Hydraulique des sols
Compte-rendu des j o u r n é e s d'Hydraulique des Sols o r g a n i s é e s les 27, 28 et 29 novembre 1968, à Paris, par la Section de M é c a n i q u e des Sols du Laboratoire Central.
Bulletin de Liaison des Laboratoires Routiers
s o m m a i r e
Présentation
4
J . L E G R A N D • F. S C H L O S S E R
S y n t h è s e à l'intention des praticiens Notions fondamentales de l'hydraulique des sols
7 2î
M . R A T - H. J O S S E A U M E
Mesure du coefficient de perméabilité du sol en place Essai de pompage
38
H. J O S S E A U M E
Essai Lefranc
56
M . R A T - F. L A V I R O N - J . - C . J O R E Z
Essai Lugeon
67
A . de R A G U E N E L
Mesure de la pression interstitielle Facteurs intervenant dans les mesures de pression interstielle
79
H. J O S S E A U M E
Le P i é z o m è t r e L.P.C.
102
M. PEIGNAUD
Drainage et rabattement Etude t h é o r i q u e M. RAT
113
Spécial N
Cas particuliers Nappe en charge dans le sol de fondation d'un ouvrage d'art
131
H. JOSSEAUME - J.-J. SEVESTRE - J.-F. MAILLARD - J.-P. DUPARCQ - A. VECCHI
Tassements dus aux rabattements de nappe
141
H. JOSSEAUME
Consolidation d'un sol fin argileux par le vide
153
J.-L. PAUTE
Stabilité des talus routiers
163
G. PILOT
Autoroute Nancy-Metz
180
Groupe de travail du " C h â t e a u - s o u s - C l é v a n t " P r é s e n t a t i o n : H. SCHLUCK
Digues en terre
199
H. JOSSEAUME
Liste des principaux symboles
215
Conclusions
216
J . LEGRAND
Résumés
220
M i n i s t è r e de l'Equipement et du Logement - Laboratoire Central des Ponts et C h a u s s é e s 58, Boulevard Lefebvre - 75 - Paris 15 - Avril 1970 e
Présentation J. LECRAND I n g é n i e u r des Ponts et Chaussées Chef du D é p a r t e m e n t des Sols F. SCHLOSSER I n g é n i e u r des Ponts et Chaussées Chef de la Section " M é c a n i q u e des Sols" D é p a r t e m e n t des Sols Laboratoire Central
4
La présence d'eau, statique ou en mouvement, dans le sol commande la stabilité de nombreux ouvrages. Les Laboratoires des Ponts et Chaussées en sont avertis, qui depuis plusieurs années ont eu à examiner, dans le cadre des études de tracés routiers et autoroutiers, des problèmes de stabilité de pente pour des déblais de grande hauteur ou des remblais accrochés sur des pentes naturelles voisines de l'équilibre limite. On sait de même la nature et l'Importance des sujétions qui pèsent sur l'exécution des ouvrages ou de leurs fondations lorsque ces ouvrages sont réalisés sous la nappe ou sont implantés en mer ou en rivière. L'eau est l'un des trois constituants du sol (grains solides, eau, air). Elle possède une grande mobilité; aussi toute modification apportée par les travaux à ses conditions de gisement a une incidence directe sur le comportement mécanique du sol, non seulement au droit de l'ouvrage lui-même, mais également dans son voisinage. Enfin, l'eau est une substance utile, déjà rare. Bien que le mécanicien des sols la recherche le plus souvent pour la rejeter, et non pour l'exploiter, il ne doit pas perdre de vue qu'elle est frappée de droits d'usage et que, par suite, les travaux ne peuvent modifier librement la configuration des nappes et des écoulements. L'action des Laboratoires des Ponts et Chaussées ne s'est pas limitée aux seules études de stabilité de pentes, ils ont, en effet, abordé d'autres problèmes techniques dans lesquels l'hydraulique des sols se trouve impliquée, tels que : exécution de fouilles sous la nappe, rabattements. Ils sont tous concernés par la mesure de la pression interstitielle en laboratoire, Indispensable à l'exploitation de l'essai consolidé non drainé pour la détermination des paramètres effectifs de cisaillement. Enfin, certains d'entre eux ont été amenés à collaborer à des études de digues ou barrages en terre, de faible hauteur, liés à divers aménagements.
Les journées d'hydraulique des sols ont eu principalement pour but d'attirer l'attention des ingénieurs des laboratoires et des bureaux d'études, ainsi que celle des maîtres d'œuvre sur l'importance, la difficulté des problèmes d'hydraulique et leurs relations avec l'environnement. Elles ont donc été orientées essentiellement, à l'échelle d'un site d'ouvrage, sur les écoulements et leurs effets mécaniques. Un rappel des notions fondamentales a paru utile pour donner à tous les moyens de déceler les problèmes, d'en saisir l'importance et de mieux les poser. L'accent a été mis sur l'interaction entre les phases solide et liquide du sol et sur la primauté à donner à la pression sur le débit dans la majorité des problèmes. Les mesures en place jouent un rôle tout particulier : mesures de pression, mesures des coefficients de perméabilité des sols ou des roches fracturées. Ces mesures sont souvent indispensables pour préciser les conditions générales de l'écoulement, eu égard à l'hétérogénéité naturelle des sols.
Les laboratoires utilisent, dans leur quasi totalité, les essais de cisaillement non drainés à l'appareil triaxial pour la mesure des paramètres de résistance intergranulaires. Il importe que ces essais soient bien faits et les conditions à respecter, pour effectuer une mesure valable de la pression interstitielle, sont précisées et commentées. On étudie également le rôle de l'eau dans la stabilité barrages ou digues en terre et l'on évoque les problèmes
des ouvrages, talus, fouilles, de drainage et de rabattement.
Une assistance importante, près de cent vingt participants, dans leur grande majorité de l'Administration, et des discussions animées ont confirmé que ces journées venaient à leur heure et qu'elles répondaient à un besoin au stade actuel de développement des laboratoires en mécanique des sols. Mécaniciens des sols et géologues volontairement réunis dominaient la participation. Leur collaboration est ici, plus qu'ailleurs, une condition indispensable du succès. L'hydraulique des sols ne se développe qu'à l'intérieur des hypothèses et des conclusions de l'hydrogéo/ogue. C'est à /'hydrogéologue que revient la responsabilité, sur la base de ses observations de terrain complétées par des essais en place, de voir l'eau sous pression là où le commun n'y voit rien et d'en définir le "contour". En dehors de leur fonction de "recyclage ", ces journées conduiront, espérons-le, à sensibiliser les ingénieurs sur les problèmes d'hydraulique, sur les études longues et difficiles nécessaires à leur solution, à leur faire prendre conscience de l'importance des moyens à consacrer à ces études et du recul avec lequel elles doivent être entreprises, à mieux faire connaître les compétences actuelles dans ce domaine des Laboratoires Régionaux et du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées et, par là, à faciliter et développer leur collaboration avec les maîtres d'œuvre ou avec des bureaux d'études privés. Nous voudrions également qu'elles suscitent, auprès des laboratoires et des maîtres d'œuvre, le désir de procéder, plus souvent, à des mesures ou des essais en place et à des constatations sur les chantiers. Multiplier les mesures de pression est un premier objectif subordonné à la mise au point d'appareils de mesure précis et fidèles et d'une méthode rapide de forage. Les textes des conférences avaient été remis aux participants avant les journées pour réserver la plus grande partie du temps aux discussions. Bien qu'ils n'apportent, tant sur le plan théorique que pratique, aucun élément véritablement nouveau, nous avons estimé qu'ils méritaient, pour répondre à une plus large diffusion, d'être publiés sous la forme d'un numéro spécial de notre Bulletin. Ils sont précédés d'une synthèse pour praticiens dans laque/le les lecteurs trouveront, sous une forme condensée, l'essentiel de ce que l'ingénieur doit savoir sur l'hydraulique des sols. De ces journées, comme de ce numéro spécial, M. Rat, Ingénieur des Ponts et Chaussées, et M. Josseaume, Attaché de Recherche au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, ont été les principaux artisans. Qu'ils trouvent ici l'assurance de notre gratitude.
Synthèse à l'intention des praticiens
D a n s les travaux de génie civil, l'eau joue un rôle très important. Parmi t o u s les p r o b l è m e s posés par sa présence, o n e n d i s t i n guera trois t y p e s : 1 - Les p r o b l è m e s d ' é p u i s e m e n t , d e rabattement de n a p p e s liés à l'exécution d e s fouilles e n terrains aquifères, e n d e s s o u s du niveau d e la n a p p e . 2 - Les p r o b l è m e s d u s , d a n s les m a s s i f s e n terre o ù l'eau circule, aux f o r c e s d ' é c o u l e m e n t q u i s'exercent s u r les grains du s o l . Il est fréquent que l'intensité de c e s f o r c e s atteigne celle d e s forces d e la pesanteur. C e s p r o b l è m e s sont ceux d e la s t a bilité d e s talus routiers, d e s p e n t e s naturelles et d e s barrages en terre. 3 - Les problèmes posés par l'influence du t e m p s d ' é c o u l e m e n t de l'eau d a n s les s o l s saturés, sur le c o m p o r t e m e n t d e c e s sols. Ce sont l e s p h é n o m è n e s d e c o n s o l i d a t i o n , de t e m p s d e t a s s e m e n t et de résistance au c i s a i l l e m e n t d e s sols. Il e s t i n d i s p e n s a b l e d e replacer toute étude d'hydraulique d e s sols d a n s s o n contexte hydrogéologique : c e c i nécessite u n e étude longue et étendue à une superficie débordant l a r g e m e n t celle de l'ouvrage.
Rappel t h é o r i q u e sur les é c o u l e m e n t s d'eau dans les sols Les d i m e n s i o n s d e s pores à travers lesquels l'eau circule étant très variables, o n e s t obligé de définir un é c o u l e m e n t m o y e n . La charge h est définie en tout point, à une constante près, par : , u h = —+ z u
: pression d e l'eau
(ou pression
c o m p r i s la pression ]' z
w
: poids spécifique
interstitielle)
a u point
considéré, n o n
atmosphérique,
d e l'eau,
: cote d u point par rapport à u n plan
horizontal d e référence.
Elle représente l'énergie potentielle de l'eau. D a n s une nappe a u repos, la charge est la m ê m e en tout point. O n mesure la charge et la p r e s s i o n , en un point M , à l'aide d'un piézomètre (fig. 1'). Le plus s i m p l e e s t constitué par u n tube creux, percé a u x deux extrémités : l'extrémité inférieure e s t placée au point M . L'eau s'élève d a n s le tube j u s q u ' a u point A .
A l'équilibre, la charge en A est égale à celle en M ; la pression en A étant nulle (puisque l'on néglige la pression atmosphérique), la charge en M est z , cote du point A, et la pression y vaut : A
Les surfaces ou lignes sur lesquelles la charge est constante sont appelées surfaces ou lignes équipotentielles. Soit Q le débit de l'eau s'écoulant dans un sol au travers d'une section de surface totale S, la vitesse apparente v de l'eau est :
Cette définition peut être généralisée et l'on définit, en tout point, un vecteur vitesse apparente v. Les lignes de courant sont tangentes en tout point au vecteur v. L'eau étant un fluide visqueux, tout écoulement se traduit par une perte d'énergie. Elle est caractérisée par le gradient hydraulique : i = — grad h La loi expérimentale de Darcy est la loi fondamentale de l'hydraulique des sols. Dans un milieu h o m o g è n e et isotrope, la vitesse d'écoulement de l'eau et le gradient hydraulique sont proportionnels : v = ki k est le coefficient de perméabilité, il s'exprime en mètres par seconde ; il prend, selon les terrains, des valeurs très variables. Les différents terrains sont caractérisés par les valeurs reprises au tableau I. TABLEAU I k en
m/s 1
ioio-
1
2
10"'
ioio-
4
io-
6
5
10-'
io-
8
10-» 10-10
graviers sans é l é m e n t s
sables +
fins
graviers
sans é l é m e n t s
fins
sables t r è s fins sables
argiles
argileux
homogènes
très
perméables
perméables
peu
perméables
t r è s peu
perméables
10-n
Il résulte de cette loi que les lignes de courant sont perpendiculaires aux surfaces (lignes) équipotentielles.
En combinant la loi de Darcy avec la loi de conservation de la masse d'eau, on obtient l ' é q u a t i o n fondamentale de l'hydraulique des sols, pour un milieu h o m o g è n e et isotrope : a h 2
ax
2
+
+ a
2 y
= Ah = 0 az
2
Cette é q u a t i o n montre que la r é p a r t i t i o n de la charge, et donc de la pression, ne d é p e n d pas de la p e r m é a b i l i t é .
Fig. 2 - Analogie électrique sur papier conducteur (appareillage).
Les p r o b l è m e s peuvent ê t r e t r è s souvent r a m e n é s à deux dimensions. La r é s o l u t i o n de cette é q u a t i o n , pour des conditions aux limites d o n n é e s , est obtenue g é n é r a l e m e n t par des m é t h o d e s analogiques, car beaucoup de p h é n o m è n e s physiques o b é i s s e n t à une loi du m ê m e type. L'analogie la plus f r é quemment e m p l o y é e est l'analogie é l e c t r i q u e sur papier conducteur (fig. 2).
Action mécanique de l'eau sur le squelette solide Les contraintes a p p l i q u é e s à un sol s a t u r é se r é p a r t i s s e n t entre l'eau interstitielle, sous forme de pression, et le squelette solide, sous forme de contrainte effective ou intergranulaire. Les contraintes normales peuvent ê t r e é q u i l i b r é e s totalement, ou en partie, par l'eau interstitielle. La contrainte normale totale o ( a p p l i q u é e à l'ensemble « g r a i n s + eau »), la contrainte normale effective a' ( a p p l i q u é e au squelette solide seul) et la pression de l'eau, ou pression interstitielle, sont l i é e s par la relation : a' = a — u Les contraintes de cisaillement sont r e p o r t é e s i n t é g r a l e m e n t sur le squelette solide et les contraintes totales T de cisaillement sont des contraintes effectives :
P:
y V : poids humide
Forces hydrauliques
a) pressions
Lorsqu'un sol est b a i g n é par une nappe au repos, le squelette solide est soumis à la p o u s s é e d ' A r c h i m è d e : le sol est d é j a u g é .
p
=
<
v ,poids
dejauge
b) résultante des forces
Lorsque la nappe est en mouvement, le sol est, de plus, soumis à des forces d ' é c o u l e m e n t ou forces de percolation d i r i g é e s dans le sens de l ' é c o u l e m e n t et proportionnelles au gradient hydraulique i (fig. 3). Les grains du sol opposent, en effet, une r é s i s t a n c e à l ' é c o u l e m e n t de l'eau dans l'espace intergranulaire (ce qui se traduit par la perte de charge), inversement l'eau exerce une action é g a l e et de signe contraire sur le squelette solide (principe de l'action et de la r é a c t i o n ) . L ' i n t e n s i t é de la force d ' é c o u l e m e n t agissant sur un é l é m e n t de sol de volume V est :
Fig. 3 - Forces hydrauliques. Etudes des forces exercées sur un élément de volume V par deux lignes de courant et deux équipotentielles.
9
Comportement mécanique
du sol a à court terme » et « à long terme »
C'est é g a l e m e n t à l'eau interstitielle que sont dues les différences de comportement d'un sol peu perméable aux différentes périodes de son histoire. Le chargement d'un sol entraîne généralement une réduction de volume des vides et, si le sol est saturé, l'expulsion d'une partie de l'eau interstitielle. Si la perméabilité du sol est grande par rapport à la vitesse de chargement, l'expulsion de l'eau est pratiquement instantanée. Si la perméabilité est faible, l'eau ne peut s'écouler que lentement et se met en pression. Le comportement d'un sol peu perméable, c'est-à-dire d'un sol argileux, évolue donc entre deux comportements extrêmes : — un comportement à court terme lorsque le sol vient d'être chargé. Aucune variation de volume n'a pu se produire et l'eau équilibre tout ou partie des contraintes normales créées par le chargement, — un comportement à long terme lorsque la pression interstitielle due à la mise en charge s'est dissipée. La pression interstitielle est alors indépendante des contraintes appliquées. La résistance au cisaillement d'un sol est une fonction de la pression interstitielle u. On l'exprime par la valeur T de la contrainte tangentielle maximale que peut supporter le sol : T
—
c' + (a — u) tg CD'
c' et
Une nappe est une accumulation d'eau dans un milieu poreux ou dans une roche fissurée. Cette eau est retenue par une formation i m p e r m é a b l e appelée mur de la nappe. G é n é r a l e m e n t , la composante verticale du gradient hydraulique est très faible.
Il s'ensuit q u e la charge ne varie p a s s u r u n e verticale. Le niveau d ' e a u d a n s un piézomètre est d o n c indépendant d e la position s u r la verticale de s o n e x t r é m i t é . Le lieu g é o m é t r i q u e de c e n i v e a u est la surface
piézométrique.
S i la surface piézométrique se trouve d a n s la f o r m a t i o n perméable, la nappe est libre. La surface piézométrique définit alors la surface d e la nappe. A u - d e s s u s d e la surface piézom é t r i q u e , le terrain est saturé, s u r u n e certaine hauteur, par l'eau capillaire (fig. 4a). S i la surface piézométrique se trouve a u - d e s s u s o u d a n s la f o r m a t i o n i m p e r m é a b l e q u i recouvre la f o r m a t i o n p e r m é a b l e , la nappe est captive. La f o r m a t i o n i m p e r méable est appelée « t o i t de la n a p p e » (fig. 4b).
P i e z o met re
iSliIllP
T e r r a i n non s a t u r é e Zone s a t u r é e : f r a n q e c apt 11 air e Surface p i é z o m é t r i q u e ou s u r f a c e de la nappe
Format i on "impermeable ^
a) nappe libre
Surface
piézométrique
Form a t i o n imperméable
Formation per m é a b l e Formation impermeable
w
b) nappe captive Fig. 4 - Définition des nappes.
Etude
hydrogéologique
Zone d a l i m e n t a n o
Elle a pour but d e mettre e n évidence l e s problèmes q u e l'eau posera et de fournir les é l é m e n t s d ' i n f o r m a t i o n , s u r l e s n a p p e s et les é c o u l e m e n t s , nécessaires à leur s o l u t i o n . La géologie précise la nature d e s terrains et leur structure. Elle permet d o n c de localiser les niveaux aquifères. L'inventaire hydrogéologique (relevé d e s puits et d e s piézomètres existants, repérage et m e s u r e s du d é b i t d e s sources) permet de d é n o m b r e r les nappes et de les situer.
•
Puits
.
•
Pi ezom et r e
H ^ A X (
"*
Source Marécage
Separation des bassins de drainage
^.Ltgne d « courant E qu i pot e n t i ell es ou isopiezes
Fig. 5 - Surface piézométrique
: interprétation.
O n étudie ensuite c h a q u e nappe séparément. D a n s c h a q u e c a s , la c o n n a i s s a n c e de la surface piézométrique est essentielle, s o n interprétation apporte les é l é m e n t s suivants (fig. 5) : — limite d u bassin h y d r o g é o l o g i q u e , — i m p o r t a n c e d e s gradients h y d r a u l i q u e s , — axes naturels d e drainage d e la n a p p e .
11
La géométrie du mur et du toit de la nappe sera étudiée d'une manière très précise, car elle joue un rôle très important pour l'étude et la réalisation des travaux. Toutes ces données sont généralement présentées sous forme de cartes. Pour prévoir le drainage d'une nappe, ou son exploitation, il est nécessaire de connaître le mécanisme de son alimentation. Il ne peut être compris que si l'on suit l'évolution de la nappe pendant un an au moins pour pouvoir faire les corrélations pluviométrie-niveau piézométrique. Ce niveau peut varier énormément selon les saisons. L'étude permettra donc de choisir l'époque la plus favorable pour l'exécution des travaux. L'étude hydrogéologique ne sera utile que si elle est complète, c'est-à-dire : — si elle a une durée suffisante, supérieure ou égale à une année, — si elle appréhende le bassin hydrogéologique intéressé par les travaux, en débordant largement de l'emprise du projet.
Mesure du coefficient de perméabilité On peut mesurer sa valeur, en laboratoire, à l'aide d'un perméamètre mais les résultats obtenus n'ont généralement pas une signification précise du fait du remaniement des échantillons et de leur faible volume. Il est donc nécessaire de faire la mesure dans le terrain. On distingue deux types d'essai : l'essai ponctuel et l'essai de pompage. L'essai ponctuel
Pour les formations meubles ou peu consolidées, on l'appelle aussi «essai Lefranc ». Il est habituellement exécuté en même temps que le sondage. Il consiste à injecter ou à pomper de l'eau à débit constant Q dans une cavité, limitée par la paroi du sondage et à la partie supérieure par un bouchon étanche. On crée ainsi une variation de charge h dans la cavité. Lorsque le régime d'équilibre est atteint, on a la relation simple : Q = kCh dans laquelle C est un coefficient qui ne dépend que de la forme de la cavité. Des formules permettent de le calculer. Pour obtenir une meilleure précision, on pompe ou on injecte à plusieurs débits (fig. 6). Dans les terrains peu perméables, on procède d'une manière différente, car les débits seraient trop faibles. On augmente, ou on diminue, la charge dans la cavité et on étudie le retour à l'équilibre.
1
Fig.
12
6 - Essai
2
3
Lefranc
»
5
6
: interprétation.
7
«se/m
L'essai Lefranc est rapide à réaliser mais le volume de terrain intéressé par la mesure est faible (de l'ordre de 5 mètres autour de la cavité). La précision est également faible: on exprime généralement la valeur de k sous l'une des formes suivantes :
1
10", 2 x 10" ou 5 x 10" . Il faut réaliser de nombreux essais sur un site : on obtient ainsi la valeur moyenne de la perm é a b i l i t é et une idée de l ' h é t é r o g é n é i t é du site. L'intérêt principal de cet essai est de pouvoir être réalisé aussi dans les piézomètres. n
Dans les formations compactes et fissurées, l'essai est effectué sous pression dans une tranche de forage limitée, soit par le fond et un obturateur, soit par deux obturateurs (fig. 7). Il s'appelle alors «essai L u g e o n » . Sa réalisation est délicate. Généralement, au lieu d'exprimer la perméabilité en mètres par seconde, on l'exprime en unité Lugeon. Elle caractérise surtout l'état de fissuration du massif et donne une estimation des quantités de coulis d'injection nécessaires pour consolider le massif. L'essai de pompage Fig. 7 - Essai Lugeon : schéma
de principe.
On réalise un puits de diamètre suffisant pour descendre une pompe, ou une crépine, jusqu'au mur imperméable. Autour de ce puits, on pose des piézomètres (fig. 8). On pompe à débit constant Q et l'on suit le rabattement A dans le puits et les piézomètres. Si le milieu est h o m o g è n e et isotrope, ce rabattement suit la loi : Q
A =
W(u)
4 TrkH 2
. r S 4kHt distance au puits, é p a i s s e u r de la nappe, temps, coefficient d ' e m m a g a s i n e m e n t , il c a r a c t é r i s e
la q u a n t i t é
d'eau que
le
terrain peut l i b é r e r .
La fonction W(u) est tabulée. Fig. 8 - Écoulement
vers un puits.
On obtient ainsi, pour chaque piézomètre, une valeur de k et l'on adopte pour le terrain une valeur moyenne. Après l'arrêt du pompage, on enregistre la remontée de la nappe dans les piézomètres, ce qui permet de calculer la perméabilité du terrain d'une manière plus facile que la descente car les courbes obtenues sont plus régulières. D'une manière générale, si l'on pompe suffisamment longtemps, le niveau se stabilise dans les différents piézomètres. Pour une nappe libre, on a la relation : Q H —h = — 2
2
7rk
r In — R
(formule de Dupuit)
h
: é p a i s s e u r de la nappe a p r è s rabattement, à la distance r du puits,
R
: rayon d'action, il r e p r é s e n t e
la distance à partir
de laquelle o n
peut
c o n s i d é r e r le rabattement d û au p o m p a g e de d é b i t Q c o m m e nul.
Distan ets au centre
Fig. 9 220 m
1000 j puits (en mètres)
Essai de pompage : interprétation k = 2,5x10-1 m/s Q = 6,5 Ils.
Si l'on dispose de plusieurs piézomètres, on porte sur un graphique Ig r en abscisse et H — h en ordonnée. Les points 2
2
s'alignent sur une droite de pente 2,3 —
(fig. 9). Son inter-
7ik
13
section avec l'axe des abscisses donne la valeur du rayon d'action qui est nécessaire pour le calcul des épuisements de fouille. Si l'on ne dispose pas de piézomètres autour du puits, on prend pour r la valeur du rayon du puits r et on estime la valeur de R selon le terrain (50 mètres dans les terrains peu perméables, 200 mètres dans les terrains très perméables). Bien que l'erreur commise soit faible, puisque R n'intervient que par son logarithme, on ne conseille pas de réaliser un essai aussi simplifié. p
Pour obtenir le coefficient de perméabilité, un seul débit de pompage est nécessaire. La durée de l'essai peut être alors d'une journée (pompage et étude de la remontée), mais s'il est nécessaire de connaître les conditions de réalimentatinn H P la nappe, on doit pratiquer un essai de longue durée (de trois jours à une semaine), en augmentant le débit par paliers. L'essai de pompage donne une valeur moyenne de la p e r m é a bilité, dans un volume très grand (cylindre de 200 mètres autour du puits, de hauteur égale à celle de la nappe). La précision obtenue est bonne (10%), cependant, pour que l'interprétation soit correcte, il est nécessaire de faire une étude géologique et hydrogéologique détaillée : les résultats de l'essai dépendent beaucoup des conditions de réalimentation de la nappe (par exemple, proximité d'une rivière). Toutes les fois que l'essai de pompage est possible, il est préférable à l'essai Lefranc. Il est plus onéreux mais les résultats obtenus sont plus sûrs. Cet essai est impossible quand le débit de pompage doit être inférieur à un m è t r e cube/heure, ce qui correspond g é n é r a l e m e n t au produit épaisseur de la nappe-perméabilité, inférieur à 10~ m /s. 5
2
Mesure de la pression interstitielle On a défini p r é c é d e m m e n t le piézomètre le plus simple pour un é c o u l e m e n t permanent. Pour obtenir la valeur exacte de la pression, la prise de pression doit être la plus ponctuelle possible. La partie crépinée doit donc être isolée du reste de la nappe par un bouchon étanche. Quand la charge varie dans le temps, le niveau d'eau dans le tube piézométrique doit varier : pour cela, un certain volume d'eau est nécessaire. Si le terrain est très perméable, il fournit instantanément ce volume et les indications du piézomètre sont exactes. Si le terrain est peu perméable (k= 10 m/s), il faut un certain temps pour fournir le volume d'eau. Ce temps est appelé temps de réponse du piézomètre. On réduit ce temps de réponse en diminuant le volume d'eau nécessaire ; pour ce faire, on utilise des tubes piézométriques de plus faible diamètre qui permettent cependant d'effectuer les mesures. Ces piézomètres sont appelés piézomètres ouverts (fig. 10). Dans les terrains très peu p e r m é a b l e s , on utilise des piézomètres fermés ou à volume constant, beaucoup plus sensibles, tels que : -5
— les piézomètres hydrauliques dans lesquels la pression de l'eau au point de mesure est transmise à un m a n o m è t r e par l'intermédiaire d'une tubulure remplie d'eau (fig. 11),
J.
— les piézomètres à système de mesure électrique ou acoustique dans lesquels la pression de l'eau provoque la déformation d'une membrane. Cette déformation est mesurée au moyen de jauges de contraintes ou d'un système à cordes vibrantes.
Niveau d'alimentation
En règle générale, les piézomètres hydrauliques ont un temps de réponse suffisamment faible (quelques heures dans un sol de perméabilité 10- m/s) pour les besoins de la pratique. 10
É p u i s e m e n t d e s fouilles
Dans les terrains aquifères, les fouilles posent trois types de problèmes : débit d'épuisement, stabilité du fond de fouille et stabilité des constructions environnantes. Mur de la nappe
Fig. 12 - Écoulement
Calcul du débit
d'épuisement
autour d'une pal planche.
On assimile la fouille à un puits de grand diamètre. On applique la formule de Dupuit pour les puits en prenant pour rayon d'action la somme du rayon de la fouille et du rayon d'action mesuré pendant l'essai de pompage. Toutefois, si l'étude hydrogéologique a bien mis en évidence les conditions d'alimentation de la nappe, on peut essayer de calculer directement le débit en résolvant l'équation fondamentale de l'hydraulique des sols : Ah = 0. Stabilité
du fond de fouille
• Au fond de la fouille, l'écoulement est vertical ascendant (fig. 12). Le sol est soumis aux forces suivantes, par unité de volume : — son poids déjaugé y dirigé verticalement vers le bas, — la force d'écoulement \y dirigée verticalement vers le haut. m
Il existe un gradient i , appelé gradient critique, défini par la relation : c
tel que les grains solides ne sont plus soumis à aucune force : le sol est boulant. Si le gradient augmente encore légèrement, le sol se soulève, il y a renard.
Surface pie'zometn'que
II
Pour é v i t e r ce p h é n o m è n e dangereux et diminuer le d é b i t d'exhaure, on peut travailler à l'abri d'un rideau de palplanches: la fiche minimale nécessaie peut être calculée.
• Le p h é n o m è n e de renard peut é g a l e m e n t se produire lors de l'ouverture d'une fouille dans une couche argileuse de surface formant le toit d'une couche p e r m é a b l e , si cette dernière recèle une nappe en charge (fig. 13). Un écoulement vertical ascendant Couche perméable s'établit à travers l'argile constituant le fond de fouille. Si le gradient de cet é c o u l e m e n t est supérieur au gradient critique, 13 - Schéma d'une fouille ouverte dans une couche il y a rupture du fond de fouille par soulèvement. constituant le toit d'une nappe en charge. Argile
Fig.
15
Surface dg lana ppe
La solution la plus couramment mise en œuvre, pour éviter une telle rupture, consiste à abaisser localement la charge hydraulique par pompage dans la formation perméable. • Pour les fouilles protégées par des palplanches, il faut aussi étudier la stabilité du fond en contraintes effectives. En effet, le poids des terrains situés à l'extérieur de la fouille tend à refouler le sol sous-jacent vers la fouille.
Fig. 14 - Assèchement d'une fouille par pompage, dans un fossé.
Influence du rabattement sur les constructions voisines
L'influence d'un groupe de puits ou d'une ligne de pointes filtrantes se fait généralement sentir dans une zone s'étendant bien au-delà du chantier proprement dit. Dans cette zone, le sol mis hors d'eau, du fait de l'abaissement de la nappe, n'est plus soumis à la pression d'Archimède. Il en résulte une augmentation des contraintes effectives transmises au sol sous-jacent. Si ce dernier est compressible, l'augmentation se traduit par des tassements susceptibles d'endommager les constructions implantées dans la zone d'action du pompage. On montre facilement qu'un rabattement de nappe est surtout préjudiciable aux constructions légères de grande superficie, fondées sur semelles et s'appuyant sur un sol normalement consolidé ou légèrement surconsolidé. C'est pourquoi, l'exécution d'un rabattement de nappe, en site urbain, risque d'entraîner des dommages sérieux et doit faire l'objet d'une étude préalable. Il est nécessaire de d é t e r m i n e r : — les c a r a c t é r i s t i q u e s de la nappe : surface p i é z o m é t r i q u e , alimentation, perméabilité du sol, — les c a r a c t é r i s t i q u e s de c o m p r e s s i b i l i t é des d i f f é r e n t e s couches, — les caractéristiques des fondations des constructions : mode et niveau de fondation, taux de travail (à défaut nombre d'étages), distance au groupe de puits ou à la ligne de pointes filtrantes. Réalisation
du rabattement
Différentes méthodes sont employées. La plus simple consiste à recueillir l'eau dans un fossé en fond de fouille et à l'évacuer par pompage (fig. 74). Pour les forts rabattements ou les forts débits, on réalise une série de puits crépines, de diamètre s u p é rieur à 200 mm, tout autour de la fouille et on utilise des pompes i m m e r g é e s . On évalue le débit total, comme indiqué p r é c é d e m ment, et le débit que peut avoir un puits. On en déduit ainsi le nombre de puits nécessaires. Après avoir implanté les puits, on vérifie que le rabattement est suffisant en tous points de la fouille.
Fig. 15 - Système
I6
de pointes filtrantes.
On peut utiliser aussi des pointes filtrantes, tubes de faible diamètre (5 à 8 cm), crépines à leur base sur une hauteur d'un m è t r e . Elles sont mises en place par langage et reliées à une pompe à vide par l'intermédiaire d'un collecteur (fig. 15). Le rabattement maximal étant de six m è t r e s , il est nécessaire de prévoir plusieurs étages pour les fouilles profondes.
A
Cas particulier des terrassements sous la nappe
Terrassement nappe.
d' un
déblai
Phases successives
de de
grande
hauteur
réalisation.
Le problème se pose d'une manière différente que pour les fouilles, car il s'agit, pour la réalisation d'une tranchée, d'assurer le rabattement permanent de la nappe. Le réemploi des m a t é riaux qui est un é l é m e n t décisif de l'économie d'un projet de terrassement, dépend de leur teneur en eau. Le rabattement est g é n é r a l e m e n t obtenu par des tranchées drainantes longitudinales dont la profondeur ne peut guère dépasser trois mètres, à cause des conditions pratiques de réalisation. Il est donc nécessaire de prévoir l'exécution par tranches successives des grands déblais sous la nappe (fig. 16). Le drainage gravitaire diminue la teneur en eau du sol d'une quantité très variable selon sa nature, car une partie de l'eau (eau de rétention) est retenue aux grains solides par des forces moléculaires et capillaires. Pour un sable, le drainage r a m è n e la teneur en eau de 25% à 10% et pour un limon de 30% à 28 %. L'essorage n'est pas instantané, il peut être nécessaire dans certains terrains de prévoir le drainage à l'avance.
Problèmes de stabilité Talus routiers
Il convient, tout d'abord, de distinguer le comportement d'un talus de remblai, fondé sur un sol argileux, de celui d'un talus de déblai, ouvert dans la m ê m e formation. L'édification d'un remblai se traduit par une compression du sol de fondation dans lequel se développent alors des surpressions interstitielles importantes (de l'ordre de la pression exercée sur le sol par le remblai). La dissipation de ces surpressions dans le temps a pour effet d'augmenter la résistance au cisaillement du sol et, par conséquent, d'améliorer la stabilité de l'ouvrage : la période la plus critique est donc la fin de la construction du remblai. Par contre, l'ouverture d'un déblai provoque une décompression du sol et, par conséquent, une diminution des pressions interstitielles pendant les terrassements. Celles-ci tendent ensuite vers des valeurs qui ne dépendent que de l'écoulement permanent qui s'établit à long terme dans le talus. Cette évolution correspond généralement à une diminution de la résistance au cisaillement des sols. La stabilité à court terme est donc rarement la plus défavorable. L'enquête sur les ruptures de talus, entreprise par le Groupe d ' é t u d e des talus des laboratoires des Ponts et C h a u s s é e s (G.ET.), montre bien que des glissements se sont produits entre un et trois ans après la fin des terrassements. Une étude de stabilité de talus de déblai comporte donc nécessairement l'étude de la stabilité à long terme dans laquelle on néglige généralement la cohésion c'. 17
Masque drainant
L'écoulement permanent qui s'établit à long terme dans un talus de déblai peut être étudié par analogie électrique. L'influence sur la stabilité des forces liées à cet écoulement dépend non seulement de leur intensité mais aussi de leur direction. On peut la résumer sur le tableau II ci-après, pour le cas d'un talus de très grande longueur dans différentes formations françaises : TABLEAU II Matériaux Type de l'écoulement
a>'=35°
Argile toarcienne
Argile de Levallols
/3=19°
/S=11°30
/S=7°
m=tg/S=3/1
m=tg/5=5/1
m=tg/i=8/1
,8=17°
£=11°
/3=7°
m=tg/3=3.2/1
m=tg/5=5/1
m=tg/3=8/1
p,=0'
fl=35°
/5=22°
/3=14°
Tout se passe comme si le talus était sec
m=tg/î=3/2
m=tg/S=2,5/1
m=tg/î=4/1
Umite-Valeur théorique /3 de l'angle du talus
Parallèle à la pente Eperons drainants
Sable
/?=Arctg(1/2 tg S>') Horizontal /3=1/2
-rrïl
La direction générale de l'écoulement dans un talus de déblai étant, dans la plupart des cas, plus proche de l'horizontale que de la verticale, on est souvent obligé de procéder à des travaux de drainage pour assurer la stabilité à long terme d'un talus, initialement stable, tout en lui conservant une pente é c o n o m i quement acceptable. Le drainage poursuit un double but : réduire la pression interstitielle, orienter plus favorablement les lignes d ' é c o u l e m e n t de l'eau dans le sol, et par suite les forces d ' é c o u lement exercées par l'eau sur le squelette solide. Le drainage et le confortement d'un talus peuvent être assurés par (fig. 17): Tranchée longitudinale
— un masque drainant, — des éperons drainants, — des tranchées drainantes longitudinales. — des drains subhorizontaux, Digues en terre
Les pressions interstitielles dans une digue en terre et dans le sol sur lequel il repose, subissent des variations considérables au cours de la vie de l'ouvrage ; ces variations étant liées principalement au remplissage et à la vidange du réservoir.
Drains subhorizontaux
17 - Drainage et confortement des talus.
Outre la stabilité en fin de construction, il est donc nécessaire de vérifier la stabilité lorsque le réservoir est plein et lorsqu'il vient d'être vidé. La construction du corps de digue crée des surpressions interstitielles dans les couches argileuses du sol de
fondation (tout comme pour un remblai). D'autre part, le corps de digue devant être relativement étanche est constitué soit c o m p l è t e m e n t (barrage h o m o g è n e ) , soit partiellement (barrage à noyau, barrage zone), de matériaux fins argileux (fig. 18). Pendant la construction, des pressions interstitielles élevées prennent naissance dans ces matériaux s'ils ont été c o m p a c t é s à des teneurs en eau relativement élevées. Pour permettre une dissipation des surpressions interstitielles dans le corps de digue et dans sa fondation (et par suite une augmentation de la résistance au cisaillement du sol nécessaire pour assurer la stabilité de l'ouvrage), on est souvent a m e n é à construire le barrage en plusieurs étapes.
a) barrages homogènes équipés de différents systèmes de drainage
Le problème de la stabilité d'un barrage, en cours de construction, est un problème de stabilité à court terme. Lorsque le réservoir a été mis en eau, un écoulement s'établit à travers l'ouvrage. Les forces hydrauliques liées à cet é c o u lement sont dirigées vers l'aval ; elles tendent à augmenter la stabilité du talus amont et à diminuer celle du talus aval. C'est pourquoi, un barrage h o m o g è n e est à peu près toujours équipé d'un système de drainage (tapis drainant aval, drain c h e m i n é e ) , ayant pour but d'annuler ou au moins de réduire les forces hydrauliques dans le talus aval (fig. 19).
b) barrage à noyau
c) barrage zone
Fig. 18 - Différents types de barrages en terre.
Fig. 19 - Réseaux d'écoulement
La perméabilité du corps de digue construit en matériaux fins est généralement trop faible pour que la surface libre de l'eau dans l'ouvrage s'abaisse sensiblement pendant une vidange relativement rapide du réservoir. Un écoulement dirigé vers l'amont et sensiblement horizontal s'établit dans le talus amont à la suite de la vidange. Comme on l'a vu p r é c é d e m m e n t , un tel écoulement est très défavorable.
dans un barrage homogène
supposé
isotrope. On remarque l'intérêt du
19
Pour assurer la stabilité, tout en conservant une pente acceptable, on revêt souvent le talus amont d'une couche épaisse de matériaux très perméables (graves, enrochement) dans laquelle la surface de l'eau s'abaisse à la m ê m e vitesse que dans le réservoir. Cette couche joue le rôle d'un masque drainant lorsque le réservoir a été vidé. Comme dans le cas des talus routiers, l'écoulement à travers l'ouvrage en service et l'écoulement pendant la vidange rapide peuvent être étudiés par analogie électrique.
Étude de l'évolution de la pression interstitielle dans un talus, regroupement de toutes les mesures.
20
Il est très intéressant, sur le plan pratique, de connaître les pressions interstitielles dans les ouvrages en terre dont le comportement d é p e n d , pour une grande part, des forces hydrauliques. C'est pourquoi, on procède, de plus en plus f r é q u e m m e n t , à des mesures de pression interstitielle dans les formations compressibles supportant des remblais, dans les talus, dans les barrages en terre, etc., pendant et après la construction des ouvrages. Dans les sols argileux, les mesures sont faites au moyen des piézomètres à faible temps de réponse évoqués p r é c é d e m m e n t . Ces mesures permettent de suivre l'évolution du coefficient de sécurité, de vérifier les hypothèses faites au cours des études, de contrôler l'efficacité d'un drainage et surtout d'adapter de façon plus judicieuse la marche du chantier aux résultats obtenus.
Rappel des notions fondamentales M. RAT I n g é n i e u r des Ponts et Chaussées Chef de Section adjoint à la Section " G é o l o g i e - Prospections" H. JOSSEAUME I n g é n i e u r E.N.S.M. A t t a c h é de Recherche Section " M é c a n i q u e des Sols" D é p a r t e m e n t des Sols Laboratoire Central
L'EAU DANS L E SOL
On fait de plus la distinction suivante :
L'eau, que contient un milieux poreux, se présente sous différents états. Outre la vapeur d'eau et l'eau de constitution du matériau, on distingue l'eau liée et l'eau libre. L'eau liée (fig. 1) Elle est maintenue à la surface des grains par des forces d'attraction méloculaire (le dipôle H 0 s'oriente perpendiculairement à la surface du grain). Ces forces diminuent rapidement et on admet qu'elles sont négligeables à partir d'une distance de 0,4 u..
a) L'eau
hygroscopique,
qui représente les toutes
premières couches de molécules d'eau, soit environ une teneur de 1 % pour les sables et 17 % pour les argiles. Très fortement liée, elle ne peut être extraite du sol que par dessication. b) L'eau pelliculaire, qui peut se déplacer à la surface des grains par le jeu des forces moléculaires et être extraite du sol par centrifugation. L a teneur en eau pelliculaire d'une argile peut atteindre 45 % .
2
L'eau liée a une très forte densité : 1,5. Elle peut contenir de nombreux ions. Elle ne transmet pas les pressions hydrostatiques et ne se déplace pas sous l'effet de la gravité. Elle est également caractérisée par une viscosité très élevée qui est à l'origine de certains comportements des sols argileux : fluage, compression secondaire, etc. L'eau libre ou gravihque Elle est suffisamment éloignée des particules solides pour n'être soumise qu'à l'action de la gravité. On peut y rattacher Veau capillaire. Celle-ci n'existe qu'en présence d'une phase gazeuse, puisqu'elle provient de la tension qui se développe à l'interface air-eau. Elle s'élève au-dessus de la surface d'une nappe libre, pour former la frange capillaire. Elle est soumise à l'action de la gravité et elle transmet les pressions. Cependant, si on essaie de la retirer par gravité, en abaissant le niveau de la nappe par exemple, une partie reste maintenue au contact de deux grains par des ménisques. Elle forme l'eau capillaire suspendue, qui doit être rapprochée de l'eau liée (fig. 2).
i.—^-i^ E a u liée
•— E a u libre
On appellera eau de rétention l'eau que retient le sol après égouttage; c'est donc la somme de l'eau capillaire suspendue et de l'eau liée; c'est aussi l'eau
Fig. 1 - Relation entre l'eau et un grain solide. 21
que l ' o n ne p o u r r a pas extraire m é t h o d e s habituelles de drainage.
du
sol par
les
MOUVEMENT
DE
L'EAU
DANS
LES
SOLS
SATURÉS
O n peut ainsi définir * : n : p o r o s i t é d'un sol = rapport du v o l u m e des vides au v o l u m e total, n : c a p a c i t é de r é t e n t i o n spécifique — rapport du v o l u m e d'eau retenue p a r le sol a p r è s é g o u t tage au v o l u m e total, n : p o r o s i t é efficace = rapport d u v o l u m e d'eau libre contenue par le sol au v o l u m e total s
e
avec l a relation : n
=
L ' é t u d e des mouvements de l'eau dans les sols non s a t u r é s est très d é l i c a t e . O n supposera dans la suite de l ' e x p o s é que le milieu est s a t u r é . Q u a n d on parlera de p o r o s i t é , on sous-entendra p o r o s i t é efficace. P o u r les é c o u l e m e n t s à surface libre, o n négligera, en règle g é n é r a l e , la frange capillaire. Si elle atteint une hauteur importante (2 m è t r e s dans les argiles et l a craie) on en tiendra compte en introduisant la hauteur d'ascension capillaire.
n„ + n,. Définitions Les dimensions des pores ou des fissures sont t r è s variables. L ' é c o u l e m e n t ne sera défini que par des c a r a c t é r i s t i q u e s moyennes. C o n s i d é r o n s une section du sol. de surface S, si la p o r o s i t é du m i l i e u est n . o n peut montrer que la surface des vides dans cette section est nS. A p p e lons 0 le d é b i t q u i traverse cette surface. O n définit la vitesse apparente ou d ' é c o u l e m e n t v par le rapport : Napve
v = Répartition des différents types d'eau dans le sol. L e s valeurs respectives de n et n,. d é p e n d e n t de la nature et de l a g r a n u l a r i t é du m a t é r i a u . L a figure .? illustre les variations de ces q u a n t i t é s . 8
Q S
L ' e a u ne c i r c u l a n t que dans les pores, l a vitesse moyenne vraie v' est : Q nS
U
5
k
0
A partir de cette définition scalaire de l a vitesse, o n d é m o n t r e l'existence en chaque point d ' u n vecteur
Y" Ca pa ci té de ret ent'tc n
3 5
î D c r i f i a u s
Porosité ( n )
Ín-)
\
•
3 0 25
\
20
vitesse d ' é c o u l e m e n t v (composantes v , v , v sur trois axes rectangulaires). L e s lignes (ou surfaces)
1
x
\ . \
\
/ 1 p o r o s i t é effic ace n )
/
s
\ \ • \
e
tangentes au vecteur v en chaque point sont a p p e l é e s lignes (ou surfaces) de courant.
X
i
15
y
1
i i
1 0
E n h y d r o d y n a m i q u e , o n appelle charge h y d r a u l i que en u n point M , la q u a n t i t é h ( é n e r g i e de l'eau) :
5
4/
> O
h = -~- + z Yw
Blocs
w w o en
G r a v i er g r o s s i er
Gravier moyen
G r a v i er moy en
G r a v i e r fin
Sabl e • g r a v i er
Sable g r o s s i e r
Sable grossier
0>
2g
accélération de la pesanteur, pression de l'eau, vitesse de l'eau au point M , cote du point M , par rapport à un plan horizontal de référence.
1
Sable moyen
S a b l e fin
Sable fin
A r g i l e et si I t s
Argile sableuse
0
Fig. 3 - Variation de la porosité, de la capacité de rétention spécifique et de la porosité efficace avec le diamètre des grains n = n» + n, (d'après Eckis cité par Castany [1]**).
22
* Voir liste des symboles * * Les chiffres entre crochets renvoient aux références bibliographiques en fin de texte.
v - est négligeable. La Dans les sols, le terme — 2g
K a les dimensions d'une surface. On l'exprime en darcy. Le darcy est la perméabilité intrinsèque d'un milieu débitant 1 cm /s à travers une surface de 1 cm , d'un fluide de viscosité 1 centipoise, sous un gradient normal à cette surface de 1 atmosphère par centimètre. On a : 3
charge hydraulique est donc :
2
h = — +z Y»
2
L'eau étant un fluide visqueux, tout mouvement se traduit par une dissipation d'énergie, donc par une perte de charge. On
appelle gradient hydraulique i le vecteur
—grad h i = — grad h i a pour composantes Les surfaces h = C .
Dh
dh
dh
Dx
dy
dz
équipotentielles
8
1 darcy = 0,987 u. = 0,987 x 10" cm MILIEU HOMOGÈNE ET ANISOTROPE
Soit une succession de n terrains homogènes et isotropes d'épaisseur c et de perméabilité k (fig. 4). Si l'on considère un écoulement horizontal, le débit Q qui s'écoulera sous une différence de charge Ah est la somme des débits à travers chaque couche. Dans chaque milieu, on peut appliquer la loi de Darcy. On a donc : t
Q =
2
i =
s
Ah
Ah
/
/
e, i
S
ei
1
—
de
k,
sont définies par
Le vecteur i est perpendiculaire aux surfaces équipotentielles.
Loi
2
Darcy
i
= M,
è*L
*
e
e MILIEU HOMOGENE ET ISOTROPE
La loi de Darcy est la loi fondamentale de l'hydraulique des sols. Elle relie le vecteur vitesse au vecteur gradient hydraulique. Elle a été établie expérimentalement par Darcy pour un écoulement unidimensionnel dans un milieu homogène et isotrope. Pour ces milieux, elle s'exprime plus généralement par la relation : v = ki = — k grad h k étant le coefficient de perméabilité de Darcy, exprimé en m/s ou m/j (1 m/j 10~ m/s). 5
•Qn
Ah =
2
un; =
v
Fig. 4 - Perméabilité d'un ensemble de couches.
Si l'on appelle e l'épaisseur totale des couches, on peut considérer que dans cette direction le terrain est équivalent à un terrain homogène de perméabilité k : h
S
Les vecteurs i et v sont colinéaires. Donc, pour les milieux isotropes, les lignes de courant sont perpendiculaires aux surfaces équipotentielles. k n'est pas une caractéristique du milieu : il dépend aussi de l'eau. On définit la perméabilité intrinsèque K ne dépendant que du terrain par :
AS. f k
i
kj ei 1
Si l'on considère maintenant un écoulement vertical sous une différence de charge Ah, le débit Q est le même dans chaque couche. Il s'effectue dans la i couche avec une perte de charge Aht. (,mp
K = k — Pg u. : viscosité dynamique de l'eau, variable avec la température, p : masse volumique de l'eau.
On a les relations v i
Ahi = Ah et Q = ki /
Ahi
1
23
La loi de Darcy est applicable pour (R < 10. Dans la nature, on trouve rarement des valeurs supérieures. Elles peuvent exister dans les milieux très perméables, au voisinage des ouvrages de captage.
Soit
Ah
=
Q
2
i = 1
i
=i
Dans la direction verticale, le terrain est équivalent à un terrain homogène de perméabilité k : v
e "kT
=
2
ki"
Maintenant, si l'on considère l'ensemble des terrains comme un seul terrain, quel que soit le sens de l'écoulement, il sera anisotrope et caractérisé par deux coefficients k et k . h
k„
0
0
0
k
0
h
v» = - k
i ou v = - k y
0
0
LES NAPPES 2h_
h
h
k
— Dx~ 3h — dy
v
Dh — 3z-
Si les axes O , O , O ne correspondent pas à la direction des couches, la matrice prend une forme plus compliquée, mais reste symétrique. y
x
En sens inverse, pour les milieux peu perméables et des gradients faibles, il est possible qu'il existe des écarts à la loi de Darcy, dus aux forces moléculaires qui ne sont plus négligeables.
v
Pour un tel terrain, la loi de Darcy est :
v =
Les écarts sont plus nombreux dans les milieux fissurés; ils peuvent d'ailleurs les caractériser : deux fissures de 0,5 mm ne sont pas équivalentes de ce point de vue à une fissure de 1 mm.
Définirions et propriétés D'après Schoeller [2], une nappe souterraine ou une nappe d'eau est l'ensemble de l'eau saturant un terrain et dont les différentes parties sont en liaison continue, proche ou éloignée, les unes avec les autres, que ce soit à travers des pores, des fissures ou des. chenaux.
z
Des égalités précédentes, il découle que les vecteurs v et i ne sont plus colinéaires : les lignes de courant, dans un milieu anisotrope, ne sont pas perpendiculaires aux surfaces équipotentielles. Dans le cas des deux terrains, on peut facilement démontrer que —— > 1. k v
Ce résultat est très important, car il montre que dans les terrains stratifiés (ce qui est généralement le cas) la perméabilité est plus grande parallèlement à la stratification que perpendiculairement.
Cette définition très générale ne fait intervenir ni la perméabilité du terrain ni la charge hydraulique. Elle s'applique très bien aux nappes contenues dans les éboulis. On constate dans ce cas que l'eau circule préférentiellement dans des chenaux qui correspondent aux zones où les blocs sont les plus nombreux, mais l'eau contenue dans les passées argileuses appartient aussi à la nappe. Toutefois, les hydrogéologues, qui cherchent des formations capables de donner un débit important, ont limité cette définition en faisant la distinction entre formations perméables et formations imperméables. Cette notion est relative : une même formation qui a une perméabilité de 10 m/s sera considérée comme imperméable si elle est le mur d'une formation à 10 m/s. Au contraire, elle sera dite perméable si les formations qui l'encadrent ont une perméabilité de 10 m/s. 5
3
Limites de validité de la loi de Darcy
7
Pour les gradients élevés, on constate que la loi de Darcy n'est plus applicable; les pertes de charge augmentent beaucoup plus vite que le débit. De nombreuses expériences ont été faites. Par analogie avec l'hydraulique, on a défini un nombre de Reynolds (R :
On définit: •
les terrains
aquifères,
dans lesquels l'eau circule
librement; •
les
terrains
aquicludes,
dans lesquels l'eau ne
circule que très lentement et qui sont donc incapables d'alimenter une source de façon suffisante; •
d : diamètre des pores. 24
les terrains
l'eau.
aquifuges,
totalement imperméables à
Eaux Z o n e de r u i s s e l l e m e n t
souterrain
P o r t i o n l i b r e de l a n a p p e (nappe p h r é a t i q u e )
ascendantes
Nappe
Eau x artésiennes
captive
Fig. 5 - Eléments d'une nappe.
Il existe très peu de terrains aquifuges (granité non fissuré). On représente le sol (fig. 5 ) par une alternance de terrains aquifères et aquicludes et, contrairement à la définition de Schoeller, on admet qu'il existe une nappe par aquifère. On élimine ainsi les circulations entre les différentes nappes. De plus, on suppose implicitement que le gradient hydraulique, en tout point de la nappe, est faible (c'est en partie une conséquence de la perméabilité du milieu). Cela implique que :
• nappe captive, une nappe dont la surface est retenue sous la surface piézométrique par une formation imperméable. Elle est dite artésienne quand le niveau piézométrique est situé au-dessus du sol.
— les surfaces équipotentielles sont des cylindres à génératrices verticales : la connaissance de leur section par un plan horizontal est suffisante. Le niveau d'eau dans un piézomètre est donc indépendant de la position de la crépine sur une verticale. Le lieu géométrique de ces niveaux est la surface piézométrique; — les lignes de courant sont horizontales, les composantes verticales de la vitesse étant négligeables (hypothèse de Dupuit); — la représentation de la nappe pourra être faite sur un plan : la surface piézométrique est représentée par ses courbes de niveau, improprement appelées courbes isopièzes (en fait, courbes équipotentielles). On appellera : • surface de la nappe, la surface de l'eau limitant la partie supérieure de la nappe; • nappe libre, une nappe dont la surface piézométrique est confondue avec sa surface; • nappe phréatique, la première nappe libre rencontrée à partir de la surface du sol;
Le limnigraphe servant à enregistrer les fluctuations du niveau de la nappe.
25
Relevé d'un niveau piézométrique.
•
riezomeire
Source
L i g n e de
M a r é c a g e
Equipotentielles
' ^
^ > A » de
drainage courant ou
isopièzes
Fig. 6 - Carte piézométrique. E t u d e d'une nappe
Bassin
versant •
E l l e doit d é b u t e r p a r une é t u d e g é o l o g i q u e q u i permettra de définir le m u r , é v e n t u e l l e m e n t le toit, de l a nappe et l a nature de l a f o r m a t i o n a q u i f è r e ( é l é m e n t s sur l ' h o m o g é n é i t é et l'anisotropie). E n s u i t e à p a r t i r des r e l e v é s p i é z o m é t r i q u e s de l a p o s i t i o n des sources (dont o n notera l e d é b i t ) , o n tracera l a carte p i é z o m é t r i q u e de l a nappe. S o n i n t e r p r é t a t i o n p o u r r a apporter les é l é m e n t s suivants (fig. 6) : 1 - L e s limites d u bassin h y d r o g é o l o g i q u e , q u i ne c o ï n c i d e n t pas obligatoirement avec celles d u bassin versant (fig. 7). 2 - L e s lignes de courant, perpendiculaires aux courbes é q u i p o t e n t i e l l e s (ou i s o p i è z e s ) .
Bassin
Coupe
3 - L e s axes de drainage et les relations entre r i v i è r e s et nappes alluviales. U n e divergence des lignes de courant ( c o n c a v i t é des i s o p i è z e s vers l'amont) indique une zone d ' a l i m e n t a t i o n ; l a convergence de ces lignes ( c o n c a v i t é des i s o p i è z e s vers l'aval) i n d i q u e u n point bas de l a surface p i é z o m é trique, d o n c une zone d'exutoire favorable p o u r u n captage. S i l ' o n c o n s i d è r e deux lignes de courant et deux courbes i s o p i è z e s (fig. 8), si l a nappe n'est pas a l i m e n t é e p a r l'infiltration, en é c r i v a n t l a conservation de l a masse d'eau, o n obtient l a relation :
Q=
ki
H , i , /, =
H : épaisseur de la nappe, / : longueur de l'équipotentielle.
26
k
2
H
2
i l 2
2
h y d r og e o l o g ì q u e
géologique
des
terrains
Fig. 7 - Bassins versant superficiel et hydrogéologique.
H
Surface
k< k, 2
Riviere
pie'zométrique
S u r f a c e p i éz o m é t r i q u e
Mur Coupe
impermeable Coupe
Limite des terra sses
27
Carte
p i e zo m et r i q ue
Fig. 9 - Les terrasses alluviales.
A l'aide de la surface piézométrique on peut apprécier i et /. Donc, on obtient d'une manière très qualitative les variations du produit kH. La connaissance de l'un de ces deux termes (par une étude géologique par exemple) donne le deuxième. Les figures 9 et 10 illustrent deux exemples : • les terrasses alluviales (fig. 9) : la basse terrasse est supposé moins perméable que la haute. Le resserrement des lignes équipotentielles correspond à la limite des deux terrasses. • le seuil (fig. 10) : une remontée du mur imperméable se traduit par une diminution de l'épaisseur de la nappe. Si le milieu est homogène, le gradient augmente localement. On constate sur ces deux exemples que deux phénomènes différents ont le même effet sur la morphologie de la surface piézométrique. L'étude géologique détaillée est nécessaire.
28
29
30
31 32 3 3
Carte
34
35
35
piézométrique.
Fig. 10 - Le seuil.
Cette étude sera complétée par le relevé périodique des niveaux piézométriques. Pour une nappe phréatique, les variations peuvent être très importantes : des observations pendant deux ans sont nécessaires. Les corrélations entre niveau piézométrique et pluviométrie sont essentielles pour la compréhension de l'alimentation des nappes, et donc pour l'action que l'on peut avoir sur elles. Des essais permettront d'obtenir la valeur du coefficient de perméabilité du terrain. La formule Q = k H i / permettra alors de calculer le débit total de la nappe.
ÉTUDE DES ÉCOULEMENTS La plupart des problèmes d'hydraulique des sols se rattachent à l'étude d'écoulements à deux dimensions : écoulements plans et écoulements cylindriques. Ces derniers sont traités de façon détaillée 27
dans les communications relatives aux essais de perméabilité et au drainage. Aussi, on se limitera dans le présent texte à l'étude succincte des écoulements plans et plus particulièrement des écoulements permanents.
t e
que h (x, z) = C ou équipotentielles forment avec les lignes de courant un réseau de courbes orthogonales. En tout point M d'une ligne de courant,
^ la condition
Ecoulement plan permanent dans un sol homogène et isotrope
3n
^ = 0 est satisfaite (l'axe Mn étant
porté par la normale à la ligne de courant). Cette condition exprime que le débit traversant une ligne de courant est nul.
Un écoulement est permanent lorsque la distribution des vitesses d'écoulement (et par conséquent celle des charges hydrauliques) ne varie pas dans le temps. Un tel écoulement ne peut être obtenu que lorsque le squelette solide ne subit aucune déformation.
v
7
+
ï - ± d z
dz
EQUATION G E N E R A L E D E L ' E C O U L E M E N T
. • i l S - d x 3x
Le squelette solide ne subissant aucune déformation, le débit qui pénètre dans un élément de sol est égal au débit qui en sort (continuité de l'écoulement). Considérons un élément de sol (fig. 11). Si v et v sont les composantes de la vitesse d'écoulement suivant les directions Ox et Oz, il vient :
dx
x
z
Fig. 11 - Conservation de la masse dans un écoulement. dx dz +
Dx
dz dx = 0
dz
soit : CONDITIONS A U X LIMITES
3 v. 3x
D v. H
X
dz— = 0 ( E q u a t i o n de c o n t i n u i t é )
D'autre part : v = x
—
dh
k
dx v = — k grad h (loi de Darcy) ,
dh
- k
y
On a représenté sur la figure 12 (a et b) les conditions aux limites de deux écoulements plans classiques : l'écoulement autour d'un rideau de palplanches et l'écoulement à travers une digue en terre. Dans le premier cas (a), le domaine de l'écoulement, limité par deux lignes de courant et deux équipotentielles, est parfaitement défini.
dz Il s'agit d'un écoulement en charge. d'où
3-h
Z-h
Sx-'
dz
Dans le second cas (b), l'écoulement est limité par une équipotentielle, deux lignes de courant dont l'une est la surface libre de l'écoulement, et une surface de suintement.
= 0
2
Remarque On démontrerait de la même façon que l'équation générale d'un écoulement permanent tridimensionnel en milieu homogène et isotrope est : 2
dh
2
dh 2
dy
2
dh
0
2
dz
La fonction charge hydraulique h (x, z) doit satisfaire à l'équation de- Laplace ainsi qu'aux conditions aux limites de l'écoulement. Les courbes telles 28
Il s'agit d'un écoulement à surface libre. Cette dernière n'étant pas connue a priori, il est d'abord nécessaire de déterminer sa position. Elle est définie par les deux conditions : dh
= 0 et h = z
Dn
En tout point de la surface de suintement on a également h = z. Les lignes de courant ne coupent pas la surface de suintement à angle droit.
Par ailleurs, la densité superficielle de courant i en un point de la plaque est :
i = — Y grad V
avec Y = — r
Y étant la conductivité de la plaque et r sa résistivité. Ces équations sont de même forme que les équations régissant l'écoulement de l'eau dans les sols : D-h
S^h
Ix*~
"a?"
=
°
et a) Ecoulement en charge autour d'un rideau de palplanches
v = — k grad h Il s'ensuit qu'un écoulement hydraulique peut être étudié au moyen d'un modèle électrique. L'analogie est alors la suivante : potentiel électrique V conductivité Y = —-
> charge hydraulique h, ~> perméabilité k,
r densité superficielle de courant i
> vitesse d'écoulement v,
intensité I
» débit Q.
h) Ecoulement à surface libre à travers une digue en terre Fig. 12 - Conditions aux limites dans le cas de deux écoulements plans classiques.
DÉTERMINATION PRATIQUE DES ÉQUIPOTENTIELLES
La résolution mathématique de l'équation de Laplace est très difficile dans de nombreux cas pratiques. Aussi, les équipotentielles sont-elles le plus souvent déterminées par analogie électrique. En raison de sa simplicité, la méthode du papier conducteur est généralement employée pour l'étude des écoulements en milieu homogène. On se bornera à en exposer les grandes lignes [3 - 4]. La distribution du potentiel électrique V dans une plaque mince conductrice, homogène et isotrope, parcourue par un courant électrique, satisfait à l'équation de Laplace : 2
3 V 3x
2
+
3*V 7)z-
= 0 n
On découpe, dans un papier conducteur, un modèle reproduisant la section de l'ouvrage à travers lequel on veut étudier l'écoulement. Ce modèle est ensuite mis sous tension électrique de telle sorte que la distribution du potentiel électrique sur son contour soit analogue à la distribution de la charge hydraulique sur le contour de la zone réelle d'écoulement. Le potentiel électrique, en tout point du modèle, peut alors être déterminé au moyen d'une sonde mobile reliée à un potentiomètre. Les schémas détaillés des modèles analogiques correspondant aux deux exemples d'écoulement mentionnés précédemment sont représentés sur la figure 13 (a et b). Dans le premier cas (a), le contour de l'écoulement est connu et l'imposition des conditions aux limites ne présente pas de difficultés. Dans le second cas (b), la surface libre n'est pas connue et doit être déterminée par approximations successives. On procède au découpage de la partie supérieure du modèle jusqu'à ce que celle-ci soit limitée par une courbe telle, qu'en chacun de ses points le potentiel électrique mesuré soit proportionnel à la cote z du point. 29
Si VM est le potentiel é l e c t r i q u e m e s u r é en u n point M d u m o d è l e , l a charge h y d r a u l i q u e au point correspondant de la zone d ' é c o u l e m e n t est : V
h = H
cSx M
V, - V H é t a n t l a perte totale l'écoulement.
O n a dans ces conditions
(loi de D a r c y généralisée) 0
de charge
k.
h y d r a u l i q u e de
et
L e d é b i t Q traversant l'ouvrage peut ê t r e c a l c u l é à partir de l ' i n t e n s i t é é l e c t r i q u e I traversant le m o d è l e , en utilisant l'expression : 1
(V, - V
3h
)
0
kH
D-h
,
d-h
3xV
0
0
oz-
L a charge h y d r a u l i q u e ne vérifie donc pas l ' é q u a tion de L a p l a c e .
o-
Si Pont de m e s u r e s
V ='-
( é q u a t i o n de c o n t i n u i t é )
27
3x d'où
Q 0
ciV,
l ' o n fait
subir
au domaine
Coupure f i g u r a n t le r i d e a u de pa ! p l a ne n t s
M
transformation
k7 et
X \
k
d'écoulement
la
Z = z, on retrouve
h
l ' é q u a t i o n de L a p l a c e c a r a c t é r i s a n t de la charge en milieu isotrope :
la distribution
D-h
3-h
0
a) Ecoulement autour d'un rideau de palplanches
3X
DZ
2
2
L ' é t u d e d ' u n é c o u l e m e n t dans u n m i l i e u anisotrope peut donc se ramener à l ' é t u d e d ' u n é c o u l e ment dans u n m i l i e u isotrope. C e l u i - c i s'obtient en multipliant les dimensions horizontales d u m i l i e u par t \ inchangées.
réel
— , les k
dimensions
verticales
restant
h
O n obtient les é q u i p o t e n t i e l l e s de l ' é c o u l e m e n t réel en appliquant l a transformation inverse aux é q u i p o t e n t i e l l e s de l ' é c o u l e m e n t a s s o c i é .
b) Ecoulement à travers une digue en terre
L e d é b i t traversant le m i l i e u anisotrope est c a l c u l é en affectant au m i l i e u isotrope a s s o c i é le coefficient de p e r m é a b i l i t é : k = V k„ k
Fig. 13 - Schémas de modèles analogiques.
v
E n effet, si l'on c o n s i d è r e u n é c o u l e m e n t vertical limité par deux lignes de courant et deux é q u i p o tentielles (fig. 14), le d é b i t traversant le m i l i e u réel est Q = k i L et le d é b i t traversant le m i l i e u transv
Ecoulement plan permanent dans un sol homogène et anisotrope C o m m e on l ' a v u p r é c é d e m m e n t , les sols r é e l s p r é s e n t e n t toujours une certaine anisotropie, le coefficient de p e r m é a b i l i t é horizontale k é t a n t plus grand que le coefficient de p e r m é a b i l i t é verticale
it v
f o r m é est p a r ailleurs O = k i L \
k
h
Ces deux d é b i t s devant ê t r e é g a u x , i l vient :
h
k \
30
v
k
k h
v
d'où
k = \
k
h
k
v
Milieu reel I an i s o t r o p e )
Milieu t r a n s f o r m s (isotrope]
Equipotentielle
L o r s q u e le squelette solide subit des d é f o r m a t i o n s , la d i s t r i b u t i o n de l a charge h y d r a u l i q u e est liée au p a r a m è t r e temps. E l l e é v o l u e g é n é r a l e m e n t vers une distribution limite correspondant à un é c o u l e m e n t permanent.
r k
"h
Ecoulement plan non permanent dans un sol homogène et isotrope
O n é t a b l i t l ' é q u a t i o n de l ' é c o u l e m e n t en é c r i v a n t que, pendant le temps dt, l a différence d V entre le volume d'eau q u i sort d ' u n é l é m e n t de sol et le v o l u m e d'eau q u i y p é n è t r e , est é g a l e à la variation de v o l u m e de l ' é l é m e n t .
Equipotentiell e
d V peut ê t r e c a l c u l é à partir des composantes de la vitesse d ' é c o u l e m e n t . O n a, en adoptant les notations de la figure 1 1 : Fig. 14 - Transformation d'un milieu anisotrope en un milieu isotrope.
3v
dV
N
+
dt
3x
C e r é s u l t a t , d é m o n t r é dans le cas d ' u n é c o u l e m e n t vertical, est applicable lorsque l ' é c o u l e m e n t est q u e l conque.
3z
dV = k 3x-
+ 3z-
dt
en tenant compte de la loi de D a r c y .
Exemple (fig. 15) :
avec
Dh L e d é b i t Q d r a i n é par une t r a n c h é e c r e u s é e dans un sol isotrope de p e r m é a b i l i t é k , j u s q u ' a u substratum i m p e r m é a b l e , a p o u r expression exacte :
-
t
Qt
H = k
2
R
h
On = \ kh k
= ki,
T
R
k
Au
V a é t a n t le coefficient de c o m p r e s s i b i l i t é d u s o l . L a v a r i a t i o n de v o l u m e de l ' é l é m e n t de sol consid é r é p r é c é d e m m e n t est donc :
R
h
dV ou
L a valeur d u d é b i t ne d é p e n d p e r m é a b i l i t é horizontale.
z
v
H ' - h i
kv \
AV
k dans la
h
j_l2 _ ^2
et v
S i les contraintes e x t é r i e u r e s a p p l i q u é e s a u massif de sol restent i n c h a n g é e s , les variations de v o l u m e d u s o l sont liées uniquement aux variations de la pression u de l'eau interstitielle et l ' o n a :
a
k7
3h
k
Si le s o l est anisotrope, o n obtient le d é b i t Q en r e m p l a ç a n t L par L » — et k par \ k \ k formule p r é c é d e n t e , d ' o ù
(1)
dx dz d u = Y „ U dx dz dh
it
encore
donc que de l a dV
Dh_
y „ u dx dz
dt
(2)
dt
E n é c r i v a n t que les expressions (1) et (2) de d V sont é g a l e s , i l vient : 2
Dh 3x
v////////////y////////
/
R
y//////, «1
1^
Impermeable
'/////////'J/////////7&. R
Fig. 15 - Ecoulement vers une tranchée.
a
3-h +
Dz
2
ay,v
3h
k
3t
Cette é q u a t i o n r é g i t les é c o u l e m e n t transitoires en charge, c ' e s t - à - d i r e dont les limites sont connues initialement. Elle s'applique, en particulier, à l'ensemble des p r o b l è m e s de consolidation plane.
31
L'équation classique de la consolidation unidimensionnelle d'une couche d'argile chargée sur toute sa surface en est un cas particulier. Dans ce cas, le sol ne subit aucune déformation latérale, a prend donc la valeur de m (coefficient de compressibilité verticale du sol) et l'on a :
La résistance au cisaillement de l'eau étant nulle, les efforts de cisaillement sont reportés intégralement sur le squelette solide, et les contraintes t de cisaillement sont des contraintes effectives :
v
d-h
m -Y
Dz-
k
v
Le comportement mécanique d'un sol, en particulier sa résistance au cisaillement et les variations de volume qu'il subit, dépend pour une large part des contraintes effectives qui lui sont appliquées et, par conséquent, des pressions interstitielles qui s'y développent :
3h
w
3t
ou encore : 2
3u
1 Du
dz-
C
V
3t
k c =
étant le coefficient de consolidation du
v
T = T'
— la résistance au cisaillement d'un sol, le long d'une surface déterminée sur laquelle s'exerce la contrainte normale totale, s'exprime comme suit : T = c' + (o — u) tg
sol. On notera que, dans le cas d'un écoulement en charge, le régime permanent s'établit rapidement lorsque le sol est peu compressible (a 0) ou très perméable (k élevé). On a en effet dans ces conditions : 2
2
3h
3h +
Sx-
« Dz
0
c' et ' : paramètres de cisaillement intergranulaire du sol:
AV — de même, la variation relative de volume V d'un élément de sol ne subissant aucune déformation latérale est de la forme :
2
= -
m ( A n — Au) v
V
Remarque Dans ce qui précède, la compressibilité \i de l'eau a été négligée. En toute rigueur, celle-ci doit être prise en compte et l'on démontre que l'équation générale des écoulements transitoires en charge est, pour un milieu à deux dimensions : 2
3h 3x
2
2
3h _ dz-
y *
(oc
+ n (3) 3h e
k
3t
Il s'ensuit que, même si le squelette solide est rigoureusement incompressible (a = 0), le second membre de l'équation n'est pas nul. L'établissement du régime permanent est rapide mais n'est pas instantané.
ACTION MÉCANIQUE DE L'EAU Les contraintes appliquées à un sol saturé se répartissent entre la phase solide et la phase liquide. Les contraintes normales sont équilibrées totalement ou en partie par l'eau interstitielle. La contrainte normale totale 0 appliquée à l'ensemble grains + eau, la contrainte normale effective ou intergranulaire 0' appliquée au squelette solide et la pression de l'eau ou pression interstitielle u sont liées par la relation de Terzaghi :
Au : variation de pression interstitielle, Ao : variation de la contrainte totale verticale.
Les deux expressions précédentes mettent bien en évidence l'action mécanique de l'eau. Elles montrent, en particulier, que des variations de la pression interstitielle peuvent modifier fondamentalement le comportement d'un sol, sans que les contraintes totales qui lui sont appliquées varient. Par exemple, un talus initialement stable peut se rompre à la suite d'une élévation de la nappe. De même, un abaissement de la nappe peut provoquer des tassements du sol et endommager les constructions qu'il supporte. Lorsque l'eau insterstitielle est en mouvement, elle introduit des forces d'écoulement ou forces de percolation qui s'exercent sur le squelette solide en plus de la poussée d'Archimède; les grains du sol opposent en effet une résistance à l'écoulement (frottement visqueux qui se traduit par une perte de charge. Il s'ensuit que l'eau exerce sur le sol des forces dirigées dans le sens de l'écoulement. Leur intensité peut être calculée comme suit [5] : Si l'on considère un petit élément de sol isotrope autour d'un point M d'un écoulement bidimensionnel (fig. 16), la résultante F des forces hydrauliques appliquées à cet élément est la résultante des w
0' = 0 — u
32
i
forces de pression interstitielle s'exerçant sur son contour : Du
dx dz sur Ox
Dx F
de composantes
w
Du
dz dx sur Oz
soit par unité de volume Du
1 - les forces d'écoulement et la poussée d'Archimède (forces volumiques);
Dx Du
dx dz
2 - les forces dues aux pressions interstitielles agissant sur le contour du volume considéré (forces extérieures).
lz~ mais u = y
(h — z), d'où
Du
I
? 1 *w /
w
Dh Dx
Dx = Yw i
Du
w
Ce résultat peut être étendu à un volume de sol de forme et de dimensions quelconques. Il en résulte que les forces hydrauliques appliquées à un volume de sol peuvent se réduire à deux systèmes équivalents :
Dz
1
La force unitaire d'écoulement a pour intensité iy (i étant le module du vecteur gradient hydraulique) et est tangente à la ligne de courant passant par M , puisqu'elle est portée par le vecteur gradient hydraulique.
