Pierr Cika
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Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L.122-5 L.122-5 (2° et 3° a), d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses analyse s et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « Toute « Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants a yants cause est illicite » (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelques procédés que ce soit constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. Correction : Marie Beaufay Remerciements à JC, Marie Beaufay, Jacques Laurent, Olivier Longhi, Manolo el Mago et Bruno Copin. Un grand merci à Ali Nouria qui m’a convaincu d’écrire cet ouvrage. ouvrage . © Le cercle Académie de Magie 2009 – 2009 – 14 14 boulevard Louis Blanc 34000 – 34000 – Montpellier Montpellier www.lecercle-magie.com
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«Dédié à moi-même, pour m’en souvenir quand j’aurai largement dépassé la soixantaine… »
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Préface
Bonjour à toi lecteur anonyme
Je serai bref car peu d’entre vous lise les préfaces d’un ouvrage, quelque en soit le thème dont il traite d’ailleurs, et je le comprends, nous avons tous envie de savoir ce qu’il y a après. Je pourrai vous parler de Pierr Cika et vous dire combien il est sympathique mais dire du bien d’un ami est trop facile et lorsqu’il m’a demandé d’écrire sa préface je n’ai pas hésité j’ai dit oui de suite partageant ensemble des valeurs identiques sur la magie cela était pour moi un réel plaisir de lui rendre ce service. Dans ce livre ne vous attendez pas à y trouver une multitude de tours que bien peu d’entre nous ne pratiquent jamais comme dans la plupart des livres de magie en général mais vous y trouverez une multitude de conseils très utiles si vous travaillez au pourboire et de la façon d’aborder une table sans la gênées. Pierr pratiquant ce genre d'exercice depuis assez longtemps pour y avoir découvert les petites subtilités qui ne pourront que rendre service aux lecteurs qui pratiquent cette approche de la magie très particulière du table à table et de la rémunération au contact. 9
Souhaitant que la lecture de ce petit ouvrage contenant une multitude d’informations et ce sujet vous soit profitable dans vos approches futures sur cette façon de procéder, maintenant je vous laisse en sa compagnie et je vous souhaite une bonne lecture. Jacques Laurent
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Sommaire
Préface …………………………………………………… 9 Introduction …………………………………………......... 13 Le fil ………………………………………………………. 17 Mais comment faire pour conserver ce fil ? …………... 18 Pourquoi s’occuper autant de ses fils ? ………………. 21 Création du personnage …………………………………… 25 Le personnage Global ………………………………… 28 Les Micros Personnages ……………………………… 33 A quoi vous sert de profiler votre public ? ……………. 38 La tenue vestimentaire ……………………………….. 41 Création du spectacle ……………………………………… 45 Règles et conseils …………………………………….. 47 Le choix des tours ……………………………………. 51 Le tour d’entrée ………………………………………. 53 Le Début ……………………………………................ 58 Le Milieu ……………………………………………... 61 La Fin ………………………………………………… 63 La demande du pourboire ……………………………. 64 Comment trouver un lieu de travail ? …………………….. 69 Comment doit-on agir avec le personnel ? ………………... 75 Comment entrer à la table ? ………………………………. 81 La foire aux questions ………………………….................. 85 Le mot final d’un ami ……………………………………… 91 11
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Introduction
> POURBOIRE n. m. Appoint que l'on donne comme gratification à celui qui touche une note, qui apporte un paquet, qui rend un service quelconque. Le Close up en restaurant au pourboire, voilà maintenant plusieurs années que cette discipline est devenue ma spécialité. A mon sens, le spectacle le plus dur à construire et à réaliser, beaucoup s’y sont essayés et en sont revenus. Imaginez vous, vous êtes au restaurant avec des amis en train de refaire le monde, soudain un homme en costard vient vous aborder et vous fait quelques tours de magie. Lui laisseriezvous un pourboire ? Et si oui, de combien ? Maintenant, vous êtes cet homme en costard, comment allezvous aborder cette table d’amis qui discutent et rigolent entre eux ? Quels tours allez-vous leurs faires ? Combien de temps allez-vous rester avec eux ? Comment leur demander une gratification pour ce spectacle (par gratification, j’entends pourboire) ?
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L’apprentissage des règles et des codes régissant cet aspect du spectacle de magie, est un long voyage à travers la psychologie humaine. Le but de ce livre est de vous donner non pas un spectacle clef en main avec lequel vos spectateurs seront séduits, mais une méthode élaborée et testée par mes soins en prenant en compte les conseils des anciens et des autres. Une méthode qui a fait ses preuves avec moi bien entendu, mais également avec mes élèves. Après avoir commencé la magie, j’ai eu la chance de part les circonstances de pouvoir travailler dans un hôtel des Alpes. Parti le temps d’un week -end pour retrouver une amie qui y travaillait, je n’avais prévu des affaires que pour trois jours. Le directeur de l’hôtel n’était pas forcement friand de magie, mais sachant gérer ses comptes, il a vu sont intérêt en me proposant de rester sur place et d’assurer des spectacles de magie de proximité (Close-up) aux tables de son restaurant. En contrepartie, il m’offrait la chambre et la restauration le mois durant. Voyant également mon intérêt dans ce deal (un mois de vacances à l’œil) j’acceptais. Cependant, pas de costard, pas de chaussures, rien pour me rendre présentable. Heureusement que quelques âmes charitables ont pu me prêter des affaires, et j’ai donc pu assurer pour la première fois de ma vie la fonction de magicien. N’ayant jamais travaillé en tant que magicien aux tables, j’ai du improviser des techniques de présentation, créer un personnage et sélectionner le peu de tours que je connaissais pour qu’en les mettant bout à bout, ils puissent ressembler à un spectacle. Finalement, au bout de trois mois, je rentrais chez moi, et n’avais toujours pas d’emploi. J’ai essayé de trouver un 14
restaurateur qui pourrait m’embaucher pour animer sont établissement, mais en vain. Manque de budget de leur part, je n’ai essuyé que des refus. C’est alors que me vient l’idée de travailler sans que le restaurant me verse de rémunération. C’est-à-dire aux pourboires, au chapeau, aux Tips. Au début, cela n’a pas été concluant et j’ai vite compris qu’il y avait une réelle différence entre les clients de l’hôtel qui savaient depuis leurs arrivées sur les lieux qu’un magicien était sur place pour les divertir, et une ta ble ou personne ne m’attendait, ou j’arrivais souvent comme un cheveu sur la soupe et où il fallait leur demander une gratification financière. C’est pourquoi je me suis mis à étudier le sujet de manière a proposer à mes spectateurs un show qu’ils ne pourraient quasiment pas refuser, et qui serait bien plus lucratif pour moi. Et c’est à partir de cette étude, que j’ai élaboré une méthode que je vais vous délivrer au fil de ces pages. J’espère que comme moi, vous allez pouvoir réussir ce merveilleux tour de magie qui est de faire voyager l’argent de la poche d’un spectateur vers la vôtre, sans même savoir faire du pickpocketisme.
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Le Fil Avant toutes choses, j’aimerai vous parler du ou des fils. Car vous aurez beau, faire tout ce que vous voulez, si vous ne maitrisez pas les fils, votre spectacle s’arrêtera net. Mais qui est-il donc ce fil qui va tant vous servir lors de tous vos spectacles ? Le fil est la ligne d’attention que le spectateur nous porte, à nous, magiciens. Que vous soyez amateurs ou professionnels, vous ne devez jamais oublier que vous êtes relié à vos spectateurs par des fils invisibles (original pour un magicien tiens !). Certains d’entre vous pourrez me dire un truc du genre : « Oui…et alors ? ». Le fait est que ce fil (attention j’aime bien parler en métaphores), ressemble à une botte de F.I ou encore à un fil de nylon. Il est constitué de plusieurs brins très fragiles qui commence à se casser à chaque fois que vous quittez un spectateur des yeux et qui se répare à chaque fois que vous vous adressez à lui directement. Il est à noter que ce fil se casse plus vite qu’il ne se répare, et c’est pourquoi il n’est pas rare lorsque l’on débute dans notre noble art, que certains spectateurs décrochent de notre numéro, d’autant plus dans un spectacle de Close up au pourboire. Je ne parle pas du cadre familial, car on sera toujours l’enfant prodige aux yeux de sa maman. Pourtant ce numéro est dynamique et quand on l’a présenté à nos proches ils l’ont trouvé « objectivement » très 17
bon ! Le problème généralement dans ce cas là ne vient pas forcement de votre numéro, mais très souvent du fait que l’on a tous au début tendance à faire le show avant tout pour nous même. De ce fait, le fil de chaque spectateur se casse et il m’est très souvent arrivé à mes débuts d’avoir seulement deux personnes sur une tablée de dix qui continuaient à m’écouter et à me regarder, les autres s’étant mis a discuter entre eux de la dose de boulot qu’ils avaient en ce moment ou de l’anniversaire de leur petit dernier qui arrive à grand pas. Mais comment faire pour conserver ce fil ? C’est un travail de longue haleine car il est évident que la conservation des fils ne doit pas être au détriment de la présentation et du personnage dont nous parlerons plus tard, de la technique à utiliser dans les tours que vous mettrez en place et de la cohésion du spectacle car c’est elle qui nous permettra de récupérer notre « Saint Graal » le pourboire. Les méthodes que nous allons employer pour garder tous nos fils intacts ne sont ni plus ni moins que des techniques de théâtre et quelques autres plus commerciales (sachant qu’un bon commercial est quelque part un bon acteur). La première chose étant la technique vocale c'est-à-dire qu’il faut que vous parliez fort. Attention à ne pas crier quand même. Une diction claire ou vous articulez correctement tous vos mots et un volume sonore qui atteint la personne la plus éloignée de vous à la table est déjà un grand pas pour conserver vos fils. Il est donc logique que si quelqu’un ne vous entend 18
pas, il va essayer de tendre l’oreille dans un premier temps ; mais rappelez vous que personne ne vous a demandé à cette table, donc il ne fournira pas un effort surhumain pour vous entendre. La deuxième chose à mettre en place est le regard. Et la, cela devient beaucoup plus compliqué. Rappelez-vous ce que je vous ai dit au début, on a tendance à se regarder faire. Pour pallier a çà, je pense que s’entrainer à faire vos effets devant un miroir est une bonne chose car cela nous permet d’avoir le reflexe de lever la tête. Mais cela ne suffit pas, il faut faire en sorte de maitriser tous les effets de votre numéro ou de votre spectacle les yeux fermés. Le but n’étant pas, bien sûr de faire votre show en fermant les yeux, mais si vous n’avez plus besoin de vos yeux pour réaliser les techniques qui vous sont nécessaires, ils sont libres pour une autre utilisation. Et cette utilisation va se porter sur vos spectateurs. Il faut impérativement prendre soin de regarder chaque spectateur les uns après les autres pour que chacun aient l’impression que vous ne faites le spectacle que pour lui, attention de ne pas faire l’automate non plus ! Sachez que lorsque l’on est magicien on peut, si l’on veut et si on y croit, faire avaler tout ce que l’on veut aux spectateurs, donc quelque part, les prendre pour des imbéciles, gentiment. Mais s’ils se rendent compte que vous les prenez pour des 19
idiots, une grande majorité d’entre eux risque de mal le prendre et dans ce cas là au revoir le joli fil d’attention.
