Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008
Abdelkader EL YAAGOUBI
L’environnement des entreprises Marocaines a connu de profondes mutations au cours de ces dernières années. Surtout que la plupart des économistes Marocains parlent de défis que nos entreprises doivent en faire face, en particulier les Petites et Moyennes Entreprises (PME) qui font ces dernières années un sujet remarquable et important. Sur le plan économique, la libéralisation de notre commerce extérieur, l’adhésion à l’O.M.C, les accords et conventions passées avec plusieurs pays (Union Européenne, Etats-Unis, Turquie, Emirats Arabes Unis, Egypte, …etc.) ainsi que le phénomène de Mondialisation ont des répercussions fortes sur ces entreprises en terme de leur compétitivité. Sur le plan juridique, la réforme fiscale, la réforme de la loi bancaire, la réforme du marché de capitaux,…etc. constituent des exigences beaucoup plus sévères en terme de rigueur et de transparence. Ces mutations et défis se sont accompagnés par une relative modernisation des structures de l’économie (qui reste toujours une économie de rente), des entreprises et de ses responsables ou proprement dit ses managers et ses propriétaires. Sur ce nouveau contexte, les entreprises sont soumises à une véritable obligation de résultat en créant de la valeur pour les différentes parties prenantes de l’entreprise et plus particulièrement les détenteurs du capital. Mais, la question qui se pose quel instrument peut on utiliser pour juger cette création de valeurs ? La réponse peut être multiple, on peut se référer aux évaluations de l’entreprise, ou comme c’est le cas de ce mémoire, une analyse financière ou diagnostic financier de l’entreprise à partir de ces documents comptables.
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L’objet donc de l’analyse et du diagnostic financiers est de faire le point sur la situation de l’entreprise en mettant en évidence ses forces et ses faiblesses. Ainsi, les orientations de l’analyse financière seront fortement influencées par les contraintes majeures de l’entreprise (le risque par exemple). De la même façon, ces orientations dépendront à la fois des objectifs poursuivis par l’analyste et de la position des différents utilisateurs. C’est dans cette perspective que s’inscrit ce mémoire de fin d’études, dans lequel on a essayé de limiter un peu son thème qui est vague et pleins de notions et de difficultés conceptuelles et méthodiques. Dans le premier chapitre de ce travail, est exposé le concept fondamental de Diagnostic Financier en posant les deux questions majeures à savoir le pourquoi (le but) et le comment (la démarche), tout en citant une typologie de D.F, les grands objectifs du Diagnostic, et une introduction à la comptabilité tout en se fixant à l’esprit qu’on étudie les concepts dans une approche financière. Cela va nous amener à aborder le passage du bilan comptable au bilan financier en citant les retraitements et les reclassements financiers du bilan comptable, ainsi qu’un passage en revue des outils de l’Analyse Financière à savoir le Compte de Produits et Charges (C.P.C) et de l’état de Soldes de Gestion (E.S.G). Pour le deuxième chapitre qui a comme préoccupation l’analyse de l’équilibre financier. Le Fonds de Roulement (F.R), et le Besoin en Fonds de Roulement (B.F.R) et la Trésorerie commandent l’équilibre financier à court terme et constituent pour les analystes financiers une préoccupation principale, font l’objet du premier titre. Le deuxième titre est consacré aux moyens de mise en œuvre de l’analyse financière, et particulièrement la méthode des Ratios (externe, statique) et le Tableau de Financement (interne ou encore dynamique). Par ailleurs, l’objectif de ce mémoire est de coller la partie théorique à la réalité des Entreprises Marocaines, et cela sera fait dans le troisième chapitre qui va prendre en considération une étude de cas d’une Petite et Moyenne Entreprise
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Marocaine. certes, un échantillon réduit mais qui va permettre d’illustrer presque tout ce qui est dit dans les deux premiers chapitres de ce travail. En utilisant une méthodologie déductive, qui s’appuie sur une partie théorique et une partie pratique, et didactique qui présentent les concepts d’une manière simple, précise, brève, et claire. On peut tirer certaines conclusions et pourquoi pas se permettre d’adresser certaines recommandations, chose qui va faire l’objet de notre quatrième chapitre. Il faut signaler enfin, que ce mémoire de fin d’études a trouvé son origine et sa raison d’être dans la formation supérieure polyvalente du Master Monnaie, Banque et Finances, et qui permet de mieux situer l’entreprise dans son environnement surtout monétaire et financier.
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Chapitre 1 : Introduction à l'Analyse Financière.
Pour s’introduire à l’Analyse Financière, il s’avère important de comprendre certains concepts et mots clés. Le diagnostic financier, comme il est détaillé ci après, peut être définit comme étant une démarche, qui s'appuie sur l'examen critique de l'information comptable et financière fournie par les dirigeants de l’entreprise à destination des tiers, et qui commence par la collecte des informations, l’analyse attentive de ces informations, et la mise en œuvre des indicateurs significatifs. Les utilisateurs de l’information comptable et financière sont différents selon la personne qui rédige le diagnostic, il peut être à l’interne de l’entreprise (l’analyste financier de l’entreprise), ou bien externe (banquier, actionnaire, …etc.), cette diversité des utilisateurs se traduit par l’existence de deux types de diagnostic financier qui sont le Check up et le diagnostic de type Curatif (disons soignant). Selon la théorie financière en général, la théorie financière de l’entreprise en particulier, l’objectif de toute gestion est d’arriver à maximiser la valeur le plus possible. Ce sont les objectifs qu’essaient tous les intervenants d’évaluer, et cela donne naissance à une diversité des objectifs recherchés par l’entreprise elle-même ou bien par les autres intervenants (actionnaires et grand public, créanciers, salariés). Pour faire le passage du bilan comptable au bilan financier, on juge obligatoire et important de répondre et de comprendre qu’est ce qu’un bilan (Actif et Passif et Trésorerie). Un passage qui se conjugue par une série de retraitements et de reclassements du bilan. Après avoir fait ce passage, on passera ensuite à présenter le Compte de Produits et Charges (C.P.C) tout en exposant les trois concepts fondamentaux de bénéfice, Rentabilité et liquidité, ce qui permet de soulever les différents Résultats (d’Exploitation, Financier, Courant, Non Courant, Avant Impôt, et Net). Enfin, il reste à traiter le dernier outil permettant de savoir comment l'entreprise Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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génère sa rentabilité, c'est l'état de Soldes de Gestion (E.S.G) qui va servir à déterminer les différents résultats (Marge Brute, Production de l'Exercice, Valeur Ajoutée, Excédent Brut d'Exploitation, Résultat d'Exploitation, Résultat Courant, et le Résultat Net).
I.
Le Diagnostic Financier (D.F). A. le Diagnostic Financier :
L’analyse financière a un caractère rétrospectif. Elle porte sur l’évolution passée et les caractéristiques constatées au moment de l’analyse. Elle se distingue ainsi des travaux de gestion prévisionnelle orientés vers l’action. L’analyse financière comporte cependant une phase de synthèse et d’interprétation, ou diagnostic financier, dont l’objet est de prévoir et d’anticiper les risques, et en particulier les risques financiers, qui menacent l’entreprise. En effet, la situation constatée à un moment donné contient potentiellement les éléments de transformation de cette situation. Le prolongement des tendances constatées au cours d’une période peut également permettre d’anticiper l’évolution de la situation financière en tenant compte des éléments nouveaux susceptibles d’intervenir. Rien ne saurait cependant remplacer en ce domaine, et sous réserve de la disponibilité et de la fiabilité de l’information prévisionnelle, l’élaboration de documents financiers prévisionnels. La qualité du D.F va dépendre d’une part, de la démarche suivie par l’analyste financier lors du traitement des informations disponibles et de l’élaboration des indicateurs fondamentaux, d’autre part, de son expérience des problèmes des entreprises. La phase du diagnostic, si elle privilégie les aspects financiers, déborde largement ce cadre et doit s’appuyer sur l’ensemble des aspects économiques et sociaux de la vie des organisations. a.
Objectifs du Diagnostic Financier :
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Selon ses objectifs, l’analyste financier étudiera plus particulièrement certains aspects de la situation financière de l’entreprise. Son développement et son fonctionnement repose sur l’aménagement d’une double contrainte financière de solvabilité et de rentabilité. Un banquier qui prête à long terme se préoccupe de la capacité bénéficiaire de l’entreprise, de la part des charges financières dans les résultats de l’entreprise et de sa structure financière. S’il prête à court terme, il étudiera la liquidité de l’entreprise, la saisonnalité de son activité et sa sensibilité face aux fluctuations de la conjoncture. L’approche sera encore différente pour le fournisseur qui va accorder un crédit fournisseur important ou un groupe qui désire acquérir cette entreprise. Quels que soient les objectifs, un bon diagnostic nécessite l’étude des deux dimensions de la situation financière de l’entreprise à savoir : l’équilibre financier et la mesure de la rentabilité des capitaux investis. Ces deux objectifs permettront d’évaluer le degré d’autonomie de l’entreprise et éventuellement sa valeur sur le marché. 1) L’équilibre financier : L’équilibre financier et les conditions de financement peuvent être appréciés soit à un moment donné soit sur une période. On distinguer ainsi l’analyse statique du bilan de l’analyse dynamique des flux financiers (chose qu’on va détailler un peu plus loin dans ce mémoire). L’analyse statique est fondée sur l’étude de la structure du capital de l’entreprise (actif et endettement). La méthode utilisée est la confrontation des différents éléments complémentaires ou opposés de cette structure sous forme d’écarts (le Fonds de Roulement comme exemple) ou de rapports (les Rations). L’analyse dynamique mesure les transformations du volume et de la structure du capital sur plusieurs périodes successives. Elle est fondée sur la mesure et l’analyse des flux financiers (voir ci après).
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L’étude de l’équilibre financier distingue très nettement l’équilibre financier à long terme et le problème du financement et l’étude de la trésorerie, c'est-à-dire l’étude des conditions de l’ajustement des flux financiers à court terme. L’indicateur d’équilibre à long terme le plus souvent utilisé est le Fonds de Roulement défini comme l’excédent des capitaux à long terme sur les emplois à long terme, cette notion diffère de la notion comptable de Fonds de Roulement Net Globale. 2) La rentabilité : L’étude de la rentabilité a pour objectif de déterminer la rentabilité des capitaux engagés dans l’entreprise. Elle met essentiellement en œuvre la méthode des ratios. On fait la distinction entre deux notions : la rentabilité économique qui traduit l’efficacité de l’entreprise dans la mise en œuvre de son capital économique, et la rentabilité financière qui mesure le rendement du placement financier des investisseurs (actionnaires et créanciers). b.
La démarche de Diagnostic financier :
Tout diagnostic s’appuie nécessairement sur une méthodologie composée de deux étapes ou plus à savoir : -
La collecte des informations ;
-
Le traitement et l’analyse de ces informations ;
-
La sélection et la mise en forme d’indicateurs significatifs. 1) La collecte des informations :
Les informations collectées par peuvent être d’origine intérieure ou extérieure et sont variables suivant la position de l’analyste financier (responsable financier de l’entreprise, banquier, expert comptable, …etc.). Cependant, dans le cas d'un diagnostic général, l’outil privilégié et utile pour l'enquêteur est de disposer d'un certain nombre de documents financiers de synthèse issus du système comptable, Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E 55 Marocaine
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notamment les bilans, les comptes de Produits et Charges, les annexes, c'est-à-dire les états de synthèse des 2 ou 4 dernières années.
2) L’analyse des informations : L'analyse financière permet à l'enquêteur de s'informer d'une manière détaillée du fonctionnement de l'entreprise et de sa situation. L'analyse permet de déceler les points forts et les points faibles de l'entreprise, elle permet également à l'enquêteur d'évaluer la situation financière de l'entreprise d'une manière plus objective et réelle. 3) La sélection des indicateurs significatifs : Ces indicateurs sont construits sur la base des informations retraitées dans la perspective du diagnostic financier, c'est-à-dire offrant le moins possible de difficultés d’interprétation financière. L’analyse ne doit pas se limiter à l’étude des documents financiers relatifs à un seul exercice comptable mais couvrir la période la plus longue possible, afin de mettre en évidence les évolutions voulues ou subies par l’entreprise. L’interprétation du niveau des indicateurs est souvent faite sur la base des comparaisons dans le temps ou de références professionnelles et sectorielles. La qualité de l’interprétation repose surtout sur la capacité à bien cerner les spécificités de l’entreprise et de son environnement. c.
Les types du diagnostic :
La diversité des utilisateurs de l'analyse financière, selon que l'analyste se trouve à l'intérieur ou à l'extérieur de l'entreprise et la multiplicité des objectifs fait que les outils et les démarches d'analyse sont variés. On peut distinguer dans ce cadre deux types de diagnostic utilisés dans la pratique à savoir : Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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1) Le check-up : Le check-up à titre préventif permet de faire périodiquement le point de la situation. La périodicité du check-up peut varier entre 3 à 5 ans selon l'évolution de l'entreprise et la conjoncture socio-économique. Le check-up permet de révéler à temps les points forts et les points faibles de l'entreprise et palier les inconvénients qu'ils occasionnent. 2) Le diagnostic de type Curatif : Le diagnostic type Curatif est généralement provoqué par une perturbation ou une déficience dans le fonctionnement de l'entreprise causant des résultats négatifs pour sa survie. Cette déficience concerne généralement la situation financière, ou la rentabilité de l'entreprise, comme elle peut être imputable à une activité donnée de l'entreprise (qualité des produits ou mauvaise politique de commercialisation de ces produits). Pour cela, il serait indiqué de procéder à un diagnostic de type Curatif qui peut aider à détecter l'origine de la perturbation et de la déficience enregistrée dans l’entreprise.
B. Les objectifs du Diagnostic Financier :
Les différentes informations comptables et financières disponibles vont servir aux principaux acteurs de la vie des affaires, soit pour disposer d’un diagnostic, et connaître les caractéristiques d’une situation à un moment donné, soit pour établir un pronostic, la prévision d’une conjoncture à un horizon donné. Il est évident que le diagnostic est la base et le préalable au pronostic mais seul ce dernier peut être le support d’une décision financière interne à l’entreprise (décision Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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d’investissement et de financement) et d’une décision financière externe (achat ou vente d’actions pour les S.A). Le problème majeur que rencontre le diagnostic concerne surtout les PME (Petites et Moyennes Entreprises). Ces sociétés sont souvent vulnérables à l’évolution de leur secteur d’activité et à celle de la conjoncture. La prévision de la défaillance a fait l’objet de nombreuses études, et une procédure d’alerte a été définie pour prévenir les accidents de trésorerie. Le succès de telles initiatives reste limité en raison de la nature des informations dont on dispose. En effet, l’analyse financière de la décision d’investissement met bien en évidence que l’équilibre futur de l’entreprise et l’évaluation de son capital dépend de l’ajustement de flux financiers dans le futur. L’analyse financière traditionnelle permet d’en apprécier un volet au travers de la situation d’endettement et de l’importance de la prise de risque des associés, mesurée par es capitaux propres. Dans une conjoncture largement ouverte à la concurrence, la vulnérabilité des marchés est devenue parfois très grande. Aussi la situation financière peut se détériorer gravement et rapidement sans que les outils d’analyse aient permis de bonnes anticipations. C’est la connaissance interne des marchés, de la technologie, des innovations qui seule permet une anticipation de bouleversements susceptibles d’affecter la situation financière de l’entreprise. a.
L’information financière :
L’analyse financière repose sur l’exploitation des données relatives au fonctionnement et à la situation de l’entreprise à partir d’un certain nombre d’instruments et de procédures simples. Elle aboutit à un diagnostic. Sa mise en œuvre dépend donc principalement des conditions de collecte des données, de leur traitement et surtout des objectifs visés. Outre l’entreprise elle-même, de nombreux agents économiques sont concernés par la situation financière d’une entreprise : actionnaires, prêteurs, salariés, investisseurs, …etc. Leur situation est différente l’un de l’autre, tant du point de vue Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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de collecte d’informations nécessaires que des objectifs visés, donc de la démarche suivie. L’information des tiers a retenu l’attention du législateur à différentes reprises au cours de ces dernières années. Les informations obligatoires ne sont plus seulement destinées aux propriétaires de l’entreprise, elles ont pour but d’informer l’ensemble des acteurs de la vie économique. b.
Les conditions de l’analyse financière :
L’analyse financière porte sur le traitement des données comptables de l’entreprise et des données économiques relatives à l’entreprise elle-même et à son environnement. La collecte des données joue un rôle fondamental sur la nature de l’analyse financière. Les responsables financiers de l’entreprise et les tiers sont dans une situation très différente. Les premiers disposent de toutes les données comptables et des informations sur leur condition d’élaboration. Ils connaissent également les conditions dans lesquelles ont été prises les décisions qui se traduisent par des résultats comptables et les objectifs visés par l’entreprise. Par contre, leur connaissance de l’environnement et, en particulier, de la concurrence est souvent limitée. Parmi les tiers, il faut distinguer les entreprises, les banques, et les autres institutions financières. Les entreprises sont généralement dans une situation peu favorable pour apprécier la situation d’un concurrent ou des entreprises avec lesquelles elles sont en relation. Si ces dernières ne sont pas tenues à la publication de leurs résultats, il leur est souvent difficile d’avoir des informations sur un concurrent ou d’en exiger d’un fournisseur ou d’un client. Elles peuvent parfois disposer de ce que l’on appelle pudiquement « les renseignements bancaires ». Au contraire, les institutions financières sont bien et mieux placés pour accumuler systématiquement des informations sur différentes entreprises appartenant au même secteur. Outre les informations publiées, les banquiers sont en mesure d’obtenir des informations relativement détaillées sur les entreprises à qui ils consentent des crédits. Ils disposent ainsi des bases de comparaison extrêmement Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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utiles au sein des différents professionnels. Ces comparaisons jouent un rôle important dans la formation d’un diagnostic. Par ailleurs, il faut reconnaître que bien que les instruments utilisés soient simples, leur mise en œuvre efficace, en particulier au niveau de l’interprétation des résultats, exige des compétences particulières.
c.
Les objectifs de l’entreprise.
L’analyse financière constitue pour l’entreprise un instrument de gestion. Elle peut intervenir dans des optiques très différentes suivant les problèmes posés. 1) Les décisions financières : Les deux décisions principales, d’ailleurs liées, qui exigent une analyse financière préalable détaillée, sont la décision d’investissement et la recherche des moyens de financement. Au moment d’établir un plan d’investissement et de financement dont la réalisation va venir modifier profondément la structure d’actif et du passif, il est indispensable de connaître la situation financière de l’entreprise et son évolution récente. L’analyse sera principalement orientée vers l’étude de la structure de l’actif (degré d’immobilisations par exemple, liquidité, …etc.) et sur la capacité d’emprunt et de remboursement. L’évolution antérieure des conditions de financement (opérations d’emprunt, politique d’autofinancement) permet d’expliquer la structure constatée à un moment donné et son évolution probable en l’absence de nouveaux programmes. Il ne suffit pas de concevoir un programme équilibré ; sa réalisation peut être compromise si la situation de départ est déséquilibrée. Cette forme d’analyse financière a un caractère discontinu ; elle intervient au moment des travaux de préparation d’un plan et de l’établissement des dossiers de demande de crédits. 2) Le contrôle financier : Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Le contrôle de la réalisation de la politique financière vise principalement les conditions de réalisation de l’équilibre financier et le niveau de rentabilité. Ce contrôle a de nombreux aspects et dépend des méthodes de gestion prévisionnelle utilisées par l’entreprise. Seul le contrôle de la réalisation du plan d’investissement et de financement conduit à une véritable analyse financière. Celle-ci interviendra le plus souvent au moment où l’on établit de manière rigoureuse les documents de synthèse comptables (bilans annuels). Son objet est de mesurer les conditions de réalisation du plan (équilibre des emplois et des ressources) et de contrôler l’évolution de la situation financière initiale au moment de l’élaboration du programme d’investissement. Cette analyse est orientée vers l’information de la direction générale et éventuellement des banquiers. Elle se traduit par la tenue d’un tableau de bord financier. 3) L’information des tiers : L’information des tiers peut conduire à des analyses financières suivant les obligations qui sont faites à l’entreprise ou suivant sa politique à l’égard du marché financier et du grand public. Ces analyses ne sont pas spécifiques ; elles sont le plus souvent une adaptation des analyses réalisées à des fins de gestion interne. C’est le cas, par exemple, des informations fournies dans le rapport du conseil d’administration à l’assemblée générale. Les banquiers et les autres institutions financières peuvent toutefois contraindre l’entreprise à des analyses particulières à l’occasion des négociations portant sur la réalisation d’une opération d’emprunt. La politique de l’entreprise à l’égard des tiers sera le plus souvent toujours prudente. On va voir ci après les différents objectifs des tiers. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Les objectifs des tiers :
Il faut distinguer parmi les tiers ceux qui sont directement concernés par un engagement financier (participation au capital ou emprunt), les salariés et les autres agents économiques. 1) Les actionnaires et le grand public : On entend par grand public, l’ensemble des agents économiques susceptibles de disposer d’une épargne qui pourrait être investie dans le capital d’une entreprise. Le grand public ne concerne que les entreprises cotées en bourse. Au-delà de l’information directement fournie par l’entreprise, le public est généralement guidé par les travaux menés par les analystes financiers externes dont les préoccupations sont la mise en évidence de la rentabilité du placement et du risque qu’il comporte. Des gains que l’on peut attendre, soit en revenus, soit en plus-value du capital, dépend l’intérêt du placement. L’analyse financière est alors principalement orientée vers l’évaluation du capital de l’entreprise et l’évolution probable de sa rentabilité. La seule exploitation des données comptables est insuffisante pour porter un jugement sur ces deux aspects. L’analyse économique du secteur d’activité auquel appartient l’entreprise joue dans ce cas un rôle extrêmement important. 2) Les créanciers (prêteurs) : Les préoccupations des prêteurs sont essentiellement orientées vers la mesure du risque et la disposition de garanties. Le prêteur doit percevoir les intérêts et récupérer progressivement son capital. La rentabilité de l’entreprise le concerne dans les limites de la rémunération qu’il perçoit et le cash-flow nécessaire à son remboursement. Il n’est pas directement intéressé par la rentabilité du capital investi. L’évaluation de la capacité de remboursement de l’entreprise est l’objectif principal de son analyse.
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C’est dans ce cas que peuvent être le plus facilement utilisées les procédures d’analyse normalisées que l’on a déjà évoqué. Il est bien évident que si son optique est particulière, le prêteur ne négligera pas pour autant les autres facteurs et en particulier la valeur du capital de l’entreprise qui constitue sa garantie en cas de difficultés de remboursement.
3) Les salariés : L’évolution de la législation sociale fait progressivement des travailleurs, des interlocuteurs de l’entreprise, concernés le plus souvent par sa rentabilité et les conditions de partage de la valeur ajoutée. Leur point de vue est en concurrence avec celui des actionnaires. Les entreprises sont désormais tenues de communiquer périodiquement au comité d’entreprise des informations à caractère économique et financier, et présenter annuellement un rapport d’ensemble sur l’évolution de l’activité et de la situation financière.
C. Introduction à la comptabilité : par l’approche financière. a.
Qu’est ce qu’un bilan ?
On peut définir le bilan en tant qu’un outil permettant de visualiser à un moment donné l’état des emplois et des ressources de l’entreprise, c'est-à-dire ce qu’elle détient et ce qu’elle doit. En analyse financière, le bilan a toujours constitué un document essentiel pour l’appréciation de la solvabilité et de l’équilibre financier de l’entreprise. L’approche fonctionnelle étant celle du plan comptable, aucun retraitement ou reclassement ne devra donc être effectué. Présentation schématique du bilan fonctionnel1 (Figure N°1) :
1
R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAETAN MORIN, Maghreb 1997.
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Actif (Emplois)
Passif (Ressources)
Actif Immobilisé
Financement Permanent
Actif Circulant (hors trésorerie)
Passif Circulant (hors trésorerie)
Trésorerie Actif_
Trésorerie Passif b.
L’actif du bilan :
L’Actif Immobilisé :
Il constitue très souvent un élément clé du patrimoine de l’entreprise, et contribue par le biais de charges calculées, à la formation de la capacité d’autofinancement de l’entreprise. Il est formé par les immobilisations en non valeurs (frais préliminaires, charges à répartir sur plusieurs exercices, …etc.), les immobilisations incorporelles (recherche & développement, les brevets, marques, fonds commercial, …etc.), les immobilisations corporelles (terrains, constructions, matériel et outillage, …etc.), les immobilisations financières (prêts immobilisés, titres de participation, …etc.), et les écarts de conversion actif sur éléments non circulants.
L’Actif Circulant (hors trésorerie) :
L’Actif Circulant comporte les stocks (qui sont les marchandises pour les entreprises commerciales. Les matières premières, les produits en cours, les produits intermédiaires, et les produits finis), les créances de l’actif circulant (fournisseurs, clients et comptes rattachés, …etc.), les écarts de conversion actif, et les titres et valeurs de placement (actions, obligations, bons de caisse, …etc.).
La Trésorerie actif:
La trésorerie active représente l’ensemble des moyens de règlement dont dispose l’entreprise, c'est-à-dire les chèques et valeurs à encaisser, la banque, et la caisse. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Le passif du bilan :
Le financement permanent :
Il est composé de cinq rubriques qui sont : -
Les capitaux propres qui constituent le patrimoine juridique. Ils
correspondent aux apports des associés (capital social, primes d’émission, de fusion et d’apport), les écarts de réévaluation, les reports à nouveau, … etc. ; -
Les capitaux propres assimilés qui comprennent les subventions
d’investissement, et les provisions réglementées ; -
Les dettes de financement qui sont les emprunts obligataires, et les
autres dettes de financement ; -
Les provisions durables pour risques et charges (provisions destinées à
faire face aux risques ou à des charges), dont le délai de réalisation est supérieur à un an ; -
Les écarts de conversion passif sur éléments non circulants, qui sont
l’inverse des écarts de conversion actif qui constituent des pertes latentes, constituent des profits latents sur des créances immobilisées et sur des dettes de financement.
Passif Circulant (hors trésorerie) :
Il regroupe les dettes du passif (fournisseurs et comptes rattachés, personnel, organismes sociaux,…etc.), les autres provisions pour risques et charges dont le délai de réalisation est inférieur ou égal à un an.
Trésorerie Passif :
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La trésorerie passive regroupe les crédits d’escompte, les crédits de trésorerie, et les soldes bancaires créditeurs qui sont globalement les sources de financement à court terme.
II.
Le passage du bilan comptable au bilan financier.
Avant de procéder à une analyse financière du bilan un ensemble de retraitements économiques et financiers et de reclassements des comptes sont nécessaires en vue de faciliter le passage du bilan comptable au bilan financier. Ces retraitements sont l’équivalent d’un ensemble de corrections permettant d’éliminer le décalage existant entre la réalité économique et la situation patrimoniale de l’entreprise. Ceci exige une sorte de préparation méthodologique des états de synthèse comptable en vue de les adapter à l’optique et à l’objectif de l’analyse. Les états de synthèse sont élaborés en respect des principes comptables fondamentaux et des règles d’évaluation reconnus par la norme générale comptable. Malgré cet effort de normalisation introduit par le Plan Comptable Général, le formalisme comptable masque parfois la réalité économique de l’entreprise. Or, l’analyse financière est beaucoup plus soucieuse de l’efficacité que du formalisme. Elle vise à parvenir à une analyse pertinente sans être prisonnière des règles comptables contraignantes concernant ses sources d’information, ses démarches et ses outils. L’objectif de ces retraitements est, partant d’un bilan comptable, l’obtention d’un bilan retraité. Les informations comptables vont être soigneusement examinées et quelle que soit l’approche retenue (financière ou fonctionnelle), des corrections économiques et des reclassements des comptes y sont apportées. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Trois principes doivent être retenus par l’analyste au moment des retraitements : Le premier principe est celui de l’importance significative qui veut dire que toute information d’ordre économique ou financier susceptible d’éclairer le lecteur des états financiers doit être retenue pour le retraitement. Lorsque les montants ne sont pas significatifs aucun retraitement n’est envisagé. Le second principe est celui de la prudence ou de la vigilance. Ce principe signifie que l’analyste doit disposer d’un flair particulier et d’une expérience suffisante lui permettant de s’assurer que les retraitements effectués permettent de corriger l’image financière de l’entreprise et de s’assurer également de la valeur économique et financière des informations à prendre en considération. Il doit avoir également la capacité de localiser facilement et rapidement les sources d’information auprès des quelles vil doit puiser les informations dont il a besoin. Le dernier principe est celui de l’équilibre. Autrement dit, les retraitements opérés ne doivent pas remettre en cause la règle de l’équilibre entre l’actif et le passif du bilan.
A.
Bilan financier :
Le bilan financier est un bilan organisé en vue d'évaluer le patrimoine de l'entreprise et d'apprécier le risque de faillite à cours terme. Les postes du bilan financière sont : o
Classés selon les critères de liquidité (actif) et d'exigibilité
(passif) croissantes. o
Évalués aux prix actuellement en vigueur (valeur actuelle).
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Le passage du bilan comptable au bilan financier nécessite d'effectuer différents reclassements avant de grouper les postes de l'actif et du passif en masses homogènes. a. Les retraitements financiers du bilan comptable : Les retraitements financiers du bilan comptable visent à mettre en évidence les emplois de fonds et les engagements significatifs afin de mieux coller à la réalité économique de l’entreprise. Figure N° 2 : schéma descriptif du passage2.
