1. PRESENTATION DE L ORTIE Sa place dans la classification des végétaux
L’ortie est une plante herbacée vivace à rhizome (tige souterraine), elle fait partie de la famille des urticacées (Urticaceae) qui comprend une cinquantaine de genres. En France, le genre de l’ortie est représenté par 5 espèces plus ou moins communes mais toutes urticantes. Celles-ci sont :
La grande ortie (ortie dioïque) (A), la petite ortie (ortie brûlante) (B), l’ortie à membrane (ortie douteuse) (C), l’ortie romaine (ortie à pilules) (D), l’ortie de Dodart (ortie noirâtre), trouvable tr ouvable seulement seulement en Corse (E).
Chaque espèce est reconnaissable à ses feuilles principalement car elles sont différentes diff érentes pour chacune. En période de floraison, il apparaît des distinctions distinctions au niveau des des fleurs et des fruits en période de fructification. fructification. Voici des photos de chacune des cinq espèces les plus communes : Photo A - L’ortie dioïque (urtica dioica).
(http://lesjardinsdepomone.be http://lesjardinsdepomone.be ) ) Photo B - L’ortie brûlante (urtica urens).
(http://www.visoflora.com http://www.visoflora.com ) ) Photo C - L’ortie à membrane (urtica membranacea ).
(http://www.maltawildplants.com http://www.maltawildplants.com ) ) Photo D - L’ortie à pilule (urtica pilulifera).
(http://b-and-t-world-seeds.com http://b-and-t-world-seeds.com))
Photo E - L’ortie de Dodart (urtica atrovirens).
(http://gardenbreizh.org )
Ses principales caractéristiques
Nous allons principalement traiter le cas de l’ortie dioïque car elle est l’ortie la plus populaire, la plus répandue et utilisée. > Où pousse-t-elle? Elle pousse en France, mais également dans toute l’Europe et quasiment sur toute la terre. Elle est originaire d’Eurasie. Elle pousse dans n’importe quel environnement, que ce soit dans les bois, jardins, friches, chemins, haies, terrains abandonnés, au bord des cours d’eau, décombres, ruines, faussés, à proximité des maisons, sites de compostage, écuries...Et le plus souvent près des hommes. En revanche, elle préfère les zones non piétinées. Elle est commune dans toutes les régions tempérées et surtout elle préfère les sols humides, riches en azote et nitrate et où la terre a été cultivée. Dans les cultures d’orties, le sol est drainé, de préférence en plein soleil (la plante tolère quand même un peu d’ombre), bien enrichi et avec un taux de matière organique variant de 4% à 5%. Le pH du sol est recommandé à 6 voire 7.C’est une plante à longue durée de vie, résistante qui peut survivre tout de même en sol sec. > Comment la reconnaître ? L'ortie dioïque a une taille variant de 30cm à 1m50 (voire plus haut);elle est la plus haute de toutes les orties communes. Elle possède des feuilles vertes, pétiolées, opposées, dentées, stipulées et ovées.Ces dernières sont velues sur chaque face, mais cette partie de la feuille est inoffensive. Ce sont les poils recouvrant leurs pétioles rigides ainsi que la tige principale qui sont responsables de l'effet urticant .
On peut la trouver sous deux pieds différents: le pied à fleurs mâles (1), celui qui ne possède que des étamines sous forme de chatons, et le pied à fleurs femelles (2), celui qui possède des fleurs sur la partie supérieure de la plante, donnant des graines, pendantes après la pollinisation. Ce sont ces deux pieds qui donnent son nom « dioïque » (distincts, donc, par leurs fleurs). Pour qu’il y ait fécondation, il faut que les deux pieds soient au même endroit. Les fleurs, unisexuées et de couleur verdâtre, sont disposées en grappes à l’aisselle des feuilles et les fruits sont des akènes remplis de multiples et minuscules graines apparaissant en fin de mois d'août et début septembre. La floraison se déroule entre juin et octobre mais la plante est présente dans la nature presque toute l’année (sauf pendant les grands froids). Elle a de longues racines jaunes rampantes, grâce auxquelles elle se propage facilement et forme des colonies. Elle est comestible, son pouvoir urticant disparaissant après lavage à l’eau, celui-ci est masqué par la présence d’autres produits et de sauces, elle peut donc être dégustée en salade. Il est préférable d'en faire la cueillette en septembre. Fleurs de pied Mâle d’ortie dioïque. (1)
(http://herbierdeschamps-herbierdesvilles.over-blog.com )
Fleurs de pied Femelle d’ortie dioïque. (2)
(http://herbierdeschamps-herbierdesvilles.over-blog.com )
Effet urticant de l’ortie Celui-ci donne une mauvaise image de l’ortie auprès de l’homme. L’ortie est couverte de poils rigides (sur les tiges) qui, au moindre contact avec la peau, se brise en laissant s’écouler sous l’épiderme un liquide riche en histamine, ce qui provoque une brûlure et la formation d’une rougeur et de petites cloques : c’est l’ effet urticant. Il suffit de 1/10000 de mg d’histamine pour que des cloques apparaissent. Les démangeaisons durent une dizaine de minutes et son réactivées si elles sont en contact avec l’eau. En revanche elles sont calmées par des frictions au vinaigre d'alcool (domestique) ou par le frottement avec des feuilles de plantain. Nous avons effectué un sondage auprès de différentes personnes (hommes et femmes, jeunes personnes et personnes âgées), au nombre de 40, qui ont répondu à cette question : "L’ortie, pour vous, est-elle une plante bénéfique pour l'homme?" Puis nous leur avons demandé ce qu’ils savaient de cette plante. Voici la représentation graphique de notre sondage :
(Photographie prise par Juliette et Léa) Comme nous pouvons le voir sur ce graphique, beaucoup ont répondu que l’ortie est une bonne herbe, seulement, la plupart ne savaient pas pour quelles raisons. Cependant, certaines personnes nous ont cité quelques utilisations possibles ( purin, soupe ) mais sans justification des propriétés et des effets bénéfiques.
