s e s g e ag p a l 16 p a i a l c i éc p é S
Bernanos, l’homme contre les robots
I s r a ë l : L i v ni n i n e t to t o y e us u s e e t hn h n i q ue ue
De l’Argentine à la Russie, le tour du monde du krach Pour les partis p artis politiq p olitiques ues aussi, auss i, c’est la crise cris e !
RIVAROL “Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir
”
N°2886
HEBDOMADAIRE DE L’OPPOSITION L’OPPOSITION NATIONALE NATIONALE ET EUROPÉENNE
du 26/12/2008 au 8/1/2009
Diversité,
calamité I
L PEUT paraî paraître tre curieux curieux que Nicolas Nicolas Sarkozy choisisse le moment où deux de ses symboles les plus éclatants de la “diversité”, Rachida Dati et Rama Yadé, sont devenus des boulets, pour clamer que « l’égalité des chances — — cell es des “cha “chances nces pour p our la France” — doit cesser d’être théo- rique pour devenir réelle », et annoncer une série de mesures d’une écœurante démagogie. démagogie. La République République devant se doter au surplus « d’outils statistiques » lui permettant « de
(Dessin de CHARD.)
mesurer sa diversité, pour identifier précisément les retards et mesurer ses progrès ».
Mais, ultra-médiatisé, ce discours prononcé le 18 décembre à l’Ecole l’Ecole Polytechnique, qui n’avait d’ailleurs pas attendu 2008 pour s’ouvrir très largement aux Asiatiques (à moins que, de manière très raciste, on ne réserve les bénéfices de la “diversité” à des minorités plus visibles) n’était-il pas destiné à détourner l’attention du public de la série d’échecs subie par le chef de de l’Etat l’Etat ?
L
A présidence française de l’Europe, qui s’achèvera mercredi prochain, devait être un triomphe. Hormis l’organisation d’un nouveau référendum en Irlande — mais contre d’importantes d’importantes dérogations au droit communautaire, qu’aura obtenu obtenu Paris ? Des bruits de bottes résonnent à nouveau dans le Caucase, les pirates somaliens s’en donnent à cœur joie malgré les menaces de notre mirliflore, le sommet
de Poznan a été le contrepied même du Grenelle de l’Environnement puisque les ex-pays de l’Est refusent de sacrifier, surtout en temps de crise, leur économie sur l’autel écologique, et le couple franco-allemand semble si bancal qu’il a fallu nommer en catastrophe Bruno Le Maire, villepiniste villepiniste mais germaniste et germanophile, pour tenter de recoller les morceaux. Il sera difficile à la “petite” Tchéquie tant moquée de faire pis. Et les succès attendus sur le plan intérieur se sont transformés en déculottées. A l’Assembl l’Assemblée, ée, la réforme de l’audiovisuel public n’a été entérinée
N°2886 du 26 DÉCE DÉCEMBRE MBRE 2008 au au 8 JANVIE JANVIER R 2009 Belgique, Luxembourg : 3,75 € www.rivarol.com Canada : . . . . . . . . 6,52 $ CAN Suisse : . . . . . . . . . . . . 5,80 FS M 02536 - 2886 - F: 3,50 E Port.. Cont. Port Cont. : . . . . . . . . . . 4,00 € DOM avi avion. on. : . . . . . . . . 4,0 4,000 € TOM TO M avion avion.. : . . . . . . . 480 XPF XPF Afrique Afri que avion avion : . . . . . 2500 CF CFA A
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qu’aux forceps et dans les conditions prétexte d’accroître les droits du Parles moins démocratiques qui soient lem lement ent ? (voir page 16), celle des des lycées a été différée d’un an, le ministre Darcos ’EST cette même Constitution qu’il reprenant son projet « à zéro » sous la voulait violer une fois de plus en y pression de quelques dizaines de mil- faisant inscrire noir sur blanc, si l’on liers de potaches dont l’Elysée redou- ose écrire en l’occurrence, le principe tait qu’ils n’entraînassent dans la rue de l ’Affirmative Action mais (on n’est une « Fran France ce d’en bas bas » déboussolé déboussoléee jamais si bien trahi que par l es siens), par la peur de l’avenir, et quelques le comité présidé par Simone Veil, qu’il heures après son discours de Poly- avait chargée de réfléchir à une moditechnique, Sarkozy devait renoncer au fication du préambule de la Constitumoins provisoirement à sa loi sur le tra- tion, avait écarté au matin même du vail dominical. Devant la coalition des 18 décembre toute toute idée de de « discrimi- communistes ayant découvert que « le nation positive à la française », se prosocia- nonçant pour une simple « évolution dimanche, c’est sacré » (!), des socialistes et d’une cinquantaine de dépu- dans le cadre constitutio constitutionnel nnel actuel ». tés Nouveau Centre et même UMP, le Ce qui laisse hélas une grande marge Premier ministre faisait savoir en effet de manœuvre à celui qui prétend favoque l’examen du texte était renvoyé à riser la « diversité sociale » et non janvier. raciale mais ajoute d’un même souffle Une première depuis le début du quinquennat, qui montre les limites de l’”omniprésidence” et l’exaspéraRIVAROL. tion qu’elle suscite jusqu’au sein du parti présidentiel. Mais Sarkozy ne peut s’en prendre prendre qu’à lui : n’avait-il n’avait-il pas fait modifier la Constitution sous q Suite page 2.
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N°2886 — 26 DÉCEMBRE 2008 au 8 JANVIER 2009 — RIVAROL
A propos de la stèle de Marignane La première loi d’amnistie n° 68-69 votée en juillet 1968 porte amnistie générale de toutes les infractions commises en relation avec les événements d’Algérie. La 2 e loi d’amnistie n° 82-1021 votée le 5 décembre 1982 réintègre dans leurs droits, leurs grades et leurs décorations tous les condamnés de l’Algérie française. L’article 25 TD du Code Pénal précise qu’il est interdit à toute personne de rappeler les condamnations pénales effacées par l’amnistie. La stèle de Marignane ne comportait d’ailleurs ni mention OAS ni patronyme, seulement les quatre dates auxquelles ont été fusillés, sur ordre de Tribunaux d’exception, quatre défenseurs de l’Algérie française. « Vive I’Algérie française ! ». C’est pourtant ce que disait Ie général De Gaulle à l’immense foule qui l’acclamait a Mostaganem un certain 6 juin 1958… J’y étais.
Pour justifier la démolition de la stèle, la nouvelle municipalité UMP de Marignane argue d’apologie de crimes de guerre. Comment peut-on oser pareille allégation après qu’une chaîne de télévision publique nous a montré le 26 janvier dernier trois poseuses de bombes du FLN qui racontaient complaisamment comment elles avaient « fait un carnage » dans la population civile ? En réalité, à Marignane, il s’agissait simplement pour le mairede tenir la promesse faite à ses électeurs avant les municipales. Déjà lors du fameux colloque (fameux par sa densité en historiens pro-FLN) qui s’était tenu a l’E.N.S. de Lyon en juin 2006, un communiqué du Bureau de l’Association France-Algérie circulait parmi les participants pour réclamer l’interdiction de la stèle. En tout cas, pour les parias
que nous sommes toujours, ces rares stèles sont nos seuls lieux de souvenir et de recueillement. Elles remplacent, ici, nos cimetières dévastés là-bas. C’est pourquoi nous ne pouvons tolérer leur destruction. J’en termine par un dernier rappel de la loi, loi qui décidément semble étrangère à la nouvelle municipalité de Marignane. Le Code Pénal dispose dans son article 225-17 : « La violatio n ou la profanati on, par que lqu e m oyen que ce soit , d e t ombeaux, sépultures ou monuments édifiés à la mémoire des morts, est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. »
Claudine ORTIZ.
La stèle enlevée en catimini dans la nuit du 17 au 18 novembre gît désormais, démontée, dans les locaux de la mairie de Marignane (voir photo cicontre). Le 16 décembre, le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence présidé par le magistrat Gaillard s’est déclaré incompétent pour juger de la plainte déposée par l’ADIMAD contre le maire divers droite de Marignane, Eric Le Dissès, pour violation de sépulture et atteinte à la propriété privée. En revanche, la courageuse association présidée par notre ami Jean-François Collin a fait appel de la décision du tribunal administratif de Marseille qui ordonnait le 7 juillet 2008 l’enlèvement par l’autorité compétente de la stèle sous quatre mois. L’affaire devrait normalement être traitée au printemps 2009. Le combat continue !
SUITE DE L’EDITORIAL qu’il veut d’autant plus « relever le défi du métissage » que, selon lui, « l’uni- versalisme de la France est basé sur le métissage ». Et pour mener l’« action publique volontariste » exigée par le chef de
l’Etat, pas question de lésiner sur les moyens ! Afin d’« ouvrir en grand les lieux où se forme l’élite de demain » , « dès septembre 2009, 25 % des places de chaque classe préparatoire aux grandes écoles » seront « réser- vées aux meilleurs lycéens bour- siers », et 30 % « à la rentrée 2010 »,
le niveau des grandes écoles dût-il baisser de manière spectaculaire ; les entreprises devront aussi désormais « faire état chaque année dans leur
U’EN disent les ultra-libéraux qui Q portaient Sarkozy aux nues ? Ce n’est plus seulement l’histoire et la
pensée qui sont placées sous la chiourme, mais toutes les activités de la vie humaine, en un terrifiant totalitarisme ayant pour seule vocation non de réduire les « fractures sociales » comme l’affirme hypocritement son promoteur, mais de liquider les élites, les traditions, les structures nationales pour placer l’occupant über alles . L’américanomane forcené élu par les Français le 6 mai 2007 veut-il imiter servilement les EtatsUnis ? Mais, jusqu’à l’élection d’Obama du moins, les USA avaient renoncé à la discrimination positive,
y compris à la demande des Noirs, après en avoir mesuré les conséquences désastreuses à la fois pour ses bénéficiaires supposés et pour le pays. Le président espère-t-il acheter la paix civile — ou raciale — alors que le krach financier risque de déboucher sur un chaos social ? Si tel est son calcul, il a tout faux car l’Autre exigera toujours plus. Dans tous les domaines, trois semestres de sarkozysme n’auront apporté que décombres. Puisse la Providence nous protéger pendant le reste de la présidence. Et surtout susciter chez nos compatriotes le sursaut qui seul leur permettra d’éviter le génocide programmé.
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bilan social des actions qu’elles mènent en faveur de la diversité »
sous peine d’être exclues de l’attribution de marchés publics, l’absurde cur- riculum vitae anonyme étant généralisé dans une centaine de grandes firmes, et, à la télévision, « chaque
DE MAC MAHON A SARKOZY, LA DIVERSITÉ ETHNIQUE A POLYTECHNIQUE
Parlant à l’Ecole polytechnique, à Palaiseau, Sarkozy a déclaré que la diversité ethnique doit devenir visible partout, notamment dans le recrutement des Grandes Ecoles. L’endroit a-t-il été choisi dans une intention facétieuse ? Car c’est justement en visitant l’Ecole Polytechnique (située alors au Quartier Latin) qu’un autre président de la Répu blique, Mac Mahon, à qui l’on présentait les élèves, s’écria, en voyant Camille Mortetiques vont-ils devoir eux aussi signer nol : « Ah, c’est vous le nègre ? Eh bien, conti nuez ! ». Mortenol continua, en effet, et, distinune « charte de la diversité », « leur gué par Galliéni, il fit une brillante carrière militaire, assurant la défense aérienne de financement public pouvant être condi- Paris pendant la Première Guerre mondiale ; il finit commandeur de la Légion d’hontionné au respect de leurs engage- neur, et il a sa statue à Pointe-à-Pitre. On n’avait pas attendu Sarkozy pour reconnaître les mérites d’un Antillais sans en faire tout un plat. ments ». Et cet autre polytechnicien, le Martiniquais Suffrin-Hébert ? Celui-ci, né en 1890, et Pendant toute la dernière campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s’était ayant perdu une partie de sa famille dans l’éruption de la Montagne Pelée en 190 2, fut, les deux dernières guerres, un des grands patrons du ministère de l’Air ; son cours voulu « le candidat de la rupture ». entre à Sup Aéro : « Technologie et construction des avions », maintes fois réédité, fut penLaquelle aurait exigé la dissolution de dant une génération la bible des ingénieurs d’aviation. Modeste et plein d’humour, il la HALDE, funeste création de son pré- prétendait qu’au concours de “X”, lors de l’épreuve de conversation allemande (matière décesseur. Tout au contraire, il accroît inévitable, à la veille de la guerre de 14-18), l’examinateur lui ayant demandé : « Womit les pouvoirs de cette exorbitante Haute waschen Sie sich ? » (Avec quoi vous lavez-vous ?), le candidat intimidé, croyant dire « avec Autorité qu’il charge de « contrôles du savon », confondit deux mots et répondit : « Mit Tinte ! » (avec de l’encre), et que l’examinateur mit une excellente note à ce candidat spirituel et pas complexé… inopinés » dans les entreprises et de Tout cela, il y a un siècle, paraissait naturel, et il n’était pas besoin d’exhortation du la surveillance des petits écrans, une « commission d’évaluation de la pro- président de la République pour qu’un bon élève fût admis et fît carrière quelle que fût motion de la diversité dans la vie poli- sa couleur. Mais l’art d’enfoncer les portes ouvertes n’est-il pas le B.A.-BA du métier de tique » devant de surcroît « rendre politicien ? chaîne devra se fixer des objectifs de diversité à l’écran et dans son enca- drement ». De même les partis poli-
chaque année son rapport sur les efforts fournis par les différentes for- mations ». Et comme si ce « plan d’ac- tion » qui, foi de Sarko, sera présenté par le gouvernement « d’ici le mois de mars », ne suffisait pas, l’inquiétant
affairiste kabyle Yazid Sabeg, nommé « commissaire à la diversité et à l’éga- lité des chances », en supervisera la rigoureuse application — voir cicontre.
FAUTE D’UN MALEK, UN YAZID PDG du groupe Communications et Systèmes, Yazid Sabeg est un s pécialiste de la création de coquilles vides richement financées par l’Etat comme l’apprirent à leurs dépens les habitants de Longué (Maine-et-Loire) où, contre une subvention de 25 millions de francs, il avait promis en 1994 de créer « 50 emplois »… disparus en 1999. Un autre Franco-Algérien, le socialiste et ancien président de SOS-Racisme Malek Boutih, était le premier choix de Sarkozy mais il a décliné l’offre, expliquant en toute modestie : « Je suis dans une période de mutation. L’élection de Barack Obama a changé la donne. Un noir est devenu président des Etats-Unis. Tout est désormais possible. Je veux plus qu’un poste de délégué à la diversité. » En attendant la présidence de la République, Boutih postule à celle de la HALDE quand Schweitzer aura épuisé les plaisirs de la charge.
Vers une crise francoalgérienne ?
«
Qu’on n’oublie pas que l’Algérie est un partenaire commercial, industriel et social très important de la France et que nous avons une communauté de quatre millions d’Algériens en France… Tous ces paramèt res devra ient fa ire réflé chir ceu x qui manipulent cette histoire malheureuse. » Ce chantage menaçant (on notera l’allusion à la communauté algérienne sur notre sol) adressé à notre pays vient de l’honorable Djamal Ould Abbès, ministre algérien de la Solidarité nationale s’exprimant récemment à la télévision de son pays. L’affaire remonte au 14 août 2008 quand le diplomate algérien Mohamed Ziane Hassani fut interpellé à Marseille à sa descente de l’avion d’Alger et placé sous contrôle judiciaire — il l’est toujours — en exécution d’un mandat d’arrêt du juge Baudoin Thouvenot chargé de l’enquête sur un événement remontant au 7 avril 1987 : l’assassinat à la sortie de son bureau parisien de l’avocat Ali Mecili. Pendant la guerre d’Algérie, le Kabyle Mecili avait fait partie du Malg (Ministère de l’Armée et des liaisons générales), les services secrets du FLN dirigés par le célèbre Boussouf. Après l’indépendance, Boussouf se reconvertit dans les affaires et le Malg donna naissance à la Sécurité Militaire, de sinistre réputation. Dégoûté par ce qui se passait en Algérie et surtout en Kabylie, un moment en révolte ouverte contre Ben Bella, Mecili avait alors rejoint le Front des Forces socialistes d’Aït Ahmed. Arrêté, il s’était réfugié en France où il coordonnait différents mouvements d’opposition au régime d’Alger. Mais il était redoutable car il avait connu, de par ses anciennes fonctions, des secrets gênants pour la Nomenklatura algérienne. Son exécution avait été le résultat d’un “contrat”. La police française arrêta d’ailleurs le truand et proxénète Abdelmalek Amellou, qui reconnut être en contact avec la SM. Mais il fut immédiatement expulsé vers l’Algérie… et l’on n’entendit plus parler de lui. Mitterrand était alors président, Jacques Chirac Premier ministre, Charles Pasqua ministre de l’Intérieur. Manifestement, Pasqua aidant, on ne voulait pas ennuyer l’Algérie avec cette histoire « vulgaire et subalterne » comme De Gaulle avait qualifié l’enlèvement de Ben Barka en 1965. Affaire qui est encore dans les mémoires alors que l’assassinat de Mecili était tombé dans l’oubli. Mais le dossier n’était pas clos, ce qui explique la mésaventure du diplomate algérien. Qui, aussitôt connue à Alger, a déclenché des campagnes de presse et de fortes interventions diplomatiques, le pouvoir criant à l’innocence du suspect qui aurait été confondu avec un dénommé Rachid Hassani. Dans le silence de la presse française, l’affaire depuis quelques semaines s’est envenimée. Echange de notes entre Alger qui parle de « prise d’otage », de droits de l’homme “bafoués”, etc., et le Quai d’Orsay répondant qu’il s’agit d‘une procédure judic iaire sur laque lle, « en vertu de la constitution le pouvoir exécutif n’a pas de prise ».
PERSÉCUTION ANTICHRÉTIENNE On en est donc maintenant aux menaces. Et même à un report de la visite de Bouteflika à Paris, prévue au printemps 2009. Alors même qu’en Algérie, la persécution antichrétienne a repris sur une grande échelle avec le refus de tout visa aux prêtres catholiques voulant visiter leurs communautés et la fermeture de dix temples protestants par le ministre des Affaires religieuses Bouabdellah Ghlamallaha qui se vante d’« assimiler l’évangélisation au terrorisme ». D’où la réaction du caricaturiste algérien Dilem : « On s’indigne de l’évangélisation de la Kabylie mais on trouve parfaitement normal que des imams islamisent toute la banlieue en France ! ». Mais c’est justement parce que les imams quadrillent la banlieue qu’un accommodement sera sans doute trouvé entre Paris et Alger. Comme d’habitude.
Jean-Paul ANGELELLI.
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N°2886 — 26 DÉCEMBRE 2008 au 8 JANVIER 2009 — RIVAROL
Une gauche de la gauche balkanisée
A
cinq mois des élections européennes, la gauche française doit surmonter à la fois les déchirements du Parti socialiste entre aubrystes et ségolénistes et l’émiettement d’une « gauche de la gauche » qui se dispute âprement les déçus du PS et du PCF. « Une gauche mille-feuilles » incapable de s’unir face à Nicolas Sarkozy. Le Parti communiste, qui tenait à la midécembre à la Défense son 34e congrès qui a vu la réélection de sa secrétaire nationale Marie-George Buffet à la tête d’une direction collégiale, refuse de se fondre dans une nouvelle force à gauche du PS. « S’il y a des camarades qui pensent qu’il faut créer une autre force, ce n’est pas le choix majoritaire des communistes », a assuré Marie-George Buffet.
PC : UNE LONGUE AGONIE Les perspectives électorales du PC sont très sombres. Buffet n’a réuni à la présidentielle de 2007 que 1,93 % des suffrages. Quand on pense qu’à la Libération, le PCF était le premier parti de France avec 28 % lors des législatives de 1946 et que son candidat à la présidentielle de 1969, Jacques Duclos, ne manqua que d’un cheveu l’accession au second tour avec 22 % ! Ses opposants l’accusent de verrouiller tout débat et de pratiquer des purges — accusation également formulée au FN par les amis de Carl Lang à l’encontre de Marine Le Pen. Des personnalités historiques du PC sont sur le départ comme Robert Hue qui a même fondé sa propre structure, le Nouvel Espace Progressiste (NEP, mêmes initiales que la Nouvelle politique économique de Lénine en 1921, ça ne s’invente pas !) Est également entré en dissidence le très discipliné Jean-Claude Gayssot à qui l’on doit trois lois scélérates : la loi antirévisionniste, la loi créant un délit de grande vitesse et la loi obligeant toutes les communes de France à construire 20 % de logements sociaux, essentiellement pour immigrés. De plus, les 873 délégués du PC n’ont reconduit Buffet que par 67,7 % des suffrages contre 91 % deux ans plus tôt. Ce qui, comme la faible participation des adhérents aux congrès locaux, prouve la division et le découragement de la base militante. « Nous avons réussi avec ce congrès quelque chose de grand », a-t-elle cependant crâné. La réalité est assez différente. Face à sa liste, trois autres avaient été déposées : par André Gerin, député-maire de Vénissieux “orthodoxe”, qui bataille contre « l’abandon de l’identité communiste » (10,2 % des voix) ; par Nicolas Marchand, ancien fidèle de Marchais qui dénonce les « renoncements successifs » de Buffet ; enfin par la secrétaire fédérale des Hautes-Pyrénées, la “rénovatrice” MariePierre Vieu (16,4 %).
MÉLENCHON EN RENFORT , UNE ARLETTE BIS APPARAÎT L’actuelle ligne de la direction du PCF, très dépendante des marxistes-léninistes purs et durs attachés à l’indépendance et au maintien du parti sous sa forme actuelle, ne contribue certes pas à favoriser la création d’un nouvel ensemble à vocation majoritaire à gauche, à l’image du Die Linke (La Gauche) allemand fondé par l’ancien ministre SPD Oskar Lafontaine. D’autant que deux nouveaux mouvements aux fortes ambitions font leur apparition, le « Parti de gauche » de JeanLuc Mélenchon et de Marc Dolez, qui viennent de rompre avec le PS, et le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot. S’inscrivent encore dans ce paysage encombré les formations trotskistes de Lutte Ouvrière (LO) qui a désormais une nouvelle porte-parole Nathalie Arthaud, 38 ans, clone d’Arlette Laguiller, et du Parti ouvrier indépendant (POI) de Schivardi et de Gluckstein, ainsi que les Verts, qui semblent avoir de nouveau le vent en poupe avec les candidatures de l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit aux européennes et qui viennent de réélire à leur tête lors de leur congrès leur secrétaire nationale Cécile Duflot. Se défendant de contribuer à la balkanisation de la gauche, Jean-Luc Mélenchon affirme œuvrer pour une clarification politique et veut constituer autour de sa nouvelle formation un front anti-traité de Lisbonne. Le
PC, qui prône lui aussi la constitution de « fronts progressistes » sur les grands sujets, a saisi cette opportunité et fera alliance avec Jean-Luc Mélenchon pour les européennes de juin. La direction communiste s’accroche à l’idée d’une reconstitution de « l’arc » qui avait permis la victoire du non au référendum de 2005 sur la Constitution européenne. Mais cette stratégie déplaît souverainement aux prétendus “réformateurs” du PCF. Gayssot prône ainsi la création, du Parti de gauche à la LCR en passant par les Verts et le PCF, d’une « nouvelle force » qui serait « à la fois contestataire, unitaire, indépendante du PS et constructive ». Bigre !
LA CONCURRENCE DE BESANCENOT De son côté, le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire Olivier Besancenot n’a pas exclu de « mener des cam pagnes » avec Jean-Luc Mélenchon mais réfute toute idée de parti commun car, explique-t-il, « Mélenchon veut faire un ancien vrai Parti socialiste. » De toute façon, on voit mal l’héritier de Krivine, qui jouit d’un réel capital de sympathie et d’une forte notoriété favorisée par ses invitations sur les plateaux-télé, partager sa part du gâteau, alors même que les sondages créditent sa nouvelle formation anticapitaliste de 8 % des suffrages aux européennes. Cela dit, le NPA ne connaî-
trait pas le succès foudroyant qu’il espérait. Sur les 8 000 personnes qui s’étaient engagées à adhérer dans les réunions préparatoires, seules 4 000 auraient renvoyé leur bulletin d’adhésion. Il faut dire que la Ligue a également ses opposants internes, ceux qui, autour de Christian Picquet, souhaitent des actions communes avec les autres partis de la gauche de la gauche. La très bolchevique Lutte ouvrière a elle aussi ses dissidents puisque la fraction L’Etincelle a été récemment exclue. Son crime ? Vouloir rejoindre le frère ennemi, le NPAde Besancenot !