RETRAITEMENTS PREALABLES A L’ANALYSE FINANCIERE
ETATS DE SYNTHESE COMPTABLES
+ RETRAITEMENTS FINANCIERS
+ RETRAITEMENTS ECONOMIQUES (si significatifs)
+ RECLASSEMENTS FONCYIONNELS ET FINANCIERS
= ETATS DE SYNTHESE FINANCIERS ou FONCTIONNELS
Ces retraitements sont des ajustements préalables ayant pour objet de corriger les insuffisances des documents comptables, de façon à assurer l’homogénéité de l’analyse financière. Il s’agit d’effectuer un travail permettant de rétablir certains 2
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postes dans leurs fonctions naturelles et ce en tenant compte des spécificités de chaque entreprise. Pour ce faire, de nombreux groupes de retraitements sont requis : 1) Retraitements des immobilisations en non valeurs et des actifs fictifs : Au niveau économique et financier, ces éléments sont dépourvus de toute liquidité ni immédiate ni future en raison de leur caractère fictif. Les immobilisations en non valeur sont constituées de la manière suivante : •
Frais Préliminaires :
Ils concernent les frais de constitution préalable au démarrage, les frais d’augmentation du capital, les frais sur opérations de fusions, scissions et transformations, les frais de prospection, les frais de publicité et les autres frais préliminaires. Pour le financier, les frais préliminaires doivent être exclus des actifs de l’entreprise puisqu’ils ne représentent pas un capital économique susceptible d’être productif. •
Charges à répartir sur plusieurs exercices :
Elles concernent les frais d’acquisition des immobilisations, les frais d’émission des emprunts et les autres charges à répartir. La difficulté d’appréciation des charges à répartir consiste dans le fait qu’elles ne sont pas toujours considérées comme des non-valeurs car elles sont supposées avoir un impact bénéfique sur les exercices futurs. Toutefois, du point de vue du financier et économique elles demeurent des immobilisations qui n’ont aucune valeur de liquidation et compte tenu de leur importance, leur immobilisation demeure une solution comptable en vue d’étaler leur impact sur plusieurs comptables par voie Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E 55 Marocaine
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d’amortissement. Toutefois, au niveau de l’approche financière, elles n’ont pas de valeur liquidative et sont déduites des capitaux propres. •
Primes de remboursement des obligations :
Elles concernent les primes octroyées lors des émissions des emprunts obligataires. Elles représentent la différence entre la valeur nominale de l’obligation et le prix d’émission (on parle donc de primes d’émission d’obligations). Lorsque ces primes sont payées à la date d’échéance des obligations, elles sont qualifiées de primes de remboursement des obligations. Ce type de frais ne concerne que les entreprises qui satisfont les conditions émises par les autorités monétaires en vue de l’émission des emprunts obligataires. Les primes de remboursement viennent alourdir le coût de l’emprunt, mais elles sont constatées au cours d’un seul exercice comme actif en non valeur afin de les répartir sur plusieurs exercices par voie d’amortissement sur la durée du prêt, au prorata des intérêts courus ou par fractions égales en fonction de la durée de remboursement. Lors du montage du bilan financier cette composante de l’actif doit être neutralisée puisqu’elle est dépourvue de toute valeur liquidative. Le retraitement financier de ces comptes consiste à neutraliser leur impact par le biais d’une soustraction des éléments de l’actif immobilisé ou des capitaux propres. La deuxième solution est la plus recommandée. •
Ecarts de conversion-actif :
Le cas le plus important est celui des écarts de conversion-actif. Ces écarts traduisent des pertes de change latentes mais qui ne peuvent se concrétiser qu’à l’échéance des dettes ou des créances. Ils traduisent des diminutions de créances ou des augmentations de dettes en devises. Au même moment où l’entreprise constate ces variations des créances et des dettes, elle peut constituer des provisions pour pertes de change soit durables ou non. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Le retraitement financier (l’approche financière) des écarts de conversion-actif conduit à les déduire des actifs correspondants en tant qu’actifs en non valeurs. En contre partie, le même montant est déduit des capitaux propres puisque, à l’instar des autres immobilisations en non valeurs, les écarts de conversion-actif traduisent des pertes de change potentielles latentes qui diminuent la situation nette de l’entreprise. Il est possible également d’envisager l’annulation de l’effet des écarts de conversionactif par déduction du montant des dits écarts de comptes de créances et de dettes les concernant.
2) Retraitements des écarts de conversionpassif : Ces écarts traduisent le fait que l’entreprise est en situation de gains de change potentiels. Pour l’analyste financier, ces gains ne sont retraités que s’i sont significatifs. Si l’éventualité des gains est forte et les montants sont importants, l’analyste doit prendre en considération l’impôt latent sur le revenu (gains de change futurs). La part de l’impôt latent doit être inscrite dans le compte de l’état créditeur (impôt sur le résultat) s’il s’agit des écarts de conversion-passif (éléments circulants). Toutefois, s’il s’agit d’éléments durables, l’impôt latent est considéré comme une dette fiscale au plus d’un an. Ces écarts sont rattachés aux capitaux propres (hors impôts latents) dans l’approche financière. 3) La prise en considération des impôts latents sur certains postes du passif : Lorsqu’un impôt latent est à payer dans une échéance à moins d’un an, le retraitement doit être fait par son intégration dans un compte de l’état créditeur des dettes à court terme. Dans le cas contraire il faut l’intégrer dans un compte de dettes à moyen et long terme.
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Selon l’approche financière, l’impôt latent peut être considéré soit comme une dette à court terme (Passif Circulant hors exploitation) ou une dette à long et moyen terme (ressource de financement permanent). Parmi les comptes concernés par ce type de retraitement, on retrouve les subventions d’investissement, les provisions réglementées et les provisions pour risques et charges, autrement dit tous les comptes qui donnent lieu à des reprises ou des réintégrations au niveau du C.P.C.
4) •
Les éléments de la trésorerie-passive :
Les comptes courants associés créditeurs :
Il y a lieu de constater deux types de comptes courants associés créditeurs. Les comptes bloqués et les comptes non bloqués. •
Les comptes d’associés créditeurs bloqués sont considérés
comme des capitaux propres ; •
Les comptes courants associés créditeurs non bloqués sont
considérés comme des éléments de la trésorerie passive. Concernant les comptes courants associés débiteurs, ils sont assimilés à des non valeurs et peuvent être déduits des capitaux propres. Dans le cas Marocain, la réglementation fiscale ne tolère pas de comptes d’associés débiteurs. Ces comptes doivent être soldés en fin d’année. •
Prise en compte des effets escomptés non échus :
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Les effets escomptés non échus apparaissent en comptabilité dans le débit du compte clients effets à recevoir. La contrepartie du concours bancaire reçu de la part de la banque figurant au débit du compte Banques (5141) au moment de l’escompte apparaît dans le crédit du compte Crédit d’escompte (5520). Dans le cadre du plan comptable Marocain aucun retraitement n’est envisagé puisque le concours bancaire est déjà dans le passif de la trésorerie et l’effet est rattaché aux créances clients. •
Les retraitements des engagements Hors Bilan : sûretés réelles,
engagements financiers, et crédit-bail : Pour ce qui est des obligations cautionnées, qui autorisent un délai pour le paiement des droits de douanes, et les engagements hors bilan, tels les cautions et les avals des banques surtout, il en va de même. L’engagement par signature de la banque doit être considéré comme un concours de trésorerie et la créance vient s’ajouter aux éléments de l’actif circulant si elle n’y est pas. Ainsi, les engagements donnés par une entreprise sous la forme de sûretés réelles (hypothèque, gage, nantissement, warrant) ou d’engagements financiers (aval, cautions) peuvent constituer un facteur de risque très important pour l’entreprise. C’est pourquoi l’analyste financier devra les étudier avec une grande attention. Il en est de même pour le crédit-bail qui, conformément aux normes comptables en vigueur, ne fait pas l’objet d’une inscription en actif. Seules figurent en effet au Compte de Produits et Charges les redevances correspondantes. Le crédit-bail ou leasing a été introduit au Maroc dés 1965. il s’agit d’un contrat à durée déterminée, par lequel la société de crédit-bail acquiert un bien à la demande de son client, et le lui loue moyennant un échéancier convenu. Â l’issue de la période de location, le locataire a la possibilité de racheter le bien pour une valeur résiduelle convenue dans le contrat, de restituer le bien, ou de renouveler le contrat.
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D’un point de vue financier, l’appréciation réaliste de l’outil industriel et commercial ou actif économique de l’entreprise nécessite la prise en compte des biens acquis en crédit-bail, dans la mesure où ils contribuent à son activité économique. Pour les retraitements du crédit-bail au niveau du bilan, l’analyste financier dispose des informations nécessaires, qui figurent dans les annexes, telles que la valeur estimée du bien à la date du contrat, la durée théorique d’amortissement du bien, le montant des redevances de l’exercice et le cumul des redevances des exercices précédents, les redevances restant à payer, …etc. Le retraitement comptable du crédit-bail peut être effectué selon le procédé suivant : •
Inscription à l’actif des biens financés par le crédit-bail pour
leur valeur comptable nette, c'est-à-dire leur valeur d’origine, diminuée des amortissements théoriques ; •
Constatation en dettes de financement au passif d’un emprunt
équivalent. 5) La correction des méthodes d’évaluation comptables. La prise en considération des principes comptables fondamentaux et des méthodes d’évaluation comptables des éléments du bilan contribue à la création de distorsions entre la réalité économique et la réalité comptable. Le principe du coût historique, consiste à enregistrer les éléments d’actifs à leur valeur d’entrée fondée sur le coût d’acquisition ou de production. Cette valeur d’entrée reste inchangée durant toute la vie du bien jusqu’à sa sortie, sauf réévaluation pour les biens éligibles à cette formule. Trois éléments sont à prendre en considération :
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L’influence
des
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amortissements
sur
la
valeur
réelle
des
immobilisations ; -
L’influence des provisions sur la valeur réelle des actifs ;
-
La réévaluation des actifs. •
La pratique des amortissements et l’appréciation de la valeur
réelle des immobilisations : Dans la pratique comptable les méthodes d’amortissement en vigueur sont : l’amortissement linéaire, l’amortissement dégressif et l’amortissement exceptionnel. La pratique de l’une ou de l’autre de ces méthodes peut conduire dans pas mal de cas à la naissance des distorsions entre la valeur comptable et la valeur économique du bien. Ces distorsions peuvent être corrigés par une actualisation des valeurs des actifs. Si l’opération donne lieu à des redressements, ces derniers touchent el même temps les comptes d’amortissements concernés ainsi que les comptes de capitaux propres (soit par l’intermédiaire du résultat via les dotations aux amortissements soit par déduction ou augmentation directe des capitaux propres). •
La pratique des provisions et l’actualisation des actifs :
En vertu du principe de prudence, les charges sont prises en considération dés qu’elles sont probables. Ceci donne lieu à la constitution des provisions pour dépréciation des actifs. Par mesure de prudence ou de recherche d’avantages fiscaux même temporaires, les entreprises ont tendance à surestimer leurs charges probables. En cas de surestimation, ces provisions peuvent être ramenées à leur valeur réelle. •
Le réajustement de la valeur d’entrée des immobilisations :
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Du point de vue comptable, la réévaluation des bilans était règlementée, au Maroc, par un texte législatif. Deux types de réévaluations étaient envisagés pour les immobilisations : une réévaluation libre et une réévaluation légale. Avant 1999 les cœfficients de réévaluation étaient communiqués annuellement par l’administration fiscale. Actuellement, la réévaluation légale est abrogée, il ne reste que la réévaluation libre. En comptabilité, la réévaluation donne lieu à une constatation d’un écart de réévaluation qui est la contrepartie de l’élément de l’actif réévalué. Dans l’optique financière deux logiques sont en application : La première est celle qui envisage de corriger les éléments de l’actif, surtout les immobilisations, en prenant en considération leur valeur économique et non leur valeur d’entrée. Cette opération donne lieu à une correction à la hausse ou à la baisse des éléments de l’actif. La contrepartie est déduite ou ajoutée aux capitaux propres. Dans la seconde, si le retraitement économique donne lieu à une plus-value économique (soit à court ou à long terme) la contrepartie doit être constatée aux capitaux propres mais corrigés des impôts latents à constater dans les dettes fiscales (soit à court terme ou à long terme). L’impôt latent est pris en considération puisqu’en cas de concrétisation de cette plus-value l’impôt sera constaté. Cette deuxième optique est valable dans le cas où il serait envisagé une cession du bien à court ou à long terme. Dans le cas contraire (moins-value), les actifs sont rectifiés à la baisse, la contrepartie est diminuée des capitaux propres. 6)
La répartition des résultats :
La répartition des résultats est une mesure envisagée dans le cadre du bilan liquidité ou dans l’approche patrimoniale et surtout dans les entreprises ayant la forme de sociétés. Ces dernières leur répartition obéit à certaines règles juridiques, comme c’est le cas de l’affectation de 5% du bénéfice à la réserve légale dans la limite de 10% du capital, des réserves statutaires ou même des intérêts statutaires.
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Lors de l’affectation du résultat en vue de présenter un bilan retraité, on doit respecter ces règles. Le résultat à affecter est e résultat net corrigé du solde des reports à nouveau et des résultats en instance d’affectation. La répartition des bénéfices consiste à répartir le résultat entre les réserves légales et statutaires, les dividendes et les impôts retenus à la source sur le produit des actions. La partie des résultats non distribuée vient augmenter l’autofinancement de l’entreprise. b. Les reclassements fonctionnels et financiers La deuxième étape dans la préparation des bilans fonctionnels et financiers est le reclassement des postes de l’actif et du passif. Il s’agit d’un ensemble de redressements complémentaires visant à regrouper les éléments de l’actif et du passif selon les critères adéquats, qui permettront d’appliquer efficacement les méthodes d’analyse adaptées à l’approche de l’analyste. Les reclassements fonctionnels permettent d’aboutir à un reclassement des postes de l’actif et du passif en tenant compte des différentes fonctions économiques de l’entreprise à savoir : l’investissement, l’exploitation, hors exploitation et la trésorerie. Les postes du bilan seront regroupés pour répondre à ce classement sans tenir compte ni du degré de liquidité ni du degré d’exigibilité. Les reclassements financiers permettent de reclasser les postes de l’actif en fonction du critère de liquidité croissante et les postes du passif en fonction du critère d’exigibilité croissante. Ceci permet de regrouper les actifs à plus d’un an et les passifs durables en haut du bilan, puis les actifs et les passifs à moins d’un an et enfin les éléments de la trésorerie. Selon l’optique choisie, l’opération de reclassement permet d’affecter des glissements de valeurs d’un poste à un autre au niveau de l’actif ou du passif ou de l’actif vers le passif comme c’est le cas des amortissements et des provisions dans l’approche fonctionnelle. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Le point commun entre ces deux approches est qu’elles s’accordent sur les retraitements économiques : élimination des actifs fictifs, intégration du crédit-bail, prise en compte les impôts latents, …etc. Les principales différences entre les reclassements fonctionnels et les reclassements financiers sont :
Pour l’approche fonctionnelle :
L’analyste part d’un bilan en valeurs brutes, avant affectation du résultat. Le résultat net ainsi que les amortissements et les provisions sont considérés comme du financement durable. Le point le plus important de cette approche est celui de la prise en considération des différents cycles de l’entreprise. Les comptes seront reclassés en fonction de leur lien avec l’investissement, avec l’exploitation ou avec ce qui est hors exploitation. Elle demeure l’approche la plus adéquate pour une analyse interne de l’entreprise.
Pour l’approche financière :
On part d’un bilan en valeurs nettes et après affectation des résultats. Au niveau des reclassements des comptes, on constate une nette séparation entre les emplois et les ressources à plus d’un an et les emplois et les ressources à moins d’un an. Le reclassement des comptes est fait en fonction des critères de liquidité et d’exigibilité croissante. Pour opérer de tels reclassements, des postes voire des comptes entiers doivent faire l’objet de glissement du bas vers le haut ou du haut vers le bas du bilan. Chacune de ces approches est sujette à des critiques et compte des points faibles et points forts, toutefois elles demeurent les approches les plus connus et les plus en vigueur. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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B. Le Compte des Produits et Charges (C.P.C). En complément de l’étude du bilan, l’étude du Compte de Produits et Charges constitue un point obligé de l’analyse financière pour la mise en œuvre ultérieure de la méthode des ratios et du tableau de financement. Le C.P.C est établi à partir des comptes généraux de gestion organisés de telle sorte qu’ils permettent de calculer directement la valeur ajoutée produite par l’entreprise et l’excédent d’exploitation à partir duquel est obtenue la capacité d’autofinancement.
a. Présentation du Compte des Produits et Charges : Le C.P.C du Plan Comptable Marocain (P.C.M) est présenté en liste (il existe deux types de présentations en liste et en compte)3, et permet de dégager divers niveaux de résultats, qui traduisent les conséquences des opérations d’exploitation de l’entreprise, de sa politique de financement, de ses opérations non courantes et de l’impôt sur les sociétés. Dans les deux cas, le rappel des informations de l’exercice précédent est obligatoire. Les produits et les charges de l’entreprise, qu’ils soient afférents à l’exercice en cours ou à des exercices antérieurs, sont enregistrés par nature et classés en trois rubriques :
Les opérations d’exploitation ;
Les opérations financières ;
3
P. CONSO & F. HEMICI, "Gestion financière de l’entreprise", Edition DUNOD, 10eme édition, Paris 2002.
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Les opérations Non courantes.
Ainsi, le C.P.C fait apparaître les résultats intermédiaires suivants : Figure N° 24 : Présentation en liste
Résultat d’exploitation
=
Produits d’exploitation
-
Charges d’exploitation
Résultat Financier
=
Produits Financiers
-
Charges Financières
Résultat Courant
=
Résultat d’Exploitation
+
Résultat Financier
Résultat Non Courant
=
Produits Non Courants
-
Charges Non Courantes.
Résultat Avant Impôt
=
Résultat Courant
+
Résultat Non Courant
Résultat Net
=
Résultat Avant Impôt
-
Impôt sur le résultat
Par ailleurs, la somme du Résultat d’exploitation et du résultat financier permet de dégager un résultat courant Avant Impôts, qui constitue en fait la marge issue de l’activité normale de l’entreprise. Après avoir présenté le Compte de Produits et Charges, venons procéder à un aperçu sur les trois concepts fondamentaux qui vont nous servir de comprendre l’importance des différents résultats cités au dessus. b. Les trois concepts fondamentaux : Bénéfice, Rentabilité, liquidité. Lorsque le financier désire étudier la rentabilité de l’entreprise, il doit séparer nettement trois différentes mesures de la rentabilité générée par l’activité de l’entreprise. La première traduit de l’enrichissement de l’entreprise tel qu’il est mesuré par le fisc (bénéfice net). La deuxième traduit la capacité d’autofinancement générée durant l’exercice et la troisième les flux de liquidité rendus disponibles par cette activité bénéficiaire. • Bénéfice :
4
Op. Cite, Professeur Abdelkarim MOUSSA," Cours d’analyse Financière", Université Sidi Mohamed BenAbdilah, 2005/2006, p.61 et 62.
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La notion de bénéfice net est notion fiscale. Il s’agit de la part des flux de fonds générés par l’activité bénéficiaire de l’entreprise (enrichissement) qui a le poids de l’impôt. Ce bénéfice est sensible à toutes les manipulations ayant pour but de réduire le montant de l’impôt sur les bénéfices et notamment les différentes dotations aux amortissements et provisions. Pour cette raison, nombreux considèrent que le bénéfice net est souvent dépourvu de signification économique ou financière. • Rentabilité : Afin de mesurer la rentabilité d’un investissement, il convient de comparer le montant dépensé pour l’investissement à l’ensemble des flux positifs générés par cet investissement. L’investissement correspond dans ce cas là à l’ensemble des actifs nécessaires à l’exploitation ; les flux de fonds générés sont à la fois ceux ayant subi l’impôt et ceux constitués en franchise d’impôts. Il est nécessaire d’introduire ici la notion de Capacité d’Autofinancement ou Cash-flows5, c'est-à-dire l’ensemble des fonds générés par l’activité de l’entreprise. Il s’agit donc du solde entre les produits et les charges entraînant effectivement une entrée ou une sortie de fonds. En négligeant pour l’instant les délais de règlement (ventes, achats, …etc.) et de stockage, les postes de ventes, d’achats, de salaires …etc., correspond à des rentrées ou des sorties d’argent effectives. Au contraire, la dépense associée aux dotations (amortissements ou provisions) est nulle ou tout au plus égale au coût de l’encre utilisé par le comptable pour ces écritures. • Liquidité : Le flux financier ou flux de liquidité effectivement généré par l’activité de l’entreprise diffère du cash-flow potentiel du fait que certains produits et charges ne sont pas réglés comptant. Il s’agit notamment des achats qui peuvent être effectués à crédit (augmentation du crédit fournisseur) et à l’inverse des ventes qui ne sont pas réglées comptant (mais passent en augmentation de crédit client) ou même de l’augmentation de stocks qui n'a pas encore fait l’objet d’une vente et donc d’un règlement. 5
C’est un terme importé des Etats-Unis, il fait l’objet de nombreuses définitions comptables différentes.
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c. Les résultats : d’Exploitation, Financier, Courant, Non Courant, et le Résultat Net de l’exercice : 1) Le Résultat d’exploitation :
Le Résultat d’Exploitation = Produits d’exploitation - Charges d’exploitation.
Les produits d’exploitation sont ainsi :
Les ventes de marchandises ;
Les ventes de biens et services produits ou production vendue ;
Les variations de stocks de produits ou production stockée ;
Les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même
ou production immobilisée ;
Les subventions d’exploitation qui permettent de faire face à
une insuffisance du prix de vente ou à des charges d’exploitation ;
Les autres produits d’exploitation ;
Les reprises d’exploitation : transferts de charges.
Les charges d’exploitation comprennent :
Les achats revendus de marchandises, qui correspondent aux
achats de l’exercice, corrigés par la variation de stocks ;
Les achats consommés de matières et fournitures ;
Les autres charges externes ;
Impôts et taxes ;
Charges du personnel ;
Autres charges d’exploitation
Dotations d’exploitation.
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Le Résultat d’Exploitation correspond donc au surplus dégagé par les opérations liées à l’activité ordinaire de l’entreprise (achat, production, vente), et constitue un indicateur de mesure des performances industrielles et/ou commerciales de l’entreprise. Il traduit un résultat opérationnel avant incidence des opérations financières, des éléments non courants et de l’impôt sur les résultats. 2) Le Résultat Financier :
Le Résultat Financier = Les produits financiers - les charges financières.
Donc, le Résultat Financier est donné par la différence entre les produits financiers et les charges financières, et permet d’apprécier la qualité de l’ingénierie financière de l’entreprise (politique d’endettement, coût de crédits, utilisation des modes de financement adéquats et les moins onéreux, …etc.).
Les produits financiers sont :
Les produits de titres de participation et autres titres
immobilisés ;
Les gains de change ;
Les intérêts et autres produits financiers ;
Les reprises financières, transferts de charges.
Les charges financières regroupent :
Les charges d’intérêt ;
Les pertes de change ;
Les autres charges financières ;
Les dotations financières. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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3) Le Résultat Courant :
Résultat Courant
= Résultat d’Exploitation
+
Résultat Financier
Le Résultat Courant est la somme du Résultat d’exploitation et du Résultat Financier. Il traduit donc le niveau des performances tant commerciales qu’industrielles et financières de l’entreprise. Comme il intègre les résultats des opérations de financement et de placement de l’entreprise, le Résultat Courant sera tributaire de l’évolution des taux d’intérêt, des performances des marchés financiers et du risque financier que présente l’entreprise. Si le Résultat Financier est lié à des décisions de gestion financière concernant le cycle d’exploitation, d’investissement et de financement de l’entreprise, il n’en demeure pas moins que son niveau dépendra aussi des stratégies de croissance externe poursuivies par l’entreprise et des facteurs d’évolution de l’environnement monétaire.
4) Le Résultat Non Courant (R.Nn.C) :
Résultat Non Courant = Les produits non courants - les charges non courantes.
Le Résultat Non Courant est égal à la différence entre les produits non courants et les charges non courantes. Le Résultat Non Courant résulte donc des opérations qui ne relèvent pas de l’activité ordinaire de l’entreprise ou qui altèrent sa structure. Les produits non courants sont :
Les produits de cessions d’immobilisations ;
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Les subventions d’équilibre qui permettent de compenser
totalement ou partiellement les pertes qui auraient été subies par l’entreprise en l’absence de subventions ;
Les subventions d’investissement ;
Les autres produits non courants ;
Les reprises non courantes ; transferts de charges.
5) Le Résultat Net de l’exercice :
Résultat Net = Total des Produits – Total des Charges
Le Résultat Net de l’exercice est le solde final du Compte de Produits et Charges qui intègre tous les aspects de l’entreprise. Il est déterminé par la différence entre les produits et charges de l’exercice. Si les produits excédent les charges, l’entreprise aura dégagé un bénéfice. Dans le cas inverse, il s’agira d’une perte. Les deux schémas suivants représentent ces deux cas :
(Figure N°2)6 : cas de bénéfice
(Figure N°2)7 : cas de perte
6
Op. Cite, P.CONSO & F.HEMICI, "Gestion Financière de l’Entrepris"e, Edition DUNOD, 10 éme édition, Paris 2002. 7 Idem.
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C. (E.S.G).
l’état de Soldes de Gestion
Si le C.P.C permet de déterminer les différents niveaux de rentabilité (exploitation, financier, courant, non courant), l’état des Soldes de Gestion (E.S.G) permet de visualiser à travers les soldes de gestion comment l’entreprise a généré son bénéfice et sa capacité d’autofinancement. a.
La Marge Brute sur Ventes en l’état (M.B.V) :
L’activité de l’entreprise est séparée en activité de négoce (achat et vente en l’état) et en activité de production. La marge brute issue de l’activité de négoce est calculée par la différence entre les ventes de marchandises (en l’état) et les achats revendus de marchandises :
Marge Brute = ventes de marchandises en l’état – achats revendus de marchandises
Les achats revendus sont égaux aux diminués de la variation de stocks de marchandises (stock final – stock initial). Notons au passage une distorsion de la composante ‘achats’, valorisée au prix d’achat, et de la composante ‘variation de stocks’ qui, elle, valorisée au coût d’achat, c'est-à-dire au prix d’achat majoré des frais accessoires d’achat. Pour les entreprises commerciales, le taux de marge, c'est-à-dire le rapport de la marge brute au chiffre d’affaires hors taxe, constitue un indicateur fondamental pour l’analyse du seuil de rentabilité, en l’absence de comptabilité analytique, et pour l’analyse de la politique commerciale de l’entreprise dans le temps et par rapport à la concurrence. b. La Production de l’exercice (P.E): Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Si le chiffre d’affaires traduit le dynamisme commercial de l’entreprise, il n’est pas toujours significatif de l’activité réelle de celle-ci. C’est pourquoi on a recours pour les entreprises industrielles ou de services au concept de production qui englobe : •
La production vendue, c'est-à-dire le chiffre d’affaires ;
•
La production stockée, à savoir les variations de stocks de
produits ; •
La production immobilisée, c'est-à-dire les immobilisations
produites par l’entreprise pour elle-même.
Production = production vendue ± production stockée ± production immobilisée de l’exercice
Il convient de noter que les reprises d’exploitation et les transferts de charges ne sont pas pris en compte, car ils sont sans impact sur la production de l’exercice. Par contre, l’exclusion du calcul de la production des subventions d’exploitation semble injustifiée quand celles-ci constituent des compléments de prix comme dans le secteur agro-alimentaire par exemple. L’intérêt du concept de production est tout d’abord de fonder une opinion valable sur le niveau d’activité de l’entreprise, en particulier quand les encours de fabrication sont importants et/ou que l’entreprise réalise des travaux pour elle-même. Ensuite, il permet de rapprocher la production de l’exercice des consommations correspondantes. On note enfin certaines limites de ce concept qui agrège des éléments calculés sur des bases hétérogènes. Alors que la production vendue est évaluée en prix de vente, la production stockée et la production immobilisée sont évaluées au coût de production. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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La Valeur Ajoutée (V.A) :
On peut définir la Valeur Ajoutée comme : “l’expression d’une création de valeur ou d’accroissement de valeur que l’entreprise apporte aux biens et services en provenance des tiers dans l’exercice de ces activités professionnelles courantes”. Pour ce qui est du plan comptable, la VA s’évalue par la différence entre la marge brute et la production d’une part, et les consommations de l’exercice d’autre part. elle peut être obtenue de méthodes de calcul à savoir : la méthode soustractive et la méthode additive. Pour notre cas on va utiliser la méthode soustractive mais cela n’empêche pas de rappeler la méthode additive. La méthode soustractive :
V.A = Marge Brute + Production – Consommations de l’exercice
Les consommations en provenance des tiers englobent deux types selon l’activité de l’entreprise : •
Les entreprises commerciales : Autres Consommations de biens
ou services ; •
Les entreprises industrielles : les Achats Consommés de
Matières et Fournitures et les autres Charges Externes réellement consommées. Le concept de VA reste un terme primordial dans l’économie puisqu’il nous permet de relier l’analyse Micro-économique et l’analyse macro-économique. La V.A mesure en effet l’apport réel de l’entreprise dans l’économie, et la somme des V.A de toutes les entreprises dégage le Produit Intérieur Brut (P.I.B) du pays dans la comptabilité nationale. Ce concept sera donc préféré au chiffre d’affaires pour Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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apprécier la taille et la contribution de l’entreprise et de ses facteurs de production à la richesse nationale. La méthode additive : Il faut mentionner ainsi que le concept de Valeur Ajoutée présente un intérêt particulier pour l’analyse de la répartition des revenus entre les différentes parties prenantes tels que le personnel, l’Etat, les apporteurs de capitaux, et l’entreprise ellemême. Le calcul dans ce cas est de manière additive, en faisant la somme de la rémunération des parties prenantes de la V.A.
La répartition de la Valeur Ajoutée peut être schématisée comme suit8 :
8
Parties prenantes
Mode de rémunération
Personnel
Charges du Personnel
Etat
Impôts et Taxes
Apporteurs de capitaux
Intérêts ou Dividendes
Dotations aux Amortissements Op. Cite, P.CONSO & F.HEMICI, "Gestion Financière", Edition DUNOD, 2002, p.146.
et aux Provissions.
Entreprise Affectation dud’une RésultatP.M.E aux réserves. Analyse Financière de l’Entreprise : cas Marocaine
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d.
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L’Excédent Brut d’exploitation (E.B.E) :
L’E.B.E représente le résultat provenant du cycle d’exploitation et constitue à ce titre le premier solde significatif en termes de rentabilité. Il est calculé à partir de la V.A, en y ajoutant les subventions d’exploitation et en y rattachant les impôts, taxes et virements assimilés, de même que les charges du personnel. Si le solde est négatif, on parle dans ce cas d’une Insuffisance Brute d’Exploitation (I.B.E)9.
