Ben putain, ça c’est du champignon !
Mathieu Guerriaud 2005-2006 d’après le cours de Mycologie de N. Séguy
I) Généralités
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I) Généralités 1.1
Définitions
Un mycète est un organisme eucaryote sans chlorophylle (on le distingue donc des végétaux)
Sans organisation tissulaire , il est constitué d’un filament ou hyphe ou thalle uni ou pluricellulaire. Le mycélium est un ensemble d’hyphe. Certains mycètes restent unicellulaires : les levures. Se sont des organismes immobiles à la paroi rigide : cette dernière contient de la chitine qui apporte rigidité et résistance. Ils sont très nombreux : 69000 espèces de mycètes répertoriés. Mais ils sont sous-estimés car on découvre 17000 nouveaux mycètes chaque année. La reproduction s’effectue selon un mode sexué (méiose) ou par un multiplication asexuée (mitoses successives) Organisme hétérotrophe par rapport au carbone. Ils n’incorporent pas directement le carbone minéral, mais le carbone produit par d’autres organismes, souvent morts. Organismes se nourrissant par absorption (pas de phagocytose) à travers la paroi par digestion enzymatique. La structure végétative reflète ce lien étroit avec son substrat nutritif.
1.2 1.2.1
Relations avec le vivant Saprophytisme
C’est le développement sur des organismes morts , des déchets… L’énergie est produite grâce à l’oxydation des composés organiques : Le sucre est source de carbone, les protéines sources d’azote… Grand rôle de recyclage des matières organiques : équilibre de l’écosystème. Il faut lever un certain nombre de contraintes pour permettre un développement extérieur : Besoin d’une forte pression osmotique • Protection contre les UV (phenylammonia lyase = PAL à l’origine des • anthocyanes protecteurs des UVB, synthèse de mélanines anti UVB chez les dématiés)
Mathieu Guerriaud 2005-2006 d’après le cours de Mycologie de N. Séguy
Les différents champignons pouvant faire de l’humus :
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I) Généralités 1.1
Définitions
Un mycète est un organisme eucaryote sans chlorophylle (on le distingue donc des végétaux)
Sans organisation tissulaire , il est constitué d’un filament ou hyphe ou thalle uni ou pluricellulaire. Le mycélium est un ensemble d’hyphe. Certains mycètes restent unicellulaires : les levures. Se sont des organismes immobiles à la paroi rigide : cette dernière contient de la chitine qui apporte rigidité et résistance. Ils sont très nombreux : 69000 espèces de mycètes répertoriés. Mais ils sont sous-estimés car on découvre 17000 nouveaux mycètes chaque année. La reproduction s’effectue selon un mode sexué (méiose) ou par un multiplication asexuée (mitoses successives) Organisme hétérotrophe par rapport au carbone. Ils n’incorporent pas directement le carbone minéral, mais le carbone produit par d’autres organismes, souvent morts. Organismes se nourrissant par absorption (pas de phagocytose) à travers la paroi par digestion enzymatique. La structure végétative reflète ce lien étroit avec son substrat nutritif.
1.2 1.2.1
Relations avec le vivant Saprophytisme
C’est le développement sur des organismes morts , des déchets… L’énergie est produite grâce à l’oxydation des composés organiques : Le sucre est source de carbone, les protéines sources d’azote… Grand rôle de recyclage des matières organiques : équilibre de l’écosystème. Il faut lever un certain nombre de contraintes pour permettre un développement extérieur : Besoin d’une forte pression osmotique • Protection contre les UV (phenylammonia lyase = PAL à l’origine des • anthocyanes protecteurs des UVB, synthèse de mélanines anti UVB chez les dématiés)
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Les différents champignons pouvant faire de l’humus :
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Les différents champignons pouvant faire de l’humus : Champignons des sucres de faible PM : Saccharomyces cerevisea, • aureobasidium pullulens, trichoderma sp., cladosporium sp . Champignons cellulosiques, structure fibreuse : Aspergill • Aspergillus us sp., Fusarium Fusarium sp., différents Mucorales et Basidiomycètes dont Gyrophana lacrymans = la mérule (dégâts domestiques). Les champignons ligninolytiques : lignivore nombreux basidiomycètes • stereum ganoderma
1.2.2
Parasitisme
Parasitisme facultatif (transitoire) : maintient du saprophytisme trichophyton et microsporum . Parasitisme obligatoire : très lié à un hôte (équilibré mais limité) mildiou de la vigne : plasmopara viticola, des rouilles comme la rouille du chou : albugo candida. Très répandu. Parasitisme destructeur (prédation) : le champignon envahi toute la plante : lutte biologique arthrobotrys. Mildiou de la pomme de terre phytophtora infertans. Ergot de seigle claviceps pupurea contamine la farine. Commensalisme : parasitisme bien toléré, le mycètes ne fait pas de dégât, optimale pour le champignon, peut dégénérer. Chez l’homme Candida albicans, Malassezia sp, trichosporum sp .
t e u g u m
Les candidoses (présence de champignons) buccales, appelées appelées également muguet, dues à la présence de Candida albicans, albicans, se traduisent traduisent par la présence de plaques blanches à l'intérieur de la bouche. Elles sont le plus souvent consécutives à un déficit immunitaire ou à la prise prolongée de médicaments médicaments et plus spécifiquement d'antibiotiques à l'origine d'un dérèglement de la flore digestive.
e r o l o c i s r e v s i s a i r y t i P
Il s'agit d'une affection bénigne et fréquente provoquée par la prolifération excessive excessive d'un champignon qui appartient au groupe des levures du genre Malassezia (autrefois appelés Pityrosporon). Les levures du genre Malassezia résident à la surface de la peau humaine normale et peuvent, chez certains patients, provoquer le pityriasis versicolore, versicolore, qui se traduit par des taches pigmentées ou dépigmentées du tronc. Les levures du genre Malassezia sont aussi incriminées dans le développement des pellicules du cuir chevelu, de la dermite séborrhéique et des folliculites pityrosporon.
