ASSOCIATION FRANÇAISE DES TUNNELS ET DE L’ESPACE SOUTERRAIN Organisation nationale adhérente à l’AITES www.aftes.asso.fr
Recommandations de l’AFT E S Les explosifs à l’usage des mines, travaux publics et carrières, commercialisés en France GT3R5F1
AFTES RECOMMANDATIONS RELATIVES AU
LES EXPLOSIFS A L’USAGE DES MINES, TRAVAUX PUBLICS ET CARRIERES, COMMERCIALISES EN FRANCE L’A.F.T.E.S. recueillera avec intérêt toute suggestion relative à ce texte.
Version 1 - approuvée par le Comité Technique du 3 mai 2000 Texte présenté par André SCHWENZFEIER (CETU) - Animateur du Groupe de Travail n°3 «Creusement à l’explosif». Assisté par : Laurent DUCHESNE (INERIS) - Marie Christine MICHEL (OPPBTP) - Jean-Louis SCHREIBER (Nobel EXPLOSIFS) Christian TURRO (EXCIA précédemment NITRO-BICKFORD) Ont participé à l’élaboration de ce document : Laurent AIRAUD (SNCF ingénierie) - Jean-Pierre. BARRAL (TEC ingénierie) Yannick BLEUZEN (NITRO-BICFORD) - Alain BLANCHIER (EXPLOTECH) - Denis CHARLOT (PERFOREX) Alain CLAUDE (LRPC Nancy) - Guy CUEILLE (PICO-RAZEL) - Hubert GILLAN (SNCF ingénierie) Pierre HINGANT (SCETAUROUTE) - Bernard LASNES (SOTRABAS) Alban MARTINOTTO (CAMPENON BERNARD) - Patrick MAILLARD (SNCF Ingénierie) René PUNTOUS (IMI) - Maurice RIVIERE (AFTES) - André ROZIERE (AFTES) - Michel SALVI (TITANITE) Eric SEGARD (FOUGEROLLE-BORIE) - Loïc THEVENOT (FOUGEROLLE-BORIE) Est remercié pour sa relecture minutieuse du document Jean-Louis GIAFFERI (EDF-TEGG)
SOMMAIRE Pages
Pages
INTRODUCTION A - CARACTERISTIQUES DES EXPLOSIFS INDUSTRIELS 1 - CARACTERISTIQUES MESUREES 1.1 - DENSITE 1.2 - COEFFICIENT DE SELF EXCITATION 1.3 - VITESSE DE DETONATION 1.4 - ENERGIE 1.4.1 - Tir au mortier balistique ( TMB) 1.4.2 - Energie déterminée en piscine - Energie de choc - Energie de gaz - Energie totale 1.5 - SENSIBILITE 1.5.1 - Sensibilité à l’amorce 1.5.2 - Sensibilité aux chocs et aux frottements - Sensibilité aux chocs : épreuve de mouton de choc BAM - Sensibilité aux frottements 1.6 - DIAMETRE CRITIQUE DE DETONATION
290 291 291 291 291 291 291 291
291 291 292
292
2 - CARACTERISTIQUES CALCULEES 2.1 - BALANCE D’OXYGENE OU BILAN D’OXYGENE 2.2 - VOLUME DE GAZ 2.3 - ENERGIE THEORIQUE CALCULEE 2.4 - PRESSION DE DETONATION
292 292 292 292 292
3 - AUTRES CARACTERISTIQUES 3.1 - RESISTANCE A LA CHALEUR 3.1.1 - Stabilité thermique - L’épreuve de stabilité thermique - L’épreuve d’Abel 3.1.2 - Exsudation - Exsudation sous pression 3.2 - RESISTANCE AU FROID 3.3 - RESISTANCE A LA COMPRESSION 3.4 - FUMEES DE TIR
292 292 292
B - TABLEAUX DES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES EXPLOSIFS ET DES ACCESSOIRES DE TIR LES PLUS COURAMMENT UTILISES EN FRANCE
293
TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 161 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2000
292 293 293 293
289
Groupe de Travail n° 3 - Les explosifs à l’usage des mines, travaux publics et carrières, commercialisés en France Pages
Pages
1 - EXPLOSIFS ENCARTOUCHÉS
294
2 - EXPLOSIFS VRACS
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3 - CORDEAUX DETONANTS 3.1 - CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DES CORDEAUX DETONANTS 3.1.1 - Résistance mécanique à la traction 3.1.2 - Résistance aux chocs 3.1.3 - Résistance à l’abrasion 3.1.4 - Vitesse de détonation 3.2 - TABLEAUX DES CORDEAUX DÉTONANTS 3.2.1 - Cordeaux détonants d’amorçage 3.2.2 - Cordeaux détonants de découpage à fort grammage
296 296
4 - AUTRES DISPOSITIFS DE DECOUPAGE A BASE D’EXPLOSIFS
297
298 298 298
C - CONCLUSION
300
BIBLIOGRAPHIE
301
ES
INTRODUCTION
296 296 296 296 296 296 297
5 - DETONATEURS 5.1 - DETONATEURS ELECTRIQUES 5.1.1 - Caractéristiques techniques des détonateurs électriques 5.1.1.1 - Résistance des fils d’amorce à l’abrasion 5.1.1.2 - Sensibilité aux chocs 5.1.1.3- Sensibilité électrique des ouvrages 5.1.1.4 - Sensibilité des amorces électriques aux décharges électrostatiques 5.1.1.5 - Détermination de la résistance à l’eau 5.1.2 - Tableaux des caractéristiques des produits 5.1.2.1 - Caractéristiques des détonateurs électriques 5.1.2.2 - Caractéristiques des têtes d’amorce 5.2 - DETONATEURS NON ELECTRIQUES 5.3 - DETONATEURS ELECTRONIQUES
La détermination de ces propriétés est réalisée soit par le calcul, soit par des mesures sur site ou en laboratoire. Dans le cas où plusieurs méthodes sont possibles pour l’établissement d’une caractéristique d’un produit, les fabricants conseillent de privilégier les résultats obtenus par les mesures directes plutôt que par le calcul.
FT
Les explosifs détonants (dits «explosif de mine») sont des substances chimiques susceptibles de se décomposer rapidement en libérant une grande énergie. Cette énergie se manifeste par une onde de choc se propageant dans le produit, dans la roche et dans l’atmosphère et par l’expansion des gaz portés à hautes température et pression.
génère les effets attendus ou estimés : ce sont les propriétés de performances ; citons : la vitesse de détonation, la pression et la température de détonation, le volume et la composition des produits de détonation (fumées de tir), l’énergie dégagée ( TMB, énergie en piscine …)…
Ces produits sont utilisés pour les effets de leur explosion dans le but de fracturer les matériaux de manière à obtenir une granulométrie appropriée à l’objectif et aux moyens du chantier ou de l’exploitation. Leur conception les rend donc explosif par destination, ce qui les différencie des produits explosifs par accident.
