ISBN 978-2-9531659-0-6 Copyright © Editions SRBS, 2008 Imprimé en Turquie uillet 2008 sebat ofset matbaacilik karatay konya 332 342 01 53
QUE DIT VRAIMENT LE CORAN "Si les musulmans et les non musulmans me prêtaient l'oreille Je ferai cesser leurs divergences. Ils deviendraient alors frères de l'intérieur et de l'extérieur." Emir Abdelkader. Amboise 1848. A mon maître Abû Ilyâs. A celle qui…
Introduction Les passions ont toujours déplacé le champ exact d'application de la raison. Preuve en épouvantail médiatique, d'intellectuels en quête de légitimation, prétexte de tous les abus tout autant que dernier rempart de l'islamisme. Pour les uns, véhicule de toutes les peurs, elle projette à l'envi les ombres de l'obscurantisme, justifiant ainsi, paradoxalement, les mesures liberticides des dictateurs de l'esprit, aussi prompts que les faucons, ivres de pouvoirs, à réduire l'espace de nos steppes. Pour les autres, la charia est parée de toutes les vertus, elle représente la solution miracle, voire finale, qui d'un coup de baguette islamique fera chanter les lendemains de la pensée unique. est de la charia, étendard de l'Islam ou terme plus que galvaudé, cache-misère L'Islam, bon gré, mal gré, est plus que jamais surmédiatisé, mais il semble, telles les nouvelles stars télévisées, plus exposé à l'éclairage des projecteurs qu'aux lumières de la connaissance, information et déformation sont alors confondues. Or, quand on sait qu'excès de passion fait toujours qu'amour devienne haine, l'on comprend aisément qu'un appel à la raison soit, plus que nécessaire, indispensable. C'est dans cette perspective que cet ouvrage aborde sans détours 40 questions d'actualités ayant toutes fait l'objet d'un débat public. Partisans ou adversaires, spécialistes de l'Islam ou journalistes, hommes politiques ou hommes de la rue, musulmans "modérés" ou "fondamentalistes", tous, à des degrés divers, ont divergé quant aux réponses. Sont ainsi analysés uniquement par le Coran des points aussi divers que : la Charia, la démocratie, la laïcité, la tolérance, le djihad, les attentats terroristes, les droits de l'homme, la polygam polygamie, ie, le voile islam isla mique, la liberté, liber té, la lapidation lapida tion,, les mariages forcés, les mariages mixtes… ixtes… Auxquels s'ajoutent quelques questions concernant les définitions essentielles de l'Islam afin de mieux appréhender le sujet dans sa globalité : Dieu, le bien et le mal, destin et fatalisme… Ce livre, conçu de façon claire et didactique, s'adresse à tous ceux qui veulent savoir ce que le Coran dit vraiment quant aux nombreuses questions qui agitent régulièrement l'opinion publique. Mettan Mettantt en situation situation plus de 700 versets clef, il répond sans détours et avec précision, préci sion, par un unee lectu l ecture re minutieuse et critique du Coran, à l'ensemble de ces interrogations. L'objet de notre recherche, tout autant que notre méthode, repose sur un présupposé que nul ne peut contester contester : le Coran est le livre livr e sacré des musulmans. sulmans. Il paraissait parais sait donc absolu absol ument nécessai nécessaire re de s'y référer strictement car, au-delà de l'aspect purement liturgique, il reste la référence écrite absolue des définitions primordiales de la foi, de la pratique, de la vie en société, de la philosophie…en un un mot, mot, il balise balis e le l e projet pr ojet de vie des musulm usulmans. ans. De fait, dès lors que l'on envisage de participer à ce qu'il est convenu d'appeler le dialogue Orient-Occident, nul ne peut faire l'économie d'une approche objective et précise du Coran. Il nous a donc paru aussi capital qu'impératif de replacer textuellement le Coran au centre du débat. Paradoxalement, force est de constater qu'un tel travail n'a jamais été réalisé, alors même qu'il s'avère essentiel. Il y a à cela, semble t-il deux raisons principales : Premièrement, le climat passionn passi onnel el qui entoure entoure les débats -si tant tant est que débat il y aitai t- est plus favorable aux déclaration déclar ationss partisanes ou radicales, radic ales, aux intervention interventionss médiatiques aussi brillant bril lantes es que superficielles, superficielle s, qu'aux qu'aux recherches rigoureuses et appliquées. Deuxièmement, le Coran ne se livre pas facilement, il est aux antipodes du prêt à consommer qui, outre nos tables, a aussi envahi l'espace intellectuel. Comprendre le Coran nécessite une grande pratique, une longue fréquentation d'un texte hors du commun à bien des titres et, quoiqu'il en soit, fort éloign éloi gnéé des de s stan s tandards dards occidentaux. occidentaux.
En effet, le Coran, n'est pas d'une formulation simple ou directe, il ne s'agit pas d'un code de lois ou d'un recueil de règles rigides et définies. La plupart des versets sont de structure complexe, entremêlée, envisagent souvent plusieurs sujets conjointement. De plus, ils sont le plus souvent allusifs, voire sibyllins, imposant une lecture minutieuse, quasi chirurgicale, de chaque terme. Leur désespérante impose un obligatoirement la maîtrise englobant la totalité des domaines de l'Islam 1. La composition compositio n mêm mêmee du effort d'analyse d' analyse perman p ermanent ent d'un système de références concision supposant complexes "Livre" est différente de la conception classique d'un ouvrage, il n'y a pas, à proprement proprement parler, par ler, de chapitres traitant traitant de sujets regrou r egroupés pés par ordre thém thématiqu atiquee ; l'ensem l 'ensemble ble est en entrelacs, les thèmes sont dispersés, repris en de nombreux versets, évoqués en telle sourate et précisés préci sés en telle autre. autre. L'on perçoit perçoi t ainsi plus aisément, aisément, que s'exprimer s'exprimer au nom du Coran, comprendre, assimiler, puis faire la synthèse de son message, relève bien plus d'un travail de longue haleine, d'ascèse, d'ascès e, de probité morale et intelle intellectu ctuelle elle,, que du besoin besoi n d'imm d'immédiateté de notre notre époque. 1 Ces spécificités entraînent des difficultés particulières de traduction du Coran. Pour plus de détails sur ce point et sur les spécificités de notre traduction voir en annexes : De la traduction.
Ceci dit, concernant la réalisation de cet ouvrage, nous avons personnellement voulu répondre à l'injonction d'un double impératif. En tant que croyant : respect du Livre Sacré et de notre religion, en tant que scientifique : obligation de rigueur et d'objectivité. Nous pensons, à l'appui du Coran, que amais la foi ne doit faire l'économie de la raison, ainsi avons-nous appliqué au texte coranique les méthodes critiques modernes. Nous nous sommes attachés à rechercher le sens réel des versets que nous avons étudié, rigoureusement, scientifiquement, en ne prenant pas en compte la charge affective et historique dont tout texte de cette importance est obligatoirement empreint, en d'autres termes nous avons produit une lecture rationnelle. Pour chaque question envisagée, nous avons refusé tout commentaire spécieux, tout discours intellectuel pro ou anti-Islam, en ayant comme ligne de conduite permanen permanente te la l a volonté de nou nouss situer dans la plus stricte s tricte neutrali neutralité té et l'analyse la l a plus objective. obj ective. De même, nous avons écarté les points de vue traditionnels, ou les théories des islamologues et autres spécialistes, non fondés sur des données sûres et établies. Naturellement, nous nous sommes astreints à ne pas reprendre les affirmations gratuites, les lieux communs et autres slogans qui dominent puis terrassent les débats. Au final, le Coran tel qu'en lui-même. Ce choix méthodologique, tout autant que technique, permettra, au lecteur de se faire une idée exacte de ce que dit vraiment le Coran. Pas d'a priori, pas de subtilités interprétatives, nous avons voulu rendre au Coran ce qui lui appartient, au-delà de tout point de vue idéologique et de tout amalgame. A cette fin, les versets du Coran euxmêmes représentent l'architecture principale de cet ouvrage, ils ne sont précédés que d'un court exergue destiné à les expliciter directement. La brièveté voulue des commentaires donne ainsi la parole au Coran tout en laissant au lecteur son propre champ de réflexion2. 2 C'est ainsi que par soucis de neutralité, nous avons, par exemple, privilégié l'expression : "le Coran dit", alors que les musulmans emploient : Dieu dit dans le Coran. Le présupposé théiste d'une telle formulation nous paraissait préjudiciable à l'objectivité de la lecture. Que nos amis musulmans nous pardonnent ce barbarisme.
Conséquemment, une grande partie de notre travail a abouti à la mise en évidence des différences différences existant existant entre entre l'in l'i nterprétation directe et littérale l ittérale du d u Coran, Coran, c'est-à-dir c' est-à-diree la l a norme norme int i ntang angible ible de l'Islam, et les points de vue séculiers de l'exégèse classique, du Droit musulman et des us et coutumes. Parallèlement, sont aussi remis en question bon nombre de préjugés ayant cours en occident, liés tant à une ignorance réelle du Coran et de l'Islam, qu'à des partis pris tout aussi culturels que politiques. Le Coran, pourvu qu'on le lise avec objectivité n'a pas de camp, tout comme
la vérité, il est le sien propre. L'Islam en Occident doit se définir et se positionner dans un monde nouveau où il est minoritaire. Or, cette situation est relativement inédite dans l'histoire du monde musulman et nécessite un effort tout particulier de réflexion, de remise en question. Il ne s'agit pas de notre point de vue de redéfinir ex nihilo une nouvelle identité musulmane, mais plutôt d'appeler les musulmans à se ressourcer par le Coran, en redécouvrant les définitions fondamentales de leur texte sacré enseveli sous la poussière des siècles et des traditions. Ces principes coraniques majeurs, intangibles, de par leur dimension universelle et humaniste, portent en eux les germes féconds d'une cohabitation harmonieuse et pérenne dans le respect et l'égalité. Le Coran de fait, n'a jamais eu pour mission de diviser divis er les l es homm hommes mais, bien au contraire, contraire, d'un d' unir ir les l es coeu coe urs et les l es esprits. esp rits. Au-delà des poncifs, il aura s'agit de fournir un bagage de base, clair et accessible, afin de permett permettre re aux non mu musulmans sulmans comm comme au a ux musu musulm lmans ans de pouvoir commun communiquer iquer ; car amour amour et respect resp ect naissent de la connaissance tout comme haine et violence de l'ignorance. Nous Nous avons voulu que tous tous puissent distingu distinguer le bon grain de l'ivraie l'i vraie et découvrir ainsi l'héritage commun des Gens de Dieu et des Gens de bien, qu'ils soient Juifs, Chrétiens, Musulmans, libres libr es croyan c royants ts ou libres lib res penseurs. penseurs. Nou Nouss espérons e spérons sincèrem si ncèrement ent que que ce c e travail, travai l, à son niveau, niveau, perm per mettra ettra à tout un chacun d'être à l'écoute de son prochain qui a toujours été, en vérité, son semblable.
Dr. Abou Nahla al Ajamî. Présentation La méthode de travail ayant présidé à l'élaboration de cet ouvrage repose entièrement sur l'analyse exclusive du texte coranique. Que le Coran soit prépondérant pour quiconque souhaite savoir ce que dit vraiment l'Islam, est en soi une quasi évidence, mais il faudra tenir compte de la donnée suivante : Les musulmans, quant à l'élaboration de toute pensée islamique, qu'il s'agisse de théologie, de culte, d'éthique ou de jurisprudence, fondent leur effort de réflexion à partir des références suivantes : le Coran, la Sunna et le Droit islamique. Nous avons, de ce fait, du les envisager en fonction de leur degré d'importance. Afin de mieux expliciter la conception de notre recherche ainsi que sa présentation, il convient d'établir les définitions et la hiérarchie de ces trois systèmes fondamentaux, tous n'ayant pas, ni la même valeur ni la même portée. LE CORAN. Il s'agit de la référence absolue, la source première. En un peu plus de 6000 versets, ce texte majeur, coeur véritable de l'Islam, embrasse d'un large regard un grand nombre de thèmes essentiels. L'objectif premier du Coran, si ce n'est l'unique, est de définir la relation de l'homme avec Dieu en tous ses aspects. A cette fin, il donnera un ensemble de définitions primordiales relatives à la foi et à l'adoration due à Dieu. Ce faisant, il aborde ces sujets toujours selon un angle éthique ; morale et foi, et ne fournit malgré tout que de larges cadres de réflexion, les détails n'y sont qu'exceptionnellement envisagés. Sont ainsi dégagés de vastes espaces laissant libre cours au nécessaire travail de réflexion à responsabilité de l'être humain. L'ensemble de la recherche menée en notre ouvrage procède en permanence de cet état de fait. Un des thèmes majeurs du Coran est la définition du fait religieux. Dieu est unique, mais les voies d'adoration sont plurielles. Le chapitre des questions religieuses donnera des exemples appliqués de la préoccupation coranique principale, le salut des âmes. L'universalisme en est la marque. Concernant la relation de l'homme avec ses semblables, le Coran ne conçoit la gestion de la Cité que secondairement. La vie en société est, à ses yeux, inhérente à la nature humaine, un simple prolongem prolongement ent natu naturel. rel. Son seul seul objectif obj ectif est donc de jeter les l es bases bas es d'un d' unee société soc iété équilibrée équilibr ée et vivant vi vantee devant contribuer à l'épanouissement des hommes. Le chapitre relatif aux questions de société illustrera au mieux cette hauteur de vue du Coran. Plus avant, quelques dizaines de versets traitent de points juridiques. Néanmoins, là encore, le Coran ne ne se départit pas de sa position intem intemporell porelle. e. Il ne propose pas un code de loi l oi ou un catalogue catalogue de sanctions1 et, conformément à son approche éthique, il envisage non le délit, mais le péché. En d'autres termes, il souligne les conséquences de tels comportements répréhensibles sur le devenir de la conscience et de l'âme. Le chapitre premier consacré aux questions dites "juridiques" mettra parfaitement parfaitement en évidence évidence cette singu singulari larité té coranique. coranique. Ainsi donc, le Coran en sa diversité, sa complexité, a une valeur déterminante pour les musulmans. Rien qui ne puisse être prétendu au nom de l'Islam qui ne doive être en référence directe et prioritaire avec "Le Texte". Il était donc tout autant indispensable qu'obligatoire, mais point nécessairement aisé, que nous ayons conçu et argumenté la quasi totalité de cet ouvrage uniquement par les versets coran cora niques. Ce faisant, faisant, nous nous espérons avoir rendu accessible accessi ble le message du Coran. LA SUNNA2.
Deuxième source de l'Islam, la moins connue du grand public. Il s'agit des propos et des faits et gestes attribués au Prophète Muhammad. Ces éléments ont été recueillis par ses proches puis transmis aux générations suivantes. Mis par écrit et classifiés, ils constituent ce que l'on appelle les hadîths. Par une méthode sévère de sélection l'on considéra comme authentifiés quelques milliers de récits, généralement de brèves citations. Le travail de validation de ce vaste corpus est toujours au demeurant en cours. Les hadîths sont d'emploi difficile, la principale limite étant le risque de se référer référ er à un propos propo s indûm i ndûment ent attribué au Prophète Pro phète Muham Muhamm mad. 1 Ce Cess points points importants importants sont s ont envisagés envisagés en : Charia & Loi révélée révélée.. 2 D'aucuns traduisent par tradition. Expression incorrecte à moins que de dire Tradition prophétique avec l'emploi d'une majuscule.
L'intérêt de ces documents est d'apporter des informations complémentaires. Une des fonctions principales principale s de Muham Muhamm mad était d'expliciter ou de préciser précis er ce que le Coran ne faisait qu'évoquer. qu'évoquer. Ainsi, si le Coran a ordonné de prier ou de jeûner, c'est le Prophète qui eut à charge de donner le détail de ces rites. La Sunna revêt donc une grande importance pratique et, en conséquence, elle fut amplement employée pour l'élaboration du Droit musulman. Nous ne pouvions la passer sous silence, mais c'eut été alourdir considérablement la démonstration que de s'y référer constamment. Toutefois, principe essentiel, un enseignement du Prophète Muhammad se doit d'être en conformité avec le sens premier du Coran dont il ne constitue par définition qu'une explicitation. Par conséquent, il ne peut jamais être en opposition avec le message du Coran. C'est donc à titre d'exemple, et pour valider en quelque sorte par la parole même du Prophète les résultats de notre lecture coranique, que nous avons conclu chaque question par un propos prophétique parfaitement authentifié, un hadîth, unanimement admis par les musulmans 3. LE DROIT MUSULMAN. A la différence du Coran et de la Sunna, le Droit musulman n'est pas à proprement parler une source mais une référence incontournable. L'Islam n'a eu cesse de se "juridiciser" et le Droit musulman, dénommé Fiqh, élaboré sur plusieurs siècles, s'est en pratique bien souvent substitué à l'autorité du Coran et de la Sunna tout en s'en réclamant. L'histoire de la civilisation musulmane est indissociable des développements de ce Droit et, afin de comprendre l'importance qu'il revêt encore aujourd'hui, il est nécessaire d'en discerner les caractéristiques principales : Cette contribution volumineuse -et c'est là son originalité principale- envisage aussi bien les prescriptions prescr iptions relatives au culte culte que celles cell es organ or ganisant isant le domaine domaine social, soc ial, économique économique ou juridique. Le Le "fiqh" envisage tout à la fois le statut personnel, le droit civil, le droit pénal, le droit constitutionnel, le droit commercial et le droit international. Le Droit musulman n'est donc pas exactement superposable aux modèles de droit de type occidentaux. En effet, le volet cultuel, qui en constitue la part la plus connue connue et la plus usitée en pratique par les musu musulm lmans, ans, ne ne relève relè ve en rien du législ législatif. atif. 3 En annexes nous avons apporté quelques informations complémentaires quant à la Sunna. Cf. Sources islamiques.
Afin d'élaborer ce Droit, les premiers jurisconsultes se sont fondés initialement sur le Coran. L'ensemble de ces thèmes y est effectivement abordé quoique réparti de façon inégale sur le texte coranique. Excepté ceux relatifs au culte, ils ne disposèrent que de quelques dizaines de versets, le Coran n'est pas un code de loi. Pour compléter ces quelques éléments, l'on se référa à la Sunna afin de tirer parti des attitudes du Prophète Muhammad ; il eut effectivement à gérer la première commun communauté auté musu musulman lmane, e, em e mbryon et modèl modèlee de base de la futu future re société soci été isla i slam mique. Les indications fournies par le Coran sont bien plus éthiques que légalistes et la plupart de ces notions coraniques, sont communes à toutes les sociétés civilisées : l'honnêteté, l'entraide, la
compassion, la justice, l'équité dans les transactions et dans les relations internationales, la protection et l'égalité des citoyens, citoyens, etc. Pour l'ensemble l'ensemble des ces aspects, le Coran ne légifère pas mais apporte des indications générales. Ceci définît un espace plus conceptuel que pratique, et il fallut nécessairement que les jurisconsultes le développent en adéquation avec les besoins concrets des musulmans. Le Coran tout comme la Sunna, à son image, n'eurent jamais comme objectif principal de dicter la Loi, mais bien d'éduquer les consciences et de guider les âmes. Concrètement, il fut donc adopté nombre de points issus des droits coutumiers, mais aussi des différents systèmes juridiques préexistants préexistants dans dans les territoires terr itoires que l'Islam eut eut à administrer administrer au fu fur et à mesure mesure de son exten extension. sion. Si le Droit musulman recrute ses textes fondateurs dans le Coran et la Sunna, il est ainsi de structure composite ; aux apports que nous avons cités, s'ajoutent les résultats de l'effort personnel de réflexion des jurisconsultes qui, face aux situations auxquelles le Monde Musulman grandissant fût confronté, durent durent adapter sans cesse la législation. l égislation. Conséquemment, lors des questions dites "juridiques" tout particulièrement, mais aussi en celles concernant les problèmes de société, ou les relations avec les autres religions, nous citerons le point de vue du Droit musulman et, force sera de le constater, seront ainsi mises en avant les convergences mais aussi a ussi les nombreuses ombreuses différences, si ce n'est divergen dive rgences, ces, d'avec d' avec le l e Coran. Ceci n'est pas sans poser problème aux musulmans euxmêmes. Le Coran est pour eux tous, répétons-le, "La Référence". Néanmoins, il convient de rappeler, à corps défendant, que les grands uristes musulmans, unanimement, ont toujours affirmé sans aucune ambiguïté que le Droit musulman était d'élaboration humaine. Il était donc possible, et même souhaitable, d'en remettre en cause les conclusions ; la loi des hommes est relative, le Droit musulman ne revêt aucun caractère sacré et intangible, il n'est en aucune façon une forme quelconque de Loi révélée. La cohabitation au sein du Droit musulman du cultuel et du légal est cause principale de confusion pour la plupart des musulmans. Bon nombre, faute d'être des spécialistes, pensent sincèrement que l'ensemble du Droit musulman, qu'il soit pénal ou sociétal, relève de l'autorité de la Révélation coranique. A ce titre, ils ne peuvent y déroger pas plus qu'il ne leur semble possible que l'on puisse envisager d'en modifier le contenu ou la forme. Cette erreur manifeste a pour catalyseur l'apparition récente d'un pseudo concept, la charia 4. Il s'avérait de ce fait nécessaire, dans une perspective perspec tive positive et construct constructive, ive, de pointer pointer les écarts entre entre le Coran et le Droit musulm usulman an afin que tout un un chacun puisse prendre pre ndre mesure. Conclusion. Il était donc cohérent que nous analysions l'ensemble des questions composant cet ouvrage à la lecture quasi exclusive du Coran. La mention de certaines paroles authentifiées du Prophète Muhammad ne saura que conforter la lettre coranique. Les différences de jugement propres au Droit musulman permettront de percevoir le décalage entre les points de vue de bon nombre de musulmans et l'esprit éthique du Coran. En cela nous aurons été conformes au consensus des musulmans : le Coran, demeure l'unique source à laquelle tous tous son so nt invités à puiser une eau jamais jamais altérée et sans cesse renouvelée. renouvelée. 4 Cette remarque appelle à préciser avec fermeté que le Droit musulman ne doit pas être confondu avec la charia. Cette dernière est une notion récemment forgée, un amalgame instrumentalisé aux conséquences inquiétantes. La charia telle qu'on l'entend à l'heure actuelle n'a aucun fondement en Islam, ni par le Coran, ni par la Sunna. Ceci sera explicité et justifié en : Charia & Loi révélée.
QUESTIONS JURIDIQUES HOMMES & FEMMES Les relations homme femme sont un des points d'achoppement récurrents dans ce qu'il est convenu d'appeler le dialogue Occident Monde musulman. De fait, ces deux sphères culturelles n'ont pas évolué selon des schémas schémas identiques, identiques, et leurs différences différences se cristallisent cristall isent souvent souvent autour autour de ce sujet. Face à l'importance et à la complexité de cette problématique, l'on ne peut se contenter de généralités et de clichés, ni se limiter à une interprétation culturelle et traditionnelle de l'Islam, sans que cela ne soit le plus souvent aux dépens du texte coranique. DU POINT DE VUE DU CORAN. Vu l'état archaïque de la société bédouine préislamique, le Coran a légiféré progressivement 1. Dans un premier temps, il définira des principes éthiques généraux, afin de normaliser les relations entre les hommes et les femmes. Ces dernières étaient, en résumé, biens de consommation, razziables ou héritables, comme l'étaient les chameaux ou les tentes. Parallèlement, on notera aisément l'ampleur de la réforme coranique en constatant que nombre des principes édictés par le Coran en la matière ne furent appliqués en Occident qu'au XX ème siècle. Communauté d'origine. En premier lieu le Coran rappelle l'égalité fondamentale entre l'homme et la femme, tirant argument du fait qu'ils sont issus du même être, oppresser l'un c'est oppresser l'autre. De façon caractéristique, nous allons citer l'introduction de la sourate IV dite : " Les femmes" , ainsi nommée car traitant de nombreux aspects du statut juridique de ces dernières. 1 Nous aurons fréquemment l'occasion de souligner cette particularité de la méthode coranique : plus la réforme touche aux habites profondes de la société et plus le Coran fera évoluer les mentalités progressivement, en procédant par palier. Voir notamment : le voile islamique, l'esclavage, la polygamie, l'adultère.
S4.V1. "Ô hommes, hommes , craignez votre Seigneur, Il vous a crée d'un être unique dont il créa son épouse1 . D'eux, Il suscita suscit a de nombreux hommes homm es et femme f emmes. s. Respectez ce c e lien utérin..." utér in..." Communauté de foi. Le Coran enseign enseigne que la nouvelle nouvelle foi doit devenir la base de l'égalité. S9.V71." Les Les croyants et les le s croyantes sont un soutien les l es uns pour les autres..." autr es..." L'égalité intrinsèque devant Dieu implique donc nécessairement l'égalité entre les hommes et les femmes. S4.V124." Et quiconque agit vertueusement, homme ou femme, femm e, en étant croyant, entrera au Paradis…" Le Coran précise qu'aucun des deux n'est plus prédisposé que l'autre à agir en bien ou en mal. S40.V40." Qui agit mal sera rétribué rétri bué en fonction foncti on et qui agit vertueusement, homme ou emme, en étant croyant entrera au Paradis..." Communauté de valeur. En complément de ce qui précède, il faut préciser que le Coran n'attribue pas à Eve le "péché originel". Il mentionne explicitement que Adam et Eve "fautèrent" en transgressant l'interdit originel, symbolisé par "le fruit de l'arbre interdit du Paradis". S7.V22-23."...Puis, S7.V22-23."...Puis, lorsque lor sque tous deux eurent eure nt goûté aux fruits frui ts de l'arbre…Leur l 'arbre…Leur Seigneur Sei gneur les
interpella : "Ne vous avais-je pas tous deux interdit cet arbre...Tous deux dirent : "Nous avons été injustes envers nous-mêmes et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde nous serons très certainement cert ainement perdants." Il convient de préciser que les récits coraniques concernant ce célèbre épisode ne suivent qu'en apparence la trame biblique. En effet, l'Islam ne peut concevoir qu'une faute originelle puisse entacher l'humanité et que, conséquemment, la seule solution à cette injustice de principe soit de sacrifier un être 2. En résumé, pour le Coran il s'agit en ces versets d'évoquer symboliquement l'apparition l'ap parition d'une d'une conscience humaine humaine indépendante. indépendante. Pour ce faire, il i l était indispensable qu'il y ait ai t eu rupture d'avec le Créateur. La désobéissance, la faute, sont donc conçues comme un passage obligé, un surgissement de la conscience, afin que la créature puisse distinguer tout à la fois son existence et celle cell e de son s on Créateur Créateur 3. 1 Son épouse, de l'arabe zawj qui signifie aussi paire. Nous traduirons ailleurs : "sa moitié".
Pas de sexisme dans le Coran. Cette égalité, non dans la faute, mais dans l'ambivalence de l'être humain, implique logiquement l'absence de sexisme dans le Coran. Cette conception égalitaire, rappelons-le était en opposition totale avec la mentalité bédouine, tout comme avec l'ensemble des cultures de cette époque. Le Coran réfuta donc le mépris de la femme de façon générale et permanente. S42.V49." A Dieu Dieu la l a royauté des cieux et de la l a Terre, Terre, Il crée ce qu'Il q u'Il veut. Il fait don de fille fil le ou de garçon à qui bon lui semble." Il fustigea cette conception inique : S16.V58-59." Lorsqu'on annonce à l'un deux la naissance d'une fille, fil le, son visage s'assombrit, se noircit même, et il suffoque... l'enterrerait-il vivante 4 ? Leur jugement es vraiment une infamie." De même, il interdit toute forme de calomnie à l'égard des femmes. S24.V4."En S24.V4."En vérit véritéé ceux qui calomnient calom nient les Dames... sont maudits maudi ts icibas ic ibas et dans l'au-delà." l'au-de là." 2 A ce sujet voir chapitre : Jésus, l'Evangile - Crucifixion. 3 Dans nombre de versets concernés, cette notion est symboliquement évoquée de la façon suivante : "…lorsqu'ils eurent goûté de l'arbre, leur nudité leur apparut…" Les psychanalystes apprécieront… 4 Il s'agissait d'une pratique assez courante dans l'Arabie préislamique : l'homme enterrait les nouveau-nés filles, tant par peur du déshonneur que pour éliminer une bouche inutile et un vecteur de surpopulation. Signalons que de même, les Arabes sacrifiaient souvent à la naissance les femelles des animaux afin d'éviter le surpâturage.
Ainsi, afin de souligner l'égalité princeps et le respect qui en découle, le Coran fait-il, à titre de réflexion, en de très nombreux versets, l'éloge de Marie 5 qu'il donne en exemple et qu'il élève à un haut rang de dignité. S66.V12."Dieu S66.V12."Dieu donne en exemple exempl e aux croyants, Marie fille fill e de Imran, restée resté e vierge, à laquelle Nous insufflâmes de Notre esprit. Elle fut véridique quant quant aux propos de son Seigneur et grande était sa piété." Que la référence à la virginité n'égare pas, le Coran cite aussi Assyya la femme de Pharaon, le persécu perséc uteur teur du peu pe uple de Moïse, comm comme étant étant l'exemple l'exemple d'un d'unee femm femme vertueuse vertueuse sous l'emprise d'un tyran. S66.V11." S66.V11." Dieu donne en exemple exempl e aux croyants la femme femm e de Pharaon. Elle disait disai t : "Seigneur élève-moi une demeure au Paradis, délivre-moi de Pharaon et de ses actes, ainsi que de l'injustice de son peuple…" Le couple.
Le Coran initie alors alo rs une une réform ré formee essent ess entiell iellee : structurer structurer la notion notion de couple, alors a lors que la société so ciété bédouine bédouine concevait la relation homm homme femm femme, soit sous l'angle de la jouissance phy physique, sique, soit sous l'aspect du service rendu. La femme, rappelons le, était le plus souvent assimilée à un objet utile totalement au service de l'homme ou de sa tribu. L'amour et le respect vont définir ce nouveau couple. S30.V21."C'est S30.V21."C'est un signe de Dieu d'avoir créé de vous-m vous-même ême votre moitié moit ié afin que vous vous demeuriez en harmonie auprès d'elle. d'el le. Il a voulu voulu entre vous amour et miséricorde...". Le Coran stipule que, de même, même, l'int l' intim imité ité doit être basée sur le respect et la l a réciproci ré ciprocité. té. S2.V187. "Il vous est permis permi s6 …le rapprochement avec votre épouse afin qu'il y ait entre vous intimité protectrice et réciproque. Dieu sait comment vous vous lésiez... Faites leur bonne annonce". 5 Cf. Chapitre : Marie.6 Dans le contexte, il s'agit de l'autorisation donnée d'avoir des rapports sexuels durant les nuits de Ramadan. La questi ques tion on ayant été posée, le Coran saisit l'occa l'occasion sion,, et rappell rappellee l'ob l'objectif jectif nobl noblee de l'acte l'ac te d'amour d'amour..
Il invite donc à construire le couple sur des valeurs essentielles, mais la réalité du quotidien suppose qu'il faille aussi savoir savo ir supporter les inconvénien inconvénients ts de la l a cohabitation. cohabitation. L'équivale L'équivalennt du "pour "pour le meilleur et pour le pire", en un verset très contemporain par sa psychologie. S4.V19." Ô croyants... ayez un comportement comport ement correct envers votre épouse7 . Il se peut que arfois, vous ayez du ressentiment envers elles, alors qu'en réalité Dieu a placé un grand bien en cela." Vibrant plaidoyer pour le savoir-vivre en couple, accepter les différences, les divergences, établir des concessions et toujours rechercher le bon terrain d'entente. Construire, et non jouir ou détruire. Conséquemment, le Coran insiste sur la préséance du contrat moral par rapport au contrat matériel, notion moderne inconnue à cette époque. S4.V21."Comment S4.V21."Comment briseriez briser iez vous à la légère ce contrat, contrat , alors mêm mêmee que vous vous vous êtes intimement connus, et qu'elles ont reçu de vous un engagement solennel." En Islam, le principe de base du fonctionnement de la société est la consultation. 8 Ce principe doit donc s'appliquer s'appli quer au couple, couple, con co nsidéré sidér é comme comme l'un l' unité ité de base bas e de la l a société. soci été. S42.V38."Ceux S42.V38."Ceux qui répondent à leur Seigneur, prient, prient , et se consultent mutuellement mutuell ement en tous oints de décision…" Egalité de droits. roits. Conformément à sa démarche pédagogique progressive, le Coran, après avoir défini la nouvelle conception des relations entre les hommes et les femmes va logiquement entreprendre un important train de réform r éformee créant cr éant l'égalité en droit. Nous Nous allons brièvem briève ment en e n rappeler rappel er l'essent l'es sentiel, iel, de nombreux ombreux aspects a spects de cette révolution étant étant par ailleurs ail leurs envisagés envisagés en différents différents chapitres chapitres 9. 7 Tout comme au verset précédent il est dit en arabe : " vos épouses". La grammaire arabe impose dans ce cas l'usage du pluriel sans que cela sous entende la moindre notion de polygamie. L'emploi possible en français du singulier permet d'éviter toute confusion. 8 Cf. Chapitre : Démocratie. 9Cf. Egali Egalité. té. Droits de l’hom ’homme. me. Poly Polygami gamie. e. Mariage. Div Divorce. orce.
Nous Nous l'avons l'av ons vu précédemment précédemment,, le fait religieu reli gieuxx est un unee caractéristiqu caractéris tiquee fondam fondament entale ale de la société islamique. Le Coran insiste donc prioritairement sur l'égalité religieuse entre les hommes et les femmes. S9.V71" Les Les croyants et les l es croyantes sont un soutien soutie n les uns pour les autres..." autr es..."
S4.V124." Et quiconque agit vertueusement, homme ou femme, femm e, en étant croyant, entrera au Paradis..." Puis, sont prescrites des d es mesures mesures concrètes : Le Coran reconnaît à la femme une totale indépendance financière. S4.V32."... Aux hommes la part qu'ils qu'il s auront acquis, et aux femmes femm es la part qu'elles qu'ell es auron acquise. " Dans les coutumes préislamiques les femmes étaient un bien meuble héritable, le Coran va annuler cette mesure et donner de surcroît aux femmes droit à l'héritage. S4.V7." … Aux hommes une part d'héritage d' héritage... ... et aux femmes femm es une part..." Le divorce est un droit reconnu tant pour les hommes que pour les femmes 10. S4.V130."Si les deux 11 se séparent, Dieu par largesse les mettra à l'abri 12 ..." Le Coran donna le droit de vote aux femmes (obtenu en France en 1944), appelé à cette époque serment d'allégeance, procédé par lequel les musulmans élisaient leurs représentants 13. 10 Cf. Divorce et répudiation, Mariage et mariage mixte.11 La forme grammaticale particulière utilisée en arabe (Cas duel) rendue par "les deux " met, bien plus qu'en français, clairement en évidence la réciprocité de l'acte de séparation, le divorce. 12 C'est-à-dire : financièrement. Indirectement ce verset, parmi d'autres, encourage à l'autonomie financière des femmes. 13 Cf. Démocratie.
S60.V12."Ô Prophète, quand les croyantes te prêtent serment serm ent d'allégeance...alors d'all égeance...alors,, reçoit leur allégeance…" DU POINT DE VUE DU DROIT MUSULMAN. Après le décès du Prophète, sous l'influence des mentalités bédouines puis au contact du pourtour pourtour méditerranéen judéo-chrétien judéo-chrétien et du subcontin subcontinent ent indopakistanais indopakistanais entre entre autres, autres, les us et coutumes reprirent le dessus et ne firent pas la part belle aux femmes. Le fiqh, c'est-à-dire le Droit canon musulman, fut en la matière plus le traducteur des réalités sociologiques que l'instrument d'application stricto sensu du Coran. Ainsi, ce corpus épousa les involutions traditionnelles et produisit un importan importantt attirail juridique visant vi sant à diminu diminuer er la portée du statut statut des femm femmes institué institué par le Coran. La grande réforme humaniste voulue par le Coran ne fit pas école, ce qui fit dire à un grand penseur penseur musulm usulman an qu'il y a eu deux grands grands échecs dans la mise en oeuvre de l'idéal l'i déal coranique : l'application ad litteram du statut des femmes et des mesures d'abolition de l'esclavage. Il n'est point de notre travail d'analyser en détail les arguments et contre arguments des partisans de l'autorité des hommes sur les femmes à travers l'étude du droit concret musulman. Malgré tout, nous citerons l'exemple typique de l'interprétation spécieuse d'un verset très souvent mentionné dans ce contexte. La traduction que nous présentons, autrement dit le sens proposé par les exégètes classiques, class iques, est des plus pl us courant courante. e. S4.V34." Les hommes ont "autorité" "autorit é" sur les femmes femm es en raison des "faveurs" que Dieu accorde à ceux-là sur celles-ci et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs biens…" Tous les présupposés p résupposés de base d'un d'unee société soc iété patriarcale patriar cale y sont sont contenu contenus. s. Le problèm probl èmee réside ré side dans le sens que l'on veut bien donner aux termes clef de ce verset, mis entre guillemets. Le style du Coran très concis, auquel s'ajoute le fait que l'arabe soit une langue polysémique, 14 offre de nombreux espaces interprétatifs. De plus, en isolant un verset de son contexte on en dévie facilement le sens. Il est pourtant aisé de constater à la lecture des nombreux versets de cette même sourate IV traitant du droit des femmes (nous en avons mentionné précédemment plusieurs) que l'esprit l'es prit d'ouvert d' ouverture ure et d'égalité qui s'en s' en dégage dégage est en opposition totale totale avec le l e contenu contenu supposé supposé de ce
verset 34. Logiquement, et en application même des règles les plus orthodoxes de l'exégèse coranique, l'on ne peut admettre que le sens d'un verset soit en contradiction avec les principes généraux édictés par le Coran lui-même. Ainsi, en restant fidèle à la lettre tout autant qu'à l'esprit du Coran l'on peut donner le sens suivant à ce même verset : 14 Polysémique : En langue arabe un même terme possède de très nombreux sens contenus dans ce qu'il est convenu d'appeler la racine verbale. Dans cet exemple, " avoir auto a utorité" rité" ou "assumer" sont des sens possibles de la racine qâma qui en possède plus
S4.V34."Les S4.V34."Les hommes "assument" les femmes femm es en raison rai son de ce que q ue Dieu leur donne comme com me "avantages" sur elles et dont il font dépenses..." Cette autre lecture est tout à fait conforme au contexte où est inséré ce verset : lisons les versets 32 et 33. S4.V32-33." Ne convoitez pas ce par quoi Dieu a favorisé les uns par rapport aux autres. ux hommes une part de ce qu'ils ont acquis, aux femmes une part de ce qu'elles ont acquis… chacun Nous avons désigné des ayants droit sur ce que laissent pères et mères et proches arents…" Le contexte général, que nous ne détaillerons pas, est relatif à législation concernant l'héritage et notamment la quotité de la part des femmes. Les hommes s'étant vu attribuer une part supérieure à celle des femmes, il y eut polémique. Une des justifications étaient que les hommes ayant à charge financièrement les femmes et l'ensemble de la famille, il apparaissait logique dans ces conditions qu'ils eussent une part d'héritage plus grande. C'est ce point de vue que notre verset illustre, il dit en substance : "Dans votre société, les hommes, du fait que ce sont eux généralement qui ont des revenus, des "avantages", ont à charge leurs épouses, ils les "assument" financièrement et cela justifie contextuellement les règles de l'héritage" Pour être parfaitement rigoureux, toujours selon le contexte et les sens possibles des termes clef, ce verset pourrait signifier la chose suivante : " Les hommes ont "prééminence"-en "préémi nence"-en matière mati ère d'héritage- sur les femmes du fait des "dépenses" qu'ils font pour elles…" L'on peut donc juger comment un verset aux objectifs techniques est devenu un verset de justification culturelle, un précepte patriarcal patriarc al faussemen faussementt attribué attribué au Coran. de trente. C'est le contexte qui permet d'opérer des choix. De même "faveurs" et "avantages" dérivent d'une seule et unique racine verbale.
Par cet exemple nous aurons pu constater que le poids des cultures, la prégnance des traditions,15 ont une grande aptitude à se réapproprier le texte coranique. Seule une lecture objective et rigoureuse peut permettre de dégager le vrai du faux. Conclusion. De par le "choc des cultures", l'avenir devra être placé sous le signe du changement des relations des deux moitiés du monde. Pour l'heure, les musulmans réagissent dans leur ensemble de façon épidermique et les comportements sociaux revendiqués sont souvent aussi figés que stéréotypés. Il s'agit plus d'un réflexe d'autodéfense, d'un monde qui n'avait pas l'habitude de se remettre en question, que de prises de position reposant sur des convictions profondes et clairement établies. A l'inverse, l'on peut noter en de nombreux pays musulmans une "occidentalisation forcée", nullement justifiée, qui s'opère au détriment du respect cultuel et culturel. Sans trahir le Coran, mais au contraire en lui redonnant le souffle de vie et de miséricorde qui le caractérise, les musulmans devront nécessairement faire un travail de conversion intense. Comme nous venons de le constater, une évolution positive n'est pas incompatible avec un retour aux sources textuelles. Dans cette perspective, il est clair que toute contrainte, toute exigence, ne pourront
qu'aboutir à des conflits et à des solutions de fortune. Une telle coercition, plus déstructurante que constructive, serait au détriment de la raison et des réformes justes. Dans cet esprit, il est à méditer cette parole authentifiée du Prophète Muhammad : " La religion c'est le bon comportement. Les meilleurs d'entre vous vous sont les meilleurs envers les femm f emmes es ". 15 Les chapitres traitant des questions juridiques et de société fournissent de nombreux exemples de cet "écart" entre le Coran et l'usage. Au chapitre, Coutumes et traditions, nous analysons en détail les mécanismes de déviation du message coranique.
MARIAGE, MARIAGE MIXTE DU MARIAGE. Le Coran institue le mariage comme étant la seule forme de rapports sexuels moralement acceptable. L'objectif coranique en la matière est de faire tendre la société vers un idéal moral. La sexualité sexualité n'est pas réprouvée mais son expression doit être légalisée l égalisée et e t maint maintenu enuee dans le cadre privé. Objectif Obje ctif du mari mariage age.. Pour le Coran, Adam et Eve sont issus l'un de l'autre et l'expression de cette intimité se réalise dans le couple. S30.V21."Parmi S30.V21."Parmi les signes de Dieu il est d'avoir créé de vous-mê vous-même me votre moitié moit ié afin que vous demeuriez en harmonie auprès d'elle. Il a voulu entre vous amour et miséricorde." Le soutien mutuel, la morale, en sont les fondements et le Coran atteste que la vie en couple est synonyme de vertu. S24.V26."... Les vertueuses aux vertueux et les vertueux aux vertueuses…" Par ailleurs, le couple est conçu comme lieu de protection des êtres contre les pulsions sexuelles. Selon le Coran, sexualité accomplie rime avec probité et morale conformément à la recherche d'une voie de juste milieu qui caractérise l'Islam. La sexualité est de fait reconnue et libéralisée au sein du couple. Le Coran l'évoque de façon euphémique : S2.V223."Vos S2.V223."Vos épouses sont à l'image l'i mage d'une terre fertile, fert ile, allez aux champs comm commee bon vous vous semble… Mais, craignez Dieu..." Dieu..." Un autre verset met en avant la réciprocité des relations, c'està-dire le droit au plaisir tant pour les hommes que pour les femmes. S2.V187."… Rapprochez vous vous de vos épouses afin qu'il y ait entre vous intimité intim ité protectric protec tricee e réciproque1…" Le mariage selon le Coran. Le Coran enjoint au mariage 2 et parallèlement déconseille le célibat. Ce sujet est abordé à travers un verset qui fait une critique douce de la pratique du monachisme. Ce n'est pas l'intention qui est ici visée, mais plutôt plutôt la difficulté difficulté concrète de ce gen genre re de pratique. L'idée L'idée que la pureté spiritu spiri tuelle elle serait incompatible avec une vie participative ici-bas, est contraire à la voie spirituelle de l'Islam dont l'objectif est de concilier ces deux extrêm extrêmes. es. S57.V27."... Nous avions mis au coeur de ceux qui suivent l'Évangile douceur e miséricorde. Ils pratiquèrent le monachisme afin de rechercher l'agrément divin alors même que Nous ne leur avions pas prescrit. Ils ne purent, de toute façon, s'y conformer réellement…" L'équilibre de l'être humain passe donc par l'accomplissement de sa sexualité dans le cadre du mariage. Il doit être encouragé, y compris par l'aide financière à l'installation des nouveaux couples. S24.V32."Favorisez S24.V32."Favorisez le mariage mari age des célibatair céli bataires es de votre comm communauté, unauté, et des esclaves aussi... S'ils S'il s sont dans le besoin be soin financier." fi nancier." Le mariage dans le Coran est un contrat moral, civil et bilatéral, dont la valeur est signalée à contrari contrarioo par le fait que que le divorce légal ne peut être être ban ba nalisé alis é et instrum instrumentalis entalisé. é. S4.V21."Comment S4.V21."Comment briseriez-vous briser iez-vous à la légère ce contrat alors mêm mêmee que vous vous vous vous êtes intimement connus et qu'elles ont reçu de vous un engagement solennel." Ce contrat est conclu par accord mutuel entre les deux partenaires, mais le Coran exige, pour légaliser un mariage, que l'homme verse à la femme une dot, fût-elle minime.
S4.V4."Donnez S4.V4."Donnez obligatoirem obligat oirement ent aux épouses la dotqui do tqui leur revient…" r evient…" 1 Littéralement : "…Ell "…Elles es sont un vêtement vêteme nt pour vous et vous êtes un vêtement vê tement pour elles…" 2 Les commentateurs ont souligné une idée coranique originale : L'unicité de Dieu, sa singularité, s'exprime par antinomie dans le fait qu'en sa création tous les éléments sont pairs et évoluent par couple. Ce phénomène s'observe jusqu' au niveau atomique de la matière où la dualité électron proton s'exprime.
Par ce verset, et de nombreux autres équivalents, le Coran abolit de facto les pratiques bédouines bédouines de cette cette époque. Le marieur, marieur, père, tuteu tuteur, r, etc. recevait recevai t des mains du prétendant prétendant une une "dot". Le Coran stipule que le principe de la dot demeure mais qu'elle doit être propriété exclusive de l'épousée. Elle représente alors un gage d'honneur et de sincérité et constitue un capital qui donnera à l'épouse une existence financière 3. L'incompréhension de cette réforme, mais surtout sa transgression par certains, a donné naissance à la légende qu'en Islam on achète les femmes comme on négocie les chameaux. Conclusion. Le mariage est un contrat librement contracté entre les époux afin de construire une vie positive et équilibrée et le couple est conçu comme un espace de protection de la moralité et de la foi. Le Coran enseigne l'invocation programme suivante : S25.V74."Seigneur fais que nos épouses et e t nos enfants enf ants réjouissent réj ouissent nos cœurs, et fais de nous un modèle de piété." Comme il est fréquent de dire, qu'au nom de l'Islam, sont pratiqués de nombreux mariages forcés4 rappelons ce qu'a dit à ce sujet le Prophète Muhammad dans une tradition authentifiée: "Les emmes ne sont épousées qu'avec leur consentement". MARIAGE MIXTE. L'on peut envisager le mariage mixte sous deux aspects, mariage interethnique et mariage interreligieux. Mariage interethnique. Nous Nous avons traité par ailleurs aill eurs de la condamnat condamnation ion coranique de toutes toutes formes formes de racism racis me. 5 Le Coran, en un verset célèbre, appelle à la connaissance de l'autre en affirmant que la diversité est source d'e d'enrichiss nrichissem ement ent mut mutuel. uel. 3 Cf. Hommes et femmes. 4 Cf. chapitre : Mariage forcé ou arrangé. 5 Cf. Chapitres : Egalité. Fraternité.
S49.V13."Ô hommes, Nous vous avons tous créé à partir par tir d'un unique couple. Si Nous vous vous avons assigné en peuples et nations, c'est afin que vous vous enrichissiez de vos différences..." De plus, la vocation universelle de l'Islam a joué un rôle fondamental dans son expansion loin du petit noyau originel de l'Arabie. L'Islam, rappelons-le, n'est pas, contrairement aux idées reçues, la religion des Arabes. Ces derniers ne représentent actuellement que 20 % de la population musulmane, la majorité restante est constituée d'Africains, d'Asiatiques, de Turcs, d'Européens etc. Cette situation a toujours nécessairement favorisé les mariages interethniques conformément à l'in l'i ndication coraniqu cora nique. e. Mariage interreligieux du point de vue du Coran. Tout d'abord le Coran énonce un principe général empreint de psychologie, une règle renvoyant chacun à lui-même et l'obligeant à s'interroger quant à ses vraies motivations par rapport au mariage : S24.V26.". Les mauv m auvais ais avec les mauvaises et réciproquement. récipr oquement. Les vertueux avec les vertueuses et réciproquement…
Il ressort de la bonne compréhension de ce verset qu'aucune religion, aucune position sociale ne protège l'in l'i ndividu contre contre lui-mêm lui-même. e. Le mariag aria ge est toujours toujours un unee association associ ation d'êtres, d 'êtres, qui en tant tant que tels, sont porteurs de points positifs mais aussi d'aspects négatifs. Sous cet angle, le débat sur le mariage interreligieux est ramené aux intentions réelles et cachées qui poussent les uns et lesautres à se marier…une version intériorisée, en quelque sorte, du "pour le meilleur et pour le pire". En d'autres termes, quelles sont les intentions profondes qui poussent un homme ou une femme vers un autre, porteur d'une religion ou d'une culture religieuse différente ? Quel degré de rupture cela représente t-il d'avec sa propre origine ? D'autre part, le Coran va spécifier ce principe général en précisant que seule l'union entre un croyant, ou une croyante, monothéiste et un ou une polythéiste est interdite. S2.V221."Ne S2.V221."Ne prenez pas pour épouse une polythéiste à moins qu'elle qu'ell e ne devienne croyante... Ne prenez pas pour époux un polythéiste à moins qu'il ne devienne croyant. Cela, même s'ils vous enchantent..." On notera que les termes "Cela, même s'ils vous enchantent" renvoient précisément à ce que nous venons d'évoquer. Le mariage n'est pas le lieu licite de tous les possibles, un cadre officiel où tout serait possible. La licence, la jouissance matérielle, la réussite sociale, le paraître n'y ont pas leur place. Ceci dit, l'interdiction de mariage d'avec les polythéistes avait naturellement tout son sens à l'époque du Coran, sans que cela soit actuellement à remettre en cause. Les polythéistes arabes menaient alors effectivement une guerre ouverte contre l'Islam monothéiste naissant mais, c'est leurs croyances, fondamentalement opposées à l'unicité de Dieu qui justifie cet interdit. Par la suite, le Coran va préciser que le mariage avec des Juives ou des Chrétiennes est permis, innocentant ainsi les "Gens du Livre" 6du qualificatif de polythéiste. Rappelons que cette question se posait, et se pose encore, parm pa rmii les musulmans sulmans du fait de leur incompréhen incompréhension, sion, tout comm comme de leur appréhension, de la Trinité 7. S5.V5."… Aujourd'hui Aujourd'hui il vous vous est es t autorisé autor isé de cont racter mariage mari age avec les Dames des Gens du Livre... Sans libertinage... Vos nourritures sont licites aux uns comme aux autres." Précisons que dans un tel mariage, selon le Droit musulman, l'épouse pourra conserver sa religion reli gion,, ses pratiques ritu ri tuelle elles, s, ses se s habitudes, habitudes, y compris la l a consomm consommation d'alcool... d'alcool ... Pour être complet, il convient de citer un troisième verset mentionnant qu'il n'est pas permis à un musulman ou à une musulmane d'épouser une ou un "incroyant" 8. Ce verset est circonstancié et fait référence de façon bien établie au traité de Houdaybyya entre les musulmans et les polythéistes Mekkois. Dans ce contexte l'on comprend sans ambiguïté que par incroyant il faille entendre, comme précédemment précédemment,, polythéiste. polythéiste. 6 Gens du livre, expression coranique qui désigne principalement, mais pas exclusivement, les Juifs et les Chrétiens. Pour plus de précison préci sonss sur ce con c oncept cept voi voir chapitre chapitre : Relati Relation onss avec les autres religi religion ons. s. 7 Cf. Chapitre : Jésus, l'Evangile- des trinités et de la Trinité. 8 "Incroyant" traduction approximative de l'arabe kâfir. Pour la définition précise de ce terme coranique voir chapitre : Statuts des minorités- apostat.
S60.V10."... Les croyants ne sont pas permis permi s aux incroyantes et les incroyants ne leur sont pas de même permis…" Il ressort de l'ensemble des versets que nous avons précédemment mentionnés qu'il n'y a qu'un interdit : le mariage entre musulmans et polythéistes. Les règles concernant le mariage sont à priori identiques pour les hommes et pour les femmes. Au final, le Coran renvoie chacun à sa propre
conscience et lui indique que le mariage a pour objectif le bonheur et la mise en oeuvre positive des valeurs religieuses, morales, sociales, et non une jouissance éphémère basée sur le pur attrait. Ce rappel est, tout bien considéré, bien plus rigoureux qu'une liste exhaustive de partenaires interdits. Le mariage inte interreligie rreligieux ux du point point de vue du Droit musulm musulman. an. En Droit musulman, il est reconnu, conformément au Coran, qu'un musulman puisse épouser une "Dame des Gens du Livre". Mais, il est unanimement admis par avis juridique consensuel qu'une musulmane ne peut contracter mariage avec un Juif ou un Chrétien. Or, il n'existe pas, comme nous venons de le montrer, de verset justifiant d'une différence de statut marital et imposant aux musulmanes une discrimination de traitement. Cette mesure découle en Droit musulman de l'intégration d'une tradition sociale basée sur une vision toute patriarcale du mariage. Ainsi, selon ce point de vue, le musulman ayant épousé une chrétienne, par exemple, serait à même de préserver sa propre religion et de la transmettre à ses enfants. La femme, que le Droit a plutôt tendance à considérer comme "mineure juridique", est supposée ne pas pouvoir s'imposer à son mari…. Sans commentaires…. Si ce n'est que l'on ne pourra s'appuyer sur le Coran pour soutenir ce genre de conception. Bien au contraire, contraire, le concept juridi juridique que "d'avis consensuel" consensuel" lorsqu lors qu'il 'il statue statue en contradic contradiction tion avec le Coran, est un non sens intellectuel et méthodologique du point de vue même de l'Islam. Seul le poids des us et coutum coutumes es permet permet à ces contradictions contradictions de se maintenir aintenir au détriment détriment du Coran, tout tout en s'opposant à l'évolution des mentalités dans la conformité au message coranique. Conclusion. Le Coran, conformément à son code éthique, encadre la liberté des êtres par le seul appel à la sincérité. Le message est le suivant : "Contractez mariage, ne soyez pas libertins, ne vous mariez pas à la légère par volonté de jouissance, car le mariage est une chose grave mais nécessaire. Il peut procurer bonheur bonheur comm comme malheu malheur, r, tout tout comm comme renforcer renforcer la l a foi ou l'affaiblir. Le choix d'un mariage interreligieux est souvent en réalité un choix civilisationnel qu'il ne convient pas de déguiser sous de faux prétextes juridiques. Le Coran le rappelle cent fois, les hommes seront jugés selon leurs intentions et rien ne peut être dissimulé à la justice divine. A ce sujet, le Prophète Muhammad a dit en un propos célèbre et authentifié : "Chacun d'entre vous est un berger, berger, chacun d'entre d'ent re vous est responsable…".
POLYGAMIE, REPUDIATION & DIVORCE DE LA POLYGAMIE. Il serait faux de concevoir l'Islam comme étant la religion de la polygamie. En réalité le Coran a pour objectif de limiter limiter sa pratique en l'encadrant strictement strictement jusqu'à jusqu'à la rendre quasi impossib impossible le comme nous allons le constater. A titre de comparaison, il est intéressant de rappeler que la Bible, tout comme le Talmud, l'ont autorisée sans limitation de nombre et l'on sait, par exemple, qu'à l'époque même de Charlemagne les prêtres étaient polygam polygames. es. Dans le monde bédouin préislamique la polygamie était fréquente et représentait, tout autant un mode de survie (très forte mortalité périnatale) qu'un signe extérieur de richesse et de puissance. La polygam polygamie ie était adaptée aux structures structures claniques et tribales mais sa pratique se trouve trouve être un obstacle au projet de société moderne et équilibrée que le Coran veut mettre en place. Il entreprend donc une réforme importante en rapport direct avec le nouveau statut personnel des hommes et des femm femmes qui prési pr éside de à cette c ette mut mutation. ation. Première étape. Il est utile de préciser que le verset clef que nous allons citer, appelé classiquement "verset de la polygamie ", est inclus dans un chapitre traitant de la prise en charge des orphelins. S4.V3."Et S4.V3."Et si vous vous craignez de ne pas pouvoir pouvoir être équitable équitabl e envers les orphelins, prenez épouse convenablement 1 , deux, trois t rois ou quatre. Si vous craignez craig nez en cela ce la de ne pouvoir être êtr e juste just e ne prenez alors qu'une qu'une épouse… Ceci vous vous permettra permett ra de vous rapprocher de l'impartialité." l'im partialité." Comme on peut le constater, le Coran loin d'affirmer la polygamie comme un principe absolu, l'aborde dans un contexte intriqué avec le droit des orphelins 1. Cette particularité a suscité de nombreux commentaires parmi les exégètes dont en résumé le sens général est le suivant : De même que vous craignez de léser les orphelins, craignez de léser les femmes, d'une part en épousant conformément à vos coutumes un nombre important de femmes et d'autre part en ne pouvant leur offrir la partialité nécessaire à la juste relation du couple. Toutefois, l'aspect nettement circonst circ onstancié ancié du verset n'a pas été, semble-t-il semble-t-il,, retenu par la tradition tradi tion.. 1 "Prenez épouses convenablement"c'est-à-dire conformément aux règles du mariage. Ce corps de phrase est souvent traduit par : "comme il vous est agréable". Il s'agit d'une erreur grossière de traduction d'un arabisme classique, pas toujours signalé par les commentate comm entateurs, urs, dénotant ou indui induisant sant une compréhension compréhension faussée fa ussée du verset.
Ce verset insiste donc, dans un premier temps, sur la nécessité de prendre conscience de l'injustice que la polygamie représente dans les faits, et la limite de facto à quatre épouses tout en spécifiant dans quel contexte elle a le plus de légitimité. Deuxième étape. En rappelant le difficile exercice de la vie de couple et l'effort nécessaire pour harmoniser les rapports entre l'homme et la femme, le Coran va mettre en avant l'injustice flagrante, le déséquilibre relationnel, que la polygamie ne peut qu'engendrer. Le Coran propose à cette fin une vision équilibrée de la vie de couple, où la recherche du compromis et de l'équité doit être la règle. S4.V128."Lorsque S4.V128."Lorsque une femme femm e craint désaffection désaffe ction et indifférence indiff érence (dans sa vie de couple), alors qu'ils cherchent à se réconcilier. Cela est préférable car les âmes sont portées à l'avidité…" Sans aucune aucune ambigu ambiguïté ïté le l e Coran rejett rej ettee l'avidi l 'avidité té de l'homm l'homme et prend pr end parti pour l'épouse l 'épouse délaissé dél aissée. e.
Revenant à la polygamie le Coran conclut dans la foulée. S4.V129."Vous S4.V129."Vous ne pourrez, de toutes t outes façons être équitable équitabl e envers vos épouses quand bien bie n même mêm e vous vo us le souhaiteriez souhaiteriez ardemment…" 1 La révélation de cette sourate est tardive, 92eme sur 114. Elle intervient au moment où la communauté musulmane, aux conditions de vie précaires, doit gérer un grand nombre d'orphelins et de veuves du fait des nombreuses luttes qu'ils eurent à mener pour défendre la Cité-Etat de Médine (Voir biographie de Muhammad en annexe). Précisons qu'en arabe orphelin signifie orphelin de père, en quelque sorte le verset dit : "afin de protéger l'orphelin tout comme la veuve il existe la possibilité d'épouser leurs mères."
Par ailleurs, il précise que cette impossibilité d'égalité de sentiments ne peut aboutir qu'à la rupture, soulignant ainsi l'échec d'autant plus prévisible de la polygamie. S4.V130."Et S4.V130."Et si les l es deux se séparent, sépar ent, alors Dieu par largesse largess e pourvoira à leurs besoins…" bes oins…" Enfin, dans un dernier rappel en forme de mise à mort, le Coran précise l'impossibilité pour la nature humaine de pouvoir être équitable en sentiments. S33.V4."Dieu S33.V4."Dieu n'a point mis m is deux cœurs en la poitrine poit rine d'un seul homme..." hom me..." Conclusion. Comme il aura été aisé de le constater, le Coran encadre strictement la pratique de la polygamie et tout est mis en oeuvre pour qu'elle ne soit plus pratiquée. Ceci est conforme à la méthodologie coranique procédant toujou toujours rs par étapes progressives progressive s lorsqu'il lor squ'il s'agit s' agit de réformer réformer une une pratique sociale socia le profondém profondément ent ancrée dans les moeurs. Plutôt Plutôt que d'interdire, de sanctionn sanctionner, er, le Coran fait toujours toujours appel à la conscience et à la réforme personnelle par acte de foi. De fait, la polygamie fut, et reste encore, une pratique très marginale chez les musulmans. Toutefois, l'on se doit de noter un regain de pratique de la polygamie dans certains milieux. Ce phénom phénomène ène est favorisé, semble semble t-il, par l'exacerbation des confront confrontations ations culturelles culturelles et par le recours, en lieu et place de dialogue, aux raccourcis intellectuels sommaires. Ainsi, certains et certaines en viennent à penser que la polygamie est un signe d'islamité, la foi étant alors réduite à sa plus simple dimension dimension,, celle cell e d'une d'une pratiqu pra tiquee extérie extérieuure. Les défenseurs défenseurs d'une d'une telle orthopraxie orthopraxie fondent fondent prétendum prétendument leur légitimité légitimité sur une une lecture lecture rig ri goureuse oureuse et littéraliste du text textee coranique, mais mais force est de constater que dans dans le l e cas présent, ils sont fort fort éloig éloi gnés tant tant de la lettre que de l'espri l' espritt du Coran. Coran. Rappelons que le Prophète lui-même resta monogame jusqu'à l'âge de 50 ans. Seuls des jeux d'alliance, comme pour tout potentat à cette époque, l'obligeront par la suite à la polygamie. Le Coran par ailleurs aill eurs rend compte compte en plusieurs passages des difficultés difficultés qu'il eût à gérer cette situ s ituation, ation, étant nous l'avons dit, par respect de la nature féminine, sincèrement monogame. 2 REPUDIATION ET DIVORCE. Notons Notons tout d'abord que le terme terme même même de répudiation a une connotation péjorative évoquant le pouvoir absolu de l'homm l'homme de révoquer sine die sa femm femme. Cette Cette traduction traduction est l'héritage de l'école l'éc ole orientaliste passée passé e qui rendit ainsi le terme talaq, alors que ce dernier signifie : rompre un lien. Dans le contexte il s'agit de la rupture du contrat de mariage, ce qu'il convient de traduire simplement et clairem clai rement ent par : divorce . La compréhension correcte du sujet sous l'angle du Coran, et non sous celui des traditions patriarcales, patriarca les, renforce renforce l'abandon l'aba ndon du concept de répudiation au profit de la notion notion de divorce divorc e qui, comme nous allons le voir, est très proche des concepts actuels en la matière. Le Coran, de façon très anticipée par rapport au monde judéochrétien, a reconnu le divorce en cas de nécessité afin qu'une difficulté de vie en commun ne devienne pas une souffrance irréductible. Il n'a en aucune manière institué le divorce pour que l'homme puisse instrumentaliser sa jouissance à volonté3. Ainsi le divorce est un droit reconnu tant pour l'homme que pour la femme.
S4.V130."Si les deux se séparent, sépare nt, Dieu par largesse larges se pourvoira à leurs besoins…" bes oins…" De façon très actuelle, ce verset souligne que la dépendance financière ne peut être une entrave au droit à divorcer. Dans le contexte on comprend qu'il s'agit d'une remarque affirmant le droit des femmes au divorce quelle que soit leur situation matérielle. Corollairement, le Coran édicta de nombreuses règles, tout aussi modernes, garantissant le droit de chacun : pension alimentaire, garde des enfants, reconnaissance de paternité, etc. Nous ne citerons qu'un exemple, la pension alimentaire : S65.V6."… Si elles elle s sont enceintes, enceintes , pourvoyez pourvoyez à leurs besoins jusqu'à l'accouchement, l'acc ouchement, de même si elles allaitent l'enfant. Réglez cela à l'amiable." 2 Notamment les sourates 33 et 66. 3 P Pour our plus plus de détail détailss sur s ur le mariage, voir voir chapi c hapitres tres : Hommes Hommes et e t femm fe mmes. es. Mariage, mariage mariage mi mixte. xte. Mariage Ma riage forcé.
La pension est proportionnelle aux revenus du mari : S65.V7."L'homm S65.V7."L'hommee de condition conditi on aisée ai sée paiera une pension pensi on selon sel on sa fortune. Mais celui dont les revenus sont modestes versera une pension en fonction..." Précisons enfin, que le divorce, même autorisé par le Coran, n'est pas une décision banale -et ceci est tout particulièrement adressé aux hommes- on ne doit l'envisager que dans les cas ou cela s'avère être la dernière solution. S4.V21."Comment S4.V21."Comment briseriez-vous briser iez-vous à la légère ce contrat alors mêm mêmee que vous vous vous vous êtes intimement connus connus et qu'elles ont reçu r eçu de vous vous un engagement solennel !" Conclusion. En pratique, à des degrés divers selon les époques les lieux, les us et coutumes, dont le Droit musulman s'est fait en partie le traducteur, on a toujours cherché à réduire les droits accordés par le Coran aux femmes en matière de divorce. La répudiation en tant que concept infondé et archaïque doit être évacuée du champ culturel par les musulmans eux-mêmes au profit de la notion de divorce coranique éminemment moderne et équitable. La "répudiation", que certains ne veulent absolument pas appeler divorce, divorce , est es t considérée par eux comm comme un droit islam is lamique, ique, apanage apanage de l'homm l'homme. De fait, il ne s'agit que d'abus de pouvoir, voire même volonté à peine masquée d'user et d'abuser. Le Prophète Muhammad a mis maintes fois en garde contre les injustices commises sous couvert d'une prétendue légitimation coranique. Concernant notre sujet il a dit en une tradition authentifiée : " La chose permise la plus détestée détes tée par Dieu est le l e divorce."
FRAPPER LES FEMMES Le débat sur la condition féminine après avoir fait rage en Occident, semble s'être déporté au coeur de ce c e qu'il est convenu convenu d'appeler le dialogue Islamo-Chrét Islamo-Chrétien. ien. Plus précisém préci sément ent,, il conviendrait conviendrait de parler de rencontre entre les cultures occidentales et les cultures Arabes, Africaines ou Indiennes. En effet, en la matière, les religions correspondantes sont plus des prête-noms, des alibis culturels, que des causes réelles et profondes. De même, il nous parait utile de rappeler qu'évoquer une confrontation entre les occidentaux et les musulmans n'a pas de sens puisque cela sous entendrait que l'on ne puisse pas être musulman et occidental. Pis encore, il faudrait alors admettre que tout occidental soit, de fait, un digne représentant de l'éthique de respect et de dignité due aux femmes. Les mythes déforment la réalité et de par leur intangibilité suppriment toute possibilité de dialogue. Mais, à bien observer, les réalités brisent les mythes ; force est de constater que les violences faites aux femmes concernent l'ensemble du monde et que bien du chemin reste à parcourir afin que paroles et actes soient en harmonie. Quoiqu'il en soit, l'on entend souvent dire qu'il y a dans le Coran un verset autorisant le mari à frapper son épouse, voire donnant le droit aux hommes de frapper les femmes. Qu'en est-il exactement ? DU POINT DE VUE DU CORAN. Nous Nous avons déjà vu en de précédent précéde ntss chapitres que le Coran définit définit un un cadre général général déterminan déterminantt le respect absolu de la personne humaine, l'égalité fondamentale entre les êtres, et plus particulièrement particulièrement entre entre les homm hommes et les femm femmes. Con Concernan cernantt le mariag aria ge, le Coran prône pr ône le l e respect mutuel, l'amour, la compassion, l'entraide. Il paraît difficilement envisageable que dans ce contexte qu'il ait pu prescrire, d'une façon ou d'une autre, de frapper les femmes. Nous Nous rappellerons rappell erons quelques quelques versets, déjà cités par ailleurs, aill eurs, qui démon démontren trentt sans ambigu ambiguïté ïté la conception équilibrée de la vie de couple exposée par le Coran. S9.V71." Les Les croyants et les le s croyantes sont un soutien les l es uns pour les autres..." autr es..." S30.V21."C'est un signe de Dieu d'avoir créé de vous-mêmes votre moitié afin que vous demeuriez en harmonie auprès d'elle. Il a voulu entre vous amour et miséricorde..." S4.V19."Ô croyants... ayez un comportement correct envers votre épouse. Il se peut que parfois, elle vous soit désagréable, mais en réalité réali té Dieu a placé un grand grand bien en cela." S2.V187. "Il vous est permis… le rapprochement avec vos épouses afin qu'il y ait entre vous intimité protectrice et réciproque. Dieu sait comment vous vous lésiez... Faites leur bonne annonce". 1 Sources coraniqu cor aniques. es. Il n'existe dans le Coran qu'un seul verset concernant ce sujet, ou plus exactement, il s'agit d'un corps de phrase, du verset 34 de la sourate IV, dont nous avons d'ailleurs étudié la partie introductive au chapitre "Statuts des hommes et des femmes."Contrairement à notre objectif de présentation directe du Coran, il sera en ce cas précis nécessaire de recourir en partie à la méthode exégétique classique. Nous nous excusons par avance des difficultés qui lui sont inhérentes. Nous Nous allons tout tout d'abord d'abor d présenter une traduction traduction classique class ique du verset selon l'int l'i nterprétation erprétation traditionnelle. Puis, dans un deuxième temps, nous montrerons qu'effectivement, selon le sens que l'on veut bien donner aux mots, l'on peut aboutir à des résultats contradictoires, non seulement entre eux, mais surtout, et c'est bien plus grave, avec le message du Coran lui-même. S4.V34."... Quant à celles cell es dont vous vous craignez l'infidél l'i nfidélité ité 2 , exhortez-les, exhortez- les, faites fait es lit à part, e
rappezles…" 1 Ces versets sont cités et commentés aux chapitres : Statuts des hommes et des femmes. Mariage. 2 Nou Nouss avon avonss tradu traduiit par infidélité le terme arabe nuchuz traduit généralement par adultère. En réalité, nuchuz signifie aussi révolte insoumission etc. Le terme infidélité nous semble rendre assez bien la polyvalence du terme arabe. Voir note page suivante pour le sens et la traduction exacte de "celles dont vous craignez".
Les commentateurs classiques font observer que ce verset enseigne une méthode destinée à résoudre une crise grave à l'intérieur d'un couple. Ils soulignent tous que les trois conseils donnés forment une séquence progressive et que chaque étape doit nécessairement précéder l'autre, ce que la traduction pourrait rendre ainsi : " tout d'abord exhortez-les, puis faites lit à part, et enfin rappezles…" Remarquon Remarquonss que si l'on s'en tenait tenait à cett c ettee version, vers ion, la perm pe rmissi ission on de frapper ne serait ser ait donc pas un droit absolu mais une solution proposée en dernier recours après avoir mis en oeuvre tous les moyens de négociations possibles afin de régler une grave crise conjugale, et ce uniquement en ces circonstance précises. Ainsi, si l'on admettait cette analyse, l'on pourrait aisément affirmer que ceux qui prétendent que le Coran a autorisé le fait de frapper les femmes oublient, purement et simplement, le contexte précis dans lequel ce prétendu droit aurait été donné. Alors qu'il s'agirait selon leur propre lecture d'une autorisation limitée et ponctuelle. Il n'en demeure pas moins, que lu ainsi, ce verset donnerait droit à l'homme de frapper son épouse. Cette idée a toujours paru en contradiction avec les principes élevés de respect et d'amour que le Coran enseigne, et toujours mis en pratique et en exergue par le Prophète Muhammad. Ainsi l'ensemble des exégètes traditionnels dut-il logiquement limiter le sens de l'expression "frappez les". A cette fin, ils ont tous souligné qu'il ne pouvait s'agir que de coups très légers, sans intention de faire mal. Ils ont donné comme exemple le coup donné avec un "siwak", petite baguett baguettee de la taille d'un stylo. Il leur a paru ainsi pouvoir résoudre la contradiction interne entre la lettre de ce verset et l'esprit du Coran lui-même, tout en maintenant une apparence de domination patriarcale. Cependant, ils n'ont pas analysé l'incohérence de cette hypothèse. En effet, frapper aussi légèrement celle qui aurait jusqu'à présent résisté aux sermons puis au refus physique de son mari, paraît paraî t une mesure bien incongru incongruee dont on ne peut attendre attendre raisonn rais onnablemen ablementt de résultats. résultats. Si frapper aussi légèrement une femme avait été le moyen de régler un problème grave à l'intérieur d'un couple, il eut donc fallu, pour des raisons d'économie et de cohérence, le prescrire en première intention et non en dernier recours. Il n'est donc pas rationnellement possible de retenir cette tentative d'explication. Analyse linguistique. Effectivement, "Frapper" est un des sens possibles de la racine verbale daraba employé dans le verset. Conformément à la polysémie de la langue arabe on dénombre une quarantaine de sens dérivés pour cette racine verbale. L'utilisation au premier degré, c'est-àdire frapper , n'est pas l'usage le plus fréquent en langue arabe. Le Coran emploie ce verbe une soixantaine de fois et dans deux tiers des cas en une formule coranique très usitée : daraba mathalan, parfois curieusement traduit par "frapper d'exemple" pour "proposer une parabole". On note, de plus, dans le Coran l'usage de daraba avec le sens de parcourir, s'éloigner, quitter, séparer , mais aussi : annuler, humilier, . Ex : S7.V160. "Nous avons révélé à rabattre un vêtement , et enfin de façon marginale , frapper f rapper . oïse…frappe le rocher de ton bâton".
Il est cohérent, pour le moins, de rester conforme à l'usage de la langue arabe dans le Coran et d'envisager l'emploi cette racine verbale au sens figuré plutôt qu'au sens premier, peu usité. Nous retiendrons prioritairement les sens de : éloignement, séparation, ce que l'analyse logique du verset ne fera que confirmer. confirmer. Argumentaire. Afin de mieux cerner le problème, il convient de situer le verset dans son contexte immédiat. Le verset 35 nous éclaire ainsi sur l'enchaînement et le sens des étapes de négociation que le verset 34 envisage. S4.V35."Et S4.V35."Et si vous vous craignez, crai gnez, malgré mal gré tout t out 3 , que le l e couple envisage de se s e séparer, sépar er, faites alors appel à deux arbitres, un de la famille de l'épouse et un de la famille de l'époux. Si le couple souhaite au fond la réconciliation, Dieu rétablira l'entente entre eux…" On comprend clairement par ce verset que le couple a déjà abouti préalablement, par l'échec de la négociation privée, à l'idée de se séparer. Il reste donc encore une possibilité, celle de faire appel à un juge, nous dirions actuellement un conciliateur, pour éviter l'irréparable. Or, au verset 34 selon la traduction, c'est-à-dire la compréhension classique, il n'est pas fait mention de cette séparation, la dernière étape envisagée étant étant le fait de frapper son so n épouse. épouse. 3 Malgré tout n'est pas dans le texte, mais les auteurs anciens ont tous souligné que, de par les règles de la rhétorique et de la tout n'est logi lo gique, que, dans ce verse versett l'expressio l'express ionn " "si si vous craignez " s'appliquait à un fait avéré ou en cours. Ce que nous avons essayé de rendre par l'ajout de "malgré tout" est l'indication sous entendue que, malgré tous les efforts déployés par le couple, la rupture semble imminente. Cette remarque s'applique aussi au verset 34 où il aurait fallu s'écarter du mot à mot et traduire par : " Celles dont vous constatez l'infidélité" en lieu et place de : "celles dont vous craignez l'infidélité".
Il découle de ce qui précède que si l'on traduit daraba conformément à l'usage habituel de la langue arabe et en fonction du contexte de l'ensemble du passage concerné, l'on doit entendre : "Eloignez-vous d'elles"4 en lieu de "frappez-les".Cette séparation étant alors la troisième mesure envisagée par le verset. Ce qui rend l'articu l'ar ticulation lation avec le verset 35 cohérente. On doit donc lire en rajoutant la fin du verset 34 que nous avions jusque là laissé en suspens : S4.V34."... Quant Quant à celles cell es dont vous vous craignez cr aignez l'infidél l'i nfidélité, ité, exhortez-les, exhortez -les, puis faites f aites lit à part, part , et enfin éloignez--vous d'elles. Et si alors, elles cessent 5 , ne cherchez plus contre elles elle s de recours. S4.V35."Et si vous craignez, malgré tout, que le couple n'envisage de se séparer, faites alors appel à deux arbitres, un de la famill famillee de l'épouse l'ép ouse et un un de la famill famillee de l'époux. Si le couple souhaite souhaite au fond la réconciliation, Dieu rétablira l'entente entre eux…" Nous Nous pouvons pouvons placer pl acer cette lecture lecture sou so us l'aut l 'autorité orité même même du Prophète Prophète Muh Muhamm ammad qui, confront confrontéé à une situation équivalente -un conflit avec ses épouses- appliqua ce verset non pas, en frappant ses épouses mais en se retirant, un mois durant, dans une pièce à l'écart de ses appartements et la réconciliation eut lieu. Le Coran mentionne cet épisode de la vie du Prophète notamment dans les sourates XXXIII et LXVI. Signalons enfin, qu'en écho dans la même sourate, le Coran envisage la situation inverse où l'homme est incriminé. 4 Aux arabisants on peut rappeler que le verbe daraba est transitif ou intransitif, et que les règles anciennes qui présidaient à cet usage sont relativement relativement vari var iables, imprécises imprécises et in indétermin déterminée éess et, qu'au fin final, al, elles elles autori autorisent sent notre lecture. 5 Les traductions donnent généralement: " Et si elles ob obéissent" éissent" , les exégèses classiques précisent qu'il ne s'agit pas de l'obéissance au mari mais à Dieu, la désobéissance par le nuchuz, l'infidélité, étant une désobéissance aux règles établies par Dieu et non aux ordres du mari. Pour éviter toute confusion, nous avons traduit par "si elles cessent" c'est-à-dire si elles reviennent à l'état de conformité par rapport aux normes divines .
S4.V128."Si une femme femm e craint de son mari infidélit infidé litéé ou éloignement…on éloignem ent…on ne lui fera pas rief de rechercher la conciliation. Telle est la meilleure démarche, car les âmes sont portées à l'avidité…" Ce verset résume brièvement ce qui a été dit précédemment et ne mentionne que l'objectif final, la conciliation. Il laisse donc à penser que les démarches pour y parvenir sont identiques : exhortation aux valeurs morales communes, refus du lit conjugal et séparation momentanée, à moins que ce ne soit….frapper son mari avec une petite baguette ! POINT DE VUE DU DROIT MUSULMAN. Conformément à l'exégèse classique le Droit musulman, le fiqh, a retenu pour l'homme la possibili possib ilité té de frapper frapper son épouse épouse en cas de problèm problè me grave et sans sans autre autre solut sol ution. ion. Au Autrement trement dit, c'est admettre que frapper son épouse demeure un droit. L'origine patriarcale d'une telle conception est évidente. Les us et coutumes n'ont pu s'accommoder de la perte d'un tel droit d'autorité. Malgré tout, le fiqh, conscient à la fois de ses responsabilités mais aussi de son obligation de cohérence par rapport à l'ensemble du message coranique, a du moduler ce droit. D'aucuns ont stipulé qu'il est es t permis permis de frapper son épouse, épouse, mais qu'il était préférable pré férable de s'en abstenir. abstenir. D'autres D'autres on o nt insisté sur le fait que les coups devaient être légers comme ceux administrés à l'aide d'un siwak … Ceci dit, ils durent omettre, de peur d'aggraver encore plus la contradiction, de rapporter que le Prophète Muhammad avait expressément interdit de frapper les femmes . En effet, en une tradition authentifiée il a dit : "Lequel d'entre vous oserait-il donc frapper sa femme, comme il frapperait une esclave6 , alors que le soir soi r même il s'unira s'uni ra à elle ?! ". Nous Nous constatons constatons donc, donc, encore une une fois, que le l e Droit musulm musulman an a été très largem l argement ent influ influencé encé par les mentalités, tout en essayant dans son élaboration et dans ses concepts généraux de rester cohérent par rapport au Coran. Ce difficile équilibre é quilibre entre entre les l es aspirations as pirations coran cora niques élevées éle vées et e t absolues et le pragmatism pragmatismee des sociétés musulmanes sulmanes ont souvent souvent eng engendré endré des règles et mesures, que seule un unee acceptation tacite tacite et facile permet permet de valider. val ider. 6 La précision est rhétorique car le Prophète Muhammad a, par ailleurs, interdit de frapper les esclaves.
Conclusion. Par l'étude de ce verset, chacun aura pu se rendre compte de ce que l'interprétation d'un texte, est largement dépendante des préjugés qui nous animent. Etre détenteur d'un texte sacré ne garantit pas en soi de détenir la vérité. En réalité, le crédit d'une telle référence est fonction du niveau de valeur morale et de rigueur intellectuelle de ceux qui le lisent, l'interprètent nécessairement, et le mettent en application. Un texte révélé est, par définition, intrinsèquement vérité absolue, mais toute tentative de lecture sera fatalement relative et partielle. Tout lecteur est inévitablement interprétateur, partant, il doit être conscient de cette différence qualitative, afin que sa participation soit ouverture intellectuelle et non affirmation totalitariste, lumière et non obscurité. Le Coran, quant à lui, est porteur d'un message de paix, de tolérance et d'amour. Concernant tout particulièrement particulièrement le couple, il appelle appell e au respect et à la protection mutuelle, utuelle, à la patience et à la dignité. Conformément au message coranique, le Prophète Muhammad a toujours insisté afin que les hommes se débarrassent de leurs préjugés sexistes et que, pour Dieu, ils s'amendent et se réforment, afin de créer, hommes et femmes, croyants et croyantes, une société idéale sans haine et sans ségrégation. Rappelons une de ses sentences authentifiées connue de tous les musulmans : "Les meilleurs d'entre vous sont ceux qui traitent avec le plus d'égards leur femme, et je suis sur ce oint le meilleur d'entre vous."
ADULTERE ADULTERE & LAP LAPIDA IDATION TION L'Islam, tout comme le Judaïsme et le Christianisme ne conçoit de rapport sexuel que dans le cadre légal du mariage et, par conséquent, condamne l'adultère. Corollairement, la sexualité dans le couple est déculpabilisée. Il convient de préciser que l'approche libre du sujet, bien différente du "tabou sexuel" judéo-chrétien, est à l'origine probable de l'imagerie érotisante issue du "romantisme oriental" du XIXème siècle. Il est curieux de constater que l'on puisse encore reprocher, à l'heure actuelle, à l'Islam sa pudeur tout en projetant nombre de fantasmes dans le harem imaginaire de l'Orient. Approche directe de la sexualité ne signifie pas grivoiserie ou grossièreté. Bien au contraire, le Coran, tout comme les musulmans, aborde le sujet de façon toujours très euphémique. Ex : S2.V223."Vos S2.V223."Vos épouses sont à l'image l'i mage d'une terre fertile, fert ile, allez aux champs comm commee bon vous vous semble … Mais craignez Dieu..." S2.V187."… Rapprochez vous vous de vos épouses afin qu'il y ait entre vous intimité intim ité protectric protec tricee e réciproque…"1 Précisons d'emblée qu'il n'existe pas dans le Coran de verset ordonnant la lapidation. Nous pouvons pouvons donc affirm affirmer er sans difficulté difficulté que que la lapidation la pidation n'est n'est pas un principe coraniqu cora nique. e. Mais, de plus, le Coran l'a interdit. Il n'en demeure pas moins que cette pratique a été temporairement appliquée, comme nous allons l'expliciter l'explici ter,, et que ces séquelles sont restées inscrites inscri tes dans le Droit musu musulm lman. an. CORAN ET LAPIDATION. Comme nous l'avons à plusieurs reprises signalé, lorsque le Coran veut réformer un fait de société, il s'inscrit dans une démarche globale et éducative, étape par étape, verset par verset. Il évoque d'abord le sujet afin de faire prendre conscience de la nécessité de la réforme. Ensuite, il légifère, puis conclut toujours par une ouverture spirituelle caractérisée par le pardon et la miséricorde. Le cas de la lapidation, du talion 1, tout comme l'interdiction progressive des boissons alcoolisées alcool isées,, sont des modèles modèles parfaits de cette pédagogie. pédagogie. 1 Pour la traduction de ce verset voir question précédente.
Première étape. Tout d'abord exhortation à prendre conscience de la gravité de l'adultère. La société Arabe préislamiqu préis lamiquee était connue connue pour ses moeurs dissolues di ssolues incompatibles incompatibles aux yeux yeux du Coran Coran avec la foi et une pratique pieuse. S17.V32."N'approchez S17.V32."N'approchez 2 pas l'adultère, l' adultère, c'est une immoralité, imm oralité, un mauvais mauvais chemin." Deuxième étape. Le Coran insiste sur la menace du châtiment divin après la mort afin que ce soit la foi et la crainte cra inte pieuse pi euse qui poussent homm hommes et femm femmes à se s e réformer r éformer.. S25.V63 à 68."Les vrais serviteurs du très Miséricordie Miséri cordieux ux marchent humblement humbleme nt sur terre...Passent leurs nuits en prière… Cherchent à éviter le châtiment de la Géhenne... Et ne commettent pas l'adultère, l 'adultère, car quiconque quiconque commettra l'adultère l' adultère sera précipité dans le péché." S23.V1 et 6."Bienheureux les croyants… Qui pratiquent la chasteté sauf à l'égard de leur épouse…" Troisièm roisi èmee étape. Temps important, édiction d'un train de mesures secondaires qui doivent concourir, par une nouvelle éducation, à la protection des individus et à une autre conception de la société. Ainsi,
définition d'une norme morale vestimentaire. Ex : 1 Voir au chapitre : Talion et peine de mort. 2 " N'approchez N'app rochez pas…" Expression typiquement coranique souvent traduite par ne "commettez pas"... En réalité ce type d'ordre insiste plus pl us sur la nécessi nécess ité première première de prendre prendre con c onscience science moralement moralement et intel intelllectuel ectuelllement de la la gravi gravité té de la faute plus plus que sur le fait de ne pas la com commettre. mettre. Autrem Autrement ent di dit,t, l'in 'interdi terditt n'attei n'atteint nt sa pl plein einee si sign gniifi ficatio cationn qu quee s'il est bi bien en com compri priss : l'éducati 'éducation on do doiit pri primer mer sur la répression. Concernant notre sujet sur la lapidation, nous pourrons constater qu'à l'étape à suivre le Coran dira : " et ne commettent pas l'adultère" ce qui constitue bien un deuxième niveau de réalisation.
S33.V59."Ô Prophète, dis à tes épouses et à tes filles fil les ainsi qu'aux femmes femm es des croyants de rabattre sur elles leurs l eurs amples vêtements…" Pour le Coran, la pudeur est le principe de base, une société érotisée ne peut prétendre à la foi et à la morale. Ex : S24.V30."Ô Prophète, dis aux croyants qu'ils qu'il s détournent certains certai ns de leurs regards et resten reste n chastes. Cela est plus à même de les l es purifier…" La mixité permettra l"épanouissement de chacun à condition de respecter les règles morales communes. Ex : S24.V31." Ô Prophète, dis aux croyantes qu'elles qu'ell es détournent certains certai ns de leurs regards et restent chastes et qu'elles ne se parent point au-delà de ce qui est convenable…" convenable…"3 Le sens tribal et familial élargi des bédouins favorisait la promiscuité, le Coran va donc structurer la famille et lui donner de l'autonomie. Ex : S24.V27."Ô croyants, n'entrez dans les demeures des autres qu'après y avoir été expressémen express émen conviés…" La société soc iété Arabe avait générali généralisé sé la l a prostitu pro stitution tion,, le Coran va bien évidem évid emm ment l'interdir l'interdire. e. S24.V33."…Ne S24.V33."…Ne contraignez contrai gnez pas vos jeunes esclaves à la prostit pros titution ution4…" Quatrième étape. Après avoir sensibilisé sur le sujet et édicté des règles morales générales, le Coran aborde le volet juridique par ce que l'on pourrait appeler une non mesure : l'assignation à domicile des femmes adultères. 3 Ces trois versets cités sont analysés en détail aux chapitres : Le voile islamique. Mixité ou non mixité. 4 A l'époque, seules les esclaves étaient prostituées par leurs maîtres. Cependant, l'interdiction a toujours été comprise comme étant de portée po rtée générale. générale.
S4.V15."Quant S4.V15."Quant à celles cell es qui ont comm commis is l'adultère, l'adul tère, fournissez fournisse z quatre témoins tém oins oculaires. oculaire s. S'ils S'il s témoignent, tém oignent, alors al ors retenez r etenez à vie ces dernières dernière s en leur l eur demeure, dem eure, à moins m oins que Dieu Die u ne décrète décrèt e un autre ordre 5…" Cette mesure drastique n'est pas, contrairement aux apparences, une répression s'exerçant uniquement à l'encontre des femmes mais, au contraire, une protection des femmes adultères. En effet, c'est à ce moment moment-là -là qu'eurent qu'eurent lieu des lapidations l apidations pour adultère en application applic ation de la loi mosaïque 6. De plus, cette mesure ne fut jamais appliquée au sens propre, la fin du verset laissant entendre que le Coran allait légiférer de nouveau. C'est donc l'esprit de la loi qui prédomina : il fallait protéger de la vindicte populair populairee les élém él ément entss les plus pl us fragilisés fragilisés,, c'est-à-dire c'est-à-di re les femm femmes, en atten attendant dant une nouvelle législation. Enfin, remarquons que, l'obligation de fournir quatre témoins oculaires rend de facto toute accusation improbabl improbable. e. Mais, fait essentiel, essentiel, l'adultère par pa r cett ce ttee mesure mesure relève r elève du pénal pénal afin de mett mettre re un terme aux règlements de comptes et aux dénonciations qui avaient cours dans une ambiance sociale tendue. La société médinoise était à l'origine ravagée par le libertinage et l'adultère, et son
islamisation ne fut pas, on l'imagine, sans poser problème. De plus, les tensions entre musulmans et non musulmans se cristallisèrent parfois sur la mise en œuvre de la réforme des mœurs et les accusations les plus insidieuses circulaient. Le quadruple témoignage faisant l'objet d'une enquête et le faux témoignage étant sévèrement puni, cette mesure mit un frein à l'activité de certains délateurs 7. Cinqu Cinquièm ièmee étape. ét ape. Le verset précédent conclut donc une longue série de mesures édictées sur plus de dix ans, laissant en suspens la loi, la priorité étant à l'éducation. Cet intervalle de temps permit à la société musulmane de se débarrasser en partie de ses tares. Malgré tout, face au vide juridique laissé par le Coran, plus par miséricorde que par oubli, on jugea de nouveau des adultères, hommes ou femmes, par la loi l oi mosaïque. mosaïque. 5 Littéralement : "que Dieu ne dégage une sortie" mais cette expression avait dès l'origine été comprise comme signifiant : "que Dieu décrète un autre ordre". 6 Vivait à Médine une importante communauté Juive. Deux juifs ayant commis l'adultère voulurent échapper à la dureté de la loi mosaïque en demandant à être jugé par Muhammad. Ce dernier ne put, sous la pression populaire et le vide juridique laissé par le Coran, qu'appliquer leur loi c'est-à-dire la lapidation. Par la suite, ce précédent fâcheux fut étendu, sous la pression des musulmans les plus rigoristes, à la communauté musulmane de Médine. 7 Signalons que le Droit musulman a parfaitement saisi les limites du procédé et a spécifié, que ne pourrait être retenu le témoignage de membres de la famille ou même d'amis, ceci afin d'écarter la possibilité d'un complot accusateur.
Vint alors la conclusion de ce long processus d'éducation dont la présentation constitue tout un chapitre8 de la sourate XXIV (versets 2 à 24) dont on peut dégager les points suivants : 1-Abrogation de la pratique mosaïque de la lapidation des adultères et institution d'une peine corporelle corporelle dissuasive. S24.V2."Ceux S24.V2."Ceux qui comme c ommettent ttent l'adultère, l'adul tère, hommes ou femmes, fem mes, donnez leur à chacun cent coups de fouet…" 2-Maintien du quadruple témoignage oculaire de l'adultère. Le faux témoignage, ou l'accusation sans témoin seront sanctionnés par une peine de flagellation assortie de l'équivalent de la perte des droits civiques. S24.V4."Quant S24.V4."Quant à ceux qui calomnient calom nient les Dames et ne produisent pas de témoins, témoi ns, leur sanction sera de quatre-vingt coups de fouet. De plus, leur témoignage ne sera plus jamais accepté, car ce sont eux les pervers." On le comprend aisément, cette mesure rend l'accusation d'adultère très difficile, et l'exemplari l'exemplarité té de la l a peine pei ne avait plus pour missi mission on de frapper l'imag l 'imaginat ination ion que de meurt meurtrir rir les corps. 3-Sensibiliser au maximum les musulmans à la gravité de l'adultère. Il s'agit de protéger les gens contre les accusations mensongères, les calomnies, tout en réformant les mœurs et en protégeant la vie privée. Il convient pour cela de noter que l'invitation au pardon divin, c'est à dire à la réforme réforme intérieure intérieure de l'être, suit imm immédiatement édiatement,, dans l'ordre l'or dre des versets, les menaces de châtiment. S24.V5."A l'excepti l'ex ception on de ceux qui, après cela, se repentent et se réforment, réform ent, car Dieu es Pardonneur et Miséricordi Misér icordieux." eux." 8 De plus, ce chapitre intervient dans un contexte particulier : Aïcha, l'épouse du Prophète Muhammad, fut accusée d'adultère par des opposants médinois et certains musulmans. Cette calomnie déstabilisa énormément la communauté, jusqu'à ce que le Coran innocente in nocente Aïcha.
4-Institution du "serment solennel". Le Coran établit une règle visant à annuler les accusations à l'intérieur du couple, à assainir en quelque quelque sorte sor te les relation rela tionss conjugales. conjugales.
S24.V6-7."Quant S24.V6-7."Quant à celui qui accuse sa propre épouse sans autres témoins, témo ins, alors qu'il jure ar Dieu quatre fois qu'il dit bien la vérité, et une cinquième fois afin que, s'il a menti, la malédiction de Dieu s'abatte sur lui.." S24.V8-9."Si l'accusée, l'accusé e, elle aussi, jure j ure par Dieu quatre fois que son époux est un menteur, m enteur, alors qu'on écarte d'elle la l a punition. Puis, Puis, qu'elle jure j ure une cinquième cinquième fois foi s afin que s'abatte sur elle la colère de Dieu s'il av avait ait dit vrai." On le voit, le Coran chercha à dédramatiser le contexte en renvoyant, au nom de la foi, chacun à sa propre conscience. L'adultère n'est que l'expression de mauvais penchants intérieurs qui, par leur mise en pratique, déstabilisent les individus, les couples et les sociétés. Au final, le Coran relègue le privé au privé en ne voulant voulant pas que ce qu'il considère comm comme un unee oppression oppressi on de l'homm l'homme par l'homme, soit l'objet d'une répression de l'homme par l'homme. Il conclut en offrant le pardon et la miséricorde iséri corde de Dieu, laissant toujou toujours rs ouverte la voie de la réform r éformee spirituelle. spi rituelle. S24.V10."Et S24.V10."Et n'eût été la grâce de Dieu -par les mesures qui viennent d'être d'êt re édictéeset édict éeset sa miséricorde… Dieu accueille promptement tout repentir, Il est plein de sagesse." DROIT MUSULMAN ET LAPIDATION. L'Islam se définit lui-même comme étant le dernier chaînon du cycle des révélations. Il est tout à la fois continuité, réforme et conclusion. Il n'est donc pas étonnant de constater que son système de droit juridique ait pu intégrer des éléments de "droit" issus de la Bible et plus particulièrement, bien évidemment, de l'Ancien Testament, lorsque par défaut cela sembla nécessaire. Il en était de même à l'époque du Prophète Muhammad. C'est ainsi que durant la période où le Coran ne légiférera pas sur la lapidation de l'adultère c'est la Torah qui fut appliquée en la matière 9. Conformément aux mentalités de l'époque, nul ne semblait choqué par cette forme ultra violente de châtiment, à l'exception notoire du Prophète Muhammad. 9 Les études historiques les mieux documentées concernant cette période recensent sept cas de lapidation : quatre hommes et trois femmes
Le Coran a donc abrogé la mise à mort par lapidation issue du droit mosaïque, la remplaçant par la flagellation. Cette mesure fut assortie de toutes les "précautions" que nous avons précédemment évoquées, lesquelles, tout en maintenant l'exemplarité de la sanction par flagellation, rendent son application improbable. Malgré tout, la flagellation, parfois remplacée ou associée à des peines d'extraditions territoriales, fut pratiquée après la mort du Prophète. Plus anormalement encore, le concept de lapidation de l'adultère fut conservé dans le Droit, en opposition évidente avec le texte coranique. Expliquer par le détail cette survivance contradictoire est hors du cadre de ce travail. Disons de façon résumée que le Droit musulman maintînt le texte de cette mesure en se justifiant par le fait qu'elle était inapplicable ! L'étude de ce point de droit montre que cette curiosité affirmer tout à la fois une sanction et l'impossibilité de l'appliquer - doit sa raison d'être à la pression des mentalités encore archaïques et aux volontés volontés politiques de conserver un attirai attiraill ju j uridique ridi que de répressi ré pression. on. Signalons, Signalons, pour être complet, complet, que l'on dut même invoquer pour justifier ce maintien forcé de la lapidation, un verset inexistant qui aurait dit : "Le vieillard et la vieille qui pratiquent l'adultère doivent être lapidés. Que ce soit un châtiment exemplaire. Dieu est tout puissant et Sage.". Il fallut donc "prétexter" que les mots en auraient été abrogés (effacés), mais que leur sens aurait perduré ! Ceci est proprement surréaliste au yeuxx mêm yeu mêmee de d e la l a com c ompré préhen hensio sionn du révélé révé lé par les musulman usulmans. s. Précisons que ce "débat" n'a pas cours dans la grande majorité des pays musulmans, où ce thème appartient à la sph sp hère privée, p rivée, même ême si l'actu l'ac tualité alité a mis en évidence quelques quelques cas de lapidation la pidation du fait fait
de régimes aussi incultes et rétrogrades qu'éphémères. Au regard de ce qui précède, les auteurs de ces exactions ne peuvent trouver de légitimité dans le Coran. Ils ne sont que l'expression du fond de barbarie qui demeure tapi au tréfonds des êtres, et contre lequel la vigilance doit être permanente. Au total, l'étude de cet exemple aura mis en évidence le profond décalage qui peut exister entre le fixisme du Droit musulman, le fiqh, et la dynamique éclairée du Coran. Conclusion. La probité morale, le mariage, la protection du couple et des individus, sont un des thèmes majeurs du Coran. Contrairement aux idées reçues, ce dernier n'est en rien un outil de répression. Sans aucune ambiguïté, il ressort de ce qui précède que le Coran a aboli la lapidation en cas d'adultère tout en cherchant à favoriser la prise de conscience individuelle et collective vis-à-vis de ce qu'il considère comme étant un véritable fléau social. Le Coran veut, au nom de la liberté fondamentale des êtres à se déterminer, les aider à se réformer et non les opprimer. A ce sujet, le Prophète Prop hète Muham Muhamm mad, en une une traditio tra ditionn authen authentifiée, tifiée, a dit d it : "Dieu ne m'a pas envoyé our creuser dans le coeur des hommes afin de savoir ce qu'il recèle de foi ou d'hypocrisie."
