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ANTHONY BUCKERIDGE
Bennett entre en scène On ne raconte pas en quelques mots une histoire de Bennett, c'est impossible: un événement en provoque un autre, cet autre un troisième, et c'est une vraie cascade de rires! Celle fois, Bennett avec son inséparable ortimer, cela va sans dire" a entrepris de mettre en scène, pour la f#te de fin d'année du collè$e, une pièce % $rand spectacle dont la vedette sera&&& Chut! C'est une surprise! tte ttend nde( e( le leve leverr du ride rideau au et vo vous us alle( voir ce que vous alle( voir! ais que d'aventures du plus haut comique avant d'en arriver l%!
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BENNETT ENTRE EN SCENE
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ANTHONY BUCKERIDGE
BENNETT ENTRE EN SCENE TEXTE FRANÇAIS D'OLIVIER SÉCHAN ILLUSTRATIONS ILLUSTRA TIONS DE EAN RESCHOFSKY
HACHETTE !"# +
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OUR FRIENDS ENNINGS
Librairie Hachette, 1967. 0ous 0ous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pa;s&
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CHAPITRE PREMIER
OCCASION EXCE$TIONNELLE 74O
l'emploi du temps du collè$e de inbur;, la dernière heure de la Iournée, entre le dJner et le coucher, devait #tre cons co nsac acré réee au auKK L lois loisir irss M& C' C'ét étai aitt do donc nc,, po pour urra rait it@o @onn pe pens nser er,, un merveilleuK moment de liberté pendant lequel chaque élève faisait uniquement ce qui lui plaisait& 4rreur! 5as quand & Nilinson Nilinson était de service! uK ;euK de ce professeur, les loisirs devaient #tre L diri$és M et L or$anisés M Iusque dans leurs moindres détails, et rien n'eKcitait davanta$e sa mauvaise humeur que la vue de Ieunes $arPons $aspillant leur temps en de ridicules et stériles occupations&
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e professeur Nilinson était un homme Ieune, très robuste, au pas pesant et % la voiK aussi sonore qu'un qu'un haut@parleur de foire L llons! .ép#chons, dép#chons! ru$issait@il ce mercredi soir de la mi@octobre, en pénétrant dans la salle commune& Qe veuK voir tout le mon onde de oc occu cupé pé % qu quel elqu quee ch chos osee d'ut d'util ile! e! ous n'#t n'#tes es pa pass l% po pour ur $ri$noter des $RteauK et des bonbons ! i pour lancer des boulettes de papier! i pour traJnasser en re$ardant les autres et sans rien faire vous@m#mes! Qe veuK du sérieuK et du raisonnable ! M Qetant un re$ard circulaire dans la salle, il nota avec satisfaction que la plupart des élèves étaient déI% absorbés dans des occupations hautement profitables : tins et BromSich l'aJné, les doi$ts $luants de colle, construisaient des maquettes d'avions en balsaT Binns Iunior et BlotSell, les deuK benIamins du collè$e, faPonnaient en pRte % mod odel eler er de dess an anim imau auKK au auKK form formes es invr invrai aise sem mblab blable lesT sT 0ho hom mpson pson pei$nait, et umbeloS $ravait sur linoléumT artin@Qones découpait une vieille revue de football et sélectionnait l'équipe terrestre destinée % Iouer, l'un de ces Iours, contre le on(e de ars&&& Bref, la salle bourdonnait d'une activité activité intense& & Nilinson en fut ravi& 0out le monde était occupé& 5arfait& /l allait reprendre son tour de ronde % travers le collè$e lorsque son re$ard tomba, dans un coin, sur deuK élèves qui semblaient $aspiller sans aucun profit cette précieuse heure de loisir& e plus $rand des deuK, un $arPon de on(e ans environ, auK cheveuK ébouriffés et auK ;euK d'un brun vif, se balanPait entre deuK tables, s'ima$inant #tre un parachutiste descendant lentement vers le sol& 7on compa$non, blond filasse, auK ;euK cachés par d'épaisses lunettes, s'était perché sur un radiateur voisin, et, % l'aide d'un vieuK st;lo % la plume tordue, il tatouait un serpent de mer sur le dos de sa main& & Nilinson Nilinson fronPa les sourcils& L Bennett ! M appela@t@il& a parachutiste atterrit sur les $enouK& L Uui m'sieurV W e ene( ici!&&& 4t vous aussi, ortimer! M
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'artisan appliqué abandonna son tatoua$e et essu;a une main pleine d'encre % son chandail& 5uis les deuK $arPons s'avancèrent, une lueur d'inquiétude dans les ;euK& L Bennett, commenPa le professeur d'un ton sévère, vous save( que Ie n'aime pas voir les élèves perdre b#tement leur temps& Gue compte(@vous faire ce soirV W ien du tout, m'sieur, m'sieur, répondit Bennett avec une belle franchise& W 4t vous cro;e( que Ie vais tolérer celaV tonna & Nil Nil inson, suffoqua suffoquant nt d'indi$nat d'indi$nation& ion& Qe vous ai déI% dit Ie ne sais combien combien de fois que Ie voulais voir tout le monde se livrer % des profitations occupables&&& 4uh!&&& % des occupations profitables& '; a@t@il pas une activité % laquelle vous vous consacrerie( avec plaisirV M Bennett se $ratta la t#te, mais, sur le moment, aucune idée ne lui vint& L llons, allons! Qe ne vais pas attendre toute la soirée que vous vous décidie(! reprit le professeur qui s'impatientait& 7i vous n'ave( pas encore d'occupation, d'occupation, tRche( d'en trouver une, et vite ! M 5uis, se tournant vers le tatoueur qui le re$ardait, les ;euK papillotants, % travers ses lunettes poussiéreuses, éclaboussées d'encre : L 4t vo vous us,, ort ortiimerV erV Gu Gu''est est@ce @ce qui vou ouss inté intére ress ssee plus plus particulièrement V W Q'aime bien observer les oiseauK M, répondit ortimer sans hésiter& & Nilinson leva les ;e ;euuK au ciel avec une mimique désespérée& L ais, petit cancre, pouve(@vous observer les oiseauK par une nuit noire, % la mi@octobreV W on, m'sieur& m'sieur& Qe pensais seulement&&& seulement&&& W 4h bien, réfléchisse(! Gue dirie(@vous de&&& de&&& M & Nilin linso sonn prom promen enaa son son re$a re$ard rd au auto tour ur de lui, lui, ch cher erch chan antt un unee inspiration& /l remarqua un album de timbres, ouvert sur la table voisine&
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L 0iens! 7i vous entreprenie( une collection de timbres@posteV M su$$éra@t@il& es visa$es des deuK $arPons s'illuminèrent& L Oh! oui, m'sieur, Pa nous plairait! s'eKclama Bennett& e seul ennui, c'est que nous n'avons pas de timbres, et que&&& W .ans ce cas, ne perde( pas de temps en vains bavarda$es et alle( en demander quelques@uns % vos camarades ! M trancha & Nilinson& %@dessus, il tourna les talons et quitta bru;amment la salle, avec la conviction d'avoir résolu le problème % la satisfaction de tous les intéressés& L C'est facile % Nilie de parler comme Pa, fit observer Bennett lorsque les pas du professeur se furent évanouis dans le couloir& ais oX allons@nous en trouver, des timbresV a ne pousse pas sur les arbres, tu sais ! W Oui, Ie le sais bien, répondit ortimer, essa;ant de se représenter un timbrier du Qapon en fleur& 0out de m#me, Pa ne doit pas #tre trop compliqué d'en trouver& trouver& /l ; a ici des $ars qui en ont des millions&&& .u moins des centaines&&& M 4t, comme preuve, il montra une table proche de la fen#tre, oX Bri$$s et orrison, deuK collectionneurs passionnés, s'occupaient de leur album& Bri$$s, un $arPon de dou(e ans très $rand pour son R$e, s'épilait distraitement les sourcils avec la pince dont il se servait pour manier ses plus précieuK spécimens& orrison, du m#me R$e mais plus rRblé, essa;ait vainement de séparer un bloc de charnières $ommées collées ensemble par l'humidité& L .is donc, Bri$$s, demanda Bennett en s'approchant, tu n'aurais pas quelques timbres en trop, trop, par hasardV W Qe n'en ai pas % donner, si c'est ce que tu veuK dire, répliqua Bri$$s Bri$$s&& ais ais Ie ne refuse refuse pas d'en échan échan$er $er,, si tu as des double doubless intéressants % me proposer& M C'était l% l'ennui l'ennui que que Bennett Bennett avait avait déI% prévu& L 4uh!&&& on, Ie n'enn ai pas, n'e pas, répond répondit it@il @il&& 0u 0u comp compren rends, ds, notre notre collec collectio tionn n'e n'est st pas pas encore commencée&&& lors nous 11
ne pouvons pas échan$er des doubles avant d'avoir des simples& W .ans ce cas, inutile de t'adresser % nous, dit Bri$$s en haussant les épaules& W Oui, mais comment faire une collection si personne ne nous donne de quoi commencerV W Oh! c'est facile& 0u n'as qu'% dénicher un $ars qui veuille bien te faire cadeau de quelques doubles&&& 5as la peine de me re$arder avec cet Yil, Bennett! Qe t'ai dit dit que Ie ne donnais donnais rien pour rien, moi! M orrisson déposa son bloc de charnières $ommées& L e plus simple, dit@il, c'est d'écrire % un marchand de timbres pour lui demander te t'envo;er quelques séries comme échantillons, sans en$a$ement& /l ; a des tas de maisons qui font de la publicité dans les ma$a(ines qui traJnent % la bibliothèque& W Bonne idée! s'écria Bennett& Q'; cours! M 12
BrZl BrZlan antt d'en d'enth thou ousi sias asme me,, il sais saisit it ort ortim imer er pa parr le po poi$ i$ne nett et l'entraJna au $alop Iusqu'% la bibliothèque& a bibliothèque du collè$e du inbur; était une vaste salle auK murs tapissés de livres, $arnie de confortables fauteuils& 7ur une table, près de la porte, s'empilaient IournauK et périodiques pour la Ieunesse& 7ans perdre une seconde, les deuK $arPons se mirent % les feuilleter& /ls ne tardèrent pas % trouver ce qu'ils cherchaient& L oil%! Gu'en dis@tuV M annonPa triomphalement Bennett en déplo;ant un ma$a(ine dont une pa$e entière était consacrée % des annonces en tous $enres& 4t, avec une satisfaction $randissante, il lut % haute voiK : « Occasion exceptionnelle à titre de propagande. Cinquante splendides tibres tibres !trangers "ous seront seront o##erts gratuiteent gratuiteent en prie pour chacune de nos s!n!s de l$%pire britannique et des Colonies en"o&!es à condition. %xp!dition sans #rais. 'ucun engageent de "otre part. 'ucune obligation d$achat. ($adresser à )). *oddington +rres, à Londres... Londres... L 0u te rends compte, ort;V M ort ortim imer er n'en n'en cro; cro;ai aitt pa pass ses ses orei oreill lles es&& 3rat 3ratui uite teme ment ntVV 7ans 7ans obli$ation d'achatV Cela semblait trop beau pour #tre vrai& L /ls ne donnent tout de m#me pas ces timbres comme Pa, sur simple demandeV s'enquit@il& W C'est pourtant bien ce que dit l'annonce, noir sur blanc, assura Bennett& .r[lement $énéreuK de leur part, tu ne trouves pasV M Bien Bien s;mpa s;mpath thiq ique ues, s, en effe effet, t, ces ces messi messieu eurs rs qu quii offr offrai aien entt un cadeau % ceuK qui ne possédaient rien ! /l s'a$issait peut@#tre d'une sort sortee de camp campa$ a$ne ne pu publ blic icit itai aire reVV Gu Guoi oi qu qu'i'ill en fZt, fZt, c'ét c'étai aitt l% un unee occasion % ne pas laisser passer& L Aoupi! cria Bennett ravi& .ép#chons@nous d'écrire % & Boddin$ton avant qu'ils ne chan$ent d'idée& e laisse personne nous chiper ce Iournal! Qe reviens tout de suite! M 4t il se précipita hors de la bibliothèque pour aller chercher son bloc de correspondance dans son casier& casier&
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esté seul, ortimer parcourut des ;euK les colonnes d'annonces, s'arr#tant Pa et l% pour eKaminer tel détail qui enflammait son ima$ination& raiment, il ; avait l% de ma$nifiques occasions % saisir, se disait disait@il @il&&& &&& 5atins 5atins % roulet roulettes tes en"oi contre un preier "erseent de deux shillings/... 0élescopes Iouets #onction #onctionneen neentt garanti/... garanti/... éritable encre invisible&&& ePons de ventriloquie&&& 6ne colonne entière était consacrée auK L farces et attrapes M : 7oulève@plats se gon#le à l$aide d$une poire/... Ci$arette eKplosive&&& Cafa Cafard rdss imit imitat atio ionn pa parf rfai aite te&&&&&& 5oil 5oil % $rat $ratte terr&&& 5oud 5oudre re % éter éternu nuer er hilarant/... Brioche élastique % musique&&& h! comme il aurait aimé répondre % toutes ces annonces ! 4t en supposant qu'il le fasseV&&& 5endant quelques secondes, il ima$ina, en un r#ve délirant, ce qui se produirait s'il commandait tous ces obIets fantastiques& /l se représenta l'indescriptible désordre qui ré$nerait pendant le cours d'histoire de & Nilinson, lorsque, au milieu d'un essaim de cafards imitation et d'encriers % ressort, le professeur furieuK et dépité serait incapable de détecter la source de la m;stérieuse voiK de ventriloque dominant le bruit des éternuements et des brioches % musique ! 4t puis&&& ais ortimer eut la sa$esse de ne pas se laisser entraJner plus loin& /l savait trop bien, hélas! que ces choses@l% n'arrivent Iamais dans la réalité ! Guelques instants plus tard, Bennett revint et s'installa pour écrire sa lettre& ortimer, lui, se mit % étudier d'autres annonces tout aussi fascinantes& a plupart des articles offerts étaient d'un priK trop élevé pour sa bourse : accordéons, $uitares électriques, carabines % air comprimé&&& /l soupira& h! comme il aurait aimé avoir une $uitare électrique!&&& 4t voil% que soudain, au bas de la pa$e, il tomba sur une annonce tout simplement irrésistible : Occasion exceptionnelle0 !ritable oustache0 2!guise34"ous pour #aire une surprise à "os ais0 5outes #ores, toutes couleurs. 2ix pences pice. 1*
C'était l% une affaire % ne pas rater! pensa ortimer& 4t dans son ima$ination, il se vit pénétrant un soir dans la salle commune, les traits masqués par une énorme moustache de 3aulois&&& 7es camarades se creuseraient la cervelle pour découvrir l'identité de ce m;stérieuK inconnu& Gui était@ceV .'oX venait@ilV&&& /l fut tiré de son r#ve par Bennett qui lui poussait le coude en disant : L -coute un peu, ort;& Gue penses@tu de cette lettreV « )essieurs, $espre que que "ous alle3 bien. ous a"ons ici un asse3 beau teps %t "ous 8... L ais tu ne peuK pas dire des choses comme Pa dans une lettre d'affaires ! obIecta ortimer& W 5ourquoi pasV 7i ces messieurs sont asse( chics pour nous envo;er des timbres $ratuitement, la moindre des choses c'est d'#tre aimable avec euK& .'ailleurs, Ie commence toutes mes lettres comme Pa& M /l reprit sa lecture : « ... ...ee "o "ous us sera serais is reco reconn nnai aiss ssan antt de bien bien "o "oul uloi oirr $en $en"o "o&e &er r quelques4uns de ces tibres que "ous o##re3 sans obligation d$achat. (i "ous pou"e3 les exp!dier rapideent, tant ieux, parce que nous soes press!s press!s de coencer notre collection pour a"oir une occupation pro#itable. « otre client tout d!"oue, LQ& 3& 0& B4400& M L Oui, Pa devrait aller, dit ortimer& ortimer& 4t maintcii&nii, pendant que nous ; sommes, écrivons aussi une lettre au mai chand
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de moustaches& 6ne occasion eKceptionnelle, cHest le Iournal qui le dit& M Bennett Ieta un coup d'Yil % la petite annonce& L 0u auras l'air de quoi si tu portes une moustache avec des culottes courtesV fit@il remarquer& .e toutes laPons, Ie ne pense pas que Nilie Nilie te permette permette de la porter& M ortimer tenait % son idée& L // n'; a pas de rè$lement qui l'interdise! protesta@t@il& ontre@ moi un peu le rè$lement scolaire qui t'interdit de porter une moustache postiche, heinV W 5ossible qu'il n'; en ait pas, concéda Bennett& ais Pa n'emp#cherait pas Nilie Nilie d'en inventer instantanément instantanément un, s'il en avait envie! 4t tu auras du mal % ima$iner une raison valable pour qu'il te permette de te promener avec une fausse moustache sous le ne( ! W 4h bien, vo;ons, nous pourrions en avoir besoin pour&&& pour&&& pour&&& pour&&& M ortimer chercha une bonne raison pour Iustifier son achat& 7oudain, une idée l'illumina& L Q'ai trouvé! s'écria@t@il& ous allons écrire une pièce de théRtre pour la f#te de fin d'année&&& une pièce dont le héros sera un bonhomme qui a une énorme moustache ! Nilie Nilie sera bien obli$é de nous permettre de la porter, rè$lement ou pas&
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CHAPITRE II
LA $OCHETTE SUR$RISE 54.0 les
quelques Iours qui suivirent, Bennett attendit avec une impatience fiévreuse l'arrivée de la pochette de timbres& /l ne tarissait tarissait pas d'élo$es d'élo$es sur la $énérosit $énérositéé de de & & Boddi Boddin$ton n$ton Drères qui distribuaient ainsi leur stoc sur simple demande& L Guels chics $ars, ces deuK@l%! dit@il un lundi matin % ortimer, au saut saut du lit, lit, tand tandis is qu qu'i'ils ls s'ha s'habi bill llai aien entt da dans ns leur leur do dort rtoi oirr& Qe ne parviens pas % comprendre comment ils $a$nent leur vie, s'ils ne font pas pa;er leur marchandise! M ortimer hocha la t#te d'un air 1?
approbateur& /l avait lu et relu la fameuse annonce pour bien s'assurer que %'&re était sérieuse& L Qe ne vois pas de piè$e l%@dessous, répondit@il& 'annonce dit clairement que les timbres sont offerts $ratuitement et qu'on n'est pas obli$é d'acheter& mon avis, ces messieurs Boddin$ton sont des philanthropes& W -videmment, puisqu'ils sont marchands de timbres! W 0u confonds! fit remarquer ortimer sur un ton de réprim réprimand andee indul$ indul$ent ente& e& 6n marchan marchandd de timbre timbres, s, c'est c'est un mais un ph phil ilan anth thro rope pe,, c'es c'estt un ho homm mmee $é $éné nére reuK uK,, un philat!liste mais homme qui aime ses semblables, qui fait des dons& 5apa dit touIours que&&& W a prouve que I'avais raison! interrompit Bennett& & Boddin$ton Drères sont des $ens très $énéreuK qui donnent des timbres auK collectionneurs& oil% ! M /l Ieta un coup d'Yil par la fen#tre, espérant apercevoir le facteur remontant l'allée sur son vélo& L Oh! soupira@t@ @t@il& Comme I'aimerais qu'il les apporte auIourd'hui! 4t, en m#me temps, qu'il apporte la fausse moustache que tu as commandée, n'oublie pas ! M ortimer n'avait pas oubliéT au contraire, cette pensée ne l'avait pas quitté depuis l'instant oX il avait écrit pour commander le postiche, quelques Iours auparavant& C'était eKactement ce qu'il faudrait pour la f#te de fin d'année, se disait@il& Certes, il ne savait absolument pas quel $enre de pièce il écrirait, mais on pourrait décider cela plus tard, quand serait arrivée cette moustache dont l'importance primait tout le reste& 7ans aucun doute, elle lui donnerait l'inspiration nécessaire& u m#me moment, il fut tiré de sa r#verie par une $rande claque que son ami lui assenait dans le dos& L oil% le facteur! hurla Bennett& ite, ort;! allons voir s'il apporte la pochette! M es deuK $arPons se ruèrent vers la porte, en faisant une $lissade dans le passa$e entre les lits& ais, né$li$eant les obstacles humains, Bennett entra en collision avec BromSich l'aJné qui se $ar$arisait devant un lavabo, son verre % dents % la main& 1>
L tch! 3loupfff ! 5ouatch ! fit l'infortuné BromSich& Dais donc attention!
W 5ardon! 5euK pas m'arr#ter! 6r$ent! M cria Bennett pardessus son épaule avant de disparaJtre dans le couloir& DurieuK, BromSich l'aJné se retourna pour accrocher au passa$e ortimer qui filait sur les traces de son camarade& L Gu'est@ce qui se passeV lui demanda@t@il& /l ; a le feuV W ous voulons voir si notre pochette est arrivée, eKpliqua ort ortime imer& Gu Guel elqu qu'u 'unn a la $e $ent ntil illlesse esse de nou ouss en en envvo;e ;err un unee $ratuitement&&& W 5ourquoi ave(@vous besoin de pochettesV demanda l'autre ahuri& 5our mettre avec votre complet du dimancheV W Ce n'est pas Pa, vo;ons! Qe veuK parler d'une pochette de timbres&&& 4t puis il ; a aussi la moustache& Q'espère que le facteur l'a dans sa sacoche& W Gu'est@ce que la moustache du facteur vient faire l%@dedansV 4t pourquoi la mettrait@il dans sa sacocheV&&& M BromSich parlait dans le vide, car ortimer était déI% loin et dévalait l'escalier derrière Bennett& 4n débouchant dans le hall, les deuK $arPons constatèrent que leur leurss espo espoir irss n'ét n'étai aien entt réal réalis isés és qu qu'% '% moit moitié ié&& /l n'; n'; av avai aitt rien rien po pour ur ortimer, mais une $rosse enveloppe Iaune adressée % Q&C&0& Bennett mon ontr trai aitt qu quee la maiso aisonn Bo Bodd ddin in$t $ton on Drèr Drères es s'ét s'étai aitt empr empres essé séee de répondre % la demande de son client& & Cart Carter er,, prof profes esse seur ur prin princi cipa pal, l, étai étaitt Iust Iustem emen entt de serv servic icee ce matin@l%& Contrairement % son Ieune et bouillant collè$ue Nilinson, & Carter comprenait la mentalité des élèves& C'était un homme de trente@cinq ans environ, qui conservait son calme en toute circonstance et savait apaiser avec le sourire les petits drames de la vie scolaire& Bennett et ortimer fiKaient touIours des ;euK avides sur la précieuse enveloppe lorsque & Carter pénétra dans le hall pour venir prendre le courrier& courrier&
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L BonIour, m'sieur! lui dit Bennett& e facteur vient de m'apporter une lettre dr[lement importante d'une maison de philanthropolo$istes ! Ce sera dur d'attendre la fin du breafast avant de l'ouvrir !
W Gue cela ne vous $Rche quand m#me pas l'appétit! lui conseilla & Carter& W Oui, mais % moi, le facteur ne m'a pas apporté le paquet que I'attendais! $ro$na ortimer& ortimer& Qe suis furieuK contre lui& W Ce fonctionnaire n'; est pour rien, fit remarquer le professeur& 4t quel est donc, d'ailleurs, cet important paquetV 6n $RteauV M ortimer hésita& /l avait tout d'abord décidé de ne rien dire % personne afin de provoquer l'émerveillement l'émerveillement $énéral lorsqu'il paraJtrait en scène avec sa moustache, lors de la f#te de fin d'année& ais il savait d'autre part qu'on pouvait confier des secrets % & Carter& L 4h bien, m'sieur, commenPa@t@il, c'est motus et bouche cousue, cette affaire& /l s'a$it d'une véritable fausse moustache dont nous nous servirons dans une pièce de théRtre que nous comptons écrire& W raimentV raimentV 5as possible! dit & Carter& Carter& W 7i, m'sieur& ous ne cro;e( pas que c'est une bonne idéeV idéeV W 4Kcellente! Qe me demandais seulement comment une #ausse moustache pouvait #tre véritable& W 4n tout cas, c'est ce qui est écrit sur l'annonce, intervint Bennett& a veut dire que que c'est une véritable véritable imitation, qui peut peut servir % ceuK qui ne sont pas encore asse( $rands $rands pour avoir leur moustache % euK& W &&& 4t si le facteur ne se dép#che pas un peu plus, I'aurai une lon$ue lon$ue barbe blanch blanchee avant qu'el qu'elle le arrive! arrive! fit observer observer tristement ortimer& ortimer& 6ne vraie ! M a dernière bouchée du breafast avalée, les deuK $arPons se précipitèrent dans la salle d'étude oX Bennett s'empressa de décacheter son courrier&
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& Boddin$ton Drères avaient tenu leur promesse& .e la $rande enveloppe Iaune, Bennett tira successivement une feuille de papier fort sur laquelle étaient collées les séries L % condition M, puis une pochette oX se trouvaient,
en vrac, les cinquante autres timbres envo;és en prime& /l ; avait é$alement une circulaire indiquant les priK des séries de l'4mpire britannique et des colonies! ais telle était l'a$itation des deuK $arPons qu'ils n'; Ietèrent m#me pas un coup d'Yil et la poussèrent de c[té, tandis qu'ils contemplaient avec des ;euK émerveillés le contenu de la la pochette& pochette& L C' C'es estt form formid idab able le,, ort ort;! ;! s'eK s'eKcl clam amaa Benn Bennet ett& t& Gu Guel elss be beau auKK timbres ! 4t tout cela $ratis ! M 6n $roupe d'élèves de la ) e division s'était déI% formé pour assister % l'ouverture de l'enveloppe& L ous save(, les $ars, poursuivit Bennett, il ; en a tellement que I'ose % peine $arder tout Pa pour moi moi ! W Q'en prendrais prendrais bien quelques@un quelques@uns, s, si tu tu en en as as trop trop ! proposa aussit[t tins& tins& W oi aussi ! M aIouta BromSich l'aJné& l'aJné& Bennett Bennett se $ratta $ratta le ne(, puis se tourna vers son ami& L Gu'en penses@tu, ort;V 5ouvons@nous leur en donnerV W Oh! bien sZr! s'eKclama ortimer, débordant de $énérosité& prè p rèss tout tout,, ils ne nous ont rien coZté! 4t comme les marchands de timbr timbres es ont été très très $en $entil tilss pou pourr nou nous, s, notre notre dev devoir oir est de les imiter& imiter& 5apa dit touIours : L Daites % autrui ce que&&& M W .'accord! interrompit Bennett& lors, parta$eons@les& 7i nous en voulons d'autres, il suffira d'écrire& M 4t, sans hésiter, Bennett commenPa Io;eusement la distribution % tous ses camarades rassemblés autour de lui, la main tendue& /l ne fit aucune différence entre les timbres offerts en prime et ceuK qui étaient collés sur la feuille L 4mpire et Colonies& M // les décolla tous pour les donner % ceuK qui en demandaient& 21
5endant quelques minutes la distribution se poursuivit % toute allure& Bient[t, la plupart des timbres intéressants avaient disparu, happés par les mains d'tins, de orrison, de umbeloS ou de Brom BromSi Sich ch l'aJ l'aJné né&& /l n'en n'en rest restaa plus plus qu quee qu quel elqu ques es@u @uns ns,, ceuK ceuK do dont nt personne n'avait voulu& voulu&
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Et, sans hésiter, hésiter, Bennett commença commença joyeusement la distribution distribution
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L 8é! Pa suffit! cria soudain Bennett, vo;ant que son stoc diminuait de faPon alarmante& Qe n'en donne plus, maintenant! M 7ans insister, les autres se dispersèrent, fort satisfaits de leur récolte& L 9ut, alors! ils ne nous en ont pas beaucoup laissé! constata Bennett en rassemblant les restes de l'envoi de la maison Boddin$ton& Q'ai nettement l'impression, ort;, que nous avons été un peu trop $énéreuK& W 5as d'importance! répondit ortimer& ortimer& oi, Ie me sens tout réconforté d'avoir fait le bien autour de moi et d'avoir apporté un peu de bo bonh nheu eurr % au autr trui ui&& Qe suis suis sZr sZr qu quee ces ces messie essieur urss Bo Bodd ddin in$t $ton on épro ép rouv uven entt le m#me m#me sen senti tim men entt que moi moi W ou du moi moins ns qu qu'i'ils ls l'éprouve l'éprouveront ront quand nous leur écrirons écrirons pour leur dire ce que nous avons fait du premier envoi, et pour leur demander d'autres timbres& M Cette douce chaleur qui emplissait le cYur de ortimer se transforma en un froid $lacial au cours de la récréation du matin, lorsque & Carter trouva les deuK amis dans la bibliothèque, en train de classer les quelques timbres qui leur restaient& L h ! Ie vous cherchais Iustement ! OX que I'aille, Ie tombe sur des $arPons qui échan$ent des timbres& /ls prétendent que c'est vous qui les leur ave( donnés& 4st@ce vraiV W Oui, m'sieur, répondit Bennett& On nous les a envo;és $ratuitem $ratuitement ent dans la lettre lettre que I'ai rePue ce matin& matin& lors, lors, nous avons pensé que ce serait chic de les parta$er avec lés copains& M // ramassa sur la table le ma$a(ine contenant l'annonce qui avait attiré leur attention& L 0ene(, m'sieur, re$arde(! 0out est eKpliqué l%& M & Carter lut l'annonce en fronPant le sourcil& 5uis il soupira& L Qe re$rette que vous a;e( mal compris, Bennett, ou mal lu& Cette annonce si$nifie que vous pouve( conserver les timbres offerts en prime, mais seulement si vous achete( les
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autres, ceuK des séries 4mpire et Colonies qui vous sont envo;és à condit conditio ion. n. ous les achete( % condition qu'ils vous conviennent& C'est peut@#tre un peu subtil, mais c'est indiscutable& M es deuK $arPons se re$ardèrent consternés& L GuoiV /l faut les acheterV balbutia Bennett& ous en #tes sZr, m'sieurV 'annonce dit : L ucune obli$ation obli$ation L d'achat& M W C'est eKact& o ous n'#tes pas oblig!s de les acheter& ais alors, il faut les renvo;er& W /mpossible, m'sieur! /mpossible!&&& ous avons presque tout distribué& W .ans ce cas, il faut les pa;er& pa;er& W Combien, m'sieurV demanda demanda Bennett, désespéré& W ous devrie( le savoir, répondit & Carter& 'envoi était certainement accompa$né d'une lettre ou d'un tarif& M Bennett se frappa sur le front& aintenant, il se rappelait! .e sa poche, il tira la circulaire circulaire qu'il ne s'était pas donné la peine de lire& lire& ucun doute possible : elle indiquait clairement le priK des séries 4mpire et Colonies collées sur la feuille& /l ; en avait au total pour cinq shillin$s& L isère de malheur! $émit Bennett& Cinq shillin$s! ortimer et moi, nous n'avons plus que huit pence % nous deuK! M
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CHAPITRE III
LE CROSS(COUNTRY / 'A qu'une solution, mon vieuK ort;, déclara Bennett au cours du déIeuner& déIeuner& 0out % l'heure, nous ferons le tour du collè$e pour redemander les timbres % ceuK qui les ont& M ortimer pRlit % cette perspective& perspective& L /l va ; avoir du pétard! soupira@t@il d'un ton inquiet& Ces timbres, nous leur avons dit qu'ils pouvaient les prendre& /ls vont faire une dr[le de t#te, surtout s'ils les ont déI% collés dans leurs albums&&& W 4h bien, ils n'auront qu'% les décoller, voil% tout! ous leur dirons qu'il ; a eu erreur et que nous devons les renvo;er en vitesse % l'eKpéditeur& M Bennett s'eKprimait sur un ton plein de confiance, mais il est douteuK qu'il eZt fait preuve d'un tel optimisme
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s'il s'était douté des difficultés qui les attendaient& 5our 5our co comm mmen ence cer, r, son son plan plan de récu récupé péra rati tion on de dess timb timbre ress fut fut contrecarré % la dernière minute par une modification dans l'emploi du temps de l'après@midi& /l avait plu pendant plusieurs Iours, et, bien qu'un pRle soleil d'automne essa;Rt maintenant de percer les nua$es, les terrains de sport du collè$e étaient encore détrempés& C'est ce que constata le directeur, & 5emberton@Oaes, en re$ardant par la fen#tre de son bureau& /l alla aussit[t trouver trouver & Carter dans la salle des professeurs& L es terrains vont #tre sacca$és si nous laissons les élèves Iouer au football ou au cricet dans l'état actuel du sol, fit@il observer& /l sera donc préférable de trouver quelque chose pour remplacer les matches prévus pour cet après@midi& W 7i nous or$anisions or$anisions un cross@countr;V proposa & Carter& Carter& W 4Kcellente idée ! Cela fera f era le plus $rand bien % nos $arPons& ous pourrions peut@#tre les eKpédier deuK par deuK& /ls suivraient le sentier sentier qui passe par la ferme de & Collins, Collins, traverserai traverseraient ent le 5ré@ auK@a auK@aches et iraient iraient Iusqu'au Iusqu'au villa$e villa$e de inbur;, inbur;, avec retour retour au collè$e par la $rand@route& M & Carter fit une su$$estion : L 'un 'un de no nous us,, dit@ dit@il il,, de devr vrai aitt les les préc précéd éder er au vill villa$ a$ee po pour ur s'assurer qu'ils font la première moitié du parcours dans un temps raisonnable& W Qe m'en char$e! proposa & Nilinson& Nilinson& Q'irai % bic;clette et I'attendrai devant la mairie& ous leur accorderons vin$t minutes pour venir se présenter % moi& ous, Carter, vous pourre( contr[ler l'arrivée au collè$e& W 4ntièrement d'accord! déclara & 5emberton@Oaes& Ces dispositi dispositions ons sont fort Iudicieu Iudicieuses& ses& 4lles 4lles devraient devraient emp#cher emp#cher les paresseuK de traJnasser ou de se reposer sur le bord de la route dès qu'ils sont hors de vue& M 'annonce du cross@countr;, faite par & Nilinson, Nilinson, souleva l'enthousiasme l'enthousiasme $énéral& 7eul, ortimer eKprima quelques réserves : L 7'il vous plaJt, m'sieur, est@ce qu'il faudra courir
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tout le temps, ou bien pourrons@nous nous arr#ter pour souffler un peuV 5arce que Ie ne suis pas très fort pour la course, m'sieur&&& Q'ai touIours des points de c[té&&& W 5oints de c[té ou pas, les arr#ts sont interdits ! répliqua & Nilin Nilinson& son& Qe crois d'aille d'ailleurs urs me rappeler rappeler que, la dernière dernière fois que nouss avo nou avons ns or$ani or$anisé sé un cross@c cross@coun ountr; tr;,, Bennett Bennett et vou vous, s, vous #tes arrivés une demi@heure après les autres! W Oh! mais ce n'était pas la faute de ortimer, m'sieur! intervint Bennett, volant % la défense de son ami& ous avions avions eu un accident& accident& a semelle semelle de mon soulier soulier s'était s'était décollée décollée % mi@chemin mi@chemin,, m'sieur, m'sieur, et % chaque chaque pas Pa faisait faisait #lip4 #lap,:lip4#lap... ; 4h bien, tRche( que cela ne se reproduise pas! Qe n'ai pas l'intent l'intention ion de vous atten attendre dre tout tout l'après@m l'après@midi idi pendan pendantt que vous flip@ flip@ flappere( flappere( tranquil tranquillemen lementt % travers travers la campa$ne campa$ne&& ous aure( vin$t minutes pour arriver au villa$e et vous présenter au contr[le& 7i vous n'#tes pas l% % temps, vous recommencere( l'épreuve dès votre prochain après@midi de con$é& con$é& M %@dessus, tout le monde quitta la salle commune pour se rendre au vestiaire des sports& Bennett fut l'un des derniers % #tre en tenue, par suite de la m;stérieuse disparition de son maillot& Guand, l'a;ant enfin retrouvé, il s'élanPa vers la porte, ortimer le rappela : a 8é! ttends@moi! 0u veuK bien que nous fassions le parcours ensemble, n'est@ce pasV&&& W Oui, mais dép#che@toi! dép#che@toi! es autres sont déI% dans la cour ! W isère ! $émit ortimer& ortimer& C'est que Ie ne retrouve plus les lacets de mes chaussures de sport! On a dZ me les chiper&&& Qe parie que c'est tins! tins! /l a cassé un de ses lacets, hier, puis Ie l'ai vu qui tournait autour de mon casier&&& W Ce n'est pas le moment de discuter ! ets tes chaussures comme elles sont! cria Bennett en trépi$nant d'impatience car on entendait le coup de sifflet de & Carter& ite, ort;, ils partent!
