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Apprendre le piano
Les 28 premiers cours Elie Drai
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Présentation
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Quel est l'objectif ? L'objectif est de vous transmettre les techniques pianistiques indispensables à la maîtrise des morceaux de première voire de deuxième année de piano. Au terme de l'apprentissage, vous serez capable d'étudier une chanson du commerce à l'aide d'une partition. Vous aurez les compétences techniques pour aborder également quelques morceaux classiques. L'objectif est donc de vous donner de bonnes bases et de bonnes habitudes pianistiques.
La démarche Pour apprendre le piano, je vous propose la voie de la tradition. C'est une démarche exigeante qui nécessite du sérieux et de la volonté. En retour, elle donne des résultats. En nous appuyant sur des exercices et des morceaux, nous allons appliquer l'enseignement d'Alfred Cortot, Fondateur de l'Ecole Normale de Musique de Paris. Précisément, nous allons intégrer, dans nos travaux, quelques parties de l'ouvrage « Les Principes rationnels de la technique pianistique », d'Alfred Cortot. Cet ouvrage est complexe, il n'est pas possible de l'étudier en entier, c'est presque le travail d'une vie. Mais, nous allons en étudier certains aspects indispensables et les appliquer dans tout ce que nous aurons à travailler. L'achat de cet ouvrage est facultatif. Pour acquérir la technique pianistique, nous allons également travailler des exercices. Les exercices que je vous propose proviennent de l'enseignement traditionnel, c'est-à-dire d'ouvrages tels que «Les maîtres du piano - Etudes Progressives, volume 1 A». Et, au sein de ces exercices, nous appliquerons les principes Cortot. Nous allons donc bâtir une technique pianistique sérieuse. L'ensemble de ce que je vous propose est construit autour de supports multimédias, pour vous aider au mieux. Ces supports sont riches en explications et exemples, ils vont donc beaucoup vous aider à acquérir la maîtrise que vous attendez. Vous pouvez donc, par vous même, apprendre la technique pianistique et l'appliquer à tous types de morceaux. Néanmoins, sachez que tout apprentissage du piano nécessite, de temps à autre, une correction des résultats obtenus. Vous pourrez donc me contacter, si vous le souhaitez. L'expérience montre en effet, que quelles que puissent être les explications préalables données à un élève, celui-ci génère des défauts multiples, des défauts de positions, des crispations, des problèmes de coordination, de rythme, de contact. Il faut dire que ce n'est pas facile de penser à tout cela, en même temps, tout en respectant la partition. L'objectif, au piano, n'est pas uniquement de jouer les notes marquées sur la partition, mais d'apprendre le bon geste pianistique, avec toute l'exigence que cela suppose. L'essentiel du travail, pendant les premiers temps, est donc de combattre les défauts qui vont se présenter. Je vous propose de les combattre dès le début, sans attendre. Ne pensez pas que ces défauts se règleront ultérieurement, par le simple effet du temps qui passe.
Y a-t-il du matériel à acheter avant de commencer ? Vous aurez besoin d'acheter un métronome. Vous ne savez pas lequel choisir ? Contactez-moi.
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Les règles pianistiques
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L'ambition de ce chapitre est de présenter les règles minimales, les règles incontournables de l'apprentissage pianistique. Pour autant, au même titre qu'un dictionnaire ne décrit pas la méthode pour apprendre une langue, cette liste de règles ne présente pas le chemin pour arriver à leur acquisition. Ceci relève de la pédagogie et de la méthode, ce que nous verrons ultérieurement. Il n'est pas imaginable, surtout pour un pianiste amateur, de mémoriser, une fois pour toutes, la totalité de ces règles, et de les appliquer, tout en jouant du piano. De semaine en semaine, l'élève doit incorporer dans son jeu, le principe de telle ou telle règle, en fonction de la progression de l'apprentissage. Même si la maîtrise de toutes ces règles nécessite beaucoup de temps, il est bon, dès maintenant, d'en faire une première lecture. Voici les règles que nous allons étudier : • • • • • • •
Le doigt fait l'impact. La main et le poignet doivent rester stables Un doigt non sollicité doit rester au repos Relâcher les extensions pour trouver des positions de repos Aucune crispation, aucune crampe Dissocier le mouvement de l'impact Eviter de mettre, sans raison, les mains en profondeur dans le clavier Prépositionner les doigts lorsque cela n'amène pas de crispation
Le doigt fait l'impact. La main et le poignet doivent rester stables. Sauf nécessité particulière, il ne faut pas faire participer la main, ni le poignet, ni le bras, à la réalisation de l'impact. C'est prioritairement le doigt qui réalise l'impact sur le clavier, cet impact est parfois réalisé par la force du doigt, ou par l'élan du doigt, ou par une combinaison des deux. A ceci s'ajoute, uniquement lorsque c'est nécessaire, une action de la main, ou d'une autre partie du corps, pour influencer l'impact du doigt. Prenons un exemple pour mieux expliquer l'importance de ce point : Vous êtes assis à une table. Vous êtes en train d'écrire une lettre, avec beaucoup d'attention, de finesse dans votre écriture. Quelqu'un vient vous faire bouger le bras, ou le dos. Votre première réaction est bien sûr de lui demander d'arrêter, car vous ne pouvez plus correctement écrire. En fait, vous pourriez éventuellement continuer d'écrire, mais avec un très mauvais contact du stylo sur le papier. Il en est de même avec le piano. Il n'est pas bon de bouger la main, le poignet, le bras, outre mesure, sans justification, car ce serait au risque de perturber le contact du doigt. Or, vous trouverez certains pianistes professionnels qui font des gestes théâtraux lorsqu'ils jouent. Pour l'essentiel du temps, cela fait partie de leur personnalité, et cela participe aussi au spectacle. Est-ce un exemple que le pianiste amateur doit suivre ? Non, ce n'est pas parce qu'un acrobate sait marcher sur les mains, qu'il est bon de marcher sur les mains. Lorsque vous maîtriserez le contact du doigt sur le clavier, alors, il vous sera possible, de manière intelligente, réfléchie, d'additionner d'autres mouvements à ce mouvement élémentaire. Combien de temps nécessite l'acquisition de cette compétence ? Pour atteindre la perfection, il faut des années. Pour autant, il est bon de commencer à appliquer la règle, dès le début de l'apprentissage. Ainsi, le doigt se doit d'être indépendant par rapport à la main. Et lui seul réalise l'impact. Lorsque ce n'est pas le cas, cela doit être justifié.
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Mais alors, pourquoi certains professeurs demandent aux élèves de bouger le poignet, en jouant ? Parfois, les professeurs qui demandent aux élèves d'exagérer les mouvements de poignet, le font pour essayer de décrisper le poignet. Car, si le poignet doit être stable, il ne doit pas pour autant être crispé. Ainsi, lorsque le poignet est visiblement crispé, on demande temporairement de le faire travailler quelque peu, de faire travailler son articulation. Cette phase doit être uniquement temporaire. Mais alors, pourquoi certains professeurs demandent aux élèves de s'aider d'un mouvement de la main, pour, par exemple, aider un doigt faible, comme le doigt 5 ? Il est vrai que, dans certains cas, principalement dans certains morceaux classiques, on peut trouver des motifs techniques justifiant ce type de solution. Pour autant, il ne faut absolument pas l'utiliser comme palliatif à la faiblesse d'un doigt. Si au lieu de développer la force d'un doigt, vous gérez l'impact par un geste de la main, ou autre geste équivalent, alors, vous ne développerez jamais le doigt, et vous allez développer un défaut pour la vie. Par analogie, si vous faites systématiquement le travail de votre collègue, il est probable que cela développe la fainéantise de celui-ci. Au final, cela ne va pas l'aider. C'est la même chose au piano. Ainsi, si vous voulez développer un doigt faible, ayez le courage de le faire travailler. Ceci passe certes par des exercices de type Cortot, qui demandent des mois et des mois de travail, mais il faut le faire. En outre, si vous bougez la main pour aider un doigt, vous transporterez donc la masse de la main sur la note, et perturberez la qualité de l'impact. La masse de la main est importante en comparaison de celle du doigt. Bouger la main perturbe donc la qualité du contrôle de l'impact. Par analogie, il est plus facile d'être doux pour enfoncer un clou, avec un marteau léger, qu'avec un marteau lourd. De la même manière, il est plus facile d'être doux sur une touche, avec un impact contrôlé par le doigt, qu'avec un impact influencé par la main. Mais alors, pourquoi, certains professeurs proposent quand même cette solution technique ? Il arrive que certains professeurs, devant des élèves dont les mains ne pourront visiblement pas développer les doigts faibles, en raison par exemple de l'âge de l'élève, ou pensant que l'élève ne voudra pas faire les exercices adéquats, renoncent à la règle pianistique, et acceptent le défaut, argumentant sur le fait que l'élève n'a de toutes façons pas vocation à être concertiste.
Un doigt non sollicité doit rester au repos Il n'est pas nécessaire de crisper un doigt, ni de lever un doigt, ni de bouger un doigt, si rien ne l'exige. Malheureusement, le manque d'indépendance des doigts entre eux, amène bien-sur, certains doigts à subir des perturbations, en raison de mouvement des autres doigts. Il faut donc éduquer les doigts non sollicités à rester au repos. Quelles sont les conséquences du non-respect de cette règle ? Si des doigts inactifs bougent sans raison, ils perdent alors leur position et oblige le cerveau à réagir à temps pour retrouver ces positions perdues. C'est autant de temps perdu, autant de concentration accordée à ce point, concentration qui aurait pu être accordée à un autre aspect. Si des doigts se lèvent sans raison, ils ne profitent plus de leur sens tactile qui leur permet d'indiquer au cerveau, la position de la main sur le clavier. Une main qui perd son sa capacité tactile oblige les yeux à contrôler sa position puisqu'elle ne peut plus le faire par elle-même.
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Les doigts au repos servent notamment, à prendre en charge une partie du poids de la main. Donc, un doigt qui perd sa position transmet la charge qu'il avait à porter, sur les autres doigts, qui ont donc un contact plus lourd que celui qu'ils avaient préalablement. Enfin, un doigt qui bouge, c'est de la masse qui bouge, qui peut perturber le centre de gravité de la main. Cela peut donc avoir aussi pour conséquence de déséquilibrer la main. Ainsi, ce n'est pas un hasard, si les premières pages de l'ouvrage Cortot, invitent chaque pianiste à acquérir cette compétence. Mais alors, pourquoi, dans certains ouvrages, il est proposé d'articuler de manière importante, de bien lever les doigts ? C'est tout à fait vrai, notamment dans les exercices Hanon. Il arrive que l'on demande aux pianistes de bien lever les doigts, d'articuler de manière exagérée pour muscler les doigts, pour éviter que les doigts ne « collent » entre-eux. Il s'agit donc d'une solution temporaire. Pour analogie, lorsqu'un enfant parle et qu'il prononce mal les mots, on lui demande d'articuler. Par contre, au bout d'un certain temps, il doit cesser d'articuler de manière inconsidérée. L'idée est la même au piano. Il ne faut pas articuler en permanence, sous prétexte que ce fut utile dans tel ou tel exercice. Citons Alfred Cortot sur ce point : « Certains professeurs exigent de leurs élèves, dans le travail dit d'articulation, une plus grande dépense de force pour relever le doigt au dessus du clavier que pour enfoncer la touche. On doit s'inscrire en faux contre l'efficacité de ce système résolument antiphysiologique. »
Relâcher les extensions pour trouver des positions de repos Une main qui n'a plus besoin d'être en extension doit retrouver une position de repos. Cette règle peut être adaptée en fonction de besoins de pré-positionnements.
Aucune crispation, aucune crampe Si vous avez des douleurs aux mains, aux épaules, ou aux bras, alors, il est fort probable que vos positions sont mauvaises. Un pianiste doit pouvoir jouer plusieurs heures sans douleur. Bien sûr, les muscles peuvent chauffer, mais, cela ne doit pas générer de douleur. Si des douleurs ou des crampes arrivent, stoppez votre travail. Si possible, me contacter, ou contacter un professionnel, pour exposer le sujet.
Dissocier le mouvement de l'impact Le mouvement de la main pour aller vers une position déterminée ne doit pas influencer la qualité du contact du doigt avec la touche. On doit pouvoir arriver très rapidement vers une position, puis frapper la touche avec beaucoup de douceur. Par définition, le mouvement précède l'impact, il ne doit pas laisser d'effet sur ce dernier. Pour analogie : Si vous avez un RDV, vous allez faire un déplacement, vous allez peut-être vous dépêcher pour ne pas être en retard, mais si vous voulez bien commencer le RDV, vous ne devez pas
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être essoufflé. En piano, lorsqu'une main se position après un saut latéral, un observateur regardant l'instant où la main arrive sur sa position, ne doit pas pouvoir deviner qu'elle vient de réaliser un déplacement, la main doit arriver à sa position en position de repos. Par contre, bien sûr, lorsque l'on souhaite avoir un impact fort, pour, par exemple, frapper un accord après un déplacement latéral, on peut se servir de l'inertie de la main, de l'énergie qui se propage, pour la transmettre à l'impact de l'accord.
Eviter de mettre, sans raison, les mains en profondeur dans le clavier Lorsqu'un doigt enfonce une touche, il peut se situer au début de la touche, ou plus en profondeur, vers le fond du clavier, mais il faut éviter certaines mauvaises habitudes. On ne doit pas, sans raison, laisser les doigts vers des positions situées trop en profondeur dans le clavier. Pour prendre un exemple : Le doigt 3 joue un Sol. Il peut enfoncer la touche dans la zone blanche, ou dans la zone située entre le Fa dièse et le Sol dièse. Si le doigt se situe entre les deux touches noires, alors que rien ne l'exige, il dispose de moins de place, il peut éventuellement être gêné par le frottement avec les touches connexes, et en outre, il prend une mauvaise habitude. En effet, lorsque la main devra jouer des arpèges, elle devra réaliser des mouvements latéraux. Ainsi, si le doigt 3 prend l'habitude de frapper son Sol, entre les deux touches noires, il gênera la progression de la main au sein d'un déplacement latéral. Par ailleurs, en raison du système mécanique sur lequel la touche repose, il est plus simple d'enfoncer une touche avec un doigt situé vers le devant de la touche, que vers l'arrière de la touche.
Prépositionner les doigts lorsque cela n'amène pas de crispation Des doigts inactifs peuvent consacrer leur temps d'inactivité, pour se positionner sur des emplacements qui seront bientôt utiles. Ainsi, ils seront déjà prêts pour poursuivre les motifs. D'une certaine manière, il s'agit ici, aussi, d'une application de la règle visant à dissocier le mouvement de l'impact. Il apparaît donc que la vélocité n'est pas la conséquence de la vitesse du doigt, mais de l'intelligence du pianiste à gérer ses pré-positionnements, de la meilleure manière. Il y a de multiples cas d'application de cette règle, au sein des exercices, des morceaux classiques ou modernes. Cette règle a pour autant ses limites. En effet, il ne faut pas que le pré-positionnement puisse générer une crispation quelconque. Positionner un doigt consiste à le bouger, à le déplacer vers une touche peut-être légèrement lointaine, ce qui mérite donc réflexion. Ainsi, le pianiste doit gérer le compromis entre la relaxation de la main et les éventuels pré-positionnements. Pendant les premières années d'apprentissage, cette tâche est bien sûr traitée également avec un professeur.
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La philosophie profonde des règles pianistiques Au fil de mon expérience, j'en suis arrivé à quelques règles personnelles pour résumer l'activité pianistique, concernant les positions des doigts, des mains, du poignet, et du bras. Bien sûr, ces règles pourront apparaître comme quelque peu brutales dans leur expression, mais c'est le lot de toute tentative consistant à résumer un art aussi élaboré que la musique.
Le piano est la science de la fainéantise Le piano demande beaucoup de travail, ne nous méprenons pas. Pour autant, les bonnes positions sont le résultat de la plus grand relaxation, de la recherche du moindre effort, afin de ne pas fatiguer les muscles. Notons que c'est tout simplement, ce que nous appliquons naturellement en sport, ou dans une activité quotidienne : Pourquoi solliciter un muscle lorsque l'on peut s'en passer ? L'expérience montre malheureusement que l'essentiel des premières années d'apprentissage, au delà de l'acquisition de la technique, est consacré à la suppression des mouvements indésirables, des sollicitations inutiles. Un débutant génère beaucoup plus de mouvements qu'il ne faut. A mes yeux, je considère que trop de professeurs de piano, pour plein de raisons, délaissent cette tâche, au profit de la satisfaction immédiate, mais coupable, de faire jouer quelques notes, sans se soucier de la manière avec laquelle elles sont jouées.
L'esprit doit penser prioritairement aux doigts qui ne jouent pas Gérer le pré-positionnement, la relaxation, l'anticipation, procède finalement d'une seule idée : L'esprit doit penser prioritairement, non pas aux doigts qui jouent, mais aux doigts qui ne jouent pas. Malheureusement, un débutant fait naturellement le contraire, et cela peut se comprendre.
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Les consignes de travail
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Rythme de travail La durée d'une séance de travail n'est pas le point le plus important. Bien des pianistes amateurs indiquent travailler plusieurs heures par jour avec acharnement. Pourtant, leurs résultats sont bien maigres. Aveuglément, ils continuent ainsi, pensant que la quantité d'heures est le critère prioritaire, et qu'un jour ou l'autre, cela finira bien par payer. Grande erreur. Même si vos séances de travail sont courtes, travaillez sérieusement, sans vous éparpiller sur différents sujets. Ne vous précipitez pas, cela ne sert à rien. Soyez régulier. Il n'est pas obligatoire que le travail soit quotidien, même si cela est conseillé. L'essentiel est de réaliser un travail de qualité et efficace à chaque séance de travail.
Acquisition de la vélocité Vous jouez un exercice, un morceau, avec une grande vélocité ? Prenez garde, vous avez certainement généré des défauts. Ne soyez pas tenté(e) par une vélocité déraisonnable. La vélocité viendra à temps. Pour l'instant, surveillez vos mouvements, votre relaxation, et toutes les consignes proposées, et pour ce faire, jouez lentement. Un pianiste travaille l'essentiel de son temps, lentement, afin de bien prendre conscience de tous les mouvements.
Savoir travailler un passage spécifique Il n'est pas nécessaire, pour améliorer l'acquisition d'un passage, de recommencer systématiquement depuis le début. Il faut donc apprendre à jouer un morceau, à partir de n'importe quelle note. Cependant, bien des élèves disent ne pas pouvoir jouer un passage, s'ils ne recommencent pas depuis le début du morceau, ou depuis le début d'une page. Mais, malheureusement, il faut apprendre à commencer à partir de n'importe quelle note. Imaginez un élève qui apprend à lire le français, qui bute contre un mot, et qui ne peut reprendre la lecture que s'il recommence depuis le début du livre, ou au début de la page. Peut-on envisager pareille situation ? Donc, il faut surmonter cette difficulté, faute de quoi, beaucoup de morceaux difficiles seraient inaccessibles.
Métronome Un morceau qui n'est pas maîtrisé avec le métronome n'est pas maîtrisé. Une fois que le morceau est assez bien maîtrisé, il faut le jouer au métronome et respecter scrupuleusement la cadence. Un pianiste débutant doit passer plus de la moitié de son temps, avec le métronome. Si un passage ne passe pas, il ne faut pas poursuivre aveuglément, il faut travailler uniquement le passage en question, en baissant la cadence jusqu'à nécessaire, afin qu'il soit exécuté parfaitement.
Quand considérer qu'une difficulté est maîtrisée ? Une difficulté peut-être considérée comme maîtrisée à partir du moment où vous capable de la jouer 5 fois, voire 10 fois de suite, sans erreur et sans appréhension. Ne pensez pas, en effet, que vous venez de maîtriser tel ou tel groupe de mesures, parce que vous venez de l'exécuter sans erreur. Par contre, si vous parvenez à répéter l'opération plusieurs fois, sans souci, c'est que vous êtes sur la bonne voie.
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Les bases du solfège
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Préambule Il n’y a pas de piano sans solfège, sauf à se contenter de jouer pas grand-chose. Il ne faut pas contourner le sujet, d'autant plus que les bases peuvent être acquises en bien peu de temps. Tous mes élèves débutants, âgés de 20 ans, 40 ans, ou 70 ans, ont tous réussi à apprendre le solfège, donc n'imaginez pas que vous n'en êtes pas capable. Sont ici présentées les notions indispensables du solfège. Vous pouvez compléter ces compétences par des ouvrages du commerce; mais je vous conseille de ne pas vous perdre dans la multiplicité des notions qui sont abordées dans ces ouvrages.
Portées et clés Il n’y a pas grand-chose à apprendre, en matière de solfège, pour maîtriser ce qui est nécessaire à l’apprentissage du piano. L’indispensable (les clés, les notes, les mesures, …) doit être su, mais les très nombreuses notions supplémentaires (transposition, appogiature, altération, …) peuvent être apprises au fur et à mesure de l’apprentissage de l’instrument. Les portées En règle générale, une partition de piano présente deux portées, une pour la main gauche, une pour la main droite. Voici une portée, avec plusieurs mesures :
Bien souvent, la portée pour la main gauche est écrite en Clé de FA, mais ce n’est en rien obligatoire, elle peut aussi être écrite en Clé de SOL, selon les besoins. De la même manière, la portée pour la main droite est souvent écrite en Clé de SOL, mais ce n’est en rien obligatoire, elle peut aussi être écrite en Clé de FA. Les clés Pour le piano, on se contente d’étudier les clés de SOL et les clés de FA.
Traditionnellement, la portée du haut est destinée à la main droite. Celle du bas est destinée à la main gauche. Ici, celle du haut est en Clé de SOL, celle du bas est en Clé de FA. Bien sûr, le fait qu’une portée soit en Clé de SOL ou de FA ne préjuge en rien la tonalité dans laquelle sera composé le morceau. Il s’agit simplement d’une manière d’écrire. De la même manière, utiliser un mètre ou un décimètre, ne change pas l’objet à mesurer.