VOLEUR & MAIN COUPEE Voici un sujet qui a fait couler plus d'encre que de sang, et c'est heureux. Son étude est simple et va permettre de mettre, encore une fois, en évidence la différence entre le Coran et le Droit musulman, entre l'esprit et la lettre. Toutefois, et il faut le souligner, en terme d'application, en ce cas précis, préci s, le Droit musu musulm lman an rejoindra les objectifs obje ctifs du Coran. Point de vue du Coran. Dans Dans le l e Coran, seuls deux versets, de révélation r évélation tardive, abordent cette cette sanct s anction. ion. S5.V38."Quant S5.V38."Quant au voleur et à la l a voleuse, coupez leur la main en rétributi rét ribution on de leurs actes, à titre tit re d'exemplarité divine. divine. Dieu est Puissant et Sage." A priori, le texte est sans ambiguïté, et tant les détracteurs que les partisans de cette mesure peuvent peuvent s'y référer. référer. Tout Toutefois, efois, séparer sépare r ce verset ver set de son suivant suivant est contraire contraire à l'exégèse coranique coranique et à l'objectivité. l'obj ectivité. En effet effet,, le verset 39 de la même même sourate précise précis e : S5.V39."Mais quiconque se repent après avoir fauté et se réforme, réform e, Dieu accueille accueill e son repentir. En vérité Dieu est Pardonneur, Miséricordieux." Cette peine, l'amputation de la main coupable, à l'exemplarité très imagée, est bien plus destinée à frapper les esprits, afin que la société se purifie d'un des fléaux qui la gangrènent, plutôt qu'à être rigoureusement et systématiquement mise en application. Le sentiment d'insécurité, la défiance, ne peuvent peuvent aller all er de pair avec le développement développement moral et spiritu spiri tuel el des homm ommes, un unee société juste juste doit être une une société soci été sûre. Immédiatement après avoir menacé, le Coran enjoint au repentir et offre une perspective positive, un unee voie de réforme réforme basée sur l'amour l'amour de Dieu1. Il est aisé, à partir de cet exemple, de constater que le Coran ne conçoit pas la loi au sens juridique classique. Quel code de loi actuel offre le pardon et l'amour comme alternative pénale ?! De fait, le Coran ne peut être un instrument de répression mis au service des puissants pour dominer les faibles, tout comme il ne peut être le cautionnaire d'un "droit" divin asservi à l'Etat. Conformément à sa mission intrinsèque, il propose, même en ces cas apparemment de portée uridique, des repères r epères éthiques éthiques et spiritu spir ituels els destinés à guider guider et à réform ré former er les l es homm hommes. La formulation concise et univoque de ce verset a toujours été perçue comme mettant en parallèle paral lèle la gravité de la l a faute faute et celle c elle de la l a sanct s anction. ion. De plus, il i l faut faut savoir que ce "crim "cr imee de vol" a toujours été compris comme étant essentiellement celui que commettent les puissants au détriment des faibles. Plus encore, cette sanction ne peut avoir de sens que si la justice sociale est réelle. L'exemplarité de la peine est donc, in fine, destinée à inciter à la répartition des richesses, ce thème étant étant par ailleurs ai lleurs très développé dans le Coran. Ex : S104.V1 à 4." Malheur…à ceux qui amassent amass ent fortunes et thésaurisent. thésauris ent. Espèrent-ils Espèrent-i ls que leurs acquis les rendront immortels ? Bien au contraire, contraire, ils seront précipités dans l'enfer." S107.V1 à 3."Vois-tu ceux qui démentent la religion ? Eh bien ! Ce sont ceux qui repoussent l'orphelin et ne nourrissent nourrissent pas les pauvres." Nous Nous allons, ci-dessous, ci-de ssous, donn donner er quelques quelques exemples exemples illust ill ustrant rant parfaitement parfaitement démont démontrant rant Muhammad l'avaient ainsi compris. cette compréhension du verset, ou, plus exactement, que, dès l'origine, les contemporains du Prophète Point de vue du Droit musulman. Le Droit musulman a retenu en premier lieu la lettre, et a légiféré sur les conditions et modalités
d'application du texte. On a donc discuté de quelle main il était question, la droite ou la gauche, devait-on amputer un manchot, comment et jusqu'où devait-on amputer ? Etc. 1 L'e L'exégèse xégèse classiqu classiquee porte une attenti atte ntion on toute toute particul particuliière aux finales finales de verset vers et où sont très souvent employés employés des attribu attributs ts di divi vins, ns, les "Noms de Dieu". Elle fait ici remarquer l'équilibre entre les couples "Puissant et Sage" et "Pardonneur et Miséricordieux".
Discussions toutefois assez théoriques et jurisprudentielles, car la gravité de la sanction a toujours déféré son application .De fait, les chercheurs relèvent unanimement que la peine d'amputat d'amputation ion n'a n'a été mise mise en œuvre que six fois durant les cinq premiers premiers siècles siècl es de l'ère l'èr e islamiqu i slamique. e. En réalité, ce verset a toujours été perçu, y compris par le Droit musulman, dans sa dimension sociale. A titre d'exemple, nous allons rapporter deux récits authentifiés qui mettent en scène Umar ibn al Khattâb 2, connu pour sa fermeté et son intransigeance. Lors de son califat il y eut une année de famine et de nombreux vols furent commis, notamment à Médine. Umar ibn al Khattab n'appliqua pas la peine aux voleurs, mais au contraire puisa dans les réserves de l'Etat pour nourrir les pauvres. En d'autres circonstances, on présenta au même Omar des esclaves qui avaient volé puis consommé une chamelle appartenant à leur maître. Examinant la situation ce dernier, en substance, dit au maître : "Tu as affamé ceux qui étaient sous ta responsabilité, les poussant par ta malveillance à commettre ce vol. Ce n'est pas leurs mains que je vais couper, mais toi que je vais châtier." Il condamna en conséquence le maître à verser à ses esclaves une amende pécuniaire égale au double de la valeur de la chamelle. Nous Nous pouvon pouvonss donc constater, constater, qu'en qu'en regard du Coran et du Droit musulman, sulman, la revendication de la mise en œuvre d'un tel châtiment corporel, est contraire à l'Islam. Cette prétendue application d'une "loi coranique" n'est que pure démagogie. Conclusion. Au-delà des préjugés et des préconçus, nous aurons pu nous familiariser avec le style parfois décontenançant du Coran. En cet unique verset au texte en apparence très abrupt, le Coran inscrit en réalité une démarche hautement morale parfait reflet d'un concept d'égalité sociale très avancé. Nous Nous noterons donc que, pour le Coran, la l a justice sociale, social e, la protection des faibles contre contre les forts, la répartition obligatoire des richesses, incombent tout autant à l'Etat qu'aux individus. L'égalité est son credo cred o et l'équité l 'équité sociale socia le en découle naturellem naturellement ent.. 2C'est-à-dire le deuxième successeur élu à la tête de la communauté musulmane après la mort du Prophète.
Alors que l'on essayait essa yait Prophète Prophète Muham Muhamm mad, en une une l'appli l 'application cation de ce verset, déclara déc lara de façon tout aussi concise que parabolique : "…Par Dieu, si ma fille volait je lui couperais moi-même la main3." de défendre un notable fautif, le tradition authentifiée concernant 3 La sèche formulation du propos demande quelques explications. A l'instar du verset concerné, il est destiné à mettre en avant tout à la fois la gravité de l'exaction que l'insupportable passe-droit des nantis. Par ailleurs, rappelons que le Prophète était d'une grande douceur, qu'il ne leva jamais la main sur ses épouses, ni sur son serviteur. Il interdit même de frapper les animaux ou de les charger exagérément.
TALION & PEINE DE MORT Le talion évoque, de façon quasi inconsciente, une pratique barbare, une forme expéditive de ustice. S'y référer implique dès lors une régression, l'instauration d'un âge obscur. De même, la peine de mort, qui est loin d'être encore universellement abolie, évoque une survivance du "oeil pour oeil, dent pour dent". Pour autant, le débat n'est pas clos dans la société civile, ceci prouve, pour le moins, que demeure en l'être humain le sentiment d'une justice absolue, dont le corollaire serait un acte absolu, la peine capitale. Rappe Rappe l historiq histo rique. ue. On peut sans difficulté établir que le talion s'est substitué à la vengeance personnelle dès que les hommes ont du vivre en communauté organisée. On retrouve sur la stèle dite de Hammourabi, il y a de cela cel a 4000 ans, la mention mention du talion. Il s'agit de la première première trace écrite écr ite d'une d'une évolut évol ution ion notable notable : un tiers régulateur, l'Etat, la justice en somme, se substitue à l'individu dans l'application de la vengeance personnelle. Le talion fut aussi en vigueur dans l'Égypte ancienne puis, et cela est le fait le plus connu, connu, il fut ment mentionn ionnéé dans la Torah c'est-à-dire c'est-à- dire l'Ancien Testam Testament ent.. Le célèbre célèbr e "Œil pour œil, l'inscrivit durablement dans la culture judéo-chrétienne. dent pour dent" l'inscrivit A l'époque du Coran, l'Arabie, toute entière régie par l'esprit de clan, était ravagée par les vendettas vendettas bédouines appelées appelée s "thar". Notons toutefois, que cette vengeance coutumière admettait une substitution, une compensation financière la "dyya". Celle-ci pouvait être assumée par le coupable, ses proches, ou sa tribu. Ce dernier point est particulièrement important pour comprendre la spécificité spécifici té de la démarche démarche coranique par rapport r apport au talion, nous nous y reviendrons. reviendrons. Le talion dans le Coran. Un des objectifs du civilisation. Le développement société ne peut se concevoir sans un contrôle efficace efficace et équilibré des diff di fférent érentes es formes formes de violence. viole nce. Coran est de jeter les l es bases base s d'une matériel, matériel, mais aussi a ussi spiritu spir ituel, el, d'un d' unee Dans un premier temps, le Coran prescrit le talion afin de couper court aux interminables vengeances personnelles ou tribales, tout en limitant son application aux seuls cas de meurtre. S2.V178."Ô croyants, concernant les meurtres, meurt res, il vous vous a été prescrit prescri t d'appliquer d'appl iquer le talion. tali on. omme libre li bre pour homme libre, li bre, esclave esclave pour esclave, femme pour femme…" Toutefois, l'application du talion reste théorique, et n'a pour objectif, comme toujours dans la pédagogie pédagogie coranique, que que de mettre ettre en e n avant avant la gravité des de s actes concernés. concernés. En effet, effet, ce même même verset ver set envisage immédiatement une deuxième étape : la substitution du talion par une compensation financière. S2.V178."…quant S2.V178."…quant à celui que son frère 1 aura gracié du talion, on exigera de lui une "compensation financière", financière", conforme à l'usage, et il i l devra "régler à l'amiable 2"…". La conclusion du verset est sans ambiguïté, le nouveau "talion" vise à limiter la violence, sans avoir recours à la violence. S2.V178."…Ceci S2.V178."…Ceci est un allégement allégem ent et une miséric mi séricorde orde de la part par t de votre Seigneur…" Le Coran n'aborde donc pas le talion sous un angle strictement juridique ou répressif, mais vise à mettre en place de nouvelles bases morales, afin de purger la société bédouine de ses tares, et de permett permettre re le développemen dé veloppementt d'un d'un monde monde pacifié, civilisé. civili sé. Le verset 179, qui fait immédiatement suite, interpelle. Il incite à la réflexion profonde sur le sens et la finalité du talion, ou plus exactement ce qu'il conviendrait d'appeler " le non-talion"
coranique. S2.V179." Ô hommes homme s de d e cœur et d'esprit, d'espri t, ce "talion" "talio n" est pour vous source s ource de vie, ceci afin que vous atteigniez le degré de crainte révérencielle due à Dieu. 3" 1 On notera l'emploi surprenant du mot " frère ", le Coran magnifie l'être plus qu'il ne fait loi. 2 Littéralement : "Un don de bonne grâce".3 Le cadre de notre travail ne nous permet pas d'envisager les nombreuses implications phiiloso ph osoph phiiqu ques es de ce verset. Disons Disons seulement seulement en résumé résumé que l'amou l'amourr et le respect de la la vie vie sont tout tout aussi sacré sacréss que la la vie vie elle elle même.
Pour mieux souligner cette nécessaire évolution, un autre verset mentionne le talion mosaïque et incite dans le même temps à abandonner ce concept. S5.V45."Nous S5.V45."Nous avions prescri pr escritt aux Juifs dans la l a Torah Torah : vie pour vie, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent, ainsi que l'équivalence en matière de blessure. Mais quiconque quiconque en fait rémission ce sera pour lui une expiation…" Un dernier verset va définitivement préciser la nouvelle donne. Premièrement, un croyant ne peut prétendre prétendre ni à la violence ni à l'agression. l'agressi on. Deuxièm Deuxièmem ement ent,, la notion notion de dédomm dédommagement agement financier "dyya"en cas d'homicide est entérinée. Troisièmement, le pardon des fautes est la conduite morale la plus élevée. S4.V92."Un S4.V92."Un croyant ne peut en tuer un autre que par erreur. Si cela advient, qu'il affranchisse en expiation un esclave croyant, et accepte de verser le prix du sang 4 aux ayants droits. À moins que ces derniers ne lui en fassent rémission… rémissi on… " Au final, le Coran va résumer synthétiquement son objectif en insistant sur le respect absolu de la vie. Il s'agit, à ses yeux, d'une priorité morale individuelle, un des plus nobles buts : expurger définitivem définitivement ent la violence viol ence des cœurs. S5.V32."…Qui S5.V32."…Qui atteint attei nt à une vie, est considéré considér é comm commee ayant tué l'humanité l'humanit é entière. entièr e. Mais qui sauve une vie est considéré comme ayant sauvé l'humanité entière." Le talion talio n dans le Droit musulm musulman. an. Le Droit musulman, le fiqh, a retenu le talion sous sa forme mosaïque en s'appuyant sur le verset que nous avons précédemment étudié par le détail, sans réellement envisager les possibilités d'ouverture humaniste qu'il recelait. S2.V178."Ô croyants, concernant les meurtres, meurt res, il vous vous a été prescrit prescri t d'appliquer d'appl iquer le talion. tali on. omme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme. Quant à celui que son frère aura gracié du talion, on exigera de lui une compensation financière, conforme à l'usage, et il devra régler à l'amiable. Ceci est un allégement et une miséricorde de la partde votre Seigneur…" 4 Il s'agit s' agit de l'équivalent l'équivalent des dommages dommages et intérêts ntérêts..
Ce que la jurisprudence a débattu, d'un point de vue pragmatique, est la difficulté de mettre en application avec équité le principe du "Oeil pour œil dent pour dent". Ce qui a donné lieu à une abondante production de jurisprudences non coraniques. Exemple : doiton pour un œil, crever l'œil du coupable borgne, tuer une femme qui aurait tué un homme, un esclave pour un homme libre...? En dehors de ces aspects plus spéculatifs que concrets, il faut le reconnaître, il apparaît que le maintien du talion vrai par rapport au "non-talion" coranique a été, là aussi, instrumentalisé par les pouvoirs dont le droit s'est s' est fait la plupart pl upart du tem temps ps l'interprète. l 'interprète. Toutefois, en pratique, les juristes ont de plus en plus développé conformément au Coran la possibili possib ilité té de compensat compensations ions financières, financières, point de droit très proche de la notion notion de domm dommages et intérêts. Enfin, il convient de souligner que la conception islamique actuelle du talion, rejoint dans ses
applications appli cations ce qui va être développé déve loppé au a u chapitre chapitre : peine de mort. mort. De la peine de mort. La peine de mort est en vigueur dans la majorité des pays dits musulmans. Le talion en est, sans aucun doute, si ce n'est le fondement juridique, tout du moins la justification morale, et son application n'est ni une règle constante ni un sujet tabou. Le Droit musulman, dont la fonction est plutôt théorique à l'heure actuelle, l'admet en cas de meurtre. Il stipule par ailleurs que la possibilité de compensations financières existe et dépend du choix des ayants droits. Il retient aussi, conformément à l'esprit du Coran, que le pardon peut annuler les sanctions. sanctions. Notons Notons qu'en Occident la situ s ituation ation est relativem r elativement ent équivale équivalennte, à ceci près, que le débat sur la peine de mort est plutôt plutôt éthiquem éthiquement ent tabou et que les dédomm dédommagement agementss financiers financiers ne s'appliquen s'appl iquentt qu'aux seuls homicides involontaires. Au demeurant, le pardon existe, du moins théoriquement, puisque puisque un plaig plai gnan nantt peut peut soit retirer sa plaint pl ainte, e, soit ne pas se porter partie civil c ivile. e. On remarquera remarquera que cette grâce grâce est sans effet, effet, puisque puisque dans ces cas là c'est c 'est l'Etat l' Etat qui qui saisit sa isit alors al ors la l a justice. Du point de vue coranique, conformément à ce que nous avons mis en avant par rapport au talion, la position n'est pas strictement définie ni le débat délibérément clos. La peine de mort est maintenue, telle une épée de Damoclès, une mesure dissuasive dont il faut surtout retenir l'exemplarité. Parallèlement, la notion de compensation par dédommagement 5 est encouragée. On notera, que les dommages et intérêts peuvent le cas échéant être versés par les proches du coupable. Cette implication sociale a pour but de développer le sentiment de responsabilité et d'impliquer tous les membres de la société dans la lutte contre la délinquance. Enfin, option supérieure, le pardon est clairement désigné comme étant l'attitude la plus noble. Ces trois possibilités : peine de mort, compensation financière, pardon, doivent du point de vue du Coran coexister ou plus exactement se substituer progressivement les unes aux autres en fonction de l'évolution de la société. Ce programme éducatif est conforme au projet général de la Umma, la communauté musulmane, l'équivalent islamique de la cité idéale, que le Coran définit ainsi : " Celle qui s'ordonne le bien et s'interdit le mal." Cet idéal absolu est clairement indiqué, par exemple, dans les versets ve rsets suivants suivants : S2.V179." Ô hommes homme s de d e cœur et d'esprit, d'espri t, ce "talion" "talio n" est pour vous source s ource de vie, ceci afin que vous atteigniez le degré de crainte révérencielle due à Dieu." S5.V32."…Qui atteint à une vie, est c onsidéré comme ayant tué l'humanité entière. Qui sauve une vie est considéré comme ayant sauvé l'humanité entière." S23.V96." S23.V96." Repousse le mal par le l e bien…" bi en…" Conclusion. Les concepts de talion et de peine de mort ne sont pas en Islam une survivance du passé, une violence institutionnalisée. Tout comme nous l'avions souligné pour la peine corporelle sanctionnant le vol, le Coran ne vise en aucune manière à donner disposition d'instruments de rétorsion permettant aux pouvoirs d'opprimer le peuple. Le Prophète Muhammad a dit à ce sujet en une tradition civili sations qui vous ont ont précédé n'ont péri que du fait qu'elles appliquaient appliquaient les authentifiée authentifiée : "Les civilisations eines criminelles aux humbles et en exemptaient exemptaient les puissants..." puissants..." . 5 C'est par défaut que l'on traduit le terme coranique quisâs par talion. Son étymologie évoque justement la notion de compensation.
L'analyse objective des données coraniques met en évidence les principes directeurs d'une réforme pérenne, visant à réduire la violence collective et individuelle et à pacifier les relations entre les hommes. C'est ainsi que le Prophète Muhammad, en son dernier discours lors du pèlerinage
de l'adieu, a déclaré devant plus 100.000 musulmans entre autres ultimes recommandations : " Que le rincipe d'application du talion soit remplacé par la compensation financière d'une valeur de cent chameaux." Il y a dans le respect sacré s acré de la l a vie vi e un profond profond témoign témoignage age de l'un l' univers iversalité, alité, ce que le Prophèt Pro phètee Muhammad a souligné en cette tradition authentifiée : "On ne tue jamais un homme sans qu'une part de responsabilité ne retombe sur le premier fils d'Adam."
STATUTS DES MINORITES : - Esclaves. - Minorités Min orités religieuses. religieuses. - Apostat. DE L'ESCLAVAGE. La société économique arabe préislamique reposait, dans une grande mesure, sur l'esclavage. Le marché était alimenté d'une part, par les incessantes razzias asservissant essentiellement des Arabes et d'autre part, par le "commerce" de périphérie fournissant principalement les esclaves d'origine africaine. Le Coran eut donc à mettre en oeuvre une série de mesures, avec comme objecti l'éradication progressive de l'esclavage dans la nouvelle société musulmane. Conformément à sa pédagogie pédagogie non coercitive, coerci tive, la l a méth méthode suivie par le Coran fut fut progressive progressi ve et e t pragmatique. pragmatique. En effet, effet, il n'eut pas été réaliste de vouloir passer sans transition d'une économie de servitude à une économie de marché. ESCLAVAGE ET CORAN. Principe général : Comme nous l'avons déjà mentionné à plusieurs reprises, le Coran affirme avec force la liberté et l'égalité de tous les êtres humains 1. Il n'y a pas en Islam, et il n'y a jamais eu, de concept de race inférieure ou de naissance à l'état de servitude. Conséquemment il n'y a pas de race supérieure 2. S49.V13."Ô homme hommes, s, nous vous avons tous créés cré és à partir parti r d'un unique couple. Si Nous vous vous avons assignés en peuples et nations, c'est afin que vous vous enrichissiez de vos différences. Le meilleur d'entre d' entre vous vous auprès de Dieu ne l'est qu'en piété." Ce verset évoque d'un même jet l'égalité des êtres, l'égalité des hommes et des femmes, l'égalité des peuples et des races, la richesse des échanges interculturels. Notons que la piété est considérée comme le seul élément de distinction, mais cette dernière n'ayant de valeur qu'aux yeux de Dieu, nul ne peut en tirer avantage ici-bas. Une telle attitude serait au demeurant une attitude opposée à la piété elle-même. 1 Cf. chapitres : Hommes et femmes. Mariage. Liberté Egalité.Fraternité. Tolérance… 2Le concept de race supérieure a toujours été la justification profonde de tous les peuples esclavagistes.
Égalité morale. Ayant à gérer une situation de fait, le Coran va procéder progressivement en insistant dans un premier premier temps, temps, au nom nom de la foi, sur le respect re spect de la personn per sonnee hum humaine mise mise en esclavage. escla vage. À cette fin, fin, il va chercher à faire prendre pr endre conscience du problème en institu instituant ant un un parallèle, parall èle, par exemple, exemple, entre entre la foi en Dieu, le respect des parents, très développé dans la société bédouine, et la considération obligatoire due aux esclaves. esclave s. S4.V36."Adorez S4.V36."Adorez Dieu... Soyez Soyez bons envers vos parents, l'orphelin... l'or phelin... et envers vos esclaves, car Dieu n'aime pas les présomptueux, les infatués." Mesure Mesure d'ém d' émancipation ancipation des esclaves. escl aves. Puis, le Coran édicte de nombreuses mesures dont l'objectif est de permettre la libération des socialement adaptée. Ceci afin défavorisés (Cf. Abolition de l'esclavage en Amérique du Nord par exemple). Il visa donc à mettre en oeuvre leur émancipation en leur favorisant l'accès à la société civile civi le et économique. économique. esclaves de façon progressive et d'éviter la création d'une caste de
S16.V71."... Que ceux d'entre d'entr e vous vous qui sont dans l'aisance l'ai sance matériel matér ielle le reversent une partie parti e de leurs biens à leurs esclaves. Ne niez pas les bienfaits que Dieu vous a accordé." Outre Ou tre cet effort privé, l'État l 'État doit participer à cette émancipation émancipation des esclaves. escla ves. S9.V60."Les S9.V60."Les recettes recet tes de l'État l 'État doivent doi vent servir aux pauvres…et pauvres…et au a u rachat des esclaves…" escl aves…" De plus, le Coran institue institue la libération li bération des esclaves escl aves en expiation de faut fautes es diverses di verses.. S5.V89."…L'expi S5.V89."…L'expiation ation d'un serment serm ent rompu sera de nourrir dix pauvres…Ou pauvres…Ou d'affranchir d'aff ranchir un esclave…" La libération d'un esclave est donc un acte de piété, une démarche spirituelle fortement conseillée. S90.V12 à 17."Sais-tu ce qu'est la voie ascendante ? C'est par exemple exempl e de libérer libé rer un esclave ou de nourrir nourrir un orphelin… et de s'enjoindre s' enjoindre à la miséricorde." mi séricorde." Au final, le Coran va lier cet acte à une concrétisation de l'amour de Dieu. S2.V177."… Et Et pour l'amour l' amour de Dieu... libérer libé rer un esclave…" Logiquement, le "maître" doit assister matériellement le candidat afin qu'il ne soit pas, du fait même ême de son affranchissement, affranchissement, marginali marginalisé sé et économ éco nomiquem iquement ent faible, faible , le l e tout par contrat. S24.V33."... Aidez vos esclaves qui souhaitent être affranchis en acceptant ce contrat et en les aidant finan fi nancièrement…" cièrement…" En ce même verset le Coran encourage "l'homme libre" à se marier avec une esclave. Concept révolutionnaire dans la société de l'époque, où l'homme utilisait la femme asservie comme esclave sexuelle, sexuelle, ce que le Coran interdit. interdit. S24.V33."…Et S24.V33."…Et par esprit espri t de lucre, ne contraignez contraig nez par vos esclaves à la prostitutio prosti tution n alors qu'elles désirent le mariage." Enfin, le Coran va supprimer une des sources majeures d'alimentation des marchés aux esclaves à savoir : les prisonniers de guerre. En effet, dans la tradition antique, lors d'une razzia tout ce dont l'on s'emparait en matière de butin était considéré comme bien meuble : tentes, chameaux, femmes, hommes, ces derniers étant systématiquement asservis. S47.V4."… Lorsque vous vous aurez fait des prisonniers prisonnie rs de guerre vous vous pourrez les libérer libé rer racieusement ou contre rançon une une fois la l a guerre terminée. Dieu en décide ainsi…" ESCLAVAGE ET DROIT MUSULMAN. L'ensemble de ces mesures a été appliqué du vivant du Prophète et, à sa suite, durant la période d'administration des quatre premiers Califes, soit environ une trentaine d'années. Les résultats, nécessairement partiels, modifièrent toutefois la société bédouine au profit d'une société musulmane plus hu hum maine. Malheureu Malheureusem sement ent,, par la suite l'histoire prit une autre autre orientation. orientation. L'on sait que dès l'institution de la dynastie Omayyade 1 le Droit musulman légiféra de façon plus ou moins laxiste sur le sujet ce qui permit de facto le maintien de l'esclavage en terre d'Islam. Malgré tout, il serait faux de comparer cette situation avec ce que fut l'horreur de la traite des nègres du commerce triangulaire. Le Droit musulman, le fiqh, en opposition avec l'idéal coranique, a permis à l'esclavage de perdurer dans la société islam isl amique. ique. Mais, parallèlemen parall èlement,t, il a légiféré efficacemen efficacementt sur le traitement traitement équitable des esclaves, en quelque sorte il institua une compensation humaine à une situation inhumaine… Il n'en demeure pas moins qu'il s'agit là, comme nous l'avons déjà montré pour le statut des femmes, du deuxième grand échec des réformes coraniques face à la force des us et coutumes. Conclusion. Il y a plus de quatorze siècles, le Coran avait mis en place une stratégie intelligente et réaliste afin de programmer la disparition de l'esclavage. Cette réforme visionnaire et audacieuse ne fut à
l'épreuve du temps que très partiellement appliquée. Quoiqu'il en soit, l'Islam s'oppose à toute forme d'oppression et d'esclavage et, plus généralement, à toute forme d'exploitation de l'homme par l'homme. Cette préoccupation demeure, de par son cham champp d'application, d'appli cation, plus que que jamais d'actualité. d'actualité. Concernant cet aspect de la question le Prophète Muhammad en une tradition authentifiée a dit : "... Je serai l'adversaire, au Jour du jugement, de celui qui a asservi un homme libre…" DES MINORITES RELIGIEUSES. Depuis l'origine l'Islam a toujours intégré en son sein des minorités religieuses, Juifs et Chrétiens dès l'époque de Médine, puis Zoroastriens, Coptes, Druzes, etc. Ces communautés passèrent passèr ent toutes toutes un cont c ontrat rat avec l'Etat qui leur garantit garantit la liberté liber té de culte culte et l'expression l'expressi on de leurs différences culturelles. La liberté de conscience, la liberté religieuse sont des droits fondamentaux reconnus par le Coran2 et il ne fut jamais des prérogatives reconnues de l'État musulman d'imposer une religion. Rappelons brièvement deux versets clef. 1 En 661 : C'est-à-dire trois décennies après le décès du Prophète.
S2.V256."Pas S2.V256."Pas de contrainte contrai nte en religion…" reli gion…" S10.V99."…Tu S10.V99."…Tu n'as pas à contraindre contrai ndre les gens à devenir de venir croyants." croyants." Aux yeux du Coran, les différences de religion ou d'opinion font partie de la réalité, elles sont émanations obligatoires de la liberté humaine. Il faut admettre cette disparité et l'accepter, car elle provien provie nt de la volonté volonté de Dieu. S10.V99."Si ton Seigneur l'avait voulu ceux qui sont sur Terre Terre auraient aurai ent cru…" De fait, par un rapide survol de l'histoire du monde musulman, il est aisé de constater que de très nombreuses communautés, Juives et Chrétiennes notamment, ont vécu en terre d'Islam durant des siècles. En ce vaste empire fleurirent églises et synagogues bien avant que n'apparaissent les première premièress mosquées dans l'Europe des pogroms. pogroms. Du reste, le Coran stipule stipule qu quee les musulm usulmans ans doivent protéger tous les lieux de culte. S22.V39-40."Autorisation S22.V39-40."Autorisati on est donnée de se défendre à ceux qui sont combattus combat tus de façon inique… du simple fait qu'ils disent : "Dieu est notre Seigneur"… Sans cela les ermitages, les synagogues, les oratoires et les mosquées seraient détruits, tous lieux où l'on célèbre abondamment Dieu." Le Coran a institué l'usage d'un contrat entre minorités religieuses et l'État musulman. Il se traduit par l'acquittement d'une contrepartie financière appelée jizya, improprement traduit par "impôt de capitation", en vertu de quoi l'Etat est légalement tenu d'assurer la protection de ces communautés et de garantir leur totale liberté de culte. Tout citoyen doit s'acquitter d'impôts envers l'Etat, le musulman verse la zakat3 et tout non musulman verse la jizya qui est, au demeurant, d'un montant ontant inféri inférieur eur à la zakat. zakat. Le contrat ainsi ai nsi scell sc elléé est e st un contrat contrat de citoyenneté citoyenneté qui garant gara ntit it à tous une une égalité de traitement. 2 Voir : Laïcité. Relations avec les autres religions. Des autres religions. 3 Cf. Aumône ; Zakat.
S9.V29."Combatt S9.V29."Combattez…Les ez…Les "Gens du Livre" qui vous combattent, combat tent, jusqu'à j usqu'à ce qu'ils qu'il s cessent cess ent e s'avouent s'avouent vaincus, vaincus, alors qu'ils qu'il s s'acquittent s' acquittent de la jizya. j izya." " Il convient de remarquer que ce verset n'est pas une incitation à l'agression unilatérale. Le contexte dans lequel il fut révélé est bien connu, et l'ensemble de la sourate IX dont il est issu vise à autoriser le combat défensif uniquement en cas d'agression 4. Conclusion. Le Coran, sans aucune ambiguïté, admet les différences et les protège. De fait, le monde
musulman a globalement appliqué ce principe, même si, il ne faut pas le dissimuler, il y eut des erreurs et des abus instrumentalisés le plus souvent par le pouvoir politique. Cette vérité historique revêt dans le contexte actuel une grande importance face aux manifestations d'intolérance de plus en plus marquées quelques quelques soient les parties considérées. Le Coran nou nouss rappelle rappel le bien à propos, que seul l'esprit d'ouverture et une véritable culture de tolérance permettront d'affronter le nouveau défi d'un monde ouvert. A cet égard le Prophète Muhammad a dit en une tradition authentifiée : "Je témoignerai au Jour du jugement contre celui qui aura maltraité ou commis une injustice envers un citoyen non musulman." DE L'APOSTAT ET DE L'INCROYANT. Le Coran fait une lecture religieuse du monde distinguant deux catégories d'individus. Les croyants, quelque soit leur religion, et les "incroyants" 5. Cette division à priori simpliste, correspond malgré tout à une certaine réalité sociologique. Pour le Coran, cette situation est une des manifestations de l'exercice de la conséquence de quoi, contrairement à ce malheureusement affirmé, il n'envisage jamais de statut pénal ou pire de sanctions pénales concernant les "incroyants" ou les apostats. liberté individuelle. En 4 Cf. Jihad. 5 Le terme "incroyant" ne traduit que très imparfaitement l'expression coranique "kâfir". Nous l'avons toutefois maintenu avec l'emploi de guillemets du fait de son usage constant dans les traductions, de même les équivalents plus imparfaits encore, "mécréant" et "athée". Kâfir, désigne celui qui cache volontairement une chose connue, il conviendrait donc de la rendre par "dénégateur" dérivé ancien du verbe dénier. Dans le contexte, il s'agit de celui qui dénie l'existence de Dieu. En effet, pour le Coran, tout homme possède au fond de lui-même la prescience de l'existence divine (voir définition de fitra, innéité, à : Des autres religions- croyance unitaire). Seul le jeu de sa conscience, de son ego, pourra l'amener à enfouir cette connaissance en son inconscient et à se déclarer, à tort, incroyant. Ce raisonnement, poussé en sa logique, donne à penser que l'athéisme n'a pas de réalité mais est seulement un leurre du cœur par l'esprit. Le Coran affirme au demeurant que l'être n'a pas d'autre choix, fondamentalement que de croire en Dieu : S51.V56." Nous n'avons n'av ons créé c réé l'homme l'ho mme que pour p our qu'il M'adore". M'adore". Ainsi, l'athéisme représente une déviation et non une négation.
qu'il est fréquem fré quemm ment et S18.V29."…La S18.V29."…La vérité émane de Dieu, quiconque le veut croit, croi t, et quiconque quic onque le veut mécroit." mécroit ." Par ailleurs, le Coran fait largement écho à l'argumentaire rationaliste de "l'incroyant", citons par exemple : -Comment croire à ce que l'on ne peut ni voir ni mesurer ? S4.V153."… Ils demandèrent à Moïse Mo ïse : "Fais-nous "Fais- nous voir voir Dieu en face"…" -Pourquoi croire les affirmations non démontrées d'un simple mortel ? S16.V101."...Ils dirent : "Tu n'es n'es -Muhammadqu'un -M uhammadqu'un menteur"…" mente ur"…" Mais jamais il n'est fait mention de condamnation sociale ou de sanctions juridiques à leur égard. Bien au contraire, le Coran établit le dialogue avec ces derniers utilisant à cette fin, soit l'appel à la raison, soit la rhétorique, soit la menace du châtiment divin au Jour du jugement dernier… renvoyant au final chacun à sa propre conscience. S16.V106 à 109."...Ceux qui ouvrent délibérém dél ibérément ent leur coeur à la "mécréance" encouren la colère de Dieu et un châtiment terrible. Ils sont ainsi car ils aiment la vie d'ici-bas plus que celle de l'audelà… Sans aucun aucun doute, ils seront perdants dans l'au-delà.". Contrairement à ce qui est fréquemment dit, il n'y a pas dans le Coran de sanctions contre l'apostat et encore moins de condamnation à mort. Au contraire, il ressort de ce qui précède que la vision coranique d'une société idéale et réaliste, repose sur un pacte de paix sociale intégrant ses différentes composantes, et sur la nécessité obligatoire de maintenir la cohérence d'une société multiple par la tolérance et le respect mutuel
S60.V8." A l'égard l'égar d de ceux qui ne vous combattent combat tent pas du fait de votre religion, reli gion, ou ne vous expulsent pas de vos demeures, Dieu ne vous a pas interdit d'être bon, équitable et juste. Bien au contraire, Dieu aime ceux qui sont équitables." Au final, inutile de préciser que les affirmations, plus ou moins issues du Droit musulman, en faveur de la répression des apostats, voire des incroyants, n'ont aucun fondement coranique. De telles instrumentalisations n'ont rien de commun avec le message coranique. Conclusion. Pour le Coran, les sociétés ne peuvent être uniformes, elles sont à l'image de la création, plurielles pluriell es et complexes. complexes. Cette diversité diversi té est l'expression l'expressi on positive de la liberté l iberté fondament fondamentale ale des êtres. Il propose donc une vision très moderne d'un vivre ensemble basé sur le respect des différences quelles qu'elles soient, et tout tout particulièrement particulièrement religieuses rel igieuses ou philosophiques. S49.V13."Ô hommes, homm es, Nous vous avons tous créés à partir parti r d'un unique couple… afin que vous vous vous enrichissiez de vos différences..." Tout abus, toute exaction contre les minorités commis au nom de l'Islam ne sauraient être qu'une double injustice : d'une part contre les opprimés eux-mêmes et d'autre part contre l'Islam. Ainsi, le Prophète Muhammad, dans une tradition authentifiée, a t-il prévenu contre toute forme d'oppression : "L'imprécation de l'opprimé contre son oppresseur est immédiatement acceptée par Dieu."
CHARIA & DROIT REVELE
La Charia Charia a fait irruption très récemment dans le vocabulaire occidental du fait même que ce terme apparaît fréquemment dans le discours islamiste. En son contexte médiatique, il s'agit le plus souvent d'un symbole politique, tant pour les musulmans que pour les occidentaux. Or, ni les uns ni les autres, n'ontt de vision n'on vis ion précise précis e et juste de ce c e qu'est vraim vrai ment la Charia Charia dans le Coran. Si Charia est effectivement à l'origine un concept coranique, par la suite, le sens donné à cette expression a progressivement varié au cours du temps au point d'être à l'heure actuelle fort éloigné de la définition définition fondam fondament entale. ale. La problém pr oblématique atique soulevée par les revendications présentes relatives rel atives à la Charia nécessite, pour être parfaitement comprise, d'analyser le phénomène en deux volets : la Charia selon le Coran, Cora n, la notion notion de Loi révélée. révélée . LA CHARIA SELON LE CORAN Seuls quatre versets font référence à la Charia. Leur étude permet d'en approcher la définition, il s'agit sans conteste d'un concept spécifiquement coranique. Etymologiquement, Charia est dérivée du verbe chara'a signifiant : se mettre en chemin pour aller alle r chercher de l'eau. l' eau. Par extension extension,, charî'a en vînt à désign dési gner er le l e chemin chemin à parcourir pour arriver arrive r au but et ainsi : un unee voie large. Comme on peut le constater, rien qui n'évoque une norme, un code, une loi. Les traductions du Coran s'accordent sur ce point avec les lexiques de la langue arabe et, toutes, rendent ce terme selon le contexte par : chemin, voie, accès, voie tracée, avenue, cadre, voie large... La compréhension des versets que nous allons à présent envisager s'articule sur l'usage des dérivés du verbe chara'a, ils seront soulignés dans le texte. Prem Pre mier ie r point. point. La Charia est la Religion en son sens premier. En français, religion signifie "ce qui relie à Dieu", en arabe, il indique la voie qui y mène, la voie tracée permettant l'accès à Dieu. Ainsi, la Charia définitelle la relation de l'homme à Dieu, indépendamment des formes particulières que peuvent peuvent prendre prendre les religion reli gionss tel que par exem exemple ple le Judaïsm J udaïsme, e, le Christianisme Christianisme ou l'Islam. S42.V13."Dieu, S42.V13."Dieu, vous a tracé une voie voie religi re ligieuse euse en fonction fonct ion de ce qu'Il avait précédemmen précédem men enjoint à Noé et aussi de ce qu'Il t'a révélé. Il en est de même pour ce que Il avait enjoint à braham, Moïse et Jésus, à savoir : observez avec droiture la religion, n'en faites pas un suje de division…" Observons qu'en ce verset il est souligné que, pour Dieu, toutes les religions sont en filiation. A tous les adeptes de ces religions, en apparence différentes mais ayant le même fond commun 1, il est demandé de ne pas entrer en querelle. Première conséquence : Vouloir se particulariser au nom de la Charia est un non-sens, qui plus est, condamné par le Coran. Deuxième point. Plus avant, le Coran explicite la différence entre "La Religion" au sens premier précédent indiqué, la Charia, et les religions en tant qu'applications diverses liées aux époques, aux prophètes, et à la révélation révél ation renouvelée renouvelée qui leur est spécifiqu spéci fique. e. S5.V48."... A chacune des communautés religieuses reli gieuses nous avons assigné une voieet un chemin… Si Dieu l'avait voulu il aurait conçu une communauté unique 2… Concourez donc au bien…" 1 Par ailleurs, le Coran précise le point commun des religions et, par là même, l'objet fondamental de "La Religion", la
connaissance et la reconnaissance du monothéisme : S3.V64."…prenez en considération cette formule qui no nous us est commune : "N'adorons que Dieu, sans rien lui associer…" Cette adhésion de principe doit se traduire par l'acceptation de la prééminence de Dieu : S3.V19 "La religion pour Dieu est la soumission…" soumission…". Cf. Relations avec les autres religions. 2 Le Coran pose ici une question fondamentale tout en y apportant une "non-réponse". La vérité quant à l'épineux problème de la volonté divine eut égard à la diversité religieuse des hommes et à leurs nombreuses divergences est renvoyée à plus tard, au Jour du jugement : S5.V48."…Tous S5.V48."…T ous à Dieu retourn retournerez, erez, alors Il vous info informera rmera au sujet de ce en quoi vous diverg divergiez." iez." En d'autres termes les hommes ne doivent point faire de cela un sujet de discorde, seul Dieu connaît les raisons profondes ayant présidé à Sa volonté en la
La Charia est la voie large, la religion au sens général, c'est-àdire le lien entre l'homme et Dieu, alors que le chemin, plus étroit, spécifique, représente l'expression particulière à chaque religion révélée. Il est donc logiquement demandé aux croyants de s'efforcer à être le plus en conformité avec leur propre religion. De plus, il est souligné que la diversité des religions est voulue par Dieu et, de fait, qu'aucune religion ne doit ni ne peut prétendre à la suprématie 3. Deuxième conséquence : Revendiquer la domination de la Charia, concept ne correspondant à aucune religion précisément, est un non-sens ne disposant pas de fondement coranique. Troisième point. Puisque chaque religion possède ses propres caractéristiques tout en relevant d'un même principe général, général, le l e Coran va préciser que l'Islam n'est n'est rien d'autre d'autre qu'un qu'une de ces applications. appl ications. S45.V18." Nous t'avons (Muhammad) assigné une voie délimitée délim itée appliques-y-toi appliq ues-y-toi et ne suis pas les points de vue infondés." Le sens voulu est d'indiquer que l'Islam possède ses propres spécificités au sein de la famille des religions monothéistes dont il est le dernier enfant. Il ne s'agit pas d'une définition de la Charia à proprement proprement parler mais mais d'un d' unee confirmat confirmation ion de la voie à suivre pour les musulm musulmans. ans. L'Islam L'Islam étant étant alors unee expression particulière du principe général un général de Charia, la voie religieuse. r eligieuse. Le musulman devra donc se conformer aux prescriptions coraniques relatives aux définitions précises préci ses de sa religion reli gion.. Ce n'est poin poi nt loi l oi religieu reli gieuse, se, mais définition définition conceptuelle conceptuelle d'un d'unee relig reli gion, ici i ci l'Islam. 4 Troisième conséquence : Demander l'application de la Charia est un non-sens, puisque être musulman (suivre la voie délimitée) revient à se conformer de fait à la Charia. matière. La diversité doit être considérée comme un enrichissement et non une source de conflit : "…n'en faites pas un sujet de division…" , "Concourez donc au bien…" 3 Ce point capital est développé, en application, aux chapitres consacrés aux questions religieuses. 4 L'expression coranique ( charî'a min al amr) traduite par une une voie délimitée signifie littéralement une voie relative à l'ordre ou une voie du commandement . Il s'agit d'une formule imprécise que les commentateurs classiques ont soigneusement évitée. Rendre le terme amrr par loi est impropre mais fait partie des procédés spécieux employés afin de forger le concept de Loi révélée (Cf.). Notre traduction am est fidèle au sens littéral ( am amrr signifie aussi limite) tout en maintenant la cohérence d'avec la définition de Charia aux deux versets précédents.
Quatrième point. La Charia, en tant que principe religieux premier fondé sur le monothéisme pur, est la croyance fondamentale à respecter. Toute transgression est assimilée à du Polythéisme 5. Pour le Coran, nul n'a autorité à modifier le moindre élément de cette définition essentielle ; l'unicité absolue de Dieu renvoie toute prétention humaine à sa nullité. S42.V21."Les S42.V21."Les hommes homm es auraient-il auraie nt-ilss attribué att ribué à Dieu des associés associé s leur traçant une voie en matière mati ère de religion?...". En d'autres termes, il n'appartient pas aux hommes de définir en quoique ce soit ce domaine sacré. En clair, on ne ne peut imagin imaginer er que la Ch Charia aria telle que le Coran la conçoit ait pu servir de base à l'élaboration du Droit musulman. Inversement, ce dernier, élaboré par les hommes comme tout
système de pensée6, ne peut en aucune manière posséder la moindre légitimation divine 7. Quatrième conséquence : la Charia n'est pas une règle, ni une loi, ni une spéculation intellectuelle ou politique. En examiner l'adaptation, tout comme envisager sa suppression, est un non sens sans aucun objet. Conclusion. La Charia selon le Coran n'a rien de commun avec une prétendue Loi coranique. Elle est, en réalité, la définition du lien intime de l'homme d'avec son Créateur, le Dieu d'unicité, quelque soit la religion par laquelle il adore son Seigneur, ce que le Coran nomme une voie large, une Charia. La Charia coranique n'a rien de commun par nature avec une norme, une loi, un code pénal, un système juridique. Il est donc totalement infondé de réclamer ou de vouloir imposer la Charia en tant que système de gouvernement et d'administration des musulmans. La lecture directe du Coran s'oppose à une telle conception fondamentalement erronée. 5 Dans le Coran le polythéiste est nommé "associateur", en ce sens qu'il associe à Dieu, qu'il reconnaît, des divinités subalternes prétendum prétend ument ent associées au po pouv uvoi oirr de Di Dieu. eu. Les prem premiiers de ces "associés" sont l'orgu 'orgueil eil et la prétenti prétention on de l'ho 'homm mme. e. Pour pl plus us de détails voir : Des autres religions –Du polythéisme. 6 Voir les explications fournies quant à la nature du Droit musulman. Cf. Présentation. 7Ce point important trouvera confirmation supplémentaire suppl émentaire au a u chapitre à sui suivre. vre.
Ce premier constat établi, reste à comprendre par quels glissements de sens, confusions, et déformations, on a pu modifier le concept de Charia et promouvoir un terme, alors purement homonyme, justifiant les notions anormales de : loi révélée, loi coranique, Droit de Dieu… portedrapeaux des revendications islam isl amistes. istes.
De la loi révélée De nos jours la charia1 est devenue une revendication affichée des mouvements islamiques. Sous leur influence, une majorité de musulmans est persuadée que l'islamité d'un pays doit se mesurer à son degré d'application de la dite charia. De même, nombreux sont ceux étant intimement convaincus de devoir éprouver leur propre foi aux critères de la charia. Cet état de fait ne relève pas initialement d'une démarche religieuse mais, répétons-le, politique. Dans ce contexte, l'autorité de la charia a été sacralisée au point de porter à croire qu'elle est Loi révélée. Le Coran ordonnerait aux musulmans d'imposer un code de loi coranique ; la charia est alors Droit révélé . Les dangers potentiels d'une telle orientation sont certains, lorsque les hommes légitiment légitiment leur leur soif s oif de pouvoir par l'aut l 'autorité orité de Dieu, les portes por tes de l'enf l 'enfer er s'ouvren s 'ouvrentt à la Terre. Définitions. Il existe en réalité plusieurs définitions de la charia tant ce concept est confus. - Pour les uns, il s'agirait de la Loi de Dieu révélée dans le Coran, éternelle, parfaite, et réglant tous les aspects de la vie du croyant, de sa pratique religieuse à sa vie en société. -Pour d'autres, elle représente l'explication concrète du Coran et de l'ensemble des paroles et propos du Prophète Muhammad qui ont été consignés. -Pour certains, elle est assimilée au droit religieux, c'est-à-dire aux pratiques cultuelles déterminées par le Coran Cora n. - Pour d'aucuns, elle correspond au Droit pénal développé à partir de quelques dizaines de versets du Coran. Pour tous, elle est un peu de tout cela à la fois indistinctement. Mais, point essentiel, quelques soient les définitions, ou plus exactement le flou qui les entoure, le Coran en est toujours le référentiel. On pourrait alors prétendre, qu'à l'instar du Coran, la charia est de nature intangible et absolue. 1 Nous écriron é crironss charia c haria avec un c minuscule, minuscule, pour pour le Distinguer Distinguer de Charia, C haria, selon le le concept corani c oranique que envisagé envisagé au chapi c hapitre tre précé précédent. dent.
La question à poser est donc la suivan s uivante te : existe-t-il une Loi Loi révélée r évélée ? Le Coran et la Loi. Les principes exposés ci-après sont extraits d'ouvrages de références enseignés à la célébrissime université islamique de Al Azhar au Caire. Répondre à l'interrogation précédente nécessite de catégoriser les domaines coraniques prescriptifs : 1- Le Coran envisage principalement la relation de l'homme à Dieu. En conséquence, il fournit en un un très très grand grand nombre nombre de versets ver sets des indications indications relatives r elatives à la l a croy cro yance, ex : S2.V177. "…La piété consiste consist e à croire en Dieu, au Jour du Jugement, aux anges, aux Livres révélés révélés et en tous les prophètes…" 2- Le Coran est un guide moral, un éducateur de l'homme, esprit et âme. Une part importante du texte texte coranique est consacrée au rappel rappe l des de s valeurs val eurs éthiques éthiques essentielles. Ex : S.16.V90."Dieu S.16.V90."Dieu ordonne la justice, justi ce, la bienfaisance, bienfai sance, la générosité générosit é envers envers les proches. Il interdit les l es turpitudes, le mal m al et l'iniquité. A cela Il vous exhorte, exhorte, en guise de rappel." 3- Le Coran aborde aussi le volet cultuel. Mais il ne précise les caractéristiques générales des principaux rituels rituels : la Prière, Prièr e, le l e jeûne, le Pèlerinag Pèleri nage, e, etc. e tc. En la matière il ne donne donne que rarement rarement les détails, c'est le Prophète Muhammad qui assurera cet enseignement. 1Ainsi, par exemple, le Coran indique que les prières sont réparties en différents temps de la journée. Cependant, aucun autre verset
ne viendra en préciser le calcul 2. S4.V103."…la prière est prescrite prescri te aux croyants à heures détermi déte rminées." nées." 4- Enfin, le Coran envisage un certain nombre de prescriptions relatives aux relations sociales. Le catalogue est assez éclectique écl ectique et aborde des su s ujets que l'on l' on pou pourrai rraitt considérer comm comme relevant r elevant du droit civil, du statut personnel, du pénal, des contrats financiers, etc. Ex : 1 Cf. Présentation, la définition de cette fonction prophétique en : la Sunna. 2 C'est le Prophète Muhammad qui précisera ces temps et la méthode pour les établir.
S2.V282."Ô croyants, quand vous vous contractez contract ez une dette à échéance, é chéance, consignezla consignezl a par écrit…" écri t…" Les trois premiers volets ne relèvent à l'évidence que de la conscience individuelle, foi et éthique. Domaines pour lesquels le principe coranique est le respect du libre choix. 3Il n'est donc pas possible possib le de considérer qu'il s'agisse là de loi. Rien en cet important important aspect du Coran qui ne soit assim assi milable ilabl e à un code législatif. C'est donc la quatrième quatrième catégorie catégorie de prescri pr escription ptionss coraniqu co raniques es qu q ui doit attirer notre notre attent attention. ion. Raisons d'être des prescriptions coraniques. -Un pour cent seulement du texte coranique recèle des prescriptions, mais ces versets sont en valeur différemment répartis. Pour l'essentiel, les seuls thèmes qui soient détaillés ont trait aux relations conjugales et à l'héritage. La raison en est simple et évidente : la situation des femmes en Arabie était telle qu'il y avait urgence à statuer pour définir et garantir avec précision les droits des femmes4. Le Coran corrigera priori pr ioritairem tairement ent la barbarie barbari e des temps temps antéislamiques. antéislamiques. Les femmes selon la coutume bédouine étaient objet possédé. S4.V19."…il vous vous est interdit i nterdit de recevoir en héritage hérit age des femmes fem mes contre cont re leur gré…" gré …"5 Concernant le meurtre des nouveaux-nés filles 6. 3 Pour la foi, le verset de référence est le suivant : S18.V19."…Qui veut croie et qui veut mécroie…" Pour la liberté de conscience : S5.V105."…V S5.V105."…Vous ous êtes responsables de vousmêmes…et vous retournerez tous à Dieu qui q ui vous informera alors a lors de ce que vous oeuvriez." Cf. par exemple : De la liberté, liberté religieuse, de la tolérance religieuse. 4 Aux questions : Hommes et femmes, Mariage, Egalité, entres autres, nous avons largement pu constater l'avancée sociale que cela représentait. Les règles successorales détaillées du Coran n'ont pour seul objet que de donner aux femmes un droit à l'héritage. 5 A la mort du mari n'importe quel homme de la famillle pou famil pouvait vait d'autorité d'autorité s'ac s 'accapar caparer er la veuve ! 6 Coutume antéislamique consistant à enterrer vivantes les fillettes, la naissance d'une fille étant considérée par les hommes comme infamante in famante !
S81.V8-9."Lorsque qu'on demandera compte c ompte de la fill f illette ette enterrée vive. vive. Pour quel crime cri me a-t-el a- t-elle le été tuée ?" Puis, il édictera tout un train de mesures essentielles dont l'esprit et la modernité n'ont rien à envier aux législations actuelles. Nous en avons mentionné quelques unes aux chapitres : Hommes et femmes. Mariage. Voici un exemple de leur précision, ce verset apporte des compléments quant à la répartition de l'héritage du défunt n'ayant pas d'héritiers directs. S4.V176."… Voici Voici l a règle r ègle de Dieu concernant les collatéraux colla téraux : Si un homme décède sans ostérité mais m ais ayant ayant une sœur, sœur, celle-ci a droit à la moitié moit ié de ce qu'il a laissé. l aissé. Dans le cas inverse il héritera de la totalité. t otalité. Lorsqu'il y a deux soeurs, leur revient revient à chacune chacune le tiers…" ti ers…" Il en est de même pour les versets relatifs au mariage, aux droits de l'épouse et du mari, aux modalités du divorce, à la l a pension alim ali mentaire, entaire, à la l a garde des de s enfants, enfants, etc. En ces seuls se uls domaines, domaines, du fait du caractère spécifiant et de la précision des commandements coraniques, il serait admissible de penser qu'il s'agisse là de loi révélée . Pour les musulmans, les prescriptions de ces textes sont en principe im i mmuables. En réalité, réal ité, pour pour être exact, ces règles laissaie lai ssaient nt,, malgré malgré tout, tout, de nom nombreux breux points points en suspens. De plus, il est aisé d'imaginer qu'en si peu de versets, bien des situations concrètes n'ont
pu être envisagées. envisagées. En pratique, l'on dut très tôt dans l'histoire du Droit musulm usulman an palier palie r à ces déficiences et construire par analogie ou emprunts divers 7 de nouveaux pans du droit personnel. Si l'on admettait le caractère intangible de ces prescriptions, l'on constaterait que la Loi révélée a pour unique objet la protection des femmes contre la domination des hommes ! Il n'est donc qu'apparemment paradoxal d'avoir pu constater en de nombreuses questions traitées en cet ouvrage le fait suivant : l'évolution du Droit musulman, se légitimant pourtant du Coran en ses assises, n'a eut cesse sous l'influence des traditions patriarcales de diminuer les prérogatives légales que le Coran avait octroyé à la femme 8. 7 Voir détails à : Présentation - Droit musulman. 8 Légaliser en la matière est devancer le changement de mentalité attendu. En d'autres termes, une société ne se débarrasse pas aisément de ses tares et il est préférable d'assurer la base de l'équité, en définissant des droits essentiels. Ainsi, les droits protégeant les femmes ont-i ont-ills été édictés pri priori oritairement. tairement. L'hi L' histoire, stoire, malheureusement, malheureusement, démontrera démontrera la ténaci ténac ité des préju préjugés. gés.
Si donc, Loi révélée il y avait, ceux-là mêmes prétendant à l'application stricto sensu de la charia devraient, par et pour le Coran, avoir comme unique objectif de restituer aux femmes ce que l'histoire leur a dérobé. Ainsi appliqueraient-ils à la lettre les seules "Lois coraniques" existantes ! -Quant -Quant aux aux autres autres prescriptions pres criptions elles ell es sont s ont,, à l'inverse, l'i nverse, peu représent représ entées ées et peu pe u développées. Leur formulation est vague, assez conceptuelle, de simples orientations. Ex : S4.V29."Ô croyants, croyants, ne vous appropriez appropr iez pas les biens des autres injustement, injuste ment, à moins m oins qu'il ne s'agisse de transactions commerciales par consentement mutuel. Ne provoquez pas votre ropre perte, Dieu est à votre égard Miséricordieux." S4.V58."…Lorsque vous jugez entre les hommes faites-le en toute équité…" L'ensemble de ces données coraniques patiemment inventoriées par les spécialistes musulmans ne fournit, de leur propre avis, qu'une plateforme, des indications générales laissant libre cours aux musulmans d'élaborer les lois nécessaires à l'accompagnement des évolutions de la société. De cette tâche tâche les jurisconsultes jurisconsultes se sont brillem bril lement ent acquittés acquittés ju j usqu'à la fin de la période classique. class ique. Une catégorie doit attirer notre attention. Concernant le pénal, le Coran aurait institué des sanctions, des peines corporelles. Lors des questions consacrées au talion, à l'amputation de la main du voleur, à la lapidation, nous avons largement montré qu'il n'en était point ainsi. Nous avons mis en avant la caractéristique majeure des versets instituant ces pseudo châtiments physiques. L'objecti principal de ces mises en garde symboliquem symboliquement ent impressi impressionn onnant antes es était d'attirer l'attention l'attention sur la gravité morale morale des délits dé lits con co ncernés et sur les l es conséquences conséquences de tels agissement agissementss quant à l'équilibr l 'équilibree de la société. Ainsi, le Coran conformément à sa vocation éthique, envisage ces actes délictueux sous l'angle du péché et non du délit ; à quiconque se repent il offre pardon et miséricorde divine, la mansuétude étant la meilleure assurance de la réforme sincère et profonde de l'être. Pour qui dénierait en sa propre conscience la gravité de sa transgression, transgression, le Coran promet promet le châtim châtiment ent divin di vin en l'audelà… Nous Nous somm sommes, là encore, fort loin de la formulat formulation ion de lois. lois . Il s'agit bien plus d'enseignem d'enseignement ents, s, d'édification d'édi fication morale morale que de législation législa tion.. Selon l'esprit même d'un code pénal, les sanctions ne sont point échangeables contre la réforme spirituelle du condamné ! Au mieux, il sera tenu compte de circonstances atténuantes et d'allégement de peine en cas de bonne conduite du coupable. Le Coran, en son très restreint volet "juridique" n'est donc, ni selon l'esprit, ni selon la lettre, un code de Loi ou, expression récurrente, une loi islamique. Il n'y a pas, à la lecture intelligente du Coran, de lois coraniques prônant des sanctions archaïques et sanguinaires dont la violence serait censée servir de base à une société islamique rêvée. L'idéal humaniste du Coran est encore bien au-dessus des capacités des hommes.
Synthèse. A bien comprendre ce qui précède, il convient de souligner les points suivants : Loi révélée et Loi coranique , quelques soient les sens qu'on leur attribue y compris ce que nous avions momentanément retenu, sont des expressions impropres. Le Coran n'édicte pas des lois mais donne des droits, notamment aux plus démunis, la femme, l'esclave, l'enfant, les minorités… Droit n'est pas Loi, une loi est pas définition adaptable, un droit est par essence inaliénable. En découle quatre proposition proposi tions, s, deux contradictoir contradictoires es 9 et deux cohérentes. -Si lois coraniques il y avait, elles seraient alors modifiables, adaptables aux circonstances ou abrogeables, perdant en cela l'attribut d'immuabilité que l'association de termes Loi-coranique semblait leur conférer. -Si Loi coranique il y avait, il aurait alors fallu que l'homme soit intangible et le temps immobile. -Les Droits coraniques, en toute cohérence, sont à considérer comme une base susceptible d'être ampli amplifiée fiée mais jamais diminuée, diminuée, un minim minimum um acquis définitivem définitive ment. -Les circonstances diffèrent et les sociétés évoluent, l'homme n'échappe pas à cette règle mais les droits qui lui sont, soit inhérents, soit expressément attribués par le Coran ne peuvent subir d'altérations. Conclusion. Au final, le Coran ne peut être Loi comme il ne peut, de même, en édicter. Par contre les Droits attribués à l'homme par le Coran sont essentiels, fondamentaux, et inaliénables. Bien évidemment, ces Droits coraniques ne correspondent pas aux développements jurisprudentiels propres au Droit musulman10. De plus, les premiers sont considérés, de par leur origine révélée, imprescriptibles, les seconds, fruits fruits de la réflexion hum humaine, aine, sont par nature nature faillibles faillibl es et variables. vari ables. 9 Antinomiques.
La Charia telle que le Coran la définit désigne la Religion au sens absolue, rien de commun avec la charia actuelle. Cette charia, de présentation opaque, est un amalgame imprécis en sa récemment forgé et principalement instrumentalisé par démagogique des politiques. Ce concept, répétons-le, n'a pas d'équivalent d'équivale nt ou de correspondance correspondance coranique. composition la volonté volonté La charia, étendard trop souvent brandi, est un des points majeurs du blocage culturel entre le monde musulman et le monde occidental. Sa définition, confuse, variable et difficilement appréhendable est cause de malentendus et de conflits. Elle n'est pas non plus sans poser problème aux musulmans eux-mêmes, qu'ils vivent dans le monde Musulman ou en Occident. En effet, l'idée d'une Loi révélée intangible et intemporelle imposant des schémas sociologiques plus que millénaires et difficilement compatibles avec leurs légitimes aspirations à l'intégration de notre temps. Plus encore, l'idée même de Loi révélée est conceptuellement totalement incohérente. Le Coran n'est pas un code de loi civil ou pénal, un guide administratif; il n'a a pour but que d'édifier les cœurs et purifier les âmes. Il ne mentionne en rien la thèse d'une charia chargée de diriger la vie de l'homme en la totalité des ses aspects ; vision totalitaire totalement à l'opposé de l'esprit et de la lettre coranique. L'islam, pacification de l'être, ne peut, en quoi que ce soit, être une contrainte. Devançant toutes les tendances extrémistes, le Prophète, en une tradition authentifiée, a parfaitement parfaitement indiqué la voie à suivre : "Cette religion est de pratique facile. Que nul ne cherche la rigueur en son observance, car il succombera à la tâche. Recherchez donc le juste milieu…Soyez mili eu…Soyez optimistes." optimist es."
Gageons que les musulmans, on ne peut douter de leur bonne foi, sauront repousser les ténèbres et, par les le s lumières lumières du Coran, Coran, éclairer écla irer leur devenir. 10 Pour les définitions précises du Droit musulman, le fiqh, se reporter en tête d'ouvrage à : Présentation.
QUESTIONS DE SOCIET S OCIETE E LE L E "V " VOILE ISLAMIQUE" Il s'agit d'un sujet curieusement émotionnel, tel la muleta du torero embrasant l'arène, le "problème du voile" agite régulièrement l'opinion publique et le monde politique. De fait, ce réel débat de société est dominé essentiellement par la polémique, et la passion l'emporte régulièrement sur la raison. Conformément à la démarche générale de cet ouvrage, nous proposons donc une approche rationnelle et dépassionnée de la problématique à travers l'étude objective des sources coraniques. Il sera alors aisé de constater que les résultats de cette démarche rigoureuse mettent clairem clai rement ent en évidence tout tout autant autant les caren care nces des partisans par tisans que que des adversaires adversa ires du "voile". DEFINITIONS. Hautement symbolique, le discours autour du "voile" se caractérise, entre autres, par l'emploi d'un vocabulaire aussi riche qu'imprécis. Soucieux d'éviter toute fantasmagorie nous apporterons quelques précisions : - Le foulard islamique : il s'agit d'un néologisme français qui suppose que le port d'un foulard puisse avoir un lien avec un unee forme forme d'activism d'activis me religieu reli gieux. x. Il nou nouss semble semble donc qu'il conviendrait conviendrait d'employer seulement l'expression "le port du foulard". - Le "voile" : terme le plus souvent à connotation négative car sous-entendant l'occultation de la femme. Notons que son équivalent en arabe "le hijab", implique la même notion d'occultation. Ce terme ainsi employé est incorrect, mais est, à l'heure actuelle, très utilisé par les musulmans pour désigner ce qui recouvre la tête et laisse apparaître le visage. Cette particularité justifie que nous aurons à revenir plus en détail sur ce mot clef qui, comme nous allons le constater, est dévoyé de son sens coranique, d’où l'emploi de guillemets dans notre texte. - Le tchador : image médiatique qui déplace le sujet vers les peurs et fantasmes engendrés par la révolution iranienne. Le tchador est une seule pièce de tissu recouvrant la tête et le corps tout en laissant lais sant apparaître tout ou partie du visage. - La burqua : encore plus inquiétant car renvoie directement à l'obscurantisme attribué aux talibans. La La burqua burqua recou reco uvre la l a tête, le visage vis age et le corps. Il existe de musulmans tel que vestimentaires aux définitions flottantes selon les parlers arabes, mais aucun d'eux n'est d'origine coranique. Signalons l'usage fréquent de khimar, dont la définition est elle aussi très variable selon les pays et les catégories sociales. Ce dernier terme présente un intérêt tout particulier sur lequel nous reviendrons, puisque il est un des termes clef des versets que nous allons étudier. nombreux autres termes employés par les lithan, lithan, nasif, nasif , etc. désignant des variantes POINT DE VUE DU CORAN. Terminologie coranique. L'on trouve par six fois dans le Coran le terme hijab, voile, employé au sens figuré. Ex : S42.V51."Dieu S42.V51."Dieu ne s'adresse s'adre sse aux êtres humains que par révélation, ou de derrière derriè re un voile, ou ar l'intermédiaire l'i ntermédiaire d'un Ange…" Il est employé une seule fois au sens propre, c'est-à-dire désignant un pan de tissu, en l'occurrence un rideau de porte, dans un verset que nous étudierons ultérieurement dans son intégralité. S33.V53."... Et si vous aviez quelque chose d'utile d'uti le à demander à ses épouses 1 , alors faitesle fait esle de
derrière un rideau de porte…" Ceci étant, concernant notre sujet, le Coran emploie deux termes différents dont la définition précise revêt une importance capitale. - Djilbab : N'a de commun avec la fameuse djellaba d'Afrique du Nord que l'ampleur. Ce terme désigne à l'époque du Coran tout vêtement ample, ouvert sur le devant, habit de sortie que l'on laisse flotter sur la chemise de corps. Cela correspond en français à ce que l'on nomme une mante, mais le terme étant peu usité nous avons préféré le rendre par : ample habit , traduction par défaut mais qui conserve une partie de l'imprécision terminologique du terme. 1 C'est-à-dire les épouses de Muhammad.
- Khimar : Etymologiquement, ce qui couvre. Le vin est ainsi appelé khamr, même racine verbale, puisque couvrant la raison. D'un point de vue vestimentaire cela désignait à l'époque du Coran un une pièce pi èce de tissu non non cousue, cousue, plus courte courte que le djilbab djil bab et que l'on l' on posait, soit sur les le s épaules soit sur la tête 2. Cela correspond en français au fichu mais, là aussi, le terme est vieilli. Ainsi, avons-nous préféré traduire par "étoffe"3 ce qui permet, comme précédemment, de conserver une certaine indétermination vestimentaire, tout comme dans le verset où ce terme est employé. Comme nous pouvons le constater, le Coran décrit des vêtements qui étaient d'usage courant. Il n'a donc pas été question d'innover une nouvelle façon de vêtir les femmes, une nouvelle mode, mais d'adapter ceux qui étaient en vigueur à une nouvelle norme morale. Citer le djilbab ou le khimar ne légalise pas, ou n'impose pas, ces deux vêtements ; le propos du Coran, nous le constaterons, est seulement de corriger les défauts qu'ils comportaient ; trop court, trop ouvert ou ne couvrant pas le décolleté. Ainsi, toute tenue vestimentaire remplissant ces conditions c'est-à-dire : longue, fermée et couvrant le décolleté, sera conforme aux recommandations coraniques. Précisons, dès à présent, que dans la quasi-totalité des traductions du Coran que nous avons consultées, ces deux termes, djilbab et khimar sont traduits par "voile".Ce glissement de sens manifeste, qui ne peut se justifier linguistiquement, a, nous le verrons, comme origine les interprétations interprétations forcées des deux uniques niques versets ve rsets où ils apparaissent. apparai ssent. Références coraniques. Comme nous l'avons souvent précisé, lorsque le Coran veut réformer un comportement de société, il procède par touches successives, allant de la prise de conscience de la problématique à la mise en place progressive de mesures concrètes. La moralisation de la société 4 est un des thèmes majeurs traités par le Coran et la "question du port du voile" s'inscrit dans cette perspective. Nous allon allo ns donc envisager la stratégie stratégie mise en place. place . 2 On notera que le Khimar peut ou pas recouvrir la tête. Par contre, ce terme a par la suite évolué sous l'influence du Droit musulman et de l'exégèse classique jusqu'à ne plus désigner exclusivement que ce qui recouvre la tête et le corps entier. Réduit à ce seul sens, ce terme à l'avantage de résoudre, en apparence, les problèmes de cohérence soulevés par la lecture traditionnelle du "verset du voile", comme nous allons le constater. 3 Etoffe ( murout) est exactement le sens que prend khimar dans le propos de Aïcha, épouse du Prophète Muhammad, qui sera envisagée en la suite de notre étude.
Première Première étape : Plusieurs versets édictent, dès l'an 5 de l'Hégire 5, des mesures spécifiques aux épouses du Prophète Muhammad. S33.V32-33." Ô épouses é pouses du Prophète, Prophète , vous n'êtes n'ê tes point comm commee toutes t outes les femmes. femm es. La piété pi été impose que vous ne vous abaissiez point dans vos propos, ceci afin d'éviter aux coeurs malsains une conduite importune. Ne vous exprimez donc qu'avec correction. Soyez dignes en vos
demeures, n'exhibez point l'éclat de vos parures, comme il était de mise au temps du aganisme…Dieu aganisme…Dieu veut parfaire votre purification purificati on spirituelle…" L'accent, ici, est mis sur une nécessaire réforme de comportement. Les épouses du Prophète Muhammad devenant modèle de référence pour la récente communauté musulmane, il ne convenait pas qu'elles se comporten comportentt com c omm me les femm femmes du commu commun. En filigrane filigrane se lit un message message adressé a tous : l'Islam, religion de pudeur, de respect et de retenue n'est pas compatible avec la légèreté coutumière. S33.V53."Ô croyants, croyants, cessez d'entrer d'entr er dans les l es appartements appartem ents du Prophète, Prophète , à moins que l'on l 'on vous y invite à l'occasion d'un repas… et ne prolongez pas votre présence familièrement, cela est une situation gênante pour le Prophète... Et si vous aviez quelque chose d'utile à demander à ses épouses, faites-le de derrière un rideau de porte (hijab). Cela afin de parfaire la purification de vos cœurs…" On comprend aisément que l'objectif de ce verset était de protéger l'intimité de la famille du Prophète qui, en tant qu'homme public, était sans cesse importuné par la gente bédouine qui ne s'embarrassait pas de protocole. Les moeurs et les usages étant ce qu'ils étaient, c'est-à-dire sans retenue, sans éducation et sans limites morales bien définies, il importait qu'un rappel éducatif soit réalisé. réal isé. Rappelons Rappel ons l'emploi l'emploi en ce verset du terme terme Hijab sign si gnifiant ifiant "voile " à l'heu l' heure re actuelle, alors al ors que dans l'usage coranique il désigne un rideau de porte. 4 Voir : Adultère et lapidation. Hommes et femmes. Mariage. Polygamie. Divorce. Egalité. 5 C' C'est-à est-à-di -dire re vers la di dixx huitièm huitièmee année de l'apostolat l'apostolat du Prophète Muh Muhammad. ammad.
On notera que ces mesures sont, dans leurs applications concrètes, réservées à la maisonnée du Prophète Muhammad, ses épouses seront dès lors effectivement totalement dérobées aux regards 6. Cependant elles sous-entendent, malgré tout, une évolution nécessaire des mœurs et des mentalités au sein de la communauté musulmane. Deuxième étape : Une précision vestimentaire va être apportée afin de protéger les épouses du Prophète toujours victimes des quolibets et des avances de nombreux importuns. Mais, évolution importante, le verset s'adresse, cette fois sans ambiguïté, dans son application à l'ensemble de la communauté. S33.V59."Ô Prophète, dis à tes épouses, à tes filles fil les et aux femmes femm es des croyants, qu'elles qu'ell es "descendent "descendent et rabattent sur elles el les les deux pans pans de leurs amples ampl es habits (djilbab), (djil bab), ceci afin qu'on les reconnaisse et que l'on l 'on ne les importune im portune plus." plus." Ce que nous avons traduit par "descendent et rabattent sur elles les deux pans de leurs amples habits" décrit exactement ce que le texte arabe entend textuellement par : " ramener sur elles leur djilbab".7 Nous l'avons dit, la majorité des traductions qu'utilisent les acteurs du débat sur le "voile", mentionne conformément à l'idéologie prédominante : "qu'elles ramènent sur elles leurs é quivalents, s, mais toujours toujours avec l'ajout l'aj out inapproprié du terme terme voile. voi le. rands voiles." ou des équivalent Or, ce verset ne dit que la chose suivante : habillez vous correctement et avec pudeur afin que l'on vous reconnaisse comme croyantes et que l'on ne vous importune pas telle une simple esclave 8 ou une libertine, comme il était d'usage à cette époque. Le vêtement est donc ici conçu logiquement comme étant une protection de la personne contre l'immoralité des autres. 6 Ceci est souvent à l'origine de confusion, le statut des musulmanes étant confondu avec celui, tout particulier, des épouses du Prophète. Cette mesure trouve sa justification dans le fait que le Coran va interdire à quiconque d'épouser les femmes du Prophète après sa mort. L'objectif semble avoir été, outre le respect de l'intimité de Muhammad, la suppression de toute descendance directe qui aurait pu se réclam réclamer er de lign lignée ée pro proph phéti étiqu que. e. Muh Muhamm ammad, ad, conform conformément ément à l'éthi 'éthiqu quee pri princi ncipal palee de l'Islam, l'Islam, s'est battu sa vi viee du durant rant pour pour ne pas
être idol dolâtré âtré.. 7 En réalité ce verset dit de façon subtile, en fonction de la définition même du djilbab : "cachez votre corps et en particulier les ambes". L'euphémisme se justifie de par la pudeur habituelle du langage coranique, renforcé ici par le fait que cela s'adresse aussi aux très respectées res pectées épou épouses ses du Prophète. Prophète.
Troisième étape ét ape : Progressivement, le Coran a préparé une grande réforme visant les moeurs Arabes. En l'an 6, deux versets vinren vi nrentt parachever le l e processus proc essus éducatif et sensibil sensibiliser iser les musulmans sulmans à ce que doit être un comportement correct des hommes et des femmes dans une société basée sur la foi. Une nouvelle communauté où les uns les autres cesseront d'être mus par leurs pulsions et pourront vivre dans l'égalité, le respect, afin d'harmoniser leur vie d'ici-bas et leur aspiration à l'au-delà. S24.V30-31"Ô Prophète, dis aux croyants qu'ils qu'il s détournent certains certai ns de leurs regards 9 , e demeurent chastes. Cela est plus à même de les purifier car Dieu est bien informé de leurs agissements. Et dis aux croyantes qu'elles détournent certains de leurs regards et demeuren chastes. De même, qu'elles ne se parent point au-delà de ce qui est convenable et recouvrent de leurs étoffes (khimar) l'échancrure de leurs poitrines...Et repentez-vous tous à Dieu, ô croyants,10 que vous connaissiez par là le bonheur 11 ." Comme on peut le constater une deuxième fois, contrairement là aussi aux assertions des traductions-interprétations courantes, il n'est fait ni mention de foulard ni de voile, mais d'une indication vestimentaire supplémentaire : il s'agit à présent de dissimuler le décolleté 12. Ceci dit, et ce point est essentiel, moralement la démarche et l'objectif visés par ces versets sont absolument explicites : correction de comportement, conduite chaste, abolition de la notion "d'objets sexuels", maîtrise des pulsions et des désirs, tout cela à bien considérer est symbolisé par l'expression "détourner certains de leurs regards". Pour le Coran, et le message est fondamental, retenue morale et retenue vestimentaire, ne peuvent aller l'un sans l'autre. 8 Conformément à la logique de l'époque, les quatre écoles juridiques ont interprété l'expression : " afin qu'on les reconnaissent" comme signifiant : "en tant que femme de condition libre ". De fait, il fut interdit aux esclaves de porter toute forme de voile ! Comme on peut le constater, l'on est loin du propos coranique ou de l'obsession de certains milieux intégristes, tout comme du débat actuel sur la visibilité de l'Islam. 9 Le texte arabe est sans ambiguïté : yaghuddû min absârihim littéralement "qu'ils baissent certains de leurs regards", c'est-à-dire les regards concupiscents. Cela ne signifie donc pas, comme d'aucuns le croient : "baissez les regards" c'est-àdire tout regard, interdisant de fait que l'on puisse regarder une femme ou, raisonnement identique poussé à son paroxysme, cloîtrer les femmes afin que nul ne puisse les voir. 10 L'analyse de l'ensemble des deux versets cités permet de comprendre que ce pluriel masculin est en réalité d'usage indéfini : "Ô croyants et croyantes". 11 Ici bas et dans l'au-delà. 12 Comme précédemment, le Coran ne valide pas un type unique de vêtement, ici, le Khimar ou étoffe . Peut importe que celui-ci se portât po rtât sur les épaules épaules ou sur la la tête, tête , l'ess l'essenti entiel el est qu'il qu'il vi vinsse recou rec ouvri vrirr le décoll décolleté. Aï A ïcha, l'épou l'épouse se du Prophète Prophète nous nous livre livre d'ail d'ailleurs à ce ce sujet un précieux témoignage authentifié par Al Bukhârî : elle y précise
Il s'agit en fait d'une véritable "révolution sexuelle", si l'on ose le paradoxe, visant à permettre aux hommes et aux femmes de vivre ensemble dans une société où le respect des uns et des autres sera assuré par la piété et la morale. Ainsi "libérés", hommes et femmes pourront participer à la société civile et donner la juste mesure de leurs potentiels, à l'abri de tous les préjugés et de tous les abus. Cette tenue correcte exigée, le port du voile s'il s'agissait de cela, est conçu dans cette perspective, perspec tive, non comm comme un enferm enfermem ement ent de la femm femme, mais comm comme une mesure lui permett permettant ant de participer participe r activement activement et physiqu physiquem ement ent à la société soci été dans dans le respect re spect et la reconnaiss reconnaissance. ance. Dans la culture très patriarcale de l'époque, ces versets s'avérèrent révolutionnaires, et dans un monde où la femme n'avait pas sa place, on comprend qu'une forme de résistance, plus ou moins passive, passi ve, du monde monde masculin masculin se soit mise mise en place.
POINT DE VUE DU DROIT MUSULMAN. Les musulmans à la lecture du Droit, le fiqh, sont sincèrement persuadés que le port du voile est d'obligation coranique. Reste à élucider comment cela a pu se produire puisque, comme nous venons de le montrer, ni le terme ni l'usage n'apparaissent en aucun des versets concernés. Les passages que nous avons étudiés sont sans ambiguïté et laissent peu de liberté interprétative, il n'y eut donc pas, de fait, recours à des arguments directs, mais à de nombreux développements indirects. Nous n'envisagerons que celui ayant fait le plus autorité. Pour étudier le phénomène considérons de nouveau le verset de référence, dit actuellement et improprement : verset du "voile". deux choses. Premièrement, les femmes découpèrent spécialement à cette occasion des pièces de tissu pour s'en couvrir. Ceci démontre que pour elles, l'expression : "quelles recouvrent de leur khimar" comme le rappelle Aïcha, ne signifiât pas nécessairement d'utiliser le khimar de tête ou d'épaules. Bien au contraire, cela fut compris littéralement et elles ajoutèrent une pièce à leurs tenues : "nous fendîmes à cette fin de grandes pièces d'étoffes, murout.". Deuxièmement, Aïcha en ne mentionnant le verset en question que par ce c e sim simpl plee corp corpss de phrase : "quelles recouvrent de leurs étoffes l'échancrure de leurs poitrines." stipule ce que fût réellement pour po ur les les femmes l'ord l'ordre re coraniqu coraniquee : cacher leur leur décoll décolleté.
S24.V31."Et S24.V31."Et dis aux croyantes qu'elles qu'ell es détournent certains certai ns de leurs regards et demeuren chastes. De même, qu'elles ne se parent point audelà de ce qui est convenable et recouvrent de leurs "étoffes"l'échancrure de leurs poitrines..." Les anciens ont donc porté leur attention sur un corps de phrase que nous avions laissé en retrait de notre analyse : "qu'elles ne se parent point au-delà de ce qui est convenable convenable13 ". Le texte arabe est assez elliptique et signifie littéralement : "qu'elles ne montrent de leur parures que ce qui en arait". Cette tournure vague, afin d'être cohérente par rapport au contexte doit se comprendre, comme nous l'avons traduit, mais l'usage a imposé très tôt un sens spécifique asservi à la tradition. Selon des sources non authentifiables, l'on a affirmé que ce qui peut paraître de la beauté 14 de la femme se résume au khôl et au henné : c'est-à-dire les yeux 15 et les mains. Ainsi comprise, cette simple expression suffirait à définir un voile maximaliste, cette conception vestimentaire, conforme aux usages de l'époque, ne constitue pas en soit une innovation mais, affirmer que le Coran la mentionne entionne et e t l'impose, l' impose, ne s'ap s 'appuie puie sur s ur aucun élément élément tangible. tangible. De fait, de par les principes même d'élaboration du Droit musulman, aucune coutume ne peut se substituer à un texte du Coran. Qui plus est, l'utilisation de sources peu fiables est un procédé lui aussi totalement inacceptable, tant pour le Droit 16 que pour l'exégèse coranique. De plus, cette interprétation rend le texte coranique incohérent. En effet, si le Coran prescrivait par ces mots le fait de cacher le corps au point de ne laisser apparaître que le visage et les mains, il n'y aurait aucune logique à ce qu'il précise dans la foulée que le décolleté soit caché, car qui peut le plus, peut le moins. En toute rigueur, il aurait fallu pour que cette hypothèse soit crédible que les propositions soient inversées : " quelles recouvrent de leurs "étoffes" l'échancrure de leurs poitrines e qu'elles (en plus) ne montrent de leur beauté que ce qui en parait (leurs yeux et leur mains)" . Seul les yeux de la foi peuvent valider ces théories sans les remettre rationnellement en cause. 13 C'est-à-dire, ce que l'usage admet comme étant correct. 14 Beauté, parure, atours …sont dans le Coran exprimé indifféremment par le même terme : zînah. 15 D' D'autres autres,, moin moinss restr restriictifs ont autorisé le visage. 16 Voir en annexes : Sources islamiques, et aussi chapitre : Droit islamique, fiqh.
Ces tenues existaient antérieurement chez bien des peuples du désert, mais aussi en toutes villes du Moyen Orient et ce, quelques en fussent les religions, naturellement que cette vestimentaire du monde musulman et que nul ne songea à lire le verset du "voile" autrement qu'en sa thèse officielle, la réalité ayant force de loi.
Par la suite, cette interprétation forcée du "verset du voile" s'inscrira, de plus en clairement, dans une politique de spoliation régulière du statut légal des femmes pourtant institué par le Coran. Le Droit Droi t musu musulman lman s'en fera constamm constamment l'int l'i nterp erprète rète légal 17. On le voit, seule une lecture subjective peut amener à concevoir qu'il existe dans le Coran des versets édictant strictement le port du voile. Encore une fois, il est clair que ce sont les us et coutumes, doublés dans ce cas précis d'une vision patriarcale des sociétés islamisées 18 traditionnelles, qui se sont imposés au juridique. Ces conceptions culturelles et sociales validées par le Droit musulman, marquent encore de leur empreinte une grande majorité des penseurs contempora contemporains ins et e t des peuples du monde monde musulm musulman. an. Juive, Chrétienne, ou autres. C'est donc tradition devint progressivement la norme SYNTHESE. Dans l'application même de la lecture traditionnelle de ces versets, il y a toujours eu de très nombreuses variantes et cela, dès les contemporains du Prophète Muhammad. Ces mises en pratiques diverses se firent, et se font encore, plus en fonction des cultures des sociétés islamisées que des interprétations coraniques. Il suffit de regarder en Afrique noire, au Maghreb, dans les pays du Golfe, en Iran, en Inde, en Indonésie, etc. pour juger de la multitude des interprétations de l'esprit du "voile". Il est alors aisé de constater que, conformément au message coranique, pudeur et réserve sont les éléments constants et communs de cette palette de couleurs et de formes. 17 Ceci étant, l'on pourrait objecter que le Droit a légiféré en fonction de paroles relatives au "voile" attribuées au Prophète Muhammad. Or, il n'existe, contrairement au point de vue courant, aucun texte authentique qui puisse apporter un élément déterminant. Le propos authentifié de Aïcha à propos du V31.S24, ne parle pas du "voile" mais du fait de se couvrir ( ikhtamara) la poitrine conformément à la révélation, comme nous l'avons détaillé à la note de la page précédente. Pour être tout à fait complet, signalons pour les connaisseurs que l'anecdote de Asma bint Abou Bakr où le Prophète Muhammad aurait dit : "Ne doivent apparaître que le visage et les mains de la femme pubère" est un hadith classifié faible (Daïf ) et ne peut être retenu. La classification la plus favorable à ce hadîth le note hasan mursal ce qui le rend de toute façon juridiquement inutilisable. 18 En effet, l'Islam s'est répandu entre autres sur les territoires Romain, Grec, Perse, Indien... Qui, à l'instar des Arabes, n'ont jamais été caractérisés par une vision juste et égalitaire de la femme, peu s'en faut. Ainsi, lorsque le port du "voile" 19 dans sa version versi on actuelle actuelle est conform conformee à l'esprit l'es prit des mesures
nécessaire, concept d'intégration d'intégration des coraniques, c'est-à-dire c'est-à-di re pudeur pudeur femmes à la société civile et garantie de leurs droits fondamentaux, alors, dans ce cas, il n'y a pas de contradic contradiction tion réelle entre entre l'espr l 'esprit it du Coran et cette cette lectu l ecture re cu c ulturell lturellee ; il s'agit seulement seulement d'une d'une option vestimentaire parmi d'autres. Ce choix, lorsqu'il est librement consenti, est tout à fait respectable. A l'inverse, si le port du "voile" est assorti, de façon plus ou moins non dite, d'une volonté d'aliénation des femmes ou du refus de leur participation pleine à la société civile, alors les partisans d'un tel "voile" sont en opposition fondam fondament entale ale avec le l e Coran. Conclusion. Le Coran ne prescrit pas stricto sensu le voile, mais il appelle sans aucune ambiguïté à un comportement personnel fait de pudeur, de respect et de dignité. Il prétend, par les mesures qu'il a édictées, intégrer à la société hommes et femmes avec équité et justice. Selon les cultures et les époques ces recommandations coraniques ont été diversement mises en pratique. Les sociétés traditionnelles ont associé le "voile" à une certaine exclusion des femmes, voire parfois réclusion, mais rien n'interdit de penser, si ce n'est nos préjugés et nos ignorances, que dans le monde musulman actuel actuel l'on l 'on ne ne puisse pas p as concilier concili er tenue tenue islam is lamique ique correcte correc te ou "voile" à un unee vision vis ion juste juste et équilibrée équilib rée des droits des femmes et de leurs rôles dans la société. Quoiqu'il en soit, l'on ne peut dissocier un peuple de son histoire histoire ou de sa culture culture à moins moins que que de vouloir l'eff l' effacer. acer.
Le Coran n'impose pas le "voile" pas plus qu'il ne l'interdit. Il établit une norme morale dans la façon de se vêtir mais n'intervient pas, à proprement parler, sur le choix vestimentaire. Conséquemment, imposer aux musulmanes de porter telle ou telle conception du "voile" au nom de l'Islam serait en opposition avec la compréhension exacte du Coran. De même, forcer une musulmane à abandonner "son voile" serait en opposition fondamentale avec le respect le plus élémentaire de la personne personne hu hum maine, c'est-à-dir c' est-à-diree les Droits de l'homm l'homme. Le respect respec t de l'autre est es t le respect respec t de ce qu'il est. 19 Le"voile"hijab- à l'heure actuelle désigne ce qui couvre la tête et laisse apparaître le visage. L'emploi du terme foulard, rappelons le, serait plus explicite.
Le Prophète Muhammad a transmis en une tradition authentifiée concernant la nature même du fait religieux musulman la réflexion suivante : "Toute religion a sa moralité, la moralité de l'Islam c'est c'es t la l a pudeur." pudeur."
JIHAD Le Jihad est devenu un nom commun, et même un lieu commun, tant son emploi est fréquent dans le discours des médias ou des islamistes. Il est trop souvent improprement traduit par guerre sainte 1, cette expression laissant entendre que l'on puisse sanctifier sanctifier la gu guerre. erre. Or, Or, d'une part cela ne correspond cor respond absolum absol ument ent pas à son s on sens en arabe, et d'autre part aux yeux de la raison comme du texte coranique, seule la vie est sacrée, et aucune guerre ne peut être sanctifiée. Définition. jahadaa qui exprime le fait de s'appliquer, insister, travailler avec zèle, Jihad dérive de la racine jahad faire des efforts, s'évertuer, se consacrer à…. En aucun cas Jihad ne signifie combat physique. Dans le Coran, jihad prend le sens d'efforts fournis en vue de Dieu. Il est donc prioritairement combat spirituel, lequel est dénommé en Islam Grand Jihad. Ex : S29.V69."Quant S29.V69."Quant à tous ceux qui fournissent fournisse nt un effort effor t –jihad- (de réflexion réfle xion ou spirituel) spiri tuel) our Nous et en Nous, Nous les guiderons, sans aucun doute, en nos nombreuses voies." Ce grand Jihad désigne le combat que chacun doit mener contre son propre ego. S29.V6."Et S29.V6."Et quiconque fait fai t Jihad, mène un combat comba t (jihad) (ji had) contre sa propre p ropre âme…" âme …" En effet effet,, la seule affirmation affirmation de la foi ne suffit suffit pas à parcourir le chemin chemin de la réalisation réali sation spiritu spiri tuelle elle.. S29.V2-3"Les hommes pensent-ils pensent-i ls vraiment que de déclarer déclare r leur foi leur évitera d'être d'êt re éprouvés ? Certes, nous avons éprouvé leurs prédécesseurs afin de distinguer par la preuve le sincère du menteur. Que celui qui espère rencontrer Dieu sache que le délai court... E quiconque quiconque s'efforce (jahada) sur cette voie le fait pour lui-même 1…" 1 Nous pouvons supposer que cette appellation est issue d'un grossier parallélisme d'avec l'historicité des croisades et autres guerres saintes menées par la "Chrétienté".
jihad fî sabil sabili-l-l i-l-llah lah" est d'emploi fréquent chez les musulmans avec le sens L'expression " jihad galvaudé de combat pour Dieu. En réalité, elle signifie littéralement " effort sur la voie de Dieu" , expression que nous conserverons dans la traduction de versets que nous allons utiliser. Il ressort de ce qui précède que cette expression coranique signifiait, étymologiquement, tout comme en son acceptation profonde, "effort en vue de Dieu" . Il est aisé de le constater dans les versets où le Jihad est clairem clai rement ent d'ordre d'ordr e spirituel. spi rituel. Ex : S22.V77-78."Ô croyants, croyants, inclinez incl inez vous, prosternez proste rnez vous et adorez adore z votre Seigneur. Agissez en en bien afin d'être parmi les bienheureux. Efforcezvous (jahidou) pour et vers Dieu, dans l'exigence du plus pur des efforts (jihad)..." Par opposition de valeur, le combat par les armes est appelé Petit Jihad. Ce distinguo a été établi par le Prophète Muhammad luimême. Mais, dans le Coran il n'existe qu'une seule et même expression pour désigner ces deux degrés de Jihad. En effet, qu'il s'agisse du combat intérieur, ou du combat mené pour défendre l'Islam et les musulmans, il s'agit toujours d'un effort fourni contre soimême et pour Dieu. C'est ainsi que de nombreux versets appellent clairement au combat. S9.V29."Combatt S9.V29."Combattez ez ceux qui ne croient croi ent pas en Dieu et au Jour du jugement…" jugement …" S8.V60."Rassemb S8.V60."Rassemblez lez toutes vos forces contre eux, mobilise mobi lisezz vos cavaleries, cavaleri es, afin af in de terroriser terror iser les ennemis de Dieu et les vôtres…" S2.V191."Et S2.V191."Et tuez les, l es, où que vous vous les rencontriez re ncontriez…." …." S2.V193." Et combattez combat tez les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de polythéisme et que la religion reli gion soi
entièrement à Dieu…" Dieu…" Nous Nous verrons par la suite que ce genre de versets lorsqu'ils lorsqu'il s sont totalemen totalementt extraits extraits de leur contexte, peuvent être exploités par les partisans du Jihad permanent, tout comme par ceux qui veulent assimiler les musulmans à des terroristes. 1 Nous aurions pu traduire : "… Et quiconque s'efforce sur cette voie, le fait contre son propre ego ."
Le Jihad dans le Coran. Le Jihad tel que le définit le Coran, lorsqu'il s'agit de guerre, ne concerne en réalité que le combat défensif . Comme nous allons l'étudier, cette réponse à l'agression doit être envisagée en dernière solution2. Considérons le premier verset qui autorisa les musulmans à combattre. Il est postérieur à la création de l'Etat musulman de Médine, c'est-à-dire plus de quatorze ans après le début de la prédication prédic ation de Muham Muhamm mad3. Il s'agissait alors de répondre à une agression armée avérée et le verset spécifie clairem clai rement ent que le combat, combat, alors alor s autorisé pour la l a prem pre mière fois, est conditionné. conditionné. S22.V39." Autorisation Autorisat ion leur est donnée de se défendre lorsqu'ils lorsqu' ils sont combattus. combat tus. Car ils subissent là une grande injustice mais Dieu est à même mêm e de les rendre victorieux." victorieux." Firent suite, au fur et à mesure des nécessités, de nombreux versets tel que : S2.V190."Combatt S2.V190."Combattez ez sur la voie de Dieu ceux qui vous vous combattent, combat tent, et ne commettez comme ttez aucune exaction. Dieu n'aime pas les l es transgresseurs." Il ressort clairement de ces versets que le combat 4, le Jihad, est consécutif à l'agression subie par la comm co mmunauté unauté musulmane. Concernant le verset ci-dessus mentionné, il est intéressant de relever deux expressions. Premièrement : "Sur la voie de Dieu" c'est-à-dire pour l'amour de Dieu et la sauvegarde de votre intégrité et non par vengeance, violence, gloriole, patriotisme, conquêtes... 2 Voir pour plus de précisions le chapitre : Guerre et Paix 3 Durant cette première période de la prédication, le Prophète Muhammad résidait à la Mecque. Là, la première communauté de musulmans subit de nombreuses vexations et persécutions, sans jamais y répondre physiquement. Voir en annexes à : Biographie de Muhammad. 4 Dans ce cas particulier le verbe employé n'est pas jahada racine verbale du mot jihad, mais qâtala qui ne signifie pas tuer ou ou attaquer , comme on le voit en de nombreuses traductions, mais répondre à l'agression, combattre.