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W 4t mes lacetsV Qe ne peuK pas courir avec des chaussures qui ne nie tiennent pas auK pieds! 4lles sont d'ailleurs bien trop $randes pour moi&&& Qe risque de les perdre en route, tu te rends compte&&& compte&&& W -coute, ort;! coupa Bennett impatienté& impatienté& Qe te fais une faveur eKceptionnelle eKceptionnelle en te te permettant permettant de faire équipe équipe avec moi bien que tu ne sois $uère plus rapide qu'un escar$ot malade&&& W Oui, Ie sais, mais&&& W 0u as entendu ce que disait NilieV NilieV /l nous accorde un délai de vin$t minutes, sans Pa&&& llons, viens vite! M ortimer se décida % suivre son camarade& Guand les deuK $arPons débouchèrent dans la cour, ils constatèrent que les autres élèves avaient déI% dépassé le terrain de football couvert de flaques d'eauT ils suivaient le sentier qui traversait les terres du fermier Collins et se diri$eaient vers le 5ré@auK@aches& Bennett s'élanPa sur leurs traces& ais il n'avait pas fait cent mètres qu'un cri d'an$oisse retentit derrière lui& /l se retourna pour voir son partenaire a$itant désespérément les bras, en si$nal de détresse& L 8é! attends@moi!&&& 5as si vite! haleta l'infortuné ortimer& Qe sens déI% venir un point de c[té&&&, et l'une de mes chaussures me lRche& C'est rudement dur de courir sans lacets, tu sais ! W 4ssaie de crisper les doi$ts de pied! conseilla conseilla Bennett& W Qe ne fais que Pa depuis le départ& Qe les ai m#me tellement crispés que Pa m'a donné une crampe, annonPa ortimer en arrivant tout pantelant % la hauteur de son ami& 7i nous nous arr#tions un peu pour souffler, souffler, veuK@tuV W ous ne pouvons pas nous arr#ter avant d'avoir démarré! fit observer Bennett& es autres ont trop d'avance sur nous& Dilons ! M /ls se remirent % courir& Bient[t, ils eurent dépassé le terrain de football et s'en$a$èrent dans le sentier de la ferme& Bennett était % diK mètres devant ortimer, mais il
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! "to#$ Alerte$ % hurla Bennett
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ralentit avant de prendre le vira$e pour pénétrer dans le 5ré@auK@ aches& 7oudain, il dut affronter lui aussi une difficulté inattendue : la barrière du pré était restée ouverte, et l'une des vaches du fermier s'éloi$nait dans le chemin qui reIoi$nait la $rand@route& L 8o ! 7top ! lerte lerte ! M hurla Bennett& 4ffra;é par ces cris, ortimer s'arr#ta pile derrière lui, mais sa chaussure $auche, refusant d'obéir % cet arr#t brusque, volti$ea dans les airs et retomba au milieu de la haie& L OX est@elleV demanda ortimer en sautant % cloche@pied dans les ornières boueuses, pour essa;er d'apercevoir la fu$itive& W GuoiV tu ne la vois pasV s'eKclama s'eKclama Bennett& W on, les feuilles me la cachent&&& W 4lle est pourtant asse( $rosse, vo;ons! s'eKclama Bennett en dési$n dési$nant ant la vache& vache& e dernie dernierr qui est passé passé % dZ oub oubli lier er de referm refermer er la barrière barrière&& Qe parie parie que c'est c'est cet empoté empoté de Bri$$s& Bri$$s& ou ouss ferions bien de ramener cette bonne vieille vache dans son pré avant qu'elle ne soit allée embouteiller la circulation& M es es ;e ;euK uK de ort ortim imer er pa papi pill llot otèr èren entt de derr rriè ière re ses ses ép épai aiss sses es lunettes& W GuiV ous GuiV ous tout seuls, tu veuK direV W -videmment ! e fermier aurait un coup de san$ si l'une de ses vaches allait se promener sur la route et entrait dans un autobus& W a m'étonnerait qu'elle qu'elle puisse entrer dedans! W DaPon de parler, vo;ons ! Qe veuK dire que nous ne devons pas la laisser se promener au milieu des autos qu'elle risquerait d'emboutir& M 4n disant ces mots, Bennett se retourna pour Ieter un coup d'Yil vers la prairie& sa $rande horreur, il vit que les autres vaches s'appr#taient % suivre l'eKemple de la meneuse& L llons, bon! s'écria@t@il& 4lles seront toutes dehors dans un instant&&& ite, ort;! 4mp#chons@les! 0out le monde dira que c'est notre faute si elles s'échappent ! M
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ortimer avala péniblement péniblement sa salive& /l ne se sentait pas le cYur d'affronter un troupeau de vaches& L Oui, mais NilieV NilieV obIecta@t@il& /l sera furieuK si nous n'arrivons pas dans le délai prévu ! W e fermier aussi sera furieuK si ses vaches se sauvent, répliqua Bennett& 5as la peine de $ro$ner, ort;& ous aurons des ennuis d'une faPon ou d'une autre& lors, faisons rentrer cette vache avant qu'il ne soit trop tard& M // ne fut fut pas aussi ussi faci facile le que les les $a $arP rPon onss l'av 'avaien aientt cru cru de persuader la b#te va$abonde va$abonde de reIoindre ses con$énères dans le pré& L 7i nous laissons la barrière ouverte pour la faire rentrer, les autres s'enfuiront! eKpliqua Bennett& a seule solution, c'est que Ie reste l% pour l'ouvrir au dernier moment, pendant que tu remontes le sentier en poussant la vache devant toi& M 7ans le moindre enthousiasme, ortimer entreprit d'accomplir la mission que lui confiait son ami& ais sa tRche aurait été plus facile s'il avait été mieuK chaussé& chaque pas, ses souliers sans lacets restaient collés % la $laise et lui sortaient des pieds& 5éniblement, il s'approcha de la vache qui lui tournait le dos et re$ardait passer les autos avec un vif intér#t& L 8é! 8o! cria@t@il& iens iens ici! M ais la vache, contrariante, avanPa au contraire de quelques mètres& L 5as par l%! lui dit dit ortimer& ortimer& 8alte! 8alte! .emi@tour! M a vache accéléra son allure& Bennett fit alors remarquer au coS@bo; embarrassé que ces animauK ont tendance % avancer quand on crie derrière euK& L 5asse devant elle et fais@lui rebrousser chemin ! conseilla@t@il& W 4lle ne me laissera pas passer! $ei$nit ortimer& ortimer& e sentier est trop étroit pour nous deuK, et puis Ie perds tout le temps mes chaussures&&& W 0ant mieuK! .épasse@la pieds nus, en douce, elle ne t'entendra pas ! M
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contrecYur, ortimer quitta ses chaussures, ramassa un bRton et parvint % se faufiler le lon$ du flanc de la vache, Iusqu'% se trouver entre elle et la $rand@route& L 5chhh!&&& pchhh!&&& fit@il& W on, pas comme Pa ! cria Bennett& 5arle@lui sur un ton éner$ique& éner$ique& 4t si elle ne recule pas, essaie de la pousser! M a pousser! C'était facile pour Bennett de donner ce conseil, lui qui était % bonne distance du dan$er! ort ortim imer er fron fronPa Pa les les sour sourci cils ls et po pous ussa sa un $ro$ $ro$ne neme ment nt qu qu'i'ill espérait menaPant& Comme cela ne produisait aucun effet, il brandit son bRton d'une main, tandis que de l'autre il montrait la barrière % la vache& L a@t'en! a@t'en! ordonna@t@il& entre che( toi! 4t dép#che@toi, nous sommes en retard! M u bout de quelques instants, la vache dut décider qu'elle avait vu suffisamment du vaste monde au@del% de son enclos, car elle fit demi@tour et revint vers la barrière& Bennett sauta de c[té quand la vache approchaT la seconde suivante, il claquait la barrière derrière elle et poussait un cri de triomphe& L Aoupi ! ous l'avons eue ! M u moment oX ortimer récupérait ses chaussures dans une ornière, il aperPut une auto qui s'était arr#tée sur la $rand@route, au débouché du chemin& e conducteur semblait observer la scène avec curiosité& ais quand ortimer voulut se rapprocher pour mieuK voir, l'homme embra;a et s'éloi$na& L On nous a vus, Ben! annonPa ortimer, tandis qu'ils escaladaient la barrière pour entreprendre la nouvelle étape de leur course& Qe crois que c'était le fermier, & Collins, mais Ie n'en suis pas sZr& W 4t aprèsV ous lui avons rendu un fameuK service, il ne peut pas se plaindre ! M répliqua Bennett& Bennett& /l re$arda autour de lui et constata que la vache va$abonde s'était
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arr#tée Iuste derrière la barrière et ne semblait pas disposée % reIoindre ses con$énères qui broutaient % l'autre bout du pré& L aintenant il ne nous reste plus qu'% finir proprement notre travail, décida Bennett& amenons cette vache auprès des autres& 4lle pourrait s'échapper de nouveau si quelquHun ouvrait la barrière& M %@dessus, il se mit % bondir derrière la vache, poussa des cris perPants et fit tourno;er ses bras& ortimer vint % son aide, brandissant son bRton et chantant chantant des bribes de chansons de coS@bo;& coS@bo;& es deuK $arPons étaient si absorbés par leur tRche qu'ils ne remarquèrent pas tout de suite qu'une femme d'un certain R$e, v#tue d'un épais tailleur de laine $rise, se diri$eait vers euK % $rands pas, venant de l'an$le opposé de la prairie& Ce fut Bennett qui la repéra, alors qu'elle était déI% toute proche& L 0iens, ort;! dit@il, voil% me Collins& Qe parie qu'elle sera enchantée quand elle saura ce que nous avons fait& 4lle écrira peut@#tre m#me un mot % Nilie pour lui eKpliquer la raison de notre retard& M ortimer observa la femme qui fonPait sur euK, et il remarqua une lueur belliqueuse dans ses ;euK& L Qe ne lui trouve pas l'air enchanté! M fit@il observer& /l ne se trompait pas& peine avait@il prononcé ces mots que la voiK de la femme retentit, furieuse : L ve(@vous bient[t fini, petits $alopinsV Gu'est@ce qui vous prend de pourchasser cette vache tout tout autour du préV W ais, madame!&&& protesta Bennett quand elle fut devant euK, bouillante d'indi$nation& d'indi$nation& ous ne la pourchassons pourchassons pas! ous voulions qu'elle qu'elle aille reIoindre les autres parce que&&& @ 'essaie pas de mentir, toi! répliqua la femme& Qe vous ai vu poursuivre cette pauvre b#te, en lui donnant des coups de bRton et en hurlant comme des vo;ous& Qe commence % en avoir asse( de ces $amins qui traversent mes prés ! /l ; en a un, il ; en a diK, il ; en a cent&&& M
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Mortimer obser&a la 'emme (ui 'onçait sur eu) )+
Bennett essa;a encore de s'eKpliquer& s'eKpliquer& L ous ne comprene( pas, madame, commenPa@t@il& orsque nous sommes arrivés&&& M ais me Collins n'était pas d'humeur % écouter des eKplications& a es autres $arPons ont été au moins asse( raisonnables pour suivre le sentier au milieu du pré! cria@t@elle& ais vous, vous ave( piétiné toute l'herbe en pourchassant ces vaches, comme des polissons que vous #tes! Q'irai tout % l'heure au collè$e si$naler votre conduite au directeur&&& lle(! reprene( le sentier et file( d'ici avant d'avoir fait de nouveauK rava$es ! W iens, iens, ort;! soupira Bennett, rési$né& ous perdons notre temps, puisqu'on ne veut pas nous écouter& M 'or 'orei eill llee ba bass sse, e, ils ils re$a re$a$n $nèr èren entt le sent sentie ier, r, po pour ursu suiv ivis is pa parr les les apostrophes de la fermière : L ous devrie( avoir honte, $arnements ! C'est du Ioli ! ous verrons ce que dira votre directeur! h! si vous étie( mes fils&&& M 7a voiK se perdit peu % peu dans le lointain&
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CHAPITRE I*
ÇA NE SE FAIT $AS) *AIS+++ G6. les
deuK $arPons débouchèrent dans la $rand@rue du villa$e de inbur;, un cri d'impatience retentit& /ls aperPurent devant la mairie & Nilinson Nilinson qui $esticulait frénétiquement pour leur faire si$ne de se hRter& L llons! .ép#chons! 5lus vite! mu$issait le professeur& Gue diable ave(@vous fait tout ce temps@l%V Qe vous attends ici depuis trente@cinq minutes&&& ous entende(V 5rente4cinq i4nu4tes0 M Bennett accéléra pour venir s'arr#ter devant & Nilinson et se répandit alors en eKcuses haletantes : L &&&Kcuse(@nous, m'sieur!&&& 5ouvions pas courir % cause des lacets de ortimer&&& 5uis une vache est sortie&&& me Collins est arrivée&&& 4t quand nous avons essa;é de
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la faire rentrer de force par la porte, elle nous a $rondés en disant qu'on lui donnait des coups de bRton&&& M Comme ces eKplications n'étaient pas d'une clarté aveu$lante, & Nilinson Nilinson considéra les deuK $arPons avec un certain étonnement& L Brrloum brrloumpff ! $ro$na@t@il& Qe ne comprends rien % ce que vous me raconte( l%& Gu'est@ce que c'est que cette histoire de me Collins que vous aurie( poussée dans une porte % coups de bRtonV W C'était sa vache, m'sieur! 4lle doit venir au collè$e pour voir le directeur&&& W GuiV a vacheV W on, m'sieur, me Collins ! h! c'est toute une histoire&&& M ais ais & Nilin ilinson son n'a n'avai vaitt pas env envie ie d'é d'écou couter ter des histoi histoires res filandreuses après s'#tre $elé les pieds devant la mairie pendant trente@ cinq minutes& minutes& On verrait verrait plus tard, décida@t@il décida@t@il&& 'importa 'important, nt, c'était c'était de poursuivr poursuivree sans délai délai l'eKécuti l'eKécution on du pro$ramm pro$rammee sportif sportif de l'après@midi& L Qe vous avais avertis de ce qui vous pendait au ne( si vous me faisie( attendre! ru$it@il& ous recommencere( le parcours complet lors de votre prochain Iour de con$é& W ais, m'sieur, ce n'était pas notre faute! $émit ortimer& ortimer& W ous en reparlerons& 5our l'instant, vous alle( rentrer au collè$e, et plus vite que Pa! dit & Nilinson Nilinson en se baissant pour fiKer des pinces au bas de ses pantalons& oi, Ie retourne l%@bas % bic;clette, et, si vous n'#tes pas arrivés dans vin$t minutes, Ie&&& Ie&&& ous verre(! M %@dessus, il enfourcha sa bic;clette et s'éloi$na, laissant les deuK coureurs $émir sur leur destin& L ous n'arriverons Iamais % temps ! haleta ortimer dès qu'ils se furent remis en route& Qe suis déI% sur les $enouK&&& W 4h bien, comme Pa, tu ne perdras plus tes chaussures ! $ro$na Bennett& as@;, coura$e ! M /ls quittèrent le villa$e d'un asse( bon train, mais l'allure se ralentit % mesure que les points de c[té de ortimer
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devenaien devena ientt plus plus fréque fréquents nts&& Bient[ Bient[t,t, Bennet Bennettt se désesp désespéra éra&& 7i seulement il pouvait forcer son camarade % courir un tout petit peu plus vite!&&& 7i seulement il ; avait un mo;en quelconque d'atteindre la $ril $rille le du co coll llè$ è$ee da dans ns le dé déla laii impo imposé sé pa parr & Nilin linso son! n!&&&&&& 7i seulement&&& u m#me instant, il entendit un $rondement de moteur et, en se retournant, il aperPut un autobus % impériale qui arrivait derrière euK& 6n autobus! Guelle chance! C'était la solution r#vée! L Q'ai trouvé! s'écria Bennett, les ;euK illuminés par cette subite inspiration& ous allons prendre l'autobus! W GuoiV fit ortimer, épouvanté devant tant d'audace& C'est impossible, vo;ons! 0erminer erminer un cross@countr; en autobus, Pa ne se fait pas ! W a ne se fait peut@#tre pas, admit Bennett, mais c'est la seule chose % faire si nous voulons eKécuter les ordres de Nilie& utremen utrement,t, nous nous n'arrivero n'arriverons ns Iamais Iamais % temps, temps, avec avec toi toi qui te te traJnes traJnes comme une vieille tortue asthmatique&&& M 'autobus approchait& Bennett plon$ea la main dans sa poche pour s'assurer qu'il avait un peu d'ar$ent sur lui, puis il s'avanPa et fit si$ne au conducteur& conducteur& L ontons plut[t % l'impériale, conseilla@t@il lorsqu'ils furent sur la plate@forme& 4t tRchons de baisser la t#te quand nous dépasserons Nilie Nilie et les copains&&& M Comme l'impériale était déserte % cette heure creuse de l'après@ midi, les deuK $arPons purent prendre place sur la banquette avant d'oX ils observèrent la route d'un Yil vi$ilant& Bient[t, ils aperPurent au loin & Nilinson& la faPon dont il (i$(a$uait, penché sur son $uidon et croupe dansante, on devinait qu'il aurait du mal % atteindre le sommet de la c[te& Bennett fit un tel bond d'allé$resse qu'il faillit tomber de son siè$e& L e$arde Nilie qui $rimple en danseuse! s'écria@t@il& /l est % bout de souffle& Ce n'est pas lui qui devra attendre vin$t minutes&&& Ce sera nous!
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W oil% Iustement ce qui m'inquiète, marmonna ortimer& ortimer& /l trouvera peut@#tre Pa dr[le& W .r[leV répéta Bennett en haussant les sourcils& e dis pas de b#tises, ort;! /l serait vert de ra$e s'il savait que nous allons le dépasser % soiKante % l'heure! a ne le ferait certainement pas rire& W ais non, vo;ons! Guand Ie dis dr
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*+ ,-%.-ns&n /-0/1021-t) 3enc45 s2r 2n 02-6&n7 *2
*+ ,-%.-ns&n /-0/1021-t) 3enc45 s2r 2n 02-6&n7 % identifier leurs camarades % mesure qu'ils les rattrapaient& L e$arde! oil% Bri$$s et orrison qui donnent tout ce qu'ils peuvent! s'écria Bennett, admiratif& /ls sont rou$es comme des écrevisses& 7'ils forcent encore un peu, ils vont éclater! M /l se serait volontiers penché % la portière pour prodi$uer des encoura$ements auK deuK coureurs, mais ortimer l'en dissuada& Guelques instants plus tard, ils dépassaient BromSich l'aJné et tins qui couraient d'une bonne foulée& 5lus loin, Bennett aperPut Binns Iunior et BlotSell qui allaient d'un pas nonchalant& L Oh! /ls marchent! s'eKclama@t@il, choqué par ce manquement auK rè$lements sportifs& Qe me demande ce que dirait Nilie s'il savait qu'ils se promènent sans se presser! W 4t qu'est@ce qu'il dirait de nous, alorsV interro$ea ortimer avec un subit remords de conscience& W ous ne archons pas, archons pas, nous! répliqua Bennett& près tout, le rè$lement interdit de marcher pendant un cross @countr;, @countr;, mais Nilie ne nous a Iamais eKpressément dit qu'il ne fallait pas prendre l'autobus& M /ls furent bient[t au terme de leur vo;a$e& orsque l'autobus eut pris le vira$e et approcha du poteau d'arr#t situé % une centaine de mètres avant la $rille du collè$e, les deuK $arPons se diri$èrent vers l'escalier& Ce fut alors que commencèrent les ennuis : au lieu de ralentir comme ils s'; attendaient, l'autobus passa % toute vitesse devant l'arr#t& L 8é ! rr#te(, s'il vous plaJt ! ous descendons ! M cria Bennett en dévalant l'escalier& l'escalier& e receveur poinPonnait des ticets % l'autre bout du compartiment inférieur& L o ous aurie( pu le dire plus t[t! répliqua@t@il& C'est seulement un arr#t facultatif& 7ur demande& \ W 4h bien, nous le demandons ! M
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e receveur haussa les épaules et tira le cordon de la sonnette& ussit[t le conducteur ralentit& L erci, m'sieur, dit Bennett& ous re$rettons de vous avoir causé des&&& M /l s'in s'inte terr rrom ompi pit, t, effr effra; a;é, é, en co cons nsta tata tant nt qu quee l'au l'auto tobu buss alla allait it s'ar s'arr# r#te terr Iust Iustee de deva vant nt le po port rtai aill du co coll llè$ è$e& e&&&&& oX l'on l'on ap aper erce ceva vait it,, march archan antt de lon on$$ en lar$ ar$e et atte attend ndaant les co cour ureu eurs rs,, la minc ncee silhouette de & Carter& 7ans perdre une seconde, Bennett fit demi@tour et remonta % toute allure l'escalier, poussant ortimer devant lui& L 8éV Gu'est@ce qui te prendV $ro$na ortimer& Gu'est@ce que tu faisV C'est ici qu'il faut descendre! M e receveur était touIours occupé dans le compartiment inférieur& /l Ieta un coup d'ceil vers la plate@forme, constata qu'elle était vide et actionna le si$nal& 'autobus se remit en route& ais l%@haut, sur l'impériale, les choses ne se passaient pas si bien& ortimer bouillait d'indi$nation& L as@tu s@tu fini finirV rV cria cria@t @t@i @il& l& a t'am t'amus usee de me rem remon onte terr da dans ns l'escalier comme un sac de patatesV 5ourquoi n'es@tu pas descendu quand l'autobus s'est arr#téV W 5ourquoiV 5arce que & Carter faisait les cent pas devant la $rille&&& ous serions tombés en plein dans ses bras! W 8oul% ! fit ortimer en roulant des ;euK effarés& Guelle cha hannce que tu l'ai 'aies vu % tem temps! ais ais qu qu''allo allons ns@n @nou ouss fai faire maintenantV maintenantV ous roulons, nous roulons, nous nous éloi$nons du collè$e et nous serons plus en retard que Iamais ! W /l suffira d'aller un peu plus loin, dit Bennett& ous ne pouvons pas demander au receveur de nous arr#ter l%& & Carter risquerait de nous voir& M ais cela ne réconforta nullement ortimer& L h! pourquoi faut@il que ce soit touIours % nous que ces chos ch oses es@l @l%% arri arrive vent nt!! $e $ei$ i$ni nit@ t@il il&& C' C'es estt ta faut faute, e, Ben! Ben! 7eul 7eul un crét crétin in comm co mmee toi toi po pouv uvai aitt av avoi oirr l'id l'idée ée de term termin iner er un cros cross@c s@cou ount ntr; r; sur sur l'impériale d'un autobus& e$arde dans quel pétrin tu nous a mis ! M **
Bennett ne répondit rien& Gu'aurait@il pu dire, d'ailleursV d'ailleursV
/ls continuèrent ainsi Iusqu'% ce qu'ils fussent hors de vue de l'entrée du collè$e& 5uis il redescendirent sur la plate@forme, oX le receveur leur Ieta un re$ard soupPonneuK& L 0ouIou uIours rs l%, l%, vo vous usVV $ro$ $ro$na na@t @t@i @il& l& Qe cro; cro;ai aiss qu quee vo vous us étie étie(( descendus % la $rille du collè$e ! W ous voulions le faire, mais&&& mais nous avons chan$é d'avis au dernie dernierr momen moment,t, eKp eKpliq liqua ua Bennet Bennett&t& ainte aintenan nantt nou nouss aimeri aimerions ons descendre pour de bon, si Pa ne vous fait rien& W 7i Pa ne me fait rienV $ronda le receveur& Qe ne vais pas arr#ter encore une fois l'autobus pour des $ens qui ne savent pas s'ils monte montent nt ou s'ils s'ils descen descenden dent& t& 0ant 0ant pis pour vous, vous rester restere( e( l% Iusqu'% l'arr#t suivant& W Oh! (ut! C'est loinV W Guatre % cinq cents mètres& près le prochain prochain carre @four& *+
W isère de malheur! $émit Bennett& ous n'avons plus le temps de refaire tout ce chemin en courant! M e receveur haussa les épaules& L // fall fallai aitt ; pe pennser ser plus plus t[t, [t, dit@ dit@il il d'u d'un ton répr réprob obat ateu eurr& .'ail 'aillleu eurs rs,, pu puis isqque vo vouus #tes #tes en mail aillot lot de spor sportt, vo vous us sere( ere( parfaitement % l'aise pour courir& courir& M Bri$$s et orrison furent parmi les derniers % arriver devant le collè$e, accompa$nés par & Nilinson Nilinson % bic;clette& L 0out s'es s'est@i t@ill pa pass sséé no norm rmal alem emen entt au co cont ntr[ r[le le de inb inbur ur;V ;V demanda & Carter % son collè$ue quand celui@ci eut mis pied % terre et appu;é son vélo contre le pilier de la $rille& W on! $ro$na & Nilinson& Nilinson& Q'ai dZ attendre Bennett et ort ortim imer er pe pend ndan antt tren trente te@c @cin inqq minu minute tes, s, et de plus plus ils ils m'on m'ontt fait fait éch chaapp ppeer en me raco racont ntan antt Ie ne sais sais qu queelle lle hist histooire ire de va vach chee enra$ée&&& 4uh!&&& Ie veuK dire qu'ils m'ont fait enra$er avec une histoire de vache échappée& /ls viennent derrière moi, aIouta@ t@il en montrant la route& ais Ie ne pense pas qu'ils soient ici avant un bon moment& W 4Kcuse(@moi, m'sieur, dit Bri$$s avec un air surpris& ous ous deve( faire erreur : ils arrivent déI%& W llons llons donc! /ls sont encore % un ilomètre au moins! moins! W ais Ie les vois, m'sieur, Ie vous Iure! M insista Bri$$s& e pro profess fesseu eurr scru scruta ta du re$a re$ard rd le ch cheemin qu'i u'il ven enai aitt de parcourir& L Gu'est@ce que vous me chante(@la, Bri$$sV /l n'; a personne % l'hori(on& W ous ne re$arde( pas dans la bonne direction, direction, m'sieur! W GuoiV Qe&&& W Bri$$s a raison, Nilinson! Nilinson! s'eKclama & Carter& 0ourne( la t#te de l'autre c[té! M & Nilinson pivota sur lui@m#me comme la tourelle d'un char d'assaut et observa la route derrière lui& 7a t#te fut proIetée en avant,
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ses ;euK Iaillirent de leurs orbites et son teint prit une délicate couleur pourpre lorsque deuK
silhouettes bien connues apparurent dans son champ visuel& L Be&&& Be&&& Bennett! ortimer! M articula & Nilinson sur un ton de stupeur incrédule& es deuK coureurs réduisirent considérablement leur allure en approchant du collè$e et avancèrent sans la moindre ardeur& /ls étaient si abattus par cette lon$ue course depuis le carrefour qu'ils ne tentèrent m#me pas de passer inaperPus& L 0iens, tiens ! a vie est décidément pleine de surprises ! fit remarquer & Carter& ous pensions que vous venie( de inbur;, et voil% que vous arrive( de la direction opposée& 5ouvons@nous en connaJtre la raisonV W Oui, m'sieur&&& m'sieur&&& Qe re$rette que nous so;ons un peu en retard, balbutia Bennett, essoufflé& essoufflé& ous aurions dZ arriver plus t[t, mais&&& W Brrloum brloumpff ! $ronda & Nilinson& Nilinson& e dites pas de b#tises& /l vous était absolument impossible d'arriver plus t[t! Qe ne co com mpre prend ndss m#me #me pa pass comm ommen entt vou ouss pou ouvve( #tre #tre l% dè dèss maintenant, alors que Ie vous ai laissés sur la route derrière moi ! W 4h bien, m'sieur, nous avons fait le plus vite possible parce que vous nous avie( dit de nous dép#cher&&& dép#cher&&& W Oui, mais cela n'eKplique n'eKplique pas&&& M & Nilinson ne termina pas sa phrase et se plon$ea dans un abJme de réfleKion& lors & Carter prit la relève : L Daut@il croire, Bennett, que vous ave( dépassé & Nilinson % une vitesse telle qu'il n'a pas eu le temps de vous apercevoirV W 4uh!&&& Oui, m'sieur, nous sommes sommes passés % c[té de lui plut[t vite&&& 4t il n'a pu nous apercevoir parce que&&& parce que&&& M 0ant 0ant pis! /l fallait dire la vérité& L 5arce que nous étions dans l'autobus, m'sieur! W .ans l'autobus! ru$it & Nilinson Nilinson en s'empourprant encore davanta$e& 2ans l$au4to4bus0 ille milliards de&&& M
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e professeur leva les bras au ciel et se mit % tourner en rond, frappant le sol % coups de talon, comme s'il participait % la danse de $uerre d'une tribu 5eau@ou$e&
& Carter, lui, ne parut pas très surpris& L 5ourquoi ave(@vous fait celaV demanda@t@il sans se fRcher& W 4h bien, voil%, m'sieur, eKpliqua Bennett& ous avons été ret retard ardés dè dèss le dé dépa part rt pa parr la va vacche de me me Co Colllins lins qu quii s'é s'était tait échappée& .e plus, ortimer avait des points de c[té, il avait perdu ses lacets, il était % bout&&& W a patience aussi est % bout! cria & Nilinson Nilinson qui entendait pour la seconde fois ces eKplications& Q'ai bonne envie de vous faire recommencer cette course tous les après@midi de con$é du trimestre ! M 5uis 5uis,, se tour tourna nant nt ve vers rs Bri$ Bri$$s $s et orr orris ison on qu quii rest restai aien entt l%, l%, captivés, buvant tous les détails de cette scène : L 4t vous, alle( immédiatement vous chan$er! es choses vont déI% asse( mal sans que vous restie( plantés l% % ricaner comme des idiots de villa$e ! M ce moment, moment, une petite automobile verte apparut au tournant de la route et vint s'arr#ter devant la $rille du collè$e& u volant était installée une femme d'un certain R$e, v#tue d'un tailleur de laine $rise&&& me Collins! Bennett sentit son moral tomber au (éro absolu& '; aurait@il donc pas de fin % leurs infortunes, en ce fatal après@midiV /ls avaient déI% asse( d'ennuis sans que la femme du fermier vJnt tout a$$raver avec cette histoire de prétendue chasse auK vaches ! /l semblait pourtant que ce fZt l'intention de la dame, car ses ;euK s'éclairèrent quand elle reconnut les deuK athlètes& L h ! voil% Iustement ceuK que Ie cherchais ! M s'écria@t@elle en descendant de voiture&
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CHAPITRE
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RETOUR DE CHANCE C04 accueillit la visiteuse avec un aimable sourire& e L BonIour, madame& /l ; a lon$temps que nous n'avions pas eu le plaisir de vous voir& W Q'étais très occupée % la ferme, répondit me Collins& #me auIourd'hui, Ie ne peuK pas rester lon$temps, mais Ie voulais dire un mot auK deuK $arPons que I'ai trouvés dans mon pré, tout % l'heure& W h! oui, fit & Nilinson& Nilinson& /ls m'ont raconté une histoire abracadab abracadabrante rante,, prétendant prétendant que vous étie( étie( coincée coincée dans une porte, ou Ie ne sais trop quelle absurdité&&& absurdité&&& W GuoiV fit la fermière avec étonnement& étonnement& Qe ne suis tout de m#me pas $rosse % ce point@l% ! W e vous fRche( pas, madame! intervint rapidement
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& Carter& 7i ces $arPons ont fait des b#tises dans votre pré, Ie veillerai % ce qu'ils soient punis& W ais Ie ne veuK pas qu'ils soient punis! répliqua la fermi fermière ère % la $rande $rande surpri surprise se de Bennet Bennettt et de ortim ortimer er&& u contraire : ils m'ont rendu service, et Ie suis venue eKprès pour les remercier& M ema emarq rqua uant nt l'eK l'eKpr pres essi sion on stup stupéf éfai aite te de dess de deuK uK $a $arP rPon ons, s, me me Collins poursuivit : L Qe re$rette de m'#tre trompée quand Ie vous ai vus pourchasser les vaches dans mon pré& 8eureusement, mon mari avait remarqué ce qui se passait, et ils m'a tout raconté quand il est rentré % la maison quelques minutes plus tard& M 6n trait de lumière traversa le cerveau de ortimer : il se souvint de l'automobiliste qui, arr#té au bout du chemin, avait observé leurs efforts& C'était donc bien & Collins! L &&& 4t pour me faire pardonner les paroles un peu dures que Ie vous ai dites, aIouta la fermière, I'aimerais vous inviter % venir che( moi, l'un de vos après@midi de con$é, pour vous offrir des fruits de mon ver$er& W Oh! merci, madame! s'écria ortimer& ortimer& ous irons avec plaisir& plaisir& W Oui, mais ce ne sera pas possible, lui rappela Bennett& 'oublie pas que nous devons recommencer la course mercredi prochain& W 8um! fit & Carter en se caressant pensivement le menton& 0out cela Iette une lumière nouvelle sur les raisons de leur retard&&& 'est@ce pas votre avis, Nilinson NilinsonVV W 7ans aucun doute, répliqua son collè$ue avec humeur& humeur& Qe suis certain qu'ils ont fait d'eKcellents coS@bo;s& ais ce que Ie leur reproche, ce n'est pas d'avoir pris des vaches, c'est d'avoir pris l'autobus! 4t Ie tiens % ce qu'ils soient punis pour cela ! M me Collins, qui se rendait compte que tout n'allait pas pour le mieuK, demanda la cause de ces complications&
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orsqu'elle eut été été informée, informée, ses ;euK brillèrent d'une d'une lueur malicieuse& L a solution est très simple, dit@elle % & Carter& 5our les punir, faites@leur refaire la course mercredi prochain& ais quand ils auront atteint le 5ré@auK@aches, permette(@leur de s'arr#ter un moment % la ferme pour ; prendre quelques fruits& W Comme punition, cela me paraJt un peu bi(arre, dit & Carter avec amusement& Gu'en pense(@vous, NilinsonV NilinsonV M 7on collè$ue hésita, puis son bon cYur l'emporta& L 4h bien,&&& Ie crois que ce serait possible, puisque me Collins insiste, répondit@il& ais si ces deuK $arPons font encore une seule b#tise, Ie&&& Ie&&& il vaut mieuK pour euK qu'ils qu'ils n'essaient pas ! M Ce fut seulement au cours de la récréation du lendemain matin quee Benn qu Bennet ettt et ort ortim imer er pu pure rent nt en entr trep epre rend ndre re la récu récupé péra rati tion on de dess timbr timbres@p es@post ostee si $én $énére éreuse useme ment nt distri distribué bués& s& 4n théori théorie, e, cette cette tRche tRche aurait dZ #tre facileT en pratique, elle se heurta % d'innombrables difficultés& L Qe propose que nous nous séparions, su$$éra Bennett % la fin de la classe de latin& 0oi, ort;, tu vas aller dans la cour, pour retrouver les $ars qui ont nos timbresT moi, Ie m'occupe de l'intérieur&M l'intérieur&M %@dessus, Bennett descendit l'escalier pour se rendre % la salle des casiers oX il trouva tins en train de calmer sa frin$ale avec une plaque de chocolat au lait& lait& L -coute, tins, il ; a eu erreur % propos des timbres que Ie t'ai donnés hier& Qe suis désolé, mais il faut me les rendre& W C'est un peu fort! protesta tins& tins& 0u nous as dit que nous pouvions les prendre ! W Oui, mais c'était avant que I'aie lu la lettre sur les conditions d'envoi& W 4h bien, tant pis! répliqua tins& Qe ne les ai plus& Qe les ai échan$és % Bri$$s contre cette plaque de chocolat& M
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Bennet Bennettt fut horrifié horrifié par un tel aveu de $louton $loutonner nerie& ie& L 0u ne manques pas de toupet! $ronda@t@il& Qe t'ai donné ces timbres pour ta collection& 5as pour faire du commerce! W C'est toi qui as du toupet! Guand on donne quelque chose % quelqu que lqu'un 'un,, il a le droit droit d'en d'en faire faire ce qu'i qu'ill veut, veut, et puis puis c'est c'est tout& tout& M %@dessus, tins tins fourra dans sa bouche le dernier carré de chocolat et essu;a ses doi$ts poisseuK % sa culotte& L -videmment, reprit@il, si tu étais venu un peu plus t[t, I'aurais pu te donner un bout de mon mon chocolat, mais il n'en reste plus& M armonnant des paroles amères, Bennett quitta la salle& .ans le couloir, il rencontra Bri$$s et orrisonT ceuK@ci ne lui furent d'aucun secours& L 0u ne peuK tout de m#me pas me demander de te rendre les timbres maintenant qu'tins a man$é le chocolat! lui répondit Bri$$s avec une certaine lo$ique& 4t toi, orrisonV Qe crois me rappeler que tu en avais pris une pleine poi$néeV W 5as du tout! protesta orrison& Qe n'en ai eu que trois ou quatre, et d'ailleurs Ie les ai échan$és avec BlotSell contre un vieuK canif& M Bennett laissa échapper un soupir d'eKaspération& L lors, Ie ferais mieuK d'aller trouver BlotSell, dit@il& @ Cela ne te servira pas % $rand@chose, répliqua orrison& BlotSell voulait ces timbres pour les échan$er avec Binns Iunior contre une balle de tennis& 4t Binns, lui, % ce qu'on m'a dit, il comptait les échan$er avec BromSich l'aJné contre la moitié d'une bouteille d'encre verte& W C'est désespérant! ra$ea Bennett& l'heure qu'il est ces timbres doivent avoir fait le tour du collè$e! Gu'est@ce que Ie vais pouvoir faireV M orrison étudia sérieusement le problème et tenta d'; apporter une solution& /l était tout disposé, dit@il, % renoncer au canif qu'il avait rePu en échan$e des timbres, % condition que BlotSell, % son tour, voulZt bien lui donner la balle de tennis qu'il avait rePue de Binns Iunior& Iunior& estait
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% savoir si BlotSell pourrait persuader Binns Iunior d'aban d'a bandon donner ner la demi@b demi@bout outeil eille le d'e d'encr ncree verte verte rePue rePue de BromS BromSich ich l'aJ l'aJné né,, ce qu quii étai étaitt eK eKtr tr#m #mem emen entt do dout uteu euKK car car l'au l'autr tree moit moitié ié de la bouteille était maintenant la propriété de 0hompson, lequel avait déI% promis de la donner % artin@Qones artin@Qones en échan$e d'un tournevis ! e problème devint bient[t si embrouillé que Bennett Iu$ea inut inutil ilee de po pour ursu suiv ivre re la disc discus ussi sion on&& /l se mit % la rech recher erch chee de ort ortim imer er,, espé espéra rant nt qu quee celu celui@ i@ci ci au aura rait it eu plus plus de ch chan ance ce&& /l le rencontra qui remontait de la cour& L Comment cela cela a@t@il marchéV marchéV M lui demanda@t@il& 6n nua$e assombrit les traits de ortimer& ortimer& L 5as trop bien, avoua@t@il& Qe n'ai pas pu retrouver la trace des timbres& 5ar eKemple, umbeloS m'a dit qu'il en avait pris quelques@ uns, hier, mais qu'il les avait déI% échan$és contre une pile de lampe de poche& M +)
Bennett poussa un profond soupir& .écidément, ils se heurtaient de tous c[tés % la m#me difficulté& L emarque qu'il a offert de me donner la pile, poursuivit ortimer& ais seulement % condition que le $ars qui l'a échan$ée veuille bien lui rendre&&& @ a va, Ie connais la chanson! interrompit Bennett& orrison vient de me la chanter& a ne peut aboutir % rien& .'ailleurs, que penseraient & Boddin$ton Drères si nous leur envo;ions des piles et des vieuK canifs en paiement de leurs timbresV /l n'; a qu'une solution, ort;, c'est de continuer l'enqu#te&&& et dr[lement vite! M ce moment la cloche sonna la fin de la récréation, de sorte que les deuK $arPons durent remettre leurs recherches % plus tard& /ls n'eurent pas l'occasion de les reprendre après le déIeuner, et ce fut seulement au cours des L loisirs diri$és M, avant le coucher, que la chance tourna en leur faveur : car ce fut % ce moment@l% que Bennett fit sa sensationnelle découverte& Ce soir@l%, & Nilinson était de service& $rands pas, il faisait le tour du collè$e afin de s'assurer que tous les $arPons se livraient bien % des occupations occupations hautement profitables& ors orsqu qu'i'ill en enttra da danns l'é l'étude tude de la )e divi divisi sion on,, il ; trou trouva va BromSich l'aJné qui, pinceau en main, essa;ait les couleurs de la nouvelle boJte de peinture que ses parents venaient de lui envo;er& .'un .' un si$n si$nee de t#te t#te,, & Nilin linso sonn ap appr prou ouva va cett cettee acti activi vité té artistique, puis il descendit dans le vestiaire des sports& /l ; découvrit Benn Benneett et orti ortim mer, er, pe perc rchhés comm omme % leu leur ha habbitud itudee sur sur les les can anaalisa lisattions ions du ch chaauff uffa$ a$ee cent centra ral, l, le re$a re$ard rd pe perd rdu, u, av avec ec une eKpression de profond désespoir& /l était évident qu'un $rave problème tourmentait leur esprit& L 4h bien, que que faites@vous donc donc iciV demanda demanda le professeur& professeur& W ous nous occupons de nos timbres, m'sieur M, répondit Bennett en sautant sur ses pieds& & Nilinson Ieta un coup d'Yil autour de lui& L Qe ne vois pas un seul timbre par ici, $ronda@t@il&
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llons, vite ! emonte( dans la salle commune& 4t si dans diK minutes vous n'#tes pas parvenus % or$aniser convenablement vos loisirs, Ie vous flanque un devoir d'histoire qui vous emp#chera de perdre votre temps& Q'ai dit! M ors orsqu quee les les de deuK uK $a $arP rPon onss pa parv rvin inre rent nt % l'ét l'éta$ a$ee supé supéri rieu eur, r, ils ils rencontrèrent dans le couloir BromSich l'aJné qui tenait d'une main sa boJte de peinture et de l'autre l'autre un pot % confiture empli d'eau teintée& teintée& Bennett interpella l'artiste, sans $rand espoir toutefois& L 8é! Bromo! /l ne te resterait pas, par hasard, quelques@uns des timbres que nous t'avons donnésV W 7i, I'en ai encore pas mal& 5ourquoiV 5ourquoiV W a t'ennuierait beaucoup de nous les rendreV demanda anKieusement Bennett& ous sommes obli$és de les renvo;er&&& W .'accord& /ls sont dans mon pupitre et tu n'as qu'% les prendre, répondit BromSich % la $rande surprise des deuK $arPons& Q'irais bien te les chercher, chercher, mais il faut que I'aille chan$er chan$er mon eau eau et rincer mes pinceauK& W erci! Bromo, c'est dr[lement chic de ta part! s'eKclama ortimer& W /l n'; a vraiment pas de quoi me remercier& Ces timbres n'ont aucune valeur, sinon Ie ne vous les rendrais pas ! M 7ur ces aimables paroles, BromSich se diri$ea vers les lavabos tandis que Bennett et ortimer se ruaient dans la salle d'étude et filaient droit au pupitre de BromSich& près avoir répandu sur le plancher tout le fatras que contenait le pupitre, Bennett et ortimer parvinrent % retrouver les timbres qu'ils cherchaient& 4n quelques minutes, ils recueillirent une vin$taine de vi$nettes, mais quand ils commencèrent % les trier, Bennett poussa un $émissement& L Catastrophe! Ce ne sont pas les bons, ort;! W Comment PaV W CeuK@l% ne viennent pas des séries de l'4mpire et des Colonies qu'il faut pa;er ou renvo;er, mais de la pochette $ratuite que nous pouvions $arder en prime ! M ++
ort ortime imer eK eKam amiina de plus plus près rès les timbr imbres es,, pu puiis hoc ochha lu$ubrement la t#te& L C'est vrai, reconnut@il& /l n'; a l% que des canadiens comme on en vo voit it pa part rtou out, t, et qu quel elqu ques es vieu vieuKK tim timbres bres an an$l $lai aiss du tem temps de CromSell ou d'4lisabeth&&& W .'4lisabethV e dis pas de b#tises, ort;& /l n'; avait pas de timbres % cette époque@l%, vo;ons ! W 4h bien, disons du temps de la Ieunesse de la reine ictoria, ictoria, corri$ea ortimer& ortimer& 5apa dit touIours que, dans l'ancien temps, on avait coutume de&&& M // s'interrompit en re$ardant son camarade avec surprise, car au m#me instant Bennett venait de prendre un timbre parmi les autres et le considérait avec stupeur& L Gu'est@ce qui se passe, BenV M 5end 5endan antt de deuK uK ou troi troiss seco second ndes es,, Benn Bennet ettt de dem meu eura ra da dans ns la contemplation contemplation de la vi$nette& 5uis il lanPa un cri de triomphe : L Aoupi ! ous sommes sauvés, ort;, sauvés ! 7ais@tu ce que Ie viens de découvrirV M ortimer le re$arda avec ahurissement& L on, Ie ne devine pas&&& W 6n eKemplaire du fameuK 1 penn& noir % l'effi$ie de la reine ictoria&&& 'un des timbres les plus rares du monde!&&& Dormidable! & Boddin$ton Drères ne doivent pas se douter qu'ils ont mis par erreur un timbre comme celui@l% dans une pochette $ratuite ! M
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CHAPITRE *I
LE 8 $ENNY NOIR 54.0 quelques
instants, Bennett et ortimer contemplèrent leur trouvaille trouvaille avec une admiratio admirationn respectue respectueuse& use& 5lus ils l'eKaminaient, l'eKaminaient, plus ils acquéraient la certitude qu'ils étaient tombés sur un spécimen rarissime& 4n effet, ce timbre portait bien l'effi$ie de la reine ictoria, ictoria, les mots 5O7034 O4 54A&&&, et il était noir! L Qe me demande demande combien combien il vaut, vaut, murmura murmura ortimer ortimer d'une voiK étran$lée par l'émotion& @ 6ne fortune, répondit Bennett avec désinvolture& ous n'aurons qu'% re$arder dans un catalo$ue& /l va falloir le vendre, bien sZr, pour pouvoir pa;er ce que nous devons devons % la maison Boddin$ton& Boddin$ton& M ortimer éprouva un brusque remords&
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L e vendreV ais il n'est pas % nous! ous l'avions donné % Bromo ! W Oh! c'était avant de savoir qu'il valait si cher, déclara Benn Bennet ett& t& .' .'ai aill lleu eurs rs,, il vient vient de no nous us dire que nous pouvi pouvion onss les les reprendre tous& W Oui, mais quand m#me&&& m#me&&& W Bon! 7i tu ; tiens, nous lui offrirons une récompense sur les diK livres que doit valoir ce timbre& W .iK livres! répéta ortimer abasourdi& /l vaut tant que Pa, tu croisV W 4h bien, disons diK shillin$s 1, corri$ea Bennett qui ne semblait semblait pas très fiKé& ous pourrions pourrions peut@#tre peut@#tre le vendre % Bri$$s& ais $ardons le secret tant que nous ne savons pas eKactement son priK& /l vaut mieuK que Bromo ne sache rien : il serait capable de refuser de nous le rendre!M 0out en empilant de nouveau le bric@%@brac dans le pupitre de BromSich l'aJné, ils discutèrent de la récompense que méritait leur camarade& L // faut bien faire les choses, décida Bennett en un soudain élan de $énérosité& 7i nous l'invitions % prendre le thé % la pRtisserie umle;, au villa$eV 6n thé de premier ordre, avec des tas de trucs % man$er&&& M ortimer approuva& On n'allait pas re$arder % la dépense pour f#ter cette aubaine, n'est@ce pasV L 0rès 0rès bonne idée ! dit@il radieuK& W ous pourrions commencer commencer par des petits sandSiches au pRté de foie, foie, suivis suivis par des des bei$net bei$netss % la confiture confiture,, suivis suivis par une $lace, $lace, suivie par une bouteille d'oran$eade& 4nfin nous pourrions&&&M Benn Bennet ettt s'in s'inte terr rrom ompi pitt po pour ur réfl réfléc échi hirr au co cour uron onne nem men entt du banquet& L Q'ai un cae dans mon casier& 7i nous lui en offrions une $rosse trancheV su$$éra ortimer& ortimer& 1& C'est@%@dire vin$t fois moins moins .2. 5./.