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1.2.3
Symbiose
3
1.2.3
Symbiose
Interactions spécifiques et harmonieuses entre les mycètes et les a utres organismes Les lichens : Champignons – algues
Les mycorhizes (nodosités…) Champignons – racines
Champignon
Algue
Champignon
1.2.4
rôles bénéfiques/néfastes
Néfastes : contamination alimentaire et de stockage, mycotoxines, pathogènes Bénéfiques : industries fromagères, production d’alcool, lutte biologique, production d’antibiotiques Pénicilline : penicilliu penicillium m chysogenum chysogenum Céphalosporine : cephalosporium acremonium Cyclosporine : tolypocladium inflatum Anti-fongique : penicilliu penicillium m griseofulvum griseofulvum
1.3
origine et évolution phylogénétique (pas à savoir)
Champignons supérieurs
Champignons inférieurs
basidiomycotina
chytridiomycotina FUNGI
ascomycotina
zygomycotina Deuteromycotina (Mode de reprod. Inconnu)
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1.4
structure générale
4
1.4
structure générale
1.4.1
aspect du thalle
Thalle végétatif ou somatique, il baigne dans le substrat. Thalle reproducteur : formation de spores et dissémination. Croissance centrifuge par allongement et ramification des éléments existants : ronds de sorcières (Æ permet la recherche de substrats).
Thalle unicellulaire
2 modes de multiplication : Bourgeonnement
scissiparité
Thalle pseudo mycélium (candida)
Thalle filamenteux
Mycelium Tube germinatif
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vaccuole
noyau
memb
cytoplasmiqu
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vaccuole
noyau
membrane cytoplasmique
vésicules
mitochondries
paroi
sens de développement
1.4.2
cloisonnement du thalle filamenteux
a) thalle siphonné : cœnocytique
Un thalle cœnocytique est un caractère primitive : Zygomycète
b) thalle cloisonné
Filament à cloison (septa) champignons supérieurs paroi squelettique
membrane cytoplasmique
initium intrapariètal article
article
pore (permet le deplacement des organites)
meurt
bouton synaptique obstruction par des corps de Woronin
Autres obturations : comme des corps de Woronin (sphériques, hexagonaux, • rectangulaires) et matrice protéique cristalline composé de N, S, P. Î sépare les cellules endommagées du reste de l’hyphe. organelles de pores : isolant les cellules lors de la reproduction •
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c) différents pores entre les articles : • • •
plusieurs pores un seul pore un dolipore Î basidiomycètes
d) membrane plasmique
Associée à la paroi par l’intermédiaire de fibrilles Plusieurs enzymes : chitine synthétase, glucane synthétase, glycosyl et mannosyl transférase, ATPase et phospholypase.
1.4.3
Composition pariétale
La paroi représente 30% du poids sec Composition : Glucides Chitine Β-glucanes Phosphopeptidomannane PPM Mannoprotéines Lipides 1.4.4
Variation morphologique du thalle a) Structure du thalle adapté aux substrats Æ Fixation d’un champignon sur une
plante nécessite appressoria Æ Nutrition par des rhizoïdes Æ Boucle de mycélium : piège les
nématodes
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b) Organes de conservation du mycète ÆCellules sclérotiales ou sclérotes : résistance à un stress Æ Chlamydospores : spores de résistance
c) Différenciation du thalle Æ Organes de fructification
1.5
Reproduction sexuée
1.5.1
Cycles de vie des champignons
a) multiplication sexuée
Avant la rencontre de 2 noyaux haploïdes compatibles, le mycète se multiplie de façon asexuée. A partir du thalle il y a reproduction par mitose, production d’un grand nombre de spores = conidies pour coloniser les substrats. Stade asexué = anamorphe
spores asexuées
mitose germination (naissance d'un filament)
thalle
phase végétative
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b) reproduction sexuée
Stade sexué : téléomorphe Ce mode est plus rare Æ Méiose (recombinaison génétique) Æ Demande beaucoup d’énergie Ce produit si le champignon est soumis à un stress Holomorphe : si le stade sexué et asexué est connu : champignon parfait Æ on le nomme donc par le nom du stade téléomorphe Æ Polymorphisme du mycète Exemple : Emericella nidulans (holomorphe) dont l’anamorphe est Aspergillus nidulans Pour les champignons pathogènes la reproduction sexuée est très rare.
