Jean-Pierre Laurant le sens caché dans Taeuvre de RENÉ GUÉNON
LE SENS CA.CHÉ SELON
RENÉ GUÉNON
Dans la même collection ·
Antoine Fabre d'Olivet, La langue hébraïque restituée. Antoine Fabre d'Olivet, Les vers dorés de Pythagore. Antoine Fabre d'Olivet, La Musique. Antoine Fabre d'Olivet, La Vraie Maçonnerie et la céleste culwre. humain, Antoine Fabre d'Olivet, Histoire philosophique du genre 2 volumes. Bernard Gorceix : J.G. Gichtel, théosophe d'Amsterdam.
JEAN-PIERRE LAURANT
LE SENS CACHÉ SELON
RENÉ GUÉNON
L'AGE D'HOMME
à Yves Le Moyne
(C) Copyright 1975 by Editions l'Age
Il
Nous remercions toutes les personnes qui ont bien voulu nous aider par des témoignages, des renseignements ou des documents · particulièrement : ' Messieurs : René Allar, N. Barn.mate, Luc Benoist, Jean Bruno, Madame Louis Caudron, Messieurs Chodkieviecz, Rama Coomaraswa.my, Collin, Monsieur et Madame François Denis, François Eygun, Monsieur et Madame Olivier de Fremond, Madame J ourdheuil, Messieurs Fernando G. Galvao, Docteur Katz, Marius Lepage, Monsieur Jacques Masui, Georges Michelson, Docteur J. Mamet, Madame Ohresser, Messieurs Marco Pallis, Guy de Pouvourville, André Préau, Jean Rey or, Madame Sauvage, Frithjof Schuon, Jean Tourniac.
TABLE des ABREVIATIONS UTILISEES AEC : Aperçus sur l'Esotérisme chrétien. AI : Aperçus sur l'Initiation. ABIT : Aperçus sur !'Esotérisme ish1mique et le Taoïsme. ASPT : Autorité spirituelle et Pouvoir temporel. CM : La Crise du Monde moderne. ED : !'Esotérisme de Dante. EFMC : Etudes sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage. EH : Etudes sur !'Hindouisme. EME : Les Etats multiples de l'Etre. ES : L'Erreur spirite. ET : Etudes traditionnelles. F AM : la France Anti-rnaçonnique. FTCC : Formes traditionnelles çt cycles cosmiques. GLBI : Grand Lodge Bulletin of Iowa. GT : la Grande Triade. H.B. of L.: Hermetic Brotherhood of Luxor. HDV : l'Homme et son Devenir selon •le Védânta. HPB : Helena P. Blavatsky. IGEDH : Introduction générale à l'Etude des Doctrines hindoues. IRS : Initiation et Réalisation spirituelle.
0 et 0 : Orient et Occident. PCI : les Principes du Calcul infinitésimal. RI : Le Rayonnement intellectuel RISS : la Revue internationale des Sociétés secrètes. RM : Le Roi du Monde. RQST : Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps. RR : Revue des Revues. SC : le Symbolisme de la Croix. SFSS : Symboles fondamentaux de la Science sacrée. ST : Société Théosophique. VI : le Voile d'Isis.
Lorsque le projet d'écrire saisit le jeune Guénon 1·1 t . ' "'t d 1 , en repnt un roman dont le h eros ~n que e, e a connaissance absolue, était invité,. par un. instructeur mconnu a fermer tous les livres qw· 1w· sera1en · t . . desorma1s mutiles. L'œuvre entière n~ démentit pas cette première affirmation d'une vérité cachée au-dela du domame de l'écrit et des sciences fondées sur la raison et au-delà des mystiques religieuses. Le savoir vrai est ésotérique (1) et universel, dérobé par nature aux vaines tentatives des systèmes philosophiques. Il assure à son terme, la Délivrance totale de l'homme régénéré, par identité au Principe Suprême. « Fermer » a dit le « Maître Inconnu » et non jeter comme le N athanaêl de Gide ; pour Guénon, le livre nourrit et prépare, il est le coussin sur lequel Bouddha est assis en méditation. En ces temps d'obscuration spirituelle, l'homme occidental y trouve des traces, des débris des anciennes sciences traditionnelles perdues. Guénon identifie Esotérisme et Tradition : point sensible de sa démarche qui permet d'articuler intuition spirituelle et monde des formes. L'authenticité traditionnelle du matériau de connaissance est garantie par l'intuition dont elle est d'aiIJeurs un symbole icibas, ou tout au moins un signe. La légitimité de leur correspondance se reconnaît dans l'aptitude à transformer la vie. La vie n'explique pas l'œuvre et la critique de la documentation ne peut rendre compte de l'intuition spirituelle ; en fait, toute mise en rapport horizontale, terme à te~me, trahit. ra1~t~ur. Sa démarche symbolique sui~ un rythme ternatre (2) : mtmt10n, matériau de connaissance, vie. Cependant cette . aff~rmation va, contre l'im~ge que Guénon a vou1u donner de lm-meme, en presentant sa vie comme une mission
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fixée depuis les premiers textes en 1909 jusqu'en 19 50. L~s _changements d'orientation dans la vie se seraient réduits à des. mc1~ien~ tactiques sans répercussion sur la pensée. Une informat~on 1!1dependante de la formation. Dans l'ambiance « 1900 » de rat1onal1smc triomphant, il redoutait les objections logiques et une critique de ses sources qui auraient pu discréditer la doctrine. La crainte de voir mêler sa personne et son caractère à la métaphysique l'ont conduit à des séparations radicales et à une présentation hiératique qui tend à emporter la conviction par la démonstration. Il a bien fait, son œuvre est scandaleuse et son agressivité a effectivement provoqué des réactions nécessaires : les sciences humaines l'ont repoussé d'emblée en la personne du Professeur Sylvain Lévi qui refusa : l'introduction générale à ['étude des doctrines hindoues comme thèse de Doctorat d'Etat. Une autre forme d'érosion logique consiste à affirmer que Je contact avec la Tradition Primordiale lui confère l'infaillibilité et que son argumentation ne peut pas ne pas être exacte puisqu'il suit la Voie droite. C'est dans un autre type de rapport de l'argument et des buts de la démonstration que l'homme cherche à se retrouver auJour~'hui, à s'ajouter lui-même à sa pensée. Mais s'il est déraciné spintue11e1!1:~t son acquis est consi?érable et ne peut être ni~. Guénon en a hente : ses sources appartiennent au monde occultiste de ses yingt_ an,s et les grands, thèmes de sa recherche sont profondéme~t imb~q~es dans les preocc1:p~tions de son temps : Spengler ava;t tente des 1918 dans : le Declm de l'Occident de définir une prédetermination de l'histoire et affirmé l'impersonnalité de la pensée. Dans.1~ .mê?1e temps, Valéry lançait sa phrase fameuse sur la mort des c1vi11sattons et annonçait que l'idole de la malédiction du progrès aUait se substituer à l'idole du progrès. Le désir de réconcilier science et religion en un savoir total qui tourmentait dé.i à les premiers socialistes comme Esquires ou Enfantin (3) et inspirait Edouard Schuré et Saint-Yves d'Aiveydre s'est fondu chez Guénon en un besoin de culture vécue, ni intellectuelle ni abstraite. Paul Chacornac son éditeur lui a consacré une biographie : la vie simple de René Guénon (4) ; simple dans sa recherche ~'unité, peut-être, e11e fut surtout heurtée, laborieuse, difficile. ~;1:non a été rejeté officiellement parce qu'inassimilable par une soc1e_t~ pourtant expérimentée dans ce domaine. Son appel à la Trad1t1on est véritablement subversif dans la mesure où il est vraisemblable, oû il offre une image du monde dans laquelle nous sommes tentés de nous reconnaître. Une analyse de ]a vie et une étude critique des textes de l'auteur sont indispensables à l'approche du centre de la pensée guéno-
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nienne : la connaissance ésotérique. Faute de quoi l'homme et sa vie sont idéalisés, l'œuvre devien.t « Corpus » de connaissances, parodiant les sciences. Et nous qm croyons en lui allons comme des ' ânes chargés de reliques.
(1) Un Ex:otérismc traditionnel lui est subordonné.
(2) G. :Michelson utilisait à cc propos l'expression de : trialectique. (3) Le mot «ésotérisme> apparaît au début du XIX 0 siècle. (4) Editions Traditionnelles, Paris 1958.
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Chapitre I
LA VIGUEUR DES PREMIERES CONVICTIONS
« La personnalité de René Guénon nous importe peut-être encore moins qu'à lui »... (il s'agit d'Henri de Guillebert des Essarts, rédacteur à la Revue Internationale des Sociétés secrètes de Mgr Jouin avec qui il entretint une longue polémique) ... « Attendu que les personnalités ou plutôt les individualités ne comptent pas dans l'ordre de choses dont nous nous occupons ; et puis, après tout, estil même bien sûr qu'il y ait actuellement par le monde quelqu'un qui porte ce nom ? ». On ne peut pousser plus loin la volonté d'effacer tout trait de caractère, de nier l'influence de sa famille, son enfance, son école. Paul Chacornac, en écho à cette attitude, justifia dans son avant-propos l'idée d'un travail qui pouvait surprendre ses lecteurs fidèles et tous ceux qui l'avaient personnellement connu : « Mais nous ne pouvons rien contre le fait que le monde où nous vivons s'intéresse souvent davantage aux individualités qu'aux œuvres .... « Il reprenait ensuite les affirmations de Guénon sur luimême : « Expliquer une œuvre littéraire, et même philosophique, par un tempérament et un caractère peut, sans doute, se justifier parfois. Ce serait dérisoire ici, devant une œuvre aussi désindividualisée que celle de Guénon, devant un homme qui se défendait d'avoir une pensée personnelle et qui n'a jamais revendiqué d'autre mérite que celui d'être le porte-parole effacé et consciencieux d'une tradition immémoriale qui transcende toute pensée et tous sentiments humains. » (1) Cette déclaration de principe a conduit Chacornac à vouloir démontrer l'absence de toute prédétermination de l'enfant et de l'adolescent avant sa rencontre avec la Tradition orale. Parti-pris qui a rendu nécessaire des omissions dans les sour13
ces mêmes qu'il a citées. Et pourtant, les témoi!fllages sur cette. première période sont rares. Il n'a utilisé que faiblement les art1cl~s de M. J. Mamet, ancien condisciple de Guénon au lycée Augustm Thierry de Blois (2) et n'a pas cherché à connaître les œuvres de son professeur de Philosophie Albert Leclère pas plus que cc1lcs du Chanoine Gombault, ami de sa famille. L'un et l'autre eurent pourtant beaucoup d'influence sur lui. Un cahier de poèmes et ~n roman inachevé, que Chacornac ne connut sans doute pas, fourmssent une base incomplète pour une étude psychologique mais précieuse !11al~é tout pour la découverte des grands traits du ca_ract~ re et directions de pensée. Comme le fil de trame dans la tap1ssene cache entièrement le fil de chaîne la dissimulation des pentes nat~relles du caractère ne les empêche pas d'être le tissu au n~em~ titre que le fil apparent produit de l'activité consciente. La m1~e a nu d'un seul morceau de chaîne renseigne sur la nature de; he,,i:s et l'enfant qui grandit sur les bords de la Loire nous parait deJà engagé dans une direction spirituelle précise qui l'a mené jusq~'c,,n Islam ; détours lointains, qui de proche en proche, à travers .d1fferents cercles de « moi », conduisent au centre. La tapisserie ~st tombée maintenant ; la Parque en tranchant le fil nous a :évelé dans la multitude des formes tissées à l'envers l'unité du projet et, du meme " ' coup, livré les matériaux à l'analyse. '
A
Issu d'un Jean Guénon, vigneron, né en 1741 à Saumur, peut-on trouver plus angev~ que René Jean-Marie, Joseph, né le 15 Nov~mbre 1886 à Blois, rue Croix-Boissée? Son oncle ayant gardé 1a vigne, Jean-Baptiste, son père, devint architecte (3) et épousa en 1882, en seconde noces à cinquante-deux ans Anna Léontine Jolly. Le couple fut t~ès touché par la mort d'une Petite fille de trois ~ns peu ,ava?t la na~ssance de René. (4) L'enfant, de santé très fragil~, fut eleve à partir de sept ans quai du Foix dans une grande maiso~ précédée d'un jardin donnant sur la Loire. Très ento1:1ré I!ar sa mere, son père devenu architecte-expert d'une compag_me. d ass~ ~a~ces et sa tante, Madame Duru, institutrice libre qm lm appnt a lire et à écrire.
C'~st un garço~ gr~nd et mince qui fit sa première comm!-1,,nion en J um 1897 en l Eglise Saint Nicolas et entra à douze ans à 1 ec?le Notre~Dame ~es Aydes dirigée par le Chanoine Orain. Il y travailla fort. bien, tou1ours un peu « couvé », dans une ambiance très cathohqu~. J. Mornet a raconté l'incident qui le fit retirer en sccond.e. de 1 Ecole et mettre au Lycée. Une place de second en compos1t1?n française ,au lieu de la première habituelle, provoqu~ une plai~te de son pere au professeur qui lui fit lire alors la me1!leure copie et classa René Guénon dernier. Le père vexé mit son fils au
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Collège Augustin Thierry. Le Chanoine Orain reçut quelques jours plus tard la lettre suivante : « Je crois devoir vous informer qu'hier soir pendant plus d'une heure et jusque dans les rues, Monsieur S. (professeur), a fait à mon fils une scène qui l'a rendu malade et en rentrant, René a été . ' obligé de se mettre au lit avec une forte fièvre. Nous craignons des complications et nous sommes inquiets. » Le commentaire de J. Mamet est dépourvu d'aménité : « le père de notre philosophe para!t lui avoir légu.é ~n~ hé:édité dont n'étaient pas exclues une certaine forme de d1gmte tatillonne et de susceptibilité orgueilleuse ... Au lycée tout le i:ior:de. s'accordait à le trouver impressionnable et nerveux ... A la f01s t1m1de et orgueilleux avec une main déformée (5) il ne devait pas réaliser le type habitu'el du gigolo et, sans doute: le regrettait. ... Une lettre que nous avons sous les yeux est assez curieuse à cet égard et ne manque pas d'être instructive ... Une cousine l'ayant invité à être garçon d'honneur au mariage de sa fille lui écrivait : - Je suis contente que tu acceptes et je crois que la jeune fille qui sera demoiselle d'honneur avec toi ne sera pas aussi mal partagée que tu veux bien le dire, car je ne me suis jamais aperçue que tu étais gauche et je crois que tous les gens de la noce seront de mon avis ... J'aurais préféré que tu fus premier garçon d'honneur, mais c'est l'usage que le premier garçon d'honneur soit le plus proche parent du marié ; tu vois bien qu'il m'est impossible ~e faire mieux ... » En Rhétorique un professeur l'accusait déjà de partir pour des « rivages lointains ». Il suivait cependant suffisamment pour être considéré comme un excellent élève tant en lettres qu'en sciences malgré les nombreuses absences occasionnées par une santé toujours précaire. Très travailleur il fut présenté au Concours général. Il obtint son Baccalauréat première partie le 2 août 1902 ; un télégramme (posté à Paris) avertit Madame Duru du succès
HOROSCOPE par André HEYBERGER (Voir la
dernière
illustration dans le cahier iconographique avant la page 129.)
L'AS en Gémaux et l'extension de la 1° Maison sur les douze premiers degrés du Cancer font de l'intéressé un « Nerveux » de Le Senne (EnAP) . En effet, la nervosité et la sensiblité sont les éléments essentiels de ce caractère. La présen~ d'U~~nus ~~ ,Bal.an~e e~ car.ré à l~ ~~me ajou~e .à cette nervosite de 1mstab1hte, ams1 qu une unpuls1v1te et une irntabilité qui peuvent aller jusqu'à la violence et produire de soudaines ruptures. Il est heureux que Saturne, bien qu'en exil, vienne apporter par son trigone au Soleil un peu de pondération à ce tempérament 15
« soupe au lait ». Il semble, d'ailleurs, que l'influence calmante de Saturne soit constituée par un puissant apport intellectuel. En effet, Saturne, qui symbolise les études profondes et prolongée~. est ici en carré à Jupiter qui, lui, représente les idées philosophiques ·et religieuses. Or, Jupiter est en liaison sextile avec Mars sur la pointe du Capricorne, apportant une activité intense dans le domaine intellectuel. Il en résulte qu'on peut voir en Saturne un correctif d'ordre intellectuel à la nervosité native. Il faut encore considérer que Saturne est en trigone au Soleil, et que, de ce fait, le Soleil confère à l'intéressé une grande puissance d'entendement et une autorité reconnue dans les sciences dans lesquelles il s'est spécialisé. Le carré du Soleil sur le Milieu du Ciel annonce une bonne notoriété dans les milieux scientifiques, car la pointe de la Maison X (celle de la carrière, de la réussite) est en Verseau, c. à d. sous l'influence de Saturne (études approfondies et de longue haleine) et d'Uranus (anticonformisme). Et si l'on observe le c~rré de Neptune au MC et l'opposition du même Neptune au. Soleil, .on comprendra que cette notoriété repose sur des études philosophiques, religieuses, mystiques, ésotériques ... On ne saurait omettre le sextile d'Uranus à Mercure en Sagittaire, c: à d. sous l'influx religieux de Jupiter, et indiquant une propension à traiter de problèmes inédits et à les résoudre d'une façon nouvelle et originale. Le Soleil en Scorpion confère à l'intéressé de la violence, de la c?mbativité, de l'agressivité ; mais, puisque cela se situe en Maison V 1,. c~lle du travail 9uotidien, celle qui révèle l'homme dans ~es capacites ~e lutte ; puisque cette Maison s'étend ici sur deux s1gnes : le Sco~1on. (combativité) et le Sagittaire (le signe des philosoph~s, des theolog1e~s, des r:iétaphysiciens), il est permis de limiter la violence combative de l'mtéressé à la défense de ses idées. Sur ~e. plan ~du, caractère, il Jui suffit que Je carré d'Uranus. à. l_a Lune I ait dote dune grande irritabilité doublée d'une suscepttb1ltté exacerbée. Cet intellectuel nerveux devait manquer de sérénité et d'aménité. Il semble probable que la présence de Vénus en Scorpion devait lui valoir une assez forte sensualité et une propension à m~ amour passionné et jaloux. II est vrai que, là aus.si, l'influence de l'mt~llec tualité et du mysticisme pouvait constituer un correctif appréciable. L'influence de Neptune est très forte dans ce thème : semi-sextile à l'AS, sextile à Saturne, carré au MC, opposition au Soleil. Or, Neptune est ici en Maison XII. Quand on se rappelle que ce secteur est celui du mysticisme, des pratiques occulte~, .on adn!et f~ci lement que l'influence de Neptune, planète du mysttc1sme, ait onen16
té _le natif vers l'étude des religions, vers l'ésotérisme, vers tout ce qm concerne les mystères de l'au-delà. La présence de Pluton dans
le même secteur, à 8 degrés de Neptune, et dans le signe de Mercure, ne peut que corroborer ce diagnostic. Une telle situation de 0 Neptune,. XII Maison, en signe négatif, nocturne, réceptif, et en oppos1t1on au Soleil, semble favorable aux qualités de medium. La situation de Mercure en Maison VI annonce une activité inteIIcctuelie intense ; et, comme il se trouve en Sacrittaire le but de ces ét~des serait I:s c~mnaissances religieuses (influ~nce d~ Jupiter) ; et, pmsque le. ~ag1tta1re est le signe des voyages lointains, il semble que cette pos1t10n de Mercure annonce la possibilité de grands voyages en vue de se procurer des éléments de travaux sur la philosophie, le mysticisme, les religions. L'opposition de Mercure dans ce signe à I' AS en Gémeaux (signe de Mercure) permet d'inférer que la personnalité intellectuelle de l'intéressé était absolument axée sur ces travaux, sur ces éudes, sur ces recherches. Et le trigone de l'AS au MC paraît indiquer que sa notoriété et sa réussite dans les sciences en question était en parfait accord avec les tendances essentielles de sa personnalité.
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Mais ce qui paraît certain parce que révélé par la configuration la plus parlante du thème, c'est l'existence d'une puissante et sou: veraine intuition : la Lune en 1° Maison et en Cancer en carre d'Uranus en Balance, et en semi-carré à Neptune en sont des indices indubitables.
Il y a dans cette carte du ciel une autre constellation très significative, très riche d'enseignements et qui semble en résumer tous les éléments. Quand on considère l'AS situé en Gémeaux, on est édifié sur le degré d'intelligence en général ; et, si l'on observe l'?Pposition de Mercure, situé en Sagittaire (le signe des études philosophiques et religieuses) on en inférera que cette intellige~ce présentait des aptitudes spéciales pour la métaphysique. Cela dit, que l'on considère que l' AS est flanqué de 4 planètes, 2 au-dessus de l'horizon (Neptune et Pluton), et 2 au-dessous (la Lune et Saturne), dans une position à peu près symétrique à l'égard de l'AS (la Lune est à 18 ° de l' AS ; Pluton à 20° ; Neptune à 20°, et Saturne également à 20° de l' AS) . Or Ja Lune, c'est la sensibilité, le rêve, l'imagination ; Pluton, Mars' transcendant, a des affinités avec Saturne et Uranus. Si l'on se rappelle ce qui a été dit plus haut de l'influence de ces trois planètes considérées isolément, on admettra que Pluton révèle, à lui seul tout un côté de la personnalité de l'intéressé ; Saturne représent~ la profondeur du travail intellectuel ; et Neptune cette intuition souveraine qui est la plus grande révélation de ce thème. Que 17
l'on examine maintenant les aspects reçus par ces planètes. et l'on ne sera pas éloigné de percevoir la vibration animant tout un ~n semble qui rend compte d'un être à l'inte~ligen~e p~nétrante et_ mtuitive ; d'un nerveux (pour ne pas dire nevrose), d un combat.If et d'un rêveur. André HEYBERGER. « Reçu 113 points. René ». Le second Baccalauréat en Philosophie le 15 Juillet 1903 : « Reçu avec mention. Baisers. René ». En 1904, il passa avec succès le Baccalauréat Mathématiques élémentaires et put partir à Paris préparer les grandes écoles en « taupe » au Collège Rollin. Le professeur de Philosophie Albert Leclère, surnommé « l'ex: cellent '> par les potaches nous dit J. Mornet, et qui fut nomme fannée suivante à l'Université de Fribourg, semble avoir profondément marqué le jeune Guénon. « Quelle part eut-il dans (sa) f~x mation ? » Chacornac n'a pas tenté de répondre à l'interrogation de Momet.
~ourtant Leclère a beaucoup publié (6) et l'on trouve dans s~s écnts non seulement certains thèmes fondamentaux de la pensce de Guénon mais une similitude dans la façon d'aborder les yrobl~ mes. Dans l'Essai critique sur le droit d'affirmer Leclère apres avmr a~~l~sé l'événement qui produit la certitude déclarait que « toute vente est. une opinion à laquelle la certitude venait s'ajouter comme, un f~it à u!: autre f~it » ; la certitude tombée ainsi au pl_an des phenomenes n echappa1t pas à la critique de Parménide niant le ~onde ~hénomènes comme contradictoire. L'être en soi était macce~s1ble a ~a pensée phénoménologique bien que celle-ci soit contramte d:affi?Der l'être. Cette négation du monde des phénon:ènes comm~ 1llus~on sous-tend toute l'œuvre de Guénon : le dorname de la .marufestat~o~ grossière qu'il s'agisse de l'individualité du c 01ys humam ou des evenements qui ont affecté le monde n'a pas de realité propre. ~ans l'.llomme et son Devenir selon le Védânta (7). approche metaphys1que de l'être humain il écrivait : « Tout le reste, sans doute, est réel aussi mais seul~ment d'une façon relative, en ~aison de sa dépendance 'à l'égard du principe et en tant 9u'_il e.n reflete que~q~e, chos~, ~omme l'image réfléchie dans un rntr
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que, si 1'0~1 veut aller j~squ'à la réalité de l'ordre le plus profond, on peut dire en toute rigueur que « la fin d'un monde » n'est jamais et ne peut jamais être autre chose que la fin d'une illusion ». I:a coupure radicale de la science et de la métaphysique qui dérive duectement de cette position de Leclère alimente ainsi toute sa dé1y1_on~tration : « _enfin, puisque, plus la science progresse plus elle ehrnme de ses raisonnements les éléments métaphysiques, la science elle:mêmc ne nous invite-t-elle pas à construire une métaphysique d'au tout concept relatif au phénoménal est exclu. D'où tout concept de phé-?0~1ène soit banni ? Et comme de plus en plus elle prése?te ses pnn_c1pes comme ?es postulats, ceux-ci comme des hypotheses,, ce!1~-c1 co~nme de s1~1p1es moyens de se représenter clairement 1 umte du divers donne, elle proclame en somme que la véritable certitude, celle qui accompagnerait la pensée de la véritable réalité doit être cherchée en dehors de son domaine : si donc la métaphysique veut vivre, il faut qu'elle se constitue en s'opposant à la science qui ne veut pas d'elle, qui entend se suffire sans cependant nous suffire et qui protesterait contre toute tentative pour la faire servir de base à une métaphysique ... ». Postulat sur lequel est fondée la première partie de l'œuvre de Guénon ; ce sont les limitations et les contradictions inhérentes au système de pensée occidental qui ont rendu nécessaire à ses yeux l'appel à l'Orient. Cette influence est très sensible dans la partie critique de ses ouvrages, notamment : l'introduction générale à l'étude des doctrines hindoues (1921), Orient et Occident (1923) et plus particulièrement au chapitre VII de la Crise du Monde moderne : « une civilisation matérielle ». Il reprend les mêmes arguments et les mêmes références que Leclère : Berkeley, Stuart-Mill (8) , Bergson et Kant. Deux points sont particulièrement intéressants : l'importance accordée au Non-Etre et les rapports de Ja connaissance et du monde matériel à travers le Nombre. Pour Guénon ce qui distingue la pensée traditionnelle des systèmes philosophiques c'est le passage au-delà de !'Etre : « Si l'on définit !'Etre au sens universel, comme le principe de I~ man~festation, et en même temps .c~1~1~11e compr~ nant, par lui-meme, 1 en.semble ~e tout~s les po~s1?1!1tes _de ~~am festation, nous devons dire que 1 Etre n est pas mfm1, pmsqu Il ne coïncide pas avec la Possibilité totale ; ... En dehors de l'Etrc, il y a donc toute le reste, c'est-à-dire toutes les possibilités de non-manifestation, avec les possibilités de manifestation elles-mêmes en tant qu'elles sont à l'état non-manife~té ,; et l'Et~e lui-?1ême s.'Y trouve inclus, car, ne pouvant appartemr a la mamfestatlon, pmsqu'il en est le principe, il est lui-même non-manifesté. Pour désigner ce qui est ainsi en dehors et au-delà de I'Etre, nous sommes obligés, à défaut de tout autre terme, de l'appeler le Non-Etre ... » (9) Dans le 19
passage de l'Etre au Non-Etre ou de ~'unité au ~~ro . n:étaphysiq~e . Guénon a vu un des fondements doctrmaux de 1 esotensme. Leclere, parti de Parménide et de Zénon d'Elée affirmait déjà l'intel~igi bilité du Non-Etre dont la logique contient le concept tout en m~nt son existence, mais elle provient du phénomène : le Non-Etre. r~a lise l'idée de fond de la conscience empirique et de toutes les 1dees qui forment le contenu de cet Etre illusoire. La conscience voulant s'affirmer elle-même est une réalité évanouissante. Mais surtout Guénon a lié, comme Leclère, le développement des rapports de la connaissance et du monde matériel à ceux du nombre et de la quantité à mesurer. Les Mathématiques dit Le~Iè~, n'ont pour objet que le phénomène rapporté obligatoirement a 1 eten?ue et au temps (il critiquait d'ailleurs à cette occasion Bcrgs~n) ' d'ou la contradiction du contenu et du discontinu, et si l'on envisage le P}iénomène sous l'angle de la qualité il faut que l'être du n?rnbre pre:ède celui de l'espace et du temps. Au chapitre : « Ja Sc:e 1~ c; de l'm~l » (10) il montrait que le nombre n'avait pas d_e _realite, _la ~atière étant divisible à l'infini, il n'y avait pas d'inf ~mment petit reel : « Sortira-t-on d'embarras en déclarant symboltque I_e calcul infinitésimal ? ». Participant donc du continu et du discontinu toute grandeur est non-limite : 1 = 1 1 1 ; il pre-
- +-
+ -
2 4 8 nait ensuite l'exemple du passage à la limite du polygone régulier et d? cer~le .et terminait par l'argument de la flèche de Zénon d'Elée mant I existence du mouvement.
Ces développements ont marqué profondément Guénon et restèsujets mis _à l e~ude des membres d'un Ordre du Temple éphémère qu'il devait creer. en 1908 dans son enthousiasme de jeune occultiste : 9è suj~t). la sm,te d~s nombres, les nombres négatifs, 17è) Infini et « _In~ 1 1? 1 n!3:themat1que », 45è) Indéfini et Infini, Principes du Calcul mfm1tes1mal, _l~ ~etour aux principes. Ils furent repris dans la !-evue ~a Gno~e dmgee de 1910 à 1912 par !'Evêque Palingénius allas Guenon · « Remarques sur la production des nombres » (11) et « Ren:i~r9ues sur la notation .mathématique ». C'est une forrnulat_ion défi?J~Ive et nouvell~ du vieu~ matériau fourni par Leclère. qm a servi a l~.. constru~tion des six premiers chapitres du Règne de la Qu_antz~ et les Szgn~s des Temps : 1) Qualité et Quantité, 2) l\tfaten~ S1gnata Quanhtate, 3) Mesure et Manifestation, 4) Quantité spatiale et espa_ce . qual!!ié,. ~) les déterminations qualitatives n Temps, 6) le pnnc1pe d md1viduation. Il en est de même des Prmcipes du Calcul Infinitésimal (12) notamment les chapitres : 1) In-
r;. nt présents dans sa pensée. On les retrouve comme
?
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fini et Indéfini, 4) la mesure du continu, 6) des fictions bien fondées à propos de la « réalité » des quantités infinitésimales 23) les arguments de Zénon d'Elée. ' , Peu de temps après que Je _jeune Guénon eut été son élève, Leclere publi,a e~ _,1906 : le Mysticisme catholique et l'âme de Dante, ouvrage "tres d1feren"t certes de l'~sotérisn._ze de Dante mais qui éveilla peut-etre son g.out pour le su3et. Leclere y parlait du mysticisme sur un .ton « sent1me!1tal », de la nature non déductive du langage du Chnst, des occultistes et de l~urs .considérations métaphysiques troubles et des rapprochements a faire entre les reliCTions athées comme le Bouddhisme et le Confucianisme avec la r;liofon posi0 tiviste d'Auguste Comte. Tout ce que publia Leclère ensuite ne semble guère l'avoir influencé, il a surtout assimilé l'enseignement oral de son maître. II suivit en effet deux ans ses cours, en Philosophie et en Mathématiques élémentaires : « avec un zèle d'autant plus méritoire qu'il est désintéressé ». (13)
L' Abbé Gombault, Docteur en Philosophie, lui donna, aux dires de Noëlle-Maurice-Denis-Boulet, (14) ses préjugés contre le Thomisme et le refus de voir dans le mysticisme autre chose qu'un état passif. Réaction intellectuelle, sans doute, à la sentimentalité sulpicie1me de l'époque que l'Abbé incarna pour lui dans ses premières années : cette religion « pour les femmes » qui agaçait tant Claudel. Sans doute, l'acharnement qu'il mit par la suite à délimiter les domaines séparés de l'exotérisme et de l'ésotérisme a trouvé ici son origine. Les Dialogues plzilosophico-théologiques sur la Providence (15) , sans être une œuvre profondément originale, restitue le climat, la mentalité de l'époque dans laquelle certaines idées de Guénon ont pris naissance : on y trouve mêlées de nombreuses références à Confucius, des critiques très dures contre Kant et Hegel et des charges contre les indianistes aJiemands : « admirateurs passionnés des théologies hindoues, ils osent enseigner que le Christianisme est un produit de l'Inde, gâté sur Ja route de Palestine ... » (16) L'intérêt porté par l'Abbé Gombault au spiritisme est particulièrement important ; /'Erreur spirite publié par Guénon en 1921 lui doit beaucoup. Dans L'A venir de l' Hypnose 1'Abbé montrait ce qui séparait l'hypnotisme d'une science véritable. Il s'en prenait aux interprétations des phénomènes d'hypnotisme dans les doctrines spirites, notamment celles du Docteur Gibier, à I'antéricléricalisme sous-jacent, au faux catholicisme de Papus et de Péladan, et niait bien entendu la réincarnation et la possibilité de communiquer avc~ les morts. Guénon reprit les exemples que 1' Abbé avait tirés du Doc21
. ent la langue teur Donald Mac-Nab (17) : esprits parlant umqu~m . s qui sont des consultants, matérialisation de formes extraordt~~ire~s auparaen fait de vieux dessins vus par le médium quelqu~s J~~ns le mêvant etc ... Il développa également son argumentation trôle riaoume ~ens : pseudo-science qui s'évanouit dès que l'on con . ritualisme reusement les conditions de l'argumentation, ~aux .s~i inquié1 marquant un anticléricalisme assez grossier, enfl~ or{, ~~bé écritante des phénomènes dont la réalité paraît ce1:tame. 1 n nous, vait p. 304 : «La réalité des phénomènes spirites est, seh~vant de indéniable, c'est le démon parmi nous ... C'est Sata?, ac otisme. » se dépouiller de l'anonymat qu:il garde encore d~ns 1 Hyf ~anisme » Le chapitre X de l'Erreur spirite : « La questi?n du a ve P· 628 répond exactement aux préoccupations de l' Abbe. On trou rage coude l'imagination et des Phénomènes préternaturels (ouv nclusion ronné par l'Institut catholique de Paris en 1889) , cette t~rornpeur qui pourrait être de Guénon lui-même : « Sous l _aspec... e du made tendances spiritualistes, c'est un animisme gross~er, frer du 111 atétérialisme. 11 Guénon accusa les occultistes de ne faire que rialisme transposé. il que 1 subt e L'action du mal, pour Gombault, était d'autant P us. t en 1896 son intimité avec le bien semblait plus étroite. Il entreti~ s appariavec G. Mery (18) une longue controverse à propo~ e y avait tions, de Tilly-sur-Seules. Après avoir rappelé que. yintr~~ec d'aufonde s?n couvent satanique, comparant ces appantion,s,. .t bien la tres Epiphanies de Marie, il affirmait cependant que c etai 1 et aux · '"'artc . · à Louise Polinière et M ane V1erge qm· se montrait ivJ. " itation enfants ~e l'école religieuse ; Elle venait à la suite d'une r,.~c 5 opédu Rosaire et de l'invocation du Nom de Marie. Les enqu~t ctives. rées prouvaient qu'il ne s'agissait pas d'hallucinations co. es phéCependant, l' Abbé interprétait comme démoniaque~ _cert~!~n inoinomènes parallèles : l'annonce de souffrances et la vision ne sans tête déambulant sur les lieux de l'apparition. . ..
rein1eres à coup sûr, que 1~ vig~eur. desnfïe par la conv1ct1ons .a ~té la pl~s forte et ne s'e.st 1amais derne conscients suite. Aussi bien au mveau de la doctrine : les a~ents robscurde la contre-initiation mènent le monde sur les v01es de f 1 guetté cissement intellectuel, que de la vie où il s'est toujours sen 5 d'oret menacé par les forces du Mal, mais il disposait des rnoyei~e~ vigidre spirituel, de confondre le Malin, sous réserve de res lant. D'où sa tension intérieure permanente. ..
C'~s~ dans ce domaine,
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de poemes,
Deux cahiers, non datés, l'un contenant une d1za1,ne Monde, l'autre trois chapitres d'un roman : la Frontière de l Autred'adolestémoignent de la profondeur de cette influence. Œuvre
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c_~nce, l'écriture1 quoique très. re~on~aissable, n'était pas encore entierement,, for~ee. (19) Une md1cation permet de suggérer comme date de redaction 1905 ou 1906 : le héros, il ressemble comme un frère a;i jeun~ René, se déc~dait: cc à aborder promptement l'étude de l occultisme... » Ce qm correspondrait effectivement à l'abandon de ses études, fi~ 1?~5 et à son inscription à l'Ecole Hermétique _de P~pus. ~ avait ete, en effet, un élève médiocre au Collège Rollm, lom du mve::iu du c~:mcours ~'après ses. professeurs, (20) sauf en lettres et en ph1losoph1e, domame où il retourna quand il revint à l'Université peu avant la guerre. Quoiqu'il en soit les préoccupations du jeune homme étaient alors nettement orientées : voici les titres de ses poèmes : 1) Je V aisseau fantôme, 2) la Maison hantée, 3) Baal Zeboub, 4) la grande Ombre noire, 5) la haute Chasse, 6) Litanies du Dieu noir, 7) Samaêl (il apparaît avec son sceptre de fer : « la Mort est mon domaine, 8) les Aspects de Satan, 9) Satan-Panthée (ad majorem Diaboli Gloriam). Dans « la grande Ombre noire », un possédé n'était délivré ni par un prêtre ou un docteur mais par un sorcier ; les « Litanies du Dieu noir » unissaient les noms anciens d'une même fonction : le Démiurge, « Nahash », « Adam Bélial », « Baal-Zéboub », cc Arès », « Moloch », « Tiphon », cc Pa!1 », « Asmodée » « Ariel », «Mammon », « Belphégor », «Mendes », « Behemoth '», « Adramelech », « Baphomet ». Il l'apostrophait ainsi : cc Pourquoi renverses-tu le signe de l'ésotérisme, o Baphomet ? » ... Pourquoi t'efforces-tu d'empêcher nos prières de parvenir jusqu'à Dieu, o Gardien du Seuil ? » Dans « Satan Panthée », le sens des invocations est plus précis encore : « Lumière descendue du céleste séjour, Unique créateur du monde où ~ous ;ïv~ms, ., C'est vers Toi que s'en vont auJourd hm les pneres ... Ici l'on ne connaît plus d'autre Dieu que Toi, Funeste Démiurge, esJ?rit de division~ . Etoile gui tomba du ciel c01;ii:n~ ~m eclair, Raison qui t'opposas à la Div1mte D. Le roman un peu plus tardif, car on y voit cités des passages de ses poèmes 'c21) contient des dév~loppemen,ts plus explicite.s sur ses premières tendances : au chapitre I « 1 Emgme du Sphmx » (22), le jeune héros trouvait à son ~e.tour de promenade dans les rues de Paris, un mot parvenu mysteneusement sur son bureau et l'interrogeant sur les b~ts de }'hom~1e. P}u_s tard, une voix ,l'interpellait : « le Sphinx ta pose la tnple emgme ... Sache quelle se
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teur Donald Mac-Nab (17) : esprits parlant uniquement la I~ngue des consultants, matérialisation de formes extraordinaires qm sont. en fait de vieux dessins vus par le médium quelques jours aupar~ vant,etc ... Il développa également son argumentation dans le. meme sens : pseudo-science qui s'évanouit dès que l'on contrôle n~ou reusement les conditions de l'argumentation, faux spirit~ahsi::e marquant un anticléricalisme assez grossier, enfin origine 1?q,.m:tante des phénomènes dont la réalité paraît certaine. L' Abbe ecnvait p. 304 : « La réalité des phénomènes spirites est, selon no~, indéniable, c'est le démon parmi nous ... C'est Satan, achc":ant e se dépouiller de l'anonymat qu:il garde encore dans l'Hypnoti~me. » Le chapitre X de l'Erreur spirite : « La question du Satamsm~2 ~ répond exactement aux préoccupations de l' Abbé. On trouve P· de l'imagination et des Phénomènes préternaturels (ouvrage c?uronné par l'Institut catholique de Paris en 1889) cette conclusion qui pourrait être de Guénon lui-même : « Sous l'aspect trompeur de tendances spiritualistes, c'est un animisme grossier, frère du m~ térialisme. » Guénon accusa les occultistes de ne faire que du materialisme transposé. L'.ac!io? ..du mal, p~ur Gombault, était d'autant plus. subtile189 qu~ son mtim1te avec le bien semblait plus étroite. Il entretint en . avec G. Mery (18) une longue controverse à propos des appar:tions, de Tilly-sur-Seules. Après avoir rappelé que Vintras Y a;ait fonde s?n co?vent satanique, comparant ces apparitions avec .d autr~s Epip~ames de Marie, il affirmait cependant que c'était bien la Vierge qm se montrait à Louise Polinière et Marie Martel et ~ux enfants ~e l'école religieuse ; Elle venait à la suite d'une récitatio;i d? Rosaire ~t de l'invocation du Nom de Marie. Les enquêtes ?perees prouvai~nt q~'i! ne s'~gissait pas d'hallucinations co~Iccttve~~ Cep~ndant, 1Abbe mterpretait comme démoniaques certains ph~ nomenes paral~èles : l'annonce de souffrances et la vision d'un 11101ne sans tete deambulant sur les lieux de l'apparition. C'est dans ce domaine, à coup sûr que la vigueur des premières convictions a été Ja plus forte et n; s'est jamais démentie p~r la suite. Aussi ?i~~ ~u niveau de la doctrine : les a~ents co,nsc1ent: de la contre-m1tiat1on mènent le monde sur les v 01es de 1 obscur, cissement, intellectuel, que de la vie où il s'est toujours senti gu~tte et men~~e par les forces du Mal, mais il disposait des moyens, d .01:dre spmtuel, de confondre le Malin sous réserve de rester v1gifant. D'où sa tension intérieure perm~nente. Deux cahiers, non datés, l'un contenant une dizaine de poèmes, l'autre trois chapitres d'un roman : la Frontière de l' Autre Monde, témoignent de la profondeur de cette influence. Œuvre d'adoles-
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cence, l'écriture, quoique très reconnaissable n'était pas encore entièrement,. for~ée. (19) Une indication,pe~et de suggérer comme date de redaction 1905 ou 1906 : le heros, il ressemble comme un frère a"? jeun~ René, se déc~dait: «à aborder promptement l'étude de 1 occultisme... » Ce qm correspondrait effectivement à l'abandon de ses études, fin 1905 et à son inscription à l'Ecole Hermétique de Papus. Il avait été, en effet, un élève médiocre au Collège Rollin, loin du nive~u du c~:mcours ~'après ses. professeurs, (20) sauf en lettres et en ph1losoph1e, domame où il retourna quand il revint à l'Université peu avant la guerre. Quoiqu'il en soit les préoccupations du jeune homme étaient alors nettement orientées : voici les titres de ses poèmes : 1} le y aisseau fantôme, 2) la Maison hantée, 3) Baal Zeboub, 4) la grande Ombre noire, 5) la haute Chasse, 6) Litanies du Dieu noir, 7) Samaêl (il apparaît avec son sceptre de fer : « la Mort est mon domaine, 8) les Aspects de Satan, 9) Satan-Panthée (ad majorem Diaboli Gloriam). Dans « la grande Ombre noire », un possédé n'était délivré ni par un prêtre ou un docteur mais par un sorcier ; les « Litanies du Dieu noir » unissaient les noms anciens d'une même fonction : le Démiurge, « Nabash », « Adam Bélial ~, cc Baal-Zéboub » cc Arès », « Moloch », « Tipbon », « Pan », « Asmodée » « Àriel » « Mammon », « Belphégor », « Mendès », « Behemoth '», « Adr~melech », « Baphomet ». Il l'apostrophait ainsi : cc Pourquoi renverses-tu le signe de l'ésotérisme, o Baphomet ? » ... Pourquoi t'efforces-tu d'empêcher nos prières de parvenir jusqu'à Dieu, o Gardien du Seuil ? » Dans « Satan Panthée », le sens des invocations est plus précis encore : « Lumière descendue du céleste séjour, Unique créateur du monde où ~10us ,viv~:ms, ., C'est vers Toi que s'en vont auJourd hm les pneres ... Ici l'on ne connaît plus d'autre Dieu que Toi, Funeste Démiurge, esJ?rit de division~ . Etoile qui tomba du ciel co1;1i:i~ un eclatr, Raison qui t'opposas à la D1v1mté ». Le roman un peu plus tardif, car on y voit cités des passages de ses poèmes 'c21) contient des dév~loppeme~ts plus explicite.s sur ses premières te~dances : ~u ,chapitre 1 « 1 Emgme du Sphmx » (22), le jeune heros trouvait a son !e.tour de promenade dans les rues de Paris, un mot parvenu mysteneusement sur son bureau et l'interrogeant sur les buts de l'homme. Plus tard, une voix l'interpellait : « le Sphinx t'a posé la triple énigme ... Sache qu'elle se
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. t contenue résoud en quatre ... Toute science divine et. bum:ln~b ef >). Les dans l'ineffable tétragramme, clé de la sainte . a a e ... rapprodiverses co~~unications .c~mportaient ~es i:iaximes, ~e~ota, Tachements pmses dans la litterature occultiste .a la mo1de ·0 n y trouro, Asthor, Thora, « lgne natura renovatur integra · » U a provait aussi des références à la science des Nombres : « nbres >)···
duit deux, deux a produit trois, trois a produit tous _les norn .15 quel «L'homme est trois: esprit, âme, corps (23) et Je cornP: >> lien unissait l'énigme du Sphinx et le mystère de la Crol~·ors le fenna alors ses livres, cherchant en lui-même et non au de ~nt de principe de toute connaissance, contrairement à ce que pens faux savants. . e par 1a Le premier chapitre du cahier s'achève page seiz osae-Crureconnaissance de ce nouveau frère: u Ave Frater R 1 adepte cis. »Le chapitre II s'intitule : « l'Adversaire >>· Le nouvc. A.dam faisait une seconde rencontre, celle d'un homme cha~ant · se préAstor. qui l'amena!t à une séance d'inv~cation.;. des. dem_on~ seriezsenta1ent, renvoyes par les prêtres qut la
> Le chapitre V se rc à son titre : « le pouvoir occulte. ~ Ce ne sont pas là de simples prédispositions. Si l'on applique
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à la vie d~ René Guénon la définition qu'il a donnée lui-même de la procession du temps : un cycle non fermé, une hélice, dont chaqu~ phase est en c~xrespondance analogique avec celle du « pas » pr.océdent : les annees d enfance et d'adolescence constituent un pre1mer cercle où tout est déjà en place.
Le choix opéré parmi les idées de Leclère est déjà significatif : dan~ l'~~re ou sur la nature vraie. du Nombre c'est la rupture entre la reahte et les mode.s de ~onna1ssance qui l'intéresse. De même, en renvoyant la marufestat10n au domaine de l'illusion la vanité des ~cie?ces analyti9ues p~raît évidente, simple exercic~ pratique, appbcat10n de la metaphys1que. pure pour qui Je champ de l'Esoténsme demeure seul ouvert. L'importance accordée au Mal entraîna la d~scente ~~nti~ue de la manifestation et, en conséquence, la concept1011 de 1 h1storre comme « une vallée des ossements » selon l'expression de Hegel ; la Vérité ne pouvait plus être maintenue et transmise que « de l'intérieur » par des initiés conscients. On voit se dessiner déjà la conception guénonienne de la Tradition préservée dans l' Agartha, centre du monde et dont les connaissances sont transmises oralement. Le mélange réel du Bien et du Mal, source de suspicions à l'égard du sentiment et de la religion le porta à accentuer les différences plus que les liens entre !'Esotérisme et l'Exotérisme : différences de nature et non pas de degré, ce qui devait être une cause constante de difficultés, visible dans les mises au point successives qu'il fit jusqu'à sa mort. Ajoutons que Leclère et Gombault lui ont fourni une documentation importante qu'il réutilisa tout le temps. Cependant la réduction à des motifs psychologiqu~s o:i 1'.appel au subconscient ne peuvent pas rendre compte de 1 asp!fat10n à l'Absolu sensible dès l'adolescence. Le but est implicite, il n'est pas une 'réponse à un appel intérieur comme celui qu'entendit Saint Augustin avant sa conversion, mais l'intuition d'un sens. René Guénon sorti de l'enfance, était déjà ce que Louis-Claude de Saint Martin ~ appelé : « l'homme de désir ».
(1) Op. cité, pp. 10 et 11.
(2) .J. Mornet : «Henri Guénon (sic) à Blois~. in : Bulletin Amical .-Je ('Association des Anciens Elèves des Collèges et Lycée Augustin Thierry de Blois, p. 2 (1954). (3) II signait d'ailleurs : Jean-Baptiste Guénon architecte, mais n'appartenait pas vraiment à la bourgeoisie de la ville. (4) A la suite de ce décès, le couple aurait pratiqué le spiritisme.
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(5) Personne parmi ceux qui l'ont connu n'a pu confirm~r cette particularité. Il semble cependant qu'il ait souffert toute sa vie de rhumatismes. (6) Essai critique sur le droit d'affirmer (1901). Pragmatisme, modernisme, protestantisme (1909). Le Mysticisme catholique et l'âme de Dante (Bloud, 1906). La Philosophie grecque avant Socrate (1908). De Facultate verum assequendi secundum Balmesium. La Morale rationnelle dans ses rapports avec la Philosophie (1909). La Morale de demain et la Science (1913). Die Heligions Philosophie (pays de langue française après 18:>0) (Mittler... ). (7) Paru en 1925, p. 41 in édition 1941. Editions Traditionnelles Paris. (8) Il soulignait notamment le caractère instable et contradictoire de la notion de phénomène chez eux. (9) Etats multiples de l' Etre, p. 31, 32 (éd. 194 7). (10) Essai critique ..• op. cité, p. 30 à 80. (11) La Gnose, mai et juin 1910. (12) Paris, NRF 1946. {13) Appréciation d'Albert Leclère sur son carnet scolaire citée par J. Mornet. , (14) Il rencontra la fille du peintre c: Nabi ~ :Ma uricc Denis à la s,orbon?e, condisciple en Philosophie. Une longue amitié intellectuelle sen suivit. <1 5>. Ah~é L. Gombault (prêtre du diocèse de Blois) : Les Apparitions de Tilly/S.e~lle, élude scientifique et théologique (Blois, 18BG). Autour de.s appantlOns ..• Les Visions de ['Ecole de Tilly. Héponsc à G Mcry ... Reponse .au rapport de l'Abbé Brettes (1897). L'Avenir de l'llypnose (Paris 1894 ). Dwlogues ..• (Paris, 1895). L'imagination et les phénomènes préternaturels (Paris 1899). (lG)L'an!i~émitismc était fort répandu dans les milieux occultistes, c cz Matg101, en particulier. (17) Le Dr Mac-Nab écrivit dans l'. ë. t. d p (18) G. ~léry, directeur de . L;Echznz dia ion c ·11apuxs. d T'll d t d · o u merve1 eu. , parla c l Y pen an, ~ nombreuses années. 9 0 ) Cahiers d'écolier tenus par une cordelette rouge tressée., . , Chacornac attribue à sa sant e· t OUJours . d ·r· · te l'irrcgularite des(20)résultats. c 1c1cn 21 < > Guénon réu!ilisa ses écrits toute sa vie, on voit qu'il avait contracté celte habitude très t •t 22 11 ( ) . devait signer tous se~ articles de la France Anti-moçonnique: c le Sphmx >.
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(2~). Cette division ternaire est une constante dans les conceptions des ésoter1 stes.
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Chapitre II
SEPT ANS D'OCCULTISME
René Guénon a réalisé entre 1905 et 1912 le modèle imaginaire de son roman, se livrant à l'étude de l'occultisme, fréquentant les hommes, les livres et les sociétés plus ou moins secrètes. Le proverbe trouve sa pleine justification : « il n'arrive pas à l'homme ce qu'il mérite mais ce qui lui ressemble. » Cette étape de fixation, semblable au « Coagula » des Alchimistes, a touché également la vie et la mise en place des connaissances. Il rencontra le ou les Maîtres orientaux que son livre annonçait au Frère de la Rose-Croix, et engrangea une masse impressionnante de documentation (1) : l'origine en est livresque le plus souvent et facile à identifier dans les grands courants de pensée de son temps. La mentalité des occultistes dans les années 1900 a marqué d'autant plus profondément le jeune Guénon que les idées dans l'air répondaient exactement à J'attente de cet étudiant solitaire qui loua un petit appartement au 51 rue Saint Louis en I'Ile pour fuir I'aoitation du Quartier latin (2) ; c'est avec la vigueur de la jeunesGuénon a suivi les exagérations de son temps docile aux se pentes de son caractère. Au moment où va commencer le second cercle de sa vie, la personnalité haute en couleur de Papus partageait avec la Société Théosophique la direction du mouvement occultiste. Le « Théosophisme » pratiquait l'histoire comparée des religions dont toutes les formes, couronnées par un savoir réservé, étaient intelligibles aux initiés ; les oppositions apparentes s'évanouissaient au niveau d'un Bouddhisme et d'un Christianisme ésotériques. An-
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nie Besant qui avait succédé à H.P. Blavatsky à l_a ~ê!e de 1a S~ ciété avait accentué son caractère oriental et ant1cl encal aux depens de la tendance du Christianisme ésotérique de Lady Caithness, duchesse de Pomar chez qui fut créée, ou plutôt recréée, au cours d'une séance ·spirite, rEglise gnostique de Jules Doinel, investi du Patriarcat par les « Saints Eons ». Les prêtres réformateurs comme 1' Abbé J .A. Petit ou le pittoresque Abbé Rocca, disciple de Saint-Yves d' Alveydre, fréquentaient son salon. A côté d'études d'un syncrétisme approximatif, Ja Société Théo-· sophique publiia de nombreux textes traditionnels des J ndcs dont Guénon eut connaissance à travers leurs traductions (3) . Leurs exagérations mêmes : « lettres précipitées » par les Mahatmas d~s centres cachés du Tibet n'entamèrent pas les convictions de ~ue non sur l'existence d'un centre et de Maîtres : les Théosoph1stes (~omme Guénon les appelait) avaient simplement défiguré unç vénté traditionnelle. L'éclectisme des livres de Papus, teinté d'ésotérisme « chr~sti que ~' procéd_ait des mêmes principes. Tous deux ambit~o:ina1ent un role de direction spirituelle, voire une influence politique et leurs ouvrages se présentaient comme des manuels pratiques pour la formation accélérée de disciples - combattants. Il faut chercher plus loin l'origine des idées qu'ils exposaient et un livre comme les Grands, Initi~s d'Edouard Schuré, paru en 1889 constitue un excell~~t repertorre des préoccupations et des idées courantes dans ces milieux; so~ succès qui ne se démentit pas de longtemps, (e? 19 25 on en était à fa quatre-vingt dixième édition) illustre la vigueur de ce courant. Guénon y a puisé après les occultistes, avant d'être pillé lui-même.
~rtaines « idées-force » débordaient d'ailleurs largement de ces milieux. Lorsque Schuré rapprochait Rama-Krishna-Hermès-Pythagore-Moïse-Orphée-Platon et Jésus sous le qualificatif c_om!11un de :< Grands Initiés », il répondait à la même tendance qm tn~m phait aux Expositions universelles dans les chefs-dœuvres de « 1 art ~omposite » réunissant les symboles de toutes les grandes civili_s~ t1ons. Dans cette recherche d'un fond commun à toute l'humamte, Schuré pouvait unir les consciences en écrivant : « Qu la Vérité est à jamais inaccessible à l'homme, ou elle a été possédée dans une large mesure par les plus grands sages et les premiers initiate1!r~ de la terre. Elle. se trouve.. donc au fond de toutes les grandes re1Ig10n::; et _da~s les livres sa~res de tous les peuples. Seulement, il faut savorr 1~ ~rouver et 1en dégager » et plus loin : « toutes les grandes r~l~gio?S ont u_ne histoire extérieure et une histoire intérieu~. Par 1h1storre extérieure j'entends les dogmes et les mythes ense128
gnés publiquement... Par l'histoire intérieure, j'entends Ia science profonde!, la d,o~tri~e sec~è~e, l'action occulte des grands initiés ... La prem1ere_, I histoire offic1elle se passe au grand jour ; elle n'en est pas moms obscure, embrouillée, contradictoire. La seconde que j~apr_el~e. la ,tra?iti"on ésotérique ou la tradition des mystères est tres difficile a dcmeler. Car elle se passe dans le fond des temples? dan_s le~., confréries secrètes... il faut Ia deviner... » Eliphas ~~v1 av~1~ de3a exp.osé dans la Clef des grands Mystères (4) des 1dees v01smes. L'act10? des grands inüiés du passé préfigurait pour eux, comme pour G_uenon, la rencontre de ceux du présent. Schuré reconnut tout de smte en Rudolf Steiner un de ces Maîtres cachés du monde, et ?ela d~ pr~micr coup d'œil, sur le palier de son appartement. Le theme n etait pas nouveau, Le Forestier ou Alice Joly ont montré l'importance au XVIIIè siècle de la rencontre d'un agent ou « Supérieur inconnu » (5), pour le Baron de Hundt, créateur du régime maçonnique de la « Stricte Observance tcmplière :s. ou pour Jean-Baptiste Willermoz. L'idée d'une unité première des connaissances et Ja méthode du recoupement dans l'analyse des différentes formes traditionnelles, essentielles dans la démarche guénonienne, ont été reprises du XVIIIè siècle par l'entremise d'auteurs comme Frédéric de Rougemont dont Guénon a recommandé la lecture à des amis mais qu'il ne cita jamais en référence (6). On est frappé par la réutilisation massive que fit toute le XIXè siècle et Guénon après lui des connaissances exposées dans le Peuple primitif. Rougemont analysait le mystère des premiers siècles d'histoire humaine vulgaire et p~ sait le problème de l'origine : la brute des forêts ou 1e peuple pnmitif qui savait tout ? La linguistique permet de définir les noms du grand peuple japhétique : Indiens, Perses, Grecs, Slaves, Germains, Gaëls et Celtes. Les résultats de la linguistique sont confirmés par l'étude comparée des religions anciennes. En 1766, l'auteur de l' Antiquité dévoilée par ses usages, Boulanger, disait déjà : « Dans ce chaos de traditions, on ne reconnaît pas moins qu~il n'y a par toute la terre qu'une mythologie. » Même les peuples primitifs des différents continents ont tous les mêmes symboles, les mêmes mythes, qui ne peuvent s'expliquer ni par les lois fondamentales de l'esprit humain, ni par le hasard, ils supposent nécessairements que tous les peuples sont issus d'un berceau commun. L'étude des mythes va fondre dans une histoire universelle science et révélation. Une communication comme celle faite en 1821 devant l'Académie des Sciences prouvant l'origine commune des constellations dans les systèmes hindous et chinois était riche d'enseignements. Les combats des grands Dieux, leurs adultères sont des ima-
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ges de faits cosmogoniques ; il faut rapprocher Merc~rc et Bouddha, Thôt et Hermès, le cygne de Léda et l'esprit de D1e1:1 plan~nt sur les eaux Ménès et Manu · thèmes que Guénon a repns et developpés, par' exemple, dans le Roi du Monde (p. 8 et p. 9), l'Honu;n_e et son Devenir selon le Védânta (p. 59), les Aperçus sur l' Esot~n~me chrétien (p. 35 ). De cette communauté de mythes on pouvait tm::r en conséquence l'idée d'un monothéisme primitif dont ils i:ersofl!11fiaien~ les abstractions. Les Sages de l' Antiquité qui n'ava1en~ rien à envier à Bacon ou Descartes avaient en plus l'art de tradmre la connaissance en vécu. Rougemont expliquait ensuite c:omme l~ sens le plus pur des symboles s'était obscurci progress1vemen,t. · « altération de la science poétique » vers les légendes, le polyt.hei~ me, l'idolâtrie. La vérité était voilée mais le fil ténu qui u1?' 1 ~srut ces fables à la réalité n'était pas rompu et l'explication des reh!p 0 °:8 païennes était encore possible en retrouvant la Tradition. <:'est-a:dir~ le. souvenir exact qu'un peuple a conservé d'un fait anc1~~· L ~ terati?n s~ fait selon des schémas fixes à partir de la n;atiere primordiale merte et les mythes des différentes déesses epouses du grand Démiurge. . L'importance que Guénon lui a accordée depuis ses poèmes J~sq_u'aux arti?les de la Gnose, annonçait, là aussi, la coupur~ entre 1uruvers. ~anifesté issu des limitations du Démiurge et domame du salut religieux et le Dieu Suprême accessible par !'Esotérisme. Rougc~ont ~erminait le livre I en affirmant que le symbol~sme de la <;ro1x exi~tait chez les Indiens d'Amérique et que le Chnst a ram.ene . les Israelites à la foi d'Abraham, les païens à celle de leurs an~tres, les uns et les autres. à celle de Melchiscdech, dernier repr. entant du, 1,fonde primitif. On sait que Guénon a fait de Melchisedech un element central de son Roi du Monde. ~a~s 1 ~ livre II étaient analysées les correspondances entre les ~ ge~:rations de Di~ux et les âges de l'humanité ». Parti. d~ 1:
ple pmruttf. Dans les triades et les Trimourtis hindoues on ne trou-
~ai! P.él;S le Verbe comme dans la Trinité chrétienne ; leur. action ~tait liee au go~vernem~nt des trois mondes et à la product10n. des etres ; p. 173, tl donnait 1Je passage de Lao-Tseu : 1 a prodmt 2,
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~ a produit 3 et 3 tous les êtres (la formule est devenue un véritable li~u commun). Plus loin, p. 441, on lit : le Ciel et la Terre sont pere et mère, avec l'homme on retrouve la triade populaire de Chine. La documentation de la Grande Triade, chez Guénon doit beauco~~ ~u Peupl~ primitif, notamment les chapitres I : « 'Ternaire et Tnmte », chapitre II ,,: « Différents genres de Ternaire », chapitre VI~I : « Nombres c~Jestes et nombres terrestres », chapitre X : « J Homme et les trois mondes ». Les allusions aux trois mondes sont fort nombreuses chez Guénon ainsi dans /'Homme et son Devenir selon le Védânta, I'Esotérisme de Dante et le Roj du Monde (p. 42). Le livre IV traitait du chaos, des rapports mer, mère et matière, thème que l'on retrouve chez Guénon plusieurs fois notamment dans « Maçons et Charpentiers » (Etudes Traditionnelles, décembre 1946 et la Grande Triade p. 18) puis de l'œuf cosmogonique marquant le passage du chaos au monde ordonné par l'action de Démiurge ; la légende de Castor et Pollux illustrait ce passage, la partie supérieure de l'œuf était assimilée au ciel et l'inférieure à 1a terre : développement souvent répété en particulier dans les passages concernant Hyranyagharba « l'embryon d'or » dans la tradition hindoue (7). Le livre V sur la nature contenait également certaines considérations communes avec Guénon, tout d'abord l'affirmation que la séparation du profane et du sacré était tardive et le dualisme seulement un reflet au niveau du créé. Ensuite les thèmes symboliques de l'arbre inversé (le frêne Yqqdrasil} , longuement développé dans ~ l'Arbre du Monde » (8), les chapitres IX et XXV du Symbolisme de la Croix ; des trois et neuf cieux (chapitre III de !'Esotérisme de Dante) ; de la montagne dont le pied est en enfer et la tête aux cieux : Ararat, Bordj du Zend Avesta, Mérou, Ida scandinave et crétois (p. 101 et sq. du Roi du Monde) et tous les articles relatifs aux « Symboles du Centre du Monde » dans les Symboles fondamentaux de la Science Sacrée ; de l'homme placé sous la voûte des cieux dans une sorte de caverne cosmique (dans la série d'articles sur la caverne parus dans les Etudes Traditionnelles en 1937 et 1938) ; de l'Ile blanche des Hindous d'Albion et de Leuke joint à ceux d' « Ile verte » à l'Est d'Ed~n ; d'Ogygie, île atlantique où les Druides se sont retirés et où la fée Morgane a caché le Roi Arthur (le Roi du Monde de la p. 117 à la fin, « la Terre du Soleil » paru dans les Etudes Tradition. nelles en janvier 1936) ; symboles de l'Amrita produit de remplacement après le déluge dans le Roi du Monde ; du sanglier et du « Var » sanskrit rapproché du boar, toujours dans ce même ouvra-
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ge, avec Ouranos-Varuna, « le Sanglier et !'Ourse » (Etude; Trad~ tionnelles août-septembre 1936), « Atlantide et Hyperboree (V Olle d'Isis, octobre 1929) etc ... Les références fréquentes enfin à Diodore de Sicile, Bérose, Plutarque, Jamblique, constituent un fonds commun. Le livre de Rougemont a puisé lui-même dans : les Religio_ns de l'Antiquité de Creuzer (1825), traduit en français par Gmgnaut (1852), les symboles étaient présentés également comme la première forme d'expression de l'humanité notamment le symbole zodiacal et celui des couleurs. Le christiartlsme correspondait à Ufl:e remontée de l'ancienne signification des symboles et redonnait vigueur même au paganisme. Le chapitre 2 traitait des. religions de l'Inde, de la Trimo~irti, du monosyllabe sacré Om et les cycles cosmiques : les quatre ages de l'humanité étaient donnés dans l'ordre où Guénon les présenta ~i: suite (mais Rougemont voyait cinq âges), 12.000 années divines représentant 4.320.000 années d'hommes correspondants aux différents avataras de Vishnou. Il exposait ensuite l'opposition" des brahma?es et des bouddhistes et la « prétention des p;etr~s b.ouddhistes » à créer une hiérarchie sacerdotale, une royautc spirituelle alors que les Brahmanes étaient inorganisés. Cette association du bouddhisme et du « cléricalisme » qui ca~actérisa ,1'~uvre de Matgioi marqua ensuite Guénon : « _ce.rt~ines ecoles heterodoxes et notamment les bouddhistes ... » écnvait-il au co!llTencement du chapitre XI de l'Homme et son Devenir selon le Vedânta. , ~e. livre II ~es Religions de la Perse invitait à chercher en I~~e 1ongme de. Mithra, notait la ressemblance avec le Christ et Osms ~ans 1 ~ naissance divine, fa descente aux enfers, ]a retraite ~ur 1Al~OfJ et, surtout affirmait l'existence à côté d'un culte popula~e
d~ahste, d une doctrine secrète non dualiste reconnaissant le pnnc1pe suprême. La présence de la « non-dualité », advaita, absol:ie tra~scendance (9), qui ne correspond à aucun mot du voca,.b.ulmre occ1dc~tal parce que ses ~cx:trines ne vont pas jusqu'à la Del!vrance et s arretent au Salut, etait pour Guénon le signe de la presence d'une doctrine ésotérique . .Le livre III sur l'Egypte rapprochait Osiris d'lshwara et introduisa:t ~galement u?~ hiérar~hie ésotérique : l) Amon, 2) Ptah: le Demmrge, 3) Osms, le Dieu bon au niveau des cultes populaues tandis que les Pharaons élevés au fond des temples étaient des initiés. Il insistait sur l'importance de la tradition sacerdotale à laquelle appartenait la légende d'Hermès-Thot que l'on peut aussi rapprocher de Saraswati (voir « Hem1 ès » paru dans le Voile d' l s;s
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en avril 1932). Les castes sacerdotales n'ont jamais cru à la métempsy~hose 9ui, é!ait l'apanage du fétichisme grossier des castes po~ula;r~s. mais etaien_t en possession d'une doctrine plus élevée : la Palrngcnc.s1e ou renaissance commune à l'Inde et à ]a Perse et que. Pyth~gore apporta d'Egypte en Grèce. Guénon .s'éleva tou JOurs v10lemment contre la métempsvchose et affirma notamm~nt qu:~lle n'ex}stait pas aux Indes, cette croyance étant le prodmt de l mcomprehension des Occidentaux. II a longuement évoqué l~ problème d~s les chapitres III, IV, V, VI, VII de /'Erreur spirzte. Les cl~a~1trcs XVIII et suivants de l'Homme et son Devenir selon le Vedanta. Le !ivre IV co_nsacré a:ix religions de l'Asie occidentale admirait t01.~t. d abord le fil merveilleux des connections dans le fouillis des rehg10ns. Les rapprochements qu'il opérait devaient être largement réutilisés : relations de.s cultes de Delphes et d'Ephèse, de Délos, de la Crète, de Dodone et de l'Egypte, de l'Apollon crétois, de l'Apollon lycien et de la Lycopolis égyptienne. Importance des loups à Délos et de leurs rapports avec les Hyperboréens. Il insistait sur l'origine polaire du culte d'Apollon avec la légende d'Abaris, prêtre d'ApoJion hyperboréen qui aurait été un druide venu des Hébrides. Apollon est du reste un des sept Dieux de la semaine en liaison avec ceux des écritures runiques scandinaves, (l'écriture runique est formée de flèches comme celle sur laquelle Abaris voyagea). Les mystères d'Eleusis, Athènes, Samothrace conservèrent les traces de cc savoir ancien. L'origine polaire de la Tradition primordiale sous-tend toute l'œuvre de Guénon, on la trouve notamment, dans le Roi du Monde (p. 13 et sq.), dans « Atlantide et Hyperborée » « Place de la tradition atlantéenne dans le Manvantara » (1 O), '« le Sanglier et !'Ourse » (11), la Crise du Monde moderne (chapitre n, les articles de symbolisme sur Je centre du monde (Symboles fondamentaux de la Science sacrée, p. 83 à 137). Il a parlé également à plusieurs reprises du rôle des mystères en Grèce et en particulier au chapitre I de la Crise du Monde moderne. Page 453 (livre III) un passage sur la r~ute des l_10mm~s dans Je Zodiaque, descendant dans le monde sensible depms Je signe du Cancer « Porte des hommes » et remontant par le Capricorne « Porte des Dieux » est particulièrement intéressant, on y voit des références à Porphyre et le signe du Lion marquant la limite de l'existence corporelle. De Brière fit le même type d'interprétation dans : Eclaircissements sur la destination de trois Zodiaques (Zodiaque rectangulaire de Denderah) publié à Paris en 1839, avec les delLx portes et la même référence à Porl?hyre. Il s'.ei:gageait ensuit~ dans une explication des cycles cosmiques dommes par le Soleil comme marque
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dans la succession des règnes des d~fférents Dieux correspondant aux planètes ~sur ~me base de 146.000 ans). Guénon a consacré plusieurs articles a ~ette question : ~ les Portes solsticiales », « le Symbolisme du Zodiaque chez les Pythagoriciens », « le Symbolisme solsticial de Janus », ~ A propos des deux saints Jean » (12). Le même de Brière dans Explication d'un tableau peint sur peau de velin représentant les écritures de tous les peuples anciens et modernes, (Paris, 1825, dédié à Marie-Thérèse Charlotte, Duchesse d'Angoulême), parlait de signes représentant la philoso~hie secrète des Brahmes, de Kircber, du Yin et du Yang et des Tngrames de Fo-hi sur un ton qui sera celui de la thésophie de H.P. Blavatsky par la suite. Il évoquait aussi les couleurs symboliques attribuées aux lettres et la Tulé des Aztèques (le Roi du Monde, p. 114) · De Brière, toujours, dans l'Essai sur le symbolisme antique d'Ori~nt (1847) s'est livré à une critique de « la science officielle ~ précédan~ ~elle que firent les occultistes et Matgioi qui transmit s~m a~ress1Vlté à Guénon ; on y trouve aussi une idée de la trans~111 ~ sion du savoir que Guénon adopta : « les savants ont tous une idee fausse d~ la méthode hiéroglyphique et ils interprètent ma] le~ t~xtes de St Clement ; ils ne comprennent pas que seuls les cultes dtf~erent et que les religions ont une origine commune ... Ils ne connaissent null~ment les sciences sacerdotales, qui formaient le patrimoine excli:_sif de la pui~sance d_es prêtres ... Ils ignorent presque tous que les pr~tre~ de 1Onent avaient entre eux un idiome commun~ de haute anti9u,1té et que c'était la langue de la science et de la religion : que ce~ idio1:1e _passait pour une langue théurgique, magique et ef!~cace ; quelle eta1t la cause première des effets surnaturels, et 1 mstrument de la puissance des prêtres sur les divinités... » (Voir « iJa Langue des Oiseaux » paru dans le Voile d'Isis en novembre 1936). De Brière ajoutait que cette idée aurait été mieux comprise il Y a deux cents ou trois cents ans parce qu'une grande partie des idées antiques circulait encore dans le monde. Son étude sur la nature des symboles, à partir de la controverse de Champollion sur l'interprétation des. hiéroglyphes, était remarquable par les échos que c_e type d'exph~at!o~ a éveillés : le Lion représentant la c~e du Nil correspondait a 1entrée du Soleil dans ce signe. Les plulologues hellénistes ne comprenaient rien à l'Orient parce que les écrivains de l' Antiquité avaient voulu cacher la nature des choses, principe de l'accession à la connaissance réservée à quelques-uns. St Clément disait bien que le hiéroglyphe était réservé. L' Esotérisme de Dante est fondé sur cette idée avec, en exergue les vers de
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D_ante lui-même : « 0 voi che avete gl' intilleti sani, Mirate la dott~ma ~he s'asconda sotto il velame delli versi strani » et Guénon aJ~~ta1t : « Par ces mots, Dante indique d'une façon fort explicite qu 11 Y a d':n~ son œuvre un sens caché, proprement doctrinal, dont le sens, exteneur et ~pparent n'est qu'un voile, et qui doit être rec?erche p_ar ceux q?1 sont capables de le pénétrer... « L'existence d un savoir propre a Ja caste sacerdotale et qui a disparu en Occident o~ n'a survécu que des traces d'un « Art royal » dans la Maçonnene, par exemple, est une vérité omni-présente dans l'œuvre de Guénon. De _Brière continuait ainsi sa définition des symboles : « (les savants ignorent) que dans les sciences antiques de l'Orient et dans lès nôtres, au Moyen-Age, l'initiation venait des objets' mêmes qu'ils fussent ei:i ;iatu~e ou représen~és ; et portait sur tous les gen~ res de confonmtes qm pouvaient exister entre les objets et les choses : tels que le nom, la couleur, l'action, Jes noms, les nombres, le caractère, la dépendance, l'usage etc ... Ils ne savent pas ce qu'est la signature, ... (13) ils ne connaissent pas l'efficacité que, en raison de cette signature, les objets et leurs images possédaient ». Ils constituent un lien entre le Ciel et la Terre dans le monde archétypal, d'où le nom de religion : qui rattache. A diverses occasions, notamment dans « la Religion et les Religions >> (la Gnose, sept.-oct. 191 O), Guénon reprenait cette définition dans le sens de lien avec des états supérieurs de l'être. De Brière concluait en montrant que l'universalité des symboles ne suffisait pas à calquer une langue sacrée sur une autre car les propriétés de ces langues différaient, condamnation du syncrétisme que Guénon n'aurait pas désavoué. Ce reproche valait contre Lethierry-Barrois qui dans ses Racines hébraïques avec leurs dérivés dans les principales langues d'Europe (1842) reprenait Court de Gebelin et Fabre d'Oliv~t établissant des correspondances symboliques entre les langues qm, « comme les peuples ont une seule et même origine ». On Y retrouve toujours les mêmes exemples notamment ceux de Lukos, Loup et de Lukc, Lumière. Frédéric Portal, dont Guénon conseillait également la lecture à ses amis, a développé en 1840 des thèmes et des exemples identiques dans : les Symboles des Egyptiens comparés il ceux des Hébreux, symbolisme des cornes, du mot Thèbes. Guénon a toujours cru à l'importance des échanges entre ces deux formes traditionnelles (faites par des gens qualifiés ils échappaient à l'accusation de syncrétisme). Il écrivait encore le 3-11-1950 à M. Lepage à propos du mot maçonnique J ah-bel-on, J ah est hébreu, Bel chaldéen On égyptien : Osiris est l'être bon ; la lettre du 20-6-1950 à M. Tourniac développait des considérations comparables.