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Notes principales
Préambule Les notes présentées ici sont celles le plus souvent utilisées pour les premiers d’apprentissage du piano. Les notes ont été écrites sous formes de noires, elles auraient pu être représentées sous forme de croche, de blanche, de ronde, … Les notes en Clé de SOL
Les notes en Clé de FA
Lorsqu'une note est positionnée très haut ou très bas, elle sort de la portée. Note très aiguë :
Note très basse :
Nous en profitons pour remarquer que la tige d'une note peut aller vers le bas, ou vers le haut, cela n'a aucune importance. La longueur de la tige n'a pas non plus de signification particulière. Tout cela n'est qu'un confort d'écriture ou de lecture. Notons qu'il existe d'autres notations pour indiquer une note très basse, ou une note très haute, mais il n'est pas nécessaire de s'arrêter sur le sujet, maintenant.
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Durées
Durée des notes Pour représenter des durées différentes, les notes peuvent prendre les formes suivantes : • • • • • • •
La RONDE La BLANCHE La NOIRE La CROCHE La DOUBLE-CROCHE La TRIPLE-CROCHE La QUADRUPLE-CROCHE
La durée d’une RONDE La durée d’une BLANCHE La durée d’une NOIRE
= 2 X la durée d’une BLANCHE = 2 X la durée d’une NOIRE = 2 X la durée d’une CROCHE
….
Les tiges des notes sont parfois dessinées vers le haut, parfois vers le bas; c’est uniquement des convenances d’écriture, rien de plus. Les divisions temporelles Une valse n’est pas une marche militaire, un morceau de musique est donc cadencé suivant un certain rythme, une division temporelle. On indique cette division temporelle en début de portée: Il y a deux chiffres en début de morceau. Le chiffre du bas indique le type de note par mesure, le chiffre du haut indique le nombre de notes. Concernant le chiffre du bas : 4 = noire , 8 = croche, … Par exemple : Ici, chaque mesure sera cadencée sur 2 noires :
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Donc : • • • •
« 2 / 4 » veut dire 2 noires « 3 / 8 » veut dire 3 croches « 6 / 8 » veut dire 6 croches « 4 / 4 » veut dire 4 noires
Notons que cette dernière notation s'écrit aussi :
Durée des silences De la même manière, il existe des silences, qui se décomposent en unité de temps. Il existe : • • • • • • •
La PAUSE La DEMI-PAUSE Le SOUPIR Le DEMI-SOUPIR Le QUART DE SOUPIR Le HUITIEME DE SOUPIR Le SEIZIEME DE SOUPIR
La durée d’une PAUSE La durée d’une DEMI-PAUSE
= 2 X la durée d’une DEMI-PAUSE = 2 X la durée d’un SOUPIR
….
Le point à droite d'une note : indication de supplément de durée Le point augmente la durée de 50 % de l’objet concerné. Nous sommes en clé de SOL, voici un LA pointé :
Ce qui équivaut à :
Une note peut être également doublement pointée. Sa durée est alors augmentée de 75 %.
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Le point au-dessus ou en-dessous d'une note : note piquée Par défaut, une note est tenue sur toute sa durée. Il existe aussi des notes piquées. Une note piquée est jouée en enfonçant la touche de manière très brève. Voici une note tenue, suivie d’une note piquée :
Le point est au-dessus de la note, ou en-dessous, cela dépend du confort visuel, cela ne change rien à la manière de jouer la note. Triolets Un triolet est un groupe de trois notes. Il peut s'agir d'un triolet de croches, de noires, de blanches, …, pourvu que les notes soient de même nature. La particularité du triolet est : • • •
1 triolet de 3 croches dure 1 temps, et non pas 1,5 temps 1 triolet de 3 noires dure 2 temps, et non pas 3 temps …
La notation inclut une parenthèse, avec un petit signe « 3 » écrit en italique. Ce chiffre n'est pas une indication de doigté. Au lieu d'une parenthèse, on peut aussi écrire un crochet, par ailleurs le chiffre 3 n'est pas systématiquement marqué.
Liaisons Voici deux notes identiques liées entre elles :
Les notes liées sont identiques, donc la seconde est la prolongation de la première. C’est comme si l’on avait :
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Voici trois notes différentes, ornées d'un signe de phrasé :
Ici, les notes liées sont différentes. Il s’agit d’un phrasé. Les notes sont jouées, suivant une certaine interprétation, en respect le début et la fin de la phrase.
Altérations, armures
Les altérations Un exemple résume le sujet :
Do dièse (Do #) = Do + ½ ton Ré bémol (Ré b) = Ré - ½ ton Et puisque Ré = Do + 1 ton, alors Do # = Ré b Attention, les altérations ne concernent pas que des notes noires : Mi # = Fa , Fa b = Mi , Si # = Do , Do b = Si Voici un Fa # :
Voici un Si b :
Une altération vaut pour toute la mesure en cours. Exemple :
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Le premier LA est bémol, le second l’est également, car il se situe dans la même mesure que le précédent. Par contre, le troisième est noté LA bécarre (précédé du sigle bécarre), ce LA perd son altération précédente, c’est un LA normal. Par contre, un altération occasionnelle située sur un main n'a pas d'effet sur l'autre main. Si par exemple, un LA est bémol à la main gauche, cela n'a pas d'influence sur la main droite. Notons qu'il existe des double bémols et des double dièses. Les armures Une armure est l'ensemble des altérations présentes devant le signe de la Clé. Voici une armure avec 5 dièses à la clé. Ces dièses sont : FA, DO, SOL, RE, LA.
Cette notation veut dire que, sauf indication contraire, tous les FA, DO, SOL, RE, LA, de la partition, doivent être joués FA #, DO #, SOL #, RE #, LA #. Voici une armure avec 3 bémols à la clé. Ces dièses sont : SI, MI, LA.
Ici, sauf indication contraire, tous les SI, MI, LA, de la partition, doivent être joués SI b, MI b, et LA b. A chaque tonalité, correspond une armure particulière. La liste ordonnée des dièses : FA, DO, SOL, RE, LA, MI, SI La liste ordonnée des bémols : SI, MI, LA, RE, SOL, DO, FA Il est conseillé de connaître ces deux listes, par cœur.
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Accords, pédale, liaisons
Les accords Un accord est un ensemble de notes jouées ensemble. Ils peuvent contenir 2 notes, 3 notes, 4 notes, .., ou plus. Il y a les accords majeurs, les accords mineurs. L'indispensable consiste à connaître les écarts simples les plus répandus. Ici, la note de départ est le DO, elle aurait pu être n'importe quelle autre note. Une tierce :
Une quarte :
Une quinte :
Une octave :
La pédale forte Les partitions indiquent des moments où il est nécessaire d’utiliser la pédale forte. La pédale forte est la pédale de droite. La notation est : Début de pédale : Fin de pédale : Cette notation change en fonction des éditeurs de partitions. Un piano dispose d’autres pédales, dont l’importance est ici secondaire.
Nuances Il existe de nombreuses notations pour indiquer les nuances sonores. Retenons les principales : pp = pianissimo = très faible p = piano = faible mp = mezzo piano = moyennement faible mf = mezzo forte = moyennement fort f = forte = forte ff = fortissimo = très fort
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Cours 1
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Cet exercice va nous donner l'occasion de faire le tour des sujets essentiels pour commencer le piano : les notions de solfège, la position des mains, la coordination des deux mains, … C'est la raison pour laquelle, nous allons consacrer un long moment à ce morceau, même s'il semble très simple, et très court. Nous voyons deux groupes de lignes, avec des symboles divers écrits dessus. Le groupe de 5 lignes situées en haut, est la portée de la main droite. Le groupe de 5 lignes situées en bas, est la portée de la main gauche. Voici une portée vide :
Portée vide
Lignes et interlignes de la portée Les deux portées sont réunies par une accolade verticale. Ceci n'a qu'un intérêt graphique.
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Chaque portée est divisée en plusieurs parties, séparées par des barres verticales. Chaque zone située entre deux barres verticales s'appellent une mesure. Comme nous le voyons, le morceau comporte 8 mesures. A la fin du morceau, nous voyons que la barre verticale est double, avec un trait un peu plus épais. Cette notation de double barre signifie la fin du morceau.
Double barre Au début du morceau, à la main gauche comme à la main droite, il y a un signe en arabesque qui signifie Clé de Sol.
Clé de Sol
Ici, la main gauche est en clé de sol, et la main droite également. Cette notation indique la hauteur des notes, la valeur des notes. N'ayez crainte, nous reviendrons bien sûr sur cette notion. Au piano, nous utiliserons la Clé de Sol, et la Clé de Fa. Bien souvent, la main gauche sera en Clé de Fa, et la main droite en Clé de Sol, mais tous les cas sont possibles. Nous sommes ici sur un morceau avec les deux mains en Clé de Sol. Juste à côté du signe représentant la Clé de Sol, se trouve un grand C. Ce signe veut dire que c'est un morceau à 4 temps. Une musique peut être cadencée sur deux temps, trois temps (comme une valse), quatre temps, etc. Ici, il s'agit donc d'un morceau à quatre temps. Enfin, à l'intérieur des mesures, il y a des notes. Ici, dans les premières mesures, il s'agit de notes appelées des blanches. Elles ont une tige verticale. Cette tige peut être indifféremment orientée vers le haut ou vers le bas, cela n'a aucune incidence. La longueur des tiges n'a également aucune incidence. Chaque blanche a une durée de deux temps. Il est donc facile d'observer que chaque mesure compte bien quatre temps.
Blanches
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A côté de chaque note, il y a un chiffre, c'est le numéro du doigt qui est proposé pour actionner la touche. C'est le doigté. Selon les cas, les éditeurs de partitions mettent ou non les doigtés sur les notes. Lorsque les doigtés sont considérés comme évidents, l'éditeur n'écrit aucun doigté, et il les précise lorsqu'il juge que cela peut être utile. Pour chaque main, • • • • •
le doigt 1 est le pouce le doigt 2 est l'index le doigt 3 est le majeur le doigt 4 est l'annulaire le doigt 5 est l'auriculaire
Les numéros des doigts Il peut arriver, pour un passage spécifique d'une partition, qu'il y ait plusieurs doigtés possibles, dans ce cas, le professeur aide l'élève à choisir la meilleure solution. Maintenant, déchiffrons, c'est-à-dire, lisons les notes. Dans le cas présent, la première note main gauche, est le Do central du piano. En Clé de Sol, ce Do central est noté par un emplacement situé une ligne en dessous de la première ligne de la portée. La première note main droite, est le Do situé une octave au-dessus. Il se situe à l'intérieur d'un interligne, vers le haut de la portée. Effectivement, si l'on part du premier Do, et si l'on compte les lignes et interlignes, on obtient bien Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si et le Do de l'octave supérieure.
Il n'y a pas vraiment de manière simple de se souvenir de tout cela. Il faut s'habituer à lire les partitions, et il faut apprendre le solfège.
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Ici, nous devons donc mémoriser qu'en Clé de Sol : • • • •
Le Do central est situé sur la ligne en-dessous de la première ligne de la portée. Le Ré se situe juste au-dessus, c'est-à-dire juste en-dessous de la première ligne. Le Mi est sur la première ligne. Etc...
Notes en Clé de Sol Il faut lire, lire et relire, et faire l'effort nécessaire pour ne pas oublier. Il n'y a pas de piano sans solfège. Vous pouvez éventuellement, pendant les premières semaines, noter le nom des notes, à côté de celles-ci, mais cette pratique doit être limitée dans le temps. Revenons au morceau : Dans la mesure 1, les mains vont jouer Do puis Ré, sous forme de deux blanches. Chaque blanche compte deux temps. Chaque mesure de cet exercice compte donc bien 4 temps, comme nous l'avons dit. Dans la mesure 2, les mains vont jouer Mi, puis Fa, etc. Enfin, à la dernière mesure, les mains vont jouer Do, sous forme de ronde. Une ronde vaut 4 temps, soit deux blanches. Elle ne possède pas de tige, c'est ce qui l'identifie par rapport aux autres types de notes. Voici une ronde dans un interligne :
Ronde Nous allons bientôt commencer à jouer. Dans les premiers exercices, les mains restent stables, elles ne réalisent aucun déplacement latéral, si bien qu'en regardant uniquement la partition, vous pouvez jouer ces exercices, en vous fiant uniquement aux doigtés. Bien sûr, il est bon, de temps en temps, que le regard contrôle la qualité du mouvement des doigts, et délaisse un instant la lecture de la partition. Commençons. Les mains sont prêtes. Exécutons le morceau en suivant les chiffres. Aucune indication n'est donnée concernant la vitesse du morceau, nous optons pour une vitesse assez lente. Les deux mains doivent jouer avec coordination. Si à un moment donné, vos doigts ne sont pas en coordination, ne poursuivez pas, et recommencez le passage en question. Ne recommencez pas nécessairement depuis le début du morceau, centralisez le travail sur le problème en question. Un pianiste doit pouvoir jouer un morceau à partir de n'importe quel endroit. Refaites plusieurs fois l'exercice, et profitez de votre maîtrise croissante pour bien compter les temps.
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Sur la première note de chaque mesure, comptez 1 – 2. Sur la seconde note de chaque mesure, comptez 3 – 4. Sur la dernière note du morceau, comptez 1 – 2 – 3 – 4. Autant que possible, efforcez vous de laisser les doigts inactifs au repos, en évitant donc de les perturber par l'action des doigts actifs. Il n'est pas nécessaire de lever les doigts de manière exagérée avant de jouer une note. Cela peut être utile dans certains cas, mais pas ici. Laissez les poignets stables, sans être fermes, sans être crispés. Ne soyez pas influencés par les gestes souvent théâtraux de certains pianistes, qui bougent exagérément leurs doigts, leurs mains. Dans certains cas, ils font ainsi parce que le morceau l'exige, et dans d'autres cas, ils font ainsi uniquement pour faire du spectacle. Il est nécessaire de réaliser 5 fois de suite un exercice, sans erreur, sans défaut, pour pouvoir prétendre le maîtriser. Je vous invite donc à suivre cette exigence. Au sein de l'exécution de ce morceau, nous pouvons observer le mécanisme de continuité entre deux touches. Il faut bien observer, c'est fondamental pour toute la suite de votre apprentissage. Prenons par exemple, les deux premières notes de la main droite : Le pouce enfonce le Do, et tous les autres doigts sont sur le clavier. Le doigt 2 enfonce le Ré, et dans le même temps, le pouce se relâche profitant de l'action de la touche pour revenir à la position de repos. Les doigts 1 et 2 ont donc un mouvement inverse, ce qui assure la continuité sonore. Il n'y a donc pas de rupture, de silence, dans l'exécution des deux notes. Cette continuité s'appelle le Legato. C'est le mode d'exécution par défaut, au piano. D'autres modes existent, ils font l'objet d'une notation spécifique sur la partition. Pour bien respecter le Legato, il faut s'entraîner lentement.
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Cours 2
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Observons ce morceau. Nous constatons immédiatement que ce morceau est très semblable au précédent, au point où nous pourrions nous demander « Pourquoi ce morceau ? » La réponse est simple. Le premier morceau nous amène principalement à jouer des notes voisines, si bien que le cerveau n'identifie pas forcément chaque doigt précisément, un doigt est défini plutôt par le fait qu'il est voisin du précédent. Ici, dans ce deuxième morceau, la situation n'est pas la même, les notes ne sont pas toutes voisines entre elles, il faut que le cerveau identifie chaque doigt, sans relation immédiate avec le précédent. Nous sommes, ici aussi, en Clé de Sol, aux deux mains. Le morceau compte 8 mesures, avec des blanches, et des rondes. C'est également un morceau à 4 temps. Les motifs musicaux sont un peu plus exigeants que ceux de l'exercice précédent. Vous avez donc toute compétence pour déchiffrer puis jouer ce morceau, comme il se doit. Dans un premier temps, je vous propose de lire tout le morceau, de déchiffrer toutes les notes, puis d'appliquer toutes les règles que nous avons vues précédemment. Prenez donc quelques instants, et lisez toutes les notes. Vous devez trouver : Do, Ré, Mi, Do, Ré, Mi, Fa, Ré, Mi, Fa, Sol, Mi, Fa, Ré, Do. Je vous invite, pourquoi pas, à chronométrer votre lecture musicale, afin de mieux percevoir votre progression, au fil des mois. Positionnez vos mains exactement de la même manière que lors du morceau précédent, regardez bien la partition, lisez la partition, lisez les notes et les doigtés, et jouez le morceau. Vous devez continuer de respecter : • • • •
le Legato, c'est-à-dire la continuité sonore entre les notes l'indépendance des doigts entre eux : les doigts non sollicités restent au repos l'indépendance des doigts par rapport à la main : la main doit rester stable le rythme : comptez les temps
Si vous sentez la moindre hésitation, recommencez l'exécution.
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Cours 3
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Nous allons étudier ces trois exercices : Exercice A :
Exercice B :
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Exercice C :
Nous devons désormais aborder de nouvelles notions. Jetons un coup d'œil sur ces trois morceaux. Regardez bien, et notez les nouveaux symboles qui apparaissent. Vous devez avoir remarqué ceci : Point 1 : Dans tous ces morceaux, apparaissent des notes noires. Point 2 : Dans l'exercice A, apparaît le signe 4/4 juste à côté du signe de la Clé. Point 3 : Dans l'exercice A, apparaît une demi-pause, sous forme d'un rectangle collé à la ligne 3 de la portée. Point 4 : Dans l'exercice C, apparaît un soupir en fin de mesures 4 et 8 A quoi correspondent ces signes et symboles ? Point 1 : Les notes noires ont une durée de 1 temps. Deux noires valent donc une blanche. Point 2 : Le signe 4/4 veut dire que chaque mesure est rythmée sur 4 temps, sur 4 noires. Quelle que soit la mesure, la somme des durées des notes s'y trouvant, est égale à 4. Cette notation est équivalente au symbole déjà vu, formé d'un grand C. Point 3 : Une demi-pause est un silence, un moment où aucune note n'est jouée. Il est facile de calculer la durée de la demi-pause. La mesure fait 4 temps; la mesure débute par une blanche (deux temps). Il reste donc deux temps disponibles dans la mesure. Une demi-pause est donc un silence qui dure deux temps. Point 4 : Un soupir est un silence qui dure un temps. Il est également facile de calculer la durée du soupir, puisque la mesure fait 4 temps; et la mesure contient 3 noires. Il reste donc un temps disponible.
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Profitons-en pour traiter le sujet des silences. Voici la liste des silences disponibles dans le solfège :
Les silences Il n'est pas nécessaire, pour l'instant, d'apprendre tous ces symboles, par cœur, nous aurons l'occasion de les revoir. Il est temps de se lancer dans l'exécution de ces trois morceaux. Essayez de les jouer en respectant toutes les règles. Lisez la partition, faites confiance à vos mains, mais de temps en temps, jetez un coup d'œil sur vos mains et vos doigts, pour bien vérifier leur stabilité, leur position, leur bon comportement. Nous ferons attention à la bonne exécution des notes jouées avec le doigt 4. Ce doigt est souvent le plus faible au sein d'une main. Il faut actionner le doigt par sa force propre, sans faire participer la main pour réaliser l'impact. Le doigt est faible, il faut qu'il se muscle, il ne faut pas que sa faiblesse soit le prétexte à utiliser d'autres moyens pour réaliser l'impact, car c'est ce qui le condamnerait à rester faible.
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Cours 4
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Nous remarquons d'abord que le morceau est sur trois temps, comme il est indiqué en début de morceau par le signe 3/4. Nous observons également qu'apparaît, en mesure 8, une blanche ornée d'un point situé à sa droite. Il s'agit d'une blanche pointée. Une blanche a une durée de deux temps; le point ajoute la moitié de la durée initiale. Une blanche pointée a donc une durée de 2 + 1 = 3 temps. De la même manière, une noire pointée a une durée de 1 + 0,5 = 1,5 temps. Ceci peut s'appliquer à tout type de notes. Il existe également le double point. Le second point est alors mis à droite du premier. La note est alors augmentée de 75 %. Ceci n'est pas très fréquent, mais cela arrive. Notons bien qu'il s'agit ici d'un point situé à droite de la note. Il existe également la notation du point au-dessus , ou du point au-dessous de la note, ce qui a une signification tout à fait autre. Ce morceau est sur une seule ligne, et semble bien simple. Nous allons en profiter pour aborder un point fondamental de la technique pianistique : Le retour du doigt après impact. Lorsque le pianiste peut utiliser des composantes externes pour limiter la sollicitation musculaire, il doit le faire. Une « composante externe » ? De quoi parlons-nous ? Une touche est construite sur un mécanisme la relevant avec une certaine force. Cette force est suffisante pour relever le doigt, pour peu que celui-ci soit suffisamment souple et sans crispation. Cette fonctionnalité, cette composante peut donc être utilisée à bon escient par le pianiste, afin de laisser le doigt se relever par l'action de la touche. Faisant ainsi, le doigt reste non sollicité tout en retrouvant sa position de repos. Il ne perd pas le contact avec le clavier, en restant donc immédiatement disponible pour une nouvelle action. Bien sûr, cela suppose que le pianiste n'ait pas à relever le doigt avec une grande vélocité, car la vitesse
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de la touche n'y suffirait pas. Dans ce cas, le pianiste est obligé de solliciter le muscle pour remonter le doigt. Mais ici, nous sommes dans un cas adapté, avec une vitesse d'exécution faible, nous pouvons donc appliquer le principe présenté. Nous allons donc enfoncer les touches, et laisser la touche relever le doigt. En exécutant ce morceau ainsi, nous appliquerons les principes présentés dans les premiers exercices de la Méthode Alfred Cortot. Nous reviendrons ultérieurement, en détails, sur les principes Cortot. Profitons-en pour dire également qu'il y d'autres composantes externes que le pianiste utilisera dans son jeu. Citons par exemple, la gravité. La gravité génère un poids, un poids de la main, un poids de l'avantbras, que le pianiste pourra apprivoiser afin de générer un impact appuyé, en limitant la sollicitation musculaire. Ainsi, au lieu d'appuyer fortement avec les doigts pour réaliser un accord lourd, le pianiste pourra utiliser l'effet de la gravité. Revenons sur le présent morceau. Il présente principalement des notes répétées. Les notes répétées, par définition, ne peuvent pas être liées. Par contre, on respectera le Legato lorsque c'est possible. Par exemple, entre la mesure 1 et la mesure 2, nous pouvons réaliser une liaison. Il en est de même entre la mesure 2 et la mesure 3. Etc... C'est le moment de jouer le morceau. Nous remarquons que l'indépendance des doigts reste la priorité. Lorsqu'un doigt joue, le reste de la main reste au repos. Il est tout à fait normal que cette compétence ne soit pas acquise dans les premiers mois, elle nécessite parfois des années. Mais nous devons commencer tout de suite à travailler cette indépendance, nous ne pouvons pas reporter le sujet.