1.5.2
Processus de la reproduction
a) organe particulier
La reproduction met en jeu un organe particulier : le dicaryon Avant de fusionner, la cellule comporte 2 noyaux à N. un stress est nécessaire à la fusion. Puis avec la méiose il y a production de méiospores. b) étapes de la reproduction sexuée
3 événements successifs La plasmogamie : fusion de 2 cellules haploïdes avec mise en commun des cytoplasme mais pas des noyaux Æ dicaryon La caryogamie : fusion des 2 noyaux Æ zygote diploïde (il peut s’écouler beaucoup de temps entre la plasmogamie est la caryogamie. Une méiose et une mitose s’ensuivent. 2N caryogamie N
N
N
N
2N
2N
dicaryon
plasmogamie 2N méiose et mitose
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c) spores et groupes
Les spores issues de la reproduction sexuée sont de 4 types selon les groupes de mycètes Ascomycotina
ascospore
Basidiomycotina
basidiospore
Zygomycotina
zygospore
chytridiomycotina
zoospore
d) conjugaison de cycles
spores asexuées
germination mitose
phase végétative thalle
plasmogamie germination
caryogamie spore méiose
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1.5.3 Les organes sexuels a) pour la fertilisation Î Des basidiomycètes, cellules végétatives
Les mycéliums fusionnent, sans différenciation d’organe
+
-
Î De levures
Î De Chytridiomycètes
Organes sexuels différenciés avec gamétocyste plurinucléé Gamètes flagellés en milieu aquatique Æ archaïsmes Î Des ascomycètes
Plus évolué ⇒ Ascogone = gamétocyste femelle ⇒ Anthéridie = gamétocyste mâle
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b) régulation du cycle sexuel
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b) régulation du cycle sexuel
Il existe 2 compatibilités : Végétative Fusion des cellules Cohabitation des noyaux dans un même cytoplasme
Sexuelle Fusion nucléaire Codé par des gènes « mating type »
Souvent les 2 compatibilités sont indispensables car gérées par un même gène 1.5.4 Exemples de cycles de reproduction a) les chytridiomycètes
Les cellules sont flagellées (les seules) en milieu aquatique. Le thalle est cœnocytique (thalle sans cloison) de forme globuleuse avec parfois des rhizoïdes. La phase diploïde est représentée par un zygote enkysté (spore dormante) Beaucoup de ces champignons sont des pathogènes pour les végétaux et les animaux. Ils sont très petits et donc difficile à cultiver
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On a deux thalles filamenteux développant des organes sexuels :
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On a deux thalles filamenteux développant des organes sexuels : Un gamétothalle qui après maturation se différenciera en : - un gamétocyste mâle - un gamétocyste femelle Les gamètes mâles et femelles fusionnent sous l’effet d’hormones : la p arisine (mâle) et la sirenine (femelle) Le zygote (2N) perd son flagelle (cycle 2N par l’intermédiaire du sporothalle) Le sporothalle est composé de deux structures (mitotiques / sporocystes de résistance) b) les zygomycètes
sporocystospore
Zygospore
Thalle cœnocytique Gamètes non flagellées Multiplications asexuées par sporocystospores Spores endogènes (donc pas conidies) enveloppées par une membrane Reproduction caractéristique par production de zygospores à paroi épaisse, échinulé à l’intérieur d’un zygosporocyste se formant après fusion des deux gamétocystes Il existe des hormones « de rencontre » : acide trisporique Exemple : Cunnighamella, rhizopus . Les zygophores attirés dès le contact se gonflent et forment des progamétocystes (séparés par un septum). Les cloisons individualisent les gamétocystes Mathieu Guerriaud 2005-2006 d’après le cours de Mycologie de N. Séguy 13
multinuclés centraux des suspenseurs. Le septum de fusion dégénère, il y a
multinuclés centraux des suspenseurs. Le septum de fusion dégénère, il y a mélange des cytoplasmes Æ dicaryons Æ zygosporocyste Les zygospores matures (2N) vont subir une méiose. On assistera à de nombreuses variations de la taille des gamétocystes, de la forme des zygosporocystes et de leurs ornementations et positions. Exemple : Suspenseurs horizontaux : syncephalastrum racemosum Suspenseurs verticaux : mortierella alpina
c) les basidiomycètes
Thalle cloisonné (plus résistant) Il n’y pas de différenciation sexuelle des gamétocystes, la fertilisation a lieu par fusion d’hyphes somatiques compatibles (mycélium primaire) La production de mycélium secondaire ou dicaryotique peut résister longtemps. La régulation de l’état dicaryotique peut se faire sous forme d’anses d’anastomoses.
Exemples :
Agaricus sp. Cryptococcus neoformans
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d) les ascomycètes
Mycélium cloisonné avec cloisons perforées permettant les échanges En cas de stress, le mycètes peut se débarrasser des cellules en obstruant les pores par des corps de Woronin. (Ci contre) Reproduction sexuée (fission levure, fragmentation du mycélium, production de conidies et de chlamydospores. La fertilisation se fait par des organes différenciés et spécialisés dans la production de gamétocystes (ressemblant à un thalle)
Si les noyaux sont compatibles, il y a formation de dicaryon dans les hyphes ascogènes. La caryogamie et la méiose se font dans les jeunes asques Æ 4 noyaux N. La mitose double le nombre de noyaux, on obtient 8 ascospores.
