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Art Comment Dubaï se place sur la carte du monde // P. 21
L’ESSENTIEL HOLLANDE SACRIFIE LE ROUX EN URGENCE
Le ministre de l’Intérieur a été contraint de démissionner suite aux révélations sur l’emploi de ses filles à l’Assemblée et l’ouverture d’une enquête préliminaire. // P. 2
L’ÉCOSSE VA DEMANDER UN NOUVEAU RÉFÉRENDUM
Le Parlement écossais va autoriser Nicola Sturgeon à demander un référendum sur l’indépendance de l’Ecosse afin d’éviter la sortie de l’Union européenne. // P. 6
ENTREPRISES & MARCHÉS LE SCANDALE DE LA VIANDE AVARIÉE SECOUE LE BRÉSIL
Hong Kong et la Chine ont suspendu leurs importations de viande brésilienne. L’Union européenne a restreint ses volumes. La filière locale s’inquiète. // P. 17
LES RELATIONS BANQUESPME S’APAISENT
Le nombre de saisines du médiateur du crédit par les PME baisse à nouveau. Mais les régions ne sont pas égales. Paris subit les conséquences des attentats. // P. 25
PRÉSIDÉ PAR MONTEBOURG UN AN, NEWWIND LIQUIDÉ
Inventrice de l’éolien urbain avec son arbre à vent, la start-up n’a pu éviter la liquidation malgré le soutien de l’ancien ministre, actionnaire à titre personnel. // P. 26
CLIENTS FRAGILES : LE PLAN DE LA BANQUE POSTALE
La banque lance un programme pour former ses clients au numérique. Elle veut lutter contre l’exclusion digitale et la précarité financière. // P. 28
Shutterstock
CARNET // P. 33
Journée mondiale de l’eau Les eaux usées, nouvel or noir // P. 16 ET L’ÉDITORIAL DE DAVID BARROUX P. 8
LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // MERCREDI 22 MARS 2017 // LESECHOS.FR
Sortie del’euro :cequi faitpeurauxentreprises l Plusieurs chefs d’entreprise évoquent dans « Les Echos » les périls d’un retour au franc. l Les investissements étrangers en France au plus haut depuis dix ans.
P
lacée au centre du programme économique du Front national, la sortie de l’euro devient une vraie source d’inquiétude dans les entreprises, à mesure que les sondages laissent entrevoir une victoire possible de Marine Le Pen à la présidentielle. Renchérissement des coûts de pro-
duction,désorganisationdeschaînesdeproduction,changement des modèles informatiques : plusieurs patrons dressent dans « Les Echos » la liste très concrète des périls qui menaceraient à très court terme leurs entreprises. Un désastre,alorsquel’attractivitédelaFrancesembleenfinserenfor-
cer. Selon Business France, l’an passé, 1.117 projets d’investissements de la part d’étrangers ont été engagés dans l’Hexagone, en hausse de 16 %. // PAGE 4, L’ÉDITORIAL D’ÉTIENNE LEFEBVRE PAGE 8 ET LA CHRONIQUE DE SABINE DELANGLADE PAGE 9
Renault : lacompétitivité desusines françaises àlaloupe AUTOMOBILE Un document interne compare les performances des différents sites hexagonaux. L’usine de Maubeuge (Nord) arrive en tête.
Carrefour se lancedans la banque mobile BANQUE La filiale
du distributeur se dote d’un compte courant pensé pour le mobile.
C’est un classement confidentiel, surveillé de près chez Renault. Un document interne du constructeur français dresse le comparatif desperformancesindustriellesentrelesdifférentes usines du constructeur. Bilan : c’est le site de Maubeuge (Nord), spécialisé dans les utilitaires, qui apparaît comme l’usine la plus compétitive, que ce soit au niveau de la production moyenne par salarié – 96 véhicules par an – ou d’autres indicateurs clefs – qualité, coûts, délais de livraison... Le site nordiste a bénéficié de différents leviers d’amélioration industrielle, y compris l’apport de Daimler, qui fabrique sur place son utilitaire Citan. Au final, l’usine se positionne au top niveau de l’Alliance Renault-Nissan, signe qu’il n’y a pasdefatalitépourunsitefrançais.Lesautres usines hexagonales (Douai, Batilly, Flins, Sandouville) ont encore du chemin à parcourir pour parvenir à ce niveau. Au total, les sites français de la marque au losange ont produit 746.000 véhicules en 2016. // PAGE 18
C’est le site de Maubeuge (Nord), spécialisé dans les utilitaires, qui apparaît comme l’usine la plus compétitive. Photo Didier Maillac/RÉA
Plus de trente-cinq ans après s’être lancé dans les services financiers, notamment avec des cartes privatives, Carrefour Banque a décidé de se doter du dernier produit qui manquait à sa palette de bancassureur. La filiale bancaire du géant de la distribution va lancer le 18 avril dans ses 3.000 magasins un compte courant baptisé C-zam. Associé à une carte bancaire à débit immédiat, il sera activable à distance et conçu pour être géré depuis un mobile. Ce nouveau produit financier à bas coût – 12 euros par an après souscription de l’offre à 5 euros – vient concurrencer le CompteNickel et les offres des néobanques qui fleurissent. Mais Carrefour Banque a plusieurs atouts, dont son réseau physique de plus de 200 agences et les 3 millions de consommateurs qui passent chaque jour dans les différents formats de magasins Carrefour. // PAGE 27
Altice rachète la pépite Teads Après les télécoms et les médias, le groupe de Patrick Drahi mise désormais gros sur la publicité.
Le cabinet d’avocats à la mesure de vos ambitions
PUBLICITÉ Ce n’est qu’une acquisition à 285 millions d’euros, mais cela n’empêche pas Altice de voir grand. Le groupe de Patrick Drahi et Teads, une pépite française des technologies complexes qui sont derrière la publicité numérique, n’envisagent rien de moins que de créer ensemble une alternative à Facebook et Google. Les deux mastodontes du Web, qui s’appro-
prientl’essentieldelapubenligneetpèsent 403 et 582 milliards de dollars en Bourse, n’ont qu’à bien se tenir ! L’idée est de marier l’audiencede Teadsetlesdonnéesd’utilisateurs recueillies par Altice par le biais de ses médias (BFMTV, i24, SFR Sport, ses journaux, etc.) et de son opérateur télécoms SFR pour faire grossir le nouveau pilier publicité du groupe. // PAGE 22
eversheds-sutherland.com
Le BigData entre dans lesprétoires ISSN0153.4831 NUMÉRO 22409
108e ANNÉE 34 PAGES
Antilles-Réunion 3,50 €. Guyane-St Martin 4,60 €. Belgique 3,10 €. Espagne 3,80 €. Grande-Bretagne 3£20. Grèce 3,50 €. Italie 3,80 € Luxembourg 3,30 €. Maroc 27 DH. Suisse 5,20 FS. Tunisie 4 TND. Zone CFA 2.700 CFA.
Enquête par
Valérie de Senneville La loi pour une république numérique met désormais à disposition du public des centaines de milliers d'arrêts. Plusieurs start-up de justice prédictive se sont lancées à l'assaut de cette mine de données pour vendre leurs services aux avocats, mais également aux entreprises. En anticipant le sens des décisions de justice, les algorithmes leur permettent de gagner du temps, de mieux évaluer les litiges et les indemnités. Mais gare à l'uniformisation des pratiques, craignent des juges. // PAGE 12
Brendan Smialowski/AFP
AFP
Engel & Völkers Paris • Tél. 01.45.64.30.30
Les starsaméricainesdu monde des« hedgefunds » raflentla mise La fortune des 45 premiers gérants de fonds dépasse la barre des 200 milliards de dollars. « HEDGE FUNDS » La fortune des 45 premiers gérants de « hedge funds » a dépassé la barre des 200 milliards de dollars en 2016, à 201,2 milliards selon le classement annuel établi par le magazine « Forbes ». C’est le financier George Soros (photo) qui occupe la première place, avecunerichesseestiméeà25,2milliardsdedollars. Lesfondsquantitatifsquifonctionnent à l’aide de modèles ont été performants et leurs gestionnaires, tel James Simons, le fondateur de Renaissance, au deuxième rang, figurent en bonne place dans ce palmarès mondial, encore largement dominé par les Américains. // PAGE 30
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Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
FRANCE Justice à la vitesse desgazelles
l Le ministre de l’Intérieur a été évincé moins de 24 heures après les révélations sur les emplois parlementaires de ses filles. l L’Elysée a voulu éviter que la fin du quinquennat soit rythmée par cette affaire.
La démission de Bruno Le Roux est aussi une façon pour le PS de remettre du sel sur les affaires de François Fillon.
POLITIQUE
LE FAIT DU JOUR POLITIQUE Cécile Cornudet
L
Dessins Fabien Clairefond pour « Les Echos »
FrançoisHollande sacrifie Bruno Le Rouxen urgence
undi 19 heures, l’émission « Quotidien » révèle que Bruno Le Roux a multiplié les CDD parlementaires pour ses deux filles. Mardi 15 heures, le Parquet national financier ouvre une enquête préliminaire. Mardi 18 heures, Bruno Le Roux démissionne de son poste de ministre de l’Intérieur. Justice express, décision politique express. Les atermoiements de l’affaire Cahuzac ont cent ans. En moins de 24 heures, les affaires ont fait un retour détonant dans la campagne présidentielle. En moins de 24 heures, François Hollande a tranché dans le vif. Inquiet d’une éventuelle victoire de Marine Le Pen, il a voulu couper court au « tous pourris » qui fait des ravages. Suspecté d’instrumentaliser la justice contre François Fillon, il a voulu montrer qu’il savait sacrifier ses amis. Benoît Hamon, candidat du PS à la présidentielle, n’a pas par hasard été le premier à évoquer la démission du ministre de l’Intérieur. Sa campagne risquait d’être
à son tour polluée par le soupçon. François Hollande l’en protège, nomme au passage l’un de ses soutiens à l’Intérieur (Matthias Fekl), et remet du sel sur la plaie Fillon des affaires. La gauche, elle, sait trancher, signifiet-il ; la justice ne fait pas « deux poids deux mesures ». Et dire que le débat télévisé de TF1, lundi soir, avait presque passé sous silence les affaires ! Parler enfin du fond, se réjouissaient les candidats, voir la vraie campagne commencer ! Devant un sous-entendu des journalistes, Jean-Luc Mélenchon seul avait mis les pieds dans le plat. « Vous avez des pudeurs de gazelle », avait-il lancé pour rappeler les enquêtes visant François Fillon et Marine Le Pen. Personne n’avait embrayé. Terrain miné. La justice s’est déjà trop immiscée dans cette campagne, tenons-la hors du plateau. Dès le lendemain, retour à la réalité. La campagne bat son plein et les affaires y jouent un rôle central. Pas frontal. Car il y a mieux. Mardi matin, Jean-Christophe Cambadélis affirmait qu’il ne voyait pas pourquoi Bruno Le Roux devrait démissionner. Le soir, il se réjouissait qu’il l’ait fait, car « il était difficile de se maintenir dans une situation où d’autres ne démissionnent pas ». CQFD. @ccornudet
en bref Poignant et Pompili apportent leur soutien à Macron POLITIQUE — Bernard Poignant, très proche conseiller de François Hollande, a annoncé mardi qu’il soutenait la candidature d’Emmanuel Macron à la présidentielle, et précisé qu’en conséquence, il allait quitter l’Elysée. « Il est le seul candidat issu des rangs de la gauche qui peut se qualifier pour le second tour de l’élection et éviter un face-à-face Le Pen-Fillon », explique-t-il. La secrétaire d’Etat à la Biodiversité, l’écologiste Barbara Pompili, a aussi annoncé qu’elle soutenait le candidat d’En marche, devenant le premier membre du gouvernement à officiellement se rallier à lui.
Le député-maire de Neuilly, Fromantin, ne se représente pas aux législatives POLITIQUE — Le député-maire de Neuilly (divers droite), Jean-
Christophe Fromantin, ne se représentera pas aux prochaines législatives dans les Hauts-de-Seine, a-t-il annoncé mardi. L’élu, qui soutient François Fillon, « laisse la place » à une adjointe aux finances à la mairie, Nathalie Etzenbach, qui sera candidate au nom du mouvement 577 pour la France, qu’il a initié dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine. Le parti LR y a investi de son côté l’actuelle députée européenne, Constance Le Grip.
L’ÉDITOÉCODENICOLASBARRÉ LE DIRECTEUR DE LA RÉDACTION DES ÉCHOS LEDIRECTEURDELARÉDACTIONDESÉCHOS
DULUNDIAUVENDREDIÀ7H10
DANSLAMATINALEDETHOMASSOTTO #E1Matin
Joël Cossardeaux @JolCossardeaux François Fillon peut se sentir moins seul. A peine deux mois après la p u b l i c a t i o n d ’u n a r t i c l e d u « Canard enchaîné » sur l’emploi présumé fictif de l’épouse du candidat de la droite à la présidentielle, c’est à Bruno Le Roux de s’attirer le même type de soupçon et d’intriguer la justice. Mais à la différence de l’ancien Premier ministre, ce proche de François Hollande est tombé. Soucieux de « préserver totalement l’action gouvernementale », le ministre de l’Intérieur a démissionné mardi. C’est Matthias Fekl, jusqu’alors secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, qui a repris son portefeuille pour le peu de temps qui reste jusqu’à la fin du quinquennat. Les choses n’auront pas traîné. Lundi, l’émission « Quotidien » diffusée sur TMC avait révélé que Bruno Le Roux avait employé ses filles à ses côtés du temps où il était député puis président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Entre 2009 et 2016, alors qu’elles étaient lycéennes puis étudiantes, ses deux enfants ont cumulé 14 et 10 CDD correspondant à la somme totale de 55.000 euros.
Même procédure que Fillon
Un montant composé de salaires allant de 1.500 à 3.500 euros perçus, pour les premiers d’entre eux, alors qu’elles n’avaient que 15-16 ans. Parmi les CDD suivants, plusieurs pourraient avoir coïncidé avec des périodes de stage en entreprise ou de cours à l’université, à l’été 2013 pour une des deux enfants de l’élu de Seine-Saint-Denis et en mai 2015 pour l’autre. De quoi faire peser sur lui le soupçon d’emplois fictifs. Une présomption qui vaut à son cas d’avoir été saisi par la justice avec la même diligence et selon la même procédure que celui de François Fillon. La procureure Eliane
Après la démission de Bruno Le Roux, c’est Matthias Fekl qui est nommé au ministère de l’Intérieur. Photo Bertrand Guay /AFP
« On ne peut pas dire à François Fillon “démettez-vous, soyez exemplaire” et que le titulaire d’un portefeuille, qui plus est régalien, ne se l’applique pas. » BENOÎT HAMON Candidat PS à l’élection présidentielle
Houlette, qui dirige le Parquet national financier (PNF), n’aura pas mis 24 heures pour décider de vérifier les révélations de la presse en ouvrantdèsmardiuneenquêtepréliminaire confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). De quoi rendre la situation définitivement intenable pour Bruno Le Roux qui, il n’y a pas si longtemps, avait déclaré réprouver les pratiques dont il est soupçonné. « J’affirme mon honnêteté », s’est défendu l’ex-ministre, justifiant sa démission par le fait que son poste « implique de ne prêter le flanc à aucune instrumentalisation ». En tout état de cause, au vu des révélations de « Quotidien », son maintien à l’hôtel de Beauvau ne pouvait se compter qu’en heures en cette fin délicate de quinquennat. « Lorsqu’onestattachéàl’autoritéde
l’Etat, on est impeccable face aux institutions et aux règles qui les régissent », avait tranché Bernard Cazeneuvedanslamatinée,anticipantla chute du couperet. Benoît Hamon ne s’est pas moins montré pressé de voir Bruno Le Roux annoncer sa démission. « La décision la plus prudente, la plus sérieuse serait effectivement qu’il choisisse de le faire », devait déclarer unpeuplustard,depuisBruxelles,le candidat socialiste à la présidentielle. En mauvaise posture dans les sondages, le député PS des Yvelines va pouvoir se targuer d’appartenir à un parti qui ne transige pas avec des comportements que les Français n’admettent plus, par contraste avec l’échec de la tentative de « débranchement » de la candidature FrançoisFillonàdroite.Maisils’agitaussi d’unenouvelleaffairejetantunedernière ombre sur le quinquennat. n
Unépisodequi ravivelaplaiedes affairesàdroite L’ouverture d’une enquête sur Bruno Le Roux et sa démission remettent la pression sur le candidat François Fillon.
rapide,l’implicationduchefdel’Etat pour affaiblir la droite. « Il préfère sacrifierunamipourencoreenfoncer Fillon », peste-t-il. L’ex-Premierministre,soulagéde ne pas avoir été – trop – attaqué par ses adversaires sur les affaires lors du débat de lundi soir, se félicitant de pouvoir enfin parler du fond, voit, avec cet épisode, ce qu’il espé-
Isabelle Ficek @IsabelleFicek « Deux poids, deux mesures », « justice TGV », « acharnement pour m’empêcher d'être candidat ». C’est, depuis le début du Penelopegate, l’une des lignes de défense adoptée par François Fillon et ses soutiens. Une ligne qui a pris un coup dans l’aile mardi, après l’ouverture d’une enquêtepréliminaireparleParquet national financier sur les emplois parBrunoLeRouxdesesdeuxfilles adolescentes à l’Assemblée, moins de 24 heures après que l’émission « Quotidien » sur TMC a révélé ces informations. Aussi rapidement, donc, que pour l’affaire des emplois familiauxtouchantlecandidatdela droite, mis en examen la semaine dernière. Si Bruno Retailleau, coordinateur de la campagne et très proche de François Fillon, assurait, prudent et embarrassé, ne pas vouloir « êtrejuge »surcetteaffaire,leprésident du groupe LR au Sénat a aussi souligné que concernant François Fillon, le PNF « se saisissait et ouvrait une enquête préliminaire
La démission rapide du ministre met en exergue la volonté de François Fillon de ne rien lâcher. François Fillon est à nouveau ébranlé. Photo pool/Christian Hartmann/AFP [...] quelques heures après » la parution du « Canard enchaîné », ajoutant : « On va regarder, ça va être, comment dirais-je, instructif ». Comme un défi – et une défiance – vis-à-vis de la réaction du PNF. Las. Plus embêtant encore pour le camp Fillon : la démission extrêmementrapidedeBrunoLeRoux. Plus tôt, le Premier ministre Bernard Cazeneuve avait lancé, comme annonçant cette éviction, que « quand on est attaché à l’autorité de l’Etat,onestimpeccablefaceauxinsti-
tutionsetauxrèglesquilesrégissent ». Une phrase qui rappelait étrangement celles martelées par François Fillondurantlaprimairedeladroite, quand il disait : « Il ne sert à rien de parler d’autorité quand on n’est pas soi-même irréprochable ». Bref, la gauche cherche à montrer que Bruno Le Roux, lui, démissionne, quand François Fillon a décidé, malgré les remous dans son camp, de ne rien lâcher. Un parlementaire LR quilesoutientveutvoir,dansl’ouverture de l’enquête et la démission
rait être un nouveau départ dans sa campagne, déjà ébranlé. D’autant que le « Canard enchaîné » ce mercredi fait de nouvelles révélations sur un contrat de lobbying pour un homme d’affaires libanais auprès de compagnies pétrolières russes notamment. Et que le PNF, a-t-on apprismardisoir,adélivréunréquisitoire supplétif pour « escroquerie aggravée, faux et usage de faux » auxjugesd’instructionencharge de l’enquête sur les époux Fillon. Selon « Le Monde », les enquêteurs ont saisi à l’Assemblée des documents laissant penser qu’ils ont pu produire des faux pour justifier les salaires de Penelope Fillon. n
FRANCE // 03
Les Echos Mercredi 22 mars 2017
BTP :2,5millions decartessécuriséescontre letravail illégal etlesfraudes audétachement La carte sécurisée d’identification des salariés du BTP entre en vigueur à compter de ce mercredi. La Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie sont les premières régions concernées. C’était une des mesures phares du plan de lutte du gouvernement contre le travail illégal, en général, et les fraudes au travail détaché, en particulier. Créée par la loi Macron à l’été 2015, la carte d’identification professionnelle des salariés du bâtiment et des travaux publics aura mis plus d’un an et demi à devenir une réalité. A un mois à peine de l’échéance présidentielle, l’arrêté
autorisantletraitementautomatisé des données nécessaire au déploiement du dispositif a été publié mardi au « Journal officiel », ouvrant la voie à sa diffusion. Un outil de plus dans un arsenal juridique de lutte contre les fraudes au détachement qui est « le plus strict d’Europe », a insisté mardi la ministre du Travail, Myriam El Khomri. L’exercice n’était pas facile puisqu’il fallait concevoir une pièce d’identité à la fois sûre et aisément contrôlable, à diffuser à 2,5 millions d’exemplaires rapidement. « Impossible à falsifier », selon Patrick Montliaud, de l’Imprimerie nationale, qui va l’éditer. La carte disposera d’une photo et d’un QR Code (flash code) que les inspecteurs du travail n’auront qu’à scanner avec leur portable. Sa gestion a été confiée à l’UniondescaissesdeFrance.L’organisme a déjà en charge notamment le chômage intempéries du bâtiment et des travaux publics et est
Frontcommun pour favoriser l’essor de l’apprentissage EMPLOI Elever le niveau de formation des apprentis et mobiliser les lycées professionnels pour développer l’apprentissage. C’est ce que plaident Terra Nova et l’Institut Montaigne dans un rapport commun. Solveig Godeluck @Solwii Terra Nova et l’Institut Montaigne ont souvent des points de vue divergents. Mais les deux think tanks publient mercredi une note en faveur du développ ement de l’apprentissage. Car même si tout le monde semble d’accord sur les bienfaits de ce mode de formation, cela fait trente ans qu’il ne décolle pas. Ce travail est signé par JeanPierre Boisivon, ex-directeur de l’Essec, et Henri Lachmann, président de Schneider Electric. « Il faut arrêter l’incantation et le mensonge ; on ne peut parler sans cesse d’apprentissage sans rien faire », insiste ce dernier. Les auteurs reprennent la comparaison avec l’Allemagne qui avait été établie par le rapport Martinot en mai 2015. En France, 25 % des jeunes sont au chômage, contre 7 % outre-Rhin. « Plus de la moitié de la différence s’explique par la place de l’apprentissage dans le système de formation de nos voisins (16,8 % des jeunes de 15 à 24 ans en Allemagne contre 6,2 % en France) », soulignent-ils. A formation et diplôme équivalents, mieux vaut avoir été apprenti : les chances d’insertion dans la vie professionnelle sont de
SUR
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10 à 15 points supérieures. Mais les employeurs ne trouvent pas toujours leur bonheur parmi les postulants : « On ne peut pas prendre en apprentissage des gosses qui ne savent ni lire ni écrire », s’exclame Henri Lachmann. Les entreprises privilégient l’apprentissage postbac, donc des profils qui ont la plupart du temps suivi un enseignement général au lycée, mais n’en trouvent pas. Car la proportion de jeunes orientés vers la formation professionnelle dès le collège est élevée, à 22 %, contre 15 % en Allemagne. Les Français entrent dans l’apprentissage tôt, à 18,7 ans en moyenne, contre 20 ans outreRhin. Les auteurs proposent donc de créer un « sas », non géré par l’école, afin de leur permettre d’acquérir ces savoirs minimum avant d’entrer dans l’enseignement professionnel. Par ailleurs, l’apprentissage repose trop sur les CFA faute d’implication des lycées professionnels, selon le rapport. Certes, le gou-
A formation et diplôme équivalents, mieux vaut avoir été apprenti. Les chances d’insertion dans la vie professionnelle sont de 10 à 15 points supérieures. vernement compte passer de 40.000 à 60.000 apprentis dans ces lycées, soit 10 % des élèves. Un manque d’ambition pour Henri Lachmann : « Pour faire passer le nombre d’apprentis de 400.000 à 800.000, voire 1 million, il faut systématiser l’apprentissage dans les lycées professionnels », professe-t-il. Le bac pro, rappelle-t-il, estmoinsefficacepour trouver un emploi que l’apprentissage. Ensuite, il faudra permettre aux apprentis de poursuivre une formation jusqu’au doctorat. Car les 175.000 jeunes qui ont obtenu un bac pro en 2015, soit 20 % d’une classe d’âge, savent qu’« il n’y a plus de promotion sociale par l’école pour eux ». Pour mener cette réforme, selon le rapport, il faudrait instaurer une gestion paritaire des lycées professionnels, par les régions et les entreprises, et revoir les conditions de travail des enseignants, notamment leur rémunération. n
donc au contact des entreprises et des salariés du secteur.
1.500 contrôles chaque mois
LacarteBTP,quiporteral’indication du chantier sur lequel travaille le salarié, entre en vigueur progressivement à compter de ce mercredi. Elle est dès à présent obligatoire pour tout salarié détaché par une entreprise étrangère, intérimaire ou non. Pour les salariés et intérimaires d’entreprises établies en France, la diffusion sera en revanche progressive. Les deux premières régions concernées sont Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. A partir du 1er mai, ladiffusions’étendraà4autres :Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Bourgogne-France Comté et Grand Est. Suivront, le 1er juin, AuvergneRhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, puis le 1er juillet la Bretagne, les Hauts-de-France et la Normandie. Le 1 er août enfin, ce sera le tour de l’Ile-de-France
Tel. 01.55.35.20.20
SOCIAL
et des départements d’outre-mer. Un site a été dédié à la carte BTP, (www.cartebtp.fr) qui donnera accès à la plate-forme de gestion. Il en coûtera à l’entreprise pour chaque pièce éditée 10,80 euros. Il reste encore à équiper les inspecteurs des logiciels nécessaires sur leur téléphone portable. Ce qui sera fait d’ici quelques mois. A l’occasion du lancement de la carte BTP, Myriam El Khomri a rappelé que chaque mois étaient désormais effectués 1.500 contrôles et qu’ils avaient débouché sur 33 suspensions de chantier depuis janvier 2016 et 5,4 millions d’euros d’amendes administratives depuis juillet 2015, dont la plus importante a atteint 90.000 euros. Malgré de « très fortes oppositions », la ministre « n’exclut pas » d’obtenir une majorité qualifiée au prochain Conseil des ministres européens du Travail pour réformer la directive de 1996 sur les détachements. — L. de C.
La carte BTP, qui porte l’indication du chantier sur lequel travaille le salarié, entre en vigueur progressivement à partir de ce mercredi. Photo CIBTP
04 // FRANCE
Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
L’Allemagne est désormaislepremier investisseurétranger en France l L’Hexagone a connu en 2016 sa meilleure année depuis dix ans en matière d’investissements étrangers. l L’impact du Brexit ne se fait pas encore sentir. et politiques sont en train de pousser les investisseurs européens à rester en Europe », explique-t-elle. Au-delà, la patronne de Business France s’est félicitée des résultats de l’Hexagoneenmatièred’attractivité. « En nombre de projets, il s’agit de la meilleure année depuis dix ans », note-t-elle. Le pays a enregistré 1.117 projets d’investissements émanant d’étrangers, soit une hausse de 16 %. « La belle dynamique de 2015 s’est confirmée malgré un contexte troublé par les attentats et les mouvements sociaux », souligne-t-elle. Le plus gros investissement a été réalisé par le logisticien américain Fe d ex , q u i a m i s s u r l a t a b l e 200 millions d’euros pour agrandir sa présence à l’aéroport de RoissyCharles-de-Gaulle. La logistique est d’ailleurs l’un des secteurs où la France p ossède un avantage concurrentiel de par sa géographie centrale en Europe et qui est en plein boom avec le développement du commerce électronique. UPS, le grand concurrent américain de Fedex, a aussi investi 100 millions d’euros dans l’Essonne. Il y a tout de même un bémol : les créations ou sauvegardes d’emplois
ATTRACTIVITÉ Guillaume de Calignon @gcalignon C’est une première qui risque de faire du bruit à l’heure où la construction européenne est accusée de tous les maux dans la campagne électorale. L’Allemagne est devenue en 2016 le premier investisseurétrangerdansl’Hexagone,juste devant les Etats-Unis. Elle a investi dans 191 projets en France l’an dernier, selon les statistiques de Business France présentées mardi. Un nombre en hausse de 35 % par rapport à l’année précédente. Tous ces investissements ont permis de créer ou de sauvegarder 4.700 emplois. L’Italie n’est pas en reste puisque la péninsule pointe en troisième positionderrièrelesEtats-Unisavec des investissements en hausse de 68 % l’an dernier. « Les investisseurs européens sont de plus en plus importants », constate Muriel Pénicaud, directrice générale de Business France, l’organisme chargé de travailler à l’internationalisation du pays.« Lesincertitudeséconomiques
générées par ces investissements sont en recul de près de 10 % en 2016. Les étrangers ont permis de créer ou maintenir un peu plus de 30.000 emplois. Cette performance s’explique notamment par quelques grosses opérations réalisées l’an passé, dont le rachat du verrier Arc, qui emploie plus de 3.000 salariés dans l’Hexagone.
Bonne tendance de fond
Il y a toutefois une autre bonne nouvelle : en 2016, un peu plus de la moitié des projets d’investissements financés par des étrangers sont des créations de sites. Ce qui nourrit l’optimisme. D’autant que l’Hexagone espère bien profiter du Brexit. Il est en effet probable que les investisseurs étrangers déjà installés en Grande-Bretagne réallouent leurs ressources. Pour éviter les tracas administratifs et les potentiels droits de douanes dont ils pourraient devoir s’acquitter pour accéder au marché unique depuis la Grande-Bretagne, il est possible qu’ils décident d’ouvrir des filiales sur le Vieux Continent. Toutefois, « une décision d’investissement prend en moyenne dix-huit mois avant de se concrétiser. Donc le Brexit n’a pas encore eu d’effet statistique. Nous ne le ressentirons qu’en 2017, et surtout en 2018 », estime Muriel Pénicaud. Mais pour elle, « la tendance de fond de l’attractivité française est bonne... si on ne ferme pas les frontières », dans une allusion à peine voilée au projet présidentiel de Marine Le Pen. n
DÉCRYPTAGE // L’ouverture sur l’extérieur
est vitale pour l’économie française.
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FRANCE
SÉPARÉMENT
a mondialisation n’a pas le vent en poupe dans l’opinion, c’est le moins que l’on puisse dire. Sans nier le fait qu’une partie de la population souffre des effets induits du libre-échange, notamment la désindustrialisation, il faut aussi souligner que tout un pan de l’économie hexagonale dépend de l’international. Il ne va donc pas être simple de revenir sur l’ouverture commerciale entamée il y a quarante ans, comme le demandent Marine Le Pen et JeanLuc Mélenchon. Une vague protectionniste dans les urnes aurait des conséquences à court terme que les Françaisressentiraientrapidement et vivement, contrairement à ce que clament ces candidats à la présidentielle. Leschiffresparlentd’eux-mêmes. Si la balance commerciale française est lourdement déficitaire – elle a accusé un déficit de plus de 48 milliards d’euros l’an passé – le commerce avec l’étranger fait vivre des millions de Français. Près de 30.000 sociétéstricolores sont implantées à l’étranger, alors que, dans le même temps, l’Hexagone compte environ 20.000 entreprises étrangères travaillant sur son sol. Celles-ci représentent un tiers de toutes les exportations françaises. Fin 2013, selon l’Insee, 1,85 million de salariés français travaillaient dans une entreprise sous contrôle étranger. Au total, l’Hexagone est le sixième exportateur mondial de marchandises et compte 124.100 entreprises exportatrices. Celles-ci ont vendu leurs produits à l’étranger pour 453 milliards d'euros. Quand on y ajoute les services,latotalitédesexportationsfrançaises représentent tout de même 30 % du PIB du pays. C’est moins
que l’Allemagne, qui culmine à 47 %, mais beaucoup plus que les Etats-Unis. Contrairement aux idées reçues, l’économie américaine est relativement peu ouverte. Les exportations des Etats-Unis ne représentent que 13 % de la richesse nationale produite chaque année. L’économie française est dépendante de ses relations avec l’étranger. Quand on compte les emplois occupés par des Français dans des entreprises étrangères implantées sur le territoire national et ceux liés à des activités exportatrices d’entreprises françaises, « entre 5 à 6 millions d’emplois en France » sont liés aux relations de la France avec les
Les exportations françaises représentent 30 % du PIB du pays. pays étrangers, estime Muriel Pénicaud, directrice générale de Business France. Cela signifie qu’en France, « un emploi du secteur privé sur trois est lié à l’international », selon elle. Toute mesure protectionniste aurait des conséquences. Dans une étude datant de l’an dernier, le think tank La Fabrique de l'industrie montrait que, quand 100 emplois exposés à la concurrence internationale sont créés dans une zone donnée, 64 emplois abrités supplémentaires sont créés au sein de cette même zone. Et inversement. — G. C.
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Lire l’éditorial d’Etienne Lefebvre Page 8
CICE : un début laborieux France Stratégie publie une évaluation complémentaire des effets du CICE qui confirme les précédentes conclusions. L’évaluation complémentaire publiée ce mercredi par France Stratégie sur les effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) vient confirmer les conclusions rendues à l’automne dernier. Sur la période 2013-2014 (c’est-à-dire sur les premiers mois d’existence du dispositif) la mesure a permis de créer ou de sauvegarder entre 50.000 et 100.000 emplois.Unchiffrerelativement modeste. Le rapport de France Stratégieconstateque,sur2013-2014,il n’y a pas eu d’« effets évidents » du CICE sur les salaires, pas plus que sur les exportations et les dépensesdeR&D.Enrevanche, un phénomène de moindres défaillancesdesentreprisesaété observésurlamêmepériodequi serait dû au CICE, sans chiffrage à ce stade. L’évaluation du CICE reste donc pour l’heure très embryonnaire,maislesdifficultés auxquelles fait face France Stratégie sont nombreuses. La mesure s’adresse d’abord à toutes les entreprises, tous leurs salariés et sur tout type de contrat. Le champ est donc vaste et les données nécessaires pour en évaluer les effets ne sont disponibles qu’avec délai (les liasses fiscales par exemple, mais aussi les DADS). Surtout, les comportements des entreprisessonttrèshétérogènesetle dispositif s’est diffusé de façon multiple,àlafoissurlescoûtsde production,lesmarges,lescréations d’emplois. La prochaine évaluation,àl'automne,portera sur l’année 2015. — M. B.
FRANCE // 05
Les Echos Mercredi 22 mars 2017
Souslapression desélus,Fillon adoucit sonplan d’économies pour lescollectivités l L’Association des maires de France auditionne ce mercredi les candidats à la présidentielle. l Le candidat de la droite propose de limiter les hausses annuelles de dépenses à 3 ou 4 milliards d’euros. FINANCES LOCALES Matthieu Quiret @MQuiret La pression des élus locaux a fini par payer. Lors de son audition ce mercredi devant l’Association des maires de France (AMF) à la maison de la Radio, à Paris, aux côtés de neuf autres candidats à la présidentielle, François Fillon va clarifier son programme d’économies pour les collectivités locales. A écouter des élus LR de poids, très inquiets depuis des mois sur son projet initial, il va annoncer des concessions importantes. Le candidat de la droite à l’Elysée prévoyait une vingtaine de milliards d’euros d’économies sur les collecti-
vités pendant la campagne des primaires, soit 20 % des 100 milliards visés au total. Il ne parlait plus la semaine dernière devant l’Assemblée des départements de France (ADF) que d’une baisse des dotations de 7,5 milliards d’euros, lissée sur cinq ans, c’est-à-dire en fin de mandat. Pas suffisant pour Caroline Cayeux, dirigeante de l’association Villes de France et fidèle de l’ancien Premier ministre, François Baroin, président de l’AMF ou Dominique Bussereau, président de l’ADF. « Nous avons été rassurés d’apprendre que cette baisse s’appliquera en fait sur la hausse tendancielle de nos dépenses, ce n’est plus vraiment une baisse », soupire l’un d’eux. Au final, François Fillon expliquera demain aux maires que, sur les dix dernières années, les
dépenses des collectivités ont augmenté en moyenne de 6 à 8 milliards d’euros annuels. Il demandera donc un ralentissement de moitié, soit 3 à 4 milliards de hausse maximale chaque année. « Sur 250 milliards de dépenses, c’est un peu plus de l’inflation, un projet tout à fait raisonnable », plaide Gilles Carrez, président de la commission des finances à l’Assemblée et spécialiste des finances publiques dans l’équipe du candidat.
Gel des normes
François Fillon agite deux leviers pour obtenir ces 3 à 4 milliards de modération des dépenses. Un à deux milliards d’euros seraient obtenus par des incitations lâchées sous la forme d’une plus grande liberté de manœuvre. Son équipe
cite les 700 millions d’économies qu’un gel des normes permettrait au dire du rapport du Conseil nationald’évaluationdesnormes.Autres pistes possibles, le rétablissement du jour de carence pour les fonctionnaires, l’augmentation de leur temps de travail ou un assouplissement des rythmes scolaires. Le second levier sera lui coercitif « pour mettre sous tension les collectivités, mais bien moins brutalement que sous le mandat Hollande », dixit Gilles Carrez. François Fillon prévoit une baisse annuelle de 1,5 milliard d’euros sur les recettes des collectivités, dont une part sera prélevée sur les dotations de l’Etat, mais également sur les dizaines de milliardsd’eurosd’exonérationsfiscales dont profitent les contribuables locaux. Pas question pour
autant de toucher à l’autonomie fiscale des collectivités, assure son entourage, qui tacle la volonté d’Emmanuel Macron de supprimer 80 % de la taxe d’habitation. Un expert des finances locales doute néanmoins de ces propos rassurants : « Dans toutes les coupes budgétaires réalisées ces dernières années, que ce soit sous François Fillon, Premier ministre, ou Manuel Valls, les collectivités prenaient pour leur part 20 % du total. » Un autre responsable de l’AMF juge que les 20 milliards de baisse des dépenses, même en tendanciel, resteront difficiles à réaliser. D’autant que, pour lui, lâcher des marges de manœuvre aux élus locaux pourrait se traduire par des dérives de dépenses plutôt que des économies. n
Un faux pari sur la taxe d’habitation EmmanuelMacronprévoit desupprimerlataxed’habitationpour80 %desménages.Lemanqueàgagnerseraitalorscompenséparune dotationauxcollectivitésfondéesurlesvaleursactuelles delataxe.Voilàquiadonné l’idéeàcertainsmairesetélus d’intercommunalitésd’augmenterenurgenceletauxde lataxe2017,histoirededoper (parfoisde20 %)laréférence ducalcul.« C’estinutile,ironise-t-onàl’AMF,Bercyprendraitlaréférencede2016. »
Leshabitantsdesmétropoles nevotent plus commela moyennedes Français Une étude de Kantar Sofres montre d’importantes différences de vote entre le cœur des métropoles et les territoires, notamment périurbains. Le reflet d’un fossé qui se creuse. C’est l’un des signes forts brandis par les dénonciateurs de la fracture territoriale. Une étude réalisé par Kantar Sofres pour l’association Villes de France montre que l’écart entre le vote des habitants des métropoles et ceux des autres territoires n’a jamais été aussi fort. Le vote en faveur du Front national auxdernièresélectionsde2012était inférieur de plus de 6 points dans le cœur des 15 métropoles à la moyenne nationale (17,90 %) et de de plus de 4 points par rapport à celui dans villes moyennes (15.000 à 150.000 habitants). Plus récemment, en 2015, aux élections régionales, le vote en faveur de la gauche dans les métropoles était 7,5 à 9,5 points plus élevé que dans la France rurale ou dans les villes moyennes. L’écart est nettement plus faible pour le vote de droite. « En 1988, le vote pour le FN se situait dans les villes moyennes et les grandes villes. Le vote Le Pen s’est transformé, ses électeurs sont partis dans le périurbain », constate Carine Marcé, directrice associée chez Kantar Sofres. Elle admet néanmoins un biais dans l’étude : seule la ville-centre a été sondée, pas les communes de banlieue. « Les métropoles, ce n’est plus la France », traduit la présidente de Villes de France, Caroline Cayeux, maire LR de Beauvais et proche de François Fillon. L’occasion pour l’association d’élus de rappeler que l’électorat qu’elle représente pèse
28 % du corps électoral, contre 8 % pour les grandes villes. Dans ses demandes aux candidats à la présidentielle, l’association insiste donc sur des mesures pour conserver la compétitivité de ces territoires. En particulier le maintien des dessertes ferroviaires, des hôpitaux de proximité ou l’accélération du fibrage numérique.
« Attirer les talents »
« Beaucoup a été fait pour les métropoles, il faut maintenant redonner de l’attractivité aux territoires péri-urbains et ruraux », prévenait la semaine dernière Olivier Dussopt, le président de l’Association des petites villes de France (APVF). L’associationpropose,danslecadre d’un manifeste aux candidats à la présidentielle, de créer un nouveau mécanisme de péréquation autour de chacune des 22 métropoles. Un prélèvement de 1 % sur les recettes fiscales serait versé sur un fonds qui financerait des projets de développement dans les villes et villages entourant l’aire métropolitaine. L’APVF se garde pour autant de jouer le conflit urbain-rural. « Les métropoles créent de la richesse mais elles auront besoin de leurs territoires environnants. Pour attirer les talents notamment car la qualité de vie qu’ils recherchent se trouvent à la périphérie et dans les petites villes », assure Olivier Dussopt. En
« Beaucoup a été fait pour les métropoles. »
OLIVIER DUSSOPT Président de l’Association des petites villes de France
en bref Plan 500.000 : 166 millions d’euros de plus des partenaires sociaux FORMATION — Les Opca, organismes paritaires collecteurs des
cotisations formation des entreprises, se sont engagés mardi auprès de l’Etat à participer, pour 166 millions d’euros, à la prolongation du plan de 500.000 formations de plus pour les chômeurs, a annoncé le ministère du Travail. Cet effort complète l’engagement du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP), également géré par les partenaires sociaux, qui débloquera 150 millions d’euros.Lancé en janvier 2016 par François Hollande, le « plan 500.000 » a déjà permis la réalisation de plus de 1 million d’actions de formation en 2016. L’Etat avait apporté 1 milliard d’euros pour le financer en 2016, et compte sur environ un demi-milliard pour le prolonger jusqu’à mi-2017.
