est-elle suffisante pour promouvoir le développement des pays du sud ? L’aide internationale
: (Groupe 3)
Meryem Ait Elkouch Imane Echatir Sakouvogui Tanou Balla
ISCAE Casablanca 27/03/2013
I.
Introduction............................................................. ................................................................................................................................... ........................................................................ .. 2
................................................... 3 II. La nécessité de l’intervention des organisations internationales .................................................... .................................................................... 3 A. Le sous-développement : une approche théorique .....................................................................
B.
............................................................................. ................ 5 Les caractéristiques du sous-développement sous-développement .............................................................
................................................................ ..... 8 C. L’aide au développement sous ses différentes formes ...........................................................
III.
L’aide au développement: une condition nécessaire, mais insuffisante ...................................12
A. Une aide financière sans impact majeur en termes de technologie. ........................................12 B.
Les conditions d’efficacité de la dette. .......................................................................................15 1.
La qualité des politiques économiques et commerciales ......................................................15
............................................................................... ........... 16 C. Stabilité politique et situation post-conflit .................................................................... ......................................................................................................... ................................................17 D. La mauvaise gouvernance.........................................................
IV.
................................................................................................................................ ..............20 Conclusion. ..................................................................................................................
La présente analyse sert de support d’exposé en Economie nationale et Internationale, un cours animé par Mr. AMALLAH, à l’ISCAE (1 re année Grande Ecole). De ce fait, son contenu a constamment été amandé pour tenir compte des critiques et recommandations de l’ENCADRANT, à l’endroit de qui nous exprimons toute notre gratitude.
Nous vivons sur une planète de paradoxes. Depuis l’avènement de la révolution industrielle anglaise, la pensée économique s’est progressivement affinée. Elle s’est montrée favorable au libre-échange dans l’objectif ultime d’accroitre la « richesse des nations » (Adam Smith). Depuis 1980, on assiste à un véritable « boom » de l’économie mondiale. On notera par exemple que Sur la période 1980 à 2006, le PIB mondial est multiplié par 3, s’établissant à un record de 57 937 460 millions de dollars en 2009, juste avant la crisei (source: Wikipédia). Cependant, cette évolution n’est appréhendée que dans sa dimension globale et ne tient, de ce fait, aucunement compte des fortes disparités observées dans la répartition de la richesse créée à travers le monde. En outre, il est indiscutable qu’on ait assisté, depuis la chute de l’union soviétique, à une bipolarisation du monde. D’un côté les pays occidentaux, réputés pour leur niveau de vie très élevé, forment un premier bloc qu’on appelle « le Nord ». De l’autre, « les pays du Sud » sont ceux qui s’identifient aisément par la malnutrition, la pauvreté et tous ses corollaires. Les raisons de cet « ordre économique mondial » dépassent largement le cadre de la présente analyse. Ce qui importe, c’est de noter que ces inégalités remarquables ne peuvent pas se maintenir sur une planète plus que jamais globalisée. La globalisation accentue l’interférence les différents phénomènes observés d’un bout de la planète à l’autre. Dès lors, une politique internationale d’aide au développement orientée vers les pays du Sud est indispensable à la poursuite même du développement de ceux du Nord.