+ Yw j
Dz
Suivant le problème de stabilité que l'on veut étudier, on considérera l'un ou l'autre système :
\ Y»
_j_ poussée d'Archimède
résultante des forces _ force unitaire hydrauliques appli- ~ d'écoulement quées à l'unité de volume
— par exemple quand le gradient hydraulique i est uniforme (c'est-à-dire lorsqu'il conserve la même valeur et la même direction en tout point de l'écoulement), la force E , agissant sur un volume V quelconque de sol, se calcule simplement. Elle a en effet pour expression : E = i Yw V Il est alors intéressant système;
1 t) u 2
3«
u
, d
*T^7- "
d'utiliser le premier
— inversement, lorsque l'écoulement est quelconque l'intégration des forces élémentaires d'écoulement i Yw dv est longue et fastidieuse. Il est alors préférable de déterminer les forces hydrauliques à partir des pressions interstitielles sur le contour de l'élément.
LA PRESSION INTERSTITIELLE u
1 2
d u .
— dz
3z
La pression interstitielle en un point d'un massif de sol peut dépendre [6] : — de la situation de ce point par rapport à la surface de la nappe (la nappe pouvant être statique ou en mouvement);
ï
l!f
w
dxdz =- — dxdz d e
w
— des contraintes créées autour du point considéré par une variation des charges appliquées au massif.
dx dz
/Ligne de courant
Fig. 16 - Forces hydrauliques agissant sur un volume élémentaire de sol.
La pression interstitielle n'est liée aux variations des contraintes que dans le cas des sols de faible perméabilité. Une variation des contraintes appliquées à un élément de sol se traduit en effet par une variation de volume de cet élément qui absorbe ou rejette de l'eau. 33
Si la perméabilité du sol est élevée, le mouvement de l'eau est instantané et la pression interstitielle n'est pas modifiée. Inversement, si la perméabilité du sol est faible eu égard à la vitesse de variation des contraintes, l'eau interstitielle ne peut s'écouler que très lentement et se met en pression (ou en dépression). La pression interstitielle à la fin du chargement ou du déchargement du sol est alors :
Avant l'ouverture du déblai, la pression interstitielle en M est : u
o =
Yw w z
u = u + Au
L'ouverture du déblai entraîne une diminution des contraintes totales autour de M et le sol tend à augmenter de volume. Si la perméabilité du sol est faible, le sol ne peut absorber que peu d'eau pendant les terrassements et ne subit par conséquent que des variations de volume très faibles.
uo : pression interstitielle i n i t i a l e indépendante des contraintes, Au : variation de la pression interstitielle liée à la variation des contraintes (Au pouvant être positif ou négatif).
Il en résulte une diminution Au de la pression interstitielle dont la valeur ne dépend que de la variation des contraintes totales en M .
La pression interstitielle évolue ensuite dans le temps (le sol se consolide) pour atteindre une valeur u indépendante des contraintes appliquées.
La pression interstitielle en M varie au fur et à mesure que le sol se consolide sous les nouvelles contraintes qui lui sont appliquées et tend vers une valeur différente de u et indépendante de ces contraintes. L'ouverture du déblai provoque, en effet, un rabattement de la nappe, et un écoulement permanent s'établit lentement dans le sol. L a valeur finale de la pression interstitielle en M est déterminée par cet écoulement (fig. 17).
0
f
Exemple
1 : Cas d'un
remblai.
0
Nappe
La pression interstitielle initiale en un point M de la couche d'argile est :
Le comportement d'un sol peu perméable évolue donc entre deux comportements extrêmes :
Uo = Yw w Z
La construction d'un remblai de grande largeur, exerçant sur le sol une pression p, provoque en M une augmentation de pression Au = p et, à la fin de la construction, la pression interstitielle en M est : u
= Y«
Dans le cas d'un talus de déblai ouvert dans un sol de perméabilité élevée, la nappe prend sa forme d'équilibre au fur et à mesure de l'exécution de la tranchée et le régime permanent s'établit dès la fin des travaux. La pression interstitielle en M est alors indépendante des variations des contraintes dans le sol et son évolution est liée uniquement à celle de la nappe.
+ P
Lorsque la consolidation de l'argile sous la charge du remblai est terminée, la pression interstitielle en M redevient égale à u = Yw Z (si la nappe n'a pas subi de fluctuations importantes). 0
w
Dans le cas d'un remblai construit sur un sol,perméable la pression interstitielle est constamment égale à u .
Un comportement à court terme, lorsque le sol vient d'être chargé ou déchargé. Aucune variation de volume n'a encore pu se produire et les contraintes normales sont alors reportées totalement ou en partie sur l'eau interstitielle. Un comportement
à long terme, lorsque la pression interstitielle due au chargement du sol s'est dissipée et que le régime d'écoulement de l'eau dans ce sol est devenu permanent.
Le comportement d'un sol perméable est toujours un comportement à long terme.
0
Exemple
2 : Cas d'un déblai.
Evaluation de la pression interstitielle à court terme
/
Nappe
^-
,
/ /
Déblai
/ / ' x
34
M
z YZ\
'—I
w
Dans la grande majorité des cas, les études de stabilité à court terme ne font pas intervenir explicitement la pression interstitielle.
«-
Le sol ne subissant aucune variation de volume, sa résistance au cisaillement est indépendante des contraintes totales qui lui sont appliquées et il peut
1 être considéré comme un matériau à phase unique. L'étude de stabilité peut être faite en contraintes totales en utilisant la cohésion non drainée C du sol, mesurée par des essais de cisaillement du type non consolidé non drainé.
la pression interstitielle en place, qui prennent actuellement une importance de plus en plus grande, permettent de contrôler les évaluations faites à partir des mesures en laboratoire et, à plus ou moins longue échéance, fourniront des éléments permettant de les améliorer.
Il est théoriquement possible d'étudier la stabilité à court terme d'un ouvrage à partir des contraintes effectives, c'est-à-dire en faisant intervenir explicitement les pressions interstitielles qui se développent dans le sol.
Evaluation de la pression interstitielle à long terme
En effet, la variation Au de la pression interstitielle liée aux variations A o i et Aa de la plus petite et de la plus grande contraintes principales totales peut s'exprimer, en fonction des coefficients A et B de pression interstitielle définis par Skempton [7] :
Lorsque le sol est traversé par un écoulement, la détermination des pressions interstitielles qui se développent à long terme se fait à partir du réseau des équipotentielles de l'écoulement permanent. Si h est la charge hydraulique le long de l'équipotentielle passant par le point M , la pression interstitielle en M est :
u
3
Au = B
[AGI + A (Aoi —
Ao )]
M
3
U M
=
Y«
(
N
M —
Z
A et B sont mesurés au cours d'un essai triaxial classique (essai UU).
M ) Surface
libre
Au peut également s'exprimer, en fonction de la variation de la plus grande contrainte principale totale [6] : Au = B A0-1 B est alors déterminé à partir d'un essai triaxial spécial reproduisant les sollicitations auxquelles est soumis le sol en place. Si l'on connaît les valeurs de A01 et de Ao pour divers points du sol, ainsi que les valeurs A et B ou B, on peut en déduire les valeurs de u aux points considérés. 3
En fait, on se heurte à deux difficultés principales dans l'application de cette méthode : — on ne peut calculer A o i et A a que par la théorie élastique, faute de connaître les relations contraintes-déformations des sols; 3
— les valeurs des coefficients A et B varient avec les déformations du sol. Toutefois cette méthode devrait connaître un développement important. En effet, les mesures de
Fig. 17 - Calcul de la pression interstitielle dans le cas d'un écoulement à surface libre.
Dans le cas d'un écoulement à surface libre, la pression interstitielle au point N (N étant le point d'émergence de l'équipotentielle passant par M - fig. 17) est nulle. On a donc : flN
=
Z N
= hiM
d'où la valeur de la pression interstitielle en M : U M
=
Yw ( Z N
—
Z M )
On déterminera les équipotentielles de l'écoulement par les méthodes habituelles.
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Par ailleurs, les auteurs de cet article se sont inspirés des ouvrages : F.
E.
SCHLOSSER, HARR,
P.-YA.
36
Cours de mécanique des sols de l'Ecole des Travaux Publics de l'Etat.
Ground-water and seepage, Mac Graw-Hill (New York, 1962).
POLUBARINOVA KOCHINA,
Theory of groundwater mouvement, University Press (Princeton, New-Jersey, 1962), 6 1 3 p.
Fícient léabilìté ri place
PRÉSENTATION
IM résolution de nombreux problèmes d'hydraulique des sols implique la connaissance du coefficient de perméabilité.
Ce dernier n'intervient pas seulement lors de l'évaluation des débits collectés par les ouvrages de captage {puits, drains) ou traversant des ouvrages en terre (digues, canaux), il conditionne également, par sa distribution dans le sol, le champ de pression interstitielle qui se développe lors de la construction d'un ouvrage ainsi que son évolution dans le temps. La mesure du coefficient de perméabilité effectuée en laboratoire (au perméamètre, à l'œdomètre, au triaxial) est rarement satisfaisante : l'hétérogénéité du sol en place est, le plus souvent, telle que l'on ne peut attribuer à une couche donnée le coefficient de perméabilité mesuré sur une éprouvette ayant, au plus, un volume de quelques centaines de centimètres cubes. Il est donc nécessaire de procéder à des essais en place intéressant un volume suffisant pour tenir compte de l'hétérogénéité du sol. Les principaux essais de perméabilité
en place sont :
—• l'essai de pompage, — l'essai Lefranc. — l'essai Lugeon. Ces trois essais consistent à créer un écoulement dans la formation dont on veut mesurer la perméabilité. L'essai de pompage et l'essai Lefranc sont surtout pratiqués dans les sols. Le premier, qui intéresse un volume de sol considérable, permet d'obtenir un coefficient de « perméabilité en grand » caractérisant le comportement global de la couche au point de vue perméabilité. Le second, intéressant un volume beaucoup plus limité,est un essai quasi ponctuel qui permet de localiser les différentes zones de perméabilité dans une formation déterminée. L'essai Lugeon est effectué exclusivement dans les formations rocheuses, très peu perméables « en petit » mais fissurées. S'il permet, dans certains cas, de définir un coefficient de perméabilité « en grand » de la roche, ses résultats sont surtout utilisés pour apprécier le degré de fissuration, la résistance au cloquage et les possibilités de décolmatage des fissures.
Essai de pompage H.
JOSSEAUME
L'essai de pompage consiste à abaisser, à partir d'un puits, la surface piézométrique de la nappe baignant la formation dont on veut mesurer la perméabilité. Le pompage est réalisé à débit constant et l'évolution de la surface piézométrique de la nappe est suivie au moyen de piézomètres répartis aux alentours du puits. Le coefficient de perméabilité mesuré dans un tel essai est le coefficient de perméabilité « en grand » de la formation étudiée, valeur dont la connaissance est nécessaire pour résoudre un certain nombre de problèmes pratiques parmi lesquels : évaluation du débit drainé par une tranchée, évaluation du débit traversant le sol de fondation d'une digue ou d'un barrage, dimensionnement d'un système de rabattement par puits, etc. L'essai permet, en outre, de déterminer le rayon d'action du pompage, paramètre intervenant en particulier dans le calcul des systèmes de drainage par groupe de puits ou par pointes filtrantes. Dans ce qui suit, après avoir rappelé succinctement la théorie des puits, on étudiera les conditions de réalisation d'un essai de pompage et les méthodes d'interprétation des résultats obtenus. ÉCOULEMENT D E L ' E A U VERS U N PUITS Mécanisme du rabattement Lorsqu'on commence à pomper dans un puits traversant une nappe libre, la surface de l'eau dans le puits s'abaisse rapidement. L'eau contenue dans le sol, au voisinage immédiat du puits, s'écoule vers celui-ci et cet écoulement se traduit par un abaissement de la nappe dans la zone restreinte intéressée. A l'instant U, compté à partir du début de l'essai, la surface de la nappe est représentée par Si, et le rayon d'action du pompage est R i (fig. 1). Si l'on poursuit le pompage, la surface libre continue de s'abaisser et devient S à l'instant t . Le volume d'eau ayant pénétré dans le puits, entre les instants t et t , est égal au volume d'eau libéré par le sol compris entre les surfaces Si et S . 2
t
2
2
2
Quand le pompage est effectué à débit constant, le rayon d'action augmente, mais la vitesse de rabattement de la surface libre décroît constamment. En
Ri
é .77 Substratum
Fig. 1 -
imperméable
Nappe libre : évolution de la surface libre.
effet, la surface de la zone de rabattement augmente avec le temps et, de ce fait, l'abaissement de la nappe, nécessaire à la libération dans l'unité de temps d'un volume d'eau égal au débit, devient de plus en plus faible. Si la nappe n'est pas réalimentée, la zone d'influence du pompage s'étend indéfiniment. Au bout d'un certain temps, la vitesse de rabattement devient négligeable et la surface de la nappe peut être considérée comme stabilisée. Cependant, l'écoulement reste un écoulement transitoire et toute l'eau recueillie dans le puits est prélevée dans la zone de rabattement, c'est-à-dire à une distance du puits inférieure au rayon d'action. Si la nappe est réalimentée par un cours d'eau situé à proximité du puits, par des infiltrations, etc., ou si elle possède un écoulement propre, la stabilisation intervient plus rapidement. Dans certains cas, par exemple si l'écoulement initial de la nappe est permanent, l'écoulement vers le puits devient permanent; l'eau est alors prélevée en totalité à l'extérieur de la zone de rabattement, c'est-à-dire à une distance du puits supérieure au rayon d'action. Lorsque le pompage intéresse une nappe captive, l'épaisseur de la nappe reste inchangée, seule la surface piézométrique se modifie et son évolution peut alors être comparée à celle de la surface d'une nappe libre (fig. 2). Le mécanisme de libération de l'eau est le suivant : la diminution de charge hydraulique créée par le pompage provoque, d'une part une augmentation du volume de l'eau contenue dans le sol, d'autre part un accroissement des contraintes 39
Toit i m p e r m e a b l e
y/////////////////////////.
Substratum
imperméable
e=h;
Fig. 2 —• Nappe captive : évolutioa de la surface piézométrique.
effectives dans le sol entraînant une diminution du volume des vides et par conséquent une expulsion d'eau. Les équations de l'écoulement permanent et de l'écoulement transitoire ont été établies respectivement par Dupuit et Theis. Formules de Dupuit Elles s'appuient sur les hypothèses suivantes :
Fig. 3 — Notations utilisées dans la formule de Dupuit applicable aux nappes libres.
On obtient par intégration :
— la loi de Darcy est applicable, — le sol est homogène, — l'eau et le sol sont incompressibles, — les surfaces éa^ïïpotentielles peuvent être assimilées à des cylindres droits à génératrices verticales, ce qui implique que la surface de rabattement est peu inclinée sur l'horizontale, — le débit pompé est prélevé à l'extérieur de la zone d'action du pompage, c'est-à-dire que tout se passe comme si la nappe était alimentée par un fossé circulaire ayant pour centre le puits et de rayon égal au rayon d'action R,
2
2
jrk(H -h )
1,36 k ( H — h^)
u
Q = ln
R
R
Dans le cas d'une nappe captive (fig. 4) e est constant et l'on obtient : Q =
2
TT
ke (H - h ) 0
2,72 ke (H - h„)
R
lg
R
— la surface de rabattement ne subit pas de discontinuité lorsqu'on passe du terrain au puits, — l'écoulement vers le puits est permanent. Dans ces conditions, la vitesse radiale d'écoulement le long de l'équipotentielle (E) est en tout point de celle-ci : dh v = ki dr
Surface piezometnque
h étant la charge hydraulique à la distance r de l'axe du puits. ••(El
Le débit pompé est alors : Q = 2 it rek — dr Dans le cas d'une nappe libre (fig. 3), la surface piézométrique et la surface libre sont confondues, e est donc variable et, si l'on adopte la surface du substratum imperméable comme origine des cotes, on a : e = h. 40
v7//y
T//yy/y//'//
/
Fig. 4 — Notations utilisées dans la formule de Dupuit applicable aux nappes captives.
Formules de Theis
RABATTEMENT
COEFFICIENT
Le calcul de Theis s'appuie sur les hypothèses suivantes :
D'EMMAGASINEMENT
L'écoulement en régime transitoire dépend non seulement de la perméabilité du sol mais aussi de la quantité d'eau qu'il peut libérer. Il a donc été nécessaire d'introduire le coefficient d'emmagasinement, coefficient sans dimension, caractérisant l'aptitude du sol à libérer de l'eau. Un prisme de sol, de section unité et de hauteur égale à l'épaisseur e de la nappe, libère un volume d'eau dv lorsque la surface piézométrique s'abaisse de la quantité dh. Le coefficient d'emmagasinement S est défini par la relation :
DE
LA
NAPPE
— la loi de Darcy est applicable, — le sol est homogène (k et S constants), — les surfaces équipotentielles peuvent être assimilées à des cylindres droits à génératrices verticales, — la nappe n'est pas réalimentée, — le débit prélevé dans le puits est constant. Dans ces conditions, la différence entre les volumes d'eau traversant respectivement les équipotentielles E et E (fig. 5), pendant le temps dt, est : r
r + d r
dv
S= -
3
dh
' 2n rek
Dr
\ dr dt Dr
Dans le cas d'une nappe libre : dv = — n dh e
d'où S = n„
n étant la porosité efficace du sol, c'est-à-dire le volume d'eau libre rapporté au volume du sol. e
Dans le cas d'une nappe captive, le volume d'eau libérée dv est la somme du volume dv résultant de la décompression de l'eau et du volume dv correspondant à la diminution du volume des vides du sol : x
i
2
dvi
.•Çr..».dr
= - p du = - |3y dh w
n„e dv
r »
2
Fig. 5 — Notations utilisées pour la démonstration de l'équation de l'écoulement transitoire.
m Yw dh
= — m du =
v
v
dv = d v i + dv2 = — e y
w
dr
(n p + m„) d h e
Cette différence est égale au volume d'eau libéré par l'abaissement de la surface piézométrique pendant le temps dt, c'est-à-dire à :
pression de l'eau, coefficient de compressibilité de l'eau, —— + z : charge hydraulique. coefficient de compressibilité verticale du sol.
-
2itr drS
Dt
dt
d'où d'où l'équation : S = e yw (n p + m ) e
T
Dans le cas des sols, (3 est faible devant m et la compressibilité de l'eau peut être négligée.
3r
T
On notera par ailleurs que, pour une même formation, S prend des valeurs beaucoup plus fortes en nappe libre qu'en nappe captive. Considérons une couche de sable moyen d'épaisseur 5 mètres caractérisé par une porosité efficace n = 0,20 et par un coefficient de compressibilité m = 0,002 bar . Suivant que la nappe de cette formation est libre ou captive, le coefficient d'emmagasinement prend la valeur S = 0,2 ou S = 0,001. e
1
v
ou
,
k
.
e
3h
3r
+ r
Dr
3t
3h
3r
3e
2
+ re
3 h\ Dr
Dr
2
De Dans le cas d'une nappe captive tion devient : ^
„ 3h = Sr Dt
= 0, l'équa-
r
2
Dh Dr
2
1 Dh
+ r
Dr
S
Dh
ke
Dt 41
De
Dans le cas d'une nappe libre
3h
3r
ket
, l'équa-
V
En posant R = 1,5 » /
3r
%
tion devient : 3h Te^-
L
3h
+ r
3r
2
3h H _
+ re
3r
J ~
2
Sr
, on a :
1
S
H - h = 2^QlgA
3h 3t
4TT
_
Lorsque la surface libre est très peu inclinée sur
r
2,72 ke (H - h)
l'horizontale (c'est-à-dire lorsque la troisième hypovérifiée), ( — ) peut être \3r / négligé. L'équation est alors la même pour les nappes libres et les nappes captives. Son intégration conduit à l'expression suivante pour le rabattement A de la surface piézométrique :
ke
ou
lg
R
thèse est effectivement
A =H
W (u)
e-
u
j
2
Il est possible d'étudier la remontée de la nappe après l'arrêt du pompage si l'on se trouve dans les conditions d'application du principe de superposition des écoulements (nappe captive ou nappe libre dont le rabattement reste faible) et dans les conditions de validité de l'approximation logarithmique.
S
4 ket ou encore 2,3 Q , 2,25 ket lg 4n ke " rS
A =H
2
2
rS 4JI
ke
V
/ ket
REMONTÉE D E L A N A P P E
du
•-• u avec
captives. Il s'ensuit que la quantité R = 1,5
représente le rayon d'action de l'écoulement transitoire, sous réserve que l'on soit dans les conditions de l'approximation logarithmique.
4 7T ke W (u) =
On retrouve la formule de Dupuit pour les nappes
\n
1
] \ 4 ket
n =
nn!
Tout se passe, au moment de l'arrêt du pompage, comme si la pompe continuait à fonctionner et si l'on injectait dans le puits un débit égal au débit pompé. Le principe de superposition des écoulements permet d'écrire que le rabattement est égal à la somme des rabattements dus respectivement au pompage et à l'injection.
2
r S
est suffisamment 4 ket faible, tous les termes du développement sont négligeables à l'exception du premier, et l'on a : Lorsque la quantité
2
'
A= H - h = ^, 2,25 47rke ~ '
k
6
t
g
2
rS
Le rabattement dû au pompage est : ., 2,3 Q , 2,25 ket A' = - — - lg rS 4n ke 2
t étant le temps compté à partir du début du pompage. Le rabattement dû à l'injection est :
(approximation logarithmique) A
La courbe A, lg t est alors une droite.
Cette dernière formule peut se mettre sous la forme :
=
^ x 2 1 g ke
4TT
2,25 ket'
4it ke
rS
2
ke
D'où le rabattement résultant :
v r
A = A' + A" 4it ke
2
r S
t'
Remarques / ket
4TC
tion c'est-à-dire de l'arrêt du pompage.
/ 2,25 ket
H
42
2,3 Q
t' étant le temps compté à partir du début de l'injec-
Remarque :
H - h
„ _
V" " 5
• Les calculs de Dupuit et de Theis sont rigoureux lorsqu'ils s'appliquent à des nappes captives, les hypothèses sur lesquelles ils s'appuient étant alors
i
vérifiées. En particulier, ils permettent de déterminer correctement la surface de rabattement. Celle-ci ne subit aucune discontinuité lorsque l'on passe du terrain au puits (sauf si la crépine du puits introduit des pertes de charge non négligeables). Dans le cas des nappes libres, il a été démontré que la formule de Dupuit donnant le débit est rigoureuse, même si l'on tient compte de la composante verticale de la vitesse d'écoulement. Par contre, au voisinage du puits, la surface de rabattement peut être très différente de celle calculée à partir de la théorie de Dupuit. En effet, la surface libre de la nappe ne se raccorde pas à la surface de l'eau dans le puits (fig. 6), sa paroi comprise entre les niveaux h et h„ constituant une surface de suintement. Un diagramme établi par Schneebeli [1] permet de déterminer un ordre de grandeur de h en terrain isotrope. Lorsque la perméabilité horizontale du sol est supérieure à sa perméabilité verticale, c'est-à-dire dans la plupart des cas pratiques, h„ prend des valeurs supérieures.
niveaux d'eau dans les sondages, etc.) permettent de déterminer le type de la nape (nappe libre ou captive), son épaisseur, ainsi que la position de la couche imperméable qui la limite inférieurement. Il est également nécessaire de connaître les conditions initiales d'écoulement de la nappe dans la zone choisie pour l'essai. On détermine à cet effet les lignes d'égale charge piézométrique (ou équipotentielles) à partir des niveaux d'eau relevés après stabilisation dans les sondages ou mieux dans les piézomètres qui ont pu être posés. On a d'ailleurs intérêt à poser suffisamment à l'avance les piézomètres prévus pour l'essai afin de les utiliser pour l'étude de l'écoulement propre de la nappe.
0
Préparation du puits
p
^-'^^'r
S u r f a c e de s u i n t * m e n t . 1
-
WïmïmÊÊ —
Fig. 6 — Allure de la surface de rabattement au voisinage du puits dans le cas d'une nappe libre.
Le puits est foré jusqu'au substratum imperméable. Le forage est exécuté à l'eau claire, l'usage de boue ayant pour effet de polluer la couche à étudier et de modifier profondément sa perméabilité au voisinage du puits. Le diamètre du puits, ayant une incidence relativement faible sur le débit pompé, est choisi en fonction de considérations pratiques : le forage doit être assez grand pour que l'on puisse y installer une pompe immergée, une crépine, un filtre et un dispositif de mesure des niveaux d'eau (fig. 7). Pour des pompages à débit faible ou moyen, le diamètre du puits varie de 20 à 40 centimètres.
Compteur
Tube et sonde de m e s u r e de
Bouchon
niveau
etanche
Il y a donc lieu de tenir compte de cette divergence entre le calcul et la réalité lorsqu'on détermine le rayon d'action d'un pompage à partir des formules de Dupuit. • Dans le cas des nappes captives, les lignes d'écoulement de l'eau vers le puits sont rigoureusement horizontales. Le coefficient de perméabilité qui détermine le débit pompé est donc uniquement le coefficient de perméabilité horizontale du sol. On démontre qu'il en est de même dans le cas d'une nappe libre.
Cr g pi n e
i
PRÉPARATION E T RÉALISATION D E L'ESSAI Détermination des caractéristiques' de la nappe avant essai Un essai de pompage n'étant pas un essai isolé mais s'intégrant dans une étude, il est généralement précédé d'une reconnaissance géologique et géotechnique du site. Les renseignements obtenus au cours de celle-ci (nature des échantillons prélevés,
Pompe
immergée
Fig. 7 — Equipement d'un puits. / te
43
Le forage est équipé d'une crépine, le plus souvent constituée d'un tubage métallique dans lequel de petites ouvertures régulièrement espacées ont été pratiquées. La surface de l'ensemble des ouvertures doit être assez grande (supérieure à 10 % de la surface du tubage) pour que les pertes de charge à travers la crépine restent faibles. La crépine est entourée d'une toile de tamis, destinée à empêcher la pénétration dans le puits des éléments grossiers à moyens du sol, constituant le filtre. L'espace annulaire compris entre le tubage et la paroi du forage est rempli d'un matériau filtrant (sable fin à graves) afin d'arrêter les particules de sol entraînées par l'eau. Le filtre reçoit à sa partie supérieure un bouchon étanche en argile destiné à éviter les infiltrations. Dans le cas d'une nappe captive, le bouchon étanche est mis en place au niveau du toit de la nappe.
Crépine pour l'équipement des puits.
Le puits est équipé le plus souvent d'une pompe immergée à débit réglable. Il n'est, en effet, possible d'utiliser une pompe travaillant à la surface du sol que si le niveau de l'eau dans le puits est à moins de 7 mètres de profondeur. La mesure du niveau de l'eau se fait au moyen d'une sonde analogue à celle utilisée pour les relevés piézométriques. Afin d'éliminer les erreurs dues à la turbulence de l'eau dans le puits, on effectue les relevés de niveau à l'intérieur d'un tube de quelques centimètres de diamètre partiellement immergé. Mesure du débit Le débit peut être 'déterminé au moyen d'un compteur à eau monté sur la conduite de refoulement de la pompe ou d'un récipient de volume connu dont on mesure le temps de remplissage. 44
Mesure de débit à l'aide du tube de Pitot.
J
Il est recommandé d'utiliser simultanément les deux méthodes, la première permettant de calculer le débit moyen sur une longue période, la seconde de mesurer les débits instantanés et de contrôler les indications du compteur.
Piézomètres
On a intérêt, dans ce dernier cas, à placer la base du piézomètre au niveau du substratum imperméable. On élimine ainsi l'influence de la perméabilité verticale, et l'exploitation des indications du piézomètre conduit à une valeur correcte du coefficient de perméabilité horizontale.
T Y P E
IMPLANTATION
Des piézomètres sont implantés sur deux axes perpendiculaires passant par le puits. Si la nappe est en mouvement avant l'essai, un de ces axes est parallèle à la direction générale de l'écoulement, c'est-à-dire normal aux équipotentielles. Le nombre des piézomètres nécessaires croît avec l'hétérogénéité du sol. Bien qu'en théorie un seul piézomètre soit suffisant pour interpréter un pompage en milieu très homogène, il est souhaitable d'en utiliser au moins deux ou trois. La distribution des piézomètres le long d'un rayon se fait suivant une loi sensiblement logarithmique, le rabattement dû au pompage étant fonction du logarithme de la distance au puits. Le premier est posé à quelques mètres du puits et le plus éloigné à une distance du puits de l'ordre du rayon d'action (en général entre 50 et 200 mètres suivant la perméabilité du sol). PROFONDEUR
Le problème ne se pose que dans le cas d'une nappe libre. La profondeur des piézomètres placés assez loin du puits n'a alors guère d'importance, les équipotentielles pouvant être assimilées à des cylindres à génératrices verticales. Par contre, au voisinage du puits, les indications d'un piézomètre placé à une distance déterminée varient suivant sa profondeur (fig. 8). Pigzomttres
Les piézomètres généralement utilisés pour les essais de pompage sont des tubes de quelques centimètres de diamètre crépines à leur partie inférieure *. Ils sont posés dans un forage, la partie crépinée étant entourée de matériaux filtrants isolés de la partie supérieure du forage par un bouchon d'argile. Leur emploi se justifie pleinement lorsque l'essai intéresse une couche perméable (sable propre ou grave) mais risque de conduire à des erreurs importantes lorsque le sol est peu perméable (sable argileux, limon). Dans ce cas, en effet, le piézomètre indique avec un certain retard les variations du niveau piézométrique d'où une erreur sur l'évolution du rabattement en fonction du temps. Si le sol est peu perméable il est nécessaire d'utiliser des piézomètres à faible temps de réponse, par exemple des piézomètres de petit diamètre (de l'ordre de un centimètre) *. Dans le cas des nappes captives on peut diminuer le temps de réponse en crépinant les piézomètres sur toute la hauteur de la couche. Les piézomètres ne doivent pas être mis en place par battage ou enfoncement statique, afin de ne pas modifier localement la perméabilité du sol.
Réalisation de l'essai L'essai comporte généralement deux phases. Pendant la phase préliminaire, on effectue un pompage ayant pour but d'assurer la formation du filtre (développement du puits). On adopte un débit initial suffisamment faible pour que le filtre se forme progressivement : les particules les plus grosses sont d'abord arrêtées, puis les particules de plus en plus petites. Si le pompage était commencé à débit élevé, on pourrait provoquer des arrivées importantes de matériaux dans le puits et désorganiser complètement le sol autour du puits. Cette phase préliminaire de l'essai doit être prolongée jusqu'à ce que l'eau recueillie dans le puits devienne claire.
Fig. 8 — Influence de la profondeur des piézomètres suivant leur distance au puits.
* Cf. article « Etudes des facteurs intervenant dans les mesures de pression interstitielle » de H . Josseaume.
45
Remarque : Avant de commencer l'essai, il est recommandé de vider les piézomètres et de relever les courbes de remontée de l'eau en fonction du temps. Cette opération, qui a pour but de vérifier que les piézomètres ne sont pas colmatés, permet également de déterminer : • le temps de réponse des piézomètres, • un ordre de grandeur du coefficient de perméabilité du sol. Celui-ci est calculé en appliquant aux courbes de remontée la théorie de l'essai Lefranc * à charge variable. Cette valeur du coefficient de perméabilité peut être utilisée pour la détermination du débit de l'essai. Elle devra toutefois être préalablement majorée afin de tenir compte du fait que la perméabilité globale d'un sol est plus élevée que celle obtenue à partir d'essais ponctuels. Essai de pompage dans un puits.
Après l'arrêt de la pompe, et une fois que la nappe a repris sa position d'équilibre, on procède à l'essai proprement dit qui est effectué à débit constant. Sa durée peut n'être que de quelques heures si l'on se limite à une interprétation en régime transitoire par les formules de Theis. Cependant, lorsque le sol est hétérogène ou fissuré il est souhaitable de prolonger l'essai jusqu'à ce que l'écoulement soit stabilisé (régime permanent ou quasi permanent). On effectue les mesures suivantes : — relevé des niveaux piézométriques et du niveau de l'eau dans le puits pendant chaque pompage et pendant chaque remontée de la nappe. Trupin [2] indique les fréquences suivantes pour les relevés : toutes les 15 secondes pendant le premier quart d'heure suivant la mise en route ou l'arrêt de la pompe, toutes les minutes entre 15 et 30 minutes, toutes les 2 minutes entre 30 et 60 minutes, toutes les 5 minutes entre une et 2 heures, toutes les 10 minutes entre 2 et 6 heures, toutes les 30 minutes entre 6 et 12 heures, toutes les heures au-delà de 12 heures;
INTERPRÉTATION D E L'ESSAI Interprétation en régime permanent (formules de Dupuit) L'interprétation d'un essai de pompage par les formules de Dupuit nécessite la connaissance du débit et des rabattements dans le puits et les piézomètres, une fois le régime permanent établi. h étant la hauteur de la surface piézométrique au-dessus du ' substratum imperméable et à la distance r de l'axe du puits, les formules de Dupuit peuvent s'écrire sous la forme : Nappe libre : 2
=
1,36 k ( H i
2
h)
R
r ou
H — h = —5— (lg R - lgr) 1,36 k 2
2
Nappe captive :
— relevé des indications du compteur aux mêmes intervalles de temps, sauf au début de l'essai où les lectures ne sont effectuées que toutes les 2 minutes.
_
2,72 ke (H - h)
Ces mesures permettent de tracer, en fonction du temps : • les courbes de descente et de remontée de l'eau dans le puits, • les courbes de variation des différents niveaux piézométriques, • la courbe de variation du débit. 46
ou
H - h = A = — ^ - (lg R - lg r) 2,72 ke
* Cf. article « Essai Lefranc » de M . Rat, F . Laviron et J.-C. Jorez.
Il en résulte que, pour une valeur déterminée de Q, les courbes de variation de A ou de H — h , tracées en fonction de lg r, sont des droites de pente 2
2
a =
—— (nappe libre) ou a = — — (nappe 1,36 k 2,72 ke captive) et d'abscisse à l'origine lg R. On peut donc obtenir simplement le coefficient de perméabilité du sol et le rayon d'action du pompage à partir de la courbe A ou H — h tracée en fonction du logarithme de r. 2
2
Remarque :
Dans le cas d'une nappe captive, si les pertes de charge à travers la crépine et le filtre restent suffisamment faibles et si le milieu est suffisamment homogène, on obtient un diagramme semblable à celui de la figure 10. Exemple : Le diagramme de la figure 11 a été obtenu à la suite d'un essai de pompage effectué dans une nappe libre. La couche support est constituée d'un limon argileux traversé par de nombreux canalicules pouvant atteindre un centimètre de diamètre, formés par la décomposition de végétaux. Le débit, en régime permanent, est Q = 23 m / h = 6,4 x 10 m /s. 3
Dans le cas d'une nappe libre, on obtient un diagramme semblable à celui représenté sur la figure 9, ceci en raison de l'existence d'une surface de suintement. Par ailleurs, la surface réelle de rabattement ne coïncide avec la surface de Dupuit que lorsque r est suffisamment grand.
2
H , h 4
3
3
2
11
4
Puits 3
2
2
Aussi lorsqu'on trace la courbe ( H — h ), lg r néglige-t-on le rabattement dans le puits et tient-on davantage compte des indications des piézomètres situés à une certaine distance du puits que de celles des piézomètres proches.
2
•
N !
0 1
10 D i s t a n c e s au
1
I
V
V
!00 1000 c e n t r e du c u i t s (en m e t r e s )
Fig. 11 —• Exemple de détermination du rayon d'action R et du rayon efficace.
2
2
Les points représentatifs des valeurs de H — h , obtenus en régime permanent pour chaque piézomètre, sont situés sur une droite de pente a = — 2,1 m et dont l'abscisse à l'origine correspond à R = 220 m. 2
D'où le coefficient de perméabilité : 3
Fig. 9 — Nappe libre : principe de la détermination du rayon d'action d'un pompage.
Q 6,4 x 10 „„ „ , — =— = 2,2 x 10-3 m/s 1,36 a 1,36x2,1 i
k =
n
A = H-h
Interprétation en régime transitoire (formules de Theis) L'interprétation d'un essai de pompage par les formules de Theis met en jeu l'ensemble des mesures effectuées au cours de l'essai : débit, rabattements dans les puits et les piézomètres. RABATTEMENT DE LA NAPPE
L'interprétation se fait à partir de la courbe rabattement-logarithme du temps. Fig. 10 — Nappe captive : principe de la détermination du rayon d'action d'un pompage.
Si la nappe n'est pas réalimentée et si la couche, dont on mesure la perméabilité, est infinie dans le 47
sens horizontal, les courbes expérimentales présentent d'abord une certaine courbure, puis deviennent linéaires (fig. 12a). Si la nappe est réalimentée, la courbe s'infléchit vers l'axe des t et tend vers une horizontale (fig. 12b). Au contraire, si la perméabilité diminue à une certaine distance du puits, la courbe se relève dès que le pompage intéresse la zone de moindre perméabilité (fig- 12c). En règle générale, les courbes rabattement-logarithme du temps présentent une partie linéaire à condition que les mesures de rabattement ne soient pas effectuées à trop grande distance du puits et que la durée de l'essai soit suffisante.
Exemple : La courbe de la figure 13 représente le rabattement dans un piézomètre situé à 7 mètres du puits, au cours d'un pompage en nappe captive. Le débit est Q = 0,9 m /h = 25 x 10 m /s et l'épaisseur de la nappe au droit du piézomètre e = 5,1 m. 3
= H-h
A ; H - h
3
On constate que la courbe comporte une partie droite mais que le rabattement tend rapidement à se stabiliser. La nappe est donc réalimentée. La pente de la partie droite (variation du rabattement correspondant à un cycle logarithmique) est a = 6,35 m et son abscisse à l'origine t = 125 s. On en déduit : 0
k i
e
A = H - h
2
'
3
Q
2,3 x 25 x îo-e
_
~ 4Ttea " 4 x 3,14 x 5,1 x 6,35
= 1,4 x 10-« m/s _
2,25 ket„
= 4,1 x I O
2,25 x 1,4 x 10« x 5,1 x 125
5
Fig. 12 — Allures diverses de la courbe de rabattementlogarithme du temps.
Méthode d'approximation logarithmique La courbe rabattement-logarithme du temps n'est 2
rS linéaire que lorsque l'expression
est négli4 ket geable. On se trouve alors dans les conditions de l'approximation logarithmique, et le rabattement a pour expression : 2,3 Q , 2,25 ket A = H h = lg rS 4TC ke 2
E c w
< E
5
v
4
ir
3
t ï
ou 2,3 Q / , 2,25 ke , -—lg + lg t 4TT: ke \ rS
H
-A
2
10
équation
d'une droite de pente a =
2,3 Q 4TU
2
d'abscisse à l'origine t =
rS
10
J
10*
10
T e m p s en s e c o n d e s
et
ke
10'
Fig. 13 — Variation du niveau de l'eau dans un piézomètre pendant un pompage en nappe captive.
0
2,25 ke Remarque : La pente et l'abscisse à l'origine de la partie droite permettent donc de calculer le coefficient de perméabilité k et le coefficient d'emmagasinement S : k=
2,3 Q 4TC
48
ea
et
S =
2,25 ket,
On obtient pour le puits et pour chaque piézomètre une valeur de k et une valeur de S. Pour apprécier l'hétérogénéité du sol, il est intéressant de tracer, sur un même diagramme semilogarithmique, les courbes de variation du débit spé-
3
cifique — en fonction de — pour le puits et les Q r piézomètres. Si le sol est homogène et si l'on se trouve dans les conditions de l'approximation logarithmique, on obtient une seule droite d'équation :
On en déduit k et S par les formules :
2
A.
2,3
Q
4Ttke
/
QW(u) 4TC
4ket
S =
2,25 ke . t lg — - — + lg -
M
eA\ M
u /M
Le coefficient de perméabilité et le coefficient d'emmagasinement se déduisent alors de sa pente a et de son abscisse à l'origine T = 0
* r
Si la nappe n'est pas réalimentée, cette méthode peut, en principe, être appliquée à n'importe quel domaine de la courbe de rabattement.
/0
En fait, lorsqu'on est dans le cas de l'approxima2,3 k = — ' — et S = 2,25 ket 4itea
tion logarithmique ( — grand), la courbe universelle
0
devient presque linéaire ainsi que la courbe de rabattement. Il y a alors une infinité de façons de les superposer.
Méthode de la courbe universelle de Theis La solution exacte de l'équation de l'écoulement en régime transitoire est : A = - ~— W (u) 4n ke
obtenues au début du pompape (— faible). Il u
2
rS avec u =
convient toutefois de faire les réserves suivantes : — dans les cas des sols peu ou moyennement perméables, le temps de réponse des piézomètres n'est pas nul et de ce fait les premières mesures piézométriques ne sont pas représentatives des rabattements réels;
4ket
On a donc : lg W (u) = lg A + lg
4-Ti
ke
et
La courbe représentant les variations de lg W (u) en fonction de lg ^ — ^
e t
'
a c o u r D e
Outre le cas des piézomètres éloignés du puits pour lesquels on se trouve rarement dans le cas de l'approximation logarithmique, l'utilisation de la méthode universelle ne s'impose que pour l'interprétation des parties de courbes de rabattement
représentant les
variations de lg A en fonction de lg t sont donc superposables par une simple translation. Si l'on trace la courbe W (u) en fonction de
1
sur un papier bilogarithmique (courbe universelle de Theis représentée sur la figure 14) et que l'on y superpose la courbe rabattement-temps tracée sur un calque bilogarithmique, il est possible de déterminer S et k.
— le début de la courbe de rabattement dans le puits peut rarement être interprétée. En effet, une partie de l'eau pompée au début de l'essai se trouvait déjà dans le puits avant la mise en route de la pompe. Dans ces conditions le débit effectivement prélevé dans le sol est inférieur au débit nominal.
Exemple : On a représenté sur la figure 15 les variations du rabattement dans un puits de diamètre 0,20 m pour un débit nominal Q = 0,93 nrVh = 26 x 10 s m/s. La courbe présente deux parties droites A B et B C. Le coefficient de perméabilité mesuré à partir de la pente de B C est k = 1,9 x 10" m/s. Le débit effectivement prélevé dans le sol au début du pompage est : 4Treak
Il suffit de considérer un point M quelconque commun aux 2 courbes et de déterminer ses coor1 d'une part, A et t données ( W(u) et M
d'autre part) dans les deux systèmes d'axe.
M
Q =
4 x 3,14 x 4,5 x 2 x 1,9.10
6
2,3
2,3 3
3
= 9,3 x 10- m /s.
M
a, pente de A B = 2 mètres, e, épaisseur de la nappe au droit du puits = 4,5 mètres.
49
i
W(u) Fig. 14 — Courbe universelle de Theis.
10
1
10
100
1000
1/u
On se trouve alors dans les conditions de l'approximation logarithmique et le rabattement a pour expression : E c
A = H - h
7
4
7t ke
t'
On peut alors déterminer le coefficient de perméa• , , , 2,3 Q bihte a partir de la pente a = de la partie 4 7tke linéaire de la courbe de rabattement et l'on a :
t
k =
A =2,75 490
2,3 Q 4 7i; ea'
Exemple
:
La courbe de la figure 16 représente le rabattement dans un piézomètre après l'arrêt d'un pompage. Le débit est Q = 0,93 m / h = 26 x Ï 0 m /s et l'épaisseur de la nappe, à l'emplacement du piézomètre, e = 5,1 m. 3
490
tO
3
Temps
*n
secondes
Variation du niveau de l'eau dans un puits pendant un pompage.
Fig. 15
•
11-
5
3
\7X
J •
*
E
1
Au temps t = 490 s, on a pompé le volume : <
V = 26
10
x
s
490 = 128
x
10
x
3
m
/ /
S
3
•
/
on a prélevé dans le sol le volume : V« = 9,3
x
lu-
^ 45
x
/
x
1 0
-«
0
x
/
/
3 m
/
On constate que la différence : V - V = 83
Y
<
3
10- m
1
3
/
*•
est sensiblement égale au volume d'eau V en provenance du puits, soit :
•
p
i 2
7t x
Ôâ
7t x
0,2
REMONTÉE D E L A
Fig. 16
x 2,75 =
86
x
3
10- m
3
NAPPE
L'interprétation se fait à partir des courbes de variation du rabattement * dans le puits et les piézomètres en fonction du logarithme de — , t étant le t' temps compté à partir du début du pompage et t' le temps compté à partir de l'arrêt. Lorsque la pompe est arrêtée depuis un certain temps, la courbe de rabattement devient linéaire. * Compté pompage.
à partir de la surface de la nappe avant
Variation du niveau de l'eau dans un piézomètre après l'arrêt de la pompe.
La pente de la partie linéaire (variation du rabattement correspondant à un cycle logarithmique) est a' = 5,4 m, d'où : k =
2,3
Q _
2,3 x 26 x IQ-B
4 7tea ~ 4 x 3,14 x 5,1 x 1,7 x
5,4
10« m/s
CONCLUSIONS Le coefficient de perméabilité du sol peut être déterminé au moyen des théories de Dupuit et de Theis à partir des résultats d'un essai de pompage, pour peu que celui-ci ait été prolongé suffisamment longtemps. 51
Actuellement, la tendance générale est d'interpréter les essais par la méthode de Theis de préférence à celle de Dupuit. Cela se justifie pleinement lorsqu'on cherche seulement à mesurer le coefficient de perméabilité d'une couche homogène baignée par une nappe captive : on peut alors limiter la durée du pompage à quelques heures. Il est par contre souhaitable de prolonger l'essai jusqu'à l'obtention du régime stabilisé :
— lorsqu'on procède à un essai dans une nappe libre et que le rabattement ne peut plus être considéré comme faible par rapport à l'épaisseur de la nappe. L'emploi de la méthode de Dupuit donne alors une valeur plus sûre du coefficient de perméabilité que celle obtenue par la méthode de Theis (celle-ci n'est applicable, en toute rigueur, que pour une nappe captive); — lorsque, outre le coefficient de perméabilité, on cherche à déterminer le rayon d'action du pompage.
BIBLIOGRAPHIE [1] G . S C H N E E B E L I , Hydraulique souterraine, Eyrolle^ (Paris, 1966), 362 p. [2] G . T R U P I N , Manuel pratique d'essais de pompage, Rapport B . R . G . M . DS 64 A 60 (juin 1964), 185 p. Par ailleurs, l'auteur de cet article s'est inspiré des ouvrages : R. B R E M O N D , I . C H E R E T et C . P A R S Y , Mesures piézométriques et essais de pompage dans les nappes souterraines, Service de l'hydraulique de l'A.O.F., (1960), 78 p.
52
G.
CASTANY,
E.
DE GELIS,
Traité pratique des eaux souterraines, Dunod (Paris, 1963), 657 p. Eléments d'hydraulique souterraine, Edition du Service Géologique du Maroc (Rabat, 1956).
discussion
La discussion a porté sur les points suivants : Conditions d'application des d i f f é r e n t e s
formules
a) Nappes libres en régime transitoire La m é t h o d e d ' é t u d e des nappes captives en régime transitoire est correcte, mais l'extension de la formule de Theis aux nappes libres est une approximation, valable seulement pour les faibles rabattements. En effet, pour obtenir le mouvement d'une nappe libre en régime transitoire, il faut résoudre l'équation non linéaire suivante : 2
A h (Laplacien) = k
dt
Cette équation peut être linéarisée de deux manières, si h d é s i g n e la valeur moyenne de h : 1)
Ah=-^L— kh dt .
(formule de Theis)
2
2} A h = 4- — kh dt
On prend g é n é r a l e m e n t h = H ' La d e u x i è m e solution suivante :
équation
•
conduit à la
2 P t n t c s 0 145 ^ TB q,6.1
H
2
/
2
— h = - ° - W(u)
/
,*
f
Cette formule semble être plus précise pour les forts rabattements. D'ailleurs c'est elle qui permet, pour les nappes libres, de retrouver la formule de Dupuit.
y* De plus, pour ces nappes, le coefficient d'emmagasinement est mal défini. On suppose que le terrain se dessature brusquement. Or, des expériences faites sur colonnes ont m o n t r é , que pour un sable de forte perméabiJité (2 x 10~* m/s), le temps de dessaturation est de 5 0 0 m i nutes pour un rabattement de 5 0 centim è t r e s . Ceci explique en partie, les résultats t r è s dispersés et très faibles (quelques % pour des graves dont la porosité efficace d'emmagasinement.
2
'
1
10
l 1 »5»
11*
tl
10*
10* Temps t
10
5
Fig. 7 - Essai de pompage : Interprétation par la méthode d'approximation semilogarithmique - Roccade ouest de Toulouse.
est de 2 0 % ) , que l'on obtient
pour
la valeur
du coefficient
b) Interprétation semi-logarithmique Quand on reporte les résultats d'un essai de pompage sur un papier semi-logarithmique A Ig t, les points peuvent s'aligner sur deux droites et le rapport des pentes de ces deux droites est voisin de 2 (fig. 1 ).
53
Ce p h é n o m è n e s'explique par la p r é s e n c e d'une limite i m p e r m é a b l e que l'on suppose droite. On la t h é o r i e et
que
peut appliquer,
même
des images. On c o n s i d è r e l'on
pompe
dans
s'ajoutent donc : A
=
rS
deux
en r é g i m e que
transitoire,
le milieu est
infini
Les
rabattements
par l'approximation
logarithmique
Q
puits.
lW(u) +
4TTT
W(u')
r' S
2
2
et u'
4Tt
4Tt
T = ke, t r a n s m i s s i v i t é de la nappe. Si M est s i t u é p r è s du puits, au bout d'un temps t faible on peut remplacer W(u) alors que W(u') est n é g l i g e a b l e .
On a donc :
A = -p— In -MLEÈ Anl
rS 2
Sur un papier semi-logarithmique, les premiers points sont a l i g n é s sur une droite de pente — — ( t h é o r i e de Theis). 4TT Au bout d'un temps t grand, W(u') peut ê t r e r e m p l a c é par l'approximation logarithmique. On obtient ainsi : , A =
Q
. 2,25 Tt n —' 2TTT rr'S
Les points sont encore a l i g n é s , mais sur une droite de pente des
Q 2TTT
. On trouve ainsi le rapport 2 entre les pentes
deux droites. Ainsi,
la p r é s e n c e
faut utiliser la pente
de
d'une
limite i m p e r m é a b l e
la p r e m i è r e
se
traduit
généralement
pour calculer la t r a n s m i s s i v i t é .
par
l'existence
de
deux
Si la limite n'.est pas droite,
droites
et
le rapport
il
des
pentes sera quelconque. De la m ê m e
manière,
on d é m o n t r e
que si la nappe est r é a l i m e n t é e
le
long d'une
droite,
on
a,
lorsque
l'approximation logarithmique est valable pour le puits et pour son image : A =
n — r'
2/rT En
régime
transitoire,
on a le choix entre la m é t h o d e
de la courbe universelle de Theis et
semi-logarithmique. La d e u x i è m e est plus p r é c i s e , mais elle n'est valable que pour
>
100.
Elle
l'interprétation ne
s'appliquera
donc pas aux p i é z o t n è t r e s é l o i g n é s du puits et, pour les autres, elle ne tiendra pas compte des p r e m i è r e s
mesures
( d ' o ù le faible i n t é r ê t des mesures faites au bout de 3 0 secondes).
c) Interprétation des remontées On
peut utiliser aussi la r e m o n t é e
de la nappe dans les p i é z o m è t r e s ,
l'avantage d ' ê t r e plus r é g u l i è r e , donc plus facilement Mais pour que l ' i n t e r p r é t a t i o n
soit valable,
après
l ' a r r ê t du pompage. Elle
présente
interprétable.
il faut que
la nappe ne soit pas r é a l i m e n t é e .
En particulier,
s'il
y a eu stabilisation c o m p l è t e , on doit é c r i r e : Q A (t') =
A (stabilisé) —
r S 2
W(u') avec u' = 4TTT
On
i n t e r p r é t e r a la d i f f é r e n c e
4Tt
A (f) — A ( s t a b i l i s é ) par les m é t h o d e s habituelles.
d) Interprétation graphique des rabattements en régime permanent Cette connaît
de Thiem.
54
méthode
(décrite
dans le texte) a l'avantage
pas) pour appliquer la formule
de
Dupuit.
Par
de d é t e r m i n e r ailleurs, .elle
est
le rayon d'action du plus souple d'emploi
puits que
(que les
l'on
ne
formules
e) Anisotropie
des terrains
L'essai de pompage permet de d é t e r m i n e r libres, on pourra, si des p i é z o m è t r e s
la p e r m é a b i l i t é
horizontale
des terrains.
Dans le cas des nappes
localisent la surface de la nappe au voisinage du puits, calculer la
perméa-
b i l i t é verticale. Une anisotropie horizontale, g é n é r a l e m e n t
plus faible
que
l'anisotropie
verticale
(cas des d é p ô t s
fluviátiles
o r i e n t é s dans le sens du courant) est mise en é v i d e n c e par des p i é z o m è t r e s d i s p o s é s en croix.
P r é c a u t i o n s à prendre pour r é a l i s e r l'essai —
Le puits doit ê t r e
correctement
descendu si possible jusqu'au substratum
l'essai, p a r t i c u l i è r e m e n t
en r é g i m e
transitoire,
bidimensionnel. Il existe des formules empiriques pour le r é g i m e — des
Le d é v e l o p p e m e n t
du puits est n é c e s s a i r e ,
fines, un filtre naturel
la c r é p i n e
n'a
et é v i t e
même
Sinon,
on
anticontaminant
ne
sait
ne peut plus ê t r e
pas
interpréter
considéré
comme
permanent;
pour un essai de courte d u r é e .
ainsi le colmatage.
donc pas besoin d ' ê t r e
imperméable.
car l ' é c o u l e m e n t
Si le puits est correctement vis-à-vis
du terrain.
Il c r é e ,
par
développé,
La zone
l'entraînement
le filtre autour
développée
présente
de
une
p e r m é a b i l i t é plus grande que le terrain. On introduit ainsi la notion de rayon efficace du puits. On obtient la valeur sur le graphique Ig r, H2 — h . Ainsi 2
pour l'exemple
p r é s e n t é sur la figure
11 (de l'article), le rayon efficace est de 2,5
mètres
pour un rayon r é e l
de
0,60 m è t r e ; —
L'essai de
pompage
donne
une
valeur
moyenne
Le d é b i t de pompage doit ê t r e pratiquement
de
la
perméabilité
d'un
volume
de
terrain t r è s
constant, pour cela il ne doit pas ê t r e trop faible.
important.
L'essai n'est donc
a d a p t é qu'aux nappes ayant une t r a n s m i s s i v i t é suffisante.
En
conclusion,
l'essai
de
pompage
g é o l o g i q u e p r é l i m i n a i r e est-elle n é c e s s a i r e
est
généralement
lourd de
mise
en
oeuvre.
Aussi
une
pour une bonne implantation des p i é z o m è t r e s et pour une
étude
hydro-
interprétation
correcte des r é s u l t a t s . Les p r o b l è m e s qu'il permet de traiter é t a n t t r è s d i f f é r e n t s , sa r é a l i s a t i o n pratique d é p e n d r a du but à atteindre : —
Pour mesurer la p e r m é a b i l i t é ,
un essai de courte d u r é e (4 heures) avec un seul p i é z o m è t r e
sera
généralement
suffisant ; —
Pour dimensionner un drainage ou p r é v o i r
le
rabattre la nappe jusqu'au niveau du drainage, La
durée
de l'essai sera plus longue, car
rabattement
dans
car l'essai i n t è g r e
il faudra
atteindre
une
fouille,
on
aura
généralement
la valeur de la p e r m é a b i l i t é
la stabilisation,
afin
d'avoir
une
sur une idée
intérêt
à
verticale.
correcte
du
rayon d'action. Il faudra donc plusieurs p i é z o m è t r e s ; —
Pour alimenter
afin de d é t e r m i n e r
un village en eau, il sera de longue d u r é e , les c a r a c t é r i s t i q u e s
de la
nappe.
Dans
et n é c e s s i t e r a
ce cas, on
la pose de nombreux
exécutera
plusieurs paliers
piézomètres, de
pompage.
55
Essai Lefranc M. RAT F. LAVIRON I n g é n i e u r E.N.S.C. Chef du Croupe " G é o l o g i e ' J.-C. JOREZ I n g é n i e u r E.T.P. Chef du Croupe " M é c a n i q u e des Sols' Laboratoire Régional d'Autun
Pour mesurer la perméabilité d'un sol, un essai de pompage n'est pas toujours justifié ni même possible. L'essai Lefranc permet d'obtenir des résultats corrects, sans nécessiter un matériel important. Il peut être réalisé dans les sondages de reconnaissance, au fur et à mesure de l'avancement. É T U D E THÉORIQUE Principe L'essai Lefranc consiste à injecter ou à pomper de l'eau dans une cavité de forme invariable, appelée lanterne, ouverte dans le terrain (contenant une nappe) dont on veut connaître la perméabilité, et à mesurer la variation de charge et le débit correspondant. Cet essai est le plus souvent pratiqué pendant l'exécution d'un sondage et la cavité est limitée par le fond et une partie de la paroi du sondage. On distingue deux types d'essai Lefranc : — L'essai à niveau constant : on pompe ou on injecte de l'eau à débit constant dans la cavité jusqu'à stabilisation du niveau dans le forage. Seules les mesures après stabilisation sont retenues pour la détermination du coefficient de perméabilité. Ce type d'essai est réalisé dans les sols perméables (k > 10- m/s); 4
— L'essai à niveau variable : on prélève ou on injecte (essai par abaissement ou par remontée) un volume d'eau donné dans la cavité. On suit, en fonction du temps, les variations du niveau dans le tube piézométrique. Ce type d'essai est réalisé dans les sols peu perméables. Préparation de la cavité Le forage doit être exécuté à l'eau claire et il faut éviter qu'un écoulement puisse s'établir le long du tubage. 56
C A S D ' U N SOL P U L V É R U L E N T O U F A I B L E M E N T C O H É R E N T
Le forage est le plus souvent réalisé par percussion. On bat un tubage muni d'un sabot jusqu'à la cote choisie pour l'essai, puis on le cure en prenant soin de ne pas désorganiser le terrain à la base du tubage. Lorsque le tubage a été vidé sur toute sa hauteur, plusieurs méthodes peuvent être employées pour réaliser la lanterne : — On ne poursuit pas le forage au-delà de la base du tubage et la cavité est constituée par le fond du forage (cavité plate). Une telle cavité est instable car il se produit presque toujours une remontée des éléments fins dans le tubage. Ils introduisent, pendant l'essai, une perte de charge dont il n'est guère possible de tenir compte et l'essai donne une valeur de la perméabilité du sol inférieure à la valeur réelle. — On réalise la cavité par lançage au moyen du trépan d'injection (fig. 1). Si l'on arrête l'injection après exécution de la cavité, celle-ci s'éboule le plus souvent lorsque la hauteur de la poche excède quelques centimètres. Il est alors nécessaire de maintenir la cavité ouverte en continuant l'injection d'eau (méthode préconisée par Lefranc). Cette méthode ne permet pas d'obtenir une cavité de forme et de dimensions données. On admet généralement, pour l'interprétation, qu'elle est équivalente à une cavité cylindrique de longueur égale à une fois et demie celle du trépan et de même diamètre que celui-ci. — Lorsqu'on désire obtenir une cavité de hauteur importante, la méthode couramment employée consiste à déverser un matériau perméable (suffisamment fin pour jouer le rôle de filtre et suffisamment grossier pour que sa perméabilité soit très grande par rapport à celle du sol en place) sur une hauteur supérieure à celle prévue pour la lanterne et à relever ensuite le tubage (fig. 2).
Trepan
Un étalonnage des manchons ayant été effectué au préalable, toutes les caractéristiques de la cavité sont en principe connues sans ambiguïté. Toutefois, les trous du manchon risquent de se colmater au cours du battage lors de la traversée des couches supérieures; il est alors nécessaire de procéder à un lavage à l'eau sous pression. Au cours du lavage une cavité peut se former dans le sol à l'extérieur du manchon, si bien que les données de l'essai ne sont pas connues avec plus de précision que dans les cas précédents.
d injection
Fig. 1 — Cavité réalisée par Jançage. Sols peu cohérents.
Remontes
Mise en p l a c # . d'un m a t e n au
CAS D'UN SOL COHÉRENT
•
du
tubag «
permeablea base
du t u b a g « : <
0
°
M m Fig. 2
D
Réalisation d'une cavité de hauteur importante
Cependant cette opération présente l'inconvénient de réduire l'étanchéité du contact sol-tubage. — Afin de pallier les difficultés de réalisation de la cavité au niveau du sabot, on utilise parfois un tubage auquel un manchon crépine est fixé à la base. Après avoir battu et curé le tubage, un bouchon d'argile est mis en place à la base afin de colmater le fond du forage.
Le forage est réalisé par rotation. La tenue de la cavité ne pose généralement pas de problème et on peut adopter une hauteur importante mais, le tubage étant mis en place une fois le forage terminé, il importe de colmater l'espace annulaire compris entre le sol et le tubage. Le bouchon peut se faire au moyen d'un obturateur gonflable (dont la hauteur doit être de l'ordre de celle de la cavité). Il est également possible d'arrêter le forage au niveau de la partie supérieure de la cavité, de tuber et de colmater l'espace compris entre le tubage et le sol avec un bouchon d'argile puis avec de la boue (fig. 3). Le forage est ensuite repris en diamètre inférieur sur toute la hauteur de la cavité. Matériel de pompage et de mesure des débits Dans le cas d'un essai à niveau constant, il est nécessaire de disposer d'une pompe à débit variable et d'un appareil de mesure des débits. Si l'essai est réalisé par pompage à moins de 6 à 7 m du niveau du sol, une pompe aspirante travaillant en surface est suffisante. A une profondeur supérieure, une petite pompe immergée est nécessaire. 57
Si l'essai est réalisé par injection on emploie une pompe travaillant en surface. La mesure des débits se fait au moyen d'un compteur à eau ou d'une cuve de section donnée, dans laquelle on suit les variations du niveau d'eau. Les essais à niveau variable par abaissement ne nécessitent aucun matériel particulier. Dans le cas d'un essai par remontée il est nécessaire de disposer d'une pompe, immergée ou non, suivant la cote de l'essai.
à un ellipsoïde de révolution. Elle se simplifie si — est supérieur à 2 : C =
2
L
TU
,
2 L
ln — D
On obtient une formule approchée différente en assimilant le cylindre à une sphère de même surface. Si D' est le diamètre de cette sphère, on peut écrire :
Interprétation de l'essai S =
DL +
Tt
D
2
= TC
—
D'
En faisant les hypothèses suivantes : — la loi de Darcy est applicable, C
— le régime est permanent.
= 2TTD'
= 27T
— le milieu est homogène et isotrope, on démontre que, pour un écoulement sans surface libre, le débit Q est proportionnel à la perméabilité k et à la charge h (le plan de référence des cotes est choisi pour que la charge soit nulle avant l'essai) : Q = kCh C est un coefficient caractéristique de la forme de la cavité et du milieu.
Calcul de C C peut être calculé exactement dans quelques cas simples - sphère ou ellipsoïde - [1] dans un milieu infini. Le calcul se fait en intégrant directement l'équation de base de l'hydraulique des sols : 2
Ah =
3h 3x
2
dy
3h -
2
C = 2TTD
= 0
,
Pour une cavité cylindrique de hauteur L et de diamètre D , dans un milieu infini, on utilise généralement la formule approchée suivante :
2
2
ir D
V
D
Des essais à la cuve électrique permettent d'obtenir par analogie la valeur de C. L a figure 4 représente D L les variations de — en fonction de — calculées par C D les deux formules proposées. On a reporté aussi les résultats d'essais en cuve rhéoélectrique. Les différences sont faibles; on peut donc employer l'une ou l'autre formule. D/ C 0.35
0,30
0,2 0
•
Formule
du
cylindre
Formule
de
lasphere
Points
expérimentaux
sur
cuve
r h e o é l t et r t q u e
0,15 0,10 0.05
1
8
9
10 L /D
D L Fia. 4 — Variation de — en fonction de — C D (d'après Schneebeli).
D ln
_L_ D
Cette formule est obtenue en assimilant le cylindre 58
D
L =
0,25
2 7t
+
1)7?
Pour une sphère de diamètre D , dans un milieu infini, on obtient la formule :
C =
V
D L
2
3h
2
2
4
Si le milieu est fini, il faut apporter à ces valeurs quelques corrections. Ainsi, pour une sphère, on montre, par la théorie des images, que si d est la
distance du centre de la sphère à une couche imperméable, la valeur de C est : 1 —
1
1
=
2 jt D
C
1
1 +
=
8jtd
10
+
C
x
8 ;r d
D e même, si d ' représente la distance d u centre de la sphère à la surface de la nappe : J _
=
C
1
1
2TT.D
8;rd'
=
1
1_
Coo
8=rd'
On applique ces corrections quelle que soit la forme de la cavité. Elles sont négligeables lorsque d ou d' est supérieur à trois fois la plus grande dimension de la cavité. CARACTÈRE
PONCTUEL
D E L'ESSAI
Le volume de terrain intéressé par l'essai Lefranc est faible. La figure 5 donne les méridiennes des surfaces équipotentielles, qui ont été obtenues par analogie électrique [2]. Si l'on prend l'équipotentielle 0,1 h comme limite, le rayon de la zone de terrain intervenant dans la mesure est de 10 R. Le remaniement du terrain autour du forage aura donc une influence non négligeable et la cavité doit être préparée avec le plus grand soin (éviter le colmatage, par exemple). Il est donc nécessaire de multiplier ce type d'essai pour avoir une valeur représentative de la perméabilité du terrain. ESSAI A NIVEAU
Fig. 5 — Surfaces équipotentielles (d'après Schneebeli).
Il y a deux manières d'interpréter l'essai : • entre les instants ti et ti . i :
CONSTANT
On note la cote du niveau de l'eau dans le forage après stabilisation. On fait plusieurs paliers à des débits croissants, puis décroissants. Ces dernières mesures permettent de vérifier que les conditions initiales n'ont pas varié. Sur un graphique les points Q et h obtenus doivent s'aligner sur une droite
_
le débit est
la charge moyenne est h,
+
i + h.
h i =
H n'est pas
nécessaire de connaître exactement le niveau statique de la nappe, puisqu'on s'intéresse uniquement à la pente de la droite. Cependant, sa connaissance permet de juger la valeur de l'essai.
-' , - ti
t.
. 1 passant par l'origine, de pente
|^
Q; = S
2
On porte sur un graphique les quantités h,
h ^
!
—
t, ..
i
- t,
(
et
hj ,
+ h,
i
2
4
Lorsque la perméabilité est inférieure à 10 m/s, il est difficile d'ajuster les débits : Q = 2,5 1/mn pour C = 4 (cavité habituelle), h = 1 m et k = 10 m/s. 5
ESSAI A NIVEAU
VARIABLE
On remplit ou on vide le tubage pour avoir une charge initiale d'au moins un mètre. On mesure la charge h à l'instant ti. On suppose qu'à chaque instant le régime hydraulique est permanent :
Les différents points — et h' doivent s'aligner sur S S une droite de pente t
kC
• à l'instant t :
t
Q = kCh
dh le débit est Q (t) = S
= k Ch
59
Par intégration de cette équation on obtient : h = h
0
différentielle,
kC e ~~~s~(t-t,)
ou
Pour les essais à niveau variable, on verra ci-après que l'on obtient très rarement une droite lorsque les résultats sont reportés sur un graphique (h, Q). Il semble que l'interprétation soit à revoir. Applications particulières
- kC lg h - Ig h = ----- (t - t ) 2,3 S 0
n
Donc, si Ton porte sur un graphique les points lg h, t. kC ils doivent s'aligner sur une droite de pente 2,3 S Cette interprétation suppose la connaissance exacte du niveau piézométrique avant l'essai, car une erreur constante sur h donne une erreur variable sur lg h, et les points ne s'alignent plus.
Jusqu'à présent, le terrain est supposé isotrope. En fait la perméabilité horizontale est généralement plus grande que la perméabilité verticale. En étudiant mathématiquement le problème, on obtient, pour une cavité cylindrique, une relation de la forme :
°" \ h
k
' k
D f
(F\
è)
Si l'on opère sur deux lanternes de hauteur différente, on peut calculer k et k . h
v
COURBES OBTENUES
On a représenté sur la figure 6 les quatre types de courbes obtenues généralement : Courbe
1 : l'essai est correct et permet de calculer la valeur de k,
Courbe
2 : après un début correct, l'eau trouve un cheminement privilégié, généralement autour du bouchon étanche,
Courbe
3 : la lanterne se colmate progressivement,
Courbe
4 : le gradient hydraulique devient trop important et la loi de Darcy n'est plus respectée.
h
Il ne semble pas que cette méthode soit employée; sa précision doit être très faible, car les erreurs se cumulent. On ~
remarquera que pour les
cavités
hautes
> 2 j la surface latérale est beaucoup plus grande
que la surface de la base. Les lignes de courant sont perpendiculaires à la paroi et ont d'autant plus tendance à le rester que le rapport — est grand. k Il en résulte que, pour les milieux anisotropes, le coefficient k obtenu à partir de la formule Q = k C h, représente la perméabilité horizontale du terrain. v
Pour mesurer l'anisotropie d'un terrain, la seule méthode valable est d'étudier la répartition des pressions autour d'une cavité quand on y injecte ou pompe un débit Q. Mais il faut que le terrain soit suffisamment perméable. On peut aussi appliquer l'essai Lefranc à la mesure de la perméabilité d'un terrain non saturé. La quantité d'eau nécessaire sera importante, car, pendant la première partie de l'essai, il faudra saturer le terrain. Précision des mesures
Dans les trois derniers cas, on pourra essayer d'interpréter l'essai à l'aide de la tangente à la courbe au début de l'essai. Mais généralement on ne pourra pas conclure. 60
Théoriquement la précision des mesures est bonne. D'après Martin [3], elle serait de l'ordre de 10 %. Mais le calcul ne tient pas compte du remaniement du terrain autour du sondage, et on a vu l'importance de ce phénomène. Il est donc nécessaire d'effectuer sur un même site un nombre important d'essais Lefranc pour pouvoir donner une valeur correcte du coefficient de perméabilité. La valeur obtenue représente généralement la perméabilité horizontale du terrain.
PRATIQUE DES ESSAIS L E F R A N C
Le bouchon étanche est réalisé soit pendant le forage en ancrant le tubage dans de l'argile et en D'une façon générale on peut caractériser les deux reforant la lanterne en diamètre inférieur (fig. 3), types d'essai de la façon suivante : soit en utilisant un obturateur, dans le cas des terrains — L'essai à niveau constant exige du matériel rela- rocheux (caoutchoucs de 50 cm de haut appliqués tivement important (citerne ou pompe + tuyauterie); contre la paroi par serrage mécanique - fig. 7 a). il est simple à réaliser; il est long dans les terrains Ces deux procédés ont donné de bons résultats. peu perméables; il est facile à interpréter. De plus, il est toujours possible de vérifier s'il y a — L'essai à niveau variable demande peu de maté- fuite ou non au-dessus du bouchon et d'éliminer les riel (20 à 60 litres d'eau); il est très simple à réaliser; essais défectueux. Le premier est réservé aux faibles il est relativement court, mais l'interprétation deprofondeurs et exige un reforage et un tubage-détumande à être précisée. bage. Les dimensions de la lanterne sont, dans ce premier cas, connues avec une bonne précision. D'un point de vue pratique, on est très souvent amené à s'orienter vers l'essai à niveau variable en raison de ses facilités d'exécution.
Mise en place du dispositif - Création d'une lanterne CHOIX D'UNE LANTERNE
Avant d'installer le dispositif, il faut choisir les dimensions de la lanterne de façon que l'essai représente bien une couche donnée et que le débit à injecter ne soit ni trop grand ni trop petit (en pratique nous avons toujours adopté le système de lanterne haute — > 2). D Le coefficient C varie peu en fonction des dimensions de la lanterne, par exemple on a les valeurs suivantes : L = 0,2 m L = l m L = 3 m
D = 0,1 m D = 0,4 m D = 0,1 m
— Les sondages à la tarière « Highway » dans les terrains tels que marnes altérées du Lias, marnes altérées ou non du Trias, sables plus ou moins cohérents, graviers argileux cohérents. Dans le cas des marnes, le terrain se tient pendant le forage et un gravier à granularité grossière maintient les parois pendant l'essai. Quand les arrivées d'eau sont importantes, ou dans certains graviers argileux, le forage à la tarière est délicat, le terrain étant à la limite de l'éboulement : la forme de la lanterne est alors irrégulière, le coefficient C n'est connu qu'approximativement et seule la rapidité de forage permet d'obtenir des conditions acceptables (les cavités réalisées dans des graviers argileux étant maintenues en forme par un gravier très perméable - fig. 7 b).
C~ 1 C« 4 C« 5
On ne peut donc jouer sur le débit à injecter (ou à pomper) que dans des limites relativement faibles. LA LANTERNE
Tous les essais comportent la création d'une cavité cylindrique de dimensions connues. Cela est plus ou moins commode et précis suivant les terrains et le mode de forage. Dans les terrains relativement peu perméables (k < 10 m/s), on a intérêt à avoir une lanterne suffisamment grande de façon que les débits soient assez grands et afin que le volume de terrain intéressé par l'essai soit le plus grand possible. Le sondage Highway (0 400 mm) est donc préférable à ce point de vue, mais il est aussi celui qui pose le plus de problèmes de réalisation. En général, le choix est imposé par l'engin qui réalise les sondages. Pour nos essais, nous avons utilisé deux méthodes : 4
— Les sondages carottés ( 0 131 mm) dans les terrains tels que les schistes tendres ou altérés, ou grès tendres et friables.
a ) sondage carotté;
b) sondage « Highway
Fig. 7 — Préparation de la lanterne
La réalisation du bouchon étanche est également délicate. En général, c'est elle qui conditionne la valeur de l'essai. Nous avons réalisé : • un bouchon en argile compactée à la partie supérieure de la lanterne. Si les essais sont faits immédiatement après la mise en place, on observe des fuites importantes dans les matériaux sus-jacents :
61
ceci peut être vérifié en posant un piézomètre audessus du bouchon. Par contre, si les essais sont réalisés un certain temps après la mise en place du dispositif, les terrains situés au-dessus de la cavité colmatent et consolident le bouchon et l'essai devient correct. Les fuites sont nulles ou très faibles. • un bouchon en argile mélangée à du ciment (bentonite + ciment). L'épaisseur de ce bouchon varie de 0,50 à 1 m suivant les cas. Le trou est ensuite rebouché. L'étanchéité obtenue est assez bonne, mais ce procédé exige la fabrication du mélange en quantité relativement importante et il est assez cher. COLMATAGE
DE
LA
LANTERNE
Dans des piézomètres dont la prise de pression est limitée par un bouchon étanche, on est amené à faire des mesures plusieurs mois après leur pose. Ces essais sont faits par remontée à niveau variable après vidange du tubage à l'aide d'une curette. La vidange du tube piézométnque est longue; l'eau étant très boueuse et montrant une pollution et un colmatage de la lanterne par des argiles. Il faut vider les piézomètres jusqu'à ce que le décolmatage se produise et que l'eau devienne claire.
— une certaine quantité de matériel est nécessaire, — la réalisation et la mise en place du dispositif exigent une équipe entraînée connaissant bien la technique de l'essai et les buts poursuivis, — en cours d'essai, on peut être amené à changer de technique (débit trop important faisant passer d'un essai à niveau variable à un essai à niveau constant, débit trop fort pour le matériel de pompage disponible, etc.), — dans un sondage carotté, i l est difficile et coûteux de prolonger l'arrêt de la sondeuse. Les essais doivent donc être organisés et prévus le mieux possible. L'essai Lefranc peut être réalisé dans les piézomètres, que l'on met en place pour l'étude de la surface piézométrique *. Il suffit de les poser très correctement (lanterne). Interprétation - Forme des courbes
Nous avons vu que le coefficient k de perméabilité est donné par : k = ± Q C h A P P R É C I A T I O N
POMPE
-
MESURE
DES
DE
LA
VALEUR
DE
C
DÉBITS
La pompe doit avoir un débit variable, en raison des différents débits nécessaires pour l'essai et pour des essais dans des terrains variés. Pour chacun d'eux, la régularité du débit est très importante (une variation de 6,1 à 6,2 1/mn est gênante à cause des fluctuations du niveau d'eau dans le tubage). La mesure des débits a toujours été faite dans un bac jaugé (dix litres en général). Dans le cas d'injection, il faut amener l'eau ou la pomper dans un ruisseau. C'est une sujétion importante. Réalisation de l'essai
Seuls quelques problèmes pratiques seront abordés dans ce paragraphe.
