Vie et enseig enseignem nement ent de Tiern Tierno o Bokar okar Au débu débutt de ce sièc siècle le,, au cœur cœur de l'Afr l'Afriq ique ue,, au Mali, Mali, la lumi lumièr èree de Dieu Dieu a bril brillé lé sur sur un homme homme:: Tier Tierno no Boka Bokar, r, que que l'on l'on appela appelait it le Sage Sage de Bandi Bandiaga agara. ra. Cheikh Cheikh de la confr confréri ériee souf soufie ie Tidj Tidjan aniy iya, a, Tier Tierno no Boka Bokarr fut fut une pure pure et haut hautee figu figure re non non seu seulem lement ent de l'isl 'islam am en Afr Afriq ique ue noir noire, e, mais ais de la spirituali spiritualité té universell universelle. e. Sa vie vie est retr retrac acée ée dans dans ses ses lieux lieux et dans dans son son cont contex exte te politique et religieux pour situer la parole et l'enseignement du maît aître, re, qui fon font l'ob l'obje jett des deux eux aut autres res part partie iess de l'ouvrage l'ouvrage . Amadou Hampaté Bâ (1900-1991) Disciple Disciple de Tierno Tierno Bokar, Bokar, écrivain, écrivain, historien historien,, ethnologu ethnologue, e, il fut fut l'un l'un des des plus plus gran grands ds spéc spécia iali list stes es de la cul cultu ture re et des des tradition traditionss africaines africaines..
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Le pays pays dogon dans la falaise falaise de Bandiagara Bandiagara (Mali) (Mali) © Michel Renaudeau/Hoa-Qui Renaudeau/Hoa-Qui
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Amadou Hampaté Bâ
Vie et enseignement de Tierno Bokar le Sage de Bandiagara
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Editions du Seuil
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Avant-propos
Vie et enseig enseignem nement ent de Tierno Tierno Bokar Bokar
«Omariens «Omariens»» parce qu'ils qu'ils relevaien relevaientt de la branche branche tidjanien tidjanienne ne issue du grand chef religieux El Hadj Omar. Mon maître et père spirituel Tierno Bokar, lui-même Cheikh (maître) (maître) de la confrérie confrérie Tidjani Tidjani dans la branche omarienne omarienne,, appart app artena enait it à la famille famille d'El Had Hadjj Omar. Pourta Pourtant, nt, en 193 1937, 7, dédaignant les ennuis qui ne manqueraient pas de s'abattre sur lui, il reconnut la validité spirituelle de Chérif Hamallâh et se plaça sous son obédience. Je le suivis dans cette voie. Dès lors, Tierno Tierno Bok Bokar ar fut violem violemmen mentt combat combattu tu par ses ses cousins omariens. Ces derniers, qui comptaient des membres très influents auprès du gouvernement gouvernement généraI de l'AOF, réussirent à déclencher l'intervention de l'Administration coloniale en faisant faisant passer pour une affaire politique politique de tendance tendance «anti«antifrançaise française»» ce qui n'était n'était qu'u qu'unn conflit conflit d'ordre d'ordre religieux religieux et local. local. A cette époque, mes fonctions fonctions administrative administrativess au Cercle de Bamako me permirent à plusieurs reprises de défendre Chérif Hamallâh et Tierno Bokar auprès de l'Administration, de ramener les faits faits à leurs leurs juste justess propor proportio tions ns et de désamo désamorce rcerr un certain nombre de cabales lancées pour les perdre. Par là même, je devenais, pour les ennemis de Tierno Bokar, un obstacle majeur majeur qu'il fallait fallait faire disparaître. disparaître. Une telle campagne campagne fut lancée lancée con contre tre moi que l'Admi l'Adminis nistra tratio tionn coloni coloniale ale d'alor d'alorss - c'ét c'étai aitt la pér pério iode de vich vichys ysso sois isee - déci décida da ddee faire faire proc procééder à une enquête. enquête. Deux lieutenan lieutenants ts du bureau bureau des Affaires Affaires musulmanes furent tour à tour affectés au Soudan avec pour instruction de chercher à me prendre en faute dans le cadre de mes fonctions. Mais ils ne purent, et pour cause, relever aucun élément contre moi. C'est C'est alors que le capitaine capitaine Marcel Cardaire, Cardaire, en raison raison de sa finesse et de son expérience des milieux africains, africains, fut envoyé au Soudan français à la fois pour s'occuper des questions musulmanes et pour enquêter sur mon compte. N'écoutant que sa conscience et le devoir moral qui était le sien de renseigner son gouvernement en toute objectivité, le capitai capitaine ne Carda Cardaire ire,, fort fort des conseil conseilss qu'il il avait avait reçus reçus du Pc Griaule, me fréquenta sans détour. Il venait me rendre visite visite
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entrem!se, il put pénétrer sans difficulté dans toutes les les zaouias 1 h~mall~ mall~ stes s tes.. du Sou? Sou?an an,, du Sé~ Sé~égal, égal, de la Haute Haute-Vo -Volta lta,, de la Cote-d IVOIre,du du Niger et du Nigeria Nigeria où il se rendit par la suite suite , ,Dur ,Dur~~ntYann ntYannée ée où nous .eûmes .eûmes des entr entreti etiens ens quoti quotidie diens, ns, ie re~dls ~dls a toute toutess ses ses quest question ionss sur sur les tradit tradition ionss afri africai caines nes,, les . reh~lons ~o~ oal~ ~al~ s, s, l'Isl. l'Isl.am, am, la voie voie Tidjan Tidjanii et, et, en part particu iculie lier, r, la pratique tldJanlenne dite des «onze grains 2» qui faisait l'objet : du conflit. Je remis égaIement au capitaine Cardaire une volu\ mineuse mineuse documenta documentation tion écrite écrite dont une partie était constituée constituée par l'enseignement l'enseignement et les paroles de Tierno Bohr que j'avais recueillis. Après avoir minutieusement étudié l'ensemble de ces notes Marcel Cardaire vint me trouver et me dit: «Ce serait commet~ ,. tre ~n c~me me ~ontre ontre la scien~ scien~ e et contr contree l'esprit l'esprit que de ne pas pas i' pubher 1enseignement de Tlerno Bokar. Cet enseignement est lui répondis-je, ; ! un véritable message. - Mais vous savez bien, lui qu qu'u 'unn "Ham "Hamal alli list ste" e" ne parvi parvien endr draa jamai jamaiss à se faire faire éditer! ter! - Eh bien, bien, répliq répliqua ua Cardai Cardaire, re, mettez mettez par par écrit écrit la vie de !ierno !ierno Bokar Bokar et son enseignemen enseignement,t, j'y ajouterai ajouterai mes apprécia apprécia-tions personnelles et nous serons coauteurs. Je me charge personnellement de faire éditer le livre. C'est C'est ainsi ainsi que je je rédigeai rédigeai l'ébauch l'ébauchee de la vie de Tierno Botac et de son enseignement, manuscrit que je remis à Marcel . Cardaire en lui faisant totale confiance pour son utilisation. L'ouvrage parut aux Éditions Présence Présence africaine en 1957 1957sans sans quej'en que j'en aie revu revu le texte définitif. Quelques petites petites erreurs (bien (bien compréhensibles si l'on pense à la complexité des événements rapportés) s'y étaient glissées. Mais elles ne diminuent en rien les mérites mérites de Marcel Marcel Cardaire Cardaire et l'utilité l'utilité de son son travail. travail. Comme dit le proverbe peul: L'erreur L'erreur n'an n'annule nule pas la valeur valeur de l'effort l'effort accompli. accompli. » Quoi qu'il en soit, j'ai décidé de procéder à une refonte totale du premier ouvrage et d'en profiter pour le compléter, tout en .conservant son plan d'origine. Le lecteur trouvera donc, dans une première partie, le récit de J •
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Sur Sur le vieux vieux subs substr trat atum um des religi religion onss du terroi terroir, r, l'Em l'Empi pire re poullo-musulman 1 du Macin cina s'éta était édifié au début du XIX' siè siècl cle. e. Un homme homme de géni génie, e, Chéko Chékouu Amado Amadou, u, avait avait mis mis sur pied une con constr structi uction on politi politique, que, social socialee et économi économique que qui encad encadra rait it des des po popu pulat lation ionss hab habit itué uées es à vo vois isin iner er en cons conser erva vant nt jalousement leur originalité. Paysans, pasteurs, artisans et pêcheurs cheurs étaient étaient unis unis par des liens liens religi religieux eux don dontt l'orig l'origine ine mythimythiqu quee se perda perdait it dan danss la nuit nuit des temps. temps. Ce fut le mérite mérite gén génia iall d'un d'un Chéko Chékouu Amado Amadou, u, fond fondat ateur eur de l'Empi l'Empire re peu peull du Macina Macina en 181 1818, 8, que de codif codifie ierr tout toutes es les les manife manifest stat ation ionss de ces liens liens soci sociau auxx et de mettre mettre sur sur pied pied un État. État. Comm Commee rien rien ne peut peut s'éd s'édif ifie ierr en Afriq Afrique ue no noir iree sans sans que souf souffl flee l'Es l'Espr prit it,, l'Es l'Espr prit it reli religi gieu eux, x, le roya royaume ume théoc théocra rati tique que du Maci Macina na étai étaitt d'ob d'obédi édien ence ce ko kount unti. i. Les Les Kou Kount ntaa 2 avaie avaient nt don donné né leur leur chaîn chaînee conf confra rate tern rnell elle, e, le roi roi son génie génie organ organis isat ateu eur, r, les surv surviva ivanc nces es des relig religio ions ns du terro terroir ir leurs leurs cons constr truc ucti tion onss trad tradiition tionnel nelle les, s, et de l'en l'ense semb mble le de ces ces appor apports ts un État État était était né. Lors Lorsque que,, en 18 1862, 62, appar apparut ut El Hadj Hadj Omar, Omar, Grand Grand Maît Maître re de l'Or l'Ordr dree Tidj Tidjan anP, P, et qu' qu'il il conq conqui uitt l'Em l'Empi pire re du Maci Macina na,, cet cet empir empiree avai avaitt déjà déjà comm commenc encéé à se désagr désagrége égerr spir spirit ituel uelle leme ment nt sous sous le règn règnee de Amadou Amadou Amado Amadouu (ou (ou «Amad «Amadou ou 1II>.), petitfils fils du fondateur fondateur Chékou Chékou Amadou. Amadou. L'ap L'appa pari riti tion on de la maré maréee omar omarien ienne ne fais faisait ait entre entrerr le Soud Soudan an dans une nouvel nouvelle le périod périodee de conv convuls ulsion ion,, l'une l'une des plus plus violenviolentes, tes, peu peut-ê t-être tre,, de son histoi histoire. re. Cette Cette conquête conquête,, comme comme beaucou beaucoupp 1. Poullo: peul. 2. Koun Kounla: la: nom d'u
très ancienne ancienne famille, famille, d'origine d'origine arabe qui donna
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et son son armée armée dan danss leurs leurs dép déplac laceme ements nts mais mais passai passaitt le plus plus clair de son temps temps à instru instruir iree les les reje rejeto tons ns de la famill famillee d'Am d'Amad adou ou Chék Chékou ou.. Sa vie vie,, tout toutee empr emprei eint ntee de piété piété,, étai étaitt do donc nc,, qu qu'i'ill le veuill veu illee ou non, intimeme intimement nt liée liée à l'activi l'activité té politi politique que des TouToucouleurs. Salif Salif avait avait suivi suivi l'ense l'enseign igneme ement nt de bien des maîtres maîtres et s'était s'était,, en par parti ticu culi lier er,, form forméé à l'éco l'école le de Tiern Tiernoo Seyd Seydou ou Haon Haon.. C'es C'estt ainsi ainsi qu'il qu'il fit la la conna connaiss issanc ancee de la douce douce Aïssat Aïssataa qu'il qu'il épo épousa usa en seco second ndes es no noce ces. s. De cett cettee un unio ionn naqu naquit it,, en 18 1875 75,, Tier Tierno no Bokar Salif Tall. Fils Fils d'Aïs d'Aïssat sataa et de de Salif, Salif, petitpetit-fil filss d'El d'El Had Hadjj Seydou Seydou Han Hann, n, Tier Tierno no Boka Bokarr po port rtai aitt en lui, lui, dès dès le berc bercea eau, u, des des trés trésor orss de do douc uceu eurr et une une imme immens nsee apti aptitu tude de à s'ins s'instr trui uire re.. Ceux Ceux qu quii sont sont appe appelé léss à dev deven enir ir maît maître ress d'ho d'homm mmes es do doiv iven entt soum soumet ettr tree leur leurss jeunes qualités à certaines épreuves de la vie: ils sont, a-t-on dit, dit, le frui fruitt du mari mariag agee de leur leurss do dons ns et des des circ circon onst stan ance ces. s. Tier Tierno no Boka Bokarr Sali Saliff Taii Taii trou trouva vait it ces ces do dons ns sur sur la couv couver ertu ture re de famill famillee où il fut dépo déposé sé à sa nais naissan sance. ce. La vie politi politique que agitée agitée de sa prov provin ince ce nata natale le,, pend pendan antt tout toutee la pério période de de sa form format atio ion, n, donna don na à ses dons dons l'occa l'occasio sionn d'éclo d'éclore. re. Pend Pendan antt les les derni dernièr ères es anné années es du royau royaume me touc toucou oule leur ur de SéSégo gou, u, Tier Tierno no Boka Bokarr Sali Saliff avai avaitt gran grandi di sur sur le dos dos de sa mère mère,, d'abor d'abord, d, puis puis dans les jambes jambes des femme femmess de la famill famille: e: Aïssat Aïssataa sa mère, mère, Inna sa grandgrand-mèr mèree - cellecelle-là là même même qui avait avait regrett regrettéé de ne ne pou pouvo voir ir se jete jeterr dans dans l'écue l'écuell llee du Prop Prophè hète te - et sa tan tante te,, la savante savante Fatima. Fatima. Il s'évei s'éveilla llait it à la la vie dans dans l'atmosp l'atmosphèr hèree de menace menace que faisait faisait planer sur la ville l'hostilité des Bambara et des Foulbé non rall rallié iés. s. Dans Dans ce clim climat at de peur, peur, les les pieu pieuse sess femm femmes es lui lui ense enseiign gnai aien entt la seule seule crai craint ntee de Dieu. Dieu. A l'ext l'extér érie ieur ur,, le chât châtim imen entt féroce féroce des mal mal soum soumis, is, l'exécu l'exécutio tionn des rebe rebelle lless entret entretena enaien ientt la hain haine. e. Mais Mais,, des des femm femmes es qu quii le nourri nourriss ssai aien entt et l'él l'élev evai aien ent, t, Tierno Tierno Bokar Bokar n'appr n'apprena enait it que la haine haine de ses ses propres propres défaut défautss et s'ex s'exer erça çait it à la la «gran «grande de Djih Djihad ad», », la «gran «grande de gu guer erre re sain sainte te", ", cell cellee dont le Proph Prophèt ètee a dit qu'el qu'elle le deva devait it être être mené menéee cont contre re soi-même.
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cavale cavalerie rie et le retour retour du roi. roi. Dan Danss la cour cour de Salif, Salif, lona lona vieill vieillisissant sante, e, Fati Fatima ma sur sur ses ses grimoi grimoire ress et Aïssat Aïssataa au regar regardd touj toujou ours rs perdu dans un rêve ne faisaient résonner que le seul nom de Dieu. Dieu. La foule foule ne parla parlait it que de combat combats, s, d'infa d'infaill illibl ibles es plans plans de bataille, d'ennemis qui expiraient, fuyaient ou avançaient; autour tour du jeun jeunee Tier Tierno no il n'ét n'étai aitt ques questi tion on que que de la Char Charit itéé et de l'Am l'Amou ourr qui qui conq conqui uièr èren entt tous tous les les cœurs cœurs et auxqu auxquel elss rien rien ne résiste . Puis Puis il gra grand ndit it et comm commen ença ça son son inst instru ruct ctio ion. n. C'es C'estt le vieu vieuxx Guir Guiré, é, de l'eth l'ethni niee somo somono no,, moqaddem 1 de l'Or l'Ordr dree Tidj Tidjan ani, i, luilui-mê même me élèv élèvee de Seyd Seydou ou Hann Hann,, qui qui ouvri ouvritt l'in l'inte tell llig igen ence ce et la mémo mémoir iree du jeu jeune ne Tier Tierno no Boka Bokar. r. Les Les leço leçons ns de moral moralee tran transscendan cendante te que l'enfa l'enfant nt avait avait toujour toujourss entend entendues ues chez chez lui se troutrouvaie vaient nt étay étayée éess par par la Parol Parolee divi divine ne que que lui lui tran transm smet etta tait it son son maître maître à traver traverss la révéla révélatio tionn corani coranique que.. Par-de Par-delà là son maît maître re et par-delà le Prophète, il prit l'habitude de ne voir que le Dieu Créa Créate teur ur et, et, aux aux pieds pieds de Celu Celuii-ci ci,, une une huma humani nité té déch déchir irée, ée, et souv souven entt déch déchir irée ée au nom nom de ce même même Dieu Dieu.. Aux Aux leço leçons ns de son son maître maître s'ajou s'ajoutai taient ent celles celles qu'il qu'il tirait tirait de l'époqu l'époque. e. En 1885 1885,, Amad Amadou ou Chék Chékou ou se ren rendi ditt à Nio Nioro ro pour pour barr barrer er la rout routee aux aux armé armées es d'oc d'occu cupa pati tion on fran françai çaise ses, s, alor alorss comm comman andé dées es par le colonel Archinard. Il pensait en effet que l'armée d'Archin chinar ard, d, situ située ée non non loin loin de là à Kaye Kayes, s, comm commen ence cera rait it par par atta atta-querr Nioro pour venir que venir ensuite ensuite assiég assiéger er Ségou. Ségou. Ava Avant nt de part partir, ir, il confia con fia le comman commandem dement ent de Ségou Ségou à son son fils fils Madan Madani, i, cou cousin sin de Tiemo Tiemo Bok Bokar. ar. Le brui bruitt des des batail bataille less tout toutes es proc proche hes, s, la per persp spec ecti tive ve d'un d'unee occu occupa pati tion on fran frança çais ise, e, la rév révol olte te late latent ntee des des Bamb Bambar araa du lieu lieu contre con tre leur leur occupa occupant nt toucou toucouleu leurr entret entretena enaien ientt dan danss la ville ville une atmosphère atmosphère d'inquiétud d'inquiétude. e. Tierno Tierno et les les sien sienss souffr souffraie aient nt moins moins des dange dangers rs qu'ils qu'ils cou cou-raient raient,, eux et leur leurss famill familles, es, que de l'horr l'horreur eur qu'ils qu'ils ressen ressentai taient ent en écou écouta tant nt les les nouvel nouvelle less des des bata batail ille les, s, en vivan vivantt au milie milieuu de ces haines haines qui se voulaien voulaientt pieuse pieuses. s. Au début début de 189 1890, 0, alors alors que Ségou Ségou était était à la veil veille le de tombe tomber r
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La vie