Ainsi, pour revenir au coup de l’automate, imaginons que nous avons quatre spectateurs devant nous, n’optez pas pour un regard qui ferait : Spectateur un, deux, trois, quatre, puis à nouveau, Spectateur un, deux, trois, quatre etc … mais plutôt pour un balayage du regard qui ferait : Spectateur deux, quatre, un et trois. Ce balayage, qui va d’une personne à une autre et qui reste aléatoire, permet au spectateur de le percevoir comme naturel 20
et qu’il ne se dise pas : « Ouai, le spectacle sympa, mais le magicien il en avait rien à faire de nous ». Pour renforcer cette « illusion » de s’intéresser à chaque personne, ont doit aussi demander aux spectateurs leur prénom. Bien sûr nous n’allons pas mémoriser tous les prénoms de toutes les personnes présentes dans le restaurant, mais chaque spectateur que vous allez solliciter au cours de vos routines doit se voir demander son prénom, comme par exemple : « Bon, pour terminer j’aurais besoin d’une charmante assistante, par exemple mademoiselle. Mademoiselle quel est votre prénom ? ». Et de suite, la demoiselle en question se sent impliquée et son fil reste intact. Notez aussi que le fil de son copain, assis à coté d’elle ne se cassera pas non plus car ses pensées seront quelque chose du genre: « Mais qu’est ce qu’il veut ce magicien il l’a drague ou quoi ? ». Pourquoi s’occuper autant de ses fils ? Si on s’en préoccupe autant c’est tout simplement parce que dans un spectacle de Close up au chapeau, ne vous donnerons un pourboire à la table que ceux qui ont suivi le spectacle. Vous paieriez, vous, pour discuter avec votre voisin de table ? A savoir que même dans un cadre qui n’est pas du table à table au pourboire, conserver ses fils n’est pas négligeable car c’est également le respect envers son public. Un public que vous prenez de haut et que vous ne respectez pas ne vous respectera pas en retour. De plus, dans le cas ou l’on perd un spectateur, sachez qu’un fil cassé ne se répare pas, ou très difficilement, et sur tout au détriment d’autres fils. Il vaut mieux laisser tomber 21
ce spectateur et se re-concentrer sur les autres. Le problème est qu’un spectateur dont le fil est rompu ne reste pas tout seul sans parler et à s’ennuyer , il va forcement se mettre à discuter avec son voisin de table et donc également l’aider à rompre sont fil. Il m’est déjà arrivé de voir un spectateur dont le fil s’était cassé, essaye de casser celui de son voisin en plein milieu de mon spectacle et il est marrant de voir quand on y arrive et que l’on redouble d’attention sur le voisin, qu’une lutte psychologique s’engage avec le spectateur au fil cassé, car chacun veux avoir l’attention du voisin. Pour en finir et vous laissez tranquille avec les fils, je vous conseillerai de lire si ce n’est déjà fait « Les 5 points magiques » de Juan Tamariz qui traite parfaitement de ce sujet et aussi des rails qui sont complémentaires à notre cher fil. Pour ceux qui se demandent ce que sont les rails, il s’agit cette fois de l’axe du regard des spectateurs, et c’est cet axe qui vous permettra de faire des tours basés sur la misdirection. Mais je ne vous en dirai pas plus ici car nous n’avons pas fondamentalement besoin des rails pour faire un bon spectacle de Close up au pourboire.
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La création du personnage
Tout magicien qui se respecte se doit d’avoir un personnage. Il peut être déjanté, timide, romantique, etc... Mais le fait est que si vous avez l’ambition de plaire à votre public, il vous en faut un. Un personnage en magie comporte deux couches, un peu comme quand on refait la peinture de son salon. Tout d’abord une première épaisseur très globale, très brut de décoffrage, que j’aime à appeler le « personnage global ». Puis, si on gratte un peu, on va voir que le bon fonctionnement du spectacle de Close up au pourboire, s’articule autour des « micros personnages » (ne cherchez pas c’est aussi un terme que j’ai adopté pour que vous compreniez au mieux comment cela fonctionne). En bref, vous allez devoir trouver votre « personnage global », que l’on peut aussi appeler votre « clown ». Puis ce clown va vous aiguiller pour créer vos micros personnages qui vont vous permettre de jouer votre rôle au plus juste. Avant de commencer à parler de cette méthode qui aide à créer le personnage, je vais vous expliquer pourquoi il est nécessaire d’en avoir un. Voici donc le top Four* des raisons de se créer un bon personnage : (*Quatre)
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La première des raisons est de l'ordre du contexte familial. Avez-vous déjà essayé de mentir à votre maman ? Et pensez vous que cela ait vraiment fonctionné ? Il est très dur de mentir à quelqu’un de proche, femme, mari, père, mère… Car ces personnes la nous connaissent bien, même très bien. Lorsque vous êtes en train de présenter un tour, il ne faut pas se leurrer, vous mentez beaucoup, « Je perds la carte au milieu du paquet», c’est ça oui ! Depuis le temps que vous les côtoyez, ils vous cernent très bien, parfois même ils vous ont vu naitre, alors imaginez. Et c’est donc la première raison, avoir un personnage que même nos proches ne reconnaissent pas, vous aidera malgré tout à les faire quand même rêver. La deuxième des raisons, est toujours en rapport à votre entourage. Par exemple, prenez ma femme, elle me connait, elle vit avec moi, dort avec moi, vient faire les courses avec moi (bon ok sur ce point c’est plutôt moi qui vais avec elle), et même, pour ma part, travaille avec moi. Je suis sûr que vous êtes comme moi, on a tous une ou plusieurs personnes qui gravitent dans notre cercle et qui vous connaissent dans des circonstances très différentes. Donc ils savent comment vous allez réagir suivant la situation que vous aurez à régler. Et vous pensez qu’ils préféreraient voir le show du mec qu’ils connaissent par cœur, ou celui du mec dont ils ne savent pas ce qui risque de se passer ? C’est pour quoi, cette raison est importante, surtout pour les magiciens amateurs ou bien les magiciens professionnels lorsqu’ils font des tours chez des 26
amis. On permet à nos proches de voir quelque chose de différent en nous. La troisième des raisons est beaucoup plus personnelle. Demandez à un acteur, pourquoi est ce qu’il aime son métier ? Il vous répondra qu’il aime jouer la comédie car il peut incarner plusieurs personnes, plusieurs métiers, en fait … plusieurs vies. Et vous, cela ne vous dirait pas d’être à une table, père ou mère de famille marier, puis l’instant d’après vous retrouvez millionnaire célibataire ? C’est très personnel comme raison certes, mais je dois vous avouer que c’est une des raisons qui fait que j’aime tant faire du table à table encore aujourd’hui. La dernière des raisons, et je trouve l’image qui va avec assez sympa, c’est que le fait d’avoir un personnage aide à vaincre la timidité. A titre d’exemple, seriez vous capable en vous baladant dans la rue, de vous arrêter net devant une personne et de lui toucher franchement les fesses ? Tous ceux qui ont pensé oui, sont des obsédés ! Mais blagues à part, il vous est très difficile de faire un tel acte en réalité. Maintenant, si vous étiez masqué et déguisé de telle manière que jamais personne ne sache qui est sous le costume, pourriez-vous avoir l’audace de le faire ? Je pense que la chose deviendrait beaucoup plus aisée dans ce cas de figure. Avez-vous remarqué comme votre attitude se transforme lorsque vous portez un masque dans une soirée costumée ? Comme vous avez, tout à coup, plus d’audace? Vous devenez 27
alors plus enthousiaste, plus taquin, plus amusant. Vous abordez des gens que vous n'auriez jamais osé approcher, sans votre masque… Voila pourquoi le personnage est très important dans votre vie de magicien, car il remplace ce masque. Vous le mettez avant de commencer votre soirée et vous le retirerez juste après. Dans toutes les raisons que je viens de vous donner, il me semble qu’il s’agit de la plus importante. En voila fini pour les raisons de se créer un personnage. Il y en a surement d’autres qui vous seront plus personnelles encore, ou auxquelles je n’ai pas pensé, mais il me semble que celles que je viens de vous énumérer sont suffisantes pour que vous compreniez l’importance capitale d’avoir un personnage. Avant de passer à la suite, je tiens à vous faire part d’une citation qu’un magicien que j’admire et respecte de part sa philosophie et son travail m’a dit : « Nous ne sommes pas des magiciens, mais nous sommes des acteurs qui incarnons des magiciens ». Ce n’est pas de lui, mais je le remercie de m’avoir dit cela car ça à changé ma vision de la présentation de mes tours. Passons tout de suite au « personnage global ». Qu’est ce que cette chose ? Dans la vie de tous les jours vous avez vos humeurs, vous pouvez vous lever du pied gauche, ou même carrément vous lever en retard, et vous savez que votre patron va vous attendre 28
pour vous passer un savon, ce qui ne vous met pas de bonne humeur. Mais malgré tout, à moins d’être un psychopathe, vous êtes toujours la même personne. Il en va de même pour votre « personnage global ». Il est le miroir de la personne que vous êtes vraiment, et c’est de lui que vont découler vos humeur s en spectacle et la façon dont vous allez agir avec votre public. Il va être votre fil conducteur (encore des fils). Je pense que vous voyez ce qu’est le personnage global, mais comment trouver ce personnage, cette personne, ce magicien que nous allons incarner ? Il y a deux manières de procéder. La première, est d’avoir fait le cours Florent ou toutes autres écoles de théâtre et vous avez forcement appris à vous trouver « Votre clown ». Dans ce cas la rendez vous tout de suite à la page 33, « Les micros Personnages ». Pour celles et ceux qui comme moi n’ont jamais pris de cours de théâtre, faisons une brève halte au cours de notre voyage vers la gratitude lucrative (le Saint Graal) et apprenons comment trouver son « clown ». Tout ce que je vais vous dire je l’ai appris par moi-même, à force de me faire remballer par les clients de restaurants ou j’ai travaillé. À chaque refus, j’ai essayé de savoir ce qui n’allait pas et j’ai fini par comprendre. Attardons nous sur le graphique qui se trouve à la page suivante, ne vous en faites pas ce n’est vraiment pas compliqué.
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Ce que j’ai compris, c’est que j’avais du mal à jouer un personnage sorti de nulle part. Je me suis donc aperçu qu’en jouant un personnage qui est notre contraire absolu, notre « moi » et le personnage que l’on a décidé de jouer se combinent, pour donner un personnage juste théâtralement.