E.B.E = V.A + Subventions d’exploitation – Impôts et Taxes – Charges du Personnel
Il s’agit d’un résultat d’exploitation indépendant et neutre vis-à-vis de la politique de financement de l’entreprise (charges et produits financiers), de la politique d’investissement et de renouvellement des immobilisations (amortissement), de la politique fiscale (impôt sur les résultats) et des éléments non courants. L’E.B.E apparaît comme la bonne mesure des performances industrielles et commerciales de l’entreprise. Tout comme la Valeur Ajoutée dont il découle, l’E.B.E doit être d’un volume conséquent pour permettre le bon fonctionnement de l’entreprise en assurant les prestations dues, vis-à-vis de différents agents économiques : rémunérer la dette, permettre le maintien du capital avec la dotation aux amortissements, assurer l’intéressement, payer les impôts et taxes, distribuer les dividendes et enfin permettre la croissance avec l’Autofinancement (AT). e. 9
Le Résultat d’Exploitation (R.E) :
Idem..
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Le Résultat d’Exploitation figure à la fois dans le C.P.C et dans l’E.S.G. le Résultat d’Exploitation qui est égal à la différence entre les produits d’exploitation et les charges d’exploitation peut être calculé à partir de l’E.B.E10 :
= E.B.E +Autres Produits d’exploitation – autres charges d’exploitation + Reprises d’exploitation + Transferts de Charges – Dotations d’exploitation
R.E
Le R.E constitue une bonne mesure des performances industrielles et commerciales de l’entreprise, indépendamment de sa politique de financement et des opérations non courantes. Signalons que les reprises et que les transferts de charges d’exploitation constituent des produits calculés dont l’impact sur le résultat de l’entreprise n’est qu’apparent. Notons également le problème relatif aux dotations aux amortissements, dont l’évaluation découle plus de l’application des règles comptables et fiscales que d’une appréciation de la dépréciation économique normale de l’immobilisation. On note ainsi que le Résultat d’Exploitation est calculé hors produits financiers, alors que ces derniers constituent une composante essentielle de la gestion, dans la mesure où ils permettent de compenser une pratique de prix de vente modérés. f.
Le Résultat Courant (R.C) :
Le Résultat Courant peut être calculé de la manière suivante11 :
Résultat Courant = Résultat d’exploitation +Produits Financiers – Charges Financiers
N.B : Produits Financiers – Charges financières = Résultat Financier
10 11
Op. Cite, P.CONSO & F.HEMICI, "Gestion Financière", DUNOD 2002 ; p.147. Op. Cite. P.CONSO & F.HEMICI, "Gestion Financière", DUNOD 2002, p.148
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Le Résultat Courant résulte donc des opérations ordinaires ou habituelles de l’entreprise sur un plan industriel, commercial et financier, exclusion faite des éléments non courants et de l’incidence fiscale de l’impôt sur les résultats. Le Résultat courant doit être analysé avec prudence, notamment si des transferts de charges importants sont effectués de l’exploitation dans le non courant. Des entreprises en situation de récession peuvent enregistrer les pertes importantes et les considérer comme des éléments non courants pour afficher un résultat positif. Le Résultat Courant est très prisé par les analystes financiers, qui lui appliquent l’imposition pour dégager un résultat net corrigé issu de l’activité normale de l’entreprise. g.
Le Résultat Net Comptable (R.N.C) :
Il s’agit là du dernier résultat, qu’on l’obtient en corrigeant le Résultat Courant des opérations non courantes et en déduisant l’impôt sur les résultats.
Il est calculé comme suit12 : Résultat net = Résultat Courant + Produits non courants – Charges non courantes
– Impôts sur les résultats. N.B : Produits Non Courants – Charges Non courantes = Résultat Non Courant Le Résultat Net constitue la mesure comptable de l’enrichissement ou de l’appauvrissement de l’entreprise. C’est ce résultat qui est soumis à l’assemblée générale ordinaire. Ce résultat fait apparaître ce qui reste au niveau de l’entreprise après la répartition qui est faite entre les principaux intéressés tels que l’Etat et le 12
Op. Cite. P.CONSO & F.HEMICI, "Gestion Financière", DUNOD 2002, p.148
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personnel. Les associés disposent ainsi du bénéfice net qui fera l’objet d’une nouvelle répartition au niveau de l’entreprise entre réserves, reports et dividendes. Le Résultat Net bénéficie d’une grande diffusion auprès des tiers et il demeure le meilleur indicateur de la rentabilité de l’entreprise. Toutefois, sa signification est altérée par son caractère composite : des éléments courants et non courants. Cependant, une entreprise est considérée comme potentiellement rentable si son Résultat Net provient en grande majorité des éléments courants voire des éléments d’exploitation. Le résultat obtenu à cet égard est un résultat comptable. C’est ce dernier qui sera retraité afin de déterminer le résultat fiscal, base de calcul de l’impôt sur le résultat. Après avoir exposé d'une manière générale, et non plus détaillée, les outils jugés importants pour comprendre ce qu'est une analyse financière, qui respecte un certain enchaînement qui se diffère d'une personne à l'autre (selon les auteurs). Ce chapitre reste le mot clé pour mener une analyse financière fine qui permet de juger la santé financière, patrimoniale, et commerciale ou industrielle de l’entreprise, il nous permet d’évaluer la situation de l’entreprise dans un moment donné ou une durée déterminée, et de ressortir les points forts et les points faibles. Ainsi, à partir du calcul des différents résultats exposés au dessus, l’analyste financier arrive à juger si l’entreprise réalise ses objectifs de bénéfice, de rentabilité et de liquidité. Il peut même dégager l’importance et la force de ses opérations d’exploitation par rapport a ses concurrents, et leur évolution dans le temps et dans l’espace en utilisant les données de différents exercices successifs. On va aborder dans le deuxième chapitre, l'équilibre financier qui représente une importance remarquable du fait qu'il contient la notion de Fonds de Roulement et du Besoin en Fonds de Roulement.
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Chapitre 2 : L'Equilibre Financier : Notion, analyse externe, et analyse interne. La liquidité d'une entreprise est définie comme étant sa capacité à honorer ses engagements financiers à court terme. Pour assurer cette liquidité au sein de l’entreprise un certain équilibre doit exister entre la durée des opérations à financer et la durée des moyens de financements correspondants. Pour ce deuxième chapitre, on essaie d'exposer qu'est ce qu'on veut dire par l'équilibre financier ? Pour répondre à cette question, on va commencer premièrement Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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par une définition de la notion d'équilibre financier, ce qui va nous permettre de traiter le Fonds de Roulement, les besoins de financement du cycle d'exploitation qui vont servir à mieux comprendre le Besoin en Fonds de Roulement, et en dernier lieu de faire la relation entre l'analyse financière et le Fonds de Roulement. On va suivre et terminer ce chapitre par une exposition de deux types d'analyse financière à savoir, d'une part, l'analyse financière externe dite statique par la méthode des ratios tout en analysant la rentabilité, la liquidité et la structure financière, et en concluant par les limites de cette méthode. D'autre part, l'analyse financière interne ou encore dynamique en analysant deux composantes à savoir la Capacité d'Autofinancement et le tableau de financement. I. La notion d’équilibre financier. Selon cette approche d’analyse, il faut avoir un équilibre entre le degré de liquidité des éléments d'actif et celui d'exigibilité des éléments du passif, c'est-à-dire que les emplois à plus d'un an doivent être financer par des ressources pouvant demeurer à la disposition de l'entreprise pour une durée égale à la durée de vie de ces emplois. Cette règle peut s’écrire ainsi13 : Les emplois stables doivent être financés par les ressources durables
Il s’agit d’une règle de bon sens et de prudence. En effet, les ressources attendues des actifs immobilisés s’étalent sur la durée de leur vie et il est logique de vouloir utiliser ces ressources pour rembourser les financements correspondants. Pour cela, il faut que la durée de ceux-ci soit au moins égale à la durée de vie des actifs concernés. A. Le Fonds de Roulement. 13
J. BARREAU & J. DELAHAYE, "Gestion Financière", EDITION DUNOD, 9ème édition, Paris 2000, p.133.
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La situation financière de l’entreprise est définie par son aptitude à maintenir un degré de liquidité suffisant pour assurer en permanence sa solvabilité. L’équilibre financier résulte de l’opposition entre la liquidité des actifs que l’entreprise détient et l’exigibilité de son endettement, c’est pourquoi l’analyse de la structure du bilan, c'està-dire de la composition de son capital, permet d’apprécier la situation financière. Cette analyse porte sur le bilan financier de l’entreprise dont la mise en forme nécessite les retraitements de l’information comptable précédemment évoqués. L’analyse financière utilise deux techniques d’interprétation du bilan financier. La première donne une mesure globale de l’équilibre financier mesuré par le Fonds de Roulement (F.R), la deuxième a pour objectif la recherche de rapports caractéristiques existant entre les différentes composantes du capital ou Ratios. Le fonds de Roulement n’est pas un simple instrument d’analyse statique. La notion de Besoins en Fonds de Roulement (B.F.R), qui lui est associé, joue un rôle fondamental lors de la mise en œuvre de la gestion financière prévisionnelle. La notion de Fonds de Roulement est sans doute celle qui est la plus utilisée dans l’analyse financière, tant au niveau de l’analyse théorique qu’en pratique. Le Fonds de Roulement peut signifier une marge de sécurité représentée par la fraction des capitaux permanents qui n'est pas utilisée pour le financement des valeurs immobilisées, mais intervient pour le financement d'emplois liés à l'actif circulant et pour faire face au décalage pouvant se produire entre les sorties et les entrées des fonds. a.
Définition du Fonds de Roulement :
L’équilibre financier résulte de l’ajustement des flux financiers. Si cet ajustement est réalisé, l’entreprise doit pouvoir à un moment donné acquérir ses dettes exigibles et disposer d’une encaisse. Cette constatation n’a qu’une signification limitée car cet équilibre est immédiatement remis en cause par la transformation des actifs et des dettes. C’est pourquoi l’étude de l’encaisse et de ses variations ne peut donner une indication suffisante sur les conditions de l’équilibre financier.
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En revanche, chaque élément d’actif qui participe à un cycle financier dont la durée est donnée par sa nature, est caractérisé par son degré de liquidité. Chaque élément d’endettement est caractérisé par son degré d’exigibilité. L’équilibre financier résulte donc de la confrontation entre la liquidité des actifs qui détermine le flux de recettes futures et l’exigibilité de l’endettement qui détermine le flux des dépenses futures. L’équilibre financier n’est pas défini par le seul équilibre entre le capital économique détenu (les actifs) et les moyens de financement mis en œuvre. La confrontation entre les éléments stables de l’actif et du passif du bilan donne une indication sur les conditions de l’équilibre ; leur stabilité assure l’équilibre à venir et non seulement l’équilibre à un moment donné. Tout excédent des capitaux à long terme sur l’actif immobilisé appelé Fonds de Roulement, constitue une certaine marge de sécurité qui vient conforter cet équilibre. Le F.R est un indicateur de l’équilibre financier de l’entreprise. Son intérêt est d’avoir une signification non pas à l’égard de la solvabilité au moment de sa mesure, mais surtout à l’égard de sa solvabilité future. La rapidité des modifications de structure de l’actif circulant et du crédit (Fournisseurs) vient cependant tempérer la garantie d’équilibre qu’offre l’existence d’un Fonds de Roulement aussi rigide. La permanence de l’endettement notamment à court terme conduit d’ailleurs à s’interroger sur sa signification. On constate cependant que le renouvellement des crédits à court terme n’est pas toujours automatique, en particulier pour les entreprises où le F.R reste élément essentiel de la gestion financière. b.
Calcul du F.R :
Le F.R. peut être calculé de deux manières différentes14, soit par le haut du bilan ou bien par le bas du bilan, et selon les deux approches citées auparavant à savoir : l’approche fonctionnelle et l’approche financière (liquidité). 1)
14
Calcul à partir de l’approche fonctionnelle :
http://geronim.free.fr/compta/analysefin/partie34.htm
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Le Fonds de Roulement est dit Fonctionnel lorsque les dettes et les créances sont analysées et enregistrées selon leur fonction (financement ou emplois stables, exploitation, …etc.) et sont maintenues dans leur compte d’inscription initial jusqu’à leur règlement final. Le F.R.F est donc formé de la différence entre les ressources et les emplois qui ne résultent pas d’opérations d’exploitation et d’une durée supérieure à un an à l’origine ; c’est ce Fonds de Roulement Fonctionnel qui ressort de l’étude du bilan du P.C.G des entreprises et qui est déterminé dans le Tableau de Financement que nous allons étudier dans la suite de ce mémoire. •
Par le haut du bilan :
F.R.F = Ressources Stables - Emplois Stables F.R.F = Financement Permanent – Actif Immobilisé
•
Par le bas du bilan :
F.R.F = Actifs Circulants - Passifs Circulants
2)
Calcul selon l’approche financière :
Non retenu dans le P.C.G des entreprises, mais classique dans l’analyse financière, le F.R liquidité est obtenu par la différence entre le Financement Permanent et l’Actif Immobilisé dans le cadre d’un classement dans le bilan des créances et des dettes en fonction de leur échéance (c'est-à-dire le bilan financier après retraitements). Par rapport au F.R.F, les différences essentielles sont en conséquence, d’une part l’exclusion des créances et des dettes arrivées à un an ou moins d’un an de leur échéance, dans le Financement Permanent (dettes) et dans l’Actif Immobilisé (créances). D’autre part, l’inclusion dans l’Actif Circulant des créances et des dettes dont l’échéance est inférieure ou égale à un an. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Par le haut du bilan : F.R = Ressources durables - Emplois durables
•
Par le bas du bilan :
F.R = Actif à moins d’un an - Passif à moins d’un an
Le Fonds de Roulement varie de deux manières : -
De manière continue : du fait des amortissements et du
résultat qui modifient, progressivement et tout au long de l’exercice, le montant des ressources stables (durables). -
De manière discontinue : à la suite d’opérations telles
qu’une augmentation du capital, distribution de dividendes, acquisition d’immobilisations …etc.
B. Les besoins de financement du cycle d’exploitation. Le caractère statique de la notion de Fonds de Roulement apparaît immédiatement quand on note que des capitaux permanents, c'est-à-dire stables, contribuent au financement des actifs circulants soumis à des fluctuations fréquentes et plus ou moins accentuées en fonction de la nature de l’activité et de l’évolution de l’environnement. La marge de sécurité que représente le F.R est incontestablement délicate à définir et à apprécier. C’est pourquoi, il convient d’analyser l’évolution à court terme des actifs et des dettes qui participent au cycle d’exploitation, c'est-à-dire des besoins de financement du cycle d’exploitation. Chose qu’on va essayer de simplifier en étudiant la nature de ces besoins de financement et les fluctuations saisonnières qui peuvent apparaître durant l’activité. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008 a.
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La nature des besoins :
Le fonctionnement du cycle d’exploitation exige la détention d’actifs physiques et financiers. On peut parler d’un terme « d’Argent Gelé » car le cycle d’exploitation induit un solde net de besoins, que l’on a analysés et que l’on peut regrouper en trois catégories : -
Des capitaux sont gelés en stocks de matières premières, les stocks en
cours de production et les stocks de produits finis, c'est-à-dire des coûts d’achat et des coûts de production n’ayant pas abouti à une vente de produits ; -
Des fonds sont gelés en créances sur la clientèle (ventes non encore
réglées par les clients) ; -
Des dettes vis-à-vis des fournisseurs et qui ne sont pas encore réglées
par l’entreprise. La détention des stocks a pour contrepartie un endettement induit : le crédit sur les acquisitions de matières et de fournitures. Cet endettement à court terme vient diminuer les besoins de financement nés de la détention des actifs circulants. La différence entre les actifs circulants et les dettes à court terme exprime un besoin de financement du cycle d’exploitation. Le montant de crédits dont bénéficie l’entreprise est généralement inférieur au montant des actifs circulants. L’importance du besoin de financement dépend de la nature de l’activité de l’entreprise et des conditions de gestion. La nature de l’activité de l’entreprise détermine la composition des actifs circulants et des dettes, ainsi que de leur volume. Suivant les secteurs d’activité, les conditions d’exploitation sont différentes. Les conditions d’approvisionnement influencent les volumes du stock de matières premières et l’importance des crédits fournisseurs dépend des habitudes commerciales pratiquées sur le marché. La nature du processus de production et, en particulier, sa durée influencent le volume des en Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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cours de production. Enfin, le marché sur lequel vend l’entreprise, dépendent l’importance des stocks de produits finis et surtout le volume du crédit consenti à la clientèle. L’entreprise est ainsi soumise à un certain nombre de contraintes auxquelles elle ne peut échapper du fait de sa fonction de production et de son environnement. Il est donc important de noter que le poids des contraintes n’est pas le même pour des entreprises appartenant à des secteurs différents. Ainsi, les entreprises de distribution (hyper marché MARJANE par exemple) ont souvent un besoin de financement nul sinon négatif du moins durant certaines périodes. S’il existe un besoin de financement minimum dû à cette contrainte, son montant est cependant fonction du volume d’activité de l’entreprise et des conditions de gestion. L’efficacité des méthodes de gestion industrielle et commerciale a un effet sur le volume des stocks de matières et de produits finis. Il appartient à l’entreprise d’apprécier les conséquences de ruptures de stocks éventuelles et en particulier le niveau de service qu’elle souhaite offrir à sa clientèle. Le volume du crédit consenti à la clientèle est souvent une contrainte en raison des conditions traditionnelles offertes sur le marché. La politique commerciale de l’entreprise peut cependant influencer le volume du crédit ‘clients’. b.
Les fluctuations saisonnières :
Le montant des besoins de financement varie sans cesse sous l’effet des fluctuations de l’activité de l’entreprise. En même temps, les biens constituent l’origine de ces besoins se renouvellent. Ils sont caractérisés par une certaine vitesse de rotation. Les fluctuations proviennent soit des conditions d’approvisionnement, soit des conditions de vente. Les achats de matières premières peuvent être saisonnières (produits agricoles par exemple), alors que les ventes sont régulières. Les ventes sont le plus souvent à l’origine des fluctuations saisonnières les plus importantes en raison de la variation des besoins de consommation suivant les saisons. Par contre, sauf le cas Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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des matières premières périssables, la production est continue pour obtenir la meilleure efficacité de l’outil de production. Ces fluctuations d’activité se traduisent par des variations du volume du stock de matières premières et surtout du stock de produits finis et des créances sur la clientèle. En même temps, les variations du rythme d’approvisionnement font varier le volume de la dette à l’égard des fournisseurs. L’évolution des actifs et des dettes peut être divergente.
C. Le Besoin en Fonds de Roulement (B.F.R). a.
Définition :
Là encore, il faut retenir la même idée que celle citée pour le Fonds de Roulement. Il faut distinguer, d’une part le Besoin de Financement Global (B.F.G) qui est la différence entre l’A.C (H.T) et le P.C (H.T) que doit financer l’entreprise à la date du bilan et qui est calculé à partir du bilan comptable ou fonctionnel. D’autre part, le Besoin en Fonds de Roulement calculé à partir du bilan financier (après les retraitements) et se diffère donc du Besoin de Financement Global. La notion de Besoin en Fonds de Roulement est liée au problème posé par la couverture du besoin de financement du cycle d’exploitation. La caractéristique de ce besoin est d’être instable, fluctuant et soumis aux aléas de la conjoncture. Des conditions de son financement vont dépendre les conditions de maintien de l’équilibre financier de l’entreprise. La définition de Besoin en Fonds de Roulement serait simple si le seul moyen de couvrir ces besoins était le recours à des capitaux permanents (financement interne ou externe). Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) provient des opérations engendrées par le cycle d'exploitation, il résulte du décalage dans le temps existant généralement entres les flux physiques (réel) et les flux monétaires qui représentent les règlements des opérations. Le cycle d'exploitation se caractérise par une succession d'opérations de natures différentes (Approvisionnement, stockage, production, stockage de produits finis) dont le renouvellement est périodique. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Mode de calcul :
Selon le P.C.M, le B.F.G se calcule par la différence entre l’A.C (H.T) et le P.C (H.T). Si cette différence est positive, cela montre que les emplois sont supérieurs aux ressources, ce qui traduit un B.F.G qui doit être comblé. En cas d’une différence négative, il s’agit donc d’une ressource de financement. Ainsi, le Besoin en Financement Global peut se calculer de différentes manières. Mais, puisque le P.C.M n’a pas prévu de distinction entre le B.F.G d’exploitation et le B.F.G hors exploitation15, on retiendra celle la plus connu et utilisée à savoir16 : B.F.G = Actif Circulant (H.T) – Passif Circulant (H.T) B.F.R = Actif Circulant (H.T) – Passif Circulant (H.T)
D. La Trésorerie Nette (T.N) : a.
Définition :
La trésorerie est le montant des disponibilités à vue ou facilement mobilisables possédés par une entreprise de manière à pouvoir couvrir sans difficultés les dettes qui viennent à échéance. Une trésorerie importante représente un capital oisif qu'il faut le gérer (investissement, règlement des dettes), mais une trésorerie négative est un signe de manque de liquidités donc l'objectif d'une entreprise c'est d'avoir une trésorerie nulle (situation d'équilibre). b.
Mode de calcul :
15
Pour plus d’informations et de détails, veuillez consulter l’ouvrage Op. Cite, de BELKAHIA & OUDAD, « Finance d’Entreprise », p.89, 90 et 91. Et Op. Cite, abdelkarim MOUSSA, « Cours d’analyse financière », p.35, 36 et 37. 16
http://geronim.free.fr/compta/analysefin/partie35.htm
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La Trésorerie Nette peut se calculer de deux manières17, à savoir : Première méthode :
Trésorerie Nette = Fonds de Roulement fonctionnel – Besoin de Financement Global.
Trésorerie Nette = Fonds de Roulement – Besoin en Fonds de Roulement.
Deuxième méthode : Trésorerie Nette = Trésorerie Active (T.A) – Trésorerie Passive (T.P).
On note enfin que la même remarque se fait pour les deux approches de calcul, c’est à dire si : -
le F.R (F.R.F) est supérieur au B.F.R (B.F.G) le Fonds de Roulement
(F.R.F) finance en totalité le Besoin en Fonds de Roulement (B.F.G) et il existe un excédent de ressources qui se retrouve en trésorerie. -
Le F.R (F.R.F) est inférieur au B.F.R (B.F.G), le Fonds de Roulement
(F.R.F) ne finance qu’une partie du Besoin en Fonds de Roulement (B.F.G). la différence doit alors être financée par les crédits bancaires. c.
Le fonds de roulement minimum nécessaire :
L'évaluation des besoins en fonds de roulement, donc du niveau de Fonds de Roulement nécessaire, c'est-à-dire du montant des capitaux permanents qui doivent être affectés à la couverture des besoins de financement, repose sur un choix de politique financière. Le Fonds de Roulement minimum nécessaire par rapport auquel on va définir les Besoins en Fonds de Roulement est celui qui répond aux contraintes de la fonction 17
Op. Cite, J. BARREAU & J. DELAHAYE," Gestion Financière", EDITION DUNOD, 9ème édition, Paris 2000, p.132.
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de production et aux objectifs visés par l'entreprise. On a vu comment évaluer à partir de ces éléments constitutifs (actifs circulants et crédit « fournisseurs ») le besoin de financement du cycle d'exploitation. Il est plus difficile de définir l'attitude de l'entreprise à l'égard des conditions de maintien de l'équilibre financier. Tout recours à des crédits à court terme vient diminuer le degré d'autonomie de l'entreprise. Le risque financier du moins sous son aspect rupture de liquidité croît avec l'importance des crédits bancaires à court terme. Par contre, la diminution de l'encaisse oisive (durée et montant) vient augmenter la rentabilité. d.
Les opérations hors exploitation :
On a retenu jusqu'ici, pour évaluer les besoins, les seules données de l'exploitation. Or, les opérations d'investissement et les opérations financières viennent affecter les actifs circulants et les dettes à court terme. Il peut en résulter un besoin de financement complémentaire. C'est le cas lorsque la TVA à récupérer à la suite d'acquisitions d'immobilisations atteint des montants importants qui viennent alourdir les actifs circulants. Au contraire, le crédit « entrepreneurs » vient augmenter les dettes à court terme. Les remboursements d'emprunts à long terme se traduisent sur le plan comptable par l'enregistrement dans les dettes à court terme de la fraction de ces emprunts à moins d'un an d'échéance. Ce crédit est disponible pour l'entreprise sur courte période, mais une variation brutale du montant des annuités de remboursement d'emprunts peut venir modifier l'équilibre à court terme d'une période à une autre. L'entreprise doit donc toujours tenir compte, lors de l'évaluation du fonds de roulement minimum nécessaire, des besoins autres que ceux nés de l'exploitation. Mais, il convient de noter dès maintenant que toute évaluation comporte une incertitude. .L'évaluation du Fonds de Roulement minimum nécessaire doit en tenir compte. Ceci se traduira par une encaisse de précaution au cours de certaines périodes et des besoins de crédit à court terme dont le montant est inférieur à celui que peut normalement obtenir l'entreprise au cours d'autres périodes.
E. Analyse Financière et Fonds de Roulement.
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Le Fonds de Roulement est un outil important de l'analyse financière ; il est une préoccupation permanente des responsables financiers de l'entreprise et des banquiers. Son rôle est cependant de plus en plus souvent contesté car s'il est parfois un bon indicateur de l'équilibre financier, son caractère statique restreint incontestablement sa signification. La notion de besoin en fonds de roulement qui lui est associée répond mieux aux besoins de l'analyse dynamique du fonctionnement de l'entreprise. Malgré les critiques que l'on peut lui adresser, le fonds de roulement est un instrument de mesure simple qu'il faut évidemment savoir interpréter et compléter éventuellement par d'autres observations. L'équilibre financier de l'entreprise pose le problème de l'appréciation de son degré d'autonomie, des conditions de coût de l'équilibre réalisé et de son maintien durant la croissance. a.
Solvabilité et autonomie :
Le Fonds de Roulement donne une mesure globale de la structure de l'actif et de la structure du passif à la fin d'une période. II ne renseigne donc pas sur les flux financiers ou les flux réels qui sont venus modifier la consistance et le volume du capital au cours d'une période. Le niveau de fonds de roulement est cependant la résultante de ces flux. Il donne en même temps une indication sur l'équilibre des flux à venir qui dépendent de la structure de l'actif, du volume et de la structure de l'endettement. L'utilisation du fonds de roulement est un moyen d'apprécier globalement l'échelonnement dans le temps des flux financiers car son calcul ignore l'échéancier de l'endettement. Cet échéancier est une information complémentaire pour l'analyste. Le niveau du Fonds de Roulement commande, comme on l'a vu, le niveau de la trésorerie, donc le maintien de la solvabilité. Il constitue une garantie du niveau des liquidités, du moins dans le cadre d'une évolution normale des actifs circulants pour une entreprise appartenant à un secteur donné. En d'autres termes, le niveau du fonds de roulement doit être apprécié en fonction de la vitesse de rotation des actifs circulants et du rapport entre cette vitesse et celle de renouvellement du crédit consenti à l'entreprise. Son importance assure une plus ou moins grande marge de sécurité face Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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aux aléas de fonctionnement de l'entreprise. Il n'existe guère de transition entre les différents modes de financement du moins quant à leur durée. Toute insuffisance du fonds de roulement implique nécessairement soit une encaisse réduite, soit un endettement à court terme plus important. Les risques d'insolvabilité sont d'autant plus grands que le fonds de roulement est faible. Ce risque croît avec le montant des crédits à court terme et leur durée d'utilisation. L'autonomie financière de la firme s'en trouve donc affectée. Il convient cependant d'apprécier cette situation avec prudence car le degré d'autonomie dépend également de la structure de l'ensemble du passif (part relative de l'endettement dans les ressources globales) et de l'importance du cash-flow face aux charges de remboursement d'emprunt. Le Fonds de Roulement est un indicateur d'équilibre global qu'il faut toujours apprécier avec prudence et en fonction de la nature de l'activité de l'entreprise. Ce dernier aspect est fondamental. Le Fonds de Roulement traduit également l'attitude de l'entreprise face au risque et à la rentabilité.
b.
Solvabilité et rentabilité :
Le niveau de Fonds de Roulement traduit en partie le choix d'une certaine politique financière. En effet, si l'importance du Fonds de Roulement est une garantie de solvabilité, elle affecte cependant la rentabilité de l'entreprise car la détention d'une encaisse de sécurité est onéreuse. Certes, l'encaisse oisive qui ne participe pas directement au fonctionnement de l'entreprise et qui vient diminuer la vitesse de rotation du capital peut faire l'objet de placements à court terme. Mais le revenu qu'on peut en tirer reste faible face au coût de détention des capitaux utilisés. Seul l'emploi des fonds à des fins productives peut assurer un profit suffisant pour justifier l'usage des capitaux propres ou des capitaux d'emprunt. Sous cet aspect, la rentabilité s'oppose à la solvabilité. À court terme, la recherche de la rentabilité la plus élevée possible va à l'encontre de la solvabilité. L'arbitrage entre la rentabilité et le risque se traduit par un certain niveau de fonds de roulement. Le fonds de roulement optimal est celui qui répond aux objectifs que s'est fixé l'entreprise. La variation du Fonds de Roulement ne doit pas être subie par Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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l'entreprise, mais maîtrisée par elle. « Investir » dans le Fonds de Roulement, c'est détourner des capitaux permanents de leur emploi dans des investissements productifs et a priori aller à l'encontre de l'objectif de rentabilité. Mais l'investissement en actifs circulants peut contribuer à augmenter le chiffre d'affaires, le profit et la rentabilité de l'actif global. c.
