breu diccionari de figures retòriques exemplificades
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1qtl-S'"" .VL(} )1~~ Raymond Bellour, Francesco Casetti, Christian Metz et Dana Polan m'ont fait l'amitié de lire sur manuscrit certains de ces textes et de me faire part de leurs remarques. John Batho et Philippe Salaün ont permis la reproduction de la photo de Claude Batho « Le reve ». Je les en remercie. Une premiere version du « Regard a la caméra »est parue dans Iris, vol. l nO 2, novembre 1983. Une premiere version de « L'idéal (e) » est parue dans Vertigo nO 2 mai 1988 sous le titre « L'adresse d'Addie ».
D'abord, il y a l'absence. . cinéma en termes d'effet de présence, ést coutumier de d'impression de réalité devant le spectacle offert. Le cinéma trouverait la sa marque distinctive, I'opposant a tous les autres arts. Dans cette coutume, il faut inclure aussi que le cinéma narratif serait celui de la transparence, celui qui bien sur se fait oublier en tant que langage et dis cours pour procurer le sentiment rassasiant d'un acces direct a I'histoire, aux événements, aux objets et aux personnages, mais aussi celui qui se rait réaliste et présenterait I'espace dans sa consistance, comme nous le percevons, a tres peu pres, dans la vie quotidienne. Dans ces conditions, le role du cinéma narratif classique serait de leurrer son spectateur en lui faisant prendre l'image pour le réel, le fictif pour le possible. Nombre de réfiexions sur le cinéma, y compris actuelles, se sont fondées la-dessus. le suis, pour ma part, frappé du contraire. Et dans ce qu'on va lire j'ai voulu prendre le contrepied de ce qu'on vient de voir. Au cinéma, du coté de I'histoire racontée, je suis frappé par I'importance des dispari- .¡ tions, des évanouissements, des apparitions, et des distances instaurées. .~ Du coté du dispositif, du peu de réalité de I'image cinématographique et de ses « incohérences », comme du plaisir que prend, justement a cela, un spectateur désirant, tendu vers quelque chose qui n'est pas la, fuit, se dérobe ou est escamoté, un spectateur conscient de I'infranchissable écart entre la salle OU il est et la scene OU se déroule I'histoire. Mitry : í« L'image n'apparaft pas comme "objet", mais comme "absence de réali té" ». Bazin : la présence-absence du représenté. Metz : le signifiant \,)maginaire.
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FIGURES DE L'ABSENCE AVANT PROPOS
Du coup, m'intéresse dans le cinéma narratif ce qui n'est pas, a I'inté rieur des images représentatives et en mouvement, assignable, localisa ble, découpable, objet en mouvement, mais ce qui est vide, passage im matériel, mouvement pur ou immobilité totale, figement. Dans les tex '¡ tes qui suivent, on s'en tiendra a la représentation, dans l'image, de l'in visible, lorsque le cinéma cherche a rendre sensible par ses propres moyens une existence qui ne peut se matérialiser sous une forme réa "liste, par une étendue. le ne parlerai pas de la bande son (pour la voix off par exemple), ou de I'écran noir : je m'attache aux réseaux visuels qui signifient l'absence, a ces constellations d'éléments cinématographiques que j'appelle desfigures. Par figure, il faut erilendre d'abord un ensemble signifiant hétérogene (par exemple, pour le regard de la caméra : travelling avant, décor vide, suspense ou spiritisme) qui se retrouve «a et la avec un certain nombre de variables. Mais il faut ensuite entendre un usage rhétotique de la figu gure lié a deux choses : d'une part I'existence, par-dela les variables, de constantes dans la configuration qui se manifeste a travers I'histoire du cinéma, d'autre part des relations complémentaires entre cet ensemble hétérogene mais stable et la place qu'il occupe dans différentes fictions : le réseau visuel ou figure est traversé par des réseaux de signification qui y sont régulierement associés et qui forment une deuxieme zone