P RO J E T D ’ E T U D E D U C A S M A R S A M A RO C
AMINE MOHAMED LOURAK A L AO U I E L YA Z I D
A L A K H AWAY N U N I V E R S I T Y I N I F R A N E SPRING 2014
I N T RO D U C T I O N
Marsa Maroc est le leader national de l'exploitation de terminaux portuaires. Dans les 9 ports où elle est présente, Marsa Maroc offre des services de manutention, de stockage et de logistique portuaire ainsi que des services aux navires. Depuis sa création en décembre 2006, Marsa Maroc s'est engagée dans un processus de développement en phase avec la dynamique que connaît le secteur de la logistique au Maroc. En plus d'ériger la qualité de service comme priorité à travers, entre autres, le développement du capital humain et l'amélioration continue de son parc d'équipements, Marsa Maroc ambitionne de devenir un opérateur portuaire de référence sur le plan régional.
Raison sociale : Société d’exploitation des ports Nom de marque : Marsa Maroc Date de création : 1er décembre 2006 Statut juridique : Société Anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance Capital social : 733.956.000 DH Siège social : 175, Bd. Zerktouni - 20100 Casablanca – Maroc Président du Directoire : Mohammed ABDELJALIL Secteur d’activité : Exploitation de terminaux et quais portuaires dans le cadre de concessions Chiffre d’affaires : 2.373 millions de Dhs Effectif : 2.259 collaborateurs Trafic global : 35,6 millions de tonnes Implantation : Nador, Al Hoceima, Tanger, Mohammedia, Casablanca, Jorf Lasfar, Safi, Agadir, Laâyoune, Dakhla
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PA RTI E I AXE THEORIQUE
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L'analyse financière d'une société ne peut être dissociée d'un diagnostic stratégique la concernant. En effet l'environnement dans lequel se trouve l'entreprise (marché, concurrence…) ainsi que ses caractéristiques propres (forces et faiblesses) permettront de préciser l'analyse qui sera faite à partir des comptes. Parfois même c'est le diagnostic stratégique qui expliquera certaines informations du bilan ou du compte de résultat. Ce diagnostic pourra également servir en termes de prospective. En effet, dans le cadre d'évaluation de sociétés, l'analyse stratégique permettra de mieux apprécier les évolutions du marché sur lequel évolue l'entreprise ainsi que les meilleurs choix en terme de financement, de diversification Pour cela il est donc essentiel de commencer toute analyse financière par un diagnostic stratégique. Nous aborderons donc deux points dans cette note: Le diagnostic stratégique de la société étudiée, L'analyse financière de la société. 1. L'analyse financière: les ratios à connaître. Cette partie reprend les éléments importants à connaître afin de déterminer les principales informations nécessaires à l'analyse de la situation financière dans laquelle se trouve une société. Les exemples et les termes employés ici renvoient au plan comptable général français de 1982 mais sont facilement adaptables au plan comptable tunisien.
a) Généralités L'analyse financière peut se concentrer sur plusieurs domaines concernant l'entreprise. Son cycle de production par exemple (résultat d'exploitation, financement et rotation des stocks, gestion des achats,…), ses performances financières (résultat net et bénéfice, gestion de la trésorerie, dividendes…) mais également ses modes de financement… En fonction des besoins de l'analyste, il conviendra de cerner les points importants à étudier (parfois tous le sont !). Ainsi, tous les ratios qui sont définis par la suite ne sont pas significatifs pour toutes les entreprises: là encore il faut choisir les plus parlants. Les principales étapes de l'analyse financière d'une société sont les suivantes:
Etude des grandes tendances concernant la société (Chiffres d'affaires, résultats d'exploitation, financier et résultat net), Etude des postes de l'actif, Etude des postes du passif, Etude des ratios de synthèse, Etude de la trésorerie
