Sociologie générale et sociologie politique
Notions du référentiel : Normes, valeurs, rôles, socialisation différentielle,
1. Les processus de socialisation et la construction des identités sociales
1-1 - Comment la socialisation de l’enfant s’effectue-t-elle ?
Activité 1 – Des modèles de socialisation différents selon les sociétés
Objectifs : Distinction valeur/ norme Comprendre les différentes méthodes de socialisation Questions : 1. A partir des documents, complétez le tableau suivant Modèle asiatique Modèle anglo-saxon Valeurs Normes Statut Rôles Méthodes de socialisation Caractéristiques de la personnalité découlant de la socialisation 2. En quoi ces modèles de socialisation très différents sont-ils caricaturaux ?
Modèle français
Document 1 : A côté, le Père Fouettard a l'air d'un papa gâteau. Dans un livre qui fait beaucoup de bruit, Amy Chua raconte comment elle a éduqué ses filles "à la manière chinoise", bien supérieure, affirme-t-elle, aux méthodes occidentales. Ce professeur de droit de Yale n'hésite pas à traiter ses filles de "déchets" ou de "boudins" si elles ne lui rapportent pas des 20 sur 20, leur interdit d'aller jouer chez des copines ou de regarder la télé, les oblige à jouer du piano et du violon (les seuls instruments nobles) trois heures par jour et refuse la carte d'anniversaire qu'elles lui ont dessinée au prétexte qu'elle est bâclée... Rude ? Oui, mais pourquoi tant de Chinois sont-ils des prodiges en piano ou des génies en maths, interroge l'auteur de L'hymne de bataille d'une mère tigre ? C'est parce que leurs parents font passer le souci d'excellence avant tout. Travailler dur est la seule voie pour réussir, et plus on réussit, plus on est sûr de soi et plus on enchaîne les succès. CQFD. Les parents américains, eux, sont laxistes, abreuvent leur rejeton de compliments pour ne pas blesser leur sacro-sainte confiance en soi, ce qui débouche sur la médiocrité et ne les prépare pas aux dures réalités de la vie. En Occident, l'éducation des enfants est basée sur une négociation permanente Avec un aplomb incroyable, cette fille d'immigrant chinois raconte ses méthodes tyranniques comme si elles étaient absolument normales. "La mère chinoise croit que : (1) les devoirs passent avant tout ; (2) un A - est une mauvaise note ; (3) ses enfants doivent avoir deux ans d'avance sur le reste de la classe en maths ; (4) elle ne doit jamais complimenter son enfant en public ; (5) si l'enfant n'est pas d'accord avec son prof ou son entraîneur, elle doit toujours prendre le parti du prof ou de l'entraîneur ; (6) les seules activités que ses enfants devraient être autorisés à faire sont celles dans lesquelles, au bout du compte, ils vont gagner une médaille ; (7) cette médaille doit être en or." Source : Hélène Vissière Les "vertus" de l'éducation à la chinoise choquent l'Amérique, Avec son livre L'hymne de bataille d'une mère tigre, Amy Chua a créé la polémique aux États-Unis. Le Point Document 2 : Les Américains d'origine asiatique sont ceux qui réussissent le mieux à l'école. Ils sont 54% à décrocher un diplôme universitaire (licence ou plus), contre à peine un tiers des Blancs (36%), un quart des Afro-Américains (23%) et 16% des Hispaniques. Ils sont 21% à poursuivre leurs études au-delà du master, contre 14% chez les Blancs. Pourquoi une telle différence ? Un sondage publié récemment par l'Académie américaine des sciences (PNAS) révèle que les Asiatiques croient plus à la valeur de l'effort que les autres, et moins au talent. Leur succès est moins évident dans le
monde professionnel. Sur les 500 plus grandes entreprises américaines, seules 10 sont dirigées par des hommes ou femmes d'origine asiatique. Une étude réalisée dans plusieurs entreprises de la Silicon Valley (Google, Intel, HP, LinkedIn et Yahoo) montre qu'ils représentent 27% des salariés, 19% des managers mais seulement 14% des responsables d'entreprise. « L'éducation asiatique construit des adultes timides », fait valoir Buck Gee, l'un des auteurs de l'étude. (…) Reine du marketing, elle a écrit un livre sur cette expérience qui l'a rendue mondialement célèbre. Impossible de savoir combien d'exemplaires en ont été vendus, Amy Chua refuse de le dire : « C'est marrant, je n'en ai aucune