Qu’entend-on par sous-développement ? Comment se caractérise-t-il de nos jours ? Que font les organisations internationales en matière d’aide au développement des pays du sud ? Ces politiques sont-elles vraiment fiables ? Tels sont entre autres les thèmes que nous aborderont dans le cadre de la présente analyse
Certains pays arrivent à se développer, d’autres non. Cela nous pousse à penser le phénomène du sous-développement vécu dans plusieurs pays du monde nommés actuellement les pays du sud et qui prend plusieurs aspects. Ces disparités de développement entre les pays sont le résultat d’un ensemble de facteurs parmi lesquels on trouve ceux d’ordre historiques, autres d’ordre économique, socioculturel et politique. Ainsi, comme la théorie économique est une modélisation de la réalité, on trouve de nombreux économistes, surtout à partir du 20ème siècle durant lequel ce phénomène a pris son ampleur, qui ont essayé à travers leurs études recherches à expliquer les causes de ces disparités en se basant parfois sur l’histoire et d’autres sur les expériences vécues par ces pays. Parmi les théories concernant le sous-développement on trouve celles qui l’expliquent par un retard, on parle notamment de la . Celleci considère que le développent est une évolution linéaire qui doit passer nécessairement par les mêmes étapes : de la société traditionnelle basée sur l’agriculture comme notamment un nombre important des pays pauvres à l’ère de la consommation de masse connu dans l’histoire des pays développés par les trente glorieuses en passant par l’étape préalable au développement
caractérisée par l’introduction de la connaissance et l’augmentation de l’investissement dans l’agriculture et l’industrie, la phase de démarrage durant laquelle les taux d’investissement et d’épargne se doublent en parallèle avec l’apparition de nouvelles industries et l’étape de progrès technique et la modernisation de l’économie prend place pour amener l’économie du pays vers la maturité( c’est le cas des actuellement). Selon l’analyse de Rostow les pays du sud sont à des étapes antérieures de développement et le chemin d’atteindre la dernière phase se passe par l’instauration des principes de libéralisme et l’acceptation de l’ouverture sur l’extérieur. Contrairement à Rostow et aux autres économistes libéraux qui considèrent que le libre-échange est bénéfique à tous les pays qui l’adoptent, les théoriciens de la dépendance, tels que , et considèrent que l’ entre les pays est un facteur de sousdéveloppement. Cette inégalité se manifeste par la suite à la spécialisation des pays du sud dans les biens de faible valeur ajoutée en échange des produits plus chers. Ainsi selon Samir Amine, la cause de cette dépendance économique des pays du sud des pays du nord, qui se manifeste par l’échange inégal, est la colonisation qui a entravé le développement uns. Cet échange inégal aura des des pays du sud qui seront amenés à emprunter de l’étranger pour faire face au déficit de la balance et pour financer leurs investissements. C’est le cas notamment de plusieurs pays producteurs de matières premières en Afrique. L’apport de la théorie de la dépendance nous amène au problème de la des pays sous-développés. Ce problème a été traité par l’économiste à travers sa théorie du cercle vicieux de la pauvreté. Selon cette
théorie, les pays sous-développés n’arrivent pas à dégager l’épargne nécessaire pour financer l’investissement qui générerait le développement à cause de la pauvreté et de la faiblesse du revenu national. Ce manque d’investissement et la malnutrition lié à la pauvreté limitent la productivité du travail. Ce qui pousse ces pays à emprunter des capitaux étrangers pour faire face à leurs besoins. Cela contribue, par un , à accentuer la pauvreté davantage. L’aggravation de la pauvreté se traduit par une et donc entrave la production et l’enrichissement qui est une condition nécessaire pour atteindre le développement.
Le rapport du PNUD présenté, le 14 mars 2013 à Mexico par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) note l’amélioration générale des conditions de vie dans les pays sous-développés. Mais les pays subsahariens restent malheureusement en marge de ces améliorations. L’essor du Sud est tiré essentiellement par les trois grands pays en développement que sont le Brésil, la Chine et l'Inde. D'après le rapport 2013, seuls quelques-uns tels que l'Afrique du Sud, le Ghana, l'Ouganda, le Rwanda et la Tunisie sortent du lot. Hormis ces pays, il n’ y a pas de prémices de développement des pays périphériques dont les populations continuent à sévir dans la pauvreté. Les facettes de la précarité qui définit le mode de vie de populations vivantes dans les pays sous-développés sont nombreuses. L’éducation et la formation qui ont un impact important sur l’accumulation du capital humain et par làmême sur le processus de développement économique et social est mauvaise. L’accès à l’enseignement primaire n’est pas assuré, alors qu’elles représentent la plus grande richesse actuellement exploitable. Dans la Déclaration du millénaire approuvée en septembre 2000 par 147 chefs d’État et de gouvernement et par 189 États membres, les Nations Unies ont fixé comme