entre entre les mains mains des Français Français,, Tierno Tierno Bok Bokar, ar, alors alors âgé de quin quinze ze ans, connais connaissait sait par cœur cœur la quasi-tota quasi-totalité lité du Co Coran, ran, l'ensembl l'ensemblee du ritu rituel el,, les les lois lois isla islami miqu ques es et une bo bonn nnee part partie ie de la vie des saints saints.. Là ne se bornait bornait pas son savoir savoir.. On conn connaî aîtt le rôl rôlee qu quee joue joue,, dans dans la vie vie de l'en l'enfa fant nt noir, noir, sa famill famillee mater maternel nelle, le, en partic particuli ulier er l'oncl l'onclee et le grandgrand-pèr père. e. Or, le grand-père grand-père maternel maternel de Tierno Tierno était le vieux vieux Seydou Hann, grand mystique mystique soufi formé à l'école l'école de la la Qadriya Qadriya avant d'être d'être entré dans dans l'Ordr l'Ordree Tidja Tidjani. ni. Lorsqu Lorsque, e, au soir soir de chaque chaque journée journée d'étud d'études, es, Tierno Tierno revena revenait it chez chez lui, lui, il se se plonge plongeait ait dan danss l'exal l'exaltan tante te atmosatmos phère familiale; la leçon se poursuivait auprès du grand-père g rand-père que, selon la coutume, coutume, un petit-fil petit-filss peut aller aller interro interroger ger à toute heure heure du jour et de la nuit, sans jamais le lasser. Sa tante Fatima, Fatima, « mère» mère» si savan savante te et si écla éclairé irée, e, ne pouv pouvai aitt refuse refuserr ses consei conseils ls à ce jeune jeune nev neveu eu en lequel lequel elle elle retrou retrouvai vaitt tant tant sa prop propre re curios curiosité ité de petite petite fille. fille. Son ensei enseigne gnemen ment, t, ses cons consei eils ls ne pouv pouvai aien entt pas pas ne pa pass être être marq marqué uéss au co coin in de la do douc uceu eurr des des fill filles es de Seydo Seydou. u. C'es C'estt ains ainsii qu quee l'en l'enfa fant nt Tall Tall se famil familiar iarisa isa avec avec les noms noms des Soufi Soufi presti prestigie gieux ux des belles belles épo épo-qu ques es:: El Gha Ghaza zali li,, Mouh Mouhie iedd ddin inee ibn ibn el Arabi Arabi,, Moha Mohamm mmed ed ededDabbar Dab bar et comb combie ienn d'autr d'autres es encore encore.. Plus Plus tard, il dev devait ait app approrofondir fondir et s'in s'incor corpor porer er leur leur ense enseign igneme ement; nt; mais, mais, dès l'en l'enfan fance, ce, il appr appren enai ait, t, dans dans la cour cour même même de sa maiso maison, n, au cour courss de ces ces interm intermina inable bless soirée soiréess d'Afri d'Afrique que,, la valeur valeur d'une d'une médita méditatio tion, n, la richesse richesse du patrim patrimoine oine spirituel spirituel,, l'immensi l'immensité té des connai connaissanc ssances es entrevues. Tout Tout au long de sa vie, vie, l'ensei l'enseigne gnemen mentt qu'il qu'il distri distribua bua dev devai aitt se resse ressenti ntirr des impressi impressions ons de' son adolesce adolescence nce.. Il était était plongé plongé au sein sein d'une une «cell «cellule ule d'amou d'amourr et de char charité ité », sa propre propre cellul cellulee famili familiale ale,, et celle celle-ci -ci vivai vivaitt ballot ballottée tée au gré des des tourment tourmentes es de l'époqu l'époque. e. Plus Plus tard, tard, sa zaouï zaouïaa s'appe s'appelle llera ra «Cellu «Cellule le d'amou d'amourr et de charité» charité» et les les orages orages ne lui lui manqueront manqueront pas. C'est à quatorze quatorze ans, ans, sans sans doute, doute, qu qu'i'ill appri appritt des des lèvr lèvres es de sa mère mère,, ou de sa grandgrand-mèr mèree prête prête à mour mourir, ir, ou de sa tante tante,, cette cette définiti définition on de la religion: Un disqu disquee de vanneri vanneriee portant portant sur l'une l'une de ses faces faces le mot " Amour" Amour" et sur l'aut l'autre re le mot mot "Charit "Charité". é".»» 1
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Un soir soir de mars 189 1890, 0, le vieux vieux El Hadj Hadj Seydou Seydou Han Hannn mourut mourut.. Il usa ses ses derniè dernières res forces forces à écri écrire re un messag messagee qu'il qu'il fit env envoye oyerr à Amadou Amadou Chékou, Chékou, lequel lequel se trou trouvai vaitt alors alors à Nioro Nioro.. Il lui lui disai disait: t: «Viens «Viens repren reprendre dre ce que que tu m'as m'as con confié fié (les (les clefs clefs spirit spirituel uelles les de la vil ville le)) car car le mome moment nt appr approc oche he où Dieu Dieu va me repre reprend ndre re ce qu'II qu'II m'a confié confié (mon (mon âme).» âme).» Après Après avoir terminé terminé cette cette lettre lettre,, il fit, fit, à l'int l'inten enti tion on de son ento entour urag age, e, cett cettee ulti ultime me préd prédic icti tion on:: «Bien «Bientô tôt, t, on n'aur n'auraa plus plus besoin besoin d'un d'un gard gardie ienn des des clefs clefs spir spiriituel tuelle less de la ville, ville, car car les les Toucou Toucoule leur urss sont sont à la veill veillee d'en d'en perdre la charge temporelle.» Trente Trente-tr -trois ois jours jours plus plus tard, tard, Archin Archinard ard,, à la la tête tête de l'armé l'arméee fran frança çais ise, e, péné pénétr trai aitt dans dans Ségo Ségouu sans sans qu'auc qu'aucune une rési résist stan ance ce lui lui soit soit opposé opposée. e. La nuit nuit précéden précédente, te, les forc forces es de Madani Madani avaie avaient nt en effet effet évacué évacué la ville. ville. Tier Tierno no ne ddev evai aitt jama jamais is oubl oublie ierr cett cettee nuit nuit où il ava avait it vu son père pour la dernière fois. Salif Bokar TaU était entraîné dans la retrai retraite te par sa fidéli fidélité té à la la famil famille le d'Amad d'Amadou ou Chékou Chékou.. Le mari mari de la dou douce ce Aïssat Aïssata, a, maître maître ès religi religion, on, enn ennemi emi de tout toutee haine, haine, laissa laissait it sa mais maison, on, sa zaou zaouïa, ïa, ses élève élèves, s, pou pourr subir subir la bouscubousculade lade des camps camps et les violence violencess de la guerre. guerre. Danss l'épaiss Dan l'épaissee obscur obscurité ité que trouait trouait,, çà et là, là, une timide timide lueur lueur de torc torche, he, les les femme femmess et les les enfan enfants ts toucou toucouleu leurs rs assist assistai aient ent,, du seuil seuil de leurs leurs portes portes,, l'angoi l'angoisse sse au cœur cœur,, au dépar départt des reste restess de la cour. Sali Saliff Boka Bokarr Tall Tall,, part partii parm parmii les les dern dernie iers rs,, étai étaitt à cheva cheval. l. Tierno Tierno marcha marcha à ses ses côtés côtés jusqu' jusqu'àà la sorti sortiee de la ville, ville, accom accompapagné du petit petit frèr frèree de son père, père, Amad Amadou ou TaU, TaU, alors alors guèr guèree plus plus âgé âgé qu quee luilui-mê même me.. Avan Avantt de s'éloi é loign gner er défi défini niti tive veme ment nt,, Sai Sai if arrêt arrêtaa sa mont monture ure et prit prit en croupe croupe le jeune jeune Amadou Amadou TaU. TaU. - Et moi, moi, papa, papa, que que vaisvais-je je deve deveni nir? r? dema demand ndaa Tier Tierno no.. Prenant Prenant la main de Tierno Tierno entre les siennes, siennes, Salif Salif l'envelopp l'enveloppaa d'un d'un chaud chaud regard regard d'affe d'affecti ction on et lui lui dit: dit: - Toi, Toi, mon mon fils fils,, je te conf confie ie à D Die ieu. u. Ce furent furent les dernièr dernières es paroles paroles que Tierno Tierno recueilli recueillitt des lèvres lèvres de son père. Reve Revena nant nt vers vers les les femm femmes es de sa famil famille le,, Tier Tierno no,, le cœu cœur r lourd, lourd, sait-i sait-ill déjà déjà à c 'il dev devait ait nous eig plus plus tard, à
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matière matière et non Je princi principe pe du mal lui-mê lui-même me qui renaît toujou toujours rs plus vigoureux de ses cendres? Le mal, nous dira-t-il, ne peut être être détru détruit it que par les armes armes du Bien et de l'Am l'Amou our. r. .. Quand Qua nd les derni derniers ers défens défenseur eurss de Ségou Ségou eurent eurent été englouti engloutiss par la savane, le bon vieux Guiré, le maître de Tierno, tenta de mettre mettre la famill famillee à l'abr l'abrii de la colère colère des vainque vainqueurs. urs. Il leur leur fit quitter Ségou et les abrita à Bara Barawél wéli, i, en pays somono somono.. Dès Dès qu' qu'il il fut fut instal installé lé à Ségo Ségou, u, le col colon onel el Arch Archin inar ardd remi remitt le comman commandem dement ent de la ville ville aux Diarra, Diarra, représe représenta ntants nts de la vieil vieille le familI familIee royale royale bambar bambaraa qui avait avait été vaincue vaincue par El Hadj Omar. Bodi Bodian an,, le nou nouve veau au roi roi bambara bambara,, do donn nnaa ordre ordre de rasse rassemb mble lerr à Ségo Ségouu tous tous les les Tall qui deme demeur urai aien entt enco encore re dans dans le pays pays.. Les Les réfugié réfugiéss de Barawél Barawélii furent furent don doncc obligé obligéss de quitt quitter er leur leur retrait retraitee et de de se rendr rendree à merci merci.. La capt captiv ivit itéé des des Touc Toucou oule leur urss fut fut en géné généra rall sévè sévère. re. Le pays pays no noir ir semb sembla lait it avoi avoirr ou oubl blié ié qu qu'i'ill étai étaitt celui celui de la toléran tolérance ce et de la charit charitéé tradit tradition ionnel nelles les.. Le vie vieux ux Guir Guiréé deva devait it à son appar apparte tena nanc ncee somo somono no et à l'iml'im portance de sa famille d'avoir une certaine influence sur Bodian. dian. Ilia mit au au service service des filles filles de feu son vieux vieux maître maître.. Ainsi Ainsi Aïssa Aïssata ta,, Fati Fatima ma,, Tier Tierno no Boka Bokarr et son petit petit frère frère Alio Aliouu conn connuurent-i rent-ils ls une survei surveilla llance nce relati relativem vement ent dou douce. ce. Ils vécu vécurent rent isolés isolés danss une conce dan concessio ssion, n, du seul seul fruit fruit de leur leur travail. travail. Tout Tout au long long du jour, jour, les enfant enfantss tressai tressaient ent des palissa palissades des de jonc jonc qui servent servent à marque marquerr la limite limite des maisons maisons famili familiale ales. s. Aïssat Aïssataa ne cessa cessait it de répé répéte terr à son fils fils que que tout tout ho homm mmee do doit it trav travai aill ller er,, même même,, et surt surtou out, t, celu celuii qui qui se met au servic servicee de Dieu. Dieu. Le jeun jeunee Tier Tierno no,, peti petitt-ne neve veuu d'un d'un conq conqué uéran rant, t, appe appelé lé par par sa nais naissa sanc ncee à l'en l'envi viab able le préd prédes esti tina nati tion on du comm comman ande deme ment nt,, n'av n'avai aitt conn connuu de la guerre guerre qu quee la défa défait itee et la capt captiv ivit ité, é, sans sans jamais goûter les griseries du combat. A tout autre, placé dans un unee tell tellee situ situat atio ionn et tourm tourmen enté té par par les les souc soucis is de ce monde monde,, il serai seraitt resté resté l'espo l'espoir ir:: l'es l'espo poir ir d'un d'un renve renverse rseme ment nt de situa situati tion on,, l'espo l'espoir ir d'une d'une revanc revanche, he, l'atte l'attente nte de jours jours meille meilleurs. urs. Mais Mais l'esl'es prit de l'adolescent de Ségou avait été trop tenu à l'écart de l'ag l'agit itat atio ionn du sièc siècle le pour pour avoi avoirr beso besoin in d'un d'unee cons consol olat atio ionn ou recherc rechercher her une raison raison d'agir d'agir.. Dès son plus plus jeune jeune âge, âge, il avait avait été
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Il dev devai aitt répé répéte terr plus plus tard tard le cons consei eill qu qu'i'ill avai avaitt reçu reçu de sa mère: «Écris «Écris le nom nom divin divin Allâh sur sur un mur, mur, en face de ta couch couche, e, afin afin qu'il qu'il soit soit,, à ton ton réveil réveil,, la premi premièr èree imag imagee qu quii s'off s'offre re à tes tes yeux yeux.. Au leve lever, r, prono prononc ncee-le le avec avec ferv ferveu eur, r, du fond fond de ton âme, âme, afin qu'i qu'ill soit soit le premie premierr mot sortant sortant de tes lèvres lèvres et frappant frappant ton orei oreill lle. e. Au couc couche her, r, fixe fixe tes tes yeux yeux sur sur lui lui afin afin qu qu'i'ill soit soit la derni dernière ère imag imagee cont contem empl plée ée avan avantt de t'év t'évan anou ouir ir dans dans la mor mortt moment momentané anéee du somme sommeil. il. Si tu tu pe persi rsiste stes, s, à la la longu longuee la lumière lumière conten con tenue ue dan danss le secre secrett de ses quatr quatree lettres lettres 1 se se répandra répandra sur toi et une une étin étince cell llee de l'Es l'Esse senc ncee divi divine ne enfl enflam amme mera ra ton ton âme âme et l'irradiera. Bodian Bod ian,, le nou nouvea veauu roi bamba bambara ra de Ségou, Ségou, dép dépassa assa les limi limites tes que la jeune jeune admini administra stratio tionn milita militaire ire françai française se de Ségou Ségou entenentendait dait imposer imposer au désir désir de vengean vengeance ce des autocht autochtone oness con contre tre leurs leurs anci ancien enss maît maître ress touc toucou oule leurs urs.. Bodi Bodian an do donn nnaa en effe effett l'un l'unee des des propres filles d'El Hadj Omar à l'un de ses serviteurs. Il y avait déme démesu sure re.. L'un L'un des des fils d'El d'El Hadj Hadj Omar, Omar, Agui Aguibo bouu Tall Tall,, deve devenu nu ami ami perso personn nnel el d'Ar d'Arch chin inard ard,, inte interv rvin intt et obt obtin intt la lib libéra érati tion on de tous tous ses parents parents Tall. Tall. Deux Deux ans ans plus plus tard, tard, ce même même Agui Aguibo bouu Tall Tall,, en comp compag agni niee des des force forcess franç françai aise ses, s, entr entrai aitt dans dans Bandia Bandiaga gara ra - où les les aut autor oriités fran français çaises es l'avai a vaien entt «n «nom omm mé» roi roi - et y inst instal alllait ait son son comman commandem dement ent.. Ave Avecc lui arriv arrivaie aient nt les Tall Tall et tous tous les réfug réfugiés iés touc toucou oule leurs urs qu quii souh souhai aita taie ient nt rejo rejoin indr dree Band Bandia iaga gara ra afin afin de se soustra soustraire ire aux vexati vexations ons des Bambara. Bambara. »
Qu'é Qu'éta tait it ce Bandi Bandiag agar araa qu quii recu recuei eill llai aitt le jeu jeune ne ho homm mmee de dix-hu dix-huit it ans l' Qu' Qu'éta était, it, à cette cette épo époque que,, la vilI vilIee qui allait allait entenentendre, dre, pen pendan dantt qua quaran rante-s te-sept ept ans, ans, l'une l'une des voix voix les plus plus pures du pays noir? Reveno Revenons ns un peu en arrière. arrière. Lorsq Lorsque ue,, en 18 1864 64,, Tidj Tidjan anii Agui Aguibo bouu Tall Tall,, neve neveuu d'El d'El Hadj Hadj alif. Lam. Lam. Lam. Lam. hâ 1. Le nom Allâh. en arabe arabe,, est compo composé sé des quatr quatree lettre lettress alif.
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Omar Omar et fond fondat ateu eurr du royau royaume me de Bandia Bandiaga gara ra,, avai avaitt pris pris pied sur sur cette cette courte courte plai plaine ne,, sort sortee de cuvet cuvette te situ située ée au milieu milieu des des fala falais ises es dogon dogon,, il n'y n'y avai avaitt trou trouvé vé qu qu'u 'unn minu minusc scul ulee vill villag age. e. Le site site lui lui plut plut.. Il était était fait fait d'une dép dépres ressio sionn env envelo eloppé ppéee de postes postes de gue guett naturels naturels,, facile faciless à tenir tenir et situés situés à bonne bonne distan distance. ce. Ainsi Ainsi naqu naquit it Bandi Bandiag agar ara, a, surn surnom ommé méee «la «la grand grandee écuel écuelle le». ». Tidj Tidjani ani était était à n'en n'en pas doute douterr un orga organis nisate ateur ur et un fin polit politiqu ique. e. Aya Ayant nt déci décidé dé de créer créer un unee vill ville, e, il la fit sortir sortir de terr terree et la peup peupla la.. Tous Tous les les homm hommes es reli religi gieu euxx de la régi région on du dure rent nt y bâti bâtirr un unee mais maison on et s'y teni tenirr troi troiss ou qua quatr tree mois mois par par an. an. Tidj Tidjan anii ceint ceintur uraa la vill villee d'un d'unee mura murail ille le de bo boue ue séch séchée ée.. Les Les traces traces légères légères qui en subsis subsisten tentt aujour aujourd'h d'hui ui encore encore témoig témoignen nentt d'une d'une supe superf rfic icie ie sans sans commu commune ne mesu mesure re avec avec la Band Bandia iaga gara ra de no noss jour jours. s. Plus Plus tard, tard, son son cous cousin in Moun Mounir irou ou n'ap n'appo port rtaa aucu aucune ne modifi modificat cation ion à la phy physio sionom nomie ie de la ville ville.. Il avait avait hérité hérité de ses prédécesseurs un commandement facile et efficace qu'il s'efforça encore d'améliorer d'améliorer.. Un bea beauu jour jour de 18 1890 90,, Amad Amadou ou Chék Chékou ou 1, fil filss d'El d'El Hadj Hadj Omar Omar et ancie ancienn souver souverain ain de Ségou, Ségou, arriva arriva à Bandi Bandiaga agara, ra, suivi suivi d'un d'un cort cortèg ègee comp compos oséé de ses fils, fils, de ses caval cavalie iers rs et de ses ses grio griots ts.. Le lecte lecteur ur se souv souvie ient nt qu qu'i'ill avai avaitt nu nuit itam amme ment nt qu quit itté té Ségou Ségou pour pour se rend rendre re à Nioro, Nioro, dan danss l'espo l'espoir ir d'y barrer barrer la rout routee à l'ar l'armé méee fran frança çais isee et de l'emp l'empêch êcher er de pou pours rsui uivr vree son son avan avance ce dans dans le pays pays.. Mais Mais lors lorsqu que, e, en 18 1890 90,, il vit vit tomb tomber er Nior Nioro, o, il partit avec les siens pour rejoindre Bandiagara. A son arrivée danss la ville, dan ville, Mounir Mounirou, ou, qui était était son frère frère puîné, puîné, abd abdiqu iquaa en sa fave faveur ur,, selo selonn la loi même même étab établi liee par par El Hadj Hadj Omar Omar.. Bandia Bandiagar garaa vivait vivait alors une époque époque de splen splendeu deurr à laque laquelle lle ne manq manqua uaie ient nt ni pre preux ux,, ni cou coups ps d'ép d'épée ée,, ni cou cours rs d'am d'amou ourr et joutes poétiques. Mais elle souffrit, sous le règne d'Amadou Chék Chékou ou,, du fait fait qu quee le souv souver erai ainn viva vivait it dans dans l'at l'atte tent ntee d'un d'un combat combat fatal fatal avec les Françai Françaiss et qu'il qu'il était était impuis impuissan santt à mater mater la haine haine qui divisa divisait it ses ses gens gens.. La coexi coexist sten ence ce entr entree les les anci ancien enss partisans de Mounirou (décédé peu de temps après son abdication) tion) et et les nou nouveau veauxx ven venus us étaient, étaient, en effet, effet, loin loin d'être facile facile..
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Cett Cettee situ situat atio ionn dura dura envi enviro ronn deux deux ans. ans. En 1893 1893,, alor alorss que que Bandia Bandiagar garaa se déchir déchirait ait elle-m elle-même ême,, un troi troisiè sième me fils fils d'El d'El Had Hadjj Omar Omar,, Agui Aguibo bouu Tall Tall,, appr approc ocha ha de la ville ville,, sout souten enuu par par les les tira tirail ille leur urss d'Ar d'Arch chin inar ard. d. La ville ville fut fut pris prisee et, et, comm commee nous nous l'avon l'avonss dit plus plus haut, Agu Aguibo ibouu Tall Tall «no «nommé mmé»» roi de de Bandi Bandiagar agaraa par les autorités françaises. Encore Encore une fois fois,, Amadou Amadou Chékou Chékou et les les siens siens devaient devaient prenprendre le chemin chemin de l'exil l'exil.. Ils descen descendir dirent ent de la fala falaise ise qui domine domine Bandia Bandiagar garaa et part partire irent nt vers vers le sud, sud, à la recher recherche che d'un d'un royaum royaumee de rec recha hang ngee qu'i qu'ils ls ne trou trouvè vère rent nt d'ai d'aill lleu eurs rs jama jamais is.. Amado Amadouu Chékou Chékou était était accomp accompagn agnéé de ses huit huit fils et de quelq quelques ues fidèle fidèles. s. Sali Saliff Seyd Seydou ou Tall Tall,, le père père de Tiemo Tiemo,, étai étaitt de ceux ceux-l -là. à. Peu Peu de temps temps après son dépa départ, rt, Aïssat Aïssataa et son fils fils Tiemo Tiemo arriva arrivaien ientt dan danss la ville ville avec le convo convoii de la fami famille lle d'A d'Agui guibou bou Tall, Tall, le nouv nouveau eau souver souverain ain.. Le père père et le fils fils s'étai s'étaient ent manqué manquéss de peu. peu. On n'eut n'eut plus jamais de nouvelles de Salif.