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W .'accord& lors, c'est ré$lé : quel que soit le priK, nous ferons bien les choses pour le $ars Bromo& M ais % mesure qu'ils remettaient un semblant d'ordre dans le pupitre de BromSich l'aJné, l'aJné, leur premier élan de $énérosité commenPa commenPa % faiblir& C'était fort bien de se montrer $énéreuK, mais il ne fallait tout de m#me pas eKa$érer et tomber dans l'eKtrava$ance ! L 0u sais, Ie ne crois pas nécessaire de commander % la lois une $lac $lacee et de l'or l'oran an$e $ead adee po pour ur Brom Bromo, o, fit fit rem remarqu arquer er Benn Bennet ettt en appu;ant de toutes ses forces sur le couvercle du pupitre& W C'était Iustement ce que Ie me disais, convint ortimer& ortimer& ous pourrions m#me supprimer les deuK& Qe ne suis d'ailleurs pas certain qu'il aime le pRté de foie&&& W lors, ne prenons pas de risques ! 7upprimons aussi les sand sandSi Sich ches es&& /l rest rester eraa touI touIou ours rs les les be bei$ i$ne nets ts&&&&&& Oh Oh!! ort ort;;, tu te rappellesV es derniers que nous avons man$és che( me umle; étaient rassis& Qe vois mal notre Bromo se ré$aler, de ces vieuK machins préhistoriques durs comme des semelles& M C'ét C' étai aitt en effe effett un unee qu ques esti tion on dé déli lica cate te&& 5eut 5eut@# @#tr tre, e, ap aprè rèss tout tout,, suffirait@il d'offrir % BromSich une tranche du cae de ortimerV /l ; avait d'ailleurs touIours une chance pour qu'il refusRt&" On renoncerait alor alorss au auKK dé dépe pens nses es vrai vraime ment nt eK eKce cess ssiv ives es du thé thé de prem premie ierr ordr ordree envisa$é& Ce soir@l%, les deuK amis allèrent se coucher avec la conviction que tous leurs ennuis étaient désormais terminés& 4t le lendemain matin atin,, ort ortim imer er vit vit de no nouv uvea eauu la fort fortun unee lui lui sour sourir iree qu quan andd la moustache postiche, tant attendue, arriva par le premier courrier& e paquet lui fut remis alors qu'il quittait le réfectoire après le petit déIeuner& /mmédiatement, il monta dans son dortoir et s'avanPa devant un lavabo pour admirer sa transformation& e résultat fut moins sensationnel que la publicité ne l'avait laissé croire& .'ailleurs, cette moustache aurait lait bien meilleur effet si elle avait été $arnie d'une bande adhésive pour la maintenir en place& ais comme celle@ci celle@ci
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faisait défaut, ortimer dut retrousser sa lèvre supérieure et froncer autant qu'il put le bout de son ne( pour emp#cher la moustache de tomber dans le lavabo& 7ans succès, il essa;a de la coller avec du savon& /l contorsionnait de nouveau son visa$e pour essa;er de la faire tenir lorsque Bennett entra dans la pièce& L 0u sais, ort;, commenPa@t@il, I'ai bien eKaminé ce timbre et Ie crois que&&& M // s'interrompit pour re$arder son ami avec étonnement& L 5ourquoi te fais@tu des $rimaces dans la $laceV M lui demanda@ t@il& ortimer lui tendit la moustache barbouillée de savon& a Ces imbéciles ne m'ont rien envo;é pour la coller! $ro$na@t@il& /l faudra trouver quelque chose avant de l'utiliser dans la pièce que nous allons monter, sinon elle tombera chaque fois que I'ouvrirai la bouche& W Dais voir un peu % quoi Ie ressemble ! M dit Bennett& /l saisit la moustache puis se tourna vers le miroir, avanPant les lèvres, fronPant les sourcils et $rinPant des dents en un rict rictus us sini sinist stre re,, da dans ns l'es l'espo poir ir de main mainte teni nirr en plac placee le po post stic iche he récalcitrant& L a tiendra si tu respires de toutes tes forces, comme un aspirateur! déclara@t@il& e$arde, comme Pa&&& M titre de démonstration, il inhala profondément par le ne( : pendant quelques secondes, en effet, la moustache se colla % sa lèvre supérieure, tandis qu'il devenait de plus en plus rou$e& 4nfin, avec le bruit d'un ballon de football qui crève, il laissa échapper son souffle&&&, ce qui eKpédia la moustache % l'autre bout de la pièce& L 0u peuK aussi essa;er avec de la dissolution de caoutchouc ! cons co nsei eill lla@ a@t@ t@il il alor alorss % ort ortim imer er qu quii ram rampa pait it % qu quat atre re pa patt ttes es po pour ur retrouver son bien& /l n'; a qu'% en emprunter un tube dans n'importe quelle sacoche, dans le $ara$e auK bic;clettes& W Oui, mais si&&& W a suffit pour le moment, moment, ces histoires de moustaches!
Ce n'est&pas auIourd'hui que nous Iouons ta pièce& Daisons passer en priorité l'affaire du 1 penn; noir& W Bon, bon, très bien, répondit ortimer un peu veKé& 7ais@tu maintenant combien il vaut, notre timbreV W 5as eKactement&&& e catalo$ue dit que cela dépend beaucoup de l'état dans lequel se trouve l'eKemplaire& ais comme nous ne voulons voulons en tirer aucun aucun bénéfice, bénéfice, Ie propose propose que nous le laissions % Bri$$s pour cinq shillin$s : c'est Iuste ce qu'il nous faut pour pa;er la maison Boddin$ton& M u cours de la récréation du matin, Bennett repéra Bri$$s qui faisait rebondir une balle de tennis contre un mur& 7ans attendre que ortimer l'eZt reIoint, il alla lui proposer l'affaire : L .is donc, I'ai quelque chose de dr[lement rare % te montrer! M Bri$$s reprit la balle au vol et la fourra dans sa poche& L Gu'est@ce que c'estV demanda@t@il& demanda@t@il&
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W oil% : accepterais@tu de me donner cinq shillin$s pour un timbre de 1 penn; oblitéré V W 0u veuK rire! 5our un penn;, Ie peuK en avoir un neuf& W Qe ne te parle pas d'un timbre ordinaire& C'est un authenti authentique que 1 penn penn;; noir, noir, avec le portrait portrait de la reine reine ictoria, de 1>*E et quelque& M Bri$$s eut un rire moqueur& moqueur& L 0u ne l'as pas, ce 1 penn; penn; noir! W 7i, Ie l'ai ! /l était dans la pochette $ratuite que I'avais demandée& demandée& 0u me me l'achètesV W Oui, s'il n'est pas fauK, répondit Bri$$s avec empressement& ontre@le@moi, Ie te le dirai tout de suite& M Benn Benneett plon plon$e $eaa la main ain da dans ns sa po poch chee& /l en ret retira ira troi rois mouchoirs roulés en boule, une collection de papiers de bonbons, une $omme, un bout de craie&&& et finalement le timbre de 1 penn; noir % l'effi$ie de la reine ictoria& Bri$$s, en collectionneur soi$neuK, fut épouvanté par un tel acte de vandalisme : L C'est de la folie pure, Bennett! 0u ne devrais pas mettre des timbres rares % m#me ta poche, au milieu de tout ce fourbi ! 0u ne devrais m#me pas les prendre avec les doi$ts, mais avec des pinces ! W 4Kcuse@moi, Ie ne savais pas&&& M vec un soin eKtr#me, Bennett déposa la précieuse vi$nette sur la paume de sa main& Bri$$s pencha la t#te pour l'eKaminer de près& L 8um!&&& Oui, il a l'air vrai, déclara enfin l'eKpert& lors, c'est entendu : Ie te l'achète cinq shillin$s, mais tu me donnes ta $arantie personnelle qu'il est&&& M 4t soudain ce fut le désastre ! 6n violent coup de vent traversa la cour, tordant les branches dénudées et faisant tourno;er les feuilles mortes au pied des arbres& vant que Bennett ait compris ce qui arrivait, le timbre fut enlevé de sa paume et s'envola % des hauteurs inaccessibles&
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L u secours! au secours!&&& 7&O&7&!&&& l'aide!M hurla Bennett pris de panique& Bri$$s ouvrit des ;euK effarés& L 8é! surveille@le, Ben! cria@t@il& e le quitte pas des ;euK&&& /l finira forcément par atterrir quelque part& M Bennett s'élanPa % travers la cour, au pas $;mnastique, le re$ard fiKé sur le précieuK petit carré de papier noir, faisant de brusques crochets % droite ou % $auche pour suivre ses évolutions aériennes& 6ne fois, le timbre redescendit presque % sa portée, puis remonta en chandelle, plus haut qu'avant& Bennett crai$nit un instant qu'il n'allRt s'en$ouffrer dans une cheminée& ais lorsqu'il attei$nit le toit du bRtiment principal, il perdit de la hauteur, descendit en voletant et vint se poser dans la $outtière située au@dessus de la fen#tre de la salle des professeurs& .'un coup d'Yil précis, Bennett repéra l'endroit& utant qu'il pouvait en Iu$er, on n'avait des chances d'atteindre le timbre qu'en montant sur le rebord de la fen#tre de la salle& .e plus, les opérations de sauveta$e devaient #tre entreprises sans délai, car la rarissime vi$n vi$net ette te risq risqua uait it % tout tout inst instan antt d'#t d'#tre re en entr traJ aJné néee da dans ns le tu;a tu;auu de descente& Bennett se précipita vers la porte latérale du bRtiment& /l aurait besoin d'un bRton ou de quelque chose de semblable, au cas oX le timbre serait hors de sa portée& ortimer possédait un filet % papillons % lon$ mancheT cela ferait parfaitement l'affaire& Oui, mais oX diable était passé ortimerV 5ourquoi s'était@il volatilisé Iuste au moment dramatique oX l'on avait le plus $rand besoin de lui V L ve(@vous vu ort;V cria Bennett % Binns Iunior et % BlotSell qui descendaient l'escalier en dévorant leur casse@croZte matinal& W Oui, il est dans le $ara$e auK vélos M, répondit le petit Binns, la bouche pleine de biscuit& Bennett vira % $auche et alla plon$er la t#te dans l'intérieur obscur du $ara$e auK bic;clettes&
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L 0u es l%, ort;V iens vite! M a voiK de son ami sur$it de la pénombre, du coin le plus éloi$né& L Oui, Ie suis l%, mais Ie ne peuK pas venir pour l'instant, Ie suis occupé& W 0u vas me faire le plaisir de venir tout de suite ! insista Bennett& /l est arrivé quelque chose de terrible ! W Oui, et % moi aussi il est arrivé quelque chose de terrible& 0u sais que&&& W 5as de bavarda$es, ort;! C'est une question de vie ou de mort ! W =ue se passe@t@ilV W otre précieuK 1 penn; noir a été emporté par le vent Iusque sur le toit! ien que Pa! W Oh ! malheur ! M // ; eut une courte pause, pendant laquelle ortimer se fra;a un chemin au milieu des bic;clettes& 5uis son visa$e émer$ea de la porte&&& un visa$e lu$ubre, orné d'une énorme énorme moustache noire& L 4nlève ce truc ridicule et cours chercher ton filet % papillons ! M lui dit Bennett impatienté& W Qe ne peuK plus l'enlever ! répondit ortimer sur un ton navré& 0u m'as dit de la coller coller avec de la dissolution& dissolution& C'est ce que I'ai fait, et maintenant elle ne veut plus s'en aller! M Bennett ne manifesta $uère de s;mpathie pour les ennuis de ortimer& L h! c'était bien le moment d'aller te coller des moustaches sur la fi$ure, quand notre 1 penn; noir est coincé l%@haut dans la $outtière! lanPa@t@il furieusement& W 4Kcuse@moi, Ben! murmura ortimer % travers sa moustache& ais c'est toi qui m'avais conseillé la dissolution& lors, c'est un peu ta faute si&&& W 4h bien, $arde@l%, ta moustache, et va@t'en chercher ton filet % papillons& papillons& 5rofites@en pour emprunter des pinces pinces % me me 7mith& Bri$$s dit qu'il ne faut absolument pas ; toucher avec les doi$ts& M
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+uel(ues instants a#rs, Mortimer 'it son entrée
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6ne eKpression d'inquiétude se répandit sur le visa$e moustachu de ortimer& L C'est vrai, tu croisV demanda@t@il& 4t moi qui ai tiré dessus pendant au moins cinq cinq minutes ! W Qe ne parle pas de ta moustache, espèce de cornemuse % roulettes ! Qe parle du 1 penn; noir& W h ! bon, Ie comprends& comprends& M Craintif et rasant les murs, ortimer se mit en route pour accomplir sa mission& /l espérait ne rencontrer aucun membre du corps ensei$nant, car cela lui ferait perdre un temps précieuK en eKplications alors que le timbre rarissime était en péril& 8élas ! comme il se $lissait furtivement vers la salle de IeuK pour ; prendre son filet, il faillit entrer en collision avec & Carter au détour du couloir& ortimer eut la présence d'esprit de se baisser en faisant semblant de renouer son lacet, et il resta courbé en deuK Iusqu'% ce que le professeur se fZt éloi$né& 5uis il se redressa et se mit % courir, mais ce fut pour tomber cette fois sur le directeur qui venait du $rand hall& ortimer ne perdit pas une seconde& 7ur l'appui d'une fen#tre du couloir se trouvait un pot de chr;santhèmes& /l ne lui fallut qu'un instant pour bondir vers la plante et ; enfouir sa face moustachue, comme s'il savourait le parfum d'une fleur rare& u passa$e, & 5emberton@Oaes lui lanPa un re$ard surpris& /l ne s'était Iamais douté Iusqu'% présent que ortimer s'intéressRt si vivement % la botanique ! 5endant ce temps, Bennett se dép#chait de monter Iusqu'% la salle des professeurs& /l frappa % la porte : pas de réponse& 5rud rudemm emmen ent, t, il tou ourn rnaa la po poii$n $née ée et Iet Ieta un co coup up d'Yi d'Yill % l'intérieur& 5ersonne& C'était parfait! car si un maJtre avait été présent, Benn Bennet ettt n'au n'aura rait it prob probab able leme ment nt pa pass été été au auto tori risé sé % en entr trep epre rend ndre re de délicates opérations de sauveta$e, en équilibre sur le rebord de la fen#tre&
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aissant la porte entrebRillée, il avanPa sur la pointe des pieds vers la fen#tre ouverte& 4n bas, dans la cour, il vit Bri$$s qui $ardait touIours l'Yil fiKé sur la $outtière, de peur qu'un nouveau coup de vent ne délo$eRt le timbre de l'endroit oX il était tombé& Guelques instants après, ortimer fit son entrée& /l tenait d'une main son filet % papillons, de l'autre une paire de tenailles& L 4t voil%! dit@il en déposant son équipement sur le plancher& Qe n'ai pas osé aller demander des pinces % me 7mith qui aurait pu me $ronder % cause de Pa&&& M // toucha la toison qui ornait sa lèvre supérieure& L&&&lors, I'ai emprunté ces pinces % l'atelier& Qe suppose que tu as eu l'autorisation d'entrer iciV W on, il n'; avait personne % qui la demander demander&& W 9ut, alors! 0u sais pourtant qu'il est interdit d'entrer ici sans permission& /l ; aura un ouin4o ouin4ouin uin de tous les diables si pn nous ; trouve ! W 0ant pis ! il faut risquer risquer le coup& M Bennett retourna % la fen#tre& /l s'appr#tait % monter sur le rebord quand son ami poussa une sorte de croassement d'alerte& L Q'entends des pas dans le couloir! souffla@t@il& W lors, ferme doucement la porte& On ne vient sans doute pas ici& M ais ortimer s'affola& é$li$eant le sa$e conseil de Bennett, il claqua la porte % toute volée& 'instant 'instant d'après, d'après, elle se rouvrait rouvrait plus brutaleme brutalement nt encore, encore, et & Nilinson, Nilinson, courroucé, pénétrait dans la salle&
CHAPITRE *II
LE 8 $ENNY ROUGE 4 43. du
professeur tomba d'abord sur Bennett qui posait le pied sur l'appui de la fen#tre& L Gue fabrique(@vous l%V $ronda & Nilinson& ve(@vous l'autorisation d'#tre iciV W on, m'sieur& m'sieur& W lors comment 'ose(@vous entrer dans cette pièce et, par@ dessus le marché, m'en claquer la porte au ne(V W 4Kcuse(@moi, m'sieur& m'sieur& Q'ai frappé, mais on n'a pas répondu& lors Ie suis entré pour&&& pour&&& pour&&& pour&&& 4uh!&&& pour #tre sZr que vous n'; étie( pas, m'sieur! W raimentV raimentV o ous n'ave( rien % faire ici, et Ie&&& M & Nilin Nilinson son s'interrom s'interrompit pit brusqueme brusquement nt en Ietant Ietant un re$ard par@dessus son épaule& a porte qu'il avait ouverte avec
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une telle violence s'était maintenant % demi rabattue, laissant appara app araJtr Jtree une pito;a pito;able ble silhou silhouett ettee qu' qu'ell ellee dissim dissimula ulait it Iusqu' Iusqu'alo alors& rs& Cette silhouette appu;ait un mouchoir sur son ne( et sa bouche comme si elle souffrait d'un violent rhume de cerveau& L ortimer! s'écria le professeur& 5ourquoi vous cachie(@vous derrière cette porteV .écidément, il se passe quelque chose de louche ici ! llons, llons, ortimer, approche( ! qu'; a@t@il donc V W ien, m'sieur! M répondit une voiK étouffée derrière le mouchoir& Bennet Bennettt se hRta de donner donner une eKpli eKplicat cation ion : L 4h bien, bien, voil%, voil%, m'sieur m'sieur&&& &&& ous&&& ous&&& euh!&&& euh!&&& nous venions venions d'entrer d'entrer ici pour chercher chercher un timbre& W ous save( très bien que c'est seulement après le déIeuner que Ie distribue les timbres % ceuK qui en ont besoin! répliqua & Nilinson en se retournant vers la fen#tre& Ou alors, vous n'ave( qu'% me confier votre lettre et Ie l'affranchirai moi@m#me& W Oh! non, m'sieur, nous ne voulions pas envo;er de lettre& W lors, pour quelle raison voulie(@vous acheter un timbre V W ous ne voulions pas acheter de timbre, m'sieur! M & Nilinson Nilinson fit claquer une main sur son front& L ais, petit sacripant, vous vene( de me dire le contraire ! cria@ t@il d'une voiK qui frisait l'eKaspération& W on, m'sieur, il ne s'a$it pas de timbres@poste&&& Ou plut[t si, mais pas d'un timbre timbre ordinaire&&& ordinaire&&& si vous vo;e( ce que Ie veuK dire ! M & Nilinson ne vo;ait rien du tout& /l allait ordonner auK deuK $arP $a rPon onss de qu quit itte terr immé immédi diat atem emen entt la sall sallee lors lorsqu qu'i'ill rema remarq rqua ua les les tenailles et le filet % papillons posés sur le plancher, près de la porte& L Brrrloum brrloumpff! brrloumpff! quoi sert cet outilla$eV outilla$eV M ortimer se précipita, mais sans enlever le mouchoir mouchoir de
son son visa$e visa$e&& e profe profess sseu eurr le consi considé déra ra avec avec étonnement& L 4h bien, ortimer! lle(@vous bient[t avoir fini de vous moucherV M aladroitement, le $arPon se baissa pour ramasser les obIets $isant sur le plancherT mais, dans sa hRte et sa nervosité, il laissa échapper le mouchoir& mouchoir& la vue de la moustache, & Nilinson éclata : L ou&&& vou&&& voule(@vous enlever immédiatement ce $rotesque machin de votre fi$ure ! ordonna@t@il& W /mpossible, m'sieur, m'sieur, intervint Bennett& a ne veut plus plus partir! W llons llons donc! Cette moustache n'a tout de m#me pas pris racine, nonV W on, m'sieur, mais&&& W lors, ne dites pas de b#tises& Qe ne sais pas % quel carn carnav aval al vou vouss vous vous livr livre( e(,, mais ais cela cela va cess cesser er!! M .' .'un un $$es este te impérieuK, & Nilinson Nilinson montra la porte& L .ehors, tous les deuK! ru$it@il& Ouste! M Comme ils quittaient la pièce, il les rappela pour leur dési$ner du doi$t le filet % papillons et les tenailles que ortimer n'avait touIours pas ramassés& L 4t emporte( votre bric@%@brac, s'il vous plaJt! @t@on idée d'en d'enco comb mbre rerr la sall sallee de dess prof profes esse seur urss av avec ec de dess inst instru rume ment ntss de ce $enreVM Bennett ramassa son équipement& L Qe vais vous eKpliquer, m'sieur, m'sieur, dit@il& 7i nous avions pu trouver le timbre que nous venions chercher, nous nous serions servis de ces pinces pour le prendre& W GuoiV des tenailles pour prendre un timbreV C'est vous qui #tes timbré, timbré, mon $arPon& $arPon& 5eut@#tre 5eut@#tre alle(@vous alle(@vous me dire aussi que vous comptie( attraper ce timbre avec le filet % papillonsV W Oui, Iustement, m'sieur& m'sieur& o ous comprene(&&& M ais un re$ard vers & Nilinson montra % Bennett que le moment était mal choisi pour une eKplication& 4n effet, le visa$e du professeur avait pris une teinte cramoisie, cramoisie, ?E
et son eKpression disait clairement qu'il était persuadé que les deuK $arPons se pa;aient sa t#te& L ien ens, s, ort ort;;, il ne faut faut pa pass en ennu nu;e ;err plus plus lon$ lon$te temp mpss & Nilinson M, marmonna Bennett, poussant son ami dans le couloir et refermant soi$neusement la porte sur les remontrances ra$euses du professeur& Comme il leur restait un peu de temps avant la fin de la récréation, Bennett dressa de nouveauK plans pour récupérer le timbre& ais il le fit saris ortimer qui ne voulait plus #tre m#lé % quoi que ce fZt tant que son visa$e n'aurait pas repris son aspect normal& C'es 'est po pour urqu quoi oi,, metta ttant sa fie fierté rté da dans ns sa po poch chee, il se rend rendit it % l'infirmerie oX la bonne me 7mith parvint % décoller la moustache avec de l'éther& Dort heureusement, Bri$$s se montra disposé % donner un coup de main % Bennett quand il sut comment tournaient les choses& .'après les observations qu'il avait faites de la cour, il était persuadé que l'on pouvait é$alement atteindre le timbre en passant par la fen#tre de la 2 e division, voisine de la salle des professeurs& L On peut touIours essa;er! M dit Bennett& 4t, quelques minutes plus tard, il était debout sur l'appui de la fen#tre fen#tre en question et fouillait % l'aveu$lette au@dessus de lui& L a marcheV demanda Bri$$s resté dans la classe, les mains serrées autour des chevilles de Bennett& W 5as trop bien& a $outtière est remplie d'eau et de feuilles mortes& a me dé$ouline dans les manches&&& W ucune importance ! /l n'; a que le timbre qui compte ! 0u sais que Pa ne va pas l'arran$er l'arran$er d'#tre resté si lon$temps lon$temps dans l'eau! M Benn Benneett passa assa un unee fois fois de plus plus la main ain da dans ns la $ou outt ttiière, ère, tRtonnant au petit bonheur, sans $rand espoir clé succès& 4t soudain, par hasard, ses doi$ts rencontrèrent un petit rectan$le de papier mouillé& L 8ourra! Qe l'ai! cria@t@il triomphalement& triomphalement& W 5ourvu qu'il ne soit pas abJmé! abJmé! M $rommela Bri$$s avec ?1
Mme "mith #ar&int #ar&int - décoller la moustache
?2
inquiétude, tandis que son ami descendait de la fen#tre& Bennett tint le timbre avec des précautions infinies Iusqu'% ce qu'il se retrouvRt en sécurité dans la classe& 5uis il ouvrit le poin$, laissant apparaJtre la rarissime vi$nette posée % l'envers, sa face contre la paume& vec soin, il la retourna pour s'assurer qu'elle n'était pas endomma$ée& 7oudain une eKpression de stupeur horrifiée se pei$nit sur ses traits& L Oh! fit@il d'une voiK blanche& Gu'est@ce qui lui est arrivéV M 7on effarement était asse( Iustifié&&& car le timbre n'était plus noir, mais rouge0 Bri$ Bri$$s $s fut fut le prem premie ierr % se rem remettr ettree du ch choc oc&& 7ais 7aisis issa sant nt le précieuK timbre, il le brandit brandit sous le ne( de son infortuné propriétaire& propriétaire& L C'est un fauK! hurla@t@il avec indi$nation& 6n vul$aire ictoria d'un penn; rou$e, tout ce qu'il ; a d'ordinaire! 0on fameuK 1 penn; noir, il n'est pas plus noir que&&& que&&& M // chercha une comparaison appropriée& L 5as m#me aussi noir que ton mouchoir ! W 'emp#che qu'il était noir quand Ie te l'ai montré la première fois ! protesta Bennett& 0u l'as bien vu& W Oui, et toi tu vois ce qu'il devient dès qu'il a été soumis soumis % un eKamen eKamen scientifi scientifique que ! 0u n'es qu'un escroc, escroc, Bennett, un $an$ster ! 0u as essa;é essa;é de me soutirer soutirer cinq cinq shillin$s shillin$s par des mo;ens mo;ens frauduleu frauduleuK! K! 0u mériterai mériteraiss d'#tre d'#tre poursuivi poursuivi en Iustice ! W ais, Bri$$s, comment pouvais@Ie savoir que c'était un fauKV M 5uis 5uis un faible faible espoir espoir sur$i sur$itt dans l'esprit l'esprit de Bennett Bennett qui qui aIouta aIouta : L -coute -coute un peu : puisque puisque ce n'est pas ce que le catalo$ue catalo$ue appelle appelle un eKemplaire en parfait état, Ie te le laisse % moitié priK& M Ce faible espoir fut effacé par le ricanement dédai$neuK de Bri$$s& L 0u veuK rireV répliqua@t@il& e 1 penn; rou$e vaut tout au plus deuK pence ! M
?)
orsque la première surprise fut passée, Bennett commenPa % éprouver une rancune $randissante contre ces marchands de timbres qui avaient si délo;alement inclus un fauK parmi leurs échantillons& e fai fait qu quee ce tim timbre fZt fZt off offert ert $rat ratuit uitemen ementt en prim rime n'e n'eKc Kcuusai sait null nu llem emen entt leur leur co cond ndui uite te infa infama mant nte& e& 3rat 3ratui uitt ou pa pas, s, un fauK fauK étai étaitt touIours un fauK! a cloche sonna la fin de la récréation du matin, et Bennett re$a$na sa salle de classe, encore bouillant de colère& C'était trop malhonn#te! se disait@il& .es choses pareilles ne devraient pas #tre permises ! ort ortim imer er fut fut co cons nste tern rnéé qu quan andd Benn Bennet ettt lui lui ap appr prit it la tris triste te nouvelle, après le déIeuner& déIeuner& L 6n fauK! $émit@il& /l ne manquait plus que Pa! Quste au moment oX nous pensions que tout s'arran$eait si bien! M 5endant quelques instants, il médita sur ce nouveau désastre, tout en frottant machinalement sa lèvre supérieure, un peu irritée après le trai raitem temen entt éne nerr$ique ique de me me 7mit 7mith& h& .e .ess trace racess brun brunRt Rtre ress marquaient encore l'emplacement oX avait été collée la moustache, mais ortimer n'était pas en état de s'en soucier& L 7i I'étais toi, conseilla@t@il ra$eusement, Ie n'hésiterais pas % écrire % & Boddin$ton Drères pour leur dire ce que Ie pense d'euK! .is@leur que tu re$rettes de ne pas pouvoir leur eKpédier l'ar$ent, mais que c'est leur faute, puisqu'ils osent nous envo;er ces saletés de timbres que personne ne veut nous acheter& acheter& W 4t comment! Qe leur écris tout de suite& Gu'est@ce que Ie vais leur passer! M Bennett se diri$ea vers son pupitre, ; prit la dernière feuille de son bloc de papier % lettres et se mit en devoir de rédi$er une protestation indi$née indi$née : )essieurs, $espre que "ous alle3 bien...