objectif pour 2 015 l’universalisation de l’éducation primaire pour les enfants. La situation actuelle de l’enseignement primaire existant dans la majorité des pays est désastreuse : parfois cent élèves par classe, absence de matériel d’enseignement, ni livres, ni cahiers, ni tableaux noirs, formation très insuffisante des instituteurs, etc. En outre, une bonne proportion des élèves théoriquement scolarisés abandonnent avant d’avoir acquis la possibilité de lire, écrire et compter. L’accès à la technologie et sa maitrise qui font défaut aux pays sous-développés découlent de la qualité de l’éducation dans ces pays .Aussi la sous-industrialisation entrave le développement. En effet, la colonisation a orienté les pays africains vers des productions essentiellement agricoles, éliminant les élites qui peuvent enclencher des révoltes, entravant l'accès à l'instruction et aux vrais postes de responsabilités. La ruine des secteurs traditionnels s’ajoute à la sous-industrialisation et amplifie l’état de sous-développement. La sous-industrialisation imposée au pays dits aujourd’hui nous fait penser à un autre aspect du sous-développement qui a trait au commerce extérieur. Les importations portent essentiellement sur des produits manufacturés à forte valeur ajoutée sauf (NPI) .Les exportations portent essentiellement sur des produits primaires, à faible valeur ajoutée. Le commerce extérieur des pays en développement(PED) est en général déficitaire.et générateur d’endettement. Pour remonter à son origine, la crise de l’endettement a débuté dans les années 60 .Les banques occidentales regorgeaient de dollars (les “ eurodollars ”). Elles ont donc cherché à les prêter à des conditions avantageuses aux pays du Sud, qui cherchaient à financer leur développement, notamment les États africains nouvellement indépendants et les pays d’Amérique latine en f orte croissance .Du côté des pays en développement, les crédits n’ont pas été utilisés rationnellement. Au lieu de financer des investissements productifs nécessaires au remboursement de la dette et à renforcer la capacité exportatrice, ils se sont lancés dans des
programmes d’investissement à risque. Plus encore, certains dirigeants ont détourné à leur profit des sommes. Ensuite, les politiques anti-inflationnistes ont alourdi la .Et l’absence d’une économie créatrice de richesses et un endettement massif ne peuvent qu’engendrer une faiblesse générale des niveaux de vie (alimentation, habitat, santé).En fait, L'état de sousdéveloppement se traduit généralement par des insuffisances alimentaires aussi bien au niveau quantitatif que qualitatif. L'insuffisance quantitative se présente lorsque la ration alimentaire par individu est inférieure à 2400 calories par jour. En l’espèce, on parle de "sous-alimentation». L’insuffisance qualitative traduit des carences alimentaires bien que le nombre de calories de ladite ration soit jugé suffisant. Dans ce cas on parle de « ». Une mauvaise est également caractéristique du sous-développement. Une mauvaise santé limite les capacités productives des nations, et. Dans les régions où la nourriture et l’eau salubre sont difficilement accessibles, la prévention des maladies et les soins peuvent paraître hors de toute atteinte. Le programme de coopération technique de l’AIEA essaye autant que faire se peut d’améliorer la santé des populations de tous les pays en développement .Le cancer, le paludisme, la tuberculose, le VIH/sida et la malnutrition sont des problèmes de santé majeurs pour les pays en développement. Les personnes atteintes de ces maladies ne peuvent aucunement subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles en travaillant. Dans les pays en développement, « une personne sur trois souffre de carences en vitamines et minéraux, ou autrement dit de « », qui augmentent le risque d’infections, de malformations néonatales et de retards de développement. » Les problèmes de santé alimentent le . Cependant même en présence d’Etats riches le sousdéveloppement peut toujours caractériser une nation et notamment à cause de la corruption, de l’absence d’Etats de droit et mais également du fait des conflits et guerres civiles qui pourraient surgir et qui freinent le développement
inéluctablement. Les experts de la Banque mondiale démontrent que la propagation du sida était étroitement liée à la guerre civile en Ouganda en 1979. Il est évident que le sous-développement est un phénomène complexe dont les déterminants sont multidimensionnels, nombreux .ET, la lutte contre le sous-développement exige un traitement différent des causes qui tienne compte des spécificités des états du Sud. Pour procéder à ces traitements, les économies sous-développées ne peuvent pas se passer d’une intervention internationale aussi bien au niveau financier qu’au niveau de l’assistanat.