Les lanternes réalisées sont cylindriques et — D est supérieur à 2. On calcule donc C par la formule :
Pour un sondage carotté, le diamètre du trou varie avec un carottier donné en fonction du terrain. Ainsi, nous avons dû utiliser des packers de 5" (127 mm) dans les grès et de 4" (101 mm) dans les schistes, alors que les forages étaient tous effectués en 4". Cette variation de diamètre de la lanterne amène, pour une lanterne de deux mètres par exemple, une variation de C de 3,6 à 3,4, soit 6 %.
Lors d'un essai à niveau constant, l'eau que l'on injecte produit des remous. Pour pouvoir mesurer le niveau de l'eau nous avons utilisé un tube que l'on a descendu dans le tubage, dans lequel on a mis la sonde de mesure.
Pour un sondage Highway (tarière 0 40 cm), le trou mesure 40 cm dans les argiles et terrains cohérents et il atteint 50 cm dans les sables et graviers. Ceci correspond, pour une lanterne de un mètre de haut, à une variation de C de 4 à 4,5, soit 12 %. Ces valeurs sont compatibles avec la précision que l'on attend d'un essai Lefranc.
L'essai Lefranc est un essai relativement simple, pourtant i l ne faut pas le considérer comme trop simple et sous-estimer sa réalisation :
* Cf. article « Nappe en charge dans le sol de fondation d'un ouvrage d'art » de H . Josseaume, J.-F. Maillard, J.-J. Sevestre, J.-P. Duparcq et A . Vecchi.
62
Coupe du s o n d a g e
Argile
jaune
Gravier s a b l e u x moins
E l e m e n t s de
p l u s ou
O
tubage
H
tubage / s o l
700mm
D
lanterne
400mm
5
m
m
d
L
l a n t e r n e de 3 80a4,80m
On obtient une droite. Les points s'alignent très bien, au moins dans les quelques essais réalisés. Le calcul de k est alors facile (fig. 8 a).
(
eau C =
Sable jaune a s s e ï fin argileux A r r ê t dans a r r i v é e Bouchon
ESSAI A N I V E A U CONSTANT
3,50 m . i. m
plusieurs suintements
¿,80
4
nécessaire de mesurer le niveau à intervalles trop rapprochés. En effet, la précision des mesures sur h est de l'ordre du centimètre. Il faut donc mesurer des variations d'au moins deux centimètres.
argileux
A p a r t i r de
¿,50
calcul
fait par
3,9
d'eau mélange
de 2 s a c s b e n t o n i t e . l s a c c i m e n t
E
k = 1,2
ï
ESSAI A N I V E A U V A R I A B L E
Nous n'avons que très rarement obtenu une droite Q = f (h). Lorsqu'elle existait, il est à penser que si l'essai avait été prolongé, les derniers points n'auraient pas été sur cette droite, car elle ne passait pas par le point h„ = 0. Il est donc difficile d'évaluer une pente (fig. 8 b et 9). Généralement, on invoque le colmatage de la lanterne pour expliquer ce phénomène. Mais si l'on réalise deux essais identiques dans une même lanterne, on obtient les mêmes courbes.
X I0"
5
,ni
s
300
100
t
2
k
3
a) essai à niveau
1 1
-
k = 1,1 1 0
6
1
7
if/»
constant
1 1
I I I
E
5
rr / s
20 0
C o u p e de
s,
sondage
Elements
de
calcul
0
V
Sable g r é s e u x consistant
• M
0 tu bage lanterne
L
lan t er ne de 6m a9 m
7,50
/ /
1 50mm
D
125mm
C : 5 S c h i s t e rouge très micacé'
I V o l u r ne i n j e c t e
301
B o u c h o n c o n s t i t u e par de I a r g i l e s o u s tubage
12
/ 30O Q/S
^*
( cm/mn )
b) essai à niveau variable X
Fig. 8 — Essais de perméabilité par injection E -
4 00 k = 1 2 . 1 0"
En pratique et surtout pour les sondages Highway, la forme de la lanterne s'approche plus ou moins d'un cylindre. Il se produit quelques éboulements de mottes ou de graviers et la lanterne prend une forme plus ou moins arrondie. On ne sait pas alors apprécier les variations de C. Il semble toutefois qu'elles restent faibles et de l'ordre des valeurs citées. APPRÉCIATION DE Q ET h
Cela ne pose pas de problème. On signalera seulement que dans l'essai à niveau variable il n'est pas
6
rr / s
K
x'
- -
—
/ /
10 Q/S
15 tem/min)
Fig. 9 — Autre essai de perméabilité par injection à niveau variable.
63
Enfin, de récents essais ont montré que dans une même lanterne où l'on peut adapter 2 tubages de diamètres différents, les courbes Q = f (h) obtenues ne sont pas les mêmes (fig. 10). Les valeurs du coefficient de perméabilité obtenues sont différentes. Cela pose évidemment le problème de la mise au point d'une méthode d'interprétation de l'essai à niveau variable.
CONCLUSIONS L'essai Lefranc est un essai facilement réalisable et peu coûteux. Mais si l'on ne prend pas un certain nombre de précautions, les résultats sont très aléatoires. En particulier, il paraît difficile d'obtenir des résultats valables lorsqu'il est fait pendant les opérations de forage; l'arrêt de la sondeuse devant être le plus court possible, on n'attend pas la stabilisation des niveaux, on ne vérifie pas l'étanchéité du bouchon, etc. Dans ces conditions, les résultats des essais doivent être discutés sérieusement. Pour toutes les études de nappe, on est amené à poser de nombreux piézomètres. Ceux-ci demandent, pour fonctionner correctement, une réalisation soignée : forage, filtre, hauteur de crépinage, bouchon étanche (nécessaire pour isoler les différentes nappes). Toutes ces conditions sont celles qui ont été données pour la création de la lanterne. On pourra donc les utiliser pour réaliser des essais Lefranc. Le type d'essai dépendra de la perméabilité du terrain : 4
si k > 1 0 m/s : essai à niveau constant 4
si k < 10" m/s : essai à niveau variable. 300
Q/S (cm/mn)
Fig. J0 — Essais à niveau variable. Comparaison de deux essais réalisés dans des tubages de diamètres différents.
On n'oubliera pas que de nombreux essais sont nécessaires pour caractériser la perméabilité d'un terrain.
BIBLIOGRAPHIE
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J. M A N D E L , Note sur le calcul des infiltrations, Annales des Ponts et Chaussées (juillet 1939), 57-110.
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G . S C H N E E B E L I , Hydraulique souterraine, Eyrolles (Paris, 1966), 362 p.
[3]
P. M A R T I N , L a détermination du coefficient de perméabilité des roches par les mesures dans les sondages. T h è s e soutenue le 30 novembre 1959 à l'Université d'Aix-Marseille.
Par ailleurs, les auteurs de cet article se sont inspirés des ouvrages : J. B R I L L A N T , L a mesure in-situ des perméabilités locales, Géotechnique,
3 (1966), 33-52.
L U T H I N et DON K I R K H A M , A piezometer method for measuring permeability of soil in situ below a water table, Soil 5 T . 68 (1949), 349-358.
64
Science.
discussion
Les questions é v o q u é e s ont é t é les suivantes :
Essai à niveau variable Plusieurs participants ont c o n s t a t é que les r é s u l t a t s des essais ne correspondaient pas à ceux que la laissait p r é v o i r .
Ils ont c h e r c h é
une explication de cette discordance, dans
les h y p o t h è s e s
qui
sont
théorie
faites
pour
é t a b l i r les formules :
a) Validité de la loi de Darcy Au d é b u t de l'essai, les gradients sont importants et nettement s u p é r i e u r s à ceux que l'on rencontre dans la nature : l ' é c o u l e m e n t
serait donc turbulent.
De plus, les vitesses d ' é c o u l e m e n t
peuvent e n t r a î n e r des fines ; il y aurait donc modification du coefficient les
fines
contestée
se
déposeraient
pour
deux
r é a l i s é s dans la m ê m e
et
colmateraient
raisons : d'une lanterne
part,
la
lanterne.
ils sont
Pour
certains
reproductibles,
que des essais à niveau variable,
é l e v é e s au voisinage de la
C. Le gradient essais,
d'autre
part,
cette des
avec les m ê m e s
diminuant
interprétation essais
à
lanterne
progressivement peut
niveau
surcharges, n'ont pas
être
constant montré
de turbulence (points a l i g n é s sur le graphique).
b) Validité de l'hypothèse « états d'équilibre successifs » On observe que dans le cas des milieux t r è s p e r m é a b l e s (k >
10"
4
m/s), l ' i n t e r p r é t a t i o n
variable est valable. Ceci provient du fait que le r é g i m e d ' é q u i l i b r e est atteint.
Généralement,
des essais à niveau il faut tenir
compte
du temps. M. Josseaume s u g g è r e d'employer la t h é o r i e de Gibson qui tient compte du coefficient de consolidation c „ du sol * . Son principe consiste à superposer les courbes e x p é r i m e n t a l e s à des courbes t h é o r i q u e s . Quelques i n t e r p r é t a t i o n s ont é t é faites (fig. 1). Dans certains cas, il est difficile de trouver la bonne superposition. M. Rat a d é m o n t r é que toutes les courbes t h é o r i q u e s admettent la m ê m e
limite asymptotique quant t devient
infini. Cette limite s'obtient facilement en portant sur un graphique la charge h en o r d o n n é e et l'inverse du temps en abscisse. Les courbes obtenues {fig. 2) p r é s e n t e n t
une tangente
d'inflexion
près
de l'origine
(ou une
tangente
à l'origine, si la lanterne est t r è s haute). On a la relation a p p r o c h é e : y k = 4Cp
p : pente de la tangente, V : volume d'eau i n j e c t é ou p o m p é , rj .. coefficient de forme.
Les e x p é r i e n c e s qui ont é t é faites par le Laboratoire r é g i o n a l d'Autun confirment pour l'instant cette formule. Il est d e m a n d é
aux Laboratoires r é g i o n a u x de l'utiliser avec p r é c a u t i o n
et de comparer les r é s u l t a t s
obtenus avec
ceux d'autres essais (essai Lefranc à niveau constant, essai de pompage) et de faire part de leurs observations au D é p a r t e m e n t des sols du Laboratoire central.
Réalisation de la lanterne Elle pose un certain nombre de p r o b l è m e s .
Par exemple, dans certaines graves argileuses un trou à la t a r i è r e
ne tient qu'une demi-heure, si sa profondeur sous la nappe est i n f é r i e u r e à un m è t r e . Par contre, la r é a l i s a t i o n du bouchon é t a n c h e est facile. On peut d'ailleurs v é r i f i e r l ' é t a n c h é i t é p i é z o m è t r e au-dessus du bouchon et si pendant l'essai, le niveau qu'il
en p l a ç a n t
indique est celui de la c a v i t é ,
un
le bouchon
n'est pas é t a n c h e .
* Cf. article « É t u d e des facteurs intervenant dans la mesure des pressions i n t e r s t i t i e l l e s » de H. Josseaume.
¿5
Cour les essais dans les sondages tubes, le bouchon n'est pas toujours utile. Son exécution représente une perte de temps importante, rarement conciliable avec les intérêts du sondeur. L'utilisation de deux obturateurs (si la paroi du sondage tient) est certainement préférable.
Calcul du coefficient C Les erreurs commises en calculant la valeur de C restent généralement faibles, de l'ordre de 1 0 % et comme la précision de l'essai est au mieux de 50 % (remaniement du terrain autour de la lanterne), elles sont négligeables. Ceci justifie l'adoption de formules simplifiées pour le calcul de C, en particulier l'assimilation de la lanterne à une sphère de même surface. On ne commet pas d'erreur importante en réalisant l'essai avec une lanterne limitée vers le bas par un obturateur.
En conclusion, l'intérêt de l'essai Lefranc a été souligné, en rappelant que de nombreuses mesures sont nécessaires pour donner une valeur correcte du coefficient de perméabilité, l'essai étant ponctuel. L'essai à niveau constant, de mise en œuvre assez lourde, donne des résultats convenables. L'essai à niveau variable, de réalisation très simple, pose des problèmes d'interprétation qui semblent résolus.
Fig. 1
Fig. 2
Fig. 1 - Interprétation, par la méthode de Gibson, d'un essai Lefranc à niveau variable effectué dans un piézomètre mis en place dans une argile très plastique (caractéristiques du piézomètre: rayon équivalent du filtre r = 73,5 cm, section du tube piézométrique A = 1.13 cm ). La 2
courbe expérimentale —, Ig t se superpose à la courbe de Gibson, correspondant à la valeur fx = 0,2 et à fj,T = 0,1 correspond t = 12.000 s. Po 3
2
On obtient donc C„ = 7,6 x 10~ cm /s, k = 5,5x10-*
cm/s et E = 140 bars.
Fig. 2 - Interprétation proposée pour un essai Lefranc à niveau variable - Tranchée de Saint-André de Cubzac, Gironde.
66
Essai Lugeon A. de RACUENEL I n g é n i e u r E.N.S.C. Chef du Croupe " G é o t e c h n i q u e " Laboratoire Régional de Rouen
Manomètre
Il est de pratique courante de noter, en cours de forage, les pertes d'eau constatées qui peuvent être partielles ou totales suivant l'importance et la densité de fissuration de la roche. L'essai d'eau Lugeon n'est qu'un perfectionnement de cette observation empirique et qualitative. Il permet d'obtenir des renseignements chiffrés sur la circulation de l'eau dans les roches fissurées. A l'occasion d'études de fondation d'ouvrages, des essais de perméabilité Lugeon ont été effectués afin d'apprécier la fissuration en masse de la craie et les possibilités de colmatage et de décolmatage des fissures. Corrélativement, ces essais Lugeon devaient permettre de déterminer un coefficient de perméabilité en grand et de fournir des éléments chiffrés sur les possibilités de consolidation par injection. Le texte qui suit, après un rappel du principe et de la réalisation de l'essai, montre l'utilisation pratique qui a pu en être faite dans des études de fondation d'ouvrages d'art.
PRINCIPE E T RÉALISATION D E L'ESSAI LUGEON
Principe L'essai Lugeon consiste à envoyer, dans une tranche de forage de hauteur h isolée du reste du forage par un obturateur, de l'eau sous charge constante en utilisant un dispositif analogue à celui schématisé sur la figure 1. La pression d'injection P est contrôlée par un manomètre en tête de colonne et le débit Q correspondant mesuré au moyen d'un compteur. m
Le débit injecté sous une pression de 10 bars est ramené à une absorption évaluée en litres d'eau par minute et par mètre de forage, appelée unité Lugeon (U.L.). Dans la pratique, on réalise divers paliers de chargement et de déchargement, chaque palier étant maintenu pendant 5 à 10 mn après stabilisation du débit, c'est-à-dire après l'établissement d'un écoulement permanent.
On peut tracer ainsi une courbe débit-pression {fig. 2) qui permet d'estimer l'état de fissuration du massif rocheux, le colmatage et le décolmatage possibles des fissures et de calculer sous certaines conditions un coefficient de perméabilité en grand et la valeur de la perméabilité Lugeon. Réalisation L'essai est généralement pratiqué à l'avancement en cours de forage, en utilisant un seul obturateur. Il peut être cependant réalisé entre deux obturateurs une fois le forage terminé. Ce dernier procédé permet de gagner en rapidité mais augmente les risques de fuites au niveau dé l'obturateur; il laisse par ailleurs le temps aux sédiments en suspension de se déposer et d'entraîner ainsi un certain colmatage des fissures. La hauteur des tranches essayées est fonction du but recherché (par exemple un mètre pour une analyse fine, mais 5 mètres est une hauteur courante). La 67
KO
y
x
tèmes mécaniques, essayés dans la première expérience au pont d'Oissel, ont été abandonnés au profit d'un obturateur gonflable. En effet, dans les terrains crayeux à alternance de silex et de craie, de bancs durs et tendres plus ou moins fissurés, il était difficile d'obtenir une étanchéité satisfaisante.
1 1
80
L'obturateur gonflable (fig. 3) est constitué par une membrane caoutchoutée de 4 à 5 mm d'épaisseur et d'un mètre de longueur. Le gonflement de la cellule est obtenu par une bouteille de gaz carbonique reliée à la cellule par une conduite en Rilsan. Manomètre
10 Pression
12 (bar)
3
Fig. 2 — Diagramme débit-pression.
B o u t e i II e de Co%
Z
3
f1
Membrane
caoutchouc
Tuyauterie
d injection
Fig. 3 — Schéma de principe de l'obturateur gonflable.
*• 1 ÏZZZ.
Obturateur à cuir.
Obturateur à manchon en caoutchouc.
conjugaison de l'essai sur deux tranches de hauteurs différentes permet d'avoir des indications sur l'homogénéité de lafissurationet sur la taille des fissures [1]. Appareillage L'appareillage comprend un obturateur, un manomètre, un compteur d'eau et une pompe. Cambefort [2] décrit des obturateurs mécaniques à rondelles de caoutchouc et auto-serreurs. Ces sys68
7ZZA
Pour des forages de 78 mm de diamètre, la cellule a un diamètre de 75 mm, diminuant ainsi les risques de coincements. Une pression de mise en charge de la cellule supérieure de 2 bars à la pression de l'essai suffit pour assurer une bonne étanchéité. Cet obturateur a donné de bons résultats dans la craie fissurée malgré un certain nombre d'éclatements de membranes dus à la présence de silex coupants. Le. manomètre de contrôle de la pression d'injection, sans caractéristique spéciale, doit seulement être mis en tête de colonne pour simplifier le calcul des pertes de charge.
Le compteur d'eau est intéressant, mais toutes les entreprises n'en disposent pas. Dans cette hypothèse, nous avons utilisé un bac de décharge de un mètre cube environ (fig. 4), une vanne de décharge réglant le débit et, de ce fait, la pression d'injection.
On constate que les pertes uniquement en tenant compte les tiges, sont faibles. En fait, tantes si l'on tient compte des d'injection (tableau /).
Le débit injecté 0 entre les temps t, et t. est :
o=s
' -
h ( t
)
de charge, calculées des circulations dans elles sont très imporraccords et du touret
TABLEAU I
h ( w
0 raccord (mm)
débit (l/mn)
p,. c a l c u l é sur tiges (bar)
p,- r é e l avec manchons (bar)
Tige N 50,8 mm
25,4
50
5,5.10"'
2.10"
0
Tige A 32,15 mm
14,3
53
7,5.10
0
Tige E 21,4 mm
11.1
37
2,6.1o-
t - t, 2
La pompe d'injection doit être proportionnée au débit à atteindre et doit pouvoir monter en pression. Dans le cas de la craie, souvent fortement fissurée, les pompes choisies étaient des pompes à pistons à débit variable (200 l/mn maximum) pouvant aller jusqu'à 10 bars de pression.
0
3
2
2
8.10"
1
2
9.10"
Forag e Vann e de d e c h a rg e réglable
Pomp e
T
Fig. 4
Mesure de débit d'eau par un bac de décharge.
INTERPRETATION DES MESURES
Dans la pratique, les utilisateurs disposent d'abaques établis à partir d'étalonnages directs et tenant compte de l'ensemble d'une colonne. Une autre cause d'erreur peut être le contournement de l'obturateur par l'eau injectée. Ce fait se produit s'il y a des fissures longitudinales à son niveau. On note alors, soit une impossibilité de monter en charge, soit des chutes de pression parfois notables qu'il convient de compenser par une augmentation de débit. Si l'on constate ces anomalies, il convient de considérer Fessai comme douteux.
Tracé des courbes débit-pression
Interprétation des courbes débit-pression
On porte en abscisse la pression effective dans la tranche de terrain testé et en ordonnée le débit en litres par minute obtenu après établissement du régime permanent (fig. 2).
Les études effectuées par Lugeon * ont montré qu'il existait un certain nombre de diagrammes caractéristiques du régime d'écoulement (laminaire ou turbulent), du colmatage et du décolmatage des fissures sous charge (fig. 5).
Cette pression effective est donnée par :
P. = P H P P,.
m
n
H
P
10
10
c
différence de cote nappe-manomètre, en mètres; pression lue au manomètre en tête de colonne, en bars; pertes de charge dans les tuyaux, en mètres de hauteur d'eau.
Si l'on calcule les pertes de charge par la formule de Flamant, applicable aux tuyaux de faible dimension, on a : p = 0,00092 » \ c
— D'
D : diamètre du tuyau en mètres. Pc : perte de charge par mètre, exprimée en mètres de hauteur d'eau. v : vitesse de l'eau en mètres/seconde.
Les courbes obtenues pour la craie sont essentiellement du type lb, 2b et 3 : — dans les courbes du type lb, on n'aurait pas de colmatage initial mais un débourrage à forte pression, l'écoulement serait laminaire et correspondrait à une certaine densité de fissures peu ouvertes; — dans les courbes du type 2b, on aurait un colmatage à basse pression avec débourrage à forte pression; — dans les courbes du type 3, on aurait un écoulement turbulent dans des fissures relativement larges. En fait, Sabarly [1] explique cette forme de courbe par une augmentation élastique de l'ouverture de la fissure sous l'effet de la pression d'injection et non par un écoulement turbulent. :
Cité par Cambefort [3|.
69
1a
PERMEABILITE REELLE
1b
Pression Ecoulement laminaire
E c o u l e m e n t laminaire puis c o l m a t a g e à forte pression
e
Ecoulement laminaire puis d e b o u r r a g e a forte p r e s s i o n .
w
2a
Pression
Pression
Colmatage a b a s s e pre s s ì on
Colmatage a basse p r e s s i o n puis a haute pression
Ecoulement turbulent
Le calcul d'une perméabilité k se justifie si l'on a un écoulement laminaire en régime permanent, ce qui se traduirait normalement par un diagramme (P , Q) linéaire passant par l'origine {fig. 6). La perméabilité k en mètres par seconde serait alors donnée par la formule :
2b
0^
i
k =
10 C P
e
C : coefficient de forme exprimé en mètres, P, : pression effective dans la cavité exprimée en bars, Q : débit exprimé en mètres cubes par seconde.
Pression
Colmatage a basse p r e s s i o n puis d é b o u r . rage à haute pression
Ce coefficient C a pour valeur, dans le cas d'une cavité cylindrique (lanterne) de diamètre D et de longueur L * :
Y
C = 2JTD
Debourrage progressif
L Fig. 5 — Différentes
formes de diagrammes d'essais.
La correspondance des deux unités la plus couramment admise est :
Traduction des résultats en perméabilité PERMÉABILITÉ L U G E O N
1 Lugeon
L'unité Lugeon, définie précédemment, suppose que l'on puisse monter à dix bars de pression effective. Cette valeur n'a jamais été obtenue dans la craie, au cours de nos essais, et le calcul par extrapolation étant très approximatif, les perméabilités ont été comparées en raisonnant sur des débits exprimés en 1/mn sous 4 bars par tranches de un mètre.
/
Jonction linéa re
y
///
•
/
/y
APPRÉCIATION DE L'ÉTAT DE FISSURATION DE LA ROCHE
Plus la valeur Lugeon est élevée, plus la fissuration de la roche est importante, sans préjuger de l'importance relative des fissures.
Q =
k>
6
/
2
3
4
5
6
70
6 — Diagramme débit-charge.
ri
7
P r e s s i o n effective F% (bar) Fig.
R
ln — r On voit que le débit varie comme le cube de l'ouverture de la fissure. Ainsi 20 Lugeon peuvent correspondre à une fissure de 0,25 mm, ou à 10 fissures de 0,12 mm, ou à 100 fissures de 0,06 mm d'épaisseur.
/
1
Pe* i
A
/
0
cm/s
Le coefficient de perméabilité obtenu est différent de celui mesuré au cours d'un pompage, mais on ne peut a priori dire lequel est le plus élevé.
s?
/
5
Si l'on considère une fissure d'épaisseur e, perpendiculaire au forage de rayon r dans lequel on injecte de l'eau à une pression P, si R est la distance de la pression nulle dans la fissure et n la viscosité de l'eau, le débit est donné par l'expression :
/
dp
10
* Cf. article J.-C. Jorez.
«Essai Lefranc», de M . Rat, F . Laviron et
On peut cependant avancer que, si le régime apparaît comme laminaire (fig. 5 - type 1 b), on aura une grande densité de fissures de faible ouverture et, si le régime est turbulent (fig. 5 - type 3), on aura des fissures peu nombreuses largement ouvertes. L'uniformité de la fissuration peut être appréciée dans une même zone en faisant plusieurs essais avec différentes hauteurs de cavité.
UTILISATION D E L'ESSAI L U G E O N LORS D E L'ÉTUDE DES FONDATIONS D'OUVRAGES D'ART Le Laboratoire régional de Rouen a été amené à faire réaliser de tels essais, lors de l'étude des fondations des ponts d'Oissel et de Criquebeuf (franchissement de la Seine par l'autoroute A . 13 en SeineMaritime).
On peut avoir intérêt, dans certains cas, à éviter de prendre une cote de fondation sur caisson trop profonde, en consolidant le terrain au moyen d'injections dès que les caractéristiques sur échantillon sont suffisantes. Cette méthode ne peut cependant être envisagée et chiffrée que si l'on dispose d'éléments permettant de juger des quantités qu'il faudrait injecter; les essais Lugeon fournissent alors des indications intéressantes à ce sujet. Pont d'Oissel Le substratum crayeux est recouvert de 5 à 12 m d'alluvions sablo-graveleuses fines et compressibles (fig. 7). L'ouvrage autoroutier, de six cents mètres de long environ, comporte deux culées et huit piles intermédiaires. Pratiquement, sous chaque appui, il a été effectué un carottage de 116 mm de diamètre et un forage de 76 mm pour essais Lugeon ainsi que deux forages avec essais pressiométriques. R É A L I S A T I O N D E S ESSAIS
Dans les deux cas, l'horizon de fondation était constitué par la craie de l'étage Sénonien inférieur ou Turonien supérieur. La connaissance de son degré defissurationintervenait à divers titres dans les problèmes de fondations. La détermination d'une cote de fondation sur pieux ou sur caisson (en rivière) suppose que l'on obtienne à ce niveau non seulement des caractéristiques mécaniques suffisantes, mesurées sur échantillon ou au moyen d'essais en place (résistance à la compression, module d'élasticité, pression limite, module pressiométrique, etc.), mais aussi une réaction de masse satisfaisante. Celle-ci est conditionnée par le degré de fissuration de la roche, qu'il est donc utile de connaître.
N
G
F
Oissel
Les essais Lugeon ont été réalisés avec obturateur gonflable, au fur et à mesure de l'avancement du forage, par tranches de un mètre espacées de deux à trois mètres en général. Cette hauteur des tranches a été choisie en fonction de lafissurationimportante et du débit limité des pompes (200 1/mn). L'obturateur gonflable, de un mètre de longueur, a donné satisfaction. Les pertes de charge ont été calculées dans chaque cas en utilisant les abaques de l'entreprise de forage. Chaque injection à pression donnée a fait l'objet d'une mesure de débit sur cinq minutes, puis sur dix minutes. Les paliers de pression étaient d'abord croissants, puis décroissants.
R.G
+ 5
Fig. 7 — Autoroute A . 13 à Oissel. Synthèse des résultats des essais.
71
RÉSULTATS OBTENUS
Pour chaque tranche, le diagramme obtenu est une sorte de boucle plus ou moins évasée, la descente en pression donnant toujours des débits supérieurs à la montée en pression, du fait du décolmatage des fissures (fig. 8). On note aussi que les courbes ont toujours une concavité tournée vers le haut, traduisant un écoulement en régime turbulent. Seules, les premières courbes, dans les niveaux supérieurs fissurés et sous faible charge dénotent un écoulement quasi-laminaire avec diagramme passant par l'origine.
Deux diagrammes anormaux (fig. 9 et 10) montrent un colmatage des fissures au-delà d'un certain palier de pression. La pression d'injection a rarement atteint 8 bars avec le matériel utilisé; bien souvent le terrain lâchait vers 7 bars, parfois avant (fig. 5 - type 3). La comparaison entre les différentes perméabilités a été effectuée à partir d'une pression de 4 bar, commune à tous les essais et qui ne remaniait pas trop le terrain. Il a été ainsi possible d'établir trois courbes d'égal débit (10, 20, 40 1/mn) sous 4 bars par tranches de un mètre (fig. 7) faisant ainsi apparaître des zones de fissuration plus intenses.
• o
1 Ot/l
**>ll
'**//
f II r y <\ff
•//
fi
11
J
//
ef
'ml,
/
4
G
7/
Y
COEFFICIENT D E PERMÉABILITÉ
Les essais de perméabilité réalisables les plus pessimistes ont permis d'obtenir un débit de 60 1/mn sous un bar, ce qui correspondrait à un coefficient de perméabilité k = 2 10 cm/s. 2
i
A "*/
/ /
Dans les essais profonds, la valeur de k, compte tenu du régime turbulent, serait fonction de la charge; au sondage 15, tranche 29 à 30 m. on aurait :
w
— charge 2,5 bar — charge 4,5 bar — charge 8,5 bar
4
k = 1,55.10 cm/s k = 1,9 .10 cm/s k = 4,1 .10' cm/s 3
3
On voit donc que l'on perd facilement une puissance de 10 quand la charge diminue, ce qui rend toute exploitation chiffrée délicate.
/
t
// 0 1
Fig.
72
2
3
R E C H E R C H E D E CORRÉLATIONS (fig. ] ] ) 4
5
6 7 8 9 10 Pression effective Ffe(bar)
8 — Variations des diagrammes Lugeon profondeur (pont d'Oissel, sondage 15).
avec la
Cette recherche a été effectuée en réalisant un essai pressiométrique au voisinage d'un forage dans lequel des essais Lugeon ont été réalisés.
1
«
Module p r e s s i o m é t r i q u e en bar
1000 „
900
800
70 0
25
50
75
1
!
0
60 0
ÏOÔ
500
125
tOO
T5Ô
300 ¡75
200 200
100 225
0
250
L ugeon — * -
• V a l e u r de E
"le
ssa.
Lug eon
!e plus souvent franchement d'une zone où les essais sont irréalisables à une zone de perméabilité inférieure à 20 Lugeon. Il en est de même d'ailleurs pour les résultats pressiométriques, la limite entre de mauvaises caractéristiques et d'excellentes caractéristiques étant très franche. On peut ainsi distinguer trois zones :
____
—
*>>
-y—
'il
f Fig. 1 1 — Variations comparées du module pressiométrique E et de la perméabilité Lugeon L (pont d'Oissel).
La comparaison a nécessité l'utilisation de l'unité Lugeon, obtenue par l'extrapolation à 10 bars de mesures limitées à 7 bars. On constate que, tant que l'horizon crayeux est hétérogène 90 < E < 500 bars (zone correspondant à une craie fissurée), les perméabilités Lugeon sont fortes et supérieures à 100-150 Lugeon.
• zone supérieure très fissurée : les essais Lugeon ne sont pas réalisables du fait de la difficulté d'obturer une tranche de forage ou de l'importance des débits qu'il serait nécessaire d'injecter pour monter en pression; • zone moyennement fissurée (perméabilité comprise entre 50 et 90 Lugeon); la fissuration existe et est hétérogène, mais les fissures sont suffisamment peu nombreuses et jointives pour que la réaction de masse soit suffisante et permette d'envisager de fonder l'ouvrage; • zone non fissurée (perméabilité inférieure à 20 Lugeon) : la zone est homogène et saine, la craie y est massive. Si l'on observe la liaison entre l'essai Lugeon et le module pressiométrique, on note une bonne concordance, sauf au droit du chenal de la Seine. On peut expliquer cette divergence par le fait que le substratum crayeux massif serait fissuré au droit du chenal par desfissuresouvertes larges, mais peu nombreuses, qui n'influent pas sur la qualité de la réaction de masse aux essais pressiométriques. TABLEAU II
Quand on arrive dans la zone de craie saine, les modules E deviennent supérieurs à 800 bars et les valeurs de Lugeon inférieures à 100 Lugeon. On peut donc considérer que lorsque le débit Q est inférieur à 40 1/mn sous 4 bars, on a atteint l'horizon de craie saine. Pont
de
RÉCAPITULATION DES ESSAIS LUGEON pont de Criquebeuf N U M É R O DES S O N D A G E S
cotes culée N.G.F. RG
Criquebeuf
Un forage carotté, un forage carotté de 76 mm de diamètre avec essais Lugeon et un forage avec essais pressiométriques ont été effectués systématiquement au droit de chaque appui.
0
piles
1
2
3
4
+ + +
+ +
65
80
5
6
7
culée RD
12
—
2
—
4
7
12
—
6
6
8
—
8
6
7
—
10
5
15
—
12
5
15
60
70
60
60
—
14
4
5
11
75
45
90
—
16
4
6
7
52
40
—
18
5
7
8
le tableau II.
—
20
3
6
—
22
3
On constate que le comportement du substratum crayeux est totalement différent de celui du pont d'Oissel : la diminution de la perméabilité en profondeur est beaucoup moins progressive, on passe
—
24
La figure 12 donne une coupe de la vallée de la Seine, suivant l'axe de l'ouvrage où ont été reportées la limite de la perméabilité 20 Lugeon et la limite supérieure du module pressiométrique E = 500 bar, l'ensemble des essais Lugeon étant récapitulé dans
+
+
6
+ +
+ +
35 7
60
0
30
7
35 0
Essais non i n t e r p r é t a b l e s , soit par rupture de sonde, soit par i m p o s s i b i l i t é de monter en pression.
73
CONCLUSIONS
tion; le passage de l'horizon fissuré à l'horizon sain est franc.
Les essais Lugeon ont permis d'apprécier de façon satisfaisante le degré de fissuration du substratum crayeux.
La recherche d'une corrélation avec des caractéristiques mécaniques de la craie est probablement hasardeuse.
L'interprétation des essais confirme les données géologiques obtenues en examinant les carottes :
Les essais Lugeon ont donné par ailleurs des renseignements intéressants sur les venues d'eau éventuelles en fond de fouilles, une solution de fondation avec batardeau étant en compétition avec une solution caisson. Ils ont également fourni des éléments sur les possibilités d'injection en cas de nécessité.
• dans le cas du pont d'Oissel, la craie est tendre, à
maillage de fissures serrées et étroites, la perméabilité diminue progressivement avec la profondeur; • dans le cas du pont de Criquebeuj, la craie est
massive avec de larges fissures dans la zone d'altéra-
Les renseignements apportés par les essais Lugeon ne peuvent que concourir, avec d'autres essais, à choisir une cote de fondation.
BIBLIOGRAPHIE [1] F . SABARLY, Injection et drainage de fondation de barrages, Géotechnique,
18 (1968), 229-249.
[2] H . C A M B E F O R T , Forages et sondages, Eyrolles (Paris, 1955), 422 p. [3] H . C A M B E F O R T , Reconnaissance des sols et fondations spéciales, Eyrolles (Paris, 1963), 144 p. Par ailleurs, l'auteur de cet article s'est inspiré des ouvrages : M . LUGEON, Barrages et géologie, Dunod (Paris, 1933). H. C A M B E F O R T , Injection des sols, Eyrolles (Paris, 1964). G . SCHNEEBELI, Hydraulique souterraine, Eyrolles (Paris. 1966). 362 p. Etude du pont d'Oissel (A. 13), Ponts et Chaussées, Laboratoire régional de Rouen, P.V. 1599 (1963) Etude du pont de Criquebeuf (A. 13), Ponts et Chaussées. Laboratoire régional de Rouen. P.V. 3104 (1966).
74
discussion La discussion a p o r t é essentiellement sur les limites de l'essai et de son i n t e r p r é t a t i o n .
Apport de l'essai Lugeon Lugeon s ' i n t é r e s s a n t définie
permettait
pressions de
10
leur
aux p r o b l è m e s
calcul d'une
bars est
n'atteint pas ce palier,
de barrages, et plus p a r t i c u l i è r e m e n t
manière
généralement
simple
atteint.
soit que le r é g i m e
(10
Mais
bars
représentant
l'expérience
devienne turbulent,
à celui des fuites,
100
montre
qu'il
mètres est
d'eau)
difficile
soit que les fissures s'ouvrent
l'unité
et
le
qu'il
palier
d'extrapoler sous
si
l'effet
a de
l'on
de
la
pression. Par contre, Lefranc a mis au point son essai pour é t u d i e r le d é b i t des nappes s i t u é e s dans les m a t é r i a u x alluvionnaires (forte p e r m é a b i l i t é ) . La
question
se pose alors de
coefficient de p e r m é a b i l i t é plus que
le coefficient
de
savoir,
du terrain,
si
l'on
doit
interpréter
par les formules u t i l i s é e s
perméabilité
est
plus parlant
pour
l'essai
Lugeon
en
calculant
la
valeur
pour l'essai Lefranc. Cela est s o u h a i t é , un
praticien,
à condition que
du
d'autant
les points
expéri-
mentaux soient a l i g n é s (ce qui exclut le cas du r é g i m e turbulent par exemple).
Milieux fissurés Les
passes d'essai doivent ê t r e
probablement
courtes (un
mètre)
et r a p p r o c h é e s
l i é à la largeur des fissures. Mais l'essai est insuffisant
essais (micromoulinet,
pressiomètre,
etc..)
sont
nécessaires.
Seule
la
car le passage au r é g i m e
pour
caractériser
convergence
turbulent
les fissures, et
des
résultats
est
d'autres
permettra
de
conclure. Toutefois, les c o r r é l a t i o n s , qui pourraient ê t r e faites, n'auront qu'une valeur locale.
Application aux injections L'essai Lugeon peut ê t r e u t i l i s é pour p r é v o i r les injections de ciment. r é s u l t a t s de l'essai et
les q u a n t i t é s
de roches t r è s f r a c t u r é e s . On admet,
de coulis qu'il faut injecter.
Mais
que l'on ne peut pas injecter
Il existe
il faut
être
un terrain dont
une relation très
prudent,
étroite quand
la p e r m é a b i l i t é
est
entre les il
s'agit
inférieure
à un Lugeon.
75
Mesure rde la pression Interstitielle
Facteurs intervenant dans les mesures* de pression interstitielle H. J O S S E A U M E
Depuis quelques années les mesures de pression interstitielle dans les sols en place et en laboratoire ont pris une importance de plus en plus grande dans l'activité des laboratoires des Ponts et Chaussées. Les mesures en laboratoire intéressent essentiellement l'essai triaxial. Elles sont généralement effectuées au cours d'essais du type consolidé non drainé sur sols peu perméables. La connaissance de la pression interstitielle permet alors de calculer les contraintes effectives agissant sur le sol pendant la phase de cisaillement et notamment lorsque la rupture se produit. On peut ainsi obtenir les paramètres de cisaillement intergranulaire c' et $' sans qu'il soit nécessaire de recourir à des essais du type consolidé drainé, toujours très longs lorsque la perméabilité du sol est faible.
Les mesures en laboratoire peuvent également avoir pour objet la détermination des coefficients de pression interstitielle; ceux-ci permettent d'estimer les variations de pression interstitielle qui se produisent dans un sol en place ou dans un ouvrage en terre lorsque l'on fait varier les charges qui lui sont appliquées. Ces coefficients sont déterminés à partir des mesures de pression interstitielle effectuées au cours d'essais du type non consolidé non drainé, consolidé non drainé ou encore d'essais spéciaux reproduisant les conditions de chargement du sol en place.
* Cet article a fait l'objet d'une publication dans le n° 30 du Bull, de Liais, des Labo. Routiers P. et C. (mars-avril 1968).
Vue partielle de la salle d'essai triaxial du L . C . P . C .
79
L e s mesures de pression interstitielle dans les sols en place interviennent le plus souvent a u stade de l ' é t u d e p r é l i m i n a i r e d'un ouvrage : é t u d e des nappes et de leurs variations, é t u d e d u rabattement dans l a zone d'influence d ' u n pompage. O n p r o c è d e é g a l e ment, et de plus en plus f r é q u e m m e n t , à des mesures dans les sols en place pendant et a p r è s l a construction d'un ouvrage : par exemple dans une digue en terre, dans u n talus de d é b l a i o u u n sol compressible supportant u n r e m b l a i . O n peut ainsi suivre l ' é v o lution d u coefficient de s é c u r i t é de l'ouvrage, de l a consolidation d u sol et c o n t r ô l e r les h y p o t h è s e s adoptées pour l'étude. L e s appareils de mesure peuvent ê t r e t r è s divers mais p r é s e n t e n t tous une c a r a c t é r i s t i q u e c o m m u n e : une circulation de l'eau interstitielle s'établit entre le sol et l ' a p p a r e i l de mesure j u s q u ' à ce que l a pression dans l'appareil ( c ' e s t - à - d i r e l a pression m e s u r é e ) soit égale à l a pression de l'eau dans le sol.
MESURE
D E L A PRESSION
D a n s le cas des sols p e r m é a b l e s , l ' é q u i l i b r e de pression s'établit quasi i n s t a n t a n é m e n t et les mesures ne posent g u è r e de p r o b l è m e . P a r contre, lorsque l a p e r m é a b i l i t é d u sol est faible, l ' é q u i l i b r e peut n ' ê t r e atteint qu'au bout d'un temps a p p r é c i a b l e . P a r ailleurs, des pressions interstitielles liées à la mise en place de l ' a p p a r e i l de mesure o u aux c o n d i tions d'essai peuvent prendre naissance dans le sol et perturber p r o f o n d é m e n t les mesures. D e ce fait, en m i l i e u p e u p e r m é a b l e , l ' e m p l o i d'appareils de sensibilité insuffisante o u l a mise en œ u v r e de modes o p é r a t o i r e s i n a d a p t é s peuvent c o n d u i r e à des résultats c o m p l è t e m e n t e r r o n é s . D a n s ce q u i suit o n é t u d i e les p r o b l è m e s p o s é s par l a mesure des pressions interstitielles dans les sols peu p e r m é a b l e s et les solutions qui y ont été apportées.
INTERSTITIELLE E N
L a pression interstitielle q u i p r e n d naissance dans une é p r o u v e t t e de sol e s s a y é e dans l ' a p p a r e i l triaxial, est g é n é r a l e m e n t m e s u r é e au n i v e a u de l a pierre poreuse i n f é r i e u r e a u m o y e n de l ' a p p a r e i l s c h é m a t i s é figure 1. L o r s q u e l a pression interstitielle varie, u n certain v o l u m e d'eau est e x p u l s é de l ' é p r o u v e t t e (ou a b s o r b é p a r celle-ci) et p r o v o q u e u n d é p l a c e m e n t de l'index de mercure. U n e contre-pression est exerc é e au m o y e n d u v é r i n afin de ramener l'index à sa position initiale et, à l ' é q u i l i b r e , cette contre-pression (lue sur u n des deux m a n o m è t r e s ) est é g a l e à la pression interstitielle.
LABORATOIRE
D a n s le cas d'un sol peu p e r m é a b l e , l a pression interstitielle u , m e s u r é e a u cours de l'essai, est fonction de l a vitesse d'essai ( c ' e s t - à - d i r e de la vitesse d'application des charges o u de l a vitesse de d é f o r m a t i o n axiale si l'essai s'effectue à d é f o r m a t i o n c o n t r ô l é e ) , sauf si cette d e r n i è r e est t r è s faible. L'influence de l a vitesse d'essai s'explique de l a façon suivante : 1 - L ' a p p a r e i l de mesure ne « r é p o n d » pas instant a n é m e n t : son retard ou temps de réponse d é p e n d de l a sensibilité de l'indicateur de z é r o et de l a d é f o r m a b i l i t é d u circuit de mesure. 2 - L e s variations de pression interstitielle r é s u l t a n t de l ' a p p l i c a t i o n rapide d ' u n d é v i a t e u r * au cours d'un essai non d r a i n é , ne sont pas les m ê m e s en tout point de l ' é p r o u v e t t e , le c h a m p des contraintes totales n ' é t a n t pas uniforme (celui-ci est en effet p e r t u r b é par le frettage de l ' é p r o u v e t t e à ses e x t r é m i t é s ) . Si le sol est peu p e r m é a b l e , l a pression interstitielle n'a pas le temps de se redistribuer et sa valeur dans l a partie centrale de l ' é p r o u v e t t e peut ê t r e t r è s différente de celle m e s u r é e à l a base. L e temps de r é p o n s e de l ' a p p a r e i l et le temps d'uniformisation de l a pression interstitielle dans l ' é p r o u v e t t e , d é t e r m i n e n t l a plus grande vitesse d'essai compatible avec une mesure p r é c i s e de u . L e u r connaissance est fondamentale : i n d é p e n d a m -
Fig. 1 - Schéma de l'appareil de mesure de pression interstitielle.
80
* Les notations employées pour la contrainte axiale et la contrainte hydrostatique sont respectivement O i et o . Dans ces conditions l'expression du déviateur est a, — Oa. 3
1
ment de son intérêt théorique, elle conditionne le rendement de l'appareil triaxial. Aussi de nombreux chercheurs se sont-ils penchés sur ce problème, en particulier Bishop et Henkel [1] et Gibson [2].
Dans ces conditions, si l'écoulement de l'eau interstitielle vers la pierre poreuse est vertical, c'està-dire si l'éprouvette n'est pas entourée d'un papier filtre jouant le rôle de drain latéral, le temps t est donné par l'expression :
t =
71
E
4
c
Ax\
2
2
D
v
ou
E = ^ ° * : module de déformation volumique sous presAV sion hydrostatique (ce module est l'inverse du coefficient de compressibilité), V Ek
coefficient de consolidation du sol.
Y« D : diamètre de l'éprouvette, d : diamètre du capillaire de l'indicateur de zéro, k :
coefficient de perméabilité du sol.
Ces formules se démontrent aisément en écrivant TZ d Ax expulsé de l'éprouvette que le volume d'eau 2
Vue de l'appareil triaxial pendant un essai non drainé avec mesure de la pression interstitielle.
est égal à la variation de volume AV de l'éprouvette, résultant de l'application de la pression hydrostatique p pendant le temps t, d'où : A
TEMPS D E REPONSE D E L ' A P P A R E I L L A G E Sensibilité de l'indicateur de zéro Pour qu'une variation sensible du niveau du mercure se produise dans l'indicateur de zéro, il est nécessaire qu'une certaine quantité d'eau soit expulsée de l'éprouvette, c'est-à-dire que le sol subisse un commencement de consolidation. Le processus de consolidation n'étant pas instantané, il en résulte un certain retard. Bishop définit la sensibilité de l'indicateur de zéro comme le temps t au bout duquel l'index de mercure s'est déplacé de la quantité Ax lorsque la différence entre la pression interstitielle réelle et la pression interstitielle mesurée est p (fig. 2).
V
V _ P . E
=
U
2 h
=
2
D _ _ 4 E T
C
P
u
U est le degré de consolidation de l'éprouvette au temps t et a pour expression : . ° L, — J
•fiaSaSjJ BssflfcJ
Cv
U = \
/
-T7\
\
7th
t
(pour U < 53%)
2
2h est la hauteur de l'éprouvette. On a donc : Ax
n d
2
D
hTt:
2
p
c E Y n h v
4
2
2
v/t
d'où les formules donnant le temps de réponse. Application numérique Considérons une éprouvette d'argile raide ayant pour caractéristiques :
Fig. 2 - Schéma simplifié de l'indicateur de zéro.
E c D k
v
= = = =
50 bar ÎO" cm /s 3,8 cm 2 X 10" cm/s 4
2
9
81
La pression interstitielle y est mesurée au moyen d'un indicateur de zéro tel que d = 0,1 cm (cas courant) et dans lequel le déplacement du mercure n'est perceptible que si Ax = 0,05 cm. Si p = 0,01 bar, on obtient : 2
3,14 50 /0,1
t =
4
10- V3,8 4
4
0,05
En pratique, on admet que l'équilibre est atteint au bout d'un temps t fini lorsque l'écart (u ce - o) entre la pression d'équilibre u oo u et la pression o dans le circuit, ne dépasse pas quelques centièmes de l'écart initial u — a . 0
0
0
Le temps t est le temps de réponse
2
dû à la défor-
mabilité du circuit. Il a été calculé par Gibson à partir des hypothèses suivantes :
= 240 s = 4 mn.
0,01
Si l'éprouvette est équipée d'un drain latéral, t pourra être très inférieur à la valeur calculée. // s'ensuit que si l'on mesure la pression interstitielle au voisinage d'une pierre poreuse et si l'on utilise un filtre latéral, le temps de réponse lié à la sensibilité de l'indicateur de zéro n'excédera pas quelques minutes, sauf dans le cas des sols très peu compressibles et très peu perméables.
— l'éprouvette est saturée, — elle ne comporte pas de filtre latéral, — le circuit de mesure est caractérisé par un coefficient volumétrique constant X (k est la variation de volume correspondant à une variation unitaire de la pression a), — le sol est caractérisé par : A'c • le module de déformation volumique E = - — AV 3
DÉFORMABILITÉ DU CmCUIT • le coefficient de perméabilité k, Pour que la mesure de pression interstitielle soit effectuée à volume constant, il est nécessaire que la tubulure remplie d'eau désaérée reliant la base de l'éprouvette à l'indicateur de zéro et l'indicateur de zéro lui-même ne subissent aucune variation de volume. Cette condition n'est à peu près jamais réalisée : à toute variation de pression interstitielle correspond une variation de volume du circuit de mesure.
Ek
• le coefficient de consolidation c = v
Yw
La distribution de la pression interstitielle dans l'éprouvette pendant la période transitoire est régie par l'équation de la consolidation unidimensionnelle : Su
2
du /////////////////y.
c
v
Sx
2
3t
Il en résulte : — que l'appareil de mesure indique avec un certain retard les variations de pression interstitielle à l'intérieur de l'éprouvette,
E pr ouvette
V,
avec les conditions aux limites :
— que la pression interstitielle mesurée est différente de celle que l'on obtiendrait si le circuit de mesure était absolument rigide. Si l'on fait subir à l'éprouvette une mise en charge rapide, telle que la pression interstitielle soit égale à u , la pression c lue sur le manomètre immédiatement après la mise en charge sera inférieure à u , même si l'on dispose d'un indicateur de zéro idéalement sensible (ce que l'on supposera dans tout ce paragraphe). La différence entre u et o résulte en effet de la dilatation du circuit de mesure immédiatement après la mise en charge. Du fait de la différence de pression interstitielle entre le circuit et l'éprouvette, celle-ci va se consolider sous une contrainte isotrope initialement égale à u —tf et qui tendra à s'annuler au bout d'un temps théoriquement infini. La pression interstitielle et la pression o dans le circuit prendront alors la valeur u oo différente de u . Cependant, la dilatation du circuit est suffisamment faible pour que la différence entre u et uoo puisse être négligée (l'éprouvette jouant le rôle d'un réservoir de pression infini). 0
^=0 3x pour x = 2h
0
0
0
0
0
u = u ^) pour t = 0 0
TE Fig. 3 - Schéma simplifié du circuit de mesure.
pour x = 0
klH.
Xy de w
=0
S dt
S étant la section de l'éprouvette
0
0
Cette dernière condition exprime que le débit instan, • o k /3u\ tane a travers la pierre poreuse S — — y \3x/x w
= 0
0
82
est égal à la vitesse instantanée de dilatation \ — . dt
10'
10 c
• l
:
<
7.
10"
27 57. 10-
10'
10
1
\
Ç
S*"
\
10"
10"
10-5
10"
10"
10"
10"
10"
Facteur
10
c t
temps
v
Fig. 4 - Abaque donnant le temps de réponse dû à la flexibilité du circuit U
pour différentes valeurs de l'écart relatif
L'expression de — — (écart relatif) en foncu - 0„ tion du temps est complexe; aussi utilise-t-on pour la détermination de t l'abaque représenté figure 4. 0
c t v
Cet abaque permet d'obtenir la quantité
4h
en
2
2Sh fonction du coefficient de raideur ri = différents écarts relatifs. EX
pour
°
"
Un
CTo
Si le volume du circuit de mesure augmente de 5 mm pour une variation de pression de 5 bars, on a : 3
5 x ÎO-
1 3
X=
= 10- cmVbar
5 (cas d'un appareil du commerce rempli d'eau bien désaérée). Le coefficient de raideur est dans ces conditions : 11,4 x 7,6
Comme précédemment (sensibilité de l'indicateur de zéro), le temps t peut être considérablement réduit par l'emploi d'un filtre latéral.
3
= 1,73 x 10
:
50 x 10"
pour un écart relatif de 1 %, on trouve d'où: .
Cyt
=
10
!
4h2
Application numérique Considérons à nouveau l'éprouvette d'argile raide ayant pour caractéristiques : 2
c = 10-* c m / s D = 3,8 cm E = 50 bars 2h = 7,6 cm v
i _ \ ~ s
'
4
1
0
3
X
?
=
ÎO
'
6 =
580 s ^ l 0 mn.
4
Remarque :
. u
t
2 c
m
Le calcul précédent peut être généralisé au cas 83
où non seulement le circuit de mesure est déformable, mais où l'eau qu'il contient n'est pas désaérée (sous réserve, toutefois, que l'éprouvette soit saturée et que l'eau remplissant l'espace interstitiel puisse être considérée comme incompressible). Le coefficient À tient alors compte de la déformation du circuit et de la variation de volume de l'eau qu'il contient. Dans le cas d'un circuit mal purgé, le coefficient volumétrique peut prendre la valeur : 10
2
3
8
3
cm /bar = 10 cm /dyne.
— la vitesse d'application du déviateur est constante, — la distribution initiale de la pression interstitielle le long de l'éprouvette est parabolique, — tout accroissement du déviateur entraîne un accroissement proportionnel de l'écart entre les pressions interstitielles à la base et au centre, — le coefficient de gonflement est égal au coefficient de consolidation. Les résultats * sont représentés figure 5 dans le cas d'éprouvettes de hauteur 2h et d'élancement 2, comportant ou non un filtre latéral.
Pour un écart relatif de 1 % et pour l'éprouvette considérée dans l'exemple précédent, le temps de réponse est alors d'environ 400 mn.
T
En résumé, dans le cas d'un circuit de mesure rempli d'eau bien désaérée, le temps de réponse lié à la déformabilité du circuit est du même ordre que le temps de réponse lié à la sensibilité de l'indicateur de zéro.
70
95:
0.071
T
95;1,6 7
2 J
60 <
Une purge défectueuse du circuit de mesure peut par contre conduire à un temps de réponse très élevé. 0 0,001
0,1
F a c t e u r t e m p s Sy.
TEMPS D'UNIFORMISATION
Fig. 5 - Abaque donnant le temps d'uniformisation : dans le cas où l'éprouvette ne comporte pas de filtre latéral, 2 - dans le cas où l'éprouvette est entourée d'un drain infiniment perméable sur toute sa surface. 1
Il est difficile d'apprécier la distribution initiale de la pression interstitielle dans l'éprouvette au cours d'un chargement rapide, la distribution des contraintes dans un cylindre de sol fretté à ses extrémités n'étant pas connue avec précision. L'expérience a cependant montré que, si l'on adopte une vitesse d'essai élevée, la pression interstitielle u à la base de l'éprouvette est généralement supérieure à la pression interstitielle u,. au centre. Si la mise en charge s'effectue à une vitesse plus faible, une circulation d'eau s'établit dans l'éprouvette et la pression interstitielle tend à s'uniformiser. b
On admet généralement qu'une mesure de pression interstitielle est correcte lorsqu'elle est effectuée au moment où le degré d'uniformisation est voisin de 95 %. Il en résulte que, si l'on désire mesurer la pression interstitielle correspondant à une déformation axiale Ah de l'éprouvette, la vitesse de défor, , Ah c mation a adopter est T h* v
9 S
La distribution de la pression interstitielle dans l'éprouvette à un instant déterminé peut être caractérisée par le degré d'uniformisation 1 — — — — (u - u )„ h
c
(ui, - Uc) : écart réel à l'instant considéré. (Ub - Uc)o : écart qui existerait entre les pressions interstitielles à la base et au centre de l'éprouvette s'il n'y avait pas redistribution.
Gibson a calculé le degré d'uniformisation au temps t, compté à partir du début de la mise en charge, en adoptant les hypothèses suivantes : 84
Lorsque l'on mesure la pression interstitielle dans le but de déterminer les contraintes effectives à la rupture (pour en déduire c' et $'), et c'est le cas le plus fréquent, on prend pour Ah la valeur estimée de la déformation à la rupture. Si par contre, on cherche à obtenir avec précision les variations de la pression interstitielle pendant toute la phase de cisaillement, on devra prendre pour Ah une valeur beaucoup plus faible et les vitesses d'essai seront de l'ordre de celles adoptées pour l'essai drainé. * Le détail du calcul n'a fait à notre connaissance l'objet d'aucune publication.
Application numérique Dans le cas d'une éprouvette de hauteur 2h = 7,6 cm ayant un coefficient de consolidation c = 10 cm /s, le temps d'uniformisation à 95 % sera : 4
2
v
T t»5
h
9 3
2
x
0,071
=
=
c
3^ 4
= 1,02 x 10 s « 3 heures 4
si l'éprouvette est entourée d'un filtre latéral parfaitement efficace, T 19^
et
h
9 5
2
c
Remarque 2 :
10
v
Par contre, le calcul direct du temps d'uniformisation en fonction du temps de consolidation tient compte, dans une certaine mesure, de l'efficacité réelle du drain latéral et, en tout cas, les valeurs calculées du temps d'uniformisation ne peuvent être que supérieures aux valeurs réelles.
x
1,67 —
=
v
2
10-
v
Le papier filtre entourant l'éprouvette ne se comporte jamais comme un drain parfait et le calcul du temps d'uniformisation en fonction du c réel (calculé, par exemple, à partir de la courbe de consolidation d'une éprouvette drainée uniquement à ses extrémités) conduit à adopter des vitesses d'essai trop importantes.
4
= 24 x 10 s 66 heures si l'éprouvette n'est pas drainée latéralement. 4
Remarque 1 :
En pratique, on calcule directement le temps d'uniformisation à partir du temps t nécessaire à l'éprouvette pour se consolider sous la pression hydrostatique a .
La théorie de Gibson a été établie pour des éprouvettes homogènes dans lesquelles la distribution initiale de la pression interstitielle est continue. Dans certains sols tels que les marnes et argiles compactes et fissurées, des concentrations de contraintes se produisent dans des zones très localisées et se traduisent par des gradients élevés de pression interstitielle. Des vitesses d'essai plus faibles que celles calculées par la théorie de Gibson doivent alors être adoptées.
100
3
On peut en effet exprimer c en fonction de ti , des dimensions de l'éprouvette et des conditions de drainage pendant la consolidation : v
.
.
.
v
00
,
.
h
31
,
• éprouvette drainée a une extrémité
c = v
2
tion
• éprouvette drainée aux deux extrémités K
h
2
Cv =
4 t
lon
*
*
*
L'étude précédente montre que si les mesures de pression interstitielle sont effectuées correctement, avec un appareillage adapté (indicateur de zéro suffisamment sensible, circuit de mesure peu déformable et rempli d'eau bien désaéréé), le temps d'uniformisation est très supérieur aux temps de réponse liés respectivement à la sensibilité de l'indicateur de zéro et à la déformabilité du circuit. C'est donc le temps d'uniformisation qui détermine la vitesse à adopter pour l'essai.
• éprouvette drainée sur toute sa périphérie 71
c
h 2
*
100 tioo Th En éliminant c
v
ÉTUDE DE L'ÉCART INITIAL DE PRESSION INTERSTITIELLE
2
entre les équations t =
c et c = f (tioo), t s'exprime directement à partir de t . v
v
En pratique la vitesse d'essai est souvent calculée à partir de la théorie de Gibson de façon à obtenir un degré d'uniformisation de la pression interstitielle voisin de 95 % au moment de la rupture.
100
En particulier : • éprouvette
drainée à une extrémité tgs = 0,53
tioo
• éprouvette drainée aux deux extrémités tos = 2,12
tioo
• éprouvette drainée sur toute sa périphérie t r, 9
=
2,26
tion
Mais il convient de remarquer que le degré d'uniformisation, défini par rapport à l'écart initial de pression interstitielle (c'est-à-dire à l'écart obtenu au cours d'un chargement suffisamment rapide pour qu'il n'y ait pas redistribution), ne tient absolument pas compte de la valeur absolue de celui-ci. * Cette formule n'est valable que dans le cas d'une éprouvette d'élancement 2.
85
En adoptant la vitesse d'essai correspondant à un degré d'uniformisation de 95 % au moment de la rupture, on ne tient donc pas compte de l'importance de Terreur que l'on commettrait sur la pression interstitielle si l'on effectuait l'essai à vitesse élevée. On risque, dans ces conditions, de travailler à des vitesses beaucoup plus faibles qu'il ne serait nécessaire.
Fig. 6 - Mesure de la pression int e r s t i t i e l l e au centre de l'éprouvette au moyen d'une a i g u i l l e fixée à l'embase supérieure.
Si par exemple, l'écart initial est de un bar entre la base et le centre, l'adoption d'une vitesse d'essai telle que le degré d'uniformisation soit de 95 % conduira à une erreur absolue de 0,05 bar par rapport à l'uniformisation complète. L'erreur ne sera plus que de 0,005 bar si l'écart initial est seulement de 0.1 bar. Dans ce dernier cas, une vitesse beaucoup plus élevée aurait permis d'obtenir une précision acceptable.
Appareil de m e s u e pression interstitielle r
La plus grande vitesse d'essai compatible avec une mesure précise de la pression interstitielle n'est donc pas liée seulement au coefficient de consolidation mais aussi à la valeur du gradient de pression interstitielle qui se développerait dans l'éprouvette au cours d'un chargement rapide.
Fig. 7 - Mesure de la pression int e r s t i t i e l l e au centre de l'éprouvette au moyen d'une a i g u i l l e traversant 1 a membrane.
Une étude expérimentale, ayant pour but de déterminer l'importance des écarts de pression interstitielle pour différentes vitesses de cisaillement, a été entreprise à la Section de mécanique des sols du Laboratoire central. Cette étude a porté sur deux sols prélevés en place : — une argile consistante, l'argile verte de la région parisienne, — une vase peu consolidée, la vase de Palavas (Hérault).
DESCRIPTION DES ESSAIS Des essais du type consolidé-non drainé ont été effectués sur des éprouvettes de 38 mm de diamètre et 80 mm de hauteur, découpées dans ces deux sols. Pendant le cisaillement, la pression interstitielle a été mesurée soit simultanément au centre et à la base de l'éprouvette, soit au centre ou à la base.
Le montage de la figure 6, plus facile à réaliser, présente deux inconvénients : — l'aiguille, « armant » le sol, risque d'empêcher la déformation de l'éprouvette et d'équilibrer une partie des efforts de cisaillement. — lorsque la déformation axiale de l'éprouvette devient importante, on ne mesure plus la pression interstitielle au centre mais en un point dont la position par rapport à la base varie constamment au cours de l'essai. Pour ces raisons, ce montage a été abandonné au cours de l'étude et remplacé par celui de la figure 7.
RESULTATS Des mesures de pression interstitielle ont été également effectuées au centre de certaines éprouvettes pendant la consolidation. Le détail des conditions d'essai est indiqué dans le tableau I. Les mesures de pression interstitielle au centre des éprouvettes ont été faites au moyen d'aiguilles hypodermiques de diamètre intérieur 1,5 mm, montées comme indiqué sur les figures 6 et 7. 86
Les résultats les plus caractéristiques sont représentés sur les figures 8, 9, 10 et 11. Les résultats numériques sont consignés dans le tableau I. Cas de l'argile verte La pression interstitielle mesurée à la base de l'éprouvette peut être jusqu'à deux fois plus élevée
T A B L E A U
I
ESSAIS SUR L'ARGILE VERTE
Série
Eprouvette
w initial ' %
tioo
bar
mn
w final %
Vitesse de cisaillement mm/mn
Ah à la rupture mm
à la rupture bar
<7l
u à la rupture bar
CTj
1
1.1 1.2 1.3
48,3 47,4 48,6
0,5 2 4
5 000 13 000
49,8 45,6 41,7
0,020 0,020 0,020
7 4,50 4,75
0,7 1,86 3,05
2
2.1 2.2 2.3
44,8 45,2 45,2
0,5 2 4
1 500 3 600
48 44,7 44,5
0,020 0,020 0,020
4,50 5,25 5,25
0,84 1,90 3,33
3
3.1 3.2 3.3
36,8 42,8 36,1
0,5 2 4
2 400 2 000 6 500
46,6 44,8 40,4
0,0035 0,002 0,002
5,50 2 3,75
1,13 1,82 3,58
w final %
Vitesse de cisaillement mm/mn
Ah à la rupture mm
Base
Centre
0,17 0,42 1,20
0,21 0,92 1,80
—
0,12 0,93 1,30
0,13 0,42 1,09
—
0,12 0,76 1,15
ESSAIS SUR LA VASE
Série
Eprouvette
w initial %
tioo
bar
mn
4.1 4.2 4.3
68,5 66 68,5
0,5 1,5 3
1 900 1 500 2 200
62 48,5 41
5.1
69
0,5
1 600
60,5
5.2
65,5
1,5
1 200
5.3
84
3
6
6.1 6.2 6.3
62 61 62,5
7
7.1 7.2 7.3
51,5 50 51,5
4
5
0,001 0,001 0,001
cri
— cr
u à la rupture bar 3
à la rupture bar
Base
5,50 2,75 9,25
0,49 0,96 2,39
0,37 0,98 2,03
) 0,003 (jour) i 0,0006 (nuit)
4,5
0,51
0,37
46,5
l 0,003 (jour) ( 0,0006 (nuit)
10,50
1,17
1,21
1 500
54
j 0,003 (jour) i 0,0006 (nuit)
6
2,22
2,13
0,5 1,5 3
500 700 2 000
60 50 43
0,017 0,017 0,017
4 3,5 5,25
0,73 1,11 1,98
0,39 1,02 2,03
0,5 1,5 3
400 300 1 600
50,5 43,5 39
0,020 0,020 0,020
4 3,5 5,50
0,80 1,22 2,33
0,26 0,92 1,98
Centre
0,27 0,88 1,90
Chaque eprouvette est entourée d'un papier filtre ajouré jouant le rôle de drain latéral. Les essais ont été effectués sous une contre-pression de 2 bars.
87
que la pression mesurée au centre si l'éprouvette est cisaillée à 0,020 mm/mn, vitesse relativement élevée (fig. 9). On remarque également sur la figure 9 que lorsque l'on adopte une vitesse 10 fois plus faible, l'écart entre les pressions interstitielles mesurées à la base et au centre est considérablement réduit. Cependant, la pression interstitielle mesurée à l'aiguille n'est pas égale à la pression interstitielle existant au centre de l'éprouvette, en raison du temps de réponse lié à l'aiguille. • Le temps de réponse lié à l'aiguille a été mis en évidence par les mesures effectuées pendant la consolidation d'une éprouvette d'argile verte : la courbe de variation de la pression interstitielle mesurée au centre (fig. 8) ne se raccorde à la courbe réelle (ou plus exactement à une courbe ayant l'allure de la courbe réelle) qu'au bout de six heures environ.
de l'indicateur de zéro se déplace de la quantité Àx lorsque la différence entre la pression interstitielle réelle et la pression interstitielle mesurée est p. Le temps t peut, en principe, être calculé à partir de l'équation de la consolidation tridimensionnelle, mais celle-ci n'a pas été résolue dans le cas d'un cylindre drainé par une cavité centrale. On peut cependant faire les hypothèses suivantes pour obtenir un ordre de grandeur (très grossier) de t : — l'éprouvette est assimilable à un massif infini et l'extrémité drainante de l'aiguille à une cavité sphérique de rayon r , K
— la différence p entre la pression interstitielle réelle et la pression interstitielle mesurée est constante. Dans ces conditions, le débit instantané drainé par la cavité et résultant de la consolidation du massif, a pour expression (d'après Gibson [2]) : Q (t) = 47rr
Ce temps de réponse peut être mis en évidence par le calcul. En particulier si l'on néglige la déformabilité du circuit de mesure, il peut être défini comme le temps t au bout duquel l'index de mercure
1
01
10
k
s
— Yw
1
p
/
/ iz c
\
v
t
100 "
Li o~g„
t.
(i mn„ )\
10.000
Fig. 8 - Consolidation d'une éprouvette d'argile verte (éprouvette 2.3), la pression dans la cellule (a = 6 bars et la contre-pression (u = 2 bars) ont été appliquées quelques minutes avant le début de la consolidation. 3
c
88
Le volume d'eau drainé au temps t par la cavité est donc : 2
AV
Q (t) dt = 8 7i r — p — = J Y»
t
v v
.„ 7id2 AV = Ax Y* 4 d étant le diamètre du capillaire de l'indicateur de zéro, Ax le déplacement du mercure dans l'indicateur de zéro, mais
kE c =—
y Vc
et
v
d'où l'expression de t : t=
16 x 64
c
v
\ r /
\ p
5
On retrouve une expression de même forme que celle obtenue pour le temps de réponse lié à la pierre poreuse. Les temps de réponse t et t liés respectivement à l'aiguille et à la pierre poreuse peuvent, de ce fait, être facilement comparés. On obtient : a
p
Fig. 9 - Argile verte consolidée sous o = 4 bars. Variation de la pression interstitielle au cours du cisaillement. 3
D ta —
tn
4r^
Cette expression montre que t est considérablement plus élevé que t . Dans le cas d'une aiguille dont l'extrémité drainante peut être assimilée à une cavité de rayon équivalent r = 1,5 mm et lorsque D = 38 mm, on a en effet : a
p
8
/ t
a
=
38 t
e
y )
t
p
~
1
6
0
0
t
p
• L'erreur commise sur la pression interstitielle mesurée au centre de l'éprouvette ne permet pas de déterminer avec précision la différence de pression entre les extrémités et le centre. Il est cependant possible d'estimer celle-ci. Dans le cas de la figure 9 par exemple, l'écart correspondant à une déformation axiale déterminée est au moins égal à la différence des ordonnées des courbes 1 et 2 et au plus égal à la différence des ordonnées des courbes 1 et 3 soit, pour Ah = 5 mm, un écart compris entre 0,7 et 0,8 bar, écart correspondant à 40 % de la pression interstitielle mesurée à la base pour une vitesse de 0,020 mm/mn.
C a s de l a vase de P a l a v a s
• Les courbes de variation de la pression interstitielle mesurée à la base des éprouvettes pour différentes vitesses d'essai, sont pratiquement confondues (fig. 10), ce qui indique que les écarts de pression interstitielle sont faibles pour la gamme de vitesses considérée.
1, 5
1 '
•
6 2 4.2
/
i.
-r-iiTÎ--
r
/
K Eprouvette 4.2 V 0,001 mm/ mn » Eprouvette 5.2 V = 0,003 H 0,000« Eprouvette €.2 V = 0 017 mm/mn Rupture
f X
Cependant, les éprouvettes n'étant pas rigoureusement identiques, la comparaison est délicate. Dans l'exemple cité ci-dessus en particulier, l'écart constaté ne doit pas être lié uniquement aux vitesses d'essai mais aussi à la différence des teneurs en eau de cisaillement des deux éprouvettes w = 44,5 % pour l'éprouvette 2.3 et w = 40,4 % pour l'éprouvette 3.3.
-
5, 2
i
=
-
(
1
A
4 1 0
t
2
3
4
5
0 *f
6 7 8 9 10 or m«t ion « M I « I « Ah en mm.
11
Fig. 10 - Vase de Palavas consolidée sous a = 1,5 bar. Variation de la pression interstitielle mesurée à la base au cours du cisaillement. a
89
• Ceci est confirmé par le résultat des essais effectués à vitesse élevée avec mesure simultanée de la pression interstitielle au centre et à la base. L'écart mesuré est relativement faible et tend à s'annuler lorsque la déformation axiale croît (fig. 11 a). Cet écart semble provenir uniquement de la différence des temps de réponse liés respectivement à la pierre poreuse et à l'aiguille. En effet, une fois la consolidation terminée et avant de procéder au cisaillement, on a fait croître, à drainage fermé, la pression a dans la cellule, à une vitesse comparable à la vitesse de cisaillement (1 bar en 100 mn) et on a mesuré les variations correspondantes de la pression interstitielle au centre et à la base. Dans ces conditions, l'éprouvette étant soumise à un tenseur isotrope, le champ de pression interstitielle est uniforme et la différence entre les pressions interstitielles mesurées à la base et au centre correspond à la différence des temps de réponse des appareillages de mesure. 3
Deformation a x i a l e
0
1
2
3
4
5
6
A h en mm
7
8
9
1 • •
l'éprouvette 7.3 caractérisée par un temps de consolidation t = 1 600 mn, le temps de cisaillement calculé par la théorie de Gibson est : 100
tr = 2,26 tioo ~ 3 500 mm et correspond à une vitesse de : = 0,0016 mm/mn
3 500 (la déformation de l'éprouvette au moment de la rupture étant 5,5 mm). Les essais effectués sur la vase de Palavas montrent donc que, dans le cas des sols peu consolidés, la distribution de la pression interstitielle est relativement homogène pendant le cisaillement d'éprouvettes essayées à des vitesses de déformation très supérieures à celles déterminées par la théorie de Gibson. Dans le cas des sols surconsolidés tels que l'argile verte, il semble que des gradients non négligeables se développent au cours d'essais rapides, mais le manque de précision des résultats obtenus à ce jour ne permet pas de conclure avec certitude.
S'
/'
y
Pression interstitielle m e s u r é e a la b a s e
/
Pression interstitielle m e s u r é e au c e n t r e
<,
Rupture
\i
1 u 7
— le montage d'une aiguille est long et délicat,
1
— l'emploi d'aiguilles dans les sols argileux nécessite l'adoption de vitesses de cisaillement extrêmement faibles afin d'obtenir une réponse correcte de l'appareillage de mesure classique.
'* ! b)
/s •
0
50
,
100 Temps
'50 en
mn
Fig. 11 - Vase de Palavas consolidée a» = 1,5 bar (éprouvette 7-2) : a) Variation de la pression interstitielle au cours du cisaillement (vitesse d'essai 0,020 mm/mn); b) Variation de la pression interstitielle en fonction du temps lorsque o varie. 3
Les écarts mesurés pendant la variation de o sont du même ordre (fig. 11 b) que ceux mesurés au début du cisaillement (à partir d'une certaine déformation de cisaillement, la comparaison n'est plus possible), ce qui montre que la pression interstitielle est pratiquement uniforme au cours du cisaillement pour une vitesse d'essai de 0,020 mm/mn. Or la théorie de Gibson conduit à des vitesses d'essai beaucoup plus faibles : par exemple, dans le cas de 3
90
L'étude précédente montre également que les mesures de pression interstitielle au moyen d'aiguilles sont à déconseiller formellement dans le cadre des essais courants. En effet :
A notre avis, l'emploi d'aiguilles ne peut se justifier que dans le cas où l'on veut vérifier que la pression interstitielle est effectivement nulle au cours d'un essai drainé. Les deux pierres poreuses peuvent alors être utilisées pour le drainage et la faible vitesse de cisaillement permet l'utilisation d'aiguilles de petit diamètre (le temps de réponse élevé de l'aiguille est alors compatible avec la vitesse d'essai) dont la mise en place perturbe relativement peu le sol. I N F L U E N C E D E L A VITESSE D'ESSAI SUR L E S PARAMÈTRES c' E T DÉTERMINÉS A PARTIR D'ESSAIS CONSOLIDÉS N O N DRAINÉS Les contraintes effectives au moment de la rupture étant fonction de la pression interstitielle, les paramètres c' et $' dépendent dans une certaine mesure de la vitesse d'essai. En particulier, si l'on cisaille le sol à vitesse trop élevée, la pression interstitielle mesurée à la base de l'éprouvette est supérieure à la pression interstitielle
J
dans la partie centrale. La contrainte hydrostatique effective a' , calculée à partir de la pression interstitielle mesurée, est donc inférieure à sa valeur réelle et les cercles de contraintes effectives sont déplacés vers l'origine. Si l'on admet que le déviateur (qui peut être calculé à partir des paramètres
C
Réduction du temps de réponse des appareils de mesure
c
paramètres c' et $' sont donc surestimés.