Deuxièmement : "Aucune exaction" cela concerne l'éthique du combat et le code moral du combattant, règles qui ont par ailleurs été précisées par le Prophète Muhammad lui-même 5. On note, que l'attaque par l'ennemi est qualifiée d'agression et de transgression, et c'est cette transgression transgression de la l a paix pai x qu quii doit doi t induire induire une réponse de l'oppri l 'opprim mé pour la sauvegarder, sauvegarder, la restaurer. S2.V194."… et s'ils vous vous agressent, agress ent, répondez à cette cet te transgressi tr ansgression on de façon équivalente…" La défense est obligatoire, tant pour sauvegarder l'intégrité territoriale, que pour maintenir la liberté de culte. S8.V39."Combatt S8.V39."Combattez-l ez-les es jusqu'à ce que cesse l'oppressio l'oppr ession n et que la religion reli gion puisse être entièrement vouée à Dieu. Et lorsque enfin ils cessent… Sachez que Dieu observe leurs agissements." Logiquement, il découle de ce qui précède que toute notion de Jihad disparaît lorsque les conditions de la paix sont retrouvées. S8.V61."Et S8.V61."Et lorsque l orsque enfin ils inclinent incli nent à la paix, p aix, fais f ais de même m ême et place ta confiance en Dieu car c ar l est celui cel ui qui Entend Entend et Sait." On le voit, cette conception du Jihad défensif est cohérente par rapport aux notions de tolérance,
de respect de l'autre, quelque soit sa religion ou son origine ethnique 6. Il est donc fondamentalement interdit d'agresser un pays tiers, s'il n'y a pas agression de sa part. Il est encore plus inconcevable de vouloir soum s oumett ettre re un peuple peuple à l'Islam, car nul nul ne peut prétendre prétendre porter la l a parole par ole de d e Dieu par le sabre. s abre. S2.V256." Point Point de contrainte contr ainte en religion…" rel igion…" En effet, Jihad a aussi le sens de prêcher pacifiquement la parole de Dieu. C'est ce que firent le Prophète Muhammad et sa poignée de fidèles durant les treize ans où ils furent persécutés à la Mecque. Voici les conseils que prodiguait prodiguait alors alor s le l e Coran dans cette période critique : 5 Notamment l'interdiction de combattre les populations civiles, de détruire les bâtiments, les récoltes etc. Voir aussi à ce sujet le chapitre : Terrorisme et kamikazes. 6 Cf. entre autres les chapi cha pitres tres : Egali Egalité, Toléra Tolérance, nce, Rel Re lation ationss avec a vec les autre reli religi gions, ons, Liberté, Liberté, Statuts des mi minori norités. tés.
S25.V52."Ne S25.V52."Ne cède en rien aux dénégateurs et par le Coran déploie déploi e contre eux tous tes efforts effort s (jâhid 7 )." L'appel à l'Islam l' Islam doit être pacifiqu paci fiquee et basé sur le respect re spect des au a utres croyances. S16.V125."Appell S16.V125."Appellee à la voie de ton Seigneur avec sagesse, par de douces exhortations, exhortati ons, e n'entre en controverse que de la plus belle manière. Car en vérité, ton Seigneur sait bien qui est égaré du chemin et qui est bien guidé." Logiquement donc, le Coran précise que l'on doit vivre pacifiquement avec les non musulmans lorsqu'il n'y a pas d'hostilité déclarée. S60.V8."Dieu S60.V8."Dieu ne vous a pas interdit interdi t d'être d'êtr e charitable charita ble et juste envers envers ceux qui ne vous vous combattent pas pour la religion ou pour vous expulser de vos territoires 8 . En vérité, vérit é, Dieu aime ceux qui sont justes." Ainsi, l'amour de la guerre, le bellicisme, ne sont pas des attributs obligatoires du croyant qu'exalterait le Coran. Toutefois, le Jihad, combat défensif, demeure une obligation imposée en cas d'agression. S2.V216."Dieu S2.V216."Dieu vous a prescrit le combat com bat alors alor s même mêm e que vous vous avez cela en aversion…" Combattre pour l'appât du gain, par haine ou par vengeance peut être chose facile, mais combattre pour un idéal supérieur, non matériel, relève d'une autre motivation. C'est ainsi que le Coran a, en de très nombreux versets, insisté sur la valeur de ce Jihad en répétant sans cesse les vertus d'un tel sacrifice. Ex : S2V154."Ne S2V154."Ne dites pas que ceux tombés tombé s au combat dans la voie de Dieu sont morts. morts . Au contraire, ils demeurent vivants mais vous ne pouvez le percevoir." 7 On retrouve là l'emploi de jihad au sens spirituel. 8 Littéralement : "de vos demeures".
Des Jihadistes. Il n'en demeure pas moins qu'une faible frange de musulmans est toujours prête, surtout en discours, à vouloir porter le feu de la gu guerre erre en tout toutee terre considérée enn e nnem emie. ie. Pour ces Jihadistes, il peut s'agir aussi bien de pays où vivent majori majoritairem tairement ent des musulm musulmans, ans, du fait que les dirigean diri geants ts ne respectent pas ou n'appliquent pas l'Islam tel qu'ils le définissent eux-mêmes, que de pays non musulmans. Il convient donc d'analyser par quels biais d'interprétation ils arrivent à soutenir leurs thèses au nom du Coran. La méthode et le raisonnement que nous allons appliquer à un verset de référence dit "verset du sabre", pourront être appliqués, quelques soient les versets auxquels les bellicistes se référent, les résultats 9 seront ser ont similai similaires.V res.Voici oici donc le "verset "vers et du sabre" auquel auquel aim a iment ent se référer les l es partisans pa rtisans du Jihad international mais aussi, ceux qui, en Occident, veulent répandre l'idée que musulmans et
terroristes pourraient être termes synonymes. S9.V5." A expiration expirat ion des mois sacrés, sacrés , tuez les polythéistes où que vous vous les trouviez. Saisissez-vous Saisis sez-vous d'eux, assiégez-l assi égez-les, es, activez acti vez tous vos vos postes poste s de gué…" Les musulmans ont comme caractéristique et obligation de se référer en permanence à leur texte sacré10. Ainsi, le Coran est-il à la fois, référence absolue, archétype et architecture de la pensée musulmane. Or, à quatorze siècles de distance, un tel texte reste difficile à interpréter. Une part de notre notre travail porte au demeuran demeurantt sur les difficultés difficultés sou so ulevées par l'interprétat l 'interprétation ion du corpus coranique. Le texte demeure inchangé, mais les interprétations varient tout de même avec le temps et les nécessités. Le facteur politique a toujours influencé négativement la lecture objective du Coran ; interprétation et manipulation ont toujours coexisté 11. 9 Confère par exemple les quatre versets que nous avons mentionnés en ce chapitre à définitions : S9.V29. S8.V60. S2.V191. S2.V193. 10 L'on pourra se reporter à l'introduction du présent ouvrage et aux annexes où sont explicités les liens entre le Coran et les définitions de l'Islam. 11 Il faut exempter de tels soupçons les contemporains du Prophète Muhammad. Mais, à partir du califat Omeyyade, l'instrumentalisation polliti po tiqu quee de la lecture lecture coraniqu coraniquee et surto s urtout ut du du Droit Droit musul musulman man sera constante. constante.
De façon schématique, nous pouvons dire que le dévoiement, la déformation, ou l'incompréhension d'un verset du Coran reposent sur trois principes. 12 -Premièrement : ignorer les circonstances de révélation du verset ou les événements auxquels il fait référence ou bien généraliser ce qui ne pouvait être qu'un cas particulier. -Deuxièmement : isoler le verset de son contexte littéral. De fait, les versets qui précèdent ou qui suivent tel ou tel verset apportent généralement de précieuses informations sur le sens et les objectifs visés. -Troisièmement : extrapoler le sens des mots cléf. Concernant le "verset du sabre" on note que sont employés ces trois procédés. - Un, le contexte de révélation de ce verset est connu, il s'agit de la résiliation du pacte de Houdaybyya13 après que les polythéistes Mecquois eussent rompu unilatéralement la trêve en agressant un groupe de musulmans. Donc, il ne s'agit pas d'une autorisation d'agression unilatérale et encore moins moins générale générale,, mais d'une d'une réponse r éponse spécifiqu spéci fique, e, circonstan ci rconstanciée, ciée, consécutive consécutive à la violation d'un traité. Il est donc clair que nous sommes toujours dans un cas de figure de Jihad défensif. Le verset introductif de la même sourate est explicite : S9.V1."Ceci S9.V1."Ceci est une déclaratio décl aration n de rupture émanant de Dieu et de son Messager envers envers les olythéistes avec qui vous aviez contracté un pacte." - Deux, les partisans du Jihad permanent et international oublient de lire le verset 6 qui fait donc immédiatement suite. S9.V6." Si un de ces polythéistes te demande protection, protect ion, accorde la lui. Qu'il entende la arole de Dieu, et aide le à se mettre en sécurité. Ceci, du fait qu'ils ne sont qu'un peuple sans connaissance." L'on constate alors que ce verset établit les règles essentielles de la guerre défensive. Le non musulman, dans le cas présent un polythéiste, n'est pas combattu du fait de ses croyances mais parce qu'il a rompu un contrat de non-agression. Bien plus, il est demandé de respecter les droits des vaincus vaincus et d'assurer d'as surer leur sécurité. 12 On lira sur cette question d'importance le préambule de : Coutumes et traditions, où sont envisagés par le détail et par le Coran lui-même les mécanismes de déformations des textes sacrés. Une approche de cette analyse est aussi réalisée à : Moïse, la Torah– remarques sur l'Ancien Testament.
13 Il s'agissait s' agissait d'un pacte de non agressi agress ion entre les Mecquoi Mecquoiss polythéistes polythéistes et les mu musulm sulmans. ans.
- Trois, il y a extrapolation du mot clef : polythéiste. Le texte coranique utilise un terme sans ambiguïté aucune, Muchrikîn, qui signifie : ceux qui à Dieu associent d'autres dieux, en l'occurrence les polythéistes Mekkois qui ont rompu le traité de Houdaybyya. C'est donc par dévoiement et généralisation que ce terme devient l'équivalent d'incroyants puis, par extension, vise les non musulmans et donc les Chrétiens ou les Juifs assimilés au final à des polythéistes ! 14 En définitive, il aurait suffi de lire le verset 13 de la même sourate, conclusion du paragraphe concerné, pour discerner de façon indiscutable le seul et unique sens du " Verset du sabre." S9.V13."Ainsi, S9.V13."Ainsi, combattez combat tez vous vous un peuple qui rompît rompî t ses serments serme nts et voulut voulut bannir le essager. essager. Ils ont effectivement ouvert ouvert les hostilités…" En résumé, il s'agit d'une manipulation classique du sens d'un verset coranique. Que ce soit par ignorance ou par volonté politique, ces affirmations aussi péremptoires qu'inexactes, par la vision erronée et fascisante qu'elles donnent du monde, ne peuvent que nuire à l'ensemble des musulmans. Conclusion. Le Jihad apparaît donc dans sa définition première comme étant un effort personnel, spirituel, un combat combat contre contre ses se s propres propr es passions. pas sions. Le Jihad militaire est strictement défensif. Il fut prescrit après la fondation pacifique de l'Etatcité de Médine. Sa seule raison d'être est la défense d'un État musulman existant 15, ce qui exclut, soit dit en passant, la création de novo d'un État musulman par le Jihad. 14 Nombreux sont en effet les musulmans qui, par ignorance assimilent la Trinité à du polythéisme. Voir pour plus de précisions la question : Jésus, l'Evangile. 15 Rappelons que l'État de Médine, premier État musulman, fut fondé pacifiquement par Muhammad lui-même sur la base de la première constitution écrite dans l'histoire de l'humanité. Cette charte mettait sur le même pied d'égalité Musulmans, Juifs et Chrétiens. Voir en annexes à : Biographie de Muhammad.
L'homme a toujours transgressé les lois afin d'assouvir ses passions, or, ces dernières ne peuvent peuvent avoir du point de vue conceptuel conceptuel que deux origines, divin divi nes ou hu humaines. A bien considér considérer, er, elles défendent toutes les mêmes valeurs essentielles : respect de la vie, respect du droit des personnes, personnes, respect de la liberté liber té individuelle, respect respec t des religion reli gions. s. Tout va-t'en guerre, guerre, de quel bord qu'il soit, qu'il bafoue loi de Dieu ou loi des hommes, peu importe, foule aux pieds ces grands principes univers universels. els. Le Prophète Muhammad en une célèbre tradition authentifiée, a parfaitement explicité l'attitude à avoir face à l'injustice, ainsi que la méthode à suivre pour y remédier en énonçant : "Le meilleur ihad est une parole juste face à un souverain injuste."
TERRORISME & KAMIKAZES Terrorisme & Kamikazes L'actualité, malheureusement, rend compte quotidiennement, ou peu s'en faut, des souffrances qu'engendre le terrorisme. De façon plus ou moins inconsciente, l'on perçoit chaque jour davantage l'Islam comme une religion vecteur de violence et le Coran, en particulier, comme légitimant la barbarie. barbar ie. Définitions. Terrorisme : C'est semer la terreur en frappant violemment, tout aussi bien les populations que les institutions d'un État. On peut distinguer deux types de terrorisme : le terrorisme d'État et le terrorisme d'individus ou de groupuscules. Or, si en Occident on excuse l'un au nom de la raison d'État et condamne l'autre systématiquement, nous verrons qu'en Islam ils sont condamnables l'un comme l'autre. Martyrs : Le terme kamikaze 1 est utilisé en Occident mais dans le monde musulman l'on parle plutôt de martyrs2. De fait, tous les "kamikazes musulmans" justifient leur acte par une déclaration préalable de Jihad. Mais, comme nous l'avons vu, ils ne peuvent prétendre au Jihad que par ignorance ou mépris des règles r ègles régissant ce dernier. De nombreux aspects de cette problématique sont traités aux chapitres relatifs au Jihad, à la paix, à la tolérance etc., et c'est sans surprise que nous pourrons pourrons constater constater la condamnat condamnation ion du terrorisme par le Coran. Nous allons voir qu'il est possible de dégager sept principes coraniques s'opposant à ce que l'on nomme à l'heure actuelle les attentats terroristes. 1 Il est curieux de noter que ce mot japonais signifie : vent divin.2 En arabe shuhada signifie littéralement témoin. Il s'agit de celui qui, tué au Jihad, témoigne ainsi de sa foi. La martyrologie n'a jamais été très développée en Islam sunnite, mais a toujours eu une part prépond prépo ndérante érante dans la la pensée et les croy c royances ances chiites. chiites.
Prem Pre mier ie r principe. principe. Le Coran interdit le suicide et en conséquence tout acte kamikaze. On cite fréquemment le verset suivant : S2.V195."... Ne provoquez provoquez pas de vos propres mains m ains votre destruction dest ruction1…" Mais, en réalité réal ité le verset interdisant le suicide sans ambigu ambiguïté ïté est le suivant suivant : S4.V29."…Ne S4.V29."…Ne vous tuez pas vous-mê vous-mêmes mes 2 , car, en vérité, Dieu demeure à votre égard iséricordieux." Deuxième principe. La vie est sacrée et appartient à Dieu, aucun homme n'y peut attenter sauf dans les cas particuliers reten r etenus us par la législation et mis mis en application par les autorités. 3 S5.V32."… Quiconque porte port e atteint at teintee à la vie d'un être humain, en dehors des cas de droit, dr oit, sera considéré comme ay ayant ant attenté à l'humanité entière." Troisièm roisi èmee principe. pri ncipe. Ceux qui s'autoproclament moudjahid (en arabe : celui qui fait le jihad) afin de contourner l'interdiction du suicide, prétextent alors mourir au combat, oubliant ou ignorant que l'on ne peut déclarer soimême le Jihad contre un peuple ou une nation, cette responsabilité relevant de la seule autorité du chef d'État4. 1 Ce verset est équivoque, même s'il est souvent considéré comme interdisant le suicide. En réalité, si l'on veut être rigoureux sa
formulation reste générale et signifie :"n'agissez jamais de façon à mettre en péril vos intérêts" c'est-à-dire par exemple " ne soyez amais excessifs ou irréfléchis" et et donc par extension ne mettez pas votre vie en péril délibérément. Remarquons que sous cet angle, ce verset suffirait quand même à rendre illégal tout acte kamikaze. 2 Le terme suicide n'existe pas en arabe, l'on dit : se tuer soi même , ce qui peut aussi se traduire par tuer sa pro propre pre âme. â me. Quo Q uoiiqu qu’i ’ill en soit le suicide à été clairement interdit par le Prophète Muhammad en plusieurs traditions authentifiées et cela fait unanimité chez les musulmans. 3 Voir par exemple : Talion et peine de mort. Jihad. 4 Voir : Jihad. L'Islam connaît un fonctionnement démocratique et nul ne peut se substituer aux autorités légales 5.
S4.V59."Ô musulmans, musulm ans, obéissez obéis sez à Dieu et à Son Prophète ainsi qu'à vos dirigeants... diri geants... Tell Tellee est la meilleure attitude à av avoir. oir." " Quatrième prin principe. cipe. L'on ne doit jamais assimiler un individu à la communauté ou à la nation à laquelle il appartient. Le Coran enseigne qu'il ne faut jamais juger ou préjuger d'un être humain du fait de son appartenance religieuse, ethnique, nationale, etc. L'individu prime toujours par rapport au groupe, et le Coran, lorsqu'il fait une remarque concernant un défaut ou un comportement blâmable, spécifie systématiquem systématiquement ent qu'i qu'ill ne s'agit s 'agit que d'une d 'une partie d'un groupe. groupe. Ex : S22.V3."Parmi S22.V3."Parmi eux il y en a qui disputent au sujet de Dieu sans aucune science…" Ainsi, lorsque le Coran critique les déviations religieuses des "Gens du livre", nous dirions actuelle actuellem ment des Judéo-chrétiens, Judéo-chrétiens, il précise précis e que la remarque remarque est restrictive. restric tive. Ex : S5.V72." Ceux qui disent : "Dieu est le Christ fils fil s de Marie." ont très certainement certai nement dénié la vérité…" Parallèlem Parall èlement ent il prône le distingu distinguo et le respect des gen genss de valeur au sein de cett c ettee catégorie. S3.V113 S3.V113 à 115."Ils 115."Ils ne sont pas tous semblables, sembl ables, il y a parmi les Gens du livre une communauté droite... Quelque bien qu'ils fassent il ne leur sera pas dénié. Dieu sai arfaitement qui est vertueux. Par quelle aberration peut-on alors déclarer un civil responsable des actes politiques ou militaires de son gouvernement ? Cinquièm Cinquièmee principe. principe. Il découle du précédent. Le Jihad est la seule forme de combat autorisé et il est de nature strictement défensive comme nous l'avons montré. Il s'agit très précisément d'une guerre de défense de l'État musulman en réponse à une agression militaire et, en aucun cas, d'une guerre entre des factions et des civils. 5 Voir : Démocratie.
S22.V39." Autorisation Autorisat ion leur est donnée de se défendre lorsqu'ils lorsqu' ils sont combattus. combat tus. Car ils subissent là une grande injustice mais Dieu est à même mêm e de les rendre victorieux." victorieux." Sixième Sixième principe. Même en cas de Jihad il est strictement interdit de commettre la moindre exaction contre les populations populations civiles. civil es. Prétendre Prétendre que tout tout civil est un enn ennem emi,i, ou un terroriste terroris te en puissance, est un argument que ni le Coran ni la raison ne peuvent accepter. Le Coran interdit donc de porter atteinte à quiconque quiconque n'est pas l'auteur l'auteur direct direc t d'une d'une agression a gression6. S2.V190."Combatt S2.V190."Combattez ez sur la voie de Dieu ceux qui vous vous combattent, combat tent, et ne commettez comme ttez aucune exaction. Dieu n'aime pas les l es transgresseurs." Septième principe. Les " Noms de Dieu"7 s'imposent aux croyants comme autant de modèles de comportement à
imiter. Ainsi, Dieu se nomme, le Généreux, le Pardonneur, le Clément etc. l'homme doit tendre à réaliser à son niveau ces attributs absolus. Le Coran définit Dieu en un attribut majeur Le Juste . Dieu est juste et justice, ce qui impose donc aux croyants de développer un comportement équitable. L'Islam, conséquemment, condamne toute forme d'injustice. S3.V57."…Dieu S3.V57."…Dieu n'aime n'aim e pas les injustes." i njustes." S49.V9."….Dieu S49.V9."….Dieu aime aim e ceux qui agissent agiss ent en toute équité." équi té." Logiquement, au regard du Coran, agir en contradiction avec les préceptes divins est la plus grave forme d'injustice. S5.V45."… Ceux qui n'agissent n'agiss ent pas conformément conform ément à ce que Dieu a révélé, voila vraiment les êtres injustes." 6 Dans ce cas là, juridiquement parlant, il demeure interdit de se faire personnellement justice. C’est à l’autorité judiciaire d’établir les responsabi re sponsabililités tés et les sanction s anctions. s. Cf. Tal Talio ion. n. Adul A dultère tère… … 7 En Islam, Dieu est connu par 99 Noms qui sont autant d'attributs. Cette liste de qualificatifs permet d'approcher à la fois la compréhension et la description hyperbolique de l'entité divine.
Conclusion. Rien ne justifie dans le Coran les actes terroristes, qu'ils soient le fait d'individus ou d'États. Le respect de la vie, la considération, l'équité sont des règles intangibles. De ce point de vue là, il n'y a pas d'Islam intég intégriste riste ou d'Islam modéré, il n'y a qu'Islam qu'Islam erroné erroné ou Islam Islam vrai. Citons plusieurs traditions authentifiées du Prophète Muhammad, qui illustrent et résument notre sujet : Concernant l'interdiction du suicide, il a dit : "Celui qui se jette du haut d'une montagne pour se tuer ira en enfer..." Au sujet de la légitimité de l'agression, il a dit : "Point de tort à quiconque n'en a point causé et point de riposte disproportionnée au tort ." S'agissant de l'injustice, il a dit : "L'injustice formera les ténèbres du Jour de la résurrection."
VIOLE VIOLENCE NCE – NON VIOLENCE Violence - non violence La violence est une des plaies des sociétés modernes, agressions physiques, vols, destructions des biens publics, violence verbale, violence faite aux femmes, viols, inceste, insécurité... la liste est longue. Paradoxalement, la violence est devenue un argument politique ou électoraliste ne permettant plus de savoir où sont les frontières frontières entre entre la lutte lutte nécessaire contre contre ce fléau et la récupération démagogique. La question a été posée ouvertement mais couve aussi inconsciemment : l'Islam, ou les populations populations d'origin d'ori ginee musulm usulmane, ane, ont-ils un unee prédisposition prédis position particulière p articulière à la violence ? Finalement Finalement,, vieux présupposés, y a-t-il une culture civilisatrice et des cultures à civiliser ? Définition. D'un point de vue individuel, la violence est le fait d'agir avec force pour contraindre autrui. Nous Nous verrons ve rrons que pour le l e Coran la l a violence vi olence est avant a vant tout tout une une perte de contrôle contrôle de l'individu l 'individu sur ses s es pulsions primaires. Mais la violence n'a de possibles possibl es qu'en la l a transgression transgression des lois et des règles établies par les sociétés, qu'elles les aient élaborées d'elles-mêmes, héritées de la tradition ou acceptées d'un text textee révélé. r évélé. Le Coran, dont un des objectifs est de définir les bases d'une société équilibrée et harmonieuse, en d'autres termes de fonder une civilisation fécondante, va interdire toute forme d'oppression, de transgression. Parallèlement il va exhorter à la patience, à la maîtrise de soi et va élever au plus haut rang la culture du pardon. De la transgression. Concernan Con cernantt la transgression transgression des lois, lois , citon ci tonss : S2.V229."… Telles Telles sont les limites lim ites,, ne les transgressez transgre ssez pas. Quiconque les l es transgresse transgre sse comm commet et là une grande injustice." S11.V85."Ô S11.V85."Ô mon peuple, soyez équitables, équitabl es, ne spoliez spoli ez personne. Ne comm commette ettezz aucun désordre sur Terre." Le Coran précise préci se qu'il s'agit là d'un d'unee injustice envers les le s autres mais mais aussi envers soi-mêm so i-même. e. S65.V1."... Quiconque transgresse transgress e les lois l ois de Dieu ne nuit en réalité réal ité qu'à qu' à lui-même..." lui-m ême..." En Islam la vie est sacrée, seule la loi peut en disposer en des cas exceptionnels 1. Rappelant le conflit primordial entre Abel et Caïn, double symbolique, le Coran indique que la violence, tout comme son refus est le propre de l'homme. Son triomphe sera de ne pas répondre à sa propre pulsion violente. Abel dit à Caïn Caï n : S5.V28."Si S5.V28."Si tu lèves l èves ta main sur moi m oi pour p our me tuer, je ne ferai fer ai point po int de même m ême et je refuserai de te tuer. Car en vérité, je crains Dieu le Seigneur des mondes." Puis, cette attitu attitude de noble est es t généralisée généralisée car toute toute vie est e st sacrée. sacrée . S17.V33."N'att S17.V33."N'attentez entez point poi nt à la vie que Dieu a rendu sacrée." S6.V151."…Ne S6.V151."…Ne tuez pas votre prochain, sauf par décision décisi on légale, légal e, car Dieu a rendu la vie sacrée." Pour le Coran, la juste conscience de sa propre foi impose obligatoirement le respect absolu de la vie, l'interdiction l 'interdiction de toute toute agression. S4.V92-93."Un croyant ne peut en tuer un autre...Quiconque le fait intentionnellem intenti onnellement ent aura comme récompense la Géhenne..." Du pardon.
Après avoir insisté sur les notions essentielles définissant malgré tout une approche "légaliste" de la lutte contre sa propre violence, le Coran impose progressivement une approche de niveau supérieur. Pas de violence face à la violence. L'attitude juste est clairement indiquée, l'on ne doit jamais être outrancier outrancier ou o u inique inique lors de la l a réponse ré ponse au mal. mal. 1 Confère notamment les chapitres : Talion. Jihad. S42.V40."Que S42.V40."Que la réponse à un mal lui soit proportionnée. proport ionnée. ais celui qui pardonne pardonne est ainsi réformateur, 2 et il sera récompensé par Dieu..." Dieu..." Le Coran enseigne que le pardon est une vertu morale essentielle, une alternative mais aussi un contrepoids à la violence. S16.V125 à 127."Appelle à la voie de ton Seigneur avec sagesse, sagesse , par de douces exhortations... Et si vous sanctionnez que cela soit proportionnel au préjudice. Mais si vous endurez, sachez que cela est préférable. Supporte, pour et par Dieu, ne sois ni affligé ni angoissé de ce qu'ils complotent." Logiquement donc, le Coran met en exergue la non-violence, vertu cardinale du croyant. S41.V34." Le bien et le mal ne sont pas équivalents. Repousse donc le mal par le bien usqu'à ce que ton ennemi devienne un ami chaleureux." Cette noblesse de comportement est l'expression de la foi et d'une pratique cultuelle assidue, il s'agit donc d'une éthique élevée du fait religieux. 3 S13.V22." L'ulti L'ultime me Demeure 4appartient à ceux qui endurent patiemment et ne recherchen que la face de leur Seigneur, ceux qui prient et font largesse de leurs biens, tant en privé qu'en ublic, et repoussent le mal par le l e bien." Chaque musulman est appelé à combattre ses pulsions. Ce faisant, il pourra et devra cultiver le pardon, vertu supérieure, clef d'or du Paradis. S3.V133-134."Hâtez-vou S3.V133-134."Hâtez- vouss vers le l e pardon de votre Seigneur Sei gneur,, vers un jardin jar din vaste comme c omme les cieux et la Terre, préparé pour les gens de piété qui pratiquent l'aumône dans l'aisance tou comme dans la difficulté, qui maîtrisent leur colère et qui pardonnent aux hommes. Dieu aime les vertueux." 2 C'est-à-dire éducateur du coupable. A noter que l'on retrouve là l'essence du pardon christique. 3 Cette conception de la non-violence n'est pas lettre morte. Nous pouvons citer un exemple récent en rappelant que les principaux bras droits du Mahatma Gandhi étaient de fervents musulmans indiens originaires, tout comme Gandhi, du Gujrât région multiconfessionnelle du Nord-ouest Nord-ouest de l'Inde. 4 Le Paradis.
Comportement individuel certes, mais aussi, projet moral communautaire. S3.V110."Soy S3.V110."Soyez ez la meilleure meil leure comm communauté unauté suscitée suscit ée pour l'humanité, l'humanit é, enjoignez-vous enjoignez- vous au bien, interdisez-vous le mal et croyez en Dieu..." De la relativisation. La maîtrise de soi, la lutte lutte contre contre sa s a propre pro pre violence, v iolence, nécessite un importan importantt travail spiritu spiri tuel. el. Le Coran use d'une expression caractéristique, le Sabr, vertu essentielle mentionnée plus de 90 fois. Ce terme n'a pas d'équivalent direct en français mais recoupe les notions de : patience, endurance, contenance, constance, stoïcisme, abnégation, etc. Ce que les différentes traductions françaises du Coran rendent par les expressions suivantes : endurez avec patience, maîtrisez-vous, supportez, atientez, etc. Il s'agit donc de l'abnégation face aux événements qui amène le croyant à accepter de Dieu l'épreuve, tout comme à refuser la vengeance et à cultiver la stabilité émotionnelle. Citons quelques
versets: S2V153."Ô croyants, cherchez secours dans l'abnégation l'abnégat ion et la prière. prière . En vérité, Dieu aime les atients, les constants." S11.V1 S11.V115."Endure 15."Endure avec patience car, certes, certes , Dieu ne laisse laiss e pas se perdre le salaire salai re des vertueux." S74.V7."Par S74.V7."Par ton Seigneur, supporte patiemm pati emment." ent." Pour le Coran, ce comportement stoïque, expression d'une relation permanente à Dieu, est l'un des préalables essentiels au pardon. La foi consiste à admettre qu'il appartient, au final, à Dieu seul de juger les exactions des hommes. Au-delà même de la nécessaire justice humaine, la justice divine sera absolue, nul ne sera lésé et tous les torts seront redressés. S46.V35."Supporte S46.V35."Supporte patiemment patiem ment à l'instar l'i nstar de nos Prophètes, hommes résolus. résol us. Ne cherche as à hâter –le châtiment des injustes-. Le jour où ils verront ce qui leur était promis il leur semblera, alors, n'avoir vécu qu'une heure..." Il convient de souligner l'importance de cette "relativisation" des actions humaines, car dans une religion aussi marquée d'absolu que l'Islam, des garde-fous sont indispensables afin que nul ne se substitu substitue, e, par excès de zèle, à la just j ustice ice divine et ne sombre sombre dans da ns le totalitarisme. S50.V45."Dieu S50.V45."Dieu sait parfaiteme parfai tement nt ce qu'ils disent... disent ... mais ne sois pas à leur égard tyrannique. Par le Coran seulement, adresse le rappel à ceux qui redoutent Ma menace." Le verset suivant énumère quelques uns des attributs de Dieu et rappelle que seul Dieu, en son absoluité, peut exercer un réel pouvoir. S59.V23."Il est Dieu, point poi nt d'autres d'autr es divinités divinité s que Lui, le Souverain, le Sanctifié, Sancti fié, le l e Salut, la Paix, le Protecteur Prote cteur -mais -m ais aussiaussi - le Puissant, Puissant , le Contraignant, la l a Grandeur par essence…" Ceci afin que tout religieux médite sur son insuffisance et sa suffisance. Conclusion. Pour les musulmans, la voie pacifique, la douceur du comportement, le rejet de la violence, le respect du droit sont inhérents à la lecture et à la mise en pratique du Coran et sont lignes de conduite prioritaires prior itaires.. Tous Tous savent que que ces qualités font font partie des nobles caractères car actères réalisés réali sés par les Prophètes Prophètes et les Saints, et chaque croyant doit s'efforcer à son niveau, par une mise en œuvre concrète de la foi, de s'en s' en rapprocher. rapprocher. Le Prophète Muhammad en une tradition authentifiée a laissé ce sujet de méditation : "Dieu est Clément et aime la clémence. Il accorde par la mansuétude ce que la force ne peut obtenir."
GUERRE & PAIX Guerre & Paix L'Islam est souvent perçu comme étant une religion belliqueuse ayant progressé "le sabre à la main" ; image d'Épinal représentant un cavalier sorti des sables de nulle part et stoppé net à Poitiers. La réalité historique, bien différente, établit sans difficulté que le monde musulman dut, dès l'origine, assurer sa survie puis eut à organiser sa défense, comme tous les grands empires, tout au long de son existence. existence. Rappelons les le s première premièress grandes grandes offensives offensives mecquoises contre contre Médine Médine 1, les croisades, les invasions mongoles, les guerres coloniales ; paradoxalement, du fait même de sa capacité à résister à ces incessantes incessantes agressions, l'Islam l' Islam a toujours toujours été taxé de religion reli gion guerrière. guerrière. Concernant les revendications "jihadistes" actuelles, nous renvoyons au chapitre spécifique qui met parfaitement en évidence l'infondé de ces discours et comportements va- t'en guerre. Il ne s'agit pas non plus, de verser dans l'angélisme, l'histoire doit se nourrir d'objectivité, mais les réalités, selon les angles d'approches, ont bien des visages. Notre propos est de montrer, par le Coran lui-même, que l'Islam en tant que religion 2 est synonyme de paix, le reste n'est que contingence etvicissitude… LE CORAN ET LA PAIX. Etymologie. Le mot Islam dérive de la racine verbale salima, qui évoque le fait d'être sain, bien portant, intègre, mais aussi : la sécurité, le salut. En sont dérivés les termes salâm : paix, salutations de paix, pa ix, pacifisme, pacifisme, salîm : pur, sans défaut, aslama : s'abandon s 'abandonner ner à Dieu, se convert c onvertir ir à l'Islam l 'Islam.. silm : paix, 1 Confère en annexes : Biographie de Muhammad. 2 Il convient de distinguer les différentes acceptations du mot Islam. En effet, il s'agit tout à la fois d'un dogme, d'une pratique religieuse, d'un concept de société, d'un mode de vie, d'une identité, d'une civilisation, et des confusions qui s'opèrent naissent bien des malentendus.
Tout comme le mot "Chrétien" évoque le lien privilégié que le christianisme a développé avec la personne du Christ, le terme Islam, d'origine coranique, indique clairement que cette religion a pour objectif d'établir la paix, la sécurité, le lien entre entre la créature et son Créateur. Créateur. Il conviendrait conviendrait donc de traduire au plus juste le mot Islam par pacification pacification. Pacification de l'âme qui, ayant cessé de se rebell r ebeller, er, a réglé le conflit conflit de ses s es contradictions internes internes 1. La religion est paix. Le Coran revient à de nombreuses reprises sur le fait que foi et pacification sont intimement liées liée s et il i l en e nvisage de nombreux nombreux aspects de cette relation. Quelque Qu elque soit la l a religion rel igion,, la sincérité est de s'abandonner s'abandonner 2 à Dieu. S4.V125."La S4.V125."La perfection perfect ion en religion reli gion est de s'abandonner s 'abandonner à Dieu et d'agir d'agi r vertueusement…" S3.V20."… Dis – Ô Muham Muhamm mad- à ceux ce ux qui ont déjà reçu reç u le Livre Livr e Juifs J uifs et Chrétiens… Vous êtes vous vraiment soumis 3 à Dieu ? S'ils s'abandonnent4 vraiment, les voilà bien guidés et s'ils s'en détournent, sache que ton rôle est seulement de transmettre le message…" Cet abandon abandon est la recherche de la pacification des cœurs. cœ urs. S2.V208."Ô croyants, abandonnez vous vous totalement total ement à la l a paix…" Le Coran, désigne alors l'Islam comme étant un lieu de paix et de protection. S10.V25."Dieu S10.V25."Dieu vous invite invite à entrer ent rer en la Demeure de paix…" Conséquemment la paix devient partie intégrante de l'éthique du croyant. 1 Voir chapitre : Des autres religions, à incroyant et apostat, la définition du terme Kâfirdénégateur. 2 Tous ces termes dérivent de la même racine salima, et sont le plus souvent traduits par soumission soumettre, etc. Mais comme nous
l'avons vu, l'emploi "d'abandon","s'abandon "s'abandonner ner a Dieu"est plus juste et sans connotations négatives. 3 Idem 4 Idem S25.V63." Les adorateurs fidèles fidèl es5 du Très Miséricordieux marchent
humblement et si des
ignorants les importunen i mportunent,t, ils il s répondent : "Paix"." "Paix"." Dieu lui-même est paix. Il es nommé dans le Coran : AsSalâm, c'est-à-dire celui dont l'essence est paix. S59.V23."…Dieu S59.V23."…Dieu est le l e Souverain, Souverain, le Saint, Sai nt, la Paix…" La paix en est donc l'expression, l'émanation directe. S36.V58."Paix S36.V58."Paix est la parole parol e du Seigneur de miséricor mis éricorde." de." Afin d'ancrer dans le quotidien la paix par un incessant rappel, le Coran a institué l'usage des salutations de paix. Cet échange, toujours abondant, n'a pu que frapper la fonctionnalité occidentale qui adultérera cette pratique en : "Salamalec". Il s'agit en fait de l'expression " As salâmu 'alaykum" et de ces nombreuses variantes, qui signifie : " Que la paix soit avec vous " ou bien "Allez en paix". S6.V54."Lorsque S6.V54."Lorsque viennent à toi ceux qui croient en nos signes dis leur : "Que la paix soi avec vous. Votre Seigneur s'est prescrit la Miséricorde…" Cela signifie que la paix est le lien principal, le trait d'union entre les hommes. Soulignant l'importance de cette notion, le Coran mentionne, tel un écho céleste, le même échange de salutations de paix pai x en la béatitu bé atitude de du Paradis. S39.V73."… Quand ils parviendront aux portes grandes ouvertes ouvertes du Paradis, les gardiens leur diront : "Que la paix soit sur vous." Vous avez agi en bien, entrez donc pour y demeurer éternellement." Enfin, en une courte sourate bien connue, il est rappellé que la nuit où le Coran fut révélé pour la première première fois, dite di te "Nuit "Nuit du décret", est synon synonyyme de paix. 5 En arabe, 'abd évoque simultanément les notions d'adoration et de soumission. Ce que les traductions s'efforcent de rendre par : esclave ou serviteur (de Dieu). Or, pour le Coran, Dieu en sa transcendance n'a nul besoin d'être servi, ces deux fonctions ne sont en réalité utiles qu'à l'homme seul. "Adorateur fidèle" re reste, ste, avou a vouons-l ons-le, e, une traducti tra duction on par défaut. défa ut.
S97.V1 à 5."En vérité Nous l'avons révélé lors de la l a nuit du décret… décre t… laquelle l aquelle est meilleure meil leure que mille mois. Durant celle-ci, les Anges ainsi que l'Esprit descendent pour tout décret avec la ermission de leur Seigneur. Seigneur. Elle est paix jusqu'à l'aube." LE CORAN ET LA GUERRE. Nous Nous avons vu à la question consacrée consacrée au Jihad que que le Coran rejette toute toute notion notion d'agressi d'agression. on. Le Le Jihad n'est en fait qu'une guerre défensive, et la notion de guerre sainte n'appartient ni au Coran ni à l'Islam. Il convient donc à présent de préciser la position conceptuelle du Coran par rapport à la guerre. Si le Coran ne va pas jusqu'à prôner la non-violence, dont il reconnaît toutes les vertus, en tant que concept stratégique unique et obligatoire 6, il encourage toutefois à limiter toute action de guerre en définissant un cadre conceptuel et éthique précis. Tout d'abord, la guerre est envisagée logiquement comme une nécessité s'imposant dès lors qu'il s'agit de protéger la société contre un belligérant. Évoquant l'épisode de David contre Goliath, le Coran fait cette remarque : S2.V251. "…Et David David tua Goliath... Si Dieu ne repoussait repoussai t pas les hommes les uns par les autres, la terre serait entièrement corrompue. Mais Dieu est détenteur de grâce pour les mondes."
Ce verset ne légitime par la guerre, bien au contraire. Celle-ci est manifestement conçue comme un "mal nécessaire" dont la seule raison d'être est de défendre le bien contre le mal. Bien et mal, dans ce cas, n'étant pas des valeurs absolues, mais relatives. L'expression "ne repoussait les uns par les autres" met en avant clairement la notion d'autodéfense. Sous cet angle, le mal est représenté par celui qui commet l'agression première. Un autre verset précise ces notions. S22.V39-40."Autorisation S22.V39-40."Autorisati on de se défendre est donnée à ceux qui sont combattus…de combat tus…de façon inique, du simple fait qu'ils disent : "Dieu est notre Seigneur"… Sans cela les ermitages, les synagogues, les oratoires et les mosquées seraient détruits, tous lieux où l'on célèbre abondamment Dieu." 6 Voir au chapitre : Violence- non-violence. Par ailleurs, le Coran stipule clairement que la paix est préférable à la gu guerre. erre. référable à la guerre. 61."Rassemblez 61."Rassemblez vos forces… Mais s'ils inclinent i nclinent à la paix, acceptela, et remets en toi à Dieu…" De même, la supériorité militaire est conçue comme un argument de dissuasion et non d'agression. S47.V35."Ne S47.V35."Ne soyez pas en position posit ion de faiblesse, faibl esse, mais lorsque vous vous êtes en position posit ion de force, appelez à la paix…" En intégrant l'ensemble de ces données l'on peut en déduire que la riposte militaire n'est pas la seule réponse à une agression. Le Coran l'indique, notamment, lorsqu'il fait l'éloge de Abel qui refusa de se s e défendre contre Caïn. S5.V27-28."Rapporte en vérité l'histoir l'his toiree des deux fils fil s d'Adam...L'un dit : "Je te tuerai."...L'autre répondit : "Si tu lèves ta main contre moi pour me tuer, je ne ferais point de même …car je crains le Seigneur des mondes." mondes." Dans cet esprit, le Coran précise qu'un traité de paix et de non agression est préférable à toute autre démarche. S4.V90."…En S4.V90."…En conséquence de quoi, s'ils s'il s sont neutre s ou ne vous vous combattent combat tent pas e inclinent à la paix, sachez que Dieu ne vous autorise à aucune action contre eux." En résumé, le respect de la vie, don sacré de Dieu, n'est pas compatible avec une vision du monde belliqueu belli queuse se et con co nquérante. quérante. Le Le Coran en ses principes p rincipes concourt concourt à préférer pr éférer la l a paix pai x à l'épée. l'é pée. S6.V151."… Et n'attentez n'att entez pas à la vie que Dieu a rendue sacrée. Voila ce que Dieu vous vous recommande, puissiez vous le comprendre à sa juste valeur" Conclusion. Par définition l'Islam est la religion de la pacification de l'être, il appelle en conséquence à la paix entre entre les homm ommes, non de façon naïve ou irréalis irr éaliste, te, mais en insistant insistant sur les nécessités et les avantages de la neutralité entre les peuples. La stratégie de terreur qu'une infime minorité des franges extrémistes met en œuvre, prétendument au nom du Coran, est en réalité rejetée par l'immense majorité des musulmans qui, de par le Coran, sont profondément porteurs d'une culture de paix et de tolérance. Or, cette même majorité, souffre de l'état des relations entre le monde Occidental et le monde Musulman et ne peut comprendre, de fait, que l'agressé devienne à son tour agresseur, aveuglément. Tout comme il n'y a pas de haine sans guerre ni de guerre sans haine, il n'y a pas de paix sans respect ni de respect respe ct sans paix. Illustrant l'universalisme de l'Islam, le Prophète Muhammad en une tradition authentifiée a dit : "Ô Hommes, ne vous tournez point le dos, fraternisez."
LIBERTE La religion a été définie comme étant l'opium du peuple, une dépendance psychophysique en quelque quelque sorte, sor te, fruit fruit pathologique pathologique de l'im l' impossi possible ble un union ion entre entre l'espr l 'esprit it et le cœur. cœur. L'Islam se caractéris c aractérisee par sa position origin ori ginale ale hors du cadre cadr e d'opposi d 'opposition tion systém systématique atique entre entre la raison rais on et la foi de mise en Occident. Il tend, conceptuellement comme en pratique, à concilier la liberté de l'homme et l'adoration l'ad oration de Dieu. Rappelons, à titre de première illustration, que les bédouins, nomades riches de leur seule liberté, libe rté, n'auraient n'auraient jamais jamais pu accepter l'Islam l' Islam si celui-ci s'y était opposé un tant tant soit peu. peu. Malgré tout, la question a le mérite d'être posée, y répondre nécessite une démonstration rigoureuse rigoureuse : foi et liberté l iberté sont-elles compatibles compatibles ? Définition. La liberté terme unique, renvoie inconsciemment à une notion unique, alors qu'en réalité, elle se décline en de nombreux thèmes. La lecture du Coran permet d'étudier les positions fondamentales concernant concernant le concept de liberté li berté en Islam, Islam, ainsi que d'envisager d'envisager les l es cas appliqués, les l es libertés li bertés 1. Liberté essentielle. Pour le Coran, Dieu a doté l'homme d'organes des sens afin d'appréhender la réalité et il lui a donné la raison2 afin de pouvoir exercer sa totale liberté. La liberté est donc l'état naturel de l'homm l'homme. En d'autres termes, termes, la l a liberté l iberté est e st la règle et l'interdit l 'interdit l'exception. S76.V2-3."En vérité, Nous avons avons créé l'homme l'hom me à partir parti r d'une goutte fécondante afin de l'éprouver l'éprouver et à cette fin nous l'avons l'avons doté de sens…sera t-il reconnaissant ou ingrat ?" 1 Certains aspects fondamentaux de la question, notamment philosophique et mystique concernant le rapport entre la liberté de l'homme et l'omnipotence de Dieu, sont envisagés aux chapitres : Destins et fatalisme. 2 Pour le Coran la différence fondamentale entre le règne animal et l'homme n'est pas biologique mais consiste en la capacité humaine à raisonner.
Le Coran conçoit la liberté comme étant le fondement de toute dynamique, la raison d'être essentielle. S53.V39."L'homm S53.V39."L'hommee n'a d'acquis d'acqui s que par ses effort ef forts." s." De fait, l'homme est autonome. S75.V14."L'homm S75.V14."L'hommee a pour lui même m ême sa propre pr opre clairvoy clai rvoyance." ance." Liberté individuelle. Le Coran fait une lecture morale de l'homme, ainsi précise-t-il qu'une des justifications majeures de la raison rais on et de la conscience est de disting di stinguuer le l e bien du mal. mal. S91.V7 à 10."Par l'âme l'âm e et par celui qui l'a façonnée de façon équilibrée, équili brée, et lui a inspiré inspir é son aptitude à l'immoralité tout comme à la piété. A réussi celui qui la purifie, a échoué celui qui la corrompt." En conséquen conséquence ce de quoi, il est es t responsable de ses actes a ctes et doit en assumer assumer la l a responsabilité. res ponsabilité. S5.V105."…Vous S5.V105."…Vous êtes responsable responsabl e s de vousmêm vousmêmes… es… Et vous vous retournerez retournere z tous à Dieu qui vous informera alors de ce que vous oeuvriez." Cette responsabilité est bien entendu strictement individuelle et ne bénéficie d'aucune décharge. S35.V18."Nul S35.V18."Nul ne sera responsable res ponsable des actes a ctes d'autrui…" d' autrui…" L'homme est donc appelé à faire bon usage de sa liberté. S17.V15."Quiconque S17.V15."Quiconque suit sui t de par lui l ui même m ême la bonne voie le fait pour son propre bénéfice et quiconque quiconque s'égare le fait contre lui l ui même. Nul ne sera tenu t enu responsable responsable des actes d'autrui…"
La bonne voie dans ce verset désigne l'ensemble des actes positifs mis en oeuvre par l'être humain dans le respect des autres. 1 1 L'acte juste est un thème majeur du Coran, à ce sujet confère par exemple le chapitre : Terrorisme et kamikazes.
Libe Libe rté de pensée. pensée . La liberté que Dieu a conféré à l'homme impose à ce dernier d'exercer sa raison. Il doit donc concentrer ses moyens afin de s'efforcer de donner un sens cohérent à la réalité, de discerner par la réflexion et l'apprentissage les vérités essentielles. On le voit, il s'agit là d'une approche philosophique philosophique de l'int l' intelle ellect ct hum humain. ain. S17.V36."Ne S17.V36."Ne suis sui s point poi nt ce dont tu t u n'as aucune science sci ence ! L'ouïe, la vue, la raison, de tout t out cela ce la il i l te sera demandé compte." Liberté religieuse. Elle est un des corollaires directs de la liberté de conscience, nous avons déjà largement donné les définitions coraniques 2. Nous rappellerons donc seulement le principe essentiel soutenu par le Coran : nul ne peut être contraint à suivre une religion ou à en abandonner une. S2.V256." Point Point de contrainte contr ainte en religion…" rel igion…" La liberté li berté en la matière matière est es t le libre li bre choix. Ex : S18.V29."Dis S18.V29."Dis : " La vérité pure émane de votre Seigneur, et vous vous êtes libres libr es de croire ou de mécroire3…" Le Coran précise, avec un à-propos sociologique judicieux4, qu'espérer des hommes qu'ils soient tous croyants est une erreur pouvant aboutir au totalitarisme religieux. S10.V99."S'il avait été de la volonté de ton Seigneur, tous les hommes auraient été croyants. Contraindrais-tu Contraindrais-tu les gens à croire ?" L'application de ce concept erroné aux domaines politiques ou économiques, par exemple, serait dangereusement réductrice. S11.V1 S11.V118." 18." S'il avait été de la volonté de ton Seigneur, les hommes auraient formé form é une seule communauté…" 2 Confère notamment les chapitres : Tolérance. Jihad. Laïcité. Statuts des minorités Apostat. 3 Littéralement : " Qui veut croit et qui veut mécroit ". 4 Sous un autre aspect, est ici fondée l'acceptation fondamentale des différentes croyances.
Liberté civile. Cet aspect particulier de l'exercice de la liberté individuelle dans le respect des lois établies par une société soci été est e st développé dév eloppé au chapitre Civisme Civisme et éducation, toutef toutefois ois rappelons rappel ons quelques point poi ntss essentiels : La liberté est cohérence, et l'on ne peut s'autoriser ce que l'on interdit aux autres. L'exercice de la liberté liber té au sein d'une d'une société soc iété nécessite d'avoir d' avoir des com co mportement portementss adaptés. adap tés. S2.V44."Ordonneriez S2.V44."Ordonneriez-vou vouss aux autres autre s d'agir d'agi r en bien bie n alors que vousmêmes ne le l e faites fai tes pas…êtes pas …êtes vous donc dépourvus de raison !" La liberté est un bien collectif que l'engagement et la probité de chacun doit préserver. S5.V2."…Entraidez S5.V2."…Entraidez-vous -vous dans la pratique prati que du bien bi en et de la l a piété piét é et non dans celle cel le du péché et de l'injustice.". Conclusion. Liberté conceptuelle, liberté individuelle, liberté de penser, liberté religieuse…le Coran décline tous ces thèmes selon la même constante : il n'y a pas d'opposition entre foi et liberté, foi et raison.
Tout homme est libre de choisir ou pas une religion, tout comme il est libre d'agir à l'intérieur de la sphère cultuelle ou culturelle pour laquelle il a opté. Cette conception de la liberté est le fondement même de la tolérance. Au final, l'homme est intrinsèquement libre et l'Islam ne fait que définir, pour le musulman, un cadre éthique très large où chacun pourra s'efforcer en fonction de ses capacités de positiver sa vie. Mais il enseigne enseigne aussi, aussi, qu'il n'y a pas d'exercice d'exercic e de la l a liberté li berté qui ne soit pas une une caricature car icature détestable dès lors qu'il s'agit sciemment de nuire. La liberté est un don si précieux qu'elle ne peut être ainsi galvaudée ; voudrait-on insulter et déshonorer ce que l'on a de plus précieux ?! A cet égard, le Prophète Muhammad en une tradition célèbre et authentifiée a dit : "C'est l'intention qui détermine la valeur de l' acte..." acte..."
EGALITE Le droit, la justice, n'ont de valeur que lorsqu'ils fondent et défendent l'égalité des êtres. Tout système, juridique politique ou étatique, qui ne s'appuierait pas sur ce principe fondamental ne saurait être que légitimation de régimes totalitaires. Ces derniers, de fait, ont comme dénominateur commun une conception sectaire du monde, que ce soit la prétention à la supériorité raciale, civilisationnelle, culturelle, nationale ou religieuse, un sentiment de caste ou d'appartenance territoriale. Toute idéologie dominante se traduit conséquemment par la volonté non plus d'exercer le droit mais un "droit" sur ceux qui sont dès lors logiquement considérés "différents" et par tant inférieurs. L'inégalité en droit engendre en premier lieu des sous citoyens puis des "soushommes". Nous Nous allons all ons voir que le Coran, qui se définit dès l'origin l'or iginee comm comme un livre livr e de portée por tée univers universelle elle,, définit plusieurs niveaux d'égalité : l'égalité fondamentale; irréductible et conceptuelle, l'égalité biologique ; application appli cation concrète de la précéden précéde nte, l'égalité en droit et l'égalité en devoirs ; applications pratiques. EGALITE FONDAMENTALE. La notion d'origine unique de l'humanité est présente dans la plupart des grandes religions. Elle est souvent résumée, symboliquement, par un couple initial : appelons les Adam et Eve. Les musulmans en particulier, pour désigner l'humanité, utilisent l'expression : fils d'Adam ou race Adamique. Pour le Coran, cette origine unique est bel et bien la base de l'égalité entre les êtres. Cette communauté d'origine implique de facto l'abolition de la notion de race et par voie de conséquence toute notion de supériorité des uns par rapport aux autres. S49.V13."Ô hommes, Nous vous avons tous créés à partir p artir d'un unique couple. Nous vous avons assignésen peuples et nations…" L'on remarquera qu'en ce verset il est fait mention de divisions quantitatives, historiques ou culturelles mais pas raciales. L'humanité est une, intrinsèquement, et le demeure 1. Plus avant, l'on peut distinguer dans le Coran deux niveaux de conception et de description de l'origine de l'homme. Une conception symbolique et une conception biologique. La création d'Adam. Adam, le premier être, est un mélange de terre et d'esprit. Premièremen Premièrementt l'argile l'a rgile ; le support biologique. S38.V71."Et S38.V71."Et Ton Seigneur dit aux Anges : "Je vais en vérité, créer un être humain à partir parti r d'argile." Puis, "l'esprit", "l'es prit", d'origin d'or iginee divine, di vine, tout tout à la fois âme et intellec intellect.t. S15.V29."Puis, S15.V29."Puis, après l'avoir harmonieusement harmonieusem ent façonné, nous y insufflâmes insuffl âmes de notre "Esprit"..." La description de cette création, tout comme celle d'Eve, est relative à un niveau supérieur de réalité et sa portée symbolique est majeure. Le Coran précise alors que l'humanité actuelle, dans sa forme forme biologiqu biol ogiquee mais mais aussi a ussi spiritu spir ituelle, elle, découle de ce premier premier couple. S4.V1." Ô hommes, hommes , craignez vôtre Seigneur qui à partir parti r d'un seul être vous vous créa, tou comme il tira son épouse à partir de lui. 2 Puis, Il suscita à partir d'eux hommes et femmes en nombre... " EGALITE BIOLOGIQUE. La création biologique.
1 Les données modernes de biologie moléculaire confirment, d'un point de vue génétique, la notion d'espèce humaine unique et corollairement l'absence de race. 2 Il y a dans l'ordre de ce verset et l'utilisation précise des verbes une allusion subtile que certains commentateurs rattachent au mécanisme de différenciation chromosomique. En effet, pour obtenir la paire chromosomique XX déterminant le sexe féminin, l'on ne pouv po uvait ait débuter débuter qu qu'à 'à parti partirr de la pai paire re chro chromo mosom somiiqu quee mal malee XY XY.. En d'autres termes l'on ne pouvait pouvait ini initi tier er le po potenti tentiel el de di différenci fférenciati ation on sexuelle par la paire XX, cette dernière ne pouvant fournir par réplication un matériel différent à savoir : le chromosomes Y. En clair, il n'y aurait eu dans ce cas là que des Eves.
Le Coran atteste que tous les êtres vivants ont comme origine le milieu aquatique conformément aux connaissa conn aissannces actuelles actuelles.. Tout d'abord de façon générale. S21.V30."... Nous avons avons suscité suscit é à partir parti r de l'eau l' eau toute forme for me de vie…" Puis, il en est de même pour le règne animal supérieur. S24.V45."Et S24.V45."Et Dieu a créé tout animal à partir de l'eau..." l'e au..." Enfin, l'homme est inclus dans ce même processus de développement. S25.V54."Et S25.V54."Et c'est c'es t Dieu qui a créé à partir par tir de l'eau l'être l' être humain…" humai n…" L'objectif du Coran n'est pas, bien évidemment, de faire un cours de biologie voire d'établir un précis préci s d'évolut d'évol ution ion des espèces 3 mais, bien de rappeler à l'homme sa modeste origine biologique, contrepartie de son haut lignage spirituel. Le Coran, dans le même ordre d'idée, évoquera l'acte reproducteur, symbole tout autant de l'animalité humaine que de leur fondement biologique commun. S86.V5-6."Que S86.V5-6."Que l'homme l'hom me considère consi dère de quoi il i l a été créé cr éé ! Il a été ét é créé d'une d' une giclée de liquide..." l iquide..." Ceci afin d'inciter l'homme à plus de modestie et de compassion. Pas d'êtres supérieurs, pas de peuple élu4, pas de race supérieure. S36.V77." L'homme L'hom me ne considère-t-i considère -t-ill pas que nous l'avons créé de sperme sperm e ?! Qu'a-t-il Qu'a-t-i l donc à être ainsi querelleur invétéré invétéré !" Origine unique et diversité. Toutefois, l'unicité de l'origine ne signifie pas uniformité, bien au contraire la vie est caractérisée par la diversité. D'un point de vue mystique, l'unicité de Dieu s'exprime par la multiplicité ltipli cité de la création. 3 Si l'on considère la progression phylogénétique induite par les trois versets cités, l'on ne peut que constater leur adéquation avec les théories actuelles de l'évolution. 4 Voir plus particulièrement : Tolérance et prosélytisme. Moïse, la Torah. Du Coran et de Muhammad -rapport avec l'humanité. Principe gén général éral 5 :
S16.V13." En ce qu'il a créé pour vous sur cette cet te terre, t erre, que de couleurs c ouleurs diverses di verses ! N'est-ce N'est-c e pas là un signe pour qui réfléchit ?" Concernant le règne végétal et minéral : S35.V27." N'as-tu point observé qu'à partir parti r de l'eau l'ea u que Dieu fait tomber tombe r des cieux son roduits des fruits de couleurs différentes. De même, observes les montagnes, elles sont striées de couches diaprées, blanches, rouges ou d'un noir de jais." A propos du règne animal, animal, homm hommes et bêtes : S35.V28."De S35.V28."De mêm même, e, la diversité des hommes, hommes , des animaux et des bêtes, la multitude mult itude de leurs couleurs, c'est ainsi…" Ce même verset, ode naturaliste et véritable invite à l'observation scientifique, conclut en établissant le rapprochement entre la foi et la science, tous deux moyens complémentaires de parvenir à la l a connaissa connaissannce de Dieu.6 S35.V28."... Parmi les serviteurs de Dieu, les savants, ont de par leurs connaissances grande
iété..." Apologie Apologie de l'égalité dans dans la diversité. L'égalité fondamentale, implique donc le respect des différences. Le Coran ne reconnaît aucune volonté hégémonique, aucune stratégie de domination culturelle, aucune réduction idéologique. Bien au contraire, la diversité humaine est célébrée comme étant source d'un perpétuel enrichissement, et n'est-ce point là la finalité de l'égalité ! S30.V22."Parmi S30.V22."Parmi Ses signes, s ignes, la création créati on des cieux et de la Terre, la diversité de vos idiomes idi omes et de vos couleurs…" S49.V13."Ô homm hommes es ! Nous vous vous avons tous créés créé s à partir par tir d'un unique couple. Nous vous vous avons assignés en peuples et nations afin que vous vous enrichissiez mutuellement de vos différences..." 5 Da Dans ns les versets ver sets cités le Coran choisit choisit la thématique thématique des coul couleurs eurs pou pourr ill illustrer la diversité diversité de la cré création ation.. 6 L'absence d'antinomie entre science et foi est caractéristique de l'Islam. Pour mieux cerner le sujet, il est conseillé de se reporter au chapitre : Science profane et science sacrée. EGALITE EN DROIT7.
Comme nous l'avons développé au chapitre civisme et éducation, le droit personnel tout comme le droit collectif sont définis par une formule coranique originale : " inciter au convenable e condamner le blâmable". Cette paix sociale, structurée par le droit, s'applique à tous les membres de la société, dénommée dans la terminologie coranique : la Umma, c'est-à-dire la Communauté . Cette exhortation au "bel agir"et au respect des règles collectives est répétée maintes fois dans le Coran, il s'agit tout autant d'un droit juridique que d'un droit moral. S3.V104."Qu'il S3.V104."Qu'il soit parmi vous vous une comm communauté unauté qui appelle appell e au bien, incite incit e à ce qui est convenable convenable et interdise i nterdise le blâmable..." L'injonction est générale et intangible. S5.V2."…Que S5.V2."…Que le ressentime ressent iment nt envers un peuple qui vous vous a repoussé de votre propre sanctuaire, ne vous incite pas à transgresser. Aidez-vous mutuellement par la piété et la crainte de Dieu et non par la faute et la transgression..." transgression..." De fait, le Coran abolit les droits anciens dont l'objectif principal était de protéger les pouvoirs, les clans, les membres d'une même famille. Nul ne doit être au-dessus de la loi et la loi est la même pour tous. tous. S4.V135."Ô croyants, croyants, soyez droits droi ts dans da ns l'observance l'o bservance de la justice, justi ce, témoins tém oins devant Dieu, fûtce contre vous-mêmes, vous-mêmes, contre vos pères et mères ou proches parents, qu'il s'agisse s' agisse d'un riche ou d'un pauvre... Ne suivez pas donc vos passions, afin que vous puissiez être équitables..." 7 De nombreuses applications découlant de l'égalité en droit sont traitées nécessairement plus en détail en d'autres chapitres, notamment : Droits de l'homme. Tolérance et prosélytisme. Liberté. Hommes et femmes. Statuts des minorités. Dans le contexte actuel, il n'est peut être pas inutile de préciser que cette égalité en droit s'applique tant aux hommes qu'aux femmes. Le Coran souligne avec insistance l'égale responsabilité qu'ont hommes et femmes dans la mise en oeuvre du contrat de droit moral qu'ils passent avec Dieu. Ainsi, le Coran adress adr esse-t-i e-t-ill les mêmes êmes recom rec omm mandations aux hom homm mes qu'aux femm femmes es 8. S4.V124."Et S4.V124."Et quiconque agit vertueusement, hommes ou femmes, femm es, en étant croyant, entrera au Paradis..." ÉGALITE EN DEVOIR. La crise actuelle des sociétés modernes met en évidence que l'élaboration et l'application du
droit ne suffisent pas à réguler les situations. Lorsque les membres d'une société ne se sentent plus liés par le "contrat de devoir", le droit se révèle incapable de juguler les dérives violentes et les transgressions, transgressions, ceci entraîne entraîne irrém ir rémédiabl édiablem ement ent de graves graves remises remises en question question de la cohésion sociale. Ainsi, le Coran donne-t-il priorité au "contrat de devoir", permettant, par la même, une double lecture et un double contrôle du droit. Tous les aspects du droit juridique sont donc ainsi réinvestis en priorité prior ité par l'obligation l' obligation morale qui s'im s'i mpose à tout tout croyant croyant.. Nous Nous citerons seulement seulement deux exemples. exemples. Égalité entre hommes et femmes. Mentionnons un verset parfaitement illustratif qui réunit tout à la fois le droit, le devoir et l'amour de Dieu, avec comme objectif la justice et la correction dans les relations entre les hommes et femmes femmes.. S9.V71."Les S9.V71."Les croyants et les l es croyantes sont un soutien soutie n les uns pour les autres. autr es. Ils incitent i ncitent au convenable et condamnent le blâmable, prient, font l'aumône et obéissent à Dieu et à Son Prophète. Dieu leur fera fer a miséricord misé ricorde..." e..." 8 Rappelons, de même, que l'expression : "Ô croyants" a dans le Coran un sens général tout comme dans l'expression : "Ô hommes".
Égalité entre être libre et esclave. Comme nous l'avons explicité au chapitre "statuts des minorités", le Coran n'a pas pérennisé la pratique ancestrale de l'esclavage. l'es clavage. Bien au contrair contraire, e, il mit en place un unee stratégie stratégie programm programmant sa sa disparition. La première de ces mesures fut la reconnaissance de l'égalité de tous les êtres et la négation nég ation des castes cas tes ou des catégories catégories d'êtres considérés comm comme inf i nférieurs. érieurs. Conformément à l'angle selon lequel nous envisageons ce sujet, nous pouvons mentionner un verset sans équivoque liant la définition de la foi monothéiste au traitement égalitaire entre toutes les catégories catégories sociales. socia les. Déférence Déférence remplace diff di fférence érence et in i ndifférence. différence. S4.V36." Adorez Dieu sans polythéisme aucun. Agissez vertueusement envers vos parents, les proches et les orphelins. Ayez les mêmes égards pour tous, voisins, voyageurs et esclaves. Dieu n'aime pas pa s les vaniteux infatués." infat ués." Conclusion. Comme cette rapide étude permet de le constater, le Coran, en sa lecture juste, ne cautionne aucun pouvoir absolu. Prônant l'égalité absolu des êtres, il est démocratie. A contrario, d'autoritarisme. Pour lui, liberté rime avec responsabilité, et le devoir se doit d'être le cœur vivant d'un droit égalitaire. En définitive, à travers ses prises de position se dessine en filigrane un type de société idéale, essentiellement fondée sur le respect des libertés. Cette utopie demeure étrangement moderne, voire progressiste. porteur d'un d'un fort potent potentiel iel de paix pa ix et de il rejette rej ette toute toute main mise mise,, toute forme forme Pour illustrer le propos nous citerons cette parole authentifiée du Prophète Muhammad : "Les hommes sont égaux comme le sont les dents d'un peigne droit."
FRATERNITE Dernier volet du fameux triptyque, la fraternité se distingue singulièrement de ses deux soeurs. En effet, autant liberté et égalité peuvent être mises en oeuvre et en forme par le droit, autant la fraternité naît d'un sentiment sentiment intime intime qui ne peut pe ut être légiféré. lé giféré. Il n'est pas un exemple quotidien dans nos sociétés qui ne nous montrent la fragilité du lien qui unit les individus. Replis identitaires, fermeture des frontières, protectionnisme, mais aussi injures raciales, discriminations religieuses latentes, cloisonnements culturels, fracture sociale, paupérisation, viols, violence, indifférence, indifférence, méfiance, suspicion, ignorance...son ignorance...sontt autant autant de symptômes. Sous couvert de logique économique et politique, la fraternité, concept aux consonances morales dépassées, dépassée s, tend tend à être remplacée remplacée par le l e narcissism narcissi smee moderne, moderne, l'individualism l'i ndividualisme. e. A l'opposé, le Coran se veut résolument moral. Il prône la fraternité et l'érige en vertu essentielle, sans elle aucune aucune société ne pourra connaître connaître équilibre équili bre et paix. DEFINITIONS. Nous Nous avons vu aux chapitres précédents que le l e Coran just j ustifie ifie l'égalité intrinsèque intrinsèque des homm hommes par leur appartenance appartenance à la race Adamique. Adamique. Il s'agit d'un d' unee égalité absolue abs olue quelques soient s oient les classes class es sociales ou les origines. Logiquement, un tel concept impose naturellement que la fraternité soit le lien essentiel entre les hommes, la note fondamentale de toute société. Le Coran décline ce postulat en diff di ffére érent ntss thèm thèmes. es. Fraternité entre les croyants. Le terme croyant dans le Coran désigne généralement aussi bien les musulmans que les adeptes d'autres religion rel igionss1. Les croyants sont frères : 1 Cf. notamm notamment ent le chapi c hapitre tre : Des autres reli religi gions. ons.
S49.V10."En S49.V10."En vérité, les croyants sont frères, frère s, fraternisez frat ernisez donc avec eux, vertueusement. Craignez Craignez Dieu en cela, afin qu'il vous soit fait miséricorde." La fraternité repose sur s ur le respect r espect et l'am l' amour our de l'aut l' autre. re. S49.V12."Ô Croyants, Croyants, éloignez-vous éloi gnez-vous de toute attitude atti tude soupçonneuse car cela mène au éché. Ne vous épiez pas et ne médisez pas les uns des autres 1 . Qui donc souhaiterait souhaiterai t manger m anger la la chair morte de son frère ! Non, vraiment, vous auriez cela en aversion !..." Fraternité générale générale.. Conscient, que les conflits entre les nations au nom de la religion ou pas, pouvaient pousser à unee définition partisane un partisane et restreint res treintee de la fraternité, fraternité, le Coran précise : S60.V8."Dieu S60.V8."Dieu ne vous vous défend pas d'être d'êtr e charitable charit able et juste envers ceux qui ne vous vous combattent pas pour la religion ou pour vous expulser de vos territoires 2 . En vérité, vérit é, Dieu aime ceux qui sont justes." Fraternité à l'égard des défavorisés. La foi, la piété sont donc liées à la fraternité effective, car pour le Coran, croire n'est pas une attitude ou un mode de pensée mais une façon d'agir positive et utile. Parmi les très nombreux versets concernant cette définition nous citerons partiellement le bien connu verset dit : "verset de la piété" : S2.V177."La S2.V177."La piété ne consiste consist e pas à prier vers le l e levant ou o u le l e couchant. Non, la piété c'es de donner de vos biens pour l'amour de Dieu aux proches, aux orphelins, aux pauvres, aux voyageurs en difficulté, aux mendiants et pour la libération des esclaves..."
VERTUS CONCOURANT A LA FRATERNITE. Parallèlement, le Coran met en exergue de nombreuses qualités nécessaires à la mise en œuvre de la fraternité. De même, il appelle à lutter contre certains penchants de l'âme qui s'opposent à la générosité, gén érosité, à l'élan l'él an vers son prochain. 1À rapprocher de la parabole évangélique de : "L'œil, la poutre et la paille". 2 Littéralement : de vos demeures.
La sincérité du don. Le Coran insiste : donner est un acte d'amour et de sincérité. Il ne s'agit donc pas de se débarrasser du rebus ou du superflu. S2.V267."Ô croyants, donnez le meilleur mei lleur de ce que vous avez acquis... Offririe Offr iriez-vous z-vous ce que vous n'accepteriez pas, même les yeux fermés..." Cond Condamn amnation de de l'oste ntation tat ion e t de l'avarice. Le Coran met en garde à de nombreuses reprises contre ces deux tares. Citons un groupe de versets qui assimilent orgueil, avarice et ostentation, à un acte d'impiété. S4.V36 à 38."... Dieu n'aime n' aime pas les l es présompt pr ésomptueux ueux infatués. infat ués. Ceux-là mêm mêmee qui sont avares et incitent à l'avarice en dissimulant les bienfaits de Dieu à leur égard...ceux aussi qui donnen de leurs biens avec ostentation. En réalité, ils ne croient pas en Dieu et au Jour du jugement..." Rejet de la jalousie. Il va de soi que la fraternité est un acte de générosité humaine et matérielle. Le Coran souligne que le premier palier de ce Jihad 3 consiste à ne pas envier l'autre. La richesse est conjointement un bienfait bienfait de Dieu et le fruit fruit des efforts efforts personnels. personnels. Afin Afin de pouvoir être gén généreux éreux il faut faut d'abord mépriser la richesse d'autrui. S4.V32."Ne S4.V32."Ne convoitez pas ce par quoi Dieu a favorisé les uns par rapport aux autres. ommes et femmes, à chacun le fruit de ses efforts. eff orts. Demandez plutôt à Dieu de de Sa grâce..." grâce..." Détachement matériel. Le deuxième palier de ce combat contre l'ego consiste à mépriser sa propre richesse. La générosité sous-entend d'avoir compris que la jouissance des biens d'ici-bas n'est qu'éphémère et trompeuse. 3 Le sens premier de jihad est : effort contre soi même. Cf. Jihad.
S20.V131."Ne S20.V131."Ne sois pas avide des biens matériel maté rielss que nous avons accordé à certains. certai ns. Ce n'est là que la fleur d'ici-bas, telle une tentation. Ce qui vous est réservé par votre Seigneur est lus précieux et plus durable..." Le troisième palier réside dans la compréhension intime du fait que le devenir véritable de l'homme est dans l'au-delà. La vie d'ici-bas comprend épreuves, vicissitudes et moments de joie, mais tous sont éphémères. Cette conception bipolaire de deux réalités permet d'éviter tristesse, dépression et jouissance immodérée. Un juste équilibre, un subtil détachement permet de fraterniser, de donner de soi et de ce que l'on possède. S57.V20 à 24."Sachez que la vie d'ici-bas d'ici -bas n'est que jeu, passions et distracti dist ractions… ons… Alors que dans l'au-delà l'on trouve châtiment terrible ou pardon de Dieu... La vie d'ici-bas n'est que ouissance trompeuse. Efforcez-vous donc au pardon de votre Seigneur... Aucun mal ne vous atteindra qui n'ait été prédestiné... Ceci afin que les épreuves ne vous abattent point et que le bien, que Dieu aussi vous donne, ne vous enivre pas... Car Dieu n'aime pas les présomptueux infatués, ceux-là même qui sont avares et incitent à l'avarice. Que ceux qui se dévoient ainsi sachent que c'est Dieu qui qui détient toute t oute richesse et qu'Il est le seul à être digne de louanges." louanges." Orgueil et suffisance.
Pour le Coran, la fraternité puise son origine et sa justification dans l'égalité intrinsèque des hommes. Nul Nul ne doit se considérer supérieur du fait fait des avantages avantages matériels matériels que Dieu Dieu lui lui a attribués et nul nul n'est n'est inférie inférieuur de par la l a faiblesse faibless e de ses s es moyens. moyens. Le puissant, tout comme le faible, ne sont que des êtres de terre et de chair et le Coran fustige quiconque s'enorgueillit. S31.V18."Ne S31.V18."Ne sois s ois pas hautain hautai n et méprisant mépri sant envers les gens, ne pavane pas avec arrogance, ar rogance, Dieu n'aime pas l'orgueilleux l 'orgueilleux infatué." S17.V37."Ne S17.V37."Ne marche marc he point sur la l a terre hautainement, hautainement , tu ne saurais la l a dominer ni égaler la cime ci me des montagn m ontagnes." es." Quelque Qu elque soit sa s a condition, l'homm l'homme est mortel mortel et faible vis-àvi vi s-àviss de la création. S30.V8-9." Que les hommes homm es réfléchis réf léchissent sent donc ! En vérit vérité, é, Dieu n'a créé cr éé les cieux, la Terre et l'espace que pour une durée limitée... Ne parcourent-ils pas la Terre et ne voient-ils pas ce qu'il est advenu des civilisations passées ? Ils étaient pourtant plus puissants et plus grands en réalisations que vous4 . Leurs vestiges sont nombreux... Dieu ne les lésa l ésa point mais m ais ils i ls se lésèren l ésèren ar eux-mêmes." Par le rappel des grandeurs du passé, le Coran met en évidence l'inutilité de la compétition orgueilleuse qui, on le sait, s'est toujours faite au détriment de la fraternité entre les classes. Un verset rappell r appellee le l e silence si lence cin ci nglant glant qui fait implacabl implacablem ement ent suite suite au fracas des puissants. puissants. S19.V98."Que S19.V98."Que de générations générati ons avons-nous avons-nous fait disparaître dispar aître,, en perçoistu perçois tu un seul s eul être, entends-tu entends-t u le moindre murmure ?!" Inversement, le Coran loue le croyant qui fait montre de modestie, qualité morale essentielle portant naturellement à la fraternité. S25.V63." Les Les serviteurs du Miséricordieux Miséri cordieux sont ceux qui se comportent com portent sur s ur Terre Terre avec modestie modest ie et douceur..." douceur..." Encore une fois, signalons que pour le Coran la foi et les actes sont intimement liés, et c'est par dizaines que ce rappel est adressé. Ex : S29.V7."Ceux S29.V7."Ceux qui croient et agissent agisse nt vertueusement Nous effacerons efface rons leurs fautes et récompenserons leurs plus belles actions." Au final, la fraternité est sans conteste une vertu cardinale de l'Islam et, pour mieux en souligner l'importance, le Coran rappelle qu'au Paradis cette fraternité céleste sera l'une des principales félicités. S15.V45 à 47."Les vertueux séjourneront s éjourneront entre jardins jardi ns et sources. On leur l eur adressera adresser a cette cett e arole : "Entrez en paix, en toute sécurité". Nous aurons extirpé de leur coeur toute rancune e ils seront alors frères, se faisant face…" 4 La traduction de cette phrase essaie de pallier à une formulation de stylistique arabe intraduisible. Difficile ici de réduire l'impossible écart d'expression entre l'arabe et le français. Littéralement on traduirait par : "…Ils étaient plus fort qu'eux en fait de uissance, ils ont marqués plus qu'eux la Terre, et l'ont mise plus qu'eux en valeur…"
Conclusion. En Islam, le sentiment d'appartenance à une humanité d'origine commune et l'insistance coranique sur la fraternité réelle des hommes, a effectivement créé une société où les rapports entre les individus sont fort différents de ce que l'on peut observer dans le monde occidental. Les musulmans s'appellent encore couramment "mon frère" et le tutoiement est de rigueur même lorsqu'on s'adresse à un roi ou à un ministre. Curieusement, cette différence d'approche relationnelle est
souvent à l'origine de l'incompréhension, mâtinée de défiance, dans les rapports quotidiens entre occidentaux et musulmans. Codes divergents certes, mais aussi difficultés réelles à communiquer avec l'autre, l'étrange, l'étranger. Au-delà des différences et des pertes de valeurs, l'on ne peut que souhaiter que tous apprennent le vivre ensemble. Pour illustrer l'importance de la fraternité dans la foi islamique, citons cette tradition authentifiée du Prophète Muhammad : "Nul d'entre vous ne sera vraiment croyant tant qu'il n'aimera pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même." Enfin, pour conclure, nous rapporterons cette sentence célèbre attribuée à Ali, cousin et gendre du Prophète, connu pour sa sagesse : "Les hommes sont tous frères ; frères en religion ou frères en humanité."
DROITS DROITS DE L'HOMME L 'HOMME Les Droits de l'homme sont à notre époque une référence majeure en matière d'équité et de ustice, ne dit-on pas couramment déclaration universelle des droits de l'homme. L'étude systématique du sujet nécessiterait un ouvrage à part entière, nous allons donc limiter notre notre étude à trois articles ar ticles de loi en définissant définissant les principes majeurs. Plusieurs versions coexistent, nous nous sommes appuyés sur les plus usitées, à savoir : la déclaration universelle des Droits de l'homme de 1948 et la Convention européenne sur la déclaration déclar ation universell universellee des Droits de l'homm l'homme. Ce chapitre est l'occasion de résumer les grands principes humanistes énoncés par le Coran il y a quatorze siècles. En effet, les musulmans contemporains peuvent, avec une légitime fierté, se référer en la matière à leur texte sacré. Cependant, la responsabilité qui découle d'un tel dépôt est grande, car plus pl us que que d'autres encore, ils il s se doivent d'être au niveau niveau de ce qui fonde fonde leur foi. Prem Pre mier ie r principe. principe. Article I : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en fondement, en dignité et en droit. Le Coran y fait écho point par point. - De l'égalité fondamentale : S49.V13."Ô hommes hom mes ! Nous vous vous avons tous créés à partir parti r d'un unique couple 1 . Si nous vous avons assignés en peuples et nations c'est afin que vous vous enrichissiez de vos différences..." - De l'égalité en dignité : S17.V70"Nous S17.V70"Nous avons avons ennobli tous t ous les fils fi ls d'Adam..." d'Adam ..." 1 Il s'agit de Adam et Eve. Le Coran insiste fréquemment sur cette notion, tous les hommes sont fils d'Adam et il existe chez les musulmans une conscience aiguë de cette appartenance à la race Adamique. Voir chapitre : Egalité.
- De l'égalité en droit : S4.V135."Ô croyants, croyants, soyez droits droi ts dans da ns l'observance l'o bservance de la justice, justi ce, témoins tém oins devant Dieu, fûtce contre vous-mêmes, vous-mêmes, contre vos pères et mères ou proches parents, qu'il s'agisse s' agisse d'un riche ou d'un pauvre… Ne suivez pas vos passions, cela vous permettra d'être équitable…" Deuxième principe. Article XXIX : "... Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés et de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique." En d'autres termes, il existe, puisque l'homme est considéré comme un être social, une limitation à l'exercice de sa liberté, le respect de celle des au autres. tres. Nous Nous traitons traitons de ce sujet et des applications applic ations qui en découlent directem direc tement ent aux chapitres : Liberté. Civisme. Rappelons donc brièvement quelques versets essentiels tout à fait superposables à l'article l'ar ticle XXIX. XXIX. - La liberté est un droit fondamental : S5.V105."… Vous Vous êtes responsable r esponsabless de vous-mêmes..." - Liberté individuelle : S35.V18."Nul S35.V18."Nul ne sera responsable res ponsable des actes a ctes d'autrui…" d' autrui…" - Limitation Limitation de la liberté l iberté personn pe rsonnelle elle dans l'in l'i ntérêt d'autrui d'autrui :
S5.V2."…Entraidez S5.V2."…Entraidez-vous -vous dans la pratique prati que du bien bi en et de la l a piété piét é et non dans celle cel le du péché et de l'injustice..." En Islam, le respect de la loi est donc intimement lié à la sincérité de la foi c'est-à-dire la piété. Ceci est exprimé en conclusion du verset 13 de la sourate 49 qui, comme nous venons de le voir définit l'égalité fondamentale des êtres. S49.V13."… Aux Aux yeux yeux de Dieu le meilleur mei lleur d'entre d' entre vous ne l'est que q ue par sa piété piét é " Troisième principe. Article IX (Convention européenne -1950) : " Toute personne a droit à la liberté de penser, de croyance et de religion : ce choix implique la liberté de changer de religion, de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé ; par les cultes, l'enseignement, les pratiques et l'accompagnement des rites." Cet article précise tous les tenants et aboutissants de la liberté religieuse. Nous renvoyons, là aussi, principalement aux chapitres : Liberté. Tolérance. Statuts des minorités religieuses, Apostat... Rappelons simplement le très célèbre verset dit "verset de la tolérance"qui de par sa concision lapidaire lapi daire recèle recèl e en lui-mêm lui-mêmee toutes toutes les l es précisi pr écisions ons et exten extensions sions du très essent ess entiel iel article IX. IX. S2.V256."Point S2.V256."Point de contrainte cont rainte en religi re ligion…" on…" Conclusion. Sans aucune ambiguïté, le Coran a défini, en son temps et selon sa terminologie propre, un concept superposable aux Droits de l'homme. Conséquemment, aucune tolérance n'existe à l'égard de ustifications ustifications racistes, rac istes, ségrégationn ségrégationnistes, istes, discrim discr iminatoires, inatoires, philosophiques philosophiques ou relig reli gieuses... Parmi les très nombreuses applications de ce principe général, le Prophète Muhammad a clairement indiqué dans une tradition authentifiée : "L'Arabe n'a aucun mérite sur le non Arabe, ni le lanc sur le Noir, seule la piété distingue les hommes." Et, au cas ou d'aucuns voudraient restreindre le sens de homme à sujet de sexe masculin, il a précisé préci sé par ailleurs ai lleurs : " Les femmes sont les soeurs s oeurs des hommes."
DEMOCRATIE L'histoire de la démocratie s'avère ancienne, et l'on a l'habitude de prendre comme repère la période périod e Grecque. Ceci s'appuie plutôt plutôt su s ur un concept culturel culturel que sur s ur une réali r éalité té historique, mais à l'aune de ce seu se ul critère, cr itère, l'Occident l' Occident aura aura donc mis mis près pr ès de 3000 ans pour aboutir aboutir à la démocratisation démocratisation des nations. Il est actuellement admis que le degré de civilisation, ou de modernité d'un pays, se mesure au bon fonct fonctionn ionnem ement ent de ses in i nstitution stitutionss démocratiques. démocratiques. La majorité des pays musulmans vit sous des régimes plus ou moins autoritaires ou autocratiques habillés à des degrés divers de démocratie. Cette réalité amène les observateurs à poser la question suivante suivante : L'Islam est-il est-il compatible compatible avec la l a démocratie ? Il conviendrait toutefois, dans le cadre d'une analyse historique objective, de formuler une autre question : Qui a eu intérêt après la colonisation générale du monde Musulman à favoriser la mise en place et le maintien maintien de tels régimes régimes ? Quoi qu'il en soit, la première interpellation demeure pertinente tant les réponses apportées par les musulmans eux-mêmes sont différentes, voire divergentes. Seule une lecture objective du Coran et indépendant indépendantee de l'histoire, permett permettra ra de répondre r épondre à cette interrogation interrogation essentiell essentielle. e. Définitions. L'on ne s'étonnera pas de ce que le terme démocratie n'apparaisse pas dans le Coran, sachant que la présence de ce vocable est attestée seulement au XIV ème siècle en Europe. C'est donc par l'étude des définitions essentielles de ce mode moderne d'administration des peuples que nous pourrons pourrons établir des comparais comparaison ons. s. A cette cette fin, fin, nous avons résumé résumé les différentes différentes acceptation ac ceptationss de la notion de démocratie en deux volets, que nous allons point par point examiner à la lumière du Coran : -Notions fondamentales fondamentales : -Nécessité d'une direction d'État nommée par élection. -Nécessité -Nécessi té d'organ d'or ganes es consultatif consultatifss et législatifs. législa tifs. -Nécessité -Nécessi té d'une constitut constitution, ion, référentiel opposable. opposable . -Droits fondamentaux : -La liberté de conscience. -Le respect des droits d roits de l'homm l'homme. -Existence -Existence de partis d'opposition. d' opposition. NOTIONS FONDAMENTALES. Nécessité Néce ssité d'un d'une dire ire ction d'État d'État nomm ommée par élection éle ction : le khalifa. khalifa. Le Coran, postule qu'il s'agit là d'une obligation essentielle inhérente à l'organisation humaine et définit la fonction de Calife : le dirigeant de la nation. S2.V30."... Je vais établir établi r (Adam) en gouvernance sur la terre…" ter re…" Gouvernance ou lieutenance sont les traductions les plus correctes du terme khalifa. Elles expriment l'essentiel, à savoir : le pouvoir de ce représentant suprême est relatif. Il ne possède rien, et sa mission consiste uniquement à administrer. Le Calife n'est pas non plus le représentant de Dieu sur terre1, il ne détient aucun pouvoir divin, il n'en est pas non plus le substitut, le remplaçant. Le Calife ne peut être que le garant de la loi. Le Coran ne se prononce pas quant à la forme concrète que cette gestion doit revêtir mais précise préci se clairem clai rement ent certains points points essentiels, notam notamm ment dans le groupe groupe de versets suivants suivants :
Utilisation raisonn rai sonnée ée des ressources. S17.V70."Nous S17.V70."Nous avons favorisé favorisé les fils f ils d'Adam, d' Adam, Nous leur avons donné donné à parcourir parcouri r les terres t erres et les mers, et les avons pourvus d'excellentes subsistances. Ils ont ainsi une préséance nécessitant le respect sur une grande part de ce que nous avons créé." 1 A ce titre la traduction classique par : Vicaire, est incorrecte. Responsabilité du ou des dirigeants quant à la mise en oeuvre de cett c ettee gestion équili équilibrée brée et équitable. équitable. S17.V71."Au S17.V71."Au Jour du jugement chaque nation sera appelée, et leurs dirigeants diri geants seront interrogés…" Au nom de ce principe, le peuple peut demander des comptes à ses représentants car nul ne peut accepter d'être d' être dirigé dir igé par un aveugle aveugle selon se lon l'expression l'expressi on coranique. coranique. S17.V72."Quant S17.V72."Quant à ceux qui auront été aveugles ici-bas i ci-bas,, ils le l e seront de même m ême dans l'au-delà l 'au-delà..." ..." En définitive, le Coran ne définit pas de façon stricte la forme juridique du califat mais laisse libre choix aux musulmans, en fonction des vicissitudes historiques, d'opter pour tel ou tel mode d'élection du représentant de l'État ainsi que de définir ses attributions réelles. Toutefois, le Coran stipule que le pouvoir n'est légitime que de par le mérite et la compétence 2. S2.V124."…Dieu S2.V124."…Dieu dit : "Je vais faire de toi un guide, un dirigeant". diri geant". Abraham demanda : "Et pour ma descendance ?". Dieu répondit : "Mon engagement ne vaut pas pour ceux qui seraient injustes." Nécessité d'org d'or ganes consultat consultatifs ifs et législa législatifs tifs : la shura. shura. La shura recouvre exactement les principes consultatif et législatif. Le dirigeant, d'une manière ou d'une autre, a obligation de consulter. Cet impératif a été adressé en premier lieu au Prophète Muhammad3 lui-même, mais à valeur générale. 2 Ceci a été confirmé par le Prophète Muhammad, qui à l'article de la mort refusa de fixer une règle d'éligibilité pour son successeur. Il laissa ainsi le choix aux communautés à venir de choisir le mode démocratique le plus adéquat avec leur temps. Parmi les quatre premiers califes successeurs du Prophète, certains furent élus au suffrage direct, d'autres par conseil consultatif, d'autres par nomination etc. De fait, l'histoire du monde Musulman s'accommoda tout aussi bien de Califes élus, de superpositions Sultan-Vizir que de royautés héréditaires. 3 L'organisation politique de l'Islam remonte à l'installation de la première communauté musulmane à Médine. Muhammad y occupa la fonction de représentant suprême, calife, et sa nomination eut lieu par élection au sein de la communauté musulmane de Médine. Les autres composantes de cette cité avaient adhéré à la première constitution écrite de l'histoire de l'humanité qui prévoyait : respect, égalité et protection de tous, Musulmans, Juifs, Chrétiens ou païens Arabes (Cf. Biographie de Muhammad). Par la suite, hormis la "fonction légiférante" prophétique bien évidemment, ce schéma d'organisation fut celui mis en oeuvre par les différentes générations de musulmans.
S3.V159."… Et Et consulte consult e les donc pour administ adm inistrer… rer… Suite à cette consultation, le gouvernement légifère et fait appliquer la loi. …Ensuite, lorsque tu prends acte et décide, place ta confiance en Dieu 4 . Dieu aime ceux qui agissent ainsi." Le Coran donne un exemple concret de consultation démocratique. Il s'agit de l'attitude politique de la reine de Saba face aux manoeuvres d'intimidation de Salomon. S27.V31-32. "- Salomon- :"Ne résistez rési stez pas, soumett s oumettez-vous". ez-vous". Elle s'adressa s'adre ssa à son conseil : "Donnez-moi votre avis, je ne déciderai rien que vous n'ayez attesté." De plus, le Coran impose un contrôle démocratique du législatif, en prescrivant un débat interne au sein du peuple. Il professe ainsi, que la nation doit être gouvernée, si ce n'est par le consensus, à tout du moins en fonction d'un collectif large. Cette consultation permettra de déterminer un programm programme politique, social, social , ou économique économique en harmonie armonie avec les différentes différentes sensibilités sensibili tés des administrés.
S42.V38."…Et S42.V38."…Et qui se consultent consul tent entre entr e eux pour établir établ ir leurs le urs prescripti prescr iptions ons 5…" Enfin, le Coran précise que ce principe consultatif est la base de l'équilibre et de l'harmonie de la nation, le fondement essentiel du respect et de l'humanisme qui doit animer tout pays démocratique. Soulignant la justice et l'équilibre démocratique mis en œuvre par le Prophète Muhammad dans l'exercice l'exercic e de ses s es fonctions fonctions califales, cali fales, le Coran fait fait la remarque remarque suivante suivante : S3.V159." C'est C'est une miséricorde misér icorde de Dieu que tu sois soi s bienveillant bienveilla nt à leur égard..." 4 "Place ta confiance en Dieu" : expression coranique fréquente qui dans le cas présent signifie : "mets en application et fais
appliquer." 5 Le terme arabe traduit ici par prescription est Amr, dont les sens fort nombreux incluent les notions d'ordre, de prescription, de commandement, d'administration, d'action, d'affaires, de limite... Ainsi, ce verset indique-t-il aussi l'obligation de l'élection du représentant suprême de l'État par consul consultation tation..
Cette correction politique est le seul préalable à la cohésion sociale, dans le cas contraire c'est la rupture rupture et la séparation s éparation du peuple peuple d'avec son dirigeant. dirigeant. S3.V159."… Si Si tu étais étai s rude, le coeur coe ur dur, dur, ils se sépareraient séparera ient de toi…" t oi…" Nécessité d'une constitution, référentiel opposable : le Coran. La légitimité et la garantie d'une démocratie repose sur l'existence d'une constitution. Dans le système démocratique coranique, le Coran lui-même remplit cette fonction. Non pas qu'il définisse par le détail un véritable traité constitu constitution tionnel, nel, mais du fait qu'il propose de grands grands principes directeurs, des orientations éthiques, des modalités organisationnelles. L'étude objective du Coran permet permet d'affirmer d'affirmer sans sans difficultés difficultés qu'il représent repré sente, e, de facto, la base d'un d 'unee constitu constitution tion.. Le verset ver set suivant définit, définit, à lu l ui seul, s eul, l'origin l'or iginalité alité de la dém d émocratie ocratie islamiqu i slamiquee : S4.V59."Ô musulmans, obéissez obéis sez à Dieu et à Son Prophète ainsi qu'à vos dirigeants. diri geants. Si vous vous divergez sur un point, soumettez-le à Dieu et à Son Prophète... Telle est la meilleure attitude à avoir." On y distingue, dans l'ordre, les mentions suivantes : Premièrement, la religion est indépendante des pouvoirs humains, elle est déterminée par le Coran et la Sunna 6 : "Obéissez à Dieu et à Son Prophète." Deuxièmement, l'administration temporelle est indépendante du religieux : "Obéissez à vos dirigeants." c'est-à-dire à une autorité civile. Mais son développement doit rester conforme aux grands grands prin pri ncipes du Coran, Coran, c'est-à-dire c'es t-à-dire de la base const c onstitu itution tionnnelle : "Si vous divergez sur un point, soumettez-le à Dieu et à Son Prophète." 6 On se référera en annexes à : Sources islamiques. Nous y avons explicité les sources principales auxquelles les musulmans se réfèrent pour intégrer les nécessaires évolutions de la société. La Sunna, de façon simplifiée, est l'ensemble des recommandations laissées par le Prophète Muhammad. Coran et Sunna n'ont jamais suffi, bien évidemment, à englober tous les cas concrets que le quotidien des hommes engendre ou rencontre nécessairement. Partant de là, aucun fixisme ni conservatisme ne peuvent scléroser l'évolution des sociétés musulmanes. Les divergences, c'est-à-dire l'effort que les hommes fournissent pour s'adapter avec harmonie aux réalités, sont une conséquence intelligemment reconnue par le Coran.
Troisièmement, la société évolue nécessairement et doit en permanence s'adapter tout en maintenant un lien de cohérence avec les concepts majeurs de l'Islam, c'est-à-dire sa constitution : "Si vous divergez….telle est la meilleure attitude à avoir." En résumé : khalifat (représentation et gestion par élection), shura (consultation légiférante démocratique), Coran (en son volet "constitutionnel") sont les trois piliers de la démocratie islamique. Mise au point. Paradoxalement, certains musulmans, en réaction aux pressions des démocraties occidentales,
ont cru bon de penser que l'Islam était une théocratie . Ce pseudo néologisme est censé souligner d'une part la non appartenance de l'Islam aux valeurs occidentales, et d'autre part le fait que le pouvoir en Islam n'appartiendrait qu'à Dieu. Erreur Err eur tout tout aussi bien conceptuelle conceptuelle que linguistiqu linguistiquee : en effet la théocratie 7désigne un mode de gouvernement où l'autorité est exercée soit par les représentants d'une caste sacerdotale soit par un souverain de droit divin (les Rois de France, tel par exemple Louis XIV, Pharaon dans la Bible et le Coran, etc.). La théocratie est donc en opposition, comme nous venons de le démontrer, avec le concept de démocratie coranique. De plus, en Islam, tous les pouvoirs n'appartiennent pas à Dieu d'un point de vue appliqué, et les hommes ne disposent pas non plus de tous les pouvoirs, il y a en réalité nette séparation des domaines et des compétences. La différence entre le concept de démocratie coranique et le concept généralement admis de démocratie occidentale réside dans le fait qu'en Islam, les modèles religieux et moral sont définis. Ces derniers sont en référence constante avec le cultuel et ce registre ne relève que du Coran, parole de Dieu8. Au final, ce domaine relève du seul pouvoir divin, il est intangible et nul ne peut prétendre s'y substituer. Il n'y a donc pas de pouvoir religieux, de clergé, ni d'élite religieuse politique à qui appartiendrait la moindre parcelle d'autorité issue d'un droit divin ou de sa mise en norme et application. Par contre, conformément à l'usage de la raison, échoit à l'homme le pouvoir de gérance, la gouvernance des biens terrestres que Dieu lui a confié, la gestion du temporel, c'est le khalifat, tel que nous l'avons défini par le Coran. Il conviendrait donc de parler de Théodémocratie , néologisme qui met parfaitement en évidence que respect du spirituel et organisation temporelle sont tous deux reconnus par le peuple et les élus tout en relevant de domaines différents. Le premier relève d'un choix personnel, le second d'une obligation civique. Ceci sans superposition ou confusion de nature ou de champ champ de compétence. compétence. 7 Théocratie est attesté dès le début du XVIII ème.8 Il convient d'ajouter que la Sunna explicative, paroles du Prophète Muhammad, éclaire certains aspects elliptiques du Coran. Confère en annexes à : Sources islamiques, la définition et la fonction de la Sunna.
