La façade atlantique > de l’Amérique du Nord Cette séquence est destinée aux séries L, ES et S.
Séquence 6-HG00
43
Introduction Chapitre 1 > L’identité cosmopolite d’un territoire récemment constitué
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A
Le nouveau Monde est intimement lié à l’Europe
B
Un espace qui se structure au travers du mythe de la conquête de l’Ouest
C
Des fortes inégalités et différenciations internes historiques
49
Chapitre 2 > Une façade littorale aux dynamiques spatiales intense
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A
Les vecteurs des dynamiques régionales
B
La façade littorale : entre dynamiques internes et internationales
C
De nouveaux moteurs pour la dynamique spatiale
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Chapitre 3 > Une nouvelle régionalisation de la façade atlantique
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A
Le Nord : entre crise, réaction et réaffirmation
B
L’émergence et l’affirmation des Sud
C
Les synergies transfrontalières actrices d’une ouverture continentale
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62
Conclusion Se reporter à la carte n°8 de l’annexe.
Sommaire séquence 6-HG00
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ntroduction La façade océanique d’un continent est définie par une bande plus ou moins large de terre située en bordure littorale. Cette bande concentre à la fois des flux fl ux de produits et de personnes venant de l’intérieur (hinterland ou arrière-pays ) pour être exportés et des flux de produits et de personnes venant de la mer (outland ou avant-pays ).). Il s’agit donc d’un espace d’interface. Cette façade est
structurée par des ports, des usines ou des raffineries qui traitent les produits importés ou exportés et par des villes animées par ces échanges (cf. document 1).
Document 1 Relations entretenues par l’hinterland et l’outland d’une façade maritime océanique océanique..
Arrière pays - Hinterland Avant pays - Outland Grande métropole littorale Villes secondaires Complexes industrialo-portuaires Flux secondaires Flux principaux
d l a w z s O n a h o J : n o i t a s i l a é R
La façade atlantique, à cause de sa longueur et de la densité de ses échanges, doit être comprise dans une perspective géographique à l’échelle planétaire. Quelles sont les limites géographiques de la façade littorale atlantique de l’Amérique du Nord ?
Afin de délimiter la façade littorale atlantique de l’Amérique du Nord, il suffit de chercher jusqu’où s’exerce l’influence de la mer, des échanges maritimes, des activités portuaires, industrialo-portuaires et balnéaires balnéaires.. La façade maritime atlantique de l’Amérique l’Amériq ue du Nord correspond à une façade littorale active entre l’hinterland et l’outland :
- au nord, la façade littorale active commence au niveau de la vallée du Saint-Laurent, qui prolonge les flux maritimes jusqu’aux Grands Lacs. Plus au nord, les façades de la Nouvelle-Écosse ou de Terre-Neuve Terre-Neuve font office de territoires hors des flux commerciaux internationaux ; - la façade littorale se poursuit par le biais de la Megalopolis côtière du Nord-Est des États-Unis jusqu’au pied des Appalaches Appalaches,, sur 200 à 300 km de large large ; - dans sa partie méridionale, elle se réduit ensuite à une bande de quelques kilomètres de large occupée par les raffineries et usines pétrochimiques du golfe du Mexique, et aux quelques ports et quelques stations balnéaires du Mexique oriental.
Séquence 6-HG00
47
L’identité cosmopolite d’un territoire récemment constitué A
Le Nouveau Monde est intimement lié à l’Europe l’E urope ᕡ Le Nouveau Monde : une façade d’importation de marchandises Les premières expéditions européennes, au début du XVI e siècle, visent à l’ouverture de comptoirs commerciaux et non à l’établissement de colonies humaines . Les comptoirs sont destinés à importer des marchandises en Europe (les épices et la fourrure fourrure,, dont la demande est très importante en Europe). Les Espagnols ont prioritairement conquis l’Amérique centrale et arrivent par le sud vers l’Amérique du Nord. Ñ
Leur but est de contrôler la route commerciale de retour des galions (navires) vers l’Espagne, d’empêd’empêcher leurs concurrents de s’installer sur ces territoires. La Floride devient alors un enjeu de contrôle territorial. Les autres puissances coloniales européennes (France, Angleterre et Pays-Bas) se concentrent sur la route maritime du Nord et sur les territoires au nord de la façade atlantique de l’Amérique du Nord. Ñ
Les Français arrivent les premiers par le Saint-Laurent et se dirigent rapidement vers les Grands Lacs, le Mississippi et l’Amérique espagnole, dans l’intérieur des terres pour le commerce des fourrures. Les Anglais s’installent dans les derniers territoires disponibles, c’est-à-dire au nord-est. Les conditions
environnementales sont moins bonnes, mais les Anglais et quelques Hollandais arrivent à ouvrir des établissements commerciaux, essentiellement essentiellement pour le commerce de la fourrure fourrure.. La compétition économique entraîne des tensions importantes entre les communautés française, française, anglaise et hollandaise hollandaise..
ᕢ Des comptoirs commerciaux à la colonisation humaine pérenne : le rôle fondamental de l’Angleterre En 1580, la première colonie originaire de l’Europe est fondée à Roanoke, une île située au large des côtes de la Caroline du Nord. C’est un tournant décisif dans l’appropriation du territoire de la façade maritime de l’Amérique du Nord. En effet, il s’agit de substituer à l’enjeu purement commercial celui de la colonisation. Cet enjeu va également conduire les Britanniques à multiplier
les installations portuaires sur la façade littorale. D’autres fondations de colonies réussissent au cours du XVIIe siècle. La colonie de Plymouth en Nouvelle-Angleterre est fondée en 1620, celle de la Baie de Massachusetts en 1630, puis les colonies de Connecticut, de Rhode Island, de New Hampshire, du Maine ou du Maryland. Dès la fin du XVII e royales. siècle, ces colonies acquièrent le statut de colonies royales.
Séquence 6-HG00
49
Document 2
La conquête de la façade littorale de l’Amérique du Nord par les puissances maritimes européenne européennes s
Nord
Nouvelle France
Halifax
Nouvelle Angleterre
Neue Amsterdam
Virginie
Saint Louis
Carolines
Océan Atlantique
Charleston Saint-Augustine Mobile La Nouvelle Orléans
d l a w z s O n a h o J : n o i t a s i l a é R
Golfe du Mexique
La Havane
Mexico
Veracruz 0
Les territoires initiaux du peuplement américain
250
500 km
Les vecteurs du peuplement
Hollande
Villes coloniales
Routes maritimes espagnoles
Angleterre
Comptoirs coloniaux
Routes maritimes anglaises
France
Routes maritimes françaises
Espagne
Axes de pénétration continentaux
ᕣ Les 13 colonies britannique, prémices de la puissance de la façade atlantique Au milieu du XVIIIe siècle, l’Angleterre possède 13 colonies royales sur la côte atlantique. at lantique. L’extension géographique de la colonisation de la façade atlantique atlanti que s’est surtout faite à partir des années 1660. Des colonies sont installées insta llées dans le Delaware, le New-Jersey et à New York York vers 1685. Ensuite, l’extension coloniale est concentrée vers le sud : les deux Carolines sont crées vers 1690, avant-postes de la colonisation anglaise face aux espagnols. 50
Séquence 6-HG00
Ces colonies gardent des contacts importants avec les pays du continent européen. Les ports qui jalonnent la façade atlantique de l’Amérique du Nord sont les vecteurs de l’activité économique é conomique et concentrent les flux de biens et de personnes personnes..
