Pr. Mimoun Mokhtari - E-mail:
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PRINCIPES DE BASE DE LA MULTIPLICATION PAR SEMIS
INTRODUCTION La multiplication des plantes est l'une des procédures techniques les plus importantes en Horticulture et en particulier en Pépinière. Elle demande en plus des connaissances théoriques, un art, une dextérité (une habilité et une précision) dans l'accomplissement des tâches, des soins (protection) minutieux (fait avec grande attention) et un sens particulièrement développé pour comprendre les besoins des plants tout au long de leur cycle de croissance (biologie, physiologie de la plante). Il ne se suffit d'avoir la technique en main mais de savoir réunir les conditions (environnementales, sanitaires, de substrats et autres) optimales pour chaque méthode de multiplication. Entre la méthode de multiplication la plus simplifiée qui est la division d'organes et la plus compliqué qui est le greffage, on peut distinguer, deux principaux types de multiplication; à savoir la reproduction sexuée et multiplication végétative: Pour la reproduction sexuée, on sous-entend le semis. C'est une technique à exécution simple et économique mais elle n'est pas toujours possible. En plus, comme la reproduction des végétaux se fait normalement par fécondation, ceci donne, en cas d'absence de lignée pure, des individus génétiquement différents car la reproduction sexuée fait intervenir la méiose. Le semis est la meilleure voie de reproduire des plants si la descendance de la race est pure ou presque pure (voir la question d'hérédité et les caractères des graines issues de croissements en amélioration génétique des plantes).
1) LE SEMIS Le semis se fait en deux phases: La germination proprement dite (la sortie de la radicule) et la croissance du plant (sortie des pousses et leur croissance) qui est dite aussi "levée". 1.1) Avantages de la reproduction reproduction par semis En comparant aux autres modes de multiplication, parmi les avantages de la production par semis: - Reste une méthode relativement facile - L'opération du semis peut être automatisée - Permet une économie d'espace - Reste la seule méthode pour la reproduction de certaines espèces et variétés qui se reproduisent difficilement par d'autres moyens, Ex: Arbres forestiers, arbres ornementaux. Malgré cela, le semis reste une mauvaise méthode de multiplication pour la conservation de la caractéristique variétale. variétale. 1
- Pour la sélection des nouveautés, variétés résistantes; hybrides des plantes maraîchères, ornementales, florales et quelques arbres fruitiers dont la descendance est très régulière à l'exemple des porte greffes surtout, et de quelques variétés déterminées de pêcher (par noyau). - Le coût du semis est relativement faible (pas trop cher). - Stockage facile 1.2) Inconvénients de la reproduction par semis - Variation génétique des plants - Temps de production du plant relativement long - Difficulté de germination souvent rencontré: pas de germination à 100% 1.3) Caractéristiques des graines 1.3.1 Qualité des graines : C'est une résultante de plusieurs caractères: - Pureté génétique forte représentant les caractéristiques potentiellement requises d'une variété donnée. - Maturation assurée des graines. - Exigences en prétraitements - Facilité de manipulation lors du semis et besoins en main d'œuvre. - Qualités phytosanitaires: La contamination des graines peut être d'une conséquence grave sur la production. Celle-ci peut parvenir de plante mère (portes graines), des conditions de développement des semences ou de la contamination durant le stockage. - Potentiel physiologique garanti: Les caractéristiques physiologiques sont liés à la faculté ou capacité germinative donc à la viabilité des graines est à leur aptitude à germer après un certains temps. Pour l'estimer, on fait des tests pour déterminer l'énergie germinative, qui est exprimé en % de germination (pourcentage de graines ayant formés des racines et des cotylédons), la vigueur, qui est estimé par la durée de germination (temps nécessaire pour que la graine germe pour connaître si la germination rapide ou lente), l'homogénéité de germination du lot, et la puissance végétative qui est lié à la croissance (vitesse et développement végétatif, on demande des plantules vigoureuses à la levée). L'analyse de la pureté des lots de graines, pour vérifier la propriété des lots de graines se fait par les essais: . Poids de 1000 graines / comparé aux poids de référence . Essai de pureté au couteau: Prendre un %age de graines du lot, voir l'état de l'embryon et déterminer le pourcentage . Essai à l'eau: le % des graines qui surnagent . Essai de germination: Utiliser si les graines germent assez vite en serre dans des terrines, en pots, entre papier filtre ou dans des germoirs (machine à germination électrique). Estimation des besoins en graines Nb.graines = [Nombre de plants à produire] / [%germination * % survie * % plants vendables] Ex: Pour produire 1000 plants, Le nombre de graines = 1000 / 0.95 * 0.98 * 0.88 = 1221 graines - Le % de survie est celui des plants restants en dernière phase de production des plants. - Les plants des plants vendables est celui des plants vendus = aux plants qui ont vécus - (moins) les plants écarts de triage. 2
1.3.2) Etapes de la multiplication par graine Collection et stockage de la graine - Quand les fruits sont mûres (fruits se colorent devient mous ou éclatent). Le fait de récolter les fruits avant la maturité complète ne nuit pas à la germination si l'embryon complètement formé). Chez les conifères il faut attendre la maturité complète (au moment de l'ouverture cônes) mais attention certaines espèces perdent leur graines facilement à l'ouverture (ces graines s'envolent). Chez les arbres, la plupart des graines mûrissent la 1ère année, mais les graines de cèdre et des pins, mûrissent au cours de la 2ème et 3ème année. - Les graines récoltées doivent être séchées pour que l'humidité en excès puisse s'évaporer. - Les cônes et fruits secs sont conservés dans un lieu airé et en remuant tous les jours au début et après pour éviter la formation des moisissures. - Les graines peuvent être conservées dans des sacs en plastique en chambre froides. (Max. 1 kg/sac) - L'idéal est de semer juste après la maturité si les graines des espèces conservés trop longtemps perdent leur faculté germinative facilement ou si les graines germent pendant la conservation ou s'il n'y a pas de possibilités de stockage. Certaines graines ne sont pas cependant mûres physiologiquement à la récolte et nécessite un stockage avant de les semer. Longévité des graines et durée de la faculté germinative En règle général, les graines sèches conservent longtemps leur capacité germinative alors que les graines charnues la perdent assez rapidement. Il y a eu transformation biochimique interne qui tuent l'embryon. On classe les graines en 3 groupes selon leur viabilité optimale ou la durée pendant laquelle la graine garde sa faculté germinative. - Graines microbiotiques, durée < 3 ans. Ex: Quercus, Fagus, Juglans (noyer), Salix, populus, Ulmus, Acer. - Graines mésobiotiques de 3 - 25 ans. Ex: La plupart des arbres - Graines macrobiotiques de 25 à 100 ans. Ex: Acacia, Robinia, Cytissus et beaucoup d'autres graines de légumineuses, les pins Nettoyage et protection des graines: Enlever les capsules ou la chaire des fruits Charnues et laisser sécher superficiellement. Le chauffage mécanique peut se faire mais les températures trop élevées peuvent tuer les graines. La protection des graines se fait par un traitement contre les souris, les oiseaux et les insectes et les maladies cryptogamiques par: . Arrosage au pétrole qui enlève le goût . Utilisation de blé empoisonné, Insecticides et enrobage par un fongicide. 1.3) Le Semis Facteurs nécessaires à la germination . L'eau - S'il y a interruption ou manque d'eau, la germination et la levée seront irrégulières. - L’excès d'eau est aussi un problème, Asphyxie et fonte de semis. - Eau salin détruit les graines. - Un substrat drainant avec une bonne rétention en eau Ex: Tourbe + sable, perlite ou vermiculite (10 à 15%). 3
. L'oxygène - Permet l'oxydation des ressources pour leur utilisation par la tigelle et radicelle: A la germination la respiration est très importante. C'est l'embryon qui a besoin d'oxygène (l'O2 est utilisé seulement sous forme dissoute) . La température - La plus part des graines germent à partir de 4 à 5 C. Certaines graines germent même à 0 C.
- Les graines des zones tempérées ne germent pas ou peu si la température est > à 25 C, surtout quand elles sont semées fraîches.
- Les graines des zones chaudes germent à partir d'un minimum de 10 C à 15 C selon les espèces.
- L'optimum de germination varie entre 26 et 35 C. Le semis est généralement favorisé par un
chauffage de fond et par l'alternance des températures de jour et de nuit (10 C de différence).
