 %eures u soir et e 7 %eures u soir à 7 %eures u matin ! 5oilà pourquoi Mayotte reut un $our, au ourrier, penant qu+elle prenait son afé au lait ave e la onfiture +oran"e, e petit arton qui l+ent%ousiasma> Le rédacteur en chef de =+Etinelle e Ionnerville et la directrice de la page de la eune!!e "e font un plai!ir d'inviter #$%&E #$%&E ain!i (ite !e! cou!in! )i )incent et Lucile 26
et leur *a*an au go+ter (u'il! donnent le uillet à 16 heure!. -l! !eront !eront heureu heureu de pré!enter à #a/otte le! no*breu petit! abonné! du ournal dé!ireu de la conna0tre. , avenue du #aréchal23och Bonnerville.
( =uile! 5inent! s+éria Mayotte e"are? e que $+ai reu! nous sommes tous invités à un "ran "oJter à L'Etincelle de Bonnerville. ;uel bon%eur! %! que e sera amusant! B Moi, $e n+irai pas, élara 5inent inent qui était +un naturel plutt timie, $e n+aime pas quan on est nombreu& Et puis il n+y aura que es filles! B Ni, 5inent! inent! tu iras, it sa maman l y aura sJrement es "arons e ton F"e! B Moi, en tout as, $+irai! s+éria =uile, et $e mettrai ma robe bleue à pois blans, n+est9e pas, maman@ B ui, ma %érie, bien sJr! elle que tu avais pour la érémonie sur la #ran9)lae, et Mayotte mettra aussi sa robe rosé en nylon, et $+essaierai e lui faire une bonne mise en plis *, a$outa9t9elle en riant, ar elle savait savait ombien ombien l+entrepri l+entreprise se était iffiile iffiile ave les %eveu& raies e sa nièe 21
( Tante osine, toi, tu mettras ton eu&9pièes vert et rosé qui te va si bien ! l faut que tu sois la plus belle e toutes les tantes! * s+e&lama Mayotte en embrassant $oyeusement tante osine ;uelle a"itation ans la maison penant la ernière semaine! ( Enore si& $ours! isait Mayotte ave un "ros soupir ( Enore quatre! Enore trois! Enore eu&! * ( C+est au$our+%ui! * s+éria Mayo yottte en se réveillant le $eui ;uant à 5inent, il tournait en ron ans sa %a %amb mbre re ( ;ue uell enn nnui ui!! pen ensa sait it9i 9il, l, il fau faura ra ire ire bon$our à es tas e "ens que $e ne onnais pas! e suis si %eureu& evant mon poste e télévision ! * ( Allons! lui it sa mère en posant affetueusement affetueusement sa main sur son épaule Ge fais pas ette t:te9là, mon bon%omme, tu verras que tu t+amuseras beauoup! B Gous irons à biylette, $+espère! Ionnerville est à ou?e Rilomètres e #ivernon, au moins a nous fera une petite promenae B Gon, 5inent inent Gous irons tous les quatre en auto l faut que ta s'ur et ta ousine arrivent propres et ne soient pas é%evelées 5oyons, 5inent, tu ne vas pas te plainre +aller à une réeption onnée en l+%onneur e Mayotte!
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B C+est vrai, maman, tu as raison, it 5inentS inentS ont le le visa"e visa"e s+élaira s+élaira +un +un $oyeu& $oyeu& sourire sourire e rois rois que $e viens +:tre un peu b:te! * Dans leurs %ambres, les fillettes onnaient un ernier oup +'il à leur toilette et à leur oiffure ( e"are, =uile! s+ériait Mayotte, +est e la %ane! )our une fois mes %eveu& sont bien élevés n irait qu+ils ont ompris qu+ils vont ans le mone! * Iientt, tante osine s+asseyait au volant, 5inent prenait plae à té +elle, les eu& fillettes sur la banquette arrière L-TINELLE DE BONNER/ILLE BONNER/ILLE Aussitt apparut Mme Emée Elle avait aperu la petite %érone e la f:te et, très empressée, venait l+aueillir ainsi que tante osine, 5inent et =uile )uis, Mme Emée prit Mayotte par la main et l+entraHna ans un vaste salon o plusieurs personnes parlaient ave animation animation ( 5oilà Mayotte! * it9elle en présentant la petite fille à un monsieur qui se tenait près e la %eminée > +était le réateur en %ef Mayotte trouva qu+il avait e beau& %eveu& blans, que sa fi"ure était fine mais un peu riée, son ne? mine mais un peu lon", qu+il 23
était "ran mais un peu voJté En somme il avait l+air +un "ran9père un peu se, mais ès qu+il souriait on se sentait tout à fait rassuré ( A%! Ion$our, petite itoyenne +%onneur! it9il en passant la main sur les %eveu& e Mayotte, e qui était la seule %ose à ne pas faire à ause e la mise en plis e suis bien ontent e voir enfin le petit bout e votre ne?, Mme Emée m+a it qu+elle vous trouvait très "entille B Meri, monsieur, balbutia Mayotte qui était rou"e omme une pivoine B Ni vous permette?, monsieur, monsieur, reprit Mme Emée, avant le "oJter, $e vais présenter Mayotte à ma serétaire et au personnel u $ournal Tout le mone est tellement impatient e onnaHtre ette petite personne! B )arfait! parfait! * it le réateur en %ef en allumant une i"arette Aussitt Mme Emée traversa tout le salon et amena Mayotte auprès e sa serétaire, une "rane $eune fille blone, v:tue +un tailleur "ris Elle se tenait ebout près +une es fen:tres, mais semblait si absorbée, si fF%ée, qu+elle n+avait pas vu venir Mme Emée et Mayotte Elle "ronait à voi& basse un $eune "aron très brun qui, l+air buté, se taisait obstinément Nouain elle se trouva fae à fae ave la iretrie e la pa"e e la $eunesse et ave la 2-
fille illett ttee Alors lors tous tous ses ses tra traits its se é éte tennire irent nt,, une e&pression e $oie et e tenresse élaira son visa"e et Mayotte s+aperut qu+elle était %armante et très $olie ( Ma %ère é"ine, it en souriant Mme Emée à sa serétaire, voii on ette fameuse fillette qui fait la pluie et le beau temps ans la ré"ion! 9B Ion$our, petite Mayotte, it Mlle é"ine en embrassant Mayotte +espère que vous alle? bien vous amuser! l y a beauoup +amis qui vous attenent, et voilà Ner"e, mon frère, a$outa9t9elle en ési"nant le "aron qu+elle "ronait à l+instant l fait son apprentissa"e au $ournal B Ion$our, Ion$our, Ner"e! s+éria "aiement Mayotte en lui tenant la main Mais, is on, tu es beauoup plus "ran que 5inent! inent! ;uel F"e as9tu@ B ;uin?e, mau"réa Ner"e, tou$ours +un air buté et sans lever lever la t:te B 5oyons, Ner"e, répons "entiment à Mayotte*, it Mlle é"ine sur un ton e repro%e plein e tristesse Mme Emée intervint aussitt Elle voulait enore présenter Mayotte à quelques "ranes personnes avant e l+emmener au "oJter "oJter C+est ainsi que Mayotte aressa son plus beau sourire à la vieille et évouée omptable ( qui est myope omme une taupe *, à =éonar, le "aron e bureau surnommé ( Uaut qu+a brille *, à Mme Delmotte, la 2.
manutentionnaire qui a ( eu& $umelles e +t+F"e9là * et à Améée méée CouiR CouiR qui fait ( es essins si amusants amusants * ans la pa"e e la $eunesse ( Et maintenant, que la f:te ommene! *! s+éria le réateur en %ef en tapant ans ses mains Alors Mme Emée ouvrit une lar"e baie vitrée qui onnait sur un $oli $arin au milieu uquel se ressait l+immense buffet u "oJter Combien Combien oui! ombien pouvait9il y avoir +enfants, "arons et filles, naturellement@ Mayotte n+en royait pas ses yeu&! C+était un spetale ma"nifique ( 5ous voye?, Mayotte, s+e&lama le réateur en %ef, e9 sont tous e petits abonnés qui voulaient vous onnaHtre! B %! fit Mayotte qui était était sans voi& B e rois que vous alle? passer une bonne $ournée *, a$outa9t9il Mayotte Mayotte fit ( oui * e la t:te t:te Et vous le mérite? bien! *
Mayotte fit ( non * e la t:te ( Nave?9vous à quoi $+ai pensé@ * poursuivit le réateur en %ef Mayotte fit ( non 5 e la t:te ( E% bien, pour faire plaisir à tous es nouveau& amis, vous evrie? érire, ans la pa"e e la $eunesse, un $oli petit artile! %! quelques li"nes seulement! * Mayotte sauta en l+airS elle était sJre +avoir mal ompris 20
( Moi@ Moi@ éri érire re un arti artil le@ e@ répé répéta ta9t 9t9e 9ell lle e Mais Mais,, monsieur, monsieur, +est impossible! B Ni, +est possible! +est m:me tout à fait possible, affirma le réateur en souriant B vous re"are? tout, vous éoute? tout et, le soir, en rentrant %e? vous, vous prene? u papier, votre stylo, et vous raonte? tout e qui vous passe par la t:te B 5ous roye?, monsieur@ murmura Mayotte qui ommenait à trouver qu+au fon la %ose n+était peut9:tre pas impossible B Mais naturellement! Et surtout que personne ne vous aie! e suis ertain qu+il sera très bien, votre premier artile, maemoiselle maemoiselle la $ournaliste! * M le réateur en %ef n+a pas l+air e plaisanter, plaisanter, e se moquer e moi, pensait Mayotte l me propose ( pour e bon * +érire un artile %! #a/otte ournali!te Mais +est fantastique! * Comme ans un r:ve, Mayotte re"arait le $arin fleuri, le superbe buffet, les nombreu& enfants qui l+a l+atte tten nai aieent impa impati tiem emm men entt, elle lle ap aper erut e loin loin =ui =uile le qu quii ba bava var rai aitt "a "aie ieme ment nt av ave e un unee no nouv uvel elle le 2/
amie, 5inent qui s+en onnait à 'ur $oie ave trois amaraes qu+il avait retrouvés et elle se it que et artile e% bien, elle allait essayer e l+érire! A%! quelle $ournée! ;uelle $ournée merveilleuse! A un moment pourtant, il y eut un re"rettable petit inient > au ours u "oJter, Mayotte surprit Ner"e, le frère e Mlle é"ine, en train e bourrer ses po%es e petits fours Comme elle n+avait pas pu s+emp:%er e lui ire ans le reu& e l+oreille > ( %! Ner"e! e n+est pas "entil, e que tu fais là! * le "aron furieu& lui avait réponu entre ses ents > ( Tu sais, espèe e %ipie, si tu afares à ma s'ur, tu auras affaire à moi! 5 Gon! Elle ne irait rien, naturellement D+ailleurs le soir, en rentrant à la maison, Mayotte n+y pensait é$à plus =e Hner fut très "ai C+était à qui onnerait le plus e étails à l+onle )ierre, puis au essert Mayotte se leva ( Maintenant, il faut que $+aille réi"er ( mon ( artile *, it9elle +un petit air important
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!A#ITRE III Mayotte fait ses ébuts e $ournaliste CVA;
5ous alle? voir votre beau bureau, maemoiselle é"ine, it9il en branissant son "ros %iffon e laine 5oilà plus +une %eure que $e frotte
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A%! pour :tre beau, il est beau! 5ous m+en ire? es nouvelles! Dame! Uaut que a brille! B C+est très bien, mon bon =éonar, it en souriant Mlle é"ine e suis bien ontente WW Ni vous :tes ontente, $e le suis aussi! s+e&lama =éonar Alors, à emain, maemoiselle é"ine *, a$outa9t9il en lui remettant un volumineu& ourrier Mlle é"ine prit le paquet et reonnut aussitt qu+une es lettres venait e #ivernon ( A%! 5oilà ertainement le premier artile e notre petite Mayotte *, it9elle à son frère Ner"e en lui montrant l+enveloppe Ner"e $eta un re"ar oblique à sa s'urS son front semblait barré par la mauvaise %umeur %umeur ( e me emane bien pourquoi vous :tes tous en amiration evant ette "amine! * mau"réa9t9il en %aussant les épaules Mlle é"ine était evenue très pFleS tous ses traits e&primaient une profone inquiétue ( Ner"e, il faut que $e te parle *, it9elle +une voi& "rave en posant le ourrier sur le bureau Ner"e prit son air buté, baissa la t:te et attenit, bien éié à laisser laisser passer l+ora"e ( e t+en prie, tF%e e evenir un peu rais raison onna nabl ble, e, Ner" Ner"e e )our )ourqu quoi oi es9t es9tuu tou$ tou$ou ours rs e si mé%ante %umeur@ Dé$à à l+éole tu n+aimais pas tes
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amaraes et tu as fait tant e b:tises que tu as fini par :tre renvoyé Tu m+éoutes, Ner"e@ * Gon, Ner"e n+éoutait pas l avait tou$ours la t:te baissée et, les mains ans les po%es, il omptait les lames u parquet ( Et puis, poursuivit sa s'ur ave une inlassable patiene, on ne t+a pas "aré non plus ans les eu& autres très bonnes maisons o $e t+avais plaé Tu as trouvé moyen e te quereller ave tous tes amaraes! Et maintenant voilà que tu ommenes é$à à ire u mal e ette %armante petite Mayotte que l+on a trouvée si "entille au $ournal et qui est aimée ans toute la ré"ion A%! e suis ésolée! 5eu&9 tu te faire enore on"éier, mon mon pauvre Ner"e@ * Ner"e, obstinément, se taisait Mlle é"ine savait bien qu+elle n+obtienrait auune réponse, que son frère n+était pas apable +un bon mouvement Na voi& se fit plus pressante, presque suppliante > ( Ner"e, tu sais que l+on ne t+a pris à L'Etincelle que pour me faire plaisir, mais il faut que tu fasses ton ton trav travai aill no nonn seul seulem emen entt o ons ns9 9ie ien9 n9i ieu eu9s 9se9 e9me ment nt,, ave ?èle, mais aussi que tu sa%es te faire aimer! )romets9moi e réflé%ir, mon petit Ner"e * l y eut un silene pénible Ner"e n+avait pas bou"é ( Maintenant, va à la manutention, $e rois
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qu+on a besoin e toi *, it Mlle é"ine ont les yeu& étaient pleins e larmes )uis elle vit le ourrier sur le bureau, prit la lettre e #ivernon et alla frapper à la porte e Mme Emée ( 5oilà ertainement l+artile e la> petite Mayotte ! it9elle en tenant l+enveloppe à la iretrie e la pa"e e la $eunesse B A% A%!! bravo! s+éria "aiement Mme Emée e suis bien urieuse e savoir e que va nous raonter e petit p%énomène! *S )enant que, ans son bureau, Mme Emée lisait le premier artile e la $eune ( $ournaliste *, ans sa %ambre la $eune ( $ournaliste * très
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a"itée, interro"eait, pour la millième fois, 5inent et =uile > ( Tu ne trouves pas, 5inent, qu+il était mauvais, mon artile@ Très, très, très mauvais@ B Mais non! e te is que non! l était très bon! B =uile! is9moi fran%ement, tu rois qu+il sera pris@ B Iien sJr, qu+il sera pris, Mayotte, +est ar%i9 sJr! B Ce n+est pas possible! Mme Emée va se moquer e moi e n+aurais pas J l+envoyer, non, vraiment, $e n+aurais pas J! * Et la pauvre Mayotte était au omble e l+in l+inqu quié iétu tue e qu quan an le télé télép% p%on onee rete retent ntit it Elle Elle se préipita pour réponre réponre ( All! +est vous Mayotte@ isait la voi&, $e suis Mme Emée, la iretrie e la pa"e e la $eunesse B A%! fit Mayotte qui s+étran"lait s+étran"lait B Alors, Alors, voilà +ai lu votre petit artile Eviemment, il y a beauoup e p%rases qui enfin que et puis une quantité e fautes +ort%o"rap%e > collabora oratri trice, ce, ( trie * s+érit par e&emple, ans > collab ave un et non ave eu& !, et puis ga7on s+érit ave un 7 et pas ave un !. Au o ont ntra rair ire, e, pelou!e s+érit ave un ! et pas ave un 7. Et vos partiipes! %! là! là! 5oyons! > ( 8ou! avon! bien ( r? *, ri ne pren pas d'!, m:me si vous :tes très nombreu&!
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B e le savais que $e n+aurais pas J *, murmura Mayotte, et elle élata en san"lots ( Et maintenant que $e vous ai fait toutes les ritiques, poursuivit Mme Emée, $e vous irai que nous avons trouvé votre artile très "entil et qu+il est aepté B Aepté@ Aepté@ fit Mayotte ans un ri Ce n+est pas possible@ B Gaturellement, poursuivit Mme Emée, $e vais le mettre au point et $+ai le plaisir e vous ire qu+il passera ans le pro%ain numéro B Dans le pro%ain numéro! répétait Mayotte pour faire parta"er son bon%eur par 5in 5inent ent et =uile, et et il sera si"né > Mayotte@ B9 Eviemment! E% bien, $e vous féliite, petite Mayotte, vous faites vos ébuts ans le $ournalisme* Alors e fut ans la maison une véritable e&plosion e $oie Mayotte ourait e tous tés en riant > ( nle )ierre! Tante osine! mon artile est pris! mon artile est pris! B e te l+avais it qu+il était bien, onfirma 5inent très satisfait e son $u"ement B +enverrai tout e suite un numéro à mes parents, au Canaa! * s+éria Mayotte $oyeusement =e matin o evait paraHtre L'Etincelle de Bonnerville, 5inent et =uile se levèrent très tt et, en "ran seret, allèrent l+a%eter %e? Mme )ruvot, 3.
la mar%ane e $ournau& ( Mayotte! Mayotte! voilà ton artile, s+érièrent9ils en rentrant à la maison e"are! * Alors, aussitt, inq t:tes se pen%èrent sur la pa"e e la $eunesse, $eunesse, tanis que, très fier, fier, 5inent inent lisait à %aute voi& > UN GO0TER A GO0TER A 1 L-TINELLE DE BONNER/ILLE 2
uelle bonne ournée 'ai pa!!ée eudi #. le réda rédact cteeur en chef hef de =+Et =+Etin ine ell llee e Io Ionn nner ervi vill llee et #*e Ed*ée, la directrice directrice de la page de la eune!!e *ettaient invitée, ain!i (ue )incent )incent et Lucile2
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à venir go+ter. go+ter. -l! di!aient (ue c'était un go+ter ( en *on honneur *, et il! il! ont ont voul voulu, u, d'ab 'abord ord *e *ontrer à de! per!onne! (ui travaillent au ournal. :e ne !ai! pa! pour(uoi, pour(uoi, dan! le beau !alon plein de fauteuil! en cuir vert, tout le *onde *e regard regardait ait co**e !i 'étai! un bébé ;angourou du 7oo de )incenne!. <'était tr=! dr>le $pr=! tou! *e! ( Bonour, Bonour, *on!ieur *, ( Boni!, our, our, *ada*e *, e !ui! entrée avec #*e Ed*ée dan! un grand ardin o? était préparé le go+ter. -l / avait dan! le! allée! et *@*e !ur le ga7on de! enfant!... de! enfant!... partout... partout :'étai! telle*ent é*erveillée (ue e devai! rouler de! /eu co**e de! balle! de ping2pong. :e croi! (ue c'e!t à ce *o*ent2là (ue #. le rédacteur en chef *'a de*andé de devenir une collaboratrice de la page de la eun eune!!e e!!e.. :e n'a n'aura urai! pa! pa! été plu plu! éton tonnée née !'il !'il *'avait propo!é d'aller en $*éri(ue à la nage :'ai fini par accepter tout de *@*e, alor!, il a tout de !uite annoncé la bonne nouvelle au petit! abonné! (ui ont tou! crié A ( )ive ( #a/otte * #oi, 'aurai! voulu rentrer dan! un dé à coudre $lor! #. le rédacteur rédacteur en chef nou! a tou! a*ené! a*ené! à un i**en!e buffet in!tallé au *ilieu de la pelou!e et ce buffet était couvert de gteau, de !andCiche!, de petit5 four!. -l / avait à boire au!!i de l'or l'oran ange gead ade, e, du choc chocol olat at,, du cidr cidree Luci Lucile le et *oi *oi nou! avon! pri! de l'orangeade, *ai! )incent a 3/
a!"tt e# 1 Vive a!"tte#
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pri! du cidre, cidre, il trouve trouve (ue (ue Da fait plu! garDon uan uand d #. le réda rédact cteu eurr en chef a vu (ue nou! co**encion! à o!er go+ter, il e!t parti retrouver au !alon tante o!ine et le! autre! autre! grande! per!onne! (ui, elle!, prennent du thé, naturelle*ent <'e!t #*e Ed*ée (ui e!t venue nou! !urveiller. !urveiller. Elle nou! a dit gaie*ent A ( $lle7, *e! a*i!, régale72vou! régale72vou! * :'ai parlé avec tou! le! enfant!. -l y avait de! A Fi!=le, Bernard, Ga!caline, #ireille, hierr/, $lain, $ntoinette, tou! le! no*! du calendrier !an! co*pter le! no*! double! -l! étaient d'une curio!ité, tou! ce! petit! abonné! -l! voulaient déà !avoir ce (ue 'allai! raconter dan! *e! article!, *ai! e ne le leur ai pa! dit. #algré Da, il! ont été tr=! gentil! avec *oi et nou! avon! bien ri en!e*ble. Et voilà (u'à un *o*ent, on a entendu un cri et tout le *onde !'e!t précipité autour d'une petite fille (ui !anglotait. Gauvre Béatrice Elle avait renver!é toute !a ta!!e de chocolat !ur !a robe bleue et prétendait (ue c'était à cau!e d'une fille (ui l'avait pou!!ée. $h Elle était belle, la robe robe n grand garDon rou rou (ui avait !+re*ent !+re*ent du cIur lui a d0t A ( 8e pleure pa!, Béatrice, la da*e ne te refu!era refu!era pa! une autre ta!!e de chocolat. * Mas Béatrice a hau!!é le! épaule! A elle était furieu!e parce (ue le garDon n'avait pa! co*pri! (ue ce nJétait pa! la ta!!e de chocolat (u'elle regrettait,...
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*ai! *ai! cett cettee i**e i**en! n!e, e, cett cettee horr horrib ible le tach tache e :'ai :'ai con!o on!olé lé la pauv pauvrre Bé Béa atric tricee de *on *on *ieu *ieu en lui lui di!ant (ue 'étai! !+re (ue !a *a*an ne la gronderait gronderait pa!. Et pui! #lle égine e!t arrivée en courant et lui a pro*i! (ue cette étoffe !e laverait tr=! bien et (ue !a belle robe robe ne !erait pa! perdue. perdue. $lor! Béatrice !'e!t *ouchée et, au lieu de pleurer, elle a éclaté de rire. )rai*ent ce go+ter a été tr=! réu!!i. :e croi! (ue *@*e (uand e !erai vieille, tr=!, tr=!, tr=! vieille, par ee*ple (uand 'aurai cent an!, e pen!erai encore à cette bonne ournée.
MAYOTTE
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!A#ITRE I/ O$ Ma%otte +onne le 3on e4e()le =E )EME artile e Mayotte eut un "ran suès =es petits leteurs e la pa"e e la $eunesse furent nombreu& à érire et à télép%oner pour féliiter Mayotte Elle avait si bien raonté e bel après9mii, si "entiment érit e bon "oJter! l fallait abso ab solu lume ment nt qu quee Mayo Mayott ttee éri érive ve un arti artil lee % %aq aque ue semaine! l y eut epenant eu& lettres e protestation > une peti etite fille ille,, qu quii si"n si"nai aitt Gat% at%alie alie,, rep repro ro%a %ait it éner"iquement à Mayotte e ne pas avoir fait fi"urer son nom sur la liste es petits invités
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Mayotte avait ité > Antoinette, T%ierry, #isèle, Alain, )asaline, Iernar, Mireille et pas elle, Gat%alie! )ourquoi@ Non nom était pourtant aussi $oli que elui es autres et elle venait +:tre eu& fois première > une fois en franais et une fois en "ymnastique ! =+autre lettre était si"née > Ulorene Ulorene tena tenait it à faire aire savo savoir ir que pe pers rson onne ne n+ n+aava vait it pou ousssé Iéatrie et que si elle avait renversé sa tasse e %oolat sur sa robe bleue, +est tout simplement pare qu+elle était une malaroite Ulorene ne voulait pas que ( l+on raonte les %oses %oses autrement qu+elles se sont passées * Mme Emée fit venir Mayotte et lui montra les eu& lettres Mayotte était vraiment ésolée ( Ces eu& petites fille lles ont l+air +:tre très fF%ées, it9elle ;u+est9e que $e ois faire, maame Emée@ * Mme Emée, en souriant, leva les bras au iel ( Mais rien! rien! =es uns sont ontents, les autres méontents C+est a, le $ournalisme, ma petite fille! Allons, ne vous tourmente? pas! Au ontraire, $+ai eu tant e ompliments e votre artile que $e vous en ommane tout e suite un autre B 5raiment, raiment, maame@ fit Mayotte raieuse, un autre artile! ;uel bon%eur! Mais sur quoi@ * Mme Emée fit asseoir Mayotte en fae +elle =a fillette était très attentive, ses yeu& brillaient -2
e uriosité, ses mè%es elles9m:mes semblaient éiées à :tre moins rébarbatives ( 5oilà, it Mme Ernée, $+ai pensé que vous evr e vrie ie?? rao raont nter er un unee "ran "rane e e& e&u urs rsio ionn o ont nt vo vous us serie? l+or"anisatrie l+or"anisatrie B ( Elle sait e qu+elle veut, ette petite! Elle réussira ans la vie! * Mme Emée, qui l+observait u oin e l+'il, lui it enfin ave un sourire maliieu& > ( e suis sJre que vous ave? é$à votre iée, Mayotte ! 9 ui, maame, réponit la fillette, $e vourais, $e $e revienrai emain, emain, maame Emée! * Et, vive omme un éureuil, Mayotte se leva +un bon, embrassa Mme Emée et sauta sur sa biylette =e lenemain matin, elle était e retour à L'Etincelle de Bonnerville. Bonnerville.
( 5ous ave? l+air bien affairée, petite Mayotte! -3
s+e&lama Mlle é"ine ;u+est9e qui vous arrive on@ B Maemoiselle é"ine, +est +est +est au su$et e l+e&ursion que $e vais raonter ans mon pro%ain artile! B ui, oui, $e suis au ourant, fit Mlle é"ine Mme Emée m+en a parlé 5ous pouve? aller la voir, elle est ans son bureau * Ce que venait e onfier Mayotte, la petite $ournaliste en %erbe, à Mme Emée, la iretrie e la pa"e e la $eunesse, evait :tre un bien rle e seret ! Ce qui est ertain, +est qu+en sortant e son bureau, Mme Emée riait au& élats et que Mayotte reressait vitorieusement son petit ne? pointu Deu& $ours plus tar, en effet, paraissait ette étran"e information qui intri"uait au plus %aut point les leteurs e la pa"e e la $eunesse > ne ne ecu ecur! r!io ion n org organi! ani!ée ée !ou! !ou! la dir directio ction n de #a/otte aura lieu le 1K uillet. uillet. ende72vou! à 1; h au !i=ge de =+Etinelle e Ionnerville d'o? un autocar !pécial e**=nera le! enfant! pour la vi!ite de! 5au& e Ierny &n e!t e!t pri prié d'a d'appo pporter rter de! b@che!, de! rteau, de! !ac! à po**e! de terre vide! et de! brouette! !i po!!ible.