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Cours 5
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Ce morceau ne comporte pas de particularité. Il est composé de 16 mesures, cadencées sur trois temps, avec des motifs mettant les mains en totale correspondance. Son déchiffrage et son exécution ne doivent pas vous poser de souci. C'est le moment de faire un premier essai avec le métronome.
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Le métronome vous aide à rester en rythme tout le long d'un morceau. Il n'est pas obligatoire de l'utiliser en permanence, mais sachez qu'il sera très souvent votre compagnon d'étude. Bien utiliser le métronome est une science. Il ne suffit pas de l'actionner pour le maîtriser. Il est très possible que vous ayez à souffrir pendant plusieurs mois, avant de savoir l'intégrer dans vos exercices. En effet, l'intégrer veut dire l'écouter, le suivre, mais sans perdre le fil de l'exécution du morceau. Il s'agit donc d'accorder de la concentration à un élément extérieur, sans diminuer l'attention nécessaire au morceau, ni celle utile pour surveiller la qualité des positions des mains. Par ailleurs, il faut savoir revenir vers le bon rythme, lorsqu'on s'en éloigne quelque peu. Il faut donc l'écouter en permanence, et pas seulement, au début du morceau. Si vous sentez une certain manque d'affection à l'égard de cet outil, je vous conseille de le combattre et de le dépasser, car vous n'avez pas le choix. N'ambitionnez pas d'apprendre le piano, ne serait-ce qu'à un niveau relativement moyen, sans métronome. Les mains vont bientôt être soumises à des motifs exigeants, il leur faudra respecter la coordination, le rythme; seul le métronome pourra assurer cette fonction. Pas de chorale, pas d'orchestre, sans la main d'un guide. Pas de piano sans métronome. Au début d'un morceau, ou en cours de morceau, le compositeur indique souvent la cadence proposée. Cette cadence est indiquée sous forme chiffrée, ou par un terme pianistique. Voici les termes que vous trouverez ici ou là, sur les partitions :
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La cadence peut changer de multiples fois, au cours d'un morceau. Ainsi, s'il est indiqué « noire = 60 », il faut mettre le métronome à 60, et cadencer le morceau sur chaque temps, en suivant le métronome. On dira aussi que le morceau est cadencé à 60 à la noire. S'il est indiqué « croche = 90 », il faut mettre le métronome à 90, et cadencer le morceau sur chaque demi-temps, en suivant le métronome. On dira aussi que le morceau est cadencé à 90 à la croche. Notons que « croche = 90 » est équivalent à « noire = 45 ». Alors, puisqu'il y a équivalence, pourquoi prendre une notation plutôt que l'autre ? Nous verrons que selon les cas, il est plus facile de compter à la croche, plutôt qu'à la noire, et inversement. Nous aurons bien sûr l'occasion d'entrer dans le détail de l'utilisation du métronome, ultérieurement. Ici, nous allons seulement faire un premier essai. Pour se familiariser avec le respect d'un rythme donné, faisons l'exercice suivant : Mettez le métronome à 50, démarrez-le. Avec la main, frappez la table, une dizaine de fois, de telle manière à ce que le contact de la main avec la table, respecte le métronome. Il est très fréquent qu'un pianiste débutant ait des problèmes sur cet exercice élémentaire. Vous observez que suivre le métronome nécessite une concentration. Il va bientôt falloir mettre un peu de votre concentration sur le métronome, tout en jouant les morceaux demandés. Et lorsqu'une difficulté technique apparaîtra au sein de ceux-ci, et qu'elle monopolisera peut être votre attention, il ne faudra pas, pour autant, perdre le fil du métronome. Voici donc l'équation qu'il faudra résoudre en permanence. Pour l'instant, exécutez le morceau, comme il est montré dans la vidéo du cours. Puis, lorsqu'il est maîtrisé, appliquez le métronome, à la cadence : noire = 60. Même si vous vous sentez peut être à l'aise avec ce morceau, au point d'accélérer la cadence, ne le faites pas. Prenez votre temps pour bien observer vos mains, l'indépendance de vos doigts, et tout le reste. La vélocité viendra à temps.
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Cours 6
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Nous allons étudier ces trois exercices : Exercice A :
Exercice B :
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Exercice C :
L'exercice A commence une série de trois exercices axés sur des schémas équivalents. Nous commençons des morceaux où les mains ne sont plus en correspondance immédiate. Les mains sont désormais sur des motifs individuels. Ainsi, dans ces trois exercices, les mains s'échangent les rôles. A certains moments, la main droite fait la mélodie, et la main gauche réalise une note longue, et à d'autres moments, c'est l'inverse. Ceci nécessite donc une bonne coordination des deux mains, et de l'indépendance l'une par rapport à l'autre. Analysons d'abord tous les nouveaux symboles qui apparaissent, dans l'exercice A. Nous observons que des signes semblables à des parenthèses, apparaissent à différents endroits. Nous notons aussi, dans ce même morceau, mesure 1, qu'un signe apparaît à la main gauche, sous forme d'un rectangle noir. Et, en fin de morceau, apparaît un accord main gauche.
Les exercices B et C ne présentent pas de symbole nouveau. Les parenthèses La parenthèse au-dessus ou en-dessous des notes est un phrasé. Cela indique que les notes en question doivent être interprétées d'une certaine manière, comme s'il s'agissait d'une phrase avec des mots, avec un début et une fin, avec un début et une fin assez douce, et une certaine expressivité à l'intérieur. Ces signes peuvent être horizontaux ou légèrement obliques en fonction de la hauteur des notes. Ils peuvent être écrits avec des formes relativement variables, tout cela n'est qu'une question de forme, de confort visuel. Il arrive même que l'éditeur de la partition ou le compositeur n'écrive pas les phrasés, parce qu'ils sont considérés comme évidents, c'est alors au pianiste de les concevoir, et de les prendre en compte dans son interprétation. Les phrasés changent donc le niveau sonore des notes
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concernées, apporte un certain degré de liaison entre elles, il s'agit donc uniquement d'une indication liée à l'interprétation du morceau. Il est parfois dit, dans des ouvrages pianistiques, que ces phrasés indiquent le mode Legato, ce n'est pas exact. Avec ou sans phrasé, le piano se joue toujours (sauf contre-indication) en mode Legato. Les phrasés ne font que renforcer le mode Legato. Notons que : • •
Le fait qu'un phrasé soit au-dessous ou en-dessous des notes, n'a qu'une valeur visuelle. Un phrasé peut concerner quelques lignes, ou plusieurs mesures, ou plusieurs lignes, en fonction de la longueur de la phrase musicale. Il n'y a aucune limite à cela.
Regardez le phrasé suivant, qui inclut plusieurs mesures :
Le rectangle noir Nous avons récemment vu le même type de rectangle, dans un autre morceau. Nous avons vu, précisément, la demi-pause. La demi-pause dure deux temps, elle est représentée par un rectangle qui colle à la troisième ligne. Ici, le rectangle colle à la quatrième ligne, il s'agit d'une pause. Une pause est un silence qui dure quatre temps. Ici, à la main gauche, vous voyez ici, une pause en mesure 1, et une demi-pause en mesure 2 :
L'accord main gauche Un accord est l'application d'un ensemble de notes, à un même moment. Ici, deux notes, à la main gauche, sont jouées en même temps. Sur l'exercice A, les notes sont inscrites sur la même verticale, mais il arrive, pour des raisons de confort visuel, que les notes soient écrites de manière légèrement décalée. Ici, les deux premiers accords présentent des notes écrites de manière décalée, le dernier présente des notes sur la même verticale. Rappelons qu'il ne s'agit ici qu'un choix basé sur un critère de confort visuel.
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Profitons-en pour remarquer la manière de noter les doigtés, ces doigtés peuvent être indiqués audessous de l'accord, ou tout autre endroit proche des notes. Jouer un accord nécessite une technique particulière, que nous allons voir. Un accord peut comporter deux notes, trois notes, …, autant de notes que les mains peuvent jouer en même temps. Ces accords peuvent avoir des qualités harmoniques ou non, ils peuvent être « parfaits » ou non, certains accords sont des accords majeurs, d'autres sont des accords mineurs, et d'autres accords n'ont aucun qualificatif particulier. Nous verrons tout cela ultérieurement. Ici, il s'agit d'un accord Do – Mi, joué à la main gauche. Cet écart entre les deux notes, définit ce que l'on appelle une tierce. Inutile d'entrer dans une définition scientifique de cet accord. Souvenons-nous que l'écart représenté par Do – Mi est appelé une tierce. Bien sûr, d'autres accords équivalents, comme Fa – La , Sol – Si, ... sont aussi des tierces. Nous verrons que les accords peuvent être aussi des quartes, quintes, …, ou octaves. Comment jouer un phrasé, comment apporter une interprétation ? Nous pouvons prendre les premières notes d'un nocturne de Chopin, et les jouer sans phrasé, puis avec phrasé, ce qui permet de bien faire comprendre la notion de phrasé. Il s'agit donc d'apporter de l'expression à un ensemble de notes, cela nécessite une qualité du contact, une maîtrise des déplacements, une maîtrise des nuances musculaires, bref, c'est certainement un des chapitres les plus difficiles du piano. Dans tous les métiers, l'obtention de la finesse d'un mouvement, est une affaire d'expérience, qui nécessite des dizaines d'années. Certaines interprétations de piano ne peuvent être obtenues qu'après 10 ans ou 20 ans de piano. Donc, l'objectif est ici, de commencer le sujet, en n'oubliant pas que la perfection sonore sera obtenue, malheureusement, qu'après des années et des années, après avoir travaillé la mélodie des milliers de fois, en appliquant quantités de compétences pianistiques. Dans le cas de l'exercice A, nous allons donc essayer d'apporter un peu de personnalité aux notes affectées d'un phrasé. Notons que l'expressivité que l'on doit donner à des notes ne doit pas s'accompagner de gestes inconsidérés, théâtraux, mêlant des mouvements de doigts, aux mouvements de poignet, de bras, comme si les mains dansaient autour du clavier. Il n'est en absolument pas question. Certes, des pianistes professionnels utilisent des gestes ostentatoires pour interpréter un morceau, et ceci pour plein de raisons, mais pour l'instant, au stade de votre apprentissage, concentrez vous sur l'obtention de nuances, par les doigts seuls. Après, dans quelques années, lorsque vous aurez la maîtrise de vos doigts, et du reste, vous pourrez additionner tel geste avec tel autre, pour obtenir le son désiré, mais pas pour l'instant. Quelles seraient les conséquences si vous faisiez cette erreur de croire que l'expressivité sonore est nécessairement liée à l'expressivité gestuelle ? En bougeant la main, ou le poignet, de manière inconsidérée, sous prétexte d'apporter une nuance sur un doigt, vous déstabiliseriez toute la main, et donc aussi les doigts non concernés. Mettez vous un instant, à la place de ces doigts, qui doivent remplir une fonction précise; imaginez à quel point leur tâche devient beaucoup plus difficile, si tout bouge autour d'eux.
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Donc, désormais, lorsque vous verrez un amateur, sur Internet par exemple, en train d'exécuter un morceau de piano, en réalisant des gestes théâtraux avec ses mains, sachez que cela peut constituer un défaut majeur. Faisant ainsi, cet amateur croit s'inspirer de certains grands pianistes, qui, eux, ont réalisé ces gestes pour des raisons précises, et qu'il ne faut pas reprendre aveuglément à son compte. Comment réaliser un accord ? Nous entrons ici dans un grand chapitre du piano. Regardons pour l'instant, les grandes lignes du sujet. Réaliser un accord demande une certaine stabilité de la main, il ne faut pas en effet que la main ne s'écroule, et que les notes soient jouées de manière non simultanée. Il faut donc que la main garde, autant que possible, une structure voûtée. Bien sûr, lorsque l'accord contient des notes très espacées, il est difficile pour la main de rester voûtée. Mais, même dans les cas extrêmes, on fait au mieux, pour avoir une main stable et ferme. Ferme, c'est-à-dire, que la structure de la main est solide, cela ne veut absolument pas dire que les doigts sont crispés. J'insiste fortement sur ce point. La fermeté n'est pas la crispation. Donc, la main est voûtée et relativement ferme, et les doigts ne sont pas crispés.
Par ailleurs, pour que les doigts jouent simultanément, il est préférable qu'ils soient positionnés sur le clavier avant de réaliser l'impact. S'ils partaient de hauteurs différentes, cela constituerait un risque sur la simultanéité des impacts des doigts sur le clavier. Donc, et surtout parce que vous êtes débutant au piano, nous allons réaliser des accords à partir de doigts positionnés sur le clavier. Bien sûr, quand vous aurez plus d'expérience, vous pourrez réaliser des accords en partant de n'importe quelle position de doigts, après un mouvement latéral, après une prise d'élan, mais pour l'instant, l'accord est préparé à partir d'une position stable de la main. Donc, les doigts sur le clavier. Et quelle force réalise l'accord ? Je vous propose de bien comprendre ce qui suit, c'est fondamental pour la suite. Est-ce que ce sont les doigts qui bougent légèrement pour enfoncer les touches, est-ce une force imprégnée par le poignet, par l'avant-bras, est-ce un mouvement de la main, ou encore est-ce le poids de la main qui agit ? Vous observerez que l'impact, pour réaliser un accord, peut être réalisé de multiples manières. Au cours de votre apprentissage, vous aurez l'occasion d'expérimenter toutes ces solutions. Chaque solution apportera son effet sonore, elle aura ses avantages et ses inconvénients.
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Prenons l'exemple de l'accord Do – Mi, réalisé à la main gauche, par les doigts 5 et 3. Ici, nous sommes dans un cas simple. Il n'y a qu'un seul accord, il est lent et long, il n'est pas répété, et il n'est pas fort. Pour toutes ces raisons, nous allons profiter du poids de la main, pour pénétrer le clavier. Nous n'avons pas besoin de solliciter l'avant bras ni les muscles des doigts. Donc, nous allons positionner la main sur ses notes, et laisser la main s'enfoncer dans le clavier, en laissant les doigts inactifs sur le clavier. Les doigts inactifs sont les doigts 1, 2 et 4. Dans tous les cas, les doigts inactifs ne doivent pas se lever, ni partir dans une direction quelconque. Vous pourrez observer que l'application de cette règle ne va absolument pas de soi. Plus les doigts inactifs perdront leur position, plus ils perturberont la qualité de la stabilité de la main, plus ils crisperont les zones musculaires de la main. Il est possible que vous ayez à attendre des mois avant de réaliser un accord propre, sans crispation, en respectant cette règle, c'est tout à fait normal. Sachant désormais cela, je vous invite maintenant à regarder des vidéos d'amateurs de piano, réalisant des accords simples; vous pourrez observer à quel point les doigts inactifs ne sont malheureusement que très rarement au repos. La mise au repos des doigts inactifs est l'application directe des principes Cortot. Bien sûr, lorsque nous serons sur des motifs plus élaborés, les solutions que nous adopterons seront adaptées, appropriées à chaque cas. Ici, nous sommes dans un cas élémentaire, nous essayons donc de solliciter le moins possible les zones de la main qui n'ont aucun rôle. Faut-il préparer les morceaux, en travaillant d'abord mains séparées ? Les morceaux à étudier ont des motifs différents entre la main gauche et la main droite. Faut-il alors préparer chaque main séparément ? Comment ? La coordination des deux mains au piano est un sujet très vaste, ne pensez pas, tel qu'il est parfois écrit ici ou là, qu'il suffise de travailler la main gauche seule, puis la main droite seule, pour enfin jouer mains ensemble. Ce serait si simple. Le mode opératoire pour coordonner les deux mains dépend de beaucoup de paramètres; durant votre apprentissage, vous serez amené à traiter beaucoup de cas différents. Bien sûr, ici, nous sommes sur un cas simple; les morceaux sont faciles, relativement homogènes, il est possible de séparer le travail en deux : main gauche , puis main droite. Il n'y a pas de règle à travailler d'abord une main puis l'autre, cela est très variable. Considérant que les morceaux sont courts, nous pouvons travailler une main entièrement, avant de passer à l'autre main, mais ce ne sera pas forcément valable, dans le futur, pour d'autres morceaux. Une fois avoir bien travaillé l'exercice A, vous ne devez pas avoir beaucoup de difficulté à travailler les exercices B et C.
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Cours 7
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Voici les 4 exercices que nous allons travailler : Exercice A :
Exercice B :
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Exercice C :
Exercice D :
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Nous allons appliquer tout ce qui a été appris précédemment, au sein des 4 exercices que nous étudions ici. Ces morceaux ne présentent aucune difficulté additionnelle, mais ils vont nous permettre de tester la vélocité actuelle. Ce sont toujours des morceaux à 4 temps, utilisant des noires, des blanches, et des rondes. Les exercices B et D présentent de nouveaux symboles : Au début :
Vers la fin :
Que veulent dire ces symboles ? Nous remarquons donc les double points présents dans ces symboles. Ce sont des signes de répétition. Le pianiste doit jouer la partie du morceau située entre ces deux signes, deux fois de suite. Ainsi, pour l'exercice B : 1) 2) 3) 4) 5)
Le pianiste joue les mesures 1 à 8 Puis, le pianiste revient à la mesure 1 Puis il rejoue les mesures 1 à 8 La répétition étant terminée, le pianiste poursuit en jouant la mesure 9 Le morceau est terminé
Pour le reste, ces morceaux sont relativement simples. Nous allons en profiter pour gagner un peu de vélocité, avec l'utilisation du métronome. Dans un premier temps, lisez la partition, et essayez de jouer ces exercices. Lorsque l'acquisition des morceaux est suffisamment faite, nous pouvons appliquer un rythme avec le métronome, à l'un des morceaux. Nous allons travailler à la noire, c'est-à-dire que le battement du métronome intervient à chaque temps. Une noire = un battement. Mettez le métronome à 60. Il y aura donc 60 battements réguliers par minute. Essayez de jouer sans interruption l'exercice B, en respectant le métronome.
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Si possible, enregistrez-vous, et observez le résultat obtenu, la qualité du respect du rythme. En appliquant le métronome, votre cerveau a donc consacré une partie de sa disponibilité à autre chose que le respect de la partition ou des règles pianistiques. Il est possible que l'observation du rythme ait perturbé la qualité des autres points. Regardez bien la qualité de votre indépendance des doigts, de la stabilité de vos mains. Si le test a été concluant, nous pouvons augmenter un peu la vitesse du métronome. Mettez le métronome à 65 et exécutez l'exercice une nouvelle fois. Au fur et à mesure de l'augmentation de la vélocité, l'esprit va de plus en plus être occupé au respect du rythme. D'une certaine manière, ceci correspond à notre comportement sur un vélo, lorsque nous roulons un peu plus vite, nous avons tendance à serrer le guidon un peu plus fort, et à mieux surveiller la route. Le cerveau accorde alors plus de place pour cette surveillance, et nous regardons moins le paysage. Au piano, le respect d'une grande vélocité peut affecter la qualité pianistique. Votre combat est désormais sur ce point. Essayez de jouer le morceau 12 jusqu'à 80 à la noire, ou pourquoi pas 90. Et observez la qualité pianistique générale. Après plusieurs essais, si une vitesse de métronome ne passe pas, il ne faut pas combattre, il faut baisser le métronome. Essayer, à tout prix, une vitesse trop élevée est néfaste, et peut engendrer des défauts. Ainsi, réalisez plusieurs essais à différentes vélocités, notez la meilleure vélocité obtenue respectant la meilleure qualité pianistique (mouvements des doigts, …). Dans quelques semaines, nous ferons le même essai; et nous pourrons comparer les résultats obtenus, et évaluer votre progression.
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Imaginons Isabelle, pianiste débutante, en train d'étudier un morceau. Depuis quelques jours, elle note son évolution sur un cahier, voici ce que cela peut donner :
Journal d'Isabelle 12 Janvier Aujourd'hui, j'ai essayé le morceau 12 au métronome 60 Plusieurs essais Résultat correct J'ai continué à 65, OK Par contre, souci à 70. Donc, je suis revenu à 65 13 Janvier Métronome 60 et 65 OK Un essai à 70, plutôt correct Ne surtout pas forcer au-delà, ne précipitons pas !! Nous verrons plus tard. 14 Janvier Même travail qu'hier J'ai l'impression que cela peut passer à 70 mais je perds de la qualité dans l'indépendance des doigts, et dans la stabilité de la main. 15 - 19 Janvier Désormais, je commence mon entraînement à 65 Plusieurs essais à 70 corrects Plusieurs essais à 75 plutôt bons, mais on s'arrête là. On va rester à cette vélocité pendant une semaine ou deux, les mains en profiteront pour gagner du repos
Voilà ce qui s'appelle une démarche raisonnable pour l'apprentissage pianistique. L'élève ne doit pas chercher à gravir les montagnes en une seule journée. La vélocité viendra quand il le faudra, sans précipitation.