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Exemple : Je me situe à gauche sur le graphique, à savoir, du coté timide. J’ai choisi un personnage qui est mon contraire, qui lui, se situe à droite sur le graphique. Comme je n’ai jamais pris de cours, mon « moi profond », la personne que je suis vraiment, n’arrive pas à me laisser jouer mon contraire. C’est la guerre dans mon esprit, mais lorsque cette guerre se termine, elle se solde par un équilibre : « Le juste théâtral ». Dans ce cas précis, vous apparaissez aux yeux du spectateur comme quelqu’un de normal, mais en réalité, vous incarnez votre « personnage global » qui vous apporte tout les bienfaits que nous avons trouvé à sa création, quelques pages auparavant. Mais comment savoir où se situe vraiment votre contraire sur le graphique ? C’est là ou ça se complique un peu, car avant de savoir ou tirer sur le graphique le trait du personnage que vous devez jouer, il va nous falloir faire une grosse introspection, et là je ne peux rien faire pour vous. La question que vous devez vous poser est la suivante : « Qui suis-je vraiment ? » En partant de là, vous pourrez savoir quel est votre contraire absolu. Vous vous doutez surement que si cette introspection est mal réalisée, la fameuse guerre en vous, se soldera par un équilibre qui ne sera pas le juste théâtral. Et dans ce cas la, re bonjour les phrases types du genre : « Les tours étaient sympas, mais le magicien tu ne trouves pas qu’il en faisait trop ? » ou « Oui très joli spectacle, mais le magicien était trop 31
timide, pas sur de lui … dommage ». Voila donc une des raisons pour lesquelles trouver son « clown », prend du temps, il faut être patient, le travailler et ne surtout pas se décourager. Faire une introspection va vous aider pour créer votre personnage, mais aussi et surtout, à mieux vous connaitre, pour vous aider à mieux vivre votre vie de tous les jours. Finissons-en avec le « personnage global ». Pour l’instant, il est comme un bonhomme de neige. Il a une tête, un corps, mais il lui manque le plus important pour qu’on le reconnaisse comme étant un véritable bonhomme de neige, à savoir un chapeau, des yeux, une bouche, un nez et une pipe (je vous avez dit que j’adorais les métaphores). Bien sûr, rassurez-vous, il ne manque pas autant de chose à notre « personnage global », qu’à notre bonhomme de neige. Il ne lui manque que deux choses, dont une essentielle… En premier lieu, les Troubles Obsessionnels Compulsifs, plus communément appelé TOC. Ils ne sont pas indispensables, mais tellement pratiques ! Cependant, soyons clair, quand je dis TOC je ne parle pas forcement de ceux qui peuvent être assimilés au syndrome de « Gilles de la Tourette », mais des mouvements que l’on peut faire comme, se lever de sa chaise brusquement plusieurs fois pendant le numéro (à savoir qu’en Close-u p au pourboire on n’a pas de chaise mais c’était un exemple) ou nettoyer régulièrement ses lunettes. Tout ces petits mouvements que vous pourrez trouver et mettre dans votre personnage, ne doivent avoir qu’un seul but, détourner 32
l’attention de votre public. La ou mon public voit en moi un besoin obsessionnel de toucher mon étui de cartes posé sur la table, moi je vois une manière de les habituer a ce geste, dans le seul et unique but de passer plus facilement plus tard une carte a l’étui. Ensuite, viennent les Troubles Involontaires Compulsifs, à savoir, les TIC. Eux, sont essentiels à votre personnage. Il s’agit de gestes, d’attitudes et d’une façon de s'exprimer qui relèvent du procédé ou de la manie. On en a tous depuis que nous sommes tout petit, comme se passer la main dans les cheveux, se gratter la tête, se toucher l’oreille ou dire des « Voila quoi ! », « T’as vu ! ». Et si nous en avons tous dans notre vie de tous les jours, notre personnage doit en avoir aussi, afin qu’il paraisse crédible aux yeux de vos spectateurs. À vous de voir combien vous allez en mettre, s’ils vont être physiques, de langages ou même les deux. Vous êtes le seul maître à bord dans la création de votre personnage, mais n’oubliez pas que vous devez rester dans le juste théâtral, comme je dis « trop de TIC tue les TIC ». Puisque votre « personnage global » est prêt, nous allons pouvoir passer aux « micros personnages ». On est d’accord que dans la vie de tous les jours, vous ne vous adresserez pas à une grand-mère, vous demandant le chemin de la poste, de la même manière qu’à un jeune de quinze ans qui veut nous taxer une clope. Cela vous parez peut être plus que normal (oui j’ai pris deux exemples très éloignés l’un de l’autre). Voila 33
pourquoi votre personnage doit avoir des réactions appropriées à chaque personne qu’il rencontrera. De plus, si vous prenez une place de concert ou que vous allez voir une pièce de théâtre, c’est parce que vous aimez l’artiste sur scène. Puisque vous avez décidé d’aller voir ce chanteur ou cette pièce de théâtre, vous êtes forcement attentif à tout ce qui se passe, se dit, où se chante. Mais la différence est que quand vous arrivez à une table de restaurant, comme je vous l’ai déjà dit plusieurs fois, personne ne vous y attend. Il va donc falloir conquérir le cœur de vos spectateurs, vous battre pour vous faire accepter, puis repartir avec un joli billet dans la poche, et vu le temps que l’on a pour le faire, qui, vous le verrez dans la partie « création du spectacle » est très court, les « micros personnages » vont vous être d’une grande utilité. Ils vont vous permettre de cerner directement quelle attitude vous allez devoir adopter par rapport à la personne se trouvant en face de vous. Mais il y a d’autres raisons de les utiliser, car lorsque l’on veut utiliser un micro personnage on doit le piocher dans un registre, registre que l’on évoquera dans quelques lignes. Si l’on simplifie, ce registre vous permettra de classifier vos spectateurs, donc de savoir à qui vous avez à faire en un seul coup d’œil et savoir quel « micros personnages » utiliser. On va se rendre compte qu’il est la base de ce que l’on appelle en magie le « Cold Reading ». Le « Cold Reading » est une technique utilisée par des Vendeurs, des Interrogateurs, des Hypnotiseurs, des 34
Graphologues, des Politiciens, des Chiromanciens, des Astrologues, des Mentalistes, des Escrocs et d'autres pour convaincre une autre personne qu'ils en savent plus à leur sujet qu'ils n'en savent réellement. Même sans connaissances préalable d'une personne, un mentaliste peut rapidement obtenir beaucoup d'informations à son sujet en analysant avec attention sa tenue vestimentaire, sa coiffure, son genre, sa religion, son ethnie, son niveau d'éducation, sa manière de parler et son origine. C'est ce qu'on appelle du profilage. Créer ce registre ne pourra être que bénéfique pour vous, autant dans votre personnage, que pour élaborer de nouvelles routines de mentalisme. Parlons de ce registre, et pour l’occasion je vous ai préparé un tableau (il a été réalisé au plus simple, ne voyez rien de péjoratif dans les termes « classe inferieure, moyenne et supérieure »). Vous pourrez remarquer, que dans ce tableau nous avons au centre le « personnage global » et de chaque coté, les deux grandes catégories de personnes que vous allez pouvoir rencontrer lors de vos spectacles Close-up au pourboire, qui sont, pour commencer, les Hommes et les Femmes. Puis viennent les sous catégories et là, il va y en avoir des tas, et plus il y en aura plus vous aurez de la matière pour profiler vos sujets, et plus vous pourrez vous en servir pour faire du mentalisme.
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Dans les sous catégories, vous trouverez d’abord l’âge. On va classer les spectateurs par âge, et par tranche de cinq ans, puisqu’il apparait que le caractère des gens change de manière significative tout les cinq ans à peu prêt. Puis, dans chaque colonne d’âge, on va insérer la classe sociale. Les classes sociales sont des catégories de population qui, selon l'opinion générale, sont placées en situation inférieure ou supérieure les unes par rapport aux autres. Donc, des colonnes suivant la situation sociale des spectateurs, qui se trouve dans les colonnes des âges, qui elles mêmes se trouvent dans les colonnes, hommes ou femmes. Puis, chaque personne que vous allez croiser en spectacle peut être marié, divorcé, célibataire, avec enfant ou sans. Vous revoilà donc partis pour créer des colonnes dans les colonnes, etc … Plus vous aurez de colonnes dans votre tableau et plus votre profilage sera complet, et votre boulot de création de « micros personnages » en sera bien sûr facilité. C’est donc ça qui va vous permettre de connaitre parfaitement votre public, et lui donner ce qu’il attend de vous. A quoi vous sert de profiler notre public ? Tout d’abord, comme je l’ai déjà évoqué, vous pouvez vous en servir pour faire du mentalisme, car à force de recouper des informations sur les personnes que vous croisez, et de remplir de colonnes dans le tableau, vous saurez que par exemple, un homme d’environs 1m80, brun, qui a entre 35 est 40 ans et qui conduit une citadine, n’a pas d’enfant en bas âge et de grande chance pour que vous tombiez juste en lui demandant depuis 37
combien de temps il est séparé de sa femme. Pas forcement gaie l’exemple mais réaliste. Cela ne veut pas dire que tous les hommes d’1m80, brun, entre 35 est 40 ans, au volant d’une citadine, seront divorcés, car le profilage doit aller bien plus loin que cela, mais il s’agit d’un exemple. A terme, vous aurez suffisamment d’expérience sur ce sujet pour savoir à quelle table aller sans que les personnes ne vous refusent, savoir s’ils vont vous laisser un Tips, voir même, comme moi, prévoir combien ils vont vous laisser. Alors bien sûr, c’est très loin d’être une science exacte, car l’analyse de la psychologie humaine n’est parfois vraiment pas simple, mais plus vous pratiquerez le profilage de vos spectateurs, moins vous aurez de chance de vous tromper. Et quand il s’agit comme ici, de choisir le « micro personnage » qui convient le mieux pour la table sur laquelle vous allez vous lancer, il me semble que ça reste vraiment très important à faire. Pour ce faire, on crée son tableau, puis dans les dizaines, voir centaines de colonnes qui s‘y trouvent, on va noter des choses qu’aiment ou n’aiment pas les sujets qui correspondent à la colonne. Alors je sais que ce n’est pas folichon comme programme mais il va falloir le faire, car quand cela portera ses fruits vous serez heureux de l’avoir fait. Ce n’est pas si dur que ca, je suis sur que dans votre entourage vous connaissez des hommes, mais aussi des femmes. Vous voyez cela commence bien, puis ils ne doivent pas tous avoir le même âge. Remarquez comme ça va vite, ils n’ont pas tous le même 38
boulot, donc pas tous les mêmes revenus, donc forcement pas tous la même situation sociale etc … Cela ne se fera pas tout seul, mais ça ira bien plus vite que vous ne le pensez. Alors à quoi vont vous servir ces : « j’aime, j’aime pas » que nous avons récoltés ? On ne va pas dire a un spectateur : « Vous savez, moi aussi comme sport, j’adore le curling ! », car même si votre boulot de profilage s’avère exact, et que lui aussi aime ce sport, il n’y aurait là aucun rapport avec le spectacle que vous êtes en train de jouer. Mais si vous vous en servez pour créer une vie a votre « micro personnage », la, ça commence à avoir du sens. Par exemple, devant un spectateur de 25 ans, classe sociale moyenne, qui aime les voitures, votre personnage peut avoir un deuxième visage du genre magicien le jour, adepte des rassemblements tuning la nuit. Ça reste encore flou ? C’est normal, car la vie que vous venez de créer à votre « micro personnage » grâce aux choses qu’aiment ou n’aiment pas les sujets profilés, ne va pas vous servir directement. Avant de continuer, j’aimerai faire une parenthèse en vous racontant une histoire. C’est l’histoire d’un magicien, qui a la fin de sa conférence, disait a son assistance : « Voila c’est fini, mais avant de vous quitter, je vais vous saluer deux fois, et vous me direz quelle est des deux celle que vous avez préférées ». Sur ceux, le magicien s’exécute et salue son auditoire une première fois, tous applaudissent. Et à la surprise de tous les autres magiciens présents dans la salle, il se met à saluer pour la deuxième fois avec des gestes identiques en tout 39
point. Mais bizarrement malgré les mouvements qui étaient similaires, toutes les personnes présentent, d’un commun accord, ont préféré la deuxième fois. C’est alors que le conférencier leur explique que lors du premier salut, il n’avait en tête que des choses très négatives envers eux, alors que pendant le deuxième salut, ses pensées étaient on ne peut plus positive à leur égard. Tout ceci pour leur expliquer que, lorsque l’on pense quelque chose, nos interlocuteurs le ressentent inconsciemment. Comme si l’on fait un faux dépôt et que nos yeux restent fixer sur la main contenant la pièce. C’est pourquoi la vie de vos « micros personnages », ne va pas vous servir directement, mais vous allez devoir quand même vous en imprégner, pour que vos spectateurs, inconsciemment la ressente et se sentent bien en votre compagnie, même si la plupart du temps ils ne pourront pas expliquer pourquoi ? J’en ai fini des « micros personnages ». Et même si c’est très dûr, et que vous risquez d’avoir des difficultés pour le créer définitivement, il faut absolument vous créez un personnage qui tienne la route. C’est impératif pour plaire à votre public, c’est même une condition sine qua non au bon fonctionnement de votre numéro. Pour avoir plus de renseignements sur le « Cold Reading » et le profilage de vos spectateurs je vous conseille de lire « Ex nihilo » d'Angelo Stagnaro, qui est le guide du Cold Reading moderne, qui traite de l’observation et de la déduction, du don de voyance et du mentalisme sans aucun trucage et pour en savoir un peu plus sur la psychologie humaine vous pouvez lire « Pourquoi les hommes se grattent 40
l’oreille et les femmes tournent leur alliance » de
Allan et Barbara Pease où comment le langage du corps révèle vos émotions . Il me reste à vous parler d’un dernier point, ce qui va faire en sorte que votre personnage sera parfait. Il s’agit de sa tenue vestimentaire. Aide à la métamorphose, le costume est un des signes visibles du théâtre. Il est à la fois réel et irréel : réel par ses liens avec le vêtement d'une époque, irréel parce qu'il est chargé d'une signification plus forte, celle d'un véritable code vestimentaire. Les comédiens ont coutume de dire que le costume joue, au même titre que tout ce qui a une existence scénique propre. En effet, votre tenue vestimentaire doit coller parfaitement à votre personnage, à ce qu’il est, ce qu’il représente aux yeux du public. Il est rare de voir un comédien changer plusieurs fois de costume au cours d’une même pièce, ou dans un film, généralement le Héro garde le même costume du début à la fin et ce, pour que le spectateur ne soit pas perdu en cours de route. Il n’empêche que dans le cas d’un spectacle de Close-up au pourboire, vous allez pouvoir, entre chaque table, non pas changer de costume (ce n’est pas conseiller puisqu’il fait parti entièrement de votre personnage), mais le modifier légèrement, pour qu’il soit en accord encore plus parfait avec le « micro personnage » que vous avez choisi pour cette table en particulier. J‘essais le plus souvent possible, quand le timing entre deux tables me le permet, de modifier mon costume. J’ouvre un bouton de plus à mon col, pour un look plus décontracté, ou au contraire j’attache tous les boutons 41
pour un look plus sévère. La manière dont je retrousse mes manches, est, elle aussi significative. En fouillis pour une table plus délirante que les autres, un enterrement de vie de garçon, ou retroussées soigneusement, pour des grands-parents emmenant leurs petits enfants au restaurant. Aller je vous balance un look bien précis que j’utilise souvent, souvent , deux boutons de chemise ouverts, manche de chemise passant par dessus celle de la veste, veste, le tout remonter d’un coup, et si j’ai le temps, même un petit coup coup d’eau passé dans les cheveux, tout cela pour une table table cent pour cent féminine. féminine. Dans la tenue vestimentaire il faut aussi prendre en compte votre hygiène, elle est d’une d’une importance capitale dans le domaine que nous traitons actuellement. Comme vous le savez vous n’êtes pas attendu à la table de restaurant, il serait donc mal vu que les remarques vous concernant soit : « Oula c’est moi ou il ne sent pas bon » ou « Prenez un chewing gum s’il vous plait ». Pour cela, il faut que vous soyez douché, cela coule de source, mais pourquoi ne pas avoir en plus dans votre mallette un déodorant ou du gel antibactérien, voire même les deux. Vos mains doivent être entretenues, elles doivent être lavées et vos ongles coupés. Pensez aussi à cirer vos chaussures et si vous devez faire plusieurs restaurants la même soirée, à prendre une chemise de rechange. Avoir une hygiène parfaite est une manière de vous respecter vous-même bien sûr, mais également également et surtout de respecter votre votre public. Voila pour la tenue vestimentaire, ce qui achève également ce chapitre sur la création de votre personnage. 42
C’est le moment ou, ou , généralement, on fait une pause car il est vrai que ça ça fait beaucoup de psychologie même si j’essais de l’écrire simplement. Alors prenez le temps de boire un coup, de souffler, car dans le prochain chapitre on parle enfin du spectacle de Close up au pourboire.