Les paramètres de cisaillement c et $ d'une part, et c' et $' d'autre part, obtenus au cours de l'étude expérimentale sont reportés dans le tableau II. ou
des appareils de mesure et le temps d'uniformisation de la pression interstitielle dans l'éprouvette.
c u
Le temps de réponse des appareils de mesure est lié, comme on l'a vu précédemment, à la perméabilité du sol, à l'efficacité du drain latéral, ainsi qu'à la déformabilité du circuit de mesure et à la sensibilité de l'indicateur de zéro. Les méthodes suivantes, permettant d'agir sur ces différents facteurs, ont été préconisées : APPLICATION D'UNE FORTE
TABLEAU
Argile verte
Série
>
(bar)
*„
II
u m e s u r é à la base de l'éprouvette
Celle-ci a pour objet de saturer entièrement le sol et par là même d'augmenter sa perméabilité. Une contre-pression élevée élimine également les bulles d'air emprisonnées entre l'éprouvette et la membrane et améliore l'efficacité du filtre latéral.
(degrés)
*'
c' (bar)
(degrés)
c' (bar)
(degrés)
0,14 0,15 0,15
19 19 21
1 2 3
0,16 0,18 0,24
14,5 15,2 15,2
0,15 0,15
23 21
4 5 6
0 0,06 0,17 0,16
16 15 12 14
0 0,09 0,16 0,06
33 32 25 32
7
u mesuré au centre de l'éprouvette
CONTRE-PRESSION
Dans le cas des vases, les variations des caractéristiques c' et $' sont liées aux variations de <.„ et de c „. Ces dernières semblent résulter de l'hétérogénéité du sol. c
Dans le cas des argiles vertes, les caractéristiques Cou et sont relativement groupées et le sens des variations de c' et $' est bien conforme à ce que l'on pouvait attendre. En particulier, les paramètres c' et $' obtenus pour la série 2, cisaillée à faible vitesse, sont plus faibles que ceux obtenus pour la série 2, cisaillée à une vitesse dix fois plus élevée. Cependant les écarts sur c' et $' sont très faibles. Il semble donc que, pour les sols étudiés et pour la gamme de vitesses considérée, les caractéristiques c' et O' soient peu affectées par la vitesse d'essai.
MÉTHODES P E R M E T T A N T D'AMÉLIORER LES MESURES D E PRESSION INTERSTITIELLE De nombreux chercheurs se sont attachés à mettre au point des méthodes permettant d'améliorer les mesures, c'est-à-dire de réduire le temps de réponse
UTILISATION D ' U NINDICATEUR D E ZÉRO VISSÉ S U R L A B A S E D E L A C E L L U L E
L'emploi d'un tel indicateur mis au point par Bishop [1] permet d'éliminer le flexible, qui dans l'appareillage classique relie l'éprouvette à l'indicateur de zéro. On obtient ainsi un circuit d'une grande rigidité et le temps de réponse ne dépend plus que de la sensibilité de l'indicateur de zéro. UTILISATION D EC A P T E U R S D E PRESSION
[3]
Le capteur . remplace l'appareil classique de mesure. La déformation de la membrane sensible est faible et correspond à une variation de volume de l'ordre du 1/10 de mm par bar. Le capteur étant par ailleurs vissé sur la base de la cellule, la déformation du circuit est pratiquement négligeable. 3
RÉALISATION D'ESSAIS A PRESSION
03 V A R I A B L E [ 4 ]
L'essai consiste à stabiliser l'index de mercure de l'indicateur de zéro en faisant varier la pression 03 dans la cellule. De cette façon, la pression dans le circuit de mesure reste constante (la pression y est égale à la pression atmosphérique ou à une contre-pression de valeur constante) et celui-ci ne subit aucune déformation. Réduction du temps d'uniformisation Le temps d'uniformisation dépend non seulement de la perméabilité du sol et de l'efficacité du drain latéral, mais aussi de la distribution des contraintes dans l'éprouvette. L'hétérogénéité du champ des contraintes étant due principalement au frettage aux extrémités de l'éprouvette, les techniques suivantes ont été mises en œuvre pour en réduire les effets : 91
PRISE E N C O M P T E D E L A P A R T I E C E N T R A L E D E L ' É P R O U V E T T E [6]
La partie centrale de l'éprouvette est séparée des parties extrêmes par des membranes souples et étanches enveloppant celles-ci (fig. 13). La pression interstitielle peut être mesurée à la base de la partie centrale par l'intermédiaire d'une couche drainante reliée à l'extérieur, ou au centre de l'éprouvette, au moyen d'une aiguille.
Fig. 12 - Eprouvette montée avec embases lubrifiées.
L U B R I F I C A T I O N D E S E M B A S E S [3] et [5]
Le contact de l'éprouvette avec les embases supérieure et inférieure se fait par l'intermédiaire d'une membrane souple lubrifiée avec de la graisse (fig.
12).
La pression interstitielle est mesurée à la base au moyen d'un élément poreux de petit diamètre ou au cœur de l'éprouvette au moyen d'une aiguille *. Le drainage est assuré pendant la consolidation par des bandes de papier filtre entourant l'éprouvette et raccordées à un élément drainant extérieur à celle-ci.
Fig. 13 - Eprouvette découpée en trois parties séparées par une membrane souple et une mince couche de sable fin.
La couche de sable placée à la base de la partie centrale joue le rôle de drain pendant- la consolidation. Au cours de l'essai, la mesure des pressions interstitielles et des variations de volume n'intéresse que la partie centrale de l'éprouvette. L'élimination partielle du frettage par ces deux procédés a permis de réduire considérablement le temps d'uniformisation de la pression interstitielle. D'après Barden et Mac Dermott [5], le temps d'uniformisation obtenu en employant des embases lubrifiées serait de l'ordre de 2 0 % de celui calculé par la méthode de Gibson.
* L'élément poreux (ou aiguille) est relié à un capteur de pression dont la déformation est quasi nulle. Dans ces conditions les essais peuvent être effectués à vitesse élevée.
92
MESURE D E L A PRESSION INTERSTITIELLE DANS LES SOLS E N P L A C E L / Î S mesures de pression interstitielle dans les sols en place sont le plus souvent effectuées au moyen du piézomètre classique. Celui-ci est constitué d'un tube métallique ou en matière plastique, de plusieurs centimètres de diamètre, crépine à sa base. Ce tube est mis en place dans un forage et l'espace compris entre la paroi du forage et la partie crépinée est rempli par un matériau perméable jouant le rôle de filtre. Un bouchon d'argile plastique compacté depuis la surface supprime toute communication entre le filtre et la partie supérieure du forage. Le niveau de l'eau dans le tube piézométrique est relevé au moyen d'un flotteur ou d'une sonde électrique (fig. 14). La pression interstitielle au voisinage du filtre est, dans ces conditions, u = y H . w
w
trique, si bien que l'appareil peut n'indiquer la pression interstitielle réelle qu'au bout d'un temps considérable. De ce fait, on est amené dans de nombreux cas à utiliser des appareils plus perfectionnés, caractérisés par un temps de réponse plus faible.
ÉTUDE DU TEMPS DE RÉPONSE D'UN PIÉZOMÈTRE Le temps de réponse d'un piézomètre peut être défini comme le temps qui s'écoule entre l'instant où une variation rapide de pression interstitielle se produit dans le sol et l'instant où l'appareil indique la totalité de cette variation. Le temps de réponse d'un piézomètre posé dans un massif infini de sol saturé, homogène, isotrope, caractérisé par un coefficient de perméabilité k. a été calculé par Hvorslev et Gibson. C a l c u l de H v o r s l e v •
Il est basé sur les hypothèses suivantes : — le sol est incompressible; dV —• le coefficient volumétrique Â. =
de l'appado
reil (reliant le volume d'eau pénétrant dans le piézomètre à la pression a indiquée par celui-ci) est constant; — le filtre du piézomètre peut être assimilé à une cavité drainante sphérique de rayon r . Le rayon équivalent d'un filtre cylindrique de diamètre D et de hauteur L a pour expression : s
4 6is
'
Fig. 14 - Schéma du piézomètre classique.
I
•\
1
• !, ' I
Lorsque la pression interstitielle dans le sol varie très rapidement pour prendre la valeur u , la pression a indiquée par le piézomètre n'est pas égale à u , du moins jusqu'à ce qu'un temps plus ou moins long se soit écoulé. De ce fait une circulation s'établit entre le sol et le piézomètre et le débit instantané pénétrant dans le filtre a pour expression : 0
0
Cet appareil simpie permet de déterminer rapidement le toit de la nappe ou d'étudier correctement les écoulements dans les sols ayant une perméabilité d'ensemble élevée; mais il est totalement inadapté aux mesures dans les sols de faible perméabilité. En effet, pour que l'appareil indique une variation de pression, il est nécessaire qu'une certaine quantité d'eau pénètre dans le tube. Or, dans un sol de faible perméabilité, le débit qui s'écoule à travers la crépine est faible par rapport au volume du tube piézomé-
q = 4 jt r„ — k
avec p = uo — a
Le volume d'eau pénétrant dans le filtre du piézomètre pendant le temps dt est donc : dV = 4
%
r
kdt
s
Yw * Cité par Périmait [7].
93
il peut é g a l e m e n t s'exprimer à partir d u coefficient volumétrique :
L e s conditions aux limites sont les suivantes : u = u
0
au temps t = 0 p o u r r > r
u = u
0
pour r =
s
_ dV _ _ dV do
dp
quel que soit t
x
DuN d ' o ù l ' é q u a t i o n : — X dp = 4 JT r k —
4*r? — I
dt
s
O n obtient en i n t é g r a n t : 4
7c
X
— dr/
dt
la d e r n i è r e c o n d i t i o n e x p r i m a n t que le d é b i t instant a n é p é n é t r a n t dans le filtre est égal au d é b i t inst a n t a n é e x p u l s é d u massif.
r kt s
— P - l
Po temps compté à partir de la variation de pression interstitielle différence u„ - a entre la pression dans le sol et la pression indiquée par le piézomètre au temps t = 0 différence u„ - a entre ces deux pressions au temps t a
L e s r é s u l t a t s d u c a l c u l de G i b s o n sont r e p o r t é s sur les abaques r e p r é s e n t é s figure 16. Ceux-ci permettent d'obtenir, p o u r différentes valeurs du 4 re r -, l a valeur du rapport 1 — p a r a m è t r e u. = Po XE c t 4 K r.kt en fonction de (x T = u. o u en fontion de u*T. r„ Xy g
v
Cette formule montre que l a q u a n t i t é 1 — — n'est
Po é g a l e à l ' u n i t é que p o u r une valeur infinie de t. E n pratique, o n définit le temps de r é p o n s e c o m m e le temps t correspondant à une valeur de 1 — — v o i -
p sine de 1 (1
P° = 0,95 par exemple).
Po
z
w
L a courbe u. = 0 correspond au c a l c u l de H v o r s l e v . Il r é s u l t e des é t u d e s p r é c é d e n t e s q u ' u n p i é z o m è t r e p o s é dans un sol de p e r m é a b i l i t é d o n n é e r é p o n d d'autant plus rapidement que le r a y o n d u filtre é q u i valent est plus grand et que son coefficient v o l u m é t r i q u e est plus faible.
Calcul de Gibson G i b s o n a g é n é r a l i s é le c a l c u l p r é c é d e n t au cas d ' u n sol compressible o u gonflant, c a r a c t é r i s é par un m o d u l e de d é f o r m a t i o n v o l u m i q u e sous pression hydrostatique E . L ' é c o u l e m e n t de l'eau vers le filtre d u p i é z o m è t r e est alors régi par l ' é q u a t i o n de l a consolidation : 2
/ D u c
2 +
v
\ 3r
2
r
Du\ 3u )= — Dr / Dt
avec r > r et c = s
v
kE — y w
les notations é t a n t celles de l a figure
15.
PIÉZOMÈTRES A F A I B L E TEMPS D E RÉPONSE Il n'est pas possible d'augmenter les dimensions du filtre a u - d e l à de certaines limites. E n effet, le d i a m è t r e d u filtre est l i m i t é par le d i a m è t r e d u forage et on est a m e n é , le plus souvent, à adopter une hauteur suffisamment faible p o u r que l a mesure de pression interstitielle puisse ê t r e c o n s i d é r é e c o m m e ponctuelle. P o u r ces raisons, les constructeurs ont surtout c h e r c h é à r é d u i r e au m a x i m u m le coefficient v o l u m é t r i q u e des appareils. L e p r i n c i p e des diverses solutions retenues par les laboratoires f r a n ç a i s et é t r a n g e r s est r a p p e l é ci-dessous.
Piézomètre type « Casagrande »
u(r)
Fig. 15 - Distribution de la pression interstitielle le long d'un rayon vecteur à un instant donné.
94
II est b a s é sur le m ê m e p r i n c i p e que le p i é z o m è t r e traditionnel : l a partie c r é p i n é e est r e m p l a c é e par un filtre solide en m a t é r i a u p o r e u x ( c é r a m i q u e , bronze fritte, etc.) mais l a c a r a c t é r i s t i q u e essentielle de l'appareil est le petit d i a m è t r e d u tube p i é z o m é trique (7 à 15 m m ) . D e ce fait, le temps de r é p o n s e de ce p i é z o m è t r e est beaucoup plus faible que celui des p i é z o m è t r e s classiques (le coefficient v o l u m é t r i q u e d ' u n p i é z o m è t r e à lecture directe de niveau é t a n t proportionnel
Fig. 16 - Abaques permettant de calculer le temps de réponse d'un piézomètre.
95
à la section du tube piézométriqué). Il reste cependant élevé dans le cas des sols très peu perméables car son coefficient volumétrique ne peut être réduit au-delà d'une certaine valeur : on ne peut en effet adopter pour le tube piézométrique un diamètre inférieur à 7 mm car il ne serait plus possible d'y descendre la sonde utilisée pour les mesures de niveau.
La pression interstitielle au niveau du filtre est, dans ces conditions :
Considérons un piézomètre type « Casagrande », équipé d'un tube piézométrique de diamètre 7 mm, posé dans un sol pratiquement incompressible ayant un coefficient de perméabilité k = 10 cm/s. Les dimensions du filtre en sable fin entourant la pointe poreuse sont L = 50 cm et D = 10 cm.
Les piézomètres hydrauliques sont généralement des piézomètres type « Casagrande » à la partie supérieure desquels on a adapté un manomètre (fig. 17). Cependant, de tels systèmes présentent l'inconvénient d'être difficiles à purger et il est préférable d'utiliser des appareils à double tubulure tels que l'appareil type « Impérial Collège » schématisé
8
Le rayon équivalent du filtre est :
u = H y +p m
Y : poids spécifique du liquide transmission p : pression lue sur le cadran du manomètre Hm : distance verticale du filtre au manomètre
sur la figure
11 cm
Les variations de volume intervenant au cours de la mesure sont dues aux déformations des tubulures et à l'air contenu dans la spirale du manomètre. Le coefficient volumétrique, qui est fonction de la longueur et des caractéristiques des tubes en matière plastique utilisés, varie généralement de 5 X Î O à Î O cm /dyne (5 cm /bar à 0,1 cm /bar) si le circuit a été soigneusement purgé (dans le cas contraire les valeurs du coefficient volumétrique sont beaucoup plus élevées). Ces chiffres correspondent, pour un piézomètre posé dans un sol peu compressible de perméabilité 10 cm/s et dont la pointe est entourée d'un filtre de 10 cm de diamètre et de 50 cm de hauteur, à des temps de réponse à 95 % compris entre 4 et 180 mn. En règle générale, ces temps de réponse sont suffisamment faibles pour les besoins pratiques. 8
et le coefficient volumétrique : S TC x Ô~7 X = — = - — ¿ 5 - = 3.85 x 10- cmVdyne Yw 4 x 10 2
4
3
Le temps de réponse à 95 % (correspondant à 1
— = 0,95) satisfait à l'équation : 4
r k t» s
Xy
5
_
w
d'où : 3 Xy
3
w
x
3,85
x 10-4
x
iQ3
=
4 7ir k s
4 x 3,14 x H x 10"
8
= 8,3 x 10° s = 10 jours. Dans de nombreux cas pratiques on ne peut admettre des temps de réponse aussi importants; aussi est-il nécessaire de recourir à des appareils travaillant à volume pratiquement constant. Piézomètre hydraulique Dans ce type de piézomètre, la pression de l'eau au point de mesure est transmise à un manomètre à cadran, se trouvant à la surface du sol, par l'intermédiaire d'un liquide incompressible qui est le plus souvent l'eau (les Suédois ont également utilisé l'huile). 96
7
5
3
3
8
3
(la valeur 3 étant lue sur la courbe u. = 0 de l'abaque de la figure 16)
Î95 =
18.
Ces piézomètres ne peuvent, par contre, être employés lorsque le toit de la nappe se trouve à une profondeur supérieure à 7 m environ. Le piézomètre conçu par le Département des sols du Laboratoire central [8] se arttache à la catégorie des piézomètres hydrauliques et est caractérisé par des coefficients volumétriques du même ordre sinon plus faibles. En effet, en raison de la méthode de mesure adoptée (emploi d'un tableau analogue dans son principe à celui utilisé pour la mesure de la pression interstitielle en laboratoire), les variations, de volume de l'air contenu dans le manomètre n'augmente pas le coefficient volumétrique de l'appareil.
Piézomètres à système de mesure électrique ou acoustique Ces appareils sont basés sur le principe suivant : l'eau interstitielle pénètre dans le piézomètre à travers le filtre en matière poreuse et vient au contact d'une membrane mince en acier qui se déforme sous
Vers
manomètre
Double t u b u l u r e
Cera mique
1 element
d u t r a i n de t i g e
T u b e p I ez c m e t r i q u e
Fig. 18 - Piézomètre type « Impérial College : à double tubulure.
Fig. 17 - Piézomètre type « Casagrande » équipé en piézomètre hydraulique.
l'action de la pression. La déformation de la membrane est mesurée par des méthodes électriques ou acoustiques : on mesure par exemple la variation de résistance électrique de jauges de contraintes collées sur la membrane, ou bien la fréquence d'une corde vibrante dont la tension est fonction de la déformation de la membrane. La pression interstitielle se déduit de ces mesures, l'appareil ayant été étalonné avant sa mise en service. Ces piézomètres présentent l'avantage de travailler à volume à peu près rigoureusement constant (la déformation maximale de la membrane étant de l'ordre du dixième de millimètre) et ils sont caractérisés par des coefficients volumétriques extrêmement faibles qui peuvent atteindre 10 à 10 cm /dyne (10 à 10 cm /bar). Leur réponse est donc quasiinstantanée, même dans les sols de très faible perméabilité. 8
2
3
3
9
5
F u t re
Fig. 19 - Piézomètre Geonor conçu pour être enfoncé par pression ou par abattage.
Autres causes d'erreur dans les mesures piézométriques L'erreur le plus souvent commise au cours des mesures de pression interstitielle, consiste à employer des piézomètres ayant un temps de réponse trop élevé. Cependant, et même si l'on utilise des appareillages adaptés, les mesures effectuées dans des sols peu perméables peuvent être sérieusement perturbées dans les deux cas suivants : • Lorsque le filtre est mal isolé de la partie supé-
rieure du forage, c'est-à-dire lorsque la confection du bouchon d'argile a été défectueuse. Le filtre peut alors se trouver en communication avec des zones où la pression interstitielle est fondamentalement différente de celle existant autour du point de mesure. 97
P o u r pallier cet i n c o n v é n i e n t (et aussi pour éviter l ' e x é c u t i o n d ' u n forage) de n o m b r e u x p i é z o m è t r e s ( p i é z o m è t r e G e o n o r r e p r é s e n t é figure 19, p i é z o m è t r e L . P . C . , etc.) sont é q u i p é s d'une pointe m é t a l lique et sont m i s en place p a r enfoncement statique ou p a r battage. L e sol est alors c o m p r i m é contre le train de tige ( q u i transmet les efforts d'enfoncement et p r o t è g e le tube p i é z o m é t r i q u e ) et un isolement satisfaisant de l a zone de mesure est ainsi obtenu. L o r s q u e le p i é z o m è t r e est m i s en place p a r enfoncement statique o u p a r battage, l a pointe ne peut ê t r e e n t o u r é e d ' u n filtre en sable et le temps de r é p o n s e est s u p é r i e u r à celui d ' u n appareil identique p o s é dans u n forage, le rayon r de l a c a v i t é d r a i nante é q u i v a l e n t e é t a n t plus faible dans le premier cas. s
• Lorsqu'un temps trop court s'est écoulé entre la pose du piézomètre et le début des mesures. E n effet, la pression interstitielle, au voisinage d u point de mesure, est p e r t u r b é e pendant la mise en place du piézomètre.
interstitielle peuvent ê t r e c o n s i d é r a b l e s . A titre d'exemple, l a variation de contrainte totale p r o v o q u é e par l'enfoncement statique d'un p i é z o m è t r e dans une argile de c o h é s i o n non d r a i n é e C„ = 0,5 bar est A n = N,. C„ = 0,5 x 10 = 5 bars. L e s variations correspondantes de pression interstitielle peuvent être du m ê m e ordre. Les pressions interstitielles ayant pris naissance au cours de la mise en place se dissipent a u bout d'un temps q u i peut ê t r e t r è s différent d u temps de r é p o n s e de l'appareil. D a n s le cas d ' u n p i é z o m è t r e à volume constant, p a r exemple, le temps de r é p o n s e est n é g l i g e a b l e p a r rapport au temps de consolidation de l a zone affectée par l a mise en place de l'appareil (on notera que, dans ce cas, l ' é c o u l e m e n t de l'eau lié à la consolidation ne se fait pas vers le filtre du p i é z o m è t r e mais vers l ' e x t é r i e u r d u massif). Kallstenius et W a l l g r e e n [9] ont m e s u r é des temps de stabilisation a p r è s mise en place, de l'ordre de dix jours dans le cas de p i é z o m è t r e s hydrauliques p o s é s dans des forages, le coefficient de p e r m é a b i l i t é du sol é t a n t k = 10 c m / s . s
Si le p i é z o m è t r e est p o s é facteurs modifient l a pression la pression de l'eau de forage sur le s o l , p r o v o q u a n t , des interstitielle.
dans un forage, deux de l'eau dans le sol : et l'action d u carottier variations de pression
Si le p i é z o m è t r e est m i s en place p a r enfoncement statique o u p a r battage, les variations de pression
L a d u r é e de l a p é r i o d e de stabilisation de la pression interstitielle a p r è s mise en place est, au plus, de l'ordre de quelques semaines. A u s s i les erreurs dues à la perturbation d u c h a m p de pression interstitielle peuvent-elles ê t r e facilement é v i t é e s en proc é d a n t à la pose des p i é z o m è t r e s suffisamment longtemps avant le commencement de l ' é t u d e .
BIBLIOGRAPHIE [1] A.-W. BISHOP et D.-J. H E N K E L , The measurement of soils properties in the triaxial test, T ed. Edward Arnold (London. 1962). 227 p. [2] R . - E . GIBSON, An analysis of system flexibility and its effect on time lag in pore water presure measurement, 13 (1963), 1-11.
Ceotechnique
[31 P . - W . R O W E et L . BARDEN, Importance of free ends in triaxial testing, Journal of Soil Mechanics and Foundations Division. Vol. 90 SMI (Janvier 1964), 1-27. [4] BRINCH HANSEN, The Danish Geotechnical Institute, Publication n" 4 (1959). [5] L. BARDEN et R.-J.-W. M A C DERMOTT,
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98
in field
discussion Les recherches et résultats e x p o s é s d é c o u l e n t de l'option prise par les laboratoires des Ponts et C h a u s s é e s en matière d'essai triaxial : détermination des p a r a m è t r e s de cisaillement intergranulaire c' et
' par l'intermédiaire de l'essai consolidé non drainé, avec mesure de la pression interstitielle au niveau de la pierre poreuse inférieure. Cette option a appelé, lors de la discussion, les questions et r é p o n s e s principales suivantes : Question Les d'essais
valeurs
de
consolidés
c' et
drainés
Q>' ainsi
obtenues
sont-elles
les
mêmes
que
celles
que
l'on
obtiendrait
à
partir
?
Réponse
Aucune comparaison s y s t é m a t i q u e des résultats des essais consolidés non drainés, avec mesure de la pression interstitielle, et des essais consolidés drainés n'a é t é faite dans les laboratoires des Ponts et C h a u s s é e s . On admet avec Bishop et Bjerrum que les deux types d'essai conduisent à des résultats pratiquement identiques, pourvu que les vitesses de déformation soient comparables. Question Valeurs comparées
des mesures
de pression interstitielle
effectuées
à la base et au centre
de l'éprouvette
?
Réponse
La pression interstitielle qui se développe pendant un essai non drainé peut être m e s u r é e : — soit au niveau de la pierre poreuse inférieure (la vitesse de déformation que la pression interstitielle soit uniforme dans l'éprouvette),
doit être suffisamment
faible pour
— soit au centre de l'éprouvette, c'est-à-dire au voisinage du plan de rupture, au moyen d'une aiguille doit alors être reliée à un appareil de mesure très sensible).
(l'aiguille
Pour M . Florentin, cette dernière m é t h o d e est la seule correcte, elle permet en outre de séparer c o m p l è t e m e n t le circuit du drainage et le circuit de mesure de la pression interstitielle. Au contraire, par la première m é t h o d e , des bulles d'air expulsées de l'éprouvette pendant la consolidation peuvent rester dans le circuit et perturber la mesure, à moins de réaliser l'essai sous une contre-pression élevée (4 à 5 bars). Elle a cependant é t é a d o p t é e dans les laboratoires des Ponts et C h a u s s é e s pour des raisons essentiellement pratiques : simplicité de la préparation de l'essai, possibilité d'utiliser les appareils de mesure classiques relativement peu sensibles, etc. Question Lorsqu'un pression
sol surconsolidé
interstitielle,
mesurée
est cisaillé
à une
vitesse
à la base de l'éprouvette,
du sol. Cette erreur se répercute-t-elle
de déformation
conduit
trop élevée,
à surestimer
à la fois sur c' et (S)' ou, au contraire,
la prise en compte
la résistance
de la
au cisaillement
sur un seul de
ces paramètres
drainé ?
Réponse
Dans le cas présent, les résultats obtenus sur l'argile verte ne permettent pas de conclure, les gradients de pression interstitielle, qui ont é t é m e s u r é s , incluant les gradients réels et les gradients apparents (dus à la différence des temps de réponse dans les mesures au centre et à la base de l'éprouvette).
99
Bishop et Henkel [1] présentent les résultats d'un essai e f f e c t u é à vitesse de d é f o r m a t i o n élevée sur une argile c o m p a c t é e : la valeur de c' varie dans de larges limites suivant que l'on prend en compte la pression interstitielle m e s u r é e à la base ou la pression interstitielle m e s u r é e au centre ; par contre, reste i n c h a n g é .
a, 4
1
1 - t— x — x
/
Les recherches sur les pressions interstitielles, actuellement en cours au Laboratoire central, devraient apporter prochainement des indications chiffrées quant à l'incidence des gradients de pression interstitielle sur c' et d>'. Dans le cadre de ces recherches, un appareillage très sensible, destiné à la mesure de la pression interstitielle au c œ u r de l'éprouvette, a é t é mis au point au Laboratoire central : l'aiguille hypodermique a é t é remp l a c é e par une aiguille dont la partie drainante est constituée d'un cylindre poreux de 3 mm de d i a m è t r e et de 6 mm de long, la mesure proprement dite est faite au moyen d'un capteur de pression très peu d é f o r m a b l e (la variation de volume correspondant à la d é f o r m a t i o n de la membrane est d'environ 0,04 mm par bar m e s u r é ) .
X
<
/
x
& u m e s u r e a u c e n t re
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x
o u m e s u r e a la base
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2
3
4
5
Deformation
6 axiale
7 en mm
Au
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t
1
B i se
—1
3
1 1
Un tel s y s t è m e permet d'obtenir des temps de réponse compatibles avec les plus grandes vitesses de d é f o r m a t i o n mises en jeu. Des essais effectués sur l'argile verte ont c o n f i r m é l'existence de gradients de pression interstitielle très élevés pour une vitesse de d é f o r m a t i o n de 0,02 mm/mm (figure ci-contre).
° 1 -
—~ ;
1 1 1 1
Centre
1 0
1
2
3
4
5
Déformation
Courbes
6 axiale
7 en
caractéristiques obtenues au cours du cisaillement éprouvette d'argile verte consolidée sous o' = 4 bars.
mm
d'une
3
Question
Peut-on s'affranchir des problèmes posés par la mesure de la pression interstitielle en obtenant les paramètres c' et 0' au moyen de l'essai consolidé non drainé à pression interstitielle nulle ? Dans quelle mesure un tel essai permet-il d'obtenir un champ de pression uniforme dans l'éprouvette, même pour des vitesses de déformation élevées ? Réponse
Les gradients de pression interstitielle qui se d é v e l o p p e n t dans l'essai classique sont dus, pour une grande part, au frettage de l'éprouvette à ses extrémités. L'essai à pression interstitielle nulle (qui consiste à faire varier la pression o dans la cellule de f a ç o n telle que la pression interstitielle soit constamment nulle à la base de l'éprouvette) n'éliminant pas ce frettage, il n'y a aucune raison pour que le champ de pression interstitielle soit uniforme dans l'éprouvette. 3
L'expérience confirme ce raisonnement : une é t u d e faite en 1968, au Laboratoire central, et utilisant l'appareillage de mesure m e n t i o n n é p r é c é d e m m e n t , a m o n t r é que l'on obtient dans l'essai à pression interstitielle nulle des gradients de pression interstitielle du m ê m e ordre que dans l'essai classique. Les deux types d'essais présentent donc la m ê m e sujétion pour ce qui concerne la vitesse de d é f o r m a t i o n . L'étude a par ailleurs mis en évidence l'identité des deux essais ; tout au plus l'essai à pression interstitielle nulle permet-il de réduire le temps de réponse de l'appareil de mesure.
I00
Mesure de la pression interstitielle au centre des éprouvettes. On remarque, émergeant des éprouvettes représentées au premier plan, les tubulures en saran reliant les aiguilles en bronze fritte à la base des cellules. Le capteur de pression utilisé pour les mesures apparaît en avant et à droite de la cellule montée sur la presse.
Question
Comment interpréter certains essais triaxiaux sur les sols surconsolidés pour lesquels la pression interstitielle chute bien avant que la rupture (définie par le déviateur maximal) soit atteinte ?
Réponse Les sols s u r c o n s o l i d é s ayant tendance à augmenter de volume pendant le cisaillement, il est normal que la pression interstitielle diminue. A partir du moment o ù elle commence à d é c r o î t r e , le sol passe par une succession d ' é t a t s de contraintes t r è s voisins de la rupture ; le d é v i a t e u r pression interstitielle provoque une augmentation de Dans ces conditions, on peut c o n s i d é r e r
continue à c r o î t r e
parce que
la diminution
de
la
o'
r
que le cercle des contraintes effectives c a r a c t é r i s a n t
ces é t a t s
de
contraintes est tangent à la droite i n t r i n s è q u e . On trace g é n é r a l e m e n t le cercle pour lequel le rapport des contraintes effectives —
est maximal.
On peut donc d é t e r m i n e r
les p a r a m è t r e s
d é v i a t e u r maximal n'est pas atteint. Le c r i t è r e de rupture / —
\
c' et d>' d'un sol s u r c o n s o l i d é ,
même
si
le
conduit toutefois à des valeurs de la r é s i s t a n c e au
^Vmax cisaillement d r a i n é ( r e f l é t é e s par les p a r a m è t r e s (o
x
-
a ) 3
m a x
c' et
<£') l é g è r e m e n t
plus fortes que celles obtenues par le c r i t è r e
. 101
Le p i é z o m è t r e LG P.C. Essais et performances M. PEICNAUD I n g é n i e u r E.T.P. Chef de la Section " M é c a n i q u e des Sols et Fondations" Laboratoire r é g i o n a l d'Angers
Une note d'information de H. Josseaume parue dans le Bulletin de Liaison n° 24 de mars-avril 1967, annonçait la réalisation d'un piézomètre adapté aux mesures de pression interstitielle dans les sols peu perméables. Depuis longtemps, la nécessité se faisait sentir de disposer d'un équipement piézométrique robuste, peu coûteux et assez précis, permettant de couvrir les besoins courants. La prolifération d'appareillages divers a incité deux groupes d'étude, le GERSC et le GET*, à demander la mise au point d'un matériel standard convenant, en particulier, aux mesures dans les sols de faible perméabilité.
PRINCIPE D E F O N C T I O N N E M E N T L'appareil, conçu pour travailler soit en piézomètre ouvert classique (lecture directe du niveau de l'eau dans un tube piézométrique) soit en piézomètre à volume constant, comprend deux éléments distincts : la sonde piézométrique et le tableau de mesure (fig. 1).
T a b l e a u de
Dans cette optique, la Section de mécanique des sols du laboratoire central a établi, en 1966, un projet de piézomètre adapté aux besoins des laboratoires des Ponts et Chaussées. Après étude, l'atelier de prototypes d'Angers réalisait le premier appareillage complet en juin 1967. Ce prototype devait être aussitôt essayé par le laboratoire régional d'Angers. GERSC : Groupe d'étude des remblais sur sols compressibles, GET : Groupe d'étude des talus.
Vue des constituants du piézomètre L.P.C.
102
Tube en R i l s a n
7/10
min
Fig. 1 - Schéma de principe du piézomètre L.P.C.
mesure
La sonde piézométrique (fig. 2)
Le tableau de mesure
La sonde piézométrique est placée dans la couche au sein de laquelle on veut étudier la pression interstitielle.
Le tableau de mesure amovible est relié à la sonde immédiatement avant chaque mesure par l'intermédiaire d'une tubulure en Rilsan. Il est analogue dans son principe à celui utilisé pour les mesures de pression interstitielle dans l'essai triaxial. Il comporte un indicateur de zéro, un vérin de contre-pression, un manomètre et un réservoir d'eau. La pression de l'eau dans les tubulures est équilibrée au moyen du vérin, de façon que l'index de mercure de l'indicateur de zéro reste stable.
Elle se compose d'un corps cylindrique en bronze portant une bague filtrante de 5 mm d'épaisseur en bronze fritte dont la perméabilité est de l'ordre de IQr cm/s. Son extrémité est munie d'une pointe conique en bronze facilitant les opérations de mise en place. La sonde a un diamètre de 42 mm pour une longueur totale de 310 mm (longueur de la bague poreuse : 224 mm). Elle est vissée à l'extrémité du train de tiges par l'intermédiaire d'unfiletage33/42 (pas du gaz). Elle est raccordée à sa partie supérieure à deux tubulures en Rilsan : 2
— l'une de 4 mm de diamètre intérieur assurant la transmission de la pression,
La pression interstitielle u au niveau de la sonde est (fig. 3) : u= p+ H
m
F
w
p : lecture au manomètre, H™ : dénivellation entre la sonde et le manomètre, y : poids spécifique de l'eau. w
— l'autre de 7 mm de diamètre intérieur permettant le fonctionnement en piézomètre ouvert et facilitant la purge du circuit.
P. P r e s s i o n lue au
manomètre
Dans les calculs de temps de réponse, la bague poreuse peut être assimilée à une cavité sphérique drainante de rayon r = 5 cm s
Tubs tn R i l s a n 7/10
mm
Fig. 3 - Mesure de la pression interstitielle au moyen du piézomètre L.P.C.
ÉTUDE
EXPÉRIMENTALE
Détermination du coefficient volumétrique La formule de Hvorslev* qui permet de calculer le temps de réponse t ** d'un piézomètre placé dans un milieu indéformable de perméabilité k : 1
1
P
4
= 1 - e-
n I
* i
k t
Vv
Po met en évidence le rôle très important joué par le * Cité par Penman [ 1 ]. ** Le temps de réponse d'un piézomètre est théoriquement infini, aussi définit-on le temps de réponse comme le temps t correspondant à un taux d'égalisation 1 — — voisin de 1, par Po
exemple 0,95 (cf. article « Étude des facteurs intervenant dans les mesures de pression interstitielle » de H . Josseaume). 103
coefficient volumétrique A du circuit de mesure dont la définition est rappelée ci-après. Un volume d'eau dV devant pénétrer dans l'appareil pour que la pression indiquée par celui-ci augmente de la quantité drj, le coefficient volumétrique a pour expression :
Le coefficient volumétrique d'un circuit est donc la somme des coefficients volumétriques de ses composants. Dans le piézomètre étudié, on peut considérer deux circuits : — l'ensemble des éléments, en aval de l'indicateur de zéro (sonde + tubulure),
La sonde étant reliée normalement à deux tubulures en Rilsan de 4/6 et 7/10, on a été amené à étudier leurs coefficients volumétriques respectifs en mesurant leurs variations de volume pour des variations de pression connues. On a utilisé, à cet effet, le montage représenté par la figure 4. Une lunette cathétomètre, équipée d'un vernier au 1/50 mm, a permis de suivre le déplacement du ménisque d'eau dans un tube rigide de section calibrée, raccordé au tube déformable. Dans le cas des tubes semi-rigides en Rilsan couramment utilisés, on a trouvé, pour une longueur de un mètre : — tubulure de 4/6
: A = 0,025 cm /bar, 3
- tubulure de 7/10 : A = 0,045 cmVbar. Il faut noter que la variation de volume est rigoureusement linéaire, entre 0 et 4 bars, comme le montre la figure 5.
— l'ensemble des éléments du tableau, en amont de l'indicateur de zéro. Le vérin de contre-pression ne permet de compenser que les variations de volume de la partie située en amont de l'indicateur de zéro. Le coefficient volumétrique du piézomètre-est donc déterminé par celui des tubulures de raccordement. La définition du coefficient volumétrique montre que celui-ci est proportionnel à la longueur des tubulures.
m
S u
10m t u b e R i l s a n
1,6
>
<
4/6mm
10m tube R i l s a n 7 / 1 0 m m
1 4 1 2
10
08
Cathetometre
06 Tube p l e x i
rigide
04 02 0 2
4
5 AP (bar)
Fig. 5
Pour les essais en place, dont il est rendu compte ci-après, le circuit comprenait 4 m de tube de 4/6 et 16 m de tube de 7/10, soit A = 0,8 cm /bar. 3
Il est à noter qu'un coefficient volumétrique de 0,3 à 1 cm /bar est jugé économique et normal dans des sols de faible perméabilité [2]. 3
Essais en place
Fig. 4 - Mesure du coefficient volumétrique - montage.
104
Le programme d'essais était volontairement limité afin de prendre une décision rapide pour la mise en fabrication d'une première série d'appareils.
Les essais devaient permettre d'étudier plus particulièrement : — les problèmes de mise en place des sondes, — le comportement du matériel (étanchéité, résistance), — les problèmes de raccordement, remplissage et purge des circuits, — la technique de mesure. Deux sites ont été choisis comportant des épaisseurs assez importantes et homogènes d'argile très plastique : les prairies de la zone Malakoff à Nantes et les prairies de la Baumette à Angers. Terrain
Le vérinage et le battage sont des procédés beaucoup plus rapides et économiques. Le battage a provoqué des ruptures de sondes et il s'est avéré que la surpression interstitielle créée par ce mode de mise en place était plus importante que celle résultant du vérinage statique, Ce dernier procédé ne présente aucune difficulté dans les couches plastiques, il paraît donc être le mieux adapté aux mesures courantes.
de Nantes
Sable argileux (SA)
nappe •
Argile très plastique bleuâtre (At)
82 / 88 > le
w L
: 0,13
45
In =
Mise en œuvre de l'équipement piézométrique 3
V
1,46 t/m 0,3 bar
k
2 à 3 x lfr cm/s
Une fois la sonde mise en place, on adapte un robinet RIO à l'extrémité de la tubulure de 7/10 et un té de raccordement muni de trois robinets (R7, R8, R9) à l'extrémité de la tubulure de 4/6. Le problème est alors d'obtenir rapidement un circuit sans bulle d'air. Il faut noter que cette difficulté ne se présente le plus souvent qu'à la mise en place de la sonde, le té de raccordement étant fixé une fois pour toutes à l'extrémité de la tubulure de 4/6.
8
(mesuré à l'œdomètre) 13
Terrain
d'Angers
Limon peu plastique (Lp) -
nappe — ^
essais
1,10
2
-
La mise en place dans un forage a été essayée à Angers dans un trou réalisé à l'aide d'une tarière de 100 mm de diamètre. La sonde était entourée de sable fin et il a fallu réaliser, au-dessus, un bouchon d'argile. Cette dernière opération est en fait très délicate. On a dû abandonner les mesures, le bouchon n'étant pas étanche. Nous pensons que ce procédé demande beaucoup d'expérience et que les moyens à mettre en œuvre sont trop importants pour qu'il puisse être couramment utilisé (pour pouvoir compacter le bouchon d'argile, il faut réaliser un forage de plus grand diamètre et très souvent le tuber).
5
Argile très plastique grise (At)
W
L
7 0 h e _ = 38
h
V c
u
k
W
\
L -
w
_ 0,6
h> 3
= 1,77 t/m = 0,75 bar = 4 x 10~ cm/s 8
(mesuré à l'œdomètre)
10
Mise en place des sondes piézométriques Les procédés de mise en place suivants ont été essayés : — mise en place dans un forage, — vérinage direct des sondes (enfoncement statique) à l'aide du bâti de carottier à piston stationnaire ou du pénétromètre statique, — battage à l'aide d'un mouton Delmag H2.
La saturation du circuit après la mise en place était initialement prévue à partir du réservoir et du vérin du tableau, mais l'air qui se trouve comprimé entre l'eau venant de la nappe et l'eau venant du tableau ne peut être éliminé que si l'on dispose d'un débit important, c'est-à-dire si l'on applique une pression non négligeable au moyen du vérin. L'opération de purge sous pression risquant d'amener des « décollements » autour de la sonde, il a été jugé préférable d'utiliser un réservoir auxiliaire raccordé directement à l'une des tubulures. L'écoulement gravitaire assure une élimination correcte des bulles d'air. Une fois la purge terminée tous les robinets sont fermés. L'eau contenue dans la sonde et les tubulures se met en équilibre de pression avec l'eau contenue dans le sol. En règle générale, le tableau est raccordé à la sonde immédiatement avant une mesure et de façon à ne pas perturber cet équilibre. En particulier, le robinet R9 105
reste fermé lors du branchement du tableau et pendant la purge de la portion de circuit comprise entre R6 et R8 ; il n'est ensuite ouvert que lorsque le robinet R8 a été fermé. Cette manipulation est simple mais doit être effectuée avec soin. En effet, la mise à l'atmosphère intempestive de la sonde équivaudrait à lui appliquer une surpression (dans le cas d'un relevé de nappe, cette surpression correspond à la dénivellation entre le manomètre et la surface piézométrique de la nappe) ou une dépression qui ne se dissiperait qu'au bout d'un temps égal au temps de réponse de l'appareil. Toute mesure suivant cette fausse manœuvre serait donc entachée d'erreur. Les mesures Il n'est pas possible de développer « à la demande » des pressions interstitielles dans un sol en place, à moins de disposer de moyens considérables ou d'opérer en laboratoire dans les cellules du type triaxial de grandes dimensions. Nous avons donc utilisé deux techniques assez simples : — mesure de la surpression due à la mise en place (vérinage ou ba'tage), — étude de la dissipation de surpressions déterminées, créées dans le roi à partir de la sonde (piézomètre inversé). Surpression
due à la mise en place
La mise en place d'un piézomètre, dans un sol plastique saturé, provoque une surpression interstitielle qui s'annule au bout d'un temps plus ou moins long. On entend ici par « surpression », la surpression par rapport à la pression initiale u due à la nappe. La pression interstitielle autour de la sonde étant : 0
u = p + rL,i>
figure 6a). On remarque que les courbes présentent un maximum dans les dix premières minutes. Au bout de 20 minutes, on a rejoint la courbe de dissipation et au bout de 5 à 6 heures, la surpression s'est pratiquement annulée. La valeur maximale lue est de l'ordre de 0,4 bar au vérinage, alors qu'au battage, elle est de 0,6 bar. On note que les essais refaits à 5 jours d'intervalle conduisent à une courbe de dissipation presque identique. La figure 6b) représente la courbe de dissipation de la surpression due à un vérinage sur le chantier d'Angers. La valeur maximale lue est de 1,2 bar. Des mesures « courantes » ont été effectuées à 6 heures et à 6 jours (points 2 et 3), en se plaçant dans les conditions d'un essai habituel, c'est-à-dire en débranchant le tableau de mesure puis en le remettant en station. L'examen de ces résultats appelle la remarque suivante : les surpressions interstitielles mesurées au cours des premières minutes suivant la mise en place n'ont rien de commun avec les surpressions réelles qui sont sans doute beaucoup plus élevées. Ceci est dû au fait que le coefficient volumétrique de l'appareil est trop élevé pour que ce dernier puisse rendre compte des variations rapides de pression interstitielle. De même, les maximums obtenus pour les quatre courbes ne reflètent que le manque de sensibilité de l'appareil aux sollicitations rapides. Dissipation
contrôlées
A l'aide du vérin de contre-pression, on a appliqué très rapidement dans le sol une surpression connue et la dissipation a été suivie en fonction du temps. Des surpressions de valeurs croissantes ont été appliquées. Les relevés obtenus pour des surpressions allant de 0,4 bar à 1,1 bar sont donnés par la figure 7a).
w
Ces résultats sont repris sous une autre forme sur la
la surpression est : Au = u - u = p + H p - H p = p + ( H - H ) y 0
de surpressions
m
w
w
w
m
w
w
(figure 7b) : les variations du rapport 1 — = 1 —— Au p sont représentées en fonction du logarithme du temps, Au étant la surpression au temps t = 0. 0
H
w
: distance verticale de la sonde à la surface piézométrique.
0
0
Pour essayer d'obtenir un relevé complet de la dissipation de pression interstitielle, on a saturé tout le circuit, la sonde étant à environ 0,70 m au-dessus de la cote à atteindre (— 5 mètres). Les mesures ont pu ainsi être commencées dès l'arrivée à la cote définitive. La vitesse de vérinage était assez grande (1 cm/s environ), eu égard aux vitesses utilisées couramment en mécanique des sols. Les résultats des essais exécutés sur le chantier de la pénétrante Est de Nantes sont reportés sur la 106
On remarque l'analogie de ces courbes avec les courbes de Gibson*. On constate d'autre part que, pour le sol considéré (k = 4 x lCr cm/s) le temps de réponse à 95 % (tel que p 1 = 0,95) du piézomètre L.P.C. est d'une heure Po en moyenne. 8
* (Cf. p. 95,flg.M).
Z
0 60
- 1-Surpression
d u e au ve'rinag e à - 5 m
2 - S u r p r e s s i o n due au v é n n a g e
V
à - 5m
le
16/6/67
le
21/6/67
3 - M i s e en p l a c e p a r b a t t a g e
-S) - s Nappe
(a)
10
\0'
10'
10"
t Inni
a) résultats obtenus dans l'argile de Nantes (zone Malakofï)
1 - Courbe de
Mesures
réponse
courantes
V
3>
'Manomètre
( b)
\
\ 10
10
10
J
b) résultats obtenus dans l'argile d'Angers (prairies de la Baumette)
10" t ( m ni
Fig. 6 - Dissipation de la surpression interstitielle due à la mise en place.
107
<
1,10
A4 -
1
« _
2 1.0 0
0,60
3
4
\
0,40
.
'
o go
0
Au (bar) 0
<
v 0.90
4
\
A
1,10
\\
s.
\
\ 3
0,70
\
\
0,60
\
pJ
\
\
\ \
\
1 1
2m
S.
?
\
Nappe
0,40
m
>
\
>
y
s S \
•
H
s
1
0.30
omt tre war
ó \
0,2 0
-~.
(a) 0,1 0
0,1
0,2
0,3 0,4 0,5
2
3
4
5
20
30
90
60 4-
I
70
3—
60 /
lV
50
0 < SJT.s sSA
40
30
(b)
20
Ys? l n
r
40 SO
s. t
10
!
IO' t ( mn)
& • C o u r b e ir o y e n ne
•>
1 0
0 0,1
0,2
0,3
0,4 0,5
2
3
4
5
10
20
30
40 50
10
a
t (mn|
Fig. 7 - Dissipation d'une surpression provoquée. 108
CONCLUSIONS
D'une façon générale, le matériel a donné satisfaction. Les premiers essais ont montré que le piézomètre L.P.C. était robuste et facile à mettre en œuvre. En particulier, les purges des circuits sont réalisées sans difficultés, ce qui est très important pour la qualité des essais.
Ces premiers essais ont montré que le système de mesure proposé était fidèle puisque dans un sol homogène, à plusieurs jours d'intervalle, on a retrouvé des courbes de dissipation à peu près identiques. L'équipement courant, comportant 15 à 20 mètres de tube en Rilsan 4/6 ou 7/10 mm, a un coefficient volumétrique de l'ordre de un cm /bar, ce qui peut être considéré comme suffisant pour les mesures classiques sous les remblais mais ne permet pas de mesures en régime dynamique. Dans un sol de perméabilité k = 4 x 10" cm/s, on a vu que le temps de réponse était voisin d'une heure. La formule de Hvorslev montre qu'une mesure à une heure, avec les caractéristiques indiquées cidessus, entraînerait une erreur relative d'environ 1 %. Les quelques résultats obtenus ont mis en évidence les difficultés rencontrées pour tester valablement un système de mesure de pressions interstitielles en place. Pour procéder à une expérimentation rigoureuse, il faudrait disposer, comme pour les capteurs de pressions totales, d'une enceinte de grande dimension permettant de maîtriser l'application des pressions interstitielles. 3
8
La mise en place d'une sonde par vérinage dans une argile très plastique, entre — 5 et — 10 mètres, demande toutes opérations comprises, environ 3 heures (équipe de deux agents). Une mesure courante demande une demi-heure. Les lectures sont faites avec une précision absolue de l'ordre de 0,02 bar, ce qui représente, pour les mesures courantes, une erreur relative de l'ordre de 2 %. La sensibilité est plus difficile à chiffrer car elle dépend du coefficient volumétrique de l'ensemble du circuit.
BIBLIOGRAPHIE [ 1 ] A . - D . - M . PENMAN, A study of the response time of various types of various types of piezometer, Proc. Conf. Pore Pressure and Suction in Soils, Butterworth (London, 1960), 53-58. [21 T . KALLSTENIUS et A . W A L L G R E N , Mesures de pressions interstitielles in-situ (Pore-water pressure measurement in field investagations, Publication n° 13 du Swedish Geotechnical Institute), Traduction L.C.P.C. 68 (49) T.16.
109
discussion Les principaux points a b o r d é s au cours de la discussion ont é t é les suivants : D o m a i n e s d'utilisation d u p i é z o m è t r e
L.P.C.
Les essais p r é c é d e m m e n t décrits ont m o n t r é que le temps de réponse du piézomètre L.P.C. est de quelques heures dans une argile de perméabilité k = 10~ cm/s. Il s'ensuit que l'appareil rend compte, sans retard a p p r é ciable, des variations continues de pression interstitielle qui se développent dans de tels sols pourvu qu'elles n'excèdent pas quelques dixièmes de bar par 2 4 heures. 8
L'appareil permet donc de suivre les variations de la pression interstitielle dans le sol pendant et après la construction de remblais, pendant l'ouverture de déblais, etc. En revanche, il n'est pas a d a p t é aux mesures dynamiques. I n t é r ê t d e la p u r g e p é r i o d i q u e d e s p i é z o m è t r e s e n s e r v i c e
D'une façon générale, il est souhaitable de purger régulièrement les p i é z o m è t r e s fermés en service pendant une longue période. On note, en effet, souvent la p r é s e n c e de bulles gazeuses dans des p i é z o m è t r e s mis en place depuis un certains temps, m ê m e s'ils ont fait l'objet d'une purge très s o i g n é e lors de leur mise en service. La p r é s e n c e de ces gaz peut avoir plusieurs causes : — le gaz existe à l'état dissout dans l'eau ; lorsque la pression dans le circuit diminue (du fait de la consolidation du sol), il y a libération des bulles gazeuses, — certaines m a t i è r e s plastiques e m p l o y é e s pour la construction des tubulures ne sont pas i m p e r m é a b l e s à l'air. En fin de consolidation, le circuit est en dépression et l'air extérieur peut y pénétrer à travers la paroi de la tubulure, — lorsque l'appareil comporte des pièces métalliques de nature différente (par exemple bague filtrante en bronze et train de tiges en acier), un courant électrique s'établit entre celles-ci (effet de pile). Lorsque l'eau est c h a r g é e en sels, il peut y avoir électrolyse et, par c o n s é q u e n t , d é g a g e m e n t gazeux. Outre le fait qu'ils diminuent le temps de réponse du piézomètre, ces gaz peuvent perturber gravement les mesures, ainsi que l'indiquent les observations faites au remblai expérimental de Cran (Morbihan)* : des p i é z o m è t r e s fermés, à tubulure unique, placés sous le remblai indiquaient une augmentation de la pression interstitielle, alors que le sol de fondation se consolidait. Des piézomètres ouverts placés, à titre de contrôle, au voisinage des piézomètres fermés, ont indiqué des valeurs inférieures et d é c r o i s s a n t e s . Cette divergence était due à la p r é s e n c e d'un volume important de gaz dans la tubulure des piézomètres fermés : la pression interstitielle au niveau de la sonde étant calculée en supposant le circuit e n t i è r e m e n t s a t u r é (au moyen de la formule u = p + H ^ ) , il s'ensuivait une erreur par e x c è s . m
M i s e e n p l a c e d e la s o n d e
w
piézomètrique
Dans les cas courants, la mise en place du piézomètre L.P.C. dans les argiles de consistance faible à moyenne ne pose aucun problème, le vérinage donnant alors toute satisfaction. Cependant, lorsque l'on envisage d'utiliser l'appareil pour des mesures de perméabilité en place ou lorsque les mesures de pression interstitielle intéressent un sol très consistant, il est nécessaire de poser l'appareil dans un forage. La partie poreuse du piézomètre est alors e n t o u r é e d'un filtre en matériau p e r m é a b l e isolé de la partie supérieure du forage par un bouchon é t a n c h e . L'exécution de ce bouchon est relativement délicate. On utilise couramment un m é l a n g e de bentonite et de ciment. Le m é l a n g e est préparé par malaxage comme un coulis d'injection et il est intéressant de le mettre en place au moyen d'une lance, sous une faible pression, ce qui évite le d é l a v a g e et permet d'obtenir une bonne imprégnation du terrain. Pour être certain de l'efficacité d'un tel bouchon, il faut lui donner une longueur suffisante (1 à 2 m). Il faut, d'autre part, noter que dans les terrains argileux, l'étanchéité d'un tel bouchon ne devient correcte qu'au bout d'une semaine. *
Cf. article « Étude d ' u n remblai s u r s o l c o m p r e s s i b l e avec utilisation de drains de sable et constatations - remblai expérimental de Cran » par J . - L . Paute, B u l l , de Liaison d e s Labo. Routiers des P. et C , 2 5 ( M a i - J u i n 1 9 6 7 ) , 1, 1 - 3 2 .
I 10
le ttement
Etude t h é o r i q u e M.
L ' e x é c u t i o n des fouilles dans les terrains a q u i f è r e s . la tenue correcte des talus n é c e s s i t e n t le rabattement de la nappe. L e choix entre les différentes m é t h o d e s ne p o u r r a ê t r e fait q u ' a p r è s une é t u d e d é t a i l l é e des conditions g é o l o g i q u e s et h y d r o g é o l o g i q u e s d u site. U n e t h é o r i e t r è s p r é c i s e des différents r é s e a u x de drainage est rarement possible et justifiée à cause de l ' i m p r é c i s i o n des d o n n é e s : valeur de la p e r m é a bilité et h o m o g é n é i t é du sol p a r exemple. Cependant, il est n é c e s s a i r e de bien c o n n a î t r e le fonctionnement des t r a n c h é e s drainantes et des puits car les s y s t è m e s drainants se r a m è n e n t à l ' u n de ces deux é l é m e n t s . A p r è s leur é t u d e d é t a i l l é e , leur application aux p r o b l è m e s de l ' a s s è c h e m e n t des fouilles et de l ' é c o u l e ment de l'eau dans les talus sera a b o r d é e . O n supposera que le sol est h o m o g è n e et isotrope et que les nappes sont l i m i t é e s vers le bas par un mur horizontal. Q u a n d l'inclinaison du m u r est faible, elle correspond g é n é r a l e m e n t à l ' é c o u l e m e n t de l a nappe. O n en tiendra compte, d'une m a n i è r e a p p r o c h é e , en superposant les différents é c o u l e m e n t s (nappe et rabattement).
LES T R A N C H E E S
- la composante horizontale de l a vitesse est la m ê m e en tout point d'une verticale, - l a composante verticale de l a vitesse est négligeable p a r rapport à l a composante horizontale. Dans ces conditions, le d é b i t Q est : Q = k
H
2
2R et l ' é q u a t i o n de l a courbe de d é p r e s s i o n : h
2
2
_ ¿ = ( H - hg) h
R (Parabole de D u p u i t ) En fait, la formule qui donne le débit est exacte, même si les hypothèses 3 et 4 ne sont pas respectées.
DRAINANTES
L ' o r i g i n e O est prise à l'intersection d u m u r de la nappe (axe O x ) avec la t r a n c h é e drainante (axe O y ) . U n point de la surface p i é z o m é t r i q u e a p o u r c o o r d o n n é e s x, h . O n c o n s i d è r e le d é b i t Q par u n i t é de longueur de t r a n c h é e , l'alimentation ne se faisant que par un seul c ô t é .
Tranchée complète dans une nappe libre (fig. 1) O n appellera t r a n c h é e c o m p l è t e (ou parfaite) une t r a n c h é e dont le fond repose sur le m u r i m p e r m é a b l e . E l l e intercepte donc toute l a nappe. O n supposera que l a nappe est r é a l i m e n t é e par une d e u x i è m e tranc h é e , p a r a l l è l e à l a p r e m i è r e à une distance R . D u p u i t a établi les formules donnant le d é b i t et l a position de l a nappe, en faisant les h y p o t h è s e s suivantes : 1 - la l o i de D a r c y
RAT
est applicable,
2 - le milieu est h o m o g è n e et isotrope,
Fig. 1 - Tranchée complète dans une nappe libre. Par contre, la surface libre de l a nappe est située au-dessus de la parabole de D u p u i t , car en n é g l i g e a n t les vitesses verticales, o n ne tient pas compte de l a surface de suintement. P o u r les p r o b l è m e s de drainage, l a position de la nappe libre est importante. O n l'obtiendra à l'aide des é l é m e n t s suivants : —
à partir d'une certaine distance de l a t r a n c h é e , l a parabole de D u p u i t est une excellente a p p r o x i mation,
—
des abaques donnent l a hauteur de l a zone de suintement : par exemple ceux de de C a z e nove [1] q u i tiennent compte de l'anisotropie du terrain (fig. 2),
—
l a courbe a une tangente verticale au n i v e a u de la t r a n c h é e .
113
x
La figure 4 représente
la surface libre d'une
nappe
dans différents
cas. On constate
l'importance
dérable
faible
( — = 9 est
d'une
anisotropie
quent dans la nature).
consifré-
^'
Pour calculer le débit, la formule de Dupuit est exacte, à condition de prendre k comme coefficient de perméabilité. h
1
2
3
<
"
5
Fig. 2 - Calcul de la hauteur de suintement (d'après de Cazenove).
La figure
3 montre une ligne d'eau importante :
celle d'une nappe de débit -5- = 1 totalement rabattue par une tranchée drainante.
-
—p ara
) o l e de
• u p u it
Fig. 4 - Effet de l'anisotropie sur la position de la surface libre. Ecoulement à travers une digue perméable.
) x
10
5
0
Fig. 3 - Si le débit de la nappe est multiplié par a, on obtient la surface libre en transformant la courbe donnée par une affinité de rapport a. En particulier, la hauteur de suintement h, est égale à 0,74
Tranchée incomplète dans une nappe libre (fig. 5) Le problème est beaucoup plus difficile. A partir d'expériences sur modèle, Chapmann * donne les formules suivantes pour une tranchée de faible largeur :
k (d'après Polubarinova Kochina [2]).
Q =
(0,73
+ 0,27
H
~ H
h
o
) — (H- - h ) / 2R 2
0
et Remarque
: (H - h ) + 1 0
La position de la surface libre dépend tropie des terrains. Les deux cas extrêmes k k
v
v
I 14
= 0 = oo
la surface la surface
de l'anisosont :
libre est horizontale, libre est la parabole de
Dupuit.
h
rt
étant la charge maximale à l'aval. * Cité par Leonards [3].
J.
Surface piezome t nque
/ / ? ///>' '/ / / / y //'/"//
l'?'/?'/"/
Y7.
a) Tranchée complète.
Fig. 5 - Tranchée incomplète dans une nappe libre
Tranchée dans une nappe captive Pour une tranchée complète (fig. 6 a), les formules de Dupuit sont rigoureuses. Le débit est : Q = ke
H - h
0
R et l'équation de la surface piézométrique : h - h = (H - h ) 0
x
0
b) Tranchée incomplète.
R
Fig. 6 - Tranchées dans une nappe captive.
Pour une tranchée incomplète de faible largeur (fig. 6 b), on pourra appliquer les formules approchées suivantes : H - h
Q = ke
0
R + / h =
/ (H - ho)
+ h
d
0
R +/ / est déterminé à l'aide de la figure 7. Tranchée complète en régime transitoire (fig. 8) Considérons une nappe libre infinie, initialement au repos, le niveau piézométrique étant H . A l'instant O, le niveau est rabattu à une hauteur h dans une tranchée drainante. Il existe une solution exacte au problème (courbe 1). Avec les hypothèses de Dupuit, une solution approchée est : 0
2
2
2
e-x dX
2
H - h = (H -hg) 7
V 7t
2
y
J
(courbe 2)
o
Fig. 7 - Calcul de 1 (d'après Leonards).
M.o J
/
7
s
Tt
s
h : Hauteur moyenne de la nappe; on prend généralement h = H, S : Porosité efficace du milieu, T = kh : transmissivité.
Le débit Q par unité de longueur et pour un côté de la tranchée est :
/ /
0,5
s
y
S——*
-
3
, 1 . Cour be ex a etc
Y 0
2.Courbe
don lee
3 _ Cour be don
1 0,5
10
par
approxi mation
h
par
approx'i m a t i o n
h
2
1 1,5
fê
x
2,0
2fTt
Q =
(H2
47tht
Fig. 8 - Rabattement d'une nappe libre par une tranchée. Evolution de la ligne d'eau.
115
Si le rabattement est faible par rapport à l'épaisseur de la nappe ou si la nappe est captive, on utilise les formules suivantes : 2
H - h
'Y
—J= i e-> dX (courbe 3) V * •' o
= ( H - h o ) (1
71
2
Q = (H
Fig. 9 - Puits dans une nappe libre.
est petit (t grand), la première Lorsque — « 2 \ Tt formule devient :
pour des distances au puits supérieures à H , les deux surfaces coïncident. Il existe pour déterminer la hauteur de suintement h de nombreuses formules, d'origine expérimentale. La figure 10 donne une courbe permettant de calculer h = h + h . s
H
2
- h
2
2
= (H -h£)
S
1
'Y ^ T t /
Par analogie avec la formule de Dupuit en régime permanent : H
2
- h
2
z
= (H -hg)
( 1-
R
p
s
0
Les considérations générales sur l'anisotropie, qui ont été développées à propos des tranchées, restent valables. En particulier, c'est le coefficient de perméabilité horizontale qui intervient dans la formule du débit.
Le rayon d'action R est défini par : R =
» 'ulî „
1,78
\
v
II
On verra par la suite que le rayon d'action d'un puits, dans lequel on pompe à débit Q constant, est : R .
ï
1 ,v
Le rayon d'action d'une tranchée correspond donc à celui d'un puits : on pourra extrapoler les résultats d'un essai de pompage à une tranchée drainante. Mais comme le rayon d'action du puits iépend du rabattement, l'essai de pompage devra être fait en obtenant la stabilisation au niveau futur de la tranchée.
32
0 4 06 08 1
2
t
6
8 10
20
40
«¡0 80 10 0
Fig. 10 - Calcul de la hauteur de suintement (d'après Schneebeli).
LES PUITS
2 00
rJ-10
3
—— T t k
Puits complet dans une nappe libre (fig. 9) On appellera puits complet (ou parfait), un puits dont le fond repose sur le mur imperméable. Si l'alimentation de la nappe se fait à charge constante à travers un cylindre concentrique au puits, le débit est donné exactement par la formule de Dupuit : 2
H -tf ln R Par contre, la surface libre de la nappe est située au-dessus de la surface que les hypothèses de Dupuit permettent de calculer. On admet généralement que I 16
Puits incomplet dans une nappe libre (fig. 9) Il n'existe pas de formules rigoureuses pour calculer le débit et pour obtenir la position de la surface libre. Le débit est compris entre celui d'un puits complet dans cette nappe et celui d'un puits dans une nappe dont le mur imperméable passerait par la base du puits : TT k ( H - h
i
) ln
2
- ( h
0
- h
i
)
2
2
<
Q
<
T
C
k
H -hg
R ln
R
Puits complet dans une nappe captive (fig. 11) Les formules de D u p u i t sont valables : Q = 2 Ttke
H-h
U n cas f r é q u e n t est celui de l'alimentation par une rivière. P o u r u n puits complet, dans une nappe libre, le d é b i t Q est :
0
H
O - ^ k
2
R ln
L ' é q u a t i o n de l a surface libre est, avec les h y p o t h è s e s de D u p u i t :
L e niveau p i é z o m é t r i q u e est R
ln
H-h
= (H-ho)
[////////////////////A
.l n —
V7777777777777Z777777\
. P u i t s complet
; - f p ^ ;_±,
2
H
R
' hu 11 s i n c o m p l e t
ln r
L
y///////////////////,
3
h
- » 2d
- h
2
r
2
=(H -h ) u
2d
ln
d : distance du puits à la rivière, r' : distance d'un point au symétrique du puits par rapport à la rivière. O n peut aussi r é s o u d r e , p a r l a t h é o r i e des images, le p r o b l è m e d u puits a l i m e n t é à travers u n c y l i n d r e non concentrique a u puits [4]. U n autre r é s u l t a t i n t é r e s s a n t est celui d u puits situé a u centre d'une ellipse d ' e x c e n t r i c i t é quelconque : à 4 % p r è s , le d é b i t est celui qu'aurait u n puits a l i m e n t é à travers le petit cercle de l'ellipse. O n voit ainsi l'influence faible de l a forme exacte de l a ligne d'alimentation.
Fig. 11 - Puits dans une nappe captive.
Puits en régime transitoire Rayon d'action N o u s rappelons les formules suivantes * :
Puits incomplet dans une nappe captive (fig. 11) H - h =
O n utilisera l a formule a p p r o c h é e suivante : Q _ 2TC ke ( H — h ) 0
G
1„I
W (u) = avec •
r„
avec
G «
r„
2
4Tt
Tiw
cos — >.w 2e
1+ 7
r°°
e-" — dx ,' u x
r S u =
w — I
W (u) 4n T
et
Q
H - h
]
n
2,25 T t
4TTT
Sr
2
L a charge a u niveau d u toit (formules a p p r o c h é e s ) P o u r une nappe libre, les approximations suivantes sont meilleures p o u r les forts rabattements :
est h (r) = h +
Q
0
2n k w
l n — p o u r r < 2e r
H
p
2
W (u)
2
- h = 2n k
h (r) = H 2TT ke
l n — p o u r r ^ 2e R
et
H - h 2
2
=
^ m 2rck
Différents types d'alimentation D a n s les paragraphes p r é c é d e n t s , nous avons s u p p o s é que l a nappe é t a i t a l i m e n t é e à travers u n cylindre de r a y o n R , concentrique a u puits.
2
'
2
5
T
Sr
t 2
A partir de ces formules, nous pouvons p r é c i s e r l a notion de r a y o n d'action. * Cf. article « Essai de pompage » de H . Josseaume. I 17
3h En effet, la vitesse de rabattement de la nappe — est :
La relation (2) devient :
3 t
r'S 2
3h
_
Q
e~4Tt
4TTT
t
ln
z
(H -h' )
R'
9L
0
2
~ït
(H -hg
A u voisinage du puits et au bout d'un certain temps (hypothèse de l'approximation logarithmique), l'exponentielle est égale à 1 :
Q
ln
r„
ou ln x + ln
2
2
( H - h' )
R
0
ln
R
2
( H - hg) dh _
Q
1 (1)
La résolution de cette équation donne le résultat.
Cette vitesse est indépendante de la distance au
le rayon du puits devient r' , le rabattement restant le même.
3t ~ 4 T C T
t •
puits; elle décroît comme — . Il arrivera donc un t moment où elle sera inférieure à une vitesse très faible aonnée v. On dira alors que le régime est permanent.
Calcul
du débit
2
2 5
T
Avec les mêmes notations, il faudra résoudre l'équation :
ln x + 2 ln
En comparant cette formule avec celle de Dupuit : 2
(2)
p
on obtient : Tt
R = 1,5
"S"
(3)
A partir de ces résultats, on peut résoudre les problèmes que posent les rayons d'action. En effet, un essai de pompage fournit les valeurs suivantes : Q, (H — h ), r , R et t temps de stabilisation. Il permet donc d'obtenir la valeur minimale v de la vitesse de rabattement, caractéristique du terrain. p
0
En modifiant l'une des caractéristiques (ou plusieurs), on peut calculer les autres à partir des formules 1, 2, 3. Voici deux exemples : •
Calcul
du débit
Q' et du rayon d'action
= 2 ln
R
Groupes de puits Toute la théorie des groupes de puits est basée sur le principe de superposition des écoulements. Elle ne sera développée que pour des puits parfaits, mais, à partir des formules données pour les puits imparfaits, on pouirait faire les mêmes calculs. D'autre part, on considère pour des raisons pratiques une nappe captive. On obtiendra les formules pour les nappes libres en remplaçant e (H — h) par la . , H —h quantité . 2
0
R
Ce" cas se présentera lorsqu'il faudra calculer le débit d'une fouille circulaire et que l'on disposera des résultats d'un essai de pompage.
t
H — hg = —^- ln — 7u k r
R', quand
p
Le rabattement dans le puits est donc : HS-h^-5-ln ' 2-K k Sri
Q' et du rayon d'action
2
L'étude pourrait aussi être faite en régime transitoire. On appellera : r r r Q (
Sj Pi
t
: : : :
distance d'un point au puits Pi, distance entre les puits P et Pj, rayon du puits P débit pompé dans le puits P*. s
1(
R', quand
le rabattement devient (H — h^), le rayon du puits n'étant pas modifié.
Groupe
quelconque
de
puits
Le rabattement autour d'un puits est : Soit x le rapport-^-, d'après les relations (1) et (3) on a : R' Q 118
t
R
2
2
= x
0 R A = H — h = — - i — ln — 2TI ke r A = 0 pour r ^ R
pour r ^ r < R p
Des solutions de ce type seront donc superposées.
Cette méthode n'est pas satisfaisante, car on fait l'hypothèse de la superposition des rayons d'action. Si l'on suppose maintenant que les distances r^ entre les puits sont négligeables vis-à-vis du rayon d'action de chacun des puits, on peut considérer que l'alimentation se fait à travers un cercle de rayon R.
!
£0
1
60
1
1
40 20
\
V
Pour chaque puits, on a :
20
Ai =
ln 2TZ
+ Ci
f i
40
ke
60
Soit un rabattement global : t
1
A = 2 A, =
80
2 Qi ln n + C
2TC ke
En écrivant que le rabattement est nul sur le cercle de rayon R, on obtient : A = — — 2 Qi ln — 2TT ke r ;
a 2
0
a * 2
0
0.2
0 4
0,6
0 8
1.0
1 2
JL,JL
a
a
Hg. 12 - Ligne de puits parallèle à deux lignes de source (d'après Schneebeli).
Dans le cas d'une ligne de puits parallèle à une source linéaire 'à une distance d (fig. 13), on a les formules :
Le rabattement dans le puits P est : t
ln
A= A: = — — Qi l n ^
2TI r
2TX d \
. . . ) au voisinage du puits,
27t ke
+ 2 Qj ln —
2-rcke
En général, le débit est le même dans tous les puits. On trouve dans les ouvrages spécialisés (Muskat, Léonards) les formules correspondant à certaines implantations.
-Q A = -r
y
KC
Si
supérieure a -Q ke
A = Ligne
de puits
Pour le cas d'une ligne de puits parallèle à deux sources linéaires et située au milieu (fig. 12), si a désigne l'espacement des puits et Q le débit pompé dans chacun des puits, on démontre les formules suivantes : h =
Q 2n ke
, 7i r ln —
pour y < d et une distance au puits
d a
pour y > d et une distance au puits
supérieure a
au voisinage du puits,
Q / y ln2\ h = —— f — - a — 2ke \ a 7T /
a pour y > — 2
Tout se passe comme si la ligne de puits était remplacée par une tranchée complète, la charge dans la tranchée étant : ln2
hj = — 2TT
ke
On a donc 0
ln
h —h = T
p
27T
hp : charge dans le puits.
ke
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
1,2
1,4
1,6
1,8
2,0 a
2TC
r„
a
Fig. 13 - Ligne de puits parallèle à une ligne de source (d'après Schneebeli). 119
O n retrouve l ' é q u i v a l e n c e avec une t r a n c h é e drainante q u i rabattrait la nappe de
ke
a
. Ces formules
servent à calculer les s y s t è m e s de pointes
Pour une fouille de forme quelconque, mais suffisamment r é g u l i è r e , on p r e n d r a si P est le p é r i m è t r e de la fouille :
filtrantes.
P 2ir/
y. est un coefficient, qui d é p e n d du rapport de la largeur à la longueur de la fouille. 11 est g é n é r a l e m e n t voisin de 1 (fig. 14).
ÉPUISEMENT D'UNE F O U I L L E Calcul du
débit
A v a n t de choisir une m é t h o d e de rabattement, i l est n é c e s s a i r e de c o n n a î t r e le d é b i t qu'il faudra pomper. L e s m é t h o d e s d o n n é e s ci-dessous sont a p p r o c h é e s , mais l'erreur ainsi c o m m i s e est i n f é r i e u r e à celles dues à l ' h é t é r o g é n é i t é des terrains.
Fouille traversant toute la couche perméable L a m é t h o d e l a plus simple consiste à se ramener à une fouille de forme circulaire, à laquelle on applique l a formule des puits :
0 =
TTk
(H In
2
-
h¡)
R
L e rayon d'action sera c a l c u l é par décrite p r é c é d e m m e n t .
la
méthode
A d é f a u t , on ajoutera au rayon d'action d'un puits de faible d i a m è t r e le r a y o n de l a fouille. Pour
une
fouille
elliptique,
le
rayon
du
puits Fig.
é q u i v a l e n t est
a
+
^ (a et b : demi-axes de
Dispositif de pompage. Autoroute A 6. Bois de Laives (S.-et-L.).
120
l'ellipse).
14 - V a l e u r du coefficient x en fonction du rapport l a r g e u r / l o n g u e u r de la fouille ( d ' a p r è s Schneebeli).
Débit d'exhaure.
F o u i l l e de l ' é c l u s e de D u n k e r q u e ( l ' a s s è c h e m e n t de la fouille a é t é obtenu par une centaine de puits profonds).