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Des Couleurs symboliques (1857) présentait l'avantage de donner des références et d'expliquer les buts de ce courant de recherches : « la doctrine que j'expose ici a été entrevue par Pic de_ la Mirandole et pleinement confirmée par Swedenborg ... », plus lom. il revenait également à Court de Gebelin et Fabre d'Olivet et sa conclusion annonçait avec la venue prochaine de l'âge d'or : un grand fait « qui dominait la recherche et qu'H soumettait au monde savant: « l'unité de religion parmi les hommes ». Le Dieu de l\lloïse avait été celui des Pharaons, des Brahmes et des Chaldéens. Le Christianisme formait le lien entre toutes les religions et la conquête du monde par l'Europe préfigurait le triomphe de la révélation finale. Elle annonçait le grand mouvement d'ouverture de la soc!eté aux vérités cachées qu'allaient mener les occultistes ou la Thcosophie. Mouvement auquel le jeune Guénon allait tout d'abord par·ticiper. . ~ livre de Portal continuait ainsi : « la langue des couleurs, mtimement unie à la religion, passe dans l'Inde, en Chine, en EgyI=:" te, en Grèce, à Rome ; elle reparaît dans le Moyen-Age, et les v1trau~ des cathédrales gothiques trouvent leurs explications . dam les hvres Zend, les Véd.âs et les peintures des temples égyptiens » (p: ~)_. L'identité des symboles suppose l'identité des ~ro?'ance-::; P~Imitives ; à mesure qu'une religion s'éloigne de son pnnc1pe, se degrade et se matérialise elle oublie la sianification des couleurs. A . ' o ~ contraire, plus on s'élève vers l'origine plus les symboles aI?i:-:a: ra1ss:nt dans leur pureté et dépouillés de leur superstition. V ente cachee aux yeu:c des profanes et supers1itions ou fétichis1.11e comme ~~ez les No1~s vont donc de pair : le fétichisme est d'ailleur. s. l,a derruere expression de la religion égyptienne dégénérée. Pour Gucn?n, .cette march~ fatale de l'humanité explique la nécessité de, réve~ations s~c~es~1ves. Ainsi la chute du premier homme se_ 1 c.h1t dans 1 h1sto1re de chaque peuple. La démarche de so1Id1.f1cahon du mon~e décrite dans le Règne de la Quantité et les S.'-f?..11 es des Temps n est pas très différente et il s'étonnait plus tard, a .1uste titre, que ces auteurs aient pu, dans ces conditions, placer l'âge d'or à la fin du cycle. La dégé~ér<;~nce. des Noirs opposée à l'idée du primitivisme semble avoir ete reprise de Portal ainsi que celle de la langue d~s couleu:s; de l'ar~ et artisanat sacrés (chapitre g du Règne d<; la Quantzte et les ~1gnes,des Temps) ; le jaune, le soleil spirituel, l ~l key montagne d or ; 1embryon d'or naissant sur les eaux ; le cahce, le lotus ; le cheval blanc du Kalki-Avatara et la 1Oème incarnation de Vishnou etc ... Ce déroulement de l'histoire était précisé par Louis J a~ol_liot dans : Rois, Prêtres et Castes (1877) où les quatre Yugas eta1cnt
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mis. en rapport avec la domination des quatre castes dirigeant sucl'humanité. La Genèse de l' Hwnanité (1875) expli9ua~t }e dcveloppement de l'humanité à partir des Indes dont l'an~qmte ~st absolue et dénonçait le préjugé classique qui l'attribuait a la Grece. Dans : Clzristna et le Christ (sic) l'étude parallèle des mythes s'accompagnait de l'affirmation que cette façon de tromper le peuple allait disparaître avec le progrès social.
cess~vcme1~t
L'Oly~~z!'e brahmanique (1881) développait les notions que nous avons deJa vues : quatre âges de l'humanité liés aux castes · le règne de 432.000 ans repris de Bérose et que Guénon mit programme de la 14èm~. conférence de l'Ordre du Temple ; notions de Purusha et PrakntJ, de Pralaya, d'Hyranyagharba, de Mt Merou (Paradis plébéien) tandis que Moksha était l'identification à l'être immortel au-dessus des Paradis Ga séparation du salut vulgaire et de la délivrance fonde chez Guénon la distinction d'ésotérisme et d'exot~risme mais il a placé la Délivrance au-delà de l'Etre). J acolliot se montrait très agressif là-aussi contre l'origine gréco-romaine attribuée à la civilisation. Il fut le premier à parler de l'Agartha et Guénon l'a cité dans le Roi du Monde (p. 2) tout en le qualifiant d' « écrivain fort peu sérieux » ; il avait pu jouer, pensait-il, Je rôle d'intermédiaire inconscient. Saint-Yves d'Alveydre (14), dont l'idée de restauration d'un go~ vernement spirituel sous la forme d'une synarchie, connut le destin que l'on sait (15), se trouve, à la limite entre ceux que Guénon a lus et ceux qu'il a connus. S'il ne le rencontra pas lui-même, il fréquenta jusqu'à sa mort en 1921 un de ses disciples les plus remarquables : Charles Barlet (16). Celui-ci fut un des meilleurs témoins des mouvements occultistes · il adhéra à un grand nombre d'entre eux : la Société Théosophiq 1;e avec Papus (il en sortit ~ I_'occasi~yi des crises de la branche « Isis » de Paris) ; !'Ordre Martm1ste (qu il présida à ses débuts) ; J'Ordre Kabbalistique de, la Rose-C:o.ix de S. de Guaita ; la H.13. of L. dont il fut le representant oft1c1el en France) ; jusqu'à un Ordre d'initiation qui publia la rcv~c,: l'Etoile d'Orient (Barlet y fut victime d'un escroc : le Comte de Sarak) (17). Il anima également : «l'Université libre des Hautes Etudes ».
du
Dans : Nos Maîtres, Saint-Yves (1910), il le présenta d'une façon qui rappelle celle des continuateurs de Guénon pour leur Maître : « Il sut s'appuyer sur la Tradition centrale unique, révélée à l'homme dès son origine pour lui trouver la Voie à travers les siècles et dont il avait mérité dès sa jeunesse de recevoir le dépôt sacré, sans doute parce qu'il avait mission, de par sa naissance même, de nous en rappeler la profondeur. » Il avait su emprunter au langage occidental et à la forme de sa tradition, l'expression de la
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Vérité une et éternelle. L'origine de cette vocation, nous apprend Barlet est à chercher dès le Collège de Mettray où Frédéric de Me~ l'orienta vers Fabre d'Olivet, Joseph de Maistre et Bonald ; ce qm n'est pas sans rappeler l'importance de Leclère pour le jeune Guénon. C'est dans la vision ésotérique de l'histoire que Saint-Yves a I_e plus apporté à Guénon : la Mission des Juifs (1884) commençait par cette affirmation intéressante : « Cette vérité je ne la dois à aucun centre d'initiation existant actuellement mais seulement à un mort possédant la Tradition. » Cette Tradition, il ne pouvait la révéler mais prédisait que l'Europe allait prendre la tête de la r~ constitution des trois pouvoirs (au niveau des Principes, des Lois et des Faits) en réparation de l'écrasement des peuples colo~isés dont le réveil sera terrible. Il fallait pour cela contrôler la ratson exotérique par l'intellect support de toutes choses car, au fond, la matière n'existe pas, elle n'est que pure illusion : Maya. Encore une fois, un tel passage devait le ramener à Leclère. Saint-Yves résumait ensuite l'histoire de la connaissance depuis le déluge (dans le cadre d'un Kalpa 4.320.000.000 d'années, multiple des 432.000 ans du Manvantara dans « l'Ordre du Temple », avec une division en quatre âges dont le dernier : Kali Youga ramenait l'âge d'or. La Mis~'ion des Souverains (1882) contena~t ég~le men~. qu.elgues passages de « résonance » guénonicnne : aff_1r~rnt~on de l 1,mt1ation. des premiers disciples du Christ (p. 31 ), ass1milat1or: ~e J~sus~Chns! au « Grand Ancêtre » de l'Occident qui donne a ~e pouvoir aux souverains ; la Franc-M~çon l E~s~ 1. aut~nté nene eta1t ~resen!ee comme la seule institution européenne qm ra~ P~!~e ~a, The.ocr~tie. L'origine ésotérique de l'Eglise catholique avait deJa ete affirm.ee. dan~ les Clefs de l'Orient (1877) : « Deh?rs les pr_0!~nes ... » d~a1t Samt Cyrille, les Mystères étaient réserves aux milles comme a Eleusis. L~ Mission, des Ouvriers (1884) proposait comme seul rc_mède possible au desordre des sociétés modernes le retour à la vraie rel~gion : ~ i:our les pauv.res la liberté n'est qu'un vain mot ... la po~i t1que qm ecrase 1ouvner c'est Caïn qui tue Abel jusqu'à la fm des temps. » I;'exemple est repri~ presque textuellement au cha~i tre XXI du Regne de ln Quantité ... : « Caïn et Abel ». Un certam nom?re de p_ngcs
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La ,Mission_de l'Inde parue en 1910 après la mort de Saint~Y ves developpa1t le thème du centre spirituel de l'humanité : ~ 1 Agartha > dont nous avons déjà parlé, son organisation en d1fferents
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cercles ~ut~m~ du Brahmatma, du Mahatma et du Mahanga (la Synarc~e etait copiée sur l'ordre de l'Agartha), ses connaissances tr~n~m1ses ora_Iement et ses éléments rejetés : le peuple des Boher:11ens en tnbulation ( « Bohémien » veut dire « retire-toi-dem01 » expliquait sérieusement Saint-Yves). A côté de passages assez plc:ï~ants où il décrivait la vie souteraine avec le gaz et des ballon~ dmgeabl~s permettant d'atteindre rapidement le Mérou et l'AlborJ' des not10ns plus profondes y étaient présentées : l'idée que le t..emple ce~tral se refenna devant Çakya-Muni révolté, ce que Guenon repnt dans le Roi du Monde ; présentation également du cc.ntre comme un tabernacle et un siège à la fois, semblable à ceIm _de Melchiscdech : c'est là que prie le Brahmatma et sa prière u~11t tous les cultes (le Brahmatma est un vieillard de type éthiopien (19). L'arbitrage intellectuel, extérieur et visible, de la Papa~t~ devait être mis en correspondance avec l'arbitrage spiritu~l mteneur du chef de l'Acrartha thèmes qui furent longuement de0 veloppés dans le Roi du Monde (p. 35 et sq. et 73 et sq.) avec la correspondance du Pôle spirituel et du centre terrestre dans la Shekinah hébreue de Métraton et de Saint Michel entre les deux colonnes de rigue~Ir et de miséricorde. Le livre s'ach~vait, en recommandation : une lettre ouverte à sa Majesté la Reme d ~n~~e tcrre, Impératrice des Indes lui demandait d'ouvrir les Indes a linfl_ucnce de l'Agartha. On r~trouve chez Guénon la même dénonciation de l'action anti-traditionnelle des Anglais aux Indes dans : le T héosophisme, par l'intermédiaire notamment du Brhama-SamaJ {section indienne de la Société Théosophique). Le 13 scp~crn b~c 1?36, il écrivait encore à René Schneider : « Tout d'abord Je. dot~ d~re que le Tibet, en réalité, est fermé surtout par les An~lais, si bien qu'il n'a jamais été aussi difficile d'y entrer que depms quelques années ... » (il répondait à une question conc~r~ant le fameux ~oot Homi de Madame Blavatski, Saint-Yves a~mt egaleme~t ,Parle des positions des « Théosophistes » à ce sujet, les cons1derant avec une supériorité dédaigneuse). L' A_rchéomètre, édité après sa mort en _1911, e. ut une influenc: plus directe encore sur Guénon qui en avai: assure .da~s sa r~vue . la Gnose la publication, par articles sépare,s. P,ub~1cat1on fa1~e e~ marge de celle des « Amis de Saint-Yves n, c est-a-d1_re.. Papus, a qui la famille Keller avait confié ce soin. Barlet, bromlle avec Papus donna probablement à Guénon le manuscrit et collabora à la réd~ction des notes abondantes signées T (Alexa~d..re ~~o,m?s : Marnes) (20) qui l'accompagnaient. L'ouvrage a ete utihse egalement dans : Orient et Occident, fa Crise du Monde moderne et l'introduction gélll~rale à l'Etude des Doctrines hindoues. Saint-Yves y condamnait la raison individuelle s'érigeant en principe et cause de tout, 39
dont il résultait le déchaînement des basses castes : « Mme Jourdain, folle du serpent, son professeur de logique ... La mégère s'assoit sur les saintes écritures. » Il suivait l'envahissement progressif de l'humanisme dans la hiérarchie pontificale avec Marsile ~i cin, l' Arétin ... (Cette rupture de la Tradition, attribuée à la Renaissance a constitué la première « thèse historique » de Guénon) . L' Archéomètre permettait d'établir des correspondances entre les symboles de la langue primitive : le Watan, les doctrines cosmogoniques des principales religions et l'évolution des peuples dans les grands cycles. Les exemples choisis par Saint-Yves appartenaient au fonds commun occcultiste : Rapprochements de Ménès , Minos et Manou, de « jugum » et ~ Yuga », de Delphes et de Dodone rapportés à l'origine polaire des civilisations etc ... L'jdée d'une Tradition unique~ conservée dans un lieu centr~, le. ~e~oulement cyclique de l'histoire, en réaction contre l~ multIphc1te analytique sont aussi profondément ancrés chez San~t--yvcs que chez ses prédécesseurs et son successeur Guénon. Cclm-c1 reprit également ses positions sur le chrisitianisme primitif, quand il eut dominé l'influence anticléricale des milieux qu'il fréquenta de 1905 à 1912 . . ~,cheminement des informations parmi les occultistes es~ i:arti~li.eren:ient facile à discerner lorsque des erreurs s'y sont ghssces; l\msi Ehphas Levi, un des plus abondemment pillés, a rapporte dans.: la Clé des grands Mystères et Dogmes et Rituels de la_ ~wllt~ 1:1agre (21), un ~exte de Guillaume Postel que Guénon utilisa. a . . on tour au chapitre XXIII de : la Grande Triade : « Dans certams ouvrages, dit-il, se rapportant à la tradition hermétique, on trouve mentionné le ternaire Deus, Homo, Rota... », une note précisait : Notamment dans l'Ahsconditorum Clavis de Guillaume Postel ». c.e. passage est une interpolation d'Abraham Fankcnberg, dans l'éditio~ a.~ 1646, qui s'est transmise soigneusement pendant tout le XIXe ,.s1eclc sans aucun recours au texte original de ~o~tcl (22) · De meme, le mot Pentacle ou Pantacle est écrit ind1ffcremment avec un e ou un a par Eliphas Levi, jusqu'au moment où A. Poiss,~n dans :. Théories et Svmboles des Alchimistes, précisa le sens C?t l etymolog~e ~u mot : « On appelle Pan tacles des figures sym ~1olt ques ... qm resument en elles seules toute une théorie. » Guenon reprit l'explication dans : « quelques aspects du symbolisme c:I,e Janus » (23) : «,Ils se proposaient (les constructeurs de cath~ d.rales) de donner a leurs œuvres un caractère vraiment pantacu laire au vrai sens de ce mot, c'est à dire d'en faire une sorte d'abré~é _synthétique de l'univers ». La note jointe précisait : « On doit ecnre Pantacle (pant~culum : littéralement petit tout) et r:on Pen: tacle comme on le fait trop souvent ... » Après Jui, P.V. P1obb, qw
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avait écrit Pentacle dans la première édition de son : Formulaire de Izaute Magie en 1905, reprenait sans hésitation dans la réédition de 1937 : « Le mot Pantacle, dont l'orthographe : Pentacle est erro~ée, vient du grec Pantaklea ... » En 1935, J. Marquès-Rivière publia : Amulettes, Talismans et Pantacles. Ces lectures ont recoupé chez Guénon les premières convictions et dé~erminé les directions de ses choix ultérieurs. L'incapacité de la ~hilosophie depuis Socrate d'atteindre l'absolu, impuissance parta~ee par une science, constituée à la Renaissance sur les bases meme,s ~~ la philosophie grecque, impliquait de remonter au-delà du .Ve s1ecle classique hellenique ou de chercher hors de son do~~me. L'Orient « éternel » et, accessoirement, la Chrétienté méd1evale allaient fournir un champ inépuisable à ses investigations. Il Y découvrit un autre système de pensée, parvenu jusqu'à nous sous la forme allusive de signes et de symboles qui nous le rendent encore saisissable sous condition de passer par l'initiation. ·Guénon s'efforca donc de rendre vie aux éléments épars des systèmes de pensée pré-rationnels. Ses lectures et sa foi;nation i~ tellectuelle l'engagèrent par ailleurs dans une construct10n doctn1;':Ic appuyée sur un faisceau de preuves historiques. Par ~es de?x elements réunis il retrouvait la Tradition universelle et primordiale. Réinvention' qui n'était pas le produit d'une réflexion d,e. ~ept '~ns sur une culture uniquement Jivresque : il chercha des ven~t~a tio~s pratiques et voulut conformer sa vie à l'intuition de venté qw le guidait.
(1) 'I' ous ceux qui ont personnellement connu R cnc• Guénon ont été frappés par sa mémoire phénoménale. en fond ( 2) Paul Chacornac a décrit dans son livre cet appartc;mcnt de .cour dans l'ancienne résidence de l'Arcbevêque de Pa_ri.s. . • (.i) ;'\ ous VC'rrons pl us loin les co11séqncnccs de cette uti11sat10n sur ses l 1vres. (4) Suivant Hl>noch, Abraham, Hermès Trismégiste et Salomon paru entre 1860 d 18ü5. ., ( . . <'cl·11lt1•ste Qll . ; ,..>) 0r,l' l'· orl'st 1er : la Franc-.1/açonnene ' · . ,cf 0 temp/1ere • • .\l /// sii!clc .\ J·J.. . . ie lrJOllJWiS mi Xl Ill siècle. J.B. îlïllermo..., . . . . o ) . un mys 11q1 . (6) Le Peuple primitif, 1857 . Quelques mols ~ur les ~ombres rythmiques, de Ja Prophétie de l'Histoirc, 18G2. La v1e h11mmne avec et s~ns la Foi, 18GD. Philosophie de l'llistoire aux ~ifférents. âges 1e l'lrnn,ian_1té, 1874 : depuis le peuple primitif jusqu'à Saint Martrn et labre d Olivet en passant par Henoch Jamblique, Pythagore. (7) L'homme et son 'Devenir selon le Védânla, pp. 143, 144, 167, 191, 193, 219, 220, 232. 0)) Etudes Traditionnelles, juin 1939 r<·pris in SFSS, p. il2.t.. (9) L'Homme et son Devenii· selon le Védânta, p. 229.
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00) c Atlantide et Hyperborée ~. in Voile d'Isis, oct. 1929, repris ln FTCC, p.35. . c Place de la tradition atlantéenne dans le Manvantara in Voile d'Iszs, aotit-sept. 1931, repris in FTCC, p. 46. __ (11) In Etudes Traditio11nelles, août-sept. 1936, repris in SFSS, P·. 1 '.'· (12) Etudes Traditionnelles, juin 1938, juil. 1938, juin Hl4H, repris rn SFSS, p. 239 à 260.
(13) M. Foucault dans : Les Mots et les Choses a commenté longuement cette idée de c signature>. (14) Saint-Yves d'Alveydre: né à Paris, le 26 mars 1842, fils d'un médecin aliéniste il devait faire une carrière militaire mais rentra au Ministère de l'intérieur. Sa femme, la Comtesse Marie de Relier l'introduisit dans la haute société; il mourut à Versailles, en février 1909. Ses publications sont abondantes, parmi elles : Les Clefs de l'G_ri~nt (1877), La France vraie (188i), Jeanne d'Arc victorieuse (1891), La M 1sswn Actuelle des ouvriers (1882), La Mission Actuelle des Souverains par l'un d:e~x (1882), La Mission de l'Inde (1910), Noies sur la Tradition Kabbaltstupie (19?1), Lu 1'héogo11ie des Patriarches (1909), L'Archéomèlre (1911). On) Le 1 vre de J. Saunier : La Synarchie est le dernier en da te.. . • (16) Son œuvre s'efforce de mettre en application les principes de S~int \:, ~es d':\lveydre: la science secrète (en collaboration, 18!)(}),. F:ssm ~ur ~ ev,olutwn de l'idée (1891), Essai de Chimie synthétique, f,'1nstrz1clton zntegrale (1895), l'art de demain (18!Jï) L'Evolulion sorhtle (1909), L'Occultisme (1909). ' (~7) F. Ch. Barlet (1838-1921), voir René Guénon : Le Voile d'Isi3, avril 19~5 :c Barlet et les sociétés initiatiques~. (1~). Lcon Bloy a présenté les malheurs du peuple un peu de cette mamere • . Signal~ pa: ~1. François Secret, C23) Le Voile d ls1s, juillet 1929, repris in SFSS, p. 14f>.
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Chapitre III
LE POUVOIR OCCULTE
d Un ami, ~lit Chacornac (1), amena Guénon à I'Ecole hermétique n~ la ~u: Seg;1ier dirigée par Papus, où enseignaient : ~arlet, Phah g, Scd;r: Lean Champrcnaud (Sisera), « Apportant a sa recher~ e le. seneux et le soin méticuleux qu'il mettait à toutes choses, se fit admettre dans toutes les oroanisations qui se groupaient autour de ce mouvement. » o
Il a donc « joué le J·eu » complètement cherchant toujours et prenant parti· dans les querelles intérieures ' et les nva11tes · · ' d es diverses sociétés. Expériences définitives pour ses opinions sur le Mal, recou~ant les idées de 1'Abbé GombauJt. Les convictions se sont changees en certitudes. La recherche du savoir ésotériqu~ conser~é .fl:t une expérience plus pénible mais utile. A 1a tentat10n de la ~~I~t~, ceJJe de retrouver la Parole Perdue dans Ja première soc.iet~ ,a allure mystérieuse rencontrée, le jeune Guénon opposa cu:1ositc intellectuelle et esprit critique. Au terme de ses tentatives infructueuses de réalisation spirituelle, il rejeta l'occultisme en tant q , · · ue systeme et put s'attacher avec plus de ngueur aux survivances traditionnelles authentiques en Occident. . L'apport des cours de I'Ecole hermétique est difficile à appréIl semble avoir trouvé intérêt aux conférences de Sédir puisq_u reconnut en lui un des premiers à a.voir .parlé d~ l'Orient traditionnel de façon convenable (2). Celui-ci avait travaillé sur Jacob Boehme, Gichtel (3) et publié surtout une Histoire des Rose-Croix ~n 1902 (4) sur le thème bien connu de la retraite en Orient dont e chapitre 1 : « les Prédécesseurs » a été complètement démarqué
cie~.
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dans le chapitre IV de l' Esotérisme de Dante : cc Dante et le Rosicrucianisme », mêmes citations d'Eliphas Levi : « L'épopée de Dante est Johannite et Gnostique ... », mêmes utilisations des tr~v~ux d'Aroux (que Guénon a cités cette fois), avec référence à ~hns~ia.n Rosenkreutz et à Henri Martin que nous verrons plus lom. Scdir montrait une connaissance remarquable des Sociétés rosicruciennes américaines. Guénon en parla beaucoup dans : le Théosophisnze et l'Erreur spirite révélant que l'Ecole hermétique devait servir « d'antichambre » à la société cc H.B. ofL. n, organisation par certains côtés suspecte. Quoiqu'il en soit, cette Ecole couvrait diverses organisations dont l'Ordre Martiniste (5) où Guénon fut reçu : cc Supérieur Inconnu » (il fit, d'ailleurs, dans l' Initiation deux comptes rendus signés R.G · S.I.); il entra ensuite à fa Loge cc Humanidad » du Rite National Espagnol dont Teder (6) était le Vénérable et au Chapitre et Temple «ln-Ri» du Rite primitif et originel Swedenborgien. C'est mt_mi du grade d~ Chevalier Kadosh qu'il assista au Congrès Spiritualiste e! Ma~onlll9ue de 1908 qui fut marqué par sa rupture avec Papus 9m avait affmné la croyance des sociétés futures dans la réincarnation et le passage de la Loge Humanidad au Rite de Memphis-Misraim dont elle devint la Loge-Mère pour la France (7). Il y rcncon~ra Fa~r~ des,.. Essarts, Patriarche gnostique sous le nom de Synésms qm 1e~tr~1~a dans son organisation et le créa Evêque sous le no~ de ~a~n,genms. Il lui fit peut-être connaître Léon Cham prcnaud qm aya1t ete membre du Suprême Conseil de l'Ordre Martiniste (Noël Sis~ra) ; Champrenaud s'était détourné de l'occultisme de Papus et avait fond.é en 1904 : la Voie avec Albert de Pouvourville (Matgioi). Les El:sez.gne,~ents secrets de la Gnose, signés : Simon et Théophane eta1ent egalement leur œuvre. Cumulant les initiations, Champrenaud était entré en Islam sous le nom d'Abdul-Haq. Au ~ornent où il accomplit son coup d'éclat, Guénon était donc en relat10n avec les milieux hostiles à Papus. La. revivis~ence de « l'Ordre du Temple » se produisit dans les premiers mois de 1908, Paul Chacornac la raconte ainsi : « plusieurs membres de l'Ordre Martiniste réunis dans un hôtel au 1 7 ll!e des Canettes ... Obtinrent certaines communications en écriture directe. Or, un cer~ain_jour, ils reçurent l'ordre d'y amener Gué?on. D~ns l_e~ c?mmurucations qui suivirent... l'entité qui se manifestait enJ01grut aux assistants de fonder un « Ordre du Temple » ; dont Guénon devait être le chef ». Mais les circonstances de la formation de ['Ordre sont plus développées dans un manuscrit inédit de Paul Vulliau
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porte une note d'information anonyme : « Mais par l'écriture on con,state qu'elle est de la main de T ... » vraisemblablement Teder. Guenon se pose en rival en recrutant dans la loge « Mclchisedech » - (9) les membres de son Ordre du Temple. Voici l'analyse qu'en don~1e Pau! yulliaud : « en 1908 on forma une loge qui se prétendit ~~rtm1~t~ .. Ses membres se comptaient au nombre de vingt et un, vo1c1 les mitrales de leur nom : R. G ... (on reconnaît notamment : Blanchard et Desjobert, Faugeron, A. Thomas qui collabo:a.. la Gnose, Patrice Genty). Qu'en était-il exactement de ces ~n!ties ? Nous n'avons pour le savoir qu'à lire le rapport très exphc1te adres,sé au Docteur Papus, Grand Maître du Martinismc. Or, sur l'ordre de Ch. B. (Charles Blanchard), G. devait s'empar~r de. toutes les adresses martinistes. L'ordre de G., telle est la dé~1.g~ation du groupe d'après le nom de son chef, était fondé sur l idee de la vengeance templière avec Weishaupt pour modèle. Le rapport insiste sur le fait que Saint-Yves d'Alveydre ne voulait pas entendre parler de ce genre de vengeance. Pourtant, c'est sur sou_ Archéomètre que !'Ordre de G. prétendai~ s'appuyer ~our sou~ t~nlf son tt mplarisme. G. se disait un Templier remcarne. C?n es·tmic ensuite que parmi les affiliés à cette Loge, il Y en a qm. sont tou! s~mplement des duJ."'es : ceux qui ne conn~~ent qu; le ntue.J. 1':1ais Il Y ~n a d'autres qui ont assisté à de so~-~1s,ant se,ances. spin~es à la fm desquelles, le 23 Février 1908, a ete elabore ce ntuel. C es,t dans les compte-rendus de telles séances q~e. le but. secret de l Ordre est évident. On en conclut que les Martm1stes qm Y ont été attirés ont été trompés. Les conjurés cherchaient à at~emdre Papus aussi complètement que possible. Des maçons .d~ ~it.e e~ pagnol jurèrent fidélité à G. ; dans la Loge que celm-c1. d~ngeait (IO), on enseignait qu'aucun culte ne doit avoir la supér~orité _sur un autre. Et l'on s'y efforçait, contradictoirement, d'y ~<, mtron_iser ~'Eg!ise gnostique ». De plus, les adversaires ~e Papus s evertua1ent . a faire mettre en sommeil la Loge « Humamdad ». Teder fit mettre en accusation devant la Loge « Humamdad :· qu'il dirigeait : Guénon, Desjobert et Blanchard qui fur~nt exclus. Mais, Blanchard se désolidarisa bientôt des. autres et fit amen~.e honorable dans l'initiation où il publia en Jum 1909 la lettre qu il envoya à Guénon (11) : . ~ J~ ?'hésite pas à avouer publiquemer:t qu~, durant pl~1sieurs mois, J a1 fait partie de !'Ordre du Temple renove ~~r les FF . _R.G., T ; et F. Hélas ... j'étais loin de pense~ que ~er~,.ams membies
Y· a,
1? .
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ple est gravement contaminé par la présence dans son sein de deux membres d'un Tiers-Ordre romain » ... Victor Blanchard refusait de « pactiser avec les farouc~es exploiteurs du sentiment religieux ». Guénon n'ayant pas. repondu, il lui fut envoyé une lettre recommandée : « ayant acqms la conviction que le camp templier de Paris n'est qu'une création de quelques membres du Grand Orient alliés aux Jésuites » ... La note de Teder, propriété du Docteur Philippe Encausse, fi~s de Papus, montre, à défaut des noirs desseins de Guénon, sa participation intime aux querelles des différentes obédiences. L'écriture aut~~atique, chère aux spirites, la référence à Weishau pt et à l'Il: lumm1sme et la réaction de Victor Blanchard recherchant partout. «. }e, complot des Jésuites » appartiennent au décor habituel des societes secrètes du XIXè siècle finissant. Le jeune Guénon (le ~appc;r~ Teder insistait justement sur le fait que Desjobert et lui avaient de pourv:is d'.~me patente de 30è-90è en trompant sur leur âge),, chercha bien a travers ses connaissances de l'occultisme, un resultat pratique, peut-être même un pouvoir, ce qu'il devait nier pa: !3 suite; ~ f~t chef de l'Ordre du Temple, bien que Teder, oppos 1t 10 ?. de g~nerat1on sans doute, ait désigné Charles Blanchard comme 1 inspirateur caché de l'opération « le Supérieur inconnu » en quelque sorte (12). ' Cette fonction, impliquait un rôle de direction spirituelle en co:respondance sans doute avec ce centre retiré de la Tradition occidentale; . 1 ~cques de Molay, lui-même, avait nommé Guénon pour cette rev1y1scence. Investiture semblable à celle que reçut en 1890 Jules D,01nel, fondateur de « l'Eglise gnostique universelle », au cours d ~ne séance spirite chez Lady Caithness, duchesse de P~ mar .. ,Gmlleber~ ~e Castres, « au nom des saints Eons » lui avait con~1e cette m1ss1on. Certains amis Templiers de Guénon, comme Patr:ce. G.::nty 03) devaient rester persuadés de l'authenticité de la transm1ss1on ; passé lui-même à la « Gnose » un peu plus tard s?us l_e nom d~ Mercuranus, il fut investi à son tour, au cours d'un reve, Il est vrai, du Patriarchat gnostique et il règna sous le « pseudony~e » de Basil~de. L'Ordre du Temple n'eut qu'une existence éphemcre; un proccs-verbal contenant un résumé des séances (14) mo,nt,re l'empris~ intellectuelle du milieu occultiste et l'intégration operee ~~r Guenon de préoccupations plus anciennes : on y retrouv_e. l mfluence prédominante de Saint-Yves d' Alveydre et de M~tg101 (l 5) et. surtout beaucoup de titres de ses articles futurs et meme de ses livres. A la première conférence, le vendredi 6 mars 1908 il fut question de: « 1° fa parole perdue {16) ; 2 ° Les origines d~ langage, l'alphabet Watan et ses dérivés: Asoth (17) aum ; 3° Alphabets
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ph~nicien, grec, latin ; 4 ° Traditions solaires et lunaires, le Symbo~1sm~ des couleurs (18); 5° Année solaire, Grande Année. L'Archeo?1etre et les origines de la race rouge ( 19) le nom des mois et des Jours ; 6° Correspondance des lettres du Watan avec les signes de Terre et d'Eau ; 7° Symbolique des nombres, valeur numérale des lettres ; 8° Unité et Multiplicité, les trois plans de l'Unive~s ; 9° Etre et Non-Etre, la suite des nombres, les nombres négatifs (20) ; 10° Action et réaction concordantes, la Délivrance (21) ; 11° . Caïn et Abel (22), les deux aspects du nom de Shaht, le ~ymbohsme du serpent, petits et grands mystères (23) ; 12 ° Les trois mo!"ldes et les trois sens des livres sacrés ; 13° Symbolisme de !a croix, Sceau de Salomon, étoile flamboyante et lettre G. (24) ; 14 .Le Symbolisme de la Croix, correspondances heures et points cardmaux, la vision d'Ezéchiel, le double courant de la force universelle ; 15 ° Application de la division du cercle par la croix aux d~grés de ~a maçonnerie symbolique ; 16°. Correspondanc~s planetes temperaments - notes musicales - 3ours de la semame couleurs - métaux, rapports du septenaire, du ~uodénair~ :t. du q~atcrnaire ; 17° Les deux courants de fa force umverselle, mfim et « mfini mathématique >> haut et bas, les trois dimensions (25) ; 18 ° Division du cercle par la croix appliquée aux ~lans. ~e la lune. Manvantara, Grande Année, les races ; 19° La necess1te des sept races ; 20° Symbolisme de la Croix ; 21° Symbolisme du ser~ent, cy~Ie ~ensuel et hebdomadaire - symbolisme num~r~l ; 22° 0 Ibi~. ; 2 3 Ibid., Etre et Non-Etre ; 24 ° Ibid., les noms d1vms ; 25 Ibid., études de racines hébraïques de noms désignant des aspects du Verbe ; 26° Ibid 27° Ibid Passage sur le nom d'Allah ; 28° Ber~schit ~ 29° Co~mentaire du 1er verset de la Genèse ; 30° Ibid., Pierre noire et Pierre cubique (26) ; 31" Suite à propos du 1er verset, identité tradition hébraïque et tradition hindo~e ; Brahma ~t Para-Brahma, la Trinité (2 ?); 320 Suite; 33° S;tite Etats ~ulti ples de rEtre · 34 ° Suite Atma et Atome. Mystcre (28) ; 35 Le C~el et la Ter;e, l'Œuf d~ Monde. Eaux supérieures et inférieu:es, Y!n et Yang (29); 360 Commentaire du ~è vers~t de la Gene,se, 1ere partie A UM et ses éléments constitutifs ; 3 7 2è verset (1 ere partie) ; 38° Ibid. (2è partie) ; 39° Ibid. (37è partie) ; 40° Swastika, 1,es quatre Padas et le monosyllabe sacré. ~~~· Etats ?.1ultiples ~e 1 Etre, la possibilité universelle, Imposs1b11Ite de la rcm~arna t10~ (30); 41° Représentation hélicoïd.ale d~s Etats multiples; 42 Contre la réincarnation ; 43 ° La dissolution du compose humain et ses conséquences ; 44 ° Représentation hélicoïdale des cyc~e~, rapport des cycles entre eux. Les Elohim ; 45° Indéfini et Infini. Principe du calcul infinitésimal, le retour au Principe (31 ).
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Le second compte rendu porte sur la 14è et la 18è conférences. le ton en est très différent :
« 14è conférence. b < La race blanche est apparue au nord sur le continent hyper o-
réen. La race jaune à l'Orient, sur le continent _Pa,cifiq~c, la race noire au Sud, dans la Lémurie, la race rouge a 1 occident, dans
l'Atlantide. < Taureau B = eau = enfance = lymphatique === hiver " Aigle J = air = jeunesse = nerveux = printemps « Lion N = feu = viril = sanguin = été ~ Homme R = terre = vieillesse = bilieux = automne. » 65 « 18èe conférence. < Grande année (période de précession des Equinoxes) = 25.7 ans. La moitié (12.882) = durée de l'évolution d'une race humaine terrestre. Manvantara = 432.000 ans. « - Durée totale de l'humanité terrestre : 12.882 x 7 = environ 90.000 ans 4 « - Le cycle de 1?.882 se divise en 7 sous-cycles de 18 0 ans eux-mêmes divisés en 3 périodes de 613 ans. = 21 périodes pour durée totale d'une race + une périr e de tran;ition 78 ans (mais pas en tenir compte dur e totale d~ ! humamté, car dernière période d'une race coinc1de avee lère période d'une autre) (sic). « Le déluge se produit à la fin de la 22è période. « - La Terre n'est pas 1 où vivent des êtres humains. a seu1e planète physique
~Donc
~e
I?o~r
L'<_>~igine
"' A) de la race blanche, et par conséquent de la première appantion de l'homme sur la terre doit être fixée à 62.SOO ans ~vant notre ère. La fin de cette race date de 49.618 avant notre ere (race B.) . « .La race, jauni; : les premiers hommes de cette race provenaient
'i: ~)~~1\(~lanete ,Venus) d'où : fils du Ciel,resteécriture de haut ,e~ bas. que la Polynes1e. a
i a1
e contment Pacifique, dont ne
« Tradition ultérieurement reconstituée par Fo-Hi. « Fin de cette race en 36 ·735 avant no t re ere. , « ,c> Race noire. Lémurie. Tirée du feu. Ecriture de bas en haut. J?el~ge en .2,3.853 avant notre ère. Extension en Afrique, sud de l Asie, Pac1f1que, Europe, d'où nombreux survivants. « D) Race blanche, Atlantide (entre Afrique et AIUérique). Lan48
gu,.e Watan : Amérique, Afrique du Nord, Europe, Egypte, Inde. Delufte en 10.370 avant notre ère. Restes : Antilles, Canaries, Açores, iles du Cap-Vert. « Traditi?~ mai:itenue à l'état pur par les Egyptiens, mélangée avec trad1t1on noue en Inde et en Chaldée, avec tradition blanche en Europe.
;< E) 5,è race = blanche + rouge + noire. Fin en 1912 de notre ere (22e période de 1912 à 1990.) «F~ ~usion de la race jaune avec la Sè race doit donner la 6è. Dispant1on de lAmérique (en tous cas majorité Amérique du Sud) et Japon. Invasion des peuples de race jaune en Europe et Amérique du Nord fin 14. 794. « G) Fusion de la 6è avec reste de la race noire donnera la 7è race qui durera jsuqu'en 27.677. » (32) La volonté d'explication « Archéométrique » totale de l'univers est frappante ; une fois admis que l'on est dans le domain~ de l'occulte, tout redevient paradoxalement rationnel. Ce-,t.t~ attitude e,.st conforme à la tendance générale que nous avons deJa vue ex~o~ee chez Sedir : réconcilier la science et la religion par une viswn transcendante qui légitime enfin le langage rationnel. , L'anticléricalisme du milieu est motivé par le refl1:s de,. l'~glise d admettre cette dimension supplémentaire. Les prenuers ecnts de Guénon en sont l'écho : Je 22 février 1909 dans !'Acacia il publia avec ses amis Desjobert et Blanchard, suite à l'affaire Ted:r, un.e ~ettre réponse à un article d'O. Pontet (33). Ce dernier dec1ar~it Irr.é~ulier le rite de Memphis Misraïm, et dénonçait dans le .c.ong_res spmt~alistc et maçonnique de juin 1908 u~e sort.e de mystification montee par Papus et Théodor Reuss depms Berlm : « nous sommes de bons et légitimes maçons... ~n autre. reRroche gui nous cause le plus profond étonnement,, ~ est cel~I ~tre Jes auxiliaires du cléricalisme ou même des clencaux degmses ; nous ne nous en serions jamais doutés nous qui ne ~ompto~s plus les .excommunications lancées contre nous par la samte Eghse romaine, ce dont nous nous faisons gloire d'aille~rs. C'est co.ntre n~~s q~,.e .les cléricaux répandent chaque jo~r. les pires ~alomrues, qu ils reed1tent sans cesse les fantastiques rec1ts propa~~s par cette colo~s~Ie. fumisterie que fut : le Diable au XIXe sœc/e ... ce que le clencahsme et la réaction sous toutes ses formes redoutent par dessus tout, ce sont les maçons qui se rattachent à la tradition de l'IlIuminisme ... » le texte se termine par le rappel de L. Cl. de SaintMartin père supposé de la formule : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Dans la Gnose (34) en 1911, Guénon tenait également un lan-
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gage où le rationalisme était loin d'être tenu pour responsable de l'obscurcissement intellectuel ; le préjugé classique qu'il ?énonça ensuite comme ayant engendré une vision anthropomorph1q~e du monde : <.< nous avons déjà dit que, pour nous, le Grand Architecte de l'Univers constitue uniquement un symbole initiatique, qu'on üoit traiter comme tous les autres symboles, et dont on doit, par conséquent chercher avant tout à se faire une idée rationnelle ; c'est à .dire que c~t~e conception ne peut rien avoir de commun av~c le J?ieu des r_ehgio?s ~ntropomorphiques qui est non seulement irrationnel mais antlfat10nnel. » Plus tard, à la Loge Thebah de la Grande Loge de France, il demandait encore a si tous les Iandmarks ont bien le sens que veulent lui donner certaines grandes loges et s'il ne conviendra~t pas d'appliquer plutôt l'esprit que la lettre. Un Landmark aux d1re.s de~ Grandes Loges anglaises oblige de prêter serment sur la Bible (il) pense qu'il serait plus conforme aux Constitutio1?-s d'Anderson qui proclament la nécessité de l'obéissance aux lms morales, de faire prêter serment sur un livre de celles-ci, toutes les croyances seraient ainsi représentées et le serment n'en aurait que plus de valeur ... » (35) . Le passage de l'obscurantisme de l'errance scientifique matérialiste ou cléricale, au discours vr~i était acquis une fois pour toutes par le contact de cet Instructeur du Maître mystérieux, détenteur de la Yérité ét~rnelle. Le Docteu; E. Lalande (Marc Haven), après. Schu~e, en ava,it entretenu l'idée en publiant : Le Maître inconnu ~~glwstro. Guenon pensait que des émissaires orientaux étaient enes e. n. contact a~ec Saint-Yyes d'Alveydre et Sédir qu'ils avai~~t 1.1 ouves pl~s soucieux de phenomènes et de pouvoirs que de ven!_able doctrme (36), et c'est ainsi que lui-même malgré son jeune age, avait bénéficié également de leur venue. ' Il_ répéta par la suite qu'une mission lui avait été confiée pour expliquer l'origine de certaines de ses connaissances et le sens de l~~r . . exposi,tion. Sa polémique avec la Revue Internationale c!e·~ Socze~es. secretes de Mgr Jouin se trouvait iustifiée par cette missmn ; 1 mais '. n~ dévoila ni le nom des transmetteurs ni la nature de la tran:rnission, ou plutôt il prétendit devoir à la Tradition orale l'essentiel de son œuvre. Il faut placer de l'avis des disciples de Guénon~ e~tre 1905 et 1909, cette renc~ntre ; il était en effet en pleine possession. de ~es connaissances au moment où il prit, en décembre !909.' l~ dire.ct10n de la Gnose. Ses contacts n'ont pas été sûrement 1 magma1~~s, !l e~t peu probable, le reste de son comportement l'atteste, qu Il ait bati sa vie sur une supercherie pure et simple. Des 0 ?ms _ont été avancés par P. Chacornac (37) : le Swami Narad MaIll (Hiran Singh) par exemple, qui lui transmit une documentation
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sur 1' action de la Société théosophique aux Indes. Mais le livre n'ayant_ été rédigé qu'en 1921, cela repousse bien loin le contact, tout~fo1s le Swami écrivit pendant un certain temps sur les sociétés secret~s dans la_ France Antimaçonnique à laquelle Guénon collabora egalement JUste avant la guerre de 1914-18. On trouve également dans Chacornac le nom de Sasi Kumar Hesh ami de Shri Aur?~indo qui lui laissa en partant pour l' Amériqu~ et dont il n'eut d ailleur,s J?lus jamais de nouvelles, un grand tableau représentant les ~unerailles d'un brahmane. Monsieur André Préau (38) se s~uvICnt d'avoir vu rue Saint-Louis en l'Ile un autre tableau. médiocre. au_ demeurant, figurant une femme de brahmane que Guénon lm dit être la femme de son Guru. Il n'en a jamais dit plus, tout en revenant bien souvent sur la réalité de sa cc mission ». Quoiqu'il en soit, c'est dans Ja modification éventuelle de son comportement que l'on peut déceler l'influence de « Maîtres. ori~n taux » : nous avons vu que ses affirmations sur l'exc~mmurucat10,n ou le Grand Architecte de l'Univers ou encore la not10n de repres~~tation symbolique étaient en contradiction avec l'orthodox~e traditionnelle de l'Eglise catholique qu'il présenta dans : la Cnse ~u A1onde moderne. La transmission d'un corpus complet de connaiss~nces traditionnelles paraît donc exclue. Par ailleurs, il rec,~er~~a d autres fonnes d'initiation et la multiplicité des centres d mte~et demeura. « Varius multiplex, multiformis », Guénon fit Ja connaissnace du peintre suédois Ivan Aguëli (39) qui avait voyagé en Inde et ~n Egypte où il passa à l'Islam et reçut la « Baraka d~ Sheikh Abder Rahman Elish el Kebir sous le nom d'Abdul-Hadi. ~elui-ci transmit à son tour la « Baraka » à Guénon, probablement a 1 ~ Mosquée de Londres car ceJle de Paris n'était pas encore ~ 0?~: trmte. C?e dernier considéra toujours avoir ét.é régulièrement imhe au S~ufisme. II lui fit connaître par ses traduct10ns les tex!es de Mohyddm lb~ Arabi ou plutôt de son école et ~l col~abora a la Gnose dans ses tres beJies « pacres dédiées au Soleil et a Mercur~ ». Devenu sourd, il mourut en Espagne en 1915 écrasé par un tram. C'est donc en 1912 que se situerait fe rattachement de G~én~n ~ l'Islam ' l~t dédicace du Symbolisnze de la Croix au Sheikh Ehsh md1que cett~ aate tout au moins. Le~ préoccupations universitaires ne l'avaient pas pourta?t a~an: ~onne complètement ; on le trouve en 1909 et en 1910 mscnt a 1 Ecol~ pratique des Hautes Etudes (40) ~u co~rs du professeur L~cro1x : « le Catholicisme pendant la Revolut1on », en compagrue du « Patriarche gnostique » Fabre des E.ssarts, ?e M~th1lde Fabre des Essarts de Marie Chauvel de Chauvigny qm devait collaborer à la Gnos~ sous le nom de << Esclarmonde ». Guénon devait rester en relation avec elle longtemps après car il en est encore >)
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question dans sa correspondance avec N.M. Denis-Boulet pendant la guerre. Albert de Pouvourville, Matgioi (l'œil du jour) de son nom d'initié taoïste exerça sur lui une influence durable mais particulièrement importante au moment de la publication de la Gnose. Guénon l'appelle dans un de ses articles : « notre Maître » ( 41 ). Né en 1862 à Nancy, Pouvourville avait été élevé dans la même école que Stai:ïs.las de Guaït~ .. R~ntré dans l'Armée par tradition familia~e il pa~ tic1pa à la pacification du Tonkin contre les Pavillons n01rs et fit la connaisasnce d'un Sage, chef de village : le Tong-Song-Luat Oe Maître des Sentences), son initiateur. Matgioi apprit les dialectes locaux et le chinois, il devint bientôt une sorte d'interprète officiel des Lettrés auprès des autorités françaises. Dès son retour en Franc~, il avait fréquenté les groupes occultistes signant, ùans l'lnitiatwn de Papus, du nom de : Mogd. Il dirigea ensuite la revue: la Voie en 1904 et 1905 (42) où parurent par fragments ses œu~res maîtresses : la Voie métaphysique et la V oie rationnelle. Gueno? Y a puisé en grande partie ses connaissances sur l'Extr~ me-Onent. Mais d'autres collaborateurs de la Haute Science pms de la Voie lui servirent de sources : l'article : « les Têtes noires ~ paru en 1948 dans les Etudes traditionnelles (43) reprenait un thème et des exemples traités dans la Voie en novembre 1906 : G · Bertrand Y dénonçait la vanité de vouloir localiser l'Eden et lui ratta~hait le nom d'Ethiopien : << Visage ardent et brillant ». Les « Philosophumena » d'Origène traduits et commentés par Guénon da~s la Gnose avai~~t ét~ abordés par R. Basret da~s la.Haute ~ct~nc~ dans une ser~e d articles sur les apocryphes egypt1ens .et e.th1~p1ens. Dans la meme revue un texte de Lacu ria : « De 1a d1stmction et du nombre Deux » avait déjà analysé les rapports du Zéro e_t du l!n ~v~c le~ notions d'Etre et de Non-Etre, il utilisait les not1o?s . d lnfm1 et d'indéfini dans le même sens que Guénon C!es Pn_nc1pes du Calcul Infinitésimal). La question avait été reprise d'ailleurs dans la Voie en 1906 par Francis Warrain (44) et on la trouvait aussi chez Albert Leclère. Matgioi était anticlérical et même anti-religieux comme heaucoup des oc~ultist~s de son temps dominé par les quere_Hes p~liti ques de la separat1on de l'Eglise et de l'Etat et où les d1vulgat101?s de Léa Taxil sur le caractère satanique de la Franc-Maçonne~1e troublaient profondément les consciences. Le Taoïsme lui paraissait apte à répondre aux contradictions de l'Occident écarte!~ entre la Foi et la Science sans Dieu. Lorsqu'il publia : les Enseignements secrets de la Gnose (45), le Patriarche Synésius (F_a?re des Essarts) abonda dans le sens de l'anticléricalisme : il écnv1t dans son « Imprimatur » : « Il est digne, juste et salutaire, au moment
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où s'accomplit cette agonie des anciens Dieux, pleine d'infinie tristesse, dont parle Anatole France où s'effondre dans la poussière du ch~i:1in, i:~cha~audage vermoulu 'des doctrines individualistes et des religions Jehov1stes, où l'athéisme tente d'instaurer sur leurs ruines s~ si_?istre ~ésola_tion plus affreuse encore que l'enfer de la Théologie, 1! _est digne, juste et salutaire, de crier urbi et orbi qu'il est une Trad1~10n. qui ne saurait mourir, à qui d'ailleurs, toutes celles qui ont vecu jusqu'à présent ont emprunté leurs éléments de vitalité et que cette Tradition s'appelle la Sainte Gnose ». Le texte lui-même accusait les Pères de l'Ealise d'avoir dénaturé _et torti:r~ les enseignements qu'ils avaient reç~s : «Plusieurs écrivam~ cbretiens comme le fait observer Proudhon, tels que Candide, Appion, Héracleon, Maxime, Arabien ayant écrit sur divers sujets ~ont~e les hérétiques, on a détruit leurs livres. Il est à présumer, q~e l ~ghse ne redoutait pas moins la bonne foi avec laquelle ces ecnvams combattaient les hérésies que les hérésies elles-mêmes. » L' cxal tation de la souffrance dans le Christianisme masquait, PC:ur Matgioi-Simon, le manque de connaissanc~~, il en était de 1 ~~me de la Révélation : « Aimez la religion, deftez-vous des rehgi_ons ... les religions à intervention céleste sont des moyens ph.~s faciles, mais moins exactes de s'élever à la Religion. » (46) 11 avait expliq~é da~s la Voie rati~nnelle que ~47): << la ~octrine .de ,.Lao~ ~se vit arnver sans envie et sans cramte les pretres qu~ rep~ d_irent dans le Céleste Empire la doctrine de Fo (boud~hisme mdien). " La prétention des Orientalistes comme Pautluer
peuples dans le Yi-King et qui ne fut ni u~ bom1!1e ni un mythe mais un agrégat intelectuel, à Lao-Tseu qm en ~ira_ :in corps de doctrine et à Confucius un système de morale, 1 umte est totale. L'innovation n'a pas de sens, seule la transmission compte et_ les clés sont données depuis toujours dans les Trigrammes de Fo-H1, et le Tétragramme de Weng-Wang ; le Mal se résume à l'incompr~ hension ou au manque de maîtrise de ces sortes de résidus psychiques que constituent les « influences errantes ». Tout cela est vrai aussi pour Guénon en particulier les conclusions de Matgioi que l'Occident devait se mettre à !'Ecole de l'Orient pour retrouver la dimension métaphysique perdue. Il est remarquable que l'influence de Matgioi et celle de Saint~~es à partir de raisonnements communs ont joué en matière :eligieuse dans des sens contradictoires et c'est justement le domame où l'attitude de Guénon a le plus hésité. Un courant favorable à la religion coexistait d'ailleurs dans l'occultisme avec l'anticléricalisme. M~me dans la Voie le gnostique a Enorphos n, par exemple (49). a_ffmnait _l'u?ité primitive des religions dont l'éloigneme?t progr~s sif Prrnc1pe provoquait certes la dégénérescence mais le Christ avait. apporté la Rédemption (50). L'épisode le plus c?nnu de ce confht de tendances est le « schisme » de J osephin Pcladan, fondateur d'une R?se-Croix catholique » contre « !'Ordre caba:listique de la .Rose-Croix » de Stanislas de Guaïta (51). Le Comte de Larmand1e, disciple de Péladan affirma à sa suite la nécessité d'un ésotérisme lié à un exotéris~e il se proclamait totalement catholique. Pour l'Abbé Roca, discipie de Saint-Yves d'Alvcydrc ou pour Verdad-Lessa.r~. gnostique en correspondance avec Hyacinthe Lays.on et ~es m~ieux modernistes, l'ésotérisme annonçait la venue de l Evangile social.
?u
La Gnose par~e d~ décem~re 1909 à janvier 1912, d'abord comme _organe de ~ ~glise gn?stique universelle, sous la houlette du P~tnarche Synesms devmt ensuite indépendante. Deux patnarch~s concurrents : Patrice Genty (Basilide) et J <:h.anny Bncaud (Jean Il) se disputaient la succession de Synesms. L'évêque Guénon-Palingenius (Celui qui renaît ... ), aidé de l'exTemp!ie,r Alexandre. Thomas (Mamès) (52) en assura la direction, conseille, semble-t-il, par Pouvourvi11e-Matgioi-Simon-Mogd et Champrenaud-Abdul-Hacq-Sisera. Il suivit la voie anticléric!l1e:. dans son article : « la religion et 1es religions » (53). i1l affi:ma1t : « honorez la religion ... (cette thèse est d'ailleurs développee dans cette revue même par notre maître et collaborateur Matgioi) si la religion est nécessairement une comme la Vérité, les religions ~e peuvent être que des déviations de la doctrine1 primoi:~ia le ; et il ne faut point prendre pour !'Arbre même de la Tradition
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les végétations parasitaires, anciennes ou récentes, qui s'enlacent à son t,ronc, et qui, tout en vivant de sa propre substance, s'efforcent de !'etouffer. .. Les religions ne relient les hommes que dans le sens social. » . G.u~non c~:mcluait en rendant les religions responsables de l'infirm1t~ doct~male de l'Occident victime de leur ingérence dans un do~ame qm n'était pas le leur. Suivant toujours Matgioi, il affirmait la. s~périorité de l'Orient où les rites uniquement sociaux du Confucrnmsme évitaient la confusion entre exotérisme et ésotérisme. Le Bou?~h.isme, selon Matgioi toujours, y était présenté comme « une heres1e manifeste ». Cependant les collaborateurs de Palingenius se laissaient porter par le courant des préjugés à la mode : « la Franc-Maçonnerie dans tous les temps et sous toutes ses formes a conçu Je dessein d'élever le Temple social de l'humanité », elle continuait ainsi l'œ~ vrc de la Révolution française ; en ces ter.mes ~'exp~im~it J~Ies nel. (54). On a vu précédemment que Palmgenms s affirmait :at10n~aliste en parlant du Grand Architecte de l'Univers >: ; cert~i~s articles montrent déjà un rejet évident de la mentalite du. milieu et la fo_rme d'élaboration qu'il fera subir aux données occultistes .. « Le Démmrge .» (55), par exemple, présente une double ?at~re : 1~ ;ésume les idées qui aboutissent à Matgioi (le monde _1udeo-chr~tien a commis un contre-sens en prenant Yaweh pour le Dieu suRreme) et préfigure la théorie des états multiples de l'Etre auxquels il consacrera un ouvraoe. Le thème du rapprochement entre les formes 0 traditionnelles se retrouve partout notamment dans les note.s . de l' Archéomètre, « la Gnose et la Franc-Maçonnerie », « Ja ,Rehgt?n et les Religions » · jamais il n'opère à la façon des « Theosophisfantaisistes mais tenGtantdes, tcs », par ressemblances étymoloaÎes 0 , • ' ra es equivalences forme Iles. Un article comme : « l es H.~uts Maçonniques » (56) définit déjà !'Esotérisme, à la n:iamere ,
J?01-
(1) P. Chacornac, op. cité, p. 31. , (2) Cc~tc approbation, il est vrai, ne fut donnee .que ,da.us la notice nécrolog1que qu'il lui consacra en 1926 dans Le Vot le d Isis.
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(3) Sedir: La vie et les Œuvres de Jacob Boehme, ~ie et P~nsée de Gichtel, La Mystique judéo-chrétienne (1894), Tliéosoplua Pract1ca (traduit de l' Allemand de Gichtel). (4) La dédicace de la préface à Robert de Billy est asse:- curieuse c qui connait et qui comprend l'âme musulmane où rcsplcnd1rcnt autrefois, où s'abritent encore aujourd'hui des témoins de l'antique cohorte rosi-crucicnnc .•. >. (5) Voir P. Chacornac, op. cité, p. 32 à 36. . (6) Charles Détré (Teder) vécut longtemps à Londres et fut un ami de John Yarkcr qui échangea avec C. Stretton une correspondance relative à la Maço~ne.rie opérative. Teder apparut dans l'i ni lia tion en 1904 comme un spécialiste de la Maçonnerie. (7) Il fut également doté d'une patente de 30°-90°, ainsi que Dcsjobert par Théodore Reuss avec qui Papus, non reconnu par les Franc-Maçonneries c officielles>, avait fait alliance : Reuss était à la tête du ~ Souverain Grand Sanctuaire > pour l'Allemagne. (8) Manuscrit Paul Vulliaud : Bibliothèque de l' Alliance israélite. Une analyse portant sur une partie de l'ouvrage a été faite par 1\1. H. Arnadflu dans : _L'initiation ; il se compose de correspondances ou notes inédit?s sur Willcrmoz, Gcille, Saint-Yves d' Alveydrc, Pa pus cl l 'Abbé .J.A. Petit. Le pass~ge sur !'Ordre du Temple se trouve p. 1 OO et 101. (9) Victor Blanchard présidait la Loge ~lclchiscckch. (10) !I ne semble pas que Guénon ait dirigé de Loge mais l'orientation concorde avec sa rencontre avec Fabre des Essarts. t' (ll) Ph!lippe Encausse : Sciences occultes ou vingt-cinq a m1écs d'OcculISine occ1dcntal, Pa pus, sa vie, son œuvre. (Ed. OCIA 1 D4H), p. 63-64. (12) Charles Blanchard est bien désigné comme un profane et un instrument des jésuites, • (13) Resté célibataire et passionné de celtismc Genly exerça toute sa vie un métier fait pour lui laisser le temps et' l'esprit libre : il était relcve~r de compteurs à la Compagnie du Gaz, cc qui le mit en relation avec cnormément de gens.
(1!) Ce procès-verbal se trouvait dans les papiers de Patrice Genly. N?u: verrons plus précisément l'influl·ncc de .\lalgioi au moment d e(1.>) la creahon de la Gnose •
perdue et mots suhslitut'·s » in l~ludes TradiEFMC t. II p. 2G. Compagnonnage, t. II, p. 26. ' ' 0 7) Voir Saint-Yves d'Alvcydre. (18) Voir F. Portal : Les Couleurs symboliques, 1857. (19) Voir Saint-Yves d'Alveydre : l'Archéomèfre. (20) Repris notamment dans l'Homme et son Devenir selon le Védânla forme le chap. 111 des Etal~ .lllllliples de l Eire (1932) , les Pnnc1pes du calcul infinitésimal il partir de la Gnose, en 1909-1911. . (lfi) H.
G.u~iwn. «Parole
l~o1111elles, JUil.-dec. 1!>48, repris in
(21) Matgioi : la Voie rationnelle, chap. 5 : « Ja Délivrance finale~, chap. XXIII de l llomme et son Devenir selon le Védânta. (22) Hcpris dans : Le Règne de la Quantité et les signes des Temps 0945), chap. XI: «Caïn et Abel~, le Voile d'Isis, janvier 1932. (2B) 4: Sheht », dans le Voile d'Isis, octobre tn:n, repris dans SFSS, p. 157. 1
(24) Repris notamment dans la Grande Triade, chap. XV : « la lettre G. et le Swastika,, dans Etudes Traditionnelles, juil.-août 19f>0, repris in SFSS, p. li3ï.
(25) Principes du Calcul infinitésimo.l (déjà cité).
56
(26) «Pierre
noire
et
pierre
cubique>,
déce111bre 1D4ï, repris i11 SFSS, p. 309.
in
Etudes
traditionnel/es,
(27) La Trimurti référence dans La Grande Triade, chap. 1. (28) XVI Atma Om, in l'Homme et son Devenir selon le Védtlnta, chap. et et XVII.
(29) La Grande Triade, cbap. III et IV : «le cœur et l'œuf du monde>, . est traité au clwp. XI des Etats mulfiples de l'Etre: «les
i:na~s
monde~
(~0) /./Erreur spirite, 1923, chap. VI et VII. . (.H). «Indéfini et chap. 1or des Principes du Calcul infinitésimal
infini~.
. (32) Il s'agit soit de travaux effectivement exécutés, soit de propositions de op. travaux. comprenait sept grades énumérés par P. Chacornac, cité, p.L'Ordre 35. (33) O. Pontet : «les Contrefaçons de la Maçonnerie>, in !'Acacia, vol. I, 1909 ; après la réponse de Guénon, Desjobert et Blanchard, O. Pontet conclut de «fantoches> . brutalement en les traitant de «gogos de Papus > et
(3~)
C?u.énon .= «A propos du Grand Architect: de l'Univers>, in la .ltlll.-aout Hlll, rPpris in EFMC, t. Il, P· 213. • <4o) Compte rendu de la Loge Thebah, Grande Loge de Franc6 du avril 1912; ce compte rendu vient d'archives privées, l'aut en JcJ en .est très probable. .
Gno~c, 3
s~?~~:
(3G) Paul Vulliaud a longuement ironisé sur l'instructeur de SaintYves, un brahmane qui fut surtout 111 h d d'oisea. au Havre. Les secrets· I"l:,. e:1 t•s · . 11c d<.·v~uent . • .arcl gues, a~. la illiss1011 de l'Inde ne pas ctre d1vu pas être publiée
u~
~!anuscrit
l'Alli,anc~
· · él"t Les Paul Vulliaud : Bibliothêque de isra 1 e. cette articles d'de Sedir volonté é · dans l'initiation vers 1890-93 tcmoignent de acqu r1r des pouvoirs. . enter à _ /) P. Chacornac, op. cité, p. 53. Hiran Singh ?cva1t prés Guenon l'énigmatique Bo Yin Râ alias Joseph Schneider. ' • connu 3 C S) so M. André Préau est un des rares c guénoniens > à lavoir avant d· 39 n cpart au Caire. • tre fut ami de C 0 ). Sur Ivan Agnëli voir P. Chacornac, P· 43 ..• ce pem la P etessc, théosophe et socialiste : Marie Huot. • et 4 0 < 0) Registre d'inscription de l'E P H.E.: 14 mai (n 7•992 ée les 8.40:1), <·! 10 déc. 1909. On trouve a.u. registre de cette m •me i"nn A d é noms de Gonzague Truc de 1'Abbé Tisserand, de Masson-Ourse • d' n r Lebcy dont Guénon les livres sur l'histoire dans ses revues des revues.
(~
!90~
co1~menta
(41) «La religion et les religions> : la Gnose, scpt.-oct. 1910. (42) C tt
. (1893 ... )Gnose il existe une c e revue succédait à• la l/a11te Sc1enc~ Mat"'ioi P?renté de thèmes très nette entre elle, la V?ie et la · b disparut de 1'/nifiation après un article sur l'oprnm. (4:i) ,Ja nv.-fév., repris in SPSS, p. 134.
(44) « Remarques sur la notation mathématique> ~t «Remarques sur la production des Nombres> : la Gnose, mai 1910 et JUin. (45) Paris 1907 •
• (~6)!,,: uoie Métaphysique, suitr 1i une démonstration de l'impossibilité d une Théocratie en Extrême-Orient. (47) P. 28 de l'édition 1941.
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(48) Guénon reprit l'expression. (49) N° 2, 1904. (50) Par le Christ enseignant, bien entendu, et non pas souffrant. (51) On trouve dans l'Initiation en 1890 et 1891 et 1892, 1893 un écho de la tentative de coexistence des deux Rose-Croix et de leur rupture. (52) Alexandre Thomas fut tué pendant la guerre de 1914-18. (53) La Gnose, sept.-oct. 1910. (54) Jules Doinel: «Discours sur !'Esotérisme et les trois 0r1'radcs l ) . (55) Novembre 1909. (56) Mai 1910.
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Chapitre IV
LE REJET D'UNE FAUSSE SPIRITUALITE
Il ne s'agit pas d' . un, re3et pur et simple, d'une page tournée ; Je rejet porte sur u quelles « Théos n ~ysteme d'explication et de justification par lesdétenir une co 0 P.histes » et Occultistes de tous genres prétendaient sans que biennnaissance totale de l'univers. Le reste a été intégré ' à Nsouvent' .la quest10n · se pose. Certes, Guenon ~ le contraire a dit. le mouvement .M. ,!lems-Boulet affirmant qu'il n'était entré dans un égal mépris ânostique que pour le détruire (1) et parlant avec es i:iembres de cette Eglise et des Francs-Maçons. Jam ais il ne cette partie d souffla~t mot à ceux qui le fréquentèrent ensuite de une aide pou e 1 s~ vie. Le reniement brutal lui fut probablement homme » de ~ s ~lrrac~er du milieu. Le « Je ne connais pas cet avant. uenon a Palingenius devait relancer sa marche en La contradicti Franc-Maçon ton apparente entre un Guénon qui reste en 1912 Clarin de la R ~ c?11a?orateur de la France Anti-maçonnique de rin de la Riv ive e~Iaire en fait sa transformation. Connut-il Clade cette revue pa~ 1 Abbé Gombault ? Dès avril 1910, la direction ce I'Epopte ; ?ui P~rsiflait peu de temps auparavant : « Sa Grâusa de Ia per a ! 0 ~enius » lui ouvrait ses colonnes et Palingenius N éo-spirituali 1;11ssion pour souligner ce qui séparait la Gnose des novateurs ma~18e~. e~ des, Spirites (2) : « Nous ne sommes pas des Protestantism I~eles a la Tradition orthodoxe. » L'hostilité au à Devillère « ~a ~e l'ab~ndonna jamais, paraît dans une réponse s eui gnostique » : « II n'y a rien d'aussi profondé-
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ment anti-gnostique que la mentalité protestante et moderniste ... Je ne déteste rien autant que les machlnations plus ou moins occultes pour ne pas dire occultistes. » Il affirmait également la régularité de la Gnose, réunissant dans une même doctrine : « les vêtements divers ». Ses articles sur la Maçonnerie parus en 1913 et 1914 surtout sont des mises au point sur les origines de l'institution, l'Ordre d~s Elus ~oëns·,_ la véritable signification des Supérieurs Inconnus.: d authentiques mfluences spirituelles émanées des centres traditionnels ont inspiré des personnages plus ou moins conscients comme le Baron de Hundt ou le Prince de Hesse. Même incapables de ~ournir des preuves, ils ne pouvaient cependant être pris pour des imp.osteurs. L'article intitulé : « L'Enigme » montrait la vanité du ~fOJet d'identification du personnage transmetteur de vérités traditionnelles, susceptible de prendre indifféremment les traits de tel ou tel~e comme ces errants hindous porteurs d'une corne de gazelle. . Gue~on. souhaitait-il que l'on appliquat à ses propr~s Maîtres .c~tte mterpretation ? Jean Reyor dans un article des Etudes Tradttzonnelles, n'y a pas manqué. . « Les réflex.ions sur le pouvoir occulte » sont riches de précisi?ns. Si des transm1~sions réelles d'influences spirituelles ont eu heu! c.~mme?t se, fait-il que depuis Schroepfer et Gugumos au xyn1e s~ecle, 1usqu à Blavatski, on ait vu fleurir tant de fausses sp1ntuahtés? L'in~mpréhension s'est interposée certes. mais aussi des agents conscients du Mal, auteurs des déviations · il appela cela plus tard·: C0 ~ tre-mitiation. · ·· · ' · Les premières convictions avaient trouvé confmna t10n.
L:F:glise gnostique elle-même fut l'objet d'un règlement de comp-
t~ s~vere. dans le journal. « Un Gnostique qui n'est pas Evêque »,
des Janvier 911., accusa sous une forme à peine voilée, le Patriarche !ean II Bncaud d'avoir écrit sous le pseudonyme de Jean des Essemt:s (3) u,ne.: ~éthode pratique pour l'incubat et ~e succ_ubat. Un schisme dechira1t leur Eglise depuis le mois d'aout, ~nc~ud ayant ~té seul reconnu par Papus ; le « gnostique qm n est pas Eveque » lança alors un nouvel assaut le 5 Octobre 1911 contre Jean II, Prêtre du Carmel, successeur de Vintras ; il demandait qui fut Jean I.? :, ~ !1e serait-ce pas le Docteur Joh~nnès, l'~bbé Bouliau... a-t-11 hente de certain démon familier qm, sous d1vers noms d'emprunt... joua et joue encore le premier rôle dans quelques apparitions et révélations d'un caractère éminemment suspect ». Guénon, comme pour Teder ,identifia un agent de la Co_ntre-Initiation en Bricaud ; sa présence signifait que ,t~ute conna!ss~nce .réelle, en supposant que la Gnose moderne 1 a,1! co~servee, nsqua1t d'avoir été déviée (4). La Gnose cessa donc d etre l o~gane de l'Eglise Gnostique Universelle et son directeur s'attacha à denon-
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cer soit les égarements de pensée comme ceux de Gustave Bord, soit les falsifications volontaires comme celles de Nicoullaud (l'astrologue Fomalhaut) qui dirigea la Revue Internationale des Sociétés secrèt~s (4 bis) de Mgr Jouin. Héritière de l'esprit de Léo Taxil et du Diable au XIXè siècle, elle polémiqua avec Guénon jusqu'en 1939 et donna, par contrecoup à ses idées sur le Mal leur forme définitive. ' , C}arin de la Rive avait contribué à dénoncer l'imposture de Léo 1 ax1! et demeurait persuadé, conviction partagée par Guénon, ~ue d~s. mfluences diaboliques réelles avaient agi, mais elles vena1e~t d ailleu~s que là où on les plaçait habituellement. Autrement dit, <.< .certams » avaient intérêt à provoquer cet affrontement entre l'Eg!1se catholique et la Franc-Maçonnerie. Après Charles Barlet, C1ann de la Rive lui transmit des documents, notamment ~oncernant l'ex-Rabbin Paul Rosen (5) qui avait été mêlé de près a cett~ affaire ou à un mystérieux Le Chartier, possesseur d'un man?s~nt de « pornographie érudite » le « Gennaith-Menngog » qm echoua finalement entre les mains' d'un autre collaborateur de la RISS, nemi personnel de Guénon · Henri de Guillebert des Essarts. ~ · rit également a ' . 2 sen P . France · BAntz-Maçonnique en 1911 et 191 ·"té Théosophique aux A nme esant et aux 'agissements de la Soc1e· . 1 indien Ban d'eI n d es, en traduisant une série d'articles du 3ourna · ét" s seMataram. Elle constitua aussi un tableau général des soci e crètes en Europe et en Amérique dù Nord. Palingenius disparut en 1912 ' remplacé dans la parJe :mon« le . f ·FAMtre · à ce moment là l'articulation est a1te en . · S ph mx » (6) l' J i avait appns . ' d M l d c d e l a raison et de la science dont Albert Lee ere u . à douter et celui des néo-spiritualistes. Privés par l'aâtion no~ve:u des bases traditionne11es nécessaires les mouvements eé rC 7) spirituel allaient sombrer dans un ir:atérialisme transpos · n , double condam. put des lors entreprendre son œuvre par une Théosophisme nation les Occultistes et néo-spiritualistes dans " · i·1sme' · ·t : le · le matena · · : d' I zzstozre une pseudo-religion et l' Erreur spm e ' · /un· ·d , , l' ~t de des doctrines occi entai . dans : Introduction génerale a ~ u T bl . d 111 1zde moderne. a e rad oues, 0 • nent et Occident et la Crzse Il n · t 1 s vestiges trad"t. 1 1onnel s ' · d se d ou evaient émerger progressivemen e . . ' authentiques. L'Eglise catholique et la Franc-Maçonnenéde, et c elst , d · · rurent poss er seu es . b ien a essem qu'on les avait bromllees, 1U1 pa les bases nécessaires à une reviviscence. Il continua de fréquenter les Loges, s'étant ._tait admettre, après son exclusion des obédiences « papusiennes », a la o:ande Loge ~e France. Loge Theball 347 , 1·i ti'nt le langage que 1 on a vu ; lom ou 'il l' d'f" . 1 de l'idée de dépôt traditionnel immuable tel qu a e mi par a
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suite. Cependant, en Janvier 1913, dans le Symbolisme, une conférence publiée du « Frère » Guénon montre le chemin parcouru : le progrès, la condamnation de toute dogmatique, une certaine minimisation des rites s'y trouvaient encore, mais la perspective était plus conforme à ce qu'il écrivit plus tard sur le même sujet : « Il (l'enseignement initiatique) n'est ni le prolongement de l'enseignement P_ro~ane, ~ son antithèse. « Le symbole qui est la base de ~a transm1~s1on fait p~sser l'inexprimable ». C'est là _le secret : :< !-1. n y a pas d autre mystere que l'inexprimable. » Ainsi le secret. m1tiatique est quelque chose qui réside bien au-delà de tous les rituels et de to~tes les formes sensibles ... Ce qui n'empêche pas que ce:s for~les ~1 ~~t pourtant, surtout dans ]es premiers stades de la preparation irutiattque, leur rôle nécessaire et leur valeur propre provenant de ce qu'elles ne font en somme que traduire les sym1?~1cs fo1?d~ mentaux ... Il est impossible qu'il y ait, pour deux ind1v1dus d1fferents, deux initiations absolument semblables même au point de vue extérieur et rituélique ... Les formes, même rituelles doivent changer • •· • • SOI"t . L' ' ce qm et progrès.- bien que ce.-1m-c1 re1atif. · conc1he tradition . · . e?se!&nement et lente ne sont que formes et prcparat10ns ~u tra~a1l mteneur, donc il n'y a pas de théorie systématique ou de ormation dogmatique possible. Il fut p b bl , 1 ro a ement déçu par l'atmosphère des Loges, on a ega ement entendre qu'il aurait participé à une tentative de « sauvage » en deh d . ·1
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Loge b do nna à partir d ors 1 e toute obédience ·' quoiqu'il en s01t, 1 a an. sa fanl'II e ~ guerre et peut-être même dès 1913. Ses amis, 1 . . e~ ses preoccupations intellectuelles l'entraînaient à cherCher d u ecote de l'EgI" , • dent Al ise une possibilité de redressement de 1 Occ1à la.t"t ~ mfrt de Clarin de la Rive en 1913 il devait lui succéde; 01 . . e e e a France Anti-Maçonnique. Il écrivit dans ce sens a IVIer de Fremond · d" . · M · et A f J 'f d . qui mgeait le Comité Ant1- açonmque n I- u1 e Loue Atlantique. (8)
~~bavait é~ousé en effet en 1912 Berthe Loury institutrice œécore,. amie.. de sa tante Madame Duru Marï'age religieux dans un~ fa~1lld~Itrles catholique à qui il ne souffla J·amais mot de Maçonnene m s am Mad D . · Ip 1
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· L . · , ame uru vmt habiter avec le Jeune coup ~ rue Samt- ou1s en 1IIe . u ... · · "t b" t"t d on t M ad ame D ur ' ne niece ' Françoise ' les re101g01 ien o , · . u assura l'éducation. Ils passaient leurs vacanP 1 ces au « orta1 » prop · 't, d , ,. ,, .. · et vecurent , ' à Pane· ed es parents de Berthe a Lcmere, d e Bl 01s, N pres ··11 M D · B . ns e leurs rentes assez pauvrement. oe e . ems- oulet qui les vit régulièrement de 1916 à 1923 a noté d ans ses souvenirs '"1 . , , qu I recevait de sa mère des omelettes toutes pre·parees (9) et souligné ses habitudes d'économie allant jusqu'à con62
signer" dans un. cahier de comptes toutes ses dépenses et à conserver meme ses tickets de métro usagés . . Est-ce I~ besoin d'un établissement ou le désir d'un approfon- d1ssem~nt mtellectuel qui ramena Guénon à l'Université ? (10) Il entrep:1t en Sorbonne, délaissant les Sciences, une licence de Philosopl~1e en compagnie de N.M. Denis, de Pierre Germain, Pierre Dubois, c~ G. H~mery. Il fit ensuite un Diplôme d'Etudes supérieures de Philosophie des Sciences avec Milhaud à qui il présenta les futur.s : Principes du Calcul Infinitésimal. Dubois et Humery "':~yaient en lui un mystique ; il fut lié quelque temps, assez profonC!~rnent semble-t-il, avec Pierre Germain. Deux lettres qu'ils échangcrent pendant l'été 1916, alors que réformé, il venait d'enseigner comme suppléant au Collècre de Saint-Germain, décrivent bien le G , o ~1en~n de ces années (11). Germain était nommé à Epernay et lu~-rneme à Tulle (il devait d'ai11eurs refuser ou perdre le poste par smt~ du ~etour .du titulaire), il s'inquiét~it du ?"ai~ement .et ?es hemcs qu il aurait à faire en plus de la Philosophie, il voulait bien des Mathématiques et de l' Anglais. mais pas d'Histoi~e ou d~ ~t tres. ,P~r ail}curs, enseigner dans une école lib;.e aurait pu lm. faire ~ort a 1 Agregation. Avec ce goîit du secret qu il conserva }0 UJ.ours! il recommandait à son ami de ne pas parler de cette nommat1on a ~fadame Chauvel de Ch;uvigny ~E~clarmonde~. Quelques que~~ tions de fond, plus intéressantes, eta1ent abordees dans ces ~e~. lettres : on y trouve l'écho de discussions avec Jacques Ma;!tam 0 2) · Celui-ci, en réponse à une question sur la nature de 1ame, Pavait définie suivant Thomas d'Aquin comme un « esse absolutum ». Absol~ beaucoup trop' relatif c~mmentait Guénon, essen~e et s b t · d l'Etre · domain u sdance étant deux aspects complémeThnta!re s ·ee Il attrlbuait à 1 e au- essus duquel ne peut s'élever la eo ogi · . 1,..m,fi ucnce . · · t' de la pensée grecque cette lum~a wn d~ . '"' la . Scolastique , Il a 1 ~tre qui l'empêche d'atteindre à la Metap?ysique mtegra1e.,, faliait chercher le principe d'individuation de 1 ame _dan,s la matiere et non pas dans son principe ; il définissait ensmte 1 A~te c~m me antérieur à la puissance. Cet échange fait _éch? à une d1scuss10p plus large provoquée par N.M. Denis qui avait fait rencontrer Gu~ n~n et les Pères Peillaube et Sertillange; ces hommes, J~cqu~s ~an tam surtout eurent ensuite une grande influence sur lm, s.mt dire.cpai· i·e' u"et·ion. N ..M . D c111s . e't a 'it donc la' fille de. Mmmcc Denis, te • soit • , fondateur avec Sérusier du groupe Nabi ; une parti~ de ce grou~e, dont Maurice Denis d'ailleurs s'intéressait à l'ésoténsme. La famille ~enis vivait au Prieuré à S~int Germain, rec~vant beaucoup (13). Amie de Jacques Maritain et des « Néo-thomistes », ~Ile pr.ov?qua la confrontation avec les idées de Guénon, offrant a celm-c1 des possibilités d'édition et de collaboration dans des revues comme :
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la Revue de Philosophie. Le souvenir de ses conversations est conservé dans les articles de la Pensée catholique déjà cités et dans une correspondance abondante entre 1917 et 1923. N.M. Denis a dé~e~t un ~tudiant déjà maître de sa pensée, remarquablement cultive, ~ns1ble et très humain (14). Il traduisait du Sanskrit : les Uparushads, Çankara. (14 bis) Il ~ui fit parvenir un premier manuscrit sur la Substance et il ré~ondit à ses remarques le 12 Août 1917 (15). Les rapports de 1
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Métaphysique étaient au centre de leur discussion . . n n est mconcevable en soi » dit Guénon s'opposant à la concepti~n d'une intelligence, émanation limitée de l'infini que l'on ~ ~tnbuée à Plotin. Il voyait dans cette limitation une déformation e~ e~te des conceptions orientales auxquelles l'esprit grec, même ~ ez Al~xandrins, n'avait jam'ais pu s'adapter parfaitement. L?~~~
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retrouver la dimension métaphysique perdue ; l'Orient dC'it combler le manque, « par le haut et de l'intérieur ». Invitation à chercher !'Esotérisme au-delà certes de la religion exotérique mais dans son prolongement : différence de degré plus 9ue nature. Ceci nous paraît d'autant plus net qu'il ne parla Jamais à N.M. Denis d'initiation ou de rattachement, pas plus d'ailleurs qu'à ceux qui l'ont connu avant son départ pour le Caire en 19~0. D'autre part, l'apport transmis par les· Occultistes a été tradmt en _termes philosophiques, soumis à une analyse conceptuelle. Cette ~ms~ en catégories logiques semble avoir provoqué d'ailleurs les objections les plus vives que l'on peut observer dans sa correspondance. « La séparation avec la théologie doit être maintenue très nettement » écrivait-il de Sétif le 3 Janvier 1918, 1a réalisation ~~stique est incomplète, un état individuel envisagé dans l'intégralite_ de son extension. Il réaffirmait l'intérêt des rapprochemen~ mais en les subordonnant aux connaissances métaphysiques acqmscs par ~illeurs. Il ne pouvait y avoir dans Je mysticisn3e 9ue des refl~ts d mtellectualisme et s'il ne faut pas separer la th~ne de la pratique, la théorie en Métaphysique est la base nécessaire.,. , On trouve le 19 décembre une nouvelle attaque contre l irre~ lari.té de la mystique, sa correspondante considérait à tort. qu~ _I'mtelligence entrait en jeu dans cette démarche en mode mtmtif e! inexprimable : chose impossible répondait Guénon car c'est ce q~t distingue la métaphysique de la mystique. Le dialogu~ t_?urnait court. Les notions métaphysiques complémentaires expnmees pa! la suite consommaient la rupture ; le 16 février 1919, de r~t~ur J?l?is, il définissait Je mystère comme inexprimable et non 1' ligi?le et limitait la charité à sa portée affective. Le 27 mars enfm, venait l'affirmation pour l'intellect pur et trans~endal?.t dlel lat P 0,,8 ~ 1"bill" te, . de contempler Dieu, ce que ne pouvai·t r éaliser mte ec cree. Cependant la direction de sa recherche reste constante jusqu~ vers 1927, 1930 . il légitima ses critiques dans une lettre. du 28 au Thomisme. » J\1illet 1921 .· « y' ous 1.d en tif'1ez le CathoJicisme ' Tout en les rapportant au cadre chrétien. , De Sétif où il avait été nommé professeur à la re~tree de 19 ~ 7 ~t où il avait retrouvé un compatriote, le Do~teur Lesieur de Bl~1s, il se félicitait (3 janvier 1918) de l'apprécat10n fa~ora~le. du Pe~~ Sertilla?ge, car ce n'était pas dans les mili~ux ll:mvers1tau~s qu ~l comptait trouver jamais la moindre comprehens10n de_s lois metaphysiques. Il espérait toutefois que la mort de Dur~heim oha~g~ rait 9uelque chose à la mentalité (16) ; celle ~e Lc,on _B~o~ ~tait mentionnée sans commentaire tandis qu'une p01~te d ant1sen11tlsme reparaissait à propos de Spinoza et de Maimomde : « encore que
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les Juifs n'aient jamais été très métaphysiciens. » Berthe Guénon. le 4 janvier, décrivait la vie à Sétif et renchérissait : « beaucoup de Juifs ici, ce n'est pas la partie la plus intéress~nt.e de la population... » Quant à lui il regrettait l'absence de vie mtcllcctuellc, et ne parlait pas de contact avec des Musulmans, même pcn~ant son séjour de vacances à Hamrnan Rihra avec le Docteur Lcs1cur. De retour à Blois il s'installa dans la maison familiale de la rue du Foix et revint au Collège Augustin Thierry comme professeur 07). Sa classe comptait cinq élèves, dans le parloir, car le reste. de l'établissement était transformé en ambulance américaine. Cmq élèves dont il ignorait d'ailleurs les noms, lisant continuellement un cours écrit ; lorsqu'ils étaient las d'écrire nous dit J. Mamet, la classe le lançait sur ses « marottes oriental~s ». Monsieur Collin, d~ Blois. qui fut un de ceux-là garde le souvenir d'un maître aussi dista?t a~ec eux qu'avec ses collègues, d'apparence souffreteuse, un tic lui faisant toujours ramener sa main vers son menton. Son regard d'illuminé n'imposait pas le respect; il faisait d'ailleurs pe? ?e c~s. ~e ses élèves leur répétant que pour comprendre il fallait etre mttié: a~ total, un marginal. . . N.M. Denis reçut le 8 décembre 1918 l'annonce de son mtentton ,
' O? appren,d,, d~ ~lois, le 7 septembre 1920, que le Père Peillaube 1 aya1t engage a ecnre contre la Société Théosophique 1rniis il n'avait aucun,
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documen~ sur. place. La composition du livre ~u~ un
retardee par la .redaction du Doctorat : l' Introduction generale a l Etude des Doctrines hindoues, Sylvain Lévi ayant donné en novembre 1920 son approbation écrite pour enregistrer Je sujet. Une lettre du 7 mars 1921 commente le refus de Lévi de le compter 66
parmi les docteurs : « Rapport curieux et extraordinaire... Racontez cela à Maritain. " N.M. Denis transmit, attribuant Je refus à Fint~rver:tion de !'Indien Ghâti qui prônait, au contraire, la méthode h1stonque. Le rapport était assez sec (18 bis) : « Il entend exclu:re tous _les éléments qui ne corre~ondent pas· à sa conception (Bouddhisme et Protestantisme) ... tout est dans le Védânta ... Il fait bon marché de !'Histoire et de la critique historique ... Il est tout prêt à croire à une transmission mystique d'une vérité première appame au génie humain dès les premiers âges du monde ... » Après cet échec que Guénon n'oublia jamais, l'étroitesse de Vll~ des universitaires représenta pour lui Je rÏ10dèle de tous les défauts et de toutes les limites de l'esprit occidental. Son activité ne se ralentit pas, au contraire · en mai 1921 il a terminé la rédaction du Tlzéosop/zisme, mis à pa'rt quelques compléments de docu~1entation et demande alors à N.M. Denis des nouvelles de son article po~r la Revue universelle ; en juillet il est en pourparlers a~ec Valois pour un nouveau livre et écrit à Maritain pour un article sur le Théosophisme. Cependant les rapports se tendent en cette fin d'anné_e 192 l e~ trc Guénon et sa correspondante celle-ci a publié sur lm et les p~ losophies hindoues un article q~'il n'apprécia guère. Toutefois il transmettait encore l'aval de Maritain et de Massis pour un .compte rendu de son livre dans la Revue universelle par N.M. Denis. L'année 1922 vit le relâchement de leurs relations, Guénon. fut à nouveau malade fréque~ta Gonzague Truc, !'écrivain cath~h~~e 1 et directeur de coÜection qu'il avait peut-être déjà rencontré a colc pratique des Hautes Etudes, Massis, Léon 1?~udet et commença à travailler Orient et Occident et /'Erreur spmte. De son côté, N.M. Denis se maria et présent~ une thèsei Les lett!·es de félicitations de Guénon ·regrettent e~ m~me temps adra: des occasions de parler de « tout ce qu'ils· aunent ». La . er"' mere c~u 15 janvier 1924 répondait à des vœux : « sympathiqu.., souvcmr ». Au total, si le désaccord avec N.M. Denis-Boulet pyéf!gure, sa rupture avec l'Occident Guénon a continué sur sa lancee 1usqu e!1 1927, comme nous l'a~ons déjà dit, confondant les. ~eux ad,vers~1rcs : mentalité moderne et occultisme dans une cntJ.que tres VIOiente.
