Les égarés de l’Islam Parmi les égarés qui se réclament de l'Islam
Les Wahhabites. Ce groupe s'est détourné de l'obéissance à Allah et à Son Messager en suivant une voie différente de celle des croyants. Il s'agit du groupe des wahhabites. Ce groupe a été fondé il y a 250 ans par un homme de la région du Najd, une région de la péninsule arabe dont la capitale est Riyad. Leur fondateur s'appelle Mouhammad Ibnou ^Abdi l-Wahhab. Une racaille de gens l’a suivi par la suite et ont propagé à leur tour sa dissension. Grâce aux soutiens étrangers et aux financements internationnaux mis à son service, le mal de la dissension provoqué par ce groupe a pu atteindre un grand nombre de pays musulmans. Le feu de la dissension a pris et des orateurs du mal se sont manifestés de sorte que la catastrophee s'est généralisée. Le Messager d’Allah nous a bien mis en garde contre la dissension de cet homme lorsqu'on lui cita la région de Najd pour qu'il fasse des invocations de bénédiction en sa faveur. Il ne donna pas satisfaction à ceux qui le lui demandaient mais il a dit au contraire ce qui signifie : "C'est de là-bas qu'apparaîtra le fer de lance du diable" [rapporté par Al-Boukhariyy]. Ce groupe a pris d'autres dénominations trompeuses, ayant pour objectif la duperie, tels que "Salafites" ou "Ansarou s-Sounnah" et d'autres encore. Les wahhabites constituent un groupe qui a dévié de la tradition prophétique, et par là même, de l'ensemble des musulmans. Au fond, ce groupe qui se nourrit d'ignorance, d'extrémisme dans le dogme et de violence dans l'action, diffuse sa propagande par les richesses des pétrodollars. Ces richesses se transforment peu à peu en propagande intolérante et en actions violentes. Les wahhabites de nos jours se réfèrent aux actions de leurs prédécesseurs, c'est-à-dire à leurs guerres, leurs massacres, leurs pillages, etc...
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QUI SONT LES WAHHABITES ? Les wahhabites constituent l'un des groupes qui ont dévié de la tradition prophétique, et par là-même, de l'ensemble des musulmans. En définitive, ce groupe qui se nourrit d'ignorance dans la croyance, d'extrémisme dans le dogme et de violence dans l'action, ne réussit à diffuser sa propagande que grâce aux richesses des pétrodollars. Ces richesses qui coulent à flots dans les circuits financiers internationaux se transforment peu à peu en propagande intolérante et en actions violentes. Les wahhabites de nos jours se réfèrent aux actions de leurs prédécesseurs, c'est-à-dire à leurs guerres, à leurs massacres, à leurs pillages, etc. Nous nous retrouvons donc face à des groupes portant plusieurs noms : * Al-Hijrah wa t-Takfir (l'émigration et l'excommunication) essentiellement implanté en Egypte et en Algérie. Une de leur variante principale en Algérie se fait appeler "Les Afghans". * Une des composantes du Front Islamique du Salut (F.I.S.) algérien, dont le chef est ^Aliy Belhaj. * Al-Jama^atou l-'Islamiyyah (Les Groupements Islamiques) dont le chef est ^Oumar ^Abdou r-Rahman, égyptien, résident actuellement aux Etats Unis, et accusé de commanditer des attentats. * An-Najouna mina n-Nar (soi-disant : les seuls qui seront sauvés de l'enfer) ces deux derniers groupes existent essentiellement en Egypte. * Les gardes du présumé Al-Mahdiy qui ont pris en otage la Mosquée sainte de la Mecque et tous les fidèles qui s'y trouvaient en 1980. Leur chef était AlJouhayman, saoudien du Najd, wahhabite de dogme comme ses partisans. Leurs guides spirituels étaient les références des wahhabites les plus renommées de nos jours, à savoir : Nasir Al-Albaniy et ^Abdou l-^Aziz bin Baz. * Il existe de nombreux groupes et partis politiques islamistes qui ne prêchent pas de propagande violente mais ils considèrent cependant les wahhabites comme des références théologiques, ce qui cause souvent des schismes au sein de ces
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groupes, car tôt ou tard leurs partisans adhèrent à l'extrémisme du dogme wahhabite. Musulman mon frère, préserve-toi des wahhabites et cela en apprenant à les reconnaître. Sache, musulman mon frère, que les pricipaux points qui fondent le dogme wahhabite sont au nombre de quatre : 1- Le premier point qui fonde le dogme wahhabite, c'est le Tachbih, c'est-àdire l'assimilation d’Allah à Ses créatures (l'anthropomorphisme). Les wahhabites posent comme règle fondamentale qu'il faut prendre au premier sens, dans les textes sacrés, toutes les expressions équivoques au sujet du Créateur, alors que ces expressions ont pour but d'exprimer la majesté, la puissance, la miséricorde, l'agrément ou d'autres attributs dignes de la divinité. Ainsi, ils en sont venus à dire que le Créateur serait un corps assis sur le Trône, ayant des mains du côté droit, qu'Il se déplacerait, s'étonnerait, rirait, qu'Il aurait un pied qu'Il mettrait dans l'enfer. D'autre part, ils considèrent mécréant celui qui suit l'exemple des plus grands savants de l'Islam en prenant ces expressions pour des textes équivoques dont le véritable sens est différent du apparent. En d'autres termes, Yad ne veut pas dire main s'agissant d’Allah mais puissance, soutien, préservation, engagement ou d'autres sens du même genre, selon le contexte. ^Ayn ne veut pas dire œil mais protection, préservation et grâce particulière ou d'autres sens du même genre selon le contexte. Idem pour les expressions comme 'Istawa, Yanzilou, Wajh, Yad-hakou, Saq, Ja'a, etc... 'Istawa ne veut pas dire s'asseoir ou se redresser s'agissant de Allah mais signifie la manifestation de la domination absolue de Allah par la puissance comme le confirment les Imams unanimement reconnus Abou Hamid Al-Ghazaliyy, Ibnou l-Jawziy, Ibnou ^Atiyyah, Al-'Amidiyy, Az-Zabidiyy et bien d'autres encore. Yanzilou désigne la descente d'un ange jusqu'au premier ciel par ordre d’Allah. Il ne s'agit pas d'un déplacement de Allah mais d'une descente d'une expression de la Miséricorde divine comme l'explique entre autres l'Imam Malik. Le Wajh de Allah ne signifie pas la face ou le visage de Allah mais Sa souveraineté comme le précise AlBoukhariyy dans son Sahih ; Al-wajh peut encore signifier la Qiblah agréée par Allah dans d'autre contexte, c'est-à-dire la direction dans la prière, comme l'affirme Moujahid Ibnou Jabr le disciple de Ibnou ^Abbas. Yad-hakou est une expression de la Miséricorde d’Allah comme l'affirme Al-Boukhariyy et ce n'est certainement pas dans le sens du rire ou du sourire. Saq est la manifestation d'une grande horreur et d'une terrible difficulté au Jour du jugement dernier comme l'affirme Ibnou ^Abbas et ne signifie certainement pas le soi-disant pied de Dieu, que Allah nous préserve de la mécréance. Ja'a Rabbouka ne veut pas dire que Ton seigneur est venu mais que c'est une expression de la puissance de Ton Seigneur qui se manifestera, c'est-à-dire au Jour dernier ; et c'est l'Imam Ahmad Ibnou Hambal qui a confirmé cette interprétation.
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Les ^Oulama' que nous prenons comme références pour confirmer ces explications sont, entre autres : Ibnou ^Abbas, les Imams : Abou Hanifah, Malik, Ach-Chafi^iy, Ahmad, Al-Boukhariy, Abou Hamid Al-Ghazaliy, Al-Qadi ^Iyad, An-Nawawiy رضي هللا عنهمetc... ; ce qui revient à dire que tous ces grands savants sont des mécréants selon la doctrine wahhabite.
2- Le deuxième point qui fonde la doctrine des wahhabites c'est le rejet pur et simple de toute forme de tawassoul, c'est-à-dire le fait d'invoquer le Créateur par la demande d'intercession des prophètes et des saints. A partir de ce rejet, ils considèrent les prophètes comme des cadavres et des amas d'ossements dans leurs tombes sans aucune valeur. C'est aussi à partir de là qu'ils interdisent une bonne partie des choses que l'ensemble des musulmans pratique et qu'ils considèrent tous les musulmans mécréants dans leur ensemble.
3- Le troisième point qui fonde leur dogme c'est le rejet radical de toute innovation ayant un lien avec la Religion. Ainsi, ils interdisent la célébration de la naissance du Prophète r , ils interdisent de réciter le Qour'an en groupe ou de le réciter pour les morts, ils interdisent de chanter les poêmes qui glorifient le Créateur ou qui expriment notre amour pour le Prophète r . Ils rejettent aussi en bloc toute la branche soufiyy, c'est-à-dire tout le domaine de la spiritualité et de l'éducation du cœur. Pourtant, ces innovations ainsi que beaucoup d'autres, sont considérées comme étant bonnes par tous les grands savants de l'Islam depuis les premiers siècles de notre histoire, sans qu'il y ait eu de divergence entre eux. Selon la règle des wahhabites que toute innovation serait de l'égarement dans l'absolu, la réunion des sourates du Qour'an en un livre, les points et les signes des voyelles sur les lettres de l'alphabet du Qour'an, la prière de nuit de Ramadan en assemblée, l'emplacement des mihrabs au devant des Mosquées pour que l'Imam y prie afin d'indiquer la direction de la Mecque, etc... toutes ces innovations seraient des péchés à rejeter selon eux.
4- Le quatrième point qui fonde leur dogme c'est l'abjuration des quatre écoles de jurisprudence sunnites, c'est-à-dire des quatre Madhahib : l'école Hanafiyy, l'école Malikiyy, l'école Chafi^iyy et l'école Hanbaliyy. Ils propagent chez les ignorants que chaque personne doit se forger ses propres interprétations
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des textes de la Chari^ah sans obéir en cela à aucun homme aussi érudit soit-il. Leurs slogans bien connus à ce sujet sont du style : - Nous ne sommes pas appelés à suivre les hommes mais uniquement le Qour'an et la Sounnah. - Pourquoi suivre les ^Oulama' ? Ils sont des hommes et nous aussi, nous sommes des hommes". Pourtant, Allah nous ordonne de nous conformer à l'enseignement des ^Oulama' dans Sa sainte parole : ْ الذ ْك ِّر (إن ُك ْنتُم ال ت َ ْعلَ ُمون ِّ سئَلُوا أ َ ْه َل ْ )فَا [Sourat An-Nahl / 43] qui signifie : "Demandez à ceux qui détiennent le savoir si vous ne savez pas". Nous trouvons dans le saint Qour'an d'autres versets dans le même sens ainsi que beaucoup de paroles prophétiques. Il existe aussi beaucoup de textes qui exaltent le degré des ^Oulama'. D’autre, le monde dit islamique dans sa quasitotalité suit les quatre madhahib, à l'exception des sectes et des hérétiques tels que les wahhabites. Lorsqu'ils se définissent comme étant en dehors des quatre madhahib, ils se déclarent explicitement déviés de l'ensemble des musulmans ; or le Messager , en parlant du salut lors des grandes déviations a dit : ((األعظم سوا ِّد ))فإذا رأيتُم َّ اإلختالف فعلَ ْي ُك ْم بال َ ِّ ce qui signifie : " ... si vous voyez des divergences avec des polémiques, il vous incombe de vous attacher aux préceptes suivis par la grande majorité".
En conclusion, les wahhabites forment un groupe à part de par leur doctrine et leur écart avoué de l'ensemble des musulmans sunnites ; ce qui veut dire qu'il s'agit d'une hérésie. Par la diffusion de leur doctrine, les wahhabites sont l'origine de toutes sortes de groupes qui, au nom de la légitimité de l'individu à être indépendant pour interpréter les textes, se permettent les assassinats, le terrorisme, la formation de groupes entrainés aux meurtres, aux pillages et aux viols. Ils considèrent effectivement qu'hormis eux, tout le monde est mécréant, à maltraiter et à abattre. Voilà leur réalité, soyez donc en garde contre eux, même s'ils récitent le Qour'an en pleurant des larmes de crocodile, même si leur barbe est régulièrement
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qualibrée, même s'ils prétendent être les leaders d'un jihad libérateur, même s'ils occupent le devant de la scène islamique grâce aux pétrodollars et à leurs alliances politico-économiques et doctrinales. Ils sont bien plus dangereux que de simples assassins ; ils corrompent la croyance des gens et les endoctrinent avec des principes d'anarchie et de violence.
Un savant a dit à leur sujet : "Celui qui connaît l'égarement des wahhabites et ne dit rien pour mettre en garde contre eux, son péché est plus grave que celui qui ne dit rien en sachant que quelqu'un se cache pour s'attaquer aux gens et les tuer ; car, lorsque ces gens seront tués, leur mort sera inscrite en tant que martyr. En revanche, celui qui laisse les gens adopter la mécréance des wahhabites et mourir en ayant leur mauvaise croyance, il les aura laissés aboutir au châtiment éternel. Ce qui entraîne la mécréance est plus grave que ce qui mène aux grands péchés tels que l'assassinat. En effet, l'enseignement des wahhabites est celui de l'excommunication des croyants sans aucune raison légale, et c'est l'enseignement du tajsim, c'est-à-dire de l'attribution du corps à Allah". Ô Allah, nous Te demandons d'agréer notre travail et de nous agréer. Nous Te demandons de faire de ce site une protection ferme pour le plus grand nombre de gens contre les hérésies. Enfin, nous Te prions d'accorder les récompenses de notre travail au Prophète , à sa famille, à ses compagnons, aux ^Oulama' et à nos chouyoukh.
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Ibn Baz. Nous avons lu dans un magazine appelé Al-Mouslimoun numéro 563 qui comporte une fatwa - un avis de jurisprudence - affirmant que le tabarrouk - la recherche des bénédictions - par ce qui a été en contact avec le corps du Prophète, que ce soit l'eau des ablutions, la transpiration ou les cheveux, est chose permise chez les compagnons, que Allah les agrée. Ceci est une vérité sans aucun doute. Seulement, l'auteur est revenu et s'est contredit par une autre fatwa, dans le même article, prétendant que le fait de se frotter aux portes, aux murs et aux fenêtres des deux Haram est une innovation - bid^ah - qui n'a pas d'origine et qu'il est un devoir de l'abandonner.
LA REPLIQUE A IBN BAZ Nous lisons dans un magazine appelé Al-Mouslimoun numéro 563 une fatwa, un avis de jurisprudence, affirmant que le tabarrouk, la recherche des bénédictions par ce qui a été en contact avec le corps du Prophète , que ce soit l'eau des ablutions, la transpiration ou les cheveux, est quelque chose de permis chez les compagnons, que Allah les agrée. Ceci est une vérité qui ne fait aucun doute. Voilà maintenant que l'auteur revient là-dessus et se contredit de façon flagrante par une autre fatwa, dans le même article, prétendant que se frotter aux portes, aux murs et aux fenêtres des deux Haram serait une innovation, une bid^ah, qui n'aurait pas d'origine et qu'il serait un devoir de l'abandonner. Ensuite, nous le voyons porter atteinte au geste de Ibnou ^Oumar qui est un compagnon honorable en disant : "Ce qui a été rapporté de Ibnou ^Oumar, à savoir le fait qu'il a embrassé le minbar est une initiative de sa part sur laquelle ni son père ni les autres compagnons n'ont été en accord avec lui, ceux-là ayant plus de connaissance que lui à ce sujet". Nous tenons à corriger la grossièreté de toute cette confusion et montrer la vérité, puissent ceux qui ont suivi cette fatwa retourner à la vérité et puisse devenir clair pour eux et pour ceux qui les suivent la gravité de leur parole et ce qu'elle induit de nuisance, d'atteinte portée aux compagnons et à ceux qui les ont suivis, ceci est effectivement une atteinte à la religion. Nous disons et c'est à Allah que nous demandons la réussite : " La parole de Bin Baz n'a pas de sens : lorsque Ibnou ^Oumar a embrassé le minbar en recherchant les bénédictions, en faisant le tabarrouk, ceci est bien l'acte d'un compagnon. Est-
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ce que Bin Baz a pu prouver qu'un seul des compagnons le lui a renié ? Ou bien aurait-il osé juger mécréant Ibnou ^Oumar ? De même, personne chez les compagnons n'a renié à son père, ^Oumar Ibnou l-Khattab, le fait qu'il a coupé l'arbre de Ar-Ridwan ! Voici l'acte d'un compagnon et voilà l'acte d'un compagnon que les autres n'ont pas reniés. Quant au reniement du groupe des wahhabites, c'est du vent. Non seulement les wahhabites ne font pas partie des compagnons, mais ils les contredisent malgré leur prétention d'être Salafites. En effet, les compagnons se frottaient au minbar sur lequel se tenait le Prophète et au pommeau sur lequel le Prophète posait sa main honorée, comme nous allons le montrer 'in cha'a l-Lah. Il en est de même au sujet du partage des cheveux, rapporté par Al-Boukhariyy et Mouslim du hadith de 'Anas. Ainsi, dans la version de Mouslim, il a dit : " Lorsque le Prophète eut lancé les cailloux à la Jamrah, qu'il eut égorgé l'animal sacrifié et qu'il se fut rasé, il a tendu au coiffeur le côté droit de sa tête pour qu'il la rase. Ensuite, il appela Abou Talhah Al-'Ansariyy et lui en donna des cheveux. Ensuite, il rasa le restant des cheveux et les donna à Abou Talhah en lui disant ce qui signifie : "Partage-les entre les gens." Dans une autre version : "Il a commencé par le côté droit de sa tête et a réparti les cheveux un à un et deux par deux entre les gens. Puis, il a désigné le côté gauche de sa tête, c'est-à-dire : "rase" et il a fait la même chose. Puis il a dit ce qui signifie : "Viens par-ici Abou Talhah" et il a donné les cheveux à Abou Talhah. Dans une version, le Prophète a dit au coiffeur : "ha" désignant de sa main le côté droit de sa tête, il a alors partagé ses cheveux entre ceux qui étaient proches de lui. Puis, il a montré au coiffeur le côté gauche, celui-ci le lui a rasé et il l'a donné à 'Oummou Soulaym. fin de citation Le sens de ce hadith est qu'il a fait distribuer lui-même une partie de ses cheveux aux gens qui étaient proches de lui. Il en a donné une partie à Abou Talhah pour qu'il les partage entre eux et il en a donné une partie à 'Oummou Soulaym. En cela, il y a une preuve que le tabarrouk par les traces du Messager d’Allah est permis, parce que les cheveux ne se consomment pas. Ils sont pourtant utilisés pour autre chose que pour la nourriture. Le Messager a ainsi montré à sa communauté le tabarrouk par ses traces, toutes ses traces, même ce qui est issu de sa bouche. Ainsi certains ont pris un cheveu, d'autres deux cheveux, et il n'a partagé ses cheveux que pour que les gens fassent le tabarrouk par ses cheveux. Ils ont donc fait le tabarrouk par les cheveux du Prophète pendant sa vie et après sa mort jusqu'à nos jours. Notre maître Abou 'Ayyoub Al-'Ansariyy, que Allah l'agrée, lui qui est l'un des compagnons les plus connus, celui chez qui le Messager est descendu lors de son
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émigration de La Mecque à Médine, Abou 'Ayyoub Al-'Ansariyy donc un jour était venu auprès de la tombe du Messager d’Allah . Il avait posé son visage sur la tombe du Prophète pour le tabarrouk, pour la recherche des bénédictions, albarakah, et par sentiment de tendresse et de manque envers le Prophète. Cela a été rapporté par l'Imam 'Ahmad d'après Dawoud Ibnou Abi Salih qui a dit : "Marwan était venu un jour et trouva un homme posant son visage sur la tombe, il dit alors : Es-tu conscient de ce que tu es en train de faire ? Abou 'Ayyoub lui fit alors face et lui dit : oui, je suis venu auprès du Messager de Allah et non pour la pierre. J'ai entendu le Messager de Allah dire : ))((ال ت ب كوا ع لى ال دي ن إذا ول يه أهله ول كن اب كوا ع ل يه إذا ول يه غ ير أهله ce qui signifie : "Ne vous attristez pas pour la religion si des gens dignes de cette responsabilité s'en chargent, mais attristez-vous pour la religion si d'autres que les gens qui en sont dignes s'en chargent" [rapporté par Ahmad et At-Tabaraniyy dans Al-Kabir et Al-'Awsat]. Al-Boukhariyy a rapporté dans son Sahih d'après Al-Bara' qu'il a dit : "Le Prophète s'était assis sur le bord du puits, il a demandé de l'eau, il s'en est rincé la bouche puis a rejeté cette eau de sa bouche dans le puits", ceci pour laisser dans sa communauté de l'eau bénie par les traces du Prophète ". Quant à la parole de Ibnou Baz lorsqu'il a prétendu que se frotter aux portes, aux murs, et aux fenêtres est de la grande association, ach-chirkou l-’akbar, la riposte à lui faire, c'est que l'Imam Ahmad Ibnou Hanbal, que Allah l'agrée (celui dont Ibnou Baz prétendait suivre le madh-hab) a dit : "Le fait d'embrasser, de toucher le minbar du Prophète et sa tombe par tabarrouk pour se rapprocher de l'agrément de Allah ne comporte aucun mal – ce qui dans la terminologie des savants signifie est recommandé –", rapporté par son fils ^Abdou l-Lah dans le livre "Al-^Ilal wa Ma^rifatou r-Rijal" au tome 2 / page 35. Il a dit ce qui suit : "Je l'ai interrogé (c'est-à-dire son père Ahmad) à propos de quelqu'un qui touche le minbar du Prophète en recherchant la bénédiction, qui fait le tabarrouk en le touchant et en l'embrassant, et qui fait la même chose auprès de la tombe ou ce qui est du même ordre en visant par là le rapprochement de l'agrément de Allah jalla wa ^azz. Il m'a répondu : (la ba'sa bidhalik) il n'y a pas de mal en cela" – c'est-à-dire que c'est une chose recommandée. Ainsi, la déclaration de Bin Baz qui a interdit ce que l'Imam 'Ahmad a déclaré permis et sa déclaration de mécréance pour celui qui le fait, voilà une véritable innovation d'égarement, bid^atoun dalalah, sur laquelle personne ne l'a précédé. Au contraire, son jugement dans ce sens de ce que notre maître 'Ahmad a déclaré
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permis, la voilà la mécréance. Et sa parole que c'est de l'association, la voilà l'association. De même, Ibrahim Al-Harbiyy à qui l'on a attribué un degré semblable à celui de l'Imam Ahmad Ibnou Hanbal, l'Imam 'Ahmad ayant lui-même ordonné à son fils ^Abdou l-Lah de prendre la science du hadith auprès de Ibrahim Al-Harbiyy, il a dit : "Embrasser la chambre du Prophète (là où il y a sa tombe) est une chose recommandée". Ceci a été cité par le faqih hanbaliyy Al-Bouhoutiyy. De même, Ibnou Abi Chaybah dans Al-Mousannaf a rapporté qu'un groupe des compagnons attendaient que la mosquée du Prophète se vide pour aller poser leurs mains sur le pommeau du minbar (roummanatou l-minbar) et qu'ils invoquaient Allah. Malgré tout cela, Ibnou Baz déclarait mécréants tous ceux qui se frottent contre la tombe du Prophète et contre le minbar parce qu'il prétendait que c'est de la mécréance sans exception. Alors, sachez que c'est sa parole qui est de la mécréance car en accusant de mécréance tous les musulmans, cette accusation s'est retournée contre lui. Le Messager d’Allah
a dit :
))((أي ما رجل ق ال ألخ يه ي ا ك اف ر ف قد ب اء ب ها أحدهما ce qui signifie : "Il suffit que quelqu'un dise à son frère : ô mécréant, pour que sa parole retombe sur l'un des deux", et dans une autre version, il a dit : ))((رج عت ع ل يه إن ل م ي كن صاح به ك ذل ك اليربى رجل رجه بالرالو وال يربيه بالكرر إالي ce qui signifie : "Un homme n'accuse pas quelqu'un d'autre de grand péché ou de mécréance sans que sa parole ne retombe sur lui si son interlocuteur n'est pas comme il le dit". Ces deux hadiths sont rapportés par Al-Boukhariyy. Ce que nous avons mentionné, d'après Abou 'Is-haq Ibrahim Al-Harbiyy qui a dit qu'embrasser la chambre du Prophète (là où il y a sa tombe) est une chose recommandée, ce jugement a été rapporté également par l'élève de Ibnou Taymiyah Ibnou Mouflih Al-Hanbaliyy lui dont Bin Baz prétendait utiliser les paroles comme preuve. Ainsi, par sa parole il a déclaré Ibnou Mouflih AlHanbaliyy mécréant. De même tous les autres savants musulmans qui ont déclaré que cela est permis. Cela suffit à Bin Baz comme honte, d'autant plus qu’Allah maudit celui qui déclare mécréant les musulmans en se basant sur son propre avis. C'est exactement cette voie qu’Ibnou Baz a suivie ainsi que son groupe des wahhabites. Cela lui suffit à lui et à son groupe comme ignorance, de rendre leur
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déclaration de mécréance inconditionnelle d'après des choses qui requièrent de distinguer entre telle et telle situation. Quant à la question de la prosternation qu'il a citée, cette prosternation pour les gens ne mène pas toujours celui qui la fait à la mécréance. On dit seulement que c'est quelque chose d'interdite dans la Loi de Mouhammad. On ne dit pas que c'est de la mécréance sans distinguer les cas. En effet, il a été confirmé que Mou^adh Ibnou Jabal, que Allah l'agrée, s'est prosterné pour le Prophète qui lui a dit : ((؟ ))ما هذاce qui signifie : “Qu’est-ce que cela ?” Il lui a répondu : “J’ai vu les habitants du Cham se prosterner pour leurs chefs”. Le Prophète lui a répondu : )) ((لو كزت ء ابر أحدا ر أن يال د ألحد ألبري المرأد أن تال د لنوجها ce qui signifie : "Si j'avais eu à ordonner à quelqu'un de se prosterner pour quelqu'un d'autre, j'aurais ordonné à la femme de se prosterner pour son mari", rapporté par Ibnou Hibban dans son Sahih et par d'autres que lui. C'est comme si Bin Baz avait voulu corriger les compagnons et les savants des musulmans de ce qu'ils auraient ignoré selon sa prétention. Nous recherchons par Allah la protection contre les dérapages de la langue et les corruptions du cœur. Bin Baz n'a donc pas pu prouver que se frotter à la tombe du Prophète ou à la tombe d'autres que lui parmi les saints d’Allah, à partir de ce qu'a rapporté un Imam digne de ce nom, serait de l'association, de la grande association. Sachez aussi, que lorsque Bin Baz attribue à Allah ta^ala le corps et qu'il déclare mécréant une foule innombrable de musulmans, qu'ils fassent partie des gens du Salaf ou du Khalaf, il est tombé lui-même sous le coup de la parole de Abou Ja^far At-Tahawiyy qui a dit dans son livre écrit pour démontrer la croyance des musulmans du Salaf dont il faisait partie, croyance suivie par les musulmans du Khalaf jusqu'à notre époque : "Celui qui qualifie Allah par une des significations des humains est devenu mécréant." Bin Baz est donc comme l'un de ses prédécesseurs qui en descendant des marches d'un minbar a dit explicitement : "Allah descend comme je descends." Nous n'avons pas besoin de nous forcer à vous le nommer car sans doute le reconnaîtrez-vous. Beaucoup de gens qui sont véritablement associateurs accusent à tort les musulmans d'être des associateurs. D'autre part, par sa fatwa, Ibnou Baz a accusé les emblèmes de ceux qui pourtant suivent ses idées, ceux qui se font appeler les Salafites, il les a accusés d'être des associateurs, en plus du fait qu'il a également accusé les compagnons du Prophète d'être des associateurs. Tel est donc le sort de Ibnou l-Qayyim l-Jawziyyah, l'élève de Ibnou Taymiyah, dans son livre qu'il appelle Jala'ou l-'Afham. Il rapporte d'après Nabih Ibnou Wahb, que Ka^b était rentré pour aà l'assemblée de
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^A'ichah, que Allah l'agrée. Le Messager de Allah ayant été mentionné, Ka^b a dit : "Il n'y a pas une aube qui se lève sans que soixante-dix mille anges descendent jusqu'à ce qu'ils entourent la tombe, frappent de leurs ailes la tombe et fassent des invocations en faveur du Prophète jusqu'au soir, puis ils remontent tandis que soixante-dix mille autres descendent jusqu'à ce qu'ils entourent la tombe, frappent de leurs ailes la tombe et fassent des invocations en faveur du Prophète ". Soixante-dix mille de nuit et soixante-dix mille de jour jusqu'à ce que la terre se fende pour lui, il sortira alors accompagné de soixantedix mille anges joyeux annonçant la bonne nouvelle." Ibnou l-Qayyim a rapporté ceci en disant que c'est une bonne chose, sans le renier ni le réfuter. Ainsi, par sa fatwa Bin Baz a déclaré mécréant Ibnou l-Qayyim, puisqu'il a approuvé le fait qu'il n'y a aucun mal à se frotter contre la tombe du Prophète, contrairement à Bin Baz a déclaré mécréant celui qui se frotte contre la tombe du Messager . D'autant plus que par la même occasion Bin Baz a déclaré mécréants les anges, puisqu'ils descendent pour se frotter contre la tombe honorée, aussi bien de nuit que de jour. S'il déclare mécréant ceux qui étaient ses modèles et ses guides, il n'est donc pas étonnant qu'il ait déclaré mécréants les gens pour la simple raison qu'ils viennent se frotter contre la tombe du Prophète élu par tabarrouk – pour avoir les bénédictions –. Son obsession de déclarer mécréant les gens coulait dans ses veines. Que dire aussi des compagnons du Prophète qui ne sont pas uniquement venu se frotter contre sa tombe, mais qui ont aussi frotté leurs visages avec la terre de la tombe, tout comme faisait notre maître Bilal Ibnou Rabah que Allah l'agrée, le mou'adh-dhin du Messager de Allah. As-Samhoudiyy, dans son livre Wafa'ou l-Wafa' a dit ce qui suit : "Lorsque Bilal, que Allah l'agrée, était venu du Cham pour visiter le Prophète , il était venu auprès de la tombe et s'était mis à pleurer. Il se frottait le visage avec la terre de la tombe. Ceci a été rapporté avec une bonne chaîne de transmission." Qu'est-ce que Bin Baz avait à redire contre le Mou'adh-dhin du Messager d’Allah , qui s'est frotté le visage avec la terre de la tombe du Messager de Allah ? Serait-il allé jusqu'à le déclarer mécréant ? Ou alors craignait-il que les musulmans des quatre coins de la terre ne se retournent contre lui davantage encore ?