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ortimer qui lisait par@dessus son épaule fit tut4tut4tut0 du bout de la lan$ue pour marquer sa désapprobation&
L .r[le de faPon faPon de leur faire des reproches! reproches! dit@il& W 0u sais bien que Ie commence touIours mes lettres de cette faPon@l%, répliqua Bennett& Qe ne peuK pas faire autrement& W Oui, mais quand m#me! 0u devrais plut[t leur dire : LQ'espère que vous alle( al0 M ecommence, va, Pa vaudra mieuK& M .'un $este de l'épaule, Bennett montra son bloc vide& L Qe n'ai plus de papier % lettres& W lors, essaie d'arran$er d'arran$er autrement ton début& M près réfleKion, la première phrase fut modifiée de la faPon suivante : $espre que "ous alle3 bien "ite a"ouer que "otre pr!tendu 1 penn& noir est #aux #aux 0 4t l'épJtre se poursuivait ainsi :
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e peux le prou"er prou"er aprs des exaens scienti#iques dans la gouttire gouttire o> il est de"enu tout rouge. rouge. On n$a pas le droit de e #aire #aire pa&er cinq shillings shillings pour un tibre tibre qui ne "aut pas deux pence, et :e trou"e que ). boddington est d!lo&al. %t si ce n$est pas lui, c$est son #rre. #rre. '"ec '"ec les eilleurs coplients coplients de "otre client client d!"ou!. Q&C&0& B4400& /ls se sentirent un peu soula$és quand la lettre fut rédi$ée& oil% qui montrerait % ces canailles de marchands de timbres ce que l'on pensait d'euK : Bennett inscrivait l'adresse sur l'enveloppe lorsque BromSich l'aJné passa la t#te par la porte de la salle, puis se diri$ea vers euK avec un sourire radieuK& L h! vous voil%! dit@il $aiement& Qe vous cherchais! M es deuK amis ne savaient que trop bien les raisons de sa venue& 5endant la récréation du matin, ils lui avaient parlé de la $rosse tranche de cae qu'ils lui attribueraient pour le remercier d'avoir bien voul vo uluu leur leur rend rendre re les les tim timbres bres&& ain ainte tena nant nt,, ils ils re$r re$ret etta taie ient nt leur leur $énérosité& Bennett n'; alla pas par quatre chemins : L 7i tu viens pour la tranche de cae, Bromo, tu peuK faire demi@ tour! utrement utrement dit : il n'en reste plus& W a, c'est trop fort! protesta BromSich, furieuK& ous ous m'en ave( promis promis une tranche tranche et vous n'ave( n'ave( pas le droit de revenir revenir l%@ dessus ! W Oui, mais c'était de bonne heure ce matin, fit remarquer ortimer& W 4t tu admettras, Bromo, que tu nous as dr[lement roulés ! aIouta Bennett& W Qe vous ai roulés, moiV dit BromSich en ouvrant des ;euK ronds& .e quoi diable parle(@vousV W 4h bien, nous pensions que tu avais eu la $énérosité de nous rendre un précieuK 1 penn; noir de la reine ictoria& ictoria& ais c'était un ?<
attrape@ni attrape@ni$aud $aud parce qu'il qu'il a chan$é chan$é de couleur couleur dès qu'il qu'il a été dans l'eau& M 6n lé$e lé$err sour sourir iree de com compréh préhen ensi sion on pa pass ssaa sur sur les les trai traits ts de BromSich l'aJné&
L Oui, Ie Ie pensais pensais que que Pa ne tiendrait tiendrait pas, remarqua@t@il& remarqua@t@il& W lors nous avons décidé décidé d'écrire %&&& =uoi8 M Benn Bennet ettt ve vena nait it d'en d'entr trev evoi oirr brus brusqu quem emen entt le sens sens eK eKac actt de la remarque de BromSich& a GuoiV répéta@t@il& répéta@t@il& Gu'est@ce que tu viens de direV W Q'ai dit que Ie pensais que sa couleur ne tiendrait pas& W lors, Pa si$nifie si$nifie que tu le sa"ais 8 ; -videmment, repartit BromSich sans s'émouvoir& C'est moi qui l'avais peint, ce timbre& M Bennett eut l'impression que la pièce tourno;ait autour de lui& /l vacilla, dut se raccrocher % sa table& 0elle était donc la solution du m;stère ! ??
L 4t pourquoi pasV poursuivit BromSich& Ce n'était qu'un 1 penn; rou$e, sans valeur, valeur, et Ie voulais essa;er essa;er ma nouvelle boJte
d'aquarelle& Qe m'étais souvent demandé % quoi ressemblait un 1 penn; noir& noir& M /l ; eut un silence pénible& 5uis ortimer soupira : L isère de malheur!&&& malheur!&&& 0u aurais dZ nous le dire, Bromo! W ous ne me l'ave( pas demandé& 4t I'ai bien le droit de faire ce que Ie veuK avec ma boJte de peinture, tout de m#meV M .ésespéré, Bennett hocha lon$uement la t#te& Cette nouvelle révélation si$nifiait que les frères Boddin$ton n'étaient pas les fieffés coquins qu'il s'était ima$iné& /l les avait mal Iu$és& 4ncore heureuK qu'il n'ait pas envo;é la lettre les accusant de fauK et d'escroquerie! /l alla la reprendre sur sa table et la déchira en mille morceauK& /l s'appr#tait % faire subir le m#me sort % l'enveloppe lorsque ortimer l'arr#ta d'un $este& L ous en aurons encore besoin, Ben, dit@il& aintenant que nous savons que ces marchands de timbres ne sont pas des voleurs, nous sommes bien obli$és de leur envo;er leurs cinq shillin$s& @ ais c'est impossib impossible, le, ort;! ort;! ous ne les avons pas! h h!! nous ne sommes pas plus avancés qu'au début! M a situation semblait véritablement sans issue& Bien que Bennett eZt tourné et retourné le problème dans sa t#te au cours des classes de l'après@midi, il n'avait trouvé aucune solution quand ortimer vint le reIoindre, après le dJner, pour un nouvel eKamen de la question& L 7i nous n'envo;ons pas très vite cet ar$ent, fit remarquer Bennett, ils vont commencer % nous écrire, ou m#me mettre des avocats et des huissiers % nos trousses ! M ortimer hocha la t#te, lu$ubrement& L 7i nous vendions quelque choseV su$$éra@1@il& 5ourquoi pas ton couteau % quatre lamesV /l doit valoir pas mal d'ar$entV @ Qe le ferais ferais bien, bien, mais&&& mais&&& M e visa$e visa$e de Bennett Bennett s'allon$ea s'allon$ea&& 'idée de se séparer de son couteau lui était déI% venue, mais cette pensée lui donnait une sensation de vide $lacial au creuK de l'estomac&
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L ou ouss pou pourri rrions ons certai certainem nement ent trouve trouverr reprit@il& 0u n'as rien, toi, ort;V
autre autre
chose cho se
% ven vendre dre,,
W Q'ai mon vieuK sous@main % correspondance&&& /l doit valoir plus de cinq shillin$s& shillin$s& M Bennett eut un $ro$nement de dédain& L 0u dérailles! dérailles! Ce vieuK machin de cuir man$é auK mites ne vaut pas deuK pence ! W h! tu crois Pa, toiV répliqua ortimer& ortimer& 4h bien, Ie t'apprends qu'il contient deuK carnets de timbres@poste tout neufs! Gui valent au total cinq shillin$s& lors, lors, si nous offrions&&& W GuoiV M Bennett sauta sur ses pieds avec un hurlement qui fit trembler les vitres& L GuoiV 0u me dis tranquillement que tu as cinq shillin$s en timbres@posteV Quste ce qu'il nous faut pour & Boddin$ton Drères ! W Oh ! non, fit ortimer en secouant la t#te& a ne marcherait mar cherait pas& 0u ne peuK pas pa;er un marchand de timbres avec des timbres, timbres, vo;on vo;ons! s! Ce serait serait comme comme si&&& eh bien, bien, comme comme si tu pa;ais le laitier en lui envo;ant envo;ant du lait& W e t'inquiète pas! répliqua triomphalement Bennett& On peut pa;er en timbres, I'en suis sZr& Qe l'ai lu l'autre Iour dans le Iournal& W C'est vraiV lors, Ie vais te les donner, dit ortimer& ortimer& ais seulement si tu me promets de me rembourser % la fin du mois& M Bennett ne perdit pas de temps& 4n quelques minutes, il eut emprunté une autre feuille de papier et écrit une nouvelle lettre % & Boddin$ton Drères, % laquelle il Ioi$nit cinq shillin$s en timbres@poste neufs& Ouf! leur dette était enfin ré$lée! /l ne restait qu'une difficulté : ils n'avaient plus de timbre pour affranchir l'enveloppe ! /ls durent donc reprendre le chemin de la salle des professeurs pour en demander un % & Nilinson& .evant la porte, Bennett s'arr#ta, hésitant&
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L 0u sais sais,, ort ort;, ;, murm murmur ura@t a@t@il @il,, Pa m'em m'emb# b#te te un pe peuu de demander un timbre % Nilie, après le ouin4ouin qu'il a fait ce matin& /l pourrait croire que nous nous pa;ons sa t#te& W Bah ! tout ira bien, assura son ami& 7'il veut savoir pourquoi tu& as besoin d'un timbre, eKplique@lui les choses
brièvement, sans détails détails inutiles, en condensé, comme comme on dit& M & Nilin linso sonn accu accuei eill llit it les les de deuK uK $a $arP rPon onss sans sans le moind oindre re enthousiasme& L h! vous voil% encoreV Gue voule(@vous, cette foisV W 7'il vous plaJt, m'sieur, m'sieur, pourrie(@vous nous donner un timbreV timbreV M e professeur sentit aussit[t renaJtre ses soupPons& L Qe ne tiens pas % entendre les m#mes absurdités que ce matin! fit@il observer sèchement& @ Oh! non, m'sieur, cette fois nous avons écrit une lettre pour de bon, eKpliqua Bennett& ous comprene(, c'est comme&&& M // s'interrompit, se rappelant que ortimer lui avait conseillé de ne pas ennu;er & Nilinson Nilinson avec des détails inutiles& L 4h bien, quoiV $ronda le professeur& Qe ne vais pas attendre toute la nuit ! Continue(, et so;e( bref& W 4h bien, m'sieur, m'sieur, pour mettre Pa en condensé, ce que nous voulons faire, c'est comme comme qui dirait envo;er envo;er du lait lait % un laitier& laitier&&&&& M & Nilinson se fRcha tout rou$e& L 4n voil% asse(! siffla@t@il avec le bruit d'une locomotive qui lRche un Iet de vapeur& 7uffit ! ous dépasse( les bornes, mes $aillards ! Ce matin, vous vene( chercher un timbre, en me disant que vous alle( le ramasser avec des tenailles et que vous l'attrapere( au vol avec un filet % papillons!&&& aintenant, vous m'en demande( un autre, sous préteKte d'envo;er du lait condensé au laitier!&&& 7i l'un de vous deuK fait encore preuve d'insolence % mon é$ard, Ie&&& Ie&&& Ie&&& Oh! suffit! ouste! dehors! disparaisse(! M
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CHAPITRE *III
O*BRES ET LU*I9RES 3]C4 % me 7mith qui consentit % lui pr#ter un timbre, Bennett
put tout de m#me affranchir sa lettre& /l la mit le soir m#me % la boJte, en poussant un $ros soupir de soula$ement& .e ce c[té@l%, leur leurss en ennu nuis is étai étaien entt en enfi finn term termin inés és,, et ils ils po pouv uvai aien entt main mainte tena nant nt consacrer leur activité % des questions plus intéressantes& a principale de celles@ci était le proIet de ortimer d'écrire une pièce de théRtre pour la f#te du collè$e qui avait traditionnellement traditionnellement lieu % la veille des vacances de o^l& 4n réalité, ce n'avait été qu'un préteKte pour Iustifier l'achat de la fausse moustache, et il était d'ailleurs évident que ortimer continuait % considérer cet accessoire comme plus important que le suIet m#me de la pièce& L /l faut avant tout tout qu'il ; ait ait un bonhomme bonhomme % moustache,
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confia@t@il % Bennett le lendemain matin& Qe n'ai pas encore décidé ce qui se passera, mais en tout cas c'est moi qui tiendrai le r[le du moustachu& W 8um! obIecta Bennett& 7i tu te contentes d'entrer en scène, de faire admirer ta moustache et de disparaJtre, elle sera un peu mai$re, ta pièce ! W Oh! Ie trouverai bien des idées, répliqua ortimer& ortimer& a ne doit pas #tre bien sorcier d'écrire un drame : quelques personna$es, quelques bonnes ba$arres, et voil% ! M Oui, Ou i, cela cela semb sembla lait it faci facile le,, mais mais qu quan andd ort ortim imer er,, ce soir soir@l @l%, %, essa;a de Ieter quelques idées sur le papier, il s'aperPut que la chose était beaucoup moins aisée qu'il ne l'avait cru& 5endant les Iours qui suivirent, le dramatur$e se creusa la cervelle& 0outefois, il n'avait encore rien ima$iné, le mercredi suivant, quand Bennett et lui durent recommencer leur fameuK cross@countr;& L 4t pa pass de lam lambina bina$e $e!! $ron $ronda da & Nilin linso sonn alor alorss qu qu'i'ils ls attendaient le si$nal du départ& Q'eKi$e que vous so;e( de retour ici % trois heures un quart, dernier délai, sinon il ; aura du vilain& Qe vous avertis que Ie n'accepterai aucune de vos eKcuses habituelles, telles que vaches, fermières, autobus, semelles décollées, lacets disparus ou autres fariboles& W on, m'sieur, m'sieur, promit Bennett& ortimer a mis des lacets neufs, neufs, et il a pris en plus un bout de ficelle ficelle au cas oX ils casseraien casseraient&t& 0out ira bien, m'sieur& M es deuK $arPons partirent au trot, et en un temps record ils attei$nirent la ferme oX les attendait le $oZter promis& me Collins avait bien fait les choses& 4lle leur fit absorber du pRté, des bei$nets, des pommes et du Ius d'oran$e Iusqu'au moment oX ils ils co comm mmen encè cère rent nt % se de dema mand nder er s'il s'ilss sera seraie ient nt en enco core re en état état de poursuivre leur course& L Ouf! Dranchement, nous ne pouvons pas man$er davanta$e! dit Bennett % leur h[tesse après diK minutes de $ava$e intensif& erci beaucoup, madame& madame& W C'est % vous de Iu$er, répondit la fermière en souriant& souriant&
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oule(@vous emporter quelque chose pour retourner che( vousV @ 4h bien&&& euh!&&& oui&&& s'il vous plaJt! M répondit ortimer& ortimer& me Collins passa dans son cellier et en revint avec un $ros sac de papier brun qu'elle tendit % Bennett& L 4t voil%! dit@elle& Ce n'est pas trop lourd, et cela ne vous $#nera pas pour courir& courir& M Bennett Ieta un coup d'Yil % l'intérieur du sac& a Chic! des chRtai$nes! s'eKclama@t@il& erci, madame! llons, viens vite, ort;! /l est temps de nous donner un peu de mouvement&M près rès avoir encore une fois remercié leur h[tesse, ils s'élancèrent % travers prés& Bient[t, ils avaient atteint le villa$e de inbur; et filaient sur la $rand@route, vers le collè$e& Chose curieuse, ils ne durent pas s'arr#ter pour permettre % ortimer de souffler& C'était comme si le contenu du sac en papier lui donnait des ailes, et ils furent fort satisfaits
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d'euK@m#mes lorsque, avec deuK minutes d'avance sur l'horaire, ils arrivèrent soufflants et haletants devant la porte du collè$e& C'avait été, déclara Bennett, la plus a$réable punition qu'ils eussent subie depuis bien lon$temps& 7i me Collins avait été un peu mieuK rensei$née sur les internats, elle aurait sans doute réfléchi % deuK fois avant d'offrir auK $arPons un sac de chRtai$nes crues& -videmment, elle ne pouvait pas deviner que les collè$es équipés du chauffa$e central ne faisaient $uère usa$e de feuK de charbon ou de bois& Benn Bennet ettt et ort ortim imer er ne tard tardèr èren entt pa pass % s'ap s'aper erce cevo voir ir qu qu'e 'enn essa;ant essa;ant de faire $riller des chRtai$nes chRtai$nes sur les radiateurs radiateurs ils perdaient perdaient leur temps et leurs chRtai$nes& L ien % faire, ort;, soupira Bennett après l'étude du soir& Q'en avais fourré une poi$née derrière le radiateur, avant le dJner : elles ne sont m#me pas % moitié cuites, et encore moins $rillées! /l faudra les man$er crues, ou Iouer auK billes avec& M a vue des chRtai$nes attira Bri$$s et orrison de l'autre bout de la salle& L 7i tu nous en donnais, puisque tu ne sais pas quoi en faireV su$$éra Bri$$s quand il eut été mis au courant de leurs difficultés& W 0iens, en voil%! répondit Bennett, mettant une bonne quantité de chRtai$nes dans leurs mains tendues& 4Kcuse@nous si elles sont un peu ratatinées&&& M Bri$$s le remercia chaleureusement, imité par orrison, puis tous deuK se retirèrent % bonne distance et se mirent % compter leurs chRtai$nes, afin de s'assurer que l'un n'en avait pas rePu plus que l'autre& L Gu'est@ce que nous allons faire du resteV demanda Bennett& ous ne pouvons tout de m#me pas demander % & Carter de nous pr#ter le feu de bois de son bureau, parce qu'il dirait&&& dirait&&& M /l s'interrompit, tandis qu'un lar$e sourire effaPait son eKpression contrariée&
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L h! I'ai trouvé, ort;! ous allons les $riller en bas, dans la chaufferie! 5ourquoi n'; avons@nous pas pensé plus t[tV M ortimer haussa les sourcils d'un air indi$né, et ce mouvement fit basculer ses lunettes en travers de son ne( dans la position du si$ne ?. L ous ne sommes pas autorisés % descendre dans la chaufferie, fit@il remarquer& C'est interdit ! W Oui, Ie sais, mais que faire d'autreV Ce serait vraiment domma$e de perdre toutes ces belles chRtai$nes, nonV 7i nous nous dép#chons, nous avons Iuste le temps avant la cloche du dortoir& W 7uppose que Nilie&&& Nilie&&& W Oh! viens donc, ort;! e discute donc pas touIours! M // n'; avait pas de temps % perdre& Bennett fourra le sac de chRtai$nes dans sa poche et entraJna son collè$ue hésitant hors de la salle, Iusqu'au sous@sol du collè$e& /ls ne rencontrèrent personne, mais ortimer se sentait quand m#me m#me mal mal % l'ai l'aise se&& C' C'ét étai aitt vrai vraime ment nt risq risqué ué d'en d'enfre frein indr dree ains ainsii les les rè$lements& 5our se consoler, il espéra que l'eKpédition n'aboutirait % rien, car la porte de la chaufferie serait fermée % clef& Or, il se trompait& a porte s'ouvrit quand Bennett tourna la poi$née, et pendant un instant ils restèrent sur le seuil, fouillant du re$ard les profondeurs sombres de la chaufferie& On devinait une faible lueur rou$eRtre autour de la porte du fo;er& Bennett entra le premier pre mier&& L 7uis@moi ! murmura@t@il& a ne prendra pas plus de deuK minutes pour tirer le bac % cendres et ; fourrer nos chRtai$nes& aisse la porte ouverte, que nous retrouvions notre chemin&&& M /ls avancèrent entre les tas de coe et attei$nirent la chaudière au milieu de la salle& Bennett s'accroupit pour tirer le cendrier, mais presque aussit[t il bondit de nouveau sur pied, brusquement alarmé, en entendant des pas approcher dans le couloir&
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L Catastrophe! 7i c'était NilieV chuchota ortimer d'une voiK tremblante& /l verra la porte ouverte, il entrera et il&&& W Chut! M fit Bennett& 7aisissant son ami par le poi$net, il l'entraJna % l'abri d'un $ros tas de coe, tout au fond de la cave& L ous n'aurions Iamais dZ venir ici ! dit ortimer d'une voiK chevrotante& 5apa dit touIours que&&& M ais la sa$e maKime de son père fut coupée net en son milieu, car au m#me instant les pas franchirent le seuil de la chaufferie& a lumière s'alluma& e nouveau venu n'était pas & Nilinson, Nilinson, comme ils se l'étaient ima$iné& C'était 8aSer, le veilleur de nuit, un petit homme déI% R$é, en bleus de mécanicien, qui avait été doté du surnom de père Cordon& es élèves avaient rarement l'occasion de le rencontrer car, en temps normal, il prenait son service % l'heure oX ils se mettaient au lit& On savait toutefois qu'il n'aimait pas découvrir des élèves auK endroits oX ils ils n'av n'avai aien entt rien rien % fair faire, e, et qu qu'i'ill ne man anqu quai aitt pa pass d'av d'aver erti tirr les les professeurs de ces entorses au rè$lement& rè$lement& Bennett et ortimer se tapirent derrière le tas de coe en retenant leur souffle& /ls ne pouvaient voir le père Cordon sans lever la t#te, mais ils suivirent ses mouvements % l'oreille& 0out d'abord, la porte de la chaudière s'ouvrit& /l ; eut le bruit du tisonnier, du cendrier que l'on vidait& 5uis le raclement de la pelle quand le chauffeur char$ea le fo;er pour la nuit& près quoi la chaudière fut refermée, les pas s'éloi$nèrent, la lumière s'étei$nit et la porte de la cave claqua& L Ouf! il est parti sans se douter que nous étions ici ! M murmura Bennett qui se redressa et chercha son chemin en contournant le tas de coe& L ais c'est fichu pour faire r[tir nos chRtai$nes! /l n'; a plus de cendres chaudes, et le feu est maintenant tout noir, avec les pelletées de charbon qu'il a déversées dessus& W ous aussi, nous serons tout noirs si nous ne faisons pas attention, $émit ortimer& ite!&&& OX donc est la porteV M // a$ita les bras autour de lui, fit quelques pas en trébuchant trébuchant dans les
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morce morceauK auK de coe, coe, tout tout en re$rettan re$rettantt amèreme amèrement nt de n'avoir n'avoir pas repoussé la fameuse idée de son camarade& a cloche du dortoir allait sonner d'une minute % l'autre, et s'ils arrivaient en retard&&& L 8ep! Q'ai trouvé la porte! 5ar ici!&&& M appela Bennett dans les ténèbres& 5uis, comme ses doi$ts tournaient la poi$née, l'affreuse vérité lui apparut soudain, et il dit d'une voiK étran$lée: a Oh! c'est épouvantable, ort;!&&& ous sommes faits comme des rats ! @ 5ourquoiV Gu'est@ce qui se passeV W e père Cordon a filé en bouclant la porte % clef! ous ne pouvons plus sortir ! W isère de malheur! Gu'allons@nous faireV M ortimer s'avanPa % tRtons % travers la cave, $uidé par la voiK de son ami, puis les deuK $arPons unirent leurs efforts pour secouer la poi$née poi$née et frapper frapper % la porte& ais >?
sans résultat& e père Cordon avait remonté l'escalierT le couloir était maintenant désert& .e très loin, ils entendirent tinter la cloche du dortoir& L Guelle idiotie! larmo;a ortimer& oi qui cro;ais trouver la porte fermée % clef quand nous arriverions!&&& 4t voil% qu'elle se ferme quand&&& quand&&& quand&&& W llons ! ressaisis@toi ! $ronda Bennett& ous trouverons bien un mo;en de nous tirer de l% ! M ais ais leur leur situ situat atio ionn semb sembla lait it vé véri rita tabl blem emen entt sans sans espo espoir ir,, car car maintenant que 8aScr avait $arni la chaudière pour la nuit, il était évident qu'il ne reviendrait pas avant, le lendemain matin& L Ce serait déI% mieuK si on ; vo;ait, $rommela Bennett après qu'un mouvement maladroit eut fait $lisser une avalanche de coe qui lui ensevelit les Iambes Iusqu'auK $enouK& 0Rchons de mettre la main sur le commutateur&&& commutateur&&& /l doit #tre près de la porte&&& M 5endant plusieurs minutes, ils cherchèrent % tRtons, sans rien découvrir, pour la bonne raison W mais ils l'i$noraient W que le commutateur commutateur de la chaufferie était placé % l'eKtérieur, dans le couloir& 7oudain, Bennett qui avanPait % l'aveu$lette le lon$ du mur laissa échapper un cri de surprise : L 8é! dis donc, ort;! I'ai trouvé quelque chose& /l ; a une petite porte dans le mur& 4lle semble un peu dure % ouvrir, mais Ie ne crois pas qu'elle soit fermée % clef& M ortimer reprit coura$e& 5eut@#tre était@ce une autre sortieV /l se $lissa Iusqu'% l'endroit oX son ami eKplorait cette voie d'évasion& L C'est peut@#tre un passa$e secret que personne ne connaJtV hasa ha sard rda@ a@t@ t@il il&& Q'ai Q'ai lu un unee hist histoi oire re co com mme Pa, Pa, da dans ns un livr livree de la bibliothèque, bibliothèque, et le $ars qui avait découvert ce souterrain&&& souterrain&&& M /l s'interrompit quand la petite porte s'ouvrit en $rinPant& 8élas! derrière, il n'; avait pas de passa$e secret&
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leur $rande déception, les deuK prisonniers ne découvrirent qu'une sorte de placard, ména$é dans l'épaisseur du mur, et qui ne contenait rien de plus sensationnel que compteur % $a(, robinets d'arr#t, compteur électrique, fusibles et interrupteurs& L 5as de veine ! soupira Bennett& quoi Pa peut nous servir, un placard plein de $a(omètresV&&& $a(omètresV&&& M 7ous ses doi$ts, il sentit une ran$ée d'interrupteurs& 5eut@#tre l'un de ceuK@ci donnerait@il la lumière dans la chaufferieV 5ourquoi ne pas essa;erV L Dais bien attention! lui conseilla ortimer lorsqu'il eut su$$éré cette eKpérience& 0ous 0ous ces trucs électriques sont plut[t inquiétants& @ /ci aussi, c'est un coin plut[t inquiétant pour ; passer la nuit! M répliqua Bennett en abaissant le premier interrupteur de la ran$ée& ien ne se produisit& Ou plut[t, rien ne se produisit dans la chaufferie&&& ais, trois éta$es plus haut, oX les élèves s'appr#taient % se coucher, la lumière s'étei$nit subitement dans les dortoirs& L a ne devait pas #tre le bon, déclara Bennett& /l releva la manette puis abaissa la suivante& a chaufferie resta aussi obscure qu'auparavant& ais, % l'autre eKtrémité du bRtiment, la cuisine fut soudain plon$ée dans la nuit& L Ce n'est pas le bon non plus! marmonna Bennett& On va les essa;er tous, Iusqu'% ce que nous en trouvions un qui marche& W Qe peuK t'aider, si tu veuKV proposa ortimer& ortimer& 5robablement qu'ils sont un peu $rippés parce qu'on ne s'en est pas servi depuis lon$temps& 4ssaie de leur faire faire L clic@clac M % toute vitesse, pour voir si Pa ne marche pas mieuK ! M Bennett abaissa puis releva le troisième interrupteur, plusieurs fois de suite, le plus vite possible&&& Clic@clac!&&& clic@clac!&&& Comment aurait@il pu deviner qu'il faisait cli$noter la lampe de chevet de me 7mith comme un feu de circulationV
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Cli@clac@clic&&& vec un désespoir $randissant, ils essa;aient sans relRch relRchee tous tous les interr interrupt upteur eurss l'un l'un après après l'autr l'autre, e, ouv ouvran rant,t, ferma fermant, nt, ouvrant, fermant&&& 4t ils étaient si an$oissés par leur triste situation que l'idée ne leur venait m#me pas qu'ils perturbaient l'éclaira$e dans les autres parties du collè$e& 5eut@#tre était@ce préférable pour euK, car au troisième éta$e ré$naient maintenant une confusion et un tumulte indescriptible& & Nilinson Nilinson venait Iustement de pénétrer dans le dortoir n_ *& L 'un de vous a@t@il vu Bennett et ortimerV demanda@t@il& /ls auraient dZ monter depuis déI% cinq minutes& Qe n'ima$ine pas oX ces petits sacripants ont pu encore&&& encore&&& M es lumières s'étei$nirent& L Brrrloum brrloumpff! Gui a éteintV M ru$it le professeur& 5as de réponse& L allume( immédiatement! immédiatement! M 4t la lumière revint&&& ais & Nilinson fut très étonné de constater que personne ne se trouvait auK environs du commutateur& près cela, les IeuK de lumière se succédèrent de la faPon la plus eKtraordinaire : clarté&&& nuit&&& clarté&&& nuit&&& une lon$ue&&& une brève&&& peine & Nilinson Nilinson se précipitait@il dans un dortoir subitement obscurci, que la lumière s'étei$nait dans un autre, et que des messa$ers en robe robe de ch cham ambr bree acco accour urai aien entt po pour ur an anno nonc ncer er au malh malheu eure reuK uK professeur de service la nouvelle qu'il qu'il ne connaissait que trop bien& L 'sieur! Gu'est@ce qui arrive auK lumièresV .ans notre dortoir, Pa s'éteint, Pa se rallume, Pa s'éteint&&& W Oui, Ie sais, Ie sais! $ronda & Nilinson Nilinson % bout de nerfs& e vene( pas m'ennu;er maintenant avec Pa, BlotSell! W lors, qu'est@ce qu'est@ce que nous devons faire, m'sieurV W ien du tout! Qe m'en occupe& W Oui, m'sieur, m'sieur, mais si les lumières s'étei$nent s'étei$nent de nouveauV
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M Carter 'ronça les sourcils en contem#lant contem#lant les deu) charbonniers charbonniers
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W este( dans le noir et taise(@vous en attendant qu'elles se rallument! M vec une eKaspération $randissante, & Nilinson s'élanPa dans le couloir pour aller consulter & Carter& /l trouva son collè$ue qui s'appr#tait % descendre % la cave, muni d'une torche électrique et d'un tournevis& L Gue se passe@t@il, CarterV s'écria & Nilinson& 0outes les ampoules du collè$e émettent des si$nauK en morse ! W Qe descends Iustement pour aller voir& Guelque chose a dZ se déran$er dans le tableau $énéral, % la cave& W h! oui, bien sZr& 6n fusible desserré qui $résille, sans doute&&& M & Carter descendit en hRte l'escalier, ne s'arr#tant au passa$e que pour emprunter la clef de la cave au père Cordon qu'il trouva dans le hall, la main en visière sur ses ;euK papillotants, en contemplation devant le $rand lustre dont les lampes cli$notaient& 0rente secondes plus tard, la clef $rinPa dans la serrure et la porte de la chaufferie s'ouvrit toute $rande& e faisceau lumineuK de la torche électrique fit le tour du local pour s'arr#ter enfin, tout au fond, sur deuK petits personna$es noirs de charbon et couverts de toiles d'arai$nées& L Bennett et ortimer! C'était fatal! M dit & Carter avec un soupir de rési$nation& es deuK silhouettes se précipitèrent vers lui& L h! 8eureusement 8eureusement que vous #tes venu, m'sieur! s'écria Bennett avec un accent d'intense soula$ement& ous pensions déI% que nous allions passer toute la nuit dans la cave! W ous&&& c'est&&& on nous a enfermés par erreur, eKpliqua ortimer ortimer en bredouill bredouillant& ant& e boudeur boudeur a chauffé la porte&&& porte&&& 4uh!&&& 4uh!&&& Qe veuK dire dire : le chauffeur chauffeur a bouffé&&& bRclé&&& bRclé&&& on : le chou@fleur a&&& Oh! (ut! 4n tout cas, plus mo;en de sortir& 4t nous n'arrivions pas non plus % faire fonctionner la lumière! M & Carter fro fronPa les sourcils en contemplant les deuK charbonniers qui, très $#nés, se dandinaient d'un pied sur l'autre&
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L Qe crois au contraire que vous ne la faites fonctionner que trop bien, déclara@t@il& 7ans le savoir, vous vous ave( lancé des 7& O& 7& dans tout le collè$e& W 5as possible, m'sieurV fit Bennett stupéfait& C'est formidable, alors! Qe&&& I'aurais bien voulu voir Pa! M 0andis qu'ils remontaient l'escalier, & Carter leur demanda : L propos, que faisie(@vous dans la caveV ous save( pourtant qu'il est interdit d'; descendre& W Oui, m'sieur& m'sieur& W 4st@ce que, par hasard, vous n'essa;ie( pas de faire $riller des chRtai$nesV M Bennett tressaillit comme un coupable démasqué& Comment & Carter pouvait@il avoir devinéV L Oui, c'était Pa, m'sieur& m'sieur& o ous comprene(, il n'; avait pas d'autre endroit&&& M /ls /ls ve vena naie ient nt d'at d'atte tein indr dree le somm sommet et de l'es l'esca cali lier er,, et lors lorsqu qu'i'ils ls arrivèrent devant la porte du bureau de & Carter, une appétissante odeur de chRtai$nes $rillées chatouilla leurs narines& L // est bien domma$e que vous ne m'a;e( pas demandé conseil, reprit & Carter& ous aurie( pu venir vous Ioindre auK autres& u lieu de cela, vous sere( consi$nés tous les deuK, samedi après@midi, pour avoir désobéi& M Comme & Carter ouvrait la porte de son bureau, le re$ard de Benn Bennet et plon plon$e $eaa un inst instan antt % l'in l'inté téri rieu eurr& ssis ssis de deva vant nt le feu feu qu quii rou$eo;ait dans la cheminée, il aperPut Bri$$s et orrison occupés % faire $riller les chRtai$nes qu'il leur avait données au début de la soirée& L Oh! fit@il& Oh! m'sieur, Ie pensais&&& 4uh!&&& C'est@%@dire&&& Qe ne cro;ais pas&&& M // se tut& C'était l'un de ces instants oX les sentiments ne trouvent pas de mots asse( forts pour les eKprimer& eKprimer&
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CHAPITRE I.