A
De ce fait, le caractère intentionnel de leur utilisation nécessite de respecter des objectifs de sécurité lors de leur conception. En particulier, il convient de s’assurer que : • le produit est stable et peut être conservé sans danger dans les conditions de stockage prévisible : ce sont les propriétés de conservation ; citons : les propriétés physiques, la résistance à la chaleur et au froid, la résistance à l’eau, la durée limite de conservation …
• le produit est apte à amorcer et propager une détonation en sécurité dans les conditions normales d’utilisation prévues par le fabricant : ce sont les propriétés de sensibilité ; citons : le diamètre critique, la sensibilité au choc, la sensibilité au frottement, l’aptitude à la détonation, la résistance à la compression, le coefficient de self excitation, … • le produit peut être performant dans les conditions d’utilisation prévues et l’explosion
290
Les mesures de laboratoire sont effectuées à partir d’épreuves qui permettent d’établir la classification des produits et/ou d’autoriser l’emploi des explosifs ou leur transport.
298 298 298 298 299 299 299 299 300 300
• La procédure d’agrément technique des produits permet leur mise sur le marché sur le territoire français uniquement. L’agrément technique est nécessaire pour autoriser leur vente, leur production, leur transport, leur encartouchage, leur conservation, leur détention et leur emploi sur le territoire français. Elle permet, en outre, la mise sur le marché et l’emploi des produits vrac fabriqués sur site. Les épreuves nécessaires à cet agrément sont décrites dans le recueil d’épreuves d’agrément des produits explosifs du 26.06.98 édité par l’INERIS. Ces épreuves font l’objet d’un rapport qui est envoyé à la Commission des Substances Explosives (C.S.E) pour avis.
• La certification de conformité européenne (certification CE de type) selon directive 93/15/CE dont l’objectif est de garantir la libre circulation des produits entre les Etats Membres et la mise sur le marché européen.
Pour pouvoir être utilisés, ces produits doivent obtenir une autorisation à l’emploi. Cette autorisation nécessite une procédure particulière à chaque Etat membre de la Communauté Européenne. En France, les épreuves d’agrément permettent de définir les emplois autorisés pour ces produits (chute libre, chargement pneumatique, mines souterraines, mines grisouteuses et poussières combustibles…)
Les organismes notifiés actuellement en Europe pour délivrer cette certification sont l'INERIS en France, le BAM en Allemagne, le LOM en Espagne, le HSE en Royaume-Uni, le DFRIT en Finlande, le SP en Suède, le TNO aux Pays-Bas.
Par ailleurs, les produits explosifs, pour être transportés doivent faire l’objet d’une affectation en classe 1 et d’un classement au transport fondé sur le classement ONU, par l’INERIS et l’IPE (Inspection des Poudres et Explosifs).
En France, cette certification est établie à partir des épreuves INERIS approuvées par la CSE (Commission des Substances Explosives ) et acceptées au niveau européen comme épreuves attestant la conformité aux différentes exigences essentielles de sécurité. L’harmonisation des épreuves est en cours sous forme de normes européennes.
Le choix de l’explosif pour l’exécution d’un chantier donné est réalisé en fonction de l’ensemble des propriétés et des conditions de site. Il est important d’avoir une bonne adéquation entre l’utilisation du produit choisi aux conditions de site et pour cela, il est nécessaire de consulter attentivement les fiches techniques des fournisseurs.
On distingue :
TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 161 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2000
Groupe de Travail n° 3 - Les explosifs à l’usage des mines, travaux publics et carrières, commercialisés en France A - CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DES EXPLOSIFS INDUSTRIELS
Les densités évoluent de 0,8 pour les nitrates fioul en vrac, jusqu’à 1,5 pour les dynamites les plus denses.
Les principales familles : les explosifs utilisés dans les mines, les travaux publics et les carrières peuvent être regroupés en catégories ou familles qu'il est possible de répartir ainsi : • les dynamites à base de nitroglycéroglycol, qui ont tenu pendant de très nombreuses années une place prépondérante sur le marché.
L’épreuve consiste à estimer la distance qui correspond à une probabilité de la détonation de 50 % entre une cartouche amorcée (cartouche excitatrice) et une cartouche non amorcée (cartouche réceptrice) placée dans le prolongement de la première. La distance estimée est dite «coefficient de self-excitation» ou «c.s.e».
On réalise ceci en plaçant la charge essayée dans un mortier d’acier qui est monté en pendule balistique et qui reçoit, comme bourrage, un boulet d’acier. Lors du tir, les gaz se détendent en propulsant le boulet et en faisant reculer le mortier pendule. On enregistre le recul. Il s’agit de l’épreuve officielle de mesure d’énergie. Cependant l’épreuve de tir au mortier balistique n’est pas très significative, car elle ne prend pas ou peu suffisamment en compte l’énergie de gaz et de plus, les quantités utilisées pour l’épreuve (quelques grammes) ne permettent pas d’obtenir une indication suffisante des caractéristiques énergétiques.
ES
• les nitrates encartouchés, en voie de disparition au profit des émulsions.
1.2 - COEFFICIENT DE SELF EXCITATION
On apprécie l’énergie libérée par les fumées de tir (produits de décomposition) au cours d’une détente définie.
• Les émulsions encartouchées ou en vrac (déversables ou pompables), moins sensibles aux chocs et aux frottements que les dynamites, qui présentent des caractéristiques énergétiques intéressantes et dont les performances sont quelquefois supérieures aux dynamites pour certaines d'entre elles. • les nitrates fioul binaires ou ternaires, utilisés en vrac mais dont l'emploi est limité aux terrains secs.
1.3 - VITESSE DE DETONATION
On mesure le temps que met l’onde de détonation pour parcourir une distance connue dans une charge de la substance étudiée. Cette dernière doit être capable de détoner en régime permanent (vitesse constante) dans les conditions expérimentales prévues.
En divisant la distance par le temps, on obtient la vitesse de détonation.
FT
L'initiation de ces explosifs nécessite la mise en œuvre d'accessoires de tir tels que cordeaux détonants de différents grammages (de 3 g/m pour les plus faibles à 100 g/m pour les plus chargés), détonateurs électriques , non électriques et électroniques.
La valeur de ce coefficient peut varier de 0 cm pour un nitrate-fioul vrac à des valeurs supérieures à 10 cm pour des dynamites sensibles.
Pour l'ensemble des explosifs et accessoires de tir commercialisés en France, les épreuves en vue de leur agrément, et leurs caractéristiques, sont en partie recensées dans ce document destiné aux utilisateurs, afin de leur permettre de déterminer le meilleur choix de l'explosif et de l'amorçage en adéquation avec les caractéristiques de site et des matériaux à traiter.