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Exemple : pezize écarlate sarcosphypha coccinea
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Exemple : pezize écarlate sarcosphypha coccinea
1.6
Multiplication asexuée
1.6.1
généralités
Un champignon est dit imparfait si un seul cycle de reproduction est connu : deutéromycète, fungi imperfecti, champignons mitosporiques. La classification se fait selon : - Le genre de conidies - Le mode de groupement - La morphologie des spores On distingue les spores endogènes (avec une membrane, caractéristique des zygomycètes de l’ordre des mucorales – Rhizopus nigricus) et les spores exogènes : les conidies. Conidiophore : penicillium
Blastospores : candida
Arthroconidia : géotrichum
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1.6.2
deux types de conidiogenèse
16
1.6.2
deux types de conidiogenèse Un article (ou groupe d’articles) latéral ou terminal de l’hyphe s’individualise en une spore u nicellulaire (ou pluricellulaire) appelée aleurie (exemples : les dermatophytes, les Chrysosporium et Scedosporium).
e e r u i q a i t l l i a l o h t s
Filament e u q i r h t r a e u q i l l a h T e r i a t i l o s e u q i t s a l B
e t è p o r c a e u q i t s a l B
e e u n q o r i t h s c a l n B y s
e l a u i q d i t o s p a m l B y s
f i s s e r g é r e u q i t s a l B
Macroconidie
Le filament (ou l’hyphe) se différencie en spores de manière progressive et rétrograde (depuis le sommet jusqu’à la base), puis les spores ainsi formées, d’aspect rectangulaire, sont libérées. Filament Arthroconidie Ces conidies sont appelées arthrospores (exemples : Geotrichum sp. Et Scytalidium hyalinum pour les hyalohyphomycètes, Scytalidium dimidiatum pour les phaéohyphomycètes). C’est l’exemple des levures appelées aussi blastospores. Une spore est produite à partir de la cellule mère par simple bourgeonnement (exemples : Candida, Malassezia, …). Dans ce mode de conidiogénèse, chaque site de bourgeonnement ne fonctionne qu’une seule fois. Cependant une même blastospore peut produire plusieurs cellules filles, de manière successive et en des sites différents mais contigus. Chaque cellule mère bourgeonne une ou plusieurs conidies qui à leur tour 3 produisent de nouvelles conidies et ainsi de suite. Les conidies restent 2 accolées les unes aux autres formant une chaîne de spores dite acropète, la plus jeune des spores (dernière produite) étant située à l’extrémité de la 1 chaîne. En outre, cette chaîne est plus ou moins ramifiée, puisqu’une même cellule mère peut bourgeonner plusieurs cellules filles de manière successive et en des sites différents, mais contigus (exemples : Cladosporium, Alternaria). On visualise facilement le point d’attache des conidies entre elles (cicatrices de bourgeonnement) lorsqu’elles sont libérées. Il y a alors bourgeonnement simultané de plusieurs conidies à partir d’une cellule conidiogène qui est renflée à sa partie apicale.
Les conidies naissent toujours par bourgeonnement, mais après chaque bourgeonnement, la cellule conidiogène reprend sa croissance latéralement. Cette alternance de phénomènes de bourgeonnement terminal et de reprise de croissance latérale se traduit par un aspect en sympode ou en zig-zag de la cellule conidiogène où chaque angle correspond à un site de bourgeonnement (exemples : Beauveria et Sporothrix schenkii, agent de la sporotrichose). Ici les conidies sont formées à la fois d’éléments préexistants du thalle et d’éléments néoformés. Elles sont produites en effet l’une après l’autre par bourgeonnement au sommet de la cellule conidiogène. Mais ces bourgeonnements successifs s’accompagnent d’une fragmentation progressive et rétrograde de la cellule conidiogène. La cellule conidiogène se raccourcit au fur et à mesure de son fonctionnement. Les conidies apparaissent par ailleurs bicellulaires et disposées en grappes (exemple : Trichothecium roseum).
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La cellule conidiogène (appelée annellide), parfois peu différenciée du
e u q i d i l l e n n a e u q i t s a l B
e u q i d i l a i h p e u q i t s a l B
1.6.3
La cellule conidiogène (appelée annellide), parfois peu différenciée du filament, produit à son extrémité apicale une conidie, puis reprend sa croissance à son sommet. Elle forme ensuite une deuxième conidie qui repousse la première, et ainsi de suite. Les spores restent ainsi accolées les unes aux autres en chaînes basipètes, la plus jeune étant à la base de la chaîne, chaîne non ramifiée puisque les spores sont issues d’une cellule conidiogène à site de bourgeonnement unique. Cependant, cet édifice est fragile, et se dissocie souvent au montage. De plus, les reprises de croissance successives induisent au sommet de la cellule conidiogène une succession d’anneaux peu visibles, l’élaboration de la nouvelle paroi s’effectuant lors de ces reprises de croissance seulement à partir des couches pariétales internes de la cellule conidiogène (exemple : copulariopsis). La cellule conidiogène, appelée phialide, apparaît souvent bien différenciée. Elle a une forme de bouteille renflée au milieu avec une base étroite et une partie apicale effilée, et se termine parfois par une collerette plus ou moins visible. Les phialides sont posées directement sur des hyphes végétatifs (exemple : Phialophora), ou au contraire, sur un filament spécialisé appelé conidiophore, plus ou moins ramifié. Les conidies formées par bourgeonnement sont accolées les unes aux autres en chaînes basipètes, la plus jeune étant à la base (exemples : Aspergillus, Penicillium), ou glissent les unes sur les autres pour se rassembler en amas ou « balle » au sommet de la phialide (exemple : Acremonium).
