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Les mots des paysages isérois
Les mots du paysage Accessibilité :
Critère d’appréciation de la qualité paysagère résultant de la possibilité de dépasser l’approche visuelle lointaine du paysage et de l’approcher pour en faire l’expérience sensible.
Amendement Dupont :
Ager : Mot latin de la trilogie tr ilogie agraire désignant les cultures.
Ambiance paysagère : voir Caractères.
Agreste : Relatif à l’ager, aux cultures. Cliché souvent accolé à
Artialisation :
un genre de paysage, celui de la belle campagne. Il est alors synonyme de campagnard, de bucolique.
Agriculture :
Ensemble des travaux de production végétale et animale. Part essentielle de la trilogie agraire, c’est elle qui, dans nos paysages, assure la présence de la part la plus importante des continuités ouvertes indispensables à la lisibilité du paysage.
Agriculture périurbaine:
Parfois dite agriculture urbaine, cette agriculture désigne les différentes formes d’agriculture envisageables autour des agglomérations de la modernité en remplacement de la couronne maraîchère et fruitière qui séparait jadis les villes de la campagne. En font partie les jardins familiaux, les fermes-modèles, les poney clubs, etc…
Nom donné à l’article L 111 1-4 du code de l’urbanisme, stipulant l’inconstructibilité d’une bande de 100 à 75 m de largeur le long des infrastructures majeures en fonction de leur statut routier. « Processus artistique qui transforme et embellit la nature, soit directement (in situ), soit indirectement (in visu), au moyen de modèles» (Roger, 1999 : 45). C’est par artialisation que s’opère la transformation du pays en paysage. Elle se fait principalement au moyen de représentations imagées, c’est l’artialisation «in visu», et de projets concrets de transformation, c’est l’artialisation «in situ». Syn. d’esthétisation. Biocénose :
Totalité des êtres vivants peuplant un écosystème donné. Pour les plantes on parle d’associations végétales, pour les animaux de zoocénoses, pour les insectes d’entomocénoses (Fischesser 1996 :304). Biotope :
Territoire occupé par une biocénose. Ensemble des facteurs physiques, chimiques et climatiques, relativement constants, constituant l’environnement de cette biocénose. C’est la composante non vivante d’un écosystème qui renferme des resr es-
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sources sufsantes pour assurer le développement et le maintien de la vie (Fischesser 1996 :305). Bucolique : Relatif aux pâtres et
aux troupeaux. Cliché souvent accolé à un genre de paysage, celui de la belle campagne. Il est alors synonyme d’agreste.
Composantes de l’originalité et de l’harmonie d’un paysage telles qu’elles se dégagent des motivations esthétiques d’une culture ; en font partie les composantes visuelles de contrastes, rythmes, lignes de force, points forts, points d’appel et points focaux d’un paysage (Fischesser 1977 : 65-66)
Campagne :
Vaste étendue de pays plat (Rey 1992 :335). La campagne cultivée et jardinée des plaines, popularisée par la peinture et la littérature, est devenue au cours des siècles le premier modèle de paysage européen. Souvent qualiée de bucolique ou d’agreste ou simplement de belle, son succès est demeuré tel qu’elle est parfois synonyme de paysage tout court. (Roger, 1999 :47)
Carrefours :
Caractères :
ments font la structure stable d’un paysage. Ils appartiennent d’une part aux motifs de naturalité et d’autre part aux motifs de spatialité naturalisés par l’Histoire et ayant acquis par là un caractère structurel. Tel Tel est le cas des villes et des villages, mais aussi d’autres motifs, par exemple de simples chemins dont certaines séquences, consacrées par l’usage, doivent être considérées comme naturalisées.
Mot consacré pour désigner les qualités ou les défauts des paysages. Il s’applique aussi bien à leurs traits morphologiques que symboliques, révélant par là notre tendance spontanée à personnier les paysages : la campagne est belle, riante ou désolée, la rivière est capricieuse, vive ou endormeuse, la montagne altière et traîtresse, etc. Les principales qualités d’un paysage s’apprécient en fonction de cinq critères : l’originalité, la lisibilité, l’accessibilité, l’harmonie et la diversité. Caractères d’ambiance :
Composantes de l’originalité et de l’harmonie d’un paysage autorisant l’émergence des motivations esthétiques de l’expérience paysagère la plus rapprochée.