Vous qui suivez Ibnou Baz, nous vous conseillons, par recherche de l'agrément d’Allah ta ^ ala, de revenir sur la croyance sur laquelle était l'Imam Ahmad, et de ne pas falsifier ce sur quoi il était.
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ÔÔ groupe des wahhabites, après avoir été fanatiques de Bin Baz et d'autres imposteurs, attachez-vous à la voie du Messager et à celle de ses compagnons honorés. Cette voie que nous ont montré les Imams de bonne guidée comme AchChafi^iyy, Malik, Abou Hanifah, et Ahmad en ce qui concerne les Lois pratiques, les actes d'adorations, les transactions, et les fondements de la religion. Ces règles ont été écrites et résumées par l'Imam Houjjatou l-'Islam, le Chaykh Abou lHaçan Al-'Ach^ariyy, tout comme par son contemporain l'Imam Abou l-Mansour Al-Matouridiyy, que Allah leur fasse miséricorde à tous deux. Même si Bin Baz le déclarait égaré, il n'en reste pas moins que la majorité des mouhaddith qui sont venus après lui se réclament de Al-'Ach^ariyy le Salaf. Car lorsque Bin Baz accuse les 'Ach^ariyy d'égarement, il déclare égarée par la même occasion la majorité des musulmans. Wahhabites ! Comment osez-vous rapporter des hadiths de Al-Bayhaqiyy et de ses pairs qui faisaient bel et bien partie des mouhaddith 'ach^ariyy, alors que vous les déclarez mécréants en disant dans vos écrits que parmi les groupes égarés, il y a les mou^tazilah et les 'ach^ariyyah. Les mou^tazilah sont effectivement des égarés qui ont constitué un groupe influent dans le passé mais qui n'existent plus en tant que groupe à l'heure actuelle. Ce n'est pas le cas des 'ach^ariyyah. Nous savons que l'écrasante majorité de la communauté musulmane est 'ach^ariyy, y compris les matouridiyy. En effet ces deux groupes ne font qu'un parce qu'il n'y a pas de divergence entre eux dans les fondements de la croyance. Les quelques divergences qui existent entre eux ne se trouvent qu'au niveau des questions annexes, comme par exemple la divergence qu'il y a eu entre ^A'ichah et Ibnou ^Abbas à propos de la vision que le Prophète a eu de Allah pendant la nuit de l'Ascension (Al-Mi^raj). Ces divergences sont peu nombreuses et ne portent en aucun cas sur les fondements de la croyance. En résumé, Aah ^azza wa jall nous a débarrassés de Bin Baz qui a contribué à la suite de Mouhammad Ibnou ^Abdi l-Wahhab à fanatiser le groupe des wahhabites contre les musulmans. Il a déclaré tous les musulmans mécréants et tous les savants des musulmans mécréants sur des accusations qui n'ont aucun fondement dans l'Islam. Il a également déclaré mécréants les groupes soit-disant islamiques qui se sont opposés à la tutelle wahhabite et à leurs puissants soutiens. Pour jouer son rôle, lui qui a reconnu lui-même qu'il n'était pas mouhaddith, Bin Baz a bénéficié des énormes moyens mis à sa disposition par la manne pétrolière et les connivences transnationales. Mais tout ceci n'a aucun poids face à la vérité, sauf chez l'ignorant et celui dont Allah a égaré le cœur. Et Allah sait plus que tout autre. ___________________
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Ibnou Taymiyah. Dans le livre Minhajou s-Sounnati n-Nabawiyyah de son auteur Ibnou Taymiyah (tome 2 p203), son auteur dit : "Certes le combat dans le rang de ^Aliyy n'est ni un devoir ni même recommandé et il a certes nuit au musulman et ne leur a pas été profitable." Ceci est une atteinte explicite porté à l'encontre de notre maître ^Aliyy, parce qu'il l'a considéré comme ayant joué avec le sang des musulmans. Ceci est une réfutation de la parole de Allah ta^ala : [sourat Al-Houjourat / 9] ce qui signifie : "Si l'un des deux groupes fait preuve d'injustice à l'égard de l'autre alors combattez le groupe qui est injuste jusqu'à ce qu'il revienne à l'ordre de Allah [c'est-à-dire l'obéissance à l'Imam]". De même Abou Hayyan Al-'Andalouciyy l’a remis en cause et s'est mis a le maudire après qu'il ait vu dans le livre Kitabou l-^Arch de Ibnou Taymiyah sa parole : "que Allah est assis sur le Koursiyy et qu'Il a laissé une place pour y faire asseoir Son Prophète".
Ibnou Taymiyah Dans le livre Minhajou s-Sounnati n-Nabawiyyah de son auteur Ibnou Taymiyah (tome 2 p203), l'auteur dit : (Certes le combat dans le rang de ^Aliyy n'est ni un devoir ni même recommandé et il a certes nuit aux musulmans et ne leur a pas été profitable).) Ceci est une atteinte explicite portée à l'encontre de notre maître ^Aliyy, parce qu'il a considéré qu'il avait joué avec le sang des musulmans. Ceci est une réfutation de la parole de Allah ta^ala : [sourat Al-Houjourat / 9] ce qui signifie : "Si l'un des deux groupes fait preuve d'injustice à l'égard de l'autre alors combattez le groupe qui est injuste jusqu'à ce qu'il revienne à l'ordre de Allah" c'est-à-dire l'obéissance à l'Imam. Notre maître ^Aliyy que Allah l'agrée n'a fait qu'œuvrer conformément à cette 'ayah. Il était donc le premier de ceux qui ont combattu les injustes (boughat) par obéissance à l'ordre d’Allah. De plus Ibnou Taymiyah a été remis en cause par quelqu'un qui avait plus de science et de
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piété que nous à savoir le Hafidh Taqiyyou d-Din As-Soubkiyy au sujet duquel Adh-Dhahabiyy a dit ces deux vers (poésie arabe) : "Que le Minbar Omeyyade soit fier lorsque le sage, l'océan de science, le taqiyy l'a gravi Celui qui mémorise le plus parmi tous les chaykh de son époque Le plus éloquent d'entre eux, celui qui maîtrise le plus la science des lois : ^Aliyy" Il s'agit de ^Aliyy le fils de ^Abdou l –Kafi, As-Soubkiyy. Salahou d-Din As-Safadiyy l’élève de As-Soubkiyy et de Ibnou Taymiyah dans son livre ^Ouyounou t-Tarikh a dit : "les quatre Qadi dont l'un est malikiyy, l'autre chafi^iyy, l'autre hanafiyy et l'autre hanbaliyy ont été d'accord et ont décrété que Ibnou Taymiyah est un égaré et qu'il est un devoir de mettre en garde contre lui". C'est ainsi que le roi Mouhammad Ibnou Qalawoun a fait publier un édit pour qu'il soit lu d'au-dessus des minbars en Egypte et en pays de Cham pour mettre en garde contre lui et contre ses adeptes. De même, le Hafidh Abou Sa^id Al-^Ala'iyy l'a remis en cause. Tous deux, As-Soubkiyy et Al-^Ala'iyy, étaient contemporains de Ibnou Taymiyah. De même Abou Hayyan Al-'Andalouciyy l’a remis en cause et s'est mis a le maudire après avoir vu dans le livre Kitabou l-^Arch de Ibnou Taymiyah sa parole selon laquelle (Allah est assis sur le Koursiyy et qu'Il a laissé une place pour y faire asseoir Son Prophète). Abou Hayyan a dit : " J’ai vu cela dans son livre, son propre livre et je connais son écriture". Il a cité cela dans son Tafsir, exégèse, An-Nahrou l-Madd mina l-Bahr. Il n'appartient donc pas après cela à ceux qui le suivent de faire l'éloge de Ibnou Taymiyah parce qu’il se pourrait qu'ils le suivent en cela. Il en résulterait un grand mal. En effet Ibnou Taymiyah est la cause de leur déclaration de mécréance envers ceux qui font le tawassoul (l'invocation par le degré des êtres de vertu) et l'Istighathah (la recherche du renfort) par le Messager de Allah et par d'autres parmi les Prophètes ainsi qu'envers ceux qui font le tabarrouk (la recherche des bénédictions) par la visite de la tombe du Prophète et d'autres parmi les Prophètes et les Saints. Effectivement, cette déclaration de mécréance n'avait jamais eu lieu parmi les musulmans avant Ibnou Taymiyah. Ces gens-là appelaient le Chaykh ^Alawiyy Al-Malikiyy : taghout – le tyran de la porte de As-Salam – à La Mecque – car il enseignait là-bas que Allah lui fasse Miséricorde. Comment n'en serait-il pas ainsi alors qu'il a été confirmé d’As-Soubkiyy qu'il a dit au sujet d’Ibnou Taymiyah qu'il prétendait y avoir des événements sans début. Parmi ce qu'a dit à son sujet As-Soubkiyy :
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" Ibnou Taymiyah a une réplique contre lui qui a rempli l'objectif de la réplique avec ses différentes sortes Seulement il a mélangé avec la vérité claire ce qui entraîne des suspicions quant à la pureté de ses sources Il essaie de broder, où qu'il aille ce n'est qu'une marche d'éperdu à l'Est ou à l'Ouest Il considère qu'il y a des événements sans commencement à leur début advenant à Allah, Lui Qui est exempt de ce qu'il pense de Lui". As-Soubkiyy visait par la réplique en question celle de Ibnou Taymiyah contre AlHilyou Ibnou l-Moutahhar. Il n'y a pas de sens à la parole de certains fanatiques de Ibnou Taymiyah que son emprisonnement avait pour raison la concurrence de certains Chaykh qui l'auraient attaqué pour cela. Que vaudrait une pareille position à l'égard de la parole du Hafidh As-Soubkiyy : " Il fut emprisonné par unanimité des savants et des gouverneurs". De même il n'y a pas de sens à l'atteinte portée par certains se réclamant de lui contre les quatre juges qui ont prononcés la sentence en Egypte contre Ibnou Taymiyah pour qu'il soit emprisonné d'un long emprisonnement, qu'ils seraient des houlouliyy, des gens qui croient en l'unité absolue de l'existence. Celui qui a enregistré cela, c'est l'élève de Ibnou Taymiyah, Salahou-d-Din AsSafadiyy dans son livre ^Ouyounou t-Tarikh. Témoigne de la véracité de ce qu'a dit le Hafidh ^Aliyy Ibnou ^Abdi l-Kafi As-Soubkiyy, ce que Ibnou Taymiyah a déclaré explicitement dans son livre Minhajou s-Sounnati n-Nabawiyyah, ainsi que dans son livre Charhou hadithi ^Imran Ibni l-Housayn, dans Charhou hadithi n-Nouzoul, dans Mouwafaqatou Sarihi l-Ma^qoul li Sahihi l-Manqoul et dans son livre Naqdou Maratibi l-’Ijma^, à savoir que le genre de l’univers est sans début, qu’il est de toute éternité avec Allah et que l’univers lui-même est entré en existence et a donc un début. Jalalou d-Din Ad-Dawwaniyy dans Charhou l^Adoudiyyah a rapporté cela de Ibnou Taymiyah. Il a dit : "J’ai ainsi vu dans un ouvrage de Abou l-^Abbas Ibnou Taymiyah sa parole affirmant l’existence de toute éternité du genre du Trône". Il est par ailleurs connu que cette parole est équivalente à la parole affirmant l’éternité de l’univers par son genre et sa composition, chose qui, par unanimité rend mécréant celui qui l’affirme, tout comme cela a été rapporté par le spécialiste de la jurisprudence, le Mouhaddith – spécialiste de la transmission du hadith –, Badrou d-Din Az-Zarkachiyy, le Hafidh
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– spécialiste et mémorisateur des hadiths – Ibnou Daqiq Al-^Id et le Qadi ^Iyad. Le Hafidh Ibnou Hajar a lui aussi déclaré catégoriquement mécréant celui qui prétend cela dans son commentaire sur le Sahih de Al-Boukhariyy – Fat-hou lBari’ –. La parole de Ibnou Taymiyah affirmant l’éternité du genre de ce qui est entré en existence figure en page 291 de son livre Mouwafaqatou Sarihi lMa^qoul, tome 2 et voici le texte de son expression : (Nous disons : nous ne reconnaissons pas sans preuve mais événement, ce qui entre en existence (alhadith) quotidien est précédé par des événements sans début). Il a dit également ce qui suit : (Je dis : le contenu de ceci est ce à quoi il a attiré l’attention ailleurs qu’ici, à savoir que l’entrée en existence de chaque substance n’entraîne pas l’entrée en existence du genre qui est de toute éternité et demeure éternellement). Le texte de son expression dans son livre Charhou Hadithi ^Imran Ibni lHousayn, en page 193 est : (si l’on suppose que son genre est de toute éternité avec Lui, cet accompagnement (ma^iyyah) n’est pas réfutée ni par la Loi ni par la raison, mais c’est une manifestation de Sa perfection. Allah ta^ala dit : ce qui signifie : "Est-ce que Celui Qui crée est tel que celui qui ne crée pas, ne réfléchissez-vous donc pas ?! ". Et il a dit : (les créatures sont de toute éternité avec Lui), jusqu’à sa parole : (mais de nombreuses personnes font l’amalgame entre le genre et la substance). Quant à sa confirmation de la limite attribuée à Allah, cette limite que AtTahawiyy a reniée au sujet de Allah dans son livre qu’il a appelé Dhikrou Bayani ^Aqidati Ahli s-Sounnati wa l-Jama^ah – La mention de la présentation de la croyance de Ahlou s-Sounnati wa l-Jama^ah – selon la voie des savants de la communauté : Abou Hanifata n-Nou^man Ibnou Thabit Al-Koufiyy, Abou Youçouf Ya^qoub Ibnou Ibrahim Al-’Ansariyy et Abou ^Abdi l-Lah Mouhammad Ibnou l-Haçan Ach-Chaybaniyy, ses deux compagnons, c’est-à-dire ainsi que d’autres qu’eux, au sujet de Allah ta^ala par sa parole : "Il est exempt des limites et des extrémités", Ibnou Taymiyah l’a énoncée dans son livre Al-Mouwafaqah, tome 2 page 23. Il a donc dit : (La parole sur laquelle se sont mis d’accord les musulmans et les mécréants, c’est qu’Allah est dans le ciel et ils L’ont limité par cela). Adh-Dhahabiyy a dit au sujet de Ibnou Taymiyah dans sa lettre Bayanou Zoughli l-^Ilmi wa t-Talab, page 17 : "Par Allah ma vie n’a pas vu qui avait plus de science ni plus intelligent qu’un homme que l’on appelle Ibnou Taymiyah, qui de plus était ascète dans sa nourriture, les vêtements et les femmes, qui défendait le camp de la vérité et s’attelait au jihad avec tout ce qui était possible. Seulement, j’ai eu de la peine à l’évaluer et à connaître la réalité complète sur lui au point que j’ai perdu espoir après de longues années. Je n’ai pas déduit autre chose que ce qui l’a retardé parmi les gens d’Egypte et du Cham, que leurs âmes ne l’ont détesté, méprisé, démenti et déclaré mécréant qu’en raison de son orgueil, de son infatuation, de l’excès pour occuper la présidence, le statut de
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Chaykh et pour le mépris des grands. Alors observe quels étaient les conséquences des fausses prétentions et de la recherche de la réputation. Nous demandons à Allah qu’Il nous pardonne. Des gens qui n’étaient pas plus pieux que lui ni plus savants que lui, ni plus ascètes que lui l’ont attaqué. Plus encore, ils avaient plus de péchés que leurs compagnons et de désobéissances que leurs amis. Allah ne les a pas dirigés contre lui en raison de leurs piétés ni de leurs honneurs mais bien en raison de ses péchés à lui et ce que Allah lui a évité à lui et à ses adeptes l'emporte sur ce qui leur est arrivé. Ce qui leur est arrivé n’est qu’une partie de ce qu’ils méritaient. Ne sois pas en doute à ce sujet ". Cette lettre est confirmée de Adh-Dhahabiyy car le Hafidh As-Sakhawiyy a rapporté de lui ces expressions dans son livre Al-’I^lamou bi t-Tawbikh en page 77. Combien est surprenante cette parole trompeuse de Ibnou Taymiyah par laquelle il prétend que les musulmans et les mécréants se sont mis d’accord que Allah a une limite, alors qu’il a été confirmé que l’on a rapporté de Abou Hanifah et d’autres de ceux qui l’avaient précédé, en l’occurrence l’Imam Zaynou l-^Abidin ^Aliyy Ibnou l-Housayn, que Allah les agrée tous les deux, dans sa lettre connue sous le nom As-Sahifatou s-Sajjadiyyah, la négation de la limite au sujet de Allah. Ainsi, le Mouhaddith, le Hafidh Mouhammad Mourtada z-Zabidiyy, le commentateur du Qamous, dans son livre Charhou ‘Ihya’i ^Ouloumi d-Din a cité cette lettre avec une chaîne de transmission ininterrompue de lui jusqu’à Zaynou l-^Abidin. Il a entre autre rapporté sa parole : "Il ne fait pas partie de ceux qui sont limités pour avoir une limite", ainsi que sa parole : "Il n’est pas contenu dans un endroit". Par ailleurs, la parole de ^Aliyy, que Allah l’agrée : "Il n’est pas de ceux qui ont une limite" est explicite pour confirmer qu’il n’est pas possible que Allah ta^ala soit de ceux qui ont une limite ; Il n’a pas de limite qu’Il sache non plus que Ses créatures sachent.
Ceci est clairement opposé à la parole de Ibnou Taymiyah dans son livre Mouwafaqatou Sarihi l-Ma^qoul li Sahihi l-Manqoul en page 29 : (Il n’a pas une limite que nous connaissons, mais Il a une limite que Lui sait). Où est donc l’accord de l’avis des musulmans qu’il a prétendu avoir lieu au sujet de la confirmation de la limite à Allah, alors que les savants Imams des Salaf – prédécesseurs – sont sur l’avis de la négation de la limite au sujet de Allah, pour preuve la parole de At-Tahawiyy précédemment citée. En effet, il a rapporté cela comme étant la voie du Salaf alors que ces quatre qu’on a mentionnés font partie des imams réputés du Salaf, et alors que c’est la voie de l’ensemble du Salaf, comme l’a fait comprendre At-Tahawiyy : "Mention de la présentation de la croyance de Ahlou s-Sounnati wa l-Jama^ah". Ainsi la duperie d’Ibnou Taymiyah est devenue claire, il a été dévoilé et voilà quelle était son habitude. L’avis qui lui plaît dans la croyance, il l’attribue au Salaf pour faire croire aux plus faibles
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d’esprit et de compréhension que c’est cela la voie du Salaf. Mais, il n’en est rien. Quant à la parole du Hafidh ^Aliyy As-Soubkiyy, précédemment citée : "Il a été emprisonné par Unanimité des savants et des gouverneurs", elle est mentionnée dans plusieurs de ses écrits. Et Allah sait plus que tout autre.
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Sayyed Qoutb. Parmi les égarements de Sayyed Qoutb, le leader du Hizbou l-'Ikhwan, c'est qu'il fait peu de cas des Prophètes. Il attribue au prophète Mouça ^alayhi s-salam un tempérament nerveux. Il dit à propos de Youçouf le prophète de Allah qu'il aurait failli faiblir devant la femme du gouverneur égyptien (Al-^Azziz) et ce, dans son livre appelé "Les images artistiques dans le Qour'an" (At-Taswirou l-fanniyy fil-Qour'an). De même, il accuse 'Ibrahim le prophète de Allah ^alayhi s-salam dans ce même livre, d'avoir été égaré lors de son jeûne âge et dans sa croissance et d'avoir douté de l'existence de Allah ^azza wa jall, d'avoir cru que le soleil était son dieu et de même pour la lune et l'astre. Et ceci constitue des paroles en contradiction avec la croyance musulmane qui proclame que les prophètes en totalité sont préservés de la mécréance, avant la prophétie aussi bien qu'après.