La méthode la plus précise consistera à tracer le réseau d'écoulement, mais il faut connaître correctement les conditions aux limites (alimentation par une rivière par exemple). Fouille très
à la surface d'une couche
perméable
épaisse
On assimile la fouille à une demi-sphère de rayon r . Autour d'une sphère, la charge est de la forme : s
h = — + r
Rabattement de la nappe Fossé
en fond de fouille
(fig.
15)
L'eau est recueillie en fond de fouille par un fossé et est évacuée par pompage. Cette solution présente des inconvénients : — pour assurer la stabilité des parois de la fouille, il faudra adopter des pentes faibles, — si le débit est élevé, une protection des talus sera nécessaire pour éviter l'érosion, — le terrassement de la fouille dépendra de la vitesse de rabattement de la nappe.
B
Si le rabattement est A , le débit qu'il faut pomper est : Q = 2xt k A r
S u r f a c e de la n a p p g
Fig.
15
s
Si l'on fait intervenir la surface mouillée S, cette formule devient : Q =
y/ï^
kA
y/T
On emploiera cette formule lorsqu'il sera difficile d'assimiler la fouille à une demi-sphère. 121
Puits
profonds
Pour les forts rabattements, on utilise des pompes immergées dans des puits crépines de 20 à 50 cm de diamètre. Leur espacement varie de 10 à 60 mètres. Après avoir évalué le débit total par les méthodes exposées ci-dessus, on choisit le nombre de puits nécessaires et ainsi le débit par puits. Si on a tracé le réseau d'écoulement, les puits seront espacés proportionnellement aux lignes de courant (fig. 16), pour obtenir ainsi un rabattement plus homogène. On appliquera alors les formules données sur les groupes ou les lignes de puits, pour vérifier que le projet est correct. Ligne de c o u r a n t
Système de poirrtes-filtrantes.
Fig. 16 - Implantation des puits.
Stabilité du fond de fouille Pointes
filtrantes
Ce sont des tubes de faible diamètre (5 à 8 cm), crépines à leur base sur une hauteur de un mètre environ. Ils sont mis en place par Iançage et reliés à une pompe à vide par l'intermédiaire d'un collecteur. Le rabattement maximal que l'on peut obtenir est de l'ordre de 6 mètres. Pour les fouilles profondes, plusieurs niveaux de pointes filtrantes seront donc nécessaires. Le calcul d'un tel système est basé sur l'équivalence entre une rangée de puits et une tranchée drainante [3]. On mentionnera aussi l'emploi de l'électro-osmose ou de l'électro-consolidation pour les milieux très peu perméables. Ces méthodes demandent des études particulières très poussées. 122
Avant d'ouvrir une fouille, il faut s'assurer qu'il n'existe pas en profondeur une nappe captive, qui pourrait provoquer un soulèvement du fond de la fouille. Car il faudrait, le cas échéant, prévoir son rabattement, généralement par puits profonds. Exécution des terrassements dans la nappe Le rendement et l'efficacité des engins de terrassement sont fonction de l'état des sols. D'autre part, le réemploi de certains matériaux dépend de leur teneur en eau. On sera donc conduit à rabattre la nappe, préalablement aux travaux. Le rabattement est obtenu par des tranchées longitudinales, car les méthodes décrites pour les fouilles (par pompage) sont généralement plus coûteuses. De plus, il faut prévoir un drainage permanent pour assurer la stabilité des talus.
On notera cependant que le rabattement obtenu par des tranchées longitudinales est superficiel (fig. 17).
1m Fig.
17 - T r a n c h é e s longitudinales.
On a vu que le rayon d'action d'une tranchée est : TckHt
D
=
V ~
Il sera faible pour les milieux peu perméables. Ainsi pour un limon de perméabilité 10" m/s, le rayon d'action pour une nappe de 3 mètres de hauteur est : 7
R =
v/T
t étant exprimé en jours. La construction d'une tranchée supplémentaire (ou d'un fossé) sera alors nécessaire. On remarque aussi l'influence du facteur temps. Si la hauteur à terrasser sous la nappe est importante (supérieure à 4 mètres), il sera plus économique de réaliser des tranchées successives, la construction de tranchées de grande hauteur étant très délicate (soutènement).
2
1
Fig.
3
i
5
m= c o t g 6
18 - L o n g u e u r de la zone de suintement.
Ces courbes ne tiennent pas compte de l'anisotropie des terrains. Le débit — sera évalué à partir de la k
STABILITÉ DES PENTES, D R A I N A G E La zone de suintement
Lorsqu'une nappe est rabattue par un talus, l'eau s'écoule à travers la surface de suintement. Si un système de drainage n'est pas nécessaire pour stabiliser la pente, il faut envisager sa protection pour éviter les dégradations dues à l'érosion, au gel. Pour estimer la longueur de la zone de suintement, on utilisera le graphique de la figure 18 qui donne, en fonction de la pente du talus m = cotg 0, la valeur k/o sin 6 T_' ii entation est à l'infini. La Q courbe 1 donne la longueur de suintement lorsque le mur imperméable recoupe le talus, la courbe 2 lorsque le niveau perméable est infini vers le bas. de
a
m
carte piézométriqué, avant rabattement par les talus. ^
, ,
k/ sin G
.
0
On a généralement m = 2 ;
est donc Q compris entre 2,55 et 2,85, soit (pour une formation isotrope) : 5,70
< k < 6,30
k
-5. k
Les tranchées drainantes
On ne reviendra sur cette méthode de drainage que pour indiquer l'intérêt qu'il y a à enterrer le drain de plateforme le plus profondément possible afin de rabattre la nappe et limiter la zone de suintement à la base du talus. 123
Les drains subhorizontaux Ce sont des tubes crépines, placés à l'intérieur de forage horizontaux. Ils servent à drainer le talus dans sa masse, puisque leur longueur peut' atteindre et même dépasser 100 mètres. On connaît encore très mal la forme de la nappe rabattue et, par conséquent, leur efficacité. La notion de rayon d'action doit aussi exister. On pourrait, pour la préciser, appliquer la théorie développée pour les puits. Dans les milieux fissurés, les drains subhorizontaux recoupent un grand nombre de fissures et donnent ainsi de très bons résultats. Ils conviennent aussi très bien pour vider de leur eau les poches de sable. Une étude géologique est nécessaire pour les implanter. Les drains devront traverser la surface sur laquelle le coefficient de sécurité est minimal. Leur inclinaison est au moins égale à 3 % (pour évacuer les sédiments pendant la réalisation et pour éviter la formation de cuvette). Pour augmenter leur efficacité, ils devront traverser toute l'épaisseur de la couche aquifère, puisque la perméabilité parallèlement à la stratification est beaucoup plus grande que perpendiculairement. Pour ce type de drainage, il n'y a pas de filtre artificiel. Les terrains devront le réaliser. Ainsi, il peut arriver que les drains se colmatent. Leur décolmatage est possible par lavage.
Les éperons drainants (fig. 19) Tranchée drainante : blindage glissant provisoire.
».4
i*-
S'
AD
Tranchée drainante longitudinale
124
Ce sont des murs drainants, verticaux et perpendiculaires à l'axe de la tranchée. Le calcul de la position de la nappe rabattue est impossible. Mais on peut faire une étude approchée, à l'aide des hypothèses de Dupuit, en supposant les talus verticaux. Cette étude montre que leur profondeur doit être égale à la moitié de leur espacement pour que les lignes de courant soient notablement déviées (fig. 20). Pour le choix de l'espacement, il faut aussi introduire la notion de rayon d'action : on pourra se référer à celui des tranchées drainantes. Il diminue avec la perméabilité.
Fig. 19 - Eperons drainants
F i g . 20 - Etude t h é o r i q u e des é p e r o n s drainants à l'aide des h y p o t h è s e s de D u p u i t .
R é a l i s a t i o n de drains subhorizontaux.
Leur réalisation sera très délicate; elle dépendra surtout de la tenue verticale des terrains. Cela limite beaucoup leur emploi : il semble que cette technique convienne surtout pour des talus de faible hauteur (5-6 mètres). Les puits perdus S'il existe en profondeur une couche poreuse, perméable, aquifère ou non, on peut, dans certaines conditions, rabattre la nappe en la déversant dans la couche inférieure par l'intermédiaire de puits. Un essai sera nécessaire pour dimensionner un tel système. Puits et drains subhorizontaux Pour stabiliser une pente très faible, on ne peut guère employer les drains subhorizontaux, car leur longueur serait trop grande. On peut alors réaliser des puits verticaux d'au moins un mètre de diamètre et forer, à partir de leur fond, des drains en éventail.
Talus d r a i n é
p a r une s é r i e
de drains s u b h o r i z o n t a u x .
125
L'eau sera é v a c u é e par un exutoire foré en m ê m e temps que les drains. O n peut m ê m e employer cette m é t h o d e pour rabattre la nappe avant les terrassements d'une tranchée de grande hauteur. Pendant les travaux, l'eau sera é v a c u é e par pompage dans les puits. A p r è s , on réalisera l'exutoire vers la plateforme (fig. 21). Terrain n a t u r e l
Fig.
21 - Puits et drains subhorizontaux.
Conclusion
Puits drainant dans un massif calcaire très fissuré rabattanl la nappe en amont d'une pente. Autoroute A 6, tranchée de Lasalle (S.-et-L.).
L a stabilité des talus ne sera assurée que si les s y s t è m e s de drainage remplissent correctement leur rôle. Il importe donc que leur réalisation soit très soignée : en particulier, on portera son attention sur les filtres. O n surveillera le niveau p i é z o m é t r i q u e de la nappe et le débit des drains, pour vérifier leur bon fonctionnement.
BIBLIOGRAPHIE [1] DE C A Z E N O V E , Rabattement d'une nappe à surface libre exploitée par puits ou tranchées, La houille blanche, 3 (1961). 252-265. [2] P . - Y A . POLUBARINOVA-KOCHINA, Theory of ground water mouvement. University Press (Princeton. New-Jersey, 1962), 613 p. [3| G . A . LEONARDS, Les fondations, Dunod (Paris, 1968), 1106 p. [4] G . SCHNEEBELI, Vhydraulique souterraine, Eyrolles (Paris, 1966), 362 p. Par ailleurs, l'auteur de cet article s'est inspiré des ouvrages : V.-I. A R A V I N et S . - N . N U M E R O V , Theory of fluid flow in undeformable porous media, Israel Program for Scientific Translations (Jerusalem, 1965), 510 p. G . CASTANY, Traité pratique des eaux souterraines, Dunod (Paris, 1963), 657 p. H. -R. CEDERGREEN, Seepage, drainage and flow nets, John Wiley and Sons (New York, Londres, Sidney, 1967), 489 p. A. H O U P E U R T , Eléments de mécanique des fluides dans les milieux poreux (extrait de la Revue de l'Institut Français du Pétrole et Annales.des Combustibles Liquides) Sté des Editions Technip. (Paris, 1957), 231 p. M . M U S K A T , The flow of homogeneous fluids through porous media, J.-W. Edwards (Ann Arbor, Michigan, 1946), 763 p. H. SCHOELLER, Les eaux souterraines, Masson (Paris. 1962). 642 p. 126
discussion
Lors de la discussion, les é c h a n g e s de vue ont p o r t é sur les points suivants :
Notion de rayon d'action Cette notion de rayon d'action est difficile à p r é c i s e r .
Classiquement, il s'agit de la limite du c ô n e de
tement, limite d é f i n i e comme é t a n t la ligne à partir de laquelle les rabattements on doit la d é f i n i r en c o n s i d é r a n t
l'équilibre
tation, de la p l u v i o m é t r i e et de
l'infiltration.
alimentation-débit
Par exemple, a p r è s la r é a l i s a t i o n d'une a u t o r o u t i è r e importante, dans la v a l l é e
du
évacué.
rabat-
ne sont plus mesurables. En fait,
Il faut donc tenir compte du bassin d'alimen-
tranchée Rhône,
d é b i t des sources s i t u é e s à 1 km a d i m i n u é
le
considé-
rablement. Cette baisse est-elle due aux travaux? Pour le savoir, le Burgeap*, c h a r g é
de l ' é t u d e ,
a tracé
la
carte p i é z o m é t r i q u e de la nappe, afin de d é t e r m i n e r les zones d'alimentation des sources (figure ci-contre).
La
baisse du d é b i t n ' é t a i t pas imputable aux travaux mais à la s é c h e r e s s e de la saison. La poursuite des observations devait confirmer ces r é s u l t a t s . Cette notion est p r é c i s é e , par M . cas
gradient Par
Rat, dans le
simple d'une nappe cylindrique d ' é p a i s s e u r uniforme i (substratum
u n i t é de longueur, le d é b i t Q=
légèrement de cette
à
nappe est :
kHi
Si une t r a n c h é e drainante intercepte la
H
incliné).
nappe, son d é b i t sera Q et la formule
totalement de
Dupuit
s'écrit :
2 R et en rapprochant ces deux formules, on obtient le rayon d'action :
Rayon d'action : Le tracé de la carte piézométrique démontre que la construction de la tranchée n'a pas influencé le débit de la source.
Réalimentation de nappes On
rencontre ces p r o b l è m e s de r é a l i m e n t a t i o n , en particulier, quand on veut é v a c u e r
pluviales qui ruissellent vers les points bas des t r a c é s . p o s é s par le rabattement
mais leur é t u d e
d'extrapoler les r é s u l t a t s ) .
Du
point
de
vue
théorique,
vers la nappe les eaux
ils sont analogues à
ne peut se faire qu'avec des essais en vraie grandeur (il est
ceux
difficile
—
On attire surtout l'attention sur le colmatage biologique qui se produit g é n é r a l e m e n t
(cas, par exemple, de la
r é a l i m e n t a t i o n de la nappe de la craie, à l'Ouest de Paris, o ù , m a l g r é la p u r e t é des eaux i n j e c t é e s ,
il faut
décol-
mater le fond des bassins tous les ans).
*
Bureau d ' é t u d e s de g é o l o g i e a p p l i q u é e et d ' h y d r o g é o l o g i e souterraine.
I27
P o m p a g e d i r e c t d a n s la f o u i l l e o u d a n s d e s p u i t s ?
Les débits é t a n t les m ê m e s , la solution puits est préférable car elle permet d'avoir un fond de fouille sec et évite les effets nocifs de l'eau sur les talus. D e u x e x e m p l e s d ' e x p l o i t a t i o n d e m a t é r i a u x s o u s la n a p p e
• Une exploitation avait é t é e n v i s a g é e à la dragline jusqu'à 11 m è t r e s de profondeur, mais les difficultés d'essorage du m a t é r i a u , r e m a n i é par l'extraction, ont conduit à pratiquer un rabattement de nappe et une exploitation au scraper. Le rabattement a é t é fait par pompage dans des cuvettes ceinturant le gisement. A la fin de l'exploitation, il était de 7 à 8 m è t r e s et les débits atteignaient 3.000 mVh pour 4 hectares. Ces débits ont conduit à une interaction avec une station de pompage située à 500 m è t r e s . • Pour une autre exploitation, on a c o m m e n c é pour partie à la dragline, pour partie après rabattement. Mais elle se poursuivra p e u t - ê t r e par extraction c o m p l è t e , après rabattement, afin d'éliminer certaines lentilles d'argile intercalées dans les graves.
Exploitation d'un gisement de matériaux pour remblai par rabattement de nappe (vue générale) - Autoroute A 6, Bois de Laives, S.-et-L.
Exploitation d'un gisement par dragline, sous la nappe Autoroute A6, Saint-Oyen, S.-et-L.
M a t é r i a u x filtres
A l'expérience, le Laboratoire régional de Nancy constate qu'avec un m a t é r i a u 0/100 ou 40/60, il y a colmatage et que, par contre, l'emploi des règles de Terzaghi ou de Kerisel conduit à un m a t é r i a u trop peu p e r m é a b l e . Aussi, recommande-t-il maintenant l'emploi d'un 0/40, reconstitué avec 30 % de 0/5 (coefficient d'uniformité é l e v é , anticontaminant).
128
rticuliers
Nappe en charge dans le sol de fondation d'un ouvrage d'art
H. JOSSEAUME J.-J. SEVESTRE I n g é n i e u r E.N.S.M. Chef de la Section " M é c a n i q u e des Sols et Fondations" J.-F. MAILLARD Assistant Section " G é o l o g i e " J.-P, DUPARCQ Technicien S u p é r i e u r Section " G é o l o g i e " A. VECCHI Technicien S u p é r i e u r Section " M é c a n i q u e des Sols et Fondations" Laboratoire Régional du Bouget
Le Laboratoire central des Ponts et Chaussées et le Laboratoire régional du Bourget ont été chargés par le Service des Ponts et Chaussées de la Seine de l'étude des problèmes de mécanique des sols posés par la construction de la voie de desserte de Fontenaysous-Bois.
Cette voie de desserte (fig. 1) est une autoroute urbaine reliant les autoroutes A.3 (antenne de Bagnolet) et A.86. Elle se détache de l'antenne de Bagnolet au viaduc courbe de Romainville, traverse le plateau de Romainville vers le sud-est puis oblique vers l'est à Montreuil-sous-Bois. Elle descend ensuite sur le flanc
Fig. 1 - Tracé de la voie de desserte de Fontenay-sous-Bois.
131
est du plateau jusqu'au C D . 43 suivant une ligne de plus grande pente.
dans la masse (dalles et gros blocs). Son épaisseur atteint, par endroit, 5 mètres ;
Une étude générale, faite en 1965, a permis de définir les conditions de fondation des ouvrages d'art. Cependant, il s'est avéré nécessaire de procéder à une étude spéciale des fondations de l'ouvrage de franchissement de la R.N. 302, à Montreuil-sous-Bois, le sous-sol présentant un certain nombre d'anomalies locales :
Glaises vertes et marnes à cyrènes :
— profil des couches très irrégulier, — existence d'une nappe en charge à faible profondeur, — existence de cavités dans les couches profondes.
Géologiquement, l'horizon des glaises vertes se présente sous forme d'argiles vertes compactes et relativement homogènes de 6 mètres environ d'épaisseur. A leur partie supérieure, on trouve plusieurs cordons de nodules calcaires (bandes blanches) qui sont le siège de circulations d'eau. Le contact avec le calcaire de Brie sus-jacent est altéré localement. Les marnes à cyrènes leur font suite et sont constituées de feuillets argileux séparés par de minces lits silteux. Leur épaisseur est d'environ 1,50 mètre.
POSITION DU PROBLÈME Ces deux niveaux sont homogènes latéralement ; Plusieurs campagnes de sondages successives ont été exécutées de 1964 à 1967 (sondages profonds carottés et sondages superficiels à la tarière Highway). Les sondages les plus profonds ont recoupé la série géologique du Sannoisien au Bartonien et la succession suivante a été ainsi mise en évidence, de haut en bas (fig- 2) :
Terrains superficiels et remblais ; Calcaire de Brie (ou travertin) : Cet horizon qui couronne la plus grande partie du plateau de Malassis est constitué d'une marne blanchâtre calcaire, emballant par endroits des blocs siliceux dont la taille va de quelques dm à plus de 1 m et qui sont distribués soit en cordons à la partie supérieure de la couche (petits blocs), soit irrégulièrement 3
Marnes supragypseuses : L'assise des marnes supragypseuses comprend deux niveaux, au sommet, les marnes de Pantin, à la base, les marnes d'Argenteuil. Les marnes de Pantin sont des marnes calcaires blanches, fissurées, dont l'épaisseur moyenne est légèrement inférieure à 5 mètres. Elles recèlent une nappe aquifère, localement en charge. Les marnes d'Argenteuil sont constituées par une alternance de marnes bleues et rousses assez compactes, renfermant plusieurs bancs de gypses. Leur épaisseur est de l'ordre de 10 mètres ;
3
Masses et marnes du gypse : Elles totalisent une épaisseur de 20 mètres environ.
L'ouvrage franchissant la R.N. 302 : en béton précontraint, à trois travées continues et comportant deux tabliers indépendants.
Au point de vue géotechnique, les couches superficielles (à l'exception des remblais, du calcaire de Brie et de la partie supérieure de l'argile verte) sont suffisamment résistantes et peu compressibles pour que les ouvrages d'art puissent être fondés sur des semelles ancrées de 1,50 mètre dans l'argile verte et exerçant sur le sol une pression de l'ordre de 2,5 bars. Le tracé de la voie de desserte de Fontenay se trouve sur le flanc sud d'un bombement anticlinal d'axe sensiblement ouest-est qui affecte le plateau de Romainville. Les pendages d'ensemble, orientés nord-sud, sont de l'ordre de un pour cent. D s'y ajoute des phénomènes de fauchage de couches en bordure de plateau, particulièrement dans les thalwegs. Au point de franchissement de la R.N. 302 qui emprunte un de ces thalwegs, l'étude a, en outre, mis en évidence un effondrement local affectant l'ensemble des couches qui surmontent la deuxième masse du gypse. Le phénomène a été provoqué par l'effondrement de cavités de dissolution situées dans cet horizon (soit entre 25 et 35 mètres de profondeur) et les sondages
profonds ont montré qu'il subsiste encore de telles cavités dont la hauteur sous voûte reconnue atteint 5 mètres. Cet affaissement a porté localement à environ 10 mètres la surcharge de la nappe des marnes de Pantin. En effet, au droit de la R.N. 302, le toit des marnes de Pantin descend jusqu'à la cote 84, tandis que le niveau statique de la nappe ressort à la cote 94,50. La voie de desserte devait franchir la R.N. 302 sur un ouvrage en béton précontraint à trois travées continues comportant deux tabliers indépendants. Les perturbations du sous-sol mentionnées ci-dessus posaient deux problèmes : • celui de la stabilité de l'ouvrage au cas où les cavités dans le gypse s'étendraient et provoqueraient un effondrement local des couches superficielles (fontis). Pour parer à cette éventualité il a été décidé, d'une part, de réaliser des fondations et des appuis continus sur toute la largeur de l'ouvrage (des fondations indépendantes avaient tout d'abord été prévues pour chaque tablier), d'autre part, de dimensionner et d'armer les semelles de fondation de façon à ce qu'elles puissent résister à l'ouverture d'un fontis de 6 mètres de diamètre, immédiatement sous la fondation. Par ailleurs, des appareils (tassomètres et capteurs de pression totale) mis en place
133
sous les semelles, devaient en outre permettre de déceler l'extension des cavités ; • celui du niveau de fondation de l'ouvrage. Si l'on conservait la solution adoptée pour les autres ouvrages, c'est-à-dire si l'on se fondait sur l'argile verte, de graves ennuis pouvaient survenir pendant les terrassements : si la surpression de la nappe des marnes de Pantin n'était plus équilibrée par la pression des terres susjacentes il y aurait rupture du fond de fouille par soulèvement (renard). L'adoption d'un niveau de fondation plus élevé éliminait ces risques mais était encore plus aléatoire, compte tenu des caractéristiques médiocres des couches superficielles (risques de tassements différentiels importants). Il a donc été décidé de fonder l'ouvrage sur l'argile verte. Il devenait alors nécessaire d'entreprendre une étude détaillée de la stabilité des fouilles de fondation et de définir les mesures propres à éviter la formation de renards.
PARTICULARITÉS D E L A C O U P E D U S O L Une campagne de reconnaissance très détaillée, comportant des sondages carottés et des sondages à la tarière implantés suivant une maille très serrée (5 à 10 mètres), a permis de déterminer avec précision la topographie du sol au droit de l'ouvrage. Les coupes du sol de fondation dans l'axe des appuis sont représentées sur lafigure3.
ÉTUDE D E S N A P P E S Surfaces p i é z o m é t r i q u e s
Des piézomètres intéressant les marnes de Pantin, l'argile verte et les marnes à cyrènes ont été posés dans des sondages carottés de 116 mm de diamètre. Les piézomètres mis en place dans les marnes de Pantin étaient des tubes en matière plastique de 44 mm de diamètre intérieur, crépines à leur partie inférieure.
Argile verte Argile
verte
Marnes a cyrenes 94,50 ¿Nanpej 9 5yy/yyyyy^yyyy'yyy/y/yA'yy/y^/yy?y^?^y^. Ari:!
100
D:4 2 9 085" Marne
Marne d A r g e n t e u i l
a) suivant l'axe longitudinal de la culée
d'Argenteuil
b) suivant l'axe longitudinal de la pile Côté Romainville
100959085-
Limon des plateaux T r a v e r t i n de Brie - ÛH=5 Argile ver te
--lïi.'SÔ
Mappe
-f~ - v
Limon des plateaux .— Travertin de B r i e
9 0-
D= S 85-
1
Argii c verte
"J_"JJ_Í4.50 Nappe A H =
'
D
_
Marnes a cyrenes—
Marnes a cyrenes 80-
Marne de P a n t i n F= 0 , 9 5 x - = 0,76
a) suivant l'axe longitudinal de la pile
b) suivant l'axe longitudinal de la culée Côté Rosny
Fig. 3 - Coupe du sol de fondation de l'ouvrage de franchissement de la R.N. 302.
134
, - •
5 v
•
Chacun d'eux était entouré d'un filtre en gravier 0/5 sur toute la hauteur des marnes de Pantin. Lefiltreétait isolé de la partie supérieure du sondage par un bouchon étanche en argile-ciment. Dans l'argile verte et les marnes à cyrènes, bien moins perméables, des piézomètres type «Casagrande», ayant un temps de réponse beaucoup plus faible que les piézomètres classiques, ont été utilisés. Es sont constitués d'une capsule cylindrique poreuse (longueur 254 mm, diamètre 50,8 mm) prolongée par un tube de 12,7 mm de diamètre intérieur. La capsule poreuse était entourée d'un filtre en sable de Fontainebleau d'environ 50 cm de hauteur, limité à sa partie supérieure par un bouchon d'argile-ciment.
l'éviter, de se fonder à environ 1,50 mètre au-dessous du toit de l'argile verte. On a donc adopté les cotes suivantes pour les différents niveaux de fondation
(fig.
3) :
— culée côté Romainville : 94,5, — pile côté Romainville : 93,5, — pile côté Rosny : 89,5 (côté province), 92 (côté Paris), — culée côté Rosny: 89,5 (côté province), 91 (côté Paris).
E
Le relevé de l'ensemble des piézomètres, effectué après stabilisation, montre que les niveaux piézométriques sont sensiblement les mêmes pour les trois couches. Leur surface piézométrique est sensiblement horizontale et se situe aux environs de la cote 94,50. Essais de perméabilité dans les piézomètres Afin d'apprécier la perméabilité des différentes couches, certains piézomètres ont été partiellement vidés par soufflage à l'air comprimé et la remontée de l'eau dans ces piézomètres a été suivie en fonction du temps. Ces essais, interprétés en essais Lefranc à charge variable (fig. 4 et 5) ont donné les résultats représentés par le tableau I.
0
100
200
300 t e m p s en
secondes
Fig. 4 - Essai de perméabilité effectué dans un piézomètre les marnes de Pantin (piézomètre n° I).
posé dans
TABLEAU I
Coefficient Couches
Piézomètres
de
perméabilité en
Marnes de
Argile
Pantin
verte
1
1,3
1A
(1
er
essai)
5
I A
(2
e
essai)
8
IB cyrènes
x 10"«
x10x
(1
I B (2
1 0
10-
1,1 x irr
II A
Marnes à
m/s
1 0
10
er
essai)
1.2
x 10-»
e
essai)
5,4
x 10-'°
6.3
x
II B
10-'
FONDATIONS DE L'OUVRAGE L'étude géotechnique de 1965 avait mis en évidence, à la partie supérieure de l'argile verte, une zone altérée plus compressible et moins résistante, de plus d'un mètre d'épaisseur. On retrouva cette zone de moindre résistance à l'emplacement de l'ouvrage et il fut nécessaire, pour
T e m p s en
secondes
Fig. 5 - Essai de perméabilité effectué dans un piézomètre posé dans l'argile verte (piézomètre n° IA - 2 essai). e
135
Les appuis, côté Rosny, sont fondés à deux niveaux différents afin d'entailler le moins possible la couche d'argile verte et, par conséquent, de réduire au maximum les risques de rupture du fond de fouille par renard. Pour réaliser une semelle continue sous ces appuis on a été conduit à adopter les dispositions schématisées
On obtient la même expression pour le coefficient de sécurité à long terme. Un écoulement permanent s'établit alors entre la couche perméable et le fond de fouille. Le toit de la couche et le fond de fouille sont les deux équipotentielles extrêmes de cet écoulement dont la perte de charge est : h
sur lafigure6.
- h = AH
M
N
En effet : H et Semelle continue en beton a r m e
h o. : „ ° -. »:
.O . . . . • » • • «
D
ZK
Dans la partie centrale de la fouille, les lignes de courant sont verticales et le gradient hydraulique prend la valeur :
Ar g 11 e v e r t e ^ G r a v e ou beton
+
N
maigre
Fig. 6 - Disposition adoptée pour les appuis, côté Rosny, fondés deux niveaux.
.
à
h - h M
N
AH D
MN
Un volume de sol a, b, c, d de largeur unité est soumis à une force d'écoulement verticale d'intensité :
ETUDE DU RISQUE DE RENARD E = iy
w
Étude générale de la stabilité d'une fouille (fig. 7). Considérons une couche d'argile homogène saturée, de poids spécifique apparent y, surmontant une couche perméable dont la nappe est en charge. La surface piézométrique de cette nappe se situe à la cote z = H au-dessus du toit de la couche perméable. Une fouille ouverte dans la couche superficielle ne sera stable à court terme que si la pression de l'eau au niveau du toit de la couche perméable est équilibrée par la pression de l'argile constituant le fond de fouille, c'est-à-dire si :
D = AH
V v i
qui tend à le soulever et à son poids déjaugé tend à le stabiliser. U sera stable si : y'D
V'D qui
> AH y
v
d'où : y'D AH
F w
Surface, Piezometnque
yD > y H w
(y +
J
V
D > y„ (D + AH) j/D > ; ; A H
Argile
B
W
and
Si l'on définit le coefficient de sécurité F comme le rapport des forces stabilisatrices aux forces tendant à provoquer la rupture, on a : v -
? y AH
/D
w
136
Couche p e r m e a u i e
Fig. 7 - Schéma d'une fouille ouverte dans une couche constituant le toit d'une nappe en charge.
L
Remarque : On n'obtient la même expression pour le coefficient de sécurité à court terme et pour le coefficient de sécurité à long terme qu'en négligeant les forces de résistance au cisaillement qui s'opposent au soulèvement du fond de fouille. Cette approximation est légitime si la largeur B de la fouille est grande par rapport à l'épaisseur D de l'argile en fond de fouille. Lorsque les forces hydrauliques ne sont plus équilibrées par les forces de pesanteur, l'argile constituant le fond de fouille se comporte comme une dalle encastrée, chargée à sa partie inférieure, et subit des efforts de traction incompatibles avec sa résistance (la résistance à la traction d'une argile, faible à court terme, est pratiquement nulle à long terme). Lafissurationqui en résulte ne permet pas de tenir compte des forces de résistance au cisaillement. Lorsque B et D sont du même ordre, l'expression du coefficient de sécurité indiquée ci-dessus conduit à des valeurs pessimistes.
Application à l'ouvrage étudié Le poids spécifique apparent de l'argile verte étant y = 1,95 t/m , le coefficient de sécurité prend la valeur : 3
y
w
AH
l'extrémité, côté Paris, de la culée où l'épaisseur de l'argile verte était de l'ordre de 1,3 mètre), la stabilité des fouilles de fondation des appuis ne pouvait être assurée qu'en diminuant localement la pression de l'eau dans les marnes de Pantin pendant les terrassements. Pour obtenir le coefficient de sécurité minimal F = 1,25, il était nécessaire d'abaisser la surface piézométrique de 3 mètres dans la zone la plus critique et de 2 mètres par ailleurs. D a donc été décidé de rabattre la nappe des marnes de Pantin au moyen de puits profonds équipés de pompes immergées. On a procédé à un essai de pompage pour déterminer les caractéristiques de ces puits.
ESSAI D E P O M P A G E Conditions et réalisation de l'essai L'essai de pompage a été réalisé dans un puits de 200 mm de diamètre, foré jusqu'au toit des marnes d'Argenteuil qui constituent un substratum imperméable. Le puits était équipé d'un tubage métallique de 150 mm de diamètre, crépine sur toute la hauteur des marnes de Pantin. L'espace annulaire compris entre la paroi du forage et la crépine était rempli d'un gravier 0/5 jouant le rôle de filtre. Le puits était équipé d'une pompe électrique immergée, le débit pompé étant mesuré au moyen d'un compteur totalisateur monté sur la conduite de refoulement.
AH
AH gardant une valeur constante pour un niveau de fondation déterminé, le plus faible coefficient de sécurité est obtenu pour la valeur minimale de D. Les valeurs du coefficient de perméabilité mesurées dans les marnes à cyrènes étant pour certains essais supérieures à celles mesurées dans l'argile verte, il a semblé prudent de faire l'hypothèse que les forces hydrauliques s'exerçaient uniquement sur la couche d'argile verte, ce qui revenait à prendre pour D l'épaisseur de cette couche seule. Les valeurs de F calculées pour chaque appui sont reportées sur lafigure3.
Les fluctuations de la surface piézométrique au voisinage du puits ont été suivies au moyen des piézométres posés dans les marnes de Pantin lors de l'étude de la nappe. La position de ces piézomètres par rapport au puits est représentée sur la figure 8. On a également tenu compte des indications d'un piézomètre (S^ mis en place au cours d'une précédente campagne de sondages et situé à 45 mètres du puits. L'essai a comporté plusieurs phases : 3
— un pompage d'essai à débit constant (Q = 0,96 m /h) interrompu au bout de 4 heures, — un pompage de longue durée à débit constant (Q = 0,63 m /h). La surface piézométrique s'est stabilisée au bout d'environ 24 heures, 3
Côté Romainville, la fondation de la culée ne descendant pas au-dessous de la surface de la nappe et, d'autre part, le coefficient de sécurité pour la pile étant de 4, l'exécution des fondations de ces appuis ne posait pas de problème.
— un pompage utilisant toute la puissance de la pompe. Le débit qui était initialement de 2,7 m /h s'est stabilisé rapidement à 0,9 m /h. Le régime permanent a également été obtenu en 24 heures.
Par contre, côté Rosny, le coefficient de sécurité étant rarement supérieur à l'unité le long de chacun des deux appuis (il atteignait sa valeur minimale F = 0,35 à
Deux pompages successifs étaient séparés par un intervalle de temps suffisamment long pour que la nappe reprenne sa position d'équilibre.
3
3
137
Le tableau III donne les valeurs du rabattement de la surface piézométrique dans les puits et les piézomètres à la fin du dernier pompage.
3.50m P u i t 5
JL-»
/B
' in (9
A
Ces résultats montraient que le risque de rupture des fouilles par renard pouvait être totalement éliminé en rabattant la nappe au moyen d'un seul puits foré dans la zone où le coefficient de sécurité est minimal, c'est-à-dire au voisinage de l'extrémité, côté Paris, de la culée côté Rosny.
• A
Piézomètre d.
6
d a n s U s marnes
RABATTEMENT D E L A NAPPE PENDANT L'EXECUTION DES FONDATIONS
p,„«,n
o '
O A
P i e z o m e t r e dans l a r g i i ?
verte
A la demande du maître d'oeuvre et pour des raisons de sécurité, les dispositions suivantes ont été prises :
\ \
Piezometre a
c y r
"
d a n s 1er m a r n e s
Î S
i
F
9
'g-
8
— deux puits distants de 5 mètres et dont la situation par rapport à l'ouvrage est indiquée par lafigure9, ont été forés jusqu'à la base des marnes de Pantin. Chacun d'eux était équipé d'une pompe électrique immergée fonctionnant sur le secteur. Cependant un groupe électrogène de secours était constamment
~
Implantation du puits d'essai
\
..
...
,
,
disponible sur le chantier ;
et des piézomètres.
Les variations du niveau de l'eau dans le puits et dans les piézomètres ont été suivies, en fonction du temps, pendant les pompages et les remontées de la nappe.
RCMAINVILLE
Résultats de l'essai Les mesures effectuées pendant les deux premières phases de l'essai ont été interprétées par la méthode de Theis applicable en régime transitoire. Les valeurs obtenues* pour le coefficient de perméabilité sont reprises au tableau II. TABLEAU
II
Coefficient d e perméabilité
k en 1 0 "
Puits
6
m/s
Piézomètre III Piézomètre V Piézomètre I Piézomètre VII
1™ Phase Pompage
2
1,6
2
Remontée
2,1
1,6
1,7
Pompage
1,5
1,3
1,4
4,3
Remontée
2,3
1,9
2
4,7
6
2 phase e
5,6
* Les résultats les plus caractéristiques de cet essai de pompage sont cités à titre d'exemple dans l'article de H . Josseaume « Essai de pompage ».
I38
ROSNY
Fig. 9 - Implantation des puits de rabattements et des piézomètres de contrôle pendant les travaux.
T A B L E A U III
Rabattement (en mètres)
Puits
Piézomètre III
Piézomètre V
Piézomètre I
Piézomètre VII
Piézomètre S 6
10,34
8,5
8,4
4
2,5
2,5
7
15
27
45
Distance au puits (en mètres)
. 3,5
— quatre piézomètres encadrant les appuis côté Rosny ont été mis en place dans les marnes de Pantin afin de contrôler l'amplitude du rabattement ; — la surveillance des pompes et des niveaux piézométriques a été assurée jour et nuit. Au début des travaux, les deux puits ont été mis en service simultanément jusqu'à ce que le régime permanent soit établi. Par la suite, chaque puits était mis en service un jour sur deux. Pendant toute la durée du rabattement (de janvier à avril 1968) le débit a varié entre 0,9 m /h et 1,2 m /h (débit moyen 1 m /h), le rabattement mesuré dans les différents piézomètres était compris entre 6,20 et 6,80 mètres de telle sorte que la surface piézométrique de la nappe se trouvait toujours en dessous du fond de fouille. 3
3
3
Dans ces conditions la stabilité du fond de fouille était parfaitement assurée et les travaux se sont déroulés sans incident.
Vue d'une des pompes immergées utilisées pendant les travaux,
Exécution d'un des puits permettant de rabattre la nappe pendant les travaux.
Vue partielle du chantier. On remarque la crépine et la pompe destinées à équiper un des puits.
139
discussion La discussion a surtout porté sur l'aspect économique de l'intervention du laboratoire. L'ampleur des études entreprises et les précautions prises pendant la construction de l'ouvrage étaient-elles en rapport avec l'importance de celui-ci ? Le coût des études effectuées en 1967 (sondages, essai de pompage, étude des sols) s'élevait à environ 1 7 0 . 0 0 0 francs et celui du rabattement de la nappe, pendant l'exécution des fouilles, était de 8 0 . 0 0 0 francs soit, pour ces deux postes, 5 % du prix de l'ouvrage (environ 5 . 0 0 0 . 0 0 0 francs). Ces dépenses paraissent largement justifiées eu égard aux risques encourus. Si la nappe n'avait pas été rabattue pendant les travaux de terrassement, une rupture du fond de fouille se serait à peu près sûrement produite à l'extrémité de la culée côté Rosny, là où le coefficient de sécurité n'était que de 0 , 3 5 (des ruptures ne se seraient pas nécessairement produites en d'autres points de la fouille, du moins à court terme ; de même pour la fouille de fondation de la pile côté Rosny). Dans ces conditions, l'eau aurait rempli la fouille jusqu'à la cote 9 4 , 5 et aurait provoqué un gonflement de l'argile verte (préconsolidée sous 2 bars) constituant le fond et les parois de la fouille. Au minimum, il aurait été indispendable d'approfondir la fouille jusqu'au toit des marnes de Pantin et de substituer à l'argile ainsi éliminée une grave soigneusement compactée ou un béton maigre. Pendant ces travaux, il aurait évidemment fallu rabattre la nappe à une cote inférieure à celle du toit des marnes de Pantin. Il est difficile d'évaluer les conséquences financières d'une rupture de fond de fouille qui se serait produite au cours de ce chantier. Il est probable que le coût d'une telle rupture aurait dépassé nettement celui des études de mécanique des sols et du pompage réalisé pendant les travaux.
140
Tassements dus aux rabattements de nappes H.
La réalisation de nombreux travaux de génie civil nécessite l'exécution de terrassements sous la nappe. Si la perméabilité du sol est élevée ou si les travaux intéressent une couche de terrain formant le toit d'une nappe en charge, il peut être nécessaire de rabattre la nappe par pompage pendant la durée du chantier. Dans le premier cas il s'agit le plus souvent d'assécher un volume de sol suffisant pour que les travaux puissent être exécutés à sec. Dans le second cas, le rabattement a pour but de réduire la pression de l'eau dans la nappe en charge et d'éviter ainsi la rupture du fond de fouille par soulèvement (renard). Suivant la profondeur de la nappe et l'amplitude du rabattement, celui-ci peut être réalisé au moyen de pointes filtrantes (tubes crépines mis en place dans le sol par lançage et reliés à un tube collecteur dans lequel on fait le vide) ou au moyen d'un groupe de puits équipés de pompes immergées.
TASSEMENTS
JOSSEAUME
Ces procédés assurent habituellement une protection efficace du chantier, mais ils sont, par contre, susceptibles de provoquer des tassements dans la zone d'influence du pompage et, de ce fait, d'endommager les constructions qui y sont implantées (le rayon d'action d'un rabattement peut atteindre plusieurs centaines de mètres). Les tassements qui se produisent dans la zone intéressée par le rabattement sont dus : — à l'augmentation des contraintes effectives dans le sol, — à l'entraînement des éléments fins du sol vers les puits (érosion interne). L'érosion interne peut généralement être évitée en entourant les puits d'un matériau jouant le rôle de filtre par rapport au sol en place. Aussi, seul sera traité le problème des tassements dus à l'augmentation des contraintes effectives.
DUS A L'AUGMENTATION DES CONTRAINTES
Tassement dû à un abaissement uniforme de la nappe Soit un massif de sol partiellement baigné par une nappe libre dont le toit se. trouve à la profondeur z comptée à partir de la surface.
0
La contrainte verticale effective exercée par le sol en place est représentée en fonction de la profondeur z par la courbe 1 de la figure la). Lorsque la nappe subit un abaissement uniforme d'amplitude z — z , la poussée d'Archimède n'agit plus sur le sol compris Y
0
EFFECTIVES
entre les cotes z et z, et la courbe des contraintes effectives devient la courbe 2. L'augmentation de la contrainte effective en fonction de la profondeur est égale à y (z, — z ) lorsque z est supérieur à z (fig. lb). 0
w
0
l
Dans le cas d'une nappe en charge dont le toit est constitué par une couche superficielle A peu perméable (fig. 2), un abaissement Zj — z de la surface piézométrique se traduit également par un accroissement y (z — z,) de la contrainte verticale effective en tout point de la couche B. 0
w
0
141
a) Diagramme des contraintes effectives avant et après rabattement.
b) Variation des contraintes verticales effectives due à un rabattement.
Fig. 1 - Influence de l'abaissement d'une nappe libre sur les contraintes verticales effectives dans un massif de sol.
M a i s i l faut aussi tenir compte de l'accroissement des contraintes effectives dans l a couche A . S i , par exemple, les infiltrations de surface sont négligeables, il existe dans cette couche une nappe alimentée par celle de l a couche B et dont le niveau p i é z o m é t r i q u e se situe initialement à l a profondeur z . L'abaissement du niveau p i é z o m é t r i q u e e n t r a î n e donc une diminution de l a pression de l'eau dans l a couche A (plus lente que dans l a couche B en raison de l a différence des perméabilités) et, à l'équilibre, l'augmentation de l a contrainte verticale effective est r e p r é s e n t é e par Je diagramme de l afigure2 de m ê m e allure que celui de l a 0
figure lb.
Si le sol est suffisamment compressible, l'augmentation de l a contrainte effective se traduit p a r des tassements : 1. tassement d u sol compris entre les niveaux z et z somme des tassements des couches élémentaires d ' é p a i s seur d z situées à l a profondeur z et supportant l a surcharge uniforme y„ (z — z ) ;
v
0
x
;
0
2. tassement d u sol situé au-dessous d u niveau z prov o q u é p a r l a surcharge uniforme y (z — z ) s u p p o s é e a p p l i q u é e a u niveau z S i le sol compressible a une certaine extension en profondeur, le tassement d u sol situé sous l a nappe peut être important, l a surcharge due à l'abaissement de l a nappe é t a n t transmise intégralement aux couches les plus profondes. t
w
l
0
v
Variation de La c o n t r a i n t e verticale effective
Lorsque l'amplitude d u rabattement est faible par rapport à l'épaisseur des couches compressibles, o n peut négliger le tassement d u sol compris entre z et z 0
v
L e tassement A H d'une couche de sol fin argileux d'épaisseur H , située e n t i è r e m e n t au-dessous du niveau final de l a nappe, a pour expression :
A
Az: z — z t
c
0
142
=
H - ^ l g ^ l i ^
0
C : indice de compression du sol, e : indice des vides initial, & : contrainte verticale effective initiale appliquée dans le plan moyen de la couche, & : pression de préconsolidation du sol. 0
Fig. 2 - Nappe captive. Variation des contraintes verticales effectives due à un rabattement de nappe.
H
Q
Si le sol ne supporte aucune construction, a' est égal à la pression effective des terres o' 0
0l
Au contraire, si le sol supporte un ouvrage, a' est la somme de la pression effective des terres a' et de la pression verticale effective a' transmise par l'ouvrage. 0
0l
02
Il s'ensuit que le tassement A H , d'un sol non chargé et le tassement A H d'un ouvrage fondé sur ce même sol ne sont pas identiques. Il est intéressant de les comparer dans le cas des sols normalement consolidés et surconsolidés. 2
Sol normalement consolidé Les valeurs de A H , et A H sont respectivement (fig. 3a) :
ig cr
2
a) cas d'un sol normalement consolidé
Ae, C i v Az\ AH, = H î - = H — — lg 1 + — — 1+ e 1+ e \ o-'oi c
w
1
0
AH =
0
H ^ - = - ^ l g ( l ^ ^ - ) 1+ e 1+ e \ a' + a' '
2
+
0
ox
0
02
Le tassement du sol non chargé est donc supérieur au tassement de l'ouvrage. En particulier, un ouvrage dont la fondation couvre une grande surface (remblai, bâtiment sur radier) tasse moins que le sol environnant. En effet, les contraintes transmises par l'ouvrage au sol de fondation s'atténuent peu avec la profondeur et intéressent l'ensemble des couches compressibles ; il s'ensuit donc que a' prend des valeurs nettements différentes sous l'ouvrage et à l'extérieur de l'ouvrage. De plus, le tassement de l'ouvrage est d'autant plus faible que a' est plus élevé, c'est-à-dire que la pression exercée sur le sol est plus grande.
Ae
2
0
02
Inversement, le tassement d'une construction légère fondée sur une semelle étroite est du même ordre que celui du sol non chargé, la contrainte a' transmise au sol compressible étant généralement faible.
tg or b) cas d'un sol légèrement surconsolide Fig. 3 - Variations de l'indice des vides dues à un rabattement de nappe.
02
Sol surconsolidé
On retrouve la même expression que pour un sol normalement consolidé. Par ailleurs, suivant que a' + y^Az est supérieur ou inférieur à a' le sol non chargé tasse ou ne tasse pas. w
On s'est placé dans le cas d'un sol « légèrement » surconsolidé, c'est-à-dire tel que les contraintes verticales effectives qui lui sont appliquées, avant l'abaissement de la nappe, soient supérieures à sa pression de préconsolidation :
c
Dans le premier cas : Ae, C oL + y Az !—= H — l g -2ï 1 2 — 1+ e 1+ e a' 0
Dans ces conditions, le tassement de l'ouvrage s'écrit (fig. 3b) : Ae, C / p áz \ ^ - = H — — lg (1 + — — ) 1+ e 1+ e \
AH = H 2
w
y
0
0
0
02
w
c
AH, = AU
0
c
Il en résulte que le tassement d'un ouvrage fondé sur un sol légèrement surconsolidé n'est pas systématiquement inférieur à celui du sol non chargé. Par contre, l'ouvrage tasse d'autant moins que ses fondations sont plus étendues et qu'il exerce sur le sol une pression plus élevée. 143
Tassement dû à un abaissement non uniforme de la nappe Le rabattement d'une nappe provoqué par un pompage n'est pas uniforme. Son amplitude est d'autant plus grande que l'on est plus proche du groupe de puits ou de pointes filtrantes mis en service. Les équipotentielles de l'écoulement vers ces puits peuvent généralement être assimilées à des surfaces cylindriques à génératrices verticales dans la majeure partie de la zone intéressée par le rabattement. Dans ces conditions, l'augmentation des contraintes effectives en un point M (fig. 4) est : Ao'
= -Au
= y
w
(z, - z ) = 0
y Az w
Fig. 4 - Rabattement autour d'un puits.
On peut alors évaluer le tassement au point M à partir des formules établies aux paragraphes précédents. Az étant variable, le tassement n'est pas uniforme et un ouvrage situé dans la zone d'influence du pompage subit des tassements différentiels, ceux-ci sont d'autant plus importants que l'ouvrage est plus étendu.
// résulte de ce qui précède qu'un rabattement de nappe risque d'endommager principalement les constructions légères de grande superficie, fondées sur semelles étroites et s'appuyant sur un sol normalement consolidé ou légèrement surconsolidé.
PRÉVISION DES TASSEMENTS DUS A U X RABATTEMENTS D E NAPPE ET D E LEURS EFFETS
L'étude préalable des effets d'un rabattement de nappe sur les constructions situées dans la zone d'influence d'un pompage nécessite, en principe, la connaissance des données suivantes : — coupe du sol et caractéristiques de compressibilité des différentes couches, — caractéristiques de la nappe : surface piézométriqué, mode d'alimentation, ordre de grandeur du coefficient de perméabilité des sols. Connaissant l'amplitude du rabattement que l'on souhaite obtenir dans une zone déterminée, il est alors possible de déterminer la position approximative de la surface piézométrique, une fois le régime permanent obtenu (formules de Dupuit, analogie électrique), — caractéristiques des fondations des constructions : mode et niveau de fondation, taux de travail, distance au groupe de puits ou de pointes filtrantes. Cependant, même lorsqu'on dispose de l'ensemble de ces renseignements (ce qui est rarement Je cas), la pré144
vision des tassements dus aux rabattements de nappe et surtout de leurs effets sur les constructions est généralement délicate. En effet, l'amplitude d'un rabattement est souvent assez faible dans une grande partie de la zone intéressée par le pompage et les tassements correspondants sont relativement peu importants sauf si le sol est très compressible. Le calcul ne donnant qu'un ordre de grandeur des tassements, il est, dans ces conditions, difficile de déterminer si le pompage provoquera ou non des mouvements du sol. De plus, les tassements différentiels que les constructions peuvent supporter sans dommage ne sont, en règle générale, pas connus. Dans de nombreux cas, le problème se trouve compliqué par le fait que les caractéristiques du sol et même parfois sa nature ne sont pas suffisamment connues, aucune reconnaissance géotechnique sérieuse n'ayant été faite au préalable. L'étude dont nous allons maintenant exposer les grandes lignes a été effectuée dans de telles conditions.
Vue partielle du chantier en zone non urbanisée.
U N
E X E M P L E
D'ÉTUDE
D E S EFFETS
Position du p r o b l è m e
La construction d'un collecteur d'égoût, long de 3,5 km, entre deux communes de la banlieue parisienne, a nécessité l'ouverture d'une tranchée de 1,30 mètre de largeur et de 2,50 à 4,50 mètres de profondeur dans les alluvions de la Marne. Le sol, constitué de sables plus ou moins pollués, de limons, d'argiles tourbeuses et de tourbes, est situé en majeure partie sous la nappe phréatique, alimentée par la Marne, que l'on rencontre à faible profondeur. La tranchée construite à l'avancement était maintenue hors d'eau par une ligne de pointes filtrantes (procédé Vacuum Concrete) d'environ 150 mètres de longueur assurant le rabattement de la nappe (fig. 5).
D ' U N R A B A T T E M E N T
D E
NAPPE
Tube c o l l e c t e u r
Tranchée
ÎKT Niveau initial de la nappe
Ligne de pointes filtrantes-
Fig. 5 - Assèchement de la tranchée par une ligne de pointes filtrantes.
145
Cet incicent a conduit le maître d'œuvre et l'entreprise à redouter que les constructions situées au voisinage de la partie urbaine du tracé, longue de un kilomètre, ne soient endommagées lors de l'exécution des travaux. Le Laboratoire central a alors été chargé d'étudier les risques de désordres en zone urbaine et de définir, si nécessaire, les mesures propres à les éviter. Une réponse rapide était demandée au laboratoire afin de ne pas interrompre les travaux. Données initiales Cinq sondages de reconnaissance avaient été effectués le long du tracé du collecteur plusieurs années avant l'exécution des travaux. Bien que ces sondages aient atteint une profondeur de 10 mètres, ils n'ont apporté que peu de renseignements sur la nature du sol et sur ses caractéristiques géotechniques. Les indications portées sur les coupes de sondages, telles que « terre grasse », « terre en boue », « sable gras mouvant », mettaient bien en évidence le caractère compressible du sol, mais aucun essai n'ayant, apparemment, été effectué sur les échantillons prélevés, il n'a pas été possible d'apprécier, même sommairement, leur compressiblité.
Boisage ae ia iranciiee.
Par contre, les coupes de sondage montraient bien l'hétérogénéité du sol confirmée d'ailleurs par une campagne de sondages plus récente à la tarière Highway. Ces deux campagnes de sondages ont permis de déterminer des niveaux d'eau situés entre un et deux mètres de profondeur. • Ces relevés étaient cependant peu précis, aucun piézomètre n'ayant été mis en place dans les sondages. Il nous a, par ailleurs, été indiqué que la nappe, alimentée par la Marne, subissait des fluctuations de l'ordre du mètre. Étude d'ensemble de la zone urbaine
Les travaux se sont déroulés de façon satisfaisante dans les zones peu construites, mais, alors que la ligne de pointesfiltrantesse trouvait à une trentaine de mètres d'une usine, l'abaissement de la nappe a provoqué des tassements de quelques centimètres. Le bâtiment principal de l'usine, fondé sur pieux, n'a pas souffert mais un bâtiment secondaire, fondé superficiellement, s'est fissuré à sa jonction avec le bâtiment principal. 146
Compte tenu du délai très court imparti pour l'étude, il n'était pas possible d'envisager une campagne complémentaire de sondages suivie d'une étude approfondie des sols en laboratoire. D'ailleurs, en raison de leur hétérogénéité, une telle étude dépassant le stade d'une identification soigneuse eût, sans doute, été illusoire. Aussi a-t-il été décidé d'apprécier les risques de tassement dans la partie urbaine en se basant sur les critères suivants : hauteur maximale de rabattement (différence entre la cote de la nappe et la cote du fond de fouille), nature du sol, mode et niveau de fondation, taux de travail ou à défaut nombre d'étages des constructions voisines, distances des constructions à la tranchée.
Mise en place d'une pointe filtrante par lançage. On remarque, sur la photo de droite, les sédiments refoulés en surface au cours du lançage.
Pour obtenir la position du toit de la nappe et déterminer approximativement la nature du sol, on a procédé de la façon suivante :
L'examen des sols refoulés en surface au cours du lançage a montré qu'il s'agissait surtout de matériaux sableux :
— d'une part, onze pointes filtrantes (PI à P l i ) ont été implantées tous les 100 mètres en moyenne le long du tracé du collecteur. Elles ont été mises en place par lançage à une profondeur de 6 mètres. Après dissipation de la pression de lançage (20 bars), chaque pointe filtrante, dont la partie supérieure a été laissée à l'air libre, a pu être utilisée en piézomètre,
— entre PI et P5 : prédominance de sable propre avec passages graveleux, — entre P5 et P9 : prédominance de sable plus ou moins argileux, — entre P9 et P11 : sable argileux comportant des couches ou des lentilles d'argile. Les sondages effectués avant les travaux avaient mis en évidence des passages tourbeux dans cette zone.
— d'autre part, au cours du lançage, le sol a été refoulé en surface, ce qui a permis de l'identifier sommairement. On a pu ainsi obtenir très rapidement (en trois jours) des renseignements concernant la nappe et la nature du sol. Les relevés piézométriques effectués à deux jours d'intervalle ont été reportés sur le profil en long de la tranchée (fig. 6). En se basant sur le dernier relevé, les valeurs maximales du rabattement à prévoir dans la zone étudiée étaient : — entre PI et P5 : de 0 à 0,5 mètre, — entre P5 et P8 : de 0,5 à 1 mètre, — entre P8 et P10 : de 1 à 1,5 mètre, — entre P10 et P l i : pas de rabattement.
t
On a pu conclure de ces observations que la compressibilité du sol augmentait de PI vers P U . Ceci a été confirmé par la remarque suivante : le niveau de l'eau dans le piézomètre P10 s'est abaissé d'environ 0,75 mètre entre les deux relevés alors que les indications des autres piézomètres n'ont pas évolué de façon sensible. Cette baisse de niveau au P10 a d'ailleurs eu pour effet de rendre la surface piézométrique sensiblement rectiligne. On en a déduit que cette variation ne correspondait pas à un abaissement de la nappe mais à la dissipation de la pression de lançage. Le sol étant sableux, donc relativement perméable, en dehors de la section P9 - P l i le niveau de l'eau s'est stabilisé rapidement dans les piézomètres. Au contraire, le sol 147
comportant des couches argileuses et, de ce fait, moins perméables au voisinage du P10, la pression de lançage s'est dissipée plus lentement.
— compte tenu de la nature du sol (sable) et de la faible amplitude du rabattement dans la section PI - P5, aucun désordre ne semblait à redouter,
L'enquête concernant les constructions a montré que la quasi totalité des bâtiments importants étaient fondés sur pieux et que le chantier devrait passer à proximité de nombreux pavillons et petits immeubles fondés superficiellement (section P3 - P10) et de bâtiments scolaires de grande longueur (section P9 - P10).
— les bâtiments fondés sur semelles dans la section P5 - P10 risquaient d'autant moins d'être endommagés qu'ils sont plus éloignés du point P10.
L'ensemble de ces données a permis de dégager les conclusions suivantes : la réalisation de la section P10 aucun rabattement,
sabla argileux
P l i ne nécessitait
Dans ce dernier cas, les risques semblaient dans l'ensemble limités, l'amplitude du rabattement à réaliser étant relativement faible. Il a cependant semblé plus sûr de réaliser un essai en vraie grandeur afin de déterminer la zone d'influence du pompage et d'obtenir des éléments permettant de prévoir l'ordre de grandeur des tassements éventuels
avec
p a s s a g e s d ' a r g i l e et de t o u r b e
Fig. 6 - Profil en long du collecteur et r e l e v é s p i é z o m é t r i q u e s .
Essai en vraie grandeur
L'essai a été réalisé dans un terrain vague situé en bordure de la section P9 - P10 c'est-à-dire de la section la plus critique. Ce terrain, sensiblement triangulaire (fig. 7), était limité par un grand immeuble, un garage (tous deux fondés sur pieux) ainsi que par une route nationale passant en remblai à environ 1,50 mètre audessus du terrain naturel. De l'autre côté de la route nationale, les bâtiments scolaires mentionnés précédemment étaient susceptibles de tasser lors du rabattement. Préparation du chantier expérimental (fig. 7)
Vue
d'une ligne de pointes filtrantes u t i l i s é e s au cours de l'essai en vraie grandeur.
148
Une ligne de 26 pointesfiltrantesa été mise en place sur l'accotement de la route nationale sur une longueur de 50 mètres environ (ligne 1), 29 piézomètres (pointes filtrantes travaillant en piézomètres) ont été posés suivants les lignes A , B, C, D, E et F et 3 autres piézomètres G l , G2 et G3 à proximité du bâtiment scolaire le plus proche.
L
Fig. 7 - Chantier expérimental et implantation des piézomètres.
A un mètre de chaque piézomètre, des bornes en béton jouant le rôle de repères de tassement ont été scellées dans le sol (la distance d'un mètre a été choisie afin que les mouvements du sol, susceptibles de se produire au voisinage immédiat des piézomètres à la suite du lançage ne perturbent pas les mesures de tassement). Avant le début du pompage, on a relevé l'ensemble des piézomètres et nivelé les repères de tassement ainsi qu'un repère R (non représenté sur la figure 7) situé de l'autre côté de l'école par rapport à la route nationale. Pour éviter tout risque defissurationdes bâtiments scolaires, il avait été prévu d'arrêter le pompage si les tassements différentiels entre les repères G l , G2 ou G3 et le repère R dépassaient un centimètre. Ces tassements différentiels ne devaient toutefois être contrôlés que si le tassement de l'un des repères G l , G2 et G3 était supérieur à 2 centimètres.
diminution de la dépression et par conséquent un rabattement insuffisant. A la suite de cette constatation, la première ligne de pointesfiltrantesfut mise hors service (20 octobre) et remplacée par une nouvelle ligne (ligne 2) fonctionnant deux jours plus tard. D'autres pointesfiltrantes(ligne 3) ont été lancées entre le 22 et le 27 octobre et mises en service immédiatement. Pendant le mois qui a suivi le début du pompage, le tassement des repères et les niveaux piézométriques ont été observés. La fréquence des mesures, élevée au début de l'essai (4 nivellements et 4 relevés piézométriques par jour), a été fortement réduite par la suite (1 ou 2 relevés piézométriques par jour et 1 nivellement par semaine), les rabattements n'ayant pas augmenté une fois la ligne 3 mise en service. Résultats et interprétation des mesures
Déroulement de l'essai Le pompage a commencé un 12 octobre. Huit jours après, le rabattement maximal ne dépassait pas 1,30 mètre au droit de la ligne des piézomètres E et n'atteignait que 0,50 mètre à l'extrémité de la ligne de pompage la plus proche du garage, alors qu'il eût dû être d'environ 2 mètres. Ceci provenait de la longueur insuffisante de plusieurs pointes filtrantes ; la partie supérieure de leurs crépines se trouvant hors d'eau, l'air pénétrait dans le circuit d'aspiration d'où une
Les résultats les plus caractéristiques de l'étude piézométrique sont représentés sur les figures 8 et 9. Les courbes d'égal rabattement obtenues respectivement les 19 et 29 octobre — à 175 heures et à 409 heures — (fig. 8) ont montré que l'influence du rabattement s'est fait sentir à une distance importante de la ligne de pompage. A 409 heures (c'est-à-dire lorsque la surface de la nappe était à peu près stabilisée), le rabattement atteignait par endroits 0,75 mètre, à 50 mètres de la ligne de pompage. 149
y
ROUTE
• A3
A2 .
.
\_
y
NATIONALE
. A
Bl*.
~
.Cl
'
\
B3 :
!
.El El'
B2« \
\
C3
N
^0,75
\\
*
m
/
*
FI
'
/
'
/
/ 1
I I
I
I I I
/
^-0,50 m
y
^—0,3 5m
y
.
/ y
\ /
y a) après 175 heures de pompage (19 octobre)
\
y
/ .03
ROUTE
A3
A2
NATIONALE
Al A Bl. B2.
— .El
.Cl
YB3.
—
/
125 m
—
—
/ / , ' / /
5 m
^ s
-1,00m ^ ' • " 0
0,7 5 m
y
20 n
6) après 409 heures de pompage (29 octobre) Fig. 8 - Lignes d'égal rabattement.
150
—
_L2
\ ^ . E 3
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0
^
^
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I
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> y s/ yy y y
S y
7
a) ligne des piézomètres C
Ligne de p o m p a g e
b) ligne des piézomètres D
des piézomètres E
Fig. 9 - Évolution de l a nappe le long des lignes de piézomètres.
Cependant, on remarque (fig. 9) que dans une direction perpendiculaire au tracé, la pente de la nappe était très faible lorsqu'on s'éloignait de plus d'une vingtaine de mètres de la ligne de pompage. Il s'ensuivait qu'à moins d'une variation brusque de la compressibilité du sol, les constructions situées au-delà de cette distance ne devaient pas subir de tassements différentiels sous l'effet du rabattement. Bien que le pompage ait duré un mois, les mesures de tassement n'ont mis en évidence aucun mouvement mesurable du sol dans la zone intéressée par le rabattement.
des terres. Faute de connaître les conditions de fondation des constructions légères sises à proximité du tracé, on a étudié les risques de tassement d'un bâtimenttype fondé sur semelles de largeur 0,5 mètre chargées à 2 bars, la profondeur de fondation étant de 0,50 mètre. La contrainte a' transmise à une telle fondation à une profondeur de 2,50 mètres est d'environ 0,3 bar. Cette profondeur de 2,50 mètres correspond sensiblement à la surface de la nappe après rabattement : en effet sous les constructions intéressées, le niveau initial de la nappe était au moins à 1,50 mètre de profondeur et le rabattement devait être d'environ 1 m - 1,20 m ( i ' A z < 0,1 à 0,12 bar). Dans ces conditions, la contrainte effective maximale appliquée à une profondeur de 2,50 mètres était au plus égale à : 02
w
Plusieurs hypothèses concernant l'état de consolidation du sol ont alors été envisagées. Si le sol était normalement consolidé, les constructions ne devaient subir aucun tassement, le tassement du sol non chargé étant, alors, supérieur au tassement du sol supportant un ouvrage. Compte tenu des fluctuations de la nappe, il était cependant peu vraisemblable que le sol soit normalement consolidé. Si le sol était surconsolidé, le fait que le remblai de 1,50 mètre n'ait pas tassé impliquait que l'une des deux conditions suivantes soit satisfaite :
+ o2 + Fw^z = a'0l + 0,3 + 0,12 = a'0l + 0,42 (7
L'essai ayant d'autre part montré que : a' + 0,45 < a' 0l
on avait nécessairement : °~'oi +
a
° o i + 'oi
+
Vv/Az = a'
01
+ 0,3 bar + 0,15 bar < a'
c
(la contrainte effective a' exercée rjar le remblai est de l'ordre de 0,3 bar et le rabattement maximal sous le remblai était supérieur à 1,50 mètre). Q2
Dans le premier cas, aucun tassement n'était à redouter. Dans le second cas, la pression de consolidation du sol était supérieure d'au moins 0,45 bar à la pression
152
e
+ V Az < a' w
c
Cette condition vérifiée à une profondeur de 2,50 mètres, l'était à plus forte raison aux niveaux inférieurs. Quelle que soit l'hypothèse envisagée, l'interprétation des mesures au cours de l'essai en vraie grandeur conduisait donc à prévoir que les tassements absolus dus au rabattement seraient insignifiants. L'exécution du collecteur s'est effectivement déroulée sans incident et aucun désordre n'a été constaté dans la partie urbaine.
Consolidation d'un sol fin argileux par application du vide J.-L. PAUTE I n g é n i e u r E.N.S.M. Croupe " M é c a n i q u e des Sols'' Laboratoire Régional de Saint-Brieuc
Un remblai hydraulique construit en bord de mer en 1964, et constitué en grande partie par un dépôt de 7 à 8 mètres de sol fin (silt argileux très plastique), était en 1966 sous-consolidé et caractérisé par une portance très faible. Pour améliorer rapidement ses propriétés mécaniques, différentes solutions ont été envisagées. Suivant les conseils de M . Kérisel, une expérience d'augmentation de la vitesse de consolidation par application du vide a été effectuée dans ce but en octobre 1966. L'application du vide a été faite à l'aide de la méthode des pointesfiltrantes,couramment utilisée pour les rabattements de nappes. Cette méthode permet de réaliser des puits ponctuels (fig. 1) dans lesquels une dépression est appliquée à la partie inférieure par l'intermédiaire d'une pointe filtrante.
Deux planches d'essais ont été réalisées : — la planche I : constituée par une ligne de puits de sable de 1,20 mètre de diamètre et distants entr'axes de 11 mètres dans lesquels on a simplement mis en place, par lançage, une ou deux pointes filtrantes, — la planche II : constituée par deux lignes de puits ponctuels d'environ 0,30 mètre de diamètre réalisés dans la vase conformément aux dispositions de la figure I. Les deux lignes de puits ponctuels étaient espacées de 3,30 mètres et sur chacune d'elles, la distance entre chaque puits ponctuel était de 1,50 mètre. Sur les deux planches d'essais, les pointes filtrantes étaient placées à 5 mètres de profondeur.
Vanne E X A M E N
T H É O R I Q U E
D U
P R O C É D É
Le phénomène a été décrit par Terzaghi [1] : « Antérieurement à l'application du vide, la surface de la couche à éléments fins et le sol entourant le filtre sont tous deux soumis à la pression atmosphérique p , sensiblement voisine de un bar. Après l'établissement du vide, la pression qui s'exerce sur le sol entourant le filtre est pratiquement nulle, alors que celle qui s'exerce à la surface de la couche reste égale à p . Par suite l'eau se trouve progressivement expulsée du sol et acheminée vers les filtres jusqu'à ce que la pression effective s'exerçant dans le sol au voisinage de la rangée de puits ponctuels ait augmenté d'une valeur égale à la pression atmosphérique. » a
a
30 cm
Fig. 1 Schéma et principe de fonctionnement d'un puits ponctuel.
Dans la pratique, où la transmission du vide peut ne pas être complète, on pourra analyser plus clairement les contraintes agissant dans le sol en fonction de la pression absolue, au lieu de la pression prise par rapport à la pression atmosphérique, comme on le fait habituellement en mécanique des sols. 153
O n supposera que le s o l environnant les puits ponctuels est normalement c o n s o l i d é , que le niveau de la nappe est à l a surface d u s o l et qu'aucune charge n'est a p p l i q u é e sur le sol. Si l ' o n envisage un drain de sable vertical (fig. 2), mis en place dans u n sol n o n c h a r g é , à l a profondeur z , l a pression absolue de l'eau dans le drain et dans le sol est :
p é t a n t l a pression absolue dans le collecteur et en supposant d'autre part que le sable du puits ponctuel reste s a t u r é (p < p j . L a pression totale absolue au point B est : <7 B(abs) = Pa +
1
Y
A v a n t application d u vide l a pression interstitielle absolue était au point B : u
u
O(abs) = Pa + Fw
p y
a
w
B(abs) = Pa + F w
Z
z
L a contrainte effective était alors :
: pression atmosphérique, : poids spécifique de l'eau,
o-'x = z (y - y ) v
L a pression absolue totale dans le sol est : 2
<7(abs) = Pa + V y
: poids spécifique du sol saturé. L a pression effective dans le sol est :
o'
= z
(y
L a comparaison de l a pression interstitielle dans le sol avant application d u vide et de l a pression interstitielle dans le drain met en évidence u n gradient provoquant l'écoulement de l'eau d u sol vers le drain. Si le vide est maintenu suffisamment longtemps, l a pression interstitielle et l a pression effective au point B tendront respectivement vers les valeurs :
- JA»)
U
B(abs) = P + F w
Z
et O'B =
( p - p) + z a
(y - y ) w
L a surcharge a p p l i q u é e au squelette solide devient : Ao-' = p
a
- p
Puits ponctuel non colmaté en surface (fig. 3b)
Pressio n a b s o l u e t r a n s m i s e par l'air a I eau du d r a i n
L a d é p r e s s i o n a p p l i q u é e a u puits ponctuel n'est plus constante. Elle est égale à p — p à l a base d u puits ponctuel et elle est nulle à l a surface d u sol. a
L'analyse est identique à celle d u cas p r é c é d e n t , mais p varie avec l a profondeur z . Fig. 2 - Drain vertical classique.
Tassement et durée de la consolidation Par contre, dans le cas de puits ponctuel avec application d u vide, l a pression absolue de l'eau est r éd u i t e mais i l convient d'examiner l'influence d u colmatage de l'orifice d u puits ponctuel :
Les théories de l a consolidation permettent d'évaluer : — le tassement r é s u l t a n t de l'application d u vide, en supposant que le sol est soumis à une surcharge Aa = p — p i n d é p e n d a n t e de l a profondeur avec u n a
Puits ponctuel colmaté en surface (fig. 3a) L a d é p r e s s i o n a p p l i q u é e a u puits ponctuel est indépendante de l a profondeur. A l a profondeur z-, en A , l a pression absolue de l'eau dans le sable d u puits ponctuel est : U
A(abs) = P + F w
154
Z
puits ponctuel c o l m a t é o u fonction de l a profondeur lorsque le puits ponctuel n'est pas c o l m a t é en surface, — le temps de tassement en se r é f é r a n t dans ce cas particulier à l a t h é o r i e des drains de sable. O n remarquera que l'efficacité d u p r o c é d é , pour une d u r é e d'application d o n n é e , est liée au coefficient de consolidation d u sol.
Pression a b s o l u e
Pression
transmise
transmise
p a r l'air
a l ' e a u du d r a i n
a
DESCRIPTION
D U
SITE
Les remblais hydrauliques effectués avec les produits de dragage obtenus lors de l'aménagement d'un port de commerce avaient été réalisés dans une anse fermée par un cordon d'enrochements. Lorsque l'expérience de consolidation par application du vide a été réalisée, le profil du sol existant était celui indiqué dans le tableau ci-dessous.
p a r l'air
l'eau d u d r a i n
b) puits ponctuel sans bouchon de scellement
a) puits ponctuel avec bouchon de scellement Fig. 3 - Pression absolue résiduelle transmise à l'<
absolue
du drain par le dispositif d'application du vide.
tique. La teneur en eau variait entre 60 % dans les couches sableuses et 110% dans les couches argileuses. Dans les mêmes conditions, la limite de liquidité w variait de 50 à 105 et l'indice de plasticité I de 17 à 50. La cohésion non drainée C était très faible en 1965 et comprise entre 0,0 et 0,1 bar, L
P
u
— Couche B : vase argileuse constituant le fond naturel de l'anse où le remblai hydraulique a été réalisé. Sa cohésion non drainée C variait entre 0,2 et 0,5 bar. u
profondeur (en m è t r e s )
numéro de la couche
nature du sol
observations
A
silt argileux t r è s plastique
remblai hydraulique
INSTALLATION 0,0 à
6,0 à
6,0
8,0
B
vase argileuse
dépôts naturels
8,0 à
9,0
au-dessous de 9,0
C
sables et graviers
D
schiste
substratum
Les caractéristiques principales des couches compressibles étaient les suivantes : — Couche A : réalisée par remblai hydraulique en 1964, cette couche montrait des alternances de minces couches de sable et de silt argileux très plas-
DISPOSITIF D E
D E
D E C H A N T I E R
E T
C O N T R Ô L E
L'EXPÉRIENCE
Avant toute description, il convient de rappeler qu'il s'agissait d'une expérience faite «sur le vif» pour apprécier rapidement les possibilités d'une méthode de chantier et comparer son prix de revient à d'autres méthodes plus courantes. Les plateformes d'essai étaient situées à proximité d'un remblai mis en place à l'avancement dans le dépôt hydraulique et qui avait été, de ce fait, entièrement déplacé. Lafigure4 représente l'ensemble des installations de drainage et de mesures mises en place. 155
(Remblai
hydraulique)
( Remblai
d'accès)
Pompes
G6
' C6
(Remblai
aspirantes
- r T T T - T T T T T T T Gil * ,
hydraulique)
&
)
- r T T T T - T T T T T T T T T " 'C 11
2
G i î . Echelle 0
5
10
i
PLANCHE
I • P u i t s de sao i e
+ puits ponctuels £> puits de sable 0 1,20 m avec pointes filtrantes • cellule de tassomètre (C) • cellule de t a s s e m e n t t é m o i n (CT)
PLANCHE
M
Puits p o n c t ' j e i s
-—collecteur • piézomètres à 2 , 7 0 m de profondeur sauf pour : P4 à 2 , 5 0 m G4 à 4,10 m S4 à 5 m
Fig. 4 - Schéma de l'installation de drainage et du dispositif de constatations.
