Présentation
de la Polynésie française
La Polynésie française > 11 Un territoire grand comme l’Europe > 13 Les cinq archipels > 14
L’environnement naturel > 19 La nature > 19 Le climat > 22 La flore terrestre > 24 La faune terrestre > 26 La faune des rivières > 27 Faune et flore marine > 28
La culture polynésienne > 31 Une culture millénaire originale > 31 Histoire moderne et contemporaine > 34 Les Polynésiens d’aujourd’hui > 38
Les données économiques > 43 Cadre général > 43 Les interventions de l’État > 50
Les institutions > 55 Historique > 55 Les acteurs institutionnels > 57 Les forces de souveraineté > 62
La Polynésie française
L A P OL OLYNÉSIE YNÉSIE FRANÇAISE Situation La Polynésie française est située dans l’hémisphère sud, au centre de l’océan Pacifique, aux antipodes de la France métropolitaine. Le continent le plus proche, l’l’Amérique du sud, su d, est distant de 6 500 km, l’Australie est à 6 000 km, l’Asie à près de 10 000 km et l’Europe à 18 000 km. Il y a 12 heures de décalage horaire entre Paris et Papeete (11 heures en hiver). Ainsi lorsqu’il est 9 h du matin à Paris, heure d’été, il est 21 h la veille à Tahiti.
États-Unis Japon
m k 0 0 5 6
9 5 0 0 k m
îles Marquises
Nouvelle-Calédonie
îles Tuamotu
5 000 000 km
Australie
m 6 0 0 0 k
k m 0 0 0 4
k m 0 0 0 1 8 e n c a F r
Tahiti îles Australes
7 5 0 00 k m 0 m C h i l i
îles Gambier
Nouvelle-Zélande
> 11
Les cinq archipels
U N TERRITOIRE GRAND COMME L’ E UROPE La Polynésie française a une superficie de 5,03 millions de km 2 soit une superficie aussi importante que celle de l’Europe. Elle est composée de 5 archipels qui comptent au total 118 îles (34 îles hautes et 84 atolls) dont 76 seulement sont habités. L’ensemble de ces terres émergées représente à peine 3 500 km 2 et sont peuplées peuplées d’envir d’environ on 250 000 habitants. À titre de comparaison, la France métropolitaine a une superficie de 550 000 km 2 et compte plus de 60 millions d’habitants.
Hatuta’a Eiao Motu One Hatu Iti Ua Huka Nuku Hiva Ua Pou Fatu ’Uku Hiva Oa Tahuata
Mohotani Fatuiva
Archipel des Marquises
Mataiva Tikehau
Ahe
Tepoto Napuka
Manihi Takaroa Takapoto
Pukapuka ArutuaApataki Aratika Rangiroa Motu One Makatea Fangatau Toau Kauehi Takume Tupai Kaukura Fakahina Raraka Taenga Maupiti Raroia Manuae Katiu Bora Bora Niau Maupihaa MakemoNihiru Fakarava Tuanake Archipel des Tuamotu Huahine Tahaa Rekareka Hiti Tetiaroa Faaite Tepoto Marutea Raiatea Tahanea Îles Sous-le-Vent Tatakoto Moorea Motutunga Tekokota Tauere Anaa Maiao Tahiti Haraiki Hikueru Mehetia Amanu Reitoru Marokau Pukarua Hao Îles du Vent Ravahere Akiaki Vahitahi Reao Nengonengo Paraoa Archipel de la Société Nukutavake Pinaki Manuhangi Ahunui Vairaatea Hereheretue Anuanuraro Anuanurunga Vanavana Nukutepipi Tureia Tenararo Vahanga Tenarunga Tematangi Moruroa Matureivavao Marutea Maria Rimatara
Fangataufa
Rurutu Tubuai
Morane Raivavae
Maria Mangareva Aukena Akamaru Taravai Temoe
Archipel des Gambier
Archipel des Australes
atoll
Rapa Marotiri
île haute
> 13
≥ N
La Polynésie française
MARQUISES
L ES CINQ ARCHIPELS Tous les archipels de Polynésie française sont situés dans l’hémisphère sud. Du nord-est au sud-ouest, on distingue 5 archipels à l’identité physique et culturelle bien distinctes.
Nombre d’habitants : 8 712 Superficie terrestre : 1 049,3 km2 Nombre d’îles : 6 îles et 6 îlots
L’archipel des Marquises Fenua enata
Tout près de l’Équateur et à 1500 km de Tahiti, cet archipel a été rendu fameux par Gauguin et Brel. Il comprend douze îles et îlots, dont six seulement sont habités (Nuku Hiva, Hiva Oa et Ua Pou les principales). Par la beauté de ses paysages au relief particulièrement tourmenté, par l’originalité de sa flore et de sa faune et par la richesse de sa culture spécifique, cet archipel possède bien des atouts, à préserver préserver absolument. Au fond des petits vallées isolées, ses habitants ont une vie parfois rude, qui se partage entre la pêche, la chasse, l’exploitation de jardins potagers et souvent l’artisanat. Les sculptures des Marquises figurent en effet aujourd’hui parmi les plus remarquables réalisations de tout le Pacifique et les motifs marquisiens ont fait le tour du monde, grâce à l’art du tatouage notamment. 14 > Guide d’accueil 2008
L’archipel des Tuamotu Te mau motu Tuamotu
À mi-distance de Tahiti et des Marquises, s’étend du sud-est au nord-ouest sur quelque 1 600 km, l’archipel des «îles nombreuses». En effet, 76 atolls composent les Tuamotu, dont les plus connus sont Rangiroa, Manihi et Fakarava. À peine émergés de l’océan, ces atolls aux couleurs de cartes postales possèdent des eaux parmi les
Les cinq archipels
plus poissonneuses du monde, qui en font un paradis pour les amateurs de plongée sous-marine. Mais la féerie de ces paysages ne doit pas faire oublier combien il est difficile d’y vivre. L’eau L’eau potable y est rare, comme l’électricité. l’électricité. La pêche et la perliculture y sont les principales activités économiques, avec la récolte du coprah.
TUAMOTU Nombre d’habitants : 14 876 Superficie terrestre : 680,5 km2 Nombre d’îles : 76 atolls
L’archipel des Gambier Mangareva ma
Prolongement naturel des Tuamotu vers le sud-est, l’archipel l’archipel des Gambier, neuf îles enfermées dans un même lagon, possède une langue et des coutumes particulières qui en font une entité bien distincte, sans compter l’histoire l’histoire originale du XIXe siècle qui en fit une place forte du catholicisme, et dont les îles ont gardé la trace. Île centrale, Mangareva Mangareva est la plus étendue, la plus peuplée et aussi la plus connue. C’est aux Gambier, dit-on, que l’on trouve les plus belles perles noires de tout le Pacifique. GAMBIER Nombre d’habitants : 1 097 Superficie terrestre : 46 km 2 Nombre d’îles : 9
des services de l’État en Polynésie française
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La Polynésie française
L’archipel de la Société Totaiete ma
Situé au centre de la Polynésie française et dominée par la grande Tahiti, cet archipel comprend deux groupes distincts. Au nord-ouest, les îles Sous-le-Vent S ous-le-Vent (Raromatai) rassemblent la célèbre Bora Bora au lagon si somptueux et, au large, la minuscule Maupiti ecore bien préservée ; Raiatea au riche passé mytholgique et la tranquille Tahaa, deux îles voisines prises dans un lagon commun ; et, plus au sud, Huahine la rebelle. rebelle.
Regroupant plus des trois quarts des habitants et des activités de la Polynésie française, Tahiti, tel un eldorado, continue d’attirer chaque année des milliers de jeunes et moins jeunes, en provenance des archipels éloignés, à la recherche recherche d’un emploi et de conditions de vie différentes.
AUSTRALES Nombre d’habitants : 6 386 Superficie terrestre : 147,8 km2 Nombre d’îles : 7
Les îles du Vent (Niamatai), exposées aux alizées, comprennent Tahiti, imposante île capitale et centre administratif, et Moorea, souvent surnommée l’île sœur, mais aussi Tetiaora, petit atoll visible des hauteurs de Papeete et propriété de la famille de Marlone Brando, sans oublier les petites Maiao, inaccessible inaccessible aux visiteurs, et Mehetia, inhabitée.
SOCIÉTÉ Nombre d’habitants : 214 445 Superficie terrestre : 1 597,6 km2 Nombre d’îles : 10 îles et 4 atolls
L’archipel des Australes Tuha’a pae
À l’écart des routes commerciales et peu visité, l’archipel des Australes est le moins connu des archipels polynésiens. Il ne compte que 5 îles habitées, dont seules Rurutu, Tubuai et Raivavae sont desservies par avion et Rapa est l’île la plus au sud de toute la Polynésie. Pourtant, cet archipel, au climat clément, gagne à être connu tant pour l’hospitalité de ses habitants que pour la richesse de son artisanat, dont l’art du tressage, mais aussi de sa table où se mêlent fruits et légumes tropicaux à ceux des pays tempérés. La culture maraîchère y est en effet particulièrement développée, au point de faire des Australes le jardin potager de toute la Polynésie. 16 > Guide d’accueil 2008
L’environnementt naturel L’environnemen
L’environnement naturel
L A NATURE Naissance et évolution des îles La naissance Toutes les îles de Polynésie française sont d’origine volcanique. Sans entrer dans le détail des mécanismes de leur formation, on considère qu’elles reposent sur une grande plaque rigide de la lithosphère terrestre, restre, la plaque Pacifique, engendrée à l’est par la dorsale du même nom. Elle se déplace vers l’ouest et le nord-ouest à raison d’environ 11 cm par an, et plonge dans les entrailles de la Terre sous la plaque Eurasienne, à l’ouest, au niveau des grandes fosses du Pacifique (fosses des Aléoutiennes, des Mariannes, des Kouriles…). Sur cette plaque, qui repose par plus de 4 000 m de fond, fond, naissent naissent deux types de volcans.