A
Dans le texte ci-après, seules sont citées les caractéristiques pratiques concernant les produits. La plupart d’entre elles sont retenues dans les épreuves INERIS qui sont nécessaires soit pour l’agrément français, soit pour la certification CE de type des produits.
I - CARACTERISTIQUES MESUREES 1.1 - DENSITE
Cette mesure est susceptible de varier en fonction du diamètre d’utilisation, de la densité et de la température de la substance, du confinement, de l’amorçage utilisé et du vieillissement du produit. Les conditions retenues sont différentes suivant l’aptitude à la détonation de la substance. Le diamètre critique de détonation, selon qu’il est inférieure ou supérieur à 30 mm permet la détermination de ces conditions expérimentales. Pour les explosifs civils de mine, les vitesses se situent entre 3 000 et 6500 m/s.
Depuis peu la vitesse de détonation peut être mesurée in situ, dans le trou de mine à l’aide d’un appareil d’acquisition portable utilisant par exemple le principe de la destruction d’un câble coaxial par mesure de la résistance chmique.
1.4.2 - Energie déterminée en piscine
Il s’agit d’essais effectués par les fabricants Nitrochimie (Site de St Martin de Crau) et Nobel Explosifs France (Site de Vonges). La méthode de tir en immersion, qui s’appuie sur la détermination de l’énergie de choc et de l’énergie de gaz, permet de comparer les performances de l’explosif à tester à celles d’un explosif de référence et d’accéder à l’énergie totale libérée par l’explosif testé. Selon les fabricants les conditions de tir en piscine peuvent varier, ce qui entraîne forcément des différences dans le résultat des mesures. Ces chiffres sont donc donnés à titre indicatif. • Energie de choc Energie libérée par le pic de pression généré par la détonation d’une charge explosive placée en immersion. • Energie de gaz Energie libérée par la première pseudo période de la bulle de gaz générée par la détonation de la charge explosive placée en immersion. • Energie totale Somme des énergies de choc et de gaz déterminées en piscine (MJ/kg ou MJ/litres). L’énergie varie de 2,5 à 5 MJ/kg
1.4 - ENERGIE
1.5 - SENSIBILITE
La densité est le rapport de la masse d’un certain volume d’un corps à celle du même volume d’eau.
1.4.1 - Tir au mortier balistique (TMB)
1.5.1 Sensibilité à l’amorce
On peut distinguer la «densité d’encartouchage» utilisée pour les explosifs encartouchés et la «densité de chargement» pour les explosifs en vrac dans les trous de mine.
L’explosion d’un détonateur (ou, le cas échéant, d’un relais d’amorçage) dans la matière éprouvée provoque une décomposition plus ou moins complète de cette matière.
Ici, c’est la sensibilité à l’onde de choc qui est mesurée afin d’éviter les ratés. L’épreuve consiste à rechercher dans une gamme d’amorces de différentes forces quelle est l’amorce la plus faible qui assure la
TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 161 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2000
291
Groupe de Travail n° 3 - Les explosifs à l’usage des mines, travaux publics et carrières, commercialisés en France détonation de la substance considérée. Les conditions d’essai doivent être telles que la détonation soit possible avec l’amorce la plus forte . Dans la pratique du chantier on distinguera les amorçages par : • détonateur seul (détonateur usuel : 0,8 g de penthrite) • détonateur plus cordeau 10 à 20 g/m (cordeau ordinaire) • détonateur plus cartouche amorce dans le cas des produits non sensibles au détonateur.
1.6 - DIAMETRE CRITIQUE DE DETONATION : Le diamètre critique de détonation est le plus petit diamètre à partir duquel la détonation d’un explosif peut se propager, à l’air libre, dans une file de cartouches. Le diamètre critique dépend de la nature et de la densité de la substance considérée. Ce paramètre détermine le diamètre minimal du trou de mine, et dans le cas de l’emploi sous forme de cartouches, le diamètre minimal de celles-ci. En général le diamètre des explosifs encartouchés est supérieur au diamètre critique du produit, sauf dans le cas de certains explosifs de découpage.
adoptant l’approximation utilisée dans les 2 calculs précédents. • Dans les normes européennes l'évaluation de l'énergie repose sur un code de calcul en cours d'élaboration.
2.4 - PRESSION DE DETONATION (EXPRIMEE EN PASCALS) Evaluée à partir de la formule ρ D2 /4 où ρ est la masse volumique initiale de l’explosif et D la vitesse de détonation (toutes deux exprimées en unités du système S.I.). Variation de 6 à 20 GPa.
ES
1.5.2 - Sensibilité aux chocs et aux frottements
de risque dans des conditions différentes ( par exemple au cours d’un frottement prolongé entre des pièces métalliques) .
Elle mesure la facilité avec laquelle l’explosif peut réagir à une sollicitation quelconque. Cette mesure est indispensable pour la manipulation et le stockage.
• Sensibilité aux chocs : épreuve au mouton de choc BAM (épreuve normalisée Norme NF T 70-500)
2 - CARACTERISTIQUES CALCULEES
Dans des conditions expérimentales données, la probabilité de réaction d’une matière explosible soumise à un choc mécanique croît avec l’énergie mise en jeu dans le choc.
2.1 - BALANCE D’OXYGENE OU BILAN D'OXYGENE
FT
Le mouton de choc BAM utilise deux cylindres de 10 mm de diamètre et de 10 mm de hauteur, entre lesquels on place l’échantillon de 20 mm3 de substance à tester. Les masses utilisés varient de 0.5 à 10 kg . On estime la valeur de l’énergie qui correspond à la probabilité de réaction de 50 %. Plus cette valeur est faible, plus la matière est sensible au choc .
Il s’agit d’une valeur calculée à partir de la composition de l’explosif en supposant des réactions complètes produisant du gaz carbonique, de la vapeur d’eau et de l’azote. Il est exprimé en grammes d’oxygène pour 100 g d’explosif. En principe, un explosif équilibré en oxygène (bilan approchant zéro) produit le moins de gaz toxiques.
On peut également utiliser des moutons de chocs de masse plus grande (30 kg) sur une quantité accrue d’explosif. Cette dernière méthode à l’avantage de déterminer la faculté de propagation d’une détonation amorcée au point d’impact.
A
La sensibilité aux chocs des dynamites est supérieure ou égale à 5 J et celle des émulsions est supérieure ou égale à 200 J.