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Le Théosophisme, Histoire d'une Pseudo-religion, pub~ié en n~ vembrc 1921 par la Nouvelle Librairie Nationale, collectio~1 ~e b1bliothèquc française de philosophie, dirigée par J ac~ues Mantam, e.n est le_ premier exemple. La rapidité avec laquell~ 1ouvrage. fut nus sur pied s'explique par l'utilisation qu'il put farre des articles de
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la F~ance Anti-Maçonnique et de la masse de renseignements qu'il tenait .directement du monde qu'il avait fréquenté avant 1914. Le Swami Narad Mani, en particulier. Chap. I: Les antécédents de Mme Blavatsky. ~éléna Petrovna Hahn fondatnce de la société, naq~it en 1831 à Ekaterinoslav, fille d'un colonel et, par sa mère pet·t fill d'And .. ' i e.e.. re Fadeef, conseiller pllnve dll: Tsar. Insupportable e e ne fit pas d'études .. · ' ses et ... seneu.. mar1ee à seize ans au Ge' neral N. ' h s'enfuit ~ep ~re Blavatsky, elle 1848 ès tot et commença en d'aven une extraordinaire vie tures, parcourant l'O . en compagnie du . . nent Metamon li.. à « magicien » Garibaldi' ee .Maz· ZUU· et a' tit à M avec qui elle combatentana E 187 trouve au c aire : n éd. 0 on la fessionnel où 'Il m mm pro< club à miracle~ e fond~ un de fraude elle d t », convamcue u gagner l'Amérique.
Barlet avait été membre de la Société Théosophique et participé à l'un de ses nombreux démêlés : l'affaire Gaboriau. Le Swami fut précieux pour l'activité de la Société aux Indes. Certains renseignements arrivèrent d'ailleurs trop tard et ne parurent que dans la seconde édition en 1923. Guénon y pratique la méthode historique, démontant avec une rigueur impitoyable les supercheries dans les « phénomènes » et les inconséquences doctrinales, sans oublier les indélicatesses de gestion : « on comprendra sans peine que l'étude de théories aussi inconsistantes ne puisse guère être séparée de l'histoire même de la Société théosophique ; c'est pourquoi nous n'avons pas jugé à propos de faire dans cet ouvrage deux parties distinctes, l'une historique et l'autre doctrinale, comme il aurait été naturel de le faire en toutes autres circonstances ». (19)
Chap. II · L · es origines de la Société Théosophique
Son comportement en Am,. .
que fut singulier .
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« envoyée et cont~o"el11. e se disait ~ es 't d ee » par un ~ pn » u nom d J 0 hn Ki Celui-ci fu e ng. t remplacé en 1875
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H.P. Blavatsky, sa fondatrice, fut en effet une aventurière beaucoup plus qu'une intellectuelle, sa participation aux luttes politiques est intéressante ;
par l'influence de John Felt, membre de la société secrète : « Hermetic Brotherhood of Louxor » à laquelle elle adhéra en compagnie du Colonel 01c?!t (20) . Abandonnant le spint1sme elle glissa vers l'occultisme, guidée par un nouvel « esprit » : Serapis. La Société Théosophique fut alors fondée · son but était d'obtenir : « la 'connaissance de la nature et des attributs de la puissance suprême et des esprits les plus élevés, au moyen. de" procédés physiques. » Bientot une alliance fut conclue avec l' Association indie~ne de l' Arya Samaj, d'inspiration. protestante, fondée par le Swanu Dayânanda Saraswati un « Kashmiri Brother » dont' les n:e~s~ges furent bientôt préc1p1tes par voie astrale il remplaça l'influence de Se;apis.
Guénon a souligné en d'autres occasions les liens du néo-spiritualisme avec la politique en général et le socialisme en particulier. La rencontre de Felt et de la H. B. of L. est également très importante, Papus en fut membre et elle formait aux yeux de Guénon un de ces hauts lieux de l'action du Mal, un centre contre-initiatique. La Société théosophique fut entre ses mains un instrument inconscient.
R ·crucianisme. Chap. III : La Société Théosophique et le osz . d ces diverses sociévie c · ' b" t à la veille Parmi ses inspirateurs on peut La tés avait fait 1o Je ' compter « l'lmperator » de la de la guerre, d'une lo~gue en« Golden dawn » société pa" t de la France Anti-Maçon. d'"' rallèle au Rosicru~ianisme. 01- que . e et Guénon y avait e3a . mque , de Berason Le 11en e'tacott en 1876 demandait son o • par1e aide pour empêcher H.P. B. de bli entre les co~rants occultes et se rendre aux Indes et Mac-Gre·ence officielle en la persona sc1 gor, mari de la Grande 1ne de ce dernier' illusu:e 1a d"eGuénon umssant la Prêtresse Anari (la sœur de he de 'd Bergson) , qui tenta en 1899 de maro ,ev1a . ti" on intellectuelle , . occ1 . 1.end restaurer à Paris un culte d'Isis . ' tale et l'illusion neo-spmtua iste supposait que l'Imperator était d ns un même courant de mal~~ . ~es sept adeptes possédant f~sance. Il déplace de. plus le 1 elix1r de longue vie. G. Pecoul entre d'intérêt de l'action con., , 1 commente en ces termes : « les ccrète des soc1etes, comme on e théories de la Société Théoso-
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phique sont si étrangement semblables à celles de M. Bergson qu'on peut se demander si elles ne dérivent pas toutes deux d'une source commune et si H.P .B., Olcott, Leadbeater Annie Besant (21) n'ont pas' tous été à l'école du même Mahatma... ou de quelque autre ». Pecoul Y voyait certaines sources de la pensée moderne et sur « l~ nature des influences que subissent, souvent inconsciemment, l'ensemble de ceux qui sont eux-mêmes des agents d'influences intellectuelles et spirituelles. » Le Dr Franz Hartma~n, membre de la Société lteosophique, et fondateur en , · ei;i~gne d'une « Rose-Croix ~~~t;riiue », fit paraître en Boston une aventure · chez les R · , al os1cruc1ens oü il est eg ement question d'Imperator.
voyait dans les dénonciations de Léo Taxil ou même dans les articles de la France Anti-Maçonnique s'en prenant à la. ~o mination de Joffre, officier franc-maçon à la tête de l' Armée française, vers des formes plus spirituelles et intérie?res. La présence de nombreux hvres doctrinaux ou prétendus tels est, à ses yeux, un si~e certain .~'i} légitimité : les ~nc~cnnes_ soc1etes secrètes ne laissaient nen derrière elles.
Chap. IV : La question des Mahatmas. Dénoncée comme cha I t ra an Par 1e m éd'ium Douglas H
(22)' H.P.B. gagna les Inde~:
1878 en compagnie de 01 tt CO ' eil e se f'ixa a' Adyar, où dans 1 nouv.elle section ésotérique le~ prodiges se multiplièrent . coups, tintements de clochettes· lettres précipitées. Le Mahatm' Koot Hoomi l'inspirait comm: membre de la Grande Loge BJanche tête de la hiérarchie oc-
culte qui secrètement gouverne le mo~de. Une extravagante biogra~ht~ ~u Mahatma suivait (il en eta1t a 800 ans d'âge à son
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Depuis la retraite en
larité constante ; sa variante de la Grande Loge Blanche eut un succès particulier entre les deux guerres mondiales.
ultime réincarnation) . Le professeur Kidell de New-York dén<:nça 1~ supercherie : Morya lm succéda ; H.P.B. devait écrire plus tard à son ami Soloviof que tout cela était le fruit de so:i . im.a!.?in~tion et son équipée faillit flmr a la manière de celle de Léo Taxil. Cha p. V : L'affaire de la Société de recherche psychique. Démasquée une nouvelle fois elle , quitta Adyar. Hodason en~ 0 voye en cnquete par la Société de recherche psychique de Londres, conclut qu'elle avait : « . conquis sa place dans l'Histmre comme un des plus accomplis, des plus inaénieux et des intéressant~ imposteurs plus dont le nom mérite de passer à la postérité. »
La prétention des occultistes de donner aux sciences une dimension supplémentaire s'est heurtée à la rigueur de la critique et de l'expérimentation scientifique. Ce n'est pas seulement dans le cas de H.P.B. que la confrontation a tourné à la confusion des « spiritualistes »·
Chap. VI : Mme Blavatsky et Soloviof. ,!nvité quelques jours afin d_ ~tre « gagné », Soloviof put vénfier les façons de procéder de H .P .B. Elle lui montra la clochette astrale qu'elle dissimulait sous. son châle ; il l'entendit aus~~ ,rcnîcr les membres de la soc~ete dont elle reconnut expl01ter la crédulité.
Il existait un intérêt matériel direct à cette explo~~a~io~. ~es affiliations à ces societes etaient payantes, depuis la vente de~ grades maçonniques au X~I.Ile siècle, jusqu'aux groupes spmtes d' Allan Kardec.
Chap. VII et VIII : Pollvoir de suggestion de H.P.B. et dernières années. Son pouvoir de fascination paraît avoir été très réel si Soloviof résista, Olcott, L~adbea-
On retrouve, après l'affaire Gaboriau, un écho dans la revue de Papus : l'Initiation des 71
ter, Sinnett etc. y succombèrent et lui demeurèrent fidèlement attachés. Elle passa les dernières années de sa vie en Allemagne puis à Ostende en corn pagnie de la Comtesse Wachtmeister enfin à Londres où elle mourut le 8 mai 1891 se plaignant encore des calomnies répandues en France contre elle par Papus.
scandales et des querelles de la société. Papus et Barlet avaient fait partie du premier groupe créé on l'a vu en France. Un deuxième groupe : Hermès devait avoir lui aussi une existence agitée. Les chefs de file de l'occultisme français comme Stanislas de Guaîta, Saint-Yves d' Alveydrc ou Sédir et Matgioi restèrent à l'écart du mouvement théosophique.
Chap. IX : Les sources des ouvrages de H.P.B. Malheureusement pour elle ~o~s dit Guénon, son œuvr~ ecnte .est abondante (23) et les connaissances qui, à défaut d'une transmission par des Mahatma~, servirent à rédiger : la Doctrine secrète et Isis dévoilée sont id:ntifiables dans ses lectures. S1 elle semble avoir lu directement Jacob Boehme et la Kabbala Denudata de Knorr d Rosenroth . . c'est , Eliphas L ev1~ qm constitue 1apport principal (24). On peut aussi reconnaître des passages de : ['Etoile /lamboya~te de Tsclwudy, de la Magza adamica etc ... Quant aux te~tes ~anskr.its et thibétains qu elle 1gnora1t elle utilisa des traductions connues, par exemple des fragments du Tandjen et du Kandjen d'Alexandre Csoma de Koros publiées en 1863. {25)
Les éléments de doctrine intéressants que l'on y retrouve sont noyés dans un syncrétisme de mauvais aloi, propre à dissuader les esprits les mieux équilibrés de l'étude de la Tradition et de l'Orient. Guénon Y voit une nouvelle fois le sceau du Mal, dévoyant un courant ~e restitution possible de l'Occident à une civilisation « normale ».
Chap. X : Le Bouddhisme ésotérique. Supposé représenter l'essen-
ce même de toutes les religions 72
C'est poussés à la fois par les gofits de leur clientèle et la
et de la vérité absolue, n'est qu'un « mélange confus de néoplatonisme, de gnosticisme, de Kabbale hébraïque: d'Hermétisme et d'Occultisme, le tout groupé autour de deux ou trois ü.lécs qui, qu'on le veuille ou non, sont toutes d'origine moderne et purement occidentale. » Le Bouddhisme esotérique n'est finalement qu'un instrument de propagande entre les mains de la Société théosophique.
logique interne de leurs raisonnements que les dirigeants de la Société théosophique habillèrent en définitive d'oripeaux orientaux des fantaisies occidentales. Plus précisément, le fond de cette mentalité syncrétiste est resté très protestant et anglosaxon.
Chap. XI : Principaux points de l'enseignement théosophique. L'idée purement occidentale et récente d'évolution liée à celle de progrès est à la base de leur enseignement ; divisée en <: sept vagues de vie », elle cancature la théorie hindoue des cy~les cosmiques. Sept racesmeres (nous sommes à la 6ème) scandent la progression continue de l'humanité : il s'agit d'un démarcage de la réincarnation des Spirites.
« Le Bouddhisme ésotérique » fut créé par ~me !3lavat: sky pour pervertir 1Occi~ent ' tel est l'avis de Peter Davidson, membre de la H.B. of L: da~s une lettre à Barlet: ~ aJoutrut que la H.B. of L. eta1t en ra~ port avec la fraternité authenttque et réelle de !'Himalaya t~ dis que le groupe Blavatsky. dependait d'un centre bouddhique secondaire de Ceylan.
Chap. XIT : Le Théosophisme et le Spiritisme. Cette interprétation suit la H.P.B. oubliant ses débuts, od on parle beaucoup repoussa les interprétations des ~ e~stral » à la fin du XIXè Spirites, dénonça les « dérange. , <1I~e . Barlet ou Péladan pen, . . d' ments des Médiums » attribu- s1ec , t y trouver 1'ongme une . . d an: la réalité des phênomènes seren ans 1a s01t au corps astral des Mé- nouvelle inspirat10n peinture. On en retrouve les tradiums, soi! à ?es « coques ass les salons de la Rosetrales » depomlles abandonnées ces dan d'Ant . Croix et les œuvres orne par les défunts. de la Rochefoucauld, par exemple. Le Hor}a ~e Maupass~nt servait aussi d exemple bien souvent aux occultistes.
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Chap. XIIl : Le Théosophisme et les Religions. Officiellement ouverte à toutes les religions dans sa section exotérique, la Société subit pourtant l'influence de sa fondatrice, violemment anti-juive et méfiante vis-à-vis du Christianisme détourné et judaïsé par St Paul.
L'expression de « christianisme judaïsé par St Paul » a été reprise exactement par le théoricien nazi Alfred Rosenberg.
Chap. XIV et XV : Le serment dans le Théosophisme et les antécédents de Mme Besant.
Le commentaire de Guénon Annie Wood, née en 1847 insistait beaucoup, une nouve~ su~a à H.P.B. Mariée à un le fois sur les liens avec les mimlillStre protestant F. Besant lieux 'socialistes. Il attribue ceelle l'abandonna pour vivre ave~ la au rôle politique d'Elipbas Charles Bradlaugh, libre penLevi dans la révolution de 1848 seur,. très anti-religieux. Elle (ce thème n'est d'ailleurs pas t:avaüla avec le Docteur Avesans rapport avec celui de l~ ling, gendre de Karl Marx, édi- Franc-Maçonnerie dans les or~ ta des brochures malthusiennes gines de la Révolution françaià la prison mais .' fut condamnée ,, , se). En fait, les lien~ sont plns ~ersevera, expliquant sa posianciens que 1848, ils. remontt0n .dans des conférences, des tent aux origines mystiques du meetmgs de protestations. Elle socialisme et à Enfantin. a~sura la publication du . Natzonal Reformer dest"me, a,· pro, ,,. p~ger 1 athe1sme jusqu'en 1889 ~u Bradlaugh et ses convictions 1 abandonnèrent en " , meme temps. Elle s affilia à la Soc· , h" ie"t'e th eosop 1que. Chap. XVI : Les débuts de la présidence de Mme Besant. Ol~ott, Judge et A. Besant se heurter~nt violemment pour la s~ccess1on. Après une fausse sor-
tie d'Olcott, Judge fut à son tour accusé de faux dans « les
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précipitations de lettres D. Ruptures, exclusions s'en suivirent jusqu'en 1895 moment où Mme Besant régna sans contestation. Chap. XVII : Au Parlement des religions. En 1893 se tint à Chicaao un Parlement mondial des religions, les Théosophes eurent à eux seuls deux jours de réscrv_és sur dix-sept ; A. Besant s'y fit accompagner par deux Hindous, Judge accusa run d'eux . Chakravarti d'être un maaicie~ 0 noir.
L'accusation de magie intervenait régulièrement dans les querelles intestines. Le public aimait cela. Le plus célèbre « règlement de comptes » fl!t celui de Huysmans, Jules B01s et Stanislas de Guaîta à propos du fameux Abbé Boullan (le Johannes dont on a parlé à prc: pos du Patriarche Jean II Bncaud}.
Chap. XVIII et XIX Le Christianisme ésotérique et la duchesse de Pomar. .~· Besant, chose surprenant~, favmisa le développement d un courant minoritaire inspiré par. Anna Kingsford et Edward Maitl~nd, auteurs de : la Voie parfaite et la duchesse de Po~ar. Bouddhisme et Christiamsme Y étaient présentés comme complémentaires. Lady Caithness, Duchesse de Pomar voulut être une véritable Théosophe chrétienne s'inspirant de B_o~hme et de Swedenborg. Elle dmgea : l' Aurore d'un jour nouve:iu consacré à la logosophie : science du logos ou Christ telle qu'elle nous a été transmise dans les doctrines ésotériques des savants de l'Inde et des phisolophes grecs alexandrins ... » Elle
C'est en effet d'un. po~nt de vue catholique que l'~tsto;re du Théosophisme est env1sagee par Guénon ; il est une pseud~-re li aion en même temps qu une 0 • • • • dont les mopseudo-1m tia tion, des d'action empruntent une forme et un ton nette~cnt a~, 'stiques (26). Ceci. consti. , t ec11nune nouvelle .mvitat1on a t ue .. . d 1 envisager l'Esotens?1e . ans e prolongement ~e 1 Eglise exo.. ·'que . Ce pomt .de vue . sera . t er1 confirmé dans les livres qm smvent. Il est d'ai~leurs :emarqu~ ble que le Theos~~hrsme... a.1t été d'abord publ~e en part~c sous forme d'articles separes dans la Revue de Philosophie (27).
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constitua un groupe ésotérique à l'intérieur de la Société théosophique ; elle s'en sépara en 1886 tout en conservant de bonnes relations avec elle. Réincarnation elle-même de Marie Stuart, la Duchesse attendait le jour nouveau qui amènerait le SaintEsprit sous une forme .féminine et collective. En 1882 avait commencé une ère nouvelle, de Notre-Dame. Chap. XX et XXI : Le Messie futur et les tribulations d' Alcyone L'idée en vint probablement de Mme de Pomar. Comme Jésus, forme visible d'un Maître (28), un Boddhisatwa futur était en préparation, il emprunta d'a~ord, le corps d'un enfant et fut eleve à Londres par les soins de Leadbeater, mais son père le ramena précipitamment aux In-
des. C'est Krishnamurti (Alcyone) qu~ remplit alors ce rôle a~nonce. par une Société de Vm~ ~ille Saint Jean. L'affair~ fm1t tristement devant les tnbunaux, la tutelle de Leadt;e,ater su_r ~ishna~urti ayant ete suppnmee pour immoralité. Chap. XXII : L'Anthroposophie de Rudolf Steiner.
Il créa sa propre société, rompant avec quinze ans de théosophisme à la suite de l'affaire Alcyone. Mme Besant l'accusa aussitôt d'être un émissaire des Jés?ites. Adoré par ses disciples, Stemer fit construire à Dornach, 76
Depuis l'assimilation , d~ « Maîtres inconnus » aux J eswtes dans la Maçonnerie du XVIIIè siècle, l'accusation était aussi fréquente que celle de magie. Guénon lui-même n'y a pas échappé.
juste avant la guerre une sorte de temple. Au point de vue doctrinal, l' Anthroposophie ressemble comme une sœur à la Théosophie. Chap. XXIII et XXIV : L'Ordre de l'Etoile d'Orient et ses annexes, l'Eglise vieille catholique. Les mésaventures d' Alcyone ne rebutèrent pas les Théosophistes, cet ordre constitué sous le protectorat de A. Besant devait préparer la venue du « Grand Instructeur ». Un certain nombre de groupes se créèrent pour ce faire : « Table ronde », « Chaîne d'Or ». L'Eglise vieille catholique travailla aussi à la religion nouvelle, créée à Paris en 1914 par un certain Mgr Mathieu et recrutant aussi bien des Anglicans, des Jansénistes et jusqu'au Patriarche gnostique Bricaud. Wedgwood, membre de la S.T. essaya de manœuvrer ces groupes en dessous. Lorsque Mgr Mathieu comprit, il se sépara bruyamment de ce parrainage compromettant. Chap. XXV
ranc-Maçonnerie. Théosophisme et F
Les Théosophistes tentèrent également de « noyauter » la Franc-Maçonnerie affirmant la communauté de leurs initiations et John Yarker qui avait connu Garibaldi comme H.P.B. fit de celle-ci « une Princesse couronnée » du rite de Misraïm.
. , . . nle des sociétés L'un pena11s , , . , t d'ailleurs genera1 ' secretes es.t essayé lui aussi de Papus· ava1 1 F . dmettre dans a rancse fa1~~n=rie « officielle ». ~~é Maço, l fin de sa vie, participa non, a a , re d'opé indirectement a ce gen , .. pour transformer 1 espnt rauons
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Nombre de Théosophistes amé- des Loges dans un sens tradiricains étaient Maçons et A. Be- tionnel. sant entra au « Droit humain », Maçonnerie mixte d'inspiration très moderne. Chap. XXVI et XXVII Les organisations auxiliaires et le Scoutisme. L'influence de la S.T. fut très répandue, sous le couvert le plus souvent, d'action morale, elle s'exerça même dans ]es milieux ouvriers, l' Arsenal de Toulon notamment. Mais tout était bon : l'antialcoolisme ' le véaéta• 0 nsme... à leur propagande. Chap. XXVIII et XXIX Théosophisme et Protestantisme ; Rôle politique de la S .T. Christian Science ou Y mca fortement « théosophisées » ont servi en fin de compte à un expressionisme anglo-saxon comme la Société aux Indes s'était faite l'agent du colonialisme britannique.
L'~rreur Spirite fut publiée en 1921, chez Rivière dans le mê:ne espnt que le Tlzéosophisme et un troisième volet l' Erreur occultiste qui ne vint pas devait compléter l'attaque contr~ le néo-spiritualisme. lère partie. Chap. I : Définition du Spiritisme. Il consiste en la possibilité de communiquer avec les morts par des moyens matériels. Les esprits qui se manifestent sont émanés d'un corps astral ou perisprit, ce sont des vivants à qui le corps physique manque seul. Les médiums, aux sens plus développés que ceux du commun des mortels, voient le périsprit.
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Chap. II : Les origines du Spiritisme. Il date de 1848 à Hydesvil1e, aux Etats-Unis, où la famille Fox constata en présence de ses filles des phénomènes assimilables aux maisons hantées d·autrefois. La rumeur publique interpréta leur présence comme une médiation entre l'esprit qui se manifestait et les humains : le spiritisme et ses médiums était né. Dans son : « History of Modem Spiritualism » Emma Hardinge Britten, membre de la o~ L. prétendit que les phen~menes avaient pu être provoques par des vivants et non ~es morts. Cependant, les hant~s~s, tout ce que les Anciens ha~er:t aux Mânes, ont toujours existe~ Ç)uelqucs années après, des ~v.enements identiques se prodmsirent en Normandie à Cideville (29) . Il est fort possible que des hommes connaissant certaines techniques d'évocation, la Franc-Maçonnerie allemande s'est beaucoup intéressée à cela au XVIIIè siècle puissent f~ire agi~ des restes d~1 compose humam après la mort mais certainement pas l'esprit.
H.1:·
Les prétentions scientifiques expérimentales des Spirites ne les empêchent pas de pratiquer également une pseudo-re1igi~n~ conforme à cette mentalite scientiste et simpliste qui domine l'époque. Ceci pour le développement du spiritisme. Mais ces ori!!ines portent de façon visible l~ marque de l'action diabolique. Il justifie son enquête d~ns ces milieux par la p~ssess10_n des principes de la !'11" etapbysique traditionnelle qm l'ont empêché, il l'affinne dans l'avant~ propos, de s'éga:er dans les . « ténébreux labynnthes du monde inférieur. » Le Spiritisme sem~le ,c?mme le Théosophisme avoir ete ,suscité par une « force cachee ;> pour dévier les réactions ant~. 1·1stes que l'on pouvait maténa H pressentir. La présence de la · B of L. dans les deux cas est · ·1 'y a pas de . r évélatrice, car 1 · n e ou re11mouvement po litiqu gieux qm• s01•t V rat'ment sponta, D même que dans la sorne. e n cellerie dont il est une resurge ., ce mo dern e' les agents sont souvent inconscients et les p;~n11eres victimes des forces qu ils ne peuvent contrôler.
Chap. III : Débuts du Spiritisme en France . . En. 1852, le « Modern Spintuahsm » se répandit en Angleterre, en Allemagne et en
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France. Les journaux socialistes participèrent activement ~ la propagande. Les commurucations des esprits ont toujours reflété la mentalité du pays dans lequel elles se produisaient. La réincarnation fut la base de la doctrine des Spirites français définie par Hippolyte Rivail, alias Allan Kardec, instituteur, homme de théâtre et porte-parole d'un groupe de médiums qui transmit ses propres idées. L'origine réelle du progressisme qui inspire les réincarnations successives décrites dans : le Livre des Esprits est à rechercher dans les œuvres de Pierre Leroux et de Fourier. Chap. IV : Caractère moderne du Spiritisme. L'inégalité des conditions sociales ~e~ble ê,t!e à l'origine des theones remcarnationistes qui n'ont rien de commun avec les doctrines anciennes de la Métempsychose et de la Transmigration, qu'elles soient hindoues, chinoises ou gréco-romaines. Cela dit, le Spiritisme s'apparente plutôt à la magie qu'à la science expérimentale.
Dans des publications so~i~ listes comme : l'Encyclopete populaire à deux sous ~.e a
Châtre les thèmes de la reinc~rÎ nation' comme élémeD:t e~sentle du progrès et de la 1ust1. .ce sociale, sont largement pés.
Chap. V : Spiritisme et Occultisme. Ont souvent recruté dans les mêmes milieux, les femmes en particulier, attirées par l'aspect sentimental et consolant de la doctrine. Papus, maître de l' occultisme français a présenté les
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develop-
deux doctrines comme équivalentes ; celle des Spirites étant moins poussée et étendant abusivement à tous les phénomènes la communication d'un esprit. Chap. VI : Spiritisme et Psychisme. La réalité des phénomènes n'est contestable ni au point de vue expérimental ni au point de vue métaphysique. Si la fraude des médiums que l'on peut cons~dérer comme des malades plutot que comme des saints est peut-être inconsciente, l'origine des phénomènes est tout autre que ce à quoi les spirites l'attribuent. La différence n'est sans doute pas grande entre la réalité de la chose et la nature de la • fraude si on l'envisacre du 0 P?mt de vue psychique, c'est à dire du domaine de la nature. La « personnalité multiple », que l'on observe chez certains m~lades convient beaucoup mieux que le mot incarnation utilisé par les Spirites. Guénon analyse ensuite les expériences de Crookes, du Docteur Richet à la Villa Carmen à Alcrer et 0 l'apparition de sa mère à Lombroso par Eusapia Paladino ; il montre enfin l'influence de ces théories sur les milieux scientifiques et philosophiques de Flammarion à Edison et de Wiliam Jam es à Bergson. Tout cela présente de graves dangers, et no.mbre de Spirites ont perdu la nu.son car les forces mises en œuvre échappent aux compétences de ceux qui les suscitent.
La dénonciation de la contrefaçon prend ici un intérêt ~o~ veau par les aperçus doctrma1res qui expliquent la nature du détournement. La documentation n'était pas très originale ! on y retrouve les exempl~s ,qm couraient dans .. tout~ la litter~~ ture occultiste a la fin du XL'Xe siècle.
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Chap. VII : L'explication des phénomènes. Ils ne conçoivent pas qu'il puisse y avoir « dans le monde invisible » (30) autre chose que des êtres humains. L'anthropomorphisme tout exotérique en est un exemple « astral » (31 ). La magie ancienne avait les noms de gnômes salamandres, ondins pour dési~ gner ces entités avec lesquelles chaque individu peut être en communication par son subconscient. Les matérialisations et les déplacements d'objets peuvent appartenir à ce domaine du subconscient. Les prolongements de l'être humain dans le domaine subtil sont en eff~t, in?niment plus larg~s que se l t~a~e,nt _les contemporains ; ma1~ il_ s agit toujours d'un compose ~1vant. La mort n'est pas une simple décomposition du c.orps et la seule évocation possible• est celle • . d'un vivant, ce a, qu01 1es,. spmtes semblent justement repugner. Au total, l'ignora?ce de~ Occidentaux du domame subtil, des « influences errantes » : tout ce que la magie avait lié aux nerfs, au sang est génératrice de théories aussi extravagantes que dangereuses.
On retrouve probablement dans ce chapitre les éléments du livre qu'il avait projeté sur les conditions de l'existence corporelle, qu'il ne publia jamais mais qui trouvèrent un prolongement dans : les Etats Multiples de !'Etre. Par ignorance de la hiérarchie des états de l'Etre et du domaine subtil dont les Occultistes et les Gnostiques ont d'ailleurs parlé, les Spirites font obligatoirement une erreur d'attribution. Situation dangereuse que Guénon souligne justem~nt : tout contre-sens métaphysique aboutit à une contre-métaphysique.
2ème partie - Chap. I : Diversité des Ecoles spirites. Contre-façon de la Révélation religieuse, le Spiritisme est fondé sur les enseignements d'ailleurs contra~ictoires des esprits. Leurs mterprétations des Evan-
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L'émiettement est une preuve supplémentaire du creux de leurs théories. Pour Guénon, il ne peut y avoir rigoureusement aucun Esotérisme à partir du
giles avec les prophètes-médiums, sont particulièrement délirantes. L'influence du christianisme libéral est visible. D'autres se disent spirites-scientifiques, d'autres encore spiritesmatérialistcs comme Jules Lermina « vieux petit emp1oyé de 1a Lanterne ». Enfin des sectes ésotériques, surtout en Amérique masquent de simples groupes spirites. A la limite, chaque groupe, avec son médium et ses esprits qu'il juge supeneur, constitue une école séparée, jalousant la voisine.
moment où entrent en jeu des questions de personnes et de sentiments.
Chap. II : L'influence du milieu. Produites par le subconscient du médium, les communications sont toujours en rapport avec la mentalité du milieu. Elles suivent des courants mentaux et ne leur donnent en aucun cas naissance : les esprits évoqués par les Mormons sont polygames, les Américains Blancs repoussent la réincarnation qui pourrait leur donner un corps noir, les Français sont anticléricaux, après 1 848 ils étaient socialistes, avant 1914 radicaux: et patriotes, après la guerre internationalistes. « Nous savons qu'on fait actuellement beaucoup de spiritisme dans certains milieux communistes (32) ». Aux fervents d'Alexandre Dumas, d' Artagnan se présente, la Vierge Marie aux Catho1iques. Le chapitre se termine par cette citation de Papus : « quand
'd, de critique est Ce proce e our déL d'ailleurs très courant P. r les supercheries. e masquede Pierre-Michel Vintras, du Carmel de Tilly, proces fondateur . es cherchant des montre les J~g d s les paroles fautes de latin an . des Anges et de la Vierge.
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Victor Hugo vient faire des vers de treize pieds ou donne des conseils culinaires, quand Mme de Girardin vient déclarer sa flamme posthume à un médium américain, il y a quatre-vingtdix chances sur cent pour qu'il s'agisse là d'une erreur d'interprétation. » Chap. III : Immortalité et survivance. La preuve de l'immortalité de l'âme que prétendent donner les Spirites, traduit déjà une ambiguïté pour les Occidentaux modernes, il y a deux mondes celui-ci et l'autre ; les Orien~ taux conçoivent une hiérarchie indéfinie de mondes et la surviv~nce e~t un. p~oblème métaphysique tres düferent de l'immortali,té qui éc~appe au temps et ~ 1espace. L lffimortalité est liée a la personnalité, la survivance à l'individualité.
Ce passage ne peut se comprendre complètc~1ent g,~e par les livres de doctnne qu il écrivit ensuite.
Chap. IV : Les représentations de la survie· Elles ressemblent étrangement
à la vie terrestre chez les Spirites qui traitent par ailleurs de grossières les croyances des primitüs qu'ils ne comprennent pas. La croyance à la communication avec les- morts suppose une simple transposition entre les deux états. Le Summerland des Anglo-Saxons avec les enfants-esprits qui vont à l'école, son théâtre et sa Franc-Maconnerie : la Grande Frèrie en-lutte avec un ordre clérical tou-
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che au sublime par le grotesque. Zaalberg Van Zclst pense que les esprits vivent cent-cinquante ans puis meurent définitivement, Allan Kardec les voit asexués mais Henri Lacroix a assisté à un mariage. Chap. V : La comunication avec les morts. Nombre de Spirites y croient parce qu'elle est « consolante », ce qui n'est pas un argument. Pour Guénon, elle est totalement impossible : « pour qu'un être puisse se manifester dans le monde corporel, il faut qu'il possède des facultés appropriées, c'est à dire des facultés de sensation et d'action. « Les prolongements de l'individualité humaine sont incapables de manifestation. Pour se mettre en rapport d'intuition intellectuelle et sans phénomène sensible, avec un être situé dans un autre état, il faut avoir développé en soi-même les possibilités de cet état, c'est à dire sa personnalité transcendante.
Mise au point particulièrement intéressante qui remet la . "eds La conquestion sur ses P1 · S · · tion sentimentale des pmcep t déJ. à très nettement "aliste à lates se voya1 . d ans 1a Presse soc1fait allusion quelle nous avons précédemment.
Chap. VI : La réincarnation. C'est un dogme pour les Spirites français, les Théosophes, les Occultistes (malgré leurs variations dans ce domaine), tous prétendent se rattacher à une doctrine antique alors que dans aucune société traditionnelle on n'a jamais parlé de réincarnation qui est une idée socialiste destinée à corriger l'injustice des
. . n entre la transmiL' oppos1 110 é. . traditionnelle et le r mgrat~on. ' des Spirites et des cart10D:isme n'est d'ailleurs pas Oc~ulur~, nous reviendrons sur si s1mp ~ ' à propos de l'hin1a q. uest.Ion On trouve dans 1e 1i-
dou1~1edes Religions de l' Anv:e . / de Crcuze1' (traduct~qzated Guignaut) un passage t10n
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inégalités sociales. En fait, nous dit Guénon, les êtres s-0nt différents par nature et non par degrés ; il ne peut arriver ainsi à un être que ce qui lui est conforme et les erreurs viennent de confusions entre réincarnation , metempsychose et transmigra-' tion qui existent réellement dans les doctrines traditionnelles. La Métempsychose consiste en la 1 éutilisation de certains éléments psych~ques d'où l'importance des ntes funéraires, tandis que la transmigration intéresse l' ê~re réel ; mais dans un autre etat, hors de l'espace et du te~ps. Au total, la possibilité umverselle est infinie mais ne peut comporter de contradiction et la répétition d'un même état est justement contradictoire d_onc métaphysiquement impos~ s1ble. Il est curieux de voir des C~tholiques comme le Comte Leonce de Larmandie l'admettre .i:_our les enfants morts sans bap!~me et l'Abbé J.A. Petit fam1her de la Duchesse de Po~ mar, transformer la résurrection de la chair en résurrection dans la chair.
qui a pu inspirer Guénon : « les castes sacerdotales n'ont jamais cru à la métempsychose qui était l'apanage du fétichisme grcss:e.c des castes populaires mais étaient en possession d'une doctrine plus élevée : la Palingene: sie ou renaissance commune a l'Inde et à la Perse et que Pythagore apporta d'Egypte en Grèce. »
Chap. VII : Extravagance réincarnationiste. Les Napoléon, César, MarieAntoinette et Marie Stuart se rencontrent par centaines mais les simples Jean-Jean sont ra:es. Que dire du progrès des ames lorsque Richelieu est devenu un obscur employé de bureau et les écrivains de l' Anti-
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Il a même existé aux EtatsUnis des agences qui, pour une somme honnête, récapitulent les existences antérieures de leurs clients. Papus tira de ces croyances une certaine influence politique. Il fit plusieurs voyages à St Pétersbourg auprès de la
quité oublieux du Latin. Le Messianisme est également refondu, Jésus-Christ se manifeste régulièrement dans divers cercles spirites. Le plus souvent, la clairvoyance de certains Maîtres permet de reconnaître ses propres fautes dans une incarnation antérieure et de s'en acquitter.
Cour impériale en 1905. Il fut magnifiquement reçu par les Souverains et son ascendant fut comparable à celui de ses prédécesseurs : le staretz Jean de Cronstadt et le Maître Philippe de Lyon sans égaler toutefois celui de son successeur Raspou· tine, Papus considérait d':iilleurs Philippe comme son Maitre.
Chap. VIII : Les limites de l'expérimentation. Ils invoquent en leur faveur les expériences contrôlées comme celles du colonel de Rochas. Le~ suj_ets parlent des langues qu ils ignorent, décrivent des lieux et des époques inconnus · tout ceci ne prouve rien sino~ l'hérédité des éléments psychiques et la superposition de différentes tranches de mémoire comme le montre d'ailleurs l'étude de diverses maladies mentales. Si le sujet avait atteint de lui-même des états supérieurs de I'?tre ce n'est pas de façon sensible que l'on en sentirait les effets. Chap. IX : L' évolutionisme spirite. T ousd p 1acent le Paradis terrestre ~ns un avenir proche c?n~ormement aux utopies sociahstes de pacifisme et de fraternité universelle. Le progrès moral, beaucoup plus avancé sur d'autres planètes est le but de la civilisation, cette façon absolue de la concevoir est héritée de Turgot et de Fourier. Il con-
eschatologie souriante Cette S · ·'tes était commune aux 1 des Pu.11tes et aux Théosophes Occu1 s ru d •t d'avant guerre. Le conf t evai inverser le sens de la m.
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vient de se débarrasser des fantasmes du Dieu vengeur de l'Ancien Testament, vestiges d'une conception presque animale de l'homme. C'est encore un contre-sens métaphysique qui est à la base de cette confusion. Un parcours indéfini de possibilités corporelles ne peut en aucune façon avoir un aboutissement spi.rituel, de même qu'une pensée analytique ne peut rendre compte des bases intellectuelles de l'analyse elle-même. Chap. X : La question du Satanisme. Parler du Diable paraît « arriéré »,même chez beaucoup de Catholiques modernistes et les exagérations de Léo Taxil y sont pour quelque chose, cependant si les satanistes conscients sont rarissimes, toute déformation systématique de l'idée de Dieu peut être considérée à la limite comme satanique. Ce courant domine la philosophie depuis l'immanentisme de Spinoza, Hegel, Renouvier et son « personnalisme» et Wiliam James; attitude qui tend à placer Dieu dans les états inférieurs de l'Etre, véritablement « in feris ». Le retournement des symboles est d'ailleurs un signe bien suspect comme ce renversement de la Croix dans le Carmel de Vintras, il en est de même des détails grotesques, voire érotiques qui accompagnent certaines manifestations d'esprits (33). Le Spiritisme paraît accumuler ces trois caractères et beaucoup trop 88
Il est remarquable que. _les distinctions de pseudo-rel~gion et contre-religion essent~elles pour la représentation du deroulemcnt de !'Histoire dans : l~ Règne de la Quantité et les Signes des Tenzps (1945) soient déjà posées ici.
« d'histoires louches
n l'accompagnent comme ce groupe des « Sinceristes » et sa répugnante eucharistie prônée par le chevalier Le Clément de Saint Marcq, président du Bureau international du Spiritisme. (34). Chap. XI : Voyants et guérisseurs. Le ton agressif dont Guénon Les Spirites ont annexé tous ne s'est jamais départi à les genres de voyants, prophèl'égard de Papus après « l'affa!tes plus ou moins politiques re » de l'ordre du Temple témoicomme Mme Lucie Grange ; le gne de l'importance de _la a: pégroupe « fratcrniste » lié à Le riode occultiste de sa vie. Cl~ment de Saint Ma'rcq cultivait les guérisseurs. quant à Papus, il monta de toutes pièces le Maître Philippe de Lyon
(35).
A~cien mi~eur
Cha p. XII : L' Antoinisme.
en Belgique, An tome pratiqua le Spiritisme , 1 ' apres a perte d un enfant puis fonda un groupe dit des « Vignerons du Seigneur » véritable bureau de commt~nication avec les morts qui se transforma peu à peu en centre de auérisseurs, d'abord par l'inter~édiaire d'un esprit. Antoine officia lui-même par la suite et enfin pour . des groupes entiers. Il rompit pour des motifs sans doute financiers avec les Spirites belges en 1913. Le « Père Antoine » mourut au moment où sa religion devait être officiellement reconnue et ses ministres salariés par l'Etat t36). Chap. XIII : La Tous les moyens leur sont bons même l'exploitation de
' de Chacun sait que le su~:eseutce genre de secte •.passag p lé ,. . t0 u1'ours renouve ' etre mais n 1 est aujourd'hui encore pdus ~Er= sidérable qu'au temps e reur Spirite.
propagande spirite. .
.
Le danger des liens entre trrationalité et propagande ont
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l'enfance et des malades et surtout la douleur de ceux qui viennent de perdre leurs proches.. Le ~ Bureau Julia ~ de communication avec les morts fondé par W. Stead en est une parfaite illustration. Vingt millions de Spirites dans le monde c,est beaucoup et l'instabilité de' l'Allemagne et de la France après guerre laisse présager de nouveaux progrès.
été remarquablement vus pat Guénon. Sa pensée est ici tout à fait prophétique.
Chap. XN : Les dangers du Spiritisme. Ils vont de l'exploitation fina?cière des membres les plus crédules et cela jusqu'à la misère totale, aux accidents physiques comme celui rapporté par l~ Docteur Gibier d'un « expénment~teur » qui eut le crâne fr~casse par un dessus de h _ mm'ee. L' al"' c e ienation est le cas 1 plus fréquent, l'action « l'Autre » peut aller jusqu'à des cas de possession évidents .
II est curieux de con<>tater que le Docteur Gibier lui-même est mort accidentelleme-nt lors ct'une promenade à cheval.
a:
. .La conclusion de Guénon annonce la suite de son œuvre, l«? ~pi ntisme ne .constitue « qu'un épisode de la formidable déyia~on men~al~ 9m .caractérise l'Occident moderne » ; la véritable Histoire, sa s1~?1f1cat1on spirituelle est à retrouver, mais la recherche d~ la T;~d1t10n va entraîner de nouvelles ruptures qui se pressentaient deJa dans sa correspondance avec N.M. Denis-Boulet. 1 Gonzague Truc a résumé cette partie de la vie de R.G. de façon re131arqu~~I~ (37) : « Nous pouvons supposer ... L1u'il a d'abord c?erche la vente là où elle se flattait de paraître, et nous savons le r~s~l~at : la lutte précise et terrible qu'il a menée contre les pseudovente~ .q.u'il dénonçait dans le Théosophisme et les diverse~, ~or!11es ~u spmtisme. Mais après le négatif venait le positif, après 1 elmunatton ?u faux, la découverte du vrai. Il semblait trouver dans l~s doctrines hindoues le point où la tradition métaphysique - car il
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s'agissait bien pou I . d' de transparence et ~eu~rtf~~e~:dition -
apparaissait avec le plus
(1) N.~I.D.B . b p . Barlet dan. l. 'E't . cnsec catholique nos GS-69-70 ' s ollc d'O · · tous ces mouvements p ri ent (n° 3.1908) se défendait d'être rentré dans (2) « Ce que our 1eur porter tort nous ne som • (3) Personnage d' mes pas>, 27 avril 1911. lièrem t un roman de J R H . en dans l'Initiatio . • · uysmans. Br1caud écrivait régu. 1iement de Verdad-Le ~· B11• annonça, comme un grand succès le ralrevuc de la Gnose ssar • ien entendu on ne parla jamais dans cette (4) Jules Do· • 1, son fondatcu ar l'E ine . . P : vcque d'Antioche ' r, aurait bien été régulièrement consacré (4 bis) La RISS . faisant ainsi dir ctommença sa parution peu avant la guerre de 1914 On r: t rouve ainsi contin cc ement concu . rrence u'- : L a F rance anti-.Maçonnique.' (.>) Paul Rose . l' nées c?r1eusement les luttes du temps de la Gnose. A
gestes de la Fr n ·M Ennemie sociale, histoire documentée des faits et anc- açonnerie (avec Bref pontifical de Léon XIII, 7 juil-
let 1890).
(G) 1 e SpJ 1111 · • · X posait d · · · l' · · ( 7) Traité méth eJa cll!gmc au jeune Guénon dans son roman. 0 magie pratique d . ~que de lt!agie Pratlque de Papus; Science occulte et , (8) Mêruc rct· ~ · .Jagol. Ce genre de libellé est révélateur. I•rl·mond jusqu~~ ~?. ~gypte, il resta en correspondance avec Olivier de des lettres éch é .)J / et la famille de cc dernier a conservé nue partie (!l) Papiers c~ng es. toutefois que nse~vés par la famille de N.M. Denis-Boulet. Il semble, les revcn~s de ~e soit. l'inflation provoquée par la guerre qui ait touché (10) Cc ret a f~m1lle Guénon. initiation. our rume la thèse d'un Guénon presque omniscient aprês son (11) 26 aotît également à et 1.6 septembre 1916. Ces deux lettres appartiennent 1 prix qu'il P a famille Maurice Denis. Le discours de distribution des • c•t e· pub 11c • • da11s les /~ludes • 7·rac/ /·1 10n11e · Il es. (1 2) Pierrerono11ct• G ·~ Collège St . erma1n succédn à J. Maritain comme Professeur au (13) Unca~i~!as, Guénon le connut par N.M. Denis-Boulet. 27 juillet 19 ~ re de remerciement de Berthe Guénon et de Mme Duru. du 7 déjà citées. après une journée au Prieuré se trouve dans les archives 4 0 > Ce témo· hiératique d, ignagc recoupe celui de sa nervosité d'enfant. L'aspect des sc>ntinle et 1a pensée n'a-t-il pas été renforcé par une méfiance envers 04 bis) 11 n hs11. trop pro f ondément ressentis. (15) Cette 1 proposa même des leçons de Sanskrit. oct. I 9i1 par ~·~tre ? été publiée dans les Etudes Traditionnelles, scpt.(1 fi) r •1 t .es soins de M. G. Asfar. 11 • •< • é est csscn t°1e 1J e pour ce tt e P é r1ode de 1() I 0 l l dl' re•f orme dt• mcntal1t (] -') Voir aI' pensée · • (18) 1 , b :irficJp de .J. ~lornct cléj:'t cité repris par Chacornac, p. 57. · " ' · c h oqua F • S c h uon n ' cmp ê c b a pas~aunscncc cert de . se ns1·b·1· 1 1té artistique qui trinale . Alb ain nombre de peintres de s'inspirer de son œuvre doc(18 hi~) Le ert Gleizes, M. R.M. Burlet, M. Ferrand. melle de la réapport de S. Lévi au Doyen Brunot, condamnation for· · par Guénon se term111a1 · 't par un avis · favora b le de> pur m f thode su1v1e Cl 9) Le Th~os~rm~ pour ne pas anticiper sur la décision du Doyen. plusme ... , avant-propos, p. 9, édition 1921.
d:
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I-l·p.13. . ·céd:1 :i . . (20) Us en furent expulsés. \ Besant suc 1 gcs iromsa (21) Membres influents de l~ ~.T., ~~ Napoléon 11 ~es ()u~r~\.csté secret. (22) Dunglas Home fut le mcdtU~ réfaça un de -'iiH' éla~t c déroarquè (23) Albert de Pouvourvillc ~~ 1 Pticl de la do~l\ lni-Il~cl1~ Morals and quclq_ue peu en supposant q~e. l c.ssen\bcrl pil\.c a"\ •11 evi d~1ns • (24) Le célèbre maçon america1n A . d'Elipbas L les Dogmes et Rituels de la haute Magie lisn-ie avait f)ogmu of Free-Musonry. C·ilcutta. . 0 spirit ut~ons maçon1 (25) x.xe volume Asiatic Researches.. .c lié au ne ~-ijilfro. 11 (2ô) Le thème du complot roaçonn~i~o dnns : Les lui propoété développé par l'Abhé Barbier en \listes -P. ·ation. niques dans l'Eglise catholique. . t ins « téh 05 ~)P a pubhc1 rist. (21) P. Chacornac nous dit que ccr renonce •1 . ~\1 c dtt Cl~Initiation. sèrent une somme fort coquette pour qt~éal ilé h.i.sl~~~~l' dn ns évélalrices (28) H.P.B. avait d'abord doute de 1a. 1 cs de (,1dt: ... 1• :-.rcn1 crit 1" (29) On parlait en 1906 des phénomct n. t particuhc la dispa' 'b'er so 1 (30) Les théories du Docteur G1 la Bi11c > ' ' 5 de cet état d'esprit. • Samuel dan. . iors d'une (31) Pour les spirites, l'évocation de ucstions. .. spi1·1te rition d'Elie, de Moïse touchent à ces, q s'est déclnrc livre sur 1 (32) Lêninc lui-même, nous dit Gucn? ~~ 11 nc·. cl à s 011 convcr~;alion avec une institutrice yari~ J. Bricand lé· baut digni(33) P. 321, 2o éd., il fait allusion ans déjh par ·.tait uJl l'incubat el le succubat dont nous avoSainl Marc" 1 • • }ls (:\r1) Guénon l'affirme mais cela not · c }es soc1a n° 293(3()) Une nouvelle fois il souligne qu rojct. é QtléJ1011 ' Maçons belges soutenaient ardemment le P sacré il flcn (31) Etudes Traditionnelles n° spécial, con 294-295.
a.il
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Chapitre V
CORRIGER LA MYOPIE DE L'OCCIDENT
L'aspect cxt, . en 1922 aux· ~~ieu_r et Je genre de vie de Guénon correspondaient << Un matin ~· ,{e~tifs de son œuvre, Chacornac les décrit ainsi (1) : trc magasin' d e ait le 10 janvier 1922, nous voyons. entrer dans nobnm, accusantu qu~i Sa!nt-Mi~hel, un homme très grand, mï_nce, de l'universit . la ti ent~me, vetu de noir, ayant l'aspect classique n1oustache ét~re,. fra!1ça1s. Sa figure a11ongée, barrée par une fme qui donnaÎenta~~- eclairé~ par des yeux étrangement clairs et perçants Avec impression de voir au delà des apparences. une aff b"I" , . . . d chez lui de 1. a 1 lte parfmtc il nous demanda de verur pren rc s ivre ' ·1 dé · rait se défair C s et des brochures néo-spiritualistes, dont 1 s10 na son nom e~ mme nous acceptions sa proposition, il nous donl 'Ile. e son adresse : René Guénon, 51, rue Saint-Louis-en-
Nous avons d" L'intérieur ét . Jt précédemment ce qu'était le logis qu'il habitait. nient avec la a~t d une extrême simplicité qui s,accordait parfaitenous reçut 1111 s;mplicité de l'homme lui-même. Dans le salon où il nature, d'nne feabJeau _attira nos yeux : c,était le ·portrait, grandeur Velours rou(Te mine hindoue, brune, tête nue, vêtue d'une robe de détachait d'{;n Portant des anneaux aux oreiJies dont la figure se se horloqe mae façc:m lumineuse. Sur la cheminée trônait une curieuno et urÏe graÇ~nniq_ue: datant de la fin du XVIIIè siècle ; un piadécor. » La c ~ c b1?1iothèque, bourrée de livres, complétaient le assisté mainte~ Sl~Ivante, citant M. Vreede (2), précise : « J'ai nuit, pendant· Je~is a des ent;etiens, prolongés fort avant dans la quels, maigre la fatigue, Guénon répondait avec
re·
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une patience inlassable et lucide aux questions inintelligentes et saugrenues posées par des visiteurs de passage : Hindous, Musulmans, Chrétiens. » Le portrait s'achève par cette citation de Gonzague Truc suivie de celle du Docteur Probst-Birabcn : « sa causerie restait sérieuse, sans être jamais ennuyeuse, passionnante, au contraire, autant que nourrissante dans sa lucidité, écartant sans effort t~ute futilité .et marquant parfois la nuance d'une i_ronie gr.ave ou d un enthousiasme contenu. Insensiblement avec lm, on qmttait le monde pour entrer dans le véritable monde et passer de la « r~présenta~i?n » au principe ... Son discours enfin, tout amèi:e et touJo~rs f_a~ilier malgré sa densité, n'était que son œuvre parlee., ,."» << ...,. s. il faisait beau, nous nous promenions, toujours en parlant ~ eso~ensme .ou de .choses orientales, soit aux bords des quais (de ~Ile Samt-Loms), soit quand il avait le temps de m'accompagner JUSqu'à l'extrémité ouest de la Cité ou parfois un peu plus loin. » . Ses r~lations restèrent cependant le contraire d'un divertissement, Il vo?lait convaincre et pour cela multipliait les contacts et les ent:epnses. Leur cloisonnement correspond à la diversité des directions de l'œuvre, mais sa vie reste nous semble-t-il une expérience d~ }~pensée. Le témoignage de Gonzague Truc d;ns l'article déjà cite ill~stre la complexité de cette attitude : « De toutes les figur~s qu il 1!1'a été donné d'observer au long d'une carrière, d'ailleurs P u~ soucieuse des œuvres que des personnes, voici une des plus c~n~us;s et des plus attachantes dans son mystère. J'ai con?u Rene uen~n au,. t~mps de notre âge mûr. Il venait de publier son Introductzon generale à l'étude des doctrines hindoues et des rapports d'auteur à critique, ainsi que des vues concordantes sur l'état ou la nature du monde présent nous lièrent d'abord. Je le vois encore, dans mon cabinet de la r:ie Guy-de-la-Brosse _ assis sur un pouf ~evant l~ chemi~ée, et ceci, joint à sa longue taille et_ ,.à ,son lo~g v1sa~e llll ?on~a1t un air oriental parfaitement approp,n~ a sa phllosoph1e, mais bien étrange chez un tourangeau. » ... « J ai rarement rencontré une physionomie aussi pure que celle-ci. Qu'on ne se méprenne pas là-dessus. Quand je parle ainsi de pureté, j'entends la parfaite intégrité de l'esprit et l'absence de toute compromission. Quel fut l'homme intime, sinon l'homme intérieur, chez René Gué:1-C:n ? Cel n'a regardé que lui, et il n'en a rien laissé passer. Il a ete, dans l'espèce douée de la parole, un de ces êtres infiniment r~ res qui ne disent jamais je. Tout ce qu'on peut avancer, c'est qu'il était d'humeur égale et bienveillante et incapable de fai~e aucun mal. Ce n'est pas peu. Cet homme qui a eu des adversaires passio.nnés, des ennemis qu'il connaissai~ et dont il savait ,qu'il p~u: vait attendre le pire n'a été l'ennemi de personne et na songe a répondre à la violen~ et aux violences que par la raison. Et il se 94
pourrait même qu'il ait préféré la fuite à une sorte, plus directe, de défense. Non qu'il ait manqué de sensibilité, et on eut pu même parier pour le contraire. Tout droit et sans dévier de sa ligne, sans rien perdre de sa lucidité ou de sa force, et les accroissant plutôt à la contradiction, il ressentait les oppositions hargneuses, les effets des sourdes manœuvres et gardait mille inquiétudes sur l'œuvre qu'il poursuivait et la façon de la poursuivre, redoublant de scrupule dans la recherche ou la documentation, se débattant parmi les difficultés matérielles de l'édition ... J'étais alors directeur littéraire aux éditions Bossard. A cette circonstance est due la publication, par cette maison, de la Crise du Monde Moderne et de l'Homme et son devenir selon le Védânta. Je puis revendiquer, à propos de ce premier livr~, la_ Crise ... , une sorte de paternité toute occasionnelle. L'idée en naissait au cours de mes entretiens avec l'auteur. Nous nous accor?ions tous deux, moi peut-être plus indiscrètement, lui avec une JUst~sse ou une justice plus profonde et plus impitoyable dans l'exécration de cc « monde moderne » qui, avec un stupide orgueil, chaque jour avançait son ensevelissement, et où l'esprit semblait s'abîmer à janrnis sous la matière et le nombre. Je lui disais : « Faites quelque chose là-dessus ». n fit cet ouvrage, d'inspiration et très vite. Il était là dans son sens et dans le sens d'un mouvement qui s'accroissait et où il doit être tenu à une des premières places. » Ces ouvrages reprennent et développent chacun de leur côté l' Introduction générale à ['Etude des doctrines hindoues dont la pre~ière partie était entièrement critique et con~acrée à notre civili~~ t1on ; un ~ong passage en particulier ~10 n_tra1t les ~rr.eurs ?écessmres des orientalistes dans leurs interpretat1ons de 1 Hmdomsme. Orient et Occident était déjà paru, en 1924, chez P~yot. L:avantpropos présentait effectivement ce livre comme, la,.smte de, 11.G_.E. D.H. ; des précisions étaient nécessaires face a 1 mcomprehens1on des orientalistes et aussi d'une partie des lecteurs,: le bu~ rec?erché est la compréhension et non l'érudition. La m~t~odc h1stonque est légitime, dans les limites de son domaine. L'ongme des erreurs
déviation. Quelque chose a été perdu qu'il importe de _retrouver. ,~a narration historique chez Guénon s'accompagne toujours de lmtervention d'éléments mythiques. lère partie - Chap. I : Civilisation et progrès. La civilisation occidentale est une anomalie, le développement monstrueux du « matériel » est une conséquence lointaine de Ja « Renaissance » qui fut en réalité une formidable réo-ression intellectuelle. Les Occidentaux ne savent plus ce qu'est l'intellectualité pure, de là leur dédain pour l'Orient et le Moyen-Age. A l~ ~upe~stition de l'intelligence Iim1tee a la raison de Descartes, a succédé celle de la vie et de l'aptitude à faire des outils de Bergson : le Pragmatisme est le terme de l'évolution, accompagné au niveau populaire de la cr?yance a~ progrès à l'américame. Founer a identifié progr~s et c!v~isation absolue à la f01s matenelle et morale. Les deux termes ne datent d'ai1lpurs que de la fin du XVIIIè s. '"'Les multiples civilisations progressent en réalité à un (3) moment de leur histoire dans cer. faines directions et régressent dans d'autres. Comment expliquer autrement la disparition des connaissances des Chaldéens et des sciences médiévales. Le « préjugé classique » aveugle nos contemporains (4).
L'absence apparente d'ori~ nalité de cet exposé est en fait à l'honneur de Guénon dont la pensée nous est devenue s.u~fi samment familière pour reJOlildre l'anonymat. Parmi les Occultistes. Saint-Yves d'Alveydre avait. surtout, développé ce thème du « préjugé classique » suivi par Matgioi.
Chap. II : La superstition de la Science. Est une des idoles de la reli-
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Cette œuvre de Guénon vient
gion laïque avec droit, justice, liberté, progrès. Elles concourent tout autant que le sentimentalisme à un grand plan de déviation ; la philosophie tout d'abord en faisant de l'inconnu l'inconnaissable tend à imposer à l'ensemble de l'intellectualité ses propres limites. En cherchant au-delà de la raison on est allé plus bas vers l'intuitiorûsmc et le volontarisme. Ignorant les principes métaphysiques, la science occidentale se d~sI?erse dans la multiplicité, la ventable synthèse étant d'une autre nature que l'analyse ne peut en être l'aboutissement d:où la fragilité des grands sys~ ternes. En Orient même les . , . ' sciences expenmcntalcs sont le prolongement des doctrines traditionnelles ; elles sont chez nous le seul criterium de vérité. les principes étant réduits à l'é~ t~t d'hyp~thèses ; la vulgarisation en decoulc, s~ms souci de 9ualif_ication, notamment par 1 ~nse1gnemcnt obligatoire. L'idee de démocratisation en crénéral est la forme achevée d~ rétrécissement de l'horizon intellectuel. Leibniz déjà voulait par son sy~tè1?1e binaire expliquer m.~x Chm01s .le Yin-Yang de Fo~1 et aura1·t été très surpris ~ app~~n~re (_JUe son interprétation s mtegrait à un niveau très secondaire dans un édifice intellectuel couronné par le sens métaphysique. L'orientaliste Deussen de la même façon, a prétendu apprendr~ Schankarâchârya aux Hindous grâce aux
dans un moment où le climat intellectuel était favorable, avec un intérêt certain pour l'Orient. Oswald Spengler a publié le Déclin de l'Occident et en France tout un courant autour de Léon Daudet attribue cette décadence à notre infirmité mentale. Daudet avait condamné le Stupide XIXe siècle. L'Action Française fit bon accueil aux premiers livres de Guénon, séduite par cette c~n damnation sans appel des pnncipcs démocratiques. P. Ch~ cornac a consacré quelqi~es, 1;gnes dans son livre P· 70 n 1. a mosphère dans laq:i~lk Orzmt et Occident fut pubhe.
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idées de Schopenhauer. Orgueil sans avenir et sans limite comme cette religion de l'humanité d' Auguste Comte qui prétend « faire le bien » en conciliant science et sentimentalité. Chap. III : La superstition de la vie. Le culte du changement et de la recherche sans but : « véritable inquiétude mentale » conduit à rejeter comme mort ce qui est immuable et à adorer la vie dans la transformation du 1!10nde . matériel : « les Grecs etaent mcapables de se libérer de la forme ; les modernes semble~~ inaptes à se dégager de la mat~~re. » Sentiment, forme et matier~ ,ne sont en effet que des modabtes du monde sensible et Bergso?, Wiliam Jam es et tous les philoso~hes du devenir se . rattachent , a .(5) cette illu s10n d ont 1a t hcone la plus avancée est .le matéria,lisme historique. Pratiquement 1 Occident croit à sa supériorité parce que sa force brutale l'en persuade ; l'Orient le supporte patiemment parce que cela ne touche pas Je fond de sa pensée.
Au dernier chapitre de la Voie rationnelle, Matgioi après de très belles pages sur le réveil de l'Asie avait conclu qu'il resterait strictement traditionnel. A près la seconde guerre mondi alc, certains reprochèrent à Guénon de ne tenir aucun compte de l'occidentalisation qui accompagnait le mouvement de libération des peuples colonisés d'Asie. Tl répondit que Je changement était superficiel, Je fond restait bien traditionnel. Son résumé de l'histoire de la philosophie est critiqu?ble pa~ bien des côtés ; il ne vise pas a l'objectivité mais à illustrer sa pensée.
Chap. IV : Terreur chimérique et danger réel. Les Occidentaux qui comprennent la fragilité de leur civilisation ne réalisent pas que le danger est en eux~mêmes et que « l'excès même du progrès matériel risque fort d'aboutir à quelque cataclysme ». Or Jeur
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Matgioi a inspiré également ces lignes, notamment Je passage sur « les pouvoirs d'un autre ordre » qui font allusion aux sociétés secrètes chinoises. Un chapitre de la Voie rationnelle leur est consacré. C'est par leur
force est déchaînée contre des peuples très avancés spirituellement qu'ils veulent tout simplement exploiter. Ainsi les Chinois, profondément pacifiques mais qui ont été exaspérés par les vols des Européens se sont révoltés à Pékin en 1900. Seuls, à part de petites minorités d'Asiatiques, les Japonais ont adonté nos id6cs et notre impéria1fsmc ; leurs guerres ont d'ailleurs ~lus d'importance vues depuis l·Europc, quand elles ne sont pas provoquées ou au contraire limitées par des pouvoirs d'une autre nature. Le développement des techniques occidentales en Orient n'est pas le signe d'un bouleversement profond mais un ci;iprunt nécessaire pour s'en debarrasser plus facilement. Situation qui n'est d'ailleurs pas sans danger comme l'alliance avc~ l~s Bolcheviks qui peut se~ir a ch~sscr les peuples colon~aux m~1s n'en demeure pas ~oms anti-traditionnclle et typiquement occidentale. Une solution d'entente réside au nivenu des princi~es !nétaphysiqucs par lesquels 1 Onent peut encore nou~ . ramener dans des voies trad1tionne11es.
canal que le Taoïsme a inspiré de « l'intérieur » le gouvernement de la Chine. La plupart des occultistes partageaient ces vues; Guénon les adopta. Matgioi affirmait aussi que nous devions, on s'en souvient, nous mettre à l'école de la métaphysique orientale. Il est curieux de noter que Lénine a insisté sur le rôle du Parti comme élite dans: Que faire ? à peu près au même moment.
2ème partie : Possibilités de rapprochement. Chap. 1. : Tentatives infructueuses. L'Occident est seul sable de l'é1oignement lui qu'il appartient d~ abandonnant toute idée
responc'est à revenir de con~
L'hécatombe de 14~18 pré: , tous les espnts a du sen te a . orcer encore la violence des re1lf ~ convictions de Guenon. 99
l.
currence commerciale et de prosélytisme religieux, scientifique ou autre. A ce niveau aucune entente n'est possible et le rapprochement intellectuel suppose le renversement de nos idoles. Ce n'est pas à l'Orient de prendre l'initiative qui est resté dans 1a voie normale. Chap. II : L'accord sur les principes. Les hypothèses scientifiques les préceptes moraux que l'o~ affuble en Occident du nom de Principes ne peuvent en rien suppléer les véritables principes métaphysiques qui nous font d~faut. Les sciences profanes decoulent en effet des principes et dérivent lorsqu'elles s'en éloignent ; un contact avec l'Orient traditionnel rétabli par rapprochements progressifs est donc impossible puisque l'orientation à choisir dépend de la connaissance préalable du Principe. « Il faut d'abord chercher la Métaphysique vraie où elle existe encore, c'est-à-dire en Orient ~ et après, mais après seulement, tout en conservant les sciences occidentales dans ce qu'elles ont de valable et de légitime, on pourra songer à leur donner une base traditionnelle ... en leur assignant la place qui leur appartient dans la hiérarchie des connaissances. » Certes, l'Occident peut trouver en lui-même le chemin d'un retour. La Scolastique comporte des éléments de Métaphysique vraie, mais elle
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Ces points sont essentiels dans sa démarche : Uni té absolue de la vérité et rejet de l'Occident assimilé à une hérésie pure et simple. L'accord se fait par le haut ou ne se fait pas. Depuis sa mort. l'évolution des mentalités s'est opérée incontestablement dans ce sens ; mais plus à la façon du syncrétisme de la Société Théosophique que dans la rigueur guénonienne.
est incomplète et si des contacts, depuis Charlemagne en passant par les Croisades, ont été maintenus avec la Tradition, cela ne suffit pas. Une reconstitution pure et simple du monde médiéval est impossible et seule une connaissance complète des principes, telle que l'Orient peut en donner l'exemple nous rendra la direction intérieure nécessaire. Chap. III
Constitution et rôle de l'élite.
Elle n'aura aucun rapport avec l'élite profane des savants et des philosophes. Comment toucher alors ceux qui ont des possibilités latentes à leur insu ? ou inversement éliminer les nonqualifiés ? Toute société conçue à l'européenne ne pourrait que faire échouer l'affaire ; ]e retour ne peut plus être que le fait d'individualités, utilisant ce qui reste de tradition occidentale et aidées par des Orientaux. Le but de ce livre est donc de produire un éveil chez ceux qui en sont capables, les autres s'élimineront d'eux-mêmes. Sans action visible, cette élite contribuerait par des moyens uniquement spirituels à remettre notre civilisation dans le droit chemin. Au cas où une catastrophe se produirait avant que ce travail n'ait produit ses fruits ; l'élite serait la seule à en bénéficier et formerait alors, véritablement, une Arche.
. de position lourde de Pnse ppose que romconséquences : el1e' su le fil traditionnel ~dest e~~rieure · qu'une ru e pu mais . uestion des est nécessaire .. La q t plus démodalités pratiques ~s tales enl ciétés onen licate, es so d émissaires ? verront-elles es . "me es t-1·1 ~ 1·ssion Guénon lm-me f" comment , cela ? en in, ne pour " t ils ? Sans douse recoD:naitr~n - a ·el au vieil te faut-il , faire , ique PP . quand 1'1ni.. adage esote;t l'initlateur se préti able est pr~aÎt, la position de sente. En tée longtemps peu Guénon est res . . en ce domame. précise 1.1.l •
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Chap. IV : Entente et non fusion. Une Tradition ne s'invente pas et le but n'est ni de réaliser un syncrétisme de type alexandrin ni d'orientaliser l'Europe mais de réaliser une entente par le haut qui redonnera vie à 1a Tradition religieuse de l'Europe. L'Inde paraît devoir fournir le meilleur support, les modes de pensée chinois sont trop éloignés. des nôtres et la forme religieuse exotérique de l'Islam pourrait éveiller trop de susceptibilités. Le contact avec l'Inde doit. être direct sans passer par ~es mtennédiaires plus ou moins fidèles comme l'ont été justement l;s Alexandrins. Nous-même, aJoute Guénon, tenons ce q~e . nous savons directement d One!1taux et leur aide ne fera pas de~aut à qui sait s'en montrer digne n p . . . · oursmva1t par cett: curieuse remarque que la cha1~e de la Tradition se renouait parfois de façon inattendue.
Comme il n'est pas de conversion possible à l 'Hindouisme : on naît Hindou, la Tradition chrétienne, à l'exclusion du Protestantisme qu'il a condamné comme déviation, est bien désignée comme base du renouveau. Plus tard, il encouragera, au contraire, les conversions à l'Is1am.
~n second ouvrage vint confirmer les thèses présentées dans Onent et Occident. La Crise du .Monde moderne, parut donc chez Bo,ss~~d ~n 1927. Livre « d'actualité », l'avant-propos souligne la prec1p1tatton des événements depuis 1924, rendant nécessaires de nouveaux développements : nous sommes à la fin de « l'âge sombre », fin d'un cycle historique et cosmique ; l'approche du jugement, m~me s'il faut prendre l'expression dans· un sens plus général 9u~ celw de la Bible, impose le tri entre ce qui va disparaître, reJete dans « les ténèbres extérieures » et ce qui pourra constituer la base du cycle futur. Chap. 1 : L'Age sombre.
Le développement des cycles 102
La rupture est ici complète
cosmiques y est précisé. Le Kali avec les Occultistes et rattente Yuga ou âge de fer des Anciens, depuis le début du XIXè siè~!e dure déjà depuis 6.000 ans et de l'Age d'Or comme quatnenous sommes dans sa dernière me âge de l'humanité. Par c?nphase ; il ne se déroule pas li- tre, le récit de la réadaptation en Chine avec le Taoïsme et les néairement mais la descente tend à prédominer dans le mou- sociétés chinoises vient une nouvelle fois de la l" oie Métavement double et simultané physique et de la Voie rationa d'aspir et d'expir ». Des phanelle de Matgioi. ses secondaires interfèrent également dans la marche générale du grand cycle ; le passage d'une phase à une autre ne nous est d'ailleurs sensible que par des points critiques. La rupture du Vlè siècle avant l'ère chrétienne, facile à déterminer celle.Jà a rendu incertaines les chronologies antérieures. Elle a produit des changements cons!dérables chez presque tous les peuples mais les réactions furent différentes : les Chinois se réadaptèrent à la Tradition primordiale en séparant le Taoïsme, réservé à l'élite et le Confucianisme, ouvert à tous. Pour les J~i~s, ce fut la perte du Nom d1vm dans la captivité de Babylone et -~n vit . apparaître pour la prennere fois en Grèce ce qu'on peut appeler un point de vue prof~ne. La nouvelle philosophie debouchait d'ailleurs "ur un J?s~térisme mais le pro~es sus etait engagé qui devait mener à la négation de cet Esotérism c dans le monde modernf'. Certes le Christianisme permit une réadaptation en Occident et une. civilisation normale s'épanomt entre le règne de Charlemagne et le XIVè siècle. La rapidité avec laquelle après 103
« la prétendue » Renaissance le Moyen-Age fut oublié montre bien l'action négative de cet humanisme fait pour nier tout Principe d'ordre supérieur. Le désordre vint d'ailleurs en son temps : « le passage d'un cycle à l'autre ne peut s'accomplir que dans l'obscurité '> et il convient d'appliquer à la civilisation occidentale la Parabole évangélique : « il faut qu'il y ait du scandale, mais malheur à celui par qui le scandale arrive ».
Chap. Il : L'opposition de l'Orient et de l'Occident. . Elle apporte des confirmati~s à l'ouvrage précédent. L'id~e d'une civifüation unique n est pas fausse mais elle se rapf,~~e. à un passé lointain, à ngme hyperboréenne de notre cycle. Le dépôt de la T d"t· · a· ra 1 lOil pr!mor iale a été transféré ensmte en ,,Orient ou' ..,. . e t rouvent ses representants authentiques. Toutes les tentatives de reconstit~t~o!1 occidentale sont donc a,rt1f1c1~I1es même lorsqu'elles s appment sur des doctrin::!s traditionnelles comme cel!e des Celtes, authentiques mais mort~s. Les éléments celtiques subs1s~ant comme la légende du Samt Graal ont été assimilés par le Christianisme au Moyen-Age. Le Catholicisme reste vivant et Guénon confirme ici l'appel lancé dans Orient et Occident : « nous pensons d'ailleurs qu'une Tradition occidentale, si elle 104
L'autorité avec laquelle sont données ces précisions peut surprendre, compte-tenu .de ce 9ue Guénon fit par la smte. Il ~ porte de souligner ,que s~s livres sont toujours d actualité. Il pense, malgré ses déconve1.mes avec les milieux néo-thomistes que certains cathol~q~es (une élite) peuvent accueillir sa pensée. Ses attaques sont directes ; la Défense de l'Occident d'Henri Massis (6) qui avait obtenu un bon succès d'édition provoque cette question ironique,: M: Massis sait-il exactement a qm il doit s'en prendre ? Le passage sur la Tradition celtique s'adresse entre autres à son ami et ex-coreligionnaire en Gnose: Patrice Genty. Cependant l'in· fluence occultiste demeure sensible dans l'évolution de la Tra· dition primordiale, par exemple. Dans les dernières années de
parvenait à se reconstituer, prendrait forcément une forme extérieure religieuse, au sens le plus strict de ce mot, et que cette forme ne pourrait être que chrétienne, car, d'une part, les autre5 formes possibles sont depuis trop longtemps étrangères à la mentalité occidentale et d'autre part, c'est dans le Chris~ ti~nisme seul, disons plus précisement encore dans le Catholicisme, que se trouvent, en Occi~ent, les . restes d'esprit traditionnel qm survivent encore ... Si l'on objecte que le Christianisme m~me, à notre époque, n'est plus guere compris vraiment dans son sens profond, nous répondrons qu'il a du moins gardé, dans sa fom1e même. tout ce qui est nécessaire po{lf former la base dont il s'aoit. » La restauration d'un Es;térisme comme .il a existé au Moyen-Age serait la tentative la moins chi~1ériq':1~ : l'élite régénérée par 1 ~soten~~e,, . oriental pourrait agir de l mteneur du Catholicism~ sans ,que la masse s'en aperçoive. La se trouve la véritable dé!ens~" de r9ccident qui n'a besom d etre defendu que contre lui-même.
sa vie la correspondance avec Marius Lepage enregistrera encore des demandes de renseignements sur les revues celtisantes : Kad et Ogan. La définition de la tradition comme une forme vivante, en perpétuelle réad~p tation est particulièrement importante.
Chap. III : Connaissance et action.
~ésume les conceptions de Onent et de l'Occident ce dernier, renversant l'ordre' des valeurs, a cherché dans le devenir permanent sa règle de vie ; d'où cette succession d'hypothèses rcmpliacées par d'autres indéfi-
" i
Guénon désigne ~n e_fl'.ct p~~ le même terme d mtmtion .. cc nnaissance purement sp1ntuelle et directe.
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niment. On trouve en fin de chapitre une nouvelle condamnation de l'intuitionisme de Bergson, parodie de la véritable intuition spirituelle. Chap. IV : Science profane et science sacrée. Les sciences modernes avec leur spécialisation et leur autonomie sont à l'opposé des sciences traditionnelles fondées sur l'unité de la nature. Chez les Grecs, la Physique était enccre inférieure à la Métaphvsique et en dépendait (7). Loin ùe marquer un progrès, elles ne sont que des dégénérescences comme la Chimie, héritière des so_uffleurs plus que des Alchinust~~- En un mot, les sciences t~ad1tionnelles sont des préparations à une · connaissance plus ~aute, un support de m éd't 1 a t1on.