> Ceux apparus au niveau de la dorsale du Pacifique-est, zone de fracture favorable au passage de la lave au travers de la lithosphère située au grand large de l’Amérique l’Amérique du sud, puis qui ont dérivé. Il s’agit des plus vieux volcans, dont l’âge est très proche de la plaque sur laquelle ils reposent (40 à 60 millions d’années). C’est le cas des Tuamotu. > Le deuxième type de volcan, dit de «point chaud», concerne toutes les autres îles de Polynésie française. Loin des limites des plaques, le magma des couches profondes remonte en effet en panache près du plancher océanique, le fait fondre, le perce, puis éjecte ses matériaux, parfois au-delà de la surface de l’océan, l’océan, formant ainsi une île. Le point chaud est fixe, le plancher océanique se déplaçant vers le nord-ouest, on as> 19
La Polynésie française
siste ainsi à la création d’un chapelet d’îles plus ou moins espacées en fonction du rythme des épisodes éruptifs. À titre d’exemple, d’exemple, l’archipel des Australes, situé au sud de la Polynésie française, a été créé par le point chaud de Mac Donald, toujours en activité et actuellement situé à 40 miles au sud-est de Rapa. Le sommet du volcan qu’il est en train de générer n’est plus qu’à quelques dizaines de mètres de la surface de l’océan. Les épisodes éruptifs qui ont donné naissance aux volcans polynésiens ont été brefs et considérables. Brefs, car la vitesse de déplacement de la plaque sur laquelle ils reposent étant relativement rapide, ces volcans ont été rapidement coupés de leur source de magma. On estime par exemple que le volcan principal de Tahiti a été créé en 0,75 million d’années seulement. Les phénomènes éruptifs enfin ont été considérables, car ils ont éjecté en peu de temps des quantités formidables de lave. Le volcan de Tahiti Tahiti a un volume estimé de 8 millions de m3. Sa hauteur totale à l’origine était de 12 000 m ! 3 000 mètres pour la
partie aérienne et 9 000 mètres pour la partie sous-marine, si l’on tient compte de l’enfoncement que son poids a provoqué sur le plancher océanique.
L’évolution des îles À peine formé, le volcan aérien (ou île haute) est soumis à différents phénomènes et va progressivement le transformer en île basse ou atoll. C’est l’effet dit de « subsidence » causé à la fois par l’érosion aérienne, l’enfoncement de l’île, la formation de la barrière récifale et la dérive du plancher océanique. L’érosion aérienne est directement liée à la violence des phénomènes climatiques (pluies tropicales et vents principalement) qui lessivent ses flancs. L’enfoncement du volcan est dû à son propre poids ajouté à celui des coraux, qui poussent bientôt, faisant fléchir le plancher océanique sur lequel il repose. Tout Tout au long de sa transformation, des coraux se développent en effet sur les côtes puis au large, formant une barrière et encerclant ainsi l’île d’un lagon. Un fois le volcan totalement effondré, ne reste plus que l’anneau corallien qui émerge, appelé atoll, et qui disparaîtra lui aussi.
TECTONIQUE DES PLAQUES FORMATION DES ÎLES ET DES ATOLLS Zone de subduction
Point chaud
Zone de subduction
Ride médio-océanique
ASIE
AMERIQUE DU SUD A N A R M P 1 1 C
MAGMA
Plaque eurasienne
20 > Guide d’accueil 2008
Plaque pacifique
Plaque Nazca
Plaque américaine
L’environnementt naturel L’environnemen
Le passage du stade d’île haute à celui d’atoll est rapide à l’échelle des temps géologiques puisqu’il ne prend que 5 à 6 millions d’années. En Polynésie française, on peut aujourd’hui observer tous les intermédiaires entre ces deux types d’îles, y compris des terres totalement immergées sous l’océan, tel le banc de la Minerve aux Tuamotu. Les volcans des Marquises quant à eux n’ont pas évolué en atoll car, pour des raisons encore mal établies, les coraux n’ont pu se développer en quantité suffisante à leur périphérie. Pour clore ce chapitre sur la formation des îles, on rassurera les futurs résidents en précisant qu’il n’y a que très peu d’activité volcanique et sismique en Polynésie française, en particulier dans les zones habitées. De plus, le laboratoire de géophysique, situé sur les hauteurs de Papeete, dispose d’un système de surveillance particulièrement performant.
Qu’est-ce qu’un atoll ? Selon la définition, un atoll (mot originaire des îles Maldives) est une île annulaire des mers tropicales constituée de récifs coralliens entourant une lagune centrale, le lagon.
Plus scientifiquement, on parle de bioconstruction calcaire sur fond volcanique. Cette définition rend bien compte de la véritable nature nature d’un atoll. On pourrait ajouter qu’il s’agit d’un mécanisme de formation géologique presque presque unique au monde. En effet, des organismes non seulement vivants mais minuscules, les coraux (ou plus exactement, les madrépores) ont construit par empilement successif de leurs squelettes calcaires, des édifices atteignant des volumes colossaux qui comptent parmi les merveilles de notre planète. À y regarder de plus près, les atolls sont aussi le résultat d’une lutte pathétique que les coraux mènent pour rester à la lumière, alors que leurs supports s’enfoncent inexorablement vers les profondeurs de l’océan.
des services de l’État en Polynésie française
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La Polynésie française
C LIMAT Une première évidence s’impose, les saisons sont inversées par rapport à celles de la France métropolitaine, les deux parties du monde n’étant pas situées dans le même hémisphère. À l’été métropolitain correspond l’hiver austral. Une deuxième évidence, qui frappe le voyageur à sa sortie de l’avion, il fait chaud et humide. humid e. La Polynésie française jouit en effet d’un climat tropical maritime humide. > Tropical, car partout les températures moyennes annuelles de l’air sont supérieures à 20° C. > Maritime, car l’ensemble polynésien est inséré dans un milieu océanique très étendu qui joue le rôle de régulateur thermique. > Humide, car les précipitations annuelles sont supérieures à 1 350 mm, à l’exception des Marquises et des Tuamotu de l’est (de Reao à Puka Puka), plus sèches.
Saisons > Été austral (de novembre à avril). C’est la saison des pluies, particulièrement chaude et humide. > Hiver austral (de mai à octobre). C’est une saison plus fraîche et relativement sèche. Les températures » La température annuelle moyenne : 25,5° C. » Février est le mois le plus chaud : 24° C à 5 h, 28,5° C à 14 h et en moyenne 25,8° C. » Août est le mois le plus frais : 21,8° C à 5 h, 26,7° C à 14 h et en moyenne 24,3° C. » Température minimale absolue enregistrée : 14,9° C. » Température Température maximale absolue enregistrée : 34° C. » Les variations de températures journalières oscillent entre 4,6 et 7,2° C. » La température journalière la plus élevée se situe vers 13 h, soit une heure après le passage du soleil au méridien. » La température journalière la plus fraîche peut être relevée au lever du soleil. » La température de l’eau varie entre 26 et 28° C.
22 > Guide d’accueil 2008
Humidité En Polynésie française, le taux d’humidité au niveau de la mer oscille entre 79 % et 80% avec une amplitude jour/nuit de 12 % à 14 %.
Précipitations La saison des pluies dure de novembre à avril et plus particulièrement de décembre à mars. Elle peut se prolonger jusqu’en juillet aux Marquises. Pendant cette période, les pluies sont fréquentes et abondantes. Les orages éclatent le plus souvent en fin d’après-midi ou au lever du soleil. Sur les îles hautes, les variations de précipitations peuvent être considérables en fonction des vents dominants et de l’altitude. Ainsi, à Tahiti, sur la commune de Hitia située sur la côte est (face au vent dominant), il tombe 3 550 mm d’eau par an. De l’autre côté de l’île, sur la commune de Punaauia, située sous le vent, il ne tombe que 1 500 mm d’eau. Au sommet de l’île, les précipitations annuelles dépassent 1 000 000 mm. mm.
Insolation L’insolation annuelle moyenne en Polynésie française est comprise entre 1970 heures au sud sur l’archipel des Australes, et 2270 heures par an et plus, sur l’archipel des Tuamotu. Sur les îles hautes, le maximum d’insolation intervient entre 9 h et 11 h. Sur les atolls, le maximum d’insolation se produit entre 10 h 30 et 11 h 30.
Vent Durant la saison des pluies, la Polynésie française est soumise au toerau ou alizés de secteur nord nord-est. Pendant la saison fraîche, de juin à octobre, les alizés de sud-est, le mara’amu, prédominent. Dans les îles hautes, après la tombée de la nuit, un vent frais descend des sommets, c’est le hupe.
L’environnementt naturel L’environnemen
Cyclones Les dépressions tropicales fortes ou les cyclones sont rares en Polynésie française. Ils se déplacent en général selon une diagonale nord-ouest sud-est qui passe le plus souvent au sud de Tahiti. Les Marquises sont peu touchées par les cyclones.
îles basses. Actuellement, grâce à la construction d’abris anticycloniques et à l’amélioration de la qualité des prévisions météorologiques, les populations peuvent largement anticiper les tempêtes. À Tahiti, la période la plus exposée aux cyclones va de novembre à mars.
Dans le passé, les pertes en vies humaines ont pu être importantes, surtout dans les
Il peut se passer plusieurs décennies entre deux cyclones frappant un même secteur.
des services de l’État en Polynésie française
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La Polynésie française
La flore endémique de Polynésie française Sur les 898 espèces dénombrées en Polynésie, 560 sont endémiques, c’est-à-dire qu’elles ont connu une évolution particulière, différentes des autres endroits, et sont donc caractéristiques d’une région exiguë. L’île de Tahiti compte à elle seule près de 495 espèces indigènes dont 225 endémiques. Cela représente un taux d’endémisme de 45 %, le plus élevé du territoire.
La flore introduite par les premiers Polynésiens
F LORE TERRESTRE Fougères arborescentes, cocotiers par milliers, gigantesques flamboyants, fleurs toutes plus chatoyantes et parfumées les unes que les autres (dont l’incontournable fleur de tiare tahiti ),), forêts de bambous, majestueux fromagers… L’exubérante L’exubérante végétation des îles a largement contribué à la réputation de la Polynésie française. Avec seulement un millier d’espèces indigènes, la flore y est pourtant d’une relative pauvreté, si on la compare à celle d’autres îles du Pacifique. En NouvelleCalédonie, on en dénombre au moins 4 000 espèces, espèces, ou même même 1 500 aux îles îles Hawaii. L’originalité et l’intérêt de sa flore résident dans la présence de nombreuses espèces uniques au monde, souvent confinées à une seule île, voire à une seule vallée. Les conditions écologiques, particulièrement difficiles dans les atolls, ont sélectionné une flore pauvre constituant des groupements groupements végétaux monotones. À l’inverse, dans les îles hautes, des milieux diversifiés ont permis l’installation d’espèces plus nombreuses. 24 > Guide d’accueil 2008
Introduites par les hommes au fil de leurs voyages, la grande majorité des plantes pré-européennes sont originaires d’Asie du Sud-Est. Parmi les plantes arrivées dans les pirogues des premiers Polynésiens, citons l’arbre à pain (uru), le taro, le cocotier, le manioc, la canne à sucre, la banane, la pomme-cythère et le pandanus. L’usage de ces plantes a été multiple. Les plantes à tubercules représentaient la base de l’alimentation polynésienne. Aujourd’hui, si on continue à manger du taro, on consomme beaucoup moins le mape (une sorte de châtaigne) et le savoir-faire de certaines préparations se perd.