. Lumière - La plupart des espèces (70%) sont à photosensibilité positive. 2500 à 5000 lux suffisent et > 10.000 lux après la levée - 25% des espèces sont à photosensibilité négative. - 5% des espèces sont sans photosensibilité. - Prétraitements des semences avant le semis : . Dormance des embryons Deux types de dormances: Primaire, elle est dite aussi héréditaire et existe au moment de la récolte des graines. Ex. chez les rosacées. Dormance secondaire, Il est provoquée par les mauvaises conditions de stockage ou pendant la germination. . Elimination de la dormance embryonnaire Stratification au froid humide: Conservation des graines en couches superposées dans du sable humide à des températures de 0° à 8 C (1 à quelques mois: Le traitement a froid est à l'humidité peut se faire pendant 2 mois et jusqu'à 6 mois selon les espèces). Les graines peuvent être traité au froid juste en les exposant au froid de l'hiver au plein air.
Stratification à chaud et Anoxie: Entre 20 et 30 C selon les espèces, parfois utilisé en combinaison avec des traitement chimiques (Azote pur) et en absence d'oxygène (Anoxie = traitement en milieu
humide, avec Azote et sans O2, à température 15 à 20 C pendant 2 à 3 semaines). Parfois la stratification à chaud est suivie de stratification à froid. Gibbérellines (orchidées, autres,..), Nitrate de potasse, autres produits. Ces traitements facilitent la germination par élimination de la dormance embryonnaire.
. Inhibition à la germination Deux types d'inhibition: Tégumentaire. C'est l'écorce qui est dure, imperméable à l'eau et présente un obstacle à la germination: Surtout chez les légumineuses (Caroubier, Acacia), l'Arganier,..) et Inhibition par la présence d'inhibiteur chimiques; substances de nature diverse Elimination de la dormance tégumentaire 4
Bain à l'acide sulfurique :1 partie d'acide sulfurique concentré / pour 5 parties de graines. - Durée de traitement 1h.30mn à 2.hr. Après, il faut sécher les graines et les semer. Si l'acide est chaud il agit mieux le pourcentage de germination est parfois x 3 (triplé), donc c'est une méthode moins cher mais pas sans danger. Bain à l'eau chaude pour enlever la dureté tégumentaire: 10 volumes d'eau pour 1 volume de graine. Pour le Robinier on utilise l'eau bouillante pendant 18 heures en continu (sur le feu), pour les Acacias, on les met dans une eau à 40-45 C pendant 2 à 3 jours et les résultats sont excellents. Scarification de l'écorce: On brise l'écorce mécaniquement. L'emploi d'un tambour est pratique. On met dedans les graines + limaille de fer + des morceaux de verres (2, à 4 cm) on brise puis on tamise les graines après. donne de très bon résultats pour les graines avec amendes (arganier, amandier, quelques palmiers, autres,...)
- Pratique du semis: La pratique du semis varie beaucoup selon le produit. Pour les plantes ligneuses (ornementales et fruitières) les pratiques de semis se font généralement en période de croissance végétative d'hiver et surtout de printemps, dès que les températures le permettent. Les semis d'Automne peuvent être perdus à cause des souris et des oiseaux. En printemps, il faut semer avant le début des chaleurs. Dans les cas des semis de porte greffes, les semis doivent être fait en synchronisation avec le temps du greffage. Dans le cas des productions sous serre, sous coffre, le semis peut se réaliser à n'importe quelle période de l'année. Le semis des plantes annuelles (ornementales et maraîchères) est en fait selon la demande et en fonction de la saison de production ou la période d'utilisation. Sol et substrat pour le semis Le substrat de semis doit permettre une bonne rétention en eau tout en assurant le drainage et l'aération. Le sol doit être meuble, frais mais pas trop humide. Les substrats de semis sont généralement enrichies par un engrais de fond composé, le plus souvent on fait incorporer un engrais à action lente. Le sol ou substrat est traiter ou désinfecter au préalable pour éviter les maladies. Le lit de semis se fait par un ameublissement et un nivellement de la surface du sol ou du substrat. La graine est