Si l'astronomie héritière de l'astrologie et la chimie moderne, fille de l'alchimie débarrassée de son idéalisme sont encore des lieux communs ; il reste que l'évolution semble retourner aujourd'hui dans le :ens ~e Frnité de la nature) l'ecolog1e en est un exemple.
Chap. V : l'individualisme . . C'est l~ ~égation de tout principe supeneur « la réduction de 1a civilisation, dans tous les domaines aux ~eu1s éléments pu!ement humams ». L'intuition intellectuelle en est fatalement enlue. Ce préjugé cherche à dé:ouvrir des idées nouvelles, des Inve~t~urs géniaux ; pour la Tradition une idée vrai~ ne peut et~e nouvelle. Descartes. le prem~er limita l'intelligence à la raison,... (Guénon reprend ici ses développements précédents sur l'évolution de la phi!oso-
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La perte d'un principe ne îeut être pour lui un phénomène isolé, elle entraîne un processus de dégradation dont les péripéties sont aisées .à sui~e dans l'histoire de la phtlosoph1e et des religions. Il traitera de la chose dans ses ouvrages ultérieurs.
phie). Le subconscient nous fait sortir du domaine humain pour tomber dans l'infra-humain. Sur le plan religieux la Réforme protestante, rejetant toute autorité spirituelle au nom du libre-examen, illustre un autre aspect de la dégénérescence individualiste. Le Catholicisme lui-même conserve intégralement le dépôt traditionnel mais à l'état latent ; certes les tentatives du modernisme ont été déjouées, le moralisme toutefois gagne du terrain et les questions de doctrine n'intéressent plus grand monde.
Chap. VI
Le Chaos social.
.dé s politiLa question des 1 e d La caste représente à l'origi. , par }'œuvre e ne le genre d'activité pour le- ques impltqueels , bien des pol'idée quel chaque individu est natu- Guénon a sou eve , . . d'autant que "lé rellement prédisposé. L'idée d'é- lem1ques ' . litique contr~ galité est en effet aberrante et d'un pouvoir po · •tuel était à les dogmes républicains qui y par un élément/~~ fameux de e d · la Sysont attachés sont entretenus la base du sys d 'Alvey re, .·de dans Saint-Yves soigneusement par « ceux qui . différence res1 . té à l'organtont quelque intérêt à mainte- narch1e.La. direct. ~r s ·nt-Yves nir le désordre >). L'argument le l'intérêt . de la Cite ipar ai · d' s que Guénon plus décisif contre la démocratie sat1on se résume en quelques mots : d'Alveydre tan t n'en eut aucun. « le Supérieur ne peut émaner de l'inférieur ». Le seul pouvoir véritable vient d'En Haut et la masse, laissée à elle-même, ne peut que s'enfoncer sous l'effet de son propre poids. Le but de l'élite ne serait d'ailleurs pas politique car son action en profondeur, et il le rappelle avec force, serait insaissisable au vulgaire. 107
Chap. VII : Une civilisation matérielle.
Le « matérialisme », mot inventé par Berkeley, consiste à donner, plus ou moins consciemment, la prépondérance aux choses de cet ordre et c'est bien la mentalité de l'immense majorité de nos contemporains. La pensée scientiste affirme qu'il ne peut Y avoir de science q_ui ne soit exclusivement maténelle et Kant déclare ~ inconceva_ble '> ce qui n'est pas susceptible de représentation ; q~a?t au Spiritualisme il n'a, en dep1t de son nom, den de com~~n avec la Spiritualité. Tout d donc mesurable aux yeux es J?odernes et l'illusion de voulo~, ramener la qualité à la quantite est produite par une ~~e de matéria1isme instinctif 'olmme « outil à faire de~ ou tI s » de Ber "
L'affirmation doctrinale la plus intéressante est que le matérialisme veut nous persuader de ce que le monde a toujours été ainsi. L'unité du Co';mos et du monde créé suppose que la situation actuelle est produite par une modification du Cosmos mais aussi que l'homme a une action sur le Cosmos dont le résultat est que le monde finit réellement par être comme il croit qu'il est. D'où cette condamnation double du monde industriel capitaliste et colonial et du marxisme où chacun a pu prendre ce qui lui plaisait. Elle suppose que l'homme occupe dans le Cosmos une place plus ou moins privilégiée. M. André Thirion, dans : Révolutionnaires sans révolution après avoir fait une analyse de type marxiste de son œuvre! soulignait que la méthod_e lm était difficilement applicable (8).
.
En sens inverse (p. 212) il a trouvé une résonance « guénonienne » à cette phrase du « Second Manifeste du SurréaLisme » : « la limite où cessent d'être perçues les contradictions. » Guénon est revenu sur la question de la dialectique dans un article repris au chapitre Il de IRS « Métaphysique et Dialectique » l'assimilant à l'expression logique : « la dialectique n'est en somme rien d'autre que la mise en œuvrc ou
là bien de quoi vanter la ~upé riorité de l'Ocidcnt et mépriser les peuples contcm platifs et les ordres religieux cloîtrés. « Si la civilisation moderne devait s'écrouler quelque jour sous la poussée des appétits désordonnés qu'elle a fait naître dans la masse, il faudrait être bien aveugle pour n'y pas voir le juste châtiment de son vice fondamental... Tl est dit dans l'Evangile : « Celui qui frappe par l'épée, périra par l'épée >> ; celui qui déchaîne les forces brutales de la matière finira écrasé par ces mêmes forces. monde occidental est anti-relig~e_ux en fait parce que anti-trad1tionnel. « L'Occident a été ~hrétie,n au Moyen-Age, mais il ne l est plus ; si l'on dit qu'il peut encore le redevenir nul ne so~ha~te ylus que nous 'qu'il en s01t. ams1, et que cela arrive à un ~our plus proche que ne le ferait penser tout ce que nous voyons autour de nous · mais ' qu ' on ne s' y trompe pas : ce jour-là, le monde moderne aura vécu. »
l'application pratique de la logique ». Le moyen en ~au~ u;i autre pour approcher l mexp.nmable. Le passage par la dialectique constitue un mode normal de « descente », faute d_e quoi l'incommunicabilité serait totale. Une note précisait que 1.e mot était pris dans le sens or~ ginel de Platon et A~st~te (il n'introduisait pas de difference entre les den."{) sans s'occuper des acceptions modernes .« toutes dérivées plus ou mmns de la philosophie de Hegel. »
Clmp. V III : L'envahissement occidental. La contamination de l'Orient san~ doute superficiellement, mais les Orientaux authentiques se cachent de plus en plus tandis que les modernes se répandent à l'extérieur et veulent combattre l'Occident par le nationalisme. Si l'Orient se tourne vers cette voie, ce 3era
p~ogresse,
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vraiment la fin d'un monde, la Tradition demeurant entièrement cachée pour l'humanité ; œuvre véritablement satanique. La fin du chapitre est comacrée aux fausses interprétations de Henri Massis ; Guénon affirme enfin être le seul à avoir exprimé en Occident des idé~s orientales authentiques. En conclusion, on trouve une justification d'une œuvre écrite traitant de !'Esotérisme : un ~lus grand nombre de gens que 1 on ne supposait comprend le problème et il importe de préparer la remontée avant que la d~scente ne soit achevée et certams indices montrent qu~ le ~ornent est venu. Il réitère enfin son. appel à l'Eglise catholique qm a tout intérêt à devancer ~ mouvement plutôt que de ~ ~1sser se constituer en dehors e e. La dernière note est cependant _pessimiste, l'esprit moderne, diabolique dans tous. les sens du mot s'efforce par t 1es moyens d'empêcher le rasous sem?I~;nent d~s individualités q~a1If1ees et aujourd'hui dispersees.
L'appel contient cependant une menace voilée : celle de chercher en dehors de l'Eglise que Guénon mettr__a. justem~__nt à exécution. L'Esotensmc n etant e~ aucune façon subordonné ~ la religion, le refus de c~ll~-~1 en tant qu'institution, s1gmfie que l'envahissement du _Mal est plus avancé qu'on aurait p~ le supposer. Guénon n'a cer~a1?e ment pas vu une contradiction dans ces changements d'attitude.
On a pu mesurer l'élaboration subie par les idées occultistes du
XIXè siècle; il existe bien une Tradition cachée mais l'approche e.n est très différente (le temps de l'anticléricalisme est passé). En-
fin, l'effritement de la croyance au progrès après les horre1:1rs de la ~erre correspondait à sa vision profonde d'une dégradaho?- c~m tmue de la spiritualité, du Mal omniprésent et moteur de l'Hist01re. . Ses livres eurent un certain succès ' les ventes ne furent pas massives mais continues (9) et touchèrent des milieux très différents. En 1922, moment où les relations avec N.M. Denis-Boulet s espaçaient, Guénon ·participait de fort iprès aux discussions sur cette 4
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E~ même temps il fréquentait divers groupes ou salons comme ce~m de François Bonjean où se rencontraient des écrivains e~ des onentaux : sources d'interminables discussions où Guénon defendait la Tradition hindoue contre de brillants Indiens sortis d'Oxford ou de Cambridge.
Les Carnets du Docteur Tony Grangier qui fut son médecin tracent de lui un portrait un peu différent (14), il est l'inspirateur d'un groupe : « chef d'une école métaphysique incontestée ». ~ D.octe~~ ?rangi~r connut Guénon par Sédir, il remarqu.a ~uss1 la snnplic1te du decor de sa maison son style de vie provmcial et le calme parfait avec lequel il parl~t, fumant tout le temps! d~rrière s~~ bureau, avec en toile de fond le tableau de la femme md1enne qu il jugeait médiocre. Il l'invita à participer à ses soirées du mercredi. Le Docteur G rangier le trouvait buté sur la science moderne et le monde P?ysique dont il ne pouvait admettre, en bon docteur, qu'il fut une simple illusion. Lorsqu'il lui faisait des citations de TchoangTseu sur le cœur, Guénon ne répondait pas, par contre il traitait d'hérétiques Aurobindo, Rabindranath Tagore, Vivekananda, RamMohum-Roy ou Ramakrischna. Une discussion, le 22 décembre 1924, après la parution de La crise du monde moderne, lui parut significative. Comme on s'étonnait de la croyance de Guénon à la fin prochaine de notre monde, de son impossibilité de descendre plus bas ou de remonter au contraire, celui-ci se figea : « Pendant que je parlais, il était t~ujours assis, im!11obile, légèrement ~~urbé en avant, le regard clair et sans express10n, fumant. Il souna1t légèrement parfois, en homme qui est la vérité. Il m'a répondu enfin 111
de brèves , · , eta1t , · impersonne · JI e, d'or1·gme · trans .paroles' qu e sa vente de~1vine ' . mise par R,eve'lat10n, . d etachee , , et sans passion. . »
Cer t ams détail , ment, après la ms sont assez frappants, en décembre 1927 egaletament spi 'tu ort d~ docteur Lalande (Marc-Haven) dont le tes(c'est le DrnGe1 ~arla1t d'amour Guénon insinua méchamment, · ' que c'était par peur re l"1gieuse. · A la mêm rang1er , q~1· l' affirme), piétant ce qu~ilepoq~e, il étudiait le Chinois avec Laloy (15), comses ouvrages t a~ait pu apprendre de Matgioi. Celui-ci a dit, dans L~at. II adoptae~; .ses connai~sances directement .du Tong-Songsuite, quelque te ailleurs le fils de ce dernier q m passa, par la Son inq . , mps en France. · se plaigna"t u1etude a ncienne · il ne l'avait pas complètement aban d onne,' qu~s et dev~t ~~~ent d'être poursuivi par des influ~n~es maléfiaIIlls pour dé' tiliser plus tard les services d'un médium de ses JOUer en. 1es I"dentifiant, . . éte, laneées contre' les attaques qu'il pensai.t avorr 1Ul, U n autre 'I' l~s buts envise e?1-ent devait contribuer à rompre l'équilibre entre tion de la doc~~es et l'accueil de ceux à qui il s'adressait. L'exposique le volet cr~~e proprement dite devait rebuter beaucoup de ceux des Prises de n 1 9~e de l'œuvre avait attirés. Elle provoqua aussi Guénon. position qui eurent un effet déterminant sur la vie de
{1)
Paul Ch
da~~e 1'~ Vreed~c~;~~i
opus. cité, p. 64-65. hiver a:e~ ~ui depuisq~enta .longtemps à Paris puis resta en correspon(3) G aire. atav1a où il enseignait. Il passa également un uénon it c e < civil i · progrès p (4-) «'L asca! et Baco sati.on ~ chez Turgot, ~\ propos de la notion de (S) L e PréJugé cla ~ puis Condorcet. incro ~ prédorninanc:sique > est un chapitre de ]'/.G.E.D.ll. (G) Y~ le renvcrserne t du subconscient présente pour Guénon le plus M • a correspondan 11 de l'ordre naturel que l'histoire ait vu. a(;)sis 5 ~ connaissaie:te ~e. N.:\1. Denis-Boulet a montré que Guénon et Voir J. Rebot' . d a1neurs fort bien. du(B)mond e 111 · : Les Ier · La co ncephon · · Cah. hermétique et la conception r é a 1·is t e ters de l'Homme-Esprit n° l 1973 (P. 180) · < Is enfance d ans une · su d'un · . ' ' · vécut toute son "t pr . milieu conservateur, Guénon a~ai fait Je théâtre ~vince qui n'avait pas changé depuis que Balzac en gieuses, très doué e plusieurs de ses romans. Elève d'institutions relil auteur de vues dpour les mathématiques, il traduit avec une grande de r~fus de la soc·::~s une métaphysique cxtravagan te mais cohérente, es 0 rds de la L ! in?ustrielle par la bourgeoisie des petites villes 1a .nostalgie des stoire, qui estimait ne pas avoir besoin d'usines et avait um.verse). Marqué ructures politiques et sociales menacées par le suffrage était étranger à P~r les idées et les découvertes de Leibnitz, Guénon pas besoin puis 1a dialectique, à Héraclite comme à Hégel. 11 n•(·n avait que, dans sa pensée, les contradictions se résolvent toutes
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dans con1 iaissancc . s'élèvelaau-d donnée par l'intuition intellectuelle dès qu ' on dernière< d.u nh·eau où les oppositions ont leur réalité. Cette guénonicn . ' · c, '!"' est presque une citation, caractérise bien le syslèn!c niveau, on· s'en n éc_arlc pas les contradictions rencontrées à un 0 de les pcr 1•1 élmgnc par une sorte de survol mental, on cesse nmsr ccvo1r co t . . "é la présence car G mais on n'en a pas n1 1 n1ne con rad1chons objective d la réalité d;,. d,onde extérieur et l'existence (9) Da c a matière. ::r> il à F.G, Galvao, après la seconde guerre mondiale,
phr~ts:us
cer\an~
~énon ~dmct
confir::;'a·~ne let~re
(10) Cctt cl lcc fait. . ) L'A t · cltrc , d c n cnc. Guenon à N.l\l. D.B. date du 4 mars 192?... (11 1 10 (12) Scsc t1.1 I•rançais<.>, 15 juillet 1994 d es p cuples - a rl> 1clrs · · - • l'U 1ion • : • mis. a part
I~prcnarent
Bulletin pnr,;i ses ouvrages. Il fit la même chose dans. le d? Mois. Dans ssia/ de Saint-François-Xavier ou la Jlevuc les Ca1uers Pierre Beno"t) la Revue bleue il parla des Mormons (mis à la mode par
~ • Ill· rs ont été rassemblés après la mort d c R · G · le 24 -2-51 Cc s sou\'<' lors ·d' Pulby, Mar· ul\nc soirée chez le Docteur Wi:dter présence de M. Pierre ' A 10 p lcu1 · F rançois de Pierrefeu. ) M. . ucr, na• . rca u se . b u des d"ic t•io n (14 ires, un d souvient d'avoir vu sur son urca · !'.édition rn Bengali en particulier. M. Il. Maridorl dans Song-Luat e7 ·t du clc la Croix, affirme que le fris de g s le véritable initiateur de R.G. au Taoïsme.
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113
Chapitre VI ENOUE 1
TE DES SCIENCES TRADITIONNELLES
Comment a non affirmait 1 PP~ocher cette Connaissance traditionnelle dont Gué, existence ? d · , see, fut-ce sou · es sciences fondees sur ce mode de pen~les ? II s'est ~t~ne ,fo,rme_ résiduelle, étaient-elles encore accessi~1ons rationnell~ af he a . faire. ressortir dans le tissu des significaa une autre fo _s, es pomts mexplicables, indications pour passer ~ents entre les ~I?e, de compréhension. La méthode des recoupentes initiatique ifferen.tes expressions de mythes, de légendes ou de traditionnnel . s garantit contre la désignation gratuite d'un élément signaler nou · ~ de tous les rapprochements que nous venons de ·, une consequence , · pouvoir ' rend s tirero 11s d,e3a que nous esperons ve de telles re encore plus manifeste par la suite : lorsqu'on troudc l'existen~o~~ordances, _n_'y a-t-il pas là plus qu:u~ simpl~ indi~e de chercher u 1 une, Tradition primordiale ?... D ailleurs il suffit pour découv/ peu, a la condition de n'y apporter aucun parti pris, essentielle d~r t df tous côtés les marques de cette unité doctrinale manité, ~ais n . a ~o~science a pu parfois s'obscurcir dans l'huqu'on avance dui n a Jamais entièrement disparu ; et, à mesure multiplient c ans cette recherche, les points de comparaison se · " ra1ssent à ch omme. d' eux-memes et d es preuves nouve lles appapas un vain aque instant ; certes, le quaerite et invenietis » n'est mot. » (1) Cette citatio est chez Guén n n;iontre en même temps que l'é~ifice symbolique hension des on inséparable d'un contenu doctrmal ; la comprébJe d'emblée s~1?1bole~ n'est pas en effet acquise ni même saisissavoir de relaÙ es qu'ils sont repérés. Elle est transmise et ce pouon entre 1e rationnel et Je supra-rationnel constitue
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véritablement l'Esotérisme. Guénon identifie Esotérisme et Tradition. Toute la démarche symbolique en dépend, nécessitant l'appel à l'histoire comparée des religions mais refusant en même temps les conclusions impliquées par une véritable méthode historique : « Nous n'avons pas à informer le public de nos véritables sources ... celles-ci ne comportent point de références. » (2) Il s'adressa également à M. Raymond Dulac en ces. termes : « enfin que penser des prétentions de ce personnage qui non seulement demande des pre~~es ~autant vaudrait entreprendre de prouver l'existence de la lum1ere a un aveugle) ce n'est point pour les profanes de cette sorte que nous écrivons »• . L'Esotérisme de Dante publié en 1925 chez Ch. Bosse, premier hvre doctrinal, est un excellent exemple de sa façon de procéder. Chap. I : Sens apparent et sens caché. . « ~ V?i che avete gli intellet-
sam Mirate la dottrina che s' ascc:nde sotto il velame delli vers1 strani... » Dante lui-même a invité à ch~rcher autre chose dans son ro:me De l'Enfer que le sens itteral. Les quatre sen · ble d s possr:'i so~t es « éléments constitutifs d une synthe' se . unrque » (3) Le quatrième est expressio~ de la Métaphysique pure . pour cela l'Esotérisme de Da~te ne i:e.~t ~n,. a~7une façon être qualif1e d heresre. ti
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L'Esotérisme véritable, nous dit Guénon, est tout autre que la religion extérieure, et s'il a quelque rapport avec celle-ci, ce ne peut être qu'en tant qu'il trouve dans les formes religieuses un mode d'expression symbolique. C'est bien sous le même angle qu'il envisage les sciences : « A toute science profane peut se superposer une autre science qui se rapporte, si l'on veut, au même objet, mais qui le considère sous un point de vue plus profond, et qui est à cette science profane ce que les sens supérieurs des Ecritures sont à leur sens littéral. On p~urrait dire encore que les sciences extérieures fournissent un mode d'expression pour les vérités supérieures, parce qu'elles-mêmes ne sont que les symboles de quelque chose qui est d'un autre ordre. » Il utilise alors l'argumentation de Platon : Je sensible n'est qu'un re-
flet de l'intelligible, un ~h~no mène de la nature et les evcnements de l'histoire ont tous ~e u-ils valeur symbolique, en ce q expriment quelque chose dont ils dépendent dont ils sont ~es , ' ou m01ns consequences, P.1us . éloignées : reaffirmauon de li nité de l'Univers en laque e · ' au baricn ne peut être 1aisse . sard. Chaque événement est s~"f" "f ·1 ff1"t d'en savoir ocrm icat1 ' 1 su ' symdécraacr la véritable portee 0 t: bolique. , admis Ces principes etant ne séri~ Guénon peut entamer;oliques. de rapprochements sy
ru-
Chap. II : La Fede Santa. Une médaille du musée de Vienne désigne Dante ( 4) comme Kadosh d'un Tiers-Ordre Templier. Cette circonstance expliquerait le symbolisme qui accompagne ce grade. qui est aussi un haut grade de la Maçonnerie écossaise. Certaines divisions du poème semblent correspondre à ce symbolisme.
. et 1zermétique. Chap. lll : Rapprochements maçomuque deux concluPour G~é~~~nt de ce ch,apiL'Enfer représente le monde det~abord : « il ~ y. a sions se profane, le Purgatoire, les tre : tout d à avoir sur 1 ex1sépreuves initiatiques et le Ciel, aucun doute 1 Divine Comédie le séjour des Parfaits. Les rontence, danEs ~de d'une allégodes célestes décrites par Dante rhysico-ésotérique, n~ ' . et dans qu1 présentent des concordances rese en même temps marquables avec certains hauts de métap voile et expouccessives par lesgrades de la Maçonnerie écossaise et leur signification hermé- tes phasesas:e la conscience de tique. Les symboles des miné- quelles· P
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raux, les couleurs et les animaux l'Initié pour atteindre l'immoremblématiques se retrouvent de talité. » (cité de Reghini) ; enpart et d'autre. La Franc-Masuite, le fond des doctrines est çonerie écossaise prétend d'ailtoujours le même: «et cela pour leurs remonter aux Templiers. des Traditions qui sont trop éloiOn trouve p. 15 et 16 de la gnées dans le temps et dans 2ème édition (1949, les Edil'espace pour qu'on puisse adtions Traditionnelles) un passa- mettre une influence immédiate ge tout à fait significatif de sa des unes sur les autres... » façon de procéder : Le manque d'originalité de la « Or il se trouve que cerdocumentation est frappant, elle tains dignitaires inférieurs de la est reprise on l'a vu de !'Histoire Maçonnerie écossaise... et dont des Rose-Croix de Sedir qui utiZerbino, le prince écossais, l'alisait lui-même Aroux : « l'Enmant d'Isabelle de Galice est la fer représente le monde profapersonnification dans l'Orlando ne ... » Les correspondances des ~urioso de 1' Arioste, s'intitulent planètes et des sciences. sont egalement princes, Princes de identiques et l'on retrouve m exMercy ; que leur assemblée ou tenso des passages. comme : « la chapitre se nomme le Troisièronde céleste que décrit Dante me Ciel ; qu'ils ont pour sym- commence aux plus hauts Sérabole un Palladium ou statue de phins... Il se trouve aussi que la. Vérité, revêtue' comme Béa- certains dignitaires inférieurs de tnce des trois couleurs verte la Maçonnerie écossaise... :-i' Le bI,.ar:ohe et rouge (5) ; que leu; rapprochement avec les Princes vener~ble (dont le titre est Prin- de Mercy, avec Béatrice .et ses c: tres excellent), portant une trois couleurs y est aussi 00). fleche en main et sur la poitriGuénon se contente de rectifier ne un cœur dans un triangle est les erreurs qui viennent, à son une personnification de 'r A- avis de l'absence ou des insufi:iour ; que le nombre mystéfjsa~ces doctrinales. L'attrLbuneux de neuf, dont « Béatrice tion, par exemple, de la L;me est particulièrement aimée 1> au monde profane est erronee : Béatrice « qu'il faut appele; « Nous savons bien cependant, Amour », dit Dante dans Ja Vique la sphère de la Lune a. un ta Nuova est aussi affecté à ce rapport spécial avec les . LnnVénérable, entouré de neuf cobes (le « Nous savons bien » lonnes, de neuf flambeaux à neuf désigne peut-être ses connaisbranches et à neuf lumières sances dont l'origine historique age enfin de quatre-vingt-un n"est pas identifiable) ... En effet, ans, multiple (ou plus exactela Lune est à la fois J anua Coeli ment carré) de neuf. Béa- et J anua inferni, Diane et H écatrice est sensée mourir dans la te (11). quatre-vingt-unième année du A
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siècle » (6). Une correspondance peut être également établie entre les planètes et les Grades maçonniques : à Mercure, le Chevalier du Soleil 28è, au Soleil le Grand Architecte, 12è ... A Saturne, l'Ecbelle d'Or des Kadosb. Les figures symboliques vues par Dante paraissent à Guénon d'une identification indiscutable. Il développe p. 20: « La croix dans le ciel de Mars, l'aigle dans celui de Jupiter, l'échelle dans celui de Saturne. On peut assurément rapprocher cette croix de celle qui, après avoir été le signe distinctif des Ordres de chevalerie, sert encore d'emblème à plusieurs grades maçonniques ; et, si elle est placée Jans la sphère de Mars, n'est-ce pas par une allusion au caractère militaire de ces Ordres. leur raison d'être apparente, et au rôle qu'ils jouèrent extérieurement dans les expéditions guerrières des Croisades? (7) Quant aux deux autres symboles, il est impossible de ne pas y reconnaître ceux du Kadosh Templier ; et, en même temps, l'aigle que l' Antiquité classique attribuait déjà à Jupiter comme les Hindous l'attribuent à Vishnu, fut l'emblème de l'ancien Empire romain (ce que nous rappelle la présence de Trajan dans l'œil de cet aigle), et il est demeuré celui du Saint-Empire. Le ciel de Jupiter est le séjour des « princes sages et justes » : ,~ Diligite justitiam, qui judicatis terram »
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(8), correspondance qui, comme celles que donne Dante pour les autres cieux, s'explique entièrement par des raisons astrologiques ; et le nom hébreu de la planète Jupiter est Tsedek, qui signifie « juste ». Quant à l'échelle des Kadosh, nous en avons déjà parlé : la sphère de Saturne étant située immédiatement au-dessus de celle de Jupiter, on parvient au pied de cette échelle par la Justice l Tsedakah), et à son sommet par la Foi (Emounah). Ce symbole de l'échelle semble être d'origne chaldéenne et avoir été apporté en Occident avec les mystères de Mithra : il y avait alors sept échelons dont chacun était formé d'un métal différent, suivant la correspondance des métaux avec les planètes ·' d' au tre part, on sait que, dans le symbolisme biblique on trouve également l'écheBe' de J~cob, q~i, joignant la terre aux ~1eux_, presente une signification identique. » (9)
Chap. IV : Dante et le Rosi-crucianisme. Ce chapitre étudie les concordances historiques entre le Roman de la Rose, La Fede Santa, les Fidèles d' Amour et la Massenie du Saint Graal formes diverses de transmissidn d'un courant ésotérique unique.
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Les concordances chronologiques (12) entre l'œuvre de Dante et l'apparition du Rosicrucianisme dans les mouvements ésotériques sont une des suites de la disparition de !'Ordre du Temple. La conception de cette transmission par des sociétés. constituées est caractéristique des idées occultistes du XIXè siècle pour qui elles sont inséparables d'une action socia-
le et politique. Guénon, tout en condamnant Eliphas Levi qui voyait tout, dit-il, à travers la mentalité d'un révolutionnaire de 1848 a hérité de cette vision institutionnelle de la transmission qui est répandue à travers toute son œuvre. La documentation de ce chapitre IV est fournie là encore par Sedir recopiant Eliphas Levi ou l'historien Henri Martin : il en est ainsi de la légende du St Graal et de sa conclusion « Ce qui est bien curieux et ce dont on en peut guère douter, c'est que Ja Franc-Maçonnerie moderne remonte d'échelon en échelon jusqu'à la Massenie du saint Graal » (13).
Chap. V : Voyages extra-terrestres dans différentes Traditions.
Entre la descente d'Orphée aux Enfers, le voyage d'Ulysse aux ,. -. . pays des· c1·- mmcnens Virgile et la l't · des Rameaux, ' 1 urgie par cx~m pie, (la mort et la résurrect10n sont assimilables aux phases successives du Grand Œuvre alchimique) les ressemblances sont frappant es. M ais . la , parente est plus nette encore entre la Divine Comédie et le Voyage nocturne du Prophète Mahomet dans le K1't"b . " d M a e 1-1sra e ohyddin ibn Arabi . L~, thème du voyage ~st parhcuherement riche .. « 1e ra-
L'enseignement rest~ ~~ même : c< Pour nous ces s1m1l1tudes ne montrent pas autr.e chos~ que . 't, de la Doctrine qm est a· 1 um e ~ contenue dans toutes les Tra 1d tions. » , , ,.. L'expression genera1e es mees vérités n'est étonnante que tn . t c pour ceux qui 1gnoren q~e e sont des vérités. Cette cert1tu~e le dispense d'aill~ur~ de l?roc~ der à une vérif1cat1on histon. le rapprochement de Dane ' qu te et de Mohyd d'm 1'b n A rab"1 n'est pas fait d'après le t~xte ?riginal de cet auteur m meme
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meau d'or qu'Enée, conduit par la Sibylle, va d'abord cueillir dans la forêt (cette même « selva selvaggia » où Dante situe aussi le début de son poème), c'est le rameau que portaient les initiés d'Eleusis, et que rappelle encore l'acacia de la Maçonnerie moderne, « gage de résurrection et d'immortalité » ... C'est avec Mohyddin ibn Arabi que Guénon se sent le ph~s à l'aise : « Dans une adaptation de la légende musulmane, un loup et un lion barrent la ro~te au pèlerin, comme la panthere, le lion et la louve font recu,le~ Dante. Virgile est cnvoye a Dante et Gabriel à Mahomet par le Ciel ; tous deux, dur.an~ !e voyage, satisfont à la cunos1t~ du pèlerin. L'Enfer est d annonce dans les deux 1' . egen es Par des. signes identiques : tuf I multe v10lent et confu d f L' s, ra a e e eu... architecture de !'Enfer dantesque est calqu, d , ee sur ~e11e e 1Enfer. musulman ; tous e?x sont ,,un gigantesque entonnotr forme par une série d'étages, de degrés ou de marches circulaires qui descendent gradueIIement jusqu'au fond de la terre ». {14) Les deux Enfers sont situés sous Jérusalem, l'architecture des sphères célestes concorde Béatrice s'efface devant St Ber~ nard comme guide de Dante dans les ultimes étapes ainsi Gabriel abandonne M~homet près du Trône. 122
d'après l'étude qu'en fit Miguel Asin Palacios qu'il cite mais à travers l'analyse de A. Cabaton : « la Divine Comédie et l'Islam » dans la Revue de l' Histoire des Religions en 1920. Une chose importe pour lui, le langage utilisé de part et d'autre, prouve que Dante n'a pas connu Ibn Arabi par des voies profanes. Le problème historique de la transmission ne se pose donc pas.
On peut rencontrer en Perse et même jusqu'en Inde la description symbolique des divers états d'existence sous fom1e « d'un ensemble hiérarchiquement organisé de Cieux et d'Enfers ».
Chap. VI
Les trois mondes.
Cete partie est beaucoup plus doctrinale, les mondes représentent des états de l'Etre et le voyage la démarche de l'homme vers la conquête des états supérieurs. L'Enfcr est alors l'humanité terrestre, le Purgatoire la récupération de l'état édénique et le Ciel les états supérieurs.
Chap. VII
· du . vova Les trois parties . o
Les nombres symboliques.
La fréquence d'un certain rythme dans les divisions du poème est tout à fait remarquable: 3-7-11 (strophes de onze vers) ou 5-15-666 vers qui séparent les différentes prophéties : Ciacco, Virgile, Brunetto Latini, Farinata. Ces nombres ont toujours eu une signification initiatique utilisée par les
bolisme chronoloQue le ,sym h sur un symbo. debouc e·que n'a nen . d' e, giquc , geocrrap111 • . l is111e Î phases successives tonnant, " considérées simultades tendances peuvcnt etr , t comme nemen mple'mentaires le s et co .. ' a d verse oint d'équilibre : centre est un. p , ·1· t . divin ou se conc1 ien « le 11eu stes et 1es an t"moles con tra
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d la roue d~s mies » ; centre' e ression hinsociétés secrètes. Ils constituent choscs selon l eXJ?. l'alphabet hébraïque, 33 le t l e plus. ~ nombre des années de la vie ce qui impor e terrestre du Christ mais aussi l'âge symbolique du Rose-Croix maçonnique ~t yuitime degré de la Maçonnerie ecossaise · 66 est la valeur du nom d'Allah en a~abe et 9~ le no1:11bre des principaux attnbuts divins en Islam. La symbolique des nombres débouche sur une interprétation cosmique de l'Univers, la position centrale adoptée par Dante est en effet riche d'enseignements : « Ceci peut être représenté géométriquement de la façon suivante : si le cycle dont il s'agit est la demi-période de la précession des équinoxes, et si l'on figure la période entière par une circonférence, il suffira de tracer un diamètre horizontal pour partager cette circonférence en deux moitiés dont chacune re-
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présentera une demi-période, le commencement et la fin de celle-ci correspondant aux. deux extrémités du diamètre ; si l'on considère seulement la demi-circonférence supérieure, et si l:o~ trace le rayon vertical, celm-c1 aboutira au point médian, correspondant au << milieu des temps ». La figure ainsi obtenue est le signe @ , c'est-à-dire le symbole alchimique du règne minéral ; surmonté d'une croix, c'est le « globe du monde », hiéroglyphe de la Terre et emblème du pouvoir impérial. Ce dernier usage du symbole dont il s'agit permet de penser qu'il devait avoir pour Dante une valeur particulière ; et l'adjonction de la croix se trouve imp1iquée dans le fait que le point central où il se plaçait correspondait géographiquement à J érusalem, qui représentait pour lui ce que nous pouvons appeler le « pôle spirituel »· D'autre part, aux antipodes de J érusalem, c'est-à-dire à l'autre pôk, s'élève le mont du Purgatoire, au-dessus duquel brillent les quatre étoiles qui forment la constellation de la « Croix du Sud » ; là est l'entrée des Cieux, comme au-dessus de Jérusalem est l'entrée des. Enfers ; et nous trouvons figurée, dans cette opposition, l'antithèse du « Christ douloureux » et du « Christ glorieux ». (16)
125
Chap. VIII : Les Cycles cosmiques.
Dante assimile le milieu de sa vie et le milieu des temps : soixante-cinq siècles avant et soixante-cinq après ce qui correspond à la demi-précession des équinoxes, c'est-à-dire au retour de la Grande Année. La position centrale qu'il adopte ouvre d'ailleurs une nouvelle série de correspondances entre le temps et l'espace désignant le centre de l'être qui est aussi Brahma-Pura et Jérusalem. Mise au point précieuse si la science des nombres est considérée
pa~ Guénon comme une ~cience traditionnelle, le mot science ne
~o~t P~ faire illusion et peut-être
son emploi était-il une concession il ne s'agit pas de la constitution d'une somme IDéJJs bien d une approche de l'inexprimable. MA peu près à la même époque, il publia un petit livre : le Roi du , onde (17) sur ile symbolisme du centre et une série d'articles de 1 925 ~ ~927 de symbolisme chrétien dans : Regnabit, organe de la ~1 e..te du raxonnement intellectuel du Sacré-Cœur », dirigée par e . everend Pere Anizan (oblat). Guénon y avait été amené par Loms-A~guste . .
a~ ~sp~1t du, temps,
t
Charbonneau naquit à Loudun en 1871, y vécut et y mourut en déc.embre 1946. Professeur dans l'enseignement libre. il devint un des ~e1lleurs spécialistes en archéologie du Bas-Poitou. Il eut aussi, nous dit G. Tarnos : « la rare fortune de retrouver ce qu'il cherchait depuis si longtemps, la descendance vivante et légitime de deux de ces anciennes confréries hermétiques qui avaient fleuri et fructüié ~ans son cher Moyen-Age, l'une presque spécifiquement ascétique, 1a~tre chevaleresque (il s'agit de !'Estoile internelle et des
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ce groupe de rénovation spirituelle « de l'intérieur du Catholicisme » qu'il avait appelé de tous ses vœux dans les ouvrages précé-dents? Il ne semble pas avoir eu connaissance à ce moment-là de l'eXISte~ce de ces sociétés ; ce qui est capital car elles répondaient aux exigences doctrinales qu'il avait formulées. ~~s thèmes abordés recoupent évidemment ceux de ses écrits precedents ou seront repris dans les suivants. « Le Verbe et le symbole '> de janvier 1926 complète heureusement !'Esotérisme de Dante sur la fonction symbolique : « Au fond, toute expression toute formulation, quelle qu'elle soit, est un symbole de la pen;ée qu'e1le traduit extérieurement ; en _ce sens, le langage lui-même n'est pas autre chose qu'un symbolisme ... » Il Y a complémentarité entre l'aspect discursif du langage et. so,n aspec.t sy~bolique et intuitif (20). L'usage du symbole est a~ssi cessaire disent les Hindous que l'usage d'un cheval pour. faire ~ longue route qu'il est pratiquement sinon théoriquemen~ m~possi ~ ~e faire à pied. Les considérations suivantes sont parttculieremen importantes : « Mais il ne suffit pas de considérer le symbolisme du cô~é hur. 1 · , d l'envisage mam ... 1 convient, pour en pénétrer toute la portee, ~ . 0 ,., si également du côté divin s'il est permis de s'exprimer ainsi. eJa e l'on constate que le sy~bolisme a son fondement dans l\~a~~~c même des êtres et des choses qu'il est en parfaite c.onfortnI lei s ne 1 1· d ' ,, , · 1 s 101s nature e es 01s e cette nature ' et si l'on reflech1t que ee exténonsa · · 0· 00 de son t en somme qu'une expression et comme u_n ymbo1~ volonté divine, cela n'autorise-t-il pas à affir~er qule ceH~ dous 1isme es t d' ongme · · es m ' « non humaine », conun e disent 1 1 · et plus ou, en d'autres termes, que son principe remonte pus om haut que l'humanité ? » . Ce n'est pas sans raison qu'on a pu rappeler (il s'a~it d'un tar~~ cle du Père Anizan) à propos de syrnbolis.me les prermers ~o ~ l'Evangile de Jean : « Au commencement était le -yeilrbe »·r· et ller~ be, le Logos est à la fois pensée et parole : en sot, ~st m e.1 ec divin, qui est « le lieu des possibles » ; par rapp~rt a ;ous,l' \ .se manifeste et s'exprime par la création où se réah~ent ans e~s tence actuelle certains d~ ces mêmes possibles qm, ,en. tant ql~ essences, sont contenus en Lui de toute éternité. La Cre~tion ~st œuvre du Verbe . . l' même sa mamfestatlon, son , e11 e est aussi, et par a ' affirmation extérieure . et c'est pourquoi le monde est c?mme un langage divin pour ceu~ qui savent le comprendre : Caeli enarrant
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gloriam Dei (Ps. XIX, 2)... C'est parce que Adam avait reçu de Dieu la connaissance de la nature de tous les êtres vivants qu'il put leur donner leurs noms (Genèse, II, 19-20) ; et tout~s les traditions anciennes s'accordent pour enseigner que le véritable nom d'un être ne fait qu'un avec sa nature ou son essence même. Si le Verbe est pensée à l'intérieur et parole à l'extérieur, et si le monde est l'effet de la parole divine proférée à l'origine des temps, la nature entière peut être prise comme symbole de la réalité surnature?e·. Tout ce qui est, sous quelque mode que ce soit, ayant . . son' pnnc1pe.' dans l'intellect divin ' traduit ou représente ce pnnc1pe a sa mamere et selon son ordre d'existence · et ainsi, d'un ' ' ordre a' l' autre, toutes choses s'enchaînent et se correspondent pour concouri,r à. ~ha~~onie universelle et totale, qui est comme un reflet de 1umte d1vme elle-même. Cette correspondance est le véritab~e f~nd~1!1ent du symbolisme et c'est pourquoi les lois d'un do~ai~~ m!eneur peuvent toujours être prises pour symboliser les realites d u.n ordre supérieur, où elles ont leur raison profonde, qui est à la fois leur principe et leur fin... » (21) ~A"'! ~otal, l'usage du symbolisme est nécessaire et son pouvoir de Téchat~o~ a~so}u ; mais tous les éléments de la nature ne peuvent etre ~ns md1fferemment pour représenter des réalités qui leur S·ont supéneures: notre entendement obscurci ne pourrait s'y retrouver. Le sy~bolisme est aussi pour Guénon un instrument privilégié et ~rans~is, un savoir résiduel du temps où le nom et la chose étaient identiques. Au Verbe incarné de la Révélation chrétienne, correspond le Logos primitif dans lequel tout langage est symbole et tout symbole langage. . Histoire et symbolisme se recoupent donc dans une « archéologie du savoir » guénonienne et l'on peut retrouver là des aspects d'une science, qualité que nous avons déniée en cette matière à sa démarche tout à l'heure. Cette méthode utilisée déjà dans /'Esotérisme de Dante, commande la construction du Roi du Monde. L'occasion de ce Jivre fut la publication en 1924 de : Bêtes, hommes et Dieux par Ferdinand Ossendowski (22) afTirmant avoir eu connaissance au cours d'un voyage de Sibérie au Tibet en 1920-21 (23) d'un centre mystérieux : l'Agartha conservateur de la Tradition primordiale et dont le chef : le Roi du Monde incarnait la Vérité et la présence de !'Esprit dans notre cycle historique. Guénon va y reconnaître par toute une série de rapprochements entre différentes traditions un élément authentique de la spiritualité originelle et préciser la' fonction et la signification du Roi du Monde.
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Chapitre 1. Il résume tout d'abord les références faites à ce mot : Agartha dans la littérature occultiste. Avant Ossendowski, Saint-Yves d' Aly~~dre et J acolliot (24), qualifie d'auteur peu sérieux l'avait mentionné. Pour Guénon: le recoupement suffit : « Nous avons tenu à signaler tous ces rapprochements, mais nous tenons aussi à dire qu'ils ne nous convainquent nullement de la réalité du plagiat ; notre inte;tion ~'~ailleurs, n'est pas de rentrer ici dans une discussion qui, au, f.ond~ ne nous intéresse que médiocrement... Indépendamment ?es témoignages d'Osscndowsk1, nous savons par de toutes autres sources que des récits de. ce genre sont courants en Asie centrale. »
Le peu de sérieux, on pourrait même dire le pittoresque des sources historiques : SaintYves d'Alveydre décrivant la vie dans l' Agartha, ne dérange nullement Guénon. Il en appelle à la Tradition orale qui lui confirme que des récits de genre sont courants dehors des Indes. On a, par exemple, un terme appr~h~t chez !'écrivain latin du Ille s1ecle : Lucius Ampelius, ~ute~r d'un Liber Memorialis qm a~rut été édité à Leyde en ~~3.8, cnez Elzevir et surtout rcedite en 1843 par Panckoucke ; Ja~o! liot peut y avoir trouvé l'ongine de la légende qu'il rappo~ta . . . l'I de . Ampehus ensmte a n · . mentionne une cité mysténeu~e près du Nil : « Agartus oppidum ». Elle contient une statue aux bras d'ivoire et portant ?ne émeraude limpide sur so~ v!sa; e . à sa vue les animaux etruen g ' G é est beauterrifiés (2~). , u ~onar le récit coup plus 1llteresse P d'Ossendowski concernant un.e . noire envoyée autrefois p1erDre 1 .. D"nia par le Roi du au a ai- ~u Monde : « or, dans de :iombreuses traditions,,. le~ pierres . . ent un role important noires JOU • • 1 , depuis celle qu~ éta!~ ellsym: bole de Cybèle JUsqu a ce e qu1 est enchâssée dans la Kaaba de La Mecque. » (26)
Chapitre Il. Le Roi du Monde est identiLa construction du deuxième que au Manu, législateur pri- chapitre est faite à partir de 129
mordial d que dont ~ :~~re cycle,, histori- Saint-Yves d'Alvcydre qui parvivant li le representant lait déjà dans /'A rchéomètre, terre qui e~ e~r: le ciel et la par exemple, du législateur unition spiritue;e c1e de sa direc- versel. Le rapprochement : Mavoirs visibles ed au~elà des pou- nu, Minos, Ménès que l'on a des Ksatryâs es rahmanes et suivi depuis Frédéric de RougeSacerdoce et ~ux ,~nde~ ou du mont (le Peuple primitif, 1857) l'Occident méc/ mp1re dans est présent. Guénon le réutilisa centre du mo I~va1· ~ siège au d'ailleurs plusieurs fois dans le Pôle de 1 nT e ~~1 est aussi l'Homme et son Devenir selon a radition. le Védânta (p. 59). éd. 1941. et dans l'article de Regnabit « les gardiens de la Terre sainte » (27). L'essentiel de la documentation vient de : la Mission de l'Inde de Saint-Yves publiée en 1910. « ... L'arc-en-ciel, le ~ pont céleste » est un symbole naturel du « pontificat » ; et toutes les traditions lui donnent des significations parfaitement concordantes : ainsi, chez les Hébreux, c'est le gage de l'alliance ~e Dieu avec son peuple ; en Chine, c'est le signe de l'union du Ciel et de la Terre ; en Grèce, il représente Iris, « la messagère des Dieux » ; un peu partout, chez les Scandinaves aussi bien que chez les Perses et les Arabes, et jusque chez certains peuples de l'Amérique du Nord, c'est le pont qui relie le monde sensible au suprasensible. » (p. 12). Un peu plus loin, pages 18 et 19, un autre vestige de savoir traditionnel est repéré par la même méthode « d'histoire comparée des religions » ... « le point fixe que toutes les traditions s'accordent à désigner symboliquement comme
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le « Pôle », puisque c'est autour de lui que s'effectue la rotation du monde, représentée généralement par la roue, chez les Celtes aussi bien que chez les Chaldéens et chez les Hindous. (28) Telle est la véritable signification du swastika, ce signe que l'on trouve répandu partout, de l'Extrême-Orient à l'Extrême-Occident, et qui est essentiellement le « signe du Pôle ».
L
Chapitre III. R . Les passages sur 1a Shekinah s'apparente u o1 du Monde diaires c . . à celle des intcrmé- sont repris de : la Kabbale jui1 existe da~ estes comme il en ve de Paul Vulliaud (29) ; l'inque. La ~o la Kabbale hébraï- terprétation kabbalistique des Je Pôle c 'I rrespondance entre deux Pôles éclaire pour Guénon e este et 1 P" restre . Sh k" e o1e ter- les récits bibliques de constitu.. · réell c mah e t M etatron, tion des lieux sacrés. II en est prescnce 1' Ange de la ; sur 1.a ,terre de ainsi du Tabernacle, du Temple long de l' Face qm s opère Je de Salomon et de celui de Zorobabel ; la liturgie catholique ... « 0 naxe du monde . . établir un pourrait également fait appel au même type. de corles deux v :approchement avec respondance dans fonnu!e. : « Gloria in excels1s Dco et m riciens figuoi~s que les Pythagoterra pax hominibus bonae voet C]tu" re r~ient par la lettre y prcse.n t aient · luntatis ». De même les deux coforme exot,. sous une' d'Hercule crique le mythe lonnes sephirotiques de Rigueur Vice ; ave~~ti-e la Vertu et !e et Miséricorde s'apparentent à leste Pt 1·nf es deux portes cé- la séparation des élus et des ernal · Latins, étaient< c q~i,.1, chez les damnés dans le Jugement derholisme de J assoc1ecs au sym- nier. anus · a Charbonneau-Lassay a inspiP h a ses cycI · ' c. vec 1es deux descendant iques ascendante et ré le passage sur le double sens dous, se ra~ta~ui chez J~s Hin- des symboles chrétiens, celui au sym bo11·s hent pareillement sur l'amphisbène en est tiré inme de G " tégralement. Il est d'ailleurs reUn dével . anesha. » marquable que Charbonneaulièrement inté~~pcmcnt particuaspects symb ~~ant est celui des Lassay ait utilisé le bagage oc0 cultiste. (32) Mikael, An e iques du Mal. g de la Face, iden-
a théorie d
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tifiable à Metatron possède aussi une face obscure : ... « et celle-ci est représentée par Samaël, qui est également appelé Sâr ho-ôlam ; nous revenons ici au point de départ de ces considérations. En effet, c'est ce dernier aspect, et celui1à seulement, qui est « le génie de ce monde » eu un sens inférieur, le Princeps hujus mundi dont parle l'Evangile ; et ses rapports avec Metatron, dont il est comme l'ombre, justifient l'emploi d'une même désignation dans un double sens, en même temps qu'ils font comprendre pourquoi le nombre apocalyptique 666, le « nombre de la Bête », est aussi un nombre solaire. Du reste, suivant saint Hippolyte, « le Messie et l' Antéchrist ont tous deux pour emblème le lion », qui est encore un symbole solaire ; et la même remarque pourrait être faite pour le serpent (30) et pour beaucoup d'autres symboles. Au point de vue kabbalistique, c'est encore des deux faces opposées de Metatron qu'il s'agit ici ; nous n'avons pas à nous étendre sur les théories qu'on pourrait formuler, d'une façon générale, sur ce double sens des symboles, mais nous dirons seulement que la confusion entre l'aspect lumineux et l'aspect ténébreux constitue proprement le « satanisme ». (31) Chapitre IV. Ce chapitre est un commenL' Agartha a trois chefs : le taire de Saint-Yves d' Alveydre, Brahmatma qui parle face-à-fa132
ce avec Dieu, il est le maître des trois mondes ; le Mahatma représentant l' Ame universelle et le Mahânga, organisateur matériel du Cosmos. Le dernier degré initiatique autour de l' Agartha se compose de douze membres. L' Argatha agit par la science mystérieuse d'Om.
des correspondances intéressantes avec le christianisme y sont établies : les trois mondes du Brahmatma sont à mettre en rapport avec les trois couronnes de la tiare pontificale et les trois Rois Mages envoyés de l' Agartha et ve~ant apporter la preuve de la légitimité spirituelle du Sauveur. L'appareil symbolique de la Quête du Graal, dans sa forme christianisée est conforme à un archet~ pe universel : toutes les traditions connaissent la coupe co~ tenant le breuvage d'immortal!té Haoma des Perses, Soma ve' dique ...
Chapitre V. . Il nous fait suivre le fil des A ce propos Guénon s'est blégcndes qui ramènent à l' Agar- vré à quelques rapprochemen~s tha : celle du Graal contenant Jinguistiques comme les pratidans la coupe de Joseph d' Ari- quaient les occultistes : le SoT!1a mathie le breuvage d'immorta- perdu fut remplacé P~.r 1.:_ vif~ lité, la coupe doit reprendre sa En hébreu, les mots Iain -: v place au centre du cercle zodia- et Sod = mystère se subst1tue~t cal des Chevaliers de la Table l'un à l'autre comme ayan~ e ronde lorsque la mpture de la même nom b re ·. 70 · En ,Grece, Tradition aura été réparée. les légendes de ~ionysos ~y~~~= ortent : « D10nysos. o pl a des noms multiples, cord' spects c rns · a respondant à autant 'ffé t . sous un de ces d 1 ren s • d' . as. 1.e pects au moins ' la tra ,1tlon fait venir de l'Inde .. Led relc1t s~11vant lequel il naqmt e a cm~ se de Zeus repose sur une ~ss11 cuncu.1 ton verbale des , pus m1a1 . . le mot grec mcros, « crnsses . . , d se », a été substitue au ~o!n u Méru, la « montagne ~o air~ >.'>, auquel il est presque 1dcnttqne phonétiquement. »
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Par contre, l'exemple d'Ouranos et de Varuna a connu le succès universitaire que l'on sait.
Chapitre VI. Dans la tradition hébraïque et chrétienne, Melchisedech fut le Roi du monde et Salem l' Agartha, le breuvage d'immortalité est le vin du sacrifice qu'il accomplit devant Abraham. Son histoire et sa fonction ne sont pleinement compréhensibles que t~a~uits dans le langage kabbalistique.
Les emprunts à la symbolique des couleurs (Frédéric Portal) abondent. Il établit également à partir du « Luz » un essai de correspondances avec les diff_érentes parties du corps humain. Au total, les termes de l\iêru, Alhorj des Perses, Mont Salvet du Graal Kaf des Arabes, Olympe d~s Grecs ou des thèmes comme celui du centre ou du complémentarisme de la montagne et de la grotte déjà visibles dans l'Esotérisme de Dante ou celui de la Terre des Vivants seront développés dans ses articles et ses livres ultérieurs (33), la Grande Triade, par exemple.
Chapitre VII. .Que l'Agartha soit souterr~me permet de la rapprocher d une autre légende héb _ . celle d l . .. ra1que . e a cite souterraine de « Luz D, à la fois céleste et cou~ verte, noyau caché situé au sud de la montagne sacrée du M , , d' eru, c est-a-. ire da_ns la position symbolique qm correspond , notre d'eve1oppement cycliquea actuel. Chapitre VIII . . Un_ certain nombre de faits Les derniers chapitres traihls~onq,ue~ font de leur côté al- tent de géographie sacrée telle luswn a l Agartha qui n'est pas qu'on peut en découvrir des cachée pour tout le monde ; l'Or- traces en Irlande, par exemple, 134
dre du Temple, les Rose-Croix avec Je partage de l'île en quaont assuré en leur temps la tre zones et du symbolisme zotransmission. diacal ramenant à travers l'antique Thulé au Pôle traditionnel. Comme dans l' Esotérisme de Dante, les innombrables reprises d'éléments occultistes en amont et en aval du Roi du Monde sont orientées vers une recherche historique de la transmission symbolique plus que vers une transformation immédiate, grâce à ce savoir nouveau des rapports de l'homme et de l'Univers.
. La fi~ ;ecoupc ceIIe de son livre precedcnt .. ,,// D u t,cn101. gna~~ concordant de toutes Jes traditio~s, une conclusion se d~ ~age ~res nettement : c'est l'affirma~wn qu'il existe une « Terre Samte » par excellence prototype de toutes les ;utres Saintes »• ce n tre spm.. t«Terres 1 ue auquel tous les autres centres sont subordonnés. La « Terre Sainte » est aussi la « Ter~e des Saints », la « Terre ~es B~enhcureux », la « Terre es Y1.vants », la « Terre d'immortalité )) ·, t ou t es ces expres. swns sont équivalentes et il faut Y joindre encore ~elie de « .Terre Pure », que Platon applique. précisément au « séiour des. Bienheureux ». On s'itue habituellement ce séjour dans u.n « monde invisible » · mais SI ' dont' . l',on. ve~it comprendre ce il s agit, Il ne faut pas oublier
et qui représentent en réalité des degrés d'initiation. » (34) . Les connaissances. symboliques indiquées plus qu'étu.diées d'ailleurs n'ont pas pouvmr de chang~r la vie de l'homme~ d'~ pérer ce qu'il appellera lm-meme sa « réalisation spirf.tue!l~ ». Elles ne peuvent dire 1md1c1ble . sont une expres sion de mais . la. doctrine métaphysique qm lm donne accès. . 'il C'est pour cette rais?n qu peut écrire sans encou~1! le ~e proche capital . en m~t1ere d t\. sotérisme de cuvulga~~on. Cc~ tains ont pu penser qu Il en avait trop dit ; le bruit courut. même que ses contacts, one.ntaux avaient été rompus a la smte de cette publication. Il répéta ses justifications précédentes, le monde courant à la catastrophe, il fallait en appeler au plus vite à ceux qui, isolés et aptes à
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qu'il en est de même des « hiérarchies spirituelles » dont parlent aussi toutes les traditions,
comprendre, ignoraient qu'il y eut quelque chose à comprendre.
Le Roi du Monde illustre l'existence d'un Centre Suprême et le maint,en de celui-ci, la transmission régulière de la Tradition primordiale. La doctrine, proprement dite, a été abordée dans : l' homme et son devenir selon le Védânta et Les Etats multiples_ de l'Etr4f d ~ façon systématique. Il ~aut cependant apporter une correction : la connaissance de cHtams ~ymboles peut donner des pouvoirs, mais isolés du principe doctnnal dont ils émanent et qu'ils reflètent à la fois, ils dérivent de leur sens, tel Lucifer, pour se muer en forces du Mal. , A la suite d'une longue polémique avec M. Raymond Dulac, à l ,au~om?e. ~932, il le mit en garde contre l'usage ~e ~ymboles (il s agissa~t ici du pouvoir des clefs) dont il ne connaissait ni les. te~ants Ill ·les aboutissants : c< ••• au surplus ce n'est pas pour des proanes de cette sorte que nous écrivons ... » (35). On a vu les résultats .0 b,tenus par les spirites et les « Théosophistes » ; la remarque ~alait egalement pour les occultistes, détenteurs de parcelles authenf1ques d~ Savoir, que Guénon peut reprendre sans gêne, parce que UI possede les connaissances doctrinales qui leur font défaut. 'b~ans I'a~tre sens, les rapports du symbolisme avec la ~éalité sen~1 e s?nt egalement indirects, il conclut dans les dermères pages u.Roi du Monde à propos de l'Agartha : « Maintenant, sa locaJis.at:on dans une région déterminée doit-elle être regardée comme ! 1 tteral~ment effective, ou seulement comme symbolique, ou est-elle a la fois l'une et l'autre ? A cette question, nous répondrons simi:Jement que, pour nous, les faits géographiques eux-mêmes et aussi I~s faits historiques ont, comme tous les autres, une valeur symbolique, qui d'ailleurs évidemment, ne leur enlève rien de leur réalité propre en tant qu~ faits, mais qui leur confère, en outre de cette réalité immédiate, une signification supérieure. » (36). Si le symbole est réellement apte à transposer, les deux interprt-tations n'ont en effet rien de contradictoire, elles peuvent même s'accompagner d'un goût de l'extraordinaire et du merveilleux que Guénon n'avait pas répudié à la fin de sa vie. Il rapportait dans une lettre à M. F.G. Galvao le 24 décembre 1947 à propos d'un récit de voyageur dans les grottes du Matto-Grosso : « Il me rappelle une histoire que j'ai entendue il y a bien long-_ temps .. un ingénieur qui travaillait dans cette région s'aventura un jour dans une caverne où il marcha longtemps, apercevant une lueur qui lui faisait penser qu'il devait y avoir une autre issue ; mais
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REVUE INTERNATI~~~~E
Sociétés ··secrètes
LE VOILE D'ISIS
N• 10 - D6cernbr" 1932
ce numéro :
Ont collaboré à AAGos.
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Guénon au Caire. avant la guerre. lors d'une crise de rhumatismes.
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1 1 gyf)IL' nouvelle
finalement 1. laquelle il 1• fut arrêté par une étendue d'eau, de l'autre côté de sembla quev;t des ~;iimaux de forme étrange et inconnue, et il lui ]'extérieur ; ila lumiere qui éclairait cet endroit n'était pas celle de doute, com dut reverur sur ses pas et n'en sut jamais plus. Sans .connus, et ~i vous le di~es, ces pa_ys ne sont pas _encore entièr~ment mtéresse Je peut savmr ce qm s·y trouve au pomt de vue qm nous p 1US ••• ? D (1) «Le c..., • t 0acrc-Cœ t sep embre 1925 re ur. e . la légende du Saint Graal>, in Regnabit, aoû.tentre récits syu°ib tris 111 SFSS, p. 39 ; il s'agissait des recoupements 0 (2) Voile d'J ·. iqucs de différentes traditions. (3) L . es trois sis, a t nov · 193') · -· p. ~34 ' , cité par Chacornac, p. 97 (op. c1"té) • theologiquc. u res sont : Poétique, Politique et Social, Philosophico(4) Cette do tirée de : 1'I-I i tcu.rnentation est une seconde main utilisée par Guénon, ('-) • R ose-Croix ' . de Sedir p. 22. " Il est aus Oire. d es ~ues. précisé1nc~~o1 ns curieux que ces trois' mêmes couleurs s~ient dcve1 Italie ; on att dans les te1nps inodernes les couleurs nationales de maçonnique b·r.1 uc ~'ailleurs assez généraldment à celles-ci une origine 1 être tirée dir . ~1 ~ qu'il soit assez difficile de savoir d'où l'idée a pu en (6) Cf L" hcc c1nent. l" . ig t on M F V il Ja(timc, pp. J 79_ " asonry, p. 250, et le Manuel .Maçonnique du • u 182 · 7) On l é· peut encor, • té comme e s Jour des c remarquer que le ciel de Mars est reprcsen t 1 z~artiri, une s:~~:artyrs de la religion~ ; il y a même là, sur M~ri:u;s d autres exc>mples: ~c jeu de 1nots dont on pourrait trouver a:refois le Mont de Mar · c est ainsi que la colline de Montmartre fut au t 0 ns en Passant, à ces ~vant de devenir le Mont des Martyrs. Nous no e[r ois martyrs de 1\lonf 1 °P 0 s, un autre fait assez étrange : les noms de; trois noins de BaccJ1 inartrc, Dionysos Rusticus et Eleuthéros, son ·cr us D • prem1 cvequc de Pari·s · c plus, saint Denis considéré comme 1e •te et • a· AtJH'.·rH·s I'• ·\est ' l'A r éopngi ' :. co1n1nuné1nent identifié à saint Denys ' (8) p aradiso' XVII . I Ctip·1gc e't a1't aussi• le Mont de l\lars. (!.)) Il n'est ' • 1, 93. . av . Pas sans 1. té . t p· • re Danuen, cc qu1 Dante s' · 11 rêt de noter eucore que sain icr liste (en grande parti~ ~ 1 !tr1._·tient dans le ciel de Saturne, figure dansé1a dans le Clypcurn Veritat ~~ei~claire) des Imperatores Rosae-Crucis donn c 00) Scdir, op. .~s. d Ircnaeus Agnostus (1618). (1}) C' CI c, p. 18. es deu:x: HSJl t 1 ticiales : 1·1 Y aurait bea uc 0 ec s correspondent aussi aux deux portes so s L t"ins ava·1ent rcsurné • < · ct UJl ..·'> d"ire sur cc symbolJsme, que 1es a11cicns a t quelques distinctï~ 11 ~ }a f.igurc de Janus. Il y ~urait, d'autre ~~è~ 18 ·l faire entre les Enfers les Lnnbes, et les c brcs extérieures ent. ·i est question . ' . 1e; mai·s cela nous . Ia1nera1t tro :t> dont . 1 dans l'Evang1 disons ici oi1 .P loin, et ne changerait d'ailleurs rien à cc que noiis 1 1 s'ag·t rn 0 nde profane • 1 • seulement de séparer, d'une façon gré 11érale ' 1e de Les notes de U>) . la hiérarchie initiatique. 02) () t " ( 1 ] ) sont tir<~es directement de /'Esotérisme de Dante. n rouve to . (1 :·n Henri Martin ~tef?1s .quelques références symboliques ~n notes; p. 22, repris par Gu·· li1Sfo1rc de Prnnce, t. III, p. 398, in Scd1r, op. c1t~ ces passages démar cnon in Esotérisme de Dante, p. 32, éd. 1949. Tous 04) E.D., p. 37 qués de Sedir l'ont été sans indication d'origine. , rnên1e éd. L
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{15) Artu alla sua f~o Benini : ~ Per 1 {16) rma Primiti a Reconstituzionc della cantica dcll' inferno ~ E.D., pp 6 va~ : Nuovo Patta, sept.-nov. 1921. (l 1) Le Ro · • O-Gl, même éd 08) L z du Monde . d" . . ment . ·A. Charbon ' e ite en 1927 par Charles Bosse. ouvra~~l~ellectue/; ~~~~-;assay après Regnabit publia dans Je RayonneVulnér : le Bestiair d e de ses travaux ont été réunis dans un gros avril-ma1~e étaient p ~ u Christ (Dcsclée-l3rouwer) un Florairc et un revus m ais · n •ont pas vu le jour.· Voir G. T amos, ET' (20) a1 194? • chinois;es deu't aspect . (21) <.L s sont conservés dans l'écriture idéographique (22) Il :. Verbe et le S . autour d Y a Pas d ymbole l>, déjà cité, repris in SFSS, P· 35 et 36. silence e ce livre 1 ~ ;asard, mais des signes : le bruit qui a été fait 1 (23) Ls,ur cette quc~ i ournit une «occasion favorable pour rompre le la révol a~teur, haut f on d.e l'Agartba l> (RM, p. 2). Illée c ution de 1917 on.ct1onnaire du régime tsariste et poursuivi après (24) oLntre-révolut• ' r~Joignit apèrs des périp~ties extraordinaires l'ar10 . d u B aron Ungern-Sternberg. Juge à poui s J acolliotnna1re t sa rno t 0 ndichéry es né en 1906 et passa vingt ans de sa vie comme 1 1.a.Plus gr~~d 1 publ.ia une qui11za inc d'ouvrages cn~rc 185!1. et et et Ia-P ritisme d c partie après la guerre de 1870 · les fils de Dieu, I;, ch ans le m d ' · 1873 (25) Gué cz Lacroix. on e, qui parle de J'Agartba, ont paru en r~latant l non a dé. à rites de ~ terreur d~s relevé le rapport entre le récit d'Ossendowski (26) ,, 1 Agartha hommes et des bêtes lorsque se célèbrent certains enl\ené nl.G Ma , avec le « t•1 mor panicus ~ dl's Anciens ... . rco Pallis nelles Uenon et • auteur de : Peal-s and Lamas a montré dans : 1e Bouddh" r espondconsa 1 10 n . Cré à R G 1sme ~ (n° ' spécial des Etudes 1'rac1·1· II a con~irce que 1·~~) que le nom d'Agartha, inconnu aux Indes, corInornent d tné son . appelle au Tibet Jc : «Royaume de Shambaln >. doues et 00 né j'ai interprétation dans une lettre du 11-5-70 : «à un Selon Os lllongoles Poursuivi des recherches dans deux directions hing.ols ont s~~dowski) : c~?cernant l'origine du nom « agartha >. (Agarthi siste ~. é unanim es Brahmanes bien informés et des moines mon(27) Fo es en rejetant ce nom comme tout à fait fantaid' ar t•icles rzne • A 1e chapitr (28) Le ' Perçus sur l~E III,, ~e l'ouvrage posthume, fait d'un recueil Peut en t 5 YlllhoJe ce]t· sotensme chrétien. rosace g trhouver de n iquc de la roue s'est conservé au inoyen âge : on 0 iqu e elle-znêinbre ux exemples sur les églises · re1alion romanes, e t la la rose certaine entre semble bien en être dérivée, car il y a une (29) L'en Occident et a roue et les fleurs emblématiques telles que 1e lotus en Orient. avoir ét .essentiel de recoznzn e acquis par s,:s connaissances en matière de J{abbalc semble 1 Tournia~ndait la lectuintcrmédiaire de Vulliaud. En 1949 encore, il en (30) L • re dans une lettre à son correspondant Jean es d serpent eux aspe t 5 1' « arn s ?u caducée . c op~osés sont figurés notamment par les den:'( et l'a h1sbène ~. le' dans 1'1.conograph ie chrétienne, ils sont réunis dans L ure Satan serpent a deux têtes, dont l'une représente le Christ es notes 28 • (31) R.M., P evJO( s~nt tirées directement du R.1\1. (32) Il lt . · a Dlt:me éd.). suivant 0aSWald ribuait • ,, W' un s e ns sa t amque à l etoilc à cinq branches renversée irtb qui l'avait étudiée dans la Franc-1\Iaçonncrie. O~
le; ;.
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ne trouve dans n'hnppa~ cette signification au Moyen Age où l'étoile est dessinée chitcctc ViJ~r e quelle position, indifféremment dans les Carnets de l'ar(33) Parin~rd de ~onnecourt, par exemple. ~ 137-145-20 9 _ 18~5 .arti.cles repris dans SFSS, on note : pp. 99.-10:>-114-133(34) R.M 223-3.~2-346-379+19. Et en annexe I : 1-3-6-8-10-12. (35) p 01 ~· J?P. 131-132-133. (36) C . inique avec la IUSS, le Voile d'Isis, déc. 1932. ,. eci Peut 't 1 l s interprètent 1 e re comparé ù la pluralité des sens selon esque s se complète t es textes sacrés, et qui, loin de s'opposer ou de se détruire, thétique int ~ et s'harmonisent au contraire dans la connaissance synJ1istoriques ~grale. Au point de vue que nous indiquons ici, les faits h. correspo11 l' l . • P iqucs à . un · · ~ t n a un symbolisme temporel, et l es f a1"t s geograautres une 1. ~Ymbolismc spatial ; il y a d'ailleurs entre les uns et les et l'espace iaison et une corrélation nécessaire, comme entre le temps fuel peut ê~u:x-i~êmes, et c'est pourquoi la localisa lion du centre spiriCcttc not rc différente suivant les périodes envisagées. e est de R.G.
21
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Chapitre Vll :
LA DOCTRINE METAPHYSIOUB . et les· différentes Il ne peut y avoir qu'une seule m~t~phY;~~~etraditionnelles sont formes qu'elle a pu prendre dans les c1v~1sati., d l'analyse du syro« synonymes » ( 1) · cette unité ressortait déJaili. e du chaos de con,. . ' · au m eubole renvoie · à 12 b o.1sme 1. en meme temps qu'elle servait, naissances, à authentifier les symboles. ~ syxn · ièroe tenne, ga. , .... pardoc t nne et la doctrine au symbole. L'"1lll•tt"atton ' trois us avons deJa rantit à la fois la possibilité de réalisation do!1t ~o ment traditionnels lé, et celle de reconnaître les éléments vénta. e ère par le rite et 0 des deux autres termes. La Tradition orale qui .bpl regroupant tous , • • n poss1 e a 1 ense1g;iement offre la meilleure express10 . ussi des textes s les aspects de la démarche. Toutefois, il existe ac la Tradition oracrés ; la lecture de ces derniers et le contact ever:ir sel
a:.f
141
Des dévelowement
.
de la Croix (1931) s plus complets ont suivi dans : Le Symbolrsme et Les Etats multiples de !'Etre (1932). . ,. sur le V édânta. Chapitre I .· G encra ,. , 1lies
L'accord ave 1 du Védâ est l c .es textes sacrés . e cntérium d l' thod OXIe des d'ff' e orsa ou méd' .1 erentes mîmânLa premièr~at1ons sur le Védâ. ma-Mîrnân est appelée « Karcomplissem:a et tra~te de l'acccncte « Ut nt des" ntes. La seVyasa s'a ta~a-m1mânsa », de hads ppuie sur les Upaniselle , rn!ers textes des Véd" constttu , . as, fin du Védâ e ventablement la • OU Véd" seignement anta. Ses enaphorismess ~o1t concentrés en tras dont Sh · es Brahma-Sucommentat ankarâchârya est le bien que leeur . le plus profond manuja soit point ~e vue de Radoxe n parfaitement ortho. ne sa · « Brahmanismeu~ait ,Y, avoir de les deux as e_sot,enque » car té · pects mterieur et exneur ne sont , , Orient . 'I pas separes en 1 degré ~t Y a une différence de « si l'e ~on pas de nature : n'est nseignement traditionnel pas ésotérique au sens propre de ce t ·1 ,. . ment . . ~o., 1 est ventable, « truttatique » et conduit a 1a « connaissance suprême » p~~ ~n travail qui ne peut être q L'~goureusement personnel » . .d Inaptitude des langues occi entales à exprimer les idées ~~reme~t métaphysiques rend .écessaire ce rappel du symboh~me · · · ,. qu1· md1que la part de c 1inexprimable ~.
de
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L'auteur de la première Mîmânsa est Jaimini nom, selon Guénon, symbolique destiné ,à désigner de véritables « a~re gats intelJectuels » (l'express10;i est de Matgioi et l'idé~ prodmte par l'anti-individuahsmc des occultistes). La prise de position sur l'ésotérisme du Védânta est beaucoup plus importante. Il avait déjà eu l'occasion de condamner à ce propos Jes idées de la Société Théosophique : ,..on .ne devient pas Hindou on nait Hmdou. Guénon à la recherche d'une réalisation spirituelle est condamné à chercher une autre voie, Franc-Maçonnerie ou Soufisme avec leurs compléments exotériques chrétien et islamique et à prendre à l'Inde les connaissances doctrinales qui font défaut aux autres formes traditionnelles. Ce défaut a justifié dans un premier temps la séparation entre Exotérisme et Esotérisme qui n'existe pas aux Indes et en Extrême-Orient.
Chapitre II . L . . . · a dzstmctzon fondamentale du Soi et du Moi.
Le Soi de l'Etre eest le P~-incipe même duel. Pers t le reste indivité sont d onnahte et individualique nor~n~ un ordre hiérarchichez les ~ que_ l'on retrouve Principe .c0Jast1ques et que l'idée d'inqui ne peut en être en Le . Verser. Soi est I · · cendant et e prmc1pe transtre ma ·r .permanent dont l'êexempI~1 e~te, l'être humain par · n est qu' t1on trans · t . une modificaL 1 one e Soi est d. . sa Propi·e one Immuable en na tu seulement 1 re, !·1 développe · es poss · . f mies qu'il co . I b'l't" I I es mdéme, Passa mporte en soi-mêl'acte à tge de la puissance à de degrés. ravers une indéfinité
La continuité est rendue possible par l'adaptation de la doctrine du Védânta à la hiérarchie des états d'existence. La description de Guénon semble être le contraire de notre pensée fondée sur les catégories d'Aristote. On peut se demander cependant s'il n'en est pas resté imprégné ; l'idée d'une manifestation subtile semble appartenir plutôt à la pensée gnostique qu'à l'Inde (2). Elle était largement répandue dans les milieux occultistes, parfois même sous des formes bizarres. L'origine des â~es, d~ns le domaine subtil fait l ob3et ~e Les d'eveJoppe développements trè~ fourrus . · d ,ailleurs . rnents sont dans la Voie parfmte de A. si on les Parf?-itement illusoires Kingsford, ouvrage qui inspira 1 ~ p . . envisage d " .. duchesse de Pomar chez qw . nnc1pe qui ne P u cote du nen affecté I eut en être en fut créée justement. l'Eglise sonnalité d·. . shwwara. la per- gnostique de Jules Domel. . 1v1ne t c1pe de la rna •. es _le prinPar ailleurs, Jes Darshan:;s verselle . nifestation uni- n'ont pas été présen~és p~r G~e • sous Je ou Paramât :nom d'Atmâ non comme des v01es separees ma Je p · · t en d tous les , " nn.:1pe sousde réalisation mais hiérarchisées et non-manifest ~tr~s man!festés à la façon de la pensée philosovue de la ma ~s ' d~ pomt de phique occidentale. le centre de 1'_!11f~s!at1on, il est sa forme snbt7d1v1dualité sous 1 grossière et e ou corporelle dividualité 'd au-dessus de J'inÏnformeIIe.' e la manifestation Tout cela n'a d leurs que du . e sens d'ailmain et il en point de vue hudividualité hures'!-lte que : « l'inbeaucoup plmaine est à la fois us et beaucoup
!v!o1
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moins que ne le croient d'ordinaire les Occidentaux : beaucoup plus, parce qu'ils n'en connaissent guère que la modalité corporelle, qui n'est qu'une portion infime de ses possibilités ; mais aussi beaucoup moins, parce que cette individualité, loin d'être réellement l'être total, n'est qu'un état de cet être, parmi une indéfinité d'autres états dont la somme elle-même n'est encore rien au regard de la personnalité, qui seule est l'être véritable, parce qu'elle ~eule est son état permanent et mconditionné, et qu'il n'y a que cela qui puisse être considéré comme absolument réel. » La véritable universalité du Védânta a échappé aux Occid.entau~ limités par les catégories anstotéliciennes · la notion qui s'en rapproche plus est celle des « Transcendantaux » Scolastiques qui sont coextensifs à !'Etre mais ne vont point au-
le
delà. La Scolastique en reste à Ishwara et ignore le Suprême Bra hm a. . l d l' "tre humain' Chapitre III : Le centre vzta e e
Le Yoga opère l'union int~ rieure et essentielle avec Atm~, le Principe divin ~ il ne s'agit pas de la conquête de quelque chose d'extérieur mais « de la prise de conscience effective de ce qui est réellement et de toute éternité ». . Centre vital de l'être humain, 144
sé1·our de Bralmza.
séjour de Brahma (Brahmapura) et cœur symbolique. Dans le cœur se trouve un petit lotus qui contient l'Ether (Akâsha), c'est la demeure de l'âme vivante Uîvâtmâ) : « c'est à dire la manifestation particulière du Soi dans la vie » .•. « cet âtmâ qui réside dans le cœur est plus petit qu'un grain de riz plus petit qu'un grain d'orge ... (il) est aussi plus grand que la terre,.H que l'atmosphère (domaine de la manifestation subtile), plus grand que le ciel (domaine de la manifestation informelle), plus grand que tous ces mondes ensemble (c'est-à-dire au-delà de toute manifestation, étant l'inconditionné). » (3) Au point de vue métaphysique, « Purusha » désigne le séjour de Brahma dans l'individualité.
OpanisChapitre IV : Purusha et Prakriti. anx t Les références avadgita so~ Comme principe de la manià la Bbag . ' contratt précises, M Fifestation, Purusha a pour corol- hads ou nombreuses e habitude. . laire Prakriti, la possibilité universelle. Entre ces deux P5les se produit le développement in, , Guenon "f que sa a . marqut: tégral de la manifestation en gé- cre (1970) a fait re textes hind~~s néral et de l'état humain en paronnaissance des. n'ayant utthC . e mais , ·' traticulier. était certain vrages de]a ' « Si, au lieu de considérer sé que des ou ouvait jug~r d~ chaque individu isolément, o!1 duits on. ;ie P traducteur· ~e considère l'ensemble du doma~ ses quahtes de . de certaines ne formé par un degré déternuendant le ch~ix. des erreurs merne . C! né de l'Existence, tel que le do- P citations ou t d'idenuuer maine individuel où se déploie , metten Le terme d e avérees per l'état humain, ou n'importe quel certaines sources. autre domaine analogue de 145
r;':Z:~td!n~ofe
n• s~~~ial ;,C:,,~~~
sens d'intelBuddhi pris dans le . araît con· lect supérieur (4 ) p se trouver testable et ne pa: On le dans SchankarâcharY;Ïoyé dans trouve par contre e1;1einière fois ce sens pour l_a : ,A.unâ-B~ha en 1886 dans · of spirit P on the knowledge sans k n't by J· translated f roJU b y (TheosoB Born a blications). T ayl or M ·. . ' phical society s pu
l'existence manHestée, défini semblablement par un certain ensemble de conditions spéciales et limitatives, Purusha est, pour un tel domaine (comprenant tous les êtres qui y dév~ l<:ppent, tant successivement que simultanément, leurs possibilités de manifestations correspondant~s), assimilé à Prajâpati, le « Seign.eur des êtres produits », expression de Brahma même en tant qu'll est conçu comme V olonté divine et Ordonnateur Suprême. Cette Volonté se manifeste plus particu1ièrement, dans chaque cycle spécial d'existence, comme le Manu de ce cvc1e, qui lui donne sa Loi (Dharma) ... » A l'intérieur de ce cycle, le c.ouple Purusha-Prakriti réalise: \·homme universel. On peut dire éoalement que 0 Prakriti est Maya : Mère des formes. Les trois Gunal) Sattwa 1~ lum~ère intelligible, Rajas l 1mpuls1on expansive et Tamas l'obscurité sont des qualités
co.nstitutives de Prakriti, détermmant les conditions d'existence de tout ce qui est manifesté.