L’environnementt naturel L’environnemen
La médecine par les plantes était très élaborée. Une vingtaine de plantes étaient savamment utilisées, à différents stades d’évolution et pour leurs différentes parties (racine, écorce, feuille ou fruit). Certaines, comme le hutu, étaient employées pour la pêche comme poison, sans risque toutefois pour les hommes. Mais les plantes ne servaient pas que de nourriture, puisqu’on les transformait pour fabriquer des colorants, des cordages, des paniers, des habitations et même des tissus. Un savoir-faire aujourd’hui perpétré par l’activité artisanale : la confection de tapa (tissus en écorce battue de purau) et de nape (cordage), la fabrication de l’huile de monoï, les tressages en pandanus (fara) sont en effet devenus des symboles vivants de la culture ancestrale.
À la fin du XIXe, quelques colons, dont l’Écossais William Stewart, exploitèrent de grands domaines cotonniers. Des plantations de café et de canne à sucre remplaceront le coton quelques décennies plus tard. Il n’existe plus de grandes plantations en Polynésie française. Toutefois, depuis quelques années, en particulier sur la commune de Papara, on a assisté à la mise en place d’importantes exploitations de cultures hydroponiques sous serres produisant tomates, salades, concombres… vendues en grande surface.
Les plantes introduites par les Européens L’oranger, puis l’ananas, ont été introduits par les premiers premiers navigateurs. Les cultures de tomates, aubergines, carottes, haricots, papayers, maïs et tabac ont été aménagées par les premiers missionnaires anglais. On doit aux pères catholiques la réussite de plantations tels que le coton, le lin, le chanvre, la vigne et la mangue mangue «mis « mission» sion» !
Par vagues successives, amiraux ou scientifiques introduiront goyaviers, avocatiers, papayes, citrons, sapotilliers, manguiers, plants de vanille…
des services de l’État en Polynésie française
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La Polynésie française
FAUNE TERRESTRE La pauvreté de la faune polynésienne est liée à son caractère insulaire et à son éloignement des grandes masses continentales. L’avifaune comporte toutefois des caractères caractères originaux et une grande richesse en formes endémiques et en espèces d’oiseaux de mer. mer.
Les oiseaux 112 espèces d’oiseaux ont été recensée. L’avifaune marine, avec 27 espèces es pèces nicheuses, place la Polynésie française parmi les régions tropicales les plus riches. L’avifaune terrestre, en revanche, est l’une des plus pauvres du monde avec 30 espèces seulement. Mais cette pauvreté cache un taux d’endémie très élevé de 32 %. Avec 13 espèces d’oiseaux introduites, une nouvelle avifaune s’est constituée tandis que les espèces autochtones ne cessaient de disparaître. L’ensemble de l’avifaune actuelle reste très fragile et 19 espèces sont aujourd’hui menacées dont le spectaculaire Carpophage des Marquises, un pigeon de près de 50 cm. La réduction du nombre d’espèces est un phénomène dû à l’insularité que l’on retrouve retrouve partout dans le monde. On enregistre enregistre en Polynésie française un plus grand nombre d’espèces d’oiseaux terres26 > Guide d’accueil 2008
tres dans les îles hautes, plus riches en niches écologiques, que dans les atolls. En revanche, ces derniers abritent généralement davantage d’oiseaux marins nicheurs, sans doute parce que près de la moitié des atolls reste inhabitée. Parmi les 13 espèces introduites, il faut citer le merle des Moluques, connu à Tahiti à partir de 1910 environ. Il a conquis la zone littorale li ttorale au détriment d’autres espèces, comme le ptilope de la Société. Ces dernières dernières années, le pigeon Bizet a fait une percée spectaculaire à Tahiti et jusqu’aux Marquises.
Les reptiles Les reptiles sont la composante la plus représentative de la faune locale des vertébrés terrestres. Ce sont uniquement des lézards, répartis en 7 espèces dans 2 familles (les scincidés et les geckkonidés). Ces derniers sont plus connus sous le vocable de margouillat.
Les insectes On compte près de 625 espèces d’insectes dont les plus répandus sont les moustiques, qui apportent parfois quelques désagréments. Le moustique aedes, reconnaissable à ses minuscules pattes blanches et noires, est le premier vecteur de la dengue et de la filariose. Aux Marquises, les nonos de plage et de vallée, aux piqûres qui démangent fortement, sont aujourd’hui encore un frein au développement touristique de l’archipel. l’archipel. Le cent-pieds (scolopendre ou mille-pattes, veri en tahitien) adore se cacher dans les jardins, sous les tas de feuilles ou sous les pierres. Sa piqûre est très douloureuse. douloureuse. Plus discrets, on peut aussi trouver de petits scorpions (pata en tahitien), sous sou s l’écorce l’écorce des arbres en décomposition.
L’environnementt naturel L’environnemen
Quant aux cafards, cafards, ils deviennent, avec les margouillats, des compagnons de route !
Les mollusques Les gastéropodes terrestres (escargot, limace) présentent une étonnante diversité, dont la majorité est endémique. Les partulas de Moorea constituaient un des exemples les plus démonstratifs de l’endémisme insulaire (réduit à une seule vallée parfois) avec 6 espèces différentes.
Les mammifères Il n’y a pas de mammifères autochtones en Polynésie française. Tous Tous ont été introduits, volontairement ou non, par l’homme. Le chien et le porc furent amenés par les premiers Polynésiens au cours de leurs migrations, avec le rat, embarqués clandestin dans le fond de leurs pirogues. Les Européens ont introduit par la suite des animaux
domestiques et d’élevage, dont des bovidés. La chèvre, le cochon, ou encore le cheval, sont parfois retournés à l’état sauvage, en particulier aux Marquises.
L A FAUNE DES RIVIÈRES La faune des mollusques d’eau douce est aujourd’hui pauvre et cosmopolite. Sur les 8 espèces existantes, 3 ont été introduites au cours des dernières décennies et n’ont pas concurrencé les espèces locales. Ces mollusques vivent collés aux rochers des rivières et des cascades et se nourrissent d’algues microscopiques. Les chevrettes (crustacés d’eau douce) peuplent les cours d’eau des îles hautes et occupent une place importante dans la gastronomie locale. Un petit poisson qui ressemble à une truite, le nato, vit également dans les rivières de Polynésie, souvent en compagnie de petites carangues et de mulets, qui vivent habituellement dans les lagons.
des services de l’État en Polynésie française
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La Polynésie française
venin contenu dans ses bourrelets bourrelets dorsaux, se confond avec les fragments de coraux morts ou vivants. Enfin, les requins de lagon, généralement des pointes noires au comportement non agressif, vont et viennent à l’abri des regards. Les tortues sont aujourd’hui une espèce protégée.
Les poissons du large Les plus grandes espèces de poissons se rencontrent au voisinage des passes, sur
FAUNE ET FLORE MARINE Les poissons de lagon Les lagons polynésiens comptent plus de 800 espèces de poissons. Ce sont de loin les animaux les plus colorés et les plus attrayants pour le plongeur. plongeur. Autour des pâtés coralliens, les poissons-papillons se reconnaissent aisément à la forme effilée de leur bouche qui leur permet de prélever les poles versants extérieurs du lagon et au large. Les requins, les raies manta, les dauphins et les carangues en sont les principaux représentants. Pendant l’hiver austral, les rencontres avec les baleines à bosse ne sont pas rares près du récif et même dans le lagon aux abords des passes. Parmi les poissons les plus pêchés pour être consommés, citons le coryphère (ou mahi mahi), le barracuda (ou ono) mais surtout le thon et la bonite. lypes des coraux. Tandis que les poissonschirurgiens arborent un petit scalpel à la base de la queue. Parmi les plus colorés, les perroquets, au puissant bec, raclent la surface des coraux et les demoiselles se faufilent entre les branches de coraux. Loin du regard, dans les anfractuosités, se cachent les mérous ou encore les murènes, déterminées à défendre leur trou. Sur les fonds sableux, se promènent les raies pastenague. Comme son nom l’indique, le poisson-pierre ou nohu, dangereux pour le 28 > Guide d’accueil 2008
L’environnementt naturel L’environnemen
En dépit de la richesse des lagons, de nombreuses espèces sont menacées, en particulier parmi les coquillages. Pour connaître les espèces protégées, renseignez-vous dans les mairies, auprès des affaires maritimes ou dans les gendarmeries.
Les échinodermes Les oursins sont bien représentés dans les récifs. L’oursin L’oursin noir n oir à longs piquants, appelé vana, est très prisé par les populations
Les mollusques et les crustacés Leur corps est protégé par une coquille calcaire pour les coquillages et par une carapace pour les crustacés. Ces animaux se cachent en général dans les anfractuosités du corail ou dans le sable. Parmi les plus gros coquillages, citons le troca et le burgau, tous deux introduits i ntroduits de Nouvelle-Calédonie pour l’exploitation l’exploitation de leur nacre. Leur cueillette est strictement réglementée. La famille des cônes est la mieux représentée en Polynésie française avec celles des porcelaines. Attention, la piqûre de certains cônes peut être mortelle.
Enfin, parmi les bivalves, citons encore le majestueux bénitier dont les valves entrouvertes montre une magnifique robe aux couleurs électriques, sans oublier l’huître perlière qui fait l’objet d’une intense exploitation pour la production de perles. Chez les crustacés, le grand crabe maculé, très recherché pour sa chair, se reconnaît à ses taches rouges et vit de préférence sur le front du récif, tandis que les langoustes et les cigales de mer se trouvent plutôt sur le versant océanique du récif. Enfin, le plus prisé des crustacés est une squille ou varo, rappelant par son long abdomen la mante religieuse. Il vit dans de profonds terriers creusés dans le sable.
locales locales pour la consommation de ses œufs. L’oursin crayon qui habite le front du récif est trop souvent ramassé pour la beauté de ses larges piquants violets. Les étoiles de mer ne sont pas très nombreuses, toutefois on citera la taramea, étoile de mer épineuse mangeuse de corail et dont les piquants sont venimeux. Enfin, les holothuries ou concombres des mers répugnent souvent les baigneurs par leur aspect.
La flore marine Contrairement à la richesse de sa faune, la flore marine est très pauvre. On peut toutefois mentionner la présence de quelques algues, premier maillon de la chaîne alimentaire, à commencer par les microscopiques zooxanthelles, algues unicellulaires dont le corail a besoin pour se développer et construire la barrière récifale.
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La culture polynésienne
La culture polynésienne
U NE CULTURE MILLÉNAIRE ORIGINALE
Un peuple de navigateurs : histoire du peuplement On situe aujourd’hui communément l’oril’origine des peuples du Pacifique dans le SudEst asiatique. Vers 4 000 avant JC, des peuples venus de l’Est, parlant une langue austronésienne, s’infiltrent en Nouvelle-Guinée et dans l’archipel de Bismark, peuplés dès 40 000-30 000 avant JC. Formant une nouvelle culture née de ce contact, ce peuple océanien qui maîtrise la navigation avec ses fameuses grandes pirogues atteint vers 1 300 avant JC la Mélanésie puis les Tonga Tonga et les Samoa qui, isolées, développent une identité «polynésienne» propre. Entre 300
et 200 avant notre ère, débute une nouvelle vague de migration vers l’est : les peuples des Samoa et des Tonga atteignent les archipels du centre, c’est-à-dire les Marquises et les îles de la Société, mais aussi les Cook, les Australes et les Tuamotu. Ils seront le point de départ de nouveau peuplement des autres îles qui composent au jourd’hui le triangle polynésien : les îles Hawaii au nord n ord (300-400 après JC), l’île de Pâques à l’est (vers 400-500 après JC) et enfin, au sud, la Nouvelle-Zélande (seulement (seulement 700-800 après JC, voire même 1 400 selon des hypothèses récentes). Autant de peuples qui partagent encore aujourd’hui une culture commune, la culture ma’ohi.
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La Polynésie française
Une société hiérarchisée et un mode de vie proche de la nature La connaissance de cette culture ancienne très originale est difficile, à la fois parce qu’elle est dépourvue d’écriture, et parce parce qu’elle fut anéantie de façon radicale lors des premiers contacts avec les Occidentaux. Elle repose sur une société clanique fortement hiérarchisée et profondément religieuse. Le ari’i était le chef suprême, incarnation du dieu dont il détenait le pouvoir (le mana), veillant à la répartition des biens, instaurant les tapu (interdit) et auquel toute la population devait allégeance. Le tahu’a était son égal spirituel, le grand prêtre qui présidait les cérémonies et prononçait les rahui (interdits temporaires temporaires sur la nourriture). Les ra’atira, gérant la terre, assuraient le relais entre les chefs et le peuple (manahune : agriculteurs, pêcheurs, artisans, domestiques…). Une autre caste mérite attention, celle des ’arioi, artistes chanteurs et danseurs itinérants, vivant dans une certaine indépendance. Différentes chefferies, plus ou moins puissantes et liées par des rapports d’allégeance souvent fondés sur la parenté (mariages entre clans), se partageaient les îles. Elles pouLes majestueuses statues en bois ou en pierre, réceptacles et représentations de chefs ou d’ancêtres divinisés, comme les tiki des îles Marqui ses, étaient sollicités pour obtenir des dieux la réussite d’un projet ou d’une entre prise. Le but recherché était toujours la protection, le bien-être, la pérennité et l’essor du groupe.
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vaient aussi entrer en guerre les unes contre les autres ou s’allier pour combattre un ennemi commun. Les Polynésiens vivaient en bord de mer, mais aussi dans les vallées, comme en témoignent aujourd’hui les nombreux sites archéologiques. Leur habitat se constituait de fare plus ou moins modestes et de formes variées : maisons végétales édifiées à même le sol, sur un plancher surélevé ou sur une plate-forme pavée comme aux Marquises. À Tahiti, des fare de tailles diverses avaient chacun une attribution : pour manger, dormir, faire la cuisine, fabriquer des étoffes (tapa)… Les Polynésiens vivaient de la culture des jardins potagers, de la cueillette, de l’élevage (porc) mais aussi de la pêche, activité pour laquelle ils avaient développé un savoir-faire exceptionnel.
Les religions et les cultes anciens Les dieux et demi-dieux polynésiens étaient nombreux, ils avaient des pouvoirs variés et étaient vénérés différemment selon les îles et les périodes. Les principaux se nomment Oro, Tane, Tu et Hiro. Dans le panthéon, on différencie les dieux célestes, des dieux faits hommes et des fantômes. Les Polynésiens les célébraient sur les marae, le lieu de culte sacré plus ou moins important selon qu’il s’agisse d’un marae familial, clanique ou même «international» « international» comme le fut celui de
La culture polynésienne
Taputapuatea à Raiatea. Les plus importants sont formés d’une cour rectangulaire pavée quelquefois enceinte d’un mur ; d’un ahu, partie la plus sacrée, sorte de plate-forme plate-forme édifiée en blocs de corail ou de basalte, quelque fois pyramidale et flanquée de trois pierres dressées ; de pierres-dossiers destinées aux prêtres et disposées dans la cour et de unu, stèles en bois sculpté représentant les familles familles liées au marae. Aux proches alentours, différents fare accueillaient trésors, idoles (ti’i ou tiki, statue à l’effigie humaine d’ancêtres déifiés ou servant de support aux dieux lors de leur visite sur terre), images du dieu tutélaire (to’o, morceau de bois entouré de tressage et de plumes) et quelque fois la dépouille d’un humain sacrifié. Les marae étaient aussi destinés à la vie sociale du clan, cérémonies rituelles, intronisation des chefs… Sachez enfin que les tiki pouvaient également être disposés dans la nature pour délimiter un terrain ou le marquer d’un tapu (interdit).
Les arts et artisanats ancestraux Très tôt reconnu pour sa valeur esthétique, l’art polynésien touche des domaines aussi variés que les ornements, les costumes, le tatouage, le tressage, la sculpture mais aussi la musique, le chant et la danse. Lié aux rites saisonniers ou sociaux et aux fêtes, ce que l’on nomme aujourd’hui ’ori tahiti (danse) rassemble différents pas, plus ou moins rapides, lascifs ou expressifs mais toujours réalisés en groupe. On a vraisemblablement su conserver les gestes anciens
malgré les nombreux interdits imposés par les missionnaires qui les jugeaient indécents. Tout comme les chanteurs, les musiciens accompagnaient les danseurs et utilisaient le pahu (grand tambour à membrane en peau de requin), l’ihara (bambou fendu frappé avec un baton), des flûtes nasales ou buccales, des sifflets et des conques. Mettant en œuvre le bois et la pierre, la sculpture était partout : tiki et objets d’apparat et de prestige destinés aux chefs et aux prêtres (pagaies cérémonielles, cérémonielles, batons de commandement, éventails, tambours…), mais aussi objets du quotidien, plus ou moins travaillés selon la caste et l’utilisation (plats, pilons, tabourets, appui-nuques). Tout comme la sculpture, le tatouage mettait en œuvre quantité de motifs géométriques et parfois figuratifs, d’une richesse incontestée. Art hérité des dieux, il était le témoin du passage de l’enfance l’enfance à l’âge adulte, mais aussi une marque d’appartenance à un groupe et une protection contre les forces maléfiques. Chaque archipel possèdait ses particularités et c’est aux Marquises que le tatouage a connu le plus bel épanouissement. Quant au tressage, tressage, il rythmait le quotidien des Polynésiens qui ont su exploiter de façon systématique les ressources de la nature pour confectionner confectionner toutes sortes de matériaux : paniers, cordages pour la pêche, ligatures en tout genre, tresses sacrées du prêtre et du chef, toitures et cloisons, nattes, costumes, parures… Autant de techniques caractérisées par un soucis de minutie, d’ingéniosité et d’esthétique. des services de l’État en Polynésie française
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La Polynésie française
L’ascension des Pomare
V I e r a m o P
H ISTOIRE MODERNE
ET CONTEM CONTEMPORAINE PORAINE Les premiers découvreurs C’est l’Espagnol Mendaña qui, en 1595, découvre le premier les îles les plus au nord, qu’il nomme «Las Marquesas de Mendoza» (les Marquises), en l’honneur de la femme du vice-roi du Pérou. Puis, il faut attendre le dernier quart du XVIIIe siècle, pour que les autres îles prennent peu à peu leur place dans la cartographie. En 1767, l’Anglais Wallis aborde Tahiti, qu’il nomme île du Roi-Georges-III. Un an plus tard, Bougainville croit en être le découvreur et l’appelle la Nouvelle-Cythère tant il est séduit par ses paysages paradisiaques et la bonté supposée des indigènes, vite assimilés aux « bons sauvages sauvages»» de Jean-Jacques Jean-Jacques Rousseau, théorie philosophique alors en vogue en Europe selon laquelle l’homme n’est bon qu’à l’état primitif. Le mythe polynésien venait de naître. Puis, entre 1769 et 1779, Cook y mène plusieurs expéditions à caractère scientifique, formidables collectes tant ethnologiques que géographiques (dont l’observation de la planète Vénus). Quant aux Polynésiens, qui ont d’abord vu dans ces navigateurs des dieux, ils se sont vite intéressés aux nouveaux produits de la technique occidentale (les matériaux comme le fer et le verre, les outils, les tissus, les bijoux, le tabac mais aussi les armes à feu et bientôt l’alcool…).
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C’est sans aucun doute la chefferie pourtant secondaire de la baie de Matavai, où ancrent successivement successivement ces grands navires, qui tire le plus profit de la présence des Européens. En effet, le rôle de Cook dans la montée en puissance de la dynastie des Tu, devenue Pomare vers 1790, est incontestable, tout comme le seront les fameux mutins de la Bounty revenus sur Tahiti. Petit à petit, avec leurs nouveaux alliés, les Pomare imposent leur domination de type monarchique sur Tahiti, Moorea et les îles Sous-le-Vent. La bataille de Fe’i Pi mené à Panaauia en 1815 contre une coalition rebelle finit d’imposer Pomare II, récemment converti au christianisme en 1812, moins par foi que par pragmatisme pour obtenir le soutien des protestants protestants anglais de plus en plus influents.
Les premiers évangélistes protestants et les négociants Le 5 mars 1797 arrivent les premiers missionnaires chrétiens de la London Missionary Society. Après des débuts difficiles, leur emprise sur la société grandit et très vite les avancées des pasteurs pasteurs sont liées aux victoires de Pomare II devenu un allié de choix. C’est ainsi qu’entre 1818 et 1842, on peut dire que Tahiti est un royaume indépendant dont les lois sont écrites par les missionnaires protestants anglais. On leur doit la traduction de la Bible en tahitien, qui a beaucoup contribué au sauvetage de la langue. Si leurs intentions étaient sans doute bonnes, les conséquences de leur présence se révèlent désastreuses sur la culture polynésienne. Le «code « code Pomare Pomare » interdit interdit la plupart des coutumes anciennes : chants, danses, tatouages et pratiques religieuses sont bannis, les marae sont détruits, les chefs et clans mis à mal. Les temples protestants protestants sont vite bâtis un peu partout. De plus, l’arrivée des négociants et des baleiniers contribue à bouleverser la société polynésienne : ils introduisent l’alcool qui fait des ravages et les maladies jusque là inconnues en Polynésie qui déciment la population
La culture polynésienne
déjà affaiblie par les guerres locales et la disparition de la civilisation traditionnelle. traditionnelle. Vers 1850, il ne reste qu’environ 8 500 habitants à Tahiti qui en comptait quelque 70 000 à l’arrivée de Cook.
Du protectorat à l’annexion de la France Alors qu’elle est confrontée à une grave crise politique et religieuse, Tahiti devient un enjeu politico-religieux entre la France et le Royaume-Uni. Mais ce dernier, conquérant de la Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Zélande, abandonne ses prétentions. Le champ est libre pour les missionnaires catholiques et la Marine française. La reine Pomare IV accepte le protectorat de la France en septembre 1842 et la même année les Marquises deviennent françaises (les Tuamotu en 1864). S’ensuivent quelques années de conflit armé (de 1844 à 1846) à Tahiti et Huahine, mené par les chefs opposés à la présence française, c’est la guerre francotahitienne qui matera les derniers rebelles. L’action de l’administration française ne cesse de se développer et, le 29 juin 1880, le roi Pomare V fait don de ses États à la France (îles de la Société et Australes rejoignent ainsi Marquises et Tuamotu). La colonie s’appellera s’appellera désormais « Établissements Établissements français de l’Océanie» (EFO). De 1888 à 1897, l’insurrection de Huahine et Raiatea, hostiles aux EFO, marque les dernières escarmouches entre Français et Tahitiens. Le déclin démographique cesse avec la mise en place d’un service de santé par la Marine. À partir de la fin du XIXe siècle, la colonie croît et vie à son rythme, l’agriculture et le commerce se développent, tout comme Papeete qui accueille bientôt une formidable population cosmopolite. Quelques événements marquent l’histoire du début du XXe siècle : le bombardement de Papeete par deux croiseurs allemands le 22 septembre 1914 et le départ des «Poilus tahitiens», le ralliement à la France-Libre et l’épopée du «Bataillon du Pacifique».
Vers un statut plus autonome et le CEP En 1957, les EFO deviennent la Polynésie française et en 1958 la population se prononce par référendum pour le maintien du territoire de Polynésie française dans le cadre français, la loi-cadre votée en 1957 accordant une autonomie interne au territoire est retirée. L’installation du Centre d’expérimentations d’expérimentat ions du Pacifique (CEP), au début des années 1960, entraîne le bouleversement du mode de vie traditionnel en faisant entrer le territoire dans la société de consommation de type occidental. L’argent afflue (c’est la « manne» manne » du nucléaire). nucléaire). Il permet de dédévelopper les communications (construction d’aéroports, amélioration des infrastructures portuaires et routières, ainsi que du réseau téléphonique...), de promouvoir le tourisme (construction de grands hôtels de classe internationale), d’améliorer les conditions de la vie quotidienne (écoles, protection sanitaire et sociale, confort ménager...). La société polynésienne se trouve en partie déstabilisée par ces changements : abandon des activités activités traditionneltraditionnelles (pêche, agriculture...), repli vers le tertiaire non directement productif mais plus rémunérateur, afflux vers l’agglomération de Papeete des populations des îles des autres archipels. D’autant que les retombées ne profitent pas à tous.
Aujourd’hui Les essais nucléaires ont cessé. Les responsables polynésiens sont conscients des nouvelles limites de l’interventionnisme métropolitain. Dans un contexte statutaire fondé sur une très large autonomie au sein de la République (voir aussi le chapitre consacré aux Institutions), la Polynésie française travaille à la promotion de ses ressources propres (tourisme, perliculture...), de manière à s’assurer un développement économique social et culturel équilibré. Elle tient également à affirmer son rayonnement au sein du Pacifique insulaire. des services de l’État en Polynésie française
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La Polynésie française
L E S P OLYNÉSIENS D ’AUJOURD ’ H U I La démographie Les grandes caractéristiques de la population de Polynésie française sont sa forte croissance (13,4 % en 2006), sa jeunesse (environ 50 % de la population a moins de 25 ans, contre 30 % en métropole), sa répartition disparate dans l’espace (entre les archipels et même les îles), et enfin, sa diversité ethnique. La population de la Polynésie française s’élevait s’élevait à 259 800 habitants au 1er janvier 2007, contre contre 256 200 un an plus tôt, soit une hausse de 1,4 %. En constant recul depuis des années, la fécondité augmente légèrement depuis 2005 pour atteindre 2,2 enfants par femme en 2006, tandis que l’espérance de vie continue d’augmenter (73 ans pour les hommes et 76,9 ans pour les femmes). Un nouveau recensement de la population a eu lieu au second semestre 2007. La répartition de la population par archipel montre une grande concentration des Polynésiens aux îles du Vent. Selon les chiffres de 2002, avec 241 445 habitants, l’archipel de la Société rassemble même à lui seul 87 % des habitants habitants et la seule Tahiti Tahiti 69 % avec 169 674 habitants ! La croissance urbaine ne cesse d’augmenter à Papeete et dans son agglomération, véritable pôle économique qui continue, depuis les années 1960, à attirer en foule les îliens. Si la bande 38 > Guide d’accueil 2008
côtière comprise entre Punaauia et Mahina est très densément peuplée, le pourtour de l’île l’île est resté pour ainsi ain si dire sauvage (notamment la presqu’île) et uniquement habité en bordure de mer, une autre donnée commune à toute la Polynésie française où rares sont les fonds de vallées peuplés.
La diversité ethnique Même si le recensement par ethnie est proscrit depuis 1996, on distingue généralement quatre grands groupes de population. Les Polynésiens (Ma’ohi). Représentant approximativement proximativement 66 % de la population, ils sont peu ou anciennement métissés et sont attachés au modèle culturel océanien traditionnel, même s’ils ne sont pas insensibles à l’influence occidentale (surtout américaine). Ils ne constituent pas pour autant un ensemble homogène et se divisent en groupes ethniques et culturels différents suivant les archipels. Les Chinois (Tinito). Ils représentent 5 % de la population. Les premières migrations en provenance de la Chine du Nord ont eu lieu au milieu du XIXe siècle pour répondre au besoin de main d’œuvre dans les plantations de canne à sucre puis au début du XXe siècle. Parfaitement intégrés, les Chinois de Tahiti ne se sont vu accorder la citoyenneté française qu’en 1973. Ils contrôlent aujourd’hui une part importante de l’activité commerciale, mais sont aussi très présents dans les professions libérales et l’administration.
La culture polynésienne
Les Européens (Popa’a). Essentiellement métropolitains (Farani), ils occupent 12 % de la population. Beaucoup d’entre eux ne sont là que temporairement, comme les fonctionnaires et les militaires. Les autres se retrouvent dans les grandes sociétés, le commerce, les métiers de la santé et de l’éducation. Les «Demis». Le vocable complexe et discuté de «demis» couvre une réalité à la fois ethnique (métissage) et, surtout, culturelle. Être demi aujourd’hui, c’est en effet assimiler deux cultures, la « traditionnelle » mais aussi le mode de vie «à l’occidental». Le terme désigne presque une catégorie sociale, d’urbains, possédant un niveau d’éducation élevé et occupant des postes à responsabilité. Mais la notion reste floue puisque le métissage entre Européens et Ma’ohi, Chinois et Européens ou Chinois et Ma’ohi est tellement ancien et divers, qu’un enfant issu d’une union entre un Demi et un Ma’ohi «de souche» se considère généralement à nouveau comme ma’ohi. Une chose est sûre, le brassage ethnique reste une donnée immanente à la population polynésienne. Les Demis représentent environ 17 % de la population.
fessant des convictions très différentes. L’affirmation de la culture ma’ohi qui s’opère s’opère depuis une bonne trentaine d’années s’accompagne s’accompagne d’un certain retour ou d’un renforcement des croyances et pratiques mystiques d’autrefois comme la peur des esprits (tupapa’u), le respect des sites anciens (tiki et marae auxquels on prête des forces divines), ou le retour à un calendrier païen (comme la célébration ses dernières années de la «fête de l’adondance»).
Les langues ma’ohi Contrairement à une idée reçue, il n’y a pas une langue unique qui s’appelerait ’appelerait le «po« polynésien» mais plusieurs langues, chaque archipel possédant sa ou ses propres langues : reo tahiti dans les îles de la Société, reo paumotu et quelques variantes aux Tuamotu, reo ma’areva aux Gambier, reo enana aux Marquises et reo tuha’ape aux Australes. Le français reste la langue officielle et le tahitien (de Tahiti donc) est devenu véhiculaire dans toute la Polynésie. Il faut aussi signaler le parler hakka des Chinois de Tahiti, langue proche du mandarin qui a connu une évolution propre.
Les religions La religion est très présente en Polynésie française. Depuis le XIXe siècle, les croyances ancestrales ont fait place au christianisme sous toutes ses formes, importé par les missionnaires anglais puis français, responsables, plus encore que la colonisation, de l’acculturation de la société ma’ohi. Les Protestants et les Catholiques constituent aujourd’hui les communautés les plus importantes, se partageant plus des trois quart des fidèles. Les autres obédiences sont en nombre : mormons, adventistes, sanitos, témoins de Jéhovah et pratiquants de diverses confessions ou règles philosophiques à caractère religieux. Il est fréquent de rencontrer, dans la même famille, parfaitement unie, des fidèles prodes services de l’État en Polynésie française
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La Polynésie française
Identité culturelle et modes de vie La langue et la terre (te fenua) constituent aujourd’hui les deux piliers de l’identité ma’ohi, celle de la culture ancestrale des anciens Polynésiens. À cette dernière notion à laquelle l aquelle les Polynésiens sont viscéralement attachés et qui déchaîne les passions, ajoutons celle de la famille (feti’i), ou plus largement du clan, qui englobe le noyau dur des enfants, parents et grandsparents, mais aussi des tantes et oncles, neveux et nièces, cousins, beaux-parents… sans oublier les enfants faa’amu («adoptifs» tifs » ou confiés par certains membres membres de la même famille élargie qui ne peuvent s’en occuper). La famille joue un rôle majeur dans la société polynésienne, formidable réseau de solidarité qui prime encore, et même en ville, sur l’individualisme tout occidental. Mais ce tissu social dense est parfois synonyme de carcan, quand il ne montre pas ses dérives nettement plus sombres que sont l’inceste et la violence conjugale, deux fléaux malheureusement répandus en Polynésie française. Quant au mode de vie, il varie énormément d’un lieu à l’autre. Très proche de la nature, le quotidien des îliens les plus reculés ressemble encore à celui des Polynésiens des
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années 1950 (pêche, cueillette, culture du coprah et du potager, et chasse comme aux Marquises), tout en intégrant souvent les données de la modernité (biens de consommation, TV satellite et téléphone cellulaire, frigo, voiture 4X4…). En ville, le mode de vie ressemble ressemble fort à celui des Occidentaux, avec l’Amérique pour référent plutôt que la France (alimentation comprise comprise !), baigné de dévotion religieuse chrétienne sur fond de croyances païennes, tout en affirmant haut et fort les données du renouveau culturel ma’ohi, dans la pratique du va’a (pirogue traditionnelle), du surf (inventé par les Polynésiens d’Hawaii), de la danse (ori tahiti) et du chant, mais aussi du tatouage, de l’artisanat ancien ou de la pêche. Pour finir, précisons que les Polynésiens ont en commun un sens inné de l’accueil, de la convivialité convivialité et de la fête (la «bringu « bringuee », à prononcer en roulant bien le r), souvent bien arrosée et rythmée au son des ukulele (petites guitares locales), des to’ere (instrument de percussion typiquement polynésien) ou de la « contrebass contrebassine ine»» (instrument à corde formé d’une bassine renversée dans laquelle on fixe un manche à ballet qui sert à maintenir une corde en nylon).
Les données économiques
Les données économiques
C ADRE GÉNÉR GÉNÉRAL AL La situation de l’emploi L’emploi salarié a progressé en 2006. Le nombre de salariés déclarés était de 68 040 (+ 3 %). La création d’emplois est en léger ralentissement en 2006. Ce ralentissement découle en partie d’une activité moins dynamique dans le secteur du BTP. La répartition des emplois par secteur illustre la prédominance du secteur tertiaire et de l’administration publique. Le secteur tertiaire représente 77 % des salariés. Les emplois tertiaires augmentent de 3,3 % en 2006 et représentent 53 900 postes. L’administration publique, premier employeur du territoire, contribue fortement aux créa-
tions d’emplois. Les «hôtels et restaurants» bénéficient de l’ouverture de plusieurs unités hôtelières h ôtelières durant l’année. l’année. Les activités de « pêche, aquaculture, services annexes » ont été particulièrement dynamiques avec 270 postes crées en 2006. Enfin «l’immobilier, location, services aux entreprises» prises » a aussi créé créé plus de 200 postes. postes. Si le taux exact de chômage ne sera connu qu’une fois le retraitement des statistiques du recensement 2007 effectué, on peut néanmoins indiquer que le nombre de demandeurs d’emploi en Polynésie française avoisine les 11,7 %. Il est supérieur à celui de la métropole mais inférieur à celui observé dans les autres départements et collectivités d’outre-mer. d’outre-mer. > 43
La Polynésie française
Les salaires Le salaire minimum inter-professionnel garanti (SMIG) est soumis à un mécanisme de revalorisation automatique, dès lors que l’indice l’indice des prix à la consommation varie de plus de 2 % par rapport à la précédente modification. Le SMIG s’élève actuellement à 137 000 Fcfp (1 148 euros) pour 169 heures travaillées, soit 810,65 Fcfp (6,79 euros) l’heure. Le SMIG horaire a augmenté de 25 % entre entre 2001 et 2006. 2006.
Les prix L’indice des prix de détail à la consommation entre juillet 2006 et juillet 2007 a connu une progression de 1,6 %. L’augmentation des prix des produits alimentaires alimentaires est quasi continue depuis un an. En revanche, on constate une baisse dans les secteurs suivants : produits manufacturés, combustibles et énergie, biens vestimentaires… L’euro est la monnaie de référence du franc pacifique (parité fixée le 1er janvier 1999). 1 000Fcfp = 8,38 euros.
Les secteurs-clés Depuis le milieu des années 1960, l’économie et la société polynésienne ont connu de profondes profondes mutations liées à l’implantation l’implantation du Centre d’expérimentation nucléaire du Pacifique et aux transferts financiers civils et militaires de l’État. Les transferts financiers de l’État représentent représentent environ 30 % du produit intérieur brut (PIB) de la Polynésie française. Dans un contexte international de lente décélération des échanges mondiaux, la Polynésie française suit la tendance, avec une baisse des importations et des exportations au premier trimestre 2007. L’activité dans le BTP semble aussi tarder à repartir en ce début d’année. Le tourisme, en revanche, se porte bien puisque le nombre de touristes ayant visité le fenua sur les deux premiers mois de l’année 2007 est en progression de 8 %.
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La consommation des ménages se maintient, parallèlement à une inflation modérée. L’activité sur le marché de l’emploi est forte, avec un nombre élevé de demandes non satisfaites en mars 2007, mais aussi une nette augmentation du nombre d’offres d’emploi normal sur un an.
Le bâtiment et les travaux publics En 2006, les principaux indicateurs de santé accusent un léger recul, les alternances politiques ayant freiné la commande publique. Seul l’investissement privé s’est maintenu, bénéficiant des mesures de soutien au logement et à l’amélioration de l’habitat mises en place dès 2005 pour les particuliers.
Le tourisme La fréquentation touristique est en hausse de 6,5 % en 2006 par rapport à 2005. Cette hausse est essentiellement liée au tourisme de circuit qui progresse de 24 % en un an. La durée moyenne des séjours (13 jours) est restée stable. Le coefficient moyen de remplissage des grands hôtels est en légère baisse sous l’effet conjugué de l’accroissement de l’offre et d’un recul des touristes terrestres. Pour le premier semestre 2007, tous les marchés émetteurs sont en légère baisse à l’exception du marché du Pacifique qui reste stable et du marché japonais qui retrouve son niveau de 2004 avec
Les données économiques
une hausse de 26 %. Le marché canadien canadien continue son essor et la nationalité chilienne est en de plus en plus présente parmi les touristes.
La perliculture Après trois années de hausse des exportations de perles de culture brutes, conséquence des mesures prises pour le redressement du secteur, l’année 2006 marque une pause, avec une baisse de la valeur export. Néanmoins, ce résultat ne semble pas remettre remettre en cause les efforts concernant la la qualité de la perle, puisque le prix au gramme demeure quasiment stable par rapport à 2005.
Deux nouveaux prétendants à l’export ont fait leur apparition et progressent de 60 % en valeur en 2006. il s’agit de l’huile essentielle de tiare Tahiti et de l’huile de Calophyllum appelé aussi huile de tamanu.
La pêche On constate une légère reprise des rendements en 2006 ainsi qu’une augmentation du nombre de navires de pêche. La hausse de la production a eu des effets bénéfiques sur les exportations de poissons qui augau gmentent pour la première fois en 4 ans.
Parallèlement, les exportations d’ouvrages en perles ont encore doublé en 2006, créant d’autant plus de valeur ajoutée à la perle de Tahiti.
L’agriculture Les exportations de nono (purée et jus confondus) ont enregistré une baisse annuelle en quantité de 18 %, celles de d’huile de coprah de 12 % en valeur et 8 % en volume. En revanche, le monoï a battu son record d’exportation en 2006 aussi bien en volume qu’en valeur. La vanille enregistre sa troisième année de baisse des recettes. Et rejoint ainsi les niveaux antérieurs à ceux de l’année 2000. des services de l’État en Polynésie française
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La Polynésie française
L ES INTERVENTIONS
D E L’ É TAT
L’État assure une solidarité so lidarité financière fi nancière importante en Polynésie française.
Les dépenses de l’État En 2006, les dépenses de l’État et des établissements publics nationaux se sont établies à 159,1 milliards de Fcfp, s’inscrivant en hausse de 7,05 % par rapport à l’année précédente. L’augmentation des dépenses civiles (+10,15 %) explique cette donnée. > Avec 63,04 milliards de Fcfp, soit 39,6 % du montant total des dépenses réalisées, l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, la formation, la recherche et la culture représentent la 1ère dépense de l’État en Polynésie française. > 31,24 milliards de Fcfp ont été consacrés à l’exercice des missions régaliennes de l’État de justice et de sécurité : dépenses militaires, police et gendarmerie nationales, sécurité et circulation aérienne, sécurité routière et affaires maritimes. > 17,41 milliards de Fcfp ont accompagné le développement économique de la Polynésie française. Ces dépenses proviennent pour l’essentiel de la convention pour le renforcement de l’autonomie économique de la Polynésie française, incluant la dotation globale de développement développement économique (DGDE) et l’ex-FREPF. > 12,11 milliards de Fcfp ont été dévolus au financement des communes avec principalement la dotation globale de fonctionnement (DGF), le fonds intercommunal de péréquation (FIP) et le fonds d’investissement au développement économique et social (FIDES). > Avec 5,53 milliards de Fcfp, les dépenses de cohésion sociale et de santé ont soutenu les actions de solidarité et le secteur de la santé, mais également le financement du 50 > Guide d’accueil 2008
service militaire adapté, les chantiers de développement, la dotation de continuité territoriale, les bourses et le passeport mobilité. > Enfin, 29,77 milliards de Fcfp concernent le versement des pensions civiles et militaires (24 milliards de Fcfp), en hausse régulière, le fonctionnement des services du Haut-Commissariat, des services des douanes, des finances publiques de l’État. Les dépenses annuelles de l’État représentent 620 525 Fcfp par habitant en 2006. Pour rappel, elles étaient de 537 300 Fcfp par habitant en 2002. À ces dépenses s’ajoutent :
– le dispositif de reversement des frais d’assurance maladie par la caisse nationale de sécurité sociale à la caisse de prévoyance sociale de Polynésie française. Mis en place depuis le 1er janvier 1995, ce dispositif porte en 2006 sur 3,82 milliards deFcfp ; – des mesures de défiscalisation «Loi Girardin» : 66,12 milliards de Fcfp d’investissements en Polynésie française ont fait l’objet en 2006 d’une demande de défiscalisation soumise à l’agrément de la direction générale des impôts (26,5 milliards de Fcfp en 2005). Les services du haut-commissariat de la République en Polynésie française ont traité 45 demandes d’agrément en défiscalisation en 2006. Les principaux secteurs d’activité concernés sont l’hôtellerie, les activités liées au tourisme, les transports (aériens, maritimes et terrestres), l’industrie, l’industrie, le BTP et le logement intermédiaire. La réduction d’impôt sur s ur le revenu accordée aux investisseurs représente environ 50 % de cette somme. L’ensemble de ces dépenses contribue contribu e largement à soutenir l’économie l’économie polynésienne dans une perspective de développement durable. Les versements de l’État en Polynésie française en 2006 : 159,1 milliards
d e d 6 é 6 , f i 1 2 s c m a l i i l s l i a a t r i o d n s e d n e L F o C i G F P i r a r d ’ d i i n n v , e s s o t i u s m s e i m s e e à n t l ’ s a g e r n é P m o e y n l t n d é e s i l e a f r d a i n r ç e c a t i i s o n e g o é n n t f é a i r a t l l ’ e o b d j e e s t i m e n p 2 ô 0 t 0 s 6 d ’ u n e d e m a n d e
D o t a t i o n G e l t o e b x a - l F e R d E e P D F é d v o : e 1 l n 6 o t ,4 p : 8 p m e m i e l l i n a r t E d s c o n o m i q u e
D F D o o o I F n t n t o d a s a t n s t t i i i d I o t o u n n n s t d E d e t e G u e c ' r l o I c r o n n s D o b v o é m a e v m e s l t e m e t i D o l q s i u d o p u s n e t p e e a a m l F e t i m e t e d o o n d n e S n e c o o n E n c t P t i é o t l t i p u o n : R a r u é n L u l q r : e r o a m l u c l ,1 e a a , 2 e t D l D 9 i n o : m é n t 6 o v t i e : : 4 a l 3 6 ,2 t l l ,9 i a i o p , 8 o 3 7 n r m d p e 9 m S m m i i p l l e i i l l l i é i c o n l i a i n a r t a r d s e l d s s
1 7 ,4 D 1 E E m C V E O L i l l i N O a r O P d M P s I E d Q M e U E F E N C T F P
P e n D s o i o u n a s n B e c u s i v d , i l g F e e i s t n , d a m u n c i l H e i t s a a u p i r t e - u 2 s b c 4 , o l i m d d m q ' u i m e i n o l v n s l t i i a s d a : l s r i a e d d r l s i t i E ' é a , t t r : a e 2 ,t t r , 6 … a 6 : i t e m 3 , s 0 i l 3 d l i m u a r i c d o l s l m i a r b d a s t t a n t :
1 1 , 0 %
G r o u C p O e f h f m c i a n e C e t i P n P o S e t o n a r n d s a l t t s i é y n d s u n u e e S é i e R e s é t t S d p i r e s é o v r t o P v i n e F c l e t i r d l m e d r a : o e i M p o t r ,2 d o p b i i l ' o t 3 r é i l H e l 5 n i i i t a m é t a a l s m t : i e : e : e r b i i t 7 n 2 l : l t 0 A a i t 4 4 a : 9 d : 9 8 r , 4 1 m a 4 4 d 7 p 5 ,9 m s 7 t 7 m l é , i , i 6 l l i l 4 o : 9 i 9 i l o 6 n l m s 2 m o i n 5 i n s i l , l l s 6 l i i o o m n n s i s l l i o n s
F I 1 N 2 ,1 C A 1 O N m M C E M M i l l i U E a r N N d E T s S D d E e S
7 , 6 %
3 , 5 %
1 8 ,7 %
2 9 A ,7 U 7 T m R E i l S l i D a r E d s P d E e N F S C E F S P
5 C , 5 O 3 H m E E S i l l I i T O a S r A N d s N S d T O e E C I A F C L E F P
1 5 9 ,1 M i l l i a r d s d e F C F P
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S G e e n r d v i a D c r e m é p d e e ' E r n i t e J s a e t e u d t s s e P t i m o c i l e l ' l i a c i : t d v e 3 a i a ,7 i r o n n 5 e t i a s t o : n t i m : 1 c o i n l 9 i l v a a i , 5 i l l e r 6 e d : : s m 3 3 , i , l 3 3 l i 1 a m m r d i l i s l l i l a i r a r d s d s
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E d u c a t i o n n a t i R o F n O a l : e 3 e d ,2 t r o 4 e n m c t h : i e l l r i c a h r d e s : 5 8 , 3 6 m i l l i a r d s
E D R 6 E U 3 C C , 0 H A 4 T I m E R O i C N l l H i a E r F d - O s C R d U M e L F T A C U T I F R O P E N -
L e s D é p e n s e s d e l ' E t a t e n P o l y n é s i e f r a n ç a i s e e n 2 0 0 6 :
Les institutions
Les institutions
H ISTORIQUE Le statut de la Polynésie française Les relations entre la France et la Polynésie sont anciennes : en 1843, un traité conclu entre le représentant du roi Louis Philippe et la reine Pomare IV, place les «Etablissements français de l’Océanie» sous protectorat. En 1880, Pomare V cède à la France la souveraineté sur toutes les îles dépendant de la couronne de Tahiti. La Constitution du 27 octobre 1946 en fait un territoire d’Outre-Mer. Le nouveau statut juridique est précisé par un décret du 25 octobre 1946, qui charge l’Assemblée l’Assemblée représentative présentative territoriale des « intérêts propres du Territoire», le gouverneur restant responsable de la préparation et de l’exécution des décisions.
L’évolution se poursuit avec l’instauration d’un véritable statut d’autonomie par la loi du 6 septembre 1984. La loi organique du 12 avril 1996 transfère ensuite des compétences supplémentaires à la Polynésie française, notamment en matière économique, et introduit des aménagements techniques en vue d’améliorer le fonctionnement des institutions.
La loi organique de 2004 Enfin, en 2004, une nouvelle étape a été franchie avec la publication de la loi organique du 27 février renforçant le statut d’autonomie de la Polynésie française. La principale modalité de fonctionnement du statut d’autonomie a consisté à confier une compétence de droit commun à la Polynésie française, l’État conservant une compétence d’attribution. > 55
La Polynésie française
En application de ce principe, la Polynésie française est compétente dans toutes les matières, à l’exception de celles expressément attribuées à l’État. l’État. Elle peut, à travers les actes de l’assemblée de Polynésie française et de sa commission permanente, définir ses propres règles dans la plupart des domaines, y compris dans les matières qui en métropole relèvent du législateur. L’État exerce exerce des compétences d’attribution d’attri bution recentrées sur ses missions régaliennes. Grâce aux perspectives ouvertes par la loi constitutionnelle relative à la décentralisation de 2003, la nouvelle réforme statutaire s’inscrit dans le sens d’un renforcement des compétences des autorités locales. Parmi les évolutions prévues par cette loi, qui réécrit entièrement le titre XII de la Constitution, on peut noter : – l’inscription dans la Constitution de la Polynésie française : son statut fixé par une loi organique en fait un pays d’Outre-mer au sein de la République ; – la sanctuarisation sanctuarisation dans la Constitution Constitution
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d’une liste de compétences régaliennes de l’État ; – la possibilité, selon des règles fixées par la loi organique, d’une participation de la Polynésie française, sous le contrôle de l’État, à l’exercice de ses compétences régaliennes. Le concept d’autonomie a été mis au point progressivement, par un dialogue constant entre les instances polynésiennes et le gouvernement national. Son application repose sur un partenariat entre l’État garantissant la solidarité nationale et la sécurité globale de la société, et la volonté des Polynésiens de mettre en valeur leurs ressources propres. Elle a permis un développement économique, social et culturel de la Polynésie française sans précédent. La loi organique du 27 février 2004 permet de progresser dans cette direction en offrant à la Polynésie française un cadre constitutionnel rénové, rénové, sécurisé, clarifié et assoupli.
Les institutions
L ES ACTEURS
INSTITUTIONNELS Les instances locales Elles comprennent : – le président de la Polynésie française ; – l’assemblée de la Polynésie française ; – le gouvernement de la Polynésie française ; – le conseil économique, social et culturel.
L’assemblée de la Polynésie française > La nouvelle loi organique a porté à 57 membres (49 précédemment) le nombre des représentants à l’assemblée de la Polynésie française ; ils sont élus pour 5 ans au suffrage universel direct.
> L’assemblée L’assemblée délibère sur toutes les matières pour lesquelles le territoire est compétent et qui ne sont pas dévolues au gouvernement ; elle examine et adopte les proLe président de la Polynésie française jets de délibération présentées par le gouLe président est élu par l’assemblée de la vernement. Polynésie française. La nouvelle loi organique en fait une institution à part entière. > Elle vote le budget et approuve les Son élection peut se faire en dehors des comptes du territoire. membres de l’assemblée. > Le statut prévoit la responsabilité de > Le président prend les actes à caractère l’exécutif devant l’assemblée, conforméindividuel nécessaires à l’application des ment au régime parlementaire classique. réglementations territoriales. > Le gouvernement peut être ainsi ren> Il préside le conseil des ministres dont il versé par une motion de censure ; inversefixe l’ordre du jour. ment, l’assemblée peut être dissoute par décret du président de la République, pris > Il dirige et coordonne l’action des minis- en conseil des ministres, à la demande du tres ; ses actes sont contresignés le cas gouvernement local. échéant par les ministres chargés de leur exécution. Le gouvernement > Il se réunit en conseil des ministres > Il est chargé de l’exécution des lois du chargé collégialement et solidairement des pays et des délibérations adoptées par l’as- affaires relevant de sa compétence, il arrête semblée de la Polynésie française ou en les projets de délibération à soumettre à commission permanente. l’assemblée et les mesures d’application nécessaires à leur mise en œuvre. des services de l’État en Polynésie française
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La Polynésie française
> Il a aussi un pouvoir réglementaire réglementaire très étendu. > Il est obligatoirement consulté, suivant le cas, par le ministre chargé de l’outremer ou par le haut-commissaire haut-commissaire dans les domaines de compétence de l’État.
Le conseil économique, social et culturel. > Il est composé de représentants des groupements professionnels, des syndicats, des organismes et des associations qui concourent à la vie économique sociale et culturelle de la Polynésie française. > Il donne un avis sur les projets et propositions d’actes à caractère caractère économique, social ou culturel qui lui sont soumis par le gouvernement ou l’assemblée de la Polynésie française. > Il est obligatoirement saisi des projets de plan à caractère économique, social et culturel. > Il peut également réaliser de sa propre initiative, et à la majorité des deux tiers de ses membres, des études sur les thèmes relevant de sa compétence.
Le haut-conseil L’article 163 de la loi statutaire a prévu la la création de cette instance consultative chargée de conseiller le président de la Po-
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lynésie française et le gouvernement dans la confection des “lois du pays”, des actes réglementaires et des délibérations. Les membres du haut-conseil sont nommés par arrêté en conseil des ministres pour une durée de 6 ans non renouvelable.
Les instances nationales Le représentant de l’État Dans le cadre du statut d’autonomie de la Polynésie française, l’État reste compétent dans les matières suivantes. > Nationalité (droits civiques, droit électoral, actes de l’état civil…). > Garantie des libertés publiques (justice, service public pénitentiaire, attributions du médiateur de la République et du défenseur des enfants…). > Politique étrangère. > Défense (commerce de matériel militaire, matières premières stratégiques, liaisons et communications gouvernementales de défense…). > Entrée et séjour des étrangers. > Sécurité et ordre public (maintien de l’ordre, l’ordre, préparation des mesures me sures de sauvesau vegarde, élaboration et mise en œuvre des plans opérationnels et des moyens de se-
Les institutions
cours nécessaires pour faire face aux risques majeurs et aux catastrophes, coordicoordination et réquisition des moyens concourant à la sécurité civile…).
munes plus anciennes de Papeete, Uturoa, Faa’a et Pirae).
> Monnaie (crédit, change, trésor…).
Le code des communes applicable en Polynésie française date pour l’essentiel d’avant les lois de décentralisation.
> Police et sécurité de la circulation maritime (surveillance de la pêche maritime, sécurité des navires…).
Aussi, les actes des communes polynésiennes sont soumis à un contrôle préalable de l’autorité administrative.
> Règles relatives à l’administration, à l’organisation et aux compétences des communes, de leurs groupements et de leurs établissements publics.
> Les communes votent le budget avec ses dépenses obligatoires : paie du personnel, remboursement d’emprunts, participation aux syndicats de communes…
> Fonction publique civile et militaire de l’État.
> Elles doivent également organiser les services nécessaires pour satisfaire les besoins de la population, état-civil, service de l’incendie, l’incendie, enlèvement des ordures ménagères, constructions scolaires.
> Communication audiovisuelle. > Enseignement universitaire. C’est le haut-commissaire de la République qui dirige les services de l’État en Polynésie française. Il prend des règlements dans les matières relevant de sa compétence et ordonnance les recettes et les dépenses civiles de l’État. Il veille en outre à l’exercice régulier de leurs compétences par les autorités de la Polynésie française et par celles des communes ainsi qu’à la légalité de leurs actes et assure, au nom de l’État, le contrôle des organismes et des personnes privées bénéficiant des subventions de l’État.
La représentation nationale La Polynésie française est représentée au plan national par 2 députés, et 1 sénateur. À l’occasion du renouvellement sénatorial en 2008, elle disposera de 2 sénateurs (loi du 30 juillet 2003).
> Elles gèrent leur domaine public (voies communales, parcs publics, mairie, dépôts d’ordures, marchés, cimetières, réseaux d’eau et d’assainissement, locaux scolaires, stades et piscines…). > Les communes peuvent se grouper en syndicat de communes. Le nouveau statut prévoit prévoit que l’État et les autorités de la Polynésie française peuvent apporter leur concours financier et technique aux communes ou à leur groupement. Il prévoit également un élargissement des compétences des communes. Par ailleurs, le statut prévoit deux réformes importantes pour les communes en cours de finalisation : la mise en place d’un statut pour la fonction publique communale communale et le passage au système décentralisé.
Les communes La Polynésie française compte 48 communes créées en 1972 (à l’exception des comdes services de l’État en Polynésie française
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La Polynésie française
L ES FORCES DE SOUVERAINETÉ EN POLYNÉSIE FRANÇAISE Le commandement supérieur des forces armées en Polynésie française (COMSUP)
Prérogatives Au plan opérationnel, le COMSUP exerce son commandement sur l’ensemble des formations des trois armées stationnées en Polynésie française ainsi que sur les directions et les services de soutien. Son autorité s’étend également au groupement du service militaire adapté de Polynésie française (GSMA-PF). Au plan territorial, territorial, le COMSUP est l’interlocuteur direct et le conseiller du haut-commissaire pour toutes questions relatives à la défense.
> de la Direction des commissariats d’outre-mer (DICOM) ; > de la direction des travaux de Papeete (DT-PPT) ; > de la direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information de Papeete (DIRISI) ; > de la direction interarmées du service de santé (DIASS).
Les missions des forces de souveraineté Elles consistent pour l’essentiel :
Outre ses responsabilités de COMSUP, l’amiral est également commandant de la zone maritime du pacifique (ALPACI) et commandant du centre d’expérimentations du Pacifique (COMCEP). Pour exercer ses trois fonctions l’amiral dispose : > de trois adjoints directs : – un adjoint terre – un adjoint air – un adjoint mer > d’un état major interarmées (EMIA) ; 62 > Guide d’accueil 2008
– à protéger les intérêts de la France et à affirmer la présence de la France dans le Pacifique ; – à manifester et à garantir la souveraineté française sur les 5 030 000 km2 de la zone économique exclusive (ZEE) de Polynésie française et sur les cinq archipels ; – à soutenir dans toute la ZEE la collectivité dans l’exercice de ses compétences ; – à participer aux tâches de service public, en particulier en matière de secours maritime et de soutien aux populations ; – à assurer, au titre du COMCEP, la surveillance radiologique, biologique, et géoméca-
Les institutions
nique des anciens sites d’expérimentations et à en contrôler leurs accès.
Les moyens des forces de souveraineté Outre un état-major interarmées implanté au Taaone sur la commune de Pirae, l’amiral COMSUP, pour remplir ses missions, dispose des moyens des trois armées auxquels peuvent se joindre, dans certaines circonstances, le GSMA-PF (catastrophes naturelles turelles en particulier) ou la gendarmerie nationale (missions de défense opérationnelle du territoire).
L’armée de terre Le COMSUP dispose d’un adjoint terre qui est son conseiller dans les domaines spécifiques d’emploi des forces terrestres, dont il peut se voir confier le contrôle opérationnel. Les moyens «T « Terre» sont fournis essentiellement par le Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique-Polynésie (RIMaP-P) stationné au quartier Lieutenant-colonel Broche à Arue. Le RIMaP-P effectue des missions : – au profit des populations à la suite de sinistres, – de surveillance du site de Moruroa, – du chantier de coopération. Le RIMaP-P est renforcé par deux compagnies Proterre, intégrées pour quatre mois au régiment.
L’armée de l’air Le COMSUP dispose d’un adjoint air qui est son conseiller dans les domaines spécifiques d’emploi des forces aériennes, dont il peut se voir confier le contrôle opérationnel. L’adjoint air est également le commandant de la Base aérienne 190 (BA 190) située à Faa’a. Sur cette base est stationné l’ETOM 00/082 Maine, qui dispose de deux avions de transport de type Casa, ainsi que d’un hélicoptère Super-puma et d’un hélicoptère Fennec. Ces moyens effectuent des missions de transport au profit des trois armées, mais aussi au profit des autres services de l’État et de la population, en particulier après le passage des cyclones.
La marine nationale Le COMSUP dispose d’un adjoint mer qui est son conseiller dans les domaines spécifiques d’emploi des forces maritimes et de l’aéronautique navale, dont il peut se voir confier le contrôle opérationnel. L’adjoint mer est stationné sur la base navale de Fare Ute à Papeete. Cinq navires de différents types concourent à l’exécution de ses missions. À ces cinq unités, il faut ajouter deux frégates de surveillance dont l’une est basée à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. La flottille 25F, dont le commandement est implanté à Faa’a au sein de la BA 190, dispose de quatre avions de type Gardian dont deux sont affectés en Polynésie française et deux sont détachés à Tontouta en NouvelleCalédonie. La présence de ces moyens en Polynésie française se justifie pour des missions de présence, de surveillance, de protection, de soutien et de service public. À cet égard, l’adjoint mer est l’adjoint du haut-commissaire de la République pour l’action de l’état en mer (police des pêches, secours aux naufragés, lutte contre les pollutions marines).
Le groupement du service militaire adapté Le GSMA-PF a vu le jour en Polynésie française en 1989. Son état-major se situe sur la commune de Mahina à Tahiti. Il comprend aujourd’hui quatres compagnies de formation professionnelle (à Mahina sur l’île de Tahiti, à Hiva Oa aux Marquises, à Hao aux Tuamotu-Gambier et à Tubuaï aux Australes). Il propose aux jeunes volontaires polynésiens, souvent en situation d’échec scolaire, diverses filières de formation professionnelle et les aide à se placer en entreprise.
Les directions et les services Placés sous les ordres du COMSUP, ils assurent le soutien des forces forces armées dans tous ces aspects : santé, gestion des personnels, des matériels, des infrastructures, des transmissions, et des essences. des services de l’État en Polynésie française
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