DROITS DROITS FONDAMENTAUX. FONDAMENTAUX. Liberté de conscience. Le Coran ne conçoit de choix religieux, moral ou philosophique, qu'en fonction du libre exercice de la conscience 9. Rappelons pour l'essentiel quelques versets clefs : S75.V14." L'homm L'hommee a pour lui-même lui-m ême sa propre pr opre clairvoy clai rvoyance." ance." S18.V29."... Qui veut veut croie et e t qui veut mécroie…" mécroi e…" S2.V256." Point Point de contrainte contr ainte en religion…" rel igion…" Respect des droits de l'homme. Comme précédemment, afin de ne pas trop alourdir la démonstration, l'on pourra se reporter au chapitre correspondan corres pondant.t. Existen Existe nce de partis d'opposition. d'opposition. Le Coran défend l'ex l'e xpression pressi on des in i ndividualités et prône l'acceptation l' acceptation des diff di fférents érents courants courants de pensée qui nécessairement nécessairement traversent un unee société démocratique. démocratique. La pluralité est l'expression l'expressi on de la liberté dans le respect de l'autre. Nous nous référerons tout particulièrement à la sourate 49 : "Les cloisons" entièrement consacrée à ce sujet. Elle définit les bases du fonctionnement démocratique de la société islamique sans jamais se départir, au demeurant, d'une lecture morale de l'homme. On peut, notamment, y lire : Il convient de respecter les divergences d'opinions de certains groupes, autrement dit l'existence de
partis d'opposition. d'opp osition. 9 Nous renvoyons pour plus de détails aux chapitres : Liberté. Statuts des minorités minorités religieuses.
S49.V11."Ô S49.V11."Ô croyants, qu'un groupe ne se moque point d'un autre. autr e. Qui sait s ait donc quel est le meilleur... Ne vous blâmez pas, ne vous insultez pas, pas d'imprécation..." L'existence de partis d'opposition doit se faire dans le respect des règles démocratiques et les divergences, mêmes importantes, ne doivent pas amener au conflit, voire, et c'est le pire des cas, au conflit armé. La coexistence pacifique est la règle. S49.V9."Si S49.V9."Si deux groupes de croyan cr oyants ts se combatt co mbattent, ent, cherchez la concili c onciliation ation entre entr e eux..." Dans le cas où la sécurité de l'État est menacée par un groupe, un parti, ayant choisi les armes comme moyen d'expression, ce même verset précise la conduite à tenir envers ces extrémistes. S49.V9."…Si S49.V9."…Si un groupe de croyants se s e révolte, alors combattez combat tez les rebelles rebell es jusqu'à ce qu'ils qu'il s se soumettent à l'autorité..." Il est précisé qu'il ne s'agit pas de mater ou de museler l'opposition, l'équilibre et la justice sont le but recherché. S49.V9."…Puis, S49.V9."…Puis, lorsqu'ils lorsqu' ils cessent, conciliez concili ez avec justice justi ce et pondération. pondérati on. Dieu aime l'équilibr l'équi libree et la justice." Logiquement donc, les partis d'opposition doivent être libres et ne subir aucune pression. S49.V6."…N'accept S49.V6."…N'acceptez ez pas d'inform d' informations ations suspicie s uspicieuses... uses... Afin de ne pas léser lése r un groupe..." Il s'agit bel et bien de la liberté d'expression. S49.V12."Ô croyants, croyants, éloignez-vous éloignez -vous de toute attitude atti tude soupçonneuse car ca r cela mène au péché. péc hé. Ne vous espionnez pas, ne médisez pas..." Il existe toutefois une limite morale à cette pluralité de l'expression, le respect des sensibilités de l'autre. Ce même verset l'exprime lapidairement en une formule devenue proverbiale : S49.V12."… Qui Qui donc souhaiterait souhaiter ait manger m anger la chair morte m orte de son s on frère !..". Conclusion. Nous Nous avons donc pu vérifier que toutes toutes les définitions définitions fondam fondament entales ales de la démocratie démocratie sont exprimées dans le Coran. Ceci est rendu possible du fait d'une formulation coranique toujours ouverte et souple qui, en indiquant les principes plus que les applications concrètes, permet une perpétuelle réappropriation réappr opriation du texte. texte. Cette Cette réactu r éactualis alisation ation se fera en e n fonct fonction ion des nécessités logiqu l ogiques es des de s peu pe uples et des temps. Il n'y a donc rien d'étonnant, au fond, à ce que l'immense majorité des musulmans aspire à plus de démocratie et de justice sociale et puisse être à même de les réaliser. Comme nous l'avons montré, pour l'Islam la démocratie n'est pas un concept importé. Bien au contraire, elle est la base même du système de pensée et de l'organisation politique que le Coran, le Prophète Prop hète Muham Muhamm mad et ses se s proc p roches hes Compagnon Compagnons, s, avai a vaient ent laissé lai ssé en héritage aux généra générations tions futures. futures. Enfin, il n'est pas inintéressant de rappeler que, aux yeux de l'Islam, la démocratie n'est pas un concept à galvauder et que, justice et équité, sont choses trop importantes pour être confiées à une caste politique. Nous rappellerons à ce propos une étonnante réflexion attribuée au Prophète Muhammad : "Ne donnez pas le pouvoir à ceux qui le convoitent, ni à ceux qui le revendiquent."
LAÏCITE LAÏCITE Laïcité A partir de la fin du XIX ème siècle, dans la plupart des nations européennes, le débat fit rage entre les partisans d'une nouvelle conception politique de l'État, la laïcité, et les défenseurs d'un ordre ancien où le religieux et les religieux, jouaient un rôle important dans le fonctionnement de l'Etat. Récemment, le questionnement autour de la laïcité, notamment dans ses rapports avec les musulmans s'est réactualisé. L'on s'est demandé, tout à la fois, dans quelles limites la laïcité pouvait tolérer l'expression des religions et quelles étaient les possibilités d'acceptation de la laïcité par les religion reli gions. s. Il a donc s'agit s'a git,, et le débat déb at reste ouvert, de définir définir ou de redéfinir le laïque l aïque et le religieux r eligieux.. Définition. On l'aura compris, la difficulté pour aborder cette question réside à opter pour une définition consensuelle de la laïcité. Nous avons retenu la suivante : "Séparation des pouvoirs et respect des cultes quels qu'ils soient". En d'autres termes, le religieux est un fait personnel et il revient à l'État l'administration temporelle des citoyens dans la neutralité républicaine et laïque. Cette définition est tout à fait compatible avec l'article IX de la Convention européenne des Droits de l'homme. 1 LA LAÏCITE ET L'ISLAM. L' ISLAM. Découlent de la définition ci-dessus deux volets principaux : la séparation des pouvoirs et le respect du droit public. Autrement dit, deux principes fondamentaux du fonctionnement démocratique et notamment de la Vème république française française..2 1 Confère chapitre : Droits de l'homme. 2 L'on pourra consul c onsulter ter pou pourr plus plus de préci préc ision sionss les chapitres : Démocratie. Dé mocratie. Civisme Civisme et e t éducatio éduca tion. n. Mais aussi, a ussi, Liberté. Liberté. Egal Egalité. ité. Fraternité. Frat ernité.
Séparation des pouvoirs. Contrairement aux idées reçues, ainsi qu'aux affirmations de bon nombre d'islamistes, l'Islam n'est pas une Théocratie. 1 Le Coran stipule clairement que la croyance et les pratiques qui en découlent sont sont disjoint disj ointes es de l'autorité publique. S4.V59."Ô croyants, obéissez obéiss ez à Dieu et à Son Prophète ( ilil s'agit de l'aspect cultuel ) e temporel) ..." (il s'agit de pouvoir temporel) obéissez à ceux d'entre vous qui détiennent détiennent l'autorité l' autorité ( Cette séparation des pouvoirs a toujours été une réalité en terre Musulmane qui, de fait, n'a amais vu se constituer de clergé 2en tant qu'organe de pouvoir. Les savants religieux, les Ulémas, ont toujours gardé majoritairement pouvoirs. Ils n'ont gouvernements, pas plus qu'ils ne se sont constitués en contre pouvoir absolu. Cette absence de caste cléricale a permis au cultuel, laissé ainsi à tout un chacun, de réguler les relations d'une part avec l'intelligentsia musulmane et d'autre part avec le pouvoir à charge charge première et intan intanggible de respecter et de faire respecter res pecter la religion rel igion.. unee relative un r elative indépendance, indépendance, par rapport au a ux amais participé directement aux différents Respect du droit public. Le Coran stipule que le croyant, au nom de sa foi, doit veiller au respect et à l'application des lois quelles qu'elles soient. 3 S5.V8."Ô croyants, soyez so yez droits droi ts pour Dieu, témoi t émoins ns de d e toute équité. Et que le ressentimen ressenti men ne vous pousse pas à commettre une injustice. Soyez donc toujours équitables, ceci est l'expression la plus profonde de la piété..."
En d'autres termes, le croyant est tout autant un homme honnête qu'un honnête homme. 1 Cette affirmation est démontrée au chapitre précédent. 2 À l'exception de l'Islam chiite qui, en ce domaine, repose sur des bases bien différentes de l'Islam sunnite. C'est effectivement l'existence d'un clergé chiite hiérarchisé qui est à l'origine de la prise de pouvoir temporel par les mollahs lors de la révolution iranienne de 1979. 3 Voir pour plus de détails le chapitre : Civisme et éducation.
L'ISLAM ET LA LAÏCITE. Il est générale généralem ment admis admis que l'évolut l' évolution ion de la laïcité laïc ité est parallèle paral lèle à la marche des sociétés soc iétés vers la démocratie. La séparation du religieux et du politique est en réalité graduée selon les pays considérés et bon nombre de constitutions du monde Occidental font encore référence à la notion de religion d'État. Quoi qu'il en soit, il est aisé de constater la compatibilité de l'Islam et de la laïcité en étudiant deux points communs à toutes les sociétés occidentales, à savoir : le fonctionnement démocratique et la citoyenneté responsable. Fonct Fonctionn ionnee me nt démocrat démocratiq ique. ue. Là aussi, pour plus de détails, on se référera au chapitre : Démocratie. Nous allons donc seulement rappeler les éléments essentiels à la compréhension du lien entre l'Islam et les fonctionnements démocratiques. Le principe de consultation du peuple, shura, fait partie des avancées majeures du Coran à une époque où la" la " société" soci été" arabe n'était qu'oligarchie, despotisme et anarchie. anarchie. S42.V38."Ceux S42.V38."Ceux qui répondent à leur Seigneur, accomplisse accompl issent nt la prière, prièr e, et soumettent soumett ent leurs décisions à la l a concertation mutuelle...". Le Coran rappelle aussi que le pouvoir, en terme politique, est temporel et incombe de ce fait aux hommes4. S6.V165."Dieu S6.V165."Dieu vous a attri at tribué bué la l a gouvernance de la Terre, à cette c ette fin Il a donné à certai ce rtains ns d'entre vous une place prépondérante afin de vous éprouver par rapport aux responsabilités qui en découlent 5…" Le Coran admet la coexistence de nations différentes dans leur nature et leur conception. Il n'y a donc aucun argument coranique pour soutenir la thèse des musulmans "mondialistes" qui fantasment sur l'islamisation finale de la planète. Parallèlement, le Coran, il convient de le souligner, ne cautionne pas non plus les volontés hégémoniques de ceux qui voudraient installer un nouvel ordre mondial que ce soit s oit à des de s fins religieu reli gieuses, ses, politiques, po litiques, économiques, économiques, ou civilisationn civil isationnelles elles.. 4 Cf. Chapitre : Démocratie. 5 La traduction est explicative : littéralement il est dit "... Il a élevé en degrés certains d'entre vous par rapport aux autres afin de vous éprouver en ce qu'Il vous a donné." L'analyse du verset permet sans aucune difficulté notre traduction, plus proche du langage moderne.
S11.V1 S11.V118-119."Si 18-119."Si ton Seigneur Seig neur l'avait l' avait voulu, l'humanité l'humani té aurait été une seule nation. Or les hommes ne cessent de se différencier 6 … Et c'est à cette cett e fin que Dieu les a créés..." Nous Nous l'avons l'av ons maintes maintes fois cité, pour le Coran la l a création de Dieu est es t multiple et constitu constituee un unee source d'enrichissement permanente pour les hommes. S49.V13."Ô hommes, hommes , Nous vous vous avons tous créés à partir parti r d'un unique couple. couple . Si Nous vous vous avons assignés en peuples et nations c'est afin que vous vous enrichissiez de vos différences..." Citoyenneté responsable. Pour plus de développement, il sera utile de se rapporter au chapitre : Civisme et éducation. Rappelons quelques versets insistant sur le comportement citoyen.
Le Coran rapporte, bien à propos, les conseils d'un père à son fils. S31.V18-19." Ô mon fils, fil s, ne sois pas hautain et ne marche pas avec arrogance...Sois modeste, n'élève pas le ton, car la plus détestable des voix est bien celle de l'âne." l 'âne." Et aussi : S33.V70-71."Ô croyants, craignez Dieu et exprimez-vous exprim ez-vous toujours avec droiture, droit ure, qu'ainsi Il réforme vos actes…" SYNTHESE. L'Islam est projet de vie et projet d'une vie. La base essentielle en est la foi en Dieu, unique détenteur réel de tous les pouvoirs. Cet absolutisme divin s'accompagne parallèlement et nécessairement d'une grande responsabilité de l'homme vis-à-vis de ses actions 7. Le pouvoir temporel n'est pas la préoccupation première du discours coranique. Pour lui, il ne peut s'agir que d'une contingence politique incombant à l'homme dès lors qu'il vit en société. La foi, la spiritualité sont les obligations premières de l'âme, la gestion de la cité n'est qu'une responsabilité seconde, certes bien lourde, mais incombant à l'homme. L'on peut étudier, pour illustrer ce point de vue synthétique, une séquence de quatre versets tout à fait caractéristique. 6 Les traductions classiques donnent :" ils persistent dans leur désaccord." Il s'agit d'une erreur de compréhension du terme classique ikhtilaf qui dans l'arabe actuel a effectivement le seul sens de ; désaccord, divergences...et est confondu avec khilaf dont dont il dérive. À l'époque coranique ce terme englobait les nuances de : disparité, distinction, différenciation... Notre traduction : "ils ne cessent de se différen différencier" cier", tout en restant fidèle à la langue classique, donne à ce verset plus de cohésion. 7 Pour plus d'éléments sur le déterminisme en Islam, voir : Destin et fatalisme.
Premièremen Premièrement,t, l'aspect l'aspe ct cultuel cultuel et spiritu spir ituel el est le vecteur vecteur essent es sentiel iel de la l a vie vi e du croyant. croyant. S6.V162."Dis S6.V162."Dis : "Ma prière, pri ère, mon culte, c ulte, ma vie et ma mort appartiennent apparti ennent à Dieu le Seigneur des d es mondes." Deuxièmement, le pouvoir, en terme absolu, appartient à Dieu sans aucun partage. S6.V163." Voici Voici ce qu'il m'a été é té ordonné de dire di re : " Dieu n'a aucun associé, associ é, et je suis le l e premier prem ier à me soumettre." Troisièmement, le pouvoir, en terme relatif, est de la responsabilité de l'homme. S6.V164."Dis S6.V164."Dis : "Chercherai-je un autre maître maît re que Dieu, alors qu'il est le Seigneur de toute chose. Ce qu'acquiert chaque âme est à sa charge et la responsabilité est individuelle 8 . Puis, vous vous retournerez retourner ez à votre Seigneur et Il vous vous informera inform era quant à vos divergences." Ce dernier verset est un bon exemple de la densité du message coranique et des multiples niveaux d'interprétation qu'il offre. La première phrase signifie : aucun pouvoir temporel ne peut prétendre se superposer au pouvoir divin divi n, il s'agit donc donc de la l a claire clai re séparation sépa ration des pouvoirs relig reli gieux et politiques tel qu'on l'entend dans la laïcité. La deuxième rend "César" totalement responsable de ses actes, là aussi, le pouvoir temporel est de nature strictement humaine. La troisième phrase consacre le droit à l'expérience et à la diversité des pratiques "politiques" dont tout un chacun devra toutefois rendre compte. Quatrièmement, dans le système coranique, au final, la séparation des pouvoirs est effective. 8 Littéralement : "pas un porteur ne porte la charge d'autrui" .
S6.V165."Dieu S6.V165."Dieu vous a attri at tribué bué la l a gouvernance de la Terre, à cette c ette fin Il a donné à certai ce rtains ns d'entre vous une place prépondérante afin de vous éprouver par rapport aux responsabilités qui en découlent…" L'expression " la gouvernance", reflète assez précisément le sens du terme arabe khalifa. Pour le Coran l'homme n'est pas propriétaire de la Terre, il en a seulement la gérance, il doit donc en
prendre soin eut e ut égard égard aux bienfaits bienfaits de Dieu qu'elle recèle. recèl e. Nou Nouss somm sommes loin de la justification justification du "capitalisme sauvage" et assez près des concepts de gestion raisonnée écologiquement responsable des ressources naturelles. Conclusion. A la lecture de ce qui précède il apparaît clairement que l'Islam, comme tout autre religion, est parfaitement parfaitement compatible compatible avec la gestion gestion temporell temporellee laïque. Rien n'empêche, n'empêche, ou ne doit doi t empêcher empêcher,, un musulman de vivre sincèrement sa foi au sein de la laïcité. Rien d'utile non plus à ce que la laïcité fasse fi de la lucidité qui devrait la caractériser, en rejetant les valeurs morales et citoyennes de la foi musulm musulmane. ane. Nous pensons, pe nsons, à la l a lum l umièr ièree du d u Coran que, tout comm comme Malraux Mal raux l'énon l'é nonça ça en son temps, les sociétés sécularisées n'auront d'avenir que par l'inter-fécondation des valeurs de la raison et de la foi. Fixant une ligne de conduite aux croyants par rapport à toutes les formes de pouvoir, le Prophète Muhammad a dit en une tradition authentifiée : "Ecoutez et obéissez à celui qui est au pouvoir, fût-il un esclave noir 9…" 9 Il est encore une fois utile d'expliciter le style prophétique car il ne faudrait pas juger ce propos discriminatoire, bien au contraire. Le Prophète a voulu à la fois stigmatiser le racisme ambiant à son époque tout en marquant la portée générale de son énoncé.
CIVISME & EDUCATION DU CIVISME. La fin du XXème siècle a vu naître un nouveau monde où les frontières sont devenues plus perméables perméables.. Les homm hommes s'étant rapprochés rapproc hés on ontt découvert que l'autre, n'étant n'étant plus forcément forcément un ennemi, n'en demeurait pas moins différent. Or donc, le défi du XXI ème siècle sera de créer des conditions favorables à l'enrichissement mutuel afin que les uns et les autres puissent vivre ensemble dans le respect de leurs différences. Tout homme doué de raison et d'esprit ne peut qu'appeler de ses voeux cette nouvelle ère, où le "choc des civilisations", qui n'est en réalité que le choc des ignorances, sera transcendé par les valeurs val eurs d'un d 'un hhum umanisme anisme unive universe rsel.l. L'Islam, ayant vu son ancienne intégrité territoriale éclatée se retrouve projeté à présent dans la quasi-totalité des nations. Il est de fait, confronté de façon critique aux différentes environnement. Les musulmans se doivent challenge et de proposer une lecture claire de leurs principes, permettant un vivre ensemble positif et fécondant. cultures de ce nouvel de relever ce nouveau Il n'est pas nécessaire pour cela de proposer pr oposer un unee "in "i nterprétation moderniste" moderniste" du Coran, car nous allons voir que, dès l'origine, il a clairement défini les bases d'une société civilisée, capable de vivre en harmonie avec elle-même et les autres. Définitions. Le civisme peut se définir comme étant l'ensemble des relations utiles d'un individu avec une collectivité dans le respect des principes et des règles admis par tous. Le Coran revient souvent sur ce sujet puisque un de ses objectifs fut de constituer du vivant du Prophète Muhammad une communauté, la Umma. Il s'agit d'un prototype de "cité idéale" devant servir de socle et de modèle aux futures générations de musulmans. Cette Umma est caractérisée par une expression typiquement coranique, véritable leitmotiv, qui résume en elle-même toutes les définitions du civisme : " Inciter à ce qui est convenable convenable et rejeter ce qui est blâmable". Le convenable, est la traduction du terme arabe ma'ruf qui qui désigne l'ensemble des vertus et des usages positifs reconnus comme tel par une société donnée. Le blâmable, est la traduction du terme arabe munkar qui désigne l'ensemble des défauts et des vices reconnus comme tels par une société donnée. Application. Ainsi le Coran définit-il définit-il un unee attitude attitude collective col lective positive po sitive : le civisme. ci visme. S3.V104."Qu'il S3.V104."Qu'il soit parmi vous vous une comm communauté unauté qui appelle appell e au bien, incite incit e à ce qui est convenable convenable et interdise ce qui est blâmable…" Le Coran impose le civisme y compris à l'État, garant des droits et des libertés, qui doit donc être le premier premier à mett mettre re en oeuvre les conditions conditions de la paix sociale. social e. S22.V41."Dieu S22.V41."Dieu soutiendra soutie ndra ceux à qui Il a donné le pouvoir pouvoir temporel tem porel lorsqu'ils lorsqu' ils prient, acquittent l'aumône, incitent à ce qui est convenable convenable et interdisent i nterdisent ce qui est blâmable..." Ce collectif coll ectif n'est n'est en réalité réali té que que la somm somme des prises pris es de conscience et des efforts efforts individuels. S5.V2."…Entraidez S5.V2."…Entraidez-vous -vous dans la pratique prati que du bien bi en et de la l a piété piét é et non dans celle cel le du péché et de l'injustice..."
Il est important de souligner que les termes même de "convenable" et de "blâmable" sont volontairement imprécis. Tout musulman est par là tenu de respecter non seulement ce qu'il considère lui-même comme étant convenable ou blâmable, mais aussi, ce que définit comme tel toute société où il est appelé à vivre. DE L'EDUCATION. L'éducation1 est premièrement l'effort fourni sur soi-même, puis dans un deuxième temps, l'ensemble des comportements corrects dans les relations mutuelles. L'Islam est avant tout religion d'éducation et de bel agir ; la foi ne peut rester une simple rhétorique. S2.V44."Ordonneriez S2.V44."Ordonneriez-vou vouss aux gens de se comporter comport er en piété et négligerieznégliger iez-vou vouss de le aire. Cela, alors même que vous récitez le Livre ? Ressaisissez-vous donc !" Application. Le Coran se définit lui-même comme étant un moyen d'éducation des cœurs. A cette fin, sa lecture et sa mise en application doivent aller de pair et concourir ainsi à l'amélioration des comportem comportement entss et e t à l'élévation l'él évation spiritu spiri tuelle. elle. S10.V57-58."Ô hommes, il vous vous est parvenu une belle exhortation exhortat ion provenant de votre Seigneur. Une guérison guéri son pour les coeurs, une guidée gui dée et une misér m iséricorde icorde pour les croyants. Dis : "Ceci est vraiment une grâce et une clémence de la part de Dieu." Qu'ils s'en réjouissent, car voilà vo ilà un bien plus précieux que les richesses qu'ils amassent." Conséquemment, foi et pratique religieuse ne peuvent être dissociées. S2.V83."…Ne S2.V83."…Ne tenez avec les gens que les le s meilleurs mei lleurs propos, priez, pri ez, donnez l'aumône..." l'aum ône..." Pour le Coran, il s'agit d'une attitude à "l'image de Dieu". Ce concept définit une ligne de conduite, un idéal humain amendable en fonction de la perfection absolue de Dieu. S28.V77."…Soyez S28.V77."…Soyez de bon comportement, comportem ent, vertueux, tout comme comm e Dieu l'est à votre égard…" 1 Nous n'envisageons pas l'éducation au sens d'instruction. L'on signalera un glissement de signifiant assez révélateur des modifications de valeurs dans notre société où, l'instruction publique est devenue l'éducation nationale.
Sous un angle moins conceptuel, le Coran incite à se rapprocher du modèle prophétique. S33.V21."Le S33.V21."Le Prophète de Dieu est es t vraiment vraime nt un beau modèle m odèle pour ceux qui aspirent aspire nt à Dieu, au Jour du jugement dernier, et évoquent Dieu abondamment." A ceux pour qui, une telle ligne de conduite semble encore inaccessible, le Coran propose un système concret, une voie plus pragmatique : toute action positive aura sa récompense dans l'au-delà. S2.V25."Annonce S2.V25."Annonce aux croyants qui agissent agisse nt vertueusement que leur appartiennent apparti ennent les jardins jardi ns sous lesquels courent des ruisseaux…" ruisseaux…" Le Coran professe qu'éducation et foi sont intimement liées, nécessairement, la foi doit être la parure de l'être. Con Conséquem séquemm ment, ent, il dénon dénonce ce toute toute dualité, toute toute incohérence, incohérence, entre entre l'être et le paraître. paraî tre. S61.V2-3."Ô croyants, Qu'avez-vous Qu'avez-vous donc à agir contrairement contrair ement à vos propos. Dieu déteste détest e vraiment vraiment un tel comportement." Le Coran assigne donc une part prépondérante à l'éducation et au civisme. Ces notions ne sont pas à proprem pro prement ent parler relig reli gieuses mais mais plus pl us exactem exactement ent deux principes essent es sentiels iels au fonct fonctionn ionnem ement ent équilibré de toute société. Toutefois, comme nous venons de le constater, le Coran est extrêmement soucieux d'harmoniser les plans matériel et spirituel. Il s'est donc emparé de ces deux vecteurs sociologiques et leur a donné une dimension religieuse, en un mot, il les a élevés au rang de vertu. C'est ainsi qu'à d'innombrables reprises, il rappelle aux musulmans que leur incombe, plus qu'à quiconque, au nom de leur foi, de s'efforcer en permanence à la correction et au civisme. Nous
citerons en exemple une brève sourate, dont on dit qu'elle résume l'intégralité du message coranique. S103." Au nom de Dieu le très Miséricordi Misér icordieux, eux, le tout Miséricordi Misér icordieux. eux. J'en jure par le temps présent ! L'humanité court à sa perte. perte . xception xcepti on faite fait e des croyants qui agissent agisse nt vertueusement, Et s'encouragent mutuellement mutuell ement à la véracité, à la patience." OBJECTIFS. Le discours coranique, lorsqu'il établit des règles, conçoit toujours trois niveaux d'application : spirituel, moral et social. -L'éducation personnelle et le civisme sont concevables comme autant d'étapes nécessaires à celui dont l'objectif est l'élévation spirituelle. Cette démarche est, par ailleurs, appelée purification de l'âm l' âme. e. S91.V7 à 9."Dieu a inspiré inspi ré à l'âme, l'âm e, structurell str ucturellement, ement, licence et piété. pi été. Connaîtra Connaîtr a la félicité féli cité celui qui l'aura purifiée." -Le Coran est une épître morale, mais il ne se contente pas seulement d'édifier les coeurs, il légifère aussi sur les points essentiels de l'éducation. Dans cette perspective, il a édicté un nombre limité d'interdits dont l'objectif est la protection morale de l'individu. Citons les plus connus : interdiction de l'alcool, des jeux d'argent, de l'adultère, mais aussi de l'hypocrisie, de la médisance etc. Plus qu'une simple coercition exercée au nom de la foi, il s'agit d'éviter un apprentissage aussi douloureux qu'inutile. Ces interdits sont donc conçus comme partie intégrante d'un processus d'éducation. S4.V26 à 28."Dieu veut veut vous vous éclairer éclai rer et vous guider sur les grands principes princi pes de ceux qui vous ont précédés2… Car ceux qui ne suivent que leurs passions sont cause de leur égarement e du votre. Dieu lui, veut vous accueillir... Dieu veut ainsi vous épargner des efforts inutiles, car en vérité vérité l'homme l' homme a été créé faible." fai ble." -D'un point de vue social, la cohésion de la communauté musulmane, ou les rapports qu'elle établit avec d'autres cultures, sont basés sur la sincérité vis-à-vis de la foi. Cette dernière réclame obligatoirement une mise en œuvre conforme tant aux prescriptions divines qu'à la sincérité personnelle personnelle.. Le musu musulm lman, an, le croyan cr oyant,t, est donc un un être social, social , soucieux du respect de ses convictions convictions tout comme de celles d'autrui. S9.V71."Les S9.V71."Les croyants et les croyantes se soutiennent mutuellement. mutuell ement. Ils incitent incit ent à ce qui est convenable et condamne le blâmable…" 2 En effet, e ffet, la plupart plupart des in interdits terdits coraniques coraniques se retrouvent dans l'Ancien Testament.
Conclusion. La foi pour le Coran ne peut être dissociée de l'action, de l'effort permanent vers le bien. Le Coran ne ne peut être lettre morte morte mais mais doit sans cesse cess e être vivifié par la recherch r echerchee du bien et la pratique des meilleurs comportements. Lorsque l'on demanda à Aïsha, son épouse, quelles étaient les qualités et le comportement du Prophète Muhammad, elle répondit : "Il était le Coran en marche". Concernant l'éducation et le civisme, ce dernier, en une tradition connue, a dit : "La foi réside dans le coeur mais ce sont les actes qui la confirment."
SCIENCE PROFANE & SCIENCE SACREE Le Coran n'est pas un livre de science, mais un écrit d'édification, de sagesses, et de guidée spirituelle, caractéristique qu'il partage avec tous les Livres Sacrés. Mais il se démarque des autres Saintes Ecritures par l'appel clair et réitéré à la rationalité, la recherche objective, le progrès. Comme nous allons pouvoir aisément le constater, le Coran invite en permanence à l'effort scientifique afin d'éclairer la foi par la raison, mais aussi, et c'est là toute la subtilité de son propos, la raison par la foi. De façon étonnante, on relève dans le Coran de nombreuses assertions scientifiques, phénomène en total décalage d'avec les connaissances de son temps, dont nous donnerons quelques exemples en ce chapitre. Précisons dès à présent, que l'objectif du Coran en la matière n'est pas de présenter un catalogue scientifique à la Prévert, mais essentiellement d'engager raison et foi à communiquer, voire communier, en la reconnaissance de l'unicité de l'entité divine. Principe. Etonnante attitude, le Coran dès l'origine appelle à l'étude, alors même qu'il s'adresse initialement à un peuple de bédouins totalement illettrés. Les cinq premiers versets de la sourate XCVI, considérée comme étant la première à avoir été révélée, mettent d'emblée l'accent sur l'importance de la pensée et de la science pour l'homme, sans qu'il y ait en cela d'antinomie ou d'opposition à la foi. S96.V1 à 5. "Au nom de Dieu le Très Miséricordieux le Tout Miséricordieux. Lis, au nom de ton Seigneur le Créateur. Qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis, par ton Seigneur noble nobl e et généreux, Qui Qui a instruit l'homme l' homme par le calame 1 t lui a ainsi ai nsi enseigné ce qu'il ignorait." 1 Le terme employé en arabe est Qalam : qui semble-t-il dérive directement du grec "Kalamos". L'allusion coranique ne semble pas anodine.
Le message semble parfaitement avoir été interprété. Il fut toujours considéré comme l'acte fondateur du formidable essor intellectuel des musulmans qui passèrent de l'Age de sable à l'Age d'or. Effectivement, en quelques siècles la civilisation musulmane atteignit des sommets culturels et scientifiques sans aucun équivalent. Cette période est connue sous le nom "d'Age d'or des Abbassides"1. Incitation Incitation à l'acq l'ac quisition de de s scie s cien nces. ce s. Partant de cet énoncé majeur, le Coran va multiplier les appels à la connaissance, laquelle est, nous le verrons, indifféremment profane ou sacrée. Ainsi enseigne-t-il cette invocation : S20.V114."…Dis S20.V114."…Dis : "Seigneur accrois mes connaissances." connais sances." A celui qui contemple avec émerveillement l'univers, le Coran suggère cette ouverture positive : S3.V191."… Seigneur Seigneur tu n'as point poi nt créé cela cel a en vain…" Foi et science doivent cohabiter et participer l'une de l'autre, ainsi l'étude de la création en sa diversité est-elle conçue comme une cause d'élévation spirituelle et d'affermissement de la foi. S35.V28."De S35.V28."De même, même , la diversité des hommes, hommes , des animaux et des bêtes, la multitude mult itude de leurs couleurs... Seuls les savants 2 parmi les serviteurs de Dieu, le craignent pieusement…"
Le monde en tous ses aspects, est donc conçu comme un vaste terrain d'exploration, de recherche, incitant l'homme à découvrir les réalités profondes qui le justifient. Sous cet angle les découvertes scientifiques mènent donc à la glorification de Dieu. S2.V164."En S2.V164."En vérité, en la l a créati c réation on des cieux et de la Terre, en l'alt l 'alternance ernance des nuits et des ours, dans les vaisseaux lourdement chargés, par l'eau que Dieu fait descendre du ciel et don l vivifie la Terre morte, en toute espèce animale qui ainsi se meut à sa surface, dans les variations des vents et des nuages contraints entre ciel et terre, en tout cela, il y a des Signes indicateurs pour ceux qui réfléchissent." 1 La célèbre civi civillisati isation on de l'Andalousi l'Andalousiee musu musulm lmane ane en fut le pôl pôlee occidental occidental.. Est-il néc nécess essaire aire de rappeler que c'es c 'estt à partir de tel te ls centres que se fit le transfert des connaissances vers le monde occidental, impulsion essentielle de ce qu'il est convenu d'appeler "les siècles de lumières". 2 En arabe, le terme ulama, traduit ici par savants, désigne tout aussi bien les scientifiques que les théologiens.
Il est intéressant de remarquer qu'en arabe le terme âyât, traduit par Signe Signe indicateur avec une majuscule pour signe, désigne : l'endroit où l'on marque une pause, un élément indicateur, un indice, un miracle, un verset du Coran. Un verset du Coran pour le lecteur musulman revêt donc tout à la fois l'ensemble de ses significations. Par ailleurs, de très nombreux versets, Signes eux-mêmes, déploient avec lyrisme les Signes de Dieu qui sont donc tout à la fois indications rationnelles et miracles de Dieu. Ex : S30.V22."En S30.V22."En la création créati on des cieux et de la Terre, la diversité de vos idiomes idiom es et de vos couleurs, résident, en vérité, des Signes indicateurs pour ceux qui cherchent à acquérir la connaissance." Profane Profane et sacré. sacré . Il découle de ce qui précède qu'il n'y a jamais eu en Islam d'opposition entre la science et la religion reli gion,, ni de distin di stingu guoo entre profane profane et sacré sac ré tout, tout, en réalité, réal ité, est sacré sacr é mais rien rie n de sacré qui ne soit interdit à la raison. Du point de vue de la culture occidentale, cette globalisation de la réalité dans le sacré reste étrange tant le clivage entre fait scientifique et fait religieux est profondément ancré dans l'histoire, dans le subconscient collectif. A l'inverse, la civilisation Islamique a puisé sa force et son originalité dans une permanente cohabitation entre foi et raison. S3.V7."… Et ceux qui sont enracinés dans la science disent : "Nous y croyons -au - au Corantout provient de notre Seigneur. Et seules les intelligences profondes se remémorent cela en ermanence." Cette union du sacré et du profane est parfaitement illustrée dans le Coran où les énoncés scientifiques sont toujours en rapport avec une réflexion morale, philosophique, métaphysique, spirituelle. Ex : Approche morale : la nature biologique, animale, de l'homme devrait l'inciter à être modeste et respectueux. S16.V4."Dieu S16.V4."Dieu a créé l'homme l'hom me d'une goutte de sperme, sperm e, qu'a t-il t-i l donc à être ainsi querelleur querell eur avéré." Approche philosophique : le Coran fait une allusion au système orbital et à la précision du mouvement des planètes afin de rappeler à l'homme sa finitude. S21.V33 à 35."C'est Dieu qui a créé c réé le jour, la nuit, le soleil solei l et la lune. Chacun se s e déplace sur son orbite. Nous n'avons jamais donné l'immortalité à aucun être humain... Toute âme oûtera la mort… Vous serez éprouvés tant par le mal que par le bien puis à Nous vous retournerez."
Approche métaphysique : le Coran, d'un même jet, fait une allusion célèbre à la non moins célèbre théorie du big-bang ainsi qu'à la soupe originelle des débuts de la vie terrestre mais, appelle par là, à croir c roiree en Dieu Dieu plutôt plutôt que que d'y mécroi mécroire. re. Ce débat reste d'une d'une extraordi extraordinaire naire actualité. actualité. S21.V30."Ceux S21.V30."Ceux qui mécroient mécroi ent n'ont-ils n'ont-i ls pas considéré que les cieux, tout comme la Terre, étaient condensés condensés3 , puis, que Nous les avons expansés e xpansés4 , et qu'ensuite Nous avons suscité s uscité toute vie à partir de l'eau...Seront-ils croyants!" Signalons que ce verset est complété, du point de vue scientifique, par un autre verset faisant clairement allusion à l'expansion de l'univers, conformément aux avancées issues de la théorie de la relativité d'Einstein, la conclusion est toujours aussi métaphysique. S51.V47 et 49."Nous avons avons conçu le ciel ci el dans l'ampli l' amplitude tude et, en e n vérit vérité, é, Nous en maintenons l'expansion…Ceci vous est révélé afin que vous y méditiez." Approche spirituelle : le fait que les planètes doivent leur clarté à la lumière du soleil est évoqué dans le plus célèbre verset mystique du Coran dit "Verset de la lumière"ayant donné lieu au demeurant à d'innombrables commentaires ésotériques. 3 Littéralement de l'arabe rataqa qui signifie coudre ensemble des morceaux, assembler, souder, etc., traduit le plus souvent par : mais que nous pouvons actuellement comprendre comme signifiant condenser . lier mais 4 L'arabe fataqa signifie découdre, déchirer, délier, qui dans le contexte est logiquement rendu par : expansé . Ces traductions sont conformes au point de vue des exégètes musulmans modernes et diffèrent, bien évidemment, de l'interprétation des premiers siècles. On comprend aisément, que dans ce domaine, les interprétations évoluent en fonction des possibilités offertes par les découvertes scientifiques.
S24.V35."Dieu S24.V35."Dieu est la l a lumière lumi ère des cieux ci eux et de la Terre. Terre. Parabole Parabol e de Sa lumière, lumiè re, une niche où brûle une lampe. Cette lampe est enchâssée en un cristalqui, comme un astre, en reflète l'éclat…. Lumière sur lumière. Dieu guide vers vers Sa lumière qui Il veut…" Défi coranique. Le Coran, Livre Sacré, invite le lecteur à faire acte de démarche rationnelle. De fait, doit être rejeté la bigoterie du croyant qui s'interdirait toute réflexion et analyse critique. S38.V29."Voici S38.V29."Voici le Livre béni que Nous t'avons t' avons révélé afin que les hommes réfléchissent réfl échissent sur ses versets, et que s'y appliquent les intelligences." intelli gences." Cœur et intelligence doivent fonctionner de pair. S47.V24."Ne S47.V24."Ne méditentmédi tent-ils ils pas le Coran ! Ont-ils le coeur verrouillé verrouil lé ?!" Il appelle, sans hésitation aucune, à une lecture critique de la réalité et lance un double défi. Premièrement, il se soumet lui-même à l'analyse. S4.V82."N'exam S4.V82."N'examinent-i inent-ils ls pas le Coran ? S'il émanait d'un autre que Dieu, ils y trouveraien maintes contradictions." Deuxièmement, il invite à l'étude rationnelle de la création dont la cohérence mène à l'unification, laquelle est en réalité unité, et dont la finalité ne peut être que Dieu. Nous citerons un verset qui rejoint étrangement les réflexions métaphysiques des physiciens à la recherche de l'unification des forces fondamentales et qui, pareillement, célèbre l'union de la réflexion intellectuelle et de l'aspiration spirituelle. S3.V190-191."En vérité, dans la création créati on de l'univers, dans l'alternance l'al ternance des nuits et des ours, il y a vraiment des Signes indicateurs pour ceux qui exercent leur intelligence. Ceux-là même qui se remémorent Dieu, debout, assis ou allongés et qui réfléchissent sur la création de l'univers. Ceux qui disent : " Seigneur, Tu n'as point créé cela en vain, louange à Toi, protège nous du châtiment." De la nécessité nécessi té du progrès. progrès.
Dans la culture occidentale la religion est trop souvent associée à l'immobilisme, voire perçue comme étant en opposition avec la marche du progrès. A l'examen de ce qui précède il est aisé de constater qu'en Islam un tel conflit n'a jamais existé. Le Coran, ne détermine pas des règles figées, intangibles ou éternelles, bien au contraire 5, ils concourent à ce que l'individu et les sociétés aient toutes latitudes pour s'adapter, évoluer, intégrer. La religion, même lorsqu'elle définit les interdits n'est pas une contrainte. En dehors du cadre fixé, fixé, volont vol ontairemen airementt restreint, libre cours est laissé lai ssé à l'expression l' expression de la l a liberté l iberté hum humaine. S9.V115."Dieu S9.V115."Dieu ne peut égarer un peuple après l'avoir guidé. Il leur indique clairement clair ement ce don ils doivent s'abstenir..." Il en est de même pour les obligations, la règle du "minimum imposable" est de rigueur. S2.V286."Dieu S2.V286."Dieu n'impose n'im pose à chacun que ce qu'il est e st capable capabl e de porter..." Ainsi conçue, la religion ne peut être un obstacle au développement. S22.V78."… Dieu Dieu ne vous impose aucune gêne ou difficulté diffi culté dans votre religion…" rel igion…" Il est donc logiquement précisé que priorité doit être donnée à tout ce qui est favorable à l'homme. S2.V185."… Dieu Dieu veut pour vous vous la facilit faci litéé et non la difficult dif ficulté…" é…" L'homme est en réalité, de par nature, enclin à une activité matérielle. S2.V198."Il n'y a aucun aucun mal à ce que vous recherchiez les l es bienfaits bienfai ts de votre Seigneur…" Il doit donc s'y consacrer, et ce, au nom de la religion. 5 Confère : Charia & Loi révélée. S66.V1."…ne S66.V1."…ne t'interdis pas ce que Dieu t'a autorisé…" Au final, activités matérielles et spirituelles doivent concourir à la plénitude de l'homme, à son devenir. S29.V17."…Recherchez S29.V17."…Recherchez les bienfaits bienfai ts terrestres terre stres auprès de Dieu, adorez- Le aussi et soyezLui reconnaissant…" Le Coran précise que, conformément à l'esprit de la Charia, tout effort intellectuel est agréé et ne peut éloign élo igner er de Dieu. Science, Sci ence, efforts efforts intellec intellectu tuels, els, recherches concrètes et foi ne s'opposent s 'opposent plus. Tous concourent à l'équilibre et à l'harmonie de construction du devenir de l'homme. On distingue là les bases claires clair es d'un concept concept de"développem de"dével oppement ent éthiqu éthique". e". S29.V69."Quant S29.V69."Quant à tous ceux qui fournissent fournisse nt un effort e ffort de réflexion réfle xion pour Nous et e t en Nous, ous les guiderons, sans aucun doute, en nos nombreuses voies." Énoncés scientifiques dans le Coran. Comme nous l'avons maintes fois précisé, le Coran est un livre à vocation spirituelle et religieuse mais il traite aussi des différents domaines qui participent pratiquement au bonheur de l'homme. Les versets dits "scientifiques", de par leur total décalage avec les connaissances du monde bédouin du VII VIIème siècle, ont toujours été perçus comme des signes du miracle coranique, plus que comme des indications de domaines de recherche. De fait, ils n'ont jamais servi de support direct à l'effort scientifique des musulmans. Ils se comptent par dizaines, et les mentionner exhaustivement déborderait du cadre de notre travail. Le Coran aborde : l'astronomie, la théorie de l'évolution, le cycle de l'eau et des vents, la géologie, les processus de formation de l'Univers et de la Terre, la vie animale et végétale, le rôle fondamental de l'eau dans l'origine de la vie, la nature des corps célestes, l'organisation sociale des abeilles, abeil les, en particulier, et des animaux animaux en général, général, le l e syst s ystèm èmee solaire sol aire Copernicien, l'embryologie l'embryologie etc. A titre d'exemple, nous citerons quelques versets parmi les fort nombreux passages traitant d'embryologie. Comme pour tous les versets coraniques à portée scientifique, ils traitent d'un sujet
dont il est difficile de concevoir qu'il fut connu à l'époque du Prophète Muhammad. On notera que malgré l'utilisation d'un vocabulaire nécessairement peu adapté, l'énoncé scientifique reste d'une grande rigueur. Quoiqu'il en soit, l'on constatera, que l'objectif premier de ces versets n'est pas l'édification l'éd ification scientifique scientifique mais mais le rappel r appel moral et spiritu spiri tuel. el. S23.V12 à 16."En vérité, Nous avons avons créé l'homme l'hom me d'une quintessence quintesse nce d'argile d'argi le (Adam) . (l'utérus). Puis celle-ci Puis à partir parti r d'une goutte (l'ovule fécondé )6 en un reposoir sûr (l'utérus). cell e-ci devien une adhérence (implantation de l'ovule fécondé dans la muqueuse utérine ). Cette adhérence a l'aspect de la chair mâchée (stade indifférencié de l'embryon ). Ensuite Nous l'ossifi l'oss ifions, ons, puis ous recouvrons ces os de chair (l'initiation du squelette précède effectivement le développement des organes et des muscles )…Ensuite sans aucun doute vous mourrez et au Jour dernier vous vous serez ressuscités." Conclusion. Spiritualité et science, foi et rigueur intellectuelle, sont intimement liées dans le texte coranique. Les musulmans, y compris à l'époque actuelle, n'ont jamais vécu la science et ses découvertes comme une menace ou une contradiction envers leur foi. Bien au contraire, toute connaissance scientifique rigoureuse est perçue comme lumière de raison sur lumière de foi. En une tradition authentifiée le Prophète Muhammad a usé d'une formule bien célèbre devenue proverbe : "Le sang du savant est plus précieux que celui du martyr." 6 Goutte : de l'arabe nutfa. Cette dernière est toujours classiquement comprise comme désignant le sperme. Or ce n'est pas le sperme qui réside dans l'utérus. Cette "goutte" désigne donc, dans ce cas précis, l'ovule fécondé.
COUTUMES COUTUM ES ET TRADITI TRADITIONS ONS Préambule Tout au long de notre travail, nous avons cherché à épargner au lecteur les longueurs et les arguties du spécialiste par une présentation claire et concise tout en évitant les simplismes et les réductions, procédés qui relèvent plus de la démagogie que de la pédagogie. Cependant, dresser un état des lieux, même succinct, des coutumes et des traditions nécessite un certain nombre de précisions, préci sions, afin que la démarche démarche objective et l'int l'i ntérêt érêt construct constructif if ne soient pas occultés par les préjugés. Il convient convient donc de définir définir les domaines domaines d'application d'appl ication de ce sujet, intitu intitulé lé coutumes et traditions , mais dont l'objectif n'est ni documentaire ni touristique. L'ensemble de notre travail aura largement démontré que le Coran n'est pas le fruit d'une culture pas plus pl us qu'il qu'il n'en impose impose une. Le Le Coran, texte texte majeur majeur et fondateu fondateurr de l'Islam, utilise utilise au maxim maximum um les possibili possib ilités tés ling l inguistiqu uistiques es de l'arabe, l'ar abe, non pas pour exprimer exprimer la culture culture Arabe, mais pour exposer des principes généraux généraux destinés à être applicables applicabl es en tous tous tem temps ps et en tous tous lieu lie ux. Force est de constater toutefois, que les réalités quotidiennes du monde islamique sont fortement dominées par l'apport de traditions et de coutumes dont il est impossible de retrouver trace dans le texte coranique. Ceci justifiera donc que nous ne pourrons citer que peu de versets coraniques à l'appui de l'ensemble de ce chapitre. Par contre, il sera donné une place importante, contrairement à la démarche globale de notre travail, à des développements plus théoriques et sociologiques dont la présentation présentation parait parai t essentielle à un unee correcte correc te compréhen compréhension sion de la situation situation actuelle actuelle du monde Musulman. Unicité et diversité. Toute société, par définition, crée en permanence sa propre identité ; le monde Musulman a donc nécessairement développé des cultures très diverses puisque, s'étant étendu des Pyrénées à l'Indus, il eut à intégrer intégrer une une multitu multitude de de peuples et de traditions. Il ne serait donc pas correct correc t de parler par ler d'Islam Arabe car, en réalité, le monde Musulman a toujours été un riche kaléidoscope où les influences furent aussi nombreuses que fluctuantes. C'est l'Islam, et l'Islam seul en tant qu'entité dogmatique, qui donna à ce vaste monde composite son unité. Pour donner un exemple concret, si nous considérons une mosquée du Maghreb et son équivalent asiatique, nous constaterons que la prière y est identique, l'orientation vers la Mecque commune, nous noterons le minaret et l'appel à la prière mais, à bien y regarder, les tenues vestimentaires, les formes architecturales, les modulations du muezzin sont différentes, chacune de ces variations exprimant des sensibilités culturelles bien distinctes. Unité donc, mais pas uniformité. En quelque sorte, l'Islam en tant que principe supérieur a réalisé bien avant l'heure un des idéaux de la mondialisation. Ceci permet de comprendre qu'actuellement la riche palette des peuples de l'Islam puisse adopter, à des degrés divers et à des vitesses différentes, la "modernité" occidentale. Les musulmans réagissent alors selon leurs propres spécificités, mais sans plus d'appréhension que par le passé, pa ssé, lorsqu'ils lor squ'ils absorbèrent, absor bèrent, par exemple, exemple, la culture culture hellénistique ou les traditions berbères. berbères . Coutumes et traditions. Il ne s'agit donc pas de rejeter la diversité du monde Musulman, bien au contraire cette richesse est à préserver, mais il est absolument nécessaire lorsque l'on définit une religion d'établir de nettes
distinctions entre l'apport vrai ou essentiel et la surcharge opérée par les coutumes et les traditions 1. Cette démarche est obligatoire pour qui veut comprendre l'autre, engagement qui nécessite de dégager le véridique du partial, le constant du contingent, l'intangible du négociable. Les musulmans eux-mêmes ne peuvent déroger à cette règle, ils doivent et devront nécessairement établir le distinguo entre traditionnel et cultuel afin de pouvoir clairement dégager les vérités des erreurs. e rreurs. Cette démarche démarche est la condition sine qua non pour retrouver leur véritable véri table ident ide ntité ité religieuse, tout en réalisant une adaptation harmonieuse et participative au devenir du monde. 1 Ces deux termes ne sont pas exactement synonymes. Les traditions englobent des actes et des idées transmises de génération en génération, alors que coutume ne désigne que des actes sans support conceptuel précis
Traditions et Islam. Ce qui précède ne relève pas de vœux pieux ou de spéculations intellectuelles mais se fonde en réalité sur le message du Coran. Ce dernier n'ayant aucune prétention d'hégémonie culturelle ou politique, rejett rej ettee comme comme nous nous allons al lons le voir, tout tout suivis suivism me, toute toute interpénétration interpénétration du traditionn traditionnel el et e t du cultuel. Pour lui, la religion est une en ses définitions, elle ne peut être modifiée par des apports humains, elle est en quelque sorte la propriété de Dieu. Nul ne peut prétendre la réformer, ni clergés, ni penseurs, elle est sous cet aspect, immuable. Cette conception, si on l'abordait selon les définitions occidentales de la religion, serait totalitariste et figée. Hors, nous l'avons vu tout au long de ce travail, le Coran, et donc l'Islam authentique, ne fixe que des cadres larges, des orientations laissant toute latitude aux musulmans de s'adapter. Mais, inversement, pour que liberté ne rime pas avec laxisme et dérives dogmatiques ou cultuelles, ces deux domaines en Islam sont parfaitement définis. Le Coran critiquera donc fermement toute volonté d'ingérence des traditions dans le domaine religieux tout en laissant le traditionalisme s'exercer librement au quotidien. Traditions et Coran. Opposer la modernité au traditionnel est un faux débat, cette erreur commune est la cause essentielle des tensions tensions entre ce qu'il est convenu convenu d'appeler les traditionalistes et les modernistes. De fait, le Coran aborde la problématique sous un angle différent. Premièrement, il ne reconnaît pas à la modernité de valeur intrinsèque. Le temps est à la fois l'existence même de l'homme et le défi qu'il doit relever. L'adaptation au présent est donc une nécessité logique et obligatoire mais, afin d'éviter autant que faire se peut les errements, il convient d'encadrer l'évolution en se référant en permanence à un système éthique fondé sur des valeurs univers un iverselle elless et intemporell intemporelles. es. S103."Au nom nom de Dieu le l e Très Très Miséri Mi séricordieux cordieux le l e Tout Tout Miséricor Misé ricordieux. dieux. Par le temps t emps présen pr ésen ! L'homme, certes, ce rtes, est es t en perdition. perdi tion. xception xcepti on faite fait e des croyants qui agissent agisse nt vertueusement, Et s'encouragent mutuellement mutuell ement à la véracité, à la patience." Deuxièmement, la notion de traditions ou de coutumes blâmables n'est pas compatible avec le maintien d'un d' unee orthodoxie. S2.V189."…ce n'est n' est pas un acte de piété que de pénétrer en vos demeures par la porte de derrière. La piété réside à utiliser l'entrée principale 2…" Troisièmement, l'immobilisme et le suivisme sont considérés comme autant d'attitudes intellectuelles inacceptables. S2.V170."…Ils disent : "Nous nous contentons de ce que nos ancêtres ont établi". établ i". Cela
même alors al ors que leurs ancêtres n'auraient ni connaissances connaissances ni principes directeurs ?!" Remarquon Remarquonss que ce verset v erset indique qu'il est es t nécessai nécessaire re d'analy d' analyser ser le legs l egs des générations générations passées avant de le valider. Il s'agit donc d'une conception rationnelle et critique des comportements et croyances croyances des sociétés, un unee an a nalyse sociologique soc iologique précurseur. précurseur. Quatrièmement, c'est dans le domaine cultuel uniquement que les innovations sont à rejeter. Le Coran en donne de nombreux exemples, citons un verset qui fait allusion aux rites païens qui s'étaient substitués au rite initial du pèlerinage Abrahamique à la Mecque. S8.V35. "Leur "Leur prière au Sanctuaire n'est que sifflem siff lements ents et battem bat tements ents de mains…" mai ns…" Le Coran dénonce donc avec virulence les modifications cultuelles et rituelles. Partant, il fustige tout tout à la fois la responsabilité r esponsabilité des autorités autorités religieuses r eligieuses et le suivisme suivisme des "croyants". "croyants". S7.V28."Pour S7.V28."Pour justifier justi fier leurs pratiques prati ques détestables détes tables,, ils disent : "C'est ainsi qu'agissaien qu'agiss aien nos ancêtres, Dieu nous l'a donc prescrit". Réponds : "Dieu n'ordonne en rien le blâmable. Comment pouvez vous donc lui attribuer des actes dont le sens même vous échappe ?!" En d'autres termes, la foi ne dispense pas de la rationalité et elle doit toujours être contrôlée par la réflexion et l'intelligen l 'intelligence. ce. S38.V29."Voici S38.V29."Voici le Livre béni que nous t'avons t 'avons révélé afin que les le s hommes hom mes réfléchissent réfl échissent sur ses versets et que s'y appliquent les intelligences." intell igences." 2 Le contexte du verset est connu, il y est fait allusion à une curieuse pratique de l'Arabie antéislamique où l'on s'interdisait de pénétrer chez soi par la la porte princi principal palee lorsqu'o lorsqu'onn avait avait déclaré l'in l'intenti tention on de de faire le pèlerin pèlerinage age païen à la la Mecque. La po portée rtée générale et symbolique de ce verset a été très tôt mise en avant.
Loin de prôner le traditionalisme, l'immobilisme, le Coran propose une vision dynamique du présent faite faite de raison rai son et de positivism positivi sme. e. Le Le monde monde est crée pour pour évoluer, l'apparente fixité fixité du dogme, dogme, loin de scléroser la pensée de l'homme, est à concevoir comme un point d'ancrage constituant un ensemble de repères éthiques forts afin que l'humanité puisse accomplir son extraordinaire destin. S29.V69."Quant S29.V69."Quant à tous ceux qui fournissent fournisse nt un effort e ffort de réflexion réfle xion pour Nous et e t en Nous, ous les guiderons, sans aucun doute, en nos nombreuses voies." Traditions Traditio ns et Sunna. Sunna. La Sunna est le deuxième élément constitutif de l'Islam, elle correspond à l'apport du Prophète Muhammad3, lequel est naturellement enraciné dans la culture arabe du VII ème siècle. Cette particularité, doublée de la difficulté difficulté posée par l'utilisation de sources hétérogènes étérogènes quan quantt à leur fiabilité, fait que pléiade de coutumes et de traditions ont été justifiées par l'utilisation subjective de la Sunna. Le nécessaire retour aux origines, comme nous allons le démontrer en ces chapitres, est souvent conservatrice, voire passéiste, de ces essentiels. Nombre de frustrations actuelles des musulmans trouvent leur exutoire dans une exploitation de la Sunna tout aussi simpliste que démagogique. Or, pour que la Sunna ait la même force créatrice et la même puissance fécondante que le Coran, il faut en faire un usage adéquat et objectif. Disons, en résumé, que sa lecture est à considérer comme un point de départ et non comme un modèle culturel définitif et immuable. Les quelques coutumes et traditions, attribuées à tort à l'Islam, que nous allons envisager à titre d'exemple mettront clairement en évidence l'utilisation erronée de la Sunna en la matière. dévié par une une utili utilisation sation témoignag témoignages es prophétiques prop hétiques Mise en garde coranique. Le Coran revient sans cesse sur la problématique suivante : le révélé intangible et immuable par essence est exposé, lorsque l'homme en devient le dépositaire, à des transformations. Il est possible
de regrouper l'ensemble des remarques coraniques sur le sujet en cinq thèmes. 3 Ce point est explicité en : Présentation, ainsi qu'en annexes à Sources islamiques.
1- Déformation du texte lui même par ajouts, erreurs de copie, défauts de conservation, pertes, falsifications, traductions…Nous avons envisagé cela au chapitre consacré à l'histoire de la Torah, l'Ancien Testament. 2- Déformation dogmatique par spéculations intellectuelles, interprétations théologiques, intégrations de croyances diverses au monothéisme originel…Ceci a été envisagé au chapitre traitant des trinités et de la trinité. trinité. Ces deux premiers points comme on peut le constater sembleraient adressés respectivement aux Juifs et aux Chrétiens. Les données modernes les mieux établies concernant l'histoire de la rédaction de la Bible semblent valider le point de vue du Coran. Malgré tout, pour le Coran, ces reproches majeurs sont essentiellement destinés à mettre en garde l'ensemble de la communauté des croyants mais, à l'évidence, l' évidence, il est aisé de constater constater que les l es Musulm Musulmans ans ont ont su éviter ces deux écueils 4. 3- Introduction d'éléments traditionnels venant se superposer aux éléments cultuels d'origine. 4- Extrapolation du sens premier conformément à une vision culturelle particulière. 5- Incompréhension du texte révélé et interprétation faussée des versets par spéculations intelle intellectu ctuelles elles ou culturelles. culturelles. Si ces trois derniers points concernent eux aussi bien évidemment l'ensemble de la communauté du Révélé, ils prennent une valeur toute particulière concernant les musulmans. En effet, c'est par ces voies, principalement, et nous allons en donner des exemples concrets, que les différences constatées entre le Coran, en sa dimension absolue, et l'Islam, en sa configuration historique, se sont manifestées. A l'appui de notre propos, nous allons donc étudier trois des nombreuses coutumes et traditions du Monde islamique 5, chacune illustrant un des trois derniers procédés de déformations du message coranique que nous venons d'exposer 6. 4 Voir : conservation et transmission du Coran. 5 Formulation correcte, le plus souvent remplacée malencontreusement par : traditions islamiques ou traditions en islam. 6 Nous en avons donné un autre exemple détaillé au sujet du verset du "sabre" à : Jihad– Jihadistes.
CIRCONCISION CIRCONCISION & EXCISION L'excision, pratique réprouvable et honteuse, illustre parfaitement la troisième des mises en garde coraniques que nous avons ci-dessus présentée. Il s'agit en effet d'un élément traditionnel se superposant à un point cultuel appartenant à l'Islam : la circoncision. Sa persistance dans certaines régions musulmanes traduit parfaitement le fait que coutumes et traditions sont d'autant plus prégnantes que la défense de l'idéal islamique y est faible. Nous allons constater sur l'ensemble de ces chapitres, que l'Islam dispose d'outils d'analyse ainsi que de pédagogies pédagogies adéquates adéquates pour mener mener à bien un nécessaire processus process us de réforme réforme interne. interne. Corollaire Coroll airem ment, ent, les différences entre Coran et Droit musulman seront à nouveau mises en avant. La circoncision. Le Coran n'en fait pas mention alors même qu'il accorde une grande importance au Prophète Abraham1. C'est sur une recommandation directe du Prophète Muhammad que cette pratique a été introduite chez les Musulmans. Les textes authentifiés sur ce sujet sont peu nombreux mais, tous, désacralisent la circoncision et la réduisent à une mesure d'hygiène recommandée. Ex : "Cinq pratiques relèvent d'une saine nature : L'épilation du pubis, la circoncision, se tailler la moustache, moustache, l'épilation des aisselles aissel les et se couper les ongles." Il est donc possible d'être musulman et incirconcis 2. L'entrée en Islam, c'est-à-dire l'alliance avec Dieu, n'est plus représentée par la circoncision comme dans l'Ancien Testament mais repose sur la reconnaissance et l'attestation de l'unicité divine 3. On notera encore une fois la position médiane de l'Islam située au point d'équilibre entre Judaïsme et Christianisme 1. 1 Cf. Fonction d'Abraham.2 Ce cas de figure un peu théorique, avouons-le, peut se présenter pour ceux qui choisissent l'Islam comme religion. 3 Confère : Annexes - De L'Islam.
L'excision. Il s'agit d'une pratique non arabe à l'origine. Les connaissances actuelles en établissent l'origine africaine puis attestent de son introduction en Egypte dès la basse antiquité pharaonique ainsi que dans les zones Numides. C'est vraisemblablement à partir de l'islamisation de ces régions qu'elle se propagea su s ur une partie du monde monde Musulm Musulman. an. Elle est encore au demeuran demeurantt très répandue répandue en e n Afrique Afrique subsaharienne, toutes confessions confondues. Concernant le monde musulman, on note sa pratique en Egypte et, dans une mesure moindre, sur le pourtour de la péninsule Arabique. C'est de là, très probablem probabl ement ent,, qu'elle atteign atteignit it la l a Malaisie et l'In l 'Indonésie donésie en e n mêm mêmee temps temps que le marine comm commerciale ercia le Arabe. Fait essentiel, aucun verset du Coran ne la mentionne et aucun propos authentifié du Prophète Muhammad n'en fait part. Concernant donc, à défaut, le statut de l'excision, nous devrons à cette fin analyser certains principes directeurs du Coran, que nous avions par ailleurs envisagés. Nous ne citerons par conséquent conséquent que que quelques versets de rappel. rappel . Le Coran postule l'égalité des hommes et des femmes 2. S9.V71."Les S9.V71."Les croyants et les l es croyantes sont un soutien soutie n les uns pour les autres..." autr es..." S40.V40."Qui agit mal sera rétribué en fonction et qui agit vertueusement, hommes ou femmes, en étant croyant entrera au Paradis..." Il défend la liberté et le respect des êtres 3.
S5.V105."…Vous S5.V105."…Vous êtes responsables responsabl es de vous vous -mêmes… -mêm es… Et vous vous retournerez tous à Dieu qui q ui vous informera alors de ce que vous œuvriez." S30.V21."Parmi S30.V21."Parmi les signes de Dieu, il i l est e st d'avoir d 'avoir créé cré é de vous-mê vous-mêmes mes votre moitié moi tié afin que vous demeuriez en harmonie auprès d'elle. d'el le. Il a voulu voulu entre vous amour et miséricorde...". 1 Les Evangiles se font témoin du rude débat qui eut lieu entre les partisans de l'abolition de la circoncision et les garants de l'orthodoxie Juive, c'est Paul qui l'emportera en soutenant la non circoncision pour les Chrétiens. 2 Voir chapitre : Hommes et femmes. 3 Voir notamment les chapitres : Egalité. Fraternité. Droits de l'homme.
S4.V19."Ô croyants... croyants... ayez un comporteme compor tement nt correct corr ect env e nvers ers vos épouses. épouses . Il se peut que vous ayez du ressentiment envers elles, alors qu'en réalité Dieu a placé un grand bien en cela." Il prône une sexualité épanouie et réciproque 4. S2.V187. "Il vous est permis pe rmis... ... le rapprocheme r approchement nt avec vos épouses afin afi n qu'il y ait entre entr e vous intimité protectrice et réciproque. Dieu sait comment vous vous lésiez... Faites-leur bonne annonce". Face à l'absence de textes coraniques ou prophétiques, le juriste musulman amené à se prononcer prononcer sur la l a légalité d'un acte, va en étudier étudier la conform conformité ité avec a vec les idées cadres du Coran. A la lumière de ce qui précède, il est alors aisé de conclure que le Coran s'oppose de principe à la mutilation sexuelle imposée par excision, et il s'agit là de la position majoritaire des musulmans. Par le passé, on a pu toutefois trouver des écoles juridiques qui, sous la pression sociale, ont essayé de justifier cette pratique en acceptant seulement la circoncision du clitoris. 5 Pour ce faire, elles elle s d'euren d' eurentt avoir recours à un propos Prophét Pr ophétique ique apocryphe. apocryphe. Leur point de vue, sans aucun argument scripturaire réel, est conséquemment en contradiction évidente avec les idées cadres du Coran. Comme nous avons pu le constater à de nombreuses reprises, notamment lors des questions dites juridiques, le Droit musulman, le fiqh, a toujours subi puis intégré intégré des influen influences ces multiples. ltiples . Il s'agit d'un d'unee nécessité écessi té concrète perm pe rmett ettant ant au droit dr oit d'évoluer en fonction des besoins, cependant son inconvénient majeur et inacceptable est de véhiculer et de valider des notions parfois contraires au message coranique. Ces collusions ont été rendues d'autant plus possibles, possibl es, que le Droit prit pr it au fil des siècles siècl es de plus en e n plus de prépondérance, au point de se substituer dans les faits au Coran lui-même. La juridisation de l'Islam est à l'heure actuelle telle, que la majorité des musulmans confond les principes coraniques et les développements propres au Droit musulman, le fiqh. 4 V Voi oirr notamment les les chapitres : Mariage. Homm Hommes es et femmes. 5 Le clitoris est effectivement recouvert par un repli de peau équivalent du prépuce. Rappelons que sous le terme excision sont regroupées différentes mutilations allant de la simple circoncision du prépuce à des amputations partielles du clitoris associés ou non à l'ablation des petites lèvres et enfin à l'infibulation qui peut être, elle aussi, partielle ou totale.
Conclusion. Il apparaît donc clairement que la pratique de l'excision s'est introduite dans certains milieux musulmans en se superposant par analogie à la circoncision. C'est-à-dire en puisant une pseudo légitimité en un concept non dit : la circoncision féminine. Rien ne justifie en Islam sa défense et son maintien, bien au contraire les musulmans doivent au nom du Coran s'y opposer. Comme nous l'avons mentionné, le Prophète Muhammad n'a pas abordé ce sujet mais, conformément à l'esprit du Coran, il a enseigné une vision humaine et équilibrée des rapports physiques physiques totalemen totalementt en e n opposition opposi tion avec toute toute idée i dée de mutilation sexu se xuelle elle.. Citons Citons par exemple exemple cette tradition authentifiée : "Lorsque l'un de vous souhaite commercer avec son épouse qu'il n'oublie as d'envoyer des messagers : Les mots doux et les baisers."
MARIAGE MARIAGE FORCE FO RCE OU ARRANGE ARRANGE Cette tradition est un modèle typique de déformation par extrapolation d'un principe islamique sous l'influence de données socioculturelles. Ce point constitue la quatrième des mises en garde coraniques que nous avons envisagées en préambule. Mariage forcé. A la différence de l'excision, relativement marginale, le fait de marier les jeunes filles contre leur gré ou plus exactement bon gré mal gré, est une pratique traditionnelle encore largement répandue dans le monde islamique. Nous Nous avons vu notam notamm ment aux chapitres concernant concernant le mariage, la polygam polygamie ie et le divorce div orce que le Coran a établi des règles précises et justes. Comme pour l'excision, ni le Coran ni la Sunna ne font mention de la possibilité de mariage sans le consentement éclairé de l'intéressée. Bien au contraire, le Coran a comme unique objectif de garantir le respect et la liberté des êtres. Brièvement, rappelons que le Coran fait du mariage un contrat civil bilatéral librement consenti. S4.V21."Comment S4.V21."Comment briseriez-vous briser iez-vous à la légère ce contrat alors mêm mêmee que vous vous vous vous êtes intimement connus et qu'elles ont reçu de vous un engagement solennel." Il reconnaît à l'homme et à la femme le droit de choisir son conjoint. S24.V26."…les vertueuses vertueuses aux a ux vertueux vertueux et les l es vertueux aux vertueuses vertueuses…" …" Il transforme la dot en douaire. 1 1 Voir au chapitre : Mariage.
S4.V4."Donnez S4.V4."Donnez obligatoirem obligat oirement ent aux épouses la dot do t qui leur revient…" r evient…" Ces principes généraux, à la lumière du Coran, sont sans appel et s'opposent par définition à toute toute forme de mariage ari age non consenti, consenti, lesquels les quels font font incontestablement injure injure à la l a dign di gnité ité humaine. humaine. La tradition patriarcale a donc dû trouver une autre voie pour freiner le vent de liberté et d'équité insuff insufflé lé par le Coran. Pour ce faire, les juristes se sont appuyés sur des propos dont l'authenticité toutefois n'est pas à mettre en doute, citons un hadith illustratif : le Prophète Muhammad a dit : " Le mariage ne peut être conclu qu'avec l'autorisation d'un représentant de la femme, d'un parent proche ou d'un représentant des autorités." En cette époque, les femmes étaient le plus souvent assimilées à des biens meubles et faisaient l'objet de transactions de type commercial. L'institution du tuteur, ou représentant, eut pour but de protéger les intérêts intérêts de la futu future re épouse. Le tutorat tutorat a donc été institu institué afin de donn donner er un unee existence existence légale aux femmes dans le cadre du mariage ; protéger leurs droits, leur donner en résumé un statut uridique 1 conformément aux recommandations générales du Coran. On notera que l'objectif de ce hadith est d'officialiser d'officiali ser l'acte, inst i nstitu itution tion d'un d'un principe anticipant de mill millee trois cent ans ans les l es législation l égislation européennes européennes : le l e mariage civil acté par un représent représ entant ant de l'Etat. De telles réformes, on le comprend, ont pu rencontrer de grandes difficultés sur le terrain. Légiférer est une chose, changer les mentalités en est une autre. De fait, progressivement, le Droit musulman a développé la fonction du tuteur en matière de mariage au point, en certaines écoles, de faire des femmes des "mineures juridiques". Elles ne décident pas, c'est le tuteur qui en a le pouvoir, ce dernier pouvant être le père ou un homme de la famille, la porte à tous les abus est potentiellement ouverte.
On constate donc, que les us et coutumes par extrapolation arrivent à inverser le sens des recommandations issues de la Sunna ou du Coran sans pour autant en modifier le texte 2. 1 Il s'agit d'une réforme globale des usages bédouins : les femmes sous Muhammad acquièrent existence légale, autonomie financière, fin ancière, droit droit au a u mariage, à la protecti protect ion sociale, sociale, au di divorce, vorce, à la garde des enfants, à l'héri l'héritage, tage, etc. etc . 2 Nou Nouss attei a tteign gnon onss ici la la limi limite te de tou touss les textes, qu'il qu'ils soi s oient ent révélés révélés ou prod producti uction onss humain humaines. es. Les ordres, les les inj njon oncti ction ons, s, les les loi ois, s, ne sont qu'une suite de mots qu'il sera toujours possible d'interpréter en fonction d'intérêts particuliers. Nous connaissons tous
Conclusion. Rien dans le Coran ne justifie la pratique de tels mariages et rien n'autorise les musulmans à rester inertes face à ce problème. L'Islam lui-même invite les musulmans à rester en permanente alerte intellectuelle et à ne jamais se laisser enfermer dans le suivisme et la facilité. Afin de relever le challenge d'un Islam de vie au XXIème siècle, il propose à travers la qualité de conservation du Coran et de la Sunna un outil réellem réel lement ent efficace efficace à condition condition d'en extrair extrairee les le s sen se ns véritables vér itables et d'en expurger expurger les erreurs. Cet exemple de justification traditionnelle au détriment des principes du Coran par l'utilisation forcée de la Sunna nous permet de comprendre qu'à l'inverse, les recommandations qu'a laissées le Prophète Muhammad, à condition de les analyser correctement, ne peuvent en aucun cas aller à l'encontre des idées directrices direc trices du texte texte coranique. coranique. La déformation coutumière ne peut donc opérer qu'en pratiquant une lecture subjective et parfois borgne, borgne, laissant lai ssant dans dans l'oubli l' oubli les éléments éléments qui qui la contredir contrediraient. aient. La La force de l'Islam l 'Islam,, et conséquem conséquemm ment des musulmans, est qu'ils disposent de sources fiables 3 et que les nécessaires réformes peuvent être entreprises dans leur ensemble sans avoir à se référer à de nouveaux textes ou concepts. Cette possibilité de progrès par le retour aux origines constitue un mouvement essentiel de la dynamique positive des musulmans demeurant généralement mal interprétée en Occident. En effet, le monde moderne est caractérisé par un phénomène d'accélération constante, une fuite en avant, résultante de la domination du quantitatif sur le qualitatif. Conséquemment, les domaines philosophiques, philosophiques, moraux ou scientifiques scientifiques évoluent évoluent de plus en plus selon les normes normes du domaine domaine économique privilégiant ainsi le court terme au développement de fond, la nouveauté au détriment du passé. C'est donc quasi naturellement que l'on assimile la démarche des réformateurs musulmans fondamentalistes à des velléités rétrogrades et passéistes alors, que de leur point de vue, il s'agit de construire l'avenir de l'Islam sur les bases saines et justes de son patrimoine originel et authentique. Etre fondamentaliste, de ce point de vue là, signifie donc s'appuyer sur les fondations pour élever de nouveau un édifice solide, en adéquation avec les réalités actuelles, et conforme aux exigences permanen permanentes tes de l'Islam. par exempl exemple les lilimi mites, tes, les les abu a buss et les restriction restrictionss des termes : liliberté, égali égalité, té, fraternité… fraternité… 3 Voir à Annexes : Conservation du Coran. Sources islamiques.
Ainsi, concernant l'interdiction du mariage forcé ou arrangé il suffira de rappeler cette tradition authentifiée ; le Prophète Muhammad a déclaré : "Les femmes ne sont épousées qu'avec leur consentement".
MIXITE OU NON MIXITE Le débat fait rage tant dans le monde islamique qu'au sein de la problématique relationnelle entre le monde occidental et les musulmans. S'il eut été correct de parler de "choc des cultures" 1, c'est probablemen prob ablementt sur ce point précis qu'il aurait eu le plus de réalité. réal ité. A l'intérieur même du monde musulman les positions divergent. L'on note tout aussi bien : des revendications laïcisantes, le maintien de la mixité relative des sociétés traditionnelles, l'expression d'une volonté de non mixité absolue, et jusqu'au fantasme du confinement par les plus "pieux" des plus "pieuses"2. Il est à regretter que l'absence de sérénité grève les efforts d'analyse nécessaires à une approche saine de la situation. Ce climat passionnel cristallise la polémique mais ne permet pas, ni aux uns ni aux autres, de rechercher objectivement la vérité qui, comme toujours en Islam et ailleurs, se situe en la voie voi e médiane. médiane. MIXITE. Le Coran n'aborde pas le thème en tant que tel, et l'on ne peut y trouver de concept directement équivalent, tout comme il n'existait pas dans la langue arabe, à cette époque, de terme spécifique pour désigner la mixité. Toutefois, en son discours, hommes et femmes sont interpellés conjointement et l'on voit défiler Adam et Eve, Salomon et la reine Bilkis, Muhammad et Aïsha le plus naturellement du monde. De même, les sujets ayant trait aux relations maritales ou intimes y sont abordés en termes châtiés certes, mais sans fausse pudeur. 1 Nous l'avons déjà signalé, il ne peut s'agir, pour nous, que de" choc des ignorances". 2 Ces revendications font partie de la rhétorique de nombreux groupes politiques qui sont toutefois sincèrement persuadés que leur point de vue est conforme à l'Islam. Parallèlement, sous les pressions du néolibéralisme mondial, une grande partie de l'opinion publique musulmane réagit fortement et, partant, a tendance à accorder crédit à ces thèses, concevant là, qu'elles soient l'expression de la meilleure piété face à la dérive des moeurs. Il ne faut donc pas penser que de nombreuses femmes soient "cloîtrées" de la vie publique contre leur gré, bien au contrai c ontraire, re, el e lles adhèrent a dhèrent le plus plus souvent par élan de foi à ces conceptio conceptions. ns.
Logiquement, il serait tout aussi absurde de vouloir y trouver des versets traitant de l'obligation de manger ou de respirer. Si la mixité en tant que base de fonctionnement de la société n'est pas mentionnée nominalement, c'est qu'elle fait partie intégrante de la nature humaine 1 et donc du modèle social naturel. naturel. Le Coran dit à ce propos : S4.V1."Ô hommes, hom mes, craignez votre Seigneur. Il vous vous a crées d'un être unique dont il créa son épouse. D'eux, D'eux, Il suscita de nombreux hommes et femmes. femm es. Respectez ce lien utérin..." Cependant, il convient de rappeler que morale et pudeur sont deux clauses essentielles largement commentées par le Coran. Ces critères s'imposent tout aussi bien à l'individu, au couple, qu'à la société ; mixité n'est donc pas synonyme de mœurs libres. C'est en fonction de cette cohérence que le Coran édicta tout un train de mesures sociales destinées à rendre la mixité compatible avec une vision morale de la société. Nous n'en rappellerons que les éléments éléments essent esse ntiels iels 2. Le Coran permet de facto la mixité en indiquant que dans ce cadre les hommes et les femmes doivent apprendre à vivre sur une base de respect mutuel. S33.V59."Ô Prophète, dis à tes épouses, à tes filles fil les et aux femmes femm es des croyants, qu'elles qu'ell es descendent et rabattent sur elles les deux pans de leurs "amples habits", ceci afin qu'on les reconnaisse reconnaisse et que l'on ne les importune plus…"
Il postule qu'une société érotisée ne peut que porter atteinte à la liberté des individus, ainsi qu'à l'expression de leurs qualités personnelles. Autrement dit, en moralisant les rapports hommes femmes on peut envisager qu'une société mixte idéale permettra de réaliser une réelle égalité de traitement et de considération considér ation.. S24.V30-31."Ô Prophète, dis aux croyants qu'ils détournent certains certai ns de leurs regards e demeurent chastes. Cela est plus à même de les purifier car Dieu est bien informé de leurs agissements. Et dis aux croyantes qu'elles détournent certains de leurs regards et demeuren chastes. Qu'elles ne se parent point au-delà de ce qui est convenable et qu'elles recouvrent de leurs "étoffes" l'échan l' échancrure crure de leurs poitrines... 1 Cet aspect du problème est traité en intégralité au chapitre : Hommes et femmes. 2 Voir : Hommes et femmes. Egalité. Voile islamique. Mariage. repentez-vous tous à Dieu, ô croyants, que vous connaissiez par là le bonheur." 3
La finale du verset explicite le message : réformez vos habitudes en reléguant la sexualité à son cadre légal,4 et apprenez à découvrir l'autre sous un angle plus équilibré et plus approprié à la vie en société, ceci vous permettra de fonder et de développer une société harmonieuse permettant l'épanouisse l' épanouissem ment de chacun.5 NON MIXITE. Ce sujet illustre parfaitement le cinquième mécanisme de déformation du message coranique que nous avons mentionné en préambule de cette partie consacrée aux coutumes et traditions, à savoir : altération par incompréhension du texte révélé, et/ou interprétation faussée des versets par spéculations intelle intellectu ctuelles elles ou culturelles. culturelles. Conformément à l'usage préislamique majoritaire, mais aussi aux mœurs et coutumes de nombreux peuples islamisés par la suite, le modèle patriarcal a toujours eu tendance à s'imposer. A l'heure actuelle, force est de constater que les schémas traditionnels influencent encore les sociétés musulmanes, ce qui se traduit concrètement, mais à des degrés divers selon les pays et les classes sociales concernés, par une moindre participation des femmes aux activités économiques et intellectuelles de ces sociétés. Le Droit musulman, le fiqh, s'est au fil des siècles, largement fait l'interprète de ces conceptions et, à l'heure actuelle, les partisans d'une société non mixte puisent encore à ces sources anciennes. Faute d'argument direct favorable à leurs thèses, comme nous venons de le voir, il leur est donc nécessaire d'une part d'interpréter subjectivement le message général adressé par le Coran et, d'autre part, et c'est là l'essent l'es sentiel iel du mécanisme, écanisme, de déformer déformer jusqu'à jusqu'à l'inverser l'i nverser le sens de termes termes ou d'expression d'expressio ns coraniqu cor aniques. es. Concernant notre problématique, examinons le cas de quelques termes essentiels du débat. 3 Ce verset dit : "verset du voile" est étudié en détail au chapitre consacré au "voile islamique". 4 Voir : Mariage. 5Il faut garder présent à l'esprit que l'Islam, en l'espace de 20 ans seulement, réussit à partir de l'anarchie tribale bédouine à édifier une société nation structurée.
Baisser le regard. Expression clef des versets précédemment mentionnés. S24.V30-31."Ô Prophète, dis aux croyants qu'ils détournent certains certai ns de leurs regards e demeurent chastes. Cela est plus à même de les purifier car Dieu est bien informé de leurs agissements. Et dis aux croyantes qu'elles détournent certains de leurs regards et demeuren chastes…"
En dépit de sa précision6, l'expression est entendue incorrectement au premier degré comme signifiant : baisser les regards faisant ainsi interdiction aux hommes de regarder, stricto sensu, les femmes et réciproquement. L'un et l'autre ne pouvant se croiser du regard, il est donc alors possible, par glissement glissementss de sens successifs, d'infirmer d'infirmer la possibili possib ilité té de d e mixité dans la société musulm usulmane ane au nom d'un prétendu commandement coranique. Naturellement, il n'a pas été envisagé que dans cette logique, il eut été possible de confiner les hommes au foyer et de confier "la rue" aux femmes…! Dans certaines sociétés arabes actuelles, c'est le même raisonnement qui amène à mettre en place, sous prétexte prétexte d'égalité de traitement traitement,, un unee société d'aparth d'apar theid eid avec des espaces réservés réser vés aux hommes ou aux femmes. Le voile. Nous Nous avons démont démontré ré au chapitre concerné concerné que l'objectif coranique était, était, par la l a recommandat recommandation ion d'une tenue correcte et prude, de permettre aux femmes d'intégrer la société civile dans le respect et la protection, conditions que ne lui offrait pas la société bédouine. On s'y référera, tout en gardant à l'esprit que, comme précédemment, l'on a déformé le sens des termes coraniques et que le "voile" n'est pas mentionné en tant que tel dans les versets concernés. Le passage pas sage coranique de référence fait suite à "l'aff "l'a ffaire aire du regard" : S24.V31."…Et S24.V31."…Et dis aux croyantes qu'elles qu'ell es détournent certains certai ns de leurs regards et demeuren chastes. Qu'elles ne se parent point au-delà de ce qui est convenable et qu'elles recouvrent de leurs "étoffes" l'échancrure de leurs poitrines…" 6 Le Coran dit : raddoû min absârikum littéralement : "baissez de vos regards" et non raddoû absârikum , "baissez vos regards". La différence est certes subtile, mais n'est pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. L'expression arabe de par sa précisi préci sion on permet permet de com comprend prendre re qu qu'il 'il s'agit là là des regard re gardss concu concupi piscents. scents. Autrem Autrement ent dit, dit, ilil s'agit s'agit d'apprendre d'apprendre à vi vivre vre ensemble ensemble sans être réduit et entravé par la sexualité pulsionnelle. Cf. Le voile islamique.
Il y fait mention du fait de cacher le décolleté : "et qu'elles recouvrent de leurs "étoffes" l'échancrure de leurs poitrines…". Le texte est clair et sans ambiguïté, il n'impose nullement le "voile", il sera donc fait l'im l'i mpasse sur cette précision préci sion vestimentaire. vestimentaire. L'on va littéralement littéralement contourn contourner er le Coran en induisant, au détriment de cette proposition principale, un sens particulier à l'expression : " Qu'elles ne se parent point au-delà de ce qui est convenable…" . On notera l'imprécision voulue de cette recommandation, ceci afin qu'elle puisse être mise en œuvre quelques soient les cultures et les époques. On va donc l'entendre mot à mot par la pseudo paraphrase suivante : " Qu'elles ne laissent voir de leurs parures que ce qui en parait…" 7 Cette formulation équivoque va toutefois permett permettre re de mettre ettre ce conseil aux normes ormes bédouines. bédouines. A cette fin, fin, les exégètes exégètes classiques class iques font font référence à un propos non identifié d'un proche de Muhammad qui aurait dit : " Ce qui peut en C'est-à-d ire les yeux et les mains. araître, araître, c'est le khôl et le henné." C'est-à-dire Outre le fait que les règles même de l'exégèse imposent de ne pas s'appuyer sur des sources infondées pour interpréter le Coran on notera, comme précédemment, l'utilisation habile d'un syllogisme : si l'on ne peut voir que ces deux parties des femmes, c'est donc qu'elles doivent être entière entièrem ment voilées voilée s de pied p ied en cap, le l e décolleté décol leté étant alors inclus au passage passage 8. Les mille ans d'âge de ces concepts indûment imposés au détriment du sens réel du Coran, loin d'en atténuer l'intérêt, leur confèrent paradoxalement toujours crédit. Demeurer au foyer. Afin de renforcer les points de vue traditionnels patriarcaux, l'on a su de même induire le sens du verset suivant : S33.V33."Soyez S33.V33."Soyez dignes di gnes en vos foyers et ne vous montrez montre z pas à la manière manièr e -des -de s femmes fe mmes Arabesde
la période antéislamique…" 7 Cette formulation, pléonasme s'il en est, n'a pas de sens précis et se prête donc paradoxalement à de nombreuses "interprétations". Nous avons montré au chapitre consacré au "voile" que la compréhension la plus juste de cette expression justifiait notre traduction :"…et qu'elles ne se parent point audelà de ce qui est convenable…" . 8 L'analyse complète de ce verset est réalisée de façon exhaustive au chapitre : Le "voile islamique".
L'expression traduite conformément à son sens en langue arabe par : "Soyez dignes en vos oyers…" est interprétée par les tenants de la réclusion des femmes comme signifiant : "Restez dans vos foyers". Outre la déformation évidente du sens, rendue possible par la polysémie de la langue arabe, s'ajout s'aj outee le l e fait qu'on isole le verset de son context contextee im i mmédiat figuré figuré au a u verset 32. Ce dernier en en effet, précise premièrement, qu'il s'agit là de recommandations adressées à la seule famille du Prophète Muhammad. Deuxièmement, il explicite l'objectif, à savoir : la modification de comportements à même de grever les relations entre les hommes et les femmes. S33.V32."Ô femmes femm es du Prophète, vous vous n'êtes point comm commee les autres. Par piété ne vous vous abaissez pas en vos propos afin de ne pas attiser les désirs de ceux dont le cœur est malade, usez donc de paroles convenables." S33.V33."Soyez S33.V33."Soyez dignes en vos foyers et ne vous vous montrez montre z pas à la manière manièr e -des femmes femm es Arabesde la période antéislamique…" Exhibition. La deuxième partie de ce même verset 33 est l'objet d'un autre glissement de sens. Tabarraja, que nous avons traduit en fonction du contexte par : " se montrer à la manière de…", signifie en arabe classique : montrer ostensiblement sa beauté, ses parures. Mais, en arabe moderne, ce terme à pris le sens de : exhibition, sortir dans la rue sans être voilée . On imagine sans peine que l'exploitation de cette confusion puisse entraîner abus de sens et abus de pouvoir. Le verset ci-dessus, S33.V33, se lit alors : "Demeurez en vos foyers, sortir serez de l'exhibition qui vous renverrez à la période antéislamique…" L'ensemble des arguments visant à isoler les musulmanes de la société, n'est ni plus ni moins spécieux spécie ux que ne ne l'est l 'est la l a manipulation manipulation interprétative interprétative de ce verset. v erset. Au final, nous nous sommes appliqués à travers ces quelques exemples à montrer les limites exactes exactes de l'int l'i nterprétation erprétation des textes textes dont les religion reli gionss sont dépositaires. dépositaire s. Dans le cas présent, l'on aura pu ainsi mieux comprendre comment le message originel du Coran, fait d'égalité, de justice et de raison, peut être dévié de ses objectifs et comment concrètement, les coutumes et les traditions ont pu prendre le pas, en des domaines essentiels, sur les énoncés coraniques. Conclusion. Le Coran demeure la référence absolue des musulmans, et sa lecture correcte reste sans conteste la voie la plus p lus sûre pour qu'il qu'ilss retrou re trouvent vent,, au-delà des sédimen s édimentat tations ions du temps, temps, des superstitions, superstitions, des coutumes et des traditions, la pureté du message coranique. Cette voie originale est le propre même de leur identité tout comme elle en est la garante. Au demeurant, le retour à l'Islam au sein même des sociétés musulmanes a un effet positif. L'Islam, en sa longue chute depuis l'Age d'or des Abbassides, a perdu de sa vigueur intrinsèque, il s'est sclérosé, et le débat intellectuel qui avait fait merveille pendant des siècles est resté figé aux alentours du XIème siècle. La réislamisation du monde Musulman s'est accompagné d'un intense travail de réappropriation de l'Islam, c'est-à-dire d'un effort de lecture et de relecture du Coran, initiant là un important travail de
réforme. La tache demeure immense mais les premiers résultats sont encourageants. Toutefois, il faudra que les musulmans puissent poursuivre leur œuvre de réforme en se prémunissant d'un double écueil. Premièrement, éviter les facilités littéralistes d'une lecture rigoriste, par trop politisée, politisé e, et dont les l es visées démagog démagogiques iques sont réelles. réell es. De fait, l'on ne peut nier que ces discours aient une influence non négligeable sur l'opinion populaire. Deuxièmement, ne pas céder sous la pression pressi on des élites occidentales à un réformisme réformisme imm immodéré qui prétendrait interpréter interpréter le Coran de façon moderne. Ce serait un contre sens pour le Livre de tous les temps. Une telle entreprise, qui ferait table rase de l'héritage coranique et de son apport civilisationnel, reviendrait de facto à limiter la portée humaniste et la permanence de son message. Actualiser, n'est pas moderniser. Le Prophète Muhammad a dit à ce sujet en une tradition authentifiée : "Je vous ai laissé deux legs qui, si vous vous y conformez, vous permettront de ne jamais vous égarer, à savoir : Le Coran et la Tradition de son Prophète. "
QUESTIONS RELIGI REL IGIEUSES EUSES TOLERANCE & PROSEL P ROSELYTISME YTISME DE LA TOLERANCE. Triste lapalissade, l'absence de tolérance se traduit par l'intolérance, le fanatisme, le dogmatisme, en définitive le rejet de tout ce qui est autre. Face à l'instrumentalisation politique des angoisses et des peurs, naissant somme toute naturellement des différences, il paraît nécessaire de rappeler aux musulmans comme aux non musulmans l'enseignement du Coran en matière de tolérance. Dans les sociétés modernes multiculturelles et multi cultuelles, le discours sur la tolérance est de mise. Toutefois, ce concept n'est pas clairement défini. En effet, la tolérance, dans son acceptation courante, désigne précisément le fait de supporter par indulgence, en faisant un effort sur soi-même. Il s'agit donc d'une astreinte consciente dont le maintien peut aboutir, en fonction des circonstances, à des positions précaires et à une concorde de façade. Il aurait été donc préférable de parler d'acceptation, de respect, ou tout simplement d'humanité. Malgré tout, par convention, nous continuerons à employer ce terme. Pour le Coran, cette question revêt schématiquement deux aspects : la tolérance au sens général 1 puis, une de ses application applic ationss spécifiques, la tolérance religieu reli gieuse. se. Con Concernan cernantt cette cette dernière, il est possible possib le de résum rés umer er la théorie coranique en cinq principes. Premier Premier prin principe cipe : libe libe rté religi re ligiee use absolue. absolue. La religion est aux yeux du Coran un libre choix que rien ne saurait entraver. Le verset de référence est extrêmement connu et demeure incontesté. S2.V256." Point Point de contrainte contr ainte en religion…" rel igion…" Le credo du musulman définit par ailleurs l'obligation de croire en la totalité des livres révélés avant le Coran et en la réalité de la mission de tous les Prophètes ayant précédé Muhammad 2. Cela implique donc, que la communication du message divin à l'humanité forme un tout cohérent, selon une chaîne de transmission continue. La part essentielle de ce credo est exprimée dans le verset suivant : 1 Nous avons spécifiquement traité ce volet aux chapitres : Liberté. Egalité. Fraternité. Droits de l'homme. Démocratie. Laïcité. 2 Cf. Définition de l'Islam en annexes.
S2.V285."... Le Prophète et les croyants croient en ce que Son Seigneur lui a révélé. Tous croient en Dieu, en Ses Anges, en Ses Livres et en Ses Prophètes sans établir aucune distinction entre eux. Ils disent :"Nous avons entendu et nous obéissons ; pardonne-nous, ô Seigneur, car tout revient vers Toi." Toi." Ce sentiment d'appartenance à l'histoire religieuse du monde, la conscience de partager la révélation du divin avec les autres grandes communautés humaines, fonde une vraie tolérance, non un effort effort de tolérance mais mais un vrai respect du fait religieux, religieux, de la l a religion rel igion,, et de la relig reli giosité iosi té de l'aut l' autre. re. Deuxième principe : respecter les croyances d'autrui. Le Coran enseigne une attitude respectueuse à l'égard de toutes les religions. Il précise que cette tolérance éclairée est nécessaire car elle permet, entre autres, d'éviter les conflits interreligieux. Respect et connaissance doivent être opposés à fanatisme et ignorance. S6.V108."N'insult S6.V108."N'insultez ez pas ce qu'ils invoquent... Car, Car, par ignorance et transgression transgre ssion ils insulteraient alors Dieu. En effet, nous avons embelli à chaque communauté ses œuvres..." De même respect et retenue sont demandés lors de discussions interreligieuses. S29.V46."Lorsque S29.V46."Lorsque vous vous discutez discute z avec les le s Gens du Livre,1 usez de la plus grande courtoisie ….dites : "Votre Dieu est notre Dieu, Il est Un…"
Comme pour mieux insister, le Coran rappelle que cette tolérance ne se limite pas au domaine religieux, mais qu'elle est de mise à l'égard de tous les peuples, toutes les cultures. Ce faisant il fustige tout nationalisme, tout chauvinisme. S49.V11."Ô S49.V11."Ô croyants, qu'un peuple ne se moque point d'un autre car il se pourrait que ce dernier soit meilleur mei lleur qu'eux…" 1 Expression coranique désignant notamment les Juifs et les Chrétiens, Cf. Gens du Livre au chapitre à suivre : Relations avec les autres religions.
Troisièm roisièmee prin princip cipee : toutes toute s les le s croyance croyancess sont digne digne s d'intérêt. Comme nous l'avons précédemment mentionné, le Coran enseigne que tous les peuples ont reçu un enseignement, une guidée de la part de Dieu et, que quelque soit la forme actuelle de leurs croyances, à l'origine elle est parole sacrée. S35.V24."En S35.V24."En vérité, nous t'avons t' avons envoyé envoyé comme c omme annonciateur et avertisseur. Car il n'y a pas eu de communauté qui ne fut avertie." Ainsi, chaque communauté possède un mode particulier d'expression de la foi 2qu'il convient de respecter. Chacun a pour mission fondamentale, en réalité, de s'appliquer au bien en fonction des critères propres à sa spécificité religieuse 3. Il n'y a ni concurrence, ni conflit, entre les différentes religions, elles sont toutes capables de mener l'homme au bien. S5.V48."… A chacun Nous avons avons indiqué une voie générale et un chemin spécifique. spécif ique. Si Dieu l'avait voulu, voulu, il aurait fait des hommes une seule communauté religieuse, reli gieuse, mais il en es ainsi afin que vous soyez éprouvé en fonction ce qu'Il vous a attribué. Rivalisez donc en bonnes œuvres car c'est à Dieu que vous ferez tous retour. Il vous informera alors quant à vos divergences " Ce verset est sans appel 4 ; que chacun s'efforce de faire le bien en fonction de sa religion, de ses spécificités cultuelles et de sa vision du monde. Les divergences ne sont en réalité que des éléments permett permettant ant l'enrichissement l'enrichissement et la réflexion de chacun. chacun. L'un 'unité ité ne pourrait être que totalitari totalitariste ste et l'uniformité que réductrice. Une telle entreprise serait à terme un suicide collectif. Quatrième principe : la communauté des croyants. La tolérance ne peut être formalisme ou convention, mais, au contraire, elle doit se traduire par unee sincère inclinaison des cœurs et des actes concrets. un 2 Ce que le verset donné en référence nomme, "voie générale". 3 Désigné par "chemin spécifique" au même verset. 4 Il est explicité en son contexte à : Charia & Loi révélée.