posée dans un trou qui va de quelques millimètres pour les petites graines des annuelles à 2 à 5 cm pour les grosses graines des arbres. Le semis peut être fait dans un lit à la volée, dans des lignes préparées pour ce but ou dans des conteneurs ou alvéolées. Les graines sont souvent recouvertes d'une couche = à leur épaisseur. Traitements phytosanitaires : Les traitements phytosanitaires sont de deux catégories: Avant semis pour les graines et pour le substrat (imbibition du substrat par un produit ou mélange de produit, par ex. lutte contre la fonte de semis, noctuelles,..). Après semis, dès les premiers jours de la sortie de la plantule, on pratique des traitements contre la fonte de semis et les autres maladies prévues en fonction des conditions du milieu. Maintien de l'humidité du substrat : Le maintien d'un substrat humide est indispensable. Les jeunes plantules ne tolèrent pas le stress hydrique. L'irrigation non raisonnée peut provoquer l'étiolement et le lessivage des engrais surtout dans des substrats à capacité de rétention faible. 5
Eclaircissage, repiquage et entretien des plants Les plantules sont repiquées dans des grandes alvéoles ou conteneurs (rempotage), dès qu'elles commencent à épuiser leur conteneur et substrat n'arrivent pas à les supporter. Par la même occasion les plants l'effeuillage des parties malades et l'élimination des plants malades, cassés, ou déformés se fait pour préparer les plantules à l'expédition. Pour les semis de plein terre dans les lits de semis, on pratique souvent des désherbages. Tableau 1: Caractéristiques des semis de quelques graines Espèces
Nombre de graines/g
Longévité moy. (an)
Durée de germin. (j)
Profondeur (mm)
Graines à semer (grammes)
Aubergine
250
6-8
6-8
10
20/m² terrine
Betterave
50
6-10
6-12
15-20
50-60/are
900-1000
4-6
10-24
8-10
30-50/are
2500
6-8
8 ou 18
2-4
3-5/m²
Chicorée
600
8-10
5-7
5-10
3/m²
Chou pommé
320
3-6
3-5
6-8
3-4/m²
Chou fleur
550
3-5
4-6
6-8
0.7/m²
Concombre
35
8-10
5-8
15-20
100-200/m²
100
5-7
5-12
10-20
2-300/are
0.4 à 0.5
6-10
8-15
40-50
3000/are
Haricot
3à6
3-8
5-8
20-30
900-1500/are
Laitue
800
5-8
3-8
5-8
2-3/m2
Melon
35
5-7
5-12
15-20
10-12/m²
Tomate
300
4-6
6-12
6-8
30/m²
450 à 700
4-8
3-8
5-10
30-50/are
Oignon
250
1-2
8-15
12-15
250-300/are
Piment
150
4-5
15-20
8-10
40/m²
Poireau
400
1-3
8-15
10-12
0.6/m. linéaire
Pois
4à7
3-6
6-15
35-50
1500-2200/are
Radis
120
2-5
2-5
5-12
300-500/are
Carotte Céleri
Epinard Fève
Navet
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PRINCIPES DE BASE DE LA MULTIPLICATION ASEXUEE
INTRODUCTION La reproduction asexuée c'est quand les plantes sont capables de se reproduire à partir d'amas cellulaires ou à partir de cellules isolées; on parle alors de multiplication végétative. Cette méthode donne des individus génétiquement identiques à la plante mère. Les rejetons (plantes) issues d'une plante mère unique par la multiplication végétative sont appelés clones. Cette dernière méthode fait intervenir seulement des mitoses et permet ainsi de maintenir le potentiel génétique. La multiplication végétative (Bouturage, Greffage, culture in vitro,..) présente alors un grand avantage de reproduire des copies identiques de clones et des populations sélectionnés pour leur intérêt économique. * Avantages de la reproduction végétative - Reste la seule méthode pour la reproduction de certaines espèces et variétés qui se reproduisent difficilement par d'autres moyens, Ex: Bananiers, Ficus, etc. - Pour le maintien des sélections clonales - Pas ou peu de variation génétique des plants - Temps de production du plant relativement court, les plants arrive vite à maturité: Par le greffage, on peut rapidement renouveler des cultivars d'un verger par exemple. * Inconvénients de la multiplication végétative - Méthode relativement difficile (in vitro, bouturage, greffage). - Besoins en équipements spécialisé: Fog ou mist, Chauffage de fond indispensable, etc. - Beaucoup plus chère/unité produite: Par exemple; pour les plantes maraîchères par ex. de 20 à 1,20 DH pour les plants franc de pied (semis), comparé à 5.5 DH pour le greffage.