autour de la figure. Ces réseaux doivent etre déployés a travers leur description. Mais les deux mouvements sont corrélatifs : un réseau de signification permet toujours de mieux cerner le réseau visuel. De ces figures, fort nombreuses des qu'on y songe, j'en ai retenu cinq : le regard a la caméra, le regard de la caméra, la surimpression, le personnage en peinture et le personnage inexistant. Elles sont extreme ment restreintes (parfois un seul plan, et encore !), ténues, mais leur minceur offre a I'analyste un avantage considérable : il peut d'une part, en restant au plus pres du film, les décrire avec une certaine précision, et d'autre part suivre pas a pas les réseaux qui les traversent. Pour cela (la figure et ses réseaux), la méthode suivie a été, non pas de s'attacher a tel film, tel auteur, tel genre ou telle période (bien que certains aient ma préférence, notamment dans le cinéma américain), mais au contraire, pour varier au maximum les contextes, de passer d'un film a l'autre a tra vers l'hist,Oire du cinéma pour que par une sorte d'iconologie sauvage les images éclairent les images, s'expliquent les unes les autres. Chaque texte est donc centré sur une figure, examinée a travers plu sieurs films (sauf pour« L'idéal(e) »centré sur A Letter to Three Wives) pour en faire jouer les couleurs. On trouvera toutefois de nombreuses
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passerelles d'un texte a I'autre, soit parce qu'une figure renvoie a une autre, soit qu'un film est abordé plusieurs fois, soit enfin que des élé ments de réflexion demeurent constants (construction de l'espace, posi tions du spectateur. ..). Que1ques préoccupations générales traversent en effet ces cinq textes. D'abord, le souci de maintenir en contact organisation de la figure dans le film et position du spectateur dans la salle, de fa«on a faire apparaftre, par exemple, le róle et le fonctionnement de la nostalgie non seulement dans les histoires, mais aussi dans J'institution cinématographique. Cel le-ci ne peut pas etre uniquement con«ue comme une usine a reyes : c'est également une machine a éteindre les reyes. Ensuite, un examen critique des notions de réalisme et de transparence. Le regard a la camé ra, la surimpression, pour ne citer que ces deux-la, permettent d'appré hender autrement l'espace cinématographique dit « classique », en met tant en lumiere la dialectique qui est a l'reuvre entre perception visuelle et compréhension de l'histoire et qui congédie le réalisme par duplica tion photographique. Car nous avons affaire a des espaces complexes, morcelés, non-perspectifs et meme réversibles comme dans l'en-del$a ou la surimpression. Par ailleurs, on trouvera au fil des textes des éléments de réflexion sur la notion de personnage, bien sur a partir du personnage peint ou absent, mais aussi a partir de cette dialectique entre espace et fiction pour montrer comment, au-dela de l'image con«ue a la maniere d'un bloc de réalité, le personnage se présente également pour le specta teur comme une intention qui peut informer les images afin de se faire saisir a travers elles. Enfin, j'ai ess rocher, a travers ces cinq es ans le cinéma sais, ce qu'on pourrait appeler u idéó ogie de l'invisl narratif, non seulement par les croya ui y sont atta chés (fantómes et dénégation de la mort, regard divin et sentiment de ( culpabilité ... ) modelant mise en scene et mise en intrigue, mais aussi par' ce discours moral, courant parallelement a la fiction, lui servant de con trepoint pour en etre souvent le guide et l'aboutissement. Discours mo ral non attesté, éparpillé, muet, mais auquel notre attachement au ciné ma classique doit beaucoup en frólant parfois la simple betise tant il s'agit d'une sorte de confort intellectuel archalque, qui trouve a se dissi muler derriere la multitude des histoires et de leurs péripéties OU simul tanément il se réalimente.