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Création du spectacle
Voila un gros dossier que nous allons traiter maintenant. Nous allons voir comment créer un spectacle, de Close-up, au pourboire, de manière à ce que les spectateurs ne veuillent pas vous congédier, et également, pour qu’il soit plus lucratif pour vous. Rappelez-vous ce que je n’arrête pas de vous dire depuis le début, à une table de restaurant et au pourboire, personne ne vous attend. Le restaurateur n’a pas fait de publicité pour vous, car conformément à la loi, puisque vous n’êtes pas un de ses employés, il ne vous déclare pas et il ne peut pas annoncer votre venue. Vous êtes donc seul face à un public qui vient là avant tout pour manger. De ce fait, j’aimerai rajouter une petite chose. Faire ce genre de spectacle n’est pas autorisé par la loi française, mais ils sont tolérés au même titre que les spectacles de rues. Si cette manière de travailler est devenue ma spécialité, c’est que beaucoup de restaurateur n’ont pas le budget pour employer un magicien toutes les semaines. Cependant, si un restaurateur m’appelle pour un contrat, je ne lui proposerais jamais une soirée au pourboire mais bel et bien une prestation Close up au table à table, qui sera rémunérée, ce qui implique une déclaration en bonne et due forme, et avec des prix concordants 45
au mieux avec les tarifs proposés par mes collègues, suivant la région où je me trouve. Il est très important de ne pas donner au restaurateur une solution trop facile à leurs problèmes d’animation par ce genre de spectacle, sinon notre beau métier sera en danger. Le métier de magicien est très dur de nos jours, trouver des contrats et de plus en plus difficile, beaucoup de magiciens ne vivent que de leurs prestations magiques. Si le table à table au pourboire devient la solution des restaurateurs, nos confères ayant besoin de contrat ne pourraient plus vivre et sans eux notre beau métier de perdurera pas. Aussi, même lorsque le restaurateur chez lequel je vais toutes les semaines au pourboire me propose un Close up ou autre spectacle dans son établissement, comme une soirée spéciale Halloween, ou pour la Saint Valentin, un contrat est fait et il reçoit une facture pour la dite prestation. Le Close up au pourboire n’est pas une manière de travailler à part entière, mais juste une façon de compléter son mois par de petits revenus dues à la générosité du public (même si nous le verrons, tout est calculé. On ne se déplace pas pour rien non plus !). Pour quelles raisons devons nous créer un spectacle de Closeup au pourboire ? Ne pourrions-nous pas simplement dire « Bonjour » et improviser une série de tours ? Non, nous ne le pouvons pas ! Si nous voulons recevoir une gratification financière à la fin de notre spectacle, il faut bel et bien que cela en soit un. Il faut que vos spectateurs se sentent rassasier. S’ils ressentent un manque ou un trop plein, vous ne déclencherez 46
pas l’envie de mettre la main à la poche. Autre raison, vous avez tellement de chose à mettre en place pendant le show (les techniques a proprement dites, le « personnage global » à suivre, s’imprégner de la vie du « micro personnage » adapté, et tout le reste dont nous parlerons plus tard) que si nous n’avons pas un spectacle fini, vous ne pourrez pas faire quelque chose de plaisant aux yeux du public (vous n’êtes pas des surhommes). De plus, votre show, comme tout spectacle, doit monter crescendo de manière à ce qu’il ressemble à un feu d’artifice qui commence par deux trois pétards, pour finir par le bouquet final (tiens encore une métaphore). On ne peut pas, ou très difficilement, improviser sur le moment une telle progression, il faut l’avoir préparée à l’avance. Ainsi, vous allez devoir utiliser ce procédé de théâtre qui consiste à tout écrire et tout apprendre par cœur. De ce fait, si dans votre numéro vous avez besoin de rebondir sur une réplique d’un de vos spectateurs, vous n’aurez aucun mal à retrouver le fil de votre spectacle par la suite. En ayant compris tout ceci, j’ai pu élaborer un plan de spectacle, dans lequel chaque magicien pourra mettre les tours qu’il affectionne le plus, pour à coup sûr, empocher quelques deniers, voir des euros, ou même plus (car pour la petite histoire, le meilleur pourboire que j’ai reçus a été mon épouse, puisque au cours d’un table à table le jour ou je l’ai rencontrée, en guise de gratification elle m’a donné son numéro de téléphone).
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Avant de commencer à vous dévoiler le plan du spectacle, je vais vous donner quelques règles et conseils à suivre pour ne pas aller tout droit au casse pipe. Pour commencer, votre spectacle doit avoir une durée moyenne de sept minutes, car c’est approximativement le temps que vous aurez entre le moment où le serveur prend la commande et arrive avec les entrées. Bien sûr, cela peut varier, mais c’est une moyenne commune à tous les restaurants alors fiez vous à elle pour ne pas avoir de surprises. Si vos spectateurs commencent à manger froid à cause de votre spectacle, je crains que vous ne receviez pas la gratification qu’il vous est dûe. De ce fait découle une autre r ègle, vous verrez qu’en général, vous devrez commencer une table juste après que le serveur ait pris la commande. C’est le moment idéal, c’est là ou vous avez le plus de temps, mais c’est aussi le moment le plus long dans la tête du client qui a faim. De plus, comme un repas commence par une entrée, souvent les premières assiettes servies sont froides, donc si à cause d’une petite improvisation humoristique avec un spectateur vous terminez peu après l’arrivée des assiettes, personne ne vous en voudra, même si attention, il arrive de temps en temps que ce soit un plat chaud qui arrive en premier. Rappelez-vous que votre but est de faire un maximum de pourboire en un minimum de temps, puisque vous n’êtes pas 48
rémunéré par le patron de l’établissement. Vous verrez que vous aurez parfois très peu de temps entre chaque table, alors ! Ne trainez pas ! Vous allez comprendre le sens ultime de l’expression : « Le temps c’est de l’argent ». Ça a l’air plus que logique comme conseil, mais si vous tombez sur une table avec des gens sympas, vous risqueriez de perdre de vu ce but. N’oublier pas, vous êtes un acteur en train de jouer. Si vous faites moins de pourboire dans une soirée que dans une autre, ne vous découragez pas. Il peut y avoir une multitude de raisons à ca, et cela ne signifie pas que votre spectacle est nul. Je dirai même qu’en général, ce n’est pas du tout le cas, même si on a tendance à le penser. Les jours de prestation peuvent aussi jouer en votre défaveur, par exemple en fin de mois les gens auront plus souvent des pièces que des billets, et comme en règle générale un billet vaut plus qu’une pièce, forcement votre recette de la soirée s’en fera sentir. De plus, les mois se succèdent mais ne se ressemblent pas. En période de Noël, vous aurez moins de pourboire car avec tous les frais qu’engendrent cette fête, le budget restaurant et divertissement, sera diminué environ trois à quatre semaines avant. Par contre, Janvier est un très bon mois car avec les étrennes qu’ils ont reçues, les gens sont friands de restaurants, et des animations qui les accompagnent. Le choix du restaurant est tout aussi important. Vivant à 10 Km de la plage, de début Juin à fin Août, je préfère travailler en bord de mer car il y a plus de touristes, alors que le reste de l’année je préfère largement 49
travailler dans un restaurant se trouvant dans une agglomération. Dans ce genre de compromis avec le restaurateur, le respect est très important. Même s’il n’y a pas de contrat entre vous, n’oubliez jamais de le prévenir quand vous ne pouvez pas y aller. Vu que vous utilisez son restaurant pour arrondir vos fins de mois, il est en droit de dire à ses clients que vous serez là, la semaine prochaine, c'est-à-dire créer un bouche à oreille sur cette animation, puisqu’il ne peut pas faire votre publicité. Le prévenir le plus tôt possible lui permettra de dire que le magicien ne sera pas présent, exceptionnellement cette semaine si un client lui demande « Je voudrai réserver pour vendredi, il y a le magicien n’est ce pas ? ». Cela lui évitera de passer pour un idiot le soir venu, quand des clients attendront le magicien, alors que vous serez sur une plage de coppa ou de cabana, dénudé, avec une bouteille de vodka à la main, en train de faire une fête de folie (Oula je m’égare moi). Il faut absolument que vous insériez discrètement, et ce tout au long de votre spectacle, la notion d’argent. Il faut que vos spectateurs comprennent très rapidement que, vous n’êtes pas rémunéré par le restaurant. Et surtout que vous ne travaillez pas pour rien. Je vous sens impatient de savoir comment est monté un spectacle de Close up au pourboire. Alors allons-y sans plus attendre. 50
Voyons déjà comment est constitué le « plan du spectacle », son ossature. Vous vous rappelez que le spectateur doit se sentir rassasié à la fin de votre spectacle ? Aristote, le célèbre philosophe grec a dit, il y a trois siècles avant J-C, qu’un « Tout » est constitué d’un début, d’un milieu et d’une fin, ce qui veut dire que, pour que vos spectateurs ressentent ce Tout, il va falloir que votre spectacle ait un début, un milieu, et une fin. A l’image d’une pièce de théâtre qui en règle générale compte trois actes, ou un bon repas qui comporte, une entré, un plat, et un dessert (voila pourquoi j’aime employer le mot « Rassasié »). Donc trois tours constitueront votre spectacle. Mais ce n’est pas fini, ces trois tours devront venir de trois domaines différents, car si deux tours, venant du même domaine se succèdent, le spectateur le ressentira comme la suite d’un même tour et non pas la suite du spectacle. Il aura l’impression d’avoir vu non pas trois, mais deux tours, donc un début et un milieu, et ressentira inconsciemment, un manque dans ce qu’il vient de voir. L’exemple type étant une routine de pièce (de la Numismagie), un tour de carte (de la Cartomagie) et pour finir une belle routine d’anneaux. Rappelez-vous également, qu’un spectacle doit ressembler à un feu d’artifice, donc ces trois tours venant de domaines différents doivent être de plus en plus forts au niveau de l’effet. Attention je ne dis pas au niveau des techniques, car des fois un tour automatique aura plus d’impact sur le spectateur, qu’un tour avec beaucoup de manipulations. Il faut donc faire un tri 51
dans les tours faisant partie de votre répertoire et en extraire trois différents avec des effets de plus en plus costauds. Et cela ne s’arrête pas la, puisque le choix de ces tours va aussi être influencé, par deux autres choses… Tout d’abord, la place qu’ils prennent sur la table. Dites vous bien (et ceux qui font déjà du Close up en restaurant le savent déjà), que sur une table de restaurant l’espace dont vous disposerez, est d’environ trente centimètres carrés, donc infime. Cela peut parfois être plus ou moins grand, c’est pourquoi vous ne devez pas opter pour des tours ou il vous faut disposer cinquante cartes en dix huit colonnes, ou installer une boîte à apparition pour produire les trois gobelets en laiton de quinze centimètres de haut, mais plutôt des tours qui prennent peu de place, ou que vous pouvez réaliser dans la main de votre spectateur. De toutes façons si vous faites un étalement de cartes sur une table de dix personnes, vous pouvez être sur que tout le monde ne verra pas toute votre routine. En un mot « verticalisez » au maximum. La deuxième chose va être d’opter pour des tours faciles à recharger. Prenons par exemple « tempête sous un crane » . Je n’ai rien contre ce tour, bien au contraire, c’est un très bon tour, mais il est vrai qu’il met plus de temps à se remonter qu’un jeu radio. Ce que je veux dire par la, c’est qu’entre chaque table, comme je vous l’ai déjà dit, vous n’aurez que très peu de temps. C’est pourquoi je vous conseille de choisir des tours qui a peine terminés sont déjà prêts à l’emploi. Par 52