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Nous allons les aborder une à une. b) Les chiffres clés de l'entreprise Il s'agit ici de regrouper les résultats importants de l'entreprise en terme d'activité commerciale, de résultats financiers ou bien encore de dividendes distribués afin d'étudier leur évolution sur la période concernée. On pourra alors voir si l'entreprise gagne des parts de marché (hausse du CA), si elle dégage des bénéfices et si elle les redistribue à ces actionnaires (dividendes)… On pourra également étudier comment le capital social de la société évolue. Il s'agit de déterminer les grandes tendances qui se dégagent de l'activité commerciale et de ses performances. Pour apprécier l'efficacité dont la société fait preuve dans la conduite de son activité commerciale, on pourra calculer le ratio: Résultat de l'exercice/Chiffre d'affaires HTCe ratio appelé ratio de marge nette traduit la performance globale de la société. Résultat de l'exercice/Capitaux propresAppelé également "Return On Investment", ce ratio est l'indicateur de la rentabilité financière de l'entreprise. Résultat d'exploitation/Actif total est un indicateur de la performance de l'entreprise par rapport à l'actif mis en œuvre pour créer de la valeur. Les ratios de structure
Ces ratios ont pour objectif de déterminer la façon dont se décompose l'actif et le passif d'une société. Il s'agit notamment de voir quelle place occupent les immobilisations de la société dans son activité (postes de l'actif) ou bien comment la dette de l'entreprise est structurée (postes du passif). Rappelons que l'organisation d'un bilan est telle qu'elle présente les actifs et les passifs de la société des moins "liquides" au plus "liquides":
Liquidité -
+
Actif Immobilisations corporelles, incorporelles…
Passif Capital social
Clients
Emprunts
Autres actifs courants
Fournisseurs, autres passifs courants
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LES POSTES DE L'ACTIF Chaque rubrique de l'actif peut être l'objet d'une étude. On notera par exemple:
Immobilisations corporelles nettes/Actif total: cela représente les poids des capitaux fixes dans le patrimoine de la société. Pour les industries lourdes par exemple, où l'intensité capitalistique est forte (besoin d'infrastructures importantes), ce ratio sera élevé. En revanche pour des activités de services (informatique par exemple), ce ratio sera moins élevé.
Stocks et encours/Actif total: ce ratio représente les contraintes technique et économiques qui pèsent sur une société. Il est fonction par exemple du cycle de production du produit. Pour les entreprises de service il est moins élevé que dans l'industrie (parfois proche de 0). On peut également rapporter les stocks et encours au chiffre d'affaires de la société: une société réalisant 100 de CA et possédant 50 de stocks détient en stock l'équivalent de 6 mois de production, ce qui peut être beaucoup trop…
Clients et comptes rattachés/Actif total: ce ratio représente les créances commerciales de l'entreprise. Dans le cas de Tour Opérators par exemple ce ratio est très faible car les clients payent avant de partir en voyage. Si on a affaire à un ratio trop élevé, il faut s'interroger sur les délais de paiement accordé par l'entreprise à ses clients, sur la solvabilité de ses clients…
On peut également s'intéresser au ratio Disponibilités/Actif total, qui représente "l'aisance" de trésorerie de la société (plus le ratio est faible et moins l'entreprise dispose de liquidités) ou bien au ratio Immobilisations financières/Actif total qui indique le poids des immobilisations financières dans l'actif de la société.
Les postes du passif L'étude de ces ratios permet d'analyser la structure de la dette de l'entreprise et les possibilités pour elle de financer son activité sous diverses formes. Rappelons ici que la dette d'une entreprise est souvent dissociée dans le temps en dette à court terme (moins d'un an: fournisseurs, concours bancaires, règlements des organismes tels que la sécurité sociale…) et en dette à long terme (dettes à plus d'un an: les emprunts notamment).
Capitaux permanents/Passif total: ce ratio mesure la stabilité du financement de l'entreprise. Les capitaux permanents d'une société sont obtenus en additionnant les postes suivants: Capitaux propres Réserves Provisions Dettes à plus d'un an et emprunts.
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Dettes à court terme/Passif total: il permet de mesurer la part des dettes à court terme de l'entreprise dans l'ensemble de son passif. C'est un indicateur de la façon dont est structurée la dette de l'entreprise (répartition long terme/court terme).
Capitaux propres/Passif total: Ce ratio indique l'autonomie de la société en matière de financement. Plus ce ratio est proche de 1 est plus la société assume seule, grâce à ses fonds propres, le financement de son activité (ce qui peut être un handicap).
Dettes à long et moyen terme/Capitaux propres: ce ratio, également appelé "leverage ratio" mesure la capacité d'endettement d'une société. Plus ce ratio tend vers 1, plus les risques de saturation sont importants et plus la société est dans une situation difficile.