;uan les enfants se renontraient, ils s+interro"eaient aussitt ave la plus vive uriosité > --
( ;u+est9e que tu vas apporter, toi@ B Et toi@ B Et toi@ B Et toi@ B9 Mais pourquoi es b:%es@ B )ourquoi es brouettes@ B )ourquoi )ourquoi es rFteau&@ B )ourquoi@ * ls finiraient finiraient bien par le savoir! Enfin la fameuse fameuse e&ursion eut lieu A%! quelle e&traorinaire $ournée! =e soir m:me Mayotte s+enfermait ans sa %a %amb mbre re et, qu quel elqque uess $our $ourss ap aprè rès, s, para araissa issaiit son son eu&ième artile > UNE
EXCURSION
AUX
VAUX
DE
BERNY
uelle bonne idée, a Meue #*e la directrice de la page de la eune!!e d'organi!er cette ecur!ion Elle *'avait lai!!é le choi du !ite et !an! hé!iter un (uar (uartt de !eco !econd ndee 'ai 'ai choi choi!i !i les 5au& e Ierny :e !avai! bien pour(uoi, pour(uoi, *ai! le! a*i!, eu, ne le !avaient pa! et il! ont pa!!é une ournée bien différente de celle (u'il! cro/aient pa!!er Gourtant, e vou! a!!ure (u'il! !e !ont bien a*u!é! et, *oi au!!i #ai! vou! deve7 vou! de*ander pour(uoi pour(uoi fouis ce! */!t=re!... */!t=re!... eh bien, e vai! vou! le raconter A $ 14 h un grand car bleu attendait dé*enti =+Et =+Etin ine elle lle e Io Ionn nner ervi vill lle e #oi, e venai! de *on c>té avec )incent et Lucile et nou! apportion! deu b@che!, un rteau, deu !ac! à po**e! de
-.
terr erre, vide ide! natu naturrelle*e le*ent nt,, et une une brouett uette. e. Beaucoup d'enfant! arrivaient de tou! le! c>té!, dépo dépo!é !é!! par par leur leur!! par parent! nt! ou bien bien à bic/ bic/cl clet ette te,, à pied, en *ob/lette... -l! apportaient tout ce (u'il faut co**e attirail Le chauffeur du car était le beau2 fr=re de Léonard, Léonard, le garDon de bureau bureau du ournal -l avait été chargé de nou! !urveiller et, toute! le! cin( *inute!, il *e de*andait à (uoi allait !ervir ce bard arda * (u'il devait *ettre !ur !on porte2bagage!. ou! le! petit! a*i! *e le de*andaient au!!i -l! voulaient ab!olu*ent !avoir #oi, e leur répondai! !eule*entN A ( $ttende7 vou! verre7 verre7 vou! verre verre7 7 * Enfin, nou! nou! !o**eO *i! en route. route. -l fai!ait un te*p te*p!! !upe !uperb rbe e $pr= $pr=!! avoi avoirr trav traver er!é !é (uel (uel(u (ue! e! petit! village!, de! cha*p!, une belle for@t touffue, nou! !o**e! arrivé! au but de notre pro*enade A les <'e!tt un endr endro oit !up !uperbe erbe et tr= tr=! 5au& e Ierny <'e! e!carpé, une petite rivi=re et une ca!cade / font un oli bruit. Et entre le! arbre! arbre! il / a de gro! gro! rocher! rocher! (u'i (u'ill faut faut e!ca e!cala lade derr. ien ien n'e! n'e!tt plu! plu! a*u! a*u!an ant t Le! Le! a*i! *i! étai étaien entt enth enthou ou!i !ia! a!*é *é!. !. #ai! #ai! voil voilà à (ue, (ue, par par *alheur, Polange,
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!orte! (ue le! pi(ue2ni(ueur! avaient lai!!é! en !'en allant. -l n'/ avait pa! la plu! petite place pour !'in!taller propre propre*ent, *ent, c'était un vrai dép>t d'ordure! d'ordure! Gouah G ouah $lor! e !ui! *ontée !ur un rocher rocher et 'ai dit au a*i! A Eh bien, vou! co*prene7 *aintenant pour(uoi pour(uoi e vou! ai de*andé d'apporter de! rteau, de! b@che!, de! !ac! et de! brouette!Q * -l! ont tou! crié A ( &ui &ui Bravo, #a/otte $llon!2/ * :e !ui! re!tée !ur *on rocher et e leur ai dit A ( 8ou! allon! for*er (uatre é(uipe! A la pre*i=re pre*i=re pour le! papier! gra!, le! e*ballage! et le! vieu ournau. La deui=*e pour le! bouteille! ca!!ée!. La troi!i=*e pour le! boite! de con!erve!. La (uatri=*e pour le! écorce! d'orange et le! peau de banane. t le ra*a!!age a co**encé. -l! avaient tou! un entrain *agnifi(ue et vola volaie ient nt de détr détrit itu! u! en détr détrit itu! u!.. $ un *o*e *o*ent nt,, Bruno a crié A ( &h regar regard de7 egar egard de7 (uelle (uelle trouvaille * et à bout de bra!, il a brandi un énor*e o! de gigot $Re $Re )oilà (ui co*pli(uait tout à (uelle é(uipe fallait2il le confierQ 8ou! l'avon! tiré à la courte paille #on Sieu ue nou! avon! pu rire :e vou! a!!ure (ue le te*p! a pa!!é vite 8ou! ne nou! !o**e! pa! arr@té'5 une *inute et *aintenant (ue l'endroit était bien propre nou! étion! obligé! de rentrer rentrer -- était trop trop -/
tar tard pour pour go+t go+ter er uel uel do** do**ag age e Bah Bah ant pi!, 8ou! d0nerion! *ieu le !oir Et déà nou! ra*enion! ver! le car no! outil! et no! !ac! bourré! (uand une forte voi nou! a fait !ur!auter A ( Hé la Hé là le! enfant! :e !ui! le garde garde cha*p@tre cha*p@tre &? alle72vou! co**e DaQ Et (u'e!t2ce (ue vou! e*porte7 dan! dan! ce! !ac!Q !ac!Q * -- était tr=! dr>le, ce bonho**e, avec !on ;épi et !a gro!!e *ou!tache :e *e !ui! avan avancé céee et e lui lui ai répon répondu du A ( #on!ieur le garde garde cha*p@tre, nou! rentron! che7 nou! apr=! avoir bien netto/é ce bel endroit (ui était 'tr=!, tr=!, tr=! !ale et dan! dan! no! no! !ac! !ac! nou! nou! e* e*po port rton on!! de! de! ta! ta! de cho! cho!e! e! dégo+tante! (ue nou! avon! ra*a!!ée! par terre. * XX !oupirait A ( &h pour Da, oui Gour Da, oui *S
5oule?9vous ule?9vous nous permettre, permettr e, Monsieur le "ar+ %amp:tre, D+ter es étritus@ l n+en faut plus! )lus )lus! Entre? ans la anse, 5oye? omme on anse! Naute?! Danse?! Embrasse? qui vous voule?! -7
Eh bien :u!te*ent <'e!t ver! *oi (u'il !'e!t avancé <'e!t dr>le, il avait beau @tre un peu lourdaud, ce brave ho**e, un peu rougeaud et avoir de! *ou!tache! co**e du crin,... 'étai! tr=! contente d'avoir été choi!ie. <'e!t tout de *@*e flatteur d'@tre e*bra!!ée par un garde cha*p@tre MAYTTE
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!A#ITRE / O$ Ma%otte se trou'e en )r5sen,e +-un le,teur urieu4 CE MATG9=A,
en arriv rrivan antt au bu bure reaau, Mayo Mayott ttee s+aperut tout e suite que Mlle é"ine avait les yeu& rou"es et elle se sentit bien embarrassée > que oit fair fairee un unee pe peti tite te fill fillee qu quan an elle elle s+ap s+aper ero oit it qu qu+u +une ne "rane personne a pleuré@ En "énéral, une "rane personne ne pleure pas, +est bon pour les petites filles! Alors evait9elle faire semblant e ne pas s+en aperevoir ou pouvait9elle se permettre e poser très, très, très isrètement une petite question@ Comme Mayotte aimait beauoup,
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Mlle é"ine et la onsiérait un peu omme une "rane s'ur, elle se éia pour la seone solution et emana presque à voi& basse > ( Maemoiselle é"ine, est9e que vous ave? u %a"rin@ * Mlle é"ine, qui ne voulait pas en onvenir pour ne pas attrister Mayotte, fit silenieusement ( non * e la t:te et se plon"ea e plus belle ans son ourrier ( Ni! si! maemoiselle é"ine, insista Mayotte qui, maintenant, n+avait plus e oute, $e vois bien que vous :tes mal%eureuse! Est9e que est9e que Mme Emée vous a "ronée@ B %! non, fit Mlle é"ine ave un sourire ésolé, Mme Emée est tou$ours si bonne pour moi!* Mayotte n+osait plus rien emaner Mlle é"ine n+osait pas avouer, mais elle savait aussi que la petite Mayotte allait se tourmenter, supposer toutes sortes e %oses e&traorinaires, qu+elle ne renonerait pas (à savoir *, non pas par uriosité, mais par affetion ( C+est à ause e mon frère Ner"e, it9elle enfin ave effort il n+est pas tou$ours très "entil * En et instant, Mayotte se souvint e Ner"e au "ran "ran "o "oJt Jter er e L'Etincelle. Comme il bourrait ses po%es e petits fours! Comme il lui avait mal réponu en la traitant m:me + ( espèe e %ipie 5.
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Mae Maemo mois isel elle le é"i é"ine ne,, repr reprit it Mayo Mayott ttee tout tout
attristée, s+il n+a pas fait quelque %ose e vraiment très, très, très vilain, vous alle? lui paronner, n+est9e pas@* Gon, ertes, il n+avait pas fait quelque %ose e ( très, très, très vilain * omme isait la "entille Mayotte, mais il n+éoutait auun onseil et travaillait ave une mauvaise volonté que tout le mone, au $ournal, remarquait Gaturellement, personne n+aurait osé en parler à sa s'ur pour ne pas lui faire e peine ( Ainsi e matin, il n+est pas venu au bureau, poursuivit Mlle é"ine, é"ine, il a voulu rester ou%é ou%é B l est peut9:tre malae, su""éra timiement Mayotte B Gon, réponit Mlle é"ineS $e lui ai emané naturellement s+il n+était pas malaeS il m+a it qu+il allait très bien, mais qu+il n+avait pas envie e tra trava vail ille lerr et que son tra trava vail il ne l+in l+inté tére ress ssaait pa pas s D+ailleurs rien ne l+intéresse! * Mlle é"ine pleurait maintenant pour e bon, elle était tout à fait ésemparée et, ans son %a"rin, ava vait it o omp mplè lète tem men entt ou oubl blié ié qu qu++elle lle av avai aitt omm omme onfiente une si petite fille! ( e sais bien que e n+est pas tout à fait sa faute, a$outa9t9elle, il a eu une enfane très éliate, alors nos parents l+ont beauoup "Fté et puis ils sont morts +ai J m+ouper e Ner"e
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omplètement +ai tout fait pour le "Fter mais il n+est $amais ontent, $amais! * Elle se tut un instant et onlut ave une "rane tristesse > ( e sais bien que $e serai obli"ée e veiller tou$ours sur lui, e lui onsarer toute mon e&istene, que $e ne pourrai $amais omme toutes mes amies me marier, avoir avoir un foyer %eureu&, un mari, es enfants! B Mais si, maemoiselle é"ine! s+éria Mayotte, vous :tes tellement $olie et tellement "entille que vous vous mariere?, $+en suis sJre, sJre, sJre! Et que vous aure? es enfants! Et $e serai la marraine! 5ous voule? bien@ 5ous en aure? quatre! Deu& "arons et eu& filles! * C%ère Mayotte, si petite et si "rane é$à! Ni pleine e 'ur! Comme elle savait ire e qu+il faut pour onner u oura"e! Mlle é"ine s+était ressaisie Elle prit ans ses bras la fillette et l+embrassa )uis elle se it qu+il fallait au plus vite effaer la trae e ses larmesS elle se poura lé"èrement et se remit au travail To! To! To! ( Entre?! * it Mlle é"ine =éonar, qui venait e frapper, se tenait sur le pas e la porte l semblait semblait %ésitant, un peu raintif raintif ( Maemoiselle é"ine, it9il, il y a là un monsieur qui emane à parler à M le réateur en %ef .3
B l est eu voya"e, réponit Mlle é"ine ;ui est e monsieur@ ;ue ésire9t9il@ B e ne sais pas, répliqua ( Uaut qu+a brille *, tout e que $e peu& vous ire +est qu+il n+a pas l+air ommoe! %! là, là! Irrr! Veureusement que $+ai bien enaustiqué votre votre bureau %ier! B Iien! Uaites9le entrer, entrer, =éonar =éonar B Moi, $e me sauve, it en riant Mayotte, il me fait peur, le monsieur! e vais voir Améée CouiR qui voulait me montrer ses essins, * =a porte s+ouvrit ntrouit par =éonar, un $eune %omme +une trentaine +années, "ran, au& %eveu& bruns, au teint %Flé par le "ran air, air,
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entra l était v:tu +une veste e uir marron, portait un pantalon en velours telé bei"e et e %autes bottes e uir marron qui montaient $usquZau "enou l avait l+allure à la fois saine et éner"ique +un "entil%omme ampa"nar l semblait e&tr:mement méontent ( Ion$our, maemoiselle, it9il en fronant les sourils, $e voulais voir le réateur en %ef, il paraHt qu+ u+il il est en voy oya" a"ee 5oule ule?9vo ?9vous us me ire ire qui le remplae B C+est Mme Emée, Emée, monsieur monsieur B Alors $e veu& voir Mme Emée Emée B9 Elle n+est pas enore arrivée, it Mlle é"ine ave oueur B e n+ai pas le temps +attenre, élara até"oriquement le $eune %omme B e suis sa serétaire, monsieur, monsieur, si vous voule? bien me ire le but e votre visite, $e la tienrai au ourant, vous pouve? en :tre sJr B 5oii ma arte, it9il en tenant un petit arton à Mlle é"ine, $e suppose que vous omprenre? * Mlle é"ine lut > <=EG TVMANNG Ga/!agi!te2Horticulteur Ga/!agi!te2Horticulteur La o!eraie o!eraie du So*aine de
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( Alors, Alors, maemoiselle, vous voye? o $e veu& en ven enir ir@@ e ema man naa le visi visitteu eurr qui on onte tennait ait mal sa olère B Mais non, monsieur! fit Mlle é"ine sinèrement étonnée et ésolée B E% bien! $e vais :tre obli"é e mettre les ( points sur les i *, reprit M T%omassin en se promenant ans le bureau e lon" en lar"e +ai appris que ans le ernier numéro e L'Etincelle de Bonnerville il y avait un artile inamissible, inaeptable inaeptab le sur les 5a 5au& e Ierny Cet artile isait, en toute toutess lett lettre res, s, que les 5a 5au& e Iern Iernyy sont sont un enroit ( é"oJtant! é"oJtant! é"oJtant! * B En effet, $e m+en souviens, avoua Mlle é"ine, et et artile vous a ontrarié, ontrarié, monsieur@ B Mais $e pense bien! l me ause un pré$uie onsiérable, maemoiselle lle ! s+e&lama9t9 9t9il en s+ar s+arr: r:ta tant nt e eva vant nt Mlle Mlle é"i é"ine ne Ma o!eraie et tous mes établissements établissements %ortioles sont installés installé s au& 5au& e Ierny et et artile va étourner omplètement les promeneurs et les visiteurs e ette ré"ion! e vais perre beauoup e lients! B Mme Emée sera navrée que sa ollaboratrie vous ait fait u tort, murmura Mlle é"ine, vraiment navrée! B l me fait une rle e publiité, l+artile e ette énommée Mayotte, reprit, furieu&, M T%omassin A%! A%! si $e la onnaissais, $e lui irais e .0
que $+e $+en pen ense se!! Eno ore re un unee vieil ieille le pimb imb:%e :%e ai"rie, votre satanée $ournaliste! B ustement, elle est ii, monsieur, it Mlle é"ine qui riait sous ape Ni vous voule? que $e lui emane e venir@ * Mlle é"ine entrouvrit la porte et appela > ( Mayo Mayott tte! e! qu quel elqu qu+u +unn vo vou ura rait it vo vous us vo voir ir et vous parler * Mayotte entra en oup e vent Elle venait e bien rire ave Améée CouiR, ses yeu& brillaient, ses $oues étaient rou"es et ses mè%es, plus raies que $amais, se ressaient omme es ba"uettes e tambour ( 5oilà ( la vieille pimb:%e ai"rie *, it Mlle é"ine qui faisait e "ros efforts pour "arer son sérieu& en présentant la fillette à M T%omassin B Mayotte@ C+est elle@ C+est la $ournaliste@ s+e&lama s+e&lama M T%omassi T%omassinn qui re"arait re"arait Mayotte Mayotte e %aut en bas et e bas en %aut B Mais oui e suis $ournaliste! s+éria Mayotte Ion$our, monsieur! * M T%omassin n+en royait pas ses yeu& ( =e monsieur voulait me voir, Mlle é"ine@ * emana Mayotte étonnée qu+un monsieur si "ran eJt besoin +elle Mlle é"ine, en quelques mots, mit Mayotte au ourant es rériminations u paysa"iste9%ortiulteur paysa"iste9%ortiulteur
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Mayotte avait éouté ave toute son attention les e&pliations e Mlle é"ine et elle était en%antée Elle allait pouvoir batailler ave e monsieur qui avait es bottes et essayer e le onvainre ( Mais, monsieur, il ne faut pas vous ésoler! 5ous ave? beauoup e %ane, au ontraire! B 5raiment, maemoiselle, $+ai beauoup e %ane@ répéta M T%omassin ini"né B Mais oui, monsieur, puisque $+ai it ans mon artile que nous avions fait un "ros nettoya"e et que nous avion ions laissé l+enroit très prop ropre! superb erbe! ma"nifique! B )ersonne ne voura roire que l+enroit est resté r esté propre plus e %uit $ours! affirma M T%omassin [a ne se serait $amais vu! B ustement! s+e&lama Mayotte, tout le mone voura aller voir! Et tout le mone aura la bonne surprise e onstater que tout le mone a été "entil et que personne n+a plus rien sali, alors tout le mone le raontera à tout le mone B et tout le mone ira à tout le mone que tout le mon monee e evr vrai aitt alle allerr av ave e tout tout le mon one e visi visite terr La o!eraie @ onlut M T%omassin en imitant Mayotte B ui! ui! ui! s+e&lama Mayotte B C+est bien e que vous voule? ire, maemoiselle la $ournaliste@ B ui, monsieur, e&atement! s+éria Mayotte en battant es mains, et vous verre? que mon petit artile,
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au lieu e vous faire u tort, va vous amener beauoup e lients! une foule e lients! es tas! es tas! es tas e "ens! +ai une "rane e&périene, monsieur, vous save?! * Deva De vant nt tant tant e o onf nfia ian nee et + +en ent% t%ou ousi sias asme me,, M T%omassin et Mlle é"ine se re"arèrent et, souain réoniliés, élatèrent e rire ( E% bien, maemoiselle Mayotte, it le paysa"iste9 %ortiulteur, $e veu& bien vous roire et $+espère que votre ( "rane e&périene * vous onnera raison! * Mlle Mlle é"i é"ine ne ne pu putt s+em s+emp: p:% %er er + +at atti tire rerr au aupr près ès +elle la fillette et e aresser un instant la petite t:te ombative ;uant à ulien T%omassin, les
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mains ans les po%es e sa veste e uir, il re"arait, attenri lui aussi, l+étonnante petite fille )uis, omme à re"ret, il onsulta son braelet9montre ( +ai un rene?9vous, it9il +une voi& qui n+était plus u tout ourrouée, il faut absolument que $e m+en aille, mais $e vourais vous ire, maemoiselle é"ine, que $e suis onfus! 5ous eve? me prenre pour un personna"e qui a un fi%u aratère B %! monsieur T%omassin, $e vous assure que $e n+ai pas u tout ette mauvaise opinion e vous, balbutia Mlle é"ine, non, $e vous assure e omp o mpre ren nss très très bien bien qu quee et et arti artil lee ait ait pu pu vou vouss ontrarier ! B 5ous n+:tes pas trop fF%ée ontre moi@ it le $eune %omme B Mais pas u tout! B Alors, Alors, reprit ulien T%omassin en souriant, prouve?9le9moi ! B 5ous le prouver@ fit Mlle é"ine étonnée, mais omment@ B C+est très simple ! En me promettant e venir un $our pro%ain visiter ma o!eraie ... ave mae maemo mois isel elle le la $our $ourna nali list ste! e! a$ou a$outa ta9t 9t9i 9ill en tira tirant nt "entim "en timent ent sur une es mè%es mè%es rébarb rébarbati atives ves e Mayotte B %! moi, $e veu& bien! s+éria Mayotte, la rosé, +est ma fleur préférée! 06
B +en serais en%antée, monsieur, monsieur, it Mlle é"ine qui avait rou"i e plaisir, à onition que e soit un samei ou un iman%e B Iien entenu! fit ulien T%omassin en prenant on"é A bientt, maemoiselle é"ine! Au revoir, Mayotte et sans ranune! * Dé$à ulien T%omassin était sur le pas e la porte, quan Mlle é"ine l+arr:ta en posant ouement la main sur son bras > ( Monsieur T%omassin, it9elle ave une pointe e malie, vous save? que $e suis la serétaire e Mme Emée ;ue faura9t9il que $e lui ise, e votre part, quan elle arrivera@ arrivera@ B E% bien, ites9lui qu+elle a une serétaire %ar % arma mant ntee et et un unee rl rlee e pe peti tite te bo bonn nnee femm femmee omme ollaboratrie! *
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!A#ITRE /I Mayotte a es millions +yeu& braqués sur elle A )AT la protestation u paysa"iste9%ortiulteur ulien T%omassin, qui +ailleurs avait été suivie +une réoniliation "énérale, l+artile e Mayotte sur les 5au& e Ierny ne lui avait apporté que es féli éliit itat atiion ons s )lu )lusieu sieurs rs $ou $ourna rnau& m:me m:me l+av l+avai aieent reprouit en y a$outant e %aleureu& ommentairesS +est ainsi qu+on pouvait lire ans Le ( Ni De son té, Le Ghare de Pelli=re! tous les pique9niqueurs étaient es ( Mayotte *, 02
ombien e sites retrouveraient leur %arme * Le! 8ouvelle! de ( 5oilà une petite fille qui a ompris qu+une seule peau e banane peut suffire à enlever la poésie e toute une for:t * Gon seulement les approbations avaient afflué e tous tés, mais le réateur en %ef e L'Etincelle de Bonnerville reut un matin ette lettre étonnante e la Télévision franaise > TL/ISION 6RAN7AISE Dire,tion +es (issions +e la Jeunesse et +es Loisirs #oste 89: Gari!, le T uillet #on!ieur le édacteur en chef de
=+Etinelle e Ionnerville #on!ieur le édacteur en chef, 8otre attention a été attirée par la ca*pagne originale entrepri!e par votre eune collaboratriceU #a/otte. 8ou! !ouhaiton! au!!i (u'elle arrive à rendre rendre enfin no! !ite! et no! pa/!age! plu! propre! et plu! accueillant! tant pour le! pro*eneur! franDai! (ue pour le! vi!iteur! étranger!. étranger!. Sé!ireu Sé!ireu de !outenir !a propaga propagande, nde, nou! vou!
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propo!on! propo!on! de pré!enter la petite ournali!te à no! télé!pectateur! dan! une é*i!!ion !péciale. Pi elle2*@*e et !a fa*ille !ont d'accord, nou! pourron! pourron! la faire pa!!er devant notre ca*éra le K uillet à 1T h . )euille7 agréer, #on!ieur le édacteur en chef, l'a!!urance de no! *eilleur! !enti*ent!. Le Sirecteur Sirecteur A MATVN
Ave quel empressement le réateur en %ef onvoqua Mayotte pour lui onner onnaissane e ette lettre fameuse! ( Mon Dieu! pensait9il en plissant les ries fines e son visa"e, qu+elle va :tre %eureuse, ette petite l faut ire que passer à la télévision à i& ans, +est vraiment un reor Et quelle e&ellente publiité pour L'Etincelle de Bonnerville ! e me ré$ouis e voir la frimousse $oyeuse e notre $eune $eune $ournaliste * ;uant à Mayotte, qui n+avait pas revu M le réateur en %ef epuis le "ran "oJter ans le $arin u $ournal, elle était fort inquiète en se renant à ette impressionnante onvoation > ( +ai J faire une "rosse b:tise, se isait9elle an&ieusement, mais pourquoi n+est9e pas plutt Mme Emée ou Mlle é"ine qui me font es repro%es@ l faura que mon onle arran"e ette 0-
affaire au plus vite et e&plique à M le réateur en %ef que $e suis, enore toute petite * Ce n+est pas souvent qu+elle avait peur, Mayotte, mais, vraiment, e matin9là! ( Entre? ! it M le réateur en %ef quan elle eut frappé à la porte u bureau Ion$our, Mayotte, voule?9vous lire ette lettre! * C+était sans oute la lettre e quelque abonné furieu&! Uurieu& omme l+avait été M T%omassin, mais ette fois ela evait :tre beauoup, beauoup plus "rave! Très émue, Mayotte prit la lettre et la lut atten ttenti tive vem men entt tan tanis is que le ré réate ateuur en % %ef ef la "uettait u oin e l+'il, s+attenant +une seone à l+autre à une e&plosion +ent%ousiasme l fut bien ( attrapé * quan Mayotte lui renit la lettre en fronant les sourils ( E% bien, Mayotte! s+éria9t9il, qu+y a9t9il on@ 5ous n+ave? pas l+air +:tre ontente B Ni, monsieur, $e suis très ontente, réponit9 elle le plus sérieusement u mone, mais $e n+irai pas* =e réateur en %ef bonit Déiément il ne omprenait rien au& "amines! ( Comment, vous n+ire? pas@ s+e&lama9t9il A%! a, par e&emple! Mais vous ne save? pas que nous sommes très fiers à L'Etincelle de Bonnerville que la télévision onsare une émission à une e nos ollaboratries! l faut absolument que vous aeptie?, Mayotte! 0.