Caractères de dominance :
Points stratégiques du schéma paysager patrimonial reliés entre eux par différents types de continuités. Charpente naturelle : Ensemble des continuités naturelles d’un
paysage ou d’un ensemble de paysages, par exemple le bassin versant d’une rivière. Charpente paysagère : Ensemble des motifs dont les enchaîne-
Cohérence :
Deuxième condition de lisibilité d’un paysage, tenant à la possibilité d’y reconnaître les modèles de paysage anciens et nouveaux consacrés par une culture. Composantes visuelles :
Expressions visuelles des motifs de paysage : textures, couleurs, relief, et lignes différenciant des
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zones homogènes au sein d’un même paysage (Fischesser 1977 : 65)
ralité. Ces enchaînements forment des continuités actuellement ou potentiellement fermées. Aux anciens POS, zones ND.
Composition paysagère :
Continuités ouvertes :
Art de composer avec les qualités et les défauts d’un lieu, d’un site. Conuences : Points
stratégiques du schéma paysager patrimonial reliés entre elles par différents types de continuités. Conservation inventive :
« Production du territoire par un projet de paysage» (Donadieu, 1999 :51). « La conservation d’éléments concrets du paysage pour des raisons historiques, écologiques, économiques, symboliques ou esthétiques, et la création de formes innovantes correspondant à de nouvelles ou à d’anciennes fonctions et usages du territoire ». (Donadieu, 1999 :80)
Continuités formées par les espaces ouverts soit de l’espace public soit de l’agriculture, et autorisant l’expérience paysagère. Continuités agricoles ouvertes :
Formes que prennent dans l’espace et dans le temps les enchaînements des espaces ouverts des cultures et des pâtures. Aux anciens POS, zones NC. Contraintes : voir Défauts. Coteau : Relief limitant un plateau et formant souvent le versant
Inscription d’un motif de paysage, actuel ou en projet, dans la continuité de son contexte tel que déni par la charpente paysagère locale. Syn. : inscription, insertion paysagères
d’une vallée. On en réservera volontiers l’usage aux reliefs de l’étage collinéen pour les distinguer des versants montagnards, adrets ou ubacs, des vallées de plus de 900 mètres d’altitude. Motif de paysage à dimension écosymbolique forte, tant pour sa valeur de continuité naturelle que pour sa valeur symbolique.
Continuités :
Couronne maraîchère et fruitière :
Contextualisation paysagère :
Formes que prennent dans l’espace et dans le temps les enchaînements de motifs de naturalité et de spatialité. Ces enchaînements forment entre autres les continuités agricoles ouvertes, par rapport auxquelles les motifs de naturalité forment des continuités naturelles fermées, actuellement ou potentiellement. Continuités naturelles fermées :
Formes que prennent dans l’espace et dans le temps les enchaînements de motifs de natu-
Cercle traditionnel de transition entre la ville et les continuités agricoles ouvertes de la campagne, aujourd’hui fréquemment négligé ou investi par l’intégration urbaine des campagnes. Critères d’ambiance :
Caractères d’ambiance en tant qu’ils concourent par leur nombre et leur nature à la motivation paysagère.