Solvabilité et croissance :
La croissance de l'entreprise entraînait une augmentation progressive des besoins de financement du cycle d'exploitation et ce, indépendamment des fluctuations saisonnières. Or, la croissance est assurée le plus souvent par, l'accroissement de la capacité de production, c'est-à-dire par l'augmentation des immobilisations. L'investissement exige des apports de fonds importants et entraîne une augmentation du Fonds de Roulement nécessaire au maintien de l'équilibre financier. L'investissement se traduit le plus souvent par une baisse sensible des liquidités et un accroissement de l'endettement. Toutes les ressources de l'entreprise sont immobilisées à cette fin. Par contre, les besoins du cycle d'exploitation vont croître progressivement au fur et à mesure de l'utilisation de la capacité de production. C'est pourquoi on assiste le plus souvent à une diminution du Fonds de Roulement soit en valeur absolue, soit relativement aux actifs circulants. Sa reconstitution ou son augmentation progressive va en partie dépendre du cash-flow sécrété par les nouveaux investissements ou des opérations financières ultérieures. Il faut donc toujours tenir compte de la phase de développement de l'entreprise pour apprécier le niveau du fonds de roulement. Même en l'absence d'un programme d'investissement important le Fonds de Roulement ne peut suivre régulièrement l'évolution des besoins de financement car, outre le cash-flow, ce sont les opérations financières d'emprunt (ou d'augmentation de capital) qui maintiennent son niveau ou viennent le renforcer. Or ces opérations n'interviennent que pour des montants importants et à des intervalles réguliers. Pour éviter une surabondance de liquidités inemployées, il est de bonne politique de retarder le plus possible la réalisation d'une opération financière Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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importante. Le niveau de couverture des besoins de financement à long terme par les capitaux permanents varie suivant les phases de développement de l'entreprise. Cette dernière peut donc s'écarter au cours de certaines périodes de la politique qu'elle s'est fixée sans pour autant mettre en péril sa situation. Ce sera le cas chaque fois que le fonds de roulement est insuffisant, mais que l'entreprise dispose encore d'une certaine capacité d'endettement. L'augmentation du Fonds de Roulement est cependant une contrainte de la croissance. Cette contrainte peut peser lourdement sur la politique de l'entreprise et il est fréquent de voir apparaître des difficultés financières au moment où l'entreprise connaît un développement rapide. L'augmentation du Fonds de Roulement est également une contrainte de l'inflation. Sinon l'entreprise voit son équilibre financier progressivement et insensiblement affecté. d.
Fonds de Roulement et endettement :
L'évolution des conditions de l'endettement conduit naturellement à s'interroger sur la validité du concept de capitaux permanents. Le crédit à court terme apparaît de plus en plus comme un moyen de financement non pas ponctuel mais renouvelable de telle manière qu'il semble permanent. Cette situation est d'autant plus sensible qu'en période de crise les entreprises sont contraintes d'augmenter le recours au crédit à court terme, pour assurer leur solvabilité avant de tenter de rééquilibrer cette situation par autofinancement ou allongement de leur endettement. En réalité, le crédit à court terme a toujours une apparence de permanence tant que l'entreprise fonctionne normalement. Mais il suffit que l'activité de l'entreprise diminue pour que cette permanence se traduise en une volatilité extrêmement dangereuse pour la solvabilité et l'autonomie de l'entreprise. Il arrive toujours un moment où le critère juridique l'emporte sur tous les autres. Le crédit qui reste permanent est celui qui a été négocié, suivant un échéancier long. Il est 'commode de dire que le Fonds de Roulement est inutile ; il suffit pour cela de disposer d'un crédit à court terme confirmé... ce qui revient à disposer de capitaux permanents donc d'un fonds de roulement.
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II. Analyse Financière externe (statique) et interne (dynamique). L'analyse financière d'une entreprise consiste à étudier et interpréter sa situation financière, une bonne gestion doit être baser sur une bonne analyse et une bonne compréhension de l'entreprise et par suite la détection rapide des problèmes éventuels. La situation économique et financière d’une entreprise à un moment donné est la résultante de plusieurs facteurs qui interagissent ou qui agissent séparément : -
Les facteurs financiers : niveau des fonds propres, niveau, nature et
coût de l’endettement, type de financement, …etc. ; -
Les facteurs économiques : chiffre d’affaires, charges, fiscalité, …etc. ;
-
Les facteurs humains : qualité du management, productivité des
ressources humaines, …etc. L'analyse financière a besoin des certains instruments de mesure pour faire le rapprochement entre ces facteurs, et pour atteindre son objectif recherché. L'analyse externe (statique) par la méthode des ratios constitue l'un de ces instruments la plus utilisés, sans oublier un autre instrument qui peut être aussi important celui d’analyse interne (dynamique) du tableau des flux financiers (tableau de financement).
A.
Analyse Statique : méthode des Ratios. a.
Méthode des Ratios Financiers :
L’analyste financier se propose d’étudier les comptes d’une entreprise pour porter un diagnostic financier. Dans l’énorme masse d’informations comptables, il va opérer une sélection et effectuer des rapprochements entre les différents postes afin de calculer des Ratios Financiers qui mettent en évidence les caractéristiques économiques et financières de l’entreprise concernée. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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L’objectif de l’entreprise est la recherche de la Rentabilité. Pour cela, elle devra choisir une politique d’investissement et une politique de financement jugées capables d’‘optimiser’ sa rentabilité à long terme. Toutefois, cette recherche de la rentabilité doit prendre en considération deux types de contraintes à savoir ; d’une part il faut trouver un bon financement de ses investissements et donc suivre une politique de financement (structure financière) cohérente. D’autre part, il faut faire face au risque d’illiquidité, car nombre d’entreprises se retrouvent en situation de cessation de paiements, bien que relativement rentables. L’analyse par les ratios est un art plus qu’une science. Pour être plus significative, l’analyse en termes de ratios doit respecter un certain nombre de principes : • Les ratios utilisés doivent être peu nombreux mais assez significatifs ; • Il faut éviter les jugements absolus des ratios ou leur donner une portée future très importante puisqu’ils ont été construits sur la base des données passées. Pour ce qui nous concerne, on propose une approche simplifiée cernant les trois principales dimensions financières de l’entreprise : sa rentabilité, sa liquidité, et sa structure financière. Partant des comptes redressés et regroupés d’une entreprise, la méthode des ratios se propose de mettre en lumière un certain nombre de grandeurs significatives et d’en proposer une interprétation. Un ratio est un rapport entre deux grandeurs comptables ou un groupe de postes, soit du bilan soit du Compte de Produits et Charges, soit les deux ensembles. Il est calculé pour apprécier une vue globale sur le développement de l'activité de l'entreprise dans le temps et dans l'espace. Les ratios sont très utiles pour les gestionnaires dans la mesure ou ils leurs permettent de : Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Mesurer la performance de l'entreprise à travers le
temps ; -
Détecter les problèmes existants et donner des solutions ;
-
Evaluer l'entreprise en terme de rentabilité, liquidité, et
en terme de sa structure financière. Il faut noter enfin que cette technique d'analyse a souvent 1a préférence des analystes extérieurs à l'entreprise, alors que les services financiers de l'entreprise doivent le plus souvent traiter les données brutes pour répondre aux exigences de la gestion financière. b.
Analyse de la rentabilité.
La rentabilité s’appréhende à trois niveaux selon les objectifs de l’analyse ; il s’agit donc de la rentabilité commerciale, de la rentabilité économique et de la rentabilité financière.
1) Rentabilité économique : L’entreprise a besoin de l’ensemble de ses actifs pour générer ses bénéfices. Il est donc important de mesurer la rentabilité qu’elle génère sur ses investissements. Donc, on utilise le ratio suivant dit Return On Assets (ROA)18 :
Résultat Net ROA =
Actif Total
18
Op. Cite, Professeur Abdelkarim MOUSSA, "Cours d’analyse financière", Université Sidi Mohamed Ben Abdelah, 2005/2006, p.103.
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Les analystes préfèrent souvent des ratios calculés à partir des Cash-flows qui sont plus proches de la réalité financière de l’entreprise et moins sensibles aux manipulations fiscales19 :
Capacité d’Autofinancement Actif Total
Les indicateurs de rentabilité économique permettent d’éclairer les investisseurs sur la rémunération des capitaux nécessaires à l’exploitation. Or, ces indicateurs ne sont pas significatifs pour tous les utilisateurs de l’analyse financière. A titre d’exemple, les apporteurs de capitaux sont intéressés par la rentabilité financière et plus précisément par la rémunération que leur apporte l’activité dans sa globalité.
2) Rentabilité financière : La finalité de l’entreprise est d’offrir une bonne rentabilité à ses propriétaires de façon à leur compenser le risque encouru, et il convient d’évaluer cette rentabilité par rapport aux capitaux propres investis20 :
Résultat Net Capitaux Propres
19 20
Idem. Op. Cite, Bruno SOLNIK, "Gestion Financière", Edition DUNOD, Paris 2001, p.42.
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Pour les mêmes raisons que précédemment, on préfère souvent prendre en compte l’ensemble des Cash-flows, qu’ils aient subi ou non le poids de l’impôt ; d’où le ratio21 :
Capacité d’Autofinancement Capitaux Propres
La rentabilité financière demeure un objectif essentiel pour l’entreprise. Son amélioration passe par une bonne gestion de l’actif et du passif et une rentabilisation des actifs ayant une relation étroite avec les éléments d’exploitation. En fait, la rentabilité financière est une rentabilité qui tient compte des effets de l’endettement et des éléments non courants. c.
Analyse de la liquidité :
La liquidité est une contrainte de la gestion financière et même de la survie de l’entreprise. Un certain nombre de dettes sont exigibles à très court terme et il convient d’être en mesure de faire face à ses engagements. Aussi, en période de crises, les banques sont-elles amenées à réduire leurs crédits de trésorerie et notamment le découvert bancaire de certaines entreprises. Celles qui ne peuvent rapidement liquider une partie de leurs actifs d’exploitation (stocks… etc.) pour rembourser ces dettes sont en situation de cessation de paiements et peuvent être mises en liquidation judiciaire même si elles font par ailleurs des bénéfices. Cette situation apparaît notamment pour les entreprises à forte croissance et faible rentabilité. Une bonne analyse de la situation de la liquidité de l’entreprise nécessite une étude détaillée du cycle d’exploitation. Il est toutefois possible de calculer un certain nombre de ratios comparant le degré de liquidité des actifs au degré d’exigibilité des dettes du passif. On cite ainsi, trois types de liquidité qui sont : la liquidité générale, la liquidité réduite, et la liquidité immédiate, et qui se calculent comme suit. 1) La liquidité générale : 21
Idem.
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On compare notamment les actifs circulants, c'est-à-dire l’ensemble des actifs non immobilisés, à l’ensemble des dettes à court terme (Passif Circulant) par le rapport22 : Actif Circulant Ratio de Liquidité Générale = Passif Circulant
Ou leur différence23 : Fonds de Roulement = Actif Circulant - Passif Circulant
Plus le Fonds de Roulement sera élevé (ratio de liquidité générale supérieur à 1), plus faible sera la part du Passif Circulant face à l’actif circulant qui pourra couvrir ces dettes. Il faut bien voir que ce raisonnement veut dire que pour des besoins de cycle d’exploitation donnés (stocks, crédits clients), il est plus prudent d’avoir un financement à long terme qu’exigible à court terme. La liquidité s’appréhende donc à travers des indicateurs très généraux (ratio de liquidité générale, Fonds de Roulement) mais aussi et surtout par une analyse détaillée de l’actif et du passif circulants qui créent les problèmes de liquidité (clients, stocks, …etc.). Un F.R important peut constituer un coussin de sécurité utile pour l’entreprise et il est important de l’évaluer en fonction de son niveau d’activité, c'est-à-dire en jours de chiffres d’affaires. 2) La liquidité réduite :
22
Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAÊTAN MORIN, Maghreb 1997, p.181 23
Op. Cite, Bruno SOLNIK, "Gestion Financière", Edition DUNOD, Paris 2001, p.45.
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Les analystes pensent que la liquidité des stocks n’est pas toujours évidente (stock outil, durée du processus de production, …etc.), pour en sortir de cette hypothèse ils retiennent généralement le ratio de liquidité réduite suivant24 :
Actif Circulant - Stocks Ratio = Passif Circulant
3) La liquidité immédiate25 : Ce ratio mesure la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements à court terme grâce à ses moyens disponibles. Il reste sans intérêt du fait, d’une part des fluctuations importantes qu’il peut connaître, et d’autre part de l’objectif de trésorerie « zéro » qui traduit une gestion financière prudente et efficace en évitant toute trésorerie oisive.
Disponibilités Ratio = Passif Circulant
d.
Analyse de la structure financière :
La structure financière d’une entreprise est une notion très utilisée dans le langage de la finance d’entreprise. Elle intéresse tous les analystes et surtout les banquiers. L’étude de la structure financière se concentre sur l’étude du passif du bilan et plus précisément sur l’endettement et le choix des modes de financement. Or, les choix entre les modes de financement disponibles à l’entreprise se situent à deux niveaux à savoir : 24
Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, Maghreb 1997, p.181. 25
P. VERNIMMEN, "Finance d'entreprise", Edition DALLOZ, 5ème édition, Paris 2002, p.302.
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Le choix entre le financement propre (apports des actionnaires) et le
financement externe (emprunts); -
Le choix, parmi les financements internes, entre les apports en capital et
l’autofinancement. L’analyse de la structure financière de l’entreprise privilégie le premier point et le souci majeur de l’analyste financier demeure la mesure du niveau d’endettement, de l’autonomie financière de l’entreprise et l’étude du risque financier qui en découle. Ce risque financier est lié à l’incertitude que fait peser l’endettement sur le niveau d’activité de l’entreprise. Le second point relatif au choix entre les apports en capital et l’autofinancement relève beaucoup plus de la politique de répartition de résultats que de la politique de financement. 1) L’autonomie financière : Les ratios de structure financière comparent le financement externe aux fonds propres de l’entreprise. Dans la structure du passif, on met plus particulièrement en évidence la part de l’endettement total dans le passif et la répartition des capitaux permanents entre fonds propres et endettement à terme (dettes à long et moyen terme). On utilise l’un ou l’autre des ratios complémentaires suivants26 :
Dettes de Financement Ratio
=
Capitaux Propres ou R =
Passif
Passif
Ces deux ratios permettent de mesurer le niveau d’autonomie financière ou d’indépendance financière de l’entreprise et reflètent les choix de politique financière. Ils permettent de mesurer le risque qui pèse sur les créanciers de l’entreprise, qui ont intérêt à voir les fonds propres prédominer dans la structure de financement.
26
Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, Maghreb 1997, p.179.
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A l’inverse, les actionnaires peuvent préférer assurer le financement sur fonds d’emprunts et contrôler l’entreprise, moyennant des fonds propres réduits, d’autant plus que la déductibilité fiscale des charges d’intérêt peut améliorer, toutes étant égales par ailleurs, la rentabilité des capitaux propres, phénomène connu sous le nom d’Effet de Levier. 2) L’endettement à terme : La capacité d’endettement à terme peut être mesurée à partir de trois ratios27 :
Dettes de Financement R.E = Cap. Propres
Dettes de Financement ou R = ou R = Financement Permanent
Cap. Propres Fin. Permanent
Ces trois ratios sont équivalents et peuvent être utilisés séparément. Ils traduisent soit une capacité d’endettement potentielle, signe de flexibilité financière, soit la saturation de cette capacité et la nécessité de recourir à des fonds propres.
3) La capacité de remboursement des dettes à terme : Les créanciers à long terme courent le risque de perdre leur capital prêté et aussi de ne pas toucher les intérêts y afférents. Trois ratios permettent aux créanciers de mesurer la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements28 :
Dettes de Financement Ratio 1 = Capacité Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, d’Autofinancement "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, Maghreb 1997, p.180. 28 Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, Maghreb 1997, p.180. 27
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Résultat d’Exploitation Ratio 2 = Charges Financières
Capacité d’Autofinancement Ratio 3 = Annuité et principal de la dette + Charges Financières (1-t)
Le premier ratio traduit le nombre d’années nécessaires à l’entreprise pour assurer le remboursement total des dettes à terme, au moyen de sa Capacité d’Autofinancement (C.A.F). Les banquiers considèrent comme risquée la situation financière de toute entreprise dont les dettes à terme excédent cinq années de Capacité d’Autofinancement. Le deuxième ratio montre le degré de couverture des charges financières par le résultat d’exploitation. Le dernier ratio indique la capacité de l’entreprise à faire face au remboursement des annuités en termes de principal et d’intérêts. Un facteur (1-t) a été appliqué aux charges d’intérêt afin de tenir compte de leur déductibilité fiscale du résultat imposable, « t » représentant le taux de l’impôt sur les résultats. Plus ce ratio est élevé, plus l’entreprise est autonome et plus elle sera en mesure de saisir des opportunités d’investissement au moyen des Cash-flows qu’elle sécrète.
e. Les limites et les insuffisances de la méthode des ratios. La méthode des ratios bénéficie de la faveur des banquiers et des analystes financiers en raison de sa simplicité. A partir de rapports entre deux grandeurs, elle permet de fonder une opinion sur la situation financière de l’entreprise grâce à l’évolution de ces ratios dans le temps.
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Cependant, la simplicité de la méthode des ratios et son intérêt pratique ne doivent pas masquer les insuffisances et les limites qu’elle connaît. On va citer quelques exemples de ces limites. 1)
Les ratios et l’information comptable :
Le calcul des ratios est établi à partir des informations et des données contenues dans les états de synthèse de l’entreprise. Or, la comptabilité fondée sur l’enregistrement des opérations en coûts historiques et le phénomène permanent d’inflation, font que l’information comptable est déformée. En outre, la rigidité des principes comptables empêche le bilan de rendre en compte de la réalité économique de l’entreprise. C’est ainsi que des immobilisations importantes financées par le crédit-bail concourent à l’activité et à la formation du résultat de l’entreprise, mais n’apparaissent pas dans ses actifs, en raison de la conception juridique ou patrimoniale du bilan. De la même façon, l’application du principe de prudence introduit des biais, et fausse ainsi l’analyse de certains ratios. A cet égard, il est important de rappeler le caractère fondamental de divers retraitements, à la fois au niveau du bilan et du C.P.C de l’entreprise. Enfin, certains dirigeants soucieux de donner à leur entreprise une image attractive ou d’atténuer l’imposition de leur entreprise manipulent l’information comptable et font de l’habillage du bilan. On peut voir les pratiques les plus fréquentes de manipulation du résultat imposable (ce qui peut faire l’objet d’une répression pénale) : o
Absence d’amortissements ou amortissements insuffisants pour
dégager des bénéfices fictifs ou minimiser une perte ; o
Constitution des provisions injustifiées pour reporter sur
d’autres exercices le paiement de l’impôt, ou au contraire non constitution de provisions pour gonfler le résultat ou réduire la perte et améliorer la présentation ;
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Majoration ou minoration des stocks pour moduler le résultat de
l’exercice; o
Maintien à l’actif de créances irrécouvrables, modification des
méthodes comptables, accroissement des comptes courants d’associés juste avant la clôture des comptes. Ces manipulations visent soit à présenter une situation financière mirifique de l’entreprise alors que la réalité est désastreuse, soit à se soustraire au paiement de l’impôt en introduisant de sérieuses entorses dans la sécurité et la fiabilité de l’information comptable. 2)
Les ratios et les stratégies d’entreprise :
Une entreprise investit et lance un nouveau produit qui va lui permettre de se positionner en leader sur son marché et de réaliser des bénéfices très importants dans un délai de deux à trois ans. Il est clair que les ratios calculés avant cette échéance ne sauront renseigner l’analyste financier, ni sur les profits à venir. 3)
Les ratios et le facteur humain :
Bien des entreprises ne doivent leur succès ou leur situation florissante qu’à un seul dirigeant ou à une petite équipe en place. Ceci est particulièrement vrai pour les Petites et Moyennes Entreprises (P.M.E). En l’absence d’une structure de relève crédible et compétente, il suffit que l’animateur principal décède pour que les tiers s’inquiètent et que l’avenir de l’entreprise s’assombrisse. Ce type de situation échappe complètement aux ratios élaborés à partir de données chiffrées. 4)
Les ratios et les stratégies de groupe :
Les ratios calculés pour une entreprise considérée isolément et éventuellement comparés à ceux d’une entreprise concurrente peuvent paraître bons ou mauvais. Même si l’entreprise fait partie d’un groupe, leur signification sera assez relative car
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ils n’expriment plus le résultat d’une stratégie propre à l’entreprise, mais celui d’une stratégie de groupe qui peut en être éloignée. Malgré les diverses imperfections et déformations qui caractérisent l’information comptable, la méthode des ratios demeure l’instrument privilégié de l’analyse financière statique. Aussi, cette méthode doit elle être complétée par les approches basées sur les flux, qui ont le mérite de mettre en évidence d’une manière dynamique tous les flux financiers qui traversent l’entreprise.
B.
Analyse Financière dynamique : Capacité d’Autofinancement, et Tableau de Financement.
Pour se maintenir et se développer, l’entreprise doit procéder à des investissements de renouvellement ou d’expansion, faire face à la dépréciation de ses actifs et à des risques divers et assurer le financement de son Besoin en Fonds de Roulement. Pour ce faire, l’entreprise dispose d’un ensemble de ressources dont l’origine peut être externe (augmentation de capital, dettes de financement, …etc.) ou interne (Fonds Propres). S’agissant des ressources internes, ce sont celles qui sont sécrétées par l’exploitation de l’entreprise et qui sont désignées par les vocables de Capacité d’Autofinancement et d’Autofinancement.
a.
Mesure et signification de la Capacité
d’Autofinancement (C.A.F) : Le Plan Comptable Marocain définit la Capacité d’Autofinancement comme une ressource de financement générée par l’activité de l’exercice, avant toute affectation du Résultat Net, et calculée selon les dispositions indiquées dans l’E.S.G. Pour bien cerner cette notion, il convient d’en examiner le mode de calcul.
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Le calcul de la Capacité d’Autofinancement à partir le
Résultat Net (méthode indirecte29) : La méthode indirecte n’est autre qu’une manière rapide de calculer la Capacité d’Autofinancement le principe est le suivant : le Résultat Net représenterait la liquidité si tous les produits étaient encaissables et toutes les charges décaissables puisqu’il n’en est rien, il suffit de corriger le Résultat Net de toutes les charges et tous les produits calculés pour retrouver la liquidité. Le P.C.M propose de calculer la Capacité d’Autofinancement à partir du Résultat Net comme suivant30 :
Capacité d’Autofinancement = Résultat Net de l’exercice (+ bénéfice, - perte) + Dotations de l’exercice autres que celles relatives aux actifs, aux passifs circulants et à la Trésorerie (Dotations d’Exploitation, Financières, et Non Courantes Reprises sur Amortissements, sur Provisions (autres que celles relatives au actif et au passif circulants et à la trésorerie) et sur les subventions Produits de Cessions d’Immobilisations + Valeur Nette d’amortissement des immobilisations cédées ou retirées de l’actif
Le calcul de la C.A.F à partir du Résultat Net participe d’une approche résolument microéconomique, orientée davantage vers les décideurs privés et les banquiers familiers avec la notion de Cash-flow, qui est un concept simple à utiliser et 29
Jacques TEULIE & Patrick TOPSACALIAN, "Finance", Edition VUIBERT, 3ème édition, Paris 2000, P. 123/124. 30 Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, Maghreb 1997, p.151.
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à intégrer. Cependant, l’assimilation abusive de la C.A.F à la notion de Cash-flow, c'est-à-dire de trésorerie immédiatement disponible, peut conduire à des erreurs d’appréciation. En fait, la C.A.F correspond au potentiel généré par l’activité normale de l’entreprise pour : o
Financer ses investissements de renouvellement (dotations aux
amortissements) et d’expansion (bénéfices non distribués) ; o
Faire face à la dépréciation de l’actif immobilisé (dotations aux
provisions) ou à des risques et des charges probables (provisions probables pour risques et charges) ; o
Assurer
la
rémunération
des
apporteurs
de
capitaux
(dividendes). On remarque que les résultats de cessions d’actif immobilisé ne sont pas pris en compte, bien qu’ils constituent un flux, dans la mesure où la C.A.F ne prend pas en considération que les opérations trouvant leur origine dans l’activité ordinaire de l’entreprise. Elle mesure davantage la capacité de l’entreprise à dégager un Autofinancement par son activité ordinaire que l’Autofinancement potentiel généré par l’ensemble des opérations de l’exercice. 2)
Le calcul de la C.A.F à partir de l’E.B.E (méthode
directe31) : Cette méthode fondée sur l’idée de flux de liquidité consiste à rajouter ou à retrancher de l’E.B.E toutes les autres variables du C.P.C qui représentent des encaissements ou des décaissements réels ou potentiels (hormis les cessions d’immobilisations). Il est peut être bon de rappeler à ce stade que les Dotations aux Amortissements et Provisions et les Reprises sur Amortissements et Provisions sont des variables calculées n’impliquant aucun mouvement de fonds. Donc, il est
31
Op. Cite, Jacques TEULIE & Patrick TOPSACALIAN, "Finance", Edition VUIBERT, 3ème édition, Paris 2000, p.122.
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recommandé à titre d’analyse et de contrôle de calculer la C.A.F selon une méthode soustractive à partir de l’E.B.E. le schéma de calcul est le suivant32 : Schéma de calcul de la C.A.F à partir l'E.B.E :
Capacité d’Autofinancement
= E.B.E ou I.B.E
Charges décaissables : Autres charges d’exploitation. Charges financières (sauf dotations sur actif immobilisé et financement permanent). Charges non courantes (valeur net d’amortissement des immobilisations cédées et dotations sur actifs immobilisé ou sur financement permanent). Impôt sur les résultats
+ Produits encaissables : Autres produits d’exploitation. Transferts de charges d’exploitation. Produits financiers (sauf reprises sur provisions réglementées ou sur provisions durables et reprises sur amortissements). Produits non courants (sauf produits de cessions d’immobilisations, reprises sur subventions d’investissement et reprises sur provisions durables ou réglementées).
Le calcul de la C.A.F selon la méthode soustractive à partir de l’E.B.E s’inscrit davantage dans une démarche macroéconomique chère aux comptables nationaux. La C.A.F constitue dans un reliquat plutôt qu’un agrégat comme dans la méthode précédente.
32
Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, Maghreb 1997, p.152.
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Selon la méthode soustractive, le caractère potentiel ou théorique de la C.A.F apparaît clairement, car elle s’obtient par la différence entre les produits encaissables et non calculés et les charges décaissables et non calculées. En fait, la C.A.F correspond à la différence entre les produits encaissés et les charges effectivement décaissées si et seulement s’il n’existe pas de décalage de trésorerie, c'est-à-dire si les produits et les charges se traduisent par des encaissements et les décaissements immédiats et intégraux. 3)
Mesure et signification de l’Autofinancement :
L’Autofinancement constitue le ‘surplus monétaire (ressource) généré par l’entreprise et conservé durablement pour assurer le financement de ses activités’. On le calcule en rattachant de la C.A.F les distributions ou retraits de bénéfices intervenus au cours de l’exercice. Il se calcul comme suit33 :
Autofinancement = C.A.F – Bénéfices (dividendes pour les S.A) distribués au cours de l’exercice Cette définition montre que la C.A.F constitue le maximum de ressources que l’entreprise pourrait consacrer à l’Autofinancement (A.T), en l’absence de distribution de dividendes. 4)
Analyse critique des concepts de Capacité
d’Autofinancement et d’Autofinancement : •
La Capacité d’Autofinancement :
La C.A.F constitue un indicateur central du diagnostic financier de la rentabilité de l’entreprise. La C.A.F, qui est le solde des produits encaissables et des charges décaissables, représente le plafond que l’entreprise peut consacrer au paiement des charges autres que celles liées à la réalisation des ventes. Une C.A.F négative est le signe que l’exploitation engendre plus de dépenses que de recettes, 33
Op. Cite, R.BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’entreprise Tome1", Edition GAETAN MORIN MAGHREB 2007, p.161.
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cette situation étant très risquée pour l’équilibre financier à terme de l’entreprise. A contrario, une C.A.F positive mesure l’aptitude de l’entreprise à financer par ses propres ressources les besoins financiers liés à sa pérennité et à son développement (dividendes, investissements ; remboursements de dettes). Malgré son intérêt, la C.A.F n’est plus parfaite et n’est pas exempte de critiques qu’on peut citer par exemple : o
On peut tout d’abord relever son caractère hétérogène, dans le
sens où elle contient des éléments qui ont supporté l’impôt sur les résultats alors que d’autres ont été dotés franchises d’impôts. La C.A.F se trouve donc amélioré durant les exercices de dotations importantes aux amortissements et aux provisions, et il est possible d’arriver à une situation paradoxale d’amélioration de la C.A.F et de détérioration de la trésorerie de l’entreprise ; o
De la même façon, la C.A.F intègre aussi bien les éléments
courants que les éléments non courants, à l’exclusion des opérations liées aux cessions d’actifs qui ont été neutralisés. Aussi, une bonne appréciation du potentiel de l’entreprise doit elle être fondée sur une séparation de notions de C.A.F courante et de C.A.F non courante, avec une distinction entre les dotations aux amortissements et provisions courantes et non courantes, et entre les impôts sur les résultats courants et non courants. …etc. •
L’Autofinancement :
Avantages : L’A.T présente des avantages certains sur un plan stratégique et sur un plan financier :
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Sur le plan stratégique : l’A.T confère à l’entreprise des degrés
de liberté en matière de choix d’investissements ; o
Sur le plan financier : l’A.T constitue un facteur d’indépendance
financière appréciable. Il permet à l’entreprise de limiter le recours à l’endettement (jugé très coûteux) et améliore donc sa rentabilité, en réduisant le poids des charges financières. De plus, l’amélioration de la situation nette de l’entreprise s’accompagne généralement d’une appréciation par le marché de la valeur boursière de l’action pour les sociétés cotées. Comme le cas de la C.A.F, l’A.T a des limites. Voici les principaux inconvénients qu’on peut citer : o
Diminution des bénéfices distribués ;
o
Il est souvent insuffisant pour financer les grands
investissements ; o
Apparence gratuite de l’autofinancement peut entraîner des
investissements dont la rentabilité est nulle. b.
L’analyse financière dynamique : Tableau de
Financement : Alors que l’analyse financière statique basée sur le bilan permet de fonder une opinion sur l’équilibre financier et la situation de trésorerie de l’entreprise à un moment donné, l’analyse des flux financiers vient compléter le diagnostic par une approche plus dynamique des mouvements financiers de l’entreprise au cours de l’exercice. Les flux financiers n’apparaissent explicitement ni dans le bilan, qui donne une photographie de l’entreprise à un moment donné, ni dans le C.P.C qui regroupe les flux réels de la période. Aussi, les analystes financiers recourent au Tableau de Financement qui met en évidence l’évolution financière de l’entreprise au cours de Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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l’exercice en décrivant les ressources dont elle a disposé et les emplois qu’elle en a effectués. L’introduction du Tableau de Financement dans le Plan Comptable Marocain (P.C.M), vient donc consacrer l’analyse des flux. La reconnaissance dont bénéficie aujourd’hui le Tableau de Financement au plan international montre à l’évidence l’intérêt réel de ce document en vue de l’appréciation de la variation du patrimoine et de la situation de l’entreprise. 1) L’intérêt du Tableau de financement : Le Tableau de financement fait ressortir les mouvements financiers intervenus au cours d’un exercice, c'est-à-dire les ressources nouvelles dont l’entreprise a disposé et les emplois auxquels elle a procédé. En règle générale, tout accroissement d’un élément de l’actif (variation positive) et toute baisse d’un élément du passif (variation négative) constituent des emplois. A contrario, toute augmentation d’un poste du passif (variation positive) et toute diminution d’un poste de l’actif (variation négative) représentent une ressource :
Les accroissements d’actifs sont des emplois qui correspondent à des investissements à long terme ou à l’acquisition de biens physiques et financiers faisant partie de l’actif circulant. Les diminutions d’actifs constituent des ressources et correspondent à un échange de biens contre des créances ou de la monnaie. Les accroissements du passif constitue des ressources et correspondent à des apports de fonds (augmentation de capital par exemple) et à l’enregistrement de dettes Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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(fournisseurs, concours bancaires, etc.). Quant aux diminutions du passif, elles correspondent à une diminution de capitaux propres ou à un remboursement de dettes.