1) LE BOUTURAGE Plusieurs cellules mêmes les plus âgées ont le potentiel de retourner à un état méristèmatique (différentiation) et produisent ainsi des racines adventives. Les racines adventives apparaissent naturellement des certaines plantes : - Maïs à la base des entre nœuds - Région intercalaire chez certaines bulbeuses ou même chez certaines dicotylédones telles que : Ficus microcarpa, Lierre, Hedera helix, Solandra Origine des racines sur les boutures : On distingue deux formes de racines, celles qui sont préétablie au centre de la tige près de la zone cambiale. Ces racines se forment à partir de primordia racinaires, de racines qui se forment par didifférentiation des cellules des tissus lâches parenchymateuses; cellules du cal. Le cal est une masse irrégulière de cellules qui se forme à la base de la bouture au niveau de la surface de la partie sectionnée qui est plus ou moins lignifié le cal se développe à partir des cellules de cambium 7
et aussi à partir de celles de la moelle, du cortex. La formation du cal est souvent indépendante de la formation des racines, seulement chez certaines espèces difficiles à bouturer le cal peut donner naissance à des racines adventives.
Période de multiplication Variant beaucoup en fonction des espèces, variétés: Généralement, chez les espèces à feuillage caduc, les boutures doivent être prises en période de repos végétatif, mais chez les espèces semi ligneuses et les herbacées, la prise se fait durant la période de croissance végétative, mais ceci varie selon les espèces. Pour cette catégorie deux périodes sont souvent favorables: L'automne et le printemps en particulier. Chez certaines espèces on peut faire le bouturage à n'importe qu'elle période. Ex. Effet de la saison sur le bouturage: Cas 1. Chez l'olivier, Si les boutures sont prises en printemps et été (pour le B. herbacées) l'enracinement est possible mais difficile à impossible possible en hiver (pour les mêmes types de boutures). Autres cas: Ficus elastica et Acalypha : Les racines se forment chez les deux espèces en automne comme en hiver mais l'intensité d'enracinement en nombre de racines par bouture chez le Ficus est supérieure en printemps alors qu'elle est supérieure pour l'Acalypha en automne. En été, la transpiration excessive par les feuilles est en handicap à la formation des racines. Chez les boutures sans feuilles, les pousses émettent facilement des feuilles qui épuisent rapidement la bouture et cause la mort de l'ensemble. Chez les conifères : Les meilleurs résultats sont réalisés sur les boutures prises de la fin de l'automne à la fin de l'hiver jusqu'a début printemps. Effet du Milieu environnant et du substrat sur le bouturage Voir chapitre Gestion de l'Environnement en Pépinière pour l'effet des facteurs suivants: - Température (vu) - Humidité (vu) - Lumière (vu) L'effet de la nature de la bouture des feuilles et des bougeons La présence des pousses peut être favorable ou pas (cas d'inhibition), et cela dépend de l'espèce et de l'âge des plants et de l'environnement de multiplication. Les feuilles sont généralement favorables si le milieu est humide et s'elles ne sont pas soumises à des stress excessif. Les rameaux aoûtés et les feuilles mûres peuvent avoir un effet nutritionnel. Seulement les feuilles juvéniles présentent des caractères de juvénilité et l'effet de l'âge peut être dans beaucoup de cas néfaste et non promoteur d'enracinement. Les feuilles dans beaucoup de cas ont effet régulateur de rhizogénèse, ceci en apportant des hormones (auxines) par exemple). Hormones d'induction racinaire Les auxines facilitent l'initiation des racines - AIA Acide Indole Acetique - AIB Acide Indole Butyrique - ANA Acide Naphtaline Acétique 8
Ces substances sont utilisés a des concentrations très réduites. 100 à 500 ppm pour des solutions (24 à 72 heures). 1000 à 10.000 ppm pour de solution concentrée pour traitement rapide (quelques secondes à 2 ou 3 minutes). - A côté des auxines, l' Ethylène (C2H4) es une hormone qui à certaines doses agit favorablement sur l'induction des racines, mais son action dépend beaucoup de l'espèce.