Nouvelle- Aquitaine, ce mécanisme représenterait 3,5 millions d’euros de transferts, 5 millions dans les Hauts de France. En Auvergne Rhône-Alpes, la présence de trois métropoles porterait à moins de 20 millions d’euros cette contribution. L’association des grandes villes France Urbaine, qui dévoilera son manifeste en fin de semaine, juge la proposition « 1 % métropole » non techniquement aboutie. Elle cite par exemple la région Paca, où largement plus de la moitié de la population réside dans trois métropoles. (Aix-Marseille-Provence, Nice et Toulon). France Urbaine reconnaît néanmoins la nécessité d’une coopération interterritoriale, proposant par exemple des « contrats de coopération métropolitaines » comme celui de 2,7 millions d’euros déjà signé autour de Bordeaux. — M. Q.
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Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
MONDE en chiffres
ROYAUME-UNI : LES 2 % D’INFLATION DÉPASSÉS
HAUSSE DE L’EXCÉDENT COMMERCIAL SUISSE
Le taux d’inflation a encore augmenté au Royaume-Uni pour atteindre 2,3 % en février, dépassant pour la première fois depuis fin 2013 l’objectif de la Banque d’Angleterre. Sur un mois, les prix ont augmenté de 0,7 %, après une décrue de 0,5 % en janvier, alimentés par les coûts d’importation et la remontée du pétrole.
La Suisse a dégagé un excédent commercial de 3,11 milliards de francs suisses (2,90 milliards d’euros) en février. Les importations se sont accrues de 5,4 % sur le mois écoulé, à 14,6 milliards de francs suisses, progressant plus vite que les exportations, qui ont elles augmenté de 0,9 %, à 17,8 milliards, leur plus haut niveau depuis 2010.
L’Ecosse vaofficiellement demander unréférendum sursonindépendance laisser la porte ouverte à la négociation. Nicola Sturgeon elle-même a admis le week-end dernier qu’elle était prête à envisager un scrutin plus tardif (« Les Echos » du 20 mars). Les nationalistes laissent par ailleurs leurs options ouvertes, évoquant le maintien d’une Ecosse indépendante dans l’Union européenne, mais aussi l’adhésion à l’Espace économique européen, commelaNorvège,cequiluiassurerait un accès au marché unique.
ROYAUME-UNI Le Parlement écossais va autoriser la nationaliste Nicola Sturgeon à demander la tenue d’un référendum. Vincent Collen @VincentCollen — Correspondant à Londres Les dés sont jetés. Ce mercredi, à Edimbourg, le Parlement écossais doit autoriser Nicola Sturgeon, la Première ministre nationaliste, à enclencher le processus en vue de la tenue d’un référendum sur l’indépendance. Les indépendantistes du SNP ne disposent pas de la majorité absolue à l’assemblée régionale, mais ils sont assurés d’obtenir le feu vert qu’ils demandent grâce au soutien des Verts, eux aussi favorables au référendum. « Le changement est maintenant inévitable », a déclaré Nicola Sturgeon mardi à l’ouverture des débats, répétant que l’Ecosse refusait d’être « sortie de l’Union européenne contre sa volonté ». 62 % des Ecossais ont
La porte reste ouverte pour une négociation sur le calendrier. « Le changement est maintenant inévitable », a déclaré la Première ministre nationaliste, Nicola Sturgeon, mardi à l’ouverture des débats au Parlement écossais. Photo Jane Barlow /AFP voté contre le Brexit en juin dernier. Lamotionquidoitêtrevotéecemercredi demande au gouvernement écossais de négocier la tenue de ce scrutin avec le gouvernement britannique, qui doit l’accepter. Les deux parties doivent également s’entendre sur les modalités du vote et, en particulier, sur sa date. La motion précise que l’option « la plus appropriée » serait entre l’automne 2018 et le printemps 2019. Les élec-
teurs pourront alors juger de la façon dont se déroulera le Brexit, puisque la négociation entre LondresetlesVingt-Septseraalorsachevée. Les nationalistes veulent que le référendumaitlieujusteavantou« à peu près au moment » où la sortie de laGrande-Bretagnedel’Unioneuropéenne sera effective. La Première ministre britannique, Theresa May, a rejeté ce calendrier. Elle pourrait difficilement
s’opposer au principe même d’un référendum,maiselleveutcontraindreleSNPàrepousserlescrutin,afin de ne pas perturber la négociation du Brexit qui s’annonce déjà compliquée. Elle espère aussi que les Ecossais seront alors rassurés par la forme que prend le Brexit, ce qui les convaincrait de rejeter l’indépendance. Derrière la fermeté affichée du SNP, la formulation de la motion a été soigneusement choisie pour
Tous les autres partis représentés au Parlement écossais – conservateurs, travaillistes, libéraux-démocrates – devraient voter contre la motion du SNP. Kezia Dugdale, leader du Labour écossais, a estimé mardi que le Brexit n’était qu’une « excuse » brandie par Nicola Sturgeon pour mener l’Ecosse vers l’indépendance. Ruth Davidson, chef de file des conservateurs, a assuré que les Ecossais étaient « écœurés » par les « manœuvres politiques » du SNP. n
L’économiemondiale indifférenteà la montéedesrisques MONDE Selon la Coface, les incertitudes politiques ne rendent pas l’économie plus volatile. Yves Bourdillon @yvesbourdillon L’économie mondiale est flegmatique. « Les incertitudes politiques ne génèrent plus de volatilité sur les marchés financiers », a estimé Julien Marcilly, économiste en chef de la Coface (compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur), lors de la présentation, mardi, de son nouvel indice du risque politique. La Coface constate que la confiance des ménages et des entreprises, « à la fois dans les économiesavancéesetdanslesémergentes » est à un plus haut, à tel point que laprévision de croissance mondiale a été un peu révisée à la hausse de 0,1 point, à 2,8 % en 2017. Un paradoxe, puisque les incertitudes politiques s’aggravent parallèlement.Incertitudesillustréespar le Brexit et l’élection de Donald Trump, maisaussiparuneprogression du risque sécuritaire.
Un effet psychologique
Ce dernier progresse, souligne selon Sofia Tozy, économiste à la Coface, au vu de la « hausse du nombre de guerres et de victimes depuis le creux historique de 2005 », où les guerres avaient fait « seulement » 12.000 victimes.Ellesenontfaitdixfoisplusen 2015. Illustration de la véritable « guerre civile mondiale au sein du monde musulman », dix-neuf des trente pays les plus touchés par un
conflit en 2015 sont membres de l’Organisation de la conférence islamique. Parallèlement, le nombre d’attentats et de victimes du terrorisme a quintuplé depuis 2012. Si les attentats, dont les deux-tiers sont revendiquéspardesdjihadistes,font dix fois moins de morts dans le monde (40.000) que, par exemple, les noyades accidentelles, ils ont un effet psychologique sans commune mesure et érodent la confiance envers un pays. L’indice de la Coface du risque d’attentat pondéré par la population classe la France au 29e rang mondial... mais au premier des pays occidentaux.
La Coface évalue aussi auprès de 159 pays le risque politique et social, soit celui d’un soulèvement populaire. Le risque politique stricto sensuestévaluéàpartirdelanature du régime politique, la fragmentation linguistique, ethnique et religieuse, les libertés politiques et droits civiques, tandis que le risque social dépendrait de la croissance, du chômage, de l’inflation, du taux d’analphabétisme, de la corruption, des inégalités, des revenus moyens et de la fécondité. Sur le plan politique, l’Afrique concentre sept des dix pays les plus instables de la planète, tandis que les risques sociaux
sont plus importants en Syrie (dont 80 % de l’économie a « disparu » à cause de la guerre), Venezuela, Libye, Yémen, Iran, Irak, Russie, Liban. Ce risque politique et social s'est nettement aggravé dans les pays émergents, Brésil Mexique, Chine, Arabie saoudite, Russie, Turquie, Afrique du sud. On constate parallèlement dans les pays occidentaux une montée des réactions à l’immigration, qui a poussé la Coface à mener une étude fondée sur le programme Manifesto d’analyse textuelle des principaux partis politique. Le protectionnisme, l’ordre public, le
nationalisme et le multiculturalisme sont les thèmes les plus présents au Royaume-Uni, devant la France, l’Autriche et les Pays-Bas, loin devant l’Allemagne et... les Etats-Unis (les données Manifesto datent de début 2016). En synthétisant risques sécuritaires et politiques et sociaux, la Coface calcule un indice de risque politique global, qui se détériore depuis 2010 dans toutes les régions du monde, sauf dans l’Asie émergente et les pays riches. LaFrancese situe au 107e rang mondial, juste derrière les Etats-Unis mais devant l’Allemagne (132e). n
Plus de guerres et d’attentats Le nombre de conflits dans le monde a doublé depuis 2007 en raison d’une flambée de guerres civiles en Afrique et au Proche-Orient. Plus aucune guerre n’oppose des Etats entre eux, même si certains s’opposent par procuration en soutenant des guérillas rivales. La Coface s’attend à une aggravation du bilan des guerres en 2017, alors que celui de 2016 était déjà dix fois plus meurtrier que celui de 2005, peut être le meilleur depuis un siècle avec moins de 12.000 morts. L’indice Coface d’activité terroriste a pour sa part été multiplié par 2,8 depuis 2008. Les huit pays occidentaux participant à la coalition contre Daech comptent un quart des victimes du terrorisme en 2015.
+30 % LA RENAISSANCE DU TOURISME TUNISIEN EN 2017
Le nombre de touristes en Tunisie devrait atteindre 6,5 millions de personnes cette année, selon le conseiller économique du Premier ministre tunisien, satisfait que ce secteur (8 % du PIB) redémarre.
Les laisséspour-compte du développement MONDE Les femmes et les minorités ethniques restent pénalisées, souligne le dernier rapport de l’ONU. Michel De Grandi @MdeGrandi Une personne sur trois dans le monde vit encore dans des conditions de développement humain faibles, une sur neuf souffre encore de la faim, selon l’ONU. Quelque 18.000 personnesmeurentchaquejourd’avoir respiré un air pollué, et 24 pers o n n es s u b i s s e n t c h a q ue minute un déplacement forcé, précise le dernier rapport sur le développement humain du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), rendu public mardi. Cela alors que des progrès incontestables ont été réalisés au cours des vingt-cinq dernières années.
Diminution de la mortalité infantile
En même temps que la population mondiale a crû de 2 milliards d’habitants entre 1990 et 2015 à 7,3 milliards de personnes, plus de 1 milliard d’entre e l l e s n e v i ve n t p l u s d a n s l’extrême pauvreté, tandis que 2,1 milliards ont eu accès à des installations sanitaires améliorées,etplusde2,6millionsàune meilleure source d’eau potable. En outre, la mortalité infantile a diminué de plus de moitié, de 91 à 43 décès pour 1.000 naissances. Tous les problèmes cependant ne sont pas réglés, certains persistent comme les privations, tandis que d’autres s’aggravent : les inégalités, où l’on voit que 1 % de la population mondiale détient 46 % de la richesse. D’autres phénomènes enfin surgissent comme l’extrémisme violent.
Toujours de fortes discriminations
Parmi les laissés-pour-compte du développement, les femmes figurentenbonneplace.Cesdernières subissent toujours de fortes discriminations : par exemple, « 10 à 20 % seulement des propriétaires fonciers des pays développés sont des femmes », note le rapport. Elles ne sont pas les seules dans cette situation. Les filles, les peuples indigènes, les handicapés viennent allonger la liste, sans oublier, bien entendu, les migrants. Environ 244 millions de personnes vivent dans un autre pays que le leur, d’après l’ONU. Parmi eux, « de nombreux migrants, cependant, parmi lesquels les 65 millions de personnes en situation de déplacement forcé dans le monde (...) manquent d’emplois, de revenusetd’accèsauxsoinsdesantéet aux services sociaux ». Les minoritésethniquessontaussidesvictimes fréquentes de la discrimination, engendrant pauvreté et vulnérabilité face aux crimes et délits, y compris le trafic d’êtres humains. n
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Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
idées&débats
SOMMAIRE
Le meilleur du Cercle La « clause Molière », le remède imaginaire des Echos La Chronique Marine Le Pen ou comment faire perdre la France qui gagne Le Point de vue PME : faire émerger les champions de demain ! Cinéma La Bête et le label Disney Libre propos Echapper au salariat pour redevenir soi-même
LES ÉDITORIAUX DES « ÉCHOS »
Sortiedel’euro :etsion écoutaitlesentreprises ? Ilaura fallu attendre qu’il soitprès de minuit lundi soir surTF1 pour voir les candidats à la présidentielleaborder l’avenir del’Europeet laquestion clef d’une sortie delazone euro, projet aucœur duprogramme économique deMarine Le Pen. Avec unFrançois Fillon alertantdemanière pertinente surles conséquences d’unretour aufranc pour Par Etienne l’économiefrançaise, eten particulier les Lefebvre risques liés à uneinflation galopante. Il restera deux débats télévisésd’ici aupremier Le retour tour et plus d’un mois decampagne pour au franc, un aborder et aborder encore ce thème crucial, cauchemar ? quidépasseles clivages habituelsentre la droite etla gauche, et qui obsède àjuste titre Ce sont nosvoisins européens.Au-delà desréponses les chefs descandidats etdes argumentaires nourris d’entreprise desdifférents think tanks (Terra Nova, Institut Montaigne, etc.)sur l’impact qui en macroéconomique désastreux d’unesortiede parlent l’euro, il fautécouter les chefs d’entreprise exposer très concrètementles problèmes le mieux. insolubles auxquels ils seraient confrontéssi les électeursfrançais optaientpour l’aventurefrontiste. Patrons du CAC 40ou de grosses PME, certains commencentàle faire dans nos colonnes (lire page9), etespérons qued’autres sortiront deleur habituelleréserve. Renchérissement massif desproduits qu’ils importent pour faire tournerleurs usines hexagonales, qui ne pourrait être répercuté surles prix de vente ;dettes deleurs entreprises àrembourser avec des francsdévalués ; désorganisation complète deschémasdeproduction intégrés àl’échelle del’Europe ; machines-outilsdevenant hors deprix ;investisseurssetournant vers d’autres pays ; pagaille duretour au franc dans lecommerce... Les chefs d’entreprise, quand ils parlent deleur quotidien,n’ont pas besoin de grandeséquations pour démontrer à quel point la déflagration seraitforte.Etnecroyons pas queles entreprises quiont fait del’Europe un marché domestique, grâceà lamonnaieunique, représenteraient une part marginale. L’étude de Business France publiée mardi rappelle àquel point l’économiefrançaisen’a plus rien d’unvillagegauloisisolé,mais est aujourd’hui ouverte et mondialisée : plusde 30.000 entreprises françaises ont une implantation àl’étranger etplus de20.000sociétés étrangères ont investienFrance dans desactivitéscréatricesd’emplois,les filiales de groupes étrangers employant par exemple plus de20 %des effectifs salariésdans l’industrie. L’appartenance àlazone euro, contrairement àce qu’affirme Marine Le Pen, necondamne pas la France audéclin, au contraire.Les projets d’investissements étrangers quicréent ou maintiennentdes emplois enFrance ont atteint l’andernier unniveau record.C’est cette attractivité qu’il s’agit de renforcer. Etsurtout pas dedétruire.
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Lire la Chronique Page 9
Urgence Par DavidBarroux
« Notre maison brûle et nous regardonsailleurs »,déclaraiten2002 Jacques Chirac.Quinzeans plustard,l’évidence duréchauffement climatique s’estimposée à tous, ou presque, mais ilconviendraitde préciser l’urgence enajoutant que« notre planète à soif etnous jetons l’eau par les fenêtres ».En cette Journéedel’eau,il est en effet une vérité que tousceux qui nemourront jamais de soifferaient bien d’avoir en tête : près de 40 %des êtres humainsvivent déjàen stress hydrique. Etsinous ne faisons rien, le problème ne fera qu’empirer tantla croissance démographique, l’enrichissement de laplanète,la modification deshabitudesalimentaires,l’industrialisation et l’urbanisation vont continuerd’exercerunepression croissante sur nos besoins hydriques. Sans eau, il nepeutyavoir devie, et pourtant, nous n’avons pas encore fait decet or liquide unevéritablepriorité. Nos réseaux d’eau fuient dans d'incroyables proportions, et l’agriculture continuedecapter plus de70 %denotre consommation d’eau. Al’échelle mondiale, ildevientdonc urgent d’investirpour moderniser les réseaux dedistribution et l’on devrait favoriser l’émergence d’une agriculture etd’une alimentation moins gourmande en eau. Nous devonsapprendre àconsommermoins et àconsommermieux. Dans ce nouveau combat dela ressource, la France aun rôle particulierà jouer.Avec Suez et Veolia,nous disposons de deux champions del’eau qui nedemandent qu’à exporter leur savoir-faire. Mais pour qu’ils soient efficaces, on devrait commencer par faire de laFrance lenouveau laboratoire del’eau en favorisant par exemple chez nous laréutilisation deseaux usées. Or aujourd'hui, par excès deprudence, on nepeutmême pas laverla voirietricolore avecde l’eau retraitéedepeur decontaminer nos concitoyens ! Une nouvelle preuvedes dommages que cause chez nous laculture duprincipedeprécaution.
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Lire nos informations Page 16
Garnier pour « Les Echos »
Lemarchéde l’artcherche à retrouver laconfianceperdue Par Martine Robert —Journaliste au service Services C’est un véritable tsunami qui s’est produit pendant l’Asian Art Week deNewYorklasemainedernière :la vente de la collection d’art d’Asie du Fujita Museum d’Osaka par Christie’s a atteint 263 millions de dollars, avecseulement31lots.Lamaisonde vente en attendait dix fois moins ! Même le patron monde de Christie’s, Guillaume Cerutti, semblait stupéfait. La somme recueillie ce 15 mars avec cette seule vente du soir dépasse toutes les autres sessions dédiées à l’art asiatique organiséesàcejour,unproduitbienplus élevé que celui réalisé lors des dernières ventes d’art contemporain, moderne et impressionniste, de Londres. Cette collection avait été constituée autour de 1900 par l’industriel japonais Fujita, puis avait donné naissance en 1954 à un musée privé à l’initiative de ses enfants. Les œuvres avaient été acquises auprès de Yamanaka, l’un des meilleurs marchands au monde, selon Christie’s. Et c’est bien la provenance qui a largement fait le prix. Alors que le marché de l’art est régulièrement l’objet de scandales au retentissement souvent planétaire, les acheteurs ont besoin de retrouver de la confiance.Surtoutlorsquel’onconstate que la contrefaçon réussit même à tromper des institutions prestigieuses : les conservateurs du château de Versailles ne se sont-ils pas fait escroquer avec de fausses chaises XVIIIe ? Actuellement, c’est le mobilier XXe qui est dans le collimateurduparquetdeParisetl’unde ses marchands a été écroué pour avoir écoulé en série de faux meubles du célèbre designer Jean Prouvé. Dans ces conditions, une provenance sûre fait office de garantie suprême. Un flash-back rapide sur quelques ventes phares le prouve. Ainsi,lacollectiondepiècesdemeubles et objets de Diego Giacometti constituée par le couturier Hubert
L’ANALYSE DE LA RÉDACTION La financiarisation croissante du marché de l’art a attiré en masse les faussaires. Après des scandales de faux retentissants. les maisons de vente misent plus que jamais sur la provenance des œuvres pour rassurer les acheteurs. Du coup, les prix s’envolent à nouveau.
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Les points à retenir Le marché de l’art est •régulièrement l’objet de
scandales au retentissement souvent planétaire. La garantie de la provenance et la célébrité du vendeur garantissent des montants de ventes élevés. Les marchands spécialisés ont une carte déterminante à jouer mais ont bien du mal à se faire entendre face à la puissance médiatique des grandes maisons anglo-saxonnes.
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de Givenchy et dispersée dernièrement chez Christie’s, s’est soldée par 100 %deslotstrouvantpreneuretun produit de 32,7 millions d’euros, soit l’un des plus importants obtenus pour un ensemble d’arts décoratifs du XXe siècle adjugé à Paris. Explication des professionnels : il n’y avait plus d’œuvres de Diego Giacometti en mains privées d’une si belle provenance, donc il s’agissait d’une opportunité unique à saisir… De la mêmemanière,lesbronzesdeRembrandt Bugatti cédés par Alain Delon en novembre dernier, généraient5,2millions,plusdudoublede la recette attendue, la célébrité de l’acteur collectionneur venant rassurer et flatter les amateurs. Et l’impact de la provenance se vérifie dans toutes les catégories : chez Sotheby’s, la bibliothèque de Mallarmé a généré 4,4 millions de ventes,deuxfoisplusqu’attendu ;les trésors de la Chine ancienne du banquier David David-Weill ont rapporté5millionsd’euros,alorsqueles estimations étaient comprises entre 1,2et1,9million ;chezDrouot,lesstatues de Rodin du galeriste Jean de Ruaz, fils de l’architecte en chef du Musée du Luxembourg, ont suscité un grand intérêt et généré un record mondial pour « Le Baiser », sous le marteau de la maison Binoche et Giquello ; chez Artcurial, les voitures anciennes de Roger Baillon, entrepreneur de Niort qui voulait fonder un musée de l’automobile, ont connu aussi un vif succès, totalisant 21,6 millions d’euros. D e p u i s q u’e n u n e d i z a i n e d’années l’art s’est financiarisé, attirant de nombreux investisseurs, les prix de certaines pièces ont eu tendance à flamber, attirant les faussaires. Et ceux-ci suivent les courants et les artistes les plus plébiscités. On sait que beaucoup de faux Picasso sont en circulation. Et alors que le design est à la mode, on ne compte plus les contrefaçons de meubles de Charlotte Pierrand ou Le Corbusier. On voit même apparaître des copies de rééditions légales ! Quant aux antiquités chinoises, elles prolifè-
rent à mesure que la valeur des sceaux et autres rouleaux impériaux s’envole, comme le constate l’undespluséminentsexperts,l’antiquaire Christian Deydier. Les marchands spécialisés ont probablement une carte déterminante à jouer dans ce contexte. Ils ont bien du mal à se faire entendre face à la puissance médiatique des grandes maisons anglo-saxonnes mais c’est probablement le moment de hausser le ton pour mettre en avant leur expertise. Le galeriste Franck Prazan, spécialiste de l’école de Paris, s’est ainsi vu confier, par le Moma de New York, deux tableaux d e Je a n D u b u f fe t e t G e o rg e s Mathieu à vendre. De même, l’hyperspécialiste en arts premiers Didier Claes a été récemment choisi par un important homme d’affaires et collectionneur belge pour vendre unetrentainedepiècesd’artafricain. Le rapport présenté à la prestigieuse foire d’antiquités de Maastricht, qui vientdefermersesportes,soulignait d’ailleurs qu’en 2016, année de chute vertigineuse pour les deux multinationales de l’art Christie’s et Sotheby’s, les marchands avaient tiré leur épingle du jeu, réalisant un chiffre d’affaires en hausse de 20 %. Drouot, qui est un modèle unique au monde avecsacentainedespécialitésreprésentées et ses centaines de préemptions de lots effectuées chaque année par les musées, a probablement aussi sa carte à jouer. Après le scandale des vols pratiqués par ses commissionnaires révélé en 2009, l’hôteldesventesafaitungrostravail de transparence pour restaurer la confiance. L’an dernier, plus de 87 collections lui ont été confiées, dont 13 ont atteint des enchères millionnaires. Preuve en est, la maison Binoche et Giquello a décroché une collection américaine d’art précolombien, domaine où ces commissaires-priseurs jouissent d’une grande expertise : ce n’est donc pas à New York, mais bien à Drouot que cette collection Christensen passera sous leurs marteaux le 31 mars prochain. n
IDEES & DEBATS // 09
Les Echos Mercredi 22 mars 2017
opinions
LES ARTICLES LES PLUS LUS SUR LESECHOS.FR 1. Free : Niel lance l’illimité en 4G Tech 2. Présidentielle : le film de 3 h 30 de débat 3. Débat : Macron ne prend aucun risque et se réveille grâce à Le Pen 4. Sondage : le suivi quotidien de la présidentielle 5. Forbes dévoile son premier classement des Français les plus riches
LE MEILLEUR DU CERCLE DES ÉCHOS
DANS LA PRESSE ÉTRANGÈRE
La « clause Molière », le remède imaginaire
Haïti: l’ONU «responsable mais pas coupable»
NAÏVETÉ « La mesure part d’une bonne intention : préserver l’accès aux marchés publics aux PME locales, lutter contre le dumping social, garantir la sécurité des travailleurs par la bonne compréhension des consignes. Avec de tels arguments, qui peut décemment être contre ? Personne ! » FOURBERIE « Alors que les PME réclament
plus de souplesse, de simplification et donc moins d’obligations, ce type de mesure crée une nouvelle norme municipale ou régionale. »
VANITÉ « Elle ne garantit pas de : remplir le carnet de commandes, favoriser l’accès au crédit, réduire les délais de paiement, améliorer les relations donneurs d’ordresous-traitants, alléger la fiscalité… » DANGER « En revanche, elle donne sûrement
un coup de couteau à notre solidarité européenne en matière de liberté de circulation des personnes. Au titre de la réciprocité, cela peut coûter cher à nos entreprises qui exportent et aux 170.000 travailleurs français détachés en Europe. »
DISCRIMINATIONS « Au nom d’un
hypothétique soutien aux PME et d’un combat contre les travailleurs détachés, nous sapons notre engagement européen, créons de nouvelles discriminations, rendons vain le travail diplomatique et parlementaire de la France sur la révision de la directive [sur les détachés] et montrons l’agonie de notre économie par un virage nationaliste. »
a A lire en intégralité sur Le Cercle, le site participatif des « Echos » lesechos.fr/idees-debats/cercle
Nations unies sont-elles en train •deLes reprendre pour l’épidémie de choléra
en Haïti le « responsable mais pas coupable » de Georgina Dufoix lors de l’affaire du sang contaminé. Si l’on en croit le « New York Times », « l’ONU donne aujourd’hui une leçon sur la façon d’éviterlaresponsabilitémorale ».Defait, l’organisation s’est déclarée « terriblement inquiète» de l’épidémie de choléra qui depuis 2010 a fait plus de 9.000 morts et a affecté 800.000 personnes, et souhaite l’éradiquer. Mais sans préciser la façon d’y parvenir ni comment cela sera financé. Or c’est bien l’ONU qui a provoqué cette épidémie. Elle a été introduite par un bataillon de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustha)venuduNépal.Unpaysoùle vibrion de la maladie est très répandu. En Haïti la contamination a été provoquée en 2010 par des eaux usées contenant des matières fécales qui se sont déversées dans un affluent de l’Artibonite. En décembre dernier, les Nations unies ont finalement fait des excuses et promis d’agir. Le nouveau secrétaire général de l’ONU, António Guterres, va devoir désormais appliquer le plan de son prédécesseur Ban Ki-moon. Mais, sur les 400 millions de dollars promis,seulement2millionsontétéversés par la Corée du Sud, la France, le Chili, l’Inde et le Liechtenstein. Mais pas par les Etats-Unis. Ce qui n’est pas une surprise pour le journal alors que le président Trump veut réduire l’aide publiqueaudéveloppement,toutenfaisantla leçonauxautrespaysquineremplissent pas leurs obligations. « Pendant ce temps,Haïtisouffre »,rappellelejournal. Il est certain qu’António Guterres a une tâche difficile pour réussir et obtenir le soutien des pays membres de l’ONUetdephilanthropes.Enattendant il envisage de réduire progressivement la présence de la Minustha. —J. H.-R.
LE LIVRE DU JOUR
Des bulles pourMacron LE PROPOS Même la bande
dessinée se met en marche pour Emmanuel Macron. Prenant judicieusement prétexte de la nécessité de faire un peu de pédagogie sur le processus législatif à la française, les auteurs de cet album traitent, avec soucis didactiques et politiques, de la loi du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « loi Macron ».
L’INTÉRÊT Les planches présentent les différents plans du travail législatif comme un jeu de société, avec ses étapes obligées et figures imposées, ses pièges, ses acteurs. L’occasion de la loi Macron permet de réviser ce que sont les navettes parlementaires, les lieux stratégiques de l’Assemblée nationale, le rôle capital du Conseil d’Etat, l’importance des SMS pour compter ses soutiens. Il s’agit également de croquer, plus politiquement, l’énervement
Faire la loi
d’Hélène Bekmezian, Patrick Roger et Aurel, Glénat BD, 2017, 80 pages, 14,95 euros.
du Premier ministre, Manuel Valls, et une certaine majesté du jeune ministre Macron. La lecture rappelle, enfin, quelques épisodes épiques pour une loi adoptée au forceps et à coups de 49.3. Une BD qui ne se veut pas forcément macronienne, mais qui souligne, jusque par le dessin, la maestria du désormais candidat. — Julien Damon
Vladimir Simicek/AFP
La « clause Molière » prévoit que seule la langue de l’illustre auteur soit utilisée sur les chantiers publics. Elle a été validée par plusieurs conseils régionaux, mais dénoncée notamment par la Commission européenne, les préfets d’Ile-de-France et d’Auvergne-Rhône-Alpes. Un placebo, selon Bernard Cohen-Hadad, président du think tank Etienne Marcel.
La présidente du Front national propose le retour à une France industrielle qui n’existe plus.
MarineLe Penoucomment faire perdrelaFrance qui gagne La sortie de l’euro, cette hérésie défendue par le Front national, serait dévastatrice. Des dirigeants d’entreprise témoignent.
LA CHRONIQUE de Sabine Delanglade
P
our une fois, le casting de « L’Emission politique » de France 2 n’avait pas raté son coup. On se souvient en effet de l’ahurissante émission où la chaîne n’avait rien trouvé de mieux que mettre le repris de justice Jérôme Kerviel face à Alain Juppé. Quatre mois plus tard, en revanche, la patronne de PME invitée à contredire Marine Le Pen a réussi en quelques minutes à faire ce dont rêvent tous les chroniqueurs sans jamais y parvenir : renvoyer la présidente du Front national dans ses buts. Celle-cinecessederabâchercombien la sortie de l’euro serait douce aux entreprises tricolores, comment elles y retrouveraient la compétitivité nécessaire à ne faire qu’une bouchée de tous leurs concurrents. Holà ! Spécialisée dans le cuir sellier de très haut de gamme, la tannerie Gal assure l’assise des plus grands cavaliers du monde, l’emploi de quinze personnes et 2 millions de chiffre d’affaires. Depuis que Nathalie Gal a repris l’entreprise de son père en 2012 et qu’elle a continué à monter en gamme, son activité a augmenté de 25 % et elle a embauché quatre personnes. Et elle est aujourd’hui très claire :« Lasortiedel’euroestunemesure grave qui mettrait fin à ma société. » C’est qu’elle importe ses matières premières, des peaux très épaisses, qui seules conviennent à l’équitation et ne se trouvent pas en France. Leur coût, automatiquement, se renchérirait avec un franc dévalué et Nathalie Gal sait qu’elle ne pourrait le répercuter sur ses prix de vente. Fin de l’histoire, donc, et bravo pour la solution miracle défendue par le FN !Celle-ciserévèleeneffetidéalepour, du plus petit au plus grand, faire perdre la France qui gagne. La sortie de l’euro, cette mesure si simple à énoncer, est un poison qui s’immiscerait dans toutes les branches de la microéconomie, tant ses effets sont multiples et délétères. Pour la plupart des chefs d’entreprise, notamment les meilleurs de la classe, ceux qui viennent de publier des résultats historiques, comme Michelin ou Valeo, ceux qui peaufinent déjà leur
plan stratégique à 2020, l’hypothèse est quasi inenvisageable, tant la déflagration serait importante. « Pire que la crise de1929 »,PhilippeSalle,lepatrond’Elior enestpersuadé.Pournous,ilfaitrapidement le calcul : le renchérissement des produits importés lui coûterait 30 % de son bénéfice opérationnel, rognerait d’autant la possibilité de conduire sa politique d’acquisitions. Sans compter l’effetrécessifsurl’activitédûàuneinflation inévitable quand on use de monnaiedesinge.Depuisquinzeans,l’euroa été la clef pour faire de l’Europe le marchédomestiquedesentreprises,ilfutun « booster » de leur efficacité. Jean-DominiqueSenard,leprésident de Michelin, se félicite que l’euro ait allégé ses coûts de toutes les dépenses liées à l’utilisation de monnaies différentes dans chaque marché européen. Cela avait contribué à dégager les marges nécessaires pour gérer les devises
La sortie de l’euro donnerait un coup de frein brutal à la modernisation de l’industrie. Certains savoir-faire sont définitivement perdus pour le made in France. des pays émergents dans lesquels le groupe s’étendait. De plus, comme il vient de le faire dans l’Angleterre du Brexit à hauteur de 10 %, Michelin, pour protégersesmarges,devraitaugmenter ses prix en France, puisqu’ils seraient exprimés dans une monnaie dévaluée. Alors que Valeo n’arrête pas de réviser ses perspectives à la hausse, son PDG, Jacques Aschenbroich, insiste : « Si nous continuons à croître à un tel rythme, c’est grâce à notre totale intégration. » Elizabeth Ducottet, cinquième génération à la tête de Thuasne, le champion mondial de la ceinture lombaire, dit la même chose : « Forts du langage commun que nous donna l’euro, nous avons été chercher 40 % de notre activité hors de France, notamment par des acquisitions, puis nous avons spécialisé ces sites en profitant de la libre circulation entre eux, chacun contribuant à notre gamme. » Ainsi, l’usine allemande fournit les prothèses mammaires en silicone, pour tout le groupe. Les entreprises, privées de cet apport, devront-el-
les proposer des gammes dégradées à leurs clients ? Il est clair que ceux-ci iront voir ailleurs, et que l’emploi en souffrira. Tout cela n’est qu’un « théâtre d’illusions », ces barrières, « dites protectrices, ne sont que destructrices », insiste Elizabeth Ducottet. Non, la France ne peut redevenir autosuffisante par un coup de baguette frontiste,voiremélenchonisteouhamoniste. En se retirant de l’euro, en s’entourantdebarrières,ellesetireunevoléede balles dans le pied. Fabriquer en France, où l’industrie de la machine-outil a disparu, sera quasi impossible. Grâce à l’euro, les entreprises françaises achètent leurs machines importées d’Allemagne, d’Italie ou du Japon au même prix que leurs concurrents. Les payer plus cher serait donc un coup de frein brutalàlamodernisation del’industrie : « Ce serait “Hibernatus” », peste le président de la fédération de la mécanique, Bruno Grandjean, qui rappelle qu’il faut des centaines d’années-hommes pour développer de telles machines. « On ne retrouverait jamais la qualité dont on a besoin », remarque le patron de Valeo, qui importe 100 % de ses machinesoutils, 90 % de ses composants électroniques. Le plat ne repassera pas, certains savoir-faire sont définitivement perdus pour le made in France… Ce ne sera pas le seul dilemme. Le patron de Fives, Frédéric Sanchez, pointe le sujet desdettes expriméesenmonnaieforteà rembourser avec du franc dévalorisé. Michel-Edouard Leclerc, lui, observe, stupéfait,cesconstructionsfumeusesde « politiques hors sol ». Ont-ils oublié, se demande-t-il, que l’on avait mis dix ans à se préparer au passage à l’euro, « dans nos magasins, nos taxis, nos restaus », et queprendrelechemininverseseraitcertainement, au moins, aussi long ? Il faudrait « fabriquer des francs, changer tous nos modèles informatiques, nos systèmes de caisses ». Pour s’adapter, la grande distribution absorberait à elle seule toute la capacité d’ingénierie de Dassault Systèmes ; cela coûterait des milliards. Autrement dit, « l’homme politique qui lancerait le processus n’aurait aucune chance de le voir réaliser sous son mandat ! ». Quant au choc psychologique, à la défiance des consommateurs, n’en parlons pas : « C’est à peine depuis un an que ladistributioncommenceàenleverledouble étiquetage. » Bref, ce qui serait politiquement et économiquement une ineptie serait en plus impraticable. Et alors ? comme on dit maintenant ! n
10 // IDEES & DEBATS
Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
opinions
de Christophe de Maistre
A
la veille d’une élection majeure pour notre pays et alors que celui-ci peine à sortir de la croissancemolle,unequestioncentrale seposeaufuturprésidentdelaRépublique et à chacun d’entre nous : quels moyens la France veut-elle désormais mobiliser et quelle méthode doit-elle adopter en 2017 pour faire grandir ses entreprises ? Le traitement de cette question est essentiel. Car, aujourd’hui, une poignée seulement d’entreprises parviennent à franchir les différents paliers de croissance : l’économie française compte 1 % de PME de plus de 50 salariés (contre 3 % en Allemagne) et seulement 5.000 entreprises de taille intermédiaire (ETI) contre le triple outre-Rhin et presque le double en Italie. Depuis sa création en 2010, Pacte PME multiplie les initiatives pour stimuler les coopérations entre grands groupes et sociétés de moins de 250 salariés, avec des premiers résultats tangibles : près de 25 % des dépenses d’achat des grands groupes adhérents de l’association sont désormais orientées vers les PME françaises ! La relation entre grands clients et fournisseurs s’améliore également : plus de 7 fournisseurs sur 10 interrogés en 2016 dans le cadre du baromètre Pacte PME déclarent être satisfaits de la qualité de leurs relations avec les grands donneurs d’ordre industriels et financiers adhérents de Pacte PME. Naturellement, beaucoup reste à faire. Le 15 novembre dernier, Pacte PME – réunissant 52 grands comptes et
LA CHRONIQUE DU CERCLE DES ÉCONOMISTES d’André Cartapanis
F
ace aux échéances de mai prochain, la démocratie française va mal. Les représentants des deux grands partis de gouvernement sont à la peine. L’abstention a toutes les chances d’êtremassive.Et,surtout,certainsvolets desprogrammesdéfendusparplusieurs candidats ne résistent pas à une analyse économique élémentaire. Deux exemples en témoignent. Un ouvrage récemment publié en début d’année par El Mouhoub Mouhoud (*) démontre de façon magistrale que, contrairement à ce qu’affirment les tenants de sa réductionmassive,l’immigrationenFrancene crée pas de chômage, n’exerce pas de pression à la baisse des salaires, n’induit pas de ponction nette sur les budgets sociaux ou les finances publiques. Deuxième exemple : si la question de la gouvernance de la zone euro dans un espace européen hétérogène plombé par des ajustements déflationnistes est pertinente, affirmer qu’une sortie de la zone euro aura à court terme des effets positifs pour les Français, surtout pour les plus démunis, est un déni de la réalité qu’aucune analyse économique ne permet de valider. Unesynthèserécente deTerraNovale montre aisément, compte tenu du renchérissement des produits importés, du surcoûtinduitsurladettepubliqueoude la ponction sur l’épargne des ménages. Pourquoi, alors, de nombreux Français sont-ils attirés par ces faux-semblants ? La théorie économique apporte à ce sujet un éclairage fondé sur une hypothèse de comportement plus répandue qu’onnelecroit :ledénidel’information.
1. Macron jugé le plus convaincant du « Grand débat » 2. Free Mobile : Xavier Niel lance l’illimité en 4G 3. Marine Le Pen ou comment faire perdre la France qui gagne 4. Le parquet ouvre une enquête sur les emplois des filles de Bruno Le Roux 5. Débat : Fillon s’accroche à son projet et vise ses rivaux
PME :faire émergerles championsdedemain ! 34 organisations professionnelles – lançait une nouvelle plate-forme de partage de compétences entre grands groupes et PME (Pacte Compétences), afin d’aider celles-ci à monter en expertise. D’ici à la fin de l’année, nous mettrons aussi à la disposition des entreprises de toutes tailles un nouvel outil collaboratif pour les aider à exporter ensemble.
Il faut que l’Etat aide les PME à se projeter à l’export. Il faut aussi accentuer la lutte contre les retards de paiement. Bien qu’essentielle, l’initiative privée ne pourra se suffire à elle-même. L’Etat devra prendre toute sa place dans la promotion de cette alliance indispensable entre entreprises. Comment aider le nouveau président de la République à traduire cette nouvelle ambition de croissance et de transformation pour nos entreprises en acte ? Dans notre Livre blanc à destination des candidats à l’élection présidentielle, nous plaidons pour l’adoption de 32 mesures, avec trois priorités absolues. La première est de s’assurer qu’avant la fin de l’année 2018 plus de 75 % des entreprises françaises se dotent d’une stratégie numérique, contre à peine 1 sur 5 actuellement. Cela
suppose le recentrage de la formation professionnelle sur l’acquisition des compétences digitales, mais aussi l’adoptiondesolutionsagilesetdématérialisées de transfert d’expertises des grandes entreprises vers les PME. La deuxième priorité, c’est l’accélérationdela projectiondes PME françaises à l’export. 10.000 entreprises supplémentaires chaque année devront pouvoir se projeter sur les marchés étrangers. Cet objectif ambitieux appelle une mobilisation engagée des grands groupes (« co-exportation ») pour soutenir les primo-exportateurs. Enfin, le partenariat entre grands comptes et PME ne sera vraiment gravé dans le marbre que lorsque les retards de paiement auront reculé drastiquement. Les sanctions contre les mauvais payeurs ne respectant pas la loi de modernisation de l’économie (LME) sont utiles mais insuffisantes. La dématérialisation des factures est une voie prometteuse, à condition que son agenda gagne en volontarisme. Mais c’est surtout en agissant sur les comportements et en faisant connaître les solutions moins connues, comme l’« affacturage inversé collaboratif », qu’il sera possible de faire bouger les lignes. Qu’on ne s’y trompe pas : les PME françaises ont pris un retard alarmant dans leur montée en gamme. Agissons sans tarder et de manière unie pour aborder ce grand défi qu’est leur transformation.
Christophe de Maistre est président de Pacte PME.