• •
•
Chapitre V : Purusha inatfecté par les modifzcatzo Il est « le principe essentiel d~ toutes choses », puisque c'est
lm qui détermine le développ~ ment des possibilités de Prak~ ti, mais lui-même n'entre jamais dans la manifestation. son reflet, dans le domaine individuel, comme celui du soleil dans
146
115
individuelles.
l'eau, est l'âme vivante et « le rayon lumineux qui fait exister cette image et l'unit à sa source... est... l'intellect supérieur (Buddhi) qui appartient au domaine de la manifestation informelle. »
. t (on individuelle. 1 Chapitre VI : Les degrés de la manz1es a La multiplicité existe selon son mode propre mais le monde est illusion dans la mesure où il se fonde sur l'unité ; un enchaînement à la fois logique et ontologique relie hiérarchiquement les divers degrés de manifestation. Ce qui est manifestation dans un état devient principe de celui qui se trouve au-dessous.
l t supérieur. Chapitre VII : Buddhi ou l'lntel ec avadgitâ. il semPour la ~h.a~ de Buddhi constitue le premier ble avoir uuhse la traduction écralement . n trouve :;, degré de la manifestation ; ce1• pendant le centre de chaque Senart ' o . Essai sur la p uétat, en raison de l'unité pro- Colebrookc .a· dollS traduit en losoplzie des ~n Pauthier ~ O. fonde de l'être, peut être identifié avec le centre de l'être total : français par 1 ; V éaânta-Sutras Thlbant : T 1tof SJzankara« c'est pourquoi d'ailleurs un with conzmenta\ry Oxford 1890état quelconque, l'état humain 13 vo. aussi bien que tout autre, peut clzarya ' 1904) (5). . . être pris comme base pour la R. Allar qm lm"' deréalisation de « l'identité SuA M. .1 pour ses l~ctuprême ». But du retour au Prinmandait co?,se1 d'hindouisme, il cipe de toute manifestation et res en ma~e~ors de ses propres que l'homme en particulier peut donna, en ~ ke et le Milareti tres : Co1e roo envisager de son vivant. pa de Bacot. Buddhi participe également M Denis-Boudes trois Gunas, sous la forCepend ant N · · me de la << Trimûrti » divine, ' "t vu travailler du Sanslet l ava1 triple manifestation de Brahmâ, 147
Vishnu et Shi . , le li va, Il realise alors krit et R. Allar pense qu'il ne l'indf~den~:e, la personnalité et l'avait pas appris de façm? absant ua ite : « I'inte11ect pas- straite et systématique mais en de p ~n quelque sorte de l'état étudiant un certain nombre de u1ssance · , indiv1"du 1· , umverselle a l'état textes avec son Maître hindou. aise ma· véritable ~ ,!s sans cesser Qui est cet Audulomi qu'il cite était. »~nt d et~e tel qu'il au chapitre XXII ? (6) duelle e a co~sc1ence indiviDes livres très critiqués aux simple ~odr~~de, à titre de Indes mais q'u'il interpréta ,,., comdu Princi a!ite conditionnelle me une expression de 1a \ ente produit 'pe mtellectueJ et eJie éternelle l'influencèrent profonéléments a son,. to~~ les autres dément ainsi : B.G. Tilak : maine. de l md1v1dualité hu- A rctic home in the Véda affirmant l'origine polaire des Védas. L'ouvrage fut traduit en français et longuement commenté par G. Tarnos dans : les Etudes traditionnelles. le
~~apitre VIII : Manas ou le sens interne : s tx facultés externes de sensation et d'action.
Cinq Ta
sensibles nmatras ou qualités non p · · . Prolongée nnc1p1elles sont Bhûtas . s par les cinq sens ou détennm·. a·t·: « les cinq tanmâtras. ions '!' · subtiles d . e cmentaires , one mcor Il non perceptibles , ~ore es et qui sont d' exteneurement ' une façon d. ' Principes res . irecte, les bhûtas ou él ,Pect1fs des cinq sensibles e.~ents corporels et avec 1 .... » 1 s sont en rapport es cinq 'I, ou Ak" h e ~ments, l'Ether me et a~ a, const1tue Je cinquiètoute 1c est d:eux qu'est formée ou co a manifestation grossière Entre les Tanmât ras etrporelle. le Bh" tés d" . s utas, onze facul' istmctes et individuelles P.rocedent de la conscience : c~nq facultés de sensation et cmq d' . action ; « la onzième,
148
Le retour à l'identité suprême ne peut s'expliquer que par cet enchaînement rigoureux dans un sens comme dans l'autre de l'ordre de la manifestation et de la résorption. Ancrage au Principe sans solution de continuité. Matgioi avait déjà longuement parlé de la rigueur implacable de ce déroulement, insistant sur ce qui séparait une telle conception de celle de la Création et du jugement de l'homme selon les critères des lois morales. Les « Actions et réactions concordantes » (7) remplaçaient, pour lui les notions de sanctions propres aux religions. Bien évidemment, pour les
catholique~,
e pouvait la chose n
dont la nature tient à la fois des être adJ.nise. unes et des autres, est le sens interne ou la faculté mentale (manas), et cette dernière est unie directement à la conscience (ahankâra). C'est à ce manas que doit être rapportée la pensée individuelle, qui est d'ordre formel (et nous y comprenons la raison aussi bien que la mémoire et l'imagination), et qui n'est nullement à l'intellect transcendant (Buddhi), dont les attributions sont essentiellement informelles. » Les Brahma-sutras enseignent que l'intellect, le sens interne, ainsi que les facultés de sensation et d'action se développent dans la manifestation et se résorbent dans le même ordre. Ces facultés, avec leurs organes respectifs, sont les instruments de la connaissance dans le domaine individuel.
es du « Soi ~ Chapitre IX : Les envelopp . vitales. ,., fonctions . t les cinq V a y us ou ens strie ,. · dans l~ 5 • asP rana, pris t i·nsp1ration, . / n ret es d·t Queno Atmâ, se inanifestant s'ende ce n10' ' nsion, nous 1 de traductoure d'enveloppes ou de véhiune erreur (_Rense1cules successifs. La première ce prenant XIXe siècle. ~ par enveloppe : Ananda est faite de tion du · écralenien fourni c béatitude ; la seconde est faite guement de lumière intelligible : « ...elle M. R. Allar). est composée des cinq essences élémentaires (tanmâtras), ... dans leur état subtil » ~ la troisième joint Manas, le sens interne, à la précédente ; la quatrième comprend les facultés qui l?rocèdent du souffle vital : Prana. Elles sont au nombre de cinq
(les fonctions v· l Aspiration ins i_ta ~s ou vâyus : se intermé~r . p1ration, une phagestion) L iai~e, expiration, di. a Cin "' pe est la f onne gquieme ., envelopporelle f , ross1ere ou coronnee de . ments sensibl s,. cmq éll!que élément es (bhutas). Chasubstance c correspond à une sang f orporelle : eau et ' eu et sy8 t' terre et h . eme nerveux, c air. Cha "tr
pi e
X : Unité et identité essentielles du
« Soi »
dans tous les états de /'Etre. Bors de B
est illuso· rahma Je monde • ,.. me est ire b et Bra h ma 1m-mec~ qu'il ; , s~Iument distinct de cité suffit ~n tre, cette irréciprodé de tout montrer le mal fonnentisrne e accusation d'immaBraluna ou de panthéisme "' - " d'oùest non- d ua l'ite, et cet. .c-una Brahrna lu" so~tent les êtres est t-meme « Tous le " . et moi je nes et~es sont en moi Mon e"tre susuis pas en eux ... " PPorte tous les etres et , ' , sans q 'l . c est par lui ,. u i ~Olt en eux, qu ils existent. » (8)
L'illusion des réalités matérielles. que Guénon tire de Schankarâchârya, représen!e J?~ur lui la pierre d'angle de l édifice traditionnel. C'est par la « Nondualité » que sont dépassées. les conceptions religieuses et . ~htlo sophiques. Nombre de cnt1ques également lui sont venues de là depuis le Professeur S. Levi au docteur Grangier en passant par les milieux catholiques.
Chapitre XI . L
· a constitution de l'être humain selon les Bouddhistes.
. "Considérer 1 . . 1-etre hum . a constitution de am exclt · partir de l'ind" . 1s1vcment à tude hét,. d ividu est une atti. tement e1 o oxe '. c'es t b'ien JUS-
attaqu, (ue Schankarâchârya a
trântik~ es Bouddhistes. « Sau-
ont des » et ~. Vaibhâshikas » ne con ~ncepttons atomistes et naissent que quatre élé-
150
Incontestablement le Bouddhisme tient une grande place chez les Orientalistes. Déjà le Théosophisme et certains occultistes avaient réagi en sens inverse. Colebrooke, dans l'ouvrage déjà cité, parlait de sectes hérétiques et de ce1le de Bouddha. Là aussi le mépris de
le Bouddhisme, Matgioi pour "tres a dû renments, l'Ether leur est incon· de pre , reli g1on , . és 'de Guenon. nu ; la doctrine, également hé- forcer le~ p~e3ugde runiver~alité térodoxe du vide universel en Le pnnc1p~ lui a fait est le corollaire nécessaire. de la connaissan~e parallèles . · · certains Les Bouddhistes, comme l'é- établir 1c1 ,. appelle l' atocole de Kanada soutiennent le . ce qu 11 ab usifs ' ddhistes est enprincipe de la dissolubilité de misme des Bou d Zénon d'Etoutes choses. La conscience est visagé à la façon. :es grecs. assimilée au cc Soi n méta phy- lée et des scepuq le vercomme nous sique. Lorsque, d 1 revint sur ce Ils établissent, en ce qui conrons plus t:U- ~~t en cause la cerne les objets internes, cinq jugement! il ngageante des divisions ou skandhas qui conrésentation peulle il avait eu xque es , courent à la formation de l'in- P sources aU . rnontre, qu en dividualité lui donnant « nâaccès. Ce qui . rne le conma » l'essence et « nîpa » : la matière d'bind~~:~~n orale q:i'il substance, leur enchaînement tact avec la tra 1 . tenir lieu jusqu'à la dissolution finale et a invoqué, n'a. pu U1 le passage à un nouveau cycle de documentauon. d'existence forment la théorie de la « production condition1 , • nee. » qm ne dépasse pas le domame de l'être et n'est pas métaphysique.
..
' "tre 1i1.miain d' A tmâ dans l e
Chapitre XII : Les différentes conditwns
On en distingue quatre : l'état de veille qui correspond à la manifestation grossière, l'état de rêve, à la manifestation subtile, le sommeil profond qui est l'état causal et informel : rârne vivante s'y retirant au sein de l'esprit universel. Le mono~yl labe sacré : Om est le symbole d' Atmâ ; ses trois caractères· A.U .M. correspondent aux trois états, le quatrième est le monosyllabe lui-même envisagé synthétiquement.
151
Chapitre XIII : L'état de veille ou la con
d'(ori de 1
JI aishwtînara.
i
Réalise « l'homme universel '> dans ses développements manifestés, on y distingue sept parties ou membres du corps macrocosmique : 1) les sphères lumineuses supérieures (mais vues d'en bas) 2) le Soleil et la Lune 3) le principe igné (bouche) 4) les directions de l'espace (les oreilles) 5) l'atmosphère (poumons) 6) la région intermédiaire (estomac) 7) la terre (partie inférieure du corps). La conscience du monde est prise grâce à dix-neuf organes qui sont autant de bouches.
,,. f ditiOtl Chapitre XIV : L'état de reve ou a con
de Taijasa.
L'élément igné a son siège dans l'état de rêve domaine de la manifestation s~btile où 1es facultés externes sont résorbées dans le sens interne ou c manas '>- Sa forme est un « véhicule igné », à la fois chaleur et lumière il est source de vie et correspond au sang et aux nerfs (nâdis). Dans l'ordre de la manifestation universelle, ce monde idéal du rêve est « l'Œuf du
Monde > ou Hiranyagarbha, « !'Embryon d'or » de la vie
universelle.
/.)'a
ndition de Pru/Tl • 'l rof ond ou la co Chapitre XV : L'état de sommei P 'f. "tions avec . les de n11 . Les multlP :f de termes ~ 111 ,.. n de< Celui qui connait e a· un usage m:is~~ent des habttUon 1hors et au delà de toute .c ci . doux nous elo1C' tion spéciale >, il est béatitu e
152
occidentale ; sans des de pe~sée des tern1es sans4: Ananda » informel et supraque l'exou~.ine cause pdncipale. individuel, p'rincipe et cause de krits en soit l~éfinitlon type r~ toute manifestation · lumière En effet, la dèle : il est et ~l intellectuelle saisie directement vient à ce .rn?l est ainsi mais par intuition directe et non pas n'est pas ' i Chaque te~e par réflexion à travers le menaussi autrement. . ne suite 1n,. avec. lui uté\escopees , u. tal. « Cet état d'indifférenciaentraine tio~, dans lequel toute la con'finie de notions « • olé il ou, , t n'est is naissance, y compris celle des de Aucun e\emer_i d portes n1u\autres états est centralisée synvre au contr aire esncontrer 1' esthétiqueme~t dans l'unité essen- ti ples faisan~ se re le corps ep•t le senu111ent, les életielle et fondamentale de l'être, , . avec tous est l'état non-manifesté ou pnnununion nature. , . a contra« non-développé », principe et C0 nts de 1a oesie d me cause de toute la manifestation, D'où cette, p du style e et à partir duquel celle-ci est dério qui se deg~gede \a froideur , non en dépit "tre à cause veloppée dans la rnultiplicité de Gue ' peut-e d' s~s divers états, et plus particuaffectée, ou. u'il a evelièrement, en ce qui concerne de cette froide~~u~ment à tral'être humain, dans ses états loppée systé111~~\1rages. con subtil et grossier. Ce non-mani- vers tous ses é d'une fa,, 'il Nul n'a exposd s 'Vérités qu festé, conçu comme racine du e La manifesté qui n'est que son ef- plus pers.onn.e\\e rsonnclles. rfet, est identifié sous ce rapport rétendait unpe 5011 ton hO, à M füa-Prakriti « la Nature p reuve en est que 'Y a-t-1·1 d'e· s · qu · \es primordiale » ; ~1rnis en réalité, pripile certain · 'il séduise tonnant à ce ~ut . « la sple.nil est à la fois Puru~ha et Praautres qui y v~1en» . c'est-à-dire kriti. Le lien avec les autres états n'est 1amais rompu et la deur d?défini par Guépossibilité de retour s'explique rart 1ui-me111e dans le fait que la manifestation est réduite à l'état principicl et non. ne disparaît pas.
yrai
.. né d'Atnu1·
Chapitre XV l : I...' état incon dztion Quatrième état, au-delà de l'être ; il comprend le domaine des possibilités de manifestation et celles de non-manifestation. Enfin, le Principe Suprême qui est la possibilité universelle totale infinie et absolue. ll est la
153
négation de toute détermination et les adjectifs qu'on lui accole généralement commencent par : non ... Le soi de tout être qui possède la connaissance est donc identique à Brahma, mais ce savoir est d'un autre ordre car Brahma ne peut devenir objet de sa propre connaissance : « Je ne le connais pas et cependant je le connais. « Il cite à l'appui un passage des Upanishad : « Si tu penses que tu connais bien (Brahma), ce que tu connais de sa nature est en réalité peu de chose ... » Il s'agit de quelque chose d'incommunicable.
d, A und et de
. mbolique Chapitre XVII : Représentation sy Uabe sacré Onl· ses conditions dans le monosy L~ rapport du monosyllabe sacre Om et de ses éléments av~c Atmâ fait l'objet de la suite de la : Mândûkya upanishad. Le premier sert de support pour la connaissance du second. Om se décompose en A, U et M. en correspondance symbolique avec l'état de veille, dè rêv~ et de sommeil profond : plein developpement de l'individualité corporelle ; extension intégrale dans ses modalités extracorporelles ; la réalisation de l'identité suprême.
. l'être humain. Chapitre XVIII : L'évolution posthume e . . . . . les just1f1cattou~ ,, On trouve ici critiques qUl Les états envisagés jusqu ~ théoriques des maintenant appartenaient a 154
d
l'homme vivant ; la mort ne signifie pas la disparition simultanée de ces différents états. Il y a, tout d'abord passage dans la forme subtile, phase de résorption des facultés individuelles du manifesté dans le non manifesté. Cependant le prolongement possible de certains états subtils peut être dit encore humain (en correspondance avec les trois enveloppes de l'état subtil alors que l'état corporel et le troisième n'en comptent qu'une). A cela près, il n'y a pas d'évolution posthume humaine proprement dite ; enfin, par rapport au non manifesté, l'idée de succession est d'ailleurs absurde.
. aux concep. nt été f rutes av rue tians spirites. aceordée au doL'import.ance à souligner une maine subti! est nouvelle fois.
. dividaelles.
Chapitre XIX : La résorption des f acuités in Comme les serviteurs d'un Roi se rassemblent autour de lui lorsqu'il va entreprendre un voyage, les dix facultés externes se retirent dans le sens interne (Manas) ; puis le souffle vital se retire à son tour dans l'âme vivante (Jivâtmâ). Lorsque l'âme vivante se dégage de la forme corporelle elle contient donc en elle-même toutes les facultés précédentes ; elle regagne alors son « véhicule igné » (état subtil de Taijasa), les bhütas retournent à l'état de tanmâtras. A partir de là vont différer les voies du sage vers l'immortalité (Amrita) et celles de l'homme ordinaire, sans que pour au-
. i coroplè.. n est ic 'denL'oppos1t10 tlons cc1 .
0 ec les conc~P hrétiennc , te av articuher c inlJ11ortatales, en P' é au niot lil1ll'te s donn . de la · le sen . nificattf voient lité est s1g "dentaux y . . du Les Occi . indéf1nie e prolongatwnt avec l'exten-
un rappor ' d l'ordre temps en 'bilités e ·1 . des possl 1 s10n r 1es orientaux , ·n . pou 'n'eur a tous hum aI ' , t supe , 'f 't d'un eta mên1e consecut1 s s'ag1 changements{· nal. . , au Pralaya t tre ouvrage il etaDans un ~morts entre la docblira les rapp . e pure et les trine métaphys1qude la résurrecdogmes chrét1en~t du jugement tion des corps dernier.
155
tant l'union avec le Suprême Brahma soit dès lors obtenue par celui-là. Quant à l'ignorant il doit repasser par une succession d'existences individuelles, c'est-à-dire d'autres états conditionnés, différents de l'état humain et parcourir d'autres cycles de manifestation.
Chapitre XX : Différence des conditions post I zrane les degrés de la Connaissance.
s suivant
La continuité entre les états de l'Etre fait qu'il est possible de demeurer dans le monde subtil jusqu'à la dissolution exté-
rieure (Pralaya) des mondes ~a~es!és du cycle actuel : rémtegration passive qui s'oppose ~ la réintégration active de celui qui parvient, par lui-mêm:, à la Délivrance. Le cas peut e~ster aussi de celui qui n'a attei?t, d~ns sa vie qu'une irnmortahte vutuelle et la réalise eff~ctivement après : il retourne directement à l'état de non-manifestation. « La véritable réalisation métaphysique est une réintégration en mode actif la seule qui implique vraime~t la prise de possession par l'être de son état absolu et définitif. » « rayon solaire »· Chapitre XXI : L'artère coron a l e e t l e
:our celui qui n'est pas d~l} vre au moment de sa mort, 1 ame vivante entreprend alors un voyage, partie de son propre centre désigné symboliquement
156
par le cœur, elle gagne par le passage d'un lotus à huit pétales, la couronne de la tête pour le sage, le plexus solaire pour l'ignorant. Cent une artères (Nâdîs) rayonnent de ce centre, l'une d'elle (Sushumnâ) passe par la couronne de la tête, elle est en rapport avec le troisième œil frontal de Shiva et le rayon solaire issu du soleil spirituel : Buddhi.
. .
Chapitre XXIl
« Le vovage divin » d
.
• de libération. e l'être etz voze
reonnel des « L Dieu pers 'tait pour . . e . ého\1-is_t~s » e cette inhgions . . Jà l' o r1g1ne deLa no ti·on
Il s'accomplit à partir de l'aboutissement de la Sushumnâ et ~at?;%1 intellectu~ne. articulièreen suivant le rayon solaire. . firJill citatt p •
157
fo~elles. » Le reste du voyag~ s effec!ue dans la région lullllneuse mterméd.iaire, par l'é!!er ~royaume d'Indra, Akâsha) 1·asqu au .centre spirituel où rés1 e PraJâp f 1 ,. . a I, e « Seigneur d es etres prod · tion · . . uits », manifesta·1 pnnc1p1elle de Brahm est alors inco , a, I gharba. rpore à Hiranya-
Même si « l'" jusqu'au b ame » ne va pas dès qu'elleout avant .le Pralaya, de la 1 a franchi la sphère courant une, elle est sortie du l'immor d~, formes et a atteint , talite virtuelle : c'est là que s arr"t religi e ent les conceptions euses et 1 , • ques d es etats myst1nue ~n ont la réalisation obtepas de mode passif ne délivre l'individ~o~~es les entraves de lite. , L union p rf . ga » ·d . a aite ou « Yodépa~s~ ~~tique ~ la Délivrance, qualifj, domame de Brahma " e pour atteindre le Supreme Brahma. Chapitre XXIII : La Délivrance finale. La Délivrance ou Moksha est mal traduite par union, celle d~ « non-dualité » convient mieux. La distinction entre l'état et la connaissance totale est abolie: 1ill1si les préceptes de Patan1ali (Yoga shastra) se présentent comme des moyens d'obtenir la Délivrance et sont à coup sûr une excellente préparation mais ils ne peuvent en aucun cas la donner : l'action ne peut en effet libérer de l'ac-
158
La possibilité de se passer des rites est évidemment théorique, il reste que Guénon a fort p~u parlé des rites dans cette partie de son œuvre et de sa vie ; beaucoup de ses lecteurs inte~ prétèrent d'ailleurs cette superiorité de la connaissance, qu'ils s'attribuaient généreusement comme leur donnant le droit de considérer les rites avec dédain, tout comme les bourgeois voltairiens parlaient d'une néces-
tion, différence fondamentale avec le salut religieux obtenu par des actions. "Il cite à l'appui les Brahmasutras : « L'homme peut acquérir la vraie connaissance divine même sans observer les rites prescrits et, plus loin, Shankarachârya : « il n'y a aucun autre moyen d'obtenir la Délivrance complète et finale que la Ccnnaissance · seule celle-ci détache les li~ns de' la passion... ». L'action est donc liée exclusivement au domaine de l'individualité. Il répète que l'erreur est cor1stamment commise par les orientalistes et que le salut s'arrête bien à Hyranyagharba.
Uo1on pour le peusité de la re er ple.
.
..,, kLÎ Jîwm-1vJ. ll •
aiu k tt et ·er chapitre tries Chapitre XXIV V idêha-ML'avant-de~~t ce selon . la pehvran l'état spiLa première de ces deux forde 1 dernier de "té sumes est celle de la libération te J aînas et e . . l' « idenU "tant totale au n1oment de la mort ; · l du Yogt · · en ci ,. Il tern11ne âchala seconde, celle obtenue avant ntue . »~ne fois Sh~nÇ;teHect prên1e le tern1e de l'existence terrestre, L yogi, don toutes elle n'est en rien inférieure car encore rya •. « e. contetuple t en le Yogi est inaffecté par son est parfait, derneuran corps. Le Yogi est hâla (enfant) choses comme s son propre . "me (dan distinction dans l'état primordial et Pânlui-me icune , . ) ditya (connaissant). Aucun de« Soi », sans a~ de l'inteneu: ' gré spirituel ne lui est supérieur, d l'extérieur e. d la Conna1se . r l'~il e presil est aussi Muni (le solitaire) et ainsi, pa ChakshuS, ex d mais remplit égalem.ent la foncsance (Jnâna- •t être ren u_e . qui pourrai r ~< int\\1tion du Guru : Maître spirituel. s1on nt pa ~ . assez cxactcine ) il perçott ' • 11ectuelle •t» 'non ration· tion inte "t conço1 , t t (ou p 1u o ou di·scursivemen ' . nellemen t .· de consc1en. par une pnse
mrus
159
ce directe et un « assentiment » immédiat) que toutes choses est Atmâ. » exposé du Védâ nta a provoqué des réactions fort d"1verses ; lesCet problè . toriques ames. soulevés sont de deux types : métaphysiques et hisdes textes u ;-veau ,des sources et de l'exactitude de l'interprétation supporter · â~Iacee dans l'ensemble de J'œuvre, c'est l'aptitude à tiel, il fou 1a. emarcbe symbolique qui nous paraît l'aspect essenp . rmt 1e squelette. amu qui est lales b id'ee~- f or~ on trouve : l'identité d'être et de connaître tion elle ase, necessrure de toute pensée qui procède par intégraIa c~ntin· ~st~ demontrée tout au long du livre. Il en est de même de · ' · de l'homme, d u cosmos e t d e la divinit,UI e et de l'um"t'e mteneure mation de sans lesquelles il n'y a pas d'Esotérisme possible. L'affirne » . u caractère illusoire de la création paraît plus « guénonien0 canal 'd'~J~e vu le cheminement d~ cette conviction chez lui pa_: Je de la rigu rt Leclère et de certams occultistes. Il en est de meme conceptio~ur de ~a ~émonstration jusqu'à la Connaissance absolu~, ~~ dieux Prometheenne des mathématiques qui permet de ~avir site métaph1eu.rs secrets. Cette attitude tend à renvoyer, par necesnifestation Y~ique, I~ problème du Mal dans le domaine de la maVait les as~ c est-à-dtre dans !'Histoire (son caractère inquiet Y trouL d, urances nécessaires). a eva1orisafI~n de l'action n'est pas non plus une constante de la pensée dentificat· symbolique et paraît contradictoire avec les notions d'i· sée. Elle mn e et, d'u m"t'e, l'h omme s'ajoutant constamn1cn t à sa penmoment- st d autant pl?s frappapte que ses écrits· son~ i~mets, à ce la réali l~, sur !a question des ntes, de la pratique rcl1g1cuse et de S ~ation spirituelle. L'initiation n'a pas été abordée. ou~~~ n'est pas non plus conforme à la doctrine qu'il exprime, l'acr u o~, elle ne lui est conforme que sous un seul aspect, celui de men~o~ Justement. Le côté tranché de l'affirmation doit certaineI'h etre compris comme une réaction contre son temps exaltant omme d'action et la bonne action troL'exposé métaphysique, uni et i~tégré au langage symbolique, m uve dans Le symbolisme de la Croix une expression particulièrep e~t heureuse. Ce livre a été publié en 1931 aux éditions Véga à ans, on y trouve, à partir d'un exemple de sym bolc, et des corresbondances qu'il appelle, une définition doctrinale des états de l'être. ans L'Homme et son Devenir selon le Védânta, les rapproche~ents avec les autres Traditions étaient développés exclusivement ans les notes. 160
La décf· Eiish el ~cace, à la mé . Oahirah ebir... à qui e~oire vénérée de Esh-Sheikh Abder-Rabman en fave~ 1329-1349H (liue la première idée de ce livre. Meçr ElIvan Agur ~e son ratta h 12) devait d'ailleurs servir d'argument Le eh. c ement au soufisme dès cette époque par ~Pp 0 . qué da rt étabJ · i entre doctr· b . . , , , m ~n à nst l'av ' ant-propos . me, sym ole et hzstoire a ete evol'histoire ous les faits hi· t « ~ caractère symbolique, bien que comnous dire sacrée ... , si le ~;:~iques ... (est) particulièrement net pour e?. eIIe-111 ~ en raison de la nst est mort sur la Croix, c'est pouvons dit1on 8 • e;ne et qui lu. va~eur symbolique que la Croix possède torique ' c est ainsi qu~ a tou101:1Ts été reconnue par toutes les TraIeur sy~ on peut la re ' sans diminuer en rien sa signification hisse super bohque mêm garder comme n'étant que dérivée de cette va.« .. C'esf 0 sent et sup e. >) Toute une hiérarchie de sens symboliques Jnitiatiq Pourquoi 1•1Portent en même temps le sens métaphysique : · ) 1e 1anga~e 1 gnerncntlle. Pa:. exceIIenconsft ue O_e langage symbolique traùu1onneJ . »ce, le vehicule indispensable de tout ense1Plus cnc d escrîpc ore que . l'i= concc Ions ont 1 , Ionunc et son devenir selon le Védânta où les te le 1Ptualis.ation · ,.1 ?bjet d'une mise en ordre rationnelle et d'une ang age vrai inev1tabI · ,. d ,. e, le : Symbolisme de la Crmx represene Guenon. J
fa"t
bu~~ Premier ch . . u deux .., apitrc et le d, N.M. Denis-Boulet a repr?notions ,. ie1ne rc . eVragc ~ejà expos ,.Prennent des ché au Symbolisme de la Crot:r cité d. Prccédent ces dans l'ou- d'être malgré son titr:e : « un ~ mc u e~ états de ~~r la muitipli- vre musulman ». S1 les Chrcest n1verse1 L',. tre et l'l1om- tiens ont le signe de la Croix, cepe · etat J • cent ra . ndant p resente ,. !UJnam y ont pu dire des Musulmans, 1 co , · « l'e comme nous en avons la doctrine. c ;1Plete de 1' ~Pre~sion la plus Le point de rencontr? est c~: d~ 11 homrne ue ~t Individuel ~>, tainement la présentat10n de 1 em: ~~irs qu'à I~~~~rs~~ n'existe tat Jiumain comme central. Pod dam réo,. ,. vu tuez com- sition que l'on ne pouvait pas emption d oeneré par la R ont Parl . ' e- déduire de : l'Homme et son Dee Samt Paul. venir... Cependant il y reviendra plus loin, cette position n'est centrale que par 1·apport à un état donné et n'est jamais privi-
1
J
légiée.
161
Chapitre III : Le Symbolisme métaphysique
1
d
e
la Croix.
Il désigne dans toutes les doctrines traditionnelles, depuis la Tradition primordiale, l'Homme universel, harmonieusement développé dans le sens de l'ampleur et de l'exaltation : l'extension de toutes les modalités individuelles et la hiérarchie des états jusqu'à « !'Identité Suprêi:ie ». Dans cet état la Traditlon islamique dit que l'Homme est Adam et Eve et qu'il a le nombre d'Allah. Le centre de l'état humain co~stitue le point de communicatio!1 avec les états supérieurs et resume la totalité de l'univers en fonction de l'analogie du macrocosme et du microcos-
me.
Chapitre N
. . d e l'espace. : Les directzons
A partir du centre de Ja terre, deux croix « qualifient » l'es~ace, l'une entre l'Equateur et
1 axe des Pôles, l'autre, dans 1e plan de l'Equateur entre l~s quatre points solsticiaux et éqmnoxiaux : elles forment la croix à trois dimensions « dont les branches sont orientées suivant les six directions de l'espace »· Le centre est figuré par l'intersection, cœur de l'univers que l'on retrouve chez Clément d'Alexandrie comme dans la K~~ bale hébraïque ; la parole dlVlne est proférée de ce centre de l'espace et du temps. C?~qu~ direction peut être assim1 lee a 162
ements complèCcs dévelo)f . du Monde et tcnt ceu_x '!u cf.~ne géographie la const1tut10n une ,, trou ve atissi · s~cr~, ?n y d Paul Vulliaud reutihs~:10n el{abbale. en mattere de
un jour de la création : le septième au Sabbat, retour au principe. Il est aussi l' « Ether » qui siège dans la première Séphira Keter ; en sens inverse on peut dire que le point est l'~t~er. devenu palpable, concretI~atton et départ de toute la mamfestation.
Chapitre V
Théorie hindoue des
trois Gunas. développem_ent
C'est la reprise du livre précédent, appliqué à la croix : Rajas représente le plan horizontal, Sattwa le plan vertical dans sa partie supérieure, Tamas la partie inférieure. La « Création >> est présentée par Guénon dans un ordre ascendant à partir du chaos et de Tamas. alors que dans : l'Homme et son Devenir ... il envisageait la manifestation à partir du principe Purusha. Les deux divisions sont d'ailleurs complémentaires.
Chapitre VI
Le présent x du chap1t~e . . que ceu vement v1ams1 « mou é xvrn sur leonstituent une l~é; bratoire » c tion provoq
.. une que~ d }'expanp onse a , t uon e . de 1 presen a à partir par a ru nivers t son sion de rJ-Iom01e e'Ether !'Ether dans 01ent 1 . . « co01 etpr~ Deveror.. e· peut-·1 vibrer 1 ? » homogen üestation il duire la man respondance, sa cor thèse en ])ans ent sa t •t simpleill éb anlemen . repn ot : r utilisant le Ill
lé entaires. L'union des comP m
La ligne verticale est le principe actif (Purusha), l'horizontale Je passif (Prakriti), pl an de réflexion ou surface des eaux. Leur union peut être regardée comme l'androgyne primordial ou la Sphère, forme la moins 1
163
d~ffér<;n7iée dans le symbolisme geometnque. En fin d e chapitre les notes ana.1ysent les rapports de 1a crmx ave c 1a symbolique . des nombres e Chi Pyth . .n ne et chez les agonc1ens.
Chapitre VII : La résolution des oppositions.
rec~~ Y a opposition dans les di-
à p~o~s des quatre demi-droites da r tr du centre en corresponxe~ce ~vec solstices et équino; pomts cardinaux, éléments. · ou, se conLeT centre es t 1c pomt tes le ci ient et se résolvent tou·· divines opp ositions », « station mique » p~ur l'~sotérisme islapour '1a « ~variable milieu » Hébreux _Chine, ~hekinah des · · non-agissant et principelede to ut e act10n. · ve Là se trou. sage au centre de la roue cos m1que.
Chapitre VIII
La guerre et la paix.
~a Bhagavad-Gîtâ, texte sa-
cre ~ l'usage des Kshatriyfts (caste chevaleresque) développe ce symbolisme. Le champ de ~ataille est le domaine de l'action dans lequel l'individu développe ses possibilités extérieu164
C'est ici que ron trouve les références les plus nombreuses à l'Islam. La question de Ja Guerre sainte sera reprise dans l'article : « Sayful-Islam » (9).
res et intérieures (la petite et la grande guerre sainte de l'Islam). La guerre amène de la multiplicité à la Paix : l'unité ; elle détruit pour ramener l'ordre, tel est. le sens du symbolisme de Shiva. Dans le sens extérieur la guerre légitime contre ceux qui troublent l'ordre est une fonction équilibrante de justice. Dans le sens intérieur, l'homme triomphe de lui-même et obtient « la Grande Paix ».
Chapitre IX
L' Arbre du
La verticale de la croix, axe du monde, est aussi Arbre du Milieu (les horizontales forment les branches) et Arbre de vie au centre du Paradis terrestre. Il est dit que l' Arbre de la science du Bien et du Mal se trouvait à proximité, ou plutôt sa dualité ne fut perçue par Adam qu'après la chute. Le rapprochement s'impose avec l'axe central des Sephiroth et les deux colonnes latérales de Rigueur et de Miséricorde. La Croix du Christ également est faite du bois de l' Arbre de Vie ou, selon une légende médiévale, de celui de l' Arbre de la Science : ins·tmment de la Rédemption après avoir été celui de la chute et Jésus a été crucifié entre le bon et le mauvais larron. Le Soleil est souvent présenté comme le fruit de l'arbre, « il quitte son arbre au début
~,,meu. J.Y.1.
ontinuité t sur la c t ccEn insist~nd la Croix eé on bots e . Gu n entre le b de vie, 1 per1' Ar re ore a , lui de e fois enc . ion ; a un la Tradtt m·que So uJicrne 0 de 'ne u manen~ du pbén~meoit dans le l'oppose ·&:,don, t1. v t accomcructl.lft" · v1en · de 1:1° Celui q111 as l'abohr. Chnst . et non P plir la Lot
l6S
du cycle et . ' la fin . vient s y reposer à tre », v?ilà pourquoi au cende la J erusalem céleste l'Arb re de v· ' assim 1 bl te porte douze fruits ou d I a es aux douze Adityas ouze form d S . , tradition hind es u. oleil de la dent aux h oue qm corresponcyclique. p ases du déroulement
Chapitre X : Le Swastika. C'est un . . dont l' . . e crave honzontale à la on~i?e semble remonter est r!radition primordiale, elle rient epandue de l'Extrême-0· aux Indiens d'Amériqu"' La areo~' ~. façon d. ere?ce est indiquée de tion du isc~nt1;Iluc, signe de l'acet non pnncipe dans le monde signe du monde.
166
Il étudia de nouveau b question dans un article des Etudes Traditionnelles Uuil.-aofit 1950, repris in SFSS) : « la lettre G et le Swastika ». Dans les années 1932-33 ce symbole suscitait un certain intérêt. Son correspondant Olivier de Fremond, dans les cahiers où il consignait les doubles de ses lettres en a fait un court commentaire soulignant l'universalité du symbole, son importance en Lithuanie et en Courlande et concluait qu'il devait faire pièce à Hitler qui i' annexa alors. De Nantes, en octobre 1933, Fremond citait Cha rbonncauLassa y : « Ce que dit votre ami, de la croix faussement dénommée croix gammée est identique à ce que j'en :.ti dit dans l'ancienne revue Regnabit... » Frernond s'inquiétait cependant : « du moins j'~ime à croire que cet encombrement extérieur (de la Kabbale) ne modifie pas son sens intérieur qui, si je vous suis bien, correspond à celui de la Bible elle-même ».
,
" e" trique des degrés t leurs rapports.
fo1i geom
Chapitres XI - XII - XIII : Representa i de l'existence, des Etats de l'Etre e
Si l'on représente une modalité d'existence par une droite, un état d'être se trouve dans. un plan horizontal et l'être dans sa totalité dans une étendue à trois dimensions : « chaque point de l'étendue pourrait donc être pris comme sommet d'un trièdre trirectangle, constituant un système de coordonnées auquel toute l'étendue serait rapportée et dont les trois axes formeraient une croix à trois dimensions. :» Chaque point dès qu'il est déterminé peut être le centre de toute l'étendue ou, analogiquement, réaliser la compréhension totale de l'être. Les mêmes représentations peuvent être faites de l'existence universelle chaque plan d'existence universelle est un macrocosme et chaque p1an d'existence d'un être un microcosme. Chapitre X
. du tissage. IV . Le Symbolisme .
Il se rapporte directement aux représentations géométriques ; en sanskrit Sûtra est à la fois le fil et le livre, formé d'un assemblage de fils. En chinois, de même, king est la chaîne et Wei la trame : Le livre fondamental et son com.mentaire, la Shruti et la Smriti des Hindous. La chaîne est donc l'élément immuable et principiel et la trame l'élément variable et con tin-
'
t-
ilicl~a
richesse des s~t d'ailkur~ La • aCJe es tachés au uss, fil de tra1n,e 9u1 remarquable. Le sur la c11ame " i·is e' dans la passe et repasse . rea . e des.sin l trace fru1•t de sa h-. . d'un 110111me? ' st pas ple1v1e . d nt il ne berté mats o. t Ce n'est que ncment consc1en . a tranché le Parque . , de lorsque la . . t être 1ngee, que sa vie pe~ · ~e à \'enf ·1 1 issene tisse ' même la taI? , qu'en « tomvers n'est lugee ::;l
167
gent, chaîne et trame forment une Croix, l'une verticale, l'autre horizontale. ( 10) Chaque existence individuelle est formée de la rencontre et de l'union des deux fils. L'araignée tissant sa toile de sa propre substance, se rapporte à ce symbolisme du destin individuel tout comme les cheveux de Shiva.
bant », après
500
achèvement.
. 't,. des différentes 1 Chapitre XV : Représentation de la contm,1; e ,. d' " modalites un meme e"'tat d etre.
La représentation sera faite de cercles concentriques dans un même plan, le centre est le point de rencontre avec l'axe vertical, si l'o~ considère que les cercles ne laissent pas entre eux de distance, l'ensemble de leurs points co.nsti!uera l'ensemble du plan h!i-meme. Il s'agit donc plutôt d une courbe, le dernier point du premier cercle correspondant au premier du second · cette courbe qui symbolise 1~ parcours d'un cycle ne repasse jamais deux fois par le même point. (11) « Cette représentation mo~ tre qu'il ne peut pas y av01r deux possibilités identiques dans l'univers ce qui reviendrait d'ailleurs à une limitation de la possibilité totale ... Aussi toute limitation de la possibilité universelle était-elle au sens propre ~t rigoureux du mot, une impossibilité ; et c'est par là .que .tous les systèmes philosoph1ques, en tant que systèmes, postulant ex168
plicitement ou implicitement de telles linùtations sont condamnés• à une éoa1e 'impuissance du 0 pomt de vue métaphysique »· Il Y a correspondance entre le commencement et la fin, la naissance et la mort et la courbe est alors figurée par une spirale se développant indéfiniment.
'étendue . . t et d e l Chapitre XVI : Rapports du pom
Il Y a entre eux différence de
~ature, pour qu'il y ait étendue
1l faut deux points 1nais l'espa-
ce présuppose le point, il en est le principe : essence dont l'espace potentiel est la substance. Le point rayonnant en croix dans les six directions de l'espace réalise l'Homme Universel, « mesure de toutes choses ». buissoll ardent.
Chapitre XVII : L'Ontologie du Le dédoublcrn.ent du point qui définit l'espace peut être dit également, dédoublement en sujet et ob\ct
rectilignes
oordormées . n Chapitre XVIII : Passage des c t·i·r'ité par rotatio · ,, aux coo,-donnees po 1aa• ·es '· con i • ' ·1e d'Orient en Dans l'Etoz "tait présenté La correspondance du coni.veo·ir vibratoire. 1909 l' AUM mencemcnt et de la fin se .procomme un ,pou longe à tous les niveaux, 1'1ma169
f,~ c?rre~p?ndant Je mieux à
mt~gralite d'un état de l'être serait celle . d' vib . · « un mouvement · ratoire se prolongeant indéfi~ent, en ondes concentriques, tour de son point de départ da ns un pla h · la rf .n onzontal tel que' su ace libre d'un liquide ».
Ch. Barlet avait cautionné quelques temps cette revue mais se sépara vite de son fondateur Sàrâk.
Représ . Chapitre X J X : entatzon de la continuité des di/férents états d'être. La précéd , • int, . en te representat10n Ce mode de représentation du pe~~essai~ un état de l'être, on « circulus vital » se trouvait dédans ~n fi~r~r leur multiplicité jà dans : la Voie Métaphysique e. sene de plans paral- de Matgioi. lèles à l'' touJou:s perpendiculaires des ~ts ~ertical. La continuité ce au ?0 nera alors une hélipas mf · ,. · jection d irutes1mal. La proplan ho .e ce cylindre dans ]e cle et , nzontal ramène au cera son centre Chapitre XX : Le Vortex sphérique universel. En ima!!i . le , o nant coexistants tous s systemes de , . l'ex a . . rcprescntat10n, du P n.sion u.m~e~selle à partir p~mt pnnc1p1el peut être c,~nsiderée comme un sphéroïde s etendant indéfiniment dans tous les sens. Le vortex n'est as aut~e chose que le « Tao ». a" cc Voie» de la Tradition extreme-orientale.
f
Chapitres. XXI et XXII : Détermination des éléments de la représentation de l'être,· le symbole extrême oriental du Yin-Yang,· équivalence métaphysique de la naissance et de la mort
Le Yin-Yang figure le cercle de la destinée individuelle dans son plan horizontal, Je point 170
Passage co~plèt~m.ent inspi~é de Matgioi qm, d'ailleurs, est c1té en note.
d'entrée et de sortie, naissance et mort n'appartient plus à l'homme ni au Yin-Yang ; « la volonté du ciel » s'y manifeste. Çluan_t à l'axe vertical, pour un etre Il représente sa voie personnelle et la force de son élévation détermine le pas de l'hélice de son évolution cyclique.
l de réflexion. Chapitre XXIV : Le Rayon céleste et son Pan d corresponL'extension elsles est faite en L'axe vertical est aussi « Budtionneapprocheme nts dhi » ou le « Rayon divin '>, il dances tradi insistant sur les ~ble éviter les est le commencement et la fin . es et se de toute destinée individuelle et islan~1qu hrétiens. mystiques c « la force attractive de la Divinité ». Le mouvement du cycle universel est donc indépendant de la volonté individuelle (Guénon renvoie ici à Purusha et Prakriti et à l'action des trois Gunas). Le plan hodzontal est la surface des eaux, séparation des eaux supérieures et inférieures, du chaos formel et informe!. La réalisation des possibilités de l'être est symbolisée par un lotus, une rose ou un lys flottant à la surface des eaux. Chapitre XXV
. VArbre et le Serpent.
· Le serpent enroulé sur son tronc figure l'hélice tracée autour du cylindre vertical, le parcours ascendant est bénéfique, dans le sens descendant le serpent est maléfique. Enroulés autour du Mont l\tlêru ils sont « l'indéfinité de l'existence universelle » corn.me l'Ouroboros.
. . sa présenta' On retrouvde 1c1 }'action du M .L a1. intéressant est tion générale 111 ne peut se L 'élément le p •t que n bien le f at, lonté du c·1el ' . a la vo . é soustraire ui est re1et ' cec' est l'ignorant qles agents de la . pose l c1 sup .. que fon même 1es pus contr~-imtta i nt' finalement des conscients so
fus
171
Par contre 1 de la , l! e_passage au centre rea isation de l'être suppose u_ne discontinuité que l'on pourra1t co la Iini" mparer au passage à Bien ite en Mathématiques entendu · soustraire , ' nu 1 ne peut se l'inf1"d'l a la volonté du Ciel e e est . ' gré ou da sl~~mis contre son dèle d ns ignorance, le fie sa propre 1 , I lam veut d' ·11 v~ onte. s. . a1 eurs dire .• so umission , 1 a a volonté divine.
Inca
victimes · tel était bien le thème de ses p~cmicrs poèmes. Ainsi s'explique le côté grotcs9ue du Diable souligné dans : ,.1 Erreu~ Spirite et qui sera de~eloppe longuement dans : le Regne de la Quantité.
. . . <;:hapitre XXVI : . . . , mmenswabzlzte de l'Etre total et de f'indzv1dualtte.
L'anthrop . omorph1sme de l'être d' ecoule de , . faut se d 'b notre pensee, Il ception ,e ?rrasscr de cette concar conuneminemment occidentale ' e l' , . <( Si nous a ecnt Matgioi : défini coU:~v?ns prendre l'inni, nous image de l'lnfià l'infini ~~s po~vons appliquer l'indéfini . raisonnements de cend et ' Je symbolisme dcsne remonte point » (12)
On a déjà vu le~ . réactions violentes de Matg101 contre l'anthropomorphisme des « religions jéhovistcs »·
Chapitre XXVII : Place de l'état individuel humain, dans l'ensemble de !'Etre.
. pnv1 . "1'e. ,Sa place n ,es t pomt giee '· le se u I moment pnv1 · ·1 eg1e ' ·, ;~t celu,i de la vibration du 0 n celeste : « le fiat lux » q 1 ordonne le chaos et donne
J
la compréhension non distinctive,_ c'est-à-dire réalise l'Homme umversel et la Délivrance qui P~ut être atteinte à partir de ~ imp~:>rte quel point de l'état umain et dès son vivant.
172
Le
privilège
de
l'homme
« cree à l'image de Dieu » : « comme notre ressemblance »
destiné à dominer les animaux et béni par Dieu : « soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-là »··· (12 bis) s'applique pour Guénon exclusivement à l'Homme Universel, c'est-à-dire au Verbe Iuimême.
-~e
Chapitre XXVIII : La Grariu
Triade.
Il faut cependant corriger les propos précédents : « l'humanité, au point de vue cosmique, joue réellement un rôle central par rapport aux degrés de l'existence auxquels elle appartient, mais seulement par rapport à celui-là, et non pas bien entendu à l'ensemble de l'existence universelle... >> Il réaffirme la possibilité pour tout être dans un état quelconque de se faire centre par rapport à l'état total. « L'homme transcendant « de la Tradition extrême-orientale, dans « l' Invariable Milieu » réalise l'homme universel qui est identique au Verbe. Dans la Grande Triade extrême-orientale, l'Homme Universel est médiateur entre le ciel et la terre. circonftrence.
Chapitre XXIX : Le centre et la T
"'S
« n1oteur référence~ aute sont cons-
,__ d' Ansto tf Chaque point de la circonféimntobile >> • stifient son a u:rence ne peut être pris que vir- tan tes. Elles J~ nce d'un ésotetuellement comme symbole de mation de is~nsée grecque. l'Etre, dans l'espace réalisé, le risrne dans a centre est déterminé aussi mais il n'est nulle part dans la mesure où le centre est le seul point qui ne soit pas manifesté : telle est la conception du « moteui· immobile » d'Aristote. (13)
l'f
173
Chapitre XXX : Dernières remarques sur le symbolisme spatial. Introduit des distinctions nouvelles comme celles de durée et de temps qui seront développées dans : le Règne de la Quantité et les signes des Temps.
Les Etats Multiples de ['Etre publié en 1932 aux Editions Véga (14) constituent une reprise des principaux éléments du précédent ouvrage ; l'avant-propos souligne que c'est uniquement par rapport
à nous que l'état humain est privilégié et nullement dans l'existence universelle, ce qui est supérieur et ce qui est inférieur l'est encore par rapport à nous. Réponses à des objections soulevées à la parution des précédents ouvrages de doctrine. Chapitre I : L'infini et la possibilité. Ils ne so~t pas distincts, aspect de l'infini, la possibilité est totale. La conception d'un aspect .est due à l'imperfection de nos, mstru~~nts mentaux inaptes a le saisir. Ainsi l'Infini est négation de la négation.
Chapitre II : Possibles et Compossibles. La distinction introduite par Leibniz tendait à montrer que toute possibilité ne se réalisait qu'à la condition de ne pas entraîner de contradiction ; pour Guénon, elle n'a de valeur que dans un ensemble déterminé d'existence. Du point de vue universel, coexistent des possibilités de manifestation et de non-manifestation et tout possible est réel. « Si l'on demandait cependant pourquoi toute possibilité 174
ne doit pas se manifester, c'està-dire pourquoi il y a à la fois des possibilités de manifestation, et des possibilités de non-manifestation, il suffirait de répondre que le domaine de la manifestation, étant limité par là même, qu'il est un ensemble de mondes ou d'états conditionnés (d'ailleurs en multitude indéfinie), ne saurait épuiser la Possibilité universelle dans sa totalité ; il laisse en dehors de lui tout l'inconditionné, c'est-àdire précisément ce qui, métaphysiquement, importe le plus. » Chapitre III : L'Etre et le Non-Etre. ort du zéro et d~ Le rapP . d ,.à été aborde Toutes les possibilités de nonmanifestation (15) sont néces- Non-Etre, avaitqui eJle tena1•t des sairement en dehors de l'Etre et par G.ueno~ p G Lacuria avait l'Etre lui-même, en tant que occultlst~s . . S94 dans : la 1 ec un article Principe de la manifestation été repns en n'est pas manifesté. Le Non-E- Haute Science, avd Nombres boliqne es li tre n'est aucunement synonyme su~ la sydm la question. Son... de néant ; ils appartiennent tous traitant c · s de l' etre 11 deux à la possibilité universelle. vre : Les Han:~ ~ 0mbres fut 1 Le Non-Etre est en quelque sor- exprimées par René Philite un zéro métaphysique. réédité en 18 99 par pon. • des états multiples.
Chapitre IV : Fondements de la théone Les états de non-manifestation assurent à l'être la permanence et l'identité ; il y a correspondance entre chaque état de manifestation d'un être et un degré d'existence en général, chaque état comprend des modalités diverses comme la modalité corporelle pour l'état humain.
175
Chapitre V : Rapports de l'Unité et de la Multiplicité. La multiplicité est comprise dans l'unité primordiale et ne ce~se d'y être comprise par le fait de la manifestation.
. , d e l' e'tat de rêve. Chapitre VI : Analogies tzrees La place et les limites de la conscience y sont précisées. Lorsque le sujet rêve il peut se trouver à la fois acteur et spectateur : « c'est lui-même qui (les) réalise comme autant de modifications de lui-même, et sa~s cesser pour cela d'être luimen:e. indépendamment de ses ~od1fications qui n'affectent en nen ce qui constitue l'essence pro~re de son individualité. » . C est uniquement la cons~1~tnce in~ividuelle, appliquée à e at subtil qui fait la réalité de ce monde du rêve. Dans l'univers manifesté il y a aussi quel~u; chose qui en fait une réalite, la conscience et la pensée en sont des modes particuliers de manifestation.
·ence individuelle.
Chapitre VII : Les possibilités de la conscr
Elle est la raison d'être de l'état individuel humain, ce par quoi, comme on l'a vu au chapitre précédent, l'être individu~l participe de l'intelligence . t~mverseUe (Guénon renvoie ICI à Manas étudié dans : l'Homme et son Devenir). Les modernes étendent volontiers le chamJ? de la conscience au subconscient, il importe de le faire dans le sens d'un super-conscient. 176
Chapitre VIII : d" "dualité humaine. ,, . . d e ['in lVl Le mental, élément caracterzstique La conscience n'est pas exclusivement humaine, seule la conscience du moi liée au Manas l'est. Cette conscience est produite à l'intersection de l'intellect et du plan individuel. Chapitres IX et X . s confins d e l'1·ndéfini. La hiérarchie des facultés individuelles et e
i
L'activité de l'être dans l'intellect et le mental peut se dissocier, il en est de même du principe psychique à la fois mental et sentimental : la hiérarchie des facultés individuelles correspond à celle des états de l'être, elles peuvent également s'imaginer dans un cerclelimite de la dispersion maximum des points de vue partiels ; cette dispersion précédant leur réintégration.
Xfi.
Chapitres XI et d :Etre ,· les Principes de distinction entre les états e 1
dellX
cJzaOS.
Par rapport à l'extension de la possibilité individuelle certains états peuvent être dits pré-humains et d'autres post-humains (dans un sens plus logique q~e chronologique). Ainsi les distinctions peuvent être envisagées sous l'angle du formel et de l'informel, de l'individuel et de l'universel.
. spirituelles. Chapitre XIII : Les Hiérarchies Cette conception chrétienne n'est pour Guénon d'aucun in-
177
térêt métaphysique pour qui :omprend la hiérarchisation des ~tats multiples dans la réalisati?n, effective de l'être total. Les ~ifferents Cieux s'identifient aux eta~ supérieurs de l'homme ~ais :estent du domaine du mamfeste m f m ormel. Le point d e vue eme , t, · d « eso cnque » dépasse ~tnc. dans la Délivrance ces linn ations. A
•
Après avoir précisé au chapitre XIV d , ·jection . es reponses aux obt" , ,. s 1rees de la pluralité des tres: l~ chapitre XV traite de a re~hsation de lêtre par la connaissance :
f
. ce «v' n. n'y a d e connaissanmai entable, dans quelque donou~e que ce soit, que celle qui ou rn ~ermet de pénétrer, plus natur~i?s _Profondément dans la de s c h oses, et l es degrés llltune d peuve t e la. connaissance ne q , n consister précisément es~ enl ce que cette pénétration P us ou moins profonde et
aboutit à une assimilation complète. En d'autres termes, il n'y a de connaissance véritable qu'autant qu'elle implique une identification du sujet avec l'objet ou si l'on préfère considére; le 'rapport en sens inverse, une assimilation de l'objet par le sujet. »
Chapitre XVI: Connaissance et conscience. Elles ne se recoupent nullement, la connaissance allant au delà des états de conscience et de l'être-même elle s'identifie à la J?.Ossibilité ta'tale qui est, il l'a s~fhsamment répété, Je réel. II n ~ a donc rien qui soit inconnaissable, la distinction de l'intel!ect et de l'objet de sa conn~1ssance étant produite par une refraction de ]'intellect dans un état donné. Quant au dévelop178
L'affirmation des degrés de la connaisance est ici remarquable · Je savoir ésotérique ne s'acq~1iert pas par illuminatio~, l'initiation n'est pas un chemm de Damas mais le début d'un processus de transformation progressif. Guénon reste dans le système de la division en grades du savoir comme dans la FrancMaçonnerie et dans les sociétés secrètes du siècle précédent.
pement S·Ur la méthode pratique pour atteindre cette identité il la réservait pour une autre étude. Les deux derniers chapitres : Nécessité et Continocnce ; No-"" • ,,,. t> tion metaphysiquc de la liberte anal~sent ces problèmes philosophiques à la lumière de la métaphysique traditionnelle
ali tique de la L'ordre _Kabb S. s de Guaï~~ alRose-CrolX de uer sa h1erarlait jusqu'à c~~ universitaires. chie sur les gra
(16)
. ,« . Là, où il n'y a pas de duahte il n y a nécessairement aucune contrainte et cela suffit à prouver que la liberté est une possibilité, dès lors qu'elle résulte immédiatement de la nondualité qui est évidemment exempte de toute contradiction. »
· e ment soulllls. . ut être égale dans la xn~- . • Il en est de même de l'U nité qui ne P~, n descen~ xne réside à une. contrainte ; au fur et à me~ure que u~rté de 1 hoOl festation la liberté devient relative.. La cornplet dans sa possibilité de retour à l'Umverse1· l'exposé le plusut en un Ces trois livres constituent certaineroe;it trouver, surtnot repousd e metapbysique , ésotérique que l' on pUis·se / · unant·me01e 1 temps où la notion d'unité de l'univers etatartage. ·oal: une sée et où l'esprit analytique dominait sans P l'exposé ~~tfl du « reD . . , s dans eux aspects peuvent être d1sungue ur une défi01t1on , dent ouvr~g.e approche de l'inexprimable débouch_ant du préce . de déhmgard ésotérique » ( 1 7) dont le chapitre cond est }'acqu3uénon pr~ offre une excellente formulation. Le se Usations q?e une et umtions, de mises en forme, de c01;cept~~ niétaphysiq~e la phi~osc: sente sur le même plan comme. . etant uée du sceau s vers l'H1s~01verselle. Cette partie nous parait marq déplace alor peuvent etre phie occidentale (18) et le problè~e s: ar exemple, re : dans quelle mesure les Gnostique ~v~rselle 'l , dont M. rattachés à une métaphysique une et u~ René GuenoDn is-Bou. oge sur .. N M en Le Swami Ahhisiktananda mter: épondit a · · l'intéressait Cuttat lui avait dit le plus grand bte~ [ source cela ne s que les let le 8 juillet 1968 que se trouvant a et à lire : « P1u t pas, le démon hellène poussait à ~iscutef intuition des voyan s. > philosophes magistraux de l'Inde, il Y a 179
XVI
Mais pour nous, tenus par ce même démon 1e reproche ne vaut pas.. '
01 aigré
(1) (2) Le D Symb 0 /"isme de la croix, avant-propos. < ~e. Démiurge> (1909), il voulait déjà (3) L gnostiques et du Védùnta.
doctrin~ns
qu'on en ait,
montrer l'unité des
lique e~t r{I~~rochement avec le grain de sénevé de la parabole évangé(4) Un VI tent, R..G. y a consacré un article . ET janvier-février 1949. e no e le r h • . , (5) Ces rem approc e du Logos alexandrin. (6) 1-1.D.V arques nous ont été faites par M. n. Allar. (7) Mat .... p. 223, éd. 1941. (8) Bhagwi, dLa voie rationnelle, chap. V. qaua -Gitd, IX 4 t (9) Cahiers e o.et l'Occident~. repris in SFSS, p. 19ï. (IO) Il s' . du .Sll d : <' 1' Islam
l'on tisse à ag;t bien entendu du métier de ha ulc lisse (vertical, alors que (11) C' t Pat en basse lisse). possibil"te's 1 ~ justification déjit abordée dans /'Erreur Spirlte de l'im· . d e 1a rcrncarnat1on. •· . (12) M1 et metaphy • • siquc (12 bis~ ~ 101 : la Voie Métaphysique, p. 99. (la) G é enèse I, 27. le centreu ~on inverse la phrase bien connue de Pascal sur le cercle dont 04) Ones partout, la circonférence nulle part. éditions Véverra plus loin dans quelles conditions furent fondées les (15) L ~a. . e Vide est un exemp l e de non-manifestation. . (1 6) Alber cornparahle Jbouncy dans : l'Eloile (mars 1889) avait présenté une thèse chose de rée~ur ~a liberté et le mal : c Ainsi le mal n'est pas quelque 07) Ce re mais un rapport faux entre deux biens>· de la trans~~:d. ne devient réalité que par initiation dans la continuité 08) Evide sion de la chaîne ésotérique. cependant laminent Guénon tient le langage de ceux à qui il s'adresse, d'exposé. chose nous paraît aller plus loin qu'une simple commodité
180
Chapitre VIII
L'APPEL A L'HISTOIRE
~
La nécess"t, . d conditions de l'espace et e et la nature de l'histoire découlent es universeJle où elle s u temps propres aux degrés de (rnîrnân• e mani[ science sa : point d este. Elle dérive donc, en tant que . ue et ne peut en aucune particulier) de la doctrine et son Devenir l çon la fonder. L'introduction de · d orient et Occident, ch.apitre 1 : « Civilisation et progrès" 0Jerne ont con· damné '.'I?1tres 1 et II de la Crise du MoTide "' tus pur duit de la dition et la méthode historique coJJlJJle Je Sément rb•Stoirc affir mentalité occidentale déviée. P\us pr?fon e une 1 création ma'.'t son autonomie et la liberté de un instruf . • ... ment de continue l'é a1te par lui devient une f orce du iv~ •tre ' te ueu ou, selon Hegetgarement des consciences. Elle ne peut l?bistorien porte le mo d se manifeste l'esprit, car le regard_quÔ e telle conception '\ la disparition de l'espf!t· sfgna J{arl ]\1:arX d'établir . ogiquement à la mission que .tu• ,as t évanoui .. lavérité de l': .«bune fois que l'au-delà de la ses0 ur Guénon aussi, un as.," pourtant, iui donne .t7 regard droit ete 1 esP_nt ; mais le savoir Jui, \a apparente d « \a JUSte mesure » du JJ}Onde. tre l'argutnentatlOll profane et les et des déveJoppeJJlentd enbien véritable et de sa parod· la est comparable à celle u ie uc1fenenne · Un compte-rend , , . e indo-européen à Rome de Georges D , ';' ( 1) portant sur l hentag di t nces . « Mons1eur Dumé ·1 umez1l marquait nettement \es S· a · . · 1· . , z1 est parti d'un . t d tout profane, mats il u1 est arrive au cours de ses recherches·, p01n e vue . d onnees , de rencontrer certames 181
l'e)(Ïste~ce
~avue i~~ ~ l'é~
JJtéta~bf.flb,,,me bo~'°at
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~nalyses ~1 ':n.ne
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sinultt~de
traditionnelles, et il en tire des déductions qui ne manquent pas d'intérêt, mais qui ne sont pas toujours entièrement justifiées ... » Comme le déroulement des événements entraînés par la pesanteur de Tamas, le commentaire historique peut devenir une force consciente d'obscurcissement spirituel : il y a falsification de l'histoire et cette falsification constitue un des aspects du courant contre-traditionnel. Le Mal est le véritable moteur de l'histoire, cette évidence doctrinale correspondait, on l'a vu, chez Guénon à une tendance de caractère et à des convictions fixées très tôt. En fait, l'événement historique profane et son commentaire ne sont que deux aspects de la tendance obscure. Dans cette descente pr~gressive du monde, la contre-initiation représente dans l'état hu~am la force consciente de l'éloignement du principe ; aussi bien, repétons-le, au niveau de l'action que du commentaire. Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps publié en 1946 chez Gallimard évoque au niveau symbolique et doctrinal les processus de la descente ; sujet déjà abordé, mais plus superficiellement dans : l'E.sotérisme de Dante. L'étude des cycles cosmiques, en dehors. de l'aspect purement métaphysique a fait l'objet de nombreux, articles (après 1930 dans : les Etudes traditionnelles), regroupes dans : Formes traditionnelles et cycles cosmiques (Gallimard, 1970). Parallèlement, l'histoire présente une face lumineuse, celle de la
t~ansmission. La reconnaissance à travers chaque forme de civilisa-
tion des él~~ents qui permettent la « récupération » du temps. et la t~anspos1t10n des événements sur un autre plan lui donne son sens vertI~al. Le dernier chapitre du : Roi du Monde avait soulevé la question ; le compte-rendu de G. Dumézil y revient : ... « Il est vrai qu'on pourrait aussi se demander si l'Histoire, surtout quand il s'agit d'histoire sacrée, ne peut pas, dans certains cas, reproduire effec~iv~ment le mythe et en offrir comme une image humanisée ; mais il va de soi qu'une telle question, qui en somme n'est autre que celle de la valeur symqplique des faits historiques ne peut même pas se poser à l'esprit moderne ». Mais la transmission suppose, comme pour le mal, l'action cons-ciente et organisée des hommes qui détiennent la Vérité et orientent le cours des choses sans participer directement à l'agitation extérieure. La connaissance de cette action mise en évidence par la présence de Ja doctrine traditionnelle, permet une reconstitution rationnelle et globale de l'histoire ; explication logique, horizontale abordée dans : Orient et Occident et la Crise du Monde moderne et développée particulièrement dans : Autorité spirituelle et pouvoir temporel. 182
La constatation d'une direction constante dans la cond~~e ~es sociétés s'ajoute à celle de la concordance des ~ymboles et. l.hisr: sert de preuve ultime. En ces temps d'obscurcissement ~pm~ed rapports de l'histoire et de l'Esotérisme peuvent être envisages , ans un double échange : la doctrine donne le fil et le passage nec~s saire à travers. l'enchevêtrement des événements conduit au cen e. · · ' de la transD ' autre part, l'enquête historique sur l'authentic1te . mission traditionnelle et des rites constitue un préalable au cholX d'une voie de réalisation spirituelle effective. . ti. variées On a vu comment Guénon a cherché dans des direc ons d de 1910 à 1930 · dans la seconde partie de sa vie la constance e , '. d nce entretenue cette preoccupat10n se retrouve dans la correspon a . , avec ceux qui lui demandaient conseil à ce sujet. , R, de /a Quantzte L en~emble de ces problèmes alimente le egne ublié on l'a vu et les Szgnes des Temps rédigé pendant la guerre et. P , 1 Crz'se du · à 1a L .b' i erat10n. (2) Guénon voulut donner une smte. a a d'être du Monde moderne, suite doctrinale expliquant les rru.s~ns au quandésordre moderne, les processus de réduction progress1vl'ehi. torr'e est , · ti"ta tif et aussi· les « réalités d'ordre supeneur » dont h snon-prola représentation dans le monde sensible. Une appr.oc e que nous fane permettra ainsi de déterminer le moment cosnuque vivons. . . d'autres de la rooLa myopie de l'histoire est un résultat parll11 de oderne ; · · 1e mon 111 les catad i'f'icat1on du milieu cosmique qui a prodmt · rtante que . · ts cycliques : m odification régulière et insensible plus 1D1P0 clysmcs brutaux qui ont marqué les' grands change~~nétaient beau« Non. seulement l'homme , parce que ses les. , . . facul s le mon de avec. 1 co:ip moms etr01tement limitées, ne voy~t P.a des choses qui Ul memes yeux qu'aujourd'hui et y percevait bie,n . nient le mon, h , ' . orrelat1ve , . fé t ec appent desormais entièrement . mais, c . nirnent dtf ren ,.. ' · était vr~·· fl' d e meme, en tant qu'ensemble cosmique, ordre se re e. . . é d'un autre l q~al Itativement, parce que des qualit s nsfi aient » en ~ue taient dans le domaine corporel et le « tr.a ~égendes » di~ent que sorte ; et c'est ainsi que quand cert~es précieuses étaient .. s pierres . ' 1 grospar ~xemp1e qu'il y eut un temps ou 1e cailloux les pus sens tout symboauss1 communes que le sont maintenant les 0 . s1ers, ce1a ne doit pas être pris seu1ero ent en u objection qm· pourlique ... Nous préviendrons sans plus tarder unet qualitatifs dans la , au sujet de ces cbangemen . . 1es vesrai"t e"t re soul evee ,1 ns était ams1, figure du monde : On dira peut-être q~e, s e à chaque instant detige.s des ép?qu~s disparues que l'on dec~'::poques géologiqu~s et vrruent en tem01gner, et que, sans par}er. 11umaine les archeolopour s'en tenir à ce qui touche à l'lnstoire ' 183
gues les,, « pre"hi stonens · · · d 1 si loinet même ue » ne trouvent jamrus nen e te, sé L q,, les resultats de leurs fouilles les reportent dans le pasl'itat a0 àe~onse es~ au fond bien simple : d'abord ces vestiges dans du m. 1. s se presentent aujourd'hui et en tant qu'ils font partie I leu actuel ,, ; . ,, la « sorar· . ' on t f orcement part1c1pe comme tout 1e reste, à 1 1 existence ~c:atmn » du monde ; s'ils n'y avaient pas participé, leur etant plus en accord avec les cond1t10ns · · ' " al es, I·1 s auraient en t., gener d" • ,,. ,,. • • beaucoup Ild Ierement h isparu, et sans doute en a-t-il ete ams1 pour ce ... On d"te peut plus retrouver la moindre tra1 c oses dont on ne " il. n'est pas dque. quand ,, , un tresor est cherché par que 1qu ' un a' qm· lui en charbo estme, 1 or. et les pierres précieuses se changent pour fouilles pou Il_ et en. cailloux vulgaires ; les modernes amateurs de C' rraient faire leur profit de cette autre « légende ». (3) est donc le · d ,, ·, dont il ,, , P~mt e vue de l'historien qui crce les barneres celle dua~~~ cp;esti~n dans ses ouvrages précédents, en particulier chronolo . siecle maugurant l'âge classique. L'incertitude des l'inadapt g~~s quand. on veut remonter plus Join est révélatrice de « D' ~ 10 n de l'mstrument intellectuel d'investigation. · ai eurs "·t"e est que tout ce que les fom·11 es arc h'eo1ogigues ont f . ' la vc.;.n environs d ~t, connaitre de plus ancien jusqu'ici ne remonte qu'aux une. secon~ cbut ~? Kali-Yug~, où se trouve n~turc~lcment placée Ie-c1 par « barnere » ; et, s1 l'on pouvait arnver a franchir celcorresponudn moyen quelconque, il y en aurait encore une troisième , ant à l', c .est-à-dire de epoq~e du d~~nie; grand cataclysme terrestre, disparition d ~elui qui est des1gne traditionnellement comme la de vouloir ~ Atlantide ; il serait évidemment tout à fait inutile soient parv a· er ,encore plus loin. car. avant que les historiens ne · 1e monde moderne aura eu grandement le temps d enus d" a cf! pomt, 1 T e spara1tre à son tour. » et l'~~;es ~es spéculations profanes sur l'âge d'or, le déluge biblique dre 1 an~ide .sont bien vaines. Aussi, faute de pouvoir comprenleu; des hi~tor~ens nient qu'il puisse exister quelque chose hors a~ phi . omame mtellectuel familier. II en est de même de la géograeute · « Au début, on vit des « merveilles », puis, plus tard, il Y · · " » ou des singulantes, · " et en f m · « on s'a seulement d es « cunos1tes lesperçut que ces singularités se pliaient à des lois générales, que q savants cherchaient à fixer » ; mais ce qu'ils décrivent tant bien ru~ m_al, n'est-ce pas précisément la succession des étapes de la àmitati~n des facultés humaines, étapes dont la dernière. cor.respond f ce qu on peut appeler proprement la manie des explications raEonn~l1cs, avec tout ce qu'elles ont de grossièrement insuffisant ? rn fa~t, cette dernière façon de voir les choses, d'où procède la géog.ècaphie moderne ne date véritablement que des XVIl et xvur si les ».