2) La présentation fonctionnelle du tableau de financement : Le tableau de financement proposé par le P.C.M, s’intéresse à l’ensemble des activités de l’entreprise, et permet d’expliquer l’évolution de l’équilibre financier et de la situation patrimoniale de l’entreprise, à travers l’évolution de la variation du Fonds de Roulement Fonctionnel (F.R.F). L’évolution de la variation du Besoins en Fonds de financement Global (B.F.G) permet d’établir la relation fondamentale de la trésorerie34:
Variation Trésorerie = Variation F.R.F – Variation B.F.G
La construction du tableau de financement obéit donc aux principes de l’analyse fonctionnelle préconisée par le Code Général de Normalisation Comptable (C.G.N.C). Avant de procéder à la présentation du contenu du tableau de financement, voici au début les retraitements prévus par le Plan Comptable Marocain (P.C.M). 3) Les retraitements nécessaires : Le Tableau de Financement est un document qui répond davantage à des considérations économiques que comptables. C’est pourquoi certaines neutralisations et/ou reclassements doivent être effectuées pour limiter l’analyse aux seuls flux de fonds qui correspondent à des mouvements financiers réels. Ainsi, sont exclus du tableau de financement tous les mouvements qui ne constituent pas de flux, tels que les écarts de conversion, les écarts de réévaluation, les virements de compte à compte, etc. 34
Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, MAGHREB 2007, p.272.
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Les Ecarts de conversion actif ou passif :
Comme on l’a déjà vu, les créances et les dettes libellées en devises sont converties au cours de change à la clôture de l’exercice, et des écarts de conversion sont constatés soit à l’actif en cas de pertes de change latentes, soit au passif en cas de gains de change latents. La constatation de ces plus ou moins-value ne correspond à aucun mouvement réel de fonds (emploi ou ressource), et c’est la raison pour laquelle les dettes et les créances doivent être ramenées à leur valeur d’origine en dirhams : cette neutralisation s’effectue par la contre-passation des écritures comptables ayant constaté les écarts de conversion ;
Les Ecarts de réévaluation :
La réévaluation d’actifs, qui est une dérogation au principe du coût historique se traduit par l’accroissement d’un actif et l’inscription corrélative d’un écart de réévaluation au passif. Or, cette opération purement patrimoniale n’entraîne aucun flux. Aussi, la neutralisation porte sur l’écart de réévaluation, qui figure au passif, et qui correspond à la différence entre la valeur actuelle et la valeur nette comptable des actifs en cause. On diminuera donc à la fois les capitaux propres de l’entreprise et la valeur nette des immobilisations.
La prime de remboursement des obligations :
Les reclassements des primes de remboursement des obligations consiste à diminuer le montant des emprunts obligataires au passif de la valeur nette des primes de remboursement inscrite à l’actif dans les immobilisations en non-valeurs.
Les virements de compte à compte :
Les virements de poste à poste n’entraînent pas de flux et par conséquent ne doivent pas être pris en considération. C’est le cas par exemple des virements d’un poste d’immobilisations en cours à un poste d’immobilisations, des mouvements de Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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capitaux propres qui ne correspondent pas à des flux (résultat de l’exercice et incorporation au capital de sommes prélevées sur les réserves ou sur l’écart de réévaluation par exemple).
4) La structure du Tableau de Financement : Le Tableau de Financement du P.C.M comporte deux parties : la Synthèse des Masses du bilan et le tableau des Emplois et Ressources.
LA SYNTHESE DES MASSES DU BILAN :
La Synthèse des Masses du bilan est un tableau établi sur deux exercices, à partir des montants nets du bilan fonctionnel avant répartition des résultats.
Tableau de Financement de l’exercice (modèle normal) : Synthèse des Masses35.
Synthèse des Masses Masses
Exercice Exercice
Variations a – b Emplois
a
b
Ressource s
c d
1 Financement Permanent
Ou Ou
2 Moins l’actif immobilisé = 3 Fonds de Roulement Fonctionnel (1- 2)(A)
Ou
35
Op. Cite, , Professeur Abdelkarim MOUSSA," Cours d’analyse Financière", Université Sidi Mohamed BenAbdilah, 2005/2006, p.133.
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Ou Ou
4 Actif circulant 5 Moins Passif Circulant =
Ou
6 Besoin de Financement Global (4 – 5) (B) 7 Trésorerie Nette (Actif – Passif)
(A – B)
Ou
Ce tableau permet de mettre en évidence les variations constatées entre deux exercices qui correspondent soit à des emplois financiers, soit à des ressources de financement : Si la variation du financement permanent › la variation de l’actif immobilisé Variation du F.R.F (A) = Ressource Nette Si la variation du financement permanent ‹ la variation de l’actif immobilisé Variation F.R.F (A) = Emploi Net
Si la variation de l’actif circulant hors trésorerie › la variation du passif circulant hors trésorerie Variation B.F.G (B) = Emploi Net Si la variation de l’actif circulant hors trésorerie ‹ la variation du passif circulant hors trésorerie Variation B.F.G (B) = Ressource Nette
La variation de la trésorerie nette, qui s’obtient horizontalement par la différence entre la trésorerie active et la trésorerie passive, peut être calculée verticalement par la différence entre la variation du F.R.F et la variation du B.F.G.
LE TABLEAU DES EMPLOIS ET RESSOURCES :
Le Tableau du Financement présente pour deux exercices quatre masses successives :
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Les ressources stables et les emplois stables de l’exercice exprimés en
terme de flux ; •
La variation du B.F.G et la variation de la trésorerie nette exprimées en
termes de variation nette globale.
Tableau de Financement de l’exercice (modèle normal) : Suite36
Emplois et Ressources Exercice
Exercice précédent
Emplois Ressources emplois Ressources Ressources stables de l’exercice (flux) Autofinancement Capacité d’Autofinancement Distribution de bénéfices Cessions et réductions d’immobilisations Cessions d’immobilisations incorporelles Cessions d’immobilisations corporelles I Cessions d’immobilisations financières Récupérations sur créances immobilisées
(A)
(B)
Augmentation des capitaux propres et assimilés (C)
Augmentation de capital, apports Subventions d’investissement Augmentation des dettes de financement (D) (nettes de primes de remboursement) TOTAL 1 Ressources Stables (A+B+C+D)
36
Op. Cite, R. BELKAHIA & H. OUDAD, "Finance d’Entreprise Tome1", Edition GAËTAN MORIN, MAGHREB 2007, p.55.
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Emplois et Ressources (suite) Emplois stables de l’exercice (flux) Acquisitions et augmentations d’immobilisations
(E)
Acquisitions d’immobilisations incorporelles Acquisitions d’immobilisations corporelles Acquisitions d’immobilisations financières Augmentation des créances immobilisées I I
Remboursent des capitaux propres Remboursement des dettes de financement Emplois en non valeurs
(F) (G) (H)
TOTAL 2 Emplois Stables (E+F+G+H)
Variation du Besoin de Financement Global (B.F.G)
ou
ou
Variation de la Trésorerie
ou
ou
Total Général
Les Ressources et les Emplois stables de l’exercice : Les ressources stables de l’exercice comprennent l’Autofinancement, les cessions et réductions d’immobilisations, l’augmentation des capitaux propres et assimilés, l’augmentation des dettes de financement.
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L’AT constitue le moyen de financement interne privilégié de
l’entreprise. Il traduit un surplus monétaire qui représente un potentiel de liquidités. Rappelons que l'autofinancement est calculé par la différence entre la C.A.F et les dividendes mis en paiement en cours de l'exercice ; •
Les cessions d'immobilisations apparaissent au niveau du C.P.C
en produits non courants. On retient dans le tableau de financement le flux du prix de cession qui représente une ressource définitive pour l'entreprise. A noter que les cessions d'immobilisations financières portent sur les titres de participation et les autres titres immobilisés, alors que les réductions d'immobilisations concernent les prêts immobilisés et les autres créances financières (dépôts, …etc.) ; •
On retient en ressources les augmentations de capital en nature
ou en numéraire, primes d'émission, de fusion ou d'apport comprises ; Parmi les augmentations de capitaux propres assimilés, on prend en compte les subventions d'investissement pour le montant perçu ou à recevoir ; •
En ce qui concerne l'augmentation des dettes de financement, il
s'agit des nouveaux emprunts (obligataires ou non) à plus d'un an, des avances, dettes, dépôts et cautionnements nouveaux acquis au cours de l'exercice. Les emplois stables de l'exercice comprennent les acquisitions
et
augmentations d'immobilisations, le remboursement des capitaux propres, le remboursement des dettes de financement, les emplois en non-valeurs. •
Le détail des acquisitions et augmentations d'immobilisations
par l'entreprise ;
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Le remboursement des capitaux propres correspond à des
réductions de capital, qui se traduisent par des sorties monétaires. De fait, en sont exclus les réductions de capital par imputation de pertes ; •
Le remboursement des dettes de financement correspond aux
remboursements des emprunts, avances, dépôts et cautionnements, et dettes diverses de l'entreprise ; •
Les non-valeurs figurent dans le tableau de financement car
elles correspondent à de véritables sorties monétaires.
LE B.F.G et la Trésorerie Nette de l'entreprise Alors que les emplois et les ressources stables de l'exercice sont repris dans le Fableau de Financement pour leur valeur brute, le B.F.G et la Trésorerie Nette sont représentés par les montants nets calculés et consignés dans la Synthèse des Masses du bilan. 5) L'interprétation du Tableau de Financement : Le Tableau de Financement constitue pour l'analyste financier un document essentiel, en particulier quand il est pluriannuel. Il permet tout d'abords d'apprécier la politique d'investissement et de financement de l'entreprise, et de s'assurer que l'équilibre financier de l'entreprise est satisfaisant, en vérifiant que le F.R.F permet de faire face au Besoin de Financement Global de l'entreprise. Le tableau de financement traduit donc une synthèse de la politique financière poursuivie par l'entreprise et peut être exploité de diverses manières : •
Expression en valeurs relatives des diverses composantes du
tableau par rapport au total pour une approche globale ;
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Analyse fine de la structure et de l'évolution des emplois en
général et des catégories d'investissements en particulier pour identifier la stratégie de croissance (interne ou externe) ; •
Appréciation de la politique de désinvestissement ;
•
Analyse de la politique d'investissement de l'entreprise, de son
degré d'autonomie financière et du taux d'autofinancement de ses investissements ; •
Appréciation de la politique de dividendes de l'entreprise.
A titre indicatif, les ratios suivants peuvent être directement calculés à partir de la synthèse des masses du bilan et/ou du tableau d'Emplois et de Ressources37 : Autofinancement
C.A.F
Dettes de Financement
Ou Total Ressources
Total Ressources
Total Ressources
Acquisition et augmentation d'immobilisations
Distribution de bénéfices
Total emplois
C.A.F Variation F.R.F Variation B.F.G
Remboursement dettes de financement
Remboursement dettes de financement
Ou C.A.F
Autofinancement
6) Les limites du tableau de financement : 37
Op. Cite, R.BELKAHIA & H.OUDAD, "Finance d'entreprise Tome1", Edition GAËTEN MORIN, MAGHREB 2007, p.277.
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Le tableau de financement recèle de nombreuses informations, et constitue à ce titre un instrument valable d'analyse de la gestion financière de l'entreprise. Cependant, ce document n'échappe pas à des critiques en raison de ses insuffisances. La première limite de ce document est tout d'abord conceptuelle en raison des notions de C.A.F et de F.R.F qui sont avant tout des indicateurs comptables. La C.A.F est un concept hybride, dans le sens où elle est à la fois calculée avant rémunération des capitaux propres (dividendes), mais après rémunération des dettes financières (charges financières), et non pertinente dans la mesure où elle ne traduit qu'un potentiel de trésorerie, rarement disponible en pratique, du fait des variations positives du B.F.R de l'entreprise. Le concept de Fonds de Roulement Fonctionnel (F.R.F) n'est également pas exempt de critiques, du fait de l'ambiguïté de la notion de stabilité des ressources. Ainsi, par exemple, la partie à moins d'un an d'un emprunt est considérée comme stable, alors que des crédits de trésorerie revolving ne sont pas considérés comme stables, même s'ils sont permanents en pratique. Il y a également lieu de signaler la cœxistence des notions de F.R.F et de Fonds de Roulement Financier ou Permanent, qui ne peut que nuire à l'intérêt de ce concept dans la mesure où leur contenu est sensiblement différent. D'autres limites existent. Elles concernent le retraitement des opérations de crédit-bail, qui n'a pas été prévu par le P.C.M, et les titres et valeurs de placement qui sont classés dans le Besoin de Financement Global (B.F.G), alors qu'ils constituent dans beaucoup des cas de véritables placements de trésorerie. Enfin, on parle de l'absence de distinction au niveau du Besoin de Financement Global, entre les opérations d'exploitation et les opérations hors exploitation.
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Dans ce deuxième chapitre, on a pu soulever l’importance de certains concepts qui expriment et qui simplifient la notion d’équilibre financier, tels que le Fonds de Roulement et le Besoin en Fonds de Roulement, tout en montrant la différence qui existe entre ces deux concepts et les deux autres concepts dits Fonds de Roulement Fonctionnel et Besoin de Financement Global, cette différence qui trouve son origine dans l’approche utilisé pour déterminer chacun de ces éléments, qu’elle soit fonctionnelle (bilan) ou financière (bilan financier). On a exposé encore, les différentes méthodes de calcul de ces grandeurs tout en mentionnant pourquoi le faire. En outre, la détermination du Fonds de Roulement, du Besoin en Fonds de Roulement, et de la Trésorerie Nette a nécessité de soulever ce lien qui existe entre l’analyse financière et le Fonds de Roulement. Après avoir exposé et expliquer la notion d’équilibre financier, il s’avère important et obligatoire de montrer théoriquement comment se fait l’analyse de l’équilibre financier ou autrement dit comment peut on analyser l’équilibre financier en utilisant les données des états de synthèse ? La réponse était présentée par deux méthodes connues et citées par la plupart des analystes et des auteurs de la matière à savoir : la méthode des Ratios, et la méthode des Flux Financiers représentée par le Tableau de Financement qu’on l’a précédé par une exposition de ce qu’est la Capacité Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E 55 Marocaine
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d’Autofinancement. La première méthode est dite statique ou externe puisqu’elle utilisé par des analystes externes de l’entreprise leur permettant de fonder une opinion sur l’équilibre financier et la situation de trésorerie de l’entreprise à un moment donné. L’analyse des flux financiers vient compléter le diagnostic par une approche plus dynamique des mouvements financiers de l’entreprise au cours de l’exercice. Les flux financiers n’apparaissent explicitement ni dans le bilan, qui donne une photographie de l’entreprise à un moment donné, ni dans le C.P.C qui regroupe les flux réels de la période. La deuxième méthode est dite dynamique ou interne, parce qu’elle menée par l’analyste financier de l’entreprise elle-même
Chapitre 3 : Etude de cas : cas d'une Petite et Moyenne Entreprise Dans ce troisième chapitre, on va se référer aux deux premiers chapitres, et aux annexes situées à la fin de ce mémoire pour bien illustrer et coller la théorie avec la réalité économique. Ces annexes appartiennent à une Entreprise de taille moyenne (P.M.E), et qui travaille dans le domaine public par l'installation électrique dans le milieu rural. On va commencer par une définition de l'entreprise cible, tout en cachant son nom et son siège pour garder la confidentialité des données et le secret du métier, en citant son capital, sa taille, son chiffre d'affaires, son secteur, …etc. Ensuite, on appliquera ce qu'on vient d’exposer théoriquement dans les deux premiers chapitres, pour interpréter les différents résultats et les différentes grandeurs et rapports réalisés par cette entreprise durant deux exercices d’activité. Les données, les tableaux, et les différents états de synthèse des deux exercices sont trouvés à la fin de ce mémoire, et on va les utiliser pour décortiquer ce qui nous semble nécessaire pour compléter ce travail. À la fin, on essaiera de donner quelques remarques, recommandations, pour conclure ce modeste travail qu'on a essayé de le rendre simple mais stimulant son Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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lecteurs à réfléchir sur ce thème qu'on juge d'actualité et d'importance, et dans lequel on a trouvé pas mal de difficultés conceptuelles et professionnelles.
Section 1 : Introduction à l'Analyse Financière. Définition de l'entreprise : Nom :
x (confidentiel).
Siège :
MAROC.
Capital social ou personnel : Taille :
800 000,00 Dirhams. Petite et Moyenne Entreprise.
Chiffre d'affaires : Secteur : Statut juridique :
9 442 890,92 Dirhams. Marché publique, l'électrification du milieu rural, autrement dit B.T.P. Société à Responsabilité Limitée (S.A.R.L).
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I.
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Le Diagnostic Financier (D.F) A. Le Diagnostic Financier :
Le diagnostic peut être définit comme étant : "une démarche qui s'appuie sur l'examen critique de l'information comptable et financière fournie par les dirigeants de l’entreprise à destination des tiers, et qui commence par la collecte des informations, l’analyse attentive de ces informations, et la mise en œuvre des indicateurs significatifs. a.
Objectifs du Diagnostic Financier :
La réponse à la question de pourquoi le diagnostic financier peut être résumée comme suit : -
L'équilibre financier : deux méthodes pour le déterminer soit la
méthode statique (externe ou encore traditionnelle), soit par la méthode dynamique (interne ou encore contemporaine) ; -
La rentabilité : l'objectif est de juger si l'entreprise a réalisé des
investissements rentables par rapport aux capitaux engagés. b.
La démarche de Diagnostic financier :
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La démarche peut être schématisée comme suit : La collecte des informations
Externe : Bilan, C.P.C, tableaux,… etc. Interne : informations complémentaires. Points forts
L’analyse de ces informations
Points faibles La sélection des indicateurs significatifs
c.
Ratios, …etc.
Les types du diagnostic :
Check Up Types de D.G
Curatif
B. Les objectifs du Diagnostic Financier : Les objectifs se diffèrent, de l'entreprise elle-même qui utilise l'information financière pour avoir des décisions financières adéquates, aux tiers qui veulent porter un jugement sur la situation financière de l'entreprise. On peut résumer ces différents objectifs comme suit : - L'entreprise : l'objectif de l'entreprise en exploitant l'information financière est d'arriver à prendre les décisions financières jugées satisfaisantes et adéquates, en ce qui concerne les deux politiques d'investissement et de financement; - Les tiers : leurs objectifs diffèrent, les actionnaires et les épargnants cherchent une grande rentabilité avec un moindre risque. Par contre, les prêteurs cherchent plus de garanties que de Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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profits, ainsi les salariés cherchent à participer à la répartition de richesses et de la V.A.
C. Introduction à la comptabilité : par l’approche financière. a.
Qu’est qu’un bilan ?
On peut définir le Bilan en tant qu'un flash permettant de visualiser ou de décrire dans un moment donné ce que l'entreprise détient (Passif ou Ressources) et ce qu'elle doit (Actif et Emplois). Il joue un rôle primordial et majeur dans l’ana lyse financière de l’entreprise, et c’est à partir de lui qu’on puisse comprendre les autres états de synthèse. b.
L'actif du bilan :
L’Actif Immobilisé (A.I) :
En se référent à l'annexe 1 qui désigne l'Actif de l'entreprise, on trouve que l'A.I est de 3 632 814,01 DHs alors qu'il était pour l'exercice précédent de 2 297 693,75 DHs, c'est-à-dire une variation positive de 58,10% entre les deux exercices. En détaillant l'A.I, on trouve que l'entreprise n'a pas d'Immobilisations en Non Valeurs, les Immobilisations Incorporelles constituent 0.01% avec un montant de 941,57 DHs. Par contre, la majorité est formée par les Immobilisations Corporelles qui représentent 99,99% (100% pour l'exercice précédent) de l'A.I dont la grande partie sont des Constructions (1 650 971,07DHs). Ainsi qu'une absence des Immobilisations Financières 0DHs, puisque l'entreprise est une P.M.E non cotée et locale ce qui justifie encore l'absence d'Ecarts de Conversion Actif 0DHs. Enfin, on constate que l'A.I représente par rapport au total général d'Actif plus de 54%.
L'Actif Circulant (A.C) :
L'annexe 1 montre cette fois ci que l'A.C est d'un montant total de 2 404 565,49 DHs et 855 369,99 DHs pour l'exercice précédent, c'est-à-dire une variation positive de plus de 180%. L'A.C qui comporte les Stocks, qui sont d'un montant de 41 Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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700,00 DHs qui n'a pas varié, représentant 1,73% du total d'A.C, et qui est formé en totalité par les Matières et Fournitures Consommables, avec une absence totale des Marchandises 0DHs, des Produits en Cours 0DHs, des Produits Intermédiaires 0DHs, et des Produits Finis 0DHs (ce n'est plus une entreprise commerciale ou industrielle mais d'installation électrique BTP). Pour la deuxième composante de l'A.C à savoir les Créances de l'A.C, celles-ci sont d'un montant de 2 362 865,49 DHs (pour l'exercice précédent 813 669,99 DHs) avec un pourcentage de plus de 98% du total d'A.C dont la grande majorité est réservée aux Clients et Comptes Rattachés (1 868 982,99 DHs) et Etat – Débiteur (490 721,40DHs). Pour les deux composantes qui restent qui sont les Titres et Valeurs de Placement, et les Ecarts de Conversion Actif (Eléments circulants) sont nuls pour les raisons citées auparavant. Enfin, l'A.C représente presque 36% du total général d'Actif.
La Trésorerie Active (T.A) :
Pour la Trésorerie Active, qui est les moyens de règlement disposés par l'entreprise, elle est d'un montant de 683 324,71 DHs et de 789 214,99 DHs pour l'exercice précédent c'est-à-dire une variation négative de -13.41%. Elle est composé en général par les Chèques et Valeurs à encaisser soit un montant de 670 248,81 DHs c'est-à-dire plus de 98% du total de la T.A, les Banques et C.C.P sont nuls, et la Caisse, régies d'avances et accréditifs avec un montant de 13 075,90 DHs soit Presque 2% de la T.A. cette dernière représente plus de 10% du total général d'Actif. Le total général de l'Actif pour cet exercice est de 6 720 704,21 DHs, soit une progression de plus de 58% par rapport à l'exercice précédent qui était d'un montant total de 3 942 278,73 DHs, cela veut dire que l'activité de l'entreprise a évolué d'un exercice à l'autre. c.
Le passif du bilan.
Le Financement Permanent (F.P) :
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Comme on a exposé dans la partie théorique, le F.P se compose de cinq rubriques. L'annexe 2 montres que le total du F.P de l'exercice est de 2 650 652,56 DHs et de 988 000,26 DHs pour l'exercice précédent soit une variation positive de plus de 168%. Le total des Capitaux propres est de 1 555 015,00 DHs et de 986 029,92 DHs l'exercice précédent soit une variation positive de presque 58%, les Capitaux Propres représentent 58,66% du total du F.P. Pour les Capitaux Propres Assimilés sont nuls avec 0DHs. Concernant les Dettes de financement qui ont connu une variation remarquable entre les deux exercices le montant s'est passé de 1 970,34 DHs à 1 095 637,55 DHs formé totalement par les Autres Dettes de Financement, les Dettes de financement représentent 41,34% du total du F.P. pour les deux autres composantes qui restent sont nulles, Provisions Durables pour Risques et Charges 0DHs et Ecarts de Conversion Passif 0DHs. Le F.P constitue 39,44% du total général du Passif.
Passif Circulant (P.C) :
Le P.C de l'entreprise est de 3 282 376,85 DHs et de 2 617 092,41 DHs pour l'exercice précédent soit une variation positive de 25,42%. Il est formé dans sa totalité par les Dettes du Passif Circulant 3 282 376,85 DHs, presque 82% du total formé par les comptes Fournisseurs et comptes rattachés pour 1 402 482,94 DHs et les Comptes d'associés pour 1 287 295,69 DHs. Pour les deux autres composantes c'est-à-dire Autres Provisions pour Risques et Charges pour 0DHs et les Ecarts de Conversion Passif (éléments circulants) pour 0DHs. Le P.C constitue 48,83% du total général du Passif.
Trésorerie Passive (T.P) :
Le montant de la T.P est de 787 674,80 DHs et 337 186,06 DHs l'exercice précèdent soit une variation positive de 133,60%. Le compte Banques (soldes créditeurs) constitue 100% du montant de la Trésorerie Passive, le recours au compte Banques s'est passé de 337 186,06 DHs à 787 674,80 DHs. La T.P représente 11,72% du total général du Passif. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Enfin, le total général est de 6 720 704,21 DHs et de 3 942 278,73 DHs soit une variation positive de 70,42%. Donc, on peut déterminer les grandes masses du bilan fonctionnel en N comme suit :
Actif Immobilisé 3 632 814,01
Financement Permanent
Actif Circulant (Hors Trésorerie)
2 650 652,56 Passif Circulant (Hors Trésorerie)
2 404 565,49
3 282 376,85
Trésorerie active
Trésorerie Passive
683 324,71 6 720 704,21
787 674,80 6 720 704,21
II.
Le passage du bilan comptable au bilan financier. A.
Le Bilan Financier :
Le bilan financier est un bilan organisé en vue d'évaluer le patrimoine de l'entreprise et d'apprécier le risque de faillite à cours terme. Le passage du bilan comptable au bilan financier se fait à l'aide des retraitements et des reclassements de certains postes d'Actif et du Passif. Le passage du bilan comptable au bilan financier nécessite d'effectuer différents reclassements avant de grouper les postes de l'actif et du passif en masses homogènes, cela veut dire regrouper à l'actif et au passif des éléments patrimoniaux selon leurs échéances à plus ou moins d'un an. Les retraitements financiers du bilan comptable : 1)
Retraitements des immobilisations en non valeurs et
des actifs fictifs : Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Toujours en se référent à l'annexe 1, on remarque que l'entreprise ne possède pas des immobilisations en non valeurs. Et c'est la même chose pour les Ecarts de conversion-Actif. 2)
Retraitements des écarts de conversion-Passif :
Tel est le cas des Ecarts de Conversion-Actif, on remarque encore une absence des Ecarts de conversion-Passif, et la cause c'est que l'activité de l'entreprise ne dépasse pas le territoire du Maroc et n'a pas de relations économiques avec l'extérieur.
3)
La prise en considération des impôts latents sur
certains postes du passif : Les comptes concernés par ce type de retraitement, on retrouve les subventions d’investissement, les provisions réglementées et les provisions pour risques et charges, n’existent pas pour notre société étudiée. 4) •
Les éléments de la trésorerie-passive :
Les comptes courants associés créditeurs :
Il y a lieu de constater deux types de comptes courants associés créditeurs. Les comptes bloqués et les comptes non bloqués. •
Les comptes d’associés créditeurs bloqués sont considérés
comme des capitaux propres. •
Les comptes courants associés créditeurs non bloqués sont
considérés comme des éléments de la trésorerie passive. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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On considère les comptes d’associés créditeurs non bloqués et qui sont d’un montant de 1 287 295,69 DHs pour cet exercice N et étaient de 1 507 295,69 DHs l’exercice précédent, et on va les considérer en tant qu’éléments de Capitaux. •
Prise en compte des effets escomptés non échus :
Dans le cadre du Plan Comptable Marocain aucun retraitement n’est envisagé puisque le concours bancaire est déjà dans le passif de la trésorerie et l’effet est rattaché aux créances clients.
•
Les retraitements des engagements Hors Bilan : sûretés réelles,
engagements financiers, et crédit-bail : Les engagements donnés par une entreprise sous la forme de sûretés réelles (hypothèque, gage, nantissement, warrant) ou d’engagements financiers (aval, cautions) peuvent constituer un facteur de risque très important pour l’entreprise. C’est pourquoi l’analyste financier devra les étudier avec une grande attention. Donc, le Bilan Financier ou liquidité en N est comme suit : Actif Immobilisé
4 920
Financement Permanent
2 650 652,56
Actif Circulant (HT)
109,70
Passif Circulant (HT)
3 282 376,85
Trésorerie Active
2 404 565,4
Trésorerie Passive
2 074 970,49
9 683 324,71 8 007
8 007 999,90
999,90
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B. Le Compte des Produits et Charges (C.P.C). a.
Présentation du Compte des Produits et Charges :
Le CPC du Plan Comptable Marocain (P.C.M) est présenté en liste, et permet de dégager divers niveaux de résultats, qui traduisent les conséquences des opérations d’exploitation de l’entreprise, de sa politique de financement, de ses opérations non courantes et de l’impôt sur les sociétés. Dans les deux cas, le rappel des informations de l’exercice précédent est obligatoire.
b.
Les trois concepts fondamentaux : Bénéfice,
Rentabilité, liquidité : •
Bénéfice :
Il s’agit de la part des flux de fonds générés par l’activité bénéficiaire de l’entreprise (enrichissement) qui a le poids de l’impôt. Ce bénéfice est sensible à toutes les manipulations ayant pour but de réduire le montant de l’impôt sur les bénéfices et notamment les différentes dotations aux amortissements et provisions. •
Rentabilité :
Pour arriver à mesurer la rentabilité d’un investissement, il convient de comparer le montant dépensé pour l’investissement à l’ensemble des flux positifs générés par cet investissement. Il s’agit donc du solde entre les produits et les charges entraînant effectivement une entrée ou une sortie de fonds. Au contraire, la dépense associée aux dotations (amortissements ou provisions) est nulle ou tout au plus égale au coût de l’encre utilisé par le comptable pour ces écritures. •
Liquidité :
Le flux financier ou flux de liquidité effectivement généré par l’activité de l’entreprise diffère du cash-flow potentiel du fait que certains produits et charges ne Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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sont pas réglés comptant. Il s’agit notamment des achats qui peuvent être effectués à crédit (augmentation du crédit fournisseur) et à l’inverse des ventes qui ne sont pas réglées comptant (mais passent en augmentation de crédit client) ou même de l’augmentation de stocks qui n'a pas encore fait l’objet d’une vente et donc d’un règlement.
c.