Pour aider les pays sous-développés à améliorer leurs situations et à éviter de tomber dans le problème du surendettement, les institutions naissantes de l’accord de Breton-Woods telles que la banque mondiale et le fond monétaire internationale prennent des mesures sur plusieurs niveaux touchants directement les obstacles au développement dans les pays qui reçoivent de l’aide. Au début ces institutions ont été instaurées pour aider l’Europe à se restructurer après la deuxième guerre mondiale. Mais à partir des années soixante et plus précisément avec le mouvement de décolonisation de plusieurs pays africains et asiatiques, ces institutions ont accordé plus d’attentions à ces pays qui avaient besoin d’aide pour construire leur économies et suivre la vague du développement. Ainsi ,en plus des banques étrangères privées, la banque mondiale et le FMI se présentaient comme préteurs à ces pays pour faire face à leurs besoins concernant l’investissement en infrastructure, santé et éducation qui sont considérés comme les piliers de la croissance de tout pays et qui aideront ces pays par la suite à être à la hauteur des .
Avec la durant les années 1980 qui a touché nombre de pays de l’Amérique latine tels que le Mexique, le Brésil, l’Argentine, le FMI et la banque mondiale ont décidé à travers le consensus de Washington d’amener les pays surendettés à adopter le comme solution à cette crise. A ce point-là, la banque mondiale s’est basée sur l’idéologie de l’école de Chicago en défendant une approche favorable au marché dans laquelle l’Etat n’intervient que pour soutenir le fonctionnement du marché. A cette époque la banque mondiale prône pour l’idée de l’efficacité du marché comme étant le meilleur allocateur de ressources qui serait plus efficace qu’un gouvernement incompétent et qu’une participation même minime au commerce international apporte des avantages plus importants aux pays sous-développés que des stratégies d’industrialisation par substitutions des importations. Ainsi, les plans d’ajustement structurels concrétisent cette approche dont les mesures concernent entre autres : des dispositions légales favorisants l’initiative privé et les investissements étrangers, la lutte contre la corruption et la bureaucratie, l’encouragement de la connaissance et de l’innovation, le développement des inf rastructures et du cadre fiscal pour encourager l’investissement privé, la privatisation des monopoles et la déréglementation des marchés. Actuellement, la banque mondiale se concentre sur les à l’horizon de 2015. Ainsi, en matière de la dette extérieure des pays du sud, la banque mondiale peut alléger la dette accordée à ces pays en cas de difficultés de paiement soit par remise ou par annulation totale de la dette. De plus, à travers l’une de ses institutions qui est l’association internationale de développement AID intéressée par les pays les moins développés, la banque mondiale accorde le cinquième de ses financements comme dons à ces pays et le reste sous forme de prêts sans intérêts. Ces prêts sont destinés à financer des investissements publics comme
celui du complexe de l’énergie solaire au Maroc pour l’aider à s’éloigner de la dépendance énergétique qui pèse lourdement sur l’économie marocaine, et des micro, petites et moyennes entreprises pour encourager l’initiative privée et la création d’emploi. Comme résultat à telles actions, on peut noter qu’à Madagascar 5 000 nouvelles entrepriseii ont été enregistrées dans trois régions entre 2006 et 2008, et environ 10 000 emplois ont été créés et au Libéria 45 000 personnes ont obtenu un emploi à court terme dans le cadre de chantiers publics depuis octobre 2008. De même, la banque mondiale intervient dans le niveau de conseil aux entreprises pour être plus efficaces et plus productives. On ne peut évoquer la croissance économique sans évoquer l’importance des infrastructures dans l’amélioration et le développement de l’activité économique. Ainsi, la banque mondiale s’intéresse davantage aux financement des investissements portant sur la construction de routes, de ponts et toute autre construction nécessaire à l’accomplissement des activités productives au sein du pays. Par exemple, Plus de 118 000 kilomètres de routes – près de 3 fois la circonférence de la Terre – construites