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Cours 8
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Nous étudions deux exercices : Exercice A :
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Exercice B :
Ces exercices nous font visiter, pour la première fois, des notes relativement basses, écrites en clé de Sol. Nous voyons en effet à la main gauche, des notes écrites sur des petites lignes situées en-dessous de la portée. Comment les déchiffrer ? Nous avions pour l'instant limité notre déchiffrage aux notes sur la portée, ou très proche d'elle; cela ne semble pas si facile de lire des notes qui sont plus éloignées, mais c'est une question d'habitude. Pour les déchiffrer, il n'y a pas mille solutions. Pour le non-initié, il faut compter les lignes et les interlignes. En clé de Sol, nous savons que le Do est situé sur la ligne juste en-dessous de la première ligne de la portée. Donc, la note située juste en-dessous (dans l'interligne) est le Si. En poursuivant ainsi, nous obtenons le résultat suivant : Cette note est un Sol :
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Ce Sol est donc situé à gauche du Do central du piano.
Par la suite, comment s'habituer à reconnaître cette note ? En lisant, lisant, et lisant des partitions. A force, on la reconnaît très facilement. Par ailleurs, nous observons, en mesure 7 dans l'exercice A, et en mesure 5 dans l'exercice B, que la main gauche joue Sol, Do, Mi. Le doigt 5 est sur le Sol, le doigt 2 est sur le Do, et le doigt 1 sur le Mi :
La main ouvre donc légèrement sa configuration. L'écart entre les doigts 2 et 1 est ici de deux notes. Nous ne sommes donc plus sur des positions totalement stables, mais sur des positions qui évoluent légèrement. Cela va nous amener à affronter une nouvelle compétence. Nous allons traiter le sujet. Enfin, regardons la fin de l'exercice B. Nous y voyons un Sol à la main droite, lié à un autre Sol par une parenthèse horizontale. Nous avions déjà vu ce genre de symbole, assemblant plusieurs notes différentes, il s'agissait à l'époque de phrasé, mais ici, cette parenthèse fait la liaison entre des notes identiques, de même hauteur. Il s'agit donc ici d'une liaison.
Une liaison s'applique entre deux notes identiques. S'ajoute à la première note, la durée de la seconde note. Cette dernière n'est pas frappée. Dans le cas présent : La première note est une blanche pointée, elle dure donc 3 temps. La seconde note est une noire, elle dure donc 1 temps. Les deux notes, étant identiques, et étant liées entre elles, le pianiste doit jouer une seule note d'une durée totale de 3 + 1 = 4 temps.
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Par extension, on peut tout à fait rencontrer un nombre illimité de notes de même hauteur, liées entre elles, ajoutant leur propre durée à la durée totale. Le pianiste jouera alors une seule note dont la durée sera la somme de toutes les notes. On peut également avoir une liaison entre différents accords identiques, comme ici :
Quelles sont les particularités de ces morceaux ? Comme nous l'avons dit, nous rencontrons pour la première fois des motifs où les mains vont s'ouvrir, et réaliser de nouveaux écarts. Dans les précédents morceaux, une seule note séparait le pouce de l'index, l'index du majeur, … Ici, à quelques endroits, les écarts ne sont plus les mêmes, le pouce va s'écarter de l'index d'un écart de deux notes. Dans la réalisation de ces écarts, il est préférable que les mains trouvent leurs notes, sans l'aide du regard. Par exemple, Exercice A : Dans la mesure 5, le doigt 1 est sur le Sol, le doigt 2 est juste à côté, sur le La, et les autres doigts suivent. Par contre, dans la mesure 6, le doigt 1 est toujours sur le Sol, mais le doigt 2 est désormais sur le Si. L'écart doigt 1 – doigt 2 a donc changé, la main devra progressivement se souvenir de la configuration musculaire de cet écart, la main ne devra pas avoir besoin du regard pour s'assurer de la bonne position des doigts. Il est nécessaire d'isoler ce genre de configurations, de répéter de multiples fois, ces deux mesures, avec régularité, sans hésitation, pour s'assurer que ce passage est bien acquis. Ceci est également vrai pour les mesures 14 et 15 de l'exercice A, et pour les mesures 4 et 5 de l'exercice B. Nous verrons que cet écart de deux notes entre les doigts 1 et 2 intervient de multiples fois dans l'apprentissage pianistique : dans les arpèges, dans les exercices de type Hanon, et dans bien d'autres cas. Il est donc utile que la main garde en mémoire le ressenti musculaire lié à cette configuration. Elle pourra alors d'elle-même réaliser, ultérieurement, les pré-positionnements nécessaires. En quoi serait-il négatif que le regard soit le seul moyen de contrôler cet écart ? Si le regard était celui qui dirigeait toutes les opérations, il faudrait alors qu'il régisse tout ce qui se passe, sur la main gauche, sur la main droite, et sur la partition. Ce serait difficile, et même impossible surtout lorsque les deux mains sont très éloignées l'une de l'autre, en réalisant des motifs rapides. Alors, le regard deviendrait le maillon faible de l'ensemble, il ralentirait l'exécution générale, car les yeux ne peuvent pas tout contrôler. Les doigts doivent donc trouver leur notes sans l'aide systématique des yeux. Au même titre, est-il possible de bien courir en regardant ses pieds ? Il faut donc, autant que possible, commencer à confier à ses mains, la responsabilité des écarts. Ceci ne se fait pas en quelques jours, ni en quelques mois. Il vaut mieux commencer tout de suite. Notons qu'au sein des présents morceaux, il y a d'autres situations analogues, par exemple, dans l'exercice A, mesure 9, main gauche.
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Une question fondamentale apparaît : L'extension de la main / le repos de la main Pour la présenter, prenons l'exemple des mesures 4 et 5 de l'exercice B. La main gauche joue Sol, Si, Ré, puis Sol, Do, Mi. Pour ce second motif, la main réalise un écart, une légère extension. Nous pourrions alors nous dire : « Puisqu'au piano, il faut toujours relâcher les muscles, ne pas créer de crispation, alors, lorsque le pouce joue le Mi, il faut ramener la main vers la droite, c'est-à-dire, le doigt 2 sur le Ré, …, et le doigt 5 sur le La, et ne pas le laisser sur le Sol ». Pour des extensions plus importantes, la règle vaudrait. Ici, on ne la retient pas, car l'extension est faible, et parce que le doigt 5 réutilise immédiatement le Sol. Ainsi, bouger la main, relâcher la main, aurait plus d'inconvénients que d'avantages. Pour relâcher une toute petite extension, plusieurs doigts perdraient des positions bien utiles. Pour conclure, le doigt 5 reste sur le Sol, même lorsque le doigt 1 va chercher le Mi. Bien sûr, si le doigt 1 allait chercher une note bien plus à droite, la réponse serait différente. Désormais, vous pouvez vous faire une idée du niveau de précisions dans lequel nous allons devoir entrer pour l'étude des morceaux ultérieurs. Un dernier point est à traiter : La substitution Nous observons, exercice B, mesure 5, main droite, que le doigt 3 prend la place du doigt 4.
Il s'agit ici d'une substitution sonore, en ce sens que le doigt 3 rejoue la note. Cette opération doit faire l'objet d'un petit entraînement spécifique. Notons qu'il existe des substitutions muettes, qui amènent un doigt à prendre la place d'un autre doigt, sans re-frapper la note.
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Cours 9
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Cet exercice fait partie des étapes majeures de l'apprentissage. Il inclut des configurations préparant les accords parfaits, les extensions, et les arpèges. Bien sûr, il ne s'agit ici que d'un premier pas, il en reste encore beaucoup pour maîtriser les sujets cités précédemment. Le travail se situe surtout à la main droite. La main gauche reprend des motifs déjà vus dans des morceaux précédents. Nous observons qu'il s'agit d'un morceau à 4 temps, incluant noires, blanches et rondes. Il contient deux parties, faisant chacune l'objet d'une répétition. L'accord de Sol majeur Nous regardons la mesure 1 et la mesure 5, à la main droite. A la mesure 1, nous lisons Sol, Si, Ré, Sol.
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Regardons le clavier :
Le Sol est au centre de l'image. Sachons que deux notes consécutives, sur le clavier, sont toujours espacées d'un demi-ton. Il y a une note noire située juste à droite du Sol, il s'agit du Sol dièse (on dit aussi La bémol). Entre le Sol, et le Sol dièse, il y a une note, donc un demi-ton. De la même manière, entre le Sol dièse et le La, il y a également un demi-ton. Il y a une note noire située juste à droite du La, il s'agit du La dièse (on dit aussi Si bémol). Entre le La et le La dièse, il y a également un demi-ton. De la même manière, entre le La dièse et le Si, il y a également un demi-ton. Donc, notons le premier résultat : entre le Sol et le Si, il y a 4 demi-tons (4 touches). Il n'y a pas de note noire entre le Si et le Do. Pour autant, Si et Do sont bien deux notes consécutives, il y a donc un demi-ton entre les deux notes. Si nous continuons le calcul, nous observons que le Si et le Ré sont espacés de trois demi-tons. Donc : Sol – Si : écart de 4 touches = 4 demi-tons Si – Ré : écart de 3 touches = 3 demi-tons La combinaison 4 puis 3 indique que Sol – Si – Ré, est un accord parfait de Sol majeur Donc, So – Si – Ré est un accord parfait de Sol majeur :
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L'accord Si – Ré – Sol est nommé : Sol majeur de premier renversement :
L'accord Ré – Sol – Si est nommé : Sol majeur de second renversement :
Nous remarquons que c'est le motif de la mesure 5. Exécution de la mesure 1 Il est essentiel d'observer que le doigt 2 sera sur le Ré, après la mesure 1. Nous en déduisons que la main, après extension, revient à une situation plus confortable. Nous allons donc libérer progressivement l'extension tout au long de l'exécution de la mesure 1. Si la mesure 2 avait été différente, alors, la manière d'exécuter la mesure 1 aurait pu être également différente. La manière d'exécuter une mesure ne dépend pas que d'elle seule, elle peut être influencée par ce qui précède, ou par ce qui suit. Regardons les étapes de l'exécution : En position de départ, le pouce est sur le Sol, le doigt 2 est sur le Si, le doigt 3 sur le Ré, et le doigt 5 proche du Fa. Il n'est pas utile que le doigt 5 se trouve immédiatement sur le Sol du haut, car cela pourrait créer une petite extension qui n'est pas indispensable dans le cas présent. • • • •
Le doigt 1 enfonce sa touche. Le doigt 2 enfonce sa touche, pendant que le doigt 1 se relâche et glisse vers le La. Le doigt 3 enfonce sa touche, pendant que le doigt 2 se relâche. Les doigts 1 et 2 glissent vers le doigt 3. Le doigt 5 réalise une petite extension et frappe le Sol, tandis que les autres doigts se relâchent. Dans le mouvement de relaxation, le doigt 2 vient se positionner sur le Ré, position naturelle du doigt 2 lorsque le doigt 5 se trouve sur le Sol. La main est donc en position de repos.
Nous avons décomposé les mouvements, phase par phase. Bien sûr, dans l'exécution, tout ceci doit être rendu plus lisse, pour que l'ensemble ne subisse aucun geste saccadé. Il convient de s'entraîner des heures pour apprivoiser parfaitement ce qui vient d'être expliqué.
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Insistons fortement sur ce point : Si l'apprentissage de ce mouvement était mal fait, bâclé, réalisé avec insuffisamment de sérieux, cela compromettrait l'acquisition d'autres chapitres ultérieurs. Nous verrons en effet, que le mouvement vu ici est le premier pas de l'acquisition des arpèges. Je vous conseille de bien vérifier tous les détails de vos mouvements, le repos du pouce lorsque la main se relâche et part vers la droite, la qualité du Legato, … Par ailleurs, il convient de s'entraîner à positionner les doigts 1, 2 et 3, immédiatement sur le Sol – Si – Ré, au début de la mesure 1. Il faut donc que la main enregistre la configuration musculaire de cet accord. Je vous invite à vous entraîner à mettre votre main sur votre genou, au repos, puis immédiatement la positionner sur les notes de la mesure 1, en vérifiant que le positionnement est immédiat. Exécution du morceau main droite Le reste de la main droite ne comporte pas de difficulté majeure. La difficulté peut se situer au niveau du solfège, il y a des notes assez hautes, écrites au-dessus de la portée, il faut donc prendre le temps de les déchiffrer. Une fois cette phase réalisée, il faut essayer de jouer toute la main droite. Nous voyons que la mesure 5 ressemble à la mesure 1, la logique de déplacement est la même. Nous allons par ailleurs bien travailler la transition entre mesure 4 et mesure 5, il faut en effet, fin de mesure 4, bien prépositionner les doigts 1, 2, 4 sur les notes Ré, Sol, Si. Dans la présente exécution, nous allons nous limiter à un seul passage, sans donc inclure les répétitions indiquées par les double barres verticales. Exécution du morceau main gauche La main gauche est simple. On peut la jouer directement, en respectant bien le rythme. Je vous conseille de bien compter les temps. Exécution du morceau mains ensemble Se pose la question, maintenant, de l'exécution mains ensemble. Précédemment, les mains étaient très souvent sur des motifs identiques, l'esprit n'avait pas à gérer des mouvements différents, incluant des déplacements, ou telle ou telle difficulté. Désormais, c'est différent. D'abord, n'imaginez pas qu'il suffise de travailler une main dans sa totalité, puis l'autre main dans sa totalité, pour ensuite essayer mains ensemble, en répétant indéfiniment jusqu'à ce que cela passe. La coordination mains ensemble dépend de nombreux cas, des motifs présentés sur la partition, des compétences de l'élève. Les méthodes employées pour acquérir la coordination des deux mains sont très nombreuses suivant les morceaux. Ici, la main gauche est stable, la main droite opère quelques déplacements, nous allons nous concentrer sur les endroits difficiles. Nous allons répéter jusqu'à maîtrise totale les passages suivants : Mesure 1 , temps 1 à Mesure 3 , temps 1 Mesure 5 , temps 1 à Mesure 7 , temps 1 Nous ne devons pas nous occuper du reste. Lorsque ces difficultés sont maîtrisées, nous pouvons tenter d'ajouter les mesures intermédiaires, et donc de travailler les mesures 1 à 7. S'il y a la moindre hésitation de rythme, de notes, il ne faut pas poursuivre, dans une logique machinale. Il faut recommencer uniquement le passage en question. Puis, pourquoi pas le lendemain, ou même quelques jours plus tard, une fois que vous vous sentez maîtriser les passages difficiles, vous pouvez exécuter l'ensemble.
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Cours 10
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Nous allons étudier un air bien connu, « Le temps des cerises », écrit ici en fonction du niveau technique qui est maintenant acquis. Nous allons d'abord lire la partition en entier, pour analyser les particularités, les difficultés. Les deux mains sont en clé de Sol, il y a trois temps par mesure. Regardons les deux premières lignes :
Voici quelques observations : Nous observons que les doigtés sont mis ici ou là, il convient de compléter les doigtés si besoin. Le métronome est indiqué à noire = 120, ce qui veut dire : deux noires à la seconde. La mesure 1 présente une demi-pause à la main droite, et une pause à la main gauche. Comme nous l'avons dit dans des cours précédents, même si la pause dure 4 temps, il est accepté de l'écrire dans une mesure qui compte 3 temps pour signifier que la mesure est silencieuse sur la portée considérée, il s'agit d'une facilité d'écriture. En lisant les premières mesures, nous observons que la main gauche reste sur une position stable, avec le doigt 5 sur le Do. La main droite commence par une petite extension, puis continue sur une ligne mélodique très simple. Après l'extension des mesures 1 – 2, il faudra remettre la main droite dans une position de repos.
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En mesures 14 et 15, nous voyons une extension main droite. En fin de mesure 19, nous voyons une substitution : le doigt 3 main droite prend la place du doigt 2, en frappant le Mi. La main gauche reste sur des motifs simples.
Les mesures 23 et 24 sont une reprise du thème initial.
Cette fin de morceau présente une extension main droite en mesure 28. Nous allons appliquer ce qui a été vu, dans des cours précédents. En mesures 29 et 30, il y a, à la main droite, une blanche pointée liée à une noire, l'ensemble fait 4 temps. En mesures 31 et 32, nous avons, à la main gauche, une blanche pointée liée à une autre blanche pointée, l'ensemble fait 6 temps. Exécution des mesures 1 à 13 Ayant travaillé sur des morceaux préparatoires, vous devriez pouvoir déchiffrer ces deux premières lignes, en un temps raisonnable, et jouer les mains ensemble, après une phrase de préparation assez courte. Vous devez respecter les règles que nous avons vues : • • • •
Respect du Legato Respect du repos des doigts non sollicités Respect du rythme Respect de la stabilité de la main
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Nous regardons la main gauche La main gauche est assez réduite, ce qui nous permet de l'étudier sur les 13 premières mesures directement. Aucune difficulté apparente, veillez pour autant à bien laisser les doigts inactifs au repos permettant ainsi de stabiliser la main. Si possible également, il est utile que chaque doigt ayant frappé une touche revienne à sa position de repos, grâce à l'action de la touche sous le doigt. Nous regardons la main droite Les mêmes recommandations sont à formuler. Le seul point supplémentaire à noter, est la préparation de la main sur les notes Sol , Do, dès le début de la partition, et la mise au repos de la main après l'exécution du Sol. Par ailleurs, il est utile de bien compter les temps, soit à haute voix, soit dans sa tête. Nous pourrons appliquer le métronome ultérieurement. Nous pouvons maintenant travailler mains ensemble Considérant la difficulté assez faible de l'ensemble, nous pouvons directement tenter l'exécution des 13 premières mesures mains ensemble. Veillez à ce qu'il n'y ait pas de retard lors des passages d'une mesure à une autre. Lorsque l'ensemble est presque finalisé, mettez le métronome à 120. Exécution des mesures 14 à 22 Le début de cette partie présente la même particularité main droite, avec une légère extension, et une mise au repos immédiate. Le reste, jusqu'à la mesure 19, ne présente pas de difficulté. La mesure 19 présente une substitution. Le doigt 3 prend la place du doigt 2 sur le Mi. Par ailleurs, le doigt 5 sera bientôt sur le Sol; il est donc utile lors de la substitution, que le doigt 5 soit immédiatement correctement positionné sur le Sol. Il est utile de travailler d'abord cet aspect, en premier lieu. Une fois cette difficulté maîtrisée, il faut travailler mains séparées chaque partie, puis les assembler. S'il apparaît la moindre hésitation dans votre exécution, ne poursuivez pas l'étude des autres mesures, et attachez vous uniquement à la difficulté rencontrée. Exécution des mesures 22 à 26 Ces mesures présentent des motifs déjà étudiés. Exécution des mesures 27 à 33 Nous regardons la main droite La mesure 27 est importante. Après le soupir, la main droite doit immédiatement se positionner sur Ré, Mi, Sol, avec les doigts 1, 2 et 3. Le doigt 5 se situe vers le Si. Il y a donc un premier travail de positionnement à réaliser sur cette mesure. Une fois cette phase réalisée, il faut jouer les notes Ré, Mi, Mi, Sol, Do, comme nous l'avons appris, en relâchant progressivement la main.
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Nous regardons la main gauche Elle ne comporte aucune difficulté si ce n'est dans les mesures 30 à 33. Le pouce est sur Sol, en mesure 30. Puis, le doigt 5 va chercher le Sol de l'octave inférieure. Il est utile d'observer que le doigt 2 sera bientôt sur le Do, en mesure 33. Donc, pendant l'extension de la main gauche pour aller chercher le Sol inférieur, nous allons relâcher l'extension, de telle manière à positionner directement le doigt 2 sur le Do. Nous pouvons maintenant travailler mains ensemble Je vous propose d'abord de bien vous exercer sur les dernières mesures, qui comportent une particularité technique. Puis, vous pouvez tenter l'exécution de la totalité de cette partie mains ensemble. Exécution de tout le morceau Uniquement si chaque partie est bien maîtrisée, vous pouvez exécuter l'ensemble du morceau, en y ajoutant les variations sonores adéquates, rappelant l'interprétation de la chanson.
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Cours 11
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Ce morceau va nous permettre de commencer l'étude de la Clé de Fa. Qu'est-ce-que la Clé de Fa ? La Clé de Fa permet d'écrire les notes situées à gauche du clavier, tandis que la Clé de Sol concerne plutôt les notes situées à droite de celui-ci. En théorie, nous pourrions nous satisfaire d'une seule Clé pour écrire toutes les notes, mais cela ne serait pas confortable pour la lecture.