Programmes présidentiels etdénideréalité… On postule trop souvent que les comportements humains, non seulement sont pleinement rationnels, afin de maximiser le bien-être de chacun, mais aussi qu’ils utilisent à cet effet toute l’information disponible. Or, cette hypothèse est aujourd’hui largement contreditepardesanalysesquimontrent,surle planthéoriqueetàpartird’expérimentations empiriques, qu’une part importante des citoyens ou des agents économiques écartent volontairement toute informationdenatureàcontredireleurs croyances ou leurs convictions. On le
Une part importante de citoyens sont enclins à écarter toute information de nature à contredire leurs croyances ou convictions. voit clairement lorsque, malgré des signes pathologiques récurrents, un individu n’écoute aucune mise en garde verbale venant de ses proches et se refuse même à aller voir son médecin. Pas mal de détenteurs d’actifs financiers comptabilisent avec précision la valorisation de leur portefeuille lorsque les cours augmentent et tendent au contraire à négliger ou à reporter ce calcul quand les cours baissent. Nombreux sont les dirigeants d’entreprise qui évitent ou refusent de porter attention à des informations de nature à infirmer leurs croyances ou à mettre en cause la perti-
nence de leurs choix préalables. Plusieurs raisons expliquent cette attitude : aversion face à la déception que pourrait procurer une information, anxiété devantlesconséquencesdecelle-cisielle s’avérait exacte, aversion au regret d’avoir cru indûment, aversion à la révision de ses croyances qu’une information pourrait induire, coût de la dissonance vis-à-vis de son groupe de référence… Il en découle que l’information pertinente et la compréhension de la réalité, source de choix politiques rationnels, risquent de passer au second rang, derrière des conventions, des croyances ou des manipulations partisanes. Tel est le casenFrance,aujourd’hui,s’agissantdes effets de l’immigration ou des conséquences à court terme d’une sortie de la zone euro, dont nous parlent certains des candidats à la présidentielle. Contre ce populisme, qui entraîne les peuples dans des choix électoraux contraires à l’intérêt du plus grand nombre, il importe de mobiliser inlassablement l’information, celle des médias, des experts, des think tanks, des universitaires… dans des débats les plus ouverts possible, plutôt que de se satisfaire du dénichezdenombreuxFrançais.Ilenva de la démocratie. (*) « L’Immigration en France : mythes et réalité », Fayard, 2017.
André Cartapanis est professeur à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence et membre du Cercle des économistes.
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LE POINT DE VUE
LES ARTICLES LES PLUS PARTAGÉS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Selon une étude, 90 % des free-lances français ont choisi d’être indépendants.
Echapperausalariat pour redevenirsoi-même LIBRE PROPOS Par Gaspard
Koenig
L
e salariat est mort, vive le travail ! Une étudepubliéelasemainedernièrepar Hopwork et OuiShare apporte un démenti cinglant aux pythies du « précariat » : 90 % des free-lances français ont choisi d’être indépendants, tandis que 75 % s’estiment heureux de leur statut et de leurs conditionsdetravail.Onpourracommetoujours critiquer la méthodologie ou la définition de l’échantillon, mais les résultats sont trop massifs pour être ignorés. Les 800.000 free-lances, qui viennent s’ajouter aux professions libérales et aux chefs d’entreprise, font du travail indépendant un nouvel horizon politique et social. Le salariat, même s’il reste largement dominant dans les grands secteurs industriels comme dans nos représentations culturelles, est concurrencé par un nouveau rapport au travail. Les free-lances donnent raison à Karl Marx, qui décrivait dans les « Manuscrits de 1844 » le salariat comme une « perte de soimême », vecteur d’aliénation : « L’ouvrier n’a le sentiment d’être auprès de lui-même qu’en dehors du travail et, dans le travail, il se sent en dehors de soi. » Le « free lancing » réconcilie letravailleuraveclui-même,enluiconférant la maîtrise de son emploi du temps, le choix de ses clients et la flexibilité dans ses lieux de travail (avec un recours croissant au co-working, dont les espaces dédiés se multiplient dans les centres urbains). L’étude précise ainsi que, pour 88 % des sondés, le « freelancing » répond à un besoin d’indépendance, loin devant le désir de gagner davantage. Quand j’ai moi-même quitté le très confortable salariat de la Banque européenne, c’était pour ne plus être obligé d’assister à des réunions interminables, de rédiger des papiers inutiles ou de commenter les promotions internes à la cantine. Le salariat vous vieillit avant l’âge. Il est fascinant de constater la vitesseaveclaquelles’affadissentlesbrillants diplômés qui y entrent. Echappez-vous, il est encore temps : l’étude montre qu’un quart des free-lances ont plus de quarante ans. Aujourd’hui, je travaille beaucoup plus, je gagne beaucoup moins, mais je suis moimême. Ce qui n’a pas de prix. Il est vrai qu’il faut encore affronter un regard social au pis méprisant, au mieux compatissant : l’employé des douanes qui devient suspicieux quand vous bafouillez pour définir votre profession, le voisin de table qui vous demande ce que vous faites
« en vrai », la maîtresse d’école qui, vous voyant accompagner vos enfants à l’école tous les matins, vous a définitivement rangé dans la catégorie des losers. Sans surprise, seuls 26 % des free-lances pensent que leur entourage comprend leur métier. Mais le plus grave, c’est que ce regard trahit l’inadéquation de nos structures économiques et sociales. Comment obtenir un prêt bancaire, s’assurer pour sa santé ou remplir un dossier immobilier lorsqu’on ne possède pas decontratdetravail ?Silestatutd’autoentrepreneur a été un incontestable succès pour mettre le pied à l’étrier aux nouveaux indépendants,ilnepermetpasdedévelopperson activité, et doit laisser la place à un fatras de dispositifs lacunaires (EI, EIRL, EURL…). Il faut donc aujourd’hui rebâtir l’ensemble de nos systèmes assurantiels et de nos réglementations sociales autour du travailleur indépendant,commel’Etatprovidencelefut autour du salarié. C’est l’occasion d’une révolution profonde qui, paradoxalement, pourrait redonner un rôle plus légitime à l’Etat central, devenu gestionnaire des fameux « droits portables ».
Il faut rebâtir nos règles sociales et assurantielles autour des travailleurs indépendants. Pour faire entendre leur voix, les free-lances doivent aujourd’hui s’organiser politiquement. Pour faire entendre leur voix, les free-lances doivent aujourd’hui s’organiser politiquement, comme aux Etats-Unis, où la FreelancersUnioncompte350.000membres,ou au Royaume-Uni, où les « self-employed », bienreprésentésdanslesmédias,ontrécemment forcé le ministre de l’Economie à revenir sur son projet d’augmenter leurs cotisations sociales. En France, les différents candidatsàl’électionprésidentielleavancent timidement des propositions sur le RSI ou le statutdesindépendants. Ilfaudraallerbeaucoup plus loin dans les années qui viennent. Ilnes’agitpasdedénigrerletravailsalarié, qui est lui-même en pleine mutation et peut répondreàd’autresaspirations.Maisdansla révolution schumpétérienne que nous vivons,aménageruneplacecorrecteaufreelance est essentiel pour que la destruction reste créatrice et que la raréfaction de l’emploi salarié nese transformepas encrise économique et sociale.
Gaspard Koenig est philosophe et préside le think tank GenerationLibre.
IDEES & DEBATS // 11
Les Echos Mercredi 22 mars 2017
art&culture
fidèle au film et à la musique originale, oscarisée de 1991, il innove. Avec des hauts et des bas.
Par-delà leMal
LaBêteetlelabelDisney
LA CHRONIQUE de Thierry Gandillot
CINÉMA // Bill Condon, réalisateur de «Twilight», revisite le dessin animé de Disney. Tout en restant
J
La « Belle » Emma Watson est délicieuse et on comprend que Dan Stevens, convaincant dans le rôle de la Bête, craque. Photo 2016 Disney Enterprises Thierry Gandillot @thgandillot
C
omment Jeanne -Marie Leprince de Beaumont auraitelle pu imaginer le destin en dollars de son modeste conte « La Belle et la Bête » publié en 1757 ? Elle aurait d’autant moins pu l’imaginer qu’à cette date les jeunes Etats-Unis d’Amérique ne s’étaient pas encore donné le billet vert comme monnaie – sa création par le Congrès est officiellement datée du 6 juillet 1785. Toujours est-il que le premier week-end de son exploitation outre-Atlantique, le film de Bill Condon a rapporté 170 millions de dollars à Disney, soit plus qu’il n’a coûté. Jackpot ! Avec « La Belle et la Bête », la firme de l’oncle Walt poursuit dans la veine lucrative qui consiste à adapter en images réelles ses plus grands succès animés : « Alice au pays des merveilles », « La Belle au bois dormant », « Cendrillon », « Le Livre de la jun-
FILM AMÉRICAIN gle »… La stratégie de ken) et l’autre pour la La Belle et la Bête revisiterlesclassiquesa meilleure chanson de Bill Condon été rendue possible par (« Beauty and the avec Emma Watson, le spectaculaire déveBeast», Menken et AshDan Stevens, Luke Evans. loppement des nouvelman). Pour ce nouvel 2 h 20. les technologies appliopus, les arrangements quées aux effets ont été revisités dans spéciaux. Le résultat un sens plus réaliste et s’est avéré plus que rentable : depuis trois nouvelles chansons ont été créées 2010, date de la sortie d’ « Alice au pays par Alan Menken et Tim Rice (Howard des merveilles » de Tim Burton, plus de Ashman étant décédé pendant le mon3 milliards de dollars ont été engrangés tage du dessin animé). par les studios Disney. Grand amateur de comédie musiPétales de rose cale, Bill Condon a souhaité rester fidèle Le défi était redoutable pour le réalisaà l’esprit du dessin animé de 1991 qui fut teur des chapitres IV et V de «Twilight». le premier du genre à être nommé à Et il faut attendre une grosse demil’oscar du meilleur film (et le premier à heure insupportable de niaiserie, sorte dépasser les 100 millions de dollars de de « Mélodie du bonheur » croisée de bénéfices). « Heidi » qu’on croirait sponsorisée par Surtout, Condon a tenu à conserver l’office du tourisme du Périgord, avant les morceaux écrits par Alan Menken et que la magie Disney opère. On se laisse le parolier Howard Ashman, lesquels prendre alors à ce conte noir auquel avaientremportédeuxoscars,l’unpour Condon donne une nouvelle dimenla meilleure musique originale (Mension, romantique et vénéneuse. Si cer-
taines scènes réalistes feront frémir les petits, le film ménage de jolies plages d’humour et d’humanisme. La réussite tient beaucoup au comique apporté par les objets animés qui gardent le château en vie pendant que la Bête noie son spleen. La chute des pétales de la rose, qui signifie que le dernier tombé le charme ne pourra plus jamais être levé, les stresse. Conscients du compteàrebours,ilssontprêtsàtousles courages et toutes les folies pour retrouver leur enveloppe corporelle. Le casting est à la hauteur des ambitions. Ewan McGregor est Lumière, Stanley Tucci maestro Cadenza, Ian McKellen Big Ben et Emma Thomson Mme Samovar… La « Belle » Emma Watson (la Hermione Granger de « Harry Potter ») est délicieuse et on comprend que Dan Stevens, convaincant dans le rôle de la Bête, craque.Etquandilréintègresoncorpsprincier,onestunpeudéçuparsonaspectde beaugossepropresurlui.Onseditqu’on l’aimait mieux avant. n
Olivier De Bruyn @DeBruynOlivier MartinProvostaimefilmerleshéroïnes dans tous leurs états… Il y eut « Séraphine » (césar du meilleur film en 2009), un portrait délicat de la peintre Séraphine de Senlis ; puis « Violette », une évocation de la relation fiévreuse entre Simone de Beauvoir et Violette Leduc. Dans « Sage Femme », le réalisateur privilégie la « pure » fiction et dépeint l’affrontement entre deux
femmes que tout FILM FRANÇAIS en quête de réconfort semble séparer. Sage Femme et d’affection. Le lien La première, Claire De Martin Provost. familial, la trans(Catherine Frot), Avec Catherine Frot, mission, la maladie travaille comme Catherine Deneuve, (Béatrice est atteinte sage-femme dans une Olivier Gourmet… 1 h 57. d’un mal incurable) : maternité menacée de dans « Sage Femme », fermeture, et mène une Martin Provost ne mise existence solitaire et monotone. La pas exactement sur la légèreté thématiseconde, Béatrice (Catherine Deneuve), que, mais, bonne nouvelle, il évite le malgré son grand âge, ne jure que par chantageaupathosetl’insistancemélol’épicurisme, l’ivresse du présent, les dramatique. parties de poker et semble prisonnière de son égoïsme. Duo en or Quand Béatrice, qui fut la maîtresse Par instants, le cinéaste privilégie du père de Claire, réapparaît dans même l’humour en dépeignant ces le quotidien de cette dernière, une reladeux héroïnes antagonistes que réunistion ambivalente voit le jour et trouble sent secrètement une même solitude en profondeur ces deux femmes et un même désarroi. Au cœur du film :
Wrong Elements de Jonathan Littell documentaire, 2 h 13.
Film en bref
Une vie ailleurs
De Olivier Peyon, avec Isabelle Carré, Ramzy Bédia, Maria Duplaa… 1 h 36.
Femmes auborddelacrise delarmes La rencontre entre deux héroïnes au bout du rouleau, incarnées par deux actrices d’exception : Catherine Deneuve et Catherine Frot.
onathan Littell a obtenu la consécration à trente-neuf ans, en 2006, avec « Les Bienveillantes », son gros roman consacré à une ordure nazie, qui lui valut le Goncourt et 700.000 exemplaires vendus. Il a toujours refusé les propositions d’adaptation à l’écran, expliquant qu’il ne voyait absolument pas comment faire. Pendant des années, il a baroudé pour l’ONG Action contre la faim en BosnieHerzégovine, Tchétchénie, Afghanistan, Congo. Depuis son Goncourt, il a livré de nombreux reportages pour « Le Monde » et la revue « XXI ». Reporter de guerre, il se retrouve souvent là où ça chauffe. En 2012, il est dans la ville assiégée de Homs, en Syrie, d’où il envoie une série d’articles. En parallèle, Jonathan Littell reste fasciné par le cinéma. Cette fois, caméra à l’épaule, il est allé en Ouganda à la recherche des enfants-soldats de l’Armée de résistance du Seigneur, une rébellion mystique qui a ravagé le pays entre 1989 et 2006. L’horreur a commencé quand un jeune insurgé acholi, guidé par des esprits, Joseph Kony, lève une armée qui embrigade 60.000 adolescents en vingt-cinq ans, dont moins de la moitié ressortiront vivants du bush. L’homme, paradoxalement soutenu par le régime islamiste du Sud-Soudan, rêve d’instituer en Ouganda une théocratie fondée sur le Décalogue biblique. Sa vision illuminée fera 100.000 morts et 2 millions de déplacés. Littell est allé à la rencontre de trois d’entre eux, enlevés vers l’âge de douze ans, Geofrey, Nighty et Mike. Kidnappés, alors qu’ils étaient à peine entrés dans l’adolescence, ils ont dû tuer des civils. Nighty a été séduite par le leader Joseph Kony, qui lui a fait un enfant. Jonathan Littell, toujours fasciné par la question du Mal, a recueilli les témoignages de ces « mauvais éléments », embrigadés malgré eux. Il les a emmenés sur les lieux de leurs exactions à la recherche de leurs souvenirs. Cette plongée mémorielle se révèle déconcertante. Certes, l’horreur de cette enfance volée et violée est palpable. En même temps, la parole reste en surface, comme si ce voyage dans le passé était trop douloureux pour être verbalisé, sauf en de rares éclairs. La caméra de Jonathan Littell filme, de façon interminable, sans proposer de point de vue. « L’impératif, dit-il, était d’être toujours transparent, de ne jamais tromper pour les pousser au-delà de l’endroit où ils étaient prêts à aller. » Intention louable, résultat discutable.
l’opposition entre deux caractères et l’« affrontement » au sommet entre deux immenses actrices, les Catherine, Frot (Claire) et Deneuve (Béatrice), qui, curieusement, n’avaient jamais eu l’occasion de dialoguer sur le grand écran. Leur rencontre ne déçoit pas. Dans la peau de l’héroïne dévouée à autrui, l’exubérante Catherine Frot confirme qu’elle sait exceller dans les partitions discrètes et pudiques. Quant à Catherine Deneuve, dans le rôle d’une femme en perdition, elle rappelle, s’il en était besoin, qu’aucun registre n’échappe à son talent. Même si la performance des deux comédiennes éclipse parfois les enjeux du scénario, elle justifie le déplacement. n
Inconsolable depuis la disparition de son fils en •Uruguay avec son ex-mari, Sylvie se rend sur place
accompagnée par Mehdi, un homme censé l’aider à récupérer son enfant. L’héroïne, habitée par son désir obsessionnel, sera confrontée à une réalité qui réserve de nombreuses surprises et à une famille prête à tout pour préserver son unité… Le sujet du nouveau film d’Olivier Peyon (« Comment j’ai détesté les maths ») était propice aux surenchères lacrymales, mais, par chance, « Une vie ailleurs » échappe à la plupart des pièges qui lui tendaient les bras. Pudique, le scénario ne s’abandonne jamais à la sensiblerie et privilégie une réflexion sensible sur l’identité et la réconciliation. La mise en scène, sobre, sert au mieux les prestations des deux acteurs principaux : Isabelle Carré, une fois encore remarquable, et l’étonnant Ramzy Bédia, aux antipodes des emplois comiques qui ont forgé sa réputation. Un film émouvant et maîtrisé qui mérite de ne pas passer inaperçu. — O. D. B.
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Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
enquête
A
gauche de l’écran bleu allumé, les décisions de justice apparaissent à toute vitesse, certains mots sont surlignés ; sur la droite, en parallèle, une carte de France se détache, des graphiques se dessinent... « Voilà, dit-il, si vous avez été licencié pour injure et que vous voulez faire requalifier votre licenciement sans cause réelle et sérieuse, mieux vaut dire que vous étiez un peu éméché (24 % de requalification, contre 17 % dans le cas d’une “simple” injure) et mieux vaut que votre entreprise soit en Bretagne ou y habiter, ou y avoir exécuté votre travail [lieux possibles pour intenter une action en droit du travail, NDLR], car vous aurezalorslaplusforteindemnité...Ah!Mais attention, vous avez vu, la tendance est à la baisse. » Oui, on a vu. Quelques minutes auparavant, Louis Larret-Chahine, le jeune cofondateur de Predictice, avait entré dans le moteur de recherche de la plate-forme : « licenciement – après 2013 – injure », et l’algorithme puissant avait scanné le 1,5 million de décisions de la base de données pour les analyser et présenter les chances de succès de la procédure et une estimation des indemnités. Quelques secondes ont suffi. « Dans quelque temps, nous pourrons également identifier les meilleurs arguments à mettre en avant lors d’un contentieux permettant à l’avocat d’ajuster sa stratégie », assure Louis LarretChahine.
Droit 2.0
C’est une des toutes dernières innovations technologiques du droit 2.0, ce que les « jurigeeks » ont baptisé « la justice prédictive » : des algorithmes permettant d’analyser en un temps record une masse énorme de jurisprudence pour anticiper le résultat d’un contentieux ou, à tout le moins, ses chances de succès ou d’échec ; choisir les arguments les plus pertinents ; ou évaluer le montant d’éventuelles indemnités... Pas de quoi transformer les avocats et les juges en Madame Irma des prétoires, mais un instrument de prévision et d’aide à la décision diablement efficace et qui intéresse de plus en plus les professionnels du droit et les entreprises. « On va gagner du temps », reconnaît Benjamin Pitcho, membre de l’incubateur du barreau de Paris. Mais si l’avocat y voit «« une chance pour la profession », il s’interroge sur « les enjeux éthiques » et « l’encadrement » du développement de la justice prédictive. Car si, jusqu’à présent, l’expérience était restée confidentielle, la loi pour une république numérique entrée en application au début de l’année 2017 a considérablement dopé le marché en ajoutant au Code de l’organisation judiciaire un article L.111-13, qui dispose notamment que « les décisions rendues par les juridictions judiciaires sont mises à la disposition du public à titre gratuit, dans le respect de la vie privée des personnes concernées ». En clair, les décisions de justice seront consultables par tous, mais devront être anonymisées.
Quand les algorithmes entrent dans les prétoires TRAITEMENT DE DONNÉES // Des algorithmes puissants permettent aujourd’hui
d’anticiper le sens des décisions de justice. Les avocats et les juges vont-ils se transformer en Madame Irma des prétoires et prédire dans leur boule de cristal numérique l’issue des litiges ou le montant des indemnités ?
Un travail de titan quand on sait que plus de 2,5 millions de décisions civiles et commerciales confondues sont rendues chaque année. Si, en théorie, toutes les décisions sont publiques, seulement une infime partied’entreellescirculeréellementendehors desprofessionnelsdudroit.« Fin2017,surla base du flux actuel, nous serons à près de 500.000 arrêts anonymisés accessibles sur Jurinet [la base interne de la Cour de cassation, NDLR] et Légifrance. En 2015, 10.067 arrêts de cassation et 3.657 arrêts de cours d’appel ont été mis à disposition du public, avec des écarts très importants selon les cours au regard de leurs activités juridictionnelles respectives »,acalculéJean-PaulJean,président de chambre à la Cour de cassation et directeur du service de documentation, des études et du rapport, lors d’un colloque sur ce thème.
« Utiliser l’intelligence artificielle permet, quand on rédige un contrat ou une clause pilote, de voir si cela peut provoquer un volume de litiges. » JÉRÔME FLAMENT Juriste chez Orange
« Dans quelques années, cela représenterait plus de 1,5 million de décisions anonymisables chaque année [...]. Le changement d’échelle est donc considérable ; les moteurs de recherche vont tourner, et cette matière grise précieuse va produire une course entre explorateurs, avec une concurrence farouche pour découvrir des pépites avec l’appui des algorithmes », poursuit le magistrat. La plupart des connaisseurs des arcanes jurisprudentielles estiment ainsi à au
moins cinq ans le temps nécessaire pour mettre en ligne l’ensemble de la jurisprudence. D’ores et déjà donc, les start-up de justice prédictive sont dans les startingblocks. Aujourd’hui, cinq plates-formes françaises se partagent ce marché encore balbutiant : Predictice, Case Law Analytics et Doctrine.fr sont les généralistes ; Supra Legem s’est, pour sa part, concentrée sur le droit administratif ; et Tyr Legal en droit du travail. Certaines en sont encore à des versions bêta travaillées en co-innovation avec des avocats ou des entreprises. Predictice a ainsi signé des partenariats avec des cabinets d’avocats comme Denton ou TaylorWessing, mais aussi avec Orange ou AXA protection juridique. « L’utilisation des plates-formes de justice prédictive nous permettent de consolider et d’affiner la stratégie de conseil et d’arbitrage à la main du client qui pourra ainsi prendre la meilleure décision de façon objective », observe Jean Manuel Caparros, responsable marketing, innovation et digital d’AXA protection juridique. « Utiliser l’intelligence artificielle permet, quand on rédige un contrat ou une clause pilote, de voir si cela peut provoquer un volume de litiges », explique aussi Jérôme Flament, juriste chez Orange. Signe cependant que le marché est prometteur, Doctrine.fr, qui s’est lancé en février 2016, a déjà levé 2 millions d’euros auprès d’investisseurs et ambitionne de devenir le « Google du droit » ; rien de moins. La plate-forme affirme travailler sur 3,5 millions de décisions. « Nous avons appris à des robots à parcourir le Web pour trouver des décisions de justice », explique Nicolas Busmante, cofondateur et dirigeant de Doctrine.fr. Plus de 7.000 avocats utiliseraient cette plate-forme qui leur permet d’évaluer notamment le temps d’une procédure et ses risques. Elle est, pour l’instant, la seule à afficher son prix d’abonnement de 159 euros par mois. Des services juridiques
d’entreprise comme celui de SNCF Transilien, y voient « un gain opérationnel très clair ». « Quand ils sont chargés d’un dossier, les juristes ou conseils externes n’ont plus l’excuse du temps de recherche qui pouvait, auparavant, être colossal », assure son directeur juridique, Alexandre Mornay. Parmi les plates-formes de justice prédictive, seule SupraLegem, créée par Michael Benesty, avocat fiscaliste toujours en exercice, est en « open source ».
Inquiétude des juges
Les plates-formes de justice prédictive préfèrent se vendre moins comme un oracle que comme un véritable service : « Nous préférons décrire notre activité comme de la justice quantitative et quantification du risque juridique », explique Jacques Lévy Vehel, cofondateur de Case Law Analytics. De fait, pour le moment, « il y a beaucoup d’effets d’annonce », remarque Jean Lassegue, philosophe et chercheur au CNRS. L’épistémologue, qui a consacré de nombreux travaux à l’informatique, invite à s’interroger sur le problème de la qualification des faits et de leur catégorisation. « La machine ne peut pas régler cela », affirme Jean Lassegue. « Il est clair que, dès lors que l’on pose une mauvaise question, on va avoir une mauvaise réponse. C’est un outil rassurant pour le client et le justiciable, car cela permet d’objectiver les choses », confirme le bâtonnier de Lille, Stéphane Dhonte. « Le nouveau rôle de l’avocat, combiné au mouvement de déjudiciarisation va changer notre pratique. Cela ne sert à rien de lutter contre un mouvement qui est une évidence », précise l’avocat, qui ajoute : « Prenez la réformedudivorceparconsentementmutuel, lesoutilsdejusticeprédictivevontnousaiderà calculer au mieux les prestations compensatoires et à objectiver l’acte avec le client dans des dossiers à fort contenu émotionnel. » La réforme du 1er janvier 2017 a déjuridiciarisé
le divorce par consentement mutuel en supprimant l’intervention du juge. Mais, pour l’heure, le dispositif inquiète les juges. Signe des questions qui les taraudent, deux des plus hauts magistrats de France ont consacré à l’intelligence artificielle en matière judiciaire un moment de leur discours de rentrée solennelle. Bertrand Louvel, premier président de la Cour de cassation, a ainsi averti : « Le XXIe siècle doit se préparer à une nouvelle révolution : l’“open data” [...]. Ce partage tendra à limer les disparités, souvent liées à l’ignorance du travail d’autrui. » Chantal Arens, la première présidente de la cour d’appel de Paris, est plus dubitative : « Le magistrat devra se prémunir des réponses rapides, automatiques qui rassemblent sous un même étiquetage des singularités irréductibles. » Les enjeux sont réels. D’abord, parce que lajusticeprédictivefait« s’effondrerlemythe d’une loi impartiale et aveugle, de juges “bouches de la loi” en en révélant les caprices », analyse Antoine Garapon, magistrat et secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice. Selon certains experts, l’avocat pourrait avoir aussi plus de mal à imposer des arguments novateurs ou allant à l’encontre d’une jurisprudence établie. Il existe aussi un vrai danger d’effet performatif, c’est-à-dire de tendre à favoriser une uniformisation des pratiques qui pourrait être sérieusement dommageable pour le justiciable. Un exemple extrême de ce danger est le système appelé « evidence-based sentencing », employé dans certains Etats américains, qui se fonde sur un algorithme pour calculer la durée de la peine d’un condamné censée minimiser son risque de récidive.
La justice prédictive fait « s’effondrer le mythe d’une loi impartiale et aveugle, de juges “bouches de la loi” en en révélant les caprices ». ANTOINE GARAPON Magistrat
« Il y a quelques mois, cependant, l’administrationObamaavaitsortiunrapportpour calmer le jeu, car les résultats étaient trop discriminatoires », révèle Florence G’sell, professeur de droit privé de l’université de Lorraine. De fait, l’expérience fait dangereusement penser au film d’anticipation « Minority Report », où la société du futur est imaginée comme ayant éradiqué le meurtre en se dotant du système de prévention dissimulé au cœur du ministère de la Justice, destiné à capter les signes précurseurs de violences homicides en arrêtant les « précoupables ». On n’en est pas là. Pour l’instant, les platesformes françaises de justice prédictive s’interdisent d’ailleurs de s’attaquer à des algorithmes sur les décisions pénales. Un Livre blanc de bonnes pratiques sur le sujet seraitàl’étude.Uneprédictionsurlesujet ? n
Photo Shutterstock
Valérie de Senneville @VdeSenneville
Mercredi 22 mars 2017
Les Echos
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Budget de l’Etat 2015 : 366,7 milliards d’euros // PIB 2015 : 2.181,1 milliards d’euros courants // Plafond Sécurité sociale : 3.269 euros/mois à partir du 01-01-2017 // SMIC horaire : 9,76 euros à partir du 01-01-2017 // Capitalisation boursière de Paris : 1.361,76 milliards d’euros (au 11-01-2017) // Indice des prix (base 100 en 2015) : 100,55 en novembre 2016 // Taux de chômage (BIT) : 10 % au 3e trimestre 2016 // Dette publique : 2.160,24 milliards d’euros au 3er trimestre 2016
Les chiffres de l’économie
EN FRANCE
À L’ÉTRANGER
SÉCURITÉ DEUX HOMMES EN GARDE À VUE APRÈS L’ATTAQUE D’ORLY
TURQUIE L’AKP RENONCE À FAIRE CAMPAGNE EN ALLEMAGNE
ENSEIGNEMENT SCIENCES PO LILLE DÉMÉNAGE ET S’AGRANDIT
Le chef de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem,arefusémardides’excuserpour des propos jugés insultants envers les pays du sud de la zone euro. Lundi, dans les colonnes du quotidien allemand « FAZ », il avait déclaré : « Dans la crise de l’euro, les pays du Nord [...] se sont montrés solidaires. Je pense que la solidarité est très importante. » « Mais celui qui la réclame a aussi des devoirs. Je ne peux pas dépenser tout mon argent pour le schnaps et les femmes et ensuite réclamer leur soutien », avait-il ajouté.
CORÉE DU SUD LES EXCUSES DE PARK GEUN-HYE Ancien commandant de l’IRA devenu figure du parti Sinn Féin, Martin McGuinness – vice-Premier ministre d’Irlande du Nord de 2007 à 2017 – est mort à 66 ans. Un temps désigné comme « le plus dangereux ennemi de la couronne », il a amené l’IRA, aux côtés de Gerry Adams, à déposer les armes en 2005. Son cercueil est porté par Gerry Adams et Michelle O’Neill, du Sinn Féin, alors que le cortège traverse Londonberry. Kim Hong-ji/AFP
Photo : Peter Morrison/AP/Sipa
AFFAIRE TROADEC LES RESTES DE LA FAMILLE DISPARUE AUTHENTIFIÉS Le procureur de Nantes a annoncé mardi que l’ADN des quatre membres de la famille Troadec, disparus à la mi-février à Orvault (Loire-Atlantique), vient d’être retrouvé sur les fragments humains découverts il y a près de deux semaines dans la ferme de leur assassin présumé. Ces restes humains avaient été trouvés lors de fouilles au domicile du beau-frère de Pascal Trouadec, Hubert Caouissin, mis en examen pour assassinat.
MÉDECINE LES RADIOLOGUES EN GRÈVE Les radiologues libéraux sont appelés à faire grève ce jeudi pour protester contre des baisses de tarifs décidées par l’Assurance-maladie qui « pénalisent », selon leur syndicat, leurs capacités d’investissement « au détriment du patient ». Selon Jean-Philippe Masson, le président de la Fédération nationale des radiologues libéraux, à peu près 80 % des 4.800 radiologues libéraux seront grévistes.
SANTÉ LA LOI D’EXTENSION DU DÉLIT D’ENTRAVE À L’IVG A ÉTÉ PROMULGUÉE La loi étendant au numérique le délit d’entrave à l’IVG a été promulguée mardi au « Journal officiel ». Elle permet de sanctionner les pressions exercées sur les femmes via Internet pour les dissuader d’avorter. Ce délit, créé en 1993, est sanctionné par une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.
Funérailles d’un ancien numéro deux de l’IRA devenu faiseur de paix
EUROPE DIJSSELBLOEM INSULTE LES PAYS DU SUD DE LA ZONE EURO
Sipa
La ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a inauguré mardi les nouveaux locaux de Sciences Po Lille, dotés d’une plus grande superficie pour faire face à l’augmentation du nombre de ses étudiants. Créé en 1991, l’IEP se trouvait dans le quartier populaire de Moulins, qui est aussi réputé pour abriter du trafic de drogue. L’IEP occupe désormais le bâtiment de l’ancienne faculté de lettres, construit en 1895, près du centre-ville, entièrement rénové.
LA PHOTO DU JOUR
Le parti islamiste AKP au pouvoir en Turquie a renoncé aux meetings en Allemagne d’ici au référendum du 16 avril, après deux semaines de crise aiguë entre les deux pays. L’Allemagne compte la plus forte diaspora turque au monde, dont 1,4 million de personnes sur les listes électorales. La chancelière allemande, Angela Merkel, avait menacé d’interdire tout meeting en Allemagne aux responsables turcs après que le président turc, Recep Tayip Erdogan, a accusé Berlin d'avoir « recours à des pratiques nazies ».
Deux hommes sont interrogés depuis lundi en garde à vue pour leur éventuel rôle dans la fourniture d’un revolver à grenaille dont était muni Ziyed Ben Belgacem à l’aéroport d’Orly samedi quand il a attaqué des militaires, avant d’être abattu. Le plus jeune est soupçonné d’avoir remis l’arme à Ziyed Ben Belgacem dans les jours qui ont précédé les faits. Aucun des deux ne semble graviter dans la mouvance islamiste radicale.
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L’ancienne présidente sud-coréenne Park Geun-hye a une nouvelle fois présenté ses excuses, mardi, avant d’entamer un véritable marathon judiciaire. La présidente déchue a en effet été entendue pendant pas moins de quatorze heures par les services du procureur, qui enquêtent sur le scandale qui a abouti à sa destitution. Elle risque, si sa culpabilité est avérée, plus de dix ans de prison.
ÉMIRATS UN LAURÉAT DES DROITS DE L’HOMME ARRÊTÉ Les Emirats arabes unis ont arrêté Ahmed Mansoor, le lauréat 2015 du prix Martin Ennals, pour la défense des droits de l’homme, dans le cadre d’une enquête pour publication de « fausses informations » sur les réseaux sociaux et appel à « la sédition et au sectarisme ». Il aurait notamment appelé à la libération d’un autre militant émirati, Osama Al-Najjar, et demandé la libération de tous les prisonniers d’opinion au Moyen-Orient.
SUÈDE LE PARLEMENT S’EXERCE À LA GUERRE Le Parlement suédois a annoncé mardi s'être réuni la veille pour la première fois depuis 20 ans en session restreinte dans le cadre d’un exercice simulant un état de guerre, dans un contexte de tension avec Moscou. La « délégation de guerre », constituée de 50 députés de tous les partis, s’est retrouvée dans un endroit tenu secret.
ON EN PARLE À MADRID
Catalogne : l’indépendance divise la société Les indépendantistes agitent la menace d’une déclaration de sécession unilatérale. Cécile Thibaud — Correspondante à Madrid
Le contenu du texte a des allures de rengaine. La réponse de Mariano Rajoy aussi : « Le référendum ne peut pas avoir lieu puisqu’il est contraire à la Constitution espagnole, qui établit l’intégrité du territoire national », répète-t-il. Avant d’ajouter : « Le gouvernement reste disposé à débattre de toutes les revendications de Barcelone. Sauf l’indépendance. » Si Madrid pense pouvoir continuer à évacuer ainsi le débat en brandissant simplementlesargumentsjuridiques, en Catalogne cela ne suffit plus. Près de 85 % des habitants de la région se prononcent en faveur de la tenue d’un référendum, agacés de l’indifférence du pouvoir central. Dans leur esprit, il ne s’agit pas forcément
L
es indépendantistes catalans essaient de prendre le train de l’Ecosse. Ils appellent Madrid à ouvrir des négociations pour la tenue d’un référendum sur la sécession de leur région. « En démocratie, le droit à ne pas dialoguer n’existe pas », écrivent les leaders du mouvement, le président régional, Carles Puigdemont, et son second, Oriol Junqueras, dans une lettre ouverte publiée lundi par « El País ». Au passage ils se déclarent prêts à « faire l’indicible » pour que les Catalans puissent aller aux urnes se prononcer sur l’autodétermination de leur région, comme l’ont fait déjà, sans drame, les Ecossais.
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pour protester contre la perspective d’une déclaration unilatérale d’indépendance agitée par le parlement régional. La coalition nationaliste qui gouverne à Barcelone a en effet décidé de défier Madrid. Avec ou sans autorisation, elleprometunréférendumd’ici à septembre et prépare le processus de « déconnexion » avec un arsenal de lois qui devraient faciliter, le jour venu, la transition vers une République catalane. Le gouvernement espagnol reste impassible face à ce qu’il considère comme un coup de bluff. Reste à savoir combien de temps il pourra encore faire l’économie d’une vraie proposition politique pour redéfinir un projet de pays qui puisse rassembler de nouveau. n
LA MÉTÉO
12 Lille 11 Amiens 12
de choisir le séparatisme. Mais de pouvoir voter, enfin, quitte à seprononcercontrelasortiede la Catalogne, ou de défendre une réforme de la Constitution vers un modèle fédéral. Les derniers sondages dessinent une fracture profonde dans la so ciété catalane : 45,3 % se disent favorables à la sécession, mais 46,8 % s’y opposent, selon le Centre d’études d’opinion catalan. Les enquêtes laissent aussi poindre une lassitude grandissante et les opposants à l’indépendance se mobilisent. Une manifestation du collectif Societat Civil Catalana a ainsi rassemblé plusieurs milliers de personnes, dimanche dernier à Barcelone, au cri de « Arrêtons le coup d’Etat »,
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SAN FRANCISCO
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SHANGHAI
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SINGAPOUR
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SYDNEY
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TOKYO
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TORONTO
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Mercredi 22 mars 2017 www.lesechos.fr
Pour ses quarante ans, l’entreprise accélère en matière de marketing et se présente différemment. // P. 21
DEVISES EUR/GBP 0,8661 EUR/JPY 1,2105 EUR/CHF 1,0733 GBP/USD 1,2488 USD/JPY 1,1193 USD/CHF 0,9925 TAUX EONIA -0,353 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,329 OAT 10 ANS 1,1197 T-BONDS 10 ANS 2,5019
INDUSTRIE & SERVICES ENVIRONNEMENT
DERNIÈRE HEURE
Pour l’ONU, les eaux usées sont le nouvel or noir. // P. 16
L’interdiction des ordinateurs et tablettes à bord des avions s’étend Bloomberg
ALIMENTATION
Ninon Renaud @NinonRenaud
Le scandale de la viande avariée plonge le Brésil dans la crise. // P. 17
Après douze ans passés à la tête de la banque privée Neuflize OBC, Philippe Vayssettes va, selon nos informations, quitter ses fonctions à la fin du premier semestre. Agé de soixante-trois ans, le président du directoire de la filiale française d’ABN AMRO avait déjà prévenu ses troupes qu’il n'irait pas jusqu’au bout de son mandat de quatre ans, qui avait été renouvelé à la fin de l’année dernière, et qu’il faudrait penser à sa succession dans les dix-huit prochains mois. Ce calendrier s’est finalement accéléré depuis que Kees van Dijkhuizen, directeur financier du groupe bancaire néerlandais, en a pris les rênes au début de l’année.
RENAULT
Le rapport qui classe la performance des usines françaises. // P. 18
CHIMIE
La chimie française connaît une croissance très solide. // P. 19
AÉRIEN
Le transport aérien français tire la sonnette d’alarme. // P. 20
ART
Art Dubai, vraie locomotive artistique de l’émirat. // P. 21
HIGH-TECH & MÉDIAS ALTICE
Le départ de Philippe Vayssettes n’est pas lié à un désaccord stratégique avec ABN AMRO.
En achetant Teads, le groupe se rêve en alternative à Facebook et Google. // P. 22
FREE
L’opérateur remet la pression dans le mobile en offrant la 4G illimitée à ses abonnés. // P. 23
Emirates (photo), ainsi que Qatar Airways et Etihad assurent plus d’une vingtaine de vols quotidiens sur une douzaine de villes américaines. Photo Scotte Eisen/Bloomberg
START-UP QUORA
Quora
La décision américaine d’interdire les gros appareils électroniques en cabine pourrait faire tache d’huile.
Le site californien de questions-réponses se lance en français. // P. 24
PME & RÉGIONS FINANCEMENT
Médiation du crédit aux entreprises : l’écart se creuse entre les régions. // P. 25
FINANCE & MARCHÉS CARREFOUR BANQUE
La filiale du distributeur se lance dans la banque mobile. // P. 27
LA BANQUE POSTALE
L’établissement met le numérique au service de ses clients fragiles. // P. 28
Bruno Trévidic @BrunoTrevidic Les voyageurs en provenance des pays arabes et de la Turquie ont décidément intérêt à prendre leurs précautions avant d’embarquer pour un avion pour les Etats-Unis. Après le décret interdisant l’entrée aux ressortissants de sept pays, pour cause de menace terroriste, l’administration américaine va interdire aux passagers au départ de dix aéroports du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et de Turquie, de monter à bord d’un avion pour les Etats-Unis avec un ordinateur ou une tablette, toujours au nom de la prévention des attentats. A partir de vendredi, les passagers au départ d’Abu Dhabi, d’Amman, du Caire, de Casablanca, de Doha, de Dubaï, de Koweït City, de Riyad et de Djeddah, devront donc placer dans leurs valises en soute, ordina-
teurs, tablettes, appareils photo, lecteur de DVD, ainsi que tout appareil électronique d’unetaillesupérieureàcelled’untéléphone portable.Unemesuredontladuréen’estpas précisée par les autorités américaines, mais qui risque de dissuader plus d’un touriste. Au total, neuf compagnies aériennes seront concernées par cette interdiction. Et pasdesmoindres,puisqueEmirates,lacompagnie de Dubaï, et ses concurrentes, Qatar AirwaysetEtihad,fontpartiedulot.Cestrois compagnies assurent plus d’une vingtaine de vols quotidiens sur une douzaine de villes américaines. Autre compagnie internationale majeure : Turkish Airlines figure égalementsurlaliste,augranddamd’Ankara,qui a immédiatement protesté.