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Critères de dominance :
Caractères de dominance en tant qu’ils concourent à caractériser l’harmonie du paysage par leur importance relative (cf Fischesser 1977 : 65-66)
Ecologie du paysage :
Critères paysagers : Critères d’appréciation de la qualité pay-
Ecosymbolique :
sagère. Les principaux sont l’originalité, la lisibilité, l’accessibilité, l’harmonie et la diversité. Défauts :
Les défauts font partie des caractères des paysages au même titre que leurs qualités, bien qu’ils ne soient pas toujours explicitement mentionnés comme tels. La montagne est dangereuse et meurtrière, la rivière est imprévisible et parfois dévastatrice, certains terrains sont fragiles, etc. On les désigne parfois comme des contraintes. Diversité : Critère d’appréciation de la qualité paysagère résul-
tant du nombre, des registres et des intérêts des motifs mis en scène. Domus : Mot latin désignant le bâti. Dynamiques :
Jeux des forces écologiques, économiques et symboliques qui s’exercent sur un paysage. On distinguera principalement les dynamiques de la végétation, de l’urbanisation, et de l’équipement. Ecologie : « Etude Etude du monde
vivant à ses différents degrés d’organisation, de l’individu à la biosphère, en passant par les populations, les peuplements, les biocénoses, les écosystèmes et les ensembles d’écosystèmes que constituent les paysages ». (Fischesser, 1996 :22)
Etude de la régulation et du contrôle des fonctionnements écologiques d’un territoire par les structures du paysage. Se dit de l’intérêt des motifs de paysage. Cet intérêt est simultanément écologique en tant que les motifs appartiennent à la biosphère (où ils existent physiquement) et symbolique en tant qu’ils appartiennent à la sémiosphère (où ils existent en tant qu’ils veulent dire quelque chose pour l’humanité qui se les représente, à commencer par leur nom) (cf Berque 1999 :68). Ecosystème :
Unité écologique fonctionnelle douée d’une certaine stabilité, constituée par un ensemble d’organismes vivants (biocénose) exploitant un milieu naturel déterminé (biotope). Cette notion intègre également les interactions des espèces entre elles et avec leur milieu de vie. » (Fischesser 1996 :307). Elément de paysage : voir motif. Enchaînements :
relations nécessaires et attendues entre les motifs structurels d’un paysage : le ruisseau « appelle» la berge, la berge la ripisylve, la ripisylve la prairie, la prairie le coteau boisé, etc… Entité paysagère : Ensemble de motifs reliés en modèles ache-
vés ou ouverts formant un paysage. Entrées de ville :
Sites anciennement occupés par les jardins de l’hortus, couronne maraîchère et fruitière assurant l’approvisionnement et la transition paysagère entre la ville et la cam-
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pagne. Leur dimension paysagère, aujourd’hui trop souvent méconnue, fait l’objet d’une réglementation relevant notamment de l’Amendement Dupont. Equipement :
« Installation qui sert à produire, à échanger, à assurer des fonctions de la vie sociale » (Brunet, 1998 :190). On distingue les équipements industriels, collectifs, touristiques, t ouristiques, sportifs, culturels, scolaires et universitaires, hospitaliers, commerciaux, etc. Leur développement et leur localisation sont très dépendants du développement des infrastructures de la circulation qu’ils exigent et justient. C’est ce développement qui est étudié sous le titre « Les dynamiques de l’équipement». Espace de transition : Espace séparant deux motifs, par exem-
ple une lisière forestière et le bâti proche, la ville et la campagne environnante, l’autoroute et le parc d’activités voisin, etc…
indispensables à la visibilité, la cohérence et l’harmonie des paysages. Espace public :
Espace « incarné morphologiquement par la rue ou, plus spéciquement encore, par la place publique » (Berque, 1995 :135) La notion s’étend aux routes et chemins ; l’espace public est par essence un espace ouvert à tous publics, autorisant leur droit de regard et d’expérience sur leur patrimoine paysager commun. Esprit du lieu :
Expression de l’identité d’un lieu ou d’un site telle qu’elle découle de ses qualités et défauts morphologiques et symboliques. Il s’exprime très souvent à travers les images et représentations de l’esthétique gurative.
Espace interdit de parcours et s’opposant à l’accessibilité du paysage.
motivation paysagère à travers les comparaisons, les métaphores et les personnications qui expriment le mieux l’attachement qui nous lie à nos paysages.
Espace fermé : Espace déni par opposition à l’espace ouvert
Esthétisation voir
Espace interdit :
et rendant aléatoire l’expérience paysagère. A distinguer de l’espace interdit, l’espace fermé pouvant être accessible, comme c’est le cas pour la forêt Espace naturel : Espace à dominante naturelle (ND des anciens
POS) par opposition aux espaces agricoles (NC des anciens POS) et urbanisés. Espace ouvert : Espace autorisant
l’expérience paysagère. Tel est l’espace public, telles sont les continuités agricoles ouvertes
Esthétique gurative : Expression de la
Artialisation
Expérience paysagère :
Expérience sensible mettant en jeu toute la complexité d’un sujet, et allant de la plus physiologique à la plus intellectuelle des motivations esthétiques qui assurent son insertion dans sa société (Berque, 1999 :30) L’expérience paysagère est une expérience sensible qui, à ce titre, met en jeu les cinq sens, les sens symboliques des paysages, et les sens nouveaux qui peuvent éventuellement leur être donnés.