Sayyed Qoutb a fourni l'idéologie extrémiste aux prétendus "Frères musulmans" Allah ta^ala dit :
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[Sourat Ali ^Imran / 110] ce qui signifie : "Vous êtes la meilleure communauté issue de parmi les gens, vous ordonnez le bien et vous interdisez le mal et vous avez la foi en Allah". Se taire et ne pas parler de la corruption et du mal entraîne des conséquences graves dans les sociétés et expose à la menace du châtiment de Allah tabaraka wa ta^ala. Le Messager d’Allah a dit : [Rapporté par Al-Hakim dans Al-Moustadrak] ce qui signifie : "Si tu vois ma communauté avoir peur de l'injuste, de lui dire tu es injuste, alors ils seront délaissés". C'est pour cela que la mise en garde contre les gens de la mécréance et de l'hérésie qui falsifient la chari^ah de Allah ta^ala et sèment l'égarement dans la population, fait partie des obligations les plus importantes, à cause des corruptions et des discordes immenses qui résultent de la propagation de l'hérésie et de son enseignement parmi les gens. Al-Jounayd Al-Baghdadiyy, l'Imam des soufiyy, que Allah l'agrée, a dit : Une grande corruption qu'est le savant perverti et plus grande encore celle d'un ignorant feignant la vertu. Ce sont deux zizanies, dans les mondes, très graves pour celui qui s'attache à elles dans sa religion. Parmi ces gens-là, il est un devoir de mettre en garde contre un groupe corrupteur égaré, qui égare les autres, qui se cache sous le nom de l'Islam alors qu'il est objectivement d'une nuisance extrême pour l'Islam et pour les musulmans... Ils se font appeler le parti des "Al-'Ikhwanou l-Mouslimoun", les "Frères musulmans" ou "Al-jama^atou l-'islamiyyah" (les Groupements Islamiques).
Leur leader à une certaine époque était un homme ignorant n'ayant jamais senti l'odeur de la science à savoir Sayyed Qoutb. Il était à l'origine journaliste marxiste aux Etats-Unis et prônait le nudisme intégral dans certains de ses articles. Puis il a rejoint le parti des "Al-'Ikhwanou l-Mouslimoun" en déviant radicalement de la voie de son fondateur Haçan Al-Banna qui était Chafi^iyy dans les pratiques et Ach^ariyy dans la croyance. Ils ont alors placé Sayyed Qoutb à leur tête malgré ce qu'il possédait d'égarements et de déviations. Il s'est mis à rédiger des textes de sa tête et à émettre des fatwas invalides totalement déviées de la religion. Il s'est ainsi égaré et il a égaré beaucoup de gens avec lui. Il est devenu de la sorte la plus remarquable des personnalités extrémistes dans la deuxième moitié du vingtième siècle. Son groupe et ceux qui les ont suivis
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comptent parmi les organisations extrémistes et terroristes les plus dangereuses dans les pays arabes et musulmans et ailleurs. Nous allons présenter un aperçu des hérésies de Sayyed Qoutb, le leader de "Hizbou l-'Ikhwan". 1) Dans ses écrits, comme dans son livre "At-taçawwourou l-fanniyy fi l-Qour'an ", Sayyed Qoutb a donné à Allah ta^ala le nom de "cerveau organisateur" (al^aqlou l-moudabbir) et celui de "plume créatrice" (ar-richatou l-khaliqah). Ceci est une mécréance claire. C'est une contradiction de Sa parole ta^ala : [Sourat Ach-Choura / 11] qui signifie : "Rien n'est tel que Lui" et de Sa parole ta^ala : [Sourat Al-'A^raf / 180] qui signifie : "A Allah les plus beaux noms, invoquezLe par ces noms". Le leader du Hizbou l-'Ikhwan, Sayyed Qoutb, fait très peu de cas des Prophètes.
2) Il attribue au prophète Mouça ^alayhi s-salam un "tempérament nerveux".
3) Il dit à propos de Youçouf le prophète de Allah qu'il aurait failli faiblir devant le femme du gouverneur égyptien (Al-^Aziz). Ceci figure dans son livre appelé "Les images artistiques dans le Qour'an" (At-Taswirou l-Fanniyy fi l-Qour'an).
4) De même, il accuse Ibrahim le prophète de Allah ^alayhi s-salam dans ce même livre, d'avoir été égaré lors de son enfance et dans sa jeunesse, d'avoir douté de l'existence de Allah ^azza wa jall, en ayant cru que le soleil était son dieu de même que pour la lune et l'astre. Il accuse donc Ibrahim Al-Khalil de mécréance. Ce sont des paroles en contradiction avec la croyance musulmane qui proclame que les prophètes en totalité sont préservés de la mécréance, avant leur mission de prophète aussi bien qu'après.
5) Les mouvements extrémistes dans les pays arabes, malgré leur diversité, ont tiré leurs théories des idées de Sayyed Qoutb. Ce qui les a réunis, c'est leur ralliement et leur fanatisme aveugle autour de sa personne malgré ce qu'il véhiculait d'hérésies et de falsifications de la religion. Sayyed Qoutb, le leader de
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Al-Hizbou l-'Ikhwan fait partie des personnalités extrémistes et dangereuses les plus remarquables qui soient apparues dans la deuxième moitié du vingtième siècle. Il a laissé des empreintes évidentes et des séquelles néfastes dans la communauté arabe et islamique, son idéologie impreigne beaucoup d'esprits influençables. Parmi les facteurs de discordes du parti extrémiste appelé "Al-Ikhwanou lMouslimoun", il y a le texte de leur leader Sayyed Qoutb, appelé "Dans l'ombrage du Qour'an" (Fi Dhilali l-Qour'an) qu'ils diffusent entre eux. En effet Sayyed Qoutb a déformé dans ce texte la chari^ah de Allah ta^ala ; il y a décrété une loi totalement étrangère à l'Islam qui leur a fourni un prétexte religieux pour commettre leurs exactions et leur attrocités contre les populations musulmanes. Il a cité dans ce livre de nombreuses fatwa infondées mais il l'a surtout chargé d'expressions qui gravitent autour de l'idée maîtresse selon laquelle si un gouverneur applique une autre loi que l'Islam même dans une seule affaire, c'est quelqu'un de mécréant. Par ailleurs d'après lui, le citoyen qui est sujet à cette loi est également mécréant parce qu'il ne s'est pas révolté contre le gouverneur qui ne gouverne pas avec la Chari^ah.
6) Par ailleurs, Sayyed Qoutb décrète que l'Islam n'existe plus de nos jours et que le nom de période antécoranique (Jahiliyyah) est adapté à toutes les situations actuelles et à toutes les sociétés islamiques contemporaines. Ce qui est terrifiant dans le livre de Sayyed Qoutb, le leader du parti des 'Ikhwan, livre qui est disponible et en vente dans les pays arabes et musulmans tout comme en Europe et qui passe de main en main entre groupes des "Ikhwanou l-Mouslimoun" et leurs sympathisants, c'est qu'il n'a pas laissé un seul individu de l'humanité sans l'accuser de mécréance et d'apostasie, même ceux qui font l'appel à la prière du haut des minarets. Sa justification à cela, c'est qu'ils ne se révoltent pas contre les gouverneurs qui gouvernent avec une loi civile. On comprend le séisme intellectuel qu'une telle idéologie peut provoquer chez un jeune, ignorant de l'Islam et socialement instable, qu'il soit délinquant banlieusard ou étudiant à l'université.
7) Parmi les grands préjudices et dangers qu'a soulevés Sayyed Qoutb, le leader du parti "Al-Ikhwanou l-Mouslimin", c'est qu'il a invité son groupe à enlever les rênes du pouvoir aux gouvernements en place par la force. Il a aussi invité les populations à la révolte et à renverser leurs gouvernements avec tout ce que cela
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entraîne de catastrophes, de destructions et de ruines comme ceci a maintenant lieu dans les pays arabes et non arabes. Les groupes du parti appelé "Al-'Ikhwan Al-Mouslimin" sont fanatiques de leur leader Sayyed Qoutb malgré ce qu'il a véhiculé d'hérésies et de déformations de la religion. Ce sont des groupes extrémistes, dangereux par leur recours au terrorisme et singuliers. Ces groupes sont des outils véritablement démoniaques aux mains des ennemis de l'Islam qui les utilisent pour porter atteinte aux musulmans et aux pays arabes dans le but de les détruire. Les ennemis de l'Islam utilisent ces groupes pour présenter dans les média une image totalement déformée de l'Islam et pour casser l'éminence de la religion que Dieu agrée dans l'esprit de chaque individu et dans l'opinion mondiale. Les média se font le relai activiste de cette falsification en présentant ces groupes de prétendus "Frères musulmans" comme des extrémistes "islamistes" ou des rebelles "musulmans". Or cecn'est pas la vérité mais un mensonge à l'échelle internationale : Ce n'est pas l'Islam que ces groupes veulent mettre en place car ils en sont fondamentalement éloignés. C'est bien Sayyed Qoutb qui leur a donné leur ligne de conduite et non l'Islam qui est absolument exempt de tout extrémisme et de toute injustice. Une étude détaillée de leur idéologie et de leurs croyances permet de se faire une idée claire de qui est derrière eux. Leurs actes barbares, dispersés et singuliers, immédiatement répercutés par les média dans le monde entier ont fourni depuis trente ans une justification morale à tous ceux qui veulent porter atteinte aux pays musulmans et à l'Islam. D'autre part ces terroristes rendent les gens mécréants et se rendent licite leur sang et leurs femmes sans aucune raison légale dans la Loi de l'Islam. Et par cela, entre autre, ils ne sont pas musulmans. Voilà pourquoi celui qui tait leurs fausses prétentions et leurs hérésies s'est attribué ce qui est vrai à propos des fils de 'Isra'il, eux qui ne s'interdisent pas le mal qui existe parmi eux. Allah ta^ala dit :
[Sourat Al-Ma'idah / 78-79] ce qui signifie : "Allah a maudit ceux qui ont mécru parmi les fils de 'Isra'il par la parole de Dawoud et de ^Iça fils de Maryam, ceci parce qu'ils ont désobéi et pour leur injustice : ils ne
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s'interdisaient pas le mal qu'ils faisaient, quelle mauvaise chose que ce qu'ils faisaient". Et l'une des plus grandes éminences dans la science a dit : "Celui qui tait la vérité est un diable muet".
La bonne croyance des musulmans La croyance en l'unicité de Allah ta^ala Allah ta^ala dit : [Sourat Ach-Choura /11] ce qui signifie : « Rien n'est tel que Lui », c'est-à-dire que Allah tabaraka wa ta^ala n'a pas de ressemblance avec les créatures. Il a été rapporté que les juifs étaient venus au Prophète et lui ont dit : « Ô Mouhammad, décris-nous ton Seigneur, Celui que tu adores ». C'est alors que fut descendue par révélation :
[Sourat Al-'Ikhlas] ce qui signifie : « Dis, Lui, Allah est unique, Allah est Celui dont toutes les créatures ont besoin et Qui n'a besoin de rien, Il ne provient pas de quelque chose et Il n'engendre pas et Il n'a aucun équivalent ». Puis le Messager d’Allah a dit :
ce qui signifie : « Ce sont des attributs de mon Seigneur ^azza wa jall ».
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Ces juifs avaient questionné par importunité et par moquerie et non par quête du savoir. Ceci indique que Allah ta^ala est qualifié par des attributs. Mais, étant donné qu'Il n'a pas ^azza wa jall de ressemblance avec les créatures, de même, Ses attributs n'ont pas de ressemblance avec les attributs des créatures. Il est donc, ta^ala, qualifié de toute la perfection qui est digne de Lui et Il est exempt de toute imperfection s'agissant de Lui. Allah ta^ala dit :
[Sourat An-Nahl / 60] ce qui signifie : « Allah a les attributs qui ne sont pas pareils aux attributs d'autres que Lui ». Ainsi, tout ce qui est autre que Allah est créé (et c'est l'ensemble de cet univers). Quant à Allah ta^ala, Il est Lui seul th5c4_07 (Al-'Azaliyy) Celui Qui existe de toute éternité, pour Qui il n'y a pas de début. De même, Ses attributs sont de toute éternité, exempts de début. Les attributs d'autres que Lui sont créés, ils changent d'un état à un autre. Mais il n'advient à Allah ta^ala ni évolution ni changement. C'est Lui ta^ala Qui fait changer et Il ne change pas. C'est Lui ta^ala Qui fait évoluer et Il n'évolue pas. L'étude des termes de ce tableau aide à comprendre ce sujet qui compte parmi les sujets de la science de la croyance en l'unicité d’Allah (at-tawhid) : Allah est éternel exempt de début, il n'y a pas de début s'agissant de Lui.
Les créatures ont toutes un début, c'est Allah Qui les crée.
Allah est éternel exempt de fin, il n'y a pas de fin s'agissant de Lui.
L'anéantissement est possible selon la raison pour toutes les créatures.
Les attributs de Allah sont éternels exempts de début, il n'y a pas de début s'agissant d'eux. Les attributs de Allah sont éternels exempts de fin, ils ne s'anéantissent pas.
Les attributs des créatures sont créés. Ils ont un début et l'anéantissement leur est possible.
Les attributs de Allah ne changent pas, ne se transforment pas, ne se
Les attributs des créatures changent, se transforment, se modifient et évoluent d'un
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modifient pas et n'évoluent pas car cela fait partie des attributs des créatures.
état à un autre car Allah les crée.
Allah est le Créateur de l'univers et de ce qui s'y trouve. Il est le Créateur de la nuisance et de l'utilité. Il est le Créateur des actes des esclaves et leur Pourvoyeur.
Les créatures ne créent ni nuisance ni profit. Elles ne créent aucun des actes. Ainsi, celui qui coupe une pomme ne peut pas la faire revenir à son état d'origine.
Allah est unique, Il n'a pas d'associé. Il est unique de par Lui-même, de par Ses attributs et de par Ses actes.
Les créatures possèdent des formes diverses et des couleurs variées. Même les fruits d'une même espèce : certains sont acides et d'autres doux.
Allah n'est pas un corps. Il n'a pas de dimensions. Il n'a pas d'endroit.
Les créatures ont des dimensions et des endroits où elles sont établies.
Allah n'a pas besoin des créatures.
Les créatures ont besoin de Qui les crée, elles ont besoin de Allah.
Allah Lui seul mérite d'être adoré, il n'est de dieu que Lui.
Les créatures ne méritent pas d'être adorées car elles sont impuissantes et ont besoin de Qui les crée.
L'imam Al-Jounayd qu’Allah lui fasse miséricorde a dit : « La croyance en l'unicité [1] , c'est de faire l'absolue distinction entre (Al-Qadim) [2] et ce qui est entré en existence [3] ».
[1] at-tawhid.
[2] Celui Qui est exempt de début c'est-à-dire l'éternel exempt de début –.
(Al-'Azaliyy) –
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[3] c'est-à-dire la créature.
La croyance de vérité Allah ta^ala dit :
[Sourat 'Ali ^Imran / 102] ce qui signifie : « Ô vous qui avez cru, craignez Allah d'une juste crainte et surtout ne mourrez qu'en étant musulmans ». La religion de l'Islam : la religion de l'Islam est la religion de vérité, celle qui est confirmée par la raison saine. C'est la religion qui convient à toutes les époques et c'est la religion de tous les prophètes, de 'Adam le premier prophète, jusqu'au dernier d'entre eux Mouhammad, . Ce sont eux que Allah a envoyés pour guider les gens vers le bien et la vertu, pour les amener à la piété envers Allah ta^ala et les inciter à s'attacher fermement à cette religion jusqu'à la fin de leur vie. La piété : la piété envers Allah s'atteint en accomplissant ce que Allah ta^ala a ordonné et en se gardant de commettre ce qu'Il a interdit. Celui qui applique cela est pieux. Le premier de ces devoirs est la connaissance de Allah ta^ala et de Son messager Mouhammad et la croyance ferme en cela. La prononciation des deux témoignages : la foi n'est pas acceptée par Allah en ce qui concerne le mécréant qui veut entrer en Islam tant qu'il n'a pas prononcé les deux témoignages. Quant au musulman, il lui est un devoir de les prononcer dans chaque prière pour que la prière soit valable. Les deux témoignages sont : 'ach-hadou 'al-la 'ilaha 'il-la l-Lah wa 'ach-hadou 'anna Mouhammadar-raçoulou l-Lah, ce qui signifie :ýý « je témoigne qu'il n'est de dieu que Allah et je témoigne que Mouhammad est le messager de Allah ». La signification des deux témoignages : la signification de 'ach-hadou 'al-la 'ilaha 'il-la l-Lah, c'est-à-dire : je témoigne qu'il n'est de dieu que Allah est la suivante : je reconnais par ma langue et je crois fermement par mon cœur que rien en vérité ne mérite l'adoration hormis Allah ta^ala Lui seul.
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La signification de 'ach-hadou 'anna Mouhammadar- raçoulou l-Lah, c'est-àdire : je témoigne que Mouhammad est le messager de Allah est la suivante : je reconnais par ma langue et je crois fermement par mon cœur que notre maître Mouhammad fils de ^Abdou l-Lah est le messager de Allah pour toute la création, tous les êtres humains et tous les jinn, et qu'il a été véridique en tout ce qu'il a transmis de Allah ta^ala, afin qu'ils croient en sa Loi. Ce que l'on exprime par les deux témoignages : c'est la négation de la divinité pour tout autre que Allah et la confirmation de la divinité pour Allah ta^ala tout en reconnaissant le message de notre maître Mouhammad . Allah ta^ala dit :
[sourat Al-Fath / 13] ce qui signifie : « Celui qui ne croit pas en Allah et en Son messager, alors Nous avons préparé pour les mécréants un feu ardent ».
La croyance en l'unicité de Allah ta^ala Allah ta^ala dit : [Sourat Ach-Choura /11] ce qui signifie : « Rien n'est tel que Lui », c'est-à-dire que Allah tabaraka wa ta^ala n'a pas de ressemblance avec les créatures. Il a été rapporté que les juifs étaient venus au Prophète et lui ont dit : « Ô Mouhammad, décris-nous ton Seigneur, Celui que tu adores ». C'est alors que fut descendue par révélation :
[Sourat Al-'Ikhlas] ce qui signifie : « Dis, Lui, Allah est unique, Allah est Celui dont toutes les créatures ont besoin et Qui n'a besoin de rien, Il ne provient pas de quelque chose et Il n'engendre pas et Il n'a aucun équivalent ». Puis le Messager d’Allah a dit :
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ce qui signifie : « Ce sont des attributs de mon Seigneur ^azza wa jall ». Ces juifs avaient questionné par importunité et par moquerie et non par quête du savoir. Ceci indique que Allah ta^ala est qualifié par des attributs. Mais, étant donné qu'Il n'a pas ^azza wa jall de ressemblance avec les créatures, de même, Ses attributs n'ont pas de ressemblance avec les attributs des créatures. Il est donc, ta^ala, qualifié de toute la perfection qui est digne de Lui et Il est exempt de toute imperfection s'agissant de Lui. Allah ta^ala dit :
[Sourat An-Nahl / 60] ce qui signifie : « Allah a les attributs qui ne sont pas pareils aux attributs d'autres que Lui ». Ainsi, tout ce qui est autre que Allah est créé (et c'est l'ensemble de cet univers). Quant à Allah ta^ala, Il est Lui seul th5c4_07 (Al-'Azaliyy) Celui Qui existe de toute éternité, pour Qui il n'y a pas de début. De même, Ses attributs sont de toute éternité, exempts de début. Les attributs d'autres que Lui sont créés, ils changent d'un état à un autre. Mais il n'advient à Allah ta^ala ni évolution ni changement. C'est Lui ta^ala Qui fait changer et Il ne change pas. C'est Lui ta^ala Qui fait évoluer et Il n'évolue pas. L'étude des termes de ce tableau aide à comprendre ce sujet qui compte parmi les sujets de la science de la croyance en l'unicité de Allah (at-tawhid) : Allah est éternel exempt de début, il n'y a pas de début s'agissant de Lui.
Les créatures ont toutes un début, c'est Allah Qui les crée.
Allah est éternel exempt de fin, il n'y a pas de fin s'agissant de Lui.
L'anéantissement est possible selon la raison pour toutes les créatures.
Les attributs de Allah sont éternels exempts de début, il n'y a pas de début s'agissant d'eux. Les attributs de Allah
Les attributs des créatures sont créés. Ils ont un début et l'anéantissement leur est possible.
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sont éternels exempts de fin, ils ne s'anéantissent pas. Les attributs de Allah ne changent pas, ne se transforment pas, ne se modifient pas et n'évoluent pas car cela fait partie des attributs des créatures.
Les attributs des créatures changent, se transforment, se modifient et évoluent d'un état à un autre car Allah les crée.
Allah est le Créateur de l'univers et de ce qui s'y trouve. Il est le Créateur de la nuisance et de l'utilité. Il est le Créateur des actes des esclaves et leur Pourvoyeur.
Les créatures ne créent ni nuisance ni profit. Elles ne créent aucun des actes. Ainsi, celui qui coupe une pomme ne peut pas la faire revenir à son état d'origine.
Allah est unique, Il n'a pas d'associé. Il est unique de par Lui-même, de par Ses attributs et de par Ses actes.
Les créatures possèdent des formes diverses et des couleurs variées. Même les fruits d'une même espèce : certains sont acides et d'autres doux.
Allah n'est pas un corps. Il n'a pas de dimensions. Il n'a pas d'endroit.
Les créatures ont des dimensions et des endroits où elles sont établies.
Allah n'a pas besoin des créatures.
Les créatures ont besoin de Qui les crée, elles ont besoin de Allah.
Allah Lui seul mérite d'être adoré, il n'est de dieu que Lui.
Les créatures ne méritent pas d'être adorées car elles sont impuissantes et ont besoin de Qui les crée.
L'imam Al-Jounayd qu’Allah lui fasse miséricorde a dit : « La croyance en l'unicité [1] , c'est de faire l'absolue distinction entre (Al-Qadim) [2] et ce qui est entré en existence [3] ».
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[1] at-tawhid.
[2] Celui Qui est exempt de début c'est-à-dire l'éternel exempt de début –.
(Al-'Azaliyy) –
[3] c'est-à-dire la créature.
Les attributs de Allah ta^ala Les savants ont dit qu'il est un devoir pour chaque personne responsable de connaître treize attributs de Allah ta^ala qui sont : l'existence, l'unicité, l'exemption de début, l'exemption de fin, le non-besoin, la puissance, la volonté, la science, l'ouïe, la vue, la vie, la parole et la différence absolue avec ce qui entre en existence. L'explication en est la suivante : 1 - L'existence : Il est un devoir de croire que Allah existe, il n'y a aucun doute sur Son existence ta^ala. Il existe sans endroit et Il n'est pas dépendant du temps. 2 - L'unicité : Allah est unique, Il n'a pas d'associé, unique de par Lui-même, de par Ses attributs et de par Ses actes. 3 - L'exemption de début : Allah est éternel exempt de début, il n'y n'a pas de début à Son existence. Il existe avant les créatures. 4 - L'exemption de fin : Allah est éternel exempt de fin, il n'y pas de fin s'agissant de Lui. Il ne s'anéantit pas et ne meurt pas. 5 - Le non-besoin : Allah ta^ala n'a besoin d'aucune de Ses créatures et toutes les créatures ont besoin de Lui. 6 - La puissance : Allah ta^ala est puissant sur toute chose. 7 - La volonté : C'est-à-dire le vouloir. Tout ce qui se passe dans cet univers advient par le vouloir d’Allah. 8 - La science : Allah sait toutes les choses avant qu'elles n'aient lieu. 9 - L'ouïe : Allah ta^ala entend tout ce qui est audible sans oreille ni aucun autre organe.
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10- La vue : Allah voit tout ce qui est visible sans pupille ni aucun autre organe. 11- La vie : Allah est vivant sans âme ni chair ni cœur. Sa vie n'a pas de ressemblance avec la nôtre. Il est vivant et ne meurt pas. 12- La parole : Allah parle sans langue ni lèvres ; Sa parole n'est pas une langue arabe ou autre, et Sa parole n'a pas de ressemblance avec le langage des hommes. 13- La différence absolue avec ce qui est créé : Allah ta^ala n'a pas de ressemblance avec les créatures.