• Sensibilité aux frottements (Epreuve normalisée - Norme T 70-503) L’appareil utilisé est composé d’une embase en acier coulé sur laquelle est fixé le dispositif de frottement constitué d’une tige fixe et d’une plaquette mobile en porcelaine animée d’un mouvement de va-et-vient (translation horizontale) de 10 mm d’amplitude. La charge appliquée sur la tige varie de 5 à 360 Newton. On détermine ainsi la force pour laquelle interviennent, dans 50 % des cas, une réaction visible, une inflammation, un crépitement ou une explosion. L’absence de risque d’amorçage par frottement dans l’épreuve n’implique pas l’absence
292
Les explosifs sous-oxygénés (bilan négatif) dégagent davantage d’oxyde de carbone, la suroxygénation (bilan positif) créant davantage de vapeurs nitreuses.
2.2 - VOLUME DE GAZ (LITRES/KG D'EXPLOSIF)
La détermination du volume des gaz permet de connaître l’importance de l’effet des gaz dans le travail de l’explosif. Cette valeur est calculée à partir de l’équation de décomposition, en faisant l’hypothèse d’une réaction complète et en supposant que les produits formés sont de l’eau, du gaz carbonique et de l’azote. On indique le volume spécifique de gaz exprimé en litre par kilogramme d’explosif en se plaçant dans les conditions suivantes : température 0°C ; pression atmosphérique : 105 Pascals .
3 - AUTRES CARACTERISTIQUES
3.1 - RESISTANCE A LA CHALEUR
En dehors des conditions normales d’utilisation, les explosifs sont sensibles aux conditions extrêmes de température pour lesquelles une information auprès des fabricants est nécessaire et des précautions particulières doivent être prises .
3.1.1 - stabilité thermique
L’élévation de température peut entraîner un changement des conditions physiques des explosifs ainsi qu’un dégagement de gaz nocifs pour certains d’entre eux principalement les dynamites . Il existe plusieurs types d’épreuves, notamment : • l’épreuve de stabilité thermique : norme NF T 70- 505 La matière est placée, pendant 48 heures, dans une enceinte à 75°C. On note s’il se produit une explosion ou une décomposition de la matière, décomposition caractérisée par un dégagement de gaz ou un auto-échauffement de la matière. • l’épreuve d’Abel L’épreuve consiste à s’assurer de la stabilité chimique de la matière dans les conditions expérimentales données. La stabilité est caractérisée par l’absence de coloration d’un papier réactif par les vapeurs nitreuses éventuellement dégagées par la matière.
En moyenne, cette valeur est de l’ordre de 700 à 950 l/kg
Cette épreuve est pertinente pour les dynamites mais ne concerne pas les explosifs nitratés ni les émulsions.
2.3 - ENERGIE THEORIQUE CALCULEE (MJ/KG OU MJ/LITRES)
3.1.2 - Exsudation
• Chaleur de réaction, à volume constant de l’explosif, évaluée le plus fréquemment en
Les dynamites contiennent du nitroglycéroglycol susceptible d’exsuder sous certaines conditions de stockage.
TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 161 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2000
Groupe de Travail n° 3 - Les explosifs à l’usage des mines, travaux publics et carrières, commercialisés en France • exsudation sous pression : Ce phénomène d’exsudation est mesuré à l’aide d’un appareil en appliquant une pression donnée (1,2 bar) sur l’explosif et en mesurant la durée d’apparition des premières gouttes de nitroglycéroglycol (dans certains cas, cet exsudat peut aussi contenir de l’eau, des solutions de nitrate, …). La durée est limitée à 30 mn. On apprécie le danger que présente l’exsudat d’après le résultat d’un essai au mouton de choc
3.2 - RESISTANCE AU FROID
Les principales caractéristiques d’un explosif peuvent varier en fonction de la pression à laquelle il est soumis à l’instant où il est initié. Cette pression peut être statique ou dynamique, provoquée par l'onde de choc d'une charge voisine. Au-delà d’une pression limite, certains explosifs peuvent ne plus détoner. Cette pression limite est spécifique à chaque explosif. Pour les nouvelles générations de produit type gel ou émulsions dont l’insensibilité peut être transitoire les séquences d’amorçage doivent être adaptées afin que l’explosif qui aurait été insensibilisé par la détonation d’une charge voisine ait pu reprendre toute sa sensibilité.
Dans les conditions réelles du tir, la détermination des quantités de gaz toxiques produits est difficile car la décomposition incomplète d’un explosif due à un amorçage incorrect ou à un schéma de tir inadapté peut modifier de façon importante la quantité de gaz toxiques émis dans le chantier. Les explosifs de type gels ou émulsions ont grandement amélioré les conditions de travail, non seulement au stade de la manipulation lors de la mise en œuvre mais aussi et surtout, après tir, où la composition des fumées est beaucoup moins nocive pour le personnel.
ES
Pour les émulsions, la résistance à la chaleur est bonne et elles peuvent être mises en œuvre sans problème jusqu’à +60°C. Néanmoins, son stockage ne peut être maintenu à cette température.
3.3 - RESISTANCE A LA COMPRESSION
Le froid augmente les contraintes de friction par la cristallisation de la nitroglycérine (13,2°C).
Ainsi, la sensibilité de la dynamite s’en trouve fortement augmentée. La substitution partielle de nitroglycol à la nitroglycérine permet d’éviter cet écueil et de qualifier cette dynamite «d’antigel» (aucune congélation à – 25°C).
En laboratoire, on détermine les quantités de gaz toxiques, principalement les oxydes de carbone (CO, CO 2 ) et vapeurs nitreuses (NOx), produits à la suite de tirs en chambre étanche ( mortier).
L’épreuve consiste à faire détoner une certaine masse d’explosif placée dans un mortier d’acier derrière un bourrage de sable. Le mortier est placé à l’intérieur d’une chambre étanche. Après le tir, on analyse l’atmosphère de la chambre et on en déduit les quantités de gaz produits par l’explosif.
A
FT
La sensibilité des émulsions est garantie jusqu’à – 10°C avec possibilités de descendre en dessous de – 10°C mais les conditions d’amorçage doivent être améliorées afin de garantir la détonation optimale.
3.4 - FUMEES DE TIR
En tout état de cause, la proportion de gaz toxiques émis quel que soit le produit, étant «ponctuellement» supérieure aux valeurs limites admissibles pour le personnel, des mesures compensatoires doivent être mises en œuvre telles que : durée d’attente après tir, ventilation, détection.