L'ar L'arri rivé véee d' Aïss Aïssat ataa et des des sien sienss fit fit un certai certainn brui bruitt dans dans la cité cité.. Aïss Aïssat ataa et ses deux deux sœur sœurss étai étaien entt préc précéd édées ées d'un d'unee répu réputa ta-tion tion de sain sainte teté té qu'e qu'ell lles es n'av n'avai aien entt en rien rien rech recher erch chée ée mais mais qu qu'e 'ell lles es deva devaie ient nt à leur leur inal inalté téra rabl blee douc douceu eur, r, à la fidél fidélit itéé avec avec laquel laquelle le elles elles remplis remplissai saient ent leurs leurs devoirs devoirs d'épou d'épouse se et de de mère mère et, en outr outre, e, à de série sérieuse usess con connai naissa ssances nces religi religieus euses. es. La trad traditi ition on rapp rappor orte te que que la puret puretéé de leur leur vie vie étai étaitt tell tellee qu'e qu'ell lles es étai étaien entt invité invitées, es, selon selon la cou coutum tume, e, à venir venir sauter sauter par-de par-dessu ssuss les chevaux chevaux mala malade des, s, trai traite teme ment nt dont dont on espér espérai aitt une une guéris guérison on rapi rapide de,, la pureté étant porteuse de toutes les vertus. Toujou Toujours rs est-il est-il qu'elles qu'elles furent furent reçues reçues comme comme des prince princesse sses. s. Tous Tous les clans clans de la vill villee se les disput disputère èrent, nt, comme comme pou pourr accroîaccroître le le potent potentiel iel de grâces grâces divine diviness auq auquel uel ils pou pouvai vaient ent préten prétendre dre.. En Afri Afriqu que, e, lors lorsqu quee les les homm hommes es veul veulen entt mani manife fest ster er à une femm femmee sans sans époux époux leur leur sollic sollicit itud udee et leur leur symp sympat athi hie, e, ils ils lui en en cherch cherchent ent un. Mais Mais Aïssat Aïssataa se refu refusai saitt à pren prendre dre parti, parti, à choi choisir sir un clan. clan. Elle Elle fit savo savoir ir qu'ell qu'ellee demeur demeurera erait it fidèle fidèle à son son épou époux, x, le malheur malheur SaIif lle n'étan n'étantt ue confi
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connaître connaître d'autre d'autre époux que Salif, Salif, disait-elle disait-elle.. S'il m'a abandonabandonnée, c'est c'est contre son son consentem consentement; ent; s'il a fui, ce n'est que par fidéli fidélité té à Amadou Amadou Chékou Chékou,, le Lamido s'ill est est Lamido Diou/hé Diou/hé.. Et s'i vivant, vivant, rien ne me dit qu'il qu'il m'ait répudiée.» répudiée.» Aucun des des partis ne pouvant espérer espérer s'attacher s'attacher cette famille, peu à peu on s'en éloigna. Délaissée par les parents et les amis de son époux, Aïssata se tourna vers le clan haoussa au sein du duqu quel el son son père père avai avaitt jadi jadiss vécu vécu.. La soli solida dari rité té qu quii lie lie les les Haoussa Haoussa est est à juste juste titre fameuse dans l'ensemble l'ensemble de la zone soudanienn soudanienne. e. Elle joua joua en faveur des filles d'El Hadj Seydou Hannqui Hann qui s'installèrent s'installèrent dans le quartier quartier commerçant commerçant réservé réservé aux Haoussa, au nord-est de la ville. Au moment où les combats cessèrent et où la paix revint dans les campagnes, campagnes, Tierno Bokar avait avait dix-huit ans. Il avait subi, en gardan gardantt les yeux grands grands ouv ouvert erts, s, toutes toutes les épreuv épreuves es de la guerre. Son extrême sensibilité lui avait permis de vibrer plus que quiconque aux pénibles spectacles de la vie mais il avait gardé intacte intacte la fraîcheur fraîcheur de son âme. Ceux qui l'ont connu à cette époque nous ont rapporté combien il savait être joyeux, danss la certi dan certitud tudee qu'il avait avait d'être d'être sur la "vo "voie ie droite droite». ». Les femmes femmes et les vieillards vieillards qui l'avaient l'avaient élevé avaient su tout lui montrer montrer et, et, cependant, cependant, le tenir à l'écart l'écart de l'atmosphère l'atmosphère pestipestilentie lentielle lle des époques époques troubl troublées ées.. Monté Monté déjà déjà très très bau bautt dan danss l'échelle de la vie mystique, il avait tout naturellement remis les valeurs à la place que leur assigne un homme qui, par certains côtés, n'est plus tout à fait de ce monde. A son son arnv arnvee ee à Band Bandia iaga gara ra,, Tier Tierno no Boka Bokarr avai avaitt fait fait la connaissa connai ssance nce d'un d'un jeune jeune homme homme de son âge: âge: Bok Bokar ar Pâté 1. Celui-ci Celui-ci était était le chef d'une associatio associationn de jeunes jeunes gens comme comme il en existait partout dans l'Afrique de jadis. Il y fit entrer Tierno Bokar. Bokar Pâté était également un excellent tailleur-brodeur. En Afrique Afrique traditionn traditionnelle, elle, c'était c'était là non un métier», métier», au sens sens modern modernee du terme, terme, mais mais un art qu'il qu'il était était permis permis à un noble d'exercer. «
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Tierno Bokar étant étant le neveu d'Aguibou d'Aguibou Tall, roi de BandiaBandiagara, la carrière des armes lui était tout naturellement ouverte. Mais sa mère, la bonne Aïssata, lui conseilla d'apprendre l'art du brodeur. Sous la direction de Bokar Pâté, Tiemo devint un grand grand expert expert en cet art. Et souvent, souvent, lorsqu lorsqu'il 'il brodai brodait, t, faisan faisantt jouer ses doigts fins sur les vêtements qu'il décorait, il se remémorait le conseil d'Aïssata: Plutôt que d'ôter la vie aux hommes, apprends à couvrir leur nudité nud ité corpore corporelle lle avant avant d'être d'être app appelé elé à l'honn l'honneur eur de pou pouvoi voir r couv couvri rirr leur leur nu nudi dité té mora morale le ou spir spirit itue uell llee en leur leur prêc prêcha hant nt l'Amour. » L'instruction générale de Tierno était encore imparfaite, il ne l'ignorait pas. La misère lui enlevait l'audace de forcer la porte d'un maître et le moyen de se procurer les livres indispensables. Enfin, il avait dix-huit ans, l'âge des tourments, l'âge de tous les rêves rêves,, l'âge l'âge de tous les chemins chemins.. Ses rêves rêves,, il les vivait vivait paisiblement. Ils étaient tout de beauté et d'équilibre. Il ne savait peut-être pas encore combien était difficile, et peu com pris du monde, le chemin qu'il avait choisi; mais il savait à quel bonheur serein il menait. A l'âge des tourments, il avait trouvé la paix. Maître de lui, il fallait encore que lui vienne le goût d'instruire les autres, de leur transmettre son savoir et ses tranquilles certit certitude udes. s. C'est C'est à Bandia Bandiagar gara, a, où il vivra vivra les quaran quarantete-sep septt dernières années de sa vie, dans sa petite concession, que ce goûtt naîtra goû naîtra et dev devien iendra dra un impéri impérieux eux besoin. besoin. Il mourra mourra sans sans avoir pu pleinement le satisfaire, à cause de la méchanceté et de l'inconscience des hommes. Pauvre Pauvre concession, concession, installatio installationn plus que modeste. modeste. Au bout d'une d'une ruelle ruelle,, l'évas l'évaseme ement nt d'une d'une cou courr qui est à tout le monde. monde. Une porte porte étroit étroite, e, très très basse, basse, taillé tailléee dan danss un mur de torchis, torchis, donne don ne sur une autre cour beauco beaucoup up plus plus petite petite,, sur laquell laquellee s'ouvr s'ouvrent ent trois trois ou quatre cases. cases. Une cour comme comme cent cent mille mille autres en Afrique. Deux chèvres allaitent leurs chevreaux. Un de ces chiens soudanais jaunes, jaunes, râleurs râleurs et astucieux astucieux guette une mouche mouche qui l'inqu l'inquièt iète. e. Dan Danss un coin, un assemble assemblemen mentt de «
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proéminent qui viennent prendre appui sur le mortier. Une cour de maison maison africa africaine ine comme comme on peut en voir voir tant, tant, sous sous le sole soleil, il, d~ s le bo bour urdon donne neme ment nt des des guêp guêpes es et le le pép pépie ieme ment nt des des oise oiseau auxx qUI attend attendent ent de loin la chut chutee d'un d'un grain grain de mil... mil... Les Haouss Haoussaa avaien avaientt recuei recueilli lli et abrité abrité Aïssat Aïssataa en tant tant que fille fille de Seyd Seydou ou Han Hann; n; mais mais celle-ci celle-ci,, en tant tant que petite petite cousine cousine du roi de Bandia Bandiaga gara ra,, ne voulai voulaitt pas pas vivr vivree de la chari charité té des des autr autres es.. Privée Privée de sa fortun fortune, e, il lui lui restait restait à nou nourri rrirr trois trois ado adoles lescen cents, ts, ains ainsii que Fati Fatima ma,, sa sœur sœur,, qu quii viva vivait it avec avec elle elle.. A l'âge l'âge où d'au d'autr tres es,, arri arrivé vées es à l'a l'ais isan ance ce,, prenn prennen entt enfi enfinn que quelq lque ue repo reposs en mesura mesurant nt le chemin chemin parcou parcouru, ru, la douc doucee Aïssat Aïssataa sentai sentaitt peser peser sur ses épaule épauless une bien bien lourde lourde respons responsabi abilit lité. é. Ses enfan enfants ts étaien étaientt son souc souci; i; ils étaien étaientt aussi aussi la raison raison d'être d'être de cett cettee femme femme sans sans épou époux, x, étra étrang ngee anom anomal alie ie en pays pays no noir ir.. Elle Elle avai avaitt surt surtou outt ce grand grand fils fils aîné en qui elle voyait voyait la plus plus belle belle de ses œuvres. œuvres. Elle Elle les aimait aimait tous, tous, mais mais lui, lui, au fond fond de son cœur, cœur, elle elle l'admi l'admirai raitt et sans sans doute doute les sacr sacrifi ifices ces de femme femme qu'ell qu'ellee con consen sentai taitt lui parai paraisssaient saient-il -ilss très très doux. doux. Elle Elle vécut modeste modestemen ment, t, prépar préparant ant du dé dé-gué (sorte (sorte de bou bouill illie ie de mil) mil) que des enfants enfants hao haouss ussaa allaie allaient nt vendre ven dre pour elle elle au marché. marché. Plus Plus tard, tard, Tierno Tierno,, parlan parlantt de sa mère, mère, pen pensan santt à cett cettee femme femme seule seule qui faisait faisait cuire cuire de la crème crème de mil à toute toute heu heure re du jour, jour, dira: Elle Elle m'a nou nourr rrii de son son lait lait,, pu puis is de sa sueur. sueur. » La famil famille le de Salif Salif Tall, Tall, le fugit fugitif, if, faisai faisaitt figure figure de parents pauvres», vivant modestement, sans rien demander à personne, à l'om l'ombre bre du roi. roi. La digni dignité té d'une d'une telle telle vie ne pouva pouvait it manque manquer r de susci susciter ter des amit amitiés iés solide solides. s. L'une L'une d'elle d'elless dev devait ait rapide rapidemen mentt change changerr les con condit dition ionss d'exis d'existen tence ce de Tier Tierno no et lui lui donne donnerr l'ocl'occasi casion on de compl complét éter er son son inst instru ruct ctio ionn et de se révél révéler er ains ainsii à lui-mê lui-même me et aux autres autres.. Dans Dans l'as l'asso soci ciat atio ionn de jeu jeune ness gens gens où Bok Bokar ar Pâté Pâté avait avait fait fait entr entrer er Tier Tierno no Boka Bokarr se trouv trouvai aitt un jeu jeune ne ho homm mmee qu quii devi devint nt rapi rapide deme ment nt son son ami: ami: c'ét c'étai aitt Tidj Tidjan anii Amad Amadou ou Ali Ali Thiam Thiam l, fils du Chef Chef de la gran grande de provi provinc ncee de Louta Louta.. Les Les troi troiss jeunes jeunes gens gens formère formèrent nt un group groupee tellem tellement ent insépa inséparab rable le que tout Bandiaga Bandiagara ra les surnomma Les Les trois que l'on l'on trouve trouve toujou toujours rs ensemb ensemble. le.»» «
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Le Chef Chef de la prov provin ince ce de Lout outa, Ama Amadou dou Ali Ali Elima limann Thia Thiam m - père père du jeun jeunee Tidj Tidjan anii - ne tar tarda da pas à rema remarq rque uerr le sérieu sérieuxx de Tier Tierno no Bokar Bokar et à s'inté s'intéres resser ser à lui. lui. Désirant Désirant l'aide l'aiderr à comp complé léte terr son son inst instru ruct ctio ion, n, il con confi fiaa les les trois trois jeun jeunes es gens gens à un exce excell llen entt maît maître re de Bandi Bandiag agar ara, a, Amad Amadou ou Tafs Tafsir irou ou Bâ, Bâ, gran grandd mystiq mystique ue de l'Ordr l'Ordree Tidjan Tidjani. i. C'ét C'étai aitt un viei vieill llar ardd don dontt les les yeux yeux s'ét s'étai aien entt ferm fermés és depui depuiss de longue longuess ann années ées à la lumi lumière ère du jour, jour, mais mais il con contin tinuai uaitt à dispe dispennser son son enseig enseignem nement ent et à écou écouter ter la lectu lecture re de ses livres livres pieux pieux dont, don t, le plus plus souvent souvent il savait savait le texte texte par cœur cœur.. Il poss posséda édait it une bibliothèque où l'on trouvait un beau choix d'ouvrages traitant de la thé théol olog ogie ie,, de la scol scolas asti tique que,, de la Sunna (ensem (ensemble ble des tradit tradition ionss se rapp rapport ortant ant au Prophèt Prophètee Mahome Mahomett et à ses ses compa compa-gnons), gno ns), du droit droit et de tout tout ce qui pouvait pouvait con concer cerner ner l'ense l'enseign igneement ment islami islamiqu que, e, auss aussii bien bien exotér exotériq ique ue qu'é qu'éso soté téri rique que.. Il ava avait it acquis acquis une extr extraor aordin dinair airee érudit érudition ion qu'il qu'il savait savait émaille émaillerr de tratraditions ditions peules. peules. Dès Dès le pre premi mier er jour jour,, Amad Amadou ou Tafs Tafsir irou ou Bâ fut fut éton étonné né par par la profondeur spirituelle de son nouvel élève et par son goût pour l'intr l'introspe ospecti ction. on. Il fut encore encore plus plus surpri surpriss de son son détach détacheme ement nt à l'égar l'égardd des chose chosess de ce monde monde qui parais paraissai saient ent n'exis n'existe terr à ses ses yeux yeux qu'e qu'enn fonc foncti tion on de l'am l'amou ourr infi infini ni qu'il i l porta portait it à tout toutes es les les créatures. Amadou Amadou Tafsir Tafsirou ou Bâ trouv trouvaa en Tiern Tiernoo son élève élève de prédil prédilecection tion et en en fit son son lecteur lecteur favori favori.. Il dev devait ait d'aill d'ailleur eurs, s, à sa sa mort, mort, lui léguer léguer une partie partie de sa bibliot bibliothèq hèque ue et lui confi confier er la tute tutell llee de ses enfants enfants mineurs. mineurs. Aprè Aprèss un cy cycl clee d'ét d'étude udess inte intens nsif if de huit huit anné années es aupr auprès ès de ccee maître maître,, aucune aucune des scien sciences ces islami islamique quess n'étai n'étaitt plus plus étran étrangèr gèree à Tierno Tierno Bok Bokar. ar. Il con connai naissa ssait it l'ense l'ensembl mblee et le détail détail de la Parole Parole révélé révéléee de Dieu. Dieu. Il avait avait médité médité le Coran Coran.. Le savoir savoir ésotér ésotériqu iquee d'Amad d'Amadou ou Tafsir Tafsirou, ou, complé complétan tantt celui celui de ses prem premier ierss maître maîtres, s, avai avaitt écla éclair iréé les les zone zoness d'om d'ombr bree que que recé recéla lait it le text textee sacr sacré. é. Tierno Tierno avait avait repensé repensé et fait fait siens siens les commen commentai taires res classi classique ques, s, et plus particulièrement ceux des grands penseurs soufi. El Ghazali zali n'avait n'avait rien rien de caché caché pour lui et et les Révél Révélatio ations ns mecquoi mecquoises ses du gran grandd maître maître spirit spirituel uel Mouhie Mouhieddi ddine ne ibn el Arab Arabi, i, l'Anda l'Andalou lou
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Mystiq Mystique ue tidjan tidjani, i, Amadou Amadou Tafsir Tafsirou ou Bâ avai avaitt initié initié Tierno Tierno aux secret secretss de la pen pensée sée du fondat fondateur eur de l'ord l'ordre: re: Si Ahme Ahmedd Tidjan Tidjani. i. perfection (Diawharat (Diawharatul-ka ul-kamal), mal), La Perle de la perfection oraison oraison partipartiDésirr des des culi culièr èree révé révélé léee au Chei Cheikh kh Si Ahm Ahmed ed Tidj Tidjan ani, i, et llee Dési utilités, comme comment ntai aire re des des écrits écrits du gran grandd Maît Maître re,, avai avaien entt été été appris app ris et l'on ne cessa cessait it de les les commen commenter ter dan danss la case case d'A d'Amamado douu Tafsi Tafsiro rou. u. Enfi Enfin, n, l'œu l'œuvr vree reli religi gieu euse se maît maître resse sse d'El d'El Hadj Hadj Er-Rima' a (les Lances), Lances), était Omar, Er-Rima' était l'un des ouvra ouvrages ges les plus plus lus dans dans le royaum royaumee de Bandia Bandiagar gara. a. La sage sagesse sse majeur majeuree d'A d'Amad madou ou Tafsiro Tafsirouu Bâ fut fut de de mettr mettree son élèv élèvee en gard gardee cont contre re les les servit servitud udes es qu qu'i'imp mpos osen entt les les texte textess à ceux ceux qui ne les ont pas pas assimi assimilés lés avec avec bon bonheu heur. r. Tiemo Tiemo retien retiendra dra cett cettee leço leçon. n. Il en fera fera l'un l'un des des pili pilier erss de son son enseig enseigne neme ment nt.. Ce principe n'avait-il pas reçu, huit siècles auparavant, l'approbation tion et l'enco l'encoura uragem gement ent d'El d'El Gha Ghazal zali: i: « Sache Sache que la clef clef de la Connai Connaissa ssance nce de Dieu est la Conna Connaiisance sance de l'âme l'âme (nafs) ainsi ainsi qu quee Dieu Dieu l'a dit dit luilui-mê même me dans dans sa sour sourat atee XLI, XLI, aux aux verse versets ts 53 et 54. 54. Il nou nouss est est rapp rappor orté té qu quee le Prop Prophè hète te a dit dit:: ••Celu ••Celuii qui qui conn connaî aîtt son son âme 1 conn connaît aît son Seign gneu eurr .•• .•• Si tu me dis que tu te conn connai ais, s, je te répon répondr drai ai qu quee tu conn connai aiss la mat matiè ière re de ton corp corpss qu quii est est fait fait de tes tes main mains, s, de ta tête tête et du rest reste; e; mais mais tu ne conn connai aiss rien rien de ton âme. âme. Si tu tu es furi furieu eux, x, tu te cher cherch ches es un adve advers rsai aire re;; si le dési désirr sexu sexuel el te poursuit, tu cherches à épouser; si tu as faim, tu cherches à manger manger et si tu as soif, soif, tu cher cherche chess à boire boire.. Ces satisfac satisfactio tions ns ne te sont sont pas propr propres es;; elle elless sont sont les les tien tienne ness mais mais auss aussii cell celles es des des anim animau aux. x. Ton Ton devo devoir ir est est de cherc cherche herr qu quel elle le est est ton ton exis existe tenc ncee réel réelle le.. Qui Qui es-tu es-tu?? D'où D'où vien vienss-tu tu?? Pour Pourqu quoi oi as-t as-tuu été été créé? créé? En quoii consiste quo consiste ton bonhe bonheur? ur? En quoi quoi consiste consiste ton malheu malheur? r? «Tu présent présentes es divers divers caract caractère èress qui sont sont aussi aussi ceux des anges. anges. C'est C'est ton âme âme qui constit constitue ue l'esse l'essenti ntiel el de ton ton être; être; tout tout le rest restee t'es t'estt étra étrang nger er.. Tu dois savo savoir ir cela cela et savo savoir ir auss aussii qu quee chac chacun unee des créa créatur tures es a sa sa nourri nourritur turee propre propre et sa satisf satisfact action ion propre propre.. Les anim animau auxx de trai traitt ne dési désire rent nt qu quee mang manger er,, bo boir ire, e, do dorm rmir ir et copu copule ler; r; si tu tu es de leur groupe groupe,, effo efforc rcee-to toii de satis satisfa fair iree ton ton qui se co
i-m
signifi signifi à la foi foi l'â
et le soi; soi;
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Racines
vent ventre re.. Les Les anim animau auxx féro féroce cess rech recher erch chen entt leur leur bonhe bonheur ur dans dans le massac massacre. re. Les démo démons ns se compla complaise isent nt en mécha méchance ncetés tés.. Si tu es de leur leur clan, clan, épo épouse use leurs leurs soucis soucis.. Les anges anges trouve trouvent nt leur leur bonheurr dans la con heu contem templa platio tionn de la Beau Beauté té divine divine.. Les passi passions ons et les les colè colères res ne sont sont pas pas sur sur la rout routee de leur leur cœur cœur.. Si tu tu es de la même même esse essenc ncee qu quee les les ange anges, s, effo efforc rcee-to toii de te conn connaî aîtr tree toitoimême même et tu saur sauras as la voie voie qui qui t'amène t'amènera ra à la con contem templa platio tion. n. Tu te libér libérera erass des entrav entraves es de la colè colère re et de la pass passion ion.. Dieu Dieu ne t'a pas donné ces attributs pour que tu sois leur esclave, mais pour que tu les domine dominess et que que tu t'en t'en serves serves au cours cours de ton ton voy voyage age.. L'une L'une te serv servir iraa de mont montur uree et l'aut l'autre re d'arm d'arme. e. Tu conq conque uerra rrass ainsi ton bonheur ... » Tierno Tierno retien retiendra dra si bien bien cette cette leçon leçon qu'il il en fera la premiè première re partie de son cours religieux dont nous donnerons plus loin de larges larges extrai extraits: ts: « Néophy Néophyte, te, le Maître Maître te créa créa ... Dieu préleva préleva le plus préCieux diamant, te le donna et dit: Voici, prends-en soin, mais mais souvie souviensns-toi toi que je te le reprendr reprendrai ai ... Comm Commee à Ségo Ségouu aupr auprès ès de Guir Guiré, é, Tier Tierno no retr retrou ouva vait it ici, ici, à chaque chaque pag pagee des textes textes soufi, soufi, la fine fine fleur du premier premier enseig enseignenement ment materne maternel. l. El Ghaz Ghazali ali n'avai n'avait-i t-ill pas dit: dit: Il faut quelquefois interdire interdire à l'âm l'âmee les les chose chosess perm permis ises es afin afin qu'elle e lle ne préprétende tende pas aux aux cho choses ses défend défendues ues.» .» Inna, Inna, la bon bonne ne grandgrand-mèr mère, e, avai avaitt souv souven entt tenu tenu ce prop propos os deva devant nt l'en l'enfa fant nt Tiem Tiemo. o. Elle Elle lui avai avaitt do donn nné, é, par par avan avance ce,, le goût goût du sacri sacrifi fice ce comp compri riss comm commee une discipline. Tout Tout en poursu poursuiva ivant nt le perfec perfectio tionne nnemen mentt de son instru instructi ction, on, le jeune jeune étudia étudiant nt dev devena enait it un brode brodeur ur accomp accompli li aup auprès rès de Bokar Bokar Pâté Pâté,, son son gran grandd ami. ami. Son Son trav travai aill lui lui plaisa plaisait it et, et, surt surtou out, t, il lui lui permettait d'apporter un complément aux ressources familiales. Lorsq Lorsqu' u'il il eut eut épuis épuiséé les les conna connais issa sanc nces es de son maîtr maîtree et que que celu celuii-ci ci lui lui eut eut dit: dit: de n'ai a i plus plus rien rien à t'ap t'appr pren endr dre, e,;, ;, Tiem Tiemoo avai avaitt ving vingtt-si sixx ans, ans, l'âg l'âgee où où,, po pour ur vivr vivree selo selonn la bien biensé séan ance ce musulm musulmane ane,, l'hom l'homme me doit doit prendr prendree femme. femme. Amadou Amadou Ali Eliman Eliman Thia Thiam, m, qu quii s'ét s'étai aitt de plus plus en plus plus atta attach chéé à lui, lui, lui lui donna donna en mari mariag agee sa fill fillee un uniq ique ue,, Néné Néné Amad Amadou ou Thia Thiam, m, qu quee no nous us troutrouvero verons ns à ses côtés côtés tout tout au long long de sa vie. vie. Deuxx ans plus Deu plus tard Amado Amadouu Ali Elim Eliman an Thiam Thiam étant étant décédé, décédé, »
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de Lout Loutaa où Tier Tierno no vint vint s'ins s'insta tall ller er po pour ur ne poin pointt se sépa sépare rerr de lui. lui. C'est C'est alors alors que ma mère Kad Kadidj idjaa Pâté, Pâté, sœur sœur de Bokar Bokar Pâté, Pâté, épousa épo usa en secondes secondes noc noces es Tidjan Tidjanii Amadou Amadou Ali, Ali, alors alors que j'éta j'étais is âgé âgé de que quelq lque uess anné années es.. Tidj Tidjan anii Amad Amadou ou Ali Ali m'adop m'adopta ta offi offi-cielle ciellemen mentt et me désign désignaa comme comme son succes successeu seur. r. Tier Tierno no se trou trouva vait it à Lout Loutaa à l'ép l'époq oque ue où un mouv mouvem emen entt insu insurr rrect ectio ionn nnel el des des Samo Samo mit mit en péri périll la che cheff ffer erie ie de son ami. L'Admi L'Adminis nistra tratio tionn frança française ise ayant ayant jugé jugé trop trop dure la répres répressio sionn des Thiam Thiam à l'éga l'égard rd des autoc autochto htones nes samo, samo, Tidjan Tidjanii fut con consid sidéré éré comm commee resp respon onsa sabl ble, e, cond condam amné né et dép dépor orté té à Boug Bougou ouni ni où ma mère mère et moi le suiv suivîm îmes es.. Nous Nous y deme demeur urâm âmes es sept sept ans. ans. Sépa Séparé ré de son son ami, ami, Tier Tierno no repa repart rtit it po pour ur Band Bandia iaga gara ra avec avec sa jeune épouse. Il reprit ses occupations auprès de Aïssata, ses occu occupa pati tion onss et ses souc soucis is.. La ville ville lui lui fit un excel excelle lent nt accue accueil il.. Pendan Pendantt que quelqu lques es jours jours,, sa mais maison on ne désemp désemplit lit pas. pas. Son Son vieu vieuxx maît maître re Amad Amadou ou Tafs Tafsir irou ou Bâ l'in l'invi vita ta à deven devenir ir maît maître re à son tour tour et à ense enseig igne nerr à sa plac placee à ses cond condis isci cipl ples es.. Tous Tous les paren parents ts de Tierno Tierno joigni joigniren rentt leurs leurs prières prières à la sienn sienne. e. Mais Mais Tierno Tierno refusa refusa.. Pendan Pendantt qua quatre tre ans, ans, il hésita hésita,, ne voula voulant nt pas être être autr autree ctms ctmsee qu quee le coa coadj djut uteu eurr de son son maît maître re.. Il fall fallut ut le décè décèss de ce dern derniier po pouur l'amen a mener er à accep accepte terr la tâch tâchee qu quii l'attendait.
Le maître
La zaouïa zaouïa de Bandia Bandiagar gara a
Répo Répond ndan antt au vœu vœu de ses amis amis,, Tier Tierno no Boka Bokar, r, à tren trente te-troi troiss ans, ans, cons consen enti titt à con condu duir iree l'in l'inst stru ruct ctio ionn de jeun jeunes es enfa enfant ntss à Band Bandia iaga gara ra.. Déso Désorm rmai ais, s, sa vie vie cessa cessa de lui appa appart rten enir ir,, pour pour autant autant qu'il qu'il l'ait l'ait jamais jamais con consid sidéré éréee comme comme sienne sienne.. Tout Tout ce qu'il qu'il avai avait, t, tout tout ce qu'i qu'ill étai était, t, il le mit mit au servi service ce de Dieu Dieu et de ceux ceux qu'il formait. formait. La peti petite te conc conces essi sion on du quàr quàrti tier er haou haouss ssaa avai avaitt souf souffe fert rt,, jusqu'alors, de la tristesse inavouée des maisons sans enfants. Soud Soudai ainn tout tout chang changea ea.. Les Les cours cours s'an s'anim imèr èren ent. t. Un sou souff ffle le de rire riress et de jeux jeux bala balaya ya ce que la ferv ferveu eurr des des lieu lieuxx avai avaitt de mélanc mélancoli olique que.. Tout Tout d'abord, d'abord, il fallut fallut travail travailler ler.. On dut dut ajout ajouter er quelqu que lques es cases, cases, futurs futurs dortoirs dortoirs pou pourr les discip disciples les étrang étrangers ers à la la vill ville. e. Ils Ils fure furent nt quin quinze, ze, ving vingtt et bien bientô tôtt cinq cinqua uant nte. e. Aux Aux plus beaux de ses jours, la zaouïa compta près de deux cents élèves. La jument jument,, les pou poulet lets, s, les chèvre chèvress et les les chie chiens ns s'effr s'effrayè ayèren rentt un peu. Les femmes de la famille s'inquiétèrent sans doute, mais avec avec le flot flot des enfa enfant nts, s, la joie joie péné pénétr traa la mais maison on.. Elle Elle n'en n'en sortit sortit qu'ave qu'avecc eux eux.. Très Très rapi rapide deme ment nt,, le jeun jeunee maît maître re mit mit sur pied pied un emp emplo loii du temp tempss et acco accord rdaa le ryth rythme me de sa vie à celu celuii qu'i qu'ill fixa fixait it à ses ses élèves élèves.. A part partir ir du moment moment,, vite vite attein atteint, t, où il réalis réalisaa cet accor accord, d, un parf parfait ait équ équili ilibre bre s'étab s'établit lit en lui et autour autour de lui. Pas une fois en trent trentee-tr troi oiss ans, ans, Tier Tierno no ne modi modifi fiaa la règl règlee qu'i qu'ill s'étai é taitt impo imposé sée. e. En aucu aucune ne circ circon onst stan ance ce,, si ce n'est n'est pour pour la mort mort de sa mère mère,, il ne ne rompi rompitt l'em l'empl ploi oi du temps temps de la zaou zaouÏa Ïa..