Par le Nom de Allah, le Très-Miséricordieux, le Miséricordieux
La Parole de Allah n'est pas comme la parole des humains Louange à Allah, Seigneur des Mondes et que Allah bénisse et élève en degré notre Maître Mouhammad et apaise ses craintes quant au sort de sa communauté. Il est un devoir de croire que Allah ^azza wa jall a l'attribut de la parole, qui est un attribut éternel, exempt de début et exempt de fin. Il parle par Son attribut par lequel Il ordonne, interdit, promet et avertit. Sa parole ^azza wa jall n'a aucune ressemblance avec la parole des humains. Ainsi Sa parole soubhanahou wa ta^ala n'est pas des lettres qui se suivent comme notre parole, et Il parle soubhanahou sans lettres ni voix, et sans langue ni lèvres comme parlent les humains. Sa parole ^azza wa jall n'est pas une langue arabe ou autre. Allah ta^ala dit : ( سى ت َ ْك ِّليما َ ) َو َكلَّ َم هللاُ ُمو (Sourat An-Niça' / 164) ce qui signifie : "Et Allah a parlé à Mouça assurément". Parmi les preuves des Gens de la Vérité – Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah – que la parole de Allah ta^ala, Son attribut éternel exempt de début et exempt de fin, n'est pas comme la parole des créatures et n'est pas de lettres, ni de voix, ni une langue, il y a Sa parole :
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) الَالاهللا و ( بع ِ سري عُ س (Sourat Al-'An^am / 62) qui signifie : "Puis ils reviendront à Allah, leur Seigneur véritable, à Lui le jugement et Il est le plus rapide de ceux qui font rendre des comptes". Il a été rapporté dans le hadith sûr que le Messager d’Allah a dit : (( )) ما من أحد منكم إال سيكلمه ربه ليس بينه وبينه ترجمان ce qui signifie : "Il n'y aura aucun de vous sans que son Seigneur lui parle, et il n'y aura pas entre Lui et lui d'interprète". La signification de ce hadith honoré, c'est que Allah au jour du jugement fera entendre à tous les hommes et tous les jinn Sa parole qui n'est pas de lettre, de son, ni de langue. Alors Ses esclaves, de ce qu'ils entendront de la parole de Allah ^azza wa jall comprendront l'interrogation sur leurs intentions, leur croyance, leurs paroles et leurs actes parce que c'est Allah ta^ala Qui fera rendre des comptes aux esclaves au jour du jugement. Si Sa parole ^azza wa jall était des lettres et des sons comme la parole des humains, cette exposition des actes aux esclaves durerait un temps très long et Il serait le plus long de ceux qui font rendre des comptes et non le plus rapide d'entre eux comme Il nous l'a appris par Sa parole qui signifie : "Il est le plus rapide de ceux qui font rendre des comptes". C'est pour cela qu'il n'est pas possible, comme le disent les mouchabbihah, ceux qui assimilent Allah à Ses créatures, que Sa parole ^azza wa jall soit des lettres qui se suivent, créées, advenant à Son être, Allah ^azza wa jall est exempt de cela. Si nous considérons les créatures et leur nombre, combien de temps elles ont vécu, nous voyons que Iblis à lui seul jusqu'à aujourd'hui, a vécu peut-être cent mille ans et nous voyons que chaque individu de Ya'jouj et Majouj, tout comme cela a été rapporté du Messager de Allah, ne meurt pas avant de voir mille de ses descendants. Ainsi les hommes et les jinn vont tous être interrogés et auront tous des comptes à rendre, ils rendront compte au jour du jugement des intentions, des croyances, des actes qu'ils ont faits et des paroles qu'ils ont dites. Or, Celui Qui les interroge et Qui leur fait rendre des comptes, c'est Allah ^azza wa jall. Si l'interrogatoire de Allah ta^ala se faisait avec une parole créée tout comme celle avec laquelle nous parlons nous autres humains, le jour du jugement prendrait alors un temps très long, bien plus que cinquante mille ans. Or le jour du jugement et le jour de
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l'exposition des actes dure cinquante mille ans conformément à ce que Allah ^azza wa jall dit : ( سنَ ٍة ِّ َارهُ َخ ْم َ ف َ سينَ أ َ ْل ٍ ) في ُ يوم كَانَ ِّم ْقد (sourat Al-Ma^arij / 4) ce qui signifie : "En un jour dont la durée est de cinquante mille ans". Il apparaît dès lors clairement la vérité et ce qui est correct et clair pour ceux qui ont une raison, à savoir que la parole de Allah ^azza wa jall qui est un attribut de Son être, n'est pas de lettres, ni de voix, ni de sons, ni une langue arabe, ni aucune autre langue et que les livres descendus sur les prophètes, avec leurs langues différentes et leurs mots composés, prononcés par les créatures avec leurs langues et appris dans leurs cœurs, ces livres sont des expressions de l'attribut de la parole de Allah, qui est l'attribut de Allah ^azza wa jall, ces livres ne sont pas Son attribut même, l'attribut de Allah ^azza wa jall. Ainsi, ces expressions qui existent dans les livres descendus sur les prophètes sont créées, et ce qu'elles expriment, à savoir l'attribut de Allah ^azza wa jall, n'est pas créé mais est au contraire éternel exempt de début et n'est pas comme la parole des créatures. Quant à Sa parole soubhanahou wa ta^ala : ( ُشيْئا أ َ ْن َيقُو َل لَهُ ك ُْن فَ َيكُون َ َأراد ْ ) إنَّ َما َ أم ُرهُ ِّإذَا (Sourat Yaçin / 82). La signification n'en est pas que Allah ^azza wa jall s'Il veut faire entrer quelque chose en existence prononce la lettre "kaf" et la lettre "noun" comme les prononcent les humains. Allah ta^ala est exempt du fait que Sa parole soit ainsi. Mais le sens de cette 'ayah honorée, c'est que Allah soubhanah, s'Il veut de toute éternité faire entrer une chose en existence, cette chose entre dans l'instant que Allah sait qu'elle va exister sans que quiconque ne L'en empêche ni ne Le retarde. Ainsi la création des créatures est facile pour Allah ^azza wa jall, Celui Que rien ne rend incapable, tout comme l'un de nous dirait la parole : Sois. Celui qui a une difficulté, c'est celui qui œuvre grâce à des organes, mais Allah soubhanahou wa ta^ala n'est pas ainsi, parce que, soubhanah, Il n'a aucune ressemblance avec quoi que ce soit parmi Ses créatures. Allah ta^ala dit: (ْس ك َِّمثْ ِّل ِّه ش َْىء َ ) لَي (Sourat Ach-Choura / 1) ce qui signifie : "Rien n'est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit".
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LA CROYANCE DES PROPHETES, DES ANGES, DES SAINTS, ET DE TOUS LES MUSULMANS Allah ta^ala n’a aucun besoin d'autrui alors que nous, nous avons besoin de Allah. On ne peut pas se passer d’Allah, pas même une seconde. Allah ta^ala n’a pas besoin de Ses créatures ; si elles Lui obéissent, cela ne Lui est pas utile et la désobéissance de Ses esclaves ne Lui est pas nuisible. Allah ta^ala notre Seigneur n’a pas besoin d’un endroit dans lequel s’établir ni d’une localisation. Il n’est pas un corps ni une substance élémentaire dont notre corps est composé. Sachez que le mouvement et l’immobilité, le fait d’aller quelque part, d’être proche ou loin par la distance, le fait d’être en contact ou d'être séparé de quelque chose, le fait d’avoir un volume, une taille, une forme ou de remplir un espace, d'avoir une image, ou d'être dans une direction ou d'un côté, tout cela est impossible en ce qui concerne Allah soubhanahou wa ta^ala car tout cela indique une limite, une fin est une quantité. Allah ta^ala c’est Lui Qui a donné la taille, la quantité à Ses créatures, ceci est donc impossible à Son sujet. Sachez que tout ce que nous imaginons dans notre esprit comme par exemple la longueur, la profondeur, les couleurs, les formes, il est indispensable de croire que le Créateur du monde en est exempt. Ainsi, le comment est impossible à Son sujet. Parce que Celui Qui n’a pas de semblable, il n’est pas permis de dire : “Comment est-Il ?”. Celui Qui n’a pas de volume ni de quantité, il n’est pas autorisé de dire : “ Combien fait-Il ?”. Celui Qui existe de toute éternité, on ne dit pas à propos de Lui : “Depuis quand a-t-Il existé ?” ou “De quoi est-Il créé ?”. De même Celui Qui n’a pas d’endroit, on ne dit pas à propos de Lui : “Où est-Il ?”, parce que Celui Qui a créé l’endroit, on ne dit pas à propos de Lui : “Où est-Il ?”. Celui Qui à créé la forme, on ne dit pas à propos de Lui : “Comment est-Il ?”, comme l'a dit notre maître ^Aliyy, que Allah l’agrée. Allah ta^ala, il lui est impossible d’avoir des besoins, Il est exempt des imperfections et des défauts, Il est exempt des organes et des membres et Il est exempt des mouvements et de l’immobilité. Il lui est impossible les limites et les fins et Il n’est pas englobé par les cieux et les terres, il lui est impossible les couleurs et le fait d’être en contact, et Il n’est pas concerné par l’écoulement du temps. Il est exempt de toute imperfection, Il a la perfection absolue qui est digne de Lui et Il n’est pas concerné par les six directions comme le sont les créatures. Il existe et n’a pas de limite, Il a des attributs qui ne sont pas tels que ceux des créatures. Il n’est pas imaginé par les imaginations et on ne peut pas connaître la réalité d’Allah car Il n'a pas de ressemblance avec les créatures. Il est Unique et n’a pas d’associé. Allah ta^ala et le créateur du monde entier, ce qui est dans les cieux et dans la terre. Il est le Tout-Puissant et réalise ce qu’Il veut. Il n’y a pas d'avant Lui et ni d'après Lui, ni d'au-dessus de Lui ni d'en dessous de Lui et on ne dit pas qu’Il a une droite ou
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une gauche, un devant ou un derrière ou qu’Il est composé de partie. Il existe de toute éternité avant l’endroit, c’est Lui Qui a créé le monde et le temps. Il n’est pas spécifié par l’endroit et n’est pas conditionné par le temps et Il n’est pas quelque chose de palpable, on ne peut ni Le saisir ni Le toucher. Tout ce qui est des caractéristiques du corps est impossible au sujet d’Allah. Tout ce qui est cité dans le Qour’an et dans le hadith comme attribut pour Allah ta^ala est bien tel que c’est mentionné mais possède une signification qui est digne de Allah ta^ala sans comment ni ressemblance avec les créatures. Il est interdit d’interpréter les versets et les hadiths équivoques selon le sens qui vient communément à l’esprit. Celui qui le fait aura démenti le Qour’an et sera sorti de l’unanimité de la communauté musulmane. Pour confirmation, nous citons la parole du Chaykh de l’Islam, le Hafidh AlBayhaqiyy, que Allah lui accorde Sa miséricorde, dans son livre “Al-I^tiqadou wa l-Hidayah” : “Il faut connaître que l'istiwa’ de Allah n’est pas interprété par le fait de se redresser après avoir été courbé, ni par le fait de s’établir dans un endroit ni de toucher quelque chose de Sa création. On dit au contraire que Allah ‘istawa’ ^ala l-^arch sans comment et sans endroit. D'autre part on n’interprète pas l'ityan qui est cité dans le Hadith par le déplacement d’un endroit à un autre. Le maji’ n’est pas un mouvement et le nouzoul n’est pas un déplacement. Son nafs n’est pas un corps et son wajh n’est pas un visage, Son yad n’est pas un organe et son ^ayn n’est pas un globe oculaire mais ce sont des attributs qui sont cités dans les textes et que l'on confirme tout en niant la ressemblance avec les créatures. Allah ta^ala dit : ) (ء َىء ليَل ك سم َ سل سه [Sourat Ach-Choura / 11] ce qui signifie : "Rien n'est tel que Lui", de Sa parole : () َولَ ْم يَك ُْن لَهُ ُكفُوا أ َ َحد [sourat Al-'Ikhlas / 4] ce qui signifie : "Et il n'a aucun équivalent" et de Sa parole ta^ala : ( س ِّميا َ ُ) َه ْل ت َ ْعلَ ُم لَه [sourat Maryam / 65] ce qui signifie : "Lui connais-tu un seul semblable ?!", c'est-à-dire : Il n'a assurément aucun semblable” fin de citation de l’Imam Al-Bayhaqiyy.
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C'est sur cette croyance qu'il y a l’Unanimité des gens de ‘Ahlou s-sounnah. Cette Unanimité est rapportée par An-Nawawiyy dans l’interprétation du Sahih de Mouslim, tome 5 page 24, édition Darou l-Fikr, Beyrouth. "L’Imam Al-Qadi ^Iyad Al- Malikiyy a dit qu’il y a unanimité des musulmans, savants du fiqh, du Hadith et de la croyance et gens qui les suivent, que la signification du texte équivoque dans lequel est cité "Allah fi s-sama’" n’est pas comme il vient communément à l’esprit mais qu'on interprète ce verset par un autre sens que celui qui vient communément à l’esprit" fin de citation. C'est sur cette croyance qu'étaient les savants de l’Islam et les océans de la science comme l’Imam Ibnou l-Jawziyy de l’école Hambalite qui dit dans son livre "Al-Moudhich", édition Darou l-Ji ?? page 134 : "On donne des exemples à propos de celui qui a des semblables, alors comment dirait-on à Son sujet "comment ?" alors que le comment Lui est impossible. Comment pourrait-on L’imaginer et comment les raisons pourraient-elles Lui donner une limite ? Celui qui attribue à Allah une ressemblance avec les créatures n’a pas connu Allah, celui qui donne à Allah des semblables n’a pas cru en l’Unicité de Allah, celui qui donne à Allah une ressemblance avec les créatures n’a pas adoré Allah. Celui qui attribue à Allah une ressemblance avec les créatures à une faible reflexion et celui qui nie l’existence ou les attributs de Allah est aveugle" fin de citation. Dans le livre "Al-Fatawa l-Hindiyyah" (les Fatwa Indiennes), tome 2 page 259, édition “Maison de la Revivification du Patrimoine Arabe”, il est dit ce qui signifie : "Celui qui attribue l’endroit à Allah ta^ala commet une mécréance"
Dans le livre "Al-Minhajou l-Qawim" "la voie de droiture" qui est l’interprétation de ‘Ahmad Ibnou Hajar Al-Haytamiyy sur l’introduction de AlHadramiyyah à la page 224, il dit :
"Sache que Al-Qarafiyy et d’autres ont rapporté de la part de AchChafi^iyy, de Malik, ‘Ahmad et Abou Hanifah, que Allah les agrée, qu’ils déclarent mécréants ceux qui disent que Allah est dans une direction et ceux qui attribuent le corps à Allah. Et ils sont véridiques en cela" fin de citation. On rapporte de l’Imam Ja^far As-Sadiq pour preuve de cela ce qui a été rapporté par l’Imam Al-Qouchayriyy dans l’introduction de "Ar-Riçalatou lQouchayriyyah". Il a dit que l’Imam Ja^far As-Sadiq a dit : "Celui qui prétend que Allah est dans quelque chose ou sur quelque chose ou de quelque chose a commis une mécréance, car s'Il était dans quelque chose, il serait limité, s'Il était sur quelque chose, il serait porté et s'Il était de quelque chose, il
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serait créé". C’est la croyance véridique sur laquelle l’Unanimité a également été rapportée par l’Imam des deux Haram (territoires sacrés), de la Mecque et de Médine, ^Abdou l-Malik Al-Jouwayniyy dans son livre "Al-‘Irchad". Il dit page 58 : "La croyance de tout les gens de la vérité, c’est que Allah soubhanahou wa ta^ala est exempt du fait d’être dans un endroit ou d’être spécifié par une direction" fin de citation. Le grand Imam ^Abdou l-Qahir Ibnou Tahir AtTamimiyy a dit dans son livre "La Différence entre les Groupes" page 333 : " Les gens de Ahlou s-sounnah sont unanimes que Allah n’est pas contenu dans un endroit et n’est pas concerné par l’écoulement du temps". L’Imam Al-Hafidh Abou l-Haçan Al-‘Ach^ariyy, que Allah l’agrée, a dit dans son livre "An-Nawadir" : "Celui qui croît que Allah est un corps ne connaît pas son seigneur et il est mécréant" De même l’Imam Al-Moutawalliyy de l’école chafi^iyy a dit dans son livre "Al-Ghounyah" : "Celui qui attribue à Allah ce dont Il est exempt par unanimité comme la couleur, le fait d’être en contact ou le fait d'être séparé est mécréant" fin de citation. [Rapporté par AnNawawiyy dans le livre "Rawdatou t-Talibin" tome 6 page 64 édition de Beyrouth] Le Chaykh des Chaykh soufi, le grand savant de la Tariqah et de la science de la religion l’Imam le Maître Ahmad Ar-Rifa^iyy Al-Kabir, que Allah l’agrée, a dit dans son livre "Al-Bourhanou l-Mou’ayyad" : "L’extrême limite de la connaissance que l'on peut avoir de Allah c’est la croyance ferme en Son existence ta^ala sans comment et sans endroit". Le Chaykh ^Abdou l-Ghaniyy An-Naboulciyy à la page 124 du livre "Al-Fathou r-Rabbani", a dit : "Celui qui croît que Allah remplie les cieux et la terre ou qu’Il est un corps assis sur le trône est mécréant même s’il prétend être musulman". Les prédécesseurs et les successeurs sont unanimes sur le fait de croire que celui qui prétend qu’Allah est dans une direction est mécréant comme ceci a été explicitement dit par l’Imam Al-^Iraqiyy.
Ceci a été également dit par l’Imam Abou Hanifah, l’Imam Malik, AchChafi^iyy, Abou l-Haçan Al-‘Ach^ariyy et l’Imam Al-Baqil-laniyy comme ceci est rapporté par Moulla ^Aliyy Al-Qari' dans le livre qui s’appelle "Charhou lMichkah" tome 3 page 300 édition Darou l-Fikr, les savants de l’Islam prédécesseurs et successeurs ont tous été sur cette croyance. C'est jusqu'à présent la croyance des musulmans dans les pays d’Arabie au Hijaz, la Mecque et Médine, en Indonésie, Malaisie, en Inde, au Bengladesh, au
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Pakistan, en Turquie, dans le Maghreb, dans les pays du Cham, en Egypte, au Yémen, en Irak, au Soudan, en Afrique, en Tchétchénie, à Boukharah, à Jourjan et à Samarqand et ailleurs. Les musulmans croient donc que Allah existe sans endroit, sans direction et sans comment. Par contre, les wahhabiyyah croient que Allah a des ressemblances avec les créatures et qu’Il a un corps : vous constaterez par vous-mêmes, à travers ce site consacré à les dévoiler, les paroles ignobles qu’ils utilisent concernant Allah soubhanahou wa ta^ala. Par ces exemples, vous vérifierez par vous-mêmes que les croyances des wahhabites et des juifs sont strictement les mêmes. Plus encore, il y a le fait d’utiliser les mêmes phrases, les mêmes expressions pour attribuer à Allah la position assise, le mouvement, l’immobilité, les organes et la voix, que Allah nous en préserve. Voilà maintenant devant vous ce que nous avons cité pour connaître la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, à partir des paroles des savants de Ahlou sSounnah, y compris les paroles des savants de la famille du Prophète et les Imams des quatre écoles, après avoir cité l’unanimité des savants de l’Islam et après avoir cité ce qui est dans le Qour’an comme preuve de l’exemption de Allah de toute ressemblance avec les créatures, tout cela est une preuve qui confirme la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, la croyance salvatrice. Après avoir exposé cette croyance, on citera la croyance d’égarement des wahhabites et de ceux qui les suivent.
La croyance en les Messagers
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La louange est à Allah, le Seigneur des mondes et que l'élévation en degré et la préservation de ce qu'il craint pour sa communauté soient accordées à notre maître Mouhammad Al-'Amin –l'Honnête. Allah ta^ala a envoyé les prophètes pour qu'ils démontrent la validité de la religion de l'Islam et pour qu'ils la propagent. La prophétie (an-noubouwwah) est un nom dérivé de an-naba', c'est-à-dire la nouvelle, car la prophétie est une transmission de la part de Allah. La voie pour connaître un prophète, c'est le miracle. Le miracle est une chose extraordinaire qui représente en soi un défi et qui coïncide avec la prétention à la prophétie. C'est quelque chose qui ne peut pas être contrarié par ce qui lui est semblable et qui apparaît aux mains de celui qui prétend la prophétie. Il s’agit par exemple du jaillissement de l'eau pure d'entre les mains du Prophète et du feu qui n'a pas brûlé 'Ibrahim. On n'appelle donc pas miracles les choses étranges qui arrivent aux mains de quelqu’un d’autre que les prophètes. Il est obligatoire pour les prophètes la préservation de la mécréance, des grands péchés et des petits péchés de bassesse et d'indécence. Le petit péché de bassesse et d'indécence est tel que le vol d’un grain de raisin. Il se peut qu'il advienne de la part de certains d'entre eux des petits péchés qui ne comportent aucune bassesse, comme cela s'est produit pour 'Adam lorsqu'il a mangé le fruit de l'arbre. Mais il s'en est repenti immédiatement après. Ainsi, nous avons su à partir de là qu'il n'arrive pas de mécréance à un prophète, ni avant l'avènement de sa mission de prophète ni après, car Allah le protège et le guide vers la foi avant même que ne descende sur lui la révélation. On a su de même que notre maître 'Ibrahim n'a jamais adoré les astres mais qu'il récusait son peuple à ce sujet.
Ainsi, ce qui a été rapporté dans le Qour'an Karim [sourat Al-'An^am / 78] à propos de 'Ibrahim lorsqu'il a vu l'astre : (hadha Rabbi) ce qui signifie : « Est-ce là mon Seigneur comme vous le prétendez ?! », il s'agit bien d'une réprobation à l'encontre de son peuple et d'une manière de leur faire comprendre que cet astre ne mérite pas qu'on lui attribue la divinité. Ainsi, lorsque l'astre s'est couché, il a dit : (la 'ouhibbou l-'afilin) ce qui signifie : « Je n'aime pas ceux qui se couchent et disparaissent », c'est-à-dire qu'il n'est pas valable selon la
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raison que l'astre, le soleil ou la lune soit un dieu adoré en dehors de Allah. En effet, chacune de ces choses se lève puis se couche et possède un volume, ce qui indique qu'elle est créée et qu'elle n'est pas un créateur. D'autre part, l'honnêteté est obligatoire selon la raison pour les prophètes. Il n'est donc pas possible que l'un d'eux commette une trahison en faisant un grand péché, avant l'avènement de la mission de prophète comme après. Il n'est pas arrivé qu'un prophète ait bu de l'alcool, ait volé ou commis la fornication. Youçouf n'a jamais eu l'intention de commettre la fornication, mais il a eu l'intention de repousser en arrière la femme du dignitaire, puis il a été guidé pour s’en abstenir de sorte qu'on ne dise pas qu'il aurait eu l'intention de faire la fornication. Lorsqu'il s'est détourné en sa présence, elle a déchiré sa chemise par l'arrière. Les gens ont su de ce fait que c'est bien elle qui avait voulu faire la fornication et que lui, n'avait pas eu l'intention de le faire. Il est en effet préservé comme tous les prophètes de pareilles choses. Il convient donc de prendre garde à la parole de certains calomniateurs qui prétendent que notre maître Dawoud se serait épris de l'épouse du commandant de l'armée et que Dawoud aurait envoyé cet homme au combat pour lui prendre son épouse. Ceci est une grave calomnie. Aussi, que l'on prenne garde aux calomnies que disent certains rustres qui prétendent que Mouhammad aurait eu le cœur attaché aux femmes et que c'est la raison pour laquelle il aurait épousé plus que quatre femmes. La réponse à faire à ces gens-là, c'est que notre maître Mouhammad était connu parmi les gens de La Mecque sous le nom de Mouhammad Al-‘Amin, Mouhammad l'Honnête, et qu’il a reçu d’autre part une beauté par laquelle personne ne l'a égalé. Ainsi, s'il avait vraiment été attaché aux femmes, il serait apparu de sa part un acte d'indécence ou même plusieurs et son peuple aurait porté atteinte à sa réputation, or cela n’a jamais eu lieu. D'autre part, le Messager ne s'est marié qu'après avoir atteint l'âge de vingt-cinq ans. Lorsque son épouse est décédée par la suite et qu'il a atteint cinquante ans, il a épousé une autre femme. Par la suite il a pris plusieurs épouses pour des sagesses qui sont relatives à l'intérêt de l'appel à l'Islam. Parmi ces sagesses, il y a que sa Loi se propage pour les femmes par l'intermédiaire des femmes. Observez donc bien cela, s'il en était comme le disent les gens grossiers à son propos, il aurait pris plusieurs épouses avant d'atteindre cinquante ans, comme c'est le cas de ceux qui sont entièrement absorbés par ces choses-là. Et parmi les preuves qu'il n'avait pas le cœur attaché aux femmes, il y a ce qu'a rapporté Mouslim, d'après ^A'ichah, que Allah l'agrée, elle a dit ce qui signifie : « Mon tour pour la nuit ne passait pas avec le Messager de Allah sans qu'il se rende à Al-Baqi^ », c'est-à-dire au cimetière de Médine pour faire des invocations en
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faveur des habitants des tombes, malgré ce que ^A'ichah possédait de jeunesse et de beauté. L'extrême intelligence est également obligatoire pour les prophètes. Il leur est donc impossible la stupidité car ils ont été envoyés pour démontrer la vérité. Il n'est donc pas digne d'eux qu'ils soient incapables de démontrer les preuves à celui qui se détourne de la vérité et qui la prend pour ennemie. Allah ta^ala dit [sourat Al-'An^am / 83] ce qui signifie : « C'est là Notre preuve que Nous avons donnée à 'Ibrahim ». Il leur est également obligatoire la transmission. Il ne leur est donc pas possible de taire quoi que ce soit des choses qu'ils ont eu l'ordre de transmettre. Car ce serait en contradiction avec la mission de prophète. Il n'est donc pas permis d'attribuer aux prophètes des attributs qui ne sont pas dignes d'eux. Il n'est pas permis par exemple de dire que Mouça s'est enfui par peur de Pharaon. Mouça a fait ce qu’Allah lui a ordonné. Il est donc parti et a frappé la mer de son bâton. La mer s'est fendue en douze brèches, chacune telle une montagne immense. Puis il est passé, lui et ceux qui l’accompagnaient. Or Pharaon l’a suivi mais la mer est retournée à son état initial et c’est bien ainsi que Pharaon est mort. Il n'est pas permis non plus de dire que Mouhammad a été vaincu, dans aucune de ses batailles. Le Messager n'est pas sujet à la défaite mais ceux qui ont contredit son ordre et ne lui ont pas obéi, ce sont eux qui ont subi des pertes. On a su à partir de là, que Allah ta^ala n’élève au rang de prophète que celui qui est sauf de la vulgarité, de la trahison, de la stupidité et de l'idiotie. Ainsi, celui qui a des antécédents de cet ordre ne peut être prophète, même s'il se débarrasse de ces antécédents par la suite. Allah ta^ala dit [sourat Al-'An^am / 86] ce qui signifie : « Chacun, Nous l'avons distingué par rapport aux mondes », c'est-à-dire que chacun des prophètes est meilleur que tous les anges et meilleur que le reste de l'humanité, car les mondes comprennent les hommes, les jinn et les anges.