idée ! » assure-t-elle. Traduit dans une trentaine de langues depuis 2011, cet Hymne de bataille de la mère Tigre (Battle Hymn of the Tiger Mother) a fait l'effet d'un coup de tonnerre aux États-Unis. Il a ouvert un débat sur l'ambition que les parents pouvaient avoir - légitimement ou pas -pour leurs enfants. Et a ravivé le stéréotype qui veut que les Asiatiques travaillent plus que n'importe qui, avec en arrière-plan la peur de voir l'Amérique déclassée par la Chine. Considérée comme l'une des 100 personnes les plus influentes du monde par le magazine Time, Amy Chua pense être aussi devenue la « mère la plus détestée de la Terre ». Elle a reçu des ovations, elle a essuyé des critiques et même des menaces de mort. Des chroniqueurs ont pris la plume pour dénoncer une « pluie de stéréotypes », à la limite du racisme. « Mon livre a été profondément mal compris. Les gens n'ont pas saisi la part de parodie et d'humour, raconte-telle cinq ans plus tard dans son bureau de Yale, où sont placardées des photos géantes de ses filles. Source : Lucie Robequain, Rencontre : Amy Chua, la Tiger Mom » qui voulait réformer l’éducation américaine , Les échos, 26/10/2016 Document 3 : Ce 19 janvier, l’Américaine Pamela Druckerman, mère de trois enfants et installée à Paris, publie [au Royaume-Uni] le livre French Children Don’t Throw Food [Les enfants français ne jettent pas la nourriture par terre]. Elle se demande comment les Français font pour élever des enfants qui, contrairement à beaucoup de petits Américains et de petits Anglais, font leurs nuits à 2 mois, ne font pas de caprices à table, ne piquent pas de colères au supermarché et vont se coucher sans faire d’histoires. On peut sans grand risque avancer que toutes les notes qu’a prises Pamela Druckerman auprès de ses “amis et voisins parisiens” concernent surtout des familles que l’on pourrait qualifier d’aisées. En discutant avec des mères qui appartiennent à cette catégorie de la population, et non pas avec celles qui luttent quotidiennement pour élever leurs enfants dans les banlieues difficiles, il est apparu que, de part et d’autre de la Manche, les parents percevaient leurs enfants de façon radicalement différente et que leurs méthodes d’éducation variaient tout autant. En France, un enfant est rarement vu comme l’égal des adultes : il est un petit homme prêt à être formaté par ses parents et surtout par l’école. Il doit être encadré*, se conformer à un cadre précis et souvent rigide qui place les bonnes manières et les mathématiques au-dessus de la créativité et de l’expression. Si un enfant français pique une colère, on ne l’excuse pas sous prétexte qu’il a le droit de s’exprimer : on lui donne une fessée et, s’il continue, on l’envoie chez le psychologue. (…) Les Anglo-Saxons expatriés sont souvent consternés par la rigidité étouffante des écoles françaises, où apprendre par cœur importe plus que comprendre, où la créativité est bridée par le conformisme et où ce que pensent les enfants importe moins que leur capacité à s’exprimer dans une grammaire et un style impeccables. Des amis londoniens s’extasient ainsi devant l’écriture parfaite de mes enfants – qui ont appris à utiliser un stylo-plume dès le cours préparatoire – mais sont scandalisés lorsqu’ils apprennent que le fils des voisins, âgé de 6 ans, a été déclaré nul* par son instituteur parce que, même s’il avait donné la bonne réponse, son écriture n’était pas satisfaisante. Pamela Druckerman insiste beaucoup sur le fait qu’on apprend aux petits Français à bien se comporter en public et en société. Dans l’Eurostar, les voyageurs peuvent souvent identifier la nationalité d’un enfant avant même de l’entendre parler. Sans grand risque de se tromper, celui qui court en hurlant dans toute la voiture n’est pas un petit Français. Bénédicte Lohe-Le Blanc, 38 ans, est originaire de Bretagne. Cette institutrice vit dans l’ouest de Londres avec son mari [et ses trois enfants]. Elle trouve les Britanniques laxistes avec leur progéniture. “J’étais chez une amie anglaise. Son fils de 6 ans était en train de tambouriner sur le piano pendant qu’on essayait d’avoir une conversation”, raconte-t-elle à titre d’exemple. “Je me suis dit qu’en France il aurait depuis longtemps