B
Un espace qui se structure au travers du mythe de la conquête de l’Ouest ᕡ Trois destins originaux de la conquête de l’espace Ñ
La ville de New York York acquiert une importance imp ortance stratégique dans la région, dès la fin du XVIII e siècle. La construction du canal Erié, en 1825, permet l’accès direct vers la zone des Grands Lacs et
des grandes plaines. Le passage vers l’hinterland est donc facilité. Aucune métropole de la région n’a de débouché aussi efficace vers l’hinterland avant le développement du chemin de fer, ce qui va influencer l’extraordinaire essor de la ville. L’essor économique et territorial territor ial des 13 colonies britanniques permet aux Anglais d’asseoir leur position régionale. Les colonies françaises du futur Canada sont conquises par l’Angleterre en 1763 (le Canada proclame son indépendance en 1867). Ce sont des régions de production de blé pour le Royaume-Uni et pour les colonies britanniques. britan niques. Pour Pour les 13 colonies britanniques, britann iques,l’indépendance l’indépendance devient une nécessité e dès la fin du XVIII siècle (1776). Les territoires situés entre Boston et Washington se développent seuls et les acteurs de l’économie sont complètement autonomes. autonomes. Cette économie repose essentiellement sur les installations portuaires et sur la pêche (morues, baleines…). Au nord, le grenier à blé québécois favorise des flux de matières premières agricoles vers le Royaume-Uni. Au sud, les échanges commerciaux avec les pays européens concernent essentiellement l’indigo, le tabac ou le coton (mise en place d’une économie de la traite des noirs : plantations, commerce commerce triangulaire). Ñ A la suite des Etats-Unis d’Amérique, le Mexique proclame son indépendance en 1825, tourÑ
nant le dos à sa façade littorale. Cette indépendance a lieu sans décolonisation. Il n’y donc pas d’évolution libérale de l’économie et des territoires, ni changements sociaux, notamment pour les populations indigènes qui sont toujours soumises, voire gênantes pour le pouvoir central. A la suite de la déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique, le Mexique n’use jamais de la force contre son voisin du Nord.
ᕢ Les conflits territoriaux influencent la dynamique du sud de la façade littorale atlantique En 1790, la jeune nation des Etats-Unis d’Amérique est limitée limit ée à la rive orientale du Mississipi. En 1861, cette nation s’étend jusqu’au Rio Grande ou Rio Bravo et à la façade maritime du Pacifique : Ñ
Ñ
l’Ouest des Etats-Unis d’Amérique est sous influence française fra nçaise (la Louisiane). Territoire Territoire immense (2,14 (2,1 4 2 millions de km )et peu exploré, la Louisiane est vendue en 1803 par Napoléon Bonaparte ; les visées territoriales des Etats-Unis d’Amérique se tournent ensuite vers les possessions hispaniques. La Floride est achetée à l’Espagne en 1821 et le Texas est annexé en 1845. Au printemps 1846, une guerre gagnée contre le Mexique garantit aux Etats-Unis d’Amérique la Californie, le Nevada et l’Utah. En 1898, les troupes américaines libérent Cuba de l’influence espagnole (la base
militaire de Guantanamo devient un territoire loué de manière permanente.)
ᕣ Une avancée progressive de l’oekoumène (partie de la surface terrestre terrestre qui peut être habitée) Ñ
L’avancée de l’oekoumène et l’idée de construire le territoire se font par le biais du développement des axes de communication. Séquence 6-HG00
51
Entre 1811 et 1853, la National Road est construite avec l’aide du gouvernement fédéral. Cette route dessert la région du Maryland jusqu’au cœur de l’Illinois. l’I llinois. Le canal Erié est achevé en 1825, parachevant la connexion entre les Grands Lacs et l’océan Atlantique. Deux fleuves majeurs facilitent la mise en contact des littoraux et de l’arrière pays : au nord, le Saint-Laurent permet la jonction avec les Grands Lacs ; au sud, le Mississippi met en contact la
grande plaine centrale, grenier à blé de l’Amérique l’Amérique,, avec l’Atlantique l’Atlantique.. Ñ
Une forte accélération de la mise en réseau du territoire est enregistrée à partir du début du XIXe siècle. En effet, en quelques décennies un réseau de routes très complet et de nombreux canaux maillent le territoire, notamment sur la façade littorale de l’Atlantique l’Atlantique,, connectant l’arrière pays (hinterland) à l’avant pays (outland). Après 1830, les bateaux à vapeur et les voies ferrées complètent le dispositif existant. Ces deux nouveaux moyens de locomotions sont à
l’origine du mythe américain de la conquête du territoire et facilitent grandement la diffusion des populationss sur le territoire. population
C
De fortes inégalités et différenciations internes historiques ᕡ Des densités de population qui favorisent le littoral atlantique La densité moyenne de population aux Etats-Unis est de 28 hab./km².
Cependant, il y a d’énormes différences entre les Etats Ñ
L’Alaska est l’Etat dont la densité est la plus faible des Etats-Unis avec 0,35 hab./km². Les
conditions naturelles et la position périphérique de cet Etat expliquent ces faibles densités de population. De plus, plus, cet Etat de près de 1,7 million de km² est aussi vaste que l’Iran ou la Mongolie Mongolie.. Au contraire, les Etats du New Jersey ou de Rhode Island Isla nd sont les plus densément peuplés, avec respectivement 354 et 249 hab./km². Ces contrastes de répartition de population s’expliquent
davantage par les héritages historiques que par les déterminismes naturels. naturels. Ñ
Les Etats les plus densément peuplés sont tous situés dans la diagonale historique des Etats-Unis d’Amérique, d’Amé rique, notamment dans le nord-est et en Nouvelle-Angl Nouvelle-Angleterre eterre avec plus de 100 hab./km². Ce sont les Etats les plus anciennement peuplés qui ont toujours entretenus des
relations privilégiées avec les migrants européens et ont le plus profité de l’apport de population. Ñ
La distribution des densités de population peut aussi être caractérisée comme une dispersion en « archipels » : fortes densités au nord-est de la façade atlantique, entre Boston et
Washington, mais également tout le long de la façade atlantique. Certains territoires ressortent encore plus nettement : la mégalopole de Chicago, la Megalopolis, la région urbaine de Miami et le Golfe du Mexique texan. Cependant, les marges de la façade atlantique, mexicaine et plus encore canadienne sont très peu peuplées. Ñ
Les mouvements migratoires actuels internationaux (plus seulement européens) renforcent ces pôles de concentration de la population. Ces mouvements se font par le biais de portes d’entrée migratoire (les gateways ) comme Miami, Montréal, New York ou la Nouvelle-Orléans.
ᕢ Une façade littorale urbanisée depuis le XIX e siècle La façade littorale atlantique est donc un espace très densément peuplé, notamment notamment du fait de l’historique du peuplement dans la région. La seconde particularité du peuplement de la côte atlantique de l’Amérique du Nord est qu’il est très largement urbain. L’Etat du New Jersey est caractérisé par près de 90 % de population urbaine. Sept Etats parmi les treize Etats les plus urbanisés se trouvent sur la façade atlantique. Il s’agit également des Etats les plus métropolisés : New Jersey, Rhode Island, Floride, Massachusetts, New York, Maryland et Texas. 52
Séquence 6-HG00
Ñ
La façade atlantique de l’Amérique du Nord est marquée par la présence de 31 métropoles de plus de un million d’habitants (seules trois villes ne sont pas étasuniennes). Huit métropoles dépassent les 5 millions d’habitants : Washin Washington gton (5,3 millions d’habitants), Miami (5,4 millions d’habitants), Toronto (5,5 millions d’habitants), Houston (5,6 millions d’habitants), Philadelphie (5,8 millions d’habitants), Chicago (9,5 millions d’habitants), Mexico (19 millions d’habitants) et New York (21,9 millions d’habitants). Ces aires métropolitaines sont la source de la puissance politique et économique de cette façade maritime.
