ROYAUME DU MAROC UNIVERSITE MOHAMED V – SOUISSI FACULTE DE MEDECINE DENTAIRE - RABAT-
GUIDE DE PROTHESE ADJOINTE PARTIELLE METALLIQUE 2ème PARTIE / 2ème CYCLE
CONCEPTION DU TRACE DU CHASSIS METALLIQUE
Pr. S. BERRADA Pr. N. MERZOUK Dr. A. SEFRIOUI
DEPARTEMENT DE PROTHESE ADJOINTE 2004/ 2005
Sommaire Pages Introduction ……………………………………………………………
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Principes de conception du tracé ……………………………….
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1.1
Principes biologiques ………………………………………………
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1.2
Principes mécaniques ………………………………………….…..
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1.2.1 Classe III mod I …………………………………………………....
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1.2.2 Classe IV …………………………………………………………..
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1.2.3 Classe I et classe II …………………………………………….…..
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1.3
Principes spécifiques ……………………………………………….
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1.3.1 Edentements encastrés ……………………………………………..
7
1.3.2 Edentements terminaux ……………………………………………
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2
Tracés types ………………………………………………………..
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2.1
Edentement Encastré- Appui dentaire …………………………..…
8
2.1.1 Classe III …………………………………………………………..
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2.1.2 Classe IV de petite et moyenne étendue …………………………..
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2.2
Edentement Encastré- Appui mixte ………………………………..
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2.2.1 Classe IV étendue ………………………………………………….
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2.2.2 Classe V …………………………………………………………...
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2.3
Edentement Postérieur- Appui mixte ……………………………...
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2.3.1 Classe I …………………………………………………………….
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2.3.2 Classe I mod 1 ……………………………………………………..
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2.3.3 Classe II …………………………………………………………….
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2.3.4 Classe II mod 1 …………………………………………………….
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Exercices …………………………………………………………..
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Introduction De nombreux modèles de travail sont adressés au laboratoire de prothèse sans aucune indication sur le tracé du châssis et sans aucune préparation dentaire. De même le praticien ne réalise pas toujours lui même l’analyse des modèles d’étude à l’aide du paralléliseur. Cet état de fait appelle de notre part une remarque fondamentale. La conception du tracé du châssis est l’œuvre du clinicien, de nombreux facteurs entrent en jeu isolément ou conjointement que la seule observation du modèle ne peut mettre en évidence. Les tracés décrits dans ce guide correspondent tous à des constructions donnant satisfaction sur le plan biomécanique. Ils sont le fruit d’études expérimentales menées depuis plusieurs années par différents auteurs. L’analyse des résultats cliniques confirme leurs indications. Néanmoins, ce sont des tracés types qui doivent êtres modifiés pour s’adapter aux conditions relevés pour chaque cas, lors de l’examen endobuccal. Intérêts du tracé Ø Intérêt pédagogique : le tracé soutient la communication entre l’enseignant et l’étudiant. Il doit concrétiser le maximum de connaissances et d’informations. Ø Intérêt clinique : sa présence dans le dossier patient permet de percevoir l’importance du traitement prothétique envisagé ainsi que son incidence sur les dents d’appui et d’ancrage. Ø Rôle de vecteur des directives prothétiques à l’intention du prothésiste de laboratoire.
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1. PRINCIPES DE CONCEPTION DU TRACE
1.1.
Principes biologiques
Ø Châssis rigide, pour assurer une répartition équilibrée des efforts développés pendant la mastication. Ø Analyse au paralléliseur , impérative pour le choix de l’axe d’insertion optimal : trajectoire selon laquelle la prothèse va être insérée sans contraintes pour les tissus parodontaux et ostéo-muqueux . Ø Décolletage et décharge : le tracé doit éviter toutes les zones anatomiquement fragiles. Il doit être à distance de la gencive marginale et respecter la règle des 5 mm du décolletage .Il doit décharger toutes les zones saillantes incompressibles et les zones trop dépressibles (comme raphé médian, papille rétro incisive, la ligne oblique interne, etc.) en interposant une feuille d’espacement. Ø Taquets occlusaux : ils s’opposent à l’enfoncement de la prothèse sur la fibromuqueuse et à la destruction du parodonte profond. Ø Préparations dentaires : de calage, de guidage, et logements des taquets occlusaux. Ø Empreinte anatomofonctionelle : elle va enregistrer toute la surface d’appui prothétique jusqu’aux limites fonctionnelles et ceci pour accroître la stabilité prothétique.
