Discours de Maurice Leroy Ministre de la ville, chargé du Grand Paris Paris, mercredi 16 novembre 2011
DISCOURS D’OUVERTURE DE LA JOURNEE DES VILLES DU MIPIM ASIA 2011 (MARCHE INTERNATIONAL DES PROFESSIONNELS DE L’IMMOBILER ASIE-PACIFIQUE)
Mesdames et messieurs, Je tiens d’abord à remercier les organisateurs du MIPIM Asia 2011 (Marché international des professionnels de l'immobilier), qui s’est imposé, année après année, comme le rendez-vous incontournable du secteur de l’immobilier. Je me réjouis que le MIPIM ait choisi parmi les fils conducteurs de cette conférence, celui de la ville durable qui est au cœur de ma mission en tant que Ministre de la ville chargé du grand projet d’aménagement « Grand Paris ». Merci également aux autorités chinoises et à la Région Administrative Spéciale (RAS) de Hong Kong, d’accueillir ce rendez-vous important. J’ai eu le plaisir de rencontrer à deux reprises Carrie Lam, Ministre du développement, à Paris dans mon Ministère et hier soir à Hong Kong. Sa tâche est immense mais ô combien déterminante. Je reviens de Shanghai où j’ai constaté l’importance du développement et j’ai été impressionné par le développement d éveloppement des infrastructures.
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Seul le prononcé fait foi
Par son histoire, sa culture, sa puissance démographique et économique, la Chine affirme aujourd’hui davantage sa voix sur la scène internationale. C’est aussi au nom de la France, amie de la Chine, que je m’exprime aujourd’hui. Jamais dans la longue histoire de nos relations, une histoire dont le général de Gaulle a écrit l’une des pages les plus fortes, nos liens n’ont été aussi denses et aussi confiants. La France fut en 1964, le premier pays occidental à nommer à Pékin un ambassadeur de plein exercice et aujourd’hui, la Chine et la France, grâce au président de la République française, Nicolas Sarkozy et au Président de la République populaire de Chine, Hu Jintao, sont liées par un partenariat bâti sur la confiance, le respect et l’amitié. Mesdames et messieurs, en votre présence à vous tous ici, investisseurs, promoteurs, architectes, consultants, commerciaux ou encore collectivités territoriales, je suis venu vous présenter le projet, cher au Président Nicolas Sarkozy, du « Grand Paris ». L’Europe est confrontée à un grand défi économique et la France a mis en place un grand nombre de mesures pour résister à la crise et maintenir le consensus européen. Nous avons lancé de grandes réformes mais aussi continuer à investir, notamment en aidant les entreprises et en favorisant la création d’emplois : plan de relance, crédit impôt recherche, grand emprunt national. Et le projet du Grand Paris fait partie de cette dynamique. Beaucoup d’investisseurs sont parmi nous aujourd’hui et je voudrais leur dire que le Grand Paris est un projet ambitieux, pour lequel l’Etat a mis en place les moyens de sa réalisation et dont les retombées économiques potentielles sont à la hauteur de son ambition. Il s’agit de construire la ville-monde de demain, la capitale économique de la France et de l’Europe ; l’éco cité innovante et performante qui respecte ses habitants et son héritage culturel et patrimonial.