Document 3
Les aires métropolitaines de la façade atlantique, siège de la puissance économique du sous continent - Mégalopole de BosWash : 44 millions d'habitants, 15 % de la population étasunienne.
Le réseau d'aires métropolitaines de plus de un million d'habitants Nord le plus dense au monde
- Mégalopole de Chipitts : 30 millions d'habitants, 10 % de la population étasunienne.
21 961 9 500 Moins de 1 000 Ottawa Montréal
Les principales aires métropolitaines (en milliers d'habitants)
Boston Toronto
Minneapolis
Detroit
New York
Chicago
Les mégalopoles de la façade atlantique
Pittsburgh Saint Louis
Washington Charlotte Atlanta
Raleigh
Océan Atlantique
Des métropoles parmi les plus puissantes du monde
Dallas - Fort Worth Jacksonville
New Orleans
Austin San Antonio
PIB des aires métropolitaines (en milliards de dollars)
Tampa
Orlando
plus de 500
Houston
300 à 499
Miami Golfe du Mexique
Monterrey d l a w z s O n a h o J : n o i t a s i l a é R
200 à 299 100 à 199 50 à 99 moins de 50
Mexico 0 Ñ
250
500 km
Cette façade maritime très peuplée est aussi le siège d’une grande partie de la puissance de l’économie de l’Amérique du Nord. Quinze villes de la façade atlantique de l’Amérique du Nord se trouvent dans les cinquante premières villes mondiales en terme de PIB ; neuf sont parmi les vingt premières et structurent les deux mégalopoles de la façade nord atlantique : les mégalopoles de Chicago et la Megalopolis. Ces territoires ont été le siège de la puissance économique de l’Amérique du Nord depuis la première révolution industrielle. Même si l’économie s’est restructurée après les années 1970, cette façade maritime bénéficie encore des héritages de son passé économique.
Séquence 6-HG00
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ᕣ Les territoires de la révolution industrielle américaine : les territoires moteurs de l’économie C’est dès le XIXe siècle que le développement de l’industrie connaît un essor très important, par le biais de la construction navale, mécanique mécanique ou du textile. Cependant, seul le centre de la façade atlantique se développe de façon autonome , les répercussions s’en font sentir jusqu’à nos jours. Ñ
Cette vieille région industrielle est à l’intérieur de la ceinture c einture historique de la Manufacturing Belt :
- Le sud de la Nouvelle-Angleterre est la plus ancienne région industrielle de l’Amérique du Nord,
avec une spécialisation originelle ciblée sur le textile et le cuir, à présent largement tournée vers l’industrie mécanique légère et l’électronique l’électronique.. - La région du Middle Atlantic, qui inclut New York, Philadelphie et Baltimore, possède une gamme
de production industrielle très large et très puissante. - Le bassin charbonnier de Pennsylvanie s’est développé autour de Pittsburgh, capitale de la sidéLacs, englobant les métropoles de Cleveland ou rurgie. Cette zone s’étend jusqu’aux Grands Lacs, de Buffalo. La zone de Chicago et du lac Michigan forme le cœur de la région industrielle occidentale de la Manufacturing Belt. Sa production est centrée sur l’industrie lourde, notamment
sur la production et la transformation de l’acier. L’installation de l’US Steel Co à Gary en 1906 est l’emblème de cette production. Ñ
Au sud, seule la côte du golfe du Mexique a connu un développement économique précoce.
Les champs pétrolifères ont attiré de nombreuses installations industrielles ; mais en dehors de ces espaces pétrolifères, le sud reste largement sous-industrialisé par rapport aux régions du nord-est de la façade atlantique atlantique..
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Séquence 6-HG00
Une façade littorale aux dynamiques spatiale intenses A
Les vecteurs des dynamiques régionales ᕡ Les interfaces maritimes : vecteurs des échanges mondiaux L’Amérique du Nord présente une géographie des façades maritimes très intéressante. Actuellement, Actuellement, les Etats-Unis sont structurés par près de 350 ports dédiés au commerce maritime international et intérieur. La façade littorale atlantique est caractérisée par un chapelet continu de ports bien plus importants que sur la côte pacifique . Ces deux façades maritimes sont dissymétriques depuis le XVIIIe siècle. En terme de volume de marchandises traitées, les ports de la Côte Est sont les plus important avec 7 ports parmi les 50 premiers ports de marchandises mondiaux, le plus important étant le port de Saint Louisiana (World Port Ranking, 2006) . Au contraire, les principaux ports de porte-conteneurs se situent sur la Côte Ouest ; seuls les ports de New-York et de Savannah se situent parmi les 50 premiers ports mondiaux de porte-conteneurs. Le port de Montréal est le premier port intérieur mondial avec un trafic conteneurisé en pleine
croissance (la zone des Grands Lacs est considérée par les autorités américaines comme une façade maritime à part entière).. En effet, ce sont les ports de la Côte Est qui se sont imposés.
Séquence 6-HG00
55
Document 4
Les ports de la façade maritime de l’Amérique l ’Amérique du Nord, supports de la puissance littorale Come-by-Chance Sept Îles
Nord
Port Cartier
Port Hawkesbury
Québec Montréal
Les supports de la puissance littorale Volume de trafic des principaux ports (en millions de tonnes) plus de 200
Halifax
70 à 90
Portland
moins de 15
Duluth Superior Boston New York / New Jersey
Chicago
Philadelphie Baltimore
Pittsburgh
plus de 5000
Hampton Roads
Huntington / Charleston
Trafic conteneurisé (en milliers de TEUs)
2000 à 4999 1000 à 1999
South Louisiana Lake Charles
Océan Atlantique
Charleston Mobile
Savannah
Les sièges de la puissance littorale
Port Everglades Corpus Christi
New Orleans
Miami
Golfe du Mexique d l a w z s O n a h o J : n o i t a s i l a é R
250 à 499 moins de 250
Jacksonville Tampa
Houston
500 à 999
Les quatre grandes façades maritimes
Altamira Veracruz 0
250
500 km
(document 4) : Quatre façades littorales distinctes peuvent être repérées (document
- Le groupe des Grands Lacs (minerais et céréales). - Le groupe de la façade nord atlantique (minerais et céréales). - Le groupe de la Floride (production agricole, notamment notamment fruitière). - Le groupe du golfe du Mexique (céréales et pétrole). Ces quatre façades maritimes mariti mes sont inégalement puissantes. La façade maritime du golfe du Mexique est de loin la plus puissante ; elle comprend cinq des 50 premiers ports mondiaux en 2006. Elle joue un rôle stratégique stratégique dans l’importation du pétrole pétrole et dans sa transformation, transformation, ce qui explique son importance internationale. Les trois autres façades ont un rôle plus régional, à l’exception des grandes plates-formes internationales comme New York. Elles jouent le rôle de pivots des flux maritimes mondiaux entre l’hinterland et le monde. L’hinterland correspond ici à la partie du territoire dans laquelle le port vend ses services et recrute sa clientèle. Les produits bruts sont les principales sources d’approvisionnement des exportations : les produits agricoles (céréales, soja…) comme les produits industriels (charbon, pétrole…). Ces groupes portuaires structurent le territoire au travers des relations entre l’hinterland et la façade maritime.