LES VERTS AVEC BOVÉ MAIS SANS WAECHTER ! C’est dire à quel point la gauche radicale est éclatée même si, en additionnant toutes ses composantes, elle réunit électoralement beaucoup plus de suffrages aujourd’hui que la droite nationale, ce qui est un phénomène nouveau bien qu’il soit en germe depuis quelques années. Il est certain qu’une contestation d’extrême gauche est beaucoup moins subversive que celle de droite radicale. Elle n’est pas ou quasiment pas diabolisée et ne subit donc aucune relégation sociologique. Les Loges, les Eglises, les syndicats, les artistes et autres intellectuels autoproclamés ne vont pas fulminer des excommunications contre « le postier et la timbrée » dixit DSK qui sont pour le mariage
homosexuel, la régularisation des “sanspapiers”, l’abolition des frontières et des nations, l’immigration et l’avortement libres, la lutte contre l’“islamophobie”. Dans un contexte de balkanisation de la gauche radicale, les Verts, favorables, eux, à l’Union européenne, ont pour une fois fait taire leurs querelles pour suivre l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit dans un rassemblement de la famille écologiste en vue des européennes qui s’étend jusqu’au noniste José Bové, candidat malheureux à la dernière présidentielle. Une démarche a priori gagnante puisque leur liste est créditée de 11 % des intentions de vote, bien au-dessus des 7,4 % de 2004 (cf. Ifop/ Paris-Match ). Ils distancent le NPA d’Olivier Besancenot (8 %), ainsi que le PCF et Lutte ouvrière (4 % chacun). Mais pour l’ex-dirigeante Dominique Voynet, l’Union des écologistes autour de Dany Le Rouge « ne doit pas être un subter fuge pour revenir à une version apol itique de l’écologie. » En effet, les responsables des Verts n’ont guère goûté le rapprochement avec Antoine Waechter et son fantomatique Mouvement écologiste indépendant (MEI). Cela dit, ce rassemblement n’a duré que le temps d’une photo avec Cohn-Bendit car, aux dernières nouvelles, aucune tête de liste ne serait proposée aux waechtériens qui sont donc les dindons de la farce. On le sait, l’union est un combat ! En tout cas, avec un paysage aussi dévasté à gauche, Sarkozy peut rêver à une confortable réélection en 2012. Amoins que d’ici là les événements s’en mêlent…
Jérôme BOURBON.
Copé et Bertrand visent déjà 2017 !
A
PRÈS les querelles Chaban-Giscard, Giscard-Chirac, ChiracBarre, Chirac-Balladur, Juppé-Sarkozy, Sarkozy-Villepin, la “droite” française a un nouveau couple infernal : CopéBertrand. Car il n’y a pas que les socialistes à s’invectiver dans la perspective de 2012, à l’UMP les rivalités et ambitions s’affichent au grand jour. Comme il est d’ores et déjà acquis, sauf énorme surprise, que le chef de l’Etat se représentera au terme de son mandat, Jean-François Copé et Xavier Bertrand ont les yeux rivés sur 2017. Avec l’instauration du quinquennat en 2000 puis la limitation en 2008 à deux mandats présidentiels, les tares de la Ve République ont encore été aggravées avec une excessive personnalisation de la vie politique, le choc des ego se manifestant sans aucune pudeur. L’accélération du calendrier fait que nous sommes en campagne électorale permanente. Les années qui viennent promettent d’être saignantes entre les deux nouveaux grands rivaux de la “droite”, Copé à la tête des députés UMP et Bertrand à la direction de l’UMP. Ce dernier assure l’intérim du calamiteux Patrick Devedjian, nommé ministre de la Relance, à la direction de l’UMP et devrait lui succéder le 24 janvier. Quittant le ministère du Travail et redevenant automatiquement, grâce à une nouvelle loi faite sur mesure, député de l’Aisne, sans législative partielle, Bertrand va devoir cohabiter au sein du groupe UMP avec Copé —
) . D R A H C e d n i s s e D (
qu’A.D.G. appelait à l’époque « l’étoile jaune montante de la Chira quie ». Deved jian était lui aussi dé puté mais en d épit de débuts difficiles avec le patron du groupe UMP, les deux hommes avaient trouvé au fil du temps un modus vivendi et étaient même devenus des alliés. Il faut dire que l’ex-Occidental ne faisait pas le poids face au député-maire de Meaux. La situation s’annonce très différente entre Jean-François Copé, 44 ans, et Xavier Bertrand, 43 ans, que tout oppose hormis leur appétit de pouvoir et leurs ambitions élyséennes.
DIVISER POUR RÉGNER Leur inimitié est notoire. Copé est d’ailleurs nommé au prix de l’humour politique pour avoir lancé au président Nicolas Sarkozy : « Tu as prévu de filer les clés de l’UMP à Xavier Bertrand ; tu devrais en garder un double. » Non sans ironie, Copé a observé devant la presse qu’il avait « tou jours dit que la décision du président de la Répub lique dans la nomin ation du futur patron de l’UMP, quelle qu’elle soit, serait la bonne ». Avant d’ajouter, perfidement : « Il y a ceux q ui on t un p arcours d’élu et ceux qui ont un parcours de nommé . Il a été nommé secrétaire général de l’UMP, il sera nommé un jour à Matignon. L’Elysée, c’est une autre histoire ! » Une remarque qui rappelle celle de Sarkozy qui moquait Villepin pour ne s’être jamais présenté au suffrage universel et n’avoir dû ses fonc-
tions qu’à la faveur de Jacques Chirac. En présentant le nouveau chef de l’UMP aux députés, Copé s’est d’ailleurs bien gardé de lui donner la parole : « Ce ne sont pas des manières », fulmine encore un collègue du ministre du Travail, lequel compte bien sur ses nouvelles attributions à l’UMP pour dégommer François Fillon et s’installer un jour à Matignon, au bon moment pour ne pas s’y user. Au groupe UMP, certains prédisent déjà une lutte sans merci qui ne serait pas pour déplaire à Nicolas Sarkozy, agacé par l’indépendance affichée par Jean-François Copé. Empêcher la mise sur orbite d’un concurrent à l’intérieur de son camp, diviser pour régner, la recette est bien connue. A l’Elysée, Chirac a fait tout ce qu’il a pu entre 1997 et 2002 pour marginaliser (avec succès) Philippe Séguin qui s’était emparé du RPR contre son gré. « Il y a sûrem ent une intention maligne dans la nomination de Xavier Bertrand. Même les grands hommes ont leur faiblesse. La faiblesse, c’est de s’amuser à embêter Copé. Il agace, il prend trop d’importance, alors Sarkozy lui colle un type qui sera à la réunion de groupe », analyse le député villepiniste François Goulard.
L’ETOILE CONTRE LE TRIANGLE A l’en croire, cette nouvelle donne n’inquiète pas le sémillant maire de Meaux : « On m’a annoncé Estrosi, Paillé, Deved jian, Karoutchi… (pour me contrer) maintenant c’est Bertrand. Rien ne m’aura été épargné », s’amuse-t-il dans une formule que n’aurait pas reniée Nicolas Sarkozy pendant sa “cohabitation” orageuse avec Jacques Chirac. Dans toutes ces bisbilles, c’est en vain que l’on chercherait la moindre bataille d’idées, le moindre souci de l’intérêt général et du bien commun. Les deux hommes dépourvus de conviction et d’idéal sont aussi mauvais et insupportables l’un que l’autre. L’un est franc-maçon, l’autre juif et les deux sont complètement acquis à la politique de discrimination positive. Ainsi Copé réunit régulièrement son club Génération France, qu’il construit officiellement « non pas contre le parti, mais à côté », pour faire des propositions afin d’assurer plus de “diversité”. Il avait d’ailleurs signé la fameuse charte sur la diversité parrainée par Carla Bruni au lendemain de la victoire d’Obama. Il n’est rien à attendre de ces deux lascars, sauf le pire comme à l’ordinaire…
J. B.
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N°2886 — 26 DÉCEMBRE 2008 au 8 JANVIER 2009 — RIVAROL
RIVAROL et La Poste : le ras-le-bol Depuis la rentrée de septembre, l’acheminement de notre hebdomadaire à ses abonnés n’a cessé de se dégrader, comme l’attestent aussi bien les plaintes (justifiées) de nos lecteurs que les “numéros témoins” que nous envoyons vers plusieurs points du territoire et dont nous surveillons la date d’arrivée. Notre chef comptable, Jean Jérémita, a donc adressé à La Poste, Direction des Activités Presse et à l’intention de M. Vincent Moullé, les deux lettres recommandées (avec accusé de réception) que voici : Paris, le 5 décembre 2008 Monsieur le Directeur, Nous accusons réception de votre courrier référence Po/DAP/N° 49-CA-2008 du 28 novembre dernier qui a retenu toute notre attention. Nous souhaiterions vivement que les
augmentations de tarifs annoncées contribuent à améliorer la qualité de vos prestations et la satisfaction de vos clients dont nous faisons partie. En effet, nous recevons, depuis plusieurs mois, des réclamations de nos abonnés se plaignant de recevoir notre hebdomadaire RIVAROL avec plus de quatre jours de délai, voire des absences inexpliquées de distribution. Ce fait est constaté sur tout le territoire national et se dégrade grandement en direction de l’export. D’autre part, les NPAI ( NDLR : « N’habite pas à l’adresse indiquée ») nous reviennent, quand ils nous reviennent, avec des délais variant entre 4 semaines et six mois ! Pendant ce laps de temps, nous continuons à servir ces abonnés avec tous les frais correspondants engagés inutilement.
PROCÈS LE PEN-RIVAROL : ARRÊT REPORTÉ AU 21 JANVIER La XI e chambre de la cour d’appel de Paris devait rendre son arrêt le 17 décembre. Mais, fait inhabituel, la présidente Mme Laurence Trébucq a reporté sa décision au 21 janvier, jour de l’exécution du roi Louis XVI, en ajoutant qu’il était possible que l’arrêt soit à nouveau différé. C’est que l’affaire est plus compliquée que prévue, notamment en ce qui concerne la recevabilité des différentes parties civiles.
Dernières nouvelles du mouvement national Dans le Nord-Pas-de-Calais, le FN vient de connaître le meilleur et le pire. Le meilleur avec l’incroyable gaffe du maire PS d’Hénin-Beaumont (où Marine s’était présentée à la députation et aux municipales) qui a choisi pour un article rendant hommage aux mineurs dans son journal municipal la célèbre photo… du jeune Le Pen, qui descendit en effet à la mine pour payer ses études ! Le pire : prenant acte de sa “suspension” du Front national et de l’interdiction qui lui est faite « d’utiliser le nom du Front national » et de se « pré valo ir de l’a ppar ten anc e à celui-ci » , Carl Lang — qui, à la différence de Jean-Marie Le Pen (interrogé le 14 décembre sur France 3), a pris très nettement position contre le travail dominical — a constitué un nouveau groupe d’élus au Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. Ce Rassemblement des Elus pour l’Unité Nationale et l’Intérêt Régional (REUNIR), composé à ce jour de douze conseillers régionaux, est entré en fonction pour les séances de débat budgétaire des 17, 18 et 19 décembre du Conseil régional. Où le FN n’a donc plus de groupe (il faut 5 élus pour en constituer un), seuls trois conseillers régionaux (sur seize en mars 2004) soutenant la candidature de Marine Le Pen dans le grand Nord-Ouest et Eric Iorio, ex-époux de Marine, n’ayant pas encore fait connaître publiquement sa position. Par ailleurs, après les querelles consécutives aux investitures dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, c’est maintenant dans la région Ile-de-France (où Jean-Louis d’André, responsable du National mantais, s’est prononcé en faveur de Carl Lang) que les ambitions se donnent libre cours. Qui mènera la liste du FN en remplacement de Marine investie dans le Nord ? Alain Soral, Marie-Christine Arnautu et Jean-Michel
RELATIONS J. fille 36 ans, emploi stable, propriétaire, catho tradi, ch. à faire connaissance monsieur très sérieux adepte mêmes valeurs. Ecr. 2886/1281.
Dubois sont tous trois candidats mais la commission nationale d’investiture, malgré d’intenses débats, ne les a toujours pas départagés. Et le ton monte entre les concurrents. Alain Soral, interrogé par Minute le 3 décembre, considère ainsi que « dans un lieu symbolique comme l’Ile-deFrance, le FN a besoin d’une tête d’affiche pour faire face à des personnalit és médiatiques rodées comme Daniel Cohn-Bendit, Olivier Besancenot ou Anne-Marie Le Pourhi et » (NDRL candidate du parti de Dupont-Aignan). Et le président d’Egalité et Réconciliation d’ajouter qu’il a « plus de notori été polit ique que Jean Miche l Dubois ou Marie -Chri stine Arnau tu. (…) Paris est une ville diffi cile pour le FN. Je pense être le me illeur pour y porter la contradiction aux bobos. » Mais, toujours dans Minut e, le 17 décembre, Jean-Michel Dubois lui répond sèchement : « Les bobos n e votent pas pour nous. Alain Soral est meilleur que moi pour défendre Marx et le marxisme, sans doute. Je lui laisse le loisir de réconcilier le marxisme avec les idées nationales. Par ailleurs, les “renforts” que croit amener Alain Soral ne sont pas aussi nombreux que ça, comme en témoigne une de ses récentes sorties en région parisienne. Pour moi, en matière d’avancée sociale, le crois plus en La Tour du Pin qu’en Karl Marx. En ce qui me conce rne, je suis le candidat qui défend la France et les Français d’abord, et non le marxisme. » Et naturellement Dubois s’estime lui aussi le « mieux placé pour défendre les valeurs du Front national dans cette région ».
JEUN E BRETAGNE EST NÉE A l’initiative de Philippe Milliau, responsable du Bloc identitaire breton et tr ansfuge du MN R, et d’un certain nombre de militants, a été fondé à la mi-décembre un nouveau groupement intitulé Jeune Bretagne-Presqu’île guérandaise. L’équipe entend mener des actions de défense de la forêt de Brocéliande contre les projets de centre de déchets, organiser des fêtes du cochon, lutter contre la régularisation de clandestins, défendre l’emploi local menacé.
NOUS VOUS RÉGLONS DES FRAIS D’AFFRANCHISSEMENT POUR UN SERVICE QUI N’EST PAS RENDU A 100%! Enfin, nous renvoyons à nos abonnés lésés les numéros qu’ils n’ont pas reçus. Ces numéros, envoyés de nos bureaux, arrivent normalement et dans des délais raisonnables. Quelle explication pouvons-nous donner à leurs réclamations ? Les grèves de vos services, entrées malheureusement et à contrecœur dans les consciences résignées de vos clients, n’expliquent pas tout ! Aussi, nous vous demandons de bien vouloir nous indiquer comment vous comptez réparer le préjudice que nous subissons autrement que par des annonces d’augmentation de tarifs. Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions… (etc.) Paris, le 18 décembre 2008 Monsieur le Directeur, A ce jour, vous n’avez pas daigné répondre à mon courrier du 5 courant envoyé en recommandé avec AR (copie jointe à la présente). Les problèmes exposés dans ce courrier sont toujours, et plus que jamais, d’actualité. En complément, je vous précise que je ne connais pas le sort réservé aux exemplaires de nos publications RIVAROL et ÉCRITS DE PARIS non reçus par nos abonnés (à part les NPAI qui nous reviennent et qui représentent 0.05 % des envois théoriques). Perte ? Rebut ? Malversations ? Aussi, sans réponse de votre part avant le premier janvier 2009, date de l’augmentation de vos tarifs “Presse”, je me verrai dans l’obligation de les refuser : — En recalculant vos factures aux tarifs actuels. — En diminuant leurs prélèvements bancaires au niveau recalculé. — En versant la différence sur un compte équivalent au fonctionnement de ceux d’une Caisse de Dépôts et Consignations. — En vous faisant supporter les frais inhérents ainsi que le préjudice que nous subissons devant les tribunaux compétents. D’autre part, j’informerai, par voie de presse, nos abonnés sur les démarches entreprises auprès de vous ainsi que sur votre manque de considération à traiter celles-ci. Dans l’attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes salutations distinguées. Le second courrier de Jean Jérémita sera-t-il enfin honoré d’une réponse ? Réponse dans un prochain numéro. Ce qui est certain, c’est que depuis les rumeurs de privatisation, les services postaux se sont singulièrement dégradés, à la fois en raison de l’appel à des sous-traitants dont les salariés, mal payés, sont peu motivées, et des incessants « mouvements sociaux » qui, dans les centres de tri, en perturbent le fonctionnement normal. Et les risques de débrayages sauvages ne risquent pas de cesser avec l’annonce officielle le 19 décembre par Sarkozy que La Poste allait devenir une société anonyme, certes à capitaux publics pour le moment en raison de la crise, mais rien n’empêcherait ces capitaux d’être mis sur le marché, comme cela a été le cas pour EdF. Les usagers ? « Eh bi en, i ls sou ffri ron t ! » comme avait dit De Gaulle à propos des Français d’Algérie, mais le fait que RIVAROL et Ecrit s de P aris ne soient pas les seuls à pâtir du désordre (souvent, nous recevons à la fois plusieurs numéros du quotidien Pré sent , et L’Exp res s et L’Obs erva teu r eux-mêmes nous parviennent de plus en plus fréquemment avec retard) n’est une consolation ni pour nous ni pour nos abonnés.
ETRE FEMME EN FRANCE Grands défenseurs des « droits humains » et grands contempteurs des « violences faites aux femmes », Nicolas Sarkozy et Rama Yadé n’ont pas réagi. L’affaire est pourtant horrible. Le 8 décembre, une jeune infirmière de Marseille accepte de suivre son petit ami dans son hôtel du XIII e arrondissement. Où l’attendent trois autres hommes, qui l’obligent à ingurgiter un litre de vodka ainsi que des substances diverses avant de la violer avec sauvagerie, à tour de rôle. Lors d’un banal contrôle routier, la malheureuse a été retrouvée dans une voiture occupée par deux de ses agresseurs. Morte. L’autopsie du corps — couvert de lésions prouvant qu’elle avait été frappée avec une extrême violence — a révélé la présence de 5,98 grammes d’alcool par litre de sang et des traces de stupéfiant. Naturellement, les sadiques ont affirmé que leur victime était consentante. On ignore leur origine et leur identité. Dans les Yvelines où sévit un violeur en série (trois jeunes femmes ont été violées et deux autres sexuellement agressées selon le même mode opératoire, le criminel menaçant ses victimes de les poignarder), le parquet de Versailles a lancé un appel à témoins. Le dangereux récidivistes est « un homme jeune, mesurant 1,80 mètres, mince et de type nord-africain ».
MIXITÉ Tout près de la tour Eiffel, dans le XV e arrondissement de Paris, un Jeune a été tué de huit coups de poignard le 18 décembre lors d’une rixe entre bandes rivales sur fond de trafic de drogue. La victime était malienne, et le meurtrier maghrébin. Les familles des deux jeunes avaient bénéficié de logements dans ce quartier au nom de la « mixité sociale ». A Graulhet (Tarn), ce sont deux collégiens qui ont été poignardés le 19 décembre lors d’une rixe opposant Gitans et Maghrébins.
PRIME AU DÉFENSEUR DU PACS Christian Estrosi, étant victime du cumul des mandats et aspirant d’ailleurs à de très hautes functions, c’est, comme nous l’avions annoncé, Eric Ciotti, député UMP et conseiller général, qui a été élu le 18 décembre, président du conseil général des Alpes-Maritimes par l’Assemblée départementale. A l’Assemblée, l’ultra-sarkozyste Ciotti s’est récemment illustré par une proposition de loi préconisant la signature des PACS en mairie afin de « donner un caractère plus solennel » à ces pseudo-mariages.
DE NICE A DUBAÏ Se définissant comme « profondément atta- ché au pays niçois », le député UM P Rudy Salles preside à l’Assemblée le groupe d’amitié France-Israël — ce qui lui vaut d’être docteur Honoris Causa de l’Université de Netanya. Peut-on alors savoir à quel titre l’élu des Alpes-Maritimes se trouvait du 15 au 18 décembre, à Dubaï (Emirats arabes unis) où il logeait au somptueux hotel Intercontinental-Festival City, où il occupait la chambre 2515 ? Certes, le très sarkozyste Rudy est president-fondateur du « Parlement de la Méditerranée ». Mais on ne sache pas que Dubaï se trouve sur le mare nostrum .
www.rivarol.com Chaque jeudi, vous pouvez consulter notre site Internet, pour vous assurer que notre hebdomadaire a bien paru et en connaître le sommaire. Pour toutes les correspondances administratives, utiliser l’adresse , l’adresse étant réservée au courrier rédactionnel. Les lecteurs internautes qui souhaitent faire figurer leur adresse électronique doivent le spécifier et les autres peuvent nous demander de transférer leur message au correspondant choisi.
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N°2886 — 26 DÉCEMBRE 2008 au 8 JANVIER 2009 — RIVAROL
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France et islam : un mariage coûteux
ANS que l’on s’en rende bien compte, la France se soumet progressivement, dans les faits, à une islamisation consentie de ses structures. Cette acceptation graduelle par l’administration, palier après palier, est totalement ignorée des media. Si d’aventure elle était exposée, puis proposée par référendum au peuple, elle serait sans nul doute réfutée ; elle s’impose de manière insidieuse, sans acceptation démocratique, Oculos habent et non videbunt . Prenons un exemple simple : depuis janvier 2000, outre les fêtes légales françaises, les agents publics de toutes les administrations (policiers, infirmiers, enseignants, etc.) bénéficient d’autorisations d’absence selon le calendrier de leur confession. Pour les musulmans, ces autorisations portent sur trois fêtes : l’Aïd el Seghir (Aïd el Fitr), l’Aïd el Kebir (Aïd el Adha) et le Mouloud (Al Mawlid Annabawi). Voilà qui ne sent guère son gaulois, mais n’étonnera pas ceux qui avaient lu le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur. Dans un document intitulé « l’Etat Français et le culte musulman », il écrivait avec clarté : « le culte musulman présente la situation d’une minorité en terre non musulmane. Si le cas des Dhimmis avait été prévu concernant les minorités non musulmanes en terre d’Islam, un Ijtihad récent tend à favoriser l’insertion des communautés musulmanes en terre non musulmane. La citoyenneté, particulièrement, est considérée comme l’accomplissement du droit légitime de tout musulman à adhérer pleinement et civiquement à la nation non musulmane où il a choisi de vivre librement, en assumant loyalement tous les droits et devoirs de sa nouvelle nationalité. (…) Le Coran (S.IV.V.62) affirme par ailleurs : “Ô vous qui croyez, obéissez à Allah , obéis sez à son Envoyé et à ceux d’entre vous qui commandent.” » On observe ici que notre pays est donc convié à accorder des droits égaux à tout musulman qui le réclame, puisqu’Allah est d’accord.
LA DHIMMI-ATTITUDE Certains, du reste, s’empressent de suivre les précieux conseils du Recteur : en octobre 2008, Gilbert Meyer, maire UMP de Colmar, a vu son mandat remis en cause par décision du tribunal administratif de Strasbourg. Pourtant, il avait remporté à l’arraché le combat électoral du 18 mars 2008, avec une avance de 0,69 % des voix (149 suffrages). Mais le tribunal a estimé que M. Meyer avait exercé « une pression » sur une partie de l’électorat en s’engageant à soumettre au conseil municipal une proposition de subvention pour construire une seconde mosquée à Colmar, dans une lettre adressée à l’imam Bachir Daoudi, président de l’Association culturelle des musulmans maghrébins. Cette promesse de subvention avait été faite, selon Le Figaro qui le rapporte, le 25 février, soit trois semaines avant l’élection ; Gilbert Meyer s’engageait à faire donner par le contribuable 164 000 euros pour ce financement déguisé du culte musulman… Mais, si ici le geste
fut suspendu, il n’est pas arrêté ailleurs : la mosquée-cathédrale de Créteil, destinée à accueillir 4 000 fidèles pour un coût de 5,3 millions d’euros sur un terrain loué par la municipalité à prix d’ami comme le rapportait RIVAROL le 12 décembre, vient d’être inaugurée en grande pompe. AStrasbourg, le chantier de la Grande Mosquée avance à grands pas : les fondations sont terminées. Ce projet est financé à hauteur de 10 % par la Ville (610 000 €) et de 8 % par le conseil général du Bas-Rhin et le conseil régional d’Alsace. Le conseil municipal de Strasbourg a également approuvé la mise à disposition gratuite du terrain. Total, l’ensemble des subventions publiques se monte à 1 623 000 €, pour un coût de construction initialement évalué à 6,1 millions €… Et que penser de ceci ? Des centaines de musulmans des Yvelines se sont rendus début décembre au « marché aux vifs », organisé sur le parking de France Minia-
ture pour la fête de l’Aïd-el-Kébir. Ils ont pu assister sur un écran géant au sacrifice par égorgement des malheureuses bêtes dans l’abattoir mobile installé sur place. Mise sur pied l’an passé sous l’impulsion de la ville d’Elancourt, ce « marché aux vifs » a immolé 1 200 agneaux, élevés dans le Loiret ; ils ont été abattus par trois sacrificateurs agréés de la mosquée d’Evry (Essonne). A la mairie d’Elancourt, associée dans cette opération avec les communes de Plaisir, Trappes et La Verrière, on est ravi de l’opération : « Cela va dans le sens des attentes de la communauté musulmane. Leurs associations sont venues nous voir en nous demandant de pouvoir célébrer leur fête dans des conditions décentes. » Pour les quatre communes, le coût de cette opération s’élève à 300 000 euros, investissements compris, dont 200 000 financés par une subvention du ministère de l’Agriculture. Par-delà de telles initiatives locales —
32 dessins de Chard (parus dans RIVAROLet le quotidien Présent) pour 15 euros seulement, port compris, c’est ce que vous propose la revue Fier de l’être , BP 22, FEpinay-sur-Orge. Ces lots de cartes postales peuvent être également commandés au même prix à “Amis de RIVAROL”, 1 rue d’Hauteville, 75010 Paris.
absurdes, il est impossible de déterminer, en outre, combien d’organismes islamiques sont financés par le contribuable, et à quelle hauteur. Ce no man’s land s’inscrit dans l’opacité générale soigneusement entretenue par l’Administration. Une étude publiée par Contribuables Associés montre qu’en 2006, les différents ministères français ont officiellement accordé plus de 8 000 subventions à environ 6 000 associations de loi 1901. Au total, près de 702 millions d’euros ont été distribués, et on serait curieux de connaître les heureux bénéficiaires de ces subsides, d’autant que les abus sont probables : aux Pays-Bas, on a découvert qu’environ 200 résidents de Rotterdam étaient allés au pèlerinage de La Mecque aux frais du gouvernement. Une école islamique a en effet détourné les 201 429 euros de subventions reçus du ministère de l’Education pour offrir le voyage en Arabie séoudite à des “amis”… Terminons, dans un genre différent, avec la commune de Trélazé (Maine-et-Loire) qui a été sanctionnée par le tribunal administratif de Nantes pour avoir « indirectement subventionné l’exercice d’un culte » en finançant l’orgue de l’église. La commune avait acheté un orgue du XIX e siècle pour un euro symbolique, avant de le faire restaurer à l’identique par un facteur d’orgues, cela pour un montant de 106 700 euros, dont 14 802 euros subventionnés par la région et 9 000 par le département. Saisi par un habitant du village, le tribunal administratif a condamné la municipalité à lui verser 250 euros en s’appuyant sur la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Les commentaires paraissent superflus, quoiqu’on puisse rappeler un fait récent qui est passé inaperçu : à l’occasion de l’examen du budget 2009, la commission des finances du Sénat a évalué le coût de chaque expulsion de clandestin à 20 970 euros ! C’est le prix, à peu de chose près, qu’ont déboursé pour la restauration de l’orgue sacré, symbole de nos racines, la région et le département de Maine-et Loire…
Grégoire DUHAMEL.