2 - Biochimie de l'ortie: Compatibilité entre besoins nutritionnels humains et apports de l'ortie
La composition chimique de l’ortie est différente selon le pied, mâle ou femelle, mais aussi en fonction des feuilles choisies. Les valeurs données ci-dessous correspondent à des moyennes réalisées à partir de résultats de plusieurs analyses.
1.
Acides aminés
Les acides aminés essentiels sont des acides aminés que notre organisme ne peut synthétiser et dont il a besoin pour croître et s’entretenir. Il nous faut alors les trouver dans notre alimentation. Pour le bon développement de notre organisme, il en existe 8. L’ortie est une plante qui contient 18 acides aminés au total sur 20 existants, dont ces 8 acides aminés essentiels à notre bonne santé. Elle est harmonieusement équilibrée entre ces 8 acides aminés :
Pour 100g de feuilles fraîches :
Besoins quotidiens humain :
Isoleucine : 4,78g
0,7 g
Leucine : 8,97g
1,1g
Lysine : 5,53g
0,8g
Méthionine : 1,76g
1,1g ou 0,2g en présence de cystéine
Phénylalanine : 5,82g
1,1g ou 0,2g en présence de tyrosine
Thréonine : 4,61g
0,5g
Tryptophane : 1,28g
0,25g
Valine : 6,31g
0,8g
Le taux le plus bas de protéines, pour des feuilles d’ortie se trouve dans les feuilles sèches pendant l’hiver, au mois de décembre et le taux le plus haut est atteint environ au mois d’avril et baisse progressivement jusqu’au mois de janvier.
2.
Vitamines, minéraux et oligo-éléments
La valeur nutritive (teneur en vitamines et minéraux) de l’ortie, qui varie en fonction da chaque feuille, dépend de la nature du sol, de son exposition au soleil, de la durée d’ensoleillement de la journée, de son alimentation en eau et de la saison. Lorsqu’on la cueille, elle dépend également de l’heure de la cueillette et de la durée et qualité de conservation de la plante. En général, l’ortie est une plante riche en de nombreux sels minéraux, vitamines et oligoéléments, et surtout dans ses feuilles. En effet, elle contiendrait sept fois plus de vitamine C qu’une orange, deux fois voire trois fois plus de fer que les épinards et presque autant de calcium que dans le fromage ! Elle est également riche en provitamine A (caroténoïdes) : une fois moins que la carotte, et sept fois plus que la tomate, le haricot et la laitue ! Surtout si elle a poussé à l’ombre. La vitamine A, n’existant pas chez les végétaux, ce sont ces caroténoïdes qui sont transformés en vitamines par notre organisme. Parmi ces éléments, voici ceux qui font également l’objet des apports journalier humain : Vitamines : Pour 100g de feuilles d’ortie :
Besoins quotidiens humain :
Vitamine C ou acide ascorbique : 0,188g à 0,35g
L’ortie
0,03g
est le plus riche légume vert en vitamine C.
Vitamine E ou tocophérol : 0,144g
0,012g
Vitamine B1 ou thiamine : 0,000015g à 0,00015g
0,001g à 0,0012g
Vitamine B2 ou riboflavine : 0,00012g à 0,00023g
0,0013g à 0,0018g
Vitamine B3 ou PP nicotinamide : 0,0001 à 0,00145g
0,015g à 0,02g
VitamineB6 ou pyridoxine : 0,000068g
0,002g à 0,0022g
Provitamine A ou caroténoïdes : 7000 UI
Minéraux et oligo-éléments :
Sodium : 0,001g à 0,016g
1,0 à 2,0g
Potassium : 0,4g à 2,044g
2,0g à 6,0g
Magnésium : 0,007g à 0,399g
0,3g à 0,4g
Calcium : 0,06g à 3,24g
0,9g
Phosphore : 0,01g à 0,673g
0,7g à 0,9g
(Autrement dit, l’ortie contient tous les minéraux dont l’homme a besoin au quotidien, en sachant qu’une plante ne peut extraire d’un sol que les minéraux qui s’y trouvent).
Cuivre : 0,00052g à 0,00159g
0,0015g à 0,002g
Fer : 0,0078g à 0,0134g
0,005g à 0,02g
Sélénium : 0,000027g
0,000055g à 0,00007g
Zinc : 0,0009g à 0,00187g
0,012g à 0,015g
Elle contient également du Bore à 0,00305g et du manganèse de 0,003g à 0,00331g. Ainsi, consommer 100g d’ortie dioïque fraîche, répond à nos besoins nutritionnels journaliers (pour une personne en bonne santé) en vitamines C et E, en potassium, magnésium, calcium et fer. Le fer est l’un des sels minéraux essentiels au bon fonctionnement de l’organisme, notamment parce qu’il participe à la constitution de l’hémoglobine, qui permet l’oxygénation de notre sang, par exemple. Par ailleurs, 80 % des femmes manquent de fer et surtout lors des périodes menstruelles. La teneur en fer de l’ortie est maximale aux mois de septembre et avril surtout si elle pousse dans les jardins et au bord des cours d’eau et est minimale en été, en particuliers lorsqu’elle pousse dan les forêts. Finalement, l’ortie est une plante qui à elle seule est un complexe très équilibré en vitamines, minéraux et oligo-éléments. D’ailleurs, elle l’est plus que les produits de synthèse que l’on peut trouver en pharmacie.
3.