ou remises en état et plus de 134 000 km de routes entretenues et près de 1 700 kilomètres de réseau ferré ont été construits ou réhabilités. D’un autre côté, la banque mondiale à travers les dons intervient dans le domaine de l’éducation qui est un pilier majeur pour le développement, elle recrute et forme les enseignants et met des actions pour encourager la continuité de la scolarité surtout pour les filles puisqu’elle a comme principe la défense des parmi lesquels on trouve . Ainsi, à titre d’exemple au Cambodge et dans le cadre du projet d’appui au secteur de l’éducation qui vise l’amélioration de l’accès à l’éducation et sa qualité, 27502 des élèves de premier cycle de l’enseignement secondaire ont reçu des bourses d’étude et 6343 enseignants des écoles primaires ont été
formés. L’intérêt porté à l’éducation peut se justifier par la nécessité des pays à une main d’œuvre qualifiée qui rendra la production nationale de qualité et à forte valeur ajoutée et donc plus compétitive sur le marché international. Dans le domaine social, l’aide humanitaire constitue un axe majeur dans les actions de la banque mondiale en aidant les personnes victimes de catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre d’Haïti durant laquelle l’AID a fourni des repas quotidiens à 210000 enfants, ainsi que les personnes victimes des conflits (guerres civiles par exemple). De même, l’aide de la banque mondiale intègre aussi la santé en menant des actions contre le VIH, en s’intéressant à la santé des femmes enceintes et aux problèmes de malnutrition. Ainsi, à titre d’exemple plus de 47 millions de personnes ont pu bénéficier de services de base dans les secteurs santé, nutrition et population et des millions d'habitants des zones rurales d'Afghanistan ont accès pour la première fois à des services de soins de base, le taux de couverture national étant passé de 9 % de la population globale en 2003 à 85 % en 2008. Cette attention accordée à la santé a pour objectif d’accroitre l’espérance de vie dans les pays pauvres et de réduire le taux de mortalité des enfants. En restant dans le domaine de la santé, on ne peut négliger l’approvisionnement en eau et les installations sanitaires qui constituent une condition majeure pour l’amélioration de la santé des citoyens. C’est pour cela que la banque mondiale s’intéresse à l’accès des populations des pays pauvres à l’eau potable en investissant dans ce domaine. C’est ainsi que Près de 500 000 points d'eau collectifs améliorés et plus de 1,5 million de raccordements individuels au réseau de distribution d'eau construits ou remis en état. Au Népal, le projet Eau et assainissement en milieu rural, financé par l'AID, a
amélioré l'approvisionnement en eau de plus de 1,2 million de personnes et aidé à réduire de plus de 10 % la mortalité infantile due aux diarrhées.
Dans la section précédente, nous avons étudié les différentes formes que pouvait revêtir l’aide. Il va de soi que ces formules soient prescriptibles. Cependant, comme un médicament administré au patient, ces aides ne peuvent être efficaces que lors qu’elles ont un impact positif sur la croissance économique des Etats bénéficiaires. Puisque toute croissance du PIB se traduit par l’augmentation de revenu national par habitant qui lui-même est en corrélation négative avec le niveau de pauvreté. Toute augmentation du revenu moyen de la population à distribution relative des revenus inchangés ainsi que toute redistribution des revenus en direction des pauvres à revenu moyen inchangé réduisent la pauvreté absolue
A ce niveau, on parle d’ 1997 iii).
. ( Burnside et Dollar,
Comparée à la notion d’actif complémentaire, l’efficacité de l’aide est
assujettie à diverses conditions, que nous allons examiner dans cette section.
A ce niveau, il importe tout d’abord de faire recours à la théorie économique du progrès technique (Schumpeter et Sorrow) et celui du cycle de vie du produit de Vernon Si une croissance économique est nécessaire à la réduction de la pauvreté, quel est donc la source de cette croissance durable ? Schumpeter répond qu’une croissance ne peut se maintenir à long terme (ce qu’on appelle u n cycle long) que lorsqu’elle est soutenue par une série d’innovations « »iv, produit de la recherche fondamentale ou la recherche et développement.