56
Séquence 6-HG00
ᕢ Les « hubs » aéroportu aéroportuaires aires : le premier équipement aéroportuaire mondial Ñ
Les Etats-Unis peuvent être considérés comme la première puissance aéroportuaire mondiale. En effet, 16 aéroports étasuniens sont parmi les 30 premiers aéroports mondiaux en termes de nombre de passagers. Le premier aéroport mondial est l’aéroport international Hartsfield-
Jackson d’Atlanta avec 90 millions de passagers par an qui transitent par ce véritable « hub ». La façade atlantique compte 11 des 16 premiers aéroports des Etats-Unis (cf. document 5).
Document 5 Rang mondial des aéroports étasuniens Rang mondial
Rang étasunien
1
1
Aéroport Hartsfield-Jackson
Atlanta Géorgie
90 039 280
2
2
Aéroport O’Hare
Chicago Illinois
69 353 654
6
3
Aéroport de Los Angeles
Los Angeles Californie
59 542 151
7
4
Aéroport de Dallas-Fort Worth
Dallas - Fort Worth Worth Texas
57 069 331
10
5
Aéroport de Denver
Denver Colorado
51 435 575
13
6
Aéroport John F. Kennedy
Queens New York
47 790 485
15
7
Aéroport Mc Carran
Las Vegas Nevada
44 074 707
16
8
Aéroport George Bush
Houston Texas
41 698 832
17
9
Aéroport Sky Harbor
Phoenix Arizona
39 890 896
21
10
Aéroport de San Francisco
San Francisso Californie
37 405 467
22
11
Aéroport d’Orlando
Orlando Floride
35 622 252
23
12
Aéroport de Newark Liberty
Newark Etats-Unis
35 299 719
24
13
Aéroport de Détroit
Détroit Michigan
35 144 841
26
14
Aéroport Charlotte-Douglas
Charlotte Caroline du Nord
34 732 584
29
15
Aéroport de Miami
Miami Floride
34 063 531
30
16
Aéroport de Minneapolis – Saint-Paul
Fort Snelling Minnesota
34 032 710
Ñ
Aéroport
Situation
Nombre de passagers
Le dispositif américain est fondé sur un maillage aéroportuaire très dense, comptant près de 18 000 aéroports dans le pays . Néanmoins, il existe un déséquilibre entre la moitié Est, dotée d’un réseau dense de plates-formes aéroportuaires entraînant des flux intenses entre les métropoles de la région, et la moitié Ouest, centrée sur quelques grands hubs générant les
flux. Ces flux intérieurs renforcent la puissance économique et le poids financier des grandes métropoles. Ce réseau s’est largement imposé au fil du temps, l’avion étant devenu une forme de mobilité banale dans les déplacements de plus de 500 km . Même si une grande partie du trafic est liée à la dimension continentale des Etats-Unis, le trafic de ces aéroports exprime également l’intensité des relations avec les autres aéroports mondiaux . C’est l’un des meilleurs exemples
de l’ouverture et de la capacité d’ouverture des Etats-Unis sur le monde. Séquence 6-HG00
57
Ñ
Les métropoles de l’Est des Etats-Unis génèrent ainsi des flux intenses. La position dominante de New York s’explique par l’équipement de ses trois plates-formes aéroportuaires, mais aussi par son rôle de point d’entrée principal aux Etats-Unis pour les vols domestiques de tourisme ou d’affaire d’affaire.. Au final, le système américain fait apparaître un arc de cercle partant de New York vers l’ouest et la Floride, et englobant tout le territoire en passant par les Grands Lacs centrés autour des plates-formes de Chicago (document 6).
Document 6
Le premier équipement aéroportuaire mondial.
Nord
Boston Toronto
Minneapolis
New York Newark
Detroit Chicago
Philadelphie
Charlotte
Los Angeles San Francisco
Atlanta
Océan Atlantique
Dallas - Fort Worth Orlando Houston
Miami Golfe du Mexique
d l a w z s O n a h o J : n o i t a s i l a é R
Mexico 0
Volume de trafic de passagers par an 90 millions 57 millions 35 millions
250
Nombre de liaisons assurées par an 700 000 à 979 000 liaisons 600 000 à 699 999 liaisons 500 000 à 599 999 liaisons 366 000 à 499 999 liaisons Principaux flux domestiques
58
Séquence 6-HG00
500 km
B
La façade littorale : entre dynamiques internes et internationales ᕡ Les centres d’impulsion de la façade atlantique Les deux centres d’impulsion majeurs de la façade atlantique sont les Etats du Texas et de New York. Indépendamment, ces deux Etats se trouvent parmi les 12 premières puissances économiques mondiales. Ñ
L’Etat de New York doit l’essentiel de ses richesses à la métropole de New York , capitale mondiale des médias et de la publicité. Cette ville abrite 65 des 500 premiers groupes américains, avec de grands employeurs comme IBM, GE, Xerox ou Kodak.
L’Etat du Texas serait la douzième puissance mondiale , soutenue par une très forte industrie de
l’aérospatiale avec la présence de la NASA. Il s’agit du deuxième pôle technologique des Etats-Unis avec 314 000 emplois dans ce secteur. L’Etat de Texas est l’un des Etats les plus urbanisés du pays, avec près de 90 % de la population vivant dans des espaces urbanisés. urbanisés. Ñ
Depuis une trentaine d’années, les crédits fédéraux liés à la recherche-déve recherche-développement loppement ont favorisé le Sud. De ce fait, d’autres centres d’impulsions se trouvent en dehors de ces deux Etats. Par exemple, exemple, la ville d’Atlanta, située au sud de la chaîne des Appalaches, Appalaches, est l’un des centres d’impulsions métropolitains majeurs aux Etats-Unis. Atlanta est surnommée la Boom Town ,
c’est-à-dire une ville qui a su développer des activités commerciales porteuses. Le choix des autorités d’Atlanta s’est porté, au début des années 1990, sur le développement massif de start-up (petites entreprises tournées vers les nouvelles technologies). L’agglomération L’agglomération a profité du boom démographique entre 1985 et 1990 et de l’effet de la Sun Belt pour attirer plus de 200 000 personnes personnes,, jeunes en majorité et hautement qualifiées. Le nombre d’emplois créés entre 1992 et 1 996 illustre bien cette réussite. En effet, près de 550 000 emplois ont été créés dans l’agglomération, dont près de 90 000 pour la seule année 1995. La présence du siège social de Coca Cola a servi de catalyseur pour les autres entreprises. Le deuxième atout majeur est l’installation du géant de l’information mondiale CNN. Le troisième et dernier atout est le rôle de l’aéroport international Hartsfield-Jackson qui cumule en 2008 près de 90 millions de passagers (plus grand grand hub aéroportuaire mondial). mondial). On rappellera qu’Atlanta a accueilli les jeux Olympiques d’été en 1996.
ᕢ Des dynamiques internationales en expansion Ñ
Ñ
L’Amérique du Nord, comme les autres membres de la Triade (Europe occidentale et Japon), possède une façade maritime puissante. puissante. Un « range » apparaît entre Boston Bosto n et Hampton Roads, ce qui correspond aux limites de la Megalopolis ( un autre « range » situé dans le golfe du Mexique le l e concurrence, notamment axé sur les activités pétrolières). La puissance des ports de la Megalopolis tient autant à l’antériorité de la puissance de l’hinterlan l’hinterland d qu’à l’urbanisation très forte de la région.