Protéines végétales
Aujourd’hui, le soja est encore, pour certains, considéré comme le seul végétal contenant les 8 acides aminés essentiels et donc la seule source de protéines végétales complète. Les concepteurs de compléments alimentaires protéinés industrialisés, en général conçus avec du soja, ne manquent pas d’affirmer ces dires. Cependant, l’ortie fait aussi partie de ces rares végétaux et d’ailleurs, nous pouvons la trouver très facilement dans nos régions alors que le soja est une plante importée, ce qui se trouve être un avantage au niveau de la consommation en CO2 des appareils de transport. On peut comparer ces plantes pour 100g de chacune d’elle : *En g pour 100g de plante: Acides aminés essentiels
Soja
Ortie
Isoleucine Leucine Lysine Méthionine Phénylalanine Thréonine Tryptophane Valine
5,6 7,6 6,3 3,6 5 ,4 3,9 1,2 5,4
4,8 9,0 5,5 1,8 5,8 4,6 1,3 6,3
On peut voir que l’ortie est plus riche en 5 acides aminés (Leucine, Phénylalanine, Thréonine, Tryptophane et Valine) que le soja pour une même quantité de plante. D’ailleurs, l’ortie est deux fois plus riche, voire trois fois plus, en protéines que le soja. Elle contient en faite 40% de son poids sec de protéines (4,6g à 8g de protides pour 100g d’ortie) qui ont la même valeur que les protéines animales et ont même plus de valeur que les protéines végétales des céréales et légumes.
4.
Autres
Souvent, l’ortie est comparée aux épinards. Ce sont des plantes très riches en fibres, ce qui facilite l’absorption intestinale des minéraux. Mais, en avantage, l’ortie ne contient pas d’oxalates (sels de l’acide oxalique), un irritant qui peut provoquer des intoxications aiguës en formant des calculs dans le tube digestif et dans le sang. L’ortie comprend 2g à 5,3g de fibres. Une plante d’ortie ayant poussé à l’ombre est plus riche en chlorophylle qu’ayant poussée au soleil. La chlorophylle est souvent considérée comme étant « le sang » des végétaux. Apparemment, ses molécules sont presque identiques aux molécules d'hémoglobine que le sang humain ! La chlorophylle permet la désintoxication, l'oxygénation de notre organisme, et permet également de maintenir l'équilibre acido-basique.Elle peut assainir notre flore intestinale et maintenir voire favoriser la bonne santé des bactéries probiotiques, et bien d'autres choses encore... L'ortie a donc le même intérêt que les légumes verts. Elle contient, comme tous les aliments, de l’eau. Pour 100g de feuilles, elle en possède de 77g à 80g. Pour 100g d’ortie, sa teneur en lipides (graisses) varie de 0,7g à 1,6g et celle en glucides (sucres), de 7,1g à 12,7g pour une valeur énergétique d’environ 76,4 Kcal.
L’ortie, comme nous avons pu le voir, est donc une plante extrêmement riche, qui renferme un ensemble d’éléments nutritifs dont nous avons besoin au quotidien ! D’ailleurs, nous avons eu l’occasion de faire une expérience sur la teneur en calcium d’une infusion d’ortie que nous allons vous présenter dans le paragraphe suivant.
5.
Dosage expérimental de la teneur en calcium d’une infusion d’ortie :
protocole :
Détermination et comparaison du taux d’ions calcium puis du taux d’ions (calcium + magnésium) d’une eau du robinet et d’une infusion d’ortie piquante par dosage compléxométrique Principe des dosages : Les dosages par complexation sont basés sur la formation de complexes très stables entre un ioncentral et un ligand. Les complexes formés sont incolores : il y a donc nécessité d’un indicateur de fin de réaction
1/ Détermination du taux d’ions calcium de l’eau du robinet puis d’une infusion d’ortie piquante : 1.1-Principe On souhaite doser les ions calcium seulement. On va se placer à pH=13 par ajout de soude. A ce pH, les ions magnésium ont précipité sous forme d’hydroxyde de magnésium. Il ne reste alors que les ions calcium qui sont dosés par l’EDTA en présence de l’indicateur de Patton et Reeder (acide calconecarboxylique ). Le virage de l'indicateur coloré se fait du violet au bleu. 1.2-Expérience -Prélever un volume V1= 10 mL d’eau du robinet.
-Ajouter quelques gouttes de soude à 2 mol.l -1 (environ 2 mL) jusqu’à obtention d’un pH à 13. -Ajouter une pointe de spatule d’indicateur de Patton et Reeder. (0,1 g) -Doser par une solution d’EDTA de concentration molaire C2= 0,01 mol.L -1 jusqu’au changement de couleur : apparition de la couleur bleue. -Faire deux essais (conserver une couleur témoin) pour déterminer V2.
Recommencer la manipulation avec l’infusion d’ortie refroidie.
1.3-Exploitation - Établir la relation entre C1 (concentration molaire en ions Ca2+ ) ,V1, V2 et C2. - Calculer C1 pour les deux essais et effectuer éventuellement un troisième essai (écart type de répétabilité : sr=0,2 mmol.L-1 ). Exprimer C1 en mmol.L-1 - Calculer C1 en mg.L -1 (M (Ca)=40,1 g.L-1 ),
2/ Détermination de la dureté totale de l’eau puis de l’infusion d’ortie 2.1/ Principe : On utilise un agent complexant : le noir ériochrome T ou NET. En présence d’ions magnésium+ calcium le NET donne un complexe rouge-violet Mg-NET2+ . La couleur du NET libre en solution est bleue.
Le dosage se déroule ainsi :
- introduction du NET en présence des ions à doser, donc formation du complexe Mg-NET 2+ rouge-violet. - on verse l’EDTA qui complexe les ions calcium puis les ions magnésium sous forme CaY2- et MgY2- . - lorsque tous les ions calcium et magnésium libres ont réagi, il reste à doser les ions magnésium du complexe Mg-NET2+ : le complexe Mg-NET 2+ est alors détruit par formation du complexe MgY2-, plus stable. Le NET se retrouve donc sous forme libre, bleue
- Le ligand utilisé est l’éthylènediaminetétraacétate ou EDTA.
2.2-Expérience -Prélever un volume V1= 10 mL d’eau ou d’infusion dans un erlenmeyer.