Les résultats : d’Exploitation, Financier, Courant,
Non Courant, et le Résultat Net de l’exercice : Pour les différents résultats qu’on va citer ci après se trouvent en détail dans l’annexe 3 à la fin de ce travail. On va montrer comment ils se calculent tout en essayant de les commenter. 1)
Le Résultat d’exploitation (R.E) :
Le Résultat d’Exploitation = Produits d’exploitation - Charges d’exploitation.
Pour l’exercice N : Le R.E = 9 442 890,92 – (6 589 983,51+1 116 498,10+67 319,20+797 273,61+182 249,69)
Le R.E = 9 442 890,92 – 8 753 324,11 = 689 566,81 DHs. Pour l’exercice N-1 : Le R.E = 7 280 006,96 – (5 054 010,30+1 050 917,93+84 440,60+814 017,20+122 323,34)
Le R.E = 154 713,83 DHs. Donc, à partir des deux résultats calculés ci-dessus, on remarque que l’entreprise a dégagé un surplus de 689 566,81 DHs pour l’exercice N et 154 713,83 DHs l’exercice N-1, ce qui constitue un indicateur de performance commerciale de la société. 2)
Le Résultat Financier (R.F) :
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Le Résultat Financier = Les produits financiers - les charges financières. Pour l’exercice N : Le R.F = - 11 552,93 DHs. Pour l’exercice N-1 : Le R.F = 416,23 – 19 079,80 Le R.F = - 18 663,57 DHs. Le Résultat Financier est négatif pour les deux exercices, soit (11 552,93) DHs pour l’exercice et (18 663,57) DHs l’exercice précédent. Ce qui montre que l’entreprise n’a pas de produits financiers et a des charges financières, ce qui pose pas mal de questions sur la qualité de l’ingénierie financière de l’entreprise et de sa politique de financement. 3)
Le Résultat Courant (R.C) :
Résultat Courant = Résultat d’Exploitation
+
Résultat Financier
Pour l’exercice N : Le R.C = 689 566,81 + (- 11 552,93) Le R.C = 678 013,88 DHs. Pour l’exercice N-1 : Le R.C = 154 713,83 + (- 18 663,57) Le R.C = 135 634,03 DHs.
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 partir de ces deux résultats, qui sont successivement 678 013,88 DHs l’exercice N et 135 634,03 DHs l’exercice N-1, on peut dire que les opérations d’exploitation positives ont pu couvrir la négativité des opérations financières c'est-àdire celles de financement et de placement, ce qui montre que la société est plus performante en commercial par rapport au financier, qui doit le tenir en considération au future pour donner une meilleure image à ces tiers surtout les banquiers. 4)
Le Résultat Non Courant (R.Nn.C):
Résultat Non Courant = Les produits non courants - les charges non courantes. Pour l’exercice N : Le R.N.C = - 14 442,33 DHs. Pour l’exercice N-1 : Le R.N.C = - 8 039,49 DHs. Le R.N.C qui est obtenu à partir des opérations non courantes, ou encore dites par les auteurs français, exceptionnelles, c'est-à-dire qui ne sont pas relatifs à l’exploitation. On trouve que ce Résultat est négatif pour l’exercice N d’un montant de (14 442,33) DHs et de (8 039,49 DHs) l’exercice N-1. 5)
Le Résultat Net de l’exercice (R.N) :
Résultat Net = Total des Produits – Total des Charges Pour l’exercice N : R.Net = 9 442 890,92 – 8 764 877,04 R.Net = 593 051,02 DHs.
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Pour l’exercice N-1 : R.Net = 7 280 423,19 – 7 144 789,16 R.Net = 135 634,03 DHs. Mais, ce Résultat Net est différent lorsqu’on utilise le total des charges calculé à partir les trois annexes (4a, 4b et 4c) de DETAIL DES POSTES DES COMPTES DE CHARGES, qui contient deux autres éléments non calculés sur l’annexe 3 à savoir charges non courantes et les impôts sur les bénéfices. D’où le Résultat Net est égal pour : Pour l’exercice N : R.Net = 9 442 890,92 – 8 873 905,85 R.Net = 568 985,08 DHs. Pour l’exercice N-1 : R.Net = 7 280 423,19 – 7 176 564,60 R.Net = 103 858,59 DHs. Donc, dans les deux cas de figures cités en haut, on trouve que le Résultat Net est positif et proche d’atteindre 600 000,00 DHs, c'est-à-dire que l’exploitation a pu dégager un bénéfice positif d’une année à l’autre permettant à la société de survivre et de se développer. Ce bénéfice permet à l’entreprise en effet d’assurer la rémunération des capitaux propres, de faire face aux besoins de fonctionnement et de développement, et de se disposer des réserves suffisantes pour pallier les aléas de l’environnement et de la future. L’absence des bénéfices traduit une situation critique et révélatrice de déficiences de gestion importantes. De ce fait, le R.N qui est un critère clé du D.F doit être étudiée avec une attention particulière. Il faut signaler que, la rentabilité d’une entreprise suppose l’appréciation des résultats dégagés à chacun des niveaux reconnus comme significatifs pour porter un jugement réel et adéquat sur la qualité de la gestion, puisqu’on a vu que le R.F et le R.N.C étaient négatifs. Cela peut être expliqué comme une faiblesse dans la gestion Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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des opérations financières et des opérations non courantes (exceptionnelles) et qui peuvent affecter la situation de l’entreprise.
C.
L’état de Soldes de Gestion (E.S.G).
L’état des Soldes de Gestion (E.S.G) permet de visualiser à travers les soldes de gestion comment l’entreprise a généré son bénéfice et sa capacité d’autofinancement. La cascade des soldes permet de dégager plusieurs niveaux de mesure de la performance d’une entreprise. L’E.B.E y joue un rôle charnière en tant qu’indicateur de la performance économique de l’entreprise, et constitue également le point de départ de la mesure et de l’affectation du surplus monétaire. L’annexe 5 dans la fin de ce travail contient les données et les résultats qu’on va étudier ci après. a.
La Marge Brute sur Ventes en l’état (M.B.V) :
Marge Brute = ventes de marchandises en l’état – achats revendus de marchandises Pour notre société cible, on trouve que la formule change un peu en remplaçant ventes de marchandises en l’état par ventes sur travaux (suite à l’activité BTP de cette société). Pour l’exercice N : M.B.V = 9 442 890,92 DHs. Pour l’exercice N-1 : M.B.V = 7 280 006,96 DHs. On peut dire que la M.B.V est positive dans les deux exercices, soit 9 442 890,92 DHs en N et 7 280 006,96 DHs en N-1, c'est-à-dire une variation positive de presque 30%. Cela se justifie par a nature d’activité de l’entreprise qui ne possède pas un stock de marchandises. Pour les entreprises commerciales on peut utiliser la M.B.V par rapport au chiffre d’affaires hors taxes pour déterminer un seuil
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de rentabilité pour analyser la politique commerciale de l’entreprise par rapport aux concurrents. b.
La Production de l’exercice (P.E) :
Production = production vendue ± production stockée ± production immobilisée de l’exercice. Pour ce qui est de la production d’exercice, ça n’existe pas pour cette entreprise toujours pour la même raison (nature d’activité). L’entreprise n’a pas de Prestations de services, ni des stocks, ni des immobilisations produites pour ellemême. Cela nous prive de porter un jugement sur le niveau d’activité de l’entreprise, surtout que ses ventes (son chiffre d’affaires), qui traduisent le dynamisme commercial de celle-ci, s’approchent d’un million de Dirhams ne sont pas toujours significatives de l’activité réelle.
c.
La Valeur Ajoutée (V.A) :
Comme on l’a déjà souligné auparavant de ce travail, on utilisera la méthode soustractive pour déterminer la V.A. V.A = Marge Brute + Production – Consommation de l’exercice Avant de calculer la V.A des deux exercices, on doit comme même montrer comment se calcul la Consommation de l’exercice et la déterminer. Mentionnons ainsi que cette entreprise ressemble plus à une entreprise industrielle que commerciale, pour cela les consommations en provenance des tiers sont les Achats Consommés de Matières et Fournitures et les Autres Charges Externes. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Consommation de l’exercice = Achats Consommés + Autres Charges Externes Pour l’exercice N : Consommation = 6 589 983,51 + 1 116 498,10 Consommation = 7 706 481,61 DHs. Pour l’exercice N-1 : Consommation = 5 054 010,30 + 1 050 917,93 Consommation = 6 104 928,23 DHs. Donc, la Valeur Ajoutée est égal à : Pour l’exercice N : V.A = 9 442 890,92 - 7 706 481,61 V.A = 1 736 409,32 DHs. Pour l’exercice N-1 : V.A = 7 280 006,96 – 6 104 928,23 V.A = 1 175 078,74 DHs.
A partir des deux résultats de la V.A et qui sont de 1 736 409,32 DHs pour l’exercice N et de 1 175 078,74 DHs pour N-1, on constate que l’entreprise a réussi à créer de la valeur ajoutée pour les deux exercices soit une variation positive de 48%, ce qui va permettre à l’entreprise de trouver une ressource pour se développer et rémunérer les différentes parties prenantes. Ce concept sera donc préféré au chiffre d’affaires pour apprécier la taille et la contribution de l’entreprise et de ses facteurs de production à la richesse nationale, et qui mesure en effet l’apport réel de l’entreprise dans l’économie. d.
L’Excédent Brut d’exploitation (E.B.E) :
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E.B.E = V.A + Subventions d’exploitation – Impôts et Taxes – Charges du Personnel Pour l’exercice N : E.B.E = 1 736 409,32 – (67 319,20 + 797 273,61) E.B.E = 871 816,51 DHs. Pour l’exercice N-1 : E.B.E = 1 175 078,74 – (84 440,60 + 814 017,20) E.B.E = 276 620,94 DHs. L’E.B.E représente le résultat provenant du cycle d’exploitation et constitue à ce titre le premier solde significatif en termes de rentabilité. Pour notre entreprise, elle a réalisé un E.B.E positif pour les deux exercices soit un montant de 871 816,51 DHs l’exercice N et de 276 620,94 DHs l’exercice
N-
1, c'est-à-dire une variation positive de plus de 200%. C’est un résultat d’exploitation indépendant et neutre vis-à-vis de la politique de financement de l’entreprise, de la politique d’investissement et de renouvellement des immobilisations, de la politique fiscale et des éléments non courants. L’E.B.E apparaît comme la bonne mesure des performances industrielles et commerciales de l’entreprise. Tout comme la Valeur Ajoutée dont il découle, l’E.B.E doit être d’un volume conséquent pour permettre le bon fonctionnement de l’entreprise en assurant les prestations dues, vis-à-vis de différents agents économiques. e.
Le Résultat d’Exploitation (R.E) :
R.E = E.B.E +Autres Produits d’exploitation – autres charges d’exploitation + Reprises d’exploitation + Transferts de Charges – Dotations d’exploitation Pour l’exercice N : Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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R.E = 871 816,51 – 182 249,69 R.E = 689 566,82 DHs. Pour l’exercice N-1 : R.E = 276 620,94 – 122 323,34 R.E = 154 297,60 DHs. Comme c’était le cas pour les soldes précédents, l’entreprise a pu réaliser un R.E positif qui est de 689 566,82 DHs en N et qui était de 154 297,60 DHs en N-1 soit une variation positive de presque de 350%. L’entreprise montre encore une fois qu’elle est performante indépendamment de sa politique de financement et de ses opérations non courantes. Mais, on note que le R.E est calculé hors produits financiers, alors que ces derniers constituent une composante essentielle de la gestion globale de l’entreprise. f.
Le Résultat Courant (R.C)
Résultat Courant = Résultat d’exploitation +Produits Financiers – Charges Financiers Résultat Courant = R.E ± R.F Le R.F est déjà calculé dans la partie du C.P.C, c’est le même résultat et c’est la même manière de le calculer. Pour l’exercice N : R.C = 689 566,82 – 11 552,93 R.C = 678 013,88 DHs. Pour l’exercice N-1 : R.C = 154 297,60 – 18 663,57 Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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R.C = 135 634,03 DHs.
Le Résultat Courant résulte des opérations ordinaires ou habituelles de l’entreprise sur un plan industriel, commercial et financier, exclusion faite des éléments non courants et de l’incidence fiscale de l’impôt sur les résultats. L’entreprise continue à dégager des résultats positifs, le R.C est de 678 013,88 DHs en N et de 135 634,03 DHs en N-1 c'est-à-dire une variation positive qui s’approche de 400%. Le R.C doit être analysé par l’entreprise avec prudence, notamment si des transferts de charges importants sont effectués de l’exploitation dans le non courant. Des entreprises en situation de récession peuvent enregistrer les pertes importantes et les considérer comme des éléments non courants pour afficher un résultat positif. Le Résultat Courant est très prisé par les analystes financiers, qui lui appliquent l’imposition pour dégager un résultat net corrigé issu de l’activité normale de l’entreprise.
g.
Le Résultat Net Comptable (R.N.C) :
Résultat Net Comptable = Résultat Courant + Produits non courants – Charges non courantes – Impôts sur les résultats. R.N.C = R.C ± R.Nn.C – impôts sur les résultats Le R.N.C est calculé de la même manière qu’au C.P.C, il reste inchangeable pour l’E.S.G. Pour l’exercice N :
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R.N.C = 678 013,88 – (14 442,33 + 118 652,43) R.N.C = 544 919,13 DHs. Pour l’exercice N-1 : R.N.C = 135 634,03 – (8 039,49 + 23 735,95) R.N.C = 103 858,59 DHs.
Nous venons au dernier résultat de ce tableau qu’on l’obtient en corrigeant le Résultat Courant des opérations non courantes et en déduisant l’impôt sur les résultats. Malgré cette déduction, le R.N.C reste positif pour les deux exercices et atteint 544 919,13 DHs en N et 103 858,59 DHs en N-1 avec une variation positive énorme d’un exercice à l’autre soit plus de 400%. Cela mesure l’enrichissement réalisé par cette entreprise, et qui va permettre de déterminer ce qui lui reste après la répartition qui est faite entre les principaux intéressés tels que l’Etat et le personnel. Les associés ou encore propriétaires disposent ainsi du bénéfice net qui fera l’objet d’une nouvelle répartition au niveau de l’entreprise. Le Résultat Net bénéficie d’une grande diffusion auprès des tiers et il demeure le meilleur indicateur de la rentabilité de l’entreprise. Toutefois, sa signification est altérée par son caractère composite : des éléments courants et non courants. Cependant, une entreprise est considérée comme potentiellement rentable si son Résultat Net provient en grande majorité des éléments courants voire des éléments d’exploitation. Le résultat obtenu à cet égard est un résultat comptable. C’est ce dernier qui sera retraité afin de déterminer le résultat fiscal, base de calcul de l’impôt sur le résultat. Après avoir terminé cette introduction en Analyse financière, nous passons voir ce qu’est une analyse d’équilibre financier en déterminant le F.R, le B.F.R, et la Trésorerie Nette.
Section 2 : Analyse de l’équilibre financier. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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I. Notion d’équilibre financier. Selon cette approche d’analyse, il faut avoir un équilibre entre le degré de liquidité des éléments d'actif et celui d'exigibilité des éléments du passif, c'est-à-dire que les emplois à plus d'un an doivent être financer par des ressources pouvant demeurer à la disposition de l'entreprise pour une durée égale à la durée de vie de ces emplois.
A. Le Fonds de Roulement (F.R) : a.
Définition du F.R :
On peut le définir comme une ressource nette stable de l’entreprise ou bien une marge de sécurité représentée par la fraction des capitaux permanents qui n'est pas utilisée pour le financement des valeurs immobilisées, mais intervient pour le financement d'emplois liés à l'actif circulant et pour faire face au décalage pouvant se produire entre les sorties et les entrées des fonds.
b. 1) •
Calcul du F.R : Selon l’approche fonctionnelle : Par le haut du bilan : F.R.F = Ressources Stables - Emplois Stables
F.R.F = Capitaux Propres + Dettes à moyen et long terme - Actif immobilisé F.R.F = Financement Permanent – Actif Immobilisé L’exercice N-1
L’exercice N
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Capitaux Propres
986 029,92
1 555 015,00
Dettes de Financement
1 970,34
1 095 637,55
Actif immobilisé Fonds de Roulement Fonctionnel
2 297 693,75 (1 309 693,49)
3 632 814,01 (982 161,45)
N.B : Les montants trouvés entre parenthèses signifient qu’ils sont négatifs. On retiendra cette règle tout au long de ce travail. •
Par le bas du bilan :
F.R.F = A.C hors trésorerie (y compris la T.A) – P.C (y compris la T.P)
Stocks
L’exercice N-1 41 700,00
L’exercice N 41 700,00
Créances de l’actif Circulant
813 669,99
2 362 865,49
T.A
789 214,99
683 324,71
Passif Circulant
2 617 092,41
3 282 376,85
T.P Fonds de Roulement Fonctionnel
337 186,06 (1 309 693,49)
787 674,80 (982 161,45)
L’entreprise a réalisé un F.R.F négatif pour les deux années, en N-1 c’était de (1 309 693,49) DHs et en N est de (982 161,45) DHs, cela signifie que les ressources stables de l’entreprise n'ont pas pu financé la totalité des emplois stables. Les auteurs et les analystes financiers disent que c’est un cas rare (F.R.F négatif) mais valable pour certaines activités dont la mobilisation des capitaux n’est pas en bonne condition pour l’investissement et le financement des besoins d’exploitation nés. C’est le cas des grandes surfaces, par exemple MARJANE au MAROC, et les activités, telle que celle de ce cas pratique, disposent d’un potentiel de négociation très fort vis-à-vis de leurs fournisseurs et de leurs clients également. 2)
Selon l’approche financière :
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On va calculer le F.R en se basant sur le bilan financier déjà déterminé (paragraphe II de la section 1 de ce 3ème chapitre). Donc, le F.R pour l’exercice N est de : •
Par le haut du bilan : F.R = Ressources durables - Emplois durables
•
Capitaux Propres
L’exercice N 1 555 015,00
Dettes de Financement
1 095 637,55
Actif immobilisé Fonds de Roulement
4 920 109,70 (2 269 457,15)
Par le bas du bilan :
Stocks
L’exercice N 41 700,00
Créances de l’actif Circulant
2 362 865,49
T.A
683 324,71
Passif Circulant
3 282 376,85
T.P Fonds de Roulement Fonctionnel
2 074 970,49 (2 269 457,15)
On peut faire la même constatation que celle faite pour le F.R.F, puisque les deux sont négatifs.
B. Les besoins de financement du cycle d’exploitation. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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a.
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La nature des besoins :
Le fonctionnement du cycle d’exploitation exige la détention d’actifs physiques et financiers. On peut parler d’un terme « d’Argent Gelé » car le cycle d’exploitation induit un solde net de besoins, que l’on a analysés et que l’on peut regrouper en trois catégories : -
Des capitaux sont gelés en stocks ;
-
Des fonds sont gelés en créances sur la clientèle ;
-
Des dettes vis-à-vis des fournisseurs.
b.
Les fluctuations saisonnières :
Le montant des besoins de financement varie sans cesse sous l’effet des fluctuations de l’activité de l’entreprise. En même temps, les biens constituent l’origine de ces besoins se renouvellent. Ils sont caractérisés par une certaine vitesse de rotation. Les fluctuations proviennent soit des conditions d’approvisionnement, soit des conditions de vente. Les achats de matières premières peuvent être saisonnières, alors que les ventes sont régulières. Les ventes sont le plus souvent à l’origine des fluctuations saisonnières les plus importantes en raison de la variation des besoins de consommation suivant les saisons. Par contre, sauf le cas des matières premières périssables, la production est continue pour obtenir la meilleure efficacité de l’outil de production.
C. Le Besoin en Fonds de Roulement (B.F.R). a.
Definition :
Là encore, il faut retenir la même idée que celle citée pour le Fonds de Roulement. Il faut distinguer, d’une part le Besoin de Financement Global (B.F.G) qui est la différence entre l’A.C (H.T) et le P.C (H.T) que doit financer l’entreprise à la date du bilan et qui est calculé à partir du bilan comptable ou fonctionnel. D’autre Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E 55 Marocaine
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part, le Besoin en Fonds de Roulement calculé à partir du bilan financier (après les retraitements) et se diffère donc du Besoin de Financement Global.
b.
Mode de calcul :
B.F.G (B.F.R) = Actif Circulant (H.T) – Passif Circulant (H.T) Pour l’exercice N : B.F.G (B.F.R) = 2 404 565,49 – 3 282 376,85 B.F.G (B.F.R) = - 877 811,36 DHs. Pour l’exercice N-1 : B.F.G (B.F.R) = 855 369,99 – 2 617 092,41 B.F.G = - 1 761 722,42 DHs. Le B.F.G est négatif pour les deux années N-1 et N, respectivement un montant de (877 811,36) DHs en N et de (1 761 722,42) DHs en N-1. Cette situation est peut être due au terme moyen du compte « Fournisseurs » qui est supérieur à celui du compte « Clients ». Ce qui permet à cette entreprise d’éviter un décalage à financer entre ces deux comptes et de couvrir les besoins de financement du cycle d’exploitation. On parle dans ce cas là d’une ressource de financement.
D. La Trésorerie Nette (T.N). a.
Définition :
La trésorerie est le montant des disponibilités à vue ou facilement mobilisables possédés par une entreprise de manière à pouvoir couvrir sans difficultés les dettes qui viennent à échéance. b.
Mode de calcul :
Première méthode : Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Trésorerie Nette = F.R.F – B.F.G
F.R.F B.F.G Trésorerie Nette
N-1 (1 309 693,49) (1 761 722,42) 452 029,02
N (982 161,45) (877 811,36) (104 350,09)
N-1 789 214,99 337 186,06 452 029,02
N 683 324,71 787 674,80 (104 350,09)
Deuxième méthode :
Trésorerie Active Trésorerie Passive Trésorerie Nette
On peut calculer ainsi, la Trésorerie à partir le Fonds de Roulement et le Besoin en Fonds de Roulement :
F.R B.F.R Trésorerie Nette
N (2 269 457,15) (877 811,36) (1 391 645,78)
On constate que la T.N de l’entreprise était positive dans l’année N-1 d’un montant de 452 029,29 DHs. Malgré un F.R.F négatif de (1 309 693,49) DHs qui signifie que les ressources stables n’ont pas pu financer la totalité les emplois stables, le B.F.G négatif de (1 761 722,06) DHs vient pour corriger cette situation grâce à la faiblesse du compte Stocks qui se transforment rapidement en liquidités, et l’absence de décalage important entre le compte « Fournisseurs » et le compte « Clients ». Pour l’année N on peut dire que la situation est plus complexe puisque les grandeurs sont négatifs, c'est-à-dire que le F.R.F négatif de (982 161,45) DHs, le B.F.G est négatif de (877 811,36) DHs ce qui nous a donné une T.N négative de (104 350,09) DHs. La T.N négative peut être expliqué par l'incapacité de financement des emplois à court terme par les ressources à court terme. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Ainsi, selon l’approche financière, le F.R négatif absorbe la totalité de ressources constituées par le B.F.R. En fin les capitaux propres sont insuffisants par rapport aux immobilisations et la rentabilité de l'entreprise n'est pas en mesure de produire une trésorerie nette positive. Ä Dans ce cas l’entreprise reste toujours en dépendance à l'égard des banques qui lui accorde des emprunts pour financer ses emplois. Enfin, on peut dire que cette société qui présente une T.N tantôt excédentaire tantôt déficitaire, est dans une situation normale mais qu’elle doit l’analyser avec plus d’attention et de réflexion sur les éléments qui composent le F.R.F (F.R) et le B.F.G (B.F.R) qui déterminent cette trésorerie, c'est-à-dire trouver un équilibre en accroissant le haut de bilan (F.R.F, F.R) et réduisant le bas de bilan (B.F.G, B.F.R).
c.
Le Fonds Roulement minimum est-il nécessaire ?
Le F.R est une notion qui constitue à l’évidence le pivot de toute analyse financière. Même s’il n’y a pas de position unanime sur le niveau optimum du Fonds de Roulement, il est admis par tous les auteurs et les intéressés que l’existence d’un Fonds de Roulement positif est une nécessité pour la plupart des entreprises. Cette position a d’ailleurs été adoptée par B.A.M (Bank Al Maghrib), qui considère qu’une situation financière est déséquilibrée lorsque les Financement Permanent ne trouve pas intégralement l’Actif Immobilisé. Ainsi, on peut dire que le Fonds de Roulement minimum nécessaire par rapport auquel on va définir les Besoins en Fonds de Roulement est celui qui répond aux contraintes de la fonction de production et aux objectifs visés par l'entreprise. On a vu comment évaluer à partir de ces éléments constitutifs (actifs circulants et crédit « fournisseurs ») le besoin de financement du cycle d'exploitation. Il est plus difficile de définir l'attitude de l'entreprise à l'égard des conditions de maintien de l'équilibre financier. Tout recours à des crédits à court terme vient diminuer le degré d'autonomie de l'entreprise. Le risque financier du moins sous son aspect rupture de liquidité croît avec l'importance des crédits bancaires à court terme. Par contre, la diminution de l'encaisse oisive (durée et montant) vient augmenter la rentabilité. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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d.
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Les opérations hors exploitation :
On a retenu jusqu'ici, pour évaluer les besoins, les seules données de l'exploitation. Or, les opérations d'investissement et les opérations financières viennent affecter les actifs circulants et les dettes à court terme. Il peut en résulter un besoin de financement complémentaire. On a vu dans ce qui précède surtout pour les résultats calculés l’importance des éléments exceptionnels dits encore hors exploitation et leur influence sur les autres soldes qui les suivent (puisqu’ils sont négatifs) dans le C.P.C et l’E.S.G. L'entreprise doit donc toujours tenir compte, lors de l'évaluation du fonds de roulement minimum nécessaire, des besoins autres que ceux nés de l'exploitation.
E.
Analyse Financière et Fonds de Roulement :
Le Fonds de Roulement est un outil important de l'analyse financière ; il est une préoccupation permanente des responsables financiers de l'entreprise et des banquiers. Son rôle est cependant de plus en plus souvent contesté car s'il est parfois un bon indicateur de l'équilibre financier, son caractère statique restreint incontestablement sa signification. La notion de besoin en fonds de roulement qui lui est associée répond mieux aux besoins de l'analyse dynamique du fonctionnement de l'entreprise. Pour plus de détails sur la relation entre l’analyse financière et le Fonds de Roulement, le lecteur peut lire le titre E du deuxième chapitre auparavant dans lequel on a essayé de simplifier cette relation en reliant la solvabilité avec l’autonomie, la rentabilité, la croissance, et le F.R avec l’endettement.
II.
Analyse Financière externe (statique) et interne (dynamique).
L'analyse financière d'une entreprise consiste à étudier et interpréter sa situation financière, une bonne gestion doit être baser sur une bonne analyse et une
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bonne compréhension de l'entreprise et par suite la détection rapide des problèmes éventuels. A.
Analyse Statique : méthode des ratios.
a.
Méthode des Ratios Financiers :
L’analyse par les ratios est un art plus qu’une science. Pour être plus significative, l’analyse en termes de ratios doit respecter un certain nombre de principes : • Les ratios utilisés doivent être peu nombreux mais assez significatifs ; • Il faut éviter les jugements absolus des ratios ou leur donner une portée future très importante puisqu’ils ont été construits sur la base des données passées. b. 1)
Analyse de la rentabilité. Rentabilité économique :
Résultat Net ROA = Actif Total
Résultat Net Actif Total ROA
N-1 103 858,59 3 942 278,73 0,02
N 568 985,08 6 720 704,21 0,08
On peut calculer ce même rapport mais en utilisant cette fois ci la C.A.F par rapport à l’Actif total, puisque Les analystes préfèrent souvent des ratios calculés à partir des Cash-flows qui sont plus proches de la réalité financière. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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C.A.F Actif Total Ratio
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N-1 225 765.70 3 942 278,73 0.05
N 727 168,82 6 720 704,21 0.10
Les indicateurs de rentabilité économique permettent d’éclairer les investisseurs sur la rémunération des capitaux nécessaires à l’exploitation. Pour notre cas, on voit que cet indicateur est faible puisqu’il n’a pas pu dépasser 0,10 en N et 0,05 en N-1. Les propriétaires de cette entreprise peuvent utiliser ce ratio pour jouer sur l’augmentation de leur Résultat Net et de leur C.A.F. 2)
Rentabilité financière : Résultat Net
Rentabilité financière = Capitaux Propres
Résultat Net Capitaux Propres Ratio
N-1 103 858,59 986 029,92 0,10
N 568 985,08 1 555 015,00 0.36
Comme le ratio précédent, et pour les mêmes raisons on utilisera la C.A.F par rapport aux Capitaux Propres pour déterminer ce ratio :
C.A.F Capitaux Propres Ratio
N-1 225 765.70 986 029,92 0,22
N 727 168,82 1 555 015,00 0.46
Le ratio de la rentabilité financière permet d’appréhender la capacité de l’entreprise à servir un résultat à ses apporteurs de capitaux (associés, actionnaires, prêteurs) et à rémunérer ces derniers de façon à compenser le risque encouru. Pour l’entreprise X, on constate qu’elle a pu réaliser un ratio positif qui s’est évolué en passant de 0,22 en N-1 à 0,46 en N, et cela est peut être due à l’augmentation de la Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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bénéficiaire
de
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l’entreprise
(rentabilité
commerciale),
c'est-à-dire
l’augmentation de son chiffre d’affaires à 9 442 890,92 DHs, et à la bonne gestion des actifs et des passifs. Ainsi, il ne faut pas oublier à cet égard l’importance de la mesure de l’effet de l’endettement sur la rentabilité de l’entreprise et le choix entre fonds propres et endettement extérieur, ce choix qui ne peut être bénéfique que si la rentabilité économique est supérieure au coût de l’endettement. c. 1)
Analyse de la liquidité. La liquidité générale : Actif Circulant
Ratio de Liquidité Générale = Passif Circulant
A.C P.C Ratio
N-1 855 369,99 2 617 092,41 0,32
N 2 404 565,49 3 282 376,85 0.73
Ce ratio mesure le degré de couverture du passif à court terme par les actifs à court terme. Ce ratio doit être supérieur ou égale à « 1 ». Pour notre cas d’étude ce ratio est inférieur à 1 pour les deux années soit 0,32 en N-1 et 0,73 en N. Ainsi, cette constatation, le ratio est inférieur à la norme 1et plus, peut être expliquée par le fait que les actifs à court terme ne garantissent pas une marge importante de paiement du passif à court terme. En plus ce ratio est en hausse puisque l’A.C a augmenté plus que proportionnel que le P.C, sachant que les Créances de l’A.C sont évolués en N et les stocks sont restés stables pour les deux années. Pour bien apprécier la liquidité de l’entreprise, on doit recourir à d'autres ratios plus significatifs.