le conidiophore
aureobasidium
phialophora
acremonium
trichoderma
penicillium
aspergillus
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1.6.4
répartition
18
1.6.4
répartition
: e é s r e p s i D e é g é r g A
mucidies
synnemas ou coremies
u e l u b o l G
1.7
acervules
pycnides
classification
Basidiospores cloison à dolipore
Spores flagellées milieu aquatique
Zygospores
As cos pores cloison à pore simple
Mycélium cloisonné dicaryon
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II) Les différents organismes
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II) Les différents organismes 2.1
le milieu Espèces mycorhiziennes, en relation avec les racines des arbres. (Ci contre) Pore en forme d’anneau : dolipore
2.1.1 Il existe des champignons associés à des arbres pionniers (pins, mélèzes, peupliers), ils sont peu nombreux et très spécifiques mis à part l’arbre, il sont peu influencés par les conditions du milieu
D’autres champignons sont associés à des arbres forestiers (sapin, épicéas, bouleaux, chênes…) ils sont très influencés par les conditions locales : arbre, sol, altitude… Acidité, pH de l’humus Milieu acide : châtaigniers, houx, myrtilles, bruyères, fougères • Milieu basique (calcaire) vigne, érable, cornouillers, ifs, prunus, • hellébore fétide… Thermophilie Erable de Montpellier, épine-vinette, chêne vert, géranium sanguin… • Hygrophilie Forte : aulnes, roseaux, saule cendré, sphaignes • Moyenne ; frêne, noisetier, bourdaine, peuplier, tremble… • Xérophilie (aridité) Genévrier, argousier, raisin d’ours, prunus •
2.2
la reproduction
Pour les macromycètes Ascomycètes : 8 ascospores (pézize écarlate, morille) : nécessité de rencontré 2 filaments de potentialité différentes, durée de vie limitée.
Basidiomycètes : basidiospores (agarics, bolets…) durée de vie longue
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2.3
reconnaissance des macromycètes et classification • • • • • • • • • • • •
•
récolter les champignons dans les domaines publics cueillir les jeunes champignons et complets cueillir uniquement ce dont on a besoin utiliser un panier séparer les connus des douteux demander conseil à un spécialiste fréquenter des associations ne pas écraser les champignons ne pas ratisser le sol ne pas consommer les douteux ne pas croire les « on-dit » (les limaces le mangent, donc il est bon !) ne pas utiliser de sacs en plastique. Toxicité Conservation 2 jours à 4°C Eviter les sacs en plastique où les champignons macèrent Eviter les lieux pollués : autoroute, champs agricole, vignes…
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La Cortine
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La Cortine Pour les genres concernés par une cortine, au lieu d'un voile qui protège les lames c'est un réseau de petits fils (comme des fils de toile d’araignée) qui réunissent le stipe et la marge du chapeau. Avant que ces fils ne se déchirent (lorsque le chapeau s’ouvrira), les spores commencent à tomber d'entre les lames et colorent ces filaments. Les filaments qui sont restés collés sur le pied forment une trace irrégulière de la couleur des spores. La plupart des champignons qui ont une cortine ont des spores foncées de couleur rouille à noir en passant par brun-pourpre.
2.4
Les macromycètes à bien connaître
Tous les genres de macromycètes ont des espèces vénéneuses, la concentration en toxine variant avec l’age et l’espèce Æ Toxines non thermolabiles Æ Rapidement absorbée par l’intestin
Plus le délais entre l’ingestion et l’apparition des premiers symptômes est long plus l’intoxication est grave (souvent lésions du foie ou des reins). Intoxication tardives donc graves : + de 6h après l’ingestion Intoxication précoces : entre 3 et 6h, bénigne mais souvent spectaculaires.
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INTOXICATION DE TYPE A
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INTOXICATION DE TYPE A Groupe I : syndrome phalloïdien (Amanita) et paraphalloïdien (Cortinaria) AMANITACEAE CHAPEAU
LAMES ANNEAU
Facilement séparable du pied Charnu Souvent recouvert de fragments issus de la volve Parfois présence de marge striée (amanitopsis) Libres, blanches (sauf pour l’amanite des césars ou oronge vraie où elles sont jaunes) Parfois floconneux (sauf amanitopsis)
Pour les Amanitales, le voile général (enveloppe protectrice) donne naissance à la volve, le voile partiel donne naissance à l’anneau, il s’accroche sur les bords du chapeau et à la partie supérieure du stipe par une lame mince. En fonction du mode de rupture du voile, on distingue différents caractères morphologiques.