Installation de chantier
Les deux types d'expériences ont été effectués sur une ligne parallèle au remblai d'accès et distante d'environ 15 mètres du talus de celui-ci. Les différents travaux d'installation : mise en place d'une banquette de sable de 0,30 mètre d'épaisseur, forage des puits, installation du matériel d'épuisement ont eu lieu en septembre, alors que l'essai proprement dit a été effectué en octobre. Puits de sable 6 puits distants entr'axes de 11 mètres ont été creusés dans la vase avec une benne hamergrab sans blindage ( 0 1,20 m environ - profondeur 6 m) et immédiatement remplis de sable. 156
Une ou deux pointes filtrantes ont été placées dans chaque puits à 5 mètres de profondeur. Puits ponctuels 52 puits ponctuels ont été disposés suivant 2 lignes parallèles distantes de 3,30 mètres, l'espacement entre chaque puits ponctuel étant de 1,50 mètre sur chaque ligne. Les pointesfiltrantes(fig. 5) ont été mises en place par lançage à 5 mètres de profondeur en injectant de l'eau sous pression dans le tube d'aspiration. On obtenait ainsi un forage d'environ 30 centimètres de diamètre. Lorsque la pointefiltranteétait à la profondeur désirée, on arrêtait l'injection d'eau et l'on déversait du sable dans l'espace annulaire.
Eau
d
injection
Des manœuvres de louvoiement du tube d'aspiration permettaient la mise en place gravitaire du sable.
Vide t
Le tube d'aspiration était ensuite relié au collecteur général, lui-même relié aux pompes aspirantes (fig. 6), celles-ci permettant, en particulier, de créer une dépression en conduite normale de l'ordre de 0,7 à 0,800 bar.
r
i
i
roi \/
/s
a) fonçage par lançage
,;
'
h) application du vide
ÊSfm
lili
Principe de fonctionnement.
Fig. 6 - Pompes aspirantes.
Le sable utilisé, pour le remplissage des puits de 0 1,20 mètre et des puits ponctuels, était un gros sable 0-2 mm caractérisé par la courbe granulométrique de lafigure7. Il est à noter que les orifices des puits de sable et des puits ponctuels n'ont pas été colmatés à l'aide d'un bouchon d'argile. CAILLOUX
GRAVIERS
GROS SABLE
SABLE FIN
"> 50
g
3 0
LU
a
Qmm
20
200
100
50
20
10
5
2
1
0,5
02
0,1
50>J
20JJ
Diamètres équivalentsijj)
Fig. 5 - Pointe filtrante.
Fig. 7
157
Dispositif de constatation Les appareils de constatation n'ont pu être mis en place qu'après la réalisation des gros puits et des puits ponctuels. Les premières mesures coïncident donc avec le début de l'application du vide. On n'a pu de ce fait mesurer les pressions interstitielles initiales.
Pour avoir une idée approximative du temps de réponse des piézomètres ouverts, on a utilisé la formule de Hvorslev [4]. Dans le cas le plus défavorable (couche de vase argileuse) et en se basant sur les résultats' d'essais œdométriques, on peut estimer le coefficient de perméabilité à 10 cm/s. Le temps de réponse à 50% est alors d'environ un jour et le temps de réponse à 90 % de trois jours. Etant donnée la présence de nombreuses couches minces de sable fin dans le remblai hydraulique, il s'agit, en fait, de valeurs maximales du temps de réponse. -6
Mesure des tassements Les mesures de tassement ont été effectuées à l'aide du tassomètre mis au point au Laboratoire régional d'Angers [2-3]. Le principe de cet appareil est représenté sur la figure 8. Les cellules de tassement ont été placées à environ 0,30 mètre de profondeur. Les mesures de tassements ont été faites par comparaison à des cellules témoins placées dans le remblai d'accès dont la fondation pouvait être considérée comme incompressible. Mesure des pressions interstitielles Elles ont été faites à l'aide de piézomètres Géonor fonctionnant pour la plupart en piézomètres ouverts, sauf ceux situés à proximité des puits de sable et des puits ponctuels qui étaient équipés en piézomètres à volume constant (fig. 9). Les bagues poreuses des piézomètres placés dans la vase étaient situées à 2,70 mètres de profondeur. Les orifices des tubages ont été nivelés à différentes périodes du chantier.
co
2
M T
réservoir
de gaz
manomètre
à
carbonique sous
l'orifice
La mise en service des pointesfiltrantessur les deux plateformes d'essai (puits de gros diamètre et puits ponctuels) a été faite progressivement entre le 29 septembre et le 4 octobre. Les pompes d'aspiration fonctionnèrent en continu jour et nuit jusqu'au 30 octobre, avec cependant deux arrêts des pompes la nuit du 20 au 21 octobre et celle du 21 au 22. Les débits globaux de l'eau rejetée par les pompes d'aspiration et provenant des deux planches d'essais étaient de 2 000 à 3 000 litres/heure.
pression
mercure
tube transparent mis à à
DEROULEMENT D E L'ESSAI CONSTATATIONS
l'atmosphère
supérieur
Cellule
1
w Fig. 8 - Schéma d'un tassomètre, pour la mesure des tassements W.
158
Puits de sable (fig. 10) Les tassements et les pressions interstitielles ont été mesurés suivant la ligne des puits et suivant un profil perpendiculaire à celle-ci et passant par l'axe d'un puits
(fig- 4). Les tassements en fin d'expérience ont été ici relativement réduits : 12 centimètres sur le puits, 8 centimètres à mi-distance entre deux puits et 3 centimètres à une distance équivalente suivant le profil perpendiculaire. La pression interstitielle initiale à 2,70 métrés de profondeur n'était pas uniforme sur l'ensemble du site : vraisemblablement de l'ordre de 0,37 à 0,40 bar, le long de la ligne des puits et un peu plus faible vers le sud. On peut cependant constater que le sol était sousconsolidé (excès de pression interstitielle de l'ordre de 0,1 bar), et que d'autre part l'écoulement de l'eau était bien dirigé vers les puits. Cependant avec une telle maille, l'efficacité était relativement réduite.
Piezometre
ouvert
Piezometre a volume
Principe de fonctionnement.
constant
Des piézomètres ont été placés dans un puits à différentes profondeurs afin d'apprécier la valeur de la dépression créée par la pointefiltrante(fig. 11). Si l'on considère la nappe au niveau du sol, sans application du vide, la pression interstitielle à chaque niveau aurait été représentée par la ligne u = ^ z. 0
w
Les relevés effectués montrent que la dépression était à son maximum à 5 mètres de profondeur, c'est-à-dire au niveau de la pointe filtrante et de l'ordre de 0,2 bar au début de l'expérience, puis de 0,45 bar par la suite. Cette dépression était, par contre, nulle à 2,50 mètres de profondeur. On peut donc penser que l'action des puits s'est traduite par un drainage normal entre 0 et 2,50 mètres et par un drainage sous vide entre 2,50 mètres et 5 mètres de profondeur. Le matériau de remplissage des puits étant perméable, il ne peut offrir lui-même une résistance suffisante et il aurait été, ce ce fait, nécessaire de colmater son orifice.
Puits ponctuels (fig. 12) Les tassements et les pressions interstitielles n'ont été mesurés que suivant un profil en travers (fig. 4).
Fig. 9 - Piezometre Géonor.
Le procédé a été dans ce cas beaucoup plus efficace. En fin d'expérience le tassement au milieu des deux rangées de puits ponctuels était de 42 centimètres et de 19 centimètres à 6 métrés. 159
Pression de l eau 0,3
0 4
(bar) 0.5
jy
X
\
ligne U = y
!
0
w
»
Comme le montre la figure 12, la diminution de la pression interstitielle entre le 4 et le 29 octobre a été de 0,225 bar au milieu des deux rangées de puits ponctuels, de 0,100 bar à 6 mètres et de l'ordre de 0,030 bar à 9,25 mètres.
\
'A y
Bien que les orifices des puits ponctuels n'aient pas été colmatés, il semble que la perte d'efficacité par communication avec l'atmosphère soit plus réduite.
o ?
/s / A /
Dépression •
«pression
Fig. 11 - Répartition de la pression de l'eau dans un puits de sable de 1,20 mètre de diamètre.
160
On considérera que l'isochrone correspondant au 4 octobre représente la pression interstitielle initiale, dans la vase à 2,70 mètres de profondeur. On note également ici la perturbation apportée par la mise en place du remblai d'accès, puisque l'excès de pression interstitielle Au est de 0,140 bar au milieu des deux rangées de puits ponctuels et de l'ordre de 0,080 bar à 9 mètres.
La dépression doit vraisemblablement varier à peu près linéairement entre 0 à la surface et 0,7 à 0,8 bar à 5 mètres de profondeur. On notera que lorsque les pompes d'aspiration ont été arrêtées entre le 19 et le 22 octobre, la pression
en eau w, par une augmentation du poids spécifique y , de la cohésion C et de la pression de consolidation a' . d
u
C - c e l l u l e de tassement
&_ piezometre
PP_ puits ponctuels RP
GIO
RP G M
G13
OU
c
Les prélèvements d'échantillons intacts ayant été effectués après application du vide on constate, par comparaison avec les essais au scissomètre de chantier, qu'en dessous de 5 métrés de profondeur (position des pointes filtrantes) il y a eu modification de certaines caractéristiques du sol. On peut penser que la transmission du vide s'est effectuée assez loin des sondes par l'intermédiaire des minces couches perméables horizontales. Cet effet a dû, en particulier, être ressenti sur les couches de vase naturelles, entre 5 et 7 mètres de profondeur. Évaluation du tassement des couches très molles Sur les cinq premiers mètres, l'indice de compression moyen C du sol est ici voisin de 0,45. Le coefficient de consolidation avec drainage radial C est très affecté lors des essais de compressibilité à Pœdomètre par la présence des couches sableuses. Dans les couches argileuses, on peut admettre pour C la valeur 6 x 10" cm /s. D'autre part l'indice des vides e est voisin de 2. c
r
3
2
r
0
-4
0
5
10 Distance ( rn )
Fig. 12 - Pressions interstitielles à 2,70 mètres de profondeur et tassements. Méthode des puits ponctuels, en deux rangées, distants de 3,30 mètres (profils en travers).
interstitielle a fortement 21 octobre).
remonté
(isochrone
du
Évolution des caractéristiques du sol Pour apprécier l'évolution des propriétés du sol lors de l'essai, des sondages au scissomètre de chantier ont été effectués avant et après l'application du vide. Deux sondages avec prélèvements d'échantillons intacts ont également été réalisés après l'application du vide. Le sondage SI, effectué à une quinzaine de mètres vers le sud, au-delà des puits ponctuels, donne des indications sur les caractéristiques de la vase non soumise à la consolidation par le vide. Le sondage S2, réalisé entre les deux lignes de puits ponctuels, donne des indications sur les caractéristiques de la vase soumise à la consolidation par le vide. On constate (fig. 13) que l'application du vide s'est traduite, pour le sol, par une diminution de la teneur
— Tassement à long terme : En raisonnant sur les cinq premiers mètres, si l'on suppose que la dépression varie ici linéairement entre 0 à la surface et 0,80 bar à 5 mètres de profondeur, la surcharge moyenne entre 0 et 2,5 mètres de profondeur serait de 0,2 bar et entre 2,5 et 5 mètres de 0,6 bar. Les pressions de consolidation a' déduites d'autres sondages effectués sur le site avant l'essai d'application du vide sont de l'ordre de 0,080 bar entre 0 à 2,5 mètres et 0,150 bar entre 2,5 et 5 mètres. z
Le tassement final déduit de ces valeurs serait de 46 centimètres. — Temps de tassement : Il a été évalué à partir de la théorie de Barron* : les deux rangées de puits ponctuels peuvent être assimilées à un réseau de drains verticaux dont la maille équivalente serait : D = ^3,3 x 1,5 = 2,20 m 3
2
En tenant compte de la valeur C = 6x 10~ cm /s, on obtient un degré de consolidation de 50 % au bout de 10 jours et de 80 % au bout de 25 jours. Ces chiffres concordent approximativement avec les tassements observés sur la plate-forme traitée avec les puits ponctuels. r
* Cité par Leonards [51.
161
Fig. 13 - Principales caractéristiques du sol soumis ou non à l'application du vide. sondage SI, à 15 mètres en dehors de la zone d'essai, sondage S2, entre les deux lignes de puits ponctuels, après application du vide
CONCLUSIONS Cet essai, certes imparfait (mais il s'agissait surtout de tester rapidement un procédé peu employé dans ce domaine), montre cependant que certains terrains très mous peuvent être consolidés, par application du vide, sans qu'il soit nécessaire de les surcharger par un remblai, si le dispositif de chantier est bien adapté.
montre que le coefficient de consolidation avec écoulement horizontal C doit être supérieur à 10~ cm /s. 3
2
r
D'autre part, pour donner au procédé le maximum d'efficacité, il est indispensable de colmater l'orifice des puits ponctuels dans lesquels le vide est appliqué.
Les installations devant fonctionner en permanence, on ne peut envisager des durées d'application du vide excédant^ à 3 mois, ceci pour des raisons économiques.
Enfin l'épaisseur de sol traitée par ce procédé ne peut excéder 5 à 7 mètres.
Les conditions optimales d'application du procédé semblent donc réalisées lorsque le sol est relativement perméable ou tout au moins stratifié. En particulier, le calcul du temps de tassement effectué précédemment
Pour des profondeurs plus importantes, on peut utiliser des dispositifs plus adaptés comme ceux employés, par exemple, pour l'extension d'une piste de l'Aéroport de Philadelphie [5].
BIBLIOGRAPHIE [ 1 ] K . TERZAGHI et R. PECK, Mécanique des sols appliquée aux travaux publics et au bâtiment, Dunod (Paris, 1957), 344 p. [2]
M . PEIGNAUD, Mesure du tassement des ouvrages, Bull, de Liaison des Labo. RoutiersP. et G , 11 (1965), 4-1.
[3]
Étude des remblais sur sols compressibles, Recommandations des Laboratoires des Ponts et Chaussées, Dunod (Paris, 1970).
[4]
M.-J. HVORSLEV, Time lag and soil permeability in ground water observations, Bulletin n° 36 U.S. Waterway Experimental Station Vicksburg (1951).
[5]
G . - A . LEONARDS, Les fondations, Dunod (Paris, 1968), 1 106 p.
[6]
G . - R . HALTON, R.-W. LONGHNEY et E. WINTER, Vacuum stabilization of subsoil beneath Runway Extension a Philadelphie International Airport, C.R. du 6 Congrès International de Mécanique des Sols et des Travaux de Fondations (Montréal), Vol. 2 (1965), 61-65 e
162
Stabilité des talus routiers G. PILOT I n g é n i e u r T.P.E. Chef de Section adjoint à la Section " M é c a n i q u e des Sols" D é p a r t e m e n t des Sols Laboratoire Central
GÉNÉRALITÉS Au cours de 1967, le Groupe d'études des talus (G.E.T.) a effectué une étude sur les glissements de talus routiers qui ont pu être observés de 1963 à 1967*. Dans ce domaine, sur 165 talus examinés, plus de 120 étaient, le siège de circulations d'eau : c'est dire à quel point le rôle de l'eau est important ; encore, faut-il préciser que dans ces 120 cas il se manifestait une action visible : écoulements d'eau ou suintements à la surface du talus. Dans les 45 autres cas, l'eau est parfois intervenue sous une forme qui n'était pas visible directement. C'est notamment le cas des ruptures de remblais sur sols mous : les glissement ont eu lieu à cause d'une insuffisance de la résistance au cisaillement provenant des fortes surpressions dans l'eau interstitielle. Finalement, on s'aperçoit que la majorité des désordres sont en relation avec un problème d'ordre hydraulique, soit par l'existence de nappes dans les talus de déblais ou les pentes naturelles, soit par apparition de forts excès de pression interstitielle. Parfois, ce sont des phénomènes d'érosion superficielle qui se produisent et le rôle de l'eau se traduit alors par un entraînement mécanique de particules.
Amorce de glissement (déviation de Sannois).
Ainsi, par simple observation, on voit déjà apparaître les deux aspects principaux des phénomènes hydrauliques qui conduisent aux deux types classiques de condition de stabilité des talus : stabilité à court terme, stabilité
à long terme.
Dans le premier cas, la très faible perméabilité des sols fins (argiles et limons) ne permet pas aux excès de pression interstitielle, nés du nouveau champ de contraintes résultant des travaux, de s'annuler rapidement. * Cf. « Les glissements de talus routiers » par le Groupe d'étude des talus des laboratoires des Ponts et Chaussées (1968).
Érosion de talus de déblai (autoroute urbaine de Marseille). 163
Dans le second cas, un régime permanent s'établit et la pression de l'eau en un point ne dépend plus que de la géométrie du talus et des conditions aux limites. Dans tous les cas, le résultat essentiel pour les études de stabilité est de pouvoir évaluer la valeur de la pression interstitielle u qui intervient dans la détermination de la résistance au cisaillement maximale : T max = c' + (a — u) tgyy. A court terme, u est la somme de deux termes u + Au, u étant la valeur initiale de la pression interstitielle avant les travaux et Au l'excès de pression interstitielle né de la variation des contraintes. Le calcul de Au est, théoriquement, possible à partir de la relation de Skempton [1]. Cependant, les coefficients de cette relation ne sont pas constants, ce qui rend difficiles les calculs de stabilité à court terme en contraintes effectives à partir des contraintes calculées. Pour cette raison, on lui préfère, la plupart du temps, l'étude en contraintes totales où le comportement au cisaillement des sols fins se traduit brutalement par T = C ; cette valeur, déduite d'essais en laboratoire ou en place, intègre le rôle des grains et celui de l'eau. 0
0
u
donné, sont à court terme ou à long terme. C'est dans ce contexte que s'est produit un glissement de la fouille de la centrale nucléaire de Bradwell en Grande-Bretagne où l'étude à court terme ne laissait pas prévoir une rupture très rapide. D'après l'expérience que l'on a des talus routiers dans les sols argileux, on peut cependant dire que bien des glissements se sont produits entre un et trois ans après les terrassements ; il en a été ainsi sur la R.N. 186 au Petit-Clamart (en 1966), sur l'autoroute du Sud, dans la glaise verte (presque tous les ans), et sur l'autoroute du Nord (en 1968). Parfois il suffit de quelques mois, notamment pour l'autoroute A.6 près de Pouilly-enAuxois et près de Mâcon (en 1968). Dans certains autres cas, c'est au bout de six et dix ans que les glissements se sont produits (déviation de Sarcelles en 1968, déviation d'Arpajon en 1967 et en 1969). Il est donc essentiel de noter que le constat de stabilité d'un talus argileux pendant six mois, par exemple, n'est pas un gage de sécurité pour l'avenir et cela n'autorise pas à différer la mise en place de systèmes de drainages.
En fait, il y a une évolution continue à partir des conditions à court terme jusqu'aux conditions à long terme ; les pressions interstitielles à court terme représentent les conditions initiales d'un écoulement transitoire qui aboutit à un écoulement permanent représentant les conditions à long terme. Une question intéresse directement le maître d'œuvre : étant acquis que l'on sait calculer la stabilité d'un talus à court puis à long terme, sait-on préciser le temps qui va séparer ces deux états ? Actuellement, on ne peut y répondre d'une façon précise. Cela dépend évidemment de la perméabilité du matériau : plus le matériau est perméable, plus l'écoulement s'adaptera rapidement aux conditions aux limites ; cette observation n'est cependant qu'à demi satisfaisante car elle fait intervenir la « perméabilité » du matériau (il s'agit naturellement de la perméabilité en place, c'est-à-dire d'un paramètre fort complexe): En effet, si l'on considère le cas important et fréquent des argiles fissurées on se représente bien une « perméabilité de fissures » permettant une évolution assez rapide de la nappe. Mais, à l'intérieur des nodules limités par les fissures, il s'agit de la perméabilité propre du matériau, qui est dix, cent ou mille fois plus faible que la perméarbilité defissures.H en résulte que les pressions peuvent être fort différentes dans lesfissuresou dans les nodules et on ne sait plus très bien si les conditions, à un instant
164
Amorce d'un glissement dû au suintement de la nappe au contact de deux formations de perméabilités différentes - Autoroute A.7, section Vienne-Valence.
Les forces dues à l'écoulement permanent de l'eau sont toujours importantes. Il est bon de rappeler l'exemple repris sur la figure 1 car il montre que l'action de ces forces, dans le sens d'un glissement, peut être de l'ordre de grandeur des forces de pesanteur qui constituent la cause naturelle des ruptures.
Il y a d'abord les difficultés inhérentes aux sites : la reconnaissance géologique doit être suffisamment précise pour permettre la mise au point du programme de mesures ; il faut pouvoir poser des piézomètres et surtout s'assurer de ce que représentent leurs indications. Ensuite, il manque généralement une donnée fondamentale pour prévoir la forme de l'écoulement à long terme : la condition limite en amont du talus. En effet, lorsqu'on se pose ce problème pour étudier un barrage en terre, le niveau de l'eau dans le réservoir, parfaitement connu, fixe la condition hydraulique amont. Dans le cas des talus routiers, cette donnée n'existe généralement pas, sauf pour des conditions géologiques tout à fait particulières ; il faudrait donc évaluer les alimentations provenant du bassin versant, les capacités de rétention des formations supérieures, etc.
o
De toutes façons, l'étude hydraulique d'un talus débouche généralement sur une étude hydrogéologique dont le domaine d'investigation s'étend bien au-delà du talus lui-même. Fig. 1 - Influence d'un écoulement d'eau : zlMg : moment moteur dû à la force d'écoulement, 4 M : moment moteur dû au poids de l'élément p
_ .IMç
j>
~ AM
y
P
w
Sin a Sin (6* + a) cos
e
pour 0 = 6 0 ° et a = 30° on a r = 1.
On constate que l'élément de volume A V est soumis à une force d'écoulement dont la participation au moment moteur est égale à celle de son poids ; au passif de l'intervention de l'eau, il faut aussi ajouter, tout le long de la ligne de rupture, la diminution de résistance au cisaillement provoquée par les pressions interstitielles. On conçoit donc que l'une des opérations d'intérêt majeur, au titre des mesures d'accroissement de la stabilité, soit d'annuler (ou de minimiser) l'incidence de la présence de l'eau. C'est le rôle des drainages que l'on décrira ultérieurement.
* **
E X A M E N THÉORIQUE D U PROBLÈME Les méthodes d'étude des talus étant limitées à deux dimensions, on ne s'intéressera donc qu'aux écoulements bidimensionnels. Les calculs de stabilité consistent généralement, à étudier les conditions d'équilibre d'une masse de sol limitée par une surface choisie comme surface de glissement possible. En effectuant le bilan des forces, il apparaît une force df agissant sur ds, due à la pression de l'eau (fig. 2). Pour écrire les équations d'équilibre il faut donc : — connaître le volume de sol soumis à l'écoulement, c'est-à-dire déterminer la surface libre de l'écoulement, — connaître en tout point de ce volume la valeur de la pression interstitielle.
Il résulte de tout ceci que l'une des phases les plus importantes des études de stabilité consiste à déterminer le régime hydraulique initial, c'est-à-dire avant les travaux, et de prévoir son évolution. En particulier, on cherchera à connaître l'allure de l'écoulement permanent qui s'établira, par exemple, après l'exécution d'une tranchée de déblai. Au paragraphe suivant, on examinera la position théorique du problème mais, dès maintenant, il faut insister sur les difficultés de ces études.
Fig. 2 - Action de l'eau dans un calcul de stabilité.
165
Le problème réside dans la détermination de ces deux éléments, en tenant compte de ce que sur la surface libre la pression interstitielle u = 0.
Ceci conduit à Ah = 0 ; la charge hydraulique est donc une fonction harmonique. La résolution de cette équation est possible, dans des conditions et par des moyens que nous préciserons ultérieurement.
La pression u et la charge hydraulique h sont liées en un point quelconque par h = z H — — cote du point considéré.
^
où z est la w
Par ailleurs, dans un sol homogène et isotrope, l'écoulement permanent est régi par : — la loi de Darcy v = — k grad h (k = coefficient de perméabilité)
— l'équation de continuité en milieu incompressible —•
div v = 0.
On doit faire deux remarques importantes : — le calcul de la répartition des pressions interstitielles u passe par la résolution de cette équation, compte tenu des conditions aux limites du problème. — la charge h ainsi que la pression interstitielle u ne dépendent pas de la perméabilité du milieu ; c'est-àdire que si les conditions aux limites étaient identiques, deux massifs, l'un en sable, l'autre en argile, connaîtraient la même répartition de pressions ; il en serait tout autrement des débits qui seraient, eux, dans le rapport des coefficients de perméabilité.
// faut donc bien séparer la notion de pression de l notion de débit et donc ne pas juger l'efficacité d'un drainage sur la quantité d'eau éliminée.
* ** Le champ des charges hydrauliques comporte certaines lignes remarquables (fig. 3) : te
— les lignes équipotentielles h = C ; — la surface libre u = 0,
h = z,
Oh
3n
0;
— les lignes de courant, orthogonales aux lignes équipotentielles (— = fj) ; ah — les lignes de suintement u = 0, h = z mais — j= 0 ; Zone de suintement sur un talus au contact des éboulis et des calcaires.
dn — les lignes imperméables qui sont des lignes de courant
— les lignes de drainage qui sont des lignes équipotentielles.
L i g n e de c o u r a n t
^ c ' « \
\
L i g n e e'q u t p o t e n t i e l l e h = c ' ^
Mise en évidence par le gel des venues d'eau dans un talus.
166
\
Surface
impermeable oh 3n
Fig. 3 - Lignes remarquables d'un réseau d'écoulement.
=0
L a résolution de A h = 0 se fait donc dans u n domaine limité par certaines de ces lignes o ù les conditions aux limites sont connues. D a n s le cas des talus routiers, o n c o n n a î t souvent, outre l a géométrie de l'ouvrage, une couche i m p e r m é a b l e sous le pied d u talus ainsi qu'une-condition limite en aval (par exemple le drainage de l a chaussée). P a r contre, comme o n l ' a déjà signalé, o n ne c o n n a î t g é n é r a l e m e n t pas le niveau amont ce qui ne permet pas de d é t e r m i n e r le champ de h . O n est donc conduit à des h y p o t h è s e s liées à l a nature des couches de sol situées en amont d u talus. L afigure4 p r é s e n t e deux types de r é s e a u x d ' é c o u l e m e n t dans les talus en sol h o m o g è n e et isotrope, l ' u n sans surface de suintement, l'autre avec surface de suintement.
Surface
A partir d u r é s e a u d ' é c o u l e m e n t , i l est très facile de calculer l a pression interstitielle en u n point quelconque M (fig. 5) ; i l suffit de c o n n a î t r e Péquipotentielle passant par M . E n effet : K
soit :
=
"M
—
+
Z M
+ z
A
MN
L a figure 6 m o n t r e l a r é p a r t i t i o n des p r e s s i o n s interstitielles agissant sur u n cercle de glissement dans les talus soumis aux é c o u l e m e n t s respectifs de l afigure4
libre
70
60
50
4,0
3,0
20
10
a) sans ligne de suintement
E c h e l l e HS.V 0
Surface
5 m
libre
\
Echelle H * V
Pente
—
0
60 55
50
45
: n
40
35
30
5 m
V///////////////////////////////////////////////////////,
a) sans ligne de suintement
25 2,0 15 1,0 0,5
b) avec ligne de suintement Fig. 4 - Réseau d'écoulement.
Surface
libre
b) avec ligne de suintement
Fig. 5 - Calcul de la pression interstitielle.
Fig. 6 - Répartition des pressions interstitielles sur un cercle de glissement. 167
Le mode de formation d'un massif argileux supposé homogène (sédimentation) conduit à une anisotropic naturelle. Cette anisotropic initiale peut être accentuée par le dépôt d'autres sédiments, par la consolidation ou par l'érosion des couches supérieures ; de telles conditions entraînent, entre autres, une anisotropic de la perméabilité qui se traduit généralement par un coefficient de perméabilité horizontal k supérieur au coefficient de perméabilité vertical k .
Surface
libre
h
v
Dans ce cas, la loi de Darcy et l'équation de la continuité s'écrivent respectivement : 0 — k grad h,
k = 7,0
6.0
50
4.0
3,0
20
1,0
0
Fig. 8 - Réseau d'écoulement obtenu sur le modèle affine
div v = 0
et :
pour k = 16 k soit h
, k
D'où
2
v
2
3h , 3h . -r-r + k ^-r = 0 dx dy
h
v
2
2
S u r f a c e libre
k
ou :
ah
ah
dx
dy
2
h
2
2
2
= 0 c he lie H & V
Avec le changement de variable X vient : ah 3X 2
2
ah dy 2
+
0
2
On peut donc étudier l'écoulement dans un talus en sol anisotrope par résolution d'une équation de Laplace, à condition de faire l'étude du type précédent (milieu isotrope) sur un modèle affine du talus réel dans le (fig. 7, 8
rapport k Surface
et 9).
La figure 10 présente les résultats de calculs de stabilité avec trois types defiltrationdifférents : écoulement en sol isotrope, en sol anisotrope (k = 16 k ) et écoulement horizontal. h
h
libre
v
Lorsque les sols sont hétérogènes, ce qui est le cas général, la résolution théorique devient quasi-impossible ; l'essentiel est alors de sefixerun schéma simple qui permette d'avoir une idée valable, semi-quantitative du réseau d'écoulement.
7,0
6,0
5,0
4,0
3,0
2,0
Fig. 7 - Réseau d'écoulement en milieu isotrope.
168
Fig. 9 - Réseau d'écoulement du talus réel. On note que la surface libre est moins incurvée vers le bas et qu'une surface de suintement est apparue sur le parement du talus.
1 0
Dans la mesure actuelle de nos connaissances et de nos possibilités, il faudrait engager des études très poussées et onéreuses pour un gain d'information dont l'intérêt ne serait sans doute pas en rapport avec le coût, ni avec le «risque» que représente un talus routier.
2 068
1.874 1.78 3
D est évident que la position est toute différente lorsqu'il s'agit d'un barrage en terre dont la ruine peut conduire à des catastrophes.
1858
1.934 /j.770 17861 2,049 j 1,808* 1,715*| 1,898 ) ? ? \ \ 1696 J.740 2,0,20
VJ40
1
On n'a envisagé, ci-dessus, qu'une forme d'intervention de l'eau dans la stabilité des talus, celle qui consiste à évaluer les pressions interstitielles le long des surfaces de glissement et à introduire la force résultante dans les équations d'équilibre.
1.6511 I . 1,896
1,842 J ,1.633 j.1.713 J1694
1607 J ^1.943
833,to£tS9o/.1,770 2,082 *j 1.685
1,624/
2
,087
.^96\^ Vl605/,1,885 .2,427
\ ^1,772-^1^78/
D est parfois avantageux d'envisager une autre forme d'intervention en introduisant la force de percolation, ou poussée d'écoulement. Afin de bien examiner l'équivalence des deux points de vue, on considère un élément de volume AN, choisi dans un écoulement linéaire, à direction constante (fig. 11) : cet élément est limité par deux lignes de courant et deux équipotentielles. Indépendamment des réactions intergranulaires, il est soumis à
a) en sol isotrope
son poids W et aux pressions interstitielles dont la résul—• —• tante est U ; ces deux forces ont une résultante R. En explicitant son intensité et en la projetant sur deux axes respectivement vertical et parallèle à la direction de l'écoulement, on trouve que les deux nouvelles composantes sont égales :
y
1.594 20 /l2
^Jl.545
13
^ >'
— dans le sens vertical, au poids déjaugé, 10 / v
—
— dans le sens de l'écoulement, à une force de volume E dirigée selon l'écoulement, dont l'intensité est i ^ , i étant le gradient hydraulique.
\
!*•» Pente 2 / 1
\
w
\
Dans le cas plus général d'un écoulement quelconque dans un talus de déblai étudié en rupture circulaire, on a ainsi équivalence entre les deux systèmes de forces représentés (fig. 12 et 13).
0
b) en sol anisotrope
Dans certains cas géométriques simples, celui des 1,574, 1.455
,• 7 *
.1.652/, 1,4 64 ,1,40 3 791 / 1,504
t . f ï 2 11,!
pentes naturelles, par exemple, où le calcul de E est immédiat, cette seconde forme est plus commode.
,'1.608/U 90,^1,380 J49/* /u3*6 ,1,338 jN 533 ,1.568. 1,325 J 1.374 1.740 /l.374,y-.l,29o/ (1,5 64 1.8001 ^1.361 .1.289 .1,715 \.\l573 , \ 2n/J\ 53 5 1956\\w2T 1^398 1,976
Pente 2/1
A titre d'illustration du rôle de l'eau, on peut examiner comment la pression interstitielle intervient explicitement dans des formules de calcul : • calculs de talus en rupture circulaire par la méthode des tranches (fig. 14). A long terme, en admettant que les forces sont égales de part et d'autre des tranches, le coefficient de sécurité s'écrit :
18 20
cl) + (Wcos a - ub) tg<5' 2
F = c) en sol isotrope avec nappe horizontale Fig. 10 - Calcul de la stabilité des talus.
1 cosa
E W sin a
(méthode des tranches suédoise) 169
Fig. 12 - Forces dans un talus en considérant les pressions interstitielles.
Fig. 14 - Calcul de stabilité par la méthode des tranches.
La pression interstitiellefigureaù numérateur où le terme ub vient en déduction du terme Wcos ^, fonction du poids de la tranche ; le terme c'b étant toujours faible, on voit que ub a un rôle important. 2
Fig. 13 - Forces dans un talus en considérant les forces d'écoulement.
170
• calcul des pentes naturelles en rupture plane (fig. 15). Le coefficient de sécurité vis-à-vis d'une rupture plane, parallèle au terrain naturel, à la profondeur z et lorsque
l'écoulement est également parallèle au terrain naturel, s'écrit : 2
/ y\ + (1- m ) yz \ p ' c'
F = sin 2 /}
w
tg(P' tg /5
Lorsque la nappe est au niveau du sol (m = 1), et que c' est négligeable :
stade, admettons que l'on connaisse ou que l'on ait fait des hypothèses raisonnables sur les conditions aux limites ; il reste à déterminer le champ des charges hydrauliques h en régime permanent dont on déduira le champ des pressions interstitielles u introduit dans les calculs de stabilité à long terme. Trois méthodes peuvent être utilisées :
t g < P
1. Tracé graphique direct des lignes équipotentielles et des lignes de courant ;
On en déduit que, à l'équilibre limite, la pente limite n'est que la moitié de ce qu'elle serait sans écoulement hydraulique.
2. Reproduction de l'écoulement, en étudiant un autre phénomène régi lui aussi par la loi de Laplace ;
F
=
/1 _ \
p /
' „ j _ ^fl' tg jS ~ 2 tg/3
3. Résolution mathématique de Ah = 0. La première de ces méthodes est difficile à utiliser dans le cas des études de talus, puisque la surface libre est, a priori, inconnue. On manque donc d'éléments de départ pour constituer des « carrés curvilignes » limités par des éléments de lignes de courant et de lignes équipotentielles. La troisième méthode (calcul de relaxation par exemple) se heurte aussi à cette difficulté indépendamment de la complexité des calculs (dans ce domaine toutefois, les gros ordinateurs ne doivent pas y trouver d'obstacle majeur). Il reste la seconde méthode, basée sur les analogies, qui a connu beaucoup d'extension.
MOYENS
D'ÉTUDE
L'étude du rôle de l'eau dans la stabilité des talus routiers connaît, en principe, trois phases : a) Étude hydrogéologique de la nappe, avant les travaux, b) Étude, en laboratoire, du ou des régimes hydrodynamiques dans le talus et calcul du coefficient de sécurité, c) Étude, en cours d'exécution et après les travaux, de l'évolution de la nappe et des pressions interstitielles. Nous n'examinerons ici que la phase b)*. A ce * Les phases a) et c) sont traitées aux articles « Rappel des notions fondamentales » de M . Rat et H . Josseaume et « Drainage et rabattement de nappes » de M . Rat.
Un type d'analogie est celui de l'écoulement visqueux d'unfluideentre deux plaques parallèles en verre, proches l'une de l'autre ; on se limite aux problèmes à deux dimensions, en sol homogène et isotrope. Par contre, on peut étudier des régimes transitoires en plaçant dans le fluide des particules métalliques dont on filme ou photographie le mouvement. Le type d'analogie, de très loin le plus utilisé, est l'analogie électrique. Suivant la complexité du problème, on dispose de trois types d'appareillages : — Écoulements permanents bidimensionnels en milieux homogènes isotropes ou non (extension possible aux milieux hétérogènes simples). On utilise la méthode dite du papier conducteur, qui consiste à découper dans un papier conducteur la forme du talus et à appliquer, aux limites, des potentiels électriques analogues aux charges hydrauliques. La surface libre et la surface de suintement sont déterminées par approximations successives ; ensuite, les lignes équipotentielles électriques sont tracées directement sur le modèle à l'aide d'une sonde reliée 171
à un pont de type Wheatstone. La figure 16 montre un modèle en cours d'étude. La méthode est simple et assez rapide, le matériel est bon marché; par contre on est assez limité dans la complexité des problèmes à traiter, en particulier, il est difficile d'obtenir des papiers conducteurs dont les conductibilités soient dans le rapport des perméabilités de divers sols. Ce procédé a été développé surtout depuis 1949 à l'Institut Biaise Pascal du C.N.R.S.
est difficile à manipuler, compte tenu, surtout, des conditions aux limites à respecter. Lorsque le réseau d'écoulement est obtenu, il est facile d'en déduire le champ des pressions interstitielles à introduire dans le calcul de stabilité. Dans certains cas de talus et d'écoulements, le calcul de stabilité a été présenté sous forme d'abaques. Citons les suivants : — calcul de talus en sols homogènes soumis à un écoulement quelconque (nécessite le calcul d'un paramètre hydraulique intermédiaire) ; BISHOP A.-W. et MORGENSTERN N . , Stability coefficients for
earth slopes, Geotechnique, X , 2 (déc. 1960), pp. 129-150. »
— calcul de talus en sols homogènes soumis à un écoulement parallèle de direction quelconque ; KERISEL J., Glissements de terrains, Dunod (Paris, 1966).
— calcul des talus naturels et des remblais sur sols inclinés. M E
PILOT G . et K A C M A Z S. ( M ) , Abaque de calcul de stabilité
d'ensemble des remblais sur sols inclinés, Bull. Liaison Labo. Routiers P. et C , 32 (1968). Fig. 16 - Profil en cours d'étude.
— Écoulements permanents bi ou tridimensionnels en milieux homogènes ou hétérogènes, isotropes ou non. La forme, plus complexe, des conditions géométriques est reproduite en creux dans un moule empli d'un électrolyte qui constitue le milieu conducteur : c'est la cuve rhéoélectrique. Les potentiels électriques, analogues aux charges hydrauliques, sont mesurés dans le liquide par une sonde mobile. De grandes difficultés technologiques se posent pour matérialiser la surface libre, indépendamment des problèmes d'étanchéité, de polarisation, etc. Des modèles en plâtre ont également été exécutés. — Écoulements bidimensionnels permanents ou transitoires, en milieu quelconque. Dans ce cas général, l'écoulement n'est plus régi par la loi de Laplace mais par une autre équation aux dérivées partielles; la méthode de résolution passe par les différences finies; le calcul peut être traité par des méthodes de relaxation citées ci-dessus. Au niveau des équations aux différences finies, on peut réaliser une analogie électrique en constituant un modèle électrique qui « discrétise » le talus réel et le remplace par un réseau électrique dont les branches portent des résistances et des condensateurs. C'est la méthode des réseaux électriques*. Elle est très puissante, mais elle * Elle s'étend également aux modèles tridimensionnels.
172
LES
DRAINAGES
On n'examinera ci-après que les drainages qui s'utilisent dans la construction des talus**. D'abord, il faut insister sur ce que l'on attend d'un drainage : on en attend, si on veut agir sur la stabilité, une diminution des pressions interstitielles et non un débit. Il est bien certain que dans le cas où une tranchée devrait être ouverte dans du sable fin, siège d'une nappe, le drainage aurait pour but d'éliminer l'eau dans la zone des terrassements. Mais dans le cas des sols fins, le drainage ne dùriinuera pratiquement pas la teneur en eau, tout en annulant ou en abaissant les pressions. Il en résulte trois remarques importantes : • avant de retenir le principe d'un système de drainage et de le construire, il faut savoir ce que l'on en attend, ce que doivent être ses effets : ceci suppose une étude préalable de la nappe. Sans cette étude, on risque de mal évaluer le type d'écoulement, de construire un système insuffisant ou inadapté ; ou alors, on accepte l'éventualité, en plaçant un dispositif sûr, de le surdimentionner ; ** Une vue d'ensemble des drainages, de leur conception et de leur calcul fait l'objet de l'article de M . Rat « Drainage et rabattement ».
• on ne jugera pas l'efficacité du système de drainage au seul débit qu'il évacue : ce sont les piézomètres qui indiqueront si la nappe baisse et si les pressions diminuent ; • il est prudent de contrôler la pérennité des drainages : ce sont également des piézomètres qui donneront des renseignements. La pérennité des drainages est évidemment liée à la nature des matériaux drainants. Pour avoir vu, parfois, de l'eau ruisseler à la surface de tranchées drainantes, nous pensons qu'on n'accorde pas assez d'attention aux conditions de filtres et que quelques types de règles sont à rappeler : — A propos des barrages en terre, l'avis de Terzaghi était que : • un matériau cohérent comprenant au moins 15 % d'argile (< 2 fi) ne colmate pas un filtre dont D x 1/10 mm ; 1 5
• en milieu pulvérulent : filtre
(D15)
(dg ) 5
_
de drainage, et aussi, en fonction d'impératifs liés aux conditions du chantier : — éloignement des matériaux drainants adéquats, — temps d'action envisagé pour le drainage, — période des travaux, — accessibilité, — engins disponibles sur le chantier. En fait, on peut toujours proposer des solutions de drainages mais, en plus de l'efficacité, il faut qu'elles soient exécutables et si possible non ruineuses. A ce propos, on doit noter que les drainages sont toujours des ouvrages chers, la stabilité des talus étant bien souvent à ce prix. Il n'y a pas de solution purement « intellectuelle » et le meilleur mécanicien de sol peut seulement assurer, qu'à dépense donnée, il propose les meilleures conditions possibles. Il faut donc généralement faire un calcul économique pour choisir entre plusieurs solutions possibles.
g
sol
M. Kerisel propose de retenir cette règle en la complétant par une condition sur la forme de la courbe granulométrique : si D est la dimension des plus gros grains du filtre, les grains de diamètre D / D U sont en pourcentage ( — — 1 3 1 0 0
^îoo — Le « U.S. Bureau of Réclamation » recommande pour les filtres à granularité uniforme des barrages en terre :
vd ) s»
Un des types de drainage des talus les plus fréquemment employés est le masque drainant sur les talus de déblai. Son rôle est analogue à celui de la recharge aval d'un barrage en terre à noyau ; du fait de sa forte perméabilité, la nappe est rejetée à l'intérieur du talus définitif. C'est une solution sûre. On peut, théoriquement, en calculer les dimensions, par une étude de stabilité classique, pour qu'il conduise à un coefficient de sécurité acceptable (fig. 17).
1
5u
— Lackner conseille, pour les filtres à granularité uniforme derrière les murs de quai : (D o) 5
(d ) 5u
filtre
=
3
à
4
sol
— Des relations plus complètes et un peu moins simples concernant les filtres à granularité uniforme, ont été données par Zweck et Davidenkoff, en tenant compte de la grosseur des grains et de la direction du courant.
* ** Les méthodes de drainage des talus constituent une « panoplie » dans laquelle on choisit suivant le type et la dimension de l'ouvrage à protéger, la profondeur
En fait, ses dimensions dépendent du mode d'exécution et des engins de chantier. Pour un talus d'une quinzaine de mètres de hauteur, dont on ne veut pas laisser longtemps le parement sans protection, la largeur à la base peut être de 6 à 8 mètres, cette largeur pouvant diminuer vers la tête, ce qui conduit à tailler le terrain naturel à une pente supérieure au talus définitif 173
(souvent exécuté à 2/1, parfois à 3/2). On doit donc se préoccuper aussi de la stabilité à court terme de ce talus. Pour assurer le succès de cette construction, l'entreprise doit prendre ses dispositions pour exécuter rapidement le chantier de drainage. Les tranchées de déblai peuvent être équipées de tranchées drainantes longitudinales. Cette méthode est limitée par la profondeur que peuvent atteindre les tranchées; actuellement, elles ne sont guère envisageables au-delà de 3 à 4 mètres, sinon, il faut boiser. Par contre, on peut en disposer plusieurs étages sur le parement du talus (ftg. 18).
Enfin, les talus de déblai peuvent être équipés de drains subhorizontaux. On se heurte toujours, dans ce cas, au problème de la densité des drains. Sans méthode sûre de détermination, un drain au moins tous les dix mètres de longueur du talus paraît nécessaire en une ou plusieurs nappes suivant la hauteur. Leur efficacité est meilleure en les forant inclinés par rapport au talus car ils recoupent ainsi plus de lignes de courant.
Vue d'un faisceau de drains subhorizontaux.
Fig. 18 - Schéma de tranchées drainantes longitudinales.
On notera que le drainage sera d'autant plus efficace qu'il aura été exécuté longtemps avant les terrassements afin de permettre à la nappe de s'abaisser au niveau de la tranchée. On construit parfois des tranchées transversales, ou éperons drainants (fig. 19), surtout utilisés dans des traitements locaux pour des talus de hauteur moyenne (jusqu'à 6 à 8 mètres).
L'autre type d'ouvrage qui recquiert souvent des drainages est le remblai sur pentes argileuses où les tranchées drainantes sous remblai, transversales ou légèrement inclinées, donnent les meilleurs résultats. Outre le rabattement de la nappe du terrain naturel, elles évitent que le niveau de cette nappe ne remonte en amont du remblai, puisque la surcharge apportée diiminue la perméabilité du sol sous-jacent ; plus elles sont profondes et plus elles sont efficaces. Là encore, la limite est fixée par la stabilité des parois de la tranchée : il y a intérêt à opérer par petites sections de façon à la laisser ouverte le moins longtemps possible. On a rarement eu l'occasion de faire des constatations sur l'efficacité du rabattement, sur l'axe du remblai mais il semble qu'une distance d'une vingtaine de mètres, entre tranchées, soit convenable. Dans le cas où cette dernière technique est retenue, il faut également qu'elle soit appliquée avant la construction des remblais, c'est-à-dire que les tranchées soient exécutées environ un an avant. Cette liste n'est pas limitative ; d'autres systèmes de drainages, plus complexes, par exemple par puits et drains subhorizontaux peuvent être utilisés*.
Fig. 19 - Schéma d'éperons drainants.
174
* Un exemple de ce système est décrit dans l'article « Passage de l'autoroute Nancy-Metz, au lieu-dit « Le Château-sous-Clévant ».
BIBLIOGRAPHIE
111
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Une bibliographie abondante traite de ce problème, soit théoriquement, soit sous forme de description de travaux. Indépendamment des ouvrages classiques d'hydraulique et de mécanique des sols (E. H A R R , P . Y . A . POLOBORINOVA-KOCHINA, G . SCHNEEBELI, K . TERZAGHI, G.-A. LEONARDS, J . KERISEL, D.-W. TAYLOR...) on peut citer les publications suivantes : e
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175
discussion
La discussion qui a suivi l'exposé a permis d'insister sur quelques points, de préciser certains autres et a entendre un compte rendu de M . Menneroud * sur les travaux de drainage d'un talus en pente instable. Étude hydrogéologique
préalable
Pour calculer correctement la stabilité d'un talus, il est nécessaire de la faire d'une façon très p o u s s é e . Elle ne doit g é n é r a l e m e n t pas être limitée au voisinage immédiat de l'axe car, pour prévoir correctement l'évolution de la nappe, il faut connaître son alimentation. Elle sera longue (deux ans) car il faut connaître la position la plus haute de la surface piézométrique. E f f i c a c i t é du drainage
Le drainage a pour but de diminuer les pressions interstitielles à l'intérieur du talus. L'efficacité d'un s y s t è m e drainant ne peut être contrôlée que par des p i é z o m è t r e s . Les débits é v a c u é s étant surtout fonction de la p e r m é a bilité du milieu. Lorsque les coefficients de perméabilité sont très faibles, les débits le sont aussi et le temps nécessaire au rabattement augmente. Le rayon d'action des drains est alors petit et il est n é c e s s a i r e d'implanter un réseau très dense de drains. Il existe quelques formules pour calculer l'écartement des drains (formule de Guyon, de Vibert). Elles ne sont pas exactement a d a p t é e s à nos problèmes. Un drainage demande une réalisation très s o i g n é e (filtre anticontaminant) et un entretien sérieux, sinon son efficacité diminue rapidement par suite du colmatage. T r a n c h é e s et é p e r o n s drainants
Leur réalisation est délicate et doit être profondeur, il faut prévoir un s o u t è n e m e n t .
rapide pour éviter les é b o u l e m e n t s . Au-delà
de trois m è t r e s de
Dans tous les cas, on les équipera d'un drain poreux ou d'un tube plastique crépine. Il est difficile de trouver un filtre convenable pour les matériaux fins. Pour qu'un éperon soit efficace, il faut qu'il p é n è t r e p r o f o n d é m e n t dans le talus. Talus de remblais
Lorsque l'on construit un remblai sur une pente instable, il existe deux m é t h o d e s pour assurer la stabilité de l'ensemble : la b u t é e de pied ou le drainage. Les talus de remblais sont sujets à des ruptures superficielles, dues g é n é r a l e m e n t au mauvais compactage des bords. Elles peuvent entraîner des ruptures plus graves, par régression. Mais il peut y avoir aussi contamination du remblai par l'eau qui s'infiltre par le terre-plein central ou le long des glissières de sécurité. Les talus sont souvent le siège de d é s o r d r e s superficiels qui demandent un entretien important. On ne doit pas négliger l'influence de la végétation qui régularise la teneur en eau et e m p ê c h e partiellement l'altération superficielle.
* G é o l o g u e au Laboratoire d é p a r t e m e n t a l de Nice.
176
Site d'implantation du viaduc du Carei.
S t a b i l i s a t i o n d ' u n e p e n t e i n s t a b l e par d r a i n s s u b h o r i z o n t a u x Les travaux de drainage r é a l i s é s sur l'autoroute A 53, ont m o n t r é leur e f f i c a c i t é . Trois viaducs importants
(Pescaire,
Pala, Carei) s'appuient sur du flysch o l i g o c è n e .
Ce
matériau,
constitué
d'alternance de marnes et g r è s plus ou moins c o n s o l i d é s , est t r è s sensible aux glissements. Pour é v i t e r que des d é s o r d r e s n'affectent les fondations, deux mesures ont é t é prises : fondations profondes et drainage des versants.
177
178
En ce qui concerne le deuxième point, un drainage expérimental a tout d'abord é t é mis en place sur la rive droite du Carei (figure ci-contre) qui réunissait les conditions les plus défavorables, à savoir : — p r é s e n c e du contact marnes bleues-flysch en amont de la pile 2, — pente très prononcée, — p r é s e n c e d'un glissement fossile au droit de la pile 3. Deux piézomètres S 2 3 DA et S 2 3 D B , ce dernier équipé d'un limnigraphe, ont é t é forés avant l'exécution du drain S 2 3 DC. Lors de l'exécution du S 2 3 DB, des essais de perméabilité (essais Lefranc à niveau variable) ont é t é réalisés. Ils ont m o n t r é : 1 - que la perméabilité du flysch était essentiellement une perméabilité de fissure (lors des essais, seules les zones fissurées absorbaient des débits notables) ; 2 - l'existence dans la masse du flysch d'un réseau de fissures broyées au-dessous de 22 m è t r e s au S 2 3 D A et 16,50 m è t r e s au S 2 3 DB ; 3 - que ces fissures étaient en connection et en charge (la hauteur piézométrique était voisine de 15,50 m è t r e s ) ; 4 - les perméabilités t r o u v é e s lors des essais étaient toujours pris avec circonspection compte tenu d'une perméabilité de fissure ;
de l'ordre de
10
- 6
m/s,
résultats
devant
être
5 - l'existence de petites nappes suspendues à 16,70 m è t r e s au S 23 DA et 8,40 m è t r e s au S 23 DB (nappes drainées ensuite par les piézomètres). Lors du forage du drain S 23 DC, des venues d'eau ont é t é c o n s t a t é e s à 34, 4 2 , 4 7 et 54 mètres. La nappe a é t é rabattue de 10 m è t r e s au S 2 3 D B . Les débits initiaux étaient de 12 l/mn puis se sont stabilisés à 3 l/mn pendant une vingtaine de jours et sont ensuite p a s s é s à 1,8 l/mn sans que la nappe remonte dans les piézomètres. L'évaluation de la perméabilité a permis de calculer un rayon théorique d'influence (25 m è t r e s dans ce cas). Ceci a permis de fixer un é c a r t e m e n t inter-drain pour la réalisation de la deuxième phase du drainage expérimental. Pratiquement cet é c a r t e m e n t a é t é fixé entre 1 5 et 2 0 m è t r e s . Mais, auparavant, ont é t é forés trois piézomètres provisoires (a, b, c) et deux définitifs ( V 3 - V 5) sur lesquels des essais de perméabilité ont été de nouveau effectués. Les perméabilités trouvées étaient de l'ordre de 10 m/s jusqu'à 15 m è t r e s de profondeur et de 10"* au-delà. 5
Le drain H 3 a alors é t é f o r é ; on a c o n s t a t é une influence sur les p i é z o m è t r e s a, b et c. Puis le drain H 2 avec une influence sur a et b et sur le débit de H 3. Enfin H 1 et H 4. Ensuite ont é t é e x é c u t é s les piézomètres V 1 et V 2 , destinés à remplacer les piézomètres provisoires a, b, c, détruits par la construction de la pile 3. La surveillance du réseau de piézomètres et du débit des drains montre que le s y s t è m e fonctionne bien à l'heure actuelle et que, lors de fortes pluies prolongées, on n'observe pas de r e m o n t é e importante.
179
Vue de l'ensemble du chantier de l'autoroute A.31 au lieu-dit «le Château-sous-Clévant», en mai 1969.
Passage de l'autoroute Nancy-Metz au lieu-dit "le Château-sous-Clévant" C. PILOT I n g é n i e u r T.P.E. Chef de Section adjoint à la Section " M é c a n i q u e des Sols"
Présentation H. SCHLUCK I n g é n i e u r des Ponts et Chaussées Arrondissement "Autoroutes" Direction d é p a r t e m e n t a l e de de Meurthe-et-Moselle
l'équipement
C'est en 1963 que, conscient de la difficulté majeure de faire passer l'autoroute A.31 sur un versant en forte pente dont l'instabilité s'était déjà manifestée par d'importants glissements, le Service de Meurthe-et-Moselle avait sollicité la constitution, sous les auspices du Laboratoire central et du Service spécial des autoroutes, du Groupe d'études du « Château-sous-Clévant ». La mission du service spécial des autoroutes*, essentiellement d'ordre géométrique, était d'étudier un tracé épousant au mieux le terrain naturel, condition impérative, a priori, de la stabilité de l'autoroute. Ce tracé fut rapidement défini par les moyens du calcul électronique et l'étude conduisit à adopter des chaussées à niveaux décalés présentant, en plan, une suite de courbes progressives de 700 à 1.000 mètres environ de rayon. Le Groupe d'études resta, en définitive, constitué par les ingénieurs du Département des sols du Laboratoire central, du Laboratoire régional de Nancy et de notre Service, auxquels furent associés deux spécialistes réputés de la mécanique des sols et de l'hydrogéologie : la Société Mécasol et le Bureau d'études de géologie appliquée et d'hydrologie souterraine (Burgeap). La Société Solétanche fut également appelée, en raison de son expérience, à collaborer aux travaux du groupe, en vue de faciliter l'exécution de décisions toujours urgentes en ce domaine où la durée des études et des périodes d'observation qui leur succèdent, est inévitablement longue. Les travaux du groupe, rapidement entrepris, furent poursuivis pendant plus de quatre années jalonnées réunions d'études, assorties de visites des lieux, au cours desquelles les échanges de vue des participants se révélèrent très positifs et fructueux.
de
Lorsque la première relation de cette opération de Clévant fut donnée, lors des journées d'hydraulique de novembre 1968, nous avions montré notre espoir de voir bientôt gagné ce très difficile passage « Sous-Clevant ». C'est, à présent, une certitude puisque la plate-forme de l'autoroute est en cours d'achèvement sans que des désordres quelconques aient été constatés sur les talus ou le terrain environnant, malgré des conditions d'exécution très défavorables au cours de l'automne 1968-69. Il est néanmoins nécessaire d'assurer une surveillance vigilante du bon fonctionnement des ouvrages de drainage et de l'évolution concomitante des niveaux piézométriques ; aussi aurons-nous encore besoin des conseils du groupe à ce sujet. Sa constitution et les résultats positifs de ses travaux sont, avant la lettre, et c'est collectivement que nous remercierons des Laboratoires central et régional et de notre Service, ainsi que qui furent chargés, à l'origine, de susciter sa formation et l'aidèrent
pour nous, un très bel exemple de participation les ingénieurs et techniciens des Sociétés associées, les ingénieurs du Service spécial des autoroutes à définir ses objectifs. Septembre 1969
* Actuellement Service d'études techniques des routes et autoroutes (S.E.T.R.A.).
181
L'autoroute A.31, entre Nancy et Metz, se situe sur plusieurs kilomètres, au-delà de Nancy, dans la vallée de la Meurthe. Le fond de cette vallée n'est pas très large et il est pratiquement tout occupé par la Meurthe elle-même et le canal, la voie ferrée, la route nationale, des maisons et des usines. Le tracé de l'autoroute a donc dû être placé à flanc de coteau, au-delà de Champigneules, après le viaduc de Frouard, en rive droite de la Meurthe (fig. 1, p.\S4). Les sols qui tapissent ces flancs sont essentiellement des éboulis dont les éléments appartiennent à divers étages du Jurassique et du Lias. Les matériaux dominants sont des argiles (Toarcien) dans lesquelles sont emballés des blocs de calcaire (Bajocien) de toutes tailles et du minerai de fer (Aalénien). Le calcaire bajocien qui constitue le sommet du plateau joue le rôle de réservoir et les sources qui en sont issues s'infiltrent dans ces versants où elles alimentent une nappe pelliculaire dans les formations d'éboulis à dominante argileuse. Ces conditions se traduisent par la formation de versants instables. L'aspect mamelonné des pentes naturelles révèle bien les glissements qui s'y produisent régulièrement.
originalité parmi les mesures généralement retenues dans la construction des autoroutes.
É T U D E D U SITE La figure la) représente, en plan, le passage de l'autoroute qui est à peu près partout en léger remblai ; localement, en quatre sections, le talus amont est en déblai, surtout au droit des buttes sud et nord où deux masses d'éboulis sont plus importantes (vers E et M). Le C.D.40, en amont de l'autoroute, montre à l'évidence l'instabilité du site : il a été à moitié emporté par un glissement, il y a une vingtaine d'années, à un endroit où la plateforme est en remblai de deux mètres seulement. En outre, la chaussée est assez déformée et de nombreusesfissuresparallèles à l'axe de la chaussée se situent sur la moitié ouest. Signalons aussi que plusieurs arbres qui le bordent sont sortis de l'alignement dans la zone du glissement, au droit d'une petite source. L'étude du site s'est faite par étapes, chaque campagne de sondage complétant la précédente et tentant de la préciser. Les reconnaissances se sont ainsi étalées de 1962 à 1966. É t u d e géologique
La construction d'une autoroute sur ces formations se heurte donc aux problèmes de stabilité : au lieu-dit « Le Château-sous-Clévant », près de Pompey, il s'agit d'assurer la stabilité de l'autoroute, en léger remblai, à la base d'un de ces versants naturellement instables. Le lieu de passage est impératif, les terrains disponibles dans la vallée étant destinés aux futures extensions des aciéries de Pompey.
En coupe, au droit du « Château-sous-Clévant », le site présente la succession de couches suivantes, de haut en bas (fig. 2) : — le calcaire (Bajocien), — le minerai de fer (Aalénien), — les grès supraliasiques, — les argiles (Toarcien),
Devant la difficulté qui se présentait, l'Ingénieur maître d'œuvre décida, en 1963, de confier les études à un groupe de travail comprenant le Bureau d'études de géologie appliquée et d'hydrologie souterraine (Burgeap), le Bureau Mécasol et les laboratoires des Ponts et Chaussées, auquel l'Entreprise Solétanche, chargée des sondages, était associée. Les tâches de ce groupe étaient : — d'organiser et d'exécuter les études d'hydrogéologie et de mécanique des sols, — d'élaborer un système expérimental de drainage et de contrôler son efficacité, — de faire le plan des drainages définitifs. Dans cette communication, on s'attachera surtout à décrire le système de drainage profond qui constitue une 182
— les schistes carton, — les grès médioliasiques, — les marnes à ovoïdes (Domérien). Le versant lui-même est tapissé d'éboulis de pente dont le pied recouvre localement des allusions de la Meurthe. La campagne de sondage de l'étude spécifique a permis de dresser le profil en long géologique dans l'axe de l'autoroute (fig. 1b). On y rencontre : • des alluvions récentes de la Meurthe au sondage c3 (2,4 m de vase ou argile molle) ; • des éboulis de pentes qui constituent la formation la plus importante, mais aussi la plus hétérogène ; leur épaisseur est, au maximum, de 15 m à la butte sud (sondage E) et 20 m à l a butte nord (sondage M).
1
I
Calcai r e
1
I ! I : I
T TLI I I I I
Fig. 2 - Coupe géologique schématique du site. 1
I ^
I
I Nappe Nappe
M i n e r a i de f e r
infrabajocienne
Gres s u p r a li a s l q u e s Nappe d eboul is
Eboulis
Argiles
argileux
|
P a s s a g e de I a u t o r o u t e
Schistes Carton Grés medioliasiques
M a r n e s a ovoï des
- i - i - ' - 1-1-rzr - - I - - I - I-
-I - -
r - l - l - l - - I - I - ' "I - I - I - I T l-l
l - l - l - l - l l - l - l -I - I ^ T ^ T I -II- I- I- l - l - I-
-I
I-
I-
- 1-1
— des argiles plastiques jaunes en surface, — des argiles et marnes plastiques noires provenant de l'altération des schistes carton, — des marnes altérées enrobant des blocs calcaires et d u minerai de fer ; au sud, des schistes carton, pyriteux, plus o u moins altérés ; •
I
- I -
•II-
I-
I-
I -
I -T^T
I-
• les marnes à ovoïdes qui constituent u n substratum
Us comprennent :
•
I-
-II- •I-
en dessous, le banc de grés medioliasiques, é r o d é s à l a partie nord, dont le pendage est de 3 % vers le sud ;
t r è s dur. C e profil en long ne donne qu'une idée i n c o m p l è t e du site. L a figure 3 r e p r é s e n t e u n profil en travers au droit de l a ligne de sondages K et fait a p p a r a î t r e l a masse d'éboulis argileux sur laquelle est fondée l'autoroute ainsi que l a couche, l a m i n é e , de schistes carton qui ont été entraînés. L e grès médioliasique, dont le pendage transversal est é g a l e m e n t de l'ordre de 3 % , se termine en sifflet, sans l'affleurer; i l est recouvert par les éboulis ; cette position joue un rôle d é t e r m i n a n t dans l a stabilité de cette zone.
Fig. 3 - Coupe géologique au droit des sondages K .
183
184
185
Étude hydrogéologique
Étude de mécanique des sols
Tout en amont, le calcaire, le minerai de fer et le grès supraliasique constituent un ensemble susceptible d'accumuler de l'eau et de la redistribuer au versant : la nappe infrabajocienne sert de source d'alimentation continue des éboulis et y crée ainsi un niveau aquifère superficiel.
Les essais ont été effectués en laboratoire, sur échantillons intacts. Les matériaux étudiés sont : — les matériaux de surface (éboulis), — les schistes carton, — les grès médioliasiques, — les marnes à ovoïdes.
Dans le secteur sud (al, d2), le niveau hydrostatique correspond à celui de la nappe alluviale de la Meurthe dont les alluvions, perméables, favorisent le drainage naturel de la nappe superficielle. Par ailleurs, surtout au nord, cette nappe circule dans des éboulis à perméabilité variable mais toujours faible, en raison de la teneur en argile. Les grès médioliasiques, formation perméable, coincée « en sandwich » entre deux formations marneuses qu'elle draine, contiennent une nappe aquifère qui est plus ou moins bien drainée suivant la nature des matériaux auxquels ils sont abouchés : — vers le profil E , les grès entaillés par la rivière sont directement en contact avec les alluvions grossières de la Meurthe qui en assurent le drainage et l'on observe la concordance entre le niveau des deux nappes ;
LES MATÉRIAUX DE SURFACES
Ce sont des éboulis de pente hétérogènes, argileux ou marneux avec des passages limoneux et sableux, renfermant des rognons calcaires et gréseux et aussi, parfois, desfiletsgypseux provenant de l'oxydation des pyrites. Les valeurs des teneurs en eau sont assez dispersées (entre 14,5 et 39 %) ; la moyenne de 96 mesures est de 23,9 %. Les masses volumiques du sol sec connaissent la même dispersion ; la valeur moyenne est de 1,63 t/m (les sols sont pratiquement saturés) ; la moyenne des masses volumiques est de 2,02 t/m . 3
3
Les moyennes de 17 mesures des limites d'Atterberg donnent I = 29 et w = 50. Les pressions de préconsolidation s'étagent de 0,6 à 3,3 bar, et la moyenne des indices de compression C est de 0,12. P
— vers le sondage A , les grès sont recouverts par 15 mètres de schistes carton et ils sont isolés des alluvions. La nappe devient captive ; — entre H et J, les alluvions (présentes en I) assurent le drainage des grès ;
L
c
Les caractéristiques mécaniques à court terme ont été mesurées par compression simple et au scissomètre ; dans le premier cas, la moyenne est C = 0,7 bar (47 mesures), dans le second cas 0,8 bar (44 mesures) ; les paramètres de résistance au cisaillement intergranulaire, calculés par moyenne de 41 éprouvettes, ressortent à c' = 0,1 bar et d>' = 24°. u
— vers le nord (sondages K à O), les gres sont plus hauts, le pendage vers la Meurthe étant moins marqué. Ils se terminent par un biseau surmonté d'éboulis argileux: la nappe des grès, maintenue captive par les schistes carton, ne trouvant pas d'exutoire, contribue à alimenter la nappe superficielle des éboulis (fig. 3) et y maintient un niveau piézométrique élevé. Vis-à-vis de la stabilité, ces conditions d'écoulement sont particulièrement défavorables. Le niveau d'équilibre de la nappe profonde se trouvé élevé à tel point que, localement, les piézomètres étaient artésiens (légèrement en amont du remblai). Dans la zone K, zone des piézomètres artésiens, il a été noté que les piézomètres crépines dans les éboulis réagissaient avec un retard de deux mois par rapport à ceux des autres secteurs ; c'est l'observation de ce retard (qui tradujt l'incidence d'une alimentation plus lointaine que celle, directe, de la pluie) qui a permis d'orienter vers le biseau des grès les reconnaissances destinées à découvrir l'origine de ces glissements. 186
En ce qui concerne la stabilité de la pente naturelle au sondage K , si l'on examine une rupture plane, parallèle au terrain naturel, à 4 mètres de profondeur, pour un écoulement uniforme dont la surface libre serait au niveau du terrain naturel, on trouverait un coefficient de sécurité F » 3,2. Cette discordance avec l'instabilité manifeste de la pente (F < 1), provient de deux facteurs (fig. 4) :
— l'écoulement hydraulique réel est plus défavorable que l'écoulement uniforme ; — le comportement du sol, à long terme, correspond sans doute plus aux caractéristiques résiduelles qu'aux caractéristiques de pointe, soit c' = 0 et 4>' = 16°; avec ces valeurs on trouverait F « 1,30. La différence entre 1,30 et 1 proviendrait de l'imagé simplifiée de l'écoulement hydraulique. res
res
1
C'est un matériau peu compressible (C = 0,049) dont la pression de consolidation n'a pas pu être déterminée. c
LES GRÈS MÉDIOLIASIQUES
Fig. 4 - Schéma de calcul sommaire de stabilité (écoulement uniforme) dans la zone des sondages K .
La teneur en eau moyenne est de 9,1 % (11 mesures) et la masse volumique de 2,36 t/m .
LES SCHISTES CARTON
3
Ce sont des schistes bien stratifiés, bitumineux et très compacts; ils s'altèrent rapidement à l'air et donnent naissance à de nombreux feuillets d'aspect cartonneux. Leur teneur en eau moyenne est de 14,7 % et leur masse volumique de 1,95 t/m ; les limites d'Atterberg I = 26 et w = 52, sont proches de celles mesurées sur les éboulis. ?
P
Dans les échantillons, ils sont apparus sous forme de grès à grains fins assez tendres avec intercalations marneuses.
La moyenne de 11 compressions simples s'élève à 54,4 bars. Les essais triaxiaux n'ont pas pu être exécutés : compte tenu de la compacité du matériau, ses caractéristiques mécaniques n'ont rien à voir avec celles des éboulis qui conditionnent le projet.
L
Les valeurs de la résistance à la compression simple s'étendent de 0,38 (échantillon très fissuré) à 140 bars; le comportement des schistes est donc très hétérogène. Un essai triaxial consolidé drainé aboutit à c' = 0,25 bar et G)' = 25°, soit un peu plus que sur les éboulis.
Ces grès, probablement quasi-imperméables dans la masse, sont rendus aquifères par la présence d'un réseau de diaclases et defissuresplus ou moins ouvertes. Cette perméabilité « secondaire » d'origine tectonique, est un phénomène fréquent dans les formations dures et résistantes intercalées entre des couches marneuses ou argileuses tendres.
Fig. 5 - Tranchées drainantes et drains subhorizontaux expérimentaux dans la zone des sondages K .
187
Fig. 6 a)- Réseau d'écoulement naturel dans les éboulis de la zone des sondages K . Étude par analogie électrique (document Mécasol).
LES MARNES A OVOÏDES
Ce sont des marnes très compactes fossilifères et pyriteuses. La teneur en eau moyenne est de 9,4 % (19 mesures) et la masse volumique est de 2,34 t/m . 3
La moyenne de 14 essais de compression simple est de 24,5 bars ; une série d'essais triaxiaux consolidés drainés conduit à c' = 0,1 bar et O' = 50°. Le matériau est pratiquement incompressible. Cette étude confirme que la couche « sensible » est constituée par les éboulis et que l'écoulement, de l'eau y joue un rôle prédominant.
ÉTUDE DES DRAINAGES A la suite de ces études, il apparaît que c'est la zone des sondages K qui est soumise aux conditions hydrogéologiques les plus critiques. La nappe de surface étant alimentée par la nappe profonde des grès et l'écoulement localement ascendant, ces conditions sont très défavorables vis-à-vis de la stabilité. Cette constatation étant faite, il était évident que c'est cette zone qui devait servir de « test » pour le 188
système de drainage qui pourrait être étendu à toute la section d'autoroute. La première idée fut de construire un drainage de surface, dont la technique restait à définir : drains subhorizontaux suivant la ligne de plus grande pente ou tranchées drainantes suivant cette même direction. Afin de vérifier l'efficacité de ces deux systèmes, deux tranchées drainantes expérimentales, p l et p2, et deux drains subhorizontaux, dl et d2, ont été exécutés (fig. 5). Ces quatre drains sont situés dans les éboulis, à une profondeur moyenne de 2,50 mètres environ ; ils traversent donc des terrains de perméabilité médiocre : '-» Le débit de la tranchée pl est nul bien que l'extrémité de la tranchée ait atteint des blocs de grès ; ceux-ci proviennent certainement d'éboulis englobés dans une matrice argileuse imperméable et ne permettent pas de « décharger ». • La tranchée drainante p2 débite de façon irrégulière ; elle a certainement contribué au rabattement d'un mètre qui a été constaté au piézomètre K6, en moins d'une semaine. • Le drain subhorizontal d l , malgré un faible débit (0,004 1/s) a rabattu rapidement les niveaux des piézomètres du profil L : 2,3 m en L, 2 m en 12, 1 m en IL
Fig. 6 b) - Calcul sommaire de stabilité de la pente naturelle avant le drainage de la zone K.
189
215
F i g . 7 a) - R é s e a u d ' é c o u l e m e n t dans les é b o u l i s a p r è s drainage profond dans le g r è s de la zone K . É t u d e par analogie é l e c t r i q u e (document M é c a s o l ) .
• le drain subhorizontal d2, situé à proximité du profil K débite en moyenne 0,02 l/s, sans influencer les piézomètres voisins. Ce système de drainage n'a donc pas fourni les résultats espérés puisque, hormis sur la ligne L, les piézomètres n'ont pratiquement pas varié. Dès lors, il apparaissait nécessaire d'agir directement par un drainage profond sur les grès médioliasiques qui étaient apparus comme la principale source d'alimentation en eau des glissements. Pour se fixer une idée de l'efficacité que pourrait avoir un drainage à ce niveau, une étude d'écoulements hydrauliques, par analogie électrique sur papier conducteur, a été effectuée. Après exécution de plusieurs modèles destinés à bien ajuster conditions aux limites et zones de perméabilité avec les indications des piézomètres, on a obtenu le réseau d'écoulement représenté sur la figure 6a). Le niveau piézométrique dans les grès médioliasiques est déterminé en imposant la charge correspondant aux mesures sur le piézomètre k8 et en adaptant des zones perméables dans les éboulis afin que les potentiels mesurés s'accordeut aux niveaux 190
relevés dans les divers piézomètres. La principale observation concerne l'alimentation de la nappe superficielle par les grès ; on trouve, en particulier, qu'il existe toute une zone, partie en amont de l'autoroute mais sous le C D . 40, partie sous le remblai, où les lignes d'écoulement sont dirigées de bas en haut, ce qui délimite une « zone critique ». Si l'on effectue un calcul sommaire de stabilité, en glissement plan (fig. 6b), à partir de caractéristiques de résistance au cisaillement résiduelle (c; = 0 et d>; = 16°), il vient F x 1,14. Si l'on tient compte de ce qu'il existe sans doute des lignes de rupture plus défavorables que celle choisie, on voit que cet écoulement rend bien compte de l'instabilité naturelle de la pente. Un type de drainage profond a été simulé en faisant l'hypothèse de l'exécution d'une rangée de puits, au droit du sondage k8, dans laquelle la charge serait abaissée de 8,60 m; la figure 7a) montre le réseau d'écoulement qui en résulte : on note qu'il n'y a plus de lignes de courant ascendantes et que, dans la mesure où la surface du terrain naturel ruisselle en permanence, il n'y a plus de zone dangereuse. Le même calcul que les précédents (fig. 7b) conduit dans ces conditions, à un coefficient de sécurité de 1,78, ce qui assure la stabilité de la pente. es
es
191
192
1
C'est donc avec la conviction que le drainage profond permettrait de résoudre le problème de stabilité qu'une solution dans ce sens fut recherchée ; on a pensé à nouveau à la solution drains subhorizontaux forés depuis le pied des éboulis ; il s'est vite révélé que c'était techniquement impossible, la longueur et la pente exigées pour les drains les rendant inexécutables. On s'est donc orienté vers la solution, radicale, du drainage au sein même du grès par un puits complété par un éventail de drains subhorizontaux, forés à partir de la base de ce puits, dont on escomptait qu'il coupe les fissures du grès dans lesquelles doivent s'effectuer les circulations d'eau. C'est sur ces bases que fut conçu un système expérimental de drainage profond dans la zone des sondages K (fig. 8).
Ce système comprend : — un puits de 2 m de diamètre environ, de 20 m de profondeur, implanté en amont du C D . 40 ; il traverse les grès médioliasiques sur toute leur épaisseur, — un puits relais, de 4,50 m de diamètre et 7 m de profondeur, situé près du pied amont du talus de l'autoroute, — deux collecteurs, l'un de 67 m de longueur, reliant les deux puits, l'autre de 56 m, sous le remblai, du fond du puits relais à la surface du terrain naturel, — un faisceau de 4 drains subhorizontaux à partir du puits amont, — un faisceau de 2 drains subhorizontaux à partir du puits relais.