Un nouveau scandale Dray L’affaire se terminera-t-elle par une inculpation ou par un « classement sans suite » ? Le 19 décembre, alerté par la cellule anti blanchiment du ministère des Finances, le parquet de Paris a ouvert une enquête sur des « détournements apparemment à des fins per- sonnelles » aux dépens de deux associations, Parrains de SOS-Racisme et la Fidl (fédération lycéenne, très proche de SOS-Racisme et qu’on ne savait pas aussi riche), dont les locaux ont été perquisitionnés de même que le domicile de Julien Dray qui aurait perçu 113 890 euros. Selon Le Monde , le total des « flux suspects » atteindrait 351 027 euros, les prélèvements, souvent
L’assurance halal arrive en France ! Dans RIVAROL du 12 décembre, nous faisions part de l’intention du gouvernement français d’ouvrir, dès juin 2009, notre pays à la finance islamique. Parmi les propositions du rapport Jouini-Pastre remis à l a ministre de l’Economie et des Finances Christine Lagarde fin novembre figure l’objectif de développer dans notre pays le secteur de l’assurance islamique en offrant des produits “takaful“ (terme signifiant « garantie mutuelle »). Cette assurance doit respecter les cinq principes de l’islam financier (interdiction de l’intérêt, de l’incertitude, de la spéculation, de l’investissement dans des secteurs illicites, principe de partage des pertes et des profits) et les produits doivent être vérifiés par un conseil de conformité à la chari’a. Pour constituer une structure “takaful”, il faut obligatoirement avoir l’autorisation préalable d’un conseil religieux formé d’au moins trois dignitaires mahométans, établir une s éparation entre les fonds des actionnaires et les fonds des sociétaires, s’engager pour la distribution du profit technique aux sociétaires, réaliser un investissement en tous points conforme à la chari’a. Pendant sa campagne présidentielle, Sarkozy était allé au Mont Saint-Michel racoler les catholiques et, à Rouen, avait rendu un vibrant hommage à Jeanne d’Arc. Une fois élu, voici qu’il envoie Rachida Dati pour le représenter aux fêtes johanniques d’Orléans et promeut par tous les moyens la finance islamique et l’assurance halal. Mais il est vrai que, ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac, il avait déjà créé le Conseil français du culte musulman (CFCM) et vanté l’islam de France en se rendant très officiellement à la grande mosquée de Paris pour la rupture du jeûne du Ramadan. Car pour Sarkozy, d’origine doublement étrangère, la France et la chrétienté, il n’en a cure. Comme il l’avait avoué un jour à Philippe de Villiers : « Toi, Philippe, la France, ses terroirs, ses clochers, ça te touche. Moi, ça ne me fait rien du tout. » Tout est dit.
1999, il était apparu dans le scandale de la MN EF et l’on s’était demandé comment il s’était offert, en liquide, une en liquide, ayant été effectués montre de 350 000 francs. par Thomas Persuy, directeur Tout cela ne fait évidemment administratif de SOSpas de Dray (dont l’un des Racisme (dont on rappellera frères, devenu loubavitch, vit qu’il fut porté sur les fonts en Israël) un Madoff hexago baptismaux, Mitterrand nal, mais à l’heure où la régnant, par un apparatchik méga-escroquerie Madoff, socialiste — mais ancien trots justement, a déchaîné sur kiste — plein d’avenir, Julien Dray) et par Nathalie Fortis Internet un antisémitisme qui inquiète les organisations qui est chargée des relations juives, celles-ci se seraient presse à la fois de SOS… et de Julien Dray. Lequel, toujours selon Le bien passées d’une nouvelle affaire. A noter qu’ Actualité juive , dans son n° paru Monde , nomme « tous les permanents de l’orga- la veille de la perquisition, annonçait la pronisation » antiraciste. chaine arrivée de Dray dans le go uverneCe n’est certes pas la première fois que le ment Fillon, au ministère du Logement et député de l’Essonne, joueur de poker enragé et, de son propre aveu, « acheteur com- de la Ville, où il aurait ainsi remplacé Christine Boutin. pulsif », défraie la chronique financière. En
Ecrits de P a r i s AU SOMMAIRE DE DÉCEMBRE 2008 Jérôme BOURBON : Obama président, le triomphe du Golem — P.-A. COUSTEAU † : Etre ou ne plus être — José CASTANO : France ! Réveille-toi ! — JeanClaude BENOIST : Quelques petites choses à savoir sur l’immigration — René BLANC : Pire que le réchauffement climatique, le déferlement des “portables” — Frédéric BARTEL : La liquidation des uniates — Jacques-Marie URVOY : Blocnotes d’un catholique, de Betancourt à Poulat — Marc FORTAN : Plaidoirie — Christophe DOLBEAU : Fantômes londoniens (III) — François LECOMTE : Houellebecq et BHL, ennemis publics ou ennemis intimes ? — René de SURVILLE : Comment M. de La Tour du Pin est de l’Action Française ? — Patrick LAURENT : De l’hermétisme à l’hédonisme.
1 rue d’Hauteville, 75010 Paris. Prix : 6 € (8,20 € fco). Abt un an : 53 €. Chèques à l’ordre d’Editions des Tuileries Spécimen gratuit sur simple appel au 01-53-34-97-97 ou < [email protected]>.
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N°2886 — 26 DÉCEMBRE 2008 au 8 JANVIER 2009 — RIVAROL
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avons le plaisir de dédier ce numéro à notre cher confrère suisse « Max l’Impertinent » , indé fectible « ami de RIVAROL » dont la générosité nous permet de vous offrir ce Spécial 16 pages . q
De Miranda FREY : LA LEÇON INDIENNE
Il paraît que M. Borloo s’est réjoui de la montée de la natalité en banlieue, qui serait le double de celle des autres zones. Oui, c’est exactement ce qui s’est passé en Inde : après la guerre d’indépendance de 1947, les musulmans y étaient très peu nombreux, étant rentrés au Pakistan, alors constitué de deux zones, Est et Ouest. En 1972, après une seconde guerre, la partie Est a fait sécession et est devenue le Bangla Desh. Entretemps, Rajiv Gandhi a incité les Indiens à avoir moins d’enfants ; les hindous ont joué le jeu, les musulmans pas, ayant compris que la guerre moderne se jouait sur le terrain démographique. Le résultat, on le voit aujourd’hui : les musulmans ayant proliféré sont aujourd’hui 150 millions en Inde. Ils sont aussi 140 millions au Pakistan, devenu un Etat très hostile, et ils ont proliféré aussi au Bangla Desh. Tout le monde a pu voir récemment le bilan à la télé. Hier le Liban, hier le Kossovo, aujourd’hui l’Inde, et demain la France. Croyez-vous que les évènements d’Inde serviront de leçon à Borloo ? Bien sûr que non. q
De C. BOLLE : PRÉHISTOIRE
En 1932, mon père était instituteur. Il m’a raconté qu’alors, les salaires des fonctionnaires, donc le sien, avaient été diminués de 10 %. Je lui ai demandé les réactions. Rien, rien, aucune grève. Aujourd’hui, les fonctionnaires défilent pour être augmentés.
De Michel PASSOT, professeur de langues vivantes : DRÔLE D’EGALITARISME ! q
C’est arrivé ! Les Etats-Unis ont porté un socialiste à la Maison-Blanche ! Aux Américains, je concéderai volontiers quelques circonstances atténuantes : eux n’ont pas connu quatorze ans de Mitterrandie et douze ans d’une Chiraquie indécise où des gens prétendument de droite tremblaient dans leur culotte devant une gauche despotique et tonitruante. Ce qui me tourmente le plus, c’est que l’élection de M. Obama résulte essentiellement d’un vaste phénomène de mode qu’il faut bien nommer le racisme anti-Blancs. M. Obama n’a pas été choisi en dépit de sa couleur, comme le proclament urbi et orbi les grandes et belles consciences d’ici et d’ailleurs, mais à cause de sa couleur : en d’autres termes, être Noir est un honneur, être Blanc est une tare, une honte. C’est beau, l’égalitarisme ! Cette philosophie (!), qui fait déjà fureur dans nos banlieues, va-telle prendre des proportions planétaires ? On remarquera que, parmi les grands pays d’Europe, seule l’Angleterre s’est montrée relativement réticente face à cette envahissante “obamania”. « Wait and see », aiment dire nos voisins britanniques. Mais qu’allons-nous voir au terme de notre attente ? Vive l’Occident, et bon courage à tous. q
De Jacques PERRIN : LÉVI-STRAUSS ICONOCLASTE
On fête Claude Lévi-Strauss en ce moment. Je vous adresse cette citation d’une de ses pensées qui a du moins le mérite de la clarté et de l’honnêteté : « L’avènement de la ba r barie n’amène pas la fin d’une civilisation. Ce que vous désignez sous le terme de barbarie, du point de vue d’une civilisation, est civilisa tion. C’est toujours l’autre qui est barbare. »
II n’y aurait donc pas de barbarie en soi, la distinction entre barbarie et civilisation ne serait pas naturelle, elle ne serait que culturelle, c’est-à-dire conventionnelle ? Le journaliste qui conduit l’interview a du mal à cacher son étonnement et fait remarquer : « Ici, il s’a git de l’hi tlérisme. » Levi-Strauss répond alors : « Ils (les hitlériens) se consi-
déraie nt comme la civilisa tion. Imagin ez qu’ils aient gagné. Il en serait résulté un ordre que nous appelons barbare et qui, pour eux, aurait été une gran de civilisation. (…) Même si les Jui fs avaie nt été élimin és de la su rface de la Terre — je me place dans l’hypothèse du triomp he de I’hitlér isme —, est-ce que ça compte au regard des centaines de millénaires ou des millions d’années ? (…) Si l’on regarde
cette périod e avec la curiosi té d’un ethnologue, il n’y a pas d’autre attitude que de se dire : “une catastrophe s’est abattue sur une fraction de l’humanité dont je fais partie. (…) Que cette fin de l’Europe se soit manifestée par le massac re des Juifs, bon, c’est très pénible pour les gens qui sont Juifs, mais…”. »
Cet « entretien avec Lévi-Strauss » par Pierre Bois a paru dans Le Figaro des 2223 juillet 1989. Il est cité par Jean Brun dans « Philosophie de l’ Histoire — Les Promesses du Temps », Stock 1990, pp. 346-347, ouvrage que je vous recommande chaudement. [Nous avions rapidement évoqué ce “dérapage” dans l’article de notre n° du 28 novembre consacré à l’anthropologue.] q
De Jean LECONTE : QUELLE SOLIDARITÉ ?
Le Figaro du
11 novembre publiait, sous le titre « Hannah se souvient de la “Nuit de Cristal” », un long article où Hannah Klopstock, qui était alors âgée de 14 ans, évoquait le sort de sa famille juive pour laquelle il était impossible de fuir : « Les f rontièr es s e fer ment peu à peu. Les pays étranger s aussi : Le Saint Louis , parti de Hamb ourg en mai 1939 avec à son bord des centaine s d e ju ifs alle mands est contra int de revenir en Europe, faute d ’avoir trouvé un port d ’accueil : “Il y avait bien les Etats-Unis, mais ils demandaient une caution très élevée .” »
Ce qui confirme que, du temps du nazisme, la solidarité des démocraties envers les juifs persécutés ne s’est guère manifestée. q
De Philippe REGNIEZ : LASSITUDE
Les empires, les civilisations et leurs populations peuvent-ils, à ce qui paraît être leur déclin, souffrir d’une fatigue qui les empêche de réagir ? Ce qui me perturbe profondément, c’est que les Français semblent incapables de faire ce que les Nord-Africains, les Africains et les Asiates leur ont fait : à savoir — violemment ou non — les mettre à la porte de chez eux. Les politiques et les journalistes qui ont le monopole du discours justifient la chose en clamant que l’invasion que subit la France n’est qu’un juste retour des choses. Sophisme blessant pour la raison puisque la colonisation apportait la chrétienté et les valeurs de l’Occident — devoir et responsabilité qu’il ne fallait pas rejeter — alors que les nouveaux envahisseurs n’apportent que la barbarie la plus primitive et la destruction. q
De Charlotte T. (Monteignet) : HORS DE L’EGLISE, POINT DE SALUT
Quel avenir pour la Droite nationale ? Aucun puisqu’elle n’existe pas. Le Camp des Saints ne fait plus recette, les cathos de toutes chapelles se conduisent comme des enfants en cours de récréation. Pourtant, et c’est mathématiquement évident : Dieu seul est cohérent, et hors de l’Eglise du Christ point de salut. C’est parce que je lis depuis 1951 RIVAROL qui m’a tirée de mon ignorance d’institutrice primaire agnostique en me faisant connaître la pensée de l’abbé Georges de Nantes, que je renouvelle mon abonnement. q
De François G. (courriel) : UN SARKOZY PEUT EN CACHER UN AUTRE
Olivier Sarkozy, demi-frère du président français, est au centre du sauvetage du système bancaire irlandais, explique le quotidien britannique The Times. « Comme direc teur de l a divisi on des s ervices f inancier s du group e Ca rlyle, Olivier Sarkoz y es t d irecte ment impliqué dans le plan très controversé de recapitalisation de Bank of Ireland et de beau coup d’autres institutions financières. »
Carlyle, poursuit le quotidien londonien, « a décidé d’inves tir 8 milliards d’eu ros dans
le système bancaire [irlandais] en échange d’une minorité de contrô le d ans les institu tions financières qu’il soutient » .
Depuis mars 2008, date à laquelle il a rejoint le groupe, le demi-frère du président français a été impliqué dans quelques-uns des accords financiers les plus importants du moment. Il a ainsi travaillé à la recapitalisation du géant bancaire suisse UBS ainsi qu’à la vente par le néerlandais ABN Amro d’une de ses filiales au groupe américain Bank of America. Au conseil d’administration de Carlyle figurent l’ancien secrétaire d’Etat James Baker, le père de l’actuel président des Etats-
Unis et ancien président lui-même George Bush, l’ancien directeur adjoint de la CIA Franck Carlucci, l’ancien Premier ministre britannique John Major, ainsi que l’ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra. q
De Cl. A. (Besançon) : RETRAITES
Dans RIVAROL du 28/11, il est dit à propos de la réforme sur les retraites qu’il n’y aura plus de « retraite couperet avant 65 ans dans la fonction publique ». Je suis désolé mais il n’y a, il n’y avait pas de retraite couperet avant cette réforme. Mon épouse est enseignante, elle aura 65 ans à Noël et elle enseigne toujours le français avec bonheur. Vous dites que cette réforme est mal accueillie par la gauche et les syndicats. Mais ceux-ci n’avancent aucun argument. Ils se contentent de déclarations générales du type : « C’est pas bon, c’est pas ce qu’il aurait fallu faire », etc. Ce sont des slogans simplets pour la base, pour les Français. Assez de cette gauche qui, au pouvoir dans les années 1980, a décroché la médaille d’or de la dévaluation (3 en 18 mois, record jamais battu). Mauroy toujours champion avec Aubry qui, elle, avec Strauss-Kahn a décroché la palme d’or de la plus calamiteuse mesure économique de tous les temps (les 35h). q
De Pierre V. (Rouen) : UN BEAU SUCCÈS DU BNP
Enfin une bonne nouvelle ! J’apprends par Internet qu’à l’occasion d’une élection partielle s’est déroulée le jeudi 30 octobre dans la circonscription électorale de Saint John, dans le comté anglais de Cumbrie frontalier de l’Ecosse et fief travailliste, le British National Party (BNP), qui s’ y présentait pour la première fois, a recueilli 20,22 % des voix) contre 35,56 % au candidat du Labour qui a reculé de près de 15 points, le conservateur devant se contenter de 18,8 %. Pour Nick Griffin et son BNP, voilà qui augure bien des prochaines élections européennes puisque, en juin 2004, le score du BNP en Cumbrie avait été insignifiant. Le BNP bénéficie d’un effet qui a longtemps servi le FN et qu’avait bien analysé le cher Jean Denipierre : les “rurbains” qui ont quitté les villes pour fuir l’immigration votent massivement pour le parti identitaire. Souvent hélas, faute de proportionnelle nationale, ce vote se dilue. q
De Arnaud B. (Paris) : LAS DES ACTES DE MALVEILLANCE
L’appartenance politique de ces bourgeois en manque de sensations fortes que sont les saboteurs présumés de la SNCF a été le plus souvent passée sous silence par les media. Ces derniers la jouent “discrétion-discrétion”, un peu d’ailleurs comme à l’égard d’autres groupes de même origine idéologique. Juste une allusion, de temps à autre, du style « seraient liés à l’ultra gauche »… Ah, ce joli mode conditionnel et cet adjectif “ultra” tellement plus romantique que celui “d’extrême”. Ensuite, en tant que client de la SNCF, avec 200 bornes parcourues tous les jours, je suis las des retards incessants liés à des « actes de malveillance », SNCF dixit (1) , qui pourrissent la vie de milliers de personnes qui courent et triment pour payer des impôts et combler les déficits sans fin des camarades de la SNCF. Enfin, encombrer les voies avec des blocs de béton aurait réellement pu conduire à un drame. Ces fans de Besancenot peuvent remercier dame Providence ! Pour finir, trois des cinq zozos ont déjà été élargis. S’ils avaient été soupçonnés d’avoir un arrière-cousin nationaliste ou un chien levant la patte droite, nul doute qu’ils seraient toujours en taule ! (1) Au choix, j’ai régulièrement droit à : « jets de pierre surles wagons », « incendie des aiguillages », « personnes sur les voies », « voies bloquées par des objets », etc. q
De Christian T. (Lyon) : CRÉTINS ?
Le Courrier des Lecteurs est souvent un bon reflet de la ligne éditoriale d’un journal. Voici une nouvelle fois l’avis exprimé dans vos articles : ceux qui ont voté Sarkozy au 2e tour manquent de réflexion. C’est bien cette opinion, rabâchée par vos soins, qui a
poussé M.D. à nous traiter de “crétins” (n° 2880). Que de patience faut-il avoir pour ne pas protester, même si j e me compte parmi vos fidèles lecteurs. Ainsi, il aurait fallu s’abstenir au 2e tour ? J’affirme au contraire que le FN aurait dû demander à ses militants de voter massivement Sarkozy. Quelle belle épine dans le pied de notre UMPen chef ! Aurait-il accepté ces suffrages sulfureux, comme un vulgaire Millon à Lyon ? Le PS aurait eu bien raison, cette fois, de dire que c’est le vote fasciste qui l’a fait élire. Pour ma part, je me serais vivement reproché l’élection de M me Hollande, une bobo assujettie à l’impôt sur la fortune et dont l’ex-conjoint affirme « ne pas aimer les riches» ! A l’évidence, vous n’avez pas pensé à cette immense blague que nous aurions joué à cette droite marchande qui n’a de différence avec le PS que de choisir pour symbole au lieu d’une rose… la gamelle ! q
De Francois P. (Morbihan) : ACTES ET IDÉES
A propos d’une lettre publiée dans Rivarol du 28/11/2008 et intitulée « Pas le temps de lire ». Son auteur, Klaus “l’Alsaco”, est dans le vrai. On ne lit pas un journal dans lequel on risquerait de trouver une vérité contraire à « la vérité officielle » car on devrait alors modifier ses opinions. Si vous voulez qu’un livre soit lu, il faut souvent dire : « Je te prête ce livre, on le vend a la Maison de la Presse » mais pas : « Je l’ai commandé à Chiré » . (Sans mentir) C’est pire que la lâcheté ce dont parle Klaus. On conforme les idées aux actes et non les actes aux idées. On pense comme on vit. II y a là un refus de la vérité (qui ne sera pas pardonné). Mais ce n’est pas une raison pourbaisser les bras. q
De Alain U. (Mantes-la-Jolie) : LES SAINTS AU PLACARD
S’il y a un domaine où « le devoir de mémoire » ne s’applique pas c’est bien celui qui concerne les racines chrétiennes du monde occidental et de la France en particulier. Le PAF est en pointe dans le combat qui consiste à occulter la moindre résurgence de ce passé “obscurantiste”. Même les présentateurs météo ont été appelés en renfort. Dans l’éphéméride qui clôt chaque bulletin le mot “saint” a disparu. Désormais, on fête les Cyprien ou on remplace les Eulalie, et s’il pleut à la Médard, il pleuvra encore quarante jours plus tard. Ce qui m’étonne c’est que nul n’ait encore songé à utiliser le même procédé pour la toponymie de nouvelles bourgades. Cela pourrait aboutir à un croquignolet « récit de voyage » qu’on en juge : « A la Sylvestre, ce fut le jour de départ. Nous avons vite chargé le f rusquin d ans la voi ture pour n e pas partir à la G linglin . A 9 heures, nous avo ns quitté Germain- en-laye et p ris la route pour Maxime en passant par Etienne où nous avons déjeuné . Au menu, il y avait du Pierre (très bon poisson) suivi d’un plateau de fromag es sur lequel un excellen t Nectair e côtoyait un Paulin et un Azur. Pour arroser le tout, nous avons hésité entre un Emilion et un Estèphe. Ce f ut finaleme nt l’Emilion qui eut notre préférence », etc.
De Jean-François G. (courriel) : ET L’IMMACULÉE CONCEPTION ?
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Le lundi 8 décembre, Télé Matin (France 2) a traité longuement d’une fête mahométane, l’Aïd el Kebir, avec interview d’immigrés à la clé pour nous montrer l’angélisme d’une fête où on égorge un animal ! Naturellement, ces jour nale ux merc enai res du mensonge médiatique, aux ordres du Grand Orient, n’ont pas dit un mot de l’importance pour les catholiques, encore majoritaires chez les Français de souche, du 8 décembre, Fête de l’Immaculée Conception, objet à Lyon de célébrations qui attirent chaque année de nombreux visiteurs et pèlerins, et rebaptisées d’ailleurs par la secte uniquement « Fête des Lumières » mais dont France 3 a honnêtement rappelé l’origine mariale. Moralité : pour la rédaction mosaïque de France 2, la laïcité républicaine passe par la publicité pour l’égorgement des moutons. Cette promotion de l’islam a été expliquée par l’ineffable mascotte des partis de l’extrême fric, Jacques Attali, comme la condition nécessaire à la tranquillité de ses corréligionnaires en France. Naturellement la propagande simultanée contre le porc irlandais, qui a l’avantage de maudire et la viande de porc et ces vilains Irlandais qui ne veulent pas ratifier le traité mosaïque de la capitale du marranisme, n’est que pure coincidence. C’est gros, mais plus c’est gros, plus ça passe !
