Histoire du médicament 1. Introduction. L’homme pensant (homo sapiens) a toujours préparé des médicaments. Cette préparation a d’abord été empirique, puis scientifique, puis industrielle.
2. 1
ère
étape : Religion et Médecine.
Elle correspond à la période de la préhistoire jusqu’aux premières civilisations. A cette époque l’acte l’a cte pharmaceutique empirique, instinctif. Les hommes cherchent dans la nature les causes de leurs maladies et les moyens d’y remédier. Comme ils ne trouvent pas d’explications rationnelles aux maladies ils s’en réfèrent à une entité supérieure. Par conséquent prêtres et guérisseurs sont une seule et même personne pendant cette période. ère
La 1
ébauche de codification date de -4000 - 4000 av JC en Chine. C’est la pharmacopée PENN TSRAO.
p harmacopée est par définition un ouvrage décrivant les matières premières Pharmacopée : Une pharmacopée nécessaires à la fabrication des médicaments, ainsi que l’art de les fabriquer. On parlait également de codex qui correspondait à l’ensemble des matières premières d’origine d’origi ne minérales, végétales, animales traditionnellement traditionnellement utilisées pour soigner une population donnée. Il n’est pas pas toujours facile de transposer une médecine traditionnelle d’une population à une autre. (exemple : chine, nouvelle Calédonie utilisation du « KAWA »). Une pharmacopée locale n’est donc pas toujours transposable à une autre population.
3. 2
ème
étape : Période Philosophique
Cette période recouvre l’antiquité.
3.1. Aristote Il essaya une approche logique de description des symptômes. C’est une ap proche méthodique de la médecine qui s’éloigne de la méthode empirique et religieuse.
3.2. Hippocrate Il s’occupera essentiellement de médecine et notamment il définira l’éthique médicale : qui sont les règles de conduite du médecin méd ecin à l’égard de ses malades. malade s. (Serment (Serment d’Hippocrate). d’Hippocrate).
3.3. Galien Médecin grec qui vécut à Rome et fut l’auteur de très nombreux ouvrages sur la préparation des médicaments. Il est à l’origine de la pharmacie Galénique = science de la préparation des médicaments. Il introduit également la notion n otion d’excipients : exemple : le cérat de Galien.
Excipients : il s’agit de substances auxiliaires sans effet thérapeutique notable destinées à permettre la
mise en forme des substances actives. On leur donne aussi le nom d’additifs, adjuvants, véhicules. La logique de Galien est gouvernée par la notion de poison : En grec « Pharmakon » = médicament = poison. En fait il n’y a pas de différence entre un médicament et un poison. C’est la dose qui fait la différence. Conséquence importante : Il n’y a jamais de prise de médicaments sans risques .
3.4. Dioscoride Il donna la liste des plantes usuelles et les moyens de les conserver. Ses ouvrages traduits en arabes furent utilisés pendant tout le Moyen Age.
3.5. Mithridate Tyran d’Asie mineure qui habitua progressivement son organisme à des doses de plus en plus importantes de poison (mithridatisation). Conséquences pour l’époque : on fabrique des anti-poisons (électuaires), puis des panacées qui sont un mélange de tous les contres poisons et médicaments connus. Ceci donne la thériaque qui contient plus de 100 produits actifs. Cette idée fausse donne des mélanges inactifs
4. 3
ème
étape : Etape Expérimentale.
Cette période est comprise entre le Moyen Age et le XVII
ème
siècle. C’est une époque très confuse mais très
importante pour la pharmacie car la profession d’apothicaire s’individualise. Auparavant c’était le médecin qui réalisait ses remèdes.
4.1. Influence Arabe Dans le suivi des travaux de Dioscoride, des savants d’origine arabe comme Avicenne puis Ibn al-Baytar (traité des simples) décrivent de nouvelles drogues (avec des matières premières d’origine végétale, animale ou minérale). Ils inventent la distillation d’où l’apparition de l’alcool et l’alchimie.
4.2 Influence monastique Les moines :
Préparent les médicaments (infusés, macérats, distillats). Réalisent des essais et décrivent leurs résultats. Les médicaments qu’ils jugent efficaces prennent le nom de médicaments de bonne renommée = Bona Fama.
Les moines :
Recopient les ouvrages de l’antiquité, notamment Galien et Dioscoride.
Cultivent les plantes médicinales dans des jardins pré des monastères.