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rythme rythmess ancest ancestrau raux. x. La campag campagne ne d'A d'Afri frique que,, vieill vieillee terre, terre, vit au rythme rythme de ses saison saisons. s. L'incl L'inclina inaiso isonn du soleil soleil règle les acti activit vités és de ses ses gens, ens, d'heu 'heure re en heur heuree et de mois mois en mois mois.. Tou Tout se renouv renouvell elle, e, dep depuis uis des siècl siècles, es, toujou toujours rs sembla semblable ble.. Et les les paypaysans ont toujours toujours pensé à la la cadenc cadencee de ce rythme rythme qui était était aussi aussi celui de leurs cultes cultes traditionne traditionnels. ls. Le Sage Sage de Band Bandia iaga gara ra viva vivait it sa vie, vie, passa passant nt de sa natt nattee à la mosq mosqué uée, e, de la mos mosqu quée ée à ses ses amis amis,, mais mais atta attach chéé touj toujou ours, rs, où qu'il il soit, soit, à la réalité réalité de ces ces enfants enfants qui lui avaie avaient nt été confi confiés és et, plus tard, à celle des adultes qui devinrent ses disciples. Tel jour de la la semai semaine, ne, en tell tellee saison, saison, à telle telle heure, heure, nul n'ignora ignorait it où se trouva trouvait it Tierno Tierno Bok Bokar ar et ce qu'il qu'il faisait faisait.. Vie sévè sévère. re. Désir Désir de mortifica mortificatio tion? n? Non Non,, certes. certes. L'ascét L'ascétism ismee est étra étrang nger er à la pens pensée ée prof profon onde de de l'Afri l'Afriqu quee do dont nt la loi loi est vivre». vivre». Être Être social social,, l'Afric l'Africain ain demand demandee à ses ses guid guides es spirit spirituel uels, s, aux aux viei vieill llar ards ds et aux aux maît maître res, s, d'êt d'être re po pour ur lui lui des modè modèle less et l'ascé l'ascétis tisme me ne cons constit titue ue pas une ligne ligne de condui conduite te à suiv suivre re aux yeux yeux de gens gens boui bouill llan ants ts de vie, rich riches es de leur leur perp perpét étue uell llee jeujeuness nessee et de leurs leurs vieu vieuxx pens penser ers. s. Une Une vie vie limp limpid idee comm commee un crista cristal, l, une vie pure pure comme comme une prière prière,, tout tout simple simplemen ment. t. «
A troi troiss heur heures es du matin matin,, le maî maîtr tree s'év s'évei eill llai ait. t. Assi Assiss sur sur ses ses talo talons ns,, seul seul dans dans sa case case,, il pri priai ait, t, bercé bercé par par les les mill millee brui bruits ts furtifs furtifs de la nuit nuit africai africaine. ne. Il faisa faisait it son lazim 1 et s'incl s'inclina inait it trois trois fois fois.. Puis Puis son son espr esprit it s'ap s'appl pliq iqua uait it aux aux priè prière ress suré surérog rogat atoi oire ress2 qu'il qu'il aimait aimait entre toutes toutes.. Enfin, Enfin, la tête tête basse, basse, ses doigt doigtss jouant jouant sur son chapel chapelet, et, Tierno Tierno priait priait et médit méditait ait jusqu' jusqu'au au moment moment où il devina dev inait it que le jour jour était était proche proche.. Alors Alors il sortai sortait, t, allait allait de case en case case et seco secoua uait it non non sans sans gaît gaîtéé les les natt nattes es des des po porte rtess en crian criant: t: la pri prièr ère! e! A la la pri prièr ère! e!). ). L'él L'élèv èvee qu quii «Assalat! «Assalat! Assalat!» Assalat!» (A la coucha cou chait it dan danss le vestib vestibule ule du maître maître était était le premie premierr réveil réveillé. lé. Il sortai sortaitt et appelai appelaitt ses cond condisc iscipl iples es à la prière. prière. Mamado Mamadouu AmaAma1. Lazjm: premi premier er ensemb ensemble le d'oraiso o raisons ns et de récit récitati ations ons propr propres es à la TidjaTidjaniya. niya. Le lazim lazim doit être être récité récité deux deux fois fois par jour: jour: à l'aube, a ube, avant avant la priè prière re du matin, matin, pu puis is le soir, soir, après après la prièr prièree de l'asr. (Cf. (Cf. p. 231 231.) .)
Le maître maître
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do douu Tall, Tall, fils fils d'un d'un frère frère de Tiern Tierno, o, diri dirige geai aitt la priè prière re des des enfants. Dans Dans les les lueurs lueurs de l'aub l'aubee qu quii se préc précis isai ait, t, Tiem Tiemoo se rend rendai aitt à la mosqué mosquéee de la vill ville. e. A cette cette heu heure, re, il rempli remplissa ssait it les fonct fonction ionss d'aide d'aide-mu -muezz ezzin. in. La fraî fraîche cheur ur du peti petitt matin matin portait portait son appe appell et sa voix voix roulai roulaitt par-de par-dessus ssus les terra terrasses sses de Bandia Bandiagar gara. a. Il est peu peu de cités, cités, en Islam, Islam, qui peuven peuventt se vant vanter er d'avoi d'avoirr eu un appe appelan lantt plus sincère. Il chantait sa foi brûlante. Il aurait aimé réveiller chacun chacun de ses concit concitoye oyens ns par la main main et lui souffle soufflerr sa convi convicction tion au cre creux ux de l'or l'orei eill lle. e. L'app L'appel el lanc lancé, é, il se se mêla mêlait it,, dans dans la courr de la mosqué cou mosquée, e, à ceux ceux qui y avaien avaientt répond répondu. u. Il priait priait dans la foule foule des des croyan croyants ts.. Nul Nul ne le vit vit jam jamai aiss assu assurer rer en publi publicc la cond condui uite te d'uune ne priè prière re.. Il se tenai enaitt mod odes este tem ment ent derr derriière ère l'Imam 1 ou l'un que quelco lconqu nquee de ses remplaça remplaçants nts.. La prem premiè ière re priè prière re du jou jourr étai étaitt suiv suivie ie de la wazifat, autre orais oraison on de la Tid Tidja jani niya ya,, exéc exécut utée ée en comm commun un.. Puis Puis,, deme demeur uréé seul seul dans dans la mosq mosqué uée, e, Tiern Tiernoo se plon plonge geai aitt à nouve nouveau au dans dans ses médita méditatio tions. ns. Ava Avant nt de reparti repartirr vers vers ses élèves élèves qui l'atten l'attendai daient ent dans dans sa zaou zaouïa ïa,, Tier Tierno no effec effectu tuai aitt enco encore re dix dix rekkat 2 surérogatoir toires es.. Sa silho silhoue uett ttee étai étaitt à ce point point fami famili lière ère au lieu lieu de priè prière re qu que, e, dans dans la vill ville, e, on l'ava l'avait it surn surnom ommé mé «Pap «Papaa mosq mosqué uée» e».. Dès Dès son son reto retour ur à la maiso maison, n, les les enfant enfantss pren prenai aien entt le prem premie ier r repas repas de la journée journée.. On attenda attendait it toujou toujours rs le maît maître re pou pourr déjeudéjeuner. Plus tard, tard, vêtu vêtu d'un simple simple tantchikin, bou boubou bou cou court rt et sans manc manche hes, s, Tiern Tiernoo comm commen ença çait it à ens ensei eign gner er.. Quel Quelqu ques es grand grandss élèv élèves es rasse rassemb mbla laie ient nt auto autour ur d'eu d'euxx les les plus plus jeunes, jeunes, par par grou groupe pess de cin cinqq ou six. six. Les Les enfa enfant ntss se répart répartis issa saie ient nt selo selonn leur leur degré degré d'in d'inst stru ruct ctio ionn dans dans les les coin coinss de la cour, cour, sous sous les les auve auvent ntss des des vest vestib ibul ules. es. Tiem Tiemoo s'oc s'occu cupa pait it des des aîné aînés. s. Après Après la révis révisio ionn du Coran, Coran, pratiq pratiquée uée systéma systématiq tiquem uement ent tous tous les mati matins, ns, on passai passaitt aux commen commentai taires res,, traités traités sous sous l'angl l'anglee du droit droit ou sous sous celui celui de 1. lmâm (et (et no nonn «Imân. comme comme on le voi voitt souve souvent nt imprim impriméé par par erreur). erreur). Littér Littérale alemen ment: t: «celui «celui qu quii se tient tient en avant avant •. On désign désignee de ce ce nom celui celui qu quii dirige dirige la prière. prière. En milieu milieu shi'ite, ite, le terme terme est appliq appliqué ué aux dirige dirigeants ants ou guide guidess religieux. 2. Une Une rek/wl représ représen ente te l'unit l'unitéé de base base de la prièr prièree musulm musulman ane: e: elle elle est const constitu ituée ée par par l'ense l'ensembl mblee des des mouvem mouvemen ents ts qu quii vo vont nt de la posit position ion vertic verticale ale à la
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la théolo théologie gie.. Pendan Pendantt toute toute la matiné matinée, e, iJ n'éta n'était it que questi stion on que de Dieu et de ses attributs. Au momen momentt où le sole soleil il,, parv parven enuu au zéni zénith th,, amor amorça çait it sa cour course se desc descen enda dant nte, e, le deux deuxiè ième me repa repass étai étaitt serv servi. i. C'ét C'étai aitt 1'heure de zohour. la deu deuxiè xième me prière prière de la jour journée née.. Mamado Mamadou, u, son neve neveu, u, présid présidait ait à cette cette prière. prière. Mamado Mamadouu n'avai n'avaitt pas été été son élève, élève, mais mais celui celui de son vieil vieil ami A]pha A]pha Ali. Ali. C'est C'est pou pourta rtant nt à ce jeune homme, qu'il n'avait pas formé lui-même, que Tierno confiait confiait la prière prière et ]a surveilla surveillance nce des enfants enfants pour la récitati récitation on du Livre Livre sacr sacré. é. Nous Nous ne po pouvo uvons ns pas pas ne pas pas vo voir ir là un un sign signee supplé supplémen mentai taire re de la délica délicates tesse se du fils d'Aïssat d'Aïssata. a. Après la prière de zohour. l'ensei l'enseigne gneme ment nt repren reprenait ait jusqu jusqu'à 'à la prière de asr (prièr (prièree de l'après l'après-mi -midi) di) après après laquel laquelIe Ie les élèv élèves es pouvaient vaquer à leurs occupations cependant que Tierno égre égrena nait it son son chap chapel elet et.. A l'appr a pproc oche he de l'heu l'heure re de maghreb (prièr (prièree du coucha couchant) nt) le maîtr maîtree quitta quittait it la mai maison son et rejoi rejoigna gnait it la mosqué mosquée. e. Il y acco accompl mpliss issai aitt la prière prière de maghreb et y demeurait jusqu'après l'icha. prière prière de l'entr l'entrée ée de la nuit, nuit, ]aquel ]aquelle le tombe tombe tôt en Afrique. Après Après cette cette cinquiè cinquième me et derni dernière ère prière prière canoni canonique que,, le maît maître re sacrif sacrifia iait it aux habitud habitudes es socia sociales les.. Il le fais faisait ait avec avec joie, joie, car cet cet homme homme pieux pieux était, était, comme comme la plup plupart art des gens gens heu heureu reuxx et sains sains,, un être être socia social. l. Il racco raccompa mpagna gnait it chez chez lui son son vieil vieil ami Tidja Tidjani ni Amad Amadou ou Ali Ali Thia Thiam m qu quii étai étaitt reve revenu nu s'in s'inst stal alIe Ierr à Bandi Bandiag agar araa après après les sept sept années années d'exil d'exil passée passéess à Bougoun Bougouni. i. Jamais Jamais Tierno Tierno ne manq manquai uaitt de s'arrê s'arrêter ter chez chez ma mère mère Kad Kadidj idjaa Pâté, Pâté, qui était était la seul seulee à oser oser lui lui poser poser les les qu ques esti tion onss les les plus plus dire direct ctes es,, les les plus plus brutales, celIes que personne n'osait soulever. Il l'avait pour cela en grande grande affection. affection. Puis il visitait visitait quelques maisons maisons amies. amies. Il passai passaitt chez chez les Bodiel Bodiel et quelqu quelques es autres autres.. Enfin, Enfin, il rent rentrai raitt chez lui. Chaq Chaque ue soir soir,, aprè aprèss un lége légerr repa repas, s, Tier Tierno no prés présid idai aitt à la veillée. veillée. La veillée veillée africaine africaine réserve réserve à ceux qui savent savent en jouir les joies les plus rares. C'est l'heure où, autour d'un maigre lumignon,, la cellul gnon cellulee famili familia]e a]e se recon reconsti stitue tue.. L'étra L'étrange ngerr de passa passage, ge, l'is l'isol oléé en visite visite y sont sont conv convié iéss et la conv conver ersa sati tion on roul roulee sur sur les les sujets sujets les plus plus divers. divers. Jusqu' Jusqu'àà l'heur l'heuree où vient la somnol somnolenc ence, e,
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s'éb s'ébau auch chen ent, t, tiré tirées es du néant néant ou des viei vieill lles es croy croyan ance ces. s. Chez Chez Tiemo, Tiemo, on racont racontait ait la plus plus belIe belIe histoir histoiree du monde, monde, celle celle de ]a créati création on et du du deven devenir ir de l'hom l'homme. me. C'éta C'était it l'heur l'heuree où le le maîtr maîtree parlait aux siens et faisait leur instruction, en dehors de toute prétention pédagogique. Il parlait de Dieu et rapportait sa Parole en une une inte interm rmin inab able le conv conver ersa sati tion on,, fleu fleuri riee d'imag i mages es,, rich richee d'ex d'exem empl ples es tiré tiréss de la tradi traditi tion on peul peulee ou d'aut d'autre ress trad tradit itio ions ns local locales es qu'il qu'il con connai naissa ssait it à fond, fond, inocul inoculant ant à tous tous sa tranqui tranquille lle conv convic icti tion on.. Tard Tard dans dans la nuit, nuit, chac chacun un rent rentra rait it chez chez soi. soi. Les Les lumiè lumières res étaien étaientt souffl soufflées ées.. Dan Danss les chambr chambres, es, le sommei sommeill renrendait dait les homme hommess au silen silence ce,, l'ob l'obsc scur urit itéé renda rendait it à la nuit nuit les case cases, s, la cour cour,, la zaou zaouÏa Ïa tout tout enti entièr ère. e. Au mati matin, n, vers vers les les trois trois heures heu res,, le maître maître se levait. levait..... Du mercr mercred edii à l'he l'heur uree du zohour jusqu' jusqu'au au ven vendre dredi di soir, soir, les élèv élèves es béné bénéfi fici ciai aien entt d'un d'un cong congéé qui qui les les rend rendai aitt au mond monde. e. Tierno Tierno con consac sacrai raitt ce temps temps à des des conversa conversatio tions ns avec avec les sage sagess de Bandiagara, à l'entret l'entretien ien d'amicale d'amicaless relations relations et à des réflexi réflexions ons personnelIes. Dès le début de ce temps de repos, il s 'isolait. a~ fond fond de sa case case et, pen pendan dantt vingtvingt-qua quatre tre heu heures res,, se con consac sacrai raitt a la prière prière et à la méditati méditation. on. Il voyai voyaitt touj toujou ours rs veni venirr avec avec joie joie l'aprè a prèss-mi midi di du j~udi. udi. C'ét C'étai aitt le mome moment nt où son son ami ami Alph Alphaa Ali, Ali, maît maître re cora corani niqu que, e, pliait sa longue silhouette sur le seuil de la porte basse. Il était généra gén érale lemen mentt suivi suivi par les vieux vieux du villag village. e. On s' s'ins instal talla lait it et, pendant des heures, on évoquait les principes soufi. Saada Abdoul Abd oul Ciré, Ciré, Tidja Tidjani ni Amadou Amadou Ali Thia Thiam, m, Moussa Moussa Nou Noumou moussa ssa et Koro Koro Thiam Thiam étaien étaientt les plus plus assidus assidus à ces ces réunion réunions. s. Tous Tous les les participants faisaient ensemble la prière de. l'as~ (mili~u de l'aprè l'après-m s-midi idi)) chez chez Tiern Tiernoo Bok Bokar. ar. Le vendre vendredi di matm, matm, la seance seance repren reprenait ait dan danss les mêmes mêmes con condit dition ionss et, jusqu' jusqu'aux aux app approc roches hes de l'heur l'heuree de zohour (prièr (prièree du début début de l'apr l'aprèsès-mid midi), i), les ouléma oulémass de la ville ville examin examinaie aient nt les les commen commentai taires res pieux pieux que Tiern Tierno, o, et quel quelqu quef efoi oiss Alph Alphaa Ali, Ali, soum soumet etta tait it à leur leur jugem jugemen ent. t. Ensu Ensuit ite, e, tous tous se rend rendai aien entt à la mosqué mosquéee pour pour y effe effect ctue uerr en com commu munn la prière du vendredi Danss la chaleu Dan chaleurr de l'après l'après-mi -midi, di, le maît maître re faisai faisaitt un vaste vaste tour 1•
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de vilIe vilIe et visi visita tait it I~ s fami familI lIes es de ses ses élève élèves. s. Tour Tourné néee long longue ue,, fatiga fatigante nte.. Pourta Pourtant, nt, Tierno Tierno ne l'omit l'omit à aucun aucunee épo époque que de sa vie. vie. Il faisa faisait it en chemi cheminn la prièr prièree de l'asr. là où l'heur l'heuree l'en l'en prenai prenait, t, seul seul ou avec avec des amis. amis. Le maghreb et l'icha le retrou retrouvai vaient ent à la mosqué mosquée. e. Revenu Revenu enfin chez chez lui, lui, il pass passait ait la soir soirée ée en conver conver-sati sation onss avec avec les les membre membress de sa familI familIe, e, assi assiss sur sur le sol dans dans l'atti l'attitud tudee qui lui lui étai étaitt famili familière ère,, les jambes jambes étendu étendues es dev devant ant lui, lui, le pied pied droit reposa reposant nt sur le pied gau gauche che.. Pres Presqu quee touj toujou ours rs vêtu vêtu de blan blanc, c, il ne qu quit itta tait it jama jamais is son son chapel chapelet, et, qu'il qu'il tenait tenait à la main main ou enroulé enroulé autour autour de son poign poignet. et. Il lui lui arri arriva vait it même même,, lors lorsqu qu'i'ill écri écriva vait it,, de le susp suspen endr dree à ses oreilles. Chacun Chacun de ses geste gestess était était mesuré mesuré,, relié relié à sa volo volonté nté.. Jamais Jamais il ne ne «lâc «lâcha hait it le mors mors»» à ses ses memb membre res. s. Il éta était it plei pleine neme ment nt consci con scient ent et maîtr maîtree de son corp corps. s. Toute Toute sa person personne ne rayonn rayonnait ait la paix et la joie intérieure. Nous le sentions pleinement relié à luilui-mê même me et à Dieu. Dieu. Chac Chacun un sava savait it qu qu'i'ill suff suffis isai aitt de s'asse s'asseoi oir r auprès aup rès de lui, lorsqu'o lorsqu'onn était était tout tout rempli rempli de soucis soucis,, pou pourr repart repartir ir ensuit ensuitee apaisé apaisé et revigor revigoré. é. Comme Comme nou nouss le disi disions ons alors, alors, nous laissi laissions ons nos soucis soucis dan danss son vestibul vestibule». e». Chos Chosee étra étrang nge, e, son son aspe aspect ct exté extéri rieu eurr étai étaitt l'ob l'obje jett de ch chan ange ge-ments ments qui nous nous stupéfi stupéfiaie aient. nt. Certai Certains ns jours, jours, on croya croyait it voir voir un vieill vieillard ard de qua quatre tre-vi -vingt ngt dix ans, tout tout ridé, ridé, le visa visage ge cou couleu leurr de cendre cendre.. Ses yeu yeux, x, qu'il qu'il avait avait très gran grands, ds, dev devena enaien ientt alors alors rouges et comme comme avalés avalés dan danss leurs leurs orbite orbites. s. A d'au d'autre tress moment moments, s, son visag visagee était était absolume absolument nt sans sans rides, rides, sa peau peau deve devena nait it liss lissee et lumi lumine neus usee et son tein teintt d'un d'un no noir ir d'éb d'ébèn ène, e, mais mais d'un d'un ébèn ébènee si bri brill llan antt qu quee l'on l'on po pouv uvai aitt pres presqu quee vo voir ir sa prop propre re imag imagee se refl reflét éter er sur sur son son fron front, t, surt surtou outt dans dans les les heures heu res qui précéd précédaie aient nt le couc coucher her du soleil. soleil. A partir partir de la prière prière de l'asr. son fron frontt devenait devenait comme comme un miroir miroir.. Ma'bal Ma'bal,, un gran grandd poète mystique peul qui fut appelé le plu pluss ivre ivre des élèves élèves de Tiem Tiemoo », nous nous a laissé laissé cett cettee imag imagee de lui: lui: «Un sourir souriree con consta stant nt qui vous attire, attire, un front front luisan luisantt comme comme un miroir, miroir, mais mais un miroir miroir marqué marqué du point noir noir des prostern prosternati ations ons 1. " «
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Aux Aux appr approc oche hess de l'hi l'hive vern rnag agee et jusq jusqu' u'àà la fin fin du tem temps ps des des réco réco!t !tes es,, .l'em .l'empl ploi oi du temp tempss de la zaoui zaouiaa subi subiss ssai aitt quel quelqu ques es modifi modificat cation ionss afin afin que les élèv élèves es puiss puissent ent con consac sacrer rer une partie partie de leur journé journéee aux travaux travaux de la terre. terre. Les leçons leçons se donna donnaien ientt alors alors le matin matin de très très bonne heu heure. re. Lorsqu Lorsqu'el 'elles les étaien étaientt jugées jugées suffis suffisant antes, es, les plus plus jeune jeuness aud audite iteurs urs partai partaient ent aux champ champss sur les les terr terres es du maîtr maître, e, selo selonn la cout coutum ume. e. Tier Tierno no rest restai aitt avec avec les les dewtenkobé. élèves élèves du second second deg degré. ré. Dès que que midi s'annonç s'annonçait ait,, les les cours cours pren prenai aien entt fin fin et le maîtr maîtree alla allait it luilui-mê même me dans dans les les champs champs porter porter leur leur repas repas aux élèves. élèves. Bâton Bâton en main, main, suivi suivi de quelq quelques ues enfant enfantss et, le plus plus souven souvent, t, de son son chie chien, n, coif coiffé fé du peti petitt chap chapea eauu coni coniqu quee des des Peul Peulss il peinait sur la piste, déjeunait avec les jeunes travailleurs, aliait de l'un l'un à l'au l'autr tree et saisi saisiss ssai aitt luilui-mê même me la hou houe. e. Au mome moment nt des des récolt récoltes, es, il prenai prenaitt une large part aux réjouissa réjouissance ncess collec collectiv tives. es. Cet homm hommee ne co conn nnut ut que que très très rarem aremen entt la tris triste tessse et la contem con templa platio tionn de la natur naturee lui a toujou toujours rs procur procuréé les plus plus délicates cates de ses joies joies.. Les Les réco récolt ltes es s'an s'anno nonç nçai aien entt bell belles es cett cettee anné annéee-là là et Tier Tierno no admi admira rait it avec avec tous tous la lour lourde deur ur des des épis épis de mil. mil. L'un L'un des des élèves élèves lui demanda: - Tier Tierno no,, ne trou trouve vess-tu tu pas pas que que les Fran França çais is,, qui qui plan plante tent nt et entr entret etie ienn nnen entt des des fleu fleurs rs qui qui ne porte portent nt pas pas de fruit fruits, s, agis agisse sent nt comm commee de grand grandss enfa enfant ntss et perd perden entt leur leur temp tempss en des jeux jeux inutiles inutiles et coûteux? - Frèr Frèree en Dieu Dieu,, répo répond ndit it-i -il, l, je ne par parta tage ge pas pas du tout tout ton ton avis avis.. Celu Celuii qui qui cult cultiv ivee des des fleu fleurs rs ador adoree Dieu Dieu,, car car ces ces déli délica cate tess parties du végétal, parées de couleurs éclatantes, ne s'ouvrent que que pour pour salu saluer er Dieu Dieu dont dont elles elles sont sont des outil outilss pour pour l'œu l'œuvr vree de reprod reproduct uction ion.. La symbo symboliq lique ue des fleurs fleurs n'est pas de de notre notre race, mais mais ne blasp blasphé hémo mons ns pas pas à propo proposs d'el d'elle le.. Si, Si, au mome moment nt où les les plantes fleurissent, il t'arrive de faire une promenade en brousse, examine les abeilles. Tu sauras que chaque fleur est un sent sentie ierr myst mystiq ique ue.. Avan Avantt de fabr fabriq ique uerr le miel miel dont dont Dieu Dieu luiluimême même a dit dit qu'il qu'il étai étaitt un remè remède de,, l'ab l'abei eill llee se pose pose sur sur chaqu chaquee fleur fleur qui a sa tête tête au soleil soleil pou pourr lui dema demande nderr sa con contri tribut bution ion.. Et