B - TABLEAUX DES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES EXPLOSIFS ET DES ACCESSOIRES DE TIR LES PLUS COURAMMENT UTILISES EN FRANCE
Ecrans de contrôle émulsion
Mise en œuvre d’émulsion au front de taille par canules
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293
Les tableaux ont été établis à partir de données communiquées par les fabricants . I - EXPLOSIFS ENCARTOUCHES Produits
N° Agrément France attestation d'examen CE de type
Densité
C.S.E. (cm)
1,4
12
6500
4,15
1,4
6
6700
4,37
1,4
11
6100
4,01
1,5
8
5600
3,97
1,5
10
5800
4,15
1,4
4
6100
NC
1,4
4
5300
4,34
1,5
4
6000
4,64
1,4
5
5800
4,82
1,1
2
4800
3,51
1,1
5
4700
4,26
1,2
>5
5000
3,34
2,5
5
5000
3,26
150
>5
5000
3,55
2,5
5
5000
3,51
150
>5
5000
3,92
2,5
5
5000
3,76
150
1,28
>5
5000
5,02
2,5
1,28
>5
5200
4,93
150
1,2
4
5500*
3,36
2,5
1,2
4
5500*
3,78
2,5
1,3
5,5
5300*
4,8
2,5
1,3
NC
5100*
NC
NC
XN 445 F
1,2
NC
5200*
1,2
NC
NC
NC
NC
Riomex E 20
LOM CE/EP 96.1003 XN 450 F
1,2
2
4800
NC
NC
Titamax 4000
XN 409 F
1,2
5,5
4900
3,15
NC
Titamax 5000
XN 427 F
1,2
4
4750
3,90
NC
Telsit S Titadyn 25 A Titadyn 30 Titadyn 30A Titadyn 50
0080.EXP.98.0015 XG 457 F 0080.EXP.98.0002 XG 415 F 0080.EXP.97.0001.C1 XG 458 F 0080.EXP.98.0003 XG 438 F 0080.EXP.97.0002.C2
NITRATES ONU 0082 -11 D Sécurex 80 XN 314 F XN 335 F
FT
Sécurex 90
A
EMULSIONS ONU 0241 - 11 D Irémite 1000 XN 397 F 0080.EXP.97.0010 Irémite 1000 S XN 422 F 0080.EXP.97.0013 Irémite 2500 XN 408 F 0080.EXP.97.0011 Irémite 2500 S XN 423 F 0080.EXP.97.0014 Irémite 4000 XN 398 F 0080.EXP.97.0012 Irémite 4000 S XN 424 F 0080.EXP.97.0015 Emulstar 8000 XN 463 F 0080.EXP.97.0143.C1 Emulstar 8000 S XN 464 F 0080.EXP.97.0144.C1 Nitram 5 XN 452 F 0080.EXP.97.0006 Nitram 9 XN 453 F 0080.EXP.97.0007 Explus XN 471 F 0080.EXP.99.0028 Powergel E.700 XN 443 F Powergel E.900 Riogel 2
Observations
ES
DYNAMITES ONU 0081 - 11 D Dynaroc 5 XG 415 F 0080.EXP.97.0001 Dynaroc 7 XG 425 F 0080.EXP.97.0002 Eurodyn 2000 XG 465 F 0080.EXP.97.0145 F 16 XG 107 F 0080.EXP.99.0017 F 19 XG 400 F 0080.EXP.97.0146 Goma 2E - C XG 448 F
Vitesse de Résistance Energie Résistance détonation la compression compression mesurée àà la (Ø 30mm) MJ/kg Totale (en bars) Sans confinement (gaz+chocs) (m/s)
* Vitesse mesurée en Ø50 mm confiné sous tube acier
1,2
1,2
Bonne en général
mauvaise < 2 bars
Très bonne résistance à l’eau
Résistance à l’eau nulle “
Très bonne résistance à l’eau
Groupe de Travail n° 3 - Les explosifs à l’usage des mines, travaux publics et carrières, commercialisés en France 2 - EXPLOSIFS VRACS Produits
N° Agrément France attestation d'examen CE de type
Densité
VRACS GRANULAIRES (Nitrate - Fiouls)
C.S.E. (cm)
Vitesse de Résistance Energie Résistance détonation la compression compression mesurée àà la (Ø 30mm) MJ/kg Totale (en bars) Sans confinement (gaz+chocs) (m/s)
ONU 0082 – 1.1 D
XN 331 F 0080.EXP.00.0053
0,83
0
2900
NC
Anfotite 3
XN 337 F 0080.EXP.00.0054 XN 065 F 0080.EXP.97.0017 XN 326 F
0,95
0
3260
NC
0,83
0
3000
2,74
0,83
0
3000
2,74
0,9
0
3500
3,43
0,8
0
3200
NC
0,9
0
3200*
3,98
0,9
0
3400*
3,58
NC
NC
NC
NC
NC
NC
NC
NC
NC
NC
NC
NC
NR20 N 135 Nagolita Nitral Nitro D 8 Anfotite T Ferrolite Anobel
XN 153 F 0080.EXP.97.0018 XN 449 F LOM XN 358 F 0080.EXP.97.0009 XN 435 F XN 469F 0080.EXP.00.0055 XN 336F 0080.EXP.00.0056 XN 442F
ONU ONU 0082 0082 – 1.1 –D1.1 D
FT
VRACS EMULSIONS VRACS EMULSIONS (Versables) (Versables) Blendex 30 Blendex 30 A Emultex 200 Emultex 300 Gemulsite 60 Emultex 200G
(
XN 430 F XN 459 F XN 461 F XN 462 F XN 419 F XN 466F
1,15 1,17 1,15 0,95 0,95/1,15 NC
VRACS EMULSIONS*** VRACS EMULSIONS*** Pompables) (Pompables) XN 431 F XN 460 F XN 399 F XN 420 F XN 421 F XN 428 F XN 451F
A
Blendex 70 Blendex 70 A Emultex 100 Gémulsite 80 Gémulsite 100 TX1 (Morse) Power gel gold 750
Soluble dans l'eau Ne pas utiliser en milieu humide.
ES
Anfotite 1
D 7 Fuel
Observations
0 0 0 0
NC
3400** 3500** 5100 2950 3000 NC
3,49 NC NC NC 3,04 NC
3 3 NC NC NC NC
Pour l'ensemble des produits Durée de vie limitée Ne pas utiliser en présence d'eau Trous secs exclusivement
3 3,5 NC 3,04 3,49 3,10 3,42
3 3 NC Bon Bon 2,5
Utilisation possible en présence d'eau
ONU ONU 0082 – 1.10082 D – 1.1 D
1,22 1,22 1,25 1,05/1,25 1,05/1,25 0,9/1,15 1,2/1,3
*
Vitesse mesurée en Ø50 mm confiné sous tube acier
**
Vitesse mesurée en Ø70 mm confiné sous tube acier
0 0 0 3,5 0 4
4900 4500 5300 4780 4880 5500 5000
Souterrain Souterrain Ciel ouvert Ø > 70 mm
*** Pour ce type de produits, vracs émulsions pompables ou versables, les vitesses de détonation sont mesurées en diamètre 70 et 80 mm sous confinement tube acier.
TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 161 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2000
295
Groupe de Travail n° 3 - Les explosifs à l’usage des mines, travaux publics et carrières, commercialisés en France 3 - CORDEAUX DETONANTS Les cordeaux détonants sont constitués par une charge linéaire d'un explosif puissant, en général de la penthrite, enrobée dans différentes enveloppes textiles et dans une ou plusieurs couches de protection en matière plastique. Ils sont caractérisés par leur charge linéique ou grammage, exprimée en grammes d'explosif par mètre linéaire de cordeau.