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Amanita phaloïdes
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Amanita phaloïdes CHAPEAU
Charnu, sphérique ou ovoïde à l’état jeune, puis étalé (5-15cm) Couleur : vert olivacé parfois blanc Cuticule : fibrilles foncées radiales et plus ombre au centre
LAMES
Blanches libres et serrées
ANNEAU
Large strié blanc
STIPE
Souvent zébré de vert
VOLVE
Ample, volumineuse, blanche
ECOSYSTEME
Taillis, feuilles parfois résineux Sols calcaires, été automne
TOXICITE
Mortel 90-95% des intoxications
CONFUSION POSSIBLE Agaricus silvicola
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CREPTIDOTACEAE CHAPEAU
Sec ou visqueux parfois hygrophane (change de couleur avec l’humidité)
LAMES
Ocres jaunes rouille
STIPE
Mince, long et souvent pruineux (pruine = sorte de poussière fine, cireuse) Pas de volve mais cortine fugace farine Mousse, souches, humus, souvent en groupe
ODEUR ECOSYSTEME
Galerina Marginata CHAPEAU
Jaune ambré à roux, ocre clair par temps sec, souvent bicolore plan convexe ou en cloche Marge avec parfois des fibrilles fugaces du voile
LAMES
Jaunes rousses
ODEUR
farineuse
STIPE
Mêmes couleurs que le chapeau parfois plus foncé avec l’âge.
ANNEAU
membraneux
ECOSYSTEME
Sur bois mort de résineux, en groupe
TOXICITE
MORTEL amatoxine CONFUSION POSSIBLE Pholiota mutabilis (comestible préparé en velouté)
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LES LEPIOTES
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LES LEPIOTES Si Ø > 10 cm : grande lépiotes (60cm) consommable Si Ø < 10 cm : petite lépiotes Æ Danger
AGARICACEAE CHAPEAU
Ecaille chez les grandes espèces avec mamelon lisse
LAMES
Libres, blanches
STIPE ANNEAU VOLVE
Bulbeux chez les grandes espèces coulissant Pas de volve
Lepiota brunneoincarnata CHAPEAU
Ecailles brunes roses violacées Conique sur fond clair 2 à 7cm
LAMES
Arête finement échancrée
ODEUR
fruitée
STIPE
Brunâtre rosé avec zone annulaire fibreuse et au dessus cerne brun violet
ECOSYSTEME
Forêts humides feuillus lieux herbeux, rare
TOXICITE
Mortel amatoxine
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SYNDROME PHALLOIDIEN
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SYNDROME PHALLOIDIEN Symptômes après plus de 6 heures après l’ingestion : •
Phase cholériforme : intense, dure de 2 à 3 jours Troubles digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissement, diarrhée intense, pertes hydroélectriques, déshydratation) acidose métabolique, hypotension, insuffisance rénale.
•
Phase d’apparente guérison
•
Phase hépatotoxique 3 à5 jours après l’ingestion Décelable par bilan biologique (N transaminases sériques glutamine pyruvique P complexe prothrombique) Intensité variable selon sujet Insuffisance hépatique, cytolyse et nécrose, hémorragie, coma (dialyse inefficace)
Pas de traitement Toxines : • •
•
Hémolysine (ici la phalline) thermolabile 5 phallatoxines (phalloïdine…) cyclopeptides de AA, cytolyse hépatique, agissent si destruction des muqueuses 6 amatoxines (amanitine α et β) cyclopeptides à 8AA
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CORTINARIACEAE
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CORTINARIACEAE CHAPEAU
Visqueux à sec de couleur varié
LAMES
Couleurs variées (blanc, jeune, bleu, rouge) toujours avec un reflet rouille
STIPE CORTINE ECOSYSTEME
Cylindrique avec parfois un bulbe marginé En toile d’araignée Bois de feuillus, de conifères
Cortinarius Orellanus CHAPEAU
Convexe puis étalé avec mamelon fauve orangé, cuticule feutré fibrilleux velouté 3 à 8 cm
LAMES
Orange à roux, épaisse et peu espacées
ODEUR
radis
STIPE
Jaunâtre, base pointue
CHAIR
Jaune pâle
ECOSYSTEME
Feuillus, plutôt dans les montagnes
TOXICITE
Mortel, contient de l’orellanine
jeunes champignons
vieux champignons
SYNDROME PARAPHALLOIDIEN Symptômes tardifs après l’ingestion : -
Temps d’incubation 17 jours (!) Troubles gastriques violents et néphrite importante. Mort due aux crises d’urémie et aux lésions rénales.
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INTOXICATION DE TYPE A
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INTOXICATION DE TYPE A Groupe II : empoisonnement par monométhylhydrazine (gyromitrine) Gyromitra HELVELLACEAE CHAPEAU CARPOPHORE LAMES ANNEAU CHAIR ECOSYSTEME
Aspect de cervelle Pas entièrement creux absence absence Grenue : cassante Pinède, montagne
Gyromitra esculenta CHAPEAU
cérébriforme
ODEUR
aromatique
STIPE
Blanc à lilas plissé et pruineux
ECOSYSTEME
Pinèdes sableuses, montagne de l’est et du midi
TOXICITE
Très toxique
CONFUSION POSSIBLE Morchella esculenta : la morille
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INTOXICATION A LA GYROMITRINE
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INTOXICATION A LA GYROMITRINE La gyromitrine est volatile, soluble dans l’eau de cuisson, elle s’hydrolyse en méthylhydrazine qui est très toxique Les symptômes apparaissent 10 à 24H après l’ingestion -
Troubles digestifs Fièvre Troubles nerveux Hémolyse Atteinte hépatique et rénale
Potentiellement mortel Traitement symptomatique de l’hépatite et de la tubulo-néphrite : transfusion et apport en vitamine B6 Prévention : ôter l’eau de cuisson.