S60.V8." Dieu ne vous vous a pas interdit interdi t d'être d'êtr e bon et juste envers envers ceux qui ne vous ont pas combattu au nom de la religion…Dieu aime ceux qui sont équitables." On pourrait reprocher à ce verset d'évoquer malgré tout, à contrario, la possibilité de conflits interreligieux. Il n'y a pas en Islam d'angélisme ou de fausse naïveté, les réalités y sont abordées sans ambiguïté. Toutefois, ce verset est tempéré, voire sublimé, par celui qui le précède. Il dénote foi en l'homme et en l'amour déterminant ainsi une ligne de conduite d'une grande noblesse. S60.V7."Il se pourrait que Dieu créé de l'amiti l'am itiéé entre vous vous et ceux que vous vous aviez pour ennemis… Dieu est tout Pardon et Miséricorde. " Réalisme cohabite donc avec idéalisme, ce pragmatisme doublé d'une vision éthique élevée est caractéristique de l'équilibre spirituel de cette religion. De cette conception supérieure naît une vision universaliste : la communauté des croyants 5. S49.V10."Tous S49.V10."Tous les croyan cr oyants ts sont frères, f rères, recherchez re cherchez donc la paix pai x envers envers vos frères…" frères …"
Cinquième principe : il n'y a pas de peuple élu. Il découle de ce qui précède que pour une communauté, être dépositaire d'une révélation ne constitue pas un argument de supériorité, une auto-immunité. Pour le Coran, aucun peuple n'a eu, ou n'a, le privil pr ivilège ège d'une d'une élection éle ction divine, il n'y a pas de peuple pe uple élu. Ce point po int est d'un d' unee particuli pa rticulière ère importance. En effet, tout tout fondamen fondamentali talism sme, e, tout nationalisme, tout fascisme, toute intolérance n'ont d'autres justifications que la foi en une culture dominante, une prétention prétention à la pureté pureté raciale ra ciale,, une une croy cro yance en la supériorité supérior ité d'une d'une nation, nation, en un mot, en l'adhésion au mythe du peuple élu. Un bref passage de trois versets illustre, i llustre, par exemple, exemple, parfaitem pa rfaitement ent ce propos. Chaque révélation a pour communauté réceptrice et lui impose nécessaire pour suivre la voie tracée, et c'est là son seul avantage. unique objectif de guider la en retour de fournir l'effort 5 Confère pour ce concept au chapitre : Relations avec les autres religions.
S6.V155."Nous S6.V155."Nous avons avons révélé ce Livre béni afin que vous vous le suiviez et agissiez agissi ez pieusement, pieusem ent, c'est seulement ainsi qu'il vo vous us sera fait miséricorde." m iséricorde." La révélation d'un message divin n'est donc pas une élection mais une responsabilité. S6.V156."Ceci S6.V156."Ceci afin que vous vous ne puissiez puissie z dire : " Seuls Juifs et Chrétiens possèdent un Livre révélé et nous en ignorions l'étude." Nul Nul n'est supérieur à l'autre, seule la sincérité de la l a foi dans la l a mise en œuvre de la Révélation a de la valeur va leur.. S6.V157."Que S6.V157."Que vous ne puissiez puissie z pas non plus dire di re : " Si nous avions reçu re çu révélation révélatio n d'un tel Livre, nous aurions été mieux guidés gui dés qu'eux". Voici Voici donc que vous parvient parvient une preuv pre uvee émanan de votre Seigneur, une guidée, une miséricorde. Ainsi, sera le plus injuste celui qui mentira au sujet des versets de Dieu et s'en s 'en écartera..." Pour le Coran donc, ce n'est pas Dieu qui est lié aux hommes mais les hommes qui sont dépendants de Lui, conformément à ce que la notion de transcendance absolue divine présuppose logiquement. S5.V18."Les S5.V18."Les Juifs et les Chrétiens disent : "Nous sommes som mes les fils fil s de Dieu, ses se s élus." Non, vous n'êtes que des hommes parmi Ses créatures. Il pardonne à qui Il veut et châtie qui Il veut. Dieu détient le royaume des cieux ci eux et de la l a Terre Terre et de l'espace l'e space entre entr e eux deux, vers Lui le devenir s'opère." Ceci est exprimé à un autre niveau dans les versets suivants : S2.V80 à 82." Vous prétendez que le feu ne vous touchera t ouchera qu'un nombre limité lim ité de jours ! uriez-vous donc passé un pacte avec Dieu ? 6 Or, Dieu ne violera jamais Son pacte ! Ou bien, affirmez-vous ce dont vous n'avez aucune connaissance ? Il n'en est point ainsi, au contraire, celui qui commettra une exaction sera l'hôte du feu, éternellement. Celui qui aura cru et aura agi vertueusement vertueusement sera l'hôte du Paradis, éternellement." 6 En d'autres termes : Auriez-vous donc un statut spécial qui vous mettrez au dessus des autre hommes ?
En résum rés umé, é, nul ne peut prétendre pré tendre à un statut spécial. spécia l. Juifs, Chrétiens, Chrétie ns, Musulm Musulmans, ans, tous ont reçu la la Révélation mais aucun n'est au dessus de la loi établie par Dieu : la récompense est au mérite. Logiquement, seul le mérite desœuvres justes et pieuses distingue les hommes auprès de Dieu. S49.V13"… Nous vous vous avons avons assi gnésen peuples et nations…mais, nations…mai s, en vérité, Dieu ne distinguera les meilleurs meill eurs d'entre les hommes qu'en fonction de leur piété…" DU PROSELYTISME.
La liberté religieuse est absolue, toutefois le Coran incite à transmettre sa propre foi mais en ayant conscience des limites de la démarche. Inviter certes, lorsque certaines conditions sont réunies, mais sans jamais imposer. L'appel à l'Islam consiste donc à exposer ses points de vue. Le Coran, par exemple, rapporte ce conseil de Dieu à Joseph : S12.V108."Dis S12.V108."Dis : "Voici "Voici ma m a voie, j'appelle j'appell e à Dieu dans la clairvoy clai rvoyance…" ance…" Il ne s'agit pas d'une attitude permanente, l'on ne doit exposer sa foi que lorsqu'on y est invité, ou tout du moins lorsque l'auditoire est censé être réellement réceptif. S87.V9."Appelle S87.V9."Appelle à la l a religion, reli gion, à condition conditi on que ce rappel soit soi t utile..." util e..." La foi est une prédisposition du cœur, qu'aucune contrainte ne peut ni ne doit modifier. Il en est de même pour l'absence de foi. S10.V99."Si ton Seigneur l'eut désiré, désiré , tous les hommes eussent été croyants. Alors, sache que tu n'as pas à contraindre les gens afin qu'ils croient." Au final, le Coran rappelle que la foi, acte intime de l'être, est un don de Dieu et de lui seul. S2.272."Leur guidée ne dépend pas de toi, car ca r Dieu guide qui il veut..." De même : S10.V100."Aucune S10.V100."Aucune âme ne connaîtra la l a foi sans que Dieu ne l'ait l' ait permis per mis…" …" S28.V56. "Tu "Tu ne peux guider qui tu aimes, aim es, seul Dieu guide celui cel ui qu'il désire…" désire …" Conclusion. Pour le Coran donc, la foi est une affaire personnelle et peut revêtir des aspects divers selon les périodes périod es et les modalités des différentes différentes révélations. révé lations. Ceci est particulièrement particulièrement vrai pour les relig reli gions sœurs, le Judaïsme et le Christianisme. Le respect, forme supérieure de la tolérance, fait partie intégrante de la religion et de la culture du musulman. Chacun doit pouvoir pratiquer et exprimer sa foi sans que l'on exerce sur lui de contrainte et, réciproquement, sans qu'il exerce, lui aussi, de contrainte envers autrui. A bien y regarder, il s'agit là d'une définition de la laïcité bien avant l'heure. Un poète mystique a écrit ces vers : La tolérance est e st lumière l umière des cœurs purs et des esprits esprit s nobles Elle Ell e habille pauvres pauvres et riches de la parure des Saints L'intolérance obscurcit lescœurs et les esprits lle met à nue la pauvreté de celui qui en revêt sa foi. La tolérance est donc une neutralité bienveillante et respectueuse comme l'a clairement exprimé le Prophète Muhammad en une tradition célèbre et authentifiée : "N'infirmez pas et ne confirmez pas pas les affirmations religieuses des Gens du Livre. Dites simplement : "Nous croyons au Livre qui nous a été révélé, notre Dieu est aussi le votre et Il est Un. En définitive, nous lui sommes tous soumis."
RELA RELATIONS TIONS AVEC LES LES AUTRES RELIGIONS La tolérance religieuse ne peut être un simple concept intellectuel voire spirituel. Conséquemment, le Coran va envisager par le menu la nature exacte des relations entre les musulman usulmanss et les l es membre embress des autres commun communautés autés reli re ligieuses. gieuses. Le texte coranique fait une large place aux différentes religions monothéistes ainsi que, dans une moindre mesure, aux cultes polythéistes. Le Judaïsme et le Christianisme y occupent une place prépondérante prépondérante et elles partagent partagent avec l'Islam la reconnaiss reconnaissance ance du patriarche fondateu fondateur r Abraham,1modèle du monothéisme. Ces trois religions sont donc sœurs, filles du même père. L'Islam n'est pas une religion isolée, ignorant superbement l'autre, celui que l'on nomme dans la Bible : Gentil ou païen. Au contraire, cette religion puise son originalité dans les liens profonds, mais complexes, qui l'un l' uniss issent ent à l'ensemble l 'ensemble de d e la l a com c omm mun unauté auté des croyants et notamm notamment au Judaïsme et au Christianisme. Les Gens du Livre. Gens du Livre, traduit l'expression coranique récurrente ahl al kitâb. Elle désigne principalem principale ment, ent, mais pas exclusivemen exclusivement,t, les Juifs Juifs et les Ch Chrétiens. rétiens. En réalité réali té il conviendrait conviendrait de traduire, comme nous allons le voir, par : la Communauté du Livre . S3.V199." En vérit vérité, é, parmi parm i les l es Gens du Livre, certains cer tains croient en Dieu, en ce qui vous a été ét é révélé, tout comme en ce qui leur a été révélé, pétris d'humilité ils attachent une grande valeur aux versets de Dieu..." On remarquera que Livre est au singulier alors qu'en réalité il peut s'agir conjointement de la Torah et de l'Évangile. Ceci s'explique par l'usage particulier du terme "Livre"2dans le Coran, qu'il convient alors d'écrire avec une majuscule. En effet, "le Livre" peut désigner tout aussi bien l'Ancien Testament que le Nouveau, le Coran que d'autres livres sacrés. Seul le contexte permet, parfois, d'individualiser tel ou tel recueil. 1 Voir : Fonction d'Abraham. 2 En arabe Kitâb signifie en usage courant livre, mais désigne pour être exact, l'écrit . Il faut donc considérer que sous cet aspect cette expression coranique désigne littéralement
Ceci découle d'un concept particulier qui est, à notre connaissance, uniquement exposé par le Coran. Il existe, en un niveau de réalité supérieure, un écrit "prototypique", référence absolue de ce qu'il est convenu d'appeler "la parole de Dieu". Cet écrit céleste est nommé dans le Coran en référence à sa forme forme scriptu scr ipturair raire, e, "la Table Table protégée" pr otégée" : lawh al mahfoudh. 3 3 22."…Ce Coran est une noble récitation émanant de la Table protégée." Une part de cet écrit primordial recèle ce qui sera par la suite révélé en diverses époques, en divers lieux, par l'intermédiaire de divers Prophètes selon un mode de révélation spécifique que le Coran nomme "descente" ou "fragmentation". A chaque "révélation", le message originel est en quelque sorte délivré, non en sa forme réelle, mais sous un aspect actualisé et adapté en fonction des cultures et des langues réceptrices. Il y a donc unité d'origine, de fond, et multiplicité de formes entre les différents Ecrits Sacrés. C'est sur ces concepts d'unicité des sources et de "Communauté du Livre" que l'Islam l' Islam fonde fonde puissamm p uissamment ent son unive universa rsali lisme. sme. Point de vue général. Le Coran enseigne donc, et cela fait partie de son credo, que toutes les religions ont une origine commune dont il convient de témoigner.
S2.V136."Que S2.V136."Que les musulmans musulm ans professent profes sent : "Nous croyons en Dieu, en ce qu'Il nous a révélé, tout comme en ce qu'Il a révélé à Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les Tribus. De même, nous croyons en ce qu'Il a donné à Moïse et Jésus, tout comme en ce qui a été donné par leur Seigneur aux autres messagers. messa gers. Nous ne faisons fais ons aucune différence diffé rence entre eux, et à Dieu nous nous sommes soumis4 ." la période historique des religions, c'est-à-dire celle établissant la conservation par écrit des références révélées. 3 Cette expression est de traduction difficile : Lawh, désigne à l'origine une surface polie qui reflète la lumière (Pour le Coran Dieu est lumière des cieux et de la Terre, ceci laisse envisager les ouvertures mystiques d'une telle expression). Puis, par extension elle désigne : une table, une tablette, un tableau sur lequel on écrit. Mahfoudh, signifie préservé, protégé et, dans le contexte, indique que cet écrit primo pri mordi rdial al dem demeure eure inchan nchangé gé et perm permanent. anent. Il aurai auraitt do donc nc fal falllu tradu traduiire par : "La Table lumineuse de l'écrit subsistant". Par convention, nous avons utilisé la traduction la plus fréquente : "la Table Table protégée" p rotégée".
Toutefois, il est nécessaire de définir précisément cet œcuménisme afin de le différencier de tout syncrétisme. L'œcuménisme musulman est double. Premièrement, il professe, comme nous venons de le voir, la continuité et la cohérence des différents messages divins adressés à l'humanité. Deuxièmement, il postule postule qu q ue tous les homm hommes san sa ns exception ont ont reçu de Dieu, par l'int l' interm ermédiai édiaire re d'un d' un Prophète Prophète ou de plusieurs, le mêm mêmee message message fondam fondament ental al : reconn r econnaître aître le monoth monothéisme. éisme. Ex : S16.V36."Il fut envoyé envoyé à toutes les comm communautés unautés un Prophète Prophèt e qui leur enseigna d'adorer Dieu et de fuir le l e polythéisme…" polythéisme…" Il ne s'agit pas de syncrétisme. En effet, cette reconnaissance est de nature historique et n'implique pas qu'il faille réaliser l'amalgame des différents éléments pris, tout ou partie, dans l'ensemble des religions ou des cultes. Le Coran, tout en conservant une vision large et supérieure du phénom phénomène ène religieux, religieux, définit définit sa propre spécificité. s pécificité. A cette fin, fin, il réactualise certain cer taines es constantes constantes de la révélation monothéiste, corrige certaines déviances, institue des mesures qui lui sont propres, tout en reconnaissant et respectant les positions des Gens du Livre. S5.V48."Nous S5.V48."Nous t'avons révélé le Livre en toute vérité, confirmant confirm ant ou infirmant infir mant les écrits écrit s antérieurs…ne suis point leurs penchants alors que la vérité t'est parvenue. Toutefois, à chacun d'entre vous, nous avons assigné une voie générale et un chemin spécifique. Si Dieu l'avai voulu Il aurait fait des hommes une seule communauté religieuse…rivalisez donc en bonnes œuvres…" Pour les musulmans, il n'est donc pas question de suivre tout à la fois la Torah, les Evangiles, les Védas, Moïse, Jésus ou Bouddha. L'Islam n'est pas une synthèse des révélations passées mais se veut présenter un nouvel équilibre entre les différentes religions, au-delà de leurs divergences et leurs schismes. schismes. S2.V143."Ainsi, S2.V143."Ainsi, avons-nous avons-nous fait que vous vous soyez la communauté du juste milieu, mil ieu, témoignan témoi gnan envers envers les l es hommes…"5 4 " Nous Nous nou nouss sommes soumis " est la traduction littérale de "nahnou lahou muslimun" mais qui signifie tout aussi bien : "Nous ommes musulmans".
Le Coran, en tant que ultime livre révélé, résume donc à lui seul l'ensemble du message auquel les musulmans doivent se référer. Le Prophète Muhammad, en tant que dernier maillon de la chaîne prophétique, prophétique, est l'un l' unique ique récepteur de cette comm commun unication ication finale. finale. Après lui la révélation révél ation est close, il il est donc considéré comme étant le Sceau de la Révélation. S33.V40."Muhammad…e S33.V40."Muhammad…est st le Messager M essager de Dieu, Die u, le sceau de la Prophétie…" Prophét ie…" Un des tous derniers versets, trois mois avant la mort du Prophète Muhammad, précise clairement que l'Islam est alors une religion complète et autonome.
S5.V3."… Ainsi, ai -je parachevé à votre intention i ntention votre relig r eligion ion 6 accomplissant Ma grâce à votre égard. J'agrée J'agrée l'Islam comme étant votre religion…" Valeur religieuse de la Communauté du Livre. Contrairement aux idées reçues, y compris chez les musulmans, l'Islam ne prétend à aucune supériorité et il n'a pas non plus vocation hégémonique. Sans ambiguïté, le Coran appelle au respect des Gens du Livre en particulier, et des autres religions en général. C'est ainsi qu'il souligne, à de nombreuses reprises, les qualités intrinsèques des Gens du Livre dont nous allons rappeler l'essentiel. Ils sont Gens du révélé et ils appartiennent à la communauté des croyants : S4V162."Ceux S4V162."Ceux qui parmi par mi les Gens du Livre Li vre se sont voués à la l a recherche recherc he de la connaissance croient en ce qu'on t'a révélé, tout comme en ce qui fut révélé avant toi–Muhammad - . . Les musulmans7 , de même, mêm e, y croient…" Le Coran rappelle leur foi et leur humilité : 5 Les exégètes précisent qu'effectivement l'Islam réalise l'équilibre en s'écartant, par exemple, tout autant de la rigueur de la loi Mosaïque, de l'orthopraxie que des spéculations théologiques de la Chrétienté. 6 En ce verset, Dieu est le locuteur. 7 Littéralement : "les croyants y croient", le contexte permet sans ambiguïté de préciser qu'il s'agit des musulmans.
S3.V199." Il y a en vérité parmi parm i les le s Gens du Livre des croyants... cr oyants... ils sont s ont pétris pét ris d'humil d 'humilité ité à l'égard de Dieu... leur récompense est auprès de leur Seigneur..." S5.V82."…Il y a parmi eux des prêtres et des moines dénués de tout orgueil." De même leur droiture : S7.V159."Il y a parmi le peuple de Moïse une communauté com munauté guidée par la vérité et qui agit, par là même, en toute justice." Les trois versets suivants résument parfaitement l'opinion favorable et la reconnaissance des Gens du Livre que le Coran enseigne. S3.V113 S3.V113 à 115."Ils ne sont pas tous t ous égaux. Il y a parmi les Gens du Livre une communauté com munauté droite. Ils récitent aux heures de la nuit les versets de Dieu et se prosternent. Ils croient en Dieu, au Jour dernier, ordonnent le bien et rejettent le mal et rivalisent en bonnes œuvres. Tel sont les vertueux, quelque bien qu'ils fassent il ne leur sera pas dénié, car Dieu sait parfaitement qu'ils sont gens de piété." Cas particulier et cas général. On aura remarqué que ces versets précisent systématiquement que ces attitudes louables sont le fait d'une partie des Gens du Livre, "Il y a parmi…", et non de leur communauté au sens général. Il s'agit d'un principe coranique important : qu'il faille relever un défaut ou souligner une qualité, le Coran établit toujours clairement la différence entre l'individu et les qualités ou défauts attribués de façon globale à sa communauté. En d'autres termes, c'est l'homme que l'on doit considérer et non le groupe auquel il appartient et ce, qu'il soit Juif, Chrétien, Musulman ou autre. En effet, aux "yeux de Dieu", seul le mérite individuel est pris en compte. Ex : S23.V1 à 3."Bienheureux les l es croyants qui sont assidus à la prière prièr e et s'écartent s'écar tent des propos utiles. " S107.V4 à 6."Malheur à ceux qui prient négligemm négli gemment ent et n'agissent n'agi ssent que par ostentat os tentation." ion." Dans le même ordre d'idées, le Coran précise que le Paradis n'est la propriété de personne, il n'y a pas de peuple élu bénéficiant d'une impunité, c'est la sincérité de la foi qui est la clef de la
satisfaction divine. S2.V11 S2.V111-112."Ils dirent : "Seul Juifs ou Chrétiens entreront au Paradis". Ce ne sont que vaines va ines affirmations…sera affirmati ons…sera récompensé celui qui, soumis totalement à Dieu, aura agi en bien." Communauté des croyants. La notion coranique de "communauté du Livre «aboutit donc logiquement au concept de "Communauté des croyants". Il s'agit de reconnaître l'unicité de la foi dans la diversité de ses expressions. Cette idée fondamentale définit une vision supérieure du phénomène religieux qui, si elle avait été comprise et mise en application par tous, aurait permis d'éviter nombres d'incompréhensions, de défiances et de guerres dites de religion. L'actualité nous rappelle malheureusement que l'humanité n'a pas encore atteint collectivement ce niveau. Seules quelques âmes âmes de bonn bonnee volont vol ontéé appellent appel lent à la mise en œuvre souveraine de ce principe essent e ssentiel. iel. La Communauté des croyants, si l'on considère plus particulièrement les Musulmans, les Chrétiens et les Juifs, correspond plus précisément à la Communauté d'Abraham. Pour le Coran, il ne s'agit pas à proprement proprement parler d'un rapport généalog généalogique, ique, mais mais de liens li ens spiritu spiri tuels. els. S2.V136."Que S2.V136."Que les musulmans musulm ans professent profes sent : "Nous croyons en Dieu, en ce qu'Il nous a révélé, révélé, tout comme comm e en ce qu'il a révélé à Abraham, Abraham, Ismaël, Isaac, I saac, Jacob et les Tribus. De même, nous croyons en ce qu'il a donné à Moïse et Jésus, tout comme en ce qui a été donné par leur Seigneur aux autres messagers. messa gers. Nous ne faisons fais ons aucune différence diffé rence entre eux, et à Dieu nous nous sommes soumis." Le patriarche Abraham8 symbolise le lien des trois religions sœurs avec le monothéisme et leur rupture d'avec le paganisme. 8 Voir chapitre : Fonction d'Abraham. Il ne s'agit pas de définir une religion "Abrahamique" mais d'indiquer une ligne de conduite, une relation avec Dieu que Judaïsme, Christianisme et Islam doivent partager sans exclusion. S2.V135."Ils prétendent : "Soyez "Soyez Juifs ou Chrétiens et vous vous serez bien guidés". Répond : "Il n'en est rien, suivons la tradition d'Abraham en toute orthodoxie, ce n'était point un olythéiste." Au-delà même de ce berceau sémitique, le Coran mentionne logiquement que tout croyant est en droit d'espérer d'e spérer de Dieu, l'objet l'obje t de son adoration, la récompense récompense suprême. suprême. Logiquement donc, pour le Coran, Dieu attribue la même valeur et la même récompense à tous les membres de la "Communauté des croyants" à condition, nécessairement, qu'ils soient sincères et justes. Ex : S5.V69."En S5.V69."En vérit vérité, é, tous les l es croyants, Juifs, Juif s, Chrétiens ou Sabéens 9 , quiconque croit c roit en Dieu et agit vertueusement aura auprès de son Seigneur récompense, nul ne connaîtra alors, crainte ou affliction."10 En conclusion, nous mentionnerons un verset de grande portée spirituelle. S2.V138." Telle est la comm communion union divine, et en Dieu réside résid e l'excelle l'e xcellence nce de cette cett e communion. C'est lui que nous adorons" Communauté des incroyants. D'aucuns feront remarquer que l'on peut trouver dans le Coran des versets 11 qui, en apparence, considèrent que Juifs, Chrétiens et non musulmans sont des "infidèles", ce qui serait en contradiction avec le point de vue que nous venons d'exposer. Nous l'avons précisé en introduction, il s'agit, malheureusement, d'un a priori fréquent lié à l'ignorance du Coran tant de la part des musulmans que des non musulmans. Ces présupposés ont été récemment actualisés par les allégations des jihadistes
tout comme par ceux qui, en Occident, ont intérêt à réduire l'Islam à une menace islamique. 9 Les commentateurs sont divisés sur l'origine exacte des Sabéens, confère pour plus de détails le chapitre : Des autres religions. Mais, en ce verset, leur mention indique principalement que la définition de la communauté des croyants déborde le cadre des "trois sœurs mo monoth nothéistes". éistes". 10 Ce verset est répété trois fois dans le Coran et fait l'objet d'âpres discussions théologiques. 11 Nous avons envisagé au chapitre du Jihad un certain nombre de ces versets, ainsi que la méthodologie suivie pour fausser leur sens.
Encore une fois, et seulement à titre d'exemple, nous allons étudier deux versets type fréquemment mentionnés au sein de cette fausse polémique. - Le premier exemple concerne la "mécréance" des Juifs. S4.V46. "Certains parmi les judaïsés falsifient falsi fient les écritures, écrit ures, tout t out comme co mme ils disent : "Nous avons entendu et avons désobéi."... Dieu les a maudits de par leur mécréance..." Tout d'abord, rappelons que la mécréance, les mécréants, les incroyants sont des traductions approximatives approximatives des substant substantifs ifs dérivés dér ivés d'un concept concept coraniqu cora niquee origin or iginal, al, le kufr, qui traduit en réalité le fait de dénier Dieu. Ce dénie présuppose que tout homme recèle en lui-même la connaissance de l'existence divine 12, pré connaissance et pré conscience en fonction desquelles "l'incroyance" n'a plus de réalité. Il convient donc de dire dénégateur au lieu d'incroyant, cette expression n'ayant pas, de plus, de connot connotation ation péjorative. péjora tive. Ensuite, nous pouvons constater que conformément au principe de non généralisation, que nous avons précédemment explicité, le verset précise : "Certains parmi". Tous les versets équivalents que nous pourrions recenser incluent cette nuance fondamentale diversement formulée : " ceux des Gens du Livre qui…","ceux qui disent…", "parmi eux…", "la plupart…"," etc. Il en est naturellement de même pour les remarques coraniques concernant les chrétiens, les musulmans et les hommes en général. Il ne s'agit donc pour le Coran que de souligner certaines déviances de sectes ou d'individus parmi parmi les Gens Gens du Livre et non de taxer taxer d'infidèles l'ensemble l'ensemble de cette comm commun unaut auté. é. Du reste, comment concilier l'allégation "d'incroyance" à l'obligation coranique de respect et de reconnaissance due aux Gens du livre. Le verset dit "de la tolérance", que nous avons maintes fois mentionné, est associé à un contexte particulier sur lequel tous tous les comm commentateu entateurs rs coraniques s'accordent s'acc ordent.. A l'époque l'épo que du Prophète Prophète Muhammad, des musulmans Médinois voulurent que leurs enfants judaïsés se convertissent à l'Islam, il fut alors révélé S2.V256."Pas de contrainte en religion…" afin de leur interdire de telles manœuvres. 12 Cf. La définition de kufr, kâfir au chapitre : Apostat. Voir en complément la notion d'innéité, fitra , au chapitre : Des autres religions – croyants uni unitaires. taires.
Quoi de Quoi d e plus clair, cl air, et s'il s'i l y a cont c ontradic radiction tion,, on ne ne pourra la l a trouver dans le Coran… - Le deuxième exemple concerne la mécréance des Chrétiens : S5.V72."Sont S5.V72."Sont vraiment mécréant m écréant s ceux qui disent, Dieu Dieu est le Messie fils de Marie…" Les remarques que nous avons faites précédemment restent applicables. Le Coran ne condamne amais un groupe dans son ensemble, pas plus qu'il n'assimile systématiquement l'individu à un collectif donné. Du reste, ce verset vise spécifiquement une secte chrétienne monophysite et non les positions doctrinales de l'ensemble l'ensemble du monde monde chrétien. chrétien.13 Le Coran demeure extrêmement cohérent quant à son analyse des autres religions, seule une lecture superficielle ou subjective pourrait y déceler du mépris ou de la haine. Pour le Coran, la diversité des religions est voulue par Dieu comme expression de Son unicité et la recherche spirituelle de tous les hommes à un seul et unique objet, Lui.
S5.V48."…Si S5.V48."…Si Dieu l'avait l 'avait voulu, voulu, Il aurait fait des hommes une seule seul e comm communauté unauté religi re ligieuse… euse… rivalisez donc en bonnes œuvres…" S3.V64."Dis : " Ô Gens du Livre, prenez en considération cette formule qui nous est commune : "N'adorons que Dieu, Dieu, sans rien lui associer…" associ er…" Message du Coran adressé à la Communauté du Livre. Ayant clairement défini la tolérance religieuse et explicité le respect et la considération dus aux autres religions, le Coran adresse un message à la "Communauté du Livre" conformément à sa mission de réformateur et guide spirituel. Encore une fois, beaucoup d'idées reçues, ou plutôt de schémas simplistes, déforment le propos. Selon l'opinion courante, l'objectif du Coran serait uniquement d'inviter les Juifs et les Chrétiens à se convertir à l'Islam. Cette Cette lecture superficielle superficiell e et erronée, e rronée, comme comme nous nous allons al lons le voir, ne traduit en rien la justesse et la subtili subtilité té des positions coraniques. Nous Nous pouvons, pour pour sim s implifier, plifier, résum rés umer er la thèse thèse du Coran en quatre points. 13 Voir pour plus de détails au chapitre : Jésus, l'Evangile– des trinités et de la Trinité. 1- Compréhension de la mission Muhammadienne. Les Gens du Livre sont invités à reconnaître la mission du Prophète Muhammad à leur égard, c'est-à-dire la confirmation des anciennes révélations, et notamment la Torah et l'Évangile. S4.V47."Ô vous vous qui avez reçu reç u le l e Livre, croyez à ce que Nous avons révélé r évélé -à - à Muhammade qui confirme ce que vous déteniez auparavant..." Plus avant, il est rappelé que le Christianisme et tout particulièrement le Judaïsme, sont des religion reli gionss messianiques. messianiques. A ce titre, tous tous sont appelés, à travers le Coran, à reconnaître reconnaître que l'Islam l' Islam et le Prophète Muhammad accomplissent la promesse messianique. S17.V107-108."... Lorsque leur est fait récitation récit ation du Coran, ceux qui auparavant avaien reçu la connaissance, se prosternent face à terre. Ils s'exclament alors : "Gloire à notre Seigneur ! Telle Telle était la promesse prom esse de notre notr e Seigneur, et la voilà accomplie." accompl ie." 2- Invitation à la réforme interne. Les Gens du Livre sont appelés à réfléchir sur certaines déviations doctrinales ayant émaillé leur parcours ainsi qu'à lutter contre la spéculation théologique. S5V77."Dis S5V77."Dis : "Ô Gens du Livre, refusez les extrêmes extrêm es en votre religion reli gion car ils s'opposent s'oppos ent à la vérité. Ne suivez suivez pas les passions de ceux qui jadis s'égarèrent, tout comme ceux qui en grand nombre les suivirent. Ils s'écartèrent de la voie droite." C'est ainsi, par exemple, que le Coran appelle à une définition précise de la mission et de la fonction de Jésus14. S4.V171."Ô Gens du Livre, refusez ref usez les extrêmes extrêm es en votre religion, reli gion, ne profess p rofessez ez au sujet s ujet de Dieu que la vérité. Le Christ Jésus Jé sus fils fil s de Marie Mari e n'est qu'un Prophète de Dieu, Son Verbe Verbe projeté proj eté en Marie et un Esprit émanant de Dieu. Croyez en Dieu et en Son messager et ne dites pas : "Il est trois !"..." !"..." 14 Voir : Jésus, Évangile. 3- Incitation à une pratique religieuse exacte. Le Coran appelle les Gens du Livre à se conformer à leur religion en revenant à une pratique uste du texte15 dont ils sont dépositaires. S5.V68."Dis S5.V68."Dis : "Ô Gens du Livre, vous vous ne reposerez reposer ez sur rien de tangible tangibl e tant que vous vous ne vous conformerez pas à la Torah, à l'Evangile et à ce qui vous était révélé par votre Seigneur…" Il leur est rappelé avec logique que la cohérence interne est à la fois présupposé minimum et objectif comm commun de la part d'adeptes d'ade ptes d'une d'une religion re ligion scripturaire révélée. r évélée.
S5.V66."S'il S5.V66."S'ilss avaient mis en œuvre œuvre correctement correct ement la Torah, l'Evangile et ce qui leur a été révélé par leur Seigneur, ils connaîtraient l'abondance. Il y a parmi eux une communauté bien intentionnée, intentionnée, mais beaucoup beaucoup d'entre eux agissent en mal…" 4- Appel à l'union spirituelle avec les musulmans. Au final, le Coran fixe le même objectif à tous les croyants, qu'ils soient Musulmans, Juifs ou Chrétiens : réaliser le monothéisme absolu et purifier la religion de toutes les formes de polythéism polythéismes, es, en d'autres d'autres termes termes rendre à Dieu ce qui qui lui appartient. appartient. S3.V64."Dis: S3.V64."Dis: "Ô Gens du Livre, prenez en considération considéra tion cette formule formul e qui nous es commune : "Adorer uniquement uniquement Dieu sans rien lui associer et ne jamais prendre, en dehors dehors de Lui, l'un de nous comme "seigneur"…" Conclusion. Le Coran prône donc, dans le respect et la tolérance, la réalisation de tous les croyants selon le mode particulier de leur religion. Il les appelle tous, et en particulier la communauté du Livre , à fournir un effort permanent de vivification de leur foi et de leurs pratiques ainsi qu'à réaliser l'union spirituelle, et non pas cultuelle, par la reconnaissance et la mise en œuvre du monothéisme sous l'égide de leur patriarche commun, Abraham. 15 Ceci n'est pas sans rappeler l'idée fondatrice de la réforme protestante.
La diversité div ersité des de s religions re ligions est en définitive définitive une une réalité réa lité que l'on l' on nnee peut nier nier sous peine de dérives dér ives extrémistes ou totalitaristes. Pour l'Islam, tous les hommes naissent égaux mais, bien plus, ils naissent tous "musulmans". En effet, ils sont tous initialement dépositaires de la préconnaissance de l'unicité divine, seule leur destinée, et tout particulièrement leur conditionnement sociologique, font qu'ils divergent par la suite. suite. C'est cette communauté d'origine spirituelle qu'a rappelé le Prophète Muhammad en une tradition authentifiée : "Tout nouveau-né vient au monde selon sa nature originelle. Puis ses arents font de lui un Chrétien, un Juif, ou un Zoroastre." 16 16 Notons que selon s elon cette doctri doctrine ne est e st musulman musulman celui qui qui est resté re sté conform conformee à son innéité. innéité.
FONCT FO NCTION ION D'ABRAHAM Abraham est considéré comme le " Père des croyants", le Patriarche des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans. Son histoire occupe une place importante dans le Coran, mais les diverses péripéties de sa vie n'y sont pas rapportées en détail. L'objectif avoué est de définir Abraham en tant que modèle parfait du monothéisme et référence symbolique communautaire pour le dernier cycle de la Révélation. Rappe Rappe l historiq histo rique. ue. Tout comme pour l'ensemble des personnages bibliques il demeure difficile d'attester scientifiquement de l'existence d'Abraham et de la période historique où il vécut. Toutefois les données actuelles s'accordent sur un point : l'on peut situer l'épisode d'Abraham aux environs de – 4000 ans, en Mésopotamie. Le Coran ne donne aucune indication généalogique ou temporelle concernant Abraham. Le texte coranique, contrairement à la Bible, ne fait jamais état de ce genre de mention, il n'y a pas eu d'historicisation du texte, et seul importe le message spirituel délivré à travers les récits, notamment ceux concernant les anciens Prophètes. Il est intéressant de constater constater qu'Abraham qu'Abraham apparaît peu après le début de l'ère historique, c'est-àc'e st-àdire lorsque l'invention de l'écriture se généralise. En effet, Abraham est pour le Coran le père spirituel des trois "religions du Livre". Le Coran rapporte à ce sujet qu'Abraham fut détenteur de feuillets sur lesquels était mentionné le message divin. S87.V18-19."Oui, S87.V18-19."Oui, ce message mess age était déjà inscrit inscri t sur les premiers premi ers Feuillets, Feuillet s, les Feuillets Feuillet s d'Abraham d'Abraham et de Moïse.1 " Autrement dit, le temps était venu, à travers notamment la lignée d'Abraham, pour que les derniers messages révélés adressés aux hommes puissent être mis par écrit et ainsi être mieux transmis à l'humanité. 1 Ce verset, en lecture littérale, semble indiquer que la mise en écrit directe de la Révélation a commencé avec Abraham puis que le deuxième écrit fut celui de Moïse. Abraham Abraham Patriar Pat riarche che monothéiste .
Filiation Filiat ion généalogique . Comme nous venons de l'évoquer, le Coran ne mentionne jamais de généalogies, de dates, et alors même que l'évocation d'Abraham couvre plusieurs centaines de versets répartis sur au moins 25 sourates, rien ne permet de le situer dans le temps. Cette abstraction temporelle, constante dans le Coran, a pour objectif de mettre en avant le sens du message spirituel et d'en permettre une réactualisation permanente. Ainsi, le Coran cite-t-il en filiation, uniquement le nom du père d'Abraham, Âzara1, de deux de ses fils, Isaac et Ismaël, de Jacob fils d'Isaac et de Joseph fils de Jacob. Le Coran semble effectivement attester que les Tribus israélites descendent d'Isaac par Jacob 2. Toutefois, les versets en question ne donnent pas à proprement parler de généalogies, mais évoquent plutôt plutôt la continu continuité ité de la Révélation dans la descendance descendance d'Abraham. d'Abraham. Il s'agit en quelque quelque sorte de généalogies gén éalogies spiritu spiri tuelles elles.. Cependant, Cependant, leur sens conforte conforte les l es don d onnées nées classiques. clas siques. Ex : S4.V163." …Nous avons attribué attr ibué la révélation à Abraham, à Ismaël, Ismaë l, à Isaac, aux Tribus, à Jésus…" S6.V84-85."Et nous avons donné en lignée à Abraham, Isaac et Jacob que tous deux Nous guidâmes…et parmi sa descendance David, Salomon, Job, Joseph, Moïse et Aaron... Ils furent tous
vertueux." Les Arabes se considèrent, dans leur généalogie, comme étant les descendants d'une branche non Arabe, ayant comme ancêtre fondateur Ismaël, et d'une lignée Arabe aux origines anciennes. A ce sujet, le Coran, comme nous le verrons en infra, rapporte la présence d'Ismaël à la Mecque où il construisit, construisit, avec son père Abraham, Abraham, la l a Kaaba. Le Prophète Muhammad est considéré comme descendant de Ismaël par son père, un passage du Coran va probablement en ce sens : S2.V128-129."Lorsque Abraham et Ismaël Ismaë l dirent : "Seigneur, fais que nous te soyons soumis et qu'il y ait parmi notre descendance une communauté qui Te soit soumise… Seigneur, suscite d'eux un Messager qui leur récite Tes versets et leur enseigne le Livre et la Sagesse"…" 3 1 Âzara est la forme arabisée de Thara (Ath Thara) mentionnée par exemple dans l'évangile de Luc, tout comme Ibrahim correspon corres pondd en arabe a rabe à Abraham dont le le nom est, probablement, probablement, Abram. Abram. 2 Le deuxième prénom de Jacob est Israël.
En conclusion, le Coran n'apporte pas de preuves décisives quant à la généalogie d'Abraham, mais de simples allusions, sans aucun doute afin de mieux souligner qu'il ne faut guère attribuer d'importance à cette filiation génétique ; l'essentiel étant le concept de lignée spirituelle. Filiation Filiat ion spirituell spiri tuelle. e. Le Coran souligne deux aspects fondamentaux du statut d'Abraham : il fut Prophète certes, mais aussi homme qui jamais ne cessa sa quête de la vérité. Nous allons voir que c'est ce deuxième aspect, plutôt plutôt que que la prophétie, qui qui soutient soutient et nou nourri rritt la sym symbolique coranique de la fonct fonction ion d'Abraham d'Abraham.. S19.V41." Mentionne Abraham dans le Livre. Il fut un être véridique, véridi que, un Prophète." C'est donc Abraham, l'homme, dans sa recherche spirituelle qui prioritairement nous interpelle. Le Coran résum r ésumee sym s ymboli boliquem quement ent le questionnem questionnement ent philosophique philoso phique d'Abraham d' Abraham : S6.V76 à 78."Lorsque la nuit enveloppa Abraham, il contempla contempl a une étoile. étoil e. Il s'exclama s'excl ama alors : "Est-ce donc ça mon Seigneur ?!" Mais lorsqu'elle déclina il ajouta : "Je n'aime pas l'évanescent." Puis, la lune apparut : "Est-ce donc ça mon Seigneur ?!" Et lorsqu'elle se coucha, il dit : "Sans la guidée de mon Seigneur je serais du nombre des égarés." Enfin, le soleil se leva et il s'écria : "Est-ce donc ça mon Seigneur, l'objet supérieur !?" Puis, lorsqu'il déclina à l'horizon : "Ô mon peuple, en vérité, je désavoue votre polythéisme. " D'un point de vue concret, il parvint ainsi, en s'écartant de l'astrolâtrie commune, à la prise de conscience de l'existence d'un créateur suprême et unique de l'univers. En cela, sa démarche philosophique philosophique reste de conception et de portée générale. générale. 3 L'on remarquera que la formulation est générale : communauté, messager, Livre… ainsi, seule l'interprétation traditionnelle "spécifiante" admet qu'il s'agit là, des Musulmans, du Prophète Muhammad et du Coran. La lecture "ouverte" du verset permet de comprendre qu'il s'agit de l'ensemble des trois religions monothéistes, de leurs prophètes et des trois livres révélés, conformément à la fonction d'Abraham. S6.V79"J'oriente donc ma face, indépendant 4 , vers celui qui a créé les cieux et la Terre, je
n'appartiens pas aux polythéistes." La singularité d'Abraham est donc d'avoir découvert, à la fois par l'effort intellectuel et la tension spirituelle, l'existence de Dieu. Il dut à cette fin exercer une sévère critique à l'égard des thèses dominantes, du prêt à penser, symbolisés en l'occurrence par le polythéisme. S37.V85-87."Abraham s'adressa s' adressa à son s on père pèr e ainsi a insi qu'à son peuple pe uple et leur dit : "Qu'adorezvous donc ! Quelle imposture de désirer d'autres divinités en dehors de Dieu ! Quelle conception avez-vous donc du Maître de l'univers !" C'est en référence à cette démarche accomplie et aboutie que le Coran établit la filiation spirituelle
Abrahamique. S60.V4."Il y a, à votre intention, intenti on, en Abraham et ceux qui l'adoptent, l'a doptent, un modèle modèl e parfait…" parfai t…" La voie d'Abraham. Le Coran revient souvent sur la critique rationnelle des traditions et de la société. Il s'agit d'un travail tant intellectuel que spirituel que l'on doit nécessairement accomplir pour parvenir à une compréhension sincère et juste du rapport entre l'homme et Dieu. S21.V52 à 54."Lorsqu'il dit à son s on père pèr e5 ainsi qu'à son peuple : "Que signifient ces statues auxquelles vous vouez un culte !" Ils répondirent : "C'est ainsi que nos ancêtres les adoraient." braham rétorqua : "Vous-mêmes et vos ancêtres êtes réellement dans l'erreur." Plus que de rupture d'avec les usages, il s'agit en l'occurrence de lutter contre ses propres tendances au polyth p olythéis éism me. 4 Indépe Indépendant ndant , traduction maximaliste du terme arabe, Hanif , désignant à l'origine le fait de marcher de travers, de s'écarter des sentiers battus puis, par extension, celui qui découvre par lui-même la foi et ne suit pas de "rites" spécifiques, nous traduirions alors "croyant originel." Ou bien, si l'on veut en souligner l'indépendance par rapport aux systèmes religieux, " croyant unitaire". L'usage religieux islamique de cette expression coranique inclut de plus les notions de sincérité, de dévotion sincère, de rectitude, ce qui justifie aussi de traduire par orthodoxie orthodoxie . Selon le contexte nous utiliserons les différentes acceptations de ce terme. 5 On remarquera l'allusion très psychanalytique au père. Le sacrifice du fils par le père s'inscrit probablement dans la même perspective.
S26.V72 à 77."Abraham les interrogea interr ogea : "Vos "Vos idoles vous vous entendentelles entendentel les lorsque vous vous les invoquez ? Sont-elles à même de vous être utiles ou nuisibles ? Ils répondirent : "Non, bien évidemment, évidemment, mais c'est ainsi ai nsi que nos ancêtres pratiquaient." Abraham Abraham déclara : "Alors, sachez sachez le ! Les idoles que vous adorez, vous et vos ancêtres, sont mes ennemies. Il n'est donc pour moi que le Seigneur des univers, celui qui m'a créé puis guidé." Pour le Coran, le polythéisme en sa définition profonde réside dans le fait de substituer les désirs de sa propre âme à ceux de Dieu. S25.V43."Considère S25.V43."Considère donc celui qui prend comme dieu ses propres passions passio ns ! Pourrais- tu t'en orter garant ?!" Abraham fut donc iconoclaste au sens figuré comme au sens propre. ropre. 58."Je 58."Je jure par Dieu que que je briserai vos idoles…il les mit donc en pièces…" Cette démarche ne repose pas sur la violence physique réelle, il s'agit en réalité d'un cheminement intérieur. Le Coran décrit d'ailleurs Abraham comme étant un homme de bon comportement. S11.V75." S11.V75." Certes Certes,, Abraham était indulgent, plein ple in de sollicit soll icitude ude et prompt prom pt au repentir. repenti r. Monothéisme Abrahamique. Se dessine ainsi l'archétype du "chercheur de Dieu" destiné à servir de modèle à l'originalité du concept monothéiste. Le Coran précise cette notion en qualifiant Abraham de "communauté ", ", signifiant ainsi qu'il est symbole de la communauté de tous ceux qui croient en Dieu et en son unicité. S16.V120."Abraham S16.V120."Abraham fut f ut une "communauté" "comm unauté"6 , dévot de Dieu certes, cert es, en toute rectitude recti tude 7 . Il I l ne fi f i oint parti des polythéistes." polythéistes." 6 Le terme Umma est d'ordinaire traduit par : communauté . Mais il évoque aussi les notions de référence, d'unité fondamentale, dans le contexte et conformément à l'usage de la langue arabe, il prend le sens " d'archétype". 7 Pour rendre hanif dans dans ce contexte.
Le Coran enseigne qu'Abraham, à la différence des grands Prophètes du monothéisme, n'est pas fondateur d'une religion déterminée. Il est qualifié de hanif , c'est-à-dire de croyant originel
indépendant des religions et essentiellement tourné vers un culte, ou plutôt, une relation directe avec Dieu. Cette connaissance supra religieuse est nommée dans le Coran "Religion primordiale ou ell e représent repr ésentee l'archéty l' archétype pe de la l a foi pure en l'unicité l'unicité de Dieu. immuable", Ad-dîn-ul-quayym, elle S6.V161."Dis S6.V161."Dis : "En vérité, vérit é, mon Seigneur m'a guidé sur une voie de rectitude, recti tude, la religion reli gion immuable, la l a Tradition Tradition d'orthodoxie d' orthodoxie8 d'Abraham."…" Son effort spirituel, sa foi et l'exemple de sa vie sont donc qualifiés de " Tradition", Millat9, et non de religion re ligion10. C'est ainsi que Joseph dit : S12.V38."J'ai suivi la Tradit Tradition ion de mes ancêtres, Abraham, Isaac I saac et Jacob…" Jac ob…" Ainsi, le Coran lance-t-il un appel universel à suivre la Tradition d'Abraham, comme une invitation spirituelle pressante à se ressourcer au monothéisme parfait. S3.V95."Dis S3.V95."Dis : "Dieu a confirmé confirm é la vérité. Suivez donc la Tradition radit ion d'Abraham en toute rectitude, il ne fit point parti des polythéistes." 8 Orthodoxie : pour hanif dans dans ce cont contexte. exte. 9 L'étymologie de millat évoque l'action d'assembler des pièces de tissu mais aussi l'action de la braise sous la cendre, l'écriture sous la dictée et enfin un chemin tracé par les pas. L'ensemble évoque une recherche longue et analytique, la braise de vérité cachée sous les cendres des apparences. Millat est régulièrement traduit par Croyance conformément à l'usage commun des Arabes, mais l'usage français confère le plus souvent à ce terme une connotation péjorative. De plus, le terme millat dans sa lecture étymologique n'englobe pas la no noti tion on de pratiques pratiques cul cultuel tuellles, on ne peut donc donc pas le tradu traduiire par religion. L'emploi courant de Doctrine ou de Tradition, avec majuscule initiale et au singulier, est relativement correct, ainsi avons-nous maintenu, à défaut, l'emploi de Tradition. Signalons pour les spécialistes l'usage de Millat dans quelques versets non relatifs à Abraham avec le sens de traditions. 10 Religion est la traduction courante du terme Dîn qui évoque en arabe la notion de dette. La religion, sous cet aspect, consiste à s'acquitter d'actes définis et à croire en des points définis.
Des religions et d'Abraham. Comme si l'humanité était de par sa nature intrinsèque affectée d'un coefficient de déviation, le Coran affirme que tout individu, tout groupe, devra nécessairement fournir un effort de réforme cultuelle et spirituelle le rapprochant du modèle de la Tradition Abrahamique. Il critiquera ainsi ces déviances et vivifiera sa propre religion. S4.125."Qui S4.125."Qui est plus parfait parfai t en religion reli gion que celui qui offre pleinement pleinem ent son être à Dieu 11 , agit vertueusement, vertueusement, et suit la Tradition d'Abraham en toute rectitude, car Dieu l'a l' a choisi comme comm e ami intime." Le Coran invite Juifs et Chrétiens à ne pas s'opposer, en particulier, au sujet de la paternité Abrahamique Abrahamique de leurs l eurs religion rel igionss respectives. re spectives. S3.V65."Ô Gens du Livre, Livre, que valent vos arguments au sujet d'Abraham alors alo rs que la Torah, Torah, tout comme comm e l'Ev l 'Evangile, angile, n'ont été révélés révélés qu'après lui. Comprenez-vous Comprenez-vous !" Il ne s'agit pas de rejeter les uns ou les autres, car tous deux se revendiquent d'Abraham, mais au contraire il convient d'appeler à la reconnaissance mutuelle et partagée du Patriarche du Monothéisme. S3.V67." Abraham Abraham n'était n'ét ait ni Juif Jui f ni Chrétien, il fut seulement seule ment un croyant, sincère et soumis…" soumis …" Ensuite, le Coran appelle également les Musulmans à cette fraternité. S16.V123."Puis S16.V123."Puis nous révélâmes à Muhammad : "Suis la Tradition radit ion d'orthodoxie d'ort hodoxie d'Abraham. Il ne fut point polythéiste." polythéiste." C'est ainsi que l'Islam inclut dans son credo la continuité de la Révélation en mettant l'accent tout particulièrement sur la filiation Abrahamique. S2.V136."Que S2.V136."Que les musulmans musulm ans professent profes sent : "Nous croyons en Dieu, en ce qu'Il nous a
révélé, révélé, tout comme comm e en ce qu'il a révélé à Abraham, Abraham, Ismaël, Isaac, I saac, Jacob et les Tribus. De même, nous croyons en ce qu'Il a donné à Moïse et Jésus, tout comme en ce qui a été donné par leur Seigneur aux autres messagers. messa gers. Nous ne faisons fais ons aucune différence diffé rence entre eux, et à Dieu nous nous sommes soumis." 11 Littéralement : qui soumet sa face à Dieu.
Le sacrifice d'Abraham. Abraham reçut de Dieu l'ordre de sacrifier son fils 12; le Coran donne une version non détaillée de ce célèbre récit biblique à l'orientation essentiellement spirituelle. Symboliquement, il s'agit de l'abandon total de l'ego face à la volonté divine ou, plus exactement, à un autre niveau, de l'effacement l'effacement des réalités réal ités contingen contingentes tes par rapport à la réalité réali té suprême. suprême. Cette épreuve fait partie du long voyage allégorique d'Abraham. Nous suivrons ce cheminement à travers un des passages des plus complets de ce récit donné en la Sourate XXXVII. Abraham persécuté quitte son peuple et "immigre vers Dieu". S37.V99."Abraham S37.V99."Abraham dit : "Certes je vais vers vers mon mo n Seigneur, Seigneur, Il me guidera." gui dera." En cette quête, Abraham doit apprendre que les biens de ce monde sont éphémères et n'appartiennent qu'à Dieu. S37.V101-102."Nous lui annonçâmes la naissance d'un garçon longanime. longanime . Puis, lorsque celui-ci fut apte 13 , Abraham lui dit : "Ô mon tendre fils, fil s, je me suis vu en rêve t'immol t'i mmoler. er. Donnemoi ton avis …" Le Coran précise qu'à l'interrogation du père répond l'abnégation du fils. On reste frappé par la douceur du dialogue contrastant avec la violence de l'image. S37.V102"…Il répondit répondi t : "Ô mon cher père, fais f ais donc ce que l'on l' on t'a t' a ordonné. Tu me trouveras atient et résigné s'il plaît plaî t à Dieu. " 12 Pour les Musulmans ce fils d'Abraham est Ismaël, pour la Bible il s'agit d'Isaac. Le Coran apporte cependant un élément à son propre pro pre do dossier ssier.. La sour sourate ate XX XXXVII XVII établ é tabliit un récit linéai néaire re du du"" sacrifi sa crifice ce d'Abrah d'Abraham" am",, et e t faisant suite suite à l'épi 'épisode sode du sacrif sa crifiice on lit lit au V112 : " Et nous nous lui annonçâmes annonçâmes Isaac Isaac,, Prophète d'entre les le s vertueux." Cette annonce étant faite après l'épisode du "sacrifice", le fils à immoler ne pouvait être qu'Ismaël. 13 Traduction minimaliste d'une expression coranique particulièrement elliptique signifiant littéralement : lorsqu'il put s'efforcer avec lui . Le Coran, conformément à son style, ne fournit aucune précision, pas de prénom, pas d'âge, pas d'indication de lieu, seul importe la portée profonde du récit.
Ils acceptèrent donc le sacrifice ultime, abandonnant à Dieu leur volonté propre. S37.V103."Ayan S37.V103."Ayantt ainsi tous deux manifesté manif esté leur l eur soumission, soumi ssion, il lui mit mi t front à terre." t erre." Or, c'est à ce prix que l'on atteint les hauts degrés de la foi. S37.V104 à 106. "C'est alors que Nous l'appelâmes l'appe lâmes : "Ô Abraham, tu as accompli accompl i ta vision"...ainsi récompensons-nous les vertueux. Il s'agissait bien là d'une épreuve décisive." Cette scène célèbre, symbole de l'abandon à Dieu, est commémorée chaque année par les musulmans 14. S37.V107 à 110."Nous 110."Nous l'avon l' avonss racheté r acheté par un sacrifice sacri fice célèbre, célèbr e, il i l a marqué m arqué sa s a postéri pos térité. té. Que la aix soit sur Abraham." Abraham." Universalité d'Abraham. Quoique l'exemple d'Abraham concerne en premier lieu les religions de la révélation monothéiste, il convient de souligner, encore une fois, que la dimension profondément humaine, plus que l'aspect prophétique, domine son histoire. Par là même sont interpellés tous ceux qui, hors de ces cadres religieu reli gieuxx spécifiques, sont sont à la recherch r echerchee de "la "l a vérité véri té de Dieu". S3.V68."Les S3.V68."Les plus proches d'Abraham sont ceux qui le suivirent, ainsi que ce Prophète 15 et les
croyants. Dieu est le protecteur des croyants." Pour le Coran, Abraham est le fondateur de la Kaaba 16, symbole de l'unicité de Dieu et de l'unité de la "Communauté Abrahamique". 14 Ce sacrifice de substitution et de commémoration a lieu chaque année le dernier jour du pèlerinage à la Mecque ; c'est la fête de l'Aïd. Brièvement, il convient de mentionner que le pèlerinage à la Mecque est entièrement centré sur la célébration d'Abraham. L'ensemble des rites évoque toujours un événement majeur de sa vie et de son cheminement spirituel. Ce "pilier" de l'Islam marque le lien profon pro fondd et durable durable qui uni unitt les musul musulman manss à Abraham et donc donc à l'ensembl 'ensemblee de la com c ommu munaut nautéé des croyan croyants. ts. 15 Dans le contexte il s'agit du prophète Muhammad. 16 Il s'agit d'un édifice de 9m sur 12m bâti dans le talweg de Bakka à l'ouest de l'Arabie Saoudite. Elle est dénommée la Demeure de Dieu, ses murs sont recouverts de brocart noir, l'intérieur ne contient ni reliques ni décorations, dans l'angle sud est enchâssée la pierre noire . L'enceinte sert de mosquée et à l'heure actuelle peut contenir plus de 3
S2.V127-128." Puis, lorsque Abraham et Ismaël Ism aël eurent élevé les fondations f ondations de la Kaaba, ils il s irent cette invocation : "Seigneur,…fais que nous Te soyons soumis et que parmi notre descendance il y ait, de même, une communauté qui Te soit soumise. Enseigne-nous nos rites et accepte notre repentir…" Un autre verset définit la fonction de la Kaaba, Demeure de Dieu. S3.V96."En S3.V96."En vérité, elle est la première premi ère Demeure 17 qui fut élevée pour les hommes…C'est une bénédiction et une lumière pour l'humanité." Paradoxalement, ce haut lieu sacré des Musulmans est, dans l'esprit de sa fondation, le point unique un ique aut a utour our duquel, au a u sens propre pr opre comme comme au a u sens figuré, l'hu l 'hum manité doit doi t graviter. S2.V125."Puis, S2.V125."Puis, Nous instituâmes insti tuâmes la Kaaba lieu de retour et de paix. Prenez la station stati on d'Abraham d'Abraham comme oratoire… Nous intimâmes à Abraham et Ismaël Is maël : "Purifiez "Purifiez Ma Demeure à destination de tous ceux qui voudront accomplir le tawwaf 18 , y faire retraite, retrai te, s'incliner, s'incl iner, se rosterner." En ce point central aboutit le cheminement des itinérants de Dieu, dernière proximité et dernière "limite" d'avec le divin, ils orientent alors leur "face"19 intérieure vers l'un l 'unique ique réalité. réali té. S2.V115." S2.V115." A Dieu appartiennent apparti ennent l'Orient et l'Occident l'Occi dent et, où que vous vous orientez oriente z votre "face", là est la "face" de Dieu…" millions de personnes, elle est appelée la Sainte Mosquée . L'ensemble se situe en plein centre ville de la Mecque. 17 Le texte exact dit : la première demeure qui q ui fut fut élevée pou p ourr les hommes à Bakka . Bakka désigne le fond de cuvette où est bâtie la Kaaba actuelle. Il s'agit d'exprimer l'idée que la Kaaba est le premier lieu universel qui fut destiné à l'adoration monothéiste. 18 Le tawwaf désigne les sept tours que les pèlerins effectuent autour de la Kaaba lors des visites à la Demeure sacrée. 19 Wajh en ara arabe be si s igni gnifie fie visage visage,, face, face , mais mais aussi, a ussi, aspect, but. Dans D ans le Coran, ce terme a toujours toujours une dimensio dimensionn intérieure intérieure et e t mystique. mystique.
Conclusion. Au-delà des religions formelles, le Coran, par la symbolique d'Abraham, appelle tous les croyants à célébrer " la Communauté Abrahamique", la communauté de l'unicité de Dieu retrouvée. Cette vision unifiante est destinée à transcender les défiances que l'ignorance et les sentiments communautaires ont toujours instauré. L'amour et la connaissance de Dieu n'ont pas de frontières. Le Coran rappelle que l'Islam, le Judaïsme et le Christianisme, tout en gardant leur originalité, sont invités à reconnaître leur Père Abraham. En ces temps où le polythéisme engendré par le matérialism atériali smee étouffe étouffe la spiritu spiri tualité alité et aggrave aggrave les divisions, divis ions, cet appel coranique à l'un l' unité ité des croyants croyants est plus que jam j amais ais d'actualité. Le respect du Patriarche Abraham fait partie intégrante de l'Islam et du quotidien des musulmans. C'est en ce sens que le Prophète Muhammad a légué la remarque authentifiée suivante : On l'interpella un jour en ces termes : "Ô meilleur des hommes ! " Il répondit modestement : "C'est
braham qui mérite d'être nommé ainsi. "
MOÏSE, MOÏS E, LA TORAH Ce chapitre et le suivant, consacré à Jésus et l'Evangile, sont la suite naturelle de celui explicitant la fonction d'Abraham. C'est ainsi qu'après avoir étudié le cœur et la racine de l'arbre du monothéis onothéism me, nous allons al lons exam e xaminer iner ses fruits. Comm Comme nous nous l'avons l 'avons déjà déj à précisé, pr écisé, un unee des caractéristiqu caractéris tiques es du Coran, Coran, à la différence différence de la Torah ou de l'Évangile, est d'étudier par le détail les autres révélations. Concernant le Judaïsme, le Coran établit des liens complexes et aborde différents aspects de la question en de très nombreux passages. On peut distinguer des versets généraux relatant l'histoire du peuple d'Israël, des versets fondamentaux visant à définir la Torah et le Judaïsme et d'autres, plus spécifiques, liés au contexte historique et social. 1 DE MOÏSE. Moïse est, sans aucun doute, le plus important des anciens Prophètes aux yeux du Coran. Il y est mentionné nomminalement136 fois, alors que le Prophète Muhammad ne l'est que quatre fois. La majeure partie de l'histoire de Moïse et du peuple d'Israël est rapportée dans le Coran, par vagues successives inlassablement répétées, en un grand nombre de sourates. Chaque approche vise à mettre en avant tel ou tel point de l'histoire, telle ou telle caractéristique de Moïse qui demeure un modèle permanen permanentt de réflexion réflexion offert offert par le Coran aux aux musulm usulmans. ans. De fait, face à la multitude des références, nous nous limiterons, dans le cadre de cette étude à mettre en avant quelques définitions essentielles. 1 Ce lien particulier avec la Bible a notamment induit une fausse thèse chez les orientalistes qui ont cru pouvoir penser que le Coran n'était qu'une version de la Bible partiellement connue par Muhammad. Le Coran est effectivement une confirmation de l'Ancien Testament et de l'Evangile mais, comme nous pourrons le constater tout au long de ces chapitres consacrés aux autres religions, il apporte aussi une vision complémentaire tout comme une critique fondamentale de ces Ecrits. Le Coran définit ainsi une ligne originale et s'émancipe des révélations passées. En quelque sorte, le changement dans la continuité.
Moïse, Prophète de Dieu. Le Coran reconnaît la plénitude de la fonction prophétique de Moïse. S19.V51-52."Mentionne dans le Livre, Moïse. Ce fut un élu, un Messager 1 , un Prophète. ous l'appelâmes du versant droit du Sinaï et en fîmes f îmes notre confident." Remarquons qu'Aaron est considéré par le Coran comme coProphète. S19.V53."De S19.V53."De par notre Miséri Mi séricorde, corde, Nous lui adjoignîmes adjoi gnîmes son s on frère Aaron, il fut f ut Prophète." Le Coran atteste de l'épisode du buisson ardent, sommet de la parabole mystique. S28.V30."...On S28.V30."...On l'appela l'appe la d'un lieu béni, au flanc droit de la vallée, du sein d'un buisson : "Ô Moïse, Je suis, en vérité, le Seigneur des mondes." S27.V8."... Béni soit celui qui est en ce feu tout comme hors de lui et que soit loué Dieu le Seigneur des mondes." S20.V14."Ô Moïse, Je suis Dieu, point d'autre dieu que Moi…" Le Coran rappelle rappel le qu quee Moïse est un Prophète Prophète spécifique spéc ifique du peuple peuple d'Israël. S32.V23."Nous S32.V23."Nous avons donné donné l'Ecrit l'Ecri t à Moïse…et Moïs e…et l'avon l' avonss institué insti tué guide des fils f ils d'Israël d' Israël." ." Mission de Moïse Moïse est chargé de libérer le peuple d'Israël de la servitude que lui impose Pharaon 2. 1 La terminologie coranique distingue les Messagers des Prophètes : un Messager est un Prophète qui a transmis un écrit révélé par Dieu, Dieu, un un Prophète Prophète est es t un El Elu de de Dieu qui qui a prêché mais mais n'a pas délivré délivré de messa message ge écrit.
S20.V47."Rendez-vous S20.V47."Rendez-vous auprès de Pharaon et dites-lui dite s-lui : "Nous sommes somm es tous deux des
essagers de ton Seigneur. Renvoie avec nous les fils d'Israël et cesse de les persécuter..." De même, sont relatés l'Exode et la traversée de la Mer Rouge. S26.V60. "C'est "C'est ainsi, Pharaon les poursuivit po ursuivit en direction direct ion de l'Est." l' Est." S26.V63"Nous révélâmes à Moïse : "Frappe la mer de ton bâton". Les flots se fendirent aussitôt, formant de part et d'autre comme de hautes montagnes." Le Coran souligne la portée symbolique et morale de la destruction du tyran et de la victoire des opprimés.3 S26.V65 à 67."Nous sauvâmes Moïse et tous les siens, puis Nous engloutîme englout îmess les autres. Il y a, en vérité, en cela un Signe…" S28.V4-5."Pharaon fut altier sur cette terre, il divisait le peuple et en opprimait certains, sacrifiant leurs fils et humiliant leurs femmes…Alors que Nous, nous voulons que nos bienfaits revienn revie nnent ent aux aux faibles d'icibas…" d'ici bas…" Terre promise promise et séjour au désert. Le Coran mentionne sans ambiguïté que Dieu a attribué au fils d'Israël une terre bénie et un règne. S5.V20-21."Moïse dit di t à son s on peuple : « Ô mon peuple, peuple , mentionne menti onne les bienfaits bienfai ts de Dieu à ton égard, car Il a institué en ton sein des Prophètes et des Rois et t'a attribué ce qu'à nul autre, de ar les mondes, Il donna. Ô mon peuple, prend possession de la Terre Sainte que Dieu t'a destinée… On notera que la Terre n'est pas expressément désignée pas plus que ne l'est la durée du règne 4. 2 Conformément à sa méthodologie et à son style, le Coran ne donne aucune précision temporelle et ne nomme pas le pharaon en question. Seul le message délivré par le récit a de l'importance 3 Les musulmans continuent de célébrer annuellement la traversée de la Mer Rouge par une journée de jeune, le jour dit de 'achura.
Le Coran justifie justifie "l'entrée au désert" par le refu r efuss de combatt combattre re qu q ue les l es tribus juives j uives opposèrent opposèr ent à Moïse. En effet, effet, pour prendre possession posses sion de la l a Terre Terre promise, promise, il était nécessai nécessaire re d'affron d 'affronter ter les tyrans tyrans qui en occupaient la ville principale (pas de précision de nom). S5.V21-22-24."Ô mon peuple, prend possessi pos session on de la Terre Terre Sainte Sai nte que Dieu t'a t' a destinée. desti née. Ne reviens pas sur tes pas, ce serait ta perte. Ils dirent : "Ô Moïse, s'y trouvent des tyrans forts e uissants, nous n'y pénétrerons que lorsqu'ils l'auront évacuée, et à cette seule condition. Pars donc, toi et ton Dieu, au combat, nous vous attendons." La durée de cet exil est précisée 5. S5.V26."Le S5.V26."Le Seigneur de Moïse Moï se dit alors : "Elle leur l eur sera donc interdi i nterdite te durant quarante quarant e années, ils erreront sur terre…" Ceci étant le Coran définit précisément le concept de Terre promise, étroit corollaire de la notion de Peuple Elu6. La Terre promise l'est à tous ceux qui respecteront l'engagement passé avec Dieu. Et ceci est vrai quelque quelque soient soi ent les religion reli gionss et les époques. S24.V55."Dieu S24.V55."Dieu a promis promi s à ceux d'entre vous vous qui croient et agissent agisse nt vertueusement qu'Il leur attribuerait la gérance d'icibas… Il affermira alors la religion qu'Il leur aura choisi, tou comme Il l'avait fait pour leurs prédécesseurs…" Nul Nul ne possède de droit droi t sur sur la propriété prop riété de Dieu. S7. V128."… La Terre n'appartient n'apparti ent qu'à Dieu, et parmi Ses serviteurs en hériteront hérite ront ceux qu'Il aura désignés. Cette succession est réservée réservée aux gens de piété." Seules la piété et la vertu maintiennent vivant le pacte avec Dieu, conditions impliquant nécessairement le caractère précaire et révisable du pacte contracté. 4 Toutefois, l'immigration du peuple d'Israël se faisant vers l'Est (Cf. S 26.V60 ci-dessus mentionné) il est logique de penser,
d'après le Coran, que cette Terre promise se situe au Moyen-Orient. 5 Il est utile de remarquer qu'en langue sémite l'usage de chiffres tel que : 7, 9, 14, 40, 70, 1000, a plus une valeur symbolique qu'arithmétique. 6 Voir : il n'y a pas de peuple Elu au chapitre : Tolérance et prosélytisme.
S21.V105-106."... Hériterons Hérit erons de la l a Terre Terre mes m es serviteurs vertueux et il y a là un sujet de réflexi réf lexion on our les gens de piété !" C'est donc bien le pacte passé avec Dieu qui constitue l'élection et implique la jouissance d'un territoire. Le pacte est dénoncé lorsque ce peuple dévie de la voie religieuse qui lui avait été tracée. S24.V55."…La S24.V55."…La paix remplacera rempl acera l'insécurit l'i nsécuritéé tant qu'ils m'adoreront m'ado reront sans rien ajouter à on culte, mais ceux qui dénieront ce pacte se seront alors exclus." Respect dû à Moïse. Moïse demeure une grande figure coranique, le prototype du Prophète ayant rempli une double mission : transmettre fidèlement la "parole de Dieu" à une nation donnée et insuffler un sens et une perspective perspec tive historique historique à ce message. message. A cet égard, le parallèle avec l'apostolat du Prophète Muhammad et le développement historique de l'Islam est frappant. La lecture de l'histoire des Juifs à travers le Coran fournit donc aux Musulmans une permanente trame de réflexion quant à leur passé et leur avenir. Le Coran rappelle, comme en conclusion, le respect dû à ce grand Prophète : S33.V69."Ô croyants, croyants, ne calomniez calom niez pas p as Moïse Moï se comme com me d'autres d 'autres le firent. firent . Dieu l'a l 'a innocenté i nnocenté de toute accusation. Il fut certes, auprès de Lui, d'un rang élevé." DE LA BIBLE HEBRAÏQUE. Comme nous l'avons vu au chapitre traitant des relations avec les autres religions, l'Islam accorde une grande importance aux Gens du Livre et à leur religion respective. Logiquement donc, le Coran porte une attention toute particulière à la Torah, cet important "patrimoine révélé", et la mentionne à de très nombreuses reprises. S5.V44." Certes Certes,, Nous avons avons révélé la Torah Torah qui recèle recèl e guidée et lumièr l umière…" e…" Il convient de préciser que le Coran emploie plusieurs termes : Torah, Tables, Livre de Moïse, Ecrit, Livre, Critère, les trois derniers termes pouvant désigner aussi bien l'Ancien Testament, le Nouveau Nouveau Testam Testament ent que le Coran. Coran. Seul le context contextee permet d'établir des choix précis. précis . Ex : S2.V53." Puis, Puis, Nous avons avons donné à Moïse l'Ecrit l' Ecrit et le Critère Critè re afin afi n que vous vous soyez guidés. 7 " L'étude de cette terminologie multiple permet de distinguer plusieurs sous-ensembles. Les Le s Tab Tables les de la loi. Le Coran mentionne ce qu'il est convenu d'appeler les Tables de la loi mais sans en spécifier exactement leur contenu. Elles sont nommées soit les Tables, soit l'Ecrit. S7.V145." Nous prescrivîmes prescri vîmes à son intention intenti on sur les Tables, des exhortations exhortat ions et des éclaircissements détaillés détai llés en tous points. Observeles Observeles avec fermeté et ordonne ordonne à ton peuple de les l es appliquer au mieux..." Toutefois, le Coran fait référence aux Dix commandements, non pas en les citant nominalement, mais rappelant r appelant des prin pri ncipes, règles ou préceptes équivalents. Il existe e xiste deux de ux passages du Coran en e n faisant mention, mention, notam notamm ment : sourate s ourate XVII . Nous ne citerons pas in extenso extenso le passage concerné concerné mais allons le présenter de façon résumée résumée afin de mettre ettre en évidence le parallèle parall èle entre entre ses s es recom r ecomm mandations andations coraniques et le Décalogue. Décalogue. S17… V23. - Ton seigneur a décrété de n'adorer que Lui.
- Soyez bons à l'égard de vos parents. V26. - Aidez vos proches et les nécessiteux. V29. - Ne soyez pas avares ou dispendieux. V32. - Ne commettez pas l'adultère. V33. - N'attentez à la vie d'aucun. V34. - Protégez l'orphelin. V35. - Pas de tromperie en parole ou en transaction. V36. - Pas de diffamation ou de faux témoignage. V37. Interdiction de l'orgueil…" 7 Critère, traduit le terme Furquân qui désigne un texte établissant la distinction entre le bien et le mal, le vrai et le faux, le droit et le non-droit etc. En ce verset, si Critère désigne ici la Torah révélée, l'Ecrit représente les Tables de la Loi.
La Torah. La Torah correspond au Pentateuque comprenant les cinq livres dits de Moïse. Ce texte couvre la période pé riode allant alla nt de la création du monde monde (la Genèse) à la l a mort mort de Moïse 8. Ce corpus est aussi appelé Torah révélée9. Dans le Coran elle est soit désignée par son nom, Torah, soit par l'expression Livre de Moïse. S6.V154." Ensuite Ensuite Nous avons donné à Moïse le Livre afin que soit exposé en détail dét ail chaque c haque oint, en complément du bien déjà opéré 10 , il renferme renf erme aussi auss i guidée et miséricor mis éricorde…" de…" On remarquera remarquera que ce verset v erset explicite explici te parfaitement parfaitement l'origine et le rôle rô le de la Torah Torah dite révélée. révé lée. Le Livre. Dans un certain nombre de cas l'emploi coranique du terme Livre 11 ne permet pas de savoir avec exactitude ce qu'il recouvre, à savoir : la Bible hébraïque ou Ancien Testament, la Torah seule, ou le commentaire talmudique. Ainsi, le contexte du verset suivant permet de comprendre qu'il est en référence référ ence aux a ux ajout ajo utss successi s uccessifs fs fait à L'Ancie L'Ancienn Testamen Testament.t. S2.V79."Malheur à ceux qui, écrivent le Livre de leur propre pr opre main mai n et prétendent prét endent par la suite s uite que cela provient de Dieu…" L'exemple suivant laisse à penser qu'il s'agit d'une remarque concernant le Talmud.
S3.V78."Certains parmi parm i eux lisent lisent l'interprétation l'interprétation du Livre12 …alors que cela n'en ait pas partie…" 8 La Bible comprend deux parties : l'Ancien Testament et le Nouveau Testament. L'Ancien Testament ou Bible hébraïque comprend : le Pentateuque ou Torah, plus les récits dit : les Prophètes, les Hagiographes. Le Nouveau Testament comprend : les quatre Evangiles, les actes des Apôtres, les Epîtres et l'Apocalypse de St Jean. 9 Par opposition on nomme Torah orale ou Talmud ce qui constitue l'ensemble des commentaires rabbiniques de l'Ancien Testament. 10 Il s'agit là des Tables de la loi précédemment attribuées. 11 Bien évidemment lorsque nous sommes en référence avec l'histoire hébraïque puisque, par ailleurs, Livre peut désigner d'autres écrits dont notamment le Coran, il s'agit là au demeurant de l'emploi le plus fréquent. 12 Voir page suivante une autre possibilité d'interprétation de ce passage.
Remarques sur le texte de l'Ancien Testament. Il ressort de ce qui précède qu'il n'est pas toujours aisé de distinguer quels éléments de l'Ancien Testament le Coran envisage. On remarque cependant que l'emploi constant dans les versets faisant original ce qui semble indiquer que pour le Coran c'est la totalité de l'Ancien Testament qui est concerné. Au demeurant, les résultats des recherches modernes concernant l'écriture de la Bible
aboutissent à un résultat similaire, c'est l'ensemble du texte qui a été remanié et écrit à plusieurs mains. Les commentat commentateurs eurs actuels a ctuels de d e la l a Bible Bi ble n'en font font point poi nt mystère. mystère. 13 Pour le Coran, les modifications apportées aux textes révélés sont une problématique importante. Nul ne peut en effet allier foi et raison si les matériaux scripturaires dont il dispose ne sont pas conformes à l'original. C'est à cette fin qu'il est souvent fait état des variations et transformations que la longue histoire de la Torah a nécessairement entraîné. Dans cette perspective le Coran fait mention de la contribution des nombreux Prophètes de la lignée d'Israël aux différentes étapes de la rédaction et de la restauration de la Torah, soulignant parallèlement l'indocilité des hommes. indéterminé du terme Livre est référence aux altérations du texte S2.V101."Lorsque S2.V101."Lorsque leur l eur parvint un de Nos Prophètes afin de conforter conforte r ce qu'ils qu' ils possédaient, possédai ent, une partie de ceux qui détenaient l'Ecrit tournèrent le dos au Livre de Dieu, tout comme des ignorants." Le Coran évoque tour à tour les différents mécanismes de déformation d'un texte révélé au cours de sa mise en écrit et de sa conservation par les hommes. Modifications Modifications par pa r in i nterprétation falla fallacieuse cieuse : S2.V75."… il se trouvait t rouvait une partie parti e d'entre d' entre eux, qui après avoir entendu la parole de Dieu, et l'avoir comprise, la falsifiaient falsi fiaient volontairement." volontairement." Modifications Modifications par diverg diver gences d'int d'i nterprétation, erprétation, par spéculations théologiques. théologiques. 13Voir par exemple l'introduction de la Traduction œcuménique de la Bible.
S11.V1 S11.V110."Nous 10."Nous avons donné le l e Livre à Moïse, puis il fit l'objet l'obj et de divergences…Ils sont à son sujet dans le doute qui mène à l'incertitude." Modifications Modifications par suppression : S2.V159."…Il en est qui dissimulent dissi mulent ce qui fut exposé aux hommes en fait d'éclaircissement et de guidée après que nous eussions révélé le Livre…" Modifications Modifications par pa r ajout a jout : S3.V78."Et S3.V78."Et certai c ertains ns parmi parm i eux professent prof essent de leur l eur propre prop re bouche des prescri pr escriptions ptions afin que l'on pense que cela provient du Livre. Or, il n'en est point ainsi. Ils prétendent de même que cela vient de Dieu. Or, il n'en est point ainsi, ils prêtent sciemment à Dieu un mensonge." Soulignons que l'aspect volontaire et intéressé, c'est-à-dire la manipulation due aux différents pouvoirs, plus exact e xactem ement ent la collu coll usion entre entre le politique et le l e relig reli gieux, ieux, est fustigée fustigée par le Coran. Il considère à juste titre qu'il s'agit du mécanisme le plus courant et le plus répréhensible de manipulation du Révélé. S2.V79."Malheur à ceux qui réécrivent réécri vent le Livre de leur propre main et prétendent par la suite que cela provient de Dieu afin d'en retirer un bien vil bénéfice. Malheur à eux pour ce qu'ils ont écrit, malheur m alheur à eux pour pour ce qu'ils ont acquis !" Le contexte général des versets que nous venons de mentionner permet de savoir qu'il est fait référence au Livre en tant que désignant l'Ancien Testament. Cependant, on notera que l'ensemble de ces remarques, par l'emploi intentionnel du terme générique Livre semble indiquer que l'ensemble des déten dé tenteu teurs rs d'Ecritu d'Ecri tures res Sacrées est concerné concerné14. 14 Ceci constitue donc de même une mise en garde adressée aux musulmans, non pas quant à la conservation du texte, dont on est historiquement certain de l'authenticité, mais quant aux interprétations "intentionnées" que l'on peut en faire au gré des vicissitudes polliti po tiqu ques es et hi histori storiqu ques. es.
Statut de la Torah. Ceci dit, il est évident, aux yeux du Coran, qu'une partie de la Torah représente le "Corpus commun"15 et, qu'à ce titre, tout respect lui est dû. Citons, par exemple un verset qui met clairement en avant cette notion de patrimoine commun. De là, découlent fondamentalement l'égalité et la validité des différentes "Ecritures". S9.V11 S9.V111."…Aux croyants le Paradis…telle Paradis…te lle est la promesse promes se véridique de Dieu dans la Torah, l'Evangile et le Coran…" D'autre part, le fait qu'en absence de législation coranique le Prophète Muhammad et les premiers premiers musulmans sulmans s'en référaient alors à la Torah, est la preuve que l'Islam s'accom s'acc omm moda pragmatiquem pragmatiquement ent du document document mosaïque mosaïque dont pourtant pourtant il fit critique, cr itique, à juste titre, des modifications "historiques" qu'il contient16. Conséquemment, le Coran reconnaît aux Juifs la légalité de leur lecture et de leur pratique de la Torah. S5.V44."Certes, S5.V44."Certes, Nous avons révélé la Torah qui recèle recèl e guidée et lumière. lumi ère. Par elle, elle , les Prophètes, modèles modèl es de soumission, soumis sion, jugeaient et arbitraient arbit raient les adeptes du Judaïsme. Judaïsme . De mêm mêmee agissent les rabbins et les l es doctes, dépositaires du Livre Livre de Dieu et témoins de ses dispositions…" La suite de ce même verset fait allusion à l'emprise humaine sur le texte sacré, et souligne qu'il est nécessaire de s'en dégager. Ceci afin de tendre à ne respecter religieusement, stricto sensu, que les seules prescriptions réellement d'origine révélée. S5.V44."…N'agis S5.V44."…N'agissez sez pas ainsi par crainte craint e des hommes, hommes , bien au contraire contrair e craignez-Moi, craignez- Moi, ne méprisez pas l'importance l' importance de Mes versets. 15 Il s'agit, selon la théorie coranique du Révélé, du message commun, qui a été conservé par écrit dans l'ensemble des textes sacrés et notamment par les trois grandes religions monothéistes. En quelque sorte le dénominateur commun de ces prédications. Le Coran cite de nombreux passages de ce "Corpus" qu'il ne faut pas identifier à un livre précis mais bien à un contenu commun. 16 Voir la question consacrée au Droit musulman qui met clairement en évidence que ce dernier a intégré, entre autres, au corpus uridique islamique de nombreux éléments de la loi mosaïque. Confère par exemple le Talion où l'application et l'extension aux blessures ne sont pas d'origine coranique mais mosaïque, idem pour la lapidation des adultères, mais aussi des détails de la règle religieuse comme par exempl exemple l'interd l'interdiictio ctionn de la la consommati consommation on des crustacés par certaines certaines écol é coles es juri juridi diqu ques, es, etc.
insi, ceux qui ne jugent pas en fonction de ce que Dieu a révélé, sont réellement dénégateurs." C'est ainsi que le Coran invite le peuple d'Israël à revenir à l'origine même de leur texte et en appliquer les dispositions 17. S5.V68."Dis S5.V68."Dis : " Ô Gens du Livre, vous ne reposerez reposere z sur rien de tangible tangibl e tant que vous vous ne vous conformerez pas à la Torah, à l'Evangile et à ce qui vous été révélé par votre Seigneur…" Il n'y a donc pas d'anathème jeté spécifiquement sur la Torah mais, au contraire, une reconnaissance du texte sacré des Hébreux ainsi que de la foi de ceux qui s'y réfèrent sincèrement. Pas d'angélisme non plus, il ne suffit pas d'être détenteur d'une "révélation" pour être exempté de l'effort que tout homme doit nécessairement fournir pour se rapprocher de la vérité. S5.V66."S'il S5.V66."S'ilss avaient mis en œuvre œuvre correctement correct ement la Torah, l'Evangile et ce qui leur a été révélé par leur Seigneur, ils connaîtraient l'abondance. Il y a parmi eux une communauté bien intentionnée, intentionnée, mais beaucoupd'entre beaucoupd'entre eux agissent en mal."…" En résumé, le Coran rappelle que la Torah est le signe de l'engagement de Dieu envers les fils d'Israël et que ces derniers sont, par elle, liés à Dieu et au respect des prescriptions divines à leur égard. S17.V2."Nous S17.V2."Nous avons avons donné à Moïse le Livre et l'avons institué insti tué comm commee guidée pour les fils fil s d'Israël : Vous ne prendrez donc, en dehors de Moi, nul soutien."
Conclusion. Comme on peut le constater, cette étude succincte des relations établies par le Coran avec Moïse et la Torah, autrement dit avec le Judaïsme, est un cas appliqué des thèses coraniques concernant la tolérance et les relations avec les autres religions. Jamais le Coran n'enseigne le mépris, l'ostracisme, tant au niveau des relations humaines dans leur globalité que des relations plus spécifiquement religieuses. Cependant, les vicissitudes de l'histoire, passée comme contemporaine, laisseraient à tort penser que la fracture entre Musulmans et Juifs est irréductible. Le Coran offre par son esprit d'ouverture et son invite à la communication, les possibili possib ilités tés d'une reconnaiss reconnaissance ance mut mutuelle uelle et e t d'un respect réciproque. réc iproque. Cette voie seule perm per mettra ettra aux acteurs malheureux, qui subissent plus l'histoire qu'ils ne la font, de retrouver la voie de la dignité et de la fraternité, préalable nécessaire à une reprise en main positive de leur devenir. 17 Voir au chapitre : Relations avec les autres religions, l'invitation à la réforme interne adressée par le Coran tant aux Juifs qu'aux Chrétiens.
Que chacun sache que Moïse, la Torah, le Judaïsme sont tenus en haut rang dans le Coran et par conséquence en Islam. Rappelons que cette attention toute particulière fut longtemps mise en pratique par les Musulm Musulmans ans qui firent de la l a terre d'Islam une une terre d'accueil et de respect pour les Juifs Juifs et les Chrétiens. Le Coran enseigne donc que, ni l'Islam ni le Judaïsme, en leurs fondements véridiques, n'appellent à la haine ou au rejet de l'autre, bien au contraire il professe que tous leurs partisans sont frères de même père et fils de même parole. Une anecdote authentifiée rapportée au Prophète Muhammad est évocatrice. Un Musulman et un Juif se disputèrent au sujet de la supériorité de Moïse ou de Muhammad. Le Musulman gifla le Jui qui vint se plaindre au Prophète Muhammad. Ce dernier répondit : "N'établissez pas ma supériorité ar rapport aux autres Prophètes. Prophètes. "
JESUS, L'EVANGILE Au cœur du long dialogue que le Coran établit avec les autres religions, Jésus, l'Evangile et le Christianisme occupent une place prépondérante. L'amour de Jésus y transparaît tout comme de lui l'amour irradiait. Ainsi, le discours coranique à l'égard de la troisième branche maîtresse de l'arbre du monothéisme sera d'une particulière subtilité, alliant à la critique positive le respect et la considération. DE JESUS. Jésus est nominalement mentionné plus de 25 fois dans le Coran mais, alors que les récits coraniques concernant Moïse suivent généralement le cursus historique du peuple d'Israël, le Coran évoquera la vie de Jésus par touches touches et allu all usions. L'effet produit est semblable à l'image de Jésus dans le monde Chrétien, et le mystère, les ombres, projetées par une telle lumière, subsistent. Le Coran, plus qu'à son habitude encore, néglige volontairement les faits historiques afin de mettre en évidence la dimension spirituelle de ce grand Prophète de Dieu, sa mission universelle et sa fonction eschatologique. Toutefois, il est possible de dégager du texte coranique cinq points clef de la vie de Jésus : sa conception, conception, les miracles, iracl es, sa prédication prédic ation,, la crucifixion, crucifixion, l'ascension l'asc ension et son retour retour su s ur Terre Terre à la fin des temps. Jésus Prophète de Dieu. Le Coran, bien évidemment, atteste de la fonction prophétique de Jésus en même temps qu'il appelle les Musulmans à en témoigner. S3.V84."… Nous Nous croyon cr oyonss en Dieu, en ce qu'Il nous a révélé... r évélé... Tout Tout comme com me en ce qu'Il a conféré confér é à Moïse et à Jésus…" Dans le Coran son nom exact est : le Messie Jésus fils de Marie1 et il semble d'après le verset suivant avoir été ainsi nommé par Dieu 2. S3.V45."Puis S3.V45."Puis les Anges dirent : "Ô Marie, Dieu te fait l'annonce d'un Verbe émanant de Lui, son nom est le Messie Jésus fils fil s de Marie. Il sera illustre ill ustre en ce bas monde comm commee dans l'autre, et il i l sera au nombre des proches de Dieu." Dieu." Conception de Jésus. Le Coran fait état de la conception miraculeuse de Jésus. Parmi d'autres, citons un bref passage où le dialogue entre l'archange Gabriel (nommé ici l'Esprit) et Marie rend particulièrement vivante "l'annonciation". S19.V17 à 21."…Puis nous lui envoyâmes envoyâmes notre Esprit qui lui parut avoir forme form e humaine accomplie. Elle dit alors : "Je prends protection en Dieu le Miséricordieux contre contre toi, puisses-tu le craindre." Il répondit : "Je suis le Messager de ton Seigneur venu t'annoncer un enfant pur." lle s'exclama : "Comment pourrai-je donc avoir un enfant, je suis vierge, je ne suis pas une dévergondée !" Il répondit : "Il en est ainsi car ton Seigneur a dit : "Cela m'est aisé, il sera un signe miraculeux 3 pour l'humanité l'humanité et une Miséricorde de Notre part ; c'est déjà ordre accompli. »" Nature Nature de Jésus. Le Coran aborde ab orde sans faux-fuyan faux-fuyantt un certain nombre nombre de point poi ntss esse e ssent ntiel ielss du d u dogme dogme Chrétien, Chrétie n, tant tant conceptuellement qu'historiquement. L'objectif avoué de cette démarche est de recentrer l'objet du christianisme sur l'adoration du Dieu unique en soulignant rationnellement les incohérences de
certaines positions dogmatiques. 1 En arabe AI Massih 'Issâ ibn Maryam, appellation que l'on retrouve dans l'évangile de Marc (6,3). Al Massih signifie Messie sie, tandis que le même sens traduit du grec est Christ . exactement l'Oint , ce qui traduit de l'araméen a donné, Mes 2 Idem en Luc 2/21.3 En arabe Âyât signifie tout à la fois, merveille, miracle, modèle, signe. Âyât désigne aussi les versets du Coran car ils sont considérés comme étant Signes, références et miracles.
Corporalité. Parallèlement à l'affirmation sans ambiguïté de la conception miraculeuse de Jésus, le Coran atteste de sa nature humaine tout comme de celle de Marie. S5.V75."Le S5.V75."Le Christ est bel et bien un Prophète identique identi que à tous ceux qui l'ont précédé, sa mère était une femme véridique et tous deux prenaientleur repas…" Afin de mieux concilier logiquement la naissance miraculeuse d'un enfant sans père biologique par ordonnance ordonnance divine et sa nature ature hu hum maine, le Coran établit une comparai comparaison son entre entre la création d'Adam et celle de Jésus. En effet, Adam fut lui aussi créé ex nihilo par l'ordre de Dieu sans que cela n'altère en rien sa réalité biologique. S3.V59."Au S3.V59."Au regard de Dieu il i l en est de Jésus comme de Adam qu'il créa de terre terr e disant dis ant : "Sois, et il fut." Nous Nous verrons au sujet de la crucifixion crucifixion que, malgré malgré tout, tout, audelà de la cohérence cohérence de ce point de vue, le Coran laisse entrevoir des perspectives différentes. Les miracles. Quoiqu'il en soit, cette nature humaine a de toute évidence une dimension surnaturelle, au sens étymologique du terme. Jésus est à la fois miracle lui-même, auteur de miracles et "Parole de Dieu". Le Coran évoque quelques quelques miracles accomplis accomplis par Jésus J ésus : S3.V49."…En S3.V49."…En vérité, je suis venu à vous vous avec des signes de la part de votre Seigneur. Il suffit que je façonne façonne d'argile un oiseau, puis puis qu'en lui j'insuffle, j' insuffle, il prend alors son vol de par la ermission de Dieu. De même, je guéris l'aveugle, le lépreux et ressuscite les morts de par la ermission de Dieu..." Dieu..."4 On remarquera que ce verset, par la même occasion, donne une définition coranique du miracle : il s'agit d'un fait en rupture avec la normalité, pouvant être réalisé en apparence par un homme, mais voulu et exécuté par Dieu. On notera la claire détermination à vouloir éviter toute divinisation de Jésus à travers traver s son activité miraculeuse. miraculeuse. 4 Les trois derniers miracles sont mentionnés dans les Evangiles canoniques, le premier concernant les oiseaux l'est dans l'évangile déclaré apocryphe dit : Evangile de l'enfance.
Le verbe de Dieu. Ce qualificatif, tant dans le Coran que dans le Christianisme, est spécifique à Jésus. S4.V171."… En vérit vérité, é, le Christ Jésus fils f ils de Marie Mari e est Prophète de Dieu, Son verbe 5 projeté en arie, un Esprit 6 émanant de Dieu..." Le parallèle avec les formulations chrétiennes s'arrête là, car ce même verset affirme conjointement que ces trois "natures" 7 sont distinctes de Dieu : S4.V171."… Ne dites pas : "Il est trois." trois ." Cessez de tenir de pareils pareil s propos, cela es référable ! Dieu est dieu unique. De par sa transcendance il ne peut avoir de fils !..." Nous Nous reviendrons r eviendrons sur la portée théologique théologique importante importante de ce verset, mais notons, notons, dès d ès à présent pr ésent,, que l'expression employée : verbe projeté en Marie, induisant distance et séparation, n'est pas l'équivalent exact de : il est le verbe de Dieu, c'est-à-dire le Verbe fait chair. Cette formulation coranique précise clairem clai rement ent l'im l'i mpossibilité possibi lité de divinisation par hypostase. hypostase.
Toutefois, cette aptitude particulière à exprimer "la Parole de Dieu" n'a rien de commun avec les capacités capaci tés hum humaines. Ainsi, le Coran rapporte que Jésus parlait parl ait dès sa naissance 8. S5.V110."Lorsque S5.V110."Lorsque Dieu dira : "Ô Jésus Jés us fils fil s de Marie, rappelle rappell e les grâces que Je répandis sur toi et ta mère, quand Je t'assistai de l'Esprit Saint et quetu parlas aux hommes dès le berceau, puis puis à l'âge mûr…" 5 Verbe : littéralement Sa parole pa role, c'est-à-dire la parole de Dieu, mais le parallèle avec ce concept majeur du christianisme est tel que l'on peut sans forcer la traduction employer Verbe de Dieu. L'exégèse musulmane classique élude la question en supposant que cette parolee est en parol e n réali réalité l'expressio l'expressionn d'exi d'existenci stenciati ation on : "Sois" comme au V59 S3 précédemment cité. 6 Un Esprit . La traduction ne peut être qu'équivoque car le thème arabe Ruh, ainsi rendu, signifie tout à la fois souffle, esprit et âme. Toutefois, il est aisé de constater que ce verset résume la terminologie spécifique de la Trinité, ce qui permet logiquement de choisir pour l'emploi de Ruh. Esprit pour 7Ce verse versett envi e nvisage sage effe effectivement ctivement trois trois di dimensi mensions ons liées liées à Jés Jésus us ; la personne humaine humaine (le Proph P rophète ète), ), le Verbe, Verbe, l'Esprit 8 Cet épisode ne figure pas dans les Evangiles.