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Il reve revena nait it à la ville ville et, et, sans sans pren prendr dree un insta instant nt de repo repos, s, gagn gagnai aitt immé immédi diat atem emen entt le vesti vestibu bule le de sa maiso maisonn où l'atte l'attenndaient daient ses grand grandss élèves élèves.. La leço leçonn repren reprenait ait.. Le moin moindre dre fait, fait, le plus banal accident, l'oiseau qui passe, la tige de mil qui éclate danss le feu, dan feu, tout tout était était occasio occasionn d'ense d'enseign igneme ement nt pou pourr cet amouamoureux reux de la natur naturee et de son Créate Créateur. ur. A ses élève élèves, s, il ne cessa cessait it de dire dire:: «Fai «Faite tess vo votr tree trav travai ail, l, no nonn po pour ur l'espo l'espoir ir du gain gain,, mais mais pour faire toujours de votre mieux ce que vous avez à faire. »
Il n'ét n'étai aitt pas pas toujou toujours rs aisé aisé d'ass d'assur urer er la vie vie matéri matériel elle le de la zaouïa zaouïa.. Tierno Tierno dev devait ait prévoi prévoirr la nou nourri rritur ture. e. le logeme logement nt et l'enl'entretie tretienn de deux deux cents cents person personnes nes.. Pourta Pourtant, nt, il n'exig n'exigea ea jamais jamais le moindr moindree sou des des parents parents de ses élève élèves. s. Il lui lui aurait aurait paru paru scanda scanda-leux leux que des paren parents ts soient soient obligés obligés de payer payer pou pourr faire faire donner donner à leurs leurs enfa enfants nts les indisp indispens ensabl ables es élémen éléments ts d'une d'une vie religi religieus eusee et spir spirit itue uell lle. e. Il avait avait un unee prof profon onde de ho horr rreu eurr du «mar «marab abou outt-qu quêêteur». teur». Le fait fait de dispen dispenser ser un ensei enseigne gnemen mentt réguli régulier er ne justif justifiai iaitt pas, à ses yeux, le droit d'exiger un paiement. Les parents appo apport rtai aien entt _que _quelq lque uess offr offran ande des, s, touj toujou ours rs plus plus légè légère ress qu qu'i'ill n'au n'aura rait it fall fallu. u. Cahi Cahinn-ca caha ha,, les les cham champs ps pros prospé péra raie ient nt,, ils ils dondonnaie naient nt appr approx oxim imat ativ ivem emen entt de quoi quoi vivr vivree à chacu chacun. n. Samb Sambaa Hammad Hammadii Bâ, le plus plus vieux des élève élèves, s, celui celui que l'on l'on app appela elait it le seco second nd fils fils d' Aïss Aïssat ata, a, s' étai étaitt fait fait comm commer erçan çant. t. Il ne gard gardai aitt gu guèr èree de bénéf bénéfic ices es po pour ur son son usag usagee pers person onne nell et entr entret eten enai aitt la zaouïa zaouïa,, persua persuadé dé qu'il qu'il ne faisai faisaitt là qu'une qu'une partie partie de son dev devoir oir.. L'id L'iden enti tité té admi admini nist stra rati tive ve de Tiern Tiernoo Boka Bokarr étai étaitt alor alorss ains ainsii défini définie: e: «Situa «Situatio tionn de fortu fortune: ne: possèd possèdee une jument jument et que quelqu lques es chèv chèvre res. s. Ress Ressou ourc rces es:: reço reçoit it qu quel elqu ques es aumô aumône ness et cult cultiv ivee avec avec ses falibé (élèves) (élèves).. » Il n'ente n'entenda ndait it cepend cependant ant pas vivre vivre de la seul seulee charit charité, é, fût-el fût-elle le de Samba Samba Hammad Hammadi. i. Pendan Pendantt les temp tempss morts morts que leur leur laissait laissait l'emplo l'emploii du temps temps,, les élèv élèves es réunis réunissai saient ent des bande bandess de coton coton.. Les roulea rouleaux ux d'étoff d'étoffee étaien étaientt ven vendus dus au marché marché et le bén bénéfi éfice ce en étai étaitt excl iv t dest destin inéé à l' élio élio ti de l' iste iste de
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tre. tre. Dieu Dieu pour pourvo voya yant nt à la cro crois issa sanc ncee des des plan plante tess et de tout toutee la créati création, on, on pou pouvai vaitt être être assuré assuré,, disait disait-il -il,, de ne jamais jamais manque manquer r de rien J • • • Les femmes femmes de la maiso maisonn partic participa ipaien ientt intime intimemen mentt à la la vie vie de la zao zaouï uïa. a. Elle Elless assu assuma maie ient nt une une part partie ie de ses ses resp respon onsa sabi bili lité téss maté matéri riel elle les. s. On imag imagin inee sans sans pein peinee avec avec quel quelle le joie joie la vie vieil ille le Aïssat Aïssataa présid présidait ait à la la prép prépara aratio tionn d'une d'une nou nourri rritur turee destin destinée ée aux élèves élèves que son fils fils abreu abreuvai vaitt de sa prod prodigi igieus eusee parole parole.. Pendan Pendantt ving vingtt ans, ans, on put la voir voir circ circul uler er de la cuis cuisin inee à la resse resserr rre, e, soigna soignant nt les uns et les autres autres.. Aux heures heures de loisir loisir elle médita méditait, it, le plu pluss souv souven entt seul seule, e, parf parfoi oiss en compa compagn gnie ie de son son fils fils.. Tout Tout au long long de sa vie, vie, Tier Tierno no Boka Bokarr mani manife fest staa à sa mère mère l'am l'amou ourr le plu pluss touc toucha hant nt.. Deux Deux fois fois par mois mois,, à l'au l'auro rore re du vendre ven dredi, di, on le voyait voyait quitte quitterr la maison maison une charge charge sur l'épa l'épaule ule.. Ce jour jour-l -là, à, le maî maîtr tree n'al n'alla lait it pas pas à la mosq mosqué uéee pour pour la pri prièr èree du matin. matin. Que Quell était était donc l'évén l'événeme ement nt grave grave qui pouvai pouvaitt le distra distraire ire de sa sa pieu pieuse se habi habitu tude de?? Rien Rien autr autree que que son son resp respect ect fili filial al.. Deux Deux fois fois par par mois mois,, en effe effet, t, Tier Tierno no se diri dirige geai aitt vers vers l'es l'estt du cime cime-tière, tière, descen descendai daitt sur les bords bords du Yamé Yamé et y lavait lavait le linge linge de la bonne Aïssata dont il estimait qu'elle avait assez peiné pour lui. La soll sollici icitud tudee matern maternell ellee d' Aïssat Aïssataa ne s'étai s'étaitt atténu atténuée ée en rien rien lorsqu lorsquee la barb barbee était était ven venue ue au menton menton de Tiern Tierno, o, et pas pas davandavantage tage lorsque lorsque la barb barbee blanch blanchit. it. Elle Elle se tena tenait it con consta stamme mment nt assise assise à ses ses côtés côtés dans dans tout toutes es les les circo circons nsta tanc nces es de sa vie de maît maître re enseig enseignan nant. t. Pendan Pendantt vingt vingt ans, toutes toutes les promot promotion ionss d'élèv d'élèves es qui se succ succédè édèren rentt dan danss la peti petite te con conces cessio sionn du fils fils de Salif, Salif, tous tous les les sages sages de la ville ville qui qui s'y s'y pres pressè sère rent nt vire virent nt la viei vieill llee femm femmee recu recuei eill llir ir avec avec le même même inté intérê rêtt la paro parole le du prêch prêcheu eur. r. Accr Accrou ou- pie, elle écoutait sans mot dire; mais si un auditeur distrait ou un élèv élèvee turb turbul ulen entt fais faisai aitt dévi dévier er la conv conver ersa sati tion on sur sur un suje sujett proprofane fane,, Aïss Aïssat ataa sava savait it,, d'un d'un mot, mot, rame ramene nerr le gro group upee à Dieu Dieu.. Elle Elle aima aimait it se mêle mêlerr à la vie vie des enfant enfantss et leur leur rapp rappel elai aitt la pri prièr èree trad tradit itio ionn nnel elle le dans dans laqu laquel elle le son son cœur de femme femme regr regrou oupa pait it les les croy croyan ants ts de tous tous les les cieux cieux et de tout toutes es les les époqu époques es:: «Die «Dieu, u, prends-nous en pitié, nous, nos procréateurs et tous ceux qui
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nouss ont précéd nou précédés és dan danss la foi. foi. .. » Elle Elle assistai assistaitt aux repas mais mais elle elle ne fut jamais jamais servie servie autrem autrement ent que par son fils. fils. Tier Tierno no n'ét n'étai aitt pas pas un uniq ique ueme ment nt le maît maître re des des enfa enfant ntss et des adoles ado lescen cents ts qu'on qu'on lui avait avait confiés confiés.. La ville ville entière entière recher rechercha chait it ses con consei seils. ls. Il était était devenu devenu celui celui que Bandia Bandiagar garaa con consul sultai taitt et suivai suivaitt en toute toute occasi occasion. on. Il visit visitait ait les uns et recevait recevait les autres autres.. Tous Tous recuei recueilla llaien ientt sa parole parole avec avec respect respect,, avec reconnai reconnaissa ssance nce.. Du moind moindre re gest geste, e, de la moind moindre re rema remarq rque ue,, il sav savai aitt tire tirer r l'ense l'enseign igneme ement nt du jour, jour, pou pourr lui-mê lui-même me aussi aussi bien que pour pour ceux qu quii avaien avaientt la cha chanc ncee d'êt d'être re là. là. Un jour jour,, la bra brave ve Sout Soutou oura ra,, femm femmee du quar quarti tier er,, s'en s'en vint vint trouve trouverr Tierno Tierno.. Elle Elle lui dit: dit: - Tier Tierno no,, je suis suis très très colé colére reus use. e. Le moi moind ndre re gest gestee m'af m'affe fect ctee du dure reme ment nt.. Je voud voudra rais is rece recevo voir ir un unee bénédi bénédict ctio ionn de toi, toi, ou une prière qui me rendrait douce, affable, patiente. Elle Elle n'avait n'avait pas fini fini de parler parler que son fils, fils, un bambi bambinn de trois trois ans qui l'att l'attend endait ait dan danss la cou cour, r, entra, entra, s'arma s'arma d'une d'une planch planchett ettee et lui lui en appliq appliqua ua un coup coup viol violen entt entr entree les les deux deux épau épaule les. s. Elle Elle regard regardaa le bébé, bébé, sourit sourit et l'att l'attira irant nt con contre tre elle, elle, dit en en le tapota tapotant nt affectueusement: - Oh! Oh! Le vil vilai ainn garç garçon on qu quii maltr maltrai aite te sa mèr mère! e! ... ... - Pour Pourqu quoi oi ne t'em t'empo port rtes es-t -tuu pas pas cont contre re ton fils, fils, toi qu quii te dis dis si colére coléreuse use?? lui dema demanda nda Tierno Tierno.. - Mais Mais,, Tier Tierno no,, répo répond ndit it-e -ell lle, e, mon mon fils fils n'es n'estt qu qu'u 'unn enfa enfant nt;; il ne ne sait sait pas ce qu'il qu'il fait fait;; on ne se fâche fâche pas pas avec avec un enfa enfant nt de cet âge. - Ma bo bonn nnee Sout Soutou oura ra,, lui lui dit dit Tier Tierno no,, va, va, retou retourn rnee chez chez toi. toi. Et lor lorsq sque ue qu quel elqu qu'u 'unn t'ir t'irri rite tera ra,, pens pensee à cet cette te plan planch chet ette te et disdistoi: Malgré Malgré'' son âge, âge, cette cette person personne ne agit agit comme comme mon enfant enfant de trois trois ans.» ans.» Sois Sois indulge indulgente nte;; tu le peu peux, x, puisqu puisquee tu vien vienss de l'êtr l'êtree avec avec ton fils fils qui qui t'a pou pourta rtant nt frappé frappéee dureme durement. nt. Va, et ainsi ainsi tu ne sera serass plus plus jam jamai aiss en colèr colère. e. Tu vivr vivras as heur heureu euse se,, gu guér érie ie de ton mal. mal. Les bénéd bénédict iction ionss qui desce descendr ndront ont alors alors sur toi seron serontt bien bien supé supéri rieu eure ress à cell celles es qu quee tu pour pourra rais is ob obte teni nirr de moi: moi: ce sero seront nt celles celles de Dieu Dieu et du Prophè Prophète te lui-mê lui-même. me. Celui Celui qui supporte supporte et pardonn pardonnee une offense offense,, pou poursu rsuivi ivit-i t-il, l, est semb semblab lable le à un un grand grand fromag fromager er que les vautou vautours rs saliss salissent ent en «
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ne dur duree qu'u qu'une ne part partie ie de l'an l'anné née. e. A chaq chaque ue hive hivern rnag age, e, Dieu Dieu envoie une série envoie série d'averse d'aversess qui le lavent lavent de la cime cime à la racine racine et le revê revête tent nt d'un d'unee fron fronda dais ison on nouv nouvel elle le.. L'am L'amou ourr que que tu as as pour pour ton enfant enfant,, essaye essaye de le répa répandr ndree sur les les créat créature uress de Dieu. Dieu. Car Dieu Dieu voit voit ses ses créatu créature ress comm commee un père père cons consid idèr èree ses ses enfant enfants. s. Alors Alors tu seras seras placée placée au degré degré supéri supérieur eur de l'éch l'échell elle, e, là où, par amou amourr et par par chari charité té,, l'âm l'âmee ne voit voit et n'év n'éval alue ue l'of l'offe fens nsee que que pour mieux pardonner. La paro parole le de Tier Tierno no fut fut sur sur elle si puis puissa sant ntee que, que, de ce jour jour,, Sout Soutou oura ra cons consid idér éraa tous tous ceux ceux qui qui l'of l'offe fens nsai aien entt comm commee des des enfant fantss et ne leur oppo opposa sa plus plus que douc douceu eurr et pati patien ence ce.. Elle Elle se corrig corrigea ea si parf parfait aiteme ement nt que que,, dan danss les dernie derniers rs temps temps de sa vie, vie, on disait: Pati Patien entt comm commee Sout Soutou oura ra.» .» Rien Rien ne pouv pouvai aitt plus plus la fâcher fâcher.. Lorsqu Lorsqu'el 'elle le mourut mourut,, elle elle n'était n'était pas loin loin d'être d'être con consid sidéérée comme comme une sainte. sainte. Comme Comme un ch chass asseur eur,, Tierno Tierno était était à l'affût l'affût des manife manifesta statio tions ns natu nature rell lles es de l'Amo l'Amour ur.. Aucu Aucune ne ne lui lui écha échapp ppai aitt et il fai faisa sait it sa nour nourri ritu ture re habi habitu tuel elle le des des beau beauxx gest gestes es qu'i qu'ill obse observ rvai ait, t, comm commee d'autr d'autres es se repa repaiss issent ent des médioc médiocrit rités és ou des remug remugles les de la vie. vie. Il rac racon onta ta à ses élè élève vess sa con conve vers rsat atio ionn avec avec Aya, Aya, la niè nièce ce de sa femm femme, e, une une petite petite fill fillee de cinq cinq ans, ans, six six ans peut peut-ê -êtr tre. e. Écou Écou-tons-le tons-le plutôt: plutôt: - La peti petite te Aya s'am s'amus usee avec avec une étra étrang ngee coll collec ecti tion on d'ob d'ob- jets: une poupée de cire qu'elle appelle sa fille, un petit morceau ceau de bois bois emmai emmaill llot otéé qu'e qu'ell llee nomm nommee son son garç garçon on.. Elle Elle traite traite ces objets objets avec avec la plus plus grande grande sollic sollicitu itude. de. Elle Elle leur leur prodig prodigue ue des soin soinss qui qui n'ont n'ont rien rien à envie envierr à ceu ceuxx dont dont une une mère mère entour entouree sa progéniture. A tout visiteur, elle présente sa .• fille" ou son .. garç garçon on"" et lui lui deman demande de de les aimer aimer comm commee elle elle-m -mêm ême. e. Un jour jour,, la voy voyan antt part partic icul uliè ière reme ment nt abso absorb rbée ée dans dans un ccoi oinn de la la cham chambre bre,, je l'appela l'appelai. i. Elle Elle tendit tendit vers vers moi sa petite petite main, main, paume ouverte et doigts écartés, comme pour me fermer la bouche. Qu'yy a-t-il Qu' a-t-il,, lui dis-j dis-je? e? - Pas Pas de brui bruit. t. Mes Mes enfa enfant ntss dorm dormen ent. t. - Ce ne ne sont sont pas pas tes enf enfan ants ts et ils ils ne ne dorm dormen entt pas. pas. Pour Pour toi toi peut peut-ê -êtr tre, e, me dit dit-e -ell llee en bou bouda dant nt mais mais pour pour moi «
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La vie vie
regret regrette te tout tout just justee de n'avo n'avoir ir pas de de mamelle mamelles, s, comme comme maman maman,, pour les leur faire téter. «Elle «Elle réfléc réfléchit hit un instant instant,, puis puis ajouta ajouta:: - Mais Mais à défa défaut ut de mame mamell lles es,, j'ai j'ai ma lan langu guee et ma ma sali salive ve.. Je vais vais m'en servir servir en attenda attendant nt que mes seins seins pou pousse ssent. nt. Alor Alorss elle elle sais saisit it sa poupé poupéee de cire cire,, l'ap l'appl pliq iqua ua cont contre re ses ses lèvres et dit: - Suce Suce,, je suis suis ta mère mère.. Je t'a t'aim ime. e. Suce Suce,, tu me fer feras as plais plaisir ir.. Suce, Suce, suce suce ... et ne pleure pleure pas! pas! «Mon «Mon âme âme fut profo profondé ndémen mentt troubl troublée, ée, con contin tinua ua Tierno Tierno,, par ce gest gestee de pur pur amour. amour. Je m'éc m'écria riaii alors: alors: .. Amour Amour!! C'est C'est là une une de tes mani manifes festat tation ionss qui s'offre s'offre à ma vue pour me convai convaincr ncree de ta puissa puissance nce.. Qui peut, peut, sinon sinon toi, toi, faire faire vivre vivre du bois ou de la cire, tout comm commee une vraie progéniture?" progéniture?"»» L'Amo L'Amour. ur. Il n'avai n'avaitt que ce ce mot sur les les lèvr lèvres. es. L'un L'un des êtres êtres les plus hautemen hautementt spirituels spirituels de la Chrétient Chrétientéé se disait disait l'époux l'époux de Dam Damee Pauvre Pauvreté» té».. Tierno Tierno,, lui, lui, avait avait épousé épousé Dame Charité». Charité». Que l'on l'on suppri supprime me de son ense enseign ignem ement ent les mots mots Amou Amour» r» et «Chari «Ch arité» té» et sa parol parolee s'en s'en trouv trouvee déchar décharnée née.. Comm Commen entt pour pourra rait it-o -onn s'ét s'éton onne nerr qu quee l'en l'ense seig igne neme ment nt de cet cet ho homm mmee ait marq marqué ué ceux ceux qui l'ont l'ont suivi? suivi? Les enfa enfant nts, s, les adul adultes tes le priaie priaient nt de les compt compter er parmi parmi les siens siens;; mais mais l'hum l'humili ilité té de son cœur cœur était était tell tellee qu'i qu'ill ne paru parutt jama jamais is se rend rendre re comp compte te de ce succès. Un jour, jour, un jeune jeune homm hommee de Bandia Bandiagar garaa vint vint le trouv trouver: er: - Tier Tierno no,, ditdit-il il,, j'ai j'ai ente entend nduu parl parler er de toi toi et de de ton ton ensei ensei-gn gnem emen ent. t. On n'e n'enn dit dit que du bien. bien. Je dési désire re te cho chois isir ir po pour ur maître. - Frèr Frèree en Die Dieu, u, répo répond ndit it-i -il, l, tout tout flatt flattéé qu quee je je sois sois,, il faut faut que je te dise avant toute toute cho chose se que je suis un homme homme sensib sensible le aux cont conting ingenc ences es physi physique quess et moral morales. es. Aussi Aussi ai-je ai-je un consei conseill à te don donner ner;; il vau vaudra dra des mois mois d'étud d'études es fructu fructueus euses: es: l'hom l'homme me ne corres correspon pondd jamais jamais exacte exacteme ment nt à sa réputa réputatio tion. n. Les admira admirateu teurs rs la fau fauss ssen entt en exag exagér éran antt ses ses méri mérite tess et les détra détract cteu eurs rs en les les sous-e sous-esti stiman mant. t. Pour Pour éviter éviter d'agir d'agir ainsi, ainsi, il serait serait bon pour toi, et pour moi aussi peut-être, que tu m'écoutes pendant des jours et des des jour jours, s, que que tu me contr contrôl ôles es pend pendan antt des des sema semain ines es et des «
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avan avantt de te déc décid ider er à me choi choisi sir, r, no nonn comme comme ton ton maît maître re,, mais mais comme comme ton monite moniteur ur et ton frère frère 1. Il n'est n'est person personne ne qui ait ait approc approché hé Tierno Tierno qu quii ne l'ait l'ait aimé aimé et qu quii ne l'ai l'aime me enco encore re.. Son Son verb verbee deme demeur uree touj toujou ours rs viva vivant nt au cœurr de tous. cœu tous. Marcel Marcel Cardaire Cardaire 2, au au cours cours de son son enquêt enquêtee sur sur les les événe événe-ments ments se rappo rapporta rtant nt à la vie de de Tierno Tierno Bok Bokar, ar, rencon rencontra tra un jour jour à Mopti Mopti les deux deux veu veuves ves de Tiern Tierno, o, Nén Nénéé Amado Amadouu Ali Ali Thiam, Thiam, sa première épouse, et Aminata Ibrahim Tall, sa cousine et second condee épou épouse se.. Écou Écouto tons ns Marc Marcel el Card Cardai aire re no nous us rela relate terr cett cettee rencontre: Les deux deux femmes femmes avaien avaientt été défin définiti itivem vement ent liées liées par la mort mort de leur leur époux. époux. Elle Elless viva vivaie ient nt accr accroc oché hées es l'un l'unee à l'au l'autr tre, e, un unie iess par par la paro parole le qu qu'e 'ell lles es avai avaien entt recu recuei eill llie ie ense ensemb mble le.. Nous Nous avon avonss vu ce cess femm femmes es sang sanglo lote terr à en perdre le souffle, effondrées sur des nattes, dans la cham bre minuscule qu'elles partageaient. Elles évoquèrent pour nous les derniers jours de leur époux. Des sanglots de vieill vieillard ard,, sans sans larmes larmes,, hachai hachaient ent leur leur discours discours 3. Nous ne tard tardâm âmes es pas, pas, cepe cepend ndan ant, t, à con const stat ater er comb combie ienn la paparole role qu'elles qu'elles avaieQ avaieQtt reçue reçue et pieu pieusem sement ent con conser servée vée était était un unee parole parole d'espo d'espoir ir et une une source source de paix paix.. Au mome moment nt où leur leur doule douleur ur para parais issa sait it la plus plus aigu aiguë, ë, un unee femm femmee moin moinss âgée âgée entra entra dan danss la pièce. pièce. Après Après les salut salutati ation onss d'usag d'usage, e, la no nouve uvelle lle ven venue, ue, app appelé eléee Kowid Kowido, o, fut infor informée mée de ce que que no nous us étions étions ven venuu cherch chercher er en ces ces lieux. lieux. Elle Elle frotta frotta le sable sable du sol et récita récita d'une d'une voix voix ferme ferme le « Pacte Pacte primo primordi rdial al ». De sa main main droi droite te,, elle elle impr imprim imai aitt dans dans la pous poussi sièr èree les les schém schémas as que le maître maître avait avait enseig enseignés nés et qui qui illust illustrai raient ent son disco discours urs.. Pendan Pendantt un insta instant, nt, les deux deux vieill vieilles es dames dames suiv suivir iren entt la paro parole le de leur leur épou épouxx sur sur ces ces lèvr lèvres es qu quii la 4
1. Tier Tierno no pouss poussai aitt la dél délica icate tesse sse et l'hum l'humili ilité té jusqu jusqu'à 'à ne jama jamais is appel appeler er ses ses élèv élèves es que que «mon «mon frère frère»» ou «mon «mon ami». ami». 2. Cf. Avan Avant-p t-pro ropo pos, s, p. 8. 3. Le lecte lecteur ur comp compre rend ndra ra sans sans dou doute te mieu mieuxx l'ex l'excè cèss de ce cha chagr grin in quan quandd il naî les cond conditio itio qui ont e uré les derniers derniers jou de Ti Bok
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ressus ressuscit citaie aient. nt. Puis Puis elles elles fermèr fermèrent ent les yeu yeux. x. Un sourir souriree flot flotta ta sur sur leur leurss deux deux visa visage ges. s. Leur Leur chag chagri rinn s'ét s'étai aitt enendorm dormi. i. Le maîtr maîtree étai étaitt reve revenu nu et, et, avec avec lui, lui, la Paix Paix et l'Es l'Espoi poir. r. Si les les prière prièress des des anci ancien enss disc discip iple less de Bandia Bandia-gara gara n'av n'avai aien entt suffi suffi à nous nous déci décide derr avan avantt cela cela,, c'es c'estt en cett cettee minu minute te que que no nous us sera serait it venu venuee l'auda a udace ce de nous nous atta attach cher er,, no nous us auss aussi, i, à fair fairee revi revivr vree cet cet homme homme afin afin que nos com compa patr trio iote tess blan blancs cs ou noirs noirs n'en n'en perd perden entt rien rien 1.