-Ajouter 20 mL de tampon ammoniacal de pH=10. -Ajouter une goutte de NET -Doser par une solution d’EDTA de concentration molaire C2= 0,01 mol.L -1 jusqu’au changement de couleur du rouge au bleu. -Faire deux essais (conserver une couleur témoin) pour déterminer V2.
2.3-Exploitation - Établir la relation entre C1 (concentration molaire en ions Ca 2+ et Mg2+ ) et V1, V2 et C2. - Calculer C1 pour les deux essais et effectuer éventuellement un troisième essai (écart type de répétabilité : sr=0,2 mmol.L-1). Exprimer C1 en mmol.L -1 - Calculer en mg.L -1 en transformant les mmol.L -1 (M(Ca) = 40,1 g.L-1 /M(Mg) = 24,3 g.L-1).
3/ Détermination de la concentration en ions Mg2+ : Comme on a déterminé la dureté totale de l'eau et la concentration en ions calcium, on en déduit la concentration des ions magnésium
4/ Liste du matériel : - Bécher de 100 mL - Éprouvette de 100 mL - pipette jaugée 20 mL ou 10 ml - propipette - 1 pH mètre étalonné (+ solution tampon) - 1 balance de précision (pesée ortie) - 1 plaque chauffante pour porter l’eau à ébullition) - burette - agitateur
5/ Liste des solutions : - E.D.T.A. : à 0,01 mol.l-1 - Solution tampon ammoniacal pH 10 - N.E.T - Patton et Reeder (en poudre) - NaOH : 2 mol.l-1 - HCL : 2 mol.l-1
Démarche utilisée :
Nous avons d’abord déterminé la quantité de calcium dans l’eau bouillie (qui provient du robinet), portée à ébullition dans les mêmes conditions que pour l’infusion, puis la quantité de calcium dans cette infusion de 300mL, volume qui équivaut environ à celui d’une tasse. Après quoi, nous pouvons soustraire ces deux quantités pour connaître la quantité de calcium qu’apporte seulement l’ortie.
Résultats obtenus :
Résultats échantillon eau bouillie : Dans les conditions de l’expérience (cf. protocole) nous avons obtenu pour l’échantillon d’eau bouillie Veau = 10mL, un volume d’EDTA de CEDTA à 0,01mol.L-1 à l’équivalence (au virage) VEDTA égal à 0,5 mL. On sait que au virage de l’indicateur, le nombre de moles de Ca2+ de l’eau équivaut au nombre de mole d’EDTA : on écrit la relation n Ca2+ = n EDTA On sait que n = C x V Donc pour l’échantillon d’eau bouillie on peut écrire : Ceau Ca2+X Veau = CEDTA X VEDTA Donc Ceau Ca2+ = CEDTA X VEDTA / Veau Ap pl icat io n n um éri qu e : CeauCa2+ = 0,5 x 0,01 / 10 = 5 x 10-4 mol.L -1
On convertit le résultat en concentration massique Cm eau Ca2+ en mg.L-1, sachant que Mca2+, la masse molaire du Ca2+ équivaut à 40,1g .mol -1.
Cmeau Ca2+ = Ceau Ca2+ x M ca2+ /1000 = 5 x 10-4 x 40,1 / 1000 = 20,05 mg.L -1 Donc l’ eau du r obin et util isée pour l’ expérience appor te une teneur en calciu m de 20,05 mg.L -1
Résultats échantillon Infusion d’ortie : Nous avons préparé une infusion d’ortie en pesant 1g d’ortie séchée que nous avons mis à infuser dans 300mL d’eau bouillie. Pour le dosage, nous avons obtenu pour l’échantillon d’infusion Vinf = 10mL, un volume d’EDTA de CEDTA à 0,01mol.L-1 à l’équivalence (au virage) VEDTA égal à 1,5 mL. On sait que au virage de l’indicateur, le nombre de moles de Ca2+ de l’infusion équivaut au nombre de moles d’EDTA Donc Cinf Ca2+ = CEDTA X VEDTA / Vin f Ap pl icat io n n um éri qu e : Cin f Ca2+ = 1,5 x 0,01 / 10 = 0,0015 mol .L-1
On convertit le résultat en concentration massique Cm in f Ca2+ en mg.L-1, sachant que Mca2+, la masse molaire du Ca2+ équivaut à 40,1g .mol -1.
Cminf Ca2+ = Cinf Ca2+ x M ca2+ /1000 = 0,0015 x 40,1 / 1000 = 60,15 mg.L-1
Résultats de l’apport de l’ortie uniquement On peut en déduire des résultats précédent l’apport de calcium dû uniquement à l’ortie infusée en utilisant la relation Cminf Ca2+ - Cm eau Ca2+ = CmortieCa2+ Ap pl icat io n n um éri qu e : 60,15 – 20,05 = 40,1 mg.L-1 On en conc lut q ue pour une inf usio n de 1g d’or tie séchée dans 300mL d’eau bouill ie, l’apport n et en calcium de l’orti e est de 40,1 X 300 / 1000 = 12,03 mg. CONCLUSION :
Certains fabricants de tisanes d’ortie conseillent jusqu’à 5g d’ortie séchée par tasse. Donc dans ce cas, l’apport net en calcium serait de : 5 X 12,03 = 60,15 mg de calcium par tasse. En sachant que l’on peut boire plusieurs tasses d’infusions par jour, par exemple trois tisanes, l’apport serait alors de : 60,15 X 3 = 180,45 mg de calcium. Les apports journaliers recommandés sont d’environ 900 mg, d’où : 180,45 X 100 / 900 = 20 % soit 1/5 des apports journaliers recommandés. L’ortie en infusion est donc un bon complément d’apport de calcium ; cela peut être une source non négligeable en calcium pour des personnes intolérantes aux produits laitiers contenant du lactose ou bien celles allergiques au soja (autre alternative d’apport de calcium conseillée), puisque l’ortie n’est pas allergène. De plus, si l’infusion est préparée avec une eau riche en calcium, comme Hépar, Courmayeur… L’apport en calcium de l’infusion n’en sera que plus important.