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1.2.
Principes mécaniques
Ces principes ont pour but de : • Rechercher des axes de rotation • D’avoir une meilleure utilisation des éléments de stabilisation. 1.2.1 Classe III mod 1
• Mvts = 0 • Châssis stable.
La prothèse s’inscrit à l’intérieur du polygone de sustentation déterminé par les axes joignant les appuis occlusaux. 1.2.2 Classe IV
• Rotation autour de l’axe longitudinale de la crête. • Ancrage postérieur
La prothèse ne s’inscrit pas entièrement dans le polygone, mouvement de rotation est possible autour de l’axe joignant les appuis occlusaux antérieurs. Ce mouvement est amplifié lors de l’incision, pour le contrarier, il faut un ancrage le plus postérieur que possible.
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1.2.3 Classe I et classe II. décollement postérieur
enfoncement postérieur
R1
ancrage antérieur appui occlusal mésial + empreinte dissociée
rotation horizontale des selles
décollement postérieur
potences + fausses gencives
ancrage controlatéral
enfoncement postérieur : idem que cl I
rotation horizontale des selles
:
idem que cl I + barre coronaire
R2 La rotation autour de l’axe joignant les appuis est possible. Cet axe engendre deux types de mouvements : Ø Un mouvement en direction des tissus (d’enfoncement), exprimé par la différence de comportement entre desmodonte et fibromuqueuse soumis à des pressions. Les dents supportant les appuis occlusaux subissent un enfoncement axial de 0,1 mm, alors que la même pression transmise par les selles à la fibromuqueuse détermine une trajectoire de 0,4 à 1 mm. Ø Le décollement postérieur de la selle lors de la mastication d’éléments collants. Le traitement doit s’orienter vers ces deux dangers potentiels. Pour les contrarier, des règles sont à respecter (voir figures ci dessus).
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1.3.
Principes spécifiques
1.3.1 Edentements encastrés La prothèse est dento-portée : Ø Sustentation : taquets occlusaux de part et d’autre de l’édentement. Ø Stabilisation : surfaces de guidage proximales, linguales ou palatines. Ø Rétention : liaison rigide, • Crochets à potence courte (type Ackers ou anneau de Ney) • Attachements (glissières ou barres de conjonction) 1.3.2 Edentements terminaux La prothèse est dento-muco-supportée, Ø Sustentation : taquet occlusal mésial + appui muqueux dimensionné. Ø Stabilisation : appuis indirects, barres cingulo-coronaires, surfaces de guidage et surfaces polies stabilisatrices. Ø Rétention : • Crochets à liaison semi-rigide, type Nally et Martinet, • Crochets à liaison flexible, type RPI et système de Roach , • Attachements à liaison articulée.
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2. TRACES TYPES 2.1 Edentement encastré – Appui dentaire 2.1.1 Classe III a) Au maxillaire Ø Edentement intercalaire de petite étendue : • Appuis occlusaux directs et rétention harmonieusement répartis, disposés en regard sur les dents bordant l’édentement, • Plaque à surface réduite. Le choix entre plaque étroite et cadre palatin est guidé par les conditions cliniques (présence d’un torus, nécessité de majorer la stabilisation …).
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Ø Classe III mod 1 : • Appui muqueux plus important • Rétention majorée postérieure • Absence de crochet sur la dent antérieure (impératif esthétique).
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b) A la mandibule La barre linguale sera choisie à moins que des dispositions anatomiques particulières n’indiquent impérativement le bandeau.
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2.1.2 Classe IV de petite et de moyenne étendue a) Au maxillaire Importance de la rétention postérieure et de l’appui généralisé : • Les appuis occlusaux seront disposés de préférence dans les fossettes mésiales des dents antérieures, et les fossettes distales des dents postérieures. • La connexion principale de type cadre palatin, répondant aux principes de décolletage.
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b) A la mandibule • La faible étendue du secteur édenté ne nécessite pas l’utilisation d’une barre coronaire. • La liaison de la base antérieure avec les crochets postérieurs se fait avec deux segments de barre linguale.
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2.2 Edentement encastré – Appui mixte 2.2.1 Classe IV étendue • Edentement sub- total : - plaque à grand recouvrement, - exploitation maximale des dents restantes pour la rétention et l’appui. Le crochet double est préférable au crochet de Bonwill : il permet une meilleure solidarisation des dents résiduelles et évite l’apparition d’un diastème.
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2.2.2 Classe V a) Au maxillaire • Pas d’appui ni de crochet sur la latérale (car support insuffisant), • L’absence de canine est compensée par une surface d’appui plus étendue : utilisation d’une plaque large décolletée. • Lorsqu’une seule dent postérieure subsiste sur l’arcade, on pourra utiliser le crochet anneau de Ney avec son double appui occlusal.
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b) A la mandibule Nécessité d’un ancrage solide postérieur et d’une solidarisation des dents antérieures par prothèse conjointe qui facilitera l’intégration d’une barre cingulaire.
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2.3 Edentement postérieur- Appui mixte 2.3.1 Classe I a) Au maxillaire • Crochets à appuis occlusaux placés mésialement (type Nally et Martinet) • Appuis indirects. Ils s’opposeront au décollement postérieur de la prothèse. Ils seront disposés en avant des dents supportant les crochets, pour augmenter leur efficacité. Ils pourront être relativement plus discrets, sous forme d’extension mésiale de l’appui occlusal direct. • La connexion principale sera de préférence de type plaque large décolletée.
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Edentement de grande amplitude : • utilisation de la barre cingulaire lorsque l’occlusion le permet. • Crochets esthétiques sur canines (type RPI de KROL)
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b) A la mandibule • Crochets avec appuis occlusaux mésiaux et connexion mésiale (crochet de Nally et Martinet) • Appuis indirects placés le plus antérieurement possible. • Connexion principale de type barre linguale toujours préférable.
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• Si la hauteur disponible sur le rempart lingual est insuffisante, utilisation du bandeau. La décharge de l’anneau gingival et un parfait polissage de l’intrados sont prévus pour réduire la nocivité parodontale des dents sur lesquelles il repose.
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Le facteur DOM ( dento-ostéo-muqueux ) est peu favorable : • utilisation d’une barre cingulaire pour s’opposer au soulèvement distal. • Crochets à bras longs flexibles de Roach sur canines, si la hauteur de gencive attachée est suffisante. • Selles désolidarisées de la face distale des crochets.
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2.3.2 Classe I mod 1 • Adjonction d’une selle intercalaire avec ailettes proximales • Plaque plus ou moins échancrée en fonction du facteur DOM • Il y a toujours intérêt – si le sujet n’a pas de restrictions financières- à traiter le segment encastré par une prothèse conjointe, puis l’édentation postérieure suivant les principes énoncés ci- dessus.
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2.3.3 Classe II • Crochets de Nally et Martinet du côté de l’édentement • Stabilisation et rétention controlatérales importantes : barre coronaire + crochet de Bonwill. Celui- ci assure un ancrage solide au milieu du segment denté (en général entre la 2ème prémolaire et la 1ère molaire ).
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• Si facteur DOM défavorable : - multiplier à l’extrême le nombre des appuis occlusaux, - stabilisation controlatérale par barre corono-cingulaire.
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2.3.4 Classe II mod 1 La stabilisation et la rétention sont facilitées par la présence de l’édentement encastré. Il est préférable de ne jamais traiter celui ci par la prothèse conjointe. Les principes de construction sont ceux de classe III pour le segment encastré, de classe I pour le segment en extension.
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3. EXERCICES
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