La foi est une condition pour l'agrément des bons actes
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La louange est à Allah, nul ne mérite l'adoration sinon Lui et que Allah honore et élève davantage en degré celui qui a enseigné le bien aux gens, notre maître et notre bien-aimé Mouhammad ainsi que sa famille, ses compagnons et ceux qui l'ont suivi. Allah ta^ala dit ce qui signifie : « Celui qui œuvre en bien qu'il soit homme ou femme tout en étant croyant, Nous lui accorderons une vie heureuse. » Cette 'ayah honorable est une preuve que la foi est une condition pour que les bons actes soient agréés selon le jugement de Allah. Allah n'agrée pas l'acte d'un mécréant, même si cet acte est en faveur d'un musulman. Ainsi un homme associateur était venu au Messager et lui avait dit : « Ô Messager de Allah, est-ce que je combats ou est-ce que je rentre en Islam ? » Il lui avait dit ce qui signifie : « Entre en Islam puis combats », parce que s'il avait combattu avant d'être entré en Islam, rien de cette prise de risque ne lui aurait été utile. Le jihad dans lequel il y a le plus grand risque, l'exposition de l'âme au danger, n'aurait pas comporté de récompenses si cela n'avait été précédé par l'entrée en Islam. Ainsi tous nos actes ne sont agréés qu'après avoir connu Allah et Son messager, qu'après la foi en Allah et en Son messager, car la foi en Allah et en Son messager est plus éminente selon le jugement de Allah que tout acte que puisse faire la personne. Quelque soit le nombre des actes qu'elle fait, tant qu'elle n'aura pas la croyance, elle n'aura pas de récompense. Il y avait un homme qui s'appelait ^Abdou l-Lah Ibnou Jad^an de la tribu de ^A'ichah, que Allah l'agrée, et c'était un tyran au début de son histoire, puis son père l'avait renié. Il lui a dit devant un groupe de gens « Tu n'es pas mon fils » ; il a alors détesté la vie et il s'était dit après cela : « La vie ne me plaira plus, je recherche la mort » ; il s'était dirigé vers une des montagnes de La Mecque et avait vu une fissure, il y avait pénétré. Son objectif était qu'un serpent l'atteigne et le tue, il en aurait ainsi fini de cette vie. Lorsqu'il était rentré dans cette fissure, il a trouvé un serpent dont les yeux étaient éclatants, tout son corps était en or. Lorsqu'il s'était rapproché de lui, il avait eu l'impression que c'était un serpent fabriqué, que ce n'était pas un serpent véritable, ses deux yeux étaient deux perles éclatantes et le reste de son corps était en or et il a trouvé deux tas, un tas d'or et un tas d'argent.
D'autre part il trouva derrière tout cela des hommes de grande taille sur des lits et il découvrit inscrit sur une table d'argent au-dessus de leurs têtes l'histoire de ces gens qui avaient été rois de la terre. Dans ce tableau il avait trouvé ces vers de poésie : « Ami as-tu jamais vu ou entendu parler d'un berger qui aurait rendu dans la mamelle ce qui avait coulé dans l'écuelle ? » Cela signifie que nous autres avons eu la souveraineté de la terre et nous n'avons rien trouvé qui puisse
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nous protéger de la mort, tout comme le lait lorsqu'il sort de la mamelle n'y retourne pas. De même l'être humain, lorsque vient son instant, rien ne le rendra à la vie et il est indispensable que la mort le prenne. Cet homme après être sorti de cette grotte avait pris de cet or et s'était mis à distribuer à sa famille et à ses proches. Il devint un maître pour eux. Ils l'aimèrent après l'avoir détesté et il s'était mis à honorer les invités, à rendre visite à ses proches, à distribuer des dons et à faire du bien envers les gens, à l'étranger, au passant. Les gens le citaient beaucoup par son honneur, sa générosité et le fait qu'il satisfaisait les besoins des gens. Il partait à cet endroit en cachette, prenait l'or et l'argent puis posait sur la porte de la grotte une pierre pour que personne d'autre que lui ne puisse pénétrer. En résumé cet homme était loué en bien auprès des gens. ^A'ichah, que Allah l'agrée, avait demandé au Messager de Allah : « Mon cousin ^Abdou l-Lah Ibnou Jad^an rendait visite aux proches, il honorait les invités, est-ce que cela lui sera utile ? » Parce qu'il était mort avant l'islam et il n'avait pas atteint le temps de la prophétie du Messager d’Allah . Alors le Messager de Allah lui a dit ce qui signifie : « Non, car jamais il n'a dit : Seigneur pardonnez-moi mon péché au jour du jugement ». C'est-à-dire qu'il n'a pas adoré Allah, et ne croyait pas en l'au-delà comme c'était le cas de la totalité des Arabes dans la période qui a précédé le message de notre prophète Mouhammad (jahiliyyah) ; ils ne croyaient qu'il y avait après cette vie une seconde vie dans laquelle la personne qui avait œuvré en bien sera rétribuée en bien et celle qui avait œuvré en mal sera châtiée. La parole du Messager dans ce cas signifie que ce que cet homme avait fait ne lui sera pas utile parce que jamais il n'a dit : Seigneur pardonne-moi mon péché au jour du jugement, c'est-à-dire parce qu'il n'avait pas cru en l'audelà. C'est ainsi le cas de chaque personne qui ne croit pas en Allah et en Son messager, c'est-à-dire qui ne connaît pas Allah ta^ala d'une façon correcte et qui ne connaît pas Son messager Mouhammad c'est-à-dire qui ne croit pas en lui.
Ses œuvres de bien ne seront pas agréées, tout comme cet homme ^Abdou l-Lah Ibnou Jadan, tous ses actes comme le maintien de ses relations avec ses proches, sa générosité à l'égard des invités, le fait qu'il leur donnait de la nourriture, tout
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cela ne lui a pas été utile parce qu'il ne croyait pas en Allah et au jour du jugement. Seulement comme il n'avait pas entendu l'appel à l'Islam, Allah ne le châtie pas dans l'au-delà mais il n'aura pas de récompense pour les bons actes qu'il avait faits. Alors qu'en sera-t-il de celui qui a entendu l'appel à l'Islam et qui ne l'a pas suivi ? La connaissance de Allah ta^ala et la connaissance de Son messager sont les fondements de la religion parce que celui qui a connu Allah et Son messager, qui est mort sur cette croyance en évitant la mécréance, il est indispensable qu'il entre au Paradis, soit après un châtiment à cause de ses péchés, soit sans être châtié pour ses péchés. La connaissance de Allah c'est en réalité croire que Allah existe, sans aucune ressemblance avec ce qui existe, c'est-à-dire ni avec les hommes ni les anges ni la lumière ni avec autre que cela car Il est le Créateur de toute chose. La signification de (An-Nour) qui est un des noms parfaits de Allah, est que Allah guide vers la lumière de la foi. Ainsi la foi est la lumière que Allah accorde, pour preuve Sa parole ta^ala qui signifie : « Allah guide vers la lumière qui Il veut ». Ainsi Allah est
(An-Nour) dans le sens qu'Il est
(Al-Hadi) Celui Qui guide vers la foi et non pas dans le sens qu'Il serait une lumière (dans le sens de luminosité). La connaissance d’Allah a lieu également par la croyance qu'il est exempt de l'endroit parce qu'Il existe sans endroit. Il n'est pas valable d'attribuer à Allah l'endroit ni de Lui attribuer l'évolution ni le changement soubhanahou wa ta^ala. Allah est Celui Qui fait changer cet univers d'un état à un autre selon Sa science et par Sa volonté et Sa toute-puissance, Il est ta^ala éternel, exempt de début et de fin, Il a pour attribut tout attribut de perfection digne de Lui, Il est exempt de tous les attributs d'imperfection. Quant à la signification de la connaissance du Messager d’Allah, c'est que la personne croit que notre maître Mouhammad est un messager.
Allah ta^ala l'a envoyé pour annoncer la bonne nouvelle à celui qui a cru en lui, qu'il aura le paradis dans l'au-delà et pour avertir ceux qui le démentent par le châtiment dans l'au-delà, qu'il est véridique, honnête, qu'il est un devoir de le suivre en ce qu'il a ordonné. Allah ta^ala l'a décrit par Sa parole qui signifie : « Il ne prononce pas sous l'effet de ses passions ; ce ne sont que des
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révélations qu'il reçoit ». Nous demandons à Allah qu'Il nous confirme, qu'Il fasse que nous restions toujours sur ce bienfait qu'est l'Islam et qu'Il nous fasse mourir avec une foi complète et qu'Il nous fasse entrer au paradis saufs, tranquilles et sûrs.
Les sortes de mécréance et les catégories de mécréants Allah ta^ala dit :
[Sourat Mouhammad / 34] ce qui signifie : « Certes, ceux qui ont mécru et ont dévié de la voie agréée par Allah puis sont morts mécréants, à ceux-là, Allah ne pardonne pas ». La mécréance est l'opposé de la croyance, tout comme l'obscurité est l'opposé de la lumière. Elle se divise en trois catégories : l'assimilation (tachbih), l'incrédulité (takdhib) et le négationnisme (ta^til). L'assimilation ou tachbih : c'est-à-dire le fait d'assimiler Allah à Ses créatures. L'incrédulité ou takdhib : c'est-à-dire refuser de croire ce qui a été révélé dans le Qour'an Al-Karim, ou ce qu'a rapporté le Messager d'une manière confirmée, comme par exemple renier la résurrection conjointe des corps et des âmes ou renier l'obligation de la prière, du jeûne ou de la zakat. Le négationnisme ou ta^til : c'est renier l'existence de Allah ta^ala et c'est la pire des mécréances. Il y a deux genres de mécréant : le mécréant d'origine, ou bien l'apostat de l'Islam (mourtadd). Le mécréant d'origine : c'est celui qui est né de parents mécréants et qui est devenu pubère en ayant la croyance des mécréants. L'apostat : c'est la personne qui était musulmane et qui est tombée dans une des sortes de mécréance. Allah ta^ala dit :
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[Sourat At-Tawbah / 65-66] ce qui signifie : « Dis : Est-ce de Allah, de Ses signes et de Son messager que vous vous moquiez ? Ne vous cherchez pas d'excuses, vous êtes devenus mécréants après avoir été croyants ». L'apostasie (riddah), c'est la sortie de l'Islam, est une odieuse mécréance. C'est pour cela qu'il est un devoir pour chaque musulman de conserver son Islam et de le garder de cette apostasie qui le corrompt, l'annule et le rompt, que Allah ta^ala nous en protège. Les sortes de l'apostasie : l'apostasie est de trois sortes comme l'ont classée les savants : par la croyance, par les actes et par la parole. Chaque sorte d'apostasie comporte des ramifications nombreuses. 1- La mécréance par la croyance : comme par exemple nier l'existence de Allah ta^ala, croire que Allah est impuissant ou ignorant, ou croire que Allah est un corps, une lumière ou une âme. C'est par Allah ta^ala que l'on recherche la protection. C'est aussi par exemple croire que consommer de l'alcool est licite ou que le vol est licite. Ou également croire qu’Allah n'a pas rendu obligatoire les cinq prières, le jeûne du mois de Ramadan, la zakat ou le pèlerinage. 2 - La mécréance par les actes : comme par exemple jeter le livre du Qour'an (Al-Mous-haf) ou des feuilles comportant de la science de la religion délibérément dans les ordures ; ou se prosterner pour une idole, le soleil ou bien pour toute autre créature si c'est en vue de l'adorer, ou encore par exemple écrire des 'ayah du Qour'an avec de l'urine. 3 - La mécréance par la parole : par exemple insulter Allah ta^ala ou insulter un des prophètes ou un des anges, insulter l'Islam, le Qour'an ou se moquer de la prière ou du jeûne. Le Messager d’Allah
a dit :
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[Rapporté par At-Tirmidhiyy] ce qui signifie : « Certes, il arrive que l'esclave [de Allah] prononce un mot dans lequel il ne voit pas de mal, mais à cause duquel il chutera en enfer [pendant] soixante-dix automnes », c'est-à-dire une distance parcourue en soixante-dix ans de chute, et cela correspond au temps nécessaire pour atteindre le fond de la géhenne qui est réservé aux mécréants. Ce hadith est une preuve que la chute dans la mécréance ne requiert pas comme condition d'avoir eu connaissance de la loi correspondante, de se satisfaire de l'acte et de croire en la signification du terme prononcé. Le Messager d’Allah
a dit :
[Rapporté par At-Tabaraniyy] ce qui signifie : « La plupart des péchés du fils de 'Adam provient de sa langue ». La règle : c'est que toute croyance, tout acte ou toute parole qui signifie une moquerie ou un dédain à l'égard d’Allah, de Ses Livres, de Ses messagers, de Ses anges, de Ses rites, des signes de Sa religion, de Ses lois, de Sa promesse ou de Sa menace est de la mécréance. Alors, que l'homme prenne garde à cela, de toutes ses forces dans n'importe quelle situation. Remarque utile : Les savants ont dit : nier ce qui est connu d'évidence dans la religion est de la mécréance. Etre connu d'évidence dans la religion signifie que la chose est connue chez les musulmans, le savant comme le commun d'entre eux. Ce n'est pas une chose connue des seuls savants. C'est le cas de l'obligation des cinq prières, du devoir du jeûne de Ramadan, du caractère licite de la vente et de l'achat et de l'interdiction de la consommation d'alcool ou du vol.
Exposé sur l'importance de la science du tawhid La science concernant Allah et Ses attributs est la plus honorable des sciences et c'est la science qui a le degré le plus haut. Elle est l'obligation la plus importante qui prime sur toute autre science. On la nomme la science des fondements (al-'ousoul), la science de l'unicité (at-tawhid) et les sciences de la croyance (al-i^tiqad). Le Prophète dit :
s'est qualifié du plus haut degré dans cette science. Il a
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('ana 'a^lamoukoum bil-Lahi wa 'akhchakoum lah) [1] ce qui signifie : « Je suis d'entre vous celui qui connaît le plus Allah et celui d'entre vous qui Le craint le plus ». Cette science est par conséquent la plus importante à acquérir et celle qui a le plus droit à l'honneur et à la glorification. Allah ta^ala dit :
(Fa^lam 'annahou la 'ilaha 'il-la l-Lah, wa staghfir li dhanbik ) [sourat Mouhammad / 19] ce qui signifie : « Sache qu'il n'est de dieu que Allah et demande pardon pour ton péché » Il a fait précéder l'ordre de connaître le tawhid sur l'ordre de demander le pardon. En effet, le tawhid est lié à la science des fondements (al'ousoul) et la demande de pardon est liée à la science des branches (alfourou^). Le sujet de la science de al-kalam, c'est d'une part l'observation, c'est-à-dire de prendre pour preuve la création de Allah ta^ala pour confirmer Son existence et Ses attributs de perfection, et d'autre part les textes de loi dont sont extraits les témoignages et ceci conformément à la loi de l'Islam et non sur les bases des philosophes, parce que les philosophes ont à ce sujet des propos connus chez eux tels que la théologie (al-'ilahiyyat). Les savants du tawhid ne parlent pas au sujet de Allah et au sujet des anges et autres que cela en se basant uniquement du point de vue de la raison, mais ils font référence à la raison pour la prendre à témoin sur l'exactitude de ce qui a été rapporté du Messager de Allah , car la raison chez les savants du tawhid est un témoin de la Loi de l'Islam et non le seul fondement de la religion. Par contre les philosophes ont considéré la raison comme seul fondement sans se référer à ce qui a été rapporté des prophètes. Ils ne s'attachent pas à allier l'observation rationnelle à ce qui a été rapporté des prophètes, bien que l'observation rationnelle saine ne va pas à l'encontre de ce qui a été rapporté par la loi de l'Islam et ne la contredit pas. Allah a incité Ses esclaves, dans le Qour'an, à observer Sa création pour connaître Sa toute-puissance. Il dit ta^ala : ('awalam yandhourou fi malakouti s-samawati wa l-'ard) [sourat Al'A^raf / 185] ce qui signifie : « Ne méditent-ils pas au sujet des cieux et de la terre ? » et Il dit ta^ala :
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(sanourihim 'ayatina fi l-'afaqi wa fi 'anfouçihim hatta yatabayyana lahoum 'annahou l-haqq) [Sourat Foussilat / 53] ce qui signifie : « Nous leur manifesterons Nos signes dans les horizons et en eux-mêmes afin qu'il leur soit clair que c'est la vérité ». Cette science, avec ses arguments rationnels et textuels du Livre (Al-Qour'an) et de la Sounnah est nommée la science de al-kalam. L'origine de cette dénomination tient au grand nombre de contrevenants qui se réclament de l'Islam et aux longues discussions des gens de la tradition pour montrer la vérité. Certains ont dit : elle s’appelle ainsi parce que la plus célèbre des discussions portait sur la question de la parole de Allah ta^ala, si elle n'avait pas de début (ce qui est vrai) ou si elle entrait en existence (ce qui est faux). Al-Hachawiyyah [2] ont dit : Sa parole est constituée de sons et de lettres. Ils ont exagéré à tel point que certains d'entre eux ont dit que cette voix n'a pas de commencement et qu'elle est de toute éternité, que la forme des lettres qui sont dans les mous-haf les livres du Qour'an n'a pas de commencement et existe de toute éternité, ils sont sortis du cadre de la raison. Un autre groupe a dit : Allah ta^ala parle dans le sens qu'Il crée la parole dans autre que Lui, comme l'arbre auprès duquel Mouça a entendu la parole de Allah, et non pas dans le sens que Allah a une parole propre à Lui-même qui est un de Ses attributs, ceux-là sont les mou^tazilah, que Allah les enlaidisse. Quant aux gens de tradition ('Ahlou s-Sounnah) ils ont dit : Certes, Allah parle par une parole propre à Lui-même qui n'a pas de début, éternelle, qui n'est ni lettre, ni son et qui ne change pas d'une langue à une autre. Si quelqu'un dit : Il n'a pas été rapporté que le Prophète a enseigné à l'un des compagnons cette science ni que l'un de ses compagnons l'a apprise ou l'a enseignée à autrui. Cette science est apparue au contraire après leur époque, si cette science était donc si importante dans la religion, les compagnons et les successeurs seraient les premiers à l'avoir apprise. On dira : Si par cette parole, il vise qu'ils n'ont pas connu Allah, Ses attributs, Son unicité et Son exemption de toute imperfection ainsi que la véracité de Son messager et l'exactitude de ses miracles par l'argumentation rationnelle mais qu'ils ont admis tous cela par imitation, ce serait des dires très éloignés de la vérité et des paroles abominables
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En réponse à ceux qui disent : (Pourquoi parlez-vous avec la science de al-kalam alors que les compagnons ne l'ont pas fait ?), Abou Hanifah que Allah l'agrée a dit : « Ils sont plutôt à l'exemple de gens qui n'étaient pas en présence de ceux qui les combattaient, ils n'avaient donc pas besoin de sortir les armes. Nous, nous sommes à l'exemple de gens qui sont en présence de ceux qui les combattent, et qui ont donc besoin de brandir les armes » fin de citation. S'il vise maintenant que les compagnons n'ont pas prononcé ces expressions terminologiques en usage chez les gens de cette science comme : la substance élémentaire (al-jawhar) et la caractéristique (al^arad), le possible (al-ja'iz) et l'impossible (al-mouhal), l'entrée en existence (al-hadath) et l'exemption de début (al-qidam), nous le lui concédons mais nous montrons qu'il y a l'équivalent dans toutes les autres sciences, car il n'a pas été rapporté du Prophète ni de ses compagnons qu'ils ont prononcé des termes comme l'abrogatif (annaçikh) et l'abrogé (al-mansoukh), le global (al-moujmal) et l'équivoque (al-moutachabih) et autres que ces termes comme il est d'usage chez les gens de l'exégèse (at-tafsir), ni des termes comme l'analogie (al-qiyas) et la préférence (al-istihsan), l'homologie (al-mou^aradah) et l'antinomie (al-mounaqadah), l'absolu (at-tard) et la condition (achchart), la cause (as-sabab) et la raison (al-^il-lah) et autres que ces termes comme il est d'usage chez les spécialistes de la jurisprudences (al-fiqh), ni des termes comme la récusation (al-jarh) et la déclaration de fiabilité (at-ta^dil), ce qui est rapporté d'une seule personne (al-'ahad), ce qui est répandu et célèbre (al-mach-hour) et ce qui est rapporté par un grand groupe à un grand groupe à chaque génération (al-moutawatir), le sûr (as-sahih) et l'étrange (al-gharib) et autres que ces termes comme il est d'usage chez les gens du hadith. Quelqu'un est-il à même de dire qu'on doit réfuter ces sciences pour ce prétexte ? Le fait est seulement qu'à l'époque du Prophète , les innovations d'égarement et les passions concernant les choses de la croyance n'étaient pas encore apparues, il n'y avait donc pas besoin d'entrer dans les détails et d'employer les terminologies.
En effet, la base de cette science existait chez les compagnons et était davantage répandue chez eux que parmi ceux qui sont venus après eux. Le fait de parler dans cette science pour répliquer aux gens innovateurs a commencé à l'époque des compagnons tels que Ibnou ^Abbas et Ibnou ^Oumar qui ont répliqué aux mou^tazilah. A l'époque des successeurs, ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz et Al-Haçan Ibnou Mouhammad Ibni l-
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Hanafiyyah et d'autres encore leur ont répliqué. ^Aliyy, karrama l-Lahou wajhah, a coupé court aux khawarij par l'argumentation et a coupé court à un matérialiste [3] (dahriyy). Il a fait taire par les arguments quarante juifs assimilationnistes par des paroles précieuses et détaillées. Al-Hibr Ibnou ^Abbas que Allah les agrée tous deux, a brisé les khawarij, là encore par l'argumentation, le juge Qadi 'Iyyas Ibnou Mou^awiyah a brisé les qadariyyah, le Calife ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz a cassé les disciples de Chawdhab le kharijite et il a écrit un traité pour répondre au mou^tazilah qui est un bref traité. De même Rabi^atou r-Ra'y, le Chaykh de l'Imam Malik, a brisé Ghaylan Ibnou Mouslim Abou Marwan le qadarite. S'est également occupé de cette science, Al-Haçan Al-Basriyy qui fait partie des plus grands successeurs. Si quelqu'un dit : Al-Bayhaqiyy [4] a rapporté par une chaîne de transmission sûre qu’Ibnou ^ Abbas a dit : « Réfléchissez sur toute chose mais ne réfléchissez pas sur la réalité de Allah » car cela est interdit. La réponse est la suivante : l'interdiction porte sur la réflexion au sujet de la réalité d’Allah tout en ordonnant de réfléchir au sujet des créatures, car cette dernière réflexion implique l'observation, la pensée et la méditation sur ce qu'il y a dans les cieux et sur la terre pour en tirer la preuve de l'existence du Créateur et de Sa non-ressemblance avec aucune de Ses créatures. Celui donc qui ne distingue pas le Créateur de Ses créatures, comment va-t-il agir conformément à cette parole rapportée et sûre ? Le Qour'an a ordonné d'apprendre conformément aux lois de l'Islam les preuves sur Son existence ta^ala, sur la confirmation qu'Il a l'attribut de la science, la puissance, la volonté, l'unicité et ainsi de suite. Aucun Imam digne de considération n'a mis en cause cette science qui est le but de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, les gens de tradition prophétique et de la majorité, du Salaf et du Khalaf.