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INTOXICATION DE TYPE B
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INTOXICATION DE TYPE B (symptômes entre 20 min et 2H)
Groupe III : Syndrome muscarinique Amanita Muscaria : Amanite tue-mouche CHAPEAU
Rouge vif avec flocons blancs labiles, marge striée avec l’age
LAME
blanches
STIPE
Blanc bulbeux
ANNEAU
blanc
VOLVE
Blanche à flocons
ECOSYSTEME
Feuillus résineux, sols acides, très commun
TOXICITE
Toxique du SNA et du SNC CONFUSION POSSIBLE Amanita caesarea (si flocons tombent et si perte de couleur)
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TRICHOLOMATACEAE
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TRICHOLOMATACEAE CHAPEAU STIPE LAMES ANNEAU ECOSYSTEME
En entonnoir, parfois mamelon Filandreux Décurrentes Absence (pas de volve également) Forets, près, souche.
Clitocybe dealbata (faux meunier = clitocybe blanc)
CHAPEAU
LAMES
Blanc, pruineux glacé, zones concentriques roses claires, couleur chair. Un peu déprimé, mamelon Blanches à crème, serrées, adhérentes
STIPE
Blanc à rosé
ODEUR
Douce amère
ECOSYSTEME
Lieu herbeux
TOXICITE
Muscarine comme amanite tue mouche CONFUSION POSSIBLE
Clitopilus prunulus lames blanches-roses, nettement décurrentes avec odeur de farine
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Omphalotus olearius (clitocybe de l’olivier)
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Omphalotus olearius (clitocybe de l’olivier) CHAPEAU
LAMES
Jaune, orange vif à brun fauve Chair mince en entonnoir Cuticule sèche, mate Orange vif, serrées, nettement décurrentes
STIPE
Brun orange
CHAIR
Jaune orangée
ECOSYSTEME
En touffe, sur souche de chêne ou de châtaignier
TOXICITE
muscarine
CONFUSION POSSIBLE Cantharellus cibarius (la girolle) Chair plus ferme avec plis, le pied ne brunit pas *Jamais sur souche ou racine
Hygrophoropsis aurantiaca Sur feuillus (Cf. suivant)
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Hygrophoropsis aurantiaca
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Hygrophoropsis aurantiaca
CHAPEAU
LAMES
Peu charnu, mince, convexe, en coupe ou entonnoir avec l’âge. Bords enroulés jaune à orange fauve Serrées décurrentes minces, fourchues, orangées
STIPE
Orange, plus soutenu à la base
CHAIR
Molle jaunâtre
ECOSYSTEME
Sous les conifères, courant en été ou en automne
TOXICITE
Comestible en faible quantité, sans intérêt culinaire
CONFUSION POSSIBLE Cantharellus cibarius (la girolle) Chair plus ferme avec plis, le pied ne brunit pas *Jamais sur souche ou racine
Omphalotus olearius (cf. précédemment)
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Syndrome Muscarinique (=sudorien ou cholinergique)
Syndrome Muscarinique (=sudorien ou cholinergique) Intoxication due à la muscarine Æ SNC Æ parasympathomimétique Æ intoxication 1 à 3H après ingestion Æ problèmes gastriques, nausée, vomissements, douleurs Æ diarrhée, colique Æ amertume buccale Æ hypersécrétion exocrine : SUDATION, larmoiement Æ syndrome neurologique, trouble de l’accommodation, céphalées, sensation d’angoisse ou de
mort, hypothermie, syndrome ataxique (troubles proprioceptifs, démarche ébrieuse) Æ dyspnée asthmatiforme, encombrement bronchique Æ signes d’emblée très fort, disparaissent après 2 ou 3 jours.
Traitement : Lavage gastrique Atropine par voie buccale ou sous cutanée (0,5 à1g) toutes les 4H. Réhydratation nécessaire.