L'esprit. L'espri t. Le verset précédemment mentionné a encore un rôle clef : S4.V171."…En S4.V171."…En vérité, le Christ Jésus fils fil s de Marie est Prophète de Dieu, Son verbe projeté projet é en arie, un Esprit émanant de Dieu..." Comme nous l'avons précisé en note, le mot Ruh Ruh traduit par Esprit, garde en arabe une certaine imprécision. Pour les exégètes du Coran, très prudents en ce domaine, l'emploi de Ruh dans ce verset est à rapprocher r approcher de son usage usage dans les versets traitan trai tantt de la création miraculeuse miraculeuse d'Adam. d'Adam. S.38.V71-72."Lorsque ton Seigneur s'adressa s'adre ssa aux Anges et dit : "Je vais créer un être humain à partir de l'argile et lorsque Je l'aurai façonné et y aurait insufflé de Mon souffle uh-, prosternez-vous à ses pieds." Le Coran aborde ici, symboliquement, la formation, tout comme la nature mystérieuse, de l'âme humaine. Il est donc établi une origine divine à l'âme mais, dans un même temps, ce Ruh tout à la fois esprit, souffle, souffle, âme, âme, reste res te inaccessible inaccessibl e à la préhen p réhension sion intellectuelle intellectuelle.. S17.V85."On S17.V85."On t'interr t' interroge oge quant au "Ruh". Réponds : "Il relève de mon Seigneur Sei gneur,, et bien peu p eu de connaissance ne vous en a été donnée." Par ailleurs, certains versets établissent un lien précis entre l'Esprit et Jésus, usant de l'expression spécifique, Esprit Saint . Ex : S2.V87."… Nous avons avons donné à Jésus des arguments décisifs décisi fs et l'avons assisté assis té de l'Esprit l'Espri t Saint…" On notera, une fois de plus, que l'expression "assisté de" marque distanciation et différenciation d'avec la personne de Jésus. Du reste cet Esprit Saint intervient à plusieurs reprises comme intermédiaire de Dieu. Il assiste les Prophètes : S40.V15." Dieu est le Maître Maîtr e des degrés élevés et le Possesseur du Trône. De par Son ordre ord re est projeté l'Esprit sur celui qu'Il, parmi ses serviteurs, serviteurs, a désigné pour avertir du Jour dernier." dernier." Il assiste aussi les croyants : S58.V22."… Dieu a inscrit inscr it dans leur cœur la foi f oi et e t les l es a assisté assis té d'un d' un Esprit émanant de sa part, l les fera f era entrer au Paradis …" Il est le transmett transmetteur eur électif de la parole de Dieu 9: S16.V102."… Ceci est révélé par l'Esprit l'Espri t Saint, en pure vérité, de la part de ton Seigneur
afin d'affermir les croyants, croyants, de les guider et de leur faire belle annonce…" annonce…" Il est, tout comme les Anges, un effecteur des ordres divins : S97.V4." En cette nuit sublime, sublim e, par autorisation autoris ation de leur Seigneur, descendent les Anges e l'Esprit pour tout décret…" Au final, un certain nombre de fonctions de l'Esprit sont précisées par le Coran mais sa nature exacte n'est jamais abordée. Il apparaît clairement qu'il est indépendant de l'entité divine mais, dans le même ême ordre or dre d'idée, d' idée, son rang particulier le sing s ingularise ularise au sein des Anges. Anges. Citons un verset d'ordre eschatologique ayant trait au Jour du Jugement. S78.V38." Ce jour où l'Esprit l 'Esprit et les Anges seront s eront alignés, nul ne pourra prendre la parole sans y avoir avoir été autorisé par le Miséricordieux…" DE LA TRINITE. Une lecture superficielle du Coran amènerait à penser que celui-ci condamne fermement la Trinité10. De même, bon nombre de musulmans amalgament Trinité et trithéisme, mais demeurent alors embarrassés par ce soupçon de polythéisme porté à l'égard des Gens du Livre pourtant considérés par le Coran comme croyants 11. La contradiction est encore plus manifeste lorsqu'ils envisagent les liens licites établis par le Coran entre les Gens du Livre et les musulmans, notamment en matière de nourriture et de mariage interconfessionnel 12. 9 En Islam, c'est l'Archange Gabriel qui transmit la révélation du Coran à Muhammad. 10 Telle que définie depuis le concile de Chalcédoine en 451.
Il convient de rappeler que, l'unanimité des savants musulmans de l'époque classique a toujours reconnu que les Chrétiens trinitaires ne pouvaient être qualifiés de polythéistes et qu'ils devaient bénéficie bénéficierr du respect et de la reconnaissa reconnaissannce que les musulmans sulmans doivent à tout tout croyant croyant et, en particulier, aux aux croyants croyants monot monothéistes. héistes. En réalité, le Coran aborde le sujet par une double voie : critique des trinités hérétiques, puis mise au point concernant la Trinité dite Chalcédonienne, 13 support suppor t du dogme dogme actuel a ctuel du Christianisme. Christi anisme. Les trinités. Les diff di fficultés icultés d'approche d'appro che de ce sujet sont de trois trois ordres : Premièrement, la formulation de la Trinité par les Chrétiens eux-mêmes, pose de nombreux problèm problè mes théologiques théologiques euphém euphémiquem iquement ent regroupés regroupés dans le "Mystère "Mystère de la l a Trinité". Trinité". Ce "Mystère" "Mystère" est peu à même ême d'être compris compris des musulm usulmans ans car le dogme dogme islam isl amique ique de l'unicité l'unicité divine, de par sa cohérence et sa simplicité, ne les prépare pas aux spéculations scolastiques, pas plus qu'il n'en nécessite. Deuxièmement, les critiques faites par le Coran, quoique peu nombreuses sont relativement dispersées disper sées dans le texte texte coraniqu cor anique, e, ce qui ne ne favorise favoris e pas un unee approche appr oche systém systématisée. atisée. Or, il existe bel et bien deux types de remarques ou critiques coraniques. Le premier concerne les trinités, le second la Trinité. De fait, bien souvent, les musulmans eux mêmes, pensent que ces versets s'adressent indifféremment à l'ensemble du monde Chrétien. Troisièmement, il faut nécessairement tenir compte de la situation religieuse fort complexe de L'Arabie au VIIème siècle. La péninsule arabique était loin d'être un désert spirituel, et en dehors du polythéism polythéismee présent prés ent dans le Hijaz, du Christianism Christianismee et du Judaïsme Judaïsme au Yémen, Yémen, données données bien conn connues, sa situation éloignée des grands empires avait attiré de très nombreux courants "hérétiques" fuyant les persécu perséc utions. tions. 11 Voir les chapitres : Tolérance ; Relations avec les autres religions. 12 Le mariage est autorisé entre musulmans et Gens du Livre, tout comme leur nourriture est licite, alors que cela est totalement interdit
lorsqu'il s'agit de polythéistes. Pour plus de détails voir chapitre : Mariage, mariage mixte. 13 Il s'agit de la définition commune à l'Eglise de Rome, à l'Eglise orthodoxe, et aux patriarcats d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem. C'est ainsi que cohabitaient à cette époque une pléiade de courants judéo-chrétiens 14 ayant gagné
à leurs causes de nombreuses tribus Arabes, souvent de façon superficielle. La plupart du temps, leurs apports religieux et dogmatiques s'étaient superposés, aux croyances Arabes. 15 Nous Nous allons donc voir qu'u qu'une ne analy a nalyse se rigoureuse rigoureuse et comparative comparative entre entre les donn données ées coraniques, l'histoire de la Trinité et la situation religieuse de l'Arabie au VII ème siècle permet d'aboutir à des conclusions cohérentes. C'est ainsi que l'on peut distinguer un premier train de critique visant d'Arabie16. Premièrement, dogmatique rejetée par notamment dans les tribus Lakhmides vassales de l'empire Perse. Per se. cinq ci nq des prin pri ncipales cipal es mouvances mouvances hérétiques hérétiques condamnation du Nestorianisme, hérésie le Concile d'Ephèse en 431 et présente S10.V68."Ils disent : "Dieu s'est donné un fils f ils." ." Par sa transcendance! Il se suffit suffi t à Luimême. Tout ce que les cieux et la Terre recèlent lui appartient. Avez-vous la moindre autorité our avancer cela ? Comment osez-vous tenir de tels propos au sujet de Dieu." 17 Deuxièmement, condamnation du Monophysisme, rejeté par le Concile de Chalcédoine en 451 et présent notam notamm ment dans les tribus Tagh Taghlib. lib. 14 Au sens premier du terme. 15 Le meilleur exemple en est la Mecque qui représentait le carrefour de ce vaste syncrétisme Arabe. La tradition rapporte que l'on trouvait autour ou dans la Kaaba 360 divinités tout comme un portrait de Marie ou d'Abraham. L'on comprend que la réduction de ce vaste panthéon hétéroclite à un Dieu unique, suscita de nombreuses résistances. 16 On notera que l'ensemble de ces versets emploie des expressions spécifiantes telles que "ceux qui disent ", "ils disent", indiquant en cela que la remarque ne concerne pas l'ensemble des Chrétiens mais bien une faction d'entre eux. 17 L'expression coranique "Dieu s'est donné un fils", "attakhdha fils", "attakhdha walada", est très précise. Elle n'exprime pas la condamnation de la filiation ou de l'adoption, c'eut été au demeurant puéril et sans objet, mais la consubstantialité divine. Ce verset, en effet, nie que la nature divine puisse, d'une part, être divisée et, d'autre part, cohabiter en Jésus. Nestorius, patriarche de Constantinople posa comme principe la dualité en Jésus de la personne divine et de la personne humaine.
S5.V72."Ceux S5.V72."Ceux qui disent dise nt : "Dieu est le Christ fils fil s de Marie." Mar ie." ont très t rès certainem cer tainement ent dénié la la vérité, vérité, alors que le Christ a dit : "Ô fils d'Israël, adorez Dieu, mon Seigneur Seigneur et le vôtre…"18 Troisièmement, condamnation de la trinité familiale, 19 thèse d'origine Egyptienne soutenue notamment par les Priscilliens. Rejetée par le Concile de Nicée en 325 et le Concile de Saragosse en 380, elle el le fut fut présente en Arabie Arabie.. S5.V73." Ceux Ceux qui disent dis ent : "Dieu est le troisi t roisième ème de la Trinité" ont très t rès certainem cer tainement ent dénié la vérité, car la divinité ne se conçoit qu'en un Dieu unique…" Quatrièmement, condamnation des Collyridiens, secte du IVème siècle, judéo-chrétiens Marianistes originaires de Thrace et toujours présents en Arabie au VII ème siècle. S5.V116."Lorsque S5.V116."Lorsque Dieu dira : "Ô Jésus fils fil s de Marie, aurais-tu aurais- tu dit aux hommes de te diviniser ainsi que ta mère en lieu et place de Dieu? Il répondra : "Par ta transcendance ! Comment aurai-je pu proférer ce que je savais ne pas être vérité !..."20 Cinquièmement, condamnation du dualisme en général et des développements qu'il a connu dans le gnosticisme. Ces gnoses, de plus en plus syncrétistes, avaient probablement perduré en Arabie. S16.V51." Dieu Dieu dit : "Ne concevez pas deux dieux en deux entités ent ités,, car Il est Dieu unique et c'es lui qu'il faut redouter." 21 Au final, nous l'aurons remarqué, ces critiques ciblées sont adressées à des sectes passées. Il ne
convient donc pas d'en tenir compte lorsque l'on cherche à comprendre la position du Coran concernant le monde Chrétien actuel. Il s'agit pourtant, répétons-le, d'une erreur fréquente tant de la part des musulm usulmans, ans, que des orientalistes ou de ceux prompts prompts à taxer taxer l'Islam d'antichristianism d'antichristianismee primaire. 18 Les quatre Eglises monophysites ne reconnaissent à Jésus qu'une nature divine. 19 Cette secte alliait des éléments du manichéisme et du panthéisme dont la Trinité divine était la suivante : Dieu le père, Marie la mère, Jésus le fils. 20 Ce verset condamne la divinisation de Jésus et de Marie en une" trinité" bipolaire. En effet, l'Esprit qui en hébreux, ruah, est féminin, a été assimilé dans ces courants Marianiste à la Vierge Marie. 21 Le dualisme, ou plus exactement les dualismes, ont en commun d'opposer deux forces pour donner sens à l'apparente dualité de la réalité. Le concept coranique de transcendance et de pouvoir absolu lié à l'unité indivisible de Dieu n'est pas compatible avec de pareilles gnoses. Voir aussi aux questions dogmatiques : Destin et fatalisme, Du bien et du mal.
Force est de constater, et à décharge, que les difficultés d'approche et de formulations des points de vue spéculatifs concernant la Trinité peuvent poser problème pour le commun des Musulmans… et des Ch Chrétiens... rétiens... La Trinité. Le Coran va conclure sa démarche éducative et explicative en s'adressant cette fois aux Chrétiens post-chalcédoniens sans condamner implicitement la Trinité, mais en indiquant les difficultés potentielles d'un tel concept, ce qui nous amène à poursuivre l'étude du verset cle mentionné à propos du Verbe et de l'Esprit. S4.V171."Ô Gens du Livre, refusez ref usez les extrêmes extrêm es en votre religion, reli gion, ne profess p rofessez ez au sujet s ujet de Dieu que la vérité : le Christ Jésus fils fil s de Marie est Prophète de Dieu, Son Verbe projeté projet é en arie et Esprit émanant de Dieu. Croyez en Dieu et en Ses Messagers et ne dites pas : "Il est trois". Cessez de tenir de pareils propos, cela est préférable ! Dieu est dieu unique. De par sa transcendance transcendance il ne peut avoir avoir de fils fi ls ! Lui appartient ce que recèlent les cieux et la Terre, n'estil pas suffisant comme comm e appui !..." A la différence différence des de s versets ver sets précédent préc édents, s, celui cel ui ci s'adresse s'adr esse sans ambigu ambiguïté ïté aux Chrét Chrétiens iens dans leur ensemble : "Ô Gens du Livre" , au lieu d'employer, comme nous l'avions fait observer, "Ceux qui disent"et autres équivalents, expressions restrictives qui ne concernent que les sectateurs. De plus, on note qu'il n'est pas dit : "ils ont très certainement dénié la vérité" , comme antérieurement, mais que le mode est au conseil : "refusez les extrêmes… cessez, cela est préférable". Il s'agit donc clairement, non d'une condamnation globale de la trinité, mais d'une mise en garde contre les dérives dogmatiques que peuvent entraîner les spéculations relatives au concept trinitaire. On notera, comme nous l'avions souligné, que ce verset reprend les trois articles de la formulation formulation trinitaire trinitai re tout tout en leur donn donnant ant un un sens appare app arem mment restrictif. restri ctif. Le verset suivant, employant la même exhortation confirme la portée de la recommandation coranique. S5.V77."Dis S5.V77."Dis : "Ô Gens du Livre, Li vre, refusez les extrêmes extrêm es en votre religion reli gion car c ar ils s'opposent s'oppos ent à la vérité. Ne suivez pas les passions de ceux qui jadis s'égarèrent, tout comme ceux, qui en rand nombre, les suivirent. suivirent. Ils s'écartèrent de la voie droite." Mission de Jésus. Le Coran mentionne les trois étapes essentielles de la formation du Christianisme. Tout d'abord, il rappelle la mission initiale de Jésus, Prophète Juif envoyé au peuple Juif, à charge de réforme et d'enseignement. S5.V46."Puis S5.V46."Puis nous suscitâmes suscit âmes Jésus fils fil s de Marie par rapport à leurs traditions tradi tions afin de
confirmer partie de la Torah qu'ils détenaient. Nous lui conférâmes, de même, l'Evangile, à la ois Guidée, Lumière, confirmation d'une part de la Torah, mais aussi Guidée et Exhortation our les "craignant-Dieu." On remarquera en la finale de ce verset la répétition du terme guidée : "mais aussi Guidée e xhortation" xhortati on". Ceci met en avant la deuxième fonction de Jésus et de l'Evangile destiné à être le nouveau Guide des "craignant-Dieu" . Il s'agit vraisemblablement de la désignation du premier cercle cercl e non Juif Juif qui suivit les enseignem enseignement entss des disciples disci ples de Jésus. Jé sus. Par la suite, le développement plus spécifiquement Chrétien du message de Jésus, concordant avec son expansion au monde "païen", se retrouve très clairement au verset suivant, de structure volontairement proche du précédent. S57.V27."Nous S57.V27."Nous suscitâmes suscit âmes par rapport à leurs l eurs traditions tradi tions nos Prophètes Prophèt es et Nous suscitâmes, suscit âmes, de même, Jésus fils de Marie. Nous lui conférâmes l'Evangile et mîmes au cœur de ceux qui le suivirent douceur et compassion…" Le Coran reconnaît donc implicitement la mission spécifique de Jésus en tant que Prophète fondateur du Christianisme, et invite les Chrétiens à se conformer à l'Evangile. Pour le Coran en effet, la validité d'une religion et la sincérité de ses membres se mesurent à l'effort qu'ils fournissent pour conserver le texte révélé originel lorsqu'il a existé, le lire, l'interpréter correctement et le mettre enœuvre avec vérité et justice. Il n'y a pas de peuple élu, pas de religion supérieure, mais une permanen permanente te obligation obligation faite faite à l'homm l'homme de s'efforcer à être en conform conformité ité avec sa foi. S5.V48."…A chacun nous avons avons indiqué une voie générale et un chemin spécifique. spécif ique. Si Dieu l'avait voulu, voulu, Il aurait fait des hommes une seule comm communauté unauté religieuse, reli gieuse, mais il en es ainsi afin de vous éprouver par ce qu'Il vous a attribué. Rivalisez donc en bonnes œuvres, car c'est à Dieu que vous ferez tous retour. Il vous informera alors quant à vos divergences " En conclusion, nous pouvons lire le verset suivant : S5.V47."Ceci S5.V47."Ceci afin que les Gens de l'Evangile 22 fondent leur jugement en fonction de ce que Dieu y a révélé. Car ceux qui agissent différemment de ce que Dieu a révélé s'écartent avec indécence des préceptes divins." De la crucifixion. Seuls deux versets du Coran évoquent cet important élément du dogme Chrétien, et nous allons voir, qu'au-delà des apparences, subsisten s ubsistentt des pans d'interrogation. d'interrogation. Un premier verset affirme "l'ascension" de Jésus, sans mentionner expressément sa mort ou sa "résurrection". Toutefois, y est indiqué, en mode allusif, que Jésus n'a pas connu la mort. S3.V55."Et S3.V55."Et lorsque lo rsque Dieu dit di t : "Ô Jésus, je vais te ravir r avir à ce monde 23 , t'élever t' élever vers Moi et te te urifier des dénégateurs. Je placerai ceux qui te suivent audessus des dénégateurs jusqu'au jour de la Résurrection…" On notera que sont reconnues explicitement la validité et la dignité du Christianisme. C'est qu'en effet, effet, le Coran ne ne cherche pas, en la matière, matière, à rétablir ré tablir "La "La vérité vér ité historique" 24 mais à conforter l'idée que, de par la volonté divine, les religions divergent en dogmatique et en pratique mais convergent toutes vers Dieu. 22 Cette expression spécifique ne figure qu'en cet unique verset. 23 En arabe : mutawaffîka ; les exégètes classiques ont divergé sur le sens précis de ce verbe qui n'est pas synonyme de : " je vais te aire mourir", comme on peut le lire dans certaines traductions. Quoi qu'il en soit la traduction : " je vais te ravir à ce monde" est explicite et ne s'écarte pas du consensus. 24 Il est utile ici de rappeler une thèse développée au chapitre : Tolérance et prosélytisme. La vérité du point de vue de l'homme ne peut
être que relative. Or, le sentiment, pour certains, de détenir à eux seuls l'unique vérité est à l'origine de toutes les intolérances et violences qui en découlent.
Ce qu'exprime clairement la suite du même verset : S3.V55."…Ensuite, S3.V55."…Ensuite, c'est c' est vers Moi que tous to us vous vous retournerez, retournere z, j'arbitr j'ar bitrerai erai vos différends." diff érends." Le deuxième verset concerné précise que Jésus n'a été ni tué ni crucifié. S4.V157."Ils ont affirmé affir mé : " Nous avons avons tué le Christ Jésus fils fil s de Marie le Prophète de Dieu", mais ils il s ne l'ont pas p as tué et ne l'ont l 'ont pas crucifié cr ucifié..." ..." La suite du verset propose une explic explication ation d'abord délicat dél icat : S4.V157."... Ils ne l'ont l 'ont pas tué t ué et ne l'ont l'o nt pas crucifié crucif ié mais mai s c'est c'es t ce qui leur le ur a semblé…" sembl é…" La phrase employée : walâkin chubbiha lahum, est extrêmement sibylline et notre traduction littéraliste "mais c'est ce qui leur a semblé" rend autant que faire se peut l'imprécision de la formulation arabe souvent traduite ainsi : "mais une apparence leur a été donné." . Ceux qui prennent appui sur la thèse classique de l'exégèse proposent généralement ce type de traduction : "mais à leurs yeux quelqu'un lui fut rendu semblable" . Plus explicitement encore : "mais c'est quelqu'un lui ressemblant qui fut crucifié" . Ils font ainsi mention de la théorie du sosie : Un homme ressemblant à Jésus aurait été crucifié à sa place. Cette explication manque absolum abs olument ent de preuve pr euve méthodol méthodologique ogique25, et laisse dubitative du point de vue rationnel. Elle n'est pas soutenable non plus du point de vue de la cohérence du discours coranique car il est bien établi que l'Islam enseigne la responsabilité individuelle. Autrement dit nul, ne peut être jugé ou pis condamné pour les fautes d'un autre. Ex : "nul ne portera le fardeau d'autrui." S53.V38. Paradoxalement, c'est ce même raisonnement qui, fort logiquement, et conformément à la vision morale du monde que propose le Coran, amène les musulmans à penser que jamais Dieu, a fortiori, n'aurait pu sacrifier une créature innocente pour racheter les fautes de l'humanité 26. 25 Les bases fondamentales de l'exégèse coranique sont les suivantes : ou le verset est explicite en lui-même, ou il peut être explicité par un autre verset dont le sens est connu, ou bien encore, le Prophète Muhammad a fourni une explication dûment authentifiée. Rien de tout cela concernant la "théorie du sosie", dont l'origine remonte aux spéculations des premiers milieux chrétiens.
La suite du verset ne lève pas pour autant le mystère : S4.V157."... Ils ne l'ont l 'ont pas tué t ué et ne l'ont l'o nt pas crucifié crucif ié mais mai s c'est c'es t ce qui leur le ur a semblé. sembl é. Quoi qu'il en soit, ceux qui controversèrent à ce sujet eurent toujours des doutes car, en fait de connaissance, ils n'échafaudèrent que des hypothèses sans pouvoir conclure. 27 " Le courant de pensée mystique musulmane a depuis fort longtemps proposé une hypothèse élégante à même de concilier les antagonismes que l'ensemble de notre étude a mis en évidence. D'après le Coran, Jésus est à la fois homme et Esprit émanant de Dieu, il est chair puisant sa vie dans les nourritures terrestres mais sa naissance est surnaturelle, il n'a pas connu la mort tout en n'étant plus présent, présent, il est Prophète donc donc homm homme et Verbe Verbe de Dieu donc donc transcendé. transcendé. De ce point de vue donc, Jésus apparaît comme étant Esprit de Dieu, c'est-à-dire être immatériel, tout comme il est parole de Dieu. Il n'est pas pour autant d'essence divine mais appartient aux créatures dépouillées de corporalité 28. Ce qui a vécu et a été crucifié n'est que la manifestation au monde des réalités perçues tandis que l'essence véritable de Jésus a été élevée vers Dieu. Nous allons voir que cette conception du Christ propre aux mystiques musulmans explicite de même facilement le retour de Jésus aux temps eschatologiques. 26 L'Islam rejette la notion de péché originel considéré comme incompatible avec la justice divine. Alors même que l'enfant n'est pas respon re sponsabl sablee des actes a ctes de ses se s parents comme comme l'ho 'homm mmee po pourrai urrait-i t-ill être respon responsabl sablee du péché commi commis par ses se s ancêtres ori origi ginel nelss ? Le péché ne po pouv uvant ant décou découller de cette hérédi hérédité té il n'est do donc nc pas ni nécessaire nécess aire ni cohérent de concevo concevoiir un unee rédemp rédempti tion on universell universellee de l'humanité. Pour l'islam, la rédemption ou la damnation sont individuelles. Chaque être est l'acteur de sa réussite ou de son échec spirituel
et porte en lui le potentiel nécessaire pour franchir cette étape. Il n'y a donc pas de culpabilité intrinsèque opposant l'esprit et la chair, le royaume des cieux à la possession du monde et chacun est renvoyé à son propre effort, c'est-à-dire à la mise en œuvre sincère et posi po siti tive ve de sa foi : S53.V39." L'homme, L'homme, n'o n'obtient btient que le fruit de ses efforts." e fforts." 27 " Ils Ils n'échafaudèrent n'échafaud èrent que des hypothèses sans pou p ouvoir voir conclure". Ceci est le plus fréquemment traduit par : "Ils ne l'ont pas tué avec certitude" renforçant ainsi la thèse du sosie. Or, cette traduction de ma quatâlahu yaquîna suit le texte mot à mot sans tenir compte du fait qu'il s'agit d'un arabisme signifiant : ils n'y ont pas pa s mis mis un term termee avec certitude, ce qui dans le contexte prend le sens de : "ils n ont pas mis un terme avec certitude, (à la controverse)" . Il nous a donc paru plus logique et plus correct de traduire par : " Ils Ils n'échafaudèrent n'échafaudèr ent que des de s hypothèses sans pouvo p ouvoir ir conclure". Ceci est conforme à l'avis du grand exégète classique Tabarî. 28 C'est le cas par exemple des Anges. Nous avons précédemment vu le récit coranique de l'Annonciation où l'archange Gabriel apparaît sous la forme d'un homme à Marie or, le verset dit plus exactement : "il parut avoir forme humaine accomplie". La tradition authentique rapporte également que Gabriel se manifesta, en certaines occasions, au Prophète Muhammad et à ses compagnons sous forme humaine.
Le Christ de la Parousie. Les Musulmans croient qu'à la fin des temps Jésus redescendra sur Terre et que son règne s'accompagnera de la paix universelle. Ensuite, il mourra et ce sera la fin du cycle terrestre pour l'humanité. Puis, en ces temps eschatologiques, après qu'eut retentit le Cor, sera le Jour de la Résurrection générale, la comparution devant Dieu qui jugera les hommes à la balance en fonction de leurs actes, bons ou mauvais. Ce point fondamental de la croyance des Musulmans, le retour de Jésus, est essentiellement explicité par les traditions prophétiques attribuées authentiquement à Muhammad. Un seul passage dans le Coran semble en attester : S43.V59 à 61."Jésus a été un adorateur de Dieu que Nous avons comblé com blé de Nos grâces e donné en exemple aux fils d'Israël. Si Nous l'avions voulu, Nous aurions mis sur Terre des nges pour vous succéder. Il est, en vérité, science de l'Heure : " Ne doutez pas de cela et suivez-moi, suivez-moi, ceci est une voie de rectitude." recti tude." Notre traduction traduction essaie essai e de rester proche de la formulation formulation énigm énigmatique atique de ces versets diversement interprétés, du reste, par les exégètes. On remarquera que l'insertion a priori décalé du corps de phrase : Si Nous l'avions voulu Nous aurions mis sur Terre des Anges pour vous succéder , peut-être entendue comme une allusion à la nature réelle du Christ tel que le conçoivent les mystiques musulmans. usulmans. DE L'EVANGILE. Nous Nous avons vu précédem préc édemm ment que que Jésus Jé sus eut plusieurs plusieurs missions et que notam notamm ment, ent, en sa fonction fonction udaïque, il fut à charge de réformer la Torah, ou plus exactement, de la réactualiser. Par ailleurs, Jésus fut spécifiquement le transmetteur d'une parole différente et différenciée. S3.V48."Et S3.V48."Et Dieu lui enseigna ensei gna le Livre, la Sagesse, la Torah Torah et l'Ev l' Evangile angile 29 ." L'Evangile est mentionné nominalement 12 fois dans le Coran. Le terme Evangile lui-même n'est pas d'origin d'ori ginee arabe a rabe et semble emprun emprunté té directem dire ctement ent à l'araméen l' araméen avec le sens de "bonn "bonnee nouvelle" ou "belle annonce". Il convient de préciser que son emploi dans le Coran est toujours au singulier, paradoxale résonan rés onance ce d'avec l'usage dans dans le monde monde Chrétien Chrétien du pluriel : les l es Evangiles Evangiles.. L'Evangile, L'Evangile, livre livre ou parol parolee ? L'Islam ne possède pas de point de vue uniforme quant à cette question cruciale. Une lecture superficielle du Coran et une méconnaissance de l'histoire de l'écriture des Evangiles chrétiens amènen amènentt à adopter le point p oint de vue vue suivant : l'Evang l' Evangile ile dont parle le Coran serait l'écri l' écritt initial apporté par Jésus, Jés us, reçu directement directement par révélation révé lation divine, et les Evangiles Evangiles actuels, actuels, apocryph apocr yphes es ou canoniqu canoniques, es, ne seraient que des altérations de l'original. Cette compréhension est d'autant plus facilement apparence Sacrées30largem lar gement ent commentée commentée dans da ns le l e Coran.
Cependant, l'on peut faire les remarques suivantes : autant l'on recense, sans difficulté, des versets associant clairement les termes Livre, Ecrit, aux termes Coran, Torah, Psaumes de David, Tables de la loi, autant, en réalité, aucun verset mentionnant l'Evangile ne spécifie sa mise en écrit. Au contraire, il est fait usage de verbes indiquant plutôt sa forme immatérielle. Ex : acquise par les musulm musulmans ans qu'ell qu'ellee est par la théorie générale générale de l'altération l' altération corroborée en des Ecritures 29 L'ordre des termes est significatif : le Livre est le Livre prototypique que nous avons déjà évoqué au chapitre : Relations avec les autres relations – Gens du Livre. La Sagesse , par ailleurs explicitée dans le Coran, est, en toute vraisemblance, la capacité d'interprétation originale et originelle que possédait Jésus de la Torah. L' Evangile est la troisième somme de connaissances propres à Jésus. 30 Confère à ce sujet au chapitre : Moïse, la Torah, les remarques faites quant aux mécanismes d'altération de la Torah et de toutes les écritures sacrées lors de leur historicisation. Concernant les évangiles il convient de préciser que, contrairement à l'histoire de la Torah que l'on veut faire remonter à la révélation directe de la parole de Dieu adressée à Moïse puis au peuple Juif, jamais l'exégèse chrétienne moderne n'a formulé pareille assertion. Bien au contraire, la distance temporelle entre la prédication de Jésus et la rédaction de main d'homme des évangiles est bien établie. Il n'y a donc pas de continuum, seul le recours supposé à l'intervention de l'Esprit Saint est utilisé afin de maintenir un lien entre ces évangiles et le Révélé.
S3.V65."…Nous S3.V65."…Nous n'avons révélé révélé la Torah Torah et l'Ev l' Evangile angile que postérieure post érieurement ment àAbraham…" S5.V110."Lorsque S5.V110."Lorsque Dieu dit : "Ô Jésus Jés us fils fil s de Marie…. Je t'ai enseigné le Livre, la l a Sagesse, la Torah et l'Evangile…" S57.V27."…Nous suscitâmes, de même, Jésus fils de Marie. Nous lui conférâmesl'Evangile et mîmes au cœur de ceux qui le suivirent douceur et compassion…" De plus, comme nous l'avons vu précédemment, Jésus est aux yeux du Coran Parole de Dieu et dépositaire de la Sagesse, et tout porte à croire que l'Evangile, conformément à son étymologie, n'est que l'irradiation l'ir radiation orale de cetteconnaissance cetteconnaissance divine débordant du cœur de Jésus. J ésus. S4.V171."…En S4.V171."…En vérité, le Christ Jésus fils fil s de Marie est Prophète de Dieu, Son verbe projeté projet é en arie, un Esprit émanant de Dieu..." S5.V110."Lorsque Dieu dira : « Ô Jésus fils de Marie, rappelle les grâces que je répandis sur toi et ta mère, quand je t'assistai de l'Esprit Saint et que tu parlasaux hommes dès le berceau, puis à l'âge mûr…" A l'inverse, un verset spécifie clairement que les Evangiles Chrétiens sont chose écrite mais ne reflètent que pour une part ce que fut l'original : S7.V157."… le Prophète illettr ill ettré é 31 qui est mentionné en toutes lettres dans ce qu'ils détiennent de la Torah et de l'Ev l' Evangile..." angile..." 32 L'on retrouve le même phénomène au verset suivant qui rappelle la parabole évangélique du grain de sénevé33 : S48.V29."… La parabole que l'on en donne dans l'Evangile est la suivante : ils sont tel le rain qui germe, jeune pousse, puis se fortifie, s'épanouit et se dresse enfin sur sa tige, émerveillant le semeur…" Il y a donc dans le Coran superposition de l'emploi général du terme Evangile, message non transcrit englobant la totalité de la parole de Jésus, et des Evangiles, somme écrite reconnue par les Chrétiens. Mais cette superposition n'a de valeur réelle que lorsque le message retranscrit correspond à la parole initiale de Jésus. 31 Le Coran appel a ppellle ainsi à plusi plusieurs eurs reprises le Proph P rophète ète Muh Muhammad. ammad. 32 Ce verset fait allusion à un passage de l'Evangile de Saint Jean (XVI : 7-16) 33 Matthieu (XIII : 31-32) : Marc (IV : 31-32)
Au final, l'imprécision voulue par le Coran semble destinée à éviter la polémique plutôt qu'à l'alimenter. En effet, comme nous l'avons déjà mentionné, le Coran appelle les Chrétiens à appliquer le contenu de leurs écritures en fournissant un effort sincère d'analyse du texte afin, notamment, de ne pas y interpoler interpoler des digressions métaph métaphysiqu ysiques es injustifiables injustifiables.. S5.V47."Ceci S5.V47."Ceci afin que les l es Gens de l'Evangile fondent leur jugement en fonction f onction de ce que Dieu y a révélé. Car ceux qui agissent agisse nt différemm diff éremment ent de ce que Dieu a révélé s'écartent s'écar tent avec indécence des préceptes divins." Cette même prise de position, cohérente et tolérante, est applicable logiquement aux Gens du Livre c'est-à-dire, en la matière, à la Bible. S5.V68."Dis S5.V68."Dis : " Ô Gens du Livre, vous ne reposerez reposere z sur rien de tangible tangibl e tant que vous vous ne vous conformerez pas à la Torah, à l'Evangile et à ce qui vous a été révélé par votre Seigneur…" Il ne s'agit donc donc pas, pour p our chacun chacunee des trois religions r eligions sœurs, de som s ombrer brer dans d ans la controverse afin de savoir qui d'entres elles détient la vérité absolue. Les hommes ne sont dépositaires que d'une vérité relative, chacun ayant reçu sa part et nul n'est autorisé à mépriser ou à rejeter l'autre. Il y a somme toute, dans les trois Ecritures, un corpus commun de guidée et de sagesse. S9.V11 S9.V111."…Promesse véridique véridi que de Dieu dans la Torah, Torah, l'Evangile et le Coran…" Conclusion. L'Islam professe que l'amour de Dieu tout comme le respect de sa Parole doivent amener les croyants à rechercher ce qui les unit plutôt que ce qui les différencie. Le Coran, tout en donnant sa pleine dimension spirituelle au Prophète Jésus, mystique abreuvé de lumière et de compassion, souligne les différences de point de vue des uns et des autres. Mais l'approche coranique maintient en permanence un voile généreux sur ces divergences, appelant par là même au respect mutuel et à la tolérance au nom de l'amour de la parole divine. La proximité des Chrétiens et des Musulmans est telle qu'elle doit les inciter à préserver leur patrimoine patrimoine comm commun afin d'agir pour la sauvegarde sauvegarde spirituelle spi rituelle de l'humanit l'humanité. é. A ce sujet, le Prophète Muhammad a dit en une tradition authentifiée : " Les Prophètes Prophètes sont rères, issus de mères différentes, mais leur religion est unique. Je suis l'homme le plus proche de ésus fils de Marie, il n'y a pas eu entre lui et moi d'autres Prophètes. Il sera lors de son retour sur Terre Terre l'Imam l'I mam de ma communauté…" communauté…"
MARIE Parallèlement à la grande considération que le Coran porte à Jésus il célèbre Marie au point d'y consacrer la majeure partie d'une grande sourate éponyme "sourate de Marie" n° XIX 1. Les musulmans, de fait, ont un grand respect pour la mère du Prophète Jésus, modèle de piété et de vertu, Sainte parmi les Saints. Leurs points de vues dogmatiques quant à la personne de Marie s'appuient uniquement sur les énoncés coraniques tout comme nous l'avons vu précédemment au sujet de Jésus. Au demeurant, cette attitude est cohérente, elle n'exclut pas pour autant ouverture d'esprit et tolérance conformément aux enseignements de l'Islam. Les données concernant Marie sont réparties sur quelques sourates et nous allons les regrouper en quatre points principaux. Mari Mariee Sain Sainte par exce e xcell llee nce. ce . Le Coran atteste de l'élection de la Vierge Marie et du fait qu'elle a atteint un degré spirituel sans équivalent. S3.V42."Les S3.V42."Les Anges dirent : "Ô Marie, en vérité, Dieu t'a t' a choisie choisi e et purifiée. puri fiée. En vérité, Il t'a élue au-dessus des femmes de tous les mondes." Elle fut, semble-t-il, toujours guidée en son cheminement par Dieu. A l'image de Jésus, dont elle préfigure préfigure ainsi l'origin l'or iginalité, alité, elle se démarque démarque du milieu ili eu religieu reli gieuxx environnant environnant tout tout en restant en conformité avec le culte apparent. S3.V43."Ô Marie, sois dévouée à ton Seigneur, prosterne-toi prost erne-toi devant Lui et incline incli ne toi en prière prièr e avec ceux qui font de même."2 1 Comparativement, l'évocation de Marie dans le Nouveau Testament ne couvre que quelques lignes au total. Marie en arabe se dit : Maryam, et signifie pieuse. C'est un prénom extrêmement porté dans le monde musulman. 2 Pour bien comprendre la portée du verset, il faut garder à l'esprit le fait que dans le judaïsme les femmes n'ont pas accès au Temple.
A cet égard, le Coran précise qu'elle vécut une vie de recueillement et enseigne que, dans l'isolement de sa cellule, elle fut miraculeusement nourrie par Dieu. S3.V37."...Toutes S3.V37."...Toutes les fois que Zacharie lui rendait visite en sa cellule cell ule 1 , il trouvait auprès d'elle de la nourriture : "Ô Marie, d'où cela provient-il ?" Elle répondait : "De mon Seigneur..." Virginité et conception. c onception. Conformément au point de vue Chrétien, le Coran atteste de la virginité de Marie. S3.V47."Marie dit di t : "Seigneur, comment comm ent pourraispourr ais-je je avoir un enfant alors que nul homme ne m'a jamais j amais touchée ?!" Dieu lui répondit : "Il en est ainsi. Dieu crée ce qu'il veut. Lorsqu'Il Lorsqu'Il décrète une chose chose il suffit qu'Il lui l ui dise : "Sois" et elle est." Ce bref verset résume un passage de la sourate, dite de Marie, que nous avons déjà traduit au sujet de la conception conception miraculeuse miraculeuse de Jésus J ésus et qu'il convien c onvientt de rappeler ra ppeler : S19.V17 à 21."…Puis nous lui envoyâmes envoyâmes notre Esprit qui lui parut avoir forme form e humaine accomplie. Elle dit alors : "Je prends protection en Dieu le Miséricordieux contre contre toi, puisses-tu le craindre." Il répondit : "Je suis le Messager de ton Seigneur venu t'annoncer un enfant pur." lle s'exclama : "Comment pourrai-je donc avoir un enfant, je suis vierge, je ne suis pas une dévergondée dévergondée !" Il répondit répondit : " Il en est ainsi car ton Seigneur a dit : "Cela m'est aisé, ais é, il sera un signe miraculeux pour l'humanité et une Miséricorde de Notre part ; c'est déjà ordre accompli." Virginité et conception miraculeuse sont liées et par là même donnent à la notion de Verbe de Dieu
toute sa portée. 1 Le terme arabe mihrab, désigne ordinairement la niche du mur oriental des mosquées indiquant la direction de la Mecque où se place pl ace l'im 'imam am lorsqu lorsqu'il 'il di diri rige ge la prière. prière. Ety Etymo mollog ogiiqu quement, ement, ce terme dérive dérive d'une d'une racin ra cinee qu quii évoqu évoquee le dépoui dépouillement et il no nous us a do donc nc paru licite de le traduire par cellule cellule. Ceci, d'autant plus, que l'accès ordinaire au Temple de Salomon était interdit aux femmes. Les traductions classiques mentionnent sanctuaire terme qui maintient la confusion. La lecture conjointe des deux versets que nous venons de citer permet perm et de penser que que Marie occupait occupait à titre titre particul particuliier une cellul cellulee située située au a u Temp Templle. S3.V45."Les S3.V45."Les Anges dirent : "Ô Marie, Mar ie, Dieu te fait belle bell e annonce d'un Verbe 2 émanant de
Lui, il i l se nommera le Messie Jésus fils fil s de Marie, illustre ill ustre en ce c e bas monde et dans l'au-delà, l'au-d elà, il sera du nombre des proches de Dieu." L'enfantement. Le Coran aborde ce point essentiellement pour souligner la nature humaine de Marie. Toutefois, il rompt notablement avec l'imagerie traditionnelle de la grotte et de la vie pastorale indéniablement marquée par la vision ethnocentrique européenne. Comme à l'accoutumée, il n'est pas fait mention particulière du lieu de naissance de Jésus, mais il semble semble que ce soit s oit une une contrée à l'écart. l' écart. S19.V22."Elle S19.V22."Elle fut f ut donc enceinte et se retira ret ira en un lieu isolé." is olé." Insistant en cela sur la condition biologique de Marie, le Coran souligne que l'accouchement fut aussi naturel que la conception était surnaturelle. S19.23."Lorsque les douleurs de l'accouchement l'acc ouchement la saisirent, saisi rent, elle prit appui sur un tronc de palmier et dit : "Ô malheur malheur ! Que ne suis-je point morte avant ce jour et totalement oubliée." Mais, en ces instants de souffrance, l'assistance divine ne lui fit pas défaut : S19.V24-25."...Ne S19.V24-25."...Ne t'affli t'af flige ge point ! Ton Seigneur va faire fair e sourdre une source à tes pieds. Secoue donc ce palmier, palm ier, il en tombera tomb era des dattes dat tes fraîches." fr aîches." On aura remarqué que l'iconographie est nettement orientale et, en toute vraisemblance, beaucoup beaucoup plus proche du mode de vie réel r éel de Marie. Le Coran justifie justifie par ailleurs aill eurs sa "retraite "retrai te forcée" au désert par les l es calom cal omnies nies qu'elle dut subir subir de ses coreligionnaires peu enclins à admettre une grossesse chez une vierge vouée au Temple. S19.V27."… Ils dirent : "Tu "Tu as comm commis is un acte horrible." horribl e." S19.V28."Ô sœur… pourtan ton père n'était pas un homme de mal, ni ta t a mère femme femm e de mauvaise mauvaise vie." 2 Concer Concernant nant le terme Verbe, voir voir la note correspondante c orrespondante au chapi c hapitre tre : Jésus, l'Evangile l'Evangile Jésus Jés us Verbe Verbe de Dieu.
Notons Notons enfin enfin un verset évasif évoquant évoquant après l'accouch l'ac couchem ement ent le lieu de vie de Marie et de historiques et bibliographiques d'information concernant la vie de Jésus, de l'âge de 12 ans jusqu'au moment où il commença sa prédication. Jésus. Rappelons que les données font état d'une absence totale S23.V50."Et S23.V50."Et Nous fîmes fîme s de Jésus ainsi que de sa mère un signe. Nous les installâmes instal lâmes en un lieu de collines coll ines paisibles aux sources nombreuses.3" Nature Nature et statut statut de Marie. Nous Nous l'avons l 'avons vu, par les l es dou do uleurs mêmes mêmes de l'enfantem l'enfantement ent,, le Coran atteste atteste de la nature nature humaine humaine de Marie afin de rejeter tout culte d'idolâtrie mariale qui, comme nous l'avons explicité au chapitre consacré aux trinités 4, était présent prés ent dans certaines tribus arabes syncrétistes. syncrétistes. C'est ainsi que le Coran rappelle la naissance de Marie en même temps qu'une trame généalogique. S3.V33 à 35."En vérité, Dieu a élu au-dessus des mondes Adam, Noé, la descendance d'Abraham et d'Amram 5 , ils forment form ent tous une mêm mêmee lignée. Puis, une descendante de Amram dit : "Ô Seigneur, je te voue entièrement le fruit de mon sein, agrée mon serment car Tu es
l'Entendant l'Entendant qui de tout t out possède Science." Puis, Puis, lorsqu'elle l'eût l' eût mis au monde, elle se lamenta : "Ô Seigneur, c'est une fille." Or, Dieu avait beaucoup plus de science qu'elle eut égard à ce dont elle avait accouché. Il n'en était pas des mâles comme des filles 6 . Elle Ell e dit : "Je la l a nomme nom me arie et la place sous Ta protection, ainsi que sa descendance, contre Satan le maudit." 3 La description verdoyante plaide en faveur des collines de Galilée. Signalons qu'il est fréquent chez les orientalistes de voir en ce verset une allusion à l'Assomption de Marie ! Pour cela ils extrapolent, sans support linguistique sérieux, les termes du verset et traduisent : "Nous les accueillîmes en un lieu élevé et vaste où jaillissent des source s" ; voyant en cela une image du Paradis. Rappelons, à titre de tout commentaire, que ce dogme, dont le début de l'élaboration remonte au IV siècle, n'a été institué par Pie XII qu'en 1850. 4 Confère : Jésus, l'Evangile– l'Evangile– Les Le s trin tr inités.5 ités.5 Amram est dans l'Ancien Testament le père de Moïse. 6 Ceci est une allusion au fait que seuls les hommes étaient admis à servir au Temple de Salomon et l'on comprend dès lors le désappointement de la mère de Marie.
Ceci étant, on remarquera que la fin du verset évoque sans aucune ambiguïté le dogme de l'Immaculée Conception. Une tradition authentique du Prophète Muhammad stipule : "Tout nouveauné, à l'exception de Jésus et de Marie, pousse un cri au moment de sa naissance car Satan le touche du doigt. Marie et Jésus, à la différence des autres fils d'Adam, n'ont ainsi jamais commis de péchés" 7 . Concernant directement la divinisation de Marie, le Coran rappelle un point de vue conforme à l'orthodoxie Chrétienne : S5.V116."Lorsque S5.V116."Lorsque Dieu dira : "Ô Jésus fils fil s de Marie, aurais-tu aurais- tu dit aux hommes de te diviniser ainsi que ta mère en lieu et place de Dieu ?" Il répondra : "Par ta transcendance ! Comment aurai-je pu proférer ce que je savais ne pas être vérité !..." Un autre verset, déjà cité par ailleurs, rappelle le rang élevé de Marie et de Jésus, tout en ustifiant rationnellement de leur nature humaine. S5.V75."Le S5.V75."Le Christ est bel et bien un Prophète identique identi que à tous ceux qui l'ont précédé. Sa mère était une femme véridique et tous deux prenaient leur repas…" Pour le Coran, Dieu adresse d'une part ses Prophètes aux hommes afin de leur procurer guidée supérieure et suscite, d'autre part, parmi ces derniers des Saints, exemple de comportement humain magnifié et transcendé. Il assiste ainsi la communauté humaine sur le long chemin de son élévation morale et spirituelle. Conformément à cette conception générale de l'histoire spirituelle de l'homme, le Coran réfute toutes spéculations incarnationnistes, théophaniques ou anthropomorphiques. Ce faisant, il prône une conception rationnelle de la réalité qui doit être le champ d'investigation de la raison humaine et non de l'imag l 'imaginaire. inaire. C'est donc dans cette perspective qu'il souligne l'envergure spirituelle exceptionnelle de Marie, et fait d'elle un modèle de perfection humaine, appelant croyants et croyantes à s'en inspirer. 7 De façon symbolique, le fait d'être touché à sa naissance par le diable signifie que tout âme a une aptitude au péché surajoutée en quelque sorte à sa prime nature totalement bonne. Ceci est à différencier de la notion de péché originel comme nous l'avons explicité au chapitre précédent : Jésus, l'Evangile, à propos du rachat des fautes par le sacrifice de Jésus. Cf. De la trinité.
S66.V12."Rappell S66.V12."Rappellee aux croyants l'exemple l'exe mple de Marie de la famille fami lle d'Amram, d'Amram , la Vierge à laquelle Nous insufflâmes de Notre esprit. Elle fut sincère et dévouée, fidèle à la parole et aux crits de son Seigneur." Conclusion. Marie, mère de Jésus, vierge et sans péché aucun, Sainte des saintes est la seule femme nommée par son prénom dans le Coran8.
La formule ouvrant le Coran, "Au non de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tou iséricordieux" répétée à l'en-tête de chaque sourate, fait mention de l'attribut majeur de Dieu par lequel il se manifeste en cet ultime message : le Miséricordieux. Quand on sait qu'en arabe miséricorde dérive d'une racine verbale évoquant tout à la fois la matrice féminine, l'amour maternel et la douceur de la compassion, l'on est plus à même de saisir l'implication étroite entre l'évocation de Marie, l'image de l'amour maternel ayant engendré un amour universel, et le Dieu de Miséricorde déployé dans le Coran. Signifiant la valeur sans équivalent de Marie, le respect et la considération que les musulmans doivent lui accorder en leurs méditations, le Prophète Muhammad, en une tradition authentifiée, a dit : "La vierge Marie, fille de Amram, sera la reine des femmes du Paradis…" 8 Non pas que ce dernier soit de facture machiste ; le texte coranique a toujours une portée générale et indéfinie dans le temps ce qui implique une relative neutralité dans l'expression. Ainsi, l'exception notable de la mention du nom de Marie n'en fait que plus ressortir la place imminente que doit occuper cette haute figure spirituelle aux yeux des musulmans. Pour les pointilleux, nous mentionnerons le fait suivant : très curieusement, il est fait mention dans le Coran par 24 fois du mot homme et par 24 fois du mot femme.
DES AUTRES AUTRES RELIGIONS RELIGIONS Hormis les deux grandes religions monothéistes que sont le Judaïsme et le Christianisme, le Coran aborde plus succinctement un certain nombre de religions qui lui étaient contemporaines. Exception notable, le polythéisme, largement commenté, analysé et réfuté du fait qu'il s'oppose à l'essence même du monothéisme. De plus, il fut le bras armé qui, dès l'avènement de l'Islam, combattit violemment cette nouvelle religion. Nous Nous respecterons donc cette hiérarchie en consacrant une une étude étude plus poussée au polythéism polythéismee qui, et on aurait tort d'en douter, est de plus en plus présent dans les sociétés modernes. En effet, l'absence de repères précis face à l'inévitable questionnement philosophique et spirituel de l'homme, laisse conséquemment tout un chacun adopter des systèmes flous ou multiples. Ce nouveau syncrétisme moderne est bien plus proche, lorsqu'on l'analyse objectivement, de l'animisme et du polythéism polythéismee que d'une d'une vraie réponse à la quête spirituelle spirituelle.. DES RELIGIONS. Le verset suivant servira de trame à notre analyse : S22.V17."En S22.V17."En vérité, Dieu départagera départ agera les l es Croyants, les Juifs, J uifs, les l es Sabéens, les l es Chrétiens, Chrétie ns, les ages et les polythéistes polythéistes au Jour de la résurrection. Certes Dieu est le témoin tém oin absolu." On remarquera que malgré sa brièveté, ce verset envisage la quasi-totalité des croyances possibles. possib les. De plus, il sous-entend sous-entend un unee tolérance de principe : les homm ommes n'on n'ontt pas à juger juger de la véracité des opinions en matière de religion, la vérité absolue étant l'exclusivité de Dieu. Lequel, a renvoyé le terme du débat au Jour du jugement dernier. Conséquemment, le Coran affirme que la diversité religieuse est voulue par Dieu et qu'elle fait partie de la sagesse de son dessein. S5.V48."…A chacun c hacun Nous avons indiqué une voie générale et un chemin spécifique. spécif ique. Si Dieu l'avait voulu il aurait fait des hommes une seule comm communauté unauté religieuse, reli gieuse, mais il en es ainsi afin de vous éprouver par ce qu'Il vous a attribué. Rivalisez donc en bonnes œuvres, car c'est à Dieu que vous ferez tous retour. Il vous informera alors quant à vos divergences " Les croyants unitaires. Cette appellation correspond à la traduction interprétée de "les Croyants"1 premier terme du verset que nous étudions. En effet, le Coran revient à de nombreuses reprises sur une notion qui lui est toute particulière et que l'on nomme en arabe l a hanafyya, c'est-à-dire l'expression pure et indépendante du monothéisme que l'on peut traduire par "voie "voie de la croyance unitaire". Cette approche directe, sans médiation d'une religion révélée, repose sur la capacité que tout être humain possède en lui-même à découvrir l'existence du Créateur suprême. Cette aptitude innée innéité. Il s'agit du pacte initial que est dénommée dans le Coran "Fitra", l'on pourrait traduire par innéité Dieu passa avec la totalité de l'humanité, défini symboliquement au verset suivant : S7.V172."Dieu S7.V172."Dieu préleva des reins des fils fil s d'Adam leurs descendants et les prit à témoin tém oin : "Ne suis-je pas votre Seigneur ?" Ils répondirent : "Certes, et nous l'attestons." Ceci afin que vous vo us ne puissiez dire au Jour de la résurrection : "Nous "Nous ignorions cette réalité. 2" Le retour à cette prime connaissance de Dieu, cette prise de conscience, constitue le fondement de la l a foi. Connaissa Connaissannce de Dieu et connaissance connaissance de soi sont donc donc liées l iées 3 : S30.V30."Oriente S30.V30."Oriente donc ta face sur la voie, en croyant unitaire. unitair e. Conformément Conformém ent à l'innéité l'i nnéité que Dieu a voulu inhérente à la nature humaine, et cet ordre de chose ne saurait être modifié…"
1 Ce terme général peut bien évidemm évidemment ent désig dés igner ner les musul musulmans mans comme le conçoit l'exé l'exégèse gèse classiqu classiquee qui ass assim imililee ce verset aux deux versets plus ou moins équivalents S2.V62 et S5.V69. Mais si l'on prend comme axe d'analyse le listing qui y est établi et la portée générale, voire exhaustive, que semble avoir ce verset, il est cohérent de penser que sous le terme "croyants" l'on puisse distinguer d'une part les musul musulmans mans et d'autre part tous les croyants monothéistes monothéistes indépendants. indépendants. 2 Ce concept coranique définit à contrario la dénégation de Dieu nommée dans le Coran Kufr, terme spécifique que nous avons plus largement commenté commenté au chapi c hapitre tre : Statuts des mi minori noritéstés- apostat. 3 Conformément au célèbre adage de la mystique musulmane : "Qui se connaît, connaît son Seigneur."
Le patriarche Abraham représente le modèle par excellence de ce hanif : : croyant unitaire sur la voie de la hanafyya. Son histoire symbolise l'évolution intime de l'homme qui, ayant rompu avec son environnement social naturel, parcourt la voie qui mène à la connaissance de Dieu 4. S16.V120."Abraham S16.V120."Abraham en fut f ut l'archétype, l'ar chétype, dévot de Dieu certes, ce rtes, en croyant c royant unitaire, unitai re, il ne fit point arti des polythéistes." polythéistes." Cette attestation de l'unicité divine est indépendante de l'appartenance à une religion. De ce point de vue là, les croyants croyants un unitaires ont toujou toujours rs existé et existeront existeront toujours. toujours. S3.V67."Abraham S3.V67."Abraham n'était n'étai t ni Juif ni Chrétien, mais il fut seulement seulem ent un croyant, sincère et soumis…" Elle est toutefois compatible avec une autre religion et l'Islam, spécifiquement, se considère comm comme l'expression l' expression formelle formelle la plus pl us proche de cette voie de la croyance croyance unitaire. unitaire. S60.V4."Il y a, à votre intention, intenti on, en Abraham et ceux qui le suiven sui vent,t, un modèle parfait pa rfait…" …" Plus précisément, cette attitude monothéiste pure et indépendante est liée à la notion de religion immuable ad-dîn al qayyim, ou religion primordiale, immuable, qui correspond dans la terminologie coranique au prototype absolu de toutes les religions 5 ; elles n'en sont toutes que le reflet terrestre. S6.V161."Dis S6.V161."Dis : "En vérité, vérit é, Mon Seigneur m'a guidé sur une voie de rectitude, recti tude, la religion reli gion immuable, la Tradition de croyance unitaire d'Abraham…" Ainsi, la quête spirituelle, voire la recherche philosophique, possèdent une voie propre permett permettant ant à tous tous les homm hommes d'atteindre la connaissa connaissannce, c'est-à-dire c'es t-à-dire pour le Coran : Dieu. IlIl s'ag s'a git là de l'application d'un concept coranique essentiel aux nombreuses 4 Cf. Chapitre : Fonction d'Abraham. 5 Nous avions vu dans le même ordre d'idée que le Coran mentionne le Livre prototypique protot ypique , référence matricielle de toutes les révélations scripturaires ou verbales. Cf. Relations avec les autres religions – Gens du Livre. En résumé, on notera que le Coran mentionne l'existence d'un Livre et d'une Religion prototypique, modèles absolus dont seules leurs différentes manifestations sont accessibles à l'homme. implications 6 ; la diversi di versité té de la création est la plus pl us forte forte expression de l'un l' unité ité transcendan transcendante te de Dieu.
S2.V115."A S2.V115."A Dieu appartient appart ient l'orient l'ori ent et l'occident l'oc cident et où que vous orientez ori entez votre "face", là est la "face" de Dieu." Au final, le Coran atteste de la validité de cette démarche en opposant, en essence, cette attitude au polythéism polythéisme. e. S6.V79."J'oriente donc ma face, en croyant unitaire, unit aire, vers celui ce lui qui a créé les cieux et la Terre, e n'appartiens pas aux polythéistes." Nous Nous verrons en ce chapitre que le polythéism polythéisme, e, dans ce context contexte, e, s'interprète comm comme étant étant la matérialisation des errements humains et l'abandon de la recherche du vrai par l'adoption de positions fausses fausses ou passionnelle passionnelles. s. Les Sabée Sabéen ns. Il s'agit des Mandéens, encore nombreux en Arabie au VII ème siècle. Leur présence est attestée dès le IIème siècle. Ils suivent la prédication de Saint Jean-Baptiste et ne reconnaissent pas Jésus. Le baptême, baptême, immergé immergé ou non, non, constitu constituee le rite principal pr incipal le l e mieux mieux conn connu de cette secte dont les dogmes dogmes et
les pratiques principales sont relativement opaques. Ils affirment détenir un Ecrit révélé provenant de Jean-Baptiste qui n'a jamais pu être authentifié. Certains ont relevé dans le Coran un bref verset qui leur semble pouvoir étayer cette thèse : S19.V12."Ô Jean, maintient mainti ent l'Ecrit l' Ecrit avec vigueur. vigueur. Nous lui avions conféré la sagesse sages se dès son plus pl us eune âge.7 " Du point de vue des statuts juridiques, 8 ils ont été assimilés aux Gens du livre, 9 c'est-à-dire principalem principale ment aux Juifs Juifs et aux Ch Chrétiens. rétiens. Ainsi, Ainsi, leurs l eurs aliments, aliments, notam notamm ment la viande, vi ande, sont sont considér considérés és licites pour les musulmans. De même, il est permis aux musulmans de prendre épouse parmi eux. 10 6 Voir par exemple aux chapitres : Egalité. Science profane & science sacrée. 7 Pour être exact, ce même verset peut aussi se traduire : " Ô Jean, applique avec vigueur les prescriptions…" ce qui ne permet pas de soutenir la thèse mandéenne. 8 Notamment dans le rite Hanafite. 9 Confère chapitre : Statut des mi minori norités. tés. 10 Confère chapitre : Mariage mixte. mixte.
Le Coran ne mentionne pas les Sabéens dans une perspective historique mais afin de souligner que les sectes chrétiennes pré ou postChalcédonienne sont, à priori, dignes de respect. La condition sine qua non, le seul fil conducteur, étant la reconnaissance du monothéisme dans la stricte définition coranique, à savoir savoi r : Dieu est le créateu cr éateurr de toutes toutes choses, il est Absolu et Transcendan Transcendant.t. Ce credo du monothéisme est parfaitement exprimé dans la brève sourate suivante : S112. S112. "Au nom nom de Dieu le très t rès Miséric Mi séricordieux ordieux le tout t out Miséricordi Misér icordieux. eux. Dis : "Dieu unique Dieu absolu et transcendant t ranscendant Qui n'engendra ni ne fut engendré l n'a pas de semblable." Enfin, précisons que les Sabéens n'ont pas totalement disparu. Ils demeurent encore présents, notamment en Irak et en Iran, où ils sont le plus souvent confondus avec les chiites. Ils effectuent encore un pèlerinage à la grande mosquée de Damas où, dit-on, est conservée la tête de St JeanBaptiste, décapité par Hérode. Les Mages Mages.. En arabe Majus désigne les Zoroastriens, c'est-à-dire les adeptes de Zarathoustra, religion officielle de l'empire Perse à l'avènement de l'Islam. Cette religion millénaire est notamment encore représentée aujourd'hui en Inde par les Parsis. Du fait même de ses origines très anciennes, il est à l'heure actuelle actuelle difficile de d e faire le point précis sur s ur ses dogmes dogmes et croyan cr oyances ces tant les contradictions contradictions et les zones obscures sont nombreuses au sein même de leurs textes sacrés. Toutefois, l'on peut dégager un certain nombre de points communs avec les trois grandes religions monothéistes : croyance à un Dieu suprême créateur Ahur Mazda (d'où l'appellation synonyme, Mazdéens), croyance à la résurrection des corps et des âmes, croyance en l'enfer et au Paradis. Ils ont été, sur recommandations du Prophète Muhammad lui même, assimilés du point de vue uridique aux statuts des Juifs et des Chrétiens, mais sans que leurs bêtes sacrifiées soient licites pour les musulmans. Cela se justifie probablement par l'existence d'un panthéon subalterne au nom duquel elles pourraient être sacrifiées 11. Il n'est pas permis aux musulmans d'épouser les adeptes de cette religion, non pas qu'ils fussent considérés comme étant des polythéistes, c'eut été contradictoire, mais parce qu'il était de pratique courante courante chez les Zoroastriens d'épouser leurs filles, leurs sœurs, voire leurs mères. De plus, très fréquemment, les femmes étaient biens de jouissance collective et
enfantaient enfantaient de tout un chacun. chacun. Ces confusio confusions ns étaient étaie nt d'une d'une part pa rt mora moralement lement insupportable insupportabl e pour po ur l'Islam l' Islam et, d'autre part, rendaien r endaientt impossib impossible le toute toute filiation cohérente, cohérente, base bas e du droit droi t et de la justice. 11 Rappelons que les musulmans ne peuvent consommer la viande de l'animal qui aurait été sacrifié pour un autre que Dieu.
Si l'on considère l'écart entre l'Islam émergeant d'alors, tout de rigueur morale, et la déliquescence sociale de la Perse déclinante, on mesurera avec quelle grandeur l'application du principe de tolérance religieu rel igieuse se fut fut mise mise en œuvre. Cette acceptation de principe de religions parfois fort éloignées de leur monothéisme d'origine, puise sa source en une une idée id ée force du Coran. Coran. Tout Toutes es les l es religions r eligions qui, à des degrés divers, diver s, font état de la reconnaissance d'un Dieu unique à l'origine du monde et/ou témoigne d'un écrit révélé, sont considérées comme ayant eu un Prophète de Dieu comme fondateur. A ce titre, elles représentent une voie parmi d'autres que Dieu a tracé à l'humanité, conformément au verset que nous avons mentionné à de nombreuses reprises. S5.V48."…A chacun Nous avons indiqué u ne voie générale et un chemin spécifique. spécif ique. Si Dieu l'avait voulu, voulu, il aurait fait des hommes une seule communauté religieuse, reli gieuse, mais il en es ainsi afin de vous éprouver par ce qu'Il vous a attribué. Rivalisez donc en bonnes œuvres, car c'est à Dieu que vous ferez tous retour, Il vous informera alors quant à vos divergences " Le Bouddhisme. Le Coran a logiquement mentionné les religions qui avaient cours en Arabie ainsi qu'à sa périphérie. Le monde monde spirituel spi rituel asiatiqu asia tiquee n'avait de contact contact réel avec la l a péninsule péninsule arabique a rabique que par le commerce, mais il semble que le Coran fasse brièvement allusion à Bouddha. Un mystéri mystérieux eux perso per sonn nnage, age, nomm nommé Dhu-l-kifl , est mentionné à deux reprises. S21.V85."Ismaël, Enoch et Dhu-l-kifl furent tous du nombre de ceux qui endurent avec atience." Ce nom, totalement inconnu des Arabes d'alors, signifie "l'homme du kifl", que certains commentateurs coraniques ont fait dériver de la racine Kafala12 , qui serait l'arabisation homonyme de kapila, le kapilavastou étant le pays ou naquit Bouddha. D'autre part, la sourate XCV, dite "Sourate du figuier", débute par la mention de Prophètes symboliquement représentés par un lieu spécifique. S95.V1 à 3."Par 3."Par le figuier, fi guier, par l'olivier l'oli vier,, par le mont mo nt Sinaï et par cette cité protégée." pr otégée." Pour les exégètes classiques, la cité est tout naturellement la Mecque, le mont Sinaï ne peut qu'évoquer Moïse, Jésus est corrélé au mont des oliviers. Pour le figuier, il a été proposé, entre autres, autres, de voir voi r là l à l'arbre l' arbre au pied duquel duquel bouddh bouddhaa reçut re çut l'illumination l'illumination.. Quoi qu'il en soit, l'ensemble de ces arguments ne fonde pas de certitude scripturaire. Toutefois, comme nous venons de l'indiquer, le concept coranique du phénomène de révélation inclut un processus process us continu, continu, une une chaîne chaîne ininterrom ininterrompue pue de Prophètes Prophètes jusqu'à jusqu'à Muham Muhamm mad. En découle l'unité l'unité du message originel que tous délivrèrent. Le Coran postule que toute révélation subit des dégradations et des altérations successives et, si l'on prend en compte les indications précédentes, même si le monothéisme ne fait plus partie du discours bouddhique actuel, rien ne permet d'exclure formellement que Bouddha ne fut point un Prophète de Dieu et n'eut point délivré à l'origine un message monothéiste. DU POLYTHEISME. Dernier terme du verset que nous étudions, le polythéisme est sans aucun doute la forme religieuse la plus contestée par le Coran. L'Arabie lors de l'avènement de l'Islam est majoritairement polythéiste polythéiste et, dès les débuts débuts de la prédication prédic ation de Muham Muhamm mad, les Arabes s'opposèrent s'opposè rent
théologiquement, politiquement et militairement au concept de l'unicité divine. Cette lutte incessante durera quasiment tout le mandat apostolique du Prophète. Le Coran, en évoquant, le plus souvent allusivement, les batailles principales, défaites ou victoires, qui eurent lieu entre les premiers musulmans et les ligues arabes, se fait témoin de cette rude opposition dont les enjeux réels étaient le contrôle politique de l'Arabie par une oligarchie politico-religieuse. Laquelle est en résumé, représentée par la très influente tribu des Quraych. En son sein les notables contrôlaient le pèlerinage polythéiste polythéiste et syncrétiste syncrétiste de la Mecque, Mecque, véritable poumon poumon économique économique de l'Arabie l'Arabi e d'alors d'alo rs 13. Notons que cet aspect historique est pour le Coran secondaire et c'est essentiellement d'un point de vue théosophique qu'il multipliera ses interventions contre le polythéisme. 12 D'autres, sans guère plus d'argument, ont affirmé que Dhul-l-kifl serait israélite.
Tout d'abord, il convient de préciser que la définition du polythéisme ne correspond pas exactement au sens du terme coranique shirk , que l'on traduit cependant le plus souvent ainsi. En effet, l'on entend par polythéisme le fait de reconnaître l'existence de plusieurs dieux, alors que l'expression arabe, que l'on devrait traduire par Associationnism Associat ionnismee14 , implique, tout en reconnaissant l'existence d'un dieu créateur, créateur, que l'on l'o n lui lui associe as socie des co-divi c o-divinit nités és de natures natures et de fonctions fonctions diverses. diver ses. Elles seront adorées, en lieu et place du dieu suprêm suprême, e, soit soi t comm comme in i ntermédiai termédiaires res privilégiés. privi légiés. On remarque donc que, de ce point de vue là, le Coran reste cohérent en reconnaissant au polythéism polythéismee un unee parenté parenté avec le monothéism onothéismee originel, le distinguan distinguantt ainsi du kufr ou dénie de la connaissance intime, fitra15 , relatif à l'existence de Dieu. Ceci dit, l'intérêt majeur des nombreuses interventions coraniques contre le polythéisme réside, comme nous allons le constater, en leur permanente actualité. Matérialism Matérialismee e t polythéisme olythéisme . Le Coran ne lie jamais le polythéisme à une forme primitive de religion, bien au contraire, il souligne le rapport qui existe entre matérialisme, d'autant plus fort que les sociétés sont économiquemen économiquementt ou technolo technologiquem giquement ent avancées, avancées , et e t éclatem écl atement ent de la l a notion de Dieu unique. unique. S3.V14."L'amour S3.V14."L'amour que les hommes portent à l'objet l'obj et de leur désirs désir s les aveugle…éphémères ouissances de ce bas monde…" S2.V96."…Tu constateras que parmi les polythéiste s l'on trouve les gens les plus avides à vivre, au point de souhaiter demeurer mille ans..." 13 Confère : Biographie de Muhammad. 14 Malgré tout, nous nous conformerons à l'usage plutôt que d'employer le néologisme Associant et ses dérivés, les expressions courantes polythéiste et polythéisme étant bien plus parlantes. 15 Voir définition de kufr à : Minorités religieuses –Apostat. La fitra est définie en la première partie de ce chapitre à : croyants unitaires.
Irrationalité. La multiplication des entités divines est en contradiction avec la conception d'un Dieu unique. De plus, de la pluralité des divinités découlerait une pluralité de pouvoirs, ce qui logiquement devrait devrai t engendrer engendrer des oppositions16ne pouvant qu'aboutir à l'incohérence de la création. S23.V91."Dieu S23.V91."Dieu ne s'est s'es t pas donné de progéniture, progénit ure, de mêm mêmee qu'il n'y a point de divinités à ses côtés. Si c'eût été le cas, chacune d'elles s'accaparerait ce qu'elle a créé, et elles entreraien alors en concurrence. La transcendance de Dieu est au-delà de ces options." S21.V22."S'il y avait eu, aux cieux comme sur Terre, d'autres divinités que Dieu, c'eût été l'anarchie…" Pour bien saisir la portée de cet aphorisme dogmatique, il faut avoir présent à l'esprit que, pour
le Coran, la foi correspond en pratique au point de rencontre entre la guidée de Dieu et l'effort humain d'interprétation, d'analyse, des réalités sensibles. Sous cet angle, la création est perçue comme une somme de Signes indicateurs destinés à interpeller la raison mais aussi les cœurs. Ainsi, d'une part, la foi est conséquence de la guidée de Dieu : S49.V17."…C'est S49.V17."…C'est Dieu qui vous vous a gratifié grati fié en vous guidant vers la foi…" D'autre part, la création en son entier est "Signe" de l'existence divine se manifestant à la raison de l'homme dans sa recherche. S45.V13."Dieu S45.V13."Dieu a mis m is à votre dispositi dispos ition on tout ce c e que recèlent rec èlent les cieux c ieux et la Terre, Terre, la l a totalit tot alité é rovient de Lui. En cela résident, bien certainement, des Signes indicateurs pour ceux qui réfléchissent." Cependant, face au déploiement du grand livre divin deux solutions sont possibles : Soit, l'homme passe en ce monde et n'en considère ou n'en perçoit que l'aspect matériel. S12.V105."Que S12.V105."Que de Signes dans les cieux ci eux et la Terre…m Terre…mais ais les l es hommes homme s passent indiffér i ndifférents ents !" 16 La myth mythol ologi ogiee Grecque Grec que est es t en la matière riche d'enseign d'e nseignements. ements.
Soit, tout en exerçant sa raison, sa lecture des Signes aboutit à la foi en un Créateur. Il faut donc considérer, en fonction de ce qui précède, que cette conclusion est le fruit de la conjonction de l'effort intellectuel de l'homme et de l'orientation particulière que Dieu aura donné à sa recherche. S16.V79."Voyez S16.V79."Voyez au ciel cie l les l es oiseaux oi seaux librem l ibrement ent soumis s oumis au vide. Qui leur l eur donne cette c ette aptitude aptit ude si ce n'est Dieu ? Il y a en cela, bien certainement, des Signes indicateurs pour les croyants." croyants." Il ressort de ce qui précède que, pour le Coran, le passage au polythéisme se fait toujours à partir de l'altération l'al tération d'un d'unee foi monothéiste. onothéiste. Ceci, comm comme nou nouss allons le voir, est un unee application applic ation directe de la théorie coranique de l'involution. Ainsi, le polythéisme est-il une aberration intellectuelle ; ajouts, modifications, spéculations, arbitraires, ne devraient pas échapper au jugement rationnel rationnel de l'observateur l' observateur.. La raison a donc à charge charge de défendre défendre la l a cohérence de la l a foi 17. S25.V3."Mais ils ont adopté, en sus de Dieu, des divinités qui tout en étant incapables de créer quoique ce soit, sont elles mêmes conception. Elles n'ont aucun pouvoir, elles ne peuven ni nuire ni avantager, elles ne détiennent ni la vie ni la mort, ni la résurrection." C'est à ce titre qu'il faut entendre ce verset très connu : S4.V116."Dieu S4.V116."Dieu ne pardonne pas qu'on lui donne un associé. associ é. En dehors de cela, Il I l pardonne à son gré. Celui qui agit ainsi s'est profondément profondément égaré." Décadence spirituelle. Dès son apparition la théorie de l'évolution a gagné progressivement tous les domaines conceptuels. C'est ainsi qu'en constatant l'apparition et l'intrusion du monothéisme biblique sur les terres des polythéismes monothéisme comme polythéisme originel. En quelque sorte, le passage par tâtonnements et réductions de la pluralité concrète à l'unicité abstraite, parallèlement à l'évolution de la pensée humaine. millénaires, naquit la théorie concevant le étant l'aboutissement évolutionniste d'un 17 Entre la théorie de l'évolution et la théorie de l'involution les rôles sont inversés. Dans la première la raison vient à bout de la foi, dans la seconde la raison épaule la foi.
Le Coran, bien au contraire, formule une théorie de l'involution, concept général que l'on peut pareillemen parei llementt appliqu appliq uer à tous tous les domaines domaines : cosmologie, cosmologie, créationnisme, créationnisme, histoire, sociologie, sociol ogie, etc. Concernant notre sujet, le postulat est le suivant : l'homme ne peut connaître la réalité de l'existence de Dieu que lorsqu'Il se révèle, charge lui incombe alors de reconnaître la concordance entre cette révélation et ce que son innéité lui inspire. Le monothéisme est donc la forme originelle des
croyances et des religions. Puis, l'homme s'avère la plupart du temps incapable de soutenir la difficulté de la transcendance d'un Dieu demeurant inaccessible à la raison. Le polythéisme naît d'une involution conceptuelle ; il se constitue progressivement par dégradations successives, anthropomorphisme et anthropolâtrie, dont la raison d'être est sous-tendue par la volonté de donner corps à ce qui dépasse l'entendement humain. Il s'agit donc d'une décadence spirituelle. Mentionnons deux versets illustrant ce concept coranique : S12.V106."La S12.V106."La majorité major ité d'entre d' entre eux ne peuvent croire en Dieu si ce n'est n' est par le l e polythéisme." polythéism e." S22.V31."Quant à celui qui fait acte de polythéisme associant à Dieu des divinités, c'est comme s'il s'i l chutait chutait du hau hautt du ciel…puis le vent le disperse di sperse en des terres perdues". pe rdues". Cette conception de l'historicité du religieux implique donc logiquement que Dieu ait à renouveler, nation par nation, époque par époque, la mission prophétique, en d'autres termes, réactualiser la communication. S16.V36."En S16.V36."En vérité, vérit é, Nous avons suscité s uscité pour chaque communauté c ommunauté un Prophète porteur du message suivant suivant : "Adorez "Adorez Dieu, puis rejetez l'idolâtrie…" l' idolâtrie…" S7.V59."…Ô mon peuple, adorez Dieu ! En dehors de Lui point de divinité possible…" S4.V165."Tous les Prophètes ont eu pour fonction d'apporter la bonne nouvelle ainsi que d'avertir les hommes qu'ils n'auraient plus aucun argument contre Dieu une fois leur mission accomplie…" S57.V26-27."Nous avions voulu Noé et Abraham comme messagers et avions maintenu dans leur descendance la prophétie et le Livre. Certains parmi eux furent bien guidés et nombre s'égarèrent. Nous suscitâmes par rapport à leurs traditions nos Prophètes et Nous suscitâmes, de même, Jésus fils de Marie…" Spiritualité spéculative. Contrairement à ce que la théorie de l'évolution appliquée au phénomène religieux prévoyait, le rejet d'un Dieu unique non rationnellement démontrable n'a pas fait disparaître la recherche spirituelle personnelle. En effet, ce n'est pas en escamotant l'objet que l'on fait disparaître sa nécessité. Ainsi voit-on à l'aube de ce XXIème siècle se multiplier à l'envi des formes substitutives de spiritualité. La liste est longue et protéiforme: animisme dans l'adoration et le respect des forces naturelles porté par les préoccupations écologiques, idolâtrie dont les médias sont les garants de l'iconographie, astrologie, médium et autres indices de prédiction censés répondre aux angoisses de lendemains toujours moins chantants. Mais aussi, multiplication des médecines parallèles servant de refuge face à la mort que la médecine scientifique ne saurait évacuer, foisonnement de sectes syncrétistes hébergeant le désespoir spirituel et la solitude d'être, protectionnisme et légalisme envahissa envahissannt censés vacciner contre les aléas a léas de l'avenir, l' avenir,etc. etc. Cette surenchère dans le mysticisme confirme bien, à posteriori, l'absence de conception clairement définie du monothéisme. Ceci conduit logiquement à des formes de polythéismes n'ayant de moderne que leur "relookage". Le Coran exprime la permanence de cette réalité ainsi : S53.V23."Ce S53.V23."Ce ne sont que des noms que vous honorez, vous vous et vos prédécesseurs. prédécess eurs. Vous ne suivez en cela que les spéculations et les penchants de vos âmes, alors que de votre Seigneur vous était préalablement parvenue la Guidée" Pour le Coran, l'homme livré à spirituelle ou philosophique ne peut questionnement plutôt que les réponses. lui-même dans sa quête qu'errer, multipliant le S47.V14."Celui S47.V14."Celui qui s'établit s'ét ablit sur l'évidence l' évidence de son Seigneur Sei gneur serait-i serai t-ill comme com me celui ce lui qui embellit embel lit le
mal de son acte et suit ses passions." Malgré tout, cela ne signifie pas que le croyant ait à abandonner sa quête, puisque cette dernière est inhérente à l'être. La foi en Dieu est donc conçue comme un cadre où l'homme peut exercer sa raison rais on sans sans risquer ri squer de se perdre dans les méandres méandres de d e son âme. âme. S28.V50."S'ils ne sont pas en mesure m esure de te t e répondre, r épondre, sache que cela provient du fait qu'ils suivent leurs penchants. Or, qui est plus égaré que celui qui suit ses passions sans bénéficier de la Guidée de Dieu…" L'adoration 'adora tion de soi. Comme nous l'avions déjà analysé au sujet de la recherche d'Abraham l'ayant conduisit au monothéisme, évacuer Dieu du champ personnel conduit irrémédiablement à s'y substituer. S45.V23."Examine S45.V23."Examine donc le l e cas de celui-ci cel ui-ci qui prit ses s es propres propre s passions passi ons comme dieu…" Le Coran rappelle, fort à propos, que le polythéisme, que l'on croyait relégué au passé, est en fait, par essence, l'expression de l'adoration de soi. En ces temps où le nombrilisme, le narcissisme, l'obsession du soi envahissent le champ personnel et social et que triomphe la vacuité spirituelle découlant de l'exclusion de Dieu, l'on ne peut que méditer ce verset. S25.V43."Considère S25.V43."Considère donc celui qui prend ses passions comm commee Dieu, comm comment ent pourrais-tu pourrais -tu t'en orter garant." Au final, il convient d'observer la double réserve suivante : d'une part, le Coran condamne sévèrement le polythéisme. S31.V13."… Le Le polythéisme polythéism e est un péché abominable." abomi nable." Mais, d'autre part, le Coran impose une attitude de respect à l'égard des polythéistes car le rapport entre l'adoration de soi et le polythéisme rend l'approche du sujet difficile compte tenu des intrications intrications subcon s ubconscientes scientes qu'il présuppose. S6.V108."N'insult S6.V108."N'insultez ez pas ce qu'ils qu'il s invoquent... Car par ignorance et transgression, transgre ssion, ils insulteraient alors Dieu..." Dieu..." Conclusion. L'Islam, loin de jeter l'anathème sur les religions autres, laisse la porte ouverte aux différents véhicules de la foi sans pour autant se porter garant de leur véracité. Cette tolérance de principe s'appuie sur la conviction profonde que toute croyance se réfère, à quelque degré que ce soit, à l'existence de Dieu. Ce point de vue est exposé de façon synthétique dans un verset fondamental : S51.V56."Je n'ai créé les djinns et les hommes homm es que pour qu'ils qu'il s M'adorent." M'adore nt." Le sens réel de ce verset implique que la reconnaissance de la réalité divine est inhérente à l'existence même de l'homme et de la création. 18 La forme pleine et totale en est le monothéisme, message que tous les Prophètes et les gens de foi ont en commun. A ce propos, le Prophète Muhammad, en une tradition authentifiée, a dit : "La meilleure parole que j'ai prononcée et que prononcèrent de même tous les Prophètes qui m'ont précédé est : Il n'y a d'autre dieu que Dieu." 18 Les djinns, c'est-à-dire l'ensemble des créatures immatérielles, symbolise ici le fait qu'en réalité c'est l'ensemble de la création de Dieu qui lui est soumise en existence, en adoration et en glorification. Le Coran abonde de versets évoquant cet important point de cosmogonie. Ex : S17.V44."Les sept cieux, la Terre et tou toutt ce qu'ils recèlent re cèlent célèbrent Sa lou louange, ange, tou toute te chose ainsi a insi Le glorifie mais cela ne vous est pas perceptible…"
QUESTIONS CULTUELLES Préambule Toutes les religions se caractérisent par leur visibilité, laquelle a pour origine leurs spécificités cultuelles auxquelles se surajoutent des éléments culturels séculiers. L'Islam ne déroge pas à la règle, et ce d'autant plus, qu'il est indissociablement mode de pensée, foi et mode de vie. Or, dans l'occident moderne, ayant de plus en plus tendance à réduire la pratique religieuse à la sphère privée, cette perception crée parfois des difficultés, difficultés, les manifestation anifestationss de relig reli giosité iosi té des uns pouvant pouvant parfois heurter la sensibilité culturelle des autres. Toutefois, ne pas mettre en œuvre un certain nombre de fondamen fondamentaux taux cultuel cultuel n'est n'e st pas pa s sans poser p oser un problèm problè me de d e cohérence aux musu musulman lmans, s, pour qui, q ui, com co mme nous allons le voir, la notion de musulman pratiquant est un pléonasme, et l'appellation musulman non pratiquant pratiquant un un doux euph euphém émism isme. e. La problématique peut être réduite à deux éléments clef : d'une part, pour les musulmans cette situation est relativement inédite ; l'Islam, et tout particulièrement l'Islam des populations arabes, ayant pratiquement toujours été mis en œuvre à l'intérieur de sa propre sphère géoculturelle, un effort d'adaptation, d'intelligence, s'avère essentiel. D'autre part, en Islam, la foi étant indéfectiblement liée à la pratique d'un certain nombre d'éléments irréductibles, les notions d'ostentation, de séparation entre privé et collectif, sacré et profane, sont nettement moins marquées dans l'univers mental des musulmans que dans les espaces culturels où vivent à présent nombre d'entre eux. Au demeurant, cette nouvelle donne impose de même à l'Occident un effort d'adéquation tout aussi nécessaire que non évident. Nous Nous allons donc nous nous efforcer efforcer d'expliciter, par le Coran, ce que signifie signifie la pratique religieuse rel igieuse pour les musu musulm lmans, ans, et par là même même nous nous fixer fixer un triple objectif. obj ectif. Premièrement : clarifier un certain nombre d'ambiguïtés de mises dans le discours ambiant et permett permettre re au lecteur occidental de mieux décoder la relation rela tion des musulm usulmans ans à leur religion reli gion,, la méconnaissance étant la mère de toutes les incompréhensions. Deuxièmement : mettre en évidence la différence entre pratiques cultuelles et comportements identitaires, distinguo que les musulmans doivent obligatoirement opérer s'ils veulent apporter une contribution utile à un vivre ensemble tout aussi vital que souhaitable. Troisièmement : Rappeler à tous, par l'analyse de fond des pratiques obligatoires, qu'une religion ne peut être réduite à une simple orthopraxie, les actes ne pouvant être disjoints du mouvement ouvement des cœ cœurs. urs. Présentation générale. L'Islam, nous l'avons vu, se définit d'un point de vue dogmatique comme la religion du juste milieu, ceci vaut aussi d'un point de vue rituel. Ses pratiques, peu nombreuses et sans apparats, se situent à mi-chemin entre la rigueur judaïque et la complexité Chrétienne. Le Prophète Muhammad a résumé la totalité de la religion telle qu'elle est exposée sur l'ensemble du Coran en un unique concept : les cinq piliers de l'Islam. L'adhésion à ces cinq principes est es t la condition condition nécessai nécessaire re et suffisant suffisantee pour être être musu musulm lman. an. 1- Croire en Dieu, unique principe divin, et en la mission de Muhammad. 2- S'acquitter des prières obligatoires. 3- Jeûner le mois de Ramadan. 4- Verser ers er l'aum l' aumône. ône. 5- Faire le pèlerinage à la Mecque si on en a la possibilité. Le premier pilier est en quelque sorte le "baptême" musulman. Il ne comporte pas de cérémonie
et consiste en une adhésion volontaire, une déclaration personnelle de foi. Les définitions et implications de l'unicité de Dieu en Islam et, dans une moindre mesure, de l'apostolat du Prophète Muhammad sont envisagées tout au long de cet ouvrage et ne nécessitent pas que nous y consacrions un chapitre spécifique 1. Le cinquième, lié aux possibilités matérielles de réalisation, est un voyagespirituel collectif ou individuel qui se déroule au cœur des lieux Saints Saints de l'Islam et ne ne concerne donc pas notre sujet. On notera que le premier pilier, attestation de foi, est une adhésion volontaire alors que les quatre autres ont tous un caractère d'obligation conséquemment à un point capital en Islam : la foi ne peut se lim li miter à une une seule déclaration déclar ation verbale, verbal e, une une inten intention tion,, mais mais doit doi t être être traduite traduite en actes. actes. 1 C'eut été faire de la théologie spéculative, ce qui n'est point notre propos. Voir plus particulièrement les chapitres consacrés aux questions dogmatiques ainsi qu'en annexes à : De l'Islam.
S2.V277."Certes S2.V277."Certes,, ceux qui ont la foi, agissent agisse nt vertueusement, prient, acquittent acquitt ent l'aumône, l'aumô ne, ont leur récompense auprès de leur Seigneur. Seigneur. Ils ne connaîtront ni peur ni affliction." aff liction." Nous Nous allons donc, dans l'optique d'un complémen complémentt d'informations, d'informations, nou nouss intéress intéresser er aux trois piliers pili ers revêtan re vêtantt un un caractère d'obligation d' obligation : la prière, pr ière, le l e jeûne et l'aumône. l'aumône.
LA PRIERE Toute religion prône la prière comme moyen privilégié de communier avec Dieu et elles ne différent entre elles que de par leurs formes ou leur nombre. Il existe en Islam deux types de prière. Le premier est le plus connu, puisque le plus visible, et a un caractère obligatoire. Il s'agit des prières prièr es quotidienn quotidiennes, es, au nombre nombre de cinq, c inq, elles ell es se répartissent répartiss ent en des temps temps délimités. dé limités. 1 Elles peuvent être accomplies en tout lieu, soit isolément, soit en groupe. S'y ajoutent la prière dite du Vendredi, obligatoirement célébrée en commun, de même que les prières des deux Aïds 2. Le deuxième est une forme libre que l'on pourrait appeler "prière d'invocation" à laquelle le Coran attache une grande importance. Cela consiste quelque soit le temps et le lieu à se remémorer Dieu, invoquer son Nom, le louanger, formuler son repentir, l'implorer et lui adresser demande de pardon ou requêtes, etc. etc.3 La justification coranique fondamentale de toute forme de prière est la suivante. S2.V186."…Je suis proche et Je réponds ré ponds à l'inv l'i nvocati ocation on de celui qui M'appell M' appelle…" e…" La prière est une obligation. Tout musulman se doit d'obéir à l'injonction suivante : S4.V103."…la prière est prescrite prescri te aux croyants à heures détermi déte rminées." nées." On remarquera que conjointement, obligation de principe et obligation de temps sont liées. Imposer la prière sans en fixer de limites temporelles eut été à la fois imprécis et incohérent. On peut établir la comparaison suivante : décréter la scolarité obligatoire sans institutionnaliser l'école et les temps d'apprentissage n'aurait pu que conduire à l'échec du plus grand nombre, et seule la fine fleur, particulièrement particulièrement douée douée et motivée, motivée, pourrait réussir dans ces conditions. conditions. 1 A l'aube, après le zénith, dans l'après midi, juste après le coucher du soleil, dans la nuit. 2 On distingue le petit Aïd, fête de la fin de Ramadan, et le grand Aïd célébrant le sacrifice d'Abraham et correspondant à la fin du pèlerin pèl erinage age à la Mecque. 3 Cette forme de prière est le véhicule préféré des mystiques. Elle ne dispense pas de la prière canonique et, quelque soit sa forme, elle peut être partagée partagée par tous et pratiqu pratiquée ée dans les réuni réunion onss œcuméniqu œcuméniques. es.
Or, l'Islam n'est pas une religion élitiste, bien au contraire, son objectif premier est de garantir au plus grand nombre une vie équilibrée entre matérialisme modéré et spiritualité abordable. En quelque sorte une conception démocratique de la religion et l'on ne peut concevoir de démocratie sans un minimum de règles collectives et obligatoires. S2.V143." C'est C'est ainsi que Nous avons voulu voulu que vous vous soyez une communauté de juste just e milieu…" mil ieu…" Au verset 103 rendant la prière obligatoire, cité précédemment, on notera l'emploi du terme "croyants". L'on aurait pu s'attendre à ce que cet ordre collectif soit adressé aux musulmans. Cependant, musulman est un terme général sans connotation de valeur, alors que croyant est un terme plutôt plutôt réservé dans son emploi emploi aux musulm usulmans ans ayant ayant déjà un certain niveau niveau de foi. 1 Ex : S49.V14-15."Certains bédouins ont dit : "Nous sommes somm es croyants." Réponds leur : "Vous "Vous n'êtes pas encore des croyants, dites plutôt : Nous Nous sommes musulmans. Car la foi n'a pas encore énétré vos cœurs"…Les vrais croyants sont ceux qui croient en Dieu et en Son Prophète sans qu'aucun doute ne les envahisse et qui mettent leurs biens et leurs personnes au service de Dieu. Ce sont eux les véridiques." L'utilisation, en apparence synonyme, des termes " musulman" et "croyant " permet donc de comprendre que, si la prière est une obligation pour tous les musulmans c'est que sa pratique permet
d'affermir d'affermir la foi et de progresser en spiritualité. Le Coran enseigne que la prière, obligeant à un rappel régulier de la présence de Dieu dans les activités quotidiennes, permet de prendre conscience de ses actes et de les corriger. Elle fonctionne en quelque sorte comme un rempart contre les vicissitudes du temps et les tensions internes. 1 La terminologie doctrinale unanime distingue trois degrés : Islam, la soumission à Dieu, dont le substantif est musulman, correspond à l'adhésion par les cinq piliers, l'obédience simple dirions nous. Iman, la foi, dont le substantif est mu'min, croyant, suppose la sincérité, c'est-àdire une correspondance entre les actes extérieurs et le cœur. Ihsan, la perfection, dont le substantif muhsin signifie véridique , est un degré supérieur d'engagement lié à une certaine perception mystique. Il existe un quatrième degré, la walyya, la sainteté, c'est-à c' est-à-di -dire re l'i l'inti ntimi mité té avec Dieu, dont dont le le substanti s ubstantiff est e st walyy, le Saint.
S29.V45."Récite S29.V45."Récite ce qui t'a été révélé du Livre et accomplis accompl is la prière car elle protège de l'immoralité l'imm oralité et des actes blâmables. Célébrer Dieu est la meilleure meil leure des oeuvres…" oeuvres…" La prière est, en sa forme, un acte de purification et de repentance 2. Pour le Coran, elle est une des applications appl ications concrètes d'un principe essent es sentiel iel : seul se ul le bien bie n peut peut repousser le mal. Principe général général : S23.V96."Repousse S23.V96."Repousse le mal m al par ce qu'il qu' il y a de meilleur…" meil leur…" Cas appliqué appliqué à la prière pri ère : S11.V1 S11.V114."Prie 14."Prie matin mati n et soir et aux heures de la nuit aussi, car les bonnes oeuvres éloignent des mauvaises. Ceci est un rappel pour ceux qui invoquent Dieu incessamment." La prière pri ère est e st une une protection spiritu spiri tuelle. elle. Au-delà donc du minimum obligatoire, s'ouvrent des perspectives plus spirituelles, mais l'ouverture à cette dimension nouvelle dans la relation avec Dieu nécessite comme préalable la sincérité et non plus plus la l a sim si mple observance. S2.V45-46."Cherchez S2.V45-46."Cherchez assistance assis tance par la constance et la prière. prière . Cette dernière est en réalité réali té une lourde charge sauf pour ceux qui, en toute humilité, espèrent rencontrer leur Seigneur…" Dans cette perspective, l'obligation cède le pas à l'aspiration. S2.V238."Soyez S2.V238."Soyez assidus assi dus aux prières…par prières …par dévotion, debout face à Dieu." 2 La confession institutionnalisée n'existe pas en Islam, tout un chacun s'adresse directement à Dieu et formule son repentir. La prière pri ère est e st une occas occasiion pl pluri uriqu quoti otidi dienne enne de prati pratiqu quer er une autocrit autocritiiqu quee repentante.
Sa pratique régulière impose un effort constant dont la contre partie crée un rapprochement avec Dieu. S2.V153."Ô croyants, cherchez refuge en la patience et la prière. prièr e. Dieu est avec ceux qui endurent avec constance." Ce n'est donc plus la prière qui est obligatoire mais la piété, ce qui en d'autres termes signifie que ce n'est pas la prière qui protège et élève mais la sincérité. S23.V1 à 3."Bienheureux 3."Bienheureux les croyants cr oyants qui prient avec dévotion et se détournent dét ournent de toute vanité." A contrari contrario, o, le Coran rappelle que s'astreindre à la l a prière pri ère sans s ans aucun aucunee sincérité est es t voué voué à l'échec. l 'échec. S107.V4 à 6."Malheur à ceux qui prient négligemm négli gemment ent et par pure ostentation." ostentat ion." La prière est une pratique. La prière pri ère doit doi t s'inscrire s'inscrir e dans une une dynam dynamique ique positive devenan de venantt ainsi le pilier pi lier majeur de la l a vie du musulman. Cinq fois par jour, il s'immerge dans le rappel de Dieu et se faisant se remémore qu'il doit œuvrer sur s ur le chemin chemin de la bienfaisance bienfaisance 3. S2.V177."…La S2.V177."…La piété consist c onsistee à prier, donner l'aumône et respecter respect er ces engagements…" engagem ents…" S2.V83."…Adressez S2.V83."…Adressez-vous -vous aux gens correctement correctem ent et faites fai tes la prière…" p rière…" Certains rituels sont obligatoires et leur valeur symbolique sert à préparer l'orant à la rupture nécessaire d'avec le temps, citons :
La pratique des ablutions. L'objectif est de purifier le cœur pour le rendre apte à communier avec Dieu. 3 Les éléments constants de la prière musulmane sont : La récitation de la première sourate du Coran qui comprend sept courts versets que certains ont comparé au notre Père, plus quelques versets supplémentaires librement choisis. Des temps d'inclinaison, de prosternati pro sternation on,, de génufl génuflexi exion on,, la la louange louange de Dieu, la formul formulati ation on de de repent re pentiir, des invo invocatio cations ns et des vœu vœux. x. Le temps moyen moyen de réal réa lisatio sationn est inférieur à un quart d'heure.
S5.V6."Ô croyants, lorsque vous vous vous vous apprêtez apprête z à prier, lavez-vous le visage, les mains y compris les avant bras, les cheveux aussi doivent être humidifiés, de même lavez vous les pieds …Dieu veut par là vous purifier et compléter Ses bienfaits à votre égard..." la Kaaba 4
Tous les musulmans de part le monde prient en s'orientant vers réalisant ainsi de façon concrète l'union des croyants en l'unicité de Dieu. S2.V144."…Oriente S2.V144."…Oriente donc ta face vers la Sainte Mosquée. Où que vous vous soyez, vers elle orientez vous…" La prière peut être faite en n'importe quel lieu, conception logique puisque concrètement prier cinq fois par jour en des heures déterminées nécessite une grande adaptabilité. Ce point est caractéristique de l'Islam, il n'y a pas de séparation franche entre sacré et profane, entre vie laïque et vie religieuse. Le terme mosquée est l'altération de l'arabe masjid qui désigne stricto sensu le lieu où l'on se prosterne5 et non un bâtiment réservé à la prière. Ainsi, le verset suivant régulièrement traduit par : "Toutes les mosquées appartiennent à Dieu…" doit être entendu comme suit : S72.V18."Tous S72.V18."Tous les lieux l ieux où vous vous priez appartiennent apparti ennent à Dieu, n'invoquez n'invoquez donc que Dieu." C'est donc la terre entière qui est ainsi consacrée 6. De fait, les musulmans, même s'ils recherchent naturellement l'intimité, se trouvent parfois dans l'obligation de prier dans ce que nous considérons comme un espace public. Lorsque cela semble choquer, il est légitime de se demander s'il s'agit d'une inadaptation de la foi aux sociétés modernes ou d'une inadaptation des sociétés modernes à la l a foi. A cela, le Coran répond que la foi doit être un principe cohérent, un art de vivre dans la permanen permanence ce de la présence pr ésence de Dieu sans limites limites ou séparations, séparations, sans schizoph schizophrénie rénie en quelque quelque sorte. 4 Il s'agit d'une simple construction cubique recouverte de brocard noir. L'intérieur est vide et ne contient aucune relique. Cette abstraction représente la "Demeure de Dieu", le cœur des croyants. Ce lieu symbolique est à comparer à la parole du Prophète Mo n serviteur peut peu t me me contenir." contenir." Muhammad qui attribut à Dieu le propos suivant : "Seul le cœur de Mon 5Le lieu doit être impeccablement propre d’où l'usage des tapis de prières personnels. 6 Ceci est notamment confirmé par une tradition authentifiée du Prophète Muhammad : "La terre entière est mosquée."