$RE*I9RE RÉ$ÉTITION QH/ 46 enfin une inspiration pour la pièce que Ie vais écrire! M annonPa ortimer % Bennett quelques Iours plus tard, au cours du petit déIeuner& déIeuner& a m'est venu comme un éclair ce matin, pendant que Ie me brossais les dents& M Bennett poussa un $ro$nement sans cesser de man$er& /l avait presque oublié les ambitions théRtrales de son ami, maintenant qu'une semaine entière s'était écoulée& L 4h bien bien,, vo voil il%, %, po pour ursu suiv ivit it fièr fièrem emen entt ort ortim imer er,, nu null llem emen entt refr refroi oidi di pa parr ce man anqu quee d'en d'enth thou ousi sias asm me& Qe me suis suis dit dit qu quee po pour ur intéresser les spectateurs % cette histoire de $ars % moustache, il faudrait lui donner beaucoup de mouvement&
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W Dacile! On pourrait la faire flotter dans la brise ou bien lui faire danser la samba! su$$éra spirituellement Bennett& @ ais non, vo;o ;onns! Qe veuK dire qu'il faut donner du mouvement % la la pièce, pas % la la moustache! moustache! Q'ai donc pensé que si & Carter Carter voulait voulait bien nous pr#ter pr#ter son pistolet pistolet de starter, starter, on pourrait pourrait abattre quelques personna$es % chaque scène& 5an ! pan ! pan ! es coups de feu, Pa donnerait un peu d'entrain, pas vraiV M Bennett posa sa cuiller et re$arda avec une franche admiration de dramatur$e en herbe& .e vrais coups de feu! .es batailles au revolver! .es détonations assourdissantes, la scène Ionchée de morts!&&& 4nfin, c'était un spectacle selon ses $oZts& L Bravo, ort;! tu as mis dans le mille! s'eKclama@t@il& ous allons composer Pa ensemble, tu veuK bienV On pourrait prendre comme suIet&&& euh!&&& 0iens, I'ai une idée! C'est un vieil espion % la retraite qui a un $ros ma$ot&&& W 4t une moustache ! rappela ortimer& ortimer& W Oui, entendu! 4t il ; a deuK Ieunes espions qui sont % sa rech recher erch che, e, pa parc rcee qu' qu'il il les les a trah trahis is&& /ls /ls veu veule lent nt trou trouve verr aus aussi si le ma$ot&&& Ba$arre : pan! pan! 5uis il ; a un détective qui arrive avec son pistolet&& pistolet&&&& 5an!&&& 5an!&&& 4t d'un! es autres autres se cachent, cachent, mais le détective&&& @ -patant! interrompit ortimer, dont les ;euK s'allumèrent derr de rriè ière re ses ses ép épai aiss sses es lune lunett ttes es&& 5our 5our que Pa fasse fasse plus plus d'effe d'effet, t, Ie propose que le vieil espion n'ait qu'un Yil&&& rchibald rchibald le Bor$ne, on l'appellerait& l'appellerait& 4t l'histoire l'histoire se passerait passerait % Chica$o&&& M vec un unee arde ardeur ur dé débo bord rdan ante te,, les les dram dramat atur ur$e $ess se mire mirent nt au travail& 5endant quelques Iours ils passèrent la plus $rande partie de leurs loisirs % noircir pa$e après pa$e du scénario, avec dialo$ue et indication des IeuK de scène& Beaucoup de ces pa$es terminaient leur carrière dans la corbeille % papiers car, % mesure que l'Yuvre avanPait, les deuK $arPons se heurtaient % des difficultés qu'ils n'avaient pas prévues&
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a première ébauche du drame parut un peu trop courte auK auteurs quand ils se la lurent l'un % l'autre, huit Iours plus tard, dans le vestiaire des sports& Certes, elle comprenait diK tableauK, mais comme aucun de ceuK@ci ne durait plus de trente secondes, le spectacle entier aurait été terminé en moins de cinq minutes& /ls se remirent au travail, inventèrent des péripéties& eur second essai eKi$eait quin(e chan$ements de décor, un accident de chemin de fer, une poursuite en auto, ainsi qu'une inondation dans la cave du chRteau oX le détective se trouvait momentanément prisonnier& Cett Cettee sec secon ondde intri ntri$$ue dut #tre #tre ab aban anddon onnnée, ée, car car il étai étaitt vraisemblable que la scène édifiée au fond du $;mnase ne serait pas asse( vaste pour ; faire se dérouler une action aussi mouvementée& Dinalement, après plusieurs fauK départs, le chef@d'Yuvre dramatique fut achevé& Diers et heureuK, les auteurs le lurent de nouveau d'un bout % l'au l'autr tre& e& 5our 5our eu euK, K, il n'; n'; av avai aitt pa pass de do dout utes es : Les 5rois 5rois %spions de Chicago, drame en siK tableauK, était une Yuvre admirable& part les infortunes de quelques personna$es, tels qu'rchibald le Bor$ne assassiné au premier tableau" et plusieurs autres abattus en cours de route tableauK //, ///, /" ou passant en Iustice tableau /", la plus $rande partie de l'intri$ue tournait autour d'un détective prompt % la détente et bon tireur Q& C& 0& Bennett" et de son assistant moustachu C& 4& Q& ortimer"& .ès que la nouvelle de cette prochaine production théRtrale se répa répand ndit it da dans ns le co coll llè$ è$e, e, ort ortim imer er fut fut subm submer er$é $é pa parr un flot flot de volontaires qui désiraient un r[le& près réfleKion, il choisit Bri$$s, orrison, tins et BromSich l'aJné pour compléter la troupe, tandis que artin@Qones se vo;ait $énéreusement attribuer les fonctions de souffleur& es candidatures de Binns Iunior et de BlotSell furent repoussées avec dédain& L aintenant, tout dépend de savoir si & Carter nous
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pr#tera son pistolet de starter, dit ortimer % son associé, peu avant la première répétition& W Qe ne vois pas pourquoi il refuserait, répondit Bennett& près tout, nous voulons seulement tirer % blanc& 7i tu veuK, Ie vais aller le lui demander tout de suite& W 4ntendu! dép#che@toi& oi Ie réunis la troupe et nous commenPons la répétition& M .e son c[té, & Carter son$eait lui aussi % la f#te de fin d'année, bien qu'elle fZt encore éloi$née éloi$née de quelques semaines& semaines& L ous devrions aider les élèves % préparer un bon spectacle, mon cher Nilinson, disait@il Iustement % son collè$ue, au moment oX Bennett se mettait % sa recherche& 'année dernière, si vous vous souvene(, nous nous ; sommes pris trop tard& 5ersonne n'a eu le temps d'or$aniser d'or$aniser quoi que ce soit d'intéressant& M Ce n'était que trop vrai& a f#te de fin d'année, % inbur;, avait touIours été laissée % l'initiative des élèves qui composaient euK@ m#mes le pro$ramme& 0ous ceuK qui le désiraient pouvaient monter sur scène, de sorte que le spectacle donnait parfois l'impression de numéros sans suite, réunis au hasard, improvisés ou bRclés& ais comme cette f#te avait lieu la veille de la sortie de o^l, le public était trop sureKcité pour son$er % formuler la moindre critique& Cette fois, pourtant, & Nilinson avait des idées précises en vue de relever le niveau du spectacle& L 4h bien, Carter, dit@il % son collè$ue, I'ai déI% son$é % la ques qu esti tion on&& es es élèv élèves es po pour urro ront nt no nous us ch chan ante terr qu quel elqu ques es ch chan anso sons ns fol follo lori riqu ques es,, mais mais il impo import rtee qu quee l'at l'attr trac acti tion on prin princi cipa pale le soit soit un unee réussite& Qe propose donc d'écrire % & aurent 7olliver pour l'inviter % venir se produire& Bonne idée, n'est@ce pasV M & Carter parut sceptique& L 8um!&&& fit@il& Gui est donc ce & aurent 7olliverV W C'est un acteur& acteur& o ous ave( déI% dZ entendre parler de
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M /il0inson /il0inson brandit son stylo1ra#he et déclama
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lui : il donne des récitals dans de nombreuK collè$es, oX il incarne des personna$es de 7haespeare, de .icens et autres& /l récite par eKemple de $rands monolo$ues dans le $enre de&&& M 5our en donn do nner er un écha échant ntil illo lon, n, & Nilin linso sonn bran brandi ditt son son st;l st;lo$ o$ra raph phee et déclama d'une voiK ronflante ces vers de de )acbeth )acbeth @ « %st4ce là un poignard que :e "ois de"ant oi, Le anche "ers a ain8 i iens, que :e te saisisse... u m#me instant, on frappa % la porte de la salle des professeurs, et Bennett fit son entrée pour venir emprunter % & Carter l'indispensable l'indispensable arme % feu& L 5ardon, m'sieur, dit@il, Ie voudrais vous voir % propos de la pièce de théRtre que nous montons pour la f#te de fin d'année& ortimer a une fausse moustache, alors nous pensons que si vous nous pr#tie( le pistolet qui vous sert pour le départ des courses, Pa nous permettrait d'assassiner le vieil espion moustachu que l'on voit au début, puis après a@ W Daut@il absolument qu'il ; ait des assassinats dans votre pièceV demanda & Carter en soupirant& W Oui, m'sieur, Pa&&& Pa donne un peu de vie& 4t puis c'est aussi une question question de moustach moustachee : elle doit servir servir % plusieurs plusieurs acteurs& lors, nous tuons le vieil espion dès le début, pour que le détectiv détectivee puisse puisse avoir avoir sa moustach moustachee au tableau tableau suivant&&& suivant&&& u troisième tableau, c'est un autre espion qui se laisse pousser la moustache pour ne pas #tre reconnu, puis il la rase au tableau d'après& Comme Pa, le détective peut la récupérer pour sa rentrée en scène au cinquième cinquième tableau& 4nsuite&&& W 5itié! pitié! -par$ne(@moi le reste! implora & Carter& Qe le re$rette beaucoup, Bennett, mais votre pièce ne m'emballe pas du tout& e pourrie(@vous pas Iouer plut[t quelque chose de plus simple, par , l'une de celles eKemple une courte scène de :ules C!sar ou de Henr& de Henr& , que nous avons étudiées pendant le cours de littérature an$laiseVM
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a déception se répandit comme un nua$e sur les traits de Bennett& L Oui, m'sieur, évidemment, Ie crois que ce serait faisable si vous ; tene( beaucoup, dit@il % contrecYur& ais est@ce que Qules César portait la moustacheV .ans ce cas, nous pourrions le faire tuer par Brutus d'un coup de pistolet&&& pistolet&&& W bsolument bsolument pas, Bennett! 'essa;e( pas d'affubler César de votre fausse moustache et laisse( Brutus se servir de son $laive& 4n tout cas, quoi que vous décidie( de monter, Ie n'ai pas l'intention de vous pr#ter mon pistolet pour que vous fassie( IouIou avec& C'est définitif! M L es professeurs ne comprennent rien au théRtre M, son$eait tristement Bennett en se diri$eant vers le $;mnase oX avait lieu la répétition& Guelle dr[le d'idée de vouloir reIeter une pièce du tonnerre tell tellee qu quee Les 5rou 5rou %spions de Chicago au profit d'un 7haespeare! .'ailleurs, dans les pièces de 7haespeare, n'assassinait@on pas aussi % tour de brasV & Carter aurait pu s'en souvenir! a prem premiè ière re répé répéti titi tion on de dess 5rois %spi %spion onss de Ch Chic icag agoo ne se déroula pas aussi bien que le metteur en scène l'avait espéré& L ous allons commencer par lire le premier tableau, annonPa ortimer lorsque la troupe se fut rassemblée& 0oi, orrison, tu seras Dredd; la 5urée, le Ieune espion qui va abattre % coups de revolver le vieuK qui a trahi les autres& 0oi, Bri$$s, tu seras la victime, rchiblad le Bor$ne& M // fiKa la fausse moustache sur la lèvre supérieure de Bri$$s % l'aide de papier $ommé, afin qu'elle pZt #tre enlevée facilement et attribuée % un autre personna$e dans la suite du drame& 5uis il' tira de sa poche un revolver en plastique ainsi qu'un poi$nard en carton, de sa fabrication personnelle, et les remit entre les mains de orrison@ Dredd;& e méchant de la pièce eKamina ses armes d'un Yil critique& L Ces revolvers en plastique, Pa ne vaut rien! /ls ne
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font m#me pas de bruit! protesta@t@il en pressant en vain sur la détente& W Oui, mais c'est seulement pour répéter, lui promit ortimer& ortimer& Bennett est allé emprunter le pistolet de carter de & 7tarter&&& 7tarter&&& euh!&&& Ie veuK dire le pistolet pistolet de starter de & Carter& Carter& /l fera un ban$ supersonique, et alors tu&&& M // se retourna pour voir son associé entrer en trombe dans le $;mnase& Bennett tenait % la main un $rand sac de papier brun& L h! pas trop t[t! dit ortimer& 0u as le pistoletVM Bennett secoua la t#te& L on, rien rien % faire& & Carter refuse de nous le pr#ter& pr#ter& M .es $rondements de colère montèrent de la troupe& L 9ut de (ut! 4t pourquoiV demanda Bri$$s& Bri$$s& W /l n'a pas eu l'air d'apprécier beaucoup notre notre pièce quand Ie lui en ai parlé, eKpliqua Bennett& /l a m#me eu l'aplomb de me dire
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que nous ferions mieuK de monter quelque chose de plus sérieuK, du 7haespeare par eKemple& M ortimer fit L tu@tu@tut! M en hochant la t#te d'un air peiné& 4n son for intérieur, il était persuadé qu'il n'eKistait pas de meilleure pièce que Les que Les 5rois 5rois %spions de Chicago, mais il était trop modeste pour le dire ouvertement& L C'est ennu;euK! protesta@t@il& Comment allons@nous faire pour tirer les coups de feu si nous n'avons pas de pistoletV @ e t'in 'inqu quiiète ète pa pas, s, tou outt est arra arran$ n$é! é! rép répliqu liquaa Ben Benne nettt en brandissant son sac en papier& papier& Qe me tiendrai derrière le décor et Ie ferai éclater le sac quand orrison braquera son revolver sur Bri$$s& 7i le truc est bien ré$lé, le public ne s'apercevra de rien& W Bonne idée! approuva ortimer& ortimer& Daisons tout de suite une provision de sacs en papier& près le premier tableau, Bri$$s pourra se char$er des bruits de coulisse, parce qu'alors il sera mort& M vec des airs importants, il distribua auK acteurs des feuillets plut[t froissés, noircis de sa propre écriture& L oil% vos r[les, les $ars& 4t maintenant, en scène! 4t que Pa saute ! M orrison monta sur l'estrade& /l plissa les ;euK pour essa;er de déchiffrer l'écriture en pattes de mouches de ortimer, puis il déclama d'un ton mélodramatique % souhait : L 8a@ha! a nuit approche, la rue est déserte&&& Qe reviens comme chaque soir faire le $eai&&& W e $uet! corri$ea ortimer& ortimer& W Qe dis ce que Ie lis ! M riposta Dredd; la 5urée& 5uis il reprit : L&&& L&&& comme comme chaque chaque soir soir faire faire le $ue $uet,t, et I'espè I'espère re bien bien apercevoir ce misérable rchibald rchibald se retournant et baissant la voiK&&& W ais non! ais non, espèce d'illettré! protesta ortimer orti mer qui, comme les $rands metteurs en scène, était allé allé se placer au fond de la salle& 0u 0u dois dire : L &&& ce misérable rchibald& rchibald& M 5oint! W rchibald rchibald 5ointV 0iens! 0iens! il s'appelle comme comme PaV W on ! /l ; a un point après rchibald& rchibald& 4t tu ne dois pas
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dire @ L se retournant et baissant la voiK M& 0u dois le #aire le #aire ! C'est l'indication d'un Ieu de scène : tu te retournes et tu baisses la voiK& Bon& C'est % ce moment@l% que tu arrives, toi, Bri$$s& 0u entres en scène de l'autre c[té& 'oublie pas que tu es un vieil espion qui a trahi les autres et qui a caché son ma$ot sous le plancher de la salle % man$er de la maison de la veuve d'un policeman de Chica$o&&& 0Rche de faire sentir tout Pa dans ton allure et tes $estes& W Ouais ! 7i tu crois que c'est facile ! M $ro$na rchibald rchibald le Bor$ne& /l se $ratta la t#te d'un air perpleKe, puis il entra en scène tandis que orrison poursuivait la lecture de son teKte : L 8a@ha!&&& Oui, c'est bien lui, ce vieuK traJtre qui nous a volé notre otre or!& or!&&&&& Qe rec recon onnnais ais son son Yil un uniiqu quee qui bril rille de derr rriière ère sa moustache& bordons@le bordons@le prudemment!&&& M 4n disant ces mots, Dredd; la 5urée brandit son revolver& L ais non! mais non! hurla ortimer du fond du $;mnase& ttends un peu ! 0u lHabordes prudeent, lHabordes prudeent, sans lui faire peur&&& peur&&& W 4t s'il tire le premierV demanda orrison& 5our aborder prudemment un bandit, bandit, il vaut mieuK prendre ses précautions, précautions, nonV W 0u n'as pas le droit de modifier le scénario ! empoche ton revolver& 4t approche@toi approche @toi d'rchibald d'rchib ald d'un air aimable& as@;! W .'accord! M dit orrison avec bonne humeurT puis, s'adressant % rchibald le Bor$ne : L Bien le bonsoir monsieur&&& monsieur&&& Beau temps, n'est@ce pasV 5ourrie(@vous me donner l'heureV M // ; eut un très lon$ silence, pendant que Bri$$s cherchait sa réplique, suiv suivan antt du do doi$ i$tt les les li$n li$nes es d'un d'un teKt teKtee co couv uver ertt de ratu rature res& s& 4nfi 4nfin, n, lorsqu'il l'eut trouvée, il se mit % lire d'une voiK monocorde et sans eKpression : L 'essa;e( pas de me tromper misérable Ie vous ai reconnu (ut alors il faudrait une loupe pour déchiffrer Pa&&& W 5as de réfleKions personnelles! M protesta ortimer& ortimer& ais déI% Dredd; la 5urée enchaJnait d'une voiK tonitruante :
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L 8a@ha! o ous m'ave( reconnu, traJtreV W Oui mais si vous espére( ramasser mon mé$ot&&& mé$ot&&& W a$ot ! corri$ea ortimer eKcédé& W 7i vous espére( ramasser mon ma$ot vous ne le trouvere( pas il est en lieu sZr caché sous le plancher d'une maison dont vous i$nore( l'adresse l'adresse ha@ha! d'une maison maison dont vous i$nore( l'adresse ha@ ha ! W 0u lis deuK fois la m#me li$ne! fit observer orrison& .'ailleu .'ailleurs, rs, il ; a dans cette cette pièce un peu trop trop de ha@ha pour mon $oZt& M 5uis, reprenant sa voiK emphatique, il déclama : L Oui, traJtre, c'est bien moi, Dredd; la 5urée, votre ennemi mortel, et Ie suis venu vous chercher chercher Iusqu'% Iusqu'% Chica$o Chica$o pour ré$ler ré$ler une vieille histoire& os Iours sont comptés, misérable! ous n'alle( pas tarder % rendre votre dernière soupe&&& W endre ma dernière quoiV demanda Bri$$s ahuri, en s'adressant au metteur en scène& a dernière soupeV Bi(arre, cette eKpression ! W .ernier soupir ! hurla ortimer indi$né& pprene( donc % lire, bande d'empotés! ous n'en finirons Iamais Iamais si vous vous interrompe( interrompe( tout le temps pour poser des questions idiotes! W &&& 4h bien, rende(@le, ce dernier soupir! cria orrison en braquant son revolver sur son adversaire moustachu& Car, sache(@le bien, I'ai l'intention l'intention de vous abattre! W u secours ! au secours ! chevrota rchibald le Bor$ne& e tire( pas, Dredd;!&&& ;e( pitié d'un vieillard vieillard retraité&&& W 0rop 0rop tard! Q'ai le doi$t sur la détente&&& M .err .e rriè ière re le dé déco corr, Benn Bennet ettt en ente tend ndit it la répl répliq ique ue&& /l prit prit un unee profonde inspiration et commenPa commenPa % $onfler le sac en papier& ais cela lui demanda du temps& L Q'ai le doi$t sur la détente&&& Q'ai le doi$t sur la détente&&& Q'ai le doi$t sur la détente&&& M répétait orrison comme un disque usé& ien ne se produisant, il hurla : L 8é! Bennett, dép#che@toi! Qe ne vais pas $arder le doi$t sur la détente Iusqu'% demain matin ! W a va ; #tre ! M répondit Bennett en s'interrompant s'interrompant dans
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2e cor#s de la &ictime était était a1ité d3étran1es soubresauts soubresauts.
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sa tRche, ce qui laissa échapper la plus $rande partie de l'air du sac& /l se remit % la beso$ne, soufflant et haletant comme la locomotive d'un train de marchandises $ravissant une rampe& e temps passa& 0ouIours pas de détonation& L Q'ai le doi$t sur la détente! M répéta orrison pour la septième ou la huitième fois& /l estima alors qu'il était inutile d'attendre plus lon$temps Bennett& Oui, mais que faireV 'inspiration lui vint en un éclair& aissant tomber son pistolet, il tira de sa poche le poi$nard de carton et s'avanPa, le bras levé pour frapper& 4n un $este dramatique, il plon$ea l'arme dans les c[tes de sa victi ictim me&&& e&&& % l'ins 'insttan antt m#me #me oX un unee dé détton onat atiion assou ssourd rdis isssan antte retentissait derrière la toile de fond& L 8RRRh!&&& M 6n cri déchirant fit passer un frisson dans le dos de tous les acteurs& ais, ce cri, ce n'était pas Bri$$s qui l'avait poussé, bien qu'il se fZt écroulé sur le sol, comme le voulait le Ieu de scène, avec une belle conscience professionnelle& C'était ortimer qui, du fond de la salle, eKhalait la ra$e de l'auteur qui voit sa pièce massacrée par des incapables& L 8RRRh! fit@il encore une fois& On n'a pas idée d'#tre aussi b#tes! 0out est raté! Bennett, tu n'étais pas pr#t % temps! orrison, tu n'avais qu'% improviser du teKte en attendant que Pa pète! 4t toi, Bri$$s&&& M e corps de la victime, touIours $isant sur le plancher, était a$ité d'étran$es soubresauts& L Gu'est@ce que tu faisV demanda ortimer de plus en plus courroucé& W 8i! hi! hi!&&& $loussa Bri$$s secoué par le fou rire& Qe rends ma dernière soupe ! M
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CHAPITRE .
LA VISITE DE L'ONCLE ARTHUR ARTHUR 4764 qu'approchait le samedi de con$é de la mi@trimestre, mi@trimestre, Bennet Bennettt et et ort ortime imerr euren eurentt de de pplus lus en plus plus de de mal mal % réunir réunir leur leur troupe troupe pour des répétitio répétitions& ns& L Qe crois qu'il faudra faudra mettre mettre Les 5rois 5rois %spions %spions de Chicago Chicago au rancart Iusqu'% la semaine prochaine! déclara Bennett % son ami, la veille de ce $rand Iour& es $ars sont si a$ités % l'idée de recevoir la visite de leurs parents et de sortir avec euK, qu'ils ne peuvent penser % rien d'autre ! M ortimer approuva tristement& /l venait d'apprendre le matin m#me que son père et sa mère seraient dans l'impossibilité de venir le 1E?
voir, et depuis lors il se sentait complètement déprimé& L Qe suppose que toi, tu vas sortirV demanda@t@il sans parvenir % cacher un accent d'envie& W Oui, I'attends mon oncle rthur qui doit venir me chercher demain, répondit Bennett& Qe me ré$ale déI% de ce que nous man$eron man$eronss au restaurant restaurant : biftec, biftec, pommes pommes de terre frites frites % la franPaise, salade de fruits, baba au rhum, $lace&&& M // s'in s'inte terr rrom ompi pitt en rema remarq rqua uant nt l'eK l'eKpr pres essi sion on tort tortur urée ée de son son camarade& L 4h bien, quoiV fit@il& 5ourquoi prends@tu cet air dé$oZtéV W Oh! pour rien! répondit ortimer sur un ton de mart;r& oi, Ie me ré$alerai de rester ici tout seul, en pensant que tu te bourres de biftec, de pommes frites, de $RteauK et de toutes sortes de trucs sans m#me penser que Ie reste ici tout seul en pensant que tu te bourres de&&& W 0u ne ne vas pas sortir, toi V M e mart;r mart;r secoua secoua la t#te avec rési$nati rési$nation& on& L on, mais Pa ne ne fait rien&&& 5apa dit touIours touIours que le sacrifice sacrifice eKalte eKalte les les vertus& vertus& W 5ourquoi ne sortirais@tu pas avec moiV proposa Bennett impulsivement& impulsivement& Qe suis sZr que Pa n'ennuierait pas mon oncle rthur& rthur& M 'eKpression torturée s'effaPa aussit[t du visa$e de ortimer& L 0u croisV a, c'est vraiment chic de ta part, Ben! W moins, moins, bien sZr, que tu ne préfères rester ici pour eKalter tes vertus&&& W Oh! non! s'empressa de répondre ortimer& ortimer& Qe pourrai me sacrifier % d'autres moments, pas vraiV M e samedi matin, le collè$e s'éveilla sous un ciel couvert et des menaces de pluie, mais aucun délu$e n'aurait pu calmer l'enthousiasme des élèves % l'aube de cette Iournée tant attendue& ers midi, la plupart des parents étaient déI% venus prendre leurs fils pour les emmener déIeuner dans les restaurants de la ville voisine de .unhambur;& ais il ; avait une ombre au tableau de ce Iour de f#te :
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le directeur avait instamment prié les parents de ne pas mener leurs fils dans les cinémas, par mesure de précaution, certains cas de rou$eole a;ant été si$nalés dans la ré$ion& Cette L prière instante M équivalait, en fait, % une interdiction formelle& 5our en consoler les élèves, le directeur avait annoncé qu'une $rande sortie éducative aurait lieu le surlendemain lundi, lorsque les parents seraient repartis& L Qe parie que cette sortie sera encore quelque chose de $ratiné, une nouvelle visite de l'usine % $a( ou un autre truc aussi ri$olo ! M $rommela Bennett en re$ardant anKieusement par la fen#tre de la salle commune& .epuis une demi@he @heure, en effet, il observait avec une impatience $randissante les allées et venues des parents et des élèves& aintenant, tout le monde avait été appelé, % l'eKception de Bennett et de ortimer& 'heure du déIeuner approchait : touIours aucun si$ne de l'oncle rthur! L Q'espère qu'il va quand m#me se décider % arriver! $rommela enfin ortimer& Guelle heure indique@t@il dans sa lettreV W 4h bien, Ie n'ai pas eu de ses nouvelles depuis lon$temps, avouaa Bennett& avou Bennett& e t'inquiè t'inquiète te pas, il vient vient presque presque touIours touIours me voir % la mi@trimestre& W Aresque touIoursV répéta ortimer stupéfait& 0u veuK dire que tu n'as rien rePu, noir sur blanc, pour t'annoncer qu'il viendra te chercher cette fois@ciV W on, mais&&& W 4t s'il ne vient pas, alorsV s'écria ortimer en se levant d'un bond& bond& %, tu eKa$ères, Ben! 7i tu n'étais pas certain qu'il qu'il vienne, vienne, tu n'avais n'avais pas le droit de m'invite m'inviterr % sortir sortir avec toi ! C'est C'est un sale coup de me laisser laisser en pan panne ne mainte maintenan nant, t, alors alors que Ie comptais l%@dessus ! M Bennett fut outré par cet étala$e de noire in$ratitude& in$ratitude&
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L a, c'est un peu fort! répliqua@t@il& #me s'il ne vient pas, il n'; aura rien de chan$é pour toi& 0u disais que tu avais envie de rester seul pour te sacrifier ! W Oui, mais c'était quand Ie cro;ais cro;ais que I'; serais forcé! 0u ne peuK pas me demander d'eKalter mes vertus quand tu m'off 'offre ress d'un d'unee main ain un bo bonn dé déIe Ieun uner er,, et qu quee de l'au l'autr tree main ain tu m'annonces que tout tombe % l'eau ! W Qe n'ai Iamais dit qu'il n'; avait plus d'espoir! répliqua répli qua Bennett Bennett avec indi$nati indi$nation& on& Q'ai dit que I'attenda I'attendais is mon oncle et que s'il venait&&& W 7i&&&! si&&&! si&&&! cria moqueusement ortimer& ortimer& h! Ie re$rette bien d'avoir accepté ton invitation % la noiK! 0u peuK les $arder $arder,, tes biftec biftecs s et tes $Rteau $RteauK! K! I'espè I'espère re qu' qu'il ilss t'étoufferont ! W 4t moi, Ie re$rette bien de t'avoir invité! 6ne autre fois, tu n'auras qu'% aller te sacrifier tout seul dans ton coin : Ie te souhaite beaucoup de plaisir! plaisir! M ou$es de colère, ils se dressaient face % face, des deuK c[tés de la $rande table de la salle commune, et leur ton montait de plus en plus& 7i bru;ante était la discussion que ni l'un ni l'autre n'entendit la porte s'ouvrir quand & Carter entra dans la pièce& pièce& L 8é! que se passe@t@il iciV M demanda le professeur& es hurlements cessèrent pour #tre remplacés par des eKcuses& L Oh! pardon, m'sieur& m'sieur& ous sommes désolés&&& W Qe l'espère bien, dit & Carter& otre oncle vient d'arriver, Bennett& Bennett& /l vous attend au parloir& M e visa$e de Bennett s'illumina s'illumina d'un sourire triomphal& triomphal& L Chic! s'eKclama@t@il& 0u vois, ort;, Ie savais qu'il viendrait& Qe te l'avais bien dit! M ortimer serra les lèvres et baissa les ;euK& 6ne seconde, il hésita& L lors, lors, au revoir, Ben! marmonna@t@il& muse@toi muse@toi bien&&& M Bennett ouvrit des ;euK ronds& L GuoiV 0u ne sors plus avec moiV W 0u as dit que non& 0u as dit que tu re$rettais bien de m'avoir invité! 11E
W Oh ! ne Ioue pas la comédie ! répliqua Bennett impatienté& 0u m'accompa$nes, évidemment! a vite chercher ta casquette
et ton imper, sinon il ne restera plus rien % man$er au restaurant, d'ici que nous so;ons arrivés % .unhambur;& .unhambur;& M Guand les deuK $arPons eurent filé de la salle commune, & Carter se diri$ea vers le bureau du directeur& L 'accorde(@vous quelques minutesV demanda & Carter en pénétrant dans la pièce& Qe voudrais savoir si vous ave( pris une décision pour la sortie de lundi& M & 5emb 5embert erton on@Oa @Oae ess fron fronPa Pa les les sour sourci cils ls en co cont ntem empl plan antt les les $outtes de pluie qui commenPaient % étoiler les vitres de son bureau& L Dranchement, Carter, Ie n'ai pas encore trouvé le temps de prendre des dispositions définitives, répondit@il& ous save( ce que c'est, % la mi@trimestre, avec tous ces parents qui désirent me voir, Ie n'ai plus un moment % moi ! M 4n toute hRte, il dissimula sous sa main le problème de mots croisés du 5ies qui l'avait absorbé une bonne partie de la matinée& L -videmment, reprit@il, pour lundi il n'est pas question de distractions en plein air ou de promenade, puisque le temps est si incertain& o;ons un peu&&& 7i nous visitions le musée municipal de .unhambur;V W ous ; sommes allés tout récemment récemment1& W 8um! lors, une visite commentée commentée de l'usine % $a(V W C'est ce que nous avons fait la dernière fois M, répondit & Carter qui, après un instant d'hésitation aIouta : L ais I'ai une autre su$$estion % vous faire, monsieur& 5our cela, il faudrait que l'un de nous deuK deuK se rende % .unhambur .unhambur;; dans l'après@mi l'après@midi di d'auIourd' d'auIourd'hui, hui, afin afin de prendre prendre les disposi dispositi tions ons nécessa nécessaire ires& s& Comme Comme Ie pense pense que vous deve( #tre très occupé&&& M ce moment, on entendit sonner la cloche du déIeuner& e directeur se leva aussit[t de son fauteuil& L 0rès bien, Carter, dit@il, vous me parlere( de votre idée au cours du repas& Q'espère ne pas avoir de visiteurs cet après@midi, et, si
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c'est nécessaire, nous pourrions aller tous deuK % .unhambur; avec ma voiture& M
8+ V& V&-r -r Bennett et la roue 'olle, 'olle, 61ns %1 :;:e c&%%ect-&n+
Bennett aimait beaucoup son oncle rthur, un homme alerte et Iovial, qui se donnait la peine de venir % la mi@trimestre quand les parents du Ieune $arPon se trouvaient trouvaient emp#chés& 4n $énéral, ses visites étaient brèves, car elles s'inséraient entre deuKK import deu important antss rende( rende(@vo @vous us d'a d'aff ffair aires& es& 'oncl 'onclee rthur rthur menai menait,t, en effet, une vie très active& 7on seul défaut, auK ;euK de Bennett, c'était qu'il avait trop peu de temps % consacrer auK distractions de son neveu& Ce Iour@l%, il était venu % .unhambur; par le train et il avait fait la dernière partie du traIet en taKi& Celui@ci attendait devant la $rille du collè$e&
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L ite! te! saut saute( e( l%@d l%@ded edan ans! s! dit@ dit@il il en po pous ussa sant nt Benn Bennet ettt et son son camarade& ous allons d'abord chercher un restaurant pour déIeuner& Qe pense que vous ave( une faim de loup tous les deuK, n'est@ce pasV W Oui, plut[t! répondit Bennett& a ne t'ennuie pas que ortimer nous accompa$ne, oncle rthurV W 4nchanté, au contraire! 5lus on est est de fous, plus on rit! M %@dessus, l'oncle rthur sauta dans le taKi et claqua la portière derrière lui& e déIeuner fut une réussite& 'oncle rthur emmena les deuK $arPons au Lion au Lion Bouge, oX la cuisine était réputée& Dinalement, lorsque ses invités furent incapables d'absorber une bouchée de plus, l'oncle rthur Ieta un coup d'Yil % sa montre en disant : L Qe suis malheureusement obli$é de vous laisser vous distraire tout seuls cet après@midi& /l faut que Ie prenne le train de trois heures pour rentrer % ondres& M e visa$e de Bennett s'allon$ea& /l ne s'était pas attendu % ce que le pro$ramme de la Iournée fZt f Zt ainsi écourté& L ais nous avons la permission de sortie Iusqu'% l'heure du dJner! M fit@il remarquer& remarquer& 'oncle rthur Ieta un re$ard par la fen#tre& a fine bruine qui durait depuis le matin s'était maintenant transformée en une pluie torrentielle, et il semblait bien que cela dZt continuer tout l'après@midi& L ous ne pouve( pas traJner dans les rues par ce temps@l%, déclara l'oncle& /l faut vous trouver une occupation& ais quoiV M // fronPa les sourcils pendant quelques instants, puis soudain son visa$e s'éclaira& L h! Ie sais! 4Kactement ce qui convient! 5rene( vite vos imperméables& Q'ai Iuste le temps de vous ; mener avant le départ de mon train& M // ré$la l'addition puis quitta le restaurant et s'en$a$ea dans la $ran $rand@ d@ru rue& e& es es de deuK uK $a $arP rPon onss le suiv suivir iren ent, t, se de dema mand ndan antt ce qu qu'i'ill comptait faire& /ls ne tardèrent pas % le savoir& ers le milieu de la $rand@rue brillaient les ensei$nes au néon de l$%pire Cin!a. .es affiches auK couleurs violentes, représentant des coS@bo;s au $alop, annonPaient 11)
que l'on 'on pro proIet Ietait ait la pa pass ssio ionn nnaante nte hist histoi oire re de (hooting (hooting acson, acson, l$hoe du Ba"in de la )ort.