Un cert certai ainn jour jour de 192 1927, 7, AÏssa AÏssata ta Seydo Seydouu Hann Hann s'ét s'étei eign gnit it,, septua septuagén génair aire, e, usée usée par les chagr chagrins ins de sa jeunes jeunesse se sacrif sacrifiée iée et par les soins qu'elle consacrait à la vie quotidienne de la zaouÏa. Elle Elle part partit it cepe cepend ndan antt en plein pleinee conn connai aiss ssan ance ce de l'œu~re d~ beauté créée par celui qu'elle avait mis au monde. Le ciel lUI épar épargna gnait it d'ass d'assis iste terr aux aux souff souffra ranc nces es qu'alla a llait it endur endurer er son son fils fils.. Tier Tierno no lui lui rendi renditt les les derni dernier erss devoi devoirs rs,, puis puis s'en s'enfe ferm rmaa penda pendant nt une semain semaine, e, tout tout à son son chagrin. chagrin. Ses amis amis étaien étaientt désesp désespéré érés. s. Kadidj Kad idjaa Pâté, Pâté, ma mère, mère, celle celle qui toujo toujours urs sut tout tout dire à Tierno, Tierno, força força sa porte porte et s'in s'intro trodui duisit sit jusqu'à jusqu'à lui: lui: _ Tierno, lui dit-elle, permets-moi de te rappeler ce que tu nous nous as ens ensei eign gné. é. Tu as dit dit un jour jour:: "Qua "Quand nd un homm hommee naît naît ici-ba ici-bas, s, je vois ses parents parents ivres ivres de joie joie se congr congratu atuler ler et ,anno~ ,anno~cer cer à grands grands cris cris l'év l'évén énem emen ent. t. Qua Quand nd un homme homme meur meurtt a .la .la vie vie d'icid'ici-bas bas,, je vois ses paren parents ts con conste sternés rnés porter porter sur leurs leurs v,lsages v,lsages et leu leurs rs vêtem vêtemen ents ts le signe signe d'un d'unee déso désola lati tion on épou épouva vant ntee ee.. Le meille meilleur ur enseig enseignem nement ent con concer cernan nantt l'inco l'inconsé nséque quence nce humain humainee est ains ainsii donné donné à ceu ceuxx qu quii on ontt un espri espritt pou pourr réfl réfléc échi hir. r. Notre Notre race race humai humaine ne dési désire re la vie vie et fuit fuit la mor mort. t. Or, qu'este st-ce ce que naîtr naître? e? C'es C'estt entr entrer er dans dans un cha champ mp d'où d'où l'on l'on ne ppeu eutt sort sortir ir que par par le chem chemin in de la mor mortt uniq unique ue issu issue, e, comm commun unee aux aux just justes es et aux aux injustes, injustes, aux croya~ croya~ts t s et aux aux incré incrédul dules es.. Qu'e Qu'e.s .stt-ce ce qu quee mouri mourir? r? C'est C'est renaît renaître re à la vie vie éter éternel nelle. le. L'homm L'hommee qUi meurt meurt retourn retournee a
1. Cf. Ti
Bow
le Sage Sage de Bandi
Paris, Paris, Prés
africai africai
1957. 1957.
Le maître
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l'ét l'éter erne nell llee sourc sourcee de l'ex l'exis iste tenc ncee perm perman anen ente te.. C'es C'estt alor alorss que nouss devri nou devrions ons nou nouss réjo réjoui uir. r. " Tiemo, Tiemo, tu nous nous as dit dit cela cela et, aujourd aujourd'hui 'hui,, tu nous nous donnes donnes le mauva mauvais is exem exempl ple. e. La ville ville est inquiè inquiète te.. Depu Depuis is la mort mort de ta mère, mère, nous avons avons l'impr l'impress ession ion que tu t'isol t'isoles. es. On dit dit même même que tu vas vas nous quitt quitter er pour pour te rendr rendree en Orien Orient. t. VasVas-tu tu vraim vraimen entt nous abandonner? abandonner? Tiem Tiemoo bais baissa sa le front front.. Puis Puis,, rele releva vant nt la tête tête et jeta jetant nt sur sur Kadidj Kad idjaa un regar regardd soudain soudain éclair éclairci, ci, il la remerc remercia ia de son son interintervention : - Ton Ton auda audace ce,, Kadi Kadidj djaa, m'a sort sortii des des grif griffe fess de Sata Satan. n. Mais Mais,, vois vois-t -tu, u, j'ai j'ai tell tellem emen entt médi médité té sur ces ces ques questi tions ons qu'il i l me semb semble le avoi avoirr éprou éprouvé vé moimoi-mê même me l'obs l'obscu curi rité té de la tom tombe be et la morsu morsure re des des vers. vers. J'ai J'ai appr appréh éhen endé dé tout tout cela cela pour pour ma mère mère et, et, aussi, aussi, l'appr l'appréci éciati ation on divine divine de nos œuvre œuvres. s. Mais Mais Dieu aura pitié pitié d'el d'elle le,, comm commee elle elle a eu eu piti pitiéé de moi lors lorsque que j'ét j'étai aiss tout tout peti petit. t. C'es C'estt cett cettee prof profon onde de réfl réflex exio ionn qui qui m'a m'a fait fait demeu demeure rerr en retrai retraite, te, et non le désir désir de vous quitte quitter. r. Dès Dès le lend lendem emai ain, n, la zao zaouÏa uÏa repre reprena nait it son son acti activi vité té norma normale le.. Tiem Tiemoo dema demanda nda à tous tous ses ses amis amis - adol adoles esce cent nts, s, adul adulte tes, s, viei vieilllard lards, s, homm hommes es et fem femme mess - de veni venirr chez chez lui. lui. Lorsq Lorsqu' u'il ilss fufurent rent tous rassemb rassemblés lés,, il leur leur dit: dit: - Mes Mes amis, amis, on me prêt prêtee l'inte l'intent ntio ionn de quitt quitter er Bandi Bandiag agar araa et d'al d'alle lerr cher cherch cher er refug refugee aux aux Lieu Lieuxx sain saints ts.. Il n'e n'enn est est rien. rien. Les Les lieux-d lieux-dits its saints saints de l'Arabie l'Arabie ne sont pas pas les seuls seuls où l'on puisse puisse ador adorer er Dieu Dieu.. On peut peut l'ad l'ador orer er ici, ici, dans ma conc conces essi sion, on, dans dans mon antich antichamb ambre, re, dan danss le bureau bureau du Comman Commandan dantt de Cerc Cercle le au marc marché hé de Bandia Bandiaga gara ra et jusq jusque ue dans dans la car carie ie de la dent dent d'un d'un coch cochon on.. La pure pureté té tien tientt à l'homme h omme et non non au lieu lieu.. La pure pureté té ou l'im 'impure puretté de l'ho l'homm mmee n'ont o nt rie rien à voir voir avec avec la pur pureeté ou l'impu l'impuret retéé du lieu. lieu. Je rester resterai ai à Bandiag Bandiagara ara et qui peut peut dire si je ne me couc couche hera raii pas, pas, moi moi auss aussi, i, sous sous ce même même arbri arbriss ssea eauu qui qui abri abrite te la tomb tombee de ma mère mère,, de ma tante tante et de mes deux deux peti petits ts filleuls? Tier Tierno no rest restaa et les les espr esprit itss s'ap s'apai aisè sère rent nt.. La voix voix du Sage Sage de Bandiag Bandiagara ara devait devait se faire faire entendre entendre pen pendant dant treize treize ans encor encore. e. Les Les dix premi premièr ères es anné années es de cett cettee époqu époquee furen furentt calm calmes es.. La «
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Boka Bokarr au seu seuil il de la vie vieil ille less sse, e, allai allaitt retr retrou ouver ver l'in l'insé sécu curi rité té.. Il allait oonnaî ~nnaîtr tree la hai haine ne,, la calo calomni mniee et la trahi trahiso sonn sans sans jama jamais is rien rien perdre perdre de sa séré sérénit nité. é. Avant Avant d'aller d'aller s'all~ s'all~ ng nger er sou ouss rr?ris: r~?ris: seau seau sous sous le cai caill llou outi tiss qu quee le des desti tinn lui lui avait avait en effet effet deslg deslgne ne com~e lieu lieu de de repos repos,, il lui lui res resta tait it à montr montrer er qu qu'i'ill savai savaitt accu~ accu~ illir lir les épreu épreuves ves comme comme il sava savait it accu~ accu~ illir I~s fave faveur urss du .clel .clel.. Avec Avec la même même grat gratit itud ude. e. En reme remerc rcia iant nt Dieu Dieu comm commee SI ces ces épreuve épreuvess étaient étaient autant autant de bénédict bénédiction ions. s.
Quel Quelqu quee temp tempss aprè aprèss la mort mort de sa m~ re: Tie~ Tie~ o reç~ une lettre lettre qui devait devait jouer jouer un rôle rôle capit capital al dans 1 onen onentat tatlon lon ul~ eneure de sa sa vie vie spiritu spirituell elle. e. Cette Cette lettre lettre émanait émanait de Alpha Alpha Hass~ Hass~ m Tall (frè (frère re du roi de Band Bandia iaga gara ra)) qu quii s'étai é taitt reti retiré ré au Hedja Hedjaz, z, e,n e,n Arabie Arabie.. Alpha Alpha Hassim Hassim Talllu Tallluii rappor rapportai taitt pa~ le m~ nu les les per perse se-cutions cutions que le jeune jeune régime régime wah wahhabi habite te faisai faisaitt subir subir au~ tena~ ts des des confré confréri ries es.. Ces Ces «p «pur urit itai ains ns de l'Isla l'Islam» m» s'at s'atta taqua quaie ient nt VIOlemmen lemmentt à toutes toutes les mani manifes festat tation ionss ou surviva survivances nces du soufis soufisme me en Arabie .. Alpha Alpha Hassim Hassim Tall, Tall, inquie inquiett peut-ê~ peut-ê~ re au suje sujett de l'a~ l'a~ emr de I~ Tidjan Tidjaniya iya,, entreten entretenait ait longue longuement ment Tlerno Tlerno de ce probl proble~ e~ .~ ~.t~ lUi transm transmetta ettait it quelque quelquess secrets secrets con connus nus des seuls seuls grands grands Initie Initiess de l'Or l'Ordr dre. e. Il lui lui disai disait, t, no nota tamme mment nt,, qu qu'av 'avai aitt été été annonc annoncée ée la mamanife nifest stat atio ionn proc procha hain ine, e, au sein sein de la Tid Tidja jani niya ya,, d'u~ d'u~ .~ aître spirituel (Qûtb, ou Pôle), Pôle), dont la miss,i miss,io.n o.n er~ e~r~it de revvlfl v~lfler er la Tidjaniya. Tidjaniya. Des détails extréme~ ent ent prec precIs Is etal etale~ e~ t do donn nnes es sur sur les les signes signes distinc distinctif tifss qui permett~ permett~ ale.n a le.ntt ?e reconn reconnal alt: t:e. e. cet cet ho~ me prédestiné. Il était également Indique que son on~ Ine falhale l~hale sera serait it indif indiffé fére rent nte, e, ce qui qui impl impliq iquai uaitt qu qu'i'ill pou pouva vait it surg surgir ir dans dans n'importe quel milieu. , .. , Enfin, Enfin, Alpha Alpha Hassim Hassim Tall Tall pre.CI pre.CISal Sal~~a s~ n rresponda~ ~rresponda~ t ,Is~ prières spéciales à dire, les mortifications a s Imposer qUi 1 aidera deraie ient nt à rec reconn onnaî aîtr tre, e, sans sans risque risque d'er d'erre reur ur,, le am~ ~ a~ lorsqu'i! qu'i! apparaîtr apparaîtrait. ait. Parmi Parmi ces mort mortifi ificati cations ons g~uralt alt n~ jeun jeun~~ de trois trois ans 1 inte interr rrom ompu pu seul seulem emen entt à l'occ l'occas asio ionn des des jour jourss ou le
Le maître
53 jeûne est canoniquement interdit. Tierno Bokar, il me le dit plus tard, tard, observ observaa à la lettre toutes toutes ces recomm recommanda andatio tions. ns. Cela Cela se pass passai aitt aux aux env envir iron onss des années années tren trente te.. Or, Or, à cett cettee époq époque, ue, un mouve mouvemen mentt reli religi gieu euxx prop propre re à la confré confrérie rie Tidjan Tidjanii secoua secouait it les communa communauté utéss musulm musulmane aness des zones zones soudan soudanien iennes nes et sahé sahéli lien ennes nes.. Un adept adeptee Tidj Tidjani ani de la ville ville de Nioro Nioro,, Chei Cheik k Hamal Hamallâ lâhh - que que l'on l'on appe appelai laitt «Ché «Chéri riff Hamal Hamallâh lâh»» parc parcee qu'i! qu'i! était était des desce cenda ndant nt du Prop Prophèt hètee par par son pèr pèree - avait avait été élevé élevé à la dignité de Khalife 1 (Grand (Grand Maître Maître)) de l'Ordr l'Ordre. e. Il avait avait reçu pour missio mission, n, disait disait-on -on,, de faire faire retourn retourner er la Tidjani Tidjaniya ya à sa sa sourc sourcee et de la fair fairee reve reveni nir, r, entr entree autr autres es,, à la pra prati tiqu quee orig origin inel elle le de la wazifat consi consist stant ant à récit réciter er l'or l'orai aiso sonn Perl Perlee de la perfe perfect ctio ion n onze onze fois fois et non douze douze comm commee l'us l'usag agee (Djawharatul-kamal) s'en s'en était était peu à peu instit institué ué 2. Le «Ha «Hamal malli lism sme» e» (ain (ainsi si nommé nommé par par l'Admi l'Admini nist stra rati tion on fran fran-çaise çaise de l'ép l'époque oque)) allait allait s'étendre s'étendre des rives rives du Sénéga Sénégall au Gobir Gobir et des des port portes es du Saha Sahara ra au cœur cœur de la forê forêt. t. Les Les homm hommes es reli religi gieu euxx échan échange geaie aient nt des des lett lettre res, s, se posai posaient ent des des ques questi tion ons. s. Les Les Tall Tall,, desc descen enda dant ntss ou paren parents ts d'El d'El Hadj Hadj Omar Omar,, avai avaien entt appris de ce dernier à récit réciter er la Perle Perle de la perfection perfection douze fois. fois. Ils priren prirentt donc une position position de farou farouches ches oppo opposan sants ts envers envers ceux que l'on l'on app appela, ela, en raison raison du nombr nombree de grains grains de leur leur chapelet chapelet,, les «onze «onze grains grains». ». Tall Tall par par sa naissa naissanc ncee et grand grand par par son son rayonn rayonneme ement nt,, Tier Tierno no Bokar Bokar fut invi invité té à mêler mêler sa voix au chœur chœur des des maléd malédic icti tion ons. s. Mais Mais il était était inconc inconcev evabl able, e, pour pour un hom homme me comme comme Tier Tierno no,, de 1. Kha Khali life fe:: litt littér éral alem emen entt «rep «repré rése sent ntan ant» t».. Nom Nom donn donnéé à un dig digni nita tair iree susu prême de l'Ordre, censé «représenter» le Fondateur. Perle de la perfecti perfection on (Djawha (Djawharat ratul-k ul-kam amal) al) 2. L'oraiso L'oraisonn Perle fut révé révélée lée par le Prop Prophè hète te Maho Mahome met, t, en une visi vision on,, à Si Ahm Ahmed ed Tidj Tidjan anii un jour jour de 1781 1781,, à Bar-Se Bar-Semg mghou houm, m, en Algéri Algérie, e, avec avec injonc injonctio tionn de la récite réciterr onze onze fois, fois, ainsi ainsi que cela cela se prat pratiqu iquee toujou toujours rs dans dans la mais maison on mère. mère. La récita récitatio tionn par douz douzee fois fois fut introd introduit uitee par les grand grandss élèves élèves du Fondat Fondateur eur (cf. (cf. p. 233 233)) et repri reprise, se, par la suit suite, e, par certaines branches de la Tidjaniya, dont la branche omarienne. L'impo L'importa rtance nce du nombre nombre onze onze vient vient de sa signi signific ficati ation on dans dans la symbo symboliq lique ue numéro numérolog logiqu iquee musulm musulmane ane.. Il est le nombr nombree de la spir spiritu ituali alité té pure pure et de l'ésoté l'ésoté-risme risme,, car il symb symboli olise se l'unit l'unitéé de la créatu créature re liée liée à l'unité l'unité du Créat Créateur eur.. Il est la clef clef de la comm commun unio ionn myst mystiq ique ue Ce nombr nombree joue joue un grand grand rôle rôle tant tant dans dans le
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La vie vie
porter un jugement de valeur sans avoir entendu l'incriminé et sans sans disp dispos oser er d'él d'élém émen ents ts de comp compar arai aiso son. n. Il ne ne prit prit donc pas pas position et, secrètement, attendit l'occasion de se rendre à Nioro pour juger par lui-même. Cette occasion lui sera donnée en 1937. 193 7. Nous Nous racont racontero erons ns plus plus loin comme comment nt Tiemo Tiemo rencon rencontra tra le Chérif Chérif Hamall Hamallâh, âh, commen commentt il le reco reconnu nnutt pou pourr celui celui qui lui avait avait été été annon annoncé cé par par Alpha Alpha Hass Hassim im Tall Tall et com comme ment nt ce choi choixx fut fut la cause cause de toutes toutes ses épreuve épreuves. s.