Ce dernier ratio est très important car il apporte une bonne vision de l'endettement de la société. Dans certains cas la limite sera peut être atteinte, dans d'autre l'étude de ces ratios permettra de restructurer la dette afin d'améliorer les performances de la société. c) Les ratios de synthèse Il s'agit ici d'analyser de manière globale, en confrontant des éléments de l'actif et du passif de l'entreprise, la façon dont la société finance son activité et son autonomie en la manière. Pour ce faire on utilisera notamment les ratios suivants:
Capitaux permanents/Actifs immobilisés nets: cela met en lumière le mode de financement des emplois longs de la société. Si ce ratio est supérieur à 1, cela signifie que l'entreprise finance l'intégralité de ses investissements à l'aide de ressources stables. On peut aussi utiliser le ratio Capitaux propres/Actifs immobilisés nets.
Actifs circulant/Dettes à moins d'un an: à l'aide de ce ratio, on rapproche les liquidités potentielles de l'entreprise et les exigibilités potentielles. Cela permet de connaître les conditions d'équilibre financier à court terme.
Disponibilités/Dettes à moins d'un an: c'est le ratio de trésorerie immédiate de l'entreprise. Il mesure la part des dettes à court terme qui pourraient être instantanément remboursée par prélèvement sur l'encaisse déjà disponible.
On retiendra donc que ces ratios permettent de savoir si, par exemple, les actifs liquides de la société permettent de faire face aux dettes à court terme et si l'entreprise finance de manière autonome, à l'aide de ses fonds propres, ses emplois longs. 2.
Analyse financière: fonds de roulement, trésorerie, besoin en fonds de roulement, CAF et EBE
Il s'agit à présent d'étudier quelques éléments importants caractéristiques de l'activité de l'entreprise et de la valeur qu'elle crée. Nous allons d'abord voir ce qu'est le fonds de roulement et la relation qui existe entre fonds de roulement, trésorerie et besoin en fonds de roulement. Puis nous examinerons à quoi correspondent la capacité d'autofinancement d'une société (CAF)
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et son Excédent Brut d'Exploitation (EBE), qui servent dans les méthodes de valorisation des sociétés. a) Fonds de roulement: définition Le fonds de roulement correspond au montant des disponibilités nécessaires pour assurer la continuité des paiements courants auxquels l'entreprise doit faire face. Le fonds de roulement "brut" ou "total" correspond à l'actif circulant. Cependant, on corrige généralement ce fonds de roulement "brut" pour obtenir le fonds de roulement "net" qui représente l'excédent des actifs circulant sur les dettes à court terme. Fonds de roulement net (FRN)= Actif circulant – Dettes à court terme On peut représenter le FRN à l'aide d'un schéma de bilan simplifié. On est alors confronté à 3 cas possibles:
Cas 1: FRN=0
Actif Immobilisé
Capitaux Permanents
Cas 2: FRN>0
Actif Immobilisé
Cas 3: FRN<0
Capitaux Permanents
Actif Immobilisé
Capitaux Permanents
Actif Circulant
Dettes à Court terme
FRN FRN Actif Circulant
Dettes à Court terme
Actif Circulant
Dettes à Court terme
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Ces schémas indiquent que l'on peut calculer le FRN de deux manières: FRN= Actif circulant – Dettes à court terme = Capitaux permanents – Actif Immobilisé Enfin, si l'on déduit les dettes à long et moyen terme du FRN, on obtient le fonds de roulement propre de la société, qui est un indicateur de son autonomie en terme de financement de ses investissements physiques, immatériels et financiers. Fonds de roulement propre = FRN – Dettes à long et moyen terme
Relation entre fonds de roulement, besoin en fonds de roulement et trésorerie On a vu que le fonds de roulement correspondait au montant des disponibilités nécessaires pour assurer la continuité des paiements courants auxquels l'entreprise doit faire face. Le besoin en fonds de roulement (BFR) représente le besoin de financement induit par le cycle d'exploitation de l'entreprise. En règle générale toute exploitation nécessite des emplois cycliques (c'est à dire auxquels l'entreprise ne peut échapper: stocks, crédits clients…) et des ressources cycliques (crédit des fournisseurs par exemple) Le BFR correspond à la différence entre ces emplois et ces ressources: BFR= Emplois cycliques- Ressources cycliques Cette approche différente, fondée sur la mise en relief de l'activité de l'entreprise nous permet de représenter le bilan de la manière suivante:
Actif
PASSIF
Actif Immobilisé
Capitaux permanent
Emplois cycliques
Ressources cycliques
Emplois de trésorerie
Ressources de trésorerie
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Cette représentation du bilan va nous permettre de mettre en évidence la relation entre trésorerie, FR et BFR:
On sait que Passif – Actif = 0 donc CP+RC+RT – AI – EC – ET =0 et CP – AI – (EC – RC) – (ET–RT) = 0 On reconnaît les formules vues précédemment: CP – AI = FR, EC – RC = BFR. En outre ET – RT = Trésorerie On a donc la relation: Trésorerie= Fonds de Roulement – Besoin en fonds de Roulement Cette relation importante permet de dégager les conditions dans lesquelles se réalise l'articulation entre les cycles financiers (T, BFR et FR) résultant de l'activité de l'entreprise. Cette relation permettra d'étudier comment varient les 3 grandeurs concernées et la façon dont l'entreprise gère son exploitation. b) EBE et CAF: les outils pour la valorisation des sociétés L'Excédent Brut d'Exploitation (EBE) et la capacité d'autofinancement (CAF) interviennent souvent dans les méthodes utilisées pour valoriser une société (comme la méthode des cash flows actualisés par exemple). Leur mode de calcul est donc important à connaître.