Préparation de la bouture Le moment quand la pousse a atteint un bon degré de maturité. Les espèces a feuillage caduques se multiplient par boutures aoûtées et les persistant en végétation avec des boutures herbacées tendres. Si les boutures des dernières sont dures elles perdent facilement leurs feuilles. Prélever les boutures tôt le matin (gorgées d'eau). Longueur = 4 à 8 cm mais certains utilisent ainsi des boutures de 15 à 20 cm. La coupe au sécateur est la plus simple est plus correct. L’écorçage et la blessure de la base sont considérés avantageux pour beaucoup d'espèces. Bouturage de bois sec A partir des tiges bien de l'année et sans feuilles. On n'utilise pas l'extrémité car- les yeux sont trop faibles et insuffisamment formés. Cette pratique se fait surtout pour les espèces à feuillage caduque qui s'enracine sans peine en plein terre. Ex. Spirea, Populus, Salix, Rosa, Ligustrum, Lonicera , Vitis Bouture d'yeux: On l’utilise surtout dans le cas de la vigne mais ils sont aussi possible à réaliser dans d'autres essences. Les boutures sont prélevées sur des tiges non feuillées au moment du repos végétatif (On utilise des yeux bien formés) ; les yeux de la base ne le sont pas. On enlève une pousse d'un an en tronçon, avec un oeil par tronçon (tronçon - 1,50 à 2 cm). C'est une méthode qui s'utilise pour la multiplication du Jojoba et autres espèces pour les quelles le matériel végétal fait défaut. Bouturage des feuilles : Les racines proviennent des régions méristèmatiques primaires ou secondaires qui sont proches des vaisseaux vasculaires. Plusieurs espèces s'apprêtent à émettre des racines sur feuilles, ex: Begouia rex, Sedum, Saint paulia, Sanseveria, Crassula, Chalanchohé, Dycotyledons, etc. Bouturage de racines : Même principe que pour les rameaux de tiges, chez certaines plantes, des sections de racines produisent des racines et poussent. Méthode: La taille d'un crayon. Placer dans les caissettes bien drainantes Substrats = terre sableux + tourbe fine on y place les boutures a plat horizontalement, on recouvre puis on arrose.
Particularités concernant des boutures des conifères On utilise exclusivement les extrémités des rameaux. On les prend peu de temps avant la formation de nouvelles pousses. On coupe les aiguilles sur la base de bouture (2 à 3 cm) 9
Substrats de multiplication Le substrat est caractérisé par trois entités ou phases: solide, liquide et gazeuse. La phase gazeuse est la partie qui doit être favorisée dans un substrat de multiplication. Un tel substrat ne doit pas être asphyxiant, ni impure infecté ou salin. La salinité et en particulier le sodium inhibe l'enracinement en s'opposant à l'action du Calcium. Le substrat de multiplication peut être limitant pour certaines espèces qui sont sujettes à des pourritures en substrat non drainant. Le substrat le plus conseillé est 50% de vermiculite + 50% de perlite, mais vu les prix de ces substrats, on utilisent souvent: Le sable, la tourbe, avec des proportion de 2/3 tourbe + 1/3 sable de rivière grossier. L'utilisation des substrats non stériles peut engendrer des attaques d'insectes et de champignons ainsi que la présence des graines de mauvaises herbes. Les tourbes sont très variables et il faut donc s'assurer de quelle tourbe vous allez faire votre bouturage.
2) LE GREFFAGE Le greffage est une pratique très ancienne chez les arbres fruitiers, mais n'a vu le jour dans le domaine des cultures maraîchère que vers la fin des années 1920 en Asie (Japon et Corée) et fut introduit en Europe en 1962. En dehors de quelques expériences sporadiques, et dans le domaine de la profession, cette pratique n'a commencée réellement au Maroc qu'en 1995 en terme d'essais en cultures sous serres au niveau du Souss Massa. Principe et notions du greffage Assurer l'union entre deux sujets: Porte greffe et greffon et permettre, en plus du contact des tissues subjacents, l'union du système vasculaire composée de xylème et de phloème. Pourquoi le greffage ? - Maintien des clones sélectionnés, clones qui ne peuvent être maintenus par d'autres modes de multiplication. - Assurer une homogénéité d'une population donnée et réduire la variabilité. - Bénéficier des avantages du portes greffes et dont on peut citer: . La résistance aux conditions édaphique du sol . La résistance aux maladies, nématodes, ou ravageurs; ces cas sont particulièrement intéressant pour les cultures maraîchères. . Augmentation du rendement et de la qualité des fruits et légumes. . Résistances aux aléas climatiques. . Induction de la vigueur . Induction du nanisme (favorable pour les plants fruitiers) . Raccourcissement de la période de mise en production (précocité) - Changement de cultivar d'un verger adulte par greffage sur les rameaux - Réparer des parties des arbres endommagées. - Etudier les maladies à virus. Une particularité des maladies à virus c'est qu'elles peuvent être transmises par greffage. (C’est l'indexage). 10
Possibilités du greffage: - Le greffage est facile à faire sur le même clone et il est souvent facile à opérer entre clone à l'intérieur de la même espèce, mais ils existent des incompatibilités de greffage entre les variétés de la même espèce. - Entre les espèces du même genre, la réussite du greffage dépend des espèces. Par exemple, chez les espèces d'Agrumes le greffage réussi souvent sans complication. Les espèces; Amandier, L'abricotier, Le Prunier européen et le pêcher sont des espèces différentes mais se prêtent au greffage entre elles. - Le greffage entre les genres de la même famille n'est pas impossible, les exemples se trouvent: Le Poncirus est utilisé comme porte greffe du genre Citrus, Le Cydonia est utilisé commercialement comme porte greffe du poirier (Pyrus) (ici l'inverse de la combinaison n'est pas possible). Cydonia peut être aussi utilisé comme porte greffe de Néflier (Eryobotria japonica). De même le greffage inter générique est du commun chez les solanacées entre la Tomate (Lycopersicum esculentum), Le Datura stramonium, le Tabac (Nicotinia tabacum), La pomme de terre (Solanum tuberosum, et le Solanum nigrum.