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LE REGARD A LA CAMERA
1 Pour nombre d'auteurs, c'est par l'absence du regard a la caméra, par son évitement systématique que se définit le cinéma narratif, par opposi tion a toute autre forme de cinéma. Ainsi Roland Barthes : « Un seul re ard venu de " . t sé sur moi tout le 1m serait erdu La thé: se' radltionne e véu <:Inc que e regar a la caméra aIt pour double ef fet de dévoiler l'instance d'énonciation dans le film et de dénoncer le voyeurisme du spectateur, mettant brutalement en communication '---J. l'es Ea~e.~~p'~~~~~..!iQ,!. d.~J~IOLa.Y~llilce ~~ récegtiw.. la salle de cine ma, en taisant entre-deux disparaitre l'eHet-1ícÍion. De sorte que le re gard a la caméra serait « l'interdit majeur » et le « refoulé du cinéma narratif ». Tout cela est généralement admis, comme on admet, par la formule qui la désigne, que cette figure cinématographique, le regard a la caméra, est homogene et unique. Pourtant, Roland Barthes ajoutait aussitót « ceci n'est que la lettre »et qu'il se pourrait bien que le spectateur soit regardé, non par un élément du film mais par l'écran. Pourtant, Pascal Bonit:z;er (2) distinguait deux re gards a la caméra : le premier serait l'expression du désir (exemple est pris dans Un été avec Monika, Ingmar Bergman, 1952, pour une scene
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a la carnéra, et proche d'elle, fixe un point au Iieu de celle-ci. » Le testament du Dr Mabuse, Fritz Lang 1932, et Vertigo, A. Hitchcock 1958. p. 11.
« Un acteur, faisant face
lIlo..
1. Roland Barthes,« Droit dans les yeux », L'obvie et l'obtus, Le Seuil, París 1982, p. 282. Le texte « Le regard a la caméra »est paro, dans une premiere version, dans Iris vol. 1 n0 2, Paris 1983. Une seconde version figure dans ma these " Narrateur, personnage et speetateur dans le film de fiction » (París I11-EHESS, avríI1985). Ceci est une troisieme version remaniée. 2. Pascal Bonitzer, « Les deux regards », Cahiers du cinéma nOZ?5, avríl 1977. Pour un prolongement de la discussion sur ces points, voir Raymond Bellour, « Le regard de Haghi », Iris n O?« Cinéma et narration 1 », París 1986, pp. 5-13.
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FIGURES DE L' ABSENCE
d'amour), ce quí ne mettraít pas en pérílla fictíon. Le second type de re gard, que Bonítzer dít «proche de l'abjection », serait brechtien en ce qu'il dénoncerait la fiction comme leurre et démasquerait l'acteur en tant que tel, comme partie de l'instance d'énonciation. Pourtant, on a relevé de nombreux exemples de regard él la caméra dans le cinéma hol lywoodien (3). Pourtant on a concédé que le regard él la caméra était une marque d'énonciation qui pouvait etre diégétisée (4). Pourtant enfin, on a affiné la relation induite (<< je-tu ») en un parcours triangulaire ou « il » réapparaft (5). En fait, on a peu interrogé les termes memes : qu'est-ce qu'un r:egard, quand peut-on parler de regard a la caméra ? La premiere question est d'envergure et déborde largement le cadre du cinéma, puisqu'elle concerne des faits et des usages personnels, interpersonnels et sociaux, et qu'elle a été élaborée par la philosophie (Merleau-Ponty, Sartre), par la psychologie de la perception (6) et par la psychanalyse (Freud, Lacan, Rosolato... ) apres avoir connu une grande fortune religieuse, picturale et littéraire. Il n'est pas question pour moi d'épuiser id ce point, mais il est bon de l'avoir en mémoire. La seconde interrogation est interne au cinéma lui-meme puisqu'elle concerne le rapport du regard a la caméra, et elle déclenche en cascade toute une série d'hésitations quant él la possibilité d'évaluer les directions de regard et leur mise en scene. L'expression « regard él la caméra » semble, dans un premier temps, bien mal fagotée, puisqu'elle