3 - Utilisation de l'ort ie en médecine, pharmacolo gie et cosmétolo gie On peut dire de l’ortie que c’est une « plante santé ». D’ailleurs, certains l’appelle aussi « alicament ». Un alicament est un terme qui désigne des aliments ayant des vertus médicamenteuses : c’est une contraction entre les mots « médicament » et « aliment ». En effet, elle contient des molécules variées, qui sont essentielles pour notre vie.
Quelles sont les molécules de l’ortie utilisées dans ces trois domaines ?
L’ortie a de nombreuses propriétés variées dues à sa composition moléculaire. Les principes actifs de l’ortie utilisés sont :
Ses sels minéraux et oligo-éléments : le calcium, potassium, sodium, souffre, fer, silicium, manganèse, zinc et cuivre, font d’elle une plante aux propriétés reminéralisantes et surtout grâce à sa richesse en silice. Cette propriété en plus de sa propriété antirhumatismale sont utiles contre l’arthrose.
Sa richesse en vitamine B5, fer et silice est utile contre les ongles cassants, les cheveux ternes et leur chute.
Elle est antiasthénique, c'est-à-dire qu’elle a des vertus contre la fatigue grâce à sa richesse en vitamine C, minéraux et oligo-éléments.
Elle peut également favoriser la croissance, la concentration et l’attention. Ses propriétés antihémorragiques sont dues à sa composition en vitamine K.
On utilise les propriétés anti-inflammatoires du zinc qu’elle contient dans les traitements contre l’acné.
Elle favorise l’élimination de l’acide urique pour un traitement contre la goutte et les montées de lait lors de l’allaitement.
Les stérols présents dans les racines sont utilisés contre l’hypertrophie de la prostate.
Sont également utilisés ses protéines, lipides, provitamine A, sa chlorophylle, son tanin et son mucilage qui ont des propriétés astringentes (resserrent les tissus vivants de l’organisme), ses acides organiques : gallique et formique.
Ses trois vitamines A, B et C avec ses sels Ca, K, Fe, Si et Cu ont des propriétés reminéralisantes, toniques et antianémiques (stimule la formation de globules rouges).
Quels types de produits ? Pour soigner quoi ? Sous quelles formes ? exemples.
C’est l’URTICA DIOICA qui est utilisée en médecine traditionnelle. En homéopathie, c’est l’URTICA URENS. Il existe en pharmacie des médicaments à base d’orties et des compléments alimentaires. Dans la pharmacie où nous avons donné notre questionnaire, on peut trouver ces médicaments depuis quelques dizaines d’années, mais leurs fournisseurs en huiles essentielles, les grands fournisseurs de l’industrie pharmaceutique, comme Pranarôm ou Puressentielle ne vendent pas d’huile essentielle d’ortie mais il en existe tout de même pour les traitements contre la chute des cheveux. La plante d’ortie, à elle seule peut parfois guérir des pathologies légères. Pour les pathologies plus pénibles, elle constitue plutôt un complément aux traitements lourds. Elle n’est pas nocive pour l’homme à trop forte dose. L’effet urticant peut être cependant nocif puisque des allergies, et de plus en plus fréquentes dans la pharmacie en question, apparaissent. Peut-être est-ce lié à l’environnement dans lequel pousse la plante et, surtout, à la présence de produits phytosanitaires comme les engrais, pesticides… Ces allergies sont dues à la présence d’histamine et d’acétylcholine (dans les poils urticants). Ce dernier acide est aussi présent dans le système nerveux humain.
La racine d'ortie
La racine de la plante est très conseillée, et surtout ses rhizomes, contre les troubles de la miction légers grâce aux phytostérols, notamment l’hyperplasie bénigne de la prostate, (phases I et II) en usage interne. On l’utilise soit sous forme de comprimés, de capsules, de gélules ou de tisanes et parfois en décoction avec des racines séchées. Cela augmente le débit et le volume urinaires et réduit le résidu post-mictionnel. Il faut cependant demander conseil à un spécialiste. Différentes préparations de la racine sont en vente en France dans les pharmacies.
La feuille d'ortie
La feuille est utilisée comme antirhumatismale (douleurs rhumatismales, arthrite), elle soulage les douleurs articulaires car elle reminéralise le corps, elle a une action anti-inflammatoire avérée, surtout pour les inflammations urinaires, galactagogue et possèderait aussi un intérêt antiallergique pour le rhume des foins en usage interne. Aussi comme astringent, tonique, hémostatique et produits cosmétiques en usage externe. On la trouve le plus souvent sous la forme de tisanes ou comprimés, gélules en usage interne et lotions ou solutions en usage externe. Les parties aériennes de l’ortie dioïque (comme celles de l’ortie brûlante) sont en vente libre en France. On peut trouver dans certaines pharmacies des tisanes d’orties en tant que draineur pour les affections urinaires et cystites, ou pour le rhume des foins, la goutte et la prévention de calculs urinaires et rénaux mais aussi des feuilles et fleurs séchées et quelques fois des jus d’ortie. Aussi en soins cosmétiques comme des lotions capillaires à effet tonique pour favoriser la repousse des cheveux (en phytothérapie) ou en traiter la chute, et également contre la production de sébum et de pellicules, ou des crèmes à base de feuilles d’ortie car c’est un dépuratif efficace contre les dermatoses comme l’eczéma, les psoriasis et les dartres. Elle est également utilisée contre l’acné en phytothérapie moderne. La soupe d’ortie, que l’on peut préparer soi-même est une très bonne ressource en fer.