De son côté, Sorrow parvint à une conclusion similaire dans ses deux parutions de 1956 et 1957 : Sur le long terme, l’investissement n’est pas une source de croissance, seul le progrès technique en est une. En marge de ces deux postulats, quel phénomène observons-nous à l’échelle mondiale ? Les avis sont unanimes (ou presque) là-dessus : les pays occidentaux (autrement les aideurs) ont imposé un ordre monde qui leur assure à eux seuls la maitrise de la recherche et développement. Cela a-t-il un inconvénient pour les pays pauvres ?
La de Vernon nous aide à mieux comprendre ce phénomène. En effet les USA, pays leader, détiennent le monopole d’innovation technologique. Une fois le produit lancé sur le marché américain, il présente une très forte valeur ajouté et déborde rapidement la demande intérieure pour répondre celle des pays partenaires. Ce n’est qu’après la banalisation du produit qu’il parviendra sur le marché des pays en voie de développement. A l’aide d’un transfert de technologie « », ces derniers se spécialisent alors dans la fabrication du produit banalisé, et donc à faible valeur ajoutée, pour répondre à la demande résiduelle des pays ‘originaires’ du produit.
La réalité que cela sous- jacent, c’est que, pour le même produit, nous achetons aujourd’hui plus cher qu’on ne le vendra demain : on parle de détérioration des termes de l’échange ou encore échange inégal. Ainsi, certains économistes perçoivent le sous-développement comme résultat du développement des pays dominants, se manifestant par un caractère propre empêchant ceux-ci d’accéder à un niveau de vie élevé.
Dans une revue publiée en 2008, Tierry Miadès de l’Université de Friburgens s’était appuyé sur le postulat de Burnside et Dollar (évoqué ci-haut) pour avancer que l’aide n’est efficace que lorsqu’elle se traduit par une croissance économique. Pour ce faire, les pays bénéficiaires doivent remplir un ensemble de conditions macroéconomiques, dont notamment : Tierry Miadès1 écrivait à ce propos : Burnside et Dollar ont fait paraître en 1997 la première version de leur analyse sur
les conditions macroéconomiques favorables à une meilleure efficacité de l’aide. Selon eux, l’aide a un impact positif sur la croissance économique dans les pays en développement ayant de "bonnes" politiques fiscale, monétaire et commerciale, et
inversement elle a peu d’impact dans les pays ayant de mauvaises politiques dans ces domaines
Cette affirmation laisse entendre que l’aide pouvait et devrait continuer à être apporté aux pays pauvres, mais . Or l’on se rend effectivement compte que c’est cette stratégie qui a été adoptée ces dernières années par la Banque mondiale et surtout le FMI. Les célèbres en sous les preuves. Pour bénéficier de l’aide, on imposait aux pays d’adopter une politique d’austérité monétaire en maitrisant le taux d’inflation. Il fallait également réduire les effectifs de fonctionnaires publics pour réduire les charges de fonctionnement de l’Etat et, par-là, le déficit budgétaire. Sur le plan fiscal, il fut conseillé aux pays de d’adopter des politiques fiscales incitatives sans pour autant recourir aux subventions. Pourquoi ? L’auteur y est très explicite : pour s’ouvrir à l’extérieur. Il avance : Un pays est considéré comme fermé s’il remplit au moins une des cinq conditions suivantes : (1) un taux moyen de droits de douane supérieur à 40 pour cent ; (2) un 1
Thierry Madès est Professeur à l’université de Fiburgens
taux de barrières non tarifaires couvrant plus de 40% des importations ;(3) un
système économique socialiste ; (4) un monopole d’État sur les exportations principales
On peut facilement remarquer que la plupart des conditions ci-dessus sont prises en compte par l’ à travers ses multiples clauses pour le libreéchange. Ainsi, avec le libre-échange et l’ouverture prônés dans le cadre de la politique commerciale, ces pays se retrouvent envahis par des produits manufacturés qui concurrencent dangereusement leurs . Ainsi, ces pays s’interrogent : Faut-il protéger les industries naissances ( ) au risque de perdre l’aide ?