Ce qui a été rapporté de Ach-Chafi^iyy qu'il a dit : « Si l'esclave était jugé par Allah pour tous les péchés autres que l'association, ce serait mieux pour lui que d'être jugé pour le kalam », ces propos dans ces termes-là n'ont pas été authentifiés de lui. Par contre les propos authentifiés de lui sont les suivants : « Si l'esclave était jugé par Allah ^ azza wa jall pour tous les péchés autres que l'association, ce serait mieux pour lui que d'être jugé pour quelque chose issue de ses
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passions » [5] . Les passions (al-'ahwa'), pluriel de passion (hawa) c'est ce vers quoi ont penché les esprits des innovateurs qui se sont écartés de ce sur quoi étaient les gens du Salaf, c'est-à-dire ce à quoi se sont attachés les innovateurs dans la croyance comme les khawarij, les mou^tazilah, les mourji'ah, les najjariyyah et autres, qui constituent les soixante-douze groupes, conformément à ce qu'il a été rapporté dans le hadith très répandu et connu (mach-hour) :
(wa ‘inna hadhihi l-millata sataftariqou ^ala thalathin wa sab^in firqatin, thintani wa sab^ouna fi n-nar, wa wahidah fi l-jannah wahiya l-jama^ah) [rapporté par Abou Dawoud [6] ] ce qui signifie : « Certes cette communauté se séparera en soixante-treize groupes, soixantedouze sont en enfer et un seul est au paradis. C'est la majorité » La parole de Ach-Chafi^iyy n'est donc pas à prendre dans l'absolu, mais elle fut dite à propos des innovateurs qadariyyah et autres, qui sont passés à côté des textes du Livre et de la Sounnah et qui se sont enfoncés dans les passions corrompues. Par contre, le kalam qui est conforme au Livre (le Qour'an) et à la Sounnah, éclaircissant les vérités de la Chari^ah lorsque apparaît la zizanie, celui-là est louable chez les savants dans leur totalité et cela Ach-Chafi^iyy ne l'a pas blâmé. Il le maîtrisait et le comprenait, il a d'ailleurs débattu avec Bichr Al-Mariciyy et Hafs Al-Fard et les a brisés. L'Imam, le Hafidh Ibnou ^Açakir, dans son livre qu'il a écrit pour défendre l'Imam Al-'Ach^ariyy et dans lequel il a élucidé les mensonges de ceux qui l'avaient calomnié, a dit textuellement [7] ce qui signifie : « Le kalam blâmable, c'est le kalam des gens des passions et ce que brodent les maîtres en innovations périlleuses. Quant au kalam qui est conforme au Livre et à la Sounnah, éclaircissant les vérités des fondements (al-'ousoul) lorsqu'apparaît la zizanie, celui-là est louable chez les savants et ceux qui le connaissent, Ach-Chafi^iyy le maîtrisait et le comprenait et il a argumenté avec nombre de ceux qui ont innové, il les a laissés sans répliques jusqu'à ce qu'ils furent cassés » fin de citation. Puis il a cité, par une chaîne de transmission jusqu'à Ar-Rabi^ Ibnou Soulayman qui a dit : « J'étais en présence de Ach-Chafi^iyy et
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Abou Sa^id m'a dit : sache que sont présents ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abdi l-Hakam, Youçouf Ibnou ^Amr Ibni Yazid et Hafs Al-Fard, celui que Ach-Chafi^iyy appelle l'Ecarté (Al-Mounfarid). Alors Hafs Al-Fard a questionné ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abdi l-Hakam et lui a dit : « Qu'est ce que tu dis au sujet du Qour'an ? » Il a refusé de lui répondre. Alors il a posé la question à Youçouf Ibnou ^Amr qui ne lui a pas répondu et tous deux ont désigné Ach-Chafi^iyy. Il a alors posé la question à AchChafi^iyy. Ach-Chafi^iyy lui a donné des preuves, le débat fut long. AchChafi^iyy avait des arguments sans répliques sur le fait que Al-Qour'an, la parole de Allah, n'est pas créé, et il a déclaré mécréant Hafs AlFard. » Ar-Rabi^ a dit : « J'ai rencontré Hafs dans la mosquée après ce qui s'était passé, il a dit : Ach-Chafi^iyy a voulu me faire exécuter » fin de citation. Si quelqu'un dit : Certains gens du Salaf ont blâmé la science du kalam. Il a été rapporté en effet de Ach-Chou^biyy qu'il a dit : « Celui qui se met en quête de la science de la religion par le kalam deviendra athée, celui qui cherche la fortune par l'alchimie fera faillite et celui qui rapporte les hadiths gharib, il mentira ». Des paroles semblables ont été rapportées de l'Imam Malik et du juge Al-Qadi Abou Youçouf, le compagnon de l'Imam Abou Hanifah. Nous disons : Le Hafidh Abou Bakr Al-Bayhaqiyy a répondu à cela en disant [8] : « En fait par le kalam, ils ont visé le kalam des gens innovateurs, car à leur époque, ce sont les gens innovateurs qui étaient connus par le kalam, alors que les gens de la Sounnah s'y engageaient rarement, jusqu'à ce que, plus tard, ils furent obligés de le faire » fin de citation. Ibnou ^Açakir a dit [9] : C'est une façon de répondre sur ce point et on en aura assez dit en signalant que celui qui l'a dit n'est autre qu’Abou Bakr Al - Bayhaqiyy qui faisait partie des gens fiables, qui rapportent les paroles du Prophète et qui ont eu la connaissance.
Le fait que certains gens du Salaf aient blâmé le kalam peut s'expliquer par le fait qu'ils ont voulu dire que la personne ne se contente pas de la science du kalam et délaisse l'apprentissage de la science de la jurisprudence, le fiqh par lequel on parvient à connaître ce qui est licite (halal) et ce qui est illicite (haram) en refusant d'accomplir ce qu'elle a eu l'ordre de faire parmi les lois de l'Islam, en ne se conformant pas à faire ce que le Législateur (le Prophète Mouhammad ) à ordonné de
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faire et sans abandonner ce qu'il a interdit parmi les lois. Il m'a été déjà rapporté que Hatim Al-'Asamm qui faisait partie des vertueux ascètes et des gens de science qu'il a dit : « Le kalam est la base de la religion, la jurisprudence (al-fiqh) est sa branche et travailler avec est son fruit. Celui donc qui se contente du kalam sans la jurisprudence et le travail, il s'égarera ; celui qui se contente de travailler sans le kalam et la jurisprudence, il fera des innovations ; celui qui se contente de la jurisprudence sans le kalam et le fait de travailler avec, il tombera dans les grands péchés ; et celui donc qui se consacre à tous les domaines, celui-là il s'en tirera. » Des paroles semblables ont été rapportées sur Abou Bakr Al-Warraq. L'Imam Abou Hanifah que Allah l'agrée a comme livres : AlFiqhou l-'Akbar, Ar-Riçalah, Al-^Alim wa l-Mouta^allim et AlWasiyyah. Concernant ce dernier livre, il y a eu beaucoup de divergences quant à son attribution à l'Imam, certains niant catégoriquement son attribution à l'Imam et prétendant qu'il n'est pas de son œuvre, certains l'attribuant à Mouhammad Ibnou Youçouf AlBoukhariyy surnommé Abou Hanifah. Cela, c'est ce que disent les mou^tazilah. Or il contient des arguments qui annulent leurs textes invalides et leurs prétentions que l'Imam serait des leurs c'est-à-dire aurait leur croyance, comme cela a été mentionné dans le livre AlManaqibou l-Kardariyyah. L'Imam Abou Hanifah et ses deux compagnons sont les premiers à avoir parlé avec largesse des fondements de la religion. Il maîtrisait cela par les arguments tranchants dès le début des cents premières années. En effet, dans At-Tabsiratou lBaghdadiyyah [10] il y a : « Les premiers parmi les gens de la Sounnah, spécialistes de jurisprudence (al-faqih) à avoir utilisé le kalam, ce sont Abou Hanifah et Ach-Chafi^iyy.
Le premier des deux a écrit Al-fiqhou l-'Akbar et Ar-Riçalah pour soutenir les gens de la Sounnah contre Mouqatil Ibnou Soulayman, celui qui a fait une exégèse du Qour'an et qui était anthropomorphiste les anthropomorphistes sont ceux qui croient que Allah est un corps qui a une quantité et des limites et il a débattu avec les groupes de khawarij, de rawafid, de qadariyyah et de dahriyyah dont les apôtres se trouvaient
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à Bassora (Al-Basrah), ville vers laquelle il a voyagé plus d'une vingtaine de fois pour les briser par les preuves éclatantes. Il a atteint dans le kalam la science du tawhid un degré tel qu'il a été celui qu'on désigne parmi les gens et ses élèves distingués l'ont pris comme modèle. » Dans Al-Manaqibou l-Kardariyyah d'après Khalid Ibnou Zayd Al-^Oumariyy, il est rapporté ceci : Abou Hanifah, Abou Youçouf, Mouhammad Zoufar et Hammad Ibnou Abi Hanifah ont cassé les gens, c'est-à-dire qu'ils ont réduit les irréguliers à se taire et ce sont des Imams dans la science. D'après l'Imam Abou ^Abdi l-Lah As-Saymariyy, l'Imam Abou Hanifah était le porte-parole (al-moutakallim) de la communauté du Prophète de son époque et leur spécialiste de la jurisprudence en ce qui concerne le licite et l'illicite. Ces cinq livres ne sont pas, en fait, de l'Imam Abou Hanifah luimême, mais ce qui est vraisemblable, c'est que les thèmes cités dans ces livres sont les prescriptions que l'Imam a dictées à ses compagnons tels que Hammad, Abou Youçouf, Abou Mouti^ Al-Hakam Ibnou ^Abdi l-Lah Al-Balkhiyy et Abou Mouqatil Hafs Ibnou Salam As-Samarqandiyy. Ce sont eux en effet, qui les ont rassemblés, puis un groupe d'Imams tel que Isma^il Ibnou Hammad, Mouhammad Ibnou Mouqatil Ar-Razi, Mouhammad Ibnou Sama^ah, Nousayr Ibnou Yahya Al-Balkhiyy, Chaddad Ibnou l-Hakam et d'autres encore, les ont reçus par transmission de leur part jusqu'à ce qu'elles arrivent par chaînes de transmissions sûres à l'Imam Abou Mansour Al-Matouridiyy. Si quelqu'un les attribue donc à l'Imam Abou Hanifah, c'est valable car c'est lui qui a dicté ces thèmes à Abou Mouti^ Al-Balkhiyy et aux autres. Celui qui les attribue à d'autres qui sont de sa génération ou de ceux qui sont venus après lui, c'est valable aussi car c'est eux qui les ont rassemblés. Cela a été cité par le Faqih, Mouhaddith et linguiste Mouhammad Mourtada Az-Zabidiyy.
Az-Zarkachiyy dans son livre Tachnifou l-Maçami^ a dit : « Certes, les Imams se sont levés pour répliquer aux gens des mauvaises innovations et de l'égarement. Ach-Chafi^iyy a écrit son livre Al-Qiyas dans lequel il a répondu contre ceux des athées qui ont dit que le monde n'a pas de commencement. Il y a aussi son livre Ar-Raddou ^ala l-
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Barahimah (La réponse aux Brahmanes) et autres encore. De Abou Hanifah il y a le livre Al-Fiqhou l-'Akbar et le livre Al-^Alim wa lMouta^allim dans lequel il a répondu contre les irréguliers. De même Malik a été questionné sur des points de cette science et a répondu de la façon correcte ainsi que l'Imam Ahmad » fin de citation. Le maître des Mouhaddith de son époque Mouhammad Ibnou Isma^il Al-Boukhariyy -mort en l'an 256 de l'hégire- a écrit le livre Les actes des esclaves sont créés (Khalqou 'Af^ali l-^Ibad). Le Mouhaddith Nou^aym Ibnou Hammad Al-Khouza^iyy qui vivait à l'époque de l'Imam Ahmad - qui mourut dans la prison de Al-Wathiq en l'an 228 de l'hégire a écrit un livre répondant aux jahmiyyah et à d'autres. Le Mouhaddith Mouhammad Ibnou 'Aslam At-Touçiyy - mort en l'an 242 de l'hégire qui était aussi de l'époque de l'Imam Ahmad, a écrit en répondant aux jahmiyyah. Ils ont répondu contre les mou^tazilah. Trois savants des gens de la Sounnah de l'époque de l'Imam Ahmad Ibnou Hanbal l'ont fait encore : Al-Harith Al-Mouhaçibiyy, Al-Houçayn Al-Karabiciyy et ^Abdou l-Lah Ibnou Sa^id Ibni Koullab - mort peu après l'an deux cent quarante de l'hégire -, le premier d'entre eux se distinguant aussi par son rang élevé dans le soufisme. Les deux Imams de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah à leur époque et ensuite jusqu'à nos jours, Abou l-Haçan Al-'Ach^ariyy et Abou Mansour Al-Matouridiyy ont écrit de précieux ouvrages pour répondre aux différents groupes d'innovateurs dans la croyance et aux contradicteurs de l'Islam, fournis en arguments textuels et rationnels. Le premier d'entre eux s'est distingué par ses nombreux débats avec les mou^tazilah à Al-Basrah, ville dans laquelle il a affaiblit leur puissance et diminué leur nombre. La mort de Al-'Ach^ariyy eut lieu en l'an trois cents vingt quatre de l'hégire, quant au Chaykh Abou Mansour il est décédé peu après la mort de Al-'Ach^ariyy.
Leurs disciples après eux ont écrit des centaines de volumes pour répondre aux innovateurs dans la croyance et aux contradicteurs de l'Islam avec beaucoup d'arguments et de nombreux débats grâce auxquels ils ont cassé les mou^tazilah qui furent les plus opiniâtres
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parmi les groupes d'innovateurs, tout comme ils ont brisé les autres innovateurs, les dahriyyah, les philosophes et les charlatans. Ils ont levé l'étendard de la voie (al-madh-hab) de Al-'Ach^ariyy à l'Est et à l'Ouest. Les plus célèbres d'entre eux à l'avoir répandu sont trois : le maître Abou Bakr Ibnou Fourak, Abou Ishaq Al-Isfarayiniyy et le juge Al-Qadi l'Imam Abou Bakr Al-Baqil-lani. Les deux premiers l'ont répandu à l'Est et le Qadi l'a répandu à l'Est et à l'Ouest. A peine le cinquième siècle était-il arrivé que la 'Oummah Islamique était soit 'Ach^arite soit Matouridite, d'où n'a déviée qu'un petit nombre de mou^tazilites, une bande d'assimilationnistes (mouchabbihah) qui assimilent Allah à Ses créatures et un groupe de khawarij. Tu ne trouveras donc pas un seul savant expert en authentification ou un spécialiste de la jurisprudence (faqih) scrupuleux qui ne soit 'Ach^arite ou Matouridite. Certes l'état de ces négateurs de la science d’al-kalam est celui décrit par la parole du poète à leur sujet : Ont blâmé la science du kalam des gens qui n'ont pas de raison Et sur elle, s'ils la blâment, point de répercussion Il ne porte pas atteinte au soleil du matin se levant à l'horizon, S'il n'en voit pas la lumière, celui qui n'a pas de vision
[1]
Al-Boukhariyy a cité dans son Sahih : Livre de la Croyance : Chapitre de la Parole du Prophète :
('ana 'a^lamoukoum bi l-Lahi wa 'akhchakoum lah) [2]
qui croient qu’Allah est un corps mais se gardent bien de le dire.
[3]
Les matérialistes sont ceux qui disent que ce monde est venu par hasard ou par la nature et qu'il n'a pas de créateur. [4]
Al-Bayhaqiyy l'a sorti dans Al-'Asma'ou wa s-Sifat » (Les Noms et les Attributs de Allah) p.420.
[5]
Ibnou ^Açakir a sorti ses différentes chaînes de transmissions dans son livre Tabyinou kadhibi lmouftari (l'Elucidation du Mensonge du Calomniateur) p.337. [6]
Abou Dawoud l'a sortie dans ses Sounan : Livre de As-Sounnah : chapitre Charhou s-Sounnah.
[7]
Tabyinou Kadhibi l-Mouftari p/339.
[8]
Tabyinou kadhibi l-mouftari de Ibnou ^Açakir p/334.
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[9]
Tabyinou kadhibi l-mouftari de Ibnou ^Açakir p/334.
[10]
Ousoulou d-Din p/308.
Qu'est-ce qu'une personne responsable La personne responsable selon la Loi de l'Islam, c'est la personne pubère, saine d'esprit et à qui est parvenu l'appel à l'Islam. La puberté peut avoir lieu avec l'avènement des quinze ans lunaires ou autrement. La personne saine d'esprit, c'est celle qui n'a pas perdu sa raison. Il est une condition que l'appel à l'Islam lui soit parvenu : cela signifie que si la personne est pubère et saine d'esprit, elle devient responsable par le simple fait que la base de l'appel à l'Islam lui est parvenue, c'est-à-dire qu'il lui soit parvenu qu'il n'est de dieu que Allah et que Mouhammad est le Messager de Allah. La personne à qui est parvenu l'Islam est donc la personne responsable (moukallaf) pour qui il est obligatoire d'entrer en Islam, d'œuvrer en conformité avec la Loi de l'Islam, de s'acquitter de toutes les obligations et de se garder de tous les interdits. On comprend donc de cela que le jeune enfant, tant qu'il n'a pas atteint la puberté, n'a aucune responsabilité dans l'au-delà ; il en est de même pour le fou durant sa folie ainsi que pour celui qui a vécu en étant pubère mais à qui l'appel de l'Islam n'est pas parvenu. Allah ta^ala dit :
[Sourat Al-'Isra' / 15] ce qui signifie : « Nous ne châtions qu'après avoir envoyé un messager ».
Le Messager de Allah
a dit :
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[rapporté par Abou Dawoud] ce qui signifie : « La responsabilité est levée pour trois personnes : celui qui dort jusqu'à ce qu'il se réveille, l'enfant jusqu'à ce qu'il devienne pubère et le fou jusqu'à ce qu'il recouvre la raison ». Remarque utile : Le Messager d’Allah appelait à l'Islam les arabes associateurs pendant la période du pèlerinage lorsqu'ils se rassemblaient, venant de tous les horizons. Il leur faisait alors entendre les deux témoignages : 'achhadou 'al-la 'ilaha 'il-la l-Lah wa 'ach-hadou 'anna Mouhammada r-raçoulou lLah (Je témoigne qu'il n'est de dieu que Allah et je témoigne que Mouhammad est le Messager d’Allah ). Les associateurs parmi les arabes effectuaient le pèlerinage à la Ka^bah par imitation de leurs ancêtres musulmans.
Le miracle et le prodige Le miracle Le miracle est une chose extraordinaire, qui advient conformément à la prétention de celui qui se dit prophète, qui ne peut être contrecarré par quelque chose de similaire et qui constitue un défi. Ainsi, ce qui fait partie des choses surprenantes mais qui ne sort pas de l'ordinaire n'est pas un miracle, par exemple le vol des avions. De même, ce qui est extraordinaire mais qui ne s'accompagne pas d'une prétention au statut de prophète, par exemple les choses extraordinaires qui apparaissent par la main des 'awliya' – pluriel de waliyy, les saints –, ceux qui suivent les prophètes, ces choses-là non plus ne sont pas des miracles ; elles sont appelées des karamah – des prodiges –. De même ce qui peut être contrecarré par quelque chose de similaire n'est pas un miracle, par exemple la magie qui est contrecarrée par une magie dumême ordre.
Le miracle est de deux sortes :
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1 - Certains ont lieu à la suite d'une suggestion des gens à celui qui prétend être prophète. 2 - D'autres ont lieu sans suggestion aucune. De la première sorte, il y a par exemple la chamelle de Salih qui est sortie de la roche, son peuple en effet le lui avait demandé. Il a donc fait sortir pour eux une chamelle et son petit. Un exemple de la seconde sorte, c'est ce qui est arrivé à notre prophète Mouhammad , lorsque le tronc a gémi. Al-Boukhariyy a rapporté que le Prophète se tenait debout le vendredi, appuyé à un arbre ou un palmier. Alors, une femme des 'Ansar ou bien un homme lui dit : « Ô Messager de Allah si nous te fabriquions un minbar – une chaire sur laquelle se tient l'orateur – ? » Il leur a dit : ce qui signifie : « Si vous voulez ». Ils lui fabriquèrent donc un minbar. Quand ce fut le vendredi, il monta sur le minbar et le palmier se mit à gémir, d'un gémissement semblable à celui d'un enfant. Alors, le Prophète est descendu et l'a serré contre lui. Al-Haçan Ibnou ^Aliyy, lorsqu'il racontait ce miracle, disait : « Ô musulmans, le bois a eu de la tendresse pour le Messager de Allah par nostalgie d'être à ses côtés, vous, combien vous êtes plus à même d'éprouver de la nostalgie pour lui ».
Le prodige Quant au prodige, c'est une chose extraordinaire qui apparaît par la main du croyant qui est droit dans l'adoration de Allah (c'est-à-dire le saint, waliyy). Ainsi, les prodiges se distinguent de la magie et du charlatanisme. A l'exemple de ce qui est arrivé à notre dame Maryam, la mère de notre maître ^Iça, que Allah les honore tous deux, chaque fois que le Prophète de Allah, Zakariyya – l'époux de la sœur de Maryam – entrait chez elle, il trouvait les fruits de l'été en hiver et les fruits de l'hiver en été. Allah tabaraka wa ta^ala dit :
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[sourat Ali ^Imran / 37] ce qui signifie : « Chaque fois que Zakariyya entrait dans son alcôve (mihrab), il trouvait auprès d'elle une subsistance. Il disait : Ô Maryam, d'où tiens-tu cela ? Elle disait : Ceci vient de Allah ».
L’annonce de bonne nouvelle aux pieux La louange est à Allah, le Seigneur des mondes, que l’honneur et l’élévation en degrés de la part d’Allah ainsi que Sa miséricorde et Ses bénédictions soient accordées à notre maître Mouhammad, ainsi qu’à ceux de sa famille bons et purs. Le Messager d’Allah
a dit :
[rapporté par Mouslim] ce qui signifie : « Il n’est personne qui meure en ayant accomplit du bien selon le jugement de Allah qui veuille revenir dans le basmonde, ni avoir le bas-monde et tout ce qu’il contient. Seul le martyr souhaitera y revenir pour à nouveau y être tué en raison de ce qu’il aura vu comme mérite du martyr ». La signification du hadith est que le croyant qui a un grand degré selon le jugement d’Allah, lorsqu’il meurt, il ne voudra pas revenir dans le bas-monde après sa mort. Même s’il lui est dit : Prends le bas-monde et ce qu’il contient. Sauf le martyr qui lui, voudra revenir dans le bas-monde pour y être tué à nouveau dans la voie qu’Allah agrée. Ceci en raison de ce qu'il aura vu comme honneur et comme mérite du martyr dans la voie qu’Allah agrée. En effet, avant que l’âme du croyant pieux ne quitte son corps, les anges de la miséricorde viennent à lui. Lui les voit, il entend leur parole. Quant à ceux qui sont auprès de lui, ils ne les voient pas et ils n’entendent pas leurs paroles.
Ils lui disent : « As-salamou ^alayk, ô toi waliyy de Allah » c’est-à-dire : « Que le salut soit sur toi, ô toi, bien-aimé de Allah ». Lorsqu’il entendra cette parole, il sera rempli de joie et la crainte de la mort s’en ira tout comme la peur de la tombe. Il souhaitera alors que son âme quitte rapidement le bas-monde car il
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aura entendu l’annonce de bonne nouvelle rapportée par les anges. Même ^Azra’il lui annonce la bonne nouvelle. Ceux-là, les anges de la miséricorde, leur aspect réjouit le coeur et leurs visages sont comme un soleil. De plus, le croyant saint n’est devenu saint que parce qu’il a appris la science de la religion, la croyance et les lois selon la voie de Ahlou s-Sounnah. Il a eu pour croyance la croyance de Ahlou s-Sounnah, celle sur laquelle était le Messager et les compagnons ainsi que ceux qui les ont suivis sans discontinuité jusqu’à nos jours. Quant à celui qui n’a pas appris la science de Ahlou s-Sounnah, quoi qu’il fasse comme actes d’adorations, il ne deviendra pas un saint, quoi qu’il multiplie comme évocations (dhikr) et récitation du Qour’an, quoi qu’il multiplie en pèlerinages et en aumônes, il ne deviendra pas un saint.