L'épreuve s'applique aux cordeaux détonants souples chargés de penthrite, de charge linéaire inférieure à 40 g/m. Un brin de cordeau est soumis à une traction avec une certaine force, pendant un temps donné. On observe si le brin vient à rompre et, en l'absence de rupture, s'il est toujours capable de détoner.
3.1.2 - RESISTANCE AUX CHOCS Il s'agit d'une sensibilité aux chocs du mouton de 30 kg . L'épreuve s'applique aux cordeaux détonants souples, à charge de penthrite comprise entre 3 g/m et 100 g/m. On effectue une série d'essais où un mouton de 30 kg tombe verticalement sur un brin de cordeau détonant à éprouver d'une longueur de (150 ± 1) mm, disposé sur une enclume. D'un essai à l'autre la hauteur de chute varie de 0,5 à 4 m. On note s'il se produit une explosion au cours de l'essai. On effectue alors l'évaluation de l'énergie de choc à partir de la hauteur limite n'entraînant pas l'explosion.
3.1.3 - RESISTANCE A L'ABRASION L'épreuve s'applique aux cordeaux détonants souples dont la gaine extérieure est en matière plastique. Cette épreuve est également pratiquée pour les TCOC (tube conducteur d’onde de choc – cf. V – 2). On apprécie la résistance à l'abrasion de ces dispositifs en déterminant le temps nécessaire pour user la ou les gaines extérieures d'un brin de cordeau détonant à l'aide d'un frottoir abrasif mobile, dans les conditions expérimentales données.
3.1.4 - VITESSE DE DETONATION
ES
Les cordeaux détonants à faible grammage (= 20 g/m) sont utilisés pour l'amorçage des charges explosives dans les trous de mine. Le cordeau détonant est fixé sur une ou plusieurs cartouches . Les cordeaux détonants à fort grammage (jusqu'à 100 g/m) sont utilisés directement comme charge explosive dans certaines applications particulières (tirs de démolition, prédécoupages…).
3.1.1 - RESISTANCE MECANIQUE A LA TRACTION
3.1 - CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DES CORDEAUX DETONANTS
Les caractéristiques techniques sont définies à la suite notamment d’épreuves :
On mesure le temps que met l'onde de détonation pour parcourir une longueur connue supérieure à 450 mm dans un brin de cordeau à examiner. On en déduit la vitesse de détonation du cordeau.
3.2 - TABLEAUX DES CORDEAUX DETONANTS
3.2.1 - CORDEAUX DETONANTS D’AMORCAGE - ONU 0065 – 1.1 D N° Agrément France attestation d'examen CE de type
Charge linéaire g/ml (nette)
Vitesse de détonation
Résistance à la traction (daN)
FT
Produits
Daveycord 6
Daveycord 10
Daveycord 15
Daveycord 20
Eclair plastex H5
Eclair plastex H12
A
Eclair plastex H20
AT 006 F 0080.EXP.97.0083 AT 010 F 0080.EXP.97.0084 AT 012 F 0080.EXP.97.0087 AT 013 F 0080.EXP.97.0088 AT 152 F 0080.EXP.97.0093 AT 154 F 0080.EXP.97.0095 AT 147 F 0080.EXP.97.0097 AT 199 F LOM AT 200 F LOM AT 131F 0080.EXP.00.0040 AT 059 F 0080.EXP.00.0041 AT 060 F 0080.EXP.00.0042 AT 186 F 0080.EXP.00.0043 AT 145F 0080.EXP.00.0046 AT 144F 0080.EXP.00.0047 AT 146F 0080.EXP.00.0048 AT 147F 0080.EXP.00.0049
Riocord 6R Riocord 10
Titacord 10
Titacord 12
Titacord 15
Titacord 20 Eclair plastex P10 Eclair plastex P12 Eclair plastex P15 Eclair plastex P20
Ø Extérieur moyen (mm)
Couleur de gaine
6
90
4,5
Orange
8
100
5,2
Vert
15
130
5,6
Bleu
20
100
6,0
Vert
5
>80
4,5
Jaune
12
80
5
Vert
20
80
5,8
Jaune
6
90
4
100
4,6
Jaune + fil rouge torsadé Rouge
70
5,0
Rouge
12
70
5,0
Rouge
15
70
5,5
Vert
20
70
6,3
Jaune
10
70
5,0
Vert
12
70
5,0
Vert
15
70
5,0
Vert
20
70
5,0
Jaune
10 10
Entre 6500 m/s et 7200 m/s
Groupe de Travail n° 3 - Les explosifs à l’usage des mines, travaux publics et carrières, commercialisés en France 3.2.2 - CORDEAUX DETONANTS DE DECOUPAGE A FORT GRAMMAGE (40 g/ml et 100 g/ml- -ONU 0065 - 1.1 D Produits
N° Agrément France attestation d'examen CE de type
Charge linéaire g/ml (nette)
Vitesse de détonation
Résistance à la traction (daN)
Ø Extérieur moyen (mm)
Couleurs de gaine
Daveycord 40
AT 015 F 0080.EXP.97.0090
40
100
8,3
Vert
Daveycord 70
AT 016 F 0080.EXP.97.0091
70
100
11,0
Vert
0080 EXP.99.0035
100
80
13,0
Eclair plastex H40
AT 149 F 0080.EXP.97.0098
40
50
8,3
Eclair plastex H70
AT 150 F 0080.EXP.97.0099
Daveycord 100
Vert Bleu
ES
Entre
6700 m/s
Blanc
et
7200 m/s
Eclair plastex P40
AT 149 F 0080.EXP.00.0050
40
70
8,1
Eclair plastex P70
AT 150 F 0080.EXP.00.0051
70
Blanc
Titacord 40
AT 062 F 0080.EXP.00.0044
40
Bleu
Titacord 70
AT 132 F 0080.EXP.00.0045
70
70
Bleu
9,8
Orange
4 - AUTRES DISPOSITIFS DE DECOUPAGE A BASE D'EXPLOSIFS N° Agrément France attestation d'examen CE de type
Densité
C.S.E. (cm)
Vitesse de détonation
Energie mesurée
FT
Produits
Résistance à la pression statique (en bars)
Charge linéaire g/m (nette)
Observations
MJ/kg MJ/m
Gel ou Emulsion
XN 422 F
0,9
0
4150
3,2
0,4
15
104
** Cisalex 17
XN 422 F
0,9
"
4350
3,2
0,6
15
190
* Cisalite 25
XN 422 F
1,0
"
3600
3,2
1,3
15
400
** Nitralex 13
XN 416 F
0,85
"
3750
3,0
0,3
15
90
A
** Cisalex 13
** Nitralex 17
XN 416 F
0,85
"
3850
3,0
0,5
15
170
* Sigmalite 27
XN 364 F
1,05
"
5000
3,5
1,8
3
560
XG 362F
1,40
5300
4,9
>20
340
Initiation obligatoire par cordeau détonant latéral 10/12 g/ml Bonne résistance à l'eau
Dynamite
* Titasplit
* Chapelet de cartouches pré-conditionnées en usine avec cordeau latéral, strictement réservés pour le découpage en mines à ciel ouvert, carrières ou TP. ** Cartouches constituées de tubes de 50 cm de longueur.
TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 161 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2000
297
Groupe de Travail n° 3 - Les explosifs à l’usage des mines, travaux publics et carrières, commercialisés en France 5 - LES DETONATEURS 5.1 - LES DETONATEURS ELECTRIQUES Les détonateurs électriques sont constitués par un embouti métallique, le plus souvent en aluminium, de quelques millimètres de diamètre et de quelques dizaines de millimètres de longueur. La longueur est fonction du retard. A l'intérieur, un système électrique appelé «tête d'amorce» est constitué par :
5.1.1.2 - Sensibilité aux chocs On vérifie qu'une boîte de détonateurs peut tomber en chute libre d'une hauteur de 1,20 m sur un sol dur sans que les détonateurs ne soient détériorés.
5.1.1.4 - Sensibilité des amorces électriques aux décharges d’origine électrostatique Cette propriété est importante lors de l’utilisation de certaines méthodes (chargement pneumatique,…) ou de certains accessoires de tir (bourroirs, gaines plastiques…). L'épreuve comporte différentes variantes Pour ces variantes appelées épreuve B1, B2, B3 ou C, il s'agit nécessairement de détonateurs dont l'étui est constitué par un métal ou un matériau conducteur de l'électricité. Un condensateur chargé sous tension élevée est déchargé, soit entre les fils du détonateur («pin to pin»), soit entre l'étui du détonateurs et les fils réunis du détonateur («pin to case»). La capacité du condensateur C et sa tension de charge U (voir tableau 1) peuvent prendre différentes valeurs.
ES
• «la perle d'allumage» munie d’un dispositif destiné à la protection de la tête contre les décharges d’origine électrostatique,
déterminant le temps nécessaire pour user jusqu'à dénudation du conducteur la gaine de matière isolante d'un fil d'amorce fixe à l'aide d'un frottoir abrasif mobile dans des conditions expérimentales données. Une tension témoin d'usure de 6V est appliquée entre l'âme du conducteur et le disque métallique support du frottoir.
• deux fils électriques reliés au filament de la perle d'allumage, traversant un bouchon de matière plastique destiné à isoler le détonateur contre l'humidité, amène le courant électrique d'initiation.
On effectue des essai de mise à feu des amorces par courant électrique, continu, d’intensité 4A, 500mA ou 180mA. Suivant les résultats obtenus, on qualifie la sensibilité à l’amorce en les classant dans l’un des types «haute intensité», «moyenne intensité», «basse intensité» ou en indiquant qu’il s’agit d’amorces de très forte sensibilité électrique .
Suivant les modalités d'essais retenues et les résultats obtenus, les détonateurs peuvent être rangés dans une des classes de sensibilité n° 0 à IV (tableau 2).
FT
Par ailleurs, un système pyrotechnique permet la transformation en détonation de l'énergie calorifique délivrée par la tête d'amorce. Ce système est constitué d'un explosif primaire, en général, l'azoture de plomb, et d'un explosif secondaire, en général de la penthrite. Quelquefois, intercalée entre l'explosif primaire et le système électrique, une poudre pyrotechnique retardatrice génère un délai de retard.
5.1.1.3 - Sensibilité électrique des amorces
Dans la plupart des cas, les détonateurs sont introduits dans les cartouches amorces d'explosifs puis mis en place dans les trous de mine. Ils sont reliés en série pour constituer les lignes de tir et sont connectés à l'appareil de mise à feu. (Voir schémas détonateurs)
A
Coupe d’un détonateur électrique instantané
Détonateur électronique Daveytronic V2
5.1.1 - LES CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DES DETONATEURS ELECTRIQUES
Les caractéristiques techniques sont définies à partir d’épreuves : 5.1.1.1 - Résistance des fils d'amorce à l'abrasion L'épreuve s'applique aux détonateurs électriques équipés de fils conducteurs souples. On apprécie la résistance à l'abrasion en
298
Coupe d’un détonateur électrique à retard
TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 161 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2000
Groupe de Travail n° 3 - Les explosifs à l’usage des mines, travaux publics et carrières, commercialisés en France Epreuve
Capacité du condensateur (pF)
Tension de charge (kV)
Classe de sensibilité électromagnétique
Epreuve
A1
2 500
25
0
A1 et B1
A2
2 000
10
I
A2 et B2
B1
2 500
25
II
B2
B2
2 000
10
III
B3
IV
C
B3
1 000
5
C
500
3 ou 4
Les classes de sensibilité électromagnétique et les classes de sensibilité électrique aux amorces caractérisent deux propriétés différentes. Il n’y a pas nécessairement correspondance. Seuls les détonateurs Daveybickford ont une équivalence directe (voir tableau 5.1.2.2 )
Tableau 2 - Classe de sensibilité
ES
Tableau 1 - Valeurs de la capacité et de la tension de charge du condensateur en fonction de l'épreuve
5.1.1.5 - Détermination de la résistance à l'eau :
L'épreuve consiste à s'assurer que les détonateurs essayés sont étanches et sont capables de détoner après avoir séjourné pendant 6 heures dans une enceinte contenant de l'eau sur laquelle on applique une surpression de 2 bars.
5.1.2 - TABLEAUX DES CARACTERISTIQUES DES PRODUITS
5.1.2.1 - CARACTERISTIQUES DES DETONATEURS ELECTRIQUES DAVEYDET
N° agrément Charge France PETN attestation d’examen CE de type AT 208 F/ 0080.EXP.97.0072
RETARD [R] n°1 à 12 séquence de 0.5 sec
AT 209 F/ 0080.EXP.97.0072
Couleur
Longueur fils (m) Classe transport
Résistance en traction
Etanchéité
N° en creux
1 fil rose
4,6 m Daveydet Classe 1.1B
Daveydet 10 kg (fil PVC Ø 51/100)
2 jours/25 bars
ou
8 jours/10 bars
FT
COURT RETARD [CR] n°1 à 80 n°1 à 20 séquence de 25 ms n°24 à 48 séquence de 100 ms n°56 à 80 séquence de 200 ms (fil PVC Ø 51/100) 2 jours/25 bars
Marquage
INSTANTANE N° 0
0,8 g
N° en relief
AT 210 F/ 0080.EXP.97.0072
N° 0 en relief
1 fil jaune
ou
ou
10, 15, 20, 30 40, 50 m Daveydet GL Classe 1.4S
Daveydet GL 25 kg (fil polyétylène Ø 70/100)
1 fil rouge
ou 28 jours/4 bars
A
5.1.2.2 - CARACTERISTIQUES DES TETES D’AMORÇE.