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Facteurs de variabilité :
Facteurs qui modient plus ou moins fortement la perception ordinaire du paysage : les facteurs climatiques tels que la pluie, le vent, la neige, les brouillards et les frimas ; les saisons qui induisent les couleurs de l’automne et les oraisons printanières ; les risques naturels, etc. (CEMAGREF, 1977, 2 : La Forêt : 34)
Harmonie :
Fragmentation :
la réalité’, rendant compte des deux modalités de la transformation d’un pays en paysage par son artialisation. ar tialisation. C’est la traduction du postulat du paysage ainsi formulé par A. Berque : « les sociétés aménagent leur environnement en fonction de l’interprétation qu’elles en font, et réciproquement elles l’interprètent en fonction de l’aménagement qu’elles en font » (1995 :15)
Le mal de ce siècle en matière de paysage. Elle se traduit à toutes échelles par la dégradation, l’interruption, la segmentation, la fermeture, l’occultation ou la disparition des motifs d’intérêt public des paysages et de leurs enchaînements en continuités tant physiques que visuelles (continuités écologiques, continuités agricoles ouvertes, continuités de l’espace public du réseau viaire, etc.) sous l’effet des dynamiques non maîtrisées de la végétation, de l’urbanisation et de l’équipement. Génie du lieu : Synonyme d’esprit du lieu Génie écologique :
Ensemble des techniques d’ingénierie ambitionnant de « manipuler manipuler les processus biologiques de communautés entières d’êtres vivants et non seulement des espèces isolées ». Il suppose « l’étude de systèmes complexes où les interactions sont innombrables et les événements plus souvent fortuits que programmés ». Il implique « d’engager un nouveau partenariat avec la nature… au service d’une société qui revendique des paysages faisant une part importante au monde naturel » (Fischesser 1996 :281)
Critère d’appréciation de la qualité paysagère résultant de sa conformité d’un paysage avec les modèles de l’esthétique socio-culturelle. Hortus : Mot latin de la trilogie t rilogie agraire désignant les jardins. in visu et in situ : mots latins signiant ‘dans le regard’ et ‘dans
Indices visuels :
indices provenant des signaux reçus par le nerf optique et classés en mémoire ; éléments du paysage modulés par les facteurs de variabilité (Fischesser 1977 : 66) Insertion paysagère : Voir contextualisation paysagère. Intégration paysagère : Voir contextualisation paysagère. Intégration urbaine des campagne s :
voir périurbanisation.
: émotion suscitée par un ou plusieurs motifs de paysage. De même que les grands projets sont appréciés et autorisés en fonction de leur utilité publique, l’appréciation, la protection et la mise en valeur des paysages se font à partir de la reconnaissance partagée des motifs d’intérêt public qu’ils présentent aux points de vue artistique, historique, scientique, Intérêt
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pittoresque et mythique ou légendaire, énumérés par la loi de 1930. Jardins : Pièces de terrain attenant au bâti et portant en perma-
nence des cultures légumières, fruitières et orales. Dans le paysage urbain, ils désignent, outre les jardins publics la couronne maraîchère et fruitière désormais trop souvent envahie par les nappes de l’urbanisation périurbaine et appelant l’invention de nouvelles formes d’agriculture périurbaine. Lignes de force :
un des critères de dominance qui méritent d’être mis en évidence, notamment lorsqu’ils sont brouillés ou occultés (Fischesser 1977 : 65-66)
Milieu naturel :
Expression parfois utilisée pour désigner l’ensemble des éléments de la nature (climat, sol, eaux, pentes, etc.) présents et associés en un lieu et autour de lui (Brunet 1992 :302). Lui préférer écosystème, qui ne devient un milieu que s’il vient à faire partie part ie du champ des relations d’une société à l’espace et à la nature. Mise en scène : Art de
d’un même modèle.
la mise en valeur réciproque des motifs
critère d’appréciation de la qualité paysagère résultant de sa visibilité (d’où la nécessité n écessité de continuités ouvertes) et de sa cohérence.