Puits relais implanté dans les éboulis : la déformation des cadres de rigidité met en évidence l'importance des forces de poussée (il a été nécessaire d'ajouter un deuxième cadre, et de modifier, en profondeur, le système d'étaiement).
193
Le programme de mise en service du système expérimental a été établi afin d'analyser l'efficacité respective de chacun des éléments drainants : puits relais seul, puits amont seul, puits amont et ses drains subhorizontaux, enfin, système complet. La mise en service s'est déroulée en quatre phases. Le tableau ci-contre présente parallèlement les opérations effectuées et leur influence sur la nappe des grès, dont l'évolution en trois points caractéristiques (piézométres k8 crépine dans les grès à l'amont du biseau, kl2 crépine dans les grès dans le biseau, k5 dans les éboulis, à l'aval du biseau) est reportée sur la figure 9. La figure 10 montre les rabattements de la nappe, résultant de la mise en service du système complet ; il en résulte trois observations fondamentales : 1° L'essentiel du rabattement provient du puits amont et de ses drains subhorizontaux ; la mise en service du puits amont avait tout de même rabattu la nappe des grès de 2,50 m juste à l'amont de la zone à assainir.
Puits k amont : fissuration des grès.
O C t 0 B R E 1966 5
10
15
20
N O V E M B R E 19 F 6 25
31
5
10
15
20
|
75
30
D E C E M B R E 1966 5
10
15
20
I 25
31
J A N V I E R 1967 5
10
15
I
D E R O U L E M E N Î Pompage DES
Perforation
puttsretais collecteur aval
Perforation collecteur entre puits
Forage drains puitsamont
Forage drains puitsrelais
TRAVAUX A r r i v é e d'eau dans le 16/11 ( à 35m du p u l l s r e l a i s
Phase 1
A r r ê t du drainage par le puits amont (fermeture
1 Phase 2
du c o l l e c t e u r )
Phase 3
203 202 201
VA RI A t I 0 N
200
DJES
199
NIVEAUX
198
PIEZOMETRiQUES
197 1 96 195 194 193 30 mm
HAUTEUR 20 mm DES 1 o mm PRECIPITATIONS 0 mm
Fig. 9 - Évolution des niveaux en k5, k8 et k l 2 au cours de la mise en service du système expérimental de drainage (document Burgeap).
20
25
31
Dispositif drainant mis en service
Influence sur la nappe
Phase 1
Puits relais seul.
Phase 2
Puits relais et puits amont subhorizontaux).
(avec drains
Rabattements très importants de la nappe des grès (4 à 6 m), a c c e n t u é s par le forage des drains subhorizontaux.
Phase 3
Puits relais et ses drains subhorizontaux isolés du puits amont (ses eaux ne s ' é c o u lent plus vers la Meurthe).
Baisse s u p p l é m e n t a i r e à p r o x i m i t é des drains subhorizontaux des puits (2 m en k12) r e m o n t é e des niveaux près du puits amont (2,50 m en k8).
Phase 4
Mise en service du dispositif complet.
Baisse des niveaux à p r o x i m i t é du puits amont. Pas de changement près du puits relais.
Rabattements faibles, sensibles à p r o x i m i t é puits relais (fig. 9).
immédiate
du
Fig. 10 - Rabattements observés depuis la mise en service du système expérimental de drainage, soit du 18 octobre 1966 au 9 mai 1967 (document Burgeap).
195
2° Le rabattement de la nappe des grès est très important et le secteur où la nappe est déprimée s'étend à grande distance du dispositif ; le rabattement dépasse 7 m sur tout le biseau de grès, jusqu'à une distance de plus de 100 m vers le sud et il atteint 5 m à 100 m du puits, en direction du nord. Cet abaissement de 7 m est à comparer avec celui de 8,50 m qui avait été imposé sur le modèle d'analogie électrique ; on doit donc attendre du drainage réel un effet semblable à celui qui a été indiqué par les calculs sommaires.
— la stabilité de la zone amont de l'autoroute ne peut être assurée que par un drainage profond au niveau des grès médioliasiques ;
3° On ne remarque, dans la période considérée, aucune influence du système de drainage profond sur les niveaux de la nappe des éboulis, en aval du biseau de grès médioliasiques. Cette nappe, à cet endroit est donc essentiellement alimentée par les écoulements superficiels et les précipitations ; ainsi, elle est remontée, tout au long de la période octobre-février, à la suite des précipitations d'automne et d'hiver.
— Au titre des drainages profonds : au droit des sondages I : un puits et cinq drains subhorizontaux,
En fonction des résultats de ce système expérimental, le drainage définitif a été conçu à partir des deux considérations suivantes :
— Au titre des drainages superficiels :
196
— ce système n'agissant pas sur la nappe des éboulis en aval des grès, il était nécessaire d'exécuter, en outre, un drainage superficiel composé de tranchées drainantes transversales. Ce drainage définitif (fig. 11) comprend donc, outre le système expérimental en K :
au droit du sondage L : un puits amont, un puits relais et six drains subhorizontaux, au droit du sondage M : un puits amont, un puits relais et six drains subhorizontaux.
le bétonnage des fossés du C D . 40 qui favorisaient les circulations d'eau,
la construction de tranchées drainantes transversales, de 2,50 m de profondeur, espacées de 40 m. La difficulté du problème qui se posait au « Châteausous-Clévant » résidait essentiellement dans le fait que l'origine des glissements observés dans les éboulis argileux était la nappe des grès médioliasiques qui, masquée par les éboulis, n'affleurait pas et n'avait pas été reconnue au cours de la première campagne de sondages préliminaires, limitée aux abords immédiats de l'autoroute. L'originalité de la solution adoptée en définitive provient de ce qu'il a fallu rechercher puis drainer cette nappe, largement en dehors de l'emprise de l'autoroute, au moyen d'un réseau de puits de grand diamètre permettant l'exécution de drains forés subhorizontaux, inexécutables depuis la surface du sol.
Puits M amont : vue sur l'éventail des drains (comme le montre notre document, l'eau de la nappe des grès contient beaucoup d'oxyde de fer qui se dépose à la sortie des drains).
L'importance des rabattements obtenus par ce système laisse bien augurer de l'efficacité de ce drainage pour stabiliser le glissement sur lequel sera placé l'autoroute.
'OMppy ì
pr.12,80 m
L E G E N D E
T r a n c h é e s
drainantes
0=100mm
0 = 300 m m
-
0 = 100
mm
Drains
profonds
9 = 42 m m
Fig. 11 - Plan des drainages définitifs. 197
c o m m e n t a i r e s
Situation du p r o b l è m e Ainsi qu'il a été dit, diverses raisons (toutes impérieuses) rendaient impossible l'hypothèse de tracés différents. Il fallait donc s'accommoder du site, ce qui entraînait la construction de l'autoroute sur le bord d'une ancienne loupe de glissement, d'où les travaux de drainage destinés à couper l'alimentation en eau. Le coefficient de sécurité, avant travaux, était évidemment inférieur à l'unité (des arbres situés au bord aval du C D . 4 0 avaient reculé de plusieurs mètres).
Résultats et c o û t des travaux L'ensemble du drainage réalisé - systèmes l - K - L - M (drainage profond), tranchées drainantes transversales - a permis d'obtenir un coefficient de sécurité supérieur à 1,50. Le coût du drainage, des travaux annexes et des études, a été de 1.900.000 francs qui se décomposent ainsi : — Études — Puits
2 9 0 . 0 0 0 francs 4 9 0 . 0 0 0 francs
(puits amont, 5 8 mètres à 3 . 8 0 0 francs = 2 2 4 . 0 0 0 francs puits relais, 4 2 mètres à 6 . 3 0 0 francs = 2 6 6 . 0 0 0 francs) — Drainage à partir du fond des puits — Tranchées drainantes (3.937 mètres à 142 francs) — Divers (bétonnage, passage sous le C D . 4 0 , etc.)
3 5 0 . 0 0 0 francs 5 5 9 . 0 0 0 francs 2 1 1 . 0 0 0 francs
Ce coût, apparemment élevé, ne correspond en fait qu'au prix d'un pont de 7 5 mètres ou d'une traversée de vergers (bien souvent, pour un simple franchissement de rivière, le kilomètre d'autoroute revient à 10 millions de francs).
Ensemble du drainage profond ( l - K - L - M ) Le nombre de systèmes a été fixé après l'examen des rabattements produits par le système K, le but recherché étant de rabattre presque totalement la nappe dans les grès. L'examen des rabattements produits par la mise en service de chacun des systèmes met en évidence leur influence caractéristique. O n peut aussi vérifier la perméabilité de fissures des grès (des rabattements ont lieu très loin du système dans une direction donnée). Était-il nécessaire de réaliser à la fois un puits amont et un puits relais ? Le problème est d'ordre économique : une option est prise au début, afin de réaliser les travaux en une seule phase (sinon, leur coût est nettement plus élevé), rechercher le système le plus efficace. On choisit ainsi, d'abord le puits amont (en fonction de la position du biseau des grès, des conditions d'accès), puis on décide si un puits est nécessaire ou pas (longueur de l'exutoire). Notons aussi qu'il a fallu se placer nettement au-dessus du biseau (supposé) des grès, celui-ci n'étant pas connu de façon assez précise. D'autre part, l'utilisation de puits avec pompes a été rejetée, en raison des difficultés ultérieures inhérentes, en particulier, aux problèmes d'entretien. Ce système a permis des rabattements importants en amont de l'autoroute mais a eu peu d'influence sous l'autoroute (rabattement d'un à deux mètres). Aussi, le système a-t-il été complété par des tranchées drainantes réalisées sous la future autoroute.
T r a n c h é e s drainantes Elles ont été réalisées tous les 2 0 mètres et des piézomètres (du type ouvert) ont été posés afin de mesurer leur influence. On a constaté que le rabattement était peu important. En fait, leur rôle est d'accélérer le drainage des éboulis, en évacuant les eaux de pluies abondantes.
I98
D i g u e s
e n
t e r r e
H. JOSSEAUME
L y construction des digues en terre pose un certain nombre de problèmes d'hydraulique des sols qu'il a paru souhaitable de ne pas laisser de côté au cours de ces journées. Ces problèmes se retrouvent d'ailleurs, dans une certaine mesure, lors de la construction de remblais routiers de hauteur importante que les laboratoires des Ponts et Chaussées ont l'occasion d'étudier dans le cadre du programme d'autoroutes.
{ a)
L'étude du comportement d'une digue en terre permet d'illustrer, par des exemples concrets, les principales notions développées dans les articles précédents : pressions interstitielles, forces d'écoulement, drainage, résistance au cisaillement, long terme, court terme, etc.
DIFFÉRENTS TYPES D'OUVRAGES Le coût d'une digue en terre est d'autant moins élevé que les sols utilisés pour sa construction proviennent de gisements plus proches. H s'ensuit que, dans la plupart des cas, on a intérêt à utiliser les matériaux disponibles au voisinage du chantier. Ceux-ci déterminent le type de l'ouvrage. Schématiquement, les sols employés pour la construction d'une digue en terre peuvent être classés en deux grandes catégories : — les matériaux perméables (sables, graves) caractérisés par une résistance au cisaillement élevée, — les matériaux peu perméables (argiles, limons argileux) caractérisés par une résistance au cisaillement plus faible. Si l'on dispose, à proximité du chantier, de quantités importantes de matériaux peu perméables et d'un faible volume de matériaux perméables, on est amené à construire un ouvrage homogène en matériaux peu perméables (fig. la). Au contraire, si la proportion des deux types de matériaux est inversée, on est conduit à adopter la
a) barrages homogènes en matériaux peu perméables équipés de différents systèmes de drainage, avec, de haut en bas : coin drainant aval, tapis drainant aval, tapis drainant prolongé par un drain dans le corps de digue b) barrage à noyau c) barrage zone Fig. 1 - Différents types de barrages en terre :
199
solution « ouvrage à noyau étanche », le noyau étant construit en matériaux peu perméables et les recharges en matériaux perméables (fig. lb). Par contre lorsque les recharges sont constituées de matériaux ayant des perméabilités nettement différentes, les matériaux occupent une position d'autant plus centrale dans le corps de digue que leur perméabilité est plus faible (barrages zones, fig. le). Dans le cas où, dans un même site, des matériaux perméables et des matériaux peu perméables sont disponibles en grande quantité, le choix du type d'ouvrage dépend généralement de son importance. Les pentes des talus d'un barrage homogène construit à partir d'un sol argileux sont relativement faibles alors que les pentes des talus d'un barrage à noyau sont généralement plus raides (la résistance au cisaillement du sol des recharges étant plus élevée). Il s'ensuit que le volume des matériaux mis en œuvre dans un barrage à noyau est moins important, toutes choses étant égales par ailleurs. Cependant, il est nécessaire d'interposer entre le noyau et les recharges, des filtres ayant pour but d'empêcher l'entraînement des éléments fins du sol. La construction de ces filtres est suffisamment onéreuse, pour que, dans le cas de certains petits ouvrages, la solution « digue homogène » soit plus économique.
DIFFÉRENTES PHASES DE L'ÉTUDE DE LA STABILITÉ D'UNE DIGUE E N TERRE L'étude de la stabilité d'un barrage en terre met en jeu les méthodes générales d'étude de la stabilité des talus. Parmi les plus utilisées, citons celle de Fellenius et surtout celle de Bishop. Le coefficient de sécurité d'un talus est fonction de sa géométrie, des paramètres de cisaillement intergranulaire c' et O' du sol et des pressions interstitielles qui s'y développent. Dans le cas d'un barrage en terre, les pressions interstitielles dans le corps de l'ouvrage et dans la fondation évoluent considérablement au cours de la vie de celui-ci. Les paramètres de cisaillement du corps de l'ouvrage (surtout c'). peuvent également subir des variations lors de la mise en eau. Aussi la stabilité d'une digue en terre doit-elle être vérifiée à différents stades de son histoire : — pendant sa construction et en fin de construction, — lorsque l'eau est à son niveau maximal dans la retenue et qu'un écoulement permanent s'est établi à travers l'ouvrage, c'est-à-dire dans les conditions normales d'exploitation, — lorsque l'on abaisse rapidement le niveau de l'eau dans la retenue (vidange rapide). 200
Les caractéristiques de l'ouvrage sont déterminées le plus souvent par son comportement au cours des deux dernières phases : le talus aval est alors dimensionné en tenant compte des conditions existant lorsque l'eau dans la retenue est à son niveau maximal et le talus amont en tenant compte des conditions créées par la vidange rapide. Cependant, dans certains cas, il s'avère nécessaire de modifier ces caractéristiques pour assurer la stabilité de l'ouvrage pendant la période de construction.
COMPORTEMENT DE L'OUVRAGE PENDANT SA CONSTRUCTION Facteurs susceptibles de provoquer la rupture Pendant la période de construction, la stabilité d'une digue en terre peut être compromise : 1. Lorsque la capacité portante du sol de fondation est insuffisante, c'est-à-dire lorsqu'il comporte une (ou plusieurs) couche argileuse peu ou moyennement consistante. Le temps de consolidation d'une telle couche sous le poids du corps de l'ouvrage est généralement très supérieur à la durée de la construction. On se trouve donc sensiblement dans les conditions d'un chargement non drainé et la résistance au cisaillement mobilisée dans l'argile est sa cohésion non drainée C . Si l'argile est peu consolidée, C ne peut équilibrer les efforts de cisaillement transmis par une digue de hauteur moyenne. Si la couche argileuse est peu épaisse et se situe à faible profondeur, on a souvent intérêt à l'enlever. Dans le cas contraire on est amené à prendre une ou plusieurs des mesures suivantes : u
u
— construction du corps de digue en plusieurs étapes, — accélération de la consolidation des sols argileux au moyen de drains de sable verticaux, — adoucissement des pentes des talus. 2. Lorsque des pressions interstitielles excessives se développent dans le corps de digue, c'est-à-dire lorsque celui-ci est constitué en grande partie de sols fins argileux de teneur en eau élevée ayant une perméabilité telle qu'ils ne se drainent que très lentement. Lorsqu'une couche de sol fin argileux vient d'être compactée (généralement à l'énergie « Proctor normal »), elle n'est pas saturée et contient un certain volume d'air. La pression interstitielle y est donc négative. Pendant la construction du corps de digue, le sol se comprime sous le poids des couches supérieures, son volume des vides décroît et l'air interstitiel se dissout dans l'eau : le degré de saturation augmente donc et peut, le cas
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Caractéristiques
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Contrainte verticale
(bar)
Fig. 2 - Variations de la pression interstitielle en fonction de la contrainte verticale, pendant un essai triaxial non drainé effectué tend vers l'unité pour les valeurs élevées de <7,
à déformation latérale nulle (essai K ) . 0
a, échéant, devenir égal à l'unité. L a diminution du volume des vides se traduit par une augmentation de la pression interstitielle d'autant plus importante que la compressibilité du fluide interstitiel (eau + air) est plus faible par rapport à la compressibilité du squelette solide*. A
Lorsque le degré de saturation initial est suffisamment faible, c'est-à-dire lorsque la teneur en eau w du sol est inférieure de quelques points à la teneur en eau optimale de compactage, l'air interstitiel ne se dissout pas complètement dans l'eau interstitielle, m ê m e si la pression exercée par la partie supérieure du remblai est grande. Dans ces conditions, le fluide interstitiel reste suffisamment compressible pour que les pressions interstitielles qui se développent en cours de construction soient faibles.
sol est de l'ordre de la teneur en eau optimale ou lui est supérieure, la compressibilité du fluide interstitiel diminue très vite lorsque l'on charge le sol et la pression interstitielle augmente de plus en plus rapidement avec la surcharge jusqu'à ce que le sol soit saturé. Ce phénomène est illustré par la courbe de la figure 2 représentant les variations de la pression interstitielle dans
* Par exemple, la variation Au de pression interstitielle, consécutive à une variation Acr, de la contrainte totale verticale lorsque le sol ne subit aucune déformation latérale, a pour expression : Au =
l
—^-Aa
x
1 + n ^
m
v
C : compressibilité du fluide interstitiel, m : compressibilité du squelette solide à déformation radiale nulle, n : porosité du sol. w
v
Inversement, lorsque le degré de saturation est suffisamment élevé, c'est-à-dire lorsque la teneur en eau du
201
une éprouvette de sol compacté soumise à une pression verticale cr croissante à déformation latérale nulle. On
Il s'ensuit que la pression interstitielle se dissipe partiellement pendant la construction. Cependant, dans le cas d'un ouvrage d'une certaine hauteur construit à remarque, en particulier, que le rapport tend vers partir de matériaux argileux relativement humides, cette dissipation est généralement insuffisante pour assurer l'unité pour les valeurs élevées de a II en résulte que les pressions interstitielles qui se développent dans le sa stabilité. A moins d'adoucir fortement la pente des talus ou de diminuer la teneur en eau du matériau (ce corps de digue pendant sa construction compromettent qui n'est généralement pas possible en climat humide), d'autant plus sa stabilité que sa hauteur est plus on est alors amené à construire le corps de digue en grande. plusieurs étapes. La pression interstitielle pendant la Ceci peut également être mis en évidence en consiconstruction varie alors comme le montre lafigure4. dérant la résistance au cisaillement non drainé du corps de digue. Lafigure3 représente la courbe intrinsèque obtenue à partir d'un essai non consolidé non drainé effectué sur un sol argileux compacté à une teneur en eau assez élevée. La résistance au cisaillement du sol augmente avec la contrainte normale, mais de plus en plus lentement (ceci en raison de la dissolution progressive de l'air interstitiel dans l'eau interstitielle). Elle devient constante lorsque le sol est complètement saturé. La résistance au cisaillement mobilisée le long d'une surface potentielle de glissement est donc sensiblement Hauteur du r e m b l a i au-dessus du point c o n s i d e r é du même ordre dans le cas d'une digue de grande hauteur et dans le cas d'une digue de hauteur moyenne, Fig. 4 - Variations.de la pression interstitielle en un point d'une construites à partir d'un même sol de teneur en eau digue en terre pendant sa construction. Le fait de l'édifier en élevée. deux étapes, permet une dissipation substantielle de la pression l
v
interstitielle pendant l'arrêt du chantier et une augmentation plus lente de celle-ci lors de la reprise de construction.
>o
c
il £ a.
Dans certains cas, on cherche à accélérer la consolidation du sol en incorporant des tapis drainants légèrement inclinés sur l'horizontale à divers niveaux du corps de digue (fig. 5). Une étude récente de Gibson et Shefford [2] a cependant montré que ces tapis drainants ne sont efficaces que si leur perméabilité est considérablement plus forte (30 000 à 100 000 fois) que celle du sol argileux constituant le corps de digue. Si le rapport des perméabilités est seulement de 1 000, le tapis drainant sera vraisemblablement inefficace.
u
u m iti Ht
Contraintes normales
0"
Tapis drainants
Fig. 3 - Courbe intrinsèque, en contraintes totales, obtenue au cours d'un essai non consolidé non drainé effectué sur un sol argileux non saturé.
Bishop [1] a montré que, dans le cas des sols non saturés, même proches de la saturation, un drainage léger entraîne une diminution substantielle de la pression Fig. 5 - Barrage en argile équipé, de tapis drainants à différents interstitielle et que celle-ci croit plus lentement sousniveaux afin d'accélérer la dissipation de la pression interstitielle pendant la construction. l'action de charges appliquées ultérieurement (l'abaissement de la pression interstitielle au cours du drainage Remarque s'est traduit, d'une part par une augmentation de la compressibilité du fluide interstitiel, d'autre part par un On ne peut espérer diminuer sensiblement les prestassement du sol entraînant une diminution de sa sions interstitielles qui se développent dans le corps de compressibilité). digue en augmentant l'énergie de compactage. En effet, 202
on réduit ainsi la compressibilité du squelette solide mais on augmente le degré de saturation du sol, d'où une diminution de la compressibilité du fluide interstitiel [3].
Etude de la stabilité Pour déterminer le coefficient de sécurité par rapport au glissement, à un moment donné de la construction ou une fois la construction terminée, on calcule la résistance au cisaillement des sols à partir des données suivantes :
Paramètres de cisaillement
Sols p e r m é a b l e s uti-
Angle de frottement
lisés pour
interne '
la
cons-
Pression interstitielle
Nulle
truction du corps de
Couches peu perm é a b l e s du sol de fondation.
Angle de frottement interne d>'
D é t e r m i n é e par la hauteur p i é z o m é t r i q u e de la nappe.
Cohésion non d r a i n é e
Selon Bishop et Henkel [4] la valeur moyenne du rapport — des contraintes principales effectives est
a\ 1 — la valeur de — = — que l'on obtient lorsque le sol a\ K ne subit aucune déformation latérale (cas d'une digue à pentes extrêmement faibles), K étant le coefficient de poussée des terres au repos, a' — la valeur moyenne de — que l'on obtient le long de 0
0
C
u
L a résistance au cisaillement des sols peu perméables mis en œuvre dans le corps de digue peut être calculée de deux façons : • en utilisant les paramètres de cisaillement non drainé C ® u (étude en contraintes totales). Ceux-ci sont obtenus à partir d'essais non consolidés non drainés effectués sur des éprouvettes de sol c o m p a c t é dans les m ê m e s conditions que le corps de digue. On notera que la courbe intrinsèque d'un sol non saturé, tracée en fonction des contraintes totales, n'est pas une droite (fig. 3) et ne peut être définie par un m ê m e couple de paramètres C et <î> que dans un domaine limité de contraintes. Il y a lieu de tenir compte de ce fait lorsque la hauteur de l'ouvrage est importante. e t
u
u
L'intensité de la plus grande contrainte totale principale o j en un point du corps de digue est sensiblement égale à la pression verticale yh exercée par le sol situé au-dessus du point considéré (bien que la direction de la contrainte o, ne soit pas nécessairement verticale).
vraisemblablement comprise entre deux valeurs extrêmes :
digue.
Couches p e r m é a b l e s du sol de fondation.
On peut déterminer un ordre de grandeur des pressions interstitielles qui apparaissent pendant la construction à partir d'essais spéciaux effectués à l'appareil triaxial : on soumet l'éprouvette à un champ de contraintes analogue à celui qui se développera dans le corps de digue. Le problème est de déterminer le champ des contraintes, c'est-à-dire les contraintes totales principales extrêmes r/j et ffj en tout point du corps de digue.
la surface potentielle de glissement la plus défavorable, c'est-à-dire celle correspondant au coefficient de sécurité F choisi. Comme présenté sur la figure 6, le cercle de Mohr (C), représentatif des contraintes moyennes- le long de cette surface de glissement est tangent à la droite D de pente tg (D^ = -j; tg
F c' d'ordonnée à l'origine —
Fig. 6
Droite i n t r i n s è q u e
effective
u
D
f =arc
tglltg
m
• à partir des paramètres de cisaillement intergranulaire c' et ' peuvent être déterminés à partir d'essais triaxiaux non consolidés non drainés avec mesure de la pression interstitielle, d'essais consolidés non drainés avec mesure de la pression interstitielle, ou d'essais drainés, effectués sur ces éprouvettes de sol c o m p a c t é dans les m ê m e s conditions que le corps de digue.
\
l
F
I
C
•y-
a
Les états de contraintes définis par ces valeurs a extrêmes de — et les pressions interstitielles corresponds 1
203
dantes peuvent être obtenus en réalisant les essais suivants : — un essai K non drainé avec mesure de la pression interstitielle, 0
— un essai non drainé à coefficient de sécurité F constant, avec mesure de la pression interstitielle, au cours duquel on fait varier simultanément les contraintes 0"j et cr appliquées à l'éprouvette de façon à ce que les cercles des contraintes effectives restent tangents à la droite D (fig. 6).
applicable aux sols non saturés. Toutefois, Bishop et Bjerrum [6] ont montré que les erreurs ainsi commises ne sont importantes que lorsque la teneur en eau du sol est suffisamment faible pour que les pressions interstitielles qui se développent ne mettent pas en cause la stabilité de l'ouvrage. Coefficient de sécurité minimal :
3
Chacun de ces deux essais permet de tracer une courbe de variation de la pression interstitielle en fonction de la plus grande contrainte principale a La différence entre les pressions interstitielles correspondant à une même valeur de a est faible pour les valeurs usuelles de F. On ne commet donc pas une erreur importante en évaluant à partir de l'essai K les pressions interstitielles qui se développent en cours de construction. L'erreur commise est d'ailleurs généralement une erreur par excès. v
Un glissement du corps de digue pendant la construction ayant des conséquences moins graves que lorsque l'ouvrage est en eau, on peut adopter un coefficient de sécurité relativement faible. Terzaghi et Peck [7] recommandent cependant de ne pas descendre audessous de F = 1.30.
l
0
Fig.
La formule établie par le « U.S. Bureau of Réclamation » pour le calcul des pressions interstitielles qui se développent en cours de construction est d'ailleurs basée sur l'hypothèse que le sol ne subit aucune déformation latérale [5]. On suppose, en outre, que l'air et l'eau interstitiels sont à la même pression et que les variations de volume du fluide interstitiel sont dues uniquement à la compressibilité de l'air. L'application des lois de Mariotte et de Henry conduit à l'expression suivante, applicable à un volume unitaire de sol :
Volume d'air libre
É t a t initial V
É t a t final V
a
a
-
V
w
AV
Volume d'air dissous dans l'eau (voisin
de
2%
du
0,02
volume d'eau d ' a p r è s la loi
V
0,02
w
de Henry).
Pression absolue
(V
a
V + 0,02 V - AV a
7
w
+ 0,02
u
V ) u = (V w
0
a
- A V + 0,02
u„ + Au
o
V ) (u + Au) (Loi de Mariotte) w
0
Au = V
avec les notations de lafigure7a).
a
+
0,02
V
w
-
AV
a) demonstration de la formule du « U.S. Bureau of Reclamation ».
Le calcul de la pression interstitielle se fait généralement en supposant que u est égal à la pression atmosphérique d'où u = Au. La détermination de la courbe de variation de u, en fonction de a est schématisée figure 7b).
Contraintes
0
v
Cette méthode présente toutefois l'inconvénient de ne pas tenir compte de la valeur réelle de u qui est généralement inférieure à la pression atmosphérique. 0
Remarque : On a admis dans tout ce qui précède que les pressions de l'air et de l'eau interstitiels étaient égales, alors que la première est supérieure à la seconde et qu'en toute rigueur la loi de Terzaghi a' = a — u n'est pas 204
AV
b) détermination de la courbe u = f (oj dans l'hypothèse où u est égal à la pression atmosphérique.
0
Comparaison des calculs en contraintes totales et en contraintes effectifes On trouve des valeurs différentes pour le coefficient de sécurité suivant que l'on étudie la stabilité en contraintes totales ou en contraintes effectives. En effet, les pressions interstitielles que l'on prend implicitement en compte lorsque l'on utilise les paramètres C et d> sont les pressions interstitielles au moment de la rupture du sol, alors que les pressions interstitielles considérées dans une étude en contraintes effectives correspondent à un état du sol différent de l'état de rupture. Les premières sont généralement inférieures aux secondes surtout lorsque l'on a affaire à des sols dilatants. u
u
Le calcul en contraintes effectives semble devoir être préféré : — les pressions interstitielles prises en compte sont sans doute plus proches de la réalité que celles intervenant implicitement dans le calcul en contraintes totales, — il permet l'exploitation rationnelle des mesures de pressions interstitielles effectuées dans le corps de digue pendant sa construction. Les hypothèses de calcul peuvent alors être vérifiées à chaque instant, — dans le cas des ouvrages construits en plusieurs étapes, il permet de tenir compte de la dissipation de la pression interstitielle qui se produit pendant les arrêts du chantier et de l'augmentation plus lente de la pression interstitielle lors des reprises de la construction. Remarque : La résistance au cisaillement non drainé et les pressions interstitielles pendant la construction varient très rapidement avec la teneur en eau de compactage. Quelle que soit la méthode d'étude employée, les essais de sol doivent donc être effectués sur des éprouvettes compactées à une teneur en eau aussi proche que possible de la teneur en eau de construction. Celle-ci n'étant généralement pas connue à l'avance avec suffisamment de précision, on a intérêt à effectuer les essais à différentes teneurs en eau encadrant la teneur en eau de construction la plus probable. On peut ainsi apprécier l'influence de la teneur en eau de compactage sur le coefficient de sécurité.
d'exploitation qui déterminent pour une large part les caractéristiques de l'ouvragé. Celles-ci doivent être telles que non seulement la stabilité soit assurée avec un coefficient de sécurité minimal de 1,5, mais également que le débit de fuite reste inférieur à une valeur admissible. Lorsque le régime permanent s'est établi, les pressions interstitielles dans le corps de digue et sa fondation sont totalement indépendantes des contraintes existant dans Le sol. L'étude de la stabilité ne peut, dans ces conditions, être faite qu'à partir des contraintes effectives. Il est alors nécessaire de connaître les paramètres de cisaillement intergranulaire c' et ' est par contre peu sensible à une variation de la teneur en eau). Or, une erreur par excès commise sur la valeur de c' conduit à surestimer le coefficient de sécurité de l'ouvrage, l'écart avec le coefficient de sécurité réel pouvant être très élevé dans le cas d'une digue de faible hauteur. Pressions interstitielles Les pressions interstitielles dans l'ouvrage et dans le sol de fondation sont déterminées à partir des équipotentielles de l'écoulement permanent. Le réseau des équipotentielles est souvent étudié par analogie électrique, le modèle analogique employé servant également au calcul du débit de fuite. Dans ce'qui suit, nous examinerons les cas d'écoulement les plus typiques rencontrés dans la pratique : Ouvrage sur fondation peu perméable
COMPORTEMENT DE L'OUVRAGE E N SERVICE Lors du remplissage de la retenue, un écoulement permanent s'établit plus ou moins rapidement à travers l'ouvrage et sa fondation. Une fois le régime permanent établi, on se trouve dans les conditions normales
Très souvent la perméabilité de la couche de surface peut être négligée par rapport à la perméabilité du ou des sols constituant le corps de digue. Dans ces conditions, l'écoulement à travers le corps de digue peut être étudié indépendamment de l'écoulement à travers le sol de fondation. 205
Écoulement à travers un barrage homogène
Lorsque l'ouvrage ne comporte pas de drains, la zone d'écoulement recouvre la plus grande partie du talus aval (fig. 8a). Les pressions interstitielles y sont trop élevées pour que la stabilité soit assurée avec un coefficient de sécurité suffisant si l'on n'adopte pas une pente aval extrêmement faible.
que — est plus grand. K
Aussi, pour des raisons économiques, un barrage homogène doit-il être équipé d'un système de drainage ayant pour but de réduire les pressions interstitielles dans le talus aval. Une solution fréquemment adoptée consiste à construire sous le talus aval un tapis drainant qui réduit considérablement l'importance de la zone d'écoulement et des pressions interstitielles (fig. 8b). Sa longueur est limitée uniquement par des considérations de débit (plus la zone d'écoulement est grande, plus le débit de fuite est élevé).
Écoulement à travers un barrage à noyau
L'anisotropie du sol, caractérisée par le rapport — k de la perméabilité horizontale à la perméabilité verticale a une influence déterminante sur l'écoulement et il est nécessaire d'en tenir compte pour la détermination des pressions interstitielles et du débit de fuite. Les réseaux d'équipotentielles (fig. 9) montrent, en particulier, qu'un tapis drainant est d'autant moins efficace v
Lorsque le sol est très anisotrope, on peut annuler les pressions interstitielles dans le talus aval en prolongeant le tapis drainant par un drain vertical ou incliné pénétrant dans le corps de digue (fig. la).
La perméabilité du noyau est souvent très inférieure à celle des recharges (rapport des perméabilités de l'ordre de 1 000). On peut alors considérer que les pertes de charge sont concentrées dans le noyau, la recharge amont étant une zone équipotentielle (dans laquelle la pression interstitielle est déterminée uniquement par le niveau de l'eau dans la retenue) et la hauteur d'eau étant pratiquement nulle dans la recharge aval. Lorsque le rapport des perméabilités de la recharge aval et du noyau est nettement inférieur à 1 000, la hauteur d'eau dans la recharge aval n'est plus négligeable et la surface libre y est d'autant plus haute que ce rapport est plus faible [8]. Comme précédemment, on peut annuler la pression interstitielle dans la recharge aval en interposant un drain entre celle-ci et le noyau.
a) sans s y s t è m e de drainage
b) avec tapis drainant aval
F i g . 8 - R é s e a u x d ' é c o u l e m e n t dans deux barrages h o m o g è n e s s u p p o s é s isotropes.
206
—
L i g n e d« courant t ielle
Sol
de f o n d a t i o n
imperméable
(a )
Sol de f o n d a t i o n
imperméable
( b)
Fig. 9 - Influence de l'anisotropie sur le réseau des équipotentielles dans le cas d'un barrage homogène équipé d'un tapis drainant aval. a) pour -2- — 25 k„
Ecoulement à travers le sol de fondation Nous considérerons deux cas : • La couche imperméable constituant la fondation s'étend à une profondeur suffisante pour que l'on puisse la considérer comme infinie. L'écoulement dans la fondation satisfait alors aux conditions limites suivantes : — la surface du sol en amont de l'ouvrage est une équipotentielle (h = H), — la surface du sol en aval de l'ouvrage est également une équipotentielle (h = 0), — à l'emplacement de l'ouvrage, la distribution de la charge hydraulique à la surface du sol de fondation est identique à celle existant à la base du corps de digue.
b) pour -f- = 100 k,
7
Lafigure10 représente le réseau des équipotentielles correspondant. • La couche imperméable de surface est relativement peu épaisse et repose sur une couche perméable. La rupture d'un barrage fondé sur un tel sol a de fortes chances de se produire si aucune mesure n'est prise pour assurer la dissipation des pressions interstitielles qui se développent à l'aval de l'ouvrage dans la couche perméable. En effet, l'eau de la retenue s'écoule vers la couche perméable à travers la couche de surface. Même si cette dernière est continue, ce dont on n'est jamais certain, elle laisse passer des débits non négligeables (la section de l'écoulement, approximativement égale à la surface
207
de la retenue, est considérable et des gradients initialement très importants se développent dans la couche de surface). Souvent, la couche perméable ne peut évacuer ces débits et l'eau s'y met en charge, la hauteur piézométrique pouvant, à la limite, correspondre au niveau de l'eau dans la retenue. Lorsque la pression interstitielle au niveau du toit de la couche perméable à l'aval du barrage devient supérieure à la pression totale exercée par la couche de surface, il y a rupture du sol par soulèvement (renard). On élimine généralement le risque de rupture par soulèvement en forant au pied du talus aval une ligne de puits drainants pénétrant complètement ou partiellement dans la couche perméable (ftg. lia). Ces puits sont équipés de tubes crépines et entourés d'un filtre au niveau de la couche perméable. On admet dans les calculs, qu'à l'amont du corps de digue, la charge hydraulique dans la couche perméable est constante et correspond à la hauteur d'eau dans la retenue. Lorsque les puits atteignent la base de la couche perméable et sont suffisamment rapprochés pour que l'on puisse les assimiler à une tranchée drainante, l'écoulement sous l'ouvrage, dans la couche perméable, est
rectiligne et !a charge hydraulique varie linéairement le long d'une ligne de courant (fig. 11b). Le réseau des équipotentielles représenté par la figure 12 a été établi dans cette hypothèse. Lorsque la ligne de puits ne peut plus être assimilée à une tranchée, l'écoulement dans la couche perméable peut être étudié au moyen d'abaques (abaques de Muskat-Jervis, par exemple [9]). Ouvrages sur fondation perméable Il arrive fréquemment que l'on soit amené à construire un barrage sur un sol beaucoup plus perméable que les matériaux employés pour la construction du corps de digue. L'écoulement à travers le sol de fondation peut alors être étudié en supposant le corps de digue (ou seulement le noyau étanche dans le cas de recharges perméables)rigoureusementimperméable. Le réseau des équipotentielles dans le corps de digue est ensuite déterminé en tenant compte du fait que la distribution de la charge hydraulique à sa base est identique à celle existant à la partie supérieure du sol de fondation. Le réseau des équipotentielles représenté par la figure 13 a été construit de cette façon.
( b)
Fig. 11 - Barrage fondé sur une couche imperméable d'épaisseur relativement faible reposant sur une couche perméable. a) une ligne de puits, assimilable à une tranchée continue, est forée en aval jusqu'au substratum imperméable, b) conditions aux limites de l'écoulement dans la couche imperméable de surface.
208
Fig. 13 - Barrage fondé sur une couche perméable avec tapis drainant en aval. Réseau des équipotentielles.
Dans la plupart des cas, le débit de fuite à travers la fondation est prohibitif. Il est alors nécessaire d'interrompre la couche perméable par un écran étanche atteignant une couche de perméabilité suffisamment faible. Les solutions suivantes sont le plus souvent adoptées : — ouverture d'une tranchée jusqu'au substratum imperméable et remplissage en matériaux argileux, ce qui revient dans de nombreux cas à prolonger le noyau dans la fondation (fig. 14), — exécution d'un rideau d'injection dans les graves propres, dans les sables grossiers, dans les roches fissurées, — réalisation d'un voile en béton plastique moulé dans le sol. Lorsque l'on peut accepter un débit de fuite assez élevé et que l'on ne prend aucune des mesures ci-dessus, la rupture de l'ouvrage peut se produire : • Par soulèvement du sol en aval de l'ouvrage, surtout lorsque la perméabilité horizontale du sol de fondation est très supérieure à sa perméabilité verticale (cas des alluvions). Tout se passe comme si le sol était formé d'une alternance de petites couches imperméables et de petites couches perméables, ces dernières trans-
mettant, à l'aval de l'ouvrage, des surpressions élevées pouvant provoquer des ruptures par soulèvement. Le forage d'une ligne de puits drainants au pied du talus aval permet d'éliminer ces surpressions mais risque d'augmenter considérablement le débit de fuite. On peut aussi envisager de charger le sol à l'aval de l'ouvrage pour équilibrer les surpressions (celles-ci sont déterminées à partir d'un réseau d'équipotentielles). • Par érosion interne régressive. En milieu perméable, l'eau peut atteindre des vitesses d'écoulement assez élevées pour entraîner les particules les plusfinesdu sol. Considérons la ligne d'écoulement AB représentée figure 15a. Si le gradient hydraulique le long de AB est suffisamment grand, les fines situées au voisinage de B seront entraînées en premier, puis celles situées à une plus grande distance de B et ainsi de suite. L'élimination des fines du sol se traduit par une augmentation de la perméabilité et par conséquent de la vitesse d'écoulement. Des éléments plus gros sont alors entraînés et, petit à petit, le phénomène s'amplifiant, le sol de fondation se désorganise complètement. On peut combattre, avec succès, le phénomène d'érosion interne en construisant à l'aval de l'ouvrage, un filtre ayant pour but d'empêcher l'entraînement des fines. 209
Fig. 14 - Barrage à noyau fondé sur sol perméable, le noyau étant prolongé jusqu'au substratum très peu perméable. Réseau des équipotentielles.
Ce filtre (fig. 15b) devra être assez étendu pour intercepter les lignes de courant le long desquelles le gradient hydraulique moyen est suffisamment élevé pour être dangereux (on admet un gradient moyen limite de 1/8,5 pour les sables fins et les limons et un gradient moyen limite de 1/3 pour les graves propres). La solution « puits drainants » permet également d'éviter l'érosion interne (les crépines des puits étant entourées de filtres), mais, comme indiqué précédemment, on risque ainsi d'augmenter le débit de fuite de façon importante.
Remarque :
Si l'on considère l'ensemble des réseaux d'équipotentielles présentés au cours de cette étude, on remarque que les forces créées par l'écoulement de l'eau à travers l'ouvrage tendent à provoquer la rupture du talus aval, mais améliorent la stabilité du talus amont. Il s'ensuit que, s'il est exclu de procéder à la vidange de la retenue une fois le barrage mis en eau, on pourra adopter, pour le talus amont, une pente relativement forte.
a) danger d'une érosion régressive allant de B vers A
b) même barrage équipé d'un filtre aval, évitant l'amorce du processus d'érosion. Le gradient hydraulique moyen le long de la ligne de courant émergeant à l'extrémité du filtre doit être inférieur au gradient moyen limite Fig. 15 - Barrage fondé sur sol perméable.
210
COMPORTEMENT DE L'OUVRAGE PENDANT LA VIDANGE RAPIDE
On étudie généralement la stabilité du talus amont pendant la vidange rapide à partir des contraintes effec-
La perméabilité des sols constituant un barrage en terre est généralement trop faible pour que la surface de l'eau dans l'ouvrage s'abaisse de façon sensible lorsque l'on vide rapidement la retenue. La vidange
tives. Les paramètres de cisaillement pris en compte dans le calcul sont les paramètres de cisaillement intergranulaire du sol saturé. La distribution de la pression interstitielle dans le corps de digue dépend de la déformabilité des matériaux qui le constituent.
rapide peut alors être considérée comme instantanée et c'est dans cette hypothèse que l'on se place pour étudier la stabilité du talus amont.
M a t é r i a u peu déformable et p e r m é a b l e
Comme on l'a vu précédemment, lorsque la retenue est pleine, les forces d'écoulement à travers l'ouvrage tendent à stabiliser le talus amont. La vidange rapide, en inversant le sens de l'écoulement dans la partie amont de l'ouvrage, crée des forces hydrauliques dirigées vers l'intérieur de la retenue. Ces forces sont suffisamment intenses pour entraîner une réduction importante du coefficient de sécurité du talus amont. Inversement la vidange rapide améliore la stabilité du talus aval ou est sans effet sur elle.
Un écoulement s'amorce dans l'ouvrage dès que l'on abaisse le niveau de l'eau dans la retenue. Cet écoulement est transitoire et la position de la surface libre varie dans le temps. Les pressions interstitielles qui se développent pendant la première phase de cet écoulement correspondent au coefficient de sécurité minimal du talus amont. Leur distribution est identique à celle que l'on obtient pour un écoulement.permanent satisfaisant aux conditions aux limites représentées par la figure 16, dans les cas d'un barrage homogène et d'un
Niveau avant
(sable bien compacté)
la v i d a n g e Surface
Niveau a p r è s
libre de l e c o u U m a n t
lor que c
laretenue
la
V"""
Substratum
imp
a) barrage homogène fondé sur sol imperméable
Ligne
d
écoulement
b) barrage à noyau fondé sur un sol de même perméabilité que les recharges. Le noyau est constitué d'uti' argile relativement compressible et peu perméable. Fig. 16 - Conditions aux limites de l'écoulement créé par la vidange rapide.
211
Fig. 17 - Réseau des équipotentielles dans la recharge amont d'un barrage à noyau pendant une vidange rapide (la recharge amont est constituée d'un matériau perméable et peu déformable). Niveau a v a n t
u
* y
w
n
la v i d a n g e
f
Fig. 18 - Barrage constitué d'un matériau peu detormable. Détermination approximative des pressions interstitielles créées par par la vidange vi rapide. barrage à n o y a u . L e s r é s e a u x d'équipotentielles peuvent être d é t e r m i n é s p a r analogie électrique. O n a r e p r é s e n t é sur l a figure 17 le r é s e a u des équipotentielles dans l a recharge amont d ' u n barrage à n o y a u fondé sur une couche de m ê m e p e r m é a b i l i t é que les recharges et limitée à sa partie i n f é r i e u r e p a r une couche i m p e r méable. D a n s le cas fréquent d ' u n barrage s'appuyant directement sur une couche i m p e r m é a b l e et lorsque l a pente d u talus amont est i n f é r i e u r e à 2,5/1, T e r z a g h i et Peck [7] ont m o n t r é que les équipotentielles peuvent être assimilées à des droites verticales: l a pression i n terstitielle en u n point M est alors u = p h avec les notations de l a figure 18. M a i s o n surestime ainsi le coefficient de sécurité d u talus amont de 1 0 % à 15 % . w
— interposition d'un tapis drainant entre le talus amont et le sol de fondation. Les équipotentielles sont alors sensiblement horizontales dans le talus amont et dans ces conditions les pressions interstitielles sont pratiquement nulles (fig. 20).
f
O n est alors conduit à adopter des pentes très faibles pour le talus amont si l ' o n ne prend pas l'une des mesures suivantes : — r e v ê t e m e n t d u talus amont p a r une couche suffisamment é p a i s s e de m a t é r i a u x t r è s p e r m é a b l e s
212
(graves propres, enrochements) dans laquelle le niveau de l'eau pendant l a vidange rapide s'abaisse à l a m ê m e vitesse que le niveau de l'eàu dans l a retenue (fig. 19). O n peut alors considérer l a pression interstitielle comme nulle dans cette couche, d ' o ù une r é d u c t i o n substantielle de l a pression interstitielle moyenne dans le talus amont,
Matériau déformable et peu perméable (argile o u l i m o n argileux) L ' é c o u l e m e n t c o n s é c u t i f à l a vidange rapide ne s'établit dans l'ouvrage qu'au bout d'un temps a p p r é ciable. L e s variations de pression interstitielle qui se produisent pendant l'abaissement de l a surface de l'eau dans l a retenue résultent uniquement des variations des contraintes totales liées à celui-ci [10].
Les contraintes principales totales en un point M du talus amont subissent respectivement les variations ACT, et A C T . La variation Au de la pression interstitielle au point M peut alors s'exprimer en fonction des coefficients A et B de Skempton :
Au cours de la vidange h devient nul, h demeurant inchangé, d'où : w
3
Au = B
ACT
3
+
= - h y
w
w
et
Au = B ACT, = ACT, =
A (ACT, - Atr )
~Ky
vl
3
ou encore Au = B
ACT,
f
1 - < 1 - A)
ACT,
= B Aa
l
ACT,
Le sol étant saturé, on a B = 1. Par ailleurs le coefficient A est inférieur à l'unité pour les sols argileux compactés et la plus petite contrainte principale décroît davantage que la plus grande à la suite d'une vidange rapide*. Il s'ensuit que le coefficient B est supérieur à l'unité^t que l'on se place du côté de la sécurité en prenant B = 1 pour calculer la valeur de Au au point M . Avant la vidange, la plus grande contrainte principale en M est approximativement :
CT, = yh + {
avec les notations de lafigure21.
yh v
w
Les valeurs de la pression interstitielle pendant la vidange rapide peuvent donc être obtenues en ajoutant les quantités Au = — h y aux valeurs de la pression interstitielle existant dans l'ouvrage en service normal (retenue pleine, écoulement permanent). w
w
Avant la vidange la pression interstitielle en un point M du talus amont est : u = F» (h + hf - h') 0
w
Elle devient immédiatement après la vidange : u = u + Au = u - h y = y ( h - h') 0
0
w
w
w
f
La vidange rapide entraîne une augmentation des contraintes de cisaillement dans le sol, donc deCT,— a Acr et Aa, correspondant à une diminution des contraintes totales on a nécessairemen Aa > Aa y
3
l
v
Fig. 19 - Talus amont d'un barrage revêtu d'une couche en matériau très perméable.
Niveau a v a n t v i d a n g e
Ligne de courant Equipotentielle
Fig. 20 - Barrage à noyau équipé d'un tapis drainant amont. Réseau d'écoulement dans la recharge amont.
213
Lorsque l a retenue est pleine, l a charge hydraulique varie peu dans le talus amont, aussi l a valeur de h ' estelle négligeable. O n a dans ces conditions : u =
y„ h
f
L a distribution de l a pression interstitielle dans le talus amont est alors l a m ê m e que dans le cas d'un é c o u l e m e n t horizontal et l ' o n est r a m e n é à un cas p r é c é d e m m e n t étudié (digue en m a t é r i a u peu d é f o r m a b l e fondée sur une couche i m p e r m é a b l e ) . O n notera toutefois que si le r e v ê t e m e n t du talus amont par une couche en m a t é r i a u x de forte p e r m é a b i l i t é permet d'adopter une pente plus élevée, l a solution tapis drainant amont est totalement inefficace dans le cas p r é s e n t (puisqu'il n'y a pas é c o u l e m e n t de l'eau vers le drain i m m é d i a t e m e n t a p r è s l a vidange).
Remarques : • L a pression interstitielle dans les zones d é f o r m a b l e s et peu p e r m é a b l e s du corps de digue situées à droite du point N (fig. 21) ne subit p a s . d e variations sensibles pendant l a vidange rapide. C'est pour cette raison que, dans le cas des ouvrages à n o y a u central mince, o n peut parfois admettre que les pressions interstitielles dans le n o y a u ne varient pas au cours de l a vidange rapide.
Fig. 21 - Pression interstitielle dans le talus amont avant la vidange. • L a vidange c o m p l è t e de l a retenue ne crée pas nécessairement les conditions de stabilité les plus défavorables pour le talus amont. A u s s i doit-on vérifier également que le talus amont est stable pour différents niveaux d'eau dans l a retenue pendant l a vidange rapide.
Coefficient de sécurité minimal L a rupture de l'ouvrage au cours de l a vidange de l a retenue ayant des c o n s é q u e n c e s moins graves qu'une rupture lorsque l'ouvrage est en service, o n adopte fréquemment un coefficient de sécurité minimal inférieur à F = 1,5 (par exemple F = 1,3).
BIBLIOGRAPHIE
11] A . - W . BISHOP, Some factors controlling the pore pressures set up during the construction of earth dams, CR. du 4' Congrès Internqtional de Mécanique des Sols et des Travaux de Fondations (Londres), Vol. 2 (1957), 294-300. 12] R . - E . GIBSON et G . - C . SHEFFORD. The efficiency of horizontal drainage layers for accelerating consolidation of clay embankments, Géotechnique, 18 (1968), 327-335. 13] C.-Y. L i et F . ASCE, Construction pore pressures in three earth dams, A. S.C.E. Journal of Soil Mechanics and Foundations Division, SM 2 (mars 1967). e
[4| A . - W . BISHOP et D.-J. H E N K E L , The measurement of soil properties in the triaxial test, Edward Arnold, 2 éd. (London, 1962), 227 p. [5] J.-L. SHERARD. R.-J. WOODWARD, S.-F. GIZIENSKI et W . - A . CLEVENGER, Earth and Earth-rock dams, John Wiley and Sons (NewYork, Londres, Sydney, 1963), 725 p. [6] A.-W. BISHOP et L . BJERRUM, L'utilisation des essais triaxiaux pour la résolution des problèmes de stabilité (The relevance of the triaxial test to the solution of stability problems, Norges Geotekniske Institut, Norvège, 34.1960), Traduction L.C.P.C. 63.T.78. [7] K . TERZAGHI et R . - B . PECK, Mécanique des sols appliquée aux travaux publics et au bâtiment, Dunod (Paris, 1957), 567 p. [81 H . - R . CEDERGREEN, Seepage, drainage andflownet, John Wiley and Sons (New-York, Londres, Sydney, 1967), 489 p. [9) G. POST et P . LONDE, Les barrages en terre compactée, Gauthier-Villars (Paris, 1953), 185 p. [ 10] N . MORGENSTERN, Abaques de stabilité des pentes au cours de vidanges rapides (Stability charts for earth slopes during rapid drawndown, Géotechnique, R . U . Vol. 13, 2, 1963, p. 121-131), Traduction L.C.P.C. 65.T.7.
214
Liste des principaux symboles utilisés dans les différents articles de ce numéro
: Coefficient de consolidation verticale.
n
C
: Coefficient de forme d'une cavité,
n.
: Porosité efficace.
c'
: Cohésion drainée d'un sol.
Q
: Débit.
C„ : Cohésion non drainée d'un sol.
r„
: Rayon d'un puits.
C
: Indice de compression.
r
: Rayon d'une sphère.
e
: Epaisseur d'une couche contenant une nappe captive.
R
: Rayon d'action d'un puits ou d'une tranchée.
S
: Coefficient d'emmagasinement
f„.
: Force hydraulique par unité de volume,
c
v
c
: Porosité. (
s
= n : porosité efficace, pour une nappe libre, e
g
: Accélération de la pesanteur,
h
: Charge hydraulique = — + z,
= ey
w
(n |3 + a) pour une nappe captive. e
T = kh : Transmissivité. u
: Pression interstitielle.
v
: Vitesse apparente ou vitesse d'écoulement.
z
: Cote d'un point par rapport à un plan de référence horizontal, l'axe Oz étant dirigé vers le haut.
: Hauteur d'eau dans un puits ou une tranchée, au-dessus du substratum imperméable.
a
: Coefficient de compressibilité du sol.
: Hauteur de la zone de suintement.
P
: Coefficient de compressibilité de l'eau.
h = h + h.
$'
: Angle de frottement interne d'un sol.
H
Y
: Poids spécifique du sol.
y'
: Poids spécifique déjaugé du sol.
Epaisseur d'une nappe libre reposant sur un substratum imperméable horizontal (les deux definitions sont équivalentes, dans les hypothèses de Dupuit, si l'on prend comme plan de référence des cotes le substratum imperméable). h
h
0
s
p
0
s
: Niveau piézométrique initial d'une nappe, Niveau d'alimentation d'une nappe.
->
i
: Gradient hydraulique.
Yw : Poids spécifique déjaugé de l'eau.
k
: Coefficient de perméabilité de Darcy.
X
: Coefficient volumétrique d'un circuit de mesure de pression interstitielle.
0
: Contrainte normale totale.
o'
: Contrainte normale effective.
1
: Contrainte de cisaillement.
k k
: Coefficient de perméabilité horizontale.
h
: Coefficient de perméabilité verticale.
T
K
: Coefficient de perméabilité intrinsèque.
m
: Coefficient de compressibilité verticale du sol.
v
215
Conclusions J. LECRAMD I n g é n i e u r des Ponts et Chaussées Chef du D é p a r t e m e n t des Sols
Orientation des journées
Les Journées
d'hydraulique
des Laboratoires
des sols ont été organisées
des Ponts et Chaussées
de bien faire ressortir l'étendue actuelles
en vue de faire le point
dans ce domaine;
et les limites
les conclusions
de leurs connaissances
des
connaissances
à en retirer se doivent
et, par suite,
de leurs
donc
possibilités
d'intervention.
S'il en était journées
besoin,
ont souligné
travaux de génie
et nous aurions
tendance
civil, tant pour la stabilité
conditions pratiques
de réalisation.
que l'attention des maîtres
d'œuvre
Si nos connaissances
notamment
tournée
ce paramètre
n'a pas
primordiale
pour
été inutile,
les
de l'eau dans les que pour
tous les travaux de
vers ce problème
déterminant
et que nos
leurs
fondation, laboratoires
qu'est l'eau.
des sols sont dès maintenant
Il existe, comme
des recherches et des constatations
ce rappel
ou à long terme des ouvrages,
soit suffisamment
insuffisantes.
que
: l'importance
dans le domaine de l'hydraulique
dans l'ensemble
qui nécessitent
immédiate
Il est donc essentiel,
soient en mesure de les aider à maîtriser
elles demeurent
à penser
un fait bien connu des géotechniciens
nous /'allons
sur ouvrages
appréciables,
voir, des lacunes
sérieuses
réels.
La collecte des données La solution subordonnée directement •
d'un problème
commandée
d'hydrogéologie
sur l'hydraulique,
dans les reconnaissances hydrogéologique
— étendue
— appuyée
n'aient été que peu abordés
c'est-à-dire pour
et leurs conditions
prélèvements
d'échantillons
de l'étude
domaines,
est
elle-même
au cours de ces journées
: toute étude
des études
précise
vaste, débordant bien
largement,
appréhender
orientées hydrogéologiques
d'hydraulique
dans la quasi totalité
la configuration
débute
par
une
générale
des cas, l'emprise des nappes
et
des
d'alimentation; soit naturels (affleurements
puits, sources, aspect de la végétation, et équipement
— poursuivie sur une durée
dans d'autres
:
sur de nombreux points d'observation,
des couches encaissantes,
comme
La qualité
des mesures qui permettent de les obtenir.
de sites ou de tracés
soignée,
dite de l'ouvrage,
écoulements
des sols est,
on ne saurait trop insister sur la nécessité
à une zone suffisamment
proprement
d'hydraulique
d'un certain nombre de données.
par celle des résultats
Bien que les problèmes principalement étude
concret
à la collecte préalable
en
des niveaux aqulfères
etc.), soit provoqués
(forages
et avec
piézomètres);
suffisante (au moins une année)
pour apprécier
les variations
saisonnières,
amplitude et vitesse; — mettant bien en évidence et murs des différentes A qu'à
constater
celui
conditions sérieux
dans les études
de l'avant-projet d'alimentation
auprès
de
maîtres
et le débit
la
d'œuvre
des travaux suivant l'importance
des ouvrages de génie
leur configuration,
l'insuffisance, description
du
ainsi que la géométrie
tant au
stade
contexte
hydrogéologique,
on doit recommander
de disposer d'un délai
Il leur faut également préjudiciable,
concrètes
détaillé,
des nappes,
des ingénieurs
et de la nécessité l'exécution
la ou les nappes,
des toits
nappes.
aux laboratoires
pour les convaincre de l'utilité
/'avant-projet
sommaire
notamment
d'entreprendre
des études
du
exercer leurs géologues
des
un effort
hydrogéologiques
suffisant pour les mener à bien (une ou plusieurs années
avant
problème). à « trouver l'eau », c'est-à-dire
n'est pas de ce point de vue le critère
civil.
de
significatif,
à reconnaître à la stabilité
sa et à
présence l'exécution
• Les mesures de la perméabilité en place sont nécessaires pour le calcul des débits d'exhaure des fouilles, des rabattements et des rayons d'action des pompages, des vitesses de rabattement, donc finalement pour dimensionner les réseaux de drainage : — dans les terrains perméables, les essais de pompage et les essais Lefranc à niveau constant donnent des résultats corrects. L'essai Lefranc est rapide, praticable dans un piézomètre, mais ponctuel. L'essai de pompage doit lui être préféré lorsqu'il est possible, car il intègre la valeur de la perméabilité sur un grand volume et permet également la détermination du rayon d'action. C'est, par contre, un essai long et coûteux, d'où l'intérêt de réfléchir à une version allégée de l'essai, effectuée par exemple dans un piézomètre, adaptée à nos problèmes pour lesquels le pompage n'est pas l'objectif mais le moyen; — dans les terrains peu perméables, les débits pompés ou injectés sont trop faibles pour réaliser les essais mentionnés ci-dessus, il faut alors s'orienter vers l'essai Lefranc à niveau variable, soit à la descente, soit à la remontée. La recherche en cours sur cette variante doit permettre, à brève échéance, de donner une méthode correcte d'interprétation; — dans les matériaux très peu perméables mais fissurés, l'essai Lugeon, effectué sous pression, permet d'apprécier le degré de fracturation. Un tel essai est intéressant dans l'étude des problèmes d'injection, mais appelle les plus larges réserves quant à la mesure proprement dite de la perméabilité. • Les mesures de pression interstitielle en place sont indispensables pour définir la configuration des nappes (surface piézométrique) et des écoulements ainsi que leurs variations (saisonnières ou consécutives à un drainage provoquant un rabattement local). Elles appellent plusieurs remarques : — il est indispensable d'adapter le type de piézomètre à la nature du niveau aquifère et au problème considéré. On a vu à ce sujet qu'il existe deux grands types d'appareils, ouverts et fermés, caractérisés par leurs temps de réponse. Ces piézomètres, notamment le piézomètre L.P.C., permettent, dès à présent, de résoudre les problèmes d'une manière satisfaisante. Toutefois pour ce dernier, le Laboratoire régional d'Angers étudiera le problème de l'enregistrement de la mesure et l'emploi d'un gaz comme fluide de contre-pression (évitant les problèmes toujours délicats de désaération des circuits). On réfléchira également à une méthode directe de mesure de la pression en tête du piézomètre. — la pose des piézomètres doit être très soignée; notamment lorsque l'on désirera séparer plusieurs niveaux aquifères par des piézomètres indépendants; on devra réaliser avec beaucoup de soin les bouchons étanches séparant les divers piézomètres. On doit, dans le même esprit, utiliser une méthode de forage ne perturbant pas la mesure ultérieure : proscrire, par exemple, le travail à la boue; — l'implantation des piézomètres doit être arrêtée en fonction de la nature du problème et réalisée de façon progressive; — enfin, une fois mis en place les piézomètres doivent être relevés régulièrement, à une fréquence adaptée au problème à résoudre. Pour faciliter la multiplication souhaitable des mesures piézométriques, le Laboratoire central s'efforcera de développer des méthodes de forages rapides peu coûteuses et adaptées au problème de la mesure de pression. Les interventions possibles des Laboratoires des Ponts et C h a u s s é e s Les Laboratoires des Ponts et Chaussées sont dès à présent, dans leur grande majorité, capables de procéder à la reconnaissance hydrogéologique détaillée et au collationnement des données qui leur sont indispensables pour entreprendre — avec l'appui dans les cas difficiles du Laboratoire central ou de bureaux privés compétents — les études intéressant les problèmes : — de rabattement de nappe (exécution d'un déblai sous la nappe par exemple); — d'épuisement et de stabilité des fouilles; — d'influence des rabattements sur les constructions voisines et sur les alimentations existantes; — de stabilité de pentes naturel/es et artificiel/es; — de digues et barrages en terre de faible hauteur ou d'ouvrages provisoires de retenue; et pour conseiller les maîtres d'oeuvre pour la réalisation pratique et le dimensionnement des réseaux de drainage, ainsi que sur la conduite des travaux. Il leur faut, par contre, demeurer très prudents à l'égard des études visant à l'exploitation des •nappes pour la satisfaction de besoins humains ou industriels.
Les
données
relatives aux nappes
trait aux caractéristiques pression
mécaniques
interstitielle,
Des améliorations
et aux écoulements
doivent
des sols; sous réserve
ces caractéristiques
seront apportées
peuvent
être
aux méthodes
pression à variation de volume négligeable
déterminées
actuelles
et par l'étude
être
complétées
de procéder
par
à une mesure
celles
ayant
valable
de la
non
drainé.
par un essai consolidé
de mesure
par l'utilisation
de l'enregistrement
de capteurs
de la pression
de
interstitielle
au cours du cisaillement. Pour orienter au mieux la reconnaissance pour tirer tous les enseignements
possibles
s'établir,
comme
dès le début
le géotechnicien.
de l'étude,
Des progrès
pour faciliter concrètement
et l'étude
des échantillons
de la campagne,
dans tout problème
importants
cette
hydrogéologique
des résultats
de reconnaissance,
sont à faire sur ce point
de sols,
une collaboration
entre le géologue
et rien ne devra
et
active doit et
être
négligé
d'un certain
nombre
collaboration.
Les recherches et les constatations Si les Laboratoires des Ponts et Chaussées de sujets, leurs connaissances mal résolus,
notamment
— l'anisotropie lements,
sont en mesure d'aborder
sont, par contre, beaucoup plus limitées
l'étude
sur d'autres
problèmes
encore
:
de perméabilité
des sols : importance,
fréquence
et répartition,
influence
sur les
écou-
en particulier sur la position de la surface libre des nappes;
— l'efficacité tranchées
réelle
des réseaux
et éperons
de drainage : action des différents
drainants, puits...,
critères
types de drains (drains
de choix et d'implantation),
rayon
subhorizontaux,
d'action
de
chaque
type de drain, filtres de drains; — la stabilité
:
« a court terme » des ouvrages, calculée pression interstitielle
(application
en contraintes effectives, à partir des mesures des valeurs de la
au cas des grands
remblais
dans lesquels
des pressions
interstitielles
peuvent prendre naissance pendant la construction); « à long terme » des remblais de grande hauteur compte tenu des conditions de mise en œuvre qui les constituent
et de l'évolution
de leur teneur en eau (étude
se rattachant
des sols
à celle des milieux non
saturés); — la mesure en place du coefficient de consolidation — l'application
aux problèmes
d'injection,
du sol cv;
des mesures de perméabilité
en place
(cf. essai Lugeon par
exemple); — sur un plan théorique, La plupart procédant
la validité
de la loi de Darcy pour de faibles
de ces recherches sortent
à des expérimentations
Ceci apparaît
de façon
lesquels les premières
du cadre du laboratoire.
sur ouvrages réels très
particulière
nette, par exemple,
devra donc être
Elles ne pourront
et en effectuant
d'efficacité
apportée
des réseaux difficilement
à l'occasion
hydraulique.
progresser
des constatations
pour l'efficacité
constatations montrent des différences
Une attention
valeurs du gradient
sur
qu'en
chantiers.
de drainage
pour
explicables.
de chantiers
importants
à ces
aspects de la recherche
* En
conclusion,
ces trois journées
et si, avec le support du présent d'études
•
auront atteint leur but si elles ont permis
Bulletin, elles permettent
aux ingénieurs
maîtres
aux divers
laboratoires
d'oeuvre et de bureaux
:
— de prendre la mesure exacte de la difficulté — de faire le point de leurs connaissances — de développer
Leur mérite
des problèmes
des problèmes
sera, nous l'espérons,
rencontrés,
par l'hydraulique des sols;
constructeurs et spécialistes,
grâce
à une
souvent complexes.
d'aider les laboratoires , a mieux cerner les progrès
et les recherches à entreprendre en vue de répondre d'œuvre.
posés
dans ce domaine;
la collaboration indispensable entre ingénieurs
meilleure appréhension
maîtres
•
encore mieux aux demandes concrètes
à
accomplir
des
Ingénieurs
résumés' français Essai de p o m p a g e
M. J O S S E A U M E
L'article traite de la r é a l i s a t i o n et de l ' i n t e r p r é t a t i o n des essais de pompage. On rappelle, tout d'abord, le m é c a n i s m e du rabattement d'une nappe autour d'un puits pendant un pompage ainsi que les formules classiques des puits : formules de Dupuit en r é g i m e permanent, formules de Theis en r é g i m e transitoire. On d é c r i t ensuite les d i f f é r e n t e s phases de la p r é p a r a t i o n de l'essai de pompage (forage et é q u i p e ment du puits, implantation des p i é z o m è t r e s , mesures p r é l i m i n a i r e s , choix des d é b i t s ) puis sa r é a l i s a t i o n (mesures en cours d'essai). Les principales m é t h o d e s pratiques d ' i n t e r p r é t a t i o n b a s é e s sur les t h é o r i e s de Dupuit et de Theis sont é g a l e m e n t é t u d i é e s . Les parties traitant de l ' i n t e r p r é t a t i o n des essais sont illustrées par des exemples. M O T S - C L É S : c o n f é r e n c e - m é c a n i q u e des sols - h y d r o g é o l o g i e - mesure - coefficient - p e r m é a b i lité - sol - in situ - essai - pompage - h o m o g é n é i t é - é c o u l e m e n t - eau - puits - rabattement d é b i t - p i é z o m è t r e - transitoire.
Essai Lefranc
M. RAT F. LAVIRON J C JOREZ
L'essai Lefranc est un essai simple qui permet de mesurer "in situ" le coefficient de p e r m é a b i l i t é des sols contenant une nappe. Il est g é n é r a l e m e n t e x é c u t é pendant le forage. Il n é c e s s i t e la r é a l i sation d'une c a v i t é de forme connue au fond du forage : les auteurs d é c r i v e n t d i f f é r e n t s p r o c é d é s . On distingue deux types d'essai : — l'essai à niveau constant : on injecte (ou l'on pompe) à d é b i t constant de l'eau dans la c a v i t é . A p r è s stabilisation du niveau, on note la surcharge. L ' i n t e r p r é t a t i o n est simple, les r é s u l t a t s obtenus sont bons; — l'essai à niveau variable : on verse (ou l'on pompe) pendant un temps très court un certain volume d'eau dans le forage, puis on suit le retour au niveau initial. De nombreuses e x p é r i e n c e s ont m o n t r é que l ' i n t e r p r é t a t i o n habituelle de l'essai n'était pas valable. Dans la discussion qui suit l ' e x p o s é , une i n t e r p r é t a t i o n plus valable est s u g g é r é e . Sur un site d o n n é , de nombreux essais sont n é c e s s a i r e s pour donner une valeur correcte du coefficient de p e r m é a b i l i t é car l'essai est ponctuel et les causes d'erreurs importantes (remaniement du terrain). M O T S - C L É S : c o n f é r e n c e - m é c a n i q u e des sols - h y d r o g é o l o g i e - essai - Lefranc - c a v i t é - m a t é riel - pompage - mesure - d é b i t - p r é c i s i o n - courbe - coefficient - p e r m é a b i l i t é - sol - sondage.
220
Essai Lugeon
A.
DE RAGUENEL
L'essai d'eau Lugeon mesure, de p r é f é r e n c e dans un massif rocheux, le d é b i t d'eau injectable dans une tranche de forage sous une charge hydrostatique constante. Ce d é b i t est lié directement au d e g r é de fissuration de la roche : l'essai traduit donc une certaine " d e n s i t é " de fissures. A p r è s un rappel des p r é c a u t i o n s à prendre pour réaliser et i n t e r p r ê t e r correctement cet essai, on donne les r é s u l t a t s obtenus sur le substratum crayeux constituant l'horizon des fondations de deux ouvrages importants, en Normandie. Les résultats des essais Lugeon et les résultats des essais p r e s s i o m é t r i q u e s montrent une similitude qualitative i n t é r e s s a n t e qui met bien en relief la g é o m é t r i e des fissures larges ou diffuses. Les champs d'application des deux m é t h o d e s s ' a v è r e n t cependant d i f f é r e n t s . M O T S - C L É S : c o n f é r e n c e - m é c a n i q u e des sols - h y d r o g é o l o g i e - essai - Lugeon - craie - mouvement - é c o u l e m e n t - eau - roche - fissuration - coefficient - p e r m é a b i l i t é - m é c a n i q u e des roches d é b i t - pression.
É t u d e des facteurs intervenant dans les mesures de pression interstitielle
H. J O S S E A U M E
L'article concerne les mesures de pression interstitielle dans les sols argileux. Dans la p r e m i è r e partie, on é t u d i e l'influence de la vitesse de d é f o r m a t i o n sur la pression interstitielle m e s u r é e au cours d'un essai triaxial non d r a i n é . On rappelle les travaux de Bishop et de Gibson concernant le temps de r é p o n s e de l'appareil de mesure ainsi que l ' é v o l u t i o n de la distribution de pression interstitielle dans l ' é p r o u v e t t e pendant la phase de cisaillement. O n ' p r é s e n t e les résultats d'une é t u d e e x p é r i m e n t a l e e f f e c t u é e sur une vase normalement c o n s o l i d é e et sur une argile s u r c o n s o l i d é e , dans le but d ' é t u d i e r la variation du gradient de pression interstitielle avec la vitesse de d é f o r m a t i o n . Le p r o b l è m e de la mesure de la pression interstitielle au moyen d'aiguilles est également abordé. La seconde partie traite des mesures p i é z o m é t r i q u e s dans les sols en place. A p r è s un rappel des facteurs dont d é p e n d le temps de r é p o n s e d'un p i é z o m è t r e , on d é c r i t succinctement les principaux appareils utilisés dans la pratique ( p i é z o m è t r e type Casagrande, p i é z o m è t r e hydraulique, p i é z o m è t r e à jauge é l e c t r i q u e ou à corde vibrante) et on é t u d i e leurs performances. M O T S - C L É S : mesure - pression interstitielle - sol - essai triaxial - non d r a i n é - p i é z o m è t r e é p r o u v e t t e - pression - vitesse - d é f o r m a t i o n - temps - r é p o n s e - distribution - p e r m é a b i l i t é c o m p r e s s i b i l i t é - module - coefficient - consolidation - c o n t r a i n t e - d é v i a t e u r - hydrostatique-filtreeau - é c o u l e m e n t - aiguille - pierre - p o r o s i t é - c o h é s i o n - angle - frottement interne - cisaillement intergranulaire - vase - argile - forage - battage - jauge - é l e c t r i c i t é - capteur - corde - vibration m é c a n i q u e des sols - rapport de recherche - L.C.P.C. - Casagrande - Bishop - Gibson.
Le p i é z o m è t r e L.P.C. — Essais et performances
M. PEIGNAUD
Le p i é z o m è t r e L.P.C. est un p i é z o m è t r e hydraulique c o n ç u principalement pour les mesures de pression interstitielle dans les sols de faible p e r m é a b i l i t é . Chaque sonde p i é z o m é t r i q u e est é q u i p é e d'une double tubulure facilitant les o p é r a t i o n s de purge et de remplissage du circuit de mesure. La pression interstitielle est m e s u r é e au moyen d'un tableau amovible.
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Après avoir décrit l'appareil et indiqué ses principales caractéristiques, l'auteur rend compte des essais effectués sur le prototype, essais qui ont porté principalement sur les points suivants : — mesure du coefficient volumétrique, — mise en place de la sonde piézomètrique, — comportement du matériel en service, — technique de mesure, — temps de réponse du piézomètre dans des formations d'argile très plastique. Les essais ont, dans l'ensemble, donné satisfaction. En particulier, le temps de réponse de l'appareil est d'environ une heure dans une argile de perméabilité k : 1 0 " cm/s. MOTS-CLÉS : conférence - mécanique des sols - hydrogéologie - essai - piézomètre - mesure pression interstitielle - précision.
Drainage et rabattement
M . RAT
Dans de nombreux travaux, le rabattement de la nappe aquifère est nécessaire, soit pour permettre le travail à sec, soit pour assurer la stabilité d'une pente ou du fond d'une fouille. Dans une première partie, on étudie d'une manière détaillée les deux systèmes fondamentaux de drainage: les tranchées et les groupes de puits. On souligne l'influence de l'anisotropie des terrains sur la position de la surface de la nappe. Le facteur temps est envisagé en relation avec la notion de rayon d'action qui permet de dimensionner les réseaux drainants. On envisage ensuite les problèmes liés à l'assèchement d'une fouille : — évaluation du débit à pomper : on donne deux méthodes pratiques : assimilation de la fouille à un puits ; tracé du réseau d'écoulement par le calcul ou par analogie électrique ; — choix du système de pompage : fossé, puits profonds, pointes filtrantes. Le drainage des talus qui contiennent une nappe est généralement nécessaire pour assurer leur stabilité. On donne un graphique qui permet d'évaluer simplement la longueur de la zone de suintement. Puis, on décrit les différents types de drainage habituellement employés: tranchées drainantes, drains subhorizontaux et éperons drainants. MOTS-CLÉS : conférence - mécanique des sols - hydrogéologie - drainage - rabattement - nappe - puits - assèchement - fouille - écoulement - eau - talus - sol - homogène - isotrope - stabilité.