'oncle rthur rthur poussa les deuK $arPons dans l'entrée du cinéma& L ous ; voil%! annonPa@t@il& 'endroit r#vé pour un après@midi de pluie ! ttende( ttende( ici, pendant que Ie prends vos ticets&&& M Benn Bennet ettt et ort ortim imer er le co cont ntem empl plèr èren entt av avec ec un unee soud soudai aine ne con onst ster ernnati ation on&&&&&& ller au ciném inémaV aV e sava savaiit@il @il pa pass qu quee c'é c'était tait formellement interdit auK élèves!&&& 7'ils enfrei$naient le rè$lement, les conséquences risquaient d'#tre $raves& L Qe re$rette, oncle rthur, mais on ne nous autorise pas&&& M commenPa Bennett& 'oncle était déI% % la caisse& 'instant d'après il revenait et fourrait deuK ticets dans la main de son neveu& /ls étaient accompa$nés d'un billet de diK shillin$s W son cadeau habituel en ces occasions& L erci beaucoup pour les diK shillin$s, mon oncle,&&& mais nous ne devons pas aller au cinéma! protesta Bennett& e directeur l'a interdit&&& W C'est absurde! On ne m'a avisé de rien de tel& tel& o ous voule( me faire marcherV dit l'oncle avec un sourire incrédule& W 5as du tout, Ie vous le Iure ! affirma ortimer& /l paraJt que c'est % cause de la rou$eole ou des oreillons&&& M es interdictions directoriales ne représentaient pas $rand@chose pour l'oncle rthur, rthur, bien décidé % ne pas rater son train de trois trois heures& L Qamais encore Ie n'ai entendu de telles balivernes ! déclara@t@il& llons! Qe vous $arantis que vous ne trouvere( pas un seul oreillon ou une seule rou$eole l%@dedans! W et Ie vous permets de répéter % votre directeur ce que Ie vous dis l%& .e toute faPon, I'ai déI% pris les ticets, et vous ne pouve( pas rester tout l'après@midi sous la pluie& M // Ieta un coup d'Yil % sa montre et poussa un cri d'inquiétude&
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L 7apristi! il faut que Ie me dép#che! llons, au revoir, mes enfants! Q'espère que le film vous plaira ! W Oui, mais&&& M
Bennett s'interrompit en haussant les épaules, découra$é& 'oncle rthur courait déI% vers la $are& L Catastrophe! Gu'allons@nous faireV M $émit ortimer& ortimer& Bennett se décida subitement& L 4ntrons! dit@il& 5uisque c'est mon oncle qui nous ; a poussés, nous ne sommes pas vraiment en faute& W Oui, mais si quelqu'un nous aperPoitV&&& Guelqu'un du collè$e, Ie veuK dire& W Qe ne vois pas comment on pourrait nous repérer puisque l'entrée est interdite auK élèves, déclara Iustement Bennett Bennett tout en $lissant le billet de diK shillin$s dans sa poche& 4t si Pa peut te rassurer, Ie te dirai m#me que c'est le seul endroit de la ville oX nous ne risquons pas de rencontrer quelqu'un de connaissance& M 6n re$ard des deuK c[tés de la rue lui montra que la voie était libre& L llons@;, ort;! M 4t, faisant si$ne % son ami de le suivre, Bennett poussa la porte % va@et@vient et pénétra dans le cinéma&
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CHAPITRE .I
CACHE(CACHE AU CINÉ*A $arPonss 47 .46= $arPon
mire mirent nt quel quelque quess insta instants nts % s'hab s'habit ituer uer % la demi@obsc demi@obscurité urité qui &ré$nait &ré$nait dans la salle& salle& /ls avancèrent avancèrent % tRtons, tRtons, cherchant cherchant deuK fauteuils fauteuils libres& libres& 5uis une ouvreuse ouvreuse sur$it sur$it et leur braqua sa lampe électrique en pleine fi$ure& L .eu euKK plac places es da danns cet cette ran$ ran$éée, au mili ilieu eu!! leu eurr dit@ dit@eelle lle brièvement, et elle s'éloi$na s'éloi$na pour aller s'occuper d'autres spectateurs& spectateurs& W Guelle ran$éeV Qe n'; vois rien! $émit ortimer dont les ;euK papillotaient vainement derrière ses lunettes& W oi non plus& 4ssa;ons touIours celle@l%, on verra bien& M l'aveu$lette, Bennett s'avanPa vers la plus proche ran$ée et se fra;a un chemin& 7es semelles écrasaient au passa$e les pieds des spectateurs déI% installés&
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ortimer le suivait, essa;ant de se faire le plus petit possible et bousculant sans le vouloir vouloir chapeauK, manteauK ou parapluies& parapluies& u milieu, ne remarquant pas de siè$es libres, ils poursuivirent vaillamment vaillamment leur chemin&&& pour aboutir dans l'autre allée& L Ce n'était pas la bonne ran$ée, déclara Bennett& e mieuK c'est de revenir en arrière& M Cette fois, leur vo;a$e ne se passa pas sans soulever quelques commentaires : L `e! attention % mes pieds, petit maladroit!&&& ous ne pouve( pas re$arder oX vous marche(V protesta protesta une vieille dame assise près de l'allée& W &&&Kcuse(@moi, m'dame! Qe n'; vois rien& ous venons du $rand $rand Iour! Iour! M murmu murmura ra Bennet Bennett&t& 4t, comme comme il franch franchiss issait ait l'obst l'obstacl acle, e, il fit tomber tomber le sac de bon bonbon bonss de la dame& dame& /l eut quelque mal % le retrouver, et dans l'affaire, quelques bonbons se perdirent sous les fauteuils voisins& voisins& L Guoi V 4ncore vous V $rommela un $ros monsieur alors qu'ils repassaient devant lui en sens inverse& o ous ne save( donc pas oX vous alle(V On ne devrait pas permettre auK $ens de passer comme Pa au milieu du film ! W ous cherchons des places, eKpliqua Bennett& ous comprene(, nous pensions&&& W Chut!&&& 7ilence!&&& ssis!&&& M lancèrent sur un ton irri irrité té plusie plusieur urss spec specta tate teur urss qu quii ne pouvai pouvaien entt ni voir l'écr l'écran an,, ni entendre un mot du dialo$ue& Bennett et ortimer finirent par découvrir deuK places libres, devant lesquelles ils étaient passés sans les voir lors de leur premier vo;a$e& /ls s'; laissèrent tomber avec un soupir de soula$ement et, bient[t, ils étaient captivés par les stupéfiantes aventures de (hooting acson, l$hoe du Ba"in de de la ort. .euK heures plus tard, Bennett donna % son compa$non un coup de coude dans les c[tes& L 8é! c'est l% que nous sommes arrivés, ort;! /l vaut
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mieuK filer maintenant, si nous voulons attraper l'autobus de cinq heures un quart& M /ls se levèrent et se fra;èrent un chemin vers l'allée centrale& a vieille dame et le $ros monsieur étaient touIours % leur place, et aucun d'euK ne parut ravi d'#tre de nouveau déran$é& L // devrait #tre interdit de sortir avant la fin du film! $ronda le monsieur $rincheuK& ttention % mes pieds! a fait deuK fois que vous marche( dessus ! W &&&Kcuse(@nous! murmura Bennett en marchant dessus pour la troisième fois& ais il faut que nous sortions tout de suite, sinon nous allons rater notre autobus&&& W 4patant, ce film, n'est@ce pasV M dit $entiment ortimer& /l trébucha en passant devant la vieille dame et fit tomber son parapluie dans l'allée& L Oh! pardon, madame! 5ermette(@moi de le ramasser&&& ramasser&&& W lors, faite vite! $lapit la dame& On n'; voit plus rien avec vous qui passe( et repasse( comme comme le balancier balancier d'une horlo$e! M 4lle empoi$na le parapluie qu'il lui tendait& L 5as trop t[t que vous vous décidie( % décamper! aIouta@t@elle& On aura peut@#tre enfin un peu de tranquillité! M /ls arrivèrent au bout de la ran$ée et remontèrent l'allée en direction de la sortie& /ls allaient l'atteindre lorsque Bennett s'arr#ta en empoi$nant ortimer par le bras& L 8alte! ne bou$e @pas! murmura@t@il entre ses dents& W Gu'est@ce qui se passeV demanda ortimer ahuri& W .an$er atomique ! e$a$nons notre base ! fit Bennett d'une voiK étran$lée& W GuoiV On va recommencer % écraser les pieds des $ensV h h ! non, tu es fou ! W Chut!&&& /mpossible de faire autrement&&& & Carter et le directeur sont assis au dernier ran$, tout près de la sortie&&& Qe les ai vus quand une ouvreuse leur a flanqué le ra;on de sa lampe électrique dans la fi$ure ! @ onV W 7i ! Qe viens de les voir, Ie te dis& 4t euK aussi ils nous
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verrons si nous essa;ons de passer& etourne vite % ta place, ort;! 5as de temps % perdre! M .ans son émotion, ortimer restait comme enraciné sur place& a Oh! misère de malheur! $ei$nit@il& Comme Ie souhaiterais n'#tre Iamais venu avec toi ! Comme Ie souhaiterais que tu ne m'aies Iamais invité! Comme Comme Ie souhaiterais&&& M Bennett saisit son compa$non par le bras et l'entraJna de force& L llon llons, s, vien vienss vite vite,, ort ort;! ;! o ous us somm sommes es da dans ns le pé pétr trin in Iusqu'au cou, et toi tu restes planté l%, % faire des souhaits comme Cendrillon ou Ie ne sais plus qui& etournons % nos places avant qu'ils nous aient repérés&&& ais Ie me demande quand m#me ce qu'ils font ici ! M Bient[t, ils attei$nirent leur ran$ée, et Bennett s'; en$a$ea avec précipitation& L 5ard 5ardon on&&& &&& ' 'Kcu 'Kcuse se(@ (@mo moi! i!&&& &&& 5ard 5ardon on&&&&&& o ous us somm sommes es un pe peuu pressés&&& M murmurait@il % ses victimes& victimes& /l serait eKa$éré de dire qu'ils furent accueillis % bras ouverts& L GuoiV 4ncore vousV ais vous vene( de sortir! ra$ea la bonne dame en empoi$nant son parapluie& a recommenceV temp#ta le $ros monsieur lorsque, pour la quatrième fois de l'après@midi, Bennett lui écrasa les pieds& W 4Kcuse(@nous, m'sieur, m'sieur, mais c'est&&& 4uh!&&& c'est un cas de force maIeure ! W /l devrait #tre interdit&&& W Chut!&&& 7ilence! protestèrent des spectateurs placés derrière& ssis ! 0aise(@vous ! M Outra$é, le $ros homme se retourna pour répondre auK protestataires : L 8einV C'est % moi que vous dites de me taireV 4st@ce que vous vous tairie(, vous, si on venait vous piétiner les orteils toutes les cinq minutes V M 5rofitant de cette discussion, Bennett et ortimer se $lissèrent Iusqu'% leurs places, s'assirent et ne bou$èrent bou$èrent plus&
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Bient[t une nouvelle inquiétude assaillit Bennett& 6n re$ard sur l'écran lui avait montré que les aventures de 7hootin$ Qacson tiraient % leur fin& .ans quelques instants, un autre dan$er sur$irait& L -cou -coute te,, ort ort;;, murmu urmura ra@t @t@i @il& l& o ous us av avon onss fait fait un unee $a $aff ffee terrible& Guand le film sera terminé, les lumières se rallumeront&&&, et Pa veut dire que & Carter et le directeur nous verrons forcément, de l'endroit oX ils sont! W 8oul%! $émit ortimer& ortimer& Gu'allons@nous Gu'allons@nous faireV @ Qe ne sais pas& ous avons été complètement idiots de revenir nous asseoir ici& ous sommes en plein dans leur champ de tir! M a situation semblait désespérée& Ce fut Bennett qui, comme d'habitude, ima$ina un mo;en d'en sortir& L // n'; a qu'une chose % faire, ort;, dit@il& .ès que les lumières se rallument, nous nous accroupissons sur le plancher comme si nous cherchions quelque chose par terre, et nous restons l% Iusqu'% la séance suivante& W ais que chercherons@nousV ous n'avons n'avons rien perdu! W e sois pas si bouché! $ronda Bennett& 0u feras seulement semblant semblant de chercher chercher&& es $ens trouverai trouveraient ent bi(arre bi(arre que nous nous mettions % quatre pattes sans raison& /ls le pensent déI%, que nous sommes bi(arres ! fit remarquer ortimer& ous leur écrasons les pieds, nous faisons tomber leurs bonbons, nous accrochons leurs parapluies, nous partons et nous revenons&&& M crescendo Iusqu'au cet instant, la musique commenPa % aller crescendo Iusqu'au tonitruant accord final, tandis que le héros du avin de la ort $alopait fièrement vers le soleil couchant&&& e film était terminé& Com Co mme les lumi umières ères se ral ralluma umaient ient,, les les deu euKK $a $arP rPoons se laissèrent $lisser de leurs siè$es pour s'accroupir sur le sol et se mirent % eKaminer tout ce qui traJnait sur le tapis& eurs recherches furent consciencieusement menées& /ls ramassèrent et étudièrent de près : ticets déchirés, papiers de bonbons, pelures d'oran$es, enveloppes et bRtonnets de $laces,
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cosses de cacahuètes, paquets de ci$arettes vides& On eZt dit qu'ils cherchaient quelque précieuK Io;au caché dans les détritus et la poussière& eur activité ne tarda pas % éveiller l'attention des spectateurs voisins& L 0u as perdu quelque chose, mon petitV demanda un Ieune homme complaisant, v#tu d'un imperméable fané& W ien d'important, d'important, on va le retrouver M, assura Bennett& ais le Ieune homme tenait absolument % accomplir sa bonne action de la Iournée& Guittant son siè$e, il s'accroupit lui aussi sur le plancher et re$arda de tous c[tés& c[tés& L Gu'est@ce qui se passeV On a perdu quelque choseV M demanda % son tour une aimable dame en manteau bleu qui abandonna aussit[t sa place pour se Ioindre auK recherches& 7on eKemple fut suivi par plusieurs personnes assises alentour& alentour& es spectateurs des autres ran$ées se penchaient pour re$arder si rien n'avait roulé sous leurs
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fauteuils& #me le $ros monsieur $rincheuK décida de donner un coup de main& L 7i ces $amins ont perdu quelque chose, il vaut mieuK le retrouver tout de suite, sinon ils vont continuer % s'a$iter pendant le prochain film! M déclara@t@il % la dame au parapluie& 7oufflant avec bruit, il se laissa $lisser % $enouK et se Ioi$nit Ioi$nit % l'équipe de recherche& 4n vain Bennett protestait@il, disant qu'ils n'avaient pas besoin d'aide& L e vous déran$e( pas pour nous! répétait@il % mi@voiK& a va très bien&&& M 0out le mond mondee tena tenait it % leur leur rend rendre re serv servic ice& e& 4t les les $a $arP rPon onss commenPaient % s'affoler en son$eant que ce remue@ména$e risquait d'attirer l'attention de & Carter et du directeur, assis non loin de l%& Bient[t une ouvreuse s'approcha et braqua sa lampe électrique sur le plancher& L Qe ne vois rien M, dit@elle& 4t, se tournant vers la dame au manteau bleu : L Gu'ave(@vous perduV W oi, rien, répondit la Ieune dame surprise& ais ce monsieur pourra peut@#tre vous le dire& W GuiV oiV protesta le $ros monsieur& monsieur& Qe n'en sais rien& dresse(@vous plut[t % ces $amins ! M 0apotant potant le dos de Bennett Bennett il lui lui demanda demanda : L .is donc, donc, toi, qu'as@tu perdu au IusteV M Bennett faillit s'étran$ler& L 4h bien&&& euh!&&& Ie&&& vrai dire,&&& euh!&&& nous n'avons rien perdu du tout, balbutia@t@il& balbutia@t@il& W Guoi V ien perdu V W on, Ie re$rette& 4Kcuse(@nous&&& M 0out le lon$ de la ran$ée, les chercheurs parurent stupéfaits, tandis que le $ros monsieur se redressait, bouillant d'indi$nation& L lors, que diable faites@vous % quatre pattes sous les fauteuilsV ru$it@il& W Qe vous avais dit de ne pas vous déran$er, m'sieur! chuchota Bennett sans se relever& relever& W 7apristi! /ls nous ont fait Ioliment marcher! reprit
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le $ros monsieur& /ls se sont bien pa;é notre t#te& Qe me suis traJné par terre en abJmant les $enouK de mon pantalon uniquement % cause de ces $alopins et de leurs plaisanteries idiotes ! M // se pencha pour empoi$ner Bennett et le remettre sur pieds, mais au m#me instant les lumières s'étei$nirent pro$ressivement et le titre du film apparut sur l'écran& e $ros monsieur se rassit en mau$réant, tandis que l'équipe de secours abandonnait les recherches infructueuses& .ans la pénombre, Bennett et ortimer reprirent furtivement place sur leurs siè$es& 6n désastre avait été évité W mais de Iustesse! L C'est épouvantable! chuchota ortimer& h! quelle idée I'ai eue de venir ici! Q'aurais mille fois préféré m'ennu;er tout seul au collè$e&&& W Cesse de ronchonner, ort;, on n'; peut rien ! répliqua Bennett& ous n'avons qu'% voir le film une seconde fois& W ais I'en ai déI% vu certains passa$es deuK fois& Qe suis écYuré de ce 7hootin$ Qacson et de toute cette racaille du avin de la ort& ort& 4t notre autobus, autobus, alorsV alorsV 'oublie 'oublie pas que nous devons devons rentrer rentrer au collè$e pour siK heures ! M 5endant quelques minutes, Bennett réfléchit % la question& .'une part, il était impossible de s'en aller par la sortie principale sans #tre aperPu par & Carter et le directeur& .'autre part, s'ils n'étaient de retour au collè$e qu'% huit heures du soir, quel drame!&&& 7oudain il trouva la solution& 0out au bout de la salle, % $auche de l'écran, un petit panneau lumineuK indiquait la sortie de secours& C'était la route vers la liberté! 5ar l%, ils pouvaient s'échapper sans risquer d'#tre remarqués& Bennett donna un coup de coude % ortimer, puis lui indiqua la manYuvre& L GuoiV $émit $émit ortimer& ortimer& 4ncore écraser des piedsV piedsV W 0ant 0ant pis& C'est le seul mo;en d'attraper notre autobus& M 4t, vaillamment, Bennett commenPa % se fra;er un chemin le lon$ de la ran$ée&
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L 4Kcuse 4Kcuse(@m (@moi, oi, m'sie m'sieur ur&&&&&& 5ardon 5ardon,, m'dam m'dame&& e&&&& ou ouss vou voudri drions ons sortir&&& M e $ros monsieur $rincheuK et la dame au parapluie avaient dZ décider de revoir le film en entier, car ils étaient touIours auK m#mes places lorsque les deuK $arPons passèrent& passèrent& L h! C'est trop fort! Q'en ai asse(! bou$onna le $ros monsieur& On ne devrait pas tolérer&&& W Chut!&&& 7ilence!&&& ssis!&&& ssis!&&& M entendit@on& 7ourds auK protestations, Bennett et ortimer $a$nèrent l'allée centrale et la dévalèrent Iusqu'% la sortie de secours& orsqu'ils se retr retrou ouvè vère rent nt da dans ns la rue, rue, ort ortim imer er po pous ussa sa un én énor orme me soup soupir ir de soula$ement : L Ouf! Qe commenPais % croire que Ie ne respirerais plus Iamais le $rand air! .ép#chons@nous maintenant pour attraper le bus, le bus, sinon&&& W RRRh!&&& M fit soudain soudain Bennett& ortim ortimer er se retour retourna na brusqu brusqueme ement nt vers vers son camara camarade& de& L Gu'est@ce qui te prendV 5ourquoi pousses@tu des cris d'horreurV d'horreurV W C'est terrible! balbutia Bennett& Q'ai&&& I'ai oublié ma casquette au cinéma ! @ GuoiV W Oui, I'ai dZ la laisser tomber la dernière fois que nous nous sommes faufilés entre les fauteuils& M ortimer en trépi$na de ra$e& L C'est épouvantable! larmo;a@t@il& .ire que nous avons passé tout l'entracte % chercher quelque chose que nous n'avions pas perdu, et que maintenant, après avoir enfin réussi % sortir, nous perdons quelque chose pour de bon! Gue faireV que faireV M Bennett se contenta de hausser les épaules avec rési$nation& L 4h bien, dit@il d'un ton lu$ubre, la seule chose % faire c'est de rentrer dans la salle et de demander % l'ouvreuse de venir avec sa lampe électrique pour m'aider % chercher ma casquette& M
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CHAPITRE .II
DU $LAISIR EN $ERS$ECTIVE
une 5O6 une
fois, ortimer osa s'opposer caté$oriquement % une décision hRtive de son ami& L 7i tu crois que Ie vais recommencer % écraser les pieds des $ens, tu te trompes, répliqua@t@il avec fermeté& @ 4t ma casquette, alorsV insista Bennett& 0u rentreras rentreras au collè collè$e $e sans sans casquette casquette,, voil% voil% tout! tout! M 4t ortimer, ortimer, impatienté, se diri$ea vers l'arr#t de l'autobus& L llons, viens! lanPa@t@il par@dessus son épaule& 7i tu ne te dép#ches pas, nous ne serons Iamais rentrés pour siK heures& M e vo;a$e du retour fut sans histoire& Guelques minutes après siK heures les deuK $arPons arrivaient dans la cour
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du collè$e& Ce soir@l%, & Nilinson était de service& /l ne semblait pas d'humeur % s;mpathiser avec les retardataires& L .iK@huit heures sept! $rommela@t@il& a prochaine fois que vous ne rentrere( pas % l'heure, vous sere( punis&&& 0iens! qu'ave(@vous fait de votre casquette, BennettV M Bennett porta la main % sa t#te, comme s'il était tout surpris de constater l'absence de son couvre@chef ré$lementaire& L a casquette, m'sieurV répéta@t@il pour $a$ner du temps& Qe&&& euh!&&& Q'ai dZ la perdre, m'sieur& W 4h bien, tRche( de la retrouver vite& a vaudra mieuK pour vous, répliqua & Nilinson& lle( immédiatement la chercher& M 4n pénétrant dans le collè$e, Bennett se disait que la difficulté n'était pas de retrou"er sa casquette W puisqu'il savait fort bien oX elle était W, mais d$aller la chercher. Cela posait d'ailleurs un autre problème& 7i, en eKaminant la casqu asquet ette te trouv rouvée ée sou sous un faut fauteu euiil, le prop propri riéétair tairee du ciné ciném ma rec recon onnnaiss aissai aitt l'éc 'écusso ussonn du collè ollè$e $e de inb inbuur;V r;V 'ét 'était@ ait@il il pa pass vraisemblable qu'il l'eKpédierait par la poste au directeur, avec une lettre indiquant oX il l'avait découverteV /l serait alors inutile d'essa;er de reIeter toute la faute sur l'oncle rthur, qui se trouvait maintenant % cent ilomètres de l%& a seule solution, c'était de téléphoner au cinéma, et de dire que si l'on trouvait la casquette, on veuille bien la mettre de c[té Iusqu'% ce que son propriétaire vienne la chercher& ais il faudrait donner ce cou oupp de télé téléph phoone en cac cache hettte, sans sans se fai faire rem remarq arque uerr par le professeur de service, puisque l'usa$e de l'appareil était interdit& 5our cela on placerait une sentinelle % un point straté$ique, afin de donner l'alerte en cas d'arrivée intempestive& e ch choi oiKK de la sent sentin inel elle le tom tomba év évid idem emme ment nt sur sur le pa pauv uvre re ortimer dont toutes les protestations furent bala;ées& L C'est très simple, tu verras ! lui eKpliqua Bennett % mi@voiK tandis qu'ils pénétraient dans le hall sur la pointe des pieds& 0u vas te poster au sommet de l'escalier, l'escalier, et tu 12<
siffles un petit air si tu vois Nilie ou quelqu'un d'autre se pointer % l'hori(on& W Qe ne peuK plus siffler quand Ie suis nerveuK! $émit ortimer& ais Ie peuK chanter, % la placeV W Chante si tu veuK& Qe ferai le plus vite possible& M Bennett s'approcha de la table du téléphone, au fond du hall, et se mit % feuilleter l'annuaire& 0rente secondes plus tard, il comm co mmen enPa Pait it % form former er sur sur le cadr cadran an le nu numé méro ro de l$%pire Cin!a quand un vibrant L taralata0 M retentit dans l'escalier& l'escalier& ussit[t, Bennett reIeta le combiné sur son support et s'éloi$na du téléphone& a Gui est@ceV M demanda@t@il anKieusement& anKieusement& 5ar@dessus la rampe, le $uetteur lui adressa un sourire rassurant& L 5ersonne, mon mon vieuK! ien % si$naler& si$naler& W ais tu viens de donner l'alerte! Ie t'ai bien entendu ! W Oh! pardon& Qe m'eKerPais seulement& Qe me demandais si la sonner sonnerie ie du réveil réveil en fanfar fanfaree ferait ferait l'affai l'affaire& re& 0u sais : L 5aratata0... 2ebout là4dedans0 M W 4spèce d'hippopotame d'hippopotame % roulettes! ra$ea sourdement Bennett& Q'; étais presque, tu m'as arr#té! M // soul soulev evaa de no nouv uveeau le combi ombiné né,, form formaa le nu num méro& ro& On décrocha, et une voiK féminine répondit % l'autre bout du fil : L 4mpire Cinéma, I'écoute& M ussit[t, Bennett se lanPa dans un flo flot d'eKplications d'eKplications : L Qe m'appelle Bennett et c'est ur$ent! commenPa@t@il& Qe vous parle du collè$e de inbur;! ve(@vous ve(@vous trouvé une casquette de collé$ien sous les fauteuilsV @ 6n instant, dit la voiK, Ie vais me rensei$ner& M Benn Bennet ettt atte attend ndit it&& 6n 6nee minu minute te s'éc s'écou oula la&& 7oud 7oudai ain, n, il surs sursau auta ta violemmentT une vibrante fanfare éclatait dans le silence du hall& L 5aratata.$... 5aratata4total... M Bennett laissa retomber le combiné sur son support& 12?
L 5aratata0 reprenait ortimer de plus belle& 2ebout belle& 2ebout là4dedans0 5aratata0... ; ortimer! M e chanteur s'interrompit net quand la voiK de basse de & Nilinson Nilinson transforma le solo en duo& L ortimer! Gu'est@ce qui vous prend de faire un tel vacarmeV ru$it le professeur en apparaissant sur le palier du premier éta$e& W Qe chantais, m'sieur& m'sieur& W 4h bien, danse( plut[t! M répliqua sèchement & Nilinson& Nilinson& Qetant un re$ard au pied de l'escalier, l'escalier, il aperPut alors alors Bennett qui, t#te levée, levée, semblait semblait admirer admirer la rampe rampe avec avec une attentio attentionn soutenue& soutenue& L 4t vous, l%, en basV Gue faites@vous doncV W Qe cherche ma casquette, m'sieur& m'sieur& W ous ne vous fi$ure( tout de m#me pas que vous la trouvere( en l'airV W on, m'sieur, mais Ie pensais&&& M 7on 7on eK eKpl plic icat atio ionn emba embarr rras assé séee fut fut co coup upée ée pa parr la sonn sonner erie ie du télé téléph phon one& e& es es de deuK uK $a $arP rPon onss surs sursau autè tère rent nt&& ' 'ét étai ait@ t@ce ce pa pass l$%pire Cin!a qui rappelaitV Comment emp#cher & Nilinson de prendre la communicationV L Qe vais voir qui c'est! proposa Bennett en s'élanPant vers l'appareil& W e touche( pas ! cria le professeur& 'usa$e du téléphone est interdit auK élèves& M es es de deuK uK amis ne puren urentt qu quee re$a re$ard rder er,, av avec ec une an anKi Kiét étéé $randissante, & Nilinson qui descendait l'escalier quatre % quatre, traversait le hall et décrochait le combiné& L ll[! fit@il& Oui, ici le collè$e de inbur;&&& Oui&&& GuiV&&& quoiV&&& quel nom dites@vous&&& BennettV M 4n entendant son nom, Bennett frémit de la t#te auK pieds&
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L &&& h! bon, Ie comprends, poursuivait le professeur& ous #tes & 'rthur Bennett! Q'ai cru un instant qu'il s'a$issait de&&& ais oui, monsieur, monsieur, votre neveu et son camarade
sont bien rentrés, ne vous inquiéte( pas pour euK&&& oui, vilain temps auIourd'hui&&& Bonsoir, monsieur& monsieur& M & Nilinson Nilinson raccrocha, puis puis se tournant vers Bennett : L C'était votre oncle, lui dit@il& /l s'inquiétait un peu de vous avoir laissé rentrer seuls& W h ! bon ! M fit Bennett en poussant un profond soupir de soula$ement& alheureusement, il avait soupiré trop t[t, car trois secondes après, comme ils allaient quitter le hall, la sonnerie du téléphone retentit de nouveau& & Nilinson revint sur ses pas et décrocha, tandis que les deuK amis écoutaient, le cYur battant d'une nouvelle an$oisse& L ll[!&&& /ci le collè$e de inbur;! M répondit le professeur& 5uis une nuance d'étonnement passa dans sa voiK : L GuoiV Gui est % l'ap l'appa pare reil ilV&& V&&&& ous dite ditesV sV&&& &&& e dire direct cteu eurr de D %pire Cin!a de .unhambur;V&&& M Bennett et ortimer échan$èrent un re$ard& Cette fois, c'était la catastrophe! .ans un silence tendu, ils écoutèrent la suite du dialo$ue tronqué : L 8einV&&& GuoiV&&& Gu'est@ce que vous ave( trouvé sous un fauteuilV disait & Nilinson& 5arle( un peu plus fort, s'il vous plaJt! /l ; a de la friture sur la li$ne et Ie n'entends rien&&& GuoiV&&& Brrrloum brrloumpff! ous ave( trouvé un casse4 casse4tEt tEte8. e8..... 5ossible, monsieur, mais Ie ne vois pas en quoi cela me concerne! C'est un collè$e, ici, monsieur!&&& M On entendit nasiller la voiK % l'autre bout du fil& L CommentV ous appele( Pa un casse4tEte de collge8 $ronda le professeur& Qe vous dirai franchement, monsieur, que nous ne nous serv servon onss pa pass ici ici d'in d'inst stru rume ment ntss de ce $e $enr nre& e&&&&& o on, n, mon onsi sieu eurr, Ie 12F
n'ensei$ne pas les mathématiques % coups de casse@t#te, bien que parfois&&& on, monsieur, monsieur, personne n'a téléphoné d'ici&&& on, monsieur, Ie sais ce que Ie dis!&&& C'est sans doute un des 5eauK@ ou$es de vos films qui l'a perdu, ce casse@t#te&&& ille re$rets, monsieur! dresse(@vous au musée municipal de .unhambur;, il ; a Iustement une
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Cette 'ois, c3était la catastro#he$
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$alerie d'armes du o;en $e&&& Ou bien porte(@le au poste de police, votre casse@t#te& Bonsoir, Bonsoir, monsieur! M vec une $rimace d'étonnement, il reposa le combiné sur son socle& L Ce pauvre homme doit #tre complètement fou ! dit@il en remontant l'escalier& l'escalier& Ou bien I'ai eu affaire % un mauvais plaisant& M Benn Benneett resp respiira de no nouv uveeau au&& Ce messa essa$e $e télép éléphhon oniiqu que, e, inin ininte tell lli$ i$ib ible le po pour ur & Nilin linso son, n, ve vena nait it de lui lui ap appr pren endr dree qu quee sa casquette était en lieu sZr& ais comment aller la chercherV&&& /l n'; aurait maintenant plus d'appel Iusqu'% la cloche du coucher& vec un peu de chance, ne pourrait@il pas filer Iusqu'% .unhambur; et #tre de retour dans une heureV Oui, il fallait risquer le coup& 0rois minutes plus tard, il sortait furtivement du collè$e et se diri$eait vers l'arr#t d'autobus tout proche& * * *
a plup plupaart de dess $a $arP rPon onss étai étaien entt dé déI% I% au lit et atte attend ndaaient ient l'eKtinction des feuK lorsque Bennett se précipita dans le dortoir, une heure plus tard& ortimer l'accueillit avec une sollicitude inquiète : L OX étais@tu, BenV ets@toi vite au lit avant que Nilie fasse sa tournée& C'est bient[t l'heure&&& M 7oudain ses ;euK s'arrondirent de surprise quand il s'aperPut que son ami n'était plus t#te nue& L ais&&& tu as retrouvé ta casquette! Comment t'es@tu débrouilléV W Ce n'est pas la mienne, c'est la tienne tienne ! W a mienneV W Oui, Ie te l'ai empruntée pour sortir, eKpliqua Bennett en se déshabillant % une vitesse record& Qe suis retourné % .unhambur; en autobus pour essa;er de récupérer la mienne au cinéma& W Oh! l% l%! fit ortimer, béat d'admiration& d'admiration& 0u es $onflé, $onflé, toi!