La plante en elle-même
Les piqûres d’ortie, c'est-à-dire les molécules d’histamine présentes dans les poils urticants (tiges), en contact de la peau, soulageraient aussi l’arthrite et les rhumatismes. Elle a des propriétés antianémiques et des vertus astringentes contre les hémorragies diverses comme les crachements de sang, les règles trop abondantes, les saignements du nez... Feuilles et racines sont utilisées comme diurétiques, c'est-à-dire qu’elles aident à l’élimination de l’eau présente dans notre corps en cas de cellulite et rétention d'eau.
Exemple d’un médicament trouvable en pharmacie :
Elusanes ortie, du laboratoire Naturactive (laboratoires Pierre Fabre)
Elusanes ortie. (Photographies prises par Léa)
(Ce produit a été acheté à la Pharmacie PLATINI à Bar-le-Duc avec Le guide des plantes et produits d’origine naturelle bénéfiques pour votre santé de Naturactive)
C’est un médicament sous formes galéniques, contenant un extrait de feuille d’ortie. Il est réservé à l’adulte, et à ne pas utiliser durant la grossesse et l’allaitement. Il est utilisé ici pour le confort articulaire car l’extrait de feuille d’ortie apaise les articulations douloureuses, et plus particulièrement après un choc, traumatisme ou effort excessif. Riche en sels minéraux : calcium, potassium, silicium, fer et magnésium, il aide à des os et cartilages en bonne santé.
4 -L'emprise de l'ortie dans l'environnement
Cultiver l'ortie
L'ortie est une plante vivace dont la culture ne nécéssite aucun produit polluant. Souvent mal vue par ceux qui ne la connaissent pas, l'ortie est nécessaire, du moins, très utile à nos jardins. Elle facilite la croissance d’autres plantes. Il est donc important de savoir vivre avec l’ortie ! On peut trouver la grande ortie presque partout, dans tous types de sols, même les plus caillouteux, il suffit que la terre soit riche en humus, en minéraux et en fer. L’ortie pousse dans des milieux saturés en azote et en fer. Cependant,il est possible d’en semer ou d’en planter. La grande ortie révèle vite sa nature envahissante mais elle est très facile à enrayer. Pour cela, il suffit de biner et sarcler les allées et les bordures du massif d’ortie. La grande ortie sert aussi lorsque l’on fait de nouvelles plantations de fleurs ou de légumes à donner de la vitalité aux nouvelles plantes en préparant un trou destinée à celle-ci en y jetant une poignée d’orties quelques jours avant la plantation.
1.Cultiver l'ortie dans son potager L’ortie sert aussi à nos jardins : - Elle permettrait aux plantes aromatiques d’avoir de la vigueur et elles seraient ainsi plus florissantes. -Sa présence à coté de certaines plantes récoltées pour leur huile essentielle permettrait d’en augmenter la teneur. - Les orties poussant à côté des plantes à fruits rouges peuvent améliorer leur vigueur. -La présence d’ortie permet aussi de protéger les plantes en réduisant le nombre de mouches noires. Bien que l'ortie pousse dans des milieux sauvages, c'est une plante fragile, il faut donc en prendre soin. L'ortie se plante généralement au printemps, pas trop profondément et les plants doivent être espacés de 4 à 6 cm. il est conseillé de planter les graines dans des pots que l'on maintient à température ambiante et à l'ombre. Il faut régulièrement les arroser la première semaine. Après 7 à 10 jours, les germes d'ortie vont sortir de terre, il faut alors les planter dans le potager une semaine après cette germination.L'idéal est de maintenir ces jeunes pousses à l'ombre et de les laisser dans les pots car l'ortie est un plante envahissante. Lorsque l’on fait du compost, il est facile de l’enrichir et d’activer la décomposition, pour cela, il suffit d’y ajouter des orties.
2.Cultiver l'ortie en champ Le sol doit etre bien nettoyé afin qu'il n'y ait pas de concurrence avec d'autres plantes. Pour la première implantation avec des graines, il est conseillé de faire pousser l'ortie sous serre au printemps. Ensuite les jeunes plants sont plantés dans le champ fin mai. Ceux-ci ne seront matures qu'après un an. L'ortie sera en place en moyenne 3 à 4 ans, il faut à chaque printemps appliquer un engrais vert riche en azote (cela peut être du purin d'ortie), surtout après la première récolte. On récolte la partie aérienne juste avant la floraison ou peu de temps après. On peut faire 2 à 3 récoltes par an. La première débute en juin, c'est la plus productive.
L'utilisation de l'ortie comme engrais naturel : le purin d'ortie
Le purin d’ortie est l’objet d’une macération de feuilles d’ortie et d’eau de pluie. En effet, il suffit de prendre des feuilles, les mettre dans une bassine remplie d’eau et laisser fermenter quelques jours au soleil. Pendant cette décantation, les cellules des plantes se dissolvent et libèrent les substances chimiques qu’elles contiennent, c’est à dire, des extraits végétaux. Le seul inconvénient est son odeur nauséabonde, cependant, une fois utilisé, il ne sent plus rien. Il est aussi possible d’acheter du purin dans le commerce.