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, "aliste qUI. s'an. . nde maten ·ustificaA l'opposé, la décompos1t1on du mo tains signes._ !--a ]Certains nonce permet de retrouver le sens de cer d est explicit~· . nt ve. d es dermeres ·, · d u R oz· d11. Mon e· Jes tem ps· etaie non lignes . T d·ition dit mais · · pouvaient penser qu'il en avait trop L place d e la. ,., ra trop ' d an s ·· « On a ne sau rait etre et ce " nus. 0 n retrouve la meme I· d cc atlantéennc dans le Manvantara » (4) : «.... ment disparues, e liprudent quand il s'agit de civilisations entl~~~tion auxquell~ s vrai ne sont certes pas les tentatives de re~oi:s ~'en est pas moi~snotre vrent les archéologue~ prof?nes .. ; ~ais sortent de ter:edre préque beaucoup de vestiges d un passe oub e ·squer la :rnoin t ceux n tes' don epo9ue, et cc ne peut etre sans raison. sans découver la poitée d1ct1011, sur cc qui pourra résulter de cesd soupçonner . tout qui les font sont généralement incapables ~ne des temps »~r de possible, il faut certainement voir là un « sigantara, pour se · · 1 pas se retrouver a' 1a f"in d u Manv ? » ne. d 01t-1 franpomt de départ à l'élaboration du cycle futur mps perilledt?fi~nis et L , . . . a connaissance de la vcntable natu r e du te euvent e"tre lée dans : clur. <:~s limitations. L'espace et le te_mps nt on a P~~ e JV du qualifies dans la croix à trois dimens10ns 0 ·s au chaP1 r alifié »· Le Symbolisme de la Croix ; le sujet est ~:fenet espace I~u suivant, Règne de la quantité... : « Quantité spatl s » forment aie » y re« Les déterminations qualitatives du temP de la 111onn enfin le chapitre XVI : « La dégénérescence •tatif se . t qu~U , v1en . . nce du . t n1esure, L ' e'l'ement détern1inant dans ia , connaissa qui es , t p"'S ce ,, La me. , n es nt "' esur ées · a,., Méd1ta. trouve dans le fait que : « La quant1te 111 mais, au contraire ce par quoi les choseJ sorestitué par_ 1 Middoth, sure c'est l'ordre en sanskrit : Rita, or re dont Jes trois Cette métion. des Mâtrâs,' mesure des trois mo~d~~ ue hébraïque~ême temps attributs divins de la création, sont la rep ~q ino11de en 11 rAnge. La ditation fait prendre à l'homme la mesure ~luttant ave~Je de celle qu'il donne sa propre mesure, comm~ J':co est jnséparal ii de la Bivérit~ble prise de coi:scic~ce de 1'?1sto;[~se » ou de la_ didu Dieu de Platon qm toujours « geome.d et mesure ignification. ble qui « a tout disposé en nombr~,. P 01 ~jours de Iat!ire occultisrection prise par les événements denv~ 1. ? du vocal.A\ u cosmique 5 (6) L'action de ceux qui savent, les l~:~~tions du ,!11~l~encer à son te, suppose la connaissance des modi 'vant de l 1I1 sives du saqui préfigure celle du monde des cor~ atations su~~~s nt ainsi la tour. Les « Initiés » réalisent des a a)ies rééqutb ra voir primordial à ces conditions nouve ·' tendance descendante de Tamas. (7) dans la fixation d~s 1 Leur intervention es,t .visible _Par exe~~seencore dans le domairègles de travail des metiers anciens ou P 185
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ne de la monnaie. L'action du pouvoir spirituel se voit sur les pièces anciennes couvertes de symboles qui ne peuvent s'expliquer, en Gaule par exemple que si on les rapporte aux connaissances doctrinales. Au Moyen-Age, l'Ordre du Temple fut à la fois dépositaire de secrets ésotériques et régulateur de la circulation monétaire. Le reproche fait à Philippe-le-Bel d'avoir altéré les monnaies dépasse la conception purement économique de sa valeur. « La dégénérescence qualitative de toutes choses est d'ailleurs étroitement liée à celle de la monnaie, comme le montre le fait qu'on en est arrivé à n'estimer couramment un objet que par son prix.,» Privée de son principe spirituel, la monnaie n'arrive même plus a conserver sa valeur quantitative (8) car : « la quantité pure est au-dessous de toute existence », sa dissolution préfigure celle du monde actuel dont e1Ie est effectivement la mesure. L'évolution du milieu suit exactement la descente du cycle cosmique, éloignement du Principe vers une matérialisation progressive. L~ rupture est ici complète avec l'occultisme du XIX siècle, un ~~mt-Yves d' Alveydre voyant le monde occidental à la veille de 1 ~tge d'or. Guénon se demandait d'ailleurs comment cett· idée, tiree de Fabre d'Olivet avait pu voir le jour en s'appuyant sur des textes comme ceux de Virgile qui n'ont jamais placé l'âge d'or com~e quatrième âge. Cette question des cycles préoccupait déjà le heune f.ondateur de !'Ordre du Temple rénové et certains passages u Roz du Monde y faisaient allusion comme celui de l'éclairage successi'f , d_es quatre faces du Méru. Les' liens avec les correspondances p~menques avaient fait aussi l'objet de certains passages c'e l'E?0t~n~me de D~nte. Cependant, et Guénon a souvent procédé ainsi, 11 s agit_ pl~s d'mdications, d'éléments épars que d'une possï>ilité de re~o?~tltution globale des événements, il a évité de désigner avec precision le moment cosmique où se situe notre civilisation, ce qui a provoqué l~s réactions de nombre de ses correspondants et nous a valu une mise au point intéressante en octobre 1938 : « Quelques remarques sur la doctrine des. cycles cosmiques » (9) . 0
. II affirmait l'impossibi1ité d'une exposition complète de la doct,nne des cycles et rappelait Je caractère limité des conditions de l espace et du temps dans la hiérarchie des états : (10) « Les Manvantaras, ou ères de Manus successifs, sont au nombre de quatorze, formant deux séries septénaires dont la première comprend les Manvantaras passés et celui où nous sommes présentement, et la seconde les..Manvantaras futurs. Ces deux séries, dont l'une se rapporte ainsi au passé, avec le présent qui en est la résultante immédiate, et l'autre à l'avenir, peuvent être mises en correspondance avec celles des sept Swargas et des sept Pâtâlas, 186
qui représentent l'ensemble des états respectivement supérieurs. ~t inférieurs à l'état humain, si l'on se place au point d~ vue ~e la hierarchie des degrés de l'existence ou de la manifestation ulll:verselle, 0 ou antérieurs et postérieurs par rapport à ce même état, si 1' 1} s.e place au point de vue de l'enchaînement causal des cycles de:nt symboliquement, comme toujours, sous l'analogie d'une s?cce~s!on temporelle. Ce dernier point de vue est évidemment celui qui lll1porte le plus ici : il permet de voir, à l'intérieur de notre Kalpa, comme une imacre réduite de tout l'ensemble des cycles de la manifestation unive~selle suivant la relation analogique que nous avons · , ' • d" que la mentionnee précédemment et en ce sens on pourrru.t ire ' ' ' flet des · succession des Manvantaras marque en quelque sorte un re autres mondes dans le nôtre On peut d'ailleurs remarquer enc~ pour confirmer ce rapproch~ment ' que les deux , · mots t.10ns Manub syn1 oel~1ques k a sont employés l'un et l'autre comme .designa ·· cidence » <:cd ~ non_1brc 14 ; parler à cet égard d'une simple « c?in S· rofondes rai~ faire. pr~uve d'une complète ignoran~ .des raison p qm sont mherentes à tout symbolisme traditionnel. » A l' d d succession spaor re de succession temporel correspon une tant comf 1 d . . t 0 r en res ia. e ans laquelle chaque terre émerg~ tour a ~re Cette question pnse dans <: la terre des vivants » qm est le ce?. e ·d'articles enti:e du centre fit d'ailleurs l'objet de toute ~n~ sen ortait des pre1?~8 et 19 50 (11 ). La suite de l'article precedent app c1s1ons remarquables : ... s d ' un Manvantara, . « N ous envisagerons maintenant les diviston . et nous sic' est-,a-d·ire les Yugas, qm. sont au nomb re de quatre ' cette d.tVl.ent que g?alerons tou~ d'abord, sans y insister_ lon~em lic;tions multiples, s1on quaternatrc d'un cycle est susceptible d app 1 d'ordre plus es saisons d e e t q~ ' e 11.e se retrouve en fait dans beaucou p de les cyc quatre part1~uhcr : on peut citer comme exemp~es 1 quatre âges de la l'~nnce, les quatre semaines du mois lunaire, es ~n symbolisme VIC h . · encore, il y a correspon dance avec . umame ; ici uatre points car ct•ispatial, rapporté principalement en ce cas ,a~;, ~ivalence manifeste naux. D'autre part on a souvent remarque d~q·gent d'airain et de d es quatre Yugas avec ' " d'or ' : de part et les quatre age~ . é' ~aia-latine fer, tels qu'ils étaient connus de l'anttquit gr~c par une dégénéresd'autre, chaque période est égalem~n~ ~1:r.q~t~eci, qui s'oppose
d'ailleurs . · chre"t' aussi 1e sens réel de Ja « chute » dans la tradition judéo1enne. D'un Yuga , ,, croissan d à l'au t,,re, 1a d,egenerescence s'accompagne d' ~me d"ecant la fe e la duree qui est d'ailleurs considérée comme mfluenéoa ~n~eur de la vie humaine ; et ce qui importe avant to··t à ces ct0iffr' ' c est le rapport qui existe entre les durées respectives de erentes penodes. ,, · sentée pa La durée totale du Manvantara est repré10 celle du ~rêtâ-~elle du Krita-Yuga ou Satya-Yuga le sera par 4, du Kali-Yu a uga par 3, ceJie du Dwâpara-Yuga pa: 2, et celle par 1 ; ces nombres sont aussi ceux des pieds du taureau symb la terre p 0 dque de Dharma qui sont figurés comme reposant sur s'effectue ~n ant ~es mêmes périodes. La division du Manvantara en sens . one suivant la formule 1 o = 4 + 3 + 2 + 1, qui est, + 4 ::::: 1 ~~~rse, celle de la Tétrakys pythagoricienne : 1 + 2 + 3
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Cette s,. · Manvantaene symbolique permet de fixer à 4.320 la durée du . 1.728 1 ra ·· « ceII es d es quatre Yugas seront respec t ivement Plier ~ ·296 l'' 864 et 432 ; mais par quel nombre faudra-t-il multill est fau~- a pour obtenir l'expression de ces durées en années ? rapport ci d" e de r emarquer que tous les nombres cycli ques sont en ::::: 360 Xirec t avec la division géométrique du cercle : ainsi, 4.320 12 . » n Les rapPorts de 1 a· . . ,. . d es E qu1-. oxes sont .... d a 1v1s10n du cercle avec la precess10n
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nombre de e~~ ~n.ts ; la moitié de celle-ci (12.960 ans) marque dans Perses le ret ditions anciennes, notamment chez les Grecs et les Prend-il de ~ur de la Grande Année. Combien le Manvantara comcorrespond randes Années ? Guénon avance Je chiffre de 5 qui en années ;~t.re ~utres aux Bhütas du monde sensible : « Evaluées respectivemer tmaues, ces mêmes durées des quatre Yugas seront de 25920, 19440, 12960 et 6.480 ans formant le total de 6 · 8 0 ans ; et l'on reconnaîtra que ces chiffres se ticnnent au mo· vant fort b" ms ans des limites parfaitement vraisemblables, poumanité te Ien correspondre à l'ancienneté réelle de la présente hurrestre. »
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entre ern~ere phrase illustre bien les difficultés d'établir le rapport diffé 1a science et le symbolisme ; la Préhistoire est envisagée bien poin;em~ent depuis 1938 et l'absence de détermination exacte dn latio attemt J?ar la « descente » ouvre la porte à toutes les spécule m~s. Ce 9.UI serait dangereux, Guénon s'en explique toujours dans si eneme article : « si la durée réelle du Manvantara était connue, et cun outre,. son point de départ était déterminé avec exactitude, chavoir pourr~1t sans difficulté en tirer des déductions permettant de précertams événements futurs ; or, aucune tradition orthodoxe n'a 188
. . elles l'horome peut 1ama1s encouracré les recherches au moyen desqu u moins étenarriver à conn~hre l'avenir dans une me~ure plus 0beaucoup p~us d~e, cette connaissance présentant pratiquement urquoi le pomt d mconvénients que d'avantages véritables. C'e~t P~ été dissimulés de départ et la durée du Manvantara ont tou1our n retranchant plus ou moins soigneusement, soit en ajoutant ou.ten multipliant un n?~bre déterminé d'anné~~ aux date~ réelles, soi on à conserver ou d1v1sant les durées des penodes cycliques de. fiterons que cerse~crnent leurs proportions exactes ; et nous. aJO ties pour des tam~s correspondances ont parfois aussi été interver motifs similaires. » e Matgioi qui, Rupture avec l'affirmation des occultistes conun "bili"té dans la , . . la poss1 au d. e.but de : la Voie Rationnelle, affirmait compris ' Fo-H"1 a.. tradition chinoise de tout dater par les astres Y son origine ' "tre ni le jour · ~nm d Guénon admet la légitimité exotérique de nec Les détenteurs u ni l'heure mais il réserve la part de l'Esotérisme.. du Manvantara, " .. 1a dfin nouvel Age Td'Or_ vrai. savoir sont aptes à discerner ce qm,· a. pourra Servir de point de départ à l'élaboratiOll Udétenteurs ? ore dans le cycle futur. Mais existe-t-il en:ore d~ ~~sété capa~Ies ~an te so~ œuvre fut écrite pour ceux qm auraie fin du Roz est ~even1r et qui auraient reconstitu..é l'Arch~. LQuantité ~et} 1 inen~ . comme l'avant-propos du Regn~ de a t allusion a 1 1 ~ dede tout ce q t tout d ailleurs sous-1· acente dans tout le bvre) fon. , ' uon ce d es temps qui rend urgente la recuper~ · d'une e'lite eï leur meure sain en Occident. L'essai de reconstitutIOdans son esPJ~'crire so~ appel « intellectuel » jusqu'en 1930 tro~ve évidenun~nt résenra1son d'être dans l'urgence. Il était absur ela divulgation ~alfai des livres pour les initiés . quant aux autres, ·en n'est plues tes i1 t · b" ' , · et n · er , ait !en des dangers d'incompr~h~nsion. mal compn~e. en s'asant, Il l'a dit lui-même qu'une idee vra1el t par allus1on_s, de son , il e n par an illes · 1e destin a ch erc lle, a. . contourner ' cet ecue . ntrent dressant à ceux qui ont des yeux et des orettach~nt à lui mo . . œuvre et les oppositions de ceux q ui se ra ' d que cela fut vain en partie. . changeme nt e. men·i· nda1t au · , des c1v1 1sa. S. ~n attitude eschatologique correspo gler avait traite . , t Valétahtc dans l'après-guerre ·, Oswald Sp~n t a' dire une u01te e 'da11t · · t c es - .. succe t1ons c~mme d'un or~anisme v1van ', d' ction du progre~ >IDe idée du ry voyait monter « l'idole de la male_ l ' meurs une vie à celle du progrès. (12) Elle reprenrut d Monarque » ou duo« ~ape monde occidental où l'attente du « grau~ Même au XIX siè~le angélique » occupa longtemps fos esprits. progrès n'a pu fa1~e la croyance au retour de l'âge d'or. par 1ed'un effondrement sp1. " .. 1e cou rant inverse d isparaitre completement
1.dée
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rituel général ne pouvant être compensé que par l'action inspirée de quelques-uns ; ainsi Madame de Krudener avait prêché au Tsar la réparation des ruines morales de la Révolution et de l'Empire. Peu avant 1848, Pierre-Michel Vintras avait développé son « Œuvre de Miséricorde » dans une ambiance apocalyptique, l' Archange Saint Michel lui montrait l'incendie de Paris nouvelle Ninive. L'œuvre de Léon Bloy et un certain nombre d'apparitions de la Vierge, annonçant la famine d'Irlande ou se montrant chargée de chaînes aux enfants de la Salette procédaient d'un état d'esprit comparable, sans avoir pu renverser cependant l'optimisme prédominant q~i ne disparut que sous les armes automatiques et les gaz asphyxiants. La proximité de la fin est rendue évidente quand on considère les transformations du monde sous l'angle symbolique. La multipli~ité des états de l'être, d'autre part, permet à Guénon de suivre les etapes de la « descente » qui s'enchaînent dans une rigoureuse continuité. Un monde conforme aux conceptions matérialistes se réalise en ce ~om~nt ; le milieu cosmique lui-même se matérialise, mais la ~~tiere merte ne peut être qu'une limite et toute la mécanique scient~que fondée sur ce postulat n'est à son tour qu'une approximation, une apparence de « ·système c]os ». La science rend d'ailleurs ~?mpte du réel dans la mesure où celui-ci, devenu solide, s'est adapte )~r ayance à l'instrument mental qu'est la raison. En fin de compe! action de l'homme moderne réagit à son tour sur le milieu cos~q~e. et ac:célère la marche du matérialisme mais l'instabilité de ce m-ci va egalement croissante tendant à entraîner le monde encor.e plus bas. Tel est l'argument du chapitre XVII : « la solidification du monde » du Règne de la Quantité... ; le chapitre XX : « de 1a sphère au cube » en développe les représentations symboliques dans la hiérarchie des états. La forme sphérique de l'Œuf du Monde est bien le premier état de la manifestation, à l'opposé, le cube es! la forme la plus arrêtée de toutes, il est « l'élément terminal et final... le point d'arrêt du mouvement cyclique. » Il désigne d?nc l~ terre dans son principe, pôle substantiel ou base de la maDif~station. Le compas et l'équerre, aussi bien en Chine entre les ~ams de Fo-Hi et de sa sœur Niu-Koua qu'en Occident en sont les mstruments symboliques les plus courants. Ce symbolisme se retrouve dans la forme du Paradis terrestre, jardin circulaire placé au début du cycle et dans celle carrée, de la Jérusalem céleste qui descend à la fin du cycle, ville de pierre et règne du minéral au point extrême de la « solidification ». La fixation progressive se retrouve dans la sédentarisation des nomades et l'envahissement urbain étudié au chapitre XXI: «Caïn et Abel », c'est à la fin du 190
cycle que Caïn achève véritablement de tuer Abel (13), que le temps use l'espace avec une vitesse sans cesse croissante (14). ?n. a,tte:dant, déséquilibre et complémentarité assurent la contmwte tu mouvement : les sédentaires qui travaillent pour le temps so~t s ~ bilisés dans l'espace ; les nomades qui errent dans l'espa~ ~ expnment par des arts qui se développent dans le temps :. poes~e, sique ; celui dont le sacrifice est béni meurt, l'autre vit mais 1• e~1 maudit. L'échange des produits (15), des symboles et des P?11~ i pcs ont permis la survie du monde par un rétablissement artificie mais légitime de l'équilibre. . Avec la « signification de la métallurgie », objet du chapitre su1i. I · tout comme a vant, on touche au processus de la phase f ma e ' ,. t vec pierre s'est substituée au bois, le métal envahit ,tout.~,tr.am-~~ e~ au lui les influences maléfiques attachées aux planetes 1. e~e:gneuse feu. souterrain. Les civilisations traditionnelles di~vruen affectés aux . · t e' son empl01· par la presence , d e « ocrar ens men t 1im1 f » ron Cet entrés?rs cachés et par tous les tabous entourant le e ~~Jdifi~ation e~t v~h1sse;ncnt montre que la phase de la ~lus ~an? ·eur vont pouv01r depassee et les forces subtiles du psychisme infen s'attaquer au « matérialisme endurci » (16). . V) figurent « L~s Fissures de la grande Muraille » (cbaptoe ;(Magog vo~t symboliquement les failles par où les bordes de , g clos du mate, · · " le systerne s~ I?rcc1p1ter dans ce qui avait voulu etre , à la fermeture du nahsme ; l'ouverture par « le bas » succède G0 et de Magog « haut » aux influences spirituelles. L~s noms de d, i~ner des « ré.. se ret.rouv?.nt dans diverses traditions, ils peuve~id~s psychiques >> servoirs d mfluences psychiques » ou « des r ., (17). · , ·ét, s ent1eres 1aisscs par des êtres humains ou des soci e • 1 • é des cadavres · 't D e~ centres initiatiques éteints peuve~ t avoir russ L'Erreur Sptr! e psychiques utilisables à des fins bien différentes. errantes » chere · d es « 1"nfluences actualtte ·, et 1·1 enavai"t d''' eJa d'eveloppe, la question à Matgioi ; la question n'avait rien perdu de ,sontax'ilienne avec la · , · tres , 1 h, tretmt, depuis Le Caire une polen11quentinue . c ' ac compagne a t eoRISS . · · · . Une expérience personnelle et _co ){XVII à XL qm ternune de l'ac,tion du mal, objet des chapitres nent le Regne de la quantité... . . tent exactement, uoi cons1s . q « On pourra mieux comprendre en . ntitraditionnelle qm a d'une façon générale les étapes de l'action a nJe tel · mais, avant , . blement « fait '» le monde 1110 der ne com action effective ' venta sup·1 f b' e toute c 1 1 t ou t , t aut 1en se rendre compte q ' , eut pas plus qu, une posant n.écessairement des agents, celle-la ne eep et' « fortuite » et ,. . · spontan ' aut re, etre une sorte de producuon . humain elle doit for' que, s'exerçant spécialement dans le doroaine
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cément impliq uer l'"mtervent1on · · que cette acf d'agents humains. Le f ait où i~l~ c~ncorde a":ec les ~aractères propres de la période ~ycliqu.e ré . e s e.st _Prodmte exphque qu'elle ait été possible et quelle rut lis~~s~tm~.1 s 1~ ne suffit pas à expliquer la façon dont elle a été réaparv . n ~digue pas les moyens qui ont été mis en œuvre pour y que emr., u r~ste, il suffit, pour s'en convaincre, de réfléchir quelorga~eu / ceci : . I~s influences spirituelles elles-mêmes, dans toute tres h sa 1 ~n tradi_honnelle, agissent toujours par l'intermédiaire d'êbien q~mai~f' qui sont les représentants autorisés de la Tradition, ce . à pel cef e-ci s~it réellement « supra humaine » dans son essen' e us· orte nus on d 01t-1 · ·1 en etre " de même dans un cas ou' n ' entrent plus 1·nf~ !eu que des influences psychiques et même de l'ordre le ' d"ire tout le contraire d'un ' · transcendant par ra eneur,' c' es t-apouvoir trefaçt! 0~ rt a .notre m~nde, sans compter que le caractère de « con!> qui se marufeste partout dans ce domaine, et sur lequel nous aurons · exige · encore plus rigoureusen1ent qu-i··1 en soit . . encor , e a' revemr, qu'ell amsi.,. Dautre part, comme l'initiation, sous quelque forme d'une et sedp;esente, est ce qui incarne véritablement l' « esprit » états ra itwn, et aussi ce qui permet la réalisation effective des poser~ sura-h~mains », il est évident que c'est à elle que doit s'opPOsitio e Pus directement (dans la mesure toutefois où une telle o~ re, Paru test concevable) ce dont il s'agit ici, et qui tend au contrruhumain n~us le~ moyens, à entraîner les hommes ve:s l' cc ~nfra: convient Î au~si le terme de cc contre-initiation )) est-11 celm qui ensemble e ~ieux pour désigner ce à quoi se rattachent, dans leur re, il y a e: ~es degrés divers (car, comme dans l'initiation encos'accomprt f,rcc?1ent des degrés), les agents humains par lesquels dénom· 1• action antitraditionnelle ; et ce n'est pas là une simple dérne :nation conventionnelle employée pour parler plus commosion n .de ce qui n'a vraiment aucun nom, mais bien une cxprestrès q~i. correspond aussi exactement que possible à des réalités Prec1ses ».
m Dan~ ,un premier temps, cette action a tendu à la déviation des
~ltah~cs qui a permis Je matérialisme, le deuxième temps est de ;.u versmn ou contre-façon parodique de l'ordre traditionnel que ?~constate bien souvent dans le caractère artificiellement ordonne es créations du monde moderne : « Mais, en même temps, cet esprit de négation est aussi. et en d~el9ue sorte par nécessité, l'esprit de mensonge ; il revêt tous les egu1sements, et souvent les plus inattendus, pour ne pas être reco~nu pour ce qu'il est, pour se faire même passer pour tout le con!r~ire, et c'est justement en cela qu'apparaît Ja contrefaçon ; c·est ~~ l'occasion de rappeler qu'~n dit que « Satan ~st le singe de ieu », et aussi qu'il « se transfigure en ange de Ium1ere ». Au fond, 192
cela re .... · vient , sant de Illa a·, dire qu'i·l un1te . . ' quoi il v n1cre à le fai a. sa façon, en l'altérant et en le fausne les a eut s'opposer .c r.e ~0 ~Jours servir à ses fins, cela même à principePParences d'un ·f amsl, il fera en sorte que le désordre prenL sous l'affirmatioau~ ordre, il dissimulera la négation de tout 11 riste es Psctzdo-r·t e faux principes, et ainsi de suite. » s et le 1 es laïques . . que grotcs Pseudo-repos. d c1v19ues, la pseudo-nature des natu~es synibo~l~c d.es simulac~cs ~rgarus.ation des loisirs portent la maru v.z:ai. Il en va de même dans l'ordre amb1va1c es b1en que 1a P':nt Par ence des symbolessubvers10n soit plus difficile à déceler ; sciemlllcnt Xemple, étant ~',,.des symboles animaux comme le ser~n ParticuJ _les sens maiéfJ?eneraie. La subversion consiste à prendre ~fait trad· 1 ~r le sens mal ~q!-Ie et bénéfique à l'envers, en attribuant nences d Itionnelles. c·c efique à des organisations initiatiques tout qu~s dén~ te1!Jps de la est un rappel indirect de ses pr<;pres exp~ ra~1ons d' pç_a1ent à toutF~ance Anti-!vfaçonnique. Certams cathol1W1rth, Pa egJises comme , . out de champ des vitraux ou des déconne cont r exemple etant des symboles maçonniques. Oswald • a rappo t ,. . , ,. · d ,une lsjrove :se avec Cl " . r e dans : le Symbohsme 11e~met1que 8 de la llle « Jésuite » , ann de la Rive à propos d'une Vierge ou Le ntalité du XlXd ~Hl~ église de Reims. Controverse typique . . lllot T siècle d It1onaJis . radition e . ~.' produit lrle Inoder st Ju1-memc victime de ce mésusage,_ le tratative ds de la sub ne .comme le néo-spiritualisme étaient bien des et nen . avec la e r estaurat·version n'est plus dangereux qu ' une t en10 de l'o qt!c1Ie il s' 't .n sans principes · ainsi s'explique la hargne ait att ' ~1 son apCczd . ent de e1-I . aque, a, des entreprises comme l a D e,ense sures »Pel systémat· enn, Massis. L'intuitionisme de Bergson, par tour en fdont on a ique a l'infra-rationnel tend à. élargir les « fischolog· orce de la par]~ précédemment favorisant d'ailleurs le rela psy~iuc. On P~s;n~gie qu'il avait prétendue évacuer dans le psytueUe : analyse qui e a un, c!omaine infiniment plus ?a?ge!eux ay~c est ventabJement une contre-reahsatton spm( elle) « rendant ne Peut av . de l'êtr clairement c oir :pour effet que d'amener à la surface, en le cient e qui forn1 onsc1ent, tout le contenu de ces « bas-fonds » ent . cc qu ' on appelle proprement 1e. « su bconspothè » '· cet être d' ment ~e, Puis9ue,' s'if 1 1Ieu~s, .est déjà psyc~iqu~~ent fa~b.1e par hydonc <; besoin de r en ~tait autrement, Il n eprouveia1t aucuneil ris d autant 1110 . ecounr à un traitement de cette sorte ; il est ténébq·ue fort de s~~b ~ap~bie de résister à cette « subversion » et maig//euses irnprude ter irrémédiablement dans ce chaos de fo;ces e tout à y écha;m~n~ déchaînées ; si c~pendant il parvient pei, Il en gardera du moms, pendant toute sa
i';t
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vie, une empreinte qui sera en lui comme une « souillure » ineffaçable. » (18) in.~a ?émarcbe n'a rien de commun avec « la descente aux Enfers> itiattque, elle s'apparente plutôt à ]a « chute dans le bourbier » G.u:in~ le postulant se laisse dominer et stibmer(Ter par les possibi1tes · h i nf'eneures. Un autre élément d'importance~ apparente la psycq anda~yse .à une contre-initiation la nécessité pour celui qui la pratiue avoir été psychanalysé lui~même : · · · bien plutôt comparabl e, en rea ' I't' ' cell« cette . transm 1ss10n serait I e, a m" e qm se pratique dans un domaine comme celui de la magie, et fo~~~bpius précisémei;t de la sorcellerie. Il y a d'ailleurs un po~nt si . scur, en ce qm concerne l'orio-lne même de cette transnnson · comme 1·1 est . ev1 .. 'd emment impossible · b' qu' de donner a' d' au tre s ce na] on ne possède pas soi-même et comme l'invention de la psychan lyse est. d'ailleurs chose tout~ récente d'où les premiers psychatt ennent-1·1 s les « pouvmrs · » qu'ils ' · t a' 1eues· d'a ystes . commumqucn t~~~1 ~~s, et par qui eux-mêmes ont-ils bien pu être « psychan~lysés » abord ? Cette question qu'il n'est cependant que logique de Po ser du m · · ' · est ' oms. pour qmconque est capable d'un peu d e re'fl ex1on, soit P.roba?Iement fort indiscrète et il est plus que douteux qu'il Y n'en Jamais donné une réponse 'satisfais~nte . mais, à vrai dire, il . pour reconnaître, dans une ' . . t~l 1e transm1ss1on psychlest pas b esom Procb que, une autre « marque » véritablement simstre par les rap' t e, par ceements côt' auxquels eJie donne lieu : la psychana1yse presen creme t e, u~e ressemblance plutôt terrifiante avec certains « san s du diable » ... sch~a volo?té de faire rentrer toute la procession du mal dans un en ~ma umque entraîne certainement Guénon un peu_ loin, c'est bien vo· omme du XIX" siècle qu'H conçoit la transmission des « pouso~f~t ~ du psychanalyste ; il aurait aimé en rapporter l'o_rigine à des es comme la H.B. of L. ou à quelque Tcder ou Bncaud. Il rappellera le vers de Virgile cité par Freud : « Flectere si nenequco . . ·st1peros A chcronta movebo » ( 19) mais la notmn u.,.mcons~~~~t copectif de Jung lui paraissait encore plus dangereuse. En efl 'f e developpement des forces psychiques n'est pas une chose m~ r~t igue par elle-1~êTI?e mais i:ar la confusion du psych}q_u~ et ..du sp1l ueI. que ces theones entrainent ; le monde intcrmed1aire etant le P us Instable (20). lis Bien des produits d~ _désordre i:noderne, comme l_e néo-spi.rituamc, ne sont pas malefiques par intention et en pleme conscience, pseudo-initiations, ils· constituent néanmoins un terrain favorable pour des actions bien différentes : « On peut remarquer que la « Contre-initiation » s'applique à
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initiatiques '>, . tions « pseud<; s et même le int~od~ire ses agents dans les orgarusa bres ordinaire 't as moins qu'ils lllspirent ainsi à l'insu de leurs mem ·s qui ne son pnt . mais 1 ' Herne p us souvent de leurs chefs apparen ts '. mai il ervent ree f çon' sem• • ' , 01 s s • de a mconsc1ents que les autres de ce a qu . duit aussi lus exil convient de dire que, en fait, elle les in~~~ mouvements ~t même, blable, partout où elle le peut, dans to~s. s ou autres~ tions autérieurs du monde contemporain, pohuaue s des organ~sa ditioncomr:ie nous le disions plus haut~. j?sque a~is où l'espntdtrarésister thentiquement initiatiques ou religie;ises, rn ore capables e nel est trop affaibli pour qu'elles sment enc . t bien à cette pénétration insidieuse. » (21) uages puissanttsd:s ratLes . , , pseu d o-1n1tia . . . t"1ques sont des ro ons e) L'usage soc1etcs es tra d·u· I ' · de fauss . (22 regl'es par d'autres pour fa b nquer. . aginaires d s. d'action, tachements inventés à des ésoténs?1es ~sur ces mo etrouve des moderne des prophéties renseigne utilemen drionnels, on e la pro~23) à ~ôté œéléments authenti_que~ent ,t~~é~éroef1:t co~~~que de Ia mterpretations erronées ou onentees d~ destin P h, · tee au · p etie de la Grande Pyramide rappor . la dans }'omGrande-Bretagnc. u1· travail dans une q apparente . · n »dra A la fin du cycle, la « contre-tra d itIO. bre à l ''ct·r· . "'te' dev1en . t' e 1 icatton de cette soc1e , s rit : , n tel potn vaste construction parodiant celle de 1 e Pail r J·usqu à u peut être · nt e le d" « Ce qui permet que les choses p_msse t bien . ire, ne e distinguec'est que la « contre-initiation », il fau ·ne qui ne se et simple, 1 ' · · ·1 ee ' a' une invention purement huroa purffectivenie nt. ' d initiation ass1m1 rait en rien, par sa nature, de la « pseu o- r }'être e t à son on011 à la vérité elle est bien plus que cela,. et, bçon, et q~j se rattache il faut nécessairement que d'une certain~ ue à Jaque eui manifeste gine même, elle procède de la source uruqnt tout. ce lqle en procèd~ · · · . , . e' raleme ...,,s e e..,..,ent » qui tou t e 1n1t1at1on et aussi· plus gen . .... ' · JUcu , 111 dans le monde ' un élément non ~< h u main ,, ce,, «' renv ersdégénéresce~par Une déo-énéresccnce allant JUSqU ad.t Une teJlell d'une tradt. . constitue le o « satanisme » proprem ent f iode que ce e même tron0 1 ce est évidemment beaucoup plus pro . e 1nesure,r?~uelque chose tion simplement déviée dans une cert~l ny a même a ent mortes et , e t re'd mte . . .m f,er "1eureilitïons .1 / •table111 .. u· on » quee a' sa partie vefl tre-imtia de plus que dans le cas de ces tra. dont la «. co~'linsi que nous entièrement abandonnées par l'~spnt, à ses fins ~ que cette déelle-même peut utiliser les « resi?us ~ent à penser le passé ; et, l'avons expliqué. Cela conduit logiqueiplus loin dans eut admettre généresccnce doit remonter bea.ucoJes origines, on fsion de quelsi obscure que soit cette questmn che à la perv; l' n ou l'autre con1mc vraisemblable qu'elle se ratta t appartenu u qu'une des anciennes civilisations ayan
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des contine t d' . dans les cataclysmes qui se sont prodmts au cours dunps " 1sparus M . . · b · de d' resent anvantara. En tout cas il est a peme esom ire que dès q l' · ' · / ' .. '. . ue espnt s est retire on ne peut plus aucunement Pa r1er d ,irutiat f · ' · ·· · ti 0 n » sont a ion· ; en ait, les représentants de la « contre-m1tiad · ' uss1 totalement et plus irrémédiablement que e SllllPle s profanes · , " · ,,
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l'être a I, en a b",.1mes ' inferna "Il yqu· t ouc h era d e plus près que tout autre au fond m eme de s « realité malgré l'trente ans q ap uxignes ». (25) e_rouleme ravagance ont été écrites, on doit constater, d' ext ue ces r de par de certaines que le ai;is ses te isation ouvert enon ne manquait pas de ngueur ; la artificiel dentatives de rest si longtemps laisse voir en effet Cependa notre temps. amation d'un monde vivable le caractère
~nse ci~li-pré_dit
J~~ente
~e~uis
affirmati~ns,
~agit
d parab d' ou l'ontéva pessun1smc comme dans la il ngehque ne , , . où ment 'oie pas. d'u n ventable , . . . u iable croit que to 11 apparaît que tout sera sauvé au mo»11 l'aveugle et ut est perdu ; en définitive, Ja « sottise 1a' ma cette construction faite de « résidus » ietant dans ; t par son ,mécanique et grotesque son ori1 es 1 L'act· « ténèbr. ion a la réalisation du plan divin en rees exte' neures . . y etre " rciete. . ,. ement dion d e la » ce qui. d01t
p~yehiques ~e, conc~ ~ortant
a~[.que
~e.
~ s'~nvant. u~ ne peut ~~mt
emcnt l'A yc c et la f' est en effet nécessaire au déroud"1t10n . ltbl<; pour u cge ld'orcontre-tr du Isn .d un monde qu'elle annonce précède exacv01r » po es profanes Toutefois une barrière infrancl1issane 1ce po1 tetourncr rpose entre Jes deux cycles. Il faut « sa'f" un ur l'instaur·. seul t'a « descente maléfique » et en tirer un bé1inte (26)
qu'elle ecxcl usivem e i9uc. Plus profondément : « l'opposition ap· · cnt. a t • i· · " d'es p_as ne pst d epasséc 111 certain domaine relatif et 1011tc ; st , on v as e"t re, ni , "tI 1 y a simplement ce qui est et qtll . . ne peu t peut dir.eut .,1 11 er J.t e re atl t re que ce qu'il est . et' c ' est ainsi . . que, isqu"d 1a realité , et 1ne pee en. toute r·· de l'ordre le, plus profon d. on Cett ut Ja mais êt1gueur que la « fin d'un inonde » n,est 1a111a1s · · gique e :xplicati rc autre chose que la fin d'une illusion. :> (27) e DQJzt permet une reconstttut1on qui c s t on totale d e 1··Iustoire · · · 1o,, e, par s urcr01t " : le Roi dll Mofl de et l'Esotensme ' · tres init' e .s' ctaient d es éta iatiq nes et s dttaché s a, montrer !'action regu atr1ce es , 1 · d cenouvoi pes .d e la d,es .ouvra< ges. d e cr111que avaient esqu1ss ·· · · é 1es grandétu
donne~
p~;b1~~1ation.
~}non~re ecup~re ~-e~aphysique
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unParfois un doute ou une désillusion peuvent percer comme dans plu compte-rendu ?'une réédition de Saint-Yves d' Alveydre, mais le tro s souvent l'affirmation prétend se passer de justification. On Sa~ye couramm~nt des phrases isolées comme : les Nestoriens et les c 29 0~~~nt servi couverture à I'Agartha et au Roi du Monde ; ponda t est de meme pour les Templiers. Certains de ses corresles pre: s le~ plus réguliers lui demandèrent s'il pouvait apporter pondit ves e cette assertion lourde de conséquences ; Guénon réL' que_ ~on, cela faisait partie des choses qu'il savait. te da~~positi~n. entre les deux façons de voir l'histoire est très netvreté d' son amt Bernard. Partial peu convaincant et d'une pauporte ~rgun;ent~ rare pour N.M. Denis-Boulet comme pour n'imdu Te q el historien, il nous montre dans le fondateur de l'Ordre chréf mple un personnage assez différent de l'idéal de la sainteté s'e:xe~~nne. Son Saint Bernard est un modèle d'action ésotérique de mo~nt dans une société normalement constituée ; par sa milice JérusaI~es-~old~ts. chargés de maintenir le contact avec l'Orient à l'Occide~' il reahsait en fait l'idéal de la tradition particulière de U n par l'équilibre entre la méditation et l'action.
d:
plus Ju;t~:~t de vu~ ~o;np~~able, prêtant le flan~ a1;1~ critiques les voir T ces, a pres1de à l elaboration d' A utorite spzntuelle et Pollemporel D' . défe~~ ~~an_t-p~opos Guénon expose sont but mét~physiqu~ et se tances : VOU' tire une leçon des faits et une doctrine des clfcons· rer «à Nous I'ac n'a. ~ 0?s pas 1' habitude, dans nos travaux, de nous re'f'evue tuahtc immédiate, car ce que nous avons constamment en pcr' ce sont les principes qui sont, pourrait-on dire, d'une actualité sortmanente, parce qu'ils sont en dehors du temps ; et, même si nous ta· ons du domaine de Ja métaphysique pure pour envisager cera~n~s applications, nous le faisons toujours de telle façon que ces P ications conservent une portée tout à fait générale. » pl <;es P:écisions n'étaient pas inutiles car elles intervenaient en co~~e cnse entre l'Action ,trançaise et la Papauté. qui ~c.n~i~ de la tr La,mner. Rappelons quelle provoqua une bromlle defuut1ve enell e?n Daudet et l'auteur d'Autorité spirituelle... a3outait un peu plus loin : , « Ce qui nous a frappé surtout dans les discussions dont il s'agit, c ,est que, ni d'un côté ni d~ l'autre, on n'a paru se pr~occuper. t
ouvelle annonce , . 'aill par une n la restauraL avant-propos se termme d eurs "t éviter sans t btenir d:es catastrophes que l'Occident ne saurai : « on ne peu 0 non de l'esprit traditionne} ~n de~ors duqu:t1 illusoires. » que des résultats tout exteneurs, mstables La reconstitution commence au chapitre 1 : mêrne en rem 0 ?l'b" toire et h1s15 « ~ des époques fort diverses d e d'~ppeler les.1emps , l'aide tant bien au-delà de ce qu'on est convenu "ble de le faire a .. ns toriques, dans la mesure où il nous est p~ss1 rnissent les .tradid~one des témoignages concordants que nous ouuvons les indtc~s l~un or~es ou écrites de tous les peuples; nous trode deux pouvo~~nnes fr~q.uente opposition entre les representantfent d'ailleurs lesirs pour sp1ntuel et l'autre temporel, quelles que sdo es deux pouvo t se,. . l es qu'aient revêtues l'un et l' au tre e cIon les e'poques e specia s~adapter à la diversité des circonstances, se sé dans lon les pays ». ·ncipe exp_o , ._ D es readaptations ,. · t le· pn successives 1llustren. e et de l' ~ction il a eqm fallu la doctrine d'éloignement progressif du pnncip arriver la "té soit librante des forces traditionnelles ; e~s que I'hUll1~~1étaient d'. ~.près . l'enseignement de toute.s les .tra .f:e.s deux pou~I~ émanent deJa assez loin de la tradition primordiale. n un dont 1 une aux 1 · · · ·pe comriIUitive coIIlIIlossibilites , confondus dans le pnnc1 a' l' ong1ne comme l'indique l'existence d'une caste P ndant aux P.te · leur Indes : l-Iamsa. Les quatre castes _ca,rre:gi~es par la 5 ~,h;triyâs des natures individuelles se sont differe manes et les hiérarchie est l'évidence même et les Bra11 ' la traagirent d'abord dans l'harmonie : atre âges, quequi cor· de ces,.. qu . « c ,est seulement dans le dermer e 50 m b re » ' et subversion dition hindoue appelle le Kali-Yuga o~ « agment. que 1~ le pouvoir rcspond à ,}'époque oil nous sommes presentctout d'abor nJières made l'ordre normal a pu se produire. e.t que: mais Jes P:~é des Brâht~mpor~l a pu l'emporter sur le sp1_~ 1 1;1~ 1c~ntre J'auton ue le début mfestat1ons de la révolte des Kshatny~b •P plus haut q e que conmanes peuvent cependant remon t er beaucottérieur à tout .. c des d eux de cet âge, début qui est lui-même fort a~ettc opP 0 ~~ti 011était reprénaît l'?istoire ordinaire ou « profan~ »·tants respec\~ 5 ' et de l'ours, pou":01rs, cette rivalité de leu!·s repœ~~utte du ~ang 1:~ache à l'une sentce chez les Celtes sous la figure de , nne qtn se r ,.. ne à la presuivant un symbole d'origine hyperboreenité' sinon mei( 0) des plus anciennes traditions de l'~?maprii~ordiale »· 3 , mière de toutes à la véritable traditwn brétienne a marque 1es Encore une r'ois le VI° siècle avant l'ère c ruptures importantes. chapitre Il, ont connu Presque tous les peuples, nous dit-on au 199
po%°f
cette opposifion qm. est une nécessité cyclique · à la querelle du Sacerd Indes â~ et de l'En:pire correspondent au Tibet, en Chine et aux s processus identiques. « Nous • tempor~,I après avoir voy ,. , 0 ns 1es guerriers, détenteurs du po~v.01r volter c t ete tout d'abord soumis à l'autorité sp1ntuelle, se rerieure on re . .elle, se déclarer indépendants de toute puissance supé' ou avaient p meme ch erc h er à se subordonner cette auton· t'e d ont ils · · · et a, en faire un ·ourtant t ' a' l' ongme, reconnu tenir leur pouv01r, En f .ms. rument au service de leur propre domination. » (31) ait, il n'y, a. pas d eux pouvoirs mais un seul s ' a ff"1rmant par des moy · t d e. l'"m t'erieur : (ens) extene urs et, une autorité spirituelle agts~an gouver 32 La Royaute et le Sacerdoce. Au premier revient le · · · ' symb o1isées pnement ' l'ad m1mstrat1on, la justice et la force armee 1 doctrinea~ra~· ?alance et l'épée ; au second la transmissi??- de la hiérarch· Itlonnelle. Il communique la connaissance trad1ttonnelle sacerdotiÎuement selon les capacités de chacun (33). L'initiation le aux p\~ correspondait aux Grands Mystères et l'initiation royaservé d c its ; l'Art sacerdotal et l'Art royal dont le nom s'est conLe prema?s la Franc-Maçonnerie définissent Jeurs modes d'action. 1er a ent1erement ., disparu' : cependa n' t e1le convenait évidemment à l'art des constructeurs des« cathéd tructeurs drales du Moyen-Age, au même titre qu'à celui. des co~s une confu 7 temples de l'antiquité ; mais il dut se prodmre ensmte tielle de sion des deux domaines due à une perte au moins par1 · temporel sa trad·Iti~~' conséquence' elle-même des empiètements du de J' « art ur 1e spmtuel ; et c'est ainsi que se perdit jusqu'au nom ce, qui ma/acerdotal », sans doute vers l'époque de la Rcnaiss~n dc Ja ru tu que en effet, s~us tous les rapports, la cons.onunat10_n tionnell P re du monde occidental avec ses propres doctrmcs trad1-
es. » (34)
cleDes· . md"ices de rupture étaient visibles dès le milieu du XV sièredt ~~" 1459 _les confréries furent réorganisées et les églises cessèetre onentécs régulièrement. sa~a question peut être ramenée à celle des rapports de la connai~ den~e et de l'~ction, ?bjet du chapit~e III ; doma~ne~ ;iue I'?cc!lés s~ct~el _Pretend separer alors qu'ils n'ont jamais ete aussi me: n · 1 1action suppose en effet certaines connaissances, celles-et ~ .sont que le reflet de la Connaissance suprême et c'est le droit lVJn nic'd", ieval ou le mandat du ciel extrême-oriental : .« !oute action qui ne procède pas de la connaissance manque de Pn.ncipe et n'est plus qu'une vaine agitation : de même, tout pouvo!r. temporel qui méconnait sa subordination vis-à-vis de ]'autorité spintuelle est pareilJement vain et illusoire ; séparé de son principe, 0
d
200
il ne La :pourra , perte ». (3S)que d' une façon désordonnée et ira fatale-· ment ap sa s ,exercer
révolut~~
(le~ ~i~e
fi rete . s1on par ucnon y revie t iyas _gure, et Gnt~on des Kshatr· " a. . détenir un pouvoir spirituel pré· la. bourgeois nouvelle fois, Jeur propre déposses1 tmrement _fr_ançaise . la hindous), coUlllle on ra vu dans L"uni· ictcrodoxie' revolte des Kshatriyâs provoque obliga-
l'~
~icyas
1~on~tres~JtucJcaract~~emier. L'auto'~it
. on l · d"o 11sée est1armon· r d eux pouvoirs (chapitre IV) est sym. par 1e S phinx ieuseaudes bsp. iaire du « pontifical • epos. L'origine est au ciel mais seul le )e te.mporel doit passer par 1'.intennéouv. e brahmani e? rehg1euse conserve-t-elle auiourd'hui gh se catho ?ges sur \a .;ue : Question difficile qui renvoie à ses ce le qui 1 ique. De t onstltution d'une élite à !'intérieur de l'Eme l'a 1 remplit so . çon a réponse de Guenon est nette : com en oute fa 1 ,, 1 1 . Cette :itorité la fonction doit être considérée
spiritu~;f en~e~~
t1on fra nçais Prisee de . . .•ét e ait lcg1t1me. os1t1on . ev1demment • . . . ossumus qm.p avait inadm1ss1ble pour 1,AcSk »· epondu à sa condamnaûon par un « non 1 P de seigneur Gane" 1 de la guerre a pour fonction de proteger la ,, anda le • · « c ion' V), méditat· s 1a (ch ap1tre . ' le Seigneur de la conna1ssan· ce :
~oter
11 y ai· presséme que Ja même chose était enseignée au oyen-A ge occident ieu de M à la contnt que tout ; en effet, saint Thomas d'Aquin déclare exles cons1· deémplation ces les fonctions humaines sont subordonnées onune . supéneure . m. conte re r comme ï ';-1 une fm « de sorte que, à la vie c1·v·m1 plent la v. ! faut, toutes semblent service de ceux qn essair 1 eà a, au fond enté », et que le gouvernement tout entter · de Le e · la contem' véritable raison d'être d'assurer la paix éc 36 ,sacre d . P atton ... » ( ) sance . Pape di .01 le pouvoir de to11cher les écrouelles ; de son coté 1 ordre onnrut au R .de celui de délier les sujets de Jeur obéiscomplé. 1 façon m_entaire de naturel était respecté. L'aspect ceci r!'rec!se l'idée
~
f 0 ~1 r
h~J?osait t~rarehique
~li
~isparut
brah~an·~que,
th' hapitre VI ment au Roi du Monde. cette ese · né de la : révolt L'histo"ire du Bouddhisme il111stre à merveille · légitime elle ab e
aïnis~ Kshatriy~utlt 1:.f~uvmr~on
201
et éphém~re dont il ne reste rien pas même le Bouddhisme qui disparut z:ap1d~~ent des Indes don't la véritable unité n'est ni nation~ ed'~ politique mais traditionnelle. La centralisation tempor~He es ~illeurs un signe de décadence spirituelle : ~ c est .ce qui· a li eu, notamment en Europe avec la constitution · · des ~ natio art, ' ,. d l . est · 11 , n I es » : et c'est pourquoi la forme « feo a e », qui leurcef e o~ les Kshatriyâs peuvent exercer le plus complètement s onctions no J • ... t venir le mi ~ma es! es~ en ~nême temps ~e~l~ q?1 parai . ~onnelle s. ~ eux à l orgamsation rcgulière des civilisations trad1tto1 · · · b"ien contesta bleCette t G recon ,. st•t 1 ution histonque est évidemment vie. e uenon reviendra là-dessus dans la dernière partie de sa Chapitre VII ·· « 1a revo ,. 1te des Kshatriyfts » se retrouve en E urope : de;< à .Pa:tir de Philippe le Bel, qui doit être considéré comme un moct~nncipaux auteurs de la déviation caractéristique de l'époque dépen~e, la royauté travailla presque constamment à se rendre inpar u a~te d~ l'autorité spirituelle tout en conservant cependant1 · l a marque ' ,. d an ce n singulier extérieure d e sa d epen originelle . 1·11 og1sme, « légiste' Plllsgue, le sacre des rois ... n'était paJ autre chose. Les tes » d sl » de Philippe le Bel sont déjà bien avant les « humanisactuel .e a Renaissance, les véritables précurseurs du « laïcisme » cle u;. et c'est à cette époque, c'est-à-dire au début du XIV" siède~t~I 11 faut faire remonter en réalité la rupture du monde occiavec sa propre tradition. » destruction de !'Ordre du Temple lien entre l'Orient et l'OcLa ent :s~ ~ ce titre significative et la suite de l'histoire égalemen!· c cupid1te que Dante reproche à Philippe le Bel est vice de VaiY~, de bourgeois ; le Roi s'est dégradé par sa révolte. Louis XI, P.~ 1 s Louis XIV s'entourèrent volontiers de bourgeois qui bénéficierent de l'effort de centralisation en 1789 : « Au Moyen-Age, il y avait, pour tout l'Occident, une unité rée~1e, fondée sur des bases d'ordre proprement traditionnel, qui étmt celle ~e la « Chrétienté » ; lorsque furent formées ces unités secondaires, d'ordre purement politique, c'est-à-dire temporel et non plu~ spirituel, que sont les nations, cette grande unité de l'Occident fl;t Irrémédiablement brisée, et l'existence effective de la « Chrétient; » prit fin. Les nations, qui ne sont que les fragments dispersés ~e 1ancienne « Chrétienté », les fausses unités substituées à rumté vé:itable par la volonté de domination du pouvoir temporel, ne pouv,aient vivre, par les conditions mêmes de leur constitution, qu'en s opposant les unes aux autres, en luttant sans cesse entre elles sur
cila
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. .. t multiplicité ~t ditous les terra1"ns · l'esprit est unité la matiere es les aotagomsmes · · , ' . . ali , plus vision, et plus on s'éloigne de la sp1ntu te, tester que 1es 00 s'accentuent et s'amplifient. Personne ne po~a ~ soumises à une ~erres féodales, étroitement localisées, et d'~eu irituelle, n'étaient reglementation restrictive émanant de l'autonte. sp t abouti, avec la rie? en ~omparaison des guerres nationales, qm 0~1 que nous avons Revolution et l'Empire, aux « nations ann~ 1J~ ments fort peu vues Prendre de nos jours de nouveaux devel ppe rassurants pour l'avenir. » (37) arcellisation Il. en est de même des églises nationales ave~}~tbolicism~ l'acontinue : « le Protestantisme est par rapport Brâhmamsme, ~alogue de ce que fut le Bouddhisme par ra~port ~itraditionnel. )) 1 un et l'autre ayant le même caractère négatif et tés comme les Çhapitre VIII : L'Empire couronnait les r~Y:~ laissèrent égaRoIS dominaient les féodaux mais les empereur onduit les homm~s rer par leur puissance L'Empire selon Dante c bilosophes » et .a . Terrestre par la paix et « seIon les au P ara d 1s . P Gu énon y v01t ' élationEtats ~. l · les de P apautc,. au Paradis céleste « selon la Re~ J11U tip une application politique de la hiérarchie des rEtre. , a retrouvées . . , ti" ons que l on . rsalité du L e 1ivre se termine par des cons1dera le 1 de }'untV~ dans : Le Règne de la quantilé ... e.t U?- rap~:s rne sac:ee, v~~cusymbo1e de la barque et de la nav1gat10n ~ La mission pa centre du inonde où se trouve la Toison d différente. .' d e la barque de Saint Pierre ne peu t etrc · de 1iere résentatiO~. II , ble de sa P ·ntmt10n 1 en est de l'histoire comme de 1 ensero part une art 1a T ra d" · · "bl es ·· r·d'une .1t1~n, deux aspects sont v1s1 stitution,' d' ,. a utre ut Péga-' de la s1gmf~cat!on de. l'événement et de :n énéral _qu il vei l'est. une reconstitution 1og1que dans un tableat g intuttIOO qu lcment universel parce que sous-tendu par une d l'Empire u~e rè. . . 11 d onne dans ses défm1ttons du Sacer. doce etut eêtre une véntable 1 gle spirituelle et nous fait découvdr ce que dpees faits. Par ex e!11Pde, , •t· · , · ce f rt om 1 1eg1 1m1te sans se soucier de la contmgen 'Empire est 0 • é · u 1 1 1 la hiérarchie établie entre les royautés e~ blit le pouvoir I"?\' na; contexte réel dans lequel Charlemagne reta t la période chmsie )a Quant à la royauté française, même pe!1danorthodoxe dans sa Pus Guénon comme représentant la Trad!uon jnement indépe?dante. gr ande pureté elle prétendit tou1· ours etre P1e . < Le Roy tient de · resta . ~ La hase du «' droit politique » français nulli, fors de Dieu et de lui ». d Saint Denis, symboD'ailleurs, le drapeau rouge, l'oriflamme :iplacé très vite par le le du pouvoir politique des Capétiens~ !11t re drapeau blanc, symbole usurpé du sp1ntuel. c
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203
L'amb·
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ditio d' igu!te du recours de Guénon à l'histoire disparaît à la conau c~ envisager, s~ lecture à la façon du catalogue des. Vaisseaux réellesa: de l Ihade ; les indications historiques sont souvent constr ~is l~ nature de la documentation ne permet pas une rengoureu · · · · · récapituction . se e t sc1ent1f1que. A Ja hm1tc, I·1 s ' agi"t d' une 1 . au plau aà1_or; rituelle destinée à montrer la conformité du monde temps ~ ivm, une telle vue ne peut aboutir qu'à l'abolition du avec ~ese rythme de la phrase guénonienne ne nous y invite-t-il pas? , 11 es, ses insistances ses mISes • • t par des . coupures. perpetue au polll · « en tout 't d ' ' affichent . e at e cause » ou « dans la mesure ou » qw· une ngueu r Iogique · · Im· cc ' h apper. ostcntat01·re pour mieux
!I
(1) Etudes T .. hauteur ,. radil10n11e/les, rléccmhrc 1949 revue des revues. Le ton de 11 Inonde. qu affectionnait dans ses criti~ucs indisposa beaucoup de (2) Le Ill . Par l'inte a~u~c~il fut transmis d'Egypte à Paris pendant les hostilités lllatique rm •diaire d'un ~ guénonicn » J·ouissant de l'immunité diplo(3) p • (4) V a~es 129 et 130. Ot/e d'I . (5) Sag sis, août-septembre 1931, repris in FTCC, p. 51. (6) Il n~sse, XI, 20. secondair/ a Pas d'ambiguïté du mol sens pour Guénon, la direction est (?) Sans tééquilib~a dtoute appliquait-il à lui-mèmc et à son cruvrc cette fonction (8) Les n. e. durement 1evaJ~ations consécutives à la guerre clc 1914-1918 l'avaient en s.ou1igna~{1)e; N.~!-. r;>enis-Roulct a commenté son dépai:t au ~nfre Séduire. a stahi11tc de la monnaie dans cc pays, qui devait Je (!J) Elude T .. 00) Vo'1 ~· rad1twnnelles, repris in PTCC, p. 13. 01) Il ~ Homme et son Devenir ... cl le Siimbolisme de la Croi.r. des sr.ss~ or.ment le chapitre II « les symboles du centre du monde> 02) p V 03) L. aléry: Reuards sur le monde actuel. se trou e. rapport de Caïn et d'Abel avec l'écoulement cyclique du temps • ·· d ans S aint- y ves d'Alveydre. 04) JVa1t d eJa d'Abel l~ Phase s'achève d'ailleurs par un retourncn1cnt et la revanche 0 5 ) '.M acc~I~ration du ~emp~ ramène à I'immutahilit_é du point. écono . · Philippe Lavastrne dit que dans les Indes védiques le dét>0uclié (1 6) lll!que.: c'est l'autel. (1 ?) ~hap1.tre XXIV : « Vers .la dissolution >. OS) I hap1tre XXVII : «Résidus psychiques>. 9 \Q~T, page 226. (0 ~ Si }C ne peux fléchir les J?ieux supérieurs, j'ébranlerai l'AchéroO· ( 2 I) xo1r RG : «Tradition et rnconscicnt », repris in SFSS, p. 63. ( ) QST, p. 238. 22 . 11 a cité en exemple la Grande Loge Blanche et le mouvement rosicrucien américain. 23 jo ( ) La vogue des prophéties était teJle, avant la guerre, qne certains ve~~nau-x leur étaient presque ent iêrement consacrés : l'Echo du mer1 eux de G. Mery, par exemple. Dans l'Initiation de Papus on annon0
20
204
~ait régu1. mterpt'ét l.èremcnt ; les J" • reçu à 1 at 1 ons n'est . c ich.cs astraux de l'année. L'orientation des toire a u cour du ·r· s Pas 1.0 UJours due à la contre-initiation ; Papus, Ssur · · ar où tl •a va1·1 une certaine 1nf · l uence, préd't · ( 24) .flQ ,,ce des !lusses 1 l a vic(25) .fl ~ r, p. 25 7 sur les Japonais. (26) n QST, p. 264° empoj gn:ns l 'Esotéri.s1nc (27) IlQ !:-i toison du dé de Dante il a insisté sur le passage où Dante position Sr, p. 272 mon pour «revoir les étoiles>. 1 ~ Dans l'~t. c~Uc de 's~; lousf avons déjà noté les rapports entre cette ctre qui llttJation écrivait : . et Contest .htstoriopbobc rcsC rigoureux, mais historien sans critique et affirlllant cc Par M. D ~ 0 ctte phrase de l\f. R. Amadou a été relevée 50 Phie d qu'il avait p.o .. {11an dans les ET mars-avril, mai-juin 1971, (29) L•:r/'histoirc. se es hases, au contraire d'une véritable philo'(30) .l!S •rmation a J , • • • d article Pr, p. 20 C 1 ro, oqué J'ctonncment de .M. Fr1fbJof Sclrnon. c thème a fait l'objet d'un assez grand nombre lionne// s sépa.r-és 1; (31) Uoflt-;cptr 1 ~~cmpie : ~le sanglier et l'ourse>, Etudes Tradl6 • repris in SFSS, p. 117. (32) L p. 29. · ro · o. ·' d1st l· ncti. on est f . ma1ne . (33) l ~e 4 S· a1te d'après le sens donné dans la constitution , auctorjt . as et n t es t Une '
.1tip
1:•
205
Chapitre IX
L'ACHEVEMENT
~ 11
1930
mais . .D,ec· '· Guénon s 'emb 181 condan1n 0n Par cert . arqua pour l'Egypte et n'en revint jacette Vie ~ franchement ~f)s côtés surprenante et que Paul Sérant Plus trou ,e chrétien r, . : « Nous imaginons ce que put être sentons Ve là qu'aille efugié en Islam, et n'ayant, semble-t-il pas cessairence qu'il y a dors les compréhensions de l'entourage. Nous mais vra 1!ent Voué à 1 e pa~Jiétique dans le Destin d'un homme nénué à éc 1:1ent, Pas Pl a ~1 1 !ude, et qui pourtant ne s'y résigna jap00 rire Pour ceu us ,~11leurs qu'à son exil : sinon eut-il contitère qu~. 1\1. Pau1 S, x qu 11 avait quittés ? » erant il p d . E t Po1 re Vendiquait J. er par sa conversion même, le MagiscuJier qu~rtant, les text ans la restauration de la pensée occidentale. 1 fusa dive est fort Vol es. le prouvent, sa correspondance en partiGu ,. rses Proposit" umineuse, il se sentit à l'aise en Islam et relu en on n' ions de retour. co111 b a Pas à n'est p attre une 'E notre avis réagi à un échec en partant, ni voupre . r ~ ~elui de N·o~e de solitude par une autre et son destin jour; 1ea 1sant, du ~e . sche. II a agi pour intégrer et non pour rompour;u.es Prescriptio oins, en partie, l'unité entre la vie de tom; les import He de son p ~s d une religion régulièrement pratiquée et la nécess;~!1ce, des ra;~1et métaphysique. Les questions, de première en géné~1 d'une Prati ~rts d_e _l'ésotérisme et de l'exotérlsme, de la cause d al, n'ont eb reh91euse (2), des conditions de l'initiation Plus e son départ. a ordees qu'après son départ au Caire et à de ProbJ' emes s 1 ou evés que de résolus dira la critique
1
1
éti
; ce 207
n'est . , . que d'avoir pu les poser. Pour 1e reste, nou pas u n mmce mente à s s cfro~statons leur actualité et attendons de reconnaître l'arbre es mts. ' au ha~ard son voyage en EgyYte. T ~:mt 1e D'autres o t att1n·bIued poussait à gagnn blent er es n es, mais les circonstances fortmtes qm semles . 1eur dom;er raison ne furent sans doute pas les causes- réelPari~.pour Guenon toute une série de signes l'invitaient à quitter Ses rapports, a~ec l'Eglise, . . les premiers heurts avec N.M. Denis-Bou] dcpms
ronde or e~,, eta1ent allés en se détériorant. Dès· 1924, la table blicati g~mst;e par les Nouvelles Littéraires à l'occasion de la puMond on ? livre de F. Ossendowski faisant allusion au Roi du sur , e et a l'Agartha avait vu s'accrocher J. Maritain et Guénon senr1amour et la charité. Dimension divine pour l'un, limitation lé e~entale pour l'autre. (3) Celui-ci s'était d'ailleurs trouvé isoOssendre F. Lefèvre, directeur de la revue Grousset, Maritain et owski. ' A;iznamai 1927 parut son dernier artiole dans Re~nabit ; le Père avait, ete ' ' attaque, dans sa conception même du · Sacré -Cœur: « S'a n. _. collabg11 ~ dune nouvelle Révélation ? » et Guénon dut cesser sa · non pas Ch arbonneau-Lassay qm· l' ava1·1 amen é. Une0 ration ' m ais et trad 1ettre échangée beaucoup plus tard avec son correspondant , ·1·ien 1a1sse · · interesse · ' "' à ces sociétésucteur d', b, r_es1 supposer qu'il s'était la poss·bil~s?tensme chrétien : « Tout d'abord, en ce qui concerne ·· · , "· toujours1 .ite d'u n~ ·m1trnt10n spccifiquement chrettenne, I·1 n ' y a nisation ~en, pratiquement au moins, du côté cathopque ; l'orgapoirs :- u Par~clet, sur laquelle nous avions fonde quelques esami C~ un certam moment, semble bien, depuis la mort de notre était r a~bonneau-Lassay, être retombée dans le sommeil où elle personestee ~endant longtemps avant lui, et je ne vois actuellement p ne qm puisse l'en tirer de nouveau... » ( 4) été ourt~n,t, ses relations avec Charbonneau-Lassay n'avaient pas 1 ~ussi etroites que le laisse croire la lettre précédente. C'est en l'e . que celui-ci fit mention dans : le Rayonnement intellectuel de A xistence de ces sociétés et Guénon rajouta une note dans : [es p:~~çus sur l'initiation à ce sujet. Ce livre avait été composé à ét ~ ir d'une série d'articles écrits auparavant et dans lesquels il n'en ait pas question. (5) d Olivier de Frémond servit, au moins en partie, d'intermédiaire .ans leur correspondance. Cependant il est certain qu'il fit plu .. sieurs fois le voyage de Loudun. (6) ' b Ses positions, bien sûr, étaient susceptibles d'inquiéter de nom.. reux. catholiques. Olivier de Frémond lui-même écrivait le 8 no-
93
208
int~:t,t.~ur l'orthrnf:x~eax-L~say ~ P~:e
vembre 1 36 n?n que l'éloignement de Guénon le rassu ? à Charb dits chréL. reta ces prises u Anizan. Quoiqu'il en soit, Guédu Vatic iens mais " ho e. position en bon héritier des occultistes Exag. an, comme si .;_irres » de méfiance à l'égard du clergé et
e~ation
père A cert orne avait parlé. peu en niza rn disparut es, atoutefms · on peut signaler que la revue du s''etonnait ar11ge de son ordre que celui-ci tennina sa vie un < ssez vit · lectue/ (ellde voir dispara't. Olivier de Frémond en octobre 1933 Cette . e avait succédé 1;eRles du Rayonnement i11tel-
~t n~éros
res et li incompréh . egnabzt). (7)ens10n ou à d's' a1outait à celle des milieux universitait'e <;'Vaqué • tté ra1res . . av e par le group dautres déconvenues comme cette possibiliPere J uli ec le centre s e ,es « Polaires » de rentrer en communiressait) ifn (Fernand par l'intermédiaire d'un ennite : le Mysterio devait donne tvmre, Directeur de !'Intransigeant, s'y intéA qu'il retira r une préface à un livre sur Je sujet : Asia d'/sis:artir de 1 en constatant le peu de sérieux de la chose. Les li 928 ' par contre, il collabora régulièrement au Voile
c~tton
~a,
~
D~pr~me
importa arnets du D aux se défirent à Jeur tour. {]ne nouvelle ~ois les cens sentiment
p nec :
octeur Gran<>ier nous donnent une idée de leur
téléph?~e
' aris . Re .-6 -_Je reçois " un brusque coup de te, appel aigu ..ant 1chez m 7 Juin 19? l'opère e. 1 e la fais n: Guenon pour sa femme atteinte d'append1c1ravagé: ri'uénon est aux Petits Ménages où Larde?ois 1 ce qu'1·1 fa est con11n espere, bouleversé ' le visage contracte "t e un f · ' 1 d't et· et son • ··· Une d . en ant ne sachant plus ni ce qu 1 • m Fin _eternelle ci em1-heure plus tard il a retrouvé son calme 1 cérébroian:'icr 19?gSarette et cause et métaphysique. » -sp 1t1ale . - , sa fe mme meurt emportée par une menmg1tc • · ·
~aé~spo~te_r
0
philos~pbie
« On l'oque lm. l'adm" est une 1 a enterrée .a. . Blois dans le tombeau de Ja famille. Guénon marne · L e bon gente , · de sa vie · de tous 1es 1ours, · huit ·irabl e et mod .1mméd. Jours après este con · J · R ' G ' , 1pagne a chsparu. 'aI revu ene uenon ques iatcment ,il m attendant à retrouver la même loque, mais drier e;.. métaphysi amorçait une causerie sur des sujets philosophi: ous avons allumait une cigarette et cherchait un cenier et pas un me le lendemain chez moi avec mon ami Mario Sa tante est mot n'a été prononcé sur l'être cher disparn. >> amille . le D c peu après et la jeune Françoise retourna sa f emporté d ans « Le voilà ' octeur Grangier commente alors : ··· les deux Guénon : le désespoir, le seul T ouJours .
Meu~·
"Ji'!e~,
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découragement · et presque aussitôt le soue~· .d e son livr: en co,,urte cnse nouveau du T e à P~a1tre chez Valois : les Rapports du Spmtuel et influ:mporel. ~ ~Joutons qu'il se sentait toujours persécuté par des nces malefiques. de ~iebru;quement, Je 29 janvier 1930, Mario Meunier, François soir l~e edu. et _le Docteur Grangier le voient arriver à 10 heures du ' , 1. or mairement si exact : « 1œ1l brillant des geste Il ' Ies pommettes colorées, parlant d'abondance avec ge de plus.. nous ~ annoncé qu'en février il partirait pour. un voyail à un t sieurs m01s en Egypte. » Grangier reprenait ainsi : « Estentendr our~ant décisif de son existence ? Il nous a toujours laissé siques e lqu Il appartenait aux centres initiatiques secrets métaphyleurs Pa?ant au-dessus de toutes les religions et les animant de initiati rmcipes .. A-t-il été appelé en Egypte par un de ces centres nous l~ues tou1ours mal vus par l'orthodoxie religieuse ? L'avenir E apprendra sans doute ? » , · arrangé sa collaboration · d'Isisn dmême p tem ps, G uenon avait au V 01·ze vait pr'e a~I Chacornac de façon à n'avoir aucune contrainte, il n'aJ e~n Reyor esente la qu epque1q~~s ar t1~1es • • 'd"mire · de et quand, par l'mterme onentaf ~ ropos1t10n m fut faite de donner une nouve11e content~o~ a la revue, il refusa le poste de rédacteur en ~hef et. se des OC<:ult"e promettre une collaboration régulière contre 1 exclusion . 1·rse '> distes · (8) Il c h erc h ait . egalement ,, . , c1a un éditeur qui. se « spetant bien dans ~a tradition et prenne en charge ses ouvrages, éviMaria She.s ~emarches et des difficultés. · · · . . Ve d'un i Ilhto , . (D"ma h), f"ll 1 e d' un m1Il1ardaire am éricain et veu· (9), devai~g.emeur égyptien féru d'astronomie Hassan Farid Dinah de Gué ap~orter la solution. E1Ie visita l'Alsace en compagnie « 1es Anon.puis ils séjournèrent quelque temps dans sa propriété l'Egypt vefieres ~ à Cruzeilles. (10) Enfin, ils s'embarquèrent pour p e, la recherche de manuscrits à publier. fond:u de te~ps après Madame Dinah rentra seule en France et ment _une maison d'édition : la librairie Véga qui publia effectiveCe fu · le Symbolisme de la Croix et les Etats multiples de /'Etre. t tout, elle s'était remariée avec un ennemi de Guénon.
p
1
Da~u Caire, ce dernier vécut d'a~ord très pauvremen~ à l'hôtel l'ar ~l-Isla1!1 en face de la mosquee Seyidna El Hussem, parlant m ~ e, habillé comme les gens du peuple (11 ). Il fut de moins en cooms question d~ retour et lors9u'un ami vint de Pa~is se ren~e de ~~te su~ place •. 111 t~ouva _1~ S,h~1kh Abdel Wahêd Yah1~ à la _limite to t famme mais bien dec1de a rester. Sa solitude était d'ailleurs r u e. relative: Valentine de Saint-Point apporte sur ses débuts des enseignements utiles (12). 210
. . . bientôt, en pl~s de Sa situation se stabilisa peu à .peu ; il ~ourn~t Voile d'Isis qm del~ revue des revues, deux articles par mois au d yrnbolisme, dans vmt : Etudes Traditionnelles, dont une étudill ;,:pprofondissement lesquels. on peut d'ailleurs mesurer le trav C · e P. Chacornac accompli. Parmi les connaissances qu'il fit au airait à une confréa. retenu. celle du Sheikh Salâma Radi qui apparte~eikh Elish dont ne ~~ufi~ de la branche Shadilite (coI111Ile led~ Sheikh MohamAgueh lui avait transmis la Barakah) et celle en juillet 1934, me~ Ibrahim, négociant de son état, dont il épousa 0 beau-père et la fille aînée : Fatma Hanem. Il alla vivre chezn~; Saint Louis en ~onna congé en 1935 de son appartement de la. es Jes meubles et 1 Ile. Un ami dévoué se chargea de trier ses ~aird~ Blois, le reste un certain nombre de caisses prirent le cbeIJU1l es Jes reçut avec ~~ expédié à Alexandrie où Guénon, en vacanc ' JOie. (13) d 1·rateur anglais, L'année suivante il reçut la visite d'un .a ~t au milieu de · , ' qm, au de l'entassement dans lequel 11 fvivat bourg de D 0 ki ' la s-:s archives, lui acheta une maison dans le au villa Fatma où il habita jusqu'à sa mort. oisement, à p ' blé bourge t du aul Chacornac a d
:ru
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211
cherchant un atelier, et l'ayant trouvé, il découvrit René Guénon
sous l'apparence bourgeoise et indigne de son propriétaire ... ~
. Olivier de Frémond, de son côté, comme Charbonneau-Lassay s'mquiétaient de bruits qui couraient de sa conversion à l'Islam et d'un mariage musulman. Ils questionnèrent un de leur amis vivant également au Caire, le professeur Debien. Celui-ci répondit en mars ~t avril 1937 que des bruits couraient en effet ; peut-être avait-il ep.ous~ une Copte, mais il confirmait un peu plus tard qu'il s'agissait bien d'une musulmane. Une lettre du 12 juin 1938 donnait d'autres informations : Gué~on aurait ren.contré MassignC?n et aurait eu une con='er~ation d'une eure avec lm en 1937. Un Journaliste venu le voir a El Ahzar, a parlé de nouveau de son mariage et 'ae spéculations malheureuse~ ; M. Debien ajoutait que le Shcikh Abdel Razek, professeur de Philosophie musulmane, Je voyait toutes les semaines et prétendait ne Pas le connaître. d Sa vie matérielle et celle de sa famille fut à peu près assurée mais , emeura toujours très simple ; la période 1940-1945 fut favorable a. son travail mais difficile pour sa subsistance. Les Etudes Traditionnelles avaient · " " q cesse,. d e paraitre et il survécut grace a' l' ai·de d e ~e1qu~s amis (14) qui lui envoyèrent de l'argent par la valise diomatique.
P
fc Deux. fil!es naquirent après la guerre ; entre ces naissances s.a
a~~e a~a1t fait le pèlerinage à La Mecque. Le 5 octobre 1950, il
a M. Jean Tourniac Ja venue au monde d' Ahmcd : « nous av . ça c 10ns . d' a bord deux filles ; nous sommes d'autant plus heureux que te S~It un fils cette fois. » (15) Un second fils posthume devait naîpre année suivante Il mena une vie de famille normale. (la arenté dans les pay~ arabes est largement étendue) et reçut beau· C oup d' am1s · personnels s01t · d'Egypte, soit de France. U n ce rt am ·
n?mbre de ses correspondants tenaient à faire une fois dans leur vie le Voyage du Caire. Mais les autorités politiques comme religieuses du pays le connurent peu. Chacornac cite la visite du Docteur Abdel Hâlim Mah~,oud, professeur de théologie à l'Azhar à qui il fit apporter un siege dans la rue et qu'il laissa attendre pour lui dire finalement de r.evenir le lendemain. Il eut cependant besoin d'une recommandati?n .officielle pour obtenir la. n~tional.ité égyptienne_ et G · Remond lui Vint en aide ; il a relaté ams1 sa visite dans : /'Egypte nouvelle. « Je me trouvai en face d'un homme frêle, très mince, maigre c?mme une harpe, aurait ~it Saadi,, très blond, aux yeux tr~s bleus, Vetu de la façon la plus simple, d t!ne galabieh, et c~ausse de babouches, extrêmement affable qu01que silencieux, s1 transparent 212
qu'il se pomt à nos temp inblait b.ien . s entr en t emps, avoirpï°d"'ne oacr , l'autre bord et que je regardais, de Des e eux. e s, pour voir si le fleuve noir ne passait
d~s conteste poss~blnos personnes ni de choir dans ce f!euis que e, Il , mee ré œuvre, làà . peu près dans son entier, semblait-il, . avaisl'Eso~n. lu s
' entre-b qui, enf sa rc sans souci dd ans la pièce et se roirent à jouer et à attants svc ent re1cnt ....
Je lui
sauf
1·,
Ill
•
coulait
1
«
Pus. . cnsmc de Dante. » , l'évocpondit qu'il aurait désire · , me l'offrir mais ne le possédait 1 As ... corn e ciel et un rums, eplu ation . 1 de . ses vieux · tl . contesta par un geste des mains 1evées vers d' Son sile me s'il les re lointain, un : « Ah oui !... » sans d un total 'àc_e, son attit ecouvrait au bout de sa mémoire. sa transparence, donnaient !'impression e le revo· etachement u Quelq ir. ··· ependant, il me pressa très amicalement
J~gard
d~
aire pa .I té lui· permtt cess · ionue , ps aprè s ' une .h aute intervention · · d' obtemr · la nat" te1ncgypticn l' organisaf ne qu'il d'esira1t · · et qui· lu1· était · devenue ne' ann· our 1
~our-Edd"e1kh glais P mgs L" a une . n
jeune~-
. 1 ses. amis mn de sa vie familiale. > (Sh ::_iterson qui ouve beaucoup d'islamisés : un · P on tr Abu B mourut accidente!lement ; M· Martm A tne) (16) . ; Valentine de saint-Point (Rawheya ssociation · . ·des certa · . . · sa mo rt témo· A ms . part1c1pèrent d'a11leurs apres
ak~)
ieun~ . ignage de M . mis de René . .' U étu tenait lu· d1ant à l'Ah Bammate est Guénon.. particuhèrement mtéressant . eme à u u ne cor -m·
zar• envoyé au Caire par son pere • qui· apparde Cha respondanc ne confrérie soufie en .Afghanistan et entretenait 1 d u quaicorn :ic lorsqu'il e avec G. uenon , · · · t 11.e (17) son impression cc qui Samt M1"ch l le vit pour la première fois dans sa hbrame · · 1·1ste ses yeuest particuli, e · un mtellectuel (philosophe ou onenta venanc X '.'Xtraordi cr'.'ment déconcertant nous dit-il)· Il a remarqué • e et . sembl a1en . t d' une proc ia1ent . rangère naires s . .· « trop grands, ds G , ailleurs » ' ort1s d'un autre monde et justement ils cher1
re.101~ c~
a~1qua
exag}o~r)s ~
uenon l·expr tou·. 1a volonte, de convaincre, et Ja parfaite qu'il pr . a perdu · pohtesse · créti"oession (peut-être le Docteur rvfahmoud trouverait-il une fo ' cc qu'il e ait encore affinnée (18) : « . dis· de eree Sa nnne avait''t · plus oriental dans son mainuen, c'était mi!iè con;-crsation s_se qm traduit la crainte d'in1partuner. » vient cvitait les et '.'"11ablc, parsemée de bénédictions fa!'Islam soirée où an 8 su1ets ; cependant M. se souace aux l'appel du muezzin, il lui parla d ormattons du monde. e 213
r~~·~ne
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re~pect,
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« Saint homm
· d' . . e et d e grand savoir », te11e est l'impression une Co visite faite Villa Fatma en février 194 7 par le fils de A.K. c ):ar~sw,amy, Rama 9) en compagnie de M. Marc Pallis,: causé il s est montré armable (nous dit ce dernier) maIS on ~a co que de choses assez superficielles sans aborder aucun su1et co~c~mant l'Orie~t trad_itionnel dans ud sens < technique ». que!eu q e. ~our m01 le prmcipal fut d'avoir vu le Darshan qm avrut com~~er Influence .si profonde sur ma vie ... n. Louis Caudro1;1• tuelle à Ç~nt à Amiens, av,ait re~u la révélation de ,~a vi~ spii:imalad a lecture de Guenon, il entreprit alors qu il était déJà un e, le voyage comme un véritable pèlerinage. Mais l'abord sen P7u surprenant de Guénon provoqua a us si des réactions e~ il vso m.verse: M.F. Schuon, avec qui il était très crié et en qm de 1raa .Pr~longement naturel de son œuvre dans le domaine Pond . Rcaiisat10n, fut terriblement déçu. L'homme ne corresla ait Pas à l'aspect magistral de I'œuvrc. Ja familiarité de · ' · ·b·1lité conversat1on et d u comportement le choquèrent : msens1 lui ·d~ropo~ insignifiants tournant au bavardage sur les gens. tout s· plut jusqu'à son physique. ort~ le nombre des visites est resté limité Je courrier prit des protons d"emesurees " (21) attestant la volonté ' ,. blle · .d e garbien eta der le la c co~t~ct avec le monde qu'il avait quitté. Pour ce qm est de lutteo~tre-inttiation il n'est pas question pour lui d'abandonner l~ conse' son départ l'a mis hors de portée et sa correspondance IUJ " " e pour rve l' les memes armes contre ses adversaires. Il en es t d e melll gressiv ceuvre doctrinale dont les précisions ont été acquises protres L ement par des réponses aux questions posées da1_1s les letl'app ; tra_vail de Guénon a porté sur trois domaines prmcipaux : ro 0 nd1ssement symbolique, l'action du mal et l'initiation. courte
20
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trae 0 ~1 courrier et les témoignages
renseignent aussi sur sa façon de er, bien que parfois ils soient contradictoires. M. Bammate, d'ar exemple, l'a vu remplir d'innombrables petites fiches tandis que Utres d ec .. Iarent que nen · n ',etait · p 1us opposé à son c't a t d'espnt. ·
Pa
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coSes lettres abondent en demandes documentation ~ais, toujours, po~e nous l'avons vu, dans des directions pré-établies. Sa corresde n ance avec Louis Caudron contient une masse de demandes et v remerciements pour des envois de livres : par exemple le 17 non;:1bre 1?35, il réclamait ceux d~s Pères Brosse et Mandonnet sur . n~~ theologien (22). Le 27 avnl 1936, on relève un passage part 1cuherem · t · C' d',. é risme chr~~t impo~an po.urts~s hconna1ssances en ~na 1ered esot . etien : « Je serais res eureux de pouvotr pren re con~:~~sance,, de : ['Histoire de l'antiq~œ cité d'Autun, CI~velle ~'avait Ja Parle de Mgr Devoucoux » ; 11 reçut par cette voie un diction-
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214
M
n arre . de S Avec particu'lï' y anskrit ,.mtéressait ' les, 1·ivres d E vans Wantz et Paul Mus (Coomaraswam
mo~~t nombre~x
ments s · Lepage s erement à :Mus). tres °:tout de 1948 à 1950 (23), les renseignem'! ainsi ren,t l'intérêt la documentation maçonnique. Ces letalimentai qu aux difféfe i;manent que Guénon portait au Symbolisy trouve :a revue es revues d'histoire ou d'occultisme qui Guaïta c coté des crif revues dans les Etudes traditionnelles. On par du . « Problème du Mal > de S. de \23 bis) le · ('ad et Ogan sald Wuth, des remarques sur les revues 1 annonce Pere Bcrteloot' pur Jules Boucher, Scbwaller de Luhicz voyé son que Persicrout ' au! le Cour, Lanza del Vasto, Abellio ; gnements p !an de t,;vail ( du symbolisme) lui avait enanglaises faisait état e 1 année. Guénon demandait des renseitechisrn . de lectures sur les sources maçonniques Knoop ' u·;irly masonic • Genesis of Mason,.Y, Early Masonic Ca0 1!1Phlets et surtout Medieval Masan de bre 194i Il réclama à early L:' 1O noverrS, usu;urs reprises, notamment le 11 septemtuor Co orne Manusc . re, il se félicitait d'avoir reçu: « The new nut for/onatorum. à part de la revue : Ars Q11atces de peu cette re11 t d ailleurs remarquable que Guénon con1·1 rendita M açonnerievue . part· • 1cul"' 1erement unportante pour 1es sour· MarJ·o 1. compte ' avec le Grand Lodge Bulletin of Jowa dont En ne D ebenham. ' 1-1 recevai·1 : The Speculative Masan (24) par M'1ss
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The M 195 de la Didacbé, C.B. r,ewis : C/ass1-. cal I 0' ce and fut 1 ,, . . (le chap mason {{'"mmz Roman, (intéressant pour rite sw de la · reparlait de l(noop et des rituels opérattfs: Quatre c A cnborgicn 1og". : Brotber of Jakin), de et du and c ges de l' H qm n avait rien de régulier. U réclamait : les La ompendiwn umanité de M. Georgel, le Freemason's guide
ai;ipel~
corr septc l'E b glise, la F··· avec M. J. Tourniac concerne plus spécialement re B m re espondance 1948 ranc-Maçonnerie et les églises orientales. Le 27 sui te e:i=eloot, crÎt1 an_nonçait qu'il recevait les deUJC volumes du Pègrecs ·.Etudes et 1;um_t. le_s tendances modernistes de la revue jélent ; « il s'y t e re1omssait de la publication actuelle des Pères en en existe pasrohuve des choses très remarquables dont l'équiva· concerne , c ez ,1es. L atms, · · premie q u1. notamment des ·tn di,c:'!lons nettes
~
~ ~ssky T/,;; série~ d~g':J.