exemple, pour une routine de balles mousses, si vous commencez mains vides, chargez les balles dans une de vos poches au lieu d’utiliser un chargeur. Puis, vous vous arrangerez pour qu’à la fin de la routine elle retourne directement dans cette même poche, avec pourquoi pas une disparition totale des balles ? De ce fait vos balles seront parties de votre poche pour votre main, puis seront retournées à la poche, prêtent a nouveau a êtres sorties pour une nouvelle table. Et ceux pour toutes vos routines, cela vous facilitera vraiment la tâche, car le temps ou vous passerez d’une table à une autre doit vous servir à entrer dans votre nouveau « micro personnage » (cf. « les micros personnages » p.33). Veillez bien à ce que vos trois tours respectent ces deux règles. C’est important pour rester plus serein entre les tables et ne pas se demander si on aura la place nécessaire pour faire le final, ou se retrouver à chercher partout le marqueur pour faire signer la carte devant les spectateurs. Bon disons que vous arrivez à la table de restaurant, nous verrons par la suite comment y entrer au bon endroit, mais on fera un flash back tout a l’heure. Ça y est, c’est le moment crucial. Ca va peut être vous paraitre bête, mais vous allez commencer par vous présenter. Alors bien sûr pas de : « Bonjour, je m’appelle Pierr, et je suis magicien », car il se peut que vos futurs spectateurs vous répondent : « Et alors ? » ou « Moi c’est Fabrice et je suis mécanicien ». Je me répète, mais ils ne vous attendent pas, si 53
vous n’existiez pas, leur vie n’en serait pas bouleversée (mais la mienne oui, si ça peut vous rassurer). Vous allez donc faire les présentations d’une manière plus subtile, une manière que vous connaissez bien, avec la magie. Vous allez devoir trouver un tour que l’on va nommer « le tour d’entrée ». Ce tour va avoir plusieurs caractéristiques. La première, il devra exprimer plein de choses en très peu de temps, rappelez vous que les grains du sablier se sont déjà mis à tomber et que lorsque le dernier grain passera, vos sept minutes seront écoulées. Votre tour d’entrée doit exprimer qui vous êtes, il doit être votre carte de visite, votre curriculum vitae. Il doit dire en gros je suis magicien, je suis sympa et je suis drôle, ou pas, car cela dépend de votre personnage. Il doit aussi susciter la curiosité de votre public, il faut que vos spectateurs viennent vers vous. S’ils font le premier pas, c’est gagné. Un grand Monsieur de la magie, m’a dit un jour que dans la vie : « il vaut mieux être courtisé que courtisan ». Arrivez vers votre public en leur offrant quelque chose, ou en leur apportant quelque chose, comme un goodies ou de l’eau. Si par bonheur un jour au moment ou vous allez commencer votre numéro, un client vous prend pour le serveur et vous appelle, c’est du pain béni pour vous. Laissez libre court a votre imagination et demandez vous, qu’est ce qui, si vous étiez dans un restaurant, vous ferez tourner la tête, ou vous intéresserez au point de lâcher la conversation que vous tenez avec votre voisin de table. La dernière caractéristique obligatoire de votre tour d’entr ée, est sans aucun doute, la liaison entre le tour d’entrée et le 54
premier tour , puisqu’il faut conserver le « Tout » du spectacle. En effet, si votre tour d’entrée est différent de votre premier tour, vos spectateurs verront dans votre spectacle, quatre tours et non pas trois. Ce ne sera pas une structure formant un « Tout », et vos spectateurs auront un sentiment de trop, et le mot « trop » signifie en français, en quantité excessive. Ce qui vous desservira pour la gratification finale. Vous venez donc de vous présenter à la table, l’erreur fatale à ce moment là est de commencer directement votre spectacle. C’est l’erreur la plus courante que je remarque le plus lorsque j’en discute avec des collègues qui se sont essayés au pourboire, car ils se sont dit que la table venait de les accepter et qu’ils pouvaient commencer. La table a juste levée la tête vers vous, « l’élément perturbateur », formulé comme ça, on a moins envie de commencer. Et oui, vous êtes « l’élément perturbateur » de leur conversation, rendez vous compte, madame racontait à son amie comment s’était passé son dernier rendez vous chez la coiffeuse, alors que monsieur expliquait à son collègue de boulot que sa nouvelle voiture passait du zéro à cent kilomètres heure en quatre secondes. Et vous avez osé les déranger. Ne vous en faites pas, j’ai la solution ! Vous allez tout simplement leur demander, puisque vous venez de faire un tour de magie (le tour d’entrée), s’ils aiment ce genre d’effet. De cette façon vous êtes sûr que ces gens là aiment voir de la magie. Avouez que ce serait bête de commencer un spectacle étudié et bien ficelé, pour des gens qui n’aiment pas ca. Là, deux réponses peuvent vous être données. Soit ils n’aiment pas 55
la magie, alors dans ce cas la vous n’avez aucune raison de rester. Vous accrocher votre plus grand sourire et vous les quittez en leur disant que, s’ils changent d’avis un simple signe vous fera revenir. Faites attention aussi à ce qu’aucun autre client du restaurant ne remarque que vous venez de vous faire refuser a cette table. Dirigez vous vers une autre table (bon j’ai essayé de tourner cette option avec humour). Il est vrai qu’il n’est jamais facile de s’entendre dire : « Non merci ça ira, on n’aime pas la magie ». Ne vous démoralisez pas si ça arrive à ce moment là, ce n’est pas grave, puisque vous avez créé votre personnage c’est lui qui prend la remarque pas vous, mais plusieurs conclusions sont à en tirer. Tout d’abord, vous avez peut être mal choisi votre « micro personnage », et lorsque l’on fait cette erreur la sanction est immédiate. Autre option, vous veniez de vous faire refuser à la table juste avant et ils l’ont vu, et oui c’est pour cela que je vous disais tout à l’heure, de faire attention à ce qu’aucun autre client du restaurant ne remarque que vous venez de vous faire refuser a une table. Quand les gens ont remarqué que vous vous êtes fait refuser, peut importe la raison du refus d’ailleurs, ils pensent que c’est parce que vous êtes nul, ou que vous venez les déranger. Comme la personne qui vient vous voir avec son papier, oui celui la même qui porte un survêtement avec un crocodile dessus, et qui reste devant vous a attendre votre cinquième non. La dernière des conclusions à en tirer, c’est tout simplement que ces gens là n’aimaient pas la magie.
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Ils peuvent cependant, et c’est le cas neuf fois sur dix, vous dire : « Oui on aime bien la magie ». Alors dans ce cas là, non vous ne commencez toujours pas le spectacle, je sais que vous êtes dans les starting-blocks, mais si vous commenciez le spectacle maintenant, il vous resterait encore des chances de vous faire refuser. Et le pire, c’est que si vous commencez maintenant, le refus risque d’être plus méchant que dans le cas précédent. Alors pour remédier à ça, et pour que vous puissiez commencer votre spectacle dans de bonnes conditions, vous allez à nouveau interroger vos spectateurs. Mais cette fois-ci en leur demandant, s’ils aimeraient voir un spectacle de magie ? Car, le fait de vous avoir dit qu’ils aimaient la magie, ne sous entend pas forcement qu’ils veulent voir votre spectacle, la, maintenant, tout de suite. Les circonstances de la vie peuvent jouer en votre défaveur. Imaginez que vous soyez face à un groupe de vieux copains, qui ne se sont pas revus depuis le collège, ils ont peut être envie de se remémorer leurs bons souvenirs sans animation. Ça me rappelle qu’une fois, j’en étais encore à mes débuts, je n’avais pas la notion de tout ce que je suis en train de vous expliquer, et je me dirige vers une table, leur fait mon tour d’entrée, et leur demande s’ils aiment la magie. J’aurais dû le sentir arriver à cause de leur tenue vestimentaire, mais ils m’ont répondu : « Oui, on aime bien, mais là on revient de l’enterrement d’un ami, alors désolé ». Cela n’a pas été un méchant refus mais j’ai été très embarrassé. Comme quoi, ce n’est pas parce qu’ils aiment la magie qu’ils vont accepter votre spectacle. 57
Ils vous disent non, alors conférez vous au paragraphe précédent, sur le refus. Si c’est un oui que vous entendez, alors là d’accord, maintenant vous allez pouvoir enfin commencer votre show. Vous allez commencer par votre premier tour, le « Début », un effet pas trop fort mais suffisant pour qu’ils restent bouche bée, je vous ai dit que le show devait monter crescendo, qui ressemble au tour d’entrée pour donner à vos spectateurs l’illusion qu’il s’agit du même tour. Et pour pousser la perfection à son paroxysme, si votre spectacle est un « Tout », c’est à dire qu’il contient un début un milieu et une fin, alors votre première routine doit l’être aussi. De cette manière vous aurez un spectacle constitué de trois tours, et chacun de ces tours, sera composé de trois parties. Revenons sur l’exemple de la routine de balles mousses. Imaginons qu’elles deviennent votre premier tour, vous aurez par exemple, l’apparition de deux balles (le tour d’entrée), puis les demandes de permissions aux spectateurs (« Est ce que cela vous plait ? », « Voulez vous voir un petit spectacle de magie ? »), puis le voyage des balles et pour finir la disparition des balles, comme fin de premier tour . J’espère que vous saisissez l’importance du « Tout » dans la création de votre spectacle. Vous n’avez que sept minutes pour les séduire, c’est très peu, il faut vraiment qu’inconsciemment votre public ressentent un spectacle étudié pour eux, et non pas une démonstration de tours de magie. 58
Une fois votre premier tour terminé, vous allez commencer à préparer la demande de votre pourboire final, en demandant un billet à un des spectateurs, celui qui vous parait être la personne ayant à coup sur un billet sur lui à la table. Vous ne pourrez pas le deviner, mais si vous avez bien lu la partie sur le profilage (qui nous sert pour créer les « micros personnages »), vous pourrez le trouver facilement. Et si vraiment vous n’avez aucune idée de qui risque d’avoir un billet sur lui, vous pouvez toujours tentez si vous vous le sentez une phrase du genre : « Bon alors qui est la personne la plus riche à cette table ? ». Mais cela reste osé, il faut que vous le sentiez. Mais pourquoi devez vous demandez un billet, pour préparer la demande de votre pourboire final ? Tout simplement parce que c’est cet argent que vous allez demander comme pourboire à la fin de votre show, alors oui vous pouvez demander deux euros, mais personnellement je préfère leur demander un billet. Et cette demande ne va pas être anodine, car on ne va pas dire quelque chose comme : « Vous auriez un billet s’il vous plait ? », mais plutôt quelque chose du genre : « Bon, pour mon prochain tour j’aurai besoin d’un petit billet. Cent ou deux cent euros ! ». Vous remarquez comme il va vous falloir dévaloriser l’argent. Si vous faite entrer dans leur esprit que cent ou deux cent euros sont de petits billets, alors qu’en est t-il d’un billet de cinq, dix, ou vingt euros, que l’on trouve le plus souvent dans nos poches. Cette notion de dévalorisation de l’argent est très importante, c’est un premier pas dans la manipulation psychologique à chaud de vos spectateurs. Je parle de manipulation psychologique à chaud, car tout ce que l’on a mis 59