Dans le cadre de la mondialisation, les firmes délocalisent ou investissent dans les pays en voie de développement (PVD) en se basant sur un ensemble d’indicateurs, dont le , définit comme « risque d’occurrence d'un sinistre résultant du contexte financier, économique et politique d'un Etat étranger, dans
lequel
une
entreprise
effectue
une
partie
de
ses
activités. »
vi
(financersonentreprise.com ). Ainsi les Firmes sont moins intéressées à investir dans des nations présentant une instabilité politique majeure. Mais que dirontnous à cet égard ? N’est-ce pas irréfutable de constater une parfaite corrélation entre démocratie et conflit en Afrique (notamment) ? Qui, donc, est à l’origine de l’instabilité ? Si la réponse à ces questions demeure encore controversée, le constat suivant demeure cependant reconnu :
C’est le cas actuellement du Mali, et (récemment) de la cote d’ivoire.
Bon nombre de pays sous-développés recèlent paradoxalement des richesses extraordinaires, des richesses qui valent de l’or .Il suffit là de citer que l’Afrique concentre 15 % des richesses mondiales de pétrole. Pourtant cette richesse que nous trouvons en abondance dans des pays comme le Cameroun, le Nigéria et la guinée équatoriale sont quasi-inexistantes pour les populations locales qui n’en profitent aucunement. Théoriquement la rente de ressources devrait permettre aux pays qui plongent dans la pauvreté de s’en sortir. Mais jusquelà la mauvaise gouvernance s’impose et impose par la même occasion aux populations de sévir quelque temps encore dans la misère .En effet les Etatssouverains des pays sous-développés ne négocient pas pour enclore des programmes de développement autour des concessions pétrolières et gazière à savoir la construction des infrastructures et la promotion de l’emploi .Ainsi, les contrats de concession ne contiennent pas des dispositions juridiques sur la façon dont les populations devraient bénéficier des accords particuliers en terme de l’amélioration de leur bien- être. Pire, encore les Etats, généralement corrompus des pays sous-développés continuent de garder secrètes les recettes provenant de l’industrie pétrolière et gazière : Le compte des états souverains est crédité chaque année de milliards dont on ignore l’affectation. A présent on peut légitimement affirmer . Le problème réside au sein des Etats qui refusent franchement de faire profiter leurs populations de ces concessions pétrolières. Le problème est donc fondamentalement un . La mauvaise gouvernance revient également à la face quand il s’agit de juger de l’obstination des pays à sauvegarder des politiques qui ont échoué. Au lendemain de l’indépendance, plusieurs décideurs ont mis en place une stratégie fondée sur la non-dépendance vis-à-vis de l’étranger .C’est ainsi
qu’ils ont adopté une politique de substitution des produits locales aux produits importés, l’application de barrières tarifaires et non-tarifaire...Etc. Ce choix stratégique n’a pas été fructueux, mais a consacré le sous-développement dans les pays en question. Et, pourtant les dirigeants de ces pays ne comptent pas emprunter d’autres voies. Cette politique autarcique disent-ils permet aux pays de préserver leur souveraineté. Une souveraineté qu’ils remettent en cause eux –mêmes lorsqu’il n’hésitent pas à détourner l’argent de l’aide au développement .En outre cette politique dite de souveraineté va à l’encontre de la préservations de la souveraineté des pays sous-développés .En effet ,ce choix économique s’est soldé par et a engendré, par conséquent, la dépendance en biens industriels vis-à-vis de l’étranger ,l’explosion de la facture des importations ,le creusement des déficits commerciaux et au bout du compte à la dépendance vis-à-vis du centre. L’adoption d’une conception autarcique de la souveraineté, crée l’illusion de la liberté plutôt qu’une capacité réelle de faire ses propres choix. L’adoption d’une plus grande intégration économique ne se traduit pas nécessairement par une perte d’indépendance. Au, contraire l’ouverture économique est une condition nécessaire qui doit obligatoirement être rempli en vue de permettre aux pays sous-développés d’acquérir une force économique. En faisant le choix de l’ouverture économique la chine n’a pas perdu sa souveraineté .Grâce à la liberté de l’investissement et de l’échange .La chine a pu accéder aux capitaux et à la technologie nécessaires à toute émancipation économique. Les pays sous-développés gagneront à suivre cette voie. Pour se développer il faut d’abord être performant sur le plan économique. Avec le retard que ces pays ont cumulé, il leur est difficile si ce n’est impossible de voler de leurs propres ailes. D’où la nécessité de s’engager dans un processus d’apprentissage. L’apprentissage de la performance ne peut se faire que dans un contexte d’ouverture et d’échange .Contrairement à la conception de la souveraineté