été traîné dans un autre coin de la pièce et forcé à s’arrêter. Les méthodes d’éducation britanniques sont très décontractées, alors que nous terrorisons nos enfants.” Pour Lise Fuccellaro, si les petits Anglais sont certes moins disciplinés que leurs cousins français, ils deviennent souvent des adultes plus agréables : “Les jeunes Français sont peut-être mieux élevés au sens strict du terme, mais ils deviennent très individualistes en grandissant. Les Britanniques sont plus ouverts. Petits, ils sont peut-être bruyants et se comportent moins bien mais, avec l’âge, ils finissent par être plus sociables et plus accueillants.” Source : Kim Willsher, La face cachée des enfants modèles, The Observer, le 11/01/2012 -
Document 4 :
La différence d’éducation est la première chose que l’on perçoit en arrivant aux Etats-Unis. Que la maman française qui n’est pas restée perplexe devant le spectacle d’une maman américaine cherchant à négocier avec son enfant de 2 ans me jette la première pierre. L’enfant, ici, est roi. Que cela soit tenu pour dit. On ne contrarie pas l’enfant, on n’élève pas la voix en sa présence, et surtout, on ne lève pas la main sur lui. Cela donne une maman dévouée corps et âme qui court après sa progéniture dans un magasin grand sourire aux lèvres ou une autre maman pliant sous les affaires scolaires de ses enfants, du plus jeune au plus grand, sans que cela ne fasse ciller quiconque... La mère américaine doit subir, et avec le sourire, en plus. C’est à tel point que si vous vous fâchez sur votre enfant dans un magasin, tout le monde se retournera et vous jettera des regards noirs. (…) Car oui, tout ce qui touche à l’enfant est sensible. Si cela peut être justifié pour éviter les cas d’abus sur enfants, c’est parfois un peu exagéré. On connait tous des cas de français inquiétés par les services sociaux pour avoir perdu leur sang-froid un jour de grande fatigue. Comme cette maman qui s’est vue fouiller son appartement et inspecter ses enfants à la recherche de bleus éventuels pour avoir forcé son petit dernier à rester dans une poussette alors que celui-ci faisait une colère pour en sortir. (…) Les mamans made in USA sont très encourageantes et toujours positives. Comment font-elles ? Quel est leur secret pour rester stoïques avec des spaghettis collés aux cheveux ou un enfant qui se roule par terre dans la rue ? Je n’ai pas encore percé ce secret, malgré plus de 5 ans ici. Vous entendrez toujours les mères américaines s’extasier d’un good job ! pour féliciter d’un gribouillis sans queue ni tête, d’un toboggan descendu sans accroc ou d’un pardon obtenu après moultes tergiversations. (…) Ce côté positif demeure ensuite à l’âge adulte. On vous félicite pour la dernière course que vous venez de courir, la dernière promotion que vous venez d’obtenir au travail ou pour la superbe nouvelle voiture que vous venez d’acquérir. C’est assez rafraîchissant. A l’école, c’est pareil : les maîtresses ne diront jamais de votre enfant qu’il est nul, mais qu’il fait du mieux qu’il peut et que c’est ça l’important. Elles commenceront toujours par présenter les qualités de votre enfant avant de dire ce qui peut être amélioré. En classe, l’enfant, dès le plus jeune âge, va gagner des autocollants ou des awards (récompenses) pour sa bonne conduite ou son excellence académique. C’est assez surprenant, pour nous Français, élevés au son des “Vous ne ferez jamais rien dans la vie mon pauvre Dupuis !”. Il n’est pas étonnant que certains petits expatriés français grincent des dents au retour dans notre beau pays, car l’école y est beaucoup plus stricte Source : Gaëlle Goutain, Education : France versus Etats-Unis , Femmexpat,12 septembre 2014
Grille d’autoévaluation construite à partir de la grille d’autoévaluation de Bordeaux
Maitrise des savoir faire
Critères de réussite - Je hiérarchise les informations - compréhension des arguments du texte et utilisation sans paraphrase
Réponse aux - J’ai sélectionné les données collectées, produites questions du dossier p ermettant de répondre aux questions documentaire - J’ai organisé ma réponse en classant les informations collectées et produites. Savoirs - Valeur/norme - Statut/rôle
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