Introduction La Tunisie est constamment confrontée à des risques flagrants de pénurie d’eau la plaçant ainsi dans une situation de stress hydrique. Une excellente gestion des eaux est donc nécessaire pour éviter une carence éventuelle en eaux mais aussi tout risque pouvant condamner des réserves souterraines suite à une surexploitation. C’est dans ce cadre qu’au cours de cette sortie d’hydrogéologie, nous avons opté pour une visite de quelques ouvrages hydrauliques à Ben Arous notamment Le Barrage Oued Hma près de Jbal Rsas et le canal d’eau Medjerda-Cap Bon. Nous avons également inspecté les grés de l’oligocène pour mieux apprécier l’effet d’une surexploitation et d’une alimentation sur la nappe.
Itinéraire La première tâche qui nous a été confiée est de marquer rigoureusement notre itinéraire sur une carte. Pour cela , nous avons effectuée pour chaque station une lecture des coordonnée sur le GPS (en coordonnée UTM). Ces points sont marquée comme dessous sur google earth qui facilite le tracé de l’itinéraire.
En rouge : La route de notre première station de ravitaillement au barrage Oued Hma. En vert : La route du Barrage vers le canal Medjerda Cap-Bon et l’affleurement gréseux Fortuna.
Barrage Oued El Hma (dans la délégation de Mornag, gouvernorat de Ben Arous) Construit en entre 1998 et 2001 par Somatra, Ce barrage aurait couté 16 MDt. La digue du barrage a été construite sur l’oued El Hma affluent rive droite de l’oued Méliane qui débouche dans le golfe de Tunis.
Caractéristiques :
Longueur de la Digue 1200m Hauteur de la digue : 25m Superficie : 125Km² Cote de retenue normale : + 102.40m Figure 2 Bassin versant de Oued Malian Capacité de la retenue : 12 10^6 m3 Superficie de la retenue 160 Hectares Apport Moyen annuel : 7.8 10^6 m3/an Précipitation 489 mm/an Evaporation 155mm/an. Objectif de l’ouvrage : Protection contre les inondations Recharge de la nappe Mornag Ravitaillement en eau d’irrigation Retenue Digue
Figure 3 Prototype du Barrage Oued Hma
Tour de prise
Evacuateur de crues exceptionnelles
Ce barrage est constitué de :
Une digue à enrochement calcaire provenant de Jbal Rsas. Des points de contrôle topographiques et piézométriques sont souvent installés près de la digue pour les campagnes de mesure pour évaluer le mouvement et l’instabilité. Un évacuateur de crue Principal (servant également de tour de prise) de capacité 145 m3/s. Un évacuateur de crues exceptionnelles de 230 m3/s fonctionnel dès que le niveau devienne supérieur à la cote max +4m (106m). Une tour de prise (tour de corolle) dont une en dessus de la cote max et 2 en dessous.
Figure 5 Point de contrôle
Figure 6 Tour de prise
Figure 4 Evacuateur de crues exceptionnelles
Figure 7 Bac évaporatoire
Figure 8 pluviogramme
Canal Medjerda Cap Bon : Ce canal de 120km long commence au niveau du barrage de déviation « l’Arroussia » avec un débit de 16 m3/s (amont) et s’estompe dans la station Belli avec un débit de 8.8m3/s. Ce canal transporte 470 millions m3/an d'eau provenant des barrages de Sidi Salem, Joumine, Sajnen et Sidi Barrek.
Son but principal est la mobilisation des eaux provenant de oued Medjerda pour assurer un ravitaillement en eau potable de la ville de Tunis, de Cap-Bon, du Sahel et de la ville de Sfax et ainsi que l’Irrigation Les zones agricoles d'El Mghira, Mornag et le Cap-Bon et la recharge des nappes de Khelidia et du Cap-Bon. L’écoulement dans le canal se fait par gravité sauf en 2 points particuliers : Station de Bejaoua : équipée de six pompes à axes horizontaux à un débit unitaire de 2 m3/s. Le débit total étant 12 m3/s, la hauteur de refoulement est de 16m. Station de Fondek Jedid : équipée de quatre pompes à axes verticaux à un débit unitaire de 2 m3/s. le débit total est de 8 m3/s, la hauteur de refoulement est de 32 m
En faites 20 vannes de régulations sont installées le long du canal. Ces vannes sont modérées par des capteurs radar évaluant les débits entre les vannes contrôlant ainsi l’ouverture des vannes. Circuit de l’eau de l’amont (Sidi Salem vers l’aval belli) :
Nappe Mornag : Comme dernière station, nous avons eu l’opportunité d’inspecter les grés Fortuna datant de l’oligocène. La zone de Mornag a une vocation agricole ; les nécessités en eaux peuvent être en partie satisfaites par l’extraction des eaux de la nappe. Les sondages peuvent atteindre des niveaux captifs plus profonds. En faites, La zone de Mornag est une sorte de cuvette effondrée dont la partie centrale est formée de grés oligocène non atteint et contiendrait plusieurs niveaux aquifère dont : 1 superficiel libre dans le quaternaire récent passant latéralement vers l’oligocène. 1 ou 2 niveaux profonds dans l’oligocène / miocène (sw de la pleine). La nappe phréatique couvre une surface de 200 km^2 renfermée dans une formation alluviale à lentilles de sable et de sable argileux. L’oligocène miocène pliocène peut être aquifère avec 2500 puits de surfaces et de 700à800 puits profonds. Il a été remarqué auparavant qu’une surexploitation des eaux de la nappe aurait provoqué une baisse du niveau piézométrique de l’ordre de 15m. Il a donc était impératif de compenser ces pertes d’où
l’installation d’une station de recharge artificielle injectant les eaux du canal de Medjerda cap bon. Une augmentation du niveau piézométrique est remarquable.
Figure 10 Affleurement oligocène près de la station d'alimentation artificielle.
Conclusion : Le besoin croissant en eaux nous pousse à perfectionner les ouvrages hydrauliques mais cela peut se produire aux dépens de la nappe concernée. Il serait désastreux de corrompre les eaux de nappe avec des eaux salée suite à une surexploitation. C’est pour cela qu’une valorisation de l’eau rend impératif la préservation de cette ressource comme dans le cas d’une recharge.