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En effet, pour écrire, en clé de Sol, une note très basse, nous serions obligés de positionner cette note en-dessous de la portée, avec de très nombreux petits traits :
Pour écrire, par exemple, le Do, situé à deux octaves, à gauche du Do central, il nous faudrait écrire une dizaine de petits traits, cela deviendrait totalement illisible. Si bien qu'il est utile d'utiliser une autre notation : la Clé de Fa. Voici le signe de la Clé de Fa, représenté en début de ligne :
La première note est le Do, situé à une octave, à gauche du Do central. Puis, nous avons Ré, Mi, … La dernière note de la ligne est le Do central. Désormais, nous pouvons lire l'exercice. La main droite est en Clé de Sol, la main gauche en Clé de Fa. Nous sommes sur un morceau à 4 temps. Les mains sont sur des motifs qui s'alternent, et ceci va nous amener à bien travailler cette particularité. Le déchiffrage des notes Prenez le temps nécessaire pour déchiffrer chaque note, surtout les notes situées en bas de la Clé de Fa. Pendant quelques jours, vous pouvez noter le nom de notes à côté de celles-ci, pour vous aider, mais seulement pendant quelques jours. Le déplacement des mains Comme nous pouvons le voir, la main droite commence sur une position, puis se déplace un peu vers la gauche, et continue son mouvement dans cette direction tout au long du morceau. La main gauche, quant à elle, se déplace vers la droite, puis vers la gauche, puis une nouvelle fois vers la droite. Les mouvements des mains sont donc divers, il faut réfléchir à la manière de bien les réaliser. La règle est simple : Il faut réaliser les déplacements de telle manière à être légèrement en avance, sur chaque motif. Il ne faut pas partir au dernier moment. Ce faisant, les mains abordent leur motif, en étant au repos, sans donc subir l'énergie du déplacement. Mais quand précisément commencer le déplacement d'une main ? Ceci est variable. Tout dépend de l'expérience du pianiste, de la distance à parcourir, de la complexité de la position d'arrivée, … Ici, nous pouvons choisir de commencer le déplacement d'une main, deux temps avant la première note de la prochaine position. Par exemple, en mesure 4, la main droite joue Sol, Mi, Ré, Do; et la main gauche va réaliser un déplacement. Nous pouvons choisir de déplacer la main gauche lorsque la main
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droite joue le Ré, ce qui donne à la main gauche le temps de bien acquérir sa nouvelle position. Ainsi, sur chaque morceau, vous aurez à vous poser des questions à chaque fois que l'une des deux mains réalise un déplacement latéral : De quelle manière ? Suivant quelle courbe ? A quel moment ? Nous observons que l'instant choisi pour commencer le déplacement n'est pas le seul sujet de réflexion; le pianiste doit aussi décider de la ligne, de la courbe que la main va suivre. Mais pour l'instant, restons sur notre cas de figure, les mains vont réaliser des mouvements de translation, ce qui veut dire qu'elles vont glisser sur le clavier, en ligne droite. Nous verrons ultérieurement qu'il y a bien des cas où le mouvement des mains est bien différent. Les premiers essais Dans un premier temps, réalisons quelques essais, puis nous essayerons de jouer tout le morceau correctement. Pour réaliser ces essais, nul besoin de jouer toutes les notes, il faut nous concentrer sur les mouvements. Du reste, il faudra également appliquer ce mode opératoire dans les morceaux futurs, au cours de votre apprentissage. Nous allons mettre la main gauche sur sa position initiale, ainsi que la main droite. Nous allons nous limiter à jouer la main droite. La main gauche va uniquement réaliser le mouvement latéral. Ainsi, nous allons essayer de mémoriser l'instant où le mouvement de la main gauche est réalisé, au cours de la mesure 4. Vous devez répéter l'opération des dizaines de fois, afin de bien percevoir l'instant du départ, la vitesse, la ligne effectuée, le niveau de repos lors de l'arrivée. Essayez de mémoriser tous ces paramètres. Exécution du morceau Lorsque cette phrase préparatoire est acquise, jouez le morceau.
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Cours 12
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Nous abordons un morceau bâti sur des croches. Une croche est une note dont la durée est ½ temps. Deux croches valent donc une noire. Voici une représentation de croches :
A la main droite, nous avons 5 croches, suivies d'un soupir, et d'un demi-soupir. A la main gauche, nous avons 8 croches. Profitons en pour faire un peu de solfège; les notes de la main gauche, écrites en Clé de Fa, sont : Ré, Ré, Ré, Si, Sol, La, Do, Si. Nous observons que les croches peuvent être écrites de manière isolée, ou liées graphiquement entre elles. Ceci n'est qu'une question de notation, de facilité de lecture, cela n'a aucune signification particulière. Les croches peuvent être regroupées, par groupes de 2, de 3, de 4, de 5, …, cela est complètement libre. Généralement quand même, des croches regroupées entre elles sont jouées au
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sein d'une même phrase, mais ceci ne constitue pas une règle. Les tiges peuvent être vers le bas ou vers le haut, cela n'a pas d'importance. La durée d'une croche est donc la moitié de celle d'une noire, ce qui veut dire que si le métronome est à 60 à la noire, il y aura deux croches à la seconde. Analyse du morceau En lisant le morceau de bout en bout, on observe que les deux mains restent sur une position stable. Il s'agit donc d'un pur exercice d'agilité des doigts, sans contrainte de déplacements latéraux. Nous allons en profiter, pour le travailler au métronome. L'exécution sera faite suivant deux modes : Dans un premier temps, nous nous appliquerons à jouer chaque note avec le même poids, la même force. Dans un second temps, nous mettrons une accentuation sur la première note de chaque groupe de 4 croches. Nous verrons ultérieurement que ce morceau ressemble beaucoup aux exercices Hanon. Méthodologie Nous avons déjà, au sein de cours précédents, évoqué la méthodologie qu'il faut appliquer pour l'utilisation du métronome. Il faut prendre son temps pour passer d'une cadence à une autre. Il ne faut pas forcer pour passer telle ou telle cadence à tout prix. Commencez tout doucement, et répétez en surveillant scrupuleusement la qualité totale des mouvements. Ce n'est que plusieurs jours plus tard, que vous pouvez tenter d'augmenter la cadence de 10, 15, ou 20 %. Et ce sera déjà un beau résultat. Si le travail au métronome pose des soucis, travaillez à la croche. Si vous travaillez avec un métronome à la croche, chaque note correspondra avec un battement du métronome, ce qui est plus simple. Gardez ce morceau, comme votre livre de chevet, il va vous permettre, pendant plusieurs semaines, de gagner en équilibrage de la main, en régularité des doigts, et d'améliorer votre écoute du métronome. Et notez, sur un carnet, l'évolution de la cadence maîtrisée, au fil des jours.
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Cours 13
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Ce morceau est très court, mais comporte un élément technique très important : La liaison entre deux accords. Pour le reste, nous avons des motifs simples, incluant noires, blanches, et rondes. Nous terminons par une tierce main gauche, comme nous l'avons vu dans un morceau précédent. La seule difficulté se situe en mesure 4, à la main droite. Nous allons étudier cela. Analyse du morceau Je vous invite d'abord, par vous même, à bien regarder ce morceau, notamment les premières mesures. Vous vous souvenez certainement, que dans les morceaux précédents, nous avons mis l'accent sur les mesures au cours desquelles les mains restent sur des positions stables. Ici aussi, vous pouvez trouver des zones intéressantes pour le positionnement des mains. Après quelques instants de réflexion, peut-être avez vous remarqué que la main droite reste sur une même position pendant les trois premières mesures, même chose pour la main gauche. En effet, à la main droite, nous avons le doigt 2 sur le Mi, en mesure 1. Donc, le doigt 3 est sur le Fa, le doigt 4 est sur le Sol, et le 5 sur le La. Nous observons que cela correspond aux notes jouées dans les trois premières mesures. La main droite n'effectue donc, au sein de ces mesures, qu'un travail élémentaire d'indépendance des doigts. La même remarque s'applique pour la main gauche. Je vous invite donc, à chaque fois, que vous lisez un morceau, d'imaginer les mains sur le clavier, de repérer les endroits où les mains sont stables, les endroits où il y a des déplacements latéraux, les endroits où il y a des substitutions, … Bien, nous avons donc des mains stables, avec des motifs simples, et une difficulté mesure 4. La liaison entre deux accords A la mesure 4, la main droite réalise deux accords. D'abord, la tierce Do, Mi, avec les doigts 2 et 4; puis la tierce Si, Ré, avec les doigts 1 et 3. Nous voyons également une parenthèse réalisant la jonction graphique entre ces deux accords. Cette parenthèse est un phrasé, elle signifie une certaine manière de jouer les notes concernées, avec une
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sonorité plus forte pour le premier accord, et moindre pour le second. Ce phrasé ne signifie pas une liaison sonore des deux accords, il ne signifie pas un Legato entre les deux accords. En effet, deux accords consécutifs, avec ou sans phrasé sont toujours liés entre eux – sauf impossibilité technique -, il y a toujours continuité sonore, il y a toujours Legato, on ne doit pas réaliser de silence, si petit soit-il, entre deux accords consécutifs. Retenons donc, qu'avec ou sans phrasé, le pianiste doit toujours réaliser une continuité sonore entre deux accords successifs. Bien sûr, si les deux accords sont très espacés l'un de l'autre, ce n'est pas possible; mais, autant que possible, le pianiste doit chercher à réaliser cette continuité sonore. Dire cela, c'est affronter une difficulté technique très importante, dont ce morceau est le premier pas. Nous allons maintenant travailler la liaison entre deux accords. Sachez que ce sujet est l'article de fond de morceaux classiques, comme l'Etude 6 Opus 25 de Chopin; il constitue aussi le cœur de nombreux exercices Czerny, Hanon ou Cortot. Sans maîtriser la liaison entre accords, de très nombreux morceaux sont totalement inaccessibles. Donc, voici exposée l'importance du sujet. Comment réaliser ces deux accords ? Dans un premier temps, les doigts 2 et 4 enfoncent les touches Do et Mi. En faisant cette action, les doigts 1, 3, et 5 sont restés au repos, sans subir de mouvements parasites. Les doigts 1, 3, et 5 étaient initialement sur le clavier, ils restent donc à leur place. Dans une action coordonnée, les doigts 2, et 4 reviennent sur le clavier, et dans le même temps, les doigts 1 et 3 enfoncent leurs touches. Il est bien sûr intéressant d'effectuer l'opération dans le sens inverse. Je vous propose donc de réaliser l'exercice suivant :
Puis, il faut profiter de l'occasion pour travailler également la tierce définie par les doigts 3 et 5.
Je vous invite également à faire de même avec la main gauche. Il est tout à fait possible que la maîtrise de ces motifs, avec repos scrupuleux des doigts inactifs, vous prenne des semaines, même à vitesse faible. Pour l'instant, nous éviterons de travailler ces motifs mains ensemble.
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La prise en considération du phrasé Nous avons travaillé sur l'exécution des tierces, nous allons maintenant y apporter une interprétation adéquate. Nous devons terminer la phrase avec douceur, la seconde tierce est moins appuyée que la première. Lorsque l'on appuie les touches Si, Ré, nous devons limiter l'impact des doigts, limiter la force musculaire des doigts, mais aussi réduire le poids de la main. Lorsque l'on réalise la tierce Si, Ré, l'avant-bras porte un peu plus la main, si bien que celle-ci ne pèse quasiment plus sur les touches. Ainsi, la qualité du contact n'est pas uniquement la conséquence d'une bonne maîtrise de l'effort musculaire des doigts, mais aussi de la maîtrise de l'avant-bras, et du poignet. Exécution main gauche Désormais, nous sommes prêts pour travailler le morceau, mains séparées. Essayez d'exécuter la main gauche, sur tout le morceau. Exécution main droite En étant exigeant comme il se doit sur l'exécution des tierces, essayez de jouer tout le morceau, main droite. Exécution mains ensemble Lorsque chaque partie est maîtrisée, essayez mains ensemble. Appliquez-vous à ne faire subir aucun retard lors de la transition mesure 3 / mesure 4. Le positionnement de la main droite doit être effectué sans hésitation.
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Cours 14
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Nous commençons à aborder des morceaux un peu plus difficiles. Avant toute chose, et insistons sur ce point, je vous conseille fortement de continuer à travailler les morceaux précédents, sans les escamoter, en essayant d'améliorer doucement la vélocité, en appliquant le métronome lorsque c'est nécessaire, et de noter votre progression. Analyse du morceau Comme d'habitude, avant de nous lancer dans l'exécution de telle ou telle mesure, regardons le morceau. Observons d'abord qu'il s'agit d'un morceau à 4 temps, relativement animé (Allegretto), composé de 9 mesures. •
Il y a des notes basses, des notes hautes, il y a donc des déplacements latéraux.
•
La mesure 1, présente aux deux mains, des notes répétées, jouées avec un doigt, puis avec un autre. Il s'agit de substitutions sonores.
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La mesure 2 présente par ailleurs, aux deux mains, une note ornée d'un double doigté, le tout avec un petit signe réunissant les deux chiffres. Il s'agit d'une substitution muette.
•
La mesure 2, main gauche, présente un changement de Clé en fin de mesure. Nous étions en Clé de Fa, puis nous passons en Clé de Sol. L'opération inverse est réalisée fin de mesure 4.
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•
Les mesures 3 et 4, à la main droite, présentent un petit phrasé inclus dans un phrasé plus large, ce qui est une notation nouvelle.
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Les mesures 5 et 6 présentent des accords consécutifs, il faudra donc bien appliquer les liaisons sonores obligatoires.
•
La mesure 7, à la main droite, présente un signe situé à gauche du Do, appelé dièse.
Nous voyons qu'il y a, dans ce morceau, beaucoup de choses nouvelles. Nous allons consacrer l'attention et le temps qu'il convient. La substitution sonore et l'exécution de la mesure 1 Le Sol, à la main gauche comme à la main droite, est joué deux fois de suite. • •
A la main droite, le doigt 5 joue le Sol, puis c'est au tour du doigt 3. A la main gauche, le doigt 1 joue le Sol, puis c'est au tour du doigt 3.
Un doigt se substitue à un autre, en re-jouant la note. Du reste, en regardant la première note de la mesure 2, l'opération se poursuit, nous allons donc nous entrainer à réaliser les substitutions en traitant tous les cas utiles, puis nous exécuterons la mesure 1. Dans un premier temps, nous allons mettre les deux mains en position de repos, avec le doigt 5 main gauche sur le Do, et le doigt 1 main droite sur le Do. Les deux mains vont simultanément appuyer le Sol, avec respectivement le doigt 5 pour la main droite, et le doigt 1 pour la main gauche. Puis, les deux mains se déplacent d'une position vers le droite, et la main droite joue le Sol avec le doigt 4, et la main gauche fait de même avec le doigt 2. L'opération se poursuit ainsi, avec tous les doigts. Il est bon que l'opération fasse un aller et un retour. Ainsi, le pianiste doit apprendre à maîtriser des déplacements de ce type. Je vous invite, après quelques essais, à réaliser cet exercice, sans le contrôle des yeux. Vous allez commencer à acquérir la compétence consistant à évaluer le déplacement de vos mains, de vos bras, sans l'aide du regard. Nous exécutons maintenant un autre exercice, en nous limitant à l'utilisation des doigts 1, 3, et 5, ainsi que le propose le morceau. Dans toutes ces opérations, les mains gardent leur structure, c'est-à-dire que lorsqu'une main se déplace, les écarts entre les doigts restent intacts, les mains ne s'ouvrent pas, ni ne se ferment. Si ce n'était pas le cas, nous aurions à affronter des soucis inutiles. Lorsque cette phase est bien acquise, nous pouvons exécuter la mesure 1, aux deux mains. La substitution muette et l'exécution de la mesure 2 Le Ré, à la main gauche comme à la main droite, fait l'objet d'une substitution muette. Une substitution muette consiste à remplacer un doigt enfoncé dans une touche, par un autre doigt, sans rejouer la note. En fonction de la note concernée et des doigts réalisant l'opération, les solutions techniques diffèrent. Concernant la notation, elle s'écrit avec deux chiffres, l'un à côté de l'autre, ornés d'un petit chapeau, au-dessus ou en-dessous. Les chiffres représentent le numéro des doigts. Nous voyons ici, en première mesure, à la main droite, le doigt 4 qui remplace le doigt 3 sur le Do.
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Plus élaboré, dans l'image ci-dessous, nous voyons en mesure 3, le doigt 1 qui remplace le doigt 2; et, dans le même temps, le doigt 3 qui remplace le doigt 4.
Remplacer un doigt veut dire mettre deux doigts sur une même touche. Lorsqu'il s'agit d'une touche blanche, cela peut se faire avec les deux doigts l'un à côté de l'autre, mais aussi, l'un en-dessous de l'autre. Lorsqu'il s'agit d'une touche noire, il est souvent préféré de positionner les doigts l'un en-dessous de l'autre, car une touche noire n'est pas très large, et il est donc difficile de mettre deux doigts l'un à côté de l'autre. Revenons à notre cas précis, mesure 2 de notre morceau. Regardons la main droite : Le doigt 5 est sur le Ré, il se positionne plutôt vers la droite de la touche, si bien qu'il peut laisser un peu de place pour le pouce. Le pouce vient donc le rejoindre, en se mettant sur la tranche, pour prendre le moins de place possible. Le doigt 1 maintient le Ré; le doigt 5 sort de la touche, et la main se relâche. Le mécanisme est équivalent, dans l'autre sens, à la main gauche. Changement de Clé Nous observons en mesure 3, à la main gauche, une Clé de Sol temporaire. Cette notation intervient quand la main gauche se dirige vers la partie droite du clavier. Bien sûr, nous aurions pu continuer à utiliser la Clé de Fa, mais l'écriture des notes aurait nécessité de nombreux petits traits horizontaux, ce qui n'aurait pas été agréable à la lecture. Cette notation temporaire est valable jusqu'à nouvelle indication. En mesure 4, la main gauche revient en Clé de Fa. Double phrasé La mesure 3 présente un phrasé entre le La et le Si, mais aussi un phrasé plus grand, englobant une liste de notes. Comment jouer ces notes ? Le phrasé entre le La et le Si, est là pour nous rappeler de bien faire la liaison entre les deux notes, avec une certaine variation sonore entre elles. Le grand phrasé nous indique que l'ensemble doit être joué en respect d'une ligne sonore, le début et la fin sont plus doux, et le centre est plus expressif. Dièse A la mesure 7, intervient un dièse sur le Do, main droite. Un dièse est une altération. Le dièse ajoute un demi-ton à une note. Un demi-ton est l'écart séparant deux notes consécutives. Do dièse est la note noire, en haut à droite du Do. Le signe dièse est écrit à gauche ou à droite de la note, en fonction du confort de lecture. L'altération inverse est le bémol.
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Voici un schéma explicatif :
Do dièse (Do #) = Do + ½ ton Ré bémol (Ré b) = Ré - ½ ton Donc : Do # = Ré b Attention, les altérations ne concernent pas que des notes noires : Mi # = Fa , Fa b = Mi , Si # = Do , Do b = Si Nous sommes en Clé de Sol, voici un Fa # :
Voici un Si b :
Par ailleurs, sachons qu'une altération vaut jusqu'à la fin de la mesure en cours. A la mesure 7, le Do est dièse. Si il avait eu un autre Do, situé après le premier (mais pas forcément juste après), sur cette même mesure, et sur la même portée, alors, il aurait été également tacitement dièse, et il n'aurait pas été utile d'écrire le symbole dièse. Notons qu'il existe des double bémols et des double dièses, chacun a une notation spécifique. Mais il n'est pas temps d'étudier cela.
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Liaisons entre accords A la main droite, nous avons à étudier les mesures 5 et 6. Les doigts 1 et 5 restent enfoncés jusqu'à l'exécution de la tierce Do – Mi, de la mesure 6. A la main gauche, le mécanisme est le même, mesures 5 et 6. De plus, il faut bien réaliser la liaison entre les deux accords de fin. Les doigts 5 – 1 jouent Sol – Fa. Le doigt 5 tient sa note, le pouce lâche sa note, puis les doigts 2 et 1 frappent Do – Mi, et dans le même temps, le doigt 5 lâche le Sol. Exécution du morceau Même si le morceau n'est pas très long, il comporte beaucoup d'aspects techniques. Il faut travailler mains séparées, par lot de quelques mesures, et non en étudiant immédiatement tout le morceau. Il est par exemple intéressant de travailler ainsi : • • • • • • • •
Mesures 1 et 2, mains séparées Mesures 1 et 2, mains ensemble Mesures 3 et 4, mains séparées Mesures 3 et 4, mains ensemble Mesures 5 à 7, mains séparées Mesures 5 à 7, mains ensemble Mesures 8 et 9, mains séparées Mesures 8 et 9, mains ensemble
Puis : Intégration de toutes les zones étudiées
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Cours 15
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Ce morceau est bien plus compliqué qu'il n'y paraît. La main gauche exécute un ensemble d'accords, tous liés entre eux, avec des doigts de transition (ou « doigts pivots ») qui changent en fonction des cas. Dans le même temps, la main droite réalise des motifs assez simples mais déroutants à certains endroits. Donc, l'ensemble est assez difficile. Main gauche : Les liaisons entre accords La main gauche réalise des accords successifs. Rappelons qu'au piano, nous devons toujours rechercher à respecter le Legato entre les notes. Que cela soit entre deux notes successives, ou entre deux accords successifs, il faut qu'il y ait continuité sonore. On ne peut pas se contenter de plaquer les accords. Entre deux accords, la solution consiste, quand elle existe, à trouver un doigt, ou des doigts, qui réalise(nt) la liaison. Ces doigts ne seront pas indiqués sur la partition, c'est toujours au pianiste de les trouver. Parfois, il y a un doigt possible, parfois deux doigts possibles, parfois aucun. C'est l'expérience qui permet de s'habituer à tous les cas possibles. Insistons sur l'importance de cette compétence. Dans beaucoup de morceaux classiques, cette compétence est obligatoire. Prenons l'exemple de l'Etude 3 Opus 10 de Chopin :
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La main droite réalise, quasiment en permanence, des motifs sur deux ou trois doigts. L'ensemble doit être lié. Ne pas respecter les liaisons aurait un effet catastrophique sur le résultat sonore, et détruirait totalement le sens du morceau. A côté des notes, sont indiqués quelques doigtés, mais en aucun cas, ne sont indiqués les doigts permettant de faire la liaison entre un accord et celui qui suit. C'est au pianiste de résoudre l'équation. Prenons encore un exemple. Voici le Nocturne 1 Opus 9 de Chopin :
Un Nocturne est une pièce sensible, présentant beaucoup de motifs doux. L'ensemble se doit d'être totalement lié. Nous avons ici des accords main droite, sous forme d'octaves. L'exécution nécessite une liaison entre toutes les octaves. Il faut donc commencer maintenant à affronter cette difficulté. Dans notre morceau, la main gauche est divisée en deux parties. Les huit premières mesures sont plus accessibles, les huit mesures suivantes sont plus difficiles. Les dernières mesures constituent une répétition de motifs déjà vus. Au cours des huit premières mesures, la main gauche réalise des accords, Do – Mi, et Do – Fa, avec les doigts 4 – 2 , et 4 – 1. Quelle difficulté apparaît ? Bien sûr, il ne faut pas se limiter à plaquer les accords, l'un après l'autre; car dans ce cas, l'exécution serait alors très simple. Il faut au contraire respecter le Legato. Pour ce faire, il faut définir, quand il existe, un doigt de transition entre un accord puis un autre. Lorsque la main passe de l'accord Do – Mi, à l'accord Do – Fa, quel est le doigt de liaison ? Ce ne peut pas être le doigt 4 (Do), puisque cette note est jouée dans les deux accords. C'est le doigt 2 (Mi) qui sert de doigt de transition. La main plaque Do – Mi, puis tient le Mi en lâchant le Do, puis plaque Do – Fa tandis que le Mi revient. Faisant ainsi, il n'y a pas de silence entre les deux accords. Dans le sens contraire, lorsque la main gauche passe de l'accord, Do – Fa à l'accord Do – Mi, le doigt 1 (Fa) sert de doigt de liaison.