L'EBE: il correspond au résultat économique brut lié à l'activité opérationnelle de l'entreprise. C'est donc la différence entre des produits d'exploitation pouvant donner lieu à encaissement et des charges d'exploitation pouvant donner lieu à des décaissements.
On a donc: Produits d'exploitation: Ventes + Subventions d'exploitation – Charges d'exploitation: Coût d'achat des marchandises vendues + Consommation en provenance de tiers + Impôts et taxes + Charges de personnel = Excédent Brut d'Exploitation (ou insuffisance brute d'exploitation)
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L'EBE est un indicateur de l'activité et de l'efficacité de l'entreprise puisque son calcul se fonde sur des éléments concernant l'exploitation et elle seule. C'est en outre un indicateur monétaire car il correspond à un surplus monétaire potentiel pour l'entreprise. A l'aide de l'EBE on peut par la suite déterminer les cash flows de la société étudiée, dans le passé comme dans le futur dans le cas de comptes prévisionnels. Une fois actualisés, ces cash flows permettent d'obtenir la valorisation de la société.
La CAF: c'est également un indicateur monétaire relatif aux résultats de l'exercice. Mais à la différence de l'EBE qui est uniquement défini par rapport à l'activité d'exploitation, la CAF a un caractère global et tient compte des résultats induits par tous les aspects de l'activité.
Son mode de calcul est le suivant: Résultat net – Plus values sur cession d'immobilisation + Moins values sur cession d'immobilisation – Quote part des subventions d'investissements virée au résultat de l'exercice + Dotations aux amortissements et provisions – Reprises sur provisions = Capacité d'autofinancement 1. Qu'est-ce qu'un bilan ? Le bilan est un inventaire des stocks économiques de l'entreprise à une date donnée. Cet inventaire peut être réalisé en vue de :
voir si ce que possède l'entreprise (l'actif) permet de faire face à ce qu'elle doit (le passif). Le bilan est alors traité dans une optique patrimoniale ; comprendre le fonctionnement d'une entreprise en terme de flux. Le bilan est alors traité dans une optique fonctionnelle.
• Un actif est un élément du patrimoine de l'entreprise qui a une valeur économique positive, c'est-à-dire qu'il peut générer de la trésorerie. C'est donc à l'actif du bilan qu'apparaît ce que possède l'entreprise. Les éléments sont classés par ordre de liquidité :
en haut figurent des immobilisations biens à liquidité réduite. Ce sont des éléments ne pouvant être convertis facilement dans des délais courts en ressources de financement ou de paiement (ex. : la vente d'un terrain) ; au milieu figurent des actifs qui circulent selon des cycles plus ou moins longs : d'un stock périssable en 5 jours aux créances sur des clients à qui l'entreprise a proposé un délai de paiement (30 jours, 60 jours, etc.) ; tout en bas, on retrouve des biens liquides comme l'argent dont dispose l'entreprise sur un compte bancaire.
• Un passif est un élément du patrimoine ayant une valeur économique négative. L'entreprise a une obligation vis-à-vis d'un tiers. À terme, cela représente une sortie de trésorerie. D'une 11
manière générale, ce sont les éléments à l'origine des fonds dont a disposé l'entreprise pour acquérir ses biens. Ces financements, parmi lesquels on trouve les dettes, figurent au passif du bilan de l'entreprise. Ici, ce n'est pas la liquidité qui est le critère de classement mais l'exigibilité croissante des éléments. Plusieurs dettes cohabitent :
les dettes remboursables à court terme figurent en dernier ; les dettes financières (emprunts) ainsi que les apports des associés figurent en premier. Ils sont aussi exigibles (remboursables) mais à long terme.