Ces facteurs favorisent la présence d’un marché de consommation et de pôles de production exceptionnels soutenus par un maillage spatial drainant l’ensemble de l’hinterland. Les flux s’organisent de manière primaire : les produits agricoles et miniers arrivent directement de l’hinterland et inversement des produits de consommation multiples sont drainés jusqu’aux grandes plaines et aux grands lacs. A l’échelle internationale, le fait marquant est l’existence d’un formidable hinterland commun transatlantique transatlantiq ue sur le trajet maritime de l’Atlantique Nord, entre l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest. Il s’agit de la zone maritime et de l’hinterland les plus complets de la planète. D’ailleurs, l’intensité l’intensité des échanges entre ces deux espaces géographiques
est révélatrice de cette puissance (l’Union européenne est le premier partenaire commercial de l’ALENA avec environ 520 milliards d’euros échangés sur 3200 milliards d’euros de marchandises totales échangées en 2007). Cependant, la forte concurrence commerciale internationale posée par l’émergence de la façade pacifique de l’Amérique du Nord entraîne une redistribution de la donne spatiale et
participe à la restructuration des territoires intérieurs. Séquence 6-HG00
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ᕣ Une restructuration intérieure Ñ
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La mondialisation a entraîné l’essor de nouvelles activités industrielles porteuses qui ont un rôle moteur sur la restructuration des territoires, notamment sur la façade atlantique de l’Amérique du Nord. Trois grands secteurs ont propulsé certaines régions : l’automobile, les industries liées à l’exploitation et la transformation du pétrole, les nouvelles technologies. Le cas de Pittsburgh est assez révélateur de ces dynamiques. capita le mondiale de la dynamiques. L’ancienne capitale sidérurgie avant les années 1970 a totalement évolué en deux décennies . La La réhabilitation de la ville s’est faite en rénovant les anciens locaux des industries sidérurgiques sidérurgiques pour accueillir des industries de nouvelles technologies . Alcoa (Aluminium Company of America) a quitté Pittsburgh
au début des années 2000 et les locaux de production ont été complètement rénovés pour accueillir le siège social de Alcoa-Amérique. Les deux universités de la ville abritent désormais les plus prestigieuses écoles de médecine des Etats-Unis. Dans cette agglomération de 2,5 millions d’habitants, 1,6 million de personnes sont actives, le taux de chômage est plus bas que celui de la moyenne nationale, à 3,7 % . Cette mutation n’a pas seulement été industrielle, l’urbanisme du XXIe siècle s’est largement installé dans cette ville. Cet essor tertiaire s’appuie également sur l’émergence de l’aéroport de Pittsburgh, nouveau hub aéroportuaire des Etats-Unis Etats-Unis.. Pittsburgh est donc l’archétype de la nouvelle ville américaine qui a choisi une reconversion complète par l’emploi dans le tertiaire.
C
De nouveaux moteurs pour la dynamique spatiale ᕡ Le tourisme Ñ
Le tourisme est devenu une source de revenus très importante pour certains Etats de la façade atlantique atlantique,, notamment pour New York ou pour la Floride. En effet, New York profite largement de son image de métropole mondiale, mondiale, très cosmopolite et ouverte sur le monde. La Floride profite des liaisons intérieures et de son image d’Etat paradisiaque de la Sun Belt pour attirer de
nombreux touristes ou des migrants estivaux fuyant les rigueurs du climat du nord des Etats-Unis. Elle a acquis une importance telle que cet Etat est considéré comme le premier centre touristique mondial. Ñ
De même, le Mexique est l’un des tout premiers pays touristiques des pays du Sud et le leader incontesté du tourisme latino-américain. Le pays dispose, au-delà des atouts climatiques, climat iques, topographiques et/ou balnéaires, d’un remarquable potentiel historique et artistique (civilisation méso-américaine et période coloniale). Le facteur principal de réussite réside dans la proximité du marché nord-américain qui est l’une des très grandes zones émettrices de touristes du monde (flux d’entrée de 17 millions de personnes environ par an). Le Mexique est ainsi devenu une sorte de complément compléme nt exotique de son puissant voisin vois in du Nord. De plus, un niveau exceptionnel d’équipements facilite l’accueil et la diffusion des clientèles étrangères dans les diverses régions
attractives (Cancun, Ixtapa-Zihuatanejo, Los Cabos…). Il convient de rappeler que la crise internationale provoquée par l’apparition de la grippe H1N1 a provoqué un énorme coup d’arrêt au tourisme à destination du Mexique en 2009. Même si le phénomène n’est que conjoncturel, il pourrait nuire aux flux touristiques à destination du Mexique.
ᕢ Les nouvelles technologies Les nouvelles technologies ont connu un développement très import ant aux Etats-Unis à la fin du XXe siècle. Elles ont assuré un nouvel essor économique pour de nombreuses régions et ont permis à d’autres de s’affirmer dans dans ce secteur. secteur. Deux régions de la façade atlantique sont des territoires moteurs des nouvelles technologies aux Etats-Unis, en dehors des grandes métropoles : la Megalopolis et le Texas. On développera ici l’exemple de la Megalopolis
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La route 128 est un ruban autoroutier d’une cinquantaine de kilomètres qui contourne Boston. Cet axe est célèbre pour avoir réussi à fixer de nombreux noyaux d’entreprises innovantes, soit près de 650 entreprises engagées dans la fabrication de productions de hautes environnementt de départ bien spécifique, technologies. Une telle concentration suppose un environnemen avec de nombreuses universités et des centres de recherche capables d’attirer des professeurs brillants pour former des étudiants de haut niveau . Or la région de Boston reste l’un des
bastions de l’enseignement supérieur et de la recherche aux Etats-Unis avec à sa tête l’université d’Harvard ou le MIT (Massachusetts Institute of Technology). Cette région regroupe également un cortège exceptionnel de centres de recherche publics ou privés, essentiellement dans les domaines de financières spécialil’électronique ou de la santé. Cette région regroupe aussi les institutions financières sées pour fournir les investissements de départ à ces entreprises , certes prometteuses, mais émergentes. Il faut bien retenir que ce sont les centres universitaires qui fournissent les idées et le savoir-faire savoirfaire pour ces entreprises : la faculté scientifique de Harvard étant à la pointe de la recherche fondamentalee alors que celle du MIT conserve une vocation d’incubateur pour de nouvelles PME-PMI fondamental initiées par ses propres scientifiques. scientifiques. Ñ
Cette volonté de formation et d’innovation se retrouve dans la Ivy League , cercle regrou-
pant les universités les plus prestigieuses de la Côte Est (Universités de Brown, Columbia, Cornell, Dartmouth, Harvard, Pennsylvanie, Princeton et Yale). Ces grandes universités contribuent à former les élites politiques et économiques du pays ainsi que des milliers d’étudiants étrangers. Ces institutions universitaires participent au pouvoir d’influence qu’exercent les Etats-Unis sur le monde. Ces universités, de taille assez modeste, comptent sur l’excellence de l’enseignement dispensé par des sommités de la recherche, des affaires ou de la politique. Afin d’attirer les plus grands spécialistes, ces facultés fonctionnent à partir de budgets considérables qui sont alimentés par des fondations privées, des contrats avec des firmes privées ou les agences gouvernementales (Pentagone (Pentagone par exemple).