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N°2886 — 26 DÉCEMBRE 2008 au 8 JANVIER 2009 — RIVAROL
Les plans de relance éviteront-ils la violence ? ) . D R A H C e d n i s s e D (
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NE des leçons de la crise n’estelle pas que les populations dites « d’en bas » (les ménages endettés) ne le sont pas seulement géométriquement, elles le sont aussi mécaniquement ? Pour s’élever, on leur marche dessus. Si elles sont en défaut de paiement, si elles s’effondrent, le reste suit. Dans la parabole des deux maisons (Mathieu 727), Jésus évoque celle bâtie sur le sable : « La plui e est tomb ée, les torre nts sont venus, les vents ont soufflé ; ils sont venus battre cette maison, elle s’est écroulée et grande fut sa ruine . »
EPURATION DÉCALÉE Nous avons donc droit à des plans de relance qui vont prendre soin du peuple d’en bas. Les différents plans européens sont relayés par la BCE de Francfort qui vient de baisser son principal taux de refinancement de 0,75 % pour le ramener à 2,5 %, ce qui est considérable, le taux américain ayant, lui, chuté à 0,25 %. Sur ce dernier point, Selon l’économiste américain Paul Krugman, les sommes allouées pourraient tomber dans ce que Keynes appelle la trappe à liquidités. Les agents anticiperaient une remontée des taux car les actuels sont faibles, et donc thésauriseraient les sommes reçues (sous le matelas ou sur des comptes à vue), cet arrêt de la circulation monétaire bloquant la relance. C’est une hypothèse intéressante mais qui n’agira sans doute pas beaucoup. Cela fait vingt ans que les ménages occidentaux ne thésaurisent guère, ils ne vont pas s’y mettre subitement. Quant aux banques, l’Etat les a placées sous étroite surveillance en contrepartie de son aide et leur a fait comprendre que ça allait barder dans les conseils d’administration si elles ne se remettaient pas à prêter. Il n’est évidemment pas question de prendre la défense des banques, dont la responsabilité dans la crise est énorme et l’imprudence inouïe comme on vient encore de le constater à l’occasion du scandale Madoff (voir notre dernier n°) où les établissements français pourraient avoir perdu un milliard d’euros. Cependant, si leurs taux restent hauts, c’est parce qu’elles luttent maintenant pour survivre, et non plus pour préparer des coups fumants ; cette épuration décalée à la coco style 1945 est aberrante de la part de régulateurs politiques si complaisants pendant des années. Mais même si le plan de relance n’est pas thésaurisé, ce sera dur de faire le bonheur des gens sans leur demander leur avis sur ce qu’ils veulent. Personne ne
veut la même chose à part lar) ». (Ces deux réponses ont été faites à peut-être consommer, et des étudiants par Patrick Artus, de Natixis encore — c’est l’option de lors d’une conférence à Versailles en Londres qui baisse la TVA, novembre. Revenir au protectionnisme ? ce qui continue à alimenter « Abstenez-vous de tout protectionnisme » la chaudière de l’économie à (sous-entendu bien sûr) « sinon nous vendons vos dollars ou autres devises crédit. Ce qui est vrai pour les comme l’euro ») a averti l’hiver SDF à qui on veut trouver un dernier un officiel du système banhébergement d’urgence mais caire chinois. Ce dernier propos qui sont rétifs, l’est aussi n’est pas un aimable conseil, c’est pour l’économie française un ordre direct, dûment relayé par que l’on veut secourir de Bush à l’attention d’Obama lors de force. Si, comme le dit Nico- sa visite de courtoisie à la Maisonlas Sarkozy, des projets Blanche. « dormaient dans les carEssayer alors de changer les choses très tons », c’est qu’il y avait une progressivement ? Mais cela prendrait raison ! On va donc faire combien de temps ? 100 ans ? 200 ? n’importe quoi et il ne peut en résulter qu’un bazar de TOTALITARISME MÉDIATIQUE kolkhoze où certains prennent des décisions sur des Tout est donc complètement bloqué. On problèmes qu’ils ne voient découvre le problème quand il est déjà que de très loin, impliquant massif, ingérable. C’est comme dans une des gens qu’ils n’ont jamais malédiction. Le totalitarisme médiatique vus. Sur ce point, voici l’ex- du système l’a rendu complètement sourd trait d’un discours de George aux signaux d’alarme pourtant nombreux W. Bush à Tampa en février depuis longtemps. Au moins les chancel2004 : « Dans une récessio n leries pourraient-elles reconnaître que, économique, je préfèrerais même si elles ne sont pas responsables de que, afin de sortir de cette tout, le mondialisme est allé trop loin, que récession, les gens dépen- notre adhésion à l’Organisation mondiale sent leur argent, pas que le du Commerce (OMC) induit une funeste gouvernement essaye de économie d’importations, que l’immigradeviner comment dépenser tion aggrave l’état de nos finances et prive l’argent des gens. » La tour- les nationaux des emplois qui leur reviennure bancale est d’origine, nent (le mensonge selon lequel les immimais sur le fond cela ne grés occupent des « emplois dont les manque pas de finesse… Français ne veulent pas » est un des pires Quatre ans plus tard, ces bonnes paroles sont toutefois balayées par une pression économique et politique considérable tant on a laissé pourrir la situation. L’incohérence des plans de relance, Bush et ses pairs ne s’en inquiètent même plus, ils n’en sont plus là. L’urgence pour A la mi-décembre, à Toulouse — ville très eux est de ne pas se faire lyncher par 100 000 nouveaux pauvres armés de mas- rouge, un jeune militant du Renouveau Français rentrait chez lui lorsqu’un indisues. Autant les plans de relance sont en effet vidu encapuchonné s’introduisit chez lui potentiellement incohérents, autant par sous la menace d’une arme puis le fit ingécontre leur effet sur les finances publiques rer du poison. Laissé enfin seul, Thomas seront implacablement précis : dette parvint malgré son état grave à prévenir publique, déficit courant. La question que les pompiers, qui devaient affirmer tout le monde se pose est donc : les titres ensuite que s’ils étaient intervenus dix d’Etat (dont l’émission finance les plans minutes plus tard, c’eût été trop tard. de relance) ont-ils vocation à devenir la Thomas a passé trois jours à l’hôpital. Le Renouveau Français, qui dénonce la dernière bulle, celle qui tournera mal parce que rien ne pourra la renflouer ? diabolisation frappant la droite radicale, Force en tout cas est de constater que ces exige que la police fasse preuve d’« autant titres, au premier rang desquels les d’efficacité que lorsque disparaît le scooter du fils fameux t-bonds trouvent massivement de M. Sarközy, qu’un immigré ne se fait pas preneur sur le marché obligataire, les embaucher ou qu’un Juif se fait manquer de res- investisseurs étant maintenant prêts à pect ». A Cenon, dans la banlieue de Bordeaux payer pour prêter aux Etats (au lieu de percevoir un coupon net positif) afin que le 12 décembre, Philippe Seguin s’est fait leur argent soit en sécurité et liquide. égorger par cinq “racailles” qui voulaient Mais s’il y a un tel engouement, ce n’est le “dépouiller” et auxquelles le quadragépas parce que ces titres inspirent naire avait tenté de résister. Cet odieux confiance : ils inspirent simplement assassinat n’a suscité que quelques lignes moins de méfiance que les autres valeurs. dans la presse locale et, contactée par Cette surévaluation irrationelle n’est-elle l’agence Novopress Aquitaine, SOSRacisme a refusé de répondre à toute pas précisément le propre d’une bulle ? question.
de notre époque : faites le tour des « Don Quichotte », il y en aurait beaucoup pour travailler dans le bâtiment). Les gens se sentiraient écoutés, ils auraient moins de haine. Mais même cela ne vient pas. Alors, qu’ils boivent le calice de leur mondialisme jusqu’à la lie, jusqu’au désastre qui les atteindra eux aussi tôt ou tard. Que Dieu les punisse là où ils ont péché, ce ne serait que justice car leur mondialisme détruit la société et les personnes. Qu’attendent-ils pour reconnaître leurs torts ? Qu’il y ait 100 000 SDF à Vincennes ? Qu’un politicien se fasse lyncher à Athènes ou ailleurs ? Que des Américains meurent de faim dans une petite localité isolée comme dans l’Ukraine des années 1920 ou se fassent justice eux-mêmes sur des escrocs comme Rubin ou Madoff et qu’on bascule dans des violences incontrôlables ? Les “élites” sont coupées du réel. Il faudra peut-être attendre que Sarkozy soit agressé ou qu’il soit obligé de rouler dans un pot de yaourt de chez Tata mobile à la place de sa Peugeot 607 Paladine parce que cette marque n’existera plus (pour l’industrie automobile, « 2009 c’est l’année de tous les dangers », déclarait le 15 décembre Carlos Ghosn, PDG du groupe Renault-Nissan) pour qu’il se rende compte que cette fois le mondialisme va trop loin. Et que ça ne peut plus durer. Mais en attendant, le mécontentement gronde et le recours à la violence menace.
C.D. R.
Les nationaux à l’abattoir
SINISTRE THÉÂTRE D’OMBRES
Normalement, si on est rationnel et, pourquoi pas, aussi un peu sentimental, on prête à un Etat en achetant ses titres parce qu’on croit à sa politique et à ses valeurs, qu’on est solidaire de son destin. Là c’est exactement le contraire : les gens achètent des titres d’Etat parce qu’ils ne croient plus qu’en l’argent. Quel sinistre théâtre d’ombres où tout est faux, tout est inversé ! Ce faisant, les investisseurs, d’où qu’ils soient, maintiennent artificiellement en vie un système malsain dans lequel on soigne les effets ad vitam aeternam au lieu d’éradiquer leurs causes, auxquelles il faudrait s’attaquer en priorité. Là est justement le grand problème : cette tâche est impossible sans soulever des contentieux démentiels tant on a laissé les choses se dégrader. Faire que les ménages américains se mettent à épargner au lieu de consommer ? Cela plongerait le monde « dans une dépression économique intense (-10 à -20 %) et prolongée ». Que la Banque de Chine vendent ses dollars pour faire cesser la pompe aspirante du seigneuriage monétaire ? « Ce serait la guerre (à cause de la destruction du dol-
QUAND TAPIE RÈGLE SES COMPTES Dans un entretien au Parisien Dimanche paru fin 2008, Bernard Tapie ne cèle pas sa haine de François Bayrou qui, il est vrai, ne l’a pas ménagé dans l’affaire du Crédit lyonnais : « Je n’en ai rien à f… de Bayrou, dont le seul programme est de dire : “Je veux être prési- dent” et qui pour cela utilise le registre populiste qui était hier celui de Le Pen. Il tente de faire croire qu’il est à la fois à droite et à gauche, alors qu’il n’est ni à droite, ni à gauche, mais nulle part. Je ne comprends pas que les socialistes courent derrière lui, alors qu’il est aujourd’hui politiquement à poil. Envisager une alliance avec lui est une erreur de stratégie totale. » L’ancien président de l’OM, qui est actuellement sur les planches avec sa fille Sophie — pour jouer Oscar , pièce où avait triomphé Louis de Funès — n’est guère plus tendre pour Ségolène Royal : « Elle veut aller de Besancenot — en proposant d’interdire les licen- ciements — jusqu’à la limite du FN puisqu’elle pro- pose de mettre le drapeau national aux fenêtres. Je
suis partout, dit-elle en pensant ramasser tout le monde. Elle se trompe. La prochaine présidentielle, ce ne sera pas ça. Parce qu’il y a un président en exercice qui, lui, n’a pas de tabou et gère les affaires du pays avec pragmatisme. » Seul Sarkozy trouve grâce à ses yeux. Le président l’a en effet bien aidé en lui octroyant plus de 200 millions d’euros dans son litige avec le Crédit lyonnais : « Je suis assez content d’avoir fait en 2007 le choix de Sar- kozy. Il n’y a pas , ose-t-il ajouter, un électeur de Sarkozy qui a aujourd’hui honte de son bulletin de vote. Gordon Brown et lui sont apparus, dans des circonstances dramatiques, comme deux chefs d’Etat hors pair. » Mais promis, juré, Tapie, qui disait le contraire il y a encore quelques semaines, ne refera pas de politique en 2009 : « Je ne serai pas candidat aux élections européennes, qui que ce soit qui me le propose et où que ce soit. » Son rêve ? Après avoir mis en vente l’hôtel particulier de la rue des Saints-Pères, « avoir demain une petite maison tout à côté de Paris, par exemple, à Marnes-la-Coquette. Là-bas, une mai- son, c’est 10 % du prix de l’hôtel particulier du VI e arrondissement. » Quel grand modeste !
VILLEPIN CONTRE-ATTAQUE Après avoir cru l’été dernier aux promesses de Sarkozy qui lui faisait miroiter un poste prestigieux, pourquoi pas les Affaires étrangères où sont apparues clairement les limites de Kouchner, Dominique de Villepin a compris après son inculpation dans l’affaire Clearstream (voir RIV. n° 2883) que « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». Et il est bien décidé à défourailler à nouveau contre le chef de l’Etat dont il pointe à plaisir les insuffisances, notamment en matière économique (« Il y a une batterie d’annonces, mais où est la vision générale ? » accuse-t-il à juste titre). Dans cette perspective, l’ancien Premier ministre a réuni les députés amis tels Georges Tron, Hervé Martin et Jean-Pierre Grand pour cogiter sur une contre-attaque et fédérer les mécontents. Faut-il créer un club, une fondation, voire un parti ? Si vous avez une idée, n’hésitez pas, Galouzeau est ouvert à toutes les suggestions.
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N°2886 — 26 DÉCEMBRE 2008
Krach : le monde menac
Autopsie et conséquences des crises économiqu L A CRISE n’ébranle pas seulement les banques. En plus de l’Islande et de la Serbie, elle touche aujourd’hui plusieurs pays comme l’Argentine, la Hongrie, l’Ukraine et le Pakistan. Les économistes redoutent un effet domino, une contamination à l’échelle mondiale. Pour la population, la faillite d’un Etat se traduit par une inflation endémique à deux voire trois chiffres. Selon Rolf Langhammer, vice-président de l’Institut sur l’économie mondiale de Kiel (Schleswig-Holstein), aucune nation n’est à l’abri d’un « scénario catastrophe ». Les entreprises qui ont massivement investi à l’étranger ne peuvent plus rembourser leurs créanciers qui retirent leurs capitaux de ces marchés. Les devises manquent, les produits importés deviennent inaccessibles, la monnaie se déprécie et les taux d’endettement croissent. Les nations en banqueroute dessinent l’épicentre d’une crise mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) que dirige “notre” Dominique Strauss-Kahn joue au pompier volant.
ARGENTINE : LES VIEUX DÉMONS EN EMBUSCADE Fin 2001, les Uruguayens avaient été les premières victimes de la crise argentine. Des hommes portant des valises pleines de dollars venaient de Buenos-Aires, traversaient le río de la Plata (fleuve d’argent !) et faisaient la queue dans les banques de Montevideo pour y remplir leurs comptes et leurs coffres. L’Uruguay est la Suisse de l’Amérique du Sud, un endroit sûr pour les temps de crise. Les banques ne se préoccupaient pas de la provenance des capitaux. Quand les dollars furent transférés, débuta la seconde phase : le gouvernement argentin gela tous les comptes. Chaque semaine, seulement 250 dollars pouvaient être retirés. Désespérées, des dizaines de milliers de personnes dormaient devant les distributeurs automatiques. La crise se cristallisa ensuite aux alentours de la capitale. La consommation chuta de 60 % et les supermarchés furent vandalisés. Avant Noël 2001, 40 000 personnes se rassemblèrent sur la Plaza de Mayo devant la Casa Rosada, le palais du gouvernement. Jour et nuit, les manifestants faisaient tinter les casseroles et les poêles. Excédé, le président de gauche Fernando de la Ruá s’échappa à bord d’un hélicoptère. Cette crise financière fut la plus dure du XXe siècle. Son successeur libéra les cours de change du peso indexé au dollar dans un rapport d’égale parité : un dollar contre un peso. Les petits entrepreneurs qui avaient contracté des emprunts dans la devise de l’Oncle Sam firent faillite. Le chômage frappa rapidement 25 % de la population. En 2003, l’élection à la tête de l’Etat du péroniste Nestor Kircher arrêta la valse des présidents (cinq en deux semaines). En outre, il convainquit les créanciers internationaux que l’Argentine interromprait le remboursement de sa dette extérieure, soit 145 milliards de dollars. Cinq ans plus tard, le même processus semble se répéter. Depuis plusieurs mois, les économistes préviennent que l’Argentine se dirige vers une seconde crise. De nouveau, des valises remplies de dollars ont repris le chemin des banques uruguayennes. Les emprunts d’Etat ont perdu plus de la moitié de leur valeur. Les distributeurs sont limités à 300 pesos par semaine, l’inflation est galopante et sur la Plaza de Mayo on entend poindre les mêmes bruits de casseroles. Fin octobre 2008, un an après avoir succédé à son mari, la présidente Cristina Fernández de Kirchner a présenté une nouvelle version du “Corralito” (nom attribué au gel des comptes en 2001) en nationalisant les fonds privés de retraite d’une valeur de 30 milliards de dollars. Les économistes pensent que par cette manœuvre, la présidente cherche à éloigner son pays de la faillite. Le satiriste Mario Grondona explique qu’elle ressemble à un capitaine voulant sauver son navire du naufrage avec une petite cuillère. Il est vrai que ces dernières années, l’Argen-
tine présentait des taux de croissance compris entre 7 et 9 %. Pour éviter tout retour à un destin dramatique, le président vénézuélien Hugo Chávez a acheté des bons de créances argentins. Mais la chute du prix du pétrole paraît contrarier cette opération de sauvetage et devoir compromettre durablement l’économie vénézuélienne. C’est pourquoi Cristina Kirchner n’a maintenant d’autre recours que de frapper à la porte du FMI et du Club de Paris, jadis honnis par Buenos-Aires.
en pleine récession. La capitale Kiev ne dépareille pas du reste du pays. Sur les chantiers désertés, les grues sont immobiles. Comme au temps de l’ère communiste, on revoit d’interminables files d’attente. Seulement, ce triste spectacle ne se déroule plus devant les magasins d’alimentation, mais devant les bureaux de change : les Ukrainiens veulent échanger le moindre hryvnia en dollar. Face à la chute de sa devise, la Banque nationale a stoppé l’hémorragie en fixant la parité de 1 dollar pour 5,70 hryven. Les locataires qui payaient leur loyer en dollars HONGRIE : LES PÉRILS furent saisis de sueurs froides. Même si cette DE LA SURCONSOMMATION situation n’est pas sans rappeler celle de la Passée tout près d’une faillite nationale, Hongrie, l’économie ukrainienne demeure Budapest n’avait jamais pensé faire appel au moins catastrophique. Depuis 2007, consiFMI. 12,5 milliards d’euros ont été déblo- déré comme particulièrement attractif, son qués, un record pour un pays de l’Union marché a fait l’objet d’investissements européenne. Le journal conservateur Magyar colossaux : le prix de l’acier ne cessait Nemzat (La Nation magyare) ne mâche pas d’augmenter. En juillet 2008, une tonne était ses mots : « la Hongrie est devenue une colo- cotée à 189 euros contre 55 euros au début nie du FMI » et parle d’« une honte natio- de l’année. Le gouvernement affichait une nale ». Comment un membre de l’U.E. peut- croissance de 6,5 %. En Allemagne, les écoil atteindre un tel stade de détresse ? Depuis nomistes de l’université de Brême pensent plusieurs années, ce pays de 10 millions également que l’Ukraine a été noyée par les d’habitants vit au-dessus de ses moyens. Les importants flux d’investissements. Ce phéfinances de l’Etat échappent à tout contrôle. nomène favorisa l’augmentation des Sa dette totale s’élève aux deux-tiers du Proretraites et des salaires qui remplaça dans un duit intérieur brut. Le directeur de la banque premier temps l’épargne perdue de la fin de nationale András Simor expose en termes l’ère soviétique. Par conséquent, les banques élégants que « le niveau de vie élevé a été accordèrent avec beaucoup de légèreté l’ac financé par l’ét ranger ». Les Hongrois ont cès aux crédits. Cela contribua au financetrop cédé aux charmes de la surconsomma- ment des biens à l’importation. Malheureution. Un grand nombre d’entre eux roulent sement, le prix de l’acier stagna et la dette dans de grosses voitures, achètent à crédit de l’Ukraine augmenta de 27 milliards d’eudans les boutiques de luxe de la Váci utca, ros à 78 milliards. D’ici à la fin 2009, les « champs Elysées » de Budapest. 90 % 23 milliards d’euros devront être rembourdes appartements sont des propriétés privées sés. Cette échéance constitue un problème et la plupart des crédits au logement ont été majeur, car l’Ukraine, où la population retire contractés en euros et en francs suisses. son épargne des banques, ne reçoit plus de Depuis la dégringolade du forint, les taux crédits de l’étranger. C’est la raison pour d’intérêts ont augmenté de manière vertigi- laquelle les économistes pensent que Kiev neuse et ont lourdement endetté les ménages. se dirige à court terme vers une profonde Après la chute du mur de Berlin, Budapest crise économique aux conséquences impréétait perçue comme un élève modèle. Cepen- visibles. Les aciéries annulent leurs comdant, à l’instar de la Tchéquie et de la Slova- mandes de charbon et les mines ne peuvent quie, après l’effondrement du communisme, plus payer les fournisseurs d’énergie qui ont au lieu d’engager des réformes structurelles coupé leurs canaux d’approvisionnement. suffisantes, l’Etat hongrois a suivi une voie L’hiver approche et le prix du gaz n’a t oupérilleuse. Quelques jours avant le second jours pas été négoci é avec la Russie . Un tour des élections législatives de 2002, le argument auquel Moscou ne renoncera pas gouvernement conservateur de Viktor Orbán pour faire pression et exiger des compensaa fortement majoré les retraites. Son succes- tions politiques à ce voisin pro-occidental. seur, le socialiste Péter Medgyessy, a contiL’Ukraine est si démunie que certains éconué cette politique démagogique en augmen- nomistes plaident pour un retour à l’éconotant entre autres de 50 % les salaires des mie de troc entre les entreprises. Au début enseignants et des personnels de santé. Le des années 1990, cette méthode avait pallié Premier ministre et ancien communiste le manque de capitaux. L’ancien président Ferenc Gyurcsány poursuivit cette politique ukrainien (et ancien camarade) Leonid dépensière en empruntant à l’étranger. Il Kravtchouk a déclaré que « ce serait un retour à l’économie de marché » , certes changea subitement d’orientation quand on envisagea de retarder l’introduction de moins juteuse que les dollars. Néanmoins, l’euro : il fallut donc épargner. L’opposition les 13 milliards d’euros que le FMI a déblorefusa ce plan de fermeté. Un plébiscite mit qués pour l’Ukraine constituent, selon le un terme à cette politique d’austérité. On président de la banque nationale, une aide repartit sur de nouveaux emprunts, ce qui qui n’empêchera pas la faillite du pays. Le rassura le voisin viennois : les intérêts des FMI exige aussi une ligne de conduite drapremiers instituts bancaires autrichiens Raif feisen et Austria-Creditanstalt regroupent en Hongrie 22 % des parts de marché.
UKRAINE : RETOUR A L’ECONOMIE DE TROC ? Depuis plusieurs générations, la population de Donetsk, ville ukrainienne d’un million d’habitants, travaille dans les mines de charbon et les aciéries. Dans les années 1970, le tiers du charbon extrait en Union soviétique provenait de cette région. Ces derniers temps, tout allait donc pour le mieux. En 2007, le chiffre d’affaires du groupe Donetskstal capitalisait 1,3 milliard d’euros. Mais, cette situation idyllique s’est rapidement détériorée. Il y a deux mois, à l ’issue d’une rencontre avec les chefs d’entreprises, le maire Oleksandr Loukiantchenko a annoncé la mise en congé de 2 000 métallurgistes. La moitié des hauts-fourneaux sont éteints et une des plus grandes entreprises a prévu un important plan de licenciement. Un tiers du personnel du combinat sidérurgique de Marioupol (4e port d’Ukraine) a été licencié. L’industrie chimique, dont l’Ukraine est le deuxième exportateur mondial, est aussi
conienne : le gel des prestations sociales, l’augmentation du prix du gaz, la privatisation des entreprises nationales ou encore la suppression des subventions.
PAKISTAN : UNE CONJONCTURE “APOCALYPTIQUE” Plus que dans les autres pays, la crise au Pakistan est synonyme de bien des dangers. En effet, elle atteint une région du monde
(Dessin de CHARD.)
USA : une insu
L
E 17 OCTOBRE 2006 entrait en vigueur aux Etats-Unis le John Warner National Defense Authorization Act (NDAA07). Et, de fait, dans le même temps, un paragraphe spécifique, le 1076, qui abroge simplement la loi fondamentale de 1878, le fameux Posse Comitatus Act , un principe politique essentiel selon lequel l’armée n’a pas le droit d’intervenir dans les
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au 8 JANVIER 2009 — RIVAROL
de dérive à l’argentine
s actuelles très instable qui, avec 165 millions d’habitants, représente la deuxième communauté musulmane de la planète. Cette puissance nucléaire est la cible d’attentats-suicides perpétrés par des groupes islamistes ainsi que, plus récemment, d’attaques par les Taliban comme dans la traditionnellement turbulente région de Peshawar. Ajoutons à cela que depuis plusieurs mois, son économie se trouvait en chute libre. L’augmentation du prix du pétrole a eu des répercussions sur
l’inflation et la recrudescence du terrorisme. Cette conjoncture “apocalyptique” entraîne parallèlement la fuite des investisseurs. Pour éviter le chaos, Shaukat Tarin, ancien employé à la CitiBank et actuellement conseiller financier du Premier ministre Youssouf Raza Gilani, a travaillé sur une vague de réformes restant au placard à cause notamment de la corruption et d’un manque cruel de moyens financiers. Le Pakistan voudrait par exemple développer l’agriculture, aménager le secteur de l’énergie et alléger son système d’imposition. Le président Asif Ali Zardari, veuf de la défunte (et ancien Premier ministre) Benazir Bhutto, doit aussi faire face à une inflation de 25 %, à un déficit budgétaire et à une pénurie de devises empêchant toute subvention sociale. Une perspective gravissime dans un pays où 7 millions de personnes sont menacées par la pauvreté la plus extrême. De ce fait, l’unité du Pakistan, composé de régions dirigées par des dynasties, pourrait se trouver chamboulée. Son arsenal nucléaire estimé à 60 têtes explosives et 70 fusées porteuses pourrait tomber entre des mains non expertes (afghanes) pour la plus grande satisfaction des mollahs. Sur 156 milliards d’euros détenus, le FMI a déjà engagé 27 milliards d’euros pour tenter d’endiguer les crises islandaise, ukrainienne et hongroise. Que se passera t-il si ce petit matelas de sécurité venait à fondre comme neige au soleil ? Hans-Günter Redeker, responsable du marché des devises à la BNP Paribas, affirme que « de gros spéculateurs et des banques parient sur un prochain effondrement des devises de l’Europe de l’Est ». Der Spiegel avançait le 13 novembre que la Pologne, la Tchéquie, la Roumanie et la Turquie pourraient être les prochaines victimes de ces spéculations. Ce sort pourrait ébranler la Russie, paradis des matières premières qui, dans un pareil contexte, ne parviendrait pas à soutenir le rouble face à un flux massif de capitaux. Le spectre argentin rôde ainsi sur toute l’économie mondiale, n’épargnant aucun pays, y compris la Chine communiste, désormais partiellement affaiblie.