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Quelques chiffres viennent confirmer l’ambition de notre projet. 20 milliards d’euros vont être investis d’ici à 2025 dans la construction d’un métro automatique de plus de 150 kilomètres ! Ce grand métro va désenclaver la ville de Paris et l’ensemble de sa région, relier les aéroports aux pôles d’excellence industriels et universitaires. Il va ainsi faciliter les mobilités entre les différents territoires et les 12 millions d’habitants concernés par ce projet. 12 millions d’habitants c’est petit à l’échelle asiatique mais c’est le plus grand marché européen ! L’Ile-de-France est en effet la 1ère région économique d’Europe et représente 30 % du PIB de notre pays. C’est la 2ème destination européenne des investissements étrangers, la 1ère région au monde pour les salons et rencontres professionnels (400 salons et 900 congrès par an). Nous disposons du 1er parc d’immobilier d’entreprises en Europe avec plus de 100 millions de m² de bureaux, de locaux d’activité et d’entrepôts. Le taux de rentabilité de l’immobilier est de 6 à 6,25 % en moyenne. Le projet du Grand Paris va permettre de consolider le développement de nos pôles d’innovation, de R&D et d’enseignement supérieur : il y a dans la région capitale plus 145 000 personnes travaillant dans la recherche dont 90 000 chercheurs, et 17 Mds d’euros d’investissements sont investis chaque année dans ce secteur. Ainsi le Grand Paris qui est 1er centre de recherche européen et le 3ème mondial après Shanghai et Pékin compte bien garder sa place de leader européen. L’objectif du Grand Paris est d’atteindre, ce qui va vous sembler peu (puisque Shanghai mise sur presque 10 % pour 2011) mais est très ambitieux pour des européens, un taux de croissance de 4 %. Bien entendu, le Grand Paris est un projet d’aménagement complet à vocation économique, et il doit intégrer la dimension logement : ce sont donc plus de 70.000 logements qui vont être construits chaque année, soit plus du double du rythme annuel de construction. Et je sais que la question du logement est 3
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importante pour les hongkongais, nous en avons parlé longuement avec Carrie Lam. Mais, vous le savez bien, sans un environnement économique et politique stable, comment attirer les investisseurs ? Le Grand Paris est un projet porté au plus niveau de l’Etat par le Président Nicolas
Sarkozy
lui-même
qui
m’en
a
confié
la
responsabilité.
Le
gouvernement a adopté une loi en 2010 spécifique pour le Grand Paris. Le développement du futur réseau de métro automatique a fait l’objet d’un accord avec les collectivités territoriales. Quelle que soit l’évolution politique en France, le projet ne sera plus jamais remis en question, le projet est irréversible. Pour garantir le développement de chaque territoire, l’Etat va signer des contrats avec les collectivités locales. Territoire par territoire un accord sera passé sur les réserves foncières dédiées au logement, à la création de bureaux ou d’activités, pour les 20 prochaines années. Ce sont de nouvelles opportunités foncières, immobilières et donc financières qui sont en train de se créer ! Le parc immobilier existant est en même temps en cours de rénovation dans beaucoup de territoires, ce qui démultiplie ainsi les opportunités. Par exemple le quartier d’affaires de Paris La Défense a engagé un vaste programme de rénovation et d’extension de son parc ; et l’établissement public EPADESA qui assure le développement de ce programme est présent sur le salon. La sécurité juridique et politique offre un cadre idéal pour investir. Vous le savez aussi, le nerf de la guerre, c’est la finance ! Et là encore, le financement du Grand Paris est sécurisé, notamment par des taxes affectées. La réalisation du Grand Paris des transports est cofinancée à hauteur de 32,4 Milliards d’euros par l’Etat, les collectivités et les entreprises. Le Grand Paris est un projet qui va dessiner l’avenir de notre capitale, ce dessin nous avons, dès le début, souhaiter y associer les architectes. C’est 4
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pourquoi une grande consultation internationale a été lancé, a permis de sélectionner 10 équipes (5 françaises et 5 étrangères) qui ont travaillé de manière parallèle pour construire une vision partagée de la ville de demain. C’était un lancement très innovant du projet, et nous avons souhaité continuer à travailler en associant les architectes dans l’Atelier International du Grand Paris. Et d’ailleurs, je sais que Hong Kong a de grands projets d’aménagements, et que nos architectes via l’Association des Architectes Français à l’Export (AFEX), vont venir prochainement échanger avec les spécialistes hongkongais dans le cadre d’une réflexion sur le futur quartier de West Kowloon. Les experts français du BTP sont fiers d’avoir en partie participé à la construction de votre ville, et nos architectes seront ravis de pouvoir réfléchir avec vous au dessin du Hong Kong de demain. Vous le savez savez tous, l’avenir l’avenir est d’abord d’abord entre nos mains. Il dépend de notre notre courage, il dépend de notre imagination, de notre volonté de travailler plus et d'innover plus. Je suis certain que c’est ce qui conduira vos échanges. Je ne terminerai pas mon propos sans citer un proverbe chinois : « Si les livres n’épuisent pas les paroles, les paroles n’épuisent pas les idées ». Bons débats à tous ! Je vous remercie.
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