Le porte greffe peut être issus à partir d'un semis ou d'un clone par voie végétatif (multiplié végétativement). Chez les arbres, pour la plus part des portes greffes issues de semis les plants développent une force suffisante après 1 à deux ans selon les espèces. Il est rare de trouver des espèces permettant le greffage pendant la même année. La greffe et son union Le temps du greffage dépend de l'espèce, Il peut aller de quelques heures ou quelques jours pour les plantes molles herbacées (maraîchères incluses) à quelques mois chez les ligneuses. Le greffage consiste en la transposition d'une partie appelée greffon sur autre plante appelée porte greffe. Une fois le tissu mis en contact, il y a développement des cellules méristèmatique qui provoque la soudure et enfin la formation de faisceaux conducteurs xylème et phloème, c'est l'union. Difficultés - Le greffage reste coûteux, le plus cher des méthodes de multiplication - Demande un travail précis de quelqu’un qui est expérimenté et habille. - Demande du temps et de la patience. Types de greffage Chez les plantes herbacées (maraîchères en particulier): - Greffage par approche (nécessite une ligature) - " par perforation apicale (sans ligature) - " " " axillaire au niveau de la tige (ligature) - Greffage par incrustation (fente sur un côté avec ligature)
Chez les plantes ligneuses (fruitiers et ornementaux): - Ecussonnage (oeil dormant ou poussant) avec ligature 11
- Ecussonnage en H ou en placage (ligature) - Greffage par approche (nécessite une ligature) - " par perforation apicale (sans ligature) - " en demi fente, fente simple ou double (ligature) - Greffage par incrustation (fente sur un côté avec ligature) - Greffage anglaise simple ou compliquée (avec ligature) - " " à cheval. - " en flûte. - Greffage en couronne
Outils de greffage Ligatures - Le raphia (manque d'élasticité) - Le fil de lin ou de couton - Les bandes de papier aluminium - " de papier plombé - Les lanières de caoutchouc de 3.5mm à 6mm - Bandelettes de caoutchouc agrafées - ficelle de sisal pour les gros sujets. - Papier de parafilm Mastics à greffes pour la protection de la greffe : Pour recouvrir les plaies de greffe et sont des mastics à chaud ou à froids. Ils sont composés de produits résineux (résine) plus de la cire d'abeille et des corps gras (huile de pin) et parfois on recouvre encore par de la paraffine. Les greffoirs : - greffoir ordinaire ou écussoir = à lame convexe et muni d'une spatule pour écussonner. - Greffoir anglais de petite taille à lame peu convexe - Greffoir lavique = à lame droite - Greffoir serpette = à lame pointue cintrée en croissant Les secateurs De nombreux modèles: Sécateur normale, Sécateur à 1 tranchant et qui donne une coupe nette ou avec long manchons Serpettes Elles servent à entêter les porte-greffes, à rafraîchir les plaies. Les scies Pour couper les grosses branches Machines à greffer S'utilisent au niveau des pépinières spécialisées (ex: vigne). Se son des appareils qui préparent le P.G. et greffons avant leur assemblage.