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On observe donc que ce n'est pas si simple. Par exemple, en fin de mesure 1, le cerveau doit penser à réaliser plusieurs gestes, en même temps : La main droite relâche le doigt 3 tandis qu'elle enfonce le doigt 2; et au même moment, la main gauche qui tenait les doigts 4 et 2 enfoncés, relâche uniquement le 4, puis enfonce l'accord doigt 4 – doigt 1 tout en relâchant le doigt 2. Tout ceci représente une gymnastique intellectuelle. La situation devient plus compliquée dans la deuxième ligne. Entre Do – Mi et Si – Ré, le doigt 2 sert de transition. Entre Si – Ré et Si – Ré, la main se déplace et change de doigts Entre Si – Ré et Do – Mi, les doigts 4 et 2 servent de transition. Entre Do – Mi et Do – Mi, la main se déplace et change de doigts Entre Do – Mi et Ré – Fa, les doigts 4 et 2 servent de transition. Entre Ré – Fa et Do – Mi b, les doigts 3 et 1 servent de transition. Entre Do – Mi b et Sol – Ré, le doigt 4 sert de transition, et la main fait un passage de pouce. Il faut donc bien travailler cette partie à la main gauche, et ne transiger sur aucun point. L'acquisition de la main gauche doit être travaillée partie par partie, avant de l'assembler. Main droite : Motifs simples La main droite n'est pas difficile, mais elle réalise quand même des extensions, et quelques petits déplacements. Mains ensemble C'est véritablement mains ensemble que le problème se pose. Coordonner des mouvements différents, tout en respectant le rythme, n'est pas facile. Puisqu'à chaque fin de mesure, la situation change, à la main gauche, comme à la main droite, je vous conseille de travailler par groupes de deux mesures, pas plus. En faisant ainsi : Mesure 1 et Mesure 2 Mesure 2 et Mesure 3 … Ainsi, toutes les transitions seront étudiées. Concernant le rythme, je vous conseille de dire à haute voix, « 1 , 2 , 3 , 4 », ou de mettre le métronome, en lui faisant émettre un battement à toutes les blanches (tous les deux temps).
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Le morceau constitue un travail principalement mental. A chaque mesure, certains doigts sont tenus, d'autres sont au repos, puis la configuration change, si bien qu'il faut bien se concentrer pour réaliser ces motifs correctement. Par ailleurs, nous avons plusieurs cas de liaisons entre accords, il faut donc définir et appliquer les conditions de liaison. Motif technique A Nous allons travailler le motif présenté en début de morceau, à la main droite. Les doigts 1 – 3 jouent Do – Mi, puis les doigts 2 – 5 jouent Ré – Sol. Dans le cas du morceau, il s'agit de noires et de blanches, mais pour l'exercice, nous allons essayer de maîtriser un rythme plus rapide. Nous n'allons pas nous limiter à une liaison entre deux accords, nous allons réaliser plusieurs allers et retours à différents rythmes. Nous commençons. 1. Nous mettons la main droite sur sa position de départ. 2. Nous enfonçons les doigts 1 et 3, sans que les autres doigts ne bougent. Il faut bien faire attention à réaliser un accord correct, avec des doigts réalisant des impacts simultanés, avec une main ferme mais non crispée. 3. Dans un mouvement parallèle, nous enfonçons les doigts 2 et 5 tandis que les doigts 1 et 3 se relâchent. Le doigt 4 est resté totalement inerte durant toutes ces opérations. 4. Puis, nous faisons l'opération inverse. Les doigts 2 et 5 se relâchent tandis que les doigts 1 et 3 enfoncent leurs touches. A tout moment, nous devons respecter la liaison entre les accords. Il est tout à fait possible que ces opérations vous demandent beaucoup de concentration et de travail. Au terme de votre travail, vous devez pouvoir réaliser plusieurs allers et retours sur ce motif, à différents rythmes. Motif technique B Nous allons travailler le motif présenté en fin de morceau, à la main droite. Les doigts 1 – 3 jouent Si – Ré, puis les doigts 2 – 4 jouent Do – Mi. Le même travail est à réaliser.
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Motif technique C Nous allons travailler, une nouvelle fois, des liaisons d'accords, mais dans des configurations différentes. Précédemment, pour passer d'un accord à l'autre, deux doigts étaient tenus. Désormais, un seul doigt servira de transition. Dans les mesures 5 et 6 du morceau, la liaison est faite ainsi : Les doigts 1 et 3 enfoncent Do et Mi, puis le doigt 3 tient le Mi tandis que le doigt 1 se relâche. Les doigts 1 et 2 enfoncent Do et Ré, tandis que le doigt 3 se relâche. Mains ensemble Le travail mains ensemble comporte une seule difficulté : le respect des silences. Par exemple, en mesure 1, l'esprit étant occupé à préparer sa transition main droite, avec l'accord de la mesure 2, oublie le contrôle de la main gauche, au point où il arrive souvent que la blanche de la main gauche devienne une ronde, par inattention. Il importe donc de bien se concentrer sur tous les détails à respecter, les conditions de liaison entre accords, autant que les silences.
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Nous abordons un morceau important, assez long, présentant une mélodie assez jolie, et présentant des motifs très utilisés dans d'autres morceaux. Il est possible que l'étude de ce morceau vous demande plus de temps que les précédents. C'est un morceau à 4 temps. Les deux mains sont écrites en Clé de Sol. Analyse du morceau Nous allons lire tout le morceau, avant de l'étudier. Prenez le réflexe, du reste, de faire cette opération, en analysant les positions des mains, les déplacements latéraux, les difficultés ponctuelles, … Vous aurez certainement observé que la main droite reste sur une seule position, tout au long du morceau, elle n'effectue pas de déplacement latéral. Quant à la main gauche, elle reste globalement à la même place, sauf à quelques endroits. Par ailleurs, nous notons, par exemple à la mesure 3, à la main droite, un Mi tenu sur 2 temps et demi, au sein d'un phrasé couvrant toute la mesure. Cette même mesure présente donc à rythme un peu élaboré que nous allons étudier. Main gauche Nous allons d'abord apprendre la main gauche. La seule particularité se situe dans les motifs des premières mesures. La main exécute une basse puis quelques accords. Les accords sont écrits sous forme de noires, ce n'est pas donc très rapide. De ce fait, nous pouvons réaliser l'impact des accords, principalement par les doigts. Autrement dit, nous éviterons de jouer ces accords par un mouvement de poignet, de main, et à fortiori de bras. A cette vitesse, les doigts peuvent tout à fait réaliser les mouvements. Écueil à éviter : Il ne faut surtout pas faire danser la main gauche, par un mouvement d'oscillation, pour réaliser ces motifs. Nous pourrions en effet être tentés par ce genre de solutions techniques en raison de la configuration des motifs, mais il faut d'abord que les doigts fassent leur travail, avant de solliciter une autre partie de la main. Mises à part ces recommandations techniques, le reste de la main gauche est relativement simple, et peut être appréhendé dans sa totalité, sans souci. Main droite La main droite est composée de rondes, blanches, noires, et croches, sur une mélodie assez simple. Comme nous l'avons dit, la main reste sur place tout au long du morceau. L'intérêt technique de cette partie se situe au niveau du rythme. Les deux premières mesures sont très simples, nous comptons 1, 2 sur le Mi, puis 3, 4 sur le Sol. Sur la deuxième mesure, nous comptons 1, 2, 3, 4 sur le Do. La troisième mesure présente une blanche liée à une croche, puis trois croches. Pour bien compter les temps, nous allons décomposer les temps ainsi « 1 » , « 2 » , « 3 » , « et » , « 4 » , « et »
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Avec la voix, il faut compter les temps : Nous disons le « 1 » , le « 2 » , et le « 3 » sur le Mi Nous disons le « et » , sur le Ré Nous disons le « 4 » sur le Do Nous disons le « et » , sur le dernier Ré C'est ainsi que l'on compte les ½ temps. Par contre, plus tard, lorsque nous jouerons des double croches, ou des triolets, bref des motifs plus compliqués, il sera quasiment impossible de compter les temps avec la voix, il faudra que cela soit mental. Nous pouvons bien sûr nous aider du métronome, pour que les temps 1, 2, 3 et 4 soient bien réguliers. Nous pouvons commencer par un métronome à 60, puis progresser raisonnablement. Le reste de la main droite ne pose pas de souci. Mains ensemble Le travail mains ensemble va bien sûr nous amener à d'abord regarder la mesure 3. Je vous propose de réaliser les premiers essais très lentement, pour bien comprendre ce qui doit être joué. Nous allons mettre le métronome à 50. Nous jouons la main gauche, plusieurs fois, pour bien écouter le rythme. Puis nous introduisons la main droite, en comptant les temps, comme nous l'avons dit. Une fois ce travail réalisé, nous pouvons travailler le reste du morceau mains ensemble.
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Cours 18
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Nous allons appliquer les diverses compétences vues précédemment, au sein de cette valse de Strauss, et aborder ainsi notre premier morceau classique. Il s'agit bien sûr d'une version simplifiée pour le niveau technique actuel. Analyse du morceau Regardons le morceau, mesure par mesure.
Voici les premières observations : • • • •
C'est un morceau à 3 temps. La main droite est en Clé de Sol, la main gauche est en Clé de Fa. Nous retrouvons à la main gauche, un motif que nous avons étudié récemment, composé d'une basse, et d'accords simples. La main droite est écrite sur une ligne mélodique composée d'une seule note à la fois. Les premières mesures, ne présentent pas de difficulté, les mains restent à leur place.
Ici, la main gauche reste identique sur plusieurs mesures. Le doigt 5 frappe le Si, et les doigts 3 – 1 frappent l'accord Ré – Sol. A la main droite, une extension est réalisée à partir de la mesure 9. Nous devons donc nous poser la question : Quand relâcher l'extension réalisée dans les mesures 9 et 10 ? En réalité, nous pourrions libérer l'extension immédiatement après la mesure 9, mais nous observons que le motif est le même peu de temps après, c'est-à-dire en mesure 13, et par ailleurs, l'extension n'est pas du tout contraignante, ni source de crispations, nous pouvons donc garder l'extension intacte sur ces quelques mesures. Bien sûr, il s'agit d'une option, le choix contraire aurait pu également se défendre.
En début de mesure 15, nous devons relâcher l'extension précédente, car le pouce n'a plus l'utilité d'aller chercher le Si. Ainsi, au début de la mesure 15, la main droite retrouve une position de repos, avec le doigt 4 sur le Sol, le 3 sur le Fa, et donc le 2 sur le Mi, préparant ainsi la suite du morceau comme il se doit. En mesure 17, la main droite réalise un motif montant, Do, Mi, Sol, Do, (ce qui
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constitue le début de l'arpège de Do majeur); ici, l'extension est assez importante, nous n'allons donc pas laisser la main en extension plus qu'il ne faut. Le mode opératoire est le suivant : Le pouce frappe le Do, puis le doigt 2 frappe le Mi, et le pouce se relâche en suivant le mouvement de la main vers la droite, puis le doigt 3 frappe le Sol et la main continue de se relâcher, enfin le doigt 5 frappe le Do et la main est totalement au repos. Le doigt 2 se trouve alors naturellement sur le Sol, ce qui est favorable pour les mesures suivantes.
Nous retrouvons ici l'arpège de Do majeur, l'exécution est la même. La main gauche, à la mesure 22, réalise un déplacement latéral vers la droite, ce point nécessite un travail renforcé. Nous observons, en mesure 27, le début d'un nouveau motif, incluant un passage de pouce. Il est tout à fait possible , dès le Fa dièse, de préparer le pouce sur le Sol.
La fin du morceau présente une main gauche sans particularité. La main droite réalise une petite extension pour terminer sur le Do. Main gauche Nous allons travailler les deux motifs principaux : • •
Do, Mi, Sol, avec les doigts 5, 3 et 1 Si, Ré, Sol, avec les mêmes doigts
Nous observons que l'écart entre le 5 et le 3 reste intact entre les deux motifs. Ceci nous amène à préparer le déplacement du doigt 3 en même temps que le doigt 5. Ainsi, dès que vous avez le doigt 5 sur le Si, vérifiez bien que le doigt 3 est positionné au-dessus du Ré. Quant au pouce, il reste sur le Sol. Même sur un motif aussi élémentaire, il est donc bon d'apporter un peu d'analyse afin de gérer le prépositionnement du doigt 3, au mieux. Par la suite, la main gauche ne présente aucune particularité, si ce n'est entre la mesure 21 et la mesure 22. Comme nous l'avons dit, la main gauche réalise un déplacement latéral vers la droite. Dans ce déplacement, la main garde sa configuration, garde les mêmes écarts entre les doigts, nous éviterons pour autant de crisper la main pendant son déplacement. Pour bien travailler cette transition, nous pouvons réaliser l'exercice consistant à frapper les accords Do – Mi – Sol, puis Fa – La – Do, afin de s'habituer à bien pré-positionner tous les doigts sur l'accord de Fa. Profitons-en pour indiquer que Do – Mi – Sol définit l'accord de Do majeur, et que Fa – La – Do définit Fa majeur.
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Main droite – Mesure 1 à Mesure 8 Aucune difficulté. Main droite – Mesure 9 à Mesure 16 En fin de mesure 8, la main droite se prépare à réaliser une extension modérée, Si – Ré – Fa – La, avec les doigts 1 , 2 , 3 et 5. Il est possible de pré-positionner tous les doigts dès la fin de la mesure 8. Je vous propose donc de travailler l'exercice consistant à passer d'une position à l'autre, sans hésitation. L'extension est conservée jusqu'à la mesure 13. Par contre, en fin de mesure 14, le pouce n'a plus vocation à être trop à gauche, la main se relâche, le pouce arrive sur le Do, et le doigt 2 sur le Mi, préparant ainsi les mesures 15 et 16. Main droite – Mesure 17 à Mesure 24 Le motif de la mesure 17 est fondamental. Ici, l'extension est importante, nous allons progressivement relâcher la main. Le mouvement précis est le suivant : A la fin de la mesure 16, les doigts 1, 2, 3, 5 se prépositionnent sur Do, Mi, Sol, Si (il n'est effectivement pas utile de pré-positionner le 5 sur le Do supérieur). Le doigt 1 frappe le Do, puis le doigt 2 frappe le Mi et la main se relâche, puis le doigt 3 frappe le Sol et la main se relâche, enfin le doigt 5 va chercher le Do et la main se relâche totalement. Main droite – Mesure 25 à Mesure 32 Au sein de ces mesures, le point le plus important se situe mesure 27. A la fin de la mesure 26, la main s'est relâchée, le doigt 2 est donc sur le Sol, et le pouce sur le Fa. En mesure 27, le doigt 2 va chercher le Fa dièse, et le pouce se pré-positionne sur le Sol. Pour cela, il n'est pas nécessaire d'avancer la main vers le fond du clavier. Rappelons qu'il faut éviter, autant que possible, de mettre la main en profondeur dans le clavier, sans raison.
Le reste est relativement simple.
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Mains ensemble Le morceau est assez long, il doit être étudié par parties. Un premier objectif raisonnable est l'acquisition de la première ligne. Regardez bien la démonstration vidéo qui vous est proposée, et essayez de reproduire ce qui est montré. Tant que vous ressentez une hésitation dans l'exécution de ces premières mesures, ne poursuivez pas, car cela ne servirait à rien. Ce n'est pas en ajoutant des difficultés que les premières vont s'estomper. Surtout, allez doucement, c'est souvent le moyen pour surmonter les difficultés. Puis, poursuivez mains ensemble, par groupes de mesures, avec cette même exigence. Il est tout à fait normal de consacrer plus de deux semaines à la maîtrise de ce morceau.
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Cours 19
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Nous allons étudier deux exercices : Exercice A :
Exercice B :
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Les petits morceaux qui viennent ont pour objectif de vous faire travailler les accords à trois notes, à la main droite ou à la main gauche. Nous allons en profiter pour aborder quelques notions d'harmonie. Exercice A Nous étudions la main droite, la main gauche ne présentant aucune difficulté. Dans un premier temps, nous allons frapper les différents accords sans chercher à réaliser de liaison entre eux. En effet, sauf contre indication, les accords doivent normalement toujours respecter le Legato; ce qui veut dire qu'entre un accord et celui qui le suit, nous devons toujours chercher le doigt (ou les doigts) de liaison permettant de réaliser une transition sans rupture sonore. Pour l'instant, frappons les accords, l'un après l'autre. Nous devons respecter l'indépendance des doigts. Lorsque vous enfoncez des doigts, les autres doigts ne doivent pas subir de perturbation. Donc surveillez bien les doigts non sollicités, et laissez les au repos. Dans un deuxième temps, nous allons apprendre la configuration de la main pour chaque accord. Précisons l'idée. Lorsque nous frappons un accord, nous devons positionner plusieurs doigts, en respectant des écarts entre les doigts. Mais précisément, comment cela se passe-t-il ? Est-ce que nous positionnons un doigt de l'accord, puis les autres ? Et quel doigt ? Ou est-ce un mouvement simultané de tous les doigts ? Il ne faut pas positionner un doigt avant les autres, il faut apprendre chaque configuration de la main. Nous avons, dans ce morceau, deux configurations : Configuration 1 : Espacement normal entre les doigts; semblable à une situation de repos Configuration 2 : Ecart de deux notes entre le 1 et le 2, et espacement normal pour les autres. La configuration 1 est présente aux mesures 1 , 2 , 4 , 5, 7 et 11 La configuration 2 est présente aux mesures 3 , 9 , 10 et 12 Avant de frapper un accord, la main doit se souvenir de la configuration musculaire, du positionnement de chaque doigt. Le pianiste ne doit pas chercher ses configurations. Dans le futur, vous aurez à frapper de multiples accords, très rapidement, sans pouvoir même demander aux yeux de tout vérifier. vous comprenez donc qu'il ne sera pas possible, pour chaque accord, de chercher ses doigts. Alors, je vous propose de faire ainsi, pour apprendre les configurations. Prenons par exemple la deuxième configuration. Les doigts 1 et 2 sont espacés de deux notes, et le reste est dans une position normale. Vous devez pouvoir mettre la main en dehors du piano, sur votre genou, ou sur le couvercle du piano, puis en un instant, obtenir la configuration voulue, et enfin vérifier la configuration sur le piano. Dit autrement, il n'est pas nécessaire d'être sur le clavier pour obtenir une configuration particulière. Je vous propose d'aller même au-delà. Prenons un cas plus difficile. Imaginons que la main droite doive jouer Do – Fa – Sol – Si, avec les doigts 1 , 2 , 3 et 5. Mettez la main en dehors du clavier. En un instant, essayez d'obtenir la configuration, puis vérifiez en positionnant votre main sur le clavier. Si vous réussissez l'opération 10 fois de suite, alors vous pouvez conclure que votre main commence à maîtriser cette configuration.