(http://www.natureetdecouvertes.com)
(http://ahahh.blog.lemonde.fr/2009/05/29/la-recette-du-purin-dortie-un-incontournable-du-jardinbio)
1.Pourquoi utiliser le purin d'ortie? L'efficacité du purin d'ortie a été expérimentée en 1981 par Rolf PATERSON, chercheur suédois. L'expérience a été réalisée sous serre, en culture de radis, blé et orges Ces cultures ont reçu régulièrement une fertilisation avec du purin d'ortie en comparaison à une solution chimique, de composition identique. L'expérience a duré deux mois. L'avantage du purin était décelable au coup d'oeil, tant la vigueur des plantes était spectaculaire. Constatation interessante, le système racinaire des plantes produites avec cette méthode naturelle, était beaucoup plus développé. Contrairement à ce que l’on peut croire, le purin n’est pas un engrais. Il contient beaucoup d’azote, de vitamines et d’oligo-éléments mais il ne nourrit pas. Il n’est pas non plus un insecticide ni un fongicide puisqu’il ne détruit pas les insectes mais les repousse, particulièrement efficace contre les pucerons. Les jardiniers se le sont appropriés depuis de longues décennies. Il est devenu pour eux, une tradition. Le purin prévient des maladies et repousse les ravageurs de jardin. Grace au purin, la plante est fortifiée, la croissance améliorée et résiste face aux maladies. Il n'est plus question d’ajouter d’autres traitements, car la plante sera en bonne santé, se défendra mieux contre les maladies et attaques d’insectes. Il est riche en magnésium, en soufre et en fer mais contient peu de phosphate. Pour que les bienfaits du purin soient reconnus, il faut le pulvériser sur les plantes ou le répandre sur le sol à l’aide d’un arrosoir. Lorsque l’on trempe des graines dans le purin d’ortie durant une demi-journée, cela semble faire merveille sur les semences de salades ou autres. On l’utilise aussi après la taille d’un arbre afin de reconstituer ses réserves nutritives ou encore pour aider les rosiers à résister contre les attaques diverses.
2. La polémique Dans le purin, tout n’est pas rose; en effet, la préparation fait l’objet de polémiques. Si on laisse la plante fermenter trop longtemps, dans l’eau, elle atteint un degré de putréfaction trop important, ce qui est mauvais pour la santé. C’est pourquoi il a été interdit par la loi (ou presque) le 6 janvier 2006, "loi de l’orientation agricole" interdisant de « donner ou de vendre un produit phytopharmaceutique non homologué et qui ne possède pas d’autorisation de mise sur le marché ». Cette loi interdit aussi de détenir des bidons de purin d’ortie ou d’en diffuser la recette. Ceux qui seraient tenté d’enfreindre la loi risqueraient deux mois de prison ferme et une amende de 75 000euros. La loi interdit donc l’utilisation, la commercialisation et la transmission des recettes à base d’ortie pourtant inoffensif pour l’environnement et l’être humain. Aujourd’hui, les agriculteurs en ont assez et ont du mal à comprendre l'acharnement contre cette préparation. Les autorités semblent compréhensives puisque le 20 avril 2011, un communiqué du ministère de l’Agriculture annonce un premier pas vers la paix et la raison : le purin d’ortie est enfin autorisé à la vente.
Cette plante peut elle être une alternative du coton?
L'ortie a aussi des propriétés textiles très intéressantes, qui on été utilisées depuis des centaines d'années. En effet, dès le moyen âge, la fibre d'ortie était utilisée pour fabriquer des cordes, des fils et même des vêtements. Son usage se poursuit jusqu'à la première guerre mondiale par l'armée allemande, qui utilisait cette fibre pour confectionner des tentes, des vêtements sans teinture, puisque la couleur de la fibre d'ortie est naturellement verte. Puis son usage en tant que fibre textile disparut petit à petit au profit de fibres végétales plus rentables, et aux mécanismes d'extraction de la fibre plus industrialisés. Mais depuis quelques années, la cuture de l'ortie, pour son utilisation dans le textile, refait son apparition, grâce notamment à l'engouement pour les fibres naturelles, plus écologiques. Elle présente aussi un anvantage, sa couleur naturellement verte, et la possibilité d'utiliser le broyat des racines comme teinture jaune.
Les vêtements écologiques sont au joût du jour. Le lin, le chanvre mais aussi l'ortie sont des fibres textiles de plus en plus réutilisées. C’est une alternative au coton avantageuse, le coton étant une plante trop gourmande en eau. De plus, l’ortie a d’excellentes qualités, sa tige est intéressante pour la fabrication de fibres de textile. Ces fibres ont la particularité d’être naturelles et biodégradables mais aussi légères et solides. Elles sont creuses, d’où leur capacité à emprisonner l’air dans le tissu : une caractéristique intéressante pour l’isolation thermique des vêtements. Les blues jeans, très à la mode, sont de plus en plus vendus. Pour le fabriquer, il faut une grande quantité de toile appelée denim, qui induit une culture en masse de coton. Alors qu’il faut 11 000 litres d’eau pour un seul kilo de coton, c’est un sacrifice de la planète pour nos vêtements … Il existe des alternatives. Par exemple, la marque Brennels est spécialisée dans les vêtements respectueux de l’environnement et met sur le marché des jeans écologiques à base de coton bio et d’ortie. Cette marque possède ses propres plantations d’orties, l’utilise, mélangée à du coton bio ou de la laine par exemple, pour fabriquer toute une gamme de vêtements. (http://www.netl.nl/shop-online/brennels--8217--choice/702_jeans-dark_dark-loose-tapered-nettle jeans.html) La fibre d'ortie présente de nombreuses propriétés physiques et thermiques intéressantes: Un laboratoire de recherches en Italie séléctionne et croise les orties afin d'obtenir une plante présentant toutes les caractéristiques requises pour l'utilisation intensive en industrie textile. De plus, les fibres d'ortie accumulent de l'air à l'interieur de leur structure, ce qui crée une isolation thermique naturelle, emprisonnant l'air frais en été, et gardant l'air chaud en hiver, ce qui permet de garder une température constante. Les vêtements en ortie ( ou ramie, l'ortie de Chine ) son très soyeux, contrairement à ce que l'on pourrait croire, puisqu'elle a été souvent confondue avec la soie de Chine. L'extraction de la fibre d'ortie, peut se faire de manière naturelle et artisanale ou industrielle, suivant un certain protocole : Après la récolte, la fibre est décortiquée sur plante fraiche, puis on sépare la partie bois et la partie faisceaux de fibres. Puis les faisceaux sont éraflés pour enlever l'écorce externe puis lavés et séchés. Cette technique présente de nombreuses contraintes, car les étapes d'extraction et de nettoyage de la fibre coûte cher, en raison des produits chimiques utlisés et des nombreuses étapes nécessaires. Ces techniques sont donc à améliorer pour que l'usage de l'ortie en industrie textile devienne optimale!