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W 4t tout Pa pour des prunes ! soupira Bennett& e directeur n'étai n'é taitt plus l%, et les autres autres personne personness % qui I'ai I'ai parlé n'étai n'étaient ent au courant de rien& 4n plus, I'ai été entraJné dans la queue qui attendait % la porte, et I'ai failli #tre obli$é de revoir (hooting acson depuis le début ! W 9ut, alors! fit ortimer en frémissant d'une horreur rétrospect rétrospective& ive& ien qu'% l'idée l'idée de le voir voir une une troisièm troisièmee fois, fois, ,Pa me me donne mal au cYur ! W oi aussi, I'en ai une indi$estion!M assura Bennett en bondissant vers son lit, comme les voiK des maJtres résonnaient dans le corridor corridor&& 6n instant instant après, après, & Carter Carter et & Nilin Nilinson son pénétraient dans le dortoir& dortoir& L 0out le monde est couchéV M ru$it & Nilinson& .u re$ard, il fit le tour de la pièce& Guand il aperPut Bennett, ses ;euK s'écarquillèrent& L Gue faites@vous au lit avec votre casquette sur la t#te, petit farceurV M Bennett s'empressa d'[ter son couvre@chef& L 4Kcuse(@moi, m'sieur, I'avais oublié de l'enlever& l'enlever& W ous #tes un petit plaisantin, Bennett& es $ens bien élevés ne se cou couche chent nt pas avec avec leur leur casq casquet uette& te& ais ais Ie Ie suis suis heu heureu reuKK de de constater que vous l'ave( enfin retrouvée& M .e son lit, au fond du dortoir, tins posa la question qui les préoccupait tous : L 5ardon, m'sieur, pourrie(@vous nous dire ce que nous ferons pour la sortie de lundi V M Ce fut & Carter qui répondit : L Qe peuK vous confier ce qui a été décidé, déclara@t@il& Cet après@ midi, di, & le dire direct cteu eurr et moi, oi, nou ouss som sommes allé alléss au ciné ciném ma de .unhambur;& e film qu'on ; donne n'est pas eKactement celui que I'aurais choisi, mais le directeur pense que cela vous amusera& /l est donc entendu que tout le collè$e ira au cinéma lundi matin, pour une séance spéciale de (hooting acson, l$hoe du Ba"in de la )ort. M
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CHAPITRE .III
ÉTRANGES $UNITIONS G64G6'6
qui ne fut pas du tout tout enchan enchanté, té, ce fut & Nilinson quand il apprit, le lundi matin, qu'il était char$é de diri$er l'eK l'eKpé pédi diti tion on % .u .unh nham ambu bur; r;&& a Qe ne co comp mpre rend ndss pa pass po pour urqu quoi oi le directeur directeur les envoie envoie voir des navets comme comme celui@l%! celui@l%! $émissait@i $émissait@ill en enfilant son imperméable& C'est touIours la m#me chose quand Ie suis de service! C'est touIours sur moi que tombent les corvées ! es autres coulent des Iours paisibles, oX rien n'arrive, et dès que c'est mon tour&&&M 4n soupirant, soupirant, il descendit descendit dans la cour oX les élèves élèves attendaient l'autobus spécial prévu pour ce déplacement& 6n peu % l'écart du $ros de la troupe se tenait & 8ind, un professeur qui ensei$nait dans les petites classes& /l avait accepté d'accompa$ner le $roupe, mais comme il était d'un
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naturel douK et paisible, le chef de file n'attendait pas de lui un $rand secours& a llons, allons! 4n ran$s pour l'appel! ru$it & Nilinson& Qe veuK #tre sZr que tout le monde est&&& 8umph! Guel est cet élève sans casquetteV&&& Bennett! W Oui, m'sieurV W ette( votre casquette& M Bennett se trémoussa, très embarrassé& L 4Kcuse(@moi, m'sieur, dit@il, mais Ie ne peuK pas& Qe l'ai perdue& W 4ncoreV fit & Nilinson Nilinson en s'étran$lant presque d'eKaspération& W Oh! non, m'sieur, m'sieur, Ie ne l'ai perdue qu'une fois& Celle que Ie portais au lit, l'autre soir, c'était celle d'un camarade&&& camarade&&& W 4h bien, alle( immédiatement chercher la v[tre! tonitrua & Nilinson& W ais c'est impossible, m'sieur! Qe n'aurai pas le temps avant le départ de l'autobus ! dit Bennett& W lors, tant pis pour vous! ous ne viendre( pas au cinéma! M es élèves entendirent tomber cette menace avec effroi& Guoi! #tre privé de cinéma pour le seul crime d'avoir é$aré sa casquette! Nilie Nilie devait #tre de bien méchante humeur! 6n instant, Bennett hésita& /l lui fallait soit accepter la punition sans mot dire, soit eKpliquer qu'il serait vain de fouiller le collè$e, puisque sa casquette se trouvait&&& précisément % l$%pire Cin!a. ais cet aveu aurait entraJné quelques eKplications embarrassantes& ieuK valait $arder le silence&&& et ne pas aller voir le film une troisième fois! 7ans un mot, il tourna les talons et rentra dans le collè$e& /l serait eKa$éré de prétendre que & Nilinson fut ravi par sa séance de cinéma&
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.'abor .'ab ord, d, il dé déte test stai aitt les les Se Sest ster erns ns : prai prairi riee % pe pert rtee de vu vue, e, $alopades, captures, évasions, ba$arres et chansons de coS@bo;s, tout cela le laissait insensible& ussi resta@t@il % re$arder l'écran avec le sourcil froncé et une $rosse moue de désapprobation& Guand le film fut terminé, il passa le premier dans la rue et tenta de donner au $roupe d'élèves un semblant d'ordre : L 4n ran$s, rapidement! llons, llons, Bri$$s, en ran$s!&&& M ce moment, moment, orrison fendit la foule a$itée et bavarde& a 5ardon, m'sieur&&& W aisse(@moi tranquille, orrison! Q'ai soiKante@diK@huit élèves % compter& Qe n'ai pas le temps d'écouter vos histoires&&& M 5our toute réponse, orrison lui mit sous le ne( une casquette du collè$e& L On m'a char$é de vous remettre Pa, m'sieur, eKpliqua@t@il& 6ne ouvreuse me l'a donnée comme Ie sortais& 4lle dit qu'elle l'a trouvée sous les fauteuils, dans les premiers ran$s& M 7ans commentaires, & Nilinson prit la casquette& /l serait évidemment facile d'identifier son propriétaire& L 7ilence! ordonna@t@il& 4t dép#che(@vous de vous mettre en ran$s !&&& M Guand la troupe se fut enfin calmée et ali$née le lon$ du trottoir, le re$ard de & Nilinson chercha un $arPon nu@t#te&&& ais chaque crRne portait la casquette $renat du collè$e de inbur;& Bi(arre ! se dit le professeur& 0rès 0rès bi(arre, vraiment ! L Guel est celui celui qui n'a pas sa casquetteV M demanda@t@il& demanda@t@il& /l n'; eut pas de réponse, mais on tourna la t#te, % $auche et % droite, pour observer le voisin& L llons, vite! Guelqu'un a oublié sa casquette au cinéma, reprit le professeur en s'impatientant& Gui est@ceV W 5ersonne, m'sieur! Chacun a la sienne, fit remarquer tins& tins& W C'est invraisemblable! $ronda & Nilinson& Nilinson& Q'ai soiKante@ diK@huit élèves et soiKante@diK@neuf casquettes ! W Guelqu'un a dZ venir deuK fois, fois, su$$éra malicieusement
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BlotSell& Ou alors, alors, quelqu'un en avait deuK, l'une l'une sur l'autre&&& W 7ilence! M tonna & Nilinson& Nilinson& 5uis, retournant la casquette qu'il tena tenait it % la mai main, n, il vit vit qu' qu'el elle le por porta tait it % l'in l'inté téri rieu eurr cett cettee inscription tracée % l'encre rou$e : Q& 3& 0& Bennett& Bennett& .u cou coup, p, l'éton l'étonnem nement ent du profes professeu seurr se dissipa, tandis qu'une eKpli eKp licat cation ion sur$i sur$issa ssait it dan danss son esprit : un mauvais plaisant devait avoi av oirr empo emport rtéé cett cettee casq casque uett ttee da dans ns la poche de son imperméableT pendant ce temps, l'in l'info fort rtun unéé Benn Bennet ett, t, priv privéé de sort sortie ie,, foui fouill llai aitt le collè$e de fond en comble pour comble pour ; retrouver l'obIet perdu ! .urant tout le traIet du retour, & Nilinson ne put ne put s'emp#cher d'éprouver quelques remords& e remords& e s'était@il pas s'était@il pas montré trop sévère en privant Bennett de cinéma, cinéma, alors qu'il n'était en rien coupableV Guand on arriva au collè$e, peu avant le déIeuner, & Nilinson tint % remettre lui@m#me la casquette % son lé$itime propriétaire& L 0ene(, la voil%, votre casquette! dit@il % Bennett quand il le rencontra sur le palier du premier éta$e& e vous tracasse( plus, on l'a retrouvée& M 6ne eKpression de surprise passa dans les ;euK de Bennett& 7i sa casquette avait été retrouvée, cela voulait dire que&&& 5ourtantT tout semblait arran$é! /l poussa un $ros soupir de soula$ement tandis que le professeur aIoutait & L // faut croire que quelqu'un l'aura emportée par mé$arde, ou pour vous Iouer un mauvais tour& Qe suis navré de vous avoir fait rester ici& C'est que I'i$norais tout, vous comprene(V W Oh! Pa n'a aucune importance, m'sieur! répliqua Bennett radieuK& Q'ai été bien content de rester ici tout seul, pendant que les autres allaient au cinéma& M // prit sa casquette et descendit l'escalier, laissant & Nilinson plut[t ahuri par cette réponse inattendue& Bi(arre que Bennett ait accepté son eKplication avec la
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2e re1ard de M /il0inson /il0inson chercha chercha un 1arçon nu4t5te nu4t5te 1)>
rési$nation d'un mart;r!&&& Bi(arre qu'il n'ait pas montré quelque rancYur contre l'inconnu qui l'avait fait priver de la séance récréative et lui avait valu tous ces ennuis&&& Oui, très bi(arre!&&& cet instant, & Carter traversa le palier et s'approcha de son collè$ue& L lors, Nilinson, demanda@t@il, comment l'ave(@vous trouvé, ce filmV W Qe n'ai Iamais rien vu de si effro;able! bou$onna & Nilins insoon& 7'i 7'il n'av n'avai aitt ten enuu qu qu''% moi, oi, Ie l'aur 'aurai aiss eK eKpé péddié immédiatement au fond de son ravin de la mort, ce maudit 7hootin$ Qacson, et on n'en aurait plus parlé! W llons, llons, allons! fit & Carter en riant& Qe reconnais que ce n'est pas un chef@d'Yuvre, ce film, mais il n'est tout de m#me pas aussi mauvais que vous le dites ! W /l est cent fois pire encore! ous n'alle( pas prétendre que cela vous a passionnés, le directeur et vous V W on, pas complètement, complètement, Ie l'avoue& ais samedi dernier, quand nous l'avons vu, il ; avait un tel tumulte dans les premiers ran$s de la salle qu'il était difficile de suivre le film& W 0iens! 0iens! Gue se passait@il doncV W Qe n'en sais trop rien& 5endant l'entracte, tout le monde était % croupetons comme pour une m#lée de ru$b;& W /nadmissible, la faPon dont les $ens se tiennent auIourd'hui!M constata tristement & Nilinson Nilinson en s'en$a$eant dans l'escalier auK c[tés de son collè$ue& 4n descendant, ils entendirent sur le palier inférieur les voiK perPantes d'un $roupe d'élèves qui commentaient le $rand événement de la Iournée& L Ce n'est vraiment pas chic qu'on ne t'ait pas permis de venir, Ben! disait orrison& /l était rudement bien, ce film! W 4t comment! enchérissait tins& tins& 0u sais, il ; avait un $ars nommé nommé 7hootin$ 7hootin$ Qacson, Qacson, % qui on avait avait volé du bétail, bétail, et le voleur qui s'appelait&&& euh!&&&
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W 7ombrero 7am! lanPa ortimer& ortimer& @ Oui, c'est Pa& lors, lors, ce $ars@l% $ars@l% essa;ait essa;ait de Ieter l'autre l'autre du haut de la falaise, et puis&&& W 0u n'; as rien compris du tout! fit la voiK claire de Bennett, dominant le brouhaha des conversations& C'est 7hootin$ Qacson qui a failli tomber dans le ravin, parce que 7ombrero 7am le canardait du haut d'un arbre& W h! oui, c'est Pa! reconnut tins& Qe ne me rappelle plus très bien ce qui se passait ensuite, ensuite, mais c'était dr[lement bien quand m#me ! W 4nsuiteV e shérif arrive avec ses hommes, eKpliqua Bennett& lors tout le monde se met % tirer des coups de revolver, et quand 7ombrero 7ombrero 7am essaie essaie de traverser traverser la rivière rivière % la na$e&&& W Qe suis heureuK que vous a;e( apprécié ce film, Bennett! M 4n entendant Iuste derrière lui la voiK de & Carter, Bennett se retourna d'un bond et porta la main % sa bouche& 8élas ! il en avait déI% trop dit& & Cart Carter er sava savait it tout tout!! C' C'ét étai aitt visi visibl blee % son son eK eKpr pres essi sion on&& & Nilinson, lui, n'avait pas remarqué le sursaut révélateur du coupable, et il re$ardait son collè$ue d'un air intri$ué& L Comment Bennett sait@il ce qui se passait dans ce filmV demanda & Nilinson& /l ne l'avait pourtant pas vu auparavant, n'est@ ce pasV @ Oh! que si! répondit son collè$ue& 7amedi après@midi, Ie crois& 'est@ce pas, BennettV M Bennett inclina la t#te en si$ne d'aveu& /l n'osait rien dire& L Q'avais déI% eu des soupPons, reprit & Carter& Ces silhouettes furtives qui passaient dans l'allée du cinéma, et qui se sont subitement immob obil ilis iséées qu quan andd elles lles on ontt sen senti le da dann$e $err, m'av 'avaien aientt paru aru familières& ais, dans la pénombre, Ie ne pouvais avoir la certitude absolue&&& llons, Bennett, vous ferie( mieuK de me raconter toute l'histoire& M
1*E
Bennet Bennettt s'eKp s'eKpliq liqua& ua& Gua Guand nd & & Carter Carter appr apprit it que que le véri véritab table le fautif était & rthur Bennett en personne, il eut tendance % considérer cette escapade avec un peu d'indul$ence&
ais ce ne fut pas l'avis de & Nilinson& L C' C'es estt ho hont nteu euK! K! C' C'es estt inad inadmi miss ssib ible le!! tem temp# p#ta ta@t @t@i @il& l& oi oi qu quii pensais avoir inIustement privé ce $arPon de cinéma&&& et pendant ce temps&&& Oh! c'est trop fort! Ces deuK sacripants méritent une bonne punition ! M & Carter approuva $ravement de la t#te& L 4h bien, mon cher, dit@il en se tournant vers son bouillant collè$ue, Bennett a déI% été puni, puisque vous l'ave( obli$é % rester ici ce matin& 'en parlons donc plus& W Brrrloum brrloumpff!&&& 5ardon! protesta & Nilinson& Nilinson& 5ardon! Cette punition n'était pas une privation&&& Ou plut[t cette privation n'était pas une punition&&& 4nfin, c'est l'inverse&&& 4uh!&&& Qe veuK dire que, pour que la privation de cinéma soit une punition pour 1*1
celui qui est allé au cinéma, il faudrait qu'il ne soit pas allé au cinéma&&& Or, comme
il est déI% allé au cinéma et que c'est pour cela qu'on lui infli$e une punition, cette punition ne doit pas #tre une privation, car cette privation ne constituerait une punition que si&&& 8umph! Qe m'embrouille un peu, mais vous vo;e( ce que Ie veuK dire&&& @ 5arfaitement, répondit & Carter, imperturbable& este % ré$ler le cas de ortimer& ui, on ne l'a pas laissé en retenue ce matin, donc mon ar$ument ne Ioue plus&&& M 0rès embarrassé, ortimer commenPa % se dandiner, t#te basse, mains crispées derrière le dos& /l n'avait aucune eKcuse, il le savait& 4t voil% qu'% sa $rande surprise le secours lui vint de & Nilinson en personne, qui prenait pitié de ce compa$non d'infortune du vrai coupable& L e vous occupe( pas de ortimer, dit@il d'un ton miséricordieuK& /l a déI% été suffisamment puni ! W oi, m'sieurV fit ortimer en s'étran$lant presque de stupeur& W Oui, et très sévèrement m#me! affirma & Nilinson Nilinson avec une parfaite sincérité& 5uisque vous ave( été forcé de voir cet horrible film deuK fois de suite samedi, samedi, et qu'on vous l'a encore encore infli$é infli$é une troisième fois ce matin, vous ave( droit, mon pauvre ami, % ma profonde s;mpathie et % mes sincères condoléances& C'est une punition plus sévère encore encore que tout ce que I'aurais pu ima$iner! ima$iner! M 6n lé$er sourire passa sur les lèvres de & Carter& L lors, tout est ré$lé, dit@il& 7i Ie comprends bien, Bennett a été puni en étant privé de cinéma, et ortimer en étant obli$é d'; retourner& Cela ne paraJt peut@#tre pas très lo$ique, mais tant pis! llons! file( vite, vous deuK, avant que nous n'a;ons chan$é d'avis! M
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CHAPITRE .I*
CHANGE*ENT DE $ROGRA**E C4 D60 seulement
deuK ou trois semaines plus tard que Bennett et ortimer purent reprendre les répétitions des 5rois %spions de Chicago. 4n effet, une petite épidémie de $rippe avait fait des rava$es rava$es dans la troupe& troupe& Bri$$s Bri$$s et tins tins avaient avaient passé une di(aine de Iours au lit, et lorsqu'ils furent rétablis on s'aperPut que leur mémoire défaillante n'avait pas retenu un seul mot de leurs r[les& Chose plus $rave encore, l'enthousiasme sme de la troupe avait considérablement considérablement faibli dans l'intervalle& aintenant les auteur s@metteur s@metteur s en scène avaient le plus plus $rand mal % persuader les 1*)
acteur acteurss que, que, mal$ mal$ré ré tous tous ces ces cont contret retemp emps, s, la pièce pièce pour pourrai raitt #tre #tre Iouée& Chacun cherchait un préteKte pour échapper auK répétitions& L Q'en ai asse(! finit par s'écrier un Iour Bennett& o ous ne semble( pas vous rendre compte que si notre pièce n'est pas pr#te pour la semaine prochaine, il n'; aura pas du tout de f#te de fin d'année ! M C'était plus près de la vérité que ne le cro;ait Bennett& 4n effet, le directeur n'avait pas approuvé l'idée de faire appel % & aurent 7oll 7olliv iver er po pour ur dé décl clam amer er ce Iour Iour@l @l%% qu quel elqu ques es tira tirade dess du répe répert rtoi oire re classique& L Qe préférerais mille fois que nos élèves or$anisent euK@m#mes quelque chose, sans avoir recours % un professionnel, avait@il déclaré % & Nilinson& Nilinson& 7i, comme vous me le dites, il a déI% accepté, Ie ne puis que vous conseiller de lui écrire pour le décommander& W 4ntendu, monsieur M, avait répondu & Nilinson Nilinson veKé& ais, dans l'a$itation et le surcroJt de travail qui marquaient la fin du trimestre, il avait complètement oublié d'envo;er la lettre priant & 7olliver de ne pas se déran$er& 5endant une semaine encore, Bennett et ortimer essa;èrent vaillamment de poursuivre les répétitions de leur pièce& e lundi suivant une nouvelle catastrophe les obli$ea % s'avouer battus& es es de deuK uK $a $arP rPon onss étai étaien entt mont montés és au do dort rtoi oirr, Iust Iustee av avan antt la répétition du soir, pour ; prendre la fausse moustache que ortimer avait laissée dans la poche de son bla(er du dimanche& Guand Bennett ouvrit la porte du placard % v#tements, il s'écria tout étonné : L 0iens! 0on 0on bla(er n'est plus l%! M Comme me 7mith passait sur le palier, les deuK $arPons lui demandèrent de Ieter quelque lumière sur ce m;stère& L h! ou oui, i, répo répond ndit it@e @ell lle& e& Q'ai Q'ai en envo vo;é ;é ce v# v#te tem men entt ch che( e( le teinturier, teinturier, ce matin m#me, pour le faire netto;er& W Che( le teinturierV Oh! malheur! s'eKclama Bennett& /l ; avait quelque chose d'important d'important dans la poche, tout va #tre perdu ! M
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ortimer tenta de se raccrocher % un brin d'espoir : L .ites, madame 7mith, vous ne pourrie( pas téléphoner au teinturier pour lui demander s'il a la moustacheV moustacheV M
me 7mith parut surprise et un peu choquée& L Qe ne me vois pas très bien posant cette question indiscrète par téléphone! obIecta@t@elle& .'ailleurs, Ie crois me souvenir qu'il est entièrement rasé& W on, non, madame, Ie ne veuK pas parler de lui ! C'est pour ma moustache % moi que Ie me tracasse& W o;ons, ortimer ! Cela ne devrait pas vous préoccuper avant plusieurs années encore ! W ous ne comprene( pas, madame& Qe veuK parler de la fausse moustache dont nous devons nous servir dans notre pièce M, eKpliqua patiemment le metteur metteur en scène& a situation était $rave, et il n'; avait pas $rand@chose % faire, car, comme le leur dit me 7mith, le bla(er ne reviendrait qu'% la veille des vacances, et la fameuse moustache ne serait certainement plus dans la poche& L Guelle déveine! $émit Bennett& /l ne nous reste plus qu'% déclarer forfait& Cette moustache, c'était ce qu'il ; avait de mieuK dans le spectacle! 7ans elle, tout tombe % l'eau& W Oui, quelle catastrophe! se lamenta son co@producteur& co@producteur& C'est tou ouIo Iour urss % no nous us que ces ces ch chooses@ ses@ll% arri arrivven entt! 5ap apaa m'a dit dit qu quee 7haespeare disait&&& W 9ut pour 7haespeare! interrompit Bennett& Q'ai déI% eu asse( d'emb#tement avec ce $ars@l% quand & Carter a essa;é de me persuader de monter une de ses pièces ! W GuoiV Qe ne savais pas que & Carter écrivait des pièces de théRtre! s'étonna ortimer& ortimer& W Qe veuK parler des pièces de 7haespeare, espèce espèce d'Rne bRté! W h! Ie comprends!&&& comprends!&&& M 1*+
Ce fut me 7mith qui, avec sa douceur persuasive, trouva une solution % leurs difficultés& L & Carter a certainement raison, dit@elle& 5ourquoi ne pas essa;er 7haespeareV Guel est cette scène que vous ave( étudiée en classe et dont vous me parlie(, l'autre semaine V
W Oh! seulement un petit eKtrait de Henri , répliqua Bennett sans le moindre enthousiasme& enthousiasme& près près tout, ce n'est pas si mal, mal, maintenant que I'; pense& ais nous ne pouvons pas Iouer Pa pour la f#te puisque nous n'avons pas de costumes& M me 7mith réfléchit un instant, puis proposa : L 7i vous n'#tes pas trop nombreuK, Ie pourrais peut@#tre vous arra arran$ n$er er qu quel elqu ques es vieu vieuKK dé dé$u $uis isem emen ents ts qu quee Ie co cons nser erve ve da dans ns la lin$erie, et qui ont servi % vos anciens&&& M ces mots, les visa$es des deuK $arPons s'illuminèrent& s'illuminèrent& L .es vrais costumes d'époqueV Chic, alors! déclara or@timer& /l nous en faudrait une demi@dou(aine, madame, Pa suffira& W C'est promis! M dit me 7mith 7mith en souriant& 0out he heur ureu euK, K, les les de deuK uK prod produc ucte teur urss asso associ ciés és de desc scen endi dire rent nt l'escalier en discutant du passa$e qu'ils choisiraient& L mon avis, dit Bennett, il faut Iouer la scène qui se passe Iuste avant la bataille d'(incourt& 0u vois ce que Ie veuK direV es barons an$lais sont tous réunis, pas trop $onflés& lors le roi arrive et leur fait un la`us bien senti sur l'honneur et sur la victoire qui les attend& W -patant! 0out % fait ce qu'il faut! s'écria ortimer& ortimer& W 4t nous pourrons peut@#tre utiliser nos sacs en papier pour imiter les coups de canon en coulisse ! M ortimer commenPa % trépi$ner d'enthousiasme& L Oui ! 4t il faudra f audra aussi une fanfare, pour l'entrée du roi! Bromo a Iustement une petite trompette en fer@blanc dans son casier&&& W Bravo! llons llons vite le trouver! près Pa, nous irons prendre nos livres de 7haespeare dans la salle de classe et nous distribuerons les r[les ! M 1*<
e chan$ement de pro$ramme était complet& Guelques minutes plus tard, d'un air important, ils annonPaient % la troupe leurs nouvelles décisions& Brièvement, Bennett eKposa son plan : L ous allons prendre un passa$e de l'acte /, scène ), Iuste avant la bataille d'(incourt, dit@il en feuilletant un eKemplaire corné auK an$les de Henr& de Henr& . . o;ons un peu : Bedford,
4Keter, 7alisbur;, 3loucester, Nestmoreland et&&& W Qe cro;ais que tu ne parlais que d'une scène, obIecta tins& a fait déI% cinq endroits différents ! W Ce ne sont pas des endroits, ce sont des sei$neurs, espèce d'illettré! répliqua ortimer& ortimer& 0u comprends, si tu étais lord, duc, comte comte ou baron, baron, tu pourrais pourrais t'appeler t'appeler du nom du pa;s& 4t si tu&&& W inute! minute! interrompit Bennett qui avait feuilleté sa brochure Iusqu'% la fin de la scène& /l ; a plus de personna$es que nous ne pensions& pensions& Qe trouve trouve l% un vieuK croulant croulant,, le duc d'Ao d'Aor, qui poireaute avec les autres et qui dit tout Iuste une répliqua de deuK 1*?
vers&&& vers&&& /l ; a aussi ontIoie, ontIoie, le héraut héraut des DranPais, DranPais, qui a quelque quelque chose % dire&&& M Cela posait de nouveauK problèmes& 6n plus $rand nombre de personna$es, c'était un plus $rand nombre de costumes& Or, les ressources de me 7mith étaient limitées& On décida donc que la réplique du duc d'Aor serait dite par un autre sei$neur& Guant % ontIoie, héraut des DranPais, il ne fut pas possible de l'éliminer& Bennett attribua ce r[le % BromSich l'aJné que l'on avait déI% autorisé % assister % la répétition pour le remercier du pr#t de sa trompette en fer@blanc& L // faudra évidemment un costume de plus, mais tant pis! déclara Bennett& 0u iras voir me 7mith, Bromo, le plus t[t possible& W O&&, répliqua le héraut des DranPais avec un bel accent américain& W 4t maintenant, distribuons les autres r[les M, poursuivit Bennett& Bennett& Bri$$s eut la chance d'obtenir le r[le du duc de 3loucester, mais orrison protesta quand on lui attribua le duché d'4Keter& L Qe ne pourrais pas avoir Bri$hton % la placeV demanda t@il& ous comprene(, I'ai Iustement passé mes vacances sur cette pla$e et&&& W 5as question! trancha Bennett& /l n'; a pas de duc de Bri$hton dans la pièce& oi, oi, Ie serai le comte de 7alisbur;, 7alisbur;, ort; et tins tins seront le duc de Bedford Bedford et le comte comte de Nestmorelan stmoreland& d& oil%! M Ce fut &le duc de 3loucester qui attira l'attention sur une $rave lacune dans la distribution : L ous n'avons personne pour Iouer 8enr; ! 4t Ie ne vois pas comment on pourrait se passer de lui sans tout chambarder! M ombreuK furent aussit[t les volontaires désireuK d'échan$er un r[le r[le sei$ sei$ne neur uria iall co cont ntre re le r[le r[le ro;a ro;al& l& ais ais un co coup up d'Yi d'Yill sur sur la lon$ueur des tirades qu'il faudrait apprendre par cYur W et dans un court délai W fit rapidement r apidement battre en retraite les postulants& L // ne reste plus que quelques Iours, obIecta ortimer& 7i nous voulons #tre pr#ts % temps, il faut confier le r[le % un $ars qui ait une dr[le de mémoire& 1*>
W /l doit bien ; en avoir un! répliqua orrison& orrison& o o;ons
un peu&&& Guel est celui d'entre nous qui a un cerveau électroniqueV M 5end 5endan antt qu quel elqu ques es seco second ndes es,, ils ils réfl réfléc échi hire rent nt en sile silenc ncee % la question&&& 0out % coup Bennett déclara : L Gue dirie(@vous dirie(@ vous de & NilinsonV NilinsonV @ h ! non ! pas Nilie ! protesta tins& Qe ne l'en$a$erais m#me #me pa pass da dans ns la trou roupe po pour ur Ioue Iouerr le r[le r[le du tren trente te@s @siiKièm Kièmee hallebardier& hallebardier& 4ncore moins pour celui du roi ! M ais Bennett tenait % son idée& L Qe suis sZr que Nilie s'en tirerait rudement bien, dit@il& /l nous affirme touIours qu'il est très facile d'apprendre des tirades entières par cYur& a lui donnera l'occasion de le prouver& M 7on point de vue finit par #tre adopté& /ls avaient tellement souf soufffert ert de dess inter nterm minab inablles réci récita tati tioons qu quee leu eurr infl inflii$e $eai aitt & Nilinson&&& Nilinson&&& 4h bien, pariait! On allait enfin inverser les r[les ! L Oui, pas mauvaise idée, au fond, reconnut ortimer& /l sera dr[lement fier d'#tre invité par nous, surtout dans un pareil spectacle avec des armures, des cottes de mailles et tout le tremblement& ous devr de vrio ions ns le lui lui de dem man ande derr ce soir soir au do dort rtoi oirr, po pour ur vo voir ir ce qu qu'i'ill répondra&M On décida alors que, si & Nilinson acceptait le r[le, le secret serait Ialousement $ardé& .e la sorte, il ; aurait pour le public un $ros effet de surprise quand le rideau r ideau se lèverait sur (incourt& L ous comprene(, eKpliqua Bennett, les spectateurs s'attendront % voir un $ars ordinaire, comme Binns, BlotSell ou un autre minable, qui entre en scène pour venir bafouiller quelques phrases&&& 4t ils auront le plus $rand choc de leur vie en vo;ant qui Ioue le roi ! M %@dessus, on décida de procéder immédiatement % la première répé répéti titi tion on,, m#me #me en l'ab l'abse senc ncee du prin princi cipa pall inté intére ress ssé, é, d'ai d'aill lleu eurs rs totalement i$norant de l'honneur qui allait lui échoir& 1*F
.ébordant d'enthousiasme, d'enthousiasme, ortimer sauta sur scène et se
mit % souffler de toutes ses forces dans la trompette en fer@blanc& ais le personna$e qu'annonPait cette retentissante fanfare ne fut pas celui qu'avait voulu 7haespeare, car % peine les échos s'étaient@ils éteints qu'une porte s'ouvrit brutalement dans le fond de la salle et que & Nil@inson Nil@inson fit une entrée très remarquée& L Gue se passe@t@il iciV 4t qui lait cet épouvantable charivari V @ C'est moi, m'sieur m'sieur,, avou avouaa le trompett trompettee eKub eKubérant érant&& Q'eKécute la fameuse fanfare d'(incourt& @ raimentV raimentV On dirait plut[t plut[t les cris cris d'un cochon qu'on é$or$e, é$or$e, mon $arPon& 7i vous ne pouve( pas vous amuser sans faire de bruit, Ie vous préviens que vous ne sere( plus autorisés % venir ici après l'étude& ttention! M .'un .' unee voiK voiK anK anKie ieus use, e, Ben Benne nett tt inte interv rvin intt alor alorss : L 5ard 5ardon on,, m'sieur, m'sieur, dit@il, aurie(@vous la $entillesse de nous accorder une $rande faveurV W 0out dépend dépend de ce que c'est, $rommela $rommela & Nilinson& Nilinson& W 4h bien, voil% : nous avons dZ renoncer % notre pièce parce que la moustach moustachee de ortimer était partie partie che( le teinturie teinturier& r& lors, nous allons Iouer du 7haespeare % la place& W 4Kcellente idée ! approuva & Nilinson& Nilinson& ais Ie ne vois touIours pas en quoi Ie peuK vous accorder une $rande faveur& W 7i, m'sieur : nous nous demandions si vous accepterie( de tenir le r[le de 8enr; & M & Nilin linso sonn va vaci cill llaa sur sur ses ses talo talons ns,, ses ses ;e ;euK uK ba batt ttir iren entt de surprise& /l s'était attendu % tout, sauf % cela! L // n'; a qu'une scène, mais le teKte est trop lon$ pour que l'un de nous ait le temps de l'apprendre, aIouta Bennett& Qe suis sZr que vous serie( très bon dans ce r[le, et que tout le monde serait surpris&&&
1+E
W 5ourquoi tout le monde serait@il surpris que Ie sois bon dans le r[leV W Qe ne voulais pas dire Pa, m'sieur& m'sieur& ais vo;e(@vous, il nous faut quelqu'un avec un cerveau électronique, et comme vous nous répéte( touIours qu'il est très facile d'apprendre des
pa$es entières par cYur, cYur, nous avons pensé&&& euh !&&& a première réaction de & Nilinson fut de refuser tout net& 5uis 5uis il se dit dit qu qu'i'ill co conv nvie iend ndra rait it pe peut ut@# @#tr tree d'ai d'aide derr ces ces $a $arP rPon onss % or$aniser le spectacle de fin d'année& 4n outre, cela permettrait de leur démo dé mont ntrer rer qu qu'a 'app ppre rend ndre re de lon$ lon$ue uess tira tirade dess en ve vers rs ne prés présen enta tait it aucune difficulté pour le cerveau électronique de & le professeur & 5& Nilinson&
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e seul ennui, c'est qu'il était eKtr#mement occupé, et qu'il ne savait pas s'il aurait le temps&&& cet instant, il s'aperPut que Bennett avait repris la parole : L -videmment, m'sieur, m'sieur, disait@il, disait@il, si c'est trop difficile, si vous ne cro;e( pas pouvoir apprendre&&& 0rop difficile! répéta & Nilinson, piqué par le défi& e so;e( pas ridicule, mon $arPon! C'est un Ieu d'enfant! 0ene(, ene(, Ie pourrais vous Iouer ce r[le tout en faisant les pieds au mur, si Ie le voulais&
W Oh! nous n'en demandons pas tant! répondit sérieusement Bennett& 7i vous voule( nous Iouer le r[le de la bonne faPon&&&, Ie veuK dire debout sur vos Iambes, Pa ira très bien& o;e( : c'est de l% que nous partons, m'sieur, en haut de la pa$e& Quste après que le duc de Nestmo stmore rela land nd a dit dit qu qu'i'ils ls n'ét n'étai aien entt pa pass asse asse(( no nomb mbre reuK uK,, et qu qu'i'ill aimerait bien avoir, avoir, en renfort, renfort, diK mille mille de ces bonhommes bonhommes qui sont en train de roupiller en n$leterre& M & Nilinson s'éclaircit la $or$e, puis se mit % déclamer, en prenant le ton mélodramatique mélodramatique qui lui semblait semblait approprié : « =ui donc a #ait ce "Fu 8 C$est toi, Gestoreland8 on, non, on beau cousin0 (i nous soes arqu!s pour ourir ce atin, ous soes bien asse3. %t si c$est la "ictoire, "ictoire, )oins nobreux nobreux nous serons, serons, plus grande notre gloire 0 6ne rafa 6ne rafale le d'ap d'appl plau audi diss ssem emen ents ts salu saluaa cett cettee tira tirade de&& L Brav Bravo, o, m'sieur! Dormidable! W -patant, m'sieur! ous ne savions pas que vous étie( si bon acteur! W ous devrie( passer % la télévision, m'sieur! M & Nilinson Nilinson eut le triomphe modeste& L Oui, ce n'était pas trop mauvais, Ie pense, pour un premier essa essai, i, dé décl clar ara@ a@t@ t@il il&& lors lors,, c'es c'estt en ente tend ndu, u, Benn Bennet ettt : po pour ur vo vous us fair fairee plaisir, Ie Iouerai le r[le d'8enr; & & M
1+2
CHAPITRE .*
$ANI
se poursuivaient avec ardeur et, quand le matin du $rand Iour arriva W c'était un mercredi W Bennett et les autres sei$neurs savaient leur teKte sur le bout du doi$t& 1+)
4n fait, aucun d'euK n'avait un très lon$ r[le, car tout le poids de la scène reposait sur les épaules de 8enri qui discourait lon$uement sur l'honneur d'affronter un adversaire supérieur en nombre& e seul enn nnuui était tait qu quee & Nilins insoon, oc occu cuppé % rem rempli plir les bulle ullettins ins trimestriels, n'avait pu trouver une minute pour prendre part auK répétitions& ais ce n'était l% qu'un détail sans importance& près tout, le principal acteur ne leur avait@il pas affirmé qu'apprendre ce r[le ne serait pour lui qu'un Ieu d'enfantV lors, inutile de s'inquiéter! .ans ces ces circ ircon onst stan ance ces, s, il n'av 'avait ait pa pass été été qu ques esttion ion d'un 'une répétition $énérale en costumes& 4lle aurait d'ailleurs été impossible, car me 7mith, elle aussi surchar$ée de travail, ne devait avoir terminé les costumes qu'% la dernière minute& 0outefois, elle avait affirmé au metteur en scène qu'il n'; avait pas lieu de s'affoler : tout serait pr#t, c'était promis& es acteurs étaient si absorbés par leur propre travail qu'ils ne s'étaient $uère souciés des autres numéros du pro$ramme& ucun, d'ailleurs, ne promettait d'#tre sensationnel& 0outefois, le LQa(( de la l re divisionM chef d'orchestre & 3& BlotSell" Iouerait deuK ou trois morceauK& umbeloS massacrerait au piano une valse de Chopin ou du moins ce dont il se souviendrait"@ On attendait un solo de violon de 0hompson, plus quelques broutilles sans autre intér#t que la bonne volonté des eKécutants& ais pour Bennett et sa compa$nie théRtrale, le camp an$lais % la veille de la bataille d'(incourt était évidemment le clou du spectacle& e Iou Iour de la f#te f#te,, au auss ssit it[t [t ap aprè rèss le dé déIe Ieun uneer, les act acteu eurs rs montèrent au dortoir * oX me 7mith mettait la dernière main auK costumes& 4lle avait bien fait les choses& 4n apercevant les casques et les armures qu'une couche de peinture % l'aluminium faisait briller comme de l'ar$ent, les $arPons poussèrent des cris d'admiration& L Dormidable! M dit Bennett qui enleva en hRte sa veste pour s'introduire dans son armure&
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4n quelques minutes, les cinq sei$neurs an$lais et le héraut franPais furent bardés de carton ar$enté& Bient[t, la cloche sonna pour inviter les spectateurs % $a$ner le $;mnase devenu salle des f#tes& L 8ou l% l%! l%! Q'ai le trac! trac! balbutia balbutia tins& tins& W 0out ira bien, tu verras, lui affirma orrison& 4t quelle surprise pour les spectateurs quand ils verront entrer 8enr; !&&& M 4n veine de confidences, il s'adressa % me 7mith : L ous avons $ardé le secret, madame, mais vous, vous savie( évidemment qui Ioue le r[le du roiV
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En (uel(ues minutes, minutes, ils 'urent bardés de carton ar1enté ar1enté
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W oiV fit me 7mith en secouant la t#te& Qe n'en ai pas la moindre idée ! M orrison la re$arda avec étonnement& L ous deve( forcément le savoir, madame! insista@t@il& 7inon, comment aurie(@vous fait pour son costumeV W Q'espère qu'il ne sera pas trop étroit, en tout cas, répondit@elle en déposant sur le lit une tunique et un casque& Bennett m'a dit que vous serie( sept au total, alors I'ai fait tous les costumes % peu près de la m#me taille& taille& M 4lle tourna la t#te, surprise par le silence qui accueillait ses paroles& es siK $arPons la re$ardaient avec une eKpression de stupeur horrifiée& Bri$$s fut le premier % retrouver la parole& L o;ons, madame ! & Nilinson ne pourra Iamais entrer dans une tunique comme celle@l%! dit@il d'une voiK blanche& /l ne passera Iamais sa t#te par l'encolure l'encolure ! W & NilinsonV NilinsonV répéta me 7mith abasourdie& ous n'alle( tout de m#me pas me dire que c'est lui qui Ioue le r[le du roi 8enr; V W ais si, madame! Bennett ne vous l'avait pas ditV M W C'est la première fois que I'en entends parler, répondit me 7mith& 7mith& Gu'allo Gu'allons@no ns@nous us faire faire mainten maintenantV antV Qe n'ai rien rien qui qui puisse puisse aller aller % un adulte&&& adulte&&& surtout surtout de la corpulence corpulence de & Nilin Nilinson& son& 5ourquoi ne me l'ave(@vous pas dit plus t[t, BennettV e comte de 7alisbur; se mordit les lèvres, comprenant soudain toute l'étendue de sa $affe& L Q'ai&&& I'ai oublié! balbutia@t@il pito;ablement& Guand vous nous ave( proposé de faire les costumes, nous n'avions pas encore distribué les r[les, et ensuite I'ai cru&&& I'ai&&& Ie&&& M Bouillant d'indi$nation, d'indi$nation, les sei$neurs entourèrent leur chef& L /mbécile ! temp#ta temp#ta orrison& 0u 0u as tout $Rché $Rché ! W a, c'est sZr! approuva Bri$$s& Comment va s'habiller NilieV NilieV 0u ne vois pas 8enr; entrant en scène avec une veste de tSeed et un pantalon de flanelleV 7ans parler
1+?