Indices
Peine perdue. Non seulement Washington ne semble pas vouloir faire machine arrière, mais le gouvernement britannique a décidé de lui emboîter le pas, en interdisant à son tour ordinateurs et tablettes à bord des avions en provenance de cinq pays arabes et delaTurquie.Curieusement,lalistedespays ciblés par les Britanniques ne comporte pas les Etats du Golfe, dont les ressortissants
sont très présents à Londres, mais elle inclut la Tunisie et le Liban (qui n’ont pas de liaison aérienne directe avec les Etats-Unis). Le Canada pourrait également suivre. Côté français en revanche, aucune interdiction nouvelle n’a encore été édictée. Mais une « analyse du risque est en cours » a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’aviation civile. Selon la presse américaine, le gouvernement disposerait d’indices concernant des préparatifs d’attentats contre des avions de lignes.Etparlepassé,desordinateursontpu être utilisés pour y dissimuler de l’explosif. En février 2016, l’explosion d’un ordinateur piégé avait ainsi perforé la carlingue d’un Airbus A321 de la compagnie somalienne Daallo Airlines, heureusement encore au roulage, à l’aéroport de Mogadiscio. C’est pour parer à cette menace que les passagers doivent pouvoir allumer leurs ordinateurs lors de leur passage au filtre de contrôle. Cependant, la mesure américaine semble bien incomplète parce qu’elle ne concernera pas les passagers des vols en correspondance. Par ailleurs, de nombreuses compagnies interdisent de placer des batteries au lithium dans les bagages en soute, par crainte d’un incendie... n
ARGENT RUSSE
Les banques britanniques en accusation. // P. 29
HEDGE FUNDS
Les grands « hedge funds » raflent la mise en 2016. // P. 30
LES ÉCHOS BUSINESS CARNET // P. 33
SUR
DANS « LA CHRONIQUE BOURSE » À 12H ET 17H35 DU LUNDI AU VENDREDI
La banque Neuflize OBC va changer de patron
Lestouristesétrangers commencent à revenir enFrance Christophe Palierse
[email protected] Unehirondellenefaitpasleprintemps,mais les dernières statistiques dont dispose Atout France, l’agence en charge du tourisme et notamment de la promotion du pays, témoignent d’une reprise significative, voire spectaculaire pour certaines clientèles, de la fréquentation de la France métropolitaine. Les arrivées aériennes internationales sont ainsi en hausse de 8 % pour les deux premiersmoisde2017parrapportaucumul constaté un an auparavant avec, dans le détail, de fortes progressions pour certaines nationalités « clefs » : + 8,8 % pour les Chinois ; + 13,3 % pour les Américains ; + 25,1 %
pour les Russes et même + 46,9 % pour les Japonais.Mieux,à+8,8 %,latendanceapparaîtconfortéeauvudescarnetsdecommandes sur les trois mois suivants avec, là aussi, des augmentations spectaculaires pour ces mêmes clientèles, exception faite des Chinois(–4%).Lahausseculmineainsià+63 % pour les Japonais, sachant qu'elle s’élève à 54,4 % pour les Russes et à 20,2 % pour les Américains. « C’est un retour progressif à la normale », commente le directeur général d’Atout France, Christian Mantei, avant de rappeler que « la fréquentation japonaise avait chuté de 45 % à 50 % » après l’attaque terroriste du 13 novembre 2015. Par ailleurs, les actions conjointes de l’agence avec la Ville de Paris et la région Ile-
de-France porteraient leurs fruits. Une bonne nouvelle pour... Nice ou Cannes. Le comité régional du tourisme Côte d’AzurFrance,opérateurpourlesAlpes-Maritimes, et Atout France ont en effet signé mardi leur partenariat visant à mettre en œuvre le plan de relance de la destination azuréenne, avec l’appui du privé (compagnies aériennes et aéroports). Au total, 2,4 millions d’euros seront consacrés à des opérationsdecommunicationenEurope,en Amérique du Nord et en Asie. Le tourisme azuréen a toutefois bien résisté en 2016 avec une baisse des nuitées (hôtels et résidences) limitée à – 3 %. Et les perspectives lui sont favorables avec des réservations aériennes sur Nice en hausse de 5 % à partir d’avril. n
Dans la foulée, le nouvel homme fort d’ABN AMRO a en effet annoncé une large campagne de renouvellement et de réduction drastiques des lignes hiérarchiques au sein de son directoire et de son comité exécutif. Au préalable, le conseil d’administration de la banque est passé de dix-neuf à neuf membres. Danscettemouvance,PhilippeVayssettes, selon une source interne, a informé les membres du comité d’entreprise et le personnel de Neuflize OBC qu’il devrait quitter la banque à la fin de l’été, une fois assurée sa succession. Contacté, l'intéressé n’a pas souhaité faire de commentaires.
Plan de restructuration
Au sein de la banque, on souligne néanmoins que le départ de Philippe Vayssettes n’est pas lié à un désaccord stratégique. Le président actuel du directoire de NeuflizeOBCvad’ailleursutiliserlesprochains mois pour mettre sur les rails le vaste chantier qu’il a annoncé au début du mois (« Les Echos » du 8 mars) et qui s'intègre dans la stratégie globale du groupe pour accompagner la transformation profonde du métier de banquier privé.Outrel’environnementdetauxbas et la réglementation, le secteur subit une digitalisation à marche forcée qui oblige ses acteurs à réinventer leur métier pour retrouver des marges. « Nous ne pourrons plus facturer demain des services qui serontrendusplusefficacementetpourun prixdérisoirepardesoutilsdigitaux.Dans dix ans, nous ne serons plus une industrie de main-d’œuvre », indiquait alors Philippe Vayssettes dans « Les Echos ». Celui-civanotammentfaireévoluerla gouvernance de la banque en conséquence et mener le volet social qui devra s’appliquersurtouteladuréedecechantier, soit deux ans et demi environ. En parallèle à un plan d’investissement de 50 millions d’euros, un plan de départs volontaires, qui intègre d’ailleurs la disparition de postes de manager, prévoit la suppression d’un emploi sur quatre au seindelafilialefrançaised’ABNAMROà l’horizon 2019.
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À NOTER
Neuflize OBC affiche 46,1 milliards d’euros d’actifs sous gestion hors gestion conseillée internationale.
La Maison du Chocolat
Les nouvelles facettes de La Maison du Chocolat
16 //
Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
INDUSTRIE &SERVICES
Lactalis
Pierre Gleizes/RÉA
à suivre
le réemploi des eaux usées le plus courant est agricole. Au moins 50 pays le pratiquent, mais souvent avec des problèmes sanitaires.
Parmalat : échec de l’OPA de Lactalis, qui n’atteint pas 90 % du capital
Pourl’ONU, leseaux usées sontle nouvelornoir
ALIMENTATION — Le géant laitier français Lactalis n’a
recueilli, au terme de son OPA, que 1,85 % du capital de Parmalat. Il reste sous la barre des 90 % qui lui aurait permis d’obtenir le retrait de sa filiale italienne de la Bourse de Milan, selon des documents publiés par cette dernière. Plusieurs actionnaires minoritaires, dont le fonds Amber Capital, avaient dénoncé le prix proposé par Lactalis, le jugeant trop bas.
FNSEA : Christiane Lambert seule candidate à la présidence
l Réutiliser les eaux usées fait figure de priorité aux yeux des Nations unies. l Des pays, tel Singapour, les recyclent même en eau potable.
AGRICULTURE — Christiane Lambert, cinquante-cinq ans, est la
seule candidate à la présidence de la FNSEA, après le décès de Xavier Beulin. Elle assure l’intérim jusqu’au 13 avril, où le nouveau conseil d’administration, élu au congrès de Brest les 28 et 29 mars, choisira la présidente. Christiane Lambert est productrice de porcs dans le Maine-et-Loire, où elle exerce depuis l’âge de dix-neuf ans. Elle sera la première femme présidente du syndicat agricole.
ENVIRONNEMENT Myriam Chauvot
[email protected]
Electricité : le tarif d’Enedis visé par trois recours en annulation ÉNERGIE — La CFE Energies a annoncé mardi avoir déposé un
recours devant le Conseil d’Etat pour obtenir l’annulation du nouveau tarif rémunérant le distributeur d’électricité Enedis, qui a déjà déposé un recours, comme le ministère de l’Energie. La Commission de régulation de l’énergie a acté fin 2016 une hausse moyenne au 1er août de 2,71 % du tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité, moins que demandé par Enedis.
DR
dédiée à l’activité lunettes de Kering, a signé un accord avec Richemont, le numéro deux mondial du luxe, pour produire et commercialiser les lunettes Cartier. Au terme de l’opération, Richemont prendra une participation de 30 % dans Kering Eyewear. La Manufacture Cartier Lunettes de Sucy-enBrie sera intégrée à la production. Ce pôle a été créé en 2014 pour gérer en direct cette activité, dont le chiffre d’affaires atteint 340 millions d’euros.
AUTOMOBILE — Le constructeur
allemand BMW a confirmé vouloir produire des véhicules électriques au sein de gammes et d’usines « normales », après avoir longtemps développé la technologie dans une entité à part, baptisée « BMW i ». « Les sites de production en Chine sont prêts », a précisé Harald Krüger, le patron du groupe. Son directeur financier a ajouté que le budget recherche et développement de BMW serait plus élevé que prévu ces deux prochaines années.
industrielles devrait augmenter de 50 % », souligne ainsi l’ONU. Toutefois, le réemploi le plus courant est agricole. Au moins 50 pays le pratiquent, sur une superficie estimée à 10 % de toutes les terres irriguées, mais avec des problèmes sanitaires, car les eaux usées ne sont pas toujours traitées, note l’ONU, pour qui « le défi consiste donc à passer de l’irrigation informelle à une utilisation sécuritaire ».
Boire de l’eau recyclée
EnIsraël,prèsdelamoitiédesterres irriguées le sont avec une eau recyclée. En Amérique latine, le traitement des eaux usées a presque doublé depuis la fin des années 1990 et utilise entre 20 et 30 % des eaux collectées dans les réseaux urbains d’égout. Cela économise l’eau, mais aussi les engrais chimiques. « L’Organisation mondiale de la santéestimequ’untauxde“re-use”de 100 % permettrait de réduire d’un
tiers la consommation de fertilisants », souligne Nicolas Condom. Correctement traités, certains types d’eaux usées peuvent aussi servir à la consommation humaine en alimentant le réseau d’eau potable, souvent en complément « d’eau vierge ».LeshabitantsdeSingapour ou de la ville de San Diego (EtatsUnis)boiventainsiuneeaurecyclée. Reste à lever les barrières psychologiques. En France, où cela ne coule pas de source, si l’on peut dire, le préfet et le syndicat départemental Vendée Eau ont pourtant réfléchi l’an passé à une expérience consistant à relier une station de traitement des eaux usées à une retenue d’eau (la Vendée fait régulièrement face, l’été, à un manque d'eau potable). De l’eau coulera sous les ponts avant que ce type de « re-use » soit accepté, mais les choses avancent.
(
Lire l’éditorial de David Barroux page 8
En France, les projets se multiplient Signe des temps, au dernier Carrefour de l’eau à Rennes, en janvier, la table ronde sur le réemploi des eaux usées, ou « re-use », a connu un franc succès. Le « re-use » sert aujourd’hui à l’irrigation agricole d’environ 4.000 hectares, à l’arrosage d’espaces verts urbains et de 17 golfs. C’est encore peu, mais « le cadre réglementaire s’est assoupli depuis 2014 et nombre de projets sont à l’étude. Nous
en avons une douzaine contre... zéro il y a trois ans », constate Nicolas Condom, du cabinet Ecofilae, spécialiste du sujet et consultant pour les collectivités locales. Au total, elles étudieraient au moins une cinquantaine de projets. Mais la réglementation continue de pénaliser des usages comme le nettoyage des voiries, et la France est un des pays d’Europe réemployant le moins ses eaux usées.
PeudeFrançais connaissentle prixdel’eau
AVIS FINANCIERS
Assemblée Générale Mixte
(Modalités de mise à disposition des documents préparatoires)
Les actionnaires de Linedata Services sont informés que l’Assemblée Générale Mixte Ordinaire et Extraordinaire se tiendra le 27 avril 2017 à 16 heures, au Crowne Plaza Paris – Neuilly sis 58 Boulevard Victor Hugo, à Neuilly-sur-Seine (92200). L’avis de réunion, comprenant l’ordre du jour, les projets de résolutions et les modalités de participation à l’Assemblée, est publié dans le BALO du 22 mars 2017. Cet avis peut être consulté sur le site internet de la Société à l’adresse suivante : http://fr.linedata.com/relations-investisseurs/assemblees-generales/. Les documents et informations relatifs à l’Assemblée seront, dans les délais légaux et selon les dispositions légales et réglementaires en vigueur, disponibles au siège social de la Société et consultables sur le site internet de la Société à l’adresse sus-indiquée. Linedata Services – Société anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance au capital de 7.341.382 euros – Siège social 19, rue d’Orléans – 92200 Neuilly-sur-Seine – RCS Nanterre 414 945 089 Code ISIN : FR0004156297-LIN - Reuters LDSV.LN - Bloomberg LIN:FP Linedata Services : Service Juridique - Assemblées - 01 73 43 70 10 -
[email protected] Cap Value : Gilles Broquelet - 01 80 81 50 00 -
[email protected] - www.capvalue.fr
Un tiers d’entre eux avouent ne jamais regarder leur facture d’eau, révèle un sondage OpinionWay. Contrairement à l’énergie, qui fait l’objet de multiples efforts d’économies, l’eau a l’image d’une ressource quasi gratuite et inépuisable, dont il est naturel qu’elle coule à flots. Au point qu’un tiers des Français ne regardent jamais le volume d’eau consommé au sein de leur foyer et que les deux tiers laissent couler l’eaudansaumoinsunesituationdu quotidien (la vaisselle, la douche, etc.), selon un nouveau sondage mené par OpinionWay pour le compte d’Ista, un spécialiste des compteurs. Les jeunes (18-24 ans) sont pires que leurs aînés : 57 % laissent couler l’eau en faisant la vaisselle, par exemple, contre 41 % des seniors (65 ans et plus). Si 32 % des
sondés ne surveillent pas leur consommation, à l’autre bout du spectre, ils sont aussi 32 % à déclarer la surveiller attentivement, via leur facture (33 %) ou leur compteur. C’est peu, sachant que les Français ont les moyens de surveiller leur consommation. Selon l’Insee, 60 % des 15 millions de logements collectifs existant dans l’Hexagone sont équipés de compteurs individuels (données 2013).
Le coût d’une fuite
Si les ménages surveillent peu leur consommation, c’est sans doute par méconnaissanceduprixdel’eau.Ou du coût d’une fuite. Pourtant, une chasse d’eau qui fuit pendant un mois peut coûter jusqu’à 50 euros... D’une manière générale, la majorité (57 %) des sondés déclarent n’avoir aucune idée du prix de l’eau au mètre cube. Pis : les sondés qui se
sont hasardés à répondre à cette question... auraient mieux fait de s’abstenir, tant ils sont loin du compte. « En moyenne, les Français estiment le coût du mètre cube d’eau froide à 11 euros pour un particulier », constateOpinionWay.Enfait,leprix moyen de l’eau (eau potable et assainissement) ressortait il y a un an en France à 3,52 euros/m3 TTC (soit 0,35 centime d’euro par litre), selon le baromètre de NUS Consulting. Rares sont les ménages informés. « Seules 14 % des personnes interrogéesestimentleprixcomprisentre3et 4 euros le mètre cube », note OpinionWay. Les sondés ont aussi du mal à évaluer le montant de leur facture annuelle. Sans doute le prix au mètre cube est-il peu parlant. Pour rendre la facture d’eau plus lisible, depuis janvier 2017, elle mentionne le prix au litre. Reste à savoir qui l’a remarqué. n
Shutterstock
BMW change de tactique sur l’électrique
LUXE — Kering Eyewear, la filiale
DR
Kering et Cartier s’allient dans les lunettes
Les eaux usées, le nouvel or noir ? C’est en tout cas le titre du rapport publié par l’Organisation des Nations unies (ONU) à l’occasion de la journée mondiale de l’eau ce mercredi. Aujourd’hui, les pays à faible revenu ne traitent en moyenne que 8 % de leurs eaux usées avant leur rejet, contre 70 % dans les pays à haut revenu. La pollution et le stress hydrique plaident pour, au minimum, la dépollution des eaux usées avant leur rejet et, mieux encore, leur utilisation. Car elles sont une ressource. Lestechniquesdetraitementpermettent aujourd’hui de récupérer des nutriments (phosphore, nitrates...) dans les eaux d’égouts ou les boues d’épuration. « On estime que 22 % de la demande mondiale en phosphore pourrait être satisfaite grâce au traitement des urines et des excréments humains », souligne le rapport de l’ONU. La Suisse impose d’ailleurs déjà la récupération du phosphore. Les substances organiques des eaux usées peuvent aussi, par fermentation, produire du biogaz. Au Japon, le gouvernement s’est ainsi donné comme objectif la récupération de 30 % d’énergie à partir des eaux usées d’ici à 2020. Les eaux usées peuvent aussi être
tout simplement... réemployées en tant qu’eau. C’est notamment l’enjeu sur les rives sud et est de la Méditerranée, parmi les régions les plus pauvres en eau au monde, où « plus de180millionsdepersonnesauraient un accès restreint à l’eau et 60 millions supplémentaires sont confrontées au stress hydrique », alerte l’Union pour la Méditerranée. Mais ce réemploi, ou « re-use », a encore du chemin à faire. « La moyenne européenne et mondiale de réemploi des eaux usées est de l’ordre de 2 %, mais le “re-use” atteint 70 % à Mascate (Oman), au moins 60 % en Israëlet10 %enEspagne,contre0,2 % en France », estime Nicolas Condom, président d’Ecofilae, le seul cabinet de consultants spécialisé sur le sujet et expert européen. Dans le domaine industriel, le réemploi peut se faire dans les processus de refroidissement ou de chauffage. « En 2020, on estime que le marché du traitement des eaux
Un sondage montre que les deux tiers des Français laissent couler l’eau dans au moins une situation du quotidien.
INDUSTRIE & SERVICES // 17
Les Echos Mercredi 22 mars 2017
Lescandale dela viandeavariée plonge le Brésildans lacrise Les dirigeants s’inquiètent de la suspension des importations de viande de la Chine et de Hong Kong. Thierry Ogier — Correspondant à São Paulo « Un désastre. » Blairo Maggi, le ministre brésilien de l’Agriculture, ne mâche pas ses mots lorsqu’il parle des conséquences que pourrait avoir la découverte vendredi d’un trafic de viande avariée au Brésil. Hong Kong a suspendu ses importations et emboîté le pas à la Chine,tousdeuxparmilesplusgros
clientsdeviandebrésiliennedansle monde. L’Union européenne et, dans une moindre proportion, le Chili, ont également restreint leurs importations. Blairo Maggi a remporté une petite victoire : la Corée du Sud, qui avait opposé son veto aux produits du volailler BRF, a de nouveau libéré les importations brésiliennes mardi. Mais les contrôles dans les ports sud-coréens ont été intensifiés. Selon Blairo Maggi, qui affirme jouer la carte de la « transparence », l’incident est limité à quelques inspecteurs corrompusquidélivraient en fraude des certificats de validité, et qui ont été mis hors d’état de nuire. Les autorités brésiliennes ont également suspendu la licence d’exportation de la vingtaine d’établissements mis en cause (l’UE leur
Pas de vent de panique chez les consommateurs A l’image de leur président, les Brésiliens n’ont pas renoncé au plaisir du traditionnel « churrasco » du weekend. Si l’on peut noter une certaine méfiance chez certains, il n’y a pas eu de vent de panique dans les magasins après que la police a fait état de l’injection d’acide dans la viande qui sortait de certains abattoirs. Plusieurs petites entreprises du secteur frigorifique n’hésitaient pas à utiliser « des substances cancérigènes pour masquer l’aspect et l’odeur des produits avariés », a dénoncé le commissaire Mauricio Moscardi Grillo. Les supermarchés n’ont pas, pour l’instant, évoqué de chute de la demande. Mais dans les allées des magasins, certains consommateurs ont commencé à repérer des baisses de prix. Avant de s’en réjouir sur les réseaux sociaux.
Certification : Socotec prendpied auRoyaume-Uni SERVICES AUX ENTREPRISES La société rachète l’anglais ESG pour accélérer à l’international. Philippe Bertrand
[email protected] C’est un « mouvement stratégique », selon le PDG, Hervé Montjotin. Le nouveau patron de Socotec, arrivé l’an passé de chez le transporteur Norbert Dentressangle, vient de franchir une étape décisive de son plan de développement en annonçant mardi le rachat d’ESG au Royaume-Uni. Dans l’univers discret des « TIC », c’est-à-dire des entreprises spécialisées dans les tests, l’inspection et la certification, dont seulslesnomsdesleadersmondiaux que sont Bureau Veritas et SGS émergent, Socotec, qui a réalisé 510 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015, prospère sur le segment de la construction et de la vérification des équipements. ESG, dont le chiffre d’affaires s’élève à 100 millions d’euros, est également positionné sur le créneau de la constructioncommedanscelui des infrastructures. « ESG dispose d’une vingtaine de laboratoires accrédités pour faire des tests, par exemple sur le béton », résume à grands traits Hervé M o n t j ot i n . L a s o c i é t é e s t notamment présente sur les mégachantiers britanniques que sont la ligne de chemin de
fer High Speed 2, l’agrandissement de l’aéroport d’Heathrow et des EPR d’Hinkley Point. Le montant de la transaction n’a pas été révélé. Société sous LBO, propriété des fonds Five Arrows (Rothschild & Co) et Cobepa, Socotec génère un excédent brut d’exploitation (Ebitda) d’environ 10 % du chiffre d’affaires, en phase d’amélioration progressive grâce au travail opéré par le nouveau dirigeant sur les coûts. En reprenant ESG à la société d’investissement 3i, l’entreprise françaisequineréalisaitjusqu’à présent que 15 % de son activité hors de France, de façon très fragmentée en Allemagne, en Belgique et au Maroc surtout, Socotec se lance véritablement à l’international. Avec l’espoir de toucher les pays de culture anglo-saxonne depuis l’Angleterre. Hervé Montjotin confirme ainsi son objectif stratégique : atteindre les 800 millions de chiffre d’affaires en 2020. n
Les chiffres clefs
15 %
LA PART DES ACTIVITÉS à l’international de Socotec, avant la reprise d’ESG.
800
MILLIONS D’EUROS Le chiffre d’affaires visé par le groupe en 2020.
avait déjà barré la route). « Le système de contrôle est robuste », a répété le ministre, avant de tenter de convaincre les autorités chinoises de revenir sur la suspension de leurs importations de viande.
Ueslei Marcelino/Reuters
ALIMENTATION
Excès de zèle
Les Brésiliens redoutent toutefois une réaction en chaîne tout autour de la planète, en dépit de l’offensive diplomatique du président brésilien. Michel Temer avait reçu dimanche une trentaine d’ambassadeurs de pays importateurs pour tenter de minimiser l’affaire, avant de les inviter dans une « churrascaria » (barbecue à la brésilienne) de la capitale. Peine perdue, semble-t-il... L’affairedevraitlaisserdestraces. « Il y aura certainement des dégâts.
Une chute de 10 % des exportations de viande pourrait entraîner la perte de plus de 400.000 emplois au Brésil. Nous nous en remettrons peut-être, mais la situation actuelle est difficile », reconnaît Pedro de Camargo Neto, vice-président de la Société rurale brésilienne (SRB). En chœur, la classe politique et les organisations patronales brésiliennes reprochent un excès de zèle de la part de la police fédérale, qui a procédéàuneséried’arrestationset de perquisitions vendredi. « Au
fond, la police fédérale a identifié des problèmes dans seulement 0,5 % des abattoirs et du personnel. Mais elle s’enestpriseàtoutlemonde »,ajoute Pedro de Camargo Neto. Toute la filière est désormais plongée dans l’incertitude. Le ministreMaggi,lui-mêmegrosproducteur de soja, se dit moins préoccupé par l’impact de la crise de la viande sur la balance commerciale
brésilienne que par les conséquences sur l’ensemble du secteur, qui emploie,selonlui,6millionsdepersonnes. Une chute de 10 % des exportations de viande pourrait entraîner la p erte de plus de 400.000 emploisauBrésil,selonles économistes du cabinet de consultants GO Associados. Le tout alors que la situation économique du pays est déjà très difficile. n
18 // INDUSTRIE & SERVICES
Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
Pollution : lajustice vaenquêter surFiat Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour « tromperie aggravée » à l’encontre du constructeur. En cause, les réglages de ses systèmes antipollution. Julien Dupont-Calbo @jdupontcalbo
Renault : lerapportquiclasse la performance desusines françaises l Le site de Maubeuge s’impose comme le plus compétitif, selon une étude interne. l Malgré des progrès importants, les autres usines hexagonales du groupe restent en retard. AUTOMOBILE Maxime Amiot @Maxamiot Quelles sont les usines les plus performantes de Renault ? La réponse àcettequestionalongtempsétébien gardée. On y voit désormais plus clair depuis la négociation du nouvel accord de compétitivité pour la France signé en début d’année entre Renault et ses syndicats. A cette occasion, la direction de la marque au losange a présenté, en toute confidentialité, un classement des cinq usines hexagonales, que « Les Echos » se sont procuré. Et c’est le site de Maubeuge (Nord), spécialisé dans les utilitaires (Kangoo, Citan…) et qui emploie 1.630 salariés, qui apparaîtcommeleplusperformant. Deux indicateurs servent de référence. En premier lieu, le « taux harbour », c’est-à-dire la production
annuelle moyenne réalisée par salarié, calculée sur un périmètre bien précis – main-d’œuvre 100 % interne, sur les postes de tôlerie, montage et p einture . Bilan : Maubeuge produit en moyenne 96 véhicules par salarié, loin devant Flins (60), Douai et Batilly (environ 50) ou Sandouville. Le site nordiste apparaît aussi le mieux positionné sur l’autre indicateur phare, le « QCTP », qui intègre quatredomainesclefs :laqualité,les délais, le coût et la productivité. En agglomérant ces différents sujets, Maubeuge atteint un score de 3,45, loin devant Flins (2,96), Batilly (2,72), Douai (2,55) ou Sandouville (2,30). « Maubeuge est devenue une référence » constatait Thierry Bolloré, le patron compétitivité du constructeur, lors du Salon de Genève début mars, sans vouloir communiquer de chiffres précis. L’usine nordiste pointe désormais juste derrière le site coréen de
Busan, référence internationale de Renaultnotéeà3,75,etseplacedans le Top 10 des usines de l’Alliance Renault-Nissan. Depuis 2013 et l’arrivée d’un nouveau patron espagnol, José Martin Vega, Maubeuge a revu en profondeur ses process industriels. Généralisation du « fullkiting » (on évite à l’opérateur de se déplacer en lui préparant les pièces nécessaires), retour des équipes qualité le long de la ligne, remontée en direct de la satisfaction client, synchronisation fournisseurs… L’usineaaussijouésurlevoletsocial — 400 salariés en moins comparé à 2012, dont de nombreux seniors — ce qui a contribué à abaisser le coût de revient hors matières premières de chaque utilitaire, passé à moins de 700 euros. Le site a également été « challengé » par les équipes de Daimler, qui confie depuis 2012 l ’a s s e m b l a g e d e s o n C i t a n à Maubeuge. « Leur cahier des charges est très strict, ça ne rigole pas », sourit
une source locale. Le site a ainsi été le premier à installer une « cabine à lumière » destinée à vérifier qu’il n’y a pas de différence de teinte de peinture entre les différentes pièces. Alors que le groupe allemand pourrait renouveler son contrat avec l’arrivée d’une autre plate-forme sur le site d’ici à 2020, la pression est forte sur les équipes. « Les volumes, c’est clef dans la compétitivité », rappelle une source locale.
Plan d’investissement
En 2016, Maubeuge a produit 162.250 utilitaires, bien plus que les 137.000 de 2012. Un volume réalisé sur seulement deux véhicules — Citan et Kangoo — ce qui aide mécaniquement l’usine comparé à d’autres sites comme Douai, qui lance pas moins de trois nouveaux véhicules (S cenic, Talisman, Espace). Au global, l’ensemble des usines françaises commence à remonter la pente, grâce aux effets
du premier accord de compétitivité signé en 2013 — hausse du temps de travail, gel des salaires, flexibilité…. Mais les sites hexagonaux restent moins performants que les usines internationales du groupe (Espagne,paysdel’Est,Maroc…).« Malgré de fortes ruptures et des progrès considérables, la France reste décalée et présente des écarts de performance importants à l’exception de Maubeuge qui démontre qu’une telle performance est possible en France», indique le document interne. Renault compte mettre le turbo : le groupe vise une production de 90 véhicules par salarié à l’année d’ici à 2019, contre 64 en 2016. Le groupe a prévu pour cela un plan d’investissement de 500 millions d’euros. Il veut accélérer l’automatisation (robots…) et le recours au digital, dans le cadre d’un programme Usine du futur sur lequel travaille José Vicente de los Mozos, le directeur industriel du groupe. n
Lesusinesdu constructeur tournentàpleinrégime Les sites français ont produit 746.000 véhicules l’an dernier. Avec 578.000 unités, l’Espagne devient une base de premier plan. Il faut remonter loin pour retrouver des niveaux comparables. En 2016, Renault a assemblé 746.000 véhicules en France, selon le rapport industriel du groupe, baptisé « l’Atlas Renault », qui vient d’être publié en ligne. Contre 662.000 en 2015, soit une augmentation de 12,7 % sur un an. On est certes bien en deçà des niveaux de production de 2005 — 1,2 million d’unités —
mais la hausse est nette par rapport aux 530.000 véhicules fabriqués durant l’année 2012. Ce rebond est la conséquence logique de l’accord de compétitivité signé en 2013 entre la direction et les syndicats. En contrepartie de différents efforts sociaux (hausse du temps de travail, efforts salariaux…), Renault s’était engagé à augmenter la production nationale, pour une activité minimale de 710.000 véhicules à horizon 2016. L’objectif est donc atteint, et devrait encore gonfler avec l’arrivée de la Nissan Micra dans l’usine de Flins (Yvelines), qui a débuté fin 2016.Dans le détail, ce sont avant
LES ECHOS n ETUDES
La distribution pharmaceutique en Europe Globalisation des organisations et transformation digital : les nouveaux défis des grossistes répartiteurs et des pharmaciens d’officine
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tout les véhicules utilitaires qui font le bonheur des usines françaises. Depuis la reconversion de Sandouville (Seine-Maritime) sur ce marché, Renault compte trois usines sur six (si on inclut Dieppe) dans ce métier. Maubeuge (Nord), Batilly (Meurthe-et-Moselle) et Sandouville ont ainsi produit à eux trois 459.000 véhicules, soit 62 % des volumes de Renault en France. Côté voitures, Douai (Nord) voit ses volumes progresser (163.000 unités) grâce à l’arrivée du Scenic, même si Talisman (46.000 unités) et Espace (26.400) affichent des volumes encore modestes.
Fiat avait réaffirmé que ses véhicules étaient « totalement conformes aux exigences ». En cause, selon les ingénieurs de l’Ifpen, des systèmes de dépollution réglés pour passer la norme en laboratoire, mais quasiment inopérants dans d’autres conditions. Ceux-ci se désactivent automatiquement après 22 minutes, alors qu’un test d’homologation dure 20minutes !Parailleurs,laboîte de vitesses automatique de la Fiat 500X semblerait détecter les moments où le véhicule passe un test, et changerait ses réglages en conséquence… Début février, le groupe transalpin avait réaffirmé que ses véhicules étaient « totalement conformes aux exigences en termes d’émission ». Mardi, il a réaffirmé que ses véhicules « respectaient pleinement les réglementations en matière d’émissions ».
Renault et Volkswagen aussi
Accords de compétitivité
Si la France reste le premier pays industriel de Renault, l’Espagne est demieuxenmieuxpositionnée.Les usines de Palencia et Valladolid ont produit en 2016 578.400 véhicules (+24 %). Un record, porté par le succès des SUV (Kadjar et Captur) et du renouvellement de la Mégane de la marque au losange. Là encore, les usines bénéficient de la signature d’accords de compétitivité qui ont abaissé les coûts. De quoi faire de la base ibérique l’une des plus compétitives de l’Alliance Renault-Nissan. Ce n’est pas un hasard si les manageurs espagnols
Volkswagen,Renault,etmaintenantFiat.Leconstructeuritalien rejoint un club peu enviable, celuidesindustrielsdontlespratiques sont examinées à la loupe par la justice française. Le parquet de Paris a ouvert le 15 mars une information judiciaire pour « tromperie aggravée », confiée à trois juges du pôle santé publique. Sur le gril, les systèmes de dépollution des moteurs Diesel, un sujet très chaud depuis le début du scandale Volkswagen, ilyaprèsde18moismaintenant. Début février, la Répression des fraudes avait transmis aux juges les conclusions de son enquête menée avec l’aide de l’Ifpen, un institut de recherche. Celles-ci détaillent par le menu le comportement de la Fiat 500X, une voiture qui avait rapidement attiré l’attention des experts de la commission Royal sur le diesel, avec des émissions de CO2 supérieures de 40 % au seuil légal et des rejets de NOx trois fois plus importants que la norme.
L’objectif d’augmenter la production nationale a été atteint pour Renault et devrait encore gonfler avec l’arrivée de la Nissan Micra dans l’usine de Flins, qui a débuté fin 2016. Photo Renault sont en vogue au sein du constructeur français, qu’il s’agisse du patron industriel, José Vicente de los Mozos, du patron de l’ingénierie GasparGasconAbellan,oudedifférents directeurs d’usine (Batilly, Le Mans…). Ailleurs, Renault continue à pousser ses bases low cost euro-
péennes, qu’il s’agisse de la Turquie (340.000 véhicules produits en 2016), de la Roumanie (321.000), du Maroc (345.000 unités entre Tanger et Casablanca) ou de la Slovénie (134.000 unités). Un cœur industriel qui pèse finalement bien plus lourd que les opérations françaises. — M. At.
Si le cas PSA, lui aussi sur le bureau des juges depuis quelquessemaines,n’apourl’instant et a priori pas occasionné l’ouverture d’une information judiciaire, Volkswagen et Renault doivent comme Fiat faire face à une accusation de « tromperie sur la qualité substantielle et les contrôles effectués avec cette circonstance que les faits ont eu pour conséquence de rendre les marchandises dangereuses pour l’homme ou l’animal ». D’après le procès-verbal consulté par « Les Echos », Renault risque, au maximum, 3,6 milliards d’euros d’amende.
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À NOTER
De son côté, Opel a été disculpé lundi par la Répression des fraudes.
INDUSTRIE & SERVICES // 19
Les Echos Mercredi 22 mars 2017
La chimie françaiseconnaît unecroissance trèssolide CHIMIE Le secteur a enregistré une progression de ses volumes de 2 % en 2016. Anne Feitz @afeitz Les professionnels de la chimie ont décidément retrouvé le sourire. Après avoir affiché une croissance de2,8 %en2013et2014,puisde1,6 % en 2015, les ventes du secteur en volume ont encore progressé de 2 % l'an dernier. « Une performance économique remarquable, supérieure à la croissance économique de la France l’an dernier, mais aussi à celle de l’industrie manufacturière (+ 0,5 %) », s’est félicité Pascal Juéry, président de l’Union des industries chimiques (UIC) en présentant le
bilanannueldelafilière.Lesyndicat professionnel se montre un peu plus prudent sur cette année, prévoyant une croissance de +1,6 %, en raison des incertitudes économiques et politiques en France, du ralentissement de certains secteurs ou encore de la hausse des prix des matières premières. Mais Pascal Juéry reconnaît que le début de 2017 montre « une continuation de la dynamique de 2016 ». La situation n’est toutefois pas la même selon les secteurs. La chimie minérale (engrais, produits azotés, colorants, etc.) a été pénalisée par la crise dans l’agriculture et a reculé de 1,4 %, tandis que la chimie organique (dérivés du pétrole), qui a été p e r t u r b é e p a r l e s g r è ve s d u deuxième trimestre, n’a progressé que de 0,8 %. C’est la chimie de spécialités (peinture et vernis, explosifs, huiles essentielles et lubrifiants) qui a tiré
le secteur avec une croissance de 5,4 %, ainsi que les savons, parfums et produits d’entretien, qui se sont redressés (+2,5 %) après une année 2015 en repli. La balance commercialedusecteur,quiexportelesdeux tiers de sa production, a affiché un excédent de 7,4 milliards d’euros. L’emploi enfin est resté stable et la filière, qui s’était engagée à embaucher 47.000 personnes entre 2015 et 2017, est « en ligne avec l’objectif », avec 31.500 embauches à fin 2016.
Le secteur pourrait se porter encore mieux
« Autre bonne nouvelle, les investissementssontrepartisàlahausse,ilsont représenté 17,9 % de la valeur ajoutée en 2016 », a ajouté Pascal Juéry, soulignant aussi le dynamisme des dépenses de R & D liées au crédit d’impôt recherche. Le président de l’UIC a néanmoins regretté que ces investissements soient aux deux
tiers consacrés à la maintenance ou à la mise aux normes, alors qu’ « en Allemagne, la part des investissements productifs atteint 45 % », a-t-il affirmé. « Or c’est l’investissement productif qui annonce la prospérité, les emplois, et la croissance de demain. » Encettepériodeélectorale,lesyndicat professionnel a voulu faire passer un message clair : le secteur seportebien,maisilpourraitseporter encore mieux. Parmi les mesures susceptibles de renforcer sa compétitivité et l’attractivité de la France, Pascal Juéry acitéun allégement de la réglementation, trop stricte par rapport à celle des pays voisins, ou encore la création d’un véritable statut pour les plates-formes, comportant par exemple un dossier d’exploitation unique et des incitations fiscales. « Nous pouvons amplifierladynamique de croissance de notre industrie ! » a-t-il insisté. n
Charbon :les misesen chantierde centrales se sonteffondrées
Alors que la production d’électricité à partir de charbon représente encore autour de 40 % du mix électrique mondial, le combustible fossile a vu son étoile singulièrement pâlir en 2016. Ainsi, la mise en chantier de centrales au charbon a chuté de 62 % l’an dernier, à 65 gigawatts, selon le rapport annuel publié ce mercredi par trois ONG environnementales, Greenpeace, Sierra Club et CoalSwarm. Un coup de frein qui se transmet à tout le pipeline du secteur : le nombre de projets annoncés et ayant obtenu un permis début 2017 a été presque divisé par deux (–48 %) par rapport à début 2016, à 569 gigawatts (une unité au charbon représente environ 0,5 GW). Alors que la Chine représente près de la moitié des centrales au charbon dans le monde, « la cause principale du rétrécissement du pipeline a été l’imposition de mesures de restriction sans précédent par le gouvernement central chinois », notent les ONG.
Accroissement des capacités installées
Les capacités installées dans le monde ont toutefois continué à croître l’an dernier (+3 %), à 1.964 GW, la puissance installée des centrales au charbon achevées (76,9 GW) étant encore troisfoissupérieureàcellearrêtée. Sur deux ans, celle-ci a néanmoins atteint un niveau record, liée aux mises à la casse de centrales dans les pays occidentaux, note l’étude. Aux Etats-Unis, le gaz de schiste abondant et peu cher a chassé le charbon. En Europe, la pression des énergies renouvelables et des contraintes environnementales a aussi poussé les énergéticiens à réduire le recours aux centrales fossiles. « En dépit de raisons d’être optimiste, il faut faire davantage de progrès pour réduire le nombre de centrales au charbon en développement au Vietnam, en Indonésie, en Turquie, au Japon
Le Premier ministre chinois a promis de poursuivre la politique de réduction des surcapacités industrielles les plus polluantes. en attente de décisions politiques ou d’arbitrages économiques. « L’Inde, l’Indonésie, le Pakistan et le Bangladesh comptent pour plus d’un quart de la population mondiale, mais seulement pour 7 % de la consommation d’électricité », rappelait l’Agence internationale de l’énergie dans son dernier rapport sur le charbon (« Les Echos » du 13 décembre 2016). Et la moindre extraction de charbon a entraîné une remontée des cours, qui a redonné de l’air à certains groupes miniers pour rouvrir des gisements. — V. L. B.
Les chiffres clefs
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Le démarrage de projets a baissé de 62 % dans le monde, selon un rapport.
et ailleurs, souligne l’étude. Et les récents progrès pour ralentir le pipeline en Chine et en Inde ont besoin d’être renforcés et étendus. » Début mars, le Premier ministre chinois a promis de poursuivre la politique de réduction des surcapacités industrielles les plus polluantes, notamment l’extraction de charbon et la mise en service de centrales au charbon. La mise en œuvre de cette politique reste toutefois complexe, alors qu’une masse énorme de projets (607 GW) est désormaisgeléedanslemonde,
GIGAWATTS Les capacités des projets de centrales au charbon gelés dans le monde.
1.964 GIGAWATTS Les capacités installées de centrales au charbon dans le monde.
*Catégorie Solution d’impression – Étude Inference Operations – Viséo CI – mai à juillet 2016 – Plus d’infos sur escda.fr.
at your side = à vos côtés
ÉNERGIE
20 // INDUSTRIE & SERVICES
Raja dépasse les 500 millions de chiffre d’affaires DISTRIBUTION Le distributeur d’emballages aux professionnels vise encore une hausse de ses ventes cette année. Elsa Dicharry @dicharry_e Cette fois ça y est : Raja, le numéro un européen de la distribution d’emballages aux professionnels,adépasséen2016la barre des 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, grâce à une hausse de 6 % de ses ventes sur un an, s’est félicitée Danièle Kapel-Marcovici, la PDG du groupe. Un objectif fixé dès 2008, mais difficile à atteindre du fait de la crise économique, a-t-elle rappelé. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda), lui, s’est monté à 50 millions. La France représente encore 60 % de l’activité de Raja, mais le groupe,désormaisprésentdans 18 pays et qui l’an dernier s’est encore implanté au Portugal et en Slovaquie, recueille égalementlesfruitsdesoninternationalisation engagée il y a vingt ans.« Touteslesfilialesmarchent bien », a déclaré Danièle KapelMarcovici. A une exception près :Morplan,lasociétébritannique acquise par le groupe en
2015, qui a souffert de l’attentisme de ses clients lié au Brexit. L’activité d’emballage est évidemment portée par le développement du e-commerce partoutenEurope.Rajacompte d’ailleursparmisesclientsquelques grands du secteur, parmi lesquels Amazon, ou encore, depuis peu, Vente-privee.com. Côté diversification, Raja a lancé l’an dernier à l’international sa marque Rajapro, présentant une gamme d’équipements de manutention et de stockage, ainsi que des machines et systèmes d’emballage pour la logistique et la distribution, qui a « cartonné » en Allemagne.