Laurent Blancy, .
rrection civile pour demain ? affaires du gouvernement civil, dans celles 1942, année pendant laquelle les citoyens de la Justice ou dans une procédure judi- US d’origine japonaise ont été envoyés ciaire. Cette décision de Bush apparaissait dans des camps de concentration. Même en alors comme l’une des conséquences de la 1965, lors du soulèvement du ghetto de terrible catastrophe causée fin 2005 par l’ou- Watts à Los Angeles (36 morts, 2 000 blesragan Katrina à la Nouvelle-Orléans où l’US sés), ce sont les Gardes Nationaux qui Army intervint, mais “tardivement”, pour intervinrent, non les militaires. juguler la c riminalité exp losive qui déc oula Mais la formation des soldats incorporés du déluge — et aussi, paradoxalement, afin dans cette brigade spéciale ne se limite pas de repousser de nombreux convois humani- au maniement de la matraque et du gaz taires dont des citernes d’eau potable… lacrymogène. Quelques activités évoquant Le NDAA07 s’est matérialisé, selon un d’ailleurs davantage une couverture qu’une article récent d’ Army Time s, le 1 er octobre réelle volonté de se perfectionner puisque 2008 avec le retour d’Irak de la Première ces soldats s’entraîneraient chaque jour, Brigade de la Troisième Division d’infan- plusieurs heures durant, au tir de longue disterie. Ce groupe de combat composé de tance — tirs d’élite. Y aurait-il une intensoldats expérimentés et rompus aux situa- tion de tuer de la part des autorités améritions très “délicates” (15 mois d’Irak au caines ? En visant quelles cibles ? La misminimum) est placé sous le commande- sion principale dévolue à ce groupe est en ment de l’US Army North qui est en l’oc- effet extrêmement générale : « défendre le currence situé sur la base de l’armée de Pays contre les urgences de tout ordre l’air de Peterson à Colorado Springs, mais (catastrophes naturelles ou les hommes sont cantonnés à Fort Stewart provoquées) » — avec la technologie fouren Géorgie. Ceux-ci sont censés être for- nie par le projet HAARP ? La participation més à l’utilisation du « prem ier pac k d’une équipe de météorologues de la Navy d’équipement non mortel utilisé par l’ar- dans ce groupe attise en tout cas l’idée mée de terre », jargon désignant les armes d’une telle conspiration — « y compr is les non létales (matraques, boucliers, balles à attaques terroristes ». grenailles…) C’est là que le bât blesse. En D’aucuns pensent que cette brigade est effet, il est légitime de s’interroger sur la destinée à juguler les éventuelles émeutes pertinence d’entraîner des militaires à ce qui pourraient naître de la crise économique genre d’équipement alors que les Gardes majeure frappant l’Hyperpuissance. Nationaux sont et ont été spécialement for- Washington jugerait donc la situation si més à cet effet. Hormis le « cas Katrina », catastrophique et la colère des populations l’armée américaine n’est intervenue si menaçante ? qu’une seule fois sur le sol américain, et afin de contrôler une partie du peuple : en François-Xavier ROCHETTE.
Medvedev et Poutine face à la crise
E
N NOVEMBRE dernier, les dirigeants l’islamisme dans le Caucase. » Par conséde General Motors se sont rendus à quent, les radieuses « années Poutine », Kaliningrad pour assister à l’inaugu- qui avaient su profiter de l’envolée du prix ration d’une nouvelle unité d’assemblage par des matières premières, pourraient s’achele constructeur russe Avtotor. Celle-ci devrait ver. La chute de l’or noir et la crise du permettre la production de 30 000 Chevrolet modèle capitaliste seraient donc synoLacetti. Après Toyota, en 2007, le géant amé- nymes d’une dangereuse récession éconoricain est la seconde entreprise automobile mique. Les gains de la Nom enk lat ura étrangère à disposer d’une usine dans les seraient hypothéqués et l’on assisterait en environs de Saint-Pétersbourg. Ce rappro- arrière-plan à une redistribution des pôles chement entre les deux sociétés s’opère à un d’influence. Orechkine explique que la moment où les ventes du secteur automobile bureaucratie retirerait son soumondial s’effondrent (voir RIV. n° 2883) au tien à Medvedev et à Poutine, point tel que, pour éviter leur faillite, devenu Premier ministre. George W. Bush a accordé le 19 décembre Vladimir Poutine occupe aussi une aide d’urgence de 4 milliards de $ à depuis mars 2008 la fonction de Chrysler et de 9,4 milliards à General Motors président de Russi e Unie. justemenht, mais au prix d ’un plan d’au sté- Récemment, devant les reprérité qui risque de provpoquer de graves sentants de ce « Parti du Kremremous sociaux — lire ci-dessous. Toutefois, lin », il comparait la crise à une à Kaliningrad, on fait comme si la crise catastrophe naturelle et mondiale. Le mesn’existait pas. Le quotidien populaire Kom- sage est explicite. Il s’agit d’une fatalité ne somolskaïa Pravda affirme même que « la relevant ni d’une mauvaise gestion du pays, Russie se porte mieux que tous les autres ni d’une quelconque incompétence des diri pays touchés par la crise ». geants. Le Premier ministre veut éviter tout En réalité, la peur et le profond climat d’in- amalgame avec les chocs de 1991 et de certitude qui règnent sur les marchés mon- 1998, quand la politique de liberté des prix diaux pourraient contaminer la Russie : de avait réduit à néant l’épargne de millions de Kaliningrad à Vladivostok, les prix n’ont Russes. Afin de prévenir d’éventuelles cessé d’augmenter, le chômage croît rapide- vagues de mécontentement, il a donc ment et les salaires versés par le plus grand annoncé l’augmentation des retraites, des producteur russe de pétrole, Lukoil, ont dimi- indemnités pour les chômeurs et promis un nué de 60 %. En dépit de quelques signes qui allègement de la fiscalité pour les petites trahissent un état d’inquiétude de la part du entreprises et les propriétaires immobiliers. Kremlin, rien ne se dit : une analyse pessi- De son côté, Medvedev tient un discours miste de la situation engendrerait des réac- ambigu en dénonçant le « nihilisme juritions de panique, des débordements. Aussi le dique » et en stigmatisant la « toute-puisministère public de la ville d’Ekaterinbourg, sante bureaucratie ». Pour rassurer ses comsur le versant ouest de l’Oural, a pris des patriotes, Poutine participe à des émissions sanctions à l’encontre de journaoù il répond aux questions des téléspectalistes qui mentionnaient trop teurs : un privilège jusqu’alors réservé à la précisément les difficultés des fonction de Président. banques et des entreprises Dans une lettre ouverte au chef de l’Etat, locales. Ajoutons que la crise le journaliste Alexandre Minkine écrit que remettrait en question le pouvoir le tandem Medvedev-Poutine utilise habileautocratique. D’ailleurs, à ment la crise à des fins de pouvoir personIjevsk (1 000 km à l’est de Mosnel, comme l’illustrerait entre autres la cou), le président Dmitri Medvedev a sévè- modification de la constitution. Le président rement réprimandé le maire de la capitale de la puissante commission électorale, VlaYouri Luchkov, ainsi que deux gouverneurs dimir Tchourov, a répliqué que « Poutine est de province qui avaient tous trois proposé un toujours dans son droit ». Comme le souretour au suffrage direct concernant le man- ligne Minkine : « Puisque Poutine ne peut dat des chefs de région. En 2004, Poutine, jamai s se tromper, il n’est donc pas un alors président, avait en effet aboli l’élection homme, mais un dieu. Il gouvernera donc au suffrage universel des gouverneurs doré- éternellement la Russie ». Certes ! Mais, navant choisis par le Kremlin. l’autoritarisme du Kremlin, surnommé « la De plus, en novembre 2008, comme si verticale du pouvoir », n’est-il pas préféMoscou redoutait une période de troubles, rable à un retour de l’anarchie ayant triomla Douma (chambre basse du parlement) a phé sous Boris Eltsine ? Car, si la crise entériné l’allongement du mandat présiden- devait s’intensifier et ébranler une économie tiel de quatre à six ans, renforçant de fait le sortie des affres du communisme, il est propouvoir exécutif. bable que des nostalgiques de l’ère soviéDmitri Orechkine, politologue et écono- tique tenteraient un retour en force. Par miste, ironise : « Si les proches de Poutine conséquent, pour avancer, la Russie doit à contrôlent la Commission électorale cen- présent se battre contre son passé et pour sa trale, la télévision, le parlement, l’armée, propre autonomie. N’en déplaise aux finanla police et les services secrets, en ciers “américains” ! revanche ils n’exercent aucune influence sur le cours du dollar, le prix du pétrole et L. B.
MOSCOU : SALE TEMPS POUR LES ALLOGÈNES Même si elle peut encore compter sur une croissance de 3 % en 2009, la Russie serait déjà, de l’aveu du vice-ministre du Développement économique, Andreï Klepatch, entrée « en récession » sous l’impact de la crise financière mondiale et de la chute des prix pétroliers. La grande peur des humanitaires est donc que les mécontentements ne se focalisent sur les « culs noirs », terme désignant les Azerbaïdjanais, Arméniens, Tchétchènes, Ingouches, Daghestanais et autres Ouzbeks qui seraient encore dix millions sur le sol russe. Et qui doivent « rentrer chez eux » comme l’ont exigé plusieurs centaines de membres du Mouvement pour la lutte contre l’immigration illégale (DPNI) et de l’Union slave réunis le 12 décembre à Moscou sous le slogan « Une Russie pour les Russes ». Manifestation autorisée par la municipalité (et donc par le Kremlin bien que les protestataires aient attaqué Vladimir Poutine, qui « viole la Constitution avec une matraque »), devant la statue du dramaturge et diplomate Alexandre Griboïedov (1795-1829), as sassiné par des fanatiques musulmans lors d’une mission à Téhéran. Mais aujourd’hui, ce sont les meurtres de « culs noirs » qui se multiplient, la dernière victime étant un clandestin tadjik, et selon les défenseurs des droits de l’homme cités par Le Monde , « le discours xénophobe n’est pas l’apanage de seuls groupuscules extrémistes. Il est présent parmi les organisations de jeunesse pro-Kremlin comme les Nachi (les jeunesses Poutiniennes) ou la Jeune Garde (l’organisation de jeunesse de Russie unie, le parti au pouvoir) », qui avait, elle, organisé le 8 décembre sur tout le territoire russe des manifestations visant au « renvoi des travailleurs immigrés chez eux ».
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N°2886 — 26 DÉCEMBRE 2008 au 8 JANVIER 2009 — RIVAROL
L’épuration ethnique et religieuse selon Tzipi Livni
’IDÉOLOGIE antiraciste s’arrête décidément au Jourdain. Nous avons souvent signalé dans ce journal, pour nous en étonner, que les organisations juive s inter nation ales et autop roclam ées représentatives (qu’il ne faut pas confondre avec les peuples israélites de la diaspora au nom desquels elles prétendent parler) étaient favorables au mélange mondial, sauf pour leur communauté et sauf pour Israël. Ce paradoxe de plus en plus criant à l’époque du métissage idéologiquement triomphant grâce à Obama risque bien de devenir le « nouveau problème juif » car ses contradictions sont lourdes de menaces pour les juifs de l’extérieur comme pour les Israéliens en raison des prises de positions extraordinaires de la morale totalitaire d’aujourd’hui. On n’ose envisager le tollé international, les mobilisations politiques qu’entraînerait une déclaration de Jean-Marie Le Pen par exemple affirmant que « les aspirations des Arabes ou des Noirs de France, même de nationalité française, se trouvaient ailleurs… dans leurs pays d’origine ». Or, c’est ce qu’a déclaré, en pire, et sans soulever (pour le moment) ni vague d’ indignation ni diabolisation, Tzipi Livni, ministre israélien des Affaires étrangères, chef du parti dit modéré Kadima et candidate au poste de Premier ministre si son mouvement remporte les élections de février prochain. Ses propos méritent d’être cités in extenso : « Quand l’Etat palestinien sera créé, je pourrai me tourner vers les citoyens palestiniens — ceux que nous appelons les Arabes israéliens — et leur dire : Vous êtes des habitants avec des droits égaux, mais votre solution nationale est ailleurs… Le principe est la création de deux Etats pour deux peuples. C’est ma voie vers un Etat démocratique… Ma solution pour préserver le caractère juif et démocratique d’Israël, c’est deux entités nationales distinctes. ». Voila qui mérite une analyse de texte. La nationalité n’est donc pas un critère nécessaire et suffisant pour être un citoyen à part entière, sans distinction de race et de religion et à jamais, d’un pays. Les Arabes sont donc des sortes d’Israéliens de papier et en tout cas de seconde zone. Livni parle d’ailleurs d’« Arabes d’Israël » et non pas d’Arabes israéliens et encore moins d’Israéliens tout court. Un Etat démocratique ne peut survivre sans homogénéité, on peut donc en conclure que pour préserver le caractère ethnique, majoritaire et laïque d’un pays, il faut se séparer de ceux qui mettent l’identité de la nation historique en danger par une démographie croissante et des
Pécresse, Carpette anglaise C’est dès le premier tour de scrutin, par 11 voix contre 2, que le prix de la Carpette anglaise 2008 a été décerné à Valérie Pécresse. Mme le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avait en effet affirmé que le français était une « langue en déclin » (surtout si l’on fait tout en haut lieu pour accélérer ce déclin) et qu’il fallait « briser le tabou de l’anglais » dans les institutions européennes, ainsi que dans les universités françaises, en rendant obligatoire l’enseignement intensif de cette langue au détriment de tout es les autres (ce qui est notamment contraire au traité de l’Elysée de 1963). Présidé par Philippe de Saint Robert, le jury de l’acad émie de la Carp ette anglaise (qui distingue les membres des « élites françaises » s’étant particulièrement distingués par leur acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain) a remis son prix “étranger” à Eurostat, service des statistiques de la Commission européenne, qui diffuse depuis avril 2008 sa publication Statistiques en bref uniquement en anglais, renonçant aux langues allemande et française.
pratiques différentes. Deux peuples, deux Etats, c’est un apartheid aggravé : ce n’est pas le développement séparé mais la séparation totale. La patronne de Kadima ne précise pas s’il y aura une prime au départ volontaire ou si la force sera utilisée pour aboutir au résultat recherché : l’épuration ethnique et religieuse. Une telle politique aurait plusieurs conséquences. Livni, en campagne électorale, se positionne encore plus à droite que la droite radicale du Likoud considérée comme raciste et ultrareligieuse. La modération israélienne au féminin est, on le voit, très relative. Le processus de paix qui butte entre autres sur le droit au retour des Palestiniens chassés d’Israël n’a aucune chance de redémarrer s’il veut intégrer une obligation de départ des Arabes d’Israël vers la future Palestine. Cette Palestine qui leur est proposée est pauvre et invivable… Les Arabes israéliens ne voudront pas partir, renoncer à leur terre, à leur niveau de vie et à leurs droits, d’autant qu’après soixante ans de séparation, la cohabitation serait explosive avec les Palestiniens des Territoires qui les considéreraient comme des collabos. Mais peut-être est-ce ce que veut M me Livni. Après tout, n’est-ce pas Israël qui favorisa et finança machiavéliquement la création du Hamas afin de torpiller l’OLP et de semer la zizanie parmi les Palestiniens ?
Ainsi, personne au monde ne pourrait proposer une telle politique sans se trouver mis illico au ban de la communauté internationale des droits de l’homme. Maintenu depuis son attaque cérébrale de janvier 2006 en état de survie artificielle par un incroyable acharnement thérapeutique, Ariel Sharon avait convaincu les partisans du Grand Israël que la démographie arabe était mortelle pour l’identité juive. Il aurait été traumatisé par le cas de l’Afrique du Sud et la prise du pouvoir, au nom du principe un homme une voix, de la majorité noire malgré la puissance du régime blanc. Il y a lu la fin des juifs en terre promise. La survie passait pour lui par le kémalisme : accepter de perdre des territoires et se séparer des Arabes pour se retrouver entre juifs, ou pour que ceux-ci restent du moins ultra-majoritaires. Ce n’était pas possible en gardant Gaza et la Cisjordanie et, même dans les frontières reconnues d’Israël, l’avenir est incertain puisqu’y vit plus de 1,4 million d’Arabes — musulmans dans leur grande majorité et descendants de 160 000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’Etat juif en 1948 — sur une population totale de près de 7 millions de personnes. Tzipi Livni a trouvé la solution… Certes très Politiquement Incorrecte, mais si c’est bon pour eux !
P.-P. B.
Verbeke libre, Reynouard recherché Enfin une bonne nouvelle sur le front de la répression antirévisionniste. La 61e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles, présidée par la juge Anne-Françoise de Laminne de Bex, a prononcé le 11 décembre une absorption de peine en faveur de Siegfried Verbeke, 67 ans, à nouveau reconnu coupable de “négationnisme” pour avoir diffusé en 2001 avec Vincent Reynouard, il y a donc sept ans (!), des tracts, des autocollants et la revue Le révisionniste niant l’existence des chambres à gaz homicides pendant la Seconde Guerre mondiale. Les écrits indiquaient notamment : « Les chambres à gaz = mensonge » ou « Les chambres à gaz = bobard ». Le fondateur avec son frère Herbert en 1983 de VHO (Vrij historisch onderzoek) avait été condamné par défaut à un an de prison ferme, le 19 juin dernier, mais il a obtenu d’être rejugé en sa présence. Le tri bunal s’est rallié aux argument s de la défense, représentée par M e Diane Landelle, pour considérer que la peine devait être absorbée par une précédente condamnation du prévenu à un an de prison ferme, prononcée par la cour d’appel d’Anvers, en avril 2005, pour des faits similaires, et déjà effectuée par le révisionniste flamand. En effet, s’appuyant sur
l’article 65 du Code pénal belge, la juge a considéré que les faits en question font cause commune avec les faits précédents ayant déjà donné lieu à la condamnation de un an de prison ferme (notre « non bis in idem ») mais elle a néanmoins ajouté une nouvelle amende de 2 500 euros. Siegfried Verbeke est de toute façon insolvable. Mais il n’aura plus pour l’heure à se cacher ; il est à nouveau libre. En revanche, son ami Vincent Reynouard est toujours recherché par la police belge à la suite de sa condamnation à un an de prison ferme le 19 juin 2008. Et de nouvelles plaintes sont en cours en France : il était ainsi convoqué à Paris le 27 novembre par un juge d’instruction pour répondre d’un délit de contrefaçon peut-être lié à l’utilisation sans autorisation dans ses six DVD sur l’Holocauste de photos et de chansons. Et dans une autre affaire de distribution de tracts r évisionnistes, le juge d’instruction de Saverne vient de transmettre les éléments au procureur de la République, ce qui devrait ouvrir la voie à un nouveau procès en correctionnelle. Auquel Reynouard, 39 ans et père de sept enfants (pour lesquels sa femme a été privée de toute allocation), ne pourra se rendre, sauf à être immédiatement appréhendé.
BERLIN : 8 MOIS DE PRISON POUR KÄTHER MANNHEIM : 6e NOËL EN TAULE POUR ZÜNDEL Le 28 octobre commençait devant le tribunal cantonal de Tiergarten à Berlin le procès de Kevin Käther, jeune révisionniste allemand s’étant auto-accusé d’avoir distribué des CDs révisionnistes. Les audiences se sont déroulées « dans un calme étonnant » selon Käther qui a pu longuement s’expliquer sur ce qu’il pense de l’Holocauste (« un mensonge » qui fait « peser une chape de plomb sur le peuple allemand ») à partir des conclusions du scientifique Germar Rudolf sur la question des chambres à gaz. Mais le verdict prononcé le 16 décembre a été très lourd : 8 mois de prison ferme (peine don’t il a fait appel). C’est le moment de rappeler qu’à Mannheim, Ernst Zündel a passé son « 6 e Noël dans sa 6 e prison », puisque, écrit le révisionniste avec un humour intact, « j’aurai connu 6 pri- sons, réparties dans 3 pays sur 2 continents. Il me semble que cela devrait valoir une entrée au Livre Guinness des records ! Après tout, je n’ai braqué aucune banque, je n’ai violé aucune femme, je ne me suis pas livré à des abus sexuels sur des enfants, je n’ai pas fait d’escroquerie en Bourse ni de hold-up sur une bijouterie ! ». On peut envoyer une brève carte de vœux (timbre à 0,65 €) à : Ernst Zündel (JVA Mannheim, Herzogenriedstrasse 111 D-68169 Mannheim (Allemagne) auquel la revue Tabou vient de consacrer son n° 15, avec de magnifiques croquis esquissés durant les audiences de ses procès. Commandes : 25 € franco à Akribeia, 45/3, Route de Vourles, 69230-St-Genis Laval.
IN MEMORIAM : PIERRE ROUTHIER, 1916-2008 Nous apprenons avec retard la disparition, à l’âge de 92 ans, de notre éminent ami Pierre ROUTHIER, l’un des plus grands scientifiques de sa génération. Il fut en effet successivement directeur du laboratoire de Géologie appliquée de l’université P. et M. Curie (Paris), directeur de la Branche Exploration du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) et directeur de recherches au CNRS. Il a présidé la Société Européenne de Géologie Appliquée aux Gisements Minéraux et ses travaux le menèrent dans le Pacifique et notamment en Nouvelle-Calédonie où il se lia avec A.D.G. Il a raconté — de manière très vivante — son expérience de géologue dans Voyage au monde du métal et dans
Du fer gaulois à l’acier sans frontières , mais ce grand savant
était aussi un militant. Vice-président du Conseil scientifique du Front national, il publia des livres très Politiquement Incorrects qui firent grand bruit, Pour flinguer Big Brother et Avec ceux d’en bas . Fidèle abonné de notre journal, il y collabora aussi à plusieurs reprises, ce qui explique sans doute l’indifférence, voire l’hostilité de ses pairs à son égard. A sa famille et à ses amis, RIVAROL présente ses sincères condoléances.
“SUÉDOIS” EN COLÈRE Le 18 décembre, Malmö a connu sa deuxième nuit d’émeute consécutive, quand une centaine de jeunes “ Suédois ” déchaînés, non contents d’incendier voitures et bâtiments publics, ont très durement affronté la police. L’incident qui a « enflammé la jeunesse suédoise », selon l’AFP, serait la fermeture du centre culturel musulman de Rosengaard, banlieue à forte population immigrée. Rappelons que Malmö détient le record des viols en Suède.
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N°2886 — 26 DÉCEMBRE 2008 au 8 JANVIER 2009 — RIVAROL
Du Zimbabwe à Haïti, haro sur les Blancs
O
(Dessin de CHARD.)
BAMAsauvera-t-il Haïti ? Fera-t-il du premier Etat noir indépendant (dès 1804) dans le monde une grande cause de la planète métis ? On le sait, mais il y a urgence. Comme il y a urgence non loin de son Kenya natal — qui ne va d’ailleurs pas si bien après les récents affrontements tribaux — pour le Zimbabwe qui, lui, va très mal. Et si tout va mal, c’est bien sûr la faute aux Blancs. Mugabe explique cela régulièrement à une population qui commence à ne plus trop le croire, mais à Haïti l’argumentaire reste convaincant car c’est celui des prêtres du vaudou. Dont le “collège” a estimé le 5 décembre que l’aide étrangère et la présence de 9 000 soldats des Nations Unies dans l’île empêchaient l’île d’aller de l’avant. Il est déconseillé de mourir de rire au pays des zombies. Le chef suprême du vaudou, Max Beauvoir, considère en effet que ses compatriotes ne peuvent pas vivre confortablement au milieu de troupes de l’ONU puissamment armées, et il accuse les ONG de faire trop peu pour la population tout en empêchant les locaux de se prendre en charge eux-mêmes — ce qu’ils ne font pas depuis deux siècles. Quelques 300 adeptes du vaudou, revêtus des couleurs des esprits avec lesquels ils sont liés, ont donc défilé près du palais présidentiel de Port-auPrince puis ont versé de l’alcool sur la statue honorant les premiers esclaves rebelles. Les manifestants ont aussi protesté contre la célébration de la date du 5 décembre, anniversaire de l’arrivée de Christophe Colomb en 1492 dans le Nouveau Monde, dans ce qui est aujourd’hui le nord d’Haïti. On ose à peine faire remarquer que sans Colomb, il n’y aurait jamais eu d’« esclaves rebelles » ni de métis type Obama ou autre, mais seulement des Indiens caraïbes. Car sans premier Blanc à Haïti (terme d’ailleurs indien), pas de premier Noir ni de « premier des Noirs » comme se présentait le pseudo-empereur Toussaint Louverture dans une lettre à Napoléon, « le premier des Blancs ».