V C+est impossible, monsieur, fit Mayotte
B 5raiment, raiment, vous serie? intimiée à e point@ Ce n+est pas votre "enre! B % ! non, monsieur, $e ne serais pas intimiée u tout tout,, mais mais + +es estt impo imposs ssib ible le,, répé répéta ta ob obst stin iném émen entt Mayotte B Enfin, e&plique?9vous )ourquoi est9e ( impossible * @ s+éria le réateur en %ef qui ommenait à s+impatienter s+impatienter B A ause e mes mè%es, monsieur B De vos mè%es@ B ui, monsieur, monsieur, avoua Mayotte, elles sont trop raies Tout le mone se moquerait e moi! B Ne moquer e vous, Mayotte@ s+éria le réateur en %ef qui tombait es nues, à ause e vos mè%es@ B Monsieur, fit Mayotte ont le petit ne? pointu semblait s+a s+allon"er piteusem sement, les ames, à la télévision, sont toutes si bien oiffées ! Et moi, e quoi $+aurais l+air@ D+un %ien fou! fou! * =e réateur en %ef ne put s+emp:%er +élater e rire! Cette Mayotte! quel petit p%énomène! l eut toutes les peines u mone à la rassurer > les mè%es n+avaient auune importane tout le mone aimait Mayotte mal"ré ses mè%es rébarbatives +était son petit "enre à elle, ses mè%es ne l+avaient pas emp:%ée +:tre nommée itoyenne +%onneur e #ivernon
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Cet Cet ar"u ar"ume ment nt fut fut é éi isi sif f Mayo Mayott ttee ae aept ptaa e passer à la télévision, et, il faut bien le ire, maintenant qu+elle était sJre qu+on ne se moquerait ni +elle ni e ses ses mè% mè%es es,, elle elle éta était folle olle e $oie $oie Elle Elle aima aimaiit beauoup la télévision Ave 5inent inent et =uile elle re"arait le $eui et le iman%e toutes les émissions que tante osine leur permettait e re"arer, et voilà que maintenant, à ause e son petit artile sur les 5au& e Ierny, +était elle, Mayotte, que es millions e "ens qu+elle ne onnaissait pas allaient voir sur leur petit éran %! que e serait rle! C+est ainsi qu+au $our onvenu, aompa"née e tante osine, Mayotte mar%ait +un pas éié ans les interminables interminables ouloirs qui menaient menaient au& stuios stuios e la télévision Tante osine était un peu épaysée Elle ouvrait ave préaution et refermait aussitt e loures portes tanis que Mayotte roulait es yeu& tout rons sur e mone qu+elle ne souponnait pas )ar bon%eur, un $eune %omme très "entil, en %anail noir ave un oll roul o roulé, é, vo voya yant nt leur leur emba embarr rras as,, s+in s+inté tére ress ssaa à leur leur aventure l leur fit prenre un asenseur, esenre un esa esali lier er,, remo remont nter er un au autr tree esa esali lier er,, alle allerr $usq $usqu+ u+au au fon et puis tourner tout e suite à roite et puis, après le %all, tout e suite à "au%e $usqu+au moment o, enfin, il les onfia à une "rane femme blone qui les attenait Mayotte fut ensuite amenée à une autre $eune femme, très brune, qui par aquit e onsiene
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lui onna un oup e pei"ne et la maquilla lé"èrement Mayotte se re"ara ans une "lae et élata e rire! )uis la $eune femme brune ramena Mayotte à la $eune femme blone A partir e e moment, Mayotte, omme ans un r:ve, vit beauoup +%ommes ans le stuio, beauoup +énormes pro$eteurs qui, en é"a"eant une %aleur formiable, onnaient une lumière éblouissante, beauoup +appareils e toutes sortes, e tubes, e %ariots, e ora"es Et puis, la ame blone, sans oute pour que Mayotte ne s+ennuie pas, est venue lui faire un brin e ausette Elle lui emana +abor si ses parents omptaient rester enore lon"temps au Canaa, et 07
puis omment lui était venue ette voation e $ournaliste Et e quan atait son premier artile ans L'Etincelle de Bonnerville Et aussi si elle vourait un $our, quan elle serait "rane, evenir maire omme son onle Mayotte a réponu > ( %! oui +aimerais beauoup, pour pouvoir aier toutes les personnes mal%eureuses et pour obli"er tout le mone à :tre propre! * =a ame blone, ertainement pour la faire patienter enore, lui a emané aussi si elle avait ommené à érire un roman Cette iée a beauoup amusé Mayotte Elle s+est e&lamée en riant > ( ( Ni vous en savie? une par 'ur, 'ur, $e serais très %eureuse e l+entenre * Mayo yottte a %er%é ans sa t:te et a réponu ( ui, $+en sais une que $+avais faite après une belle émission e télévision, +est pourquoi $e l+ai appelée > 9Nur mon petit écran. * =a ame blone a trouvé que +était un très $oli titre et Mayotte, sans se tromper une seule fois, lui a réité >
SUR MON #ETIT RAN e vourais :tre e %ef Niou& Ave es plum+s un peu partout,
)our rassembler tout+ la tribu lsouff ls ouffla laitit fort fort > ( Yu9Yu! u9Yu! Yu9Yu! 9Yu! * )uis, après es ombats furieu&, Dansait, la nuit, autour u feu! e l+ai vu sur mon p+tit éran, l a bravé mon 'ur +enfant, l a bravé mon 'ur +enfant e vourais :tre e voilier Ni intrépie et si lé"er ;ui s+élanait ans la temp:te Comm+ sa +petite s'ur la mouette ! Nes voiles tenues sous un iel "ris Uaisaient au vent > ( I$i9I$i! I$i9I$i! > Et puis il revenait au port Ave e la $oie à son bor! e l+ai vu sur mon p+tit éran, la "onflé mon 'ur +enfant, la "onflé mon 'ur +enfant! e vourais :tre l+élép%ant Monumental et bienveillant ;ui allait, premier e la file, )ar la for:t, +un pas tranquille Non orna, per%é tout là9%aut =+enoura"eait > ( Ta9Vo! Ta9Vo! Ta9Vo! C+est sur ton os qu+apparaHtra =a fille aHnée u Ma%ara$a%! * e l+ai vu sur mon p+tit éran, l a porté mon 'ur +enfant, l a porté mon 'ur +enfant /6
1 Elle est tr$s %"lie v"tre p"ésie p"ésie et v"s la 'ites tr$s bien# 2
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e vourais :tre e loOn blan Au& yeu& en boule, au ne? brillant, Ave sa ti"nasse en broussaille, Ave son fau& ol en e n bataille! l embrassait son bon opain, =ui faisait es > ( uin9ouin! uin9ouin! > Et puis lui onnait à la fin ( Maame, est9e qu+on va bientt m+enre"istrer@ et alors omment faura9t9il que $e me
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tienne evant la améra@ ;uelle fi"ure faura9t9il que $e fasse@ * =a ame blone se mit à rire en pinant maliieusement le menton e Mayotte, ( C+ C+es estt fait fait,, ma "e "ent ntil ille le,, l+en l+enre re"i "ist stre reme ment nt est est terminé ! B Ce n+est pas possible! s+est ériée Mayotte @ ;uan l+a9t9on fait@ B9 =à! =à! penant que nous bavarions! mais $e ne vous ai pas prévenue pour que vous soye? bien éontratée! B9 Iien quoi@ B Dé9on9tra9tée! Cela veut ire que vous restie? bien naturelle B Alors, +est fait! +est tout à fait fait! répétait Mayotte absolument abasourie C+est e&traorinaire! C+est C+est inou! inou! C+est C+est formiabl formiable! e! e ne m+en suis pas out o utée ée u tout tout!! % %!! mon mon Dieu Dieu!! s+é s+éri ria9 a9t9 t9el elle le souain, affolée, à un moment $e nie suis "ratté le ne? ;ue vont ire 5inent et =uile@ 5 =a fill fillet ette te repa repart rtai aitt main mainte tena nant nt en o onn nnan antt la main à tante osine Elle était très %eureuse, ette ame e la télévision avait été vraiment %armante et tout avait été si simple! 5oilà une semaine qui s+annonait bien ! En effet, un bon%eur n+arrive $amais seul > après :tre passée ans ette émission, pour la plus "rane $oie e toute la famille assise assise evant le /3
poste e télévision, Mayotte voyait paraHtre un matin ans la pa"e e la $eunesse sa $olie poésie Pur *on petit écran. Améée CouiR, le $eune essinateur, avai av aitt illu illust stré ré % %aq aque ue stro strop% p%ee et l+on l+on po pouv uvai aitt ains ainsii amirer un Niou& tout en plumes, un voilier lé"er, un énorme élép%ant et un loOn taquin ;ue Mayotte était %eureuse! Elle avait m:me entenu ire que beauoup e petits abonnés s+étaient empressés e éouper la poésie pour pouvoir la "arer et l+apprenre par 'ur Et puis mais +est à peine royable, un $our, à l+% l+%eu eure re u é$e é$eun uner er,, un mon onsi sieu eurr av avaait e em man ané é Mayotte au télép%one ( Mae Maemo mois isel elle le Mayo Mayott tte, e, av avai ait9 t9il il it, it, $e suis suis ompositeur e musique Est9e que ela vous ferait *on petit etit écra cran evienne une $olie plaisir que Pur *on %anson@ * Mayotte qui ne s+attenait pas à ette rle e question avait breouillé n+importe quoi ( e vais vous e&pliquer, maemoiselle Mayotte, avait repris le ompositeur qui omprenait l+embarras e la petite fille, les paroles e votre poésie seraient aompa"nées e musique et pourraient ainsi :tre %antées par beauoup +enfants, "arons et filles, ans les f:tes, en promenae, à l+éole et aussi à la raio B A la raio@ murmura Mayotte Mayotte B Mais oui! Mais oui! it le ompositeur ompositeur /-
ent%ousiaste, et $e pourrais m:me en faire faire un isque 5 Ce mot émerveilla Mayotte (
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!A#ITRE /II O$ Ma%otte se )ro(;ne au 1ro%au(e +es roses2 IG< , monsieur T%omassin, it Mlle é"ine en allant au9evant u paysa"iste9%ortiulteur, paysa"iste9%ortiulteur, ans le %all u $ournal, si vous vene? voir M le réateur en %ef, il faura patienter un peu, il est en onférene B Ion$our, Ion$our, maemoiselle é"ine, réponit ulien T%omassin, non, e n+est pas lui que $e viens voir omme l+autre $our! a$outa9t9il en riant, non, au$our+%ui, +est vous! B Moi@ fit Mlle é"ine étonnée, alors /0
voule?9vous entrer@ )ar ii, monsieur, s+il vous plaHt * Elle fit entrer ulien T%omassin ans son petit bureau et lui iniqua un siè"eS mais le $eune %omme restait ebout et re"arait ave une éviente sympat%ie la $olie pièe au& murs bleu pFle, au& meubles e %:ne lair, au& rieau& +une blan%eur élatante ( Très $oli, votre bureau! * s+e&lama9t9il Mlle é"ine sourit ui, elle s+y plaisait, elle avait elle9m:me %oisi les tons qui s+%armonisaient ave les meubles, elle aimait son travail et aussi Mme Emée et l+atmosp%ère e e $ournal tou$ours à l+affJt u pro"rès ( E% bien, $e vous fais tous mes ompliments, maemoiselle é"ine, fit9il en se frottant les mains +un air approbateur Alors voilà, $e suis venu vous ire +abor que $e vourais prenre un abonnement à L'Etincelle de Bonnerville. Bonnerville. V +en suis en%antée,
monsieur, réponit Mlle é"ine, les nouveau& abonnés sont les bienvenus! Et puis, ela prouve que vous ne nous en voule? plus! B Gon seulement $e ne vous en veu& plus, reprit le $eune %omme, mais $e vous suis m:me très reonnaissant 5ous ne roire? pas que, epuis e fameu& artile, le nombre e promeneurs qui viennent visiter La o!eraie et qui passent es //
ommanes, a beauoup au"menté! l paraHt que les 5au& e Ierny sont evenus +une telle propreté que, m:me en %er%ant ave une loupe, on n+y trouverait plus le moinre étritus! * Mlle é"ine élata e rire et ulien T%omassin rit aussi e la voir rire ( Avoue?, monsieur T%omassin, que Mayotte ne s+était pas trompée! B e ne emane qu+à avouer! fit ulien T%omassin e fort bonne "rFe Et maintenant, a$outa9t9il, $e viens vous rappeler votre promesse, maemoiselle é"ine W5 Mlle é"ine prit un petit air étonné qui voulait ire > ( De quelle promesse s+a"it9il@ * Mais au fon elle le savait très bien Elle voulait seulement taquiner un peu son visiteur visiteur ( 5ous m+avie? promis e venir visiter ma oseraie, vous ne vous en souvene? pas@ * Elle finit par onvenir, ave un sourire qui la renait plus $olie enore, qu+elle ne l+avait pas oublié ( En effet, monsieur T%omassin, $e m+en souviens et $e serai ravie +aller voir votre o!eraie. B Moi aussi! Moi aussi! 5 s+éria Mayotte qui, en entrant en oup e vent, omme tou$ours, avait entenu la ernière p%rase e Mlle é"ine, Mais aussitt elle se ( morit la lan"ue *, ar elle s+était aperue qu+elle venait +:tre un tout petit peu mal élevée /7
( ui, vous aussi, petite Mayotte, it le paysa"iste9%ortiulteur paysa"iste9%ortiulteur en embrassant la fillette, $e rois que vous ave? bien roit à une invitation personnelle! * Mais voilà que souain le petit ne? pointu s+al s+allo lon" n"ea eait it,, qu quee le ment menton on se rer reres essa sait it,, qu quee les les mè%es mè%es semblaien semblaientt passer passer à l+attaque l+attaque Mayotte Mayotte irait9 irait9 elle fran%ement e qu+elle avait envie e ire, au risque +:tre "ronée par Mlle é"ine ès que M T%omassin serait parti@ Mlle é"ine s+aperut aussitt que quelque %ose traassait la fillette et elle s+empressa e venir à son seours > ( 5oyons, Mayotte, lui it9elle affetueusement, quel est on e "ros soui@ B Maemoiselle é"ine, soupira Mayotte tout %eureuse que sa "rane amie lui vHnt en aie, $e me is que que $e ne peu& pas aller visiter La o!eraie si mes ousins 5inent et =uile et tante osine ne sont pas invités aussi Ce ne serait pas "entil! B9 Iien sJr ! Iien sJr ! mais ils sont invités, petite Mayotte, ils sont invités ! * s+éria ave ave fore le $eune %ortiulteur %ortiulteur l n+y avait plus qu+à fi&er le $our, e qui se fit sans la moinre iffiulté =+E&position florale evait :tre inau"urée le iman%e suivant
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( +aimerais mieu& que vous venie? la veille, it ulien T%omassin, après avoir réflé%i un instant, $e serais plus tranquille pour vous faire les %onneurs e mes rosés A moins que vous ne préférie?, si vous :tes très monaine, vous $oinre à la foule es visiteurs B Gon! Gon! réponit ave vivaité Mlle é"ine Namei me onvienrait parfaitement D+auta utant plu plus que e sam same ei9 i9là là mon frère rère Ner Ner"e s+entraHne l+après9mii au football ave es amaraes * Tout était on ré"lé ulien T%omassin vienrait %er%er Mlle é"ine à 1- %eures 36 Tante osine arriverait e son té ave les trois enfants et tout le mone se retrouverait au omaine e C%abreuil
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( +espère que notre $eune $ournaliste voura bien onsarer un petit artile à mes établissements, it, e l+air le plus sérieu& u mone, le sympat%ique paysa"iste, B Gaturellement! Gaturellement! * s+e&lama Mayotte Mais voilà que le venrei soir, la veille e la fameuse visite, trois paires +yeu&, ans une atmosp%èr atmosp%èree étouffant étouffante, e, interro"e interro"eaient aient an&ieuseme an&ieusement nt le iel %ar"é e "ros nua"es noirs > A C%am9breuil, ulien T%omassin pensait > ( N+il tombe une pluie iluvienne, emain, toutes mes rosés seront ou%ées, e serait omma"e! 5 A Ionnerville, Mlle é"ine se isait > ( N+il pleut emain, $e serai obli"ée e mettre mon imperméable Ce serait omma"e! 5 A #iver ivernnon on,, Mayo yott ttee se é éssolai olaitt > ( ]ut! s+il s+il pleut leut emain, $e ne pourrai pas faire mon artile Ce serait omma"e! * )ar bon%eur les élairs qui illuminaient le iel et le tonnerre qui ébranlait l+air avaient peu à peu iminué e violene, puis s+étaient espaés et, au ours e la nuit, avaient essé omplètement =+ora"e avait %an"é +avis avait9il élaté@ )eu importe ! Ce qui est ertain, +est que le samei matin M T%omassin à C%ambreuil, Mlle é"ine à Ionnerville, et Mayotte à #ivernon, trouvaient l+air ou& et lé"er et le soleil raieu& ;uel soula"ement ! Tante osine, aompa"née e Mayotte, 5inent et =uile, arriva la première au omaine e 71
C%abreuil +étai tait la mère e ulien T%omassin ( Maa Maame me,, it it aussi ussit ttt tant tantee osin osine, e, que uell llee aorable propriété! * Mayotte, 5inent et =uile, eu&, restaient muets +amiration En effet, qu+elle était belle, ette "rane our toute reouverte +un fin "ravier rou"e et enarée e plates9banes e roses roses )rès e la maison, un saule immense, au bor +un petit étan" qui avait l+air +un miroir, laissait pleurer ses lon"ues bran%es et onnait une ombre éliieuse Des siè"es blans autour +une "rane table rone vous on onvi viaaien ient au rep repos, os, au milie ilieuu +un "a "a?o ?onn o ou& u& omme u velours ( Mon fils ulien sera %eureu& e vous faire tout visiter, maame, it Mme T%omassin e pense qu+il ne va pas tarer à arriver ave ette $eune fille qui est Bonnerville. serétaire à L'Etincelle de Bonnerville. B Ave Mlle é"ine! s+éria Mayotte 5ous verre?, maame omme elle est "entille! B e sais qu+elle est fort aimable, fit Mme T%omassin, mon fils me l+a it D+ailleurs, les voilà * En effet, la voiture e ulien T%omassin venait e s+arr:ter evant le portail Mayotte retint un ri 72
C+est à peine si, e loin, elle reonnaissait, en ette $eune fille, v:tue +une ravissante robe vert pFle, la serétaire e Mme Emée, tou$ours en tailleur "ris, si attentive evant sa ma%ine à érire =es ( bon$ours 5 s+é%an"èrent, pleins e orialité tanis que Mlle é"ine, e tout son 'ur, embrassait sa petite amie Mayotte ( ;u ;uel elle le % %an ane e no nous us av avon ons, s, s+e& s+e&ta tasi siai aitt Mme Mme T%omassin, il fait un temps merveilleu& t +ai bien ru %ier ier soir soir qu+ u+il il alla allait it faire aire e l+o l+ora"e ra"e C+au aura rait it été été omma"e! * Tout le mon one éta était bie bien +a aor! or! =a visi visite te omm o mmen ena a uli ulien en T%o %oma mass ssin in en entr traH aHna na + +ab abor or les les invités ans une lon"ue allée ont les areau& formaient omme une voJte roulant sous les rosiers "rim "rimpa pant nts s =es =es rosé roséss rou" rou"es es reto retomb mbai aien entt e tous tous tés en loures "rappes parfumées ( C+est une espèe qui fleurit tout l+été et que l+on appelle ( remontante *, e&pliqua ulien T%omassin ;uel beau oloris, n+est9e pas@ B Ma"nifique! it 5inent inent ent%ousiaste e evrais venir un $our faire es p%otos en ouleur ouleur B ;uelle bonne iée! +en retiens une! * s+éria Mlle é"ine =a visite ontinue Iientt, l+allée ébou%e sur un immense ron9point au milieu uquel anse un $et +eau A l+abri +un mur ouvert e lierre, es touffes +%ortensias rosés et +%ortensias bleus se ressent 73
ans l+ombre e ères u =iban et e %:tres pourpres )lus loin, es massifs e mar"uerites mar"uerites blan%es alternent ave es elp%iniums "éants Au pie +un esalier rustique, une orbeille e sau"es %at % atoi oiee au sole soleil il et pa part rtou out, t, pa part rtou out, t, pa part rtou out, t, e ess rosés l y a es rosiers per%és sur leur ti"e %aute et mine, es rosiers nains blottis les uns ontre les autres, es rosiers en buissons, es rosiers pleureurs qui, enroulés autour e fils e fer invisibles pourraient :tre es ombrelles ombrelles e fée! ( ;ue e merveilles! murmure tante osine qui mar ar%e un pe peuu en arri arrièère av ave e Mme Mme T%o %oma mass ssin in 5otre fils, maame, est un "ran artiste * Mayotte et ses ousins ourent e tous tés, s+interpellent, se sauvent, se re$oi"nent > ( 5iens voir! B Gon! )ar ii! B %! re"are! B Crois9tu@ B C+est formiable! B amais rien vu e plus beau! * Mayotte a sorti un alepin e sa po%e et érit fébrilement les noms qu+elle lit sur les petites panartes plantées evant evant %aque até"orie e e fleurs ;uant à ulien T%omassin, il oit e&pliquer es %o %ose sess fort fort inté intére ress ssaante ntes à Mlle Mlle é"in "ine, ar ar elle lle l+éoute ave la plus "rane attention ls viennent tous eu& +entrer ans une es serres qui borent une lar"e allée, non loin u ver"er ( 5oye?9vous, maemoiselle é"ine, it9il à la $eune fille, ans ette serre $+observe les rosiers que mes spéialistes "reffent pour obtenir %aque 7-
année une espèe nouvelle Nave?9vo 9vous ombien il e&iste +espèes e rosés@ B e ne sais pas, avoue Mlle é"ine, eu& ents peut9:tre, ou trois ents! ents! B Noi&ante9i& mille! s+érie trio triomp mp%a %ale leme ment nt uli ulien en T%om T%omas assi sin n Et vo vous us vo voye ye?, ?, ans ette autre serre, il n+y a que es plantes e&o &oti tiqu ques es
$eune fille, et ulien T%omassin semble %eureu& e l+initier au& mystères e l+%ortiulture ( Mais vous eve? étouffer ans ette %aleur i"ne e la $un"le! it le $eune %omme Nortons! Ma mère a servi es rafraH%issements ans le $arin et quelques "Fteau& e sa spéialité B C+est trop "entil, vraiment, murmure Mlle é"ine onfuse B Vé! là! il faut bien faire "oJter notre petite $ournaliste! * ls rient tous eu& au souvenir e l+artile sur les 5au& e Ierny rny et bien ientt, tt, par les les allée lléess bo bor rée éess +'illets, e lupins, e "ueules9e9loup, e p%lo&s et e amp ampan anul ules es,, ils ils vo vont nt o ou uem emen entt re$o re$oin inr ree les les autres invités qui sont installés autour e la "rane table rone à l+ombre bienfaisante u saule et é$à s+appr:tent à faire %onneur au "oJter! =es boissons "laées étaient tout à fait éliieuses et les tartelettes au& fraises ( e nos frai fraisi sier erss * on ontt pa paru ru pa part rti iul uliè ière reme ment nt savo savour ureu euse ses s Mais ais les les bo bonns momen oments ts pa pass ssen entt trop trop vite vite!! Tante nte osine s+est levée onnant le si"nal u épart Comme à l+aller, ulien T%omassin reonuirait Mlle é"ine à Ionnerville et tante osine ramènerait les enfants à #ivernon =es eu& ames ouvrent la mar%e et se iri"ent, en bavarant enore, vers le portail ( 5otre e&position aura emain un immense 70
suès, %ère maame, it tante osine à Mme T%omassin ;uelles rosés merveilleuses! Et quelle aorable maison! B ui, soupire Mme T%omassin ont l+e& l+e&pr pres essi sion on,, po pour ur la prem premiè ière re fois fois e la $our $ourné née, e, semb semble le un pe peuu méla mélanno oli liqque ue,, elle elle est est $oli $oliee, + +eest ertain, mais elle est si "rane pour nous eu& seuls! 5 Dans la voiture e tante osine, Mayotte, qui ne per $amais une minute, ommene à lasser, pour son artile, les notes qu+elle a enfouies ans sa po%e =uile la "uette u oin e l+'il Enfin, n+y tenant plus > ( Dis on, Mayotte, tu n+as rien remarqué@ it9 elle +un air maliieu& B emarqué@ répète Mayotte très absorbée Gon! quoi@ B Mlle é"ine et M T%omassin ont l+air e s+entenre $oliment bien! * Mayotte n+a pas levé son petit ne? pointu e ses bouts e papier papier Elle %ausse %ausse les épaules > ( Ma pauvre =uile ! ;u+est9e que tu vas %er%er là@ *
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!A#ITRE /III O$ Ma%otte ai+e < sortir +e l-eau +-e4,ellents na=eurs ;
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n+avait enore $amais vu l était moestement v:tu, son teint était basané l avait e "rans yeu& noirs qui re"araient an&ieusement e tous tés l salua poliment Mayotte et lui emana si elle était bien la !ignorina+ #a/otta. ( ui, $e suis Mayotte Tu as besoin e moi@ 9 Ni, !ignorina #a/otta, souffla9t9il +une voi& raintive Ni vous voulie? bien m+aier! C+est *olto' "rave! B D+abor, tu ois m+appeler Mayotte tout ourt, et puis tu ois me tutoyer Entre $eunes, on se tutoie Tu as ompris@ Iien! Alors, raonte B 5o 5oilà, it le "aron lo m+appelle Ulorentine et io suis talien B A% A%!! +est pour a que tu roules les ri s+éria Mayotte ravie, +est très $oli! +aime beauoup a! B_ #io papa, il s+appelle Maro Naltarelli, il est direttor ttoree de un gran gran circ circo o a*bu a*bula lant ntee A le
B[a veut ire un un irque ambulant@ fit Mayotte Mayotte B P !i it Ulorentine #ia *a**a s+appelle una bell bella a éuyère Et io travaille Marinella, elle est una aussi > io présente tre foche + qui $ouent au ballon B A% A%!! oui! e l+ai vu sur l+affi%e! l+affi%e! C+est toi qui présentes les trois p%oques $on"leurs! Tu en as e la %ane ! s+e&lama Mayotte ent%ousiasmée 1 Maemoiselle 2 Très . Trois p%oques 74
B ls s+appellent > Uootto, Uootta et ba*bino1 Uoottito * Mayo yott ttee sau sautait tait e $oie $oie et ba batt ttai aitt e ess main mains, s, pleine +amiration pour e petit "aron qui avait un si $oli métier Mais l+air inquiet e Ulorentine mit fin à son areur ( Tu sais, nous evons onner notre rapppe!enta7ione e soir, ii, à #ivernon XX %apiteau e *io papa est installé sur la #ran9)lae, entre l'$lbergo l'$lbergo del #onton! a!ata' et l'$lbergo del )iteilo che poppa poppa '. C+ C+est est un !pettacolo *agnifico ! E% bien, il est arrivé un "ran mal%eur =es tre foche,... partis! =a porte e leur a"e, ouverte! Alors, ils se sont sauvés pfuitt! B C+est épouvantable! ;ui a fait ette b:tise9là@ s+éria Mayotte povero, B )as io! )as io! c'e!t povero4 #ééon, povero, povero
B Dis9moi, Ulorentine, qui est #ééon@ emana Mayotte B C+est il "aron +éurie, soi"ne les b:tes 5ieu& ieu& #ééon! Brav' uo*o' mais ais sait sait pas tou$ou tou$ours rs e qu+ qu+il il fait fait pare pare que que "lou"l "lou"lou! ou! "lou"lou un poco troppo '. * 1 Enfant 2 $uberge $uberge du #outon ondu. 3 $uberge $uberge du )eau (ui =te. 4. )auvre . Irave %omme 0
Ulorentino arronit sa bou%e et leva son oue Mayotte omprit aussitt ( Tu veu& ire qu+il est un brave %omme, mais qu+il boit un peu trop@ B Pit Pi Ae! Ae! (uando *io papa apprenra les foche!... pfuitt pfuitt pfuitt Sio *io povero #ééon! #io papa va le renvoyer, renvoyer, il est *olto sévère nu*éro X Et io, plus pouvoir faire mio !tu2pendo nu*éro B Dis9moi, pourquoi t+aresses9tu à moi, Ulorentino, pour retrouver tes p%oques@ BTo BTout le mone ans le villa"e m+a it > ( Mayotte saura! Mayotte aiera! Mayotte tou$ours!* Mayotte était très fière et tout e m:me bien embarrassée Certes, elle aimait renre servie, elle avait souvent e bonnes iées mais e là à retrouver les p%oques en fuite +un irque ambulant! l faut bien ire que +était un as qui ne se présentait pas tous les $ours Elle réflé%it un instant tanis que Ulorentino, plein +espoir, se taisait respetueusement respetueusement Dé$à Mayotte avait son plan ( Dis9moi, Ulorentino, ton papa ne sait pas enore que les p%oques pfuitt pfuitt pfuitt@ B 8o, répo répon nit it Ulor Uloren enti tino no,, *io papa est parti très tt e matin pour a%eter un petit cavallo2 1 Nplenie numéro 2 C%eval
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l a it it qu qu+i+ill ne rent rentre rera rait it qu qu+à +à l+%e l+%eur uree e *an2 giare1.