Livraison en 24 heures
Pour 2017, Raja prévoit une refonte de son catalogue général et de son site d’e-commerce Raja.fr ainsi que le lancement d’une application mobile. Il va aussilancerunserviceVIPpour ses grands comptes, renforcer ses équipes de vente partout en Europe, agrandir son centre de logistique belge et ouvrir en France un troisième centre de distribution, avec pour objectif deparveniràlivreren24heures les clients du sud de la France et de « réduire l’impact environnemental et le coût du transport », explique la PDG. Pour cette année, Raja – toujours ouvert à des acquisitions – vise encore une hausse de 6 à 8 % de son chiffre d’affaires. n
Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
Le transport aérien français tire la sonnette d’alarme AÉRIEN En dix ans, la part du pavillon français dans le trafic aérien a chuté de plus de 10 points. Les acteurs du secteur dénoncent le poids des taxes et réclament plus de régulation de la concurrence. Bruno Trévidic @BrunoTrevidic Le transport aérien français va mal. Tous les acteurs du secteur le disent depuis des années et s’accordent même sur les remèdes à y apporter. Pourtant, il ne se passe pas grandchose, alors que la part du pavillon français dans le trafic aérien en Franceestpasséede54,3%,en2003, à 42,9 % en 2016. Tel est le constat « un peu désespérant » dressé par les participants d’un débat organisé mardi par l’Association des journalistes professionnels de l’aéronautiqueetdel’espace(Ajpae),consacréà l’avenirdutransportaérienfrançais. Réunis à la même table, le PDG d’Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, et son principal concurrent français, le patron d’Air Caraïb e s e t d e Fr e n c h B l u e , M a r c Rochet, ainsi que le président du syndicat de pilotes SNPL, Eric Derivry, et un administrateur-salarié d’Air France, Pascal Mathieu, sont tous tombés d’accord pour souli-
« La période que nous traversons coïncide avec une accélération spectaculaire de l’histoire. Le système international semble en marche vers un désordre mondial... Et passerait de l’espoir à la peur. »
gner la responsabilité des pouvoirs publics dans cette situation. Le transport aérien en France souffre avant tout d’un niveau de taxes et de redevances trop élevé comparé aux concurrents. « Air France a payé pour 1,7 milliard de taxes et de redevances en 2015. Si nous étions aux Pays-Bas, on paierait 350 millions d’euros de moins », a souligné Jean-Marc Janaillac. Si l’Etat a fait un geste, en renonçant à 60 millions d’euros de taxes surlespassagersentransiten2016,il faudrait supprimer pour « plusieurs centaines de millions d’euros de taxes pour nous remettre au niveau des autres », ajoute Marc Rochet. La plus décriée est la taxe de solidarité. « C’est une taxe politique ; il faut soit l’abroger, soit l’appliquer à tous », estime Marc Rochet. Le groupe ADP en a également pris pour son grade. « Comment expliquer la hausse des redevances
d’ADP quand on demande, dans le même temps, des efforts aux salariés ? », s’étonne Eric Derivry. Le président du SNPL, comme celui d’Air Caraïbes, souhaite une révisiondumodedecalculdesredevances, qui inclurait les recettes commerciales d’ADP, afin de réduire la facture pour les compagnies.
Appel à la protection de l’Europe
S’ils se méfient de l’Etat-stratège et de l’Etat-actionnaire, les professionnels du secteur attendent, en revanche, beaucoup de l’Europe, notamment p our les protéger de la concurrence,déloyaleseloneux,des compagnies du Golfe, alors que des négociations se sont ouvertes avec les Emirats et le Qatar pour réviser les traités aériens. Pour Jean-Marc Janaillac, l’Europe doit lier l’attribution des droits de trafic au respect des règles de l’Organisation mon-
diale du commerce, même si ces règles ne s’appliquent pas à l’aérien. « Si rien n’est fait, l’Europe risque de ne plus avoir de liaison directe avec le Sud-Est asiatique », prévient-il. Même appel à davantage de contrôle de l’Etat et de la Commission concernant les pratiques sociales de certaines low cost européennes. Avec toutefois un double bémol de la part des patrons d’Air France-KLM et d’Air Caraïbes : « Ces problèmes ne doivent pas être des justifications pour ne pas bouger en interne », a insisté Jean-Marc Janaillac. « Lutter contre la dérégulation sauvage du travail passe aussi par une remise en cause de nos comportements, estime pour sa part Marc Rochet. La réglementation française est un mille-feuille inapplicable. Un travail de simplification s’impose. Sans quoi nous aurons beau lutter contre le travail illégal, nousdisparaîtronsquandmême. » n
ParisCityVision repart de l’avant avec une offre étoffée TOURISME Affecté l’an dernier par la chute de la fréquentation internationale, l’opérateur touristique enrichit sa palette de prestations. Christophe Palierse
[email protected] Ce qui ne tue pas renforce : l’adage s’applique bien à ParisCityVision. Frappé de plein fouet l’an dernier par la chute du tourisme international, l’opérateur touristique francilien repart de l’avant, avec un nouveau plan stratégique. « Au fond, la crise a été salvatrice. Elle nous a obligés à nous poser de bonnes questions », observe à ce propos Jean-Marc Sceo, le président d’Ekkio Capital, la société d’investissement qui a repris ParisCityVision courant 2015, exception faite de sa filiale de bus à impériale parisiens L’Open Tour, alors absorbée par la RATP. Tracée par Christophe Jeannest, un manager chevronné du tourisme – il est notamment passé par AccorHotels et Groupe Pierre & Vacances-Center Parcs –, la nouvelle feuille de route de ParisCityVision vise en premier lieu à élargir l’offre d’un opérateur spécialisé dans les excursions et les croisières sur la Seine, avec divers services de restauration. La société s’apprête ainsi à lancer un forfait autour du
shopping à La Vallée Village, zone commerciale de la banlieue est de Paris (Val-d’Europe) appréciée des touristes pour ses boutiques de luxe à prix réduit, avec déjeuner offert, bagagiste-accompagneur et un carnet de remises dans des magasins. Par ailleurs, ParisCityVision travaille à des partenariats aveclesgrands magasins parisiens, et prépare actuellement des excursions accompagnées passant par les boutiques de luxe de l’avenue Montaigne ou du Marais à Paris.
Recherche de partenariats dans la restauration
En outre, l’entreprise s’active dans l'univers de la restauration, l'idée étant, là aussi, de nouer des partenariats et de bâtir « une plate-forme parisienne », explique le manager qui a été nommé président par intérim début novembre 2016 et qui devrait a priori être prochainement confirmé dans ses fonctions. Autre champd’action :labilletterieavecla possibilité de réserver en ligne à partir de début avril. De fait, la numérisation de ParisCityVision est aussi l’une de ses priorités et l’opérateur va, à ce titre, s’appuyer sur la plate-forme Localers.com qu’elle a récemment acquise, afin de proposer sur Internet des excursions pédestres thématiques pour les touristes à Paris et en Ile-de-France. Par ailleurs, la société, qui a souffertdelararéfactiondestouristesen provenance de destinations longcourrier, va être plus active sur certains marchés émetteurs de proxi-
L’opérateur était jusqu’alors spécialisé dans les excursions et les croisières sur la Seine. Photo ParisCityVision/Mir Photo
mité, en premier lieu la France, l’Allemagne et l’Italie. Enfin, sa relancepasseparunequalitéaccrue mais aussi une réorganisation interne, d’où la suppression de huit postes sur une centaine en équivalent temps plein (hors guides). Au bout du compte, ParisCityVison espère retrouver en deux ans son chiffre d’affaires de 2015, soit 65 millions d’euros. L’an dernier, il a fondu, à 45 millions, l’entreprise enregistrant un excédent brut d’exploitationnégatifde2,3millions, à comparer à un gain de 1 million un anauparavant.Sonretourauvertest prévu dès cette année avec un total de revenus en hausse de 10 à 15 %. n
INDUSTRIE & SERVICES // 21
Les Echos Mercredi 22 mars 2017
marketing
Art Dubai, vraie locomotive artistique del’émirat l Le Salon a attiré des galeries d’art moderne et contemporain de 43 pays. l Sotheby’s va s’implanter, le Louvre Abu Dhabi va faire de nouvelles acquisitions.
Lesnouvellesfacettesde LaMaisonduChocolat
ART STRATÉGIE
Martine Robert
[email protected] Le jour de l’ouverture de la11 édition de la foire Art Dubai la semaine dernière, Sotheby’s inaugurait ses nouveaux locaux dans le Dubai International Financial Centre. La maison de vente a constaté une croissance de 30 % en cinq ans du nombre d’acheteurs de la région et une augmentation de 41 % en un an du produit des ventes d’artistes moyenorientaux. « Nous y organiserons des expositions, des conférences, des formations avec notre Sotheby’s Institute »,apréciséEdwardGibbs,président de Sotheby’s pour le MoyenOrient et l’Inde. La foire témoigne elle aussi de cet engouement pour l’art, avec désormaisplusde10 %desgaleriesvenant de l’émirat même. Avec 94 stands (essentiellement d’art contemporain mais aussi moderne), la manifestation phare du Moyen-Orient est l’un des salons les plus diversifiés, à en juger par les 43 pays représentés par ses exposants, de l’Iran à l’Algérie,laPalestine,laGéorgie,laRussie, le Mexique, l’Uruguay, le Pérou…. « Oncélèbreicitouteslescultures »,se félicite sa nouvelle directrice, Myrna Ayad. A l’image de Dubaï, dont les 2,73 millions d’habitants affichent 200 nationalités différentes. En osmose encore avec un émirat qui joue la carte du divertissement pour attirer 15 millions de touristes par an, Art Dubai est ludique. « Cette
Pour ses quarante ans, l’entreprise accélère en matière de marketing et se présente différemment.
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Clotilde Briard @ClotildeBriard
En osmose avec un émirat qui joue la carte du divertissement pour attirer 15 millions de touristes par an, Art Dubai, événement « social et festif » est aussi ludique. Photo « Les Echos » foire est en même temps un événement social, festif », relève le collectionneur belge Alain Servais. L’autre atout d’Art Dubai, c’est d’être « accessible à toutes les bourses », selon MyrnaAyad. Lamanifestationa une vocation pédagogique dans un pays oùlesmuséesd’artsontquasiinexistants, même si les émirats voisins de Sharjah (dont la fondation Barjeel est à l’honneur à l’Institut du monde arabe) et d’Abu Dhabi se chargent d’en développer. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le Louvre Abu Dhabi a annoncé pendant la foire de nouvelles acquisitions, de l’Antiquité au XXe siècle, portant sa collectionà600œuvres.Dubaïvientnéanmoins d’ouvrir un très luxueux et trèsinteractifmusée,maisàlagloire des Emirats arabes unis celui-là, baptisé « Etihad » (pour « union »),
Fondé il y a onze ans, Art Dubai à lui seulasuscitédenombreusesinitiatives culturelles, dont un Campus Art Fair toute l’année, ainsi que des programmes à destination des enfants et des familles. Tout cela porte ses fruits et l’émirat dégage une énergie artistique à laquelle les participants à Art Dubai sont sensibles.
« Un tremplin pour se faire un nom au Moyen-Orient »
« Pour nos artistes, Dubaï est un tremplin pour se faire un nom au Moyen-Orient », observe la galerie algérienne Al Marhoon. La galerie Brandstrup, de Oslo, venue avec des pièces de 9.000 à 90.000dollars,estimeque« c’estune région très importante où il faut être maintenant ». Même constat pour la galerie Templon, participante
depuis cinq éditions. « Nous vendons régulièrement aux familles princières d’Abu Dhabi et de Dubaï, aux expatriés de toutes nationalités. Certes, les prixsontbieninférieursàceuxrelevés à la Fiac ou à Art Basel, mais la clientèle s’est éduquée de façon spectaculaire et nos artistes nous sont reconnaissants de les ouvrir à d’autres acheteurs », souligne Anne-Claudie Coric, sa directrice, qui a proposé avec succès des œuvres de 2.000 à 180.000 euros. Quant à l’autre galerie parisienne habituée de la foire, Imane Farès, non seulement elle vendbiensesartistesdéjàconfirmés àdescollectionneurslibanais,palestiniens, émiratis, mais il lui est même arrivé de vendre, ici à Dubaï, une œuvre de Joseph Kosuth… à des responsables du Centre Pompidou en visite. n
En juin, les fans de la Maison du Chocolat vont avoir une petite surprise dans les boutiques. Des boîtes aux couleurs vives, dont le décor est signé par le spécialiste du street art Nasty, vont venir bousculer les codes visuels de la marque. Avec comme slogan, décliné sur différents tons, « choc is chic ». A l’heure où la griffe fête ses quarante ans, elle a choisi de se montrer tout au long de l’année sous différents jours, inhabituels pour certains. Une façon d’affirmer son identité. « Cela nous permet de séduire de nouveaux publics. Nous de vons proposer d’autres expériences de goût sur un marché où il ne s’écoule pas un trimestre sans qu’un nouveau concept autour du chocolat ou de la pâtisserie ne fasse son apparition », souligne Geof froy d’Anglejan-Chatillon, le directeur général.
d i f f u sé a u s s i b i e n s u r l e s réseaux sociaux que sur les écrans des boutiques. La maison retravaille en outre la manière dont le client est accueilli : dégustation, comprenhensiondesesgoûts,façon de présenter l’offre. « Nous devons donner à la relation un sens supplémentaire et plus personnalisé selon le consommateur », jugeledirigeant.100.000 Français font déjà partie de son programme de « Carré des Passionnés ». Les célébrations se termineront le 26 octobre, date d’ouverture du premier magasin par Robert Linxe en 1977, par un événement dans les boutiques.
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JOUER LA CARTE DES PARTENARIATS
L’une des spécificités de la griffe est de nouer des partenariats souvent surprenants avec d’autres acteurs. La collaboration avec les chaussures Chatelles avait donné naissance à des souliers dont le cuir vernis rappelait une ganache brillante. Avec Petrossian, elle a sorti un coffret de chocolats au caviar ou à la vodka, vendu dans les boutiques des deux marques. La prochaine alliance se fera à partir du 24 avril avec Angel, le parfum de Mugler qui célè-
LesFrançais commencentà s'installer Les professionnels tricolores de l’art ouvrent dans les quartiers « arty » de Dubai en plein développement. Si le marché de l’art est encore émergent à Dubaï, nombreux sont les professionnels à considérer qu’il faut déjà occuper le terrain. Le galeriste français Stéphane Custot, installé à Londres, a ouvert l’an dernier
à Alserkal Avenue, un quartier d’anciens entrepôts. Le site s’enrichitconstamment :unhangarvient d’être transformé en centre d’art par l’architecte Rems Koolas, non loin du musée privé du collectionneur Ramin Salsali, de la fondation Jean-Paul Najar, et du nouveau lieu d’exposition proposé par Art Jameel, la fondation de la famille saoudienne éponyme, qui ouvrira en 2018 sur 10.000 mètres carrés
dédiés à l’art du Moyen-Orient. Si l’ambitieux Dubai Design District (d3) peine, lui, à se remplir, cela devrait évoluer, à en juger par la nette montée en qualité de la foire Design Days Dubai qui s’est tenue en parallèle à Art Dubai. Les sponsors, Audi ou Van Cleef & Arpels, lequel accueillait sur son stand la Manufacture de Sèvres, ne s’y sont pas trompés. Idem du français MCML Studio, spécialiste du
mobilier des années 1950 et 1960, qui a ouvert un magasin de 200 m2 au d3. « Nous attirons des clients de toute la région, tels ces Indiens intéressés par Le Corbusier grâce à ses constructions à Shandighar », souligne le directeur, Patrick Rochette. Jourdain Vannier a, lui, été envoyé par la Cité de la tapisserie pour faire connaître le savoir-faire d’Aubusson. — M. R.
En dixans, lestyloFrixion estdevenu le produitpharedu japonais Pilot BIENS DE CONSOMMATION En France, le produit fait partie des best-sellers du groupe nippon. Dominique Chapuis
[email protected] Pilot fête les dix ans de son stylo Frixion. Une innovation majeure pour le groupe japonais, qui en produit plus de 100 millions par an. Ce modèleestdevenuenvolumelepremierstylodunumérodeuxmondial des instruments d’écriture, dont le chiffre d’affaires s’est établi en 2015 à près de 100 milliards de yens (825 millions d’euros). Grâce à son encre thermosensible, le Frixion permet avec son embout d’effacer la moindre rature. Il s’en vend 19 millions par an en France, le premier débouché en Europe de Pilot. « Frixion a bouleversé le marché français,
juge Hugues Chatelain, directeur général de Pilot Pen France. Ses ventes en valeur rivalisent avec le stylo Cristal de Bic, le numéro un du marché. Nous espérons le dépasser. » Son prix plus élevé, 2,50 euros en moyenne contre moins de 1 euro pour le Cristal, explique ce coude-àcoude. L’innovationestunedesclefsdela stratégie du groupe né en 1918. Pilot est le champion des stylos entre 1,5 et 5 euros. Sur un marché français estimé à 386 millions d’euros (source GfK), le Frixion fait un tabac auprès des écoliers. Ce qui a permis à Pilot de gagner de la place dans les rayonsdelagrandedistribution.Car la rentrée scolaire constitue le pic des ventes pour les enseignes. « Aujourd’hui, nous réalisons la moitié de notre activité dans les grandes surfaces contre 20 % il y a dix ans », note le patron. Le reste se fait via les papeteries, et le réseau professionnel, avec la fournituredebureauxauxentreprises. L’écologie est aussi au cœur de la démarche. Pilot a été
un précurseur, en lançant les premiers stylos « écolos » en 2006. Des produits baptisés « BeGreen » en majorité rechargeables, et fabriqués à partir de plastique recyclé. Les entreprises sont ses premières clientes, car ces modèles s’inscrivent dans leur démarche de développement durable. « La gamme BeGreen représente 12 % de nos ventes totales, précise Hugues Chatelain. Cela pourrait être beaucoup plus si nous n’étions pas confrontés à des difficultés d’approvisionnement de matière recyclée. » C’est Grâce à son encre thermosensible, le Frixion permet avec son embout d’effacer la moindre rature. Photo Pilot
à côté d’Annecy qu’est installé le site de production européen de ce groupe de 3.500 salariés. La fabrication atteint 44 millions de stylos par an, revendus dans toute l’Europe.
Quatre éditions limitées
L’usine assure aussi le conditionnement sous blister des produits pour les grandes surfaces, y compris de stylos produits au Japon et qui arrivent en vrac en France. En 2016, 20 millions de blisters ont été préparés. Une activité en forte croissance depuis cinq ans. Du coup, le groupe a agrandi son centre logistique. « Nous avons aussi investi dans deux robots pour supprimer les tâches les plus pénibles », précise le dirigeant. A l’occasion de l’anniversaire du Frixion, quatre éditions limitées vont être lancées. Et une campagne télévisée est prévue cet été, relayée sur le digital. Pilot va aussi attaquer le secteur des marqueurs permanents et lancer un produit qui résiste à l’eau, la lumière… et reste efficace même en étant 24 heures sans capuchon. n
Les nouvelles boîtes afficheront le slogan, décliné sur différents tons, « choc is chic ». Photo La Maison du Chocolat
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MONTRER SON ACCESSIBILITÉ
Maison de luxe – elle est membre du Comité Colbert –, la marque, qui fait partie du groupe Savencia, veut profiter de son anniversaire pour montrer son savoir-faire. Nicolas Cloiseau, le chef de la maison et meilleur ouvrier de France, donnera ainsi une master class vendredi 24 mars à l’Ecole Ritz Escoffier, avec découverte des typicités aromatiques du cacao et réalisation d’un œuf. Mais elle veut aussi en faire l’occasion de montrer qu’elle est accessible. Le livre, lancé ce jeudi 23 mars pourmarquerl’étape,neseveut pasunportraitfigédelamaison sur papier glacé, mais il donne la parole à quarante passionnés de chocolat, allant d’Inès de la Fressange à Pierre Hermé. Sur ce registre de l’émotion, l’entreprise se dotera à Pâques pour la première fois d’une signature de marque et se positionnera comme un « créateur de parenthèses enchantées ». Un film à la tonalité proche de ce qui se fait dans le monde de la beauté et mettant en scène des jeunes femmes vivant différents moments gourmands de la vie parisienne sera ensuite
bre ses 25 ans et a une tonalité gourmande. Du travail associant Nicolas Cloiseau et le nez Olivier Cresp sont nés des chocolats retraçant les différentes notes de la fragrance.
3 RAYONNER À
L’INTERNATIONAL
En France, la griffe n’a pas l’intention de s’étendre dans d’autres villes que celles où elle est, Paris, surtout, et Cannes, avec une seule boutique. Elle compte, en revanche, continuer à développer sa présence dans les aéroports, avec des espaces de 8 à 50 mètres carrés. La moitié de l’activité s’effectue à l’étranger. Présente à New York, à Londres ou en Corée, elle accroît son implantation au Japon,oùelleaportéà8en2016 le nombre de ses boutiques. « Notre objectif n’est pas d’être partout mais de nous renforcer dans les pays où nous sommes déjà », remarque Geoffroy d’Anglejan-Chatillon. Il juge qu’il reste du potentiel pour des ouvertures au Japon, un pays où la gastronomie française continue à être très prisée, comme en témoigne l’accueil fait au chef Nicolas Cloiseau lors de chacune de ses visites. n
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Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
Terrorisme : Twitter suspend en six mois 377.000 comptes
Après avoir beaucoup déçu, le marché des smartwatchs devrait reprendre des couleurs selon le cabinet IDC. Davantage segmenté (montres enfant, sport, santé, luxe...), il devrait tripler de taille en cinq ans pour dépasser les 150 milliards d’unités, soit une croissance moyenne de 25 % par an.
Le site de micro-blogging a suspendu 376.890 comptes faisant la promotion du terrorisme lors des six derniers mois de l’année 2016, contre 235.000 lors de la précédente période. En tout, Twitter a supprimé près de 640.000 comptes pro-terroristes sur la période du 1er août 2015 à fin 2016.
Twitter
en pixels
Apple
HIGH-TECH &MEDIAS
Reprise en vue pour les montres connectées
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MILLIONS DE PERSONNES
C’est quasiment le nombre de téléspectateurs qui ont regardé lundi soir le débat pour la présidentielle sur TF1 et LCI, selon Médiamétrie. TF1 a rassemblé 9,8 millions de personnes, pour une part d’audience de 48 %, pulvérisant tous les records de l’année.
EnachetantTeads,Altice serêve enalternativeàFacebooket Google l La pépite française est valorisée 285 millions d’euros. l Altice nourrit de grandes ambitions dans la publicité.
Nicolas Madelaine et Fabienne Schmitt Ce n’est qu’une acquisition à 285 millions d’euros, mais cela n'empêche pas Altice de voir grand, et même très grand. Le groupe de Patrick Drahi et Teads, une pépite française des technologies complexes qui sont derrière la publicité numérique, n’envisagent en effet rien moins que de créer ensemble une alternative à Facebook et Google. Les deux mastodontes du Web, quis’accaparentl’essentieldelapub en ligne et pèsent respectivement 403 et 582 milliards de dollars en Bourse, n’ont qu’à bien se tenir ! L’idée est de marier l’audience de Teads et les données d’utilisateurs recueillies par Altice par le biais de sesmédias(BFMTV,i24,SFRSport, « Libération », « L’Express », etc.) et de ses opérateurs télécoms ou de câble pour faire grossir le nouveau pilier publicité du groupe. Puis de proposer ce savoir-faire à des tiers. Grâce à ses formats de publicité vidéo non intrusifs, Teads est en effet devenu une référence mondiale dans la vente d’espaces publicitaires vidéo sur la Toile. Il touche aujourd’hui 1,2 milliard de visiteurs uniques, dont 720 millions via le mobile. Le problème est que, tout seul, il n’a pas la même connaissance de ces internautes que Facebook ou Google. Il ne peut donc pas
proposer à ses clients annonceurs un ciblage équivalent à celui de ces derniers, ni aussi bien valoriser ses espaces. D’où sans doute sa valorisation de « seulement » 285 millions alors que son chiffre d’affaires atteint 188 millions et croît à un rythme de 40 % à 50 % par an.
Des télécoms vers la pub
« Facebook sait ce que vous aimez, Google sait ce que vous cherchez, explique Pierre Chappaz, le fondateur de Teads. De notre côté, nous n’avons pour l'instant que des données contextuelles (quels sites, quels articles l’internaute a consultés...), que nous complétons avec des données achetées en externe, par exemple auprès de Nielsen. Mais, avec Altice, nous allons bien mieux connaître notre audience. » Pierre Chappaz se dit déjà impressionné par les campagnes que Cablevision, le câbloopérateur d’Altice aux Etats-Unis, parvient à proposer aux annonceurs en ciblant, par exemple, des foyers dont on arrive à savoir qu’ils veulent remplacer leur voiture et qu’ils sont intéressés par un type de véhicule particulier. « D’ici à trois ou quatre ans, il sera possible de répliquer le service qu’offrent les réseaux sociaux et Google en matière publicitaire », prévoit-il. Ce mouvement des télécoms vers le monde de la publicité s’observe peu en Europe, mais il existe déjà aux Etats-Unis. Les récentes acquisitions des deux géants des télécoms américains en sont la preuve :
ATT avec Time Warner et Verizon avec Yahoo!. Le câblo-opérateur Comcast s’est, lui, offert FreeWheel, un spécialiste de la gestion et de la monétisation publicitaire de la vidéo. « Google et Facebook utilisent la publicité et ils ont donc besoin de créer de l’audience, explique Michel Combes, le DG d’Altice. Donc ils viennentsurnotreterrainetachètent des contenus : Facebook vient d’acquérir des droits sportifs, par exemple. Il n’y a pas de raison qu’on n’aille pas sur leur marché, la publicité, même si on restera plutôt “drivés” par les télécoms. » Pour Nicolas Didio, analyste chez Berenberg, « aller vers les médias est aussi un moyen de tirer les multiples boursiers d’Altice vers le haut, car le secteur des médias, notamment la publicité en ligne, se traite avec des niveaux de valorisation plus élevés que les télécoms. » Altice peut-il devenir aussi puissant dans la pub sans effrayer ses concurrents, médias ou opérateurs, qui utilisent aujourd’hui Teads ? « La question se pose », dit un professionnel du numérique. Michel Combes et Pierre Chappaz sont, eux, persuadés qu’ils peuvent continuer à servir les médias ou télécoms tiers sans conflits d’intérêt. Mieux, les deux dirigeants veulent ouvrir leur plate-forme aux autres, qui ont également intérêt à briser l’oligopole de Facebook et Google. Des ouvertures de capital figurent même parmi les options discutées. n
Gilles Rolle/RÉA
MÉDIAS
Patrick Drahi, le dirigeant d’Altice, serre la main de Pierre Chappaz, président de Teads, et de Bertrand Quesada, DG de la start-up, devant Michel Combes (PDG de SFR) et Alain Weill (PDG de SFR Media).
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MILLIONS D’EUROS Le chiffre d’affaires de Teads, qui progresse à un rythme de 40 % à 50 % par an. La plate-forme de pub vidéo en ligne touche 1,2 milliard de visiteurs uniques dans le monde, dont 720 millions sur mobile.
Teads,l’AdTech aux vidéosnon intrusives
Teads, pour « Technology for advertising ». Comme Criteo, la société que rachète Altice pour 285 millions d’euros est une pépite française de l’Ad Tech – l’ensemble des technologiesderrièrelapubliciténumérique. Fondée par Pierre Chappaz, l’un des pionniers français du Web et l’homme qui a revendu le comparateur de prix Kelkoo à Yahoo! pour 485 millions d’euros en 2004, Teads est d’abord connue pour ses formats vidéo publicitaires. Que ce soit inRead,–quandlavidéos’insère dans l’article entre deux paragraphes – ou inBoard – quand elle se place en haut de la page Web –, ces formats cherchent à perturber le moins possible la lecture de l’internaute qui surfe depuis son ordinateur ou son smartphone. Ils savent s'effacer quand on descend ou que l’on monte dans sa page. Fort de ses formats, Teads, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 188 millions d’euros en 2016 (en hausse de 44 %), fonctionne comme une régie. Elle achète de l’inventaire d’espacespublicitairesetlespropose à des agences, à des médias ou à des annonceurs. La société fait valoir
Xavier Popy/RÉA
La start-up, qui visait une introduction en Bourse à New York et aurait discuté avec le géant News Corp., est l’enfant de Pierre Chappaz, l’un des pionniers français du numérique.
Bertrand Quesada et Pierre Chappaz, cofondateurs de Teads. que sa maîtrise des données (data) assure une adéquation parfaite avec les cibles visées par les marques. De fait,elleaséduitdegrandsmédiasde par le monde, de « Time » au « Washington Post » en passant par « El Mundo », « Il Corriere della Sera », tous les grands quotidiens français, etc.
Wikio, EBuzzing, BeeAd...
Cela dit, Pierre Chappaz est le premier à reconnaître que la profondeurdeladatacollectéesurlesintern a u t e s p a r T e a d s n ’e s t p a s comparable à celle de Google et de Facebook, malgré des audiences comparablespourlesvidéosplacées dans le monde par la start-up fran-
çaise. D’où l’idée de s’associer avec Altice pour réaliser ses grandes ambitions. « Teads a créé un format vidéo natif et l’a bien déployé dans le monde auprès de grands éditeurs, commente un connaisseur du secteur. La question qu’on peut se poser est de savoir si certains éditeurs – des médias d’info, mais aussi deschaînes de télévision comme TF1 et Canal+ – ne vont pas désormais être réticents à utiliser Teads, sachant qu’ils vont enrichir en données un groupe qui les concurrence frontalement par ailleurs avec ses chaînes de télé et ses journaux. » Teads avait envisagé de s’introduire en Bourse à New York début 2016. Selon « Stratégies », le géant
des médias News Corp. s’y serait intéressé de très près récemment. On a aussi parlé de Vivendi. Toujours est-il qu’à l’origine de Teads, on trouve d’abord Wikio, un portail d’agrégation d’informations issues du Web et des médias sociaux, créé dès 2005 avec Laurent Binard. Pour le monétiser, il fut fusionné en 2009 avec Ebuzzing, une plate-forme qui met en relation les marques et les blogueurs, cocréée avec Bertrand Quesada, aujourd’hui DG de Teads. Constatant la percée de la vidéopublicité,lasociétédécidaderacheter en 2012 BeeAd, spécialiste de la diffusion de formats vidéo premium sur les sites. Et c’est finalement en 2014 que le nouvel ensemblemitlamainsur Teads.C’estcette start-up de Montpellier, créée par Loïc Soubeyrand, toujours dans l’entreprise, qui détient le fameux format inRead. De quoi positionner le modèle dans le haut de gamme. « Nous voulions cette technologie, avec ou sans eux, déclarait Pierre Chappaz, adepte de la philosophie libertarienne, aux « Echos Week-end » en novembre 2015. J’avais mis une équipe pour la développer. Mais la fusion nous faisait gagner du temps à tous. » Au fil du temps et d’une dizaine d’opérations, Wikio s’est donc effacé pour ne plus être qu’un petit onglet sur le site Teads! — N. M. avec Claude Vincent
LegroupedePatrick Drahi misegrossurlapublicité Renforcé par le rachat de Teads, le pôle publicité est devenu le troisième pilier d’Altice, avec les médias et les télécoms. La publicité, c’est le nouveau pilier d’Altice avec les contenus (BFM TV, SFR Sport, Discover y, « L’Express »...) et, évidemment, les télécoms et le câble (SFR, Cablevision), qui restent « le cœur du réacteur »commeleditMichel Combes, le DG d’Altice. « En France, aux Etats-Unis et au Portugal, nous avons des inventaires publicitaires liés à nos chaînes de télévision ou à celles de nos clients », explique ce dernier. Aujourd’hui, Altice reste néanmoins un petit Poucet dans la publicité face aux géants Google et Facebook, qu’il prétend défier. L’empire de Patrick Drahi génère un peu plus de 700 millions d’euros de revenus publicitaires dans le monde. Avec Teads, il porte ce chiffre à 900 millions.« Danslesannéesquiviennent, cela peut représenter un business de plusieurs milliards de dollars », affirme cependant Michel Combes.
Rentable aux Etats-Unis
C’est aux Etats-Unis que le groupe est le plus avancé dans la publicité, où il réalise environ 600 millions de dollars de chiffre d’affaires publicitaire. Là-bas, Patrick Drahi, le fondateur d’Altice, a racheté deux câblo-opérateurs coup sur coup l’an dernier : Cablevision et Suddenlink. La première source de revenus publicitaires d'Altice USA, c’est sa régie de 450 personnes qui commercialisedelapublicitélocale à New York pour le compte de clients. Elle génère environ 350 millions de dollars de revenus. Le marché n’est pas le même qu’en France : outre-Atlantique, quand un câbloopérateur distribue des chaînes de télé,ilrécupèreunepartiedesrecettes publicitaires. Ce n’est pas le cas
dans l’Hexagone, où les TF1 ou M6 nereversent pas derevenus publicitaires à SFR, qui les distribue. Autre source de revenus publicitaires d’Altice USA : la chaîne de télé locale News 12 et ses spots de pub. Elle appartient à Cablevision et elle a inspiré BFM Paris, ici en France. Enfin, Altice vient de lancer un nouveau département aux EtatsUnis, piloté par Paul Haddad, le patron de la data qui, lui, développe la technologie pour faire de la publicitécibléeenfonctiondesindividus. C’est le nouveau Graal des annonceurs : pouvoir offrir aux foyers qui ont des chiens des publicités pour Canigou et à ceux qui ont des chats des publicités pour Ronron...
Fort de son expérience américaine, Altice voudrait aussi développer la publicité ciblée en France. Pour renforcer son expertise, Altice vient de racheter la société américaine Audiens Partners, qui estunspécialistedelapubciblée.Sa technologie permet au groupe de faire correspondre les adresses des différents écrans d’un foyer – du décodeur à tous les terminaux mobiles de la famille. Il devient possible, dit Michel Combes, de faire de la publicité ciblée multiécrans. « Des campagnes ciblées qui prenaient trois semaines à mettre en place,onpeutdésormaisleslanceren trois minutes », a ajouté mardi Paul Haddad. Altice voudrait aussi développer la publicité ciblée en France, où il devrait regrouper progressivement les régies publicitaires de SFR, de « Libération » et de « L’Express ». Une expérience de publicité ciblée en télévision commencera bientôt sur la chaîne BFM Paris. — F. Sc. et N. M.
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Les Echos Mercredi 22 mars 2017
INFORMATIQUE Le rapport France IA était remis mardi à l’exécutif. Sébastien Dumoulin @sebastiendmln Sur la scène de la Cité des Sciences, à Paris, François Hollande est venu en personne mardi recevoir le rapport intitulé « France Intelligence Artificielle » (« France IA ») des mains de Leenby, un petit robot humanoïde. Ce pavé est le fruit de trois mois de travail de 559 chercheurs, entrepreneurs et universitaires, sur commande de l’ancienne secrétaire d’Etat Axelle Lemaire. Neuf groupes de travail (recherche, formation, transfert de technologies, développement des écosystèmes, relation client, véhicule autonome, finance, souveraineté, impacts sociaux et économiques) ont accouché de 59 recommandations. On y trouve aussi bien des mesures de financement que l’instauration d’un enseignement de l’IA dès l’école primaire, le développement de MarIAnne, un assistant conversationnel intelligent pour les services publics, la création d’un avatar en temps réel du réseau énergétique français ou encore la défiscalisation du rachat des start-up de l’IA par les grands groupes français.
Parmi les puissances de demain
« Les nations qui maîtriseront l’IA seront les puissances de demain », plaide le président de la République, rappelant que des rapport sur l’IA ont déjà été réalisés aux Etats-Unis mais aussi au Japon, en Corée du Sud, en Angleterre ou encore pour le Parlement européen. Pour les auteurs du rapport comme pour l’exécutif, la France a une carte à jouer, avec ses 270 start-up spécialisées dans l’IA. En 2016, ce sont 278 millions d’euros qui ont été levés par les jeunes pousses tricolores du secteur. La France est ainsi la deuxième destination des investissements dans l’IA en Europe, derrière la Grande-Bretagne (581 millions d’euros) et devant l’Allemagne (187) ou la Belgique (110). Pour s’affirmer davantage, François Hollandevantelesqualitésdela recherche et des formations françaises, mais aussi une approche incluant les sciences sociales, pour mieux gérer les inévitables impacts sociétaux de ces technologies. Le futur ex-président invite à lutter contre la peur que l’humain soit remplacé par les robots et glisse délibérément : « Personne n’est irremplaçable, toutelaquestionestdesavoirpar qui on est remplacé. » On ne saurait mieux dire. A un mois de l’élection, sa promesse d’un soutien renforcé à la recherche publique et privée sur l’IA, de 1,5 milliard d’euros sur dix ans, dépendra surtout du bon vouloir de son successeur. n
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START-UP FRANÇAISES SPÉCIALISÉES Le vivier français de jeunes pousses dans l’intelligence artificielle.
Free remetlapression dansle mobile enoffrant la4Gillimitéeà ses abonnés Telecom, Orange et SFR. « On s’attache à délivrer la meilleure expérience sur notre réseau. Nous évoluerons en fonction des usages, mais pour l’instant les offres sont adaptées », indique-t-on chez Bouygues. Difficile toutefois d’imaginer un statu quo sur un marché aussi dynamique que le mobile.
TÉLÉCOMS La guerre de la data est déclarée dans les télécoms. Les concurrents pourraient être contraints de riposter.
Quelle valeur pour la data ?
Romain Gueugneau @romaingueugneau C’est un nouveau front qui s’ouvre dans la guerre des télécoms en France. Mardi, Free a annoncé qu’il prop osait la 4G en illimit é à 15,99 euros par mois aux abonnés Freebox. Et qu’il doublait dans le même temps l’enveloppe data de sonforfaità19,99euros,pourpasser à 100 Go par mois. Après la baisse des prix enclenchée en 2012 avec l’arrivée de Free, la bataille se déplace sur le volume de data offert à mesure que la couverture 4G progresse. Depuis des mois, les opérateurs gonflent leurs forfaits, sans nécessairementaugmenterlesprix. Mais en proposant de l’illimité en 4G, même à une partie de ses clients seulement, Free frappe les esprits. « L’Internet mobile est devenu tellement naturel pour beaucoup de gens que ça paraît logique de le fournir en illimité. Les Français n’ont plus envie de compter ce qu’ils consomment », considère Maxime Lombardini, le directeur général de Free. Cette vision du marché est néanmoins limitée à une certaine catégorie de Français. S elon
Pascal Sittler/RÉA
Intelligence artificielle: lastratégie delaFrance pourpeser davantage
Chez Free, la consommation moyenne du possesseur d’un smartphone approche les 5 Go... l’Arcep,laconsommationmoyenne chez les propriétaires de smartphones en France s’élevait en effet à 1,8 Go par mois... Chez Free, elle approche les 5 Go. « On est sur un marché très concurrentiel. C’est important d’avoir la meilleure offre », justifie toutefois Maxime Lombardini, qui reconnaît que peu d’abonnés atteignent les seuils de consommation. D’autant plus qu’offrir de la data ne coûte pas beaucoup plus cher à l’opérateur, qui a beaucoup investi dans son réseau l’an dernier et doit désor-
E-book : l’Europeva vers uneTVA réduite PRESSE-ÉDITION Les Etats ont accueilli favorablement le projet visant à autoriser la TVA réduite pour la presse et les livres en ligne. Deux ans après la promesse de Jean-Claude Juncker, la TVA réduite pour les livres et journaux électroniques va-t-elle enfin être autorisée ? C’est en tout cas ce que laisse espérer à la Commission européenne, et à la France qui y pousse, le premier examen du projet, mardi, par les ministres des Finances européens, en Conseil. Leur accord formel, espéré pour avant l’été, permettrait de lever l’ultime obstacle avant l’entrée en vigueur du dispositif. Mais il est de taille : sur la fiscalité, l’unanimité des 28 est requise. La réunion a permis « un tour de table extrêmement convergent » qui « va nous permettre de déboucher dans les semaines qui viennent sur le dispositif », a estimé le ministre des Finances MichelSapinàlasortiedelaréunion du Conseil. « Il n’y a pas encore d’accord total », a temporisé la présidence maltaise, soulignant toutefois son bon espoir d’y « parvenir vite pour envoyer un signal positif ». La Commission et le Conseil ont pris soin de ne pas froisser les quelques Etats, comme le Danemark, l’Autriche et la Finlande, qui tiquent au nom de la rigueur budgétaire. Le projet ouvre la possibilité d’aligner les taux de TVA des e-books et des journaux en ligne sur les taux réduits ou super-réduits déjà autorisés pour les publications papier, mais il n’impose rien : chaque Etat resterait libre de définir ces taux de TVA et leur
champ d’application. L’objectif estdesupprimerlecaractèreinique du cadre européen actuel, qui considère les publications électroniques comme des prestations de services, domaine où est interdite la TVA réduite. Reste à peaufiner un accord final. Il semble à portée de main sur l’extension au numérique des taux de TVA réduits déjà en placepartoutenEuropepourles publications papier. Les discussions sont plus ardues sur les taux de TVA super-réduits : faut-il autoriser l’alignement dans les seuls neuf Etats (dont la France) où de tels taux sont déjà autorisés, ou aussi autoriser les autresEtatsmembresàenappliquer ? « Pour l’instant, la majorité est plutôt du côté de la fermeté », confie un haut fonctionnaire européen.
mais le remplir. Si l’offre est de nature à séduire de nouveaux clients dans le mobile, elle peut aussi aider à accélérer la migration des abonnés à 2 euros (un peu plus de la moitié des clients) vers le forfait supérieur. Surtout, elle représente un produit d’appel important pour le fixe, alors que la nouvelle Freebox se fait toujours attendre. Reste à savoir si les concurrents vont réagir et sous quelle forme. Le réseau4GdeFreecouvrecertesune partie moins importante de la population (80 %) que Bouygues
15,99
EUROS PAR MOIS Le tarif offert aux abonnés à la Freebox pour la 4G en illimité. RED, de SFR, a répliqué avec un forfait 100 Go pour 20 euros et Bouygues Telecom avec 50 Go pour 9,99 euros...