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Une nouvelle régionalisation de la façade atlantique avec deux interfaces frontalières actrices de la dynamique continentale
A
Le Nord : entre crise, réaction et réaffirmation ᕡ Le Nord-Est de la façade atlantique, un espace en reconversion Jusqu’aux années 1950, le Nord-Est était le centre dominant des Etats-Unis, du fait de sa position historique privilégiée . Comme nous l’avons montré dans le chapitre c hapitre 1, la région du Nord-Est
est incontestablement le berceau fondateur de la puissance américaine. américaine. La puissance de cette région s’explique par la colonisation, par sa mise en valeur, mais aussi par l’industrialisation qui y est née et s’est développée de manière rapide et intense ; à tel point que cette région a été appelée « la forge » des Etats-Unis . De plus, cet essor a été rendu possible par les liens étroits que cette région a entretenus avec l’Europe, premier partenaire commercial de la façade atlantique atlantique.. Cependant, la seconde moitié du XX e siècle a été celle de nombreuses épreuves et de nombreux dangers pour cette région . Le Nord-Est a connu une forte désindustrialisation et des difficultés difficul tés
démographiques importantes au profit du croissant périphérique qui affichait un dynamisme insolent démographiques (Texas et Californie notamment). Face à cette menace pour sa position de première région économique étasunienne, étasunienne, la réaction du NordEst s’est effectuée dans deux domaines principalement : - Celui de la spécialisation dans les fonctions de commandement. commandement. - Celui des hautes technologies (cf. chapitre chapitre 2).
ᕢ La Megalopolis, le fer de lance de l’économie américaine Ñ
La Megalopolis est aujourd’hui encore la première puissance économique du pays. Elle regroupe un sixième de la population des Etats-Unis, elle elle compte un quart de ses entreprises de gros, un quart de ses emplois dans les métiers de la finance, des assurances et de l’immobilier. Le poids décisionnel des villes de la Megalopolis se lit dans les paysages urbains avec les CBD (Central Business District : quartiers centraux d’affaires). Ils marquent la ville de nombreux gratte-ciel, abritant les sièges sociaux des groupes internationaux. La seule ville qui ne pos-
sède pas de CBD est Washington, mais elle concentre un pouvoir politique de portée mondiale. La Megalopolis regroupe également certains sièges de la puissance mondiale : la Maison Blanche, le Capitole, le siège de l’ONU, le New York Stock Exchange, le siège du FMI ; mais aussi le siège social de plusieurs groupes audiovisuels majeurs (ABC, NBC, CBS) ainsi que des groupes de presse : New York Times et Washington Post . Les différentes villes de la mégalopole sont fortement connectées par les transports transports,, qu’ils soient télématiques, routiers, routiers, aériens ou ferroviaires (l’Acela, ligne à grande vitesse, en parcourt toute la longueur). Ñ
Le nord de la Mégalopolis correspond à la Nouvelle Angleterre méridionale et forme un
ensemble urbanisé très dense de 5,6 millions d’habitants. Cette zone regroupe le système urbain le plus dense et le mieux hiérarchisé de la Megalopolis Megalopolis.. Boston, avec trois millions d’habitants, est à la tête de cette région. Autrefois axée sur la production textile, elle est aujourd’hui animée par les industries de haute technologie et les activités de services services..
Plus au sud, les ports de la baie de Narragansett (Providence) et de la basse vallée de la Connecticut River se sont précocement enrichis par les activités de grande pêche, le commerce lointain et les assurances. Cette région sert de relais entre Boston et New York.
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Document 7
Un des sièges de la puissance américaine, la Mégalopolis Hanover Lac Ontario
Nord
Rochester
C a a n na l a l E r ri i é é
Portsmouth Albany
Ithaca
Boston Springfield Providence Scranton
New Haven Stamford Newark
New York Nassau
Long Island
Princeton Philadelphie Wilmington Baltimore
Boston
Atlantic City
New York
Océan Atlantique
d l a w z s O n a h o J : n o i t a s i l a é R
Washington
Washington DC
Charlotte
Océan Atlantique
Atlanta
0
250 km La Mégalopolis Limites de la Mégalopolis
Centres de commandement Noyaux urbains importants
Une mégalopole de l'innovation Universités de l'Ivy League + MIT Centres technologiques majeurs
Le soutien de nombreuses infrastructures
Ligne ferroviaire principale de l'Acela (TGV) Aéroports internationaux Hubs portuaires La Mégalopolis du futur ? La Mégalopolis actuelle Le corridor technologique Metrolina Limites possibles de la Mégalopolis
Ñ
Cependant, c’est au sud (Baltimore et Washington) que la conurbation enregistre la croissance la plus vive avec une population qui est passée de 5,8 millions d’habitants en 1980 à 7,4 millions en 1999. Cette dynamique repose exclusivement sur l’urbanisation des espaces périphériques des deux noyaux urbains principaux (Baltimore et Washington) qui perdent de la population.
Washington, capitale des Etats-Unis, est des cinq grosses agglomérations du nord-est celle dont la croissance est la plus forte. forte . Elle se rapproche, vers le sud, d’une autre mégalopole en formaform ation : Metrolina (ligne d’agglomérations d’aggl omérations qui, qui , au pied des Appalaches, tend à unir la Virginie à Atlanta). Si le corridor urbain qui unit Baltimore à Washington est fort densifié, les espaces, à l’est, formés par la presqu’île comprise entre les baies de la Chesapeake et de la Delaware, forment un ensemble resté très rural, voué aux activités agricoles intensives, notamment aux élevages avicoles de type industriel. Séquence 6-HG00
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Grâce à la montée en puissance d’Atlanta et de sa région, l’idée d’une nouvelle Megalopolis plus étendue, de Boston à Atlanta, semble se concrétiser. A terme, cette nouvelle Megalopolis plus étendue intégrerait davantage les Etats du Sud dans l’ensemble de l’Union.
ᕣ New York à la tête de la façade atlantique L’aire métropolitaine étendue de New York est la plus puissante entité spatiale de la Megalopolis. Elle abrite aujourd’hui près d’une personne sur deux de la Megalopolis. Son poids démographique est entretenu par de nouvelles poussées migratoires qui font de New York la ville mythique du cosmopolitisme. Ñ
New York est aussi un centre financier mondial. Manhattan, avec ses deux centres d’affaires,
demeure un lieu privilégié de la finance. En effet, 11,8 % des emplois du secteur de la finance se trouvent à New York, York, 5 % de ceux des assurances assurances,, 7,5 % de ceux de l’immobilier et 8,5 % de l’emploi des firmes de conseils conse ils juridiques. New York, York, avec le temps, a fini par regrouper l’essentiel l’e ssentiel des banques ban ques d’investissement et e t des opérateurs boursiers, parmi les meilleurs du monde. New York, York, avec Londres et Tokyo, domine le monde de la finance, notamment dans les secteurs de l’ingénierie et de l’innovation N ew York York (le New York York Stock Stoc k Exchange) Exchange ) est de loin la l a première financière. Ainsi, la bourse de New bourse de valeurs du monde avec près de 3000 sociétés cotées en bourse. L’ensemble des services liés à la finance a connu un âge d’or dans les années 1980 avec près de 160 000 emplois cumulés en 1997. Cependant, la crise financière de 2009 a marqué un coup d’arrêt très net, York est malgré tout restée un centre c entre voire un recul de cette toute puissance new yorkaise . New York de décision en matière financière, mais il ne faut pas limiter à cette seule caractéristique la puissance de cette ville, par ailleurs ville berceau de l’ONU, centre touristique, mais aussi centre des arts. Ñ
New York York est aussi une capitale mondiale de l’art, avec Boston et Washington. La ville possède des musées aux collections sublimes, sublimes, soutenus par les riches familles de la ville, mais aussi par les grandes firmes internationales. De plus, New York s’est imposée comme capitale mondiale du marché de l’art contemporain avec ses innombrables galeries des quartiers de Chelsea ou de Soho
qui ont lancé le pop art ou l’art abstrait (Andy Warhol Warhol ou Jean Michel Basquiat en furent les figures emblématiques).