S2.V115."A S2.V115."A Dieu l'Orient l'Orie nt tout comm commee l'Occident l'Occide nt et, quelque soit votre orientation, orient ation, vous vous trouverez la "face" de Dieu…" Au final, il est nécessaire de comprendre que la prière en Islam n'est en rien une manifestation de religiosité, bien au contraire il s'agit d'une pratique aussi naturelle et essentielle que le boire et le mang anger er comme comme le l e soulign s oulignee littéral l ittéralemen ementt le Coran. S7.V31."Ô fils fil s d'Adam, pour toute prière revêtez vos plus pl us beaux atours 7 . Mangez et buvez aussi, mais sans excès, car Dieu n'aime pas les outranciers." Elle est démarche intime permettant à tout un chacun de ménager des temps de rupture dans le quotidien quotidien afin que l'âme ne soit pas totalemen totalementt absorbée par les occupations occupations matériell matérielles. es. S2.V222."…Dieu S2.V222."…Dieu aime aim e ceux qui ne cessent de d e revenir vers Lui Lui et Il I l aime aim e ceux qui se purifient." puri fient."
Il ne s'agit pas d'une pratique rigoriste ou extrême, mais d'un moyen offert au musulman afin de réaliser un sain équilibre entre le "sacré" et le "profane". Le Coran appelle sans cesse à cette voie médiane : S62.V10. "La prière terminée, term inée, reprenez vos activités et recherchez les bienfaits bienfai ts terrestres terre stres que Dieu dispense. Rappelez-vous Dieu fréquemment, en cette voie se trouve le bonheur." Conclusion La prière, deuxième "pilier" de l'Islam, loin d'être une manifestation ostensible est une pratique quotidienne destinée à mettre en harmonie la foi et la vie courante. Elle est l'élément clef, le rappel incessant qui permet d'actualiser Dieu en tout temps et en tout lieu. En sa finalité, rien ne la distingue des autres formes de prières car toutes concourent à la mise en œuvre du bien, c'est-à-dire au respect des valeurs morales universelles. 7 Comme en d'autres versets le mot "vêtement" est à prendre au sens symbolique, désignant la parure du cœur à savoir : la piété.
En ce sens, le Prophète Muhammad, en une tradition authentifiée, a légué à tous les croyants la réflexion suivante : "La foi ne consiste pas en une vague espérance mais elle est ce qui s'enracine dans le cœur et que confirment les actes."
LE JEÛNE Troisièm roisi èmee "pilier" "pil ier" de l'Islam l 'Islam,, le jeûne tout tout comm comme la prière, prièr e, appartien appar tientt aux pratiques religieuses rel igieuses universelles. Ce temps d'abstinence annuelle est connu de tous tant on est frappés par la difficulté qu'il semble présenter et par l'adhésion en masse des musulm usulmans ans à ce mois de rigueur rigueur,, et ce même, ême, au sein du monde occidental. De fait, pratiquer ce jeûne dans une société qui n'a en rien à y adapter son rythme, est une double difficulté peu réductible. Force est de constater que le "mois de Ramadan" demeure un temps fort de ferveur populaire alors même que paradoxalement ses objectifs sont hautement spirituels voire élitistes. En réalité, nous avons vu qu'en Islam la conception par degré des actes religieux et leur caractère moralement obligatoire permet à tout un chacun de s'investir à des niveaux différents. 1 Ce qui a prévalu pour la prière prièr e sera de fait applicable applic able au jeûne du mois de Ramadan. Ramadan. Le jeûne est une obligation. Le jeûne est une institution coranique assez tardive 2 s'appuyant sur un nombre restreint de versets ver sets qui, une fois n'est pas pa s coutu c outum me, form for ment comm comme un seul chapitre. chapi tre. S2.V183."Ô croyants, il vous est prescrit prescri t de jeûner tout comm commee il l'a été à vos rédécesseurs, ceci afin que vous vous puissiez atteindre la véritable piété." On constatera que, tout comme pour la prière, l'ordre est donné aux croyants alors qu'il s'adresse à l'ensemble des musulmans, la logique de raisonnement étant identique 3. Mais surtout, il nous faut noter que le Coran inscrit d'emblée le jeûne dans le prolongement de l'histoire gén général éralee du religieu rel igieux, x, elle-même elle-même expression expressi on form formelle elle de la l a spiritualité spi ritualité univers universelle elle.. Le jeûne de Ramadan se conçoit donc dans la continuité et l'actualisation permanente du carême Chrétien, du eûne Mosaïque, Brahmanique, Bouddhiste, etc. 1 Voir note au sujet des quatre degrés au chapitre consacré à la prière : obligation. 2 Elle date de la quinzième année de la mission du Prophète Muhammad. 3 Confère chapitre précédent à : La prière est une obligation
Ceci permet de comprendre un point important concernant l'ambiguïté apparente de l'obligation des actes de foi. Il n'y a qu'un seul bénéficiaire, celui qui soumet volontairement son âme et son corps aux injonctions divines. Jeûner n'est donc pas seulement s'abstenir de boire ou de manger, mais consiste essentiellement à relever un défi personnel, l'abstinence dans l'abondance, sans contrainte, par pur vouloir, puis, conséquemment, rompre avec la frénésie du monde matériel pour faire retraite spirituelle. Le Coran exprime ce principe général en ces termes : S22.V37."Ni S22.V37."Ni la chair ni le sang de vos sacrifices sacrif ices ne parviennent à Dieu. Seul votre piété l'atteint…" Le jeûn je ûnee e st une école de spiri spiritua tuali lité. té. Le jeûne, quelques soient ses modalités, a toujours été pratiqué pour parfaire l'éducation spirituelle, ce qui pour le Coran est l'argument justifiant sa prescription. S2.V183."Ô croyants, il vous est prescrit prescri t de jeûner tout comm commee il l'a été à vos rédécesseurs, ceci afin que vous vous puissiez atteindre la véritable piété." La piété pi été certes, mais plus encore, le l e jeûne je ûne a un secret qui lu l ui est e st propre auqu auquel el le Coran Cora n fait fait allusion all usion.. S2.V184."…Il y a pour po ur vous-mêmes vous-mêm es un grand bien bi en à ce que vous vous jeûniez, j eûniez, puissiez-vous puissi ez-vous en avoir
la connaissance." Par l'abstinence, c'est-à-dire par la maîtrise des instincts premiers, l'homme s'éloigne de sa part animale et tend à développer ainsi sa part angélique 1. Il existe alors non plus seulement comme être de chair et de sang mais en tant qu'esprit, âme. S2.V185."…Jeûnez…afin S2.V185."…Jeûnez…afin que q ue vous puissiez proclamer proclam er la l a grandeur de Dieu…puissiezDieu…puissiez - vous être emplis de reconnaissance." reconnaissance." 1 La mystique musulmane enseigne que les Anges ne connaissant ni faim, ni soif, ni besoins matériels, peuvent être ainsi totalement absorbés dans l'adoration l'adoration de Di D ieu.
Le chapitre coranique qui invite le croyant à jeûner est conclu par un verset de portée mystique. Il stipule, entre autres niveaux d'analyse possible, que l'abandon de soi, concrètement réalisé par le eûne, permet pe rmet un un rapprochem rappr ochement ent intime intime avec a vec Dieu. S2.V186."…Je suis infiniment infini ment proche et je répondrais à celui qui m'appelle. m'app elle. Répondez donc à Mon appel, puissiez-vous puissiez-vous croître en foi et rectitude." rectit ude." Le jeûne est une pratique. Ce jeûne a lieu chaque année durant le neuvième mois de l'année lunaire 2nommé Ramadan, d’où l'appellation exacte de "jeûne du mois de Ramadan", souvent simplifiée, à tort, en Jeûne de Ramadan, faire Ramadan. S2.V185."…Que S2.V185."…Que quiconque voit voit naître naî tre ce mois m ois jeûne je ûne3…" Dans Dans sa définition définition apparente, apparente, le jeûne consiste à s'absten s' abstenir ir de boire boi re ou mang manger er du lever du soleil à son coucher. coucher. Un Un repas sera se ra pris pr is le soir s oir et une une collation col lation avant l'aube, ou l'inverse. S2.V187."…Mangez et buvez buvez jusqu'a l'aube…puis l 'aube…puis jeûnez j eûnez jusqu'à la nuit…" nuit …" Compte tenu de la difficulté que cela représente, les malades, les femmes enceintes ou allaitantes, les personnes âgées, les voyageurs, peuvent reporter le jeûne à une période plus favorable. S2.V185."…Quant S2.V185."…Quant aux malades, m alades, aux voyageurs, voyageurs, qu'ils qu'il s jeûnent en d'autres d'autre s jours…Dieu ne veu as pour vous la difficulté…" Nous Nous noterons, noterons, tout tout comm comme pour la prière, prièr e, la recherche d'un point d'équilibre d'équilibr e entre entre la vie matérielle atériell e légit l égitim imee et e t les non moins légit l égitim imes es aspiration aspir ationss spiritu spiri tuelle elles. s. S2.V185."…Dieu S2.V185."…Dieu veut vous vous facilit faci liter er (la (l a réussite réussit e spirituel spir ituelle) le) et non point vous créer de difficul dif ficultés tés matérielles…" 2 L'année lunaire comporte douze mois de 29 ou 30 jours, soit 354 ou 355 jours. Ce qui crée un décalage de 11jours par an par rapport au calendrier en usage en occident. Ceci explique que le mois de Ramadan ne corresponde pas chaque année à la même période. 3 C'est l'apparition du croissant de lune qui signe le premier jour des calendriers lunaires. Ce système simple permet à tout un chacun de mesurer avec exac exactitu titude, de, sans ca callcul astronomique, astronomique, le le déroul déroulement ement du temps. te mps.
Il n'en demeure pas moins que le jeûne est une abstinence comme son étymologie, en arabe, le suggère fort bien4. Par exemple, s'abstenir de parler est une forme de jeûne tout comme s'abstenir de polémiquer, polémiquer, de mentir mentir,, de s'emporter, s'emporter, etc. Il s'agit s'a git là d'un exercic exercicee plus pl us rigoureux rigoureux que que de supporter la faim ou la soif. Le Coran en témoigne au sujet de la Vierge Marie : S19.V26."…Ô Marie, dis : "En vérité, j'ai voué voué au très t rès Miséri M iséricordie cordieux ux un jeûne, je j e ne parlerai par leraiss aujourd'hui à personne." Ainsi, tout en appliquant des règles communes à tous, chacun jeûnera selon son propre niveau et selon des motivations otivations et des espérances e spérances différentes. différentes. Du reste, lecture et pratique à plusieurs niveaux sont des constantes coraniques. Citons par exemple un verset traitant du cinquième "pilier", le pèlerinage à la Mecque.
S2.V197."…Quant S2.V197."…Quant à celui qui s'est engagé dans le pèlerinage, pèleri nage, alors qu'il s'abstienne s'abst ienne de toute obscénité, désordre et dispute. Quelque bien que vous fassiez Dieu en a connaissance. Faites donc provision, provision, mais la l a meilleure meil leure des provendes provendes est la l a piété…" Malgré sa difficulté apparente, le jeûne demeure la pratique la plus suivie par les musulmans y compris par ce que l'on nomme, par abus de langage, musulmans non pratiquants. Etonnant paradoxe qui, mené à son terme logique, institue parfois un jeûne quasi laïque, occasion de noctambulisme fêtard5. Nous Nous n'avons n'avons abordé ce sujet limite qu'afin qu'afin d'illustrer d'il lustrer le fait que la notion de pratique obligatoire n'est pas incompatible avec la liberté de choix des individus. En effet, concrètement, ces cadres rituels fonctionnent comme une auberge espagnole, chacun y trouve ce qu'il apporte. Ceci dit, pour l'immense majorité des musulmans, le jeûne du mois de Ramadan demeure l'occasion attendue de multiplier ses dévotions. Ainsi, ce mois sacré est-il celui de l'intensification des prières. Signalons notamment une très longue prière nocturne où, sur l'ensemble du mois, sera récitée la totalité du Coran. Elle n'a pas de caractère obligatoire mais reste suivie avec beaucoup d'assiduité car elle célèbre la révélation du Coran. Elle demeure une occasion annuelle de revivifier l'intégralité du texte coranique. Cette pratique est inspirée du verset suivant : 4 Sawm : jeûne, dérive de la racine sâma qui évoque en autres le fait de rester immobile, de garder silence, de se calmer, de s'adoucir. 5 L'on a pu voir dans la Turquie laïque d'Atatürk, les "jeûneurs" romprent le jeûne aux terrasses des cafés en buvant bière sur bière. Mystère rationnel s'il en est, quel alcoolique autre pourrait-il s'auto infliger un tel traitement ?! S2.V185."…Le S2.V185."…Le Coran fut révélé en un mois de Ramadan 6 afin de guider les hommes…"
Cette importante prière pri ère nomm nommée tarawih est, avec la Pèlerinage, la plus grande manifestation de piété collective coll ective7 par laquelle les musulmans espèrent de Dieu pardon et communion. S33.V35."…à ceux qui jeûnent, hommes et femmes…et femm es…et implorent impl orent Dieu abondamment abondam ment ; Il leur réserve pardon et récompense sublime." S2.V138."Telle S2.V138."Telle est la communion c ommunion divine, di vine, et en Dieu réside l'excell l' excellence ence de la communion." com munion." Autres jeûnes. Signalons enfin, qu'il existe d'autres jours où les musulmans jeûnent. Six jours dans le mois qui suit Ramadan, les dix premiers jours du douzième mois (mois ou s'accomplit le pèlerinage), les treizième, quatorzième et quinzième jours de chaque mois, tous les lundis et jeudis…Les occasions, on le voit, voi t, sont fort nombre nombreuses uses et e t "Ramadan" "Ramadan" est es t donc à concevoir concevoi r comme comme un minim minimum um obligatoire obl igatoire.. Conclusion. Le jeûne est une pratique d'ascèse spirituelle extrêmement vivace chez les musulmans. C'est une école rigoureuse qui permet à tout un chacun de prendre conscience de l'équilibre nécessaire entre participation participa tion à la vie d'ici-bas d'ici -bas et foi tendant tendant à l'absolu. l' absolu. La voie de l'Islam se veut médiane médiane et par elle e lle le bonh bonheur eur ici-bas ici- bas et e t dans l'au-delà sont intim intimem ement ent liés et corollaire coroll aires. s. 6 Ceci n'est pas en contradiction avec les données historiquement établies attestant que le Coran a été révélé sur une période de 23 ans. Ce verset fait seulement allusion à la première fois où Muhammad reçut la révélation. Voir en annexes à : Du Coran. Biographie de Muhammad. Pour les auteurs musulmans, le Coran fut cette nuit là "descendu" de façon synthétique puis, tout au long de l'apostolat de Muhammad, il fut révélé progressivement. 7 A cette occasion, les mosquées sont généralement trop petites ce qui n'est pas sans poser problème.
Le Prophète Muhammad, dans une tradition authentifiée, a dit à ce sujet : "Le jeûneur connaîtra deux joies : au moment de la rupture du jeûne et lorsqu'il rencontrera son Seigneur."
L'AUMÔNE Comme toute religion, l'Islam prône l'amour et le respect de l'autre et, par suite, le Coran appelle incessamment à la charité, à la bienfaisance et à l'entraide. Cependant, il établit plusieurs distinguos. Premièrement, il traite de l'aumône telle qu'on la conçoit classiquement, c'est-à-dire un geste d'humanité, tout en insistant parallèlement sur les notions de solidarité sociale et d'obligation morale des plus aisés envers les plus démunis. Deuxièmement, il développe un concept spécifique, la corr espondantt au quatrièm quatrièmee pilier pi lier de l'Islam l 'Islam.. zakat, correspondan Certains aspects concernant l'aumône ayant été par ailleurs partiellement envisagés 1, nous n'envisagerons présentement que les aspects complémentaires de la question. Cependant, nous ferons dès à présent observer que le statut très particulier de la zakat fait que la plupart des données concernant l'aumône lui sont également applicables. L'AUMÔNE. L'Islam est une religion morale et concrète, ainsi la charité estelle essentiellement conçue comme une obligation individuelle mais aussi comme un principe communautaire de solidarité. Le Coran ne limite pas seulement la charité à son champ piétiste, mais en envisage aussi les projections en terme terme de cohésion sociale, sociale , de concepts concepts économ éc onomiques iques et politiques. pol itiques. Fondamentalement, il s'agit d'un acte de foi. S2.V272."…Le S2.V272."…Le bien que vous vous dispensez sera à votre total bénéfice à condition conditi on que vous vous le assiez uniquement en vue de Dieu…" Lequel s'impose comme étant une obligation morale individuelle. S16.V90." Dieu Dieu ordonne la justice, just ice, la charité c harité et la bienfaisance…" bienf aisance…" 1 Notamment aux chapi c hapitres tres : Egali Egalité. Frate Fraterni rnité. té.
Conséquemment, sa pratique doit être doublée d'une démarche intérieure visant à cultiver les vertus morales. S2.V271."Faire S2.V271."Faire la charité publiquement publiqueme nt est évidemment une bonne action; acti on; mais la ratiquer discrètement est bien plus profitable pour vous, tout autant que pour les bénéficiaires…" S2.V264."Ô croyants, n'annulez pas le "bénéfice" de vos actes de charité en faisant percevoir au nécessiteux son indigence, tel celui qui dépense ses biens par pure ostentation…" Ceci étant, étant, la bienfaisance bienfaisance est destinée à être tout à la fois solidari sol idarité té et cohésion cohésion sociale. socia le. S65.V7."Que S65.V7."Que le riche r iche dépense dép ense en aumône proportionnellem proport ionnellement ent à sa s a fortune. fort une. Que celui dont les ressources sont limitées lim itées fasse de même m ême en fonction de ce que Dieu lui a octroyé…" octroyé…"1 S5.V2."… Aidez-vous les uns les autres à faire le bien et à être vertueux…" Dans cette perspective l'aumône se justifie fondamentalement par le fait que la totalité des biens matériels sont, sont, par essence, propriété propri été de Dieu. S63.V10."Donnez S63.V10."Donnez en aumône de ce que Dieu vous vous a octroyé avant que la mort ne vous vous surprenne…" En ce principe essent ess entiel iel se fonde la notion notion de répartition répar tition équitable équitable des ressources. re ssources. S9.V34."…Avertis S9.V34."…Avertis d'un châtiment châtim ent douloureux ceux qui thésaurisent thésauris ent l'or et l'argent l'ar gent au lieu de les employer sur la voie de Dieu…" Notons, Notons, qu'un qu'un des volets de cette question question rejoint logiquement logiquement la lutte lutte contre contre la corrupt cor ruption. ion. S2.V254."Ô croyants, donnez en aumône de ce que Dieu vous vous a octroyé avant avant que ne
survienne le Jour 2 où vous ne pourrez plus compter sur les transactions, le favoritisme et les intermédiaires…" 1 Ce verse versett qui conce concerne rne l'aumône, l'aumône, la charité, c harité, préfigure préfigure parfai parfa itement ce c e que sera se ra la zakat : une aumône proportio proportionnel nnellle aux revenus.
Nous Nous avons étudié étudié aux chapitres concernant concernant la démocratie démocratie et le civism civis me les rapports entre entre le peuple et l'Etat. l'Etat. Lequel, Lequel, dans dans les concepts coraniques coraniques généraux généraux,, a les mêm mêmes es devoirs devoir s que les citoyens. citoyens. D'unee part donc, le peuple D'un pe uple a oblig obli gation de bienfaisance, bienfaisance, de ch c harité et de répartition r épartition des richesses. ric hesses. S3.V104."Qu'il S3.V104."Qu'il soit parmi vous vous une comm communauté unauté qui appelle appell e au bien, comm commande ande les bonnes actions et défende les mauv m auvaises…" aises…" L'Etat est en conséquence, lui aussi, assujetti au même contrat, ce que le Coran en la matière exprime ainsi : S17.V71."Au S17.V71."Au Jour du jugement chaque nation sera appelée, et leurs dirigeants diri geants seront interrogés…" La dimension sociale de l'aumône est donc pour le Coran l'aboutissement de l'aumône pieuse, acte de vertu. C'est ce constat logique qui mène à l'institution d'un concept original : l'aumône obligatoire ou zakat. L'AUMONE LEGALE, LA ZAKAT. Il est nécessaire de s'intéresser à l'étymologie du terme spécifique employé par le Coran : zakât. Il est dérivé directement de la racine zakâ qui exprime les notions de croissance des plantes, pureté pureté des couleurs, purification purification de l'âme. l'âme. Il s'agit d'un d'un néologisme néologisme coranique coranique qui qui qualifie à lui seul le quatrième quatrième pilier de l'Islam l' Islam.. Sa traduction reste difficile puisque, stricto sensu, il faudrait parler " d'aumône obligatoire", termes pour le moins contradictoires. Traduire par impôt n'est pas exact non plus puisque zakât exprime essentiellement la notion de don purificateur par amour de Dieu et de son prochain, ce qui n'est pas, avouons le, applicable à l'impôt tel que nous le concevons…Il ne s'agit pas non plus d'une dîme, comme traduit fréquemment, car cette dernière désigne un impôt prélevé par l'Eglise à son profit, il i l en est es t de même ême pour l'em l 'emploi ploi d'impôt religieux . Obligation de fructification spirituelle ar purification des biens en serait la juste expression et ce n'est qu'à défaut que nous proposons : aumône légale3. 2 Le Jour, avec une majuscule : désigne dans le Coran le Jour du Jugement dernier, jour où chacun rendra compte des ses exactions. 3 De fait, dans les pays musulmans non arabophones le mot zakat n'est jamais traduit et est employé tel quel.
De plus, et ce n'est pas sans incidences, le Coran établit en permanence des parallèles et des superpositions entre les notions d'aumône de pure charité, telle que nous venons de l'envisager, et d'aumône légale. Sont ainsi utilisés indifféremment, dans les versets légiférant en la matière, les termes zakât ou sadaqua, ce dernier dernie r signifiant s ignifiant exactemen exactementt aumône aumône ou don4. Caractère obligatoire. Dans Dans la l a formu formulation mêm mêmee de la prescription, prescr iption, le Coran met met l'accent l'ac cent sur sur la l a portée por tée spiritu spir ituelle elle de la la zakat, concevable dès lors comme une institutionnalisation de la charité. S9.V103."Prélève S9.V103."Prélève sur leurs biens une aumône 5 afin de les purifier matériellement e spirituellement 6 …" Tout comme pour l'aumône, il s'agit de restituer une partie des prêts de Dieu. Exemple Exemple pour l'aum l 'aumône ône : S2.V267."Ô croyants, parmi ce que vous vous avez honnêtement acquis et sur les récoltes récolt es que
ous avons fait fructifié à votre intention, partagez le meilleur et non ce que vous n'auriez accepté que les yeux fermés…" Exemple pour la zakat : S6.V141."Dieu S6.V141."Dieu fait que prospèrent prospère nt les jardins jardi ns et leurs entrelacs, entrel acs, les dattiers datti ers et diverses cultures, l'olive et la grenade aussi…profitez de cette abondance et acquittez en le droit au jour de la récolte..." Solidarité. Comme nous l'avons précédemment fait remarquer, la zakat n'est pas un impôt car, même si l'Etat en pratique l'a collectée, les bénéficiaires en sont obligatoirement des nécessiteux. Le Coran a défini huit hu it catégories de destinataires destinataires.. 4 De plus, il semble que la zakat ait été progressivement mise en place durant les dernières années du magistère du Prophète Muhammad, et que durant cette période les notions d'aumône vraie et de zakat aumône légale furent de fait synonymes. 5 Littéralement sadaqua : don, aumône. 6 Littéralement emploi de la racine verbale zakâ avec le sens de purification spirituelle. S9.V60."Ces S9.V60."Ces versements 7 sont destinés aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui la
recouvrent 8 , à l'assist l'as sistance ance des bonnes volontés, à l'affranchiss l'af franchissement ement des esclaves, aux endettés insolvables, aux voyageurs dans le besoin et pour toutes causes sur la voie de Dieu. Telle est la rescription de Dieu…" Dieu…" Signalons que l'emploi dans ce verset de termes assez vagues a toujours permis en pratique une adaptabilité de l'affectation de ces fonds en fonction des évolutions sociales et économiques faisant de la l a zakat zakat un véritable "impôt "impôt de solidari sol idarité". té". Organisation. Le Coran insiste sur un point, cette aumône légale n'est pas un impôt religieux, une dîme. L'Islam ne connaît ni ne reconnaît de clergé,9 ceci afin que la relation de l'homme avec Dieu soit toujours directe, et que nul ne puisse s'arroger de pouvoir au nom de la religion. Conséquemment toute collu coll usion de pouvoirs est dénoncée. dénoncée. S9.V34."Ô croyants, forts nombreux sont les cléricaux cléri caux qui dévorent le bien des gens sans aucun scrupule s'opposant en cela aux voies de Dieu. Qu'ils soient avertis d'un châtimen douloureux." Le distinguo progressivement établi par le Coran entre aumône et zakat a amené l'Etat musulman à organiser la collecte de l'aumône légale tandis que la charité ordinaire est restée à la discrétion des donneurs. A l'heure actuelle, tous les Etats des pays musulmans ont multiplié les impôts et les taxes tout comme en Occident. Bon nombre ne collectent plus la zakat qui, de fait, redevient une aumône vraie que les l es musulman usulmanss versent ver sent d'eux d'e ux-mêm -mêmes es et distri di stribuen buentt direc di rectem tement. ent. C'est concrètement le cas des musulmans vivant en Europe qui s'acquittent de la zakat et conjointement de l'impôt sur le revenu. Ceci atteste clairement du fait que pour les musulmans le versement de cette aumône légale est avant tout un acte de foi. Faisons remarquer qu'il n'a pas encore été noté de demande de "fatwa" afin de déduire ces sommes de l'impôt sur le revenu à titre de don humanitaire… 7 Littéra Littérallement Sadaqua : aumône. 8 Pour certains, on a vu là la préfiguration d'une administration fiscale, cette mesure en réalité ne servait qu'à couvrir les frais de route des collecteurs. 9 Signalons que l'islam chiite fait exception, étant organisé autour d'un véritable clergé (Mollah, Ayatollah…) qui de fait perçoit
directement l'aumône légale dont il reste libre administrateur.
S47.38."…Celui qui est avare l'est l'es t essentielle essenti ellement ment à l'encontre l'encontr e de lui - mêm même. e. Dieu, en effet, est détenteur de toutes les richesses et, en regard, vous ne pouvez être que pauvres..." Pratique. L'obligation morale de verser la zakat incombe à ceux qui, sur une année écoulée, ont dégagé un surplus de ressources non employé. Il ne s'agit donc pas d'une "imposition" sur les revenus mais d'une volonté de répartir ré partir une part des excédents. excédents. Pour simplifier, on peut citer la règle classique suivante : il convient de s'acquitter d'un montant de 2,5% sur les biens épargnés épargnés durant l'année l'année écoulée. éc oulée. Conclusion. L'Islam se veut religion du juste milieu conciliant le spirituel et le matériel, en soit les deux penchant penchantss naturels aturels de l'homm l'homme. La recherche des biens d'ici-bas d'ici -bas n'y est pas interdite, interdite, ni considérée incompatible incompatible avec les aspirations aspir ations spiritu spiri tuelle elles, s, et le l e "reversemen "re versement" t" de l'aum l 'aumône ône légale aux nécessi nécessiteu teuxx est, en ce sens, conçu comme un contre poids. Afin que cette démarche atteigne sa pleine mesure il est nécessaire qu quee l'inten l 'intention tion pieuse, pieuse, la l a volon vol onté té de se rapprocher de Dieu, prime prime sur l'acte l 'acte lui-même. lui-même. Illustrant cet aspect, le Prophète Muhammad en une tradition authentifiée a expliqué ce qu'était " l'aumône du pauvre" : "Tout musulman est tenu de verser la zakat…quant à celui qui n'est pas en mesure financière de le faire, alors qu'il agisse en bien et s'abstienne de commettre du mal, cela lui sera compté comme aumône."
QUESTIONS DOGMATIQUES DE DIEU Le Coran, considéré comme révélé, est la révélation que Dieu fait de lui-même. C'est dire que le sujet principal du Coran est Dieu, au point qu'il serait difficile de trouver un verset qui, d'une façon ou d'une autre, n'exprime pas un des aspects de la réalité divine. En quelque sorte, le Coran est un ouvrage où Dieu s'exprime à la première personne, l'usage du Nous de majesté étant cependant très fréquent. A titre illustratif, nous signalerons que le nom de Dieu est directement cité plus de 1000 fois, son titre, Seigneur, plus de 1500 fois, sans compter les innombrables mentions indirectes par ses attributs qualificatifs, tel que le Miséricordieux, l'Un, le Clément, l'Omniscient, le Protecteur, le Guide, L'Aimant, etc. 1 Le deuxième sujet du Coran en est le destinataire, l'homme luimême, envisagé sous la totalité de ses facettes, origine, âme, intellect, psychologie, histoire... Avec un seul objectif : définir la relation entre la créature et son Créateur. Par comparaison, les versets législatifs ne sont tout au plus que quelques dizaines. Signalons que souvent le dialogue entre Dieu et l'homme est représenté par le discours que Dieu adresse à Muhammad. Face à cette omniprésence, nous avons choisi de limiter notre étude à une analyse à contrario, envisageant les points essentiels, objet des incompréhensions les plus courantes. Toutefois, certains aspects non envisagés ici au sujet du sujet ontologique de Dieu sont présentés aux chapitres suivants : Du bien et du mal et Destin et fatalisme, auxquels l'on pourra se reporter. Définition. Le dieu de l'Islam n'existe pas. Pas plus que n'existe Allah, le dieu des musulmans. Allah est en arabe la contraction de Al-lah, signifiant "Le Dieu" par excellence ou Le Dieu par essence. Il s'agit donc exactement de ce que conçoit un occidental qui, dans le contexte judéochrétien, nomme Dieu. 1 La tradition islamique dénombre 99 Noms de Dieu représentant ses attributs intrinsèques. Ils sont désignés dans le Coran par l'expression : "Les plus beaux noms".
S29.V46."Ne S29.V46."Ne discutez discute z que de d e la façon la plus noble avec les l es Gens du Livre... dites dit es : "Nous croyons en ce qui nous est révélé, tout comme nous croyons en ce qui vous a été révélé. Notre Dieu est votre Dieu, et c'est c'e st à lui que nous sommes soumis." s oumis." A l'inverse, le Coran précise que, quel que soit le nom que l'on donne à l'entité divine, il s'agit toujours du même "sujet". S17.V110." S17.V110." Dis : "Invoquez "Invoquez Dieu ou inv i nvoquez oquez le très Miséricordie Miséri cordieux, ux, quel que soit le nom que vous vous employez, employez, sachez qu'Il possède les plus beaux noms, tels sont ses attributs..." Attributs fondamentaux de Dieu. L'unicité. L'unici té. L'unicité de Dieu est le credo principal de l'Islam, la formulation : «Je témoigne qu'il n'y a de dieu que Dieu.» est la condition nécessaire et suffisante pour être musulman. Cette attestation de l'unicité l'unicité de Dieu est le leitm l eitmotiv otiv principal, pri ncipal, le message essentiel du Coran. Ex : S4.V171."… En En vérit vérité, é, Dieu est Dieu unique." Nous Nous avons déjà eu l'occas l 'occasion ion de mentionn entionner er un unee brève sourate dite di te : "sourate "sourate de la pureté pureté du dogme" qui affirme avec force la transcendance et l'unité absolue de Dieu. Le créateur n'a pu être créé et sa "nature", son essence, est incompatible avec toute filiation, immanence, incarnation ... S112." S112." Au nom de Dieu le très Miséricordie Miséri cordieux ux le tout Miséricordi Misér icordieux. eux. Dis : "Dieu est
unique. Dieu absolu et transcendant, t ranscendant, Qui n'engendra ni ne fut engendré. l n'a pas d'équivalent." Outre l'acceptation de cette définition absolue qui relève essentiellement de l'acte de foi, le Coran interpelle sans cesse la raison dont l'exercice peut aboutir pour partie à la "découverte" de Dieu1. L'étude de la création, par la perfection de son organisation, doit amener l'intellect à appréhender un " grand architecte de l'univers" 2, la science profane devant ainsi conduire à la connaissa conn aissannce du sacré. S3.V190-191."En vérité, dans la création créati on de l'univers, dans l'alternance l'al ternance des nuits et des ours, il y a des Signes indicateurs pour ceux qui exercent leur intelligence... Ceux qui réfléchissent sur la l a création de l'univers..." l'univers..." C'est ainsi que le Coran, à la façon des sophistes grecs, interpelle la logique, le rationnel, arguant arguant que que la pluralité de l'entité divine est incompatible incompatible avec a vec la l a cohérence de la l a création. cr éation. S21.V22."S'il y avait eu, aux cieux comme sur Terre, d'autres d'autre s divinités que Dieu, c'eût été l'anarchie…" La pluralité plurali té des pouvoirs à ce niveau de puissance n'est n'est pas compatible. compatible. S23.V91."Dieu S23.V91."Dieu ne s'est pas donné de progéniture, progénit ure, de même qu'il n'y a point de divinité à ses côtés. Si c'eût été le cas, chacun d'eux s'accaparerait ce qu'il a créé, ils entreraient alors en concurrence. La transcendance de Dieu est au-delà de ces options." Le Créateur Cré ateur.. Le Coran postule que l'univers est la création de Dieu, la manifestation de son existence. S40.V62."Tel S40.V62."Tel est votre Seigneur, créateur de toutes choses. Il n'est point d'autre dieu que Lui…" Il en est de même pour l'humanité. S4.V1."Ô hommes, hommes , craignez votre Seigneur, c'est Lui qui vous a créé à partir part ir d'un d' un seul être…" Notons Notons que la notion biblique bibli que de "jours de repos" n'a pour le Coran aucun aucune raison rais on d'être, la puissance, la transcendance transcendance absolue abs olue de Dieu étant incompatible incompatible avec cett c ettee notion anthropom anthropomorphiqu orphiquee issue de la limitation des capacités humaines. 1 Voir sur ce point au chapitre : Des autres religions -du polythéisme. 2 Confère chapitre : Science profane et science sacrée.
S2.V255."Dieu, S2.V255."Dieu, nul autre dieu que Lui, le Vivant, l'Immuabl l'I mmuable. e. Ni torpeur ni sommeil somm eil nele saisissent…" Pour le Coran, Dieu ne s'est pas "retiré" du monde après l'avoir conçu, bien au contraire, la création ne subsiste que parce qu'elle est l'objet d'un acte créateur permanent. Ce concept a pour conséquence directe la présence permanente et concrète de Dieu dans le quotidien des musulmans 3. S30.V26-27."Tout S30.V26-27."Tout ce que recèlent recèle nt les cieux et la Terre appartient apparti ent à Dieu en totale total e soumission. Il initie sa création et la réactualise en permanence et cela lui est aisé, l'univers en est la plus sublime illustration... il lustration..." " Ceci dit, cette "présence" permanente est à distinguer clairement de toute idée d'immanence, il n'y a pas de points communs entre la création et le Créateur. S42.V11."Il S42.V11."Il est le Créateur initial initi al des cieux et de la l a Terre. Terre. Il a assigné as signé hommes et bêtes en couple4 assurant ainsi votre reproduction et absolument rien n'est à sa ressemblance." Ce verset, comme de nombreux autres équivalents, rejette toute notion d'anthropomorphisme :
l'homme n'est pas à l'image de Dieu et Dieu encore moins à l'image de l'homme. On peut aussi y discerner l'affirmation, par ailleurs clarifiée 5, que toute la création suite à son existenciation ex nihilo est régie par des lois propres, des principes physiques ou biologiques. Le maintien de la création passe alors a lors par la l a conservation ou la suppression suppressi on de ces lois loi s par Dieu. Ainsi, science et foi, raison et coeur sont conciliables. 3 Voir sur ce point le chapitre : Destin et fatalisme. 4 Le Coran revient en de nombreuses reprises sur cette notion de parité de la création, jusqu'au niveau atomique, comme pour mieux soulig soul igner ner l'écart, l'éc art, la différence, différence , d'avec la transc transcendante endante unité unité de Dieu, son unicité. unicité. 5 Voir chapitre : La science.
L'éternité L'ét ernité.. Pour le Coran, la création n'est que manifestation d'une réalité indicible, hors temps, hors normes, hors représentation, dont la nature ontologique dépasse les capacités de perception humaine. S57.V2-3."A Dieu appartient appart ient le royau r oyaume me des cieux c ieux et de la l a Terre. Terre. Il donne la vie et la mort, m ort, l est l'Omnipotent. Il est l'Alpha et l'Oméga, le Manifesté et l'Occulté, il est l' Omniscient." Puis, viendra le Jour du jugement et la réduction ad integro des réalités à la seule existence réelle, c'est-à-dire c'est-à- dire Dieu lui-mêm lui-même. e. S28.V88."…Toute S28.V88."…Toute chose disparaîtra disparaî tra sauf la l a "face" "face " de Dieu. Il sera alors seul Juge et c'est à lui que vous retournerez."6 Relations Relations esse e ssen ntielles e ntre Dieu et e t les le s homm homme s. Dieu a mis la Terre à la disposition de l'homme. Ex : S2.V29."Dieu S2.V29."Dieu a créé pour vous tout ce qui est es t sur Terre…" Terre…" En contrepartie, l'homme n'a pas d'autre mission que d'adorer Dieu, c'est-à-dire d'en reconnaître l'existence. S51.V56 à 58."Je n'ai créé les djinns et les hommes qu'afin qu'ils M'adorent. M'adorent . Je n'attends n'att ends as qu'ils pourvoient à mes besoins ou qu'ils me nourrissent. Certes Dieu est le seul Sustentateur Sustentate ur,, tout de pouvoir et de résoluti ré solution." on." La vie d'ici-bas est un passage, un examen. L'homme en exerçant son discernement, doit transform transformer er les vicissitudes vici ssitudes de ce bas ba s monde monde en triomphe triomphe dans l'au-delà. l 'au-delà. S21.V35."Tout S21.V35."Tout âme goûtera la mort. mort . Nous vous éprouverons tant par le bien que par le mal, e c'est vers Moi que vous retournerez." S65.V11."… S65.V11."… Quant Quant à celui qui croit c roit en e n Dieu et agit en bien bie n il entrera entre ra au Paradis…" 6 Il va sans dire que les allusions ontologiques de pareils versets, ont alimenté les réflexions et les polémiques scolastiques ou mystiques usqu'à nos jours.
Le Coran, tout en proposant une réponse au questionnement philosophique inhérent à la nature humaine, laisse l'homme à ses interrogations. Il propose, mais n'impose pas 7, la foi tout comme la raison rais on nnee pouvant pouvant pas faire l'objet l 'objet de coercition coerci tion.. 8 S18.V29."Dis S18.V29."Dis : "La vérité émane de votre Seigneur, qui donc le souhaite croit ou bien mécroit…" Au final, le Coran postule, ce que l'analyse de toutes les sociétés humaines démontre : l'ambiguïté même de l'âme humaine s'oppose à une vision uniforme de l'humanité et de son destin. S92.V4 à 13. "Certes vos efforts sont divergents. Le généreux, le pieux, confirme ainsi la quintessence du bien et en cela lui sera facilitée l'aisance permanen permanente. te.
L'avare, le suffisant, rejette ainsi la quintessence du bien et en cela il connaîtra la difficulté réitérée… En vérité, véri té, ce monde tout comm comme l'autre l 'autre Nous appartiennen appa rtiennent." t." Conclusion. Le lecteur objectif, qu'il reconnaisse ou pas l'existence du Révélé, constatera nécessairement, à sa lecture, que le Coran est entièrement traversé par la présence et la puissance du concept divin. La qualité littéraire jamais contestée du texte arabe est totalement au service de l'expression du souffle d'une présence supérieure 9. Le ton est majestueux parfois péremptoire, le discours toujours vertical amais ne s'abaisse. Le style est sans détour, direct. L'ensemble du texte coranique affirme force et transcendance, inspire crainte et amour, brandit menaces mais abaisse aussitôt l'aile immense de la Miséricorde divin di vine. e. A la différence de la Torah et des Evangiles, le Coran n'est pas un livre de récits, ou de biographies à décrypter. décrypter. Son uniqu uniquee sujet est Dieu en sa transcendan transcendance, ce, et l'homm l'homme en sa dépendance. dépendance. Il ne s'agit donc pas d'un discours facile, ni réducteur ni réductible et, de fait, les quelques points que nous avons pu arbitrairement retenir pour définir Dieu dans le Coran ne pourront qu'être insuffisants. 7 Pour plus de détails sur la délicate question du libre arbitre, voir : Destin et fatalisme. 8 Confère chapitre : Tolérance.9 A cet égard, jamais aucune traduction ne pourra s'approcher du modèle arabe, et force est de constater que, jusqu'à présent, aucune traduction française n'est de ce point de vue totalement satisfaisante.
Nous Nous laisserons lai sserons la conclusion au Coran, en un verset expriman exprimantt parfaitement parfaitement l'im l'i mpossibilité possibi lité pour l'homme d'approcher le concept divin. S6.V103." Nul Nul regard ne peut L'atteindr L'at teindre, e, mais tous t ous par Lui sont atteints…" att eints…"
DU BIEN & DU MAL Du bien et du mal De tout temps, semble-t-il, le bien et le mal, leurs réalités ou leurs concepts, ont été au coeur du débat philosophique ou religieux. L'homme se distingue essentiellement du règne animal du fait qu'il a conscience de ses actes ou pensées, puis de par la nécessité de les hiérarchiser selon des critères absolus ou relatifs. Le Coran se fait amplement l'écho de cette préoccupation de "l'âme". Il est possible, à des fins didactiques, de regrouper regrouper ces cent c entaines aines de références coraniques selon sel on trois trois niveaux niveaux correspondant correspondant à autant d'éclairages différents de ce même sujet. DU POINT DE VUE DE L'HOMME. Le Coran atteste que l'homme est un vecteur essentiel du mal tout comme du bien. S2.V30."Lorsque S2.V30."Lorsque ton Seigneur dit aux Anges : "Je vais instituer insti tuer un représentant représe ntant sur Terre1 . » Les Anges alors dirent : "Mettras-tu "Mettr as-tu sur Terre quelqu'un qui sèmera sèmer a le désordre e era couler le sang ? Dieu répondit : "Je sais ce dont vous n'avez science aucune. 2 " Pour cela l'âme est structurellement capable de discerner en elle-même et par elle même deux versants opposés. S91.V7-8."Par l'âme l'âm e en son équilibre, équili bre, du fait qu'Il lui inspira inspir a le mal et le bien intrinsèquement." 1 Il s'agit de Adam qui représente symboliquement l'humanité.2 Cette remarque fait allusion in fine au fait que l'homme est le seul parmi les créatures à po parmi pouv uvoi oirr di discerner scerner le bi bien en du mal mal,, et do donc nc à les accomp accompllir consci consciemm emment. ent. Ce qu quii le sit situe ue dans la cosmo cosmollog ogiie coranique au dessus de toutes les autres créatures.
Relativité Re lativité de la norm norme . Cette capacité discriminante est toutefois limitée. Bien et mal sont malgré tout des notions relatives liées aux cultures, aux croyances, aux lois. En réalité, c'est le respect ou la transgression de la norme qui délimite ce qui est bien de ce qui est mal. A cet égard, le Coran utilise très fréquemment un concept spécifique dont nous avons vu par ailleurs d'autres applications : inciter au convenable et interdire le blâmable. Convenable ou blâmable ne sont pas exactem exactement ent synony synonym mes de bien et mal, pas plus qu'il ne peuvent peuvent en valeur v aleur s'y superposer. Les premiers sont relatifs, les seconds absolus. Il s'agit donc d'indiquer une norme variable, issue d'un consensus de société, dont le respect ou la transgression définira en quoi réside le bien ou mal pour l'homme. S3.V104."Qu'il S3.V104."Qu'il soit parmi vous vous une comm communauté unauté qui appelle appell e au bien, incite incit e à ce qui est convenable convenable et interdise ce qui est blâmable1…" Relativité Re lativité du jugement. Comme autre facteur de limitation, de discernement, entre le bien et le mal, le Coran mentionne le fait que l'âme, les passions, les limites intellectuelles imposent à l'homme, le plus souvent, une vision du bien et du mal limitée à sa propre interprétation. S2.V216."… Il se peut que vous vous ayez de d e l'aversion pour ce qui est en réalité réali té un bien b ien pour vous. De même il se peut que vous désiriez ce qui vous est en fait nuisible…" A cela s'ajoute, qu'en dehors de la perception immédiate, selon des critères variables et selon la subjectivité ou l'objectivité de chacun, le bien ou le mal devraient pouvoir se mesurer en fonction de l'ensemble des conséquences que les actes en question induiraient à court, moyen, et long terme, ce qui dépasse les capacités capaci tés hum humaines.
S17.V11." S17.V11." L'homme est créé d'impatie d'im patience. nce. Il appelle appell e avec la mêm mêmee intensité intensi té ce qui lui es rofitable tout comme ce qui lui nuit." 1 P Pour our d'autres dévelo développements ppements de ce c e concept, c oncept, voi voir au a u chapitre : Civism Civismee et éducatio é ducation. n.
DU POINT DE VUE DE DIEU. Bien et mal absolu. Autant la relation de l'homme à ce qu'il désigne lui-même comme étant bien ou mal est marquée de relativité, autant la question sous l'angle du divin est toute d'absoluité. Dieu dans le Coran apparaît essentiellement comme étant Dieu de Miséricorde. S2.V143."… Dieu Dieu est certes c ertes Compatissant Compatis sant et Miséric Mi séricordieux ordieux à l'égard l' égard des hommes." homm es." Il est en conséquence paré de nombreux attributs de bonté. Ex : S22.V63."... Dieu est certes, cert es, Bon et Doux…" S85.V14."Il est le Pardonneur, l'Aimant." Ce bien absolu ne peut qu'échapper aux moyens d'analyse et de perception de la réalité par l'homme, nécessair nécess airem ement ent cont c ontingen ingents. ts. S16.V18."Si vous cherchiez à dénombrer les bienfaits bienfai ts de Dieu, vous vous ne pourriez les comptabiliser tous…" Sous cet aspect, Dieu est donc donc d'essence d'es sence positive et le l e bien en découle. S16.V90."Dieu S16.V90."Dieu n'ordonne que la justice justi ce et la bienfaisance… bienfai sance… Tout comm commee il a interdit interd it la turpitude, le mal et la transgression…" Dieu est donc à la fois source et justification de tout bien. S28.V77."… Soit Soit bienfaisant bi enfaisant comm commee Dieu l'est à ton égard…" De plus, le Coran stipule que le mal, en tant que réalité, ne vient pas de Dieu mais qu'il s'agit d'un acte humain. S42.V30."Tout S42.V30."Tout malheur qui vous atteint attei nt n'est que le fruit de vos actes, et pourtant Dieu ardonne abondamment." Conséquemment, les responsabilités semblent réparties ainsi : à Dieu le bien et à l'homme le mal. S30.V36."Lorsque S30.V36."Lorsque les hommes goûtent de Notre Miséricorde, Misér icorde, ils s'en réjouissent. réjouis sent. Mais lorsque un mal les atteint, conséquence conséquence de leurs actes, les voilà désespérés." Maux et malheur. Toutefois, Dieu dans le Coran est aussi maintes fois décrit comme étant le maître de toute chose. Rien n'échappe à son emprise et rien ne se produit qui ne soit déjà destiné 2. De ce point de vue là, il en serait donc de même tant pour le bien que pour le mal. S4.V78."Où S4.V78."Où que vous vous soyez la mort vous atteindra, attei ndra, fussiez-vous fussiez -vous réfugiés dans la plus inexpugnable des forteresses. Qu'un bien leur parvienne, ils disent : "Cela vient de Dieu." Qu'un mal les atteigne, ils disent : "Cela vient de toi 3 ." Réponds : "Tout "Tout vient de Dieu.". Qu'ontils Qu'ontils donc à ne rien r ien comprendre correctement !" Il y aurait donc contradiction entre les attributs de bonté de Dieu et l'affirmation que tout acte, toute réalité, y compris le mal émane de la volonté de Dieu seul. Pour lever ce paradoxe entre bienveillance bienveill ance essentielle de Dieu Die u et existence existence dans le destin hum humain ain de difficultés, difficultés, de souffran souffrances, ces, le Coran établit un subtil distinguo entre les termes "mal" et "malheur" . Ainsi le mal est effectivement attribué à l'homme : S4.V79."… Tout Tout mal qui q ui t'atteint t'at teint vient de toi t oi 4…" S12.V53."Je ne peux m'innocenter, car l'âme, en vérité, pousse au mal, sauf miséricorde de mon
Seigneur. Mon Seigneur est prompt au pardon et à la clémence." Tandis que le malheur est attribué à Dieu : 2 L'absoluité de Dieu et sa compatibilité avec la perception humaine de la réalité sont largement débattues au chapitre : Destin et fatalisme. 3 Ceci fait référence en l'occurrence, aux accusations portées par les plus tièdes de ses partisans contre Muhammad, accusé de pousser les musulmans au combat au péril de leur vie. 4 Remarque : min nafs en arabe signifie tout aussi bien, qui vient de toi , que, qui vient de ton âme . nafs ik en
S57.V22." Aucun malheur n'atteint n'atte int votre environnement ou vousmêm vousmêmee directement, direct ement, sans que cela ne soit consigné par écrit avant même que Nous ne lui donnions existence. En vérité cela est pour Dieu aisé." Ce n'est donc pas le mal qui relève de l'omnipotence de Dieu mais le malheur. Ce dernier est alors conçu comme étant une conséquence concrète du mal, lui-même concept immatériel, ce qu'explicite le verset précédemment cité : S42.V30."Tout S42.V30."Tout malheur qui vous atteint attei nt n'est que le fruit de vos actes, et pourtant Dieu ardonne abondamment." Les causes premières du mal sont donc imputables à l'homme, à son penchant négatif. La concrétisation du mal nécessite obligatoirement des causes secondes qui correspondent aux malheurs, c'est-à-dire aux conséquences de la mise en oeuvre du mal 5. L'ensemble de ces causes secondes est inclus dans dans la l a prédestinat pr édestination ion de toutes toutes les l es réalités r éalités par Dieu. Ex : S29.V40."Nous S29.V40."Nous les saisîmes saisî mes donc pour leurs péchés. Nous anéantîmes anéantîme s certains certai ns par un ouragan…d'autres furent engloutis sous terre et d'autres enfin que Nous noyâmes. Ce n'est pas Dieu qui les lésa l ésa mais mai s bien eux qui se firent f irent injustic i njustice." e." D'aucun pourrait objecter qu'il s'agit là de "malheurs" dont les causes, les "maux", sont décelables. Mais qu'en est-il des malheurs dont les causes apparentes sont de toute évidence inexplicables, de ces événements qui peuvent frapper tout un chacun sans que l'on puisse discerner quel mal en serait la cause ni quel bien en découle. Qu'en est-il donc de l'enfant innocent que la mort, sur ordre de Dieu frappe ? Le Coran répond à cette interrogation essentielle notamment en la Sourate XVIII, la "Grotte", par le récit du parcours initiatique entre un dénommé Moïse et un mystérieux personnage. Moïse s'engage à suivre ce guide guide sans s ans l'interroger sur ses actes. Sitôt Si tôt mont montéé à bord bo rd d'u d' un bateau, bateau, voila voil a qu'il le saborde. s aborde. Puis reprenant leur périple sur la terre ferme l'homme tue, sine die, un jeune homme. Ensuite, alors qu'ils ne trouvaient point d'hébergement, l'homme se mit à rebâtir un mur qui menaçait de s'écrouler, mais il refusa tout salaire pour ce geste. A chacun de ces événements, Moïse est interloqué et questionne son guide sur le sens de ses actes. A la troisième demande, il lui fait cette réponse : 5 Le mal sous ce rapport n'est donc pas une entité, un concept, mais se doit pour être qualifié comme tel d'être un acte. L'Islam enseigne que le mal n'est pas considéré comme tel tant que l'auteur de la pensée ne l'a pas mis en oeuvre. Bien au contraire, celui qui envisage de commettre un mauvais acte mais s'en abstient, se verra accrédité par Dieu de la récompense d'une bonne action.
V78 à 82. "Nos chemins vont se séparer mais auparavant je t'enseignerai l'interprétation de ce que tu n'as pas pu supporter. La barque appartenait à de pauvres gens dont elle était le seul moyen de de subsistance. Je l'ai endommagé car le Roi allait réquisitionner de force toutes les l es embarcations de la contrée en état de naviguer. Quant au jeune homme, sache qu'il était for mauvais, nous avons craint qu'il n'entraîne ses parents, tous deux croyants, vers la rébellion et l'impiété. Ainsi, Dieu leur donnera t-il en échange un autre enfant, bien meilleur, plus pieux e lus respectueux envers ses parents. Enfin, s'agissant du mur, il appartenait à deux jeunes orphelins du village et à son pied, leur père, homme de bien, avait en son temps enfoui un trésor.
Ton Seigneur a donc voulu que lorsqu'ils atteindront la maturité ils puissent le découvrir, miséricorde de ton Seigneur…" DU POINT DE VUE DE LA RELATION HOMME DIEU. De ce qui précède, le Coran propose une synthèse logique aboutissant à une vision morale du bien et du mal, mal, non plus envisagés en tant tant qu'objets absolu absol us, mais conçus conçus com c omm me critères cr itères d'éducation spirituelle. L'homme dépositaire de la conscience et de son corollaire le libre arbitre, possède le redoutable pouvoir d'agir sur son état. état. S17.V7."Si S17.V7."Si vous vous agissez agisse z en bien, b ien, cela sera un bien bi en pour vous. vous. Mais si vous vous agissez agiss ez en mal, m al, cela sera un mal pour vous…" Le Coran appelle appell e donc par l'effort spiritu spiri tuel, el, le l e Jihad Ji had contre contre soi, à vivre vi vre la l a dynam dynamique ique du bien. S99.V7."Quiconque S99.V7."Quiconque agit en bien, bi en, fusse-t-il fusse-t -il infime, infim e, le retrouvera ret rouvera pardevant pardevant lui." Cette Cette attitude attitude positive pos itive est es t en permanen permanence ce associée as sociée à la l a foi, laquelle l aquelle n'a aucune aucune valeur val eur lorsqu'elle lorsqu'ell e n'est pas accom acco mpagn pagnée ée par la vertu ve rtu des actes. S3.V114."Ils S3.V114."Ils croient croi ent en Dieu et au Jour du jugement, j ugement, ils i ls ordonnent ce c e qui est convenable convenable e interdisent ce qui est blâmable. Ils riva ri valisent lisent en bonnes œuvres, œuvres, tels sont ceux qui sont vraimen vertueux." Par conséquent, agir en bien est synonyme de voie spirituelle. S55.V60." La La récompense récompe nse du bien agir ne peut-être peut- être que l'excel l 'excellence lence spirituel spi rituelle." le." De même, l'application au bien est synonyme d'amour de Dieu. S2.V177."…Ceux S2.V177."…Ceux qui pour l'amour l'am our de Dieu donnent aux proches, aux orphelins, aux auvres…" La bienfaisance n'est pas suffisante en elle-même, elle n'a de sens que lorsque son auteur l'exerce en application de sa propre probité. En d'autres termes, faire le bien ne pourrait excuser d'être mauvais mauvais en soi. S2.V177."La S2.V177."La piété piét é ne consiste consi ste pas p as à tourner t ourner seulement seule ment sa s a face vers l'Orient ou l'Occident... l'Occi dent... lle consiste à prier sincèrement, à respecter tous ses engagements engagements et à supporter dignement les épreuves de l'adversité…" Il doit donc y avoir concordance entre l'acte et l'attitude intérieure. Nous dirions que l'aumône ne peut être déductible des impôts, qu'elle ne peut être faite avec de l'argent sale, qu'elle ne peut pas donner de poids à un coeur hypocrite. Autre Au tre exemple, exemple, le Coran à titre méthodolog méthodologique, ique, insiste sur les l es bienf b ienfaits aits personn pe rsonnels els de la l a prière, pr ière, c'est-à-dire de la mise en acte de la sincérité de la foi. A cet égard, la source du bien est essentiellement l'âme elle-même 6. S29.V45."…Certes S29.V45."…Certes la prière priè re éloigne éloi gne des turpitudes turpi tudes et des de s actes blâmabl b lâmables…" es…" Le Coran reste donc en la matière très pragmatique, refusant tout discours théorique ou intellectualisant sur le bien et le mal, la pratique du bien repousse de fait l'inclinaison au mal. Sa conception de la mystique reste concrète : la piété n'est pas une attitude, l'illumination n'est pas cérébrale, la connaissance n'est pas verbale. La voie spirituelle de l'Islam n'a de sens que par l'effort, par la pratiqu pr atique, e, la mise mise en conform conformité ité de la loi intérieure intérieure avec la l a loi extérieure. 6 Cf. La pri prière. ère.
S13.V19 à 23."Seuls ceux dont le coeur vibre d'intelli d'inte lligence gence se remémorent remém orent la vérité. Ceux qui respectent leurs engagements passés avec Dieu et ne rompent pas leurserment… Ceux qui supportent patiemment les vicissitudes, visant en cela la "face" de leur Seigneur. Ceux qui
rient sincèrement, dépensent généreusement ce qu'ils possèdent, en secret ou ouvertement, et repoussent le mal par le bien. C'est à eux qu'appartient la Demeure finale, les jardins d'Eden…" Se dessine donc ainsi une conception positive des maux et des malheurs. L'homme par essence doit éprouver sa foi et sa raison et prouver l'un comme l'autre. Les écueils de la vie, les fautes, les erreurs, en un mot les épreuves, sont permettant de progresser dans l'autocritique et la douce patience en sont les clefs. Parallèlement, l'homme ne doit jamais perdre de vue que le bien qui "l'atteint" 7 n'est qu'éphémère. conçues comme autant d'éléments la voie spirituelle. Le repentir, S7V168."Nous S7V168."Nous avons avons réparti répart i les hommes en différentes diffé rentes communautés, communautés , certains certai ns sont pieux d'autres non. Nous les éprouverons donc, tant par l'excès de biens que par le malheur. Ceci afin qu'ils puissent connaître le l e repentir." Au final, le bien comme le mal, sont tous deux des épreuves, ce qui, paradoxalement, leur donne unee certai un c ertaine ne ambivalence, ambivale nce, un statut statut neutre. neutre. S21.V35. "Sachez que toute âme goûtera la mort. mort . Nous vous vous mettrons mett rons à l'épreuv l'épr euvee tant par le bien que le mal, puis à Nous vous retournerez." Conclusion. Le Coran enseigne que le bien et le mal sont des notions relatives, dont les implications sont différentes selon qu'on les envisage du point de vue de la perception humaine ou du "point de vue" divin. L'homme est amené de par sa nature finie à corréler le bien au plaisir et le mal à la souffrance, alors que pour Dieu, bien et mal coexistent sans notions de valeur, tous deux étant des éléments neutres dont l'unique intérêt est de permettre à l'homme de prendre conscience de lui-même, de ses limites et de sa dépendance afin d'éclairer son cheminement spirituel. 7 Le Coran en effet, dit aussi bien : le mal qui vous atteint que le bien qui vous atteint, ceci afin de mieux souligner que ces deux types d'événements sont une épreuve.
Ainsi, une des manifestations les plus élevées de la foi consiste à ce que l'homme sublime sa condition pour partager de la vision divine de la réalité. êt re A ce sujet, le Prophète Muhammad, en une tradition authentifiée, a dit : " Le croyant est un être étonnant, tout ce qui lui arrive est un bien. S'il est dans l'aisance, il remercie Dieu et cela est un bien pour lui. S'il est dans la difficulté, il supporte supporte patiemment patiemment et cela est alors pour lui un bien."
PARADIS & ENFER Que l'on considère qu'elles soient le fruit d'un questionnement inhérent à la nature humaine, ou que l'on admette qu'elles représentent un message antérieur à la recherche existentialiste, toutes les religions, par définition, se préoccupent du devenir de l'homme en ce monde et dans l'autre. De fait, concernant l'au-delà, l'immense majorité d'entres elles propose comme solution le couple mythique Enfer- Paradis. Ce concept, commun aux religions monothéistes, entre autres, est particulièrement développé en Islam, ce qui prête à penser que Paradis et enfer sont sans nul doute les pendants célestes de l'ambivalence terrestre du bien et du mal. Ce présupposé universel est le support inconscient et collectif de tous les questionnements philosophiques ou religieux. LE PARADIS SELON LE CORAN. Principe. Pour le Coran donc, le Paradis est lieu de repos éternel après la vie terrestre. Notons que cette félicité éternelle est le plus souvent mise en opposition à la brièveté des plaisirs d'ici-bas. S40.V39."…Ce S40.V39."…Ce bas monde n'est n'e st que jouissance jouis sance éphémère, éphémèr e, alors que l'au-del l 'au-delàà demeure." De mêm même, e, la l a vie présente n'est n'est qu'illusion qu'ill usion,, la véritable existence existence est es t après la mort. S29.V64."La S29.V64."La vie d'ici-bas d'i ci-bas n'est que jeux et e t divertissem di vertissements ents alors al ors que la demeure dem eure finale fi nale est la vie véritable. Puissiez-vous le savoir !" Notre présence en ce monde monde est donc à concevoir concevoir com c omm me étant étant un un tremplin tremplin pour pour l'au-delà. l'a u-delà. S28.V77."Recherche S28.V77."Recherche à travers ce que Dieu t'a donné ici-bas ici- bas la Demeure finale… Agis en bien tout comme Dieu le fait à ton égard. Ne sème pas le désordre sur Terre, Terre, Dieu n'aime pas les l es auteurs de troubles." Au final, le Paradis est la récompense des bienfaisants, ceux qui se sont efforcés d'agir vertueusement et conf co nformém ormément ent à leur l eur foi. S18.V107."Tous S18.V107."Tous les croyan cr oyants ts ayant agi vertueusement auront le Paradis pour séjour." Universalité du Paradis. Il serait vain de rechercher dans le Coran un seul verset réservant le Paradis aux musulmans. Pas plus qu'il n'y a de peuple élu, le Paradis reste promis à l'ensemble des croyants quelque soit leur religion1. La félicité éternelle ne peut-être que la récompense de la vertu, tout comme l'enfer ne peutêtre que le séjour des dénégateu dénégateurs. rs. S2.V11 S2.V111.112."Ils 1.112."Ils ont affirm aff irméé : "N'entrerons au Paradis que les Juifs J uifs ou o u les Chrétiens." Tel Tel est leur l eur désir, mais demande leur d'en apporter la l a preuve... preuve... Il n'en est point ainsi, auront auprès de leur Seigneur récompense ceux ceux qui se seront soumis à Dieu, ils ne connaîtront connaîtront ni tristesse tri stesse ni affliction." Ainsi, le Coran dénie les prétentions sectaires et affirme sans ambiguïté et en toute rigueur que la récompense ne peut être que proportionnelle à la sincérité et aux oeuvres des croyants. S5.V69."En S5.V69."En vérit vérité, é, tous les l es croyants, Juifs, Juif s, Chrétiens ou Sabéens 2 , quiconque croit c roit en Dieu et agit vertueusement aura auprès de son Seigneur récompense. Nul alors, ne connaîtra crainte ou affliction." Description du Paradis. Pour le Coran, il existe deux mondes, ici-bas et l'au-delà, l'un étant le reflet de l'autre. Tout comme la vie sur Terre présente deux aspects, matériel et spirituel, le Paradis est donc aussi à deux
niveaux, " concret" et abstrait. Premier Premier degré : le l e Paradis matériel. matériel . 1 Concernant le notion de peuple élu, confère : Tolérance et prosélytisme. Moïse, la Torah. Du Coran et de Muhammad. 2 Confère pour plus de détails le chapitre : Autres religions.
La description matérielle du Paradis emprunte à l'iconographie bédouine et décrit ce qui serait le plus agréable aux nomades du désert, une oasis de fraîcheur, la fin des déplacements incessants pour assurer sa survie. On constatera constatera donc, que que toutes toutes les description descri ptionss paradisi par adisiaques aques sont exactem exactement ent conformes au mode de vie des bédouins contemporains du Coran. La raison en est simple : les "réalités" d'un univers indescriptible doivent être exprimées en termes concrets et faire appel à des notions notions courantes, courantes, afin a fin d'être appréhen appré hendées dées par l'auditoire. Ex : L'ombrage. S56.V29-30."Ils seront sero nt installés instal lés sous de grands gr ands arbres au port étalé, étalé , à l'ombre l'om bre étendue." éte ndue." Cette Cette fraîcheur est celle que l'on retrouve dans dans les l es jardins j ardins irrigu ir rigués és au coeur des oasis. Cette Cette image image est répétée des dizaines de fois. S9.V72."Aux S9.V72."Aux croyants et aux croyantes, Dieu a promis promi s de vastes jardins jardi ns parcourus de ruisseaux…" Le clim cl imat at y sera idéal, idéal , loin lo in des températu températures res contrastées contrastées du désert. S76.V13."… Il n' y aura plus de soleil sol eil brûlant br ûlant ou de froid froi d mordant." Bien évidemment ces riches oasis regorgent de fruits, l'aliment rafraîchissant par excellence. S56.V32-33."Abondance S56.V32-33."Abondance de fruits, frui ts, inépuisables inépuis ables et libres libr es d'accès" d'acc ès" La dureté du désert créait l'insécurité et imposait la frugalité au bédouin qui ne pouvait espérer deux repas quotidiens. Abondance et sécurité lui sont donc promises. S19.V62."Aucun S19.V62."Aucun propos futile, futil e, juste : "Paix !", et nourriture nourrit ure matin mati n et soir." Les hôtes du Paradis seront installé installéss à la mode bédouine. bédouine. S88.V15-16."Il y aura des coussins alignés ali gnés sur des tapis ta pis étalés." ét alés." Lors du mariage, l'habitant du désert procurait à la jeune épousée une tente personnelle. Le Coran reprend cette pratique en citant les Houris : archétype absolu de l'idéal féminin. S55.V72."Il y aura des Houris Houri s protégées proté gées sous leurs le urs tentes." tentes ." Le Coran promet aussi aux nomades leurs boissons et aliments préférés. S47.V15."Voici S47.V15."Voici une parabole du jardin jardi n Paradisiaque Paradisi aque promis promi s aux gens de piété piét é : le arcourent des fleuves d'eau toujours pure, d'autres de lait au goût jamais altéré, d'autres d'un vin délicieux ou de miel pur…" L'on peut déjà constater : " Voici une parabole du jardin Paradisiaque", que ce verset s'affirme clairement symbolique. Dans la culture Arabe l'eau représentait la pureté, le lait la science, le vin l'ivresse l'i vresse mystique, et le miel pur la quintessence quintessence de la conn connaissa aissance. nce. Enfin Enfin,, la jouissance de tous tous ces biens sera éternelle. S98.V8."Auprès S98.V8."Auprès de leur Seigneur ils auront comm commee récompense récompe nse les jardins jardi ns d'Eden arcourus de ruisseaux, ils y demeureront éternellement. Dieu sera satisfait d'eux et ils seron satisfaits de lui. Ceci est réservé à ceux qui craignent leur Seigneur." Seigneur." Remarquons que ce verset fait déjà allusion au deuxième niveau de compréhension de la réalité Paradisiaque, la présence de Dieu. Deuxième degré : le Paradis spirit spi rituel. uel. La dualité des mondes a plus que jamais raison d'être pour le Paradis. Tous les grands théologiens de l'Islam ont souligné, qu'au-delà d'une description physique pour le moins
circonst circ onstanciée, anciée, la réalité réali té profonde profonde du Paradis est d'ordre d'ordr e myst mystique. ique. Le Paradis n'est donc pas un lieu de plaisir à l'orientale, un vaste palais des Mille et une nuits aux harems secrets, n'en déplaise aux fantasmes des uns et des autres 3. Le Coran stipule, qu'en réalité, nul ne saurait saisir la vraie nature du "plaisir Paradisiaque". 3 Faisons remarquer que nombre d'orientalistes, encore imprégnés par le romantisme à l'orientale du XIX ème siècle, ont toujours cru bon insister sur la nature sensuelle du paradis censée faire écho aux mœurs des Arabes et de leur Prophète. Il s'agit tout autant
S32.V17."Nul S32.V17."Nul ne peut connaître vraiment ce qui, en terme term e de bonheur, bonheur, sera la récompense récom pense des oeuvres oeuvres méritoires." A partir de cette affirmation, le Coran propose une approche graduée, palier par palier, afin de sensibiliser sensibili ser progressivem pr ogressivement ent le lecteu l ecteurr à cette autre autre réalité. réal ité. Tout d'abord purification des cœurs. S7.V43."Dieu S7.V43."Dieu arrachera de leurs coeurs tout ressentiment ressent iment,, les ruisseaux ruisse aux couleront c ouleront à leurs ieds et il s'exclameront s' exclameront : "Louange "Louange à Dieu qui nous a guidé jusqu'ici…" Puis, la paix pai x envahit envahit les cœurs et sublime ttout outes es les le s bassesses bass esses de l'être. l' être. S56.V25-26."Il n'y aura plus de propos blessants bless ants ou malfaisants malf aisants,, l'on entendra seulement seulem ent : "Paix ! Paix !" Enfin, est évoquée la véritable réalité du Paradis, sa dimension spirituelle, c'est-à-dire l'agrément et la satisfaction s atisfaction divine. S9.V72."Dieu S9.V72."Dieu a promis promi s aux croyants et aux croyantes les jardins jardi ns paradisiaques paradis iaques parcourus de ruisseaux ainsi que d'excellentes demeures aux jardins d'Eden, ils y résideront éternellement. Mais la satisfaction offerte par Dieu sera bien supérieure à tout cela, et là réside la récompense suprême." Il est ensuite ensuite précisé préci sé que cet "état" est le degré supérieur, supérieur, la véritable finalité. finalité. S10.V26."Aux S10.V26."Aux vertueux revient la perfection perfect ion mais, mais , bien plus encore, une attributi attr ibution on supérieure4 . Plus aucune indignité indignit é n'assombrira n'assom brira leurs faces. Tels sont les hôtes du Paradis éternellement." Vient en conclusion la dernière métaphore : d'une erreur grossière que d'un fantasme récurrent. De même, ceux qui parmi les musulmans spéculent sur les jouissances du paradis, paradi s, proj projettent de trop leur leur matériali matérialisme. sme. 4 Le Prophète Muhammad dans une tradition authentifiée, a lui-même commenté ce verset de la façon suivante :"… Dieu soulèvera le voile qui s'interposait entre Lui et ses créatures, et rien de plus précieux ne leur aura été donné que la vision de leur Seigneur."
S75.V22-23."Ce jour là, leurs faces fac es resplendissant respl endissantes es contempleront contem pleront leur l eur Seigneur." On notera que ce ne sont point les yeux mais les " faces" qui contemplent Dieu. Ceci est une allusion à ce que la mystique musulmane nomme Fanâ, c'est-à-dire l'extinction de l'être dans la "face" éternelle de Dieu. Il s'agit de l'état de félicité indicible, l'état extatique que tous les Saints et tous les Prophètes 5 ont connu par expérience mystique de leur vivant et que tous les croyants connaîtront donc dans l'au-delà. l'a u-delà. Ceci est explicitement explicitement conten contenuu dans dans le l e célèbre cél èbre verset suivan s uivantt : S28.V88."…Seul S28.V88."…Seul Dieu est dieu, di eu, toute chose périra pér ira hormis horm is Sa "face"..." L'ENFER SELON LE CORAN. L'enfer est dénommé dans le Coran : le feu, le brasier, la fournaise, mais le nom propre le plus emplo employé yé est Géhenne, Géhenne, ce c e term ter me étant é tant remarquabl remarquablem ement ent comm commun à la l a Bible Bi ble et au Coran. Cora n. Principe. L'enfer est destiné à celui qui, après avoir été informé par un prophète, c'est-à-dire avoir pris connaissance expressément de l'existence de la réalité divine, aura volontairement refusé ce message,
par orgueil, orgueil, mépris ou insoucian insouciance. ce. S18.V105-106."Ils dénient les signes évidents de leur Seigneur et nient qu'un jour ils devront Le rencontrer... La Géhenne sera la récompense de leur dénie et du peu de cas qu'ils irent de Nos messagers et de Nos versets." versets." L'on notera qu'en ces versets est répété le verbe " dénier", exprimant une notion spécifiquement coranique que nous avons par ailleurs explicité 6. Rappelons simplement, que le dénégateur est celui qui a rejeté de façon consciente la connaissance et l'information qu'il a reçue au sujet de Dieu. Le Coran stipule d'une part que tout être est fondamentalement averti de l'existence du divin (préconscience ou fitra7) et que, d'aut d' autre re part, pa rt, il n'est pas possible pos sible qu'il n'ait pu être inf i nform ormé, é, peu ou prou, par un des messages messages que Dieu a adressé adres sé aux hom homm mes par l'int l'i nterm ermédiai édiaire re de Ses Proph Prop hètes, ou de Ses Livres révélés révélé s ou des religions re ligions qu'il qu'ilss ont enseign enseignées. ées. 5 Voir la notion de vision béatifique, Matthieu VIII et Saint Augustin (XII-29). 6 Voir explication des termes Kufr, kâfir, au chapitre : Statuts de minorités – Apostats.
S2.V159 à 161."La malédictio malédi ction n de Dieu s'abattra s'abat tra sur ceux qui dissimulent dissi mulent ce que nous avons mis à leur disposition comme argument et élément de guidée après que cela leur fut clairement exposé dans les Ecrits révélés. Cependant, J'accueille la contrition de ceux qui se repentent et se réforment sans ambiguïté. J'accepte promptement tout repentir et Je suis le iséricordieux. Quant à ceux qui persistent dans le dénie et meurent en dénégateurs, alors sur eux Ma malédiction." Dénégateur n'est donc pas synonyme d'athée, car cette notion englobe ceux qui pourraient nier l'existence de Dieu soit par culture soit par ignorance. Le dénégateur, dans le Coran, ne peut être que celui qui, ayant été informé, a rejeté le message. Pour le Coran, tout comme le Paradis, l'enfer n'est pas réservé catégoriellement. L'adhésion formelle à une religion n'est pas en soi un sauf-conduit, seul la cohérence et la sincérité seront prises en compte. S98.V6."Tout S98.V6."Tout dénégateur, qu'il soit Juif, Chrétien ou polythéiste demeurera demeurer a dans la géhenne éternellement 8…" Il en est de même pour celui qui se prétend musulman ; ces dénégateurs internes à l'Islam sont, dans la terminologie coranique, spécifiquement qualifiés d'hypocrites. S4.V140."…Dieu S4.V140."…Dieu réunira les l es hypocrites et les dénégateurs dénégat eurs dans la Géhenne, tous ensemble." ensembl e." Descrip De scription tion de de l'enfer l'e nfer.. Tout comme le Paradis est décrit en fonction de la conception du bonheur et de l'aisance dans la vie bédouine, l'enfer en sera point par point l'image inversée, l'expression de la pire fournaise du désert. De même, ême, deux niveaux niveaux seront à considérer : description descri ption concrète concrète et descri de scription ption abstraite. 7 Voir définition de fitra au chapitre : Des autres religions – croyants unitaires. 8 Ce verset lu superficiellement, ou selon une théologie d'opposition, est souvent compris comme vouant à l'enfer les Juifs, les Chrétiens et les polythéistes. Littéralement, ne sont visés parmi les Juifs ou les Chrétiens que ceux qui dénient leur propre religion. Le cas du dénégateur pol polythéi ythéiste ste est envi envisagé sagé au chapi c hapitre tre : Des autres reli religi gions ons – Du polythéi polythéisme. sme.
Premier Premier degré : l'enf l 'enfer er matériel. matériel . L'enfer est donc avant tout l'image du désert surchauffé, étouffant. S18.V29."… Qui veut veut croie ou mécroie. m écroie. Mais Nous avons préparé pr éparé pour les injustes injuste s un feu fe u dont la chaleur intense les cernera de toutes parts…" La nourriture infernale elle-même rappelle les temps faméliques où le nomade, tel un chameau,
consomm consomme pour survivre les l es feuilles des rares ra res arbust a rbustes es du désert. S88.V6-7."Leur seule nourriture sera faite fait e d'amers d'amer s épineux, qui jamais jamai s ne nourrissent nourrisse nt ni ne coupent coupent la faim." fai m." Tout comme la chaleur ardente du désert, l'enfer brûlera en permanence la peau de ses hôtes. S4.V56."Ceux S4.V56."Ceux qui dénient l'évidence de Nos signes seront précipités précip ités dans le feu. Chaque ois que leur peau sera consumée nous les revêtirons d'une nouvelle peau afin qu'ils puissen encore goûter le châtiment…" En opposition avec la paix et la sérénité qui règne au Paradis, les infernaux vivront dans la discorde et l'inim l' inimitié. itié. S38.V59."…Il ne leur sera pas souhaité so uhaité la bienv bi envenue, enue, ils vont être précipit pré cipités és dans l'enfer…" l' enfer…" Les hôtes de l'enf l' enfer er vivront vi vront dans dans la discorde discor de et la panique, panique, point de félicité. S41.V29." Les dénégateurs diront : "Ô Seigneur Sei gneur,, indique nous où sont ceux qui nous on égarés, hommes ou djinns, que nous les foulions du pied et les enfoncions encore plus bas." S38.V64." Les hôtes du feu se disputeront entre eux, cela est véridique." Deuxième degré : l'enfer spirituel. A ce niveau, l'on retrouve l'image inverse du Paradis spirituel, à savoir : la contemplation extatique de la "face" de Dieu. Le Coran stipule que les hôtes de l'enfer seront éloignés de Dieu, à l'écart de la "parole" et du "regard" divin. S 3.V77."… Ils n'auront aucune part dans l'au-delà. l'au-de là. Au jour du jugement, jugement , Dieu ne leur adressera pas la parole et ne les regardera pas, il ne les purifiera pas, à eux le châtiment douloureux." C'est donc bien l'absence de proximité d'avec Dieu qui constitue la réalité du châtiment. Au demeurant, il est utile de noter que le terme arabe adhab, traduit par châtiment , signifie étymologiquement éloigner, refouler, tout comme laa'na, rendu par malédiction, signifie éloignement . Malédiction, éloignement de Dieu sont donc les synonymes indicatifs de l'enfer, ce qu'expriment très clairement les versets suivants : S2.V161-162." Quant à ceux qui persistent persi stent dans le dénie et meurent en dénégateurs, alors que sur eux s'abatte la "malédiction" de Dieu, des Anges et de tous les hommes. Ils demeureront éternellement ainsi, le châtiment ne leur sera pas allégé et il ne leur sera pas accordé de sursis." Au final donc, le Coran évoque le fait que les damnés seront comme en état d'absence à la béatitude béatitude divine, c'est-à-dire c'est-à-di re que contrair contrairem ement ent au statut statut du bienheureu bienheureuxx au Paradis, Paradis , Dieu ne se manifestera pas à eux et de fait ils n'auront pas d'existence réelle. S87.V12-13."On le précipite préci pitera ra en un immense feu, f eu, il sera alors a lors comme com me ni mort m ort ni vivant." Une dernière question se pose : le l e Coran atteste-t-il atteste-t-il de l'éternit l' éternitéé du séjour en l'enf l' enfer er ? D'une part, l'on peut lire : S41.V28." La La récompense récompe nse des ennemis ennemi s de Dieu sera le feu, f eu, demeure d'éternit d'é ternité." é." Mais d'autre part, l'on trouve le verset suivant qui indique que le châtiment peut être abrogé. S6.V128."… Il dira : "L'enfer sera votre séjour éternelleme éternel lement, nt, à moins que Dieu en décide autrement…" Plus précisément encore, voici un verset qui indique sans ambiguïté que le séjour en enfer, quoique prolongé prolongé connaîtra connaîtra une une fin. fin. S78.V23." Ils demeureront demeurer ont dans la Géhenne durant des générations." générati ons."
Au demeurant, cette apparente contradiction de formulation ne fait qu'exprimer le fait, qu'au-delà d'une conception binaire du monde se réalisera l'unité. Ceci est rendu possible du fait que la miséricorde infinie de Dieu, principe supérieur et transcendant, s'étend et s'étendra à toute chose. Ex : S39.V53."…Ô mes serviteurs, quand bien même auriez vous vous été des plus outranciers, outrancier s, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Car, en vérité, Dieu pardonne tous les péchés. Il es tout Pardon et Miséricorde." Conclusion. Du Coran, il ressort clairement que la dualité de l'âme humaine, dont l'expression est la coexistence du "bien et du mal", a pour correspondance la dualité des réalités de l'au-delà. L'objecti de ce discours coranique est d'inciter le croyant à s'appliquer autant que faire se peut à la réalisation du bien et d'éviter dans la mesure de ses possibilités de commettre le mal. Ce code, simple en apparence, accessible à tous, permet, quoi que l'on en pense, de diriger positivement l'effort de toute une vie. Passée cette dichotomie de vulgarisation, l'on a pu constater que les réalités du devenir dans l'au-delà sont beaucoup beaucoup plus subtiles subtiles.. Mais, si s i ce c e discours di scours avait avai t été mis mis par trop en avant, avant, convenonsconvenonsen, c'eût été inciter à la paresse paress e spirituelle spi rituelle et au relâchem rel âchement ent moral. moral. Le Coran donc, tient compte à double titre de la faiblesse inhérente à la nature humaine. D'une part, en lui lui proposant propos ant un unee lign li gnee de conduite conduite claire clai re basée basé e sur l'ambivalence du Paradis et de l'enfer, l'enfer, du bien et du mal, et d'autre d'autre part, en lui lui rappelant rappel ant qu'au-delà qu'au-delà de ses propres propr es lim li mites, de ses réussites ré ussites mais mais aussi de ses échecs, il trouvera par devant lui la miséricorde infinie de Dieu. Au final, et il ne s'agit là que de l'expression minimaliste d'une réalité ontologique indicible, pour les uns, se réalisera l'unité dans la "contemplation de Dieu", quant aux autres, les hôtes de l'enfer, ils disparaîtront à amais amais de "l'existen "l 'existence ce à Dieu". Dieu". Dans une tradition authentifiée du Prophète Muhammad, on peut lire symboliquement le récit suivant : "Lorsque Dieu créa le monde, il ordonna que tout soit mentionné par écrit. Lorsqu'Il eut considéré les actes des hommes, il fit déposer cet Ecrit au pied de Son trône et dit : " Ma Clémence l'emportera toujours sur ma colère."
DESTIN & FATALISME La croyance au destin est le sixième point du dogme musulman 1 et ses implications sont nombreuses, chemin faisant nous avons déjà évoqué de nombreux aspects appliqués de cette problém problé matique atique spécifiqu spéci fiquem ement ent développée en Islam. Islam.2 Pour autant, le Coran comme à son habitude n'aborde pas le sujet de façon simple, pas plus qu'il ne l'envisage thématiquement. Bien au contraire, cette question est traitée tout au long du texte coranique en de très nombreux versets où, tour à tour, sont évoqués le pouvoir absolu de Dieu sur Sa création et Ses créatures, la liberté et l'indépendance de l'homme, le rapport de dépendance de l'homme à Dieu. C'est en suivant cette première classification que nous allons essayer de présenter ce thème de façon claire et structurée. DETERMINISM DETERMINISME E ABSOLU. Objet : Dieu est non seulement le créateur de toutes choses, mais la pérennité pérennité de cette existence existence nécessi nécessite te l'intervention l'intervention permanen permanente te du Créateur. La création est donc conçue comme discontinue, une suite de points points successivement successivement existenciés existenciés créant l'apparente cohérence cohérence de la réalité, ou plus exactement, de la perception que nous en avons. S39.V62."Dieu S39.V62."Dieu a créé toutes t outes choses et de toutes Il a la charge." charg e." Cette responsabilité active est permanente : S55.V29."L'ensem S55.V29."L'ensemble ble des cieux, de la l a Terre Terre et des êtres dépend de Sa sollici sol licitude tude et chaque jour j our l fait oeuvre nouvelle." Ainsi, même les constantes physiques qui régissent le monde restent dépendantes de l'autorité active de Dieu.= 1 Confère en annexe : De l'Islam. 2 Voir notamment les chapitres : Liberté. Du bien et du mal. Science profane et science sacrée. De Dieu. Paradis et enfer. Tolérance. Droits de l'homme. Civisme et éducation...
S7.V54."Votre S7.V54."Votre Seigneur est Dieu… C'est Lui qui fait que la nuit recouvre le jour nécessairement et c'est de par sa volonté que que le soleil, la l a lune et les étoiles sont soumis (aux lois qui les régissent). N'est-ce point à Dieu que reviennen reviennentt la création et son administration administrati on ?! Béni soit Dieu Seigneur des mondes." L'inverse est aussi exprimé : Dieu peut supprimer ou modifier à tout instant une manifestation précise de sa création. Ex : l'eau. S56.V68 à 70."Réfléchissez 70."Réfléchiss ez quant à l'eau que vous buvez. Est-ce Est- ce vous qui la faites fait es pleuvoir ou bien Dieu ? Si Nous le voulions, nous la rendrions saumâtre…" En définitive, l'ordre établi ne l'est que par la volonté permanente de Dieu, rien n'est définitif. S67.V30."Réfléc S67.V30."Réfléchissez hissez ! Si l'eau que vous vous utilisez utili sez venait venait à disparaître disparaî tre dans les sources." rofondeurs, rofondeurs, qui donc hormis Dieu ferait rejaillir les Dans le Coran, le corollaire de ce concept d'omnipotence est donc logiquement l'omniprésence. S10.V61."En S10.V61."En quelque situation situat ion que vous soyez, quoi que vous récitiez réci tiez de ce Coran, quelque action que vous entrepreniez, Nous en sommes témoins au moment même où vous vous apprêtez à l'accomplir…" Concrètement cela signifie que Dieu est toujours proche de l'homme. S57.V4."… Dieu Dieu est avec vous ou que que vous soyez…" soyez…"
Plus que de proximité, il s'agit d'intimité. S50.V16."Certes S50.V16."Certes,, Nous avons créé l'homme l'homm e et Nous connaissons parfaiteme parfai tement nt ce que son âme lui suggère car Nous Nous sommes plus près de lui que ne l'est sa propre veine veine jugulaire." Intimité aussi avec la création. S6.V59."... Pas une feuille d'arbre d 'arbre ne tombe t ombe sans que Dieu ne le sache…" sa che…" Omnipotence et omniprésence sont souvent pour les croyants eux mêmes des concepts peu à même d'être scrutés. L'incroyant quant à lui, n'y voit rationnellement que deux éléments non démontrables et sans réalité tangible. Le Coran, cherchant toujours à concilier foi et raison, va sur cette problématique importante développer une théorie originale : Dieu a préalablement établi tout acte, toute existence en un décret, un écrit, ce que le terme destin traduisant maktub1 n'exprime cependant que partiellement. La terminologie coranique fait en réalité appel à deux autres concepts. Premièrement, antérieurement à l'existence d'une chose, Dieu exerce son omnipotence par le Qada, c'est-à-dire la "prédétermination écrite", la chose est potentiellement existante. S6.V59."… Pas une graine en terre, terre , quiescente ou germinative, germi native, qui ne procède d'un ordre réalablement écrit." S10.V61." …Dans les cieux et la Terre pas un atome qui puisse se soustraire à la puissance de ton Seigneur. Rien d'infime ou de grand qui ne soit inscrit en un écrit explicite." Deuxièmement, l'existenciation de cette chose préétablie est voulue par Dieu en un temps et un lieu donné donné c'est c' est le Qadar, le décret . Ce qu'exprime le très célèbre énoncé coranique suivant : S40.V68."…Lorsque S40.V68."…Lorsque Dieu décrète décrèt e une chose, Il lui dit di t 2 : "Sois." et elle est." Le destin, le mektub tel qu'on le prononce couramment, correspond donc au concept de prédétermination prédétermination,, de prédestination, prédestination, et de décret divin appliqué à l'homm l'homme. Ceci est exprimé exprimé de façon absolue et lapidaire lapi daire au verset suivant suivant : S37.V96."…C'est S37.V96."…C'est Dieu qui vous vous a créé, vous et vos actions." La toute-puissance divine et la totale dépendance de l'homme sont donc affirmées conjointement, le Coran en donne des exemples concrets. A propos d'une bataille gagnée par les musulmans, le Coran rappelle : 1 Maktub signifie l'écrit.2 Les exégètes ont fait remarquer la différence entre : "il dit" et : "il lui dit". La précision de la formulation coranique coraniq ue permet de comp c omprendre rendre que l'ord l'ordre re existenciateur existenciateur,, le le décre décret,t, est adres adressé sé au prototype prototype in informel formel prédes prédestitiné né par le Qada.
S8.V17."Ce S8.V17."Ce n'est point vous qui les tuèrent au combat, c ombat, mais Dieu. Tout Tout comm commee tu ne tiras oint de flèches sans que ce ne fut Dieu qui les décocha..." Au-delà de l'expression de cet absolutisme aux implications plus d'ordre mystique que concret, le Coran illustre la force de la destinée d estinée à un niveau niveau plus perceptible perc eptible par pa r le l e commu commun des mortels. mortels. S57.V22."Aucun S57.V22."Aucun malheur n'atteint n'att eint votre environnement ou vousmêm vousmêmee directement, direct ement, sans que cela ne soit consigné par écrit avant même que Nous ne lui donnions existence. En vérité, cela est aisé pour Dieu." Bien évidemment, le bien, dont l'homme est si avide, n'échappe pas à la règle. S3.V26."…Ô mon Dieu, tu es le Souverain Souverain du royaume terrestre…T terre stre…Tout out le bien est entre Tes mains, Tu es Omnipotent." Limite : Toutefois, au coeur même de cet absolu déterminisme, apparaissent des nuances, des points d'équilibre. C'est ainsi que dans un même verset sont affirmés tout à la fois le pouvoir exclusif de Dieu et la responsabilité de l'homme quant à ses actes propres. Il semble se dessiner là comme une ligne de démarcation.
S16.93."Dieu égare ou guide qui Il veut, mais vous serez interrogés i nterrogés quant à vos actes." De même le verset suivant, par exemple, tempère à la fois l'absolutisme divin et la responsabilité humaine. S2.V286."Dieu S2.V286."Dieu n'impose n'im pose à chaque âme qu'en qu'e n fonction de sa capacité cap acité propre…" pr opre…" LIBERTE DE L'HOMME. Paral lèlementt à l'ex l'e xpression pressi on de la toute-puissance toute-puissance divin divi ne et de Objet : Parallèlemen l'exercice absolu du destin, le Coran exprime de façon apparemment paradoxale la liberté inhérente à l'être humain et sa conséquence directe, la responsabilité. responsabilité. C'est ainsi que le Coran affirme affirme des dizaines de fois la responsabilité de l'homme vis-à-vis de ses actes. S52.V21."... Tout être est e st responsable res ponsable de ses se s actes." actes ." Plus que l'acte lui-même, c'est l'intention d'action qui le précède qui sera prise en compte. Ce principe est es t fondam fondament ental al en e n Islam, Islam, il renvoie chacu c hacunn à sa propre propr e conscience tout tout en le déchargeant déchargeant de l'erreur, de l'accidentel. S2.V225."Dieu S2.V225."Dieu vous vous fera grief, grief , non de ce que vous vous juriez réaliser, réali ser, mais dece que vos coeurs auront envisagé…" De même, l'homme ne peut être tenu responsable de ses actes que s'il a la possibilité d'exercer son libre arbitre. Logiquement donc, il ne peut être retenu contre lui ce qu'il ferait sous la contrainte. Un adage de la jurisprudence islamique le formule ainsi : « La contrainte supprime l'obligation. ». L'on cite souvent le verset suivant en référence : S2V173."Ne S2V173."Ne vous sont interdits interdi ts en définiti défi nitive ve que la charogne, le l e sang s ang et la chair de porc… por c… ais quiconque devra en consommer par contrainte n'aura pas commis de péché… Car en vérité vérité Dieu est tout Pardon et Miséricorde." L'homme est donc libre de s'engager dans telle ou telle direction, il est par exemple libre de choisir de croire ou de mécroire. S18.V29."…Que S18.V29."…Que croie donc celui cel ui qui le souhaite souhait e et que pareillem parei llement ent mécroie mécr oie qui veut…" Pour le Coran, code moral, l'exercice de la liberté justifie logiquement que l'homme puisse être ugéé par Dieu pour ug pour les actes qu'il aura comm commis. Cette Cette responsabili r esponsabilité té est nécessairem nécessair ement ent individuelle. individuelle. S53.V38."Nul S53.V38."Nul ne sera tenu te nu responsable des actes a ctes d'autrui." d' autrui." Ainsi, l'homm l'homme libre li bre et e t responsable est es t l'artisan l'artisa n de sa propre pr opre vie vi e avec tout tout ce que cela comporte comporte de difficultés et de satisfaction, tant sur le plan matériel que spirituel. S53.V39."En S53.V39."En vérit vérité, é, l'homme l'homm e ne possède que ce qu'il qu'i l s'est s'e st efforcé eff orcé d'acquérir." d'ac quérir." L'homme, libre donc, doit assumer les conséquences de ses actes. S10.V44."Ce S10.V44."Ce n'est point Dieu qui, en vérité, lèse les hommes, hommes , mais c'est bien l'homme l'hom me qui se ait tort à lui-même." Le Coran en la matière conclut ainsi : S9.V105."Agissez S9.V105."Agissez donc, car Dieu voit vos vos œuvres…" œuvres…" Limite : Le Coran explicite à plusieurs reprises, que les capacités de jugement de l'homme sont limitées, notamment dans l'appréhension du devenir ou de l'avenir. Ce qui, de facto, grève ses capacités d'action au présent. S31.V34."... Nulle âme ne sait vraiment ce qu'elle qu'ell e acquérra au lendemain, lendemai n, tout comm commee nulle âme ne sait en quelle terre elle mourra."
Pour le Coran donc, les possibilités intellectuelles de l'homme sont limitées et relatives eut égard à l'absoluité de Dieu. L'exercice de la liberté, le libre arbitre, est intrinsèquement ainsi limité. Cette insuffisance essentielle est compensée par l'intervention de Dieu qui, de par sa science préétablie, préétabli e, le Qada, participe de l'action humaine. Ainsi, Dieu intervient-il à certains moments pour épauler l'homme. S17.V74."Et S17.V74."Et si Nous ne t'avions pas assist ass isté, é, tu aurais sûrement sûre ment dû leur faire f aire des concessions." concessi ons." Comm Comme préc p récédemm édemment, ent, l'on l'o n retrouve dans l'ac l 'acte te comme comme une lign li gnee de d e partage pa rtage entre l'hom l 'homm me et e t Dieu. S3.V123."Dieu S3.V123."Dieu t'a t' a secouru à Badr 3 alors que vous vous étiez en état d'infériorité…" 3 Il s'agit de la première bataille que les musulmans eurent à livrer contre l'oligarchie Mecquoise.
Exemple du renforcement des choix positifs de l'homme : S19.V76."Dieu S19.V76."Dieu affermi affe rmira ra les pas de ceux qui ont choisi la bonne direction…" direct ion…" Mais cela est vrai aussi pour un choix négatif. S43.V36."A celui qui s'aveugle à l'égard l 'égard du rappel r appel du Miséri Mi séricordieux, cordieux, Dieu lui l ui adjoindra alors un diable comme conseiller." conseiller." SYNTHESE. Il ressort apparemment de ce qui l'homme et déterminisme divin compose Effectivement, rationnellement ou philosophiquement, il semble impossible de faire cohabiter ces deux hypothèses, l'une ne pouvant que rejeter l'autre. Mais, comme nous l'avons fait observer, le Coran mentionne des états limite entre l'absoluité de Dieu et le libre choix de l'homme. En quelque sorte un domaine d'action commun, tout du moins du point de vue de l'homme. Le Coran enseigne en fait que chacun de ces concepts doit être laissé à sa fonction. Dieu est le maître absolu du destin, de la détermination, et l'homme en sa condition terrestre n'a pas d'autre alternative que d'agir, se déterminer. C'est une distorsion d'espace temps et d'échelle qui rend compatibles ces antagonismes. précède que liberté libe rté de un un systèm systèmee paradoxal. Du temps : Le temps ne recouvre pas la même notion, le même espace, selon qu'on le considère sous l'angle divin ou humain. Conséquemment, il existe deux ordres de réalité pour ce que nous convenons, nous, d'appeler réalité : la réalité supérieure du monde divin et la réalité humaine liée à nos outils de perception. Ceci est exprimé exprimé au verset suivant où tous tous les termes sont sont de portée sym symbolique. S32.V5."Dieu S32.V5."Dieu administre admini stre des cieux vers la Terre, et cet acte lui fait retour en un jour qui équivaudrait équivaudrait selon votre décompte à mille mil le4 ans." 4 Chiffre à ne retenir, conformément à l'usage Arabe, que comme échelle de grandeur.
De l'échelle : Exprimée autrement, l'image est la suivante : si le devenir global de l'univers et de l'humanité représente le motif général d'une immense tapisserie, il ne pourra être conçu et perçu dans sa totalité que sous l'angle de Dieu. L'homme lui, ne pourra jamais percevoir que le noeud de trame où il se situe à l'instant T et ne pourra agir que sur le maillage contigu. S70.V6-7."Ils le perçoivent per çoivent lointain, lointa in, mais Nous le voyons voyons proche." In fine, action de Dieu et action de l'homme coexistent mais, la différence d'espace temps et d'échelle fait que l'homme, nécessairement limité par sa perception restreinte, semble de son point de vue agir de par lui même. Dieu possédant une perception globale peut concevoir l'action, la déterminer, et l'homme, alors sous cet angle instrument du déterminisme divin, l'accomplit. FATALISME.