Les promotions et offres spéciales dévoilées la semaine dernière sont d’ailleurs un premier élément de réponse. SFR, via sa marque low cost RED, a frappé fort avec un forfait à 100 Go pour 20 euros. Bouygues a répondu avec 50 Go pour 9,99 euros. Et Orange a baissé le prix du forfait Sosh à 20 Go, chaque offre étant limitée à un nombre de souscriptions ou à une durée. Le basculement vers l’illimité 4G pose la question de la valeur de la data.Ilsembleloinletempsoùla4G était l’argument massue présenté par les opérateurs pour faire remonter les prix et donc les marges... Pour certains analystes, l’illimité représentait encore le dernier atout des opérateurs pour proposer des forfaits très haut de gamme. « C’est une mauvaise nouvelle pour les concurrents de Free et leurs marques premium, estime Stéphane Beyazian, chez Raymond James. En dépitdeplusieursmilliardsd’investissement, la 4G ne sera probablement pas monétisée en France et la technologie offerte pour le même prix que la précédente. Pas sûr que tout cela incite à aller très vite vers la 5G. » n
Vendre di avec Les Ech os
La France a anticipé
Quelle que soit l’option retenue, la réforme ne changerait pas la donne en France. Celle-ci a bravé l’interdit européen en alignant dès 2012, puis en 2014, les taux de TVA des e-books (passés de 20 % à 5,5 %) et des journaux en ligne (de 20 % à 2,1 %) sur ceux des publications papier. Elle a été condamnée en mars 2015 par la justice européenne… mais sans être sanctionnée et en maintenant ces nouveaux taux. Voir aboutir la réforme en Europe sécuriserait sa situation. Le dossier fait en outre figure, pour Bruxelles, de test grandeur nature avant la plus vaste réforme de la TVA qu’elle veut présenter fin 2017. L’exécutif européen veut redonner plus de souplesse aux Etats dans la définition des taux de TVA des produits et services. Il évite toutefois de mettre pour l’instant en avant ce dossier très sensible pour ne pas crisper les positions sur le cas particulier des publications électroniques. — G. G. et D. P. (à Bruxelles)
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Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
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LE RDV
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MILLIARDS DE DOLLARS
We Work, start-up de location de bureaux, poursuit sa course à l’armement financier avec un nouveau tour de table stratosphérique, selon le « Wall Street Journal ». Le fonds japonais SoftBank est aux manettes de cette opération qui valoriserait la pépite à plus de 20 milliards de dollars.
Avec ses 688 millions d’internautes, la Chine représente un marché gigantesque pour les start-up tricolores. Bpifrance et Business France vont aider 12 pépites à s’y installer à travers le FrenchTech Tour China, un programme immersif de deux semaines dans les quatre points chauds de la tech chinoise (Shenzen, Hong Kong, Shanghai et Pékin). Les jeunes pousses ont jusqu’au 31 mai prochain pour candidater auprès des organisateurs, et doivent être prêtes pour démarrer des affaires avec l’Asie.
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MILLIONS D’EUROS
Avec cette nouvelle levée de fonds réalisée auprès de Partech Ventures et Alven Capital, Akeneo veut accélérer à l’international et renforcer sa R & D. La pépite nantaise fondée en 2013 propose un logiciel de gestion de catalogue produit pour les commerçants.
Le sitedequestions-réponsesQuora se lanceen français réduire l’anonymat au maximum. Chaque auteur renseigne son poste et joint une petite biographie, afin que les internautes puissent estimer lafiabilitédesesréponsesetvoteren fonction. Le site se base aussi sur les domainesdecompétencedechacun pour diriger les questions vers certains utilisateurs et attribuer un poids différent à leurs votes.
CONNAISSANCE La plate-forme participative californienne accélère son internationalisation. Elle a déjà levé 140 millions de dollars malgré des questions sur son modèle économique.
Monétisation limitée
Anaïs Moutot @AnaisMoutot — Correspondante à San Francisco « La France devrait-elle autoriser les statistiques ethniques ? », « Quel est l’avenirdumotdepasse ? »,« Aquelle vitesse l’univers s’étend-il ? », « Quels sont les meilleurs traitements non médicamenteux pour lutter contre la dépression ? »... Voici quelques-unes des questions que l’on peut trouver sur la déclinaison francophone de Quora. Cette plate-forme de questions- réponses participative américaine vient de lancer une version bêtaenfrançaisilyadeuxsemaines. Après l’espagnol en octobre, le françaisestlatroisièmelanguechoisie par la société californienne pour accélérer son internationalisation. « Les Français ont une grande tradition intellectuelle et valorisent énor-
Adam D’Angelo a fondé Quora en 2009 avec un autre ancien dirigeant de Facebook, Charlie Cheever. La plate-forme a lancé une version bêta en français il y a deux semaines. Photo Quora mément le savoir, donc nous pensons avoir beaucoup de succès ici », explique Adam D’Angelo, son PDG. La société souhaite également lancer des versions allemande et italienne au cours de l’année. La moitié de ses utilisateurs se situent déjà hors des Etats-Unis, mais sa croissance à l’étrangerétaitjusqu’icilimitéeparla capacité à lire et à écrire en anglais. L’entreprise, qui emploie 170 personnes, a été créée en 2009 à Mountain View par deux anciens dirigeants de Facebook : Adam
D’Angelo, son directeur technologique,etCharlieCheever,uningénieur ayant supervisé la création de Facebook Connect. La plate-forme permet aux internautes de poser des questions,d’écriredesréponsesetde décider lesquelles doivent figurer en première place à travers un système de notation. « On ne trouve pas tout sur Internet. Il y a encore énormémentdeconnaissancesquinesontpas en ligne », avance Adam D’Angelo. Face aux sites de la Fondation Wikimédia, Quora estime répondre
à un besoin différent. « Wikipédia est une encyclopédie qui résume des connaissances déjà présentes sur Internet. Nous sommes une source d’informations de première main, où des experts rédigent du contenu qui n’existe pas ailleurs », explique Adam D’Angelo. Quant aux autres sites de Q&A, comme Yahoo! Answers ou les forums de Reddit, la société s’en distingue par « la qualité de son contenu », juge le PDG de la société. Pour cela, l’équipe tente de
Cette façon de faire, accompagnée d’une personnalisation du contenu à coups de « machine learning », a séduit 100 millions d’utilisateurs mensuels, selon les derniers chiffres publiés par la société il y a un an. ComScore a, lui, des chiffres assez différents : 27 millions de visiteurs uniques aux Etats-Unis en décembre 2016. Une audience qui n’est pas mirobolante pour un site qui a déjà sept ans d’existence et qui reste en dessous de celle de Reddit, Yahoo! Answers et surtout Wikipédia, qui avait 2,7 fois plus de visites en décembre dernier, selon comScore. Cette croissance molle se reflète dans les locaux de la société, situés au-dessus d’un restaurant japonais et d’un centre d’optique dans un bâtiment assez anonyme de Mountain View, loin de la grandeurdessiègessociauxdeGoogleet de Facebook, situés à quelques kilomètres. Mais Adam D’Angelo estime que son approche paiera à long terme. D’autant plus que Wiki-
pédia, Yahoo! Answers et Reddit ont connu une baisse de leur fréquentation aux Etats-Unis en 2016, alors que le nombre d’utilisateurs de Quora a continué de progresser. Lejeunedirigeant,auvisage poupin et au look typique de la Silicon Valley–tee-shirtuni, jeanetbaskets New Balance –, ne se presse pas non plus pour monétiser la plate-forme, préférant se reposer sur la patience de ses investisseurs, auprès desquels il a levé 140 millions de dollars. La société a introduit pour la première fois de la publicité il y a onze mois, mais les annonces restent très discrètes. Elle réfléchit actuellement à d’autres pistes de monétisation : « Un auteur pourrait payer pour promouvoir une réponse ou exiger un certain tarif s’il y a une forte demande pour une réponse de sa part », avance-t-il. Pas suffisant cependant pour continuer de se développer avec les fonds actuels : « Nous allons faire un nouveau tour de table », indique Adam D’Angelo, sans préciser de calendrier.
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À NOTER
Pinterest a racheté Jelly, une autre plate-forme de questionsréponses, créée par Biz Stone, l’un des cofondateurs de Twitter, début mars. Quora souhaite, lui, rester une société indépendante.
Deliverooaccélère enFranceet débarqueà Reims etàTours FOODTECH En France, le service de livraison de repas collabore désormais avec plus de 3.000 restaurants et près de 7.000 livreurs. Nicolas Richaud @NicoRichaud Deliveroo continue de tisser sa toile en France. Cette semaine, le service de livraison de repas débarque à Reims (depuis lundi) et Tours (jeudi). Avec ces deux lancements, la start-up britannique sera désormais présente dans 17 villes et prévoit de continuer à s’étendre en
2017. Présente en France depuis bientôt deux ans, la société de Will Shu a accéléré la cadence ces derniers mois. Deliveroo collabore désormais avec plus de 3.000 restaurants en France contre seulement 1.000 il y a un an. La tendance est encore plus marquée du côté de ses livreurs, qui étaient 2.000 en août dernier, et sont désormais près de 7.000. « Nous devrions franchir la barre des 10.000 cette année », confie Hugues Décosse, le directeur de Deliveroo France, qui emploie désormais plus de 100 salariés. Lundi, la jeune pousse a aussi rendu publique une étude* dressant justement le portrait-robot du livreur de Deliveroo en France. Celui-ci s’avère être un étudiant, âgé de 23 ans, en quête de revenus complémentaires et perce-
vant un chiffre d’affaires brut de 16 euros par heure aux heures de pointe. Dans cette étude, il apparaît également qu’un quart des livreurs gagnent plus de 1.151 euros net par mois, tandis que 58 % perçoivent moins de 751 euros net mensuels.
Enjeu de fidélisation
En parallèle, la société a fait savoir que tous ses livreurs allaient désormais bénéficier gratuitement d’une assurance-responsabilité civile, auprès d’AXA, couvrant les dommages pouvant être causés à un tiers.« C’étaitl’unedesdemandesqui revenaient le plus chez nos partenaires. Pour nous, il y a aussi un enjeu de rétention et de fidélisation des l i v re u rs » , s o u l i g n e H u g u e s Décosse. La semaine dernière, son concurrent direct, UberEats, a
annoncé qu’il allait débarquer dans 8 nouvelles villes cette année, contre 3 à l’heure actuelle. « Ce n’est pas un motif d’inquiétude, mais nous sommes vigilants. Cela prouve aussi qu’il y a un marché qui se développe très vite en France. Après, je ne pense pas qu’il pourrait y avoir, à terme, 5 acteurs principaux qui cohabitent mais plutôt 2 ou3 », estime Hugues Décosse. Valorisée 1 milliard de dollars par sa dernière levée de fonds de 275 millions à l’été 2016, la jeune pousse, qui travaille aujourd’hui avec plus de 20.000 restaurants et 30.000 livreurs dans 100 villes de 12 pays, compte bien en être. *L’étude a été réalisée, en ligne, par Harris Interactive, auprès d’un échantillon de 605 livreurs de Deliveroo France.
La société vient d’annoncer la mise en place d’une assurance-responsabilité civile gratuite pour ses livreurs. Photo Daniel Leal-Olivas/AFP
FlexyBeautyrepulpé grâceà salevée de 1,5million d’euros INFORMATIQUE Logiciel de caisse, de réservation et de marketing pour salons de coiffure et instituts de beauté, FlexyBeauty réalise une première levée de fonds.
Yves Vilaginés @YvVilagines Les deux cofondateurs de l’éditeur de logiciel FlexyBeauty ont décidé d’accélérer.IlanKoskasetSébastien Beaujard, trente-neuf ans tous les deux et amis d’enfance depuis l’âge de treize ans, ont créé, en 2014, une suite logicielle en SaaS, destinée aux salons de coiffure et instituts de beauté. Les deux entrepreneurs ont
des profils complémentaires : Ilan est un développeur commercial et Sébastien, un développeur expérimenté. FlexyBeauty a d’abord été développé pour Yael Koskas, la femme d’Ilan, qui, en 2011, a ouvert un centre de beauté. Puis les deux entrepreneurs se sont assurés que ces besoins étaient répandus. Le modèle d’affaires de la start-up repose sur un outil de caisse de type Tiller ou Orderbird, et sur un outil
de communication de type Zenchef, le tout hébergé dans le cloud et disponible sur Internet par abonnement mensuel de 29 à 99 euros. Avec déjà 1.200 clients pour environ 700.000 euros de chiffre d’affaires, « l’entreprise est rentable, assure Ilan Koskas. Mais nous avons une opportunité de marché, dans un temps court du fait de l’obligation d’installer un logiciel de caisse à compter du 1er janvier 2018. J’estime
qu’au moins 60.000 établissements devront s’équiper d’ici à deux ans ». Créé avec 50.000 euros d’apport personnel, dont un prêt d’honneur accordé par Paris Initiative Entreprise (Initiative France), FlexyBeauty ouvre pour la première fois son capital. Cette première levée de fonds d’un montant de 1,5 million d’euros est réalisée auprès de Newfund Capital. Dirigé par François Véron, Newfund détient une
cinquantaine de participations, dont 1001 pharmacies, V-Motech, Tiwal, GreenKub ou Jobijoba. « Nous allons embaucher une quinzaine de personnes et développer de nouvelles fonctionnalités », explique Ilan Koskas. L’entreprise mise sur un développement rapide en France, mais, « à moyen terme, elle a aussi une carte à jouer à l’international », conclut l’investisseur François Véron. n
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Les Echos Mercredi 22 mars 2017
en direct
Manifestation des salariés de Mim
ÎLE-DE-FRANCE — L’Etablis-
taine de salariés de l’enseigne de textile Mim se sont rassemblés devant le tribunal de commerce de Bobigny avant l’examen des offres de reprise de leur entreprise, qui emploie 1.500 personnes. Celle de Clementy, un groupe familial spécialisé dans le redressement d’entreprises, a la faveur des salariés, car il
ÎLE-DE-FRANCE — Une cinquan-
sement public d’aménagement Paris-Saclay (Essonne) a signé mardi un protocole de partenariat avec la Caisse des Dépôts autour de trois axes : portage immobilier, développement d’activités économiques, intervention en tant que tiers investisseur auprès des lauréats des futurs appels à projets.
AFP
PME ®IONS
La Caisse des Dépôts soutient Paris-Saclay
Médiation du crédit aux entreprises : l’écart se creuse entre les régions
garantit la quasi-totalité des emplois en CDI (1.000 sur 1.065) et des boutiques (230 sur 250). En revanche, ils refusent le plan de sauvegarde présenté par Nicolas Cohen, l’un des fournisseurs de l’entreprise. Mim a été placé en redressement judiciaire en novembre et cumule une dette de 60 millions d’euros et a perdu 9 millions d’euros l’an dernier pour un chiffre d’affaires de 150 millions. La décision du tribunal est attendue lundi.
3 QUESTIONS À... FABRICE PESIN Médiateur national du crédit
« Le financement de la transitionnumérique estunequestion de survie. »
FINANCEMENT Marion Kindermans @MaKindermans Desrégionsquirient,commeAuvergne-Rhône-Alpes, la Normandie, ou l’Occitanie. Et des régions qui pleurent : Ile-de-France ou les Hauts-deFrance... Pour la première fois, la Médiationducrédit,dispositifpublic créé en 2008, pour faciliter les relations entre les entreprises et les banques, opère dans son rapport annuel 2016, dévoilé mardi, un zoom sur les dossiers déposés par région. L’occasion de souligner les disparités entre lesterritoires,alorsque,defaçonglobale, pour la deuxième année d’affilée, le nombre de saisines des médiateursrégionauxdansl’Hexagonepar desentreprisesquisesontvurefuser desprêtsbancaires,abaissé.En2015, le nombre de saisines avait déjà reculé de 16 %. En 2016, le recul se poursuit, à –7 % (2.780 entreprises contre 2.990 l’année précédente). « Cela correspond à deux effets : du côté des banques, une offre relativement abondante de crédits en raison delapolitiquemonétairedelaBanque centrale européenne, et du côté des entreprises, une situation financière qui s’est améliorée avec des taux de marge qui se redressent », déclare FabricePesin,médiateurnationaldu crédit. Sur les 1.638 dossiers qui ont été instruits et clos – les autres n’ayant pas donné suite en raison de
situations financières trop fragiles – le taux de réussite atteint 64 %. Résultat, 1.048 entreprises employant près de 13.000 personnes ont reçu plus de 180 millions d’euros d’encours de crédits. Autre indication de ce rapport, miroir de la situation économique actuelle : les TPE, de moins de dix salariés, restent fragiles. Alors que les années de crise – 2008 à 2010 –
ont vu affluer à la médiation des PME sous-traitantes automobiles, ce sont désormais les TPE (notamment dans les services) qui forment le bataillon des entreprises demandeuses en raison de difficultés d’accès aux crédits d’investissement et de trésorerie. Elles sont à l’origine de 85 % des dossiers (contre 79 % en 2009). Les plus en souffrance étant, d’après Fabrice
Pesin « les travaux publics, les commerces de détail, et le secteur CHR (cafés, hôtels, restaurants) ».
Sous-traitants
Dans ce panorama général, les disparitésentrelesterritoiressontnombreuses. En métropole, sur les treize régions, neuf suivent ce mouvement de baisse des litiges financiers. L’évolution la plus flagrante est la chute
massive des dépôts de dossiers (–25 %) en Auvergne-Rhône-Alpes, qui s’appuie sur un tissu d’entreprises solides de PME et d’ETI dans des industries en meilleure forme (chimie, microélectronique..). Suivent aussilesbonsrésultatsaffichésparla Normandie (–19,3 %), l’Occitanie (–16,3%)portéeparlabonnesantéde l’aéronautique et du spatial et la reprise du BTP sur les métropoles de Toulouse et Montpellier. Malgré les difficultés de la filière foie gras touchée par la grippe aviaire, les entreprises de Nouvelle-Aquitaine se portent mieux (–12,2 %), tout comme cellesdesPaysdelaLoire(–9,9%),de Paca (– 8,8 %), de Bretagne (– 5,3 %), et, dans une moindre mesure, de la Franche-Comté (–0,7 %). En revanche, certains territoires avancent à l’opposé de la tendance nationale.L’Ile-de-Franceenregistre une hausse inédite des saisines (+10 %), notamment dans le secteur du tourisme, plombé par une conjugaison d’éléments négatifs en 2015 (attentats, manifestations contre loi travail, inondations). Les Hauts-deFrance (+19,4 %), confrontés à la fermeture successive de poids lourds industriels (Continental, Goodyear et maintenant Whirlpool), doivent composer avec des sous-traitants sous le choc. De son côté, Centre-Val deLoire(+13,4 %)aétéfragiliséparla crise de l’élevage, tandis que le Grand Est (+0,5 %) s’en sort plutôt mieux,malgrélessoubresautsréguliers de la sidérurgie. n
Les PME et TPE parisiennes ont subi l’effet des attentats Les saisines ont grimpé de 10 % en Ile-de-France l’an dernier, une singularité dans le pays. Les taxis ont aussi pâti des VTC. Matthieu Quiret @MQuiret Cabarets, taxis, magasins de mode... Les entreprises dont l’activité dépend du tourisme ont largement sollicité la Médiation du crédit l’an dernier en Ile-de-France. Contrairement à la tendance nationale baissière, la région a connu une hausse de plus de 10 % des demandes de médiation. Le phéno-
mène est concentré à Paris et dans les Hauts-de-Seine, qui représentent 45 % des dossiers franciliens. « La baisse du tourisme suite aux attentats de 2015 a fragilisé les secteurs du spectacle, de la restauration, du prêt-à-porter », assure Catherine Boucher, directrice régionale de la Banque de France. Très souvent, la baisse d’activité complique le remboursement des emprunts ou les banques pénalisent les découverts. « Nous avons eu aussi, plus récemment, avec le redémarrage de l’activité, des difficultés d’entreprises à obtenir un crédit pour réinvestir », poursuit-elle. La Médiation du crédit explique qu’une baisse des chif-
fres d’affaires était bien attendue à Paris suite aux attentats, mais pas un tel délai de reprise.
Services de prémédiation
Les difficultés bancaires ont particulièrement affecté les sociétés de taxis sous la double menace de la baisse du tourisme, mais aussi de la concurrence des VTC. Suite aux manifestations de chauffeurs début 2016, l’Etat et ses partenaires comme bpifrance et l’Union nationale des taxis ont mis à leur disposition un guichet unique tout en communiquant auprès des professionnels. « Les banques ont aussi accepté de renégocier des étalements
17 %
DE HAUSSE des demandes dans les deux départements de Paris et les Hauts-de-Seine, contre 10 % au niveau régional. de prêts liés à l’achat de licences », salue Catherine Boucher. La directrice attribue le bon taux de succès de la région aux implications fortes des parties prenantes, en particulier des banques, qui sont mieux armées, avec notamment de plus en plus de services de prémé-
diation. Sur 8.374 saisines, 3.529 entreprises ont été tirées d’affaires avec 2.461 millions d’euros de crédits débloqués. La médiation ducréditrevendique113.178emplois préservés sur la région. « Nous n’avons plus de gros dossiers de type industriel comme c’était le cas au lancement du dispositif. Le plus important cas actuel est un groupe de restauration de 230 salariés », se veut rassuranteCatherineBoucher.Pour elle, l’année 2017 s’annonce bien mieux, sous le double effet de la reprise du tourisme régional et une meilleure conjoncture nationale avec une chute des défaillances d'entreprises. n
Auvergne-Rhône-Alpes s’appuie sur un tissu industriel solide Les demandes de médiation, motivées par des difficultés d’accès au crédit, ont reculé de 25 %, excepté pour les TPE. Lea Delpont @LeaDelpont — Correspondante à Lyon Bonne nouvelle en Auvergne-Rhône-Alpes. La région passe pour avoir un solide écosystème et les chiffres lui donnent raison. Parmi les treize régions, elle enregistre le
plus grand recul des saisines (–25 %) en 2016, en dehors de la Corse. Cette diminution s’accompagne d’un taux de réussite des dossiers instruits de 75 %, soit 11 points au-dessus de la moyenne nationale. Pourquoi une telle performance ? Au-delà des effets de la reprise, les spécificités rhônalpines jouent en sa faveur. Aussi bien par leur taille que par leur secteur, les entreprises sont moins fragiles. « C’est une région industrielle, or l’industrie se porte mieux », souligne Fabrice Pesin,médiateurnationalducrédit.
Son tissu est diversifié, avec la chimie autour de Lyon et la microélectronique autour de Grenoble, qui vont mieux. La part des encours de crédits accordés à l’industrie a diminué de 4 % au profit du tertiaire, plus en difficulté.
Des résultats « cohérents »
Autre explication : le tissu économique est solide, avec de nombreuses grosses PME et ETI, qui ont assaini leur situation financière. Ce sont les TPE qui forment le bastion de demandeurs. « A plus de 86 %, ce
sontellesquinoussollicitentàlasuite de dénonciations de lignes à court terme », constate Pierre du Peloux, médiateur du crédit régional. Malgré la tendance baissière, ces saisines de TPE ont encore augmenté de 2,3 % dans une région qui fait l’effet d’un miroir grossissant sur les tendances nationales. Dans le détail, la diminution est sensible sur les dossiers de restaurants (Lyon a moins souffert que Paris de la désertion des lieux touristiques), de transporteurs et du second œuvre du secteur du bâtiment, qui
a connu une embellie sur la fin de l’année. Satisfait mais pas surpris, Patrick Martin, président du Medef régional, qualifie ces résultats de « cohérents avec une conjoncture qui se redresse doucement, comme en témoigne la publication de bons indicateurs économiques ». Il relie aussi directementlabaissedessaisinesau « retourdesbanquesverslesentreprises, aussi bien en termes de volume que de conditions d’emprunts ». Localement, le crédit aux entreprises a augmenté de 6 %. n
DR
l La meilleure santé financière des entreprises se confirme avec 7 % de saisines en moins en 2016. l Alors que neuf régions se redressent, quatre restent plombées par des difficultés sectorielles.
Propos recueillis par M. K.
La Médiation du crédit publiera avant l’été un rapport sur le financement de l’immatériel et sur ses enjeux dans l’octroi du crédit. 1 Vous soulignez dans votre rapport d’activité qu’il faut être « vigilant » sur l’investissement immatériel. Que voulez-vous dire ? Le financement des actifs immobiliers, que ce soit de la surface commerciale ou des locaux, ou bien des équipements matériels, pose globalement peu de problèmes, car l’octroi du crédit est sécurisé par la mise en garantie du bien. Ce n’est pas le cas pour l’investissement immatériel – marketing, transition numérique... Il n’y a pas de business plan qui permette de démontrer à son banquier qu’il sera remboursé, que le projet est solvable. Les deux parties, dirigeants et banquiers, doivent se familiariser avec cette révolution, ce défi majeur.
Les PME qui n’investissent pas dans la transition numérique sont condamnées. 2 Pourquoi les dépenses immatérielles vont-elles monter en puissance dans les PME ? La principale source d’investissement immatériel, la transformation numérique, est indispensable. Site Internet, présence sur les réseaux sociaux, digitalisation des process, utilisation des data, intelligence artificielle..., toutes les PME devront y passer. Or, cela a un coût de mener une transformation en profondeur. Pour l’instant, les PME qui se lancent, et elles ne sont pas assez nombreuses, le font par autofinancement,ougrâceauxbanques qui s’adossent sur la garantie bpifrance. Les plus capitalisées d’entre elles réussissent à obtenir des prêts bancaires. Mais l’accès au financement est l’enjeu de ces prochaines années 3 Quel est le risque ? C’est une disparition rapide et radicale. Les entreprises qui ont raté le virage à l’exportation parviennent à vivre dix à quinze ans avant de disparaître. Si elles ratent celui du numérique, en deux à trois ans, elles sont hors jeu. C’est la mort assurée. De nombreuses banques l’ont compris et envoient leurs chargés de clientèle dans des incubateurs pour mieux comprendre les codes du numérique. n
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Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
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GRAND EST — Le tribunal de
Paris a examiné mardi la plainte de 78 anciens salariés de Logo dans le Jura, dernier grand fabricant de lunettes de France, placé en liquidation judiciaire en novembre. Ils reprochent à leurs deux clients principaux, TAG Heuer et Fred (filiales de LVMH), d’avoir placé Logo en situation de dépendance économique.
Continental Automotive crée une filiale pour les services de mobilité trou ou une voiture roulant en sens interdit en informera les autres conducteurs via le cloud. D’autres applications sont à l’étude pour le stationnement connecté, la multimodalité (prendre le train en cas d’embouteillage),l’auto-partage,etc. « Le système devra être multimarque pour qu’il y ait un maximum de véhicules connectés, sinon les résultats ne seront pas valides », a précisé Antoine Jouin.
OCCITANIE L’équipementier automobile investira plus de 200 millions d’euros en cinq ans. Sa nouvelle filiale créera 150 emplois à Toulouse cette année.
Centres de recherche
Laurent Marcaillou — Correspondant à Toulouse Continental Automotive vient d’inaugurer sa filiale Continental Digital Services France à Toulouse. Celle-ci investira 200 à 300 millions d’eurossurcinqansdanslaR&Dde services connectés de mobilité. Elle recrutera 150 ingénieurs en 2017 et plusieurs centaines à moyen terme. Environ 90 % des effectifs seront basés à Toulouse et 10 % en région parisienne. « Nous voulons apporter des services de mobilité au-delà des systèmes embarqués actuels, en créantdespasserellesentrelesvéhiculesetlemondeextérieurvialecloud », a expliqué Antoine Jouin, président de cette filiale française de l’équipementier automobile allemand. Ce programme s’inscrit dans le projet baptisé« eHorizon »quidonneraau
Continental estime que le marché des services connectés de mobilité atteindra des dizaines de milliards d’euros dans le monde d’ici à 2025 ou 2030. Photo Continental véhicule connecté et autonome la capacité de voir au-delà de la portée de300mètresdesescapteurs.Développé jusqu’ici sans connexion avec l’extérieur, ce système deviendra dynamique. Il enrichira les données provenant de tous les véhicules connectésetrestitueradesservicesutilisables par l’électronique embarquée.L’équipementierinstallerapar
exemple des capteurs de température et d’hygrométrie sur les voitures qui permettront à Météo-France d’affiner ses prévisions. En retour, l’automobiliste recevra des informations sur la pluie verglaçante observéeparlesvéhiculesquileprécèdent. Les motards auront l’application sur smartphone. Pour la sécurité, un véhicule qui détecte un
Continental estime que ce nouveau marché atteindra des dizaines de milliards d’euros dans le monde d’ici 2025 ou 2030 auprès des constructeurs, des gestionnaires de flottes,pourlesvéhiculesautonomeset les voitures d’occasion. L’équipementier allemand a choisi d’installer sa filiale de services à Toulouse, où il emploie 1.600 salariés, pour bénéficier des centres de recherche comme le Laas-CNRS, le CNES ou l’IRT Saint-Exupéry, du vivier d’écoles d’ingénieurs et de start-up. La nouvelle filiale sera soutenue par l’Etat via le Programme des investissements d’avenir et l’Ademe, mais l’aide est encore soumise à l’autorisation de Bruxelles. La région Occitanie et Toulouse Métropole apporteront 5 millions d’euros chacune. n
Les pergolas bioclimatiques de Biossun bientôt sous le soleil de la Floride AUVERGNE RHÔNE-ALPES Le fabricant concentre ses activités en Isère et compte sur le marché américain pour relancer ses exportations. Vincent Charbonnier @vcharbonnier — Correspondant à Lyon Cap à l’est pour le fabricant de pergolas bioclimatiques Biossun qui a regroupé toutes ses activités à Sassenage, près de Grenoble, où il a
également transféré son siège social, précédemment à Lyon. L’entreprisenedélaissepascomplètement la métropole lyonnaise : elle recherche un showroom pour présenter ses produits. Biossun a investi 1,3 million dans l’extension de ses locaux grenoblois. « On en a profité pour déployer tout notre parc machines sur un seul site », indique le président de la société, Frédéric Foretti. Cette intégration devrait permettre à l’entreprise d’être plus réactive et de mieux contrôler les produits qui sortent de ses ateliers. Cet investissement immobilier et l’achat de nouvelles machines s’accompagnent du recrutement de six personnes. « 2016 a été de loin
notre meilleure année », assure Frédéric Foretti. Le chiffre d’affaires de Biossun (50 salariés) a augmenté de 12 % à 13,2 millions. Mais les exportations qui représentent 30 % de ses ventessesonttassées,enparticulier au Maroc, ainsi qu’en Europe du Sud. En revanche, la Suisse reste un microclimat favorable.
Une pergola connectée en septembre
Dans ce contexte international plus difficile, Biossun prépare son entrée sur le marché américain. La société a engagé le processus de normalisation de ses produits aux Etats-Unis. Cette démarche devrait aboutir dans le courant de l’été.
« Cette norme nous permettra ensuite de produire sur place, en partenariat avec des entreprises locales », explique Frédéric Foretti. Premiers Etats en ligne de mire : la Floride et la Californie. En Europe, et plus particulièrement en France, Biossun table sur des développements dans le secteur hôtelier, en particulier avec Accor. Quelque 80 projets sont à l’étude pour des établissements du groupe. Autre grand chantier pour 2017 : le lancement en septembre d’une pergola connectée. Celle-ci pourra être contrôléeàdistance.Desdiagnostics et des opérations de maintenance pourront être faits sans déplacer un technicien,parliaisonnumérique. n
Oledcomm marie la lumière et les données LA PME À SUIVRE ÎLE-DE-FRANCE Effectif : 35 salariés Chiffre d’affaires : confidentiel Activité : télécommunications Dominique Malécot @DMalecot Guider des aveugles dans le métro, transmettre des informations médicales dans un hôpital ou mesurer les temps de parcours dans les allées d’un supermarché. Telles sont les principales applications de la technique LiFi sur laquelle travaille Benjamin Azoulay, directeur général
d’Oledcomm. Cet ancien de Philips Eclairage est venu renforcer fin 2016 l’entreprise de Vélizy-Villacoublay, née en 2012 des travaux réalisés par son président Suat Topsu à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines sur cette technique. Elle permet de transmettre des données en modulant à très haute fréquence la lumière émise par une lampe LED. L’œil humain ne s’en aperçoit pas du fait de la persistance rétinienne. Les essais réalisés dans une gare parisienne souterraine très fréquentée ont montré que des balises lumineuses LiFi permettent de localiser et donc de guider des malvoyants dans les couloirs du métro. La même technique a été expérimentée dans un supermarché pari-
sien. Une balise placée sur les chariots permet de calculer l’itinéraire, les temps de parcours et d’attente des clients dans le magasin.
L’hôpital et les mines
Une variante, bidirectionnelle, mariant lumière visible et lumière infrarouge, comme les « ports » qui équipaient les PC portables des années 1990, permet de surfer sur Internet et de transmettre des données. « Cela renforce la sécurité des transmissions, affirme Benjamin Azoulay, par exemple dans un hôpital, il suffit de fermer la porte pour assurer la confidentialité lorsqu’un médecin consulte ou remplit le dossier d’un patient ; de même dans le nucléaire ou dans les mines, où on ne
peut pas utiliser la radio pour des questions de sécurité. » Le dirigeant place aussi de grands espoirs dans l’équipement des écoles et des crèches ainsi que pour l’éclairage urbain. Les villes apprécient le standard ouvert d’Oledcomm, qui les préserve de systèmes propriétaires des géants de l’éclairage. Vivant encore sur les fonds qu’elle a levés, l’entreprise emploie trente-cinq salariés, dont dix programmeurs au Mexique. Fortedequelque10.000bornesdéjà installées, elle se rémunère sur la vente de matériel propre à sa technique et de kits de développement pour les informaticiens. Elle vise 1 million d’euros de chiffre d’affaires en 2018. n
Présidée un an par Montebourg, NewWind est liquidée
Gilles Rolle/RÉA
1.500 mètres carrés, qui peut accueillir jusqu’à 700 fidèles, a ouvert en janvier 2016. Son permis de construire est contesté depuis. Les juges ont estimé mardi que, malgré des manquements, il n’était pas nécessaire de détruire le bâtiment.
AFP
FIDÈLES PEUVENT ÊTRE ACCUEILLIS DANS LA MOSQUÉE DE FRÉJUS Nouvel épisode d’un long feuilleton judiciaire, la mosquée de Fréjus (Var) a échappé mardi, devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), à la démolition demandée par David Rachline, le sénateur-maire FN. L’édifice de
innovateurs
LVMH poursuivi par des salariés de Logo
La start-up bretonne, qui a inventé et breveté l’arbre à vent, n’a pas trouvé son modèle économique.
LA LIQUIDATION NEWWIND Date de création : 2011 Président-fondateur : Jérôme Michaud-Larivière Fonds levés : 2,4 millions d’euros Effectif : 9 personnes, toutes licenciées à ce jour Secteur : éolien urbain Stanislas du Guerny — Correspondant à Rennes Un vent mauvais souffle sur NewWind. Lancée en 2011, la start-up bretonne qui a inventé et breveté l’arbre à vent, dont les feuilles sont de véritables mini-éoliennes qui produisent de l’énergie électrique grâce à des petites turbines équipées de générateurs cherchait à lever 5 millions d’euros. Mais elle n’a pas réussi à boucler son tour de table, malgré la présence à son capital d’Arnaud Montebourg. L’ancien ministre de l’Economie et du Redressement productif a engagé 56.000 euros, à titre personnel, dans cette société très innovante, dont il a assuré la présidence du conseil de surveillance pendant un an. Il a démissionné de cette fonction en octobre 2016, suite à sa décision de se porter candidat à l’élection présidentielle 2017 dans le cadre de la primaire socialiste. Sa notoriété, son ex p é r i e n c e e t s o n c a r n e t d’adresses n’ont pas permis de sauver NewWind, qui vient d’être liquidé par le tribunal de commerce de Saint-Brieuc. Son équipe d’une dizaine de personnes a été licenciée. En octobre dernier, l’ancien ministre indiquait pourtant aux Echos : « Les pistes en cours
pour son tour de table sont sérieuses, je ne pense pas avoir travaillé pour rien, je crois en cette entreprise. »
Projet éventuel de reprise
Un repreneur potentiel – un industriel français de la plasturgie spécialisé dans le mobilier urbain – serait sur les rangs pour racheter le portefeuille de brevets et le savoir-faire. Rien n’est encore signé et cet éventuel projet de reprise devra être accepté par le tribunal. « Entre octobre 2016 et mars 2017, les précommandes se comptent en milliers », précise, pourtant, Jérôme Michaud-Larivière, le président-fondateur de NewWind. Selon un proche du dossier, les coûts de fabrication de l’arbre à vent seraient beaucoup trop importants. Ils ne permettraient pas de dégager la moindre marge. Les dettes s’accumulant, alors que les commandes n’étaient pas toutes honorées, elles ont conduit les juges à stopper l’hémorragie. L’entreprise peut-elle repartir sur de nouvelles bases ? S on créateur veut d’autant plus y croire que son arbre à vent a bénéficié d’une large couverture médiatique, qui lui a permis de recevoir de nombreuses sollicitations de collectivités locales, d’entreprises françaises et étrangères. Au début de son aventure, la société a levé des fonds sur la plate-forme de financement participatif Wiseed. Elle a également reçu le soutien d’Armor Angels mais aussi de banques, ce qui lui avait permis de réunir un total initial de 2,4 millions d’euros de fonds propres, mais insuffisant pour assurer la production de sa technologie de rupture dans l’éolien urbain. n
en bref Vexim devient profitable grâce au succès de son mini-implant vertébral DISPOSITIF MÉDICAL — Spécialiste de la microchirurgie non
invasive du dos, la société toulousaine Vexim, cotée sur Alternext Paris, a réalisé un exercice 2016 historique qui a vu les ventes de son mini-implant vertébral en titane, SpineJack, s’envoler de 33 %, à 18,5 millions d’euros, sur le marché européen. Dix ans après sa création, l’entreprise a atteint le seuil de rentabilité au second semestre 2016 (+ 0,1 million). Sa profitabilité devrait se confirmer en 2017. Vexim a prévu de soumettre le dossier réglementaire de SpineJack outre-Atlantique au dernier trimestre. « Nous prévoyons de le commercialiser en 2018 aux Etats-Unis, qui sont le premier marché mondial pour le traitement des fractures vertébrales », projette Vincent Gardès, son directeur général.
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Les Echos Mercredi 22 mars 2017
FINANCE &MARCHES
LES MARCHÉS RESPIRENT APRÈS LE DÉBAT PRÉSIDENTIEL Le débat présidentiel de lundi a rassuré les investisseurs, qui redoutent une victoire de Marine Le Pen et de ses projets de sortie de l’euro. Ces derniers ont donc vendu de la dette allemande, valeur refuge par excellence, faisant grimper le taux à 2 ans allemand de 4,5 points de base mardi. L’euro a progressé de 0,6 % face au billet vert.
les indices
Carrefour se lance dans la banque mobile l La filiale bancaire du distributeur lance un compte courant pensé pour le mobile. l C-zam sera vendu en coffret avec une carte MasterCard dans les 3.000 magasins Carrefour à partir du 18 avril. BANQUE Plus de trente-cinq ans après s’être lancé dans les services financiers, notamment avec des cartes privatives, le groupe Carrefour a décidé de se doter du dernier produit qui manquait à sa gamme de bancassureur : le compte courant. Carrefour Banque, filiale bancaire du géant français de la distribution, a annoncé mardi le lancement à partir du 18 avril dans ses 3.000 magasins(hypermarchés,supermarchés et supérettes) de C-zam, un compte courant activable à distance et conçu pour être géré depuis un mobile. Proposé sous la forme d’un coffret à 5 euros contenant une carte internationale à débit immédiat MasterCard et un guide d’utilisation, ce compte est ensuite facturé 12 euros par an. Toute personne majeure, sans conditions de revenus, pourra y
souscrire. Une fois le coffret acheté en rayon, le client devra télécharger l’application mobile éponyme ou se connecter sur le site Internet compteczam.fr pour s’inscrire en ligne. Il lui sera demandé de scanner une pièce d’identité française (passeport, carte d’identité, titre de séjour) et une seconde pièce justificative (facture, avis d’imposition...) qui seront validées en temps réel grâce à l’expertise de Morpho, partenaire de Carrefour Banque.