La réalité du tasawwouf islamique La louange est à Allah Celui Qui a fait couler les larmes de ceux qui ont peur du jour du jugement ; leurs larmes ont coulé comme les sources et c'est Lui Qui a éloigné les nuages de larmes, c'est Lui Qui a fait arroser par des nuages de larmes les yeux de gens dont les côtés ne retrouvent pas les couches tant ils pleurent. Ils ont fait ainsi de la piété le meilleur de leur habit. La peur et la crainte ont fait voler leur somnolence, eux qui, tandis que les gens sont heureux, sont tristes. Alors que les larmes ont empêché leur sommeil, ils pleurent ainsi avec un cœur attristé, ils ne se lassent pas de pleurer. Il est exempt de toute imperfection Celui Qui fait rire et Qui fait pleurer, Celui Qui fait mourir et Qui fait revivre. Allah ta^ala dit ce qui signifie : « Certes ceux qui ont dit : notre Seigneur est Allah et qui ont suivi le droit chemin, les anges descendent sur eux, et leur disent de ne pas avoir de crainte ni de chagrin en leur annonçant la bonne nouvelle du Paradis qui vous a été promis. Nous sommes chargés de vous dans la vie d'ici-bas et dans l'au-delà et vous y aurez ce que vos âmes désirent et vous y aurez ce que vous attendez par la grâce de Celui Qui pardonne, du Très Miséricordieux ». Allah ta^ala dit ce qui signifie : « Certes les saints de Allah n'ont pas à avoir de crainte ni à être chagrinés, eux qui ont cru et qui ont fait preuve de piété, à eux l'annonce de bonnes nouvelles pour la vie de ce bas-monde et dans l'au-delà ». Il dit aussi ta^ala ce qui signifie : « Ceux-là seront avec ceux à qui Allah accorde la grâce, les prophètes, les véridiques, les martyrs, les vertueux et quels bons compagnons que ceux-là ! »
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Et Il dit ta^ala ce qui signifie : « Ô vous qui avez cru, craignez Allah et dites des paroles justes. Il vous corrige vos actes et vous pardonne vos péchés et celui qui obéit à Allah et à Son messager aura gagné la grande réussite ». Allah ta^ala a ordonné al-qawlou s-sadid, c'est une expression de la parole qui est approuvée dans la loi, ce n'est pas ce que les gens qui n'ont aucune connaissance de la religion considèrent comme de bonnes paroles parce qu'il se peut que les gens qui ne sont pas pris en considération en raison de leur ignorance de la religion, considèrent des paroles mauvaises comme bonnes de même qu'il se peut qu'ils considèrent les bonnes paroles selon la loi de Allah comme mauvaises. Ce qui est à prendre en considération, ce sont les gens qui ont une compréhension de la religion c'est-à-dire qui connaissent le livre de Allah et qui œuvrent selon Ses lois. Voilà ceux dont on prend en considération la bonne compréhension. On les prend comme modèles parce que la règle conforme à la religion au sujet de laquelle deux musulmans ne se contredisent pas, c'est que la chose approuvée dans la Loi, voilà ce qui est bon et ce que la Loi désapprouve, voilà ce qui est mauvais. La masse qui ne connaît pas la Loi et qui ne sait faire qu'une chose, suivre les gens sans preuve et sans connaissance des jugements de la loi d’Allah, ceux-là prennent en considération l'apparence et suivent toute personne qui se met à brailler. Ceux-là ne se rendent compte de rien selon le jugement d’Allah. Parmi les épreuves qui nous sont arrivées dans cette époque, c'est qu'il y a des gens qui propagent des mensonges et des paroles corrompues au nom du soufisme alors qu'en réalité, ils n'ont connu du soufisme que le nom. Dès lors, pour éviter de tomber dans leur piège, il convient de connaître la voie soufie à partir des maîtres, des gens de la Tariqah c'est-à-dire d'éveiller une prise de conscience chez les gens et de leur conseiller de s'éloigner de ceux qui embellissent ce que la Loi a enlaidi et qui enlaidissent ce que la Loi a embelli. Le premier des soufis est Abou Bakr As-Siddiq, que Allah l'agrée. Puis viennent tous ceux qui lui furent semblables dans sa conduite qui consiste en réalité à suivre le Messager . Celui qui a agi avec un comportement pur à l'égard de son Seigneur, qui a été sincère envers son Seigneur dans son for intérieur, qui a eu une bonne intention et qui a corrigé son intention, c'est celui-là le soufi par l'évocation du nom duquel les miséricordes descendent.
Des exemples de certains grands soufis
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Le plus grand des soufis parmi ceux qui sont venus après les compagnons fut AlQarniyy : il était connu pour ses vêtements usagés et par l'aspect usé de son apparence, les enfants pensaient qu'il était fou. Seulement celui qui connaît la religion d’Allah le connaît véritablement. Le Messager de Allah a dit ce qui signifie : « Il a une mère à l'égard de laquelle il est bienfaisant, il a été atteint par la lèpre. Allah ta^ala l'en a guéri sauf la surface d'un dirham. Si jamais vous le rencontrez, demandez-lui qu'il demande à Allah de vous pardonner » Ensuite après le décès du Messager alors que ^Oumar avait entendu le hadith du Prophète, il avait demandé du renfort du Yémen. Lorsque les combattants arrivèrent auprès de lui du Yémen pour l'aider dans le jihad, il leur demandait s'il y avait parmi eux 'Ouways Ibnou ^Amr, jusqu'au moment où il rencontra certains d'entre eux qui le connaissaient et qui lui dirent : « Il est bien avec nous ». ^Oumar, que Allah l'agrée, le rencontra. Il lui demanda : - Es-tu bien le fils de ^Amr de la tribu et de Mourad ? - Oui - Tu avais la lèpre et Allah t'en a guéri si ce n'est la surface d'un dirham ? - Oui - Tu as une mère et tu es bienfaisant envers elle ? - Oui - Alors, demande à Allah qu'il me pardonne. C'est alors que par modestie, il lui a répondu : « Vous êtes plus récent que moi dans le bon voyage ». C'est-à-dire : Toi, Emir des croyants, tu viens d'arriver du voyage de La Mecque. ^Oumar insistant auprès de lui, il leur fit des invocations pour qu’Allah leur pardonne. Il s'agit de 'Ouways Ibnou ^Amr. Le Messager a dit à son sujet qu'il est le meilleur de ceux qui viendraient après les compagnons et qu'il est le meilleur des saints après les saints parmi les compagnons.
^Oumar lui a dit : « Je donne un écrit à mon représentant afin qu'il te donnera de l'argent régulièrement ». Il avait répondu : « Je préfère être dans la pauvreté
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dans le désert, c'est mieux pour moi ». Il n'a pas accepté qu'on lui donne un salaire, il avait préféré sa pauvreté à la richesse et au confort. Regardez le maître des soufis parmi les tabi^iyy, et regardez la calomnie de certains individus de cette époque qui rabaissent la pauvreté, qui font de la pauvreté et du manque d'argent un défaut. Ils ne savent pas que celui qui est honorable selon le jugement de notre Seigneur, c'est l'esclave qui est pieux, qu'il soit riche ou pauvre. De plus de nombreux pieux sont pauvres. Après cela comment quelqu'un prétendra-t-il être musulman soufi ou être un chaykh en religion en blâmant par la suite la pauvreté sans détail et en disant que la pauvreté et l'Islam ne sont pas compatibles ? Le soufisme c'est de contrarier ses passions. Allah ta^ala dit ce qui signifie : « Quant à celui qui aura craint son Seigneur et qui aura interdit à son âme la passion, le Paradis sera son refuge ». La passion, c'est toute chose vers laquelle penche l'âme et qui lui convient, même si c'est au nom de la religion. C'est-à-dire que la personne qui suit les passions de son âme sans raison légale religieuse est blâmable parce qu'elle a suivi sa nature et s'est mise en accord avec ses désirs interdits et avec le désir de s'élever sur terre. C'est-à-dire que si la personne suit ses passions (et les passions ici c'est d'être en accord avec les désirs de son âme sans raison religieuse) ses passions sont en accord avec les désirs de son âme. C'est comme par exemple celui qui se prétend soufi et qui consomme du bien de l'aumône légale (azzakat). Il fait que sa barbe soit longue, il met des habits usés pour que les gens pensent qu'il est pauvre et lui donnent des aumônes en consommant ce bien. Il aura commis ainsi un péché parce qu'il aura trompé les gens avec son apparence et consommé un bien qui ne lui revient pas de droit. Ils ont pensé que c'est une preuve de l'agrément d’Allah alors que c'en est loin. A titre d'exemple, il y a celui dont les sens sont occupés par les mélodies et l'agencement de ses mouvements, comme ceux qui organisent des cercles d'évocations et qui se préoccupent de la mélodie, de la coordination de leurs mouvements pour avoir tous la même apparence. Ils déforment le nom de Allah et prononcent 'ah ou bien 'ah ou bien 'ah 'ah ou bien 'ih. Ils brûlent de l'encens et mettent des habits semblables les uns aux autres, des toques qui se ressemblent pour que leur aspect soit cohérent. Ils prolongent les lettres qui ne nécessitent pas de prolongation et raccourcissent celles qui sont prolongées. Et ainsi de suite. Ces gens-là se sont occupés de l'apparence tout en oubliant l'application des invocations véritables. Cela les a entraînés à déformer le nom d’Allah.
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De nombreuses personnes parmi les adeptes des tariqah et plus précisément parmi les adeptes des chadhouliyyah se sont habitués à déformer le nom d’Allah. Au lieu de dire Allah, ils disent « 'ah, 'ah, 'ah » alors que 'ah dans la langue arabe est un terme qui exprime la plainte et la douleur, tout ceci parce que 'ah est facile à prononcer. C'est-à-dire qu'ils ont ainsi composé des mélodies et des rythmes qui sont en accord avec le mouvement rapide de leurs sursauts et de leurs danses. L'égarement a atteint certains d'entre eux jusqu'à dire que faire les invocations avec 'ah entraînerait plus d'ouvertures qu'avec le nom de Allah. Selon eux, celui qui dit 'ah parvient à la sainteté et il lui est dévoilé des choses, il ferait alors partie des gens de degré élevé plus rapidement que celui qui dit Allah. C'est de la mécréance, que Allah ta^ala nous en préserve. Ils se sont mis à pratiquer cela – les évocations par 'ah – par égard aux mouvements auxquels ils se sont habitués, ils se sont mis ainsi à détester celui qui fait les invocations avec le nom de Allah. Leur passion les a poussés à la discorde, le chaytan les a entraînés à la confusion et les a égarés. Il leur est apparu que ce qu'ils font, c'est cela l'amour envers Allah, alors qu'en réalité c'est une désobéissance envers Allah. Si une personne dit, alors qu'elle est en train d'effectuer sa prière « 'Ahou 'akbar » ou bien « Sami^a 'ah liman hamidah », sa prière est annulée, ceci est en accord avec les quatre écoles. Si 'ah était un des noms de Allah, ils n'auraient pas déclaré que sa prière est annulée par ce mot. 'Ah en arabe est composé de trois lettres, parce que la lettre qui est prolongée est considérée comme étant deux lettres ; si une personne baille alors qu'elle est en train d'effectuer sa prière et qu'elle prononce le mot 'ah délibérément, sa prière est annulée. Changer le nom d’Allah est interdit. Ils ont rajouté à cela qu'en ces occasions, ils dansent d'une danse qui comporte le fait de se plier et de faire un mouvement qui consiste à plier le corps. Ceci est interdit pour les hommes comme pour les femmes. Toutefois si la personne saute vers le haut cela est permis. Le tathanni, c'est le fait de se plier du haut vers le bas ou le contraire et le takassour c'est le fait de se pencher à droite et à gauche ; quant au fait de sauter vers le haut, c'est un saut léger du haut vers le bas. Ceci est une des catégories de désir et de passion qui sont laids mais beaucoup de personnes ignorent que c'est laid. Ceux-là pensent de même qu'ils font partie des saints et ils attendent l'apparition des prodiges sur leurs mains pendant les évocations. Pourtant celui qui dit 'ah au lieu de Allah, celui-là sera très éloigné de la sainteté tant qu'il ne se sera pas repenti et qu'il ne sera pas revenu de ses pensées antérieures. Après quoi, il se peut que Allah ta^ala le fasse parvenir à la sainteté, ou non.
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Celui qui est imbu de lui-même en se prétendant soufi alors qu'il est éloigné selon le jugement de Allah ta^ala, celui-là ne fait pas partie de ceux qui sont proches, des gens de la science, de la connaissance et du goût sain ; ceux-là savent que c'est chose laide. Comment avons-nous su que l'invocation par 'ah n'est pas permise ? Nous l'avons appris, nous en avons pris connaissance. Celui qui en revanche n'a pas appris et qui a voulu par ignorance faire l'évocation de Allah, le diable lui dit : « dis 'ah, tu parviendras à la sainteté plus vite ». S'il a cru que c'est de l'évocation, le diable l'aura induit en erreur et l'aura fait tombé dans le péché sans même qu'il le sache. Il aura suivi ses passions et ses passions cachées l'auront fait tomber dans le péché. Al-Jounayd est le maître des soufis du début du quatrième siècle de l'hégire, il était également un spécialiste de la jurisprudence ; venaient à ses assemblées des personnalités littéraires spécialistes de la grammaire, de la rhétorique, de la jurisprudence, ils profitaient de ses connaissances dans la science qu'ils lui demandaient. Quant aux soufis, il était un de leur adepte. Il a dit, qu’Allah l'agrée : « Nous n'avons pas pris le tasawwouf par le fait de rapporter les paroles fortuitement, mais nous l'avons pris après les veilles et la faim, après le délaissement des choses auxquelles la personne s'était habituée et que l'âme désirait » C'est-àdire en contredisant les passions. Parce que le tasawwouf part du comportement, tout comme le dit Harith qui est l'un des compagnons du Messager de Allah r et qui fait partie des Partisans (al'ansar), il a dit : « Je me suis retrouvé détourné du bas-monde, j'ai veillé mes nuits et j'ai assoiffé mes jours, et c'est comme si j'avais le Trône de mon Seigneur devant moi, comme si je voyais les gens du Paradis se rendre visite les uns aux autres et comme si j'entendais les gens de l'enfer hurler à l'intérieur » C'est-à-dire : je n'ai pas laissé mon âme se prolonger dans les désirs. Les soufis n'interdisent pas ce que Allah a rendu licite. Seulement, si on prend l'exemple des prophètes d’Allah, l'un d'eux ne s'adonnait pas aux plaisirs continuellement. Voici le Messager d’Allah . Celui qui a connu sa biographie aura su qu'il avait souvent faim, qu'il préférait les autres à luimême et qu'il avait faim la plupart du temps. On n'attisait pas de feu chez lui la majeure partie du mois et sa famille se suffisait d'eau et de dattes. Voici Abou Bakr que l'on a vu après qu'il fut devenu calife transporter certaines choses pour en tirer les dépenses pour sa famille. On lui a dit : « Ô calife du Messager de Allah nous te suffisons, pourquoi sors-tu travailler toi-même ? »
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En résumé, le tasawwouf c'est la pureté du comportement à l'égard de Allah et la véracité dans la parole, l'acte et l'intention, c'est éviter l'interdit et s'attacher au devoir, multiplier les actes surérogatoires d'obéissance et attacher son cœur à l'au-delà, avoir de la pitié pour les pauvres et les miséreux, aider les veuves et les nécessiteux, ne pas avoir le cœur attaché au bas-monde et à son embellissement, avec la modestie, l'humilité, la vue voilée et la préservation des organes, avec l'indulgence, la politesse, l'embellissement par les règles de politesse de la Loi et en suivant le Messager en toute chose, petite ou grande.
C'est également œuvrer selon la parole de Allah ta^ala qui signifie : « Dis : si vraiment vous aimez Allah, suivez-moi, il se peut que Allah vous accorde Son agrément ». Il devient clair que le soufi est celui qui a mis as-souf (la laine) sur as-safa (la pureté), qui a pris le chemin de Al-Moustafa (l'Elu), qui a donné à goûter à l'homme l'eau et la nourriture des pauvres et l'a fait goûter à son ego, qui a fait en sorte que le bas-monde soit derrière son dos.
Ô Allah, fais que nous soyons ascètes dans ce bas monde, fais que nous désirions l'au-delà et pardonne-nous afin que nous puissions compléter le manque qui est en nous, fais-nous connaître nos défauts et accorde-nous la réussite pour les corriger. La louange est à Allah le Seigneur des mondes.
Le TAWASSOUL L'invocation par le degré des êtres vertueux Introduction pour préciser le sens du tawassoul Le tawassoul, c'est demander à Allah qu'une chose profitable se réalise ou qu'une chose nuisible cesse par l'évocation du nom d'un prophète ou d'un saint, en honneur pour celui par le degré duquel est fait le tawassoul. Faire le tawassoul par le Prophète, un saint ou les œuvres de vertu est une chose qui est permise dans la Loi de l'Islam et qui comporte des récompenses.
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Il n'y a aucune considération à donner à ceux qui le renient car ils n'ont aucune preuve en faveur de son interdiction, si ce n'est ce qu'ils se figurent être des preuves. Cependant, la Loi de l'Islam n'est pas fondée sur des illusions et sur l'imagination. Ainsi, le tawassoul par le Prophète n'est en rien une forme d'association, ce n'est pas une forme d'adoration d'autre que Allah. En effet, selon les spécialistes de la langue eux-mêmes, la définition de l'adoration ne s'applique pas au tawassoul. L'adoration est, selon eux, l'obéissance avec l'extrême soumission. Al'Azhouriyy qui est l'un des grands spécialistes de la langue, rapportant de AzZajjaj, l'un des plus connus d'entre eux, a dit : "L'adoration – al-^ibadah – c'est l'obéissance avec une soumission extrême". Al-Farra' a dit la même chose que lui. Un autre savant linguiste a dit : "L'adoration est l'extrême limite de la crainte et de la soumission". Un autre a dit : "C'est l'extrême limite de l'humilité", conformément à la parole de celui qui a fait l'explication du livre AlQamous, à savoir Mourtada Az-Zabidiyy, l'ultime spécialiste de la Langue. Ainsi le tawassoul n'est pas une adoration d'autre que Dieu. At-Tabaraniyy a rapporté que le Messager de Allah a enseigné à l'aveugle qui était venu se plaindre à lui de la perte de sa vue, de dire : يا مح ّمد إنّي أتو ّجه بك إلى ربّي في حاجتي. الرحمة ّ ي ّ ((الله ّم إنّي أسألك وأتو ّجه إليك بنبيّك مح ّمد نب ))لتُقضى لي (Allahoumma 'inni 'as'alouka wa 'atawajjahou 'ilayka binabiyyika Mouhammad, nabiyyi r-rahmah. Ya Mouhammad 'inni 'atawajjahou bika 'ila rabbi fi hajati li touqda li).
Ce qui signifie : ((Ô Allah, je Te demande et je T'adresse mon invocation par le degré de Ton prophète Mouhammad, le prophète de la miséricorde. ô Mouhammad, j'adresse mon invocation par ton degré à mon Seigneur concernant mon affaire pour qu'elle me soit réglée)). Al-Hakim a rapporté que le Messager d’Allah
a dit :
((: رهللا أِملك بَم بَمد إال با غرري لي ل يما اقيرخ ا عُ الفريقا قال ))يا ي Ce qui signifie : « Lorsque ‘Adam a commis le péché, il a dit : Ô Seigneur, je Te demande par le degré de Mouhammad, de me pardonner ».
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Ibnou Majah a rapporté que le Messager de Allah a dit ce qui signifie : ((Lorsqu’un homme sort de sa maison pour aller faire la prière et dit : "Allahoumma 'inni 'as'alouka bi-haqqi s-Sa'ilin ^alayk wa bi-haqqi mamchaya hadha. Fa 'inni lam 'akhrouj bataran wa la 'acharan wa la soum^atan. Kharajtou t-tiqa'a sakhtika wa btigha'a mardatik. 'As'alouka 'an tounqidhani mina n-nar wa 'an taghfira li dhounoubi. 'Innahou la yaghfirou dh-dhounouba 'il-la 'ant" Allah charge pour lui soixante-dix mille anges qui demandent qu'il soit pardonné et Allah l'agrée jusqu'à ce qu'il finisse sa prière)). Le sens du dou^a' est : "Ô Allah, je Te demande par le degré de ceux qui Te demandent et par le degré de ces pas que je fais maintenant. Je ne suis pas sorti par fierté, ni ... ni par insincérité, ni par recherche d'éloges. Je suis sorti par crainte de la menace de ton châtiment et par recherche de Ton agrément. Je Te demande de me sauver de l'enfer et de me pardonner mes péchés. Certes, ne pardonne les péchés que Toi. Al-Boukhariyy, (Mouhammad Ibnou Isma^il, mort en 265 H), dans son livre Al'Adabou l-Moufrad, chapitre de ce qu'on dit si la personne a été atteint par une paralysie, d'après Ibnou ^Oumar, rapporte que sa jambe s'était quasiment paralysée. On lui avait alors dit : "Cite la personne que tu aimes le plus". Il a dit alors : "Ya Mouhammad – ô Mouhammad –" et sa jambe a guéri, comme s'il n'avait rien eu.
Les Paroles de quelques Imams au sujet du Tawassoul Le Hafidh ^Aliyy Ibnou ^Abdi l-Kafi, Taqiyyou d-Din As-Soubkiyy (mort en 786h) dans son livre Chifa'ou s-Siqam fi Ziyarati Khayri l-'Anam en page 160 a dit : "Sache qu'il est permis et qu'il est bien de faire le tawassoul, l'istighathah – la demande du renfort –, le tachaffou^ – la demande d'intercession – par le Prophète à Allah soubhanahou wa ta^ala". Le caractère permis de ces pratiques compte parmi les choses connues pour toute personne qui s'attache à la religion. C'est une chose bien connue à partir des actes des prophètes et des messagers, de la conduite des prédécesseurs vertueux – les gens du Salaf –, des savants et du commun des musulmans. Personne parmi les gens qui s'attachent à la religion ne l'a jamais renié et en aucune époque nous n'avons entendu que quiconque l'ait renié. Jusqu'à ce que vienne Ibnou Taymiyah qui a dit à ce sujet des propos par lesquels il trompait les faibles d'esprit et les immatures. Il ainnové ce en quoi personne ne l'avait précédé à travers les siècles.
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L'Imam ^Aliyy Ibnou ^Aqil Al-Hanbaliyy (mort en 503 h) dans son livre AtTadhkirah, manuscrit à la bibliothèque Dhahiriyyah à Damas, a dit : Il est recommandé pour lui de se rendre à la ville du Messager que Allah l'élève davantage en degré, il va ainsi à sa mosquée et dit lorsqu'il entre : Bismi l-Lah, Allahoumma salli ^ala Mouhammad wa 'ali Mouhammad wa ftah li 'abwaba rahmatik... Allahoumma 'inni 'atawajjahou 'ilayka binabiyyika salla l-Lahou ^alayhi wa sallam, nabiyyi r-Rahmah. Ya Raçoulou l-Lah 'inni 'atawajjahou bika 'ila Rabbi liyaghfira li dhounoubi. Allahoumma 'inni 'as'alouka bihaqqihi 'an taghfira li dhounoubi) ce qui signifie : Par le nom de Allah, ô Allah, élève davantage le degré de Mouhammad ainsi que celui de sa famille et ouvre pour moi les portes de Ta miséricorde... Ô Allah, je T'adresse mon invocation par le degré de Ton prophète , le prophète de la miséricorde. Ô Messager d’Allah, j'adresse mon invocation par ton degré à mon Seigneur pour qu'Il me pardonne mes péchés. Ô Allah, je Te demande par son degré de me pardonner mes péchés. Ainsi dans ce tawassoul que cite Ibnou ^Aqil, il y a une preuve qu'il est de l'habitude des musulmans de faire le tawassoul par le Prophète après sa mort sans que personne ne l'ait jamais renié, l'interdiction n'étant venue que de la part d’Ibnou Taymiyah. Or Ibnou ^Aqil est l'un des piliers des Hanbaliyy : il fait partie de 'Ahlou t-takhrij – un grade des savants de l'école qui peuvent extraire des jugements à partir de la parole du moujtahid de l'école, en l'occurrence ici l'Imam Ahmad Ibnou Hanbal – . At-Tabaraniyy (Soulayman Ibnou 'Ahmad mort en 360 h) a rapporté dans ses deux livres Al-Mou^jam : Al-Kabir et As-Saghir, d'après ^Outhman Ibnou Hounayf, qu'un homme allait et venait pour voir ^Outhman Ibnou ^Affan. Seulement, ^Outhman ne lui prêtait pas attention et n'étudiait pas son affaire. Il a alors rencontré ^Outhman Ibnou Hounayf et s'est plaint à lui à ce sujet. Ce dernier lui dit alors : Va à l'endroit où l'on fait les ablutions, fais tes ablutions puis accomplis deux rak^ah ensuite, dis : (Allahoumma 'inni 'as'alouka wa 'atawajjahou 'ilayka binabiyyina Mouhammad nabiyyi r-Rahmah. Ya Mouhammad 'inni 'atawajjahou bika 'ila rabbi fi hajati li touqda li), ce qui signifie : "Ô Allah, je Te demande et je T'adresse mon invocation par le degré de notre prophète Mouhammad, le prophète de la miséricorde. ô Mouhammad, j'adresse mon invocation par ton degré à mon Seigneur concernant mon affaire pour qu'elle me soit réglée". Va ensuite chez lui, j'irai avec toi. Cet homme fit alors ce qu'il lui avait dit et se présenta à la porte de ^Outhman. C'est alors que le portier vint le prendre par la main et le fit entrer auprès de ^Outhman Ibnou ^Affan qui le fit asseoir à sa table et lui dit alors : De quoi as-tu besoin ? Il lui a cité son affaire, le calife la lui régla et lui dit : "Je ne me suis
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rappelé de ton affaire qu'à cette minute". Puis l'homme sortit de chez lui et rencontrant ^Outhman Ibnou Hounayf, il lui dit : Que Allah te récompense en bien : il n'a considéré mon affaire et ne s'est occupé de moi qu'après que tu lui as parlé de moi. Alors, ^Outhman Ibnou Hounayf lui dit : Par Allah, je ne lui ai pas parlé de toi. Mais voici ce dont j'ai été témoin lorsqu'un aveugle est venu au Messager de Allah se plaindre à lui de la perte de sa vue. le Prophète lui a dit ce qui signifie : "Si tu veux, tu fais preuve de patience et si tu veux, je fais des invocations pour toi". L'homme lui dit alors : Ô Messager de Allah, il m'est difficile de supporter la perte de ma vue et je n'ai personne pour me guider. Il lui dit alors ce qui signifie : Va à l'endroit où l'on fait les ablutions, fais tes ablutions puis accomplis deux rak^ah ensuite, dis ces paroles : (Allahoumma 'inni 'as'alouka wa 'atawajjahou 'ilayka binabiyyina Mouhammad nabiyyi r-Rahmah. Ya Mouhammad 'inni 'atawajjahou bika 'ila rabbi fi hajati li touqda li), ce qui signifie : "Ô Allah, je Te demande et je T'adresse mon invocation par le degré de notre prophète Mouhammad, le prophète de la miséricorde. Ô Mouhammad, j'adresse mon invocation par ton degré à mon Seigneur concernant mon affaire pour qu'elle me soit réglée". L'homme fit ce qu'il lui avait dit. Par Allah, nous ne nous étions pas séparés et l'assemblée n'avait pas duré longtemps que l'homme est revenu et avait recouvré la vue, comme s'il n'avait jamais eu de handicap. AtTabaraniyy a dit : le hadith est sahih. Il représente une preuve que l'aveugle a fait le tawassoul par le Prophète , sans être en sa présence : cet homme est au contraire parti à l'endroit ou l'on fait les ablutions, a fait les ablutions et a fait des invocations dans les termes que lui avait enseignés le Messager de Allah. Puis, il est revenu auprès du Prophète alors que le Prophète n'avait pas quitté l'assemblée, pour preuve la parole du narrateur du hadith ^Outhman Ibnou Hounayf : Par Allah nous nous n’étions pas séparés et l'assemblée n'avait pas duré longtemps que l'homme est revenu en ayant recouvré la vue.