veut ren dre compte en termes de tournage d'un effet produit a la projection du film: le spectateur aurait l'impression qu'un personnage de la diégese et (ou) un acteur sur le tournage, le regardent directement él sa place, dans la salle de cinéma. Ainsi se trouveraient alignés trois espaces différents : le tournage, l'univers diégétique et la salle de cinéma. On notera pour tant (l'expression n'est peut-etre pas si mal fagotée que cela) qu'on ne dit pas «'regard au spectateur », comme si on avait conscience, au-delél de la précísion « technique », que ce regard puisse ne pas « dépasser »la caméra et ne pas atteindre le spectateur. Dans sa maladresse, l'expres sion laisse entendre par elle-meme que l'alignement attribué él la figure n'est pas aussi automatique qu'on pourrait le croire. 3. Jim Collins, « La place du spectateur dans la machine textuelle,., ~a cinéma n016, Ed. Albatros, Paris 1978, pp. 66-76. 4. Roger Odin, « Pour une sémio-pragmatique du cinéma lO, Iris vol. t not, Paris 1983, p. 76. 5. Francesco Casetti, « Les yeux dans les yeux ", Communications n038, Paris 1983. 6. Voir par exemple Christian Aavigny, « De la perception visuelle au regard ", Nouvelle revue de psychanalyse n035 printemps 1987, Ed. Gallimard.
2 Tenons-nous en d'abord au tournage. Pour obtenir un regard él la ca méra, il faut que l'acteur regarde l'objectif sans qu'un acteur ou un ob jet, qui pourrait etre tenu pour le destinataire de ce regard, s'interpose entre les deux. Il faut aussi que l'acteur soit assez pres de la caméra pour qu'él l'image, on puisse juger de la direction de son regard. Il faut donc que l'acteur soít filmé en gros plan, él tout le moins en plan américain, dans la position la plus frontale possible. Il faut aussi que le regard soit focalisé (au sens optique) au plan de l'objectif ou de la caméra, que l'ac teur « accommode » él ce niveau pour donner l'impression de fixer, de viser avec attention quelque chose ou quelqu'un. Sinon, comme on le Yerra, le regard apparaitra vide, sans destinataire ou sans objet, perdu dans le vague, noyé dans le rien. Le modele du regard a la caméra pour rait donc etre le suivant : un acteur, faisant face él la caméra et proche d'elle, fíxe un point sítué au líeu de celle-cí. A priori, il suffirait qu'une de ces conditions ne soit pas remplie pour que le statut du regard él la ca méra soit remis en cause. Mais inversement, il pourrait suffire qu'une ou plusieurs (mais pas toutes) de ces conditions existent pour qu'apparaisse au spectateur la possibilité d'un te! regard ou la mise en évidence de la présence de la caméra. Si nous nous pla~ons maintenant du coté du spectateur, on conviendra qu'il n'est pas toujours aisé de juger de la direction du regard et d'etre sur qu'il est bien « contenu » dans le cadre, soít parce qu'il porte de fa ~on fluctuante sur le cadre lui-meme, soit parce que l'acteur est trop loin de la caméra pour qu'on puisse savoir avec précision s'il regarde 1'0bjec tif ou non, alors qu'il se situe frontalement. Dans Thérese Raquin (Mar cel Carné, 1953), une scene commence par un plan d'ensemble d'une chambre vide, au fond de laquelle entre un homme qui se dirige « droit vers la caméra », tete haute. Regarde-t-illa caméra ? La distance, la pé nombre ne me permettent pas d'en avoir la certitude, bien que la fixité de la caméra et l'avancée du personnage me le font croire ou sentir. Il faudra un léger panoramique él gauche pour découvrir la mere c10uée sur son fauteuil et vers laquelle se dirigeait « en faít » l'avocat (7). Dans Gil da, le héros est resté assis, seul, pendant que l'hérolne, qui était él ses 7. Le glissement de la carnéra d'une position frontale a une position « tíerce ", qui montre combien labíle est la notion de point de vue, est étudié plus avant dans « L'en-de,
LE REGARD 12