Nappe en charge dans le sol de fondation d'un ouvrage d'art
H. J O S S E A U M E J.-F. MAILLARD J . - J . SEVESTRE J.-P. D U P A R C Q A. VECCHI
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L'étude générale du tracé d'une voie de desserte, dans la région parisienne, a mis en évidence plusieurs anomalies du sous-sol à l'emplacement de l'ouvrage d'art prévu : profil irrégulier des couches, présence d'une nappe en charge à faible profondeur, etc. De ce fait, il s'est avéré nécessaire de procéder à une étude approfondie des fondations de cet ouvrage et de leurs conditions d'exécution. L'étude a montré, en particulier, que là nappe en charge risquait de provoquer la rupture par soulèvement du sol de fondation pendant les terrassements (rupture par renard). Aussi, pour assurer la stabilité des fouilles de fondation, a-t-il été nécessaire de rabattre la nappe en charge au moyen de puits équipés de pompes immergées.
L'article rend compte des principales phases de l'étude, en insistant sur les points suivants : — étude des nappes et essais d'eau effectués (essais Lefranc et essai de pompage), — calcul de la stabilité d'une fouille ouverte dans une formation peu perméable constituant le toit d'une nappe en charge, — dispositions prises pendant le rabattement de la nappe effectué au cours des travaux. MOTS-CLÉS : conférence - hydrogéologie - nappe - charge - rabattement - sol de fondation ouvrage d'art - prospection - géologie - essai - perméabilité - piézomètre - marne - argile - pompage — renard - stabilité - fouille.
Tassements dus aux rabattements de nappes
H. J O S S E A U M E
Lors de l'exécution de travaux de terrassement, on est souvent amené à rabattre la nappe au moyen d'un groupe de pointes filtrantes ou de puits ponctuels. L'abaissement de la surface piézométrique de la nappe peut, dans certains cas, provoquer des tassements dans la zone d'influence du pompage et par suite endommager les constructions qui y ont été implantées. La première partie de l'article est consacrée à l'étude théorique de ce phénomène. Dans la seconde partie, l'auteur rend compte de l'étude d'un cas concret: la construction d'un collecteur d'égout nécessitait l'ouverture d'une tranchée de faible largeur et d'une profondeur maximale de 4,5 mètres dans des sols relativement compressibles recelant une nappe phréatique. Pendant les travaux, la nappe était rabattue par une ligne de pointes filtrantes. Le collecteur devant traverser une zone urbaine, le laboratoire central des Ponts et Chaussées a été chargé d'apprécier les risques de désordres liés au rabattement de la nappe. Une série de mesures et de constatations simples complétées par un essai en vraie grandeur ont permis de conclure que le rabattement de la nappe serait sans effet sur les bâtiments situés à proximité du tracé. MOTS-CLÉS : conférence - mécanique des sols - hydrogéologie - tassement - nappe - contrainte effective - sol - consolidation - drainage - prévision - pompage.
Consolidation d'un sol fin argileux par application du vide
J.-L. PAUTE
L'application du vide permet de consolider un sol mou sans qu'il soit nécessaire de le surcharger par un remblai. L'article relate une expérience de consolidation sous vide ayant pour but d'améliorer un remblai hydraulique constitué par un silt argileux. On a employé, à cet effet, le matériel utilisé habituellement pour effectuer des rabattements de nappe à partir de puits ponctuels. Cette expérience a été réalisée suivant deux méthodes : — à partir de puits de 1,20 m de diamètre, — à l'aide des puits ponctuels classiques. La description de l'expérience est précédée d'un rappel des éléments théoriques indiquant la façon dont se transmet la dépression à l'eau interstitielle et montrant que l'efficacité du procédé est liée au coefficient de consolidation du sol.
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Les les des sol
constatations e f f e c t u é e s (mesure des tassements et des pressions interstitielles) confirment é v a l u a t i o n s faites à partir d'une é t u d e du sol, ainsi que la n é c e s s i t é du colmatage de l'orifice drains pour obtenir, avec un m a t é r i e l d o n n é , la d é p r e s s i o n maximum sur toute l'épaisseur de traitée.
M O T S - C L É S : c o n f é r e n c e - m é c a n i q u e des sols - h y d r o g é o l o g i e - essai - consolidation - sol fin - argile - vide - drain de sable - puits - p i é z o m è t r e - tassement - pression interstitielle - coefficient.
S t a b i l i t é des talus routiers
G.
PILOT
Dans cet article, on examine l'incidence de la p r é s e n c e d'eau dans les talus routiers ainsi que les moyens de drainage mis en place pour limiter les d é s o r d r e s . A p r è s que les notions de s t a b i l i t é à "court terme" et à "long terme" aient é t é e x p l i c i t é e s sur le plan pratique, on montre que les forces dues à l'eau ont une importance c o n s i d é r a b l e . Le p r o b l è m e de l ' é c o u l e m e n t de l'eau est e x a m i n é sur le plan t h é o r i q u e en se limitant au r é g i m e permanent à deux dimensions et en rappelant les p r o p r i é t é s essentielles des r é s e a u x d ' é c o u l e m e n t dont on é v o q u e les m é t h o d e s de d é t e r m i n a t i o n . Quelques calculs de s t a b i l i t é de talus illustrent le rôle de l'eau sur la valeur du coefficient de s é c u r i t é . On mentionne é g a l e m e n t les abaques permettant le calcul i m m é d i a t de la s t a b i l i t é . Pour terminer, on d é c r i t les principaux types d'ouvrages drainants (masques, t r a n c h é e s , puits, etc.). M O T S - C L É S : c o n f é r e n c e - m é c a n i q u e des sols - h y d r o g é o l o g i e - eau - é c o u l e m e n t - s t a b i l i t é talus - mouvement - glissement - pression interstitielle - laboratoire - hydrodynamique - coefficient de s é c u r i t é - analogie - é l e c t r i c i t é - m o d è l e - drainage - t r a n c h é e - bibliographie.
Passage de l'autoroute Nancy-Metz - Au lieu dit "Le C h â t e a u - s o u s - C l e v a n t " .
G R O U P E DE TRAVAIL DU "CHATEAU-SOUS-CLÉVANT"
Cet article d é c r i t les é t u d e s et les travaux de drainage e x é c u t é s pour assurer la s t a b i l i t é d'un remblai autoroutier construit sur un versant instable. Les é t u d e s ont c o n s i s t é en une investigation hydraulique approfondie et des é t u d e s de m é c a n i q u e des sols en laboratoire. Les sols c o n c e r n é s par le p r o b l è m e de s t a b i l i t é sont essentiellement des é b o u l i s dont la m a t i è r e argileuse provient de l'argile du Toarcien (Lias) et dont les é l é m e n t s grossiers sont c o n s t i t u é s par des blocs de calcaire et de minerai de fer. Les é b o u l i s recouvrent un banc de g r è s fissuré dont la nappe se trouve en charge : les é b o u l i s sont ainsi le s i è g e d'un é c o u l e m e n t p a r t i c u l i è r e m e n t d é f a v o r a b l e qui a pu être r e p r é s e n t é par une analogie é l e c t r i q u e sur papier conducteur. C'est donc vers le drainage que se sont o r i e n t é e s les é t u d e s de dispositifs accroissant la stabilité de la pente.
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L'article d é c r i t les tentatives de drainage superficiel seul {drains subhorizontaux et t r a n c h é e s transversales) et le drainage profond e x p é r i m e n t a l dans les g r è s ; il p r é s e n t e ensuite le s y s t è m e a d o p t é et les résultats obtenus. M O T S - C L É S : c o n f é r e n c e - m é c a n i q u e des sols - h y d r o g é o l o g i e - autoroute - remblai - s t a b i l i t é - talus - drainage - puits - g é o l o g i e - p i é z o m è t r e - nappe - rabattement - schiste - g r è s - marne.
Digues en terre
H. J O S S E A U M E
L ' é t u d e traite des p r o b l è m e s p o s é s par l ' é t u d e des digues et barrages en terre et plus s p é c i a l e m e n t des ouvrages construits à partir de m a t é r i a u x fins. On é t u d i e le comportement des barrages en terre aux stades les plus critiques de leur histoire : —
pendant la construction ou en fin de construction,
—
lorsque l'eau dans la retenue est à son niveau maximum,
—
à la suite d'une vidange rapide de la retenue.
On insiste tout p a r t i c u l i è r e m e n t sur le rôle m é c a n i q u e de l'eau et sur la d é t e r m i n a t i o n du champ des pressions interstitielles dans l'ouvrage, dont la connaissance est n é c e s s a i r e aux calculs de s t a b i l i t é à partir des contraintes effectives. En particulier, on rappelle les m é t h o d e s de p r é v i s i o n des pressions interstitielles qui se d é v e l o p p e n t dans le corps de digue pendant sa construction. D'autre part, pour l ' é t u d e de la vidange rapide, on d i f f é r e n c i e le cas des sols i n d é f o r m a b l e s , o ù les pressions interstitielles peuvent ê t r e d é t e r m i n é e s par un r é s e a u d ' é c o u l e m e n t , de celui des sols d é f o r m a b l e s o ù l ' é c o u l e m e n t c r é é par la vidange de la retenue ne s'établit pas i n s t a n t a n é m e n t . L'article est en outre illustré des r é s e a u x d ' é c o u l e m e n t é t a b l i s pour divers types d'ouvrages et diverses conditions de fondations.
—
M O T S - C L É S : c o n f é r e n c e - m é c a n i q u e des sols - h y d r o g é o l o g i e - digue - barrage - sol - s t a b i l i t é — coefficient de s é c u r i t é - m a t é r i a u - p e r m é a b i l i t é - sable - grave =• argile - limon - pression interstitielle - drainage - glissement - r é s i s t a n c e - cisaillement - contrainte effective - é c o u l e m e n t - fuite h o m o g é n é i t é - noyau - sol de fondation - rapide.
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english Pumping tests
M. J O S S E A U M E
This article deals with pumping tests and their interpretation. The author first recalls the mechanism by which a water table is lowered around a well during pumping, and the conventional types of well: the Dupuit types (permanent) and the Theis types (temporary). He then describes the different stages of preparation of the pumping test (boring the well, equipping it, installing piezometers, making preliminary measurements, choosing rates of flow), and the actual carrying out of the test (measurements made during the test). The principal methods of interpretation based on the Dupuit and Theis theories are also examined. The sections dealing with the interpretation of pumping tests are illustrated with examples.
The Lefranc test
M. RAT F. LAVIRON J C JOREZ
The Lefranc test is a simple test for measuring in situ the coefficient of permeability of soils containing a water table. It is generally carried out during boring. It necessitates making a cavity of a known shape at the bottom of the borehole. The authors describe different procedures. A distinction is made between two types of test: Constant level test, in which water is injected (or pumped at a constant rate) into the cavity. After the level has stabilized, the additional load is noted. The interpretation is simple, and the results obtained are satisfactory. Variable level test, in which a certain volume of water is poured (or pumped) into the borehole for a very short time, after which the return to the initial level is observed. Numerous experiments have shown that the usal interpretation of the test is not valid. In the discussion following the explanation, a more valid interpretation is suggested. On a given site, many tests are necessary to give a correct value of the coefficient of permeability, for it is a point test and there are considerable sources of error (disturbance of the soil).
The Lugeon test in chalk
A. DE R A G U E N E L
The Lugeon water test measures (preferably in a rock mass) the rate of flow of water injectable into a depth of borehole under constant hydrostatic charge_This flow rate is directly linked with the degree of fissuring of the rock. The test therefore reflects a certain "density" of fissures. After referring to the precautions to be taken in order to carry out and interpret this test properly, the author gives the results obtained on chalky substratum constituting the horizon of the foundations of two large-scale structures in Normandy. The results of the Lugeon test and of pressiometric tests show an interesting qualitative similarity which clearly highlights the geometry of wide or diffuse fissures. But the fields of application of the two methods are different.
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A study of the f a c t o r s involved in m e a s u r e m e n t s of interstitial pressure
H. J O S S E A U M E
This article deals with the measurement of interstitial pressure in argilaceous soils. In the first section, the author examines the influence of the rate of deformation on the interstitial pressure measured during a driaxial undrained test. Reference is made to the work of Bishop and Gibson on the response time of the measuring apparatus and the evolution of interstitial pressure in the test sample during the shearing phase. The author gives the results of an experimental study carried out on a normally consolidated mud and on a superconsolidated clay, for the purpose of examining the variation of the interstitial pressure gradient with rate of deformation. The problem of measuring the interstitial pressure by means of needles is also touched upon. The second part deals with in situ piezometric measurements in soils. After a reference to the factors on which the response time of a piezometer depends, a brief description is given of the principal instruments used in practice (Casagrande type piezometer, hydraulic piezometer, electric gauge or vibrating cord piezometer) and their performances are examined.
T h e L . P . C . piezometer — Trials and performances
M. PEIGNAUD
The L.P.C. piezometer is a hydraulic piezometer designed mainly for measuring interstitial pressure in soils of low permeability. Each piezometric probe is fitted with a double tube, facilitating the operations of draining and filling the measuring circuit. The interstitial pressure is measured by means of a 'moveable table. After describing the apparatus and indicating its principal characteristics, the author gives an account of trials carried out with the prototype. These trials were mainly concerned with the following points: —
Measurement of volumetric coefficient.
—
Setting the piezometric probe in place.
—
Behaviour of the equipment in service.
— Technique of measuring. —
Response time of the piezometer in highly plastic clay formations.
On the whole, the trials proved satisfactory. In particular, the response time of the instrument is about one hour in clay of permeability k = 10~ cms/sec. 8
Drainage and g r o u n d - w a t e r lowering
M. RAT
In many construction projects it is necessary to lower the level of the water table, either to enable work to proceed under dry conditions, or to ensure the stability of a slope or the bottom of an excavation. In the first part of this article, the author examines in detail the two basic systems of dewatering : by means of trenches and by means of wellpoints. Emphasis is laid on the influence of the anisotropy of the terrain on the position of the surface of the water table. The time factor is considered in relation to the concept of the range of action which makes it possible to determine the size of the dewatering systems.
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There follows an examination of the problems linked with dewatering an excavation : Evaluation of the rate of pumping. Two pratical methods are described: considering the excavation itself as a wellshaft, and designing the dewatering system by calculation or by electrical analogy. The choice of the system of pumping : ditch, deep wellshafts, or filter wells. Embankments which contain water tables usually have to be dewatered to ensure their stability. The author gives a graph which allows of a simple evaluation of the length of the zone of seeping. A description is then given of the various types of drainage commonly employed: drainage ditches, subhorizontal drains, and drainage spurs.
The presence of a water table in the foundation soil of a structure
H. J O S S E A U M E J.-F. MAILLARD J.-J. SEVESTRE J.-P. D U P A R C Q A. VECCHI
The general survey of the path of a road in the Paris area revealed a number of anomalies in the subsoil at the point where a structure was to be built: irregular profile of strata, presence of a water table at a shallow depth, etc. Consequently, it was necessary to make a thorough study of the foundations of this structure and the conditions under which they were to be executed. The study showed, in particular, that the water table risked causing a failure of the foundation soil through uplift during the earthworks (a failure due to subsurface erosion). So in order to ensure the stability of the foundation excavations, it was necessary to lower the water table by means of wells equipped with submerged pumps. This article gives an account of the principal stages of the study, with emphasis on the following points: Study of the water tables and water tests carried out (Lefranc test and pumping test). Calculation of the stability of an excavation made in a relatively impermeable formation constituting the roof of a water table. Arrangements made during the lowering of the water table in the course of foundation work.
Settlements due to water table lowering
H. JOSSEAUIVIE
When carrying out earthworks, it is often necessary to lower the water table by means of a series of filter wells or wellpoints. The lowering of the piezometric surface of the table can, in certain cases, cause settlements in the zone of influence of the pumping and subsequently cause damage to the structures built on the site. The first part of this article consists of a theoretical study of this phenomenon. In the second part, the author gives an account of a specific case: the construction of a sewer header necessitated digging a narrow trench of maximum depth 4.5 metres in the relatively compressible soils containing the water table. During the work, the table was lowered by means of a line of filter wells. Since the sewer had to traverse an urban zone, the L.C.P.C. was assigned the task of assessing the risk of disorders resulting from the lowering of the table. A series of simple observations and measurements, together with a full-scale test, led to the conclusion that the lowering of the water table would not affect the buildings situated in the proximity of the path of the sewer.
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An example of vacuum consolidation of a fine argillaceous soil
J . - L . PAUTE
The application of a vacuum makes it possible to consolidate a soft soil without loading it with a fill. This article gives an account of a case of vacuum consolidation whose purpose was to improve a hydraulic fill consisting of argillaceous silt. To this end, use was made of equipment normally employed to lower the water table by means of wellpoints. The task was performed by two methods: — With wells 1.20 metres in diameter. — With conventional wellpoints. The description of the experiment is preceded by a review of the theoretical considerations indicating how the pressure drop is transmitted to the interstitial water, and showing that the efficacity of the process is linked with the coefficient of consolidation of the soil.
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Observations made (measurements of settlements and of interstitial pressures) confirm evaluations made from a study of the soil, and the necessity of blinding the orifice of the drains in order to achieve, with a given equipment, the maximum pressure drop through the entire thickness of the soil being treated.
The role of water in the stability of highway embankments
G. PILOT
This article examines the influence of the presence of water in highway embankments, and draining methods applied to reduce harmful effects. After clarifying the notions of "short term" and "long term" stability from both the theoretical and practical angles, the author shows that the forces exerted by water are considerable. The problem of water flow is examined from the theoretical angle; the author confines himself to the permanent two-dimensiorial system, and reviews the essential properties of flow systems with a reference to methods of determination. Some calculation of embankment stability illustrate the role of water in the value of the coefficient of safety. Mention is also made of charts which allow stability to be calculated immediately. In conclusion, the author describes the principal types of drainage systems (trenches, wells, curtains, etc.).
Passage of the Nancy-Metz motorway through the spot known as Le Chateau sous Clevant
G R O U P E DE TRAVAIL DU "CHATEAU-SOUS-CLEVANT"
This article describes the planning and executing of the drainage work designed to ensure the stability of a motorway embankment built on an unstable slope. Preliminary studies involved a thorough hydraulic investigation and laboratory soil mechanics studies. The soils to which the problem of stability applies are mainly debris whose argillaceous content derives from Toarcian (Lias) clay and whose coarse elements consist of blocks of limestone and iron ore.
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The debris covers a bed of fissured sandstone whose water table is under pressure; the debris is thus the site of a particularly unfavourable seepage, which it has been possible to represent by electrical analogy on conducting paper. This being so, drainage was adopted as the method of increasing the stability of the slope. A description is given of attempts at superficial drainage alone (subhorizontal drains and transverse trenches), and experimental deep drainage in the sandstone. The system adopted, and the results obtained, are then described.
Earth dykes
H. J O S S E A U M E
This article deals with the problems which arise in designing earth dams and dykes, particularly structures built with fine materials. The author examines the behaviour of earth dams at the most critical stages of their existence: —
During and immediately after construction.
— When the pond level is at a maximum. — After a rapid emptying of the pond. Particular stress is laid on the mechanical role of water and on the determination of the field of interstitial pressures in the structure, a knowledge of which is necessary in calculating stability from effective stresses. The author refers methods of predicting interstitial pressures in the body of the dyke during its construction. In dealing with rapid emptying, a distinction is made between the case of non-deformable soils, in which interstitial pressures may be determined by a flow network, and deformable soils, in which the flow created by the emptying of the pond does not occur instantaneously. The article is illustrated with flow networks established for various types of structures and various conditions of foundations.
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deutsch Pumpversuche
M. J O S S E A U M E
Der Beitrag behandelt die D u r c h f ü h r u n g und Auswertung von Pumpversuchen. Zuerst wird an den Verlauf der Grundwasserabsenkung mit Brunnen w ä h r e n d des Pumpens erinnert. Die klassischen Brunnengleichungen — die Dupuit'schen Formeln im Beharrungszustand und die Theis'schen Formeln im Ü b e r g a n g s z u s t a n d — werden wieder beschrieben. Danach werden die verschiedenen Vorarbeiten des Pumpversuches (Bohrung und A u s r ü s t u n g des Brunnens, Einbau von Piezzometern, Probemessungen, Bestimmung der F ö r d e r m e n g e ) und seine D u r c h f ü h r u n g (Messungen w ä h r e n d des Versuches) dargestellt. Die h a u p t s ä c h l i c h e n praktischen Auswertungsmethoden, die auf den Theorien von Dupuit und Theis basieren, werden untersucht und an Hand von Beispielen e r l ä u t e r t .
Der V e r s u c h v o n Lefranc
M. RAT F. LAVIRON J C JOREZ
v
Der Versuch von Lefranc gestattet "an Ort und Stelle" die einfache Messung der D u r c h l ä s s i g k e i t grundwasserhaltigen B ö d e n . Im allgemeinen wird er w ä h r e n d der Bohrung d u r c h g e f ü h r t . Dabei ist die Herstellung eines H o h l r ä u m e ^ , dessen Ausmasse bekannt sein m ü s s e n , am unteren Ende der Bohrung notwendig. Die Verfasser beschreiben die verschiedenen Verfahren. o
n
Man unterscheidet zwei verschiedene Versuchsarten : — den Versuch mit konstantem Niveau: hierbei wird Wasser mit konstantem Durchfluss in den Hohlraum injiziert (oder gepumpt). Nachdem sich der e n d g ü l t i g e Wasserspiegel eingespielt hat, wird der Ü b e r d r u c k abgelesen. Die Auswertung ist einfach, die erreichten Ergebnisse sind gut. — den Versuch mit V e r ä n d e r l i c h e m Niveau : w ä h r e n d einer sehr kurzen Zeit wird eine bestimmte Wassermenge in das Bohrloch b e f ö r d e r t (oder gepumpt). Dann wird das Einspiegeln auf das u r s p r ü n g l i c h e Niveau beobachtet. Zahlreiche Experimente haben gezeigt, dass die ü b l i c h e Auswertung des Versuches nicht brauchbar ist. In der folgenden Diskussion wird eine verbesserte Auswertung vorgeschlagen. Für ein gegebenes G e l ä n d e sind zahlreiche Versuche notwendig, um einen korrekten Wert f ü r die D u r c h l ä s s i g k e i t zu erhalten; denn der Versuch ist auf einen bestimmten Punkt begrenzt und die Fehlerquellen sind b e t r ä c h t l i c h (Form des G e l ä n d e s ) .
Der V e r s u c h von Lugeon im Kreidegestein
A.
DE RAGUENEL
Der Wasserversuch von Lugeon misst, insbesondere bei Felsgestein, diejenige Wassermenge, die unter konstanter hydrostatischer Belastung in einen Bohrabschnitt injizierbar ist. Diese Menge steht im direkten V e r h ä l t n i s zum Grad der Rissbildung im Felsen, der Versuch veranschaulicht also eine bestimmte "Rissdichte".
231
Es wird darauf hingewiesen, welche Vorsichtsmassnahmen bei der D u r c h f ü h r u n g dieses Versuches getroffen werden m ü s s e n und mit welcher Sorgfalt die korrekte Auswertung a u s g e f ü h r t werden muss. Danach werden die Versuchsergebnisse mit Kreidegestein angegeben, die an der G r ü n dungssohle von zwei bedeutenden Kunstbauwerken in der Normandie erreicht wurden. Die Ergebnisse des Versuches von Lugeon und die Ergebnisse mit Druckmessern zeigen eine interessante qualitative Ä h n l i c h k e i t , sodass die Ausbildung von starken oder diffusen Rissen deutlich unterschieden werden kann. Die unterschiedlichen A n w e n d u n g s m ö g l i c h k e i t e n der zwei Methoden werden jedoch b e s t ä t i g t .
S t u d i u m der in die M e s s u n g e n des Porendruckes eingreifenden faktoren
H. J O S S E A U M E
Der Artikel behandelt die Porendruckmessungen in Tonboden. Im ersten Teil wird der Einfluss der Verformungsgeschwindigkeit auf den im Verlaufe eines nichtd r ä n i e r t e n Triaxialversuches gemessenen Porendruck untersucht. Die Arbeiten von Bishop und Gibson ü b e r die Antwortezeit des Messapparates, sowie ü b e r die Entwicklung der Verteilung des Porendruckes im P r o b e k ö r p e r w ä h r e n d des Schervorganges, wurden in Erinnerung gerufen. Die Resultate von Experimentalviersuchen auf einem normal verdichteten Schlamm und einem ü b e r v e r d i c h t e t e n Ton, mit dem Zweck, die Schwankung des Porendruckgradienten mit der Verformungsgeswindigkeit zu untersuchen, werden vorgelegt. Das Problem der Messung des Porendruckes mittels P r ü f n a d e l n wird ebenfalls angeschnitten. Der zweite Teil behandelt die piezometrischen Messungen am Platze. Nach einem R ü c k b l i c k auf die Faktoren, von denen die Antwortezeit eines Piezometers a b h ä n g t , werden summarisch die verschiedenen, in der Praxis verwendeten G e r ä t e beschrieben (Piezometer vom Typ Casagrande, hydraulischer Piezometer, Piezometer mit elektrischer Messlehre oder mit Vivriersehne), und ihre Leistungen werden untersucht.
D e r t . C . P . C . Piezometer — Versuche und Leistungen.
M. PEIGNAUD
Der L.C.P.C. Piezometer ist ein hydraulischer Piezometer, der h a u p t s ä c h l i c h für die Druckmessung in den Z w i s c h e n r ä u m e n der B ö d e n mit geringer D u r c h l ä s s i g k e i t ausgedenkt wurden. Jede Sonde ist mit doppelten R ö h r c h e n a u s g e r ü s t e t , die die A b l a s s - u n d - F ü l l o p e r a t i o n e n erleichtern. Der Porendruck wird mittels einem beweglichen Brett gemessen. Nachdem er das G e r ä t beschrieben und seine Hauptmerkmale angegeben hat, referiert der Verfasser ü b e r die auf dem Prototype a u s g e f ü h r t e n Versuche, die sich h a u p t s ä l i c h auf folgende Punkte beziehen: —
Messung des volumetrischen Koeffizientes,
—
Ansetzen der Piezometersonde,
—
Verhalten des Materials beim Dienst,
— Messungstechnik, —
Antwortszeit des Piezometers in sehr plastischen Tonschichten.
Die Versuche sind im Gesamten befriedigend. Im besonderen ist die Antwortszeit des G e r ä t e s bei einer D u r c h l ä s s i g k e i t von 10~ cm/sec gleich einer Stunde. 8
232
i
E n t w ä s s e r u n g und Absenkung von Grundwasser
M. RAT
Bei vielen Bauarbeiten ist die Absenkung des Grundwasserspiegels notwendig, um einerseits das Arbeiten im Trockenen zu e r m ö g l i c h e n und andererseits die S t a b i l i t ä t der B ö s c h u n g und der Sohle einer Baugrube zu sichern. Im ersten Teil des Berichtes werden die zwei grundlegenden Systeme der Wasserhaltung a u s f ü h r l i c h dargestellt: die offenen G r ä b e n und die Brunnensysteme. Der Einfluss der I n h o m o g e n i t ä t des Bodens auf die Lage des Grundwasserspiegels wird hervorgehoben. Der Faktor "Zeit" wird insbesondere in Verbindung mit dem Begriff der Einzugsreichweite untersucht, die die Dimensionierung der E n t w ä s s e r u n g s s y s t e m e e r m ö g l i c h t . Danach werden die Probleme der Trockenhaltung einer Baugrube behandelt: — Berechnung der F ö r d e r m e n g e der Pumpen : zwei praktische Methoden werden beschrieben : Entwurf der Baugrube entsprechend der [Brunnenanordnung; Technischer Entwurf des Abflusssystems oder Entwurf mit Hilfe von elektrotechnischen Analogiesystemen ; —
Wahl des Pumpensystems: Graben, Tiefbrunnen, Filter.
Im allgemeinen ist zur S t a b i l i t ä t s s i c h e r u n g von B ö s c h u n g e n , die Grundwasser enthalten, ihre E n t w ä s s e r u n g notwendig. Der Bericht e n t h ä l t ein Diagramm, aus dem die L ä n g e der S i c k e r f l ä c h e einfach berechnet werden kann. Ausserdem werden die verschiedenen g e b r ä u c h l i c h e n E n t w ä s s e r ungsarten beschrieben: offene E n t w ä s s e r u n g s g r ä b e n , E n t w ä s s e r u n g s l e i t u n g e n und Absturzbauwerke.
Gespannter Grundwasserspiegel im Baugrund eines Kunstbauwerkes
H. J O S S E A U M E J.-F.
MAILLARD
J.-J.
SEVESTRE
J.-P.
DUPARCQ
A.
VECCHI
Die Gesamtuntersuchung der Trassierung einer Zufahrtstrasse im Gebiet von Paris ergab mehrere Besonderheiten im Untergrund, der als Baugrund eines Kunstbauwerkes vorgesehen war: unregelm ä s s i g e s Bodenprofil, gespannter Grundwasserspiegel in geringer Tiefe etc. Aufgrund dieser Gegebenheiten erwies es sich als notwendig, die B a u w e r k s g r ü n d u n g und ihre A u s f ü h r u n g n ä h e r zu untersuchen.Es zeigte sich insbesondere, dass infolge des gespannten Grundwasserspiegels bei den Erdarbeiten die Gefahr eines Bruches (hydraulischen Grundbruches) durch Hebung des Baugrundes zu erwarten war. Daher war es notwendig, den gespannten Grundwasserspiegel durch Brunnen mit Tauchpumpen abzusenken, um die S t a b i l i t ä t der Fundamentbaugruben zu sichern. Der Bericht beschreibt die wesentlichen Stufen der Untersuchung. Die folgenden Punkte werden besonders behandelt: — Untersuchung der Grundwasserspiegel und d u r c h g e f ü h r t e Versuche (Versuche nach "Lefranc" und Pumpversuch), — — Berechnung der S t a b i l i t ä t einer offenen Baugrube in einer wenig d u r c h l ä s s i g e n schicht, die unmittelbar ü b e r einem gespannten Grundwasserspiegel liegt, —
Boden-
Massnahmen, die w ä h r e n d der Absenkung des Grundwasserspiegels getroffen wurden.
Bodensenkungen infolge der Vertiefungen von Grundwasserspiegeln.
H. J O S S E A U M E
Bei den Erdarbeiten kommt es oft vor dass man den Grundwasserspiegel mittels einer Gruppe von E n t w ä s s e r u n g s s t i f t e n oder mit P u n k t s c h ä c h t e n vertieft. Das senken der piezometrischen O b e r f l ä c h e des Grundwassers kann in den Einflusszonen des Pumpens Bodensenkungen verursachen und also nahe liegende G e b ä u d e b e s c h ä d i g e n .
233
Der erste Teil dieses Artikels referiert über die theoretisohe Untersuchung dieses Vorganges. Im zweiten Teil referiert der Verfasser über die Untersuchung eines konkreten Falls: der Bau eines Abflusssammlers benötigte das Aufbrechen eines schmalen Grabens mit einer Maximaltiefe von 4,5 Meter in ziemlich kompressiblen Böden mit Grundwasser. Während den Arbeiten wurde der Grundwasser=Spiegel durch eine Reihe von Entwässerungsstiften vertieft. Da dieser Rohrsammler ein Stadtgebiet durchquehren sollte, wurde das Zentral Laboratorium beauftragt, die mit dieser Vertiefung verbundene Schadengefahr abzuschätzen.Aus einer Reihe von Messungen und einfachen Feststellungen,-ergänzt durch einen Versuch in realer Grösse, könnte man folgern, dass die Grundwasserspiegelvertiefung ohne Folge für die der Strassierung nahe liegende Gebäude sei.
Ein Konsolidationsversuch eines feinen Tonbodens durch Ansetzung des Vakuums.
J.-L. PAUTE
Die Ansetzung des Vakuums erlaubt es, einen Boden zu konsolideiren ohne dass es notwendig ist, ihn durch einen Damm zu belasten. Dieser Artikekbeschreibt ein Konsolidationsversuch, der die Verbesserung einer hydraulischen Auffüllung von tonartigen Silten durch Vakuumsansetzung zum Ziel hat. Zu diesem Zweck wurde das Material, das üblich zur Absenkung des Grundwasserspiegls von pünktlichen Schächten aus dient, angewendet. Dieser Versuch wurde nach zwei verschiedenen Methoden realisiert: — von einem Schacht von 1,20 Meter Durchmesser aus, — mittels klassischen punktlichen Schächten. Vor der Beschreibung dieses Experiments wiederholt man die theoretischen Elemente, die diese Depressionsübertragung zum Zwischenraumwasser beschreiben und die die Wirksamkeit des mit dem Konsolidationskoeffizient verbundene Verfahrens zeigen. Die Feststellungen, die festgelegt wurden (Senkungsmessungen und Zwischenraumdruck messungen), befestigen die Abschätzungen die von einer Bodenstudie herausgezogen wurden, so wie die Notwendigkeit der Verdichtung der Mündung der Dräne, damit man mit einem gewissen Material den grössten Tiefdruck in der ganzen Dicke des behandelten Bodens erreiche.
Die Bedeutung des Wassers f ü r die S t a b i l i t ä t von S t r a s s e n b ö s c h u n g e n
G. PILOT
In diesem Beitrag wird untersucht, wie Wasser in Strassenböschungen auftreten kann und welche Entwässerungsmassnahmen durchgeführt werden, um Schäden einzuschränken. Nach der theoretischen und praktischen Deutung der Begriffe der „kurzfristigen" und der „Langfristigen" Stabilität, wird gezeigt, welche besondere Bedeutung den Wasserkräften zukommt. Das Problem der ebenen Strömung im Beharrungszustand wird theoretisch untersucht. Dabei wird an die wesentlichen Merkmale von Strömungsnetzen erinnert und auf die Methoden zur Bestimmung der Netze hingewiesen. Einige Berechnungen der Stabilität von Böschungen veranschaulichen den Einfluss des Wassers auf den Wert des Sicherheitsfaktors. Ausserdem werden Tabellen zur sofortigen Berechnung der Stabilität angeführt. Zum Schluss werden die hauptsächlichen Arten von Entwässerungsanlagen beschrieben (Böschungsabdeckungen, offene Gräben, Brunnen etc.).
234
Uebergang der Autobahn Nancy-Metz bei der Ortschaft "Le C h a t e a u - s o u s - C l é v a n t "
G R O U P E DE TRAVAIL DU "CHATEAU-SOUS-CLÉVANT"
Dieser Artikel beschreibt die Untersuchungen und die E n t w ä s s e r u n g s a r b e i t e n , die d u r c h g e f ü h r t wurden, um die S t a b i l i t ä t der A u t o b a h n b ö s c h u n g , die auf einem unsteten Hang gebaut wurde, zu sichern. Die Untersuchungen bestanden aus g r ü n d l i c h e n hydraulischen Untersuchungen sowie aus Forschungen im Gebiet den Bodenmechanik im Laboratorium. Die B ö d e n , die durch dieses S t a b i l i t ä t s p r o b l e m betroffen sind, bestehen h a u p t s ä c h l i c h aus einem Schutt, dessen tonartiger Boden seinen Ursprung im Toarcanier (Lias) Ton nimmt und dessen groben Elemente aus Kalk und E i s e n e r z b l ö c k e bestehen. Dieser Schutt bedeckt eine rissige Sandsteinschicht, dessen Grundwasser unter Druck liegt: in diesem Schutt findet also ein sehr s c h ä d l i c h e s Abfliessen statt, das mittels einer elektrischen Analogie auf Leitpapier dargestellt werden konnte. Um die S t a b i l i t ä t des Hanges zu e r h ö h e n wurden also diese Untersuchungen nach E n t w ä s s e rungsvorrichtungen gerichtet. Der Artikel beschreibt die E n t w ä s s e r u n g s v e r s u c h e an der O b e r f l ä c h e allein (subhorizontale D r ä n e und Quergraben) und die e x p é r i m e n t a l e tiefe E n t w ä s s e r u n g im Sandstein ; er referiert dann ü b e r das angenommene System und ü b e r seine Ergebnisse.
Erddämme
H. J O S S E A U M E
Die Untersuchung referiert ü b e r Fragen, die gestellt werden beim Entwurf der E r d d ä m m e und E r d s t a u d ä m m e , die aus feinen Bauststoffen gebaut werden. Man untersucht das Verhalten der E r d d ä m m e in den kritischen Phasen ihres Lebens: —
w ä h r e n d dem Aufbauen oder am Ende des Aufbauens,
—
wenn das gestaute Wasser am h ö c h s t e n liegt,
—
nach einer raschen Entleerung der Stauung.
Man bezeichnet besonders die mechanische Rolle des Wassers bei der Bestimmung des Zwischenraumdruckfeldes des Werkes, dessen Kenntnis notwendig ist zur Ausrechnung der S t a b i l i t ä t nach den effektiven Spannungen. Im besonderen wiederholt man die Voraussehungsmethoden des Zwischenraumdruckes, der sich im D a m m k ö r p e r w ä h r e n d seinem Bauen entwickelt. Andererseits trennt man im Fall einer raschen Entleerung den Fall der nichtverformbaren B ö d e n , in welchem die Z w i s c h e n r a u m d r ü c k e durch ein Auslaufnetz bestimmt werden k ö n n e n , vom Fall der verformbaren B ö d e n , in welchem das Ausfliessen, das vom Entleeren verursacht wird, nicht augenblicklich eintritt. Ausserdem ist dieser Artikel durch Auslaufnetze f ü r verschiedene Bautypen und verschiedene Fundamentbedingungen illustriert.
235
español Ensayo del modo de p o m p a r
M. J O S S E A U M E
El a r t í c u l o trata de la r e a l i z a c i ó n y de la i n t e r p r e t a c i ó n de las pruebas de e l e v a c i ó n de agua con una pompa. Ante todo dase un repaso al mecanismo utilizado para el descenso de una vena de agua alrededor de un pozo, mientras se pompa; asi como a las formulas c l á s i c a s de los pozos: f ó r m u l a s de Dupuit en r é g i m e n permanente, f ó r m u l a s de Theis en r é g i m e n transitorio. D e s c r i b é n s e luego las diferentes fases de la p r e p a r a c i ó n del ensayo del modo de pompar (soude y equipo de un pozo, i m p l a n t a c i ó n de p i e z ó m e t r o s ; mediciones preliminares, e l e c c i ó n de caudales) y d e s p u é s su r e a l i z a c i ó n (mediciones durante el ensayo). Los principales m é t o d o s p r á c t i c o s de i n t e r p r e t a c i ó n basados sobre las t e o r í a s de Dupuit y de Thies se estudian igualmente. Las partes que tratan de la i n t e r p r e t a c i ó n de las pruebas e s t á n [lustradas con ejemplos.
El experimento Lefranc
M. RAT F. LAVI RON J.-C. JOREZ
El experimento Lefranc es un ensayo sencillo que permite medir "in situ" el coeficiente de permeabilidad de los suelos que contienen una vena de agua. Esta generalmente ejecutado durante su h o r a d a c i ó n . Necesita la r e a l i z a c i ó n de una cavidad al fondo de la p e r f o r a c i ó n : los autores describen diferentes procedimientos. Se distinguen dos tipos de ensayos : — en ensayo a nivel constante: se inyecta o se pompa, con un suministro constante, de agua dentro de la cavidad. D e s p u é s de la e s t a b i l i z a c i ó n del nivel, se anota la sobrecarga. La i n t e r p r e t a c i ó n es sencilla, los resultados obtenidos son buenos; — en ensayo a nivel variable : se vierte o se pompa durante corto tiempo un cierto volumen de agua en el sondeo, luego se prosigue la vuelta al nivel inicial. Numerosas experiencias, han demostrado que la i n t e r p r e t a c i ó n habitual de los ensayos no era valedera. En la d i s c u s i ó n que sigue a lo expuesto, se sugiere una i n t e r p r e t a c i ó n mas v á l i d a . En un lugarya conocido, son necesarios numerosos ensayos para dar un valor correcto del coeficiente de permeabilidad porque el ensayo es puntual y las causas de los errores importantes ( m o d i f i c a c i ó n del terreno).
La prueba lugeon en la caliza
A. DE R A G U E N E L
En ensayo de agua Lugeon mide, sobre todo en un macizo rocoso la cantitad de agua que puede inyectarse en una zona de sondeo bajo una carga h i d r o s t á t i c a constante. Esta cantidad está relacionada directamente con el grado de f i s u r a c i ó n de la roca : el ensayo traduce pues una cierta densidad de fisuras. Tras recordar las precauciones que son necesarias para realizar e interpretar correctamente este ensayo; se dan los resultados obtenidos sobre el substrato de caliza que constituye el horizonte de los cimientos de dos obras importantes de Normandia.
236
Los resultados del ensayo Lugeon y los del ensayo presiométrico indican una similitud cualitativa interesante que pone bien de relieve la geometría de las fisuras anchas o difusas. El ámbito de aplicación de los dos métodos parece ser sin embargo diferente.
Estudio de los factores que intervienen en las mediciones de p r e s i ó n intersticial
H. J O S S E A U M E
El articulo concierne a las mediciones de presión intersticial en los suelos arcillosos. En la primera parte se estudia la influencia de la velocidad de deformación, sobre la presión intersticial medida durante un ensayo triaxial no drenado. Se repasan los trabajos de Bishop y de Gibson, conciernientes al tiempo de réplica del aparato de medida asi, como a la evolución de la distribución de la pressión intersticial en la probeta durante la fase de corte. Se presentan los resultados de un estudio experimental efectuado sobre un cieno normalmente consolidado y sobre una arcilla subconsolidada, con el fin de estudiar la variación del gradiante de presión intersticial en función de la velocidad de deformación. El problema de la medición de la presión intersticial mediante agujas ha sido igualmente abordado.
—
La segunda parte trata de las medidas piezometricas en los suelos in situ. Tras una evocación de los factores de los cuales depende el tiempo de replica de un piezometro, se describen escuetamente los principales aparatos utilizados en la práctica (piezometro tipo casagrande, piezometro hidráulico, — piezometro con calibre eléctrico o con cuerda vibrante) y se estudian sus posibilidades.
El piezometro L.P.C. — Ensayos y posibilidades
M . PEIGNAUD
El piezometro L.P.C. es un piezometro hidráulico concebido principalmente para las mediciones de presión intersticial en los suelos de poca permeabilidad ; cada sonda piezométrica se halla equipada con una tubería doble que facilita las operaciones de purga y de llenado del circuito de medición. La presión intersticial es medida gracias a un aparato amovible. Tras haber describo el aparato e indicado sus principales características; el autor da cuenta de los ensayos efectuados con el prototipo; dichos ensayos han sido efectuados principalmente sobre los puntos siguientes: — medición del coeficiente volumétrico, — colocación de la sonda piezométrica, — tiempo de respuesta del piezometro en formaciones de arcilla muy plástica, — técnica de medición. Los ensayos han sido generalmente satisfactorios, particularmente el tiempo de respuesta del aparato es casi de ur|a hora en la arcilla de permeabilidad k : 10" cm/s. 8
Drenaje y descenso las capas de agua.
M . RAT
En numerosas obras, es necesario hacer descender la capa de agua ya sea para permitir el trabajo en seco ya sea para asegurar la estabilidad de una pendiente o del fondo de una excavación. Estudiase en una primera parte, de un modo detallado, los dos sistemas fundamentales del drenaje: las trincheras y los grupos de pozos.
237
Subráyase la influencia de la anisotropia de los terrenos sobre la posición de la superficie de la capa. Obsérvase el factor tiempo relacionándolo con la noción de radio de acción, lo cual permite el dimensionar las redes drenantes. Pásase luego a los problemas relacionados con el secado de una excavación : — evaluación del caudal que se ha de pompar : dánse dos métodos prácticos : asimilación de la excavación de un pozo; trazado por cálculo o por analogía eléctrica de la red de la corriente — elección del sistema para pompar : foso, pozos profundos, puntas filtrantes. El drenaje de los taludes que contienen una vena, es por lo general necesario para asegurar su estabilidad. Dase un gráfico que permite evaluar simplemente la largura de la zona en donde rezuma el agua. Se describen luego, los varios tipos de drenaje empleados habitualmente : trincheras drenantes, drenes horizontales y espuelas drenantes.
Capa de agua bajo carga en un terreno de c i m e n t a c i ó n de una obra de f á b r i c a
H. J O S S E A U M E J.-F. MAILLARD J . - J . SEVESTRE J.-P. D U P A R C Q A. VECCHI
El estudio general del trazado de una via de comunicación de la región parisiense puso en evidencia varias anomalías del subsuelo, en el sitio previsto para la obra'de fábrica : perfil irregular de las capas, presencia de una capa de agua bajo carga y a poca profundidad etc. Debido a ello, fue necesario proceder a un profundo estudio de las cimentaciones de la obra y de las condiciones de su ejecución. Dicho estudio ha indicado, en particular, que la capa bajo carga peligraba provocar la ruptura, mediante un levantamiento, del terreno de cimentación durante las obras de explanación (ruptura por "zorro"). Asi pues, y con el fin de asegurar la estabilidad de las excavaciones de la fundación, fue necesario rebajar la vena mediante pozos equipados con bombas sumergidas. El artículo da cuenta de las principales fases del estudio insistiendo sobre los puntos siguientes : — estudio de venas y ensayos de agua efectuados (ensayo Lefranc y ensayo para pompar), — cálculo de las estabilidad de la excavación abierta en una formación poco permeable que constituye el techo de la vena bajo carga, — disposiciones tomadas durante el descenso de la vena efectuado durante las obras.
Asentamientos debidos al descenso de las capas de agua
H. J O S S E A U M E
Durante la ejecución de las obras de explanación, se debe a menudo hacer descender el nivel de las capas de agua mediante un grupo de puntas filtrantes o de pozos puntuales. El bajón de superficie piezométrica de la capa de agua puede, en ciertos casos, provocar asentamientos en la zona de influencia en donde se pompa, y deteriorar por consiguiente las construcciones que han sido implantas en ella. La primera parte del artículo esta consagrada al estudio teórico de díchofenómeno. En la segunda parte, el autor expone el estudio de la construcción de un colector de cloaca que necesitaba la abertura de una zanja de poca anchura y de una profundidad máxima de 4,5 metros, en suelos relativamente compresibles que poseían capas freáticas. Durante las obras, se descendía la capa mediante una linea de puntas filtrantes. Como el colector tenía que atravesar una zona urbana, el Laboratorio Central de Caminos y Puentes fue encargado de apreciar los riesgos y desórdenes relacionados con el descenso de la vena de agua. Una serie de mediciones y de comprobaciones sencillas completadas por un ensayo en tamaño natural, han permitido concluir que el hecho de hacer descender la vena de agua no tendría ningún efecto sobre los edificios situados a proximidad.
238
Una
J.-L
experiencia de c o n s o l i d a c i ó n de un suelo arcilloso f i n o por a p l i c a c i ó n de v a c i o
PAUTE
La a p l i c a c i ó n de vacio permite consolidar un suelo blando sin que sea necesario sobrecargarlo con un t e r r a p l é n . El a r t í c u l o relata una experiencia de c o n s o l i d a c i ó n bajo vacio, siendo vu objetivo mejorar un t e r r a p l é n h i d r á u l i c o constituido por un silto arcilloso. Se ha empleado a dicho efecto, el material utilizado habitualmente para descender el nivel de una capa de agua a partir de pozos puntuales. Esta experiencia ha sido realizada s e g ú n dos m é t o d o s : —
a partir de pozos de 1,20 m de d i á m e t r o
—
con la ayuda de pozos puntuales c l á s i c o s .
Precede la d e s c r i p c i ó n de la experiencia, un relato de los elementos t e ó r i c o s que indican el modo en que se transmite la d e p r e s i ó n al agua intersticial y que muestran que la eficacidad del procedimiento esta ligada al coeficiente de c o n s o l i d a c i ó n del suelo. Las comprobaciones efectuadas (mediciones de los asentamientosy d é l a s presiones intersticiales) confirman las evaluaciones hechas a partir de un estudio del suelo, asi como la necesidad de taponar el orificio de los drenes para obtener, con cierto material la d e p r e s i ó n m á x i m a sobre todo el espesor del suelo tratado.
Papel d e s e m p e ñ a d o por el agua en la estabilidad de los taludes de carretera
G.
PILOT
Se examina en este a r t í c u l o , la incidencia de la presencia del agua en los taludes de carreteras asi como los medios de drenaje instalados para limitar los d e s ó r d e n e s . D e s p u é s de haber explicitado, las nociones de estabilidad a "corto plazo", sobre el plan t e ó r i c o y sobre el plan p r á c t i c o , se demuestra que las fuerzas debidas al agua tienen una gran importancia. El problema de la corriente de agua es examinado bajo el plan t e ó r i c o l i m i t á n d o l o al r é g i m e n permanente de dos dimensiones y repasando las propiedades esenciales de las redes de corrientes cuyos m é t o d o s de d e t e r m i n a c i ó n son evocados. Algunos c á l c u l o s de estabilidad de los taludes ilustran el papel que el agua d e s e m p e ñ a en el valor del coeficiente de seguridad. Se menciona igualmente los abacos que permiten el c á l c u l o immediato de la estabilidad. Por fin, describense los principales tipos de obras drenantes (mascaras, trincheras, pozos etc.).
Travesía
de la autopista N a n c y - M e t z en el lugar d e n o m i n a d o
G R O U P E DE TRAVAIL DU "CHATEAU-SOUS-CLÉVANT"
" L e C h a t e a u sous
Clevant"
Este a r t í c u l o describe los estudios y obras de drenaje ejecutados para asegurar la estabilidad de un t e r r a p l é n de autopista construido sobre una vertiente instable. Los estudios han consistido en una profunda i n v e s t i g a c i ó n h i d r á u l i c a y estudios en el laboratorio de m e c á n i c a de suelos. Los suelos, a los que concierne el problema de estabilidad son esencialmente desprendimientos cuya materia arcillosa proviene de la arcilla del toarciano (Lias) y cuyos elementos groseros e s t á n constituidos por bloques c a l c á r e o s y mineral de hierro.
239
Los desprendimientos recubren un banco de gres fisurado cuyo f i l ó n se halla b a j o » c a r g a : los desprendimientos son asi la sede de un derrame particularmente desfavorable que ha podido ser representado por u ñ a a n a l o g í a eléctrica sobre papel conductor. Asi pues los estudios de los dispositivos que aumentan la estabilidad de la pendiente han sido orientados hacia el drenaje. El a r t í c u l o describe las tentativas de drenaje superficial solo (drenes subhorizontales y trincheras transversales) y el drenaje profundo experimental en el gres; presenta luego el sistema adoptado y los resultados obtenidos.
Diques de tierra
H. J O S S E A U M E
El estudio trata de los problemas planteados por el estudio de los diques y presas de tierra y muy especialmente de las obras construidas a partir de materiales finos. Se estudia el comportamiento de las presas de tierra en los momentos mas críticos de su historia : —
durante la c o n s t r u c c i ó n o al final de la c o n s t r u c c i ó n
—
cuando el agua retenida alcanza su nivel m á x i m o
—
tras una evacuación
rápida
del agua retenida.
Se insiste particularmente sobre la m e c á n i c a del agua y sobre la d e t e r m i n a c i ó n del campo de a c c i ó n de las presiones intersticiales en la obra, cuyo conocimiento es necesario para los c á l c u l o s de estabilidad a partir de las presiones efectivas. Se recuerdan particularmente, los m é t o d o s de p r e v i s i ó n de las presiones intersticiales que se desarrollan en el cuerpo de los diques durante su c o n s t r u c c i ó n .
-—
240
—
Por otra parte, para el estudio de un vaciado r á p i d o ; se diferencia el caso de los suelos indeformables, donde las presiones intersticiales pueden ser determinadas por una red de derrame, del de los suelos deformables en los cuales el derrame creado por el vaciado del agua retenida no se establece i n s t a n t á n e a m e n t e . El a r t í c u l o esta ademas ilustrado por las redes de derrame establecidas para diversos tipos de obras y distintas condiciones de cimentacions.
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C
JOREZ
onHT
TpeöyeT
yerpoiicTBa
nojiocTH
aBTopbi T i a f O T o n n c a H H e p a 3 J i H H H b i x
H3BecTH0ii
(|>opMbi
H a « H e CKBajKHHw;
MCTOHHK.
Pa3JiHHaK>T onuTbi H B y x T H n o B : —
OAHH c nocTOHHHHM y p o B H e M : B n o j i o c T b
nOCTOHHHOM JieHHe. —
paCXOflC
H a r a e T a w T (HJIH OTKa^HBaioT) B o n y n p n
riOCJie CTa6HJIH3aUHH y p O B H H
HHTepnpeTauHH
HecnoîKHaH,
3aMepHK)T
nojiynaioTCH
pe3yjibTaTbi
H36bIT04HOe
îiaB-
xopomHMH;
a p y r n e o n b i r a îipoBOUHTCH n p w n e p e M e H H O M y p o B H e : B T e ^ e H n e o n e H b K o p o T K o r o
npoMemyTKa
B p e M e H H HajiHBaiOT (HJIH o T n a r a B a i o T )
HeKOTopoe KOjnmecTBO B O H M B
C K B a j K H H y , a 3aTeM cjiegHT 3 a BoccTaiioBJieHHeM y p o B H H . MHOro^HCJieHHbie HcnbiTaHHH B
noKa3ajiH,
w o oßbmHO npHHHTan H H T e p n p e T a u H H
znicKycciiH,
xo^amaH
JXJIH
KOTOpan
noMeuieHa
B KOHue
TaKoro
noKJiaßa
onbiTa
HenpnroaHa.
npesJiomeHa
Sojiee n o g -
HHTepnpeTauHH.
HaHHoñ
~(j>HJIbTpaUHH
MecTHOcTH,
HeoßxOHHMO
MToSbi
nojiyHHTb
npOBOITHTb
npaBHHHoe
3HaqeHHe
MHOrOHHCJieHHbie H C n b l T a H H H ,
K03f|)(j)HUHeHTa T . K . OHHH
onbiT HBJineTCH TOMeHHHM, a npHHHHbi 0 1 U H 6 0 K MHoroMHCJieHbi ( H a p y m e i i H e ropHoft
OntiT
A.
cTpymypbi
nopoHbi).
n o JIiOHîOHy B siejioBott n o p o j ; e
DE R A G U E N E L
B o n b i T a x n o J I I O S K O H V H 3 M e p H e T C H , npeAno^THTeJibHo B CKaJibHOM MaccHBe, p a c x o a BOJÍbl,
KOTOpyH)
MOWHO
HaKaiaTb
THHpocTaTHHecKOM n a B J i e H H H .
B iaCTb l
3TOT p a c x o n
SypOBOH CKBaHCHHbl HenocpencTBeHHO
n p H nOCTOHHHOM
cBH3aH
c o cTeneHbio
TpeuiHHOBaTOCTH n o p o H b i : onbiT uaeT n p e j i c T a B J i e H H e o H e K o ñ „ I M O T H O C T H " TpeiuHH.. r i o c j i e H a n o M H H a H H H 0 Mepax n p e j i o c T o p o w H o c T H ,
KOTopbie c j i e n y e T npHHHMaTb n p n
npoH3BOHCTBe 3 T o r o o n b i T a H e r o H H T e p n p e T a u H H HaHbi p e 3 y j i b T a T b i , K O T o p b i e Ô H J I H
241
nojiyneHH
H a MejioBoñ,
nojicrajraioiJieH nopojje,
cjiymauieii
OCHOBRHHCM
fmyx
KpynHbix coopyjKeHHíi BHopMaHHHH. Pe3yjiî.TaTH
onbiTOB
no JIiOHíOHy
HMeiOT H T i T e p e c H o e , K a n e c T B e H H o e lecuyio
H pe3yjibTaTM
npeccíioMeTpHHecKHX
HcnMTaHHH
CXOJICTBO, K O T o p o e x o p o m o B b i H B j i n e T
KapTHHy TpeinHH urapoKnx
H J I H pacceHHHbix. O ô J i a c T H
reoMeTpn-
npHiweHeHHH
STLIX
A B y x MeTOHOB T e M H e M e H e e p a 3 H h i e .
HeejieHOBaHHe (|)ai;Topon B.iiiinoiuiix
H. J O S S E A U M E
H a H3MepeHHe
nopoBoro saBJieHHH
C T a T t a KacaeTCH H3MepeHHft n o p o B o r o jiaBJieHHH B T J I H H H C T M X
rpyHTax.
B nepBOH q a c T H H c c j i e n y e T C H B J I H H H H C C K o p o c r a HedpopMaqHH H a n o p o B o e n a B J i e H H e n p n H 3 M e p e H H H BO B p e M H H c n b i T H H H H H a TpexocHoe O K a r a e 6e3 a p e H a > K a . Y n o M H H a i O T C H p a ö o T H B H i u o n ' a H r n ß c o H ' a o B p e M e H H c p a ô a T b i B a H H H H3MepHTejibH0H ycraHOBKH H 06 S B O J U O I I H H pacnpejj,ejieHHH n o p o B o r o n a B j i e H H H n o o6pa3iry B n p o n e c c e c a B H r a . JXa.nu p e 3 y j i b T a T b i 3 H c n e p n M e H T a . n b H o r o Hccjie^OBaHUH, K O T o p o e S b J i o n p o B e n e H O Hag H o p M a j i b H O y n j i O T H e H H b i M HJiOM H cBopxynjiOTHeHHOH r j i H H o t l , c n e j i b i o H3yneHHH B J I H H H H H CKopocTH jTef{)opManHH Ha H3MeHeHHe r p a í i H e H T a nopoBoro H a B j i e H H H . P a c c M a T p H B a e T C H T a K m e Bonpoc n3MepeHHH nopoBoro j i a B j i e H H H n p n noMouiH n r j i .
B o B T O p o ñ n a c T H p e n b HjieT o n b e 3 0 M e T p H i e c K H x H c n b i T a H H H X rpyHTOB B H a T y p H b i x y c j i o B H H x . ITocJie nepenHCJieHHH chaKTopoB, OT K O T o p u x 3aBHCHT B p e M H c p a ô a T w B a H H H n b e 3 0 M e T p o B , gaHO K p a T K o e onncaHHe O C H O B H M X ycTaHOBOK, K O T o p b i M H nojib3yioTCH Ha n p a K T H K e (nbe30MeTp rana Ka3arpaHjie, rnjipaBjiHHecKitií ——
nbe30MeTp, — MOHÎHOCTH .
JLThe30MeTp JI. II. Ca. — H c n b i T a H H H
M.
PEIGNAUD
3JleKTpHHeCKHÍt
HJIH
CTpyHHUH
H paSonne
xapaKTepncraKH
ITbe30MeTp J I . n .
Ca ( J T a ö o p a T o p H f t
nbe30MeTp), H paCCMOTpeHbl
MOCTOB H
flopor)
raflpaBjiHiecKOro
HX B 0 3 -
Tima, 6HJI
B ocHOBHOM C K O H C T p y n p o B a H fljiH H 3 M e p e H H H n o p o B o r o H a B J l e H H H B c J i a ô o r j i H J i b T p y HDIUHX r p y m a x . K a J K H b i i i nbe3og;aTHHK CHaôiKeH H B O H H H M T y ô y c o M , KOTopHH o ö J i e r n a e T n p u u e c c B03nyxoy3;ajieHHH H 3anojiHeHHH H 3 M e p H T e j i h H o ñ nenn. I l o p o B o e HaBjieHHe 3 a M e p a e T C H n p n n o M o m a c B e M H o r o H3iwepHTejibHui o i i n i T a . riocjie o n H c a H H H n p n ô o p a H e r o O C H O B H W X p a ô o q n x x a p a K T e p H C T H K a B T o p jiaer OTTCT, npoBejieHHbix H a npoTOTHne H c n b i T a H H i i , K O T o p u e B OCHOBHOM KacajiHCb cjiejiyiomHX BonpocoB: —
3aiwepa o6T>eMHoro K03HHHeHTa,
—
ycTâHOBKK n b e 3 0 H a T m i K a H a p a ß o i e M MecTe,
—
noBeneHHH n p n ß o p a B p a ß o T e , TeXHOJIOTHH H3IViepeHHH,
—
BpeMeHH c p a ô a T H B a H H H m>e30MeTpa B
H c n b l T a H H H B OÔIHeM 0 K a 3 a j I H C b
.
242
ramiHCTbix,
onem. n j i a c T H H H M x n o p o n a x .
ynoBJieTBopHTejibHbiMH.
B n a c T H o c T H B p e M H c p a ô â T b i B a H H H n p i i ö o p a npHMepHo paBHO OHHOMy q a c y B rjiHHe _ C K03(j)rj)HnHeHT0M fjJHJIbTpaUHH p â B H b l M 1 0 " CM/CeK. 8
, Ipciia.i; H HOHHHteHHe y p o s i m rpyHTOBWx Boa
M.
ripn
RAT
npoH3Boj;cTBe
HJIH
Toro,
jiJiH
TOBOCTH
B
TO-JIH
nepBoft
noaBOJiHTb
O T K O C a , TO-JIH H H E
nacra
CTaTbH nonpoÖHO
TpaHiuen
H rpynnbi
ypOBeHb
3epKajIbHbIX
BOJI.
PaccMaTpHBaMTCH
— oueHKa
BoaoHanopHfaili H.
JOSSEAUME
J.-F.
MAILLARD
J.-J.
SEVESTRE
J.-P. A.
CJIOH B
Bbiôop
CHCTeMbi
B
cJiyqae
HajiHHHH
oôbiHHO
HeoöxoHHM
JX&K
rpadpHK,
rpyHTOB Ha
BJIHHHHC aHH30TponHH
(JtaKTOp
BpeMeHH
B
C nOHHTHeM
CBH3H
CCTH.
KOTJioBaHa:
aHajioraeií;
BOHOHOCHOTO
CJIOH
p B a ,r j i y ô o K o r o
B CKJioHe
HJIH
KOJioaua,
HrjiodpnjibTpoB.
oßecneneHHH
ycToiÍHHBOCTH
apeHaw.
no3BOJineT onwcaHHe
jjaHo
noJib3yiOTCH: npeHbi.
o^eHb
npocTO
p a 3 J i n w x
npeHHpyioiHHe
HJiHHy
onpenejiHTb
cncTeivi TpaHiuen,
30Hbi
npeHiipoBaHHH, n o n ™
npoca-
KOTOPHMH
ropH30HTajibHbie
H
coopyaeeHHH
HHasencpHoro
O ô m e e HccjieaoBaHHe T p a c c b i
coopyweHHH:
oßcjiyjKHBaromeü
ocHOBaHHH
aHOMajiHH
HeßojibLUOH
o c H O B H b i e CHCTeMbi n p e H H p o B a H H H :
flBe
c ocytueHHeM
ycTpoHCTBO
OTKaHKH:
oôbiKHOBeHHO
Horo
H3y*iaiOTCH
CBH3aHHwe
innopoBHjiHbie
Ha
ycToít-
KOTJIOBâHâ.
KOTopan nofljieîKHT ontanne; npejLiioîKeHbi nBa npaKraK O T J I O B S H H K KOjiojruy; onpeaeneHMe c e r a cTona
BOJHJ,
KOTopbift
3aTeM
HecKOJibKo
HeooxojniMO
oßecneqeHHH
JT,JIH
npnpaBHHBaHHe
—
ocnoiianiiir
BOJX
rpyHTOBbix
HJIH
no3BOjmeT onpe,n,ejiHTb pa3Mepbi jxpeHHpyromeii
pacneTOM HJIH BJICHTPHTCCKOH
MHBaHHH.
ypoBHH
Bcyxyio,
YTOTHBaeTCH
Bonpocw,
pacxona
MeTC-na:
noHHweHHe paöoTaTb
IloHiepKHBaeTCH
KOJiojrrreB.
neficTBHH, K O T o p u ì i
pajniyca
MecKHX
paôoT
MHOTHX
MTOÔM
He peryjiepHbiii
rjiyÖHHe
fioporH B napHHîCKOM p a i i o H e
BHHBHJIO
H a M e c T e , r a e iiJiaHHpoBajiacb n o c T p o l i K a H H > K e H e p npoâpnjib
cjioeB,
Hajranne
BOjroHanopHoro
CJIOH
H T.JT,.
DUPARCQ VECCHI
caMHM
TeM
OKa3anocb
3TOTO c o o p y w e H H H BOjiOHanopHbiH
'ITO
Heo6xoji,HMbiM
H ycjiOBHH CJIOH
BaHHH
BO B p e i v i H
HeHHH
yCTOHHHBOCTH
yrpoîKaji
3eMJiHHbix
Bbi3BaTb
BOJI n p w
aeTajiMioe
HccJieHOBaHHe
HccJieîroBaHHe noKa3ajio aßapnio
(pa3pyuieHHe
paßoT
KOTJIOBaHa
rpyHTOBbix HanopHbix
npoBecra
CTpoHTejibCTBa.
B OCHOBaHHH
BbmyraBaHHeM
cy
nopoHM
IToTOMy
nOHaauÔHJIOCb
ocHOBaHHH
B qacTHOCTH,
nOHH3HTb
nonomn HacocoB, norpyweHHbix
B
OCHO-
oôecne-
HJIH
ypoBeHb
Boay ycTpoeHHbix
KOJIOfllleB.
B
CTaTbe
ocoôoe —
« a n oT^eT
H3yneHHe
BOAOHanopHbix
BOHHoro p e w i i M a —
Oeajjmi
BuanaHHbie
H. J O S S E A U M E
06 O C H O B H H X
BHHMâHHe H a cJieayiOLLiHe
pac^eT
cjioeB
(onbiTbi Jlei})paH
ycTOHHHBocTH
OTKpbiTofi
B KpoBJin
BojioHanopHoro
—
npHHHTbie
BO BpeMH
iiomiiHPHiieiu
ypoBHn
FIpH
rpyHTOBbix
npon3B03,CTBe
rpyHTOBbix
BOA;
npoBejieHHoro
HccJieîiOBaHHH,
o6pamaH
H HcnbiTaHHH,
npoBO/niMbie
HJIH
onpefiejieHHH
H OTKaHKa),
jieHîameft iviepbi,
STanax
Bonpocbi:
Bbipa6oTKn
B
MajionpoHHuaeMOH
dpopMauHH,
CJIOH,
noHHJKeHHH
ypoBHfi
BOUM
npii
npoii3BOÄCTBe
paôoT.
BOJJ
3eMJiHHHbix
n p H noMomii
pa6oT, CHCTeMbi
4acT0
npnxonHTCH
HrjiocbiiJibTpoB
HJIH
noHHJKaTb ToneTObix
ypoBeHb KOJiojnieB.
243
rioHHíKeHHe n b e a o i v i e T p H H e c K O H n o B e p x H O C T H BOAOHocHoro CJIOH siostei B HeKOTopbix c j i y i a n x npHBecTH K o c a H K a M B 30He B J I H H H H H O T C o c a H B C B H 3 H H S T H M Bbi3BaTb noBpejKfleHHe ywe nocTpoeHHbix TaM coopyweHHH. i
ITepBaH nacTb c T a T b H nocBHmeHa TeopeTH iecKOMy HccjieHOBaHHio SToro H B J i e H H H . B o B T o p o ä n a c T H CTaTbH H a H OTHÖT HccjiejíOBaHHH K O H K p e T H o r o e n v í a n : HJIH C T p O H TejibCTBa KaHajiH3ai;HOHHoro KOJijieKTopa TpeSoBajiocb npopbiTb Heninponyio TpaHiuero, MaKCHMajibHOíi rjiyßHHbi B 4,5 M B cpaBHHTejibHO M H I - K H X r p y H T a x n p n HajIHHHH rpyHTOBblX BOJI. B o BpeMH npOH3BOJJCTBa p a ö o T y p o B e H b rpyHTOBbix BOH Sbiji n o H H H t e H npH n o M O i u i i JIHHHII Hrjior|)HjibTpoB. ITocKOjibKO KOJiJieKTop npoxojniji B ropogcKOH 3 0 H e I l e H T p a J i b H o í í J l a ß o p a T o p H H A B T O M O C T O B H flopor 6HJIO nopyneHO BbiHCHHTb onacHOCTb H a p y u i e H H H y c T O H M H B o c T H , B b i 3 B a H H o r o n o H H í K e H H e i v i 3 e p K a J i a rpyiITOBHX BOH. P H H 3aMepoB H npocTbix Ha6jnoaeHHii, nocjie KOTopbix 6 H J I npoBejieH onbiT B H a T y p H b l X yCJIOBHHX n03BOJIHJIH 3aKJIK>WTb, HTO n O H H H i e H H e ypoBHH rpyHTOBbix BOH H e OKa>KeT H H K a K O r O BJIHHHHH H a C T p O e H H H , KOTOpbie HaXOHHTCH n 0 Ô J I H 3 0 C T H OT
Tpaccbi.
OnbiT
BaKyyMHoro ynjioTHeHHH anenepcHoro rjiHHHCToro rpyHTa
J.-L. PAUTE
B a n y y M a n o 3 B O J i n e T y n j i o T H H T b M H r K H e r p y H T b i 6e3 H C O Ö X O H H M O C T H H X H a c w n b i o . ,H,aHo onncaHHe o n b i T a B a K y y M H o r o ynjioTHeHHH, uejib K O T o p o r o SbiJia ynyraiHTb HaivibiTyio Hacbinb H3 rjiHHHCToñ c y n e c H . JJ,na 3TOÍÍ nenn H c n o j i b 3 0 B a H O 6bijio o ö o p y a o B a H i i e , K O T o p o e o6biHHO npnivieHHeTCH HJIH n o H H m e H H H y p o B H H r p y H T O B b l X BOH B S y p o B b i x C K B a j K H H a X . ripHMeHeHiie
HarpyjKaTb
OnbiT —
6bHi
npoBejjeH
HByMH
MeTonaiviH:
n p n noMOiUH KOJiOHueB HHaiueTpoM B 1,20
M;
n p H nOMÓIUH K J i a C C H H e C K H X , TOHeHHblX CKBaíKHH. JXo 0 Ü H C 3 H H H OnbITa npHBOHHTCH T e O p e T H i e C K H e OCHOBbl, KOTOpbie n O K a 3 H B a K ) T K 3 K BaKyyM nepejjaeTCH Ha nopoByio BOíiy H KOTopbie B H H B J I H I O T saBHCHMOCTb 3(|)(peKTHBHocTH 3Toro c n o c o ô a OT K03(|>,neHHfl ( H 3 M e p e H n e o c a n o K H n o p o B b i x n a B j i e H H Í í ) n o í r r B e p w i i a i o T o u e H K y , K O T O p a H Ö H J i a cAejiaHa H a o c H O B a H i i H Hccjien,OBaHHH r p y H T a , a T a i O K e H HeoôxoHiiMOCTb 3 a a e j i K H BbixoHOB ï t p e H O B , HTOÔM n p n n o M o m H n a H H o r o o ß o p y a o B a H H H n o j i y i i i T b MaKCHiviajibHoe pa3pe>KeHHe no B c e ñ o6pa6aTbmaeMOH TOJime ;
Pojlb BO^bl
G. PILOT
rpyHTa.
B yCTOÍtHHBOCTII aBTOMOSHJIbHO-^OpOÍKHblX OTKOCOB P a c c M a T p i i B a K e T C H BJiHHHHe BOHW B nopo)KHbix o T K o c a x H n p H H H T b i e M e p b i n p e H H p o B a H H H HJIH n p e H O T B p a m e H H H H a p y i l i e H H H yCTOfi^HBOCTH. P a c K p b i B noHHTHH ycTofmHBocTH , , K p a i j . o c p o i H o ñ " H , , f l o j i r o c p o H H o f i " c TeopeTHH e c K o i l H n p a K T H i e c K o í i TOien 3 p e H H H , noKa3aHO, HTO C H J I H cBH3aHHbie c H a j i n ^ n e M BOHbi HMeioT orpoMHoe 3Ha*ieHHe. Bonpoc
BoaocTOKa paccMOTpeH TeopeTimecnH, orpaHHHHBaHCb ycTaHOBHBiiiHMCH p e j K H M O M ; npHBeAeHbi o c H O B H b i e C B o i í c T B a B o n o c j i H B H b i x c e T e f t c y n o M H HaHHCM o MeTOHax H X onpenejieHHH. njiocKHM
244
pacMeTOB
HecKOJibKO
YCTOH^HBOCTH
K03u)rbHii,HeHTa 3 a n a c a
üHa^eHHe
K O T o p w e no.3BOJiHK)T H e n o c T p e g c T B e H H O KOHue
B
Ilepexojj
a B T O M a r H e T p a j i H HaHCii-Meu,
GROUPE
DE TRAVAIL DU
"CHATEAU-SOUS-CLÉVANT"
B
aaHO
CTaTbH
TpaHIlieH,
onwcaHHe
ynoMHHVTO
npoBonHTb p a c i e T
BOHH
Ha
HOMOrpaMiviax,
o
ycTofi'iMBOCTH.
apenawHbix
OCHOBHMX
BJIHHHHC
Tarane
ycTpoíicTB
(noKpwTHH,
KOJIOmibl M T . H . ) .
ncpea
CTaTbe
MCCTCHKO
aaHO
,,JIe
ormcamie
oôecueneHiiH
RJIH
HJUirocTpapyioT
OTKOCOB
npoMHocTH.
HlaTO-cy-KjieBaH"
nccJiej;oBaHHH
ycTOHMHBOCTH
H
apeHaîKHbix
aBTOMarHCTpajibHoft
paôoT,
nacunn,
npoBeaeHHbix
ycTpoeHHOH
Ha
cKJioHe.
HeycToliqHBOM
HccjienoBaHHH sanjnoqajiHCb B n p o B e n e n H H yrjiySjieHHoft riiflpaBJiimecKOH H B j i a ô o p a T o p H O M H3yneHHH MexaHimecKHX
Bonpoc y c T O H H i i B O C T H B OCHOBHOM K a c a j i c H r p y H T O B o c b i n H b i x c r J i H H a M H « p y c a (JlHac)
H C KpynHO
pa3MepHbIMH
pa3BeAKH
CBOÍÍCTB r p y H T O B .
H3BeCTHHK0BbIMH
ÔJIOKaMH,
ToapcKoro
CMeiUaHHblMH
c >Kejie3Hoil pyaoH. c H a n o p u o i i r p y H T O B o i ï B0301Ì:
Ocbinb j i e î K H T n a njiacTe T p e i U H H O B a T o r o n e c n a H i i K a B
nopojiax
Tpau,HH
ocbinn
Boabi,
npoiicxoHHT
KOTopyio
TaKiiM
yaajiocb
B
ycToiwHBocTb
qeHHbix
11 o n b i T H o r o
H nonepe^Hbie TpaHiuen)
3aTew j i a H O
OTKOca
apeHnpoBaHHH
CTaTbe aaHO onwcaHHe n o n u T K H noBepxHocTHoro
necnaHHKe;
rbHJib-
sjieKTpimecKofl
ôbijio
nooTOMy
npeHajKa.
HanpaBjieHo H a npHMeHeHiie
jibHhie HpeHbi
noMomn
npn
6y¡viare.
noBbiuiaiomHx
ivieponpHHTHH,
o c o ô e i i H O HeÔJiaronpHHTHan
CMOHejnipoBaTb
aHajiorHH Ha a j i e K T p o n p o B o j i f l m e H
HccjieAOBaHHe
oSpasoiu
rjiyÔHHHoro
(cy6ropH30HTa-
HpeHnpoBamin B
onncamie npHHHTOro KOHCTpyKTHBHoro peuienHH
H noJiy-
pe3yjibTaTOB.
3anpyfu»i H ÍHWI.DUU.IO I U I O T I I H M
H. J O S S E A U M E
B
CTaTbe
paccmaTpHBaiOTCH
Mec.nenyioTCH 3eMJiflHbie BO
cBH3aHHbie
—
Korga
—
BCJieacTBue
B Haii6ojT.ee
njioTimbi
B p e M H HJIH B K O H I j e
c
HccjieaoBaHHeiu
H3 H H c n e p c H b i x
KpimmecKHe
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