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L ers siècles 1 existence d'un ésotérisme cbre!lell dans les la ·K : 11 .recommanda ainsi le 19 mai 1949 le livre de baie juive 1 7?stique de l'Eglise d'Orielll et, peu avant sur lex ce suJet u iaud : « C'est sans doute le livre le s articles du P~r~ 9. août !949, après q~elques remarques amélou et « la mauvaise humeur causée
su~
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21~
par le rattacheme t d f , . , . d . il reme · . n e son rere Alam Daniélou à 1 Hm omsme ... », térieux r~ia1t pour les renseignements donnés sur cc personnage mysmenta't le Lyo~ :_ Je~n Kleberje « l'homme de la Roche » et com195ü \ es a~s1mI1at10ns de dieux (Jaulois et romains à Lyon. En grecs' ~ P:rlait de Warra~?, du livr; du Père Camelot sur les Pères vitik~n e 'aBoul~akof qu'il n'avait pas lu de taux comme le « Lede la pl;.' es neo-templiers, de la posidon traditionnelle à droite neau-Lasie au flanc du Christ comme le lui avait montré Charbon~enée pasra~ Surtout, il_ encour~geait et suivait de près l'enquê!e niens et 1 • J. _Tourniac aupres des éaliscs grecques, des Armeler patri es hrense_1gnements qu'il pouvait lui fournir sur Garimont Cert . arc e latm de Jérusalem. · · celle deames Ch influen ces d ocumcntaires sont faciles a, smvre comme la fin arbonneau-Lassay auquel Guénon fit référence jusqu'à ~9so.' 1fota.m.ment d?ns ses articles de symbolisme entre 1933 et lntellect slu~vit P~r ailleurs ses publications dans : le Rayonnement holes a z~e JUSqu-en 1940 sur J'iconoaraphie chrétienne et les sym1 et reprt ~aux et cette ailusion faite ~n 1939 à l'Estoile Internelle On se .ans la pierre angulaire » (25) Lassaynedsait pas plus, comme c'était déjà le cas pour CharbonneauWamy (2 e quelle façon il entra en con tact avec A. K. Coomaras6 tretenait ~Î' eut d'abo;d contre lui toutes les m~fi~~1ce~ qu'il ensaxonne . egard des Hmdous. contaminés par la c1v1hsat10n anglo1 nombre d a ~ocumentation fournie fut encore plus considérable, le Par sa co es :éférences a dépassé la centaine et il fournit à Guénon Plusieur nna~ssance parfaite des textes, des matériaux cons.idérables. monde s articles comme : « la Pierre angulaire » ou « I' Arbre du import/ (2?> ont été construits à partir de ces travaux : « dans son wamy nte etude Swayamâtrinnâ : Janua Coeli, A. K. Coomarasquc et expose le symbolisme de la superstructure de l'autel vé
!I
216
, il abandonna les ques dans un sens traditionnel quant à Guen~c Matmoi. Marco ,. ' . transuu.-> O'" d preJ~gés .sur le Bouddhisme .que, lui avait . énérale à l' étu1e es Palhs qui traduisait en anglais : l Jntroductlon g roy au sujet de doct rznes · · · avec coomaraswa , l'un hmdoues correspondit "te à Guenon, l'orth?
i:sr:imal
217
présente l'u · d , dro .mon es deux perfections dans l'Œuf du monde ou 1 anà p~~: dunm?rdial et les ~approchements qui peuvent, être établis ras Ym-Yang sont mnombrables . depuis les Devas- et Asulocrï:ux 1ndes aux couples de déesses et de mortels dans la mythob"" grecque : l'œuf d e Léd a et les Dioscures · ,. t ations · géomét · Des represen spirale.nqucs en sont également inspirées com~e celle de la double L'homme perf . à l'origin ' ectton active par rapport au Cosmos se tournait · se tou e vers le Nord , d evenu passif · de · par sa degra , d a t.Ion meme, " Il les orien~~· vers 1c Sud ; ces deux attitudes sont la base de toutes maçonn· a Ions sacrées., celles de la circumambulation des Loges . igues en particulier. Mais · · ces deux perfections que Iorsqu ' I 1 se trouve l'homm . e ne peut saisir 0
« l'Inv a~ bomt central que la Tradition extrême-orientale appelle : relatifs ana Je milieu » ; Guénon analyse alors différents ternaires ou la d.c?i;ime les trois mondes manifestés du Tribuvhana hindou du me/vision en trois de l'être vivant et il les rapproche du soufre, cure et du sel des Alchimistes « L'homm , · · , me univ e ventable » qu'il ne faut pas confondre avec 1 « homIa Terre ers~I » terme des Grands Mystères est fils du Ciel et de Vers et ; L empereur, résidant dans le Ming Tang, image de l'unible (le M~ centre même, était la représentation de l'homme véritafigure) ~: 1 ~re maçon entre !'Equerre et le Compas en est une autre • J.VlaIS 1 • 1 ' • cal I'ax d e roi, e Wang est aus-si un Pontife ; il est I axe vert1fic~s pu~r u n:onde ou voie royale et accomplit à ce titre les sacrila disr ~es : il est au-delà ou en termes cycliques « antérieur » à L inction du spirituel et du temporel. des ~s de_;niers chapitres lui servirent à des rapprochements avec I'ho onnecs plus famiJières aux Occidentaux ; les ternaires : Dieu, en ~Hne et la nature ou : Providence, volonté, destin combinaient et le ~e. exJ?ression unique l'idée philosophique, l'image symbolique ait historique. ab Les références à Fabre d'Olivet et au pythagorisme ne sont pas co:e~tes non plus de Ja Gran_de Triade. Enfin, à p~opos d~ la roue t rn~que une nouvelle allusmn est faite à J'hermet1sme, Il y ratp~chait l'Absconditorum Clavis de Guillaume Postel, reprenant Elid as Levi sans procéder, comme nous l'avons vu à la vérification Ms t~xtes, ainsi qu'au Tableau naturel ... de Louis-Claude de Saintb" artm. A l'avant-dernier chapitre, Guénon nous parle, et l'on voit Bien là l'influence de Coomaraswamy du ternaire bouddhique : uctdh,a, Dharma, Sangha. La c~mclusion sur la « cité _des saules ~ l.:30) resurne as.sez bien la pensee guénonienne : certains éléments ntuels de la Tien-Ti-Houei se rattachent au symbolisme polaire 218
Primord· de la ro IaJ (31 ). L'ho l'homtnelle d11 devenir n:'?e ';_éritabJe se trouve au centre, point fixe à l'aut;ranscendant ·ete Pole terrestre ; au Pôle céleste on trouve Cite des e. L'initié de 1 1':s SYmboles de l'un peuvent se rappordu _ra"1e:auJ?s », lieu da Tien-Ti-Houei arrive finalement, da?s «la erie dan su d or des m ~, la grande paix. Ce saule est l'eqwvalent ave « !a a?tiqucs et de l'acacia de la Maçonraique 1. c 1 Bs SaJQn u milieu ». Il y a correspondance égaLll: Cité de Ja et la Shekinah de la Kabbale bé'JU11 est en s 1 est re divine où se manifeste l'activité du ciel. ement c nois Je nonfresentée par un boisseau de riz, boisseau de la Grande Ourse. La concordance est .• e Corres ou l'on Voit u 0e avec les anciens rituels de la Maçonnerie a la ave 1e lettre << G » au centre de la voûte, point sur 1 "" G c 'Et ·1 ' ' b e Pl). Puisqoe e terrestre, et est ainsi la figure de 1' « Axe ÇUeJ elle que ce d no°:s avons été amené à parler de la lettre G, Ut sub8 f-:t ,.. evaa être en ~éaJ. ité un iod hébraïque, au4 pPhonét1• que d Uee · ·1 · as le 8 e ÎOd ' en Angleterre par suite d'une ass1m1 ation nafret-t-..e ens( ; les i"ntavec God, ~.t nt erpr"t · ce qui d:-::.:lJeurs au fond, n'en change d" « GéolU ,. . et dont 1 e ations diverses qui en sont donnees Oli igues Occ~tr1e >:>) n',.. a Plus importante es·t celle qui se réfère à la t · Ide ' etant d J Jn a111s, qu IltaJes Ill d Pour la plupart possibles que an.s es a ~ent se e des acce o _ernes, ne représentent, quoi qu'en disent ~er Jod, Pr g:ouPer Pt1ons secondaires qui sont venues accessorrequ'elle ernière du a~?ur de cette signification essentielle. La lettre regard, etragrarnme représente le Principe, de sorte deUe est est d' ·1 ' d. . ont s 0 ai leurs ee comme constituant à elle seufo un nom 1vm, 11 fatit n.t0 dérive'"e en elle-même par sa forme l'élément principiel ' ' b h "b ·· aussi t a1 uter q s tout 1 es les autres lettres de l'alpha et e ra1que. fres ; an~ Par s uet0 a lettre correspondante I de l'alphabet latin est 1 rieux unas nne rectiligne que par sa valeur dans chifch1·0 01s '. ·est que 1e so YmboJe de l'Unité · et ce qui est au moms cud ' 1· soit d l, qui c n e cette lettre est Je même que ce m du mot sique. ans, son l'avons vu, signifie _l'unité, dans la 1 q_oi est :l!hn_:etique, soit dans sa transp'?51t10n metaphy. Dieu f Vine Co P,.. ~!-etre plus curieux encore, c est que Dante 11 nya , lit l. "' rnc ie, fait dire à Adam que Je premier nom d~ argurne Pas Plus beJI ,. .. . nts aussi d intuition du vrai SUPJ>ortée par des
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219
da~s expressions ,d' « h~mme véritable » et d' « homme tra17scenpaf '> font ~ppel a la notion de « réalisation spirituelle », preoccufe' ions donunantes de ses dernières années. La fréquence des rérences à l' , , . . . .. 1 F Ma . c: esotensme occidental » en particuher, a a rancxonnene, peut paraître également étonnante. (33) com::_ant d'aborder cette question de la réalisation il reste à savoir · 1e C ru.re, · · , ' al tre~u.ent au >. dep ms il a vecu le problème du m pour metLà apo~t cette synthèse remarquable du Règne de la Quantité... vité fa ussi la rupture fut un achèvement . elle a libéré sa combatti' · ·11 et 1929 ' avant ce aux, fo rces d u mal, a' la contre-initiation. En Jlll secrèt son ~epart, il menaçait la Revue internationale des Sociétés du Des qui reprenait l'affaire Léa Taxil à propos du roman : l'Elue sion rigon_ de dévoiler certains documents qu'il avait en sa possesRiss . cpuis le ~aire le ton monte entre lui et les rédacteurs de la les a ·. G. Manani et Henri de GuiIJebert des Essarts, rappelant Char~~iennes « histoires » du temps de Jules Doinel, G. Bord et le sarts t~rd Pour Guénon les relations passées de Guillebert des Esla co:tre ~ ~e. d~mier étaient la preuve de l'appartenance de celui-ci à Maçon -~mtrntion qui avait provoqué l'affrontement de la FrancVéritab~ene et ~e l'Eglise catholique pour détourner l'attention des derne s malfruseurs, responsables des déviations. du monde mode L~ Que certains aient pu rapprocher « l' Agartha » de la « Granconnu:e blanche » dont l'utilisation à des fins politiques est bien Vait la ' et le « Roi du monde » du « Prince de ce monde » prouIl . continu1"t'e du courant de malfaisance. donc Init tonc en juillet 1931 sa menace à exécution : « Nous ferons posses~~u eme~t savoir à M. de ':Juillebert que no~s ~vol}s en notre na·th Mon un important manuscrit de Le Chartier, intitule Je « Gen1 l'o - en?gog ~ de Rabbi Eliezer la Kabir, qui est bien ce que gr: ~eu~ unaginer de plus extraordinaire dans le genre « pornoticIPhie erudite » et qu'il nous a suffi de rapprocher de certains arà es Parus dans les tous premiers numéros de la RISS, il y a tu:ifu P~è~ vingt ans, pour ,identifier aussitôt les origi.nes i~t~llec I . es, SI l on peut dire, de 1 auteur des dits articles qm se d1ss1mu~~ alors sous l'étrange pseudonyme antéchristique d' «_ Armilous )). u_s avons aussi quelques lettres du même Le Chartier dont une ~nt!ent la traduction (?) du véritable Gennaïth-Mennog~ celui de b"a~ll-Vaughan et dont une autre, avec une sianatnrc en hébreu rabIntque, renfe~e une bien curieuse allusion'° à un mystérieux personnage qu'il appelle « son Maître » ... , ~ C:'est ensuite G. Mariani que Guénon menaça des tribunaux ; 1ep1Iogue de cette « affaire » fut la mort de Gui11ebert et l'annonce de celle de G. Mariani qui provoqua une réaction révélatrice de Guénon : « Quoiqu'il en soit cette disparition a suivi de bien près 220
~ais,
celle dment ·1 f 1er, n'a. p0uxquo1. ce1m-ci . . devenu subite e M. Guill e àb ert .• . . au fait, . s1de cncieux 1 prendra t-il attendu a smte de nos allusions à !'affaire Le Chardes cho-t-on enfin, notre ?rticle sur Shet mourir. ComPou ses auxquelles a rédaction de Ja RISS et ailleurs, qu'il est montrer l'ill ?n ne touche pas impunément? » (34) sa propre .d_es « pauvoirs » de Guén'?n, Mariani cident d' J:omonym!' nti?':' : il cessa sa collaborauon au mopercher· aviat10n qui f t off1c1er de marine, était victime d'un acdans une annoncé dans la presse. U dévoila sa sudu tout de voir des d'?u;ert.e au Voile d'Isis montrant qu'il était V oUe d' plaisanterie ia lenes partout. Guénon n'apprécia pas çonncrie sis ne fut pas ( 3 5). (la lettre de :Mariani insérée dans le le reste 1 et le Comp repnse dans les : Etude.< sur la Franc-Man d de la polém"agnonnage où se trouve reproduite cependant M. n evait d'ai"ll ique), affirmant son caractère diabolique. tableme . ond Dulac .1.'-aym ' eurs . r ecommencer avec le successeur de :Mariani, des qu'il a to · tout cas, nous tenons à !'avertir charipre au Cs n, que da uc é a un su3·et défendu: celui du «Pouvoir guère e llnstianisme H déclare "absolument pro· · ns so n ignorance · cette n très haut r » ; ne sait-il •pas qu'·il a été décidé na· gereu question ess 1C:u, qu'il fallait faire le plus complet silence sur querose ?. » Enfinentrnll cment « herméaque » et ... pus . 1 que dansa si ns-.nous à ' en octobre 1933 il conclut : « Ainsi nous ris· , : qu'est poser un e question, · ' peut-être fort m · d"iscre'te dans Dan1ph cite Fab ns le mê donc devenu :M. Ra"mond Dulac?• de Mre d'Ohvet n',ord. re d'"1dees il ne voulut pa111a1s admettre que . me , J>-• · L con Ce11·eta1 t pas mort' de vengeances occultes Oe travail , nesCh ac ornac e · ter fut pr ésente, en 1951). Guénces c ontrover ' n tant q ne d"irecteur de revue est11na1t · · moppor · tupons on , en fit 1 ses 'av.ec d es publications sans importance mais ' . · etait l' et aient d a cond1t"ion expresse de sa cola , es · 1 bora t"ion, ses re" objct ( ) es armes-riposte aux attaques psychiques dont il
i~e
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. envOnsarct mort cette inquiétude permanente du mal jusqu'à rouveL d' aill'.'urs . 11 o;ant, au· té a '?omdre lettre en retard ou perdue et il s'affolait tir'c so mmgnage de M. J. Reyor, des mots angoissés. (37) eues a la ronéo 1:ivent ce dernier de s'enquérir d'obscurs bulletins connaissance '?n peut se demander conunent il pouvait avoir . Il répugn . , epms le Caire, et quelle importance il y attachait u que bre g1que aitl'on a ceP q l'.on ait connaissance de son thème astro\o-· , ossedat des p ho t ograph"ies de 1ut.· L e 14 novema autr 6 ' '·1 ecrivait à F 19e4 chose encore ... G. Galvao : « A propos de portraitsn ilcas ' Je veux parler d'un véritable danger a' Y
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u ils viend · nés . ic'1 . raien~ . à tom ber entre les mains de gens mal intentionet d~s 1 ?'If eme'. il Y a je ne sais combien de gens (des Européens u1 s) qm t . .. Procure d on vainement cherché par tous les moyens a se re ? » r es photographies de moi ; que voulaient-ils bien en fai-
Lc 2 décemb re, 1·1 protestait contre l'affichage de son horoscope Par le D communiocteur Rouhier (librairie Vega) et rcg;-ettait de ne pouvoir fiât 111 a 1·sq~ler de photographie à F.G. Galvao non pas qu'il se mé, 1 n'e · ' sa corres n avait aucune. Un écho concordant se trouve dans mentionnP~mdan~e avec Marius Lepagc le 1 o nov cm bre 1949, il , ait · « J , • d ' . 1 • t , sen Pro,., · e n a1 pas e photo de moi ccrt~uns c 11erc,rn1en a ~urer d ,. ' Au t e n importe quelle manière ... » · t e a' une confirmation ultime des 1"d'ecs d e G ue' non da otaI ' on ass1s du Ier ns ce domaine ; il a expliqué sa position dans deux lettres sont incnove.mbre et du Ier décembre 1933 : « les transmetteurs ?Ont bo~nscients, dans cette guerre qui m'est faite, tous- les moyens Je m'ab t~1 ... » Et, « Chacornac ne se méfie pas assez. Il faut que nœuvrc: :~ne de. revenir en France comme on m'y incite. Ces maInoi, » (3S)uterrames correspondant à l'arrêt des attaques contre Constam . ' . souterra· ment, sa revue des revues relevait des traces d act10ns ~U'il so~ncs ; e:i 1934-1935 à propos de l'ex-Rabbin _Paul Rosen a Propotâonna1t d'avoir été un inspirateur de Léo Tax1l ; en 1938 rnartyre », ~ l'article d~ P~ul, ~ulliau~ : « Léon Bloy'... prophète. et des proph 'f remarquait 1'mtcr0t porte précédcm ment a la quest10n de La Sale Ics J?ar I'Abbé Rigaux, confesseur de la petite voyant\! 1938 tou· ct~e, !I avait fait un commentaire de Nostradamus. En comment Jouis, il confirmait la continuité du courant n_iaiéfiguc en toire d, ~nt V.E. Michelet (39) sur Vint ras : « En fait, cette hisfort té L: 'b armcJ vintrasien se rattache à tout un ensemble d'éléments nous ~e rcux qui se déroulèrent au cours du X TX siècle, et dont fourœ~ ~serons même pas affirmer qu'ils n'ont pas une suite auA ,u1 encore. » sur tres Ja guerre 1939-1945, sa correspondance revenait encore Mari qu'il qualifiait le 10 novembre 1949, dans une lettre à (40) epagc « d'insigne faussaire » dont Papus fut Ja victime réap· ~~ 7 mars et 13 mai 1950, il Jui demandait si le bmit d'une l'a P,antion du rite de f\.1ern;)hi:; Miraïr:1 t(tait fondé ? Surtout. bo n?ee 1?49 est remplie des échos de son indignation violente et ,u eversee contre Frank-Duquesne qui l'avait attaqué dans le nu01 0 Ie e,~ , spécial des Etudes C{mnélit~tines consacré à Satan (41). Dans .11 eme ordre d'idées, Jes assassmats. de Denocl et Constant Che~J t on, à Lyon, furent attribués par lui à des influences contrc-initia-
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· v· La Pol"em1que ier de Frém d avec la RISS reste l'élément le plus important. 01isur la facon 1n ' par les doubles de ses lettres, renseigne utilement c ont celui · · · 6 nov -ci se documentait et agissait : l'Abb cmbrc 1932 (' 1 F é DnJac d . a a demande de R. G. il s'est renseigné sur ~mt Il a été question plus haut). Celui-ci n'est ni un R ranc-Maçon en · rn un th"' lat" ri de Guillcb . eosophe, quant aux collaborateurs précédents, ~on~ ténébreus ert en particulier, on ignorait à la RISS Jeurs reté ais etaient intimes. Fremond pensait que les services secrets anavressant : « Vo ement 1:1ê1és à tout cela, il ajoutait ce passage inn :nturc au Cair~s ne m·avez jamais parlé de votre extraordinaire "~ ,Ponvait de se rattachant à L'Eiue du Dragon ». L'AllemaSg'-"-lct , . anti-m ' son . co"t,,.e, avoir subventionné certames • es revues ou 7 f,,. . açonmques. cl-.ef evr1er 1933 . Q , F:,,. de la Rrss · . ue Ch. Nicoullaud (Fomalhaut), rédacteur en 1 1 ~ no11d St . soit Franc-Maçon voilà qui étonnait Olivier de refus ait · à' ·v Irpns . · , . éga 1ement par ce '« Roi du Mon de » en qm· 1·1 se ~~nemis de ~r nc_anmoins le « Prince de ce monde » comme les dcncontrés . iÎG. · « Je me borne à la lutte où nous nous sommes e Mgr I-I~ . Y a longtemps déjà contre la Synagogue de Satan conncction nri, la contre-Eglise d~ Mcrr Jouin ... » il y avait des ~ s entre l'E ~ 20 · . . n.ier et la Franc-Maçonnerie. JU:h.~t l 933 · . · · gnernents Sl1r . - . Charbonneau-Lassay avait transmis des rcn~e1de l'ordre. .. une revue que R. G. avait « dénoncée » : Les Caluers ce~ tcntati~e?ueJ malheur qu'il y ait tant de choses su~pectes ~ans fohc, que le~ de _lutte contre le mal : « Le monde est-11 frappe de et Prêtent : 1 ~ 1 eilleurcs intentions versent dans le « maboultsme » pe_s de déf~~~~ Je ~Ianc à leurs adversaires ... voici donc de?X .gr0 }1s:oit des sociale et refüticusc en somme où se sont msmues, A tian as pv?Yants, snit des m....,ystificateurs soit de faux-frères ... A ·1 ... » F remon ' d P ensait 'q 'au I Le C our est le seul qui vous' soit hostie Guénon a~l ayec Ja transformation de la RISS, les attaques contre ..., " c. t aient ces~er. - aout 1 9 3 3 . L . f" ,. ( . ne sais · · rl1sparition de M. R. Dulac est con mnee « Je complot Pourquoi » dit-il) de même que la thèse d'une sorte de la Riv (contre Guénon : « Ce que vous avez fait avec Ciarin de e ·contre I es T héosophes notamment) na ' pas e"t'e e't ranger aux intr· 1 de certa·1 gues dont vous avez été et pourriez être l'objet de la part · · ?··· C'est Sa.. tan lu i-111n"s occ u I hstes ... Qui· donc Ies mène à leur msu en1e qu· è t · 1 111 ne le monde par quelques agen s conscients. » 18 : . Jilln 1936 . A 1 . ~a réponse ·. a suite de fa reprise des attaques, Guénon envoya I :Pour lecture à Olivier de Frémond. -CS deni d an es de renseignements continuent durant l'année 1937
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sur l'Amorc · de Feu ; sur un chef arabe recherche,. par l'Intelli enc et le~ Croix naiss ... ;tgd e Service, etc. Le 8 novembre o de Frérnond recon,. · . ' · avaitcuété ans,. le neo-pagamsme hitlérien l'aboutissement de ce qui· A l' pre;u au temps du « Sphinx ». questio'i~~se, et, d~ns _la mesure même où le mal était déjoué, la ses livres et la !l".a~satton devenait essentielle. Ceux qui avaient lu vaient me médite la doctrine à laquelle ils adhéraient ( 43) pou· 1' abime ,. · ne trouva·surer les pertes et v01r où courait Je mon d e mais , b"ient pas da ns son œuvre de solution pratique · pothese ; d ans l'hy. neur du cien th entendu . . ou' l' appe1 a, la formation d'une e"l.itc a. . l'"m t'eQuant à la Molic1sme n'avait pas donné les résultats escomptés (44). açonnerie · a. . part l' Esotérisme de D an t e, I'.image qu ''l 1 ava't ad , , mis Spirite ét1 • onnee de ses membres dans le Théosophisme et !'Erreur ployé da~~t peu flatte-i:~e. I:e terme d'initié avait même pu être emQu un sens peioratif : des initiés de bien des sortes (45). 1 la qu:s:l~~sdnot~ dans : L'Ho_mme et son devenir ... traitaient <1;e re. L'init" . es rites, leur fonction avait pu paraître assez seconda1Iatlon ' la ·... , , · · t mal défin· . f ront1ere entre esotérisme et exotcnsmc res t men· pratique iel~ ~t Il n'avait jamais été question de la nécessité d'une , re igieuse (46) C ·est , · questionsev1demment à · lui que s'adressèrent ses lecteurs et leurs re accomtrov?'luèrent des mises au point et des retours en arrièc!es, à part~~es parfois d'un désir de se justifier. Vne série d'art!bons de l'I .~e .1931 et surtout en 1932-1933 définirent les cond1mentaires s~:ti.ation: Des précisions et des développements compléouvrages . A virent Jusqu'en 1950. L'ensemble a été réuni dans deux Réalisatio; Sp~i:çus sur l'initiation publié en 1946 et : Initiation et mais le prz. pmtuelle en 1952 par iles soins de M Jean Reyor ( 4 7) ; , ,. rrus · sur pied . · Les pre OJet . av ai't ete de son vivant. ves. « Je nuères demandes recevaient souvent des !'"éponse~ évas~ faut un ne peux donner aucun conseil de réalisatlall pratique, 11 le 4 se ~transmission régulière ... » 'pouvait-il répondre à M. F ... • qui CO P mbre 1934. La même discrétion fut de rigueur avec C .. . nu a nstata : « Je comprends que comme initié vous soyez teun au secr~t. .. », ~ais il re_vint plusieurs fois à la charge, lançant tou~pcl desespere le 7 mai 1935 pour un rattachement devant la peler ente qui. s'annonçait Cf! ~c~ident. Guénon se conten.ta de rapmes sa foncti?n : « Je n'ai d a~~le~rs jamais fait 131 momd~e proceu se ....sauf, s1 l'on veut, celle d e.cnre tout ce que Je po1:1rrms pour vos~ 9~ 1 • sont capabl~s d'en. prof! ter. .. , je ne veux pas m fi u~r sur la F ecmons ... » Il lut conseilla, maigre tout Je soufisme plutot que fall ~anc-Maçonnerie, donnant le nom de la personne avec qui il C .ait entrer en contact et déconseillant franchement le voyage du aire pour le moment. 224
Le no ùve1 in 1·t·,. d'ab Y est ie laissa écJ cie or~ c 011[ la confrérie After ~a joie dans une lettre du 19 août: use lUflu use et indécis aou1te... après vingt ans d'une attente En ce ~nce Ïnitiatiquee, me voici enfin détenteur de cette préplus d ~ qui co ··· » qu. ~eva ncerne les . . . . ini:i ~t de J~tes ; ainsi le 2 ~ni_ü~tion féminines, les réponses furent inte at!que · question que Jllln 1947 à Madame N ... : «Pour ce à no~t 1 ons '.Je n_e puis, bien Vous posez au sujet d'une organisation git d re ép~qc:_:azs ll1a1heureu entendu, qu'approuver entièrement vos Voue la Pass· e! _du moins e sement cela est bien difficile à trouver Europe même, et surtout quand il s'ade ps n'êtes ~ 1!1té encore .,a. a, ...surtou ailleurs Pas us restreinte d'une initiation féminine... !tt~ l11ellle ét ~ ~cpuis la u 1~ se!-Jie à poser cette question, bien loin ndant . c etonné depJ blicat1on de mes Aperçus sur /'Initiation · 1es gr ' Je a p . ' 0 upe n' roportion du nombre des femmes ... En 111 Ile saurais t e ~nt abs 01 ents dont v rop vous engager à vous méfier de tous d s ~1 êtne U111ent aucun ous Pounez avoir connaissance, la plupart ces 1Uflue11quelques-uns e ~aleur au point de vue initiatique et il en t outre Gurdc.~s fort susp qui sont bien pires et dans lesquels agissent dre Pas lu· Jletf et son ,ectes ... » Une longue mise en garde suivait ans ses ;-~êzne Je n e~ole. Dans une autre lettre il confinnait n'êDan , rticles sur /a~t~e _recherché ; attitude que l'on retrouve sévè s 1 ava initiation. re : il , nt-propos . abstenir . ~ engageait des Aperçus se trouvait cet averti~sement ?0 n
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ne Peutu~e certain iat~on consiste essentiellement dans la transmisceJui p etre opér ~ e Influence spirituelle, et que cette transmission avant tar lequel s;:ffque par Je moyen d'un rite, qui est précisément ence do~ut. Pour fonc~~tue le rattachement à une organisation ayant cune dif/ Il s'agit il on de conserver et de communiquer l'influ~ en sornn zcuJté à ~et ~emble bien qu'il ne devrait plus y avoir au le que les de~ga:d ; tra?smission et rattachement ne c x aspects mverses d'une seule et mên sont 1e c 110~
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se, suivant , , . « cha" _q~ .on_ 1 envisage en descendant ou en remontant la Ine » m1trnt1que. » L'obscrvati d · , sent p l' on es ntes est nécessaire mais le néophyte n en resn'y enat s effet ; l'influence transmise étant purement spirituel!e, il . l'initié re pas d' e'I...ements psychiques ou "magiques. D'autre part, s1• effectiv en resse~tait les effets cela voudrait dire qu'il possède déjà « socié~?1e:it. }'e!at que l'initiation donne virtuellement. Bien des en fait b~s Intt~a~iques », et c'est là un thème qui lui est cher, sont · · zen degen ' ' · h ' Initiation virtueUeerMees. et i,ncap.ablcs de fournir a. .ut~·e . . c ose qu un~ rend abs 0 1 ·, ais c est Justement cette dcgcnerescence qm ument necessaire cette initiation : « Le p . des cond· ~mt de vue proprem\!nt initiatique doit au contraire partir qu·I sont actue II ement ce1Ies des êtres mam·festes, ' et plus pr' lt1ons . , le but ec~sement des individus humains comme tels, conditions dont doit domeme q. . u ,.11 se propose est de les amener a' s ' a ff-ranc h.1r ; I·1 lement ne forcement, et c'est même là ce qui le caractérise esscntielconside/a~ rapport au point de vue métanhysiauc pur. prendre en - fait. ' et re I1er · que faç 0ration ce . 9u 'on peut appeler un état• de en que l sur ce 11_ celu1-c1 à l'ordre principie!. Pour écarter toute équivoque · ne Point , .n ous d.lfons ceci· : dans Je Principe, 11 · est ev1 . . ·d ent que rien le « So~aurai~ jamais être sujet au changement : ce n'est donc point ni sou~·» ,qui doit être délivré, puisqu~l n'est ·jamais conditionné, Peut l'êtis a aucune limitation, mais c'est Je « rÏ10i » et celui-ci ne · I'.11 · " ~ ' du « Soi » red qu'e"n d"1ss1pant i us10n qui Je fait paraitre separe e? r~alité ~e m~me,. ce n'.est r.as I~ lien avec Je Principe qu'il s'agit d exister .retabhr, pmsqu il existe toujours et ne peut pas cesser de ce Ji~ mai_s c'est, pour l'être manifesté, la conscience effective de notre~ qui d_oit être réalisée ; et. dans les conditions présentes que ceJ . u?lanité, il n'y a pour cela aucun autre moyen possible Il ~t .qu1 est fourni par l'initiation. » ( 49) Prccisait un peu plus loin dans Je même chapitre : « Dans le s con d It10ns ·· · on ne peut ne · n récoit ou, nous sommes en f ait, ritueller sans avoir semé tout d'abord, et cela est tout aussi vrai spidans ~?1 ent que matériellement ; or Je germe qui Joit être déposé rieu 1 ~tre pour rendre possible son développement spirituel ultéd' r, c est précisément l'influence qui, dans un état de virtualité et lui<: enveloppement » exactement comparable à celui de la graine, est communiquée par l'initiation. » . t
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de~euvent
que. ralité Ils seulement donner au néophyte une idée de la pluavancés contenus dans les textes et à ceux qui sont plus Dans 'ao e 'este pas trace en Occident de la voie _Jnana ' Moye;_Ac e de sociétés initiatiques au sein d'ordres a_u ccssairc g ' les rattacher à la voie de Bhak!I. C est neet à I·«i1i:ent a Bhakti qu'appartenaient les initiations chevaleresques
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. . . . .. II r c. r1na le s mitrnt10ns de métier. · appela < ·t uss1· qne l'on ne peut pas 1es f':'rmes t rad"!t1onnelles toute sa tom ber dans le syncrétisme qu'il avait combattu
vi~~ns Enfin ,, pl us par~icG u~non
1 ~s 1 ~11 t 1 !1llons
mélange~
l~s
développa dans quelques articles. questions ici.es comme l'initiation féminine. des traces féminines faites 11 partir du tissage et que 1 on pourr " Compag~~s <~eve~ll~r? Il semble que la tentative éphémère des · c Penelope >> soit aUée dans ce sens. Celle de la néces-
~es ancien~
l:lestal1~1·l
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sité d'une · · · sition s , ~rftique rehgieu~~ ~xotériquc traditionnelle (54) ou la poles ~ kecia e dans la soc1ete de ces initiés musulmans en marge : IIK rad » auxquels il ressemblait d'ailleurs lui-même. toucha enfm à. 1a quest10n • c'est-à-dir de la réalisation « d cscen d ante :P, (55) Ell e la fonction sociale de l'initié et à son statut extérieur. · : e est en effet b 1en · · correspond a, une m1ss1on · · " c1se rare mais pre« Tandis qu l'" . . , compli la , r e. etre qm demeure dans le non-manifeste a acdescend rea is~tion uniquement « pour soi-même », celui qui « re· ,, prcce ' 'd emment , a dès lor» ensuite ' au sens que nous avons précise SYmbolis~~ ~ar rapport à la manifestation, un rôle qu'exprime le sont i11u . , u « rayonnement » solaire par lequel toutes choses C' Inmees. » · est la bon du B Voie . du sacn"fice qw. sacralise le monde mamÏ este, : f onclllent l'h odhisatva aux Indes, du Rasûl en Islam qui est véritableomme universel. Alors que l' . convers t' on ne pouvait contempler la face de Moïse après sa a Ion avec n· M . . converse d 1eu, o h ammed ne laissa nen parai"t re et pu t n p r e choses et d'autres avec ses proches. extérie~~ alors ~e cacher dans le peuple ou même adopter un aspect lYiah » d grossier comme ces « gens du blâme (56) : el Malama(57). ont Abdul-Hadi (Aguëli) avait déjà parlé dans la Gnose
Chaque p , .. che de diffrec1~1on souleva de !1ouveaux problèmes et une avalan: une sant, i,cu~tes auxquels Guenon fit front avec courage malgre date de e dechnante et dans lesquels il se débattait encore en 1951, sa mort. (1) Paul s · (2) Q . crant, René Guénon, La Colombl• Paris 1953. M. Jea Uesti on délicate abordée à la su itc 'de demandes répétées rie «traite~- _R.e~or. G~énon s'éta_it con.tenté de répondre t.out d':tbo~~I,
, t 1 \ous-me111c. '> Pral1qua-t-il la rPligiou catholique regul1t.'avec sa famille à Blois et à Paris ? 11 semble bien que non. (4) Littéraires, 26 juillet 1924. (S) p ettr.e. du 24 août 1950 ... (6) ~ ubJies en 1946 aux Ed1t10ns Tradilinnne/les (Chacornac). Jas L Eygun, ancien conservateur à Poit icrs et ami de Charbonneau;elisay nous a confirmé le fait et se souvient de l'y avoir vu personCllJ.ent ta[~~ La parution de ses livres avait c_<'J?cndant suscité. un intérêt cerct le And~é Malraux, p?r ex~mpl~'. su1v1t sa présc1!tat1on de l'Orient. «la ~1? decembre 1!)25 JI avait fait une co11férence a la Sorbonne sur : (B) ~etaphysique orientale~- , . . reme (3)
iLes Nouvelles
· euJs (icorgl's T~1111os C'l (rrillot d<' Civry rcsti•rcnt. Ils cht'rchaient d u côté 1 ·1·1en », « l C' retour :'i la tra d"f' · se f . cl' un « ésofl-ris11H' cire 1 1011 llnP, dott · aire et se fera en mode occidental». VI .i:111vier 1931.
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W> H~
Oo; H. ~,:-,a11 Faria éhit 0 . Y écrit à Ù ,lllo_rt en s'cmbaruqant pour les Indes.
le: raP.Pr
Cl~) .\J~~ 1 <.tnt de creu~c?.· Galvao commentant le nom de Cruzeilles en anuees -\.1Iard L ·01 1· . · . mau ; 1P lus lard fut \flL'r, J?urna1ïstc belge, qui fit une visite quelques 1 c .n rajouta ' rappc p al' son intégrat10n · · d ans 1e m1·1·ieu musul. 02) r; v" .._.l's zucmc, affirmant qu'il vivait en fabricant des 1Yl'I i t s l ~ 4!. ...,, . l 1e l .t 1 . a. venue YYptc nouvelle HL·. '1 • :1 l'usage du peuple. ~a1_re <>ù de H.G. lui av;/c":r1.cr 1952. V. de Saint Point nous dit que ~:r 1 vui 11 ~ elle se trouva . t etc :innoucée et qu'elle le fit connaître au 1 ~n hrèvl!cgYPlicu avec ~ 1. .dep.u1s plusieurs années. En particulier un 1 soirées a · âu début CJ. 11 fit cette revue: El Maari/alz à l'existence 03) IJ "~~ .elles, ma'iss 7/1nuya1?-t un peu, il venait bavarder de longues 0 mon trav~~r1vaït le 7 j . ~ mpit progressivement avec tout le monde. provoqu ~ cl ll ... » et le ~ 1 et, 1935 : «C'est bien pour l'organisation de n1ain .. ~> c ~u retard ., 1 . aout : «L'arrivée de mon déménagement a ses êc~it' il notait ·~ J ai enfin tous mes livres et mes papiers sous la U 4) N s. n peu pl us loin qu'il s'arrangeait pour réutiliser les fru. Otnbrc de 05) ;s de Poste ses correspondants avaient la délicatesse de joindre ( 1 6) P.1 cil-, ina llde • il :\I I Kaour ( • Chacorna · · Jcpagc de dresser un J1oroscopc d'1\hmed. (17) VP .. l 02). c parle aussi d'un Américain : le Sheikh Abde1 Al
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08) E1~ : N. Bannuate · · . ses Visite c devait être · « V1s1tc l1 René Guénon», NRF, hatïon Urs prenant l''1a so.urcc de nombreux quiproquos, 0 9) 1 sans rése Jntérct porté à leurs discours pour sJ ~ctt1·c rve . . Y I \V~• . d c Hama p c g1ve s tnuch · · oom~1raswamy du 20 octobre 1971 11 (20) ltl.llleh \Vis l unpressed With him and considercd him a ctt ~ t 01n. » (21) Il re du 15
Pu atte·1
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19 n 0 30! 55. ccrlams de une appro-
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Ob ·· HOUholy man,
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déclaré nl o~en~bre 1971.
q ue l es f rais · d'affranchissement auraient 1a inoitiU1-1ncme (22) Il ndrc . ~ d. re''ll(·s 1"it en 19 e c ses revenus. (23) . Né en 1 c •) . ~ Guénon portaient Ja mcnt10n: « . c. lllort llA th f.>11<1· l 90_ a Ch:Heau-Gontier I CJ>:ige fut remarque en 1930 u.1.ar· .i eur du .... 1 ' " • après S" directio ~ ius Le la ,..,y111 ioli:-;ml' qui l'associa ù son
Pyrain. s) II était rdre et les obédiences. . ides ln . au coul'ant de ses travau xet de sa presence aux (24) azs ne l' . , • 11 t , l J r·t avait pas rencontré personne emcn • 1 1929 .' dC's c · f L owa de si . d la cr • ornptes rendu~ ùu Grand Lodge IJ111/t'f111 o gnees h ncrrC'. p . l c Speculatfoe r , , 0 Y" I,, t d , A. 'V y oui Mason 1·1 en\ .. l l s no es j e~l syinboles · · (abréviation de son nom en Islam) sur les rapports Ut h·t, oct o}) maçonniques et de l'ésotérisme musulman en janvier · · · · 193· 7· Il en par Ia d ans' dsa revu c:· des rc 1935 ' Janvier 1936 et Janvier 1 9 e 46 à J g~e vues épisodiquement entre 1937 et 39, puis régulièrement (2.5) Rt11d • (26 es Trad /ï 10 · l) Anand . nnel/es, avl"iJ-mai 1940, repris in SFSS, p. 278. mère a11 Tl • a henlisl 1 C 0 7 à C l tion d' g aise fit d · omaraswamy, né en 187 , ,o ombo, d'une il re:t ~rt. 11 fut aes ét1!des d'ingénieur puis se spécialisa dans les quesil r~ ~ .l llsq11'ù sa ppele en l !)16 nu Musée des BcauxArts de Boston où c ercha 1es buort en 1947. Grlice en partie à l'influence de Gué ases JUétaphysiques de l'expression artistique ~~~
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!ndes. A eût : ,. . . 11 PUbli- . c d 111nombrablcs articles dans diverses re\'ues a1nér1cames, 1 a sur les\'· 1· · • li · (27) Et~des ,', c_c ~1:, u surtout: lii11he du Pôle> (Etudes Tradi• 1950)' ma1 1931) l 1' ra d ., JUl · ·1 aout . . c·t « l a l ettrc G. et le "w·1stika :P ( El ' Il< • (32) C ' ' repris in SFSS. pp. 131 et 1:n. . • elle, corrc sponc · 1 • d outer de paraît trol> lwlle JlOUr être vraie cl a f a1't 1 authc11t· ··t ·ancc d e 1a source. (33) L • ICI c , (34) V~if~r~~~': T;i~de, llevuc de la Table Hon de, Paris 1 D4ü._ C.ornpagn sis, JUlll 1932, in : Elue/es sur la Franc-.llaço1111errc et fil 01111 re vues de. age · . • t · 1• P· 201 . C e l 'ivre tonné d'un recuc1·1 d'·.11·t··l·· 1c es c tdc 5 (35) Il • rc~ues ful publié en l!J;}.i par les Fditions Traditionnelles. d e Guénon rca. g 1.t 1> arc1· 11 <.-ment lorsque 1• 011 s'amusa · ~ à chcrc l1er l' c• t y1no l og1e • bours ... > • Guehe11on ou Gchconc: q:: quant it leurs 1nisérabll·s calem(36) L~ Ier courir •,. .novembre 1933, Guénon écriv·ii'l ùu Caire : «Qui a fait 1 1 propos, ''la 11·u1t c.e 1111111 retour: 1frau 1.. , 1111 • dl' liruils CPUI'l 11. ù 1uon 1 ntenab1e P,0 ste n'est pas sûre.~ 11 ex pl iq ua it son départ par la vie (37) Da qu 011 lui faisait à Paris. M· F.G. Gns le rnerne • sens, le 2 décembre 1948 on trou\•c a cl rcssc~ a. 1 ont été Pl·~ vao: "je suis tout étonné de voir ,1;1c trois de Ines 1.cttres 1 en · qu'une· I ( ues · route; (!lHtnt aux v 1·i1 1·l·s, il 111 ... -;e 1n Ji 1t' 1>1t•11 • le ait Lli qu ··1 1 n '" .• 24 août 19 ! celle où il était question de l'évêque de Bragançn >. Et ~~ qui s'est •>Û : «Il y a sûrement quelque chose d'anorinal dans tout e_st surt~utproduit il .Y. a quelques temps pour 1 na corn·~pondancc ..• Presentant · 9ua11d d1tTcrents signes sont concordants, bien que se attention Ind7pendammcnt les uns des autres ciu'il convient d'y prêter car'dtl n' Y a pas de « liasard '> ni de• simples (1: co1ncidcnccs .. . P ur l·rnl'JJt' ac > (38) Il s'a c~ entelles ... ~. de Frérno ' git des attaques de la /l./.S.S. La correspondance d'Olivier sa'n t es à Il< 1 que l l 0111 · · · · · · . nous verrons pus apporte des prcc1s1011s intcres(.19) L ce SUJct. et occnlt~ Poète V.E. l\lichelet avait fréquenté tous les groupes initiatiques de Io h/.stes et publié de
0 (40) Dl~: f!hanie. . orf.{anisat·s influences «fort suspectes :i> s'étaient introduites clans Ies (41) F ions contrôlées par Papus avec Tcdcr et Bricaud. c: Pers 0 rank-Duquesne avait insinué qu'il pouvait être un agent de ce F.G. r, n nage ~ qu'il affectait de comùattre. Les correspondanct.~s de d '1 L d J T · · • 1 t }lre 19za 1vao 49 .' • .; •'. cpage, e .• ourniac en parlent ; a1ns1 e 30 oc o: Dera·10 a J. Journiac:« Il parait que CC' Dr IJunwal
rfeu ... • et qui est un juif Roumain, est un ·1 mi inlirne de Vulliaud ·ces ., P<'rs· 0 nnPs sont ·:1• peu prcs · 1es seu IC's' :."1 l\trc du co• té dt> Frank• Duqu. tion /~~~P.~. Guénon éUti~, ~a; co.nfre, lrè>s st•nsihlc à_ la. n1oindre attennn Pere T3runo qui d1r1gea1t les Htndes l'ormé/1fa1nes, lui envoya C'XeinpI . . (4J) ;11r; dédicacé de sa mam. c t 1·1 fut touché. , (44 ) Il sag1t, bien entendu. de~ livr<'s rl<'.iù publiés en 1!l.l0. ava't A tnoins que Guc'~non n'ait pas été ft'nu au courant de ce qu'il (4\) Provoqué, cc qui aurait été fout de mêml' un peu «fort>. d'A .. <_Jn trouve cependant dans la r.nnse, cn t 911. sous la signature gueJi, de belles pages sur l'initiation.
230
(46) L·t
.
.
.
é .
évidein~. constitut1on d'une élite, à 1'1nt rieur
du catholicisme, aurait
(4 7) p <.:nt.. transfonné la question. ( ) E, Ubltcs aux Editions Traditionnelles. 48 IRS. fudes lrwlitiunnclles, janvier-février-mars
19 4ï,
chapitre
V:
(49) Il ,• . . (50) C s agit toujours du même article. . "d rnrncnl une montagne le problème de la régularité a soulev{· cvi l' (5l) \~~. ~rol~lèmes historiques. . dans son premier roman cci n est pas diffl-t·ent de l'histoire racontee (52) ·Gu. nt un vieillard qui n'est ·iut cnon prend l'exemple du Buddha rencont~a On iieut ranprurc qu'l D. ~ G ·ntér1cur. . . c h cr cela 1 ~in cva, un aspect de son uru I . I. ucl celui-ci clépJ01c exacte1ncn c u con1bat de Jacob et de !'Ange dai;s cqc résister. (53) (54) . ~111 E'r j·lllvil'r 1939. 5 repris ~ Héalisation ascend·1nte et descendante~. ~ ' • 56) 11 n I RS, chap. XXXII: e I 1 1946 repr1.·s in [/~S. clwpi( tre _ XXVIII~lasque populaire, ET, mars-avri ' <
J
(~7)
Hep ris · ·in Le Voile d'Isis, octobre 1933.
231
Chapitre X :
LA CONFUSION ET L'EVEIL « Ren ~ G
, nolllJnerai'e tuenon n'est pas un orientaliste mais ce que les Hindous "; q_u'il dit ~e un. G~ru ... ». (1) Affinnation en cont~adiction av~c see · A.}(. C lut-meme mais venant d'une bouche or1ent~le aut?nses so De son côté, Valentine de Samt Pomt, Jours défen~Ven~;s de : L'Egypte nouvelle a pu dire: ({Il s'est toulut de etre un_ Maître Spirituel. Il ne l'était pas. Il ne .vouPart1es du ipJes, mais parmi ses lecteurs il en est dans plusieurs lI selllb!e _qui se considèrent tels (et se déclarent). On Pe a Ia fm René Guénon les ait reconnus. » é 1 · Ut Voir d t vo Ution s d '.en effet, chez certains de ses correspon ans, une en ...1932 : <~ Mess1~er dans ce sens : C. .. portait en tête de ses lettres 0 Maure • et ns1eur n, en 1945 • • bien cher Monsieur et vénéré 1950 avoir Prote e~ : << très cher et vénéré Maître». 11 ne paraît pas COrresPond sre contre •l'appellation bien qu'ayant déclaré à ce ?'ême L'attitude auparavant, ne pas être le guide qu'il recherchait (2). IJJoins. fix:e l auteur des Aperçus sur l'initiation fut donc beaucoup Vcrnbre 1956°~ ce que l'on aurait pu croire ; une lettre ?~ 12 n~ les : « Je 11 , • ?- M._ F.G. Galvao apporte quelques uttce soit et 1., az_ Jama1s prétendu être maître ou « chef» de quoi que cé. Par d es e~hme été circ0 d'ailleurs fort heureux de. ne pas y avoir · ' forP1re caJam 1· t,. nstances quelconques car 1e ne conna1s guere de On a v e Pour quelqu'un que d'av'oir des disciples. » llle « le Je groupe du Dr Grangier, il apparaissait comtam plus loi~ d une ecole métap!1ysique incontestée » ; en remoule Jeune Gué ans le Passé, !'Ordre du Temple rénové devait avoir non Pour tête. Circonstance est le mot clef, il est prêt
~:lans ~as
oo~naraswamy. di~~~ q'::,~nde,
com~e
:t:t',
précision~
c~ qfu~pour
233
à se soumettr . . exclua t e aux crrconstances, dont l'opportunité est signe sacré L n tout hasard et toute historicité indépendante. Par1·se ePtrodfess~ur Vreede qui le connut et le fréquenta longtemps à · au c aire · resta en relations avec 1m· toute sa vi·e d evait le revotr urant Il a ,. ' ) te bien . · ~nvoye au colloque de Cérisy-la-Salle (3 un texcuneux afürm t ~ et qu'ell . . an que son œuvre aurait pu etre toute autre e avait pns cette forme h"1erat1que ,. · · d es Cir· constance et fixée en raison s. Lorsqu'il s'est a · d · . ,. les difficuit,. ~i e vivre la doctrine métaphysique proposee, théorie co es J?ratiques surgirent de tous côtés au niveau de la ' se mu It1p · J"' << Nous mme a cel U1· des personnes les questions ierent : croyons avo· d ,.., · ' ,. 1 f 1 devint habit If e1a suffisamment explique... », a ormu e D uelle dans ses derniers articles. ans le prem· . , . rédacteurs ·d . ier ?rou~e .de fideles de sa pensée se trouvai~nt les Etudes t ad'~ · V ozle d lszs qui l'aidèrent à la transformat10n en des art· rl lllonnelles ; certains s'interrogeaient après la publication ,. · ,. d'aller aux' Indes pour reccv01r · la prec"ic · es de . .1932 . sur Ia necess1te ieuse irutiat' , 1 , . Chine A . ion a aquelle tous aspiraient ou, a la rigueur, en plupa;t moms. d'entrer dans la Franc-Maçonnerie, ce à quoi la , se refusaient. L un d'eux ' b ,, . , ganem a·vec s em. arqua J?Our l'Algene, entra en ra~port a Mosta1 Barakah d Sa ~arrqah Altoua et reçut quelques m01s plus tard la ~ernier et ~b ?eikh Ahmed ; il y retourna en 19 34, à la mort d,e ce ti.tre de Mo tint de so~ su~sseur. : le Sheïkh Adda ~':n Tounes, le nions et d qaddem qm lm donnait le pouvoir de pres1der les reugroupe e. transmettre à son tour la Barakah. Il établit bientôt un bles P~is ~n second et Guénon, ravi, lui adressa tous les initial n avaient pas refusé catégoriquement d'entrer en Islam. ~n 1948 encore, il témoignait sa satisfaction à F.G. Galvao : pro~os de ... , je ne sais pas qui vous a parlé de la réalisation ~es reves car je ne me souviens pas du tout d'avoir jamais emp oye cette expression, mais je dois d'ailleurs reconnaître qu'elle ~~rre~pond bien à quelque chose de vrai, car il est sûr que, sans ui, bien des choses seraient restées à l'état de possibilité en quelque sorte théorique et n'auraient pas pu arriver à se réaliser. » (4) Comment concilier cette prise de position avec ce qu'il avait écrit dans : Orient et Occident et la Crise du Monde moderne sur le rô1~ de l'élite qui devait rester occidentale et recevoir seulement une aide de l'Orient (5). A. K. Coomaraswamy en 1943, dans un artic!e déjà cité écrivait également : « Non pas pour orientaliser l'Occ1dent mais pour le ramener à la conscience des racines de sa propre vie ... Il ne veut pas dire, et il montre clairement quïl ne veut pas dire, que les Européens devraient devenir Hindous ou Bouddhis-
q;·
J
f
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tes,Bible maise b"ien plutôt qu'eux qui n'aboutissent à rien par l'étude de la poete devrn .tant que 1·1tterature ' ,, ' ou par l'étude de Dante en tant que même Pl aient redécouvrir leur christianisme ou ce qui revient au hart ... , » Caton c e « G rand-Prêtre » comme l'appelle ' Maitre " Eck-
nelle est c ertes, l'Islam n'est pas l'Orient et son origine traditionnon :iu Christianisme ; cependant on ne peut pas dici ayant il smt U_? produi: de la au sens où I' e son cote des readaptations trad1ttonnelles legittmes
r~
plu~m~~me sub(~
Gêné, c
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civilisatio~ ~uropéenn~, .c~lle
~n~end Guénon justement.
e 1m-c1 don na une explication rétroactive peu convamcan·
?~s1ble
« . Pourdecel'E que. l., ai. d"1t dans Orient et Occident au suiet . du role " p ~1t10nne1Ie _ghse catholique (comme représent~nt un~ forme ~ra tions, ainsi 0 cc1dentale, pouvant servir de bases a r: que J. e que cela a d'ailleurs eu lieu au Moyen-Age), Je d01s dr· Jamais · resu ter e ne me . sms fait d'illusions sur ce qu'"l 1 pouvai"t en 1 onn dans les circonstances actue!les ; mais il fallait s1b1htés, a p iss'.' me reprocher d'avoir paru négliger certaines posll en u moms théoriques ou ne pas en tenir con1pte. , (6) 1 voya d 1 , . . ·1 • nous par • es ettres semblables à nombre de ses anus ses livresait hors de doute que si quelqu'un avait interprété ainsi Surto quelques années auparavant il l'aurait 01al pns. ut le fonctionnement · ' créé à · donner des déboi du groupe .devait Les Iett res à la mesure des espoirs qu'il avait suscités(?). ce de C:··· montrent après quelque crainte sur fobseÊ°ropéen. un mais compliquée des rites islamiques pour un - udans sa ma?> and enthousiasme. Il construisit une peute • ' le w· ISOU re t l G ,, ' bien rec1ter 0 « 1rd ' . çu es encouragements de uenon a pela à la "r (rosaire) et parla un peu vite d'illumina.tion ; ? le rappondit aup .ud_ence, tout cela n'était que préliminaire. Guenon ré« Dhikr ,,881 '.1 des questions techniques sur Je du prière « y qui _rar son rythme agit sur les centres subtds, sur la Mai·s a latif » qui peut renforcer l'incantation. ' . · sur ,c7lies de doctrine de personnes l'emportèrent de loin 1es c1ues1Ions pour ass · Le recmtement fut b1tif et sans disce.rnemcnt spec1al ; · · u rcr 1a vie · de son groupe,' le Moqaddent 1a1·t 11er vite · et renvoyait de ]'Ara quelques jours des diaire
p_a~ ~u,
certaID~S ré'.'11s~
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Zao,u~a
balanc~ment
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Musulm~ns C~l ~,e
1
cont~ct
vo~ ~ ca~d1dats ,~gnora~t ~u1, p~r
0 1 l:s
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par dessus so . ,, et surv . , n autonte. Il se trouvait ainsi perpétuellement censuré 11 " · " Maitre " choses e1t e et ,,G ue~on mstaure spirituel par I a f orce d es , e malgre qu'il en ait. D autres fi t , 1 . ne simpl"f ren a eur tour le voyage de Mostaaanem (9), ce qw 1 du Moq ~~pas les choses. Où se trouvaient les Jin~itcs de juridiction velle foi~ d~ et celles de « son infaillibilité » ? Interrogé une nouet non la' u non resta très évasif : la doctrine seule est infaillible Par ailleu personne, ce qui ne résolvait pas le problème particulier. détails d rsl, 1 ~ susceptibilités furent éveillées très vite par les mille · des membe a vie quo t'd' 1 1enne ; le Moqaddem qui logeait chez un ~înaire. Il res du .groupe d~v~it occuper un emploi pour assurer l'ortitude d Y a_,v~it contradiction entre l'autorité spirituelle et la plau mateneI. Notre intenr10 ' . . . . · abando ,, n. n est pas de nd1cuhser ceux qm ont parf01s tout tant qu nn~ pour vivre complètement cette aventure de l'esprit, d'aule plus e c e~t à ce .genre d'exemple et de preuve que ]a jeunesse est ter les se~!ble aujourd'hui. Mais cela montre les difficultés à éviVotre c~~ uche~ qui se multipliaient sous leurs pas : « Merci de centre i . ~b?ration dans ce pénible essai de reconstitution d'un Illtiatique en Occident... » (de Ra le 24 février 1936). , E n 1946 · . · · etant rno t survint une crise plus grave · Je Sheikh de Mostaganem tour et ; ! son M?qaddem pour l'Europ~ se proclama Sheikh à son Suisse il nt ses distances vis-à-vis de Guénon. Désormais fixé en autant à 1a~.entu.a l'originalité de son groupe sans renoncer pour Il n' a irection spirituelle des autres. Y eut · éd·1ate mais · d'mtermma · · bl es nuses • au point d pas de rupture unm cles. Un ans des articI:s répo?ses à des lettres ou à d'au_tres artithèmes hg~o~pe ayant mtrodmt des méditations sur Mane et des le rnéJ c retiens dans ses séances, Guénon répondit par : « Contre faux • ange des formes traditionnelles », puis vinrent : « Vrais et Le instruct:~rs spirit~els » et « N?uvelles confusion. .s »... . du s~ 0 PPos1ttons attemrent leur pomt culminant apres un article eikh sur : « les mystères christiques » affinnant que les saC · · · · t'ique, 1e B apt''rements ch re"t'1ens avaient conserve" 1eur valeur m1tia eme correspondant aux petits mystères et Ja Confirmation aux â~an_d~._~ suffisait d'une « réactualisation », tous les Chrétiens étant b s. Inities virtuels. A la même époque Marius Lepage dans le Symollsme qualifiait I'EgJise catholique d'organisation initiatique. ~a distinction fondamentale de Guénon entre exotérisme et ésot~n~me précisée avec bien des dïftïcu1Ités tout au long de son œuvre e~ait .reniée ainsi que sa thèse sur l'initiation. JI riposta par une série ~ art1cJes à partir de septembre 1949 sur « Christianisme et Initiation » ; sa correspondance est remplie de cette querelle et témoigne
.
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d·un · · · · · · tif ( dés·Ir. d c poursmvre des recherches sur. 1e Chn~t~aru~m~ i:n:mbl 1°n assiste une nouvelle fois à un renv01 dans 1 historre ~ncy1ta Il e orsgu~ l'on raisonne à partir de la régularité de la transm1ss10n). voulut egalement se justifier ainsi que l'on peut le constater dans une lettre du 27 septembre 1950 : « L?rs des incidents de 1946, et malgré ce que j'avais déjà rede fâcheux même avant cela je pensais encore que tout ' . ' · . . · . s arranger, et II me semblait que votre soum1ss1on ne pourrait quy "b ,. ., . d' uer... Depuis lors comme précédemment, J ru gar e 1e s1.1enc·-- contn a . 1 ~ • 1 1 ' · , . '"' uss1 ongtemps que j'ai pu ... Mrus ce a non pus na sera nen, et même je me suis rendu compte que certains interprétvi. a1ent t.10P vo 1ontiers • · ... eru·m, il ce silence comme une appro bat10n ~st venu un moment, comme vous le savez, où, malgré toute ma onne Volonté de conciliation il ne m'a plus été possible de conserver_ cette attitude et où j'ai dû intervenir, en quelque sorte malgré moi, dans cette question du Christianisme qui a été le point de départ au moins apparent de la crise actuelle ; je dis apparent parce que, 1946 en _réalité, celle-ci semble bien n'être que la suite de ~elle _de 1·amais été vraiment résolue.. Il est tenantqui ,.n'avait , . bien· clarr · mam· ' s'an1 , . . qu il n Y a plus aucun espoir que la s1tuation ~rnve J~m~i~ a ,,. .
marqt~c pouvait
II n'eut d'ailleurs pas Je temps d'aller très loin dans ses ~c~er sur le christianisme primitif constatant que les choses et~ie~t eaucoup plus obscures que ce que l'on aurait pu croire a pnon. p . · .. ot~r lui, la ressemblance de certains sacrements avec des. ~ites 1 ,niti~t~qucs (Baptême, Confirmation, Ordination) venait des ~:mgmes esotcnques du Christianisme qui s'était extériorisé progre~stvement pour ramener dans le droit fil traditionnel le monde romrun en déco~np~sition. Effusion cyclique de spiritualité comme on a pu en voir d autres exemples.
~hes
Les. précisions apportées par cette lettre du 9 janvier 19,?0 sont 1 fort 1. tiles ( 10) : « A la suite des recherches historiques qu 11 a entreprises" (il s'agit de J. Reyor) ... I1 p~uaît être de plus e.n plu.s perplexe meine sur 1a question du caractère originel du Chns~rn~isr;ie ... En tout cas iJ est au moins certain que, tant que le Chnstrnmsme est demeu_ré dans le cadre du Judaïsme. il ne pouvait pas CO~lpor ter un~ 101 e~otérique distincte ; dans ces condit.ioD;s .o_n ?e voit pas ~e qu, il a_urait pu être alors d'autre qu'une voie m1ti~ttq?e. Peutetre. L~ut:Il admettre que l'extériorisation a commence des que le Chnstian1sme s'est répandu hors du milieu judaïque, donc très tôt,
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puisque cela p · " · · ' · · "d Saint p _ourra1t etrc ams1 en rapport surtout avec l act1v1te e 1 des te tau! !u -même ; cela expliquerait qu'on trouve déjà, dans patibI X es tres anciens, des choses qui ne semblent guère être corn· · · es avec un c arac t'ere 1· mtiat1que enfants et ésotérique (le B ap t"eme des façon par ~xemple ... ). II est vrai, qu'il resterait encore, de toutes s, certams p assages em b arrassants dans les Evang1·1 es meme, " comme qui von~e~x dont vous parlez ; mais comme il y en a aussi d'autres contract· t' ans l~ sens de l'ésotérisme, il y a là une apparence de certaineic ion qw est loin d'éclaircir les choses . il est possible que renduess .Paroles, quand elles ont été transcrite~ en grec, aient été mnxact ' . 'f' . qu'on leur~ e~e~t, ou qu'elles n'aient pas eu la s1gm icat1~m cussion attnbuee par la suite Ue pense par exemple a~1x disqui pas "auxque~Ies a donné lieu l'expression « toutes les nat10ns », Pire rorait. parfois désigner l'ensemble des pays compris dans l'emmam '. et,, pa rois f · aussi· seu 1ement les Juifs qm• ctment " • alors dans e"t a bl'is quelle differents pays hors de la Palestine). Quant à savoir dans possibI mesu~e les rites ont été modifiés, cela paraît à peu près ~m primitife, Pu;sque personne ne sait au juste ce qu'étaient les ntes des ch s, meme dans le cas du Baptêm.e : il y a eu sûrement bien · Ouant angement" " · t~e. ,. .'.') a" d'.1yerses epoq_ues, comme aussi pour .l'E uc h anss1dèrent à l 1mpos1tion des mains, il semble que certams la conMais d' comme ayant été la forme première de la Confirmation. l'Orctinaut.n autre côté, elles semblent aussi correspondre parfois. à · crois · b'ien qu ,on neion . ·' ,p our ce qm. est des autres sacrements, JC et qu'il n' sait a peu près rien de la facon dont ils ont été établis cela est es_t même guère possible d'en -fixer Ja date exacte ... Tout l'Esprit ;r~ime_nt bien obscur ; pour ce qui est de l'intervention de eIIe dés· ain~, 1 ~ semble bien que, dans la terminologie chrétienne, que ce ig~e md1stinctement toute action d'une jnfluencc spirituelle, tériqu ~lt d~ns l'ordre initiatique ou seulement dans l'ordre ésoplus e. e qui est fâcheux, c'est que plus on examine cela de près, 0 parf ? Y découvre des complications inattendues et qui semblent Cois _tout remettre en question ... » « II onfirmation est donnée de cette position le 9 février 1950 : bien avoir dans les textes de ce genre (Hippolyte de Ro sem_ble bie 1·1 d es c h oses qm· (1onnent a' penser que, en f ait, · l' exteno" · ri me) f 10 to~a ~ a dû c?mmenc~r très t~t, plus t.ôt que je ne l'?vais suppo~é f t .d ,abord ; Il est d'ailleurs bien possible qu'il n'y ait pas eu umormite à cet égard dans toutes les églises. » · d' un c<>otcn.;;me " , · r L'H.,.sycJ1 . . . asme, survivance a' ,,.rn t". encur l Ic I''eg ise. ~a.t~olique orthodoxe l'intéressa également : « au sujet des possib1htes d'initiation ... en voyez-vous d'autres que Ja Tariqah je ~eux dire d'autres qui permettent d'espérer obtenir quelque chose e plus qu'une initiation simplement virtueJie ? ... vous savez qu'une 238
I~ dé~ /e~n~ semble bien ne plus exister en fait _(il re~rend j, 0 ss~ble qu'ilia cit:e sur les sociétés d'Hennétisme chrétien),; il est Eglise grec subsis~e quelque chose dans certains monasteres de demment » /f~~· fi1ru;;: e? tout cas, cela est encore inaccessible évi« ... il , · n eta1t pas plus encourageant avec M. Galvao: vo~e· un guid parait qu '"l :st extrêmement difficile de trouver pour cette qf) en est le e quahf~é ; il faudrait pouvoir aller au Mont Athos initial" ici notechr"'f . . ion
1•
f. e , être adm:ei:tre (Il a été transféré là du Sinaï vers le XIV' siè1samment la 1s a fy resi ,. . "d er pendant un certain temps·, et gagner suf-
0tr
e~~n 1~nce
b_ansmission des moines pour obtenir de l'un d'eux la ien loin d'êt es mstructions techniques voulues, et tout cela est orthodoxes d,re. s~ns difficultés, surtout pour ceux qui ne sont pas Un ongme. » autre d asp ect « esoterique , , . fut aborde, dans sa correspo ,, de rorthodoXIe « Au _n ance avec J. Tourniac : (12) c ·du tabl eau du « Saint Devoir de Dieu chos e trèssu Jet · » il Y a une de tout ,, f ; c'est qu'il en existe dans l'Eglise orthodoxe sont en (sauf naturellement que les inscriptions y support decc au heu d'être en latin) qui servent au moins comme mont Ath contemplation, et il paraÎt que ces tableaux viennent du le dites 1os. Cela serait de nature à confirmer que, comme vous celui-ci,. auraient eu autrefois des relations avec sus, et mal?eureuscment je n'en sais pas davantage là-desrelations ai .lamais trouvé aucune indication sur la façon dont ces
~ncuse
~rait se~blables
~s ~ompagnons
j~ ~a~s. ~
.
.
'uraient pu s'établir
controv~rse. réahsaw~n
1ns1 · » retour des choses, la avec ce .: lu·1Aqui 'devait par un _cuneux · tucl!e, ram < _fa1re aboutir le projet islamique de spmaussi, par ena1t le Christianisme '1u centre des préoccupations et, la Fran:-Maçonnerie. Il ttans1geance . eux qui passer à l'Islam, mais sans mru : (13) , ' un certam laxisme quelque peu désabusé est. appavait répo °cJ une question posée sur le choix d'un exotérism.e, il pouce soient n re : « Mais du reste il est bien possible que finalement et c'est en 9uelque sorte les circonstances qui décident paur vous, parfois c e qm· vaut le mieux... » pouvait se tirer d'affaires des interdictions alimentaires mu0 ' ., d' avance.nes en pretextant des maux d'estomac et d'ire ses pneres
d:enc_ourage~o~tre-coup,~ouhaitaicnt
conti~ua œ~es
sulm~
d'admettr il ne vit daucun mélange de fonnes traditionnelles dans le fait le 12 nove ~s Musulmans dans la Franc-Maçonnerie et conclut em re 1950 à F.G. Galvao : « Pour le p araclet je vous ait dit dans ma dernière lettre ce qu'il
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en est .(rappel d e 1a mort de Charbonneau-Lassay) de sorte que Je . n'y reviendrai 1 ,, . que corn , pas onguement ; ev1demmcnt sa « fermeture » presla fa t plete est due à un ensemble de circonstances qui ne sont const~te ~e personne .. Quant à la Tariqah on a vu dernièrement la 1 ution à p · d'_une nouvel!e branche ' le rattach ~ns mdéper:i~ante ... ,. p o~r ait pas d~ment a plusieurs orgamsations à la cond1t10n qu 11 n y dans c !ncompatibilité entre elles (ca; cela peut aussi arriver · verbe ertams q . d" cas) ' 1·1 me semble qu'on pourrait y appliquer un prou1 it · « D " ,, surtout a .: eux suretes valent mieux qu'une », parce que ne pas u ~iheu de la confusion actuelle, quelqu'un peut très bien d'obten~avOir exactement à l'avance de quel côté il lui sera possible , · 1 eurs resultats. de m . ir es me"ll Les circonstances sont certamement oms en m . . .. . ne sont 01?s rassurantes, et toutes vos réflex10ns a ce. SUJ~t nec' es . que trop Justes ; à vrai dire J·e ne crois même pas qu'il s01t ' . . saire q , Euro f . u une nouvelle guerre éclate pour que la situation en C pe inisse par devenir tout à fait intolérable ... » {14) er g dependant, ses articles soulignaient que l'on ne pouvait mélanmêm ans un m"eme groupe des formes traditionnelles diff'erentes d e U e que des éléments exotériques et ésotériques. ne autre v01e · 1mtiatique · ·· · , · ouverte en 194 6 , a tt'enuant 1a dec'ept· s'eta1t ionf Pre~ ' éd ente. Une loge guénonienne : « la Gran d e T na · de » avait 't, début\e ondee dans l'obédience de la Grande Loge de France. Au Etudes out ~l!a bien, un de ses collaborateurs les plus proches aux forteme~;adltzon!zelles et qui n'était pas converti à ~'Islam ,Y e?-tra accomp P.~:)Uss~ par Guénon. Deux autres « guénomens » 1 .avaient vail co a~ne et Ils furent rapidement cinq ou six. Le premier trans1sta ' . . . a regrouper dans les hvres de Guénon tout ce. qm touchait ' 1 deJà : ~ Fra.ne-Maçonnerie et à méditer son apport doctrmal. Aul'orth ~t v1sé était de ramener l'ensemble de la Maçonnerie dans 0 se ~XJe. Ce fut l'origine de difficultés innombrables ; la Loge se gros? 1 ~ de nombreux affiliés ou simples visiteurs, intéressés par c s activités ou l'œuvre de Guénon sans vouloir participer à la ommunion intellectuelle et spirituelle de la totalité de ses membres · J · Corne Ioup, par exemple, s'est étonné aprcs . . avoir . expose, scrupules au Vénérable qui la présidait, d'y avoir été reçu aussi (~~11ement (15). Guénon prévenu avait d'ailleurs émis des réserves , ) : « La question n'a pas de ~ens, on ne peut pas ne pas être d accord avec la Tradition ». La satisfaction et l'optimisme dominent en 1948 : « ... fait du bon travail » ou : « Il semble qu'il y ait tout de même là, dans l'ensemble, un esprit meilleur. .. Pour que le mouvement de retour à resprit traditionnel qui s'affirme actuellen:ent à la Grande Loge (et même dans des Ateliers du Grand ~nent). arrive à atteindre ces milieux (il s'agit de la Maçonnerie dune ville de province) il faut un certain temps ... »
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. e,Le dans d ton l'état change. en 1949 : « Vos impressions sur la Grande Tria~1 ~st malhcu actuel des choses me paraissent tout à fait justes · a les ... a au re_usement certain que ... à côté de qualités lui ... On défl1:uts qui ne permettent guère de compter autres fo ù sait trop à quoi s'attendre de sa part. Quant d atcurs, il Y en a un certain nombre qui paraissent i;:cire à se compréhensifs, et il est douteux qu'ils arrivent m . aut espérer 0 '?pte des buts qu'on se propose réellement. .. mais :ya gre. tout que la Grande Triade réussira à se sa vail vraiment , -:st sur que ce n'est pas suffisant pour faire un d' la constit :.cneux et qu'il faudra sans doute en venir à envia curs tou jouu ion d~ quelque chose d'autre, à quoi elle pourra Que[ rs servlf comme milieu de recrutement. • fbl a bl es ques en Itéchec li s avaient été enregistrés dans des tentatives sem. . aute de mi·e a el et en Syrie · mais il pensait en 1950 qu'il fallait tout en acceptant la constitution ro upe « sa ux 'a mamtenir · ' . d'un g Certa· 'uvage » en deh~rs de toute obédience. . ient faire émigrer la Grande Triade dans une au1tr e obédience ms voula· es Grandes L. la Loge Nationale Française, par et le côté anglaises mais Guénon craignait le« moraltsme » ce probablanti-mtellectuel des Anglo-Saxons · toutefois la survivana rticulière · c e d'une M açonnerie opérative en 'Angleterre 1''mtéressai't p ment et le tent •t ,a une Quelques . rupt Jours avant saai. mort en 1'anvier 1951, un éclat aboutit. c •u s1on · ure parm· 1 ' J. Corneioup en a tire · ' ce tt e con: « Eli 1 es membres. 1 cadre ob&r . e fut une tentative normalement sauvage dans un ienttcl ». corps ass. dont il a été question plus haut avait pris La tentaf ,et Guénon en avait été agréablement surpns ; l_a gnements c . cchangée avec son organisateur abonde en rense1techmques . et «la Votr fe c idec · , sur «· l'encadrement » des prières par l'ouverture · rmeture (d ans la mesure où celles-ci· ne nécess1'ten t pas 1a part1cipaf près . p ion de plusieurs personnes) serait à examiner de plus ner .;n le moment, je serais plutôt embarrassé pour vous donde justit°vis, ne connaissant aucun « précédent » 9ui per?1ettrait l'étroite Ier la. ; [a principale objection porteratt p:ut:etre SUr rites d'o (on pourrait presque dire la combma1son) de ce que : re di_fférent (exotérique et ésotérique). Quoi qu'il en soit vous faites vous-même est certainement bien, et je crois Q ez vous en contenter jusqu'à nouvel ordre. » uelques mois plu s t ard , 1'l se fe"lic1ta1t . . encore : « J'ai été très
~ur ~~1 d~s. ~x. 1an~ais ~!dément bi~ ren~feeu f tr:111 ~enir,
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heureux ·· · ' .comme vous pouvez le penser des bonnes nouve Il es que J a1 eul es Jusqu'ici de vos réunions et J·'~spère bien que vous m'en repar · ' - II est bien cntend u que 1es T bl crez encore prochamement. a eaux de Loge peuvent être considérés comme de véritables ~ ~an!ras » et, comme tels, être pris comme supports de méditation, tJe n~ vois pas comment ils pourraient être employés pour Coais mp er . Je ne . . serv· ' sais pas du tout de quoi les opératifs pouvaient se · me semble bien douteux qu ' on pmsse · décoIr pour . un tel usage, et Il senc:~~r tquelq~e ~en~eignement là-dessus ; en tout cas, en l'abme pa ,. oute ~d1cat10n de ce genre, l'emploi d'un chapelet ne rait pas presenter d'inconvénient. » L'' Gué~nvocation du Nom divin jouait un grand rôle dans ~e gr~mpe, 0 vrai ~ donna les conseils suivants : « Pour I'incantat10n, il est leur q~ ~m peut toujours compter sur les doigts, ce qu'on fait d'ail' pas de chapelet à sa dispos1t10n . . . Je . ne vs ·ICI quand on na ; mais sibili~~s gas quel avantage il peut y avoir à cela quand on a la posper beau e faire autrement, d'autant plus qu'on risque de se tromcoup plus facilement par ce procédé. » Dans ce d omame · encore, certaines choses pouvaient paraitre " prena t surn es ra PP t , , 1 . é . te : tel est le cor edcs a 'I a ngueu~ doctrinal_c de sor! œt· ~':re cncette ét m . as, e me ange de ntes exotériques et eso enques ou lettre /.~ 01 ?g;e eminemment syncrétiste que l'on trouve dan~ cette « JabeleJa cite,e adressée à Marius Lepage (le mot maçonmque : « On °~ » ~ecomposé en « J ah » hébreu, « Bel » chaldaïque et » egypt1en). ' · con f'iance En et fait. ' Gu . enon prêtait beaucoup à ceux en qui il avait reste. qui lui paraissaient d'intention droite. D'où ses désillusions du , Dans l'incertitude générale on se trouvait ramené pratiquement a ce qu'avaient été les hésitaÙons et les expériences du jeune Guénon dans les années 1905-1914. Son apport théorique avait donné une force nouvelle, mais le plancher s'effondrait : .. « ,~o~r compléter le tableau, et bien que cela ne présente pas d mterêt pratique, j'ajouterai encore que, dans l'Inde, les faux gu~us et les personnages plus ou moins suspects ou douteux au 0 rnt ~e vue traditionnel se multiplient depuis quelque temps d'une açon inquiétante ; par contre, ceux qui sont réellement intéressants se tiennent de plus en plus cachés, et cela ne se comprend que trop bien, étant données les tendances nettement anti-traditionnelles du gouvernement actuel (il est assez significatif, à cet égard, que celui-ci subventionne une soi-disant « Académie de Yoga » dans laquelle on prétend étudier ces choses suivant les méthodes ICI
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« scientifi ce qu'il a&es au sens occidental et moderne du mot) ; qui sait Il eut , '.en ra et si ce ne sera que passager ? » (17) d de dénoncer à mamtes repnses, a' tort ou a' raison d ailleurs l'o ccas1on · · · tarananda 'doc fa,'!x instructeurs spirituels : Le Swami Siddesl S) ; Mariu ~ 1 Influence fut ITT"ande en France après la guerre up : tage, qui le reçitl chez lui à Laval, l'admirait beau) n rancha « Le Swami S. est loin de !'orthodoxie >. 9
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Guén~
Gurdjieff . . . particulièrement dangereux : « Cel . . 1ui. paraissait
mais il est , d' ongme grecque, n'est pas un charlatan pur et- s•mpJe, · ui-c1 qui · · âe en Orient en est que plus dangereux ; il a beau~oup voyae pratique ' e~. 1 Y a recueilli des fragments de connaissances et ment. qu Il à sa façon, en de tout .rattache... il n'y a là très certamement nen d'auJieff exerce n spmtued ni initiatique la vérité est que ce Gurdpsych·•que sur ' une sorte d' empuse · d'ordre 1 · ceux qm· l' approchent a force deq::U :st étonnante et à laquelle peu d'entre eux ont La , . . e . . -oustnure... » (20) c ess1té · mefiance e s t . eg -- al ement de rigueur envers les Bghses. · L a ne" d' une EgUs une J?rattque exotérique ramenait obligatoirement vers l'Islam. ?ccidentale tous ceux qui ne se pas à « p uenon se montrait assez prudent dans ses conseils : . 1a dem ourla questton . . que ce du rattachement exotérique il. est certatn ,. ande re'fl. ex10n, · l n'a, s eté sans et je vois du reste que ' jusqu,.ici· ce.a Pa trouver une pour vous ; j'espère que vous pourrez a ine, la prat· solut10n satisfaisante En somme dans le chnst.Iamsl'Eglisc onhod ique d es ntes · · se· trouve' exclue, 1·1 'Y a que catholiques ce qui con oxe dont la régularité soit incontestable, puisque, en · anglicane il y a des doutes sur sa vat l'd'ite' au point dcerne l 'Eghse · e vue d I ' · · puis un c . . e a succession apostolique ; il est v~ai que, decrer les ~~t:im temps .. on s'efforce d'y remédier en fais:rnt c~ns~ne sais ~ques anglicans par des év~11ues orthodoxes, mais Je ' ' s ',etend actuellement """1 cette sorte de regu " lansa· . ion ... Jepas do'Jusq ~ou t comme.. . ~s dire que tous les prêtres catholiques ne pen~ent pas son Je connais en effet... , initié q.m' avant mônier Ju{on demandé à l'aumônier... ce qu'il farre ; l'auper de cela a rep~!'du, qu'!l n'avait nullement bes?lll de se preo~c.ii me com et qu Il n avait qu'à continuer à pratiquer le cathohc1s· envisage · ' de se , l'av . ai"t toujours fait. Lui aussi· avait rattacherme , Il il préférai~ 1 Eghse orthodoxe si la réponse avait été négative mais Un éch cependant rester dans le catholicisme si possible ... » ec dans des tentatives du côté des Eglises orientales pro-
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traditi~ ~rrai:ige ~~ent1quemc ~ne~ ~egulier
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voqua les même " · " "d cette attitud ~ react10n~ prudentes : « Je suis toujours. etonne e e. qm sem~Je etre nouvelle chez eux et dont Je ne comprends l'union pdas bie~ les raisons, à moins que cela n'ait de rapport avec es Eglises ... » Quant aux te t . Maçon . n atives de rapprochement de l'Eglise avec la Francsus et ~~Ie t~ntée par le Père Bertheloot de la Compagnie de J émeut au ist~nen maçonnique Albert Lantoine il les jugeait sévère. 1 . au Père Bpomt h de vue . d oc t nna en particulier' : « Pour en revemr pratique ert eloot, Il est difficile de savoir ce qui pourra résulter de . doute nement f . la te n t at"ive d e rapprochement qu'il envisage ; sans qu'il sembf u~! 1 pa~ s~ faire trop d'illusions à ce sujet, d:autant plus té par p e ien n agir que de sa propre initiative et n'etre mandala Maço erso~ne. D'un autre côté, je ne crois pas qu'il se fasse de au poin;~~Ie une. a.u.tre. idée que son ami Albert Lantoine, c~ qt!i presque d vue m1tiatique ne va pas bien loin. » Il se re1omt Père . , . e la levée de boucliers provoquée par ]es initiatives du . Lepage que j'ru. eu connaissance · de la Jesu1te ·· « C'est par M anus reprocf~uvelle offensive romaine ; il m'a envoyé l'article de la Croix que ce~1sa.nt celui de l'Osservatore Romano. Mon impression est ponse vise surtout le P. Bertheloot et que c'est avant tout une rémême aux promesses qu'il avait faites si imprudemment, annonçant d'une eavec . une assurance étonnante la prochaine publication de cert~cychque qui devait faire des exceptions pour les membres que lui ~~s Rites. ou de certaines Obédiences ; je me demande ce A ses amis doivent en penser ». u temps 0 ' 1 v · can apr' I u acques Maritain, ambassadeur de France au atiune réae~. a guerre réclamait sa mise à !'Index, Guéno1?- avait eu l'article ~ 10~ comparable, presque de satisfaction. Ceci rappelle qu'il f ~1 J.eune homme répondant à O. Pontet dans : l'Acacia se aisait une gloire d'être excommunié. de;v1u~~it~de des informations (il était par exemple en rapport avec ce ,redigieux du Liban) et méfiance envers le Clergé n'ont donc sse e caractériser son attitude. Une documentation et des activités aussi étendues n'aIIaient pas ~a~~ tension ni inquiétude ; son tempérament peu robuste et son a. ~tude d'envisager le pire lui valurent plusieurs ennuis de santé ;ssez grav.cs. dès avant la. guerre. Frithjof Schuon à l'une de ses visia~ Caire le trouva immobilisé par des crises de rhumatismes ; 1 eta1t souvent grippé et se plaignait du temps. Louis Caudron, en novembre 1937, lui exprimait par lettre son soulagement à l'an~0?ce d~ sa convalescence: U~ ,être extraordinaire dit _Valentine de aint-Pomt (21) dont les mqmetudes ont abrégé la vie. L'année 1950 avait mal commencé : « Le temps ne s'améJiore
·f8,
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· UJours pas. ici, . . et Il . a même gelé, ce qu'on ne se souvient pas ?to, avoir jam ~nterruptio ais ~ ; aussi les rhumes se succèdent-ils chez nous sans ie suis inc:' ~ il Y a ?es jours où cela me met si mal en train que
b~soin
d faire ... »
pa le de frure quoi que ce soit ; je n'avais vraiment pas pour me retarder encore dans tout ce que j'ai à
2
( ~)la
à:D ~
A 1' automne Katz ' 1 f a!igue et les rhumatismes l'avaient repris et le D octcur . ces termes : ecm et ami de la famille, a rapporté sa fin en
~oigner • « E·1 i avant corc qu'il f"ut assez las, il refusa obstinément à se laisser tous deux éga(ue sa seconde fille (Leila) et son fils, Je petit Ahmed, Cc • < cment malades, eussent été tirés d'affaire. à se 11 effet qu'après leur complète guérison qu'il se décida qu'il consc Et encore. Les seules médications (ou à peu près) relle ». Le ~~f a ... subir ressortissaient à une thérapeutique « natun1en compl, us l~ plus complet fut opposé à toute demande d'exaementaire .Com . que J.,avais étément obi" enfin , ' au· retour d'un très bref voyage a.. pans lioré au !ge de faire, j'avais trouvé Je Cheikh Abdel Wahed amésuite de P,01?-t .de faire espérer une complète guérison, alors que la s1on o-e' s , evenc ments devait au contraire voir s'accentuer sa d'eprcs· 1 0 nerale et apparaitre " " rel"é s .à aucune l' . des troubles ne pouvant etre , es1on d' ,.1 ..n' 'tntt medicale un organe particulier A tel point qu 1 ne d'une pas possible de groupe; ces troubles sous l'étiquette ection · ou reconnue. 0 rd.malfe c . e tnste d · plusieur '!nanche de janvier où il devait s'éteindre, il· s'était· à. Khalâss sur sa couche en s'écriant : .• vers l l h 0 ame sen va). Je l'ai revu vivant paur la dern1ere f01s cher le H cures du même soir. Je l'ai quitté à ce pour cherram ides t;g Bakr dans son petit village des PyCaire . n .accident m'empêcha de réaliser ce proiet. Je revms au A et allru chercher un appareil à inhalation d'oxygène. deux · que ,le Cheikh A h cures du matin, à mon retour à Dokki,· J.,a~pns mon d, bde! Wahed avait rendu Je souffle quelques minutes apres epart. entière Ses der f rueres ., paroles furent pour invoquer cet Etre que sa vie dent consacrée à connaître et à faire connaître par un Occitout s I e et oublieux - et surtout à aimer avec tout son cœur . on esp n't ' toutes ses forces : , ç
lais~~~ ~~ ;:~r~··· 1
affme~t
\ref!~ 1ses ~ressé Ab~u
~ e~
E~.Nafa~s
mome~t ~nv1rons d~
ag·~-t
- . Allah, Allah. » ont été fournies par une lettre de cet Anglais D'autres prec1s10ns , ..