Terme fréquemment utilisé pour désigner les actions de mise en scène des motifs d’un paysage. Elles gurent notamment dans les Programmes d’actions des Plans de paysage et incluent les actions réglementaires de protection et de gestion, les actions de médiation et les actions portant soit sur la réhabilitation de l’existant soit sur l’intégration paysagère de nouveaux projets.
Métaphore : Transfert de sens par lequel une réalité est assimi-
Mitage :
Milieu :
Modèle :
Lisibilité :
lée à une autre. Ainsi le vallon est-il un nid, un berceau, un giron, un refuge, une oasis. Voir écosymbolique. écosymbolique. Se distingue de l’écosystème, qui ne devient un milieu que s’il fait partie du champ des relations d’une société à l’espace et à la nature. « Il est à la fois naturel et culturel, collectif et individuel, subjectif et objectif, physique et phénoménal, matériel et idéel » (Berque 1986 :166). Milieu humain : Pléonasme pour milieu.
Mise en valeur :
Dégradation, désintégration des motifs d’un paysage par les effets des dynamiques non maîtrisées, principalement de la végétation, de l’urbanisation ou de l’équipement. Mode de concrétisation du schéma paysager traditionnel par composition de motifs écosymboliquement interdépendants. Le bocage gure parmi les modèles de nos paysages de campagne traditionnels ; les paysages de montagne ou les paysages de marais gurent parmi les modèles de nos paysages à dominante naturelle les plus récents.
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Modèle achevé :
Modèle dont la motivation paysagère, forte, appelle la protection.
autre ambiance, voire d’un autre paysage ; une culture peut laisser la place à une autre culture, etc.
Modèle ouvert :
Motifs structurels :
Modèle dont la motivation paysagère autorise l’invention et la coexistence d’autres modèles, par transformation et/ou remplacement de motifs conjoncturels. Motif :
Élément de paysage suscitant une émotion par son intérêt écosymbolique. Le motif de paysage inclut les deux sens de motif d’intérêt et de raison d’agir. Plus spécique au paysage que les termes élément ou composant de paysage. Voir motivation paysagère. Motif de naturalité :
Motif appartenant au milieu naturel. Il fait partie de l’un des trois registres du relief, de l’eau et de la végétation spontanée. Il peut rester intouché ou être transformé par l’intervention humaine et perdre sa nature première pour une nature seconde, comme dans le cas des forêts, du lit mineur d’une rivière endiguée, d’un marais aménagé, etc. Motif de spatialité :
Motif dû à l’invention humaine. Il relève d’un des trois registres du bâti, de l’occupation du sol et des réseaux. Ces motifs sont parfois comparés à des greffes plus ou moins réussies sur le milieu naturel, ainsi transformé en une nature seconde, caractéristique de toute culture. Motifs conjoncturels :
Motifs qui peuvent laisser la place à d’autres motifs pour des raisons écologiques, économiques et symboliques : la ripisylve naturelle d’une rivière peut laisser la place à une autre ripisylve en fonction de la création d’une
Motifs appartenant à la charpente paysagère et dont l’effacement peut conduire à la disparition de ce paysage ; tel a fréquemment été le cas du bocage lorsque la disparition des haies, des chemins, parfois des pâtures a conduit à des paysages de grandes cultures quasi interdits de parcours. Motivation paysagère :
Intérêt et émotion suscités par un paysage, et suscitant en retour des volontés de protection, de réhabilitation et de mise en valeur, par exemple dans les programmes d’actions des Plans de paysage. Motivations esthétiques : Motivations de tout sujet, individuel
et/ou collectif, à transformer en plaisir tout besoin et toute fonction ; elle sont à rechercher dans l’épaisseur de toutes les perceptions qui assurent l’insertion du sujet dans sa société : motivations esthétiques physiologiques, fonctionnelles, sociales et guratives (Leroi-Gourhan, 1979 : 82). Ce sont ces motivations qui entraînent l’artialisation du pays in visu* et in situ*. (Roger, 1997 :8) Occultation :
Empêchement de la perception de tout ou partie d’un paysage par les écrans végétaux ou bâtis de toute nature, notamment le long de l’espace public. Originalité : Premier critère d’appréciation de la qualité paysa-
gère, résultant de l’esprit du lieu. Il s’apprécie principalement à partir de l’unicité, de la rareté r areté et de la typicité du lieu.