B C+est parfait! s+éria Mayotte, toute $oyeuse, nous avons un peu e temps evant nous, nous allons tF%er e retrouver es oquins avant que ton père ne s+aperoive e leur isparition * Aussitt, elle se préipita vers la maison et appela 5inent et =uile qui arrivèrent en toute %Fte En quelques mots, elle mit ses ousins au ourant e la triste affaire qui amenait le petit talien ( 5oilà e que $e vous propose, it9elle, omme les p%oques se plaisent tou$ours là o il y a e 1 Man"er
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l+eau, 5inent evrait tout e suite prenre sa biylette et les %er%er u té e la Ilouette en remontant le ourant $usqu+au moulin et nous irions tous les trois, =uile, Ulorentino et moi, faire le tour e l+étan" qui est $uste à l+entrée e la for:t Tu as une biylette, Ulorentino@ B Pi Pi $+ai ma bicicletta. B Alle?, en route! it Mayotte, il n+y a pas une minute à perre * Et les quatre étetives partirent, pleins e on onfi fiaan nee, à la re% re%er er%e e Uoo Uoott tto, o, Uo Uootta otta et Uoottito Mais, %élas! ils ne taraient pas à revenir, bien éus Au Auun un +eu& n+avait vu le moinre museau, ni ans la rivière ni ans l+étan" =uile avait très %au et elle était furieuseS 5inent, très ve&é e n+avoir pu remplir sa missionS Ulorentino murmurait > pro*e!!o e ne plus ( Govero #ééon! l m+avait tant pro*e!!o boire si les foche étaient repris * ;uant à Mayotte, nous savons qu+elle n+est pas e nature à se éoura"er si vite Elle aimait la iffiulté, elle aimait se battre pour une bonne ause, es p%oques il fallait qu+elle les retrouve, elle les retrouverait Elle se mit à réflé%ir très fort, très fort, à reuser sa petite t:te e Mayotte et souain tout son visa"e s+élaira, son ne? pointu pointa, ses mè%es se reressèrent %ariment et elle s+éria > ( +ai une iée! Nuive?9moi tous! * Elle enfour%a sa biylette rou"e, suivie e 43
Ulor Uloren enti tino no,, e 5in nen ent, t, e =ui =uile le Iien Iient ttt ils ils arrivèrent sur la #ran9)lae o était ressé le %apiteau u irque Naltarelli, et là non loin, ans l+eau laire e ette fameuse pisine qu+elle avait fait installer à #ivernon et qui était un peu sa ( pisine *, trois p%oques luisants prenaient leurs ébats ( Gaturellement, les voilà! s+éria9t9elle triomp%alement ;ue $+étais b:te +avoir pensé à la rivière et à l+étan"! B %! bravo! bravo! * murmurait le petit talien ave une profone amiration 5inent et =uile se $etèrent au ou e Mayotte et l+embrassèrent, puis tous quatre ne purent s+emp:%er e o ont nteemple mplerr les les mille ille "amba ambae ess et plon plon"e "eon onss omiques que faisaient Uootto, Uootta et Uoottito si souples ans leur pela"e luisant Mais le temps passait l s+a"issait maintenant e faire rentrer les fu"itifs ans leur a"e et Ulorentino avait beau les appeler ave beauoup +autorité, il n+arrivait pas à se faire aire ob obéi éirr ls ls s+am s+amus usaaien ient tan tant a ans ns ett ette be bell llee pisine, es polissons ! amais ils n+avaient été à pareille f:te! 5inent inent proposa e plon"er et e les ramener en les prenant à bras9le9orps Cette proposition fit rire tout le mone =uile proposa e leur atta%er une ore autour e la queue et e les tirer en arrière Cette autre proposition n+eut pas plus e suès ;uant à Ulorentino, il pleurait, tout simplement 4-
( Ge te ésole pas, Ulorentine, it Mayotte, $e rois que $e sais e qu+il faut faire Attene?9moi là, les amis, $e vais revenir tout e suite * De nouveau, Mayotte enfour%a sa biylette et quel qu elqu ques es inst instan ants ts ap aprè rèss arri arriva vait it en o oup up e ve vent nt,, omme tou$ours, %e? sa tante qui était ans la uisine ( Ion$our, ma petite tante! s+éria9t9el 9elle en l+embrassant, qu+est9e qu+il y a à é$euner@ * Tante osine était très étonnée > $amais Mayotte, quoique très "ourmane, ne emanait le menu, ar elle savait que tout était éliieu& et qu+elle était tou$ours très "Ftée ( A é$euner@ répéta tante osine E% bien, il y a, pour ommener, ommener, une une friture e petits poissons poissons B A%! +est bien e que $e pensais! s+e&lama Mayotte ;uel bon%eur! * Alors lors il se pa pass ssaa ette ette %o %ose se e& e&tr trao aor rin inai aire re > Mayo yott ttee vit, it, sur sur l+é l+évie vier, a ans ns un pa pani nieer, les les $olis olis poissons ar"entés que tante osine s+appr:tait à fariner Elle passa l+anse e e panier à son bras, embrassa tante osine en lui isant > ( Meri! Meri ! * remonta préipitamment sur sa biylette ave le panier au bras et isparut Dans sa uisine, tante osine en restait tout éberluée ( 5oilà qui va nous sauver, lana Mayotte e retour auprès e Ulorentino, 5inent et =uile Gos e&ellents na"eurs oivent avoir une faim 4.
e loup [a reuse, le sport, et ils n+ont pas J trouver "ran9%ose à man"er ans ette pisine e rois qu+ils vont se ré"aler, mais, attention! l faut +abor qu+ils nous obéissent co*prendo, se lamentait Ulorentino, B 8on co*prendo, non co*prendo
B Mais si, Ulorentino, tu vas omprenre ! e vais va is t+e& t+e&pl pliq ique uerr > no nous us allo allons ns leur leur lan laner er + +ab abor or que uelq lquues po pois isso sons ns,, pou ourr les les mett mettre re en ap appé péti titt et ensuite toi, moi, 5inent et =uile, au lieu e leur en laner, nous les leur montrerons seulement Tu sais enore mieu& que moi ombien tes "entils p%oques sont sont intell intelli"e i"ents nts ls ompre omprenr nront ont tout tout e suite suite qu+ils qu+ils oivent oivent sortir sortir e l+eau l+eau pour venir venir les %er%er %er%er Est9e que tu ommenes à omprenre @ B Pi Pi #a/otta, ils sortiront e la pi!cina pour venir les *angiare ans la *ano. B ui, +est a, Ulorentino! et quan ils seront près e toi, tu leur montreras enore quelques petits poissons et puis tu reuleras, en leur en onnant un à man"er, e temps en temps et puis tu reuleras, tu reuleras, tou$ours, tou$ours et ils te suivront "ent "e ntim imen entt $usq $usque ue a ans ns la rue, rue, $usq $usqu+ u+au au irq irque ue,, et $usque ans leur a"e a"e ! 5o 5oilà * l faut ire que Ulorentino, 5inent et =uile firent e&atement e que Mayotte leur onseillait et que la man' man'uv uvre re réu réussit ssit à merve erveil ille le =e ba*bino Uoottito eut bien u mal à mar%er ou plutt à 40
"liss lisseer aussi ussi vite vite que ses ses paren arents ts Uo oot otto to et Uootta, pare qu+il était enore $eune, mais %aun sait que la "ourmanise onne es ailes, m:me à un p%oque! Enfin les trois fripons réinté"rèrent leur omiile! Ulorentino allait pouvoir faire e soir son numéro sensationnel e p%oques $on"leurs, et 5inent et =uile, enore une fois, voyaient leur ousine faire es proi"es +in"éniosité ;uant à Mayotte, elle était ans la $oie > non seulement Ulorentino pourrait faire son numéro, niais le pauvre #ééon ne serait pas renvoyé Veureusement! amais M le ireteur u irque ne serait au ourant e ette fF%euse aventure! Cepenant, Mayotte avait bien un tout petit
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remo remor rss en pen enssan antt qu+ u+el elle le ava vait it priv privéé tan tante osine et toute la famille +une fameuse friture e poissons, mais ( Ia% ! * it9elle en prenant on"é u "entil Ulorentino, ar elle evait maintenant rentrer é$euner à la maison ave 5inent 5inent et =uile, ( ma tante ne sera pas fF%ée quan elle saura Allons! au revoir, Ulorentino, et bon suès pour la représentation e e soir B A% ! gra7ie +, gra7ie, murmurait Ulorentino $ddio, #a/otta 5 très ému, gra7ie $ddio, Ni Ulorentino était %eureu& +avoir retrouvé ses p%oques, le plus %eureu& était enore le pauvre #ééon ( C+est fini, lamait9il en titubant un peu, $e ne boirai plus! e ne boirai boirai plus $amais! B 5raiment, raiment, tu ne boiras plus, it Maro Naltarelli qui revenait $uste à et instant Et pourquoi ne boiras9tu plus@ B A ause es p%oques, p%oques, monsieur le ireteur ireteur B )ourquoi, es p%oques@ p%oques@ B )are qu+ils sont rentrés, monsieur le ireteur B )ourquoi sont9ils rentrés@ B )are qu+ils étaient sortis, monsieur le ireteur B )ourquoi étaient9ils sortis@ >. Mer,i. 47
B )are que $+avais laissé la porte e leur a"e ouverte, monsieur le ireteur ireteur B A%! 5raiment! raiment! Et omment les a9t9on retrouvés@ B Ulorentine vous l+e&pliquera, monsieur le ireteur B_Ion, $e vais voir a ave lui! s+éria Maro Naltarelli Alle?, imbéile, tu as e la %ane que $e sois e bonne %umeur à ause u $oli %eval que $e vien vienss + +a a%e %ete terr, sans sans a a $e t+au t+aura rais is flan flanqu quéé à la porte! B e ne boirai plus, monsieur monsieur le ireteur ireteur BC+est e que nous verrons! * lana M le ireteur en %aussant les épaules )uis il appela Ulorentine et se fit onner tous les étails sur ette aventure qui aurait pu finir si mal Ulorentino raonta à son père omment tout le villa"e e #iver iverno nonn lui lui av avai aitt on onse seil illé lé +alle allerr o ons nsuulter lter Mayo Mayott tte, e, o omm mmee elle elle l+av l+avai aitt "e "ent ntim imen entt au auei eill lli, i, omme elle avait vite ompris la "ravité e la situation, omme elle était pleine +initiative, ne se éou éoura ra"e "eai aitt pas qua uan n les les %o %ose sess alla llaient ient mal, al, omme elle était bonne, "aie, évouée, merveilleuse enfin! oui, merveilleuse+ Maro Naltarelli, qui avait éouté e réit ave beauoup +attention, s+aperut, à son "ran éton tonne neme ment nt,, qu quee Ulore lorent ntin inoo av avai aitt les les larme armess au au&& yeu&> 44
( Tiens, it9il en lui tapotant la $oue, voilà es billets pour la représentation e e soir, apporte9les à ta petite amie Mayotte, ave les sinères remeriements u ireteur u irque Naltarelli * Ave qu quel el plai plaisi sirr Mayo Mayott tte, e, 5in nen entt et =ui =uile le,, tante osine et onle )ierre assistèrent au superbe spe speta tale! le! =a "ra raieu ieuse Mari arine nell lla, a, en tutu tutu ros rosé, saut sautaait à la ore ore sur sur la ro roup upee +un ma" a"nnifiq ifique ue %eval "ris pommelé et, au son +un brillant or%estre, faisait lever les pattes e evant à quatre %evau& noirs qui portaient un plumet rou"e sur la t:te l y avait es trapé?istes qui volti"eaient ans l+espae omme es %ironelles et es loOns qui se faisaient mille taquineries très rles, il y avait aussi un prestii"itateur qui sortait es olombes blan%es e son %apeau, e ses po%es, e son foular, et puis enfin il y eut Ulorentino que Mayotte, 5inent et =ui =uile le atte atten nai aien entt impa impati tiem emme ment nt ;u ;u+i+ill étai étaitt o on n %armant ans son ostume e satin bleu, et que ses p%oques étaient %abiles quan ils reevaient, sur leur muse useau mous mousta ta% %u, u, le "ros "ros ballo allonn que leu leur pe peti titt maHtre leur envoyait! =es spetateurs applauissaient e toutes leurs fores, et Mayotte et ses ousins plus fort enore que les autres )uis, quan le numéro se termina, Ulorentino vint faire un très $oli salut evant Mayo Mayott ttee tan tanis is qu quee Uoo Uoott tto, o, Uoo Uoott ttaa et Uoo Uoott ttit ito, o, li"naient e l+'il maliieusement 166
Aprè près ett ettee $our $ournnée mouv mouveement mentée ée,, May Mayotte otte pensait en s+enormant > ( 5oilà qui fera un "entil artile pour la pa"e e la $eunesse l ne faura pas que $+oublie e ire que Ulorentine m+appelait #a/otta. C+est très $oli Mayotte, en italien! *
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!A#ITRE I? O$ Ma%otte@ sans le 'ouloir@ (et l’ (tincelle en 5(oi ;ui )<AT ro roire ire qu quee l+ar l+arti til lee si amusa musannt e Mayotte sur le Cirque Naltarelli aurait e si fF%euses onséquenes@ Et pourtant, +est bien à ause e lui que tout est arrivé! )lus vive que $amais, Mayotte se renait à L'Etincelle. ;uelle $oie e retrouver sa "rane amie, Mlle lle é"ine "ine,, é é$$à inst instaallé llée ev evaant sa ma%i a%inne à éri érire re!! Aussi ussit tt, t, Mayo Mayott ttee l+em l+embr bras assa sa bien bien fort fort et, et, branissant quelques feuillets soi"neusement plies, s+éria >
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( 5oilà un autre artile! l raonte une %istoire e irque et e p%oques! +espère qu+il plaira à Mme Emée et que vous aussi, maemoiselle é"ine, vous le trouvere? rle! B Ion Donne?9le9moi, ma "entille e le montrerai à Mme Emée ès qu+elle arriv rivera Comment@ a$outa la %armante serétaire, vous ne voule? pas l+attenre@ 5ous parte? é$à, ma petite Mayotte@ B Mais oui, réponit Mayotte qui était, e mati matin9 n9là là,, for fortt a"i a"ité tée e e ne pe peu& u& pa pass res reste terr, tant tantee osine m+a it e rentrer tout e suite, tout e suite! Elle a besoin e moi et e =uile pour faire ses onfitures B Alors, sauve?9vous, ma %érie, $e vous irai emain e que Mme Emée pense e votre artile * Dé$à Mayotte partait en ourant ( A quoi sont9 elles, les onfitures@ ria Mlle é"ine en riant B A l+abriot! lana Mayotte Mayotte 9B 5ous m+en onnere? bien un petit pot, n+est9 e pas, Mayotte@ B Iien sJr! s+e&lama Mayotte, et m:me ent, et m:me mille! * ( our ourna nali lism smee et o onf nfit itur ure! e! ;u ;uel elle le % %ar arma mant ntee petite fille! Elle fait tout ave ent%ousiasme *, pensa Mlle Mlle é"i é"ine ne )uis )uis elle elle s+em s+empr pres essa sa + +al alle lerr trou trouve ver r Mme Emée qui venait +arriver ans son
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1 V"il) n atre article# Il rac"nte* ne hist"ire 'e cir+e et 'e ph"+es # 2
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bureau et e lui remettre l+artile e Mayotte Mme Emée était tou$ours très friane es %istoires que raontait sa $eune ollaboratrie Elle prit aussitt les feuillets, fit les quelques orretions inispensables Kles partiipes passés laissaient enore beauoup à ésirerL, et les renit à é"ine ave un sourire amusé > ( E% bien, vous pouve? taper et artile tout e suite, it9elle, $e rois qu+il plaira beauoup * En effet, il evait plaire beauoup, on pourrait presque ire > beauoup trop! Mais n+allons pas si vite Dès que Mlle é"ine eut fini e taper l+artile elle se leva, appela =éonar, le vieu& "aron e bureau, et le pria e faire venir Ner"e Ner"e ( 5otre frère Ner"e, fit =éonar bou"on, il me salit tous mes parquets ave ses souliers l ne peut pas s+essuyer les pies, non@ un parquet, faut qu+a brille! n irait, ma parole, parole, qu+il le fait e&près! B Mais non, mon bon =éonar, sJrement pas *, it sur un ton +e&use la $eune fille qui était navrée Ner"e ne tara pas à arriver Devant le bureau e sa s'ur, il se tenait t:te baissée, l+air buté, attenant les orres ave sa mauvaise volonté %abituelle ( Ner Ner"e, lui lui it9 it9eelle lle av ave e o ouueur eur,, pren prens s ta biylette et va porter tout e suite, à l+imprimerie, l+artile e Mayotte C+est une %istoire très
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amusante sur le Cirque Naltarelli 5 Nans ouvrir la bou%e, sans lever les yeu&, Ner"e prit l+artile, le mit ans la po%e e sa veste et sortit Et, enore une fois, la $eune fille se emanait e que pouvait bien avoir son $eune frère amais un sourire! amais la moinre onfiene! )ourtant, ne faisait9 elle pas tout pour lui faire plaisir@ Elle essaierait enore e lui parler penant le é$euner, e s+aresser à son 'ur éussirait9elle@ Mais à l+%eure u é$euner, evant son ouvert mis et sa plae vie, é"ine s+étonnait > ( )ourquoi est9il en retar@ est9il allé@ * C+était la première fois qu+il ne revenait pas é$euner! Elle ne put rien man"er, passa passa tout son temps à le "uetter à la fen:tre, re, puis, quan vint l+%eure e retourner à L'Etincelle, elle laissa les plats au %au et un mot sur la table > étai!2tu donc, *on petit PergeQ u n'e! pa! rai!onnable de *e tour*enter ain!i.
Nans oute, en arrivant à L'Etincelle, trouverait9 elle Ner"e à la manutention Elle s+y renit en toute %Fte, mais il n+y était pas venu =a éeption fut si "rane que le visa"e e la $eune fille se reusa ouloureusement ( ;u+ave?9vous on, é"ine@ emana Mme
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Emée, qui epuis un instant observait sa serétaire ave solliitue, vous :tes toute pFle! Ge vous sente?9vous pas bien@ 5 é"ine mit Mme Emée au ourant e ses "raves préoupations Elle sentait en ette femme %umaine et ompré%ensive une véritable amie Elle pouvait lui parler e tout, en toute onfiane et, e son té, Mme Emée éprouvait une sinère affetion pour ette ette $eu $eune fille ille si mérit éritaante nte qu qui, i, e epu puis is la mort ort prématurée e ses parents, evait s+ouper seule e e frère iffiile et tou$ours insatisfait ;uan elle eut ente en ten nuu les les e& e&pl pli iat atio ions ns e é"i é"ine ne,, Mme Mme Emé Eméee resta bien perple&e > ( e rois, it9elle, que la première %ose à faire serait e emaner si Ner"e est passé à l+imprimerie pour apporter l+artile e vais télép%oner au %ef +atelier * Elle prit le télép%one A té +elle, Mlle é"ine, an&ieuse, allait essayer e eviner les réponses u %ef +atelier ( All! +est vous, Iouvar@ it Mme Emée, ave?9vous eu e matin l+artile si"né > #a/otte' B Gon, maame, maame, isait la voi& e Iouvar Iouvar B Ner"e ne vous l+a pas apporté@ apporté@ B Gon, maame, maame, non B 5oule?9vous vérifier, insista Mme Emée, $+attens au télép%one télép%one * ;uelques instants plus tar, Iouvar onfirmait> 16/
( +ai interro"é tout le mone, maame, personne n+a vu Ner"e e matin et nous n+avons pas l+artile B e vous remerie *, réponit Mme Emée, et elle raro%a Elle se promenait maintenant, silenieusement, e lon" en lar"e Ge fallait9il pas avant tout tF%er e rassurer ette $eune fille i"ne et oura"euse @ ( e pense, it Mme Emée, que votre frère a J avoir un moment `ennui, un ( oup e a9( far *, omme on it, mais vous alle? voir qu+il va revenir tout à l+%eure, il est allé faire un tour! Allons, é"ine, ne vous tourmente? pas ainsi! B 5ous ave? raison, maame, murmura é"ine un pe peuu réo réonf nfor orté téee pa parr es es bo bonn nnes es pa paro role les, s, $e m+in m+inqu quiè iète te sott sottem emen ent! t! l va reve reveni nirr bie bient ntt t En attenant, $e vais taper le ourrier, il ne faut pas que le travail soit retaré par ma faute B Gon! Gon, é"ine, ne tape? pas maintenant! 5ous :tes trop préoupée! e sais bien que quan Ner"e Ner"e sera sera retrou retrouvé, vé, vou vouss rattra rattraper pere? e? le temps temps peru Commenons par %er%er qui pourrait nous onner un rensei"nement utile B e ne peu& emaner à personne, it é"ine ésemparée, il ne parle à personne, personne! 5 A un moment, Mme Emée eut une iée > ( )eut9 :tre Ner"e, omme un "ros étourneau, avait9il tout
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simplement mal ompris et rapporté l+artile à Mayotte au lieu e le porter à l+imprimerie Et puis il s+était attaré à $ouer ave les enfants 5 é"ine ne royait "uère la %ose possible, epenant, par aquit e onsiene, onsiene, elle télép%ona à Mayotte Mayotte ( Mais non, réponit Mayotte très étonnée Ner"e ne m+a pas rapporté l+artile, il n+est pas venu à la maison! 5ous :tes inquiète, maemoiselle é"ine@ B ui, petite Mayotte, Mayotte, très inquiète B Maemoiselle é"ine, reprit Mayotte tenrement, vous voure? bien me télép%oner quan il sera rentré@
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B e vous le promets, ma %érie 5, it la $eune fille +une voi& ésolée Elle raro%a et murmura en se laissant tomber sur une %aise > ( Mon Dieu! ;u+est9e que $e peu& faire@ l est ertainement arrivé un mal%eur à mon frère! * De nouveau, Mme Emée prit le télép%one Cette fois fois,, elle elle e ema man nai aitt la "e "en nar arme meri rie e Go Gon! n! Au uun un aient n+avait été si"nalé, ni à Ionnerville ni ans les environs, e qui rassura un peu la iretrie e la pa"e e la $eunesse Mais mal"ré tout, Mlle é"ine ne pouvait plus "arer son san"9froiS aussi quan, tout à fait en fin e $ournée, le télép%one sonna, elle se préipita pour réponre, royant avoir enfin es nouvelles e Ner"e ( A% A%!! +est vous, petite Mayotte@ it9elle B %! $e vous l+aurais it tout e suite! Gon! nous n+avons auune nouvelle Meri +avoir télép%oné, ma %érie * =a nuit ommenait à tomber ;uelle épouvantable $ournée avait passée la pauvre é"ine! Elle faisait peine à voir voir =e moment était venu e prenre es éisions l fallait maintenant fermer les portes e L'Etincelle de Bonnerville. =e personnel u $ournal, qui parta"eait les an"oisses e la $eune fille, s+en allait en lui onnant, mal"ré tout, quelques paroles +espoir +espoir ( Ma petite é"ine, it Mme Emée après avoir 116
lon"temps réflé%i, $e vais rester ou%er ii ette nuit, ans un fauteuil au as o quelqu+un saurait quelque %ose et télép%onerait à L'Etincelle. Et $e rois que le mieu& serait que vous retournie? %e? vous ;uan Ner"e rentrera, il faut qu+il vous trouve à la maison Et puis, repose?9vous, éten tene e?9 ?9vo vouus un pe peu, u, vou ouss en av ave? e? bien ien beso esoin! in! Allons! ne faites pas ette fi"ure ésespérée e vous is qu+il va revenir! +en suis sJre! B %! maame, vous :tes si bonne! * it é"ine en élatant en san"lots =es %eures furent très lon"ues )as un instant é"ine ne put ormir Au moinre bruit, elle sursautait, ourait à la fen:tre puis à la porte, mais ses espoirs étaient %aque fois éus Dès qu+il fit $our, elle retourna à L'Etincelle. =es yeu& ernés, les traits tirés e Mme Emée faisaient aisément eviner la mau auva vais isee nu nuit it qu qu++ava vait it passé asséee ette ette "ran ranee amie amie évouée ( +ai pensé, é"ine, it9elle sans autre préambule, que nous pourrions tout e m:me télé télép% p%on oner er à l+% l+%pi pita tall )ast )asteu eurr e 5i"n "ner eroll olles es po pour ur savoir si un "aron +une quin?aine +années n+a pas été amené %ier B ui, +est vrai, maame Emée, on l+a peut9 :tre trouvé sans onnaissane, sur une route ou ans un fossé oui! oui! il faut télép%oner à l+%pital!*
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Mme Emée venait à peine e éro%er que la porte s+entrouvrait tout ouement tout ouement tout ouement ( Ner"e! ria Mlle é"ine Ner"e! C+est toi! quel bon%eur! * Mme Emée raro%a ui, +était Ner"e > l+air e&ténué, é%evelé, ouvert e poussière, ébraillé il était méonnaissable ( Mal%eureu&! Tu as été renversé! )ar une auto@ Tu es blessé@ Dis9moi! is9moi! suppliait é"ine B Gon, $e ne suis pas blessé, réponit Ner"e sans lever la t:te B Alors, qu+est9e qu+il t+est arrivé@ Ner"e, mon %éri, parle9moi! $e t+en supplie * Ner"e, qui ne semblait pas se souier e l+émotion e sa s'ur, se taisait obstinément Non attitue finit par e&aspérer Mme Emée Elle pensa qu+elle evait intervenir pour venir en aie à la pauvre é"ine, si ésemparée ( Ner"e, it9elle sans inul"ene, +o vene?9 vous@ Nave?9vous que votre s'ur est affreusement inquiète epuis %ier@ * Mais Ner"e, buté omme tou$ours, omptait les lames u parquet et ne se éiait pas à réponre ( E% bien, Ner"e! fit sévèrement Mme Emée, nous vous éoutons! B 5oilà, it9il après une lon"ue %ésitation, +est à ause e l+artile! 112