PAS DE CHOLÉRA DU TEMPS DE IAN SMITH ! L’histoire est compliquée. On ne se lancera pas dans la polémique autour des maladies apportées par les Européens et décimant sans contestation possible les « hommes rouges » ou les maladies ramenées par eux (telle la syphilis), mais moins médiatiquement correctes, sans parler du tabac qui tue. On rappellera cependant que dès l’époque de Cecil Rhodes et bien sûr au temps de Ian Smith (1964-1979), le choléra avait été éradiqué du Zimbabwe où il fait un retour remarqué, contaminant même par capillarité la « nation arc-enciel » des « vainqueurs de l’apartheid ». L’homme blanc cependant reste parfois utile au niveau des aides financières et humanitaires. N’en déplaise aux respectables disciples de Max Beauvoir au nom si français, ce sont tout de même des secouristes français et américains qui en novembre dernier, ont tout fait pour sortir de l’école effondrée quelques survivants des décombres où se sont retrouvées ensevelies près de 100 victimes. Des victimes
non pas de descendants du général Leclerc ou du général Lee, mais de l’incompétence et de la corruption locales. Que dire de l’aide financière qui arrive comme une manne pour cause de choléra au Zimbabwe alors même que pleuvent les sanctions contre Robert Mugabé ? Le potentat paraît décidé à ne céder à aucune pression ni à accepter le partage du pouvoir voulu par les électeurs zimbabwéens. Le choléra peut-il sauver Mugabé ? La question mérite d’être posée. L’épidémie qui affecte le pays depuis plusieurs semaines avait déjà fait au 18 décembre plus de 1100 morts, en majorité dans la capitale, Harare, et l’Organisation mondiale de la Santé estime que la maladie pourrait toucher jusqu’à 60 000 personnes.
TOUCHEZ PAS A MUGABÉ ! Conséquence immédiate, l’Union africaine s’oppose à un durcissement des sanctions infligées à l’ex-Rhodésie, où la crise politique se double donc d’une crise humanitaire. « Seul le dialogue entre les formations zimbabwéennes, avec le soutien de l’Union africaine et d’autres acteurs régionaux, peut ramener la paix et la stabilité dans ce pays », a déclaré Salva
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Rweyemamu, porte-parole de Jakaya Kikwete, président de l’organisation et chef de l’Etat tanzanien, en soulignant que déployer une force de maintien de la paix et renverser Robert Mugabé par la force, comme le proposent par exemple le Premier ministre kényan, Raila Odinga, ou l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, n’était ni envisageable ni souhaitable : « Nous avons une grave cri se humanitaire au Zimbabwe. Il y a le choléra. Imaginentils qu’on puisse éradiquer le choléra avec des armes ? » Position appuyée par le médiateur Thabo M’Beki, ancien président sud-africain et soutien indéfectible de Mugabé, dont la situation internationale pourrait s’aggraver avec l’arrivée au pouvoir à Pretoria de Jakob Zuma. Au contraire de Mandela et de M’Beki, Zuma est en effet un Zoulou, donc cousin germain des Matabélés que Mugabé, issu de l’ethnie Shona, a toujours persécutés. Si bien que les solidarités tribales pourraient jouer avant les solidarités politiques. D’autant qu’à l’épidémie, causée soit dit en passant par le manque d’hygiène et d’entretien des canalisations consécutif à la “négrification” de ce qui fut la Rhodésie, s’ajoutent la pénurie de nourriture, le chômage et l’effondrement économique. George Charamba, porte-parole du président (au pouvoir depuis 1980) a accusé les ennemis du Zimbabwe d’utiliser l’épidémie comme prétexte pour justifier un éventuel recours à la force contre Robert Mugabé, réélu en juin après avoir perdu sans l’admettre vraiment les législatives au terme d’une présidentielle “controversée” comme l’on dit dans les gros media démocratiques. « Les Brita nniques e t les Améri cains son t résolus à renvoyer le dossier du Zimbabwe au Conseil de sécurité, ils sont aussi résolus à faire en sorte que le Zimbabwe soit envahi sans le faire eux-mêmes », a-t-il affirmé dans le quotidien officiel, The Herald . Quant au président français Sarkozy, également président jusqu’au 31 décembre de l’Union européenne, il ne vaut sans doute pas mieux aux yeux de Mugabé que les Anglo-Saxons sur lesquels il s’est finalement aligné après avoir toujours manifesté un mépris d’airain pour tout ce qui se passait dans ce malheureux pays d’Afrique australe. « Je dis aujourd’hui que le président Mugabé doit partir », a donc déclaré le 8 décembre le chef de l’Etat lors d’un
Obama, un vrai
discours à l’Elysée devant le groupe de personnalités The Elders (Les Anciens), dont l’ex-président américain Jimmy Carter et l’ex-secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan. « Toutes les discussions ont été engagées, et hommage soit rendu à l’Afrique du Sud et au président Thabo M’Beki , mai s il es t un mo ment o ù, qua nd un dictateur ne veut pas entendre, ne veut pas comprendre, alors j’entends moi-même que les chefs d’Etat et de gouvernement doivent cesser de discuter », a-t-il poursuivi. « Il est temps de dire à M. Mugabé : “Vous avez assez pris en otage votre peuple, les habitants du Zimbabwe ont le droit à la liberté, à la sécurité et au respect”. Il doit partir », a insisté le chef de l’Etat français. Qui n’aurait jamais osé tenir un tel langage quand Mugabé et ses milices s’en prenaient aux colons rhodésiens dépossédés de leur ferme avec une sauvagerie qui a précipité leur exode… et donc l’écroulement économique et sanitaire du Zimbabwe. Décidément au mieux de sa forme (verbale), Nicolas Sarkozy a aussi en passant fixé une sorte d’ultimatum au président soudanais. « Nous avons besoin du gouvernement soudanais pour trouver enfin la paix au Darfour, nul ne le conteste, mais le président Béchir a bien peu de te mps pour décider, il a son avenir dans les mains… Soit il change d’attitude, et la communauté internationale peut discuter avec lui, soit il ne change pas d’attitude, alors il sera face à ses respons abili tés, notamm ent devant la Cour pénale internationale (CPI). » Nous n’avons certes pas de conseils à donner au mari de la si sensible Carla pour tout ce qui touche aux Droits de l’homme, notamment de couleur, mais tout de même, à sa place, on se méfierait. Quand on saisit la justice pour faire retirer du marché une poupée vaudou inoffensive, gadget humoristique de Blancs qui ne savent même pas “féticher”, on devrait se montrer plus prudent. Car pour Mugabe et Béchir, Nicolas Sarkozy n’est pas métis mais b lanc et donc interdit de donner des leçons. Et puis les poupées vaudou d’Haïti et des disciples de Beauvoir (pas Simone la maléfique, l’autre cité plus haut) qui ont pignon sur rue en douce France sont certainement bien plus dangereuses que celle d’internet.
Pierre-Patrice BELESTA.
neo-con
« Surprenante continuité en politique sénateur Républicain, meilleur ami de EPUIS les nominations par Obama des principaux membres de son étrangère… Obama poursuivra la route McCain. « L’équip e d’Obam a est la preuve que futur gouvernement, c’est l’eupho- tracée par Bush », annonce Michaël Goldrie à “droite” et chez les neo-conservatives. farb du Weekly Standard porte-voix des notre politique n’est pas partisane » pour Ed Rollins, stratège Républicain et ancien « Un bon départ pour la nouvelle Admi- néo-conservateurs. « Jusqu ’à maint enant , parfa it », souli- chef de la campagne des Primaires de Mike nistration », s’exclame le conservateur Mitch McConnell, chef de la minorité gnait Lamar Alexander, chef de la minorité Huckabee. « Le pays est en de bonnes Républicaine au Sénat, marié avec la Taï- Républicaine à la Chambre alors wanaise Helen Chao, ministre du Travail qu’Obama venait de désigner comme mains », affirme Condoleezza Rice, et le vaincu de Bush depuis 2001 et première Asiatique directrice des Affaires Intergouvernementales Cecilia Munoz, pourtant l’une des McCain d’y aller lui aussi ministre de l’Histoire américaine. « Superbe ! Les meilleurs cerveaux de responsables du Conseil National de de ses dithyrambes : « J’apWashington. Ce sera une valedictocratie , La Raza — « La Ra ce » —, organisation plaudis sans rét icence à de nombreuses nominations. » dirigée par les meilleurs élèves des chicano à la pointe du combat pour l’amQuelques semaines à peine après l’élecmeilleures écoles », s’extasie David nistie de 12 millions de clandestins. « Hillary Clinton sera une extraordinaire tion du 4 novembre, ce florilège en dit long Brooks, éditorialiste conservateur du New York Times (Moon). « Pratiquement par- ministre des Affaires Etrangères », se féli- sur l’effarante pantomime que le monde a cite Henry Kissinger. suivie, haletant, pendant près d’un an et fait », renchérit le sénateur Joe Lieberman, « Dan s le rôl e de Secr éta ire Géné ral , demi. bras droit de McCain. “ Rassurant ”, estime Karl Rove, “cerveau” de George W. Bush. Rha m Emm anu el est un cho ix Jim REEVES. « Je su is ent housiasmé par ce s nomi na- intelligent », commente Lindsey Graham, tions dont la plupart auraient aussi bien pu être faites par McCain… Cela met fin à seize mois de plans de retrait d’Irak, d’annonces de sommets sans condition avec des EDUCATION DE PRI NCESSES dictateurs et autres inepties qui émaillèrent la campagne d’Obama. Clinton et Steinberg Le 16 décembre, expliquant que ne pas améliorer l’enseignement scolaire est « morale- (son adjoint, l’un des auteurs du discours ment inacceptable pour nos enfants », Barack Obama a choisi comme ministre de l’Education Arne Duncan, responsable des écoles publiques de Chicago où il aurait obtenu « des d’Obama devant l’AIPAC en juin 2008) devraient être des voix puissantes pour les résultats remarquables ». On ne doute pas des qualités de Duncan, ancien entraîneur du néo-libéraux qui, à beaucoup d’égards, ne président élu dans l’équipe de basket d’Harvard et très à gauche (il géra une association sont pas très différents des néo-conserva- dans les ghettos de Chicago avant de travailler dans le système public). Toutefois, les teurs », plastronne Max Boot, activiste neo- deux filles d’Obama, Malia et Sasha, ne sont guère concernées par sa nomination puiscon et ancien conseiller de McCain. qu’elles sont inscrites dans l’école privée la plus chic et la plus exclusive de Washing« Je les voi s comme une sorte de c entre- ton, Sidwell Friends, fondée en 1883 et que fréquenta avant elles Chelsea, la fille de droit du Parti Démocrate », se console Clinton. Les frais de scolarité y frôlent les 30 000 dollars par an. Ce qui signifie que les l’ancien chef du Département d’Etat James Obama débourseront chaque année 45 000 euros pour l’éducation des deux gamines, âgées de 7 et 10 ans. Baker, poids lourd du Parti Républicain.
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L’aventure du Bismarck ou le REFUS de la mémoire
L
E « devoir de mémoire » existe, son refus aussi — du moins en Allemagne. La récente rediffusion sur ARTE de « L’expédition Bismarck », le 22 novembre, éclaire une fois de plus l’étrange comportement des Allemands vis-à-vis de leur propre passé, que leur chancelier s’appelle Schröder ou Merkel. Il s’agit du remarquable film-documentaire du réalisateur de Titanic, le Canadien James Cameron, qui avait organisé et filmé il y a quelques années une recherche de grande envergure sur l’épave du cuirassé allemand Bismarck , coulé le 27 mai 1941 dans l’Atlantique-Nord. Le miracle, c’est que le cinéaste, en utilisant un navire océanographique russe et plusieurs engins sous-marins téléguidés et hautement sophistiqués, a pu localiser, photographier et explorer l’énorme épave, à plusieurs milliers de mètres de profondeur, tout en restituant le périple historique du cuirassé, jusqu ’au naufr age. Un exploi t digne d’éloges, tant par sa perfection technique que par sa réalisation respectueuse et compréhensive. Le Bismarck , fleuron de la flotte de surface hitlérienne lancé en 1939, fut envoyé d’abord en Norvège, puis en Atlantique — en dépit du bon sens, car presque seul, sans couverture aérienne, les Allemands ne disposant pas d’une aéronavale véritable. Il rencontra au large de l’Islande le cuirassé anglais Hood qu’il coula à la troisième salve (trois survivants), chassant du même
coup le Prince of Wales qui s’était bravement battu ; il déclencha ainsi une véritable panique dans la marine anglaise qui voyait s’effondrer son traditionnel mythe du « Britannia rule the waves ». Churchill avait aussitôt rameuté, de toute urgence, tout ce qui pouvait flotter à des centaines de miles à la ronde, avec une seule mission absolument prioritaire, « COULER LE BISMARCK », qui d’ailleurs était devenu introuvable, se dérobant habilement à ses très nombreux ennemis jusqu’à ce qu’un modeste avion-torpilleur, un vieux biplan “Swordfish» vétuste, parvienne à retrouver le cuirassé dans le vaste océan, pour lui lancer une torpille qui causa u ne destruction irréparable au gouvernail, le condamnant à tourner en rond comme un cerf blessé, entouré d’une véritable horde de chasseurs. Soit toute la Royal Navy venue s’offrir le plaisir — légitime après tout — de mettre à mort le mastodonte allemand. Découverte étonnante de Cameron sur l’épave : les Anglais n’avaient même pas réussi à le couler ; malgré 2 877 obus tirés à bout portant, plus une demi-douzaine de torpilles, la paroi intérieure de la coque du Bisma rck avait tenu. En clair, les Allemands auraient opéré EUX-MÊMES le sabordage final, ce que les Britanniques contestent.
Le De voir d’Histoire de Pierre Vial
Détail : près de 1 000 survivants auraient pu être sauvés (au lieu de seulement une centaine) — mais les “Tommies” avaient précipitamment fui le lieu de leur exploit, alertés par la prétendue approche d’un (UN) sous-marin allemand, ce qui en dit long sur leur vraie et fausse maîtrise de la mer. Inutile d’ajouter que l’amiral Luttgens, commandant du petit groupe allemand, et le capitaine de vaisseau Lindemann du Bismarc k , avaient péri à leur poste de commandement, leur kiosque blindé ayant reçu un coup direct. Autre détail, navrant pour certains (?) : la grande croix gammée sur les planches de la proue est toujours intacte, ce qui semble attester au moins de la qualité de la peinture allemande… Il reste à considérer, avec perplexité et honte, l’attitude de l’Allemagne actuelle dans l’expédition menée par Cameron, attitude infiniment méprisable et d’ailleurs incompréhensible de la part de la Bundesmarine, héritière de l’ancienne Kriegsmarine : disons tout de suite qu’elle n’y est sans doute pour rien, car recevant des ordres draconiens d’EN-HAUT. N’importe quelle nation, réagissant normalement, aurait profité de l’entreprise pour joindre un détachement d’honneur à l’expédition, avec la mission de rendre un hommage et les derniers honneurs aux près de 2000 marins allemands morts dans ce bâtiment. A la place — RIEN ou presque. On eut d’abord droit à quelques remarques
23 décembre 1933 :
Début de l’affaire Stavisky
Alors que les Français s’apprêtent à fêter Noël, à la fin d’une année riche en événements sur le plan international tandis qu’en France Herriot, PaulBoncour, Daladier, Sarraut et Chautemps se sont succédé en quelques mois à la tête du gouvernement, une information apparemment secondaire tombe : le directeur du Mont-de-Piété de Bayonne, un certain Tissier, est arrêté. Il a été pris en flagrant délit d’émission frauduleuse de bons de caisse du Crédit municipal. Très vite, il craque devant les enquêteurs et, pour se défausser, explique qu’il n’est qu’un second couteau au sein d’une vaste entreprise dont le maître d’œuvre est « MonsieurAlexandre ». Ce personnage, averti (par qui ?), disparaît. Il s’appelle en réalité Alexandre Sacha Stavisky (voir ci-dessus), est juif et né en Russie en 1886. La police française a fait sa connaissance dès 1912 — date de sa première condamnation — et, depuis, il a continué à vivre d’escroqueries diverses, sous de successifs noms d’emprunt. Mais il a su se faire des relations. Arrêté en 1926, il s’évade du cabinet du juge d’instruction, grâce à d’évidentes complicités. De nouveau arrêté quelques mois plus tard, emprisonné, il est libéré au bout d’un an pour
raison de “maladie”. Il prend alors son essor : l’escroc minable se transforme en « Monsieur Alexandre », qui mène grand train de vie, dépense beaucoup, fréquente du beau monde puisque des personnages très respectables président les diverses sociétés qu’il a créées en quelques mois, sans apparaître directement bien sûr. Son terrain d’action favori : les Monts-de-piété, officiellement appelés « Crédits municipaux ». Ceux-ci, gérés par un conseil d’administration nommé par la municipalité, prêtent sur gages aux particuliers, qui engagent des objets de diverses valeurs. L’argent liquide nécessaire vient de prêts obtenus des banques sous la forme de bons de caisse remboursables à échéance donnée. « Monsieur Alexandre » a eu une idée simple et efficace : les Monts-de-piété travaillant hors de tout contrôle officiel, on va faire en sorte qu’ils prêtent de l’argent sur des objets volés ou d’une valeur réelle insignifiante (par exemple des bijoux ornés de fausses pierres précieuses). Cela exige évidemment de bénéficier de complicités internes bien placées. C’est le cas à Orléans, où Stavisky a acheté le directeur et l’estimateur du Crédit municipal. Bénéfices de l’opération, en trois ans : une quarantaine de millions de francs. Quand l’affaire commence à sentir le roussi, Stavisky change d’horizon. A Bayonne, il a dans sa poche le maire, qui crée dans sa ville un Crédit municipal dont le directeur, Tissier, est lui aussi un complice de Stavisky. L’opération, qui rapporte gros (Stavisky encaisse 17 millions), se fait grâce à la protection, intéressée, du ministre du Travail Dalimier et du ministre du Commerce Durand. Quant à l’avocat et député Bonnaure, il est chargé de faire accepter une grande quantité de bons du Crédit municipal de Bayonne par de grandes compagnies d’assurances. La machine bien huilée se grippe lorsque l’une des compagnies, L’Urbaine, réclame le remboursement de
bons de caisse d’une valeur de plus de 2 millions — alors que les caisses du Crédit municipal sont vides. Stavisky pense pouvoir faire de la cavalerie grâce à la création d’une de ces coquilles vides dont il a le secret, une fantomatique « Caisse autonome des règlements internationaux »… Mais le tour de passe-passe échoue. D’autres compagnies d’assurances s’inquiètent. Une enquête est ouverte… et le pot aux roses est découvert. Seuls l’arrestation et l’interrogatoire de Stavisky permettraient de connaître les tenants et aboutissants de ses innombrables magouilles, ainsi que ceux qui, y compris au plus haut niveau, y sont impliqués. En janvier 1934, la police est sur la trace de Stavisky. Mais lorsqu’elle se présente au chalet, près de Chamonix, où il s’est caché, elle ne trouve qu’un homme agonisant, qui ne parlera plus. Officiellement, il s’est suicidé. Cette affaire, qui n’est jamais qu’un scandale de plus dans la longue liste de ceux qui ont émaillé l’histoire de la III e République, débouche sur la contestation globale d’un régime discrédité. Contestation ponctuée de manifestations populaires de plus en plus spectaculaires, qui aboutissent à la tragédie du 6 février 1934. Quelques jours plus tard, le 20, on découvre le cadavre d’Albert Prince, ex-chef de la section financière du parquet de la Seine et conseiller de la Cour des comptes, qui en connaissait beaucoup — beaucoup trop — sur l’affaire Stavisky et devait comparaître, le 21 février précisément, devant une commission d’enquête administrative et judiciaire. Les documents qu’il possédait avaient disparu. La police conclut au suicide du conseiller. Suicide évident : le corps de Prince avait été découvert déchiqueté et décapité sur la voie ferrée Paris-Dijon. Avec un détail : sa cheville droite avait été attachée à un rail…
Pierre VIAL.
stupides dans le commentaire, expliquant que le Bismarck avait été une « machine à tuer » , un « redoutable prédateur, étoile de mort » , et « représentant la force meurtrière du national-socialisme » — on pourrait évidemment dire la même chose de n’importe quel grand navire battant pavillon d’Albion, elle qui dominait toutes les mers du monde depuis trois siècles, au nom de l’Empire, mais passons ; c’est le langage rituel dès qu’il s’agit de “nazis”. On sait pourtant que justement la Kriegsmarine était si peu “nazie” que Hitler déplorait son « esprit désespérément chrétien » (sic). Le Bismarck coulé, il limogea d’ailleurs le grand amiral Raeder. En guise d’hommage, il se trouva deux braves vétérans allemands en civil du Bismarck qui avaient rejoint Cameron pour l’aider dans sa recherche. Seuls, ces deux vieux messieurs, très touchants, rendirent « à titre privé » les honneurs, d’abord aux marins anglais du Hood puis à leurs camarades du Bismarc k , lançant, pour les deux, une couronne à la mer, avec un bref discours de circonstance bien senti, entourés des techniciens américains et russes, respectueux. Le chancelier Schröder, faux fier-à-bras, avait été incapable à l’époque de déposer une couronne au cimetière allemand de Normandie où il était invité en 2004 pour le 60 e anniversaire de la grande bataille. Quant à la chancelière Merkel, qui vend sans vergogne des sous-marins à l’Etat d’Israël (région en crise, ce qu’interdit normalement la loi allemande) et concélébrait récemment, avec le “Zentralrat” juif allemand, l’anniversaire de la « Nuit de cristal », honorer des soldats allemands est hors de son champ de compréhension et, du passé de son pays, elle a fait table rase depuis belle lurette. Aussi le Bismarck aura-t-il connu DEUX NAUFRAGES. Si le premier, dû aux Britanniques, n’a pas manqué d’une certaine grandeur, volontiers attestée par l’ancien adversaire aujourd’hui réconcilié, le second, dû au silence honteux des autorités de la République Fédérale, est simplement pitoyable. Et il aura fallu le formidable travail d’un cinéaste canadien pour se substituer à la scandaleuse absence de la nation, permettant ainsi aux quelques gens de bonne volonté un « travail de deuil » tardif. Décidément, ce grand pays européen qu’est l’Allemagne continue à manquer dramatiquement de normalité, de maturité et de souveraineté (*). _____
Thomas SCHROEDER.
(*) Relire, à cet égard, dans Ecrits de Paris n° 713 d’octobre 2008, l’article : « L’Allemagne sous tutelle ».
AGENDA 31 décembre à Paris 5e (Restaurant « Les Ronchons », 25 quai de la Tournelle). Réveillon. Service à partir de 19h. Part. 70 € + boisson. Rés. au 01-46-34-50-99 ou . (Le restaurant sera fermé à midi le 31/12). 1er janvier, près d’Avranches. Voeux de Guy Guerrin, président national de la Ligue nationaliste : « Notre détermina tion pour cette France que poudraient nous refuser certains politiques ». Rens. 0231-79-62-04. 3 janvierà Paris 11e (La Licorne Bleue, 3 bis rue Jules-Vallès, de 14h30 à 19h). Gérard Le Tailleur dédicacera « Agartha, les chevaliers de l’invisible » et l’ensemble de son œuvre. 8 janvier. Philippe Boiry dédicace de : « Le mystère du cœur de saint Louis » (25 €). 4 janvier à Paris 4e. Marche aux flambeaux en l’honneur de sainte Geneviève, qui sauva Paris de l’invasion des Huns.Du parvis de Notre-Dame (18h) à StEtienne du Mont. Bienvenue à tous les Parisiens soucieux de la défense et de la promotion de leur identité et de leurs racines. Rens . . 10 janvierà Paris 7e (ASIEM , 6 rue Albert de Lapparent, à 18h30). A l’initiative de Terre & Peuple IdF, conférence du Docteur Jacques Kotoujansky sur le 11 septembre 2001. Part. 7 €. 17 janvier à Montlhéry (91), à 15h15. Galette des Rois de Fier de l’Etre avec Roland Hélie et Nicolas Gauthier. Part. 6 €. Rés. à Fier de l’Etre, BP 22, F-91360 Epinay-sur-Orge. Tél. 06-30-52-80-68 ou . 25 janvier à Paris 10e (Place de la Répugblique, 14h30). Départ de la 5 e Marche pour la Vie. 28 janvierà Paris 16e (Aéroclub, 6 rue Galilée, 19h45). Grand dîner et remise du Prix Renaissance 2009 à Ghislain de Diesbach pour son Petit Dictionnaire des idées mal reçues . Part. 95 € . Chèque à Cercle Renaissance, 138 rue de Tocqueville, 75017 Paris. Tél. 01-42-27-48-22 avant le 23/1.
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Voyage gourmand dans nos provinces
Ni Mac’Do, ni kebab, r é v ei l le z -v o us P i ca r d s ! Que les ombres hagardes du roi et du guerrier, sur la terre picarde, ne soient pas oubliées, Quand l’esprit se souvient, la race se maintient. J. Fulaine & Docteur Merlin.
Le Guerrier et le roi.