Ce tableau s’applique UNIQUEMENT aux détonateurs Daveybickford Résistance ohmique
Energie minimale
(Ω)
de fonctionnement
Basse intensité (B.I.)
0,9 Ω
5 mJ / Ω
1fil gris
III
Moyenne intensité (M.I.) Haute intensité (H.I.)
0,45 Ω 0,05 Ω
15 mJ / Ω 1000 mJ / Ω
1fil vert 1fil blanc
II I
Type
Couleur fil
Classe (sensibilité à la décharge électrostatique)
Résistance ohmiques des tiges des détonateurs : Ø 51/100 = 0,17 ohm par mètre de fil double. Ø 70/100 = 0,095 ohm/mètre par mètre de fil double (DAVEYDET GL)
TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 161 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2000
299
Groupe de Travail n° 3 - Les explosifs à l’usage des mines, travaux publics et carrières, commercialisés en France 5.2 - DETONATEURS NON ELECTRIQUES Les détonateurs non électriques sont constitués par un embouti métallique, identique à celui des détonateurs électriques décrits en 5.1. Par contre le signal n'est plus apporté à l'explosif primaire par des fils électriques mais par un tube conducteur d'onde de choc (TCOC). N° agrément Charge France attestation PETN d’examen CE de type
DAVEYNEL COURT RETARD n° 3 À 80 n° 3 à 20 séquence de 25 ms n° 24 à 48 séquence de 100 ms n° 56 à 80 séquence de 200 ms RACCORDS INSTANTANES n° 0 RACCORDS 17, 25, 42, 65 et 100 ms
0,8 G AT 225 F/ 0080EXP.98001 AT 217 F/ 0080EXP.970077
Marquage
Etiquette avec n° et temps nominal
Couleur
Longueur tubes (m) Classe transport
Tube conducteur onde de choc (TCOC) translucide
7,8 15 19,8 et 30 m 1.1 B
TCOC jaune (anti UV)
1,8 m 1.1B
AT 223 F 0080EXP.970078 AT 224 F
0,2 G
Etiquette avec temps nominal
0080EXP.970078
RACCORDS MS COURT RETARD séquence 450, 475, 500 ms EXEL T&D RACCORD 17, 25, 42 MS
0,8 g
Etiquette avec n° et temps nominal
0,2 g
“
AT
TCOC jaune
Raccords jaune : 17 ms
La décharge du condensateur contenu dans le détonateur est contrôlée par un circuit électronique alimenté lui aussi par un condensateur qui peut éventuellement, selon le fabricant, être le même que le précédent.
A
Ce circuit électronique contient en outre une horloge numérique qui permet d’affecter le retard au détonateur et de l’initier avec une précision de l’ordre de 1 ms. N° agrément France attestation d’examen CE de type
DAVEYTRONIC® 2-99-04 V2 00.80.EXP.98.0013-C1 (*) DSL2® 2-99-03 (**) Autorisation à l’utilisation
6, 12 15, 21 25, 30, 37, 45 m 7,45 m
Chacun des circuits électroniques est piloté par une console centrale qui permet de charger les condensateurs, de déterminer le retard et de déclencher la procédure de tir.
C - CONCLUSION
Le rendement d'un chantier d'abattage n'est pas lié uniquement au choix de l'explosif : d'autres éléments interviennent, (tels que géométrie du tir, nombre de trous, séquences d'amorçages), sur le résultat du tir, tant en ce qui concerne le rendement technique que le prix de revient.
ou 7 kg
4 bars/2j
45 kg tube seul
l’arrachage du détonateur
remplacé pratiquement la totalité des gels et qui poursuivent leur progression en substitution des dynamites. Dans le domaine de l'amorçage, l'utilisation d'exploseurs séquentiels a permis, en générant de nouveaux retards de procéder à des tirs plus élaborés et mieux contrôlés. La mise sur le marché récente des détonateurs électroniques dotés d'une précision exceptionnelle (de l'ordre d'une milliseconde) ouvrira probablement des perspectives nouvelles pour la réalisation de tirs plus précis mais entraînera forcément une remise en cause profonde des méthodes de mise en œuvre de la part des utilisateurs.
Au cours des dernières années, la principale évolution dans le domaine des explosifs a été marquée par l'arrivée des émulsions qui ont
Charge Longueur PETN
(m)
0,8 g
6,10,15, 20,30 m
0,6 g
6, 8, 10 m
Suivant demande
Conducteurs Nbre/couleur
Dimension Nbre déto. (mm) Maxi ØxL
Délais
Observations
2 / orange
7 x 87
250
1 - 4000 ms par pas de 1 ms
1 console de programmation 1 console de tir
4/orange
25 x 165
100
1 - 5000 ms par pas de 1 ms
1 console de tir / programmation
(*) Daveytronic V3 en cours de développement (1500 détonateurs maxi) (**) DSL2/00V8 en cours de développement (250 détonateurs maxi)
300
2 bars/7j
résistance à
Rouge : 25 ms Blanc : 42 ms
Les détonateurs électroniques sont des dispositifs d'amorçage qui cumulent deux fonctions : celle d'un détonateur électrique instantané classique et celle d'un exploseur élémentaire matérialisé par un condensateur.
PRODUITS
Etanchéité
raccord blanc
FT
5.3 - LES DETONATEURS ELECTRONIQUES
Résistance en traction tubes + détonateurs
ES
DAVEYDET
TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 161 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2000
Groupe de Travail n° 3 - Les explosifs à l’usage des mines, travaux publics et carrières, commercialisés en France BIBLIOGRAPHIE •••••• • Liste des normes • Documentations techniques des fabricants ou distributeurs : • ALSETEX : Usine de Malpaire - Précigné - 72300 SABLE SUR SARTHE • DELTA CAPS INTERNATIONAL : espace Icardo - 234, route de Grenoble - 06200 NICE • NITRO BICKFORD : 21, rue Vernet - 75008 PARIS • NOBEL EXPLOSIFS France : Tour Aurore - 18, place des reflets - 92400 COURBEVOIE • ORICA France : 196, rue Houdan - BP 73 - 92333 SCEAUX
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• TITANITE : BP 15 - 21270 PONTAILLER SUR SAONE Tableau des attestations d’examen CE de type : consulter le site INERIS : www.ineris.fr/connaitre/domaines/certification/
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TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 161 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2000
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Notes :
www.aftes.asso.fr
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