autarcique, ce sont les réformes qui vont dans le sens de l’ouverture économique qui sortiront les économies de leur fragilité, contribueront au développement des populations et permettront par là-même de protéger la souveraineté qui hante tant les gouvernants des pays sous-développés. En plus d’une mauvaise gouvernance inhérente aux gouvernements des Etats sousdéveloppés, nous pouvons relever une mauvaise gouvernance de l’aide au développement .Avec la crise financière qui a frappé les pays développés, à laquelle s’ajoute le risque souverain (risque politique, mauvaise réputation de ces pays) le principe de l’aide au développement a été impacté. En effet, les prêts que la banque mondiale accordait par le passé étaient octroyés à des taux d’intérêts très symboliques par rapport à ce qu’ils peuvent obtenir en empruntant directement sur le marché secondaire. Aujourd’hui, la tentation à prêter est faible pour les pays développés et les taux d’intérêts se sont pratiquement alignés sur ceux qu’offre le marché secondaire. A ce niveau, l’aide au développement a perdu de son importance. Par ailleurs, l’aide public au développement nuit au développement en cela qu’elle contribue à la corruption. En effet les fonds obtenus grâce à l’APD sont souvent gaspillés dans l’achat d’armements ou les bakchichs. William easterley ancien économiste de la banque mondiale démontre l’absence d’une corrélation positive entre le niveau de vie par tête et la croissance de l’aide au développement.la banque mondiale aime parler des « » de l’aide. Chine, Inde, Ouganda, Vietnam, Mozambique, Pologne. Le problème, c'est que la part des aides dans le PIB de ces pays à forte croissance est extrêmement faible (0,4% en Chine ; 0,7% en Inde, par exemple).L’aide au développement n’est donc pas efficace en ellemême .pour la rendre efficace il convient de contrôler son usage ; responsabiliser les donateurs, conditionner les aides aux réformes.
A la lumière de tout ce qui précède, il ressort clairement que la réduction de la pauvreté est une priorité pour l’ensemble des acteurs économiques internationaux, dans la mesure où elle pèse lourd dans l’atteinte des objectifs du millénaire tels que définis par les nations-unis. Nous avons que, déjà, certaines nations possèdent une longueur d’avance dans la course (cas des pays NPI) tandis que d’autres, notamment en Afrique, n’arrivent toujours pas à tirer leur épingle du jeu, si bien qu’on aurait de bonnes raisons à soupçonner l’inefficacité de l’aide apportée par les organisations internationales en leur faveur. Quel côté se trouve le problème ? La situation n’est pas aussi fatale. Aujourd’hui, de nombreux experts internationaux reconnaissent que les pays du sud constitueront dans les prochaines années les nouveaux relais de croissance, en marge de la crise qui sévit dans « le Nord ».
i
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_mondiale
ii
Voir site de l’AID
iv
http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Schumpeter
v
http://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Vernon
vi
financersonentreprise.com
http://savoir.fr/les-facteurs-et-les-theories-du-developpement-les-theorie-de-sous-developpement http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1957_num_8_1_407225 http://conte.u-bordeaux4.fr/Enseig/Lic-ecod/docs_pdf/Rostow.pdf https://www.google.com/search?q=aide+publique+au+d%C3%A9veloppement&ie=utf-8&oe=utf8&aq=t&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a http://www.unifr.ch/cresuf/assets/files/bachelor_Valerie_Grivel.pdf http://www.banquemondiale.org/ http://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/76/21/27/PDF/Ben_Saad-APD_Ghana-2012.pdf