Le Hafidh ^Aliyy Ibnou ^Abdi l-Kafi Taqiyyou d-Din As-Soubkiyy (mort en 786 h) dans son livre Chifa' ou s-Siqam fi Ziyarati Khayri l-'Anam en page 161 a dit également : "Je dis que le tawassoul par le Prophète est permis dans tous les cas : avant sa création, après sa création, pendant sa vie dans le bas-monde, après sa mort durant le barzakh, après la résurrection pendant les stations du jour dernier et au paradis. et ce tawassoul est de trois genres..." Il a évoqué le hadith de ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l'agrée, qui a dit : Le Messager de Allah a dit ce qui signifie : "Lorsque 'Adam a commis le péché, il a dit : Ô Seigneur, je te demande par le degré de Mouhammad de me pardonner. Allah lui dit :
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Comment as-tu connu Mouhammad alors que Je ne l'ai pas encore créé. Il lui a dit : Ô Seigneur , parce que lorsque Tu m'as créé par Ta toute-puissance et que Tu as insufflé en moi l'âme honorée qui T'appartient, j'ai levé les yeux et j'ai vu inscrit sur les piliers du Trône : (Il n'est de dieu que Allah, Mouhammad est le messager de Allah). J'ai su alors que Tu n'as joint à Ton nom que celle de Tes créatures que Tu aimes le plus. Allah dit : Tu dis vrai ô Adam. Il est certes celle de Mes créatures que J'aime le plus. Comme tu M'as invoqué par son degré, Je te pardonne et si ce n'était à cause de Mouhammad, Je ne T'aurais pas créé". Al-Hakim a dit : "ceci est un hadith dont la chaîne de transmission est sahih".
Mansour Ibnou Younis Al-Bouhoutiyy Al-Hanbaliyy, (le Chaykh des hanbaliyy en Egypte de son époque, mort en 1051 H) dans son livre Kichafou lQina^ ^an Matni l-'Iqna^ Al-Hijawiyy (tome 2 / page 69) a dit : "As-Samariyy et l'auteur de At-Talkhis ont dit : il n'y a pas de mal à faire le tawassoul pour avoir la pluie par les Chaykh et les savants pieux. Il a également dit dans le livre AlMoudhahhab : Il est permis de demander à Allah l'intercession par l'homme vertueux. D'autres ont même dit : ceci est recommandé.
L'Imam 'Ahmad Ibnou Mouhammad Ibnou Hanbal (mort en 241 h) a dit dans son Mansak qu'il a écrit pour Al-Marroudhiyy : L'on fait certes le tawassoul par le Prophète lors de son invocation. Cela signifie que celui qui demande la pluie, il lui est recommandé, lors de sa demande de la pluie, de faire le tawassoul par le Prophète. Il a confirmé cela d'une manière catégorique dans Al-Moustaw^ab et d'autres ouvrages. Puis il a dit : Ibrahim Al-Harbiyy a dit : Faire des invocations auprès de la tombe de Ma^rouf Al-Karkhiyy est un remède qui a donné ses preuves.
Mouhammad Ibnou Mouhammad Al-Houçayniyy Az-Zabidiyy connu sous le nom de Mourtada (mort en 1205 h) a dit dans 'It-hafou s-Sadati l- Mouttaqin bi Charhi 'Ihya'i ^Ouloumi d-Din (Tome 10 / page130) ce qui suit : Safwan Ibnou Soulaym Al-Madaniyy, Abou ^Abdi l-Lah et d'autres ont dit : Abou l-Harth Al- Qourachiyy Az-Zouhriyy le spécialiste de la jurisprudence, celui qui s'occupe d'actes d'adorations ; Ahmad a dit à propos de son père Soulaym Mawla Houmayd Ibnou ^Abdi r-Rahman Ibni ^Awf : On demande la
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pluie par le mérite de ses propos et les gouttes tombent du ciel par la cause de son évocation. Une autre fois il a dit : Il est digne de confiance, il compte parmi les meilleurs esclaves d’Allah qui sont vertueux. Al-Waqidiyy et d'autres ont dit : il est mort en 132 h à l'âge de soixante-douze ans, et un ensemble de Mouhaddith a transmis de lui.
Mouhammad 'Amin Ibnou ^Abidin (mort en 1252 h ) a cité dans son commentaire Raddou l- Mouhtar ^ala d-Dourri l-Moukhtar (Tome 1 / Page 254 ) ce qui suit : As-Soubkiyy a dit : Il est bien de faire le tawassoul par le Prophète à son Seigneur et personne parmi les gens du Salaf – les gens des trois premiers siècles – ou parmi le Khalaf – ceux qui sont venus après eux – ne l'a renié, mis à part Ibnou Taymiyah qui a ainsi innové ce qu'aucun savant avant lui n'avait dit.
Le Hafidh Ahmad Ibnou l-Houçayn Al-Bayhaqiyy (mort en 458 h) a dit en rapportant de Al-Bidayah wa n-Nihayah de Ibnou Kathir (Tome 7 / page 91) d'après Maliki d-Dar qui était chargé du trésor public des musulmans – Baytou lmal – de ^Oumar qu'il a dit : Les gens ont été atteints de famine à l'époque de ^Oumar. Un homme est alors venu à la tombe du Prophète et a dit : Ô Messager de Allah, demande la pluie pour ta communauté, ils sont sur le point de périr. Cet homme a alors vu dans le rêve quelqu'un lui dire : Passe à ^Oumar le salam et annonce lui la nouvelle qu'ils auront la pluie et dis lui : fais bien preuve de bonne volonté et d'ardeur. L'homme est alors allé voir ^Oumar et lui a annoncé cela. ^Oumar s'est alors mis à pleurer et a dit : Ô Seigneur, s'ils en sont là, c'est bien que je suis incapable de faire plus. Le point à relever dans le hadith, c'est que le compagnon s'est rendu à la tombe du Messager pour faire le tabbarouk – la recherche de bénédiction – et l'istighathah – la demande du renfort – ; et personne ne l’a blâmé ou n'a renié cela, ni ^Oumar ni personne d'autre.
Le Hafidh 'Ahmad Ibnou ^Aliyy Abou Bakr Al-Khatib Al-Baghdadiyy (mort en 462 h) dans Tarikh Baghdad (tome 1 / page 123) avec une bonne chaîne de transmission a dit ce qui suit, d'après ^Aliyy Ibnou Maymoun qu'il a dit : J'ai entendu Ach-Chafi ^iyy dire : je fais certes le tabbarouk par Abou Hanifah et je me rends à sa tombe chaque jour. Si j'ai un besoin, j'accomplis deux rak^ah puis je me rends à sa tombe et je demande à Allah ta^ala pour qu'Il m'accorde la
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chose dont j'ai besoin et ce, auprès de sa tombe. Rapidement mon affaire est réglée.
L'Imam Mouhammad Ibnou Mouhammad Al-Ghazaliyy (mort en 505 h) dans son livre 'Ihya'ou ^Ouloumi d-Din (tome 1/ page 260) au chapitre "La visite de Médine et les règles de comportement" a dit ce qui suit : Le visiteur dit : (Allahoumma qasadna nabiyyaka moustachfi^ina bihi 'ilayka fi dhounoubina) ce qui signifie : "Ô Allah, nous avons pris pour destination Ton prophète, en demandant son intercession envers Toi pour nos péchés". Il dit à la fin : (Wa nas'alouka bi manzilatihi ^indaka wa haqqihi 'ilayka) ce qui signifie : "Et nous Te demandons par son rang que Tu lui as accordé et par son degré.
Dans le livre Fatawa de Chamsou d-Din Mouhammad Ibnou Abi l-^Abbas Ar-Ramliyy (mort en 1004 h) en marge de Al-Fatawa l- Koubra ( page 382) figure ce qui suit : Il fut interrogé à propos de ce que font certains gens du commun lors des épreuves qui disent : "Ô chaykh Untel, ô Messager de Allah " et ce qui est semblable à cela comme recherche du renfort par les prophètes et les messagers , les saints, les savants et les vertueux si cela est permis ou non ? D'autre partD'autre part, les messagers, les prophètes, les saints, les vertueux et les chaykh peuvent-ils secourir après leur mort ? Et qu'est ce qui confirme cela ? IIl a répondu : "La recherche du renfort par les prophètes, les messagers, les saints et les vertueux peuvent être des renforts après leur mort car le fait d'avoir des miracles pour les prophètes et des prodiges pour les saints ne s'interrompt pas à leur mort. En ce qui concerne les prophètes, ils sont vivants dans leurs tombes : ils accomplissent la prière et le pèlerinage comme cela a été transmis par les nouvelles rapportées. Ainsi le renfort de leur part est pour eux un miracle.
En ce qui concerne les saints, c'est pour eux un prodige." En effet, il est de la croyance des gens de vérité qu'il advient aux saints, que ce soit volontairement de leur part ou en dehors de leur volonté, des choses extraordinaires que Allah ta^ala fait exister par leur cause.
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Nourou d-Din ^Aliyy Al-Qari dans leur commentaire d’Al-Michkat a dit : "Le Chaykh de nos chaykh, le savant des grands savants spécialistes Chamsou d-Din Ibnou l-Jazriyy dans l'introduction de son explication des Masabih, qu'il a appelée Tas-hihou l-Masabih a dit : J'ai visité sa tombe à Nayçabour (c'est- à dire Mouslim Ibnou l-Hajjaj Al-Qouchayriyy) et j'ai lu une partie de son Sahih à titre de recherche de bonne nouvelle et de bénédiction auprès de sa tombe. J'ai vu les manifestations de la bénédiction et l'espoir des demandes exaucées sur le lieu même où il est enterré".
L'Imam Malik, que Allah l'agrée, a dit au calife Al-Mansour lorsqu'il a effectué le pélerinage et a visité la tombe du Prophète et qu'il a interrogé Malik en lui disant : "Ô Abou ^Abdi l-Lah, est-ce que je fais face à la Qiblah pour faire des invocations ou est-ce que je fais face au Messager de Allah ? Il lui a dit : "Pourquoi détournerais-tu de lui ton visage alorsqu'il est celui par le degré duquel ton père Adam et toi-même vous invoquez Allah ta^ala ?Fais-lui face et demande qu'il intercède pour toi, Allah fasse qu'il intercède." Le Qadi ^Iyad a mentionné ceci dans son livre Ach-Chifa' et l'a rapporté avec une chaîne de transmission sahih.
Al-Hakim a rapporté que ^Oumar que Allah l'agrée a donné un discours aux gens et leur a dit : "Ô gens, le Messager de Allah considérait Al-^Abbas comme un fils considère son père : Il l'honorait, le respectait et respectait son serment ; Alors prenez pour exemple le Messager de Allah envers son oncle Al-Abbas et prenez-le pour faire le tawassoul à Allah pour tout ce qui vous arrive."
Certes, si ^Oumar a fait le tawassoul par Al-^Abbas après la mort du Prophète, ce n'est pas en raison de la mort du Messager mais c'est pour respecter le droit de sa parenté avec le Prophète (Allahoumma 'inna l-yawma 'atawajjahou bi 'ilayka limakani min nabiyyik" ce qui signifie : "Ô Allah, les gens T'ont adressé leur invocation par moi en raison de ma parenté avec Ton Prophète." AzZoubayr Ibnou Dhakkar a rapporté cela.
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Par ailleurs le fait qu'une chose a été délaissée n'est pas une preuve qu'elle est interdite comme cela est décrété dans les livres des fondements de la croyance. Le fait que ^Oumar a délaissé le tawassoul par le Prophète ne constitue pas une preuve que le tawassoul est interdit autrement que par celui qui est vivant et présent. En effet, le Prophète a délaissé de nombreuses choses permises. Estce que le fait qu'il les a délaissées est une preuve de leur interdiction ?
Le grand savant Mouhammad Ibnou 'Ahmad Mayyarah Al-Malikiyy dans son livre Ad-Dourrou th-Thamin wa l-Mawridou l-Ma^in, Charhou l-Mourchidi lMou^in ^ala d-Darouriyyi min ^Ouloumi d-Din du Chaykh ^Abdou l-Wahid Ibnou ^Achir Al- 'Ansariyy Al-'Ach^ariyy Al-Malikiyy que Allah leur fasse à tous deux miséricorde a dit : "Ô Allah nous faisons le tawassoul par le degré-al-jah-de la plus aimée des créatures, celle qui a selon Ton jugement le plus éminent degré, notre maître et notre Prophète Mouhammad et par le degré –al-jah- de tous les prophètes, les messagers, les gens de la bataille de Badr, tous les saints les saints hautement véridiques, les martyrs et les vertueux, de ne pas laisser un seul péché sans que Tu le pardonnes, un tourment sans que Tu nous en dégage, un défaut sans que Tu le caches, une dette sans que Tu nous en acquittes, un ennemi sans que Tu nous préserves de son mal, un malade sans que Tu le satisfasses, ô Toi le plus Miséricordieux des miséricordieux, ô Seigneur des mondes."
Ibnou ^Achir, l'Imam, le Chaykh ^Abdou l-Wahid Al-'Ansariyy Al'Ach^ariyy Al- Malikiyy, que Allah lui fasse miséricorde a dit : "Je demande toujours l'utilité par Lui de la part de notre Seigneur, par le degré -al-jah- du Maître des gens."
Al-Boukhariyy et Mouslim ont rapporté du hadith de 'Anas ; selon la version de Mouslim, d'après lui, il a dit : "Lorsque le Prophète a effectué le lancer à la Jamrah, qu'il a égorgé ce qu'il a sacrifié et qu'il s'est fait rasé, il a désigné au coiffeur la partie droite de sa tête. Il l'a donné au coiffeur. Puis, il a appelé Abou Talhah Al-'Ansariyy et lui a donné des cheveux. Puis, il a désigné son côté gauche et a dit ce qui signifie : "Rase." Celui-ci l'a rasé. Il a donné les cheveux à Abou Talhah et a dit ce qui signifie : "Partage-les entre les gens."
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Dans ce hadith il y a une recherche de bénédictions -tabarrouk- par les traces du Messager de Allah parce que les cheveux ne se mangent pas. On les utilise pour autre chose que pour s'en nourrir. Le Messager d’Allah a incité sa communauté à faire le tabarrouk par ses traces. Khalid Ibnou l-Walid avait une qalansouwah -une toque- à l'intérieur de laquelle il avait mis des cheveux de la mèche frontale du Messager de Allah lorsqu'il s'était rasé lors de la ^Oumrah de la ja^ranah. Mouslim a rapporté dans le sahih d'après ^Abdou l-Lah Ibnou Kayçan Mawla 'Asma'i Bintou Abi Bakr, qu'il a dit : "Elle a sorti pour nous une tunique longue joubbah- à capuche, de modèle persan, dont l'encolure était ornée de brocart et les emmanchures ourlées. Elle a dit : C'est la tunique longue du Messager d’Allah , elle était chez ^A'ichah. Lorsqu’elle est morte j'en ai pris possession. Le Prophète la mettait. Nous la lavons pour les malades et nous cherchons par elle la guérison."
Dans le livre Sou'alat ^Abdi l-lah Ibni 'Ahmad Ibni Hanbal li 'Ahmad, ^Abdou l-lah a dit : "J'ai interrogé mon père (l'Imam 'Ahmad) à propos de l'homme qui touche le pommeau du Minbar avec l'intention de faire le tabarrouk, ainsi que sur le fait de toucher la tombe du Prophète. Il a dit : Il n'y a pas de mal en cela.
Ibnou l-Jawziyy a rapporté dans Manaqib 'Ahmad avec une chaîne de transmission ininterrompue jusqu'à ^Abdou l-Lah Ibnou 'Ahmad Ibnou Hanbal qu'il a dit : "J'ai vu mon père c'est-à dire 'Ahmad Ibnou Hanbal prendre un des cheveux du Prophète le mettre sur ses lèvres et l'embrasser. Je pense l'avoir vu le poser sur ses yeux, la plonger dans l'eau puis en boire pour chercher la guérison. Je l'ai vu prendre un récipient du Prophète , le laver dans ......., puis boire dedans."
At-Tabaraniyy a rapportédans Al-'Awsat et Al-Kabir d'après Handhalah Ibnou Houdhaym qu'il a dit : "Je suis allé avec mon grand-père chez le Messager d’Allah . Il a dit : "ôÔ Messager de Allah, j'ai des enfants qui ont atteint l'âge d'avoir des barbes et d'autres plus jeunes. Celui -là est le plus jeune d'entre eux. Il m'a rapproché du Messager d’Allah qui a passé sa main sur ma tête et a dit : (Baraka l-Lahou fik), ce qui signifie : "Que Allah te bénisse."
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Adh-Dhayyal a dit : "Je vois Handhalah. Vient à lui l'homme dont le visage est tuméfié ou la brebis dont le pis est enflé, il dit : Bismi l-Lah en posant sa main sur l'endroit touché par la main du Messager de Allah puis il passe la main et l'enflure disparaît."
Le Hafifh Ibnou Hajar Al-^Asqalaniyy a dit dans l'un de ses poèmes appelé An-Nayyiratou s-Sab^ : "Ô mon maître, Ô Messager de Allah mes poèmes sont honorés par des éloges composés en ton honneur.
As-Souyoutiyy a dit dans le livre Al-Khasa'isou l-Koubra, chapitre la vie du Prophète dans sa tombe et la prière qu'il accomplit. Abou Ya^la a rapporté d'après Abou Hourayrah qu'il a dit : "J'ai entendu le Messager de Allah dire ce qui signifie : "Par Celui qui détient mon âme par Sa toute puissance, ^Iça Ibnou Maryam redescendra sur terre et lorsqu'il se tiendra auprès de ma tombe et qu'il dira : ô Mouhammad, je lui répondrai." Le Chaykh ^Abdou l-Lah Ibnou Mouhammad Ibnou s-Siddiq AlGhoummariyy Al- Haçaniyy, que Allah lui fasse miséricorde a dit dans son livre appelé 'Irghamou l-Moubtadi^i l-Ghabiyy bi Jawazi t-Tawassouli bi n-Nabiyy, ce qui suit : "Le tawassoul, la demande du renfort, la demande de l'intercession par le maître des gens, notre prophète Mouhammad le flambeau irradiant les ténèbres, tout cela fait partie des bonnes choses recommandées et particulièrement lors des épreuves. C'est sur cette voie qu'ont avancé les savants qui œuvrent pour la religion, les saints, qui s'occupent d'adorations, les maîtres spécialistes du hadith, les imams qui nous ont précédés, comme l'a dit AsSoubkiyy, d'après ce qu'a rapporté l'auteur de Faydou l-Qadir : Et il est bien de faire le tawassoul, la demande du renfort, la demande de l'aide, la demande de l'intercession par le Prophète à son Seigneur. Personne parmi les gens du Salaf ni du Khalaf n'a renié cela".
Voilà donc toutes ces paroles qui comportent la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah à propos du caractère permis du tawassoul par les prophètes et les saints, des paroles qui réfutent la croyance de ceux qui prétendent mensongèrement faire partie du Salaf. Ce sont des paroles qui mettent en évidence la croyance des 'Ach-^ariyy et des Matouridiyy, qui est la croyance des
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compagnons et de ceux qui les ont suivis correctement, qu'ils fassent partie des gens du Salaf ou du Khalaf. En résumé, le tawassoul n'est en rien une adoration d'autre que Dieu mais n'est qu'une recherche des causes par lesquelles on espère l'exaucement de la part du Tout-Puissant. La preuve du Qour'an étant sa parole ta^ala : }اَّللَ وابْتغوا إلي ِّه الوسيلة َّ {يا أيُّـها الذينَ ءامنوا اتَّقوا Ce qui signifie : "Ô vous qui avez cru, craignez Allah et recherchez pour Son agrément les causes par lesquelles on fait le tawassoul". Aucun savant d’Ahlou s-Sounnah n'a renié le tawassoul. Ibnou Taymiyah a été le premier à poser des restrictions qui ne font pas partie de la religion (à savoir qu'il serait une condition que la personne par laquelle on fait le tawassoul soit vivante et présente sur le lieu où est fait le tawassoul). Par cette innovation, il a interdit ce que Allah n'a pas interdit ni Son Messager, ceci a été largement démontré par les preuves que nous avons présentées. L'interdiction du tawassoul par les wahhabites et leurs soutiens n'est finalement qu’une vaste entreprise destinée à priver les musulmans de la bénédiction des prophètes et des saints et destinée à faire passer l'ensemble des musulmans pour des mécréants. Et Allah sait plus que tout autre.
L’honneur qu’Allah accorde à Ses waliyy vertueux La louange est à Allah Qui a fait descendre sur Son esclave le Livre dans lequel Il n’a pas fait d’anomalies. Que la meilleure invocation et le meilleur salut soient accordés à notre maître Mouhammad, la meilleure des créatures, le meilleur des gens, ainsi qu’à sa famille, à ses compagnons et à ses successeurs sur la rectitude.
Allah tabaraka wa ta^ala dit :
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[Sourat Younous / 62-63-64] ce qui signifie : « Certes, les waliyy de Allah, les saints, n’auront aucune crainte, ils n’auront pas à être chagrinés, ceux-là mêmes qui ont cru et qui faisaient preuve de piété auront l’annonce de bonne nouvelle dans le bas-monde et dans l’au-delà ». Al-Boukhariyy a rapporté d’après Abou Hourayrah du Messager d’Allah d’après ce qu’il rapporte de son Seigneur, qu’Il a dit :
ce qui signifie : « Celui qui prend pour ennemi l’un de Mes waliyy, Je lui annonce un châtiment. Mon esclave ne se rapproche pas tant de Mon agrément que par ce que J’ai rendu obligatoire sur lui ». Ce hadith fait partie des hadiths non-explicites, auxquels on ne donne pas le sens apparent, mais une interprétation par un autre sens et qui est correct. Ce hadith comporte beaucoup d’informations précieuses et profitables. Parmi elles il y a l’interdiction de prendre pour ennemi un saint, et le fait que cela comporte une menace d’un châtiment grave pour celui qui prendrait les saints vertueux et véridiques d’Allah pour ennemis. Ainsi, la parole du Prophète qu’il rapporte de son Seigneur :
Signifie : « Je lui annonce un châtiment ». Le saint vertueux est celui qui a pris le chemin de la droiture dans l’obéissance à Allah ^azza wa jall, de sorte qu’il a accompli les devoirs et évité les interdits, et il a persévéré sur au moins un des actes surérogatoires. Celui-là atteindra par la volonté d’Allah le degré de saint vertueux.
Celui qui a atteint ce degré aura l’annonce de bonne nouvelle de mourir sur la foi, car celui qui passe au nombre de ceux que Allah aime en atteignant la sainteté ne redeviendra pas après cela l’ennemi de Allah, Allah le protège de la mécréance. Allah ^azza wa jall dit :
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Ce qui signifie : « Certes, ceux qui ont dit : Notre Seigneur est Allah et ont pris le chemin de droiture, les anges descendent sur eux et leur disent : N’ayez pas de crainte, ne soyez pas chagrinés, à vous l’annonce de bonne nouvelle du paradis qui vous a été promis, nous sommes vos alliés dans le bas-monde et dans l’au-delà, vous y aurez ce que vos âmes désirent et vous aurez ce que vous souhaitiez ». Allah ^azza wa jall dit :
[Sourat Al-Baqarah / 197] ce qui signifie : « Prenez des provisions, et la meilleure des provisions est la piété, et craignez-Moi, vous qui êtes dotés de raison ». Or certains grands saints ont dit : « Celui qui a été occupé par l’obligation au détriment du surérogatoire, celui-là est excusé. Et celui qui a été détourné par le surérogatoire aux dépens de l’obligatoire, celui-là est un prétentieux ». Ainsi donc, accomplir les obligations permet de se rapprocher de l’agrément d’Allah beaucoup plus que d’accomplir les actes surérogatoires. A vous donc d’accorder la priorité à l’obligation aux dépens du surérogatoire, conformément à la règle citée. Et la meilleure des œuvres dans l’absolu, c’est la croyance en Allah et en Son messager
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