4.3. Les apothicaires Au XII
ème
siècle certains médecins se spécialisent dans la préparation des médicaments et prennent de
l’importance du fait des secrets qu’ils possèdent. Louis IX en 1258 donne un statut officiel à cette profession qui a l’exclusivité de la préparation de la vente des médicaments. Les études d’apothicaire durent 10 ans dont 4 ans d’apprentissage chez un mai tre apothicaire. La faculté de Médecine garde le contrôle de la profession en réalisant des inspections. Les apothicaires, dans chaque ville, se voient confier les poids et les mesures standards et confier des privilèges sur la vente de certaines drogues interdits aux épiciers (1484 Charles IX). Au XVI
ème
siècle apparait la nécessité de codifier la préparation des médicaments : en 1590, Henri III décide
de faire réaliser un codex royal où seraient consignées toutes les préparations ordonnées par les médecins de Paris. En 1640 il est terminé mais non reconnu car chaque région possède la sienne. En fait la première édition fut terminée en 1818 et prit le nom de Pharmacopée. Depuis il y a eu 9 autres éditions. La 1
ère
édition de la pharmacopée européenne a vue le jour en 1968. Au plan international il
existe un début d’harmonisation depuis 1993 (I.C.H. = International Conférence Harmonisation). Dans cette période troublée un phénomène se développe : le charlatanisme. Les campagnes et cités sont parcourues par des camelots et beaux parleurs. Ils proposent des remèdes miracles, les panacées, qui sont inefficaces voire nocives. A cette époque il y a un manque de sérieux dans la préparation et l’efficacité des médicaments est nulle face aux nouvelles épidémies, notamment la syphilis. Sous Louis XIV un concordat stipule qu’un apothicaire ne pourra préparer un médicament que s’il est prescrit par un médecin sur une ordonnance. Ceci renforce le contrôle sur les médicaments. Après l’affaire des poisons en 1682, Les apothicaires sont obligés de tenir un registre, « l’ordonnancier », sur lequel devront être consignés le nom et l’adresse des acheteurs de produits toxiques. En résumé la période expérimentale a vu :
S’identifier la profession d’apothicaire Apparaitre l’inspection Une esquisse de codification de la préparation des médicaments. Ces règles toujours en application à notre époque on commencé à voir le jour pendant cette période expérimentale
5. 4
ème
étape : Période Scientifique. ème
Cette période s’étale du XVIII
5.1. La pharmacie
siècle à nos jours.
1777, Louis XVI crée le collège de pharmacie indépendant de la faculté de médecine où sont formés les pharmaciens. Plus tard apparaitrons les facultés de pharmacie.
5.2. Epoque de recherche de nouveaux principes actifs. 5.2.1. Matières premières d’origine minérale : Elles sont peu nombreuses :
NaCl, Chlorure de sodium, hydratation des tissus. I0, iode, antiseptique KMnO4, permanganate de potassium, antiseptique.
5.2.2. Matières premières d’origine animale : Auparavant la Vipère était la base de la fabrication de la thériaque. Plus sérieusement après les travaux de Claude Bernard sont utilisés les hormones, les dérivés du sang, les produits d’origine animale. Après la maladie de la vache folle et le sida ces produits ont presque disparu du marché.
5.2.3. Matières premières d’origine végétale : ème
Au 19
ème
et 20
siècle toutes les plantes actives sont passées en revue.
1805 :
Extraction du premier principe actif issu des plantes : expérience menée sur le pavot à opium, d’o ù on isolera la morphine (Friedrich Willhem Sertürner).
1820 :
Pelletier et Caventou, pharmaciens français, isolent la quinine des quinquinas (arbustes d’Amérique du Sud), pour lutter contre le paludisme.
Nativelle isole la Digitaline de la Digitale qui ralentit le rythme cardiaque.
5.2.4. Matières premières d’origine synthétique : 1887 :
Félix Hoffman met au point la synthèse de l’acide acétylsalicylique qui deviendra l’aspirine. Hippocrate (460 377 av JC) préconisait pour soulager la fièvre une décoction d’écorce de saule blanc.
5.2.5. Matières premières d’origine biologique : 1928 :
Découverte du premier antibiotique, la pénicilline, issu de la moisissure penicillium par l’écossais Alexander Fleming.
5.2.6. Techniques pharmaceutiques : 1850 :
Cachets (LIMOUSIN)
Gélules (LEHUB)
Capsules
Comprimés
Aiguilles (PRAVAZ)
Seringues (LIMOUSIN)
Préparations injectables (LATTA)
5.3. Fabrication des médicaments. 5.3.1. Artisanale : Sur l’emballage des médicaments préparation artisanalement on retrouve l’inscription FSA (Fait Selon Art). Aujourd’hui 1% des médicaments utilisés sont d’origine artisanale, contre prés de 100% il y a un siècle. Préparation magistrale : sur ordonnance médicale (exemple : charbon végétal 0,1g, phosphate d’aluminium 0,5g pour une gélule n°20). Préparation officinale : formule inscrite sur une partie de la pharmacopée française appelée Formulaire National. (exemples : teinture d’iode, suppositoire à la glycérine). Préparation hospitalière : essentiellement des médicaments pour la pédiatrie.
5.3.2. Industrielle : Depuis le XVIII
ème
siècle les remèdes secrets des pharmaciens sont soumis à un examen par le corps
médical et approuvés par le roi (Edit Royal). Exemple : vermifuge CHIARINI. En 1805 Napoléon décide que l’académie de médecine sera la seule à pouvoir donner des autorisations de commercialisation des remèdes secrets et crée une taxe toujours en vigueur aujourd’hui. Au XIX
ème
siècle dans le reste de l’Europe règne l’ anarchie totale aucun contrôle n’est effectué sur la
distribution des médicaments. Il faut attendre le XX
ème
siècle le VISA puis 1975 l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché).
Donc fin du XIXème siècle