Les enseignes de Carrefour voient passer 3 millions de clients par jour. L’é t a b l i s s e m e n t b a n c a i r e estime qu’il faut environ 10 minutes pour pouvoir effectivement disposer de son compte, contre 48 heures à 72 heures pour une
o u ve r t u r e t r a d i t i o n n e l l e d e compte en banque. « C-zam évoque l’accessibilité et le C de Carrefour mais aussi de compte, de carte et de connecté, précise Julien Jaillon, directeur général d e C a r r e f o u r B a n q u e . No t re objectif est de démocratiser le compte courant, comme tous les produits et services du quotidien que nous vendons. »
Un marché concurrentiel
Même s’il n’est pas possible de l’approvisionner avec du cash, mais seulement par virement électronique, ce compte vient concurrencer le Compte-Nickel, qui est vendu chez les buralistes moyennant 20 euros par an. C-zam vient aussi concurrencer les néo-banques en répliquant leur approche ergonomique et simple. L’application mobile permet notamment de verrouiller et déverrouiller sa carte bancaire
temporairement ou pour des u s a g e s p r é c i s (e n l i g n e , à l’étranger...) selon ses besoins. Le client peut aussi réinitialiser son code secret en cas d’oubli. Carrefour Banque estime néanmoins avoir plusieurs atouts différenciants. Outre le réseau de distribution de sa maison mère, qui voit passer 3 millions de clients par jour, l’établissement bancaire peut ainsi s’appuyer sur son réseau de plus de 200 agences physiques et ses 2,5 millions de clients. « Un porteur C-zamestaussiunclientdeCarrefour Banque, et il pourra toujours finaliser ses projets en agence », souligne Julien Jaillon. Un atout qui donne d’autant plus de sens au lancement d’un compte courant : « Nous pourrons faire le lien avec d’autres services et proposer des produits complémentaires aux porteurs de C-zam », conclut-il. Par ailleurs, la carte peut d’ores et déjà intégrer les programmes de fidélité de Carrefour et se glisser dans la solution de paiement mobileWa !LepaiementavecApple Pay sera, pour sa part, disponible d’ici à la fin de l’année. En revanche, Carrefour Banque ne pourra pas partager ses données clients avec les enseignes du distributeur. Le secret bancaire l’interdit. — N. Re
Proposé sous la forme d’un coffret à 5 euros contenant une carte internationale MasterCard et un guide d’utilisation, le compte C-zam est ensuite facturé 12 euros par an. Photo Carrefour
Le développement du paiement mobile inquiète les commerçants Contrairement à une carte sans contact, le mobile interagit avec son environnement. Les marchands veulent contrôler cette interaction. Ninon Renaud @NinonRenaud Le compte courant dont se dote Carrefour Banque va de pair avec des moyens de paiement. Il devient d’autant plus crucial que les volumes de paiement réalisés avec un smartphone en magasin ont beau êtreencoreanecdotiquesenFrance,
la perspective de leur croissance rapide tirée par de nouvelles solutions comme Apple Pay ou Paylib inquiètedeplusenpluslescommerçants. « Le mobile utilise l’infrastructure du paiement sans contact avec une carte mais, contrairement à celle-ci, un smartphone interagit avec son environnement. Dans ce nouvel écosystème, les commerçants se retrouvent dans la situation du propriétaire d’une maison qui aurait donné la possibilité à tous ses voisins, quels qu’ils soient, de rentrer chez lui sans toquer à la porte », résume Jean-Michel Chanavas, délégué général de Mercatel. La structure
qui représente une centaine de grandes enseignes de la distribution est chargée de trouver une parade.
Un triple risque
Pour les commerçants, le paiement mobile en magasin fait émergeruntriplerisquequitientàlafois à la sécurité des différentes solutions, à leur coût et à leur impact sur la relation qu’ils entretiennent avec leurs clients. « Si le paiement mobile échoue ou fait l’objet d’une fraude, le premier interlocuteur du client sera le marchand. Il est donc important que nous sachions comment chaque solution fonctionne »,
argumente Jean-Michel Chanavas. Le Groupement Carte Bancaire CB se dit sensible à cette préoccupation et prêt à faire œuvre de pédagogie pour apaiser la situation. « Contrairement à une carte, chaque transaction réalisée avec un mobile fait l’objet d’une autorisation préalable de la banque qui a distribué la solution de paiement utilisée, rappelle ainsi Loys Moulin, directeur du développement du GIE CB. Elle assumerait en outre toute la responsabilité et les risques de fraude : les commerçants tout comme les consommateurs sont donc protégés », souligne-t-il.
Lacraintedescommerçantsdese voir piller leurs données par de nouveaux acteurs, qui pourraient en outre les utiliser pour proposer des offresconcurrentes,estplusdifficile à apaiser. Même si l’exploitation des données personnelles est désormais plus encadrée, « les commerçants n’ont pas de relations contractuelles avec les propriétaires des solutionsdepaiementmobile.Cesont donclesbanquesetlesgrandsréseaux de paiement qui doivent en obtenir des engagements afin de mettre en place une charte de bonne conduite auprès des commerçants », conclut Jean-Michel Chanavas. Mercatel se
donne jusqu’au début de l’été pour voir émerger une telle charte. S’ils n’obtiennent pas gain de cause, les commerçants menacent, dans un premier temps, de limiter l’acceptation du paiement mobile à 20 euros, comme avec une carte, et non 300 euros comme le permet le mobile. Ils sont d’autant plus décidés qu’ils savent que le temps leur est compté : s’ils attendent trop, leurs clients conquis pourraient ne plus supporter une telle mesure de rétorsion. Il sera alors aussi trop tard pour obtenir des engagements en termes de facturation de ce nouveau moyen de paiement. n
Le Livret A poursuit sur sa lancée à l’approche des élections ÉPARGNE Trois mois consécutifs de collecte positive. Le produit d’épargne populaire a drainé 1,39 milliard en février. Etienne Goetz @etienne goetz Jusqu’ici, tout va bien pour le Livret A. Pour le troisième mois de suite, la collecte du produit d’épargne a été positive. En février, elle s’est élevée à 1,39 milliard d’euros, selonlaCaissedesDépôts.Quantau livret de développement durable (LDD),latendanceestlamêmeavec des dépôts supérieurs de 140 millions aux retraits. Malgré le paie-
mentdupremiertiersprovisionnel, les épargnants n’ont pas délaissé leur bas de laine. Après un démarrage en fanfare (3,27 milliards drainés en janvier), la collecte cumulée depuis le début de l’année de ces deux produits d’épargne populaire atteint 4,8 milliards d’euros, contre unedécollectede1,76milliardsurla même période l’an passé. L’encours tous guichets représente, à fin février, 365,7 milliards d’euros. L’an passé, le Livret A subissait encore le contrecoup de la baisse de son taux de rémunération sous la barre symbolique de 1 % à l’été 2015. C’est ce qui explique que les deux produits d’épargne ont connu une hémorragie dans les mois qui ont suivi. Avec la baisse du rendement des assurances-vie en raison de l’environnement de taux bas, la rémunération du Livret A est encore jugée attractive (0,75 % net
de fiscalité) et le produit fait aujourd’hui office de placement refuge. L’inflation a beau faire son retour et rogner le rendement net du Livret A, elle dissuade les épargnants de s’engager sur le long terme. D’autant plus que les Français attendent de connaître l’issue de la présidentielle et des législatives. « Cette troisième collecte positive consécutive traduit la volonté des ménages français d’accroître leur poche d’épargne liquide dans un contexte politique incertain », analyse Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne.
Sous pression
Les épargnants peuvent en outre compter sur la stabilité du taux jusqu’en août prochain. En effet, il a été maintenu à 0,75 % en février, le temps de mettre en place une nouvelle formule de
calcul. L’enjeu est de soulager le modèle économique du Livret A. Comme l’a souligné la Cour des comptes, ce dernier est sous pression en raison des objectifs contradictoires fixés par l’Etat au fonds d’épargne, gérant les 60 %
de l’épargne réglementée centralisée à la Caisse des Dépôts. D’un côté, il doit offrir un taux de rémunération favorable aux épargnants, de l’autre il doit proposer des prêts peu onéreux aux organismes de logement social. n
La plateforme de crowdfunding des TPE/PME LENDOPOLIS est une plateforme de financement participatif qui permet aux TPE/PME d’emprunter entre 10 000 € et 1 000 000 € en 30 jours maximum directement auprès des particuliers. Les particuliers choisissent ainsi les projets d’entreprises auxquels ils souhaitent prêter, et perçoivent chaque mois entre 5% et 12% d’intérêts en fonction de la note de risque attribuée par LENDOPOLIS. Plus d’infos et inscriptions sur www.lendopolis.com Un service proposé par Les Echos Solutions
28 // FINANCE & MARCHES
Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
La Banque Postale met le numérique au service de ses clients fragiles l La banque lance un programme Emmaüs Connect pour former ses clients au numérique. l Elle veut lutter contre l’exclusion digitale et contre la précarité financière. BANQUE Sharon Wajsbrot @Sharonwaj A La Banque Postale, précarité financière rime souvent avec exclusion numérique. « Nous avons des clients qui viennent retirer 10 euros le matin au guichet en bureau de poste et reviennent déposer 2 euros le soir pour ne pas se les faire voler ou pour mieux gérer leur budget. Nous avons une proportion non négligeable de nos clients qui ne savent pas utiliser une carte bancaire », a attesté Rémy Weber, président du directoire de La Banque Postale, en ouverture des Assises de la banque citoyenne organisées par le groupe mardi. Selon une étude menéeen bureau depostedébut2017parlegroupe,un client sur deux qui se déplace dans une agence de La Banque Postale n’estpasautonomesurlenumérique et, parmi ces clients, 26 % n’ont soit aucune compétence numérique soit très peu de compétences. Une situation qui contribue parfois a aggraver les difficultés financières des clients. « Certains privilégient les mandats cash coûteux pour régler des factures, au détriment des virements ou prélè-
vements gratuits », explique Hawa Koné, directrice de secteur à La Banque Postale. Et cette précarité numérique complique aussi la transformation numérique de La Banque Postale qui, comme les autres banques,chercheàréduirelecoûtdeson réseau. Pour changer la donne, La BanquePostale a décidé de faire ellemême la pédagogie de ses outils numériques car, à mesure que les systèmes se digitalisent, la question devient de plus en plus brûlante. Engagée par sa « mission d’accessibilité bancaire » dont l’a investie l’Etat, La Banque Postale compte, parmi ses 10,7 millions de clients, 2 millions de clients qui utilisent le Livret A comme un moyen de paiement au quotidien.
quartiers prioritaires de la ville pour qu’ils forment les clients les plus à même d’être autonomes », confirme Rémy Weber. La banque ne fera toutefois pas celaseule.Poursesclientslesmoinsà l’aise avec le numérique, elle se tournera vers WeTechCare, la start-up créer par Emmaüs Connect, avec qui elle a noué un partenariat pour formersesclients.« Nosclientspourront utiliser la plate-forme LesBonsClics de WeTechCare pour apprendre à réaliser des opérations financières de base en ligne », explique le groupe, qui se laisseletempsd’expérimentercedispositif dans les quartiers prioritaires avant de l’étendre aux zones rurales, où les difficultés à l’égard du numérique sont parfois plus grandes. En attendantdefairechangerlesusages, lafilialedeLaPosteassurequ’ellerestera accessible à tous : « Nous maintiendrons nos services de cash en bureaux de poste tant que cela sera utile.Nousseronscertainementladernière banque du cash », estime Rémy Weber. Un engagement crucial car les clients auront beau être formés au numérique, beaucoup n’en seront pas pour autant équipés d’ordinateur ou de smartphone pour gérer leurs comptes… n
600 formateurs
Concrètement,lafilialedeLaPostea décidé de former ses équipes pour qu’elles soient à même d’enseigner gratuitement à leurs clients comment réaliser des opérations bancaires simples en ligne (accès à son compte en ligne, impression d’un RIB, retrait à un DAB, etc.). « Nous voulons former, dans un premier temps, plus de 600 commerciaux bancaires qui travaillent dans des bureaux de poste situés dans des
L’Appui, le « family office » des clients en difficultés financières Reportage au cœur de la plate-forme chargée d’épauler les clients en difficultés financières de La Banque Postale. A priori, la plate-forme Appui de La Banque Postale a tout d’un service client bancaire classique. Ses 38 postes de travail en enfilade tracent une longue ligne dans laquelle on distingue des salariés, casque aux oreilles et micro devant la bouche, qui répondent aux coups de fil de clients. Pourtant, le travail de Yannick et Aïda, qui ont rejoint l’Appui quasiment à sa création, il y aunan,apeudechosesencommun avec celui de conseillers sur une plate-forme téléphonique classique. Depuis qu’elle a quitté le centre de serviceclientdeLaBanquePostaleà Marseille, Aïda a vu la durée de ses entretiens téléphoniques passer de quelques minutes à une demiheure. Autre spécificité de l’Appui : « Nous n’avons rien à vendre ! La plupart du temps, les clients appellent pour que nous augmentions leur capacité de découvert mais ce n’est pas notre rôle », explique un autre conseiller de la plate-forme. Accessible à tous les clients de la banque, cette plate -forme se
concentre sur le conseil budgétaire et se veut « un soutien pour ceux qui rencontrent des difficultés passagères ou durables », explique Mouna Aoun, responsable du marketing mass market et spécifiques à La Banque Postale. « C’est le “family office” de ceux qui en ont réellement besoin », renchérit Rémy Weber, le patron de la banque.
Accessible à tous les clients de La Banque Postale, la plate-forme Appui se concentre sur le conseil budgétaire. Photo Julien Millet/La Poste accident et sont en arrêt maladie. Certains ne peuvent pas payer leurs impôts ou doivent trouver comment remplacer leur voiture qui est tombée en panne », explique la conseillère qui tente de faire connaître l’ensemble des dispositifs susceptibles d’aider ses clients (fonds de solidaritélogement,délaisdegrâcepourle remboursement d’un crédit lors de la vente d’une maison, etc.). Si les
clients sont souvent « volontaires » pour échanger sur leur situation budgétaire, l’entretien vire parfois au casse-tête. « Certains savent exactement ce qu’ils dépensent chaque mois et ont déjà largement optimisé leurs dépenses », explique Aïda qui se retourne parfois vers sa collègue Yannick pour trouver des solutions. Face à ces limites, La Banque Po s t a l e a c h o i s i d ’é l a rg i r l e
champ de compétences des conseillers de l’Appui : en 2017, outre le conseil budgétaire, ils pourront basculer leurs clients sur des formules de comptes moins onéreuses et aussi plus restrictives en termes de découvert et de moyens de paiement ou encore leur proposer l’ouverture d’un Livret A pour les encourager à la micro-épargne. n
Santé : Swiss Life France surmonte le choc ASSURANCE L’assureur a vu son résultat opérationnel augmenter de 2 % en 2016. Laurent Thévenin @laurentthevenin Swiss Life France tient le rythme. L’assureur – qui détaillait ses résultats annuels mardi, trois semaines après sa maison mère suisse – a fait état d’une hausse de son résultat opérationnel en 2016 pour la septième année de rang (+2 %, à 224 millions d’euros). L’exercice
écoulé a toutefois été « difficile dans sonensemble »,necachepasCharles Relecom, le président de Swiss Life France. Son chiffre d'affaires a diminué de 3 %, à 4,13 milliards d’euros, sur un marché français stable. Il a baissé en assurance-vie (–4 %, à 2,52milliardsd’euros)etendommages (–2 %, à 339 millions). Mais il est resté stable en santé-prévoyance (à 1,39milliards),unmarchésurlequel Swiss Life France avait gros à perdre du fait de la généralisation des contrats collectifs (ANI). Il était en effet un des principaux acteurs en santé individuelle. Mais « il y a eu une moindre chute sur l’individuel qu’anticipé », souligne Pierre François, directeur général
FINANCEMENT Le réseau a financé 16.700 créations d’entreprise en 2016 et préservé 44.155 emplois. Le réseau de financement de créateurs et repreneurs d’entreprises Initiative France clôt une année exceptionnelle. « Sur tous les fronts, nous battons des records », se félicite Louis Schweitzer, son président. Ses quelque 220 plates-formes implantées à travers la France ont soutenu 16.700 nouvelles sociétés, créant 30.570 emplois, soit 13 % de plus qu’en 2015 sur un total de 44.155 p ostes. « Jamais nous n’avions préservé autant d’emplois », souligne-t-il, saluant la pérennité des entreprises ainsi créées. « Notre interventionpermetdediviserpartrois le risque de disparition des entreprises. Dans 90 % des cas, les dirigeants sont encore aux commandes au bout de trois ans, un taux bien supérieur à la moyenne. » Initiative France a un effet démultiplicateur sur les montants apportés aux créateurs d’entreprise. Là où le réseau apporte 1 euro sous forme de prêt d’honneur sans intérêt et sans garantie, les banques accordentuncréditsupplémentaire de 7,50 euros en moyenne. L’an dernier, il a ainsi accordé 186 millions d’euros de prêts, franchissant avec ses partenaires bancaires un pic de financement de 1,33 milliard d’euros.
Trouver des ressources
Habileté et bonnes astuces
Une mission qui demande aux conseillers, outre une agilité en calcul budgétaire, une aptitude à dénicher les bonnes astuces, et surtout un savoir-faire dans le dialogue avec leurs clients. Aïda semble rodée à l’exercice.Lesyeuxrivéssurlerelevé bancaire de la cliente qui vient de l’appeler pour augmenter son découvert autorisé, elle se garde de lui signaler ses dépenses récurrentes sur un site de poker en ligne qui consomment tous ses revenus mensuels. Elle attend patiemment que la clientedétailleseschargesrécurrentes. « Nous ne sommes pas là pour juger les clients mais pour les aider. Toutes sortes de clients nous appellent. Certains ont beaucoup de revenus mais ont contracté beaucoup de crédits. Parfois, ils ne parviennent plus à les rembourser carils ont eu un
Année record pour Initiative France
de Swiss Life Prévoyance et Santé, confirmant un constat fait par de nombreux assureurs. En 2016, le groupe dit être parvenu à « compenser » la diminution du chiffre d’affaires en santé individuelle (-–10 %).
Virage vers les entreprises
Il a pu compter sur une production en forte hausse sur les contrats collectifs (+60 %) et la prévoyance individuelle (+14 %). Au final, Swiss Life France a « réussi le virage vers les entreprises, aussi bien en santéprévoyance qu’en retraite », selon Charles Relecom. Reste que le ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) en santé-prévoyances’estdégradéen2016,grim-
Les chiffres clefs
+29 %
DE HAUSSE DE LA PRODUCTION de Swiss Life France en assurance collective en 2016.
1,387
MILLIARD D’EUROS de chiffre d’affaires en santé-prévoyance l’an dernier.
pant de 98,3 % à 99 %, du fait des investissements qu’il a dû engager avec l’ANI. D’après Swiss Life France, le marché de la santé collective devrait encore bouger, alors que certains assureurs ont attaqué les clientèles de l’ANI avec des prix très bas. « Nous sommes convaincus qu’il y aura un deuxième ANI, avec des affaires qui reviendront sur le marché », affirme Charles Relecom. Au global, Swiss Life a réalisé en 2016 les trois-quarts de ses affaires nouvelles sur ses produits cibles, comme l’épargne-retraite en unités de compte ou la santé-prévoyance. Entre 2015 et 2016, sa marge sur affaires nouvelles s’est améliorée, passant de 1,9 à 2,1 %. n
Fort de ce bilan, Initiative France veut accentuer ses efforts. Cependant, une partie de ses soutiens sont sous pression. La moitié de son budget de 50 millions d’euros provient en effet des collectivités territoriales, or les départements perdent des compétences économiques et les communautés de communes se regroupent. « C’est un enjeu important pour notre avenir, notre croissance s’en trouvera limitée. Accroître notre taux d’intervention, aujourd’hui de 5 %, dans la création serait bénéfique pour l’économie française. Le potentiel est grand », fait valoir Louis Schweitzer. En outre, le coût de création d’emplois au travers du réseau ne dépasse pas 1.400 euros et 60 % des créateurs sont des demandeurs d’emploi. « Il nous faut trouver plus de ressources auprès des grandes entreprises et auprès des établissements bancaires », indique le président. Initiative France mobilisera aussi ses anciens bénéficiaires. « Certains des créateurs d’entreprises que nous avons soutenus dirigent aujourd’hui des dizaines de milliers de salariés », ajoute-t-il. — A. D.
Il a dit
« Il nous faut trouver plus de ressources auprès des grandes entreprises et auprès des établissements bancaires. » LOUIS SCHWEITZER Président d’Initiative France Photo Dominique Faget/AFP
FINANCE & MARCHES // 29
Les Echos Mercredi 22 mars 2017
Argent russe :lesbanques britanniquesenaccusation Freya Ingrid Morales/Bloomberg
BANQUE Les banques britanniques auraient traité près de 700 millions d’euros d’argent russe d’origine criminelle, révèle le « Guardian ». Siège de la banque centrale danoise à Copenhague. Le pays a remboursé son reliquat d’emprunt en devises, pour un montant avoisinant 1,5 milliard de dollars.
HSBC, RBS ou encore Barclays sont mis en accusation.
Le Danemarksolde sadetteen devises étrangères
Vincent Collen @VincentCollen — Correspondant à Londres Les révélations dévoilées mardi dans le « Guardian » sont gênantes pour les grandes banques britanniques.HSBC,Barclays,RoyalBankof Scotland et d’autres auraient traité 740 millions de dollars (685 millions d’euros) d’argent russe d’origine criminelle entre 2010 et 2014, selon le journal qui publie des éléments d’une enquête de l’ONG Organized Crime and Corruption Reporting Project. Ces transferts de fonds feraient partie d’une vaste opération de blanchiment au cours delaquelleaumoins20milliardsde dollars seraient sortis de Russie pendant ces quatre années. Au total, 17 établissements bancaires britanniques ou qui ont des filiales outre-Manche devront répondre à ces accusations. Que savaient-ils précisément ? Pourquoi n’ont-ils pas refusé les transferts d’argent lorsqu’ils étaient suspects ? Les sommes en question « sont manifestement volées ou d’origine criminelle », explique l’un des enquêteurs au « Guardian ». Environ 500 personnes seraient impliquées : oligarques russes, banquiers moscovites, personnalités travaillant pour les services secrets du FSB (successeur du KGB)… Igor
OBLIGATIONS HSBC serait le premier concerné par les révélations du « Guardian », avec 545 millions de dollars ayant transité essentiellement par sa filiale de Hong Kong. Photo Andrey Rudakov/Bloomberg Poutine, un cousin du président russe, siégeait au conseil d’administration de l’une des banques russes impliquées, précise le quotidien britannique.
Un rôle important
Des sociétés de droit britannique auraient joué un rôle important dans ces opérations de blanchiment. La plupart des véritables propriétaires de ces sociétés offshore sont inconnus grâce à l’anonymat qu’elles assurent. Les documents obtenus par le « Guardian » contiennent des données sur quelque 70.000 transactions bancaires, dont 1.920 qui ont transité par des banques britanniques et 373 via des banques américaines. HSBC serait le premier concerné, avec 545 mil-
lions de dollars ayant transité essentiellement par sa filiale de Hong Kong. RBS serait impliqué à hauteur de 113 millions de dollars. Coutts, la banque de la reine d’Angleterre filiale de RBS, aurait traité 33 millions de dollars via sa filiale suisse. Barclays et Lloyds
17
ÉTABLISSEMENTS C’est le nombre d’établissements bancaires britanniques ou qui ont des filiales outre-Manche qui devront répondre à ces accusations.
Banking Group sont aussi sur la liste. Citibank et Bank of America figurent parmi les établissements américains mis en cause. Contactées par le « Guardian », les banques n’ont pas mis en questionl’authenticitédesdonnéesmais elles ont souligné qu’elles suivaient desrèglesstrictespourluttercontre le blanchiment. La National Crime Agency britannique (NCA) a indiqué qu’elle allait évaluer les informations du « Guardian » afin de savoir si elles permettent « de faire progresser une enquête ». La NCA souligne qu’enquêter sur de telles affaires est « complexe », en particulier lorsqu’il n’est « pas possible d’établir la source criminelle » du blanchiment (trafic de drogue, d’êtres humains ou corruption). n
En Inde,ladémonétisation donne uncoup d’arrêt aux importations d’or MATIÈRES PREMIÈRES Les Indiens, deuxièmes plus gros consommateurs au monde, n’avaient pas acheté aussi peu de métal depuis 2009. Le gouvernement a cherché à limiter des importations massives. Muryel Jacque @MuryelJacque Jamais la demande d’or n’avait autant reculé en Inde. Le deuxième consommateur de la planète (au coude-à-coude avec la Chine depuis peu) a acheté l’an passé 676 tonnes demétalprécieux,soit21 %demoins qu’en 2015, selon le Conseil mondial de l’or (CMO). Il s’agit du volume le plus faible depuis 2009, loin des 800 à 1.000 tonnes absorbées plus généralement chaque année. Que s’est-il passé dans ce pays où « l’or est si intimement enraciné dans la société », comme le relève l’association qui défend les intérêts des grands producteurs ? L’une des premières explications à ce plongeon historique est à chercher du côté des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la corruption et l’argent sale. A commencer par la démonétisation surprise des gros billets de banque (de 500 et 1.000 roupies), annoncée par le Premier ministre, Narendra Modi, en novembre, qui a
provoqué une onde de choc dans l’économie indienne où la majeure partie des transactions se fait encore en cash. Du jour au lendemain, 86 % de l’argent liquide en circulation en Inde a disparu du marché, l’équivalent de 220 milliards de dollars. Le marché de l’or local n’a pas été épargnéparlapénuriesubitedeliquidité.
Dans les temples
Cette démonétisation brutale aura donc été d’une efficacité redoutable pour faire baisser les importations d’or de l’Inde (– 39 % en 2016), comme le souhaitait ardemment le gouvernement. L’engouement des Indiens pour le métal précieux a en effet contribué, ces dernières années, à la dérive des comptes courantsdupays.Denombreusesmesures ont été prises (taxe à l’importation,etc.),sanstoujoursrencontrerle succès.Depuisfin2015,l’administration propose ainsi aux citoyens de déposerleuror—souventdesbijoux — à la banque moyennant intérêts. Mais, jusqu’à présent, cette initiative n’a pas réellement séduit : seules 6 tonnes ont atterri dans les coffres bancaires en 2016… sur les 20.000 tonnes d’or qui « dorment » dans le pays, dans les temples ou dans les familles, selon les estimations du gouvernement. Si le Conseil mondialdel’oravancequ’« aprèsune chuteaussimarquée,en2016,lerisque est faible que la demande recule davantage » cette année, la consommation pourrait être freinée par de nouvelles mesures. A compter du 1er avril, par exemple, les transactions en cash supérieures à 300.000 roupies, soit 4.500 dollars,
seront interdites. « C’est l’Inde rurale qui sera la plus touchée, là où la population n’a pas nécessairement accès aux chèques et aux paiements électroniques», indique le CMO. Pour les paysans, le métal incarne lanotiondepatrimoineetd’épargne. L’association estime donc que cela pourrait entraîner une baisse des achats d’or, ou bien une atomisation des opérations : les clients achèteraient des volumes de métal plus petits échelonnés sur plusieurs transactions. Le CMO suggère enfin qu’une partie de la demande pourrait même se faire en sous-main et encourager le marché noir. Ce qui viendrait alors contrarier les efforts du gouvernement. n
Copenhague a remboursé son reliquat de dette étrangère... ...principalement contractée pour alimenter ses réserves de change. Guillaume Benoit @gb_eco C’est une première en près de 183 ans. Depuis lundi, le Danemark n’est plus du tout endetté en d’autres monnaies que la sienne. Copenhague a en effet remboursé son reliquat d’emprunt en devises, pour un montant avoisinant 1,5 milliard de dollars. « Le gouvernement central n’a pas eu besoin de lever des emprunts en devises étrangères, et les prêts existants ont été graduellement soldés », a ainsi confirmé la banque centrale danoise lundi. Un revirement stratégique qui illustre la profonde transformation de l’économie du pays scandinave. Historiquement,eneffet,leDanemarks’est financé à l’étranger pour satisfaire des besoins très importants, notamment lors de sa guerre contre la Prusse au milieu du XIXe siècle, ou plus récemment, pour combler un déficit abyssal à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Après plusieurs réformes importantes, et le choix d’arrimer la couronne danoise à l’euro, les besoins d’emprunt du Danemark ont complètement changé. Le principal but de ces financements était, ces dernières années, d’alimenter les réservesdechangedelabanque centrale. Si Copenhague peut désormais se passer de dettes en devises, c’est un effet secondaire de sa politique de parité vis-à-vis de l’euro. En effet, pour défendre ce cours de change dans la limite qu’elle s’est imposée, une
bande de fluctuation de 0,5 % à la hausse comme à la baisse, la banque centrale danoise a dû intervenir massivement sur le marché des changes. Et à plusieurs reprises. Pas plus tard qu’en février dernier, la Danmarks Nationalbank a dû débourser 4,7 milliards de couronnes (632 millions d’euros) pour empêcher sa devise de trop grimper face à la monnaie unique. A l’époque, les craintes sur les élections françaises avaient poussé les investisseurs vers la dette en couronnes du pays,jugéetrèssûre.Surtout,en janvier 2015 le pays a subi une attaque spéculative massive. De grands investisseurs pariaient en effet sur une fin de la parité fixefaceàl’euro,commepourle francsuissepeudetempsavant. La banque centrale avait alors dû vendre 106,3 milliards de couronnes, soit plus de 14 milliards d’euros. Enfin, en juin dernier, la victoire surprise du « leave » au référendum sur le Brexit avait entraîné de nouvelles interventions sur le marché des changes, pour 50 milliards de couronnes.
Si Copenhague peut désormais se passer de dettes en devises, c’est un effet secondaire de sa politique de parité vis-à-vis de l’euro. Tous ces montants ont été consacrés à l’achat de devises étrangères,pourfreinerl’ascension de la couronne, ce qui a fait bondir les réserves de change danoises. Ces dernières ont atteint 467 milliards de couronnes (67,5 milliards d’euros), soit le double de leur niveau d’il y a dix ans. Plus besoin donc pour le Danemark d’aller emprunter sur les marchés pour alimenter ses stocks. La dette en monnaie danoise du pays s’élève pour sa part à 600 milliards de couronnes (80,7 milliards d’euros) et est détenue à 60 % par des investisseurs étrangers. n
AVIS FINANCIERS
Les actionnaires sont convoqués à l’Assemblée Générale Mixte
le jeudi 13 avril 2017 à 9 heures 30 32, avenue Hoche – Paris (75008) Les convocations, notamment avis BALO et lettres aux actionnaires nominatifs, sont diffusés à compter du 22 mars 2017. CONTACT : TF1 - Service des Assemblées - Tél : 01.41.41.40.75 - www.groupe-tf1.fr
30 // FINANCE & MARCHES
Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
Les grands« hedgefunds » raflent lamise en2016
LA SÉANCE DU 21 MARS 2017
l La fortune des 45 premiers gérants de « hedge funds » a dépassé la barre des 200 milliards de dollars en 2016. l Les fonds quantitatifs sont à l’honneur. « HEDGE FUNDS » Ils sont américains, cinquantenaires ou retraités, et opèrent dans le monde des « hedge funds » depuis au moins une vingtaine d’années. Ce club des 1 % de gestionnaires les plus talentueux accapare la majorité des profits de ce secteur très concurrentiel. Les cinq plus riches fondateurs de « hedge funds » ont une fortune estimée par « Forbes » à 84 milliards de dollars, et les dix premiers à 116 milliards. Cela représente 19 % de la richesse des dix premiers milliardaires des autres secteurs industrie, high-tech, services… (« Les Echos » du 21 mars). Les 45 premiers gérants ont une fortune de 201,2 milliards de dol-
lars, soit une richesse moyenne de 4,5 milliards, et un niveau médian de l’ordre de 2,7 milliards. Ces chiffres masquent de fortes disparités. En effet, les cinq premiers gérants de « hedge funds » ont une fortune deux fois supérieure aux 25 gestionnaires situés entre les 21e et 45e rangs. Cette fortune représente les sommes qu’ils ont investies dans leurs propres « hedge funds » et qui fluctuent en fonction de leur performance.
En 2016, 729 « hedge funds » ont été lancés...
La fortune de George Soros, le numéro un, a progressé de 300 millions de dollars entre 2015 et 2016 à 25,2 milliards. Steve Cohen (4e) et David Tepper (5e) ont stabilisé leur fortune, respectivement à 13 et
11 milliards de dollars. Les activistes n’ont pas connu une bonne année, à quelques exceptions comme Chris Hohn, le fondateur du « hedge fund » The Children’s Investment Fund Management, actuellement très actif sur le dossier Safran-Zodiac, et au 25e rang du classement avec 2,1 milliards de dollars. Paul Singer, le fondateur d’Elliott Management, est à la 22e place avec une fortune de 2,7 milliards. En revanche, la richesse de John Paulson (7e) n’a cessé de fondre depuis son coup d’éclat lors de la crise des « subprimes », les crédits hypothécaires à risque américains. Depuis 2014, elle a reculé à 7,9 milliards.
... Mais 1.057 ont fermé
La baisse du niveau des commissions affecte un nombre croissant
de grands « hedge funds ». Même ceux qui, comme Tudor de Paul Tudor Jones (13e avec 4,7 milliards), avaient jusqu’ici résisté à ce mouvement. Sous la pression des clients, les fonds consentent à baisser leurs frais, ce qui diminue leurs profits. A l’inverse, les investisseurs ont toujours tendance à placer leur argent dans les fonds de grande taille, gérant au moins 5 milliards de dollars. Cette catégorie de fonds gère 70 % des capitaux des « hedge funds », ce qui soutient les bénéfices des grands gérants historiques du secteur. Et ce d’autant plus que celui-ci a tendance à se rétrécir : en 2016, 729 « hedge funds » ont été lancés mais 1.057 ont fermé – un record depuis 2008 – selon Hedge Fund Research. — N. A.-K.
La Bourse de Paris contaminée parWallStreet La Bourse de Paris a fini la •séance en baisse de 0,19 % à
Deux figures du secteur qui ont le vent en poupe
5.002,43 points. Elle avait pourtant fortement progressé en séance – touchant même son plus haut annuel à 5.054,91 points – mais a été contaminée par Wall Street en fin de journée. En cause : les incertitudes politiques aux Etats-Unis,oùlesrelationsentre Trump et le Congrès se compliquent. Une partie de l’aile droite et de l’aile modérée du Parti républicainnesoutientpaslaloi qui abrogerait la réforme démocrate de la couverture santé (Obamacare) et les investisseurs s’interrogent sur la capacité de Trump à mener à bien ses réfor-
L’OPÉRATION DU JOUR
Two Sigma
Un duo gagnant pour Two Sigma
L’IPOdudistributeurD-Mart faitdesétincelles àBombay
Fred R. Conrad/NYT-Redux-RÉA
Comme D.E. Shaw, un autre « hedge fund » quantitatif, Two Sigma, qui gère autour de 40 milliards de dollars, a le vent en poupe depuis deux ans. Ce dernier a vu ses deux fondateurs, John Overdeck et David Siegel (photo), gagner 4 rangs au classement en 2016 à la 11e place avec chacun une fortune estimée à 4,8 milliards de dollars, contre 3,1 l’année précédente. Déjà en 2015, le « hedge fund » new-yorkais avait vu ses actifs progresser de 8 milliards de dollars, à 32 milliards, grâce notamment au gain de 15 % d’un de ses principaux fonds. Le « hedge fund », lancé en 2001, recrute sur les campus scientifiques tout autant qu’à Wall Street.
mes de soutien à l’activité. Ces inquiétudes sont propices à des prises de bénéfices sur les marchés d’actions américains, alors que le Nasdaq a touché mardi un nouveau plus haut historique en début de séance, à 5.928,06 points. Du côté des valeurs, le secteur bancaire a fini bien orienté, à l’instardeBNPParibas(+1,02 %), Société Générale (+1,64 %) et Crédit Agricole SA (+0,29 %). La séance a également été positive pour les fournisseurs de services collectifs (utilities), comme Veolia Environnement (+2,39 %) et Suez (+1,65 %). Vivendi a cédé 1,11 %, alors que Vivendi et Mediaset s’accusent mutuellement de diffamation. LVMHareculé(–0,65 %),aulendemain de l’annonce de l’acquisition d’une part majoritaire du parfumeur Maison Francis Kurkdjian. TechnipFMC a gagné 0,53 % après avoir remportéuncontratsurunprojetde développement gazier.
D-Mart ne pouvait rêver •mieuxpoursespremierspassur
James Simons, la star des « quants »
la Bourse de Bombay. Le groupe de distribution a en effet vu son cours plus que doubler lors de son premier jour de cotation, passant de 299 à 605 roupies. C’est la meilleure performance pourunnouvelentrantboursier en Inde depuis quatre ans, selon Bloomberg. Surtout, ce prix valorise le groupe à 400 milliards de roupies (5,6 milliards d’euros), une capitalisation boursière égale à celle cumulée de ses trois principaux concurrents cotés. La Bourse semble donc toujours sourire au fondateur de D-Mart, le milliardaire
D’une année sur l’autre, c’est James Simons (2e), le fondateur du « hedge fund » quantitatif Renaissance qui a connu le bond le plus important de sa richesse au sein du « top 10 », un gain de 2,5 milliards de dollars, qui la porte à 18 milliards de dollars. Sur les actions, le principal fonds de la société a bondi de 21,5 % en 2016 loin devant la plupart de ses concurrents. James Simons, qui détient près de la moitié de son « hedge fund », s’est retiré de la gestion au jour le jour depuis 2010. Tous secteurs et activités confondus, le fondateur de Renaissance est au 49e rang mondial des milliardaires.
indien Radhakishan Damani. Celui-ci a lancé sa chaîne de supermarchés et d’hypermarchés low cost dans les années 2000, grâce à une fortune gagnée en spéculant en Bourse. Aujourd’hui son groupe compte 118 magasins dans 45 villes d’Inde. Le but de l’introduction en Bourse est de lever les fonds pour étendre encore ce réseau, l’undesprincipauxdupays,etde rembourser une partie de son endettement. L’envolée de l’action D-Mart ne séduit toutefois pas tout le monde. Plusieurs analystes indiens l’estiment bien trop chère par rapport aux fondamentaux du groupe.