Le Coran maintient donc l'apparent paradoxe entre déterminisme divin et liberté de l'homme et il le justifie intellectuellement en un concept difficile à théoriser pour le commun des mortels. Il va donc parallèlement, de façon pragmatique, envisager l'œuvre humaine selon un versant moral plutôt que de porter caution à une intellectualisation improductive. S4.V40."Dieu S4.V40."Dieu ne lèse en rien, ne fusse même m ême du poids poid s d'un atome, atom e, et Il double la récompense r écompense de tout bien." Le fatalisme, serait donc l'abandon, le découragement découlant de l'impuissance humaine. Mais l'attitude voulue par le Coran est différente : il s'agit pour le croyant d'agir positivement tout en s'abandonnant sincèrement aux décrets de Dieu contre lesquels il serait vain de se battre. L'initiative et l'effort appartiennent donc à l'homme, mais la notion de décret divin, lien intime, lui évitera tout autant le découragement que l'excès de confiance et le protégera de l'orgueil et de la suffisance. la suffisance. 23."…rien qui ne soit préalablement écrit…ceci afin que vous ne soyez pas désespérés face à l'épreuve et que vous n'exultiez pas exagérément des biens que Dieu vous donne…" Les musulmans expriment cette lecture à double niveau, double niveau de réalité et double niveau d'action, d'action, par la célèbre célèbr e formule formule in sha' Allah que l'on peut rendre par : "à Dieu ne plaise" ou "si Dieu le veut" . Ils affirment ainsi leur volonté d'agir en précisant que s'ils atteignent leur objecti cela l'aura été é té par Dieu et s'ils s' ils échouent échouent,, pareill pare illem ement ent.. On peut donc, sous ce rapport, relire en son intégralité un des versets précédemment cités : S10.V61. En quelque quel que situat s ituation ion que vous vous soyez, quoi que vous vous récitiez récit iez de ce Coran, quelque action que vous entrepreniez, Nous en sommes témoins au moment même où vous vous apprêtez à l'accomplir. Dans les cieux et la Terre pas un atome qui puisse se soustraire à la puissance de ton Seigneur. Seigneur. Rien Rien d'infime ou de grand qui ne soit inscrit i nscrit en un écrit explicite." La volonté d'action n'en est pas diminuée, bien au contraire, et l'on ne désespérera pas d'entreprendre les projets les plus audacieux, audacieux, plaçant pl açant ainsi sa confiance confiance en Dieu. L'on ne ne s'effon s 'effondrera drera pas non plus en cas d'échec, ayant ayant accepté au préalable préala ble la possibilité possibi lité qu'u qu'unn décret divin contrair contrairee puisse s'exercer. Point de fatalisme donc, point de pessimisme, rien qui ne paralyse l'action mais une vision à deux niveaux de l'action personnelle et de l'acte divin : plan de l'homme et plan de Dieu se superposent. Le Coran l'exprim l' exprimee ain ai nsi, plan par plan : S56.V63-64. "Considérez donc ce que vous vous semez. semez . (Action propre de l'homme) . Est-ce vous vous Die u) qui le faites germer, ou bien Nous ? (Décret de Dieu Ainsi conçu, il n'y a plus de paradoxe, réalité supérieure et réalité humaine coexistent. Cette conjonction entre volonté de Dieu et volonté de l'homme ne crée donc plus de conflit ontologique mais, ais , au cont co ntrai raire, re, instaure un dialogu dial oguee perman pe rmanent ent entre entre l'hom l' homm me et e t Dieu. Le Coran le résume ainsi : S47.V7." Si vous vous demandez l'aide l'ai de de Dieu, Il vous vous assistera assis tera et affermir affer miraa vos pas dans la réalisation de vos projets." Conclusion. Pas de paradoxe, pas d'opposition, d' opposition, pas de fatalis fatalism me, mais mais une pacification5 intérieure qui permet à l'homme de se diriger fermement et de mettre en oeuvre ses projets avec confiance et sérénité, tout en vivant en son quotidien la permanence de Dieu.
Ainsi libéré de l'angoisse des lendemains incertains, l'homme est réellement libre d'agir puisqu'à puisqu'à mêm mêmee de relativiser rel ativiser tant ses réu ré ussites que ses échecs. Le Prophète Muhammad a explicité, à de très nombreuses reprises, cet essentiel concept coranique. Il est possible poss ible d'en classer clas ser quelques quelques exem e xemples ples selon trois niveaux de compréhen compréhension. sion. D'un point de vue concret : "Entravez votre chamelle, puis placez votre confiance en Dieu." Et aussi : "Agissez, il sera facilité à chacun d'entre vous ce pourquoi il a été créé." D'un point de vue spirituel : "La perfection en religion est d'adorer Dieu comme si tu le voyais, car si tu ne peux le voir, Lui te voit." D'un point de vue mystique, ce propos où Dieu est le locuteur : "…Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par l'abondance de ses oeuvres, au point qu'alors Je l'aime. Puis lorsque cet amour se réalise, Je suis l'oreille par laquelle il entend, l'œil par lequel il voit, la main par laquelle il agit…" 5 Rappelons que pacification de l'âme est le sens étymologique de : Islam. Cf. chapitre : Guerre et paix.
DU CORAN & DE MUHAMMAD Convenons à posteriori que présenter le contenu du Coran en tête de cet ouvrage eut été une lourde charge. La diversité des sujets que nous avons abordé démontre à elle seule ce qu'aurait été l'ampleur d'une approche systématique de la thématique coranique ; tentative aléatoire et méthodologie sans intérêt pour le lecteur profane. De plus, le texte coranique ne se livre pas aisément ; structure entrelacée, sujets rarement traités thématiquement, concision extrême, emploi quasi permanent d'un mode allusif, voire elliptique, sont autant d'obstacles à franchir. 1Sa compréhension, sa lecture même, nécessitent donc obligatoirement des pré requis en différents domaines très spécifiques : histoire des écritures saintes, genèse de l'Islam, spécificités spécifici tés cultuelles cultuelles,, systèmes systèmes juridiques, j uridiques, sociologie soci ologie du monde monde arabe préislam préis lamique, ique, etc. Au final, après que le lecteur, et c'est notre vœu le plus cher, eut appris à mieux connaître ce texte majeur, il paraissait obligatoire d'aborder la nature du lien indissociable entre le Coran et le Prophète Muhammad. Concevoir une religion sans son Prophète fondateur est, avouons-le, un tant soit peu artificie artificiel,l, mais mais ce parti pa rti pris nous a paru essentiel afin de présenter le Coran tel tel qu'en lui-mêm lui-même. e. Force est de reconnaître qu'il a été le grand absent de notre travail de recherche, alors même qu'il est la personnalité essentielle de l'Islam principalement du fait qu'il demeure la référence vivante de la mise en œuvre du Coran. Nous Nous ne prétendons prétendons pas pouvoir être exhaust exhaustif, if,2 tout au plus cet ultime chapitre nous donnera t-il l'occasion de résumer quelques éléments clef permettant d'éclairer la personnalité du Prophète Muhammad par le Coran lui-même. 1 Voir en annexes : Traduction. 2 La vie et les enseignements du Prophète Muhammad font l'objet de deux disciplines majeures des sciences islamiques : La Sira, biog bi ographi raphiee détaill détaillée et e t le le Hadith, compilation critique des propos qui lui sont attribués. Voir en annexes les points correspondants.
DE LA REVELATION. Le Coran le répète instamment, Muhammad n'est pas l'auteur du Coran mais le transmetteur fidèle de la parole révélée par Dieu. S53.V3-4."Il n'exprime n'expri me pas son so n opinion, le Coran est pure révélation." r évélation." L'on note, en introduction de très nombreuses sourates un rappel constant, une précaution oratoire propre au Coran : Dieu seul révèle révèl e le Coran, il en est en quelque sorte le seul auteur auteur.. Ex : S25.V1."Béni S25.V1."Béni soit Dieu qui a révélé le Coran à Son serviteur..." serviteur..." S32.V2-3."Ceci est la révélation du Livre par le Seigneur des mondes, point de doute. ffirmerai ffi rmeraient-tent-t-ils ils qu'il qu' il l'ait l 'ait inventé 1 ?!..." La transmission de cette "parole" nécessite une médiation, Dieu ne s'adressant pas, d'après le Coran, directement aux hommes.2 S42.V51."Dieu S42.V51."Dieu n'adresse pas directement direct ement la parole aux hommes. hommes . Mais, soit Il les inspire, inspire , soit Il communique avec eux de derrière un voile, ou bien Il agit par l'intermédiaire d'un messager céleste qui, de par Sa permission, leur révélera ce que Dieu veut…" L'Archange Gabriel n'est pas nominativement assigné à cette fonction dans le Coran, mais il est représenté par les expressions suivantes : Esprit de Sainteté , Esprit fidèle, Esprit .3 S26.V192 à 194."Ceci est une révélation du Seigneur des mondes transmise transm ise par l'Esprit l'Espri t fidèle fidèl e
en ton coeur…" DES REVELATIONS. De façon plus spécifique, le Coran se conçoit lui-même comme étant le prolongement et la conclusion des révélations antérieures, notamment la Torah et l'Evangile. 4 1 C'est-à-dire Muhammad. 2 Cette notion, directement conséquente de la transcendance divine, est commune aux trois grandes religions monothéistes. 3 C' C'est est le Proph Pr ophète ète Muh Muhammad ammad qui a enseigné qu'il qu'il s'agissait de l'Arc 'Archange hange Gabriel. Gabriel. 4 Cette doctrine est exposée en détail dans l'ensemble des chapitres traitant des questions religieuses.
S5.V19."Ô Gens du Livre, voici que vous vous parvient un Messager porteur de preuves e d'éclaircissements après qu'eut lieu une interruption des prophéties 5…" Les rapports étroits que le Coran tisse avec les anciennes révélations, notamment la Bible dans son ensemble, ont toujours laissé à penser aux observateurs pressés ou subjectifs que le texte coranique ne serait en fait qu'un vulgaire plagiat mal documenté des écritures antérieures. Cette théorie, non démontrée, a double conséquence. D'une part, elle fait de Muhammad l'auteur du Coran et, d'autre part, elle rabaisse le Coran au rang de piètre contrefaçon. Pour confirmer cette hypothèse, il aurait fallu que que : -Premièrement, Muhammad fût extraordinairement bien informé de l'ensemble des textes Juifs et Chrétiens, y compris les écrits apocryphes, mais aussi des sources Babyloniennes, Mazdéennes, Coptes, des hérésies diverses, divers es, etc. et en eut eut maîtrisé maîtrisé les divers d iverses es lang la ngues. ues. -Deuxièmement, il aurait fallu qu'il fût un génie littéraire hors norme et hors temps, le Coran n'étant sorti de nulle part au sens propre comme au sens figuré 6. -Troisièmement, il aurait fallu qu'il fût versé en de multiples domaines scientifiques pour curieusement émailler le texte d'affirmations parfois en avance de plusieurs siècles sur son temps. 7 -Quatrièmement, possédant toutes ses qualités, il aurait donc été paradoxalement un bien piètre compilateur puisque ses détracteurs lui reprochent erreurs, emprunts, mélanges et approximations. Pour justifier des différences qu'il présente effectivement d'avec les versions officielles des textes sacrés concernés, le Coran recourt à un énoncé bien moins aléatoire et bien plus rationnel, brillant bril lant exemple exemple syllogistique : 5 Ce Ceci ci fait direc directement tement allusion allusion aux attentes messiani messianiques. ques. 6 Rappelons que le Coran est effectivement le premier livre de l'histoire des Arabes, peuple illettré, qui ne connaissait que la tradition orale. L'usage d'un alphabet rudimentaire était réservé à la transcription de quelques poèmes et le nombre de scribes ne dépassait pas probabl pro bablement ement quel quelqu ques es dizai dizaines nes pour pour l'Arabi l'Arabiee entière. entière. 7 Voir chapitre : Sciences.
Le Coran est la prolongation de la révélation, admettre pour la Bible un caractère révélé est donc l'admettre pour le Coran. 8 S3.V3."Dieu S3.V3."Dieu t'a révélé progressivement progress ivement le Coran, confirmation confirm ation de ce qui l'a précédé, comme Il avait de même révélé la Torah et l'Evangile…" Réfuter le Coran, c'est donc réfuter les autres révélations et inversement. S34.V31."Les S34.V31."Les réfractaires réfract aires affirment affir ment : "Nous ne croirons croir ons pas à ce Coran pas plus qu'aux écrit é critss antérieurs…" La commun communauté auté de texte est es t donc nécessair nécess airee et e t cohérente. S46.V12."Il y eut auparavant le Livre de Moïse, guidée et miséricor mis éricorde de et ce Coran en est la confirmation en langue arabe…" Les différences correspondent alors à des rectifications d'erreurs engendrées par la sécularisation de
la Bible9. S5.V15."Ô Gens du Livre, voici que vous parvient Notre Prophète afin d'éclairci d'écl aircirr et de rectifier recti fier une grande part de vos livres… La conclusion logique est donc naturellement située à la suite de ce même verset : le Coran inscrit définitivement Judaïsme, Christianisme et Islam dans un même mouvement temporel et spirituel. Christianisme et Islam dans un même mouvement mouvement temporel et spirituel. 16."…Voici que vous parvient de la part de Dieu une lumière et un Ecrit explicite par lequel Dieu guidera sur les chemins de la paix quiconque recherche la satisfaction divine…" Logiquement donc, le Coran se revendique comme étant la clôture, la conclusion, du cycle de la Révélation ce que les données historiques au demeurant confirment. S33.V40."…Muhamma S33.V40."…Muhammadd est le Messager de d e Dieu et par lui est e st scellée scel lée la prophétie…" pr ophétie…" 8 Position adoptée par Vatican II. 9 V Voi oirr chapi c hapitre tre : Moï Moïse, Torah - les di différe fférents nts procédés d'altération des écritu éc ritures. res.
RAPPORT DU CORAN AVEC MUHAMMAD. Messager. La fonction principale de Muhammad est de transmettre le message de Dieu et le titre qu'utilisent préférentiell préférentiellem ement ent le Coran et les musulm usulmans ans pour le désigner désigner est rassulu-l-llah, le Messager de Dieu10. A contrario, on note qu'il n'est cité nominalement que quatre fois dans le Coran. L'essentiel du texte se présente donc le plus souvent comme un dialogue entre le locuteur sujet, Dieu, et le récepteur, Muhammad. Mais, le Coran, en réalité, ne le cite quasiment jamais nominalem nominalement ent.. Ce procédé pr océdé rhétorique rhétorique particu par ticulier lier permet permet d'im d'i mpliquer avec force le lecteur qui sera, ser a, de fait, la plupart du temps directement interpellé. Occupant alors la même position de récepteur que le Prophète Muhammad, il est directement concerné par le message. Ex : S73.V1 à 5."Ô toi t oi qui reposes, reposes , trop bien bordé. Lève Lève toi et prie la nuit…Nous allons te confier des paroles lourdes de sens." Seuls quelques rares versets, en définitive, concernent exclusivement Muhammad. Revenant à notre sujet, citons : S48.V29." Muhammad Muhammad est es t le Messager Mes sager de Dieu…" Pour le Coran, cette fonction de messager de la parole divine n'est pas uniquement attribuée à Muhammad mais, au contraire, est un point commun à tous les Prophètes. S3.V144."Muhammad S3.V144."Muhammad est e st un Messager tout comme com me d'autres d'aut res Prophètes le furentavan furent avantt lui…" Le Coran est "Parole de Dieu" avant que d'être chose écrite. Le terme "Coran" dérive de l'arabe Qur'an qui signifie récitation. Ainsi, le Coran rappelle-t-il à plusieurs reprises que le Prophète Muhammad était illettré tout comme les Arabes de son époque. 11 S7.V157."Ils suivirent le Messager, Me ssager, le Prophète illett il lettré…" ré…" 10 Le début de la révélation est situé vers l'an 612, le processus durera 23 ans. Pour plus de détails voir : biographie de Muhammad Muham mad et hi histoire stoire de la rece r ecensi nsion on du Coran en annexes. a nnexes. 11 Sur ce point et sur la maîtrise linguistique des Arabes voir en annexes : rédaction du Coran.
Il n'est donc que le transmetteur de la parole divine et, corollairement, il n'a aucune autorité pour en modifier le contenu. S10.V15."Lorsque S10.V15."Lorsque tu leur récites récit es Nos versets explicites explic ites ceux qui n'espèrent n'espère nt pas Nous rencontrer disent : "Apporte-nous un autre Coran ou bien modifie-le !" Réponds : "Il ne m'appartient pas de le faire de ma propre initiative. Je ne fais que me conformer à ce qui m'est
révélé. Certes, je pourrais craindre le châtiment d'un Jour terrible si je désobéissais à mon Seigneur." Par ailleurs, le Coran précise logiquement que Muhammad n'avait pas connaissance, tout comme les bédouins, bédouins, des écritu écri tures res sacrées s acrées,, hébraïques ou autres. autres. S12.V3."Par S12.V3."Par ce Coran, Nous te faisons part du meilleur mei lleur des récits récit s anciens, alors même que tu les ignorais négligemment." En réalité, le concept d'écriture révélée ne leur était pas à proprement parler inconnu. A Médine, tout particulièrement, vivaient de nombreuses communautés Juives ainsi qu'une poignée d'Arabes Chrétiens. Mais les Arabes, dans leur immense majorité, restaient comme déconnectés du reste de la région, peu sensibles et peu concernés par l'histoire religieuse du monde qui les entourait. Tout se passe comm comme si l'im l'i mmense désert dés ert où o ù ils nomadisai nomadisaient ent leur avait a vait servi de rempart, rempart, notam notamm ment d'avec le Moyen- Orient, terre de Révélation par excellence. L'influence du monothéisme ne se traduisit le plus souvent souvent que que par quelques quelques su s uperposition perposi tionss ritu r ituell elles es ou conceptuelle conceptuelless au panthéon panthéon Arabe 12. Ce que le Coran résume ainsi : S28.V86."Tu S28.V86."Tu n'espérais n'espéra is nullement nulleme nt que le Livre te soit donné, il n'en fut ainsi que de par la iséricorde de ton Seigneur…" Message. Les débuts de la transmission du message par Muhammad à ses compatriotes ne soulevèrent que scepticisme. En effet, dans l'Arabie païenne ou polythéiste mais essentiellement matérialiste, l'idée même de livre révélé, c'est-à-dire littéralement descendant du ciel, ne pouvait être qu'assimilée à de la sorcel s orcelleri leriee ou de la supercherie supercherie.. Le Coran se fait témoin témoin de la polémique polémique : 12 Nous avons envisagé en détail l'influence des sectes chrétiennes hérétiques sur les croyances Arabes au chapitre : Jésus, l'Evangile– Des trinités.
S21.V3."…Ce S21.V3."…Ce n'est n'e st qu'un homme homm e comme com me nous ! Allons nous donc nous laisser lai sser berner par de la magie ?! Manquerions-nous à ce point de clairvoyance ?!" Au mieux Muhammad est-il taxé de poète. La poésie étaient perçue par l'âme bédouine, avide de cet art, comme quasi surnaturelle. S21.V5."Ils disent : "Ce Coran n'est n'est qu'un q u'un ramassis ramassi s de visions, blasphèmes blas phèmes ou bien poésie…" poés ie…" Parallèlement, le Coran confirme incidemment que le messianisme est absent des croyances arabes. S38.V4."Ils restent reste nt étonnés qu'un Avertisseur Avertisseur issu i ssu de leur propre pro pre rang leur parvienne…" par vienne…" De même, est logiquement réfutée par les faits la thèse voulant que le Coran ait été dicté à Muhammad par un moine Chrétien ou par des Juifs d'identité inconnue 13. S16.V103."Dieu S16.V103."Dieu connaît leur propos : "C'est un homme qui lui enseigne le Coran." Or, Or, selon ce qu'ils imaginent, celui-ci de toutes façons parlerait une langue étrangère, alors que ce Coran est en claire langue arabe." Contre les accusations d'imposture, le Coran rappelle à tous des faits qui leur étaient bien connus. S29.V48."Or, S29.V48."Or, avant ce Coran, tu ne lisais lisa is ou ne récitais récit ais aucun livre, pas plus que tu ne ouvais en écrire de ta propre main14 ... Et cela sème le doute pour les partisans parti sans de l'hypothèse d'un faux." S10.V16."Si telle tell e avait été la volonté de Dieu, je n'aurai jamais jamai s pu vous vous le réciter… récit er… Ne voyezvoyezvous pas que je suis resté parmi vous toute une vie 15 avant cela ?" 13 Ce Cette tte thèse rest restee toujours toujours soutenu s outenuee par de nom nombreux breux orientali orientalistes stes qui citent, entre autres a utres et à défaut, l'infl l'influence uence du moin moinee syri s yrien en monophysite Bahira. Or, leur source provient des historiens arabes eux-mêmes qui, eux, n'omettent toutefois pas de préciser que cette brève rencon re ncontre tre d'un soir soir eut lieu lorsq orsque ue Mu Muham hammad mad avait 12 ans, il accompagnai accompagnaitt alo alors rs la caravane d'un de ses on oncles. cles. Ces mêm mêmes es
sources , peu fondée sources, fondéess à vrai dire, dire, n'indi n'indiquent pas, de toutes faç façons, ons, que que ce mo moin inee ait a it parlé parlé au jeune gardien de chameau. chamea u. 14 Voir en annexes : histoire du Coran ; l'écriture était à cette époque archaïque et extrêmement peu répandue.
En définitive, le Coran reste son propre argument car la foi en la révélation ne relève pas d'une démonst démonstration ration rationnelle rationnelle,, ainsi ai nsi lance-til à plu pl usieurs reprises repri ses un défi aux Arabes Arabes : S2.V23." Si vous doutez de la révélation que Nous avons avons faite fait e à Notre serviteur uhammad- produisez donc une sourate comme celle-ci, et prenez à témoin qui bonvous semble…" Or, ce défi n'a curieusement jamais été relevé. Quoiqu'il en soit, le Coran demeure jusqu'à présent un joyau j oyau d'éloquen d' éloquence ce Arabe. Cette Cette perfection littéraire d'un genre totalemen totalementt inédit en son temps atteste de fait, pour les musulmans, que le Coran est le miracle essentiel de la mission de Muhammad. DE MUHAMMAD. MUHAMMAD. Nature ontologique. Muhammad est un personnage historique16 et nul n'a jamais mis en doute son existence. 17 Hormis donc sa fonction prophétique, le Coran insiste sur un point essentiel : Muhammad est un simple mortel. S39.V30."En S39.V30."En vérit véritéé tu mourras, mourras , tout comme comm e ils mourront." m ourront." L'objectif avoué est de couper court à tout forme d'idolâtrie ou de spéculations théosophiques. Pour ce faire, le l e Coran replace replac e la problém problé matique dans dans un cadre plus général général.. S3.V144."Muhammad S3.V144."Muhammad n'est qu'un Prophète comme il y en eu bien d'autres avant avant lui. S'il advenait qu'il décède ou qu'il soit tué, abjureriez-vous ?..." Le Coran intime à Muhammad d'insister sur ce fait. 15 Muhammad a débuté sa prédication à l'âge de 40 ans et, en dehors de sa probité reconnue, rien ne le distinguait de ses contemporains. 16 Confère sa biographie en annexes. 17 Ce n'est pas le cas des Prophètes bibliques.
S18.V110."Dis S18.V110."Dis : "Je ne suis qu'un simple sim ple mortel mort el comm commee vous, vous, à qui il a été inspiré inspir é : "Votre "Votre Dieu est un Dieu unique…" En réalité, ces précisions précis ions sont essentiellemen essentiellementt destinées destinées à prévenir toute toute dérive déri ve après aprè s la l a mort mort du Prophète. Ses contemporains le connaissaient depuis plus de quarante ans avant qu'il ne débute sa prédication, prédic ation, ils ne doutaient doutaient donc pas de sa nature nature humaine. umaine. L'esprit 'espr it Arabe avide de polémique polémique et épris de surnaturel retournait plutôt l'argument. S25.V7 à 9."Ils ironisent ironis ent : "Qu'a donc ce "messager" "message r" à prendre nourritures terrestre terr estres, s, à arcourir les souks ! Nous pensions qu'il aurait pu être accompagné d'un Ange avertisseur, qu'il aurait détenu un trésor ou un jardin occulté dont il aurait tiré subsistance. Que Que nenni nenni ! En réalité, vous ne faites que suivre un homme ensorcelé." Vois donc -Ô Muhammad- ce que valent leurs arguties ! Les voila voila égarés, et ils ne trouv t rouvent ent plus de solutions." Le Coran leur répond, alliant ironie et rationalité, et clôture du même coup le débat sur la nature de tous tous les l es Prophèt Pr ophètes es : S17.V95."Si la terre eut été peuplée d'Anges allant et venant venant tout naturellement, naturell ement, Nous leurs aurions envoyé un messager de nature angélique." Biographie Le Coran n'est en aucune façon une biographie de Muhammad et encore moins une autobiographie. Il faudra lire le texte avec minutie pour y découvrir en filigrane, au travers du
dialogue que Dieu établit avec le Prophète, des éléments indicatifs. Ex : S93.V6 à 8."N'étais-tu 8."N'étais- tu pas orphelin, orpheli n, et Il t'a accueilli. accueil li. N'étais-tu N'étais -tu pas égaré, et Il t'a guidé. 'étais-tu pas pauvre, pauvre, et Il t'a comblé." L'étude de la vie et de la personnalité de Muhammad ne peut être que très partiellement déduite du Coran. Cela même, comme nous l'avons précédemment mentionné, alors qu'une grande part du corpus coranique revêt la forme d'un discours en apparence adressé par Dieu à Muhammad. Jamais cette présence indirecte ne prend l'accent d'un panégyrique, l'homme, le prophète, est comme occulté par l'om l' omniprésence niprésence de Dieu. Dieu. Malgré tout, le Coran rappellera quelques traits de caractère de Muhammad, cela dans le seul but d'établir des de s protot pr ototypes ypes essentiels de comportem comportement entss destin des tinés és au a ux musu musulm lmans ans et, au-delà, à toutes toutes les âmes en quête de Dieu. Il s'agit donc plus d'un modèle spirituel que culturel. S33.V21."Le S33.V21."Le Prophète de Dieu est un bel b el exemple exempl e pour ceux qui aspirent aspire nt à Dieu, ont bon espoir pour le Jour du jugement et qui sans cesse se remémorent Dieu." C'est ainsi que le Coran évoque son abnégation. S20.V130."Supporte S20.V130."Supporte leur l eur propos et célèbre célèbr e la louange de Ton Ton Seigneur…" Sa patience et sa douceur. S15.V88."…Ne S15.V88."…Ne t'attris t'at triste te pas, abaisse abai sse l'aile l' aile de ta t a bienveillance sur s ur les croyants." Sa timidité et sa pudeur. S33.V53."…votre S33.V53."…votre comportem com portement ent blesse bless e le Prophète mais m ais il éprouve de la gène à vous vous le dire…" dir e…" Sa magnanimité. agnanimité. S3.V159."C'est S3.V159."C'est de par miséri m iséricorde corde de Dieu que tu es si s i doux à leur l eur égard. Si tu avais été un homme rude, au cœur dur, ils t'auraient fui. Oublie leurs fautes et demande pardon pour eux, consulte les avant de prendre une décision…" Sa grandeur d'âme. S68.V4."Tu S68.V4."Tu es certes, certe s, de noble sentiment sent iment." ." On aura remarqué que la plupart de ces versets restent en deçà de l'éloge direct, le mode est plutôt plutôt au rappel, rappel , à l'exhortation l'exhortation,, au conseil. Le Coran va, par objectivité, jusqu'à jusqu'à rappeler rappele r les faiblesses mêmes du Prophète, le rendant ainsi encore plus proche de l'homme. Ex : S17.V73-74."Peu s'en fallut fall ut qu'ils qu'il s ne réussissent réussi ssent à t'éprouver t'épr ouver au point que tu aurais pu leur faire des concessions et altérer ce que Nous t'avions révélé. Ils t'auraient alors pris en chaude chaude amitié. amiti é. Si Nous ne t'avions t'avions point assisté peut-être aurais-tu penché de leur coté." Le Coran brosse au final, le portrait d'un Prophète certes, mais aussi celui d'un homme au destin et à la réussite extraordinaire mais dont l'humanité prégnante le rend extrêmement proche du commun des mortels. C'est ainsi que Muhammad dans la cosmologie coranique figure la dimension terrestre de la Miséricorde divine à l'égard de toutes ses créatures 18. S21.V107."Nous S21.V107."Nous ne t'avons envoyé envoyé qu'en tant que Miséricorde Miséri corde pour l'humanité." l' humanité." RAPPORT AVEC LES ARABES. Cela pourrait sembler être une lapalissade, le Coran a été révélé en arabe pour être d'abord compris par les Arabes, mais cette précision coranique a pour objectif de clarifier quelques points essentiels. Contrairement à une opinion courante chez les musulmans, l'arabe n'est pas la langue de référence des révélations, pas plus qu'il n'existe de langue particulière que Dieu aurait élevé au dessus des autres, le Coran se borne à déclarer : S12.V2."Nous S12.V2."Nous l'avons révélé en langue arabe afin afi n que vous vous puissiez puissie z le comprendre." com prendre." Nul Nul n'est prophèt p rophètee en son s on pays pays a-t-on dit, et il i l en fut fut de même ême pour Muh Muhamm ammad dont le message
connut pendant vingt ans, plus d'opposants que d'adhérents. Effectivement, vouloir réduire le polythéism polythéismee exu exubérant bérant de ces concitoyens concitoyens au monoth monothéisme éisme le plus strict stri ct pouvait paraître par aître un obstacle insurmontable. S37.V36."Abandonnerions-nous S37.V36."Abandonnerions-nous nos dieux pour un poète envoûté ?!" 18 Nous citerons Alphonse de Lamartine : "Mu "Muhamm hammad ad fut f ut moins moins qu'un Dieu, plus qu'un homm homme, e, un Prophète."
Il fut donc tout à la fois traité de blasphémateur et de comploteur. L'oligarchie mecquoise avait compris compris d'emblée d'emblée les dang dangers ers que représentait cette cette nouvelle nouvelle relig reli gion pour leurs privilèges pri vilèges 19. S25.V4-5."Les dénégateurs disent donc : "Ce coran n'est que calomnie calom nie et blasphème blasphèm e et il est aidé en cela par d'autres gens…Ce n'est qu'un ramassis de légendes qu'il se fait écrire et qui lui sont dictées matin m atin et soir." Comme nous l'avons vu précédemment, le Coran prend en charge sa propre défense et le Prophète n'a pas à régir lui-même face aux accusations et aux complots ourdis. S46.V35."Supporte S46.V35."Supporte donc cela ce la avec patience comme com me le firent f irent résolume r ésolument nt tous les le s Prophètes…" Son rôle n'est pas de polémiquer ou d'argumenter. S73.V10."Endure S73.V10."Endure leurs propos, propos , éloigne-toi éloigne- toi d'eux d' eux avec avec correction." corre ction." Il doit, d oit, malgré tout, tout, transmettre transmettre et e t seulem seule ment transmettre transmettre fidèl fi dèlem ement ent le message. ess age. S15.V94."Expose S15.V94."Expose donc ce qui t'est t 'est ordonné…" Faut-il Faut-il encore que l'auditoire l 'auditoire soit potentiell potentiellem ement ent réceptif. S87.V9."Délivre S87.V9."Délivre ce rappel rappe l à condition conditi on que cela puisse être ê tre profitabl prof itable." e." Ces conditions difficiles furent très dures à supporter tant le Messager brûlait de répandre la bonne parole. parole . S15.97."Nous S15.97."Nous savons pertinemment pertinem ment qu'à cause c ause de leurs propos pr opos ton cœur se serre." serr e." Le Coran lui rappelle alors que, quoiqu'il en soit, jamais les hommes ne pourront tous adhérer à une seule et même même foi. foi . S26.V3."Ne S26.V3."Ne laisse lais se donc pas ton cœur se consumer de chagrin du fait qu'ils ne croiront croir ont pas tous." 19 La noblesse mecquoise vivait essentiellement du prestige et des revenus financiers que dégageait le pèlerinage syncrétiste païen paï en de la la Mecque, pri princi ncipal pal lieu de culte culte de l'Arabie l'Arabie polyth polythéiste. éiste. La coercition serait une erreur, patience et tolérance sont la règle 20.
S50.V45."Nous S50.V45."Nous connaissons parfaiteme parfai tement nt les propos qu'ils tiennent mais tu ne dois en aucune açon les contraindre…" contraindre…" La foi, la croyance sont du seul domaine de Dieu, nul ne peut exercer de diktat en la matière. Qu'il Qu 'il s'agisse au demeuran demeurantt de convert c onvertir ir ou de faire abjurer. S10.V99."Si ton Seigneur l'avait l' avait voulu, tous les êtres ê tres auraient embrass e mbrasséé la foi. f oi. Pourrais-tu Pourrais -tu donc les contraindre à croire ?! Le Prophète pratiqua donc ce qu'il convient d'appeler une douce exhortation, elle n'eut à ses débuts qu'une portée limitée. S42.V7."C'est S42.V7."C'est ainsi que Nous t'avons t 'avons révélé r évélé le Coran en e n langue arabe afin que tu avertisses la ecque21 et ses alentours..." L'accent est donc mis sur l'arabité. S46.V12."…Ce S46.V12."…Ce Livre est une confirmation confirm ation en e n langue arabe afin que soient avertis ceux ce ux qui agissent iniquement et que les justes accueillent la bonne bonne nouvelle." nouvelle." Nous Nous l'avons dit, les bédouins, bédouins, relativement relativement isolés isol és du reste r este du monde, monde, étaient restés res tés dans leur immense majorité à l'écart du mouvement des religions révélées, notamment le Judaïsme et le
Christianisme. Christianism e. Le Coran en arabe leur est donc, sous cet ce t aspect, destiné. Leur Leur réaction r éaction visà-vis visà-vi s de ce phénom phénomène ène est rappelée rappel ée en divers versets. vers ets. S32.V3."Prétendront S32.V3."Prétendront-t-t-ils ils que Muhammad a inventé le Coran ! Alors qu'il s'agit, s'agi t, bien au contraire, de la vérité émanant de ton Seigneur afin que tu instruises un peuple à qui n'étai arvenu avant toi aucun avertissement." Ainsi, logiquement, le Coran est-il destiné dans un premier temps à l'édification et à l'éducation du "peuple" Arabe22. 20 Ces recommandations ont d'autant plus de valeur lorsqu'on sait, qu'en cette période là, la petite communauté musulmane de la Mecque subissait de terribles persécutions de la part des Mecquois polythéistes. Cf. Biographie de Muhammad en annexes. 21 Littéralement :" la mère des cités" c ités".
S43.V3." En En vérit vérité, é, Nous avons avons voulu voulu ce Coran arabe afin que vous puissiez y réfléchir." réfl échir." RAPPORT AVEC L'ENSEMBLE DE L'HUMANITE. Priorité historique ne signifie pas limitation exclusive. Le Coran, qui eut nécessairement à l'origin l'or iginee une une portée por tée spécifique, n'aura n'aura de cesse d'affirmer d'affirmer son s on caractère univers universel. el. S25.V1."Béni S25.V1."Béni soit Dieu qui révéla à Son serviteur le Coran afin d'avertir d'averti r tous les mondes." Nous Nous l'avons l' avons maintes maintes fois fois rappelé, r appelé, il n'y a pas de peuple élu. Pour Pour le Coran, le "pacte" que que Dieu établit avec une nation particulière, lorsqu'il suscite en son sein un Prophète transmetteur d'une nouvelle révélation, est conditionné au maintien par ce peuple de l'engagement qu'il a pris à respecter la dite commun communica ication. tion. Le Coran ne se définit donc pas comme un message en arabe adressé aux seuls Arabes, mais comme un appel universel à instaurer le culte monothéiste pur. Nous Nous citerons un extrait extrait d'un d'unee sourate dénomm dénommée à juste juste titre : "Les "Les Prophètes", Prophètes", synth synthétisant étisant parfaitement parfaitement ce point de vue. vue. S21.V105 à 109."... Hérit H ériterons erons de la Terre mes serviteurs vertueux, et e t il y a là un sujet s ujet de réflexion pour les gens de piété. C'est ainsi que nous t'avons envoyé -Muhammadcomme miséricorde pour les mondes afin que tu dises : "Il m'a seulement été révélé que votre Dieu ne eut se concevoir que dans l'unicité. Vous soumettrez-vous à Lui !" Et à ceux qui se détournen de ce message dis : "Vous avez tous été informés…" Conséquemment, la révélation ne peut être l'apanage d'une nation à l'exclusivité des autres. S24.V55."Dieu S24.V55."Dieu a promis promi s à ceux d'entre vous vous qui croient et agissent agisse nt vertueusement qu'Il leur attribuerait la gérance d'ici-bas. Tout comme Il l'avait fait pour leurs prédécesseurs, Il affermira alors la religion qu'Il leur aura choisie. La paix remplacera l'insécurité tant qu'ils 'adoreront sans rien ajouter à Mon culte. Mais ceux qui dénieront ce pacte se seront alors exclus." 22 Il n'existait pas de nation Arabe à proprement parler, l'Arabie n'était alors peuplée que de tribus éparses aux alliances fluctuantes. Par contre, l'on notait une certaine unité linguistique sur laquelle le Coran va s'arc-bouter.
Dans le même ordre d'idée, le Coran rappelle que nulle nation ne peut prétendre posséder une terre par privilège pri vilège divin23. S7.V128."…La S7.V128."…La Terre n'appartient n'appart ient qu'à Dieu, et parmi Ses serviteurs en hériteront hérite ront ceux qu'Il aura désigné et cette cett e succession est réservée aux gens de piété." Le message n'est donc pas adressé aux seuls polythéistes arabes mais aussi, par exemple, aux détenteurs d'écritures sacrées, la communauté du Livre, Juifs et Chrétiens principalement. 24 S4.V47."Ô Gens du Livre, Livre, croyez à ce que Nous Nous avons révélé…" révélé…" Au final, final, c'est c'es t donc sans sans établir établi r de distinction distinction de race rac e ou de religion re ligion que que le Coran invite invite 25 l'ensemble
de l'humanité à croire en Dieu. S21.V92."Vous S21.V92."Vous formez forme z une seule et même comm communauté unauté et je suis votre Seigneur, à Moi seul vouez votre culte 26 ." S7.V158."Dis : "Ô hommes, je suis le Messager de Dieu destiné à vous tous. A Dieu revient la royauté des cieux et de la Terre, nul autre dieu que Lui. Il dispense la vie tout comme la mort. Croyez donc en Dieu et en Son Messager, le Prophète illettré, qui lui-même proclame sa foi en Dieu et en Sa parole, parole , suivez le, en cela réside rési de une une guidée." guidée." Le Coran souligne alors l'universalité et la permanence du message essentiel que le Prophète Muhammad eut à délivrer. S21.V25."Aucun S21.V25."Aucun Prophète parmi tes prédécesseurs prédéces seurs à qui q ui Nous n'ayons inspiré i nspiré ceci : Il n'y a point d'autre dieu que Moi, à Moi seul vouez votre culte." 23 Sur la notion de Terre promise voir : Moïse, la Torah. 24 Voir, bien évidemment, l'ensemble des chapitres consacrés aux questions religieuses. 25 L'emploi du verbe inviter se justifie de la démarche coranique, empreinte de respect et de tolérance. Voir chapitres : Tolérance et prosély pro sélyti tisme. sme. Relation Relationss avec les autres religi religion ons. s. 26 Autrement formulé, il s'agit du culte de latrie.
Conclusion. Fidèle transmetteur du texte révélé, le Prophète Muhammad est littéralement effacé par le Coran. L'Islam, religion iconoclaste par excellence, fait donc passer la lettre avant l'être. Toutefois, les musulmans se sont, dès l'origine, attachés à conserver la mémoire des faits et gestes de Muhammad, préservant préser vant ainsi la mémoire émoire vivante de ce serviteu servi teurr de Dieu27. De fait, l'amour et le respect que vouent les musulmans à leur Prophète bien aimé, comme ils se plaisent à le nommer, est patent. La présence de l'homm l'homme face au Révélé est ainsi par Muham Muhamm mad matérialisée, atériali sée, rendant rendant l'absolu l'ab solu plus proche des conting contingences ences et des faiblesses faiblesse s hu hum maines. Il résulte de cette cette difficulté, difficulté, préséance de la parole de Dieu sur la personne personne de Son Prophète, Prophète, un équilibre équili bre salutaire ; les musulm usulmans ans aiment aiment et honorent leur Prophète sans tomber dans l'idolâtrie et le Coran, parole divine absolue, est éclairée par la présence pr ésence du Prophète, Prophète, de l'homm l'homme. Le Coran, patrimoine légué à l'humanité, demeure donc la référence fondamentale des musulmans depuis plus de 14 siècles. Il ne délivre pour autant la quintessence de son message qu'à ceux qui fournissent un réel effort d'analyse et de réflexion, en un mot d'écoute. Son texte dense, complexe, sans concession, embrasse une multitude de sujets. Pour chacun d'entre eux sont envisagés les aspects moraux, religieux, sociologiques, historiques, philosophiques et parfois même juridiques. Cependant, en tous thèmes sont ménagés, tant par la forme que par le fond, des espaces, des ouvertures qui permettent le renouvellement du message. Ces possibles génèrent une réactualisation continue, créant ainsi un lien vivant avec le lecteur et cristallisant au temps temps présent pr ésent le Révélé. Une lecture figée ou crispée sur le passé serait contraire à l'esprit du Coran qui appelle sans relâche à la vie des cœurs et des intelligences. Une analyse négligeant les fruits du passé serait telle un arbre sans racine, improbable et sans avenir. Le renouvellement permanent, dans le respect du texte et du message, est donc obligatoirement nécessaire afin que le Coran puisse demeurer un guide vivant pour tous les croyants, tout autant que règle de vie et méthode spirituelle. 27 On sera tenté d'établir un parallèle avec la formation le contenu et la fonction des évangiles. Sur ce point voir en annexes à : Sources isl islami amiques ques – Sunn Sunna. a. Confère aussi en annexes à : biograph biographie ie du Prophète Muh Muhammad. ammad.
Nous Nous avons voulu offrir, offrir, au-dessus du fracas de notre époque, un temps temps d'écoute, de réflexion, réflexion, de méditation, édi tation, un tem temps ps de partage.
Nous Nous espérons que cette cette contribution contribution aura permis permis aux lecteurs de goûter goûter au plus près de la source le message coranique et de découvrir, chemin faisant, les possibilités tant intellectuelles, morales, orales , que spiritu spir ituelles elles que recèle cet ultim ultimee message message de raison rais on et de lumière. lumière. Une dernière fois nous aurons l'honneur de nous effacer devant le Coran, laissons le conclure par luimême. S4.V174."Ô homme hommes, s, voici que vous est parvenue une preuve preuve de votre Seigneur Sei gneur,, Nous avons avons ait descendre éclatante, le l e Coran." usqu'à vous une lumière Île de la Réunion Réunion 2007. ***
ANNEXES Généralités. Le Coran est pour les musulmans, tout comme pour le concile de Vatican II, un livre révélé, c'est-à-dire inspiré à Muhammad par l'intermédiaire de l'Archange Gabriel transmettant la parole de Dieu. Mais, Mais, à la diff di fférence érence des au a utres religion rel igions, s, l'Islam l' Islam de par sa genèse genèse récent r écentee est inscrit inscri t de sources sûres dans l'Histoire. Les musulmans revendiquent de fait l'authenticité de leurs références et, nommément, la fiabilité du texte coranique dont ils sont les dépositaires. Comprendre cette position revêt une importance capitale pour la compréhension de cette religion qui, plus que n'importe quelle autre, s'articule sur la lecture, l'analyse et l'application d'un texte qu'elle considère intact 1. Conformément à notre méthodologie, nous ne citerons que des éléments historiquement authentifiés. Le Coran remonte effectivement à Muhammad et, si affirmer de sa nature révélée relève du seul domaine de la foi, constater la parfaite similitude du texte coranique d'avec l'original propulsé dans l'Histoire il y a 14 siècles ne dépend que de l'exercice objectif et rationnel de la raison. On date généralement le début de ce message aux alentours de l'an 610, Muhammad avait alors 40 ans2. A cette époque, les Arabes étaient majoritairement illettrés, l'alphabet arabe était archaïque, 14 graphies pour 28 lettres, et Muhammad était lui-même notoirement analphabète. Les Arabes ne connaissaient qu'une sorte d'expression littéraire : la poésie. Les poèmes étaient exceptionnellement mis par écrit3 mais étaient, par contre, aisément mémorisés, leur récitation faisant même l'objet de concours ann annuel. uel. 1 A titre comparatif les plus anciens textes de l'Ancien Testament remontent au I er siècle avant Jésus Christ et plus de mille ans les séparent de l'original. Quant aux Chrétiens, ils n'ont jamais disposé directement des paroles de Jésus. Les premiers textes Chrétiens rédigés par des témoins indirects de Jésus datent du II ème siècle. Ces deux religions ont, de fait une relation plus souple avec leurs Textes sacrés. 2 Voir en infra : biographie du Prophète Muhammad.3 Cela concerne quelques poèmes seulement que l'on surnommait les mu'alaqât, (les suspendues) du fait qu'on les exposait lors des concours et autres foires d'expression collective.
Le Coran, à l'inverse, est en prose rythmée souvent rimée, c'est-à-dire d'un genre totalement inconnu à l'époque. N'utilisant pas l'écriture, les Arabes n'en possédaient pas moins une grande maîtrise linguistique et l'éloquence était considérée comme une vertu majeure par les bédouins. Dans ce contexte, contexte, ils furent furent interpellés interpellés par le l e Coran qui dépassa d'emblée tout tout ce que les Arabes avaient ava ient pu créer en poésie et en proverbe. Il fut toujours considéré comme un miracle littéraire et à l'heure actuelle son style reste inimité. Structure du Coran. Une des caractéristiques du Coran est d'avoir été révélé progressivement, parfois verset par verset, parfois par sourate entière, sur une longue période de 23 ans, et ce quasiment jusqu'à la mort du Prophète. Il est composé d'un peu plus de 6500 versets dont le plus bref est constitué d'un unique mot, le plus long l ong court sur plus d'u d' une page. Un Un verset peut correspondre à plusieurs p lusieurs phrases tout tout comm comme une phrase peut se poursuivre poursuivre sur plusieurs versets. Ils sont répartis en 114 sourates, sections, de longueurs inégales dont l'ordre de présentation dans le Coran n'est pas chronologique mais semble respecter une progression géométrique. La plus longue des sourates est située en début de composition composition puis, puis, de façon assez régulièr régulière, e, elles ell es décroiss déc roissent ent en taill taille, e, les plus courtes, courtes, de trois à cinq versets, concluant le livre. Il est admis, comme nous allons le voir, que l'ordre, tout à la fois des sourates et des versets, fut indiqué au fur et à mesure de leur révélation par le Prophète Muhammad
lui-même L'on distingue aussi les sourates révélées lorsque Muhammad résidait à la Mecque et celles qui le furent lors de son installation à Médine. Leur style est différent, brèves, poétiques et eschatologiques pour les sourates Mecquoises ; longues, moins rimées et traitant plutôt de sujet d'ordre juridique ou cultuel pour les sourates Médinoises. Ainsi, les sourates de la période Médinoise Médinoise sont-ell sont-elles es généralement généralement situées situées en e n première première partie du Livre alors al ors qu'elles corresponden corres pondentt à la dernière partie de la Révélation. Ainsi, le Coran n'est pas à proprement parler un livre, tout du moins tel que nous l'entendons en Occident, c'est-à-dire avec un plan apparent et une structure linéaire. Au demeurant, Coran, altération de Qour'an, signifie récitation. Ce "Livre" est finalement conforme dans sa conception aux modalités sémitiques sémitiques de la l a rhétorique Arabe. L'on peut aisément le rapprocher de ce que la même culture a produit en terme d'art : peinture, mosaïque, calligraphie...motifs toujours entrelacés, géométriques, répétitifs, hypnotiques. Le Coran a été comparé à un océan, mouvement perpétuel où, chaque verset, tel les vagues, ressemblantes mais jamais identiques, surgît à la conscience du lecteur. Recension du Coran. Il est intellectuellement légitime de s'interroger quant à la fiabilité de la transmission de ce message, tout comme on a pu le faire, par exemple, au sujet de la Bible. Ceci dit, il convient de souligner l'existence de différences majeures entre la rédaction du Coran et celle d'autres écritures sacrées. Le Coran se situe dans une période historique proche, de plus, sa révélation progressive a permis permis à de nombreux ombreux homm ommes et femm femmes, parmi parmi les premiers premiers musulmans, sulmans, d'appren d'appre ndre par coeur l'ensemble du texte et à des centaines d'autres d'en mémoriser de larges parts. Rappelons que si les Arabes étaient analphabètes, ils avaient par ailleurs développé à l'échelle collective la mémorisation des données culturelles, notamment : la poésie, les généalogies et l'histoire des tribus. D'autre part, la langue arabe de par sa structure sémantique se prête parfaitement à la mnémotechnique et, de plus, le Coran a particulièrement exploité les assonances, les consonances, le rythme et la rime, facilitant ainsi encore plus la démarche. Il n'est donc pas étonnant qu'ils aient pu ainsi enregistrer d'une manière parfaitement fiable le texte original et qu'ils eussent choisi préférentiellement ce mode de conservation. Du vivant même du Prophète le texte mémorisé était régulièrement contrôlé ainsi que l'emplacement des nouveaux versets. Malgré Malgré tout, tout, le Prophète Prophète fit très tôt, dès l'an l' an 618, procéder à la mise en écrit parcellai parce llaire re du texte. texte. Puis, notamment, lors de la période Médinoise, le Coran fut systématiquement mis par écrit au fur et à mesure de sa révélation par un collège de secrétaires dont le plus connu se nommait Zayyd Ibn Thâbit. Cette mise en écrit conservatrice constituât une deuxième ligne de protection du texte coranique sous le contrôle direct du Prophète. L'on utilisait à cette fin des matériaux disparates, morceaux de cuir, spathes de palmier, omoplates de chameaux, etc. La révélation se poursuivant en permanen permanence, ce, l'on l 'on consignait consignait les le s versets ve rsets en e n direct en spécifiant spé cifiant où s'inséraient s'i nséraient les nouveaux nouveaux fragm fragments ents révélés mais s'en se soucier logiquement de constituer un corpus unique. Moins de deux ans après le décès du Prophète Muhammad, il fut demandé une première fois, sous le califat de Abou Bakr 1, au même Zayyd de réaliser une première copie intégrale du texte. De par la méthode éthode même, ême, il n'y eut que que très peu de cas de versets ayant ayant fait l'objet l'obj et d'un d' unee discussion ou d'un doute. Puis, ce premier exemplaire fut conservé en l'état par Hafsa, veuve du Prophète, mais l'on ne s'y référa pas. En effet, la nécessité de l'utilisation de cette référence ne se faisait pas sentir au sein de cette première génération de musulmans qui, dans leur ensemble, maîtrisaient suffisamment de
mémoire le contenu coranique et la langue arabe. Par la suite, environ 15 ans après, l'Islam s'étant répandu sur un territoire immense et non arabophone l'on commença à constater des désaccords lors de la récitation du Coran. Le calife Othman prit donc l'initiative de rédiger une deuxième fois une copie officielle du Coran destinée à servir de référence absolue dans les territoires musulmans. Il demanda donc à un collège d'experts dirigé toujours par le même Zayyd Ibn Thâbit de recommencer le travail précédemment fait en suivant la même méthodologie. C'est donc cette deuxième mise en écrit du Coran, conforme à la première et à la mémoire collective du Coran, qui fut conservée et officialisée, on l'appelle encore de nos jours "vulgate de Uthman", le texte actuel du Coran lui est parfaitement identique. Enfin, il faut savoir qu'aujourd'hui encore, des centaines de milliers de musulmans connaissent par coeur l'intégralité du Texte sacré et que toute copie, même imprimée, est toujours vérifiée par l'un deux. Double voie de contrôle donc, qui garantit jusqu'à présent, à la virgule près, l'origine et l'intégralité du Coran 2. Nous ferons observer que la perpétuation de ces chaînes de transmission orales du Coran depuis l'enseignement du Prophète Muhammad jusqu'à nos jours, et la possibilité de vérifier leurs existences réelles 3, est, à juste titre, la meilleure garantie de la parfaite conservation du texte original. 1 Premier successeur de Muhammad. 2 Les études occidentales les plus récentes attestent que les copies les plus anciennes du Coran dont nous disposons sont contemporaines de cette période de recension. Le texte de cette époque est identique au texte actuel. A titre de comparaison, il faudrait imaginer que nous puissions lire un Pentateuque écrit 15 ans après la mort de Moïse. Les textes mosaïques les plus anciens sont postérieurs à son décès de plus de mille ans. 3 A cet effet, il a été établi des registres "généalogiques" mentionnant l'ensemble des biographies des récitateurs ayant transmis le Coran de l'époque du Prophète jusqu'à nos jours.
Sources Sources islamiques Le rôle majeur du Prophète Muhammad a donc été de transmettre fidèlement le message de Dieu apporté aux hommes par l'intermédiaire de l'ange Gabriel, le Coran. Mais de plus, l'ensemble des propos et des actes du Prophète Muh Muhamm ammad, quelque soit le l e domaine, domaine, ont été eux aussi mémorisé mémoriséss et compilés selon une méthode proche de celle mise en oeuvre pour la conservation du Coran. Cet ensemble constitue ce que l'on nomme la Sunna ; c'est, après le Coran, la deuxième source de référence. Cette somme biographique se présente sous forme de hadith, c'est-à-dire de propos qui, soit rapportent une parole prononcée par le Prophète Muhammad, soit décrivent un acte qu'il a réalisé, conseillé, interdit, ou sur lequel il ne s'est pas prononcé. Ces hadiths ont été mémorisés indépendamment du Coran et ont été aussi mis partiellement par écrit par quelques contemporains du Prophète. Le Coran lui-même définit la place et la fonction de la Sunna par rapport au Coran. Fondamentalement, le Prophète Muhammad est le transmetteur textuel de la révélation mais il a aussi comme rôle essentiel d'être l'interprète et le commentateur de cette parole. S16.V44."…Nous S16.V44."…Nous t'avons t' avons révélé le Coran afin a fin que tu exposes expose s clairem cl airement ent aux hommes hom mes cette cett e révélation révélation qui leur l eur est destinée. Ainsi pourront-ils y réfléchir." Cela ne signifie pas que le Prophète Muhammad ait exposé une exégèse complète du Coran. Il donna quelques indications, une méthodologie et fit un certain nombre de commentaires de versets. La part qui nou nouss est parvenue parvenue de sources sûres est relativement relativement restreinte. Sa pédagogie pédagogie fut fut essentiellement concrète, et l'exemple de sa vie est un modèle de conformité aux injonctions coraniques. C'est sous cet aspect que la Sunna revêt le plus d'importance, d'où le double principe suivant : D'une part il faut se conformer à la révélation et à la Sunna : S8.V20."Ô croyants, obéissez à Dieu et à Son Prophète…" D'autre D'autre part par t obéir au Prophète revient à obéir à Dieu. S4V80."Qui S4V80."Qui obéit au Prophète a obéi à Dieu…" Le Coran généralement ne dessine que les grandes lignes de son programme et c'est la Sunna qui en précise par le menu les modalités. Par exemple, le Coran ordonne de prier mais c'est dans le Hadith que l'on trouvera la somme des connaissances nécessaires enseignées directement par le Prophète Muhammad afin d'accomplir par le détail la prière. Point important de cohérence, un hadith peut apporter une précisio préc isionn non ment mentionn ionnée ée dans le l e Coran mais, mais, cette dernière ne peut en aucun aucun cas être en contradiction avec un sens général ou spécifié du Coran. La compilation et l'examen de fiabilité des hadiths eut lieu aux alentours du II ème siècle de l'Hégire 1 , et l'étu l 'étude de critique cr itique de ce corpus est encore aujourd'hui aujourd'hui en cours. Pour simplifier, disons qu'ils ont été divisés en quatre catégories : authentiques, fiables, faibles et apocryphes. Il est d'usage de ne retenir dans l'élaboration de la pensée islamique, de l'exégèse et du droit uridique, que les propos classifiés authentiques. Toutefois, cette règle n'a pas été appliquée de manière absolue et le recours à des traditions faibles a été fréquent, notamment lorsqu'il a fallu ustifier la tradition ou les pouvoirs politiques. Précisons enfin que le droit islamique a utilisé pour son élaboration concrète des sources parallèles tel que : le raisonnement par analogie, l'utilisation de
la raison rais on pure, pure, l'ut l 'utili ilité té publique, publique, la raison raiso n du moindre moindre mal, mal, le l e u'rf 2 etc. Nous Nous pouvon pouvonss ainsi constater constater que les sources du Droit musulm usulman, an, sont hétérogèn hétérogènes es et de fiabilité variable. Rappelons, comme nous l'avons démontré au chapitre correspondant que, contrairement aux idées reçues, le Coran n'est pas un code de loi mais un ensemble de préceptes, de concepts éthiques, destiné à guider le croyant plus spirituellement et moralement que concrètement. Ceci justifie que, contrairement à l'usage des études islamiques, nous ayons pris le parti de ne pas utiliser le hadith, à de très rares exceptions près, pour expliciter le Coran. Nous nous sommes donc référés au seul sens du texte coranique, d'une part, afin de ne traiter le Coran que par lui-même, méthode ardue mais dont les résultats, logiquement, doivent être au plus prés du message originel du Coran et, d'autre part, afin d'éviter les digressions complexes et les justifications techniques obligatoires que l'utilisation du hadith peut appeler. 1 Il s'agit du calendrier musulman qui n'est pas initié à partir du début de l'Islam mais dès l'arrivée du Prophète Muhammad à Médine soit aux alentours de l'an 622. 2 U'rf signifie signifie : usage. Il s'agit de l'intégration dans le droit, de pratiques et de points de vue traditionnels. Cette source indirecte est un facteur important d'ajouts, de sécularisation de l'Islam, au détriment, le plus souvent, de l'esprit du Coran.
Faisons remarquer qu'en fonction des critères que nous venons d'étudier, il existe un consensus logique dans l'exégèse coranique posant comme règle qu'il ne peut y avoir de différence entre le sens d'un verset et une parole tirée de la Sunna 3authentifiée. A preuve, nous avons à chaque conclusion de chapitre cité un hadith authentifié du Prophète qui met systématiquement en évidence la concordance entre le sens du Coran et la Sunna. Nous Nous avons à cette fin, fin, choisi un uniquem iquement ent des hadiths dont l'aut l' authen henticité ticité fait l'unanim l'unanimité. ité. Nou Nouss aurions pu à chaque occasion multiplier les citations, mais il n'était pas de l'objectif de notre travail d'alourdir la démonstration. L'utilisation du hadith s'est donc voulue minimaliste afin de renforcer l'autorité du Coran tout en illustrant la cohérence de la Sunna authentifiée vis-à-vis du texte sacré des musulmans. 3 Sunna est souvent employé comme synonyme de hadith. De la traduction. L'adage est célèbre : traduire c'est trahir. En effet, ou bien on trahit la langue d'origine en exprimant différemment son message en une autre langue, ou bien on impose à la langue réceptrice les contraintes contraintes structu structurale raless de la langue langue traduite traduite et le résultat est illisibl illi sible. e. Traduire le Coran est donc un double défi, rendre la beauté du texte original 1 tout en maintenant l'accessibilité au sens dans la langue d'accueil. Une des problématiques majeures réside dans le fait que la langue arabe est issue du berceau sémitique. De fait, ses processus internes (logique, sémantique, contraintes grammaticales, expressions de temps etc.) sont diamétralement opposés à ceux de la langue française d'origine indoeuropéenne. De plus, autant l'arabe est langue synthétique, autant le français est analytique. Bien souvent, les traductions ne s'éloignent pas du mot à mot, afin de respecter la lettre et le résultat est alors souvent décevant, ou pire encore, ne permet pas de dégager le sens du verset. Ex : S17.V29."Ne S17.V29."Ne porte pas ta main à ton cou, et ne l'étends l'ét ends pas non plus pl us en toute extension, extensi on, ou tu t'assoiras blâmé, fatigué." A l'inverse, l'on trouve des traductions "orientalistes" intéressantes tant du point de vue de l'analyse lexicographique que de la recherche exégétique mais le résultat, trop intellectualisé, exprimé dans une langue "savante", rend le texte difficile à lire et, par conséquent, n'en clarifie toujours pas le sens. Ex : S2.V26."Dieu S2.V26."Dieu ne répugne pas à tirer ti rer semblance sem blance d'un ciron cir on ni de ce qui le dépasse…" dép asse…"
1 L'arabe coranique est un sommet de l'expression classique et de nombreuses sourates sont d'une poésie raffinée. Puissante, rythmée, aux assonances rares, il faut reconnaître qu'aucune traduction ne pourra en rendre le souffle. Au demeurant, ce problème est constant lorsqu'on traduit traduit de la poésie car ca r ell e llee est lang langage age de l'âme pl plus us que de l'esprit.
Or, si le Coran est d'un équilibre et d'une beauté incontestée, il n'en demeure pas moins accessible directement aux arabophones, à tout du moins quant au sens premier, littéral. L'on a estimé que le vocabulaire du Coran n'excède pas 6600 mots, ce qui est peu par rapport au potentiel lexicographique de la langue arabe. A titre d'exemple, certains poètes connus ont pu utiliser 350.000 mots différents. Ainsi, la plus longue sourate du Coran (286 versets), sourate II dite de "La Génisse", aborde tous les sujets fondamentaux du message coranique, au point que son exégèse occupe en général plus du tiers des ouvrages d'interprétation classique du Coran. Cependant, il s'agit d'un texte simple, n'utilisant aucune expression recherchée, au vocabulaire volontairement minimaliste. Parmi les difficultés principales de traduction, il convient de mentionner la polysémie de la langue arabe, c'est-à-dire qu'un même mot peut avoir de très nombreuses significations. Tous les mots arabes sont rattachés à leur racine verbale et ils demeurent, quelque soit le sens spécifié de tel ou tel dérivé verbal, en liaison permanente avec leur étymologie de base. Ainsi, chaque terme forme comme un écho multiple. En français, nous sommes le plus souvent dans le cas inverse, c'est-à-dire que les mots ont un emploi spécifique et limitatif et sont le plus souvent non liables directement à leur étymologie ; le traducteur devra donc toujours faire un choix difficile. Ceci explique notamment la grande différence de vocabulaire entre les différentes traductions que l'on peut consulter. Citons par exemple le premier mot du Coran, à savoir la traduction du titre de la première sourate nommée en arabe la Fatiha. On répertorie les traduction traductionss rologue, l'ouvrante, la suivantes : la liminaire, l'ouverture, le victorieuse, l'introduction, le préambule, l'entrée... Tous ces termes reflètent seulement une partie des sens que conjointement le seul mot Fatiha évoque à l'arabophone. Nous Nous pouvon pouvonss aussi aborder brièvem briève ment le l e problèm problè me que pose l'usage de la répétition qui, en arabe, est un procédé d'éloquence, alors qu'en français il s'agit d'une lourdeur stylistique. Ex : Traduction littérale du V19.S26 ." ." Et tu as fait fai t ton fait fai t que tu avais fait, fait , tu as été ingrat." i ngrat." La triple répétition du verbe faire (verbe pauvre par excellence) est inadmissible en français. De plus, ainsi traduit le sens du verset reste totalement obscur. Certains traducteurs ont proposé, à uste titre, la formulation suivante : "Et "Et tu commis commi s ce que tu as commis…" mais le sens n'en est pas plus dégagé dégagé . D'autres ont tenu compte du contexte: Pharaon reproche à Moïse d'avoir tué un égyptien et de s'être enfui en lui rappelant l'ingratitude d'une telle conduite alors même qu'il avait été élevé et instruit en sa propre cour. Ils ont donc traduit en évitant les répétitions et en explicitant le verset : l' acte dont tu es coupable, coupable, tu a été injuste." . Le verset en arabe, du fait même de la "Tu a perpétré l'acte triple répétition, est bref, allusif et cinglant cinglant,, il conviendrait conviendrait donc de traduire traduire ainsi : "Ingrat ! Tu nous récompensas par un tel acte." Autre particularité, le sens descriptif de la langue arabe utilise des voies modales et un vocabulaire différent du Français. Ainsi la traduction doit sans cesse s'adapter pour essayer de rendre correctement l'image. Ex : la traduction littérale du V37 S17 est est la suivante : "Ne marche pas sur la Terre avec orgueil : non, tu ne sauras déchirer la Terre et tu ne pourras jamais être haut comme la montagn m ontagne." e." La traduction minimale correcte, pourrait être la suivante : "Ne marche pas hautainement sur
cette terre, tu ne saurais la transpercer ni égaler la cime des montagnes.". Il conviendrait de traduire traduire à la fois pour le sens et le sty s tyle le : "Sois humble face à la nature : tu t u ne saurais dominer la terre ni égaler la l a cime des montagne m ontagnes." s." Mentionnons de même les arabismes : Ex : l'expression Qourratou 'ayyn est souvent traduite littéralement "Qu'il soit fraîcheur des yeux" . Or, 'ayyn signifie en arabe "œil" mais aussi "source", l'image ainsi produite évoque un des plaisirs visuel de plus agréable au bédouin. L'équivalent direct en français n'existe pas, mais il conviendrait de traduire par une locution ayant sens commun : "afin que mon coeur se réjouisse". Il subsiste de nombreuses autres particularités que nous ne ferons qu'évoquer, telles que : l'usage d'accords différents, l'emploi de temps opposés, la fonction du verbe, l'usage de la voie passive là où le français utilise la voie directe et inversement, l'ordre sémantique généralement inverse, l'absence de ponctuation, la concision structurelle ; un terme arabe peut nécessiter une phrase entière, Ex: S55.V64, le plus court verset du Coran, constitué d'un seul mot, " Moudhâmmatan", se traduit : "Tous deux assombris à force de verdure." De notre traduction. L'objectif 'obje ctif principal de ce travail étant étant de mett mettre re en avant le sens réel rée l des versets du Coran, nous nous avons essayé de lier cet effort contextuel à une forme littéraire correcte, le lecteur jugera. Traduction personnelle personnelle ne signifie signifie pas innovation, innovation, ainsi nou nouss somm sommes-nous es-nous toujours toujours astreint as treintss à respecter respec ter le l e sens classique class ique des versets, ver sets, à quelques exceptions exceptions près que nous nous avons alors alor s justifiées. Comme nous l'avons explicité en introduction, le Coran n'aborde quasiment jamais un sujet de façon linéaire et, de fait, chaque question que nous avons traitée référencie des versets répartis sur plusieurs sourates. C'est donc nécessairemen écessa irementt que nou nouss somm sommes amenés amenés à présenter les versets isolément, les coupant ainsi de leur contexte. Naturellement notre objectif n'est pas d'induire des sens forcés ou déviés mais, bien au contraire, de faciliter l'accès direct à l'information. A cette fin, nous avons utilisé un certain nombre de procédés que nous devons expliciter. Dans le Coran une grande majorité de versets commence par un pronom personnel de rappel, le locuteur n'étant connu que par le contexte. Ex : "Il dit : "Accorde moi la garde des récoltes…". Le contexte permet de savoir qu'il s'agit de Joseph, nous traduirions donc : "Joseph dit : accorde moi la garde des récoltes..." r écoltes..." Ainsi, dans de nombreux versets que nous avons cités, le sujet est Dieu ou le Prophète mais ils ne sont représentés que par le pronom de rappel "il". Pour plus de clarté nous les avons à chaque occasion reconstitués et traduits : "Dieu dit…" pour " Il dit… ou bien : " Dis : "Ô Prophète…" pour :"Dis…". Parfois, l'emploi de la majuscule de majesté permet sans alourdir de préciser qu'il s'agit de Dieu. Ex : "et lorsque Nous dîmes...", "ensuite "ensuite Il créa." De même, lorsque le sujet ou le thème principal restent sousentendus, nous les avons réintroduit, les encadrant alors entre deux tirets ou les mettant entre parenthèses, car l'absence de cette information, dans la lecture d'un verset isolé de son contexte, le rendrait parfois incompréhensible. Ex : S24.V10."Et S24.V10."Et n'eût été la grâce de Dieu -par les mesures qui viennent d'être d'êtr e édictéeset édict éeset sa miséricorde…" Une autre particularité de notre présentation est de ne pas systématiquement citer les versets dans leur intégralité. La structure des versets est souvent complexe et ne correspond pas forcément à une phrase complète, une phrase coranique peut se prolonger sur plusieurs versets. Ce verset se situe alors à un point précis d'un maillage général tout en étant, lui-même, un point de départ multiple. De plus, certains versets envisagent envisagent plusieurs sujets différents différents non nécessairemen écessa irementt en rapport avec le
sujet principal ou, tout du moins, avec le sens qu'il importait que nous mettions en valeur eut égard à la question traitée. Nous avons donc eu recours à l'usage de pointillés pour mettre clairement en évidence les césures opérées afin de n'exposer que le sens nous concernant. Il ne s'agit pas, bien entendu, d'une simplification des versets coraniques mais, au contraire, d'une clarification conforme à l'esprit de notre travail. Pas de découpages arbitraires donc afin de manipuler le verset et le lecteur mais, bien au contraire, simplification de présentation dans l'unique but de mettre en avant le sens du verset et non le point de vue de l'auteur.
B iographie résumée résumée du Prophète Muhammad Muhammad Comprendre l'Islam nécessite bien évidemment d'en étudier le texte fondateur, le Coran, mais aussi de connaître la personnalité de celui qui fut son transmetteur, son interprétateur et le modèle absolu de sa mise en application. Force est de constater que la médiatisation de Muhammad est inversement inversement proportionnelle proportionnelle aux connaissances connaissances réelles réel les de ses s es détracteu d étracteurs. rs. Notre travail de présentation présentation du Coran a clairem clai rement ent mis mis en évidence é vidence qu'établir qu'établir un unee biographie du Prophète Muhammad à partir du texte coranique ne pouvait qu'aboutir à des résultats parcellaires 1, aussi nous a t'il paru important de présenter un résumé de la vie de celui qui reste particulièrement vivant dans le cœur des musulmans. Quatorze siècles passés, le personnage n'a pas pris une ride et les poussières du temps sont chez lui comme autant de grains de lumière. Grâce à l'effort de conservation et de transmission de données essentielles par les savants musulmans il demeure le guide spirituel incontesté de l'Islam. Ceci étant, si la nature historique de Muhammad ne fait aucun doute, ses biographies ne sont pas pour l'inst l'i nstant ant totalemen totalementt expu expurgées rgées d'élém d'élé ments ents légendaire légendairess et d'informations d'informations infondées. infondées. Bien des sources sont peu crédibles et l'une des plus référencées en Occident comme en Orient, les Chroniques de Tabari, sont à l'histoire islamique en général et à la vie du Prophète en particulier ce que sont l'Iliade l'Ilia de et l'Ody l' Odyssée ssée à l'histoire l 'histoire Grecque. Les références officielles officielle s de Ibn Hisham et indirectement indirectement de Ibn Ishaq ne sont pas non plus exemptes de tout reproche. Malgré tout, la vie de Muhammad reste bien plus con co nnu nuee que celle ce lle de n'importe n'importe quel personnage personnage historique historique de cette cette époque é poque et des suivantes. suivantes. Pour peu que l'on fournisse l'effort de validation de données sûres, l'on est à même de construire un récit fidèle de ce que fut la vie de ce personnage hors du commun. Il n'est cependant pas possible dans le cadre de notre travail de réaliser un tel essai, aussi nous limiterons nous à présenter un bre résumé de la vie du Prophète Muhammad entièrement fondé sur des données rigoureuses, vérifiées et vérifiables, conformément à notre éthique de travail. 1 Cf. Du Coran & de Muhammad.
L'enfance. An 570. Muhammad naquit à la Mecque vraisemblablement aux alentours de cette date avec une incertitude de plus ou moins un ou deux ans. De fait, toutes les datations restent entachées de cette imprécision initiale. Pour cette période nous ne disposons d'aucun matériau fiable du fait évident que, de sa naissance à son adolescence, il n'était pas encore entré dans l'Histoire. Nous sont parvenues quelques données généalogiques, science Arabe d'alors : son nom est Muhammad ibn Abdullah ibn Abdelmouttalib, il appartient au clan des Banou Hâchim membre prestigieux, mais plutôt désargenté, de la tribu des Quraych dont les notables ont alors la main mise économique, politique et religieuse sur la Mecque. Son père décéda, semble t-il, quelques semaines avant sa naissance et l'orphelin fut confié par sa mère Amina, conformément à l'usage des Arabes citadins, à une nourrice bédouine du nom de Halîma. A son tour, sa mère mourut alors qu'il avait six ans. L'âge d'homme. An 580. Il fut donc pris en charge par son oncle paternel Abou Tâlib qui l'initia dès son jeune âge au commerce caravanier. Il accomplit probablement quelques voyages vers la Syrie actuelle et d'autres contrées du pourtour de l'Arabie. Par la suite, il acquit dans cette activité une solide réputation d'honnêteté, ce qui lui valut la reconnaissance des notables mecquois. Il était alors connu pour sa probité, sa réserve, réser ve, et son peu d'intérêt d'intérêt pour les affaires affaires de la cité. ci té.
An 595. Khadîja, déjà veuve par deux fois, plus très jeune, riche commerçante de la Mecque, le demanda elle-même en mariage désespérant de voir cet homme s'intéresser à elle. Il accepte, il a vingt cinq ans. De cette heureuse union naquirent quatre filles et trois garçons, ces derniers moururent tous tous en bas âge. Ainsi, Ainsi, celui c elui que l'on s'obstin s'ob stinee à dénigrer dénigrer en le présent pré sentant ant sous les traits jouissifs d'un d' un maître de harem oriental, homme de plaisir si ce n'est de lucre, fit, dès l'origine, le choix nonconformiste de se marier avec une veuve de probablement plus de dix ans son aînée 1. Ils vécurent ensemble vingt quatre ans jusqu'à la mort de Khadîja. Jamais, de son propre aveu, il ne s'en consola. Profitant de l'équilibre et de la sérénité que lui procure son couple, Muhammad se retire progressivement progressivement des affaires affaires et s'isole s'i sole de plus en plus fréquem fréquemm ment pour de longues longues périodes périod es de eune et de méditation. Il accomplit parfois ces retraites spirituelles dans une grotte surplombant la Mecque. 1 Nous avons explicité les raisons qui bien plus tard l'obligèrent à la polygamie, situation que le Coran légifère et restreint jusqu'à l'impossible et que Muhammad, on le sait, eut des difficultés à gérer. Cf. chapitre : Polygamie, répudiation et divorce.
La révélation An 610. C'est en cette minuscule anfractuosité au sommet du mont Nour que Muhammad, alors approximativement en sa quarantième année, reçoit au cours d'une de ces retraites la visite de l'Archange Gabriel. Celui-ci l'étreint à trois reprises lui intimant de réciter la parole ainsi transmise. L'on s'accorde s'accor de à penser pe nser qu'il s'agit s' agit des cinq versets suivants suivants : S96.V1 à 5."Au 5."Au nom de Dieu le Très Très Miséricor Mis éricordieux, dieux, le Tout Tout Miséricordi Misér icordieux. eux. écite, au nom de ton Seigneur le Créateur. Qui a créé l'homme d'une adhérence. écite, par ton Seigneur noble et généreux Qui Qui a instruit l'homme l' homme par le calame t lui a ainsi ai nsi enseigné ce qu'il ignorait." Il n'y a bien sur aucun témoin de cet événement et l'admettre relève de la foi en la mission prophétique prophétique de Muham Muhamm mad. Cependant Cependant,, la l a révélation révéla tion se prolongera prolongera sur une une période de près de vingt vingt trois ans et de nombreux témoins purent assister aux différents états de Muhammad lorsqu'il la recevait. Ils ont par leurs témoignages inscrit ce phénomène, qui ne ressemblait en rien à de l'épilepsie, dans l'Histoire. Ceci étant, peu importe, car le développement exceptionnel que connut l'Islam appelle bien plus à méditer sur le sens que sur la nature d'un message capable d'engendrer un tel mouvement historique. De son propre aveu, il fut terrorisé par l'événement et se réfugia chez Khadîja pensant qu'il était peut être la l a proie d'un Djinn, Djinn, être su s urnaturel rnaturel qui han hantait tait probablem probabl ement ent bien plus l'imag l 'imaginaire inaire bédouin que les déserts d'Arabie. Les deux ou trois années qui suivirent furent incertaines jusqu'à ce que la révélation reprenne et que lui soit donné l'ordre de publier sa mission : S93.V11." Fais part du bienfait de ton Seigneur." La prédication. An 613. Prêcher ouvertement dans le Temple du polythéisme est une mission périlleuse et les première premièress tentat tentatives ives de Muh Muhamm ammad ne rencontrèrent rencontrèrent que méfiances éfiances et défiances. L'on conn connaît aît les première premièress personn pe rsonnes es qui le suivirent : Son épouse Kh Khadîj adîja, a, son s on ami ami Abou Bakr, Bakr, un esclave escla ve aff a ffranch ranchii Zayy ayydd qu'il avait adopté et e t Ali son cousin alors âgé de dix di x ans. ans. Les notables notables mecquois se raillaient rail laient de ce prophète n'ayant comme seuls adeptes qu'une femme, un vieillard, un enfant, et un esclave. De fait, leur nombre n'augmenta que très progressivement mais lorsqu'il dépassa le cercle des démunis et des opprimés, le pouvoir Mecquois commença à se préoccuper des troubles que cela pourrait
occasionner. La persécution. An 615. Par jeux d'alliance entre familles et tribus, l'oligarchie mecquoise entreprend de persécu perséc uter systém systématiqu atiquem ement ent les plus faibles parmi parmi les musulm usulmans. ans. A cette période Muham Muhamm mad enseigne conformément à ce que la révélation lui ordonne, la patience et l'abnégation. Puis, face à la gravité de la situation la plus grande partie d'entre eux, soit une centaine de personnes, immigra en Abyssinie, terre du Négus Chrétien qui leur accorda au nom de la foi sa protection. Par la suite, il fut décidé à l'instigation des Quraych d'instituer un véritable blocus économique envers le clan de Muhammad, les banou Hâchim, afin de les contraindre soit à abjurer leur nouvelle foi, soit à se désolidariser du Prophète. An 620. C'est dans ce contexte difficile que décède Khadîja. Dans le même laps de temps, son oncle Abou Tâlib, son principal soutien, meurt à son tour. Muhammad n'a jamais été aussi seul et les musulmans si menacés. Il cherche alors une issue et se tourne vers une délégation de l'oasis de Yathrib où certains de ces habitants étaient de vieux alliés de son clan. Ils étaient venus pour s'enquérir de la présence du nouveau prophète dont le nom courait sur toutes les lèvres. Ils lui proposèrent proposèr ent asile asil e et protection à condition qu'il vienne vienne s'inst s'i nstalle allerr chez eux souhaitant souhaitant ainsi qu'il parvienn parvie nnee à mettre ettre un terme terme aux querel querelles les intestines intestines qui ravageaient leu le ur oasis. En effet, effet, ils avaient remarqué que cet homme au charisme certain avait su résister aux pressions politiques de Quraysh, avait décliné toutes les offres de compromission, et refusé toutes les propositions financières qui lui avaient été faites afin qu'il cessa son activité. Ils pensèrent donc, à juste titre, qu'un tel homme serait à même d'arbitrer et de régler le conflit qui ruinait la pourtant fertile oasis de Yathrib. Nul Nul n'est prophèt pr ophètee en son s on pays pa ys dit-on. d it-on. L'aveuglemen L'aveuglementt est dû, soit à la proximité proximité de la lumière, lumière, soit à la lueur intense des flammes de la haine, à moins que cet état ne provienne de l'obscurité de l'ignorance. Le cas de Voltaire, grand pourfendeur de religions, qui tant se gaussa de "Mahomet" est exemplaire ; il écrivit sur le tard la réflexion suivante : " Sa religion est sage, sévère, chaste, humaine…ajoutez à tous ces caractères, la tolérance." L'émigration ou Hégire. An 622. Suite à cette ambassade, Muhammad avait envoyé à Yathrib un dénommé Mus'ab ibn 'Umayr pour enseigner et prêcher la nouvelle religion. Contrairement à ce qui s'était passé à la Mecque, l'Islam y fut bien accueilli et, très rapidement, il n'y eut pas une famille qui ne compta pas de converti. Après avoir ordonné aux derniers musulmans, quelques dizaines de personnes, de quitter la Mecque pour l'oasis de Yathrib, distante d'environs 700 kilomètres, Muhammad, dont la tête en désespoir de cause venait d'être mise à prix, part à son tour après onze années d'épreuves et de souffrances. Accompagné du fidèle compagnon des premiers jours, Abou Bakr, il prend la direction de Yathrib et, échappant à ses poursuivants, il y parvint très probablement vers la fin du mois de septembre 622. Ils furent triomphalement accueillis par une grande partie de la population ; à cette occasion, l'antique oasis fut rebaptisée "Madînatu-n-Naby", la "ville du Prophète", la Médine actuelle. Ce nouveau départ, et non la fuite comme d'aucuns l'écrivent, est appelé l'Hégire l'Emigration-. l'Emigration-. Par la l a suite, cette date fut fut prise comm comme point poi nt de départ dépa rt du calendrier de la l a nouvelle nouvelle ère musulmane. Avant tout, Muhammad fit bâtir la première mosquée de l'Islam, une simple bâtisse de terre et de tronc de palmiers. Puis, il fit rédiger la première constitution écrite de l'histoire de l'humanité comprenan comprenantt 52 articles a rticles entièremen entièrementt basés sur la solidarité, soli darité, l'égalité et e t la tolérance. Tous Tous les habitant habitantss de Médine, au final, y souscrivirent, Musulmans, non musulmans, Juifs (Trois tribus importantes vivaient là), Chrétiens (une cinquantaine de personnes) devenant ainsi tous citoyens de cette
communauté d'un nouveau type, la Oumma. Muhammad fonde ainsi la Cité-Etat de Médine, assise du futur empire musulman des Pyrénées à l'Indus. La guerre. An 624. Rapidement les Mecquois prirent conscience des conséquences de ce déplacement : celui qu'ils pensaient avoir effacé, effacé, devenait le maître de la riche oasis oasi s de Médine. L'on razzia razzia donc, à la mode bédouine, quelques caravanes, mais ces escarmouches s'avérant impuissantes et dommageables économiquement, il fut pris la décision d'éliminer définitivement l'embryon de pouvoir que que Muham Muhamm mad et les premiers croyants croyants venaient venaient de constitu constituer. er. Les Mecquois déclenchèrent la bataille de Badr, lieu situé à quelques kilomètres de Médine, première première date da te marquan marquante te du conflit conflit politico-m politico- militaire ili taire qui va, dès lors, lors , opposer les le s musu musulm lmans ans au reste du monde Arabe. Les Quraych avaient rassemblé 950 hommes, les musulmans ne purent leur opposer que 300 fantassins. Malgré la nette disproportion des forces, ce fut un désastre militaire pour les Mecquois qui durent battre retraite. Ils essuyèrent de lourdes pertes ce qui, à l'époque du combat singulier singulier et de l'espr l 'esprit it chevaleresque, se traduisit par un peu plus de 70 victimes. An 625. Quelques treize mois après Badr eut lieu, en quelque sorte, la revanche voulue par les Quraych. La rencontre se produisit à Ohod à cinq kilomètres de Médine. Les Mecquois alignèrent 2700 fantassins et 200 cavaliers , Médine ne put réunir qu'un peu moins de 700 combattants dont deux cavaliers. L'avantage cette fois fut aux Quraych et les pertes des musulmans furent, à peu de choses près, équivalent équivale ntes es à celles ce lles des Mecquois à Badr. Ils Ils ne surent surent pas toutef toutefois ois mettre mettre à profit la situ si tuation ation et, se contentant d'avoir vengé leurs morts, ils retournèrent à la Mecque . rois ièmee tentative tentative d'éradi d' éradication cation de Muham Muhamm mad et de ses partisans, c'est c'es t la "bataille "batail le du An 627. Troisièm fossé". Les Quraych avaient mis sur pied une vaste coalition de tribus Arabes et rassemblé près de 12.000 hommes. Face à cette armée impressionnante, Muhammad fit creuser une fosse défensive autour de la partie centrale de Médine. Cette stratégie permit d'éviter le choc frontal, brisant net l'élan de la cavalerie ennemie. Après quelques vaines escarmouches, les Mecquois assiégèrent donc Médine. Mais peu coutumiers de cette forme de guerre, lâchés progressivement par les imprévisibles tribus bédouines lassées de ne pas voir venir de butin, découragés par le temps exceptionnellement glacial en cet hiver hiver là, les l es assiégeant a ssiégeantss levèrent le vèrent le camp et s'en retou retournèren rnèrent.t. Le Guerrier et l'épée. Poncif coriace, l'Islam devrait sa progression fulgurante à la légèreté de son sabre et de sa cavalerie. Comme nous venons de l'évoquer, les débuts militaires de l'Islam, furent strictement défensifs et totalement imposés par l'ennemi. Le Prophète Muhammad n'a jamais érigé le Jihad en principe de gouvernem ouvernement ent,, pas plus qu'il n'a mis au poin poi nt un unee stratégie stratégie de terreur pour conqu conquérir érir le monde civilisé. Seuls les événements et la logique de l'histoire l'ont contraint au combat. Les données historiques sont sans appel à ce sujet, et il est intéressant, comme d'aucuns l'auront peut être déjà noté, de souligner que les batailles de cette première époque islamique firent très peu de victimes. D'après les comptes et les vérifications que nous avons personnellement menées, l'ensemble des conflits durant la période médinoise jusqu'à la mort de Muhammad soit une douzaine d'années, fit au maximum 500 victimes, pour moitié des musulmans. Il serait intéressant de comparer ce chiffre au bilan bila n des guerres guerres modernes qu'ell qu'elles es soient soi ent nationalistes, nationalistes, colonialistes, coloniali stes, libératrices libér atrices ou civilisatrices civili satrices 2. Nous Nous citerons Gandhi, Gandhi, qui écrivi éc rivitt ceci cec i : " Je suis plus convaincu que jamais que ce n'est pas ar l'épée que l'Islam a pris place. Mais de par la profond profondee simplicité, la l a modestie modestie et l'abné l' abnégation gation rononcée du Prophète, la scrupuleuse application des engagements pris, la sincérité envers ses amis et ses fidèles, son intrépidité, son courage et sa confiance absolue en Dieu tout comme en sa
mission. C'est C'est grâce à tout cela, et non grâce à l'épée, l' épée, qu'il put surmonter surmonter tous les obstacles." 2 Il convient de mentionner une autre accusation d'importance parachevant d'ordinaire le portrait de Muhammad le guerrier sanguinaire et expéditif. Nous l'avons signalé, il y avait trois importantes tribus Juives résidant à Médine depuis fort longtemps, ayant trouvé là un refuge aux persécutions religieuses. Les deux premières, Banou Nadhir et Banou Quaynuquâ, furent de sources sûres, expulsées de Médine suite à divers actes de haute trahison. Concernant la troisième, les Banou Quouraydha, les sources classiques rapportent que, suite à la trahison de ses membres lors de la bataille du fossé, tous les mâles de cette tribu furent décapités en place publ pu bliiqu quee soi soitt envi environ ron 700 hommes hommes ; femm femmes es et enfants furen furentt rédui réduitt en esclavage. Cette versi version on des fait faitss est di directement rectement issue de la lecture et de l'écriture de l'histoire par l'Islam triomphant et triomphaliste des II ème et IIIéme siècles de l'Hégire, période durant laquelle ont été colligées les premières biographies du Prophète Muhammad. Cette version des faits est encore de nos jours rarement contestée tant elle fait écho, consciemment ou inconsciemment, à la frustration née de la situation en Palestine. Pareillement, cette "affaire" est régulièrement remise à jour dans les médias ou les écrits, visant en cela à consolider la thèse, consciente ou inconsciente, faisant des musulmans des antisémites de toujours et de Muhammad un serial killer de Juifs. Or, rien dans le Coran, qui pourtant mentionne le comportement de cette tribu lors de la bataille du fossé, et rien dans le hadith authentique, qui ne permette d'étayer cette thèse en flagrante contradiction avec la totalité des préceptes islamiques. Nous sommes là en présence d'un cas avéré de manipulation de données historiques qu'il convient de dénoncer sans aucune ambiguïté, mais dont au demeurant, l'histoire est coutumière .
Le guerrier et la paix. An 628. Loin de profiter du désarroi de Quraysh suite à l'échec de la bataille du fossé, Muham Muhamm mad déploie dép loie des trésors de diplom di plomatie atie afin d'obtenir la ratification d'un pacte bilatéral bil atéral de non agression entre Médine et la Mecque, c'est le traité de Houdaybyya. La paix qui s'en suivit fut profitable à l'expansion pacifique de l'Islam qui, de proche en proche, gag gagna na rapidem rapide ment de nombreuses tribus. An 630. Les Mecquois finirent par rompre la trêve et Muhammad, eut égard au progrès considérable de l'Islam dans la région, décide de conquérir la Mecque et lève sans difficulté une armée de plus de10.000 hommes. A la Mecque, la situation avait évolué, l'animosité initiale avait laissé place au désespoir, les énergies les plus farouches ne pouvaient qu'être en berne face au triomphe de l'Islam, et de nombreux Mecquois étaient dans le doute, soit quant à la véracité de leur combat, soit quant à leur chance de réussite. Conscient de la situation et peu enclin aux hostilités, le Prophète Muhammad profita de sa supériorité numérique et morale pour négocier une reddition honorable. La Mecque, fut donc prise pacifiquement, le Prophète pardonna à ses ennemis et accepta la conversion de ceux qui le souhaitèrent. Ayant conquis la Mecque par le cœur, Muhammad se retira à Médine. Nous Nous citerons de nou nouveau veau Alphonse Alphonse de Lamartine amartine : "Si la noblesse des intentions, la petitesse des moyens et la grandeur des résultats sont les trois critères du génie, qui oserait comparer n'importe quel grand homme de l'histoire moderne à Muhammad." La mort du Prophète Muhammad. De retour à Médine, il reçoit l'allégeance de la plupart des tribus de la péninsule Arabique. En vingt trois ans d'abnégation et de constance, il aura banni à jamais le polythéisme de l'Arabie, unifié les tribus Arabes qui s'ent s' entredéchiraie redéchiraient nt depuis la nu nuit it des temps, temps, fondé à partir de l'anarchie l 'anarchie bédouine bédouine un état islamique de justice et de démocratie, transmis l'intégralité du Coran à ses successeurs et, par ce texte, il aura insufflé à la civilisation islamique toute sa grandeur. An 632. Accompagné par plus de 100.000 personnes il fit cette année là le pèlerinage à la Mecque, enseignant les derniers rites, transmettant les dernières recommandations et les ultimes versets. Le pèlerinage accompli, il retourne pour la dernière fois à Médine où il ne tarde pas à tomber malade. Après plusieurs jours de souffrances, il décède dans les bras de son épouse Aïcha, ultime message adressé aux hommes. C'est là que depuis il demeure, et c'est là que les musulmans continuent de le saluer, de lui témoigner leur respect, leur amour et leur attachement. L'Islam se définit lui-même comme étant la religion du juste milieu et comme nous nous sommes
attachés à le démontrer, il propose à ceux qui le suivent une voie équilibrée recherchant l'harmonie entre les aspirations spirituelles et les obligations terrestres, l'impossible alchimie entre foi et raison. Est musulman quiconque reconnaît l'unicité de Dieu et la validité de la prophétie de Muhammad, cette prise de conscience formulée s'appelle la Shahada, c'est-à-dire l'attestation de foi. Il n'y a aucun sacrement, cette acceptation revient de fait à un engagement personnel que la créature contracte avec son Créateur. L'Islam est donc la religion de la relation directe à Dieu, aucun intermédiaire, aucun clergé, aucune Eglise, l'homme est seul face à Dieu et, au final, c'est à Lui seul qu'il rendra des comptes. Le dogme Islamique est simple et repose sur sept points : - Premièrement, croyance en l'unicité de Dieu. Dieu est substance absolue non divisible et non reproductible, échappant à toute définition et à toute représentation. - Deuxièmement, croyance aux Anges, c'est-à-dire en l'existence d'une réalité supérieure invisible aux yeux des hommes. - Troisièmement, reconnaissance de la totalité des Livres sacrés du fait qu'ils émanent tous, à l'origine, de Dieu. Le Coran étant chronologiquement la dernière révélation, confirmant ou infirmant les points essentiels des Ecritures précédentes, le musulman tout en respectant leur existence peut donc logiquement ne se référer qu'au texte coranique. - Quatrièmement, reconnaissance de la totalité des Prophètes de Dieu et notamment de Moïse et Jésus. Le Prophète Muhammad étant le dernier de la lignée, le sceau de la prophétie, les musulmans s'y référèrent prioritairement. Ceci d'autant plus qu'ils disposent d'un corpus important et authentifié, la Sunna, transmettant l'essentiel des propos et des actes du Prophète Muhammad et qu'aucun moyen équivalent ne leur permet de déterminer avec certitude les faits et gestes, par exemple, de Moïse ou Jésus. - Cinquièmement, croyance en la détermination absolue des réalités par un acte préalablement établi par Dieu, et renouvelé en permanence. En application concrète, il s'agit notoirement de croire au destin, qu'il soit, à nos yeux, bon ou mauvais. - Sixièmement, Sixièmement, croyan cro yance ce au Jour du jugement dernier faisant suite immédiate à la fin du cycle terrestre. L'ensemble de l'humanité sera ressuscité et les hommes seront jugés par Dieu en fonction des actions qu'ils auront commises. - Septièm Septiè mement, ement, le Paradis sera la récompense des "vertueux "et l' enfer celle cel le des "mauvais". "mauvais". La miséricorde de Dieu reste cependant le critère absolu d'admissibilité. Parallèlement à ces points de dogme, l'adhésion à l'Islam impose à chacun, en son âme et conscience, quatre quatre pratiques rituelles : deux obligatoires et deux facultat facultatives. ives. Obligatoires : -Prier -Pri er cinq ci nq fois fois par p ar jour j our,, à l'aube, l 'aube, juste juste après aprè s le Zénith, énith, dans dans l'aprèsl' après-m midi, au coucher coucher du soleil et dans la nuit. -Jeûner le l e mois de ram r amadan. adan. Lorsqu'on en a la possibilité : -Reverser aux nécessiteux une part de ses biens. -Accomplir le pèlerinage à la Mecque. Enfin, mentionnons le respect d'un nombre limité d'interdits auxquels un musulman doit se conformer. Citons l'interdiction absolue de l'alcool, de la consommation du porc, du sang, des bêtes sacrifiées aux idoles, des jeux de hasard, de l'usure, de l'adultère. L'ensemble de ces interdictions vise, d'une façon ou d'une autre, à protéger physiquement et matériellement l'homme, mais aussi à l'éduquer spirituellement. En dehors de ces définitions
essentielles, l'Islam est avant tout la religion du "bel agir", de la foi mise en pratique, du rendez vous permanen permanentt avec sa conscience. Religion simple simple et sans mystère ystère qui fit dire à Goethe Goethe : " Si tel est l'Islam, nous sommes tous musulmans" Au final, l'Islam est donc à la fois acceptation et soumission, c'est-à-dire abandon de ses prétentions prétentions face à la volonté volonté de Dieu. Nous Nous avons par ailleurs aill eurs rendu r endu le terme Islam par pacification ce qui traduit au mieux le fait que le musulman ait choisi de reconnaître l'existence de la supériorité de Dieu, tout en plaçant une absolue confiance en Sa Miséricorde. Il clôt ainsi l'éternel débat philosophique philosophique par la réponse r éponse à l'Eternel et, son être être intime, intime, son âme, âme, est enfin enfin pacifiée. Le Coran dit à cet égard : S89.V27 à 30."Ô âme désormais désor mais pacifiée pacifi ée ! Retourne à Ton Ton Seigneur satisfait sati sfaitee et agrée. agrée . Sois au nombre de mes serviteurs. Entre en mon Paradis." **** ** TABLE DES MATIERES Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 .............................. Questions juridiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 ........................................... Hommes et femmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 ........................................... Mariage et mariage mixte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 ............................................... Polygam Polygamie, ie, répudiation r épudiation et divorce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 ....................................................... Frapper les femmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 .......................................... Adultère et lapidation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 ............................................ Voleur et main coupée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 ............................................. Talion et peine de mort. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 ............................................. Statut Statutss des minorités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 ............................................ Charia Ch aria et Loi Loi révélée. r évélée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ....................... Questions Questions de société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 ............................................ Le voile islamique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 ......................................... Jihad. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 .............................. Terrorisme et kamikazes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109 .............................................. Violence - non violence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
............................................. Guerre et paix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 ...................................... Liberté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 ................................ Egalité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133 ............................... Fraternité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 .................................. Droits de l'homme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148 ......................................... Démocratie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 ................................... Laïcité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 ............................... Civisme et éducation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 ........................................... Science profane et science sacrée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Coutumes et traditions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Préambule. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186 ................................... Circoncision et excision. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192 ............................................. Mariage forcé ou arrangé. arrangé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197 ............................................... Mixité ou non mixité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ....................... Table des matières Questions Questions religieuses religieuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210 ............................................ Tolérance et prosélytisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211 ................................................ Relations avec les autres religions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219 ...................................................... Fonction d'Abraham. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232 ........................................... Moïse, la Torah. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244 ....................................... Jésus, l'Evangile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257 ....................................... Marie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277 ............................... Des autres autres religions. r eligions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......................
2 99 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Questions cultuelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299 ........................ Préambule. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300 ................................... La prière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303 ................................. Le jeûne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311 ................................. L'aumône. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............... Questions dogmatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................... De Dieu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326 ................................ Du bien et du mal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334 ......................................... Paradis et enfer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 344 ....................................... Destin et fatalisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 356 ......................................... Du Coran et de Muhammad. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 367 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............................. Annexes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .............. Du Coran. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 386 ................................. Sources islamiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 390 .......................................... Traductions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 393 .................................... Biographie résumée du Prophète Muhammad. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 398 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ................................... 407. . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . De l'Islam. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .