UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (BENIN) =*=*=*=*=*=*=*=
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DEPARTEMENT D’ECONOMIE, D’ECONOMIE, DE SOCIO-ANTHROPOLOGIE SOCIO-ANTHROPOLOGIE ET DE COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT RURAL
ETUDE SOCIOECONOMIQUE DES SYSTEMES DE PRODUCTION PRODUCTION MARAICHERE EN ZONES URBAINE ET PERIURBAINE DE LA VILLE DE DJOUGOU (Département (Département de la Donga) THESE Pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur Agronome Option : Economie, Socio-Anthropologie et Communication pour le développement rural
Présentée et soutenue par :
Sous la supervision du :
Ghislaine Marilyne SIMENI TCHUINTE
Dr. Ir. Maximin K. Z. KODJO
Composition du jury Président :
Dr. Ir. Roch L. MONGBO
Rapporteur :
Dr. Ir. Houinsou DEDEHOUANOU
1er Examinateur : 2ème Examinateur :
Ir. Joachim P. D’ALMEIDA Dr. Ir. Erick ABIASSI
Le 14 Décembre 2005
ii UNIVERSITY OFABOMEY-CALAVI (BENIN) =*=*=*=*=*=*=*=
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DEPARTEMENT OF ECONOMY, SOCIO-ANTHROPOLOGY AND COMMUNICATION FOR RURAL DEVELOPMENT
SOCIOECONOMIC STUDY OF VEGETABLES PRODUCTION SYSTEMS IN URBAN AND SUBURBAN AREAS OF DJOUGOU (Department of Donga)
THESIS Submitted to the requirement of Agricultural Engineer degree
Option: Economy, Socio-Anthropology and Communication for rural development
Presented and defended by:
Supervisor:
Ghislaine Marilyne SIMENI TCHUINTE
Dr. Ir. Maximin K. Z. KODJO
Composition of the jury Chairman :
Dr. Ir. Roch L. MONGBO
Reporter :
Dr. Ir. Houinsou DEDEHOUANOU
1st Examinator : 2nd Examinator :
Ir. Joachim P. D’ALMEIDA Dr. Ir. Erick ABIASSI
December, the 14th 2005
i
CERTIFICATION
Je certifie que ce travail a été entièrement conduit et réalisé par Ghislaine Marilyne SIMENI TCHUINTE,
étudiante à la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université
d’Abomey-Calavi au Département d’Economie, de Socio-Anthropologie et de Communication pour le développement rural, sous ma supervision.
Pour le Superviseur et P.O.
Dr. Ir. Erick ABIASSI Enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion à l’Université d’Abomey-Calavi.
ii
A mes parents, Abraham Abraham SIMENI et Marie Marie KWATCHOUANG, pour pour tout l’amour dont ils m’ont entouré, pour avoir toujours œuvré dans le but de m’assurer un avenir meilleur. Qu’ils trouvent en cette œuvre le fruit de leurs sacrifices. A Oscar EYOG-MATIG, pour m’avoir accueillie, encadrée et soutenue tout au long de ma formation. A mes frères et sœurs Christian Gollnick, Marien Junior, Romuald Paulin, Sylvain Raoul, Nicole Armelle, Isabelle Laure et Félicité Noëlle pour leur soutien et leur amour indéfectible malgré cette longue séparation. Que ce travail comble tous leurs vœux ainsi que les efforts consentis. A mes grands-mères Thérèse WAMBO et Lydie TCHUINTE pour toutes leurs bénédictions qui n’ont cessé de m’accompagner.
iii REMERCIEMENTS
La réalisation de ce travail n’a été possible que grâce au concours de personnes qui n’ont ménagé aucun effort pour son aboutissement. Je remercie particulièrement : Le Docteur Maximin KODJO pour avoir accepté de superviser ce travail malgré ses multiples occupations, qui après m’avoir proposé ce sujet, m’a suivi de bout en bout. Docteur Erick ABIASSI pour avoir accepté malgré les impératifs de son calendrier de consacrer son temps à l’aboutissement de cette œuvre. J’exprime toute ma reconnaissance au Docteur Oscar EYOG-MATIG qui m’a fourni le matériel et l’environnement scientifique pour réaliser ce travail, et n’a ménagé aucun effort pour ses conseils. Ma gratitude va également à l’endroit du personnel de la section économie rurale de l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) particulièrement le Docteur Ousmane COULIBALY, Messieurs Razack ADEOTI, Théodore NOUHOHEFLIN, Casimir AITCHEDJI pour leurs conseils, leurs orientations scientifiques et la documentation mise à ma disposition. Je remercie le Docteur Guy-Appolinaire MENSAH pour son soutien dès le démarrage de ce travail. Que mon père et ma mère Abraham et Marie SIMENI, mes frères et sœurs Christian, Marien,Romuald, Sylvain, Armelle, Isabelle et Félicité et tous mes autres parents retrouvent
ici les fruits des attentions et des encouragements qu’ils ont toujours tenus à mon égard. J’adresse mes remerciements également : Au Programme de Conservation et de Gestion des Ressources Naturelles (ProCGRN) pour avoir contribué financièrement à la réalisation de ce travail. A mes Professeurs Professeurs de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UAC. Aux Ingénieurs Antoine ADIDEHOU, Soul-Kifouly MIDINGOYI et Marie-Josée SOGBOSSI pour leurs conseils tout au long de cette étude. A Monsieur Jean ZOUMAROU DOKO et à sa famille pour leur accueil à Djougou. A tous les maraîchers de Djougou pour leur accueil et leur disponibilité à répondre à mes interrogations. A mes guide et interprètes qui ont bien voulu m’assister pour la collecte des informations notamment Monsieur Nourou Bello YACOUBOU et Prisca, Idriss, Ismaël, Daouda , Razack, Latifou, j’exprime ma profonde reconnaissance.
A tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail.
iv RESUME
Les productions maraîchères au Bénin jouissent de nombreuses potentialités sous exploitées que sont les zones agroécologiques favorables à la mise en place de ces cultures dont fait partie la ville de Djougou. A ces atouts naturels, s’ajoutent des demandes nationale et régionale qui croissent proportionnellement au rythme de l’urbanisation au Bénin et dans les pays limitrophes. Cependant, peu d’études se sont intéressées à la production maraîchère dans les localités du Nord-Bénin en général et à Djougou en particulier, malgré ces nombreuses opportunités. L’objectif de cette étude est d’identifier et de caractériser les systèmes de production maraîchère en zones urbaine et périurbaine de la ville de Djougou. Les résultats obtenus à l’aide de la statistique descriptive, de l’estimation des marges brutes et des marges nettes et d’une régression multiple destinée à identifier les facteurs influençant la marge brute montrent dans un premier temps que quatre sites de production maraîchère se rencontrent dans la ville et ces sites sont relativement spécialisés : les cultures traditionnelles pour le bas-fond de la Téro ; les cultures d’origine européenne pour le petit Sabari et Zembougou-béri et une association des deux types pour le grand Sabari. Cette spécialisation permet d’identifier trois principaux systèmes de cultures maraîchères dans la ville de Djougou à savoir : - Le système traditionnel caractérisé par la mise en place des cultures locales que sont le piment piment et le crin-crin, avec très peu d’investissements, et qui est dominé par par de nombreuses associations entre les spéculations. Les exploitations ne sont pas limitées par le foncier et elles sont dirigées par des chefs de ménages exclusivement Yom, avec des familles de grandes tailles; - Le système mixte qui associe sur la même planche ou la même parcelle des spéculations aussi bien traditionnelles (tomate, piment, crin-crin) qu’exotiques (chou, carotte, laitue). La tomate constitue la principale culture de ce système. Les superficies emblavées sont importantes et le mode d’accès au foncier est surtout l’héritage. Comme dans le système traditionnel, l’investissement de départ est faible et une forte proportion des chefs de ménages est d’origine Yom avec les mêmes caractéristiques pour la taille des ménages. Les Yom sont sont majoritaires dans ce système, mais on y retrouve d’autres ethnies telles que les Dendi et les Peulh. - Le système exotique est consacré exclusivement à la mise en place des cultures exotiques (chou, carotte, laitue). Les terres sont plus restreintes et ne sont pas sécurisées. Les
v chefs de ménages sont plus alphabétisés et plus instruits que dans les deux premiers cas. La taille des ménages est plus faible. Les Yom n’appartiennent pas à cette catégorie bien que la diversité ethnique y soit plus importante. L’analyse des coûts et recettes de ces trois systèmes a révélé que c’est le système exotique qui permet d’obtenir les marges brutes les plus importantes découlant des profits réalisés avec le chou, la carotte et la laitue. Dans le système mixte, c’est le chou suivi du piment qui permettent l’augmentation des marges brutes et dans une moindre moindre mesure la laitue, le crincrin et la tomate. Pour le système traditionnel, c’est principalement le piment et ensuite le crin-crin qui contribuent à l’augmentation de la marge brute. Le système exotique est le plus rentable devant le système traditionnel et le système mixte. Les cultures les plus rentables par ordre décroissant sont : le chou, la carotte, le piment, la laitue, le crin-crin et la tomate. Les facteurs susceptibles d’augmenter la marge brute sont le coût de l’engrais, le coût des pesticides, le coût des semences, et le type de système de production représenté par le système traditionnel. Ces productions sont confrontées à deux contraintes principales que sont l’absence d’eau en saison sèche et la forte pression parasitaire qui entravent le développement des légumes. Pour lever les contraintes recensées, différentes actions doivent être mises en œuvre notamment l’amélioration des techniques traditionnelles de puisage par l’installation de système gravitaire au tuyau ou encore par l’utilisation de motopompe ; la sélection des variétés de légumes résistantes à l’attaque des parasites.
vi ABSTRACT
Vegetables cropping in Benin have many advantages such as environmental conditions that are favorable particularly in the North. But these potentials are still underdeveloped. The objective of this research is to identify and describe the horticultural production systems in urban and suburban areas of Djougou, a secondary town in North-west Benin. This study describes features of vegetable production systems in Djougou using descriptive statistics, gross margin and regression analyses. The results showed that horticultural cropping activities occurred in lowland during the dry season and in upland during the raining season. Vegetables are cropped under three major production systems. These are: - Traditional vegetables production system that includes local vegetables such as pepper and jute. All the farmers in this category belong to the Yom ethnic group. They are illiterate and have large family size. The areas under cultivation are also large. - Mixed vegetables production system where farmers combine local and exotic vegetables crops such as tomato, pepper, jute for local ones and cabbage, carrot and lettuce for exotic. Farmers in this system have the same features as those in the traditional system as far as the level of education, the family and farm sizes are concerned. Most of them belong to the Yom group, but some of them are also Dendi and Fulani. - The third production system is that of exotic exotic vegetables such as cabbage, carrot and lettuce. Farmers in this group are not Yom. The features of both the family and the farm sizes are different from the two others. Cost-benefit analysis showed that the exotic system has the highest gross margin with vegetables such as cabbage, carrot and lettuce. The vegetable, which earned the highest profit in this group, is cabbage. In the mixed system, the most profitable crop is cabbage. As far as profitability is concerned, cabbage comes first, next are carrot, pepper, lettuce, jute and tomato. The results of the model showed that four major factors affected gross margin. These are the cost of seed, the cost of pesticides, the type of production system and the cost of fertilizer. Finally, to improve vegetables production systems in Djougou, some actions need to be undertaken such as the promotion of irrigated production system and the breeding of crop varieties resistant to diseases.
vii TABLE DES MATIERES
Certification………………………………………………………………………….. ..
i
Dédi Dédica caces ces…… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ……..
ii
Remerciements…………………………………………………………………………
iii
Résumé…………………………………………………………………………………
iv
Abst Abstrac ract… t……… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… …… xi Table des matières……………………………………………………………………...
vii
Liste des tableaux………………………………………………………………………
xi
Liste des photos………………………………………………………………………...
xii
Liste des figures………………………………………………………………………..
xiii
Liste des annexes………………………………………………………………………
xiii
Liste des cartes………………………………………………………………………
xiii
Liste des sigles et abréviations………………………………………………………… xiv CHAPITRE PREMIER : INTRODUCTION GENERALE……………………….
1
1.1. Introduction……………………………………………………………………….
1
1.2. Problématique……………………………………………………………………..
2
1.3. Justification……………………………………………………………………….
4
1.4. Objectifs de recherche…………………………………………………………….
5
1.5. Hypothèses de recherche…………………………………………………………..
5
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTERATURE…...
7
2.1. Cadre conceptuel…………………………………………………………………..
7
2.1.1. Concept d’agriculture urbaine et périurbaine…………………………………
7
2.1.2. Concept d’exploitation agricole……………………………………………….
8
2.1.3. Concept de système de production…………………………………………….
8
2.1.4. Concept de système irrigué……………………………………………………
10
2.1.5. Concept de maraîchage………………………………………………………..
11
2.2. Etudes antérieures sur le maraîchage……………………………………………...
13
2.2.1. Importance des cultures maraîchères………………………………………….
13
2.2.2. Zones de production des cultures maraîchères………………………………...
14
2.2.3. Typologie des systèmes de production maraîchère……………………………
14
2.2.4. Rentabilité des cultures maraîchères…………………………………………..
16
2.2.5. Contraintes à la production maraîchère………………………………………..
19
CHAPITRE III : METHODOLOGIE………………………………………………
21
3.1. Choix de la zone d’étude…………………………………………………………..
21
3.2. Phases de collecte des données……………………………………………………
22
viii
3.2.1. Revue documentaire…………………………………………………………...
22
3.2.2. Phase exploratoire……………………………………………………………..
22
3.2.3. Phase d’enquête fine…………………………………………………………..
23
3.2.4. Echantillonnage…………………………………………………………….…
24
3.3. Outils d’analyse……………………………………………………………………
25
3.3.1. 3.3.1. Stati Statistiq stique ue descrip descriptiv tive…… e…………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………. ……. 25 3.3.2. Budgétisation…………………………………………………………………..
25
3.3.3. Spécification du modèle d’analyse économétrique……………………………
27
3.3.4. 3.3.4. Limi Limites tes des des donnée données…… s…………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……… 29 30 CHAPITRE IV : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE…………………….
4.1. 4.1. Localisat Localisation ion……… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ………... ... 30 4.2. 4.2. Historiq Historique… ue………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……….... 30 4.3. Caractéristiques physiques………………………………………………………...
32
4.3.1. Relief…………………………………………………………………………..
32
4.3.2. Sols…………………………………………………………………………….
32
4.3.3. 4.3.3. Climat… Climat………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……….... 33 4.3.4. Hydrographie………………………………………………………………….
33
4.3.5. 4.3.5. Végétat Végétation ion……… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ………….… ….….... 34 4.4. Milieu humain……………………………………………………………………..
34
4.4.1. 4.4.1. Peup Peuplem lement ent et démogr démograph aphie… ie………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ………… … 34 4.4.2. 4.4.2. Activ Activités ités écono économiq miques ues……… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ………… … 35 CHAPITRE V : GENERALITES SUR LA PRODUCTION MARAICHERE A DJOUGOU………………………………………………………….
36
5.1. 5.1. Fondemen Fondements ts histori historique quess du maraîcha maraîchage… ge………… ……………… ……………… ……………… ……………… ………… … 36 5.2. 5.2. Sites Sites de product production ion……… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ………… … 37 5.3. Calendrier cultural…………………………………………………………………
41
5.4. 5.4. Principa Principales les spécul spéculatio ations… ns………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ………… … 42 5.5. Techniques culturales……………………………………………………………...
46
5.5.1. Défrichement……………………………………………………………….….
46
5.5.2. Préparation des planches………………………………………………………
46
5.5.3. 5.5.3. Semis Semis et/ou et/ou repiq repiquag uage…… e…………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………. ……. 47 5.5.4. 5.5.4. Démaria Démariage… ge………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ………….. ….... 47
ix 5.5.5. Sarclo-binage……………………………………………………………….….
47
5.5.6. Fertilisation……………………………………………………………………
47
5.5.7. Traitement phytosanitaire……………………………………………………...
48
5.6. Systèmes de cultures………………………………………………………………
48
5.6.1. Association des cultures……………………………………………………….
48
5.6.2. Rotation des cultures…………………………………………………………..
49
5.7. Caractéristiques socio-démographiques des maraîchers…………………………..
49
5.8. Production de l’arrière-pays……………………………………………………….
51
5.9. Conclusion partielle…………………………………………………………….….
52 53
CHAPITRE VI : ACCES AUX FACTEURS DE PRODUCTION………………...
6.1. Foncier maraîcher………………………………………………………………….
53
6.1.1. Modes de faire-valoir………………………………………………………….
53
6.1.2. 6.1.2. Gestion Gestion fonc foncière ière……… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………. …….…. …. 56 6.1.3. Superficies exploitées………………………………………………………….
57
6.2. 6.2. Main Main d’œu d’œuvre… vre………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… …………… …… 58 6.2.1. Main d’œuvre familiale…………………………………………………….….
58
6.2.2. Main d’œuvre salariée temporaire………………………………………….….
59
6.3. 6.3. Capital Capital……… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………. ……..... 61 6.3.1. Capital de départ……………………………………………………………….
61
6.3.2. Accès à l’équipement………………………………………………………….
62
6.3.3. Accès aux intrants……………………………………………………………..
64
6.4. Typologie des systèmes de cultures maraîchères………………………………….
69
6.4.1. Système de cultures traditionnelles……………………………………………
69
6.4.2. Système de cultures mixtes……………………………………………………
70
6.4.3. Système de cultures exotiques…………………………………………………
71
6.5. Contraintes à la production maraîchère……………………………………………
73
6.6. Conclusion partielle…………………………………………………………….….
76 78
CHAPITRE VII : RENTABILITE DES SYSTEMES DE CULTURES…………..
7.1. Rentabilité des systèmes de cultures………………………………………………
78
7.1.1. 7.1.1. Estima Estimation tion des produi produits ts physique physiques……… s……………… ……………… ……………… ……………… ………….… ….….. 79 7.1.2. Estimation des charges opérationnelles…………………………………….….
79
7.1.3. Estimation des marges brutes………………………………………………….
88
7.1.4. Estimation des coûts fixes……………………………………………………..
91
x 7.1.5. Estimation des marges nettes………………………………………………….
91
7.2. 7.2. Déterm Détermina inants nts de de la marge marge brut brute…… e…………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……… 92 7.3. 7.3. Comm Commerci ercialis alisatio ation…… n…………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… …………… …… 96 7.3.1. 7.3.1. Acteurs Acteurs……… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ………… … 96 7.3.2. Circuits de commercialisation…………………………………………………
97
7.3.3. 7.3.3. Prix Prix des produi produits ts maraîche maraîchers…… rs…………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………. ……..... 99 7.4. Conclusion partielle…………………………………………………………….…. 101 102 CHAPITRE VIII : CONCLUSION ET SUGGESTIONS……………………….
8.1. Conclusion………………………………………………………………………… 102 8.2. Suggestions………………………………………………………………………... 104 Bibliographie Annexes
xi LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Superficies aménagées par l’ex-SONAFEL…………………………..
22
Tableau n°2 : Répartition des maraîchers échantillonnés par site…………………….
24
Tableau Tableau n°3 : Sign Signes es attendu attenduss des des variab variables les explica explicativ tives…… es…………… ……………… ……………… ……….... 28 Tableau n°4 : Calendrier cultural cultural des zones zones de bas-fond et des zones basses de versant……………………………………………………………….…. 41 Tableau Tableau n°5 : Calendrier Calendrier cultural cultural des zones hautes de versant…………… versant……………………….. ………….. 41 Tableau Tableau n°6 : Calendrier Calendrier cultural cultural sur le site de Zembougo Zembougou-béri… u-béri……………… ……………….…. ….…. 42 Tableau n°7 : Occupation des parcelles sur le site du petit Sabari……………………
42
Tableau n°8 : Occupation des parcelles sur le site du grand Sabari……………….….
43
Tableau n°9 : Occupation des parcelles sur le site de la Téro………………………...
44
Tableau Tableau n°10 n°10 : Occupation Occupation des parcelles parcelles sur le le site de Zembou Zembougou-b gou-béri………… éri……………… …… 44 Tableau n°11 : Différents modes modes de faire-valoir sur le site du grand Sabari…………..
53
Tableau Tableau n°12 n°12 : Différ Différent entss modes modes de fairefaire-val valoir oir sur sur le site de de la Téro……… Téro……………… ………… … 53 Tableau Tableau n°13 n°13 : Différents Différents modes modes de de faire-valoi faire-valoirr sur le site site du petit Sabari……………. Sabari……………. 54 Tableau n°14 : Superficies exploitées sur les différents sites (en m2)…………………. 57 Tableau n°15 : Utilisation des types de main d’œuvre sur les différents différents sites…………
58
Tableau Tableau n°16 n°16 : Activités Activités utilisant utilisant la main main d’œuvr d’œuvree salariée salariée temporair temporaire…………… e…………….…. .…. 60 Tableau n°17 : Situation professionnelle des maraîchers avant leur installation………
62
Tableau n°18 : Equipement maraîcher…………………………………………………
63
Tableau n°19 : Utilisation de l’engrais chimique………………………………………
65
Tableau n°20 : Principales contraintes relatives aux opérations culturales……………
73
Tableau n°21 : Contraintes liées à l’arrosage……………………………………….….
73
Tableau n°22 : Contraintes liées au sarclo-binage……………………………………..
74
Tableau n°23 : Contraintes liées au défrichement……………………………………...
74
Tableau n°24 : Principales contraintes relatives aux différentes spéculations…………
75
Tableau n°25 : Structure des recettes moyennes en FCFA FCFA par système et par hectare...
78
Tableau Tableau n°26 n°26 : Structu Structure re des dépenses dépenses en main d’œuvre d’œuvre salariée salariée (en FCFA/ha) FCFA/ha) ……... ……... 80 Tableau Tableau n°27 n°27 : Struct Structure ure des des dépense dépensess en semences semences (en (en FCFA/h FCFA/ha)…… a)…………… ……………… ……… 81 Tableau n°28 : Sources de financement des activités maraîchères…………………….
82
Tableau n°29 : Structures des dépenses en engrais (en FCFA/ha)……………….…….
83
Tableau n°30 : Coûts d’engrais par site en FCFA/ha………………………………….
83
Tableau n°31 : Coûts moyens par hectare en engrais (minéral et organique) en saisons sèche et pluvieuse……………………………………………..
84
Tableau n°32 : Structure des dépenses pour l’approvisionnement en eau (en FCFA/ha)…………………………………………………………...
85
xii
Tableau Tableau n°33 n°33 : Structure Structuress des des dépenses dépenses en pesticides pesticides (en (en FCFA/h FCFA/ha)………… a)………………….. ……….. 85 Tableau n°34 : Estimation des coûts totaux moyens pour l’arrosage et les pesticides (en FCFA/ha)………………………………………………………..…
86
Tableau n°35 : Structure des dépenses pour la construction des remparts…………….
87
Tableau n°36 : Structures des marges brutes moyennes des différents systèmes (en FCFA/ha)………. …………………………………………………….
88
Tableau n°37 : Estimation des coûts fixes moyens par système (en FCFA/ha) ………
91
Tableau n°38 : Marges nettes moyennes par hectare des différents systèmes (en FCFA/ha)………………………………………………………………
91
Tableau n°39 : Influence de quelques facteurs sur la marge brute………………….….
92
Tableau n°40 : Prix de quelques produits maraîchers à Djougou (en FCFA) FCFA) .………..
100
LISTE DES PHOTOS
Photo n° 1 :
Une parcelle de cultures avec des associations laitue-amarante……..
49
Photo n°2 :
Une parcelle d’oignon………………………………………………..
52
Photo n°3 :
Un insecticide du cotonnier à base d’endosulfan utilisé pour le maraîchage……………………………………………………………
66
Photo n°4 :
Quelques semences améliorées utilisées pour le maraîchage………..
67
Photo n°5 :
Des billons de crin-crin………………………………………………
70
Photo n°6 :
Des planches de chou………………………………………………...
72
xiii LISTE DES FIGURES
Figure n°1 : Proportions des superficies emblavées par spéculation sur l’ensemble des sites…………………………………………………
45
Figure Figure n°2 : Modes Modes de faire-v faire-valo aloir ir en saison saison sèche…… sèche…………… ……………… ……………… …………… ……
55
Figure Figure n°3 : Modes Modes de faire-v faire-valo aloir ir en saison saison pluvie pluvieuse use……… ……………… ……………… ……………. ……...
56
Figure n°4 : Comparaison Comparaison entre les recettes moyennes moyennes par spéculation…… spéculation…………….. ……….. 79 Figure n°5 : Comparaison entre les coûts de la main d’œuvre salariée temporaire par spéculation………………………………………………………...
80
Figure n°6 : Comparaison entre les coûts de semences par spéculation…………..
82
Figure n°7 : Comparaison entre les coûts d’engrais par spéculation……………...
84
Figure n°8 : Comparaison entre les coûts variables par spéculation…………….…
88
Figure Figure n°9 :
Compar Comparaiso aisonn entre entre les marges marges brutes brutes par spécula spéculatio tion…… n…………… …………… …… 89
Figure n°10 : Comparaison entre les marges nettes par spéculation……………….
92
Figure n°11 : Circuit de commercialisation des légumes locaux (1)……………..
97
Figure Figure n°12 n°12 : Circuit Circuit de commer commercial cialisat isation ion des légum légumes es locaux locaux (2)……… (2)……………… ………… … 98 Figure Figure n°13 : Circuit de commercialisati commercialisation on des légumes légumes exotiques………… exotiques…………………. ………. 98 Figure Figure n°14 n°14 : Circuit Circuit de commer commercial cialisat isation ion du chou…… chou…………… ……………… ……………… …………… ……
99
LISTE DES ANNEXES
Annexe n°1 : Analyse des coûts et marges de production par système et par spéculation……………………………………………………………….
1
Annexe n°2 : Matrice de corrélation entre les variables explicatives du modèle empirique. ………………………………………………………………..
IV
Annexe Annexe n°3 : Guide Guide d’entre d’entretien tien pour pour la phase phase explor explorato atoire… ire………… ……………… ……………… ………… …
V
Annexe Annexe n°4 : Questionnaire Questionnaire d’enquête d’enquête pour la phase fine……………………… fine……………………………... ……... VIII
LISTE DES CARTES
Carte Carte n°1 : Comm Commune une de de Djougou Djougou……… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………… ……………. ……..... 31 Carte Carte n°2 : Arron Arrondiss disseme ements nts urbai urbains ns de la Commu Commune ne de Djoug Djougou… ou………… ……………… …………. …. 38
xiv LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
CARDER : Centre d’Action Régionale pour le DÉveloppement Rural COMAKO : Coopérative Coopérative des Maraîchers de Kouhounou CeRPA
: Centre Régional de Promotion Agricole
DFID
: Département pour le Développement International
FAO
: Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
IITA
: Institut International d’Agriculture Tropicale
INSAE
: Institut National des Statistiques et de l’Analyse Economique
LARES
: Laboratoire d’Analyse Régionale et d’Expertise Sociale
MOF
: Main d’Oeuvre Familiale
MOST
: Main d’Oeuvre Salariée Temporaire
NPK
: Azote – Phosphore – Potassium
ONASA
: Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire
ONG
: Organisation Non Gouvernementale
PADAP
: Programme d’Appui au Développement de l’Agriculture Périurbaine au SudBénin
PADSA
: Programme d’Appui au Développement du Secteur Agricole
PGFTR
: Programme de Gestion des Forêts et Terroirs Riverains
ROPPA
: Réseau des Organisations Paysannes de Producteurs de l’Afrique de l’Ouest
SBEE
: Société Béninoise d’Electricité et d’Eau
SMIG
: Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti
SONAFEL : Société Nationale de Transformation des Fruits et Légumes SONEB
: Société Nationale des Eaux du Bénin
UCP
: Union Communale des Producteurs
UMALGA : Union des Maraîchers du Littoral, Grand-Popo/Agoué
1
CHAPITRE PREMIER : INTRODUCTION GENERALE
1.1. Introduction
L’amélioration de l’agriculture urbaine et périurbaine constitue l’une des préoccupations majeures en Afrique subsaharienne compte tenu de la croissance démographique. Les productions maraîchères deviennent une activité économique répondant de façon efficace à la demande alimentaire urbaine (Tiamiyou, (Tiamiyou, 1995). En Afrique de l’Ouest, les produits produits maraîchers ou « produits de base » de l’alimentation sont consommés quasi quotidiennement par les ménages urbains et ruraux plutôt que des « produits de luxe » consommés essentiellement en zone urbaine dans les restaurants et les ménages plus aisés (Institut du Sahel, 1998). Au Bénin, la production maraîchère est une importante source d’emplois dans les milieux urbains, périurbains et surtout les rives des fleuves et/ou des vallées de certaines zones (Tiamiyou, 1995). Dans le sud du Bénin, les revenus générés par l’activité maraîchère permettent à plusieurs dizaines de milliers de familles de satisfaire leurs besoins (PADAP, 2003). Cependant, il faut noter que l’estimation des surfaces des légumes et l’identification des zones de production souffrent de manque de précision. Il n’y a pas en fait de relevé systématique des superficies couvertes au fil des années sur l’ensemble du territoire national (Mbaye et Renson, 1997; Adegbola et Singbo, 2001). En effet, selon Gnimadi (1995), les Centres d’Action Régionaux pour le Développement Rural (CARDER) des anciens départements de l’Atacora, du Borgou et du Zou ne procédaient pas à l’enregistrement des statistiques relatives à la production des cultures maraîchères il y a quelques années. Bien que les statistiques ne soient pas très précises, on peut toutefois dire sans trop se tromper que les données récentes traduisent un engouement croissant pour les activités maraîchères dans ces régions, en particulier dans la Donga. On note actuellement une importante extension des superficies des cultures maraîchères dans les départements de l’Atacora et de la Donga. Pour le piment, l’accroissement a été de 120% entre 1990 et 1998 1998 (PADSA, 2001). 2001). D’une manière générale, elles sont passées de 6423 à 11513 ha de 2002 à 2003, soit un taux d’accroissement de 79% (ONASA, 2004). Contrairement au sud Bénin où les problèmes relatifs au maraîchage sont très documentés, le
2 Nord du pays, en particulier le département de la Donga a très peu retenu l’attention des chercheurs. La présente étude analyse du point de vue financier les principaux systèmes de production des cultures maraîchères dans le département de la Donga. Elle s’inscrit dans le cadre des travaux de recherche de fin d’études requis pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur Agronome à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). 1.2. Problématique
D’un taux d’urbanisation inférieur à 10% il y a trente ans, l’Afrique subsaharienne est passée aujourd’hui à un taux moyen supérieur à 35%. Cette urbanisation rapide a augmenté dans de nombreuses villes, la proportion et les effectifs de la population marginalisée (FAO, 1996). Le taux d’urbanisation au Bénin est élevé ; il a été de 35,7% entre 1992 et 2002 à cause d’un exode rural non négligeable (INSAE, ( INSAE, 2003). Parallèlement à cette situation, la FAO (1996) a observé que la crise économique obligeant plusieurs pays africains dont le Bénin à adopter les programmes d’ajustement structurels, a abouti à une compression massive du personnel administratif. Face à la montée du chômage, ces désœuvrés n’avaient pas d’autres alternatives que de se reconvertir dans le secteur informel, notamment l’agriculture en milieux urbain et périurbain en vue de subvenir à leurs besoins quotidiens (Soumahoro, 1999). De nos jours, cette activité connaît dans les zones urbaines et périurbaines un essor caractérisé par la multiplication du nombre d’acteurs et la diversité des acteurs et des cultures (Assogba-Miguel, 1999 ; Hounkpodoté et Tossou, 2001). Destinées en grande partie aux principales villes du Bénin et malgré un engouement de plus en plus important des producteurs, les cultures maraîchères assurent un approvisionnement irrégulier et insuffisant des zones de consommation surtout caractérisé par une offre importante de produits sur de courtes périodes (Mbaye et Renson, 1997 ; Agossou et al, 2001 ; Tiamiyou et Sodjinou, 2003). D’une manière générale, la production nationale de cultures maraîchères ne satisfait pas la demande interne. Les marchés béninois dépendent très nettement des importations alors que les conditions agroécologiques favorables pour la
3 pratique de ces cultures ne sont pas suffisamment exploitées (Mbaye et Renson, 1997 ; Agossou et al, 2001 ; Tiamiyou et Sodjinou, 2003 ; LARES, 2004). Le département de la Donga appartient à ces zones agroécologiques et fait partie de l’une des cinq grandes régions de production maraîchère au Bénin (Tiamiyou, 1995 ; Mbaye et Renson, 1997). Cependant, peu d’études se sont intéressées à la situation de la production maraîchère dans ce département (Donga). Les plus récentes sont : celle d’Agossou et al. (2001) qui a mis l’accent sur la filière maraîchère de manière globale et les travaux du LARES (2004) qui ont analysé la compétitivité régionale des filières tomate et pomme de terre du Bénin et ont montré qu’à Natitingou, la production de tomate a lieu principalement de juillet à septembre pendant la saison des pluies. Ce qui signifie que la production de tomate en particulier et celle des autres produits maraîchers en général, est soumise à des aléas importants qui rendent leur réalisation difficile et incertaine. En effet, le maraîchage est soumis à plusieurs contraintes. D’après Hounkponou (2003), les problèmes d’insécurité foncière et de pénurie de terres consécutives à l’extension des zones bâties à vocation résidentielle, commerciale ou industrielle limitent le développement des activités maraîchères. Singbo et al. (2004) distinguent trois contraintes majeures. Il s’agit en premier lieu des contraintes liées à l’acquisition des intrants telles que le manque de moyens financiers, la disponibilité et la cherté de ces intrants. Le second type de contraintes est relatif aux opérations culturales à savoir : la destruction des graines par les pathogènes et la disponibilité des semences de qualité ; ceci entraîne un faible fai ble taux de germination en pépinière. La dernière catégorie de contraintes est liée aux problèmes de santé : affections respiratoires, digestives, olphatiques et cutanées dues au contact avec les pesticides chimiques de synthèse. Ces contraintes multiples amènent à s’interroger sur l’état des systèmes de production maraîchère au Nord-Ouest Bénin : quelles sont les caractéristiques socioéconomiques des systèmes de production maraîchère rencontrés? Quelles sont les contraintes de production de ces spéculations? Sur quels déterminants peut-on agir pour les améliorer ? Ce sont autant de questions qui méritent des réponses pour améliorer la connaissance des systèmes de production à base des cultures maraîchères au Bénin en général et dans le département de la Donga en particulier.
4 1.3. Justification
La diversification des cultures est une préoccupation qui suscite de plus en plus une grande attention auprès des acteurs du développement agricole et rural. Ce regain d’intérêt pour la recherche d’alternatives au coton est d’autant plus marqué que ces alternatives apparaissent de façon évidente comme des compléments indispensables à l’équilibre économique des exploitations agricoles et à celle de la balance commerciale du Bénin (Tiamiyou et Sodjinou, 2003). A cet effet, dix-sept filières agricoles qui devront être développées développées ont été identifiées au nombre desquelles figure celle des cultures maraîchères (Agossou et al., 2001). En effet, les marchés béninois dépendent très nettement des importations en produits maraîchers alors que les potentialités agroécologiques nationales ne sont pas suffisamment exploitées. Dès lors, l’augmentation de l’offre nationale en produits maraîchers est nécessaire d’une part pour satisfaire la demande nationale et d’autre part pour réduire l’augmentation actuelle des importations officielles et informelles de ces produits et par conséquent de la sortie des devises (Tiamiyou et Sodjinou, 2003). Par ailleurs, les légumes apparaissent comme les principaux éléments constitutifs de la source protéique qui accompagne la base calorifique de l’alimentation des Africains (manioc, riz, mil). Les légumes les plus fréquemment cités comme éléments constitutifs des sauces dans les études de consommation réalisées en Afrique sont les morelles, les amarantes, les oseilles et les feuilles de manioc dans certaines zones (Moustier, 1991). Les légumes sont des aliments nécessaires à l’équilibre du régime alimentaire. L’importance des légumes feuilles réside dans leur richesse en éléments nutritifs. Ils contiennent du carotène, quelques vitamines B (riboflavine et thiamine), de la vitamine C, des minéraux et des protéines. Ces éléments sont d’autant plus abondants que les feuilles sont jeunes. Les principaux minéraux présents dans les feuilles vertes sont : le fer, le calcium et le phosphore (Diouf et al., 1999). Au Bénin, les principales poches d’insécurité alimentaire sont observées dans le sud-ouest du pays et dans le nord-ouest (Atacora et Donga) (Aho et al., 1997). 1997). En effet cette dernière région constitue une zone de déficit alimentaire lors de la période de soudure (ONASA, 2004). Cette situation se traduit par des carences en vitamines et minéraux chez les femmes
5 enceintes et les enfants en bas âge. L’une des stratégies proposées aux ménages pour lutter contre la pénurie alimentaire saisonnière est la production de cultures maraîchères donc celle des légumes (N’tchagaba, 2000). Ces légumes peuvent par conséquent suppléer à la carence en éléments nutritifs dont sont victimes les couches vulnérables des zones d’insécurité alimentaire. 1.4. Objectifs de recherche
L’objectif général de cette étude est d’identifier et de caractériser les systèmes de production maraîchère urbains et périurbains de la ville de Djougou. De façon spécifique, il s’agit de : - faire une typologie des systèmes de production de cultures maraîchères rencontrés ; - identifier les contraintes à la production maraîchère à Djougou ; - évaluer la rentabilité financière des différents systèmes de production existants; - analyser les facteurs susceptibles d’augmenter les marges brutes de production. 1.5. Hypothèses de recherche
Les hypothèses de l’étude sont les suivantes: -Hypothèse 1 : Il existe plusieurs systèmes de cultures maraîchères ; -Hypothèse 2 : La pénibilité de l’arrosage et la pression parasitaire constituent les principales contraintes à la production maraîchère; -Hypothèse 3 : Les systèmes de cultures exotiques sont plus rentables que les autres systèmes de cultures; -Hypothèse 4: Le nombre d’années d’expérience dans le maraîchage influence l’augmentation de la marge brute dans un système de production maraîchère. Le reste du travail est structuré comme suit : - le chapitre II présente d’une part les concepts sur lesquels cette étude s’est appuyée et d’autre part une revue de littérature sur les différents travaux réalisés sur le maraîchage ; - le chapitre III détaille les méthodes utilisées pour la collecte, le traitement et l’analyse des données. Les chapitres suivants présentent les résultats obtenus. Ainsi, dans le chapitre IV, les caractéristiques physiques et socio-démographiques de la zone d’étude sont exposées ;
6 - le chapitre V réalise une caractérisation générale de l’activité maraîchère à travers ses fondements historiques, le calendrier cultural, les principales spéculations et les caractéristiques socio-démographiques des producteurs maraîchers entre autres ; - le chapitre VI présente dans un premier temps les principaux facteurs de production utilisés par les maraîchers et les modes d’accès à ces facteurs. Dans un second temps, il réalise une typologie des exploitations et aborde les contraintes relevées par les maraîchers qui affectent leurs activités ; - le chapitre VII analyse la rentabilité financière des différents systèmes maraîchers, les compare, détermine quelques facteurs susceptibles d’influencer les marges brutes et s’intéresse par la suite à la commercialisation des produits maraîchers; - le dernier chapitre présente les conclusions auxquelles nous avons abouti et élabore quelques suggestions pour l’amélioration des systèmes de production maraîchère de la ville de Djougou.
7 CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTERATURE
La présente section aborde dans un premier temps les éléments théoriques sur lesquels s’appuie notre étude. Par la suite elle présente les différents travaux réalisés sur l’activité maraîchère en général et quelques spéculations en particulier aussi bien sur les plans national que régional. 2.1. Cadre conceptuel
2.1.1. Concept d’agriculture urbaine et périurbaine D’après Moustier et Mbaye (1999), l’agriculture périurbaine — correspondant à l’agriculture urbaine selon la terminologie anglo-saxonne — est considérée comme l’agriculture localisée dans la ville et à sa périphérie, dont les produits sont destinés à la ville et pour laquelle il existe une alternative entre usages agricoles d’une part et non agricoles d’autre part des ressources ; l’alternative débouche sur des concurrences, concurrences , mais également sur des complémentarités entre ces usages : – foncier bâti et foncier agricole ; – eau destinée aux besoins des villes et eau d’irrigation ; – travail non agricole et travail agricole ; – déchets ménagers et industriels et intrants agricoles ; – coexistence en ville d’une multiplicité de savoir-faire dus à des migrations, cohabitation d’activités agricoles et urbaines génératrices d’externalités négatives (vols, nuisances) et positives (espaces verts). Selon Fleury et Donadieu (1997), l’agriculture périurbaine, au strict sens étymologique, est celle qui se trouve à la périphérie de la ville, quelle que soit la nature de ses systèmes de production. Avec la ville, cette agriculture peut soit n’avoir que des rapports de mitoyenneté, soit entretenir des rapports fonctionnels réciproques. Dans ce dernier cas, elle devient urbaine et c’est ensemble qu’espaces cultivés et espaces bâtis participent au processus d’urbanisation et forment le territoire de la ville.
8 Les interactions entre la ville et l’agriculture, en termes de flux de ressources et de produits, sont au cœur de l’identité de l’agriculture urbaine, terme que nous nous emploierons pour désigner à la fois l’agriculture intra et périurbaine. Pour Doucouré et Fleury (2004), cette agriculture contribue à plusieurs titres à la gestion de la ville : – en participant à l’approvisionnement, surtout en produits frais ; – en créant des emplois et des revenus, qui contribuent à l’équilibre social ; – en améliorant l’environnement par une gestion spécifique des déchets ; – en occupant des terrains qui font office de coupures vertes dans le tissu urbain et en participant ainsi à l’aménagement des espaces verts et à l’amélioration de la qualité de l’air. Outre sa dimension strictement agronomique, l’agriculture urbaine permet de résoudre certaines questions sociales graves en jouant un rôle d’intégration (migration des ruraux, chômage endémique). 2.1.2. Concept d’exploitation agricole Pour Ruthenberg (1980), les analyses sur les exploitations agricoles sont importantes pour les questions relatives au développement parce que l’exploitation est le principal centre de décision pour le développement agricole. Elle est aussi bien un écosystème qu’une unité indépendante de l’activité économique. L’exploitation agricole représente l’unité de production, de consommation et de gestion des ressources naturelles largement dominant où se construit l’essentiel de l’économie, de la société et de l’environnement (ROPPA, 2001). C’est un cadre organisationnel que l’on peut repérer à partir d’un ensemble de personnes dont les décisions vont déterminer une production agricole, des moyens de production et des résultats réalisés. Chaque exploitation a sa spécificité propre, qui est déterminée par les disparités des niveaux de ressources et par les objectifs au plan familial (Dixon et Gulliver, 2001). Par conséquent, l’exploitation agricole peut être assimilée au ménage agricole. 2.1.3. Concept de système de production Ruthenberg (1980) considère chaque exploitation comme une hiérarchie de systèmes appartenant premièrement au large système de la zone rurale et consistant dans un second
9 temps en des activités variées qui sont elles aussi des systèmes (cultures, élevage, tracteurs, etc.). L’exploitation est par conséquent un système « homme-biologie-machine » c’est-àdire un système hybride et encore plus complexe que les systèmes de cultures ou d’élevage qui sont stochastiquement déterminés. Les instruments politiques de mesure se basent sur des agrégats qui nécessitent de regrouper en classes, les exploitations qui sont similaires dans leurs structures et qui sont supposées se retrouver au niveau de la même fonction de production. Le système de production peut se définir comme étant un regroupement de systèmes individuels d’exploitation disposant à peu près d’un même niveau de ressources, pratiquant les mêmes modes de production, bénéficiant des mêmes sources de subsistance et assujettis aux mêmes contraintes pour lesquelles des stratégies et interventions de développement similaires peuvent être élaborées (Dixon et Gulliver, op cit.). Jouve cité par Daane et al. (1992) définit le système de production comme un ensemble structuré de moyens de production (force de travail, terre, équipement, etc.) combinés entre eux pour assurer une production végétale et/ou animale en vue de satisfaire les objectifs des responsables de l’exploitation agricole. Le système de production regroupe plusieurs sous-systèmes dont le système de culture, le système d’élevage et le système de transformation de matières premières. Le système de culture se définit par une surface de terrain traitée de manière homogène par des cultures avec leur ordre de succession et par les itinéraires techniques qui leur sont appliqués (Adégbidi, 1994). Etant donné que l’objectif général de notre recherche s’intéresse aux cultures maraîchères, le système de production maraîchère sera identifié dans notre cas au sous-système de cultures maraîchères en considérant le système de production tel que défini par Jouve. Selon Dixon et Gulliver (2001), les analyses des systèmes de production peuvent permettre de déterminer les priorités régionales en matière d’investissement rural et de recherche, contribuer à identifier et à diffuser les meilleures pratiques dans un système de production et à surveiller leur impact. Ces applications intéresseront probablement le secteur privé et les autres utilisateurs non gouvernementaux. Mais, le secteur privé y compris l’industrie des engrais, peut aussi tirer des informations utiles des données déjà disponibles, par exemple en
10 considérant le niveau d’intensification et de diversification dans chaque système afin de déterminer les domaines où les demandes en engrais seront importantes. Une étude récente de la FAO et de la Banque Mondiale (2001) a défini des catégories de systèmes de production agricole et à un niveau plus étendu, de grands systèmes de production, définis comme des ensembles de systèmes de production individuels dirigés par des ménages comparables en termes de ressources, de moyens d’existence, de vulnérabilités, d’opportunités et de contraintes, et pour lesquels il serait approprié d’appliquer des stratégies et des interventions de développement analogues. Carloni (2001) a défini défini quinze (15) grandes catégories de systèmes de production agricole agricole en Afrique subsaharienne parmi lesquels le système irrigué. D’après cette auteure, le système irrigué possède un potentiel élevé de croissance en agriculture et dans la réduction de la pauvreté. Les projections de la FAO pour l’année 2030 2030 indiquent que dans les trente prochaines années, la production provenant des terres irriguées pourrait s’accroître de 100 à 200 %. 2.1.4. Concept de système irrigué En principe toutes les cultures peuvent être mises en valeur par un système irrigué. Mais, d’une manière générale la culture irriguée par excellence est le riz. Les cultures maraîchères étant des cultures de marais nécessitent un approvisionnement permanent en eau pour leur production. L’eau constitue en conséquence un intrant au même titre que l’engrais, les pesticides et les semences. Ainsi, les productions maraîchères peuvent être assimilées à des cultures irriguées d’où l’importance l’importance de préciser les caractéristiques de ce système. Selon Ruthenberg (1980), l’irrigation décrit les pratiques qui sont adoptées pour approvisionner en eau une surface où les cultures sont installées afin de réduire la longueur et la fréquence des périodes au cours desquelles l’absence de l’eau dans le sol est le principal facteur limitant de la croissance de la plante. Comparés aux systèmes non irrigués, les systèmes irrigués se caractérisent d’après cet auteur par : - les rendements élevés par hectare pour une culture donnée ; - la possibilité de réaliser plusieurs récoltes par an ;
11 - un processus continu de production à cause de l’utilisation permanente de la terre ; - la réduction des fluctuations entre les rendements d’une année à l’autre ; - leur adaptabilité relative selon le type et l’intensité de la production ; -l’emploi productif d’un nombre relativement élevé de travailleurs par hectare. Cependant, malgré ces avantages, le système irrigué requiert des investissements importants donc des coûts élevés : - il nécessite un niveau d’investissement élevé pour l’approvisionnement en eau, la préparation du sol et la répartition des activités. Ces investissements élevés se ressentent surtout au niveau des coûts fixes; - le système offre des possibilités élevées de production mais un certain niveau niveau de connaissances est nécessaire s’il veut être pleinement exploité ; - il est évident que pour exploiter les potentialités du système irrigué, les rendements élevés, les cultures multiples doivent être accompagnées par une utilisation intensive d’engrais et par des efforts destinés à éviter la salinité. Dans le système irrigué, les techniques traditionnelles de fertilisation qui sont très exigeantes en temps de travail ont été largement complétées ou même substituées par les engrais minéraux. De faibles quantités d’engrais minéral sont utilisées de préférence sur les terres irriguées parce que les rendements par unité d’input sont plus élevés et plus efficaces. 2.1.5. Concept de maraîchage Dérivé du mot latin mariscus relatif aux lacs et marais, le terme maraîchage s’est d’abord d’abord appliqué aux cultures de légumes effectuées dans les marais. Ce terme a connu des évolutions dans le temps et est devenu une branche de l’horticulture orientée vers la culture intensive et professionnelle des légumes légumes (Habault, 1983). 1983). L’horticulture est définie comme une branche de l’agriculture comprenant la culture des légumes, des petits fruits, des fleurs, des arbres et arbustes d’ornement (Petit Larousse, 2003). Le maraîchage en zones urbaines et périurbaines est une forme d’agriculture urbaine et périurbaine orientée vers la production production des légumes pour la vente dans les villes (Lavoisier, 1977). Le petit Larousse (2003) signale que le maraîchage est la culture intensive des légumes et de certains fruits, en plein air ou sous abris. Ce qui nous amène à définir les notions de légumes et de culture intensive.
12 D’après Westphal et al. cités par Diouf et al. (1999), certains auteurs définissent les légumes comme des plantes herbacées dont les parties comestibles sont récoltées sur la plante encore sur pied ou pendant sa période de repos. D’autres définissent les légumes comme étant des parties fraîches des plantes, qui sont consommées seules, comme compléments alimentaires ou comme plat d’accompagnement. Les principaux légumes cultivés peuvent être classés selon leur nature, leur demande sur le marché et leurs lieux de culture. Selon la nature de l’organe consommé, Agossou et al. (2001) distinguent : - Les légumes fruits : tomate, poivron, piment, gombo, concombre, navet; - Les légumes feuilles : amarante, grande morelle, crin-crin, chou, laitue; - Les légumes à bulbes : oignons, échalotes; - Les légumes à racines ou tubercules : carotte, pomme de terre. Selon le critère de la demande, Tiamiyou (1998) répartit les légumes en deux grandes catégories : les légumes de grande consommation c onsommation (grande morelle, amarante, crin-crin, tomate, oignon, gombo, piment) et ceux produits en quantités moins importantes (pomme de terre, carotte, chou, laitue, navet, concombre, courge, courgette, aubergines,…). Les légumes produits varient également selon les zones de production (Agossou et al., 2001): - Les cultures traditionnelles de plein champ pratiquées aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain : tomate, piment, gombo, oignon, grande morelle, amarante, crin-crin, célosie; - Les cultures exotiques également désignées sous le vocable de légumes de type européen pratiquées dans les zones urbaines et périurbaines. Elles concernent la carotte, le chou, la laitue, le concombre, le poivron, le navet, etc. Dans le cadre de ce travail, les légumes précédemment mentionnés seront désignés par le terme général de cultures maraîchères ou spécifiés. Le maraîchage étant défini comme une culture intensive, ceci nous amène à préciser le concept d’intensification. En économie classique, les termes « intensif » versus « extensif » ou « intensification » versus « extensification » expriment un rapport entre les facteurs de production : la terre, le travail et le capital. Plus exactement, ils décrivent l’importance relative des facteurs travail et capital par rapport à la terre. Est donc considéré comme intensif « ce qui utilise beaucoup de
13 facteurs de production autres que la terre » (Habault, 1983). Cette conception met l’accent sur les quantités d’intrants par unité de surface. Le terme « intensif »peut également être utilisé par rapport aux produits (outputs) ou au niveau de production. L’intensification désigne dans ce cas une augmentation de la productivité de la terre, c’est-à-dire du volume de production par unité de surface récoltée (Hounkpodoté et Tossou, 2001). 2.2. Etudes antérieures sur le maraîchage
2.2.1. Importance des cultures maraîchères Les cultures maraîchères de par les vitamines et les éléments minéraux qu’elles qu’elles fournissent à l’organisme, occupent une place essentielle dans l’alimentation. Elles constituent une source importante d’emploi et de revenus pour de nombreux producteurs dans les zones périurbaines et rurales du Bénin (Sikirou et al., 2001). D’après le PADAP (2003), (2003), les exploitations axées sur le maraîchage sont porteuses de plus de 60.000 emplois directs au sud Bénin (chefs d’exploitation, actifs familiaux, salariés et main d’œuvre temporaire) et 25.000 emplois indirects en amont et en aval de la filière. En outre, les revenus générés par le maraîchage permettent à des milliers de familles de vivre. Une étude spécifique effectuée par Soumahoro (1999) a examiné dans quelle mesure la production maraîchère urbaine et périurbaine pourrait contribuer à la résolution de l’épineux problème du chômage des jeunes à Cotonou. Les résultats obtenus à l’aide des tableaux de synthèse des informations des enquêtes, des outils de statistique descriptive montrent que les 522 exploitations maraîchères recensées dans la circonscription urbaine de Cotonou, à Godomey et à Abomey-Calavi sont mises en œuvre par des jeunes de moins de 40 ans dont 52,6% constituent les chefs d’exploitation et 47,4% des emplois d’ouvriers salariés permanents. En général, une exploitation crée deux emplois. Cependant, le niveau d’instruction est bas de même que la formation en agriculture, ce qui constitue un handicap dans la gestion efficace de leurs exploitations. Les contraintes majeures à la promotion de l’emploi dans ce sous-secteur sont l’étroitesse des débouchés des produits maraîchers de type européen ; l’insuffisance d’informations de la population sur les plans du revenu et de la valeur nutritive des légumes ; les problèmes fonciers (précarité, insuffisance et cherté des terrains de culture).
14 2.2.2. Zones de production des cultures maraîchères Sagbohan (1998) distingue cinq grandes zones de production maraîchère au Bénin : - Malanville et Karimama à l’extrême nord, zones en activité d’octobre à avril avec des cultures irriguées de pomme de terre, d’oignon à gros bulbes et de tomate de variété Roma auxquelles sont associées les cultures de piment, de gombo, de courgettes et de
manioc ; - La région de Natitingou au Nord-Ouest avec la culture irriguée de tomate, de pomme de terre, oignon, piment et gombo ; - Le plateau Adja au Sud-Ouest (Klouékanmè, Toviklin, Lalo, Dogbo et des sites environnants) avec de petites exploitations paysannes sur lesquelles sont produits la tomate locale, le piment et le gombo en saison de pluies ; - La région du Sud-Est regroupant Sèhouè, Pobè et la vallée de l’Ouémé. Les deux premières localités produisent exclusivement de la tomate en saison de pluies tandis que la vallée de l’Ouémé se caractérise par les cultures de décrue où la tomate et les légumes feuilles sont surtout produits ; - Les zones périurbaines constituées de ceintures de cultures maraîchères : Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Natitingou, Djougou produisent des légumes locaux et exotiques (laitue, haricot vert, carotte, chou, concombre, betterave, etc.) durant toute l’année grâce à un arrosage manuel. 2.2.3. Typologie des systèmes de cultures maraîchères Pour Tiamiyou (1995), les productions maraîchères se réalisent essentiellement à travers quatre systèmes de cultures lorsque qu’on se réfère à la source d’approvisionnement en eau. Il s’agit : - des systèmes de cultures pluviales. Ils sont les plus importants en superficie et en production avec des cultures extensives de gombo, tomate, piment et légumes-feuilles locaux. On les rencontre dans le Mono, le Borgou, le Zou-nord et l’Atlantique 1 ; - des systèmes de cultures de bas-fonds. Ils sont prédominants dans les trois départements du Sud, particulièrement autour des villes pour la presque totalité des spéculations maraîchères ; 1
Ces départements correspondent à l’ancien découpage territorial.
15 - des systèmes de cultures de décrue qui concernent particulièrement la tomate, les légumes-feuilles locaux (amarante, grande morelle, crin-crin, célosie), le gombo et le piment. Ils sont réalisés essentiellement dans les deltas des fleuves Mono et Ouémé et dans le département de l’Atlantique à So-Ava - des systèmes de cultures irriguées dans le Borgou, au niveau des Sous-préfectures de Karimama et de Malanville. Les principales spéculations conduites sous ce système sont l’oignon et la pomme de terre. Une étude réalisée par le PADAP (2003) a identifié à l’aide d’une analyse financière basée sur la valeur actualisée nette, trois ensembles principaux de systèmes au sud Bénin qui sont : - Des systèmes très extensifs de la plaine inondable de l’Ouémé-Sô, des terres de barre ainsi que de la zone sableuse au sud de Ouidah qui exploitent généralement de grandes superficies. Dans ces types de système, les producteurs de la basse vallée de l’Ouémé dégagent les revenus annuels par actif familial les plus élevés par rapport aux deux autres qui ont des revenus annuels inférieurs au Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) au Bénin ; - Des systèmes moyennement moyennement extensifs représentés par les maraîchers du littoral de de Grand-Popo/Agoué dont les surfaces exploitées se situent entre 1500m² et 6 ha. A ce niveau, le revenu par actif agricole familial augmente globalement avec le niveau d’équipement ; - Des systèmes très intensifs caractéristiques des maraîchers urbains qui leur permettent de produire sur des surfaces très réduites (moins de 3000m²) et assurent un revenu par actif équivalent à 1 à 2,5 SMIG. Dans le Nord Bénin, Tiamiyou et Sodjinou (2003) ont identifié et caractérisé à l’aide d’une étude diagnostic, les systèmes de production maraîchère dans la vallée du fleuve Niger. On distingue ainsi : - un système pluvial caractérisé par la culture du gombo (cultivé essentiellement par les femmes après la mise en place des cultures de céréales à l’Ouest de la vallée) et de courge ; - un système semi-pluvial et semi-irrigué caractérisé par les cultures d’oignon local et de piment gbatakin ; - le système irrigué proprement dit qui concerne l’oignon l’oignon local, l’oignon l’oignon violet de Galmi, la tomate et la pomme de terre ;
16 - un quatrième système peut être observé dans certains villages où les plaines bordant l’Alibori sont inondées. Les dépôts de matériaux organiques confèrent à ces sols un potentiel élevé de fertilité. Ce système moins tranché peut être assimilé à un système mi-décrue, miirrigué. Les sites de production occupent les Communes de Karimama et de Malanville. De ces typologies, il ressort que les critères utilisés ne sont pas identiques et dépendent des auteurs. En outre, ils ne rassemblent pas tous les éléments nécessaires à une caractérisation exhaustive des systèmes de production maraîchère comme ceux de Moustier et al. (2004) dont les variables utilisées dans la typologie des systèmes de production maraîchère sont les suivantes : la taille et le statut du foncier ; l’âge et le sexe de l’exploitant ; la nature de la main d’œuvre ; le niveau du capital ; le mode de commercialisation ; le recours à l’achat des intrants : semences, engrais, pesticides ; le type d’arrosage : manuel à partir de puits et céanes, gravitaire à partir de pompage et tuyaux ; le type de matière organique utilisé : fumier d’élevage, drêches de brasserie, ordures ménagères, compost ; le type de légume cultivé : légumes-feuilles de cycle court (moins d’un mois), légumes-feuilles de cycle long (deux à trois mois), légumes africains, africa ins, légumes tempérés te mpérés et la disponibilité de l’appui technique. 2.2.4. Rentabilité des cultures maraîchères maraîchères En se basant sur les systèmes précédemment définis par le PADAP (2003), Singbo et al. (2004) ont réalisé une étude financière qui a porté sur l’évaluation du budget partiel. L’utilisation du taux marginal de rentabilité a montré que c’est la tomate qui procure la meilleure rentabilité dans la vallée de l’Ouémé et dans les villages de Gnito et Sazoué de la Commune de Grand-Popo. Les principales cultures dans ce système sont la tomate, le piment et la grande morelle. Les résultats obtenus montrent que dans la zone côtière (Communes de Grand-Popo, de Sèmè-Kpodji et de Ouidah), l’oignon, le piment et la tomate constituent les principales cultures dans les systèmes identifiés. A l’instar de la tomate dans la basse vallée de l’Ouémé, c’est l’oignon qui représente ici la culture la plus rentable pour les maraîchers. Enfin, pour ce qui est des systèmes très intensifs des des zones urbaines de Cotonou Cotonou et PortoNovo, la laitue et la grande morelle apparaissent comme étant les cultures les plus importantes et dans une moindre mesure l’amarante. L’amarante est plus rentable que les deux autres cultures.
17 Contrairement au Sud Bénin, la rentabilité des différents systèmes et des spéculations qui fournissent les revenus substantiels n’a pas été déterminée pour le Nord. Toutefois, ces systèmes sont relativement plus mécanisés qu’au Sud. Il ressort des études effectuées sur le maraîchage en Afrique que les types de légumes cultivés sont reliés aux objectifs de trésorerie des exploitations. Ainsi, Moustier et al. (2004) distinguent : - les légumes-feuilles à cycle court (moins d’un mois) comme l’amarante, le chou chinois et l’oseille locale qui sont peu sensibles aux parasites et ne demandent que peu d’intrants. Ils s’adressent à une large clientèle qui les consomme régulièrement et assurent ainsi une rentrée d’argent quasi-quotidienne au producteur. Leurs marges par hectares sont les plus faibles ; - les légumes–feuilles à cycle long (un à deux mois) comme les morelles, les choux, la ciboule et les épinards permettent de disposer de fortes recettes périodiques qui peuvent répondre à des besoins financiers importants : problème de santé, épargne pour construction d’une maison ; - les légumes tropicaux et les légumes d’origine tempérée à cycle court (moins de deux mois) comme la laitue et le persil qui peuvent servir de tête de rotation pour financer le reste de la campagne maraîchère ; - les légumes d’origine tempérée à cycle long (plus de deux mois) comme les tomates, les carottes, les aubergines violettes et les concombres présentent des risques liés à la production et à la commercialisation. Leurs marges par hectare sont cependant les plus élevées. Des spéculations spécifiques ont fait l’objet d’une étude de rentabilité. On note des études sous-régionales et des études localisées au Bénin. Le LARES (2004) s’est appuyé sur une analyse de la compétitivité prix, des coûts de revient (coûts de production et coûts de commercialisation) des filières tomate et pomme de terre au Bénin, au Niger et au Nigéria pour montrer montrer que les coûts de production de tomate augmentent fortement au Bénin en contre-saison. Dans le bassin de Lalo, la technique d’arrosage avec de l’eau achetée à l’ex-Société Béninoise d’Electricité et d’Eau (SBEE) est très coûteuse ; à Natitingou, l’augmentation des coûts provient de la faiblesse des rendements de cette période, due à l’absence d’un système performant d’irrigation ; à Guéné,
18 la culture de contre-saison implique implique l’utilisation de la motopompe motopompe qui représente alors 75% du coût de production et le fait augmenter augmenter de plus de 60% 60% par rapport à la saison pluviale. En saison des pluies, le prix de revient de la tomate béninoise est plus bas que ceux des produits provenant des bassins concurrents. On note que les tomates issues du bassin de Guéné au Bénin présentent un coût de revient inférieur aux autres quel que soit le marché et la saison considérés. Pour ce qui est de la pomme de terre, celles en provenance du Nigéria sont plus compétitives que celles originaires du Bénin. La Matrice d’Analyse de Politique (MAP) a été utilisée par l’IITA (2002b) (2002b) pour déterminer la compétitivité des systèmes de production de la tomate et du chou au Bénin et au Ghana. Les résultats obtenus stipulent que le système de production de chou le plus rentable au Bénin est celui qui utilise la motopompe pour l’irrigation et assure les traitements phytosanitaires par un biopesticide (Dipel ou biotit). Au Bénin, la tomate produite dans un système utilisant les pesticides chimiques et les engrais est la plus rentable ; mais ses coûts sont aussi les plus élevés. Dans le cas des recherches localisées au Bénin, Ando (1985) a effectué dans la basse vallée du fleuve Ouémé une étude sur le problème de l’allocation rationnelle des facteurs de production dans les systèmes de production maraîchère en rapport avec les autres cultures vivrières. L’approche de programmation linéaire a été utilisée. Ce modèle a révélé que les productions de piment et de gombo ne sont suffisantes que pour l’autoconsommation ; seule la tomate permettrait de réaliser un surplus commercialisable, le gombo procurant les revenus marginaux les plus faibles. Au même moment, la détermination des marges a montré que le piment représentait 40% du revenu total par hectare et la tomate 36%. D’autre part, les enquêtes ont établi que le piment avait la préférence des paysans. Ces derniers résultats ont été confirmés par Singbo et al. (2004). Gonroudobou (1984) a réalisé une étude portant sur l’économie de la production maraîchère dans les quartiers périphériques de Porto-Novo. Cette étude avait plusieurs objectifs : la détermination des coûts de production et de commercialisation des légumes, le calcul des marges des maraîchers et des commerçantes, l’étude des circuits de distribution et l’identification des contraintes liées à la production et à la commercialisation et enfin, l’étude de la consommation des légumes. Les outils utilisés sont ceux de la statistique descriptive pour la caractérisation des producteurs, des commerçantes et des consommateurs. Une
19 analyse économétrique utilisant le modèle de régression portant sur l’estimation du produit brut a montré que ce dernier augmente quand la superficie augmente et que celle-ci n’est pas conditionnée par le nombre d’années de maraîchage et la charge engagée dans la production. A travers le calcul des coûts et des marges, il ressort que ce sont les grossistes détaillants et les détaillantes qui perçoivent les marges les plus élevées et les pertes les plus élevées. 2.2.5. Contraintes à la production maraîchère Tiamiyou (1995) a également identifié les contraintes aux systèmes de production qu’il a définis. Elles sont : l’utilisation des semences de mauvaise qualité ; la pression parasitaire très importante ; la maîtrise partielle des techniques culturales, particulièrement celles cel les concernant la préparation des sols, la fertilisation et la lutte contre les principaux ravageurs ; les difficultés liées à l’arrosage en raison des disponibilités en eau limitées vers la fin de la saison sèche, particulièrement dans le Nord du pays. Ces contraintes engendrent la faible productivité des systèmes de cultures maraîchères. Les problèmes fonciers (précarité, insuffisance, cherté des terrains de cultures) avaient déjà été mentionnés par Soumahoro (1999). Ils ont fait l’objet d’une étude par Hounkponou (2003) dans le but de circonscrire la dynamique qui prévaut dans la gestion du foncier urbain et périurbain par rapport aux activités de maraîchage à Cotonou, Ouidah, Grand-Popo et Agoué. L’analyse de concordance entre certaines variables caractérisant le foncier maraîcher a montré que d’une manière générale, le maraîchage est menacé par les problèmes d’insécurité foncière et de pénurie de terres consécutives à l’extension des zones bâties à vocation résidentielle, commerciale commerciale ou industrielle (surtout à Cotonou). Cette situation est aggravée par l’absence de législation spécifique et de contrats écrits entre propriétaires et exploitants sans terre. Cotonou apparaît comme étant complètement saturé et ne disposant pratiquement plus de terres agricoles. A Ouidah et Grand-Popo/Agoué Grand-Popo/Agoué sur le littoral, la situation est moins critique même si les terres disponibles s’amenuisent progressivement du fait du développement des localités. Dans ces trois zones, la prédominance des modes de faire-valoir indirects entraîne une certaine insécurité qui limite le développement de ces activités. Singbo et al. (2004) ont analysé les facteurs qui qui déterminent l’utilisation des pesticides qui constitue l’une des principales contraintes identifiées. L’étude a été effectuée par le modèle économétrique Logit. Trois principaux facteurs ont été identifiés. Il s’agit du genre, de la
20 méthode d’arrosage et de la nature des légumes cultivés. Cette étude est complétée par celle de Zossou (2004) qui a analysé les facteurs socio-économiques qui sous-tendent l’adoption des pratiques phytosanitaires par les maraîchers à Cotonou avec comme principal outil statistique le test du Khi-deux. Selon cet auteur, les principaux facteurs identifiés et qui influencent le respect des pesticides chimiques recommandés, le respect des doses recommandées et l’utilisation des produits naturels sont : l’âge, le niveau d’instruction, le nombre d’année d’expérience, la présence du chou dans l’exploitation, les perceptions des maraîchers des risques liés aux pesticides chimiques sur l’environnement et sur la santé humaine. En vue de palier les conséquences engendrées par l’acquisition des intrants en général et des produits phytosanitaires en particulier, une étude réalisée par l’IITA (2002a) au Ghana et au Bénin (Porto-Novo, Cotonou, Ouidah, Parakou, Bohicon), dans le but d’évaluer les potentialités d’un marché de biopesticides pour contrôler contrôler les maladies des légumes feuilles sur la base des modèles de prix hédonique et Probit a montré que les principaux facteurs qui peuvent affecter l’adoption des biopesticides par les producteurs sont les rendements élevés, une meilleure qualité des produits, une action rapide contre les parasites, un épandage aisé et un large champ d’action. D’une manière générale, ces études donnent une vue globale de la production des cultures maraîchères au Bénin et la compétitivité de certaines spéculations sur les plans national et régional. On peut retenir que les systèmes de production intensifs caractéristiques des maraîchers urbains sont les plus rentables ; les principales contraintes sont relatives aux problèmes phytosanitaires, à l’acquisition des intrants (engrais, pesticides, semences) et aux difficultés d’arrosage, particulièrement dans la partie septentrionale. Toutefois, toutes les régions du pays ne sont pas représentées, la qualité des informations et les contraintes soulevées sont spécifiques à chaque zone. Il apparaît clairement un manque d’informations sur les systèmes de production maraîchère dans la Donga notamment pour ce qui est des données relatives aux caractéristiques socio-économiques des systèmes de production maraîchère qu’on y rencontre, à leur rentabilité et aux principales contraintes.
21 CHAPITRE III : METHODOLOGIE
Ce chapitre justifie dans un premier temps le choix de la zone d’étude et expose par la suite les différentes méthodes de collecte, de traitement et d’analyse des données. 3.1. Choix de la zone d’étude
L’abondance saisonnière de la production de certains légumes, particulièrement la tomate au-delà de la capacité de consommation et l’importance des flux de légumes en provenance des pays voisins (Burkina Faso, Ghana, Niger, Nigeria, Togo) appellent des questions qui justifient la conduite d’une étude sur les systèmes de production maraîchère du Bénin en général et ceux de la Donga en particulier. En effet, cette zone est dotée de nombreux nombreux atouts qui sont peu exploités ou pas suffisamment: - la pratique très ancienne des producteurs producteurs dans les activités de de maraîchage (Baba, 1989) ; - l’existence des conditions agroécologiques propices aux cultures concernées et la présence des cours d’eau dont les principaux sont : la Sabari ; la Téro ; la Mon-Mongou ; la Donga, l’Affon, et la Doninga à Djougou et ses environs, permettant une production de contre-saison ; Les atouts précédents ont été déterminants pour l’installation à Natitingou par la Société Nationale pour le développement des Fruits et Légumes (SONAFEL) en 1976 d’une usine de transformation de tomate. - la présence à Djougou d’un marché international comme débouché des principales productions ; - une demande de plus en plus forte en raison de l’accroissement démographique et de la poussée urbaine au Bénin. Le taux d’accroissement annuel de la population de la Donga a été de 3,48% contre 3,25% pour pour le Bénin au cours de la période 1992-2002. 1992-2002. La proportion de la population urbaine dans ce département est de 30,87% contre 38,85% pour le Bénin tout entier (INSAE, 2003) ; - la zone de contact entre le Bénin et le Togo où on note la présence d’un pôle de marchés frontaliers au Nord-Ouest composé des marchés de Nadoba, Niantougou, Ketao, Bafilo et Tchamba du côté togolais. Les marchés donnant la réplique du côté béninois sont : Kassoua-Allalh, Djougou, Aledjo et Bassila dans le département de la Donga (Gnimadi, 1995).
22 Cette zone confère à ces entités administratives une position géostratégique en terme de porte d’entrée dans ce pays et même au-delà (Burkina Faso, Côte d’ivoire); - les aménagements hydro-agricoles les plus importants réalisés au Bénin pour la production maraîchère sont ceux de l’ex-SONAFEL dont les superficies sont présentées dans le tableau n°1. Tableau n°1 : Superficies aménagées par l’ex-SONAFEL Département
Sites
Superficies
Spéculations
Atacora
Tempégré
150 ha
Tomate
Donga
Anandana
132 ha
Tomate
Borgou
Okpara
75 ha
Pomme de terre
Source : Agossou et al. (2001) Tous ces facteurs ont induit le développement relatif dans le temps des activités maraîchères à Djougou. 3.2. Phases de collecte des données
L’étude s’est déroulée en trois phases séquentielles à savoir : 3.2.1. Revue documentaire Elle a consisté en la consultation d’ouvrages, d’articles publiés, d’études de cas. Les résultats de cette phase ont permis d’identifier les aspects non encore ou pas suffisamment explorés de la production maraîchère dans les zones urbaines et périurbaines de Djougou, de fixer les objectifs, de mieux appréhender notre sujet de recherche et d’en cerner les différents contours. Pour ce faire, nous avons collecté les informations dans les centres de documentation et sur Internet tout au long du déroulement de cette étude. 3.2.2. Phase exploratoire Dans le but d’évaluer la faisabilité avec laquelle les objectifs visés et les hypothèses émises peuvent être atteints et vérifiés, cette étape de deux semaines, a consisté à l’identification et à la localisation des sites de production maraîchère dans la ville de Djougou, à des rencontres avec des personnes-ressources personnes-ress ources et des institutions i nstitutions notamment : les agents du secteur du Centre Régional de Promotion Agricole (CeRPA) de Djougou, la Direction de
23 l’Aménagement du Territoire de la mairie de Djougou et les maraîchers. Pour cette dernière catégorie, l’approche suivante a été utilisée : -entretiens semi-structurés individuels et de groupe par site à l’aide du guide d’entretien ; -observations participantes à travers les visites des périmètres maraîchers (bas-fonds et zones hautes de versant); -recensement de tous les maraîchers des sites ; -test du questionnaire auprès d’un nombre réduit de maraîchers. A l’issue de cette phase, tous les sites de production ont été retenus pour une enquête plus fine en raison du faible nombre de sites, du nombre de maraîchers par site, de la saisonnalité ou de la permanence des activités maraîchères par site, de l’origine des légumes cultivés et de la toposéquence de ces sites. Ces différents sites constituent les unités de recherche de notre étude pour l’enquête fine. 3.2.3. Phase d’enquête fine L’objectif est de collecter les données au niveau des unités d’enquête. Les méthodes utilisées regroupent les entretiens structurés st ructurés avec comme outil principal le questionnaire ; les entretiens semi-structurés et enfin les observations participantes lors de la mesure des superficies. Cette collecte s’est déroulée du 17 juillet au 03 septembre 2005. Les principales informations recueillies ont été relatives :
aux caractéristiques socioéconomiques et culturelles des producteurs (sexe, âge,
ethnie, origine, nombre de personnes par ménage, nombre d’actifs agricoles, niveau d’instruction, nombre d’années d’expérience) ;
aux caractéristiques des différentes exploitations (variétés de légumes cultivés,
superficie, aux a ux différents systèmes de cultures : successions succes sions culturales, culturales , associations, associat ions, assolement, techniques culturales, calendriers culturaux, quantité produite, statut du foncier) ;
à l’estimation des coûts des intrants agricoles (semences, engrais minéraux :
urée, NPK ; engrais organique : bouse de vache, fécès de mouton ; pesticides). La quantité de chaque intrant est spécifiée par système de culture et par unité de surface, les prix relatifs aux intrants ont également été collectés ;
à l’estimation de la quantité et du type de main d’œuvre utilisée dans le champ
par activité (défrichement, préparation des planches, semis ou repiquage, sarclage/binage,
24 arrosage, traitement phytosanitaire, épandage d’engrais, récolte et vente, aménagement de puisard, construction de rempart). La quantité de travail effectuée a été évaluée en nombre de jours utilisés pour l’ensemble des activités considérées puis convertie en homme-jour ;
à l’estimation du capital (coût et mode d’acquisition de la terre, coût d’achat de
tout le matériel utilisé au champ et la durée de vie de ce matériel pour le calcul des amortissements) ;
à l’estimation des recettes brutes issues de la vente des produits maraîchers ;
aux contraintes liées à la production maraîchère.
Les superficies exploitées par culture en saison pluvieuse ont été mesurées à l’aide d’un métrage parce que non seulement il n’y a pas d’unité de mesure locale, mais aussi, les maraîchers ignorent la taille des espaces qu’ils exploitent. La taille des superficies par culture en saison sèche est donc basée sur une estimation fournie par le producteur et obtenue à partir de la superficie de la saison pluvieuse. De même, les prix considérés sont ceux fournis par les maraîchers. Cette phase a abouti au traitement des données collectées, puis à l’analyse des résultats obtenus utilisés pour la rédaction de ce rapport. 3.2.4. Echantillonnage Le principe de l’échantillonnage est aléatoire. Les unités d’enquêtes sont constituées par les ménages maraîchers. Un taux de 30,18% a été appliqué au nombre total de maraîchers recensés par site. Au total, quarante-huit (48) exploitations maraîchères ont été retenues pour l’enquête fine. Le tableau suivant montre la répartition des unités d’enquête. Tableau n° 2: Répartition des maraîchers échantillonnés par site Sites recensés
Nombre de
Nombre
maraîchers recensés
échantillonné
Petit Sabari
36
11
Grand Sabari
63
19
Téro
50
16
Zembougou-béri
10
2
Total
159
48
Source : Résultats d’enquête, 2005
25 Les critères permettant de réaliser une typologie des systèmes de production maraîchère sont ceux proposés par Moustier et al. (2004) qui nous semblent plus appropriés à cause de leur exhaustivité et que nous avons énoncé dans la revue de littérature. Toutefois, la variable relative à la disponibilité de l’appui technique n’a pas été prise en considération puisqu’elle n’existe pour aucun des sites. Les données collectées pour chaque exploitation couvrent la période d’un an à savoir la période Août 2004-Août 2005 ; à cause des cycles relativement courts des spéculations maraîchères qui permettent au moins trois saisons de cultures pendant une année. 3.3. Outils d’analyse
Les données issues du dépouillement ont été enregistrées dans le logiciel EXCEL 2000 ainsi que certains résultats obtenus par les différents outils d’analyse suivants. 3.3.1. Statistique descriptive Les données collectées sont qualitatives et quantitatives. La statistique descriptive a permis de calculer les moyennes (mesure de la tendance centrale) et les écarts-types (mesure de la dispersion). Elle est également utilisée à travers les tableaux de fréquences destinés à caractériser les variables relatives aux producteurs, à leurs exploitations et aux contraintes majeures auxquelles ils sont confrontés. 3.3.2. Budgétisation Pour ce qui est de la rentabilité financière des systèmes de production, Coulibaly et Nkamleu (2004) proposent trois méthodes d’analyse à savoir : le budget d’entreprise (une culture par exemple), le budget total (toutes les cultures prévues) et le budget partiel (coûts variables). Le budget d’une culture consiste à l’évaluation des coûts des intrants utilisés pour la produire et à l’estimation des revenus du produit obtenu évalué au prix bord champ. Les intrants incluent l’engrais, la main-d’œuvre main-d’œuvre salariée temporaire, les pesticides et les semences. Le capital fixe est constitué des outils tels que : les houes, dabas, arrosoirs, binettes, pelles, brouettes, râteaux et machettes. Le résultat est la production issue de la parcelle utilisée pour la culture en question. La marge brute est la différence entre le produit brut de l’output évalué au prix
26 bord champ et le coût des intrants. Dans ce cas, les calculs ont été effectués de la manière suivante : - les coûts variables correspondant aux coûts des semences, de l’engrais, des pesticides, de la main d’œuvre salariée temporaire sont les prix auxquels ces intrants ont été achetés ou payés. A ces intrants, les coûts des remparts sont ajoutés. Ils sont tous évalués par unité de superficie ; - les coûts fixes représentent l’amortissement de tous les outils utilisés chez le maraîcher par unité de superficie. Le principe de l’amortissement est linéaire. L’annuité par type d’outillage a été estimée par la formule suivante : Ami = ni * Pi / Di où
Ami = annuité de l’outillage considéré chez le maraîcher n° i ;
ni = le nombre d’exemplaires de l’outillage considéré chez le même maraîcher ; Pi = le prix d’achat unitaire ; Di = la durée de vie de l’outillage. - le produit brut est égal à la multiplication de la quantité totale vendue par le prix unitaire diminuée du prix de transport de la production vendue (cas du chou seul) ; - la marge brute d’une spéculation est la différence entre le produit brut et la somme des coûts variables par unité de superficie. La somme des marges brutes pour une spéculation mise en place au cours des deux saisons correspond à la recette totale par unité de superficie de cette culture. - la marge nette est la différence entre la marge brute et les coûts fixes associés. Elle est estimée pour chaque chaque spéculation et système comme la marge brute. La budgétisation agricole ou budget total est la combinaison des budgets des cultures mises en place dans l’exploitation. Par conséquent, la recette totale du maraîcher est la différence entre la somme des recettes pour chaque culture et les coûts des intrants correspondants. La marge brute d’un système correspond à la somme des marges brutes des cultures de ce système. Ainsi, se calcule la marge nette d’un système. Un autre type de budgétisation peut être utilisé pour prendre des décisions relativement mineures: il s’agit du budget partiel. Le budget partiel estime la rentabilité des nouvelles activités introduites dans l’exploitation et montre la nette croissance ou décroissance du revenu agricole résultant du changement proposé. La nouvelle activité ou technologie devrait être techniquement faisable, ceci signifie qu’elle répond au système de culture existant. Le budget
27 partiel comporte quatre éléments: a) Nouveaux coûts, b) Revenu renoncé, c) Coûts épargnés et d) Nouveau revenu. Etant donné que le système de production est assimilé au système de culture dans notre étude, le budget d’entreprise a été utilisé pour évaluer la rentabilité de chaque culture et le budget total pour l’estimation de la rentabilité des différents systèmes rencontrés. L’analyse de variance avec le test F de Fisher et le test t de Student ont été utilisés pour voir s’il existe une différence significative entre entre les différents coûts et marges moyennes par hectare des des systèmes de cultures maraîchères. 3.3.3. Spécification du modèle économétrique L’analyse des déterminants sur lesquels on peut agir pour augmenter les marges brutes de production a été faite par une analyse de régression multiple avec comme variable expliquée la marge brute par unité de surface qui est une donnée quantitative donc continue. La forme théorique du modèle retenu pour tester l’hypothèse (4) est la suivante : MB = b0 + A bi (1) Avec : MB = variable expliquée représentant la marge brute du système de cultures maraîchères par unité de surface ; bo = terme constant ; A = vecteur de variables susceptibles d’affecter la marge brute ; bi = vecteurs de coefficients estimés. La forme empirique complète du modèle se présente comme suit : MB = bo + b1 MOS + b2 ENGRAIS + b3 PEST + b4 SEMEN + b5 SYSTEME 1 + b6 SYSTEME 3 + b 7 EXPER + b 8 TMEN + µ i (2) MOS = le coût de la main d’œuvre salariée temporaire par hectare de culture. Il s’agit de la valeur des salaires payés à cette main d’œuvre pour les différentes activités dans le système considéré; ENGRAIS= le coût de l’engrais par hectare pour un système donné.; PEST= coût d’achat du pesticide par hectare pour un système donné ; SEMEN = le coût de la semence destinée à un hectare dans un système ; SYSTEME = représente la nature du système dans lequel l’exploitant maraîcher se trouve avec :
28 SYSTEME 1 = 1 pour le système de cultures traditionnelles et 0 sinon ; SYSTEME 3 = 1 pour le système de cultures exotiques et 0 sinon ; Deux systèmes sur les trois sont introduits dans le modèle car le SYSTEME 2 est une combinaison des SYSTEME 1 et 3 ; EXPER= le nombre d’années d’expérience en maraîchage ; TMEN= la taille du ménage de l’exploitant maraîcher ; µ i = le terme de l’erreur. La purification du modèle a été effectuée par la suite. Elle a consisté à éliminer les variables variables non pertinentes à l’aide de la matrice de corrélation entre les variables explicatives (annexe n°2). Le tableau n°3 justifie les choix des variables et donne leurs signes attendus. Tableau n° 3: Signes attendus des variables explicatives. explicatives. Variables
Signes
Raisons
explicatives attendus MOS
-
L’emploi d’un nombre élevé de travailleurs par hectare rend le système irrigué productif, cependant des salaires importants versés à la main d’œuvre peuvent contribuer à une réduction des recettes.
ENGRAIS
-
Les rendements par unité d’input étant plus élevés dans les systèmes irrigués, des quantités importantes d’engrais ne sont pas nécessaires.
PEST
+
La raison évoquée pour l’engrais est valable ici. Cependant, à cause de l’absence des produits phytosanitaires disponibles et accessibles pour les cultures maraîchères, les quantités minimales de pesticides exigées ne sont pas encore atteintes.
SYSTEME SYSTEME + ou - La nature nature du du système système détermin déterminee les types types de cultures cultures et par par conséquen conséquentt le niveau des recettes. SEMEN
+
L’achat régulier des semences traduit le maintien des caractères désirés témoignant de la productivité de l’espèce.
EXPER
+
Un certain niveau de savoir-faire est nécessaire pour l’exploitation du système irrigué. Cela peut se traduire par le nombre d’années d’expérience.
TMEN
+
Plus la taille des ménages est élevée, plus le nombre de travailleurs peut être élevé. Leur emploi peut se révéler productif et sans coûts supplémentaires.
Le logiciel SPSS version 9.0 a été utilisé pour estimer cette régression.
29 3.3.4. Limites des données La détermination des superficies de la saison sèche a été effectuée à l’aide des estimations fournies par les maraîchers, en se basant sur les superficies de la saison pluvieuse. Des erreurs dues à l’interprétation peuvent avoir influencé ces données, mais en raison de la taille de l’échantillon, cette influence est réduite. De même, la réticence des certains maraîchers à fournir les revenus issus de la vente de leurs produits nous a amené à procéder à des estimations. Les prix collectés au niveau de plusieurs maraîchers sur le même site permettent de rendre ces estimations réalistes. Enfin, les informations collectées font appel à la mémoire des producteurs. Nous pouvons dire que les données recueillies reflètent la situation de la production maraîchère dans la ville de Djougou malgré les insuffisances mentionnées.
30 CHAPITRE IV : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Cette section a pour objectif de présenter l’espace géographique et l’environnement socioéconomique et culturel dans lequel se déroulent les activités maraîchères à savoir la Commune de Djougou en général et la ville proprement dite en particulier. 4.1. Localisation
La ville de Djougou Djougou est le chef-lieu du Département Département de la Donga et de la Commune de de Djougou. La Commune de Djougou est limitée au nord par le Département de l’Atacora (Communes de Kouandé et de Péhonko), au sud par la Commune de Bassila, à l’est par le Département du Borgou (Communes de Sinendé, Ndali et Tchaourou) et à l’ouest par les Communes de Copargo et de Ouaké. Elle couvre une superficie de 3966 km 2. Cette situation géographique confère à la Commune de Djougou en général et à la ville en particulier une position stratégique qui fait d’elle le point de départ de plusieurs destinations internationales : Togo, Burkina Faso, Niger et Nigéria. La Commune de Djougou comprend trois (03) arrondissements urbains (Djougou centre) et neuf (09) arrondissements ruraux (Djougou rural) qui sont Baréi, Bariénou, Bélléfoungou, Bougou, Kolokondé, Onklou, Partago, Pélébina et Sérou répartis en trente (30) quartiers et quarante-six (46) villages. 4.2. Historique
Djougou, une des plus anciennes villes du Bénin a été fondée au XIV ème siècle. D’après la tradition, les Diarra (Yom) originaires du Mali étaient les rois à Sassirou (quartier actuel de Djougou). Il y avait eu un souverain dont la longue régence rendait impatients ses fils et petits-fils. Au moment de l’accomplissement des rites au marigot appelé « là où le roi se lave les pieds », il fut noyé par ses propres enfants. Après les cérémonies funéraires, un nouveau monarque fut intronisé. Il régna pendant trois (03) mois et mourut. Il en fut de même pour le deuxième et le troisième, ainsi de suite. Les princes interrogèrent l’oracle. Ce dernier leur répondit en arguant que puisqu’ils avaient tué le roi, aucun prince de ce royaume ne montera plus sur le trône.
31
32 En ce temps, un tisserand Gourmantché (Burkina–Faso) nommé Dakou ayant échoué aux élections royales de son pays d’origine, se réfugia à Bouloum, une chefferie située près de Sassirou et sous sa tutelle. Comme l’exigeait la coutume, le chef de Bouloum se rendit à Sassirou pour présenter au roi l’étranger qu’il avait décidé d’accueillir. Gnon, la fille aînée du roi de Sassirou était affectée par une plaie incurable. Dakou réussit à la guérir, l’épousa et se retira à Bouloum. De cette union, naquit Adjoukouma. En raison de la mort qui emportait de façon mystérieuse et répétée les souverains qui se succédaient, les princes firent appel à Adjoukouma pour régner à Sassirou dans l’espoir qu’un étranger échapperai à la malédiction. Mais Adjoukouma craignant aussi la mort, s’enfuit une première fois dans le village de son père à Bouloum où il fut retrouvé. La seconde fois, il se cacha dans la forêt. Recherché pendant longtemps, il fut retrouvé et gardé dans cet endroit (forêt), maîtrisé par des chaînes aux pieds. Là fut installée la résidence du roi. C’est à cette occasion que le royaume pris la dénomination de royaume de Kilir qui signifie « le roi qui court, qui fuit » en Yom. Le village Bouloum et la forêt de Kilir sont des lieux de pèlerinage et sacrés, ainsi que la chaîne gardienne que l’on passe autour des pieds des rois lors de leur intronisation. Ainsi, naquit la dynastie royale de Djougou. D’Adjoukouma, naquirent trois enfants : Kpetoni, Atakora et Gnora. Ces trois grandes familles constituent des dynasties qui accèdent au pouvoir à tour de rôle. Aujourd’hui, c’est la Dynastie des Kpetoni qui est au trône. Si le souverain venait à décéder, c’est un membre de la famille Atakora qui lui succèdera. 4.3. Caractéristiques physiques
4.3.1. Relief Le relief est formé d’un plateau relativement accidenté, ponctué des Monts Tanéka au nordouest (654m), Kouffè et Sabarao au sud-est (658m). Des affleurements rocheux sont remarquables à l’ouest. 4.3.2. Sols Les principales caractéristiques des sols et leur répartition ont été établies par Vivien et Faure (1976). On distingue :
33 - les sols ferrugineux tropicaux, peu lessivés en argile, lessivés en sesquioxydes sur gneiss à muscovite, sur quartzite et micaschiste atacoriens ou sur roche basique : ce sont des sols de profondeur utile plus ou moins importante, leur perméabilité et leur porosité sont généralement bonne. Par contre, ils ont des réserves minérales et hydriques faibles, une acidité forte et une saturation réduite. On les retrouve au nord-ouest de la Commune ; - les sols ferrugineux tropicaux lessivés concrétionnés sur matériau kaolinique issus de quartzite et de micaschiste atacoriens dont la profondeur utile est souvent importante, ainsi que les réserves hydriques. Mais la texture est sableuse en surface et les réserves minérales sont médiocres. Ils sont visibles au sud de la ville de Djougou ; - les sols hydromorphes, alluviaux, limono-argileux des bas-fonds et des zones inondables. Ils sont caractérisés par des réserves minérales et hydriques importantes, un taux de saturation élevé, une faible épaisseur des horizons lessivés et une absence d’éléments grossiers. Par contre, leur caractère très massif et compact, leur perméabilité réduite et leur risque de submersion les rendent très difficiles à travailler. 4.3.3. Climat Le climat est tropical, de type soudanien nuancé par le relief montagneux, avec deux saisons contrastées : une saison de pluies allant de mai à octobre et une saison sèche de novembre à avril. 4.3.4. Hydrographie La Commune de Djougou présente un réseau hydrographique dense et peu hiérarchisé. Les principaux fleuves au niveau de la Commune Commune de Djougou Djougou sont : - la Kara au sud-ouest de la ville de Djougou ; - la Binah à l’ouest ; - l’Ouémé au nord-ouest ; - la Donga au nord-est. Les principaux affluents et ruisseaux sont : Issachènè au Nord-Ouest, Monmougou au SudEst, Téro au Sud qui s’assèche s’assèc he sur une partie en saison sèche ; la Sabari, s’assèche s’assèc he totalement.
34 4.3.5. Végétation Elle est constituée par une savane arborée assez dense et d’importantes étendues forestières (forêts classées de Kilir à Djougou, de Bélléfoungou et une partie de l’Ouémé supérieur dans l’arrondissement rural de Onklou) où on note la présence dominante des arbres tels que Vitellaria paradoxa et Parkia biglobosa.
Le Nord-Ouest, secteur le plus peuplé constitue le périmètre des cultures intensives. La forêt ne cesse de reculer sous la forte pression démographique, ce qui a conduit à la disparition des grands mammifères. Ainsi, les animaux encore fréquemment rencontrés sont les petits rats, les lièvres, les singes, les francolins, les écureuils, les pintades sauvages, les rats palmistes et les chats sauvages. 4.4. Milieu humain
4.4.1. Peuplement et démographie D’après Triaca (1997), Djougou est un ancien carrefour sur les routes du sel et de la noix de cola. Là se croisaient deux pistes caravanières les plus importantes : celle qui reliait le Niger avec la Moyenne Volta et celle entre le pays Haoussa au Nord-Est et le pays Akan au SudOuest. Lieu de rencontre des peuples, la ville conserve encore son carrefour au Nord-Ouest. Elle est habitée par une population très variée, attirée ici par la vivacité et l’intensité des échanges commerciaux. Poussés à l’ouest par l’expansionnisme des royaumes Mossi et Gourmantché, Yowa (PilaPila ou Yom) et Tangba (ou Tanéka) sont les premiers à s’établir dans la ville vers le XIV ème siècle. Le commerce caravanier a amené les Dendi et les Haoussa au XVIème siècle. Située entre les royaumes Baatombu étroitement centralisés et les sociétés indépendantes des montagnes de l’Atacora, l’Atac ora, Djougou a trouvé son équilibre : un pouvoir centralisé c entralisé sans sa ns l’expansionnisme Baatombu mais fort dans la défense de son territoire. Les activités spirituelles se pratiquent à Sassirou, siège du chef de terres et les activités politiques à Kilir où se trouve le palais du roi actuel de Djougou, Kpetoni. Zougou Wangara est le quartier commercial. Le dernier recensement estime la population de Djougou à 181.175 habitants occupant ainsi la quatrième place après Abomey-Calavi. Cette population est caractérisée par une forte croissance démographique avec un accroissement de 3,48% par an de 1992 à 2002 pour le
35 Département contre 3,25% pour le Bénin tout entier (INSAE, 2003). La densité moyenne moyenne est de 31 habitants au km 2. Elle est constituée par 51,5% de Yom et Lokpa, 16,8% de Dendi , 5 ,1% de Ditamari, 3,9% de Bariba, 1,6% pour les Fon, 1,2% pour les Yoruba et 9,1% pour les autres. La religion dominante est l’animisme pour 59,2% de la population. Viennent ensuite le catholicisme (17,8%), l’islam (14,5%) et les autres religions (8,5%). 4.4.2. Activités économiques Les activités principales sont l’agriculture avec comme spéculations les plus importantes le sorgho, le maïs, l’igname, le manioc et le niébé nié bé qui occupent 27,09% des actifs a ctifs ; le commerce constitue l’activité dominante avec 30,34%. L’industrie manufacturière est très faible et emploie seulement 14,37%. Les autres actifs s’investissent dans le transport (9,72%), les travaux publics et d’autres services. Les techniques culturales demeurent traditionnelles avec des outils aratoires rudimentaires qui exigent des efforts physiques laborieux.
36 CHAPITRE V : GENERALITES SUR LA PRODUCTION MARAICHERE A DJOUGOU
Ce chapitre donne une présentation globale de l’activité maraîchère dans la ville de Djougou en particulier et dans la Commune en général à travers ses fondements historiques, les différents sites de production, le calendrier maraîcher, les principales spéculations, les systèmes de cultures et les caractéristiques socio-démographiques des producteurs maraîchers. Ces informations permettront de réaliser une typologie des systèmes rencontrés dans le chapitre suivant. 5.1. Fondements historiques du maraîchage à Djougou
Les informations disponibles sur la production maraîchère à Djougou révèlent qu’elle est antérieure à la colonisation et orientée vers la production de légumes-feuilles et/ou fruits locaux : crin-crin, amarante, gombo, piment, oseille de Guinée, aubergine africaine. Elle se faisait dans les champs en association avec les cultures vivrières dont les techniques culturales lui étaient également appliquées. Cette association existe jusqu’à présent surtout dans les arrondissements ruraux où le maraîchage ne constitue pas une activité à proprement parler. Le fait colonial a contribué à inaugurer un autre mode de production légumière, identique à celui qui se pratique en Europe par l’introduction de l’arrosage (avec des bols) et des planches. La principale culture qui faisait l’objet de soins était la tomate, mise en place dans les bas fonds et entretenue par des prisonniers. C’est le Commandant Adamou Babio, ancien commis de Djougou, puis chef d’arrondissement et enfin Sous-préfet qui a introduit le maraîchage moderne à Djougou : présence des arrosoirs, semences d’origine importée : chou, carotte, navet, persil, oignon, poivron, concombre, melon, courgette. A l’occasion de l’un de ses nombreux séjours à l’étranger, notamment en France, il a été initié à cette activité qu’il a vulgarisée dès son retour. Les produits au départ étaient achetés par une clientèle blanche constituée de missionnaires catholiques (Ordre de Malte, Sœurs de la Providence), de fonctionnaires et même exportés à Kara au Togo. Ses attributions administratives lui ont également permis, avec la collaboration du Corps Américain des Volontaires de la Paix, la construction pour pour le maraîchage de cinq puits de grande profondeur.
37 Actuellement, le maraîchage (cultures exotiques) à Djougou est effectué par des anciens assistants du Commandant Babio ou bien par des jeunes qui ont eu à l’apprendre auprès de ces assistants. 5.2. Sites de production
L’activité maraîchère se déroule principalement dans les arrondissements urbains, le long des cours d’eau qui traversent la ville sur une grande partie de l’année et derrière les habitations en saison des pluies. On distingue quatre principaux sites à savoir : - le long de la rivière Sabari où l’on a le petit Sabari à l’ouest et le grand Sabari à l’est séparés par la route nationale inter-Etat Bénin-Burkina-Faso ; - le long de la rivière riviè re Téro ; des bas-fonds bas- fonds que l’on retrouve ret rouve dans le premier arrondissement, - le quartier Zembougou-béri dans le troisième arrondissement. Trois principales toposéquences se rencontrent au niveau des sites de production. Il s’agit : - des bas-fonds hydromorphes en saison pluvieuse que l’on retrouve le long des rivières Sabari et Téro. Le paysage des bas-fonds se caractérise par la prédominance de terre noire et de hautes broussailles. Il n’y a pas d’arbres fruitiers ; des puisards ou céanes y sont aménagés en saison sèche par les maraîchers. La proximité de l’eau et la richesse du sol en matière organique constituent les principaux atouts de ces zones. Mais l’activité maraîchère y est possible seulement en saison sèche ; - des zones basses de versant caractérisées par une pente relativement faible et la présence de hautes herbes. Les sols sont sableux avec des pertes par lessivage importantes. C’est dans ces zones que se rencontrent des puits aménagés de grande profondeur avec margelles. Les arbres fruitiers y sont plus nombreux. Il s’agit des espèces telles que Mangifera indica et Psidium guyava, servant d’abri au matériel des maraîchers. Elles ne
bénéficient d’aucun entretien et leur exploitation se limite à la cueillette. Ces zones sont totalement exondées toute l’année mais ne sont pas à l’abri de grandes inondations. En outre, en raison de la concurrence entre les activités agricoles et le maraîchage du début à la fin de la saison des pluies, elles sont très peu mises en valeur. A cet effet, la stratégie développée par les maraîchers consiste à installer des parcelles à proximité des habitations au cours de cette saison, ce qui facilite le suivi qui est assuré par la présence permanente de l’exploitant, réduisant ainsi les distances à parcourir même si les activités sont souvent
38 limitées à quelques opérations essentielles. Les zones basses de versant sont par conséquent utilisées à d’autres fins telles que l’installation des cultures de maïs ou d’igname ; - La dernière toposéquence est constituée d’exploitations situées à proximité des habitations qui se concentrent sur les zones hautes de versant. Ces exploitations sont par conséquent dispersées dans plusieurs quartiers de la ville tels que Madina, Taïfa, Gorobanni, Partago, Sabari et Kilir pour les maraîchers provenant de la rivière Sabari et à Sassirou pour ceux de la Téro ainsi que les exploitations du quartier Zembougou-béri. Zembougou-béri. Les sols sols ont sensiblement les mêmes caractéristiques que ceux du bas-versant avec un lessivage plus important.
A la différence des autres quartiers, Kilir constitue une exception en ce sens que les exploitations ne sont pas éparses mais toutes situées à l’orée ou à l’intérieur de la forêt classée, ce qui en fait un site à part entière du maraîchage en saison pluvieuse. Toutefois, étant donné que 63,15% des maraîchers du grand Sabari sont constitués des maraîchers de Kilir, Les résultats relatifs à ce dernier site y seront donc pris en considération. Ces zones sont mises en valeur dès le début de la saison des pluies après un rapide désherbage et une simple réfection des planches. Elles n’ont pas de problème d’eau. Ainsi, seuls les maraîchers ayant mis en place des cultures exotiques prennent la peine d’arroser les
39 planches lorsque plusieurs jours s’écoulent sans pluies. Ce dont témoigne la présence de puits aménagés (surtout pour la consommation familiale) sur ces sites qui tarissent très rapidement en saison sèche. Malgré cette contrainte, le site du quartier Zembougou-béri est la seule zone où le maraîchage s’effectue aussi bien en saison pluvieuse qu’en saison sèche. Ce site est important parce qu’il est le seul à fournir les produits maraîchers aux quartiers environnants (Baparapè, Djindjiri-béri, Eripergana, Batoulou) qui ont les même contraintes topographiques. En somme les sites de production varient selon les saisons et selon les spécificités topographiques alors que l’activité maraîchère elle, est permanente. Lorsqu’un maraîcher possède des parcelles sur plusieurs séquences, il peut opérer des transferts de force de travail qui lui permettent de passer de la saison sèche à la saison pluvieuse sans interruption et par conséquent de bénéficier de la complémentarité des différents sites qui lui accordent l’installation d’une gamme très étendue de légumes. Ce qui assure des revenus tout au long de l’année. Cependant, ces avantages nécessitent des concessions notamment en ce qui concerne la main d’œuvre parce que le passage d’un site à un autre ne se fait pas instantanément mais en plusieurs étapes en fonction de l’évolution de la parcelle du moment. Car ne pouvant être à deux endroits à la fois, le maraîcher est obligé de faire appel à la main d’œuvre salariée pour effectuer les premières opérations (défrichement, confection des planches) si une certaine période de récolte et de vente est visée. Cette situation se remarque particulièrement au moment de la transition entre la fin de la saison pluvieuse et le début de la saison sèche car certains maraîchers sont confrontés à la récolte des produits vivriers dans les champs, d’autres aux différentes opérations culturales lorsque les spéculations sont exotiques. Ce n’est pas le cas dans la situation inverse parce qu’une une proportion de maraîchers s’accorde une période de repos ; d’autres attendent l’installation effective de la saison des pluies avant de continuer. Dans tous les cas, ils bénéficient de la main d’œuvre familiale qui est à proximité. Les sites de production maraîchère se différencient également selon l’origine des légumes cultivés. Par origine, nous entendons la provenance de la plante cultivée au moment de nos
40 observations selon que la semence ou le plant soit produit sur place (récolte antérieure) ou importé de l’étranger. A cet effet, les sites suivants se distinguent : - le petit Sabari spécialisé dans les cultures d’origine importée où 100% des maraîchers cultivent le chou ; 72,72% la carotte de même que la laitue ; - le grand Sabari où la production de laitue occupe 73,68% des maraîchers ; 63,15% d’entre eux cultivent la carotte. Cette proportion est également valable pour le chou. Tandis que 57,89% s’occupent de la production de tomate. Le piment, le gombo et le crin-crin étant effectuées par les mêmes proportions de jardiniers : 36,84% ; - la Téro où les spéculations d’origine locale telles que le piment et le crin-crin sont produites par 100% des maraîchers, la grande morelle et l’amarante respectivement par 93,75% et 62,5% ; - le site de Kilir où 66,67% des maraîchers cultivent la laitue, la même proportion s’observe pour la tomate et 41,67% le piment ; - le site de Zembougou-béri dont tous les maraîchers échantillonnés cultivent le chou, la laitue et la carotte. Il apparaît que les sites du petit Sabari et de Zembougou-béri sont spécialisés dans la production de légumes d’origine importée, celui de la Téro dans la mise en place des cultures traditionnelles. Le grand Sabari et Kilir se différencient des autres par la forte mixité qui existe entre les deux types de légumes. Ceci est dû au fait qu’en premier lieu, la majorité des maraîchers de saison sèche du grand Sabari (63,15%) est celle qui se retrouve à Kilir en saison pluvieuse. Ensuite, ce sont des anciennes zones de production de tomate et d’autres cultures d’origine locale (gombo, piment, crin-crin). Cela fait une dizaine d’années que les productions de chou et de carotte pour le premier et celle de laitue pour le second y ont été initiées. Enfin, ces cultures traditionnelles sont peu exigeantes, de même que certains légumes d’origine importée (laitue, haricot vert), adaptées aux conditions de cultures traditionnelles (billons et non planches, pas d’arrosage en saison pluvieuse, possibilités d’association avec plusieurs autres cultures) et surtout vendues sur place. Ce qui permet au maraîcher de minimiser les risques liés aux pertes éventuelles ou mévente de légumes d’origine importée.
41 5.3. Calendrier cultural
Le calendrier maraîcher à Djougou est marqué par une saisonnalité forte liée aux contraintes climatiques. Ainsi, les saisons maraîchères se greffent aux saisons sèche et pluvieuse habituelles de la région. Cette saisonnalité détermine par conséquent le type de toposéquence sur lequel les cultures seront installées. Dans les zones de bas-fonds et les zones basses de versant, le début des activités coïncide avec la fin de la saison pluvieuse. On observe la mise en place des pépinières dès le mois d’août pour les plus précoces et en octobre pour les tardifs. Le défrichement s’effectue au mois de septembre suivi du semis et/ou du repiquage. Les activités d’entretien sont des opérations permanentes (arrosage, sarclo-binage, épandage d’engrais ou de bouse de vache, traitements phytosanitaires) qui s’achèvent avec la fin de la saison sèche. On a le calendrier suivant : Tableau n° 4: Calendrier cultural des zones de bas-fonds et des zones basses de versant Opérations
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Pépinières Défrichement Planches Semis/Repiquage Céanes Récolte Source : Résultats d’enquête, 2005 La situation est légèrement décalée dans le temps en ce qui concerne les zones hautes de versant. L’activité maraîchère sur ces sites commence avec le début de la saison des pluies et s’achève avec elle. Les différentes opérations sont relativement semblables (tableau n°5). Tableau n° 5: 5: Calendrier cultural des zones hautes de versant Opérations
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Pépinières Planches Semis/Repiquage Récolte Source : Résultats d’enquête, 2005
42 Pour le site de Zembougou-béri, où les activités maraîchères se déroulent sans interruption tout au long de l’année, le calendrier se présente comme suit : Tableau n° 6: 6: Calendrier cultural sur le site de Zembougou-béri Opérations
Jan
Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Pépinières Planches Semis/Repiquage Récolte Source : Résultats d’enquête, 2005 5.4. Principales spéculations
Selon l’origine des légumes cultivés, deux principales catégories s’observent à savoir : - les cultures exotiques qui regroupent le chou, la carotte, la laitue, le concombre, le poivron, le haricot vert, l’aubergine européenne ; - les cultures traditionnelles parmi lesquelles on distingue la tomate, le piment le gombo, la grande morelle, l’amarante, le crin-crin, la célosie, l’aubergine africaine, l’oseille de Guinée. Cependant, en terme de superficie, ces cultures n’ont pas la même importance. Ainsi, les résultats suivants s’observent par site : Tableau n°7 : Occupation des parcelles sur le site du petit Sabari % de superficie emblavée en saison
% de superficie emblavée en saison
sèche
pluvieuse
Chou
72,02%
86,94%
Carotte
26,41%
5,52%
Laitue
1,1%
8,37%
Source : Résultats d’enquête, 2005 Ce tableau confirme la préférence des maraîchers du petit Sabari pour l’installation des cultures exotiques avec par ordre d’importance le chou, la carotte et la laitue. Le même ordre est également obtenu lorsqu’on compare les classements effectués par les producteurs en fonction de l’importance d’une culture par rapport au revenu qu’elle génère.
43 Tableau n°8 : Occupation des parcelles sur le site du grand Sabari % de superficie emblavée en saison
% de superficie emblavée en saison
sèche
pluvieuse
Tomate
42,63%
29,29%
Laitue
29,63%
44,64%
Chou
20,20%
19,46%
Piment
17,60%
19,40%
Carotte
16,55%
5,74%
Source : Résultats d’enquête, 2005 Malgré la forte proportion de maraîchers cultivant la carotte et la laitue, le tableau n°8 montre que la tomate demeure la principale culture de contre-saison en terme de superficie, en dépit des nombreuses attaques parasitaires auxquelles elle est confrontée actuellement. Cette préférence s’explique par les mêmes raisons que pour le pourcentage élevé des maraîchers conduisant la culture de tomate sur le site du grand Sabari. En outre, la proximité de l’usine de concentré de tomate de la SONAFEL à Natitingou par le passé a conduit au développement de la cette spéculation dans l’ancien département de l’Atacora. Le grand Sabari est le premier site de culture maraîchère créé à Djougou, ce qui justifie la forte présence de la culture. Toutefois, les maraîchers de cette zone ne lui accordent pas la même importance quant au revenu qu’elle génère puisque d’après leur classement, elle n’intervient qu’après le chou et la carotte et avant la laitue ; ce qui pourrait traduire la rentabilité de chacune de ces cultures. Etant donné que les cultures traditionnelles en général et la tomate en particulier sont installées en saison pluvieuse par les producteurs des Arrondissements ruraux, la surproduction qui en découle et les prix faibles induits, conduisent les maraîchers à privilégier d’autres spéculations, en l’occurrence la laitue. La forte proportion des surfaces occupées par cette culture en saison pluvieuse est également relative la courte durée de de son cycle qui lui permet d’être installée plusieurs fois. Elle a peu d’exigence en terme d’entretien. Les maraîchers agriculteurs peuvent ainsi se concentrer sur les cultures vivrières.
44 Tableau n° 9: Occupation des parcelles sur le site de la Téro % de superficie emblavée en
% de superficie emblavée en saison
saison sèche
pluvieuse
Piment
100%
82,40%
Crin-crin
94,46%
94,53%
Source : Résultats d’enquête, 2005 L’observation du tableau n°9 montrent que les principales spéculations installées sont le piment et le crin-crin. Ces résultats s’expliquent par la présence chez tous les maraîchers de ce site de l’association qui se fait au moment de la mise en place des cultures entre le piment, le crin-crin et la grande morelle. Ces spéculations, traditionnellement produites par les populations sont demeurées inchangées en raison des cycles et des itinéraires techniques qui sont maîtrisés, du désir de prendre moins de risques par rapport aux cultures exotiques. Toutefois, les cultures les plus anciennes dans cette zone sont le crin-crin, l’amarante et la grande morelle. Le piment existait également mais il était cultivé de manière plus rustique. Cette situation s’est inversée depuis la campagne agricole 1993-1994 où les superficies occupées par le piment n’ont cessé de croître, notamment dans le département de l’exAtacora (PADSA, 2001). Le piment est devenu une culture d’exportation dont les bénéfices attirent chaque année un peu plus de paysans. Ce qui traduit l’importance qui lui est accordée par les maraîchers par rapport au revenu reléguant au second plan le crin-crin et la grande morelle. Tableau n° 10: Occupation des parcelles sur le site de Zembougou-béri % de superficie emblavée en saison
% de superficie emblavée en saison
sèche
pluvieuse
Laitue
58,77%
19,99%
Chou
34,48%
63,97%
Carotte
6,75%
16,03%
Source : Résultats d’enquête, 2005 Les grandes superficies occupées par la laitue en saison sèche (tableau n°10) sont relatives à une stratégie développée par les maraîchers de ce site pour palier au manque d’eau. Cette culture moins exigeante que les deux autres est donc installée plusieurs fois. La situation s’inverse en saison pluvieuse à cause de l’abondance de l’eau, les producteurs privilégient la
45 culture du chou. Quant à la carotte, elle souffre à la fois d’un excès ou du manque d’eau et est exigeante en matière d’entretien. Elle est cultivée par un maraîcher sur deux d’où la faiblesse de la proportion emblavée en terme de superficie. En considérant les superficies emblavées sur tous les sites, il apparaît que (figure n°1) la culture principale est le piment avec une occupation de 29,53% des superficies suivie du crin-crin avec 25,11% ; le chou vient en troisième position avec 14,40% suivi de la tomate 12,44%. Les deux dernières sont la laitue et la carotte avec respectivement 12,28% et 6,22%. La situation est résumée par la figure suivante.
Laitue; 12,28%
Carotte; 6,22%
Piment; 29,53%
Tomate; 12,44%
Chou; 14,40%
Crin-crin; 25,11%
Figure n°1 : Proportions des superficies emblavées par spéculation sur l’ensemble des sites Deux catégories de légumes s’observent également selon la longueur du cycle de production : - les légumes de cycle court qui sont pour la plupart des légumes-feuilles (environ un mois après semis se mis ou repiquage) r epiquage) : crin-crin, crin-cri n, amarante, laitue. Les raisons évoquées quant à leur choix sont diverses. 37,5% des maraîchers déclarent cultiver le crincrin à cause de la possibilité d’effectuer plusieurs récoltes. Pour 31,25%, les revenus issus de cette culture sont prioritairement destinés à l’alimentation familiale. Pour ce qui est de la laitue, elle est surtout cultivée à cause de la courte durée de son cycle (25%). Ce qui permet de l’installer plusieurs fois au cours d’une même année. Ses revenus réguliers permettent également d’assurer l’alimentation familiale. D’une manière générale, les légumes de cycle court assurent les dépenses quotidiennes destinées à l’alimentation de la famille ainsi que les produits d’utilisation courante tels que le savon et le pétrole. Ils servent également à financer l’achat d’intrants (semences, engrais, bouse de vache) pour les cultures de cycle long et le reste de la campagne maraîchère. Pour
46 cette raison, ils peuvent être observés en tête de rotation mais surtout en association avec les légumes de cycle long. Dans ce dernier cas, ils sont récoltés en première position ; - les légumes de cycle long (deux à trois mois après semis ou repiquage) regroupent le chou, la carotte, le piment. Ils sont installés pour d’importantes recettes financières périodiques qu’ils permettent d’avoir. C’est la principale raison pour laquelle, en considérant la taille totale de notre échantillon, 31,25% cultivent le chou, 22,91% la carotte et 41,67% le piment. Les revenus issus de ces types de légumes permettent de répondre à des besoins financiers importants tels que la construction d’une maison, l’achat d’un moyen de déplacement, le financement de diverses cérémonies et la scolarisation des enfants. Les deux types de légumes sont cultivés par tous les maraîchers. Aucun d’eux ne fait exclusivement l’un ou l’autre, ce qui permet de bénéficier de leurs avantages respectifs et de minimiser les risques. 5.5. Techniques culturales
Elles font intervenir des opérations légèrement différentes selon la toposéquence sur laquelle les cultures sont installées. Il s’agit essentiellement du défrichement qui est nécessaire lors des travaux d’ouverture des planches. 5.5.1. Défrichement En début de saison sèche, un investissement important est nécessaire pour débroussailler le site. Il se fait à l’aide de la machette et d’une houe en forme de hache que les Yom appellent « Koumbou kpameur ». Les herbes de défriche sont laissées sur place pendant quelques jours, le temps qu ‘elles sèchent, puis elles sont brûlées. 5.5.2. Préparation des planches Après le défrichement, les planches de dimensions variables sont confectionnées. Elles sont généralement de forme rectangulaire. Leur hauteur varie selon la saison et selon le site. Elles sont beaucoup plus surélevées en saison pluvieuse qu’en saison sèche pour empêcher l’inondation des planches par les eaux de ruissellement. A cet effet, des diguettes sont
47 réalisées. De même, si les activités maraîchères commencent assez tôt dans les bas-fonds, les planches sont très élevées. Sur le site de la Téro, la préparation du sol n’est pas uniforme. Chez certains, on note la confection des planches, chez d’autres celle des billons ou encore l’inexistence de planches. Dans ce dernier cas, les cultures sont installées soit directement après le défrichement, soit la terre est légèrement surélevée sur une grande superficie pour supporter les différentes spéculations. La confection se fait avec la daba. Le râteau est ensuite utilisé pour aplanir les planches et les rendre uniformes. 5.5.3. Semis et/ou repiquage Il est réalisé manuellement pour toutes les cultures en ligne (tomate, chou, laitue, piment, grande morelle) et par poquet (carotte, gombo) et à la volée (crin-crin, amarante). La profondeur et la densité de semis sont variables selon les cultures. Toutefois, on retient que pour la tomate, le chou, le piment, la grande morelle, les écartements sont de 40 cm x 40 cm ; pour la laitue ils sont de 20 cm x 20 cm et pour la carotte d’environ10 cm x 20 cm. 5.5.4. Démariage C’est une opération qui se fait pour la carotte et le gombo. Elle consiste à réduire à un le nombre de plants par poquets. Les plants enlevés sont jetés. 5.5.5. Sarclo-binage Il consiste à débarrasser les planches des mauvaises herbes à l’aide de la houe ou d’une machette transformée en binette ou encore d’une binette artisanale tout en ameublissant la terre autour du plant. Le nombre de sarclo-binage varie suivant la culture, la saison et le producteur. 5.5.6. Fertilisation Elle est minérale et organique. Lorsqu’elle est organique, elle utilise le fumier d’élevage (bouse de vache, fécès de mouton). La fumure organique s’utilise à l’état frais (bouse de vache) ou sec (fécès de mouton). Les maraîchers préfèrent ce dernier type de fumure parce
48 qu’il permet à la planche de garder son humidité, humidité, ce qui réduit le nombre d’arrosage. Son épandage se fait manuellement. Les engrais minéraux tels que le NPK sont utilisés comme fumure de fond au moment de la confection des planches. L’urée est appliquée aux légumes traditionnels (gombo, piment,) généralement au moment de la floraison. Au moment de son application, l’urée est enfouie au pied de chaque plant ou bien mélangée à l’eau d’arrosage. 5.5.7. Traitement phytosanitaire Exceptés la carotte, la laitue, le concombre, le gombo et le haricot vert toutes les autres spéculations bénéficient d’une protection phytosanitaire. Les produits utilisés sont biologiques (neem et piment, cendre) et chimiques. Ils sont appliqués autant de fois qu’il y a des attaques parasitaires par épandage à la volée sur les feuilles pour la cendre et par arrosage pour le mélange neem et piment. 5.6. Systèmes de cultures
5.6.1. Association des cultures Elle est effectuée pour tous les types de légumes, mais surtout pour les légumes locaux. Les principales associations s’observent sur le site de la Téro avec le piment, la grande morelle et le crin-crin aussi bien en saison sèche qu’en saison pluvieuse tandis que pour le grand Sabari, la tomate et la laitue sont des spéculations auxquelles sont associées de nombreuses autres. En effet, la laitue ou la tomate sont installées seules ou en association sur les planches (laitue-tomate, laitue-piment) ou les billons ; le crin-crin et l’amarante sont ensuite semés dans les allées et dans les espaces vides des planches. Pour les légumes exotiques, les associations se font surtout autour de la laitue : chou-laitue, carotte-laitue et s’observent également sur le site du grand Sabari.
49 Photo n°1 : Une parcelle de cultures avec des associations laitue-amarante
Photo : Ghislaine SIMENI, 2005
Les raisons qui expliquent ces associations sont : le désir d’obtenir rapidement des revenus issus de la vente des légumes à cycle court pour financer la campagne maraîchère ou d’autres activités; l’utilisation rationnelle de la planche ; l’association entre deux cultures permet d’accorder un entretien plus rigoureux à celle qui n’en bénéficie pas lorsqu’elle est seule (cas du piment et du crin-crin où l’arrosage du crin-crin permet d’humidifier toute la planche ce qui n’est le cas lorsque le piment est en monoculture car l’arrosage dans ce cas se fait par plant). Les associations n’ont pas été effectuées sur les sites du petit Sabari et de Zembougou-béri. 5.6.2. Rotation des cultures La principale culture de tête de rotation est le chou auquel succède le plus souvent la laitue. Dans une moindre mesure la carotte. La rotation se justifie par le fait que les spéculations qui demandent beaucoup d’entretien ne doivent pas être installées au même moment (cas du chou et de la carotte) et aussi pour une utilisation judicieuse de l’espace disponible (si la carotte a un mois, on peut y repiquer du piment et si ce dernier a deux mois, on sème le gombo). 5.7. Caractéristiques socio-démographiques des maraîchers
Les maraîchers de la ville de Djougou sont essentiellement des hommes soit 93,75% de l’échantillon pour 6,25% de femmes. Cette situation n’est pas limitée au seul cas de l’activité
50 maraîchère mais s’observe dans l’agriculture en général. Les femmes exerçant ces activités pour la plupart ne ne sont pas originaires de la ville ou des arrondissements ruraux. L’activité maraîchère est exercée par des personnes relativement jeunes car 75% d’entre elles ont moins de 40 ans. La tranche d’âge est comprise entre 19 et 60 ans. Malgré cette jeunesse, les maraîchers sont relativement peu instruits, 25% ont eu à effectuer des études limitées au primaire et 14,58% des études secondaires du premier cycle. Aucun d’entre eux n’a reçu une une formation relative au maraîchage. De même, ils ne sont sont pas alphabétisés en arabe pour la plupart soit 50% ; ce qui montre que l’animisme est la religion dominante, suivie de l’islam 47,91%. La proportion de chrétien est très faible (2%). Les maraîchers sont des autochtones, originaires de la ville de Djougou et souvent même du quartier dans lequel ils exercent leur activité maraîchère (Sassirou, Kilir). Très peu viennent des arrondissements ruraux (6,25%) ou d’autres départements (6,25%). Par conséquent l’ethnie dominante est celle des Yom, premiers occupants, chefs des terres et agriculteurs avec 60,41%, suivie des Dendi, surtout commerçants. Des minorités telles que les Peulh et les Yoruba (6,25% chacune), les Gourmantché, Bariba, Haoussa et Fon (2% chacune) se retrouvent également dans cet échantillon. Les chefs d’exploitations maraîchères sont mariés pour la majorité d’entre eux soit 89,58%. La proportion restante est constituée de célibataires. Ils ont pour activités principales le maraîchage (52,08%), l’agriculture (31,25%) ou d’autres métiers relatifs au commerce, au transport, à l’artisanat (16,67%). Toutefois, pour la majeure partie d’entre eux, la source principale de revenus reste l’activité maraîchère. En effet, seulement 25% ont une expérience en maraîchage inférieure à 5 ans. Ce qui traduit l’ancienneté de cette activité dans la zone. De plus, les raisons évoquées par les enquêtés pour justifier leur arrivée dans l’activité maraîchère sont relatives à son exercice par un membre de la famille, et généralement leurs aînés (parents, grands-frères) pour 47,91%. 33,33% ont trouvé que cela était la solution idéale pour améliorer leurs revenus. On peut également noter qu’il n’existe pas au sein des maraîchers des regroupements en associations ou d’autres types d’organisation. Ils ne bénéficient d’aucun appui technique de la part d’un projet ou des CeRPA. Ce sont des exploitations individuelles. L’apprentissage de l’activité se fait auprès de proches parents ou d’amis. La situation se présente de manière quelque peu différente pour la production maraîchère issue des arrondissements ruraux.
51 5.8. Production de l’arrière–pay l ’arrière–payss
Contrairement à ce qui se passe dans la ville de Djougou, la production maraîchère est aussi bien l’œuvre des hommes que celle des femmes dans les arrondissements ruraux. Les premiers s’investissent dans la mise en place des deux types de cultures alors que les secondes se concentrent sur la production des légumes traditionnels. Les légumes sont cultivés aux pieds des buttes d’ignames (tomate) ou en association avec les cultures vivrières (gombo, piment, aubergine africaine). L’oignon-feuille est installé dans des bassines d’émail usées et remplies de terreau ou bien en plein champ. Etant essentiellement pratiqué dans les bas-fonds et en saison pluvieuse, ce type de maraîchage est très peu exigeant en intrants (pas d’engrais, ni de produits phytosanitaires en dehors de la cendre). L’équipement est essentiellement un outillage de base utilisé pour les cultures vivrières. Les semences sont reproduites par les agriculteurs. Le maraîchage n’est pas une occupation principale mais constitue une activité d’appoint ou complémentaire qui permet de dégager des revenus qui servent à subvenir aux besoins en attendant les premières récoltes vivrières. Les récoltes maraîchères vont du mois d’août à celui d’octobre uniquement, contrairement à celles de la ville qui couvrent toute l’année. Deux types d’organisation du travail s’observent : - une organisation où le producteur travaille seul et peut bénéficier de la main d’œuvre familiale ; - des groupements de femmes maraîchères qui peuvent bénéficier de l’encadrement d’un agent de développement rural ou même d’un projet. Mais, ce ne sont pas tous les groupements qui bénéficient de ces encadrements. On observe une spécialisation relative de ces villages par rapport aux différentes spéculations. On peut citer les cas de Bélléfoungou et de Kolokondé où la production est dominée par le crin-crin, le gombo et le piment ; la tomate à Pélébina et l’oignon-feuille à Barei.
52 Photo n°2 : Une parcelle d’oignon
Photo : Ghislaine SIMENI, 2005
5.9. Conclusion partielle
La production maraîchère est une activité ancienne dans la ville de Djougou. Elle s’effectue en saison sèche dans les bas-fonds de la Sabari et de la Téro ; en saison pluvieuse sur les zones hautes de versant. Les spéculations de cycles court et long sont mises en place. Il s’agit aussi bien des cultures traditionnelles que celles d’origine européenne. Le piment est la spéculation la plus rencontrée sur les parcelles. C’est également celle qui installée par le plus grand nombre de maraîchers. Les pratiques culturales sont traditionnelles en général particulièrement chez les producteurs de l’arrière-pays spécialisés dans les cultures locales mais elles sont nettement améliorées lors de la mise en place des cultures exotiques. Ainsi, toutes ne font pas l’objet d’association comme c’est le cas avec l’autre catégorie. Les maraîchers de Djougou sont des autochtones, sans formation, peu instruits et peu alphabétisés en arabe. Ils sont surtout animistes et relativement expérimentés (la moyenne est de dix années).
53 CHAPITRE VI : ACCES AUX FACTEURS DE PRODUCTION
L’objectif de ce chapitre est de présenter les facteurs de production utilisés par les maraîchers (terre, main d’œuvre, capital) ainsi que les conditions dans lesquelles ils y ont accès. Il s’intéresse ensuite aux contraintes qui limitent la production maraîchère à Djougou. 6.1. Foncier maraîcher
6.1.1. Modes de faire-valoir Il en existe deux types : - le mode de faire-valoir direct majoritaire qui regroupe l’héritage, l’héritage non partagé2, le don et l’achat ; - le mode de faire valoir indirect indirect qui se résume à l’emprunt pour tous les sites. Les tableaux ci-dessous montrent les différents modes de faire-valoir par site. Tableau n°11 : Différents modes de faire–valoir sur le site du grand Sabari Modes
Héritage
Don
Emprunt
Héritage non partagé
Saison sèche
66,67%
-
16,67%
11,11%
Saiso aisonn plu pluvieu vieuse se
73,6 3,68%
5,2 5,26%
15,7 15,799%
10,52 0,52% %
Achat 5,55% -
Source : Résultats d’enquête, 2005 Tableau n°12 : Différents modes de faire-valoir sur le site de la Téro Modes
Héritage
Don
Emprunt
Héritage non partagé
Saison sèche
62,5%
12,5%
12,5%
12,5%
Saison pluvieuse
68,75%
6,25%
12,5%
12,5%
Source : Résultats d’enquête, 2005 La prédominance de l’héritage sur les sites du grand Sabari (tableau n°11) et de la Téro (tableau n°12) peut s’expliquer par le fait que la plus grande proportion de maraîchers, soit 60,41% appartiennent au groupe des populations autochtones qui sont également les 2
L’héritage est dit non partagé lorsqu’il existe un usage commun par les exploitants de la parcelle mise en valeur par eux.
54 propriétaires terriens à savoir les Yom. En effet, ces deux zones sont d’anciens lieux de production de cultures vivrières appartenant à leurs ancêtres premiers occupants occupants qui les leur ont légués. Sur ces deux sites, l’héritage augmente en saison des pluies, ce qui traduit le fait que les parcelles utilisées et proches des lieux d’habitation appartiennent à des domaines familiaux. Le don apparaît également dans le sillage de l’héritage, toujours chez ce groupe ethnique en raison du transfert de parcelles entre familles alliées ou apparentées. L’héritage et le don sont directement liés à la préservation d’un mode de vie propice au regroupement familial qui caractérise les ménages Yom enquêtés avec la présence au sein de la même concession ou « grand Tata » de plusieurs générations à savoir les grands-parents, parents, frères et sœurs, petits-fils. Ainsi, l’usage des terres obéit dans leur système foncier au principe de solidarité et d’inaliénabilité du sol (la vente est interdite en principe). Les propriétaires terriens offrent à qui le veut, autochtone comme étranger des terres de culture dans la mesure de leurs possibilités, d’où la présence du don. Cependant, dans les agglomérations urbaines où la spéculation foncière a commencé à entrer dans les habitudes, l’achat s’est installé au fur et à mesure. Ce dernier mode ne concerne qu’une seule personne sur les 48. Contrairement au grand Sabari et à la Téro où les modes de faire-valoir directs sont dominants, la situation se présente sous un angle différent pour le petit Sabari. Tableau n° 13: Différents modes de faire-valoir sur le site du petit Sabari Modes
Emprunt
Héritage non partagé
Saison sèche
100%
-
Saison pluvieuse
87,5%
50%
Source : Résultats d’enquête, 2005 La figure n°2 de la page suivante montre que 34,04% des maraîchers sont concernés par le mode de faire-valoir indirect. Bien qu’il soit présent sur tous les sites sauf à Zembougoubéri, il est nettement remarquable sur celui du petit Sabari (tableau n°13) où 100% des maraîchers utilisent ce canal pour disposer d’une parcelle.
55 La prédominance de ce mode d’accès sur ce site s’explique par le fait que les propriétaires terriens ne sont plus des Yom comme pour la Téro et le grand Sabari mais des Dendi dont les objectifs étaient de pouvoir y construire des maisons. Mais, faute de pouvoir le faire à cause de la présence de l’eau, certains d’entre eux en ont confié la gestion aux premiers à s’installer qui à leur tour prêtent ce terrain à d’autres personnes ; d’autres les vendent. Cet emprunt se fait sans contrepartie financière mais morale. En effet, l’attribution d’une parcelle se fait par l’intermédiaire d’une personne qui peut témoigner du bon comportement du demandeur, du respect qu’il pourrait avoir pour les recommandations du gestionnaire ou du propriétaire pour la bonne conservation du lopin de terre mis à sa disposition. Certains maraîchers offrent une partie de leurs produits ou de leurs recettes à leurs propriétaires. En aucun cas, cela n’est obligatoire. Cette attitude est surtout destinée à maintenir de bonnes relations avec le propriétaire afin de garantir une utilisation permanente de la parcelle. Il est à noter que cet emprunt n’est pas soumis aux mêmes conditions lorsque le demandeur et le propriétaire appartiennent à la même famille et dans ce cas, ce dernier fait souvent partie de la branche maternelle du maraîcher. L’emprunt diminue en saison pluvieuse au profit de l’héritage non partagé, mais reste néanmoins important parce que les parcelles utilisées à la maison ne sont pas grandes pour pouvoir atteindre les objectifs du maraîcher et il leur faut donc encore emprunter. Les figures 2 et 3 présentent de manière globale globale les différents modes de faire-valoir aussi bien en saison sèche qu’en saison pluvieuse pour l’ensemble des sites.
4,25% 4,25% 8,51%
34,04%
74,46%
acha achatt
don don
héri hérita tage ge non non part partag agé é
Figure n° 2 : Modes de faire-valoir en saison sèche
empr emprun untt
hérit héritag age e
56
4,44%
17,77%
60% 26,67%
don don
héri hérita tage ge non non part partag agé é
empr emprun untt
hérit héritag age e
Figure n° 3 : Modes de faire-valoir en saison pluvieuse 6.1.2. Gestion foncière Elle dépend essentiellement des parties en présence comme nous l’avons mentionné précédemment. L’administration n’intervient en aucun cas. Cependant, le site de Kilir mérite une attention particulière à cause de la présence de la forêt classée du même nom. La forêt de Kilir est un domaine classé depuis l’indépendance. Mais, après le départ du colonisateur, les ressources n’ont pas été suffisantes pour en assurer le contrôle. Les populations ont donc pris d’assaut ces terres qu’elles considéraient comme leurs propriétés car étant premières occupantes (côté Est derrière le Palais royal), souvent avec l’accord des autorités traditionnelles, les rois de Kilir et de Sassirou. De même l’administration publique (le chef de Circonscription urbaine) a eu à vendre des parcelles de la forêt (côté Ouest sur la route de Ouaké) pour la construction des habitations. Etant donné que ce domaine était en pleine ville, il n’a pas été pris en compte dans le plan d’aménagement. Avec l’appui du Programme de Gestion des Forêts et Terroirs Riverains (PGFTR), le cantonnement forestier de Djougou a entrepris depuis le mois de juillet 2005 le reboisement de la forêt classée de Kilir. Avec la collaboration des autorités traditionnelles, les parcelles maraîchères n’ont pas été interdites dans un premier temps puisque le sarclage effectué profite également aux arbres plantés. Mais, afin d’anticiper les augmentations de superficies consécutives à la pression foncière, il y aura dès l’année prochaine l’interdiction d’installer les cultures dans la forêt. Il est donc à craindre que la plupart des maraîchers de « Zoukouna 3 » se retrouvent sans terre pour installer des cultures lors de la prochaine saison 3
Zoukouna est le nom Dendi du site de Kilir. Les Yom l’appellent Toriissa.
57 des pluies. Ce qui engendrera sans doute des migrations vers des sites environnants situés dans les villages alentours. Cette situation n’est pas nouvelle car les maraîchers de la Téro ont eu à abandonner leur premier site situé à Sassirou dans les années 90 en raison de la construction d’un pont sur la rivière Issa. En outre, certains maraîchers qui n’ont pas eu la possibilité d’avoir des parcelles à mettre en valeur dans les bas-fonds l’année dernière ont prévu de s’installer à Soubroukou, Kamougou ou Déwa qui sont des villages proches de Djougou disposant de nombreux basfonds. D’autres les y ont déjà précédés les années antérieures. C’est ainsi qu’on note la présence de
maraîchers à Yatanéga, Founga Founga et Dangoussa, Dangoussa, indépendamment indépendamment de la
production maraîchère de l’arrière-pays qui est importante dans les villages de la Commune en saison pluvieuse et qui concerne beaucoup plus les cultures traditionnelles. 6.1.3. Superficies exploitées Comme pour les variables précédentes, les superficies exploitées varient selon les saisons. D’une manière générale, elles sont plus faibles en saison pluvieuse qu’en saison sèche. Ceci en raison de la limitation des parcelles consécutive à l’urbanisation caractérisée par la présence d’ouvrages : maisons, mosquées, écoles. Tableau n°14 : Superficies exploitées sur les différents sites (en m2) Sites
Petit Sabari
Grand Sabari
Téro
Zembougou-béri
Saison sèche
3736
15323
12690
846
Saison pluvieuse
2119
6429
4047
890
Moyennes en
532±368
806±652
793±370
423±341
193±148
338±223
253±120
445±84
saison sèche Moyennes en saison pluvieuse Source : Résultats d’enquête, 2005 Etant un site de création récente (15 ans), l’urbanisation est plus accentuée au niveau du petit Sabari car le premier objectif était de construire et non pas de faire l’agriculture. C’est également le cas pour Zembougou-béri où les terres utilisées pour les cultures maraîchères sont les arrières-cours de maisons. Les superficies de ces zones sont donc les plus petites
58 comparées à celles des autres sites. Il existe sur le site du petit Sabari un morcellement important des terres par les propriétaires ou gérants qui a fait suite à la forte demande en parcelles pour le maraîchage. Cette situation amène certains maraîchers de ce site à posséder plusieurs parcelles où ils peuvent travailler seuls ou en association avec d’autres. Les autres sites ne sont pas épargnés par l’urbanisation : c’est le cas de la construction du troisième collège d’enseignement général à Sassirou sur s ur les berges de la l a Téro ; la construction d’un pont sur la Sabari puis celle d’une école primaire qui a déplacé les maraîchers du grand Sabari plus en aval aujourd’hui par rapport à leur premier emplacement. Néanmoins, les superficies y sont encore plus importantes non seulement à cause du mode de faire-valoir qu’est l’héritage mais aussi de la possession de grandes superficies par les maraîchers. Ce qui fait que même si le morcellement existe, les parcelles restent importantes. Au total 32,60% exploitent une superficie inférieure à 400m 2, 30,43% une superficie comprise entre 400m2 et 700m2, 17,39% ont une superficie supérieure à 700m 2 et inférieure à 1000m2 et 19,56% cultivent une superficie supérieure à 1000m 2. 6.2. Main d’oeuvre
Le tableau n°15 montre que deux catégories de main d’œuvre sont employées pour la production de cultures maraîchères. Il s’agit de la main d’oeuvre familiale (MOF) et de la main d’œuvre salariée temporaire (MOST). Tableau n°15 : Utilisation des types de main d’œuvre sur les différents sites Sites
Petit Sabari Homme Femme
MOF
100%
100%
MOST
100%
0
Grand Total
Sabari
100%
100%
72,72% 57,89%
Kilir
Téro
Zembougou-
Total
béri 100%
100%
100%
100%
50%
62,5%
100%
60,41%
Source : Résultats d’enquête, 2005 6.2.1. Main d’œuvre familiale Le tableau précédent indique que tous les maraîchers utilisent la MOF. C’est le seul type de main d’œuvre utilisé par les femmes. En effet, elles bénéficient de l’appui de leurs époux et
59 beau-père qui exécutent le défrichement et installent les pépinières. Elles se consacrent aux autres opérations : sarclage, arrosage, binage où elles peuvent également être aidées. La différence entre les sites réside au niveau du nombre de personnes de la famille qui participe aux activités. Pour ce qui est du site de la Sabari, elle est limitée au chef d’exploitation seul dans le cas où il travaillerait seul ou bien aux associés qui se seraient mis ensemble pour l’exploitation d’une même parcelle. Cette situation est liée à la taille relativement faible (04 personnes en moyenne) des ménages dans cette zone. En outre, les enfants pouvant constituer une main d’œuvre sont en bas âge. Ce qui qui n’est pas le cas pour le grand Sabari et la Téro où les familles sont nombreuses (07 personnes en moyenne). Cet état de choses a une incidence sur l’utilisation de la main d’œuvre salariée, en particulier la main d’œuvre salariée temporaire. 6.2.2. Main d’œuvre salariée temporaire Les pourcentages d’utilisation de la MOST (tableau n°15) enregistrés sur les sites de la Téro, du grand Sabari et de Kilir sont plus faibles que ceux du petit Sabari. Ils pourraient traduire le fait que ces maraîchers maraîchers sont principalement des agriculteurs et par conséquent habitués à la pénibilité de certains travaux. Ainsi, ils servent souvent de MOST aux maraîchers du petit Sabari. Le tableau n°16 indique que pour le petit Sabari, 75% des hommes font recours à la MOST pour le défrichement, 87,5% pour l’aménagement d’un puisard et 100% pour la confection des planches. De même pour le grand Sabari, la main d’œuvre salariée est surtout utilisée pour le défrichement : 42,10% ; pour la confection des planches : 36,84% 36,84% et 26,31% pour le sarclo-binage. Ils réalisent leurs céanes eux-mêmes. Ainsi, les activités pour lesquelles cette main d’œuvre est employée sont similaires pour ces deux sites. La situation est légèrement différente pour la Téro où on note une forte utilisation de la main d’œuvre pour l’arrosage comparée aux autres sites, soit 37,5%.
60 Tableau n°16 : Activités utilisant la main d’œuvre salariée temporaire Activ Activit ités és
Défric Défriche heme ment nt Plan Planch ches es Arro Arrosag sagee Sarclo Sarclo-b -bin inag agee Amén Aménag agem emen entt des céanes
Petit Sabari
75%
100%
0
12,5%
87,5%
Grand Sabari
42,10%
36,84%
0
26,31%
5,26%
Téro
37,5%
37,5%
37,5%
25%
-
Zembougou-béri
-
100%
100%
100%
-
Source : Résultats d’enquête, 2005 La fin de la saison pluvieuse et le début de la saison sèche constituent une période de pointe pour les travaux de préparation des parcelles. Le maraîcher étant occupé sur le site situé en zone haute de versant ne peut pas au même moment effectuer ces travaux. C’est l’une des raisons pour lesquelles la MOST est principalement utilisée pendant cette période et pour des activités spécifiques. Mais, on peut noter que si ces activités sont limitées au défrichement et à la confection des planches pour le petit et le grand Sabari, il n’en est pas de même pour la Téro où une activité quotidienne comme l’arrosage des billons utilise une grande part de MOST, ce qui signifie que cet usage n’est pas limité aux tâches ponctuelles comme pour les autres sites. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que les agriculteurs (75%) de ce site soient occupés à effectuer les récoltes qui débutent avec la fin de la saison pluvieuse et s’étalent jusqu’au mois de février de l’année suivante pour les tardifs ; ou bien que les métiers qu’ils exercent (37,5%) parallèlement à leurs activités maraîchères ne leur en donnent pas suffisamment le temps. Cette période correspond également à celle des activités scolaires pour la main d’œuvre familiale. Elle est partiellement disponible disponible en ce moment. moment. Ces raisons pourraient pourraient justifier le recours à la MOST pour des activités permanentes. En En outre, le maraîchage constitue une activité principale seulement pour 18,75% d’entre eux. Les salaires sont discutés entre les ouvriers et les maraîchers et ceux-ci sont rémunérés à la journée de travail pour le défrichement ou bien à la tâche (confection des planches, arrosage, sarclo-binage) à raison de 100 100 à 200FCFA 200FCFA pour la confection d’une planche planche si la terre est difficile à travailler ; 75FCFA par planche pour l’arrosage si la saison sèche est bien installée sinon c’est 25FCFA.
61 En raison de l’exploitation continue du sol à Zembougou-béri, l’usage de la MOST est régulier. Il y existe une main d’œuvre salariée utilisée de manière permanente. Deux autres cas ont été répertoriés : l’un pour le grand Sabari et l’autre pour la Téro. Pour le site de Zembougou-béri, cette main d’œuvre est utilisée annuellement alors qu’elle périodique et limitée à la saison passée dans le bas-fond pour les autres. Ce type d’ouvrier effectue toutes les activités. Il n’y a aucun accord préalable sur les salaires à recevoir. Ils dépendent uniquement du chef d’exploitation. Ce dernier assure quotidiennement les repas de l’ouvrier sur les lieux du travail. Leur rémunération se fait à la sortie du bas-fond pour pour les saisonniers et annuellement pour le troisième site. La taille des exploitations maraîchères permet de les considérer comme des micro-entreprises qui sont dans l’informel. En aucun cas, le salaire de cette main d’œuvre ne peut donc être considéré comme une charge fixe lorsqu’on se réfère à leurs conditions de paiement. 6.3. Capital
6.3.1. Capital de départ Le capital nécessaire pour le démarrage des activités a été acquis à partir des fonds personnels résultant des occupations antérieures pour 58,33% des exploitants ; 100% pour les hommes du petit Sabari et 73,68% pour ceux du grand. Ce n’est pas la même chose qui a été observée au niveau de la Téro. Sur ce site, seulement 31,25% ont fait recours à leurs fonds propres ; 37,5% ont bénéficié de l’aide des maraîchers installés qui leur ont fourni des semences ou encore 25% pour des semences et du matériel. Au moment de leur installation, certains maraîchers ne possèdent pas de matériel notamment les arrosoirs. Ils en empruntent à leurs collègues ou bien arrosent avec des calebasses. Les semences de cultures traditionnelles peuvent leur être fournies ou encore, les spéculations concernées sont mises en place avec les cultures vivrières dans les champs et les semences seront récoltées et conservées pour le maraîchage en saison sèche dans le bas-fond. Pour ce qui est des cultures exotiques, il existe également des prêts de matériel. Les exploitants dans ce cas ont généralement débuté avec des cultures peu exigeantes et de cycle de courte durée telles que la laitue et le haricot vert dont les revenus ont permis d’acquérir peu à peu tous les intrants nécessaires.
62 Dans tous les cas, il n’y a pas eu d’enrichissement préalable avant le début de l’activité maraîchère, ce dont témoigne le tableau n°17 qui présente la situation professionnelle des maraîchers avant leur installation. Tableau n° 17: Situation professionnelle des maraîchers avant leur installation Sites
Petit Sabari
Grand Sabari
Téro
Zembougou-béri Moyenne
Petits métiers
36,36%
21,05%
37,5%
100%
33,33%
Apprentissage
36,36%
5 ,26%
6,25%
-
12,5%
Agriculture
27,27%
57,89%
81,25%
-
56,25%
Sans emploi
9,09%
21,05%
-
-
10,41%
Source : Résultats d’enquête, 2005 Petits métiers =transport, menuiserie, maçonnerie, commerce, etc. Ce tableau permet d’observer que les activités professionnelles des maraîchers avant leur installation
sont
par
ordre
d’importance
l’agriculture,
les
petits
métiers
et
l’apprentissage.10% sont sans emploi. L’agriculture exercée par la majorité des maraîchers est destinée prioritairement à la consommation familiale même si une partie est vendue. En outre, les ménages Yom qui constituent la principale ethnie de cet échantillon vivent avec la famille élargie, c’est-à-dire, parents, oncles, frères et sœurs. L’agriculture est gérée par le chef de la concession, c’est lui qui reçoit toutes les recettes provenant de la vente des produits agricoles et les redistribue. Le maraîchage constitue par conséquent pour les enfants dépendants, mêmes mariés, la seule source de revenus autonome dont ils peuvent librement disposer et souvent la principale selon 91,66% des enquêtés. 6.3.2. Accès à l’équipement Moustier et Ofouémé-Berton (1995) distinguent trois types d’outillage. Mais, contrairement à leur rangement, nous avons ajouté les machettes et les dabas au matériel de base au lieu de les considérer comme un matériel complémentaire car à notre avis, ces outils sont particulièrement nécessaires pour les travaux d’ouverture dans les bas-fonds. En outre, les bottes ont été ajoutées à l’outillage complémentaire à cause de la présence de l’eau et des hautes herbes à la fin de la saison des pluies qui peuvent causer des blessures et ralentir ainsi le travail. Le tableau n°18 présente les types d’outillage utilisés par les maraîchers de Djougou.
63 Tableau n°18 : Equipement maraîcher Sites
Petit Sabari
Grand
Kilir
Téro
Homme
Femme
Sabari
Outillage de base
100%
0
100%
Outil Outillag lagee comp complém lémen entai taire re
100% 100%
0
78,9 78,94% 4% 83,3 83,33% 3% 18,7 18,75% 5%
Outillage
0
0
5,25%
Zembougou -béri
100%
100%
0
0
100% 100% 100% 0
de performance Source : Résultats d’enquête, 2005 Les trois catégories de matériel utilisé par les maraîchers sont les suivantes selon le tableau n° 18 : - l’outillage de base composé de houe, d’arrosoir, de machette et de daba. Ils sont utilisés par tous les maraîchers. Les femmes du petit Sabari ne sont propriétaires d’aucun matériel de travail. L’équipement de leurs époux et beau-père est mis à leur disposition ; - l’outillage complémentaire permet au maraîcher de maximiser sa force de travail. Il s’agit de la pelle, de la binette, du râteau et des bottes. La pelle est utilisée pour aménager les puisards, le râteau pour affiner la confection des planches et la binette pour ameublir le sol au pied des plants, tout en sarclant. Il s’agit pour ce dernier instrument d’une machette usée qui ne peut plus jouer correctement son rôle ou d’une barre de fer reconvertie par un ferrailleur. Rares sont les maraîchers qui en possèdent une de véritable. On peut noter que de tous les sites, Téro est celui où les maraîchers possèdent le moins un outillage complémentaire, ce qui pourrait exprimer les itinéraires techniques de cultures vivrières qui sont utilisées pour les spéculations maraîchères (légumes traditionnels, plantation sur billons, nombreuses associations) à cause de leur adaptation relativement facile aux conditions locales. - l’outillage de performance est un matériel d’utilisation complexe qui élimine d’emblée la majorité des maraîchers. Il s’agit de la possession de pulvérisateur, de poudreuse, de motopompe, etc. Pour notre cas, un seul maraîcher sur les 48 dispose d’une pompe Naguèzè. Les lieux d’approvisionnement en ces matériels sont les marchés, les ferrailleurs qui produisent des outils de fabrication artisanale (cas des binettes). D’une manière générale, cet
64 outillage a plusieurs provenances (Ghana, Nigéria) et leurs lieux de vente ne sont en fait que des points de redistribution. 6.3.3. Accès aux intrants Accès à la matière organique
La matière organique utilisée par tous les maraîchers est relative : -à
la bouse de vache provenant soit de l’abattoir de Djougou, principal lieu
d’approvisionnement, soit des parcs à animaux existant dans la ville (Kilir, Batoulou) ou dans les campements Peulh (quartier Gah et villages environnants). Elle peut être transportée par camion pour ceux qui peuvent en louer. Mais, elle est plus souvent transportée à l’aide d’un pousse-pousse loué également ou encore avec le moyen de déplacement propre du maraîcher (engin, bicyclette) ; -aux fécès de mouton recueillis chez les éleveurs. L’utilisation de la bouse de vache s’effectue surtout en saison sèche, très peu en saison pluvieuse à cause de l’action de l’eau qui la transforme en boue. Cette bouse de vache est facilement accessible aux maraîchers de la Téro dont le site est à proximité de l’abattoir. Les autres sont obligés de parcourir de longues distances pour espérer en trouver ou bien d’être présents dès les premières heures de la matinée. A cause de la forte demande, les conflits sont fréquents entre les l es maraîchers lors du ramassage ; ce qui fait fa it dire à l’un l ’un d’entre eux: « En saison sèche, l’abattoir ressemble à une maison bien entretenue tant le balayage de la bouse de vache qui se fait quotidiennement la rend propre ». Pour cette raison, certains maraîchers des sites éloignés procèdent au stockage des fécès de mouton en saison des pluies qui seront utilisés en saison sèche. Les fécès de mouton sont vendus par les enfants des éleveurs aux maraîchers sur leurs lieux de travail en saison sèche. En saison pluvieuse, ces maraîchers balaient eux-mêmes et ramassent les fécès de mouton chez les éleveurs. Dans ce cas, la contre-partie financière n’est pas obligatoire mais elle existe. Certains maraîchers agriculteurs procèdent à des échanges avec des éleveurs : des tiges de manioc par exemple contre les fécès de mouton. On note une certaine préférence des maraîchers par rapport à ces deux types de matière organique. Préférences liées à la qualité et à la disponibilité. En effet, bien qu’ils utilisent la
65 bouse de vache, les maraîchers maraîchers de la Téro préfèrent les fécès de mouton mouton à la bouse de vache à cause de sa richesse en urée. Par contre, les maraîchers ayant installé les cultures exotiques préfèrent la bouse de vache car les fécès de mouton brûlent les jeunes plants. Mais, la longueur du trajet et le temps pour aller ramasser la bouse de vache si elle est disponible font qu’ils sont obligés d’utiliser les fécès de mouton mais à un stade de développement plus avancé. Les engrais chimiques restent alors le dernier recours pour ceux qui ne peuvent pas avoir accès à la matière organique. Accès aux engrais chimiques
L’engrais minéral est utilisé sur tous les sites et par tous les producteurs en proportions variables. Tableau n°19 : Utilisation de l’engrais chimique Sites
Petit Sabari
Grand Sabari
Téro
Zembougou-béri
Quantités (kg/ha)
90,36
61,47
319,18
548,7
Proportions de
54,54%
26,31%
93,75%
100%
maraîchers Source : Résultats d’enquête, 2005 Le tableau n°19 montre que la majorité des maraîchers (58,33%) a utilisé de l’engrais chimiques pour la campagne 2004-2005. Cependant, la proportion reste faible pour le grand Sabari, ainsi que la quantité moyenne appliquée. L’explication pourrait provenir du fait qu’étant en aval par rapport aux autres sites, le grand Sabari reçoit périodiquement des alluvions qui rendent le sol fertile lors du retrait des eaux. Le maraîchage sur ce site s’apparente donc à une activité de décrue. Les quantités utilisées sont importantes pour la Téro, ce qui pourrait traduire une culture intensive du piment et des légumes-feilles traditionnels. Pour ce qui est du quartier Zembougou-béri, la permanence de l’activité maraîchère sur ce site explique la quantité élevée d’engrais utilisé. Deux principaux types d’engrais minéral sont utilisés : le NPK et l’urée ou un mélange des deux. Le NPK est appliqué en fumure de fond au moment du repiquage pour le chou et le piment ainsi que lors du semis des légumes–feuilles. L’urée quant à elle se met au moment
66 de la floraison pour le piment ou de la formation de la pomme pour le chou. Les légumesfeuilles locaux en bénéficient surtout au semis ou au repiquage. Le principal lieu d’approvisionnement en engrais chimique est l’Union Communale des Producteurs (UCP). A l’arrivée à l’UCP (juillet-août) des intrants destinés à la campagne cotonnière, certains maraîchers effectuent des réserves, particulièrement les maraîchers agriculteurs en achetant des sacs d’engrais. En dehors de cette période, des quantités fractionnées sont achetées aux producteurs de cultures vivrières ou de coton ou encore au marché où elles sont revendues librement. Parce qu’ils n’utilisent pas de grandes quantités, ce mode d’acquisition est dominant sur les sites du petit et du grand Sabari. Ce mode est aussi utilisé pour l’achat des pesticides. Accès aux pesticides
Les pesticides utilisés sont destinés en priorité au traitement du chou pour les cultures exotiques et à celui des légume-feuilles et du piment pour les cultures traditionnelles. Bien qu’une majorité de maraîchers déclare utiliser des solutions à base de neem pour les traitements, de nombreux produits chimiques, aux noms inconnus, d’origines diverses circulent entre eux. Ils sont vendus soit au marché, soit par des commerçants ambulants venus du Ghana, soit par des commerçantes béninoises qui se rendent au Burkina-Faso ou enfin par une relation familiale. Quelques noms de ces produits sont : le Décis12-EC qui vient du Burkina-Faso ; Doctor China Powder, un insecticide à usage domestique, à base de Cyperméthrine, vendu au marché et utilisé pour le chou. Photon°3 :Un insecticide du cotonnier à base d’endosulfan utilisé pour le maraîchage
Photo : Ghislaine SIMENI, 2005
67 D’après les maraîchers, le Décis 12-EC est le seul produit qui soit efficace. Mais son coût est élevé : 2500FCFA la boîte de 100ml qui n’est souvent pas correctement remplie. Le recours aux produits destinés à traiter le coton est effectué dans ce cas, puisqu’ils sont moins onéreux. Les produits sont obtenus directement à l’UCP si le maraîcher y possède des relations ou par l’intermédiaire d’un producteur de coton. Les produits vendus par l’UCP comprennent également le Décis 12-EC ainsi que de l’endosulfan (Cotalm). Accès aux semences
Trois types de semences sont distingués : - les semences de type importé : carotte, chou, aubergine européenne, poivron ; -
les semences de type local : grande morelle, crin-crin, amarante, oseille de Guinée,
aubergine africaine, piment, tomate ; - les semences de type importé mais reproduites localement : laitue, haricot vert. Les provenances des semences d’origine européenne sont nombreuses : Parakou, Cotonou, Ghana, Burkina-Faso, Niger. Elles sont acheminées par les commerçants (Burkina-Faso), les transporteurs (Niger) ou encore par les maraîchers eux-mêmes. Un représentant de la firme semencière Tropicasem ayant un point point de vente à Parakou est domicilié à Djougou. Mais en l’absence de conditionnement adéquat, les semences se détériorent et les maraîchers utilisent actuellement des sources d’approvisionnement informelles pour en obtenir. Les semences de chou en provenance du Ghana sont jugées de meilleure qualité. Pour ce qui est des semences d’origine locale, les points d’approvisionnement sont notamment les marchés où les fruits sont achetés par les maraîchers ; les graines sont ensuite séchées et utilisées comme semences. Celles de crin-crin, d’amarante, de grande morelle, de laitue et de haricot vert sont reproduites sur place. Photo n°4 : Quelques semences améliorées utilisées pour le maraîchage
68 Accès à l’eau
Les bas-fonds où se concentre l’activité maraîchère sont traversés par la rivière Sabari qui s’assèche totalement en période d’étiage et la rivière Téro qui s’assèche partiellement. Malgré l’existence de puits aménagés sur le petit et le grand Sabari, la distance entre ces ouvrages et les parcelles d’une part ; le temps nécessaire pour y puiser de l’eau et les conflits entre producteurs pour pouvoir bénéficier de la plus petite lame d’eau qui peut s’y trouver d’autre part, obligent les maraîchers à réaliser des puits sans margelles ou céanes dans le lit ou sur les berges de la rivière. Ces céanes ne durent que le temps de la saison sèche et sont continuellement vidées de leur sable autant de fois que l’eau vient à manquer. La même situation se rencontre sur les berges de la Téro, ce qui n’est pas le cas pour Zembougou-béri. En effet, l’achat de l’eau d’arrosage à la Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) constitue la seule source d’approvisionnement en eau en saison sèche pour les maraîchers de ce site. Ce qui explique la quasi-inexistence de cette activité en cette période alors qu’elle est plus intense en saison pluvieuse. L’arrivée des pluies incite les maraîchers à quitter les bas-fonds et à installer leurs parcelles sur des zones hautes de versant. Si elle est immédiate pour certains, ce n’est pas le cas pour l’ensemble car cette période coïncide avec le début des travaux champêtres pour les agriculteurs. Pour ces derniers, les cultures maraîchères seront mises en place lorsque la saison pluvieuse sera bien installée, ce qui permettra de ne pas y consacrer du temps pour l’arrosage. Le retard observé pour le démarrage des opérations maraîchères en saison pluvieuse s’explique également par la concurrence qui pourrait exister entre l’eau de boisson et l’eau d’arrosage. En effet, les parcelles en cette période étant situées sur les zones hautes de versant, la nappe phréatique a un niveau encore assez faible au début de la saison pluvieuse. Il y a en conséquence un besoin d’utiliser l’eau du puits pour l’irrigation des cultures qui est par ailleurs utilisée pour la boisson. Cette situation a souvent engendré des conflits entre les maraîchers et leurs familles. Ce cas de figure s’observe notamment pour les cultures exotiques qui sont entretenues de la même manière quelle que soit la saison.
69 Les facteurs de production, associés aux principales spéculations et aux caractéristiques socio-démographiques des exploitants maraîchers permettent de réaliser la typologie suivante. 6.4. Typologie des systèmes systèmes de cultures cultures maraîchères maraîchères
Les typologies rencontrées dans la littérature suggèrent deux principaux critères qui permettent de différencier les systèmes de cultures maraîchères. Ce sont : la source d’approvisionnement en eau qui distingue les cultures pluviales, de bas-fonds, irriguées et de décrue pour Tiamiyou (1995), Mbaye et Renson (1997) et PADSA (2001) et des systèmes similaires sur les bords du fleuve Niger Niger décrits par Tiamiyou Tiamiyou et Sodjinou Sodjinou (2003); et le critère de l’analyse financière pour Singbo et al. (2004). On peut noter que ces paramètres permettent de caractériser à une échelle géographique plus importante que la ville ou la Commune, les systèmes de cultures semblables rencontrés dans plusieurs régions. Ces typologies ne peuvent être appliquées à la ville de Djougou car dans cette optique, on n’obtiendrait que le système de cultures de bas-fonds en saison pluvieuse et le système de cultures semi-pluvial et semi-irriguées en saisons sèche et pluvieuse pour le premier critère et des systèmes moyennement extensifs pour le second. Des critères plus spécifiques permettraient de mieux appréhender les différences qui pourraient exister entre les systèmes de cultures. En procédant par élimination avec les différents paramètres de Moustier et al. (2004), nous avons retenu l’origine locale ou exotique des légumes cultivés comme principal critère de ségrégation. Ainsi, nous distinguons trois systèmes. 6.4.1. Système de cultures traditionnelles Il se caractérise par la présence de légumes locaux, de cycles long et court (piment, crin-crin, grande morelle, amarante, aubergine africaine, tomate, gombo, oseille de Guinée) avec de nombreuses associations. Le mode de plantation est dominé par les billons. Ces exploitations ne sont pas limitées par le foncier. Les maraîchers de ce système sont de jeunes adultes (la moyenne d’âge est de 35 ans). Ils sont mariés pour la majorité: 94% soit 15 maraîchers sur 16. Ce sont tous tous des Yom, originaires de la ville de Djougou Djougou pour 87,5% 87,5% et des arrondissements ruraux : 12,5%. Ils ont des familles nombreuses (la taille moyenne des ménages est 7 personnes) utilisées comme MOF. A cela s’ajoute la MOST. 75% d’entre eux n’ont reçu aucune instruction, les 25%
70 restants ont interrompu leur scolarisation aux études primaires. Ils sont majoritairement animistes, ce qui pourrait expliquer le fait que 94% ne sachent ni lire, ni écrire l’arabe. Ce sont des agriculteurs, le maraîchage ne constitue pas leur principale activité (19%), mais leur principale source de revenu (87,5%). Le nombre moyen d’années d’expérience est de 10. Le niveau de capital de départ est très faible et ne nécessite pratiquement pas d’investissement. L’équipement utilisé est essentiellement un outillage de base. Toutes les spéculations sont vendues sur place en gros et en détail. Le recours à l’achat des intrants s’effectue surtout pour l’engrais. Le type d’arrosage est manuel. Il s’agit des exploitations du site de la Téro soit 33,33% de l’échantillon. Les superficies emblavées sur ce site représentent 36,32% des superficies de l’ensemble soit une moyenne de 1.046 m 2 par exploitant. Photo n°5 : Des billons de crin-crin
Photo : Ghislaine SIMENI, 2005
6.4.2. Système de cultures mixtes Le second système est assez hétérogène où l’on retrouve des exploitations allant d’un système de production apparenté au précédent à un système apparenté à la troisième catégorie. C’est un système de cultures mixtes qui associe la présence des légumes traditionnels (tomate, piment, crin-crin, gombo, amarante, oseille de Guinée, aubergine africaine) avec celle des cultures exotiques (chou, carotte, laitue, haricot vert) chez le même exploitant. Les associations sur le même billon entre ces deux types de cultures sont limitées à la laitue associée aux autres cultures traditionnelles, et elles sont plus nombreuses entre les cultures traditionnelles elles-mêmes. Les planches sont utilisées pour le chou et la carotte. Ce sont également des exploitations de grandes superficies.
71 Les maraîchers ont une moyenne d’âge égale à celle du premier système avec relativement les mêmes caractéristiques pour la situation matrimoniale, la taille des ménages et la nature de la main d’œuvre utilisée. Ce sont à majorité des Yom (68%) et dans une moindre mesure des Dendi (21%), des Peulh et des Fon (5% chacun). La religion musulmane est la principale à être pratiquée et s’ils sont plus alphabétisés en arabe par rapport au premier groupe : 58% (l’animisme restant dominant chez les Yom avec 46% d’alphabétisation) ; 53% n’ont reçu aucune instruction. Cependant, 26% d’entre eux ont eu à poursuivre des études primaires et 21 % ont effectué les études secondaires du premier cycle. Ils sont comme dans le premier système originaires de la ville de Djougou Djougou pour 17 sur 19 d’entre eux. En outre, le nombre nombre d’années d’expérience est le plus élevé des trois systèmes avec une moyenne de 12. Le maraîchage constitue la principale activité pour 63% et surtout, la principale source de revenus : 95%. Le capital de départ provient de la vente des premiers produits maraîchers (tomate) et des recettes issues de l’agriculture. Le chou est transporté à Cotonou pour y être vendu. Le reste est écoulé sur place. L’investissement en intrants concerne particulièrement l’achat des semences pour les spéculations exotiques. L’arrosage est manuel. C’est le grand Sabari qui regroupe ces principales caractéristiques soit 39,58% de l’échantillon, pour 47,2% des superficies, soit une moyenne de 1.145m 2 par maraîcher. 6.4.3. Système de cultures exotiques Il est dominé par la mise en place des légumes de type européen essentiellement (chou, carotte, laitue, haricot vert, poivron, aubergine européenne, concombre) nécessitant un entretien permanent ; ce qui justifierait l’absence d’association. Les superficies occupées par ces cultures sont parmi les plus faibles et l’accès au foncier n’est pas sécurisé puisqu’il est dominé par l’emprunt. Ces maraîchers bénéficient très peu d’une MOF autre que celle du chef d’exploitation car les ménages sont en général de petite taille : 04 personnes pour le petit Sabari et les enfants sont en bas âge. Les maraîchers de cette catégorie sont les moins âgés (34 ans en moyenne). La MOST est utilisée. La diversité ethnique est plus grande avec 38% de Dendi, 23% de Yoruba, 15% de Peulh et dans une moindre mesure des Gourmantché, des Haoussa et des Bariba qui sont représentées chacune par une proportion de 8. Les Yom n’appartiennent pas
72 à cette catégorie. Ils sont majoritairement alphabétisés : 85% mais pas instruits puisque 54% n’ont pas été à l’école. Toutefois, 23 % ont eu à effectuer des études primaires, la même proportion s’appliquant aux études secondaires du premier cycle. C’est le seul système où les femmes effectuent des activités maraîchères soit 23% de l’ensemble des maraîchers du système. Elles sont majoritairement « étrangères » : 67% avec une seule sur les trois qui soit originaire de Djougou. Le maraîchage constitue la principale activité pour 77% des producteurs de ce système et la principale source de revenu pour 12 sur 13. Le nombre moyen d’années d’expérience est de 8. Ce sont des lieux de production de création récente, contrairement aux deux premiers. Le niveau de capital de départ s’appuie sur la vente de cultures non exigeantes (laitue, haricot vert) par lesquelles ils débutent et des profits réalisés grâce aux métiers antérieurs ou effectués parallèlement. L’équipement est constitué d’un outillage de base et d’un outillage complémentaire pour la majorité des maraîchers. Les principales dépenses en intrants concernent les semences, la main d’œuvre salariée et l’engrais. La spéculation la plus importante de ce système est le chou qui est vendu à Cotonou, le reste sur place. L’arrosage est aussi manuel. Ce sont les caractéristiques du petit Sabari et de Zembougou-béri soit 27% de l’échantillon, pour 16,47% 16,47% de l’ensemble des des superficies avec une moyenne de 584m2. Photo n°6 : Des planches de chou
Photo : Ghislaine SIMENI, 2005
73 6.5. Contraintes à la production maraîchère
Elles sont relatives aux opérations culturales et aux différentes spéculations. Pour ce qui est des opérations culturales, le tableau n°20 ci-dessous résume la situation. Tableau n° 20 : Principales contraintes relatives aux opérations culturales Contraintes
Pénibilité du travail : 64,91%
Absence d’outils
Absence
adéquats/performants d’eau en Défri éfrich chem emen entt Plan Planch ches es Arro Arrosa sage ge Sarcl arcloo-
saison
binage
sèche
8,10%
10,81%
67,56%
13,51%
60%
40%
Source : Résultats d’enquête, 2005 Les principales contraintes énumérées par les maraîchers sont par ordre d’importance décroissant selon le tableau n° 20 : la pénibilité du travail liée aux différentes opérations que sont : le sarclo-binage, le défrichement, la préparation des planches et dans une moindre mesure le traitement phytosanitaire et l’engrais. Les contraintes à l’arrosage ont trait à la pénibilité du travail, le manque d’eau en saison sèche, l’absence d’outils appropriés et dans une moindre mesure l’exigence en temps de travail comme indiquées par le tableau n°21. Tableau n°21: Contraintes liées à l’arrosage Contraintes Niveau de
Pénibilité du
Absence d’eau
Absence d’outils
Exigence en temps
travail
en saison sèche
appropriés
de travail
69,44%
22,22%
11,11%
2,77%
contrainte Source : Résultats d’enquête, 2005 La pénibilité des travaux (tableau n°21) liée aux différentes opérations (aménagement des puits, transport de l’eau) relatives à l’arrosage constitue la difficulté majeure pour les maraîchers. Elle est due au manque d’eau consécutif à l’assèchement des rivières, principales sources d’approvisionnement, en saison sèche. En outre, certains maraîchers ne possédant pas le matériel approprié pour l’arrosage soit parce qu’il est vétuste ou parce qu’ils n’en ont pas suffisamment ou pas du tout tout souffrent de cette contrainte.
74 Cette difficulté induit par ailleurs l’emploi par les producteurs d’une main d’œuvre salariée pour assurer l’arrosage notamment sur le site de la Téro où 37,5% de la main d’œuvre salariée temporaire est utilisée à cette fin et celui du quartier quartier Zembougou-béri Zembougou-béri où l’achat et le transport de l’eau de la Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) pour l’arrosage requièrent l’utilisation d’une main d’œuvre conséquente. Tableau n°22: Contraintes liées au sarclo-binage Contraintes
Pénibilité du
Absence de
Exigence en
Concurrence avec les
travail
matériel
temps de travail
activités du chef de
approprié Niveau de
55,55%
22,22%
famille 11,11%
11,11%
contrainte Source : Résultats d’enquête, 2005 Les raisons évoquées pour les contraintes relatives au sarclo-binage sont similaires à celles observées pour l’arrosage, notamment l’absence de matériel approprié. Elles ont surtout été mentionnées par les maraîchers du grand Sabari. Les cultures telles que la tomate, le piment et la grande morelle restent sur les planches ou billons depuis leur repiquage jusqu’à la fin de la saison sans être arrachées. En raison des nombreuses associations qui s’observent autour de ces spéculations, le sarclo-binage pour être effectué convenablement demande du temps, d’où la difficulté éprouvée. L’emploi de la main d’œuvre salariée est l’une des solutions utilisées pour surmonter cette contrainte. La situation des contraintes liées au défrichement s’observe dans le tableau n°23. Tableau n°23 : Contraintes liées au défrichement Contraintes Niveau de
Pénibilité du Absence d’outils Dépenses pour
Présence de déchets
travail
adéquats
la MOST
plastiques sur le site
37,5%
37,5%
12,5%
12,5%
contrainte Source : Résultats d’enquête, 2005 La pénibilité du travail et l’absence de matériel approprié et/ou performant sont les principales contraintes évoquées pour ce qui est du défrichement (tableau n°23). En outre, même si une faible proportion de maraîchers en fait cas (12,5%), c’est l’une des principales
75 activités pour laquelle la main d’œuvre salariée temporaire est employée, ce qui implique des dépenses pour les maraîchers qui ont à se déplacer entre plusieurs sites de production particulièrement au moment de l’ouverture des travaux dans les bas-fonds. Les contraintes relatives à la confection des planches présentent les mêmes caractéristiques que celles du défrichement. Pour ce qui est des intrants : engrais et produit phytosanitaire ; les difficultés sont diverses et associées au manque de moyens financiers (33%), au lessivage de l’engrais chimique au moment de l’arrosage (33%) et à l’absence d’une formation adéquate nécessaire pour l’utilisation de cet engrais (33%). S’agissant des produits phytosanitaires, la contrainte majeure est liée à la disponibilité de produits (75%) et à leur adéquation aux spéculations maraîchères (25%). Les maraîchers utilisent tous les produits qu’ils ont à leur portée quelles que soient leurs origines et l’usage pour lequel ils étaient destinés, pourvus qu’ils soient financièrement abordables. L’utilisation de ces produits a pour pour origine les nombreuses attaques de nuisibles dont sont victimes les différentes spéculations comme l’illustre le tableau n°24. Tableau n°24 : Principales contraintes relatives aux différentes spéculations Cultures
Chou
Crin-crin
Piment
Tomate
Grande morelle
Carotte
Parasites
66,67%
88,23%
85%
100%
100%
7,14%
Semences
33,33%
11,76%
25%
0
10%
25%
Absence d’eau
12,5%
5,88%
5%
0
0
25%
Source : Résultats d’enquête, 2005 Les résultats du tableau n°24 indiquent que plusieurs cultures sont menacées par de fortes pressions parasitaires. Il s’agit de la tomate, de la grande morelle, du piment, du crin-crin et du chou. Les attaques constituent la contrainte majeure à laquelle sont confrontés les maraîchers qui installent ces spéculations. Cette pression parasitaire a plusieurs conséquences : elle limite le nombre de récoltes (tomate, piment) ; déprécie la qualité des légumes-feuilles (crin-crin, grande morelle) qui ne peuvent plus être vendus, compromettant ainsi une augmentation des rendements et par-là des recettes escomptées. Cette contrainte a été déjà mentionnée comme étant la plus importante par Tiamiyou (1995), Mbaye et Renson (1997), Adegbola et Singbo (2001), Singbo et al. (2004) et Zossou (2004) dans le Sud Bénin.
76 La qualité des semences peut également être à l’origine des attaques des nuisibles. L’absence de structure de conditionnement adéquat pour les semences en général et pour les semences d’origine importée en particulier, compromet une conservation durable et le maintien du pouvoir germinatif. En outre, elles sont généralement moins adaptées aux conditions locales sauf effort particulier de sélection des firmes semencières. C’est le cas du chou de variété KK Cross mise au point pour la saison des pluies, alors que c’est la période où il y a engorgement du sol et de fortes chaleurs, facteurs favorisant le développement des parasites. Les semences d’origine locale ne sont pas épargnées des attaques parasitaires. Cependant, Berton et Torreilles (1995) observent que les contraintes parasitaires sont moins importantes pour cette catégorie de légumes car la multiplication des graines par les maraîchers a abouti à un matériel végétal hétérogène qui renforce les caractères de résistance de l’ensemble. Les études sur le piment, réalisées dans le département de l’Alibori et du Borgou par Assogba-Komlan et Azagba (2001) illustrent bien la situation des légumes locaux. Selon ces auteurs, la faiblesse des rendements du piment est due d’une part à la mauvaise qualité des semences issues de plusieurs générations d’auto-production de semences et d’autre part par des techniques culturales restées traditionnelles. La laitue, la carotte, le haricot vert et le gombo font partie des cultures les moins agressées par les attaques de parasites. L’absence d’eau constitue également une contrainte à la production des spéculations. 6.6. Conclusion partielle
L’accès et l’utilisation des ressources de production contribuent à différencier davantage les maraîchers à travers les différents sites et spéculations. Ainsi, les modes de faire-valoir directs s’observent chez les maraîchers qui installent prioritairement les cultures traditionnelles. De même, les superficies exploitées sont importantes dans cette catégorie. Tous les types de main d’œuvre sont utilisés quelle que soit la spéculation mais pour des activités légèrement variables. Le capital de départ a été acquis de manière différente selon que l’on fasse un type de cultures ou un autre. Cependant, il est faible pour l’ensemble. Ce capital se différencie nettement par la suite notamment en terme d’équipement, de quantité d’engrais utilisée et du type de semence. L’utilisation des pesticides se fait pour les deux catégories de spéculations.
77 Cette caractérisation aboutit à l’identification de trois systèmes de production de cultures maraîchères à savoir le système traditionnel, le système mixte et le système exotique. La première hypothèse de notre étude se trouve donc vérifiée. Les contraintes relatives à la production maraîchère sont prioritairement dues à la pénibilité de l’arrosage et à l’attaque des parasites. La deuxième hypothèse est vérifiée.
78 CHAPITRE VII : RENTABILITE DES SYSTEMES MARAICHERS
Le but de cette section est d’évaluer d’une part les coûts investis dans la production et d’autre part les marges obtenues. Cette estimation se fait à travers le calcul des charges variables, des charges fixes et des différentes recettes. Le système et les cultures les plus rémunérateurs doivent être connus à la fin. Quelques aspects de la commercialisation des produits maraîchers à Djougou sont abordés par la suite. 7.1. Rentabilité des systèmes de cultures
7.1.1. Estimation des produits physiques Les produits bruts obtenus au cours des deux saisons de culture sont additionnés pour former la recette totale pour une spéculation. Le tableau n°24 indique les recettes totales moyennes obtenues par les maraîchers dans chaque système. Tableau n°25 : Structure des recettes moyennes en FCFA par système et par hectare Paramètres
Traditionnel
Mixte
Exotique
Moyenne
4.076.823 b
3.797.008b
7.352.093a
Ecart-type
1.367.208
1.896.932
5.936.562
Minimum
2.060.000
733.333
1.957.749
Maximum
6.486.926
6.964.046
17.617.165
Effectif
16
19
13
Source : Résultats d’enquête, 2005 Les chiffres suivis de la même lettre signifient qu’il n’y a aucune différence significative entre eux. D’après le tableau n°25, le système exotique apparaît comme celui ayant la recette moyenne par hectare la plus élevée comparativement aux deux autres. Cette différence est significative au seuil de 5% entre les systèmes mixte et exotique et de 10% entre les systèmes exotique et traditionnel. Ce résultat trouve son explication dans le fait que les spéculations qui constituent le système exotique sont également celles dont les recettes sont parmi les plus élevées (chou et carotte) comme le montre la figure n°4.
79
8000000
n e s e n n e y a o h m / s A e F l a C t o F t s e t t e c e R
7000000 6000000 5000000
Chou Carotte Piment Laitue
4000000 3000000 2000000 1000000 0
Crin-crin Tomate
Figure n°44 : Comparaison entre les recettes moyennes par spéculation La tomate vient en dernière position. Elle contribue minoritairement à l’augmentation du niveau des recettes du système mixte, le piment et la laitue à un niveau supérieur. Le piment est la spéculation qui fournit les recettes les plus importantes au système traditionnel. Les recettes moyennes par hectare sont par ordre d’importance : le chou, la carotte, le piment la laitue, le crin-crin et la tomate. 7.1.2. Estimation des charges opérationnelles Les charges opérationnelles regroupent les coûts de la main d’œuvre salariée temporaire, des semences, de l’engrais, de l’approvisionnement en eau, des pesticides et des remparts. Estimation du coût de la main d’œuvre salariée
La main d’œuvre salariée temporaire est utilisée par tous les systèmes mais pas par tous les maraîchers comme l’illustre le tableau n°26.
4
Les données ayant servi à la réalisation des figures sont en annexe n°1.
80 Tableau n°26 : Structure des dépenses en main d’œuvre salariée (en FCFA/ha) Paramètres
Traditionnel
Mixte
Exotique
Moyenne
90.769
61.442
125.534
Ecart-type
158.639
109.684
115.495
Minimum
0
0
0
Maximum
622.944
429.708
368.132
Effectif
16
19
13
Source : Résultats d’enquête, 2005 La structure des dépenses moyennes en main d’œuvre salariée temporaire du tableau n°25 indique que c’est le système exotique qui exige les coûts les plus élevés. L’explication pourrait découler du fait que les activités pour lesquelles cette main d’œuvre est employée sont des opérations pénibles, qui requièrent de laborieux efforts physiques. Les salaires élevés versés aux ouvriers en sont la conséquence. Par ailleurs, la permanence des activités maraîchères concernant les cultures exotiques sur le site de Zembougou-béri expliquerait les coûts élevés de ces spéculations par rapport aux légumes traditionnels dont la culture n’est pas permanente avec des coûts moins importants. Le test t de Student révèle qu’il n’y a aucune différence significative entre les systèmes. La figure n°5 présente les coûts moyens de la main d’œuvre salariée associée aux différentes spéculations.
n i a a h m / a A l F e C d F s n n e e e y é o i m r a x l a u s a e t r o v t s u t e û ' o o d C
140000 120000 100000 80000 60000 40000 20000 0
carotte chou laitue crin-crin piment tomate
Figure n°5 : Comparaison entre les coûts de la main d’œuvre salariée temporaire par spéculation
81 Comme les maraîchers des autres sites, ceux de la Téro utilisent la main d’œuvre salariée pour des activités spécifiques. Ils se caractérisent par l’utilisation de cette main d’œuvre pour une activité permanente qui est l’arrosage. Ce qui pourrait justifier les coûts moyens élevés par rapport à ceux du système mixte. En outre, les actifs maraîchers salariés sont le plus souvent des enfants ou des adolescents (la moyenne d’âge de la MOST est de 13 ans sur le site de la Téro, 19 pour le grand Sabari et 30 pour le petit). Les salaires versés sont donc faibles comparés à ceux pratiqués ailleurs. Estimation des coûts de semences
Les semences d’origine locale sont auto-produites par les maraîchers mais, les quantités ne sont pas suffisantes pour satisfaire la demande. Ainsi, elles sont également achetées comme les semences d’origine importée. Tableau n° 27: Structure des dépenses en semences en FCFA/ha Paramètres
Traditionnel
Mixte
Exotique
Moyennes
26.836 c
80.396b
311.603a
Ecart-type
31.168
54.796
297.279
Minimum
0
0
119.061
Maximum
97.561
163.644
1.129.178
Effectif
16
19
13
Source : Résultats d’enquête, 2005 Le tableau n°27 indique que c’est le système exotique qui engage les investissements les plus importants pour les semences. Les cultures de ce système exigent des semences d’origine importée qui doivent être achetées ailleurs et acheminées à Djougou. Leurs prix d’achat sont parmi les plus élevés. En outre, en raison des cycles relativement courts (deux à trois mois après repiquage ou semis), elles sont installées plusieurs fois, ce qui augmente d’autant les dépenses à effectuer. Ce sont également les semences de légumes exotiques qui contribuent à l’augmentation du coût moyen des semences dans le système mixte, étant donné que parmi les semences de cultures traditionnelles, seules les semences de tomate sont achetées. En effet, l’achat des semences constitue la principale activité pour laquelle les maraîchers font recours à un
82 emprunt (tableau n°28). L’analyse de variance des trois moyennes et le test t de Student donnent une différence significative au seuil de 1% aussi bien entre les systèmes mixte et traditionnel d’une part qu’exotique et mixte d’autre part. Tableau n° 28: Sources de financement des activités maraîchères Sources de financement
Pépinière (semences)
Défrichement
Arrosage
Engrais
Fonds propres
72,72%
100%
83,33%
88,23%
Emprunt
27,28%
0
16,67%
11,77%
Source : Résultats d’enquête, 2005 La figure n°6 permet de comparer les coûts de semences par spéculation.
n e s e c n e m e s e a d h s / n A e y F o C m F x u a t o t s t û o C
300000 250000 200000 150000 100000 50000 0
Chou Carotte Laitue Crin-crin Tomate Piment
Figure n°6 : Comparaison entre les coûts de semences par spéculation La carotte et le chou sont les cultures pour lesquelles les dépenses en semences sont les plus importantes à cause de de leur origine importée. Pour ce qui qui est de la laitue, malgré le fait qu’elle soit reproduite par les maraîchers, la courte durée de son cycle (un mois après repiquage) lui permet d’être mise en place tout au long de la saison, ce qui exige des achats réguliers de semences. Dans le système traditionnel, c’est le crin-crin qui a les coûts de semences les plus importants. La situation de ce légume s’apparente à celle de la laitue avec de nombreux semis et une durée de cycle très courte. Le piment une fois installé, comme la tomate, demeure sur les parcelles jusqu’à la fin de la saison. Leurs coûts en semences sont donc faibles.
83 Estimation des coûts en engrais
Le recours à l’achat de l’engrais est effectué par la majeure partie des maraîchers. Cependant, les coûts ne sont pas identiques pour tous les systèmes. Tableau n°29: Structure des dépenses en engrais en FCFA/ha Paramètres
Traditionnel
Mixte
Exotique
Moyenne
114.010 a
25.008b
76.372
Ecart-type
65.697
41.819
130.373
Minimum
14.831
0
0
Maximum
263.415
149.589
468.127
Effectif
16
19
13
Source : Résultats d’enquête, 2005 Les dépenses les plus importantes pour l’obtention de l’engrais sont réalisées par les producteurs du système traditionnel (surtout le piment et le crin-crin) comme l’indique le tableau n°29. Au moment de la mise en place de ces cultures, le NPK est apporté en fumure de fond et l’urée au moment de la floraison pour le piment seul. En outre, pour chaque nouveau semis de crin-crin, le NPK est apporté aux plants. Par conséquent, les coûts élevés en engrais s’observent dans ce système. La différence entre les moyennes est significative au seuil de 1% entre les systèmes mixte et traditionnel. Le coût relativement important en engrais du système exotique est imputable au site Zembougou-béri où la production est continue comme l’illustre le tableau n°29. En effet, les coûts moyens en engrais donnent 29.294FCFA/ha et 395.296FCFA/ha respectivement pour le petit Sabari et pour Zembougou-béri alors qu’ils sont de 76.372FCFA/ha pour le système exotique. Tableau n° 30 : Coûts d’engrais par site en FCFA par hectare Sites
Petit Sabari
Grand Sabari
Téro
Zembougou-béri
Coûts
29.294
19.308
110.777
335.295
Source : Résultats d’enquête, 2005
84
120000
s i a r g 100000 n e ' d a 80000 s h n / e y A o F 60000 m C x F u n a e 40000 t o t s t 20000 û o C
0
Crin-crin Chou Piment Laitue Carotte Tomate
Figure n°7 : Comparaison entre les coûts d’engrais par spéculation La figure n°7 permet de comparer les coûts d’engrais par culture. Elle montre que ces derniers sont élevés pour le crin-crin, le chou et le piment. Pour les mêmes raisons que celles évoquées précédemment, la laitue se retrouve une situation semblable à celle du crin-crin. Toutefois, pour ce qui est du type d’engrais, d’engrais, c’est uniquement de la fumure organique qui qui est épandue pour cette spéculation ainsi que pour la carotte. Les autres cultures bénéficient des deux types d’engrais. D’une manière générale, les dépenses en engrais sont plus importantes en saison sèche qu’en saison pluvieuse (tableau n°31) parce que dans ce dernier cas, les exploitants jugent les terrains situés près des logements plus fertiles. Ensuite, l’intensité des pluies conduit au lessivage de l’engrais minéral et enfin, l’approvisionnement en bouse de vache est difficile au cours de cette saison. Tableau n°31 : Coûts moyens par hectare en engrais (organique et minéral) en saisons sèche et pluvieuse (FCFA/ha) Systèmes
Traditionnel
Mixte
Exotique
Saison sèche
137.669
18.861
108.509
Saison pluvieuse
56.418
30.919
52.852
Source : Résultats d’enquête, 2005 Les maraîchers du système mixte bénéficient des alluvions qui rendent fertile le grand Sabari après le retrait des eaux. L’engrais est donc faiblement utilisé sur ce site en saison sèche.
85 Estimation des coûts de l’approvisionnement l’approvisionnement en eau et en pesticides
Bien que l’absence d’eau et les attaques de parasites constituent les principales contraintes à la production des légumes, les maraîchers investissent relativement moins pour ces deux intrants. Tableau n° 32: Structure des dépenses pour l’approvisionnement en eau en FCFA/ha Paramètres
Traditionnel
Mixte
Exotique
Moyenne
754
0
7.810
Ecart-type
3.014
0
28.161
Minimum
0
0
0
Maximum
12.057
0
101.534
Effectif
16
19
13
Source : Résultats d’enquête, 2005 Les coûts moyens élevés pour l’approvisionnement en eau en ce qui concerne le système exotique (tableau n°32) sont uniquement dus à l’achat de l’eau d’arrosage à la SONEB par les maraîchers du site Zembougou-béri en saison sèche. Le coût de l’irrigation se fait ressentir au niveau du coût de la main d’œuvre salariée. Ainsi, l’arrosage manuel salarié uniquement effectué sur les sites de la Téro (système traditionnel) et de Zembougou-béri (système exotique) constitue respectivement 33% et 39% des coûts de la main d’œuvre salariée en saison sèche. Aucune différence significative n’est révélée entre les coûts du tableau n°32. D’une manière générale, les puisards satisfont avec beaucoup de difficultés la demande en eau. Tableau n°33 : Structure des dépenses en pesticides en FCFA/ha Paramètres
Traditionnel
Mixte
Exotique
Moyenne
10.142
13.212
42.877
Ecart-type
13.449
24.641
83.331
Minimum
0
0
0
Maximum
40.388
84.005
301.091
Effectif
16
19
13
Source : Résultats d’enquête, 2005
86 Le tableau n°33 montre que le système exotique a les coûts les plus importants en pesticides comparativement aux systèmes mixte et traditionnel. Les pesticides sont utilisés pour traiter les spéculations confrontées aux fortes pressions parasitaires que sont le chou (système exotique), le chou et le piment (système mixte), le piment et le crin-crin (système traditionnel). Le tableau n°34 indique que c’est le chou qui exige les dépenses les plus importantes pour les achats de pesticides. Ainsi, la présence de chou dans les exploitations des systèmes exotique et mixte est un paramètre important conditionnant l’utilisation des pesticides parce que c’est la seule spéculation d’origine exotique qui exige ces dépenses. Ce résultat est rejoint celui de Zossou (2004) qui indique que la présence du chou dans l’exploitation est l’un des motifs pour lesquels les pesticides sont utilisés. Les coûts moyens par hectare relatifs à l’approvisionnement en eau et en pesticides sont présentés dans le tableau n°34 cidessous. Tableau n°34 : Estimation des coûts coûts totaux moyens pour l’arrosage et les pesticides en FCFA/ha Intrants
Cultures
Traditionnel
Mixte
Exotique
Irrigation
Piment
754
0
-
Crin-crin
0,1
0
-
Laitue
-
0
10.167
Carotte
-
0
22.828
Chou
-
0
7.215
Systèmes
754
0
7.810
Piment
10.208
36.430
-
Crin-crin
10.377
0
-
Tomate
-
3.079
-
60.808
53.043
13.212
42.877
Pesticide
Chou Systèmes
Source: Résultats d’enquête, 2005
10.142
87 Estimation des coûts des remparts
Les remparts sont des clôtures que les maraîchers érigent pour protéger leurs cultures des animaux en divagation et des vols. Ces constructions, réalisées à l’aide des chaumes de maïs, mil et sorgho, achetées par les maraîchers, sont présentes aussi bien en saison pluvieuse qu’en saison sèche. Tableau n°35 : Structure des dépenses pour la construction des remparts en FCFA/ha Paramètres
Traditionnel
Mixte
Exotique
Moyenne
3.317b
5.336
22.730 a
Ecart-type
9.797
19.462
33.683
Minimum
0
0
0
Maximum
36.721
84.005
97.339 97.339
Effectif
16
19
13
Source : Résultats d’enquête, 2005 Les coûts élevés de rempart dans le système exotique traduisent les soins que les maraîchers de ce système apportent à la protection de leurs cultures. Cependant, on peut en dire de même à propos des autres systèmes car les maraîchers étant agriculteurs, il n’est pas nécessaire pour eux de recourir à l’achat des bottes de tiges de céréales pour construire leurs clôtures. Il existe une différence significative au seuil de 5% entre les coûts moyens des systèmes mixtes et traditionnel. En moyenne, le système exotique a les charges variables les plus élevées soit 586.925FCFA/ha, ses principaux postes de dépenses sont les semences (53%), la MOST (21%), l’engrais (13%) et dans une moindre mesure les pesticides (7%), les remparts (4%) et l’eau (1%). Le système traditionnel vient en deuxième position avec 245.829FCFA/ha. Il a pour principaux postes de dépenses l’engrais (46%), la MOST (37%), les semences (11%) et minoritairement les pesticides (4%), les remparts (1%) et l’eau 0%. Pour le système mixte, les dépenses moyennes sont de 185.395FCFA/ha. Les semences (43%), la MOST (33%) et l’engrais (13%) constituent ses postes d’achat les plus importants. Les dépenses minimales s’observent au niveau des pesticides (7%) et des remparts (3%). La charge variable moyenne du système exotique présente une différence significative avec les autres au seuil de 5%. La figure n°8 présente les coûts variables entre les différentes spéculations.
88
500000 a s h n / e y A o F m C x F n u a e t s o e t l s t b a û i o r a C v
400000 300000 200000 100000 0
chou carotte laitue crin-crin piment tomate
Figure n°8 : Comparaison entre les coûts variables par spéculation 7.1.3. Estimation des marges brutes Les marges brutes se déduisent de la différence entre les recettes totales et les coûts variables. Tableau n°36 : Structure des marges brutes moyennes des différents systèmes en FCFA/ha Paramètres
Traditionnel
Mixte
Exotique
Moyenne
3.830.995 b
3.611.613b
6.765.607a
Ecart-type
1.258.056
1.801.660
5.786.435
Minimum
1.864.667
688.889
1.680.536
Maximum
6.021.138
6.521.438
16.911.350
Effectif
16
19
13
Source : Résultats d’enquête, 2005 D’après le tableau n°36, le système exotique est celui qui induit les marges brutes les plus importantes. Le système mixte possède la marge la plus faible. Ce résultat découle des marges brutes obtenues des différentes spéculations qui composent ces systèmes. On note que la marge brute minimale du système traditionnel est inférieure à celle du système exotique. Ce résultat pourrait signifier qu’avec des coûts faibles, les coûts engagés par un maraîcher du système traditionnel génèrent des recettes plus que proportionnelles, plus importantes comparées à celles du système exotique. On observe une différence significative
89 à 5% entre les systèmes mixte et exotique tandis que le seuil est à 10% entre les systèmes exotique et traditionnel.
n e s e n n e y a o h m / A s e F t C u r F b s e g r a M
7000000 6000000 5000000 4000000 3000000 2000000 1000000 0
chou carotte piment laitue crin-crin tomate
Figure n°9: Comparaison entre les marges brutes par spéculation. Comme pour les recettes, la tomate a une marge brute moyenne par hectare inférieure à celles du piment, de la laitue et du crin-crin, elle affiche la plus petite des marges brutes. Les faibles niveaux d’intrants (engrais, pesticides, semences) qui lui sont apportés induisent de faibles rendements. C’est la spéculation qui présente les charges opérationnelles minimales. Une étude du l’IITA (2002b) a montré que le profit réalisé pour cette culture est de 2.497.250FCFA/ha au Bénin dans un système similaire. Par conséquent, les conditions de production de la tomate à Djougou ne sont pas performantes. En outre, étant un produit très périssable particulièrement en saison des pluies en raison de la forte teneur en eau pendant cette période, elle est bradée par les maraîchers. La production étant importante, en terme de superficies occupées, les surproductions saisonnières engendrent des bas prix. De toutes les cultures exotiques, le chou est la spéculation ayant la marge brute la plus importante avec un investissement important en intrants également. Cultivés sur de petites superficies comparativement aux cultures traditionnelles (piment, crin-crin) en particulier, les choux fournissent des rendements très élevés à l’aide d’un système rendu intensif avec l’utilisation de l’engrais chimique et des pesticides. Cependant, cette relative intensification peut encore être améliorée et par conséquent les marges brutes. En effet, l’étude réalisée par le l’IITA (2002) mentionne que le système de chou le plus rentable au Bénin est celui qui est basé sur l’utilisation de la motopompe pour le système d’irrigation et le traitement des
90 parasites à l’aide des biopesticides tels que le Dipel ou le Biotit, ce qui n’est pas le cas dans les systèmes rencontrés à Djougou. Le piment se distingue également parmi les cultures traditionnelles avec une situation avantageuse par rapport à la laitue, Cette spéculation prend de plus en plus d’importance et sa présence se généralise dans tous les systèmes en raison des possibilités d’exportation. Mais à cause des maladies dues aux attaques d’insectes, les producteurs ne bénéficient pas pleinement des investissements fournis lors de sa mise en place. En définitive, le classement au niveau de la marge brute place le chou en tête des cultures, ensuite la carotte, le piment occupe la troisième position avant la laitue et le crin-crin, enfin la tomate. L’utilisation de la marge brute pour comparer les systèmes et les spéculations a une limite dans la mesure où elle ne prend pas en considération l’investissement initial alors l’environnement économique dans lequel évoluent les maraîchers est celui où le capital financier est rare. Il est donc utile de procéder à ces comparaisons par le ratio marge brute/coût variable qui tient compte de cette insuffisance. Ainsi, pour ce qui est des systèmes, les ratios sont de 19,48 ; 15,58 et 11,52 respectivement pour les systèmes mixte, traditionnel et exotique. Ces chiffres montrent que c’est le système mixte qui a le ratio le plus élevé. Ce résultat signifie signifie qu’1FCFA investi permet de générer 19FCFA par un maraîcher de ce système alors que les autres ratios sont comparativement faibles. Pour ce qui est des cultures, les valeurs sont : 26,61 ; 15,23 ; 13,54 ; 12,64 ; 10,57 et 6,66 respectivement pour la tomate, le piment, le chou, la laitue, la carotte et enfin le crin-crin. Ces résultats montrent que ce sont des spéculations traditionnelles qui ont les ratios les plus importants et pourraient signifier qu’il existe un potentiel important au niveau de ces cultures que les maraîchers exploitent à travers les superficies importantes qui leur sont accordées sur les sites de la Téro et du grand Sabari. Ainsi, en procédant à un classement par système, c’est le piment qui occupe la première position dans le système mixte, suivi de la laitue ; la tomate vient en troisième position devant le chou, la carotte et le crin-crin. L’ordre est identique à celui obtenu par la marge brute pour les autres systèmes.
91 7.1.4. Estimation des coûts fixes Ils sont uniquement constitués de l’amortissement linéaire des outils aratoires utilisés pour l’exploitation des parcelles. Tableau n°37 : Estimation des coûts fixes moyens par système en FCFA/ha Systèmes
Traditionnel
Mixte
Exotique
Coûts
122.010 a
136.902a
78.306 a
Source : Résultats d’enquête, 2005 Le tableau n°37 montre que les coûts fixes moyens sont sensiblement les mêmes entre les systèmes mixte et traditionnel. Ces chiffres pourraient être dus au fait que les matériels utilisés sont également ceux qui servent pour l’agriculture, activité qui occupe principalement les maraîchers de ces deux systèmes. Ils ne sont pas significativement différents des coûts fixes du système exotique. Ce qui signifie que l’ordre des cultures donné par le calcul des marges brutes sera le même que celui obtenu pour pour les marges nettes. 7.1.5. Estimation des marges nettes Les marges nettes se déduisent de la différence entre les marges brutes et les coûts fixes. Tableau n°38 : Marges nettes moyennes par hectare des différents systèmes en FCFA/ha Paramètres
Traditionnel
Mixte
Exotique
Moyenne
3.708.985 b
3.474.711b
6.687.301a
Ecart-type
1.256.832
1.784.768
5.827.299
Minimum
1.801.167
481.111,1
1.627.682
Maximum
5.943.902
6.364.684
16.911.350
Effectif
16
19
13
Source : Résultats d’enquête, 2005 Comme pour les marges brutes, le tableau n°38 montre que le système exotique possède les marges nettes les plus importantes avec les mêmes caractéristiques pour les valeurs minimales et maximales en ce qui concerne tous les systèmes. Les cultures induisant ces marges sont donc les mêmes que précédemment.
92
7000000 n 6000000 e s e n 5000000 n e y a o / h m A 4000000 s F e t t C 3000000 e n F s 2000000 e g r a 1000000 M
0
chou carotte piment laitue crin-crin tomate
Figure n°10 : Comparaison entre les marges nettes par spéculation D’après la figure n°10, les cultures fournissant les marges nettes les plus substantielles sont par ordre d’importance: le chou et la carotte dans le système exotique ; le chou, le piment et la carotte dans le système mixte dans une moindre mesure la laitue, le crin-crin et la tomate; le piment et le crin-crin pour le système traditionnel. Le chou apparaît comme étant la spéculation la plus bénéfique d’entre toutes, suivi de la carotte. Ceci permet de dire que le système exotique est le plus rentable. Les marges fournies par le piment permettent au système traditionnel d’occuper le deuxième rang. Le système mixte avec ses coûts variables les plus faibles fournit les marges nettes moyennes inférieures. L’analyse de variance avec le F de Fisher et la comparaison avec le t de Student donnent les mêmes tendances qu’avec les marges brutes moyennes. 7.2. Déterminants de la marge brute
La marge brute est influencée par de nombreux facteurs aussi bien techniques que socioéconomiques. L’étude de ces relations a été réalisée à travers l’analyse de régression portant sur le modèle modèle théorique qui regroupe regroupe les variables ci-après : - les facteurs propres aux charges variables investies pour l’acquisition des intrants nécessaires à la production : le coût de la main d’œuvre salariée variable par hectare, le coût de l’engrais par hectare, le coût des pesticides et le coût des semences, également par unité de superficie, la nature du système auquel appartient l’exploitation considérée ;
93 - les facteurs propres au ménage maraîcher qui sont représentés ici uniquement par sa taille. Pour éviter les problèmes de multicolinéarité, certaines variables explicatives présentant une forte corrélation avec d’autres ont été éliminées du modèle de base. Ainsi, la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) a été utilisée pour estimer la forme linéaire suivante : MB = bo + b1 MOS + b2 ENGRAIS + b3 PEST + b4 SEMEN + b5 SYSTEME 1 + b6 TMEN + ei. Les résultats sont présentés dans le tableau n°39 : Tableau n°39: Influence de quelques facteurs sur la marge brute Variables
Coefficients
Erreur-type
t
Probabilité de signification
Constante
1.993.438,116 ***
576.480,243
3,458
0,0012
MOS
-0,395 ns
2,043
-0,193
0,8477
ENGRAIS
-5,934 *
3,194
-1,859
0,0702
PEST
21,588 ***
5,486
3,935
0,0003
SEMEN
14,875 ****
1,422
10,461
0,0000
SYSTEME 1
1.858.339,311 1.858.339,311 **
603.273,945
3,080
0,0033
TMEN
10.538,321 ns
53.279,622
0,198
0,8441
Effectif
48
R2
0,761
F de Fisher
25,897****
0,0000
Source : Résultats d’enquête, 2005 ns = non significatif au seuil de 10%
*** = significatif au seuil de 1%
* = significatif au seuil de 10%
**** = significatif au seuil de 0,1%
** = significatif au seuil de 5%
Le modèle est globalement significatif au seuil de 0,1% avec la statistique F. Le coefficient de détermination multiple R2 d’une valeur de 0,761 signifie que 76% de la variation totale de la marge brute est expliquée par les variables incluses dans le modèle. Le coefficient de la variable ENGRAIS est significatif à 10%. Cependant, elle établit une relation négative entre le coût de l’engrais et la marge brute. L’estimation des charges opérationnelles a révélé que l’engrais constitue le principal poste de dépenses uniquement uniquement
94 pour le système traditionnel. En outre, sa différence avec le système mixte est hautement significative ; ce qui traduit son importance pour les légumes bénéficiant de cet intrant. Cependant, les cultures fournissant les marges brutes les plus importantes sont le chou et la carotte et dans une moindre mesure la laitue puisqu’elle vient après le piment. Ces trois premières cultures appartiennent aux systèmes exotique et mixte qui ont les coûts d’engrais les plus faibles. Ce résultat pourrait donc signifier que l’augmentation des dépenses en engrais pour ces spéculations ne contribuerait pas à une augmentation des rendements et par conséquent, n’aurait aucun effet sur l’amélioration du revenu mais le réduirait au contraire puisque ces investissements s’avèreront inutiles. A ce propos, un maraîcher du petit Sabari déclare ceci : « on applique de l’engrais (minéral) au chou comme on met du sel dans la sauce » c’est-à-dire en faible quantité. En outre, les sols sur lesquels les spéculations sont mises en place sont naturellement fertiles, exceptés ceux du système traditionnel. En effet, de faibles quantités d’engrais minéral sont utilisées (confère tableau n°19) sauf dans le système traditionnel qui se place en deuxième position derrière le système exotique en terme de marge brute. La faiblesse de cette dépense contribue à réduire les coûts en engrais et par-là les charges des systèmes mixte et exotique. Le coefficient de la variable PEST qui traduit les coûts d’achat des pesticides est positif et hautement significatif (à 1%). Les cultures ayant les marges brutes élevées et subissant de fortes pressions parasitaires sont également celles dont les investissements en pesticides sont importants. Il s’agit particulièrement du chou et du piment. Cependant, les coûts consacrés à l’achat des pesticides restent encore faibles car ils ne représentent que 7%, 7% et 4% des charges variables respectivement pour les systèmes exotique, mixte et traditionnel. Ce résultat signifie qu’une augmentation des dépenses en pesticides améliorerait les rendements et par conséquent les marges brutes. En effet, faute de traitement et de produits phytosanitaires disponibles et adéquats, les maraîchers enregistrent des pertes au moment de la production qui sont essentiellement relatives pour ces cultures à l’attaque des parasites. Une situation similaire à celle précédemment observée se retrouve au niveau de la variable SEMEN liée au coût des semences par hectare. Les principales semences achetées sont celles destinées à la mise en place des cultures exotiques. Elles possèdent en général un pouvoir germinatif élevé, indépendamment des conditions de conservation. En outre, le renouvellement régulier de ce type de semence permet de maintenir constants les caractères
95 génétiques performants de la variété utilisée et par-là, d’obtenir et de conserver le même niveau de production à travers un développement homogène et stable. Ce qui n’est pas le cas avec les cultures dont les semences sont auto-produites par les maraîchers eux-mêmes. Elles conduisent à des processus de dégénérescence et par conséquent à la baisse des rendements et donc des recettes et des marges brutes. Le système traditionnel représenté par la variable SYSTEME 1 est positivement corrélé à la marge brute, avec un seuil de signification de 5%. En effet, le système traditionnel est caractérisé par une faible variabilité (écarts-types) que ce soit pour les coûts ou encore au niveau des recettes. Il possède la recette minimale et la marge brute minimale les plus importantes. Le piment qui constitue la principale culture pour ce système en terme de marge brute occupe la deuxième place après le chou dans le système mixte et devant la carotte. La marge brute obtenue par le piment fait partie des marges les plus élevées et n’est pas significativement différente de celle de la laitue. La distinction de cette spéculation et par conséquent du système est relative à l’existence de débouché. En effet, le piment est devenu une culture d’exportation, ce qui encourage les investissements engagés par les producteurs pour sa mise en place car leurs efforts seront rémunérés. Ce dont témoignent les coûts investis pour l’engrais. Ainsi, il présente peu de risques à la production (comparé au système exotique qui qui a les coûts les plus importants) et à la commercialisation (les demandes nationale et surtout internationale internationale existent). En outre, il peut peut être séché, conservé conservé avant d’être vendu. Ce qui augmente sa plus-value. Ainsi, avec une amélioration au niveau de l’achat des facteurs de production de meilleure qualité que sont les pesticides et les semences, les marges seraient encore plus élevées. En définitive, la marge brute issue de la vente des différents produits maraîchers est influencée par les facteurs tels que le coût de l’engrais, le coût des pesticides et le coût des semences ainsi que par le système traditionnel de cultures.
96 7.3. Commercialisation
Elle implique les acteurs, les circuits de commercialisation et les prix. 7.3.1. Acteurs C’est un groupe principalement constitué de femmes. Les hommes n’interviennent que dans les activités de production ou comme intermédiaires (transporteurs, chargeurs, etc.). Les différentes catégories d’acteurs rencontrées dans la ville de Djougou sont les producteurs, les collectrices, les grossistes et les détaillantes. Les producteurs sont au début de la chaîne de commercialisation. La vente des produits de leur exploitation est une opération individuelle et se déroule généralement au jardin. Lorsqu’un membre de la famille intervient en l’occurrence son (ses) épouse (s), deux situations s’observent : le cas c as où le maraîcher lui (leur) confie la vente exclusive des spéculations telles que la tomate, la laitue ou le crin-crin et la situation où elle(s) ne se charge (nt) que de ce qui n’a pas pu être vendu au jardin. Ces cas de figure se rencontrent dans les systèmes traditionnels et mixtes. Les données sont différentes dans le système des cultures exotiques. Les maraîchers s’occupent de la vente des produits sans intervention d’un membre de leur famille. En cas d’invendus, ils se déplacent sur le marché pour proposer leurs produits aux commerçantes. Le chou est la seule spéculation à être transportée sur une longue distance avant d’être vendue ; à Cotonou dans la majeure partie des cas. Ici, on assiste à des situations où deux à trois maraîchers s’associent pour confier la vente de leurs produits à l’un d’entre eux et ce à tour de rôle. Chaque producteur s’acquittant individuellement des frais de transport de sa marchandise, les maraîchers s’organisent pour cotiser une somme d’argent destinée à assurer les dépenses relatives au séjour de leur collègue à Cotonou et à son retour. Dans le cas contraire, cette somme est ôtée de leur produit brut. Les collectrices sont absentes du circuit de commercialisation des légumes exotiques. Les spéculations faisant l’objet de collecte collect e sont principalement : le piment, la tomate et le gombo. Dans une moindre mesure le crin-crin. Elles s’acquittent sans délai des sommes exigées par les producteurs.
97 Les grossistes se rencontrent aussi bien pour les légumes traditionnels que pour les légumes exotiques. Cependant, dans ce dernier cas, seul le chou fait l’objet de transactions. Ces grossistes ont pour points de départ les villes de Natitingou et de Parakou. Le mode de commercialisation est direct avec des ventes en gros et au comptant. Les détaillantes de la ville s’approvisionnent directement auprès des producteurs maraîchers. Elles réservent à l’avance des planches chez les exploitants qu’elles récoltent au fur et à mesure. Le maraîcher reçoit ses fonds après la vente des produits des planches réservées par la détaillante. C’est ce qui s’observe également pour des spéculations telles que le haricot vert, le poivron, le concombre et l’aubergine. Toutefois, pour ces dernières spéculations, c’est le maraîcher qui procède à leur récolte, à leur tri et à leur emballage. Les actions des différents acteurs induisent des circuits de commercialisation de natures variables. 7.3.2. Circuits de commercialisation Les chaînes de vente diffèrent selon les types de légumes et selon leur lieu de production. Légumes de type local tels que la tomate, le gombo, le piment et le crin-crin
Producteurs de l’arrière-pays
Producteurs urbains
Grossistes-collectrices Sociétés d’exportation (piment)
Détaillantes Consommateurs
Figure n°11 : Circuit de commercialisation des légumes locaux (1)
98 Certains légumes locaux produits en ville parviennent à satisfaire la demande urbaine. Autres légumes-feuilles locaux : amarante, grande morelle, oseille de Guinée
Producteurs urbains
Détaillantes
Consommateurs Figure n° 12 : Circuit de commercialisation des légumes locaux (2)
De même, les légumes exotiques produits à Djougou ne sont pas collectés et sont vendus sur place. Les chaînes de commercialisation sont donc courtes. Légumes exotiques : laitue, carotte, haricot vert, poivron
Producteurs urbains et ruraux
Détaillantes
Consommateurs
Figure n°13 : Circuit de commercialisation des légumes exotiques Le cas du chou est particulier en ce sens la demande urbaine étant inférieure à l’offre, le produit doit être vendu ailleurs.
99 Producteurs urbains
Cas du chou :
Grossistes (Natitingou, Parakou, Cotonou) Détaillantes Consommateurs Figure n° 14 : Circuit de commercialisation du chou Les transactions entre producteurs et grossistes-collectrices d’une part et producteur et détaillantes d’autre part s’effectuent au jardin pour les maraîchers urbains et dans les marchés ruraux ou dans les champs pour les producteurs des arrondissements ruraux. Le moyen de déplacement usité est la marche pour le premier cas ou encore la moto. Le taxibrousse constitue le moyen de transport dans la seconde alternative. La transaction entre la grossiste et la détaillante s’effectue sur le marché de gros à Djougou pour les légumes locaux et dans les principaux marchés de Natitingou, Parakou et Cotonou pour les choux. Les maraîchers utilisent dans ce dernier cas des taxis pour se déplacer ou encore des camions de marchandises. D’une manière générale, les chaînes de vente dominantes pour les légumes produits en milieu urbain sont des chaînes courtes. 7.3.3. Prix des produits maraîchers Des variations considérables des prix des produits maraîchers sont observées tout au long de l’année. La situation de chaque spéculation est présentée dans le tableau n°40.
100 Tableau n°40 : Prix de vente de quelques produits maraîchers à Djougou (en FCFA) Spécu pécula lati tion onss
Unit Unités és de vent ventee
Moda Modali lité téss de
Prix de vente
Prix de vente
vente
en saison sèche
en saison pluvieuse
Chou5
sac, pied
gros, détail
15.000-22.000
3.000-10.000
Carotte
planche, pied
gros, détail
7.000-9.000
3.000-6.000
Pime Piment nt
pani panier er,, bol, bol, sac sac
gros gros,, déta détail il
4.50 4.5000
3.00 3.0000-3. 3.50 5000
Laitue
planche, pied
gros, détail
6.000-7.000
2.000-2.500
Crin-crin
tas
gros, détail
500
50
Tomate
panier, tas
gros, détail
8.000-9.000
3.000-4.500
Grande morelle
tas
gros, détail
500
50
Amarante
tas
gros, détail
500
50
Source : Résultats d’enquête, 2005 Les prix les plus élevés sont observés en saison sèche alors que ceux de la saison pluvieuse sont plus bas. La raison qui explique cette situation est relative au fait que la saison pluvieuse, période d’abondance en eau, favorise l’installation des maraîchers saisonniers aussi bien dans les arrondissements ruraux où c’est la seule saison de production que dans le centre urbain où des jeunes élèves pour la plupart installent le plus souvent des cultures exotiques (chou, laitue) pour financer la rentrée scolaire suivante. On aboutit donc à une surproduction quel que soit le type de légume. Les prix baissent. En outre, il n’y a aucune entente ni sur les mesures, ni sur les prix de vente. La densité de plantation, l’aspect des légumes, les dimensions de la planche déterminent le prix d’achat. Cette situation permet d’observer que sur les sites de Kilir en saison pluvieuse, du grand Sabari en saison sèche et de la Téro, les prix sont nettement moins élevés pour tous les types de légumes par rapport à ceux pratiqués par le petit Sabari et à ceux pratiqués par les ethnies autres que les Yom en général. Ce dont elles se plaignent. Cette variation saisonnière des prix est confirmée par l’étude réalisée par Mongbo et Nansi (2004) à Parakou. Les faibles prix sont également dus au caractère fortement périssable des produits.
5
Les prix de vente des sacs de chou sont pour la ville de Cotonou.
101 7.4. Conclusion partielle
L’estimation des coûts et des recettes des différentes spéculations et par-là des différents systèmes montre que c’est le système exotique qui obtient les marges brutes et nettes moyennes les plus élevées devant les systèmes traditionnel et mixte. Les différences entre les trois marges sont respectivement significatives à 10 et à 5%. La troisième hypothèse est ainsi vérifiée. La culture la plus rentable est le chou, ensuite la carotte, puis le piment, la laitue, le crin-crin et la tomate. Les facteurs qui influencent cette marge brute sont relatifs au coût des semences, au coût des pesticides, à la nature du système de cultures en l’occurrence le système traditionnel et au coût de l’engrais. La quatrième hypothèse est donc rejetée.
102 CHAPITRE VIII : CONCLUSION CONCLUSION ET SUGGESTIONS SUGGESTIONS
8.1. Conclusion
Le maraîchage est une activité ancienne dans la ville de Djougou. Les cultures locales installées concernaient dans un premier temps l’amarante, l’oseille de Guinée, le gombo et le crin-crin et d’autres légumes feuilles de cueillette. Avec l’installation par la société nationale de transformation de fruits et légumes à Natitingou, d’une usine destinée en partie à la fabrication de tomate de conserve, cette spéculation s’est généralisée dans la région. Cependant, les problèmes phytosanitaires auxquels elle est confrontée font que les maraîchers se tournent vers d’autres spéculations moins traditionnelles telles que le chou, la carotte et la laitue, qui sont d’introduction récente et d’origine européenne. européenne. Les caractéristiques physiques des sols et la nature des ressources en eau permettent le développement des productions maraîchères, qu’elles soient d’origine locale ou européenne, dans les bas-fonds en saison sèche et sur les zones hautes de versant en saison pluvieuse. A cet effet, quatre principaux sites se distinguent : le petit et le grand Sabari, la Téro (basfonds) et le site du quartier Zembougou-béri où le maraîchage est permanent. On peut y ajouter un cinquième site qui ne dure que le temps de la saison pluvieuse et est caractérisé par des activités maraîchères plus ralenties. Il s’agit du site de Kilir à l’orée de la forêt classée du même nom. Cette double origine des légumes cultivés a permis d’identifier trois systèmes de cultures à savoir : - le système traditionnel caractérisé par la mise en place des cultures locales que sont le piment et le crin-crin. Il est dominé par de nombreuses associations entre les spéculations. Et des techniques culturales des cultures vivrières qui lui sont appliqués. Les exploitations dans ce cas ne sont pas limitées par le foncier et ne nécessitent pas un investissement important pour leur démarrage. Elles sont dirigées par des chefs de ménage exclusivement Yom, ayant des familles de grandes tailles, pas instruits et peu alphabétisés en arabe ; - le second système, identifié comme étant un système mixte associe la présence sur la même planche ou dans la même parcelle des spéculations aussi bien locales (tomate,
103 piment, crin-crin) qu’exotiques telles que le chou, la carotte et la laitue. La tomate constitue la principale culture de ce système. Les superficies emblavées sont importantes et sécurisées par le mode principal d’accès au foncier qui est l’héritage. Comme précédemment, l’investissement de départ est faible et une forte proportion des chefs de ménage est d’origine Yom. Cependant, il regroupe d’autres ethnies que sont les Dendi et les Peulh ; - le troisième système est uniquement consacré à la mise en place des cultures d’origine européenne. Les terres sont plus restreintes et le mode d’accès principal dans ce cas est l’emprunt. Les chefs de ménage sont majoritairement alphabétisés en arabe. En outre, la taille de ces ménages est faible comparativement aux deux premiers. Les Yom n’appartiennent pas à cette catégorie, bien que la diversité ethnique soit plus importante qu’ailleurs. L’analyse financière des coûts et recettes de ces systèmes a révélé que c’est le système exotique qui engrange les marges les plus importantes, découlant des bénéfices réalisés principalement avec le chou, suivi de la carotte et enfin la laitue. Dans le système mixte, cette étude a montré que c’est encore le chou qui est la culture la plus rentable suivie du piment, de la carotte et du crin-crin et de la tomate. Cependant, la présence de ces cultures exotiques ne renforce pas les marges de ce système. Par conséquent, ses marges brute et nette moyennes occupent les derniers rangs après celle du système exotique et du système traditionnel dont le piment occupe la place prépondérante en terme de marge. De manière globale, les cultures les plus rentables sont par ordre d’importance décroissante le chou, la carotte, le piment, la laitue, le crin-crin et enfin la tomate. Les facteurs susceptibles d’influencer la marge brute ont été testés. Les résultats indiquent que les variables telles que le coût des semences, le coût des pesticides, la nature traditionnelle du système de cultures et le coût de l’engrais déterminent la marge brute. Ces productions sont confrontées à d’énormes contraintes dont les principales sont la pénibilité de l’arrosage lié à l’accès à l’eau en saison sèche et la forte pression parasitaire qui entravent le bon développement des légumes. Pour cette raison les suggestions y relatives sont prioritaires pour l’amélioration de la production maraîchère à Djougou.
104 8.2. Suggestions
Face au problème récurrent de l’absence notoire d’eau et la pénibilité du travail lié aux opérations d’arrosage, les suggestions ci-après sont proposées à l’endroit des Organisations Non Gouvernementales (ONG), des projets et des CeRPA : - Faciliter l’accès à l’eau et optimiser la ressource : à la fin de la saison sèche, la production de légumes, notamment celle des légumes-feuilles, souffre du manque d’eau. Plusieurs types d’intervention sont possibles : - l’aménagement de bassins versants et l’installation de systèmes de distribution gravitaire au tuyau ; l’installation de la motopompe est subventionnée et des cotisations permettent de l’entretenir comme pour les expériences effectuées sur le riz; - l’amélioration des techniques traditionnelles de puisage et le pompage de l’eau par motopompe, ce qui minimiserait la pénibilité du travail; Pour ce qui est des attaques de parasites, il n’existe pas de volonté de regroupement entre les maraîchers leur permettant de résoudre leurs problèmes en général et celui-là en particulier. Ainsi, les suggestions suivantes vont :
A l’endroit des chercheurs pour : - la sélection des variétés de légumes résistantes aux attaques des parasites ; - l’élaboration des paquets technologiques qu’exigent les variétés sélectionnées ;
A l’endroit des ONG, CeRPA et projets pour : - l’appui à la création et au fonctionnement des organisations professionnelles des
producteurs maraîchers en vue de renforcer leurs capacités ; - l’organisation de l’approvisionnement en intrants spécifiques (engrais, semences, pesticides) dans les meilleures conditions ; - les échanges entre les différentes associations de maraîchers existant dans d’autres villes notamment la Coopérative des Maraîchers de Kouhounou (COMAKO) à Cotonou et l’Union des Maraîchers du Littoral, Grand-Popo/Agoué (UMALGA) ; - la diffusion des variétés résistantes et des paquets technologiques mis au point par les chercheurs.
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I Annexe n°1 : Analyse des coûts et marges de production par système et par spéculation Tableau n°1 : Estimation des recettes totales moyennes par hectare Cultures
Traditionnel
Mixte
Exotique
Ensemble
Piment
2.694.296,613
2.914.253,67
-
2.761.240,065
Crin-crin
1.566.800,14
693.655,303
-
1.428.935,166
Tomate
-
3.498.611,539 3.498.611,539
-
3.498.611,539
Laitue
-
2.410.713,506
3.027.657,713 3.027.657,713
2.616.361,575 2.616.361,575
Carotte
-
3.969.039,935
5.903.420,279 5.903.420,279
4.742.792,973 4.742.792,973
Chou
-
6.942.413,333 6.942.413,333
7.872.845,041
7.407.629,187 7.407.629,187
4.076.823,462 4.076.823,462
3.797.007,728
7.352.092,663
-
Systèmes
Source : Résultats d’enquête, 2005 Tableau n°2 : Coûts totaux moyens de la main d’œuvre salariée par hectare Cultures
Traditionnel
Mixte
Exotique
Ensemble Ensemble
Piment
69.367,88936
6.493,506.494
-
50.232,20.762
Crin-crin
68.627,90757
3.030,30.303
-
65.125,73.119
Tomate
-
21.284,74.259
-
21.284,74.259
Laitue
-
44.838,23383
153.227,8.014
80.968,08.969
Carotte
-
95.479,61.861
188.686,3.793
132.762,3.229 132.762,3.229
Chou
-
111.708,2.338
86.468,9.331
99.593,36.949 99.593,36.949
Systèmes
90.769,07537
61.441,8.586
125.533,8.868
_
Source : Résultats d’enquête, 2005
II Tableau n°3: Coûts totaux moyens des semences par hectare Cultures
Traditionnel
Mixte
Exotique
Ensemble
Piment
9.134,479
-
-
6.354,420.578 6.354,420.578
Crin-crin
20.298,351
-
-
16.915,292
Tomate
-
15.954,962 15.954,962
-
15.954,962
Laitue
-
8.267,195
49.737,699
22.090,697
Carotte
-
176.710,086
278.104,262
217.267,756
Chou
-
23.4843, 1.335
310.661,4147 310.661,4147
272.752,2741
Systèmes
26 .836, 129
80.396,479
311.602,770
-
Source : Résultats d’enquête, 2005 Tableau n°4: Coûts moyens en engrais et par hectare Cultures
Traditionnel
Mixte
Exotique
Ensemble
Piment
116.169,8.722 116.169,8.722
16.643,38.303 16.643,38.303
-
85.879,2.016
Crin-crin
105.307,2.936
75.520,83.333 75.520,83.333
-
100.604,1.683
Tomate
-
13.905,39.687
-
13.905,39.687
Laitue
-
9.753,550.543
134.222,5.736
51.243,22.489
Carotte
-
24.016,16.376
44.065,13.569
32.035,75.253
Chou
-
34.713,27.489 34.713,27.489
122.175,6.905
70.493,354
Systèmes
114.010,4.513 114.010,4.513
25.008,35.484
76.371,55.169
-
Source : Résultats d’enquête, 2005 Tableau n° 5: Coûts totaux moyens par hectare des charges variables Cultures
Traditionnel
Mixte
Exotique
Ensemble
208.950,9.641
59.566,63.595 59.566,63.595
-
163.486,1.686
206.659,2.406
78.551,13.636 78.551,13.636
-
186.431,6.452 186.431,6.452
Tomate
-
44.400,8.538
-
44.400,8.532
Laitue
-
64.102,01.163
447.044,682
191.749,5.684
Carotte
-
304.660,7.275
567.436,6.892 567.436,6.892
409.771,1.122
Chou
-
440.517,801
522.421,8.875
481.469,8.443
Systèmes
245.828,6.933 245.828,6.933
185.394,7.905
586.394,7.905
-
Piment Crin-crin
Source : Résultats d’enquête, 2005
III Tableau n°6 : Estimation des marges brutes moyennes par hectare Cultures
Traditionnel
Mixte
Exotique
Ensemble
Piment
2.485.345,649 2.485.345,649
2.854.687,034
-
2.489.514,151
Crin-crin
1.360.140,9
615.104,1.667
-
1.242.503,521
Tomate
-
1.181.483,412
-
1.181.483,412
Laitue
-
2.346.611,495 2.346.611,495
2.580.613,031
2.424.612,007
Carotte
-
3.664.379,208
5.335.983,59
4.333.020,208
Chou
-
6.501.895,532
6.537.568,046
6.519.731,789 6.519.731,789
Systèmes
3.830.994,769 3.830.994,769
3.611.612,938
6.765.607,348
-
Source : Résultats d’enquête, 2005 Tableau n°7 : Estimation des marges nettes moyennes par hectare des différentes cultures Cultures
Traditionnel
Mixte
Exotique
Ensemble
Piment
2.363.336,083
2.767.484,301
-
2.486.337,715
Crin-crin
1.238.131,334
851.718,9927
-
1.195.196,63
Tomate
-
1.079.369,426
-
1.079.369,426
Laitue
-
2.226.757,516 2.226.757,516
2.459.157,037
2.304.224,023
Carotte
-
3.516.227,467
5.219.520,24
4.197.544,578
Chou
-
6.343.570,519
6.459.441,062
6.401.505,79
Systèmes
3.708.985,204 3.708.985,204
3.474.710,903 3.474.710,903
6.687.301,34
4.409.295,088
Source : Résultats d’enquête, 2005
IV Annexe n°2 : Matrice de corrélation entre les variables explicatives du modèle empirique MOS
ENGRAI ENGRAIS S
PEST PEST
SEMEN SEMEN
MOS
1
ENGRAIS
0,283881
1
PEST EST
0.12 0.1217 1752 52
0,09 0,0911943 943
1
SEMEN
-0,03309
-0,16169
0,217911
1
SYSTEME 1
0,01212
0,365804
-0,15154
-0,36134
SYSTEME 3 0,176025
0,054035
0,293515 0,590232
SYST SYSTEME EME 1 SYSTEM SYSTEME E3
EXPER EXPER
TMEN
1 -0,43095
1
EXPER EXPER
0,1639 0,163955 55
-0,095 -0,09558 58
-0,176 -0,17655
-0,244 -0,24468 68
-0,040 -0,04098 98
-0,170 -0,17005 05
1
TMEN TMEN
0,13 0,1364 64992
0,0 0,0656 65666
-0,0 -0,014 14886
-0,1 -0,17736
0,0 0,0310 31058
-0,1 -0,161 61002
0,61 0,6149 49778
1
V
Annexe n°3 : Guide d’entretien Personnes ressources à rencontrer : - les maraîchers professionnels ; - le personnel des institutions d’intervention (CERPA, projets et ONG) ; - les responsables des associations de maraîchers. Informations à collecter : 1-Institutions coutumières de gestion g estion : nom local, organigramme, fonctions et domaines de compétences, relations avec les institutions précédentes et avec les maraîchers ; 2- Historique du maraîchage dans les villes ; 3- Recensement des maraîchers professionnels actifs; Numéro Noms et Prénoms Site/quartier d’ordre 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 14. 15. 16. 17. 18. 4- Sites maraîchers : historique, localisation urbaine, périurbaine, dans les bas-fonds, autres ; 5- Principales cultures maraîchères cultivées ; Saisons ou Cultures Variétés Variétés Sources Durée du Nombre Période périodes de locales améliorées d’approv. cycle de de récoltes de production en la variété par saison culture semences Tomate Gombo Piment Carotte Saison 1 Crincrin Laitue Tomate Gombo Piment Saison 2 Carotte Crincrin Laitue Tomate Gombo Piment Carotte Saison 3 crincrin Laitue
VII 6- Principales associations culturales rencontrées : a-…………………………………………….………………………………………... b-…………………………………………………………………………………….. c-…………………………………………………………………………………. 6.1- Raisons de ces associations …………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………… 7- Principales successions culturales pratiquées : Saison 1 Culture Saison 2 Culture Saison 3 Culture de…….à…… de…..à…… de ……à........
7.1- Raisons de ces rotations …………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………… 8- Critères de catégorisation des différents systèmes de cultures maraîchères 9- Nombre d’années consécutives d’utilisation de la terre : ………………………… ………………………… 10- Nombre d’années consécutives de jachère (durée de la jachère) :…………………… :…………………… 11- Principaux marchés d’écoulement ; 12- La main main d’œuvre : 13.- Tranche d’âge de l’homme-jour 13.1- Besoins en main d’œuvre par culture et par activité (par planche) tomate chou piment carotte laitue crin-crin Pépinière Prép. Planches Semis/ Repiquage Sarclage/ Binage Epandage d’engrais Traitement phytosanitaire Récolte 13.2- Problèmes rencontrés par rapport à la main d’œuvre : …………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………… 13.3- Comment essayent-ils de les résoudre ? 13.4- Quelles sont les principales activités qui font recours à la main d’œuvre salariée ? …………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………… 13.5- Quel est le cycle ou la période de production qui nécessite une utilisation importante de main d’œuvre salariée ? 14- L’engrais Type d’engrais Fumier d’élevage Gadoue NPK Urée
Culture
Source d’approv.
Mode d’épandage
Fréquence d’application
VII 15- Traitement phytosanitaire Cultures Tomate Chou Piment Crin-crin Tomate Chou Piment Crin-crin
Pesticides synthèse
Source d’approv.
Mesures sécurité
de Fréquence d’application
Mode d’épandage
de
Produits biologiques
16-Liste des contraintes (pour chaque culture, la contrainte la plus importante aura la plus grande note et ainsi de suite) Cultures
maladies semences engrais
main d’oeuvre
marché sol irrigation
accès crédit
autres
Tomate Gombo Piment Carotte Laitue Grande morelle Crincrin chou 17. Calendrier cultural Janv Tomate Gombo Piment Pomme de terre Oignon Carotte Laitue Grande morelle
Févr
Mar
Av
Mai
Juin
Juilt
Août
Sept
Oct
Nov
Déc
VIII Annexe n°4 : Questionnaire d’enquête fine Date…………………… Numéro de la fiche……... 1- Sites (cocher numéro)
1234-
Petit Sabari Grand Sabari Téro Zembougou-béri
2. Caractéristiques du producteur
2.1- Nom et prénoms:………………………………………………………..NOM prénoms: ………………………………………………………..NOM 2.2- Sexe : ……………………………………………………………………SEX 1=homme ; 0=femme 2.3- Age:………………………………………………………………………AGE 2.4- Niveau d’instruction……………………………………………………..INSTRU 1= primaire ; 2= secondaire 1 ; 3= secondaire 2 ; 4= supérieur 2.5- Alphabétisation :………………………………………………………ALPHA 1=oui 0=non ; Si oui, langue……………………………………LANG 2.6- Village d’origine :………………………… :………………………… 2.7-Ethnie :………………………………………. ETHN 1=Yom 2= Lokpa 3= Dendi 4= Otamari 5=Waama 6=Kotokoli 7=Tanéka 8=Gourmantché 9=Djerma 10=Anii 11= Ditamari 12= Peulh ; 13= Bariba ; 14= Yoruba ; 15=Haoussa ; 16= Fon 2.9-Situation matrimoniale…………………… matrimoniale………………………………… ……………SITMAT SITMAT 1=célibataire ; 2=marié (e) ; 3=veuf (ve) ; 4=divorcé (e) 2.10- Activité principale :………………………………APRIN :………………………………APRIN Activité secondaire 1:…………………………………………………ASEC1 Activité secondaire 2…………………………………………………ASEC2 Activité secondaire 3………………………………………………….ASEC3 2.11- Source principale de revenu :………………………………… :…………………………………SPRINR SPRINR 2.12- Nombre d’années d’expérience dans le maraîchage………… années EXPER 2.13- Raisons de l’activité maraîchère ………………………………………………RAISON 1=Activité rentable ; 2= Activité importante, prend de l’ampleur, 3= Activité praticable à tout moment ; 4= le fait depuis son enfance, ses parents ou grands-frères l’ont initié ; 5= Obligation de son époux ; 6= les femmes de la maison le faisaient ;7= A la demande de son père ; 8= Avait des parcelles inoccupées ; 9= Son activité principale connaît des périodes creuses ; 10=Pas besoin que son épouse aille au marché pour acheter les légumes et du piment ; 11= Absence de qualification pour une autre activité ; 12= Revenus insuffisants des autres activités. 2.14- Situation professionnelle prof essionnelle avant maraîchage…………………… maraîchage………………………………… ……………AVTMAR AVTMAR 3-Caractéristiques du ménage
3.1Enfants Adolescents Adultes Nombre de femmesNFEM H F H F H F Nombre NHOE1 NFEM1 NHOE2 NFEM2 NHOE3 NFEM3 d’enfants dans le ménage Nombre NHOEH1 NFEMH1 NHOEH2 NFEMH2 NHOEH3 NFEMH3 d’enfants hors du ménage Nombre NHOES1 NFEMS1 NHOES2 NFEMS2 NHOES3 NFEMS3 d’enfants scolarisés
Vieux
H NHOE4
F NFEM4
NHOEH4 NFEMH4 NHOES4
NFEMS4
VIII 3.2- Nombre de personnes à charge outre les enfants et vivant dans le ménage Enfants
Adolescents
Adultes
Vieux
H F H F H F H F Effectif NHCH1 NFCH1 NHCH2 NFCH2 NHCH3 NFCH3 NHCH4 NFCH4 3.3- Nombre d’actifs agricoles permanents : Hommes :…………….. AAH Femmes :…………….AAF 4-Facteurs de production 4.1- La terre
4.1.1- Terres en possession et cultivées Toposéquences Mode d’accès Durée Durée Cultures TOP d’utilisation jachère TOP1 : Zone haute de ACCES1 UTIL1 JACH1 CULT1 versant TOP2 :Zone basse de ACCES2 UTIL2 JACH2 CULT2 versant TOP3 :Bas-fonds ACCES3 UTIL3 JACH3 CULT3 Pour les toposéquences : Si le site est une zone haute de versant, alors TOP1=1 et sinon TOP1=0. C’est le même principe pour les autres sites Les modalités d’accès à la terre sont : 1= héritage ; 2= Achat ; 3= Don ; 4= location ; 5= Prêt ; 6= gage ; 7= Métayage ; 8= héritage partagé ; 9=autres Jachère : SS=saison sèche ; SP= saison pluvieuse 4.1.2- Avez-vous la possibilité d’agrandir vos terres ? 1= oui ; 0= non ………… GRANTER Si oui, comment ?.. SIOUI 1= En demandant à un membre de sa famille ; 2= En récupérant une parcelle prêtée ; 3= Son père est le chef de terres ; 4= Il est un gérant de parcelles pour le compte d’un propriétaire ; 5= En empruntant chez d’autres jardiniers ; 6= N’utilise pas toute la terre à sa disposition Si non, pourquoi ?.............................................................S ? .............................................................SINON INON 1= utilise déjà tout ce qu’il a à sa disposition ; 2= Toutes les parcelles sont déjà occupées ; 3= Besoin d’aide pour arrosage si les superficies augmentent ; 4= Manque de matériel pour emblaver une superficie plus importante. 4.2- La main d’œuvre
4.2.1- nombre nombre de personnes travaillant dans les les cultures cultures maraîchères maraîchères …………………MOT …………………MOT Membres de la famille :………………….MOF :………………….MOF Ouvriers salariés temporaires : …………………..MOST Ouvriers salariés permanents : ………………………… …………………………MOSP MOSP 4.2.2- Utilisation de la main d’œuvre salariée : 1=oui ; 2= non ………………….MOS ………………….MOS Si oui, pour quelles activités ? …………………………… ………………………………………… ……………………..........ACTIV ………..........ACTIV 1= défrichement, pépinière, 2= confection de planches ou de billons, 3= semis ou repiquage ; 4= arrosage ; 5= sarclo-binage ; 6= épandage d’engrais ; 7= traitement phytosanitaire ; 8= récolte et vente ; 9= aménagement de puits (céanes) ; 10= construction de rempart Si non, pourquoi pour quoi ?...........................................................................................................NM ?...........................................................................................................NMOS OS 1= absence de moyens financiers ; 2= a suffisamment de force pour travailler seul ; 3= utilise les membres de la famille pour différentes activités ; 4= 4 = travaille avec ses frères ; 5= la parcelle n’est pas grande ; 6= a suffisamment de temps pour travailler seul 4.2.3- Rémunération de la main d’œuvre salariée par culture et par activité Activités tomate chou carotte piment grande crin-crin laitue morelle défriche RDFTOSS RDFCHSS RDFCHSS RDFCASS RDFPISS RDFGMSS RDFGMSS RDFCCSS RDFLASS RDFLASS RDEFSS RDFTOSP RDFCHSP RDFCASP RDFPISP RDFGMSP RDFCCSP RDFLASP RDEFSP pplanche RPPTOSS RPPCHSS RPPCASS RPPPISS RPPGMSS RPPCCSS RPPLASS RPPSS RPPTOSP RPPCHSP RPPCASP RPPPISP RPPGMSP RPPCCSP RPPLASP RPPSP arrosage RARTOSS RARCHSS RARCASS RARCASS RARPISS RARGMSS RARGMSS RARCCSS RARLASS RARLASS RARSS RARTOSP RARCHSP RARCASP RARPISP RARGMSP RARCCSP RARLASP RARSP sarclobin RSBTOSS RSBCHSS RSBCASS RSBPISS RSBGMSS RSBCCSS RSBLASS RSBSS RSBTOSP RSBCHSP RSBCASP RSBPISP RSBGMSP RSBCCSP RSBLASP RSBSSP puits RPU rempart RPART
VIII 4.3. L’eau
4.3.1- Source d’approvisionnement en eau en saison sèche……………………………… sèche…………………………………. …. ;SESS Source d’approvisionnement en eau en saison pluvieuse………………………… pluvieuse……………………………………… …………….SESP .SESP 1= Puits ; 2= Céanes; 3= Rivières ; 4= Pluie ; 5= Autres 4.3.2 Coût de l’arrosage Cultures Période Nombre Superficie Nombre de Coût d’arrosage d’arrosoirs par arrosée planches l’arrosage planche,par jour chou SACHSS CACHSS carotte SACASS CACASS laitue SALAISS CALAISS
de
4.4- Le capital
4.4.1- Matériel et outillage articles Houe Daba Machette Arrosoir Pelle Brouette Binette Râteau Bottes
nombre HOUE1 DABA1 MACH1 ARRO1 PELLE1 BROU1 BIN1 RATO1 BOT1
prix d’achat AHOUE1 ADABA1 AMACH1 AARRO1 APELLE1 ABROU1 ABIN1 ARATO1 ABOT1
durée d’utilisation DHOUE1 DDABA1 DMACH1 DARRO1 DPELLE1 DBROU1 DBIN1 DRATO1 DBOT1
4.4.2- Sources de financement des activités Comment avez-vous réuni le capital ?.........................................................................RCAPI 1= le matériel et les semences lui ont été fournis ; 2= par un emprunt au départ ; 3= fonds provenant de son /ses activité(s) antérieure(s) ; 4= héritage de ses parents ; 5= les autres maraîchers lui ont donné les semences de départ ; 6= en débutant par des cultures ayant de faibles exigences comme la laitue et le haricot vert ; 7= son époux achète les semences qu’elle rembourse après.. Comment financez-vous les opérations ? Opération Type de financement Pépinière FSEM Défriche FDEF Prép. planches FPP Arrosage FARRO Sarclo-binage FSB Engrais FENG Trait phyto FTRAIT Puits FPUITS Rempart FREM 1= fonds propres ; 2= crédit groupement ; 3= crédit institution ; 4= tontine ; 5= emprunt familial ; 6= autres
VIII 4.5- Les semences et les systèmes de culture
4.6.2-Superficies emblavées par culture pour l’année 2004-2005 Saisons ou Cultures Variétés Mois de d e Nombre de Coût de la Superficie Quantité périodes semis/ semis semence (en m2) récoltée et de repiquage vendue production tomate VTOMSS MSTOMSS1 CSTOMSS STOMSS QRECTOM carotte VCARSS1 MSCARSS1 CSCARSS1 SCARSS1 QRECAR1 carotte VCARSS2 MSCARSS2 CSCARSS2 carotte VCARSS3 MSCARSS3 CSCARSS3 saison 1 chou VCHSS1 CSCHSS1 SCHSS1 QRECHSS1 chou VCHSS2 CSCHSS2 SCHSS2 QRECHSS2 chou VCHSS3 CSCHSS3 laitue laitue laitue amarante crin-crin NSCCSS piment grande morelle gombo tomate VTOMSP carotte VCARSP1 carotte VCARSP2 chou saison2 chou laitue laitue laitue amarante crin-crin piment grande morelle gombo Variétés de crin-crin : 1= yoruba ; 2=noir, 3= blanc Variétés de chou : 1= KKCross ; 2= Oxylus - Rangement par importance de revenu………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………RCULT 4.6.3-Successions culturales et associations (la succession est donnée en commençant par le légume actuellement en place puis la précédente et ainsi de suite) Parcelles Successions ROT1 Associations ASSO1 Saison 1 carotte-piment gombo chou-laitue chou-laitue tomate-crin-crin chou-carotte tomate-gombo chou-haricot-vert piment–g morelle crin-crin-grande morelle piment-crin-crin Saison 2 chou-laitue ROT2 chou-laitue ASSO2 chou-carotte tomate-crin-crin chou-haricot-vert tomate-gombo crin-crin-grande morelle piment–g morelle carotte-piment gombo piment-crin-crin
VIII 4.6.4-Raisons du choix des cultures Cultures Raisons tomate RAITOM chou RAICHOU carotte RAICAR amarante RAIAMA crin-crin RAICC piment RAIPI gr. morelle RAIGM laitue RAILAI gombo RAIGOM 1= financière ; 2= durée du cycle ; 3= plusieurs récoltes ; 4= alimentation familiale ; 5= consommation et vente sur place ; 6= provient de ses parents ; 7= moins de risques ; 8= utilisation rationnelle de l’espace ; 9= les cultures exotiques demandent une présence permanente ; 10= argent servant à la construction, déplacement, maladies, scolarisation ;11= finance les autres activités . 4.6.5- Utilisation d’engrais Type Culture d’engrais Fumier d’élevage
NPK
Urée
laitue laitue chou chou carotte carotte amarante amarante crin-crin crin-crin piment piment gr. morelle gr.morelle tomate tomate chou chou amarante amarante crin-crin crin-crin piment piment gr. morelle gr.morelle tomate tomate chou chou amarante amarante crin-crin crin-crin piment piment gr. morelle gr.morelle
saison (n°) Quantité Quantité Prix ou période achetée par achetée et unitaire Kg utilisée par sac, 1 2 1 QFUMCHSS 2 QFUMCHSP 1 2 1 2 1 2 1 2 1 2 1 2 1 QNPKCHSS 2 QNPKCHSP 1 2 1 2 1 2 1 2 1 2 1 QURCHSS 2 QURCHSP 1 2 1 2 1 QURPISS 2 QURPISP 1 2
Coût total
CFUMCHSS CFUMCHSP
CNPKCHSS CNPKCHSP
CURCHSS CURCHSP
CURPISS CURPISP
VIII 4.6.6-Utilisation de pesticides Cultures chou chou crin-crin piment gr.morelle tomate chou chou tomate crin-crin piment gr.morelle
identification des produits PTCHSS PTCHSP Pesticides PTLEGSS de synthèse PTLEGSP
Quantités QTCHSS QTCHSP QTLEGSS QTLEGSp
Produits biologiques
Prix unitaire
Coût total
saison
Source
CTCHSS CTCHSP CTLEGSS CTLEGSP
1 2
SPTCHSS SPTCHSP SPTLEGSS SPTLEGSP
1 2 2
5-Les contraintes
5.1-Opérations culturales et contraintes de production Opérations culturales Contraintes Défrichement
CODEF
Préparation planches
COPP
Arrosage
COARR
Sarclage
COSAR
Epandage d’engrais
COENG
Traitement phytosanitaire
COTRAIT
1= pénibilité du travail ; 2= absence de produits phytosanitaires adéquats ; 3= manque d’outils de bonne qualité et performants ; 4= matériel non approprié ; 5= Demande beaucoup de temps ; 6= difficulté d’achat du produit au moment opportun ; 7= lessivage de l’engrais par l’arrosage ; 8= concurrence avec les activités de production du chef de famille ; 9= divagation des animaux en saison sèche malgré les remparts. ; 10= absence de formation ; 11= manque d’eau en SS ; 12=dépenses pour MO car plusieurs sites de production ; 13= présence de déchets encombrants ; 14=absence d’appareil de traitement 5.2-Liste des contraintes (Contraintes rangées par ordre d’importance) Cultures Contraintes laitue COLAI chou COCHOU carotte COCAR amarante COAM crin-crin COCC piment COPI gombo COGOM tomate COTOM grande morelle COGM 1= maladies ; 2= semences ; 3= engrais (recherche du fumier d’élevage) ; 4= main d’œuvre ; 5= sol ; 6= manque d’eau ; 7= excès d’eau ; 8= absence de produit de traitement adéquat ; 9= demande beaucoup d’entretien ; 10= faible rendement ; 11= absence de moyens financiers ; 12= accès au crédit ; 13= marché ; 14=chute des fleurs à la floraison
VIII 6- Commercialisation
Cultures
Lieux vente
de Unité de Quantité vente ( vendue
1=(jardin, 2=marché, 3=domicile) 4=Cotonou laitue 1
LVLAISS
1=sac, 2=bol ; 3=planche, 4=panier ; 5=pied ; 6= tas) UVLAISS
chou 1 carotte 1 amarante 1 crin-crin 1 piment 1 gr.morelle1 tomate 1 laitue 2
LVCHSS LVCASS
UVCHSS UVCASS
LVCCSS LVPISS
UVCCSS UVPISS
LVTOSS LVLAISP
UVTOSS UVLAISP
chou 2
LVCHSP
UVCHSP
carotte 2
LVCASP
UVCASP
crincrin 2
LVCCSP
UVCCSP
piment 2
LVPISP
UVPISP
amarante 2
gr.morelle2
UVGMSP
Prix de transport des sacs de chou : Premier voyage : Deuxième voyage : Troisième voyage :
QVLAISS
Mode de vente Prix (1=comptant, vente 2=crédit, 3=gros, 4=détail)
MVLAISS
de Période de vente 1=janvier ; 2=février ; etc
PRVLAISS PEVLAISS