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3) LE MARCOTTAGE Introduction: Le marcottage est une méthode de multiplication végétative dans laquelle les racines adventives se forment sur le rameau encore attaché à la plante mère. Le marcottage est une technique pour les plantes à stolon tel le fraisier ou autres plantes qui se prêtent à ce procédé. Ex: Ficus d'ornement, Croton, Framboisier, Tetrapanax et autres espèces Avantages - Reproduction conforme de la variété - Utilisé pour les plantes à enracinement difficile - Méthode techniquement plus simple - Succès élevé avec mon de technicité - Economique surtout en cas du marcottage naturel Inconvénients - Taux de multiplication faible: Nombre de marcottes par pied mères limités - Production de plants ne peut être intensive, ne se prête pas à la mécanisation - Emploi beaucoup de main d'ouvre - Encombrant Types de marcottes Il existe deux types de marcottages: Marcottage souterrain et marcottage aérien: le premier est encore diviser en deux: 1) Marcottage en buttage ou cépée et 2) le Marcottage par couchage. Le marcottage par buttage facilite l'enracinement en favorisant l'étiolement des tiges sous la butte. Le couchage se pratique en faisant l'arcure des tiges et en couvrant une partie de la tige, niveau qui va émettre des racines (souvent au niveau des nœuds). La production des racines peut être accélérée par les blessures au niveau de l'endroit couvert par le sol. Le marcottage aérien est le marcottage pratiqué sur des tiges aériennes. Le substrat qui couvre la partie blessée est souvent de la tourbe qui est humidifiée est enrobée dans un tissu (souvent un plastic en PE) autour d'une partie de la tige qui a subi une incision annulaire. La pratique des auxines est du commun. Les rameaux sont de 1.5 cm de préférence, mais les grosses marcottes peuvent aussi réussir. Le marcottage aérien est le marcottage pratiqué sur des tiges aériennes. Le substrat (souvent tourbe) est humidifié est enrobé dans un tissu (souvent un plastic en PE) autour d'une partie de la tige qui a subi une incision annulaire. La pratique des auxines est du commun. La longueur des rameaux peut varier et dépend du but commercial.
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4) LA MULTIPLICATION IN VITRO En gros trois méthodes principales sont à considérées: 1. La Culture d'apex ou de méristèmes: La culture est à considéré comme un micro bouturage. Elle est faite principalement pour un but d'assainissement phytosanitaire. La multiplication d'apex aboutit à la formation de plants indemne de virus. Aussi le taux de multiplication par cette méthode est élevé. Un des avantages de la culture d'apex est la formation de clones : individus de population génétiquement identiques. 2. Culture des tissus: Organogenèse (Caulogénèse et rhizogénèse) : Régénération par culture de tissus (transfert de tissus sur un milieu contenant des régulateurs de croissance) des plantes par néoformation de bourgeons et de racines grâce à l'utilisation des régulateurs de croissance. La reproduction de méristèmes est provoquée sur des fragment de tissus. Contrairement à la culture d'apex qui formes des clones, la culture des tissus favorisent la variabilité des descendants 3. Embryogenèse somatique: La formation d'embryons peut être aussi obtenue par culture in vitro à partir de cellules somatiques normales. Les embryons sont formés à partir de cellules diploïdes banales (à 2n) ou haploïdes (n = nombre de chromosomes). La production d'embryons somatiques devrait permettre la création de semences artificielles. 4. L’endurcissement : L’endurcissement a pour but d’acclimater progressivement les microboutures, d’abord en pépinière puis au champ. On procède en réduisant l’humidité par paliers, puisque celle -ci n’est plus nécessaire à l’enracinement. En milieu aride à désertique, où les conditions sont rudes, les boutures en pots sont conservées pendant deux à trois semaines dans le bac de bouturage. Ensuite, les bacs de bouturage restent ouverts la nuit pendant une semaine, puis nuit et jour, sauf durant les journées exceptionnellement chaudes. Enfin, les plantes sont transportées dans la pépinière où elles restent encore à l’ombre. Les espèces ne se comportent pas toutes de la même manière: L'Opuntia ficus indica, Prunus africana s’enracinent facilement mais pour la deuxième espèce elle s’endurcit difficilement, tandis que l' Opuntia , le Pterocarpus erinaceus, le Bauhinia rufescens et le Tamarindus indica s’enracinent facilement et s’endurcissent relativement bien.
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