D
IRE que cet air me semblait vieillot, aujourd’hui il me semble nouveau … Souviens-toi, ça parlait de la Picardie et des flamiques qu’on déguste là-bas dans les muchés din ses huttes eud’ cache (huttes de chasse) où qu’on est si bien ! Ce pays picard, c’est point la Haute-Normandie, çà y touche, on s’y comprend tels larrons su l’ clos Saint-Mar d’ à Rouen. D’ailleurs le Picard boit eul’ cid’ comme un gâ de Martainville ! Mais il bo aussi l’bon ber comme un fier flamingant, et cause à moitié ch’ti. C’est spécial à dégoiser, c’est peuple ! C’est plus fort que l’rollot ! Pis en fin d’compte c’est doux comme eul’ tar t’ à l’pronée… Euch’pays, c’est une terre de jon cti on ent re ces deux prov inc es. Les plages y ont gardé un tempérament “vieille-France”, rêveuse bourgeoisie… (Etretat n’est pas si loin de Fort-Mahon) mais il est mâtiné de brume nordique, d’écume qui sent les runes et les dunes ; le genièvre déjà et peut-être un peu l’ambre… si ce n’est celle d’Heligoland, ça se peut que ça soit celle de Péronne (Colvert, bière blanche, Fanette, Belle Siska, Pot flamand des Brasseries De Clerck).
jardins » en pi card pi qué au l atin, i ls sont cultivés depuis 2000 ans entre les canaux où il fait bon flâner à pied, voire en barque à la belle saison parmi les îles (accès à pied facile depuis la gare d’Amiens, direction l’embarcadère, parc arboré, étang de Rivery, île aux Fagots — fabuleux ! surtout quand on a une ou deux heures à perdre pour cause de correspondance). Cet environnement bucolique et luxuriant est propice aux grenouilles, anguilles et canards. On cuisinera les grenouilles roussies au beurre en soupe avec carottes, navets, oignons, céleri, laurier, poireaux ; l’anguille à la bière de Thiérache avec des croûtons aillés et le colvert à la picarde (aux reinettes et aux foies). Rien à voir donc avec la cuisine gaga des Bo-Bos, “salades” moléculaires (amuse-bouche à l’azote, perles d’alginates, caviar virtuel…, bon appétit !), les recettes “déstructurées” (tarte à l’oignon AVEC LES en verrine !), la cuisine surréaliste, qui TROIS MOUSQUETAIRES… vaut en plus pire le style littéraire dont se Préférez-vous un coup de champagne ? moquait Ferdine dans ses bagatelles : (il s’en produit dans l’Aisne, sur 2 600 « Ma grand-mère dans la stratosphère hectares). Al’apéro, ça sera parfait avec détaille les bielles de monsieur Picard ». c’que j’vous ai dit : les flamiques (ou fla- Vous connaissez un monsieur Picard, miches) qui, comme les flammekueches vous ? C’est un modeste qu’il o apprins à alsaciennes, dérivent de la cuisson à la s’ bacher din chés camps, ch’est étou un flamme (c’est-à-dire au four à pain), mais parta geux, qu’i l ero t chèr eud v os fo aire sont comme les quiches lorraines (de l’al- vir chés screuts eu’d sin poéyi . Comme lemand Kuche, gâteau) à base de pâte bri- e u’l caqhu se , si tendre et si parfumé par sée (façon tourte cette fois) et d’appareil exemple, dont le secret, justement, à l’œuf. La plus populaire se fait à por- consiste à graisser une cuisse de porc au jon s (aux poireaux cuits à l’ieau salée), saindoux, de la serrer de beaucoup d’oid’autres à l’citrouille, à z’oignons ; les gnons émincés et de mettre le tout à cuire plus audacieuses à l’rollot (fromage au à l’étouffée au four pendant une à deux lait de vache à pâte molle lavée, créé par heures. Eu’l menouille si épais mais déliles moines de l’abbaye de Maroilles) et cieux (lard râpé gros, fondu au beurre, aux filets de poulet fumé ; à l’pronée haricots, oignons, patates, cuits et écrasés (pruneaux) et au bacon grillé (voire au à la fourchette) ou plus léger et moins salami et amandes poêlées chaud, poi- musical, les fèves à la sarriette au reaux caramélisés au beurre). D’autres beurre frais de Thiérache (en allemand sont venus par ici ; des mousquetaires, la sarriette est appelée “Bohnenkraut” ou trois gentilshommes qui étaient quatre et herbe aux haricots du fait de ses vertus qui prirent la route de Picardie, cette digestives). Avec ce même condiment, route si connue d’eux, dixit Dumas, pour piquant à plus d’un titre, il est loisible de goûter la soupe des hortillonnages , a u rehausser la saveur des ficelles (crêpes chou pommé, aux petits pois, poireaux, fourrées avec un hachis d’oignons, de laitue, oseille, pommes de terre (c’est jamb on blan c, de crèm e, de gruy ère, de revigorant comme tout et suffit en béchamel et de champignons de Paris). Carême). Les hortillons signifient « petits Accompagnées d’une petite salade et d’un coup de sylvaner frais, c’est parfait pour une soirée entre Retrouvez Franck NICOLLE en livres camarades, et pas difMots et Mets (168 pages, 9,90 €) ficile à réussir (la pâte à crêpe est bien Saveurs et Paysages de Franche-Comté meilleure après une (96 p., 9,90 €) — Nouveau nuit de repos et les ficelles peuvent être Saveurs et Paysages d’Alsace (96 p., 9,90 €) préparées à l’avance). Saveurs et paysages des Vosges Un peu plus onéreux, les filets de sole et d’Alsace du Nord (96 p., 9,90 €) à la picarde , roulés, maintenus par un Pains d’épices (88 p., 9,90 €) cure-dent, pochés Dédicace sur demande. Frais de port : 3 € par titre dans un fumet au vin (gratuit pour 3 livres commandés) blanc et servis nappés de sauce crème avec Editions CARALSOL. Site moules et crevettes. BP 7, F-68501-Guebwiller Servir avec un gratin
de chou-fleur sauce picarde (têtes cuites à la vapeur puis braisées, dressées et gratinées avec une béchamel à la crème, aux oignons en compote, sucre, vinaigre, chapelure de pain d’épice) ou un soufflé picard aux blancs de poireaux. Le lapin, ici, se prépare au cidre, avec du lard, des échalotes, de la gelée de groseilles, des lardons. C’est vraiment fameux, et ma foi pas commun (lard et échalotes blondis au beurre, sortez à la fourchette, dorez fortement le lapin en morceaux, farinez, salez, poivrez, arrosez d’une bouteille de cidre, laissez mijoter une heure, reversez lardons et bulbes, après une demi-heure, dressez la viande sur des assiettes chaudes, liez le fond avec la confiture puis la crème, nappez et servez). Il y a des présalés en baie de Somme et des agneaux qui y paissent : imaginez le fumet, la tendreté des pièces d’épaule au four… l’élégance des carrés ou des noix, aux noix pourquoi pas ? Et aux oignons grelots si fâcheux à éplucher, les pièces glacées au miel bouillonnant mêlé au noilly-prat.
… ET LE FROMAGER ROYAL Rollot, c’est un village, c’est aussi le seul fromage de la province ; il est pro-
duit dans le Vimeu côtier et presque cauchois. Louis XIV en goûta à Orvillers ; sa majesté les trouva si bons qu’il fit du sieur Debourges, qui les lui avait fait découvrir, le « fromager royal » avec émoluments de 600 livres héréditaires. Ce fromton, c’est comme qui dirait un camembert, mais rougeot, mais plus haut (5 cm), mais plus trapu et râblé (5 à 6 cm de diamètre), ne se présentant pas en boîte, afin d’être aéré. Il le faut ! De toute façon, en faisant provision, vous roulerez fenêtres ouvertes sur le chemin du retour… En dessert, une petite institution, toute simple : le gâteau battu (une livre de farine en puits, six œufs, cognac, une livre eud’ beurre fondu, un bloc de levure du boulanger délayé dans un verre de lait tiède, travaillés au milieu, le tout coulé dans un moule à brioche beurré et enfourné à froid pendant 45 min.) Des rabotes (pommes étrognées, sucrées au cœur, en chemise feuilletée, dorées au four). Avec eun’gout’eud’jus ou un caféchicoré, quelques macarons d’Amiens, singuliers, au miel et au jaune d’œuf (250 g de poudre d’amandes, 150 g de sucre, 50 g de miel, 50 g de gelée de pomme, 2 blancs d’œufs en neige plus un jaune , mé langé s, a baiss és, tranc hés r ond au verre à moutarde et enfournés 20 min à 160°C.) Ces macarons sont du genre biscuits moelleux plutôt que macarons secs aux blancs d’œuf traditionnel, ils serviront d’escorte à un vin de roses de Picardie, qui clôturera nos agapes sur une note florale (500 g de pétales de roses effeuillées le matin, lavées brièvement à l’eau froide vinaigrée, 5 sucres blancs, 1 bouteille de saumur-champigny ou autre rouge, le tout mélangé, macéré quinze jours, filtré puis servi frais) avant de fixer à nos boutonnières les cuillères de bois traditionnelles et de gagner le Poitou, Tiou-ou !
Franck NICOLLE, .
Le mal et son sommet La maison d’éditions Camion noir sa jeunesse, force est de constater que (créée il y a deux ans afin de proposer cette violence a engendré une publicité aux lecteurs de Camion blanc , par esprit énorme et a fait exploser le chiffre d’afde suite, un pendant mythique des sagas faires des maisons de disques commerdes grands groupes de rock qu’elle cialisant les albums de groupes de black publiait) vient de traduire et d’éditer à métal. Le gisement de flo uze leur avait quelques mois d’intervalle Les écri tures pété à la figure. Les magnats de l’indussataniques de Peter Gilmore, grand trie de la musique n’allait pas fermer le prêt re de l’ég lise de Sa tan et successeur robinet de cette source : le satanisme faid’Anton Lavey, et… Karl Maria Wiligut, sait vendre et, à la fin du siècle dernier, il le roi secret de Michael Moynihan et Stesuffisait parfois seulement d’une belle phen Flowers. Le premier de ces jaq uet te orn ée de sym bole s sat ani ques ouvrages apparaît comme la suite réacpour qu’un CD s’arrachât dans les Fnac tualisée de la fameuse Bible satan ique, de et autres Virgin. Lavey, dans lequel le fondateur du sataMais la concurrence devenait très rude, nisme “associatif” expole filon étant progressivement exploité sait sa pensée maligne et par tous les petits patrons et managers. divulguait dans sa grande Alors tous surenchérirent dans l’horreur, générosité les éléments le sang et, d’une manière générale, dans utilisés lors de ses rituels. la provocation. Certains faisaient l’apoUne religion facile à résulogie des tueurs en série (une mode qui se mer ainsi : jouir par tous perpétue d’ailleurs), d’autres tentèrent et les moyens (sadisme y essaient encore actuellement d’utiliser la compris) sans remords. cosmogonie nazie afin de subjuguer les Gilmore prône évidemment la même acheteurs potentiels, souvent des jeunes “philosophie” tout en confiant à ses lec- gens déboussolés attirés par le mal qu’ils teurs quelques secrets fantastiques qui ne observent d’un œil romantique. Avec le sont pas piqués des hannetons comme les nazisme, “on” va au-delà du satanisme, « techniques du voyage temporel »… Le “on” touche — nous le répète-t-on fait d’être grand mage n’implique-t-il pas assez ? — au mal absolu. C’est pourquoi des connaissances profondes et une supél’iconologie nazie dans le black métal est riorité “ontologique” sur les autres ? Tout tolérée par le système qui considère avec un programme, on vous le dit. Qui sera raison ses amateurs comme les meilleurs d’ailleurs bien vendu aux fan(atiques) de vecteurs de sa diabolisation. Ainsi, lorsrock black métal s’autoproclamant qu’on parle d’hitléro-satanisme, il est rebelles après avoir dévoré Les Seign eurs facile de deviner quel est le piment malédu chaos , une enquête sur les musicos fique épiçant cet amalgame. L’ouvrage dérangés de Norvège qui, pour passer le sur Wiligut cité plus haut participe incontemps, s’“amusaient” à brûler des églises testablement de, et à, ce phénomène. en bois au cours des années 1990, puis à poignarder quelques passants malchanValentin BARNAY. ceux. Outre l’évidence, projetée par cette Camion Blanc, 51 Grande rue, 54385 population et son parcours, selon laquelle Rosières en Haye. Karl Maria Wiligut, Le une société permissive accroît continûroi secret , 24 €. Les écritures s ataniques , ment non seulement la déréliction de ses 28 € . Bla ck mét al sat ani que , Les sei habitants mais également la brutalité de gneurs du chaos (2005), 30 €.
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N°2886 — 26 DÉCEMBRE 2008 au 8 JANVIER 2009 — RIVAROL
Michel BOUVIER
LE GRAND COUCHER DE L’UNIVERSELLE VANITÉ MONTAIGNE RENDU AUX SIENS 2 Ce commentaire suivi du livre II des Essais fait suite à J’ai vainc u l a m ort , où Michel Bouvier analysait, avec une finesse que j’ai eu l’occasion de louer, la première partie de l’œuvre de Montaigne. Il s’attaque ici à la suite dont l’Apologie de Raymond Sebond constitue le plat de résistance. Les glossateurs retiennent habituellement qu’en défendant l’auteur de la Théologie naturelle , Montaigne fait profession de scepticisme et prétend ne rien savoir (le fameux « Que sais-je ? », retenu comme une formule propre à résumer son propos). Or l’auteur s’inscrit en faux contre cette interprétation réductrice. Il prétend et démontre que ce texte autrement subtil, complexe, ce « chef- d’œuvre au sein du chef-d’œuvre », ne marque aucune rupture, mais s’inscrit dans la continuité d’une pensée d’essence chrétienne. Celle que l’auteur des Essais développe tout au long de son œuvre et dont les principes sont conditionnés une fois pour toutes. Le commentaire de ce qui, chez Montaigne, constitue le chapitre XII du livre II occupe ici, à juste titre, une large place. Michel Bouvier y montre que, même si Montaigne ne va pas aussi loin que Pascal dans sa définition des deux voies de la connaissance que sont le cœur et la raison, il subordonne manifestement l’une à l’autre : « on voit clairement , écrit l’exégète , que le cœur reçoit directement de Dieu les connais- sances révélées et connues par la foi, connais- sances du cœur qui s’imposent au jugement et
Cinéma Programme contrasté et pas tout à fait dans l’esprit de Noël pour la dernière rubrique ciné de l’année avec d’une part l’adaptation d’une BD d’aventures culte, Largo Winch, et, de l’autre, une comédie iconoclaste tout à fait en phase avec la crise économique actuelle, Louise-Michel . Avant et pendant le tournag e, les fans de la BD de Van Hamme et Philippe Fra ncq avaient agoni d’injures sur la “toile” le réalisateur Jérôme Salle pour son crime de lèse-majesté : le choix pour le rôle titre de l’ancien comique de stand-up Tomer Sisley, un noiraud, de père yéménite et de mère israélienne mais de son propre aveu « 100 % juif », très peu ressemblant au héros de papier au physique caucasien bon teint tel que dessiné par Francq. Adaptation rime toujours avec trahison, que ce soit pour les livres ou les bandes dessinées mais en l’espèce cela n’a aucune importance pour les spectateurs, dont je suis, qui n’ont jamais ouvert un seul des 16 albums de la saga. Largo Winch , est un film divertissant qui confirme à la fois le talent du réalisateur Jérôme Salle, remarqué dès son premier film, Anthony Zimmer avec Sophie Marceau, et révèle celui de Sisley, tourmenté dans sa chair et dans son âme par d’inn ombra bles fêlures et en perpé tuelle quête de son identité. Le nabab Nerio Winch, fondateur et principal actionnaire du tout puissant groupe W International dont il détient 65 % des parts, est retrouvé noyé après avoir été happé dans l’eau du port par un mystérieux homme-grenouille alors qu’il prenait l’air sur le pont de son yacht (une disparition rappelant celle du magnat interlope Robert Maxwell ). Panique et convoit ises au conseil d’administration dans leur somp-
Chard sur la Toile Allez donc vous délecter des caricatures de Chard auxquelles un de ses admirateurs, fervent lecteur de RIVAROL, vient de consacrer un site, déjà très fréquenté :
peuvent être servies par les autres facultés, dont la raison philosophique, qui, incapable par ses propr es m oyens d’accé der à l a v érité révél ée, peut servir cett e vérité une fois qu’elle l’a reçue du cœur ». Dans son entreprise pour faire reconnaître en Montaigne le grand humaniste catholique que révèlent, selon lui, de la première à la dernière ligne, les Essais , l’auteur fait preuve d’une probité et d’une rigueur qui ne vont pas sans une grande force de conviction. C’est ce que l’on retient de cet ouvrage qui s’adresse, comme le précédent, à l’honnête homme autant qu’au spécialiste.
P.-L. MOUDENC.
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254 pages, 25 €. Editions François-Xavier de Guibert ( ).
PINATEL
LA SARKOMÉDIE FRANÇAISE Il aurait été étonnant que Pinatel, qu’il est inutile de présenter à nos lecteurs, ne racontât pas à sa façon les débuts du quinquennat sarkozien. Voilà donc une suite de dessins (grand format) pimentés d’humour vache et de calembours évoquant les nombreux épisodes de la geste présidentielle. Mais ses ministres comme ses opposants (les socialos surtout) ne sont ni oubliés ni épargnés. Finalement, comme les précédents (riche série), cet album satirique est aussi un succulent récit historicopolitique. Pour les contemporains comme pour les futures générations et illustrant la célèbre devise « Je me hâte d’en rire avant que d’en pleurer ». De plus, un très beau cadeau pour affronter le Nouvel An.
Dans une adresse finale à ses lecteurs, Pinatel détaille ses projets : un condensé de ses albums, des caricatures sur l’actualité théâtrale et une galerie en ligne où il exposera ses toiles. Vaste programme !
J.-P. A.
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128 pages, 18,90 € (plus 4 € de port). Chèque au Trait, 22 rue Saint-Paul, 75004 Paris. Contact . Site : .
Anne BERNET
TITUS CLEMENS Suite attendue des Enfants du Palatin (RIV. 29/2/08), le deuxième volet du « Signe de l’Ichtus » — le “poisson”, attribut de reconnaissance des premiers chrétiens — se situe quelques années plus tard et entraîne l’adolescent, promu officier de l’armée du Rhin rappelé à Rome et adopté par l’inquiétant et fantasque Domitien César, « seigneur et dieu », dans une enquête policière échevelée, grosse
Les riches et les pau vres tueux gratte-ciel à Hong Kong. Qui va prendre le contrôle de l’empire ? Les couteaux sont tirés entre ses principaux associés mais il n’y a qu’un seul héritier en fait, son fils Largo que le défunt avait adopté en secret il y a 27 ans dans un orphelinat en Croatie (!) Largo, « sale métèque » comme il se définit, rebelle en vadrouille de par le vaste monde, se retrouve dans une infecte geôle au fin fond du Mato Grosso après une accusation fallacieuse de trafic de drogue. Il ne v a pas t arder à e n sorti r avec l’aide de Freddy (Gilbert Mleki) l’homme de confiance du défunt. Et Largo va devoir gagner son héritage (la 5e fortune du monde tout de même) à la sueur de son front et au prix de multipl es coups durs, blessures et trahisons. Après une première partie confuse, ralentie de multiples retours en arrière sur son enfance et son adolescence, l’action s’emballe enfin dans une succession de courses pours uites , de bagar res et de retourn ements de situation, jusqu’à l’assemblée générale où tout va se jouer. On annon ce une suite à ce Largo Winch qui pourrait cette fois se dérouler dans l’univers des requins de la finance post-krach 2008 . q
Le titre du 3e long métrage du tandem Benoî t Delépi ne/Gus tave Kerver n, les papas de la décapa nte série de Canal + située dans le principauté de Groland , prête volon taireme nt à confus ion, mais Louise- Michel , qui n’est absolument pas une biographie filmée de la « Vierge rouge » de la Commune de Paris, se revendique clairement comme un écho contem porain de ses idéaux révolutionnaires (elle est d’ailleurs citée nommément à la toute fin) par le biais du rire, du délire et du mauvais goût le plus échevelés. Un patron voyou vide nuitamment les locaux de son usine de cintres en Picardie car il a délocalisé son entreprise dans un pays de l’Est sans rien dire à ses ouvrières à qui il venait, histoire de noyer le poisson,
d’offrir des blouses neuves en leur demandant des efforts supplémentaires pour éviter un nouveau plan social. La plus enragée des nouvelles chômeuses, Louise (Yolande Moreau), au physique hommasse étrange (on apprend vite pourquoi) et au passé trouble (elle a fai t de la prison pour avoir tué son banquier), incite ses camarades d’infortune à une action radicale. Plutôt que d’occuper les lieux avec les banderoles et les piquets d’usage, elles vont engager un tueur à gages pour refroidir l’infâme délocalisateur qui les a trom pées. Louise porte son choix sur Michel (le Belge Bouli Lanner s révél é dans Eldorado), un professionnel d’une maladresse insigne qui n’a même pas été fichu d’exécuter un contrat sur un chien gênant un voisin handicapé. La chasse au capitaliste sauvage est ouverte et donne lieu à un jeu de massacre baignant dans une ambiance
de tous les dangers, pour découvrir l’auteur des attentats meurtriers perpétrés contre son illustre famille, secrètement convertie à Christos . De l’infâme Suburre, repaire de voleurs assassins dont il réchappe in extremis, à la suite de péripéties inouïes ponctuées de duels au couteau, à la villa napolitaine incendiée, Titus Clemens poursuit sa traque, tombe amoureux d’une Vestale qui lui sauve la vie, croise son ami d’enfance, l’Alexandrin esclave Alexamenos, toujours en quête de sa mère Chiona qu’Epébolos spolia jadis pour le compte du patricien ourdissant tous ces complots. Hors d’haleine, le lecteur apprend son nom au dernier chapître. Dans le troisième tome à paraître, Les prisonniers des îles , Titus Clemens et Alexamenos retrouveront sûrement sa trace et lui infligeront un juste châtiment. Ou le convertiront au bénéfice du magnanime pardon chrétien, c’est selon… Les pré-adolescents (à partir de 12 ans) seront captivés par ces aventures qu’Anne Bernet inscrit si bien dans un monde antique qu’elle aime et fait aimer.
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Marie-Gabrielle DECOSSAS.
270 pages avec illustrations de Xavier Christin. 11 €. Editions Clovis, BP 88, F-91152 Etampes cedex. q Chez le même éditeur, dans la collection « Chemins de Lumière », un nouvel album consacré à Sainte Bernadette , heureuse reprise — un peu tardive toutefois en cette fin d’année jubilaire des Apparitions de la Vierge à Lourdes — des défuntes éditions Fleurus. Le texte, simple mais fort bien écrit, s’adapte avec justesse aux illustrations de Robert Rigot dont le dessin ferme et suggestif parlera aux enfants dès l’âge de 8 ans. 45 pages, 7,50 €.
de loufoquerie surréaliste parfois déconcertante. Delépine et Kervern n’y vont pas de main morte dans la caricature et les provocati ons, n otammen t dans leur ga lerie de personnages azimutés, dégénérés, monstrueux et (ou) pathétiques. Rien ni personne , les vi eux, le s malades , les ha ndicapés, les animaux etc., n’est épargné par leur humour au vitriol bête et méchant. Mais derrière la farce burlesque se profile une charge politique assez juste et pertinente sur les dérives et les dégâts humains causés par le système économique actuel. Porté par l’explosif et attachant couple central qui fait des étincelles et quelques apparitions gags savoureuses, entre autres celles de Benoît Poelvoorde, Siné et Denis Robert (le journaliste ayant révélé l’affaire Cleartream), Louis e-Mich el est un film souvent drôle mais à ne pas mettre devant tous les yeux. Ceux des chères têtes plus très blondes en particulier. Cette année, le Père Noël est plutôt ordurier !
Patrick LAURENT.
Dico ou piège a gogos ? Saviez-vous que RIVAROL a été fondé en 1954 et qu’il comptait parmi ses collaborateurs un certain Paraz qui était « député CNI » et un mystérieux « Charles F. » alors que notre ami Filippi a toujours signé de son véritable nom dans nos colonnes ? Evidemment, tout n’est pas de cet acabit dans l’analyse de notre journal telle que la propose Jacques Leclercq dans son ambitieux Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale de 1945 à nos jours , mais les erreurs foisonnent au fil de presque toutes les pages de l’ouvrage consacré aux mouvements, associations, journaux de la nébuleuse « droitiste et nationale ». Son auteur est un “formateur”, spécialiste de « l’utilisation du cheval dans la sphère éducative ». Il eût mieux valu pour lui s’en tenir à cette spécialité. Dans son pseudo-Dictionnaire, il se lance surtout dans une chasse à la bête immonde (révisionniste, intégriste, activiste, skin et autres) qu’il détecte depuis les moindres groupuscules (réduits à un bulletin ou à une adresse) jusqu’aux partis les plus “respectables”. Entendez ceux de la droite “classique” infiltrée par des sulfureux. Dont l’importance est exagérée. Il se trompe fréquemment sur les noms ou les pseudos, sur les dates (approximatives), sur les adresses (pas à jour), sur les faits presque toujours étudiés à travers la grille du Politiquement Correct. Il faut donc mettre en garde ceux qui, ici et là, au fil des pages, se trouveront cités mais aussi les lecteurs qui pourraient être alléchés par le titre ronflant de ce fourre-tout. Le « parcours initiatique » (sic) dont se targue l’auteur est surtout un piège à gogos. Quitte à avoir des adversaires, on les souhaite d’une autre qualité.
J.-P. A.
_____ 695 pages avec bibliographie et index (des mouvements cités mais pas des noms). 59 L’Harmattan.
€.