L'alimentation animale
L'ortie est cultivée depuis longtemps en Suède comme fourrage: c'est une plante très appréciée des herbivores. Elle peut être mangée fraîche par certains animaux tels que les ânes, les poneys, les chèvres, les porcs, les lapins et les dromadaires, mais sa piqure est redoutée par les vaches, les moutons et les chevaux en raison de ses poils urticants. On fait donc sécher l'ortie comme le foin, à l'air ou au soleil durant au moins 24 heures après avoir été coupée, pour éliminer son pouvoir urticant.
L'ortie est coupée jeune (lorqu'elle a atteint 1 à 2 cm de hauteur) car les animaux ne mangent pas les tiges grosses et dures. On ne sert jamais l'ortie seule (goût amer) mais on mélange avec d'autres fourrages. Les constatations suivantes ont été faites: avec une ingestion régulière d'ortie, la quantité et la qualité du lait des vaches se voit augmentée, la ponte des poules est stimulée, les chevaux sont plus vifs et leur poil plus vigoureu; les défenses immunitaires de la volaille et des porcs sont renforcées. La grande ortie est souvent mélangée à la nourriture spécifique des volailles pour activer la ponte des oeufs et rendre ceux - ci plus beaux. L'ortie trouve sa place dans l'alimentation animale, grâce à sa composition particulièrement riche en protéines et en nutriments. Il est dit aussi que les orties auraient un pouvoir stimulant sur les animaux. D'après Paul Fournier, une telle efficacité est dûe à la présence de la sécrétine qui a été découverte par les travaux d'un scientifique, nommé M. Dobreff. Ce dernier aurait montré que " la sécrétine est une substance très importante pouvant stimuler les sécrétions du système digestif" (c'est à dire, celles de l'estomac, du pancréas, de la bile, du foie et de l'intestin). Une meilleure digestion favoriserait d'avantage d'énergie disponible pour accomplir les autres activités de l'organisme.
Un projet local : "Implantation et valorisation d'une culture d'ortie dans le cadre du développement durable en milieu rural sur le site de l'ancienne fonderie d'Ecurey"
La Communauté de Communes de la Haute Saulx cherche à valoriser une ancienne fonderie d'art et d'ornement sur le site d'Ecurey-Montiers sur Saulx. En 2009, les élus ont décidé d'élaborer un projet pour ce site et souhaitent le présenter dans le cadre du PER ( Pôle d'Excellence Rurale) en octobre 2010. Ce projet s'inscrit dans les préoccupations actuelles et prend en compte le contexte économique et social de la communauté de communes : développer un centre de ressources pour le développement durable en milieu rural et mise en place de parcelles d'orties sur ce site. Ce centre place l'environnement au coeur de son action, c'est à dire l'environnement entendu comme "l'ensemble des conditions naturelles et culturelles susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines". Cette proposition présente un caractère original et envisage un développement. Après culture et récolte, l'ortie pourrait être directement valorisée dans les activités de maraichage et de restauration collective qui vont également être développés dans le cadre du projet. Celui-ci pose de vraies questions concernant les modes de culture et la valoriation de cette plante et permettra d'avancer aussi bien sur un aspect recherche agronomique que sur un développement technologique et valorisation économique. L'ENSAIA (Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie et des Industries Agro-alimentaires) et AGRIA LORRAINE (Centre Regional d'Innovation et de Transfert de Technologies : le CRITT) sont partenaires de ce projet. Une grande place est accordée à l'aspect pédagogique du projet ainsi qu'à sa diffusion aux entreprises locales. Pour ce faire, 3 volets sont mis en place:
1.Un volet agronomique -Definition des conditions de culture adaptées au site. -Mise en place et suivi des cultures, récoltes.
-Mise au point de techniques mécanisées séparant les tiges et les feuilles. -Mesure de l'impact environnemental de la culture de l'ortie.
2.Un volet valorisation -Etudes scientifiques et techniques sur les valorisations possibles de l'ortie. -Approche du marché. (recensement et prise de contact des entreprises pouvant avoir un intêret à valoriser l'ortie) -Integration de l'ortie au sein des autres activités qui vont se construire grâce au projet. *Valorisation agronomique:
-Mise au point de purins d'ortie de différentes compositions -Réalisation d'essais en serre: impact sur la fertilisation des cultures, identifications des principes actifs insecticides et herbicides. -Etude réglementaire sur l'utilisation de l'ortie dans les produits phytosanitaires ainsi que sur la création et l'homologation de nouvelles formulations. *Valorisation alimentaire:
-Essai d'incorporation dans des recettes. -Analyse sensorielle sur ces recettes -Etude réglementaire sur l'utilisation de l'ortie dans les produits alimentaires ainsi que sur la création et l'homologation de nouvelles recettes. -Valorisation de la tige.
3.Un volet Communication-Diffusion -Participation au contenu de la plate-forme numérique mise en place autour du projet global d'Ecurey. -Organisation de manifestations -Travail sur la mise en place d'ateliers pédagogiques en lien avec le chargé de mission de la Codecom en charge du projet.
Il s'agira, dans le cadre du projet, de réaliser, une étude scientifique et technique ( articles scientifiques, thèses, brevets) pour les produits issus de l'ortie (feuilles, tiges, racines) pour des applications en pharmaceutique, agronomie, alimentation humaine et animale, cosmétique, élevage, materiaux textiles et construction: Ceci afin d'obtenir un état de l'art des connaissances et usages actuels de l'ortie; d'approfondir et de compléter la présentation faite ci-dessus. Elle permettra de mettre en avant certaines pistes de valorisation intéressantes qui ne seront pas abordées dans le cadre de ce projet mais pourraient s'avérer pertinentes par la suite pour un développement par des entreprises locales.