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Parc :
Modèle de paysage relevant du jardin et particulièrement adapté aux paysages urbains et périurbains. Partenaire, partenariat : Notre tendance à attribuer aux pay-
sages des qualités et des défauts nous amène fréquemment à les personnier et à les considérer comme de véritables partenaires. La métaphore est sufsamment forte pour motiver des volontés d’actions politiques et stratégiques d’aménagement dans lesquelles la nature apparaît comme partie prenante d’un partenariat qui n’engagent en fait que les acteurs proprement humains du paysage. Patrimoine :
« Héritage du père » : possession, bien, actif, bien propre d’une personne ou d’une société « (Brunet, 1998 : 369) Le territoire français est le patrimoine commun de la nation (Code de l’urbanisme, art. L 110). Ce patrimoine comprend les sites, monuments et œuvres d’art tant naturels que construits parmi lesquels les paysages occupent une place de premier choix. Pays : « Un pays n’est pas
d’emblée un paysage, et (…) il y a, de l’un à l’autre, toute l’élaboration de l’art » (Roger 1997 :18). Voir artialisation Paysage :
Le paysage est le « mode sensible de la relation d’un sujet individuel ou collectif à l’espace et à la nature ; implique particulièrement la vue et les échelles moyennes». (Berque, 1986 : 166) Ce mode sensible de relation, celui de l’expérience paysagère, se distingue des autres, (l’économique, l’administratif, le politique, etc…) mais n’en doit pas moins
coexister avec eux à partir d’une reconnaissance partagée des différents acteurs impliqués dans les plans et projets de paysage. Paysage brouillon :
Paysage dont la cohérence est brouillée par le mitage dû aux dynamiques non maîtrisées de la végétation, de l’urbanisation et de l’équipement. Périurbanisation :
urbanisation, ou intégration urbaine des campagnes dans un rayon qui peut atteindre les 30 à 40 km autour des anciennes agglomérations urbaines. Voir suburbanisation et rurbanisation. Personnication :
Transfert de sens par lequel une réalité est assimilée à une personne. La rivière peut être ensorceleuse, enjôleuse, endormeuse ; le ruisseau, un condent ; la montagne est protectrice, mais peut aussi être meurtrière ; la route épouse les courbes du relief, etc… Voir Voir partenaire. Pittoresque :
Ce qui mérite d’être peint. Terme consacré désignant un genre de paysage dont le caractère principal est d’être accidenté. Il est parfois confondu avec le paysage de la campagne, dont il est effectivement un des modèles, qui joint à l’art de composer avec la fertilité du sol celui de composer avec les grands motifs du relief, des eaux et de la végétation spontanée. Il a la faveur des guides touristiques et fait partie des critères d’intérêt pouvant justier d’une protection forte au titre de la loi de 1930. Exemples : les vignobles installés sur des coteaux, les villages perchés sur un éperon, etc.
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Place : Motif central de l’espace public, par dénition ouvert et
accessible, autour duquel s’organise la ville.
Plan de paysage : Instrument partenarial de planication pay-
sagère comprenant trois t rois étapes : la reconnaissance partagée du territoire intercommunal, la dénition d’un projet d’évolution de ce territoire et le programme d’actions qui en résulte.
Protection : Action réglementaire relevant de la loi de 1930 ou
de documents d’urbanisme de toute échelle ayant pour but d’assurer la protection des paysages en fonction de leurs différents niveaux d’intérêt.
Motif identitaire remarquable attirant l’attention par ses qualités particulières.
: Bénéciaire de la protection et de la mise en valeur du paysage comme mise en scène du pays à partir de l’espace public. C’est pourquoi la reconnaissance partagée des paysages, première étape du Plan de paysage, porte sur leurs motifs d’intérêt public.
Point focal : Motif principal gurant au centre d’un paysage.