C'est C'est en 193 19377 que que la vie vie de Tiemo Tiemo Bok Bokar ar entra entra dan danss sa phas phasee fina finale le.. Le maît maître re s'en s'enga gage geaa alor alorss dans dans ce que l'on l'on po pour urra rait it appele app elerr la voie voie de la mystiq mystique ue active active,, qui fut égal égaleme ement nt pou pourr lui la voie de la souffrance. A soix soixant ante-d e-deux eux ans, ans, Tierno Tierno était était rompu rompu à tous tous les exerci exercices ces de l'espr l'esprit. it. Il avait avait arpent arpentéé les sent sentier ierss mystiq mystiques ues qui lui avaie avaient nt été été révél révélés és,, ne s'ég s'égar aran antt jama jamais is dans dans leur leurss déda dédale les. s. Il ava avait it en lui-mê lui-même me la soli solide de assura assurance nce de sa foi foi orthod orthodoxe oxe,, fil d'Ar d'Arian ianee infa infail illi libl ble. e. Les Les vari variat atio ions ns les les plus plus auda audaci cieu euse sess sur sur le thè thème me de Dieu Dieu et de son unici unicité té lui lui étaie étaient nt fami famili lièr ères es.. Il gard gardai aitt la tête tête froide froide là où où d'autr d'autres es auraie auraient nt rencon rencontré tré le vertig vertige. e. Expert Expert dan danss la scie scienc ncee symb symbol oliq ique ue des des no nomb mbre res, s, il les les mani maniai aitt avec avec un unee maîmaîtrise trise qui n'avai n'avaitt de compar comparabl ablee que celle celle de ses doigts doigts lorsqu lorsqu'il 'ilss courai cou raient ent sur le chapelet chapelet.. Il était était dans la pleine pleine connaissa connaissance nce de luilui-mê même me et s'eff s'effor orça çait it d'évo d'évolu luer er sur sur des plans plans touj toujou ours rs plus plus élevés. Il recher rechercha chait it souven souventt la diff difficu iculté lté,, pou pourr savoir savoir s'il s'il posséd possédait ait lui-mê lui-même me la patien patience ce et l'end l'endura urance nce qu'il qu'il enseig enseignai naitt aux autr autres. es. 11 11di ditt un jour jour:: «Je «Je dema demand ndee à Dieu Dieu qu'au qu'au mome moment nt de ma mort mort j'aie plus d'ennemis, à qui je n'aurai rien fait, que d'amis. Paro Parole le terr terrib ible le lors lorsqu quee l'on l'on song songee à la solit solitud udee de ses derni dernier erss jours. Il l'avait donc voulu dans son cœur. Il considérait que sa vie, vie, jusqu jusqu'al 'alors ors,, ne lui lui avai avaitt pas appo apporté rté une éépre preuve uve capabl capablee de lui lui révé révéle lerr le degr degréé de sa propr propree rési résist stan ance ce,, de sa capac capacit itéé suprêm suprêmee d'ab d'aband andon on à la volont volontéé de Dieu Dieu (tawakkul). Dans cette cette ti bi de ufi, ufi, il ai de nd à Die le »
Le maître
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11conn 11c onnais aissai saitt toutef toutefois ois les limi limites tes humain humaines es et, consci conscient ent de la res respo pons nsab abil ilit itéé qu'i qu'ill avai avaitt endo endoss ssée ée en deve devena nant nt maît maître re d'~ omme~ omme~ , l~ 'inv ~'invit itai aitt pas pas ses ses disci discipl ples es à imit imiter er sa pro propr pree atti attitu tude de vlsvls-aa-vl vlss de la souf souffr fran ance ce,, ayan ayantt pris pris la mesu mesure re de chacun. Depu Depuis is des année années, s, Tiem Tiemoo Boka Bokarr s'at s'attr tris ista tait it de voir voir s'ames'amenuiser nuiser constam constammen mentt la part part de l'Espri l'Espritt dan danss la pratiq pratique ue des rite ritess confr~ tern t ernel elss de l'O l'Ord rdre re.. Ce don dontt il se plai plaign gnai aitt surt surtou out, t, c'ét c'étai aitt de vOIr vOIr que que la prat pratiq ique ue des des comm comman ande deme ment ntss spir spirit itue uels ls de la Tidjan Tidjaniya iya n'étai n'étaitt plus plus respec respectée tée 1. Bien Bien des adeptes adeptes sembla semblaien ientt s'atta s'attache cherr dav dav~ tage t~age à l'ar l'arge gent nt qu'à qu'à la conn connai aiss ssan ance ce spir spirit itue uell llee ou au perfe perfect ctIO IOnn nnem emen entt mora moral. l. Cert Certai ains ns s'im s'imagi agina naien ientt naïv naïveement ment qu'i qu'ils ls méri mérite tera raie ient nt de Dieu Dieu en donna donnant nt de l'ar l'arge gent nt plut plutôt ôt qu'en qu'en perf perfect ectio ionn nnan antt leur leur condu conduit ite. e. Pour Pour être être bon bon élève élève ou bon bon discip disciple, le, croyai croyaient ent-il -ils, s, il suff suffisa isait it de faire faire des dons à un cheik cheikhh et de recev recevoir oir sa « bén bénédi édicti ction on ". Inutile Inutile de dire dire combie combienn Tierno Tierno était était opposé opposé à de telles telles pratiq pratiques ues.. Partou Partout, t, la ferveu ferveurr s'étai s'étaitt relâch relâchée, ée, comme comme refroi refroidie die.. La prapratiqu tiquee étai étaitt tomb tombée ée dans dans un cert certai ainn form formali alism sme. e. Les Les adepte adeptess se sentai sentaient ent dav davant antage age liés liés en tant tant que que Toucoule Toucouleurs urs qu'en qu'en tant tant que frèr frères es de l'Or l'Ordr dre. e. L'es L'espr prit it de clan clan se con confo fond ndai aitt avec avec l'espr l'esprit it conf confra rate tern rnel el et l'em l'empo port rtai aitt souv souven entt sur sur lui. Bref Bref,, il man manqu quai aitt à la comm commun unau auté té tidj tidjan anie ienn nnee dans dans son son ense ensemb mble le un souf souffl flee d'authentiqu d'authentiquee vie spirituelle spirituelle.. On sait sait que que la Tid Tidja jani niya ya,, con confr frér érie ie née née en Algér Algérie ie dans dans les les plus pures traditions du soufisme, avait pénétré le monde noir selon selon trois trois voies: voies: l'une l'une qui venait venait directem directement ent du nord nord,, descen descen-dant dant de l'Al l'Algé géri riee vers vers le Soud Soudan an et Tomb Tombou ouct ctou ou;; l'au l'autr tree qui qui venait ven ait de l'ou l'ouest est,, par le le fleu fleuve ve Sénéga Sénégal; l; la troisi troisième ème,, enfin, enfin, qui venait ven ait de l'es l'estt par l'en l'entre tremis misee d'El d'El Had Hadjj Omar qui l'ava l'avait it rameramenée de La Mekke. El Hadj Hadj Omar Omar étai étaitt déjà déjà Tidj Tidjan anii avan avantt de parti partirr pour pour La Mekk Mekkee mais mais,, au cours cours de son pèler pèlerin inag age, e, il ava avait it été init initié ié et formé formé par le Cheikh Cheikh Mohamm Mohammad ad el Ghal Ghali, i, lui-mê lui-même me élève élève direct direct de Si Ahme Ahmedd Tidj Tidjan ani. i. Avan Avantt de reven revenir ir en Afri Afriqu que, e, El Hadj Hadj
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La vie vie
Omar Omar avai avaitt été été élev élevéé à la dign dignit itéé de Khali Khalife fe de l'Ordr l'Ordre, e, avec avec missio missionn spécia spéciale le de répandre répandre la Tidja Tidjaniy niya. a. Or, Or, à l'ép l'époq oque ue où se sit situe ue main mainte tena nant nt no notr tree réci récit, t, no nous us somsommes mes bien bien obligé obligéss d'adm d'admet ettr tree qu quee la bra branc nche he omar omarie ienn nnee de la Tidjan Tidjaniya iya sembla semblait it avo avoir ir perdu la plupa plupart rt des caract caractère èress spirispirituel tuelss qu qu'el 'elle le avai avaitt pu puis isés és,, dire direct ctem emen entt ou indire indirect ctem emen ent, t, dans dans les les zaou zaouïa ïass de Fès, Fès, de Témac Témacin in ou d'Aïn A ïn Mahd Mahdi, i, en Algé Algéri rie, e, où se trou trouve ve la maison maison mère. mère. Au temps temps de la déca décaden dence ce de l'empir l'empiree touc toucou oule leur ur,, la con confr frér érie ie semb sembla lait it avoi avoirr ou oubl blié ié la tolé toléra ranc ncee et l'él l'élév évat atio ionn de pens pensée ée qu quii avai avaien entt été été la mar marqu quee do domi mina nant ntee de l'ense l'enseign igneme ement nt de Si Ahme Ahmedd Tidjan Tidjani, i, le fond fondate ateur. ur. Souf Souffr fran antt de cet cet état état de chose choses, s, Tiem Tiemoo Boka Bokarr étai était, t, par par aill ailleu eurs rs,, tour tourme ment ntéé par par l'éc l'éclo losi sion on du Hamal Hamalli lism sme. e. Depu Depuis is des des années ann ées,, de toutes toutes parts, parts, on l'interr interroge ogeait ait.. Les Taille Taille pressa pressaien ientt de prend prendre re parti parti contre contre le réform réformate ateur ur de la Tidj Tidjani aniya ya qui osait osait reco recomm mman ande derr de réci récite terr on onze ze fois fois la Perl Perlee de la perfect perfection ion,, cont contra rair irem emen entt à l'usa l'usage ge tran transm smis is par par El Hadj Hadj Omar Omar.. Mais Mais Tier Tierno no,, no nous us l'av l'avon onss vu vu,, se refu refusa sait it à acc accus user er sans sans preuv preuve. e. Au cours cou rs des longu longues es con conver versat sation ionss qu'il qu'il avait avait avec Dieu, son âme âme scrupu scrupuleu leuse se demand demandait ait à être être éclair éclairée ée sur la vérité vérité.. Le sens sens aigu aigu qu'il qu'il avait avait de la cho chose se religi religieus eusee lui perm permett ettait ait de sent sentir ir intu intuit itiv ivem emen entt l'or l'orth thod odox oxie ie d'une d'une do doct ctri rine ne.. Or, Or, lors lorsqu qu'i'ill put enfin se rendre à Nioro et y entendre directement Chérif Hama Hamall llâh âh,, il ne trou trouva va rien rien de répré répréhe hens nsib ible le dans dans ses ses prop propos os.. Tout Tout au cont contrai raire, re, son enseig enseignem nement ent le séduis séduisit it par l'acce l'accent nt qui y étai étaitt mis mis sur sur la tol tolér éran ance ce et la soum soumis issi sion on à Dieu Dieu,, par par sa tend tendan ance ce à se plac placer er sur sur un plan plan pu pure reme ment nt spir spirit itue uell et non tempor temporel. el. par la référ référenc encee qui y était était faite faite à la plus plus haute Raison Raison de l'ho l'homme mme.. Les exerci exercices ces pieux pieux que recomman recommandai daitt le nou nouveau veau Pôle Pôle»» de la Tid Tidja jani niya ya n'av n'avai aien entt d'au d'autr tree bu butt que de faire faire accéaccéder les init initiés iés aux plus plus hau hauts ts niveaux niveaux de leur être être et de les aider aider à s'y s'y main mainte teni nir. r. Bref Bref,, dans dans la doc doctr trin inee prêc prêché héee par par le Chér Chérif if,, Tier Tierno no Boka Bokarr reco reconn nnut ut l'en l'ense seig igne neme ment nt orig origin inel el du Chei Cheikh kh Ahme Ahmedd Tidj Tidjan ani, i, fond fondat ateu eurr de l'Ord l'Ordre re,, conf confor orme me à la fois fois à l'espr l'esprit it et à la lettre lettre de l'Islam. l'Islam. Dès Dès qu'il qu'il ente entend ndit it le Ché Chéri rif, f, Tier Tierno no en retira retira un immens immensee ul 11 oi vé la véri vérité té i lui lui ai été été «
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la voi voixx du Chérif Chérif alla allait it irri irrigu guer er et fécon féconde derr la Tid Tidja jani niya ya qui, qui, déso désorm rmai ais, s, vivr vivrai aitt d'un d'unee vie vie nouvel nouvelle le,, à la foi foiss plus plus inten intense se et plus pure. C'est C'est au cou cours rs de l'anné l'annéee 193 19377 que que Tiemo Tiemo Bok Bokar ar rencont rencontra ra le Chér Chérif if Hama Hamall llâh âh à Nior Nioro. o. Avan Avantt de conte conterr en détai détaill cette cette renrencont contre re,, le mome moment nt est est venu venu de dire dire ce qu'ét qu'étai aitt le Hama Hamall llis isme me,, commen commentt il était était app apparu aru et comm comment ent avait avait pris naissanc naissancee le faux faux problème des onze onze grai grains ns»» et des des douz douzee grains grains», », faux· faux· propro blème qui n'en allait pas moins faire lever une tempête de haine et de violen violence, ce, déclen déclenche cherr les foudre foudress de l'Adm l'Admini inistr strati ation on colocoloniale niale et, et, finale finalemen ment, t, marque marquerr de son sceau sceau tragiq tragique ue les dernie derniers rs jours de Tiemo. «
«
Origi Origine ness de la pratiq pratique ue des des «onz «onze e grains grains» » et des «dou «douze ze grain grains» s»
Pour Pour comp compre rend ndre re les les racin racines es du Hama Hamall llis isme me,, il nou nouss faut faut d'ab d'abor ordd fair fairee un saut saut dans dans le pas passé sé,, du vivan vivantt même même du fond fondaateur teur de l'Ordre l'Ordre,, et débro débrouil uiller ler une fois fois pour toutes toutes cette cette question question des onze onze grai grains ns»» et des des «dou «douze ze grai grains ns»» puis puisqu qu'e 'ell llee est est à l'orig l'origine ine de tous tous les événe événemen ments ts que nous aurons aurons à con conter ter dan danss cet ouvrage. Comm Commee nous nous avons avons déjà déjà eu l'occ l'occas asio ionn de le dir dire, e, l'or l'orai aiso sonn Perle Perle de la perfect perfection ion avai avaitt été été reçu reçuee par par Si Ahme Ahmedd Tidj Tidjan anii en une une visio visionn qu'i qu'ill avai avaitt eue eue du Prop Prophè hète te,, avec avec injo injonc ncti tion on de la réci récite terr onze onze fois fois,, comm commee cela cela se prat pratiq ique ue touj toujou ours rs dans dans la maison maison mère mère en Algéri Algérie. e. A une une cert certai aine ne époq époque ue de sa vie, vie, le Che Cheik ikhh Ahme Ahmedd Tidj Tidjan anii dut dut quitt quitter er l'Al l'Algé géri riee pour pour se réfu réfugi gier er au Maroc Maroc,, un diff différ éren endd avec avec les autori autorité téss loca locale less lui lui ayant ayant rend renduu la vie vie impo imposs ssib ible le sur sur place. Par-dessus tout, il désirait éviter que des heurts avec ses nomb nombre reux ux disc discip iple less ne prov provoq oque uent nt des des effus effusio ions ns de sang sang.. ProProtégé tégé par le Sultan Sultan du Maro Maroc, c, il put put s'inst s'instal alle lerr à Fès avec avec tout toutee son école. Da la za ïa de Fès ch ti rè la pri prièr èr de «
~ . Le mLlitre
~
la wazifa. ensembl ensemblee d'orai d'oraison sonss se termin terminant ant par la récita récitatio tionn de la Perle onzee fois. fois. Le Cheik Cheikhh avait avait coutume, coutume, Perle de la perfect perfection ion onz un unee fois cette cette onzi onzièm èmee récit récitat atio ionn ache achevé vée, e, de donn donner er à tous tous sa bénédiction. Un jou jour, r, il fut fut reta retardé rdé et les élèv élèves es entr entrep epri riren rentt sans sans lui lui la avaient ent déjà déjà termin terminéé la onzi onzième ème récita récitatio tionn de la Perle wazifa. Ils avai lorsque ue,, enfin enfin,, le Chei Cheikh kh pu putt les les rejo rejoin indr dre. e. de la perfec perfectio tion n lorsq Spon Sponta tané néme ment nt,, et pour pour qu quee le Chei Cheikh kh pu puis isse se leur leur do donn nner er sa bénédiction comme à l'accoutumée, ils en reprirent le texte une douziè dou zième me fois, fois, après après quo quoii le Cheik Cheikhh les bénit. bénit. CeluiCelui-ci ci n'ayan n'ayantt formul formuléé aucune aucune observ observati ation on ni en bien bien ni en en mal à l'égar l'égardd de cette cette innova innovatio tion, n, les élèv élèves es de Fès la cons conserv ervèèrent rent et c'es c'estt ains ainsii que que naqu naquit it cett cettee cout coutum ume, e, qu quii ne figu figure re dans dans aucu aucunn ense enseig igne neme ment nt écri écritt éman émanan antt du Chei Cheikh kh luilui-mê même me mais mais qui se transm transmit it à trav travers ers l'Afri l'Afrique que,, en parti particul culier ier dan danss la branch branchee omarienne. La zaou zaouïa ïa mère mère de Témac Témacin in,, info inform rmée ée de cett cettee no nouv uvel elle le pratique, ne s'était pas élevée contre elle, bien que restant, pour sa part part,, fidèle fidèle à la récita récitatio tionn par onze. onze. Les vieux vieux initié initiéss numénumérologu rologues es de la Tariqa exp expli liqu quère èrent nt:: Si le le Chei Cheikh kh n'a n'a rien rien dit, dit, c'est c'est que que,, d'un d'un point point de vue ésotér ésotériqu ique, e, le nombre nombre onz onzee égale le nombre nombre douze 2. En outre, outre, dou douze ze étant étant le nombr nombree du sacrific sacrifice, e, de l'act l'actio ionn temp tempor orel elle le,, vo voir iree de la guerre guerre,, il con convi vien entt à l'éta l'étatt d'ex d'exil il où se trouve trouve actu actuel elle leme ment nt le Che Cheik ikh. h. Quan Quantt au nombr nombree on onze ze,, il est est le nom nombr bree de la pure pure spir spirit itua uali lité té,, le nomb nombre re de l'ésot l'ésotéri érisme sme et de de la comm communi union on mystiq mystique ue avec avec Dieu. Dieu. Il symb symboolise lise l'un l'unit itéé de la créa créatu ture re rejo rejoig igna nant nt l'Un l'Unit itéé du Créa Créate teur ur.. Il est est encore encore,, entre entre bien bien d'autres d'autres cho choses ses,, la valeur valeur du nom nom divin divin Houa (Lui), (Lui), nom de pure pure transce transcenda ndance nce que répèten répètentt les souf soufii à la la fin fin de leurs leurs réunions réunions mystiques mystiques 3. Cet état état de chos choses es se perp perpétu étuaa pen pendan dantt près près d'un d'un siècle siècle,, sans sans soulever soulever aucun problème. En 189 1893, 3, les maisons maisons mères mères de la Tidjan Tidjaniya iya en Algér Algérie ie reçureçut
1. Tariqa: littéralemen littéralementt «voie •. C'est ce nom que l'on traduit traduit par Ordre, congrégation ou confrérie. 2. Le douze est censé être une émanation émanation du onze, pour des raisons arithmo-
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rent rent la nouv nouvel elle le de la pri prise se de Bandi Bandiag agar araa par par les les França Français is.. Il semb sembla lait it qu quee c'en c'en étai étaitt bien bien fini fini de l'Emp l'Empir iree touc toucou oule leur ur du Macina Macina.. L'élan L'élan de la Tidjan Tidjaniya iya en Afriqu Afriquee noire noire paraissai paraissaitt brisé. brisé. On appr appriit bien bientô tôtt qu qu'A 'Ama mado douu Chék Chékou ou,, Com Command mandeu eurr des croyants (~ avait succéd succédéé à son son père El Hadj Hadj mid m ido diou ioulbé) lbé) qui avait Omar Omar dans dans sa fonc foncti tion on spir spirit itue uell lle, e, avai avaitt qu quit itté té le pays pays,, chas chassé sé par l'avance française, et que l'on avait perdu sa trace. La Tidjan Tidjaniya iya n'avai n'avaitt don doncc plus plus de Khalif Khalife. e. Les Chioukh Chioukh t des maisons maisons mères mères s'inqu s'inquiét iétère èrent. nt. Le con consei seill des zaouïa zaouïass d'A d'Aïnïn-Mah Mahdi di et de Témac Témacin in se réunit réunit.. Les Chiou Chioukh kh savaie savaient, nt, par une conna connaiss issanc ancee ésotér ésotériqu iquee propre propre à leur leur Ordre Ordre,, qu'un un grand grand maître maître,, un Qûtb (Pôle) (Pôle) dev devait ait se manife manifeste sterr (c'éta (c'était it ce que Alpha Alpha Hassim Hassim Tall Tall avait annoncé annoncé à Tiemo Tiemo Bok Bokar), ar), mais mais ils ignoraie ignoraierit rit où. A l'issu l'issuee de leur leur réunion réunion,, ils décidè décidèren rentt d'envo d'envoyer yer le Cheikh Cheikh Mohamm Mohammad ad Lakhda Lakhdar r 2 dan danss les différe différents nts territ territoir oires es d'A d'Afri frique que au sud du Sahara Sahara,, avec avec une dou double ble missio mission: n: d'une d'une part, part, recher recher-cher cher celui celui qui réuni réunirai raitt les signe signess ann annonc oncés és du Qûtb et, d'autre d'autre part, ramener toutes les communautés Tidjani qu'il visiterait à la form formul ulee des des «o «onz nzee grai grains ns». ». La Tid Tidja jani niya ya n'ay n'ayan antt plus plus déso désorrmais mais à prend prendre re part part à aucun aucun command commandeme ement nt tempor temporel, el, à aucune aucune action action extéri extérieur eure, e, elle elle se deva devait it de reve revenir nir au nombre nombre symbol symboliisant sant la pure pure cont contem empl plat atio ionn et les seul seules es vale valeur urss spir spirit itue uell lles es.. Cette Cette mutat mutation ion dev devait ait,, bien bien enten entendu, du, s'acco s'accompl mplir ir autant autant dans le le fond fond que dan danss la forme. forme. Chei Cheikh kh Moha Mohamm mmad ad Lakh Lakhda darr prit prit la rou route te po pour ur acco accomp mpli lirr sa do doub uble le miss missio ion, n, sans sans se dout douter er qu quee son son péri péripl plee du dure rera rait it des des années ann ées et qu'i! qu'i! finira finirait it par le con condui duire re à Nioro Nioro où, après avoir désespéré sespéré de rencontr rencontrer er celui celui qu'il cherch cherchait ait,, il le le trou trouver verait ait enfin. enfin. Il com comme menç nçaa par par se rend rendre re en Égyp Égypte te.. De là, là, il gagn gagnaa le Soudan Soudan anglo-é anglo-égyp gyptie tien, n, puis puis l'Afrique l'Afrique noire, noire, visita visitant nt toutes toutes les région régionss où la Tidjan Tidjaniya iya compta comptait it des zaouï zaouïas. as. Mais Mais nulle nulle part il ne décel décelait ait les signes signes ann annonc oncés. és. Il parcou parcourut rut le Tchad, Tchad, le Nige Nigeria ria,, le Niger Niger et, enfin, enfin, arriva arriva au Soudan Soudan françai françaiss (Mali) (Mali).. Il traver traversa sa Bandia Bandiagar garaa puis, puis, longea longeant nt le 1. Pluriel de «cheikh •. 2. Le cheikh Mohammad Mohammad Lakhdar était élève de Cheikh Cheikh Tah
lui-même lui-même
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La vie vie
Niger, continua sur Mopti et Ségou avant d'arriver à Bamako. Finale Finalemen ment, t, il app apprit rit que la vill villee de Nioro Nioro était était dev devenu enue, e, après après l'ab l'aban ando donn de Ding Dingui uira raye ye,, le cen centr tree des des acti activi vité téss d'El d'El Hadj Hadj Omar. Omar. Autre Autre caracté caractéris ristiq tique ue frappa frappante nte,, c'était c'était à partir partir de Nioro Nioro qu qu'E 'Ell Hadj Hadj Omar Omar avai avaitt perd perduu le cont contrô rôle le de son armée armée et que que le caract caractère ère jusque-l jusque-làà pureme purement nt religi religieux eux de sa con conquê quête te lui avait avait échapp échappé. é. Le Chei Cheikh kh app apprit rit encore encore l'hist l'histoir oiree de cett cettee ville ville dont le nom exact, exact, nour, signifie Lumière en arabe arabe cora corani niqu que. e. Une Une traj trajec ecto toir iree de lumièr lumièree semb sembla lait it s'êt s'être re arrê arrêté téee là. là. Il se pouv pouvai aitt qu'u qu'une ne autr autree y prit prit naiss naissan ance ce.. Mû par par un pres presse sent ntim imen ent, t, il décida décida de s'y rendre rendre,, espéra espérant nt y trouve trouverr ce qu'il qu'il cherch cherchait ait.. A son son arrivé arrivéee à Nioro Nioro,, le Cheikh Cheikh Mohamm Mohammad ad Lakhda Lakhdarr trouva trouva une commun communaut autéé Tidjan Tidjanii import important ante, e, compta comptant nt de grands grands élèves extrê extrêmem mement ent pieux pieux et savants savants,, cultiv cultivés és en arabe, arabe, versés versés danss les scie dan science ncess religi religieus euses es et mysti mystique ques. s. La Tariqa Tariqa avait avait à sa sa tête tête le Ché Chéri riff Moha Mohamm mmad ad el Mokta Moktarr qu qui, i, ayan ayantt été été init initié ié par par la zaouÏa zaouÏa de Fès, récita récitait it la Perle douz uzee fois fois.. Au Perle de la perfec perfectio tion n do moment moment de l'arri l'arrivée vée du Chei Cheikh kh Mohamm Mohammad ad Lakhda Lakhdar, r, le Chérif Chérif el Moktar Moktar était était en voyage. voyage. Les adep adeptes tes Tidjan Tidjanii de la ville ville reçurent reçurent le Cheik Cheikhh Mohamm Mohammad ad Lakhda Lakhdarr avec avec chaleur chaleur et se pres pressèr sèrent ent à ses caus causeri eries. es. CeluiCelui-ci ci commen commença ça à leur leur expl expliqu iquer er pou pourqu rquoi oi il était était nécess nécessair airee de reverevenir nir à la réci récita tati tion on orig origin inel elle le de la Perl Perlee de la perfec perfectio tion n onze fois fois.. La Tidja Tidjani niya ya se trouv trouvan antt déso désorm rmai ais, s, de par par la volon volonté té même même de Dieu, Dieu, déchar déchargée gée de ses ses respon responsab sabili ilités tés tempor temporell elles es qui passaient entre les mains des Français, il appartenait aux adeptes de reven revenir ir à la formul formulee numéra numérale le qui corres correspon pondai daitt à une une vocation tion de pure spir spirit itua uali lité té et qui en véhi véhicu cula lait it les les vert vertus us.. D'ai D'aillleur leurs, s, cett cettee mani manièr èree de réci récite terr n'av n'avai aitt-el elle le pas pas été été révé révélé léee à Chei Cheikh kh Ahme Ahmedd Tidj Tidjan anii par par le Prop Prophè hète te de Dieu Dieu luilui-mê même me?? Le Cheikh Cheikh ne l'ava l'avaitit-il il pas préci précisée sée dan danss son grand grand livre livre Djawahira-el-Maan ra-el-Maanii (Perle (Perle des signification significations) s) et le grand grand El Hadj Hadj Omar Omar luilui-mê même me n'av n'avai aitt-il il pas pas commen commenté té ce passa passage ge dans dans son son propre propre ouvrage Er-Rimaa ? «
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1. Les Les membres membres d'une d'une Tariqa Tariqa continuent continuent d'être appelés appelés .élèves» même
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Troubl Troublés, és, les Tidjan Tidjanii de Nioro Nioro lui demand demandère èrent nt des expli explicacation tionss suppl supplém émen enta tair ires es.. «C'es «C'estt en lisan lisantt le liv livre re du Chei Cheikh kh,, la que vou vouss compr comprend endrez rez», », leur leur répo répondi ndit-i t-il. l. Djawahira-el-Maani. Or, l'étu l'étude de app approf rofond ondie ie de ce livr livree pourtant pourtant fondam fondament ental al pou pourr la conf confré réri riee avai avaitt été, été, jusqu jusqu'a 'alo lors rs,, quel quelqu quee peu peu négl néglig igée. ée. A par partt quel quelqu ques es gran grands ds élèv élèves es,, on ne le lisai lisaitt pres presqu quee pas. pas. Auss Aussii les les frères frères dema demandè ndèren rent-i t-ils ls au Cheikh Cheikh Mohamm Mohammad ad Lakhda Lakhdarr d'ouvr d'ouvrir ir un cou cours rs où ce livre serait serait lu et et commen commenté té pou pourr eux eux.. Le Cheikh Cheikh accepta. Chaque Chaque jour, toutes toutes affair affaires es cessan cessantes tes,, les Tidjan Tidjanii de Nioro Nioro,, gran grands ds mara marabo bout utss ou simp simple less adep adepte tes, s, vena venaie ient nt l'éc l'écou oute ter. r. Au bout d'un certain temps, ils furent si convaincus qu'ils demandère dèrent nt au Che Cheik ikhh Moha Mohamm mmad ad Lakh Lakhda darr de renouv renouvele elerr leur leur wirdou ». Le wirdou, ou wird. repr représe ésente nte l'ense l'ensembl mblee des orai orai-sons (lazim et wazifa) que l'on l'on reço reçoit it»» au mome moment nt de son son initia initiatio tionn à l'Ordr l'Ordre, e, de même même que l'initia l'initiateu teurr (le moqaddem) les a reçu reçues es de son son prop propre re init initia iate teur ur,, et ains ainsii de suit suitee jusq jusqu' u'au au Maître Maître fondateur fondateur 1. Or c'est c'est une une cout coutum ume, e, dans dans les les conf confré réri ries es musu musulm lman anes es,, lors lorsqu quee l'on l'on renc rencon ontr tree un init initié ié de hau hautt grade grade ou mieu mieuxx plac placéé dans dans la «cha «chaîn îne» e» de tran transsmis missio sion, que que de lui lui demand demander er le renouv renouvell elleme ement nt de son son wirdou, comme comme une sorte sorte de confirmation. Le Chei Cheikh kh Moha Mohamm mmad ad Lakh Lakhda darr accep accepta ta.. La plu plupa part rt des des marabout raboutss de Nioro Nioro renouve renouvelèr lèrent ent don doncc leur leur wirdou entre ses mains «
«
1. Chaque confrérie (ou tariqa) possède ainsi son propre wirdou qui remonte au saint saint personnage personnage auquel auquel elle s'origine s'origine et, à travers lui, au Prophète. Prophète. Nous verrons, dans le chapitre consacré aux confréries (p. 241), que ces wird présentent, en fait, très peu de différences, étant essentiellement constitués de prières de salutations sur le Prophète et de dhikr. ou répétitions répétitions de certains noms de Dieu. La récitation des dhikr et des oraisons spécifiques à chaque Tariqa doit, pour porter sa pleine efficacité et être dépourvue de tout risque spirituel, avoir été régulièrem régulièrement ent • reçue» reçue» au cours de l'initiat l'initiation ion à la Tariqa. Tariqa. Chaque Chaque • chaîne" chaîne" émanant des grands maîtres spirituels remontant jusqu'au Prophète lui-même d'unee manière d'un manière ininterromp ininterrompue, ue, il y a transmis transmission sion d'un d'unee énergie énergie spirituell spirituellee particulière, ou baraka, laquelle, laquelle, à travers travers le Prophète, Prophète, remonte remonte jusqu'à jusqu'à Dieu Lui-même. Cette énergie spirituelle est une aide sur le chemin de l'évolution; mais, mais, comme comme l'a dit un un·· gran grandd maître maître soufi soufi du Maroc Maroc,, le Cheikh Cheikh TadilÎ: TadilÎ:
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mais, mais, cette cette fois-ci, fois-ci, avec avec une wazifa comprena comprenant nt onze récitation récitationss Perle de la perfection. perfection. Désorm de la Perle Désormais ais,, leur leur chape chapelet let compor compor-tait tait une marque marque de séparat séparation ion non plus plus après après le douz douzièm ièmee grain, grain, mais après le onzième. onzième. Lorsqu Lorsquee la cérémo cérémonie nie fut term terminé inée, e, le doy doyen en des élèv élèves, es, qui était était jusqu' jusqu'alors alors resté resté à l'écar l'écart, t, s'appr s'approch ocha. a. Il s'appe s'appelai laitt Tiemo Tiemo Sidi Sidi.. Par Par défére déférenc ncee enve envers rs son son maît maître re le Ché Chéri riff el Mokta Moktarr qu quii était était toujour toujourss absent absent,, il ne voula voulait it pas recevoi recevoirr le renouv renouvell elleement ment de son wirdou avant avant lui. lui. Aussi Aussi demand demanda-t a-t-il -il au Cheik Cheikhh Mohamm Mohammad ad Lakhda Lakhdarr de renouv renouvele elerr d'abor d'abordd le wirdou du Chérif el Moktar. - Ne vau vaudr drai aitt-il il pas pas mieu mieux, x, sugg suggér éraa le Che Cheik ikh, h, atte attend ndre re qu'il revienne? revienne? - Avan Avantt son dép dépar art, t, répon répondi ditt Tiem Tiemoo Sidi Sidi,, il m'a m'a habi habili lité té à agir agir pour lui comm commee pou pourr moi en toutes toutes cho choses ses.. Ce que tu feras, feras, m'a-t-il m'a-t-il dit, je l'approuverai. l'approuverai. Le Cheikh Cheikh Mohamm Mohammad ad Lakhd Lakhdar ar réfléc réfléchit hit.. Puis Puis il s'adre s'adressa ssa à toute toute l'assem l'assemblé bléee des frères frères:: - Si vou vouss me dem deman ande dezz tous tous de ren renou ouve vele lerr le wirdou du Chérif Chérif,, leur leur dit-il dit-il,, je le ferai ferai.. Raison Raisonnab nablem lement ent,, votre votre maître maître ne devr devrai aitt pas pas s'él s'élev ever er cont contre re un unee chos chosee qu quii déco découl ulee de l'en l'ense seiignemen gne mentt direct direct du Cheik Cheikhh Ahmed Ahmed Tidjan Tidjanii et de l'ord l'ordre re même même du Prop Prophè hète te de Dieu. Dieu. Je crain crainss fort fort,, cepe cepend ndan ant, t, qu quee le Ché Chéri riff el Moktar Moktar ne commen commence ce par accep accepter ter,, puis puis n'en n'en vienne vienne à refus refuser, er, ce qui risque risquerai raitt de gâter gâter beauco beaucoup up de chose choses. s. (Prédi (Prédicti ction on qui se révéle révélera ra exacte exacte,, comme comme on le verra. verra.)) Les frères frères insist insistère èrent nt tellem tellement ent que le Cheikh Cheikh finit finit par accepaccepter. ter. II comm commen ença ça à rédi rédige gerr les les fetwa (sorte (sorte de décret décret officie officiell étab établi liss ssan antt l'af l'affi fili liat atio ionn de quel quelqu qu'u 'unn à la Tari Tariqa qa)) et étab établi litt en premier celle qui concernait le Chérif el Moktar. A parti partirr de ce jou jour, r, sa mais maison on ne dése désemp mpli litt plus plus.. Elle Elle étai étaitt devenu dev enuee comme comme une sorte sorte de zaouia zaouia où l'on l'on ven venait ait à la fois fois pou pour r prier et pour étudier. Sur Sur ces entre entrefa fait ites es,, le Chér Chérif if el Mokta Moktarr revi revint nt à Nior Nioro. o. InInform forméé des des événem événemen ents ts,, il acc accep epta ta le reno renouv uvel elle leme ment nt de son wirdou au bén bénéfi éfice ce de la la formu formule le «on «onze» ze».. Des réuni réunions ons avaien avaientt toujou toujou lie hez le·Che le·Cheikh ikh Moh ad Lakhda Lakhda ir
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Chér Chérif if po pour ur y acco accomp mpli lirr leur leur priè prière re et récit réciter er avec avec lui lui leur leur Cheikh Cheikh Mohamm Mohammad ad Lakhda Lakhdarr trouva trouvait it cela cela tout tout à fait fait no norm rmal al,, le Ché Chéri riff el Mokta Moktarr étan étantt à la fois fois cheik cheikhh de l'Ord l'Ordre re et do doye yenn de la com commu muna naut utéé de Nioro Nioro.. Une Une missi mission on lui lui avait avait été confié con fiée: e: réinst réinstaur aurer er la formu formule le des onze onze récitat récitation ionss de la Perle de la perfection, et cette mission mission était accompli accomplie. e. Il n'ambiti n'ambitiononnait rien d'au d'autre. tre. Mais Mais il était était une autre missio missionn qui, qui, elle, elle, restai restaitt inacco inaccompl mplie: ie: la reche recherch rche, e, et la déc décou ouve vert rte, e, du «Pôle «Pôle»» préd prédes esti tiné né.. Déco Découuragé, ragé, le Chei Cheikh kh Mohamm Mohammad ad Lakhda Lakhdarr se prépar préparaa à quitte quitterr Nioro Nioro pour continuer son voyage vers Saint-Louis-du-Sénégai. Saint-Louis-du-Sénégai. Mais il ne voul voulait ait pas quitt quitter er Nioro Nioro sans sans laisse laisserr un ccade adeau, au, et autan autantt que possible un cadeau spirituel, à ceux qui l'avaient si bien accueill cueillii et suivi. suivi. Aussi Aussi propos proposa-t a-t-il -il que chacu chacunn des frères frères choisisse, sisse, parmi les orais oraisons ons,, formule formuless ou dhikr propre propress à la Tidja Tidja-niya, niya, une formule formule particuliè particulière re qu'il lui transmett transmettrait rait rituellem rituellement ent au nnom om de sa chaî chaîne ne de tran transm smis issi sion on prop propre re,, avec avec tout toutee la baraka qui lui était était attach attachée. ée. Cette Cette transm transmiss ission ion fut consid considéré éréee comm commee un don don d'une d'une gran grande de vale valeur ur spir spirit itue uell llee et mys mysti tiqu que, e, la chaîne chaîne du Cheikh Cheikh Mohamm Mohammad ad Lakhda Lakhdarr étant étant partic particuli ulière èremen mentt direct directee puisqu puisqu'il 'il avait avait été initié initié par l'un l'un des gran grands ds discip disciples les du Cheikh Cheikh Ahmed Ahmed Tidjan Tidjanii lui-mê lui-même me.. La cér cérém émon onie ie comm commen ença ça.. Chac Chacun un choi choisi sitt la for formu mule le de son son choi choixx et la reçut reçut du Cheik Cheikhh avec avec l'in l'indi dica cati tion on des des moda modali lité téss particulières de récitation qui lui étaient attachées. Puis Puis vint vint le tour tour du Chéri Chériff el Mokta Moktar. r. Celu Celuii-ci ci,, sur sur la liste, liste, choisi cho isitt de nomb nombreu reuses ses formul formules. es. Le Chei Cheikh kh les lui accord accorda. a. Puis Puis il dema demand ndaa qu quee lui lui en soit soit expl expliq iqué ué le secr secret et ésot ésotér ériq ique ue.. Le Chei Cheikh kh accé accéda da à toute toutess ses ses dema demand ndes es.. Aprè Aprèss cela cela,, le Ché Chéri rif f désign désignaa encore encore une nouve nouvelle lle formul formule. e. Cette Cette fois-ci fois-ci,, au lieu lieu de la lui accord accorder, er, le Chei Cheikh kh la raya raya sur la liste liste.. - Je reg regre rett tte, e, lui lui dit dit-i -il; l; je ne pui puiss donne donnerr cett cettee form formul ulee car car elle elle ne m'app m'appar arti tien entt pas. pas. Elle Elle appa appart rtie ient nt au pré préde dest stin inéé qu quee je cherch cherchee et qui, qui, seul, seul, sera sera habilit habilitéé à la la réci réciter ter.. Cepend Cependant ant,, pou pour r être être éclair éclairéé par Dieu, Dieu, je vais vais faire faire l'lstikhar 1. Si, en réponse réponse,, on wirdou. Le
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me dit dit de te te la donne donner, r, alors alors je te la donn donnera erai. i. Mais Mais je ne puis, puis, de moimoi-mê même me,, déci décide derr de te la trans transme mett ttre re.. Si je le faisa faisais is sans sans autori autorisat sation ion spécia spéciale le et sans que tu en sois sois le réel réel destin destinata ataire ire,, cela cela te ferait ferait plus plus de mal que de bien. bien. Cett Cettee dern derniè ière re rema remarq rque ue dépl déplut ut énor énormé méme ment nt au Chéri Chériff el Mokt Moktar ar.. Elle Elle venai venaitt s'aj s'ajou oute terr au fait fait qu quee ses ses élève élèves, s, en raiso raisonn des des gran grande dess conn connai aiss ssan ance cess du Cheik Cheikhh Moha Mohamm mmad ad Lakh Lakhda dar, r, avai avaien entt gard gardéé 1'hab 'habit itud udee de se rendr rendree chez chez ce dern dernie ierr po pour ur entend entendre re son ense enseign igneme ement nt avant avant de ven venir ir chez chez lui pour pour accomaccom plir la prière. Bien Bien qu quee bles blessé sé,, le Ché Chéri riff se reti retira ra sans sans rien rien dire. dire. Le soir, soir, à son domici domicile, le, au cour courss du repas repas qui rassembla rassemblait it autour autour de lui lui ses griots habituels habituels 1 et quelqu quelques es élèves élèves,, il décla déclara: ra: - Aujo Aujour urd' d'hu hui, i, le nouv nouvea eauu mara marabo bout ut m'a m'a dit dit qu qu'i'i!! po possé sséda dait it un nom nom de Dieu tel que, que, si je le pron prononç onçais ais,, cela cela me ferait ferait plus plus de mal que de bien. Les griots, griots, qui avaient avaient l'habitude l'habitude de le flatter, flatter, s'exclamère s'exclamèrent: nt: - Vrai Vraime ment nt,, Chér Chérif if,, tu l'as l'as bien bien mérit mérité, é, car car jam jamai aiss no nous us n'au n'auri rion onss pens penséé que que tu alla allais is prêt prêter er serm sermen entt d'al d'allé lége gean ance ce à un un autre autre marabou maraboutt sur cette cette terre, terre, encore encore moins moins à un un homme homme qui est est arrivé arrivé un beau jour jour à l'impro l'improvis viste te ! Contin Con tinuan uantt sur ce thèm thèmee où, comme tout tout griot griot qui se respe respecte cte,, obscur. obscur. Elle est est géné générale ralement ment précédé précédéee d'un d'un jeûne. jeûne. Selon Selon la gravité gravité de ce ce jeûne, jeûne, on distingue l'lstikhar simple et l'lstikhar dou doubl ble. e. C'est C'est du seco second nd qu'il i l s'agit s'agit ici. La répons réponsee peut peut venir venir plus plus ou moins rapideme rapidement, nt, plus plus ou moins moins directem directement, ent, sous sous la form formee d'un u n rêve rêve,, d'une u ne insp inspir irat atio ionn ou d' d'un un ~vénement vénement signific significatif atif.. Parfo Parfois is méme, méme, c'est c'est un tier tierss qui reçoit reçoit la rép répons onsee en utrrêv utrrêvee où il lui lui est dit dit de transmet transmettre tre le message message à l'intére l'intéressé ssé.. Les gra grands nds initi initiés és et maîtr maîtres es spirit spiritue uels ls reçoi reçoiven ventt des des répon réponses ses rapide rapidess et extrê extrêmem mement ent précis précises. es. En génér général, al, ils réser réserve vent nt cette cette invocat invocation ion pou pourr des cas cas três graves graves et s'abs s'abstien tiennent nent d'y recourir recourir à leur profit profit personne personnel, l, par «politess «politesse» e» et pudeu pudeurr à l'éga l'égard rd de Dieu. 1. Les griots griots constit constituent uent une caste caste particulièr particulière, e, composée composée de troubado troubadours, urs, de poètes et de musiciens, mais aussi de généalogistes généalogistes qui savent chanter les ~ uts ~uts faits faits des ancêtr ancêtres es d'une d'une famille. famille. Ils vivent vivent des dons dons que les nobles nobles sont tradItIo tradItIonnnellem nellemen entt tenus tenus de leur leur faire faire et sont sont souve souvent nt attac attachés hés à une une famil famille. le. En tant tant qu quee «mémoi «mémoire re vivan vivante» te» de la commu communa nauté uté,, leur leur rôle dans dans la soc sociét iétéé afric africai aine ne est est extrê extrêmem memen entt impor importan tant. t. Mais Mais il arrive arrive que, «maîtr «maîtres es de la parole parole», », leur leur in-
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ils étaien étaientt exp expert erts, s, ils infl influen uencèr cèrent ent si bien bien le Chér Chérif if qu'à qu'à la fin celuicelui-ci, ci, gag gagné né par leur leur éloque éloquente nte indign indignati ation, on, alla alla quérir quérir tous les papi papiers ers qui lui avaient avaient été donnés donnés par le Cheik Cheikhh Mohamm Mohammad ad Lakhda Lakhdar, r, y compri compriss laferwa renouve renouvelan lantt son wirdou, et les fit renvoy renvoyer er séance séance tenante tenante au Chei Cheikh kh avec avec le messag messagee suivan suivant: t: «Je te ren rends ds les les onze onze grai grains ns,, je repr repren ends ds mes mes do douz uzee grai grains ns.» .» La prédiction du Cheikh se réalisait. Et c'es c'estt ains ainsi, i, po pour ur un unee simp simple le bles blessu sure re d'am d'amou our-p r-pro ropr pre, e, étrang étrangère ère,, à vrai vrai dire dire,, à tout tout sentimen sentimentt réelle réellemen mentt religi religieux eux,, que débu débuta ta l'op l'oppo posi siti tion on ou ouve vert rtee entr entree «d «dou ouze ze grai grains ns»» et «onze «onze grains» . Le lende lendema main in,, le Ché Chéri riff el Mokta Moktarr réun réunit it tous tous ses ses élève élèvess et leur leur fit part part de sa décis décisio ionn de reve reveni nirr aux aux «d «dou ouze ze grai grains ns»» et de de se sép sépar arer er du Chei Cheikh kh.. Mais Mais aucu aucunn des des grand grandss élèv élèves es,, c'es c'estt-ààdire dire les plus plus anci ancien enss et les plus plus inst instru ruit its, s, ne voulu voulutt se rall rallie ierr à son atti attitud tude. e. Finale Finalemen ment, t, ils rejoig rejoignir nirent ent le Cheikh Cheikh Mohamm Mohammad ad Lakhda Lakhdar. r. Dev Devant ant cette cette défect défection ion à laqu laquell ellee il ne s'atten s'attendai daitt pas, pas, le Chér Chérif if el Mokt Moktar ar fut fut cruel cruelle leme ment nt bles blessé sé.. Aigr Aigri, i, il se sent sentit it trahi trahi par tout le monde. monde. C'es C'estt alor alorss qu que, e, dans dans no notr tree hist histoi oire re,, appa appara raît ît Chéri Chériff Hama Hamalllâh. Le Chér Chérif if el Mokta Moktar, r, comm commee beau beauco coup up de dign dignit itai aire ress de confrér con fréries ies islami islamique ques, s, dirige dirigeait ait une école école corani coranique que où venai venaient ent les les jeun jeunes es garç garçon onss du pays pays et quel quelqu ques es enfa enfant ntss de famil famille less chérif chérifien iennes nes.. L'un L'un de ces ces dernier dernierss était était le jeune jeune Cheikh Cheikh HamalHamallâh lâh be benn Moha Mohamm mmad ad ben ben Sidn Sidnaa Omar Omar.. Son Son père avai avaitt été été commerç merçan antt près près de Nyama Nyamani ni,, sur sur le Nige Niger. r. Sa mère mère étai étaitt un unee femm femmee peul peulee du pay payss wass wassou oulo lou. u. Lorsq Lorsque ue ses ses pare parent ntss étai étaien entt venu venuss s'ins s'insta tall ller er à Nior Nioro, o, ils ils avaie avaient nt conf confié ié l'éd l'éduc ucat atio ionn et la format formation ion religi religieus eusee de l'enfa l'enfant nt au Chér Chérif if el Mokta Moktar. r. Celu Celuii-ci ci avai avaitt touj toujou ours rs préd prédit it un gran grandd aven avenir ir spir spirit itue uell au jeune garçon. Un jour, le regardant attentivement, il avait dit deva devant nt d'au d'autr tres es élèv élèves es:: «Cel «Celui ui-l -là, à, le jour jour vien viendr dra, a, qu quan andd son son soleil soleil sera à son zénith, zénith, où celui celui qui ne sera sera pas sous son ombre sera sera brûlé brûlé par son soleil soleil!» !» AI' époque époque où se prod produis uisit it ce premi premier er éclate éclatemen mentt entre entre « onz onzee