en place jusqu'à présent comme le personnage ou l’idée du « Tout », a été travaillé et prévu avant que vous vous trouviez dans l’arène. Encore une fois deux choix se posent, soit aucun spectateur ne met la main à la poche, vous regarde et vous disent : « Non désolé nous n’avons rien ». Dans ce cas là, faites un dernier effet, et partez de vous même. Je vous l’ai dit plus haut, vous allez connaitre la vrai nature de l’expression « Le temps c’est de l’argent », dans ce cas vous êtes sur de ne rien avoir à la fin, si ce n’est les trois pièces de cinq centimes qui courent au fond du porte monnaies de madame, alors passez plutôt sur une autre table. Cependant, si un des spectateurs vous sort un billet, vous allez lui faire un effet magique avec, mais attention cet effet devra être bien particulier. Mais avant tout faites lui comprendre que vous aimeriez l’avoir en pourboire, généralement lorsque vous avez le billet en main, une phrase comme : « Votre prénom c’est … ? Alors Fabrice ce billet n’est pas truqué, c’est bien vous qui me l’avait donné ? » Car à cette question Fabrice me répond dans quatre vingt quinze pourcent des cas « Oui ! », je mets alors le billet de Fabrice à la poche, puis le ressort en lui disant : « Ne vous en faites pas Fabrice je ne suis pas un voleur, je ne le prendrai que si vous me le laissez en guise de pourboire ». Une phrase dans ce genre fait de suite comprendre à vos spectateurs que vous voulez garder le billet. 60
Puis vous allez faire un effet avec le billet, alors pas un tour de magie, sinon vous allez retomber dans l’histoire du « Tout », avec le spectateur qui en voit trop etc. J’ai bien dit un effet. Le but de cet effet et de garder le billet sur nous, ou avec nous. Certains de mes élèves utilisent un Bill Switch, d’autres une boite casse tête, d’autres encore fond l’effet du stylo à travers le billet, puis mettent le billet dans leur poche pour soit disant « le protéger » durant la fin du spectacle. Choisissez ce qui vous fait rire, qui tient la route, c’est à dire qui a un but et avec lequel vous vous sentez à l’aise, car il est très dur de subtiliser un billet à un inconnu, les premières fois on peut avoir l’impression de le voler. Impression très négative pour votre numéro, rappelez vous que les spectateurs ressentent ce que vous avez en tête, alors si vous croyez le voler, il aura lui aussi l’impression de l’être. Par contre si vous vous dites que vous lui rendrez tout à l’heure (ce qui n’est, je l’espère pour vous pas le cas), le spectateur en le ressentant, sera plus serein. Vous avez le billet en poche, ou au moins avec vous ? Vous allez pouvoir commencer le deuxième tour, le « Milieu ». Il vous faut donc un effet plus puissant que le premier tour, pour le coté spectacle crescendo, et un effet qui vienne d’un domaine diffèrent du premier tour. C’est le moment où j’aime à employer un tour de carte se nommant, « Magicien professionnel, Magicien amateur ». A la base ce tour est fait pour montrer aux spectateurs que parfois le magicien amateur connait plus de techniques que le professionnel. Mais j’ai 61
quelque peu transformé le boniment pour que ce tour raconte aux spectateurs que la différence qu’il y a entre un magicien Professionnel et un magicien amateur tient au fait que l’amateur ne vit pas de la magie, et fait ça par passion, alors que le professionnel lui, gagne sa vie avec cette passion et qu’à chaque fois qu’il se présente à une table de restaurant, les gens se sentent l’irrésistible envie de lui donner un pourboire. Je termine en ponctuant d’un petit : « Mais rassurez vous, je suis un professionnel !». Tout cela pour vous dire que le deuxième tour, puisque vous venez de récupérer un billet à un spectateur, va vous servir à appuyer le fait, que vous voulez vraiment un pourboire, puisque vous êtes à mi chemin de la fin de vos sept minutes. Il faut donc ici mettre un deuxième pied dans la manipulation psychologique à chaud. Voici venu le temps, non pas des rires et des chants, mais de revenir parler de notre billet, pour la deuxième transition du spectacle, celle se situant entre le second et le dernier tour, entre le « Milieu » et la « Fin ». Pourquoi revenir parler du billet à ce stade du spectacle ? Tout simplement parce que lors de la première transition, entre le premier et le deuxième tour, vous avez emprunté un billet à un spectateur, puis vous l’avez gardé. Vous êtes passé aux yeux de votre public, d’un stade ou le détenteur du billet était le spectateur qui vous l’a donné, vers un stade ou le détenteur du billet n’est personne (Cf. exemple de la boite casse tête, ou du billet dans la poche). Maintenant durant cette deuxième 62
transition, vous allez conditionner votre spectateur de manière à ce qu’il ne considère plus le billet comme le sien, mais comme un billet quelconque, ou même comme votre billet. C’est pourquoi vous allez revenir en parler, comme s’il n’était à personne, voir même comme s’il était à vous. Exemple : « Fabrice, revenons deux secondes sur le billet qui est dans ma boite » ou bien, lorsque vous avez le billet sur vous, souvenez-vous qu’il peut y être pour, soit disant « le protéger ». Ainsi une phrase comme : « Nous allons maintenant faire un petit jeu, dans lequel vous allez pouvoir parier, moi je parie dix euros » et vous placez le billet venant de votre poche, dans un gobelet ou une boite. Des expressions comme celle-ci indique inconsciemment, ou consciemment à votre spectateur, qu’il ne reverra jamais son billet (attendez avant d’être outr é, j’en ai pas fini avec le sujet, je ne vais quand même pas faire de vous des voleurs !). Cette phase est aussi importante que les autres, car il faut vraiment que votre spectateur rompe son lien d’appartenance avec le billet, car il est plus facile de donner à quelqu’un quelque chose qui ne nous appartient pas. Une fois cette transition passée, vous allez pouvoir entamer le dernier tour, la « Fin ». Si je vous dis encore une fois « crescendo », vous avez bien compris que ce dernier tour va être votre bouquet final. Il va devoir péter dans tout les sens. Mais attention tout de même aux autres règles, la place sur la table, la rapidité de recharge, et venant d’un domaine différent des deux autres tours que vous venez d’effectuer. Cela dit, il y a une dernière chose à mettre en place dans votre dernier tour, 63
il faut que ce tour comporte un réceptacle. Entendez par la un verre, un gobelet, ou une boite. Le but ici est d’avoir sous la main un objet à faire passer en fin de spectacle, dans le cas ou le spectateur veuille reprendre son billet. Car si vous sortez un chapeau, ou une quêteuse de nulle part à la fin de votre numéro, vos spectateurs vous verront comme quelqu’un qui mendie ou fait la manche, pas comme un artiste en représentation. C’est une nuance certes, mais c’est ce qui fait la différence, car il m’arrive très souvent que des clients reviennent manger au restaurant, pour revoir un de mes shows. Ils me voient donc comme un artiste. S’ils me voyaient comme un mendiant, ils n’auraient pas la même envie. Comme il est dit dans « Le royaume de la paix » : « Lorsqu’il lit assis dans le métro et qu’un mendiant entre dans le wagon, alors commence en lui le malaise. Ce malaise est commun à tous les gens du métro qui n’osent pas regarder cet homme. Qui ne veulent pas lui donner quelque chose pour qu’il puisse manger le midi. En général, il ne regarde pas et il n’aime pas regarder les mendiants.» Frédéric Moitel, Le Royaume de la paix.
Vous venez de déclencher un tonnerre d’applaudissement avec votre dernier tour, votre bouquet final. Il ne vous reste plus qu’a récupérer votre salaire. Alors allez-y tranquillement dans la forme, mais fermement dans le fond. Tranquillement puisque vous n’êtes pas un voleur, le spectateur va devoir vous dire ouvertement qu’effectivement vous pouvez garder le billet, 64
mais fermement car comme je vous l’ai déjà dit, le temps c’est de l’argent, les derniers grains du sablier viennent de tomber, et un autre sablier n’attend plus que vous à une autre table. Alors plusieurs méthodes sont à votre disposition, suivant la manière dont vous avez pris le billet durant la première transition, ou celle dont vous en avez parlé durant la deuxième. Je vais vous donner quelques exemples, mais, sachez que l’important est vraiment d’entendre votre spectateur vous dire : « Oui, gardez le », ou tout autre phrase s’apparentant à cela. Il en va de votre réputation, car sachez qu’il faut travailler dur pour que l’on parle en bien de vous, par contre en quelque secondes, pour une erreur de ce genre, vous devenez le voleur du restaurant et ce à tout jamais dans l’esprit des clients. Je vous avais promis quelques phrases d’exemples sympas, pour récupérer votre dû, allons y. Dans le cas ou vous utilisez une boite casse tête, vous pouvez dire : « Fabrice, si vous ouvrez la boite, vous récupérez votre billet, sinon c’est mon pourboire », puis : « Fabrice vous avez le temps du final pour choisir entre ces trois possibilités. Première possibilité à la fin du spectacle j’ouvre la boite je sors le billet et vous montrez que vous êtes super généreux en… récupérant le billet. Deuxième possibilité Fabrice, vous voulez savoir le secret de la boite et comme tout secret de magie ça a un coût, et en l’occurrence c’est la valeur du billet. Enfin Fabrice, troisième possibilité, la boite et son secret font cent euro, allez je vous vends le tout pour cent dix ». Et en fin de spectacle : « Alors Fabrice que fait on, première, deuxième, 65
troisième possibilité ? ». Dans ce cas là il y a quatre vingt dix pour cent de chance qu’il choisisse de laisser le billet. Dans les dix pourcents restants, il peut aussi tout vous acheter pour une somme folle, mais s’il décide de le faire, vendez ! Expliquez lui le secret de la boite et bravo à vous, car personnellement ça ne m’est jamais arrivé (et si vous pensez pourvoir vendre le tout, pensez à vous munir de plusieurs boites). Dans le cas ou vous utilisez un Bill Switch, vous avez transformé le billet en papier blanc. En fin de spectacle vous pouvez récupérer le papier blanc, le tendre à votre spectateur en lui disant : « Alors Fabrice, pensez vous que ce spectacle a mérité ce modeste pourboire ? ». Dans sa tête il sait toujours que ce bout de papier représente le billet qu’il vous a donné au début du spectacle, mais l’image qu’il a devant les yeux est celle d’un vulgaire morceau de feuille blanche. Allez un dernier, si vous décidez de faire un bonneteau comme final, c’est possible mais choisissez en un ou vous êtes sûr de gagner. J’entends par là, un bonneteau ou vous ne donnez aucune chance à vos spectateurs, comme le Bonneteau Escorial de Gaétan Bloom. Dans ce cas, tout commence après le deuxième tour. En deuxième transition vous ne reparler exceptionnellement pas du billet, vous expliquez juste que vous allez maintenant les faire jouer à un jeu. Jeu auquel ils sont sûrs de perdre, mais qu’ils peuvent tous miser quand même, « Car ça serait une belle façon, de donner un pourboire à quelqu’un qui le mérite ». Et vous alliez le geste à la parole en mettant le billet de Fabrice dans un gobelet. Puis vous faites la demande 66
du pourboire non pas après, mais juste avant le climax de votre bonneteau ou tout le monde va perdre en faisant tourner le gobelet, de manière à ce que tous mettent de l’argent dedans. Attention à ce que le gobelet ne passe entre les mains de Fabrice qu’en dernier. Comme ca, s’il veut récupérer sont billet, le gobelet aura déjà été rempli par les autres spectateurs. Voilà peu importe la méthode que vous avez employée, si tout c’est bien passé, Fa brice, avec qui je ne sais pas si vous le remarquez, nous devenons de plus en plus intimes au fil des lignes, vous dira : « Oui, gardez le ». Si Fabrice vous dit non, la technique est simple, c’est pour cela que je vous ai dit que le dernier tour, devait comporter un réceptacle, car dans ce cas là on fait passé le gobelet a tous les spectateurs en disant : « Je vous fais passer le gobelet, le but du jeu, est qu’il y ait à la fin, plus que ce que Fabrice allait y mettre à lui tout seul », ou une phrase ayant le même goût. Il est à noter que si Fabrice donne son billet, vous pouvez quand même utiliser une réplique du même genre, comme : « Mesdames, Messieurs, je vais quand même faire passer le gobelet parmi vous, car il n’y a aucune raison pour que Fabrice finance à lui tout seul le spectacle ». Ceci bien sûr, dans le cas ou il y a plus de dix personnes à la table.