B
L’émergence et l’affirmation des Sud ᕡ Une affirmation agricole : mutation et diversification de l’agriculture Ñ
La culture du coton , véritable image de la production agricole du « Vieux Sud » américain du XIX e
siècle, a connu au XX e siècle une véritable révolution. Les anciennes zones d’exploitation du coton ont été délocalisées et se situent maintenant dans l’Etat du Texas, seul Etat où le coton est la première production agricole. Ñ
Ñ
Aujourd’hui, la culture du soja est la plus prisée dans les Etats du Sud. En effet, depuis 1945, le soja est devenu une source d’enrichissement, en liaison avec les marchés intérieurs et d’exportation (huile pour les besoins domestiques et pour le bétail). L’élevage bovin fait partie parti e de l’autre révolution du « Vieux Sud ». L’élevage laitier lai tier et à viande a
été rapidement intégré dans des programmes de restructuration de l’espace agricole aux Etats-Unis Etats-Unis.. Cette explosion de l’élevage répond à l’augmentation de la population des grands centres urbains depuis plus de 40 ans. L’élevage bovin sur prairies est aujourd’hui important le long de la côte du Texas, de la Louisiane ou de la Floride. Ñ
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Séquence 6-HG00
A la différence du coton, certaines denrées agricoles n’ont pas migré et sont toujours exploitées dans les états du Sud de la façade atlantique. C’est le cas du tabac, de l’arachide ou du riz qui constituent encore des produits agricoles fortement cultivés. Plus localement, le développement de l’agriculture dans les parties de la Gulf Coast, spécialement en Floride, Floride, est essentiellement dû à
la demande de produits agricoles frais, en légumes et en fruits, des grandes métropoles du nord-est de la façade atlantique, étasuniennes étasuniennes ou canadiennes . La Floride s’est largement engouffrée dans ce marché, produisant aujourd’hui aujourd’hui les trois quarts des oranges du pays de la production à la transformation du produit par les industries agroalimentaires. agroalimentaires.
ᕢ Le Nouveau « Vieux Sud » et l’essor du Texas, nouveau pôle énergétique Le « Vieux Sud » a toujours eu une place à part dans l’Union, du fait de sa propre histoire. Son industrie était principalement axée sur les plantations et sur l’industrie textile, qui qui emploie toujours près de 600 000 personnes personnes.. Les dépenses fédérales et la création de systèmes de contrats avec les Etats ont permis de garantir le développement du Sud qui manquait de centres de recherche et de grandes universités. universités. Le secteur de la défense a d’ailleurs été un des éléments fondamentaux de l’essor économique du
Sud. L’exemple L’exemple de la zone de Birmingham est assez révélateur de ces mutations. Cet espace est largement délaissé et l’industrie sidérurgique commence à décliner dans les années 1960. Le gouvernement fédéral décide alors d’investir dans des usines de construction de bombes personnelles, très proche des qualifications exigées pour la sidérurgie. En complément, un des plus grands centres universitaires de médecine et l’université d’Alabama sont créés. Les dépenses de l’Etat fédéral dans les Etats du Sud (hors Texas) Texas) atteignent près de 36 % du budget fédéral alloué. Le programme de restructuration économique prévoit également de s’appuyer sur les grands pôles de concentration métropolitaine, c’est-à-dire le Texas et la Floride. Le Texas, Etat immense représentant un douzième de la surface total des Etats-Unis, se développe par le biais du boom économique de pétrolier des années 1980. Ce boom est une base solide et rapide de la construction économique
l’Etat. Même si actuellement les réserves de pétrole du Texas Texas et de la Louisiane sont en voie d’épuisement, ces Etats y produisent encore près de 25 % du total produit aux Etats-Unis. Etats-Unis. Depuis les 40 dernières années, le « Vieux Sud » favorise l’émergence d’un puissant secteur d’éducation, de loisirs ou de services divers.
ᕣ Un sud largement délaissé : les Caraïbes et le Mexique La façade maritime au sud de l’Amérique du Nord se caractérise par de larges espaces délaissés avec quelques îlots métropolitains reliés au reste de la façade atlantique. Ces îlots métropolitains sont reliés par des échanges de biens ou de personnes et sont acteurs de l’économie à l’échelle continentale, voir globale. Le Mexique est ainsi devenu la sixième puissance pétrolière mondiale grâce à la découverte et l’exploitation l’exploita tion de nouveaux gisements, dans les années 1970 (Baie de Campeche, Etat de Tabasco ou de Chiapas). L’essentiel de la production mexicaine est exportée vers les Etats-Unis et vers le reste de la façade atlantique Est. Malgré ses 10 000 km de côtes, le trafic
à l’échelle nationale équivaut au trois quarts du trafic du seul port de Rotterdam. Cette faiblesse est due à la proximité des Etats-Unis et à l’importance des échanges par voie routière routière.. En plus, l’âge et la vétusté des installations portuaires portuaires ne facilitent pas leur capacité à attirer les flux.
C
Les synergies transfr transfrontalières ontalières actrices d’une ouverture continentale transfrontalière des Grands ᕡ Au nord, la région transfrontalière Lacs (Etats-Unis-Canada) Si l’on observe les régions transfrontalières des Etats-Unis, le territoire des Grands Lacs peut être considéré comme le prototype de la région transfrontalière en Amérique du Nord. Séquence 6-HG00
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Les Grands Lacs (Erié, Ontario, Huron, Huron, Michigan, Supérieur) ont été aménagés depuis le XVIII e siècle afin de faciliter les échanges, notamment maritimes. Le canal de Welland fut le premier construit en territoire canadien, en 1829, afin de contourner les chutes du Niagara, obstacles à la navigation. Ce canal a permis aux Lakers , grands navires à fond plat des Grands Lacs, qui transportent les denrées primaires (minerais ou céréales), de circuler de Québec jusqu’à Duluth aux Etats-Unis. Cette politique volontariste de mise en réseau s’est poursuivie depuis le XIX e siècle afin de relier les Grands Lacs par plusieurs canaux à des villes du bassin du Mississippi. cer-Outre le réseau de transport fluvial et maritime, ce caractère binational se retrouve dans cer taines métropoles, comme Détroit. Cette ville américaine de 4 millions d’habitants située dans Windsor dans l’Ontario (200 000 habitants). Ces deux villes le Michigan est reliée à sa jumelle Windsor sont établies de part et d’autre d’a utre de la rivière Détroit Dé troit qui relie le lac Erié Eri é au lac Saint Clair. Cependant, au lieu de séparer les communautés établies le long de ses rives, la rivière constitue un lien culturel et économique entre ces deux villes. Afin de marquer leur rapprochement, un pont relie les deux rives depuis le début du XX e siècle. En 1930, les connexions ont été renforcées par la construction d’un tunnel, ce qui permet à 14 millions de véhicules de circuler d’un pays à l’autre par année. De plus, 8000 transporteurs commerciaux traversent la rivière par année, ce qui fait de cette zone la traverse frontalière la plus achalandée en Amérique du Nord.
Cet espace est également marqué par des relations commerciales complémentaires depuis le XIXe siècle entre les deux villes. A titre d’exemple, en 1904, Henry Ford a construit une usine d’assemblage du côté canadien. La création de l’ALENA (Accord de libre échange en Amérique du Nord) n’a fait que stimuler les échanges transfrontaliers. A l’échelle annuelle, cela représente près de 40 % du commerce total entre les deux pays . Cette position frontalière est donc une chance de développement énorme pour ces deux villes, d’autant d’autant plus que la crise de l’automobile avait mis à mal l’économie de la ville de Détroit, bastion américain de l’automobile l’automobile..