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Vous pouvez inventer autant de cas que vous le souhaitez. Dans le futur, cette compétence sera obligatoire, main gauche comme main droite, afin de pouvoir affronter des morceaux plus difficiles, intégrant des accords rapides et multiples. Revenons à notre morceau. Vous devez donc vous entraîner sur les différentes configurations de la main droite, puis jouer toute la main droite. A chaque changement d'accord, les doigts trouvent leur position, immédiatement. Si ce n'est pas le cas, il faut continuer de s'entraîner. Et si vous êtes totalement motivé, vous pouvez essayer de réaliser cette main droite sans le contrôle des yeux. Une fois cette phase maîtrisée, vous pourrez inclure la main gauche. Rappelons que dans un premier temps, nous avons choisi uniquement de frapper les accords, sans chercher de liaison entre les différents accords. Si l'on veut être totalement consciencieux, alors, il faut respecter le Legato. Pour chaque accord, il faut alors chercher les doigts à tenir, pour réaliser la liaison sonore. Pour ce morceau, cette exigence n'est pas obligatoire, mais il est bon de s'entraîner. Exercice B Ce morceau fait travailler la main gauche sur des difficultés semblables. Je vous propose d'essayer de trouver les configurations de la main gauche, sur les accords : Do – Ré – Fa – Sol, avec les doigts 5 , 4 , 2 , 1 Do – Mi – Fa – La, avec les doigts 5 , 3 , 2 , 1 Essayez les configurations du morceau. Enfin, exécutez la main gauche seule, puis avec la main droite. Notions d'harmonie Accord Do – Mi – Sol : Il y a quatre notes (4 demi tons) entre le Do et le Mi Il y a trois notes (3 demi tons) entre le Mi et le Sol 4 et 3 , dans cet ordre, définissent un accord Majeur. Do – Mi – Sol est un accord de Do Majeur Par ailleurs, sachons également que : Mi – Sol – Do est un accord de Do Majeur de premier renversement Sol – Do – Mi est un accord de Do Majeur de second renversement Accord Sol – Si – Ré : Il y a quatre notes (4 demi tons) entre le Sol et le Si Il y a trois notes (3 demi tons) entre le Si et le Ré 4 et 3 , dans cet ordre, définissent un accord Majeur. Sol – Si – Ré est un accord de Sol Majeur Par ailleurs, sachons également que : Si – Ré – Sol est un accord de Sol Majeur de premier renversement Ré – Sol – Si est un accord de Sol Majeur de second renversement
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Ce morceau est une épreuve mentale. Le principe est la coordination du doigt 1 main gauche avec le doigt 3 main droite, et du doigt 3 main gauche avec le doigt 1 main droite. C'est le cas au sein de la première ligne, avec des accords aux deux mains, puis, sur deux lignes, avec des notes simples sous formes de noires, et enfin à la dernière ligne, avec des motifs incluant des notes tenues. Accords, mesure 1 – mesure 8 A première vue, pas de grand souci. Mais, la difficulté de l'exécution de ces mesures dépend du respect ou non du Legato entre les accords. Bien souvent, dans un morceau tel que celui-ci où il n'y a pas de mélodie particulière, on peut s'affranchir de respecter le Legato, considérant donc qu'il ne s'agit que d'un exercice. Je vous invite à travailler cette première ligne, en mode simple, puis en mode Legato. En mode simple, le travail va consister à réaliser des accords clairs, avec une main solide, et en respectant le repos des doigts non sollicités. En mode Legato, le travail va consister, en plus, à tenir le doigt de liaison entre deux accords successifs. Par exemple, à la main droite, entre l'accord Mi – Sol, et l'accord Ré – Sol, vous devez tenir le doigt 3. Mains séparées, vous ne devriez pas rencontrer beaucoup de soucis, par contre, mains ensemble, la difficulté est bien supérieure. En effet, entre le premier et le deuxième accord, l'opération est délicate : Main droite, nous passons de l'accord 3 – 5 à l'accord 2-5 en tenant le doigt 3, et à la main gauche, nous passons de l'accord 1-5 à l'accord 3-5, en tenant le doigt 1. Vous constatez qu'il s'agit vraiment d'une épreuve mentale. L'objectif est de maîtriser le mode simple, sans Legato. Maîtriser le mode Legato sur cette première ligne ne peut concerner que les plus motivés. Notes simples, mesure 9 – mesure 24 Ici, le mécanisme est plus simple. Mais, c'est surtout sur la longueur que le problème se pose, vous observerez qu'au bout de 16 mesures faisant correspondre le doigt 1 main droite avec le doigt 3 main gauche, et réciproquement, il est facile de se perdre et de s'embrouiller les doigts. Il y a donc une attention constante à apporter à ce passage. Profitons-en pour vous dire que tous ces exercices, toutes ces parties d'exercices peuvent vous sembler tristes, répétitifs; mais l'objectif est bien de vous confronter à différentes situations pour pouvoir ultérieurement les surmonter au sein d'un morceau plus imposant. Comprenez bien que s'il fallait apprendre un morceau contenant des techniques variées, sans avoir vu préalablement tous ces points techniques, alors, vous seriez devant un obstacle infranchissable. Le parcours que vous êtes en train de réaliser est exigeant, mais il est libérateur car maîtriser la technique est le moyen d'accéder à une indépendance musicale. Par ailleurs, n'oubliez pas que si, en parallèle, vous souhaitez apprendre un morceau, une musique, une chanson de votre choix, vous pouvez tout à fait, me contacter. Notes simples avec notes tenues, mesure 25 – mesure 32 Voici une partie qui vous demande de tenir un doigt sur plusieurs mesures. Par exemple, à la main droite, le doigt 5 est tenu sur les 4 premières mesures. Dans le même temps, les doigts 1 , 2 et 3 effectuent une mélodie. Puis, à la mesure 5, l'opération est réalisée une nouvelle fois, le doigt 5 refrappe sa note, avec d'autres motifs pour les doigts 1, 2, 3. La main gauche est sur le même principe. Le doigt 5 tient le Do.
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Voici un morceau traditionnel des classes de piano. Un rythme de valse avec une mélodie sympathique à la main droite. Sur le fond, il n'y a pas véritablement de complexité technique. Nous avons déjà travaillé des motifs équivalents à la main gauche, et la main droite est relativement simple. Ce morceau constitue donc un bon résumé du niveau actuel. Positionnement des mains Désormais, vous devez avoir acquis des automatismes. Déchiffrez le morceau, et notez ce qui vous paraît remarquable. Vous devez avoir remarqué que la main droite reste sur une seule position sur tout le morceau. Plus original, la main gauche garde, elle aussi, une position stable. Précisément le doigt 5 est sur le Si en permanence, et le pouce sur le Sol. Les autres doigts ont des positions variables. Ces données étant établies, vous n'avez plus à vous préoccuper de la position des mains, mais uniquement de l'impact de chaque doigt. Notes répétées A la mesure 3 comme à la mesure 7, la main droite réalise des notes répétées, sous forme de noires. Dans ce type de cas, il est fréquent d'observer les pianistes exagérer leurs mouvements de poignets. Il n'est pas utile d'avoir des mouvements de poignets pour réaliser ces notes. Dans d'autres morceaux, nous aurons l'occasion de voir des motifs proches, incluant des notes piquées, pour lesquelles nous pourrons adjoindre un certain mouvement de poignet. Mais ici, il faut s'en affranchir. Si bien que les notes répétées doivent exclusivement faire agir l'articulation des doigts. Pour le reste, ayant travaillé sur des motifs équivalents, main gauche comme main droite, vous devriez maîtriser ce morceau sans trop de soucis. Veillez à respecter le rythme, et de progresser jusqu'à une vélocité de 80 à la noire.
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Ce morceau n'apporte pas de grande difficulté technique, mais présente des aspects de solfège intéressants. Triolets Vous observez à la main droite, des motifs réunissant des croches, en groupes de 3 croches, avec un crochet situé en-dessous. Notons que ce crochet pourrait être au-dessus, cela ne constitue qu'un confort de lecture. Ce crochet comporte un chiffre 3, écrit en italiques. Il s'agit d'un triolet, plus précisément d'un triolet de croches. Nous avions déjà vu cette notation au sein de morceaux antérieurs de ce volume. Un triolet de croches a une durée, non pas de 1,5 temps, mais de 1 temps. Donc 3 croches en triolet, valent pour deux croches en notation normale. De la même manière, 3 noires en triolets valent pour deux noires, … Nous pouvons avoir des triolets de n'importe quel type de notes, pourvu que celles-ci soient identiques. Précisons qu'en fonction des éditeurs de musique, il arrive que les triolets soient indiqués avec une parenthèse plutôt qu'avec un crochet. Voici un triolet d'octaves, avec une parenthèse pour notation :
Voici une notation plus élaborée incluant des silences et des notes. Un demi-soupir a la même durée qu'une croche, l'ensemble peut donc être regroupé, il s'agit ici précisément d'un ensemble de deux triolets, présentés sous la forme d'une seule parenthèse. Un triolet peut donc également concerner des silences et non pas uniquement des notes. L'ensemble a une durée de deux temps et non de trois temps.
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Et voici un triolet de blanches :
Enfin, notons que l'on peut regrouper des notes par groupe de 3, mais aussi par groupe de 5, …, ou par 22, ou par …. Voici au sein du Nocturne 1 Opus 9 de Chopin, un ensemble de 11 notes, 11 croches, avec une notation un peu particulière :
Il arrive même que le chiffre de 3 ne soit pas marqué, car l'éditeur considère que cela apparaîtra comme évident aux yeux du pianiste. Voici par exemple, un passage du Nocturne 20 de Chopin :
Dans ce type de cas, comment le pianiste peut-il savoir qu'il s'agit de triolets et non de notes simples ? L'expérience du pianiste, la lecture de la mesure et le calcul des temps. Ces cas sont quand même rares.
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Notes tenues A la main gauche apparaît une notation singulière : Le doigt 4 frappe le Do, sous forme de ronde (4 temps). Au-dessus de la ronde, il y a un soupir, puis il y a trois tierces sous formes de noires.
Cette notation veut dire que le doigt 4 frappe le Do, sur le premier temps, tandis que les autres doigts sont au repos. Sur le deuxième temps, le doigt 4 est toujours dans le Do, tandis que les autres doigts frappent la tierce. Le mouvement est répété jusqu'à la fin de la mesure. Le doigt 4 est donc tenu sur 4 temps. Regardons ici la main droite :
Nous y voyons un Mi, doigt 5 qui tient deux temps, tandis que les autres doigts frappent l'accord Mi-La. Ce qui constitue un autre exemple de cette notation. La gestion des notes tenues doit être étudiée de manière séparée, le pianiste doit apprivoiser le poids qu'il doit mettre sur le doigt tenu, et le poids sur les autres doigts. Nous trouverons ce genre de difficulté dans les exercices Cortot, sur l'indépendance des doigts. Nous verrons cela ultérieurement. Autres aspects Le morceau ne comporte pas d'autres particularités. Son exécution n'est pas très difficile.
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Vous connaissez assurément le phénomène du mimétisme : l'un fait quelque chose, l'autre l'imite, sans finalement en prendre vraiment conscience. C'est de cela dont nous allons principalement parler. Par ailleurs, ce morceau nous donnera l'occasion d'affronter d'autres difficultés. Ici, nous observons, par exemple en mesure 6, mais aussi en mesure 11, que la main gauche joue des notes en mode Legato, et que la main droite joue des notes piquées (ce que l'on appelle aussi le mode Staccato). Notes Legato d'un côté, notes Staccato de l'autre, cela représente une difficulté. Par analogie, on peut comparer cela à l'exercice consistant à dessiner un cercle d'une main, et un carré de l'autre. Au piano, ce genre de situations arrive souvent, il faut se préparer à ce sujet. Exercice préparatoire Mettez vos mains sur Do, Ré, Mi, Fa, Sol, avec des mains au repos. Chaque main va jouer : Do, Ré, Mi, Fa, Sol, Fa, Mi, Ré, Do Dans un premier temps, la main gauche va jouer Legato, et la main droite Staccato. Dans un deuxième temps, nous allons inverser les rôles Je vous propose d'aller lentement, ce n'est pas aussi simple que vous pourriez le penser. Bien souvent, l'on observe que lorsqu'une main pique une note, l'autre main a tendance à vouloir l'imiter. C'est un réflexe contre lequel il faut lutter pour jouer au piano. Prenez le temps nécessaire pour bien maîtriser cet exercice. Nous allons maintenant appliquer cet aspect technique aux mesures concernées. Etude de la mesures 6 Essayez d'exécuter la mesure 6 en veillant donc à ce que l'une des mains ne fasse pas du mimétisme en fonction de l'autre. Il ne faut pas que la main droite pique le Si, sous prétexte que la main gauche pique le Sol. Etude de la mesures 11 Réalisez le même travail pour la mesure 11. Profitons de la mesure 11 pour explorer un mouvement particulier de la main droite : Lorsque nous devons jouer un motif sur deux notes, incluant un phrasé, il est fréquent que le geste de la main accompagne la sonorité voulue, il est parfois utile de descendre la main sur la première note du phrasé, et de la remonter sur la dernière note. Ceci crée un balancement que l'on retrouve bien évidemment au niveau sonore. Nous pourrions bien sûr gérer cette nuance sonore, uniquement avec les muscles des doigts, mais il est plus simple, et tout à fait accepté, de gérer cette particularité avec un geste de la main. Ceci est bien sûr à utiliser avec précaution, il ne s'agit pas de généraliser ni d'exagérer le mouvement. Le piano n'est pas le théâtre. Etude des mesures 15 et 16 Ces mesures contiennent également des notes piquées. Une difficulté supplémentaire apparaît en mesure 16, avec une liaison entre deux accords. Il faut que les impacts des doigts main gauche / main droite soient bien coordonnés.
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Points de solfège Nous observons, en mesure 1, un signe au dessus du Do main droite. Ce signe veut dire : accentuation sonore sur la note concernée. Ce signe apparaît également en mesure 2. Cette accentuation ne concerne que la note en question, et n'a pas d'incidence sur la suite. Par contre, en fin de morceau, nous voyons un signe équivalent, situé entre les deux portées. Ce signe signifie une diminution progressive du volume sonore : c'est un decrescendo. Exemples de signes de variations sonores : Voici une partition :
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Voici des notes accentuées
Voici un Decrescendo (ci-dessus), et un Crescendo (ci-dessous)
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Par ailleurs, en mesure 13, nous observons un bémol sur le Si main droite. Un bémol diminue une note d'un demi-ton. Le Si bémol est la touche noire située en haut à gauche du Si.
Le doigt 2 est sur le Si bémol Ce bémol est une altération occasionnelle. Son impact n'est valable que jusqu'à la fin de la mesure où il se situe, il n'a donc pas d'effet sur le Si de la mesure 15. Liaison entre accords Que cela soit entre les mesures 7 et 8, ou dans la mesure 16, la main gauche réalise deux accords successifs. Il nous faut donc réaliser une liaison sonore. La seule solution consiste à tenir le pouce, et à ramener la main pour l'exécution du deuxième accord. Notons par ailleurs la présence d'un phrasé qui doit accentuer le premier accord, et diminuer le second. Enfin, notons que la tierce de la mesure 16 est piquée, ce qui n'est pas le cas de la mesure 8. Exécution du morceau De plus en plus, nous arrivons sur des morceaux incluant des motifs variés, proposant des difficultés spécifiques pour chaque main. Il convient d'étudier le morceau, petite partie par petite partie. Il est tout à fait possible que l'étude de ce morceau prenne 2 semaines de travail.
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Nous poursuivons notre acquisition de technicité, avec des motifs variés, incluant notes tenues, notes piquées, phrasés, accords, altérations, … Nous sommes donc désormais devant des morceaux présentant de multiples notions musicales. Analyse Vous devez avoir pris le réflexe d'analyser un morceau avant même toute autre opération. Dans le futur, vous ne devrez jamais vous lancer dans l'exécution hasardeuse d'un morceau, en espérant passer les obstacles sans les avoir analysés préalablement. Nous observons différents sujets à traiter : En beaucoup d'endroits, nous avons une confrontation main gauche / main droite, avec des notes simples d'un côté, et des notes piquées de l'autre. Ceci est surtout vrai dans la première partie du morceau. A différents endroits, nous avons des phrasés à respecter, encadrant parfois simplement deux notes comme en mesure 1, ou bien plus de notes, comme en fin de première partie. En fin de première partie, apparaît, à la main gauche, une liaison entre accords. Il faudra donc chercher un doigt de transition qui permette une bonne continuité sonore. La main gauche reste souvent sur une même zone, il faudra donc chercher une position qui permette l'exécution d'un maximum de notes, sans déplacement de la main. Certaines notes sont exécutées avec accentuation sonore, il faudra donc bien respecter les nuances entre les deux mains. En dernière ligne, apparaît à la main droite, une ligne descendante incluant une note noire, il faudra essayer de trouver une position de la main, suffisamment proche du Si bémol, afin de ne pas forcer un déplacement en profondeur excessif de la main. Voici donc les points majeurs qui apparaissent en première lecture. Etude de la première partie – Main gauche Pour l'essentiel, la main reste dans une zone stable. Vous devez être capable désormais de lire la partition main gauche, de positionner votre main sur son point de départ, puis de jouer les 6 premières mesures sans souci. Respectez bien les temps. Si cette partie vous paraît simple, n'en profitez pas pour accélérer, c'est inutile. En fin de première partie, la main gauche exécute deux accords. Le premier point à régler est le prépositionnement de la main gauche sur l'accord Ré – Fa dièse – Do. A la sortie du Si piqué, la main gauche prend immédiatement la configuration adéquate, et se positionne sur ses notes. Du reste, peutêtre aurez-vous remarqué que la configuration Ré – Fa dièse – Do est très voisine de la configuration Si – Ré – Sol de la mesure précédente. Les deux configurations utilisent les mêmes doigts et presque les mêmes écarts. Il est donc intelligent de garder cette configuration entre les deux mesures, afin d'aider le positionnement sur Ré – Fa dièse – Do. Je vous propose de prendre l'habitude, si possible, d'analyser les similitudes éventuelles entre des configurations successives. La main gauche doit réaliser la liaison entre les deux accords, de fin de partie, en respectant le Legato. Pour cela, la main gauche va frapper les notes Ré, Fa dièse, Do, puis le doigt 3 tient le Fa dièse, et les autres doigts se relâchent. Les doigts 2 et 1 se positionnent sur Sol – Si. Les doigts 2 et 1 frappent l'accord Sol – Si, tandis que le doigt 3 se relâche. Nous pouvons remarquer, que nous aurions pu également, tenir les doigts 5 et 3, mais ceci n'est pas indispensable.
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Etude de la première partie – Main droite Arrêtons-nous sur les deux premières notes. Elles sont reliées par un phrasé. Dans ce genre de situations, nous pouvons accompagner l'exécution des notes par un léger balancement de la main. La main descend légèrement sur la première note, et monte sur le deuxième note. De surcroit, la main pique la deuxième note, la main va donc amplifier son mouvement vers le haut en fin de phrasé. En fin de mesure 1, la main droite se déplace vers la droite. Nous veillerons à positionner correctement tous les doigts, ce qui va nous permettre d'être prêts pour exécuter toutes les notes jusqu'à la fin de la mesure 4. La mesure 2 présente les mêmes caractéristiques que la mesure 1, avec un phrasé sur les deux premières notes. Nous observons que le Sol en fin de mesure 4 est accentué. Nous devons respecter cette indication, en confiant au doigt la mission de cette accentuation, sans faire participer la main. Certes, il peut arriver que la main participe parfois à ce genre d'actions, mais ici, ce n'est pas utile. En fin de mesure 4, la main réalise un nouveau déplacement. Aucun difficulté additionnelle n'apparaît. Etude de la deuxième partie – Main gauche Les premières mesures de cette partie ne présente aucune difficulté. La transition entre les mesures 4 et 5 de cette partie est intéressante. Nous veillerons en effet à prépositionner les doigts 5, 3 et 1, sur Mi, Sol et Do, dès la sortie de la mesure 4. Etude de la deuxième partie – Main droite Les quatre premières mesures ne présentent aucune difficulté. On veillera à respecter les accentuations sonores, et les notes piquées. Au cours de la mesure 5 de cette partie, la main droite exécute un motif Mi, Ré, Do, Si bémol, La, avec les doigts 5, 4, 3, 2, 1. Le doigt 2 frappe une touche noire. Dès le début du trait, nous allons positionner la main relativement proche des touches noires, de telle sorte à ce que le doigt 2 n'ait qu'à réaliser une petite extension pour frapper le Si bémol. Si ce n'était pas le cas, si la main était donc vers le devant des touches, elle aurait donc à réaliser un déplacement vers la profondeur du clavier, simplement pour l'exécution d'une note, ce qui serait un mouvement inutile. Bien sûr, cette réflexion est à considérer au cas par cas. Il peut arriver, pour certaines vélocités, que la main trouve un meilleur confort vers le devant des touches. Il faut analyser chaque cas de figure précisément. La fin du morceau ne présente pas de difficulté particulière. Etude de la coordination des deux mains Il faut bien sûr travailler par parties. Un premier lot est constitué des deux premières mesures, au cours desquelles nous allons vérifier que la main gauche ne calque pas son comportement sur celui de la main droite. Une fois que ces mesures auront été maîtrisées, les mesures 3 à 6 pourront être étudiées. Une attention particulière devra être portée sur la mesure 7, avec le pré-positionnement main gauche. La main gauche devra être prête sur l'accord Ré, Fa dièse, Do, lorsque la main droite frappe le Si. Dans la partie 2, le point difficile se situe aux mesures 5 et 6, on le travaillera en priorité.
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Nous sommes sur un rythme de valse, avec une mélodie très agréable, et un rythme alerte. Ce morceau est un classique du parcours du pianiste débutant. Analyse Nous avons acquis des automatismes, notamment celui d'avoir une vue globale du morceau avant de commencer son étude. Prenez un instant, pour analyser la main droite. Lisez toutes les mesures du morceau, côté main droite. Que remarquez-vous ? Vous aurez peut-être remarqué que la main droite reste sur une seule position. Aucun doigt ne se déplace du début à la fin du morceau. Certes, la lecture n'est pas facile, nous sommes ici sur des positions assez hautes, et les notes sont toutes au-dessus de la portée. Mais, prenez votre temps, et vous observerez que la main droite ne bouge pas. Le pouce reste sur le Sol, le doigt 2 sur le La, …, et le doigt 5 sur le Ré. Ceci nous permet de conclure que nous pourrons nous concentrer sur la main gauche, si celle-ci devait réaliser des motifs un peu compliqués. Du reste, c'est le cas, la main gauche, en mesure 6, réalise un saut latéral. A la main gauche, nous avons des motifs répétitifs, construits systématiquement sur trois croches. Chaque mesure compte deux groupes de notes, donc 6 croches, c'est la raison pour laquelle, il est écrit 6/8 à côté des signes de Clé. Le rythme est assez rapide, il est indiqué « Allegretto » en début de morceau. Ainsi, une des difficultés du morceau sera la vélocité qu'il faut atteindre. Une autre difficulté sera la coordination des deux mains. En effet, à la main droite, la mélodie est ponctuée de croches, noires, noires pointées, qu'il faudra donc maîtriser. Notions de solfège : La liste des dièses Nous avons un Fa dièse à la Clé. Profitons-en pour présenter la liste des dièses, dans l'ordre qu'il convient. La liste des dièses, que l'on présente à l'armure, est toujours écrite dans cet ordre : Fa, Do, Sol, Ré, La, Mi, Si Donc : S'il y a un dièse à la Clé, ce sera forcément le Fa S'il y a deux dièses à la Clé, ce sera forcément : Fa et Do S'il y a trois dièses à la Clé, ce sera forcément : Fa, Do, et Sol … S'il y a sept dièses à la Clé, ce seront forcément : Fa, Do, Sol, Ré, La, Mi et Si Notions de solfège : La liste des bémols La liste des dièses est donc : Fa, Do, Sol, Ré, La, Mi, Si. La liste des bémols est donc l'ordre contraire : Si, Mi, La, Ré, Sol, Do, Fa
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Donc, dans un morceau : S'il y a un bémol à la Clé, ce sera forcément le Si S'il y a deux bémols à la Clé, ce sera forcément : Si et Mi … S'il y a sept bémols à la Clé, ce sera forcément : Si, Mi, La, Ré, Sol, Do et Fa
Vous devez mémoriser les résultats présentés ici
Notions de solfège : Les tonalités Il n'est pas question ici d'entrer dans tous les détails de ce sujet. Les tonalités constituent un chapitre entier du piano, nous nous limiterons donc au cas présenté dans le morceau. Nous avons donc un Fa dièse à la Clé. Par ailleurs, nous observons que les notes principales du morceau, c'est-à-dire, les premières notes main gauche, les notes finales, les notes principales de la mélodie main droite, sont souvent Sol, Si, Ré. Sol, Si, Ré appartiennent à la tonalité de Sol majeur. Comme nous l'avons vu dans un cours précédent, un accord majeur est construit à partir de trois notes avec la caractéristique suivante: L'écart entre la première note et la deuxième note est de : 4 touches (4 demi tons) L'écart entre la deuxième note et la troisième note est de : 3 touches (3 demi tons) Or, l'écart Sol – Si est bien de 4 touches, et l'écart Si – Ré est bien de 3 touches, donc : Sol , Si , Ré décrivent donc l'accord de Sol majeur Sol , Si , Ré décrivent la tonalité de Sol majeur Retenez donc qu'un morceau ayant un seul dièse à la clé (donc le Fa dièse) est certainement un morceau ayant pour tonalité Sol majeur. Pourquoi « certainement », y aurait il un doute ou des cas spécifiques ? Est-ce qu'un morceau ayant pour une seule altération à la Clé, donc le Fa dièse, est forcément un morceau en tonalité de Sol majeur ? La réponse est non, il n'y a pas certitude, mais pour l'essentiel des morceaux que vous aurez à étudier, dans les premiers temps de votre apprentissage, ce sera le cas. Le morceau que nous étudions ici, est en tonalité de Sol majeur. Reportons à plus tard, les détails de ce chapitre. Etude de la main droite La main droite, comme nous l'avons dit, reste sur une seule position. Donc, positionnez le pouce sur le Sol, et les autres doigts dans leur position naturelle. En essayant de compter 1, 2, 3, 4, 5, 6, pour chaque mesure, vous pouvez désormais jouer la totalité du morceau, main droite.