Qualités :
Point d’appel :
Point fort :
Motif remarquable par son appartenance à un grand genre, pittoresque, naturel, urbain, etc. Projet de paysage :
« Intention d’aménagement du territoire prenant en charge le devenir d’un territoire pour le rendre plus habitable» Il s’inscrit dans un processus de conservation inventive» (Donadieu, 1999 :80) Programme d’actions : Objectif de la troisième étape du Plan
de paysage, résultant des deux premières étapes, la reconnaissance partagée des paysages et le projet d’évolution du territoire. Projet d’évolution du territoire :
Objectif de la deuxième étape du Plan de paysage, faisant suite à la reconnaissance partagée des paysages et ouvrant sur le Programme d’actions.
Public
Atouts et intérêts, naturels ou acquis, actuels ou potentiels, d’un paysage. Voir caractères. Rareté :
Une des marques de l’originalité. Le motif rare n’est pas unique mais se rencontre peu souvent. On en donnera pour exemples le Vallon du silence et la Grande Chartreuse, les Falaises du Vercors, les Gorges de la Bourne, etc… Reconnaissance partagée : Objectif de la première étape du
Plan de paysage. Elle est rendue possible par la subjectivité partagée résultant de la confrontation entre le travail du paysagiste et son appropriation par les acteurs impliqués dans le projet d’évolution et le programme d’actions du Plan. Ripisylve : formation d’arbres installés le long d’un
(Fischesser 1996 :313) Romantique :
cours d’eau
Genre de paysage dont le vallon représente un des modèles les plus répandus en Isère, par exemple dans le pays des Vals.
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Rue : Motif essentiel de l’espace public, le long duquel s’ordon-
nent les façades du bâti urbain.
Rurbanisation : une des modalités de la
périurbanisation, par urbanisation de communes rurales au-delà des limites de la suburbanisation. Elle est le fait de migrants quotidiens qui ont conservé leur emploi en ville.
et relativement stable (série progressive), soit vers un stade dégradé, appauvri et instable (série régressive) » (Fischesser (Fischesser,, 1996 :314) La connaissance des séries évolutives est très utile pour la connaissance et l’orientation des grands motifs d’intérêt de la végétation. Silva : Mot latin de la trilogie tr ilogie agraire désignant les forêts.
Saltus :
mot latin de la trilogie agraire désignant les pâtures, distinctes des cultures (ager) et de la forêt (silva). La distinction n’est ni absolue ni permanente, les cultures ayant historiquement été ouverts à la vaine pâture et la forêt à la glandée.
Sous-unités de paysage : celles qui
Schéma paysager patrimonial :
Solidarité paysagère :
Schéma sur lequel se composent les paysages hérités de notre culture. Il s’exprime dans la séquence-type : silva - saltus - ager - hortus - domus - hortus - ager - saltus - silva, dans laquelle le noyau du bâti, domus, est entouré d’un premier cercle de jardins vivriers et de vergers, l’hortus, puis des trois autres de la trilogie agraire celui des cultures, l’ager, des pâtures, le saltus, et de la forêt, silva. Les variations sur ce schéma se font soit par amplication soit par disparition soit par permutation de tel ou tel de ses motifs pour donner différents modèles de paysages.
« tout en s’apparentant à l’ambiance générale de l’unité, présentent toutefois des caractéristiques qui les feront plus ou moins réagir à différents types d’impact » (CTEGREF, 1980 :23) solidarité qui lie des partenaires voisins du fait de leur appartenance à un même paysage. Ces partenaires sont fréquemment des communes dont les limites administratives ne coïncident pas toujours avec les limites des paysages qu’elles partagent, d’où l’intérêt de mettre en œuvre des Plans de paysage communs. Structures paysagères : voir Motifs structurels
Exposition aux changements dus à une ou plusieurs dynamiques naturelles, économiques ou symboliques.
façons de voir et de sentir propres à tout sujet individuel. Cette subjectivité est largement dépendante de la subjectivité collective du milieu auquel il appartient.