2. Quelles sont les différences entre le bilan patrimonial et le bilan fonctionnel ? • Le bilan financier est une obligation légale. Avec le compte de résultat et l'annexe, il fait partie des documents de synthèse de fin d'exercice. Ce bilan privilégie une approche patrimoniale. Les éléments sont classés en fonction de leur liquidité (à l'actif) et de leur exigibilité (au passif).
Le bilan financier • Le bilan fonctionnel, quant à lui, se construit dans une optique économique. On utilise les cycles de la vie de l'entreprise pour le construire. En haut du bilan, on trouve les cycles longs qui engagent l'entreprise sur le long terme (plus d'un an) : ce sont le cycle d'investissement à l'actif et le cycle de financement au passif. En bas du bilan, on a le cycle d'exploitation qui regroupe les décisions prises à court terme (moins d'un an). Le bilan fonctionnel Explications :
l'actif immobilisé correspond aux investissements de l'entreprise. Ces éléments sont destinés à rester durablement dans l'entreprise. On parle également d'actif stable ou d'emplois stables ; l'actif circulant représente des biens qui disparaissent lors du cycle d'exploitation ; la trésorerie active prend en compte les valeurs mobilières de placement et les disponibilités ; les capitaux permanents regroupent les capitaux propres, les amortissements et dépréciations, les provisions, les dettes financières. On parle également de ressources stables, puisqu'elles permettent de financer les emplois stables ; les capitaux propres sont composés du capital (les apports des propriétaires), des réserves (les bénéfices des années précédentes que l'entreprise a conservés pour son autofinancement), du résultat de l'entreprise ; les dettes à court terme représentent les dettes d'exploitation (dettes accordées par les fournisseurs, par exemple) ; la trésorerie passive correspond aux concours bancaires.
3. Comment passer du bilan financier au bilan fonctionnel ? Le bilan fonctionnel est construit à partir du bilan financier. Toutefois, il faut procéder à quelques aménagements :
les actifs sont pris en compte à leur valeur brute ; 12
les amortissements et les dépréciations sont éliminés de l'actif et sont ajoutés aux ressources stables du passif. En effet, ils permettent de financer le renouvellement des immobilisations ou les éventuelles dépréciations des biens ; l'actif circulant est décomposé en actif circulant d'exploitation, en actif circulant hors exploitation et en trésorerie active ; de même, le passif circulant est décomposé en passif circulant d'exploitation, en passif circulant hors exploitation et en trésorerie passive.
Structure du bilan fonctionnel de la société … au … 4. Comment analyser le bilan fonctionnel ? L'analyse du bilan fonctionnel se fait à partir de l'étude des équilibres financiers. Il faut calculer et interpréter le fonds de roulement net global (FRNG), le besoin en fonds de roulement (BFR) et la trésorerie. a) Le fonds de roulement net global (FRNG) La notion de FRNG fait référence au cycle d'investissement de l'entreprise. Les dépenses d'investissement réalisées ne sont pas immédiatement couvertes par les recettes liées à ces investissements. Il y a donc un décalage dans le temps, que l'entreprise a besoin de financer. Le FRNG permet à l'entreprise de s'assurer que ses investissements sont bien couverts par les capitaux nécessaires. Le FRNG représente donc l'excédent des ressources stables (capitaux stables) sur les emplois stables (Actif immobilisé). FRNG = ressources stables − emplois stables. On peut également avoir une approche du FRNG par le bas du bilan avec la formule de calcul :FRNG = actif circulant − passif circulant. Exemple : Bilan fonctionnel de l'entreprise Ténor au 31/12/2006 FRNG = 196 100 − 132 000 = 64 100. Le fonds de roulement net global de l'entreprise Ténor est de 64 100 €. Cela signifie que les immobilisations sont entièrement financées par les ressources et que le FRNG dégagé va permettre le financement de l'activité quotidienne. b) Le besoin en fonds de roulement (BFR) Le BFR représente le besoin de financement de l'entreprise généré par son activité courante. Il est lié au cycle d'exploitation qui présente des décalages entre les dépenses d'exploitation et les recettes. Bien avant les encaissements, l'entreprise doit financer son cycle d'exploitation (stocks, frais de production, etc.). Le BFR tient compte :
de la longueur du cycle d'exploitation ; du stockage des marchandises achetées ; de la durée du crédit consenti aux clients ; de la durée des crédits accordés par les fournisseurs.