Lemarchédes ETFperturbé par unproblème technique Une panne a empêché, lundi, la clôture de nombreux fonds cotés sur le Nyse. Un coup de semonce pour ce marché en plein développement. Migraines en perspective pour les investisseurs dans les ETF (fonds indiciels cotés). Un problème technique a empêché le calcul des cours de clôture de nombreux fonds à Wall Street, lundi soir, sur Nyse Arca, la principale plate-forme de cotation de ces produits financiers de plus en plus prisés par les investisseurs (le marché a doublé entre 2012 et 2016 en termes d’actifs sous gestion). L’opérateur évoque un « problème lié au système », sans plus de précision, mais assure que l’origine de ce cafouillage a été « identifiée et réparée ». Tous les soirs, peu avant la clôture, les ordres d’achat et de vente sont regroupés et un algorithme se charge de maximiser la confrontation des ordres pour calculer un
prix cohérent comme dernier cours, qui sera utilisé par les détenteurs d’ETF pour valoriser leur portefeuille. Ces enchères sont donc très importantes pour ces produits qui ont pour objectif de refléter l’évolution d’une action, d’un indice, d’une matière première, etc. Le problème, constate Antoine Pertriaux, associé chez Cognizant Business Consulting, « c’est que la plupart des modèles de valorisation de portefeuille sont basés sur le prix de clôture. Les gérants se basent sur cette valorisation pour connaître leur niveau d’exposition face à un risque
La panne « aurait pu avoir des répercussions très importantes si l’environnement de marché avait été soumis à de fortes variations de cours. » ANTOINE PERTRIAUX Associé chez Cognizant Business Consulting
de pertes ou gains potentiels et donc définir les couvertures qu’ils doivent mettre en place. C’est une information très importante pour le pilotage des portefeuilles financiers. Etre dans le vague sur ce prix ou avoir une vision altérée peut remettre en cause leurs stratégies. » Selon Bloomberg, sur les 1.230 produits cotés sur Nyse Arca, seulement 53 ont pu avoir un cours de clôture suivant le processus normal des enchères. Quatre des plus gros ETF auraient notamment été touchés, dont SPDR Gold Trust, le plus gros fonds investi sur l’or. Un coup dur également pour Nyse, alors que ce marché intéresse de plus en plus ses concurrents, BATS et le Nasdaq. La panne ne devrait toutefois pas avoir des conséquences trop fortes, compte tenu de la faible volatilité des marchés. « Mais elle aurait pu avoir des répercussions très importantes si l’environnement de marché avaitétésoumisàdefortesvariations de cours », constate Antoine Pertriaux. « Ce sont des événements rares mais qui doivent servir de piqûresderappelsurl’importanced’avoir des infrastructures de marché efficientes. D’où la nécessité de vérification, de contrôle, pour s’assurer de leur stabilité. » — P. Fay
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FINANCE & MARCHES // 31
Les Echos Mercredi 22 mars 2017
euronext
séAncE du 21 - 03 - 2017 CaC 40 : 5002,43 (-0,19 %) neXt 20 : 10574,87 (-0,55 %) CaC larGe 60 : 5525,18 (-0,23 %) CaC all-tradaBle : 3894,54 (-0,28 %) Date De ProroGation : 28 mars
CAC 40
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A : indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : bénfice par action. PER : price earning ratio. les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année civile. les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures à 150 millions d’euros. L : valeurs de l’indice cacnext20. R : valeurs de l’indice caclarge60. G : valeurs de l’indice cacmid60. g : valeurs de l’indice cacsmall. les bénéfices par action : source facset Jcf estimates. mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr
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cHristian Dior (cDi)
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Valeurs françaIses
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% Veil % mois % 52 s. - 1,16 - 4,49 + 30,77 - 8,33 -13,16 - 15,38 - 0,65 + 0,7 + 2,57 - 0,06 +11,07 + 0,32 - 0,42 - 5,53
+ 0,39 - 4,76 - 6,8 - 0,56 +15,49 + 19,38 + 0,41 - 5,35 + 53,96 -10,34 - 30,67 + 0,69 - 5,81 + 3,95 - 0,88 - 9,23 - 12 - 0,36 - 2,48 + 16,94 - 1,11 + 4,99 + 36,34 - 0,59 + 8,52 + 51,86
% an bpa + haut an per + bas an rDt + 10,39 0,94 0,79 - 29,79 0,54 0,29 - 7,42 132,85 115,55 + 15,08 63,81 51,96 - 7,35 8,5 7,04 - 4,29 8,5 7,61 1,92 + 25 21,5 16,95 2,82 + 8,68 79,19 66,72 0,54 + 55,22 1,71 0,65 - 11,64 40,8 33,27 - 11,88 15,7 12,33 1,78 + 3,13 8,85 7,922 1,82 + 9,86 436,9 386,3 0,35 + 4,98 7,2 5,9 2,82
0,13 - 29,41 0,11 - 0,52 - 0,71 - 2,02 69,99 - 1,17 64,55 - 0,72 + 13,63 + 4,56 216 - 11,17 181,65 - 1,04 + 3,97 - 3,07 78,66 + 24,47 71,4 - 0,87 + 20,31 +13,31 99,25 - 1,55 73,91 - 1,67 - 23,2 + 4,76 15,83 - 6,5 9,65 + 0,72 + 7,08 + 3,31 29,5 + 37,45 26,02 - 0,4 + 30,86 +15,4 91,76 + 90,87 68,2 + 0,36 + 18,4 + 5,72 24,01 + 83,24 19,45 - 0,63 + 13,66 + 4,29 33,56 - 16,12 27,8 - 0,57 + 2,96 - 3,33 37,88 - 6,85 33,85 + 0,22 + 0,09 + 5,69 28,5 + 7,03 25,03 - 1,93 - 3,54 + 7,06 26,86 + 7,9 23,15 - 0,24 - 1,19 - 0,24 4,8 + 16,62 3,95 + 0,12 + 0,12 - 3,26 43,9 + 21,2 38,25 + 2,71 + 24,25 +15,12 22,8 + 66,59 16,89 - 0,12 + 7,49 - 7,85 36,5 + 43,24 30,56 + 14,32 + 7,45 20,35 + 26,05 17,36 + 0,55 + 9,4 + 2,97 28,99 + 61,18 25,12 + 1,86 + 10,65 + 2,04 53,95 + 24,67 45,8 - 0,3 + 23,48 + 6,41 24,2 + 48,97 18,41 - 0,06 - 11,59 - 0,13 18,1 - 18,94 14,85 + 1,33 + 0,99 + 4,1 3,42 + 23,48 2,89 + 0,44 - 11,25 - 0,7 19,7 - 13,21 16,505 + 2,7 + 16,19 - 0,88 23,95 + 84,02 20,01 + 2,02 + 2,85 + 3,27 2,69 + 27,78 2,18 - 0,07 + 5 + 5,47 5,79 + 19,34 5,064 + 0,68 + 2,35 + 0,12 89,45 + 19,67 80,25 + 0,93 + 17,93 + 5,85 2,22 - 0,91 1,84 - 2,24 - 2,83 - 4,96 55,9 + 21,67 47,005 - 0,44 - 0,46 - 5,86 48,445 - 1,49 43,475 + 2,41 + 9,01 + 3,88 9,88 + 34,3 8,083 + 0,37 + 12,67 + 2,48 11,4 + 18,24 9,36 - 0,81 + 8,59 + 3,12 8,74 + 21,99 7,8 - 0,4 - 4,94 2,96 - 23,78 2,41 + 0,23 + 13,09 + 6,16 86,93 + 20,75 73,5 + 0,72 - 18,59 - 1,4 11,6 - 56,95 7,72 + 0,63 - 0,09 - 2,4 36,48 + 51,37 32,01 - 1,24 + 15,87 + 8,25 44,85 + 40,87 38,16 - 0,57 + 11,48 - 1,83 7,65 - 9,92 5,9 - 1,52 + 10,81 + 2,78 34,27 + 15,34 29,87 + 0,42 + 4,34 -13,97 22,69 + 25,21 18,35 - 16,05 4,42 + 38,85 3,45 88,15 - 0,7 + 8,8 89,09 + 2,57 90 88 + 36,58 78,65 16,44 - 0,06 + 5,15 16,72 + 3,79 16,955 16,425 + 32,47 14,835
0,2 2,34 1,42
1,7 0,95 1,71 1,76 5,75 2,15 5,11
1,99 1,34 1,18 4,21
1,22 1,56
2,12
6,22
6,91
srD suite
Valeurs françaIses
Valeurs mnémo / info / ouv clot ost vol. + haut isin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas roBertet sa (cbe) B 250 250 c.i.P. 8 250 fr0000045601 29/06/16 4 143.616 250 roBertet sa (cbr) B /121016 c.D.V. nom. fr0000045619 ruBis (rui) G a 92,2 91,57 99764 92,34 91,51 fr0000121253 10/06/16 2,42 45.459.989 sartorius steD. Bio. (Dim) a 63,62 62,63 DiV 6 10/05/16 24114 63,62 fr0013154002 92.180.190 62,25 saVencia (bh) B 80,7 80,39 1281 80,7 fr0000120107 16/05/16 1 14.032.930 79,51 scor (scr) LR a 35,725 35,28 366190 35,78 fr0010411983 28/04/16 1,5 192.534.569 35,17 seB (sK) G a 125,4 125,65 53589 126,15 fr0000121709 24/05/16 1,54 50.169.049 125,15 seQuana (seQ) c 1,39 1,37 99047 1,41 fr0011352590 65.183.351 1,37 ses-imaGotaG (sesl) g B 30,17 30,71 6698 30,98 fr0010282822 25/06/12 0,5 12.868.184 30,16 sHowroomPriVé (srp) g B 22,66 22,69 30145 22,73 fr0013006558 32.804.103 22,58 siPH (siph) g B 58 56,6 3371 58 fr0000036857 20/06/14 0,98 5.060.790 56,6 soitec (soi) G B 41,46 40,29 eX-Ds 13/05/16 reGr.1P20 116737 42,47 fr0013227113 30.311.510 40,04 solocal GPe (local) g B 0,905 0,885 reGr. 4551118 0,915 fr0012938884 576.043.162 0,882 soPra steria GP (sop) a 130,75 128,75 17377 131,3 fr0000050809 05/07/16 1,7 20.485.911 128,75 sPie (spie) G a 22,3 22,015 186172 22,39 fr0012757854 27/05/16 0,5 150.000.000 22 st DuPont (Dpt) g c 0,19 0,19 35000 0,19 fr0000054199 16/09/14 0 524.279.556 0,19 stentYs (stnt) g c 2,4 2,38 24466 2,4 fr0010949404 17.873.515 2,37 suez enVironnement (sev) LR a 13,96 14,145 1907009 14,19 fr0010613471 10/05/16 0,65 565.577.574 13,895 suPersonic im. (ssi) g c 1,79 1,73 23281 1,79 fr0010526814 16.217.181 1,72 sworD GrouP (sWp) g B 31,18 31,2 2405 31,35 fr0004180578 04/05/16 1,02 9.544.965 30,91 sYnerGie (sDG) g B 39,5 38,6 5446 39,71 fr0000032658 28/06/16 0,6 24.362.000 38,51 tarKett (tKtt) G 40,6 40,25 70163 41,17 fr0004188670 05/07/16 0,52 63.722.696 40,205 tecHnicolor (tch) G a4 3,95 661332 4 fr0010918292 24/05/16 0,06 412.710.327 3,95 telePerFormance (rcf) G a 99,1 97,63 118202 99,1 fr0000051807 16/05/16 1,2 57.780.000 97,5 tessi (tes) g B 136,2 135,75 eX D oP 2/2/17 400 136,9 fr0004529147 23/02/17 24,18 2.797.678 135,55 tF1 (tfi) G a 10,965 11,01 285009 11,125 fr0000054900 22/04/16 0,8 209.417.542 10,94 tHales (ho) LR a 89,55 89,4 215142 90,08 fr0000121329 07/12/16 0,4 211.704.684 89,2 tHermaDor GrouPe (thep) g B 86,6 86,86 703 87,28 fr0000061111 07/04/16 3,2 4.499.267 86,5 touaX (toup) g c 11,5 11,4 11078 11,5 fr0000033003 30/12/14 0,5 7.011.547 11,26 tour eiFFel (eiff) B 52,3 52,59 343 52,59 fr0000036816 28/06/16 3 12.110.509 52,3 transGène (tnG) B 2,75 2,64 377438 2,81 fr0005175080 56.431.991 2,62 triGano (tri) g B 90,75 90,55 28475 93,2 fr0005691656 12/01/17 1 19.336.269 89,1 uBisoFt entertainment (ubi) G a 37,41 36,915 111299 37,5 fr0000054470 113.765.391 36,8 Vallourec (vK) G a 5,597 5,602 7000404 5,728 fr0000120354 04/06/15 0,81 451.238.005 5,55 ValneVa (vla) g B 2,63 2,6 91776 2,64 fr0004056851 78.772.903 2,6 Vicat (vct) G a 63,51 63,08 35605 64,49 fr0000031775 10/05/16 1,5 44.900.000 62,97 Vilmorin & cie (rin) G a 67,82 67,45 5699 67,82 fr0000052516 13/12/16 1,1 20.833.902 66,63 VirBac (virp) g a 149,4 147 8373 149,45 fr0000031577 26/06/15 1,9 8.458.000 145,9 VranKen-PommerY m. (vrap) B 21,95 21,9 2290 22,05 fr0000062796 13/07/16 0,8 8.937.085 21,9 wenDel (mf) G a 113,25 112,45 91055 113,8 fr0000121204 06/06/16 2,15 47.081.029 112,45 XPo loGistics (Xpo) g a 198,9 197,45 36 198,9 fr0000052870 29/05/15 1,8 9.836.241 197,45 zoDiac aerosPace (Zc) LR a 22,75 22,55 1494406 22,94 fr0000125684 25/01/17 0,16 292.162.799 22,5
% Veil % mois % 52 s. - 3,48 - 3,52 + 47,06
% an bpa + haut an per + bas an rDt
259,13 250
+ 10 - 0,26 + 16,9 + 8,17 92,34 + 26,65 74,83 - 1,45 + 4,44 + 5,08 64,19 + 11,57 54,61 + 0,48 + 20,16 + 6,25 80,98 + 37,89 66,99 - 0,9 + 7,46 + 7,81 35,91 + 13,2 31,2 + 0,04 - 2,41 - 0,99 131,4 + 40,08 115,7 - 2,14 - 18,93 - 6,8 2,22 - 57,72 1,37 + 1,82 + 12,66 - 8,33 35,03 + 68,74 27,2 - 0,31 + 6,43 + 1,34 24,3 + 30,48 20,2 - 2,41 + 7,67 -16,76 73 + 84,91 53 - 3,61 + 37,04 + 8,31 44,96 +311,49 25,4 - 2,21 + 56,21 -11,68 1,31 + 1,27 0,426 - 1,76 + 19,38 +12,59 131,9 + 23,86 105 - 0,54 + 9,99 - 1,43 23,695 + 29,46 20,03 + 5,56 + 5,56 0,22 + 18,75 0,17 - 6,3 - 3,64 2,9 - 23,72 2,37 + 1,65 + 0,93 - 3,05 14,815 - 10,5 13,315 - 2,26 - 20,28 -11,73 2,38 - 24,12 1,72 + 7,44 + 3,24 32,25 + 29,46 27,4 - 2,25 + 10,29 + 0,31 41,7 + 59,18 35,08 - 0,72 + 18,07 + 1,39 42,125 + 49,99 34,07 - 0,88 - 23,15 - 1,25 5,284 - 30,18 3,481 - 1,35 + 2,44 - 7,81 107,35 + 28,48 95,3 - 0,26 - 15,68 - 9,49 161 - 5,47 128,8 + 0,5 + 16,5 + 2,42 11,135 - 3,46 9,349 - 0,17 - 2,96 - 0,45 93,92 + 19,28 85,99 + 0,3 + 4,02 - 0,17 89 + 9,16 81,05 - 0,87 + 3,64 - 2,9 12,7 + 25,97 11 + 0,55 + 0,17 - 0,96 54,58 - 2,61 51,43 - 0,38 - 1,49 - 1,86 2,93 - 5,35 2,43 - 0,39 + 21,82 + 2,07 93,2 + 68,78 73,75 - 1,43 + 9,22 + 6,63 37,565 + 37,28 29,615 + 1,1 - 14,47 -14,45 7,47 + 39,54 5,04 - 0,38 - 15,86 - 7,8 3,23 - 25,93 2,59 - 0,52 + 9,4 +10,72 64,61 + 13,05 54,55 - 0,37 + 12,74 - 0,5 69,25 + 3,93 59,75 - 1,21 - 12,08 -13,33 177,3 - 12,76 142 - 0,46 - 2,62 - 1,79 23,19 - 12,71 21,9 - 0,66 - 1,7 + 3,5 116,7 + 20,95 103,95 + 2,33 - 3,68 - 0,78 202,95 - 2,16 190,7 - 0,88 + 3,37 -16,57 28,85 + 22,96 21,665
1,6
2,64
1,24 4,25 1,23
1,32 2,27
4,6
3,85 1,55 1,29 1,52 1,23 17,81 7,27 0,45 3,68
1,1
2,38 1,63
3,65 1,91
1,42
Autres Valeurs de la Zone euro Gemalto (Gto) L
63,27 429488 24/05/16 0,4 90.423.814 19,275 863873 lu0088087324 25/04/16 1,11 351.105.589 stmicroelectronics (stm) LR a 14,415 2082390 nl0000226223 usD 20/03/17 0,05 911.087.920 nl0000400653 ses (sesG) LR
1,51
63,2 - 0,06 + 15,08 63,27 +11,07 63,81 62,32 + 0,32 51,96 19,395 + 1,23 - 7,31 19,45 - 1,05 21,55 19,185 - 25,12 17,825 13,735 - 4,19 + 27,47 14,415 - 0,15 14,84 13,69 +175,47 10,01
VAleurs Zone InternatIonale General electric (Gne)
1,04
1,72
1,22 9,52
1,82 2,43
27,67 11801 usD 23/02/17 0,17 8.708.713.725 7,62 94248 Gb0005405286 usD 23/02/17 0,21 19.875.855.381 laFarGeHolcim ltD (lhn) a 54,58 402738 ch0012214059 chf 17/05/16 1,5 606.909.080 rusal Plc (rusal) 9,3 reG. s 1002 us9098832093 usD 27/10/15 0,02 1.636.363.646 scHlumBerGer (slb) a 73,1 3210 an8068571086 usD 13/02/17 0,5 1.434.212.164 stallerGenes Greer (staGr) a 32,26 2436 Gb00bZ21rf93 19.765.553 us3696041033 HsBc (hsb)
a
27,49 27,8 27,19 7,55 7,62 7,54 53,54 54,83 53,44 8,75 9,3 8,75 73,17 73,59 72,81 32,02 32,77 32,01
- 1,4 - 4,88 + 0,29 - 0,4 - 4,19 + 31,53 - 1,94 - 0,67 + 38,49 - 6,92 -10,71 + 34,62 + 0,19 - 5,27 + 10,5 - 1,02 + 3,46 + 14,77
- 8,21 30,72 27,19 - 0,79 8,38 7,39 + 7,26 57,09 46,965 + 7,89 12 8 - 8,37 82,72 72,65 + 3,62 36,64 30,49
La cote a changé. Vous pouvez retrouver les Bourses internationales sur http://investir.lesechos.fr
6,7
32 // FINANCE & MARCHES
Mercredi 22 mars 2017 Les Echos
euronext//taux&changes//matières premières actions françaises
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21-03-2017
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21-03-2017
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LA BOURSE avec
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21-03-2017
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tme
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source cdc ixis
tmor. pub. priv.
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the
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thor. pub. priv.
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MaTières preMières MéTaux non Ferreux
MéTaux sTraTégiQues
paris OR (euros cPror/*cours hebdo) 21/03 20/03 COURS PriMe Prec. lingot 36500 0 36940 10 florins 224 1,44 224 5 dollars* 315 14,76 315 10 dollars 630 14,76 620 20 dollars 1250 13,81 1260 5 roubles* 0 -100 0 50 pesos 1412 3,16 1415 latine 214 0,98 214 napoleon 222 4,76 223,9 1/2 napoleon* 121,8 14,95 122 souverain eli i* 284 6,3 285 souverain 279,9 4,76 279,8 1/2 souverain* 132 -1,19 144 suisse 216,9 2,35 216,9 tunisienne* 213 0,51 215 mark* 275 5,23 280 krugerrand 1205 6,14 1215 lingotin 500grs 18900 3,56 19000 lingotin 250grs 9430 3,34 9500 lingotin 100grs 3780 3,56 3820 argent c3e (euro Par kilo) (csFaNMP) 617,79 618,49
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Londres (eN dollars)
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557,87 dePuis le 21/03
base laMiNé laiToN 85/15
596,5 dePuis le 21/03
base laMiNé broNze 94/6
738,68 dePuis le 21/03
base laMiNé broNze 94/4
704,16 dePuis le 21/03
London MeTaL exchange 21/03 20/03 alliage d`alumin. (en $ par tonne) cash 3 Mois vol.
1710-1720 1720-1730 14680
cash 3 Mois vol.
1907,5-1908 1923-1924 1985875
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etain (en $ par tonne)
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21/03 Mars 17 17,4 Mai 17 17,56 Juil. 17 17,61 sePT. 17 17,68 déc. 17 17,79 or (eN dollars Par oNce) seTTleMeNT
seTTleMeNT
20/03 17,36 17,44 17,51 17,57 17,67
seTTleMeNT
21/03 avr. 17 1244,6 JuiN 17 1247,6 aouT 17 1256,9 ocT. 17 1254,2 déc. 17 1257,4 platine (eN dollars Par oNce) seTTleMeNT
avr. 17 Juil. 17 ocT. 17 JaNv. 18 avr. 18
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seTTleMeNT
20/03 971,9 975,9 979,2 980,1 985
1900-1901 1910,5-1911 1996000
cuivre (en $ par tonne) cash 3 Mois sTocks
1 232
1710-1720 1720-1730 14700
aluminium (en $ par tonne)
platine (euro Par kilo) (csFaNMP) Fix1 28 681 28 818 Fix2 28 925 28 771
19,28
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40,61
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c b 51,01 51,19 50,8 c c 1,62 1,62 1,62 c 5,15 5,27 5,15 a149,4 149,45 145,9 c b 9,4 9,41 9,3 b 87,51 87,95 87,35 a 27,4 27,705 27,24 c 16,04 16,34 15,8 9,85 9,95 9,85
aperam beni stabili celyad cnova nv dexia euronext fedon mainstay medical montea cva nokia rentabiliweb gpg robeco nv rolinco
MéTaux précieux
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912 106783 2310
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2672 169 238472 5
51 328 69417 80 35
ouv +ht +bs b 36,3 36,79 36,22 b 126,01 126,01 124,5 c a 25,3 25,3 25,25 c 84 84 84 c 23,51 23,51 23,5 c c 4,1 4,11 4 1,92 1,92 1,84 c 3,65 3,65 3,61 c 4,4 4,4 4,4 a988 988 988 b 26,63 27,3 26,56 c 0,76 0,76 0,75
cours de changes croisés
cours bce
21-03-2017 1 euro en devise
118253
263
19,01
valeur terreis tff groupg thermocompactg tikehau capital tipiak tivoly tonna elect. toupargel groupe txcellg u10g ulric de varens unibel union fin. fr. bque g utig valtech verneuil part. vetoquinolg viadeog videlio (ex:iec) viel et cieg virbac g visiodentg voltalia wavestone worldlineG xilam animationg ymagisg
Taux eT changes
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58,96
1,65
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- 0,83 - 0,79 - 2,35 + 0,73 - 0,29 - 2,22 + 1,59
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351 70,26 3,27 5,68 1,42 0,4
2291 1
37
2,2
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actions françaises
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bce
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actions françaises
euronexT hors srd suite
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neW YorK cuivre (en cents par lb)
seTTleMeNT seTTleMeNT
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vol
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etain (en dollars par tonne) seTTleMeNT seTTleMeNT
Jou r
21/03 20200
20/03 20200
vol
clôTure
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clôTure
20/03 42,02 42,02 43,81 43,81
vol
235344 130301
vol
clôTure
clôTure
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seTTleMeNT seTTleMeNT
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clôTure
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vol
vol
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seTTleMeNT seTTleMeNT
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vol
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clôTure
clôTure
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vol
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vol
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clôTure
vol
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vol
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Mai 17 Juil. 17 déc. 17 Mai 18
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vol
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vol
seTTleMeNT seTTleMeNT
Jou r
21/03
20/03
112,45
115,7
vol
334 276
seTTleMeNT seTTleMeNT
21/03 20/03 Mars 17 353,75 355,25 Juil. 17 370,5 370,75 sePT. 17 378 378 riZ à chicago (eN ceNTs Par lb)
vol
36573 14370
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
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284 13
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
95 4
seTTleMeNT seTTleMeNT
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vol
20/03 144 148,75 150
257
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rJ crb
new york (coNT. No2 - eN ceNTs Par lb)
20/03 340,5 371,8 379,7
seTTleMeNT seTTleMeNT
BeTaiLs
londres-robusta (en $ par tonne) clôTure
214 46
21/03 20/03 Mars 17 166 166 JuiN 17 173 173 aouT 17 177,75 177,75 mais à chicago (eN ceNTs Par boisseau)
vol
chicago (eN $ Par 1000 bdFT)
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
Mars 17 Mai 17 Juil. 17
jus d’orange
21/03 340,9 371 380,1
seTTleMeNT seTTleMeNT
21/03 20/03 Mars 17 412 412 Mai 17 427,5 430,25 Juil. 17 443 445,5 mais à paris (eN euros Par ToNNe)
caFé
Bois
Mars 17 Mai 17 Juil. 17
vol
Prix indicatif de l'organisation internationale du café (cents us/livre) : Prix composé : 136.39 Moyenne quinze derniers jours : 205.461
new york (cont. n°2 - cents par lb) seTTleMeNT seTTleMeNT
21/03 19,31 17,31 17,33 17,49 17,77
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21/03 20/03 Mars 17 167,75 168 Mai 17 170,25 171,25 26839 sePT. 17 169 169,5 3698 blé à chicago (eN ceNTs Par boisseau)
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Mars 17 Mai 17 Juil. 17 ocT. 17 Mai 18
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21/03 20/03 Mars 17 253 270 Mai 17 248,5 250 Juil. 17 239 241,75 blé fourrager à londres (eN £ Par ToNNe)
iNdice coTlook a : 87,7, le 21/03//17
Mars 17 Juil. 17 Oct. 17
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cacao
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Prix indicatif de l'organisation internationale du cacao (dollars/tonne) : le 19/03/ Prix indicatif : 2134,51 londres (eN £ Par ToNNe)
uranium nymex (en $ par lb) Mai 17 sePT. 17 Nov. 17
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21/03 20/03 Mai 17 485,7 495,7 aouT 17 482,5 491,1 ocT. 17 471,7 478,2 déc. 17 466,7 472,8 Mars 18 468,6 473,9 new york (eN ceNTs Par lb)
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powernext gas futures vol
21/03 20/03 Mai 17 455,75 458,25 30435 Juil. 17 459,25 462,5 9119 aouT 17 461,75 464,25 7326 sePT. 17 464 466,75 5041 ocT. 17 466,25 469,5 3361 new york nymex wti (eN $ Par baril) clôTure
303,5 276,5
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fuel Fuel oil (hs 180) Fuel oil (hs 380)
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21/03 20/03 Jour 51,11 51,72 avr. 17 55,59 55,56 Mai 17 51,11 51,72 187630 londres-gaZole (eN $ Par ToNNe) clôTure
sucre
london daily price:
21/03 Nord da 15,55
londres-brent (eN $ Par baril) clôTure
produiTs péTroLiers rotterdam (barges - Fob) (eN $ Par ToNNe) gas oil 0.1% sul. 440
powernext gas spot
produiTs péTroLiers
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nickel (en $ par tonne) cash 3 Mois vol.
21/03
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185,8
186,19
reuTers coM. 2655,37
2649,61
Moodys coM. 5742,38
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or iNdusTriel 36970 112.45
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37118 2881,8
FINANCE & MARCHÉS // 33
Les Echos Mercredi 22 mars 2017
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Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP. Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI), sicav luxembourgeoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DéSIGnAtIOn DES VALEURS».
carnet fr DISPARITION
ENTREPRISES
par Laurance N’Kaoua
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CFJC
Frédéric Beneton
est nommé directeur général adjoint de Compagnie financière Jacques Cœur.
Henri Emmanuelli, ancienprésident del’Assemblée nationale Fanny Tondre/RÉA
Il était un « homme d’Etat », un « immense militant », « une belle figure morale » incarnant « l’engagement »… Mardi, de François Bayrou à Benoît Hamon, en passant par François Hollande, Martine Aubry et Alain Juppé, les ténors de la politique ont rendu hommage à Henri Emmanuelli, emporté quelques heures plus tôt par la maladie. A soixante et onze ans. Lessourcilsenbroussaille,lavoixrugueuseet l’impatience au bout des gestes, cette figure de la gauchefutpremiersecrétaireduPartisocialiste, président de l’Assemblée nationale et plusieurs foisministre.CeCorsed’originequi,àsasortiede Science Po, était d’abord devenu banquier, était restédéputédesLandesetprésidait,depuis2012, la commission de surveillance de la Caisse des Dépôts et Consignations. Rue de Lille, où sa maladie, une neuropathie diagnostiquée en 2006, n’était pas un mystère, sa mobilité réduite l’empêchait depuis 2016, d’assister régulièrement aux séances. Mais le député au franc-parler bien connu n’en gardait pas moins un œil vigilant sur l’institution, défendant « l’intérêt général avec courage, ténacité et détermination », a souligné, mardi, Pierre-René Lemas. « Jusqu’aubout,ilasuivilesdossiersaujourlejour,forçant l’admiration », a renchéri un de ses collaborateurs. Ce petit-fils d’un berger béarnais « rouge » –songrand-pèreluiinterdisaitenfantdeparlerà « ceux qui ne sont pas communistes » – avait vu le jouràEaux-Bonnesdansunevalléepyrénéenne,
Frédéric Beneton, quarante-trois ans, ancien élève de l’Ecole polytechnique, diplômé de la SFAF et titulaire d’un master 2 de physiologie de la faculté de médecine de Marseille, a occupé des postes d’analyste financier et de gérant de fonds de 1997 à 2008, notamment chez Lazard, Exane et Crédit Mutuel Arkéa. Il a ensuite rejoint la Société Générale CIB, où il est devenu banquier-conseil de grande clientèle. En 2014, il s’était orienté vers les biotechnologies. ALTICE
en mai 1945. Opéré, à dix ans, d’une malformation cardiaque, il perd, brutalement, son père, électricien et cégétiste, un an plus tard. Henri Emmanuelli gardera, de cette enfance, une soif derévolteutile.« Ilétaitviscéralementattachéàla protection et à l’émancipation des plus faibles. C’était un homme qui rêvait grand et dont l’ambition a toujours été de repousser les frontières du possible », confie un proche.
Allergique aux mondanités et à la complaisance
A l’école, il alterne zéros de conduite et prix d’excellence. Et, armé de son diplôme de la rue Saint-Guillaume, il entre à la Compagnie financière de Banque. De ce fief d’Edmond de Rothschild, il deviendra directeur adjoint. Mais il adhère en parallèle et en 1972 au Parti socialiste, alors refondé par François Mitterrand. Authentique, allergique aux mondanités et à lacomplaisance,cethommeauregardcharbonneux attrape alors le virus de la politique. En 1978, il est élu une première fois député des Landes.Etdèsmai1981,cemitterrandistedansl’âme est nommé secrétaire d’Etat aux DOM-TOM dans le gouvernement de Pierre Mauroy. Deux
Quelles conséquences pour la Caisse des Dépôts ? Au sein de l’institution publique de la rue de Lille, l’intérim d’Henri Emmanuelli à la présidence de la commission de surveillance de la CDC était déjà assuré, depuis la résurgence de sa maladie, par le député du Maine-et-Loire (PS), Marc Goua. Celui-ci devrait continuer à assurer l’intérim jusqu’aux élections législatives. Au-delà, la majorité élue devra statuer sur la date de fin de mandat de Pierre-René Lemas et désigner un nouveau chef de file du Parlement pour veiller sur l’institution bicentenaire. — S. W.
ans plus tard, François Mitterrand lui confie le budget à Bercy sous la houlette de Jacques Delors. A ce titre, il orchestre le tournant de la rigueur. Il a trente-six ans. Avant de devenir un pilier de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, il sera nommétrésorierduPSen1987puisprésidentde l’Assemblée nationale en 1992 et premier secrétaire du Parti socialiste en 1994. Mais il sera chassé, un temps, de la politique par la justice. Mis en examen en 1993 lors de l’affaire Urba de financement occulte du PS dont il était trésorier, il démissionnera avec fracas du Palais-Bourbon « pour laver son honneur ». Il sera pourtant condamné fin 1997 et privé deux ans de ses droits civiques. Avant de retrouver en 2000 ses mandatsdedéputéetdeprésidentduConseilgénéral des Landes, où il sera réélu sans discontinuer. Sursesterres,ilfutl’undespremiersàintroduire l’informatique à l’école dès les années 1980, et a mis en œuvre le projet inédit de « Village Alzheimer »,pourtenterd’offrirauxmaladesunquotidien ordinaire. Derrière les colères homériques de ce gros fumeur, père de deux enfants et fan de Modigliani, ses amis évoquent un écorché à la « sensibilité profonde », aux indignations « vraies » face à l’injustice, et au caractère entier. Pour l’Elysée, il était un «socialiste de cœur, de raison et d’action qui a exercé les plus hautes fonctions sans jamais transiger avec ses idées, ni avec ses principes ». Sans relâche, Henri Emmanuelli a plaidé pour un PS ancré à gauche. En janvier, il avait apporté son soutien à Benoît Hamon qui, mardi, s’est montré très ému: «Il a joué un rôle extrêmement important dans ce que je suis, je lui dois beaucoup. Ça me bouleverse. » Ce mercredi, les députés et les salariés de la Caisse des Dépôts observeront une minute de silence en sa mémoire. n
Bruno Zerbib
est nommé directeur de la technologie du groupe Altice. Il est placé sous l’autorité directe du CEO, Michel Combes. Bruno Zerbib, quarante-cinq ans, titulaire d’un master en informatique de l’université Paris-Diderot, a débuté en 1997 au sein de BNP Paribas comme architecte réseau. En 1998, il a été nommé product manager chez HewlettPackard puis en 2001 chez Ciena. Installé aux États-Unis, il fut ensuite director of product management, d’abord chez Infovista (2003), puis chez Cisco (2006). En 2011, il était devenu directeur produit en charge du cloud de Level 3 Communications avant d’exercer les mêmes fonctions chez Yahoo (2013-2014) puis au sein de Hewlett Packard Enterprise (2014-2017).
FÉDÉRATION PROFESSIONNELLE FNLV
François-Xavier Castille
est élu président de la Fédération nationale des loueurs de véhicules. François-Xavier Castille, quarante-neuf ans, diplômé de l’ISG, est directeur général d’Arval France et président du Syndicat national des loueurs de véhicules en lon-
gue durée (SNLVLD). Il a entamé sa carrière en 1991 chez Dial en tant que chef de région. Il a rejoint MAAF Assurances en 1998 comme directeur des ventes, devenant ensuite directeur des opérations du réseau de contrôle technique automobile. En 2000, il a intégré la direction commerciale d’Arval France en qualité de directeur de territoire. En 2002, il a été promu directeur des grands comptes et directeur général de la filiale Dexia LLD (devenue Public LLD), avant d’être nommé, deux ans plus tard, directeur général d’Ar val Portugal, puis d’être directeur général d’Arval Espagne de 2007 à 2011.
M
Retrouvez chaque lundi les personnalités business de la semaine dans notre cahier « Les Echos Business »
ILS SONT NÉS UN 22 MARS Fanny Ardant, comédienne, 68 ans. Jean-Michel Aulas, PDG fondateur de Cegid et président de l’Olympique Lyonnais (OL), 68 ans. Pascal Barthélemy, président de Bionext, 59 ans. Serge Eyrolles, éditeur, 70 ans. Jean-Christophe Jourde, président du groupe Estée Lauder Companies en France, 50 ans. Michel Hidalgo, ancien entraîneur de l’équipe de France de football, 84 ans. Viviane Le Dissez, députée des Côtes d’Armor, présidente du Conservatoire du littoral, 58 ans. Jacques Merceron-Vicat, président d’honneur de Vicat, 79 ans. Erik Orsenna, écrivain, membre de l’Académie française, 70 ans. Kenneth S. Rogoff, économiste, 64 ans. Francis Szpiner, avocat, 63 ans.
, Envoyez vos nominations à
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Mercredi 22 mars 2017
` SUR LE WEB WWW.LESECHOS.FR
« Les Echos »
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Saladegourmande Bonduelle confirme le rachat de Ready Pac Foods, une croissance qui a déjà fait recette.
L'INVITÉ DES ECHOS
RolandCayrol Politologue LE DÉBAT « Je pense qu’il n’y a pas eu beaucoup de surprises, chacun a couru dans son couloir, comme on dit en athlétisme », estime Roland Cayrol. « Chacun a fait l’exposé qu’on attendait de lui, avec ses forces et ses faiblesses, il n’y a pas eu d'accrochage sévère. » LE FRONT NATIONAL « Je pense que le prochain qui sera élu président de la République est condamné à réussir. S’il ne le fait pas, alors je vois mal comment on pourra éviter la victoire du Front national cinq ans plus tard. Il y en a marre que ça ne réussisse pas. C'est le sentiment qu’ont les Français. »
ALLANT « On a le sentiment que les partis de gauche et de droite patinent, que leurs candidats patinent aussi, ils peinent à convaincre », selon Roland Cayrol. « Ceux qui sortent un petit peu du cadre habituel, le Front national et En Marche, ont plus d'allant, correspondent mieux aux questions que se posent les gens. Il y en a assez de la guerre de religions entre la gauche et la droite. » Interview réalisée par Cécile Cornudet
a L’intégralité de l’émission sur lesechos.fr/invitedesechos
Facebook 22 FlexyBeauty 24 FNLV 33 Free 23 FreeWheel 22 Google 22 Kering 16 La Banque Postale 28 La Maison du Chocolat 21 La Poste 28 Lactalis 16 NewWind 26 Oledcomm 26 ParisCityVision 20 Parmalat 16 Pilot 21 Predictice 12 Quora 24 Raja 20 Renault 18
« Assurer le bien-vivre par l’alimentation végétale. » Bonduelle s’y emploie aussi pour les investisseurs boursiers. L’annonce, à la fin février, du rachat de la firme californienne Ready Pac Foods avait fait monter en graine les objectifs de plusieurs grands bureaux d’analyse – par exemple, d’une bonne moitié chez CM-CIC ou d’un tiers chez Oddo – et l’action s’en était approchée sans attendre. Son cours a eu beau pousser, donc, comme un champignon, il n’en a pas moins profité de la finalisation du « deal » (+2,2 % mardi). Les portefeuilles n’avaient pas de quoi se montrer chiches pour le roi des pois, salades et champignons, qui a décroché en moins d’un mois le feu vert de l’antitrust. Voir l’entreprise familiale nordiste faire des Etats-Unis son premier pays d’opérations et du frais son premier segment d’activité cadre bien avec les ambitions affichées de longue date par son patron, Christophe Bonduelle. Et l’acquéreur se targue d’un multiple de valorisation (moins de 11 fois l’Ebitda estimé de 2016-2017) inférieur à ceux en vigueur dans les segments recherchés du « snacking » ou de l’« alimentation saine ». Le « deal » bien composé fera néanmoins grimper l’endettement net (3,5 fois l’Ebitda récurrent). Ce financement par emprunt permet de promettre d’être relutif dès 2017-2018. En engrangeant ses bienfaits sans attendre, la Bourse de Paris signale sa confiance dans la capacité à se désendetter et, surtout, dans le savoir-faire industriel de l’un de ses fleurons.
Ecole hollandaise Akzo Nobel ne pourra pas longtemps fermer la porte à l’américain PPG.
Pertedesempreintes En peinture, l’école hollandaise s’est nourrie des guerres et de la célébration des victoires des Provinces-Unies sur l’Espagne. Mais celle, autrement connue au pays des « Stichtings », de la gouvernance est faite pour éviter les assauts à tout prix. La structure d’Akzo Nobel autorise son patron, Ton Büchner, à jeter de l’huile bouillante sur son assaillant américain, son concurrent PPG, en l’accusant de « porter préjudice aux sociétés et aux économies où le groupe opère ». Quatre régions bataves, en prenant position contre l’arrivée de l’ex-Pittsburgh Plate Glass, viennent d’enfoncer le clou dans le cercueil d’une offre à 20,9 milliards d’euros sur le fabricant de Dulux, mais celle-ci n’est pas encore enterrée. La forteresse, protégée par des actions de priorité qui verrouillent la porte des instances dirigeantes, n’est pas imprenable, car la loi prévoit que les mesures prises sans consulter les actionnaires soient « temporaires » et « proportionnées ». Or, il n’y a pas que l’activiste Elliott Management pour trouver que le rapprochement du leader américain de la peinture et du numéro un européen a un sens stratégique, au moment où le numéro trois mondial, Sherwin Williams, est en train de racheter le quatrième acteur, Valspar. Le patron de la firme amstellodamoise en a fait des tonnes pour redresser la rentabilité, qui a gagné un point de pourcentage par an depuis son arrivée en 2012. Mais cette stratégie touche ses limites, à cause des désavantages structurels du néerlandais sur des marchés éclatés par rapport aux américains. L’acter autrement que par un éventuel spin-off d’une branche périphérique ne serait pas du luxe.
Savencia 21 SFR 23 Société Générale 30 Socotec 17 Suddenlink 22 Suez 30 Supra Legem 12 Teads 22 Tyr Legal 12 UberEats 24 Van Cleef & Arpels 21 Veolia Environnement 30 Vivendi 30 WeTechCare 28 INDEX DES AVIS FINANCIERS
Linedata 16 TF1 29
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Les Echos est une publication du PRINCIPAL ASSOCIÉ UFIPAR (LVMH) PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL Francis Morel DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ Christophe Victor DIRECTEUR DÉLÉGUÉ Bernard Villeneuve DIRECTEUR DE LA PUBLICATION & PRÉSIDENT DE LA SAS LES ECHOS Francis Morel Edité par Les Echos, SAS au capital de 794.240 euros RCS 582 071 437 16, rue du 4-Septembre, 75112 Paris Cedex 02 Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 00 www.lessechos.fr ÉDITRICE Bérénice Lajouanie ÉDITRICE DÉLÉGUÉE Capucine Marraud des Grottes DIRECTEUR DES DÉVELOPPEMENTS ÉDITORIAUX DU PÔLE LES ECHOS Henri Gibier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Nicolas Barré DIRECTEURS DÉLÉGUÉS DE LA RÉDACTION Dominique Seux et François Vidal RÉDACTEURS EN CHEF David Barroux (Entreprises) Laura Berny (Enquêtes) Daniel Fortin (Magazine, Opinions, Innovation) Arnaud Le Gal (Les Echos Entrepreneurs et opérations spéciales) Etienne Lefebvre (France et International) Clémence Lemaistre (Information digitale) Guillaume Maujean (Finance-Marchés) Pascal Pogam (Information et transformation digitale) RÉDACTEUR EN CHEF TECHNIQUE Didier Boileau DIRECTEUR DE CRÉATION Fabien Laborde DIRECTRICE ARTISTIQUE ADJOINTE Marion Brisson
Une entreprise high-tech suédoise, basée à Göteborg, quoi de plus cool. Et la plus forte croissance des ventes sur quatre ans dans la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique (de quoi être couronné dans le Technology Fast 500 EMEA de Deloitte), quoi de mieux pour faire le buzz. Le fabricant de lecteurs d’empreintes digitales Fingerprint Cards connaît pourtant ce qui devait arriver un jour, un arrêt de sa croissance. Tout le problème, pour les investisseurs européens, c’est qu’il s’avère aussi brutal – une chute de moitié redoutée au premier trimestre – que son ascension précédente était spectaculaire. Et au lieu d’être générée par une jeune licorne non cotée, cette dernière avait été le fait d’une entreprise déjà cotée depuis longtemps, qui connaissait une nouvelle jeunesse grâce à ses capteurs biométriques pour téléphones mobiles. Le patron, Christian Fredrikson, a eu beau rappeler l’évidence – ce marché est l’un des plus concurrencés au monde –, son action a perdu près d’un tiers de sa valeur, ce qui en fait la lanterne rouge des valeurs européennes du Stoxx 600 depuis le début de l’année (– 45 %) derrière la « junior » pétrolière britannique Tullow Oil (–35 %). Il a cessé de maintenir ses objectifs annuels, pourtant sérieusement amputés, et il doit renoncer à verser un dividende. Ce coupon aurait manifesté l’arrivée à maturité. Son absence signale la crainte d’un vieillissement accéléré pour l’une des rares success stories continentales du secteur. Les investisseurs férus d’innovation électronique, eux, alertés par la chute sans répit depuis le sommet historique de décembre 2015, en seront confortés dans leur approche du secteur. Elle consiste à ne jamais croire aux positions acquises.
L’ex-chouchou Fingerprint Cards a perdu ses repères boursiers.
LES ENTREPRISES CITÉES Altice 22, 33 Audi 21 Audiens Partners 22 BeeAd 22 BNP Paribas 30 BMW 16 Bouygues Telecom 23 BRF 17 Cablevision 22 Carrefour 27 Cartier 16 CFJC 33 Crédit Agricole SA 30 Continental Automotive 26 Continental Digital Services France 26 D-Mart 30 Deliveroo 24 Doctrine.fr 12 Enedis 16
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Bruno Le Roux
écidément, le ministre de l’Intérieur se souviendra de l’arrivée du printemps 2017. Quelques minutes à peine auront suffi pour que Bruno Le Roux devienne Bruno Le Roussi, celles qui ont été nécessaires au Parquet national financier pour ouvrir une enquête sur les emplois par le ministre de ses filles comme collaboratrices parlementaires lorsqu’il était député. Ce parquet est donc aussi glissant que, décidément, très actif pour tout ce qui est grande délinquance. Nosaïeulesserepaissaientdes« Quatre filles du docteur March », nous devrons nous contenter des 24 contrats des filles Le Roux. L’amoureux du « Petit Prince » aurait trop soigné ses petites princesses ? Pauvre Bruno ! Voilà si longtemps qu’il aspirait à être ministre et, le portefeuille (pardon !) tant désiré enfin atteint, voilà que celui-ci se révèle encore plus éphémère
que prévu. Il apparaissait comblé non seulement parce qu’il était ministre, maisaupostedontilavaittoujoursrêvé. L’Intérieur était en effet le domaine qui, depuis longtemps, passionnait l’élu de Seine-Saint-Denis. En 1995, il était déjà en charge des questions de sécurité et de police pour le PS. La police, aurait-il dû la faire aussi chez lui ? Comme nombre d’apparatchiks de la Rue deSolférino, ce fils d’unenourrice a été abreuvé au lait de la MNEF. L’exmaire d’Epinay-sur-Seine n’avait que six ans lorsque se tint dans sa ville le congrès clef du Parti socialiste. Aujourd’hui, c’est à son tour de se faire tailler un costard. Il se battait pour le contrôle des armes vendues aux particuliers. Et si on décrétait plutôt un désarmement général ?
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