Série évolutive :
Subjectivité partagée :
Sensibilité :
en écologie « séquence qui fait se succéder différentes biocénoses pour conduire un écosystème soit vers un état d’équilibre dynamique, diversié, de biomasse élevée
Subjectivité individuelle :
façons de voir et de sentir propres à tout sujet collectif, groupe social ou société dans son ensemble. Elle est véhiculée par les comportements et médias caractéristiques de toute culture. C’est elle qui permet aux différents
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acteurs du paysage, au-delà de leur subjectivité individuelle, de se rejoindre dans la reconnaissance partagée des grands motifs d’intérêt public de leurs paysages, et de valider les programmes d’actions élaborés par leurs instances représentatives. Sublime : ¨ Grand genre de paysage, inventé
au siècle dernier avec la Montagne, et popularisé par la photographie naissante puis par le tourisme, avec l’ouverture des routes et le développement des guides qui en permirent la découverte. Suburbanisation :
une des modalités de la périurbanisation, par urbanisation dense prolongeant les anciennes banlieues sans solution de continuité. (sens) : Sens guré des motifs et paysages tel qu’exprimé par les adjectifs, les comparaisons, les métaphores et les personnications qui en résument la motivation. Il est la forme la plus achevée de la motivation paysagère. Symbolique
Sylviculture : Art de l’exploitation rationnelle de la forêt, à dis-
tinguer de l’agriculture. Traits :
Qualités et défauts d’un motif, d’un modèle. Les traits morphologiques renvoient à leur réalité écologique, les traits métaphoriques à leur réalité symbolique. Syn. Caractères. Trilogie agraire :
Organisation archétypique des campagnes européennes : « l’espace régulièrement cultivé (ager), l’espace des parcours pastoraux (saltus) avec ses landes, ses prairies, ses clairières…, enn l’espace forestier (silva) » (Berque,
1995 :166). Le cœur en est occupé par le bâti (domus) et les jardins (hortus) pour donner la séquence classique domus hortus - ager - saltus - silva dans laquelle sont représentés les principaux registres de la motivation paysagère. Typicité :
Une des marques de l’originalité. Tel est le cas des motifs particulièrement représentatifs d’un pays, d’une région, d’une localité : le Lac de Paladru, les Gorges du Drac, le château de Vizille, etc… en font partie Unicité : Une des marques de
l’originalité. Tel Tel est le cas de chacune des sept merveilles de l’Isère. Unités de paysage :
« Ce sont là des zones présentant une homogénéité sufsante pour s’apparenter en tout point à une ambiance identique et dont l’ambiance est dénie par des critères sufsamment afnés pour lui conférer une certaine spécicité » (CTEGREF, 1980 :23) Unités fonctionnelles : ce
sont « des unités d’espace pour lesquelles s’ajustent de façon homogène les données relatives à : l’écologie, la pédologie, la géomorphologie, l’agriculture et la socio-économie » (CTEGREF, 1980 :27) Urbanisation : Processus et formes de l’expansion de la l a popu-
lation urbaine (Brunet, 1998 :498). Ce sont les formes de l’urbanisation dans le paysage qui sont étudiées sous le titre « les dynamiques de l’urbanisation ».
Urbanisation en doigt de gant : Urbanisation qui s’égrène le
long d’une route et non d’une rue.
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Les mots des paysages isérois
Urbanisme :
« science ou art de la réalisation de villes ou de quartiers urbains, de l’aménagement l ’aménagement des espaces urbains » (Brunet, 1998 :498) Vallon :
Motif majeur de naturalité élevé au rang de paysage par les Romantiques, principalement Lamartine et Hugo, qui en ont fait un des emblèmes reconnus du paysage français. Le pays des Vals en donne, parmi d’autres, de beaux exemples.
Versant : « L’un L’un des deux
ancs d’une vallée, d’un vallon, d’une colline, d’un interuve » (Brunet, 1998 :505) On réservera réser vera le mot aux vallées montagnardes en le distinguant ainsi des coteaux, plutôt réservés à l’étage collinéen.
Ville à la campagne:
Modèle d’urbanisation inspiré de la garden city anglo-saxonne et caractérisé par l’autonomie de l’habitation au milieu de sa parcelle jardinée.
Visibilité : Première condition de lisibilité d’un paysage, tenant
à la possibilité d’en percevoir physiquement les motifs.
Voie publique:
Motif linéaire de l’espace public permettant l’accessibilité et la parcourabilité des paysages et conduisant, dans les regroupements humains, à la place urbaine et à toutes ses variantes. Zone de combat :
Limite supérieure de la forêt en montagne. Dans les Alpes du Nord, elle se situe entre 2000 et 2 200 m environ.