Il se calcule grâce à la formule suivante : BFR = actif circulant − dettes d'exploitation (hors concours bancaires). On peut calculer séparément le BFR d'exploitation et le BFR hors exploitation. 13
Exemple : BFR = 97 000 − 44 900 = 52 100. L'entreprise Ténor a un besoin en fonds de roulement de 52 100 €. L'activité de l'entreprise n'est pas totalement financée par les ressources d'exploitation. Cependant, l'entreprise a dégagé un fonds de roulement de 64 100 €, ce qui permet de financer l'activité. La situation se présente bien. Remarque : Une entreprise peut dégager un besoin en fonds de roulement négatif. Cette situation est typique d'activités à faible valeur ajoutée comme dans le secteur de la grande distribution. Un BFRnégatif devient une ressource permanente que l'entreprise utilisera en dehors du cycle d'exploitation. On parle alors d'un dégagement en fonds de roulement. Le manager doit réduire au maximum le besoin de financement. Pour cela, il peut :
réduire le coût des stocks en évitant de constituer des stocks trop importants (modèle du juste-à-temps), en liquidant les articles qui se vendent mal, en faisant tourner au maximum les articles (publicité, promotions, etc.) ; réduire les créances clients en diminuant et en faisant respecter les délais de paiement, et en évitant les impayés ; augmenter le crédit fournisseur grâce à une négociation des délais de paiement avec les fournisseurs.
c) La trésorerie La trésorerie est le montant des disponibilités à vue ou facilement mobilisables possédées par l'entreprise, de manière à couvrir les dettes qui arrivent à échéance. La variation de trésorerie dépend :
de la variation du FR qui est liée à la stratégie d'investissement et de financement de l'entreprise ; de la variation du BFR, qui est liée aux conditions de l'exploitation.
Son montant est variable tout au long de l'exercice, mais une entreprise doit conserver dans son actif un montant de liquidité suffisant afin de :
prévenir les aléas (retard sur les encaissements, par exemple) ; saisir les opportunités d'investissement intéressantes.
Elle se calcule par la différence entre le fonds de roulement net global et le besoin en fonds de roulement. Exemple : Trésorerie = 64 100 − 52 100 = 12 000. L'entreprise Ténor dégage une trésorerie positive (active) de 12 000 €. On retrouve le fait que le FRNGest suffisant pour couvrir les besoins liés à l'activité de l'entreprise (BFR).
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PA RTI E I I ETUDE DE CAS ET JUGE MENTS
Evolution des charges d’exploitation 15
Les charges d’exploitation ont atteint en 2012 un montant de 1.592 Millions de Dirhams contre 1.564 Millions de Dirhams en 2011, soit une hausse de 2%. Les variations des charges d’exploitation ont été enregistrées comme suit : Les achats (-5%), les charges externes (-3%), les impôts et taxes (+4%) et les charges de personnel (+9%). Les charges d’exploitation réalisées en 2012 sont en baisse de 2% par rapport aux prévisions.
Evolution des résultats Le résultat d’exploitation en 2012 a atteint 446 MDH contre 426 MDH en 2011, soit une hausse de 5%. Ce résultat est en hausse de 28% par rapport aux prévisions. Quant au résultat net au titre de l’année 2012, celui-ci s’est établi à 192 Millions de Dirhams contre 206 Millions de Dirhams réalisés en 2011, soit une baisse de 7%.
Fond de roulement de Marsa MAROC = Financement Permanent – Actifs Immobilisés
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= 3 732 924 492, 09 – 1 454 353 887, 44 = 2 278 570 605 Dhs Le financement permanent a couvert l’actif immobilisé et nous a laissé une somme de 2 278 570 605 dhs par laquelle on pourra couvrir le BFR (besoin en fond de roulement).
Besoin en Fond de roulement de Marsa MAROC = Actifs circulants hors Trésorerie – Passifs circulants hors Trésorerie = 2 975 384 265, 10 - 766 972 122, 08 = 2 192 412 143
Trésorerie nette = Trésorerie active – Trésorerie passive = FDR – BFR = 86 158 462 Dhs D’après ces calculs, on remarque que le FDR couvre le BFR et dégage une trésorerie nette positive. Cet excèdent de doit être placé pour qu’il rapporte une plus-value à la société. Dans ce cas-là, trésorerie nette positive, on dit que la société est équilibrée financièrement.
Pour mieux comprendre les causes d’un BFR, on a recours aux ratios suivants : Ratio de rotation des stocks Délai de recouvrement des créances Ration des paiements des dettes
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