B De l+artile! quel artile@ artile@ s+éria Mlle é"ine B De l+artile sur le irque, mau"réa Ner"e, Ner"e, le irque et les p%oques B =+artile e Mayotte@ =+artile sur le irque et les p%oques@ répéta la $eune fille abasourie B ui, it Ner"e, au lieu e le porter à l+imprimerie, $e l+ai lu Alors, a m+a onné envie e voir le irque Alors, $e suis allé à biylette à #ivernon, on m+a it que le irque était parti B E% bien! tu n+avais qu+à revenir! s+éria Mlle é"ine B Mais non, fit Ner"e, puisque $e voulais voir le irque Alors, à #ivernon, on m+a it que le irque on onna naiit sa rep représe résent ntaation tion le soir oir à Iru" ru"no non9 n9su surr9 Auve Alors, $e suis allé à Iru"non9sur9Auve B A Iru"non9sur9Auve! Iru"non9sur9Auve! s+e&lama s+e&lama é"ine, mais +est loin! B %! non, it Ner"e, Ner"e, à biylette biylette B Mais, emana la $eune fille an&ieusement, tu avais on e l+ar"ent l+ar"ent pour pour aller au irque@ B )as besoin, riana Ner"e ;uan la représentation a ommené, $+ai posé la biylette ontre un arbre $e me suis "lissé sous la toile u %apiteau et $+ai trouvé une plae! une bonne plae! Au eu&ième ran"! * Urém Urémis issa sant ntee + +in ini i"n "nat atio ion, n, é"i é"ine ne,, très très pF pFle le,, n+osait pas re"arer Mme Emée tant elle avait %onte
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Et puis, Ner"e@ it9elle +une voi& %aletante
Continue B e me suis ruement amusé, poursuivit Ner"e, une soirée formiable! Neulement voilà, quan $+ai voulu reprenre la biylette, plus e biylette! B n l+avait volée! B E% bien, oui! Alors Alors $e nie suis it que $e rentrerais à pie l faisait nuit A un moment $+ai aper ap eru u,, a ans ns un % %am amp, p, un unee "ran" ran"ee ab aban ano onn nnée ée,, alors, ma foi, $e me suis ou%é ans le foin et $+ai ormi alors e matin, ès qu+il a fait $our, $e me suis mis en route $e suis fourbu! B %! Ner"e, murmura é"ine qui pleurait, omment as9tu pu a"ir e la sorte@ C+est affreu&! Tant e fautes ! Tu as ommis tant e fautes! Gon seulement tu nous as bouleversées, Mme Emée et moi, mais tu n+as pas fait ton evoir Ner"e, ton evoir était e remettre i**édiate*ent à l+imprimerie l+artile que $e t+avais onfié Donne9le9moi, que $e le fasse porter tout e suite * Ner"e fouilla ans sa po%e, ans l+autre po%e, il n+y avait pas +artile! ( e ne sais pas e que $+en ai fait, avoua9t9il piteusement, $+ai J le le perre ette nuit ans le foin foin B %! * fit Mlle é"ine é"ine suffoquée suffoquée Mme Emée avait éouté en silene e lamentable réit ( C%ère é"ine, it9elle enfin ave une "rane 11-
oueur, vous evrie? maintenant emmener votre frère se ou%er Et puis, $e vous en prie, tF%e? e ormir, nous nous parlerons e tout ela emain * Elle embrassa tenrement la $eune fille et se retira ans son bureau Dès que Ner"e fut enormi, é"ine enore tremblante appela Mayotte au télép%one ( All! C+est vous, Mayotte@ Mon frère est retrouvé! Gon, non, il n+a pas eu +aient! e vous e&pliquerai 5ous save?, ma %érie, $e ois vous ire une %ose ésolante > il a peru votre artile B [a n+a pas +importane! s+éria Mayot Mayotte, te, toute toute $oyeu $oyeuse se u retour retour e Ner"e Ner"e =e prinipal est que vous soye? rassurée, maemoiselle é"ine! B %! e ne suis pas u tout rassurée, ma petite Mayotte, réponit tristement la $eune fille, $e ompre omprens ns bien bien que mainte maintenan nant t mon frère frère ne pourra pas, non plus, rester à L'Etincelle. ;uel soui!*
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!A#ITRE ? O$ Ma%otte entre)ren+ une (%st5rieuse +5(ar,e A=N, ites9moi, ma %ère é"ine, ave?9vous eu
es réponses@ * Assises ans les petits fauteuils en %:ne lair u $oli bureau au& murs bleu pFle, Mme Emée et Mlle é"ine, une fois e plus, parlaient e Ner"e Elles semblaient toutes eu& fort préoupées ( +ai reu plusieurs réponses, it Mlle é"ine +une voi& navrée, mais elles sont toutes né"atives > à la tuilerie, on n+embau%e pas en e momentS à la fabrique e matières plastiques, le
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ertifiat +étues est e&i"éS à la manufature e bF%es, il y aura peut9:tre une plae isponible, mais pas avant otobre pro%ain, et e n+est m:me pas ertain B G+avie?9vous pas érit aussi au Comptoir es matériau& réunis@ B ui, avoua la $eune fille en passant tristement la main sur son front, mais il faurait onner e sérieuses référenes et Ner"e n+est $amais resté ans auune plae! * Mme Emée prit la main e la $eune fille et la serra affetueusement affetueusement entre les siennes ( Ma pauvre é"ine, murmura9t9elle, $+aurais tant voulu pouvoir "arer votre frère! Mais ela ne épen pas uniquement e moi, vous le save?, n+est9 e pas@ B ui, maame, oui, réponit vivement Mlle é"ine e sais qu+il est tout à fait impossible e "arer Ner"e à L'Etincelle. 5ous onnerie? un très mauvais e&emple au personnel u $ournal e le omprens omprens très bien B 5oyons! quel métier pourrait faire e "aron@ ema e man naa Mme Mme Emé Eméee qu quii semb sembla lait it prof profon oné éme ment nt embarrassée B e n+en ai auune iée, fit la $eune serétaire ave un "este évasif l m+est impossible e savoir e qu+il aime et $e rois bien qu+il ne le sait pas lui9 m:me 11/
B -l faurait qu+il soit ans une plae o il sente un peu +autorité )eut9:tre :tes9vous trop oue ave lui, é"ine, trop inul"ente@ B Vélas! $e rois que vous ave? raison, maame, soupira é"ine, mais e qui a surtout manqué à e pauvre Ner"e +est un père B Ge nous laissons pas éoura"er, éoura"er, onlut Mme Emée en se levant, le $our o nous lui lui au auro rons ns trou trouvé vé l+em l+empl ploi oi qu quii lui lui o onv nvie ient nt,, vo vous us verre?, ma petite é"ine, que tout mar%era ( omme ( sur es roulettes * Tanis is que Mme Emée mée réo réonf nfor orta tait it e son son mieu& la $eune fille et l+embrassait, Mayotte, sur la route, ne? au vent et mè%es en bataille péalait e toutes ses petites $ambes on va9t9elle ainsi sans :tre aompa"née par 5inent et =uile@ )ourquoi fron frone e9t9 9t9el elle le les les sour souri ils ls@@ Ge ira irait it9o 9onn pa pass qu qu+e +elle lle parle toute seule omme si elle réitait un rle@ 5o 5oilà qui est bien mystérieu&! Elle ne ressemble plus u tout à la petite fille rieuse qui evait aller aier sa tante à faire ses onfitures! Gon, au$our+%ui, elle a plutt l+air +un e es messieurs "raves, omme on en voit à la télévision, qui vont, par avion, +un pays ans un autre pare qu+ils ont une mission importante à remplir 5oilà! ustement! Mayotte aussi a une mission importante à remplir éussira9t9elle@ Et si la personne qu+elle qu+elle vient voir allait lui réponre > 117
( Mais non, ma petite fille, +est tout à fait impossible! 5ous :tes très "entille, mais rentre? vite %e %e?? votre otre tant tantee, vo vous us :te :tes à l+F" l+F"ee e ess pa part rti iip ipes es passés et es problèmes sur les robinets! * [a lui apprenrait, à Mayotte, à se m:ler e e qui ne la re"are pas! Au fon, elle ferait mieu& e retourner à #ivernon! A%! A%! non, par e&emple! amais e la vie! l faut bien ire que si Mayotte reulait evant la iffiulté, e ne serait plus Mayotte! Elle ontinua on à péaler et bientt esenait e biylette ans la our fleurie u omaine e C%ambreuil Mme T%omassin s+empressa e venir au9evant e la petite visiteuse ( Ion$our, ma mi"nonne, lui it9elle ave un sourire étonné, vous voilà toute seule au$our+%ui@ 5ene?9vo 9vous %er%er un panier e nos bonnes pommes@ B Ion$our, Ion$our, maame, non, maame, $e, balbutia Mayotte, qui perait peu à peu sa belle assurane, $e veu& enfin, $e vourais +est9à9ire, $+aurais voulu voir voir M T%omassin T%omassin B A%! quel omma"e! mon fils est $ustement parti e très bonne %eure ave es lients qui veulent reboiser leur propriété et mettre es plates9banes e rosiers autour e leur terrasse 5oule?9vous que $e lui fasse une ommission@ * Mayotte avait tout prévu sauf la proposition e ette aimable ame Elle ne savait omment 114
réponre, ar elle voulait à la fois :tre polie et voir tout e m:me M T%omassin ( %! $e peu& l+attenre, it9elle en rou"issant, si si si $e ne vous ":ne pas, maame! B Me ":ner@ s+éria la vieille ame %! ma mi"nonne, vous ne me ":ne? pas u tout! +aime tant la $eunesse! e serais si %eureuse +avoir une petite9 fille omme vous! Eoute?, a$outa9t9elle, en attenant mon fils qui ne va sJrement pas tarer à revenir, voule?9vous que nous allions faire un tour u té u ver"er@ l y a e "rosses p:%es qui peut9:tre ne vous feront pas peur! B %! sJrement pas! * s+éria Mayotte en riant Dé$à elle ne pensait plus à ( sa mission * =a 126
"ourmanise était la plus forte l faut ire qu+ell qu+ elles es étaien étaientt mervei merveille lleuse uses, s, les p:%es p:%es!! Gi%ée Gi%éess ans les feuilles, rou"es et orées, elles semblaient s+offrir ave $oie au& visiteurs pour :tre savourées Mme T%omassin, qui onnaissait à une %eure près leur e"ré e maturité, les %oisissait ave le plus "ran soin pour les offrir à la fillette l fallait voir Mayotte morre à belles ents ans leur %air $uteuse! ;uel élie! élie! ( Alors, petite Mayotte, it Mme T%omassin qui la ouvait es yeu&, vous :tes venue sans les ousins, sans votre tante, et sans Mlle é"ine@ B ui, maame, fit Mayotte, ramenée souain à la réalité 121
B ;uelle %armante $eune fille que Mlle é"ine! soupira Mme T%omassin C+est étonnant qu+elle n+ait pas enore trouvé à se marier! B %! oui Elle est si $olie! ren%érit Mayotte, et elle serait si "entille ave son mari mais voilà 5 C+est à e moment préis qu+un Rla&on se fit entenre ulien T%omassin prévenait sa mère qu+il était e retour ( Ni vous voule? voir mon fils, ma mi"nonne, profite?9en penant qu+il a quelques instants e tranquillité * Et tanis que Mme T%omassin rentrait ans sa belle emeure, Mayotte ourait au9evant u sympat%ique paysa"iste9%ortiulteur paysa"iste9%ortiulteur ( Ion$our, monsieur T%omassin! riait9elle, $+ai man"é es p:%es, elles sont éliieuses! B A% A%!! voilà la petite Mayotte, +est "entil e venir à La o!eraie. Mlle é"ine n+est pas ave vous@ a$outa9t9il en re"arant autour e lui B %! non, monsieur, monsieur, fit Mayotte en evenant très très rou"e, rou"e, et il ne faur faurait ait m:me m:me pas qu+el qu+elle le sa%e sa%e que $e suis venue! B Tiens! Tiens! Tiens! it M T%omassin, l+air un peu fF%é, en roisant les bras n a es serets pour sa "rane amie@ C+est très vilain e lui faire es a% a%ot otte teri ries es!! Moi Moi qu quii roy royai aiss qu quee vo vous us l+ai l+aimi mie? e? beauoup! B %! oui, monsieur, monsieur, $e l+aime beauoup, 122
murm urmura ura av ave e ferveu rveurr la fill fillet ette te,, et $e l+a l+aime ime enore plus epuis qu+elle est si mal%eureuse! B Elle est mal%eureuse@ répéta ulien T%omassin qui semblait tout à fait bouleversé e vous en prie, petite Mayotte, ites9moi pourquoi elle est ( si mal%eureuse * Alors, la petite Mayotte raonta à ulien T%omassin le "ros %a"rin que ausait à Mlle é"ine son frère Ner"e, e frère ont elle était seule à s+ouper, qui n+était "entil ave personne, et qui n+était $amais ontent nulle part ( Et maintenant, pour finir, il est renvoyé e L'Etincelle ... et Mlle é"ine se emane e qu+elle va faire e lui! Mme Emée roit que la vie ans les bureau& ne lui onvient pas Et aussi que Mlle é"ine est trop oue et que e qui manque à Ner"e +est un papa! Mme Emée aime beauoup Mlle é"ine! Tout le mone aime Mlle é"ine! 5ous aussi, n+est9e pas, monsieur T%omassin@ Alors $+ai pensé * Irusquement, Mayotte s+arr:te Mayotte %ésite sera9t9elle ire tout e qu+elle voulait ire@ Comme l+affirmait son papa avant e partir pour le Canaa > ( Elle sait e qu+elle veut, ette petite! Elle réussira ans la vie! * E% bien, oui! Mayotte emanera à M T%omassin e qu+elle était venue lui emaner et elle réussira! Aussi pren9elle son oura"e à eu& mains > 123
( Monsieur T%omassin, voilà! l faut que vous m+aiie? à plaer Ner"e! Au fon, il n+est pas mé%ant!* M T%omassin a éouté ave émotion les révélations e la petite fille l se tait, réflé%it, passe ouement la main sur les mè%es rebelles e la fillette Mayotte insiste > ( Et vo vous us sav save?, e?, mon onssieu ieur T%omas omassi sinn, Mme Emée est sJre, sJre, sJre, que quan Ner"e sera ans la bonne voie, tout mar%era ( omme sur ( es roulettes * Elle le it souvent à Mlle é"ine, quan elle la voit pleurer Mais, $e vous en supplie, monsieur, a$oute Mayotte en s+aro%antL au bras e ulien T%omassin, si vous ne pouve? rien faire pour Ner"e, ne ites surtout pas à Mlle é"ine que $e suis venue, elle serait très fF%ée et me "ronerait Be omprens, it lentement ulien T%omassin Mayotte, vous :tes une brave petite fille Attene?9 moi un instant, $e vais revenir tout e suite* A "rans pas, le $eune %omme s+éloi"na et entra ans la maison De loin, Mayotte pouvait le voir, à travers les rieau& lé"ers, en "rane onversation ave sa mère ;ue va9t9il lui annoner en revenant, M T%omassin@ l ira sans oute > ( Ma mère et moi, nous avons %er%é une plae pour le frère e Mlle é"ine, mais nous n+avons rien trouvé, petite Mayotte, nous sommes ésolés! ésolés! *
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Alors Mayotte evra remerier Kar sa maman lui avai av aitt ap appr pris is qu qu+i+ill faut faut reme remer rie ierr, m:me m:me qu quan an on n+obtient pas satisfationL, et elle s+en retournera à #ivernon Et tante osine, qui se sera aperue e son absene, lui emanera > ( étais9tu on penant tout e temps9là 9là, Mayotte@ 5 faura bien que Mayotte Mayotte ise la vérité, ar elle ne ment $amais Alors Alors tante osine la "ronera +:tre allée voir M T%omassin sans lui emaner la permission ( A%! me voilà ans e beau& raps! soupira Mayotte, $e viens e faire une "rosse, "rosse b:tise! Tante osine et Mlle é"ine n+auront plus onfiane en moi! )lus $amais * Et à ette iée, Mayotte est %orriblement mal%eureuse! Mais voilà ulien T%omassin qui revient l a l+air très éié > e n+est sJrement pas une bonne réponse! ( E% bien, petite Mayotte, it9il, +est %ose faite! +ai trouvé une plae pour Ner"e * Mayotte a boni omme une $eune %èvre Mais n+a9t9elle pas mal ompris@ ( Gon! Ce n+est pas possible! C+est vrai, monsieur@ B Très vrai! affirme affirme ulien T%omassin T%omassin B Mais Mais o@v o@ o@ %e? qui@ bé"aie bé"aie Mayotte B C%e? moi *, répon tout simplement le $eune paysa"iste9%ortiulteur paysa"iste9%ortiulteur
12.
Ni Mayotte se trouvait souain ne? à ne? ave un Martien, elle ne serait pas plus abasourie Elle répète, presque sans y roire > ( 5ous pren renrie? Ner"e %e? vous, monsieu eur r T%omassin@ à La o!eraie1 B Mais oui, petite fille, $e vais faire faire à e "aron9là "aron9là son apprentissa" apprentissa"ee ans l+%ortiultu l+%ortiulture re e suis suis on onva vain inu u qu quee ett ettee e& e&is iste tenne lui o onnvien vienr raa parfaitement Ma mère va lui préparer une es %ambres, et il apprenra le métier sous ma propre surveillane Est9e que vous roye? que Mlle é"ine sera ontente@ B %! monsieur T%omassin! T%omassin! * Mayotte n+a pas pu s+emp:%er e sauter au ou e uli ulien en T%omas omassi sinn et e l+em l+embr bras asse serr C+ C+es estt plus lus fort fort qu+elle, son petit 'ur ne peut pas résister à une bonne nouvelle
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!A#ITRE ?I O$ Ma%otte se 'oit ,onier une nou'elle ru3riue ( MADEMNE==E é"ine! Maemoiselle é"ine! +ai une plae pour Ner"e! * s+éria Mayotte en entrant en oup e vent ans le bureau e la $eune fille Mlle é"ine, qui était oupée à lasser es ossi ossier ers, s, leva leva la t:te t:te en en ente ten nan antt ett ettee e& e&pplosi losioon +ent%ousiasme et, saisie, re"ara Mayotte ( ;u+est9e que vous ites, Mayotte@ ;u+est9e que vous ave? trouvé@ B
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B 5oyons, Mayotte, reprit Mlle é"ine sur un lé"er ton e repro%e, vous ne parle? pas sérieusement ! B Mais si, maemoiselle é"ine! +est u sérieu&! u ( tout à fait sérieu& * Alors, e son mieu&, Mayotte raonta, sans avoir le temps e reprenre son souffle, sa émar%e au omaine e C%ambreuil Et omme M T%omassin l+avait +abor "ronée e faire es a%otteries à Mlle é"ine Et omme Mme T%omassin avait it à son fils ( qu+elle allait préparer une %ambre pour Ner"e * Et omme M T%omassin avait it ( qu+il lui apprenrait le métier sous sa propre surveillane * Et omme Mme T%omassin avait it > ( ;uelle %armante $eune fille que Mlle é"ine! * Et omme M T%omassin avait it > ( e suis onvainu que ette ette e& e&is iste tenne o onv nvie iennra ra à e "a "ar roon9là n9là * Et omme Mme T%omassin avait it > ( +aimerais tant avoir une petite9fille omme vous! * Et omme M T%omassin avait l+air ému en isant > ( +espère que Mlle é"ine sera ontente 5 Elle avait tout, tout, tout raonté, la petite Mayotte, un peu p:le9m:le, éviemment, mais +est bien omme ela que les %oses s+étaient passées! l ne fallait plus que Mlle é"ine pleure, puisque M T%omassin avait it > ( E% bien, +est %ose faite !* Devant la $oie e&ubérante, evant la sinérité
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élatante e ette petite fille si intelli"ente, si évouée, Mlle é"ine ne outa plus Elle prit la fillette ans ses bras et l+embrassa très fort, en murmurant > ( %! Mayotte! Meri, ma petite Mayotte! * Mais il fallait maintenant e&pliquer à Ner"e qu+il alla allait it av avoi oirr un unee no nouv uvel elle le pla plae e Ave sa o ou ueu eur r %abituelle, sa s'ur le supplierait e mettre orénavant un peu +areur et e bonne volonté ans son travail Alors il ne réponrait pas un mot, ne lèverait m:me pas la t:te et s+en irait, les mains ans les po%es, omme s+il n+avait pas entenu )auvre é"ine! ;ue e larmes lui ferait enore verser e frère iffiile! Elle sonna =éonar, le pria e faire venir Ner"e et, profonément inquiète, attenit, tanis que Mayotte se retirait isrètement pour laisser la s'ur et le frère parler seul à seul ( Eoute, Ner"e, it9elle +une voi& "rave, omme tu le sais, tu ne peu& pas rester à L'Etincelle, tu vas on avoir un autre emploi e vourais que tu me prom promet ette tess e trav travai aill ller er o ons nsi ien eni ieu euse seme ment nt,, +essayer e te faire estimer, il faut pourtant que tu eviennes un %omme, mon petit Ner"e! * Ner"e, omme sa s'ur l+avait prévu, ne réponit pas l omptait les lames lames u parquet ( 5oilà, poursuivit Mlle é"ine, tu vas faire ton apprentissa"e %e? M T%omassin, au omaine e C%ambreuil, ans l+%ortiulture * 124
A es mots, é"ine vit se prouire un mirale > Ner"e releva la t:te, ses yeu& brillèrent, une e&pr e& pres essi sion on e bo bon% n%eu eurr tran transf sfor orma ma son son visa visa"e "e et, et, +une voi& forte, il s+éria > ( %! %i, alors! Dans l+%ortiulture! [a, +est formiable ! B Tu es ontent, Ner"e@ balbutiait Mlle é"ine, qui n+avait $amais vu %e? son frère ette e&pression $oyeuse, tu es ontent, ontent, mon %éri@ B %! oui uement ontent! fit9il en se frottant les mains 5o 5oilà un travail qui me plaira ! =es semenes, les en"rais, le terreau qui sent bon, et puis la vie au "ran air, les plantes qu+il faut tailler, les arbres qui bour"eonnent! [a, +est une bonne iée, $e suis bien ontent, é"ine, tu sais! A%! quelle bonne iée! B e vais te ire, Ner"e, it Mlle é"ine qui osait à peine roire à son bon%eur, ette iée n+est pas e moi Elle est e Mayotte C+est Mayotte qui a tout fait e ne le savais m:me pas B A%! a, alors! C+est Mayotte! répéta le $eune "aron est9elle@ est9elle@ l faut que $e la voie * é"ine, émerveillée +assister à la transformation e son frère, s+empressa +appeler Mayotte qui aourut aussitt Ner"e saisit la main e la fillette ( %! meri, Mayotte! A%! Tu peu& ire que tu 136
as mis ( ans le mille *! =+%ortiulture! Mais +est ma"nifique et autrement ( sympa * que es bureau&, es ouloirs, es asenseurs, es ateliers, es manutentions! %! meri, Mayotte! Tu es une fille épatante! * Mais ais sou soua ain in Ner Ner"e % %an an""ea e visa" isa"e e Non Non e&pression evint sérieuse, presque "rave, il avait aussi l+air très embarrassé ( Eoute, Mayotte, it9il ouement, il faut que $e te emane paron, $+ai fait une "rosse b:tise, $+ai peru ton artile ans le foin, mais emain matin $e retournerai ans ette "ran"e et $e fouillerai partout $usqu+à e que $e le retrouve * =e petit ne? e Mayotte pointa, ses mè%es se reressèrent $oyeusement et elle élata e rire > ( Mon vieu& Ner"e, tu es bien "entil! Mais e n+est pas la peine! ma"ine9toi que 5inent et =uile ont %er%é ans la orbeille à papiers o $+avais $eté le brouillon é%iré et, ave tous les moreau&, ils ont pu reonstituer mon artile C+était un vrai pu??le! C+est rle, n+est9e pas@ B %! quel bon%eur! murmura Ner"e, tu sais, $+aurais eu tou$ours un remors terrible B Ge parlons plus e a! s+éria Mayotte en riant Et maintenant, $e me sauve! e vais le reopier, e fameu& artile et $e le rapporterai emain matin! *
éureuil, était partie Ave une "rane tenresse, Mlle lle é"in "ine la suiv suivit it e ess ye yeu& u& aussi ussi lon" lon"te tem mps qu+elle put, puis, prenant un "ros paquet e lettres sur son bureau, elle le tenit à Ner"e ( Mon petit Ner"e, va e&péier le ourrier, moi $e vourais voir Mme Emée et lui annoner que tu as une plae B Entenu, é"ine, it le "aron, et, tu sais, ne t+inquiète pas! Cette fois $+y vais tout e suite! Maintenant $e suis un "aron sérieu&! %! é"ine, a$ou $outa9t ta9t9i 9ill en s+en s+en allan llant t Tu ne pe peuu& pas savo savoir ir omme $e suis ontent! 5 Enfin la $eune fille voyait sourire son frère! Dès que é" é"in inee en entr traa an anss son bu bure reaau, Mme Mme Emée mée omprit que sa %armante serétaire avait une bonne nouvelle à lui annoner > ( Maame Emée, Ner"e a une plae! annona9t9 elle $oyeusement, mais e n+est pas seulement ela > enfin il est ontent! Très ontent! l parle! l est épanoui! l n+est plus le m:me! Et evine? "rFe à qui il a ette plae@ 5 Alors é"ine raonta à sa "rane amie la merveilleuse émar%e e Mayotte, son e&traorinaire initiative et sa omplète, sa ma"nifique réussite ( Dites9moi, ma %ère é"ine, emana Mme Emée, il s+a"it bien u omaine e C%ambreuil@ Mayotte avait érit un petit artile, il me semble, sur 132
votre visite à La o!eraie B C+est bien ela, it Mlle Mlle é"ine B l oit :tre %armant, e $eune %omme, fit Mme Emée +un air maliieu& B ui, réponit Mlle é"ine en rou"issant, il est tout à fait sympat%ique B E% bien, $e suis très %eureuse que Ner"e ait enfin nfin un unee pla lae qui lui lui o onv nvie iennne ne,, on onl luut Mme Mme Emé Eméee en se leva levant nt 5raime aiment nt,, quel qu elle le étonnante petite fille que ette Mayotte! )enant que nous nous reusions la t:te pour trouver un emploi à votre frère, elle enfour%ait sa biylette et trouvait e&atement e qu+il fallait Cette enfant est la bonté m:me! B %! oui, approuva é"ine, elle ne pense qu+à renre servie! B Et à faire u bon%eur autour +elle *, a$outa Mme Emée Mais à peine Mme Emée avait9elle prononé es mots qu+elle se préipitait à son bureau, "riffonnait "riffonnait quelques li"nes et élarait > ( é"ine, e que nous venons e ire e Mayotte me onne une fameuse iée, une iée qui va faire enore monter le tira"e e notre $ournal! Demain matin, $e vais proposer à Mayotte e tenir une nouvelle rubrique, en plus e ses artiles et $e suis bien sJre, telle que $e la onnais, qu+elle aeptera ave $oie * 133
En effet, quelques $ours plus tar, paraissait ans la pa"e e la $eunesse ette annone sensationnelle > :eune! Lecteur! de =+Etinelle, Pi vou! vou! trouve7 dan! l'e*barra! ou !i vou! ave7 ve7 du chag chagri rin, n, n'hé 'hé!ite !ite77 pa! pa! à vo'! o'! adr adre!!e !!er à #a/otte. Frce à !e! bonne! idée! et à !e! (ualité! de cIur, #a/otte !aura touour! vou! venir en aide et vou! vou! donn donner er d'e d'ece cell llen ent! t! co** co**i! i!.. Elle Elle devi devien endr dra a pour vou! une véritable véritable a*ie. )ou! pouve7 lui écrire à =+Etin tinel elle le e Ionnerville Yen oignant un ti*bre pour la répon!eZ ou, dan! dan! le! le! ca! ca! urgent!, nt!, lui lui télé élépho phoner ner au à Fivernon.
Comme nous le verrons, ette annone ne evait pas rester sans réponse réponse
13-
!A#ITRE ?II O$ Ma%otte ,o()te sur ses +oi=ts =E < m:me, m:me,
en effet, Mayotte se isposait à mettre mettre le ouvert ouvert pour pour le Hner Hner quan quan la sonneri sonneriee u télép%one retentit Elle alla réponre aussitt > ( All! All! isait la voi& C+est vous, mae maemo mois isel elle le Mayo Mayott tte@ e@ e télé télép% p%on onee au su$e su$ett e l+annone! e suis )asaline =amiraut B Eoute, it Mayotte, nous nous appellerons par nos petits noms et nous nous tutoierons ;u+est9e qui t+arrive@ B E% bien, voilà! fit )asaline e suis à la fois très, très %eureuse et très, très mal%eureuse! 13.
B A%! [a, +est rle! it Mayotte en pouffant pouffant e rire rire au télép% télép%one one,, e qui intri" intri"ua ua beauo beauoup up 5inent et =uile B Gaturellement, tu ne peu& pas omprenre, poursuivit )asaline, $e vais t+e&pliquer > iman%e, mes parents onnent un "ran é$euner pour leurs noes +ar"ent, +ar"ent, tu sais, pour leurs vin"t9 inq ans e maria"e! B %! C+est superbe! superbe! it Mayotte B Gous sommes ou?e personnes, ontinua )asaline l y aura ma "ran9mère, papa, maman, maman, ma s'ur Aline, qui a i&9sept i&9sept ans, mon frère )asal qui a trei?e ans, et moi, naturellement! Et puis il y a aussi ma "ran9tante A"at%e, A"at%e, +est une très vieille emoiselle qui est la s'ur e ma "ran9mère, mon onle érme, ma tante Vortense et leurs trois filles, Estelle qui a vin"t ans, Armane qui a i&9%uit ans, et 5ir"inie qui a sei?e ans B ;uelle belle tablée! fit Mayotte ent%ousiasmée, le é$euner sera très "ai! B %! oui Très, très "ai! Et pour la ironstane, mon frère aHné Alain, qui est au ré"iment, vient +arriver en permission! B C+est e la %ane! %ane! B ui!
13/
1 ais ce n,est pas p"ssible* ascaline* p"ssible* ascaline* t pleres. t pleres. 2
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pleures@ Tu pleures pare que ton frère est arrivé en permission@ %! C+est %onteu&! B Gon! Gon! Mayotte! e ne pleure pas à ause e mon frère, $e pleure à ause e ma "ran9mère! B De ta "ran9mère@ répéta Mayotte, abasourie B ui ! )are que ma "ran9mère est très superstitieuse! Elle it qu+ave Alain nous serions trei?e à table et que +est tout à fait impossible! Alors maman, qui ne veut pas la ontrarier, vient e m+ann m+annon oner er que que, , omme omme $e suis suis la la plus plus $eune, $eune, $e é$eunerai avant ou après ans une autre pièe %! Mayotte! e suis si mal%eureuse! Alors $e te télép%one pour que tu me onnes un onseil puisque +est ta spéialité! * Mayotte était très perple&e Elle ne omprenait pas très bien e que voulait ire le mot ( superstitieu& superstitieu& *, et ne omprenait pas u tout pourquoi la "ran9 mère ne voulait pas que l+on soit trei?e à table Elle $u"ea préférable e se rensei"ner avant e réponre ( Eoute, )asaline, it9elle, $e vais réflé%ir, rappelle9moi tout à l+%eure * Mayotte raro%a et vite alla trouver sa tante 5inent et =uile arrivèrent aussitt, très urieu& e savoir quel était le "ran %a"rin e ette nouvelle amie ( Tante osine, emana Mayotte, )asaline )asalin e
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me it que sa "ran9mère est très ( superstitieuse5. ;u+est9e que a veut ire e&atement@ B [a veut ire, e&pliqua tante osine, qu+elle roit que ertaines %oses ont une bonne ou une mauv mauvai aise se infl influe uen ne, e, o onn nnen entt u bon% bon%eu eurr ou u mal%eu mal%eur, r, par e&empl e&emplee > renver!er une !ali=re... porte *alheur trouver trouver un tr=fle à (uatre feuille!... porte bonheur @tre @tre trei7e trei7e à table... table... porte *alheur, V A%! e omprens! résuma Mayotte rei7e à table porte *alheur
B Ce n+est pas vrai, tout a! protesta =uile B Iien sJr que non! fit 5in 5inent ent B Ce sont e vieilles royanes très iffiiles à ombattre, onlut tante osine B Alors la pauvre )asaline ne oit pas é$euner ave toute la famille pour qu+on ne soit pas trei?e à table@ répéta Mayotte En voilà e rles +iées ! B ui, vraiment, répliqua tante osine, mais, que veu&9tu, ma petite Mayotte, il ne faut pas ontrarier la "ran9mère et lui "F%er e é$euner e f:te! * Main Mainte tena nant nt Mayo Mayott ttee sava savait it e qu qu+e +ell llee e evr vrai aitt répo répon nre re à )as )asal alin ine e Aussi, ssi, è èss qu quee la sonn sonner erie ie retentit à nouveau, elle se préipita au télép%one ( C+est toi, )asaline@ it9elle Eoute, $+ai bien réflé%i )uisque ta "ran9mère est très superstitieuse, 1-6
il ne faut pas lui "F%er e é$euner e f:te Alors, tu pourrais emaner à ta maman +inviter une quator?ième personne e suis sJre qu+elle ne emanerait pas mieu& pour que tu puisses é$euner à table Elle y a peut9:tre é$à pensé ! B A%! +est possible mais, tu sais, maman est tellement oupée! ui, oui, tu as raison, réponit )asaline ustement $+ai un parrain qui est très "entil! )apa it qu+il est un peu ours, un peu ori"inal, mais $e suis sJre qu+il aepterait e venir é$euner pour me faire plaisir Meri e la bonne iée, Mayotte e te tienrai au ourant Au revoir, Mayotte ! B Au revoir, )asaline! *
1-1
Et e $eui, penant toute la soirée, Mayotte, 5inent et =uile parlèrent e la "ran9mère supe supers rsti titi tieeuse use et e la pa pauv uvre re )as )asaaline line,, mais ais le lenemain matin, en allant à l+éole, ils ne pensaient é$à plus au é$euner e famille e )asaline ls revenaient e lasse, sur le oup e mii, quan la sonnerie u télép%one retentit > ( All! +est toi, Mayotte@ isait )asaline Tu sais, $e suis folle e $oie! =e parrain s+est un peu fait tirer l+oreille, mais il a fini par aepter Maintenant, nous sommes quator?e B Iravo! s+éria Mayotte, alors tu vas pouvoir é$euner à table! e suis ontente pour toi, )asaline! B %! Mayotte, tu as eu une iée merveilleuse! ( All! ll! isait isait une voi& voi& méonn méonnais aissab sable, le, +est moi, )asaline! 1-2
B All! it Mayotte, qu+est9e qui t+arrive, )asaline @ B %! Mayotte C+est épouvantable! Aristie s+est envolé! B ;ui est Aristie@ Aristie@ B =e perroquet e tante tante A"at%e! A"at%e! B A% A% ! fit Mayotte que ette affaire laissait asse? inifférente B Elle l+avait epuis trente9sept ans! reprit )asaline éplorée Elle it qu+elle ne se onsolera $amais et qu+elle est trop bouleversée pour venir é$euner iman%e! B )auvre tante A"a A"at%e! t%e! fHt Mayotte pleine e ompassion B ui! ui! )auvre tante A"at%e! Mais mais maintenant nous sommes e nouveau trei?e à table! * Et elle élata en san"lots ( %! emana Mayotte, tu es sJre@ B Mais oui, Mayotte, ompte sur tes oi"ts > "ran9mèr "ran9mère, e, papa, papa, maman, maman, Alain, Aline, )asal )asal et moi et puis > mon parrain, onle érme, tante Vortense, Estelle, Armane et 5ir"inie Tu vois! [a fait bien trei?e! B ;uelle %istoire! s+e&lama Mayotte, +est le parrain qui omplique omplique tout B ;uan $e pense qu+il n+avait pas la moinre envie e venir! l isait que ses pneus étaient 1-3
é"onflés, que son ostume était ans la nap%taline +ai J insister! insister! B appelle9le, )asaline, et is9lui que tu as ompris qu+il venait à ontre'ur, que s+il préfère rester %e? lui, tu lui apporteras, pour son Hner, une aile e poulet et une tran%e e "Fteau e f:te )eut9 :tre qu+au qu+au fon fon il ne emaner emaneraa pas mieu& mieu& et vous vous ne serie? plus que ou?e Ta maman ne serait pas fF%ée s+il ne venait pas@ B %! pas u tout! e vais lui télép%oner emain matin et $e te raonterai Au Au revoir, Mayotte! B Au revoir, )asaline! Ionne %ane! * Mayotte raro%a Elle était inquiète =e parrain e )asaline avait fini par aepter e venir é$euner Aepterait9il maintenant e ne pas venir@ Vum! affaire éliate =e samei matin en allant en lasse, Mayotte raonta à 5inent et à =uile que toute la nuit elle avai av aitt r:vé r:vé e pe perm rmis issi sion onna nair ire, e, e pe perr rroq oque uet, t, e nap%taline ( )auvre )asaline! onlut Mayotte, e serait bien omma"e qu+elle qu+elle n+assiste pas à e é$euner é$euner * C+est vers mii, penant que Mayotte préparait la orb orbeill eillee e fruit ruits, s, que la sonn sonneerie rie u télé télép% p%on onee retentit > ( All! All! isait la voi& $oyeuse e )asaline All! +est toi, Mayotte@ Nuès omplet! =e parrain m+a it que $+étais un petit an"e! ;u+en effet, effet, 1--
il n+avait pas u tout envie e venir, qu+il était très tou%é que $e lui épar"ne toutes es ompliations et qu+il serait %eureu& omme un roi si $e pouvais lui apporter une aile e poulet et une tran%e e "Fteau e f:te B Iravo! )asaline, alors maintenant vous n+:tes n+:tes plus que ou?e et tu pourras pourras é$euner à table! e suis bien ontente pour toi! B Meri, Mayotte, un million e fois meri! et à bientt! B Au revoir, )asaline! Amuse9toi Amuse9toi bien! * Mayotte raro%a Elle avait rempli sa mission miss ion et se sentait très %eureuse Comme elle n+allait pas en lasse le samei après9mii, 5inent et =uile non plus, ils feraient tous les trois une "rane promenae ans la for:t e Irioulle et en rentrant repasseraient leurs leons, liraient, ou re"areraient la télévision ls étaient en train +éouter un reporta"e passionnant sur le 5ene?uela quan la sonnerie u télép%one retentit > (A All! ll! isait )asaline, )as aline, +est toi, Mayotte@ B ui, it Mayotte, qu+est9e qui t+arrive, )as9 Fline @ B %! C+est épouvantable! Ma ousine Estelle est fianée! B Mais pourquoi est9e épouvantable, )asaline@ =e $eune %omme n+est pas "entil@ B Ni! Ni! l paraHt qu+il est très "entil! it
1-.
)asaline en élatant en san"lots, mais ma tante Vortense a emané à l+amener emain au é$euner e f:te B E% bien! C+est tout naturel! fHt Mayotte B Mais nous serons e nouveau trei?e à table! "émit )asaline B Tu es sJre@ emana emana Mayotte B Mais oui, Mayotte, ompte sur tes oi"ts > "ran9mère, papa, maman, Alain, Alain, Aline, Aline, )asal et moi et puis puis > on onle le érme érme,, tante tante Vo Vorte rtense nse,, Este Estell lle, e, le fian fiané é,, Arman rmane e et 5ir"ini "inie e Tu vo vois is,, Mayotte, a fait bien trei?e! B ui, tu as raison, )asaline, a fait bien trei?e C+est C+est une atastrop%e! B
)asaline, en pleurant à %aues larmes, ette fois +est fini, $e ne é$eunerai pas à table! * l y eut un silene très pénible, Mayotte ne savait que ire pour onsoler )asaline ( Eoute, Mayotte, murmura enfin )asaline, est9 e que $e ne pourrais pas reemaner à mon parrain e venir tout e m:me é$euner@ é$euner@ B %! e ne rois pas! Nous quel préte&te@ fit Mayotte Eoute, )asaline, $e vais enore réflé%ir, appelle9moi emain matin B Mais il sera trop tar ! +est emain iman%e qu+a lieu le é$euner e f:te! B e le sais! e le sais! )asaline! TF%e e ormir! Ionsoir! * =a situation était "rave Mayotte ne voyait pas e solution 5inent et =uile non plus M:me l+onle )ierre isait en levant les bras > ( ;ue veu&9tu, ma petite Mayotte, à l+impossible l+impossible nul n+est tenu * =e iman%e matin, e bonne %eure, la sonnerie u télép%one réveilla Mayotte Elle reonnut aussitt la voi& e )asaline ( C+est toi, )asaline, alors, tu as reemané à ton parrain@ B Ce n+est pas la peine, s+éria )asaline, mon $eune frère )asal a 343! B C+est épouvantable! épouvantable! fit Mayotte B %! non C+est une an"ine! l en a tout le temps! Maman n+est pas u tout inquiète, elle 1-/
sait que a lui ure trois $ours et lui est en%anté e rester ans son lit et e se faire orloter B 5raiment! raiment! Tu Tu rois@ B %! tu sais, Mayotte, les "arons sont beauoup plus ouillets que les filles Tu ne peu& pas te renre ompte pare que tu n+as pas e frère B Ni, si! e sais! réponit réponit Mayotte B Alors, Alors, tu omprens, Mayotte, reprit )asaline )asaline,, maintenan maintenantt nous sommes ou?e et $e peu& é$euner à table C+est merveilleu&! %! $e ne irais pas a si )asal était était "ravement malae! B Gaturellement! it Mayotte en riant Eli bien, e é$euner nous aura onné es émotions! Alors, ette fois, au revoir, )asaline Amuse9toi Amuse9toi bien! 9B Au revoir, Mayotte, et e&use9moi e t+ai beauoup éran"ée éran"ée B Mais non! Mais non! non! $e suis là pour a! * ( uf!!! pensa Mayotte en raro%ant, voilà une affaire ré"lée * Ce fameu& iman%e, il faisait une belle matinée ensoleillée Tout à l+%eure, 5inent irait ertainement faire un tour ave son père, et penant que =uile %an"erait les vases e fleurs ans toute la maison, Mayotte aierait tante osine à préparer e merv mervei eill lleu eu&& souf souffflé au % %o ool olat at qu quii en en% %an anta tait it la famille Mayotte venait e mettre son petit tablier en nylon quan la sonnerie u télép%one retentit 1-7
( All! All! it Mayotte All! All! All! * Mais seuls, e "ros san"lots lui réponaient Mayotte omprit tout e suite que +était )asaline qui pleurait ainsi ( Arr:te e pleurer, )asaline! oronna Mayotte un peu impatientée, arr:te e pleurer et is9moi e qui t+arrive B Aristie Aristie est retrouvé! %oquetait )asaline Tu sais, Aristie, +est le perroquet e ma "ran9tante A"at%e "ran9 "ran9mèr mère, e, pap papa, a, maman, maman, Alain, lain, Aline, line, moi et puis > "ran9tante A"at%e, onle érme, tante Vortense, Estelle, le fiané, Armane et 5ir"inie Tu vois, Mayotte, a fait bien trei?e B ui, +est vrai, )asaline, a fait bien trei?e C+est une atastrop%e! B Maintenant, il est mii, le é$euner est à mii et emi e n+ai plus +espoir, reprit )asaline tanis que ses larmes reoublaient, il n+y a rien à 1-4
faire rien rien rien B Ni! Ni! peut9:tre! répliqua Mayotte ont l+esprit ombatif reprenait le essus, $+ai une iée! rappelle9moi ans inq minutes * E&ate atem men entt ne neuf uf minu inutes tes ap aprè rèss, la son onnnerie erie retentissait > ( )asaline! e viens e emaner à ma tante osine > elle me permettrait e é$euner %e? toi si ta maman voulait bien m+inviter pour que vous ne soye? plus trei?e B %! %! suffoquait suffoquait )asaline, attens! e vais emaner à maman! * Mayotte n+attenit pas lon"temps au télép%one > ( Maman veut bien! riait9elle tout essoufflée, elle a m:me it qu+elle était très fière e t+avoir omme invitée! * Mayotte élata e rire et )asaline rit aussi e tout son 'ur Comme elles étaient %eureuses, toutes les eu&! ( Mayotte, a$outa )asaline, maman a it que mon frère Alain, le permissionnaire, allait venir te %er%er en auto * Et tanis que, quelques instants plus tar, Mayotte toute belle et bien oiffée montait en auto pour se renre au fameu& é$euner e f:te, 5inent 5inent et =uile, sur le pas e la porte, a"itaient $oyeusement la main en lui riant >
1.6
( Au revoir, Mayotte, amuse9toi bien! Tu nous raonteras * ui, bien sJr! En rentrant tout à l+%eure Mayotte raonterait tout, tout, tout à 5inent et à =uile, et bientt ils pourraient aussi lire, ans la pa"e e la $eunesse, le réit es appels ésespérés e )asaline et l+%eureu& énouement e toutes es péripéties
1.1
!A#ITRE ?III O$ Ma%otte est ,onsult5e )our ,in nou'eauC n5s =+AUUAE u fameu& é$euner e f:te es parents
e )asaline était à peine ré"lée, à la satisfation e tous, que Mayotte reevait à L'Etincelle de Bonnerville une lettre partiulièrement émouvante Elle la relut une fois, eu& fois, trois fois, et en la relisant son ne? pointu pointait, ses mè%es se ressaient et ses yeu& étinelaient 5oii e que isait ette lettre > 1.2
>
( ;ui peut bien :tre e 5itor et quelle est ette %ose %o se épo épouva uvanta ntable ble@@ se eman emanait ait Mayot Mayotte te 5oilà une bien ténébreuse affaire! * Elle e&amina la lettre attentivement > l+ériture e #isèle était %aute, %aute omme si elle avait "rani trop vite, elle montait et esenait omme si elle était sur les monta"nes russes! ( C%ose épouvantable * ( %ose épouvantable *, es mots revenaient sans esse à l+esprit e Mayotte omme un au%emar
1.3
Elle éprouva le besoin e montrer ette lettre mystérieuse à 5inent et à =uile ( Moi, it =uile, $e trouve que tu ne evrais pas aller à e rene?9vous! [a sent le rame! * 5inent %aussa les épaules et re"ara sa s'ur ave une ertaine pitié > ( Toi, tu es en train e bFtir un roman poliier! * Et pou ourt rtan antt, les re reomma omman naatio tions e =u uil ilee n+avaient9elles pas un fon e sa"esse@ ( Eoute, Mayotte, it 5inent, puisque #isèle a besoin e toi, il faut que tu lui viennes en aie, pas e question! Mais $e pense que $e evrais t+aompa"ner, t+aompa"ner, e serait tout e m:me plus pruent B Ni vous y alle? tous les eu&, $+y vais aussi! élara até"oriquement =uile Gous ne serons pas en an"er les uns sans les autres B D+aor, fit Mayotte, qui au fon n+était pas fF%ée e ette solution * A l+%eure onvenue, ils prirent on tous les trois leurs biylettes et se mirent en route, mais ni le murmure e la petite rivière qu+ils lon"èrent un bon moment, ni la tiéeur e l+air, ni le "a?ouillis es oiseau& ans la for:t e %:nes et e $eunes bouleau& ne purent almer leurs appré%ensions ;uelle était ( ette %ose épouvantable *@ ls firent toutes sortes e supp suppos osit itio ions ns,, si ba baro roqu ques es qu qu++ils ils n+ n+os osaaien ient pa pass m:me se les ommuniquer $usqu+au moment o, enfin, ils aperurent, à un arrefour e la for:t it 1.-
=a Croi& Martou%e, une petite fille très a"itée qui faisait les ent pas et re"arait e tous tés +o lui vienrait le seours ( Ion$our, #isèle, it Mayotte e suis Mayotte 5oilà mes ousins, 5inent et =uile, qui sont venus ave moi en as e besoin Tu étais au "oJter e L'Etincelle e te reonnais! B ui! ui! lana #isèle qui avait l+air affolée %! si vous savie?! Ce 5itor, +est un barbare! ( Ia%! [a y est tout e suite! ls ne le senten sententt m:me m:me pas! e l+ai l+ai é$à é$à fait trent trente9s e9si& i& mille mille fois! * %! le misérable! B Mais enfin, qui veut9il tuer omme a@ fit Mayotte, %orrifiée B =es petits %ats e Mamounette qui viennent e naHtre! naHtre! Ni& petits petits %ats %ats "ris, aorables! aorables! es amours! * Evi Eviem emme ment nt,, + +ét étai aitt aff affreu& reu& e tuer tuer e ess % %at atss nouveau9nés et epenant 5inen ent et =uile se sentaient un peu rassurés > si les pauvres b:tes étaient en an"er e mort, leur ousine Mayotte, elle, ne ourait auun risque C+est pourquoi ils
1..
emanèrent à Mayotte la permission e retourner tous eu& à la maison, ar leur maman evait les emmener %e? le entiste Elle ébrouillerait bien ette affaire9là sans eu&S! ( ui! ui! bien sJr! affirma Mayotte, et vous verre? que nous allons venir à bout u terrible 5itor Au revoir ! Meri ! Alle?, en route, #isèle ! * Maintenant #isèle et Mayotte péalaient, péalaient! Elles traversèrent une vaste lairière puis le petit vill villa" a"ee e Mont Mont% %ér éryy En qu quel elqu ques es inst instan ants ts,, elle elless étaient evenues intimes! #isèle avait en sa nouvelle amie une onfiane illimitée G+avait9elle pas lu ans la pa"e e la $eunesse > ( "rFe au& bonnes iées e Mayotte et à ses qualités e 'ur *@ ( Tu omprens, e&pliquait #isèle, 5itor est notre vieu& $arinier, il est très ( alé en lé"umes *, mais il est bourru omme une brosse e %ienent et sour omme un %auron El maman it quZelle veut bien prenre un es es si& %ats, mais qu+elle qu+elle ne peut pas obli"er 5itor à "arer les inq autres Alors il va les noyer l paraHt que +est e qu+on fait ès qu+ils naissent! Est9e que e n+est pas vraiment %orrible@ %! Mayotte! Comment les sauver@ Tu ois le savoir puisque tu sais tout! B %! non, #isèle, it Mayotte, $e ne sais pas tout! %! là! là! Ce que $e peu& te ire, +est que sJrement ma tante en prenra un, pour me faire
1.0
plaisir plaisir mais pour les quatre autres! Enfin, onlut9elle, $e me emane pourquoi les %attes ont tant +enfants au lieu +en avoir un seul à la fois Ce n+est pas raisonnable! B Dép:%ons9nous! Dép:%ons9nous! suppliait #isèle )ourvu que nous n+arrivions pas trop tar! * Enfin, en prenant par un raouri Kmais qu+il sembla lon", e raouri!L elles se trouvèrent Farang=re. souain evant la "rille imposante e La Farang=re. 5itor et sa femme %abitaient un petit pavillon à l+en l+entr trée ée e la prop propri riét été é C+ C+es estt là au auss ssii qu qu+% +%ab abit itai aitt Mamounette #isèle et Mayotte frappèrent à la porte et, le 'ur battant, entrèrent Dans un oin e la
1./
uisin uis ine, e, Mayo Mayott ttee ap aper eru utt un unee "ran "rane e o orb rbei eill llee rone que remplissait e tous ses poils une énorme, oue et ma"nifique %atte "rise =es %atons étaient9 ils enore sous leur mère@ =e rime était9il é$à aompli@ ( Maame 5itor, it #isèle +une voi& tremblante, mon amie vient voir les petits %ats, ils sont enore là@ B uais! uais! fit Mme 5itor sans s+arr:ter e trioter 5itor est en train +arra%er ses salaes, il va venir tout e suite * #isèle re"arait Mayotte ave an&iété et brusquement la porte s+ouvrit 5itor entra ave un panier e salaes fraH%ement ueillies l était "ran et fort, es %eveu& rou& enaraient une t:te loure à la fae rubione Mayotte remarqua qu+il avait e "rosses mains, es mains +assassin, oui, e barbare ( Ion$our, 5itor, it #isèle Mon amie Mayotte vient voir les petits e Mamounette B Vein@ * fait 5itor 5itor C+est vrai qu+il est sour omme un %auron! #isèle répète en riant très fort, ette fois ( =es %ats@ onfirme9t9il A%! oui, oui! ls sont enore sous la mère! Et puis, faura %oisir le vtre! Alle?, it9il, en enlev levant la %atte, te9toi e là, Mamounette! e"are?9moi si a "rouille là9eans!* Mayolte se pen%a En%ev:trés ans le fon e la
1.7
orbeille, les %atons se éplaaient en rampant, en "rimpant les uns sur les autres, tout en soulevant iffiilement leur petite t:te au& yeu& los et au& minusules oreilles pointues ls formaient une sorte e masse "rise, oue et mousseuse qui onulait au fon u panier et rien n+était plus attenrissant que e voir es es pe peti tits ts :tr :tres qu quii n+ n+av avai aien entt en nor oree qu quee qu quel elqu ques es %eures mais é$à %er%aient aviement à vivre ( %! que +est $oli! murmura Mayotte en e&tase B Alors, Alors, #isèle, it 5itor, 5itor, prene? le vtre et, %op ! * Et +un "este e sa "rosse main, il fait omprenre au& fillettes fillettes affolées affolées e qui va se passer ans quelques quelques instants Mayotte se préipite > ( Monsieur 5itor! B Vein@ fait 5itor 5itor B Monsieur 5itor, itor, on ne oit pas tuer es bébés! * 5itor a un rire épais qui se seoue son ventre reouvert u tablier bleu e $arinier > ( Ien, alors! N+il fallait "arer tout e qui vient, il y aurait bientt plus e matous que e braves "ens! * Après avoir posé la bonne %atte "rise sur les "enou& e sa femme qui, impassible, ontinue à trioter, 5itor met e té le %aton e #isèle et plon"e la main ans le panier pour saisir les petites vitimes
1.4
Monsieur
5itor! +en prens un! rie Mayotte e prens elui9là! B Ion, bon! Ni vous voule?! it 5itor 5itor Alors es quatre9là alle?! %op! * Dans sa "rosse main, il tient les pauvres bestioles qui ne se outent "uère qu+elles vont, +une seone à l+au l+autr tre, e, mour mourir ir a ans ns un ba baqu quet et Co Comm mmen entt ose9 ose9t9 t9on on étruire es petits %efs9+'uvre e la nature@ Mme 5itor retient, sur ses "enou&, la bonne %atte "rise qui, instruite par son instint et aussi par une lon"ue e&périene, se ébat pour venir au seours e ses petits Mayotte et #isèle sont toutes pFles Dé$à 5itor a ouvert la porte Mayotte s+aro%e à son bras > ( Monsieur 5itor! B Vein@ fait 5itor 5itor B Ge les tue? pas! %urle Mayotte e les prens tous! tous! tous! B Ces quatre9là aussi@ B ui, tous les quatre! ustement eu%! $+étais venue vous ire es amis m+ont emané eu%! oui, tous les les quatre quatre Alors Alors $ustement $ustement,, vous ompren omprene?, e?, il ne faut pas les tuer, ils m+ont emané * C+est la première fois e sa vie que Mayotte ment, mais mais est9 est9e e vrai vraime ment nt ment mentir ir@@ Go Gon! n! pu puis isqu quZe Zell llee ne ressent pas la moinre %onte! Elle evait venir au seours e #isèle et e ses %atonsS elle est +aor ave sa onsiene
106
( )uisque les %ats sont promis à es "ens, it 5itor, en les remettant ans le panier, il vaut mieu& les laisser à la mère enore un bout e temps ;uan ils n+auront plus besoin e son lait et e sa %aleur, vous vienre? les %er%er, mettons mari, l+autre mari * 5itor a remis la bonne %atte "rise sur ses petits et retourne à son pota"er, Mme 5itor ontinue à trioter et maintenant les fillettes, enore bouleversées, se onertent evant le portail e La Farang=re. Farang=re. ( +ai bien ompris que tu as inventé es ( amis * pour sauver les %atons, it #isèle ave amiration, mais qu+est9e que tu vas en faire, maintenant, ma pauvre Mayotte@ B %! e ne suis pas embarrassée pour les plaer! s+éria Mayotte ave beauoup +assurane Maintenant $e vais rentrer %e? moi et $e revienrai l+autre mari ave un panier pour mon %at et eu& e mes fameu& ( amis * Elles se séparèrent ave un air e $oyeuse ompliité, tout %eureuses, au fon, +avoir ( roulé * le barbare A peine rentrée, Mayotte s+empressa e raonter son sauveta"e à 5inent et à =uile et leur annona qu+elle avait retenu un %at "ris Elle onlut en affirmant qu+il ne lui serait pas iffiile e trouver, parmi ses amies e lasse, quatre petites filles qui auraient envie +aopter un %at Et aussitt, elle
101
télép% télép%ona ona à Martin Martinee et lui e&pliqu e&pliquaa l+affa l+affaire ire en eu& mots > ( e vais emaner à maman, réponit Martine, mais sJrement, elle aeptera * , Et bientt Martine revint ( Eoute, Mayotte, it9elle un peu tristement, maman n+aurait pas emané mieu&, mais, omme nous en avons é$à eu&, elle n+en veut pas +autre B C+est tout naturel *, fit Mayotte en riant Elle raro%a, appela Nop%ie et lui e&pliqua en eu& mots la situation ( e vais emaner à maman *, it Nop%ie Mayotte attenit quelques instants, très onfiante, et bientt Nop%ie revint
102
Eoute, Mayotte, it9elle un peu tristement,
maman maman n+au n+aurait rait pas emané emané mieu&, mais elle a peur que le %at man"e ses poissons rou"es B C+est tout naturel *, fit Mayotte en riant, et elle raro%a ( e n+ai pas e %ane au$our+%ui, se it9elle, $e reommenerai emain * =e lenemain, Mayotte appelait Nabine ( Eoute, Mayotte, réponait Nabine, maman a peur que le %at "ratte "ratte ses fauteuils en tapisserie ! B C+est tout naturel! * fit Mayotte en riant et, aussitt, elle télép%ona à rène ( Eoute, Mayotte, réponit rène, maman n+aurait pas emané mieu&, mais elle avait un %at! l a été érasé! Elle a eu tant e %a"rin qu+elle n+en veut plus +autre B C+est tout naturel *, fit Mayotte ave ompassion ( Déiément, $e n+ai pas e %ane au$our+%ui non plus, pensa Mayotte, et les $ours passent! e vais emaner tout e suite à ette! * ( mpossible, Mayotte, réponit ette, le %ien e maman éteste les %ats et il n+en ferait qu+une bou%ée, alors elle elle ne veut pas risquer a! a! B9 C+est tout naturel *, fit Mayotte qui ommenait à rire $aune Elle raro%a et, sans se éoura"er epenant, emana à Monique ( e suis navrée, Mayotte, it Monique Maman 103
a es serins %anteurs merveilleu& et elle it que s+ils avaient peur u %at, ils ne %anteraient plus Alors tu omprens B C+est tout naturel *, fit Mayotte en s+efforant e rire, et elle raro%a =a veille u fameu& mari o Mayotte evait se Farang=re, elle renre à La Farang=re, elle télé télépp%o %onna en eno ore re à Mi%eline Cette fois A%! ette fois a mar%erait! ( Eou Eoute te,, Mayo Mayott tte, e, it it Mi% Mi%el elin ine, e, mama mamann it it qu+elle n+aurait pas emané mieu&, mais elle oit partir pour l+An"leterre ans %uit $ours ave papa, mon frère oit aller en Allema"ne et ma s'ur en Espa"ne Elle re"rette beauoup! B Mais +est tout nat *, fit Mayotte ésespérée, et elle raro%a ( Alors! Tu n+as pas e veine! lui it 5inent qui venait +assister à ette éfaite Te voilà ave une rue famille sur les bras! ;u+est9e que tu vas faire e tout e mone9là@ * Dé$à Mayo yott ttee s+é s+était tait res ressais saisie ie Gou ouss sav avoons qu+elle ne s+avouait pas failement vainue Non père ne isait9il pas > ( Elle sait e qu+elle veut, ette petite, elle réussira ans la vie! * ( Mon vieu& 5inent, s+éria9t9elle, $e ois plaer es %ats, $e les plaerai! Alle?! Au revoir! Ge te fais pas e bile! * Elle passa à son bras l+anse +un "ran panier enfour%a sa biylette et partit en envoyant à 10-
5in nen entt un sour sourir iree ple plein e on onffian iane e Et e Farang=re, elle nouveau, pour retourner à La Farang=re, traversait la for:t, passait par =a Croi& Martou%e et attei ttei"n "naait le pe pettit vill villaa"e e Mon ont t%é %éry ry =a f:te f:te foraine y battait son plein! Etait9e très mal à une fillette e i& ans, m:me quan elle a e "rans souis, e s+arr:ter quelques instants pour voir tourner les petits avions et les petites autos au son +une musique méanique riare, e re"arer le tir à la arabine, e se m:ler au& enfants qui ourent +une baraque à l+autre@ l+autre@ ( %! $+ai enore "a"né trois nou"ats! bou"onnait un petit "aron evant la roue e la loterie [a m+en fait neuf! n ne m+y reprenra plus! B Et moi ! Tiens Tiens ! +ai "a"né ette %orrible salière en verre et un oquetier! e suis furieu& B )rene? es billets! =aisse?9vous tenter par la %ane %ane!! ria riait it ( Mme =oteri =oteriee * ave ave un un sourir souriree en"a"eant B A% A%!! non, ouste! on s+en va! * it le "amin en olère Nans en avoir l+air, Mayotte avait bien re"aré et bien éouté les enfants Aussitt son petit ne? pointu pointa, ses mè%es se reressèrent, ses yeu& brillèrent e plaisir > elle avait son iée et, maintenant, se renait allè"rement à La Farang=re o #isèle l+attenait ave impatiene
10.
( Alors, ria #isèle en aperevant Mayotte, tu as réussi@ ls sont plaés@ B ui et non *, réponit Mayotte éni"matiquement Dans leur "rane orbeille rone, les bestioles rampantes au& yeu& los étaient evenues e ravissants %atons au& yeu& verts ls "ambaaient et faisai faisaient ent mille mille espiè" espiè"ler leries ies irrési irrésisti stible blemen mentt rles rles Comme #isèle avait é$à pris le sien, Mayotte n+en avait que inq à emporter, elui qu+elle avait %oisi et les quatre autres ( Eoute, #isèle, it9elle, il faut que tu leur mettes à %aun un ruban autour u ou > ils feront enore plus +effet, +est très, très important! * #isèle s+e&éuta, mais que tout ela était on mystérieu&! ( ls sont $olis omme a, n+est9e pas, maame 5itor@ s+e&lama #isèle en e&tase B Des %ats, +est es %ats, it Mme 5itor 5itor en ontinuant à trioter trioter B Et maintenant, #isèle, viens ave moi *, it Mayotte en mettant tous les %ats ans son panier, prens ta biylette et partons partons * #isèle était très intri"uée Elle avait beau eman emane err à Mayo Mayott ttee e qui alla allait it se passe asserr, elle elle n+obtenait +autre réponse que > ( Tu vas voir! Tu vas voir! * =a onfiane, a ne se isute pas! #isèle avait onfiane en Mayotte et lui obéissait 100
aveu"lément En qu quel elqu ques es tour tourss e roue roue,, les les fill fillet ette tess arrivaient à Mont%éry =a f:te y était plus animée enore este ste là, là, it it May ayot otte te en en entr traH aHnnan antt #isèl isèlee evant la "rane roue e la loterie, et "are9moi mon petit Minou%et * Et elle elle ispa isparu rutt erri errièère la ba bara raqu quee av ave e les les quatre %atons enrubannés ans son panier ( Ion on$$ou ourr, ma aaame, me, it it9ell 9ellee à Mme =ote oterie, rie, re"are?! Comment trouve?9vous mes petits %ats@ B Iien $olis, pour sJr, fit9elle )ourquoi me emane?9vous a@ B )are que $e vous vous les onne! B 5ous :tes bien bonne, ma fille, mais $e n+en veu& pas, s+éria Mme =oterie, $+ai bien asse? e travail omme a, qu+est9e que $+en ferais, misériore@ B E% bien, $ustement! 5ous en fere? es lots, es lots pour votre loterie! 5ous save?, maame, $+ai bien remarqué tout à l+%eure que les enfants n+étaient pas u tout ontents e "a"ner tou$ours u nou"at et es salières #a"ner un petit %at! C+est a qui leur ferait plaisir! 5ous alle? voir! B A%! par e&emple! 5oilà une fameuse iée! 5rai e vrai! 5ous me les onne?@ * Et, Et, qu quel elqu ques es inst instan ants ts ap aprè rès, s, #isè #isèle le en ente ten nai aitt Mme =oterie laner +une voi& forte > 10/
( Appro%e?! Appro%e?, les enfants! Naisisse? la % %an ane e!! )our )our troi troiss lots lots "a "a"n "nan ants ts vo vous us po pour urre re?? emporter un ravissant petit %at )as en pelu%e, un vrai! bien vivant! ave un $oli ruban autour u ou! Appro%e?! Appro%e?! Appro%e?! Naisisse? la %ane! * Aussitt les enfants s+érasaient evant la "rane roue qui tournait, tournait, tournait, et, pleins +espoir, +espoir, "uettaient les sursauts e l+ai"uille =e premier %at fut "a"né par une fillette e inq ans qui, raieuse, l+emporta tenrement ans ses bras ;uant ;ua nt au& trois autres, ils furent furent aussi emportés emportés ave tant e $oie que l+on pouvait entenre les enfants s+érier ans leur ent%ousiasme > ( e vais lui faire un beau oussin! * ( ;uel trésor! * ( 5iens, iens, mon petit %éri! * ( ;uelle %ane! ;uel bon%eur! * ( %! Mayotte, murmura #isèle, tu es merveilleuse! C+était une iée "éniale! B Mission aomplie! fit Mayotte Mayotte en riant B Comment pourrai9$e $amais $amais te remerier@ B Ce n+est pas moi qu+il faut remerier, remerier, it Mayotte, +est L'Etincelle de Bonnerville *
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!A#ITRE ?I/ O$ Ma%otte est ,onsult5e au sujet +-un (inus,ule )ersonna=e CE MATG9=A, quan Mayotte revint u "ara"e o
elle avait fait ré"ler les freins e sa biylette, ctante osine lui annona qu+elle reevrait après é$euner la visite +Antoinette ( Elle m+a it, e&pliqua tante osine à sa nièe, qu+elle t+a vue au "oJter e L'Etincelle, qu+elle était aussi à l+e&ursion es 5au& e Ierny Elle te trouve très "entille et omme elle a lu l+annone ans la pa"e e la $eunesse et qu+elle a un "ros %a"rin, elle vient te emaner un onseil B
mais mais + +es estt merv mervei eill lleu eu&, &, ma pe peti tite te tant tante, e, no nous us allons tF%er +arran"er a! * Mayotte venait à peine e finir son essert qu+Antoinette sonnait Mayotte aussitt se leva et alla ouvrir Nur le pas e la porte se tenait une fillette +une ou?aine +années Elle portait une $olie veste bleu marine ave e "ranes po%es, sur une $upe blan%e très ourte et toute plissée Antoinette Antoinette était ertainement très $olie, mais elle avait J tant pleurer que ses ses ye yeu& u& is ispa para rais issa saie iennt sou sous les les pa paup upiè ière ress "onflées ( Entre! Entre! lui it Mayotte, et viens ans mon ( bureau * Depu puis is qu quee May ayootte tte éta était ( $ou $ourna rnalist listee *, sa %ambre était evenue ( son bureau * Eviemment a faisait plus sérieu&! ( Alors, ma pauvre Antoinette, tu as un si "ros %a"rin@ B %! oui, fit An Antoinette toinette en soupirant B aonte9moi tout! it Mayotte, et $e vais t+aier e mon mieu& * Anto ntoine inette tte se sent sentaait é é$à $à réo réonf nfor orté téee par la bonne volonté e Mayotte Certainement, ette petite Mayotte qui avait l+air si intelli"ente ne pourrait lui onner qu+un bon onseil, un onseil qui lui plairait ( ma"ine9to 9toi, ommena la petite fille au& %e %eve veu& u& bou oul léés, qu+ u+un un matin atin,, en me réve réveil illa lant nt,, $+aperus sur le balon balon e ma %ambre un petit 1/6
/,aper0s sr le balc"n 'e ma m a chambre n petit animal1 1/1
animal omme $e n+en avais $amais vu Etait9e un éureuil@ ( Ge ( me fais pas e mal! Aopte9moi! +ai faim! * B Tu as pu l+attraper@ emana Mayotte qui se passionnait pour ette ette e&traorinaire trouvaille B ui! ui! l s+est laissé prenre très "entiment, e&pliqua Antoinette, il avait J venir par une bran%e +arbre qui pen $uste au9essus e mon balon, il avait enroulé sa queue autour +un barreau et attenait qu+une personne ompatissante ait pitié e lui l était à bout e fores B ;u+est9e que tu en as fait@ questionna aviement Mayotte B e me suis rappelé qu+il y avait au "renier une a"e +osier, $e suis vite allée la %er%er et $+y ai installé le pauvre ouistiti, bien au %au, ar $e sais que es petites b:tes sont très frileuses Mais il fallait aussi le nourrir! +ai vu ans es 1/2
livres +%istoire naturelle que les sin"es se nourrissent e raines et e plantes, e fruits et e "raines, et m:me +insetes B Alors@ Alors@ Alors@ fit Mayotte qui était %aletante %aletante B Alors, $+en ai mis plein plein la a"e, et puis $+ai "uetté toute la nuit pour voir s+il allait man"er man"er Enfin, $e l+ai vu "ri"noter un peu e banane l était sauvé! ;uelle $oie! Maintenant $e sais qu+il va vivre! e l+appelle ^itiRi! Tu ne peu& pas savoir omme $e l+aime! * )enant tout e réit, les yeu& e Mayotte brillaient e uriosité ( +aurais tant voulu le voir, e ouistiti, soupira9t9 elle ;uel omma"e que tu ne l+aies pas apporté! B %! e l+ai apporté! l ne me quitte $amais! 5 s+éria Antoinette Mayotte était très étonnée et ne omprenait pas u tout > Antoinette n+avait pas e a"e en arrivant )arlait9elle sérieusement@ ( Tu veu& le voir, mon ^itiRi@ it Antoinette en riant Tiens, le voilà! * Elle plon"ea la main ans sa vareuse et en retira le plus ravissant ouistiti u mone Aussitt le ouistiti, tout %eureu& +:tre sorti e sa prison +étoffe, re"ara "entiment e tous tés, puis il "rimpa sur le bras tenu +Antoinette, monta sur son épaule et se blottit ontre son ou
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( %! %! faisait Mayotte émerveillée, $e n+ai $amais rien vu e plus mi"non! * C+était un bien $oli petit sin"e, en effet A peine plus "ran qu+un porte9plume, il avait une t:te un peu moins "rosse qu+une manarine, es oreilles minusules entourées +une %ouppe e lon"s poils fins, un orps menu reouvert e pela"e laineu& et puis une queue lon"ue, lon"ue, souple et touffue l avait l+air +un $ouet en pelu%e qui serait apprivoisé! Mayotte ne pouvait se lasser e ontempler le %armant ouistiti ( Tu ne vourais pas le faire "rimper aussi un peu sur moi@ emana9t9elle emana9t9elle enfin B Mais, bien sJr! Iien Iien sJr! * s+éria Antoinette
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Et les eu& fillettes, ans la $oie, re"araient ^itiRi sauter e l+une à l+autre, "ambaer et faire mille ( sin"eries * Nouain, Mayotte se souvint e la mission qu+elle avait à remplir > ( onsoler Antoinette * eevenue toute sérieuse, elle lui renit aussitt le ouistiti et it > ( Eoute, Antoinette, Antoinette, tu m+as érit que tu avais un "ran %a"rin! e ne omprens pas! Tu evrais :tre très %eureuse, au ontraire, +avoir sauvé la vie à ^itiRi * A es mots, Antoinette élata en san"lots De "rosses larmes oulaient sur ses $oues, elle essayait e parler, mais il était impossible e la omprenre, tant sa voi& était entreoupée e %oquets Mayotte était e plus en plus étonnée +assister à e "ran ésespoir que rien ne pouvait motiver ( Mais $ustement! voulait e&pliquer Antoinette, $e $e $e l+ai rerereueilli, $e l+ai sausausauvé et maintenant 9B Et maintenant, quoi@ fit Mayotte B Et maintenant, balbutia Antoinette, il paraHt il paraHt que $e ne ois pas le "arer! Tu trouves trouves aussi, aussi, Mayotte, Mayotte, que $e ne ois pas le "arer@ B C+est9à9ire@ * Mayotte n+avait pas u tout prévu ette question +Antoinette Elle était bien embarrassée )eut9on
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"arer e qu+on a trouvé@ ( Tout le mone me it qu+il n+est pas à moi! ;ue $e ois le renre à son propriétaire! Mais $e ne le ren renra raii pas! as! affirma irma Antoin toinet ettte on ontt les les larm larmes es reoublèrent, $e ne le renrai pas, $e l+aime trop * Mayotte se taisait Elle réflé%issait e toutes ses fores Cette affaire était bien éliate ! l ne fallait pas ire e b:tise, surtout, ou onner un mauvais onseil à Antoinette! Antoinette! Enfin son visa"e s+élaira > ( Eoute, lui it9elle, $e sais bien que tu as sauvé la vie au pauvre ouistiti! Nans toi, il serait mort e faim et e froi! Mais penses9tu qu+il y a, quelque part, ans les environs, un enfant qui, nuit et $our, le %er%e et qui est mal%eureu&, mal%eureu& e l+avoir peru@ )eut9:tre est9e son papa qui le lui a rapporté, ave mille préautions, +une for:t +Amérique u Nu! ;uels re"rets pour toute la famille e ne plus voir la "entille bestiole sauter +une épaule sur une lampe, +une lampe sur le buffet! Antoinette, $e rois que tu ne peu& pas "arer e ouistiti! * Antoinette se leva, toute roite, elle avait les $oues en feu et "rane envie e s+en aller, sans ire au revoir, en emportant emportant ans sa po%e son trésor laineu& Dé$à, elle avait la main sur le bouton e la porte > ( D+abor, lana9t9elle, $e ne sais pas à qui il appartient, et m:me si $e le savais $e ne le renrais pas! B Tu te trompes, Antoinette, Antoinette, affirma Mayotte, Mayotte, 1/0
tu le renrais sJrement, ar tu n+es pas une vilaine fille! B e veu& "arer ^itiRi! ^itiRi! B Tu ne peu& le "arer que si tu es +aor ave ta onsiene, et ta onsiene te ira qu+il faut tout faire +abor pour le renre à son petit maHtre Ni toute! e!22 tes re%er%es, tu n+arrives vraime vraiment, nt, mal"ré mal"ré tout pas à le retrouver retrouver alors tu pourras le "arer "arer sans avoir e remors! B Ce n+est pas le onseil que $e voulais que tu me onnes, it Antoinette en se laissant tomber sur une %aise et en pleurant à %aues larmes! e voulais que tu me ises que $e peu& "arer ^itiRi! * Mayo yott ttee ne pu putt s+e s+emp: mp:%e %err + +éélat lateer e rire rire )auv )auvre re Antoi ntoine nett tte! e! Evi Eviem emme ment nt,, e n+ n+ét étai aitt pa pass le onseil qu+elle espérait reevoir! ( Allons! onsole9toi! a$outa9t9elle, tu seras si %eureuse +avoir a"i omme une fille loyale B Mais omment faut9il faire pour onnaHtre et enfant@ it Antoinette entre eu& san"lots B ui, omment allons9nous faire@ se emanait Mayotte qui, très perple&e, appuyait son menton pointu ans le reu& e sa main! As9tu une iée, Antoinette@ B Gon! réponit Antoinette en se mou%ant B Moi, $e sais! s+éria Mayotte %! e sera très amusant! *
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Et aussitt elle se préipita à la porte > ( 5inent et =uile! 5ene?! 5ene?! ria9t9elle 5ene ne?? tou tout e suit suitee, et toi, toi, 5in nen ent, t, ap appporte orte ton ton appareil p%oto"rap%ique * En un instant, 5inent et =uile arrivaient et, naturellement, tombaient en e&tase evant le ouistiti que leur montrait Antoinette amais ils n+avaient vu une b:te aussi mi"nonne! Mayotte les mit vite au ourant e l+affaire l+affaire ( Alors, vous save? e que nous allons faire@ e&pliqua Mayotte 5inent va p%oto"rap%ier ^itiRi Moi, $e emanerai que son portrait paraisse ans la pa"e e la $eunesse et omme son petit maHtre la lit sJrement, il reonnaHtra son ouistiti, et saura qu+il peut s+aresser à moi moi pour le retrouver! * =e pro$et fut aepté et aussitt mis à e&éution A%! e fut une fameuse séane! Dans la main +An + Anto toin inet ette te,, le mali malinn ou ouis isti titi ti saut sautai ait, t, "a "amb mba aai ait, t, faisait mille tours très rles! n eJt it qu+il faisait e&près e ne pas se laisser p%oto"rap%ier! ( ;uel polisson! s+ériait =uile B Mon %éri, murmurait murmurait Antoinette, Antoinette, sois sa"e! B este tranquille, iablotin! oronnait Mayotte B Allons, Allons, prens la pose, ^itiRi! suppliait 5inent, et souris! mais souris on! * Et tous e rire au& élats, m:me la pauvre Antoinette Enfin, 5inent réussit à prenre 1/7
quelques instantanés e et insupportable personna"e! ( Tu peu& :tre fier, monsieur ^itiRi! isait9il, tu vas avoir ton portrait ans le $ournal! * Iientt Antoinette prit on"é e MayotteS elle avait le 'ur bien "ros ( %! Mayotte, lui it9elle, pourvu que personne ne le rélame! * Mais le mari suivant, Mayotte reevait ette lettre ésolante > #ade*oi!elle #a/otte, :e !ui! la *archande *archande de bonneterie du *arché *arché de
vene7 eudi au *arché, à on7e heure! et de*ie, avec la eune de*oi!elle (ui l'a recueilli, :eannine vou! racontera ce (ui !Q e!t pa!!é, car elle !ait à (ui il appartient. #eilleure! !alutation!. !alutation!.
MADAME D
Mayotte fut bien obli"ée e télép%oner la triste nouvelle à Antoinette Antoinette qui élata en san"lots ( 5oyons, Antoinette, sois raisonnable, suppliait Mayotte, pense à la $oie e l+enfant qui va revoir son %er ouistiti! Ce sera ta onsolation! Alors, à $eui, on?e %eures et emie, ma %érie! Devant la mar%ane e bonneterie u mar%é e C%Fteauneuf!* Mayotte arriva la première au rene?9vous
fille s+appelle eannine Elle va tout nous raonter! * Mayotte et Antoinette se frayèrent un passa"e parmi les a%eteurs affairés et trouvèrent failement la pe pers rson onne ne qu qu+e +ell lles es % %er er% %ai aien ent t ean eanni nine ne av avai aitt à peine si& ans, elle était brune et toute ronelette, avait l+air très éluré et parlait vite en ?é?ayant un peu > ( ]+ai vu le portrait u petit sin?e ans la pa?e e la ?eunesse, it9elle à Mayotte, il était très ressemblant! C+est toi qui l+as trouvé@ B Gon, +est moi, réponit tristement Antoinette B %! quelle %an?e! s+éria eannine C+est es vilains vilains vauriens vauriens qui l+avaie l+avaient nt volé volé Et tous les> les> eu&, ils le voulaient, alors penant qu+ils se isputaient, le petit sin?e s+est sauvé B et Antoinette l+a trouvé un matin sur son balon et lui a sauvé la vie, a$outa Mayotte Mayotte B 5raiment, tu sais à qui il appartient@ emana Antoinette qui, une ernière fois, aressait le %er ^itiRi ans la po%e e sa vareuse B Iien sJr que ?e le sais ! * s+e&lama eannine fièrement Aussitt, elle entraHna les eu& fillet lettes tes et, brusquement, s+arr:ta s+arr:ta ( l est à lui! it9elle, il est à lui! * Et elle leur montra un vieu& meniant aveu"le qui tenait une sébile presque vie 171
( )ère Ioussa"neu&, a$outa eannine, ?e vous amène la petite fille qui a trouvé votre ?oli sin?e et qui vous le rapporte B %! meri! meri, maemoiselle! murmura le pauvre %omme 5ous :tes bien bonne! Depuis que $e n+avais plus mon ouistiti, les passants étaient étaient moins moins "énéreu&, "énéreu&, et puis puis +était +était mon meilleur ami! * Mayo yott ttee et Antoin toinet ette te étaie taient nt bo boul uleeve vers rséées es Aussitt Antoinette plon"ea la main ans la po%e e sa vareuse, prit le ouistiti et le posa ans la main riée u vieillar ( Tene?, it9elle ave oueur, voilà votre petit ouistiti B %! %! fit l+aveu"le en le palpant et en riant, il est tout "rassouillet! +ai beau ne pas y voir lair, $e vois tout e m:me que vous l+ave? ruement bien soi"né! B % ! oui ! s+éria Antoinette ave ferveur ferveur B 5ous ave? l+air e l+aimer beauoup, %ein@ it le meniant, moi aussi $e l+aimais bien et $e vous assure que $e suis très triste +:tre obli"é e m+en séparer B 5ous en séparer@ répéta An Antoinette toinette qui %er%ait à omprenre B Ien oui, reprit le vieillar, $e vas vous e&pliquer > $e ois entrer après9emain à l+%ospie, $e suis trop vieu& maintenant maintenant et trop malae pour pour 172
vivre seul mais, voilà, à l+%ospie, ils veulent pas e mon sin"e et moi $e ne sais pas quoi en faire e vourais tellement penser qu+il ne sera pas mal%eureu& 5ous voye? e que $e veu& ire@ B ui, oui, $e omprens, fit Antoinette Antoinette toute troublée B Alors, Alors, es fois, est9e que vous n+aepterie? pas e le prenre %e? vous, mais $e ne vourais pas que e soit ( éran"eant 5 pour vous, bien sJr! B =e prenre %e? moi! %! %! e veu& bien, it it Antoi ntoine nett tte, e, très très émue émue,, mais mais $usq $usqu+ u+àà qu quan an@ @ 5raiment, vous me le onfierie?@ )our %uit $ours@ )our quin?e $ours@ B )our tou$ours! s+éria le vieillar e vous le onne! Au moins, $e suis sJr qu+il sera en bonnes mains! * Antoinette était folle e $oie Elle allait pouvoir "arer ^itiRi, son %er ^itiRi! Tou$ours! Tou$ours! Toute la vie! ;uel bon%eur! ( %! Meri! Meri! * s+éria9t9elle en embrassant l+aveu"le, et aussitt elle reprit le ouistiti et le remit ans la po%e e sa vareuse Mayo Mayott ttee et la pe peti tite te ean eanni nine ne assi assist stai aien entt av ave e émotion à la $oie +Antoinette ( Mais, o vas9tu@ ria Mayotte qui venait e s+aperevoir qu+Antoinette s+éloi"nait en ourant B e reviens tout e suite! * réponit Antoinette sans se retourner retourner 173
Elle revenait très vite, en effet, essoufflée, raieuse, et %ar"ée %ar"ée e paquets e toutes sortes ( Tene?, e?, mons monsie ieur ur Ioussa ussa""ne neu& u&,, it9e it9ell llee au meniant, voilà es provisions et aussi es "Fteau& et es bonbons! 5ous les man"ere? en pensant à votre ouistiti! Et puis, vous save?, $e vienrai e temps en temps vous faire ave lui une petite visite à l+%ospie!* Antoinette onna aussi une belle boHte e bonbons à eannine eannine C%ère fillette e la mar%ane mar%ane e bonneterie! Elle avait avait bien mérité une réompense! réompense! ( %! meri, s+e&lama9t9elle, ?e suis bien ontente! 5ous me "Fte? beauoup! * Déi Dé ié éme ment nt,, "rF "rFee à ses ses o ons ns e $our $ourna nali list ste, e, ombien Mayotte allait9elle enore faire +%eureu&@ E% bien > Antoinette, le vieil aveu"le, la ( ?entille ]eannine *, sJrement 5inent et =uile, sans oublier le ouistiti!
17-
!A#ITRE ?/ O$ Ma%otte s-5tonne +-tre ,onsult5e C+ENT une
$oie pour Mayotte e pouvoir, "rFe à ette nouvelle rubrique, venir en aie à beauoup, beauoup e petits amis ésolés et en m:me temps e pou ouvvoir oir trou trouve verr tant tant e pa pass ssio ionn nnaants nts su$e u$ets +arti rtiles les! A%! le beau métie tier que le métier ier e $ournaliste! Ce matin atin9l 9là, à, Mayo Mayott ttee arri arriva vait it à L'Etincelle en %antant à tue9t:te > +ai vu le plus "entil De tous les ouistitis! l faisait mille sin"eries )our faire rire les amis! Mlle é"ine, elle aussi, élata e rire, +un rire $eune et frais qui illuminait tout son son visa"e Comme Comme 17.
elle était $olie ave ette blouse rosé qui é"ayait son tailleur "ris et renait ses yeu& enore plus bleus ( ;uelle est ette nouvelle %anson, Mayotte@ Est9elle e votre invention@ i nvention@ B %! e n+est rien, maemoiselle maemoiselle é"ine! s+éria Mayotte Mais voilà mon artile sur Antoinette et son ouistiti! A%! +ai eu une rle +affaire +affaire à ébrouiller! B Et vous ave? réussi@ emana Mlle é"ine qui semblait très intéressée intéressée B ui! ui! fit Mayotte en battant es mains, $usqu+à présent, $+ai eu beauoup e %ane ave )asaline et son é$euner e f:te, ave #isèle et ses nouv no uvea eau9 u9né nés, s, av ave e Antoi ntoine nette tte et son son ou ouis istit titii et m:me ave Ulorentino et ses p%oques! B En somme, vous onne? e très bons onseils, it Mlle é"ine qui semblait souain :tre evenue très sérieuse, mais ites9moi, Mayotte, vous ne onne? e onseils qu+au& enfants@ B Iien sJr! s+éria Mayotte, les "ranes personnes personnes n+ont pas besoin besoin e moi! moi! B )ourtant, $e onnais une "rane personne qui vourait vous onsulter B %! fait Mayotte suffoquée, suffoquée, vous parle? +une vraie "rane personne@ personne@ ui B De i&9%uit ans@ 170
B )lus B De vin"t ans@ B )lus B De vin"t9inq ans@ ans@ B )resque * Mayo Mayott ttee est est inr inré éul ule e Ce n+ n+es estt pa pass po poss ssib ible le qu+une personne e et F"e9là onsulte une "amine e i& ans Mlle é"ine ne se moquerait9elle pas e sa petite amie Mayotte@ %! si ela était, Mayotte en aurait un %a"rin fou, elle ne s+en onsolerait $amais, $amais Elle ne roirait plus au& "ranes personnes! personnes! ( Enfin qui qui veut me onsulter@ * emane9t9elle impatiente, et +est tout $uste si elle n+a pas tapé u pie A%! voilà! répon la mystérieuse serétaire B C+est quelqu+un quelqu+un que $e onnais@ onnais@ 9B ui B ;ue $+aime bien@ bien@ B e rois oui oui %! oui! B9 Et que vous onnaisse? onnaisse? aussi, maemoiselle é"ine@ B %! oui, avoue avoue Mlle é"ine C+est moi! B Gon, +est vrai@ 5ous voule? me onsulter@ balbutie Mayotte 5ous voule? me emaner un onseil@ 5 En et instant, Mayotte éprouvait une véritable panique Au Auun un oute, Mlle é"ine avait, e nouveau, es ennuis ave Ner"e > e matin, %e? M 17/
T%omassin, il n+avait pas voulu se lever, probablement, probablement, ou bien il s+était isputé ave ses amaraes e travail, ou bien il n+avait pas fait e qu+on lui avait it e faire et enore une fois il avait été renv renvooyé ( Mainte intennant, nt, il fau faura ra lui lui %er%er une autre plae, onlut Mayotte, e ne sera pas faile! )auvre Mlle é"ine! e rois qu+il vaurait mieu& que $e sa%e e qui s+est passé ;uel mal%eur! * ( Mae Maem moise oisell llee é"ine "ine,, ema eman naa May ayootte tte presque _timiement l s+a"it sans oute e Ner"e, e Ner"e et e M T%omassin, est9e que +est "rave@ B Mais non! Mais non! s+érie $oyeusement $oyeusement la $eune fille, il n+est pas question e Ner"e! Ner"e! Ner"e est très très %e %eure ureu& u& % %e? e? M T%om T%omas assin sin,, %eu %eureu reu&& omme il ne l+a $amais été et M T%omassin m+a it qu+il était très satisfait e son travail et e sa onuite! Gon, ma %érie, rassure?9vous, il ne s+a"it pas e Ner"e Ner"e et pourtant il s+a"it tout e m:me e M T%omassin * Mayotte réflé%it, réflé%it, mais elle a beau réflé%ir, elle ne ompren pas Elle se balane +une $ambe sur l+autre, en silene, son petit ne? pointu s+allon"e, ses mè%es elles9m:mes elles9m:mes semblent vainues> ( e onne ma lan"ue au %at, breouille9t9elle un peu ve&ée 177
B E% bien, $e vais vous le ire, ire, petite Mayotte Mayotte > M T%omassin m+a emanée en maria"e Alors, ites9moi, ma %érie, a$outa la $eune fille ave un sourire maliieu&, qu+est9e que vous me onseille? e lui réponre@ * Mayotte a poussé un ri e $oie et s+est $etée au ou e Mlle é"ine qui la serre ans ses bras ( %! quel bon%eur! maemoiselle é"ine! M T%omassin est tellement, tellement, tellement "entil! 5ous ne pouve? pas savoir omme il estS "entil ! B Mais si, $e le sais! * répon la %armante fianée en élatant e rire Cepe Cepen nan ant, t, un sent sentim imen entt + +in inqu quié iétu tue e ve vena nait it troubler la $oie e Mayotte Elle eut souain une e&pression ésespérée qui n+é%appa pas à sa "rane amie ( ;u+est9e que vous ave?, Mayotte@ )ourquoi e petit air mal%eureu&@ mal%eureu&@ B Maemoiselle é"ine, it Mayotte tout bas, quan vous sere? Mme T%omassin vous ne vienre? plus à L'Etincelle Alors, Alors, e ne sera sera plus plus pareil pour moi! * Dé$à Mayotte avait les yeu& pleins e larmes et pourtant auune nouvelle ne pouvait lui faire plus e plaisir plaisir ( Mais si, ma %érie, $e ontinuerai à travailler, ulien m+a it qu+il était tout à fait +aor! Gaturellement, $+%abiterai $+%abiterai au omaine e C%am9 C%am9 174
breuil ave mon mari mais $e vienrai tous les $ours à Ionnerville %! $e ne vourais pas lF%er L'Etincelle et ette %ère Mme Emée ni vous, ma petite Mayotte *, it9elle en embrassant tenrement tenrement la fillette )eu à peu, Mayotte apprenait toutes sortes e bonnes nouvelles > +abor qu+il y aurait tou$ours une %ambre pour elle quan elle vourait venir en OeeR9 en au omaine e C%ambreuil, une $olie %ambre ave es rieau& et un essus e lit à fleurs, une petite éta"ère "arnie e bibelots et un balon onnant sur La o!eraie. Mlle é"ine avait aussi emané à Mme Emée +:tre son témoin au maria"e G+était9e pas naturel, puisque Mme Emée avait fait entrer Mayotte à L'Etincelle et que +était par le fameu& artile e Mayotte sur les 5au& e Ierny que les amoureu& avai av aien entt fait fait o onn nnai aiss ssan ane e@@ ;u ;uel el en en% %aH aHne neme ment nt e %asars provientiels! Et qui on serait le témoin e ulien T%omassin, puisqu+il en faut un aussi pour le marié@ A% A%!! si seulement il avait pu prenre ette %ère petite Mayotte à qui il evait son bon%eur@ KCe bon%eur n+avait9il pas ommené par une belle olère@L ui, mais, voilà!
M T%omassin m+a emanée en maria"e Alors, ites9moi, ma %érie, a$outa la $eune fille ave un sourire maliieu&, qu+est9e que vous me onseille? e lui réponre@ * Mayotte a poussé un ri e $oie et s+est $etée au ou e Mlle é"ine qui la serre ans ses bras ( %! quel bon%eur! maemoiselle é"ine! M T%omassin est tellement, tellement, tellement "entil! 5ous ne pouve? pas savoir omme il estS "entil ! B Mais si, $e le sais! * répon la %armante fianée en élatant e rire Cepe Cepen nan ant, t, un sent sentim imen entt + +in inqu quié iétu tue e ve vena nait it troubler la $oie e Mayotte Elle eut souain une e&pression ésespérée qui n+é%appa pas à sa "rane amie ( ;u+est9e que vous ave?, Mayotte@ )ourquoi e petit air mal%eureu&@ mal%eureu&@ B Maemoiselle é"ine, it Mayotte tout bas, quan vous sere? Mme T%omassin vous ne vienre? plus à L'Etincelle Alors, Alors, e ne sera sera plus plus pareil pour moi! * Dé$à Mayotte avait les yeu& pleins e larmes et pourtant auune nouvelle ne pouvait lui faire plus e plaisir plaisir ( Mais si, ma %érie, $e ontinuerai à travailler, ulien m+a it qu+il était tout à fait +aor! Gaturellement, $+%abiterai au omaine e C%ambreuil ave mon mari mais $e vienrai tous les $ours à 141
Ionnerville %! $e ne vourais pas lF%er L'Etincelle et ette %ère Mme Emée ni vous, ma petite Mayotte *, it9elle en embrassant tenrement tenrement la fillette )eu à peu, Mayotte apprenait toutes sortes e bonnes nouvelles > +abor qu+il y aurait tou$ours une %ambre pour elle quan elle vourait venir en OeeR9 en au omaine e C%ambreuil, une $olie %ambre ave es rieau& et un essus e lit à fleurs, une petite éta"ère "arnie e bibelots et un balon onnant sur La o!eraie. Mlle é"ine avait aussi emané à Mme Emée +:tre son témoin au maria"e G+était9e pas naturel, puisque Mme Emée avait fait entrer Mayotte à L'Etincelle et que +était par le fameu& artile e Mayotte sur les 5au& e Ierny que les amoureu& avai av aien entt fait fait o onn nnai aiss ssan ane e@@ ;u ;uel el en en% %aH aHne neme ment nt e %asars provientiels! Et qui on serait le témoin e ulien T%omassin, puisqu+il en faut un aussi pour le marié@ A% A%!! si seulement il avait pu prenre ette %ère petite Mayotte à qui il evait son bon%eur@ KCe bon%eur n+avait9il pas ommené par une belle olère@L ui, mais, voilà!
à qui ulien va emaner +:tre son témoin@ A votre otre on onl lee )ie )ierre rre G+est9 st9ee pas un unee bo bonnne ié iée, Mayotte@ B9 %! merveilleuse! merveilleuse! l sera très ontent, onle )ierre! * Mais à peine venait9elle e prononer les mots ( onle )ierre * qu+elle se préipitait pour télép%oner > ( All ll! All ll! s+é s+éria riait it9e 9ell llee, +est est toi, toi, =u uil ilee@ Eoute, =uile! Tu te rappelles, après la visite e La o!eraie,... tu sais, la roseraie u omaine e C%ambreuil@ Dans l+auto tu te rappelles e que tu m+avais it@ +avais m:me %aussé les épaules E% bien, ma vieille, +est toi qui avais raison! )ourquoi@ )are que bientt, nous irons tous à la noe! quoi@ quoi@ qu+est9e que tu is@ oui! oui! )arfaitement! Mlle é"ine et M T%omassin!*
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!A#ITRE ?/I O$ nous 'o%ons a))aratre une autre Ma%otte E==E est resple respleni nissa ssante nte,, au$our au$our+% +%ui, ui, l'$uberge du )eau (ui =te. C+est qu+elle oit faire %onneur au&
$eunes mariés! Dans la "rane salle réservée au& noes et banquets, les murs sont ornés e "uirlanes e verure piquetées, e loin en loin, e bouquets blans et parfumés Tout le lon" e la "rane baie vitrée se res resse se la tabl table, e, éb éblo loui uiss ssan ante te av ave e ses ses assi assiet ette tess en porelaine et sa for:t e verres e toutes tailles Et au milieu e ette table que Mayotte trouve i"ne +un festin prinier s+élane une immense "erbe e "laeuls blans C+est un feu feu +artifie e 14-
pétales satinés! Mayotte est émerveillée, mais omme elle est aussi très "ourmane elle atten impatiemment que se élen%e la érémonie u é$euner! )lus tar, Mayotte se mariera, elle aura aussi une table sintillante e vaisselle et e verrerie, et =uile aussi ussi!! D+ D+aaille illeur urs, s, =uile ile se mari marier eraa la prem remière ière puisqu+elle a trei?e mois et emi e plus que Mayotte C+est à tout ela que Mayotte pense tanis que, par petits "roupes, les onvives ausent ave anim an imat atio ionn en atte atten nan antt l+ar l+arri rivé véee e ess mari mariés és Tante nte osine est superbe ave une robe à fleurs qu+elle a fait faire pour la ironstane Elle semble très amie ave la mère e ulien T%omassin qui, rayonnante, lui onfie > ( Ni vous savie?, savie?, %ère %ère maame, maame, ombien $e suis %eureuse! é"ine est vraiment aorable! Dire que $e mourais e peur que ulien ne se marie pas! Auune $eune fille ne lui plaisait, mais vous souvene?9vous, le $our e la visite e La o!eraieQ... * Ces a am mes é% %an an""en entt leur leurss sou souve veni nirs rs,, leu leurs impr impres essi sion ons, s, elle elless se o omp mpre renn nnen ent t ,9 )rès )rès e la %eminée, onle )ierre, Mme Emée et le réateur en %ef é%an"ent +aimables propos Mme iou, la s'ur u marié, et son mari, qui sont arrivés la veille e Gantua ave leurs trois enfants > =u, #illes
14.
et #inette, viennent se $oinre à eu& Mme Emée les aueille ave sa bienveillane %abituelle et %ante les louan"es e sa %ère serétaire ( C+est une $eune fille e "ran mérite, a$oute la iretrie e la pa"e e la $eunesse, elle a tou$ours fait preuve e beauoup e oura"e et +un "ran évouement B e sais que vous ave? été un peu omme une mère pour elle 5, it Mme iou en serrant ave effusion les eu& mains e Mme Emée )rès e la fen:tre, un autre "roupe est enore le plus $oyeu&, le plus e&ubérant > 5inent, inent, =uile, Ner" er"e, Mayo Mayott ttee, =u, #ille illes, s, #ine inette tte et le $eun $eunee essinateur Améée CouiR, evenus tous très amis, s+en onnent à 'ur $oie et s+a"itent impatiem19ment, ar les mariés +un instant à l+autre vont arriver =e moins affairé n+est pas le brave =éonar Mayotte sait bien qu+il a absolument tenu à venir, la veille, $eter un ernier oup +'il, ar pour le maria"e e Mlle é"ine, n+est9e pas, ( faut qu+a brille *! Mais la porte s+est ouverte et, raieu&, le $eune ouple est entré ;u+elle est $olie, la mariée, ans e tailleur blan qui lui fait une fine sil%ouette, et ave ette lé"ère voilette blan%e qui onne à son re"ar tant e oueur! Non mari qui, au$our+%ui, n+a pas mis son ostume e velours telé bei"e et ses bottes e uir, paraHt plus "ran enore ans son ostume bleu marine qu+illuminé qu+illuminé un 'illet blan 140
Aussitt la famille lle et les amis s+empressent autour es $eunes mariés =e bon%eur élate sur tous les visa"es ( ;ue vous :tes belle, maemoiselle é"ine! * murmure Mayotte très émue é"ine élate e rire C%ère petite Mayotte! C+est à elle que é"ine oit +:tre au$our+%ui une ( maame * et elle l+appelle enore ( maemoiselle é"ine * =a $eune femme a pris la fillette ans ses bras et l+embrasse tenrement tenrement Mais %aun sait que les "rans bon%eurs onnent faim, aussi est9e ave un visible ent%ousiasme que les onvives entenent annoner que le é$euner est servi C%aun "a"ne sa plae ;uel omma"e! Deu& invités n+ont pas pu venir > M Iouvar, le %ef +atelier, pare qu+il vient e perre son père, et Mme Delmotte, qui iri"e la man anut uteentio ntion, n, pa par ree qu quee ses ses e eu& u& $ume $umell lles es ont la oquelu%e Mayotte emanera qu+on leur mette e té es frianises, et souain notre petite $ournaliste rit en pensant à )asaline, la pauvre )asaline, qui avait apporté u "Fteau e f:te à son parrain ( pour qu+on ne soit pas trei?e à table! * Mayotte assistait à e fameu& é$euner Mais au$our+%ui le é$euner est beauoup plus somptueu& enore pare qu+il y a une vraie mariée Aussi tante osine trouve9t9elle plus pruent e rappeler à sa nièe, par un petit li"nement +'il, 14/
qu+il faur qu+il fauraa :tre :tre raison raisonnab nable le pour pour ne pas pas :tre :tre ou%ée emain ave ave une boule %aue %aue sur le ventre C+est onvenu, Mayotte sera raisonnable, e qui ne l+emp:%e pas e ouver le menu es yeu& à tel point m:me qu+elle se pren à réflé%ir et souain, toute $oyeuse, s+aresse à tante osine qui est assise en fae +elle > ( Tante osine, il faurait envoyer un menu à mes parents! B ;uelle bonne iée, %érie, nous allons tous si"ner Ni"ne la première et tu feras iruler 5 147
( Comme ils seront %eureu&, mes parents, pense Mayotte, e reevoir e menu ans leur ma"nifique Canaa que $e vourais tant onnaHtre! * l faut bien ire, à l+%onneur u )eau (ui =te, que M =eblan, qui est à la fois propriétaire et uisi uisinnier ier, s+es s+estt surp surpaassé ssé au$o u$our ur+%u %uii =a timb timbal alee milanaise a été un %ef9+'uvre, les lan"oustes à la parisienne un élie, et le %au9froi e volaille un triomp%e, mais quan est arrivé l+immense "Fteau e maria"e, tout blan et tout enrubanné, et que le C%ampa"ne a oulé à flots, alors ! C+est à e moment que M le réateur en %ef s+est levé, s+est tourné vers les mariés et leur a aressé es quelques paroles > C%ère Maame, %er Monsieur, ( )ermette?9moi e vous e&primer ma $oie sinère et profone +:tre au$our+%ui au nombre es parents et es amis qui se ré$ouissent e votre bon%eur bon%eur ( Nans vouloir faire e $eu e mots, $e vous irai que e bon%eur est né e L'Etincelle, que notre petite $ournaliste Mayotte, ave sa ba"uette ma"ique, ou plutt ave son stylo ma"iques, a fait $aillir es ro%ers es 5au& e Ierny Et voilà que se sont mirauleusement renontrés la plus %armante es 144
serétaires ave le plus assiu es abonnés ( 5otre e&emple prouverait, s+il en était besoin, que le $ournalisme bien ompris peut ontribuer à répanre le pro"rès et le bon%eur ( 5ous9m:me, monsieur, par votre travail et voire "oJt e&quis, vous ontribue? à embellir nos emeures et nos $arins Comme vous ave? raison +embellir au$our+%ui votre propre foyer par la "raieuse présene e notre %ère é"ine! ( Mais $e ne veu& pas retarer votre plaisir e faire %onneur à e "Fteau sensationnel et $e lève mon verre au bon%eur es $eunes mariés et e tous eu& qui leur sont %ers * Toute la tablée a applaui les paroles si %aleureuses u réateur en %ef Mayotte a m:me remarqué que Mme Emée essuyait furtivement une larm larmee av ave e son petit etit mou mou%o %oiir bor oré +un unee fine entelle A son tour le marié s+est levé et il était si ému, que sa voi& était toute rle quan il a réponu >* ( Monsieur le éateur en C%ef, ( Gous sommes très tou%és, ma femme et moi, ( e ess paro aroles les si affetu etueeuse uses qu quee vou ouss ven enee? e prononer prononer Gous savons tout e que nous evons à L'Etincelle, ar +est "rFe à votre petite $ournaliste 266
Mayotte que $e suis au$our+%ui le plus %eureu& es %ommes Gous tenons, é"ine et moi, à marquer le rle qu+elle a $oué ans notre e&istene C+est pourquoi $e vais emaner à mon $eune beau9frère Ner"e e lui remettre, en votre présene, le témoi"na"e e notre reonnaissane * Alors ulien T%omassin a fait un petit si"ne à Ner"e qui s+est aussitt levé, et tous eu& se sont parlé à l+oreille ave un air e $oyeuse ompliité )ourquoi tant e mystère@ To Toute l+assistane était très intri"uée D+un pas alerte, Ner"e est sorti, a refermé une porte errière lui et, un instant après, réapparaissait Dans ses bras, fièrement, il tenait un pot e fleurs ans lequel un rosier portait, au bout e sa ti"e "raile, la plus $olie rosé u mone ( e vous présente, it ulien T%omassin, la rosé que nous avons réée ette année Comme elle est +un rosé très pur, qu+elle est éliieusement parfumée et très vivae, et omme il faut aussi lui onner le nom +une marraine, nous avons éié, ma femme et moi, e lui onner un bien $oli nom > nous l+appellerons o!é #a/otte. B %! %! la rosé Mayotte! répétait Mayotte bouleversée e serai la marraine +une rosé! e la rosé Mayotte! * Et Mayotte prenait et serrait ontre son 'ur le rosier que Ner"e lui avait remis ave un lar"e sourire
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Tous les les o onv nviv ivees s+é s+étaie taiennt levé levéss e tabl tablee en riant > ( 5ive la rose Mayotte! 5ive la rose Mayotte!* et maintenant ils entouraient Mayotte pour voir la rose e plus près ( Meri! Meri! murmurait Mayotte en embrassant tour à tour é"ine et ulien e suis si ontente! %! e vais faire un bel artile sur la rosé Mayotte et $e vous l+apporterai emain matin B 5o 5ous ne me verre? pas, it é"ine en souriant Demain matin, ma %érie, $+arriverai à Gie B %! fit Mayotte suffoquée, suffoquée, +est vrai@ 5ous parte?@ B ui, ma petite Mayotte, en voya"e e noes, mais ne vous ésole? pas, $e reviens ans trois semaines! * Maintenant, e nouveau, les "roupes se formaient, la "aieté était "énérale, le afé fumait ans les tasses blan%es Mme T%omassin ne se lassait pas +amirer sa %armante belle9fille ( A quelle %eure prene?9vous le train, e soir, ma %érie@ B A 22 %eures 26 %! mère! $e suis si %eureuse! * Et tanis que, e tout son 'ur, é"ine embrassait Mme T%omassin, ulien T%omassin isait à onle )ierre > ( e vourais vous parler, parler, vous emaner emaner B )arle?! )arle?, mon ami, réponit onle )ierre ave $ovialité 262
B Monsieur le maire, me permette?9vous, m souvenir e ette $ournée merveilleuse, +offrir à la ommune, e #ivernon, pour sa #ran9)lae, un beau massif e o!e! #a/otte * La Sa2eraie Les Bor+es FSeineCetCOise
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mprimé en Urane par Iroar9Taupin Iroar9Taupin mprimeur 9 elieur Coulommiers [ )aris 63224 9 d 119 1-64 Dépt lé"al n 2730 -e trimestre 140-
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26.
MAYOTTE ET SON /ILLAGE >:H par Isabelle G1 SCHREIBER
` =E $our o sabelle arrive à #ivernon, ave son sourire irrésistible et son entrain onta"ieu&, +est un vrai bouleversement! bouleversement! =e villa"e était un peu enormi@ E% bien, elle va le réveiller! )ourquoi les faaes es maisons sont9elles si tristes@ )ourquoi ne voit9on pas es fleurs partout@ )are que personne ne N+en oupe Ave ses eu& ousins, Mayotte va s+en ouper, elle %! Cela n+ira pas tou$ours omme sur es roulettes! l y aura es "rin%eu& Mais y il aura aussi es ent%ousiastes, et on se souvienra lon"temps e Mayotte, à #ivernon!
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MAYOTTE JOURNALISTE >:H par Isabelle G. SCHREIBER
* CETTE CETTE Mayott Mayotte, e, que quelle lle petite petite fille fille étonna étonnante nte!! Ap Après rès avo avoir ir bou boulev levers ersé, é, réveil réveillé, lé, embelli à la satisfation e tout le mone le villa"e e #ivernon, la voilà qui se lane ans le $ournalisme! A%! le beau métier, qui lui permet e onner libre ours au& élans e son bon 'ur et e sa fantaisie! Tous Tous les leteurs e la( )a"e e la $eunesse* $ eunesse* eviennent eviennent ses amis, lui érivent, l+appellent au télép%one, lui emanent onseil quan ils sont ans l+embarras Mayotte répon à %aun, ren servie à tous, or"anise es tas e %oses amusantes, et puis Et puis Mayotte, ette petite fille étonnante, va se trouver à son tour bien étonnée
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MAYOTTE ANADA >:HH par Isabelle G. SCHREIBER
* MAYTTE a e la %ane Elle va prenre l+avion pour aller retrouver ses parents au Canaa ;u+elle est rle ave son petit ne? pointu et son air éié ! Nes reparties, ses inventions e&traorinaires et ses iées ori"inales amusent %aun Mais Mais e mysté mystérie rieu& u& inie inients nts troub troublen lentt son son sé$our sé$our
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MAYOTTE par Isabelle G1 SCHREIBER
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