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Pour en terminer avec le spectacle a proprement dit, je vous rappelle une dernière fois pour le bien de votre réputation qu’il est impératif que le spectateur soit conscient qu’il est en train de vous donner un pourboire. J’en ai déjà fait l’expérience, une spectatrice n’avait pas compris que je gardais vraiment le billet pour moi à la fin, ce qui m’a valu de lui rendre et d’être gêné, mais surtout de pouvoir rectifier le tir dans mon spectacle et de vous en parler aujourd’hui.
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Comment trouver un lieu de travail ?
Pour commencer ce chapitre j’aimerai vous reparler d’une chose importante, f aire ce genre de spectacle n’est pas autorisé par la loi française, mais ils sont tolérés, au même titre que les spectacles de rue. Si cette manière de travailler est devenue ma spécialité, c’est que beaucoup de restaurateur n’ont pas le budget pour employer un magicien toutes les semaines. Mais ce n’est pas pour autant que si un restaurateur m’appelle pour un contrat je ne lui proposerai jamais une soirée au pourboire mais bel et bien une prestation Close-up table à table rémunérée, avec une déclaration en bon et due forme. Ca ressemble surement à un passage que vous avez déjà lu, et c’est le cas. Je viens de vous faire lire un des premiers paragraphes du chapitre « Création de spectacle », et si je l’ai fait c’est que c’est vraiment très important. Il ne faut pas choisir un restaurant dans lequel vous seriez amené à travailler sur facture (si vous portez vos habits du dimanche toute la semaine, vous ne pourrez pas les portez pour les grandes occasions), c’est un premier point important, lorsque vous allez chercher votre premier restaurant. De même, j’ai aussi parlé précédemment des saisons. Comme je vous l’ai dit, vivant à 10 km de la plage, de début Juin à fin Août, je préfère travailler en bord de mer car il y a plus de touristes, alors que le reste de l’année je préfère largement 69
travailler dans un restaurant, se trouvant dans une agglomération. Sachant que ce qui est valable pour moi, ne l’est peut être pas pour vous. Le choix se fera donc aussi en fonction des saisons et de la région dans laquelle vous habitez, par exemple si vous vivez dans les Hautes Alpes, l’hiver se fera en station et l’été dans une ville comme Grenoble ou Annecy. La situation géographique joue également un rôle. Vous allez maintenant travailler au pourboire, c'est-à-dire que même si vous avez respecté tous mes conseils à la lettre, vous ne saurez jamais ce qu’il peut se passer, comme nous l’avons déjà dit, les spectateurs captent ce que vous avez en tête. Si vous n’avez pas le moral le risque de se faire refuser à la table est décuplé. Ce en quoi je reviens sur la situation géographique, car si après trois ou quatre refus d’affilé vous n’avez plus le moral et décidez de rentrer chez vous, il serait dommage d’avoir eu cinquante euros de frais de déplacement, car contrairement aux prestations ou les frais de déplacements son pris en charge par l’employeur, ce n’est pas le cas ici. Veillez aussi à ce que le restaurant que vous choisissez comporte déjà des animations. A savoir s’il fait bar musical, propose des soirées chippendales, ou fait des enterrements de vie de garçons ou de jeunes filles. Il vous faut savoir que s’il existe des restaurants qui n’ont jamais d’animation, c’est qu’il existe aussi des clients qui ne veulent pas d’animation, il serait dommage de perdre du temps à allez vous vendre dans un lieu qui ne vous autorisera jamais à faire vos spectacles. 70
A l’inverse évitez les restaurants qui ont trop d’animation. Comme je le disais plus haut un restaurant faisant bar musical, c’est très bien pour vous, par contre un bar musical qui fait restaurant est de suite beaucoup moins bien. Quelles différences il y a-t-il entre les deux ? Tout simplement LE VOLUME SONORE A L’INTERIEUR DE L’ETABLISSEMENT ! VOUS N’AIMERIEZ PAS PASSER LA SOIREE A CRIER, NON ? En plus de perdre votre voix au bout de trente minutes, les clients ne comprendraient rien à votre spectacle, vous ne recevrez donc aucune ou que très peu de gratification. Tous ces critères de choix que je viens de vous donner son logique et généraux, mais vous aurez peut être d’autres critères plus personnel à ajouter dans le choix de votre lieu de travail. Il me semble qu’avec tout ça, vous pourrez trouver le lieu idéal, ce n’est pas ça qui manque. Maintenant il va falloir franchir la porte de l’établissement pour aller discuter avec le patron ou la patronne. Un premier conseil, évitez les mercredi soir et les weekends, et suivant le restaurant que vous avez choisi, évitez aussi la tranche horaire midi, quatorze heures, car ce sont les heures et les jours de pointe pour un restaurant, et le patron appréciera le fait que vous connaissiez le rythme de la restauration (il faut mettre toutes les chances de votre coté).
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Ensuite soyez poli et respectueux. Quand j’étais petit garçon ma maman n’arrêtait pas de me dire « Sois poli, avec la politesse on passe partout ». Si on épure la phrase de ma mère on obtient : Politesse = Passe partout (merci maman), et comme en français un passe-partout désigne une clé ouvrant plusieurs serrures, dans notre cas, cela pourrait bien être celle du restaurant. On a vu ensemble tout un chapitre sur le personnage et sur les « micros personnages ». Servez vous en, vous avez en face de vous votre premier spectateur de ce restaurant, le patron. Montrez lui quel est votre personnage, et pour être sûr de lui plaire choisissez le « micro personnage » adapté a son caractère. J’es père ne pas avoir a rajouter sur ce sujet que vous devez porter votre costume de scène au moment ou vous allez lui parler, car je le répète, votre costume fait parti intégrante de votre personnage. N’hésitez pas non plus à lui faire étalage de vos talents, voir même pourquoi pas lui faire le spectacle que vous avez si bien préparé (pensez à enlever pour l’occasion les parties demande de pourboire, car il serait mal vu d’essayer de soutirer de l’argent à la personne qui risque de vous en faire gagner). Expliquez-lui bien votre boulot. Qu’il sache et puisse prévenir ses serveurs que votre spectacle est étudié et soigneusement préparé dans le but de satisfaire ses clients et de ne pas prendre le pourboire des serveurs. Qu’il sache aussi que vous ne forcez 72
et ne forcerez jamais la main d’un de ses clients pour obtenir votre pourboire, mais que, comme vous le lui avez dit votre spectacle est étudié dans ce but la. Pour le rassurer, proposezlui un soir d’essai. Faire un essai le rassure puisqu’il pourra sonder ses clients et ses serveurs à propos de votre prestation, mais vous permet aussi de savoir si la clientèle de son établissement vous convient ou non. Pour finir, lorsque vous conviendrez d’un jour de prestation avec lui, faites lui bien comprendre que comme vous travaillez au pourboire, et que vous ne mettez pas en place de contrat avec lui, tout comme lui vous n’avez aucune obligation. Il faut éviter de tomber dans un cercle vicieux ou vous vous sentez obligé d’aller faire les tables de ce restaurant, tous les vendredis (car même si vous risquez de tomber sur notre ami Fabrice), il ne faut pas que cela devienne une contrainte pour vous. La prochaine étape, le service, ou comment vous devez agir avec le personnel de l’établissement.
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Comment doit-on agir avec le personnel ?
Dur métier que celui la, en plus d’avoir à faire tout ce dont nous parlons depuis le début, vous allez devoir faire en sorte de vous entendre avec le personnel de l’établissement. C’est sur, les serveurs auront une place prédominante pour vous, car ils seront à vos côtés toute la soirée, mais il ne faut pas oublier les gâte-sauces, ou en d’autres termes les cuisiniers. Il ne vous coûtera rien d’aller vous présenter en cuisine lors de votre première soirée, puis de passer leur faire un petit coucou en arrivant et au revoir en partant. Cela ne vous apportera rien directement, à par t le sentiment d’être quelqu’un de poli. Mais sachez que dans un restaurant, tout passe par la cuisine, les serveurs, les commandes, les aliments et même le patron, si ce n’est pas lui le chef cuistot. J’ai déjà vu un disc jockey se faire licencier parce qu’il n’allait en cuisine que pour chercher à manger. Bien sûr il ne s’est pas fait virer pour ca, mais les cuisiniers ne l’aimaient tellement pas, qu’ils ont montés les serveurs contre lui, ensemble ils ont convaincu le patron que ce n’était pas quelqu’un de bien et à la première bêtise il a été congédié. Alors respectez tout le monde à commencer par les maîtres queux. Comme je vous l’ai dit les serveurs ont une place prédominante pour vous, c’est avec eux que vous allez travailler. Et il vaut mieux être « avec eux » que « contre eux ». Le serveur peut 75
faire en sorte que votre spectacle se passe bien, ou qu’il devienne un fiasco total. Imaginez-vous à votre table tout est parfait et sur un climax, le serveur arrive en disant : « Les moules marinières, c’est pour qui ? », vous ne pourrez pas remettre votre pièce jumbo dans votre poche pour recommencer. A force de vous voir, les serveurs connaitront votre numéro au mot prés, ils sauront à quel moment les balles apparaissent. A terme, ils auront même idée de comment elles apparaissent. Il est donc forcement très facile pour eux de ruiner votre numéro. Mais rassurez vous nous allons faire en sorte que cela ne se produise pas. Tout d’abord, lors de votre première soirée, tout comme au patron, vous allez bien leur expliquer votre boulot. Qu’ils sachent aussi que votre spectacle est étudié et soigneusement préparé de manière à l’aider dans son service en faisant patienter les clients, et que jamais au grand jamais vous n’allez lui faire perdre de pourboire. Et pour se faire, après quelques semaines, demander leur ouvertement si la semaine dernière, quand vous n’avez pas pu venir, il a reçu plus de pourboire. Sa réponse sera oui, sinon c’est qu’il y a un truc qui cloche dans votre numéro, car cela doit être clair dans l’esprit de vos spectateurs, que vous ne bosser pas pour le restaurant et qu’au même titre que le vendeur de fleurs, ce n’est pas parce qu’il vous donne à vous que le client peut oublier le serveur. Le fait de leur avoir demandé, même si vous savez pertinemment que c’est oui, cela montre aux serveurs que vous vous souciez de leur intérêt. Puis, demandez leur aussi a quel moment ils 76
préfèrent que vous alliez aux tables, dans quatre vingt dix pour cent des cas, comme je vous l’ai dit c’est juste après la prise de commande, mais peut être que dans le restaurant que vous avez choisi ils ont une autre manière de fonctionner. Il faut aussi que vous les mettiez en valeur. Au cours de votre spectacle, les serveurs viendront surement à la table pour poser le pain ou l’eau. A chacun de leurs passages, ne faites pas une tête qui pourrait laisser croire à vos spectateurs qu’ils vous dérangent, mais ayez plutôt un petit mot gentil à leur égard comme : « Je vous présente Lucien, un des meilleurs serveurs que j’ai rencontré », où « Mesdames et Messieurs je vous demande un tonnerre d’applaudissement pour Lucien votre serveur, mais également mon assistant ! » De cette manière notre ami Lucien est mit en valeur et après votre départ les gens auront envie de rigoler avec lui et donc de lui laisser, à lui aussi, un petit quelque chose. Ne les oubliez pas, ils ont eux aussi le droit de voir quelques tours de magie. Faites leur un petit show avant le service mais autre chose que celui que vous faites au table. Ils le voient dix fois par semaine, faites leur des effets à couper le souffle, pour qu’ils se sentent privilégiés vis-à-vis des clients. Sachez-vous faire petit. Pas pendant votre spectacle bien sûr, mais entre les tables lorsque vous êtes en attente, c'est-à-dire que vous venez de finir un spectacle et que pour une fois vous avez le temps de respirer avant d’y retourner. Les serveurs 77
marchent très vite, et ont parfois les bras très chargés. Si vous entendez un : « Chaud, devant », collez vous au mur le plus proche et ne bougez pas tant que vous n’êtes pas sur que le serveur est passé. Essayez de ne pas utiliser, ni les couteaux, fourchettes et autres objets présents sur la table. Cela peut déranger le spectateur, et s’il est incommodé parce que vous avez touché sa fourchette, il va demander a ce qu’on lui change ce qui fera plus de boulot pour les serveurs. Aussi, oubliez tout ce qui est confettis, neiges japonaises, ou animaux, le tout pour éviter les problèmes d’hygiène. Faire apparaitre une perruche qui est dressée pour aller chercher le pourboire peut être magnifique, si elle se met à faire caca sur le bord d’une assiette cela peut être désastreux. De plus évitez de toucher vos spectateurs, même si cela n’a aucun rapport avec ce chapitre je me devais quand même de vous prévenir, donc touchez les le moins possible, car ils n’aiment pas forcement être tripottés. Une fois alors que j’étais en train de faire une production de pièce derrière l’oreille d’un monsieur , celui-ci me dit : « si j’étais toi je ne ferai pas ça ! » alors je lui réponds que ce n’était qu’un spectacle et il me glisse un : « Non mais même ! », il ne rigolait pas et était prêt a me taper si je l’avais touché. Comme quoi notre métier peut être dangereux et lorsque vous travaillez au pourboire vous n’aurez pas de prime de risque. Enfin, ne soyez pas radin. Si vous avez tout compris, vous devriez vous en sortir comme un chef, donc avoir un « Chiffre d’affaires » plus que convenable. Alors partagez vos revenus 78
avec les serveurs même si ce n’est pas grand-chose, comme on dit c’est l’intention qui compte, enfin en vrai ce qui compte, c’est qu’au moins un des serveurs le remarque. Pour cela, à la fin de votre soirée quand arrive l’heure des comptes, garder les billets et les grosses pièces, puis en essayant de vous faire remarquer par un serveur mettez toutes les pièces restantes dans leur pot à pourboire. Ils ne sauront jamais combien vous leur avez donné, c’est vous qui en déciderez sur le moment, mais ils sauront que vous leur avez donné. Bons c’est bien joli tout ça, vous savez créer, démarcher et séduire, mais si je ne vous dis pas comment et ou entrer à la table…
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Comment entrer a la table ?