2)
La liquidité réduite :
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Actif Circulant - Stocks Ratio = Passif Circulant
N-1 813 699,99 2 617 092,41 0,31
A.C (hors stocks) P.C Ratio
N 2 362 865,49 3 282 376,85 0,71
On constate que même en calculant la liquidité de l’entreprise hors Stocks le Ratio ne change pas radicalement, il reste de 0,31 en N-1 et de 0,71 en N. On se demande pourquoi ? La réponse est peut être simple, on constate que la part des stocks dans l’Actif Circulant est faible et reste stable pour les deux années avec un montant faible de 41 700.00 DHs par rapport à l’évolution des Créances. Ainsi, on peut remarquer que l’entreprise est en mesure de rembourser en moyenne 31,5% en N-1 et 72% en N de ses dettes à mois d'un an en immobilisant la totalité de ses créances et de ses liquidités.
3)
La liquidité immédiate :
Disponibilités (T.A) Ratio = Passif Circulant
T.A P.C Ratio
N-1 789 214,99 2 617 092,41 0,30
N 683 324,71 3 282 376,85 0,20
Ce ratio mesure le degré des interventions de l'entreprise en utilisant ses disponibilités immédiates. On constate que ce ratio est faible même s’il presque similaire aux deux ratios de liquidité calculés en haut soit 0,30 en N-1. Ce n’est pas le cas pour l’exercice N, ce ratio est de 0,20 soit une différence de 0,50. Cela peut être expliqué par l’absence des ressources non employés, ou bien il est du à une mauvaise Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E 55 Marocaine
Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008
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du compté « Clients » qui représente la majorité de l’A.C (H.T). Ainsi, on peut ajouter que le ratio de liquidité immédiate exprime la partie de D.C.T qui peut être remboursé grâce aux disponibilités (T.A).
d.
Analyse de la structure financière :
La structure financière d’une entreprise est une notion très utilisée dans le langage de la finance d’entreprise. Elle intéresse tous les analystes et surtout les banquiers. L’étude de la structure financière se concentre sur l’étude du passif du bilan et plus précisément sur l’endettement et le choix des modes de financement.
1)
L’Autonomie financière : Dettes de Financement Ratio
= Passif
Dettes de Financement Passif Ratio
N-1 1 970,34 3 942 278,73 0.0000049
N 1 095 637,55 6 720 704,21 0,16
Capitaux Propres Ou R = Passif
Capitaux Propres Passif Ratio
N-1 986 029,92 3 942 278,73 0,25
N 1 555 015,00 6 720 704,21 0,23
On constate que le premier ratio d’autonomie financière est presque nul, il a légèrement évolué en passant de 0,0000049 en N-1 à 0,16 en N, cela montre que les Dettes de Financement représentent une faible partie sur le total du passif. Ce faible ratio peut être un indicateur de risque pour les créanciers de l’entreprise. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
55
Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008
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Ainsi, la constatation du deuxième ratio qui est de 0,25 en N-1 et 0,23 en N, montre qu’il n’a pas dépassé 0,5 c'est-à-dire que les capitaux propres n’ont pas pu au moins représenter la moitié du Passif. A partir de ce ratio trop faible, on peut dire que l’entreprise doit réfléchir avant de recourir à un financement par endettement puisque selon les mesures traditionnelles des banques la capacité d'emprunt de l’entreprise est saturée, sauf si son banquier à un autre point de vue.
2)
L’endettement à terme :
Dettes de Financement R.E =
Dettes de Financement ou R =
Cap. Propres
Cap. Propres ou R =
Financement Permanent
F.P
Comme on l’a souligné auparavant, ces ratios sont équivalents et ont la même signification. Pour cela on calculera le premier ratio :
Dettes de Financement Capitaux Propres Ratio
N-1 1 970,34 986 029,92 0,001
N 1 095 637,55 1 555 015,00 0,70
La constatation de ce ratio montre la grande variation entre les deux exercices, en N-1 ce rapport était purement faible soit 0,001 et cela peut être expliquée par le fait que l’entreprise est jugée autonome et dispose d’une capacité d’endettement plus importante. En N, ce rapport a progressé d’une façon marquante en arrivant à 0,70, ce qui exige à l’entreprise d’être plus prudente puisqu’il s’approche de 1. Ainsi, si ce rapport dépasse 1, la situation de l’entreprise, dans ce cas là, est jugée inquiétante.
3)
La capacité de remboursement des dettes à terme :
Afin de pouvoir inspirer la confiance de ses partenaires financiers, l’entreprise doit disposer d’une capacité d’endettement et en même temps d’une capacité de Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
55
Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008
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remboursement. La mesure de cette capacité de remboursement se fait à travers une comparaison entre les dettes à long et moyen terme et les flux de revenus générés par l’entreprise (sa C.A.F). Trois ratios permettent de mesurer cette capacité, seuls les deux premiers sont utiles pour notre cas, l’autre restant est à rejeter : Dettes de Financement Ratio 1 = Capacité d’Autofinancement
Dettes de Financement C.A.F Ratio
N-1 1 970,34 225 765,70 0,008
N 1 095 637,55 727 168,82 1,50
Ce ratio qui suppose que la totalité de la C.A.F est affecté au remboursement des emprunts et ne prend pas en considération les Charges Financières dans la mesure où elles seront prises en considération dans le calcul du deuxième ratio par rapport au résultat d’exploitation. Pour l’interprétation du présent ratio calculé, on constate qu’il était encore une fois trop faible soit 0,008 pour l’exercice N-1 ce qui indique que la C.A.F était totalement capable de rembourser les Dettes de Financement. Mais cette constatation n’est nullement part valable en N, puisque le rapport est de 1,50 due à une grande variation des Dettes de Financement non proportionnelle à celle de la C.A.F. Malgré cela, on peut dire que le banquier considère comme non risquée la situation de cette entreprise puisque les Dettes de Financement n’excédent la C.A.F que d’une année et demi (1,50). Les banquiers considèrent comme risquée la situation financière de toute entreprise dont les dettes à terme excédent cinq années de Capacité d’Autofinancement.
Résultat d’Exploitation Ratio 2 = Charges Financières N-1
N
Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
55
Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008 Résultat d’Exploitation Charges Financières Ratio
Abdelkader EL YAAGOUBI
154 297,60 19 079,80 8,08
689 566,82 11 552,93 59,68
On constate à partir de ce deuxième rapport, qui était de 8,08 en N-1 et de 59,68 en N, que les Charges Financières sont totalement couvertes par le Résultat d’Exploitation.
e. ratios.
Les limites et les insuffisances de la méthode des
La simplicité de la méthode des ratios et son intérêt pratique ne doivent pas masquer les insuffisances et les limites qu’elle connaît. On va citer quelques exemples de ces limites. 1)
Les ratios et l’information comptable :
Le calcul des ratios est établi à partir des informations et des données contenues dans les états de synthèse de l’entreprise. Or, la comptabilité fondée sur l’enregistrement des opérations en coûts historiques et le phénomène permanent d’inflation, font que l’information comptable est déformée.
2)
Les ratios et les stratégies d’entreprise :
Une entreprise investit et lance un nouveau produit qui va lui permettre de se positionner en leader sur son marché et de réaliser des bénéfices très importants dans un délai de deux à trois ans. Il est clair que les ratios calculés avant cette échéance ne sauront renseigner l’analyste financier, ni sur la situation actuelle, ni sur les profits à venir.
3)
Les ratios et le facteur humain :
Bien des entreprises ne doivent leur succès ou leur situation florissante qu’à un seul dirigeant ou à une petite équipe en place. Ceci est particulièrement vrai pour les Petites et Moyennes Entreprises (P.M.E), telle que notre cas pratique. En l’absence Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
55
Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008
Abdelkader EL YAAGOUBI
d’une structure de relève crédible et compétente, il suffit que l’animateur principal décède pour que les tiers s’inquiètent et que l’avenir de l’entreprise s’assombrisse. Ce type de situation échappe complètement aux ratios élaborés à partir de données chiffrées. 4)
Les ratios et les stratégies de groupe :
Les ratios calculés pour une entreprise considérée isolément et éventuellement comparés à ceux d’une entreprise concurrente peuvent paraître bons ou mauvais. Même si l’entreprise fait partie d’un groupe, leur signification sera assez relative car ils n’expriment plus le résultat d’une stratégie propre à l’entreprise, mais celui d’une stratégie de groupe qui peut en être éloignée.
B.
Analyse Financière dynamique : Capacité d’Autofinancement, et Tableau de Financement.
Pour se maintenir et se développer, l’entreprise doit procéder à des investissements de renouvellement ou d’expansion, faire face à la dépréciation de ses actifs et à des risques divers et assurer le financement de son Besoin en Fonds de Roulement. Elle peut choisir soit un financement externe tels que le crédit bancaire, … etc., ou un financement interne représente par l’Autofinancement. On étudiera cette dernière ressource, par le calcul de la C.A.F et de l’A.T. a.
Mesure et signification de la C.A.F :
Le P.C.M définit la Capacité d’Autofinancement comme une ressource de financement générée par l’activité de l’exercice, avant toute affectation du Résultat Net, et calculée selon les dispositions indiquées dans l’E.S.G. Pour bien cerner cette notion, il convient d’en examiner le mode de calcul. 1) Le calcul de la Capacité d’Autofinancement à partir le Résultat Net (méthode indirecte) :
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55
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Abdelkader EL YAAGOUBI
Le P.C.M propose de calculer la Capacité d’Autofinancement à partir du Résultat Net comme il indiqué sur l’Annexe 5 (E.T.I.C) (voir également p.75 de ce mémoire) : Capacité d’Autofinancement (C.A.F) – Autofinancement :
544 919,13
Exercice Précédent (N-1) 103 858,59
182 249,69
122 323,34
Exercice N 1
Résultat Net de l'Exercice
2
+ Dotation d'Exploitation
3
+ Dotation Financières
4
+ Dotation Non Courantes
5
-
Reprises d'Exploitation
6
-
Reprises Financières
7
-
Reprises Non Courantes
8
-
Produits Cessions Immobilières
9
+ Valeurs Nettes d'amortissement des Immobilisations Cédées
I 10 II
416,23
Capacité d'Autofinancement -
727 168,82
225 765,70
727 168,82
225 765,70
Distribution de Bénéfices Autofinancement
Comme
son
nom
l’indique
la
C.A.F
détermine
les
possibilités
d’Autofinancement de l’entreprise. Ainsi, la C.A.F de l’entreprise étudiée reste positive, elle était de 225 765,70 DHs en N-1 et elle est de 727 168,82 DHs en N, soit une variation positive de 222,09%. Plus la C.A.F de cette entreprise est grande, plus ses possibilités financières sont grandes. Non seulement la C.A.F permet le financement des investissements et/ou le remboursement des emprunts, mais elle accroît également le potentiel d’endettement. On a vu dans le calcul des ratios comment la C.A.F détermine également la capacité de remboursement des dettes à Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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terme. Cette méthode de calcul part d’une approche résolument microéconomique, orientée davantage vers les décideurs privés et les banquiers. 2) Le calcul de la C.A.F à partir de l’E.B.E (méthode directe) : Le calcul de la C.A.F selon la méthode soustractive à partir de l’E.B.E s’inscrit davantage dans une démarche macroéconomique chère aux comptables nationaux. La C.A.F constitue dans un reliquat plutôt qu’un agrégat comme dans la méthode précédente. Exercice N
Exercice Précédent
871 816,51
N-1 276 620,94
Autres Charges d’exploitation.
11 552,93
19 079,80
Charges Financières.
14 442,33
8 039,49
Charges Non Courantes.
118 652,43
23 735,95
-
E.B.E Charges décaissables :
Impôts sur les Résultats + Produits encaissables : Autres Produits d’exploitation. Transferts de charges. Produits Financiers. Produits Non Courants Capacité d’Autofinancement
416,23 727 168,82
225 765,70
On constate qu’on a pu déterminer le même résultat pour la C.A.F. Mais ce qui change pour cette méthode soustractive, c’est qui la marque plus que la méthode indirecte, c’est son caractère potentiel ou théorique de la C.A.F apparaît clairement, car elle s’obtient par la différence entre les produits encaissables et non calculés et les charges décaissables et non calculées. En fait, la C.A.F correspond à la différence entre les produits encaissés et les charges effectivement décaissées si et seulement s’il Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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n’existe pas de décalage de trésorerie, c'est-à-dire si les produits et les charges se traduisent par des encaissements et les décaissements immédiats et intégraux. 3) Mesure et signification de l’autofinancement : L’Autofinancement constitue le ‘surplus monétaire (ressource) généré par l’entreprise et conservé durablement pour assurer le financement de ses activités’. On le calcule en rattachant de la C.A.F les distributions ou retraits de bénéfices intervenus au cours de l’exercice. Autofinancement = C.A.F – dividendes distribués au cours de l’exercice L’Autofinancement pour notre cas, et comme il est déterminé dans le tableau précédent, reste le même et il est égal à la C.A.F, car l’entreprise n’a pas distribué de bénéfices pour les deux exercices. A partir de cette constatation, on peut dire que la C.A.F constitue le maximum de ressources que l’entreprise pourrait consacrer à l’A.T, chose recherchée par ce type d’entreprises (P.M.E) puisqu’elle leur permettent de garder leur autonomie financière, managériale, et de prise de décisions, loin d’une dilution du pouvoir ou du bénéfice. Mais, l’entreprise va se trouver obligé, dans mon point de vue, de recourir à l’endettement externe pour financer son expansion et pour financer ses opérations d’exploitation et ses besoins urgents.
4) Analyse critique des concepts de Capacité d’Autofinancement et d’Autofinancement : Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
55
Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008
Abdelkader EL YAAGOUBI
C.A.F Avantages : Un indicateur central du
A.T Sur le plan stratégique : l’A.T
diagnostic financier de la
confère à l’entreprise des degrés de
rentabilité de l’entreprise.
liberté
Elle représente le plafond
en
matière
de
choix
d’investissements.
que l’entreprise peut
Sur le plan financier : l’A.T
consacrer au paiement des
constitue un facteur d’indépendance
charges autres que celles
financière appréciable. Il permet à
liées à la réalisation des
l’entreprise de limiter le recours à
ventes.
l’endettement (jugé très coûteux) et améliore donc sa rentabilité, en réduisant
Inconvénie
nts :
hétérogène.
Son Elle
caractère
le
poids
des
charges
financières. Diminution ou même pour ce cas une absence totale des bénéfices
intègre
aussi
distribués.
bien les éléments courants
Il est souvent insuffisant pour
que les éléments non
financer les grands investissements.
courants.
Apparence
gratuite
de
l’autofinancement peut entraîner des investissements dont la rentabilité est nulle. b.
L’analyse financière dynamique : Tableau de
Financement : Alors que l’analyse financière statique basée sur le bilan permet de fonder une opinion sur l’équilibre financier et la situation de trésorerie de l’entreprise à un moment donné, l’analyse des flux financiers vient compléter le diagnostic par une approche plus dynamique des mouvements financiers de l’entreprise au cours de l’exercice. 1)
L’intérêt du Tableau de financement :
Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008
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Le Tableau de Financement fait ressortir les mouvements financiers intervenus au cours d’un exercice, c'est-à-dire les ressources nouvelles dont l’entreprise a disposé et les emplois auxquels elle a procédé.
2)
La présentation fonctionnelle du tableau de financement :
Avant de présenter la structure du Tableau de Financement, on commence par une présentation littéraire de ce Tableau. Celui-ci s’intéresse à l’ensemble des activités de l’entreprise, et permet d’expliquer l’évolution de l’équilibre financier et de la situation patrimoniale de l’entreprise, à travers l’évolution de la variation du Fonds de Roulement Fonctionnel (F.R.F). L’évolution de la variation du Besoins en Fonds de financement Global (B.F.G) permet d’établir la relation fondamentale de la trésorerie. De la même façon que ce qu’on a fait auparavant, mais cette fois en calculant la variation, donc on a : Variation Trésorerie = Variation F.R.F – Variation B.F.G Avant de procéder à la présentation du contenu du Tableau de Financement, voici au début les retraitements prévus par le P.C.M. 3)
Les retraitements nécessaires :
Les Ecarts de conversion actif ou passif ;
Les Ecarts de réévaluation ;
La prime de remboursement des obligations ;
Les virements de compte à compte.
Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008 4)
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Structure du Tableau de Financement :
Le Tableau de Financement du P.C.M comporte deux parties : la Synthèse des Masses du bilan et le tableau des Emplois et Ressources. •
LA SYNTHESE DES MASSES :
Tableau de Financement de l’exercice (modèle normal) : Synthèse des Masses, l’entreprise X est le suivant : Synthèse des Masses Masses
Exercice
Exercice
Variations a – b Emplois
N
1 F.P 2
Moins l’A.I
Ressources
N-1
2 650 652,56
988 000,26
3 632 814,01
2 297 693,75
+1 662 652,3 1 335 120,26
= 3
F.R.F
(1- 2) (A) (1 309 693,49) (982 161,45)
4 A.C 5
Moins P.C
= 6 B.F.G (4 – 5) (B) 7 T.N (Actif–Passif) (A–B)
327 532,04
2 404 565,49
855 369,99
3 282 376,85
2 617 092,41
+ 665 284,44
(877 811,36)
(1 761 722,42)
883 911,06
452 029,02
556 379,11
(104 350,09)
+1 549 195,5
On constate dans ce tableau de Synthèse de Masses que, la première variation du F.P entre les deux exercices qui est de 1 662 652,30 DHs est supérieure à celle de l’A.I qui est de 1 335 120,26 DHs, ce qui a donné une ressource nette de 327 532,04 DHs. Ainsi, la variation de l’A.C est de 1 549 195,50 DHs supérieure à la variation du P.C qui est de 665 284,44 DHs, ce qui engendré un emploi net de 883 911,06 DHs. Ces variations se résultent par une Trésorerie Nette, obtenue par la différence entre le Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
55
Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008
Abdelkader EL YAAGOUBI
F.R.F et le B.F.G, égale à 556 379,11 DHs qui va diminuer les ressources de l’entreprise. •
LE TABLEAU DES EMPLOIS ET RESSOURCES :
Emplois et Ressources Exercice Emplois Ressources Stables de l’exercice (flux) Autofinancement Capacité d’Autofinancement Distribution de bénéfices Cessions et réductions d’immobilisations Cessions d’immobilisations incorporelles Cessions d’immobilisations corporelles I Cessions d’immobilisations financières Récupérations sur créances immobilisées
Ressources 727 168,82
(A) 727 168,82 (B)
Augmentation des capitaux propres et assimilés (C)
Augmentation de capital, apports Subventions d’investissement Augmentation des dettes de financement (D) (nettes de primes de remboursement) TOTAL 1 Ressources Stables (A+B+C+D)
727 168,82
Emplois et Ressources (suite)
Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
55
Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008
Abdelkader EL YAAGOUBI
Emplois stables de l’exercice (flux) Acquisitions augmentations d’immobilisations (E) Acquisitions d’immobilisations incorporelles a Acquisitions d’immobilisations corporelles b Acquisitions d’immobilisations financières Augmentation des créances immobilisées
1 000,00 1 516 369,95
Remboursent des capitaux propres
(F)
Remboursement des dettes de financement
(G)
II Emplois en non valeurs
650 089,04
(H)
TOTAL 2 Emplois Stables (E+F+G+H) Variation du Besoin de Financement Global (B.F.G) Variation de la Trésorerie
2 167 458,99
Total Général
2 167 458,99
883 911,06 556 379,11 2 167 458,99
a = valeur brute en N – valeur brute N-1, soit 1 000,00. b = 4 136 488,11 – 2 620 118.16 = 1 516 369,95 Pour ce qui est de l’interprétation de ce Tableau de Financement, on peut dire qu’on a constaté que les ressources sont composées par l’Autofinancement avec 727 168,82 DHs, la variation du B.F.G avec 883 911,06 DHs, et de la Trésorerie Nette avec 556 379,11 DHs. Alors que les emplois sont formés en général par les acquisitions d’immobilisations corporelles, soit 1 516 369,95 DHs. Ainsi, on peut retenir les mêmes constatations que celles faites lorsqu’on a parlé du F.R.F et du B.F.G, et les mêmes remarques faites en calculant le ratio d’autonomie financière. On peut ajouter que cette entreprise n’a pas une politique de dividendes ou autrement dit de distribution de bénéfices.
Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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Abdelkader EL YAAGOUBI
Chapitre 4 : Recommandations, et Propositions. Dans ce dernier chapitre, je me suis trouvé incapable d’adresser des recommandations et des propositions, au vrai sens des deux mots, mais juste comment je vois moi cette P.M.E Marocaine et l’environnement dans lequel elle travaille, tout en commençant par une description de ses points forts et de ses points faibles, puisque le fait de proposer des vraies solutions nécessitent plus d’études et un échantillon suffisant, avec une certaine capacité d’avoir toutes les informations nécessaires. Mais, je préfère comme même ouvrir un débat sur les théories financières qui tiennent en compte ce qu’on appelle la structure financière, et la recherche d’une structure jugée optimale (s’elle existe bien sûr). Et là, je limite le débat sur deux théories qui me semblent importantes et de grande utilité à savoir : la théorie de Gouvernance, et la théorie de Dénaturation des P.M.E. En ce qui me concerne pour ce travail, je souligne très bien que je ne vais pas entrer dans les détails, puisque j’ai déjà dit au début que j’ai essayé face aux contraintes de limiter mon sujet (méthodologiquement un sujet vaste égal l’incapacité de le maîtriser et donc de convaincre), mais de donner une idée générale sur ces deux théories. Tout en laissant au lecteur de ce mémoire, l’opportunité de développer ces connaissances à propos de tout ce qu’on a exposé et ce que on exposera par la suite.
A.
Recommandations, et propositions :
La présente entreprise représente un exemple simple mais plein de sens et d’explications de la réalité de la majorité des P.M.E Marocaines (et non pas toutes). Je pense que je peux (à partir de mon expérience et de ma formation) déterminer les points forts et les points faibles, et de proposer à cette entreprise des solutions :
a. Les points forts : Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
55
Mémoire de fin d’études M.B.F : 2007/2008
Abdelkader EL YAAGOUBI
Les points forts que j’ai pu ressortir à partir de mon stage sont les suivantes : •
L’entreprise est parmi les premières entreprises d’électrification
dans sa région ; •
L’activité de l’entreprise est d’une grande importance, elle
bénéficie d’une clientèle sûre et loin du risque de défaillance, elle peut même s’implanter dans d’autres régions pourquoi pas d’autres pays ; •
L’entreprise évolue rapidement et augmente son activité, ce qui
se traduit par la variation positive de ses chiffres ; •
L’évolution de l’entreprise se traduit par un rentabilité
remarquable, puisque son Résultat Net qui a passé de 103 858,59 DHs en N-1 à 544 919,13 DHs en N ; •
Le B.F.R de l’entreprise est négatif, ce qui montre que
l’entreprise est capable d’éviter un décalage financier et de couvrir ses besoins de financement ; •
Les opérations non courantes et les opérations financières sont
presque absentes ou d’une influence légère pour cette entreprise, ce qui permet à cette dernière d’éviter leur impact sur son cycle d’exploitation ; •
L’entreprise peut bénéficie de la protection de l’Etat, et donc
mettre des barrières à l’entrée pour les nouvelles entreprises soucieuses de s’implanter.
b.
Les points faibles :
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Les points faibles de cette entreprise se limitent au niveau financier, puisqu’on n’a pas des informations sur ses niveaux commercial, personnel (ressources humaines) et managérial : •
L’entreprise a réalisé un Fonds de Roulement négatif pour les
deux exercices N-1 et N, ce qui peut se justifier par une forte augmentation des acquisitions d’immobilisations surtout corporelles devant une certaine faiblesse de ses capitaux propres ; •
La Trésorerie Nette est négative en N, ce qui peut être expliqué
par l'incapacité de financement des emplois à court terme par les ressources à court terme, et risque les ressources de l’entreprise ; •
On a vu que le ratio de liquidité générale est inférieur à la norme
1 et plus, ce qui explique que les actifs à court terme ne garantissent pas une marge importante de paiement du passif à court terme. Ainsi, l’entreprise a une capacité d’intervention limitée en utilisant ses disponibilités immédiates (faible ratio de liquidité immédiate) ; •
L’autonomie
financière
de
l’entreprise
et
sa
capacité
d’endettement sont sensibles. A partir les deux ratios calculés de l’autonomie financière et de capacité d’endettement, on trouve que la situation de l’entreprise est plus inquiétante et risquée en N par rapport à N-1, puisqu’il y avait une variation importante des Dettes de Financement plus que proportionnelle de celle des Capitaux Propres. c.
Propositions :
Après avoir déterminé quelques points forts et points faibles de cette entreprise, les solutions peuvent être comme suite :
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L’entreprise peut recourir à un renforcement de ces capitaux
propres par les apports de ses associés (en nature ou en numéraire), pour faire face à l’augmentation de l’Actif Immobilisé ; •
Essayer de stimuler la Trésorerie pour pouvoir financer les
emplois à court terme, et rembourser les Dettes à Court et Moyen terme ; •
L’entreprise
doit
essayer
de
rectifier
sa
politique
de
financement, par le recours aux fonds propres et à ressources stables pour éviter ou bien limiter le coût de l’endettement extérieur surtout le crédit bancaire. B.
Théorie de Gouvernance et théorie de Dénaturation :
Tout phénomène financier peut s'appréhender comme un transfert temporel de richesse, lequel est fondamentalement risqué. Aucun agent économique n'est certain de la richesse réelle qu'il percevra à la fin du contrat qui réglemente ce transfert. Le risque encouru varie dans sa nature et dans son intensité, selon le support du transfert, c'est-à-dire en fonction du type d'actif utilisé. Les deux dimensions fondamentales du raisonnement financier sont donc le temps et le risque. La théorie financière a pour objectif principal l'explication et la compréhension des différents phénomènes financiers, par exemple la création de valeur par les entreprises. Son champ d'investigation ne se limite pas à l'étude des seuls marchés financiers ; il inclut également une étude approfondie des différentes décisions financières de l'ensemble des agents économiques et notamment des firmes. A ce dernier titre, la théorie financière devrait jouer à terme le même rôle, vis-à-vis de la gestion financière, que la science physique par rapport à l'art de l'ingénieur et conduire
à
l'élaboration
d'une
technologie financière. L’une des questions
importantes et majeurs de la finance est la possibilité ou la capacité d’atteindre une structure financière optimale que pas mal de théories ont essayé de la répondre
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(théorie d’équilibre financier, modèles actuariels, l’apport de Modigliani et Miller 1958, …etc.).
Les théories qui ont essayé d’expliquer les phénomènes financiers sont nombreuses et différentes, ce qui a donné naissance à des divergences entre ces théories. Les explications philosophiques et idéologiques sont contradictoires, émanant des auteurs tels que Machiavel, Kant, ou encore Locke et Marx. Chacun de ces penseurs donne sa propre conception selon ses préférences, ses objectifs, et ses appartenances. Malgré cette diversité, on compte exposer les deux théories jugées d’actualité et qui sont : la théorie de Gouvernance qui trouve ses origines dans d’autres théories plus anciennes, et la théorie de Dénaturation des P.M.E qui essaie de trouver une réponse aux problématiques posées par ce type de sociétés, qui représentent une part importante dans presque tous les pays du monde. Pour Mr. Stéphane TRÉBUCQ38, il pense que préalablement à la présentation des théories de la gouvernance, et à la construction d'une typologie, il semble souhaitable d'apporter quelques précisions historiques à leur propos. Si l'on retient la base de données Umi-Proquest référençant les articles de revues anglosaxonnes, l'un des premiers articles mentionnant le thème de la gouvernance, figure dans la revue américaine Industry Week (Perry 1975). La gouvernance ('corporate governance') est alors listée parmi les grands thèmes appelés à mobiliser les entreprises en vue de transformer, à terme, leur mode d'organisation. Mais ce n'est qu'à partir des années 90 que le sujet prendra un réel essor, à la suite du rapport Cadbury (1992) et de la montée en puissance des investisseurs institutionnels Si l'ensemble de ces publications se réfère, plus ou moins explicitement, aux théories pré-existantes, il n'en demeure pas moins vrai que la gouvernance a été largement appréhendée en fonction des différents prismes disciplinaires inhérents aux sciences de gestion. Durant la période 1985-1996, la gouvernance apparaît en effet comme un thème relevant plus particulièrement de la stratégie. En revanche, entre les années 1997 et 2001, la majorité des articles associe la gouvernance à la finance. Quant à l'année 2002, suite à la falsification de certains comptes de sociétés 38
Maître de conférences à l'Université Montesquieu Bordeaux IV.