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Etude de la main gauche Dans un premier temps, nous allons réaliser des repérages. La main gauche va se positionner sur le clavier sans jouer les notes, en posant les doigts comme s'il s'agissait d'accords. Ainsi, sur la première mesure, la main gauche pose les doigts 5, 3, et 1, sur Sol, Si, Ré. En deuxième mesure, nous avons donc l'accord virtuel : Fa dièse, Do, Ré, joué avec les doigts 5, 2 et 1. Le défaut consisterait à réaliser une rotation de la main, il faut bien sûr éviter tout mouvement de ce genre. Au contraire, la main va avancer de quelques centimètres, jusqu'à positionner le doigt 5 sur le début du Fa dièse. La mesure 6 présente un nouveau motif : Do, Mi, La joué avec les doigts 5, 3, et 1. Nous pouvons réfléchir à la transition mesure 5 / mesure 6 : A la fin de la mesure 5, le pouce main gauche est sur le Ré; au début de la mesure 6, le doigt 5 est sur le Do de l'octave inférieure. Nous pouvons aller chercher le Do par une extension de la main si l'élasticité de celle-ci est suffisante. Si l'opération est impossible, la seule alternative consiste à réaliser un déplacement latéral de la main. La mesure 7 présente deux situations : Ré, Sol, Si, puis Ré, Fa dièse, Do. Enfin, la mesure 8 revient sur Sol, Si, Ré. Donc, dans un premier temps, il faut positionner la main gauche, le plus clairement possible, mais sans précipitation, sur ces différentes positions. Ce travail est essentiel. Puis, il ne restera plus qu'à réaliser l'articulation pour jouer toute la main gauche du morceau. Etude de la coordination des deux mains Les mesures 1 et 2 constituent une ligne mélodique semblable aux mesures 3 et 4, ou encore aux mesures 5 et 6. Dans tous ces cas, il y a une noire suivie de 4 croches, dans la première mesure; puis une noire suivie d'une croche et d'une noire pointée, dans la mesure qui suit. Donc, étudier le rythme des deux premières mesures est un bon entrainement pour les mesures qui suivent. Donc, dans un premier temps, travaillez pour maîtriser les deux premières mesures. Cependant, la maîtrise des mesures 5 et 6 sera plus difficile, considérant le mouvement de la main gauche pour aller chercher le Do inférieur. Dans un deuxième temps, concentrez vous sur les mesures 7 et 8. Le changement de configurations au sein de la mesure 7, main gauche, peut vous poser des soucis. La deuxième partie du morceau, constituée des mesures 9 à 16 est semblable à la première partie, en termes de rythme et d'accompagnement main gauche. Il est indispensable, dès qu'un certain niveau de maîtrise est atteint, d'appliquer le métronome à l'ensemble du morceau, en cherchant à obtenir, après un travail patient, une vélocité assez rapide.
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Nous sommes devant un morceau capital pour la suite de l'apprentissage, il s'agit encore d'un grand classique que chaque pianiste débutant doit étudier. Il s'agit d'une épreuve, considérant les notions à maîtriser, considérant également la longueur du morceau. Analyse Nous retrouvons dans ce morceau de nombreuses notions déjà vues : noires, croches, phrasés, nuances, accords, … Par contre, apparaît en deuxième mesure, à la main droite, une petite note juste avant le Fa. Cette petite note est positionnée sur le Sol, et est dessinée avec un symbole plus petit que les notes traditionnelles. Cette notion musicale est fondamentale pour la compréhension de morceaux classiques, mais aussi pour la bonne interprétation de chansons. Nous allons donc regarder le sujet en détail.
Par ailleurs, nous voyons à la main gauche, un ensemble de motifs semblables, faisant alterner un accord et une basse, ce qui suppose une certaine qualité d'impact. Nous remarquons que le rythme est rapide, ce qui ajoute une difficulté importante pour la maîtrise du morceau. Les petites notes En mesure 2, apparaît donc une notation particulière. Quelle est cette notion ? Dans le vocabulaire musical officiel, cette notation est une appoggiature. Dans le vocabulaire courant, on parlera de petite note. Traitons le cas le plus fréquent : Une petite note est jouée assez rapidement, juste avant la note qu'elle précède. Imaginons la main droite jouant 4 noires : Do , Do, Do, Do, avec le doigt 2. Ajoutons au dernier Do, une petite note située sur le Do dièse, jouée par le doigt 3. Nous allons mettre le métronome à 60, c'est-à-dire, un battement par seconde. Le premier Do sera sur le premier battement. Le deuxième Do sera sur le deuxième battement. Même logique pour le troisième Do. Le quatrième Do est affecté d'une petite note. La petite note est jouée juste avant le battement du métronome, elle n'affecte pas le rythme général, ainsi le quatrième Do tombe sur le battement du métronome. Une petite note n'affecte donc pas le déroulement général du morceau. Complexité du sujet oblige, sachez qu'il existe des cas de figure où la règle citée ici n'est pas vérifiée. En effet, vous trouverez des musiques anciennes, où la petite note était déclenchée, non pas avant le temps, mais sur le temps, perturbant ainsi la note située juste après. Pour prendre exemple, si nous avions joué la séquence des 4 Do, suivant cette règle, alors, la petite note (Do dièse) serait tombée sur
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le battement du métronome, et non pas avant. Vous trouverez ici ou là, également des partitions dans lesquelles une annotation graphique vous précisera que telle petite note doit être jouée d'une manière spécifique. Mais quand même, dans la grande majorité des cas que vous allez rencontrer, la petite note est jouée, juste avant la note à laquelle elle se rattache, sans perturber le rythme de celle-ci. A quelle vitesse est jouée une petite note ? Quand faut-il la déclencher ? Ceci est très variable en fonction des éditeurs, des compositeurs, du style de musique. Retenez qu'en général, une petite note est brève, assez rapide. Donc ne pensez pas qu'il pourrait exister une règle générale sur le sujet, vous trouverez en effet, pour un même morceau, des interprétations très différentes, en fonction des pianistes. D'autant plus, que la petite note peut être présentée sous des formes différentes. Dans le cas de notre morceau, la petite note apparaît sous forme de croche. Dans d'autres situations, comme nous allons le voir, elle peut apparaître sous forme de doublecroches, ou encore, sachons qu'il peut y avoir, non pas uniquement une petite note, mais plusieurs petites notes. Voici un exemple tiré d'une valse de Chopin : Il y a des petites notes identiques à celle que nous avons déjà vue, et également des petites notes sous forme de double croches. C'est l'expérience du pianiste qui permet à ce dernier, de positionner au bon moment, les petites notes en question, quel que soit leur nombre, afin que le rythme général ne soit pas affecté. Le pianiste débutant commence par des motifs simples, incluant une seule petite note, puis affronte des motifs plus compliqués comme présentés dans cette valse de Chopin. Notons qu'il y a des morceaux comptant un nombre très important de petites notes.
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Continuons le panorama des cas de figure qui peuvent se présenter. Voici un cas, tiré du Nocturne 20 de Chopin, présentant 4 petites notes avant le Sol :
Toujours au sein du même morceau, voici des petites notes sous forme d'accord :
Nous voyons donc que le sujet est large, il sera complété tout au long de l'apprentissage. D'autres questions se posent : Est-ce que le mode d'impact d'une petite note est le même que celui des autres notes ? Y a-t-il une manière spécifique de jouer une petite note ? Bien souvent, oui. Il est fréquent que le geste de la main soit adapté à l'exécution d'une petite note, et cela dépend aussi du motif à exécuter, s'il inclut ou non des notes noires, … Le sujet est large, et il faudra l'aborder à partir d'exemples. Retenons qu'il peut tout à fait arriver que l'exécution des petites notes déroge quelque peu aux règles pianistiques traditionnelles. Dans le cas qui nous occupe, nous avons le doigt 5 qui joue le Sol sous forme de petite note, et le doigt 4 qui poursuit sur le Fa. Nous pourrons réaliser ce début de mesure de deux manières différentes : Soit par l'articulation des doigts, soit par un petit geste de la main. En fonction de l'effet désiré, le pianiste peut prendre telle ou telle solution. Notons que l'usage d'un petit mouvement de la main ne doit pas être un palliatif à une incompétence des doigts. Le pianiste doit savoir réaliser ce motif par l'articulation des doigts; et, s'il choisit d'utiliser un petit
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mouvement de main, ce n'est donc pas par faute d'alternative, par manque de maîtrise de l'articulation, mais par un choix conscient. Etude de la main droite L'étude de la petite note étant faite, vous devez pouvoir exécuter toute la main droite, en respectant notes simples, notes piquées, … Faut-il le signaler … Vous aurez remarqué que la main droite reste sur une seule position tout au long du morceau. Etude de la main gauche La main gauche comporte trois types de motifs : • • •
Des notes simples : aucune difficulté Des suites d'accords : il faut bien penser au pré-positionnement et à la liaison entre accords Des combinaisons basse / accord : il faut bien faire attention à ne pas provoquer des basculements de la main
Vous devez avoir désormais acquis les compétences nécessaires aux deux premiers points. Nous allons regarder le troisième. Prenons le cas suivant : La main gauche est positionnée sur le piano. Le doigt 4 est sur le Do, le doigt 2 est sur le Mi, le pouce est sur le Sol. Les doigts 4 et 2 enfoncent Do – Mi, puis le pouce joue le Sol tandis que les autres doigts se relâchent. L'opération peut être répétée. Le défaut consisterait à réaliser un basculement de la main pour réaliser cette opération. Ainsi, ce sont bien les doigts qui agissent et non la main. Réalisez le mouvement des doigts en simultané, veillez à ce que la main reste stable, que les doigts non sollicités restent au repos. Il peut être utile de répéter ce mouvement pendant des jours avant d'obtenir la qualité requise. Notons que dans certains cas, il pourra arriver que l'on sollicite la main pour ce genre de motifs, mais dans un premier temps, il faut apprendre à faire fonctionner les doigts et à laisser la main au repos.
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Nous sommes devant un exercice de vélocité, et d'indépendance, tel que l'on peut également le rencontrer dans les Exercices Hanon , ou dans les premiers exercices Cortot. Analyse Les motifs en double croches sont exécutés uniquement par la main droite, la main gauche se limite à réaliser quelques accords sans difficulté. Nous observons que les deux mains restent sur une seule position, de bout en bout du morceau. Mode opératoire Il convient de profiter du morceau pour réaliser les variantes que l'on rencontre dans les exercices Hanon et Cortot, mais aussi dans les exercices de gammes et d'arpèges. Qu'est-ce qu'une variante ? Une variante est un motif de nuances ou de rythme que l'on applique à un morceau. Le pianiste joue le morceau en appliquant un rythme particulier ou des nuances particulières afin d'acquérir une compétence. Les compétences que l'on acquiert par ce biais sont souvent : l'égalité des doigts et la vélocité. Il est conseillé d'avoir l'initiative d'appliquer ces variantes, dans le futur, sur des exercices ou morceaux équivalents. Variante 1 : Nous allons accentuer les notes de rang 1 de chaque groupe de notes Variante 2 : Nous allons accentuer les notes de rang 1 et de rang 3 de chaque groupe de notes Variante 3 : Nous allons considérer, pour chaque groupe, que la première note est une croche, et que les trois suivantes sont un triolet de double croches. Exécution simple Dans un premier temps, nous allons déchiffrer le morceau, mains séparées. Cette phase ne comporte aucune difficulté particulière. Exécution Variante 1 Nous accentuons la première note de chaque groupe. L'accentuation ne doit pas venir d'un geste de la main, il s'agit bien du muscle du doigt qui prend cette fonction. La difficulté vient du fait qu'il faut laisser les autres doigts dans un niveau d'impact traditionnel. Bien souvent, lorsque l'on accentue un doigt, le doigt qui suit est amené à être influencé par cette accentuation. Il ne faut pas que ce soit le cas.
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Par ailleurs, il arrive également que l'accentuation d'une note change sa durée, il faut bien sûr éviter ce phénomène. Ce phénomène est tout à fait explicable. En effet, lorsque nous appuyons une touche fortement, le muscle du doigt se raidit, et il faut donc du temps pour parvenir à le relâcher, pour le faire revenir de sa touche. Plus l'on est pesant sur clavier, plus il est difficile d'aller vite. Pour que l'esprit identifie bien l'objectif, il faut bien sûr réaliser l'exercice lentement. Donc, dans un premier temps, réalisez la main droite, en accentuant la première note de chaque groupe. Lorsque vous aurez acquis la compétence, vous pourrez y adjoindre la main gauche. Exécution Variante 2 Nous accentuons la première et la troisième note de chaque groupe. Pour bien maîtriser cette variante, il faut que la mise au repos des doigts accentués soit encore plus efficace. Prenez bien votre temps pour travailler toutes ces variantes. En les réalisant, vous travaillez l'indépendance des doigts. Exécution Variante 3 Nous allons maintenant travailler la vélocité. La vélocité est le résultat de beaucoup de paramètres : le pré positionnement, la relaxation, l'agilité, … Ici nous travaillons l'agilité. Pour augmenter la vélocité dans un morceau, il faut l'augmenter par petites parties. Nous allons donc appliquer le motif : Une note longue, suivie de trois notes rapides. Si vous disposez de l'ouvrage « Principes Rationnels de la Technique Pianistique » de Cortot, je vous invite à vous reporter à la feuille mobile, qui vous présente, en Point 4, une liste de variantes rythmiques :
Dans le cas présent, nous appliquons la variante : Croche suivie d'un triolet de double croches. Exécution Variante Supplémentaire Nous pouvons essayer de jouer ce morceau en faisant jouer la main gauche sur les mêmes notes que la main droite. De ce fait, nous nous préparerons à l'exécution des exercices Hanon qui reposent sur le même principe. Tout ce travail sera accompagné du métronome, et pourra être poursuivi pendant des semaines, en parallèle à d'autres morceaux.
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Nous sommes sur un exercice difficile. D'abord, le morceau présente deux altérations à la clé, avec une main gauche réalisant des déplacements latéraux assez exigeants. Ces déplacements obligent à utiliser certains doigtés, qui, nous allons le voir, sollicitent la main autant que l'esprit. Par ailleurs, le rythme est assez élevé. Main droite La main droite reste sur une seule position tout au long du morceau. Elle ne comporte pas de difficulté, si ce n'est le respect de la petite note de la mesure 7. Les doigtés sont évidents : Le pouce est sur le Ré, le doigt 2 sur le Mi, le doigt 3 sur le Fa dièse, le doigt 4 sur le Sol, le doigt 5 sur le La. Les doigts restent donc sur ces positions. Main gauche Nous allons étudier les doigtés, et les solutions techniques pour maîtriser cette partie. Sur chaque mesure, il faut étudier la situation pianistique. Mesures 1 à 3 : Sur ces mesures, pas de souci, 5 – 1 – 3 – 1 sur la première mesure. Puis, 5 – 1 – 3 – 1 et 5 – 1 – 2 – 1 sur la deuxième mesure. Le doigté de la mesure 3 est celui de la mesure 1. Néanmoins, soyons vigilants. Nous observons que les motifs de la mesure 3 sont identiques à ceux de la mesure 1, mais il ne faut pas en déduire que les doigtés sont forcément identiques. Ici, certes, c'est le cas, mais nous trouverons des situations où deux motifs identiques ont des doigtés différents. Mesure 4 : Les difficultés commencent. Il est facile de penser que les doigtés seront 5 – 1 – 3 – 1 pour cette mesure; le doigt 5 sera le sur le La, le doigt 3 sur le Do dièse, et le doigt 1 sur le Mi. Mais l'essentiel concerne la transition entre la mesure 3 et la mesure 4. Sur la mesure 3, le pouce était sur le La; il faut donc que la main réalise un écart d'octave entre le doigt 1 et le doigt 5, et immédiatement repositionner totalement la main, pour exécuter le motif de la mesure 4. La difficulté réside donc dans le fait du repositionnement immédiat de la main, considérant que le rythme sera assez élevé.
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Mesure 5 : Nous avons un motif identique au premier motif de la mesure 2. Sur la mesure 2, nous avions les doigtés 5 – 1 – 3 – 1. Bien sûr, il est possible de reprendre les mêmes doigtés, mais ceci ne vaut que pour les pianistes assez expérimentés. En effet, en fin de mesure 4, le doigt 1 est sur le Mi, si bien que si nous souhaitions positionner le 5 sur le Do dièse, et le doigt 3 sur le Mi, la main serait alors soumise à une contraction assez difficile à réaliser. Par ailleurs, nous pouvons observer que le doigt 5 sera encore utilisé sur le La, en mesure 7. Si bien que nous pouvons opter pour un nouveau doigté pour cette mesure 5. Il est possible d'utiliser 3 – 1 – 2 – 1. La main, certes, est quelque peu en extension, mais il y a des choix à faire, des compromis à trouver, ici, nous choisissons celui de l'extension plutôt que celui de la contraction. Mesure 6 : Nous observons qu'en mesure 7, le doigt 5 va devoir revenir sur le La. Il est donc plus sage de laisser le doigté actuel. Nous restons donc avec 3 – 1 – 2 – 1. Dans les mesures 5 et 6, il est possible de laisser le doigt 5 dans la zone du La inférieur, sous condition de ne pas générer de crispation. Si le morceau est joué avec un rythme plutôt faible, le doigt 5 a alors le temps de se remettre au repos, et donc de libérer l'extension. Mesure 7 : Le doigt 3 était précédemment sur le Ré, il descend sur le Do dièse. Le pouce était précédemment sur le La, il descend sur le Sol. Le doigt 5 va chercher le La inférieur. Les doigtés choisis en mesure 6 ont donc simplifié la transition vers la mesure 7. Mesure 8 : Nous retrouvons les doigtés de la mesure 6. Mesure 9 à 12 : Les doigtés sont indiqués. Sur le plan technique, il faut veiller à ce que la main entre convenablement en profondeur dans le clavier, au début de la mesure 10, afin que le pouce puisse proprement frapper le Fa dièse, sans torsion du poignet. Il est donc utile, dès le début de la mesure 9, que la main soit relativement avancée par rapport à une position standard.
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Mesure 13 : Le doigt 5 doit jouer le Ré. Préalablement, en mesure 12, le pouce était sur le Mi. L'écart à réaliser est donc d'une octave + 1 note. Dans ce type de situation, tout dépend de la grandeur et de l'élasticité de la main. Une main suffisamment expérimentée peut aller chercher le Ré. Si ce n'est pas votre cas, il est bon de s'exercer, en comprenant bien que les premiers résultats ne sont accessibles qu'au bout de quelques mois. Dans le cas où l'extension totale n'est pas réalisable, je vous invite quand même à réaliser une partie de celle-ci, puis de terminer le mouvement par un petit déplacement de la main, afin de frapper le Ré. Bien sûr, si la main est vraiment petite, il faut changer de solution, et réaliser un déplacement latéral. Pour résumer, lorsque la note à atteindre est à portée de main, il faut réaliser l'extension, et éventuellement terminer par un petit déplacement latéral. Lorsque la note à atteindre n'est pas à portée de main, il n'est pas utile de réaliser l'extension, la main reste alors en configuration normale, et l'avantbras réalise le déplacement. Une fois le doigt 5 sur le Ré, la main doit immédiatement se repositionner pour jouer les notes Ré, Fa dièse, La. Mesure 14 : L'équation est ici la même qu'à la mesure 13. Le doigt 5 doit aller chercher le Sol de l'octave inférieure, la main doit réaliser un écart d'une octave + 1 note. La même analyse est à réaliser. Mesures 15 et 16 : Rien de particulier. Tonalité Un mot sur la tonalité du morceau. Nous avons deux dièses à la Clé, qui sont donc le Fa et le Do, nous sommes en tonalité de Ré majeur. Vous vous souvenez que nous avions, dans l'exercice 50, un dièse à la Clé (le Fa dièse), nous étions alors en tonalité de Sol majeur. Ici, nous avons deux dièses, le Fa et le Do, nous sommes en tonalité de Ré majeur. Peut-être commencez vous à apercevoir le lien qu'il y a entre les dièses présents à la Clé, et la tonalité (probable) du morceau. Pour deviner la règle, je vous invite à considérer le dernier dièse à la Clé, et je suis sûr que vous aller deviner la règle par vous-même.
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Bon piano !
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