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islamisé : Ab , . . .~ parler. Il é . 0.u Bakr,_M. ~artm Lmgs dont le Docteur Katz vient de sa fin . Il cnyit le 11 1anv1er au Sheik Aissa (Schuon) pour raconter · la protect10n · d'Allah· Ila vaa .tr<;p sou ff ert et demandait à mourir avec dérange. d avait egalement dit à sa femme Hagg't Fatma de ne rien . parmi r ans son b ureau et que s1· ses affaires restaient ' · serait en p 1.ace 1·1 che 7 J·a . eux. Il mourut après 23 heures dans la nuit du d1man.. . ., nv1er . le 1 a· 8 res furent a· ' ' ,un 1 entre 10 et 11 heures, les dcrmcres pnedans le c ites a 1 Azhar et il fut entcrr~ au cimetière de Darassa, aveau de son beau-père, Sheikh ~Mohammed Ibrahim. «alSalut a' notre grand phophète l'vlohammccl s u~ au Sheikh Abdel Wahed. R ene G , Ab uenon de naissance et de langue del Wahed Yehia de religion et de patrie (24) nous demandons son pardon po~r l'avoir troublé dans ce lieu paisible. qu ~l avait choisi ici-bas comme retraite. ~ais ayant atteint sa retraite éternelle Cett . comprendra ce geste de la part des humains. » 1 fut fait: !1vocation de Ali Kamal el Dib peintre et ami Egyptien, · de sa mort par «' l'as.sociation d es anus · de René Guéa 1'anniversa1re Sa dispa .~on », (25), réunis à la villa Fatma autour de sa veuve. ' · Il1J·1·1eux. ntion « . ava't . 1 emu beaucoup de monde qut· vmt c'11ez 1m· ·· viseur du Lof~ciels >.) français et autorités égypti~nn~s.. Le Pronène offrit Ycee Français d'Héliopolis : Théo Stéphanopoh de Comfants. Un t~~t de suite de prendre en charge l'éducation des enVe/le que e sene d'articles lui furent consacrés dans l'Egypte nou_Igor Volk nous avons vus til faut ajouter ceux de J. Moscatelh, off, Gabriel Boctor) (26). A Paris ' la R a d"10 annonça la nouvelle et la gran d c prc~se 1UJ· consa M. A c~a ,GueJques lignes : M. Paul Sérant dans Combat et Rzvarol! dan 8 ln re Rousseaux dans le Figaro Littéraire' M. JacquesMMasm · vier d esCCh" a zers du Sud, M. François Bruel dans Carrefour, . O lie arfort dans Réforme. re ~es Etudes traditionnelles qu'il avait animées depuis 19 26 éditèn un numéro spécial qui était en même temps un bilan de son apport : « Et maintenant ? écrit Jean Reyor qui dirigeait alors la revue avec Chacornac, telle est la question que ne peuvent pas ne pas se poser tous ceux pour qui l'œuvre de René Guénon fut l'événement majeur de leur existence ... » L'œuvre personnelle était accomplie, queJies étaient ses chances d'aboutissement effectif ? . Les, antagonismes apparus du vivant même de l'auteur s'accusè1 ent des ce numéro in memoriam.
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Michel vin : d ocumentaire e/d,~ere. de. !'œuvre, compris masse Valsan cons. vie,l'ensemble comme part1c1pant d'uny plan divinla· 1 « li . et dec ette œuvrede ré ciser en !'occurrence que le privilège spécial qu'a convient . rive d plénitude trad·i?uer le rôle de critère de vérité, de régularité René u caractère 5mnelle devant Ja civilisation occidentale décertai Guénon. L'ho re et qu'a revêtu la fonction de la sa;ement 9m devait accomplir cette fonction fut mie pre,ss_e avaient préd': om, et non pas improvisé. Les matrices de lation ecise, et sa car .!spose et formé son entité selon une éconoextérie constante ent nere s'accomplit dans Je temps par une corréIl ures. » (2?) re ses possibilités et les conditions cycliques
dt· sa~ no~-individuel prépar/~m~
~artielles.
.. «donner sions peut li 0 1e ,mfaillible » et « la cuirasse impénétrable • et neest la bouss . M eu a des interprétations diverses ni à des adhé-
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.1 quarr , . d11 smvante en vuais l'e appreciatio l'œuvre de M.F. Scbuon est bien !imitative : . e1 la e .théorique » car elle n'a pas directement 1 réalisaf
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R « Corn wn spmtuelle: qua envergure except10nnelle, celle de ené G, uenontoute œ uvre dune , . il a sa donner lieu à des interprétations diverses, non œuv cependant ed g obale, mais quant à son caractère et sa portée ; · · · cette seul re avec i'nt, "es p omts sur lesquels tous ceux qui. ont su1Vl être d'accord, et ce sont ces pomts s d,<>finissenteret, doivent · · qm· Le rôle d ' a notre avis, I'œuvre guénonienne. :ontrcr était de poser des principes plutôt 1que d'en n gén · ication · • d · 1·pes que qu'on intellectuels;exerce c est dans es pnnbc e ,• mats• ti a demette avec une 11131wse 1ncontesta
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l'apepl<;Ju~non
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l'énonc}a~ion.
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ceolns que l'at t sans réserves tous les exe111ples et toutes les déduca nous par eur • • nous propose au cours de ses nombreux ""n'ts, 1 p us que la ait etre une question d'opinion voire de foi, d'autant 1 sauraient des faits dépend de contingences qui ne ervemr d ans 1a connaissance pnnc1p1e . . . ll e. • . so . n : eurs deux rencontres vient corroborer cette opimoLe uvemr de 1
intconn~issance
' nue G , sans objet par conséquent, de parler de laper« Il de 31 soeff nous uenon par ' · acement . "t' et . nous. nous bornerons a' re1ever l''1111pression dcontres. L'ho et de sm1plicité qu'il nous fit Jors de toutes nos renversement, sc1;.f:te. se.mblait ignorer son génie, comme celui-ci, inM_. André ,"Jt ignorer l'homme "· (28) possibles, rec,?n'.'aissant la diversité des interprétatio ans l 1dee métaphysique, le point de rencontre ns
voy~~e~u
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général.. Quant à M. Marco Pallis, il revenait sur la question du Bouddhisme et présentait l'attitude de Shankarâchârya « Il impo;te de dire d'ailleurs que, si René Guénon ~ youlu se placer, au debut,. au point de vue du grand maître du 1na~a-:yoga sous sa forme ~mdoue, Shankarâchârya, l'attitude de celu 1:c1 e~ vers le B?~ddh1~me de son époque n'est pleinement c_c:mp:ehens!ble que ~ 1 1 on tient compte des nécessités extérieures hees a la determmat:;on exacte des domaines de deux traditions différentes dont la coexistence dans la même civilisation gênerait l'économie de chacun~. P?ur Shankarâ, il s'agissait avant tout de sauvegar~er ~'?y thodoxie hmdoue contre toute tentative fût-elle la plus JUSttfiee dans so? ordre qui aurait pu mener même indirectement, à une rupture ' . m terne d e sa forme. En poursuivant ce but, devenu pour lm· capital, ~h~nkarâ n'avait aucune raison de ménager u~ mouve,m:nt ten~ant a echapper au cadre providentiellement établi pour l Hmdomsme. ,. J?an: un cas semblable l'attaque se déclanche en faisant état du cote negatif de la doctrine soi-disant opposée voire même des a?us auxquels ce côté négatif serait susceptible' de fournir rocca~I~n. ?ans, le .cas particulier, il est significatif que Shankarâ a été l~~;em.e l ob1et de critiques de la part d'autres Hindous, lesquels u~ai:nt de propager une doctrine qui n'était que du Bouddhis· "' d dme Bdeguisé : L a concomitance entre l'attitude de Shankara" a' l' egar ~ ~uddhisme et celle de certains Hindous vis-à-vis de Shankarâ 1UI-meme · · d est d'a'1lleurs b'ien caractéristique et a.. vrai· d'ire, c'e s't I a secod~ ~ attitude qui représente le point de vue' le plus profond, car, en, . ep1t d'une d'W · ...et a' l a .1 . erence très accentuée quant à l'express1~n methode, la positron spiritue11e de Shankarâ, donc du Vedanta et celle du Bouddhisme Mahâyânique s'apparentent au point qu'on peut parler d'une quasi identité. » (29) Interrogé sur l'avenir de la revue Guénon avait souhaité la voir continuer ; par ailleurs sa fonction' de l'avis de Jean Reyor n'exigeait pas une continuité de représe~tants humains : les Etudes traditionnelles devaient donc rester le lieu de rencontre des quelques milliers de personnes qui avaient été touchées ... Ceci était d'autant plus souhaitable que les « guénoniens » s'étaient divis~s et. que ni l'Eglise Catholique, ni la Franc-Maçonnerie à qui il avait frut appel n'avaient donné de « signe de bonne volonté ». Des deux côtés les adhésions avaient été individuelles. La diaspora commencée de son vivant s'accentua ~ des plus anciens collaborateurs des ET. qui avaient été tentés par l'Islam, un seul M. Titus Burckhardt y resta. D'autres, comme M. André Préau cessèrent de participer assez vite à la revue. Enfin, M. Jean Rcyor, 248
àJam. sonA t ~ur. « orientation ci:' .1a direction qui revint à .Michel Val· san. en abandonn . Ce n etienne > (30) fut substituée celle de l'Is-
ei;i Italie et le fr:c ttonnement s.ont là que co destiexemples, les brouilles furent nombreuses zwna/i aunotamment et n nu.; u? nouveau groupe islamisé apparut tant des nom une : Rivista di Studi Tradison hom ettres personnrÏI ertams numéros de cette revne, en édi· 1 Toute onyme parisien: es provoquèrent une petite guerre avec
évocatetÎu~a b~entôt
ce que Gde ves de • » ont donc echoue , , mats . la , cestentati groupes plupart s les e. « controle Peut-. uenon aurait pont survécu, réalisant chacun de leur côté proques etre pourro u appeler du « bon travail »· marque· q_u; se sont ns-nous! a' propos des exconununications réci· c!e peu d'un J 1aJces les « guénoniens • rappeler cette re· if.iant converti amené à Rome devant Je specta· Il n' s, il fallait b. e par la Papauté : pour survivre à de telles
turpitud~~â~~bre présen~, cons~n
~:n qm~
« a donc pas !'Esprit Saint l'habitât. les univ sus » de ceu co?-tinuation de J'œuvre de Guénon par un A d , erselles et étex qm avaient adhéré aux vérités traditionnel·
r~mplir ~
~us, agi~teres
deux t efaut du ruelles qu'il avait expasées. de « M » des croyants on vit se d'evelopper ent attves · « consen vivant m fonction de » : un des chefs de groupe vo.uiut autorit, 1eme de G , Maitre spirituel ponr !'Occident, et ceci du L e par les mais il ne réussit pas à faire admettre son
au~enon,
es Et res group gardien sont tennesudes de tradit" « I'ouJtnhnel/es,es.de leur côté s'instituèrent peu à peu d ans la us. au sens st r. odoxie · guénonienne' »· Ses réd acteurs sen ' dont n direction littéral de )'œuvre de Jeur Maître (31), cialiste venons nne par Michel Valsan dans Je numéro spécial Jean p es questio e parler. M. Denys Roman, par eiœmple, sp6dité !' alou : la Fr us maçonniques, rendant compte du livre de En n œuvre de Gu'!ne-Maçonnerie (32) appréciai! qu'il ait lu et mé· tout en ajoutant : « il n'est pas guénonien •· très e le Dictio . re 1971, le même penys Roman après avoir tranthostile à n;açonnique de M. j\JleC Mellor, d'ailleurs phén « l'influ on, lm opposait un texte de M. J. Bay\ot montion irréve de Guénon sur la Franc-Maçonnerie est un penso arfaite de e » ; le commentaire constitue une illustracarrièns pas que M d'exercer un magistère : « nous ne 1 fait « re maçonniqu.e aylot soit un « guénonien >·Mais une longue me à [.econnaître » 1 a une sorte de « sensitivité » qui . essence de ams1 dire d' « instinct» ce qui est conf alUl re et peut donc lui être bénéfique··• > Mor-
o~s
d';.'c~ement ~
critiq~~embre, déc~:; qu~ Gu~~aire ~men_e
c~~;e~~
~volonté p~i .v~u l'Or~r
249
heureusem . non Iui-m . ent, . Il ne peut Y avoir d'ordre ésotérique établi et Gu~me a e eme, homme d'ordre s~il en fut de remise en ordre me' ngendré la con f us10n · ' Fort h parmi ses continuateurs. rent égaI:ureuse~ent, les prises de position anti-guénoniennes futhomistes ~ent decousues et inorganisées. La brouille avec les néoofficielle t ~ groupe de Jacques Maritain ne prit jamais tournure l'affaire : orsque celui-ci chercha à obtenir sa mise à l'index (33), Archevêqu:u~ p~s de suite. Quelques Prélats, comme le Cardinalsez favorabJ e C aples ou le Cardinal Tisserant lui étaient même asavoir des es .. ertes des religieux comme l'Ahbé Berteaux purent ennuis .avec l a h'é · 1 bo lisme et I'Abbé I rarch1e pouT leurs idées sur e sym l'audience u'il Girre~ouri,. !e,rvent cc guénonien », n'eut yas non ph.~s &n_ature de qM aurait .mentee .. Toutefois on a pu v?ir .sous la s1fa1t « gue' : François Chemque un article d'insp1rat10n tout à », parai"tre d ans l,Osservatore Romano. Les . noruenne . et Vete~~hques les plus complètes sont parues dans la revue : Nova roz, ce d~ r~vue. thomiste sous les plumes de MM. J ounet et MeLa p brnl' ie~ fit d'ailleurs paraître un livre (34). ['rsatzon . usp·ication d' ouvrages posthumes comme : Jmtzatwn · · · ' . et R earecueiI d':~!~e/le (1952) et Aperçus sur ['Esotérisme chrétien (35), Dirent l'occ 1 ~ es réunis on l'a vu par M. Jean Reyor, leur fourLes cr·r asion de mises au point (36). 11 prenauct) ;ue~ ont porté sur ses sources occultistes (Matgioi, Cham1e. M. S~r ur e c~ractère « inhumain '> de la réalisation spirituel,., · , « San dant avait de1a termme son livre en ces termes : s oute à l'h · ·1 que1que omme comme à l'œuvre manqua1t-1 cbose qu''t . ' 1 Victoi;e d e ~ t-c~ au juste ? Peut-être ce privilège qui consacre la pres ar e espnt, et que l'homme n'acquiert jamais par ses proconnai mes, fussent-elJcs miUe fois forgées au feu de la plus pure né un sst~ce - ce privilège auquel la Tradition occidentale a donEll e ois pour toutes le nom de Sainteté. » tio es se sont attaquées également à l'idée d'une « surrévélaIa n ,» q~e l'on trouve dans : les Etats multiples de l'Etre et qui est se n~gation de la véritable Révélation · cette idée d'une vérité réobrvee .e~t d'ailleurs antichrétienne com.:ne est fausse la thèse d'une scunte voulue sur l'histoire des premiers siècles de l'Eglise. C:.~~a recoupe évidemment les critiques plus anciennes que l'on a deJa vues. Le 6 mars 1931, Olivier de Frémond lui écrivait de N antes : . « Vous dites que nous ne sommes pas d'accord sur l'interprétati~n du mot « Esotérisme » et sans doute que ce mot effraie certai?s catholiques. Ceci est absolument exact, mais pourquoi donc puisque la religion catholique elle-même, toute manifeste qu'elle
1
250
est, jus mosaïq~~et dans si:s mystères, plonge ses racines dans la religion quoi ? par oute pleme d'arcanes de symboles et de figures ? Pourpoliser, po~e q_ue: s~pposais-je {les occultistes) ont fini par monom_ologique r ams1 dire à leur usage ce mot d'ésotérisme. Car éty. e inté ment · ' qu e s1gnifie-t-il d'autre qu'une science, une doctnn · · ' ·
d~ssimuiéeneure, c'est-à-dire évidemment réservée mais nullement ~iennent c!'sarc:, que. nullement subversive... Croyez-moi de là prontendu m . P ev~ntions contre vous dont vous n'avez cure c'est Je veux t
.
n en sont pas moins pénibles pour vos anus...
. ' rus qm ' ' . clearVous vous ou1ours voir dans cette recherche ésotérique à Jaque!-
~nsacrez, so~ensme,
1es Principes le désir et Je but d'y retrouver l'origine et A c"' ,, memes de nos croyances. > _renaient les rédacteurs de Nova et Vetera s'en ote àde l'é , . P tion car li 1a_ n?tion de manifestation incompatible avec la créan'aurait ; e ltm1te Dieu dans la mesure où Je monde tel qu'il est de la Dé!:is pu ne pas exister Même opposition sur Ja hiérarchie notion et du salut : M Meroz a essayé d'opposer une .. eo, 001q ' ·« participation > contre I'acces ' enonïe o: ue du salut par gu tranges Dieu par « nature »· Il s'en prit également : «.à d'éLausanne M ngements de l'œuvre de Guénon >··· de phes qui 'c · F. Schuon ainsi qu'à tous Jes occul!lstes et omme Guénon, ont cru à une vérité cachée 1 eternité. t alors que c'est bien l'Eglise qui est en passess1on de
th~vrlan~e
p~o~o
s,e_crètem~n
~n ésoténs~e tbe~otra~sJDJse
c~~ule o;~gi?e
Re~e fros~nt v~l01res~
son E, ssai. sur le mystère de /'Histoire (37), Je Cardinal . panie· .. JouD ans a int" non » un chapitre : « Grandeur et faiblesse de .Guépartir d'undam1_ia_nt ses positions de fond coJilJlle Ja trar_ism1sston .à le caractèr! commune à toute l'humanité et la base du d e_ve_nement unique du scandale de la. Crouc qm secondaire Chnsttanisme : Je symbolisme de Ja croix est pour lm par rapport à son sens historique. « L a reve .. '"l atton · · connaître de Dieu telle que !'Ecriture nous 1a fait est u , , ' d'ab ' traver ne revelation progressive. Dieu est connu ord à tervenst. sa manifestation dans le cosmos. Mais chacune par ses in10ns s · · h de ces / ' lations en ?ccess1ves dans l'histoire. Mais c . revetinue ' depassant la précédente ne la détruit pas, mais la con' · quels et D" l'assume. Par suite les svmboles cosmiques a' tr avers 1esIa reli . ieu est connu dans Ja réVélation naturelle sont repris par sens abrahamique et par la religion christique et chargés de uveaux. '> (3B) 19~~ r~ot:I le ~~rdinal Daniélou qui est revenu sur la question en christiarfis ochait .a Guénon une méconnaissance profonde du judéome qm apporte (39) à l'homme dans sa révélation progres=
~cune
ng~on
251
.
sive plus que la Lo"1, meme " s1· la L01· notamment dans ses f ormul at .xons métaphy · . siques anciennes, est parfaite.
~ r~fu.s de l'historicité est également un des grands arguments umversitaires cont re G uenon , . · · t ron, aussi. bien a, propos de sa v1s10n quMee ~u Moyen-Age que de' l'Inde ou de la tradition primordiale. ais comme · · , qm. de toute ev1dence , . ' I a, . l'u ruversite ne peut se d ec rer « guenomenne l'E li , G ' », g se catholique ne peut vénerer en uenon P, · , · , un «1 ere de l'Egrise mteneure » (40) Il serait du reste absur d e d e proc amer exoté nquement · · « ésotérique ». Le trmt · le que l'on est Plus remarquable s tr . · G ' e ouve dans le fait que le reJet de uenon a e't, · t' . .. , . Iere ms 1tutionnel ch ez ceux-là memes qui ne pretenda1ent pas par,au nom de toute l'Eglise. Il s'acnt d'un réflexe. D'où la tendance pas cher h o-, • à a ne · , c er quelle richesse pouvait apporter sa pensee mais 1 ouv~~ demêler aussitôt l'ivraie du bon grain et à identifi~r tel , e e ement comme hérétique et déJ. à condamné par les Peres : « c b' est un · , Ou . ,reto ur a' l' ancienne Gnose » ... le reproche est f requent. pa lie~. c est une régression vers l'antique domination de l'homme . r e osmos. Ou bien encore · sa spiritualité méconnaît la distinct1on entre m f · · . . ys ique naturelle et mystique surnaturelle. Tout ceci ne nous parait pas G , exactement à la pensée de uenon qm· n 'est pas « cosmcorrespondre · · · · reposent a ique » Ill « une mystique naturelle ». Les cntiqu_e~ ne insti't t' P s sur une analyse réelle de l'œuvre mais sur des pos1t1ons , , f Gué u 10nnelles « preparees a, l'avance » en quelque sor t e. B re, xilie non est. suspect, peut-être est-il victime du vieux réflexe « tan », qui domine encore certains milieux intégristes ( 41). Les, Fr~ncs-Maçons ont eu souvent la même méfiance et les mêmes · · ' d u XIX ., reactions '· p our 1e Maçon laïque humamste et pol'1t1sc ~iecle, un homme parlant de rites de l'orthodoxie traditionnelle we Rom.e ne P?uvait être qu'un émissaire des ksuites. ~êm~. Osald Wirth qm tenta de restaurer les notions de travail sp1ntuel dan,s la Maçonnerie et d'initiation fut d'abord assez réservé sur Guenon. Il écrivait à Marius Lep age le 1O juin 19 34 : « quant à la sacramentisation magico-ratichonesque chère à Guénon, je n'y attache qu'une valeur de suggestion... » Il revenait sur une lettre (~~) plus ancienne : « Ignorer la Franc-Maçonnerie dans son ésotensme est une faiblesse pour les occultistes, y compris Guénon, qui n'a rien compris aux grades qu'il a reçus pas plus qu'Eliphas Levi lui-même : tous ces braves gens portent des « métaux » trop précieux pour les lâcher. » J. Corneloup a parfaitement raison lorsqu'il déclare dans le texte déjà cité que la Grande Triade est une tentative normalement « sauvage » dans un cadre obédentiel. La Franc-Maçonnerie ne reconnaît pas plus officiellement la nécessité d'une pratique religieuse exotérique que l'Eglise celle d'un ésotérisme et d'une initiation.
C:f,
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et
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1' l'outef . Eglise . ~is Guénon a "t"' • . • T/zé080 • .11 ne reparJ e ~ mfi:timent plus patient avec elle qu'avec agent Phtsn,.e : d'av . a J~ma1s des accusations lancées dans le 1 rituali~ ~de 1'impériaJi~ 1r é~e~ par exemple. aux Indes un des grands Annie e hindoue ou ~ ,e :itannique et de la destruction de la spi.. rateu.r dBcsant. Au c tab:iter des personnages inquiétants comme la Pran es Etudes tra°ct.°- :aire, lorsque J. Marques-Rivière, collaboavec de c-Maçonnerie (~1~)nn~l!es publia : la Trahison spirituelle de « C s Maçons abond · , 11 rompit avec lui. Sa correspondance ou 0 b ~rtes l'ét t d' . e en formules de ce genre : . edi a es.prit ' t!?n de ence) ... Mais il î n est pas très satisfaisant (dans telle Loge s1eclc nouvelles géné . aut espérer qu'avec le temps et l'apparip 1es Choses viend rations qui n'ont pas connu les luttes du XIX.0 M éltience . ront à s'arranger... »
açon qui ne fut ractèr s qui peuvent pas toujours payée de retour. Les mêmes verra e relatif du v entendre sans broncher des tirades sur le ca0 Chrét1!t dans la TV> 1..urne de Ia Loi sacrée ou l'inutilité des rituels Iens . r"'nsee ,, . ; tout comme 1es renee s1 prompt , de G uenon une agresszon 1 C es audaces th~ al le .suspecter d'hérésie acceptent avec indiffé0 t haque . og1ques les plus étonnantes (44). ure d gioupe su't Cohé . u groupe n, ~ 1 sa pente, attentif seulement à ce que la struclà a sron lorsque cc1~te pas ; mais peut-on maintenir longtemps la 1a ~ 1 gn1fication s'échappe ? Nous nous retrouvons u c~ur des C'est bi questions posées par Guénon. naert (4 en de mar 11 ' , , , • de G .. 5) lui r c er a contre-pente que Je Reverend Pere Beirq ui uenon) ·iueclJ?rocJ1e principalement · « qu'elle trouve (la pensée < iencc · · nu1 ne s '~n étonnera ProfoSait combien , en be aucoup d'espnts, 1 fair 7!deurs. L f homme reste arclrnïque dans certaines de ses fai·te illusion . a crmeté et la rigueur de Guénon ne doivent pas c1u'·Inviter ·l'lmalgr'e 1a .rustesse · etc de certaines de ses 1"d'ees, 1·1 ne No 1Ina1ement v. lomme occidental à régresser vers un passé aboli, né us ne sauro ers les aspects les moins évolués de son psychisme. J~ Salltour de ns ~ans doute jamais quelle blessure secrète l'a ameq aÛ"A ses vingt s ans, a, se replier sur une sagesse qm. n 'est pas è~sse ». ( G) 4 II n'a .. V1s1bJe111e t . àdan s 1a mes.ur , n pas très bien compris ma1s son reproche vaut q~elques lcc~ ou le « guénonisme » a pu servir de pensée-refuge saient Par id ,,eul rs. que l'évolution du monde affolait ou qui la reEJ le eo ogie. aya a Pu serv·1 ,, le t nt déjà des t ~ egaiement de « fixation » chez des individus p~ llre du Roi di~~ances au .déséquilibr~ comm.e cette M... que 1 ur elle les port ~nd: avait transportee et qui a cru voir s'o .a es e 1Agartha. Elle voulut être initiée n uvnr
fu
' on pas 253
pour en savoir davantage, ce qui était impossible, mais pour faire bénéficier les autres de son identité avec le Principe. Elle conserve sur elle une lettre relique de René Guénon mais a brûlé toutes celles d'un ami de R. G. avait qui elle correspondait régulièrement et qui l'a « laissée tomber » (sans doute en avait-il assez de ses extravagances) (47). Il s'agit évidemment d'un cas extrême ; plus courantes, dans un autre ordre d'idée, furent les tentatives d'annexion de sa pensée dans des ~uts politiques. On a pu évoquer les démêlés de Guénon avec l'Action française ; la traduction en italien de la Crise du Monde moderne donna lieu à quelques difficultés dues aux « circonstances ~articulières » dans lesquelles se trouvait l'Italie. Gué~on regrettait les modifications apportées à son texte mais le plus lillportant restait pour lui d'avoir été traduit. Deux articles de lui parurent d'ailleurs dans : Il Regime F ascista. Léopold Ziegler put écrire en Allemagne en 1934 : « Guénon veut voir enfin définitivement close l'ère des révolutions et des émapcipations sociales et il veut lui voir succéder le processus op~,se d'une réintégration et d'une remise en ordre générale : ses ~' ~es ,concordent d'une façon assez remarquable avec celles que l ai developpées moi-même dans mon article sur l'Etat allemand ~ru en mars dernier dans la Deutsche Rundschau ... A nous autres, e.~~nds, la notion d'une « Allemagne secrète » a toujours été fa~ilie~e ,: ces mots ne désignent pas seulement l'élite minuscule, mais ,severement choisie, de ceux qui, silencieux et inconnus, sauve~t a tr~vers les tempêtes de l'histoire l'héritage du germanisme, mais aussi, sans aucun doute ceux qui se sentent responsables de l~ conservation en Allemagn~ de toute la « connaissance primord;ale » (Urwissen) de notre espèce, c'est-à-dire de, la « tra?ition int~grale ». II est possible qu' « une France secrete » naisse sous l'mspiration de Guénon et ce ne serait peut-être pas par un pur hasard qu'un lien l'unirait' ainsi à la terre des pyramides et des mystères hermétiques. Alors il serait à souhaiter que les quelques isolés qui, à l'heure présente sont saisis par la vision « d'un ciel nouveau et d'une terre nouvelle » se tendissent les mains : pour le bien commun des deux peuples qui forment le cœur déchiré de notre continent et qui, précisément par les « idées de 1789 », ont été brouillés si longtemps et d'une façon presque irrémédiable ». (48) Attaqué sur ce sujet par les Nouvelles critiques d'ordre, successeur de la RISS, Guénon répliqua sèchement qu'il n'avait pas d'amis en Allemagne (49). Effectivement, il n'était pas responsable des utilisations diverses de sa pens-ée. L'accusation fut cependant reprise lors d'une émission radio : 254
« Campus » qui lui était consacrée par le meneur _de jeu,; m~s là ce furent MM. Paul Sérant et Louis Pauwels qm le defendirent. L'illégitimité de toute appropriation politique de son œu~re est ?1-ême le seul point sur lequel tous ceux qui connaissent ses livres s01ent d'accord. M~is le refuge peut prendre d'autres formes et Guén?n t~nir lieu parf01s d'institution à lui seul pour des gens isolés et mqmets q~e ses _jugements sur le bolchevisme, la psychanalyse, la mét~ode hist~mque, la philosophie et la littérature dispensent de toute mfonnation puisqu'ils sont détenteurs d'une vérité supérieure. Les Ve~du rin de l'ésotérisme abondent. Le côté reconstruit, o~donné, logique de la pensée que Guénon cultiva en homme des annees 190~ et a~ centua encore face aux floraisons de l'imaginaire ~~ulti_ste s prêtait certes. C'est ce qui l'éloigne le plus de la mentalite onental," · 1 Aux Indes les reS on mfluence ne s'est pas répandue en 1s am. . l 1 actions ont été diverses suivant l'aspect de la p~n~e A nt~~~t 0~ a .vu. la_ réponse du Swami Abhisik!ananda a · préqm lm ~hsrut le plus grand bien de Gueno?· Tel. ~utre. Andé Prétend qu'il n'a rien compris au Védânta. Mais celui a qm • 1 rsaluer . son orthod oxie. · On a pu .daussi e au s ''t· e a1·t a d resse, garantit depuis le Tibet comme : « un grand Pandit d'Occi e~t »· , ,. . ti naliser 1œuvre Mélange significatif de l'impos.sibilité d mstitu 0 voie de de Guénon dont la richesse est ailleurs. Il :1 ouvert n~~~on éroerco~préhension globale, d'éveil ; M. Luc Be~mst a f~c~ en présence ve1llement à l'abord de ses livres : la certttude dé r écrivait de de ce,.. q;i'il avait toujours cherché. « Je doi~ à. ~ud:~~vers soJllson cote John Levy, que moi-même et le Pni!cip réalisée effectivemes un et que cette unité essentielle peut etre ment ». (50) , . , . . uénonienne du VeCertes, 11 repoussa ensuite fa presentation g"t essentielle et cordânta mais qu'importe ? Cette vérité nous P:11'ai1 dernier mot sera resi:ond vraiment au besoin de notre te~ps · i~te~ectuels que GuétouJours pour nous le souvenir des services un Guénon. où se' , "t e Sans , i:on a rendus à sa génération et a, la ?0 r ~ de Marco Pallis (lettre nons-nous aujourd'hui ? ». Ce tem01gna~ licité 1}'essentiel de son du 10 septembre 1971) résume dans sa sirop apport fondamental. . d' tout dans l'œuR" , raffirmat1on un ien n est plus contestable que . . sachant pertinemment vre de Guénon qu'il faut prendre ou lats.s?!a~ancent ne peuvent ten.. qu_e le monde ne la recevra pas, _ceux, qm Arche ». Contre la pate1 autre chose que la constructton dune « f · ·1 "t d t ' , · · r c;l e evangehque que nous citerons un e .nouvelle 01s, 1 s pre en en separer hic et nunc, l'ivraie du bon gram.
!
jw swari
255
Bien entendu il . , . cycle et des a parle des ~ éléments résiduels » à la fin d'un J~ge des Enfgermes du cycle futur. Mais jamais il ne s'est institué c1 ou ceiui-làers pas ,_Plus que le Christ lui-même n'a désigné celui11 y a da pour etre rejeté dans les. ténèbres extérieures. B b nger égal a el car sel ement que l'Arche ne se transforme en tour de d"emon, c'est ' l'âme on ledPr<;>verbe arabe : « la dernière ernbuscad e du L'œuvre d , u Juste dans sa bonne conscience. » me:its intérie~ Guenon opère ou coopère plutôt à nos retoumemo1ns, provoq rs, elle convertit nos modes de pensée ou, tout au ~ourrit~re spir~~~f choc source de création. En cela elle e?t une 1 Ev?~gile (alors e ~?e ~e I?artage multiplie comme les pam~ de matene1s). que l mstitut10nalisation la divise comme les biens
B·
d" . ien souvent 1 1 Ihon . Gu,. es ecteurs de ses livres ont été ramenés à leur tra' Mill enon a « f ait . · d M· Yves des Catholiques » selon l'expression e n:i~ns et des ;t et en grand nombre, comme i1 a fait des Musul':181o_n nouvelle r~ncs-Maçons. Ces fidèles et ces « initiés » ont une h_s~tion de la . u monde, de la démarche sym bal ique. de la sacracihe les tendvie et de l'idée de tradition et de transmission qui cono ngmes.. · · La ance. s 1es plus opposées dans l'idée d'un retour aux d_u monde q~~~ise. en cause générale des rapports de l'hornm~ et si les Voies pa .omine notre époque est passée par Guénon, meme . ra1ssent b. d, , A Insi Ja r" ten etoumees. l E eponse f . . d es tudes trad' . aite en 1951 à l'article du Père Beirnaert ans mettre au po· ttltonnelfes par Jean Thamar peut être difficile à ad' · chesses : I'O m"dde vue théologique, est cependant porteuse d e ncaractère uni CCI ent pour sortir du marasme doit réaliser que ~e sations méta bue. du Christianisme se trouve au niveau des,.. réahla Trinité P ysiqucs (51) et non à celui des vérités elles-?'1emes : début c'e t n est ~ue tardivement une formulation dogmatique, au de Sim s un~ tnple voie. (52) II rappelait en conclusion la phr~se aurait-if~e Wt;il ouvr~nt la porte à l'ésotérisme : ,,,< ~omn;cnt Dieu mand, ? onne son Fils au monde si le monde ne lm avait pas dee . » te Henr~ Bosco offre un excellent exemple d'influence « indirecbre» ~ Guenon ; il s'en est expliqué dans une lettre du 29 décem" 6 adressée à M. J. Tourniac (53) : dans les années 1940 ârace à l'i?te~édiaire de François Bonjean, un disciple et un ami el R. G., il pnt contact avec ses livres et suivit les Etudes tradition~~ les. On en trouve la trace dans certains de ses romans comme : tf:e ~t Mirages et l' Antiquaire. D'autre part sa lecture l'avait conrne dans son catholicisme bien qu'il regrettât, dans l'évolution actuelle, que : « l'ésotérisme chrétien risque d'y perdre le peu qui
Md 19
256
lui
T'A ...
1 ·
ait de mystère... » Quant à l'usage des symboles, le sens en
~~a~t pu_ êtr~ ..éclairé par cette lecture, mais ils restaient. c~n:posi01L'I • « mspITes sous le coup d'une mystérieuse poussée mteneure, 1~ont venus se concentrer à la fois des connaissances exactes et :- '-'>:)
un
r~ésistibJe
appel à l'invention, ils représentent son modeste ap-
tort a la Tradition. » Cette attitude qui dissocie création symbo1.lf.e. et construction logique doctrinale, ruine pour certains tout
if!ce assemblé par leur maître, elle nous semble sauvegarder le P 1us important.
O~ connaît les pages du journal de Gide souvent citées, la rigueur octnnaJe de Guénon Je plongea dans la perplexité : « s'il a raison ' tout e mon œuvre tombe... » mais la react10n " · vmt · aussi· v1'te, « trop tard ! » et il n'en parla plus. Une curiosité d'esprit certaine P_?u~sa André Malraux vers cette présentation de l'Orient si opposee a la sienne. d
Pa~}h,an qui édita : le Règne de fa Quantité d~ns la . F, on voit alhe a un intérêt très vif pour le mode de pensee, un reJet de la doctrine expliqué dans la correspondance qu'il échangea avec_ M. Luc Benoist à ce sujet : « je Je lis en ce moment avec passion » et il réclamait des numéros du Voile d'Isis et des Etudes traditionnelles (26 mars 1941). Il s'intéressa particu!ièrem~nt au mot « retournement » utilisé dans l'article : « I'Espnt est-11 dans le 0 corps ? », que lui-même avait employé ; à. l'ex!stence de deux N:vcc JeaI?-
if ~':s, _une sensible et démonstrative, l'autre mté~1eure ~t mu~tt~.
· r_epctait : « dites à R. G. mon admiration » et reclammt une 1 ~ tiation à Paris (le 15 février 1942). A la réception du man~scnt ~e 4 m.ars 1944) il nota : « M. Vaisan m'a remis le manuscnt de · G., il est splendide ».
, Les ~ritiques portent sur un autre domaine : « je suis cont;.ai?t a, la metaphysique par la science » (20 octobre 194. .U O? : « l 1dee ~ une transmission traditionnelle me donne une gene rns.upportale » (9 novembre 1941).
~armi les surréalistes tentés par sa pensée, René Da.um,al et~ t?~m Artaud ont dit ce qu'ils devaient à Guénon ~ mais la aussi ~a
v1s1on de l'Inde n'est pas la même ; le voyage 9u Artaud e~trep~t au Pays des Tarahumaras semble toutefois avoir une certame re-
sonance guénonienne.
9
a~n n~ peut, donc p~r1..er de rejet ~e dans. la .mesure où il n'y a P. ~dhes1on a la totahte des propositrons et d n y eut pas de conspiration du silence dans ce domaine tout au moins. . Dans celui de l'histoire comparée des religions, son apport est rncontcstab1c : Mircea Eliade qui semble lui devoir beauucup ne l'a
257
jamais cité (de . est à l'origine ux mentions brèves dans son Journal NRF 1973). Il M. Jean Rich sans doute, de certaines thèses de M · a' · Dumézil ou, de l oppe longuemer ·· L a Geographie sacrée du monde grec (54) deve. · spmtuel ou d eut ,, de s th'emes guénoniens comme celui du cen t re e :i ori · ~ur~r dans ces uel gme hyperboréenne. II est impossible de meenuettement deq .d 9ues exemples son apport dispersé dans le grand un séminaire d~ de notre temps ; on peut le voir évoqué dans comme dans la nagement, George Michelson s'y est employé, ~r~sse (( underground » (55). Détours · ~pœ~~k . . « même ( , . s, apparamment contradict01res : ses ecnts) les Pus 1 . . . " me 1es conda . msensés, dit M. André Tumon, me0 une résonance°1~~ ?s de l'humanisme et de l'individualisme. ont le sens qu'ont ame. Les écrits des hommes n'ont pas toujours voulu y Il n'est . mettre leurs auteurs ». R oman regretta pas livré a' 1a multitude . au sens ou, l'entend M · D enys nt l'' · · et certaines d emiss1on « Campus » c'est lui qui nous d'evore e s.es res qu'il sera b~ ~ tti· tu d es d'esprit nous ' sont devenues s1· f anu·u'ecertain Guénon 1fintot i~utile de savoir qu'elles furent celles d'un Cette d ' Y a cmquante ans. . . escente ne, Jointe à l', h de s thèmes guénoniens dans notre vie quot1"d'1enest l'image m~ ec d'une organisation solide fondée sur sa doctrine, est nécessaire e~â)~e la crise de conscience que nous vivons. Elle
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(I) Easter . repris · n Wisdom a d 't ( ) ID ET, 1951 n n. Western knowlcdgc in : Isis (1943) tradu1 et l' 2 ~1 peut très 'b. umcro spécial consacré à René Guénon. a(~pu1 que cela pou~e 1•1 l'avoir accepté dans la mesure où il sentait ) René Guénon ait donner à son correspondant. Le compte rendu et l'actualité de Ja pensée traditionnelle, j~1ille~ 1973. M. H. Alleau t du colloque doit être publié. (Sous la direction de . b'1ne. (4) Et pourtae .Mlle 1\1 · S cria . des crises. nt ces expériences de tariqah étaient passées par bien
(5) Auparavant 1 pouvait êtr ' orsque ses correspondants lui demandaient qucll.e des résultat~ 1o~t~ature de cette aide, il répnndait que cela dépendait (6) Lettre : nus ... propos à la a l'L. ~ogcr Mari dort du 29 avril 19.'J3, reproduite en avant(7) Deux r édition de J !J70 du Symbolisme de la Croix. (8) Be autres groupes se trouvaient lt Lausanne et à Bâle. vit : tu~oup d'occultistes de tous genres s'y i ntércssèrent et Guénon rn)t usheurs reprises les traces d'une action contre-initiatique. :\I · ,e acteur Prost-Birabt·n, par exemple, se déclara lui aussi 0 ,. (!t:i.dd~m (•t fit paraître un avis dans ]a presse pour les candidatures â
t
l in1
ialion . . (10) Cette lettre a in si que la suivante ont été adressét'S ù M. J. Tourniac. 01) 26 décembre 194 7.
258
Cl2) 20 Cl3) M.· octobre 194 9 aturc d c adernoiscll se a fait remarquer l'évolution de l'écrl· b straite fiG . depuis c J. ukl a , 04) R .. ;·t idéaliste a s /oemes de jeunesse à ses dernières lettres: en a p e ormé il ne u elle dedent plus liée, arrondie, réaliste. jamais par à aucun des deux conflits mondiaux et 11 (15) J Cl 6) L~t 0 rneloup . Jpar e, ce qui est énorme. Cl( 7) à M. n; sais qu'épeler et SJzibboleth. 18) rc du 27 ao c, 0 mars 1948. lae(1lcctuDes ul ceré ~t 1950 à Ffait 11re avait d e sesétc~livres ' G' G·1l"ao ' • le · Swami ait pu déconseiller par le que
~ous
r~que
Lct~rc
t~b.ut,
;~ipa
L~·pa~
~J
centres . . c u 1 de Gretz et le goût de l'oric nt a vairnl un ' ulla pi s Xalemcn t jPa1 ara do ·nombre comme c l · d'av (20) Lctt eur retirét de s a b onnes • aux ET qui. ne ,retrouvèrent , 1
L' , rc à N.. • . ~ -guC'rre. 6 J ,Egypte no~ ~ JUIIl 1947. }Jean Tournia~cllc, .fé~rier 1952. ,. 1\ t .' 9 fevricr 1950 uJ.l•octeur l . a : Jean a z l' E gy P te nouvelle, • 25 janvier et le 1" f évricr 1952. 11 Ra1nad·i comité fut •t son second prénom et celui de son père. ( 11 •• Haciouane, D co'!'posé de M. Weber, AiY el Dib, G. Boclor, (2G) (;':: en(27) arabe !'atz, 1gorsesvoJkotT. FI. Cuon s'était P amt à J. lui Moscatc!li, qu'aucun de livres n'était traduit 31
21) ( (22) (23) (24) 25)
~ta.
r
('>8 ~ êllt• · Ilturwliiionnell méro
e!,
n o spécial déjà cité, p. 217 .
( . (30) 1\1 me numéro' pp. 2;)9 et 261. ltséc .· J.l esHcyo , P· coi 309. nc1en. quer ·t·avait is t•t 1 uc· en partie une équipe nouvc JI c spccia· · · · . d ans re s wns d'ésotérisme chrétien Il publia aussi des textes a« Le 1\ts·troassez ·>r des · marquabl '. · eu .· es comme cette Bcguuic auonYlll' du XII• ··
'~ ~s
P danc1..·. gs1mplcs ·· '. •.r ><' . nla • les uerre d tunes~. t'tra 1ilcmcnls . .. eu heu · ' ,. r" i es .avant la • a va ienl déJll en t.rc t en· (31 ) \ s <'I',; g "a . <><·rnle n la ks. l\.G. et Tmnos s 'élai<·nt opposes et cc 1
qu'il ·'~··.a peu ck la 1·en1c · a g •· .trigucur
/c"~
C:l4) I uénon a mê me Hquc Payot, 1965. (3ii) Gllénon parlé de publicité pour son œuvrc i> cc propos. (3 fi) ,.;/ Ed i 1ions '."' fo _sagesse i nitiafiqae (Pion, J 962)· 5 1 racflt1011nelles 1954 0 oct.-d. u et •Vet e;a )cc. u111!)54 : 195.3 ct.-déc. !953, jniJ.-sepl. 1954, Pa . ' . anv1cr-11 , 1958, Janvier-mars . . C3S) r15 19 •rnrs 1 9.1• 5, juiI.-sepl. a • 1 1 53 Livres ~· 120. (n j · Idem, Nl:aris cité, 19 t''r J. Tourniac: propos "" René Gnlnon (Dervy73 è (40) 9 c,c•t tspécial Pla " "· t e sur RG 1970 . « J1éliccnces ch r ét'1ennest. (4l l' • · sance serait en effet contraire oncé.'" par · · au< i OIS · cyc i·1ques 0 rccornn 15
janvicr-ma~s
ca-
19~9
J~
11
) On a lphu'auteur lui-même ,c :posant voir rééditer récemment le livre de Léon de Poncins (s an ) <·es l 9JOcsc bic n connue du complot maçonnique • · dans 1e style 1 11 1 l'ft . r42 4:n r(' dun·2 c1cccmbrc · Il · ,.· .\ 1' 'arque' 1933 pub}" s- cl 1vièrc ·· [" 1rah1Son · · sp1TI · ·tue lie de [a F·"•f · (P RflS • 1931) M aço au ss; de nnerie, 1 r.omn "'z Baudinière : 1'orga11isation secrète de la Franc: ienl la /.'.-M. f ail nne révolution, les Grands Secrets 1 ne pouvoir entendre l'opinion de Guénon sur cert a j nP théologie rc>grctte de de a mort de Dieu. · uue 1
( ~l ~Î:I·
4
259
(45) Etudes, mai 1951. (46) Jean Tourniac dans son livre déjà cité a ironisé sur le commentaire que Guénon aurait pu faire des aspects les moins évolués du psychisme. (47) Etudes d'un délire d'imagination dans ses rapports avec la question du déterminisme en psyclw-patlwlogie. Thèse de Jean-François Allilaire, Fac. de Médecine, Pitié-Salpêtrière, 1973. (48) Repris dans les Cahiers du Sud en 1935. (49) C'était un des rares pays où il n'eut pas de correspondant. (50) La nature de l'Homme selon le Védânta, Denoël, 1960, traduction René Allar, p. 12. (51_) S~in~ Augustin affirmait de la Trinité que tout ce que l'on pouvait en ~dire eta1t pour ne pas en rien dire. (::>2) Georges Michelson rappelait souvent que le Credo s'appelait : Symbole de Nicée. (53) Reprise par M. J. Tourniac dans sou ouvrage déjà cité, p. 17. (54) Librairie Hachette, 1967. (55) Dans Actuel mais sur un sujet avant un rapport trè>s indirect avec la métaphysique. · . (5?) La !!'lultiplication des lecteurs de Guénon par les livres de poche.> reahse déJa cette transformation en fait.
260
OUVRAGES DE RENE GUENON
lnlroclul'iion Générale à l'Etude des Doctrines Hindoues (1921, 1932, 1939, }!);""l2).
Le Théosophismc, Histoire d'une Pseudo-Religion (1921; 2° éd. augmentée ln5, 1928, 19ï3). L'Erreur Spirite (1 D23, 1952, 1973). Orient d Occident (1924, 1948). 952 1973 L'Homme et son Devenir selon Je Védfrnta (1925, 1941, 1947, 1 , ). L'Esolt'.-risme de Dante (1925, 1939, 1949).
Le Roi du ~fonde (192ï, 1939, HJ50). La Crise du ~londe -'lodcrne (1927, 1946, 1968). A utori tt~ Spirit ucl le et Pouvoir Temporel (1929, 1947). St Bernard (1929, 1 %1, 19f>9, 1973). Le Symbolisme de la Croix (1931, 1950, 1957, 1970). Les Etats ~lulliplcs de J'Etrc (1932, 1947, 19f>7). La ~létaphysique Orientale (1939, 1945, 1951, 1973). . 50 éd. succes(1945 . ' L e H?gnc de la Quantité et les Signes des Temps S 1 V CS ;
}
!)i Ü) •
Les Principes du Calcul Infinitésimal (1946; 3 éditions).
Aperçus sur l'Initinlion (1946, 19~>3, 1964, 1975). La Grande Triade (1946). OUVHAGES POSTHUMES 973 lnitiat ion et Héalisation Spirituelle (1952, 1 >. Aperçus sur !'Esotérisme chrétien (195•1, 1973). 1962 Symboles Fondamentaux de la Science Sacrée < (1964 2 tomes ; EtudC's sur la Franc-.:\laçonnerie et le Compagnonnage
>·
1Uï:J).
Etudes sur l'llindouisme (1968, 1973). 7 Formes Traditionnelles et Cycles Cosmiques (t9 0).
Aperçus sur l 'Esotérisme Islamique et le Taoïsme
0
973
).
Comptes rendus (l 9i3).
261
INDEX DES ARTICLES PUBLIES PAR RENE GUENON
1909 : L'initiation - janv. fév . deux corn t •• L'Acacia p es rendus de l'école hermétique signés R.G. : S •.• J ••• - mars· lettre de. n ' . 3Qo_9 00 à · Guenon 30" ... _ !lOo ... , J. Des jobcrt, V. 13 la ne ha.rel de MernphrroRpos des Hauts Grades et de ia régularité du rite La Gnose s. éponse à O. Pontet. - nov· «N traduction ~gees > (1~. - déc. : Plulosophumena d'Origène. idern. < la Gnose et 1 La Prance . ~~ Ecoles spiritualistes~. cJ1ard D . Chre/ienne - 20 juin - Tribune pour tous R.G., Blan, CSJobcrt.
19 10 : La Gnose - janv.: c à propos d'une mission dans l'Asie centrale~. «le Démiurge>. - mars : « A nos lecteurs ~ , repris in EFMC t. Il, P· 257. - avril : « l'ort~odoxie maçonnique>, repris in EFMC, t. Il, p. 262. - ma1: «Remarques sur la notation mathématique». «le~ !-lauts Grades maçonniques :t>, repris in EFMC, t. II, p. 268. JUm:
262
Gnose sont signés Palingenius.
idem. nès).rchéomètre > (signé T. : Guénon el Alexandre-Thomas: Mar· < l'A -c: 1 sept.-ocl ••· c: l ; religion et les religions>. _ rchéomèlrc >. c: l' nov.-déc. : L Archéomètra > France. A n t'z-maçonnique · - a 14 le D ~vril 1910: ala1-Lama 28 avrÎl . c t sa grâce l'épopte Palingenius.
-une7 lettre juilletd~. sa grâce Palingenius. · -c: les 28 hauts juilletg:ades maçonniques : Palingenfus >·
-c: Remar 29 q ucs .sur la production des nombres> Pallngen1D•· . .d sept. :
i e1n. - 3 nov. La Il . les. · gnostiques> Lettre de R.G. Il M. Alhaiza, directeur de «chez .
erwvulion. 1911
'
la Gnose - janv.: '. re el l'incantation., repris Al, ch•P· :XXIV. «lafév Pr"è «le ·· c: l'A s ymbolisme de la Croix>· _ i-chéomètrc >. . mars· !dctn. · idem. - avril· c: le s · c: l'Ar:.1:1ébol~slme de la Croix>· _ orne rc > mai· · ~dc1n. · idem. - juin· Syr~b -c: lejuil . 0 l'isme de la Croix>· « ' Arcl~éo 't Grand Architecte de l'Univers>, 1 repris . ~e re > ; « A propos du a~tî:~ FMC, t. 1, p. 273.
-
idl'm. · «les neo-sp1ritualistes • . > - sept. : · constitution de l'être humain el son évolution selon le
~l•.
l.'.llanta > « les tn~o-sp1ritualistcs ~ ·, .. >. 0 c .• c: ution de l'être humain ... >. «la CO ns t"f 1
-
t conception, II s sc1cnhf1ques el idéal maçonnique>, . . . . 'repris • m • EFMC .
' p. 288. nov . « l' Archéomètre >
'
-
263
· .. _
ec · • «la c~ • n c: l'Archn_s 1 ?lion de l'être humain ... >. L eometre > a France A . · 27 avril . nt1-Maçonnique ettrc de p · 1. gnost" a ingenius à la direction contre Dcvillère, pastctJl" ne soique, secrétaire général de l'Eglise gnostique : q; ce que notJS mmes pas> 4 mai: • e: .ce que nous ne 1rection. sommes pas> : déclaration de Palingenius à la D - 31 août· lettre de p. l" . - 5 0 t • a ingenms (polémique avec Albert Jounet). c •• .
l
1912 : la Gnose -
janv.:
c: les condï"
fév.-mars \~~~s de l'existence corporelle - fév.: <> • idem. . 1913 : le Sgmb o 1·zsme
l).
Repris in
ET, janv.-
- janv.: «l'e · 7 par ~{seiGgun~ment initiatique> conférence faite à la loge The bah 34 L a France · enon R . . A {· epr1s rn VI oct.-nov. 193:L - 31 janv· n .'-maçonnique c: 1,. . . 1er . in1t1ation m . de la Rive t a?onrnquc du F ... Bonaparte> (signé Abel Clarin 1 - 14 août . e extc est en fait de Guénon).
« le régime · ~
. les advc c~ossa1s rectifié'> (non signé). 20 no rsa ires du symbolisme » (non signé). «1 t . vernbre et 4 décembre · a ob servance et les supérieurs · rep . s ricte . inconnus> (non sign é) • ris in EFMC t II 189 - 13 décembre '. . ' p. . «A • EFMCpropos des supérieurs inconnus et de l'Astral >, repris in " • t. II, p. 208.
1914 : La France Anti-maçorrnique Jer janv. : « ~L Bergson et la libre parole>. - 29 janv.: «l'énigme> (signé le Sphinx). 12 fév.: «Réponse à M. Nicoullaud ~ (le Sphinx~. - 19 fév.: «le régime écossais rectifié> (le Sphinx). 26 fév. : idem (fin). 5 mars:
-
264
1917
1919
c: l'ésotérisme de Dante>. - 19 mars: « Monsieur Nicoullaud récidive>· - 7 mai: ord> (le Sb' p mx ) • « dernière réponse à M. Gustave B - 11 juin: c: réflexions à propos du pouvoir occulte>. - 18 juin : idem. - 23 avril, 21 et 25 mai, 4 juin, 9 jui~et klus Cœns >,repris in c: quelques documents inédits sur l'ordre es EFMC, t. Il, p. 228. la Revue Bleue - 15 mars: c: les doctrines hindoues>. . . d Collège de Saint-Ger(J ui n) discours de distribution des prix. u Bulletin municipal de main, «discours contre les discours>, ID déc 1971. Sni11f-Germai11-c11-Laye, repris in ET, nov.- ·
: la Revue Philosopliique
compks rendus. 1920
la Revue Pliilosopliique
comptes rendus. 1921
la Revue de Philosophie
- janv.-fév. : « le Théosophisme ... >. - mars: c: la question des mahatmas>. - mai-juin : < le Théosophisme > (suite). - juil · « Théo~~phisme d Franc-)façonneric >. Revue Philosophique comptes rendus. 1923
RelJl1e
de Philosophie
comptes rendus. l 924 : Les Nouvelles Littéraires
- 26 J"uillct : F 1 efevrc, Ossendowskl. Table ronclc : Maritain, Grouse t • Guénon, · " la Revue Bleue - 15 mars: c: les doctrines hindoues>. t A fan or (lgnis) : c !'Esotérisme de Dan e >· « le Roi du l\londe >. 1925
lgnis -
avril-mai :
Compte rendu.
265
Voile d'Isi:r - avril: Barlet et les sociétés initiatiques. - oct.: . le Radeau - janv.: < Orient et Occident >. Regnabit - août-sept. : , repris in «: S.F.S.S . .li Voir : l'/: «le St Graal> (1934). - Nov. et déc. : «le Chrisme et le Cœur... >, repris in VI, juillet 1929, ET, janvi~r 1951, EFMC (t. II, p. 50). · les Cahiers du mois - fév.-mars: . · 1926 : Les Cahiers du mois Compte rendu. Regnabit - janv.: Verbe et le Symbole ,,... , repris · m · SFSS • P· 33 · _c lefév. : «A propos des signes corporatifs:& repris in EFMC t. II, p. 68. ' - mars: <-t les Arbres du Paradis> - avril: · ., repris in SFSS. p. 83. - juin: < l'Omphalos >. , repris in SFSS, p. 27 · - juil.-août : «le Cœur du Monde dans la Kabbale héhra ïque ». - sept.: «Terre sainte et Cœur du l\londc >. - nov.-déc. : «Considérations sur le Symbolisme». la Reoue Bleue : N° 17. «les origines du .Mormonisme;\), repris in ET, juillC't 1939. le Voile d'Isis - avril: < Sedir et les doctrines hindoues>. - mai:
266
< Cbamprcnaud >. Vers /'Unité fév.-mars : < la Métaphysique orientale>. - avril : idem. :-- mai-juin : idem. Vient de Parattre Divers ~omptes rendus de livres, A C!z_n.st:Roi - ll 1na1-Juin :
« Le Christ prêtre et roi
1 !)27
n ('[lnabit -
~.
repris in ET, janv.-fév. 1952.
janv.:
< Cœur et Cerveau>, SFSS, p.
-
f év. :
413.
«A propos du poisson> repris in ET (fév. 1936).
-
mars:
'
< l'E.m~Jème du Sacré Cœur dans une société secrète américaine>. repris . in SFSS, p. 424. avril : ~ llIJp Contrc-foc11n clu Catholicisme>. - mai: ·
< le
Centre du monde dans les doctrines extrême-orientales>,
« les Centres Spirituels.> prévu pour Regnabit non paru, utilisé dans la préface des (192i).
Reuue Hebdomadaire - 22 janvier : « Terrains d'entente entre ]'Orient et l'Occident~. Vers /'Unité - mars 1927: «Ur~ projet de Joseph de Maistre pour l'union des peuples>. rcp_r1s in EFMC, t. I, p. 19. Voile d'Isis - janv.-f év. : « Cologne ou Strasbourg> repris in EFMC, t. 1, P· 9. « A Propos des construct~urs du Moyen Age.>, repris in EFMC, t. r. p. 12. - mai: notice nécrologique : Mme ~f. Chauvel de Chauvigny (Esclarmoncle). Voile d'Isis
1928
-
oct.:
« le Compagnonnage p. 31,
et les Bohémiens>, repris in EFMC, t. II,
Vers !'Unité
1929
-
mars-avril :
« Autorité spirituelle et pouvoir temporel >.
l' oife d'Isis f év. :
-
.«Le langage secret de Dante et les «Fidèles d'Amour >, repris AEC, chap. IV.
111
267
-mai: , repris in SFSS, p. 187. - juin: , repris in SFSS, p. 99. - juil.: , repris in SFSS, p. 145. - aoüt-sept. : , repris in FTCC, p. 35. - nov. :
1930 : le Monde Nouveau - juin: , repris in Ell, p. 15, chap. 2. Voile d'Isis - janv.: , repris in EF.UC, t. 1, p. 46. - fév.: . - mars: < Almft-Gitâ >, repris in EI-1, chap. 1. - mai: < la grande Guerre sainte > - juin: · <à .P~opos des pèlerinages> repris in EFMC, t. 1, P· 52. -
JUll,:
'
, repris in AEIT, p. 37. - oct.: ,repris < ·aqru '» repris i11 AE!T, p. 4·1.
1931 : Bulletin des Polaires - mars: , repris in Al, chap. X. El Maarifah -mai: . - juin: , repris in AEIT, p. 76. - juillet-sept. : . - nov. : .
1931
Voile d'Isis - janv.: «Initiation sacerdotale et Initintion royale>, chap. XL. - f év. : «la science des lettres>, repris in SFSS, p. 68. - mars: «l'écorce et le noyau>, repris in AEIT, n_ 29.
268
repris
in
Al,
mai: «Bose-Croix. et Rosi-Cruciens >, repris in Al, chap. XXXVIII. juin: « M:ig_ie et mysticisme>, repris in Al, ha II jUIJ. : C p. •
p. 152. sept. : ~ Place. de la tradition atlantécnne dans le Manvantara >, repris rn FTCC, p. 46. oct.: < Sbeth ~, repris in SFSS 157 nov.: 'p. · q: la I.angue des oiseaux>, repris in SFSS, p. 75. dec.: < quelques remarques sur le nom d'Adam>, repris in FTCC, p. fl5. < l'hieroglyphe du Cancer>, repris in SFSS,
-
1932
Voile d'Isis -
janv.:
« Ca111 et Abd».
-
fév.: le Symbolisme du théâtre>, repris in Al, chap. XXVIII. mars: < le langage secret de Dante el les fidèles d'amour>, repris in AEC, chap. V. - avril : « Hermès>, repris in FTCC, p. 128. mai: « la Chirologic dans l'ésotérisme islamique>, repris in AEJT, p. 68. - juin: , repris in Al, chap. XI. - juil.: « Nouveaux aperçus sur le langage secret de Dante>, repris in AEC, chap. VI. - aoO.t-sept. : « Ta .. ismt· l'i Confucianisme>. repris in AEIT, P· 102. sept. : < des conditions de l'initiation>, repris in A./, chap. IV. nov · « de la. ~·égularité initiatique>, repris ln Al, chap. V. - déc.: «de la transmission initiatique>, repris in Al, chap. VIII. q:
19 33
Voile d'Isis janv.: « des centres initiatiques>, repris in Al, chap. X (déjà cité). - fév.: . - mars: « dC's rites initiatiques>, rt.•pris in Al, chap. XV. - avril: q: des épreuves initiatiques>, repris in Al, chap. XXV. - mai: < Qabbalah > repris in FTCC, p. 61.
269
- juin: , repris in AEC, chap. VII. - aoüt-sept. : , repris in FTCC, p. 67. - oct.-nov. : « E.undalini-Yoga >, repris in EH, p. 2ï. - déc.: , repris du 1t Symbolisme~. 1913, repris in Al, chap. XXXI. 1934 : Voile d'Isis - janv.: «la religion d'un philosophe>. - fév.-mars : «le Saint Graal'>, repris in AEC, chap. VIII, SFSS, p. 49. - avril: «l'initiation et les métiers>. (repris du Voile d'Isis, oct. 1928), repris in EFMC, t. I. - mai: < Verbum lux et vita >, repris in Al, chap. XLVII. < d: ~a mort initiatique>, repris in Al, chap. XXVI. - JUil.: . - août-sept. : . - oct.: , repris in Al, chap. XII. - déc. : , repris in Al, chap. XIII.
1935: Voile d'Isis Voile d'Isis - janv.: , repris in Al, chap. XXVII. - f év. : , repris in Al, chap. XVI. - mars: . - avril: . - mai: , repris in Al, chap. XXI. - juin: , repris Al, chap. XXII. - juil.: . - aoüt-sept. : c la théorie hindoue des 5 éléments>, repris in EH, p. 45. - oct.: , repris in Al, chap. XVII. , repri~ in EH, p. 69.
270
nov. : «Varna», repris in EH, p. 75. « Symbolisme et philosophie>, repris in Al, chap. XVIII. déc. : « Synthèse et syncrétisme>, repris in Al, chap. VI. « l'Etre et le milieu>. Speculat ive Mas on avril: Notes sur 4: le sceau de Salomon> et «les piliers d'Enoch >, A.W.Y. (Abdel Wahed Yahia). juil. : « des maçons opératifs en Egypte ? >, A.,V.Y. « le sens solaire et polaire des circumambulations >. oct. : ~ lC' nœud de Salomon>, A.,V.Y., repris inET, sept.-oct. 1971.
Et udcs Traditionnelles -
janv.:
« la prière et l'incantation>, repris in Al, cbap. XXIV. « la T<.•rrc du Soleil>, repris SFSS, p. 114.
f év. : «Quelques aspects du symbolisme du Poisson>, repris in SFSS,
1 !)3ï
p. 167. « sur la notion de l'élite>, repris in Al, chap. XLIII. mars: «de la hifrarchie initiatique>, repris in Al, chap. XLIV. « la double spirale>. - avril, mai, juin : . XIV « des qualifications initiatiques>, repris in Al, chap. ' « les fleurs symboliques», repris in SFSS, P· 94. mai, juin, juillet : « opératif et spéculatif>, repris in Al, chap. XXIX. - noftt-sept. : « le sanglier et l'ours>, repris in SFSS, P· 177. oct.: « .l~s armes symboliques>, repris in SFSS, P• 192. « 1 ra dit ion et traditionalisme»· nov. : « les contrefaçons de l'idée Traditionnelle>. 202 · « le symbolisme des cornes>, repris in SFSS, P· déc. : « les contrefaçons de l'idée traditionnelle>. 138 « le tombeau d'Hermès>, repris in FTCC, P· ' La Revue de Philosophie Comptt.·s rendus. Speculative Mason -"'] janv. Y 1 · h Tabor> ' A\" t ·: · · St'naï ,,y,· .... Ps rois montagnes sncrees · • ' l\oria • C, repris de la Gnose (déjh cité).
janv.: «Tradition et Transmission>, repris in Al, chap. IX.
2il
-
fév.:
, repris in AI, chap. XIX. - mars: repris in Al, chap. XX. - avril: ' "la Tetraktys et le Carré de quatre», repris in SFSS, P· 125. , repris in Al, chap. VII. - mai: < U~ ~iéroglyphe du Pôle>, repris in SFSS, p. 131. - JU1n: < ~nitiation et passivité>, repris in Al chap. XXXV. . - JUii. : . - JU1n: «Initiation et service» repris in Al, chap. XXXVI. - juil.: • «Résidus psychiqut•s '>. - août-sept. : ; ~an.trisn:ie et Magic>, repris in EH, p. 83. ctinqu1ème Védâ >, repris in Ell, p. 87. oc.: · 1n · AEIT, p. 88 · _"création et man1·r es t a t·ion :1>, repris oct.-nov. : repris in SFSS, P· 209. - nov· ' « l'esp;il d _ déc. : e l'Inde», repris in EH, p. lf>. . Spé lœ~r et la Caverne>, repris in SFSS, p. 218.
;u afwe Mason
- Janv.: , A.\V.Y. « orthodoxie 1rad i ti on ne Ile des Tu ruk », A. 'V. Y.
1938 :
Etudes Traditionnelles - janv. : «la montagne et la Caverne>, repris in SFSS, p. 223. « l'erreur du Psychologisme>. - f év. : idem. « le Cœur et l'Œuf du Monde>, repris in SFSS, P· 227 · - mars: «l'illusion de la vie ordinaire». , repris in SFSS, p. 227. - avril: «l'illusion de la vie ordinaire». c la Sortie de la Caverne>, repris in SFSS, p. 235. - mai: c les Portes Solsticiales>, repris in SFSS, p. 239. 4: la \li·laphysiqut· ori('ntah· '>, (tiré à part déjù publié). - juin: c la Métaphysique ori(•ntale >. (!iré :'1 p:1rl déiô !n~hlié), «le Symbolisme du Zodiaque chez les Pythagor1c1ens >, in SFSS, p. 244.
272
repris
-
juil. :
< la Métaphysique orientale>. < le Symbolisme solsticial de Janus>, repris in SFSS, p. 250.
aoüt-sept. : « Er-Htîh )), ,repris in AEIT, p. 54. . . , « Note sur l angclologic de l'alphabet arabe>, repris in AEIT, p. 62. < les mystères de la lettre Nftn ,, repris in SFSS, P· 172. oct.: .< quelques remarques sur la doctrine des cycles cosmiques>, repris In FTCC, p. 13. < le symbolisme du Dôme J>, repris in SFSS, p. 261. nov. : « Doctrine et ~léthode > repris in JRS, chap. XVII. c 1e D omc • et la Roue>, ' repris in SFSS, p. 266. déc.: c Mythologie scientifique>. < la Porte étroite>, repris in SFSS, p. 270.
1939: Etudes Traditionnelles janv.: repris in SFSS, P· 31?· < Réalisation ascendante et' descendante>, repris in IRS, chap. XXXII. fév.: « l' Arbre du Monde>, repris in SFSS, p. 324. - mars: « l' Arb;e et le Vajra >, repris in SFSS, P· 329. - avril : < 1'Arbre de Vic et le breuvage d'immortalité>, repris ln SFSS, p. 332. « Il'~ deux nuits>, repris in JRS, chap. XXXI. - mai: 36 « le Symbolisme de l'échelle>, repris in SFSS, P· 3 · < le~ ~eux nuits >, repris (déjà cité). -
Jllln:
.
•< l'esprit est-il dans le corps ou le corps dans l'esprit?>, repris
in IRS, chap. XXX. « 111 "lll'l' d manifestation
:i>.
juil. : c le don des langues>, repris in Al, chap. XXXVII. ·
1940
Etudes Traditionnelles - janv.: < le trou de l'aiguille> repris in SFSS, P· 340. , . c l'esprit est-il dans le 'corps ou le corps dans l esprit?> (repris, déjù cité). - f év. : < le passage des eaux >. repris in S~S~,. P·. S4S. «mentalité scolaire et pseudo-101tiation >,
repris
in
.41,
cha p. XXXIV. - mars: « I;lâma-Ilfipa >, repris in EH, p. 95. c Sacrements et Rites initiatiques>, repris in Al, chap. XXIII. - avril: < la maladie de l'angoisse,, repris in IRS, cbap. III.
273
- avril-mai : «la p~erre angulaire>, repri · SFSS 278 - ma1 : s in ' p. . «la. d_iffusion de la connaissance et l'esprit moderne > •
-
.]U1n:
< Superstition de la valeur>. «les sept rayons de l'arc-en-ciel>, repris in SFSS, p. 346. 1945 :
Etudes Traditionnelles - oct.-nov.: < ~e Zodiaque et les points cardinaux>, repris in SFSS, P· 120· « a ~outume contre la tradition> repris in JRS, chap. IV. - dec.: ' , repris · in · sFSS· p. 162.l a sigm «contre le quiétisme>, repris in IRS, chap. XXVI.
1946 :
Etudes Traditionnelles - janv.-fév. : « Janua cœli >, repris in SFSS p 351 repris in IRS, chap. XXVII· mars-avril : ' : ~âla-mukha >, rep.ris in SFS_S, P· 35G. · m.asque populaire», repris in /RS, chap. XXVIII. - ma1: 1 c: 1a jonction des extrêmes> repris in TRS chap. XXIX. ' in SFSS, p.' 361. _< a . 1';lm~'è i:e et la pluie>, repris 0
«
1
JUIIl-JUll. :
~'1
cœur rayonnant et le cœur
~ ~ ~er1.nr?bit, avril 1926.
enflamnH~ 1>,
repris in SFSS, p. 4 o7 '
Ju1n-Jml.-ao~t :
~~~~a:ne
des mondes>, repris in SFSS, p. 365.
« Lapsit exillis >, repris in SFSS, p. 292. - sept.: «les rac~nes des plantes>, repris in SFSS, p. 374. « El-Arkan :., repris in SFSS, p. 297. oct.-nov. : « Rassc·mbler ce qui est épars>, repris in SFSS, P· 301. «Monothéisme et angélologie >. - déc. : «Maçons et Charpentiers>, repris in EFMC, t. II, P· 9.
194
7
Etudes Traditionnelles - janv.-fév. : «Symbolisme du Pont>, repris in SFSS, p. 379. - janv.-f év.-mars : «à propos du rattachement initiatique>, repris in IRS, chap. V. - mars: «le Pont et l' Arc-en-ciel >, repris in SFSS, p. 383. - avril-mai : «Influence spirituelle et égrégores>, repris in !RS, chap. VI. «à propos des langues sacrées>. repris in AEC, cbap. 1. - juin: c le Blanc et le Noir>, repris in SFSS, p. 306.
274
< Contemplation directe et contemplation par reflet>, repris in IRS, chap. XVI. -- juil.-août: « Mâyà >, repris in EH, p. 101. «Esprit et intellect>. sept. : « la chaîne d'union >, repris in SFSS, p. 388. c: les idées éternelles>. - oct.-nov. : « -~scèse et ascétisme>, repris in IRS, chap. XIX. « En~adrements et Labyrinthe>, repris in SFSS, p. 391. - dec.: , repris in Sl}'S~, p. 309. « N ccess1tc de l'exotérisme traditionnel>, repris rn IRS, chap. VII.
1U47
Cahiers du Sud
1948
1949
Cahiers du Slld, numéro spécial : «Approches «, Sanâtana Dharma>, repris in EH, P· 105. Etudes Traditionnel/e1 - janv.-fév. : c: le grain de sénevé>, repris in SFSS, P· 4.33 .. « Sagesse innée et sagesse acquise >1 repris ID
rns,
chap. XXII.
-
mars: c: Silence et solitude >. - avril-mai : «Travail initiatique collectif et présence spirituelle>, repris in IRS, chap. XXIII. «l'éther dans le cœur >, repris in SFSS, P· 441.
275
- juin: <à propos des deux St Jean> repris in SFSS, P· 254. juil.-aoftt : ' , repris in SFSS, P· 63. , repris in SFSS, p. 274. - sept.: , repris in AEC, chap. II. , repris in SFSS, P· 313. oct.-nov. : , idem. < Co~tre la vulgarisation>, repris in 1RS, cbap. 1. dec.: , idem.
1950 : Cahiers du Sud . Etudes Traditionnelles - janv.-fév. : , repris in I RS, chap. VI lI. , repris in 1HS, chap. XI. - mars: < s~r le rôle du Guru, repris in IRS, chap. XXIV. , repris in SFSS, p. 400. avril-mai : · - juin: xv1II· repris in IRS, chap. "' - juil.-août : ' 11 , repris in 1B._S.' chap. • 137 «la Lettre G. et le swastika», repris in SFSS, P· · sept.: , repris in SFSS, p. 449. XXV. , repris in JRS, chap. oct.-nov. : < cérémonialisme et esthétisme>, repris in JRS, chap. XIII. - déc.: in , repris AEJT, p. 76, repris de El Maarifa/l.
276
TABLE des MATIERES
9
Introduction : Chapitre I .· L a vigueur . . . des première convictions Horoscope par André Heyberger II : Sept ans d'occultisme
13 27
43 III : Le pouvoir occulte
IV : Le rejet d'une fausse spiritualité
59 93
V : Corriger la myopie de l'Occident VI : En quête des sciences traditionnelles «
VII : La doctrine métaphysique VIII : L'appel à l'histoire
IX : L'achèvement X : La confusion et l'éveil
115 141 181
207
233
Ouvrages de René Guénon
261
Index des articles publiés par René Guénon
262
ACHEVE D'IMPRIMER le 20 Décembre 1975 par Les PRESSES JURASSIENNES à DOLE-DU-JURA
----
Imprimé en France ------:----~~~~~~---------Dépôt légal 4r Trimestre 1975 - N° 135
Connaissons-nous tentation plus forte et continue que celle de posséder la clé du savoir universel ? On peut aujourd'hui appliquer à l'ésotérisme la leçon donnée par la fable d'Ésope à propos des langues : la meilleure et la pire des choses ; il désigne l'exigence spirituelle la plus intérieure et couvre en même temps toutes les complaisances intellectuelle s. René Guénon, artisan entre la première guerre mondiale et le milieu du ~iècle du renouveau du point de vue ésotérique en est aussi la victime. Sa vie,. sa recherche et ses connaissances ont été idéalisées et simplifiées. Ce travail_a tenté de restituer la réalité de la démarche à travers les incertitudes de la ~ie journalière et les difficultés de documentation ; tribut nécessaire paye aux faiblesses humaines pour approcher le sens caché : il faut démystifier pour que vive le mythe.