Editions
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N°2886 — 26 DÉCEMBRE 2008 au 8 JANVIER 2009 — RIVAROL
Bernanos adversaire du tout-technique
V
OUS avouerai-je, amis lecteurs, que je ne me suis sans doute jamais aussi ennuyé que lors d’un récent dîner où, pendant tout le repas à mon grand désespoir, et malgré tous mes efforts pour changer de conversation, il n’a été question que d’iPhones et d’iPods, de lecteurs Mp3 et même Mp4, de l’intérêt immense du GPS en voiture, des téléphones portables dernier cri aux multiples fonctions des plus inventives, des fantastiques possibilités de l’appareil photo numérique qui ravale le vieil argentique au stade préhistorique, du nombre étonnant de gigas que pouvaient contenir les dernières clés USB, des mérites comparatifs des PC et des Mac. Au secours ! Dans ces moments-là, l’on comprend l’incurable misanthropie d’Alceste !
machines est la machine à bourrer les crânes, à liquéfier les cerveaux », écrit-il à la fin de la guerre. Que dirait-il aujourd’hui où la télévision dit chaque soir dans des millions de salons ce qu’il faut croire et penser, qui il faut aimer ou exécrer ? Par ailleurs, le primat de la technique, de la procédure, du protocole dilue dramatiquement le sens de la responsabilité. L’auteur prend pour exemple l’aviateur bombardier qui « vient de réduire en cendres une ville endormie » et qui peut soutenir : « Que voulez-vous ! Je n’en suis pas responsable ! » Opposés radicalement à l’apprentissage et à l’exercice de la liberté, les concepts d’obéissance et d’irresponsabilité sont « les deux mots magiques qui ouvriront demain le Paradis de la Civilisation des Machines ».
qu’exercent la télévision et les valeurs qu’elle diffuse sur les masses du TiersMonde qui rêvent d’avoir la vie des héroïnes milliardaires des séries américaines. Et les peuples des pays riches sont encore plus atteints par ce consumérisme, cet hédonisme, cette soif de l’or qui mènent à la catastrophe. Le culte de la vitesse, du rendement, la volonté de dominer l’espace, de violenter la nature, de désacraliser le dimanche, si caractéristiques de notre temps, s’opposent à la vie intérieure en privilégiant l’action-divertissement au détriment de la contemplation. En s’adonnant corps et âme à la technique, LA FRANCE l’homme moderne se fuit lui-même et pro- CONTRE LAMACHINERIE ? jette son propre vide, préparant chaque fois de nouvelles tragédies : « L’expérience de Bernanos jusqu’à la fin de sa vie comptait 1914 ne vous a pas suffi ? Celle de 1940 ne sur son pays pour résister à l’avènement de vous servira d’ailleurs pas davantage. (…) ce monde techniciste. « La civilisation franTrente, soixante, cent millions de morts ne çaise, héritière de la civilisation hellénique, vous détourneraient pas de votre idée fixe : a travaillé pendant des siècles pour former “Aller plus vite, par n’importe quel moyen.” des hommes libres, c’est-à-dire pleinement UNE VASTE CONSPIRATION Aller vite ? Mais aller où ? (…) Oh ! dans la responsables de leurs actes : la France CONTRE LAVIE INTÉRIEURE prochaine inévitable guerre, les tanks lance- refuse d’entrer dans le Paradis des Robots. » flammes pourront cra cher leu r jet à deux Me revenaient alors en mémoire au cours En l’enlevant de cette terre prématurément, devaient, la nuit venue, tenir éveillés à coups mille mètres au lieu de cinquante, le visage à 60 ans le 5 juillet 1948, le Bon Dieu aura de ces échanges insipides les phrases définitives de Georges Bernanos — disparu voici de baguette, couchaient tout de même avec de vos fils bouillir instantanéépargné à Bernanos le désespoir de voir sa soixante ans — sur la dramatique invasion la Bible sous leur oreiller. Lorsqu’il leur ment et leurs yeux sauter hors patrie se vautrer comme les autres dans le de la techno-science dans nos sociétés. « On arrivait de penser à ces milliers de misé- de l’orbite, chiens que vous matérialisme le plus radical, ne comprend absolument rien à la civilisa- rables que la spéculation sur les salaires êtes ! La paix venue, vous dans le judéo-américanisme le plus total culminant avec un tion moderne si l’on n’admet pas d’abord condamnait à une mort lente et sûre, ils se recommencerez à vous féliciqu’elle est une conspiration universelle disaient qu’on ne peut rien contre les lois du ter du progrès mécanique. Sarkozy à l’Elysée, renoncer contre toute espèce de vie intérieure. » écrit- déterminisme économique voulues par la « Paris-Marseille en un quart aux plus hautes valeurs il en 1944 de manière prophétique dans La Sainte Providence, et ils glorifiaient le Bon d’heure, c’est formidable ! » Car vos fils et morales et spirituelles, à sa France contre les robots. Dans cet ouvrage Dieu qui les faisait riches… Les marchands vos filles peuvent crever : le grand problème foi, à son génie, à son patride coton de Manchester sont morts depuis à résoudre sera toujours de transporter vos moine, à son sens de l’honneur et de la composé à la fin de la guerre, Bernanos décrit l’avènement d’un nouveau monde, qui longtemps, mais le monde moderne ne peut viandes à la vitesse de l’éclair. Que fuyez- liberté. Mais à relire ces écrits lumineux on les renier, car ils l’ont engendré matérielle- vous donc ainsi, imbéciles ? Hélas, c’est comprend comment et pourquoi on en est n’est pas une nouvelle civilisation mais bien plutôt une contre-civilisation au sens où, ment et spirituellement. (…) Leur réalisme vous que vous fuyez, vous-mêmes — chacun arrivé à un tel degré de décrépitude et l’on saisit mieux la révolution à entreprendre, comme l’enseigne saint Jérôme, le diable est biblique, devenue athée, a maintenant des de vous se fuit soi-même, comme s’il espéle singe de Dieu. « Qu’il s’intitule capita- méthodes plus rationnelles. (…) La politique rait courir assez vite pour sortir enfin de sa d’abord sur soi-même, pour tenter d’inverliste ou socialiste, ce monde s’est fondé sur de production à outrance ménage aujour- gaine de peau… » ser un jour ce processus diabolique. une certaine conception de l’homme, com- d’hui sa main-d’œuvre, mais la furie de spéL’atrophie de la spiritualité détermine mune aux économistes anglais du culation qu’elle provoque déchaîne périodi- nécessairement celle de l’être, puisque Jérôme BOURBON. XVII e siècle, comme à Marx ou à Lénine. On quement des crises économiques ou des l’homme « n’a de contact avec son a dit parfois de l’homme qu’il était un ani- guerres qui jettent à la rue des millions de âme que par la vie intérieure » ; or, mal religieux. Le système l’a défini une fois chômeurs, ou des millions de soldats au « dans la Civilisation des Machines la pour toutes un animal économique, non seu- charnier… Oh ! je sais bien que des journa- vie intérieure prend peu à peu un lement l’esclave mais l’objet, la matière listes, peu respectueux de leur public, pré- caractère anormal ». Pour illustrer la presque inerte, irresponsa ble, du détermitendent distinguer entre ces deux sortes de pensée de l’auteur, il n’est que de se Qu’importe aux enfants du hasard nisme économique, et sans espoir de s’en catastrophes, mettant les crises écono- rendre dans des maisons de long Le verrou qu’on tire sur eux : affranchir, puisqu’il ne connaît d’autre miques au compte du Système, et les guerres séjour où l’on voit à quel point Noël n’est pas pour les veinards, mobile certain que l’intérêt, le profit. Rivé à à celui des dictateurs. Mais le déterminisme l’homme devient l’appendice de la Noël est pour les malchanceux. technique : des vieillards en fauteuils lui-même par l’égoïsme, l’individu n’appa- économique est aussi bon pour justifier les Voici la nuit : il n’est pas tard. raît plus que comme une quantité négli- crises que les guerres, la destruction d’imroulants fixant d’un regard vitreux un Mais la cloche tinte pour eux. geable, soumise à la loi des grands menses stocks de produits alimentaires en écran de télévision continuellement nombres ; on ne saurait prétendre l’em- vue seulement de maintenir les prix comme allumé, des grabataires ligotés de fils Bon Noël des garçons en taule, ployer que par masses, grâce à la connais- le sacrifice de troupeaux d’hommes. » Ana- et de machines, mais c’est en vain Noël des durs et des filous, sance des lois qui le régissent. Ainsi, le pro- lyse ô combien lucide quand on sait à quel que, dans ces mouroirs, l’on chercheCeux dont la vie ne fût pas drôle, rait le moindre secours spirituel. La grès n’est plus dans l’homme, il est dans la point la politique des grandes puissances, et La fille que bat le marlou, matérielle est assurée, voilà l’essentechnique, dans le perfectionnement des singulièrement celle des Etats-Unis, consiste Le gars qui suivait mal l’école, méthodes capables de permettre une utilisaà utiliser la guerre, hier contre l’Allemagne tiel ! Lors de la canicule de l’été 2003 Ils te connaissent comme nous. qui avait vu la mort de 15 000 pertion chaque jour plus efficace du matériel et le Japon, aujourd’hui contre l’Irak et l’AfNoël derrière les barreaux, humain. » ghanistan pour les bienfaits de leur écono- sonnes, Delanoë avait proposé de cliNoël sans arbre et sans bonhomme, Il n’est là nulle hyperbole quand on se sou- mie et pour satisfaire la cupidité de matiser toutes les maisons de retraite. Noël sans feu et sans cadeaux, vient de l’effrayant propos de Patrick quelques-uns. Encore une réponse par la technique ! C’est celui des lieux où nous sommes, Comme si ce drame n’était pas dû Le Lay, le PDG de TF1, qui se vantait de Où d’autres ont joué leur peau, produire des programmes visant à « rendre LA CRÉATION ARTIFICIELLE d’abord à un relâchement des liens Sur la paille dormi leur somme. sociaux et familiaux, au poids de la le cerveau (des téléspectateurs) disponible DE NOUVEAUX BESOINS solitude et de l’abandon, au triomphe pour Coca-Cola ». Dans une satanique Les chefs qui lâchent leurs garçons, logique d’inversion, l’homme devient un C’est que l’essor prodigieux et infini des de l’individualisme, à la perte des Ceux qui s’enfuient, ceux qui sont riches, instrument au profit de la société de consom- techniques, de la machinerie qui est le déno- valeurs et du sens chrétiens. Boivent sec dans leurs réveillons mation et n’est plus une fin en soi. De sorte minateur commun du capitalisme et du D’une manière générale, dès qu’un De la Bavière ou de l’Autriche, que l’on peut déjà donner une réponse à l’an- marxisme, lesquels sont deux matérialismes, problème se pose dans nos sociétés, Mais nous autres dans nos prisons, goissante interrogation de Bernanos dans La n’est pas un stade de l’évolution naturelle de l’on ne sait y répondre que par la techNous sommes contre ceux qui trichent. nique, par les normes, ce qui évite de Liberté pour quoi faire ? « La question est l’Humanité. La civilisation de la machine est donc de savoir qui l’emportera de l’homme bien plutôt « le symptôme d’une crise, d’une s’interroger sur ses causes. La délinJe t’adopte, Noël d’ici, ou de la technique ». rupture d’équilibre, d’une défaillance des quance et la criminalité augmententBon Noël des mauvaises passes : Ce système matérialiste et mercantile hautes facultés désintéressées de l’homme, elles dans une ville ou un quartier, Tu es le Noël des proscrits, repose sur une déshumanisation, une déspi- au bénéfice de ses appétits. (…) La Machi- l’on va proposer le recours à la vidéoDe ceux qui rient dans les disgrâces, ritualisation de l’homme et engendre de nerie ne crée pas seulement les machines, surveillance. Les accidents de la cirDes pauvres bougres qu’on trahit, manière cyclique des guerres et des crises elle a aussi les moyens de créer artificielle- culation sont-ils en progression, l’on Et des enfants de bonne race. va multiplier les radars automatiques économiques nécessaires à sa pérennité : ment de nouveaux besoins qui assureront la Nous savons qu’au dehors, ce soir, « Cette conception (accordant le primat à la vente de nouvelles machines. Chacune de sur les routes. Un couple est-il stérile, Les amis et les cœurs fidèles, technique) a énormément facilité l’établis- ces machines, d’une manière ou d’une autre, on lui présente la solution du bébéLes enfants ouvrant dans le noir, sement du régime en justifiant les hideux ajoute à la puissance matérielle de l’homme, éprouvette fabriqué en laboratoire. Malgré le sommeil, leurs prunelles, profits de ses premiers bénéficiaires. Il y a c’est-à-dire à sa capacité dans le bien Pour Bernanos la civilisation machiEvoquent l’heure du revoir cent cinquante ans, tous ces marchands de comme dans le mal. Devenant chaque jour niste est une contre-incarnation car, au Et tendent leurs mains fraternelles. coton de Manchester —Mecque du capita- plus fort, plus redoutable, il serait nécessaire contraire du Christ qui s’est fait lisme universel — qui faisaient travailler qu’il devînt chaque jour meilleur. Or, si homme, c’est Mammon qui se fait Et pour revoir, gens du dehors, dans leurs usines, seize heures par jour, des effronté qu’il soit, aucun apologiste de la Dieu. Pour l’auteur du Journal d’un Le vrai Noël de nos enfances, enfants de douze ans que les contremaîtres Machinerie n’oserait prétendre que la curé de campagne, la vie intérieure Il suffit de fermer encor Machinerie moralise. La seule machine qui revêt un prix inestimable, car elle Nos yeux sur l’ombre de l’absence, n’intéresse pas la Machine, c’est la Machine seule peut donner aux hommes les Pour dissiper le mauvais sort valeurs indispensables, sans quoi la « à dégoûter l’homme des machines, c’est-à Et faire flamber l’espérance. dire d’une vie tout entière orientée par la liberté ne serait qu’un mot ». Or, la Un site très utile pour connaître notion de rendement, d’efficience et finale- Seconde Guerre mondiale et l’aprèsRobert BRASILLACH. les kiosquiers dépositaires de vos ment de profit. » Puisque l’argent « tient plus guerre ont été marquées par un Poèmes de Fresnes, Noël 1944 titres favoris (en commençant étroitement à nous que notre propre chair », effrayant recul de la liberté de penser (Brasillach sera fusillé à Montrouge, sur ordre de bien sûr par RIVAROL !) les plus à cause de la puissance et de la nocila prolifération des machines « développera De Gaulle, le 6 février 1945) proches de chez vous. d’une manière presque inimaginable l’esprit vité de toutes les formes de propade cupidité ». On voit l’influence délétère gande. « La plus redoutable des
Noël en taule
Chronique de (drôles de) fêtes par Claude LORNE TANT PIS pour le million et demi de Français, souvent âgés et/ou isolés, qui avaient accoutumé depuis 1987 de suivre la messe de Minuit sur TF1. Une semaine plus tôt, la chaîne de béton avait décidé d’y renoncer définitivement.
PAS DE MESSE DE MINUIT SUR TF1… Jugeant cette audience trop étique, et sans doute pas assez rentable en termes de retombées publicitaire (à nous les ménagères de moins de 50 ans, les couples homos et les marmots, cibles favorites des annonceurs !), TF1 invoque cette rupture avec la tradition par « la logique de programmation et les nécessaires évolutions » donnant la priorité au “divertissement ” puisque le 24 décembre est avant tout « soir de fête » — comme si la messe de la Nativité n’était pas, elle aussi, une fête ! A la place des cantiques, les téléspectateurs ont donc eu droit à un concert de Michel Sardou dont la diffusion n’était d’ailleurs pas d’une extrême urgence puisqu’il datait de 2005. C’est à ce genre de détails qu’on mesure la transformation d’une société : alors que les « deuxième et troisième générations » d’allogènes musulmans reviennent aux rites ancestraux, sont plus nombreux que jamais à porter le voile et à sacrifier le mouton de l’Aïd — voire ma dernière chronique —, Noël n’est plus qu’une occasion de s’empiffrer de foie gras israélien aux OGM et d’offrir à son (sa) bien-aimé(e) des parfums vantés par des publicités à la limite du porno. Mode à laquelle succombe la vénérable maison Guerlain elle-même.
… MAIS CARLA LE 1er JANVIER SUR FRANCE 2 Sans doute m’objectera-t-on que la messe de minuit était diffusée sur France 2 qui, ce 1er jan vie r, n ous gra tifiera d’un merveilleux présent : une plongée « dans l’univers de Carla Bruni », avec un documentaire réalisé par Georges Scott dès les premiers jours de l’enregistrement du troisième album de la divaprésidente, dont est retracée la carrière « à travers ses confidences, celles de son entourage (Françoise Hardy, Naomi Campbell, Vincent Perez, Valeria et Mar isa Bru ni Tedesc hi et bie n d’autres »), le tout agrémenté d’images d’archives. Excepté une : celle où elle apparaît aussi nue que la Vénus de Botticelli et qui, ornant un “shopping-sac” confectionné à La Réunion, a mis notre première dame dans une telle rogne qu’elle a réclamé le 15 décembre à la société responsable, “Pardon” (sic), la bagatelle de 125 000 euros de dommages et intérêts — 50 000 au titre du « pré jud ice moral », mais oui, et 75 000 au titre du préjudice patrimonial —, ainsi que l’interdiction du sac, plus une astreinte de 100 euros par article diffusé. Mme Bruni-Sarkozy — qui a en partie obtenu satisfaction (40 000 euros de pretium doiloris et l’interdiction de vente du sac à malices) — a-t-elle agi par fureur de voir son anatomie ainsi dévoilée sur des milliers de cabas ? Ou plutôt par dépit de voir son image ainsi bradée, le sac étant vendu la misère de 3 euros, voire offert pour tout achat d’un article à partir de 5 euros ? La seconde hypothèse semble la bonne puisqu’elle n’avait pas bronché quand, en avril dernier, l’original de la même photo avait été adjugé
chez Christie’s pour 91 000 dollars. En tout cas, preuve est une fois de plus donnée que, tout comme son Nicolas d’époux, la Turinoise est une procédurière enragée.
pellation avait été plutôt musclée) mais ses geôliers sont bien embêtés. La scène ayant fait le tour du monde, al-Zeidi est devenu le nouveau héros du monde arabe, pays chiites et sunnites pour QUAND L’AUDIOVISUEL fois confondus, les teePUBLIC S’INFLIGE LE PAIN SEC une shirts à son effigie se venQuant à France 2, le moins qu’on puisse dent comme des zlabias un dire est qu’elle n’est pas rancunière car on soir de ramadan et deux aurait pu penser qu’elle garderait une dent à cents avocats bagdadis se l’égard du couple présidentiel après le tour sont portés volontaires pour de cochon fait par Sarkozy à France Téléviassurer gratuitement sa sions. Désespérant d’obtenir de la représen- défense. Et ne parlons pas tation parlementaire la suppression de la des nombreux sites internet publicité sur les chaînes du service public où l’on peut désormais praavant le 5 janvier, date à laquelle cette sup- tiquer en toute impunité le pression prendra effet sans l’aval du Sénat tir de souliers (virtuel) sur qui n’en discutera que le 7, l’Elysée avait Bush. envisagé d’user du 49-3 puis d’agir par Le président sortant américain est-il si décret (voir édito du 12 décembre) avant seul désormais qu’il ne se soit trouvé d’imaginer une solution miracle : la déci- aucun de ses nombreux conseillers pour sion de cette suppression par… le président l’avertir qu’il valait mieux éviter de France Télévisions en personne ! Auquel décembre pour se rendre en Irak ? Car on intimait donc l’ordre de se faire hara-kiri. c’est en décembre (2003) qu’un Saddam Pas bête, et surtout très arriviste, Patrick de Hussein loqueteux, barbu, échevelé et Carolis a évité le piège sans pour autant hagard tel Caïn au milieu des tempêtes mécontenter le chef de l’Etat, en refilant la fut arrêté — paraît-il dans une cache — responsabilité du sacrifice au conseil d’adet exhibé telle une bête de foire sur les ministration du groupe. Lequel a ratifié le écrans du monde entier ; c’est le 16 décembre sa mise au pain sec par neuf 26 décembre (2006) que sa condamnation voix contre deux et une abstention. à mort fut confirmée en appel, et le 30 décembre suivant qu’il fut exécuté, tou jours d evant les ca méras filmant complaisamment la liesse de chiites le conspuant et le couvrant de crachats. Les mêmes, sans doute, qui avaient abattu sa statue à coups de brodequins, justement, en témoignage de la haine et du mépris qu’ils vouaient au Zaïm. Ce mépris que Muntadar al-Zeidi a manifesté avec tant (Dessins de CHARD.) d’éclat envers Bush quand celui-ci osa Certes, pour compenser la pub’, l’Etat a déclarer : « La guerre n’est pas finie ma is garanti un matelas de 450 millions d’euros, elle est en voie décisive d’être gagnée. » inscrits dans la loi de finances 2009, mais A quel prix pour l’Irak et les Irakiens France Télévisions table déjà, pour la mais aussi pour la « communauté intermême année 2009, sur un déficit de nationale » trop alignée sur une « Hyper135 millions d’euros. puissance honnie », quelles que soient En guise d’étrennes, c’est donc un cadeau parallèlement ses génuflexions devant empoisonné qu’a reçu l’audiovisuel public. l’islam ? Au fait, c’est peut-être pour obtenir une rallonge qu’il a si obligeamment invité LES NOUVELLES “Carlita” pour inaugurer l’An Neuf ? “GALETTES” DE PONT-AVEN
LA REVANCHE DE SADDAM Et vous, qu’a donc déposé le Père Noël dans vos petits souliers ? Pour George W. Bush, en tout cas, la question est réglée : c’est deux godasses bien ajustées qu’il a reçues le 14 décembre lors de la conférence de presse tenue à Bagdad à l’issue de sa visite surprise dans l’Irak “libéré”. Le généreux donateur, qui a accompagné son double cadeau d’une apostrophe bien sentie (« C’est un baiser d’adieu, espèce de chien, pour tout ce que tu as fait à l’Irak ! »), s’appelle Muntadar al-Zeidi. Bien que correspondant de “Al-Baghdadiya”, chaîne de télévision irakienne basée au Caire, il a immédiatement été arrêté puis hospitalisé pour divers brimborions (un bras et des côtes cassés, un œil esquinté, etc. car son inter-
Après les demeures princières de la Côte d’Azur trustées par les émirs, les manoirs bretons ? Les Britanniques, ses clients habituels, s’étant fait rares du fait de la crise, un agent immobilier libanais basé à Riec-sur-Belon, entre Quimperlé et Pont-Aven, a décidé de prospecter dans le Golfe. Selon Ouest-France repris par le Réseau Jord, Sam Abi s’est donc envolé pour Dubaï pour y « commercialiser les magnifiques demeures bretonnes de son catalogue ». « Beaucoup de riches Arabes, explique-t-il, cherchent à acquérir des châteaux et manoirs. J’ai ce qu’il leur faut à Névez et dans le Morbihan dans une fourchette de prix entre un et dix millions d’euros… Et si ça leur plaît vraiment, eux ne mégotent pas à 1 % près sur les commissions. » C’est évidemment un argument décisif,
MEILLEURS VŒUX ET RENDEZ-VOUS LE 9 JANVIER Sur le point de vous abandonner pour une semaine mais il nous faut bien reprendre des forces après une année si pénible —, nous vous donnons RENDEZ-VOUS DANS NOTRE N° 2887, EN DATE DU VENDREDI 9 JANVIER , où vous retrouverez la traditionnelle planche “rétro-prospective” de Chard. Et, surtout, nous formulons les vœux les plus sincères et les plus fervents pour que 2009 vous soit personnellement favorable, et bénéfique pour la France, qui a plus besoin que jamais de nos prières… et de nos efforts.
L’Equipe de RIVAROL.
mais reste à savoir ce que deviendront, après acquisition par les princes de l’or noir, les « merveilles de granit cachées dans nos campagnes ». De fâcheux précédents (escaliers d’époque détruits pour faire place à des ascenseurs, fenêtres à meneaux remplacées par des baies double vitrage, etc.), y compris à Paris, devraient inciter les pouvoirs publics à la prudence. A moins qu’ils n’y trouvent un grand avantage : avec des émirs dans les manoirs, plus de risques de chouannerie !
MOLIÈRE ENFONCÉ PAR LES RAPPEURS Et puis après tout, profitons du Nouvel An pour faire du passé table rase ! Tout comme moi, vous ignoriez sans doute l’existence de Rohff, mais ce rappeur comorien semble assez connu pour que le quotidien Aujou rd’hui en France — la France nouvelle, bien sûr — lui ait consacré le 15 décembre une demi-page à l’occasion de la sortie de son nouvel album « Le Code de l’horreur », inspiré par ses mésaventures judiciaires. A l’été 2007, en effet, cet « enfant turbulent de Vitry-surSeine » (un enfant de 31 ans, quand même) était condamné à cinq mois de détention pour port d’arme et menacé à l’encontre de l’un de ses frères, épouvantable épreuve dont il fut tiré « le temps d’assurer la première partie de l’Américain 50 Cent à Bercy », ce qui fit vendre « 4000 billets en trois jours » à peine sa venue annoncée. Une grosse pointure, donc, que ce Rohff. Or, quel est son message ? « Mon disq ue, je veux q ue tout l e monde l ’écoute, de 7 à 77 ans, pour dire que cette musique parle au plus grand nombre. Aujou rd’hu i, le s rappeurs écrivent mieux que Molière. » Voilà, chers amis lecteurs, la culture française telle qu’elle est sous Nicolas Sarkozy président (et sous son fils Pierre Sarkozy, producteur de rap) en ce début de millénaire. Sur le point de vous quitter pour quelques semaines, je vous souhaite moins une bonne année (soyons lucides, les choses étant ce qu’elles sont) que beaucoup de courage pour l’affronter. .
Ecrans occupés Son acteur principal Yvan Attal ayant eu un accident de santé, le réalisateur Claude Langman alias Claude Berri a décidé de le remplacer par Alain Chabat dans le film Trésor , dont le tournage commencera début janvier. Les têtes pensantes du cinéma hexagonal s’interrogent sur l’échec du film L’Em- merdeur , remake par Francis Veber, avec Patrick Timsit et Richard Berry dans les rôles principaux, du film qu’Edouard Molinaro avait tourné avec Jacques Brel et Lino Ventura. Alors que la version de Molinaro avait été un triomphe, drainant des millions de spectateurs, la version Veber ne devrait en attirer que 200 000 au mieux. Ce rejet tient sans doute à la médiocrité du film (voir la critique de Patrick Laurent dans notre n° du 19 décembre). Mais ne traduirait-il pas aussi l’exaspération du public à voir les écrans français ainsi transformés en territoires occupés ?