ᕢ Au sud, la frontièr frontière e Etats-Unis-Mexique, la nouvelle « frontera » Cette frontière, longtemps délaissée au niveau économique, est depuis 50 ans devenue une zone transfrontalière d’interface tout à fait originale avec la création d’un espace de soustraitance internationale : les maquiladoras . Ñ
Le gouvernement mexicain lance, en 1965, un programme d’industrialisation de sa zone frontalière. Ce programme prévoit d’exploiter les complémentarités liées à la situation de frontière entre un Etat du Nord et un Etat du Sud. Le gouvernement mexicain compte profiter des coûts plus bas de la main d’œuvre mexicaine pour inciter la délocalisation des entreprises étasuniennes. Les maquiladoras sont donc principalement devenues des usines d’assemblage détenues
par des firmes étasuniennes et étrangères. Ces délocalisations délocalisations se sont mises en place en transférant des sites d’usine ou en créant des IDE (Investissement direct à l’étranger). Les produits ainsi fabriqués au Mexique sont ensuite réexpédiés aux Etats-Unis ou dans le monde. Cependant, ce mode de fonctionnement a créé une véritable dépendance de l’économie mexicaine, ce qui s’est largement ressenti dans le pays lors de la crise économique internationale de 2009 .
Cette dépendance est liée à la faible épargne nationale et à l’importance des IDE dans l’économie mexicaine. Ñ
Ainsi, la frontière américano-mexicaine est devenue un exemple régional de l’opposition complémentaire entre les pays du Nord et les pays du Sud . Le pays du Nord amène le savoir-
faire, les technologies et certaines pièces ; le pays du Sud amène une main d’œuvre bon marché. L’installation de ces usines d’assemblage a conduit à un flux de main d’œuvre très important et à la création de villes jumelles tout au long de la frontière (Laredo et Nuevo Laredo par exemple). A l’échelle du Mexique , les maquiladoras représentent 27 % de la main d’œuvre industrielle. industrielle. C’est la deuxième source de revenus de l’exportation après le pétrole. Au total, les 3500 maquiladoras
réalisent près de 41 % du commerce extérieur total du Mexique. Ñ
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Cependant, cette frontière entraîne l’apparition de fortes disparités socio-économiques, engendrant l’apparition d’un espace fortement dissymétrique .
Cette dissymétrie apparaît nettement en termes économiques où les coûts salariaux sont nettement en faveur des industriels venus s’installer dans les maquiladoras . Néanmoins, la nécessité de respecter les normes de l’ALENA en termes de salaires a conduit à un renchérissement des coûts salariaux. De ce fait, une partie des usines a été relocalisée plus au sud du Mexique, voire en Chine. Ainsi, Ainsi, le niveau d’emplois dans les maquiladoras est passé de 446 000 emplois en 1990 à 1 285 000 en 2000. Cette explosion a connu un repli au début du XXI e siècle : en 2002. Le nombre total d’emplois est passé à 1 086 000. En ce qui concerne les flux migratoires, cette dissymétrie explose. En effet, l’existence d’une telle zone ne signifie pas que les frontières soient totalement abolies. abolies. Pour les Mexicains, la frontière est une véritable barrière. barriè re. Les Etats-Unis ont mis en place des contrôles policiers très sévères sévère s afin de tenter d’enrayer l’immigration clandestine. clandestine. Cependant, cela n’empêche pas les nombreux passages dans les deux directions ; ce qui renforce encore le rôle de trait d’union et d’interface de cette zone transfrontalière.
ᕣ Vers une intégration continentale : de l’ALENA à la ZLEA Ces relations transfrontalières sont les prémices d’un processus d’intégration continentale voulu par Washington. L’ALENA a été signé entre les trois pays le 17 décembre 1992. Il est entré en application en 1994. Par cet accord, les trois Etats signataires s’engagent à respecter un ensemble de règles éconoé cono-
miques communes : il libéralise les échanges de biens et de services, réglemente les investissements, investissements, la propriété intellectuelle, intellectuelle, les marchés publics… Il s’agit en quelque sorte d’une constitution économique, économique, établissant les droits du capital sur tout le continent. L’ALENA est accompagné de deux accords de coopération dans les domaines de l’environnement et du travail. Confrontés au succès de la construction européenne, les Etats-Unis ont compris, compris, dans les années 1980, la nécessité de s’engager dans un processus d’intégration d’intégration continentale. continentale. Deux éléments sont d’ores et déjà à prendre en considération. D’abord, il s’agit du premier accord régional regroupant des pays du Nord et du Sud. Ensuite Ensuite,, si l’intégration économique régionale est réelle pour deux des partenaires (75 % du commerce extérieur s’effectue avec les autres membres de l’ALENA pour le Canada et le Mexique), elle est moindre pour les Etats-Unis avec un commerce extérieur vers les autres membres de l’ALENA de seulement 34 %. Cela représente tout de même le deuxième partenaire des Américains. Américains. De plus, contrairement à l’Union européenne, l’espace de l’ALENA n’est pas un espace unique unique.. Il n’y a pas de tarif douanier commun , même si les barrières douanières doivent être abolies dans un délai maximum de 15 ans pour des secteurs comme le textile, l’agriculture ou les services financiers. La libre circulation des hommes n’est pas en œuvre, surtout entre les frontières américanomexicaines. L’intégration L’intégration juridique est e st beaucoup moins poussée et il n’y a pas de monnaie « Alena » ,
vu le monopole du dollar US. Afin de poursuivre cette politique d’intégration continentale, le 20 novembre 2003, 34 pays américains ont signé l’accord sur la Zone de libre-échange des Amériques (à l’exception de Cuba). Cette zone de libre-échange aurait du entrer en vigueur en 2005 pour créer ainsi le plus grand marché commun du monde avec 800 millions de consommateurs. Cependant, cet accord
est retardé par les dissensions entre certains pays d’Amérique du Sud et les Etats-Unis. Ces pays ont peur de perdre une partie de leur puissance politique et de leur influence à l’échelle régionale, et de subir l’économie américaine. Le Brésil est aujourd’hui le meilleur exemple d’un pays émergent contestant la toute puissance étasunienne sur les Amériques. Amériques. Afin de passer outre ces difficultés difficultés,, les Etats-Unis ont développé une approche bilatérale. En effet, les accords directement passés d’Etat à Etat ont été largement privilégiés par le gouvernement Bush (2001-2008).
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onclusion Le littoral atlantique de l’Amérique du Nord joue un rôle fondamental dans l’ouverture des Etats-Unis à l’échelle de monde, à l’échelle du continent américain et à l’échelle du continent Nord-américain. Cependant, la caractérisation géographique géographique de la façade atlantique de l’Amérique du Nord exige de mettre en lumière les différences notables de structuration des territoires. La façade atlantique est un espace mosaïque animé par des différenciations internes importantes, avec avec un élément de cohésion majeur : la domination de la Megalopolis.
De plus, il convient de considérer la façade atlantique comme à la fois le témoin et l’acteur des mutations importantes du territoire américain. Les fonctions d’interface de cette façade ont joué un grand rôle dans ces mutations. La capacité d’interface de la façade atlantique est impressionnante, surtout avec un réseau urbain et d’aéroports sans équivalents dans le monde aujourd’hui aujourd’hui.. L’existence de deux régions ré gions transfrontalières très actives active s au nord et au sud complète le dispositif d’ouverture sur le monde tout en lui donnant une forte dimension continentale. L’ALENA en est aujourd’hui l’aspect et le moteur les plus saillants. Les zones transfrontalières servent donc de point d’appui à une intégration sous-continentale du continent nord-américain, intégration qui apparaît au service des Etats-Unis. La prochaine étape est le passage à une intégration continentale par le biais de la ZLEA, avec cependant des modalités particulières adaptées aux résistances dont cet accord d’intégration fait l’objet. n
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