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INTOXICATION DE TYPE B
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INTOXICATION DE TYPE B Groupe IV : empoisonnement à la coprine – effet antabuse COPRINACEAE CHAPEAU ET LAMES CHAPEAU LAMES ANNEAU ECOSYSTEME
Déliquescent noirs à maturité Ecailleux velu luisant Pâles, puis grises noires Très très rare Endroits fumés
Coprinus atramentarius CHAPEAU
Gris cendré à gris brun, sillonné, surface nue, marge se liquéfiant
LAMELLES
Grises noires, déliquescentes, très serrées
STIPE
Blanchâtre, renflé en bas, écailleux
ECOSYSTEME
Feuillus et résineux Jeunes champignons
TOXICITE
Toxique avec de l’alcool
champignon âgé CONFUSION POSSIBLE Coprinus comatus
Coprinus acuminatus
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Intoxication à la coprine
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Intoxication à la coprine Intoxication due à la coprine Troubles plus ou moins graves 1 à 3H après ingestion
Signes cliniques : •
Effet antabuse : Rubéfaction Congestion membres et face Variation de la température
•
Trouble respiratoire Vertiges Eréthisme cardiovasculaire (= palpitations, état d'excitabilité accrue) Tachycardie Collapsus (coma)
• • • •
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INTOXICATION DE TYPE C Groupe V : empoisonnement à l’acide Iboténique, muscimol Amanita Pantherina
CHAPEAU
Brun clair à brun foncé, rarement blanc (4-10cm) Flocons blancs Marge striée avec l’âge
LAMES
Blanches
ANNEAU
Souvent lisse
STIPE
Blanc bulbeux
VOLVE
Bourrelet
ODEUR
Rave
CHAIR
Blanche mince
ECOSYSTEME
Feuillus, résineux, sols sableux
TOXICITE
Comme A. Muscaria mais en cinq fois plus intense
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Syndrome pantherinien Touche le SNC Excitation psychomotrice et neuropsychique
Signes cliniques : Etats d’ivresse Obnubilation Agitation psychomotrice Délire Hallucination visuelle Euphorie Folie furieuse Illusion sensorielle Troubles digestifs inconstants et modérés L’examen met en évidence des signes atropiniques : Mydriase aréactive Sécheresse des muqueuses Tachycardie Crampe Sommeil profond Crises convulsives, potentiellement mortelles Troubles pendant 12 à 24H
Toxines : Toxines différentes mais mode d’action identique (inhibition de la sérotonine) Acides iboténique Muscazone Muscimol ou panthérine Le muscimol entraîne une excitation avec altération de l’EEG (≠ LSD)
Traitement : BZD (tranquillisant et anticonvulsivant) Surveillance stricte
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INTOXICATION DE TYPE C
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INTOXICATION DE TYPE C Groupe VI : empoisonnement à la psilocybine, psilocine hallucinogène PSILOCYBES CHAPEAU
Conique à campanulé, mamelonné léger, devenant plat avec l’âge. Visqueux gras (pellicule gélatineuse) brunâtre à jaune Variable selon les espèces, fibrilles à anneau permanent Adnées à subdécurrentes, brunâtres à violacées Grêle, central, blanc jaunâtre à brun, fibrilleux, non visqueux
CORTINE LAMES PIED
Psilocybe semilanceata CHAPEAU
Olive jaunâtre à ocre, conique, pointu avec cuticule poisseuse
LAMES
Noirâtres à pourprées
STIPE
Jaunâtre ocre brunâtre Humide et un peu translucide
ECOSYSTEME
Prairies fumées
TOXICITE
Très toxique
CONFUSION POSSIBLE Psathyrella Spores grises violettes Pied et chapeau séparables
Panaeolus très conique, spores noirâtres
Ici multipedata
Ici papillonaceus
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Intoxication
Agrocybe Sporée brune
Ici pedides
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Intoxication Hallucinogène Psilocybine Psilocine Action sur le SNC avec : Mydriase Congestion faciale Vertiges Céphalées Euphorie Angoisse Délire
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INTOXICATION DE TYPE D
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INTOXICATION DE TYPE D Groupe VII : irritants gastriques, syndromes resinoïdien ENTOLOMATACEAE CHAPEAU LAMES PIED VOLVE / ANNEAU ODEUR HABITAT
Ferme blanc +/- gris brunâtre Echancrées, blanches, jaunes, rose saumon Charnu fibrilleux absence Farine chlore radis concombre Bois et prés
Entoloma Lividum
CHAPEAU
Charnu épais ferme filament vergeté de fibrilles grises. Convexe puis plan, marge enroulée, pruineuse
LAMES
Assez serrées, libres à la fin, saumonées
STIPE
CHAIR ODEUR ECOSYSTEME TOXICITE
Robuste, plein, renflé à la base, blanchâtre et pruineux Blanche ferme douce Farine fraîche Sols argilo-calcaire, feuillus Toxique sévère CONFUSION POSSIBLE Clitocybe nebularis
Mathieu Guerriaud 2005-2006 d’après le cours de Mycologie de N. Séguy
Syndrome resinoïdien
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Syndrome resinoïdien Irritation du tube digestif Signes cliniques, troubles gastro-intestinaux, sévères +/- hépatite Drastique purgatif Céphalée Crampe, anurie Æ mort 3 espèces provoquant les mêmes symptômes :
Boletus satanas
Hebeloma crustuliniforme
Ramaria formosa (clavaire)
+ les lactaires et russules acres
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INTOXICATION DE TYPE D
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INTOXICATION DE TYPE D PAXILACEAE (tous toxiques) CHAPEAU LAMES PIED ANNEAU HABITAT
Non séparable du pied, marge enroulée Décurrentes, claires brun rouille facilement détachable du chapeau Court Absence Foret endroit herbeux, sur les bois
Paxillus involutus
CHAPEAU
LAMELLES
STIPE CHAIR ODEUR ECOSYSTEME TOXICITE
Charnu convexe, plan en entonnoir (6-12 cm). Humide un peu visqueux Fauve roux marge très enroulée avec éléments jeunes Décurrentes nombreuses et serrées de couleur crèmes, ocracées se tachant de brun au toucher Court plein ferme épais en haut Molle jaunâtre Agréable Feuillus, conifères, printemps à l’automne Toxique
Intoxication immunohémolytique 1à 3H. Involutine Æ agglutination des GR Æ activité G6PD et pyruvate kinase Troubles gastro-intestinaux Cyanose des extrémités Ictère, oligurie Trouble cardiaque Collapsus cardiovasculaire Æ mort (infiltration lipidiques des organes)
Mathieu Guerriaud 2005-2006 d’après le cours de Mycologie de N. Séguy
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