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américaines, elle fait de la gouvernance une thématique rattachée principalement à la comptabilité, et accessoirement à la finance. Dans un article publié en 1976, Jensen & Meckling intégrant la théorie de l'agence, la théorie des droits de propriété et la théorie financière afin d'aboutir à une théorie de la structure de propriété de la firme, a inspiré la plupart des recherches menées ultérieurement dans une optique financière. L'orthodoxie retient comme objectif assigné au dirigeant (agent) la maximisation de la richesse de l'actionnaire (principal), et la nécessité de contrôler le dirigeant afin de limiter l'expression de son opportunisme (Williamson 1985). En réaction à ce courant de pensée, Freeman et Reed (1983) recommandent d'élargir le cadre d'analyse de l'agence, trop focalisé sur le seul intérêt des actionnaires, et ce, afin de mieux orienter la stratégie de la firme. L'entreprise est alors censée servir non pas l'intérêt exclusif des actionnaires, mais aussi celui de la société toute entière. Les dirigeants sont alors incités à prendre en considération les intérêts, parfois contradictoires, de toutes les parties prenantes, c'està-dire, selon l'acception la plus large, l'ensemble des groupes ou individus identifiables pouvant affecter ou être affectés par la poursuite des objectifs de la firme. D'autres chercheurs, spécialisés en 'organizational behavior', ont élaboré, à partir de 1989, la théorie dite de l'intendance ('stewardship theory'), plus particulièrement centrée sur la question des motivations du dirigeant (Donaldson & Davis 1989, Donaldson 1990). Selon Davis, Schoorman et Donaldson (1997), la théorie de l'intendance a été introduite afin d'étudier les relations entre acteurs, en se basant sur des hypothèses comportementales différentes de celles du paradigme dominant, lequel est fondé sur la théorie de l'agence. La question du partage de la valeur entre les différentes parties prenantes n'est donc pas primordiale dans la théorie de l'intendance. L’une des formalisations récentes est celle, dans un article plus récent, de Jensen 2000 qui s'élève formellement contre une théorie préconisant la maximisation des richesses en faveur de l'ensemble des parties prenantes. De son point de vue, il s'agit là d'une tentative de politisation de la fonction objectif de la firme, a priori nuisible. Il considère que le seul indicateur valable de la performance doit demeurer la Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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création de valeur actionnariale, et ce, dans une optique de long-terme. Quant aux problèmes d'abus de situations monopolistiques ou d'externalités négatives, ils doivent rester sous la responsabilité exclusive des Etats et des gouvernements. Aussi, toute dépense engagée au nom du principe de responsabilité sociale ou sociétale ne pourrait, toujours selon Jensen (2000), que pénaliser la compétitivité des entreprises placées dans un environnement concurrentiel. Selon Lazonick & O'Sullivan (2000), le credo de la maximisation de la valeur actionnariale, si tant est qu'il puisse être mis en œuvre, appartient clairement à une vision idéologique de la gouvernance. L'origine de ce courant doit être replacée dans son contexte historique, celui des années 70, une période où la plupart des entreprises américaines étaient confrontées à de sérieuses difficultés de compétitivité, face à leurs homologues japonaises. Les économistes américains à l'origine de l'essor des théories contractualistes étaient convaincus de la supériorité du marché (sur les entreprises), en tant que mécanisme efficient d'allocation des ressources. Si l'on en croit Lazonick & O'Sullivan (2000), "ces économistes étaient opposés idéologiquement au pouvoir pouvant être exercé par des managers", ces derniers étant susceptibles d'orienter à mauvais escient les ressources et la rentabilité de la firme. Les théoriciens de l'agence ont alors posé un cadre conférant aux actionnaires une position centrale, tout en consacrant comme mécanisme régulateur, la discipline externe exercée par le marché, via les offres publiques d'achat. Selon Frankfurter & McGoun (1999), la croyance dans la supériorité du marché, supposé naturellement efficient, constitue la pierre angulaire des théories financières libérales dont l'objectif premier est la maximisation de richesse des actionnaires. Ces auteurs estiment particulièrement spécieux l'usage du terme "efficient". Ils l'estiment paré d'une connotation implicitement positive, en phase avec l'éthique protestante, alors qu'en réalité les mécanismes de marché peuvent présenter de nombreux écueils (myopie des dirigeants et des investisseurs, comportements mimétiques et bulles spéculatives, répartition paréto-optimale conduisant à exclure certains individus, incapacité de valoriser certains aspects). Toutefois, dans un cadre généralisé de la théorie de l'agence, Hill & Jones (1992) ont proposé de lever cette
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hypothèse ou cette croyance de marchés efficients, en postulant l'existence d'inefficiences et de pouvoirs déséquilibrés entre les différentes parties prenantes. En ce sens, selon Bohren (1998), le modèle principal- agent n'intègre pas l'équité. Il s'agit pourtant d'une notion pourtant fondamentale, à laquelle nombre d'individus accordent beaucoup d'importance. En effet, selon la théorie de l'agence, le principal ne ressentira aucun remord si l'agent travaille trop longtemps ou perçoit une rémunération trop faible. De même, dans les modèles d'agence, le dirigeant n'aura aucun scrupule à falsifier l'information, s'il se sait à l'abri des conséquences résultant d'un tel agissement. Il agira ainsi en toute rationalité, afin d'optimiser à son avantage le rapport effort personnel- rémunération personnelle. L'agent n'éprouve aucun cas de conscience. Il agit et détermine ses actions en fonction de sa situation contractuelle. Naturellement, dans un modèle multi- périodique, les effets de réputation pourront venir réduire les tentations d'un usage malhonnête de l'information. Par ailleurs, Bohren (1998) dénonce la conception passablement matérialiste de la théorie de l'agence, mettant en scène un agent insatiable, âpre au gain, et désirant accroître sans cesse sa rémunération tout en réduisant ses efforts. Les théoriciens de l'agence ont également opté pour un individualisme radical (Frankfurter & McGoun 1999) conduisant à délaisser les décisions intégrant l'influence
des comportements de groupe, ou encore l'influence des institutions
(Doucouliagos 1994). S’il existe de nombreuses études sur l’impact de la bonne (ou de la mauvaise) gouvernance financière disons sur le patrimoine des actionnaires, rares sont celles qui sont consacrées aux créanciers. Certes, actionnaires et créanciers ont souvent le même intérêt : celui de voir croître la valeur de l’entreprise. Ce n’est que dans certaines circonstances que leurs intérêts divergent véritablement. C’est le cas des acquisitions. C’est aussi le cas lorsque l’entreprise est en difficulté : tous les raisonnements optionnels sont alors particulièrement pertinents pour analyser la répartition de la valeur de l’entreprise entre ses différents pourvoyeurs qui ont apportés leurs fonds. L’étude de cette problématique a fait l’objet d’une recherche menée et présidée par
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Michael BRADLEY, et George DALLAS et autres (the relation between corporate governance and credit risk, bond yields and firm valuation).
Une autre manière de voir la gouvernance est celle proposée par Mr. Gérard CHARREAUX39, qui essaie de montrer l’intérêt des approches comportementales surtout celle liée à la Finance Comportementale, c'est-à-dire trouver une réponse à ce conflit d’intérêts entre investisseurs propriétaires et managers, Mr. CHARREAUX est l’un des chercheurs très actifs dans la matière. Le lecteur désireux de connaître plus sur ses idées peut utiliser les liens Internet trouvées dans la Webographie de ce travail. Dans un autre séminaire organisé par le FARGO en Septembre 2005, avec la participation de CHARREUX et Alain SCHATT40, les deux auteurs disent que souvent retenue comme référence, la « corporate governance » est regroupée avec la « corporate finance » (la finance d’entreprise) dans une rubrique globale. Cette proximité avec la finance, qui s’explique par des raisons historiques en matière de recherche, fait que la « corporate governance » est souvent considérée – de façon restrictive – comme une composante de la finance.
Cette association de la principalement
due
à
« corporate
l’article
governance » à
la
finance
est
généralement considéré comme fondateur du
domaine sur le plan international, celui de Jensen et Meckling publié en 1976 dans le Journal of Financial Économics, « Theory of the Firm: Managerial Behavior, Agency Costs and Ownership Structure ». Cet article, qui constituait le premier jalon du projet très ambitieux des auteurs de construire une nouvelle théorie des organisations, fondée sur la théorie de l’agence, proposait également une nouvelle explication de la structure de financement (et de la structure de propriété). Sa publication dans une revue de finance et l’attention portée au problème de la structure de financement optimale allait associer la « corporate governance » à la finance. L’idée centrale de la contribution de Jensen et Meckling était, cependant, de montrer que les formes organisationnelles pouvaient s’expliquer comme autant de réponses aux problèmes posés par les conflits d’intérêts entre parties prenantes à la firme. La théorie de la structure de financement et de la 39
Professeur en Sciences de Gestion à l’université de Bourgogne, séminaire organisé par le Centre de recherches en Finance, Architecture, et Gouvernance des Organisations, cahier n° 1050601 du FARGO, Juin 2005. 40 Professeur à l’Université Robert Schuman Strasbourg 3, cahier du FARGO n° 1050901, Septembre 2005.
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structure de propriété contenue dans l’article ne constitue qu’une simple application de cette démarche très générale, centrée sur la résolution des conflits entre dirigeants et investisseurs financiers. Mais, je veux bien signaler que l’article le plus important pour moi puisqu’il est en relation directe avec ce travail) est celui dans lequel Mr. CHARREAUX parle de la Gouvernance des P.M.E/P.M.I. Le professeur affirme que Ce thème, très ancien, a été développé aux Etats-Unis dans les années trente. Il est devenu d'actualité en France et cela a conduit à la publication des rapports Viénot et Marini ; ce dernier proposant un certain nombre de réformes du droit des sociétés. Ces rapports portent principalement sur les pouvoirs des dirigeants, le rôle du conseil d'administration, l'organisation des différents comités du conseil d'administration, la protection des actionnaires minoritaires, ou encore le rôle des investisseurs institutionnels. Autrement dit, ces débats ne semblent concerner apparemment que les grandes sociétés cotées et leurs dirigeants. Une des questions intéressantes qui sous-tend ces débats, porte sur la comparaison des différents systèmes nationaux de gouvernance et leur incidence sur la compétitivité des entreprises. Ainsi, la recherche est très développée sur les systèmes de gouvernance anglo-saxons, allemands, japonais et, très accessoirement, français. Paradoxalement, compte tenu du rôle économique important des PME, les petites entreprises sont totalement absentes du débat dans la mesure où on considère que le dirigeant est le plus souvent l'actionnaire principal. Certaines études concluent en outre à une performance économique des petites entreprises supérieure à celle des grandes. Le plus attirant dans cet article c’est sa conclusion dans laquelle il a conclu que relativement à ces différentes questions, le rôle de la recherche en gestion est de mettre en évidence les contraintes exercées par les systèmes de gouvernance sur les choix des dirigeants, en particulier en matière de changement. Il faut bien avouer qu’actuellement, il existe peu de résultats établis sur ces questions cruciales, en particulier pour les PME pour lesquelles on ne dispose pas d’une mesure de performance boursière et pour lesquelles l’accès aux données est souvent difficile. Sur
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ce dernier point, on ne peut que souhaiter un renforcement des collaborations entre les entreprises et les chercheurs en sciences de gestion. Toutes ces théories qu’on vient de citer comme exemple (elles existent d’autres théories et formalisations très récentes et riches surtout en France, aux Etats-Unis, et en Allemagne, …etc.), discute et partent de la théorie d’agence et des autres théories connues, et de ce conflit de pouvoir et de monopole de la firme. Les actionnaires essayent de leur coté de garder leur pouvoir de prise de décision et d’augmentation de bénéfices. Les managers de leur coté cherchent avec toutes les possibilités offertes d’éloigner les actionnaires ou les propriétaires de leur champs de bataille, qu’ils pensent d’avoir seuls le droit de le gérer de leur propres manières et selon leurs conditions. On peut dire que c’est la même chose pour les P.M.E, on entend toujours parler par les spécialistes et les journalistes de cette lutte qui existe entre le propriétaire et ses employés ou disant cadres ayant des compétences et des connaissances et maîtrisant l’information. Donc, on n’est pas encore bien positionné pour comprendre si la P.M.E peut être analysée selon sa nature et ses spécificités ou bien on lui applique la théorie financière en générale, comme on l’a exposé dans les paragraphes précédents. Une autre explication s’impose, c’est celle développé par trois articles de deux chercheurs français. Le premier est de Najat BOUSSAA THEMA41, et les deux autres sont d’Olivier TORRES42. Pour commencer, on trouve dans l’article de Najat BOUSSAA une méthodologie qui simplifie ce sujet de la structure financière de l’entreprise, puisqu’elle a divisé son travail à cinq sections. Elle a commencé par un passage en revue de quelques théories financières (la théorie de l’agence, la théorie de financement hiérarchique, et la théorie de cycle de vie), dans la deuxième section elle présente sa méthodologie et son échantillon, ensuite elle analyse les résultats des différents tests effectués, les principaux résultats sont résumées dans la quatrième section, dans la dernière section elle reprend le résultat qui caractérise son étude par rapport aux autres.
41
L’Université de Paris –X- Nanterre. Professeur Agrégé (PRAG) à l'Université Paul Valéry, de Montpellier III Membre de l'ERFI (Equipe de Recherche sur la Firme et l'Industrie) Université Montpellier I. 42
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Commençant par son revue de littérature (on expose ce qu’on juge important, l’essentiel pour nous c’est sa conclusion). Elle annonce que c’est à partir du milieu des années 70 que la recherche en PME a commencé à se développer et à considérer ces entreprises comme des organisations particulières. La PME n’est plus une miniature de la grande entreprise. Les premières études menées dans ce sens ont tenté de reprendre les théories déjà existantes et de trouver celles qui peuvent expliquer le comportement financier des PME. Si on part du modèle de Modigliani et Miller (1958), on s’aperçoit que l’une des hypothèses centrales du modèle, l’existence de marchés financiers en concurrence parfaite, s’avère non adaptée aux PME. Celle-ci ne tient pas compte de l’effet de la taille ou du stade de développement sur la structure financière. Colot et Michel (1996) se fondent sur trois axes de recherche dans la théorie financière : la diversification, le CAPM (Capital Asset Price Model) et la théorie de l’agence et montrent qu’ils ne sont pas les meilleurs outils qui permettent d’expliquer la structure financière des PME. Cependant, la théorie de l’agence révèle un potentiel explicatif important pour traiter de la problématique des PME. Elle est défendue par de nombreux auteurs tels que Ang (1991, 1992) ou Charreaux (1984). Toutefois, quelques études empiriques (Norton 1991), Landstrom (1992) rejettent le bien fondé de cette théorie. Pour la théorie de l’agence, la relation d’agence est un contrat dans lequel une (ou plusieurs personnes) a recours aux services d’une autre personne pour accomplir en son nom une tâche quelconque, ce qui implique une délégation de nature décisionnelle de l’agent (Jensen et Meckling 1976). Des problèmes surviennent lorsque l’agent satisfait ses intérêts plutôt que ceux de son mandant. La réduction des risques de ces conflits engendrés par un comportement discrétionnaire du dirigeant entraîne des coûts appelés coûts d’agence (Jensen et Meckling 1976) : coûts de surveillance, coûts de dédouanement et coûts résiduels. Un optimum d’endettement sera atteint lorsque les coûts d’agence totaux sont minimaux. Dans le cas des PME, les problèmes d’asymétrie d’information et de risque moral sont plus importants que dans le cas des grandes entreprises. Ceci est Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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expliqué par le manque de transparence financière et par leur structure de propriété, ce qui engendre une réticence de la part des créanciers à leur prêter à long terme étant donné le risque élevé de substitution des actifs. Ainsi, les plus petites entreprises auront plus recours aux dettes à court terme au détriment de leurs liquidités. Les problèmes d’agence peuvent être réduits en présentant des garanties. Dans ce sens, les entreprises ayant une part élevée d’immobilisations peuvent accéder plus facilement à des financements externes. La théorie du financement hiérarchique suppose qu’il y a un classement entre les différents modes de financement. Les modèles de départ sont basés sur l’hypothèse d’asymétrie de l’information (Myers et Majluf, 1984, Narayanan, 1988). L’explication fournie par ces modèles est que le dirigeant agit en faveur des actionnaires existants
au
détriment
des actionnaires futurs. Par la suite, l’hypothèse de
l’asymétrie de l’information a été relâchée (Myers, 1990) sans pour autant mettre en cause le principe de hiérarchie. La théorie du financement hiérarchique permet de conclure à la non séparabilité entre les décisions d’investissement et de financement. Cependant, il y a des problèmes de testabilité des théories du financement hiérarchique rendus encore plus difficiles à cause des conclusions parfois contradictoires de chacun des modèles. En ce qui concerne les P.M.E, la hiérarchie trouvée par Myers et Majluf (1984) semble être la mieux adaptée à leur choix de financement. En effet, ce n’est pas uniquement les préférences du dirigeant qui décident du classement à adopter mais aussi les possibilités d’accéder au marché financier. De plus, ayant un risque élevé de faillite, les banques se méfient beaucoup de leur accorder des emprunts. Pour le dernier courant de cycle de vie, il pense que la croissance et l’accès au marché financier ont une influence sur la structure financière. Les entreprises dynamiques auront besoin de financements externes pour financer leur croissance. Pendant la période de démarrage la seule source de financement disponible est les fonds propres sous forme de capital avancé par le propriétaire. Toutefois, ces firmes sont caractérisées par un passage rapide à la phase de croissance. Cette phase est Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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généralement financée par les dettes commerciales ou des dettes bancaires à court terme. Ces financements à court terme peuvent engendrer des risques d'illiquidité étant donné les taux de croissance très élevés. A ce stade l'entreprise doit choisir entre la réduction de sa croissance, l'introduction au marché des capitaux ou le recours au capital risque. Ainsi, on peut prévoir que les entreprises caractérisées par un taux de croissance élevé combiné à une difficulté d’accès au marché financier ont un endettement total et à court terme excessif. Maints travaux ont essayé de valider l’ensemble de ces théories financières dans le cas des PME. L’enquête effectuée par Norton (1991) auprès d’une centaine de dirigeants de PME américaines en croissance montre que les éléments liés aux coûts de faillite, d’agence et d’asymétrie de l’information n’expliquent pas la structure du capital des PME. Cependant, les décisions des responsables financiers semblent être conformes aux conclusions du modèle du financement hiérarchique : fonds internes, fonds externes et financement par fonds propres en dernier recours. D’autres auteurs (tel que Foss 1993) plaident pour une théorie de la firme centrée sur la notion de compétence de l’entrepreneur qui ne peut pas être sujette à contrat. Passant donc directement aux conclusions de ce travail. L’objectif était d’étudier les variables déterminantes de la structure financière des P.M.E dans le cadre du courant de la dénaturation. En ce qui concerne le choix entre dettes et fonds propres, les variables déterminantes sont la taille et la rentabilité. Ceci confirme la théorie du financement hiérarchique. En effet, à capacité d’autofinancement égales, les entreprises préfèrent recourir au C.I.E (Crédit interbancaire) et en second lieu à l’endettement qu’au financement par émission d’actions. Dans le cas des P.M.E, ces résultats soulignent les difficultés d’accès aux sources de financement. En ce qui concerne la structure de la dette, on constate l’importance des garanties comme variable déterminante dans l’octroi des dettes. Au total, elle a montré que les théories de l’agence, de cycle de vie et du financement hiérarchique sont pertinentes pour expliquer les choix en matière de financement des PME. L’analyse empirique met l’accent sur l’effet de la particularité de la structure de propriété des P.M.E (en effet le niveau de dette est souvent Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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déterminé par la capacité personnelle du dirigeant d’assumer le risque financier) ainsi que l’importance du C.I.E. Elle signale la non pertinence de la cotation dans l’explication de la structure financière de ces entreprises. Cependant, lorsque la cotation est associée à la croissance elle devient significative. Parfois, on se trouve devant un effet statut et pas seulement taille. Paranque (1994) affirme que «le niveau pertinent de fonds propres est à évaluer quasiment au cas par cas, à l’aune du dynamisme des P.M.I et de leurs capacités à répondre à la demande qui leur est adressée». Ang (1992) retient essentiellement la difficulté de séparer les états financiers de la P.M.E de ceux de son propriétaire. Pour le travail d’O. TORRES, on va exposer juste ces apports pour le courant de dénaturation du milieu des années 90 (puisque l’auteur a cité d’autres courants tels que de diversité, de spécificité, …etc.). L’auteur essaie de trouver une relation entre la diversité et la spécificité. Il affirme que La thèse de la spécificité n'est jamais remise en cause, elle est simplement modulée. La diversité ne signifie que des changements de degré au sein du cadre universel de la spécificité. L’auteur s’est posé une question qui est comme suit : les changements de degré ne peuvent-ils pas s'accompagner de changements de nature ? Poser cette question pour l’auteur, conduit à ne plus considérer la thèse de la spécificité comme un postulat mais comme une simple hypothèse de recherche réfutable. Il ne s'agit plus d'ériger le dogme de la spécificité comme le cadre absolu de la recherche en PME mais d'entamer un examen critique de cette thèse. Jusqu'à quel point, le cadre d'analyse proposé par les chercheurs en P.M.E est-il valide ? La question n'est pas de savoir si le concept P.M.E est pertinent ou non mais de délimiter son champ de validité. Dans quelles conditions peut-on accepter la thèse de la spécificité et à partir de quel moment ce concept n'est-il plus valide ? Pour que l'objetP.M.E puisse être un véritable objet de recherche, il faut, non seulement le définir, mais aussi en fixer les limites. Il convient donc d'adopter une démarche contingente (réfutable) de la spécificité.
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L’auteur passe à nous exposer deux travaux qui semblent récuser l'universalité de la spécificité de la PME. -
Dénaturation de la PME et autonomie de gestion :
Curvalle (1994) s'interroge sur l'impact des méthodes de Juste à Temps et d'Echange de Données Informatisées sur le mode de fonctionnement des P.M.E. De même, dans une perspective précisément contingente, Dubost (1995), tout aussi interrogative se demande si "les P.M.E françaises évoluent vers des bureaucraties", autrement dit s'éloignent du modèle traditionnel de la P.M.E du fait de l'augmentation des phénomènes de contrôle externe et de dépendance dont elles font l'objet. Au total, si l'indépendance juridique est depuis longtemps utilisée comme un critère apte à définir l'appartenance ou pas d'une entreprise de petite taille au monde des P.M.E, la notion d'indépendance organisationnelle (plus difficile à cerner que l'indépendance juridique) paraît devoir jouer le même rôle. -
Dénaturation de la PME et indépendance financière !
En ce qui concerne les activités financières de l'entreprise, plusieurs études tendent à montrer que les caractéristiques traditionnelles (spécificités) des P.M.E sont sensibles aux modes de financement. L'ouverture du capital soit par capital-risque (Stephany, 1993), soit lors d'une introduction sur le second marché (Belletante et Desroches, 1994) tend à réduire les spécificités des P.M.E, voire à les remettre en cause comme cela peut être le cas lors d'un rachat d'une P.M.E par un groupe. En interprétant ces résultats selon l'optique qui est la nôtre, la question est de savoir où placer le seuil critique délimitant la spécificité du modèle-P.M.E ? Entre l'indépendance financière totale où l'entrepreneur autofinance tous ces investissements et la dépendance financière totale où l'entreprise devient la filiale d'un groupe et par voie de conséquence est exclue du monde des PME, il demeure plusieurs situations intermédiaires où les caractéristiques spécifiques de la PME s'atténuent plus ou moins fortement. On peut alors suggérer deux seuils. Dans une optique restrictive, on considérera que le modèle- PME est un modèle d'indépendance financière. Partant de là, toute autre situation est dénaturante. Ainsi, une entreprise de petite taille qui fait Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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appel à une société de capital-risque ou qui émet des actions n'est plus une PME au sens théorique. Mais on peut avoir une définition plus large et considérer que le modèle- P.M.E est un modèle de non- dépendance financière. Dans ces conditions, seules les P.M.E appartenant à un groupe sont exclues. Cette deuxième conception paraît largement majoritaire au sein de la communauté scientifique en PME. Mais le développement des pratiques de capital-risque et la création de marché des capitaux plus adaptés aux entreprises de petite et moyenne taille comme le second marché et le hors-cote ne sont-elles pas des tendances récentes de nature à transformer radicalement les modes de financement traditionnels de la PME et par voie de conséquence à dénaturer le modèle-P.M.E tout entier ? Pour conclure cette partie dans laquelle on a exposé ces théories, on peut dire que les recherches concernant les P.M.E sont vraiment dans un stade développé et riche, surtout lorsqu’on voit ce grand volume de séminaires, de thèses, et d’ouvrages dans les pays développés. Mais, l’essentiel et l’objectif qu’on cherche est de se positionner par le fait de se poser quelques questions et de leur trouver des réponses le plus proche possible : quelle est notre position et notre niveau de compréhension de ce phénomène au Maroc par rapport à ce qui se passe en Europe ou en Amérique ou autres ? Quel modèle pouvons suivre ? Et dans quelles conditions ? Notre réglementation est elle suffisante ou bien nous avons besoin d’une nouvelle réglementation ? …etc. La réponse à ces questions et d’autres questions peut faire l’objet d’une thèse de doctorat, ou des séminaires tout en exploitant les recherches faites par certains chercheurs leaders dans la matière tels que G.CHARREUX, O. TORRES, …etc. Puisqu’on entend toujours parler que les P.M.E représentent 95% des entreprises existantes dans notre pays, on espère que tous les intervenants se mobilisent pour rendre ce type de société compétitif, transparent et capable de faire face aux défis futurs.
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La finance d’entreprise peut être considérée comme l’une des rares disciplines de l’économie qui soit autant en pure relation avec la réalité quotidienne extérieure à l’entreprise, tout en analysant et en maîtrisent ses différents éléments internes quelque soit leur nature (économique, financière, technique, sociale, …etc.). L’entreprise comme nous l’avons vu, résulte de la combinaison d’un ensemble de facteurs agencés en vue de produire des biens et des services et de les échanger avec d’autres agents économiques. La production nécessite des facteurs humain, technique, et financier (capital). Cela permet à l’entreprise de créer de la valeur. La maximisation de cette dernière représente, selon la théorie financière, l’objectif essentiel de la gestion de l’entreprise. En effet, l’appréciation de cette valeur passe à travers la mesure de la capacité bénéficiaire et de la rentabilité. Nous avons pu voir que l’objectif de l’analyse et du diagnostic financier est de faire le point sur la situation financière de la société en mettant en évidence ses points forts et ses points faibles. On a vu aussi que, les orientations de l’analyse financière sont fortement influencées par les contraintes ou biens objectifs majeurs de l’entreprise. Ces objectifs qui peuvent être soit la maximisation du profit, c'est-à-dire que l’équilibre financier est réalisé lorsqu’on atteint des gains supérieurs aux risques Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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encourus. Ou bien un objectif de solvabilité qui se traduit par une capacité d’honorer ses engagements surtout financiers à l’égard de différents intervenants, le degré de solvabilité est fonction des ressources financières disponibles pour faire face aux exigences de financement de l’activité. Le dernier objectif peut être celui de la rentabilité, qui reste une condition essentielle pour la survie et le développement de l’entreprise, et pour éliminer les contraintes liées au maintien du capital ou à la rémunération de ses fonds propres …etc. le niveau de rentabilité peut être un indicateur de la solvabilité future de l’entreprise. On a exposé donc, les différents outils de l’analyse financière qui nous permettent de juger la réalisation ou non de ces objectifs cités. Nous avons commencé tout d’abord, par le bilan qui reste un moyen clair et simple pour décrire la situation de l’entreprise, et d’évaluer les principaux éléments de son patrimoine. Ensuite, nous avons vu comment le C.P.C permet de regrouper toutes les opérations de l’exercice dans ce seul compte. Le classement des produits et charges donne la possibilité de ressortir les différents résultats liés aux trois catégories d’opérations (opérations d’exploitation, financières, et non courantes). Après cette présentation des données du C.P.C, nous avons pu élaboré directement l’E.S.G, qui se compose de deux tableaux à savoir : le tableau de formation des résultats, et le tableau de calcul de la C.A.F et de l’A.T. ces deux tableaux nous ont permis de visualiser à travers les soldes de gestion (marge Brute, V.A, E.B.E, …etc.) comment l’entreprise a généré son bénéfice et sa capacité d’autofinancement. Pour bien apprécier la notion d’équilibre financier, nous avons décidé de lui consacrer une partie entière, en croyant à son importance et son utilité. Pour mieux le comprendre nous avons cité une définition de cette notion d’équilibre, et nous avons détaillé les notions de Fonds de Roulement (F.R.F) et de Besoin de Fonds Roulement (B.F.G) en donnant leur définition, les raisons de les étudier, et leurs différentes méthodes de calcul. Nous n’avons pas pu se limiter à ces deux termes pour décrire l’équilibre financier en exposant deux méthodes permettant d’évaluer cet équilibre, la première méthode dite statique est celle des Ratios, c'est-à-dire les différents rapports établis entre les grandeurs calculés permettant de porter un jugement sur l’entreprise dans un moment donné. La seconde méthode essaie de faire face aux insuffisances de Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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la première, c'est-à-dire que le Tableau de Financement est d’un caractère dynamique puisqu’il complète le diagnostic par une détermination des mouvements financiers de l’entreprise au cours de l’exercice. Dans un troisième chapitre dans lequel nous avons rencontrer quelques problèmes liés à la difficulté d’avoir toutes les informations nécessaires à une analyse financière fine (problème de confidentialité des données). Nous avons collé l’exposition théorique avec un cas réel et pratique d’une Petite et Moyenne Entreprise Marocaine, ce qui nous a donné l’occasion de valider nos connaissances et acquis théoriques. Cette partie reste primordiale pour apprécier ce thème -du fait de la nature de cette société, sa taille, son secteur, et autres facteurs- car c’est ici qu’on apprend la capacité d’interpréter un tel ou tel résultat et de justifier un tel jugement, et de rester en relation intime avec les chiffres, c'est-à-dire être dans la mesure de juger d’une manière objective en oubliant tout ce qu’on a connu, ce qu’on connaît, et ce qu’on va connaître. Cette capacité de juger et de justifier, s’apprécie de plus sur le quatrième chapitre dans lequel nous avons essayé de soulever les points forts et les points faibles (objectivement) de cette entreprise. Nous avons pu sentir et ressortir ses points forts qui lui donnent la possibilité de continuer sa survie et sa réussite, sans oublier de l’avertir des imperfections ou bien faiblesses liées à son niveau financier. Cette détermination des points forts et faibles, était accomplit par une certaine proposition de solutions jugées satisfaisantes de notre part. Ainsi, l’importance de la partie pratique se traduit par cette curiosité de connaître et chercher le cadre théorique qui tient en compte l’étude des P.M.E, surtout dans les pays développés et dans nos partenaires commerciaux et économiques du Nord. Et enfin, on demande à tous les lecteurs de ce travail, d’essayer de formuler leurs points de vue concernant ce thème d’analyse financière des P.M.E en particulier, et de la finance en général pour aboutir à une économie Marocaine forte, compétitive, et productive puisqu’on souffre toujours et encore de cette économie de rente qui donne l’impression d’une certaine mauvaise politique économique, et une mauvaise répartition des richesses. Sans oublier les scandales financiers que connaît la planète et les crises financières qui se suivent, ce qui nécessite des entreprises fortes et des règles transparentes et prudentes. Analyse Financière de l’Entreprise : cas d’une P.M.E Marocaine
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