d'un casque qui aura l'air d'un dé % coudre, perché en équilibre sur son crRne!&&& W 4t on n'a plus le temps de préparer autre chose! $émit tins& tins& C'est épou&&& M // en aurait dit davanta$e si sa visière, en retombant, ne lui avait brutalement coupé la parole& Bennett re$arda autour de lui, cherchant l'inspiration& 7ans $rand espoir, il retira d'un des lits une $rande couverture de laine rou$e& L Cro; Cro;e( e(@v @vou ouss qu qu'i'ill acce accept pter erai aitt de po port rter er PaV PaV de dema mand nda@t a@t@i @il& l& .rapé sur ses épaules comme une cape&&& M vec v ec un ricanement méprisant, Bri$$s écarta cette su$$estion& L e fais pas l'idiot! /l aurait l'air d'un marchand de tapis& W Ce serait touIours mieuK que rien, insista Bennett& a cacherait cacherait au moins moins ses v#tements v#tements de ville& ville& 4t comme comme casque, il pourrait mettre&&& 4uh!&&& Gue dirie(@vous dirie(@vous du vieuK seau % charbon charbon en cuivre cuivre martelé martelé qu'il qu'il ; a dans la biblioth bibliothèqueV èqueV proposa@t@il enfin& a pourrait faire un casque&&& W ais il est tout noirci ! s'eKclama ortimer horrifié& raiment, raiment, Bennett, tu tiens % flanquer le spectacle par terre! e public est déI% dans la salle, attendant de voir l'une des plus fameuses superproductions de 7haespeare&&& 4t qu'est@ce qui entre en scène scèneVV 8en 8enr; r; ficelé ficelé dan danss une cou couver vertur turee rou$e, rou$e, un seau seau % charbon sur la t#te ! @ a ne sert % rien de $ro$ner! déclara Bennett fermement& ous devons nous débrouiller avec ce que nous avons ! M 4t il s'élanPa vers la porte, la couverture roulée sous son bras& Lous autres, descende(! cria@t@il du seuil, et prépare(@vous! 5endant ce temps, I'arran$e Pa avec Nilie! M Bennett et ses camarades n'étaient pas les seuls % s'inquiéter pour le spectacle& .e son c[té, & Nilinson était très ennu;é& orsque & Carter entra dans la salle des professeurs,
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avant de $a$ner la salle des f#tes, il trouva son collè$ue qui marchait de lon$ en lar$e en se passant fébrilement les mains dans les cheveuK& L Gu' Gu'est est@ce @ce qui vou vouss arrive arrive,, Nili Nilinso nsonV nV demand demanda@t@ a@t@il& il& ous ressemble( % acbeth en proie % l'épouvante&&& M & Nilinson s'arr#ta net& L h ! ne me parle( pas de acbeth, ni d'aucun personna$e de 7haespeare! s'écria@t@il d'une voiK éplorée& Dranchement, Carter, Ie suis empoisonné& Qe ne sais plus quoi faire& M & Carter s'assit sur le coin de la table et demanda de plus amples eKplications& L 4h bien, bien, voil%, voil%, commenP commenPaa & Nilin Nilinson& son& 'autre 'autre Iour, Iour, I'ai accepté sans réfléchir de Iouer 8enr; 8enr; dans une une scène que que les élèves ont préparée pour la f#te de cet après@midi& @ 4Kcellente idée! approuva & Carter& ais pourquoi donc prene(@vous cet air accabléV
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W ma place, vous le serie( aussi, accablé! ous comprene(, Ie&&& Ie&&& M & Nilinson Nilinson dut s'interrompre, submer$é par un profond désarroi& /l étendit les mains en un $este de désespoir& L&&& 4h bien, le drame, Carter, le drame drame c'est que Ie ne sais pas mon r[le ! W GuoiV o ous ne le save( pas encoreV W on, pas au@del% des quatre premiers vers ! M a bousculade de fin de trimestre était évidemment la cause de tout& & Nilinson avait accepté le r[le avec l'intention sincère de l'apprendre % la première occasionT mais depuis lors il avait été si occupé % calculer des mo;ennes qu'il n'avait pu consacrer une seule minute % 8enr; & & vrai vrai dire, il avait m#me complètement oublié son offre $énéreuse, et ne s'en était souvenu que le matin m#me, peu avant le déIeuner& a // est maintenant un peu tard pour vous faire du souci, lui dit & Carter quand la triste histoire lui eut été contée& .ans une vin$taine de minutes, vous alle( #tre obli$é d'entrer en scène& W Qe ne peuK pas! C'est impossible! M hurla & Nilinson Nilinson avec des accents tra$iques qui lui auraient fait honneur s'il avait Ioué le r[le du spectre dans Halet. L ende(@vous compte, Carter Carter : une tirade tirade de cent cinquante cinquante vers! 4t tout de suite suite après il ; en a une autre presque aussi lon$ue! M /l ferma les ;euK pour mieuK se concentrer et commenPa, un trémolo dans la voiK : « =ui donc a #ait ce "Fu8 C$est toi, Gestoreland8 on, non, on beau cousin0 (i nous soes arqu!s pour... 4uh! euh!&&& M /l bredouilla, s'interrompit et reprit de sa voiK naturelle : L 5ourqu 5ourquoi oi sont@il sont@ilss marquésV marquésV&&& &&& Qe me le demand demande&& e&&&& (i nous soes... 9ut de (ut! /mpossible, Carter& Qe n'en sais plus un mot! 4t I'aimerais bien me me sortir de l%&&&
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W Qe n'en vois pas le mo;en, maintenant que le public est déI% dans la salle, fit observer & Carter& C'est domma$e, au fond, que le directeur vous ait dit d'écrir rire % & aurent 7olliver pour le décommander&&& M & Nilin linso sonn surs sursau auta ta&& 7es 7es ;e ;euK uK s'ar s'arro rond ndir iren ent, t, son son visa visa$e $e eKprima la stupeur d'une manière qui eZt été vivement applaudie s'il avait Ioué le r[le du meurtrier de Qules César sur les marches du Capitole& L Oh! Dunérailles! $émit@il& 4ncore une chose que Ie n'ai pas fait faite! e!&&& &&& Q'ai Q'ai co comp mplè lète teme ment nt ou oubl blié ié d'an d'annu nule lerr la visi visite te de ce vieu vieuKK cabotin& M & Carter fit L tut@tut@tut M en si$ne de reproche& L e$rettable né$li$ence! dit@il& ous rende(@vous compte qu'il risq risquue d'ar d'arri rive verr d'un 'un momen omentt % l'au l'auttreV reV .an anss ce cas, cas, vo vouus lui lui eKpliquere( vous@m#me que vous lui ave( fait faire le vo;a$e pour rien& M 5uis un lé$er sourire apparut sur ses lèvres et il aIouta : LQe pourrai lui offrir un siè$e au premier ran$, % titre de compensation& /l sera probablement enchanté d'assister au spectacle& W 8umpff! M fit & Nilinson Nilinson en se laissant choir dans un fauteuil& /l était maintenant complètement effondré& Daire une lamentable eKhibition devant des élèves touIours prompts % ricaner, ce n'était n'était déI% pas dr[le! dr[le! ais sous les ;euK d'un acteur acteur professionnel, c'était intolérable intolérable ! L Qe ne peuK pas! $émit@il soudain& on, Ie n'irai pas, voil% tout!M & Carter se refusa % prendre les choses au tra$ique& L o;ons! fit@il& Ce n'est qu'un spectacle entre nous, sans faPons& 5ersonne n'attend une performance eKtraordinaire de votre part ! W Cela vous est facile de parler! $rommela & Nilinson& Nilinson& C'est facile aussi pour un Bennett ou un ortimer de se ridiculiser en public& 5ersonne n'; fait attention& ais c'est tout différent pour un memb membre re du co corp rpss en ense sei$ i$na nant nt&& 4n outre outre,, on atte attend ndra ra de ma part part quelque chose de bien, parce que I'ai dit que c'était un Ieu d'enfant de&&&M /l se tut, ne tenant pas % répéter ses vantardises&
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Ma #arole, Bennett, &ous 5tes ma1ni'i(ue3 % s3e)clama le #ro'esseur #ro'esseur
& Carter Ieta un re$ard % sa montre et se leva& /l était temps de se rendre % la salle des f#tes& 4n cette veille de vacances, le directeur était trop occupé pour assister au spectacle, et il avait char$é le professeur principal de veiller % la bonne bonne marche des opérations& L Guoi qu'il en soit, dit & Carter, il est maintenant trop tard pour reculer& reculer& 0ou 0outt le monde compte sur vous& M 7ur le seuil, & Carter se retourna pour décocher une dernière flèche % son infortuné collè$ue : L .'ailleurs, Nilinson, votre douloureuse épreuve ne durera pas lon$temps : si I'en Iu$e par ce que vous m'ave( récité de votre teKte, vous en aure( fini en trois secondes, tout au plus ! M .ans le couloir, & Carter croisa une petite silhouette rev#tue d'une armure de carton, et portant une couverture de laine rou$e ainsi qu'un antique seau % charbon auK bords évasés, en cuivre martelé& L a parole, Bennett, vous #tes ma$nifique! M s'eKclama le professeur& Bennett se contenta de répondre par un petit rire nerveuK et passa son chemin& Guelqu elquee ch choose da dans ns son son all allure ure mon ontr trai aitt qu quee le co com mte de 7alisbur; W de m#me que son ro;al su(erain W se demandait avec an$oisse ce qui allait se passer sur le champ de bataille d'(incourt&
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CHAPITRE .*I
LA BATAILLE BATAILLE D'A=INCOURT D'A=INCOU RT & N//7O $ro$na
un bref L 4ntre( ! M en entendant frapper % la porte de la salle des professeurs& /l n'eut aucun sourire de bienvenue pour accueillir Bennett qui pénétra dans la pièce et vint déposer son fardeau sur la table& L 4Kcuse(@moi, m'sieur, dit Bennett, mais nous avons fait une $affe terrible % propos de votre dé$uisement& o ous comprene(, me 7mith ne savait pas que vous&&& M // n'alla pas plus loin& L on d!guiseent8 hurla & Nilinson horrifié& ous n'espére( tout de m#me pas que Ie vais me dé$uiser pour participer % votre mascaradeV W 7i, m'sieur! me 7mith a fait tout ce qu'elle a pu, m'sieur&&& m'sieur&&& alheureusement, alheureusement, le seul costume que nous
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a;ons pu trouver est ce&&& euh! ce casque et cette cape& M & Nilin linso sonn de devi vint nt au auss ssii rou$ rou$ee qu quee la prét préten endu duee cape cape&& L Brrl Brrlou oum m brrloumpff! $ronda@t@il& $ronda@t@il& o ouloir m'affubler m'affubler d'un seau % charbon de l'époque victorienne! C'est un comble! W Qe re$rette, m'sieur, mais vous sere( bien obli$é de le mettre, parce que&&& W GuoiV Q'; serai obli$éV C'est vous qui qui me donne( des ordresV W on, m'sieur& m'sieur& Qe voulais seulement dire que c'était tout tout ce ce qu' qu'on on ava avait it tro trouv uvéé pou pourr vous vous&& 4t comm commee le ride rideau au va se se lever&&& W C'est $rotesque! postillonna le professeur& C'est insensé! C'est intolérable! Qe refuse de m'eKhiber devant tout le collè$e avec un seau % charbon sur la t#te, entende(@vousV e rideau se lèvera sans moi& Qe ne Iouerai pas ! M .es larmes montèrent auK ;euK du comte de 7alisbur;& .'une voiK tremblante, il lanPa un dernier appel : L Oh! m'sieur, Ie vous en supplie&&& près toute la peine que vous vous #tes donnée pour apprendre votre r[le ! M 6n petit frisson parcourut le dos de & Nilinson au rappel de cette pénible question& ais, en m#me temps, il comprit qu'il tenait l% le préteKte idéal pour se dédire : un homme respectable pouvait@il accepter de déclamer les vers immortels de 7haespeare avec la t#te dans un seauV 7i désireuK qu'il fZt de collaborer % cette réalisation théRtrale, le professeur était en droit d'estimer qu'il ; avait des limites % tout& L ous av ave( e( en ente tend nduu ce qu quee I'ai I'ai dit, dit, Benn Bennet ett, t, dé décl clar ara@ a@t@ t@il il sèchement& Qe vous conseille d'aller demander % & Carter d'annoncer que cette scène est supprimée du pro$ramme& 4n ce qui me concerne, c'est fini&&& C'est mon dernier mot& M Bennett sortit en titubant et s'éloi$na dans le couloir, comp co mplè lète teme ment nt dé désem sempa paré ré&& C' C'es estt po pour urqu quoi oi il ne rema remarq rqua ua pa pass un $entleman d'allure imposante, v#tu d'un pardessus noir et portant une valise, qui montait l'escalier du hall& & auren aurentt 7olliv 7olliver er étai étaitt un un acte acteur ur asse asse(( peu peu con connu nu du
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$ran $randd pu publ blic ic,, bien bien qu qu'i'ill eZ eZtt un unee cert certai aine ne no noto tori riét étéé da dans ns les les milieuK théRtrauK& 7on vrai nom était BroSn W lbert lbert BroSn W mais comme cela n'était $uère ronflant sur les affiches, il avait adopté le pseudon;me plus harmonieuK de aurent 7olliver, 7olliver, qui évoquait d'ailleurs avanta$eusement le nom d'un très célèbre acteur shaespearien& Bien qu'il approchRt de la soiKantaine, il avait touIours beaucoup de prestance et une belle voiK de basse qui faisait $rand effet& 5endant les mois d'été, il Iouait des r[les de composition dans les théRtres des stations balnéairesT % la fin de la saison, il donnait des récitals dans les collè$es et les universités& /$norant qu'on n'avait plus besoin de ses services, il était arrivé au collè$e de inbur; Iuste au moment oX les élèves s'assemblaient dans la salle des f#tes& 5ersonne n'était l% pour l'accueillir& 0rouvant la porte ouverte, il avait traversé le $rand hall et $ravi l'escalier principal& 4n arrivant sur le palier, il aperPut un Ieune 1
$arPon dé$uisé, qui suivait le couloir, et dont le visa$e eKprimait la plus entière désolation& L 4Kcuse@moi, fiston! M dit l'acteur d'une puissante voiK qui fit sursauter Bennett plon$é dans sa tristesse, et le ramena sur terre& L 4Kcuse@moi, fiston, mais pourrais@tu me $uider dans cette maison oX Ie dois me produireV M Bennett le re$arda d'un Yil étonné& L Qe vois que tu ne sais pas qui Ie suis, reprit le visiteur de sa voiK sonore& e nom de aurent 7olliver te dirait@il quelque chose, par hasardV @ on, m'sieur& m'sieur& rien du tout& @ .omma$e! .omma$e! Q'espérais Q'espérais #tre plus connu connu&&&, &&&, mais peu importe& .is@moi, fiston, pourquoi te protè$es@tu la poitrine avec une plaque de carton, et les Iambes avec des Iambières de hoce;V 4st@ce pour te tenir chaudV Ou pour faire peur auK moineauKV Ou bien serait@ ce une nouvelle modeV @ C'est mon armure, armure, m'sieur& m'sieur& Qe la la porte parce que nous devions devions Iouer une scène de 8enr; , , de 7haespeare& ais maintenant maintenant tout est fichu, parce que&&&, parce que&&& M /l s'interrompit avec un haussement d'épaule, trop accablé pour continuer& quoi bon eKpliquer l'affaireV Cela n'arran$erait pas les choses& ien ne pourrait maintenant s'arran$er W par la faute de & Nilinson! & aur auren entt 7oll 7olliv iver er étai étaitt cu curi rieu euKK de na natu ture re&& /l sent sentai aitt qu quee quelque chose allait mal, et peu % peu il parvint % soutirer le récit de la catastrophe % ce pauvre chevalier % l'armure de carton& /l apprit tout le mal qu'ils s'étaient donné pour répéter la scèneT commen commentt me me 7mit 7mithh avait avait travai travaillé llé d'a d'arra rrache che@pi @pied ed pou pourr faire faire les cost co stum umes es T et en enfi finn co com mment ment tout toutee cett cettee $ran $rande de av aven entu ture re étai étaitt maintenant anéantie par le refus obstiné de & Nilinson déIouer son r[le& L 0riste! très triste! M murmura & 7olliver quand le récit de Bennett fut terminé& 5endant quelques instants, il resta plon$é dans ses pensées, puis il reprit : L Guelle scène de la pièce comptie(@vous donnerV
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W Oh! rien qu'un passa$e, répondit Bennett& C'est avant la bataille d'(incourt, quand le roi arrive pour donner coura$e auK sei$neurs et qu'il leur dit&&& W Qe sais, fiston, Ie sais ce qu'il leur dit& M %@dessus, l'acteur se redressa de toute sa taille et crispa un poin$ sur sa poitrine, tandis que les vers coulaient sans effort de ses lèvres : « Ceux qui auront "!cu cette grande :ourn!e %t rentrer rentreront ont che3 eux, leurs blessures blessures pans!es, ls se redressero redresseront nt plus tard quand quand un passant I"oquera ce :our de "aillance "aillance et de sang. Oui, ils se sentiront sentiront grandis dans leur !oire, Ceux qui auront !t! les en#ants de la gloire0... Bennett, émerveillé, le re$ardait avec des ;euK ronds& Guand ce fut terminé, il s'écria : L 9ut, alors! ous #tes encore meilleur que & Nilinson! C'est dr[le que vous sachie( tout Pa par cYur ! M & 7olliver eut un sourire& L ien d'étonnant, fiston, étant donné que Ie suis venu spécialement ici pour déclamer des vers& Cette tirade est l'un des morceauK les plus appréciés de mon répertoire& M Ce n'était pas le moment, pensa Bennett, de se demander le pourquoi et le comment de ce qui se passait& Cet inconnu arrivait % la on(ième heure, comme quelque $énie sur$issant d'une trappe& isquant le tout pour le tout, il prit son coura$e % deuK mains et demanda : L .ites donc, m'sieur, est@ce que vous aurie( la $entillesse de nous tirer d'affaireV 7i vous voulie( seulement entrer en scène et déclamer comme Pa, tout serait arran$é! M & aurent 7olliver haussa les sourcils& /l n'avait pas coutume de se produire en compa$nie d'amateurs W et des enfants par@dessus le marché!&&& ais peut@#tre, dans les circonstances présentes, serait@il possible de faire une eKceptionV&&& eKceptionV&&& près près tout, pourquoi pasV
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L Oh! Ie vous en supplie, accepte(! implora Bennett& oil% le seau % charbon et la couverture rou$e&&& 5as bien fameuK, comme costume, évidemment, mais c'est tout ce que nous avons& M .'un $este ro;al, & 7olliver écarta ces misérables accessoires de fortune& L 5as question de seau % charbon, s'il te plaJt, ni de couverture! Q'ai mes costumes personnels dans ma valise& W ous&&& vous accepte( pour de bon de Iouer le r[leV demanda Bennett, encore incapable de croire que la fortune lui souriait de nouveau& W Q'en serai ravi, répliqua l'acteur en s'inclinant lé$èrement vers lui& Conduis@moi % ma lo$e, fiston! ccorde@moi quelques minutes pour me préparer&&& 4t puis, que le rideau se lève sur (incourt ! M e spectacle était déI% commencé depuis un moment quand Bennett arriva dans la salle des f#tes& /l entra par la petite porte de derrière et retrouva ses compa$nons qui bouillaient d'impatience& d'impatience&
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L OX étai étais@t s@tuu four fourré réVV de dema mand ndaa Bri$ Bri$$s $s en un ch chuc ucho hote teme ment nt furieuK& e Ia(( a presque terminé& 4nsuite, c'est % nous! W 0out va bien, assura Bennett& ais I'ai eu une $rosse tuile avec Nilie& Nilie& /l s'est dé$onflé et il refuse de Iouer& L GuoiV M Cett Cettee effa effara rant ntee no nouv uvel elle le fut fut accu accuei eill llie ie pa parr de dess $ron $ronde deme ment ntss d'horreur et de colère& L Catastrophe! Gu'allons@nous devenirV M $émit ortimer, 7a mRchoire s'abaissa, ses Ioues tremblotèrent, il parut saisi d'une panique aveu$le& L 0out 0out le monde est l% qui attend, et&&& et&&& et&&& @ e tombe pas pas en pièces détachées! détachées! lui conseilla conseilla tranquillement tranquillement Bennett& Q'ai en$a$é le véritable 8enr; pour le remplacer& M orris orrison on pou poussa ssa un $louss $loussem ement ent de surpri surprise& se& L e fais fais pas l'idiot, Ben! /l est mort depuis plus de cinq cents ans ! @ 5as le tem temps ps d'eKp d'eKpliq liquer uer!! lanPa lanPa Benn Bennett ett tout tout essouf essouffl fléé au moment oX une rafale d'applaudissements d'applaudissements annonPait annonPait que le Ia(( Ia(( de la lre divi divisi sion on av avai aitt en enfi finn cess cesséé de pe perf rfor orer er les les t;mp t;mpan anss de dess auditeurs& lle( lle( vite en scène et commence(! 1?1
W Oui, mais qu'est@ce qui arrivera quand ce sera le moment de l'entrée l'entrée du roi et qu'il n'entrera n'entrera pasV demanda demanda ortimer ortimer d'une voiK blanche& W Dais@moi confiance& Qe m'occupe de tout& M e duc de Bedfor Bedfordd refusa refusa de se laisse laisserr apaiser apaiser : L Bon Bon,, mais qu'est qu'est@ce @ce qui se passera quand&&& W 7uffit, ort;! 4n scène! 7onne ta fanfare! es spectateurs vont commencer % chahuter si nous les faisons trop attendre& M Ce n'était pas le moment de discuter& 0remblants de crainte, découra$és, les sei$neurs de Bedford, d'4Keter, de 3loucester et de Nestmoreland montèrent en scène et prirent place pour le lever du rideau& ontIoie, le héraut des DranPais, attendait dans la coulisse, pour faire son entrée, une réplique qui ne viendrait viendrait peut@#tre Iamais& Iamais&
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6ne haute 'i1ure #ortant une armure étincelante sur1it des coulisses
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4n cet instant dramatique, tous re$rettaient amèrement d'avoir accepté de Iouer dans cette pièce& h! c'était facile % Bennett de leur conseiller de ne pas s'inquiéter, mais puisque & Nilinson les avait lRchés, que diable allait@il se passer au moment fatidique oX le roi devrait faire son entrée V .ans leur ima$ination, ils se représentaient déI% la scène : un silence an$oissé se prolon$erait Iusqu'au moment oX le public aurait compris que quelque chose ne tournait pas rond& /l ; aurait alors des éclats de rire moqueurs, peut@#tre m#me des huées, des sifflets& e spectacle s'effondrerait dans le tumulte et la confusion, puis le rideau tomberait pour mettre charitablement fin % leur honte& Cette perspective avait de quoi leur $lacer le san$ dans les veines& ais rien ne pouvait plus #tre chan$é& Bennett avait dit que le spectacle devait commencer&&& 5arfait! On le laisserait supporter le déshonneur quand le moment du désastre serait venu ! 0remblant de fra;eur, ortimer porta la trompette % ses lèvres et sonna la fanfare&&& 5aratatata 0... e rideau se leva& es premières minutes se déroulèrent sans incident& 5uis Bri$$s W le duc de 3loucester W s'avanPa Iusqu'au milieu de la scène et demanda : « O> est donc le Boi 8 ; (ur son che"al, il #ait le tour tour des positions -, répondit le duc de Bedford en se débattant pour dé$a$er son épée prisonnière des replis de sa cape& « ls ont là4bas soixante ille cobattants0 C'était le comte de Nestmoreland qui venait de parler& 7on cousin 4Keter lui répondit promptement : « ls sont à cinq contre un, et leurs troupes sont #raJches0 -
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5uis eurs 7ei$neuries firent silence pendant que le comte de 7alisbur; remontait le moral de ses compa$nons en leur donnant rende(@vous au Ciel si la bataille tournait mal& 0out en paraissant l'écouter attentivement, comtes et barons étaient bien incapables de fiKer leur esprit sur la tirade que Bennett déclamait avec flamme, car on allait arriver % l'instant que tous vo;aient venir avec effroi& C'était sur la fin d'une réplique d'tins@Nestm d'tins@Nestmoreland oreland que le roi aurait dZ faire son entrée& tins traJna le plus possible en récitant les vers, avec l'absurde espoir de retarder le moment fatal : 'h0 pourquoi pourquoi n$a"ons4nous, pour ren#or ren#orcer cer nos rangs, 2ix ille de ces hoes qui, qui, en cet instant, Beposent sans souci dans leur bon lit lit oelleux, Che3 nous, bien loin d$ici8... 4t ce fut alors le miracle! .ès que ces derniers mots eurent été prononcés, une haute fi$ure portant une armure étincelante sur$it des coulisses et apostropha ses vassauK d'une voiK vibrante : =ui donc a #ait ce "Fu 8 C$est toi, Gestoreland8 on, non, on beau cousin0 (i nous soes arqu!s pour ourir ce atin, ous soes bien asse3. %t si c$est la "ictoire, "ictoire, )oins nobreux nobreux nous serons, serons, plus grande notre gloire 0 i"e 2ieu0 e te prie de ne pas souhaiter Kn seul hoe de plus 0 -ber -berlu lués és,, les les sei$ sei$ne neur urss co cont ntem empl plai aien entt bo bouc uche he bé béee le ro;a ro;all personna$e apparu au milieu d'euK&&& Guel était cet hommeV .'oX sortait@ilV ortimer fut si ébranlé par ce choc que, pendant quelques
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instants, il oublia complètement qu'il Iouait un r[le& /l écoutait, fasciné, tandis que la doublure de & Nilinson attei$nait l'apo$ée de sa tirade : « ...%t ces gentilshoes anglais, encore au lit, Bougiront Bougiront de penser qu$ils n$!taient pas pas ici, %t n$oseront n$oseront :aais se targuer targuer de "aillance 2e"ant ceux qui diront diront @ « Oui, oi, :$!tais :$!tais en +rance %n ce :our glorieux0 .éI% les acteurs s'étaient ressaisis& a confiance revenait& e comte de 7alisbur;@Bennett fut le premier % répondre au roi& /l lanPa sa tira tirade de av avec ec un unee tell tellee émot émotio ionn dram dramat atiq ique ue qu quee les les spec specta tate teur urss faillirent se dresser pour l'acclamer& On n'ima$inait pas qu'il ; eZt de tels talents dans la ) e division ! 0oute la scène se déroula parfaitement bien& /nspirés par leur ro;al su(erain, les vassauK mirent beaucoup plus de cYur et d'Rme dans leurs r[les qu'ils ne l'avaient Iamais fait au cours des répétitions& Guand le rideau tomba % la fin du spectacle, ce furent des applaudissements et des ovations sans fin& 4t nul n'applaudit plus bru;amment que & Nilinson Nilinson avec avec ses lar$es battoirs& lors que les acclamations se poursuivaient, & Carter monta sur la scène& .'un $este, il demanda le silence, puis il eKprima en quelques mots ce que tous ressentaient& L Cette f#te de fin d'année a été une réussite! commenPa@t@il& ous tenons % remercier tous ceuK qui se sont tant dépensés pour nous distraire : l'orchestre de Ia((, les solistes, Bennett, ortimer et leur compa$nie& 4t, naturellement, & aurent 7olliver qui a bien voulu incarner le roi 8enr; , en montant sur la brèche au pied levé, c'est le cas de le dire&&& W 0rès 0rès bien ! très bien ! M approuva hautement & Nilinson, Nilinson, du fond de la salle& & Carter tourna les ;euK vers son collè$ue& L &&& 4t dans nos remerciements, poursuivit@il, nous n'oublierons
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pas non plus & Nilinson Nilinson qui a si modestement consenti % s'effacer W bien qu'il lui en coZtRt! W pour permettre % & aurent 7olliver de nous faire cette éclatante démonstration de son talent& M & Nilins inson on rou$ rou$iit Iusq usqu'a u'auK orei oreillles les& /l s'em s'emppress ressaa de détourner les ;euK pour ne plus croiser le re$ard ironique de son collè$ue et se moucha bru;amment afin de masquer son embarras& 5uis 5uis il se ress ressai aisi sit, t, arbo arbora ra un lar$ lar$ee sour sourir iree sati satisf sfai ait, t, et, et, se penchant vers me 7mith assise % c[té de lui il dit sur un ton quelque peu indul$ent : L Qe reconnais qu'il s'en est asse( bien tiré, ce & 7olliver& ais Ie crois que moi non plus, Ie n'aurais pas fait un trop mauvais 8enr; &&& h! si I'avais voulu&&& M
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I:3r-:5 en Fr1nce 31r Br&61r6(T123-n) I:3r-:e2r(Re%-e2r+ I:3r-:e2r(Re%-e 2r+ C&2%&::-ers($1r-s+ >8">?(8 @>!(8@>#+ D53t %501% n& ""! 8 er tr-:estre 8@>?+
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Ant4&n B2c.er-60e
2E Iuin 1F12 ondres o;aume@6ni .écès 2> Iuin 2EE* an$ue d'écriture n$lais 3enr 3e nres es itt ittér érat ature ure pour pour la Ieun Ieunes esse se uvres principales Bennett nthon; alcolm Bucerid$e 1F12 @ 2EE*" est un écrivain an$lais pour la Ieunesse, connu pour sa série Bennett Qennin$s, en vo" et eK illi$an& 7ommaire
B-&0r134-e Bucerid$e est né le 2E Iuin 1F12 % ondres mais, % la suite de la mort de son père durant la 5remière 3uerre mondiale, il emména$e avec sa mère % oss@on@N;e pour vivre avec ses $rands@parents& près la fin de la $uerre, ils reviennent % ondres oX le Ieune Bucerid$e va développer développer un $oZt pour le théRtre et l'écriture& 6ne bourse d'un fonds pour les orphelins des emplo;és de banque permet % sa mère de l'envo;er au 7eaford Colle$e boardin$ school dans le 7usseK& 7on eKpérience d'écolier d'alors sera lar$ement réinvestie dans ses futurs récits& près la mort du $rand@père de Bucerid$e, la famille déména$e % NelS;n 3arden Cit; oX sa mère travaillait % la promotion de la nouvelle utopie banlieusarde auprès des ondoniens& 4n 1F)E Bucerid$e commence % travailler % la banque de son père, mais il s'en lasse vite& /l se lance alors dans le métier d'acteur, comprenant une apparition non créditée dans le film de 1F)1 d'nthon; squith, 0ell 4n$land& près près son premie premierr maria$ maria$ee avec avec 7;lvia 7;lvia BroSn, BroSn, il s'insc s'inscrit rit % 6niver 6niversit sit;; Colle$ Colle$ee ondon oX il s'en$a$e dans des $roupes s'inscrivant dans les mouvances socialiste et pacifiste devenant plus tard un membre actif du C. @ Campai$n for uclear .isarmament" mais il 1?F
n'obtient pas de dipl[mes, échouant en atin& vec vec une Ieune famille % entretenir, Bucerid$e Bucerid$e se retrou retrouve ve % ensei$ ensei$ner ner dan danss le 7uffo 7uffol l et le ortha orthamp mpton tonshi shire re ce qui lui appor apporte te une inspiration supplémentaire pour ses futurs ouvra$es& 5endant la 7econde $uerre mondiale, Bucerid$e est appelé comme pompier, et écrit plusieurs pièces de théRtre avant de revenir au métier d'ensei$nant % ams$ate& /l avait alors coutume de raconter % ses élèves des histoires % propos d'un certain Qennin$s ima$inaire toutefois inspiré par le personna$e de son camarade de classe .iarmid Qennin$s", un élève interne au collè$e de inbur; Court 5reparator; 7chool, dont le directeur était & 5emberton@Oaes& près la 7econde 3uerre mondiale, Bucerid$e écrit une série de pièces de théRtre radiophoniques pour l'émission de la BBC',Children's 8our faisant la chronique des eKploits de Qennin$s et de son camarade plus sérieuK, .arbishire ortimer dans la version franPaise" T le premier épisode, Qennin$s earns the opes, est pour la première fois diffusé le 1< octobre 1F*>& 4n 1F+E, le premier roman d'une série de plus de vin$t, Qennin$s $oes to 7chool, Bennett au collè$e" paraJt& Ces récits font une utilisation très libre du Iar$on inventif d'écolier de Bucerid$e& Ces livres, aussi connus que la série de Dran ichards, Bill; Bunter % leur époque, seront traduits en un $rand nombre de lan$ues& 4n 1F<2, Bucerid$e rencontre sa seconde épouse, 4ileen 7elb;, 7elb;, qu'il reconnaJt comme le véritable amour de sa vie& /ls s'installent près de eSes oX Bucerid$e continue d'écrire et tient é$alement quelques r[les non chantant" au Destival d'art l;rique de 3l;ndebourne& Bucerid$e contribue de manière importante % l'humour britannique d'après@$uerre, un fait reconnu notamment par le comédien7tephen Dr;& 7on sens de la réplique comique et de l'euphémisme délectable a été rapproché du st;le de 5& 3& Nodehouse,Ben 8echt et Ben 0ravers& Bucerid$e a écrit une autobio$raphie, Nhile / emember /7B E@F+21*>2@1@>"& /l a été récompensé par l'Ordre de l'4mpire l' 4mpire Britannique en 2EE)& Bucerid$e est mort le 2> Iuin 2EE* % F2 ans, atteint depuis plusieurs années de la maladie de 5arinson& /l laisse sa seconde femme 4ileen et trois enfants, dont deuK de son premier maria$e&
Les 1613t1t-&ns 6e ses 2res es histoires d'écoliers an$lais de classe mo;enne étaient particulièrement populaires en orvè$e oX plusieurs épisodes furent filmés& 0outefois, les livres et les films norvé$iens étaient complètement réécrits dans un décor norvé$ien et avec des noms norvé$iens, ce qui 1>E
fait que Qennin$s est un nom complètement inconnu en orvè$e& a plupart des orvé$iens conna connaiss issen entt bien bien en revan revanche che 7tompa 7tompa,, qui est le patron patron;m ;mee de Qenni Qennin$s n$s dan danss les livres livres norvé$iens @ et souvent sont convaincus que les livres étaient écrits % l'ori$ine l' ori$ine en norvé$ien& 4n Drance, Qennin$s est devenu Bennett, lors de son adaptation pour la Bibliothèque verte par Olivier 7échan, le directeur de la collection d'alors, mais le décor est demeuré an$lais&
Les r&:1ns Bennett Bennett au collè$e @ Qennin$s 3oes to 7chool @ Qennin$s va % l'école", l' école", 1F+E" '$ence Bennett Cie @ Qennin$s DolloSs a Clue @ Qennin$s suit une piste", 1F+1" Bennett et sa cabane @ Qennin$s' ittle 8ut @ a petite hutte de Qennin$s", 1F+1" Bennett et ortimer @ Qennin$s and .arbishire @ Qennin$s et .arbishire", 1F+2" Bennett et la roue folle @ Qennin$s' Qennin$s' .iar; @ e Iournal de Qennin$s", 1F+)" Bennett et le $énéral @ ccordin$ to Qennin$s @ 7elon Qennin$s", 1F+*" Bennett entre en scène @ Our Driend Qennin$s @ otre ami Qennin$s", 1F++" 6n ban pour Bennett @ 0hans to Qennin$s @ 3rRce % Qennin$s", 1F+?" Bennett et ses $renouilles @ 0ae 0ae Qennin$s, for /nstance @ 5rene( Qennin$s, par eKemple" 1F+>" Bennett et son piano @ Qennin$s, as 6sual @ Qennin$s, comme d'habitude", 1F+F" Bennett dans le bain @ 0he 0rouble Nith Nith Qennin$s @ e problème avec Qennin$s", 1F" Daites confiance % Bennett ! @ 0rust Qennin$s!", 1F
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Tr162ct-&n &2 A613t1t-&n Les roma Les romans ns en fran frança çais is ne sont sont pas pas des des trad traduc ucti tion onss inté intégr gral ales es mais mais des des adaptations par l’écrivain Olivier Séchan. Ainsi, quelques aspects de l' "éducation anglaise" tels que les chtiments corporels, la pri!re la chapelle ou le détail des matches de cric#et, n'apparaissent pas dans d ans la traduction française. Les premiers volumes ont été condensés pour tenir dans le format imposé par la $i%lioth!que verte. Les fins sont donc souvent tronquées de mani!re ce que l'histoire se termine sur une pointe comique&. Les prénoms des personnages personnages ont eu aussi été remplacés par d'autres, d'autres, moins inha%ituels pour les lecteurs français ( )ennings et *ar%ishire sont devenus $ennett et +ortimer. Leurs epressions favorites et imagées ont été traduites en français par le parler eune des années &-/01/, et les fulminations du 2rofesseur 3il#inson, dignes du 4apitaine 5addoc#, ont été remplacées par de proches équivalents. La pratique de l'adaptation était courante avant les années &--/ ou 6/// 7 elle est parfois plus poussée dans certains pa8s ( ainsi, en 9orv!ge, nos collégiens anglais devenaient norvégiens7 la campagne anglaise, un pa8sage nordique. Au ::; e si!cle, les traducteurs sacrifient parfois l'ec!s inverse ( la traduction est eagérément fid!le, au point de n'avoir aucune saveur pour le lecteur français.
I%%2str1t-&ns )ean asse? médiocres@ , représentent souvent
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les héros en eunes adolescents, alors que les dessins originau de *ouglas +a8s prtaient $ennett, +ortimer et leurs camarades des traits plus enfantins6.
es éditions modernes Bibliothèque rose et ivre de 5oche" ont été ré@illustrées dans un st;le différent par entre autres" 5eters .a;, ichel Bacès, DranPois 5lace, ictor de a Duente, DranPoise 5ichardet arie allard, dessins qui nHont aucun lien avec lHessence m#me de la série& Dort heureusement la saveur du teKte et son ori$inalité ont été préservées&
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