Avant toutes choses, il faut savoir qu’une table de restaurant et régie par des codes bien spécifiques. Une table de restaurant est un ensemble d'individus qui ont des points communs dans leurs attitudes, leur façon de se comporter, ils sont hiérarchisés. Ce qui veut dire que comme dans toutes hiérarchies il y a un chef de groupe. À partir du moment où tous ces individus (vos futurs spectateurs) s’assoient, il se créé un cercle autour d’eux. En fait il se crée une intimité dans ce lieu public, et toute personne pénétrant dans ce cercle sans y avoir été invité, sera immédiatement considéré comme un intrus. Comment rentrer dans ce cercle ? Regardons le serveur, il sait de part son expérience où rentrer de manière à se faire voir, entendre, accepter, et a ce que cela ne dérange pas le travail de ses collègues. De plus comme je vous l’ai dit, vous devez rentrer à la table au moment ou le serveur vient de prendre la commande. Et ça c’est un très gros point positif pour vous, puisque le serveur en allant prendre la commande a cassé le cercle d’intimité de la table, et lorsqu’il s’en va il vous laisse une brèche, un endroit ou les gens viennent d’être dérangés une première fois. Comme vous ne cassez pas vous-même le cercle, les personnes présentes à la table ne vous perçoivent pas totalement comme un intrus. Si par contre pour x ou y raison c’est a vous qu’il revient de 81
casser le cercle d’intimité de la table, attention, il faut trouver l’endroit où tout le monde pourra vous voir et vous entendre, où vous vous ferez accepter au mieux et où vous ne gênerez pas le travail des serveurs. Il se trouve que généralement, cet endroit si spécifique, se situe à la droite ou à la gauche du chef de groupe. C’est donc à cet endroit précis que vous allez entrer, du coté ou vous gênerez le moins les serveurs.
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Sur cet image par exemple, vous pouvez remarquer qu’à droite du chef de groupe se trouve une autre table. Si vous choisissez cet endroit pour entrer à la table vous risquez de déranger les serveurs qui vont et viennent. Le meilleur endroit pour entrer, se trouve donc à gauche du chef de groupe, endroit dégagé ou vous ne gênerez personne et ou vous serez vu de tous, en contrôlant le chef de groupe. Endroit que je vous ai marqué d’une flèche. Mais qui est ce chef de groupe ? C’est la personne qui est à la tête de la table, celui qui commande, c’est le meneur. Généralement reconnaissable au volume sonore qu’il emploi et à son débit de paroles excessif. A la base, le chef de groupe ne sera pas votre ami, car il risque de vous considérer comme un rival, c’est donc la personne à la table qu’il faut séduire avant tout, sans non plus oublier ce dont je vous ai parlé sur les fils d’attention. Vous ne devez jamais entrer en conflit avec le chef de groupe, car il n’hésitera pas à vous dénigrer, à vous rendre minable aux yeux des autres … même si en réalité vous valez mieux que lui. Et dites vous bien que c’est totalement normal, car d’habitude, toute l’attention de ses amis, ou de sa famille, est portée sur lui et la lorsque vous arrivez, vous êtes le magicien, vous avez le boniment qui va bien, il vous voit forcement comme son concurrent direct. C’est aussi une autre raison pour laquelle votre point d’entrée à la table est à coté de lui. De ce fait, il est aux premières loges quand les gens vous regardent, ils regardent forcement dans sa direction et comme il est proche de vous, vous allez pouvoir le 83
faire participer de manière à ce qu’il reste la vedette. Mais attention il ne faut pas qu’il en fasse trop. Retenez ceci, vous êtes le maître de votre spectacle, vous devez avoir le dessus, sans vous imposer et sans que personne ne s’en rende compte. Si malgré tout ces conseils vous en arrivez à rentrer en conflit avec le chef de groupe ou tout autre membre de la table, la seule solution qui peut vous sauver c’est de leur dire peu importe le moment de votre spectacle : « Sur ce, Mesdames et Messieurs, je vous souhaite de passer une excellente soirée » et tournez les talons en accrochant votre plus grand sourire. Je dois vous avouer qu’avec l’expérience, ce genre de situation ne m’arrive que très rarement, il en va de l’ordre d’une fois par an. Mais à mes débuts, un final comme celui la était monnaie courante, car je n’avais pas compris qu’il ne fallait jamais entrer en conflit avec un spectateur.
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La foire aux questions
Voila enfin, le dernier chapitre de ce livre, nous allons bientôt nous quitter. J’espère que cet ouvrage vous a apportez ce que vous cherchiez, et peut être plus qui sait ? Pour en terminer je ne prétends pas avoir la science infuse, ni même être le meilleur écrivain que la terre ait porté, mais j’avais envie de vous faire partager ma passion et mon domaine favori de l’art que nous affectionnons « la magie ». J’espère également que vous avez bien compris que même pour un spectacle de sept minutes à une table de restaurant, lorsque l’on n’est pas sûr de se faire payer, il faut quand même être correctement préparé, autant sur le point technique que psychologique. Tout ce que je vous ai dévoilé, comme vous avez pu le constater au fil de ces pages, ne vous fournit pas un spectacle tout prêt à être utilisé, mais une méthode qui a fait ses preuves et que vous allez pouvoir adapter à votre tour, de manière a avoir un show qui vous colle à la peau, qui vous ressemble et avec lequel vous serez à l’aise. Et c’est le fait de se sentir bien et à l’aise dans son spectacle et avec son public qui vous permettra d’avoir la gratification qui vous est dûe. Je sais aussi que le sujet dont je parle ici est vaste et qu’il me faudrait plus d’un livre pour en parler. C’est pourquoi je me suis dit que ce chapitre « foire aux questions » vous sera utile. 85
Vous verrez que, dans les pages qui suivent vous trouverez forcement une réponse pour chacune des questions que vous pouvez vous poser sur le sujet. Mais comment fait il cela, comment peut il prévoir toute les questions que vous pourriez vous poser ? C’est très simple, vous aller pouvoir noter sur les pages qui suivent toutes les questions qui vous passent dans la tête. Puis notez votre adresse mail en lettre capitale à l’endroit prévu à cet effet, découpez les pages concernées et faites moi les parvenir par courrier à l’adresse suivante : Le Cercle Académie de Magie 14 Boulevard Louis Blanc 34000 Montpellier A l’attention de Pierr Cika. Comme je suis super sympas, j’essaierai de vous répondre le plus rapidement possible, merci à vous d’être resté jusqu'à la fin, à bientôt.
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Notez votre e-mail : 87
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Notez votre e-mail e-mail : 89
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Le mot final d’un ami
Pour la petite histoire, Il y a quelques jours Pierr Cika m'a fait un immense plaisir lorsqu'il m'a demandé de glisser un petit mot dans son ouvrage. Et quel ne fût pas ma surprise de savoir qu'il m’a réservé la postface, Chouette le cul du livre !!! Avant de dire quelques mots sur Pierr Cika je voulais rassurer Jacques, moi j'ai lu ta préface ! Je vois que tu ne changes pas, toujours en train de raller : « peu d'entre vous lisent les préfaces... bla bla bla... » Mais si Jacques, les gens sont pleins de bonnes intentions, quand ils commencent un livre, je suis sûr qu'ils ont presque tous lu ta préface. Par contre je pense que peu de personne liront la postface, car après avoir lu tous les bons conseils de Pierr, ils sont déjà partis vider les poches des spectateurs. Mais pour ceux qui me font le plaisir de lire mes quelques lignes, je vous en remercie et pour vous récompenser je vous donnerai quelques derniers conseils, mais avant laissez-moivous parler un petit peu de Pierr Cika, vu que mon ami Jacques ne vous a rien dit sur lui. J'ai rencontré Pierr il y a quelques années lors d'une réunion de magie, il commençait à bien taquiner les cartes et déjà il était très déterminé, je l'ai perdu de vue pendant quelques temps, lorsque je l'ai croisé à nouveaux il avait plein de projets dans la tête, une fougue et un enthousiasme incroyable, je l'ai mis en garde car j'avais peur 91
qu'il aille droit dans le mur en montant sa société. Comme je vous l'ai dit Pierr est fougueux, enthousiaste mais surtout déterminé, obstiné, il va au bout des choses, il est très professionnel et surtout il ne compte pas ses heures. Je me suis vite rendu compte que je me faisais du souci pour rien car pour Pierr ça roule (pierre qui roule ... non laissez tomber c'est de l'humour de magiciens). En plus de toutes ces qualités il a un physique très avantageux (pour les nanas qui lisent ce livre je vous rassure je suis 100% hétéro) mais il faut être bon joueur et reconnaître l'évidence, pour preuve entre nous on l'appelle « le beau gosse » (Pierr j'ai écrit cela pour que tu t'en souviennes quand tu auras dépassé la soixantaine) Bref c'est un ami super. Je m'arrête là pour la brosse à reluire. (Cher amis lecteurs ne croyez pas que je dis tout ça car j'ai un pourcentage sur les ventes du livre, non pas du tout, on en a jamais discuté. Pierr en parlant de ça si un jour cette idée te traversait l'esprit, n'hésite pas à me poser la question, je suis preneur.) Bon revenons à nos moutons, enfin à ce qui vous intéresse le petit cadeau que je vous ai promis plus haut. Après tous les conseils et astuces que Pierr Cika vous a donnés dans son livre pour vider honnêtement les poches de vos spectateurs, je n'ai pas de conseil à vous donner en ce qui concerne le travail au pourboire, car personnellement j'ai toujours travaillé en étant engagé. Par contre les conseils que je peux vous donner en temps que magicien c'est d'aimer vos spectateurs car c'est eux qui vous font vivre, un artiste sans spectateurs ne va jamais 92
bien loin (Faites attention ce que vous pensez peut se lire dans votre regard). Si vous voulez devenir magicien de métier, foncez, foncez et accrochez vous finirez par y arriver. Et le dernier conseil et pas le moindre : restez simple ce n'est pas parce que vous savez faire une LD qu'il faut prendre le melon. Je vous remercie d'avoir acheté l'ouvrage de mon ami Pierr Cika, d'avoir lu ma postface, à au fait si vous n'avez pas lu la préface de notre ami Jacques Laurent soyez sympa allez la lire il n'y a que quelques lignes et ça lui fera plaisir si un jour vous le croisez. Tu vois Jacques je recrute encore des personnes pour lire ta préface, Ah! Excuse moi Jacques, je disais plus haut que tu n'avais pas changé, mais si cette fois tu as fait court c'est tellement rare Hi! Hi! Hi! Merci à tous et bonne Magie Olivier Longhi
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Je vous quitte avec cette pensée de Paul Claudel, puisse-t-elle vous inspirer : « Pour exprimer l'amour pur entre les hommes il n'y a plus que le pourboire. »
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